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L E J O U R N A L D E S

BELMINE N° 20, novembre 2005

La ventilation des mines


souterraines
… les travaux riverains
de Marcel Labrecque
Les prouesses de Nancy
Létourneau
La qualité de l’air, Carnet Internet

c’est vital !
V
otre journal des Belmine n’arrive pas seul cette fois-ci.
En effet, un autocollant a fait la route avec lui. Cet
autocollant a pour but de vous rappeler l’importance
du programme d’intervention dans les mines souterraines, qui
en est maintenant à l’étape de la ventilation. Des renseignements
plus complets vous sont fournis à l’intérieur du journal.

Vous trouverez sûrement un endroit approprié pour apposer


Les jeunes et la CSST
votre autocollant, sur votre boîte à lunch, par exemple. Il peut
aussi être installé à la maison; les plus petits auront proba- www.csst.qc.ca/jeunes
blement de bonnes idées…
À voir dans le site Web des
renseignements sur la santé
et la sécurité du travail pour :
▲ les jeunes,
▲ les enseignants,
▲ les employeurs.

Aussi, des renseignements sur les


services et programmes offerts
par la CSST :
▲ Défi prévention jeunesse,
▲ Information sur l’intégration
des jeunes travailleurs,
▲ Escouade jeunesse,
▲ Service de soutien aux centres
de formation professionnelle
et technique.
En plus de nous entretenir du programme d’intervention, ce
numéro traite, comme d’habitude, d’une foule de sujets
intéressants : André Simard au Burkina Faso, la retraite de SOLUTIONS DES JEUX DE LA PAGE 12
Marcel Labrecque, les prouesses de Nancy Létourneau. Tous 5. recommandations
ces noms vous disent quelque chose ? Lisez ce que ces 4. tolérance
personnes ont à raconter. 3. programme
2. adrénaline
1. ventilation
Je ne vous retiens pas plus longtemps. Bon collage et bonne Les mots mélangés

lecture ! de la jambe arrière de Gamine.


10. Il manque un bout de trottoir près
Boulamine.
PSSSST ! Au mois de septembre, j’ai eu la chance d’aller 9. Il manque un bout au soulier de
visiter la mine Raglan au Nunavik. Toute une expérience ! la fenêtre de la porte.
Dans le prochain numéro du Journal des Belmine, je vous
8. Il manque une ligne au contour de
Boulamine.
parlerai de certaines de mes découvertes, mais je profite dès 7. Il manque un pli à la robe de
maintenant de l’occasion pour remercier et saluer tous ceux Drôledemine.
6. Il manque une feuille devant
et toutes celles que j’ai eu le plaisir de rencontrer durant cette entre Boulamine et Gamine.
semaine passée au nord du Nord. 5. Il manque une pointe à la clôture
4. Drôledemine a perdu sa queue.
ceinture.
CHRISTINE BUREAU 3. Gamine n’a plus de couteau à sa
de bouche.
2. La citrouille de Minederien n’a plus
1. L’adresse n’est plus la même.
Le jeu des 10 erreurs
2 Page couverture : illustration de Daniel Rainville
Saviez-vous que…
Depuis un an, la mine d’amiante
Bell de Thetford Mines ouvre ses
portes aux visiteurs âgés de plus
de 14 ans, sur réservation.

Casque, bottes, habit de mineurs,


les voilà prêts pour se rendre à
destination : 1000 pieds sous
terre ! On sent la fébrilité mêlée à
la crainte chez certains… Mais,
une fois sortis de l’ascenseur, on
se découvre étonnamment à
l’aise, malgré l’humidité
ambiante.

