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Exploration de la

Lune

L'astronaute Harrison Schmitt se tenant debout à


côté d'un rocher dans Taurus-Littrow durant la

troisième sortie extra-véhiculaire de la mission


Apollo 17.
L'exploration de la Lune commence avec
le lancement des premiers programmes
spatiaux dans les années 1950. Les
programmes soviétique Luna et
américain Ranger inaugurent une série de
missions d'exploration au moyen de
sondes spatiales dont l'objectif principal
est de cartographier et d'identifier les
principales caractéristiques de
l'environnement lunaire. Cette phase
culmine avec le premier pas de l'homme
sur la Lune par l'Américain Neil
Armstrong le 21 juillet 1969, dans le
cadre de la mission Apollo 11. Les
données recueillies confirment l'image
qui s'était progressivement dessinée au
e
siècle d'un monde froid et mort.
Dans le contexte de la Guerre froide,
l'exploration de la Lune est davantage
motivée par la lutte entre les deux
superpuissances de l'époque — les États-
Unis et l'Union soviétique — que par la
recherche scientifique, même si le
programme Apollo a permis de ramener
près de 380 kilogrammes de roches
lunaires sur Terre. À la même époque, le
programme lunaire habité soviétique est
abandonné après les échecs rencontrés
par le lanceur. Cet échec est en partie
compensé par l'envoi réussi des deux
rovers Lunokhod (1970). Mais avec la fin
du programme Apollo, l'exploration
spatiale se détourne de la Lune pour se
porter vers les planètes, plus lointaines
et associées à des enjeux scientifiques
plus importants.

Le projet Constellation de la NASA,


démarré en 2004 et qui a pour objectif
l'envoi de missions habitées vers la Lune
dans les années 2020, relance les
missions d'exploration scientifique de la
Lune. Le programme Lunar Precursor
Robotic (depuis 2009) et certaines
missions du programme Discovery,
lancés par les États-Unis, doivent
parachever les travaux entamés 50 ans
auparavant en particulier dans la région
des pôles où la présence d'eau est
envisagée. Parallèlement, de nouvelles
nations spatiales — le Japon dès 1990, la
Chine depuis 2007 et l'Inde depuis
2008 — lancent des sondes spatiales
vers la Lune car sa proximité permet
d'acquérir plus facilement la maîtrise de
ce type de missions complexes. Début
2010, le président Barack Obama
annonce l'annulation du projet
Constellation, qui nécessiterait un budget
dont la NASA ne dispose pas. La Chine
poursuit sa montée en puissance dans le
domaine spatial en déposant sur le sol
lunaire le 14 décembre 2013 le rover Yutu
dans le cadre de la mission Chang'e 3. Il
s'agit de la première mission sur la
surface de la Lune depuis 1976. Début
2019, la Chine a effectué le premier
atterrissage en douceur sur la face
cachée de la Lune avec le rover de la
mission Chang'e 4.

Contexte des débuts de


l'exploration spatiale
La Lune, un satellite mal
connu

À l'époque où les premières sondes


spatiales sont lancées vers la Lune, ce
satellite naturel de la Terre, pourtant
proche, garde une grande part de
mystère. L'origine des cratères - cratère
d'impact ou cratère volcanique - qui
parsèment sa surface ne fait pas
l'unanimité : certains rejettent encore
l'idée que ceux-ci aient été créés par
l'impact de météorites, une théorie
élaborée quelques années
auparavant[Note 1]. Le mode de formation
des mers lunaires est également l'objet
de controverses. La communauté
scientifique est à peu près unanime sur
le fait qu'elles sont constituées par de la
lave mais il y a divergence sur son
origine : volcanisme ou impact de
météorite[1]. Il existe d'autres
explications comme celle avancée par
l'astronome Thomas Gold qui est
largement diffusée dans les médias à la
grande fureur du milieu scientifique :
pour Gold, les mers sont formées par
l'accumulation de débris produits par
l'érosion des cratères et des parties les
plus élevées de la surface lunaire ; cette
poussière, prédit-il plus tard, va engloutir
les sondes et les vaisseaux qui se
poseront sur le sol lunaire[2]. Certains
chercheurs, comme le lauréat du prix
Nobel de chimie Harold Clayton Urey,
pensent que contrairement à la Terre, la
Lune n'est pas une planète différenciée et
qu'elle est constituée du matériau primitif
présent à la formation du système
solaire (théorie de la Lune froide)[3]. Le
sol lunaire intrigue également car les
observations effectuées depuis la Terre
avec des instruments dans des bandes
allant des rayons X aux ondes radio
indiquent une grande porosité du
matériau de surface qui est nommé plus
tard « régolithe[4] ». Enfin, on ne dispose à
l'époque que de quelques mauvaises
photos de la face cachée de la Lune
prises par la sonde spatiale soviétique
Luna 3.

