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Orion (véhicule spatial)

Orion est un véhicule spatial de la NASA destiné à transporter un équipage


d'astronautes au-delà de l'orbite terrestre basse. Il est initialement développé Orion
dans le cadre du  programme Constellation  (2006) dont l'objectif est
d'emmener des hommes sur la  Lune  à l'horizon 2022 et de remplacer
la  navette spatiale  pour la relève des équipages de la  Station spatiale
internationale. En février 2010, le programme Constellation est abandonné et
après avoir envisagé d'annuler le développement du vaisseau, la NASA décide
de poursuivre son développement pour de futures missions de survol de la
Lune et des astéroïdes et éventuellement le transport de l'équipage de
la  Station spatiale internationale. Il doit être placé en orbite par
le  lanceur  lourd  SLS  dont le développement a été décidé à la suite de
l'abandon du programme Constellation.

Le vaisseau Orion est conçu pour transporter quatre personnes pour une
Le vaisseau spatial Orion pour Artemis I,
mission de trois semaines au-delà de l'orbite terrestre basse. Il reprend
en octobre 2020.
l'architecture du vaisseau Apollo avec un module de commande en forme de
cône contenant l'habitacle dans lequel séjourne l'équipage et un module de Fiche d'identité
service dans lequel est rassemblé tout ce qui n'est pas nécessaire au retour sur
Terre. Ce dernier module est largué avant la  rentrée atmosphérique. Organisation  NASA
L'ensemble a une masse de 21 tonnes dont plus de 12 tonnes pour le module Constructeur Lockheed Martin
de service. Contrairement à ses prédécesseurs, il utilise des panneaux solaires Type de vaisseau Vaisseau spatial habité
pour la production d'énergie. Il dispose d'un volume habitable plus que Lanceur Delta IV Heavy (test)
doublé par rapport au vaisseau Apollo et d'un système d'amarrage similaire à Space Launch System
celui de la  navette spatiale américaine. Le vaisseau Orion est conçu pour se
Premier vol 5 décembre 2014
poser en mer à son retour sur Terre et est réutilisable.
Nombre de vols 2
Le vol EFT-1 du 5 décembre 2014 permet de tester la rentrée atmosphérique Statut en développement
et l'atterrissage du module de commande, puis lors de la mission  Artemis I,
Caractéristiques
un véhicule complet mais inhabité est envoyé vers la Lune le 16 novembre
2022. Hauteur ~7 m
Diamètre 5,02 m
Historique Masse totale 21,25 t
Ergols 7,9 t
Source énergie Panneaux solaires
Le lancement du programme Constellation
Atmosphère Oxygène/azote
En 2004, à la demande du  président des États-Unis  George W. Bush  qui Atterrissage en mer
souhaite que les États-Unis renouent avec les succès du  programme Apollo, Performances
la NASA lance le programme Constellation qui doit permettre à des équipages
de réaliser des séjours de longue durée sur la Lune d'ici 2020. Ce programme Destination au-delà orbite basse
doit également assurer le remplacement de la  navette spatiale Équipage 4
américaine dont le retrait est programmé à la suite de l'accident de la navette Volume 19,56 m3
spatiale Columbia. Le programme doit être financé grâce aux économies pressurisé
réalisées par l'arrêt des navettes spatiales puis par le retrait de la station
spatiale internationale.
Espace habitable 8,95 m3
Delta-V 1 340 m/s
Les caractéristiques des différents engins spatiaux du programme Autonomie 21 jours
Constellation sont rendues publiques le  19  septembre  2005. Le vaisseau Puissance 11 kW
spatial habité principal est désigné sous l'appellation de  Crew Exploration électrique
Vehicle  (CEV) avant d'être baptisé  Orion  le  24  août  2006. Ce nom est celui
Type d'écoutille NASA Docking System
d'une des navettes du film 2001, l'Odyssée de l'espace (1968), ainsi que d'une
étude de vaisseau spatial propulsé par l'énergie nucléaire. La NASA annonce Rendez-vous non automatique
le  31  août  2006  que le véhicule sera construit par  Lockheed Martin. Le
vaisseau spatial doit être lancé par un nouveau lanceur, l'Ares I.
Les premiers essais sont alors prévus pour 2008 avec un vol non habité pour 2011, un vol
habité pour mars 2015 et un premier retour des astronautes sur la Lune pour 2019, mais ces
dates sont repoussées du fait de la faiblesse des ressources financières affectées au
1
programme .

