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National Aeronautics and Space Administration

Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace


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« NASA » redirige ici. Pour les autres significations, voir NASA (homonymie).

Logotype de la NASA.
Nom officiel
National Aeronautics and Space
Administration (NASA)
Pays États-Unis

Siège social
300 E Street SW, Washington DC
Création
29 juillet 1958 (65 ans)
Effectif
~ 17 219 (2019)

Budget annuel
22,629 milliards de dollars
américains (2020)
Directeur général
Bill Nelson (administrateur)
Site Internet
nasa.gov

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Lancement du Saturn V, lanceur du programme


Apollo, projet emblématique de la NASA.
La National Aeronautics and Space Administration (en français : « Administration
nationale de l'aéronautique et de l'espace »), plus connue sous
son acronyme NASA, est l'agence fédérale responsable de la majeure partie
du programme spatial civil des États-Unis. La recherche aéronautique relève
également du domaine de la NASA. Depuis sa création le 29 juillet 1958, la NASA
joue mondialement un rôle dominant dans le domaine du vol spatial habité, de
l'exploration du Système solaire et de la recherche spatiale. Parmi les réalisations les
plus marquantes de l'agence figurent les programmes spatiaux habités Apollo,
la navette spatiale américaine, la Station spatiale internationale (en coopération avec
plusieurs pays), les télescopes spatiaux comme Hubble et Kepler, l'exploration de
Mars par les sondes spatiales Viking, Mars Exploration
Rover, Curiosity et Perseverance ; ainsi que celle des planètes du système solaire
externe : Jupiter, Saturne par les sondes Pioneer, Voyager, Galileo, Cassini-
Huygens ; Uranus et Neptune uniquement par Voyager 2 ; ainsi que Pluton par New
Horizons.

La NASA est créée le 29 juillet 1958 pour administrer et réaliser les projets relevant
de l'astronautique civile, jusque-là pris en charge par les différentes branches
des forces armées des États-Unis, afin de rattraper l'avance prise par l'Union
soviétique. La NASA reprend à cette époque les centres de recherche du NACA,
jusque-là tourné vers la recherche dans le domaine de l'aéronautique. Elle est dotée
en 2019 d'un budget de 21,5 milliards de dollars américains et emploie directement
environ 17 300 personnes (22 000 avec le Jet Propulsion Laboratory) ainsi qu'un
grand nombre de sous-traitants répartis entre dix centres spatiaux situés
principalement dans les États du Texas, de Californie et de Floride, de l'Alabama,
de Virginie et de Washington. Les missions marquantes en cours sont l'achèvement
et l'exploitation de la Station spatiale internationale, l'utilisation et la réalisation de
plusieurs télescopes spatiaux, dont le télescope spatial James-Webb, les sondes
spatiales OSIRIS-REx, Mars 2020, et Mars Science Laboratory déjà lancées ou sur
le point d'être lancées. La NASA joue également un rôle fondamental dans les
recherches en cours sur le changement climatique.

Le programme spatial habité de la NASA est depuis 2009 en cours de restructuration


à la suite du retrait de la navette spatiale américaine en 2011 et de l'abandon
du programme Constellation en raison de problèmes de conception et de
financement. La présidence de Barack Obama, suivant les recommandations de
la commission Augustine, décide d'abandonner le projet de retour d'astronautes sur
le sol lunaire à l'horizon 2020 au profit d'une démarche d'exploration plus progressive
qui doit être précédée par des recherches poussées notamment dans le domaine de
la propulsion. Dans cette optique sont mis en chantier le développement du lanceur
lourd Space Launch System et de la capsule associée Orion dans le cadre
du programme Artemis. Pour pallier l'absence de système de desserte de la Station
spatiale internationale après le retrait de la navette spatiale, la NASA s'appuie au
cours de la décennie 2010 sur le secteur privé, qui doit la prendre en charge.

Création de la NASA[modifier | modifier le code]


Début de l'ère spatiale (1957)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Chronologie de l'exploration spatiale.
Lancement du satellite Explorer 1 le 1er février 1958.

Les installations existantes de la NACA, comme


cette soufflerie de grande taille, sont utilisées par le programme spatial avant même

sa transformation en agence spatiale.


Le programme Mercury premier programme spatial habité de la NASA : lancement
de Freedom 7 avec Alan Shepard le 5 mai 1961.
En 1955, les États-Unis et l'URSS annoncent, chacun de leur côté, qu'ils lanceront
un satellite artificiel dans le cadre des travaux scientifiques prévus pour l'année
géophysique internationale (juillet 1957-décembre 1958)1. Aux États-Unis, le
développement du satellite et de son lanceur est confié au programme Vanguard,
confié à une équipe de la marine des États-Unis, mais le projet lancé tard et trop
ambitieux enchaîne les échecs. Le 4 octobre 1957, l'Union soviétique est le premier
pays à placer en orbite le satellite Spoutnik 1. C'est un choc pour les responsables et
l'opinion publique américains, jusqu'alors persuadés de la supériorité technique des
États-Unis. L'armée de l'Air et l'armée de Terre américaine ont à cette époque
également des programmes spatiaux qui exploitent les travaux réalisés autour
des missiles balistiques intercontinentaux : c'est l'équipe de Wernher von Braun,
travaillant pour le compte de l'Armée de terre, et associé au Jet Propulsion
Laboratory qui parvient finalement à lancer le premier satellite américain, Explorer 1,
le 1er février 1958 grâce au lanceur Juno I développé à partir d'un missile
balistique Redstone2.

Choix d'une agence spatiale consacrée au programme spatial


civil[modifier | modifier le code]
Le président américain Dwight D. Eisenhower finit par être convaincu qu'il est
nécessaire de créer une agence spatiale consacrée aux projets spatiaux pour
fédérer les efforts dispersés entre les différents centres de recherche militaires et
civilsa. Dès novembre 1957, un sous-comité du Sénat américain auditionne des
spécialistes pour déterminer l'état d'avancement du programme de missiles
américains et identifier l'origine de l'avance prise par les ingénieurs soviétiques. En
février 1958, le comité Purcell est mis sur pied pour déterminer l'organisation de la
future agence spatiale. Plusieurs solutions sont étudiées dont la création d'une
agence « ab nihilo », le transfert de cette nouvelle activité à l'ARPA, organisme de
recherche militaire interarmes nouvellement constitué ou la prise en charge du
domaine par la Commission à l'énergie atomique (AEC), agence chargée des
développements civils et militaires liés à l'atome. Finalement, une majorité se dégage
pour faire de la NACA (National Advisory Committee on Aeronautics, c'est-à-dire le
comité consultatif national pour l'aéronautique) le noyau de l'agence spatiale. La
NACA est une agence de recherche tournée vers l'aéronautique mais qui s'est
fortement engagée au cours des années 1950 dans le programme de missiles par
des travaux dans le domaine de l'aérodynamique, de la propulsion et des matériaux.
Près de 50 % de son activité touche à l'époque au spatial. La loi créant la NASA est
approuvée par le Congrès en juillet 1958 et le décret d'application du National
Aeronautics and Space Act est signé par le président le 29 juillet 19583.

Transfert des activités spatiales (1958-1960)[modifier | modifier le code]


La NASA reprend les centres de recherche de la NACA. À l'époque, la NACA
emploie environ huit mille personnes et dispose d'un budget annuel de cent millions
de dollars américains. Le plus grand de ces centres est le centre de recherche
Langley qui emploie plus de 3 000 personnes et dont les axes de recherche portent
sur l'aérodynamique, les structures et la mise en œuvre opérationnelle des avions et
des lanceurs. Le centre de recherche Ames qui emploie 1 450 personnes a
également une activité polyvalente mais les travaux portent plus particulièrement sur
l'aérodynamisme à vitesses élevées. Le centre de recherche Lewis (nommé en 1981
centre de recherche Glenn) emploie 2 700 personnes qui se consacrent plus
particulièrement aux recherches sur la propulsion aérospatiale. Il existe d'autres
petits établissements spécialisés. Le siège de la NASA, comme celui de la NACA,
est à Washington4.