La Lune, enjeu politique de la


Guerre Froide

La guerre froide entre les États-Unis et


l'Union soviétique bat son plein au début
de l'ère spatiale et les deux pays tentent
de multiplier les premières spatiales pour
prouver la supériorité de leur système
politique. Dans cette course à l'espace
les Soviétiques disposent de deux
avantages : ils ont démarré leur
programme spatial plus tôt et surtout
leurs lanceurs, dérivés comme ceux des
Américains de missiles balistiques
porteurs de charges nucléaires, sont
beaucoup plus puissants car ils ont été
conçus pour porter des bombes
atomiques aux dimensions plus
importantes que les engins nucléaires
américains[5] : dès 1960, l'Union
Soviétique dispose de la fusée Molnia
capable de lancer vers la Lune une sonde
spatiale de 1,5 tonne[6] alors que le
lanceur concurrent américain, l'Atlas-
Agena, ne peut lancer que 300 kg vers la
même destination.
L'exploration de la Lune, corps céleste le
plus accessible depuis la Terre, figure
dans les premiers objectifs des
programmes spatiaux des deux pays.
L'URSS réussit dès janvier 1959 à lancer
la sonde spatiale Luna 1 qui effectue le
premier survol de la Lune ; en octobre de
la même année, Luna 3 parvient à
photographier la face cachée de notre
satellite. Les premières sondes
américaines du programme Pioneer
(1958-1960) qui poursuivent le même
objectif sont victimes d'une série de
défaillances[7]. Le programme Ranger
(1960-1963) prend le relais avec des
sondes plus complexes permettant
d'effectuer des photos de la Lune mais
ne connait ses premiers succès qu'en
1963 après 6 échecs consécutifs. Le
développement d'une deuxième
génération de sondes interplanétaires
américaines démarre au début des
années 1960 avec le programme Mariner
qui doit permettre d'explorer les planètes
intérieures du système solaire (Mars,
Vénus, Mercure) tandis que le
programme Surveyor est chargé
d'effectuer des investigations
scientifiques de la Lune après un
atterrissage en douceur sur son sol[8].

Premières missions du
programme Luna
Article détaillé : programme Luna.

Les soviétiques sont à l'origine de


plusieurs premières dans le cadre du
programme Luna. La sonde Luna 1
effectue le premier survol de la Lune en
janvier 1959. Le premier objet fabriqué
par l'homme à atteindre la Lune est la
sonde soviétique Luna 2, qui s'y écrase le
14 septembre 1959. La face cachée de la
Lune a été photographiée pour la
première fois le 7 octobre 1959 par la
sonde automatique Luna 3. Luna 9 est la
première sonde à se poser en douceur
sur la Lune ; elle retourne des
photographies de la surface lunaire le
3 février 1966. Enfin, le premier satellite
artificiel de la Lune est la sonde
soviétique Luna 10, lancée le
31 mars 1966. Luna 12 retransmet des
images TV de la Lune en octobre 1966.

Sondes lunaires américaines


des années 1960
Articles détaillés : programme Pioneer,
Programme Ranger, Programme Lunar
Orbiter et programme Surveyor.

Parti avec retard, la NASA met sur pied


plusieurs programmes destinés à
préparer de manière systématique les
futures missions habitées du programme
Apollo.
Les premières sondes du programme
Pioneer (1958-1960) sont consacrées
à l'exploration lunaire. Aucune n'atteint
son objectif à la suite soit de
défaillances du lanceur soit de
problèmes rencontrés par la sonde
elle-même.
Les sondes du programme Ranger
(1960-1965), après avoir connu une
série d'échecs, envoient des milliers de
photos prises avant de s'écraser sur la
Lune.
Le programme Lunar Orbiter (1965-
1967) est constitué de 5 sondes qui
réalisent des photographies détaillées
des sites d'atterrissage
présélectionnés pour les missions du
programme Apollo et permettent de
cartographier 99 % de la surface
lunaire.
Les sondes du programme Surveyor
(1966-1968) en effectuant un
atterrissage en douceur sur la Lune
donnent de précieuses indications sur
la consistance du sol lunaire et les
techniques d'atterrissage utilisant un
radar qui furent utilisées pour définir
les caractéristiques du train
d'atterrissage du module lunaire
Apollo.