L'arrêt du programme Constellation


Le vaisseau Orion et le module
À la suite de son investiture, le président américain  Barack Obama  demande à lunaire Altair, composants du
la  commission Augustine, créée à cet effet le  7  mai  2009  et composée de spécialistes de programme Constellation (vue
l'astronautique issus de l'industrie de la recherche et de la  NASA, d'examiner les d'artiste 2007).
conséquences du retrait de la  navette spatiale américaine  sur le programme de la  station
spatiale internationale et d'effectuer une revue du programme Constellation confronté à la
fois à des problèmes budgétaires et de planification. Le comité rend son rapport le  9  octobre  2009. En ce qui concerne le
programme Constellation, ses principales conclusions sont que la NASA a besoin d'un complément budgétaire annuel de trois
2
milliards de dollars pour pouvoir atteindre les objectifs fixés au programme Constellation . Elle constate que le lanceur Ares I,
qui doit permettre le lancement du vaisseau Orion, rencontre des problèmes techniques qui devraient pouvoir être résolus mais
sa mise au point tardive diminue fortement son intérêt. Le comité estime préoccupant le coût de production du vaisseau Orion
3
par ailleurs soumis à de fortes contraintes (masse, coût de développement) . Le président  Barack Obama  annonce
le  1er  février 2010  qu'il va proposer l'annulation du programme Constellation en avançant trois motifs  : un budget en
4
dépassement, le retard pris sur les échéances et l'absence d'innovations intégrées dans le projet . Le  11  octobre  2010, le
5
président Obama approuve le « NASA Authorization Act 2010 » qui confirme l'arrêt du programme Constellation .

Le nouveau rôle du vaisseau Orion

À la suite de l'abandon du programme Constellation, l'arrêt du développement du vaisseau


spatial est envisagé. La  NASA  lance un appel d'offres auprès de prestataires privés pour
transporter les équipages vers la Station spatiale internationale et il n'existe pas de plans
fermes pour des missions au-delà de l'orbite terrestre. Néanmoins, la  NASA  annonce
le 24 mai 2011 que le développement du vaisseau spatial Orion se poursuit. L'agence spatiale
américaine prévoit de l'utiliser pour lancer des missions orbitales vers la Lune ou les
astéroïdes géocroiseurs à l'horizon 2020. Il doit également servir de solution de secours si Vue d'artiste du vaisseau Orion.
les prestataires privés ne parvenaient pas à remplir leurs objectifs de desserte de la station
6
spatiale. Le vaisseau est baptisé Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV) « Orion » .

Participation de l'Agence spatiale européenne

Le développement du module de service a été repoussé pour permettre d'étaler les coûts.

La  NASA  et l'Agence spatiale européenne  négocient depuis 2011 l'utilisation d'une version
évoluée du module de service de l'ATV européen. Cette proposition de l'ESA lui permet de
7
payer en nature sa participation à la Station spatiale internationale  qui n'est plus couverte
par la livraison des vaisseaux ATV. En effet, le dernier vaisseau cargo ATV livré par l'ESA en
2014 n'assure le paiement du séjour que jusqu'en 2017. Cette décision de l'ESA a été validée
en novembre 2012 par le conseil des ministres européens réunis à Naples pour statuer sur
Module de service de l'Agence
l'activité de l'Agence spatiale européenne  au cours des prochaines années. La solution
spatiale européenne (ESA).
retenue a été validée par le gouvernement américain et officiellement annoncée
8, 9
en  janvier  2013 . Ce module est construit pour 450  millions d'euros sous la maîtrise
d'œuvre d'Airbus à Brême.
     

Un modèle destiné à des tests au sol Le modèle EFT-1, après sa dernière Un modèle destiné à des tests au sol
(mai 2011). soudure, qui a volé en 2014 est placé dans une chambre
(juin 2012). acoustique chez le constructeur
Lockheed Martin.

Un modèle destiné à
des tests au sol dans un
atelier du Centre Spatial
Kennedy.

