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’émission acoustique est une technique très utilisée dans l’industrie pour la
L recherche de fuite. La méthode est plus sensible en gaz qu’en liquide et a
souvent été utilisée avec succès. Toutefois sa sensibilité est aléatoire et dépend
de nombreux facteurs (nature du fluide, géométrie du défaut, bruit environ-
nant, etc.). En règle générale sa sensibilité est plutôt de l’ordre du litre par
heure.
Ce résultat a été confirmé par les essais réalisés, sur le site du pôle d’activité
« Technologies de l’étanchéité » avec du matériel dont les spécifications étaient
similaires à celles des instrumentations du commerce.
Cela suggère que l’émission acoustique « classique » est difficilement trans-
férable au cas des faibles débits des émissions fugitives.
Par contre, des méthodes acoustiques alternatives, nez acoustique ou photo
acoustique, semblent être prometteuses.
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DÉTECTABILITÉ DES FUITES PAR ÉMISSION ACOUSTIQUE ______________________________________________________________________________________
1. Objet —
—
turbulence de l’écoulement ;
jet gazeux ou liquide ;
— cavitation ;
Les législations concernant l’environnement imposent des limi- — pulsation des bulles ;
tes d’émission dans l’atmosphère des produits de l’industrie chimi- — explosion des bulles ;
que et pétrochimique. La profession de la robinetterie industrielle — choc des bulles sur les parois ;
est la première concernée, car on estime que 70 % des problèmes
— vaporisation de liquide (flashing ).
rencontrés sur site proviennent des robinets et plus particulière-
ment des étanchéités au niveau des presses-étoupes [1].
Lors de sa réunion du 7 novembre 2001, le groupe de travail 2.1.2.1 Turbulence de l’écoulement
« émission fugitive » issu de la commission Robinetterie du CETIM
a demandé que soit réalisé un dossier d’instruction sur la possibi- L’écoulement turbulent est un écoulement non permanent dont
lité d’utiliser l’émission acoustique pour la détection et la mesure le champ des vitesses possède un caractère aléatoire et non cor-
des émissions fugitives sur site de production ou sur site d’exploi- rélé dans l’espace et dans le temps.
tation au niveau des presses-étoupes des robinets. Le régime d’écoulement turbulent apparaît du fait de l’interac-
Les travaux réalisés en ce sens ont comporté trois phases : tion du fluide avec les parois de la conduite et de la présence éven-
tuelle d’obstacles. La vitesse du fluide dans une conduite est
— l’établissement de l’état de l’art de la détection de fuites par
maximale au centre et nulle sur la paroi. La structure d’écoulement
émission acoustique ;
est alors déterminée par le rapport des forces d’inertie et des
— l’étude des solutions acoustiques existantes (émissions acous- forces de viscosité dans le fluide. Ce rapport est défini par le
tique ou alternative) ; nombre de Reynolds :
— des essais de faisabilité.
UD
R = ----------
ν
avec D largeur de section,
µ
2. État de l’art ν viscosité cinématique du fluide égale à ------ ( µ étant la
ρ
viscosité dynamique et ρ la masse volumique),
L’étude de l’état de l’art d’une solution « émission acoustique » U vitesse de l’écoulement :
s’est articulée autour d’une analyse bibliographique des travaux de
Q
recherche menés sur la détection de fuite par émission acoustique U = ------
ainsi que d’une veille technologique du matériel commercialisé. A
Plusieurs bases d’informations ont été consultées : avec Q débit volumique et A section de l’orifice.
— Compendex ; Lorsque R est petit, les forces de viscosité sont prépondérantes
— Pascal ; partout et la vitesse du fluide nulle sur la surface de la paroi croît
— bases de données de brevets ; lentement de zéro à une valeur Umax lorsque l’on s’éloigne de
— Internet. celle-ci (figure 1a).