Programme Apollo
Article détaillé : programme Apollo.
Les différents sites d'atterrissage sur la Lune

Dans son discours du 25 mai 1961, le


président John Fitzgerald Kennedy
annonce que les astronautes américains
atterriront sur la Lune avant la fin de la
décennie. Il lance ainsi le programme
Apollo qui, grâce à une mobilisation sans
précédents de moyens humains et de
ressources financières, permettra
d'atteindre l'objectif fixé.
Le 24 décembre 1968, les membres de
l'équipage d'Apollo 8 (Frank Borman, Jim
Lovell, et William Anders) sont les
premiers humains à apercevoir
directement la face cachée de la Lune.
Apollo 10 simule une mission lunaire,
avec séparation d'un véhicule lunaire, qui
s'éloigne du vaisseau principal, mais ne
se pose pas. Le premier atterrissage
humain eut lieu le 20 juillet 1969. Ce fut
le point culminant de la course spatiale
engagée entre les États-Unis et l'URSS,
alors en pleine guerre froide. Le premier
astronaute à poser le pied sur la Lune est
Neil Armstrong, le capitaine de la
mission Apollo 11. Six missions Apollo
en tout se poseront sur la Lune. Les
derniers hommes à marcher sur le sol
lunaire sont le scientifique Harrison
Schmitt et l'astronaute Eugene Cernan,
au cours de la mission Apollo 17 en
décembre 1972. Au total, douze hommes
marchèrent sur la Lune.

Le bilan scientifique, modeste en regard


de l'investissement consenti, n'en est pas
moins important. Plus de 380 kg de
roches lunaires sont ramenées sur Terre.
Un ensemble d'instruments scientifiques,
l'ALSEP, est déposé par 5 des 6 missions
et fournit des données jusqu'en 1977.
Les instruments de l'ALSEP sont
différents suivant les missions :
spectromètre, magnétomètre, détecteur
sismique passif et actif, gravimètre...).
Les informations recueillies par les
astronautes portent sur la composition
du sol, la structure interne de la Lune, le
rayonnement, la composition
atmosphérique. Un véhicule, le rover
lunaire, disponible à partir d'Apollo 15,
permet d'élargir le rayon d'action des
astronautes qui passe de quelques
centaines de mètres à une dizaine de
kilomètres entre Apollo 11 et Apollo 17.
Avec l'arrêt du programme Apollo,
l'exploration spatiale se détourne de la
Lune pour se porter vers des planètes
plus lointaines associées à des enjeux
scientifiques plus importants.
Programme soviétique :
échec des missions habitées
et succès des missions
robotiques
Articles détaillés : programme Zond,
programme lunaire habité soviétique et
programme Lunokhod.

Le programme Zond doit préparer les


missions lunaires habitées soviétiques.
Mais pour différentes raisons les
missions lunaires du programme sont un
échec. Le programme lunaire habité
soviétique est lui-même arrêté à la suite
de défaillances répétées du lanceur N-1.
Les Soviétiques décident de poursuivre
l'exploration lunaire avec des sondes
spatiales. Les sondes Luna 16 (1970),
Luna 20 (1972) et Luna 24 (1976)
parviennent à ramener un échantillon de
quelques centaines de grammes du sol
lunaire. Le 17 novembre 1970, Lunokhod
1 est le premier véhicule robotisé à
explorer sa surface[9]. Lunokhod 2 (1973)
parcourt près de 40 km sur le sol
lunaire[10].