La visite nous amène dans une


partie des 15 kilomètres de
galeries, très larges et hautes
pour laisser passer la machinerie
lourde nécessaire à l’extraction
de l’amiante. Presque un village
souterrain, labyrinthique. La ven-
tilation permet de bien respirer. guide et mineur. En cas de panne teries, qui feront exploser le roc.
d’électricité, on remonte par « La première fois que j’ai vu un
Dans la noirceur, éclairés par l’échelle, pour arriver, une heure dynamitage, je tenais mon
notre lampe frontale, on pense trente plus tard à la surface. » casque, mais pas mes pantalons,
à la vie dans la mine, qui fonc- qui en sont sortis de mes
tionne sans arrêt six mois par En cours de route, les guides bottes ! », raconte M. Socket.
année. Descente sous terre le nous demandent d’éteindre nos
matin. Lunch dans la cafétéria, lumières pour « vivre » le noir D’ailleurs, à une certaine époque,
qu’on aura l’occasion de visiter total. « Un jour, ma lampe s’est les fils reliant la minuterie aux
un peu plus tard. Retour à la éteinte. Je me suis mis dos au explosifs, aux couleurs variées,
surface en fin de journée. mur, car au moins je savais où je étaient utilisés par les femmes
« L’hiver, c’est dur, parce qu’on me trouvais. J’ai attendu pendant des mineurs comme corde à
entre dans la mine le matin à la une heure trente que quelqu’un linge !
noirceur et on en ressort à la passe », souligne M. Socket,
noirceur. On ne voit pas le guide et mineur. Heureusement, Comme on ne peut tout voir, une
soleil », explique Roger Veilleux, sous l’œil attentif de nos guides, vidéo décortique chacune des
l’un des guides. ce genre d’aventure ne risque pas étapes du processus d’extraction
de nous arriver ! de l’amiante.
Ce sont des mineurs qui travail-
lent ici depuis une vingtaine Pour des raisons de sécurité Par miracle, on se retrouve
d’années qui amènent le groupe évidentes, après avoir vu la devant l’ascenseur, qu’on
dans ce labyrinthe souterrain. En dimension des engins utilisés, les reprend. Rapidement, on est
plus de bien connaître les lieux, groupes se promènent au niveau éblouis par la lumière du jour.
ils ont quantité d’anecdotes à 1000, alors que les mineurs Après la visite, on enlève notre
raconter. C’est un avantage pour travaillent, eux, à 1750 pieds, costume de mineur en pensant
les visiteurs. dans une nouvelle galerie. que, quand même, ils sont
courageux de descendre chaque
On y découvre les consignes de En une année, 20 000 dyna- jour sous terre.
sécurité. Par exemple en cas mitages, qui nécessitent
d’incendie, le plus grand danger 100 000 kilos d’explosifs, Source : BOULIANE, Martine. « La mine
pour les mineurs. « Il faut aller secouent la mine. Une trentaine d’amiante de Thetford Mines », [En ligne].
dans les refuges sans essayer de de bâtons sont nécessaires pour [www.cyberpresse.ca]
sauver la vie des gens plus forer, tous installés de façon (Consulté le 18 juillet 2005).
loin !, explique Michel Socket, stratégique et reliés à des minu-