Le programme Vanguard développé par la marine américaine et les projets de


l'armée de l'air (essentiellement les premiers travaux sur le moteur F-1, trois projets
de satellites et deux sondes lunaires en préparation) sont transférés à la NASA dès
la création de l'agence spatiale. Par contre, le transfert des deux entités de l'armée
de terre — le Jet Propulsion Laboratory (JPL) et l'Army Ballistic Missile Agency (de
von Braun) — qui sont à l'origine du premier succès spatial américain se heurtent à
la résistance des responsables militaires. Ces derniers argumentent que ces deux
entités œuvrent essentiellement sur des projets militaires. Finalement un compromis
est adopté. Le JPL est transféré à la NASA à condition d'achever en parallèle la mise
au point du missile balistique Sergeant. Les équipes de von Braun continuent à être
rattachées à l'Armée de terre. Elles seront finalement transférées à la NASA en juillet
19605. Deux nouveaux établissements sont créés : ce sont en 1959 le centre de vol
spatial Goddard implanté à quelques kilomètres de l'agglomération de Washington et
spécialisé dans les missions scientifiques (observation de la Terre, Soleil,
astronomie, astrophysique) et en 1961 le Manned Spacecraft Center (rebaptisé en
1973 Centre spatial Lyndon B. Johnson) qui prend en charge le programme spatial
habité et qui est situé à compter de 1963 à Houston (Texas).

Historique[modifier | modifier le code]


Années 1960[modifier | modifier le code]
Programme spatial habité Apollo[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Programme Apollo.
Le premier projet de vol habité développé par la NASA est le programme Mercury,
qui démarre en 1958 avant même la création de l'agence, qui doit permettre le
lancement du premier américain dans l'espace. Le 5 mai 1961, Alan
Shepard effectue un premier vol de quinze minutes dans la capsule Freedom 7 :
mais ce n'est qu'un simple vol suborbital car la NASA ne dispose pas à l'époque d'un
lanceur suffisamment puissant. Le président John F. Kennedy annonce le lancement
du programme Apollo dans son discours du 25 mai 1961, essentiellement pour
reconquérir le prestige américain mis à mal par les succès de
l'astronautique soviétique, à une époque où la guerre froide entre les
deux superpuissances bat son plein. La NASA mandatée par le président Kennedy,
doit poser un homme sur la Lune avant la fin de la décennie. Il faut attendre la
mission Mercury-Atlas 6 du 20 février 1962 pour que John Glenn devienne le premier
astronaute américain à boucler une orbite autour de la Terre. Trois autres vols
habités ont lieu en 1962 et en 19636.

Rendez-vous entre les capsules Gemini 6A et Gemini


7.
Lorsque le programme Mercury s'achève en 1963, des aspects importants du vol
spatial, nécessaires pour mener à bien les vols lunaires, ne sont toujours pas
maîtrisés. Les dirigeants de la NASA lancent le programme Gemini destiné à
acquérir ces techniques sans attendre la mise au point du vaisseau très sophistiqué
de la mission lunaire. Ce programme intermédiaire doit remplir trois objectifs :

 maîtriser les techniques de localisation, manœuvre et rendez-vous spatial ;


 mettre au point les techniques permettant de travailler dans l'espace au cours
de sorties extravéhiculaires ;
 étudier les conséquences de l'impesanteur sur la physiologie humaine au cours
de vols de longue durée.
Le vaisseau spatial Gemini, qui doit initialement être une simple version améliorée de
la capsule Mercury, devient un vaisseau sophistiqué de 3,5 tonnes (contre 1 tonne
environ pour le vaisseau Mercury), capable de voler avec deux astronautes durant
deux semaines. La capsule Gemini est lancée par un lanceur Titan II, missile de
l'armée de l'air américaine reconverti en lanceur. Le programme rencontre toutefois
des problèmes de mise au point. Mais fin 1963, tout est rentré dans l'ordre et deux
vols sans équipage ont lieu en 1964 et début 1965. Le premier vol habité Gemini
3 emporte les astronautes Virgil Grissom et John Young le 23 mars 1965. Au cours
de la mission suivante, l'astronaute Edward White réalise la première sortie dans
l'espace américaine. Huit autres missions, émaillées d'incidents sans conséquence,
s'échelonnent jusqu'en novembre 1966 : elles permettent de mettre au point les
techniques de rendez-vous spatial et d'amarrage, de réaliser des vols de longue
durée (Gemini 7 reste près de 14 jours en orbite) et d'effectuer de nombreuses
autres expériences. À l'issue du programme Gemini, les États-Unis ont rattrapé leur
retard scientifique sur l'URSS7. Toutefois, l'URSS garde encore une supériorité
idéologique sur les Etats-Unis, de par le fait qu'elle avait envoyé en juin 1963 une
femme dans l'espace, Valentina Terechkova.

Dans le domaine des lanceurs, la NASA développe pour le programme Apollo la


famille de lanceurs Saturn. Le modèle le plus puissant, Saturn V, permet de placer
118 tonnes en orbite basse, un record jamais égalé depuis. Il est conçu pour lancer
les deux vaisseaux de l'expédition lunaire : le vaisseau Apollo et le module lunaire
Apollo chargé de transporter les astronautes à la surface de la Lune. Une partie de la
réussite du programme Apollo a pour origine la mise au point d'un nouveau type de
propulsion utilisant l'hydrogène liquide dont la mise au point a débuté à la fin des
années 1950 dans le cadre du développement de l'étage Centaur.

Charles Conrad (Apollo 12) et la sonde Surveyor 3


sur la surface lunaire.
Deux accidents graves surviennent au cours du programme Apollo : l'incendie au sol
du vaisseau spatial Apollo 1 dont l'équipage périt brûlé et qui entraîne un report de
près de deux ans du calendrier et l'explosion du réservoir à oxygène du vaisseau
spatial Apollo 13 dont l'équipage survit en utilisant le module lunaire comme vaisseau
de secours. Pour atteindre la Lune, une méthode audacieuse de rendez-vous orbital
lunaire est retenue, qui nécessite de disposer de deux vaisseaux spatiaux dont
le module lunaire destiné à l'alunissage. Le lanceur géant Saturn V de 3 000 tonnes
est développé pour lancer les véhicules de l'expédition lunaire. Le programme utilise
un budget considérable (135 milliards de dollars américains valeur 2005) et mobilise
jusqu'à quatre cent mille personnes.

Le 21 juillet 1969, l'objectif est atteint par deux des trois membres d'équipage de la
mission Apollo 11, Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Cinq autres missions se posent par
la suite sur d'autres sites lunaires et y séjournent jusqu'à trois jours. Ces expéditions
permettent de rapporter 382 kilogrammes de roches lunaires et de mettre en place
plusieurs batteries d'instruments scientifiques. Les astronautes ont effectué des
observations in situ au cours d'excursions sur le sol lunaire d'une durée pouvant
atteindre 8 heures, assistés à partir d'Apollo 15 par un véhicule tout-terrain, le rover
lunaire Apollo. Les six missions qui ont aluni ont rapporté de nombreuses données
scientifiques.

L'exploration du Système solaire : reconnaissance lunaire et premiers survols


planétaires[modifier | modifier le code]
Parallèlement au programme Apollo, la NASA lance plusieurs programmes pour
affiner sa connaissance du milieu spatial et du terrain lunaire. Ces informations sont
nécessaires pour la conception des engins spatiaux et préparer les atterrissages sur
la Lune. En 1965, trois satellites Pegasus sont placés en orbite par un lanceur Saturn
I afin d'évaluer le danger représenté par les micrométéorites ; les résultats seront
utilisés pour dimensionner la protection des vaisseaux Apollo. Les sondes
spatiales Ranger (1961-1965), après une longue série d'échecs, ramènent à compter
de fin 1964, une série de photos de bonne qualité de la surface lunaire qui
permettent d'identifier des sites propices à l'atterrissage8. Le programme Lunar
Orbiter, composé de cinq sondes qui sont placées en orbite autour de la Lune en
1966-1967, complète ce travail : une couverture photographique de 99 % du sol
lunaire est réalisée, la fréquence des micrométéorites dans la banlieue lunaire est
déterminée et l'intensité du rayonnement cosmique est mesurée. Le programme
permet également de valider le fonctionnement du réseau de télémesure. Les
mesures effectuées indiquent que le champ gravitationnel lunaire est beaucoup
moins homogène que celui de la Terre rendant dangereuses les orbites à basse
altitude. Le phénomène, sous-estimé par la suite, réduit à 10 km l'altitude de l'orbite
du module lunaire d'Apollo 15 dont l'équipage est endormi, alors que la limite de
sécurité est fixée à 15 km pour disposer d'une marge suffisante par rapport aux
reliefs9. Le 2 juin 1966, la sonde Surveyor 1 effectue le premier alunissage en
douceur sur la Lune fournissant des informations précieuses et rassurantes sur la
consistance du sol lunaire (le sol est relativement ferme) ce qui permet de
dimensionner le train d'atterrissage du module lunaire.

