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Étalonnage et vérification

des compteurs de volume de gaz

par Frédéric VULOVIC


Ingénieur-chercheur à la Direction de la recherche de Gaz de France

1. Gazomètres de contrôle......................................................................... R 2 000 – 2


1.1 Description ................................................................................................... — 2
1.1.1 Dispositions générales ....................................................................... — 2
1.1.2 Liquide gazométrique......................................................................... — 2
1.1.3 Dispositifs permettant de maintenir constante la pression
à l'intérieur de la cloche ..................................................................... — 3
1.2 Dispositifs annexes...................................................................................... — 3
1.3 Règles de construction................................................................................ — 4
1.4 Étalonnage des gazomètres........................................................................ — 4
1.4.1 Gazomètres de capacité inférieure ou égale à 500 dm3 .................. — 4
1.4.2 Gazomètres de capacité supérieure à 500 dm3 ................................ — 6
1.4.3 Vérification de la constance de la pression de l'air à l'intérieur
de la cloche ......................................................................................... — 6
1.4.4 Incertitude de l'étalonnage ................................................................ — 6
2. Vérification des compteurs à la pression atmosphérique
et avec de l’air .......................................................................................... — 7
2.1 Vérification des compteurs à soufflets ...................................................... — 7
2.1.1 Généralités .......................................................................................... — 7
2.1.2 Précautions à prendre ........................................................................ — 7
2.1.3 Volume d'air à faire passer dans chaque compteur ........................ — 7
2.1.4 Essais pratiqués pour la vérification ................................................. — 8
2.1.5 Incertitude de l'étalonnage des compteurs à soufflets ................... — 8
2.2 Vérification des compteurs industriels ...................................................... — 8
2.2.1 Étalonnage à l'aide d'un gazomètre.................................................. — 8
2.2.2 Étalonnage à l'aide de compteurs de référence............................... — 9
2.2.3 Prescriptions réglementaires............................................................. — 10
3. Venturi-tuyères fonctionnant en régime sonique........................... — 11
3.1 Tuyères à col sonique.................................................................................. — 11
3.1.1 Rappel sur la théorie des tuyères à col sonique .............................. — 11
3.1.2 Description de la tuyère à col sonique.............................................. — 11
3.2 Étalonnage des tuyères soniques .............................................................. — 12
3.2.1 Description des méthodes d’étalonnage .......................................... — 12
3.2.2 Incertitude des étalonnages............................................................... — 13
4. Vérification des compteurs industriels en pression ...................... — 13
4.1 Étalonnage d'un compteur de volume de gaz .......................................... — 13
4.1.1 Méthode .............................................................................................. — 13
4.1.2 Calcul théorique.................................................................................. — 13
4.1.3 Incertitude de l'étalonnage ................................................................ — 14
4.2 Étalonnage à l'aide de compteurs de référence........................................ — 14
4.3 Prescriptions réglementaires...................................................................... — 14
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. R 2 000

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ÉTALONNAGE ET VÉRIFICATION DES COMPTEURS DE VOLUME DE GAZ ___________________________________________________________________________

et article décrit les moyens mis en œuvre afin de vérifier les compteurs de
C gaz dans le cadre réglementaire. Il présente plus particulièrement les dif-
férentes techniques de mesure des débits ou des volumes étalons, leurs règles
de construction, les méthodes pour les étalonner, leur mise en œuvre et les
incertitudes associées à la détermination des valeurs de référence.
Nota : Cet article est la refonte de l’article écrit précédemment par Régine GAUCHER.

1. Gazomètres de contrôle

,,
,
Le gazomètre est l’appareil utilisé pour l’étalonnage et la vérifi- C
cation des compteurs de gaz ayant un débit maximal inférieur à P
1 600 m3/h. Il n’est utilisé que pour des étalonnages en air, à basse P D
pression.
H
E

,,
1.1 Description F

,,
G
A
1.1.1 Dispositions générales I
A contrepoids

,,
B fausse cloche
Le gazomètre (figure 1) est essentiellement composé d’une clo- C voyant en verre
J
che plongeant plus ou moins dans le liquide d’une cuve. D siphon

,,
La cuve L, généralement en fonte ou en tôle, est cylindrique. L E Tube compensateur
M F cloche
La cloche F, étanche et rigide, également cylindrique, se déplace G air
verticalement suivant l’axe de la cuve. Elle est, le plus souvent, B N H règle graduée
construite en cuivre ou en acier inoxydable. Sa surface (tant exté- I index de visée
rieure qu’intérieure) doit être aussi lisse que possible pour ne rete- J huile
nir sur les parois que le minimum du liquide contenu dans la cuve. L cuve
Elle est suspendue en deux ou trois points à l’aide de câbles ou M masse de lestage
rubans d’acier P passant sur des poulies aussi légères que possi- N robinet de sortie
ble, de grand diamètre, équilibrées, montées sur paliers ou roule- O garde hydraulique
O
ments à billes assurant le minimum de frottement. Le poids P fils de suspension de
apparent de la cloche est équilibré à l’aide de contrepoids A, de la cloche
masses variables, suspendus aux autres extrémités des câbles ou Les dispositifs annexes sont décrits au paragraphe 1,2
des rubans. On agit sur la pression régnant à l’intérieur de la clo-
che en faisant varier la masse de ces contrepoids.
Figure 1 – Gazomètre de contrôle
Afin d’assurer le meilleur équilibre possible de la cloche, on
abaisse son centre de gravité, soit en ajoutant une ceinture à sa par-
tie inférieure, soit en suspendant des masses à un tube E appelé
tube compensateur, dont on verra le rôle au paragraphe 1.1.3.1. Le — soit un fil tendu, fixé sur la cuve, et éclairé. On projette
centre de gravité se trouve ainsi au-dessous du centre de la poussée l'image de ce fil sur la règle, évitant ainsi toute incertitude de paral-
exercée sur la cloche par le fluide de la cuve. Cela permet à la cloche laxe. On peut utiliser l'image du fil sur la règle si cette dernière est
de descendre verticalement et supprime les galets de guidage, dimi- suffisamment polie ou comporte un évidement sur lequel on fixe
nuant ainsi les frottements qui sont une cause d’incertitude. un miroir ;
— soit encore deux fils tendus, solidaires de la cuve, formant un
Au cours de la descente de la cloche, une certaine quantité de plan dont la trace est mise en coïncidence avec un trait de la règle.
l’air emprisonné entre la cloche et la surface du liquide de la cuve
est chassée par l’intermédiaire d’un tube central. Les volumes d’air
chassé sont repérés sur une règle métallique graduée H, solidaire 1.1.2 Liquide gazométrique
de la cloche. Cette règle est suspendue librement à un porte-règle
fixé sur le dessus de la cloche. Son propre poids assure sa des- Il y a quelques années encore, les cuves des gazomètres étaient
cente verticale à l’extérieur de la cuve. Cette règle peut également remplies d’eau. Outre des problèmes d’oxydation, l’eau présentait
être fixée directement sur la cloche. Elle plonge alors, avec la clo- l’inconvénient de saturer rapidement l’air sec expédié dans la clo-
che, dans le liquide de la cuve, ce qui peut nuire au repérage des che, provoquant ainsi un abaissement appréciable de la tempéra-
volumes. Ce repérage se fait en mettant en coïncidence un index ture, ce qui augmentait l’incertitude de l’étalonnage (cf. § 1.4.1.3).
fixe solidaire de la cuve et un des traits gravés sur la règle. Actuellement, toutes les cuves sont remplies d’huile. Celle-ci doit
Pour diminuer l’incertitude de lecture de la règle, plusieurs dis- être suffisamment fluide pour permettre un écoulement rapide.
positifs sont utilisés : Ses caractéristiques principales sont les suivantes :
— soit une lunette comportant, dans l'oculaire, un micromètre — viscosité cinématique de l'ordre de 30 mm2/s à 20 oC ;
permettant d'apprécier le dixième de millimètre ; c'est le meilleur — masse volumique comprise entre 830 et 880 kg/m3 ;
procédé ; — tension de vapeur inférieure à 100 Pa.

