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© Laurent Garcin MPSI Lycée Jean-Baptiste Corot

Devoir à la maison n°8 : corrigé

Problème 1 — Petites Mines 2009

Partie I – Étude d’une fonction

1. f est dérivable sur R par opérations arithmétiques sur des fonctions dérivables. Pour tout x ∈ R,

f ′ (x) = 3(1 − 2x2 )e−2x


2

On en déduit que f est


ó ó
I strictement décroissante sur −∞, − √12 ;
î ó
I strictement croissante sur − √12 , √12 ;
î î
I strictement décroissante sur √12 , +∞ .
2
2
x2 e−x
Pour tout x ̸= 0, xe−x = x . Par croissances comparées,
2 2
lim x2 e−x = lim x2 e−x = 0
x→+∞ x→−∞

via le changement de variables X = x2 . A fortiori


2 2
lim xe−x = lim xe−x = 0
x→+∞ x→−∞

Puis, par opérations


lim f(x) = lim f(x) = −1
x→+∞ x→−∞

On en déduit le tableau de variations suivant.

x −∞ − √12 √1
2
+∞

f ′ (x) − 0 + 0 −

Ä ä
−1 f √1
2
f(x) Ä ä
f − √12 −1

En particulier, Cf admet une asymptote horizontale d’équation y = −1 au voisinage de +∞ et −∞.


Puisque f(−x) + f(x) = −2 pour tout x ∈ R, Cf est symétrique par rapport au point de coordonnées (0, −1).
2. Puisque f(0) = −1 et f ′ (0) = 3, Cf admet au point d’abscisse 0 une tangente d’équation y = 3x − 1.
Pour tout x ∈ R 2
f(x) − (3x − 1) = 3x(e−x − 1)
2
Pour tout x ∈ R, e−x − 1 6 0 car −x2 6 0 et par croissance de exp sur R. Ainsi f(x) − (3x − 1) 6 0 pour x > 0
et f(x) − (3x − 1) > 0 pour x 6 0. On en déduit que Cf est au-dessus de sa tangente à gauche de 0 et au-dessous
de celle-ci à droite de 0. Cf admet donc un point d’inflexion au point d’abscisse 0.

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3.

2
Cf
1.5 Tangente en 0
Asymptote en ±∞
1

0.5

−4 −3.5 −3 −2.5 −2 −1.5 −1 −0.5 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4


−0.5

−1

−1.5

−2

−2.5

−3

4. a. f étant de classe C ∞ sur R, elle admet un développement limité à tout ordre en 0.


u2
b. On sait que eu = 1 + u + 2 + o(u2 ). On en déduit que
u→0

2 x4
e−x = = 1 − x2 + + o(x4 )
x→0 2
puis que
3
f(x) = −1 + 3x − 3x3 + x5 + o(x5 )
x→0 2

Partie II – Étude d’une équation différentielle

( )
1. L’équation différentielle Hn est xy ′ − (n − 2x2 )y = 0. Sur R∗ , elle équivaut à y ′ − nx − 2x y = 0.
∗ ∗
Une primitive de x 7→ n x − 2x sur R+ est x 7→ n ln(x) − x . Les solutions de Hn sur R+ sont donc les fonctions
2
2

x 7→ λxn e−x où λ décrit R. Une primitive de x 7→ n x − 2x sur R− est x 7→ n ln(−x) − x . Les solutions de
2

Hn sur R∗+ sont donc les fonctions x 7→ λ(−x)n e−x où λ décrit R ou, de manière plus simple, les fonctions
2

2
x 7→ λxn e−x où λ décrit encore R.
2. La fonction constante égale à −1 étant clairement une solution particulière de En sur R. On en déduit que les
solutions de En sur R∗+ et sur R∗− sont les fonctions x 7→ −1 + λxn e−x .
2

3. Supposons dans un premier temps n = 1. Soit y une solution de E1 sur R. Comme y est solution de E1 sur R∗+ et
R∗− , il existe (λ, µ) ∈ R2 tel que { 2
−1 + λxe−x si x > 0
y(x) = 2
−1 + µxe−x si x < 0
La continuité de y en 0 impose y(0) = −1. De plus,
y(x) − y(0) y(x) − y(0)
lim+ =λ et lim+ =µ
x→0 x−0 x→0 x−0

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2
La dérivabilité de y en 0 impose donc λ = µ. On a donc y(x) = λxe−x pour tout x ∈ R.
2
Réciproquement pour tout λ ∈ R, x 7→ −1 + λxe−x est de classe C 1 et solution de E1 sur R.
2
Les solutions de E1 sur R sont donc les fonctions x 7→ −1 + λxe−x où λ décrit R.