Malgré la priorité accordée au programme Apollo et à l'exploration de la Lune, la


NASA lance également à cette époque plusieurs missions vers les autres planètes
du Système solaire. Les sondes spatiales dans les années 1960 sont de petites
tailles et rudimentaires et il faudra attendre la décennie suivante pour disposer de
sondes capables d'investigations scientifiques approfondies. Leur fiabilité est faible,
aussi sont-elles généralement envoyées par paire. En 1962, la mission Mariner
2 devient la première sonde spatiale à effectuer un survol d'une autre planète
(Vénus). Mariner 4 réussit le premier survol de la planète Mars en 1964. Trois autres
sondes Mariner réussissent un survol de Vénus en 1967 et deux de Mars en 1969.

Les années 1970-1980[modifier | modifier le code]

Lancement de la navette spatiale Columbia le 12 avril


1981.
Vols habités : lancement du projet de la navette[modifier | modifier le code]
Dans le domaine du vol habité, la période de compétition acharnée avec l'URSS
prend fin au début des années 1970 avec la dernière mission Apollo et l'abandon par
les Soviétiques de leur programme lunaire habité. Un réchauffement des relations
avec l'URSS est scellé symboliquement par le vol soviéto-américain du projet Apollo-
Soyouz en 1975. Dans ce nouveau contexte, en l'absence d'enjeu international, le
président américain Richard Nixon et le Congrès américain refusent de prolonger
l'effort financier consenti pour le programme Apollo : le budget de l'agence spatiale
qui avait culminé à 4,4 % du budget fédéral en 1965 va rapidement retomber. La
station spatiale Skylab, un projet de station spatiale conçu à moindre frais en
recyclant des composants du programme Apollo, est lancée. Trois équipages vont
l'occuper successivement en 1973-1974 en ayant recours pour leur lancement au
stock restant de lanceurs Saturn IB et de vaisseaux Apollo. Mais la station est
ensuite abandonnée faute de budget et est détruite en rentrant dans l'atmosphère en
1979.

La NASA qui plaide pour un programme spatial habité ambitieux doit se limiter au
projet de la navette spatiale, un engin réutilisable dont l'objectif est d'abaisser
fortement le coût de la mise en orbite. Le feu vert est arraché aux décideurs en 1972
en intégrant dans le cahier des charges de la navette les besoins du département de
la défense des États-Unis et en révisant à la baisse les ambitions initiales du
programme. Le développement, plus long que prévu, va se prolonger jusqu'au début
de la décennie suivante.
L'équipage de la navette Challenger qui a péri lors de
l'explosion le 22 janvier 1986. De g. à d., Christa McAuliffe, Gregory Jarvis, Judith
Resnik, Francis Scobee, Ronald McNair, Michael Smith, Ellison Onizuka
Columbia, première des quatre navettes spatiales, effectue son premier vol le 12
avril 1981. Le projet est un grand succès technique mais les coûts opérationnels des
navettes s'avèrent beaucoup plus élevés que ce qui est prévu. La catastrophe
de Challenger le 28 janvier 1986 remet en cause le dogme du tout navette et les
lanceurs classiques, qui ont été abandonnés, doivent être remis en fonction. La
navette abandonne en particulier le lancement des satellites commerciaux.

Alors que les relations avec l'Union soviétique se dégradent à nouveau, le


président Ronald Reagan demande en avril 1983 à la NASA de lancer un projet
de station spatiale consacrée à la recherche scientifique et qui soit occupée en
permanence. Il annonce le 25 janvier 1984, au cours de son discours sur l'état de
l'Union, la volonté des États-Unis d'entreprendre sa construction en coopération avec
d'autres pays10. Le coût du projet est alors estimé à huit milliards de dollars
américains.

Exploration du Système solaire[modifier | modifier le code]

L'atterrisseur Viking 2 sur le sol martien.


La course à l'espace entre les deux puissances spatiales touche également
l'exploration planétaire. L'Union soviétique réussit avec la sonde Venera 7 (1970) le
premier atterrissage sur une autre planète du Système solaire. La NASA de son côté
choisit de privilégier pour son programme d'exploration la planète Mars qui,
contrairement à Vénus, abrite peut-être la vie et qui peut faire l'objet dans le futur
d'une mission habitée. Alors que l'URSS consacre tout un programme à Vénus, la
NASA ne lance au cours de la décennie qu'une seule mission double vers cette
planète : le projet Pioneer Venus, à l'étude depuis 1965, subit plusieurs reports dus
aux réductions budgétaires avant de recevoir le feu vert en 1975 et d'être lancé en
1978. Le projet, qui est une réussite, comporte, d'une part 4 sondes atmosphériques,
et d'autre part un orbiteur qui transmet des données jusqu'en 1992.

Au milieu des années 1960, la NASA travaille sur une mission ambitieuse vers la
planète Mars, le projet Voyager, qui se révèle trop complexe et trop cher. À la place
sont développées les sondes spatiales Mariner 8 et Mariner 9 qui sont lancées en
1971. Le lanceur de Mariner 8 a une défaillance mais Mariner 9 atteint Mars en 1972
et devient la première sonde spatiale à se placer en orbite autour d'une autre
planète. Mais pour répondre à la question de la vie sur Mars, il faut faire parvenir une
sonde jusqu'au sol martien pour que celle-ci puisse effectuer des mesures directes.
Les deux sondes programme Viking sont lancées vers Mars : le programme
comporte deux atterrisseurs et deux orbiteurs et constitue le premier projet
d'exploration planétaire. Le lancement planifié en 1973 est reporté à 1975 en raison
de restrictions budgétaires et de dépassements des coûts de développements. Les
deux atterrisseurs parviennent sur le sol martien en 1976 et transmettent des
données jusqu'en 1982. De leur côté, les orbiteurs fonctionnent bien au-delà de la
durée de vie prévue jusqu'en 1980.

Dans le cadre du plan d'exploration à long terme de Mars, le projet Viking doit être
suivi d'un orbiteur chargé d'étudier le climat de Mars et d'un rover mobile
(astromobile). Pour des raisons à la fois financières et politiques, ces projets ne sont
débloqués que dans les années 1990 avec l'orbiteur Mars Observer et dans les
années 2000 avec les astromobiles Spirit et Opportunity.

La sonde Voyager.
La seule planète interne à ne pas avoir été explorée au début des années 1970
est Mercure. La NASA décide de développer Mariner 10 dans ce but. La sonde est
lancée en 1973 et achève sa mission en 1975 après avoir effectué comme prévu
trois survols de la planète. Mariner 10 est la première sonde spatiale à utiliser la
technique de l'assistance gravitationnelle.

À la fin des années 1960, la NASA envisage également de lancer des sondes vers
les planètes externes. Un alignement de ces planètes, très rare, doit se produire à la
fin des années 1970 permettant à une seule sonde spatiale d'effectuer un survol des
quatre planètes externes. Cet événement est à l'origine du projet Grand Tour
Suite ou Outer Planets Grand Tour Project qui prévoit le lancement de quatre à cinq
sondes. Mais ce projet trop coûteux est abandonné en 1970 et remplacé début 1972
par le programme Voyager (qui n'a rien de commun avec le programme homonyme
vers Mars). À l'époque, les astronomes ignorent si une sonde peut franchir intacte
la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter et si le champ magnétique
Jupiter, particulièrement puissant, présente un risque pour le fonctionnement d'un
engin spatial. Pour répondre à ces interrogations, le projet des sondes Pioneer
10 et Pioneer 11 est mis sur pied dès 1968. Pioneer 10 est lancée en 1972 et est la
première sonde spatiale à survoler Jupiter en décembre 1973. Une année après, la
sonde jumelle Pioneer 11 quitte à son tour la Terre en avril 1973 et survole Jupiter fin
1974 avant d'effectuer le premier survol de Saturne en 1979. La reconnaissance
effectuée par les sondes Pioneer a préparé la voie pour les sondes Voyager
1 et Voyager 2 toutes les deux lancées en 1977. Voyager 1 atteint Jupiter en 1979,
Saturne en 1980 et collecte énormément de données inédites. Voyager 2 survole ces
deux planètes en 1979 et 1981 et parvient à boucler le Grand Tour en passant près
d'Uranus en 1986 et de Neptune en 1989. Les sondes Voyager comptent parmi les
projets les plus réussis de la NASA.