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1.1.3 Dispositifs permettant de maintenir constante ■ Dispositif à masselottes additionnelles ou à ruban pesant
la pression à l'intérieur de la cloche Des masselottes sont fixées sur le ruban de suspension de la clo-
che. Lorsque celui-ci descend, les masselottes qui se trouvent sur
Lorsque la cloche descend dans le liquide de la cuve, elle subit
la partie verticale du ruban de suspension alourdissent la cloche et
une poussée variable, qui doit être compensée pour que la pres-
compensent ainsi la poussée du liquide.
sion ne diminue pas à l’intérieur de cette cloche.
En conservant les notations antérieures et avec :
Les dispositifs utilisés sont de nature hydraulique ou mécanique.
m masse linéique du ruban (masselottes comprises),
1.1.3.1 Dispositifs hydrauliques S1 surface du plan du liquide à l’intérieur de la cloche,
Ils font passer, par un siphon, le liquide déplacé par la cloche au S2 surface du plan du liquide à l’extérieur de la cloche,
cours de son mouvement de descente, dans une cavité aménagée pour un déplacement dx de la cloche, le niveau du liquide varie
dans la cloche elle-même et appelée tube compensateur. d’une quantité dh telle que :
Les dispositifs de compensation hydrauliques permettent d’obte- σ dx = ( S 1 + S 2 ) d h
nir non seulement l’invariabilité de la pression, mais aussi celle du
niveau du liquide gazométrique. La poussée du liquide est compensée si :
■ Tube compensateur et siphon fixe (figure 1) σ ρ (dx + dh ) = 2 m dx
Le tube compensateur E, de forme cylindrique, est fixé sur le σ
dôme de la cloche et suivant le même axe. Il est fermé à sa partie ou σ ρ d x  1 + ------------------- = 2 m d x
S1 + S2
inférieure. La partie supérieure est ouverte à l’atmosphère.
σ
Le siphon D est un tube métallique dont une extrémité soit 2 m = σ ρ  1 + -------------------
communique avec le liquide de la cuve et dont l’autre plonge dans  S 1 + S 2
le tube compensateur, en évitant tout frottement contre les parois
de ce tube. Lorsqu’il est amorcé, il assure l’égalité des niveaux du En pratique, on utilise de petites masselottes assez courtes et
liquide dans le tube compensateur et dans la cuve, à l’extérieur de de forme arrondie, de manière à épouser le contour de la poulie.
la cloche. Leur masse théorique ayant été déterminée à l’aide de l’égalité ci-
La pression atmosphérique étant supposée constante, pendant dessus, on les dispose au mieux, et on parfait le réglage de façon
un déplacement quelconque dx de la cloche, la pression intérieure à obtenir une pression constante.
et les niveaux de liquide seront invariables si la masse du volume ■ Dispositif à deux contrepoids et bras de levier variable
de liquide déplacé par la cloche est égale à la masse du liquide
recueilli dans le tube compensateur. On a : Un deuxième contrepoids de masse m ’ est suspendu, du même
côté que le premier, à un bras de levier variable dont le mouve-
ρ σ dx = ρ s dx ment est solidaire de la poulie.
avec ρ masse volumique du liquide, Le niveau de liquide n’est pas constant ; on a, comme au para-
s section intérieure du tube compensateur, graphe précédent :
σ dx = ( S 1 + S 2 ) d h
σ section du métal de la cloche (c’est-à-dire la couronne cir-
culaire définie par l’épaisseur de la cloche), La poussée du liquide est compensée si, pour un déplacement
dx déplacement de la cloche. dx, on a (égalité des moments des forces) :

D’où : s=σ a σ ρ (dx + dh ) = m ’ dr

relation simple, dans laquelle le diamètre du siphon n’intervient avec a rayon de la poulie,
pas. r bras de levier variable.
σ
Ce procédé est très utilisé. Au cours du montage du gazomètre, Donc : a σ ρ d x  1 + ------------------- = m ′d r
il faut prendre bien soin que le siphon ne frotte pas dans le tube S1 + S2
compensateur. Il n’est pas toujours très facile de s’en assurer. Une
grossière erreur de centrage se verrait au moment où l’on vérifie mais d x = a dω
l’invariabilité de la pression sous la cloche. Un frottement fugitif avec dω angle de rotation de la poulie ;
est, par contre, pratiquement impossible à déceler.
et la relation de compensation devient :
■ Tube compensateur et siphon mobile
σ
d r @ d ω = σ ρ a @ m ′  1 + ------------------- = Cte = A
Le tube compensateur E est le même, mais le siphon D est soli- 2
daire de la cloche.  S 1 + S 2
On peut alors écrire l’égalité des masses de liquides déplacés et d’où r = A ω + r0
recueillis :
ρ (σ + σ' ) dx = ρ (s – σ' ) dx relation qui permet de déterminer la courbe du bras de levier.
avec σ ’ section extérieure du siphon. Ce dernier dispositif est peu utilisé en France. En revanche, on le
trouve fréquemment aux États-Unis.
D’où : s = σ + 2σ ’
Le siphon intervient par son diamètre. Il faut aussi équilibrer la
cloche qui se trouve alourdie du côté du siphon. On utilise généra- 1.2 Dispositifs annexes
lement deux tubes-siphons, disposés aux extrémités d’un même
diamètre de la cloche. Les gazomètres comportent souvent une fausse cloche (c’est
toujours le cas pour les gazomètres de grande capacité) fixée au
1.1.3.2 Dispositifs mécaniques fond de la cuve, dont le rôle est de réduire le volume du liquide
Ces dispositifs n’assurent pas l’invariabilité des niveaux du gazométrique placé dans la cuve. Les échanges de chaleur avec
liquide gazométrique. l’air ambiant s’en trouvent favorisés.

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Du même côté que la règle se trouvent deux tubes de niveau, Les règles de construction imposées ci-dessus ont conduit à fixer
qui permettent de connaître les niveaux d’huile dans la cuve et certaines caractéristiques pour la cloche. On trouvera, dans le
sous la cloche. La différence de niveau correspond à la pression de tableau 2, à titre d’exemple, quelques caractéristiques relatives à
l’air situé sous la cloche. Cette pression est de l’ordre de 1 000 Pa plusieurs gazomètres de diverses capacités.
(en réalité comprise entre 800 et 1 800 Pa). Il n’existe pas, en France, de constructeur spécialisé dans la
Les cloches des gazomètres sont munies, sur le sommet, d’une fabrication de gazomètres. Chaque fabricant de compteurs
prise thermométrique qui permet de mesurer la température de construit lui-même ou fait construire les gazomètres dont il a
l’air sous la cloche. Il faut éviter que le thermomètre plonge dans besoin.
le liquide gazométrique lorsque la cloche arrive en fin de course.
Un autre thermomètre plongeant dans le liquide gazométrique
permet de mesurer la température de ce dernier. Afin de limiter le 1.4 Étalonnage des gazomètres
plus possible les échanges thermiques entre l’air et le liquide, on
doit faire en sorte que l’écart de température entre ces deux points
soit inférieur à 0,3 oC. L’étalonnage des gazomètres consiste à déterminer, sur la règle
solidaire de la cloche, la position des traits correspondant aux mul-
Un tuyau est branché sur la canalisation de sortie de l’air. Par tiples de 50 dm3, 100 dm3, 200 dm3, 500 dm3 ou 1 000 dm3.
raccordement à un manomètre, il permet de mesurer la pression
de l’air sous la cloche. Les gazomètres étant maintenant exclusivement remplis d’huile,
nous ne décrirons que la méthode correspondante.

1.3 Règles de construction 1.4.1 Gazomètres de capacité inférieure


ou égale à 500 dm3
La capacité nominale doit être de 50 dm3,
100 dm3
ou un mul-
tiple entier de 100 dm3 jusqu’à 1 000 dm3,
puis, au-dessus de Pour étalonner ces gazomètres, on utilise une jauge de capacité
1 000 dm3, égale à des multiples entiers de 1 000 dm3. de 50 dm3 en verre, plongeant dans une huile ayant des caracté-
La longueur minimale de l’échelon de la règle d’un gazomètre ristiques voisines de celles de l’huile qui est utilisée pour les gazo-
est fixée à 1,5 mm. mètres (cf. § 1.1.2).
La valeur de cet échelon, en volume correspondant, est indiquée
dans le tableau 1. 1.4.1.1 Description de la jauge
La jauge P proprement dite, entièrement en verre, se compose
d’un corps cylindrique terminé par deux cols sur lesquels sont tra-
Tableau 1 – Valeur de l’échelon de la règle cés deux traits circulaires a et b (figure 2). Sa capacité utile est de
50 dm3 entre ces traits, pour de l’huile dont la viscosité est de
d’un gazomètre en fonction de sa capacité (1) l’ordre de 30 mm2/s à 20 oC.
Capacité nominale Valeur de l’échelon La viscosité de l’huile intervient en effet dans la durée de l’écou-
(dm3) (dm3) lement le long des parois. L’expérience a montré que le temps uti-
lisé pour élever la jauge et la sortir totalement de son bain d’huile
50 0,2 ne devait pas être inférieur à 6 min. Passé ce temps, le volume utile
de la jauge ne varie plus de façon sensible. Il est donc inutile de
100 et 200 0,5 sortir rapidement la jauge de sa cuve.
300 à 1 000 exclu 1 La jauge est fermée à sa partie supérieure par un bouchon en
1 000 et 2 000 2 caoutchouc, et suspendue, comme la cloche d’un gazomètre, au-
dessus de sa cuve.
14 000 20
Le matériau choisi est le verre, en raison du poli de sa surface,
(1) Il n’y a que très peu de gazomètres de plus de 2 000 dm3 ; la sous- de la facilité du nettoyage et de la possibilité de repérer visuelle-
direction de la Métrologie décide alors de la valeur des échelons. ment le niveau de l’huile dans les cols.

Tableau 2 – Caractéristiques de quelques gazomètres


Caractéristiques
Capacité nominale
du gazomètre Diamètre Hauteur totale Hauteur utile
Diamètre de la cuve Volume d’huile
de la cloche de la cloche de la cloche (1)
(dm3) (mm) (mm) (mm) (mm) (dm3)

200 620 960 660 720 environ 210

2 000 1 350 1 830 1 500 1 535 environ 1 300

14 000 2 770 3 050 2 331 3 140 environ 6 000


(1) On peut distinguer 3 parties dans la cloche du gazomètre :
— une première partie sert à mettre en mouvement les compteurs ;
— une deuxième partie (hauteur utile) sert à l’étalonnage proprement dit ;
— une troisième partie est utilisée comme volume de sécurité.