Les missions américaines


Clementine (1994) et Lunar
Prospector (1999)
découverte de l'eau dans les
régions polaires
Avec l'achèvement du programme Apollo
(1972), la NASA abandonne l'étude de la
Lune et se tourne vers l'exploration
d'autres planètes du système solaire.
Durant près de 20 ans, les laboratoires
qui avaient à leur disposition de
nombreux échantillons de roches
lunaires ramenées par les équipages du
programme Apollo durent se baser sur
les cartes établies par les missions Lunar
Orbiter pour resituer ces roches dans un
contexte géologique et minéralogique
global. Ce n'est qu'au début des années
1990 que l'agence spatiale américaine
s'intéresse de nouveau à la Lune.
La NASA lance en 1994 la sonde spatiale
Clementine dont les caméras
cartographient la surface de la Lune dans
11 longueurs d'onde entre l'ultraviolet et
le proche infrarouge. La sonde spatiale
identifie des traces d'eau sur la Lune,
découverte à l'origine du projet Lunar
Prospector. Cette dernière mission
repose sur un concept imaginé en 1988
qui consiste à identifier les éléments
chimiques présents à la surface de la
Lune en analysant le rayonnement
gamma, les neutrons et les rayons alpha
émis. Cette méthode doit permettre de
trouver l'eau éventuellement stockée
dans les zones des cratères plongés en
permanence dans l'obscurité[11].
Lunar Prospector détecte des traces
d'hydrogène, au fond des cratères qui ne
sont jamais éclairés par le soleil, qui
pourraient indiquer la présence d'eau.
L'analyse du rayonnement gamma a
permis de cartographier la distribution du
titane et du fer et d'autres éléments soit
abondants soit présents à l'état de trace.
La distribution d'un matériau lunaire
baptisé KREEP ainsi que de la majorité
des roches lunaires a pu être également
établie. La carte du champ magnétique
dressée à l'aide des instruments de
Lunar Prospector montrent que le champ
magnétique est élevé aux antipodes de
Mare Imbrium et Mare Serenitatis. Elle a
permis de mettre en évidence la plus
petite magnétosphère jamais détectée.
La carte du champ gravitationnel lunaire
dressée à l'aide des instruments a mis en
évidence 7 nouvelles anomalies et a
démontré que la Lune avait un petit
noyau riche en fer de 300 kilomètres de
diamètre[12].

Années 2000 : Les débuts des


nouvelles puissances
spatiales
Dans les années 2000, on assiste à la
montée en compétence de nouvelles
puissances spatiales (Japon, Europe,
Chine, Inde) qui se traduit par le
lancement de plusieurs missions
d'exploration du système solaire à
destination de la Lune.

Agence spatiale européenne

La sonde européenne SMART-1 s'insère


en orbite autour de la Lune avec succès
le 16 novembre 2004, Il s'agit surtout
d'un démonstrateur technologique qui
prouve que la propulsion électrique peut
être utilisée sur des sondes spatiales.

Japon

Le Japon lance en 1990 le satellite Hiten


qui, à la suite d'un demi-échec, est placé
en orbite autour de la Lune. Après
l'abandon du projet de sonde LUNAR-A
qui devait embarquer deux pénétrateurs,
la sonde SELENE est lancée en 2007
pour étudier, entre autres,
l'environnement lunaire et le champ de
gravité. L'agence spatiale japonaise
étudie le lancement de SELENE-2, un
atterrisseur qui pourrait se poser près du
pôle lunaire vers 2020.

Chine

La Chine se lance de manière


méthodique dans l'exploration du
système solaire en mettant sur pied un
programme d'exploration lunaire. Elle
lance tout d'abord en 2007 un orbiteur
Chang'e 1. En 2010, la Chine envoie une
seconde sonde, Chang'e 2, qui entre en
orbite autour de la lune le
6 octobre 2010, elle est ensuite envoyée
au point de Lagrange 2 qu'elle atteint le
25 août 2011. La sonde Chang'e 3 lancée
le 1er décembre 2013 emporte un
astromobile (rover) baptisé Yutu qui se
pose le 14 décembre de la même année
dans la Mer des pluies pour une mission
d'une durée de 3 mois. Chang'e 3 est le
premier engin spatial à se poser en
douceur sur la Lune depuis l'atterrissage
de la sonde spatiale soviétique Luna 24
qui avait ramené un échantillon de sol
lunaire en 1976. En janvier 2019, Chang'e
4 est le premier engin spatial à se poser
sur la face cachée de la Lune.
Inde

L'Inde développe une sonde lunaire,


nommée Chandrayaan 1, lancée le
22 octobre 2008. Après l'abandon de la
sonde orbitant autour de la Lune,
Chandrayaan 1, l'Agence Spatial Indienne,
l'ISRO développe la sonde Chandrayaan 2
qui devrait comporter un satellite orbitant
autour de la Lune et un alunisseur lunaire
qui devrait allunir sur la face caché de la
Lune avec un rover. Elle devrait être lancé
au 1er Semestre 2019 à l'aide du lanceur
lourd Indien, le GSLV MK-III.