À la fin des années 1970, la situation de la NASA se dégrade fortement. Après


l'achèvement du programme Apollo de nombreux salariés doivent quitter l'agence et
les moyens financiers qui subsistent sont en grande partie absorbés par le projet de
la navette spatiale. Les responsables politiques ne s'intéressent pas au programme
spatial. Dans ces conditions, peu de missions nouvelles voient le jour.

La sonde Galileo.
En 1974, un projet appelé initialement Jupiter Orbiter / Probe (JOP) et baptisé plus
tard Galileo est proposé mais il ne commence à être financé qu'en 1977. La sonde
doit être lancée en 1982 par la navette spatiale mais le retard pris dans la mise au
point de la navette repousse son lancement jusqu'en 1986 ; le
gouvernement Reagan envisage à un moment d'annuler le programme alors que
l'engin est achevé à 90 % et il faut des pressions officielles très importantes pour le
sauver. L'accident de Challenger repousse son lancement jusqu'en 1989 et la sonde
atteint le système de Jupiter en 1995 où elle démarre sa mission qui s'achève en
2003. La seconde mission conçue à la fin des années 1970 et au début des années
1980 est la sonde VOIR (Venus Orbiting Imaging Radar) qui doit effectuer une
cartographie de la planète Vénus grâce à son radar. De nouvelles réductions
budgétaires aboutissent à son annulation. Une autre sonde scientifique à destination
du Soleil International Solar Polar Mission est annulée à la même époque. Pour les
remplacer, des expériences scientifiques américaines sont placées sur la sonde
européenne jumelle Ulysses. En 1979, la sonde de la NASA qui doit être lancée vers
la comète de Halley, en même temps que la sonde européenne Giotto, est
également annulée.
La sonde Magellan au cours de son lancement depuis
la navette spatiale.
En 1983, une nouvelle stratégie reposant sur la réalisation de sondes à coûts
modérés est mise en place par la NASA. Quatre missions sont proposées : une
mission VOIR simplifiée, un orbiteur martien, la sonde Comet Rendezvous Asteroid
Flyby (CRAF) et la sonde Saturn Orbiter / Titan Probe (SOTP). La sonde VOIR est
reconfigurée avec une charge utile réduite à un unique instrument et utilisant des
pièces de rechange des sondes précédentes. La nouvelle sonde qui a été
renommée Magellan doit être lancée en 1988 mais ne le sera finalement qu'en 1989
à la suite de l'accident de Challenger. Magellan remplit avec succès sa mission en
effectuant une cartographie à haute résolution du sol de Vénus entre 1990 et 1992.

Ronald Reagan annonce en 1983 le lancement de l'Initiative de défense


stratégique puis en 1984 la construction de la station spatiale Freedom, noyau de la
future Station spatiale internationale. Dans les années qui suivent, le budget
consacré aux sondes spatiales est en hausse. Au titre du budget 1984 est lancé le
développement de Mars Geoscience/Climatology Orbiters (MGCO), qui devient plus
tard Mars Observer et qui doit prendre la suite du programme Viking et de la sonde
Mariner 9. Le lancement programmé pour 1990 est repoussé à 1992 à cause de
l'accident de Challenger. Malheureusement, le contact avec la sonde est perdu au
moment où celle-ci va s'insérer en orbite autour de Mars. À cette date, c'est l'erreur
la plus coûteuse du programme des sondes spatiales de la NASA et c'est la première
sonde qui subit un échec depuis 1967. Sa mission est en grande partie reprise par
les sondes Mars Global Surveyor et 2001 Mars Odyssey lancées à la fin des années
1990 et au début des années 2000. Une troisième sonde, Mars Climate Orbiter, qui
doit compléter la couverture des deux engins précédents, est un échec.
L'historique du budget de la NASA en pour cent des dépenses fédérales11.
Dans le cadre du budget 1990, des fonds sont dégagés pour les projets Cassini-
Huygens (anciennement SOTP) et la sonde spatiale CRAF à destination d'une
comète. L'augmentation des coûts de la station spatiale et de fortes contraintes
budgétaires obligent en 1991 à restreindre la charge utile de CRAF à deux
instruments puis la sonde elle-même est annulée en 1993. Cassini est par contre
construite et lancée en 1997. La sonde réalise avec succès sa collecte de données
dans le système de Saturne qu'elle atteint en 2004. Une autre mission marquante de
cette époque est le télescope spatial Hubble qui avait été construit dès 1977 et
devait initialement être lancé en 1986.

Les années 1990[modifier | modifier le code]


Vol habité : la longue genèse de la station spatiale internationale [modifier | modifier le
code]
Article détaillé : Station spatiale internationale.

Mars Global Surveyor.


Le changement politique en Russie permet de mettre en place un accord de
coopération spatiale entre les États-Unis et la Russie ratifié fin 1992 par les
présidents George Bush et Boris Eltsine : des astronautes américains peuvent
effectuer des séjours de longue durée dans la station Mir. La NASA, qui met en
application l'accord comme une répétition des vols vers la future station spatiale,
règle 400 millions de dollars américains de coût de séjour à l'agence spatiale russe.
Plusieurs missions se succèdent entre 1995 et 1998 au cours desquelles onze
astronautes américains passent 975 jours à bord de la station Mir vieillissante. À
neuf reprises, les navettes spatiales américaines ravitaillent la station Mir et assurent
la relève des équipages.

Fin 1993, la Russie devient également un acteur majeur du programme de la Station


spatiale internationale qui jusqu'à présent n'a pu démarrer faute de consensus sur
son financement. L'agence spatiale russe doit fournir quatre modules pressurisés
tandis que ses vaisseaux participeront au ravitaillement et à la relève des équipages.
La nouvelle mouture de la station spatiale doit comporter deux sous-ensembles : la
partie américaine héritée du projet Freedom et la partie russe basée sur « Mir 2 »
successeur prévu de Mir. Le feu vert pour le lancement de la construction est donné
en 1998.

La NASA avec Lockheed Martin développe un prototype de navette à l'échelle ½.


Le X-33 est un engin mono-étage, entièrement réutilisable. Il incorpore un moteur
à tuyère aerospike sans divergent. Mais en février 2001, après avoir dépensé
1,3 milliard de dollars américains, le projet est abandonné.

Exploration du Système solaire : la tentation des missions à bas coût[modifier | modifier


le code]
Au début des années 1990, deux sondes spatiales de la NASA très coûteuses (près
d'un milliard de dollars américains chacune) essuient des échecs. La mission Mars
Observer échoue complètement, tandis qu'un problème d'antenne limite fortement le
volume des données transmises par la sonde Galileo. Dans les sphères politiques,
les projets d'exploration solaire qui nécessitent de longs développements et
comportent une part de risque non négligeable sont désormais considérés avec
méfiance et il est demandé à la NASA de réduire le budget consacré à chaque
mission. L'Administrateur de la NASA Daniel Goldin adopte à cette époque le
slogan « faster, better, cheaper » (« plus vite, mieux, moins cher ») qui se traduit
notamment par la mise sur pied du programme Discovery : les
missions Discovery sont plus petites et plus spécialisées, emportent moins
d'instruments scientifiques mais en contrepartie sont moins chères, moins complexes
et sont donc développées plus rapidement. Les deux premières sondes de ce
programme sont lancées en 1996 : NEAR doit approcher une comète et Mars
Pathfinder est un démonstrateur technologique. Au cours de la même décennie sont
également lancées la sonde lunaire Lunar Prospector en 1998 et Stardust en 1999.