Caractéristiques techniques

Architecture

Conçu dans le cadre du  programme Constellation, le vaisseau utilise une architecture dite
« en ligne ». Le vaisseau est placé au sommet d'un lanceur classique à l'image des vaisseaux
du programme Apollo dont Orion s'inspire fortement. La formule du planeur adoptée pour
la navette spatiale américaine n'a pas été retenue. Orion peut transporter quatre astronautes
pour des vols de 21  jours et sept astronautes vers l'orbite basse où il peut séjourner dans
10, 11
l'espace durant six mois attaché à la station spatiale . Les  piles à combustible  qui
alimentaient en énergie la génération des vaisseaux précédents sont abandonnées au profit
de  panneaux solaires. Le vaisseau dispose d'une écoutille de type  APAS, le  NASA Docking
System, similaire à celle utilisée par la  navette spatiale américaine  pour s'amarrer à
la  Station spatiale internationale. L'atmosphère de la cabine est composée d'un mélange
d'azote et d'oxygène dans des proportions qui peuvent être modulées. Ce choix, identique à
ce qui est pratiqué sur les vaisseaux russes, diverge de la solution adoptée sur les différents
vaisseaux spatiaux américains des  années 1960-1970  qui, pour économiser de la masse,
utilisaient une atmosphère d'oxygène pur (choix qui s'était avéré dangereux après la
catastrophe d'Apollo 1). Les spécifications du module de service ne sont connues qu'à travers
le cahier des charges établi pour le programme Constellation dont les missions ne sont plus
d'actualité. À l'époque, il est envisagé que la propulsion et les réserves d'ergols du module de
12
service lui permettent d'effectuer des changements de vitesse totaux de 1,4 à 1,5 km/s .

Orion mesure 5,02  mètres  de diamètre et la partie habitée a une longueur de 3,3  m. Schéma du véhicule et de son
L'ensemble Orion a une masse de 21,3  tonnes dont 8,9  tonnes pour le module de module de service.
commande, 3,4  tonnes pour le module de service et 7,9  tonnes pour le carburant. Le
vaisseau peut être réutilisé une dizaine de fois. Initialement, son retour était prévu sur la
terre ferme, amorti par des  coussins gonflables, et non dans l'océan, contrairement à toutes les autres capsules américaines
(de Mercury à Apollo). Cependant, après 117 essais d'atterrissage avec des coussins gonflables, le retour en mer est privilégié en
raison d'une sécurité accrue (notamment si un parachute est défaillant comme lors du retour d'Apollo 15) et d'un atterrissage
moins brutal.

Orion est composé de trois modules  : le module de commande dans lequel séjourne l'équipage, le module de service qui
regroupe les équipements qui ne sont pas indispensables pour le retour sur Terre (propulsion, consommables, énergie) et
la tour de sauvetage qui permet au vaisseau de revenir au sol en cas de défaillance du lanceur.
Comparaison des caractéristiques d'Orion avec celles de ses prédécesseurs

Caractéristiques Orion Apollo Soyouz

Longueur ~7 m 11,03 m 7,48 m

Diamètre max 5,02 m 3,9 m 2,72 m

Envergure 18,8 m 3,9 m 10,06 m

Masse totale (ergols) 21,25 t (7,9 t) 30,33 t (18,5 t) 7,25 t (0,9 t)

Volume pressurisé / habitable 19,56 m3 / 8,95 m3 / 6,17 m3 / 9 m3

Delta-V 1 340 m/s 2 800 m/s 390 m/s Vaisseau spatial Orion

Source énergie Panneaux solaires Piles à combustible Panneaux solaires

Production énergie 11 kW 0 kW 0,6 kW

Durée mission 21 j 14 j 14 j

Taille équipage 4 3 3

Zone d'atterrissage Mer Mer Terre

Le module de commande

Le module de commande ou module d'équipage (Crew Vehicule), dont la section est de


forme conique, transporte l'équipage, du fret et des instruments scientifiques. Ce module
peut s'amarrer à la  Station spatiale internationale. C'est la seule partie du vaisseau qui
Module de commande dans lequel
revient sur Terre après chaque mission. Le volume pressurisé est de 19,56 m3 et le volume se tient l'équipage.
13
habitable est de 8,95 m3 .