Lorsque R est grand, la variation de la vitesse croît rapidement
lorsque l’on dépasse une distance δ depuis la surface de la paroi,
2.1 Caractéristiques de l’émission la valeur de cette distance étant faible devant la dimension de la
acoustique des fuites conduite. L’écoulement n’est alors très lent que dans une épaisseur
de couche inférieure à δ (figure 1b).
Dans cette couche limite au voisinage de la paroi ou des obsta-
2.1.1 Généralités cles qui s’y trouvent, l’écoulement est laminaire, c’est-à-dire que le
fluide s’écoule en filets continus suivant régulièrement le contour
L’émission acoustique est créée par les fluctuations locales du des surfaces en présence.
champ de pression associées à divers phénomènes dans le fluide.
Si la vitesse d’écoulement augmente (ou si les dimensions de la
Chaque fluctuation est un phénomène transitoire, qui engendre conduite sont réduites), des instabilités se développent au niveau
une onde acoustique de forme impulsionnelle. Si un grand nombre de la couche limite. Celle-ci décolle et des tourbillons apparaissent,
de fluctuations se produit pendant la durée de mesure, et cela de fluctuent dans le temps, disparaissent pour réapparaître à d’autres
façon aléatoire et incohérente dans le temps et dans le volume de endroits. Le régime d’écoulement devient turbulent d’une façon
fluide, le signal résultant a l’allure d’un bruit, quasi stationnaire au d’autant plus marquée que le fluide rencontre des irrégularités sur
moins à l’échelle de la seconde. C’est ce que l’on appelle de les surfaces ou sur les bords d’attaque.
l’émission acoustique continue.
L’émission acoustique continue, dans le cas des fuites, se mani-
feste par une augmentation apparente du bruit de fond. Les
variations temporelles des fluctuations de pression étant très diffé-
rentes, le spectre en fréquence du bruit acoustique généré est alors
très étendu, proche de celui d’un bruit blanc. δ
Umax Umax
2.1.2 Sources d’émission acoustique
dans les fuites
Il existe a priori plusieurs phénomènes principaux dans l’écou- a R petit b R grand
lement d’un fluide à travers un orifice, tel qu’une fissure ou une
vanne, qui donnent naissance à de l’émission acoustique
détectable : Figure 1 – Écoulement du fluide suivant la valeur du nombre de Reynolds
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On considère que la transition entre l’écoulement laminaire vis- bulle. S’ensuivent alors des échos dus à l’onde de choc. L’allure du
queux et l’écoulement turbulent est située à une valeur d’environ spectre du bruit généré par un impact est comparable à celle de la
2 000 à 4 000 du nombre de Reynolds. Autrement dit, pour qu’un cavitation. Néanmoins, la différence tient à ce que le bruit créé par
écoulement soit turbulent, il faut au moins que la vitesse d’écou- un impact est directif et plus énergétique que le bruit de cavitation
4 000 ν pour les fluides en écoulements rapides [3] [4].
lement soit supérieure à -------------------- ou un débit Q > 4 000 ν D dans le
D
cas d’un orifice circulaire par exemple. 2.1.2.6 Jet gazeux ou liquide
Au travers de la valeur de ν, la température du fluide aura une
Un gaz ou un liquide s’écoulant à travers un orifice de fuite se
forte influence sur le phénomène de turbulence.
mélange en sortie de ce dernier avec le fluide ambiant sous forme
D’après la théorie de Lighthill, la puissance acoustique rayonnée d’un jet. Quel que soit le profil de vitesse du fluide, le jet est
par la turbulence varie en U8 ou l’intensité acoustique en U6. entouré d’une couche de cisaillement dès qu’il pénètre dans le
fluide ambiant.
2.1.2.2 Cavitation dans l’écoulement
Le développement de la zone de mélange dépend du nombre de
La cavitation dans un liquide se produit chaque fois que la Reynolds et de la géométrie de l’orifice. Pour un nombre de Rey-
pression chute localement à une valeur inférieure à la pression de nolds supérieur à 1 000, des instabilités se développent dans la
vaporisation du liquide ou à la pression partielle d’un gaz dissous couche de cisaillement et produisent des tourbillons plus ou moins
dans ce liquide. organisés.