Le nouveau slogan est également appliqué aux programmes existants. À la suite de


l'échec de Mars Observer, il est décidé d'envoyer de nouvelles sondes vers Mars. À
compter de 1994 et pour les 10 années à venir une nouvelle sonde doit partir tous
les 26 mois. Mars Global Surveyor qui reprend une grande partie des instruments
de Mars Observer est la première à être lancée en 1996 : la mission est un succès et
la sonde fournit des données jusqu'en 2006. Mais les missions suivantes Mars
Climate Orbiter (1998) et Mars Polar Lander (1999) sont toutes deux des échecs. Le
dogme du « faster, better, cheaper » est remis en cause. La mission suivante 2001
Mars Odyssey (2001) est un succès mais désormais les sondes spatiales sont mieux
financées.
Naissance du programme d'observation de la Terre[modifier | modifier le code]

Photo prise par le satellite Aqua montrant la réduction


de la taille de la banquise polaire (2007).
À la fin des années 1980, la NASA tente de lancer à côté de la station spatiale
Freedom d'autres projets importants bloqués depuis longtemps. Les critiques de la
NASA à la suite de l'accident de la navette Challenger sont en partie
contrebalancées dans le public par le rôle joué par l'agence spatiale dans la
confirmation du trou dans la couche d'ozone qui avait été découvert en 1985. Dans
ce contexte, la NASA décide de faire de l'observation de la Terre une composante
majeure de son programme : le projet Mission to planet Earth (« Mission pour la
planète Terre ») est proposé en 1987 et mis en place officiellement en 1990. Son
noyau est constitué par le Earth Observing System (EOS) ; celui-ci doit débuter par
le lancement de deux gros satellites sophistiqués. Pour des raisons budgétaires, le
programme est revu au début des années 1990 : trois satellites de taille moyenne
doivent désormais constituer le cœur de EOS. Le satellite Terra est lancé en
1999, Aqua en 2002 et Aura en 2004. Toutefois, le premier engin spatial dont la
mission répond aux préoccupations environnementales à l'origine de Mission to
planet Earth est le satellite UARS. Lancé en 1991, il permet à la NASA de fournir des
données clés sur la destruction de la couche d'ozone et est chargé de vérifier
l'application par les États du protocole de Montréal, qui proscrit l'utilisation des gaz
destructeurs. Les autres missions importantes de EOS sont les
satellites TOPEX/Poseidon, lancé en 1992, et Tropical Rainfall Measuring
Mission (TRMM), lancé en 1997 et dont les contributions confirment la place
essentielle du satellite dans la prévision des phénomènes météorologiques et en
particulier de ses manifestations les plus violentes. Au début des années 1990, les
préoccupations concernant le réchauffement climatique prennent le pas sur les
travaux qui concernent la couche d'ozone. Le point de départ des recherches sur le
sujet est une série de travaux effectués au début des années 1970 pour répondre
aux préoccupations environnementales soulevées par la fréquence prévisionnelle
très élevée des lancements de la navette spatiale américaine qui sont susceptibles
d'affecter la composition de la stratosphère. Des lois sont passées au Congrès
américain en 1975 et 1977 élargissant le domaine d'intervention de la NASA à la
recherche environnementale. Une nouvelle classe de satellites d'observation de la
Terre est mise en œuvre à compter de 1972 avec le lancement du Earth Resources
Technology Satellite (ERTS), baptisé plus tard Landsat 1. Les sondes Viking ont
cartographié en 1976 pratiquement l'ensemble de la planète Mars pour identifier des
sites propices à l'atterrissage. La méthode de recherche utilisée, qui jusque-là n'est
appliquée qu'aux autres planètes, va être mise en œuvre pour la première fois pour
l'observation de la Terre avec le satellite Seasat lancé en 1978. Dans les années
1980, émergent de nouvelles théories, qui assimilent la Terre à un système global.
Émergent également des travaux de recherche comparative entre les planètes,
effectués dans le cadre des missions robotiques sur le sol martien et des survols
de Vénus par les sondes Mariner dans les années 1960. Il apparaît alors essentiel
de réaliser des missions d'exploration scientifique de la Terre pour définir des
modèles globaux, ce qui conduit à la mise sur pied du « Earth Science
Program » (Programme de Science de la Terre)12,13,14,15,16.

Télescopes spatiaux[modifier | modifier le code]

Le télescope spatial Hubble.


Pour explorer l'univers proche et lointain, la NASA lance un certain nombre
de satellites scientifiques et de télescopes spatiaux dont OAO (1972-
1981), HEAO (1977-1979 ), IRAS (1983), FUSE (1999-2007) et STEREO (depuis
2006). L'étude du fond diffus cosmologique est au cœur des missions lancées vers
1989 avec COBE (1989-1993) et WMAP (depuis 2001).

Dans le cadre de son plan Great Observatory Programs, la NASA lance quatre
télescopes spatiaux pour étudier l'univers lointain dans toutes les gammes d'ondes
importantes. Le télescope spatial Hubble lancé en 1990 couvre la lumière visible,
l'ultraviolet et le rayonnement infrarouge. Le Compton Gamma-Ray
Observatory spécialisé dans l'astronomie gamma est lancé en 1991, suivi par
le télescope à rayons X Chandra en 1999 et enfin le télescope infrarouge télescope
spatial Spitzer en 2003. Ces derniers sont en cours de remplacement par des
télescopes encore plus puissants : le Fermi Gamma-ray Space Telescope (2008) et
le télescope spatial James-Webb (lancé le 25 décembre 2021).

Les années 2000[modifier | modifier le code]


Exploration du Système solaire[modifier | modifier le code]
La décennie 2000 est exceptionnelle pour l'activité d'exploration du Système
solaire par les engins de la NASA avec le lancement de 12 sondes interplanétaires et
la préparation de trois autres missions qui sont lancées en 2011. Cela résulte en
partie de la décision prise au cours de la décennie précédente de réaliser des
missions plus modestes mais plus nombreuses. L'exploration de Mars est au cœur
de cette activité : l'orbiteur 2001 Mars Odyssey (2001) est suivi par les
deux astromobiles MER (Spirit et Opportunity) (2003), l'orbiteur MRO (2005),
l'atterrisseur Phoenix (2007) tandis que le rover de Mars Science Laboratory, le plus
gros budget de la décennie initialement programmé en 2009, est repoussé en 2011.
Toutes les missions sont des succès et font progresser de manière significative notre
connaissance de la planète Mars. L'orbiteur Messenger (2004) est chargé d'étudier
pour la première fois de manière détaillée la planète Mercure. Les petits corps ne
sont pas oubliés avec l'impacteur Deep Impact (2004) lancé vers une comète et
l'orbiteur Dawn (2007) qui est chargé d'explorer les deux plus grands corps de
la ceinture d'astéroïdes. Le seul échec de la décennie est à imputer à la petite
sonde CONTOUR (2002) chargée de survoler plusieurs comètes et sans doute
victime d'une défaillance de son système de propulsion. Pour les planètes
extérieures, la mission de la sonde Cassini-Huygens envoyée vers le système
saturnien la décennie précédente est un succès total. New Horizons (2006) est
lancée dans un voyage à très long cours qui doit l'amener à proximité de Pluton en
2015. Enfin, dans le cadre du programme Constellation, deux missions de
reconnaissance sont lancées vers la Lune, l'orbiteur Lunar Reconnaissance
Orbiter (2009) et l'impacteur LCROSS (2009).

Vols habités : arrêt de la navette et abandon du projet de retour sur la


Lune[modifier | modifier le code]

La Station spatiale internationale en février 2010.