Structure

Les composants structurels du module de commande et la coque pressurisée sont réalisés


dans un  alliage aluminium-lithium  (en)  de couleur vert olive utilisé précédemment pour la
réalisation de la version allégée du  réservoir externe de la navette spatiale
américaine utilisée à partir de 1998. La coque pressurisée comprend plusieurs composants
— cloison avant, cloison arrière, tunnel de communication, cylindre du module — qui sont
assemblés en utilisant la technique du soudage par friction. Le cylindre et la cloison arrière Module de l'équipage.
servent de support pour un treillis de poutrelle qui ajoute de la rigidité à l'ensemble et sert
de support aux points d'attache des sièges de l'équipage, aux systèmes installés dans la
coque pressurisée et aux armoires de rangement. La coque pressurisée comporte quatre
hublots  : deux hublots horizontaux et deux hublots inclinés permettant d'observer vers
l'avant du vaisseau pour les opérations d'amarrage. De nombreux équipements ne
nécessitent pas de se trouver à l'intérieur de la coque pressurisée  :  avionique, réservoirs
d'ergols, batteries, systèmes de contrôle de l'environnement. Ils sont installés
principalement autour du tunnel de communication situés à l'avant du vaisseau. La coque
pressurisée et les équipements externes sont recouverts par des panneaux en nid-d'abeilles
de titane qui fournissent une première isolation thermique et sont chargés de bloquer les
14
micrométéorites . Tableau de bord du module de
commande d'Orion.

Bouclier thermique

Le bouclier thermique, de type ablatif, est conçu par Boeing en collaboration avec le Ames
Research Center. D'un diamètre de cinq mètres, il est composé d'un nid-d'abeilles rempli
d'une résine chargée en microfibres et billes de silice (copie du matériau Avcoat d'Apollo). Il
doit résister à des  rentrées atmosphériques  à la vitesse de  27  000  km/h  pour les missions
vers la Station spatiale internationale et de  40  000  km/h  pour des missions orbitales
lunaires. Ces dernières nécessitent de dissiper cinq fois plus de chaleur. En septembre 2006,
le contrat de 14 millions de dollars est remporté par Boeing.
Bouclier utilisé pour EFT-1.
Système d'amerrissage

Le vaisseau Orion est conçu pour amerrir. Au cours de sa rentrée atmosphérique, le vaisseau dispose d'un système de freinage
constitué de onze parachutes dont le poids total est de 518 kg. Les parachutes se déploient par séries en fonction de l'altitude et
de la vitesse du vaisseau. Ce dispositif diminue la vitesse de la capsule spatiale à deux reprises, en la freinant deux fois.
À une altitude d'environ 8 km et une vitesse de 520 km/h, trois parachutes se détachent de
la capsule, emportant le couvercle protecteur de la baie avant, permettant ainsi aux autres
parachutes de se libérer par la suite. Ces trois parachutes en kevlar mesurent chacun 2
mètres de diamètre, ont un volume d'environ 1 mètre cube et un poids de 3,6 kg.

Lorsque l'altitude du vaisseau approche les 7500 mètres à une vitesse de  494  km/h,
deux  parachutes  de freinage (kevlar/nylon) et de stabilisation de la capsule sont largués
(7 mètres de diamètre, poids 36 kg). La vitesse décroit, elle avoisine les 210 km/h.

Le système ensuite libère à 3000 mètres d'altitude trois parachutes pilotes (diamètre 3,3 m,
poids 5  kg) dont le rôle est de soulever et déployer trois parachutes principaux et ainsi
freiner davantage le vaisseau. La vitesse verticale chute entre 35 km/h et 25 km/h.

Chaque parachute principal (kevlar/nylon) d'une masse de 140  kg  a un diamètre de


35,4 mètres. Immédiatement après sa prise de contact avec la mer, cinq ballons se gonflent
pour garantir que le module d'équipage soit posé sur l'eau dans le bon sens. L'équipage et le
vaisseau sont recueillis alors par hélicoptères et par l'équipage d'un  LPD  de la  marine
américaine.
Test du système d'atterrissage. Il
Protection de l'équipage contre les radiations s'agit de valider les capacités pour
des vols habités (mars 2017).
L'équipage peut être dangereusement irradié si une éruption solaire se produit dans la
direction du vaisseau alors que celui-ci se situe dans l'espace interplanétaire en dehors de la
protection de la magnétosphère terrestre ou de la Lune. Dans ce cas de figure, l'équipage a
pour consigne de se réfugier dans les deux grands rangements situés au centre du vaisseau
entre le plancher et le bouclier thermique en utilisant les sacs que contiennent ces placards
15
pour se protéger autant que possible des particules solaires .