Supposons maintenant n > 2. Comme précédemment toute solution y de En sur R est nécessairement de la forme

 n −x2
−1 + λx e si x > 0
2
y(x) = −1 + µxn e−x si x < 0


−1 si x = 0

Réciproquement, si y est de la forme précédente, elle est bien solution de En sur R∗+ et R∗− , elle est bien de classe
C 1 sur R∗+ et sur R∗ −, elle est continue en 0 puisque lim0+ y = lim0− y = 0 = y(0) et

lim y ′ (x) = lim− y ′ (x) = 0


x→0+ x→0

donc y est de classe C 1 sur R en vertu du théorème de prolongement C 1 .


Remarqe. Si on ne connaît pas encore le théorème de prolongement C 1 , on procède «à la main». On constate
que
y(x) − y(0) y(x) − y(0)
lim+ = lim− =0
x→0 x−0 x→0 x−0
donc y est dérivable en 0 et y ′ (0) = 0. De plus,

lim y ′ (x) = lim− y ′ (x) = 0 = y ′ (0)


x→0+ x→0

donc y ′ est continue en 0. Puisque y ′ est continue sur R∗+ et R∗− , y ′ est continue sur R i.e. y est de classe C 1 sur
R. n
On vérifie alors que y est encore solution de En en 0 donc
 elle est solution de En sur R.
 n −x2
 −1 + λx e si x > 0
2
Les solutions de En sur R sont donc les fonctions x 7→ −1 + µx e n −x
si x < 0 avec (λ, µ) ∈ R2 .


−1 si x = 0

Partie III – Étude de deux suites

1. On a fn (0) = −1 < 0 et fn (1) = 3


e − 1 > 0.
2. fn est dérivable sur R et pour tout x ∈ R

fn′ (x) = 3(nxn−1 − 2xn+1 )e−x = 3xn−1 (n − 2x2 )e−x


2 2

[ √ ] [√ n [
On en déduit que fn est strictement croissante sur 0, n2 et strictement décroissante sur 2 , +∞ .
Pour tout x ∈ R∗+
( )n 2
fn (x) = x2 2 e−x − 1
donc, par croissances comparées, limx→+∞ (x) ]= −1.
[ fn√
Remarquons que puisque n > 2, 1 ∈ 0, n 2 et puisque fn est strictement croissante sur cet intervalle,
(√ n )
fn 2 > fn (1) > 0. [ √ ] [√ n [
f est strictement monotone et continue sur chacun des deux intervalles 0, n 2 et 2 , +∞ . De plus, fn (0) <
(√ n )
0, fn 2 > 0 et lim+∞ f < 0 donc, d’après le[ corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, fn s’annule
√ n ] [√ n [
une unique fois sur chacun des deux intervalles 0, 2 et 2 , +∞ en deux réels notés respectivement un
et vn . [ √ ]
Puisque fn (1) > 0 et que 1 appartient à l’intervalle 0, n 2 sur lequel fn est strictement croissante, un > 1. Par
√n
ailleurs vn > 2 > 1 puisque n > 2.
√ √n
3. D’après la question précédente, vn > n 2 pour tout n > 2. Or limn→+∞ 2 = +∞ donc limn→+∞ vn = +∞
par théorème de minoration.

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2
4. a. Par définition, fn (un ) = 0 pour tout n > 2 donc e−un = 1
3un .
n
2
b. fn+1 (un ) = 3un+1
n e−un − 1 = un − 1 < 0.
c. On sait également que fn+1 (un+1 ) = 0 et que fn+1 est strictement croissante sur l’intervalle [0, 1] conte-
nant un et un+1 . D’où un < un+1 . Ceci étant valable pour tout n > 2, la suite (un )n>2 est strictement
croissante.
d. La suite (un )n>2 est également majorée par 1 donc elle converge en vertu du théorème de la limite mono-
tone.
5. a. Évident.
b. Supposons l ̸= 1. On a en fait l < 1 puisque (un ) est majorée par 1. Pour tout n > 2, fn (un ) = 0 et donc
gn (un ) = 0 d’après la question précédente. Ainsi pour tout n ∈> 2.

0 = ln 3 + n ln(un ) − u2n

Puisque l < 1, le membre de droite diverge vers −∞, ce qui est absurde.
On en déduit que l = 1.
c. Pour tout n > 2, gn (un ) = 0 et donc

n ln(1 + wn ) = u2n − ln 3

Puisque (wn ) converge vers 0, n ln(1 + wn ) ∼ nwn . Par ailleurs, limn→+∞ u2n − ln 3 = 1 − ln 3 donc
n→+∞

1 − ln 3
wn ∼
n→+∞ n

Solution 1.