Cette chute de pression provoque alors la formation de bulles de Ce phénomène de création de mouvements tourbillonnaires au
vapeur ou de gaz. Les bulles se déplacent et disparaissent très bru- sein du fluide s’accompagne en général de fluctuations de débit et
talement par implosion aussitôt que la pression remonte. de forces sur le bord de l’orifice de fuite. Plus la vitesse de sortie
Les variations locales de pression qui sont à l’origine de la cavi- est élevée, plus les tourbillons sont petits et la fréquence du bruit
tation peuvent être provoquées par la circulation du fluide sans émis est élevée.
qu’il y ait nécessairement des turbulences. Les variations de
dimensions de la conduite, les coudes, les changements de direc- 2.1.2.7 Vaporisation du liquide (flashing )
tion, les obstacles, les aspérités des parois... sont autant de causes
possibles pour modifier le profil de pression du liquide en écoule- La vaporisation rapide de l’eau surchauffée est très émissive.
ment. L’énergie acoustique engendrée peut être jusqu’à huit fois celle
que cause un phénomène de turbulence.
Le degré de cavitation dans une fuite à travers un orifice est
directement proportionnel aux pressions dans l’orifice de fuite et
inversement proportionnel à la différence entre la pression locale 2.1.2.8 Vibrations intrinsèques de la colonne de fluide
statique P et la somme PV des pressions partielles des vapeurs Ce mécanisme [5] se produit dans les tubes étroits selon la
saturantes et des gaz dissous. relation :
La durée d’un événement de cavitation dans l’eau est estimée 0,5 d < 0,61 λ
dans l’ordre de grandeur de 1 à 50 µs, ce qui implique l’émission
d’ondes dans un spectre de fréquence s’étendant largement de avec d diamètre de l’orifice,
quelques kHz à quelques MHz. λ longueur d’onde correspondant aux vibrations longi-
On retiendra que la cavitation se traduit par des événements tudinales de la colonne de fluide.
discrets, plus ou moins discernables dans le temps par les appa- Par exemple, ce phénomène pourrait exister dans le cas des
reils de mesure classiques, dont l’énergie acoustique est au moins fuites dans un réservoir d’épaisseur 3 mm et il correspondrait à
supérieure à un ordre de grandeur de celle engendrée par le phé- une fréquence élevée de l’ordre de :
nomène de turbulence.
C 1 500
2.1.2.3 Pulsation de bulles de vapeur ou de gaz f = ------ = -------------------------- = 0,5 MHz
λ 3 × 10 –30
(atomisation)
Ce phénomène conduit donc à un spectre à bande étroite et
L
À l’entrée d’un orifice long ------ >>1 aux bords aigus, le courant pourrait en particulier apparaître lors d’un impact sur un obstacle.
D
de fluide est comprimé, puis se détend à la sortie. La chute de La fréquence serait alors fonction de la longueur réelle de l’écou-
pression entraîne la formation de bulles ou même de poches de lement ( 3 mm pour l’épaisseur de paroi) augmentée, le cas
vapeur ou de gaz. Le calcul et l’expérience ont démontré que cette échéant, de la distance de l’obstacle.