Le module de service

Le module de service regroupe l'ensemble des équipements qui ne sont pas indispensables
Déploiement des parachutes lors de
pour le retour sur Terre. On y trouve la propulsion principale et les réservoirs d'ergols
l'amerrissage d'Orion.
associés ainsi que les consommables (eau, oxygène, azote) utilisés par l'équipage. Les
panneaux solaires qui produisent l'énergie électrique du vaisseau ainsi que les radiateurs qui
assurent l'évacuation de la chaleur excédentaire sont également logés dans le module de
service. Un système environnemental permet de contrôler la température des composantes du véhicule et du fret. Il est largué
16
avant le retour sur Terre . Le module de service est également équipé d'une soute permettant d'emporter du fret non
pressurisé ou des instruments scientifiques. La version du module de service utilisée pour le premier vol est développée par
l'ESA au titre de paiement pour le séjour des astronautes européens à bord de la Station spatiale internationale entre 2017 et
2020. En effet, le dernier vaisseau cargo  ATV  livré par l'ESA  en 2014 n'assure le paiement du séjour que jusqu'en 2017. Fin
2014, la NASA a commandé un seul exemplaire de ce module baptisé European Service Module (en) pour le vol Artemis 1 et en a
commandé deux autres pour les vols Artemis 2 et Artemis 3.

Structure

Le module de service ESM (en) a une longueur de 2,72 mètres (tuyère exclue) pour un diamètre de 4,5 mètres. Sa masse à sec est
d'environ 3,8 tonnes et il peut emporter 9,2 tonnes d'ergols. Il est composé de plusieurs sous-ensembles : un cylindre supérieur,
une plateforme supportant les réservoirs principaux d'ergols, un cylindre principal, une plateforme inférieure, un étage
regroupant les équipements et une enveloppe protégeant l'ensemble des micrométéorites.

Propulsion

La propulsion comprend trois systèmes distincts  : un  moteur-fusée  principal dérivé du moteur OMS de la  navette spatiale
américaine, 8 propulseurs auxiliaires et 24 petits moteurs utilisés pour le contrôle d'attitude. La propulsion est pilotée par un
système développé pour l'ATV. Tous ces moteurs utilisent le même mélange d'ergols stockables : du monométhylhydrazine et
du MON-3 (oxydant). Chaque type d'ergol est stocké dans deux réservoirs qui sont reliés en série et disposent de système de
pressurisation indépendants. Le système de pressurisation utilise de l'hélium  stocké à  340  bars  dans un réservoir sphérique.
Tous les moteurs sont alimentés par des ergols mis sous pression. Le moteur principal est de type  AJ10-190  (en)  qui fournit
une poussée de 27,7 kN avec une impulsion spécifique de 316 secondes. Il mesure 1,91 m de long et sa tuyère a un diamètre de
1,09  mètre. Les propulseurs auxiliaires de type  R-4D-11  (en)  fournissent chacun une poussée de 490  newtons et sont utilisés
pour les manœuvres précises ainsi que comme système de secours en cas de défaillance du propulseur principal. Ces moteurs
utilisés sur les vaisseaux Apollo ont une masse à sec de 3,63 kg et une impulsion spécifique de 312 secondes. Les 24 moteurs
utilisés pour le contrôle d'attitude sont regroupés en quatre grappes de 4 et quatre grappes de 2 moteurs. Ils fournissent une
14
poussée individuelle de 220 N et peuvent être utilisés pour des impulsions très brèves et/ou en fonctionnement continu .

Énergie

L'énergie électrique est fournie par des  panneaux solaires  en X qui reprennent l'architecture utilisée sur le vaisseau
cargo ATV de l'ESA. Chaque branche du X est composé de trois panneaux solaires utilisant des cellules solaires à triple jonction
à l'arséniure de gallium  permettant de transformer 30  % de l'énergie solaire en électricité soit une amélioration de 17  % par
rapport aux panneaux de l'ATV. L'ESM fournit ainsi 11 kW au niveau de l'orbite basse terrestre. Une fois déployés, les panneaux
solaires portent l'envergure du vaisseau à 18,8  mètres. Les quatre ailes disposent de deux  degrés de liberté  : elles peuvent
tourner autour de leur axe pour maximiser l'énergie produite et s'incliner par rapport à l'axe longitudinal du vaisseau de -60° à
14
+55° pour réduire les forces exercées lorsque le vaisseau utilise sa propulsion pour accélérer ou décélérer .