La navette spatiale Columbia se désintègre le 1er février 2003, entraînant le décès de
son équipage et une interruption de 29 mois des missions des navettes spatiales.
Les problèmes logistiques engendrés par cet arrêt conduisent à un arrêt temporaire
des travaux d'assemblage de la Station spatiale internationale et à une réduction de
l'équipage permanent qui l'occupe. En réaction à cet accident, le président des États-
Unis George W. Bush rend public le 15 janvier 2004 les nouveaux objectifs à long
terme assignés au programme spatial américain dans le domaine de l'exploration du
Système solaire et des missions habitées qui est formalisé à travers le plan
programme Vision for Space Exploration. La définition de cette stratégie est dictée
par deux motivations :

 il est nécessaire de mettre au point de nouveaux vaisseaux pour remplacer la


flotte des navettes spatiales, âgées de près de trois décennies, dont deux ont
explosé en vol en tuant leur équipage et qui sont très coûteuses à lancer. Or la
Station spatiale internationale doit être desservie en hommes et en matériel dans
la phase actuelle de construction et lorsqu'elle est pleinement opérationnelle. Le
plan prévoit que les vols des navettes spatiales s'arrêtent en 2010, date à
laquelle la Station spatiale internationale doit être achevée (en pratique le dernier
vol, la mission STS-135, a lieu en juillet 2011). Un nouveau véhicule spatial doit
être développé pour desservir la Station spatiale internationale. L'exploitation de
cette dernière doit s'arrêter en 2015 au lieu de 2020, libérant ainsi des ressources
budgétaires pour de nouveaux programmes ;
 le président veut renouer avec le succès du programme Apollo en fixant des
objectifs ambitieux à long terme et en définissant des moyens pour les atteindre.
Il souhaite remettre l'exploration spatiale par l'homme au premier plan. Reprenant
la démarche du président Kennedy, le président demande à la NASA d'élaborer
un programme qui permet de réaliser des séjours de longue durée sur
la Lune d'ici 2020. L'expérience acquise sur la Lune doit ensuite être utilisée pour
concevoir et lancer une mission habitée vers la planète Mars. Le programme
Constellation, techniquement assez proche du programme Apollo est lancé la
même année par la NASA.
Maquette du vaisseau Orion composant du
programme Constellation (2008).
La NASA décide parallèlement au programme Constellation de faire appel au privé
pour le ravitaillement et la relève des équipages de la Station spatiale internationale
en attendant la disponibilité des composants du programme Constellation : deux
sociétés sont sélectionnées en 2006 et 2008 dans le cadre du programme COTS.
Mais leur engagement porte uniquement sur le ravitaillement de la station. La relève
des équipages repose toujours sur le lanceur Ares I et du vaisseau Orion dont la
date de disponibilité recule de plus en plus. La viabilité du programme Constellation
et les choix techniques effectués sont de plus en plus contestés. Le président Barack
Obama nouvellement élu en 2008 demande à la commission Augustine, créée pour
la circonstance, d'évaluer le programme spatial habité américain. Celle-ci souligne le
manque d'ambition du programme Constellation, dont les objectifs sont proches du
programme Apollo. Le financement n'est manifestement pas suffisant (il manque trois
milliards de dollars américains par an). Le lanceur Ares I, disponible trop
tardivement, est jugé de peu d'intérêt. Le comité estime que la NASA doit s'appuyer
de manière plus importante sur les opérateurs privés pour tout ce qui relève de
l'orbite basse — lanceur, vaisseau cargo et capsule habitée — et se concentrer sur
les objectifs situés au-delà de l'orbite basse. Le comité suggère de prolonger
l'utilisation de la navette spatiale au-delà de 2010. Prenant le contre-pied du plan
lancé par le président Bush, le comité recommande la prolongation jusqu'à 2020 de
la durée de vie de la Station spatiale internationale pour rentabiliser l'investissement
effectué. En matière d'objectifs, le rapport confirme l'intérêt de l'exploration de Mars
en tant que but du programme spatial habité mais approuve la nécessité d'une étape
intermédiaire qui peut être l'exploration de la Lune ou un certain nombre de
destinations intermédiaires comme les points de Lagrange, les lunes de Mars, le
survol d'un objet géocroiseur (flexible path). Enfin, le comité fait un certain nombre de
constats sur l'organisation de la NASA, suggérant des améliorations dans ce
domaine17. Le président Obama prenant en compte les conclusions du comité
décident pratiquement l'annulation du programme Constellation début 2010 avec des
aménagements destinés à limiter l'incidence sur l'emploi au sein de la NASA. Cet
abandon est confirmé par le président le 11 octobre 2010 dans le cadre de la
validation du « NASA Authorization Act 2010 »18.

Les années 2010[modifier | modifier le code]


Le début des années 2010 est marqué par la crise économique mondiale qui touche
sévèrement les États-Unis. Le budget de la NASA régresse fortement entre 2011 et
2013 avant d'entamer un rétablissement à compter de 2014 et de connaître une
embellie dans la deuxième moitié de la décennie : le budget de l'année 2018 s'élève
à 20,7 milliards de dollars américains19. Ces années sont également marquées par
les succès des missions scientifiques et les errements du programme spatial habité.
Missions scientifiques[modifier | modifier le code]

Selfie pris par le robot Curiosity le 11 octobre


2019 sur Mars.
Durant la première moitié de la décennie, la crise budgétaire conjuguée à l'explosion
du coût du très ambitieux télescope spatial James-Webb qui est passé de trois
milliards de dollars américains en 2005, à dix milliards de dollars américains en 2018
viennent réduire les sommes disponibles pour les autres missions scientifiques.
L'agence spatiale doit renoncer dès 2011 à un premier projet vers la
lune Europe, Jupiter Europa Orbiter, et la sélection de la mission suivante
du programme New Frontiers est suspendue. La cadence des lancements des
missions à bas coût du programme Discovery, qui est théoriquement de moins de
deux ans, est elle-même ralentie : après une mission en 2011, InSight est
sélectionnée pour un lancement en 2016 (elle est finalement repoussée à 2018, pour
des raisons techniques). La dernière mission lancée vers les planètes
externes (Juno en 2011) n'a aucun successeur. Toutefois, l'embellie économique
que connaissent les États-Unis au milieu de la décennie s'accompagne de la relance
de projets et d'une augmentation sensible du budget de la NASA. La mission Europa
Clipper vers la lune Europe se concrétise et deux missions du
programme Discovery à destination d'astéroïdes sont approuvées en
2017 : Lucy et Psyché. Les sélections pour le programme New Frontiers reprennent.
Après avoir étudié un projet commun avec l'Agence spatiale européenne, la NASA
décide de lancer le développement d'un successeur à Mars Science Laboratory,
baptisé Mars 2020 qui doit recueillir des carottes du sol martien pour une
future mission de retour d'échantillons martiens qui n'est ni planifiée ni financée.

La décennie est également marquée par une série ininterrompue de succès de


missions scientifiques. La sonde spatiale Dawn démontre brillamment les capacités
d'un moteur ionique en se plaçant successivement en orbite autour des deux
principaux corps de la ceinture d'astéroïdes, Vesta (2011) et Cérès (2015), jusque-là
inexplorés, et en collectant de nombreuses données. New Horizons, après un transit
de près de dix ans, survole le système plutonien qui se révèle très différent et
beaucoup plus intéressant que supposé. Mars Science Laboratory (Curiosity) dépose
avec succès un astromobile de près d'une tonne qui enchaîne les découvertes sur le
sol de Mars. Le télescope Kepler, lancé en 2009, découvre plus de
2 500 exoplanètes, ouvrant de toutes nouvelles perspectives dans le domaine de
l'astronomie et suscitant de nouveaux projets de mission.

Programme spatial habité[modifier | modifier le code]


Le programme spatial habité, très influencé par les responsables politiques, se
poursuit début 2010 sans véritable stratégie à long terme. L'abandon de la Station
spatiale internationale, source de coûts récurrents, est évoqué mais régulièrement
repoussé. Pour desservir la station sans dépendre de la Russie, la NASA confie,
dans le cadre de son programme Commercial Crew Development, le développement
d'un vaisseau assurant la relève des équipages américains20. En 2014, la NASA
sélectionne les vaisseaux CST-100 de Boeing pour 4,2 milliards de dollars et le Crew
Dragon de SpaceX, qui reçoit 2,6 milliards de dollars pour un premier vol programmé
en 201721. Les deux projets prennent du retard et le premier vol avec équipage (Crew
Dragon) n'a lieu qu'en mai 2019.