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Ce volume représente une hauteur de 1 cm sur le col, dont le


diamètre est d’environ 6 cm.
Pour obtenir un volume utile de 50 dm3, il est tenu compte de
l’huile qui reste dans la jauge après le vidage et l’égouttage de
6 min.
Le volume est déterminé avec les étalons primaires, avec une
incertitude de l’ordre de ± 0,05 %.
Si la température est différente de 20 oC, une correction de
volume est effectuée avant de tracer les traits a et b sur les cols de
la jauge.

P 1.4.1.3 Étalonnage
■ Principe
On remplace le volume d’huile compris entre les deux traits gra-
vés sur les cols de la jauge par un volume d’air provenant du gazo-
mètre. On transfère donc 50 dm3 d’air de la cloche du gazomètre
S dans la jauge en verre.

,
On trace sur la règle du gazomètre le trait correspondant, après
3,070 m

avoir repéré le trait du départ.


b
L’opération est ensuite recommencée après que la jauge remplie
R R d’air a été à nouveau plongée dans l’huile.
M
■ Mode opératoire
P
Il faut, pour comparer les volumes d’air, que ceux-ci soient
T T mesurés dans les mêmes conditions de pression et de tempéra-
ture.
S
A On s’efforce donc de maintenir l’égalité de pression et de tem-
A pérature entre l’air contenu dans la cloche et celui qui est transféré
B dans la jauge.
B ● Pression
a La pression de l’air situé sous la cloche du gazomètre est réglée
aussi voisine que possible de la pression atmosphérique en agis-
sant sur les contrepoids. La cloche doit alors être en équilibre lors-
que la canalisation d’évacuation de l’air est mise à l’air libre.
Les laboratoires n’étant pas pressurisés, la pression de l’air situé
sous la cloche varie en même temps que la pression atmosphéri-
que. Pendant l’étalonnage d’un gazomètre, on relève, à intervalles
réguliers, la pression barométrique. Cette dernière ne doit pas
A robinet d'arrêt varier de plus de 0,5 mbar si l’on désire conserver une très bonne
B robinet permettant de faire redescendre la jauge après fidélité dans les résultats. Au-delà d’une variation supérieure à
chaque opération
1 mbar au cours des opérations d’étalonnage, on annule cet éta-
lonnage.
Figure 2 – Jauge pour étalonnage des gazomètres L’équilibre de pression étant toujours maintenu, seules les varia-
tions de pression atmosphérique en cours d’étalonnage sont
gênantes, puisqu’elles faussent le repérage des volumes.
L’influence est d’autant plus sensible que le gazomètre a une capa-
La cuve M est remplie d’huile. Un tube y pénètre par le fond, sui-
cité importante.
vant son axe, et dépasse de 3 à 4 cm le niveau de l’huile. Ce tube
permet de mettre en communication en T la cloche du gazomètre ● Température
et l’intérieur de la jauge en verre. Une garde liquide permet d’obte- On doit maintenir aussi proches que possible les températures
nir une bonne étanchéité. de la salle où l’on opère, de l’air situé sous la cloche du gazomètre,
Trois colonnes fixées sur les bords de la cuve supportent les de l’huile de la cuve ainsi que celle de l’huile de la jauge. On ne
axes de deux poulies qui assurent, au moyen de deux fils suppor- tolère pas un écart supérieur à 0,3 oC. Cela exige naturellement
tant un contrepoids S, la montée ou la descente de la jauge. que les gazomètres soient situés dans des salles parfaitement cli-
matisées, où la température ambiante est maintenue autour de
Le contrepoids a une masse de 5 à 6 kg. Il assure l’équilibre de 20 oC ± 1 oC.
l’ensemble lorsque la jauge est immergée. Des masses addition- On relie ensuite le gazomètre à la jauge. On place la cloche du
nelles provoquent son déplacement vers le haut. gazomètre en position haute.
Deux regards R soudés sur la cuve, l’un en face de l’autre, per- La jauge en verre est plongée dans l’huile, dont le niveau supé-
mettent de s’assurer que le niveau de l’huile coïncide avec l’un des rieur coïncide avec le trait b de la jauge. À ce moment, on ouvre le
traits-repères (a ou b) tracés sur les cols de la jauge. robinet de communication entre la jauge et le gazomètre, et l’on
repère, dans une lunette munie d’un micromètre, le trait de départ
1.4.1.2 Détermination de la capacité utile de la jauge sur la règle. À l’aide de contrepoids, on lève la jauge, créant ainsi
une dépression qui provoque le transfert de l’air situé sous la clo-
La jauge en verre est étalonnée avec une incertitude de l’ordre che. Quand la jauge se trouve en position haute, on rétablit l’équi-
de ± 0,05 %, soit 25 cm3. libre des pressions et l’on met le trait a de la jauge en coïncidence

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avec le niveau d’huile. Cela n’est fait, naturellement, qu’après un ● Pression


temps d’égouttage de la jauge de 6 min. C’est seulement à ce On agit sur les contrepoids des deux gazomètres pour régler la
moment que l’on ferme le robinet de communication entre la jauge pression de l’air sous chaque cloche aussi voisine que possible de
et le gazomètre. la pression atmosphérique. Lorsque les deux gazomètres sont en
Le trait d’arrivée du gazomètre est alors repéré sur la règle (on communication, il ne doit se produire aucun transfert d’air de l’un
peut fixer provisoirement des bandes de papier sur la règle aux en- vers l’autre. Cela n’est pas toujours facile à établir car, ainsi qu’on
droits où l’on doit graver le trait définitif. On trace sur chaque l’a vu au paragraphe 1.1.3, les systèmes de compensation ne sont
bande de papier le trait qui est repéré à chaque opération. Et c’est pas parfaits, et l’équilibre établi pour une position des deux clo-
après avoir étalonné le gazomètre entièrement que l’on fait la gra- ches n’est pas obligatoirement respecté pour une autre position. Il
vure définitive des traits). Une fois le repérage effectué, on vide la y a donc lieu, éventuellement, d’apporter une correction en cours
jauge, qui plonge alors à nouveau dans l’huile, et l’on recommence d’étalonnage.
la même opération pour les autres tranches du gazomètre. On peut
ainsi tracer sur la règle les traits correspondant à des tranches de ● Température
50 dm3. On doit relever les températures de l’huile et de l’air contenus
dans la cuve et sous la cloche des deux gazomètres, ainsi que la
température ambiante ; on tolère un écart maximal de 0,3 oC, sans
Remarque : en fait, l’étalonnage d’un gazomètre comporte que l’écart entre les températures de l’air des deux gazomètres ne
deux stades. dépasse 0,2 oC.
Le premier consiste à repérer les traits, sur la règle, corres- La cloche du gazomètre à étalonner est placée en position haute,
pondant à des volumes de 50 dm3. On effectue ensuite la gra- tandis que celle du gazomètre de référence est plongée dans l’huile
vure définitive des traits de la règle, qui est alors fixée de façon de la cuve. Chaque gazomètre étant équipé d’une lunette
inamovible sur la cloche du gazomètre. comportant un micromètre au dixième de millimètre, on repère le
Le second consiste à vérifier que le repérage et la gravure des trait correspondant à la capacité maximale du gazomètre de réfé-
traits sur la règle ont été faits correctement. Ce second stade rence et le trait 0 du gazomètre à étalonner. Lorsque les deux gazo-
constitue également la première vérification du gazomètre et mètres sont mis en communication, on surcharge les contrepoids
permet d’évaluer l’incertitude commise sur ce dernier. du gazomètre de référence afin que la cloche de celui-ci monte :
une partie de l’air du gazomètre à étalonner est alors transvasée.
■ Détermination de l’incertitude Quand la cloche du gazomètre de référence arrive en position
haute, on fait coïncider le trait 0 de sa règle avec le repère de
On opère de la façon suivante : départ du micromètre, après avoir rétabli l’équilibre des pressions ;
— la jauge étant dans sa position basse, on observe, dans la la montée de la cloche doit se faire en 6 min pour conserver les
lunette de visée munie d'un micromètre, le trait de départ. Le trait conditions de l’étalonnage. On isole alors les deux gazomètres et
gravé sur la règle ayant une largeur de quelques dixièmes de mil- l’on fait la lecture dans la lunette du gazomètre à étalonner.
limètre, on note le trait du micromètre coïncidant avec l'axe du trait
de la règle ; ■ Détermination de l’incertitude
— la jauge étant arrivée dans sa position haute après un temps Le calcul de l’incertitude se fait de façon identique à celle vue au
de 6 min, on observe dans la lunette le trait suivant de la règle. paragraphe 1.4.1.3. Il faut simplement tenir compte de l’incertitude
Connaissant la longueur de la règle correspondant à la capacité introduite par le gazomètre de référence.
totale du gazomètre, il est possible de calculer la différence de
volume de la tranche par rapport à la jauge.
1.4.3 Vérification de la constance de la pression
de l'air à l'intérieur de la cloche
Remarque : la plupart des lunettes utilisées pour ce type
d’opération donnent des images renversées : il faut en tenir L’étalonnage des gazomètres doit être complété par la vérifica-
compte pour déterminer le signe de l’erreur. tion de l’efficacité des dispositifs permettant de maintenir
constante la pression à l’intérieur de la cloche (cf. § 1.1.3). Pour ce
faire, on branche un manomètre sur la tuyauterie de sortie du
gazomètre et, la masse des contrepoids ayant été choisie en fonc-
1.4.2 Gazomètres de capacité supérieure tion de la pression désirée, on fait descendre la cloche ; on mesure
à 500 dm3 la pression pour une dizaine de positions de la cloche.
Pour des gazomètres de grande capacité, le nombre d’opérations
devient trop important pour opérer de la même façon. Comme la 1.4.4 Incertitude de l'étalonnage
construction d’une jauge en verre de grande capacité n’est pas
envisageable pour des raisons de coût et d’encombrement, on a Cette incertitude dépend de l’incertitude avec laquelle est
préféré utiliser des gazomètres étalonnés à l’aide de la jauge en connue la capacité de la jauge, des incertitudes commises lors de
verre de 50 dm3. On utilise ainsi des gazomètres de 200 dm3 pour l’appréciation du niveau d’huile dans les cols de la jauge, des incer-
étalonner des gazomètres de 2 000 dm3, et des gazomètres de titudes de visées de la lunette, et de l’incertitude due à un éventuel
500 dm3 ou de 2 000 dm3 pour étalonner des gazomètres de très écart de température entre l’air du gazomètre et l’huile de la jauge,
grande capacité. soit, en récapitulant :
■ Principe — incertitude sur la jauge : ± 0,05 % ;
On transvase une partie de l’air du gazomètre à étalonner dans — incertitude d'appréciation du niveau d'huile (± 1 mm) :
le gazomètre utilisé comme gazomètre de référence. ± 0,01 % ;
— incertitude de visées dans la lunette (± 1/2 division) :
■ Mode opératoire ± 0,06 % ;
Il est peu différent de celui employé avec la jauge en verre — incertitude de température (± 2/10 oC) : ± 0,07 %.
(cf. § 1.4.1). Ces causes d’incertitude peuvent être supposées aléatoires et
On s’assure d’abord de l’équilibre des pressions et des tempéra- indépendantes ; on aboutit ainsi, en faisant la somme quadratique,
tures. à une incertitude voisine de ± 0,12 % (valeur par excès).