Consommables

Le module de service comprend les réservoirs de consommables. Six réservoirs d'eau d'une capacité totale de 280 kg alimentent
à la fois le système de contrôle thermique et l'équipage en eau de consommation. Le système de stockage et d'alimentation est
équipé de résistances chauffantes et de capteurs pour éviter le gel. Quatre réservoirs d'une capacité de 33 kg conservent sous
14
une pression de 275 bars l'oxygène et l'azote utilisés pour renouveler l'atmosphère dans le module de commande .

La tour de sauvetage

La tour de sauvetage (LAS ou Launch Abort System) est le système qui est utilisé pour sauvegarder le vaisseau, si le lanceur est
victime d'une défaillance grave susceptible de mettre l'équipage en danger. Doté de son propre système de propulsion et fixé au-
dessus du vaisseau, il permet d'écarter le module d'équipage (CM ou  Crew Module) du lanceur tout en lui faisant prendre
suffisamment d'altitude pour que les parachutes puissent être déployés et freiner le vaisseau avant son atterrissage. Il comprend
la coiffe et la tour de sauvetage (LAT ou Launch Abort Tower). La coiffe est une structure en composite qui recouvre et protège
la capsule contre la chaleur, la pression de l'air et l'environnement acoustique. Le système de sauvegarde comprend trois
moteurs à propergol solide. Le moteur principal, d'une poussée de 181 tonnes, est chargé d'écarter le module de commande du
lanceur. Le moteur de contrôle d'attitude utilise un générateur de gaz à propergol solide avec huit tuyères montées tout autour
de sa périphérie pour orienter l'ensemble. Il permet d'exercer une poussée de 3,2 tonnes dans chacune des huit directions. Le
moteur d'éjection est utilisé pour séparer la tour de sauvetage du vaisseau. Si la tour de sauvetage a été activée, cette séparation
intervient une fois que le moteur principal a achevé sa tâche pour permettre aux parachutes de se déployer. Si le vol se déroule
normalement, l'éjection de la tour de sauvetage est réalisée après six minutes de vol alors que le vaisseau se trouve à
17
91 km d'altitude .

Missions
Le vaisseau Orion est conçu pour pouvoir réaliser des missions au-delà de l'orbite terrestre. Il peut également assurer le
18
transport d'équipages vers la Station spatiale internationale  au cas où les sociétés chargées du transport des équipages dans le
futur ne parviendraient pas à tenir leurs engagements.

Le vaisseau a été intégré dans le cadre du programme Constellation avant d'être intégré au programme Artemis suite à l'arrêt du
précédent :
Mission Lancement Atterrissage Durée Insigne Description Lieu Véhicule Statut

Mission pour tester le Max


Launch Abort System (en),
Wallops Flight
MLAS (en) 8 juillet 2009 8 juillet 2009 N/A un système de sauvetage MLAS Succès
Facility
alternatif, avec une
19
maquette du vaisseau .

Test en vol de la fusée


28 octobre Kennedy LC-
Ares I-X 28 octobre 2009 6 min Ares I avec une maquette Ares I-X Succès
2009 39B
du vaisseau Orion.

Mission test, ayant pour


but de démontrer les
capacités de la tour de
sauvetage (Launch Abort
System - LAS) à propulser
l'équipage à une distance
de sécurité suffisante, ainsi
que le désamarrage entre
PA- la tour de sauvetage et le
1 min White Sands
1 (en) (Pad 6 mai 2010 6 mai 2010 module de commande Orion Succès
35 LC-32E
Abort-1) Artemis (Command Module -
CM) puis l'ouverture des
parachutes. Ce test a
permis la collecte de
données sur les
contraintes structurelles
subies par le LAS et le
module de
20, 21
commande .

Vol d'essai de la capsule


Orion avec une maquette
du module de
service. Premier vol
spatial du vaisseau.