L'arrêt du programme Constellation n'a pas entraîné la fin des programmes


ambitieux et coûteux. La NASA poursuit la construction du vaisseau Orion et lance le
développement d'un nouveau lanceur lourd baptisé Space Launch System (SLS) qui
ponctionne lourdement le budget de l'agence spatiale et dont le premier vol doit
intervenir à la fin de la décennie. Mais ce programme n'a plus de véritable objectif
après l'abandon d'une mission vers un astéroïde qui devait être une étape
intermédiaire avant l'arrivée de l'homme sur Mars dans le cadre de la stratégie
du Flexible Path22,23. malgré l'étude d'un projet de station spatiale lunaire Lunar Orbital
Platform-Gateway. Début 2017, la NASA précise la stratégie de son programme
spatial habité dans la perspective de l'abandon de la Station spatiale internationale.
Elle annonce le développement d'une station spatiale placée en orbite lunaire,
baptisée Deep Space Gateway (DSG). Celle-ci doit être assemblée à partir de
composants transportés par le futur lanceur lourd SLS et doit être desservie par le
vaisseau Orion. On évoque un retour des astronautes sur le sol lunaire pour 2028 et
la station doit servir de tremplin à long terme pour des missions martiennes mais ces
projets ne sont pas assurés de disposer de ressources financières nécessaires24,25

Début 2019, à quelques mois du cinquantième anniversaire de la mission Apollo 11,


le président américain Donald Trump demande à la NASA de ramener des
astronautes à la surface de la Lune dès 2024 soit quatre ans avant l'échéance
vaguement fixée jusque-là par l'agence spatiale26. Pour répondre à cette exigence,
malgré l'absence de budget à la hauteur de ce nouvel enjeu, la NASA lance
le programme Artemis27. Le programme repose sur les composants en cours de
développement (SLS, Orion) ou déjà prévus (Deep Space Gateway). Pour tenir le
planning, l'agence spatiale sous-traite complètement à l'industrie la conception et la
réalisation du vaisseau lunaire HLS qui doit déposer les hommes sur la Lune ainsi
que les missions robotiques qui doivent servir d'éclaireur28.

Les principales activités de la NASA[modifier | modifier le code]


Ventilation du budget
de la NASA proposé par le gouvernement américain pour 2015 (montants en millions
d'euros).
La NASA consacre environ un quart de ses ressources financières aux activités
purement scientifiques. Celles-ci se répartissent entre quatre thèmes qui par ordre
de budget décroissant sont :

 les sciences de la Terre qui regroupent l'étude des différentes couches


atmosphériques, de la surface de la Terre et de l'environnement spatial depuis
l'espace ;
 l'étude des planètes et des autres corps célestes du Système solaire à l'aide de
sondes spatiales ;
 l'astrophysique dominée par la réalisation et l'exploitation de télescopes
spatiaux ;
 l'étude du Soleil.
Environ 20 % du budget est consacré aux activités de support : gestion des centres
spatiaux, maintenance et réalisation d'équipements. La recherche aéronautique,
activité d'origine de l'agence, pèse relativement peu (quelques pour cent du budget).
Enfin, près de 50 % du budget est consacré directement ou indirectement au vol
spatial habité. Cette partie de l'activité est particulièrement fluctuante.

Le programme spatial habité[modifier | modifier le code]


Assemblage de la Station spatiale internationale.
Le programme spatial habité de la NASA est début 2010 en pleine restructuration
après l'annulation du programme Constellation et l'arrêt confirmé des navettes
spatiales fin 2010. La NASA doit ainsi s'appuyer lourdement sur ses partenaires pour
poursuivre le programme de la Station spatiale internationale, et en particulier sur
l'agence spatiale russe. Le programme COTS n'a pas encore débouché et n'est
manifestement pas prêt à temps pour ravitailler la Station spatiale internationale fin
2010. Prenant acte des problèmes de développement rencontrés par le
vaisseau Orion, la NASA décide de confier début 2010 à des opérateurs privés la
relève des équipages : elle sélectionne le 1er février dans le cadre du
programme CCDev les sociétés Boeing et Sierra Nevada Corporation : ces deux
sociétés doivent développer un moyen de transport (vaisseau spatial et lanceur)
permettant d'amener les astronautes à bord de la Station spatiale internationale et
d'assurer leur retour sur Terre. La construction des lanceurs du programme
Constellation est arrêté, mais le développement du vaisseau Orion se poursuit début
2010.

En date de décembre 2021, depuis sa première sélection en 1959, la NASA a


recruté 360 astronautes. À ce jour, 44 d’entre eux sont encore actifs auxquels, il faut
ajouter 10 apprentis astronautes29.

Le programme scientifique[modifier | modifier le code]


Le programme scientifique représente 26 % du budget de 2011, soit un peu plus de
5 milliards de dollars américains. Sauf pour ce qui relève de la défense nationale, il
est construit sous l'égide du United States House Committee on Science, Space, and
Technology (Comité des sciences, de l'espace et des technologies de la Chambre
des représentants des États-Unis).

L'exploration du Système solaire[modifier | modifier le code]

Panorama des missions d'exploration du système


solaire en cours ou en phase de développement en février 2015.
L'astromobile martien Curiosity est la mission la plus
complexe du programme d'exploration du Système solaire.
Pour 2014, la NASA consacre 1,346 milliards de dollars américains, soit 7,6 % de
son budget, aux missions d'exploration du Système solaire. Début 2015, l'essentiel
de ce budget est consacré aux dix sondes spatiales en opération ou en transit et aux
trois missions en cours de développement. Ce budget est ventilé entre :

 la recherche dans le domaine des sciences planétaires (221,8 millions de dollars


américains en 2014), qui comprend l'exploitation des données fournies par les
sondes spatiales, le développement d'outils de modélisation, la gestion des
échantillons ramenés sur Terre, la détection et la caractérisation
des géocroiseurs30 ;
 la recherche de technologies spatiales (143 millions de dollars américains en
2014) porte notamment sur les systèmes de production d'énergie (RTG,
production de plutonium), les systèmes de propulsion (propulsion ionique) et les
logiciels de gestion des missions des sondes spatiales31 ;
 cinq programmes regroupant des missions d'exploration du Système solaire par
destination / coût : les missions à coût modéré pour les destinations autres que
Mars du programme Discovery (297,4 millions de dollars américains en 2014), les
missions à coût moyen du programme New Frontiers (231,6 millions de dollars
américains), les missions vers les planètes externes du programme Outer
Planets (152,4 millions de dollars américains), les missions à destination de Mars
(288 millions de dollars américains) et le Lunar Quest Program à destination de la
Lune (11,4 millions de dollars américains)32.
Le programme des planètes extérieures (Outer Planets Program) se limite début
2015 à la mission Cassini-Huygens lancée en 1997, qui étudie Saturne et ses lunes
depuis 2004. Cette mission très ambitieuse (3,3 milliards de dollars américains dont
2,6 pris en charge par la NASA), menée en coopération avec l'Agence spatiale
européenne, est prolongée jusqu'en 2017. Une autre mission extrêmement
sophistiquée, Europa Clipper est en phase de développement depuis 2017 et son
financement estimé à 3,1 milliards de dollars américains n'est pas encore bouclé.
Son objectif est l'étude de la lune Europe33.
La planète Mars fait l'objet d'un programme distinct. Pas moins de cinq missions sont
en cours. 2001 Mars Odyssey est un orbiteur qui étudie depuis 2002 la géologie de
Mars et recherche en particulier la présence de traces d'eau. Mars Reconnaissance
Orbiter, un orbiteur lourd (plus de deux tonnes), embarque une caméra
particulièrement puissante, qui est entrée en service en 2006 et dont la mission
principale est d'établir une cartographie détaillée de la planète.
Les astromobiles MER, Spirit et Opportunity poursuivent leur mission d'exploration
au sol, entamée en 2004 et prolongée de nombreuses fois. Mars Science
Laboratory emporte l'astromobile Curiosity de 775 kg (contre 185 kg pour les
astromobiles MER), qui arpente depuis 2012 le cratère Gale avec
70 kg d'instruments scientifiques. C'est le projet le plus complexe et le plus coûteux
(2,5 milliards de dollars américains) des dix dernières années. Il doit aider les
scientifiques à déterminer si la vie a pu exister sur Mars et à affiner l'étude
du climat et de la géologie de la planète. MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile
EvolutioN) est un orbiteur qui évolue autour de Mars depuis 2014 pour étudier son
atmosphère. L'astromobile Mars 2020, qui reprend l'architecture de Curiosity, est
lancé en juillet 2020. Sa mission est de choisir et de collecter des échantillons pour
une future mission de retour d'échantillons Mars Sample Return34. Fin 2020, la NASA
lance ce projet complexe pour lequel elle s'est associée avec l'Agence spatiale
européenne.