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Lorsque l’on utilise un gazomètre de référence pour l’étalon- 2.1.2 Précautions à prendre
nage, on introduit deux causes d’incertitudes supplémentaires :
l’incertitude avec laquelle est connu le volume du gazomètre de ■ Étanchéité de la rampe
référence et l’incertitude due à la deuxième visée dans la lunette.
Les compteurs sont placés en série ; ils sont reliés entre eux par
On vient de voir que l’on peut estimer l’incertitude sur le volume des cavaliers ; leur nombre varie suivant le débit d’essai et le type
du gazomètre de référence à ± 0,12 %. de compteur.
L’incertitude due à la deuxième visée est de l’ordre de ± 0,06 %, L’étanchéité de la rampe est essentielle si l’on veut avoir une
d’où une incertitude finale de ± 0,18 %. bonne incertitude. Si une faible fuite ne porte pas trop à
conséquence pour des essais de faible durée, elle peut en revanche
fausser totalement les résultats des essais à faible débit, qui durent
L’erreur maximale tolérée relative sur la capacité des gazomè- beaucoup plus longtemps.
tres a été fixée à ± 0,2 %. Exemple : lors de la vérification des compteurs à soufflets de débit
maximal de 6 m3/h, on effectue l'essai à ce débit en faisant passer
200 dm3 dans chaque compteur. L'essai dure donc 2 min. S'il se pro-
duit, sur la rampe, une fuite de 0,2 dm3/h, on introduira une erreur de
0,003 % qui peut être considérée comme négligeable. L'essai à petit
débit s'effectue au débit de 0,04 m3/h en faisant passer 20 dm3 dans
2. Vérification des compteurs chaque compteur ; l'essai dure alors 30 min. On introduit, pour une
à la pression atmosphérique même fuite, une erreur de 0,6 % qui n'est plus négligeable.

et avec de l’air Une vérification rapide de l’étanchéité de la rampe peut être faite
en mettant cette dernière en communication avec le gazomètre. On
l’isole ensuite, et l’on s’assure que la pression de la rampe reste
constante ; si elle diminue, il y a fuite. Cette vérification est souvent
La réglementation française n’assujettit actuellement à la vérifi-
suffisante pour des essais courants.
cation que les compteurs appartenant à certains types : les
compteurs à soufflets (ou compteurs à parois déformables), les ■ Température
compteurs à pistons rotatifs et les compteurs à turbine (ou
compteurs de vitesse). L’utilisation du gazomètre impose que l’on travaille dans une
salle climatisée. La réglementation française exige que l’écart entre
La réglementation prévoit que la vérification des compteurs se les températures mesurées aux points suivants : air du gazomètre,
fait à l’air et à la pression atmosphérique. Nous ne décrirons que air à l’entrée et à la sortie de rampe, soit inférieur à 1 oC. (Un écart
les principales méthodes utilisables dans ce cas. de température de 1 oC entraîne une variation d’environ ± 0,3 % du
Il y a lieu de distinguer la vérification des compteurs à soufflets volume du gaz.) En pratique, cet écart est toujours inférieur à
de la vérification des compteurs à pistons rotatifs ou des 0,3 oC ; on commet ainsi une incertitude de mesure de l’ordre de
compteurs à turbine, dits compteurs industriels. ± 0,1 %.
■ Perte de pression le long de la rampe
L’air passant dans chaque compteur subit une perte de pression
2.1 Vérification des compteurs à soufflets provoquant une augmentation de son volume. Le dernier
compteur de la rampe enregistre ainsi un volume plus grand que
le premier. Il convient donc d’apporter des corrections au volume
indiqué ou, si l’on ne désire pas effectuer de telles corrections, d’en
2.1.1 Généralités limiter l’importance.
Une variation de pression de 10 Pa provoque une variation rela-
Dans ces compteurs, une membrane flexible forme deux tive de volume d’environ 0,01 %. La réglementation française a
compartiments de la chambre de mesure. Ils se remplissent et se prévu de limiter à 300 Pa la différence de pression entre l’entrée et
vident alternativement au cours du déplacement de la membrane, la sortie de la rampe, ce qui revient, si l’on n’effectue pas de cor-
par l’intermédiaire d’un tiroir. Le comptage du nombre de cycles rection de pression, à limiter à ± 0,3 % l’incertitude de mesure due
donne directement le volume de gaz ayant transité au travers du à la variation de pression.
compteur.
On a, en effet, une incertitude sur le volume v de :
La vérification de ces compteurs s’effectue en prenant comme
appareil de référence un gazomètre. Elle doit donc se faire dans ∆ v / v = ∆ p / p = 300 /105 = 0,3 %
une salle bien climatisée, où la température reste stable pendant
avec p pression atmosphérique ≈ 105 Pa.
les opérations (cf. § 2.1.2).
On ne tient pas compte de l’influence des variations de pression
Les compteurs sont montés sur une rampe d’essai permettant de atmosphérique sur le résultat d’étalonnage, cette influence étant
recevoir un ou plusieurs compteurs. Chaque rampe est reliée à un de l’ordre de 0,1 %, donc négligeable devant l’influence des autres
gazomètre dont la capacité est en rapport avec les débits d’essai grandeurs.
des compteurs :
— gazomètre de 200 dm3 pour des compteurs de débit maximal
inférieur ou égal à 10 m3/h ; 2.1.3 Volume d'air à faire passer
— gazomètre de 500 dm3 pour des compteurs de débit maximal dans chaque compteur
inférieur ou égal à 40 m3/h ;
Le volume d’air à faire passer dans les compteurs dépend du
— gazomètre de 2 000 dm3 pour des compteurs de débit maxi-
débit auquel est effectué l’essai et de l’unité de graduation du dis-
mal supérieur à 40 m3/h.
positif indicateur du compteur. Ce volume doit être suffisamment
Chaque rampe est munie de robinets permettant de l’isoler afin important pour que les incertitudes de lecture de la règle du gazo-
de vérifier son étanchéité, et d’un jeu de robinets permettant de mètre et du dispositif indicateur des compteurs soient négligea-
régler les débits nécessaires à la vérification des compteurs. bles.