3
4
Programme d’intervention pour le secteur des mines

La ventilation des mines souterraines


S
i ce n’est déjà fait, les inspecteurs de la mine (ventilation) – suffisant du point de
la CSST seront très bientôt à l’œuvre vue du débit et de la vitesse de l’air qui
dans les établissements miniers afin de circule dans les diverses excavations d’une
renseigner les travailleurs sur la réalisation de mine souterraine (recettes, galeries, chantiers
cette cinquième étape du plan d’intervention d’abattage, montages, etc.) – conforme aux
et de les informer du déroulement de leurs normes fixées par la loi et la réglementation
interventions. Les inspecteurs auront déjà en vigueur ou à défaut, aux règles de l’art.
suivi une formation en ventilation minière Les débits d’air requis varient largement
pour être en mesure d’intervenir sur le terrain. selon la méthode d’exploitation, l’étendue des
ouvrages souterrains et le type d’équipement
Bien entendu, la participation de tous les utilisé.
intervenants touchés, tant des membres de la
direction que des superviseurs et des Le programme vise principalement les installations et les
équipements suivants :
travailleurs, est essentielle au succès du
programme. La première étape à franchir ■ Réseaux de ventilation de la surface et sous terre (ventilateurs, canalisation,
pour atteindre l’objectif visé consiste pour portes, etc.)
chacun des établissements à dresser un ■ Lieux de travail actifs, abandonnés (galeries, chantiers, montages, garages,
portrait le plus juste possible de sa situation. ateliers, etc.)
■ Équipements motorisés mus au carburant diesel : entretien, gaz d’échappement
Une mine souterraine est un lieu confiné (chargeuse-navette, véhicules de service, etc.)
(fermé) où l’air ambiant est vicié par les ■ Système de captage à la source, dépoussiéreurs / fumées, gaz, poussières
activités qui y ont cours, notamment par les (ateliers de réparation, de soudage, concasseurs, etc.)
sautages d’explosifs (gaz, poussières, etc.), la ■ Appareils de mesure et d’échantillonnage, instrumentation / CO, PCR, Nox, etc.
nature du minerai (présence de silice libre, de
radon, dégagement de méthane, etc.), les pro- L’objectif
duits du remblai (ammoniac, etc.), la présence L’objectif général de l’étape visant la venti-
de contraintes thermiques en situation de lation est qu’à compter du 30 avril 2007, les
mines profondes et par l’utilisation largement systèmes d’aérage (réseau, équipement), de
répandue dans les mines souterraines modernes ventilation et de captage à la source permettent
d’équipement motorisé, engins et véhicules d’évacuer, de diluer et de maintenir les divers
mus au diesel, qui rejettent dans l’atmosphère polluants présents dans une mine souterraine
minière des polluants à base de carbone et de dans les limites des normes et concentrations
nitrure, dont certains sont reconnus comme maximales exigées, à l’aide notamment d’un
cancérogènes. suivi de la qualité du milieu de travail au
moyen de relevés et de registres appropriés,
Le contrôle de ces polluants doit s’effectuer ainsi que par un entretien rigoureux des
autant que faire se peut à la source même, équipements diesel.
notamment en examinant le fonctionnement
des machines à moteur diesel : efficience des L’atteinte de cet objectif assurera encore mieux
moteurs et de l’échappement (filtres, capteurs, au travailleur minier un environnement de
catalyseurs, etc.). Néanmoins, des gaz nocifs travail salubre, aussi bien quant à la qualité
de diverses natures, qu’ils soient irritants, qu’à la quantité de l’air dans son lieu
toxiques ou asphyxiants, se dégagent d’où d’activité.
la nécessité de réduire leur niveau de concen-
tration dans l’air sous des seuils d’exposition Dans les prochains numéros de votre Journal
fixés par les normes en vigueur. La dilution des Belmine, nous reviendrons sur le déroule-
et l’évacuation des polluants en présence ne ment de ce programme. À suivre…
peuvent alors s’effectuer que par un aérage de
C. B.
5
Prix innovation en santé et sécurité du travail
Première remise provinciale
La CSST a remis ses Prix innovation
aux travailleurs et aux employeurs qui
ont mis en œuvre des moyens pour
éliminer les dangers présents dans leur
milieu de travail. Ce concours vise à
valoriser ces initiatives et à les faire
connaître à l’échelle du Québec. C’est

Photo : Maurice Vézinet


au Palais des congrès de Montréal que
la CSST a révélé, le 7 octobre dernier,
les noms des gagnants. Soulignons que
dans la catégorie « Grandes entreprises »,
une mention d’excellence a été remise à
Le prix a été remis à M. Bernard Larocque et Mme Karine Blanchet par
la Compagnie minière Québec Cartier, M. Henri Massé, président de la Fédération des travailleurs et
secteur Mont-Wright. travailleuses du Québec (FTQ) et représentant des travailleurs au
conseil d’administration de la CSST.