√ √
1. Soit x ∈ [0, 1]. Alors x ∈ [0, 1] donc f(x) = 1 − x ∈ [0, 1].

2. On procède par récurrence. Tout d’abord, u0 ∈ [0, 1]. Supposons que un ∈ [0, 1] pour un certain n ∈ N. Alors
un+1 = f(un ) ∈ [0, 1] d’après la question précédente.
3. f est clairement décroissante sur [0, 1] à valeurs dans [0, 1]. On en déduit que f ◦ f est croissante sur [0, 1].
4. Pour x ∈ [0, 1],

f(x) = x

⇐⇒ x=1−x
⇐⇒ x = (1 − x)2 car les membres de l’égalité précédente sont positifs
⇐⇒ 2
x − 3x + 1 = 0

√ √
Les racines du trinôme précédent sont 3−2 5 et 3+2 5 . La première racine appartient à l’intervalle [0, 1] puisque
√ √
1 6 5 6 3 mais la seconde racine n’appartient pas à l’intervalle

[0, 1] car 5 > 1.
Finalement, l’unique point fixe de f sur [0, 1] est α = 3−2 5 .
√ √
5. Puisque 20 6 25, 5 6 254 puis 5 6 52 puis α = 3−2 5 > 14 = u0 .
6. On procède par récurrence. Tout d’abord, u0 6 α. Supposons u2n 6 α pour un certain n ∈ N. Alors par
croissance de f ◦ f sur [0, 1],
f ◦ f(u2n ) 6 f ◦ f(α)
c’est-à-dire
u2n+2 6 α
On en déduit que u2n 6 α pour tout n ∈ N.

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7. On a u0 = 1
4 puis u1 = 1
2 et enfin u2 = 1 − √1 .
2
Puisque 8 6 9, 1
2 6 9
16 puis √1
2
6 3
4 et enfin u2 = 1 − √1
2
>
1
4 = u0 .
Supposons maintenant que u2n 6 u2n+2 pour un certain n ∈ N. Par croissance de f ◦ f, u2n+2 = f ◦ f(u2n ) 6
f ◦ f(u2n+2 ) = u2n+4 . Par récurrence, on a donc u2n 6 u2n+2 pour tout n ∈ N. Ainsi (u2n ) est croissante. La
suite (u2n ) est croissante et majorée par α donc elle converge.
8. Soit x ∈ [0, 1].

f ◦ f(x) = x
» √
⇐⇒ 1− 1− x=x
» √
⇐⇒ 1−x= 1− x

⇐⇒ (1 − x)2 = 1 − x car les membres de l’égalité précédente sont positifs

⇐⇒ x = 1 − (1 − x)2

⇐⇒ x = x(2 − x)
⇐⇒ x = x2 (2 − x)2 car les membres de l’égalité précédente sont positifs
⇐⇒ 2 2
x (2 − x) − x = 0
( )
⇐⇒ x x(2 − x)2 − 1 = 0
⇐⇒ x(x3 − 4x2 + 4x − 1) = 0
⇐⇒ x(x − 1)(x2 − 3x + 1) = 0

Or on a vu précédemment que α est la seule racine du trinôme x2 − 3x + 1 dans l’intervalle [0, 1]. On en déduit
que les points fixes de f ◦ f sur [0, 1] sont 0, α et 1.
9. f est continue sur [0, 1] à valeurs dans [0, 1] donc f ◦ f est continue sur [0, 1]. De plus, u2n+2 = f ◦ f(u2n ) et
u2n ∈ [0, 1] pour tout n ∈ N donc la suite (u2n ) converge vers un point fixe de f ◦ f sur [0, 1], à savoir 0, α ou 1.
Or (u2n ) est croissante et majorée par α donc u0 6 u2n 6 α pour tout n ∈ N. Sa limite ℓ vérifie donc u0 6 ℓ 6 α.
A fortiori, 0 < ℓ 6 α. Puisque ℓ est un point fixe de f ◦ f, ℓ = α.
Enfin, u2n+1 = f(u2n ) pour tout n ∈ N et f est continue sur [0, 1] donc (u2n+1 ) converge vers f(α) = α.
Puisque les suites (u2n ) et (u2n+1 ) convergent toutes les deux vers α, la suite (un ) converge également vers α.

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