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En règle générale, ce volume est égal à 1 000 fois la valeur de Cela conduit à une incertitude maximale de ± 0,8 %, incertitude
l’unité de graduation du dispositif indicateur. Le temps des essais qui peut être considérée comme surestimée. La combinaison qua-
est ainsi de l’ordre de 5 à 10 min, ce qui est raisonnable. dratique des incertitudes conduit à une valeur voisine de ± 0,4 %,
Pour les compteurs à parois déformables et pour l’essai au débit généralement plus proche de la réalité.
minimal, le volume d’air est choisi égal au plus petit des volumes
correspondant soit à une demi-heure de fonctionnement, soit à
5 volumes du cycle de fonctionnement du compteur. 2.2 Vérification des compteurs industriels
Ce sont essentiellement les compteurs à pistons rotatifs et les
2.1.4 Essais pratiqués pour la vérification compteurs à turbine.
■ Tolérances Dans les compteurs à pistons rotatifs, le compteur est constitué
de deux roues (parfois trois), en forme de 8, qui s’entraînent
La vérification consiste à s’assurer que les erreurs des
mutuellement avec un très faible jeu. Elles sont mises en rotation
compteurs sont bien conformes à des erreurs maximales appelées
par l’écoulement du fluide qui se trouve transporté dans les cham-
erreurs maximales tolérées. Pour le type de compteur considéré
bres formées entre les roues et le corps du compteur, de l’amont
dans ce paragraphe, la réglementation française a fixé, pour les
vers l’aval. La fréquence de rotation des roues est ainsi proportion-
erreurs maximales tolérées, les valeurs suivantes, en fonction du
nelle au débit volumique traversant l’appareil.
débit Q :
Les compteurs à turbine sont équipés d’un distributeur de flux
— si Qmin < Q < 2 Qmin : erreur de ± 3 % ; qui dirige l’écoulement vers les pales d’une turbine axiale insérée
— si 2 Qmin < Q < Qmax : erreur de ± 2 % ; dans une canalisation. La turbine est généralement à passage inté-
gral. L’écoulement met en rotation la turbine. La vitesse de rotation
avec Qmin débit minimal du compteur, de la turbine est directement proportionnelle au débit volumique.
Qmax débit maximal du compteur. Pour leur vérification, jusqu’à un débit de 1 600 m3/h, on peut
utiliser des gazomètres de capacité appropriée aux débits des
compteurs à vérifier. Dans ce cas, on opère généralement avec un
Remarque : les valeurs attribuées aux erreurs maximales tolé- gazomètre de 2 000 dm3 pour des compteurs de débit maximal
rées peuvent être différentes entre la réglementation française inférieur ou égal à 400 m3/h, avec un gazomètre de 10 m3 pour des
et les Recommandations de l’Organisation Internationale de débits inférieurs ou égaux à 1 000 m3/h, avec un gazomètre de
Métrologie Légale (OIML), qui sont plus faibles. Le présent arti- 14 m3 pour un débit de l’ordre de 1 600 m3/h.
cle fait référence aux décrets parus au Journal officiel sur les
instruments de mesurage et compteurs de volume de gaz Compte tenu des problèmes de technologie et d’encombrement
(cf. [Doc. R 2 000]). posés par les gazomètres de grande capacité, on utilise, pour des
débits supérieurs à 1 600 m3/h, des compteurs ou des tuyères soni-
ques comme dispositif de référence.
■ Essais effectués
Les essais sont de deux types : essais de justesse et essais
d’absorption de pression. 2.2.1 Étalonnage à l'aide d'un gazomètre
● Essais de Justesse
2.2.1.1 Généralités
Ils sont effectués aux trois débits suivants : Qmin ; 0,2 Qmax ;
Qmax . Les compteurs à pistons rotatifs ou à turbine demandent que
leur étalonnage soit fait lorsque les parties mobiles des compteurs
● Essais d'absorption de pression ont atteint leur régime permanent. Les lectures des volumes sur le
On mesure l’absorption moyenne de pression (considérée compteur et sur la règle du gazomètre devant être faites à la volée,
comme la moyenne de la différence de pression existant entre l’étalonnage nécessite un dispositif spécial si l’on veut limiter
l’entrée et la sortie du compteur, pendant le déroulement d’un l’incertitude.
cycle du compteur), au débit minimal et au débit maximal. Au niveau du compteur, on remplace généralement le dispositif
La réglementation fixe également les valeurs moyennes que indicateur par un dispositif constitué par une roue à fentes ou à
peut atteindre cette absorption de pression : plots se déplaçant devant un capteur (capteur magnétique ou cel-
lule photoélectrique) qui envoie des impulsions dans un compteur
— au débit minimal, la valeur moyenne varie entre 60 et 100 Pa ;
d’impulsions. Chaque impulsion correspond à un volume théori-
— au débit maximal, la valeur moyenne varie entre 200 et
que connu, déterminé à partir des caractéristiques du compteur.
400 Pa (pour de l'air de masse volumique 1,2 kg/m3), suivant le
calibre du compteur. Au niveau du gazomètre, on place sur la règle des taquets qui
déclenchent le départ et la fin du comptage des impulsions. Ces
taquets sont placés en fonction des volumes que l’on désire faire
2.1.5 Incertitude de l'étalonnage des compteurs passer dans les compteurs. Leur position est vérifiée soigneuse-
à soufflets ment, afin que le volume ainsi déterminé corresponde au volume
réellement chassé par la cloche du gazomètre.
L’incertitude de l’étalonnage dépend des facteurs suivants : Les compteurs à pistons rotatifs sont étalonnés séparément. On
— gazomètre : son volume est connu à ± 0,2 % près (cf. § 1.4.4) ; ne peut placer plusieurs compteurs en série en raison des pertur-
— température : on a vu (cf. § 2.1.2) que l’incertitude introduite bations provoquées par chaque compteur (pulsations de pression).
par les variations de température peut être estimée à ± 0,1 % ;
— pression : si l'on n'effectue pas les corrections de pression 2.2.1.2 Étalonnage
(cf. § 2.1.2), on peut commettre une incertitude de ± 0,3 % sur le
volume ; ■ Rampe d'étalonnage
— lecture des volumes : on peut négliger l'incertitude de lecture La rampe d’étalonnage comporte une tuyauterie sur laquelle est
du volume d'air du gazomètre devant celle de la lecture du volume monté le compteur en étalonnage. Cette rampe est équipée d’une
d'air passé dans le compteur. On peut estimer à ± 0,2 % cette incer- sonde de température placée en aval du compteur, d’un manomè-
titude de lecture. tre servant à mesurer la pression de l’air au niveau du compteur

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(pression à l’amont du compteur pour un compteur à pistons rota- On applique alors la formule pratique suivante, donnant
tifs, pression P au niveau de la turbine pour un compteur à tur- l’erreur E :
bine), ainsi que d’un manomètre pour mesurer la chute de E brute (%) = 100 (N – N0)/N0 + 0,03 ∆T – 0,001 ∆P
pression dans le compteur. La rampe est également équipée d’un
pupitre comportant des compteurs d’impulsions, ainsi que d’un avec ∆T différence entre la température de l’air du gazomètre et
chronomètre qui sert à mesurer le temps nécessaire à l’écoulement la température de l’air dans le compteur (en 0,1 oC),
du volume d’air dans le compteur. Afin de déceler une éventuelle ∆P différence entre la pression de l’air du gazomètre et la
défaillance dans le comptage des impulsions, les chaînes de pression de l’air dans le compteur (Pa).
comptage sont doublées.
Les compteurs à turbine pouvant être perturbés par une giration 2.2.1.3 Incertitude de l'étalonnage
d’écoulement créée par une singularité de canalisation (coude,
Plusieurs facteurs interviennent dans le calcul de l’incertitude : le
vannes, réduction), la rampe d’étalonnage devra être constituée
volume déterminé par le gazomètre, le dispositif de comptage, les
d’une longueur droite de canalisation au moins égale à 20 fois le
corrections apportées à l’erreur brute :
diamètre à l’amont du compteur, et de 5 fois le diamètre à l’aval.
— gazomètre : on a vu (cf. § 1.4.4) qu'on connaissait son volume
■ Détermination de l'erreur E du compteur à ± 0,2 % près ;
— comptage : bien que les chaînes de comptage soient doublées,
● Calcul théorique on peut omettre deux impulsions selon la position, au départ et à la
L’erreur du compteur dépendant du débit, on doit donc d’abord fin du comptage, de la roue de mesure, soit, si l'on compte
calculer ce débit Q. On applique pour cela la loi des gaz parfaits 2 000 impulsions, une incertitude de ± 2/2 000 = ± 10–3 = ± 0,1 % ;
PV/T = Cte. — corrections de température et de pression : les températures
sont mesurées avec des sondes. On peut estimer à (2/10 oC) l'incer-
Nous avons : titude sur la mesure de température, soit une incertitude de
V0 P0 T ± 0,07 %. Les pressions sont mesurées avec des transmetteurs [1].
Q = ------ ------ ------
t P T0 On peut estimer l'incertitude sur la mesure de pression à 20 Pa,
soit une incertitude de ± 0,02 %.
avec P0 , T0 pression et température de l’air dans le gazomètre, Ces incertitudes peuvent être considérées comme indépendan-
P, T pression et température de l’air dans le compteur, tes et aléatoires, et l’incertitude globale peut donc être calculée en
t temps pour faire s’écouler le volume V0 dans le faisant leur somme quadratique. On obtient ainsi une incertitude
compteur, de l’ordre de ± 0,25 %.
V0 volume d’air s’écoulant du gazomètre.
On calcule ensuite le volume d’air qui est réellement passé dans 2.2.2 Étalonnage à l'aide de compteurs
le compteur. Ce volume V ’ résulte du calcul précédent : de référence
P0 T 2.2.2.1 Généralités
V ′ = V 0 ------ ------
P T0 Au-delà d’un débit de 1 600 m3/h, on utilise généralement des
compteurs de référence qui permettent d’atteindre des débits de
L’erreur en pour-cent est donc égale à : 6 500 m3/h ou plus.
100 (V – V ’)/V ’ Pour des débits inférieurs à 1 600 m3/h, ces compteurs peuvent
être étalonnés par des gazomètres de référence selon les méthodes
avec V volume lu sur le compteur. que nous avons vues précédemment. Au-delà de 1 600 m3/h ils sont
● Calcul pratique étalonnés par comparaison à d’autres compteurs de référence pla-
cés en parallèle ou à des tuyères soniques (cf. § 3). Cette méthode
Afin de pouvoir calculer l’erreur rapidement, on applique, non permet d’obtenir la courbe complète de chaque compteur sans être
pas directement la loi des gaz parfaits, mais des corrections décou- limité par la capacité des gazomètres. On utilise, pour ce faire, une
lant de cette loi. rampe de compteurs construite conformément à la figure 3.
P0 T
V ′ = V 0 ------ ------ ⇒ d V ′ ⁄ V ′ = – d P @ P + d T @ T
P T0 Batterie de compteurs
de référence
Pour une différence de température dT de 0,1 oC, il convient de
20 D
faire une correction de 0,034 % sur le volume (en prenant la tem- Décharge
T P
pérature T = 300 K).
Pour une différence de pression dP de 1 Pa entre la cloche du Vannes T P
Vanne de
Compteur réglage
gazomètre et le compteur, il convient de faire une correction de d'isolement à étalonner de débit
0,001 % sur le volume (en prenant la pression P = 105 Pa).
T P T P
L’erreur du compteur est alors égale à l'erreur brute du D
compteur, à laquelle on applique les corrections nécessaires dues
Ventilateur 10 D 10 D 20 D
aux différences de pression et de température.
L’erreur brute résulte de la comparaison du volume V indiqué
par le compteur et du volume V0 indiqué par le gazomètre. T mesure de température
P mesure de pression
E brute (%) = 100 (V – V0)/V0
Cette figure est schématique et ses proportions ne correspondent pas
Nous avons vu au paragraphe 2.2.1.1 que l’on substitue à V aux dimensions réelles (les dimensions réelles sont indiquées par
(ou V0), un nombre d’impulsions N (ou N0) qui lui est rapport au diamètre D ).
proportionnel ; l’erreur brute est donc égale à :
Figure 3 – Rampe pour étalonnage à l’aide de compteurs
E brute (%) = 100 (N – N0)/N0 de référence