Siège et support à marteau pneumatique

Québec Cartier a présenté au concours un siège et support à marteau


« C’est vraiment
pneumatique conçu pour faciliter le travail de certains employés.
une amélioration ! » Plusieurs fois par année, les mécaniciens chargés du concentrateur
– Bernard Larocque,
mécanicien d’entretien devaient déboulonner les broyeurs servant à la concentration du
minerai de fer. En position debout, ils utilisaient un marteau
pneumatique de 20 kg appuyé sur leurs genoux. En plus de se trouver
dans une position inconfortable, ils devaient manipuler le marteau à
bout de bras. Les vibrations produites par le marteau et les mauvaises
méthodes d’utilisation de l’équipement pouvaient entraîner des lésions
au dos et des compressions du canal carpien.

Un travailleur a proposé de concevoir un support sur rail pour le


marteau pneumatique. Le marteau a été muni d’une poignée amovible
qui permet de diriger l’appareil vers le boulon. Cette poignée est
accrochée à un mât, lui-même fixé à un siège.

Sur le plan de la santé et de la sécurité du travail, le siège et support


à marteau pneumatique a permis d’apporter les améliorations
suivantes : diminution des effets de la vibration du marteau sur les
membres supérieurs, réduction du nombre de manipulations de
l’appareil et amélioration de la posture de travail. Il permet donc de
prévenir certaines lésions professionnelles.

Le mécanicien d’entretien, Jason Montigny, En outre, comme il a été construit à partir de matériaux recyclés, la
manie avec aisance le marteau pneumatique. réalisation du support n’a entraîné aucun coût.

Félicitations à tous les finalistes et lauréats de cette année !


Pour en savoir davantage sur le Prix innovation et pour voir les vidéos présentant les réalisations des
lauréats de toutes les régions du Québec, consultez notre site Web : www.csst.qc.ca/prixinnovation.

Inscrivez-vous dès maintenant au prochain concours !

6
« La prévention » vue par Michel Lauzon

Michel Lauzon travaille dans le secteur minier


depuis environ 20 ans. C’est à la demande de
son employeur, lorsqu’il travaillait à la mine d’or
Kiena, qu’il a fait des dessins représentant des
situations de la vie quotidienne des travailleurs
Photo : Christine Bureau

miniers. Ces dessins ont servi à sensibiliser les


travailleurs aux risques du métier.

7
Chronique de Préventionnix
«Est-ce que c’est dangereux?»

Q
u’on s’en rende résulter ? Qui peut être touché ? Combien de
compte ou pas, personnes peuvent l’être ? Quels dommages
consciemment ou l’événement pourrait-il causer ? Autant de
inconsciemment, questions qui nous servent à évaluer l’ampleur
on se pose cette question des dégâts possibles.
plusieurs fois par jour :
« Est-ce qu’il y a du danger Si dans le pire des cas on croit que les consé-
ici ? ». Avant de traverser la rue, quences ne peuvent être que très bénignes ou
au moment d’entreprendre une mineures, on arrête de s’en faire et on passe à
tâche, en bricolant dans notre autre chose. Si au contraire notre évaluation
atelier. Parfois on y porte attention, nous porte à penser que l’événement pourrait
parfois la question se pose toute seule, avoir de graves conséquences, nous nous posons
presque malgré soi. alors une question quant à la probabilité que
l’événement survienne : « Quelles sont les risques
Mais sait-on comment nous en arrivons à que ça arrive ? ». Souvent nous ne prenons des
déterminer à quel point ce que nous voyons précautions ou des mesures préventives que si la
est dangereux ou pas ? En fait, on ne s’en situation n’est pas assez bien « maîtrisée », si les
rend pas tellement compte, mais on se pose conséquences sont perçues comme pouvant être
trois questions. Toujours les mêmes et dans le graves ET que les risques que l’événement
même ordre. survienne nous paraissent trop élevés.