Après avoir bouclé


deux orbites autour de
la Terre, le vaisseau a
effectué une  rentrée
atmosphérique  à une
vitesse égale à 84  % Cap
5 décembre Delta IV
EFT-1 5 décembre 2014 Canaveral Succès
2014 de celle atteinte dans SLC-37
Heavy
le cadre d'une mission
vers la Lune. L'objectif
était de tester la tenue
du  bouclier
thermique ainsi que le
déploiement des
22
parachutes . Le
lancement a lieu
23
le 5 décembre 2014 .

Mission test, ayant pour


but de démontrer le
fonctionnement de la tour
de sauvetage lors d'une
phase d'ascension, ce qui
implique un désamarrage
et une poussée suffisante
AA- pour s'éloigner d'un étage Cap Orion Abort
3 min
2 (en) (Ascent 2 juillet 2019 2 juillet 2019 de fusée en Canaveral Test Succès
13
Abort-2) fonctionnement. Pour cela, SLC-46 Booster
la tour de sauvetage et
une maquette sans
parachutes du module de
commande Orion ont été
montés sur un étage de
fusée de Northrop
24, 25
Grumman .

Artemis I 16 novembre 11 décembre 25 j Il s'agit du premier vol Centre spatial SLS Bloc 1 En
2022 2022 d'Orion dans sa Kennedy SLC- cours
configuration finale, pour 39B
une mission inhabitée qui
Mission Lancement Atterrissage Durée Insigne Description Lieu Véhicule Statut
comporte une insertion en
orbite lunaire sur une
orbite de type DRO
(distant retrograde orbit).
Orion a été lancé par
le Space Launch
System (SLS) pour la
première fois. L'Agence
spatiale européenne a
fourni le module de service
pour cette mission. La
durée de la mission,
lancée le 16 novembre, est
de 25 jours. Le retour de la
capsule est prévu le 11
décembre dans l'océan
26
Pacifique .

Missions prévues

Missions à venir
Artemis II (2024) - Il s'agit du premier vol habité d'Orion. Le véhicule sera à nouveau lancée par le SLS. Un équipage de
quatre astronautes (3 américains et 1 canadien) [réf. nécessaire] réaliseront une mission orbitale autour de la Lune
(comme Apollo 8). Ce sera la première mission habitée vers la Lune depuis Apollo 17 en 1972. L'Agence spatiale
européenne fournira un deuxième module de service pour cette mission. Cette mission permettra aussi d'installer en
orbite lunaire, le premier module de la plateforme orbitale lunaire Gateway (LOP-G).
Artemis III (2025) - Il s'agit du deuxième vol habité d'Orion. Le véhicule sera à nouveau lancée par le SLS. Un équipage
de deux astronautes (un homme et une femme) réalisera une mission sur la Lune. Ce sera la première mission habitée
sur la Lune depuis Apollo 17 en 1972. L'Agence spatiale européenne fournira un troisième module de service pour cette
mission.

Mission Patch Date Équipage Véhicule

Artemis II N/A Mai 2024 4 SLS Block 1

Artemis III N/A 2025 2 SLS Block 1

Missions proposées

Plusieurs vols habités sont planifiés afin d'assembler la plateforme orbitale lunaire Gateway. Des propositions sont établies pour
prolonger le programme Artemis jusqu'à la mission Artemis 7 jusqu'en 2028.

Les missions envisagées dans le cadre du programme Constellation avant 2010

Selon les plans originaux, Orion devait être lancé par le lanceur  Ares  I  pour les missions vers l'orbite basse (desserte de
la  Station spatiale internationale) comme pour les missions vers la Lune. Le lanceur lourd  Ares  V, capable de satelliser
125 tonnes de son côté, aurait été chargé de la mise en orbite du module Altair, chargé d'atterrir sur la surface lunaire et qui joue
un rôle analogue à celui du module lunaire (LM) du programme Apollo. Comme dans le scénario des missions Apollo, l'équipage
aurait placé l'ensemble formé par Orion et Altair en orbite lunaire puis utilisé le module Altair pour descendre sur le sol lunaire
puis en revenir. Toutefois, contrairement aux missions Apollo, c'est l'ensemble de l'équipage qui serait descendu sur le sol
lunaire. La NASA retient à l'époque ce concept éprouvé et donc moins cher qui permet théoriquement de limiter les risques de
retard : la NASA doit en effet disposer d'un moyen de transport pour remplacer la navette spatiale américaine dont le retrait est
effectif depuis 2011. Depuis 2011, la NASA dépend des vaisseaux russes Soyouz pour l'envoi de ses astronautes dans l'espace.
Cette tâche va être affectée aux futurs CST-100 Starliner de Boeing et Crew Dragon de SpaceX.