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Cette rampe est constituée d’une batterie de compteurs de réfé- Pi T


rence ; la batterie est en série avec le compteur dont on désire déter- avec Q ′i = Q i ( 1 + e i ) ----- ----- ,
P Ti
miner la courbe d’erreurs. Ce dernier est situé en amont de la batterie.
P, T pression et température de l’air au niveau du compteur
L’air est aspiré dans la rampe dans le sens indiqué par la flèche.
à étalonner.
On évite ainsi que l’air, échauffé par son passage dans la pompe
centrifuge d’aspiration, traverse la rampe, créant ainsi un écart de L’erreur du compteur E est ainsi égale à :
température important entre le compteur placé en amont et la batte-
rie de compteurs de référence. De plus, travailler en dépression a
E (%) = 100 (V – V ’)/V ’
l’avantage de créer une légère chute de température permettant de avec V volume indiqué par le compteur.
réduire un éventuel échauffement de l’air dans le premier compteur.
L’équipement des rampes est identique à celui des rampes asso- 2.2.2.3 Incertitude de l'étalonnage d’un compteur
ciées à un gazomètre (comptage d’impulsions, chronomètre, ther- par rapport à des compteurs de référence
momètres, manomètres).
Les facteurs intervenant dans le calcul de l’erreur sont les
Avant l’apparition sur le marché des compteurs à turbine, les suivants :
compteurs de référence étaient des compteurs à pistons rotatifs.
Sans dispositifs d’atténuation, ces derniers ont l’inconvénient de — courbe d'erreur établie avec le gazomètre (cf. § 2.2.1.3) :
créer des pulsations de pression qui sont préjudiciables au bon l’incertitude globale est de ± 0,25 % ;
fonctionnement des autres compteurs placés en série avec eux. — comptage : nous avons vu, au paragraphe 2.2.1.3, que l'on
Les compteurs à turbine sont donc généralement préférés aux pouvait admettre une incertitude de l'ordre de 10–3 sur la valeur
compteurs à pistons rotatifs en tant que compteurs de référence. des volumes indiqués par les compteurs ; nous avons, dans ce cas,
deux comptages ; on peut ainsi estimer l'incertitude à environ
Pour éviter les perturbations d’écoulement, il faut respecter cer- ± 0,15 % ;
taines longueurs à l’amont et à l’aval des compteurs de référence. — corrections de température et de pression : en reprenant les
Ces longueurs sont indiquées sur la figure 3 à titre indicatif. Des conclusions du paragraphe 2.2.1.3 : incertitude sur la température
longueurs plus importantes sont cependant à privilégier. de l'ordre de ± 0,07 %, incertitude sur la pression de l'ordre de
Les compteurs de référence doivent être réétalonnés régulière- ± 0,02 %.
ment, au minimum une fois tous les cinq ans.
On doit considérer ces incertitudes pour chaque branche de la
batterie, soit, pour chaque branche, une incertitude de ± 0,3 %.
2.2.2.2 Étalonnage des compteurs par des compteurs
de référence
On place plusieurs compteurs, préalablement étalonnés, en série Remarque importante : contrairement à une idée acquise,
pour déterminer la courbe d’erreurs du compteur (figure 3). pour réduire l’incertitude d’un étalonnage de compteur indus-
triel, l’opérateur cherchera à utiliser le plus grand nombre pos-
Selon le calibre du compteur à étalonner, on utilise un ou plu- sible de compteurs de référence, dans la limite des
sieurs compteurs de référence. On choisit les compteurs de réfé- préconisations présentées au paragraphe 2.2.2.2, afin que la
rence de la batterie les mieux adaptés au débit de l’essai. On partie aléatoire des incertitudes de chaque compteur de réfé-
s’efforce, en fait, de travailler dans la gamme de débits pour rence s’élimine et réduise ainsi l’incertitude globale.
laquelle l’erreur des compteurs de référence varie très peu en fonc-
tion du débit. Cela peut nécessiter qu’on commute les compteurs
de référence au cours de l’étalonnage. Exemple : si l’on considère que tous les compteurs de référence
d’une batterie ont la même incertitude, si un compteur est étalonné
■ Étalonnage contre un unique compteur de référence, l’incertitude du débit de réfé-
rence sera égale à ± 0,3 %. Si deux compteurs sont utilisés et que le
Pour calculer l’erreur du compteur en essai, on doit noter : débit de référence se répartit également entre les branches, l’incerti-
— les volumes Vi passés dans chaque compteur de référence. tude sur le débit de référence sera égale à :
On peut remplacer chacun de ces volumes par un nombre d'impul- 2
1 1 2 0,5
sions Ni qui lui est proportionnel ; --- +  --- × 0,3 %
 2  2
— les températures Ti de l'air au niveau de chaque compteur ;
— les pressions Pi de l'air au niveau de chaque compteur,
(même remarque qu'au paragraphe 2.2.1.2 en ce qui concerne
cette pression) ; 2.2.3 Prescriptions réglementaires
— la durée t de l'essai.
On affecte l'indice i aux grandeurs correspondant à la branche i ■ Tolérance
de la batterie. La réglementation concernant les compteurs à pistons rotatifs ou
les compteurs à turbine prévoit les erreurs maximales suivantes,
■ Calcul théorique en fonction du débit, pour les compteurs neufs :
On détermine, pour chaque compteur de la batterie, le débit : Qmin < Q < 0,2 Qmax : erreur de ± 2 %
Qi = Vi /t
0,2 Qmax < Q < Qmax : erreur de ± 1 %
À ce débit correspond une erreur ei lue sur la courbe d’erreurs
de ce compteur de référence i (cf. § 2.2.1). Le volume de référence
■ Essais pratiqués pour la vérification
correspondant est donc égal à :
Les essais sont effectués aux débits suivants pour les compteurs
Vi (1 + ei )
à pistons rotatifs et pour les compteurs à turbine :
On calcule le volume d’air de référence V ’ qui est réellement Qmin ; 0,10 Qmax (si cette valeur est supérieure à Qmin) ;
passé dans le compteur à étalonner : 0,25 Qmax ; 0,40 Qmax ; 0,70 Qmax et Qmax .
V ′ =  ∑ Q ′i  t Si l’essai est effectué dans d’autres conditions, celles-ci doivent
i garantir un résultat identique aux essais mentionnés ci-dessus.