Premièrement, nous nous demandons si nous Or, nous sommes particulièrement subjectifs
maîtrisons la situation ou si quelqu’un en qui dans l’évaluation du danger. Notre confiance en
nous avons confiance le fait. On préfère nos capacités nous fait surestimer notre degré de
évidemment être soi-même aux commandes. Le maîtrise et sous-estimer la possible gravité des
meilleur exemple, c’est lorsqu’une personne conséquences ainsi que la probabilité qu’un
habituée à conduire une voiture se trouve du événement survienne. « Ça ne peut pas m’arriver,
côté du passager : elle cherche le volant et les je sais ce que je fais et je fais bien attention. »
pédales, même si la personne qui conduit est Mais faire attention, ça veut dire quoi exactement ?
tout à fait compétente ! Dans le même ordre À strictement parler, ça ne veut rien dire !
d’idées, à une certaine époque, les mineurs se
sentaient en confiance quand ils avaient leur Alors prenons le temps de bien analyser la situa-
« homme-pilier », leur « taupin » (comme Gros- tion ; ces quelques secondes de plus nous
Jambon dans l’article précédent) avec eux, et permettent généralement remarquer des choses
refusaient parfois de descendre sous terre quand que nous n’avions pas vues au premier coup
ce n’était pas le cas. d’œil et qui nous incitent alors à prendre des
précautions. Et quand on n’hésite, la seule
Si nous avons l’impression de maîtriser la attitude à adopter c’est de ne pas courir de
situation, aucune question à propos du danger risques, de prendre quelques précautions
ne se pose. Nous connaissons tous l’expression d’usage, précautions qui sont souvent très bien
populaire « tout est sous contrôle », expression connues. Ça ne prend souvent que quelques
qui se veut généralement rassurante. Si au secondes, mais ça peut nous éviter bien des
contraire on sent que la situation nous échappe embarras, voire nous sauver la vie…
(ou est insuffisamment maîtrisée), la deuxième
question qui se pose a trait à la gravité des MICHEL PÉRUSSE
conséquences. Quelles blessures peuvent en

8
Les travaux souterrains et les travaux
riverains de Marcel Labrecque

M
arcel Labrecque a doivent forcer physiquement.
fait surface pour Malgré cela, certains problèmes
de bon. Ce coor- existent toujours », poursuit-il,
donnateur des inspecteurs de mentionnant les poussières et
mines à l’emploi de la CSST le bruit à titre d’exemples.
peut maintenant se consacrer
pleinement à sa vie sur Selon Marcel Labrecque, les
terre, après une existence efforts de la CSST ont énor-
professionnelle axée sur la mément contribué à améliorer
prévention. la situation dans les mines.
« Quand les dirigeants d’entre-
Le parcours professionnel de prise ont été obligés de mettre
Marcel Labrecque commence sur pied des programmes de
à Haileybury, en Ontario, à prévention, ils ont dû évaluer

Photo : Marcel Charest


« la seule école de mines qui les risques de chaque poste
existait au pays à l’époque ». de travail et, plus souvent
Puis, de 1964 à 1971, il qu’autrement, ils ont trouvé
occupe des fonctions en des solutions pour corriger
ingénierie et en production plusieurs situations », constate- Marcel Labrecque, un nouveau retraité
minière dans la région de t-il. Le retraité s’avoue par très occupé.