chute de pression est insuffisante pour produire une cavitation,
mais l’évolution des bulles et la formation de poches s’accompa-
gnent d’oscillations qui peuvent entraîner des pulsations de pres- 2.1.3 Cas des fuites à travers des fissures
sion. Ces bulles peuvent être considérées comme des oscillateurs
dont la fréquence de résonance dépend de leur taille. Une appro- En première approximation, une fuite à travers une fissure peut
che théorique montre que des diamètres de 0,1 à 1 mm conduisent être assimilée à un écoulement d’un fluide dans une conduite. Les
à des bruits de fréquences de 5 à 40 kHz. mécanismes générant de l’émission acoustique dépendent gran-
dement de deux paramètres : le profil de la pression et la géomé-
2.1.2.4 Explosion des bulles trie du canal de fuite.
Le profil de la pression le long du canal est lié à la différence de
Les bulles provoquées par l’introduction de gaz dans un liquide
pression totale de part et d’autre de l’épaisseur de la paroi (carac-
migrent verticalement. Lorsqu’elles atteignent la surface libre du
térisée par la perte de charge totale) et au rapport longueur du
liquide, elles éclatent et produisent une onde mécanique facile-
canal sur diamètre hydraulique L/D. La géométrie de la fuite est
ment détectable.
définie principalement par la forme de la section, le rapport L/D,
l’existence de rétrécissements éventuels et la rugosité de la paroi.
2.1.2.5 Chocs des bulles
Dans un tel cas et s’il s’agit d’une fuite hydraulique, la cavitation
Le bruit d’impact d’une bulle sur une paroi est assez semblable est la source principale de l’émission acoustique [5] [6]. Le niveau
dans son principe à la cavitation. Le choc crée l’explosion de la du signal acoustique augmente brusquement à partir d’une
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pression (ou d’un débit) donnée. Cette pression P*i (ou débit Q*) facilement détectable à débit massique égal qu’une fuite de liquide
correspondant à la limite théorique pour la détection de fuite est (eau par exemple).
liée à l’indice de cavitation. Un exemple est donné par Kitajima et al. [11], où l’intensité du
bruit de fuite en vapeur saturée et en eau pressurisée varie de
façon linéaire avec le débit exprimé sur une échelle logarithmique.
2.1.4 Influence de divers paramètres On constate que le niveau de bruit est 10 fois plus élevé pour une
fuite de vapeur saturée que pour une fuite d’eau pressurisée. Dans
L’émissivité d’une fuite ainsi que sa répartition spectrale
ce dernier cas, l’intensité de l’émission varie légèrement avec le
dépendent de différents facteurs dont les plus importants sont les
degré de sous-saturation.
suivants :
— nature du fluide ; Lorsqu’il s’agit d’un fluide hydraulique, sa nature est déterminée,
— type, taille et géométrie de l’orifice de fuite ; pour les bruits générés suite à des cavitations dans la fuite, par
— présence de corps parasites à l’extérieur de la fuite ; deux caractéristiques principales : la densité du fluide ρ (ou visco-
sité cinématique ν ) et pression de vapeur PV . Dans le cas d’un
— teneur en gaz ou en impuretés dans le fluide de fuite ;
fluide contenant plusieurs composants tels que le pétrole, cette
— pression et température du fluide...
pression PV , pour laquelle la formation de bulles de vapeur appa-
raît, est déterminante.
2.1.4.1 Géométrie de la fuite
Plus la pression de vapeur du fluide est élevée et plus faibles
La géométrie d’une fuite est définie par plusieurs paramètres : sont le débit de fuite Q* et la pression dans la conduite P*i pour
— la forme de la section ; lesquels le bruit acoustique est tout juste détectable par cavitation.
— le rapport longueur sur diamètre ; Par ailleurs, lorsque l’état d’écoulement reste constamment tur-
µ
— la rugosité de la paroi ;
bulent dans la zone de cavitation, la viscosité cinématique ν = ------
— la forme des bords d’attaque d’entrée et de sortie... ρ
n’influe pas sur le bruit de fuite.
Dans le cas des fissures réelles [8] [9] [10], l’amplitude de
l’émission acoustique a été comparée pour différents types de En revanche, si ν est très élevée, la cavitation peut se produire
fissures : fissures de fatigue (MFC), fissures de fatigue thermique même dans un écoulement laminaire (indice de Reynolds faible).