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3. Venturi-tuyères fonctionnant C * caractérise les propriétés thermodynamiques de l’écoule-


ment et sera égal à la fonction f (γ ) définie par l’équation (1) si le
en régime sonique gaz est parfait.
C, coefficient de décharge, est le rapport adimensionnel du débit
réel sur le débit idéal défini par les conditions ci-dessus. Il corrige
Les venturi-tuyères fonctionnant en régime sonique (appelés par les effets de viscosité (développement d’une couche limite) et de
la suite tuyères soniques) offrent des avantages importants par courbure, et lie donc le domaine expérimental à la théorie. Dans le
rapport aux autres types de référence de débit. Ils sont très stables cas où l’on génère un débit parfait, on aurait simplement C = 1.
dans le temps, leur incertitude est essentiellement liée à celles des
instruments de mesures qui leur sont associés, et ils restent faciles La fonction de débit critique dépend de la pression et de la tem-
à construire et simples d’utilisation. Cependant leur dynamique de pérature du gaz à l’amont de la tuyère mais aussi du type de gaz
débit dépend de la pression génératrice à l’amont de la tuyère utilisé comme fluide d’essai. Si, pour des gaz stables comme l’air
sonique. Ainsi, pour pouvoir faire varier le débit au travers d’une sec, les valeurs sont tabulées et faciles à utiliser (cf. norme
tuyère sonique, l’opérateur doit agir sur cette pression amont. ISO 9300 [Doc. R 2 000]), pour un gaz complexe comme le gaz
Seule la présence d’une source de pression peut permettre l’utili- naturel, le calcul de la fonction de débit critique proprement dit est
sation courante des tuyères soniques. un processus itératif dans lequel on cherche à réaliser la condition
vitesse d’écoulement = vitesse locale du son, en suivant un chemin
isentropique depuis les conditions génératrices amont, en suppo-
sant l’absence de tout phénomène de couche limite. Ces valeurs
3.1 Tuyères à col sonique dépendent des conditions génératrices et de la composition du gaz
naturel. Il est ainsi nécessaire d’utiliser un calculateur pour pouvoir
effectuer ce travail.
3.1.1 Rappel sur la théorie des tuyères
à col sonique 3.1.1.2 Pression stagnante et pression statique

Le fonctionnement théorique d’une tuyère et venturi-tuyère en La théorie des tuyères critiques, présentée au paragraphe précé-
mode critique a été décrit par Saint-Venant, Stokes, Wilde et Rey- dent, a été écrite en considérant que l’écoulement est créé par la
nolds. À partir du principe de conservation des masses et de la loi détente d’un gaz supposé initialement au repos à l’amont de la
de détente isentropique, on peut démontrer que le débit massique tuyère, à une pression dite d’arrêt (ou stagnante). Si le gaz a une
transitant au travers d’une tuyère sonique ne dépend que des vitesse d’écoulement à l’approche de la tuyère, ce qui est expéri-
conditions qui règnent en amont. La vitesse d’écoulement du gaz mentalement le cas, cette hypothèse n’est plus respectée. La pres-
n’est égale à la célérité du son qu’en la section de la tuyère où l’air sion amont mesurée est alors dite statique. En pratique, le gaz
est minimal lorsque le rapport des pressions prises à l’amont et à n’est considéré à l’arrêt que si le diamètre au col est petit par rap-
l’aval de la tuyère est supérieur à une certaine valeur. On dit alors port au diamètre de la canalisation amont.
que le régime sonique est amorcé. Cette caractéristique permet de Pour réduire l’écart entre la pression stagnante et la pression sta-
déduire ainsi le débit massique transitant au travers d’une tuyère tique, il est recommandé de choisir un rapport entre le diamètre
sonique par la formule suivante : amont de la tuyère et le diamètre au col de 4 minimum.
Qm = A f (γ ) P0 / (rT0)1/2 (1)
(γ + 1)
--------------------
3.1.2 Description de la tuyère à col sonique
0,5  2 2(γ – 1)
avec f (γ ) = γ --- + 1 ,
γ  Définition (figure 4)
Le profil optimal de tuyère est constitué d’un convergent torique
r = R / M, ou de profil courbé suivi ou non d’un col cylindrique. Ce profil de
A section de passage au col de la tuyère (m2), tuyère permet d’obtenir une valeur du coefficient de décharge C,
supérieure à 0,95 (généralement proche de 0,99) et stable sur la
P0 et T0 pression (Pa) et température (K) stagnantes à plage de fonctionnement critique. Enfin, à l’aval du col, un diver-
l’amont de la tuyère, gent conique permet une recompression du fluide dans le but de
M masse molaire du gaz (kg/mol), maintenir le régime sonique au col à une valeur du rapport de
pression aval sur pression amont inférieure à 0,9.
R constante molaire des gaz [R = 8,314 J/(mol · K)],
Les tuyères soniques utilisées en France sont normalisées
γ rapport des capacités thermiques massiques à pres-
(ISO 9300). Elles sont composées d’une entrée en quart de tore sui-
sion constante et à volume constant.
vie d’un col cylindrique de longueur égale au diamètre du col, d’un
divergent à 7o d’une longueur L (L = 16,5 D ), puis d’un court diver-
3.1.1.1 Débit réel au travers d’une tuyère à col sonique gent à 45o.
L’application de la formule (1) pour calculer le débit massique au Les tuyères soniques sont généralement fabriquées en acier
travers d’une tuyère fonctionnant en régime critique implique inoxydable selon les tolérances de la norme ISO 9300. Un soin par-
cependant quatre conditions principales : ticulier doit être apporté au raccordement entre le col de la tuyère
et le convergent et le divergent afin d’éviter toute discontinuité
— le gaz est parfait ;
géométrique. Le convergent de la tuyère est poli afin de réduire la
— l'écoulement est isentropique ; rugosité et ainsi de limiter les effets de frottement du fluide sur les
— l'écoulement est monodimensionnel ; parois de la tuyère.
— le gaz est à l'arrêt à l'amont de la tuyère.
La tuyère ainsi fabriquée est alors montée serrée entre deux
L’expérience montre que ces conditions ne sont pas respectées manchettes. Sur la manchette amont un emplacement doit être
expérimentalement. Pour tenir compte des conditions d’essai, prévu afin de pouvoir effectuer des mesures de pression et de tem-
deux coefficients, C * la fonction de débit critique et C le coefficient pérature (supposées d’arrêt). Dans le cas où la tuyère est utilisée
de décharge, sont alors introduits tels que : avec un gaz dont les constituants peuvent varier au cours du temps
(gaz naturel), une analyse du gaz utilisé est aussi nécessaire (utili-
Qm = A C C * P0 / (rT0)1/2 (2) sation d’un chromatographe ou d’un analyseur de gaz naturel).

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Régulateur
Joint permanite
épaisseur 3 mm
Emboîtement bride profondeur 7
jeu diamétral 3/10 VSE Mv T P Tuyère
Grains Capacité
d'orge Manchette
T T T T
A A P
HV24 Capacité
By-pass
VSS

ø A ± 0,005

60 bar
Poli Filtre

øD
øE

øF

r=A
BP
Schéma du banc d'étalonnage de tuyères ( Banc PISC )
r = 10
B VS vanne à fermeture rapide (S pour sortie, E pour entrée)
T sonde température
P transmetteur de pression
5 8 Mv transmetteur de masse volumique
C

Figure 5 – Étalonnage d’une tuyère à col sonique à l’aide d’une capacité


de volume connu (méthode volumétrique au PVTt )
Référence
A B C
tuyère
T 1000 38,90 642,20 720,00
T 800 34,80 574,40 644,00 3.2 Étalonnage des tuyères soniques
T 500 27,50 454,00 509,00
T 400 24,60 405,80 455,00 3.2.1 Description des méthodes d’étalonnage
T 200 17,40 287,20 322,00
T 100 12,30 202,40 227,00 Étalonner une tuyère à col sonique revient à déterminer, de
manière expérimentale, le coefficient de décharge de cette tuyère ;
T 80 11,00 182,00 204,00
C étant uniquement fonction de la tuyère.
T 50 8,70 143,60 161,00
T 40 7,78 128,44 144,00 ■ Méthode 1 : étalonnage volumétrique d’une tuyère à l’aide d’une
capacité de volume connu V placée en série avec la tuyère à étalon-
T 20 5,50 91,00 102,00
ner (figure 5).
T 10 3,89 64,22 72,00
On établit, en amont de la tuyère, des conditions de pression et
T5 2,75 45,50 51,00 de température bien stables, de telle sorte que le débit de la tuyère
T2 1,74 28,72 32,20 soit constant. Quand le régime permanent est obtenu, on mesure
T 1,5 1,50 24,60 27,60 les conditions thermodynamiques initiales dans la capacité, en par-
ticulier la masse volumique initiale du gaz ρ initial . Par l’action sur
un jeu de vannes, on déclenche le remplissage de la capacité en
faisant débiter le gaz par la tuyère durant un temps t. Le remplis-
DN D E F sage est stoppé par une deuxième vanne à fermeture rapide.
200 270 220 170 Après stabilisation et uniformisation de la température dans la
capacité, on mesure les conditions thermodynamiques finales dans
150 216 170 140
la capacité. Ces dernières sont la pression, la température et la
100 157 120 70 masse volumique du gaz ρ final , dans les conditions d’essais.
La variation de la quantité de gaz que la capacité contient peut
Ces tuyères sont définies par un calibre qui correspond au débit être calculée ; elle correspond au volume massique de gaz ayant
volumique en Nm3/h de gaz naturel que peut générer une tuyère, traversé la tuyère durant le temps t :
par bar de pression absolue amont. qm = V (ρ final – ρ initial)/t {+ termes correctifs}
À titre d'exemple, une tuyère T 100 fonctionnant à 35 bar génère un Connaissant de plus P0 et T0 , il vient :
débit de 3 500 Nm3/h.
 AC * P 0 
C = q m / Q m théorique = q m /  ---------------------
-
DN diamètre nominal  ( rT 0 ) 1 ⁄ 2

Les cotes sont en millimètres


Matière : acier Z 30 C 13 Remarque : pour limiter les effets du gaz ayant servi à étalon-
ner la tuyère sonique, les résultats d’étalonnage sont présentés
Figure 4 – Profil et dimensions des tuyères à col cylindrique étalonnées comme une fonction liant le coefficient de décharge au nombre
sur le banc primaire de Gaz de France de Reynolds pris au col de la tuyère.