LaSarre, avant de devenir contre déçu que les mentalités


inspecteur au ministère des n’aient pas évolué aussi rapi- Depuis qu’il a quitté la CSST,
Ressources naturelles. Dix ans dement. « L’ensemble des tra- Marcel Labrecque a entrepris
plus tard, lorsque la CSST est vailleurs sous terre reçoit de moderniser son chalet
créée, il y est muté, en même maintenant beaucoup plus de quatre saisons. Il constate
temps que des employés de formation, dit-il. Ils sont donc ironiquement qu’avec le
plusieurs autres ministères. davantage sensibilisés aux boulot que cela représente il
Il a ainsi participé à 40 ans risques et, avec l’arrivée d’une aurait « peut-être mieux fait
d’activités de prévention dans nouvelle génération, les menta- de rester au bureau ». Mais
le secteur minier. « L’évolution lités vont nécessairement ces gros travaux auront une
des méthodes et des changer. » Marcel Labrecque fin et l’ex-inspecteur pourra
équipements a fait en sorte se réjouit de l’entrée en vigueur alors « prendre la vie au jour
qu’il a fallu s’adapter aux du programme d’intervention le jour », dans son décor
changements technologiques, de la CSST, qui porte main- idyllique au bord du lac
remarque Marcel Labrecque. tenant sur la ventilation. Duparquet.
Dans les années 1960, les « Il faut continuer dans cette
bras dominaient. Aujourd’hui, voie, affirme-t-il, poursuivre CLAIRE THIVIERGE

le travail dans les mines est les objectifs de tolérance zéro


beaucoup plus mécanisé et il et s’assurer que les comités
est rare que les travailleurs de santé et de sécurité sont
actifs pour parvenir à des
résultats. »

9
Les prouesses de
Nancy Létourneau
I
ntrépide, courageuse, mance en premiers soins, ce Nancy reconnaît ne pas être
déterminée… Voilà dont la jeune infirmière est celle qui a contribué le plus à
autant d’adjectifs qui particulièrement fière. la réussite de son groupe sur
décrivent Nancy Létourneau, le plan physique. « On a tra-
une infirmière qui travaille Manifestement, Nancy n’a vaillé avec les forces et les
à la Mine Laronde depuis pas froid aux yeux, mais faiblesses de chacun, explique-
2002. Ajoutons élève brillante comment expliquer son t-elle, et mes gros avantages,
à ces qualificatifs : elle a exploit ? « Je pense que sont les premiers soins, le
obtenu une note de 100 % j’avais de la pression, dit-elle sang-froid et l’endurance. »
à son examen de sauvetage en rigolant. Mon père est Et la réaction de son papa ?
minier en 2001, se classant à sauveteur minier depuis « Il était pas mal content,
la tête de tous les finissants 25 ans et, quand j’étais toute croit Nancy. On est le premier
petite, j’allais voir les compé- couple père-fille à faire du
titions et j’aimais ça. J’étais sauvetage minier. »
donc très contente lorsqu’on
m’a offert la chance d’y Ayant ouvert la voie à d’autres
participer. » L’hérédité n’étant femmes, Nancy a même
pas une garantie de succès, commencé à « stimuler » une
l’équipe de Nancy s’est pré- de ses collègues pour l’inciter
parée en faisant des simula- à relever, elle aussi, le défi.
tions avec des civières, ce « En octobre, on va refaire
Photo : Agnico-Easgle, division Laronde

qui est très exigeant. « Nous une équipe pour participer


nous sommes exercés tous aux préliminaires de la
les jours de la semaine précé- prochaine compétition
dente, dit-elle, et, durant les provinciale », annonce-t-elle.
quatre heures que dure la Dommage qu’il n’y ait pas
compétition, j’étais vraiment d’Olympiques du sauvetage
poussée par l’adrénaline. » minier, car cette championne
Nancy Létourneau et ses coéquipiers Par le plaisir aussi, puisqu’elle y décrocherait vraisembla-
et ses coéquipiers ont ri blement une médaille d’or.
de cette formation, qui existe pendant tout le temps de
depuis plus de 57 ans. Nancy l’épreuve, qui n’est pourtant CLAIRE THIVIERGE
est aussi une pionnière, car pas reposante.
elle s’est de nouveau distin-
guée en devenant la première 43e compétition de sauvetage minier
femme à participer à une
compétition québécoise de Les gagnants sont…
sauvetage minier, en 2004.
Et ce n’est pas tout ! L’équipe L’équipe gagnante pour l’ensemble de la compétition est celle de la mine
dont elle faisait partie a rem- Laronde, un établissement d’Agnico-Eagle. Cette même équipe a aussi
porté trois des quatre prix de remporté les honneurs pour la meilleure performance en premiers soins et
la finale provinciale, qui a eu pour la meilleure performance comme équipe de direction. C’est la Société
lieu à Rouyn, en 2005 : minière Raglan qui a obtenu le trophée pour la meilleure performance
relativement aux éléments théoriques et techniques.
d’abord le championnat, puis
le trophée de la meilleure Félicitations à tous les participants à la 43e compétition de sauvetage
équipe de direction et, enfin, minier, aux gagnants de la compétition et à ses organisateurs.
celui de la meilleure perfor-