La relance du programme
d'exploration de la Lune de
la NASA dans le cadre du
programme Constellation
En 2004, le président Bush décide de
relancer les vols habités vers les autres
astres en donnant le coup d'envoi au
programme Constellation. Celui-ci prévoit
à l'époque le retour d'astronautes sur
notre satellite à l'horizon 2018/2020 pour
un budget évalué à 104 milliards de
dollars. Pour préparer ces missions, une
série de sondes regroupées au sein du
programme Lunar Precursor Robotic ou
faisant partie du programme Discovery
sont développées. LCROSS (2009)
recherche la trace de présence d'eau
dans les zones plongées en permanence
dans l'obscurité près des pôles [13]. LRO
(2009) a également cette mission mais
remplit également des objectifs de
cartographie, mise au point de système
géodésique[14]... GRAIL (2011) doit
dresser une carte détaillée du champ de
gravité lunaire pour déterminer la
structure interne de la Lune et optimiser
la trajectoire des engins spatiaux[15].
LADEE (2011) doit étudier l'atmosphère
lunaire avant que les activités humaines
ne la modifient trop[16]. À la suite de son
investiture, Barack Obama décide, après
expertise du programme Constellation,
de stopper ce dernier.

Missions en phase d'étude


ou développement
Programme spatial chinois

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La Chine prévoit de continuer son


programme robotisé à la surface de la
Lune.

Le 7 décembre 2018, le rover Chang'e 4


(jumeau de Chang'e 3) a été lancé vers la
Lune. Il s'est posé le 3 janvier 2019 sur sa
face cachée (une première) et y a déposé
le rover Yutu 2.
Toujours en 2019, il est prévu que
Chang'e 5 ramène sur Terre des
échantillons du sol.

Programme spatial japonais

Le Japon de son côté prévoit la mission


SLIM comportant un atterrisseur en
2021.

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Programme spatial américain

La NASA a prévu d'envoyer le nouveau


vaisseau Orion lors une mission non-
habité fin-2019, pour effectuer un vol
circumlunaire (mission EM-1). Au cours
d'une seconde mission, baptisée EM-2 et
planifiée en 2023, un équipage de 3
astronautes devra se placer en orbite
autour de la Lune. [17]

Programme spatial russe

La Russie étudie depuis 1997 plusieurs


missions lunaires mais a du mal depuis
cette époque à dégager un budget
suffisant malgré des tentatives de
coopération internationale avec l'Inde
puis l'Europe. Le contenu des missions
envisagées est régulièrement refondu et
le calendrier repoussé. Le principal
institut de recherche russe impliqué dans
la définition des missions, l'IKI, et
Roscosmos ont défini en 2016 les
principaux objectifs du programme
d'exploration russe : résoudre
d'importantes questions scientifiques
(origine et évolution de la Lune,
caractéristiques des régions polaires,
volatiles présents, exosphère et
rayonnement) permettant de fournir les
éléments indispensables (connaissances
du terrain, ressources exploitables) aux
futures missions avec équipage, ce
programme des missions robotiques de
complexité croissante tenant compte du
niveau de maitrise technique des
ingénieurs russes et des contraintes
budgétaires. A terme, le programme doit
permettre l'installation d'observatoires de
l'espace profond et du système solaire et
de laboratoires scientifiques. Pour
remplir ces objectifs, les missions
robotiques suivantes sont prévues
(projection effectuée en 2016)[18] :