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■ Méthode 2 : étalonnage d’une tuyère par comparaison. 4.1 Étalonnage d'un compteur
Deux tuyères, l’une, la plus petite, de coefficient de débit C, de volume de gaz
connu, l’autre, de coefficient de débit C ’ à déterminer, sont mises
en série ; la quantité de gaz qui les traverse est identique pour les
deux tuyères. 4.1.1 Méthode
On a simplement : Une série de tuyères a été étalonnée pour obtenir un débit mas-
sique connu de gaz.
A C * P 0 T 0′ 1 ⁄ 2
C ′ = C ------ --------- --------  --------
En régime sonique, la valeur du débit massique de cette tuyère
A ′ C *′ P0′ T 0 ne dépend que des conditions thermodynamiques du gaz à
l’amont du col, pour un gaz et une tuyère donnés.
Pour couvrir la gamme des débits d’essais nécessaires à l’étalon-
Remarque : l’étalonnage des tuyères soniques peut aussi être nage d’un compteur de volume de gaz, une batterie de plusieurs
réalisé par une méthode gravimétrique en utilisant un tuyères est utilisée (figure 6). À l’amont des tuyères, la pression est
comparateur de masse comme référence afin de déterminer le mesurée ainsi que la température sur chacune des lignes.
débit de référence. Il n’existe cependant pas de banc reposant Après mesurage des différents paramètres nécessaires au calcul,
sur ce principe en France. le fluide traverse les tuyères voulues, puis le compteur à étalonner.
Les autres tuyères sont mises hors service à l’aide de robinets
d’arrêt R situés à leur aval.
3.2.2 Incertitude des étalonnages Un soin particulier doit être pris afin d’éviter tout risque de fuite
entre le circuit amont sous pression et la ligne d’essais sur laquelle
Plusieurs facteurs interviennent dans le calcul de l’incertitude. est installé le compteur. Il est généralement souhaitable de dispo-
ser deux robinets d’arrêt sur chacune des lignes de tuyère avec un
■ Méthode 1 : système de détection de fuite.
— incertitude sur les pressions : ± 0,1 % ; Un jeu de vannes aval est utilisé pour pouvoir créer une contre-
— incertitude sur les températures : ± 0,07 % ; pression sur la ligne d’essais. L’opérateur devra cependant éviter
de monter la pression sur le compteur jusqu’à une valeur pour
— incertitude sur les masses volumiques : ± 0,2 % ; laquelle les tuyères soniques de référence risquent de ne plus être
— incertitude sur le temps : négligeable ; soniques (cf. § 3.1.2).
— incertitude sur les volumes : L’étalonnage vise à établir l’erreur du compteur en comparant
• ± 0,06 % sur le volume de la capacité, son indication de débit à celle des tuyères de référence. Les tuyè-
res soniques générant un débit massique, une conversion de
• ± 0,1 % sur la mesure du volume du gaz.
volume en kilogramme de gaz est ainsi nécessaire.
On en déduit que l’incertitude totale sur le coefficient de Les conditions de pression et de température au niveau des
décharge est de ± 0,25 %. appareils en essais doivent être suivies attentivement pour réduire
au minimum l’incertitude liée aux variations thermiques du gaz.
■ Méthode 2 : la méthode comparative ajoute une incertitude de Les acquisitions ne doivent pas être déclenchées si la température
l’ordre de ± 0,1 % à celle commise sur le coefficient de la tuyère de et la pression au niveau du compteur varient de plus de 0,1 oC ou
référence, d’où l’incertitude totale sur le coefficient de débit : de 2 mbar toutes les 10 s.
± 0,35 %.
Connaissant le volume de gaz V ayant traversé le compteur :
V = NI
Remarque : la valeur du coefficient de décharge d’une tuyère N étant le nombre d’impulsions enregistrées durant le temps t et I
sonique peut être calculée par la formule suivante, avec une (en m3) le poids de l’impulsion (1 impulsion correspond à I m3), il
incertitude de l’ordre de ± 0,5 % : suffit de ramener ce volume dans les conditions thermodynami-
ques de pression et de température régnant à l’endroit où se situe
C = 1 – 0,2165 Re – 0,2 (pour Re > 2,6 × 106) la prise de pression réglementaire du compteur. On applique la loi
C = 0,9887 (pour Re < 2,6 × 106) de conservation de la masse afin de calculer l’erreur du compteur.
avec Re = 4 Qm / (π d µ ), Si l’on fait varier le débit (du maximum vers le minimum pour
permettre à la mécanique de se roder), on obtient donc une courbe
µ viscosité cinématique au col de la tuyère (Pa · s),
d’erreur complète du compteur pour une pression donnée.
d diamètre du col de la tuyère (m).
La réalisation d’un étalonnage permet de réduire l’incertitude
sur la détermination du coefficient de décharge. 4.1.2 Calcul théorique
Une série de tuyères est utilisée pour obtenir un débit massique
de gaz de référence Qmr :
1⁄2
Q mr = ∑ 3 A iC iC i* P0 / ( rTi 0 ) 4
4. Vérification des compteurs i
Le débit massique Qm du compteur est calculé à partir de la lec-
industriels en pression ture de nombre d’impulsion N, du poids des impulsions I, de la
masse volumique mesurée ou calculée dans les conditions
d’exploitation du compteur ρ, et de la durée de l’essai t :
La vérification des compteurs industriels (compteurs à turbine et
à pistons rotatifs) en pression présente l’avantage, sur la vérifica- Qm = ρ N I/t
tion à la pression atmosphérique, de permettre l’étude du fonction- L’erreur du compteur E est ainsi égale à :
nement du compteur dans les conditions de service. Elle peut être
effectuée soit avec de l’air, soit avec du gaz naturel. E (%) = 100 (Qm – Qmr)/Qmr

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4.1.3 Incertitude de l'étalonnage


Filtre Plusieurs facteurs interviennent dans le calcul de l’incertitude :
Sondes de — incertitude sur le coefficient de débit de la tuyère : ± 0,25 à
température
Capteur de pression ± 0,35 % ;
et de masse volumique — incertitude sur le comptage d'impulsions : ± 0,1 % ;
T T T T T T T — incertitude sur la mesure de la température : ± 0,07 % ;
— incertitude sur la mesure de la pression : ± 0,02 %.
On doit considérer ces incertitudes pour chaque branche du pei-

Pièges à fuites
gne (ensemble des tuyères) ; soit pour chaque branche, ± 0,25 %

d'isolement
Robinets
ou ± 0,32 %, suivant l’incertitude sur le coefficient de débit de la

Vanne
d'arrêt R
tuyère.
Si l’on considère que les incertitudes de chaque branche peuvent
se combiner de façon aléatoire, on obtient finalement une incerti-

Réchauffeur
tude égale à ± 0,35 %.
Redresseur
Régulateur
de pression Remarque : la remarque du paragraphe 2.2.2.3 s’applique
Filtre aussi aux tuyères soniques. Afin de réduire l’incertitude sur le
débit étalon, l’opérateur doit, dans la mesure du possible, utili-
ser un maximum de lignes de tuyères soniques de référence.

By-pass
4.2 Étalonnage à l'aide de compteurs
∆P Compteur de référence
P

C
en essai
Des compteurs de référence étalonnés par des tuyères soniques
T peuvent être utilisés comme référence pour les essais de vérifica-
BP tion de compteurs. Dans ce cas, les compteurs de référence doi-
vent être étalonnés à la pression de service du banc.
L’installation d’essais reste très semblable à celle de la figure 6.
Les tuyères de référence sont remplacées par les compteurs. La
génération de débit devra être réalisée par un détenteur-régulateur
placé suffisamment à l’amont des références pour ne pas perturber
leur fonctionnement (voir aussi paragraphe 2.2.2.1 sur les
conditions d’installation des compteurs de référence sur la batterie
Ressort de référence).
On détermine, pour chaque compteur de la batterie, le débit
Qi = Vi /t. À ce débit correspond une erreur e i lue sur la courbe
Vannes de sortie d’erreurs de ce compteur de référence i. Le volume de référence
P prise de pression
pour régler la
contre-pression
correspondant est comparé au volume V du compteur.
T sonde de température
On calcule le volume d’air de référence V ’ qui est réellement
HP 20 bar ∆P perte de charge de l'appareil passé dans le compteur à étalonner :

a banc de débitmétrie V ′ =  ∑ Q ′i  t
i
Pi T Z
avec Q ′i = Q i ( 1 + e i ) ----- ----- ----- ,
P Ti Zi
P, T pression et température,
Pression et masse volumique Z facteur de compressibilité du gaz aux conditions d’utili-
sation des différents compteurs.
Centrale Signal de temps de mesure compteur
d'acquisition L’erreur du compteur E est ainsi égale à :
Température
E (%) = 100 (V – V ’)/V ’
Analyse
gaz Cette démarche, faite pour plusieurs compteurs, permet d’obte-
nir des compteurs de référence aux plages de débits complémen-
taires : un compteur placé en série peut donc être étalonné à l’aide
Pression atmosphérique d’un de ces compteurs de référence.
Composition du gaz

Terminal 4.3 Prescriptions réglementaires


b galerie technique L’étalonnage des compteurs de volume de gaz en pression ne
peut être utilisé que pour leur vérification périodique ou leur véri-
fication après réparation lorsqu’ils sont installés sur le territoire
Figure 6 – Schémas de principe d’un banc de débitmétrie national : l’erreur de mesurage obtenue est l’erreur du compteur
utilisant des tuyères soniques comme références dans les conditions de fonctionnement.

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