10
André Simard,
préventionniste au Burkina Faso
Bonjour mes amis québécois des tête les émissions de Vision Ils savent maintenant que nous,
mines. J’ai collaboré à quelques mondiale, mais c’est comme si j’y tous ensemble, avons une grande
reprises au Journal des Belmine étais vraiment. Je m’encourage en responsabilité. Mon grand défi est
lorsque j’étais au Québec. Me me disant que j’ai une belle occa- maintenant devenu le nôtre. La
voici maintenant sur le continent sion de contribuer à améliorer mine Taparko-Bouroum sera la
africain, au Burkina Faso les conditions de vie des gens de première mine à ciel ouvert en
(Afrique de l’Ouest), depuis six cette région en m’impliquant sur production au Burkina Faso
mois en tant que superviseur le plan humain et en leur trans- depuis la fermeture de la mine
principal en formation, préven- mettant sans aucune barrière mes souterraine de Pourra, en 1998.
tion et santé pour une société connaissances tout en tenant Nous sommes donc des pionniers
canadienne qui se nomme High compte de leur culture, qui est et il nous revient d’établir des
River Gold Mines Ltd. (HRG), fort différente de la mienne. normes en matière de prévention
dont le siège social est à Toronto. et d’efficacité. Nous servirons de
Au Burkina Faso, HRG a obtenu Les Burkinabés sont des gens référence aux autres mines qui
un permis d’exploitation minière sympathiques qui ont des percep- s’ouvriront dans ce pays.
pour le gisement de Taparko- tions et des comportements très
Bouroum et l’entreprise a formé différents des nôtres en matière
une société de droits burkinabé, de sécurité au travail. À ma con-
SOMITA SA (Société des Mines naissance, ils n’ont vraiment pas
de Taparko). Les partenaires sont eu la chance, comme nous au
HRG à 90 % et l’État burkinabé à Québec, d’être formés sur les
10 %. Depuis bien des années, je méthodes et les moyens de se
caressais ce rêve de voyager et de protéger, d’évaluer les risques et
travailler à l’extérieur du Canada de les éliminer. Ici, la différence
afin de voir autre chose et de entre un accident mineur et un
vivre une grande aventure. accident grave est souvent une
question de chance.
Je suis parti de Val-d’Or très tôt,
Photo : Mike Proult