Séquence de lancement d'Orion


Le premier étage hisse le second étage et Orion sur une trajectoire suborbitale.
Le deuxième étage, nommé Interim Cryogenic Propulsion Stage est allumé une première fois près de l'apogée afin
d'effectuer la manoeuvre d'élévation du périgée. Il est ensuite rallumé près du périgée, pour effectuer l'injection lunaire
(TLI).
 

Vue d'artiste de l'Orion Vue d'artiste de l'Orion


version 2008 et de l'ISS. version 2008 et
du module lunaire.

Notes et références
1. (en) « NASA to Realign Constellation Program Milestones », sur nasa.gov, NASA, 8 août 2008 (consulté le 12 août 2008).
2. (en) « Rapport final de la commission Augustine sur le site de la NASA » [PDF], NASA (consulté le 24 janvier 2010), p. 97.
3. (en) « Rapport final de la commission Augustine sur le site de la NASA » [PDF], NASA (consulté le 24 janvier 2010), p. 61.
4. (en) « Présentation du budget 2011 de la NASA par l'administrateur de la NASA Charlie
Bolden » [PDF], NASA, 1er février 2010
5. (en) « Obama signs Nasa up to new future », BBC News,‎ 11 octobre 2010 (lire en ligne).
6. (en) Mike Wall, « NASA Unveils New Spaceship for Deep Space Exploration », Space.com,‎ 24 mai 2011 (lire en ligne,
consulté le 24 mai 2011).
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9. Sylvestre Huet, « L'Europe spatiale engage 10 milliards d'euros », sciences.blogs.liberation.fr, 21 novembre 2012 (consulté
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with NASA), 10 juillet 2012 (consulté le 23 juillet 2012).
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Vehicle » [PDF], NASA, janvier 2011 (consulté le 18 juin 2011).
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15. Orion Reference Guide, p. 57
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Consulté le 02 juillet 2019. .
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22. (en) « Orion Development ‘Phased’ To Fit Budget », NASA, 9 janvier 2012.
23. La Nasa a lancé sa capsule Orion, La Libre Belgique, 5 décembre 2014.
24. (en) NASA, « Ascent Abort-2 Flight Test » [PDF], NASA, 17 mai 2019 (consulté le 2 juillet 2019), p. 3.
25. (en) [vidéo] NASA, Launch of Orion Spacecraft Ascent Abort-2 Test, 2 juillet 2019 sur YouTube.
26. (en) NASA, « NASA: Artemis I », sur www.nasa.gov (consulté le 19 novembre 2022)

Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Orion (spacecraft), sur Wikimedia
Commons

Bibliographie
 NASA, Orion Reference Guide, NASA, 2022, 131 p. (lire en ligne) — Document de référence du vaisseau spatial Orion
(en)
publié par la NASA.
 NASA, NASA'S Space Launch System - Reference Guide, NASA, 2022, 86 p. (lire en ligne) — Document de référence
(en)
du lanceur SLS publié par la NASA.

Articles connexes
Space Launch System, lanceur lourd attitré du vaisseau spatial.
Module de commande et de service Apollo, dernier vaisseau spatial développé par la NASA dont s'inspire fortement
Orion.
Programme Constellation, à l'origine du lancement du projet Orion.
Lunar Gateway.
Programme Artemis

Liens externes
(en) Site officiel.
(en) Orion sur le site spaceflight101.com.
(en) Document NASA 2006 : main_orion_tv_slides.pdf[PDF].

Le CEV s'appellera Orion, 24 août 2006, Flashespace.


(en) NASA's New Spaceship sur le site de la NASA.

(en) How We'll Get Back to the Moon, sur le site de la NASA.

(en) ORION Crew vehicule, sur le site de la NASA.

Blog sur le développement d'Orion par Alain De Martino.


(en)  « Artemis 1 Moonshot », sur Astronomy Picture of the Day, NASA, 19 novembre 2022 (consulté
le 19 novembre 2022) (traduction/adaptation française).

(en)  « Planet Earth from Orion », sur Astronomy Picture of the Day, NASA, 17 novembre 2022 (consulté
le 19 novembre 2022) (traduction/adaptation française).

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