Le programme New Frontiers regroupe des missions ambitieuses dont le coût est
néanmoins inférieur à 700 millions de dollars américains. La première mission de ce
programme, New Horizons, est lancée en 2006 afin d'étudier Pluton, qu'elle atteint
en 2015, avant de survoler un objet de Kuiper aux confins du Système solaire. Juno,
dont le lancement a lieu en 2011, doit se placer sur une orbite polaire autour
de Jupiter pour étudier son champ magnétique. La mission de retour
d'échantillons d'astéroïde OSIRIS-REx est lancé en 201635. En 2019, la NASA
sélectionne une mission particulièrement audacieuse sur le plan
technique : Dragonfly est un aérobot qui doit se poser à la surface de Titan, satellite
de Saturne.

Parallèlement à des missions complexes, coûteuses et longues à mettre au point,


mais de ce fait rares, la NASA développe dans le cadre
du programme Discovery des missions dont le coût doit être inférieur à 425 millions
dollars et dont le délai de développement ne doit pas excéder 36 mois. Le nombre
d'instruments scientifiques est réduit et le développement est confié à une seule
équipe. Les missions Discovery opérationnelles sont la sonde Messenger, lancée en
2008 et qui achève sa mission autour de Mercure en 2015, la sonde Dawn, lancée
en 2007 et placée successivement en orbite autour des
astéroïdes Vesta puis Cérès pour les étudier, et l'orbiteur lunaire LRO, lancé en
2009. Les missions en cours de développement sont l'atterrisseur martien InSight,
qui est lancé en 2018 et sonde l'intérieur de cette planète, et l'instrument STROFIO,
embarqué à bord de la sonde spatiale BepiColombo de l'Agence spatiale
européenne à destination de Mercure. La prochaine mission devra être sélectionnée
en 201636. Dans le cadre de ce programme, la NASA a sélectionné deux nouvelles
missions en 2021, toutes deux à destination de Vénus : la sonde
atmosphérique DAVINCI+ et l'orbiteur |VERITAS.
Missions d'exploration du système solaire de la NASA (hors contributions minoritaires). Mise à
jour septembre 202137

Lancemen
Statut mission Mission Description Objectif
t

Missions en Étude
cours 1977 Voyager 2 Survol de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptun
e

1977 Voyager 1 Survol Étude de Jupiter et Saturne

2001 Mars
2001 Orbiteur Composition de la surface de Mars
Odyssey

Mars
2005 Reconnaissanc Orbiteur Cartographie de la surface de Mars
e Orbiter

Étude de la planète naine Pluton, de


2006 New Horizons Survol ses satellites et de la ceinture de
Kuiper

Lunar
Cartographie et composition de la
2009 Reconnaissanc Orbiteur
surface de la Lune
e Orbiter

2011 Juno Orbiteur Étude de la structure de Jupiter

MSL Histoire géologique et climatologique


2011 Astromobile
(Curiosity) de Mars

2013 MAVEN Orbiteur Étude de l'atmosphère de Mars

Retour
2016 OSIRIS-REx Étude de l'astéroïde (101955) Bénou
d'échantillons

2018 InSight Atterrisseur Étude sismique de Mars


Prélèvements échantillon du sol
2020 Mars 2020 Astromobile
de Mars, géologie

2021 Lucy Survol Étude de 6 astéroïdes troyens

2022 Psyché Orbiteur Étude de l'astéroïde (16) Psyché

Europa
2023 Orbiteur Étude de la lune de Jupiter Europe
Clipper

Étude de l'atmosphère et de la surface


2026 Dragonfly Aérobot
de Titan
Développemen
t
Mission de retour d'échantillons Retour d'un échantillon du sol de
2026
martiens Mars sur Terre

Sonde
2029 DAVINCI+ atmosphériqu Etude de l'atmosphère de Vénus.
e

2029 VERITAS Orbiteur Etude de Vénus depuis l'orbite (radar)

L'astronomie spatiale[modifier | modifier le code]

Panorama des missions d'astronomie de la NASA en

cours ou en phase de développement en février 2015.


Le télescope James-Webb, doté d'un miroir primaire de 6,5 mètres, doit
remplacer Hubble en 2021.
Début 2019, la NASA prévoit de lancer le télescope spatial James-Webb en mars
2021. Les fonds affectés à l'astronomie spatiale en 2014 représentent 7,5 % du
budget soit 1 326 millions de dollars américains. Ils se répartissent entre plusieurs
programmes38 :

 le programme de recherche en astrophysique (145,2 millions de dollars


américains en 2014) porte sur le traitement et l'exploitation des données
collectées par les différents observatoires spatiaux, des expériences embarquées
à bord de fusées-sondes et de ballons stratosphériques39 ;
 le programme sur les origines (224,2 millions de dollars américains) de l'univers
et de notre galaxie comprend notamment le télescope Hubble et le télescope
aéroporté SOFIA40 ;
 le programme consacré à la physique du cosmos (112,6 millions de dollars
américains) regroupe des engins travaillant sur des questions de physique
fondamentale, de cosmologie et d'astrophysique des hautes énergies41 ;
 le programme d'exploration des exoplanètes dispose d'une ligne budgétaire de
106,7 millions de dollars américains42 ;
 le programme Astrophysics Explorer (89,6 millions de dollars américains)
regroupe des missions à bas coût ou des instruments embarqués sur des engins
développés par d'autres agences spatiales43 ;
 le coût de la réalisation du télescope spatial James-Webb est devenu si élevé
qu'il est isolé dans une ligne budgétaire distincte (658 millions de dollars
américains en 2014)44.
Le télescope spatial Hubble est le plus connu des télescopes spatiaux de la NASA :
bien que lancé en 1990, il doit rester en activité encore plusieurs années grâce à la
dernière opération de maintenance effectuée à l'aide de la navette spatiale en 2009.
Pour les études portant sur l'histoire de l'Univers, il est assisté par le télescope
infrarouge Spitzer, lancé en 2003, qui doit être rejoint en 2021 par le James Webb.
Ce dernier, télescope infrarouge doté d'un miroir primaire de 6,5 mètres de diamètre,
est un projet international lourd de 8,8 milliards de dollars américains. La NASA a
également une participation majeure dans le télescope européen Herschel lancé en
2009. Le deuxième projet en cours, SOFIA, est un télescope infrarouge aéroporté
développé avec l'agence spatiale allemande et installé à bord d'un Boeing 74745.

Plusieurs observatoires spatiaux de la NASA recueillent des données permettant de


répondre à des questions fondamentales sur les origines de
l'univers : Chandra télescope à rayons X lancé en 1999 et GLAST observatoire
de rayons gamma développé avec plusieurs autres agences spatiales et lancées en
2008. La NASA a également participé à l'observatoire européen Planck lancé en
2009 qui étudie le fond diffus cosmologique dans le domaine des micro-ondes. La
NASA développe en 2016 la mission WFIRST46.

Le télescope Kepler, lancé en 2009, est consacré à la recherche d'exoplanètes. La


NASA utilise également pour cette recherche le télescope terrestre W. M. Keck, dont
elle est l'un des propriétaires. Deux autres missions sont à l'étude : Space
Interferometry Mission, observatoire spatial utilisant les techniques d'interférométrie,
et un instrument spécial qui équipe le télescope terrestre Grand Télescope
binoculaire47.

Plusieurs télescopes toujours actifs ont contribué à la mise au point de nouvelles


technologies : Swift est un observatoire en ondes gamma lancé en
2004. WMAP étudie depuis 2001 le fond diffus cosmologique dans le domaine
des micro-ondes. GALEX est un télescope ultraviolet lancé en 2003. Enfin, la NASA
est un coparticipant du télescope à rayons X japonais Suzaku lancé en 2005. WISE,
lancé en décembre 2009 pour une mission de six mois, effectue une cartographie
des sources infrarouges à la recherche des galaxies les moins lumineuses, des
étoiles froides situées dans la banlieue terrestre et des astéroïdes qui se trouvent
dans le Système solaire. NuSTAR, pour la détection des trous noirs par observation
du rayonnement X, est lancé en 2012. La NASA fournit le spectromètre du télescope
japonais Hitomi (ASTRO-H) lancé en 201648. Un petit télescope consacré à la
détection d'exoplanètes, TESS, est lancé en 2018.

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