le matin du 8 mars. Il faisait Faire de la formation et de la


-20 ºC. Lorsque je suis arrivé à prévention ici m’apparaît comme
Ouagadougou, 24 heures plus un véritable défi. Retenir les
tard, il faisait 43 ºC ! Le change- noms des personnes est déjà
ment de température a été atroce. difficile. Mais, rapidement, André Simard
Ensuite, mes compagnons de j’apprends à connaître les gens et Grâce à tout ceci, nous obtenons et Karim,
voyage et moi, nous avons roulé leurs coutumes. d’excellents résultats. Nous un collègue
trois heures sur une route parfois comptons maintenant plus de
difficile. Nous sommes arrivés au Avec mon équipe et l’appui de la 200 employés et aucun accident
camp temporaire constitué de direction ainsi que la grande col- avec perte de temps n’est survenu
conteneurs convertis en loge- laboration des superviseurs, nous au cours des six premiers mois.
ments et en bureaux. C’est utilisons notre imagination et Je crois que je leur apprends
confortable. La mine est située nous concevons des techniques beaucoup. Mais, en fait, c’est moi
près du petit village de Taparko, différentes. J’ai pu observer que qui en apprends davantage. C’est
à 80 km du Sahara et à 200 km les gens avaient des comporte- d’ailleurs une des raisons qui m’a
de la capitale, Ouagadougou. Je ments positifs que je me devais attiré ici. Mon expérience ici est
fais rire mes copains en leur de renforcer. Nous avons des tellement valorisante et stimu-
disant qu’avec cette chaleur rencontres sur la sécurité presque lante. Je n’enseignerai plus jamais
nous devons sûrement être tout tous les jours sur des sujets la prévention comme avant. De
près de l’enfer. Nous sommes d’actualité tirés des situations toute façon, je ne verrai même
une douzaine de Québécois, vécues sur les chantiers. Au plus la vie comme avant.
dont la moitié vient de l’Abitibi. début, il était difficile de les faire
parler. Maintenant que la confi- Sur ce, mes amis, je vous
La première semaine, je me ance est établie, ils proposent de souhaite bon travail en sécurité,
remets en question. Je visite les bons sujets et font de bonnes chez moi, au Québec.
villages aux alentours et je recommandations, que nous
constate à quel point les gens analysons ensemble. Les gens ANDRÉ SIMARD
sont pauvres. Je revois dans ma sont réceptifs et intéressés. Superviseur principal, formation, prévention, santé
Somita Sa. Burkina Faso, Afrique de l’Ouest
11
mélangés
A U ✎ J EU !
Le jeu des 10 erreurs
Les mots Il y a dix petites différences entre l’illustration
du haut et celle du bas.

Encercle-les et va voir la solution à la page 2.

Replace les lettres dans l’ordre pour former les


bons mots.

Peux-tu ensuite trouver ces mots ailleurs dans


ton Journal des Belmine ?
La solution est à la page 2.

1. A E N N I I L T T V O

2. A L I N E D R E A N

3. M M R A G O E R P

4. C A N E E L R O T

5. M O C R E M A N A T D N O I S

Le coin de la blague
Quel est le fruit que les poissons
détestent le plus ?

La pêche.

Le Journal des Belmine est Nous tenons à remercier de Correction des épreuves Mise en garde DC 600-410-20 (2005-10)
publié par la Commission de la leur précieuse collaboration Claudette Lefebvre Les photos et les illustrations ISSN 1205-6227
santé et de la sécurité du travail. Mmes Lucette Lajeunesse, Illustrations publiées dans le Journal des
Belmine sont le plus conformes © CSST 2005
La reproduction des textes est MM. Gilles Gagnon et Marcel Daniel Rainville
autorisée pourvu que la source Ménard de la CSST. possible aux lois et règlements
Conception graphique
soit mentionnée et qu’un exem- Rédaction en chef sur la santé et la sécurité du Port de retour garanti par la
SerreDesign!
plaire du document soit envoyé Christine Bureau travail. Cependant nos lectrices Commission de la santé et de la
à l’adresse suivante : Édition électronique et lecteurs comprendront qu’il sécurité du travail du Québec
Rédaction Danielle Gauthier
Direction des communications peut être difficile, pour des C. P. 1200, succursale Terminus
Claire Thivierge
Commission de la santé et Prépresse et impression raisons d’ordre technique, de Québec (Québec) G1K 7E2
de la sécurité du travail Révision linguistique Intégria inc. représenter la situation idéale.
Hélène Simard
1199, rue De Bleury Distribution Poste-publication 40062772
C. P. 6056, succ. Centre-ville Lise Tremblay
Montréal (Québec) H3C 4E1

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