l'atterrisseur Luna-Glob (Luna 25) est


un engin spatial léger qui doit effectuer
une première analyse du régolithe
lunaire dans les régions polaires
jusqu'à une profondeur de 50
centimètres et collecter des données
sur l'exosphère. Il doit également
valider les techniques d'atterrissage et
les systèmes de télécommunications
qui seront mis en œuvre par les
missions lunaires suivantes ;
l'orbiteur Luna Resours (Luna 26) doit
être placé sur une orbite polaire de 100
km. Sa mission est de cartographier
l'ensemble de la Lune, d'analyser
l'exosphère et le plasma autour de la
Lune, d'identifier des sites
d'atterrissage dans les régions polaires
et de servir de relais de
télécommunications pour les missions
au sol. Sa date de lancement est
prévue vers 2020 ;
l'atterrisseur Luna Resours (Luna 27)
est un engin plus lourd qui doit atterrir
également dans la région du pôle sud.
Il doit effectuer une analyse du
régolithe lunaire jusqu'à une
profondeur de 2 mètres et collecter
des données sur l'exosphère. Sur le
plan technologique il doit valider une
technique d'atterrissage de haute
précision permettant d'éviter les
obstacles au sol. Il doit mettre en
œuvre une foreuse capable de
préserver la température des carottes
de terrain prélevées. Sa date de
lancement est prévue vers 2021 ;
la mission retour d'échantillon Luna
Grunt (Luna 28) a pour objectif de
ramener sur Terre des échantillons du
sol lunaire dont la température a été
préservée.
L'envoi d'un astromobile sur le sol lunaire
(mission Luna 29) est prévu à une date
ultérieure non précisée[18].

Liste des missions en cours


de développement (màj
janvier 2019)
Missions en développement ou à l'étude[19]
Date Mission Pays Type Statut

Chandrayaan-
2019 Inde Orbiteur , Rover
2

Mission de retour
2019 Chang'e 5 Chine
d'échantillon

États- Mission non-habitée en


2020 EM-1
Unis orbite circumlunaire

Luna 25
2020 Russie Atterrisseur
(Luna-Glob)

Korea
Corée du
2020 Pathfinder Orbiteur
Sud
Lunar Orbiter

2021 SLIM Japon Atterrisseur

~2021 Luna 26 Russie Orbiteur

Luna 27
~2022 (Luna- Russie Atterrisseur
Resours)

États- Mission habitée en


2023 EM-2
Unis orbite

Luna 28 Mission de retour


~2025 Russie
(Luna-Grunt) d'échantillon

Chronologie des missions


spatiales à destination de la
Lune
Liste des missions habitées et robotiques
d'exploration de la Lune[19] (en gras les
premières réalisées, en grisé les échecs)

Mission Pays Date de lancem

Union 23 septembre
Luna 1A
soviétique 1958
Union
Luna 1B 11 octobre 195
soviétique
Union
Luna 1C 4 décembre 195
soviétique

Union
Luna 1 2 janvier 1959
soviétique
Pioneer 4 États-Unis3 mars 1959

Union
Luna 2A 18 juin 1959
soviétique

Union 12 septembre
Luna 2
soviétique 1959

Union
Luna 3 4 octobre 1959
soviétique

Union
Luna 3A 15 avril 1960
soviétique
Union
Luna 3B 19 avril 1960
soviétique
Ranger 1 États-Unis23 août 1961

Ranger 2 États-Unis18 novembre 19

Ranger 3 États-Unis18 novembre 19

Ranger 4 États-Unis23 avril 1962

Ranger 5 États-Unis18 octobre 196

Union
Spoutnik 25 4 janvier 1963
soviétique

Luna 4A Union 3 février 1963


soviétique
Union
Luna 4 2 avril 1963
soviétique

Ranger 6 États-Unis30 janvier 1964

Union
Luna 5A 21 mars 1964
soviétique

Union
Luna 5B 20 avril 1964
soviétique

Ranger 7 États-Unis28 juillet 1964


Ranger 8 États-Unis17 février 1965

Ranger 9 États-Unis21 mars 1965

Cosmos 60 Union 12 mars 1965


soviétique

Union
Luna 5C 10 avril 1965
soviétique

Union
Luna 5 9 mai 1965
soviétique

Union
Luna 6 8 juin 1965
soviétique

Union
Luna 7 4 octobre 1965
soviétique
Luna 8 Union 3 décembre 196
soviétique

Union
Luna 9 31 janvier 1966
soviétique

Union
Cosmos 111 1er mars 1966
soviétique

Union
Luna 10 31 mars 1966
soviétique

Surveyor 1 États-Unis30 mai 1966


Lunar Orbiter
États-Unis10 août 1966
1

Union
Luna 11 24 août 1966
soviétique

20 septembre
Surveyor 2 États-Unis
1966
Luna 12 Union 22 octobre 196
soviétique
Lunar Orbiter
États-Unis6 novembre 196
2

Union
Luna 13 21 décembre 19
soviétique
Lunar Orbiter
États-Unis4 février 1967
3

Union
Cosmos 159 17 avril 1967
soviétique

Surveyor 3 États-Unis17 avril 1967

Lunar Orbiter
États-Unis8 mai 1967
4
Surveyor 4 États-Unis14 juillet 1967

Lunar Orbiter
États-Unis1er août 1967
5

Surveyor 5 États-Unis8 septembre 19

Surveyor 6 États-Unis7 novembre 196


Surveyor 7 États-Unis7 janvier 1968

Union
Luna 14A 7 février 1968
soviétique

Union
Luna 14 7 avril 1968
soviétique

Apollo 8 États-Unis21 décembre 19


Union
? 19 février 1969
soviétique
Union
Luna 15A 14 juin 1969
soviétique

Apollo 10 États-Unis18 mai 1969

Union
Luna 15 13 juillet 1969
soviétique
Apollo 11 États-Unis16 juillet 1969
Union 23 septembre
Cosmos 300
soviétique 1969

Union
Cosmos 305 22 octobre 196
soviétique

Apollo 12 États-Unis14 novembre 19

Union
Luna 16A 6 février 1970
soviétique
Apollo 13 États-Unis11 avril 1970

Union 12 septembre
Luna 16
soviétique 1970

Union
Luna 17 10 novembre 19
soviétique

Apollo 14 États-Unis31 janvier 1971

Apollo 15 États-Unis26 juillet 1971


Union
Luna 18 2 septembre 19
soviétique
Union 28 septembre
Luna 19
soviétique 1971

Union
Luna 20 14 février 1972
soviétique

Apollo 16 États-Unis16 avril 1972

Apollo 17 États-Unis7 décembre 197


Union
Luna 21 8 janvier 1973
soviétique

Union
Luna 22 29 mai 1974
soviétique

Union
Luna 23 2 novembre 197
soviétique
Luna 24A Union 16 octobre 197
soviétique

Union
Luna 24 9 août 1976
soviétique

Hiten Japon 24 janvier 1990

Clementine États-Unis25 janvier 1994

Lunar
États-Unis7 janvier 1998
Prospector
Smart 1 Europe 27 septembre
2003

14 septembre
Kaguya Japon
2007

Chang'e 1 Chine 24 octobre 2007

Chandrayaan- Inde 22 octobre 200


1

LRO États-Unis18 juin 2009

LCROSS États-Unis18 juin 2009

Chang'e 2 Chine 1er octobre 201


15 septembre
Artemis[Note 2] États-Unis
2010

10 septembre
GRAIL États-Unis
2011

LADEE États-Unis2 mai 2013

Chang'e 3 Chine 1er décembre 2


Chang'e 4 Chine 3 janvier 2019

Notes et références
Notes

1. En 1892, le géologue américain Grove


Karl Gilbert est le premier à attribuer la
création de tous les cratères lunaires à
des impacts en expliquant le mécanisme
qui leur donne. Mais la théorie dominante
au cours du demi-siècle suivant déclare
que les cratères sont dus à des
phénomènes volcaniques. L'astrophysicien
et industriel Ralph Belknap Baldwin (en)
apporte des arguments solides dans son
ouvrage The Face of the Moon publié en
1949, fruit de ses observations et de ses
connaissances dans le domaine des
explosifs. À la fin des années 1950, cette
explication par des impacts de météorites
n'est pas encore totalement approuvée.
2. Mise en orbite autour de la Lune de l'un
des satellites de la mission THEMIS.

Références

1. (en) Don E. Wilhelms, To a Rocky Moon:


A Geologist's History of Lunar Exploration,
1993 (lire en ligne ), chap. 1 (« A Quiet
Prelude 1892–1957 »), p. 28
2. (en) Don E. Wilhelms, To a Rocky Moon:
A Geologist's History of Lunar Exploration,
1993 (lire en ligne ), chap. 1 (« A Quiet
Prelude 1892–1957 »), p. 26-27
3. (en) Don E. Wilhelms, To a Rocky Moon:
A Geologist's History of Lunar Exploration,
1993 (lire en ligne ), chap. 1 (« A Quiet
Prelude 1892–1957 »), p. 19-20
4. (en) Don E. Wilhelms, To a Rocky Moon:
A Geologist's History of Lunar Exploration,
1993 (lire en ligne ), chap. 3 (« The
Earthbound View 1961–1963 »), p. 67-69
5. (en) Loyd S. Swenson Jr.,James M.
Grimwood,Charles C. Alexander (NASA),
« This New Ocean: A History of Project
Mercury - Redstone and Atlas » , 1989
(consulté le 11 octobre 2009)
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Semjorka Trägerraket » (consulté le
16 mars 2011)
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8. (en) Benn D. Martin, « The Mariner
planetary communication systeme
design » , 15 mais 1961, p. 2
9. Zarya : Luna 17 - Carrier for Lunokhod
1
10. Zarya : Luna 21 - Carrier for Lunokhod
2
11. (de) Bernd Leitenberger, « Lunar
Prospector » , sur Site de l'auteur
(consulté le 12 avril 2018)
12. (en) Alan B. Binder et al., « Lunar
Prospector: Overview », Science, vol. 281,
no 5382, 4 septembre 1998, p. 1475-1476
(DOI 10.1126/science.281.5382.1475, lire
en ligne )
13. (en)
« LCROSS.Astronomer.Justification.v4 » ,
NASA
14. NASA : site LRO
15. JPL : Lunar GRAIL
16. Site officiel NASA sur LADEE
17. (en) Kathryn Hambleton, « First Flight
With Crew Important Step on Long-Term
Return to Moon », NASA, 27 août 2018
(lire en ligne , consulté le
2 septembre 2018)
18. (en) Maxim Litvak, « Russian Lunar
Exploration Missions » , Roscosmos,
2016
19. (en) « Lunar exploration timeline » ,
Lunar and Planetary Institute (consulté le
15 décembre 2013)

Bibliographie

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Bloch), L'exploration du système solaire
[« exploring the solar system »], De
Boeck, 2014 (1re éd. 2012), 462 p.
(ISBN 978-2-8041-8496-4)
(en) Philip Stooke, The International
Atlas of Lunar Exploration, Cambridge
University Press, 2008
(ISBN 978-0-521-81930-5)
David Whitehouse (trad. Charles
Frankel), Lune la Biographie autorisée,
Dunod, 2008, 252 p.
(ISBN 978-2-10-051547-9)
Missions soviétiques
(en) Brian Harvey, Soviet and russian
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(ISBN 0-387-21896-3)
Programme Apollo
(en) R. Cargill Hall, Lunar impact : the
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(ISBN 978-0-486-47757-2)
(en) W.David Woods, How Apollo flew
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(ISBN 978-0-387-71675-6)
(en) David M. Harland, Paving the way
for Apollo 11, Springer, 2009
(ISBN 978-0-387-68131-3)

Voir aussi
Articles connexes

Généralités

Lune
Géologie de la Lune
Colonisation de la Lune

Union Soviétique
Programme Luna (1959-1976)
Programme Lunokhod (1969-
1972)
Programme Zond (1965-1970)
Programme lunaire habité soviétique
(1967?-1974, projet avorté)
LK (module lunaire)
Soyouz 7K-LOK

USA (principaux programmes)

Programme Ranger (1962-1965)


Programme Lunar Orbiter (1966-1967)
Programme Surveyor (1966-1968)
Programme Apollo (vols habités, 1967-
1972)
ALSEP (équipement scientifique)
Module lunaire Apollo
Rover lunaire Apollo
Liste des hommes ayant marché
sur la Lune
Programme Constellation (2004-2010,
projet vols habités, avorté)
Programme Lunar Orbital Platform-
Gateway (projet 2017-?)

Chine

Programme chinois d'exploration


lunaire (Chang'e, 2007-?)

Japon

Sonde Selene (ou Kaguya) (2007)

Inde
Programme Chandrayan (2008 et
2019)

Liens externes

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sur les stratégies d'exploration de la
Lune (Lunar and Planetary Institute)
(en) Site du LEAG groupe de
coordination de l'exploration lunaire de
la NASA

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