(TFC) et fissures intergranulaires (IGSCC) provoquées par corro- Dans ce cas, les caractéristiques du bruit de cavitation pourraient
sion sous contrainte. se distinguer considérablement de celles mesurées en écoulement
turbulent.
Pour deux fissures IGSCC de géométrie différente, à un débit de
fuite égal à 0,9 L/h, les signaux sont identiques dans la bande de
fréquence entre 200 et 400 kHz. En dessous de 200 kHz, l’influence 2.1.4.3 Teneur en gaz et en impureté
de la géométrie sur le signal détecté est assez nette.
Cela signifie qu’une meilleure corrélation entre le débit de fuite Il est connu que la teneur en gaz ou en air influe fortement tant
et la réponse acoustique pourrait être obtenue à hautes fréquences sur le début de la cavitation que sur l’endommagement qu’elle
d’analyse (notamment au-dessus de 300 kHz). entraîne. Même lorsque le fluide renferme des composants gazeux
à l’état dissous, il peut arriver que du gaz se dissocie de la solution
Dans l’étude de Kupperman et al. [8], les spectres de signaux des sous l’effet de l’accélération en direction de l’entrée de fuite, avec
fuites réelles se distinguent nettement des fuites calibrées. Cette pour résultat un déclenchement de la cavitation pour des valeurs
distinction a été réalisée par l’analyse de la fonction d’autocorré- de K assez élevées. À cela s’ajoutent les effets des impuretés du
lation. fluide sur le nombre et le spectre des germes de cavitation.
Les analyses sur des fuites calibrées sont en général plus quan- La valeur critique de l’indice de cavitation σc est donc d’autant
titatives. Notamment dans l’étude de Lapshin [7], la durée de plus faible que la teneur en gaz et en impureté du fluide est petite.
l’implosion des bulles varie de 6,3 à 14,4 µs pour des diamètres de Lorsque la teneur en gaz augmente, σc augmente également, ce
fuite allant de 0,4 à 1 mm. Une diminution du diamètre de fuite qui permet une détection de fuite plus facile puisque les valeurs
conduit donc à un élargissement des spectres des signaux. limites Q* et P* sont réduites. Toutefois, le niveau acoustique tend
Dans le cas où la cavitation est la source principale de l’émission à diminuer du fait de l’atténuation des ondes sur les bulles d’air et
acoustique, la section de la fuite, qu’elle soit circulaire ou rectan- d’un éventuel glissement du spectre du bruit d’écoulement.
gulaire, n’a pas d’importance sur le résultat du bruit. En revanche,
une entrée arrondie favorable à l’écoulement est plus défavorable
pour la détection de fuite : les bords à arêtes vives et rugueuses de 2.1.4.4 Nature du fluide et présence des corps parasites
l’orifice d’entrée sont particulièrement favorables. à l’extérieur de la fuite
Le paramètre le plus déterminant semble être le rapport L/ D, Les effets de différents fluides et corps parasites à l’extérieur du
notamment pour le lieu d’apparition de la cavitation. canal de fuite sont importants sur le bruit acoustique généré. Un lit
L de sable ou de graviers ou d’autres corps parasites sur la surface
Lorsque ------ >>1 , la cavitation apparaît à proximité de l’entrée de extérieure du réservoir entraînent un niveau acoustique plus élevé
D
la fuite à l’intérieur du canal. Les facteurs importants influant sur ainsi qu’un décalage du début de l’augmentation vers les valeurs
la détection de fuite sont la perte de charge et la contraction dans plus faibles de P* et Q*. La sortie d’une fuite dans un même fluide
le canal de fuite. présente de ce fait la condition la plus défavorable du point de vue
de la détection de fuite.
La cavitation à l’extérieur du canal ne peut se produire que dans
L La raison est que, au niveau des surfaces limites entre le fluide
le cas où L/D est faible. Lorsque ------ < 1 , il se produit un jet libre de fuite et les corps parasites, les ondes acoustiques sont réflé-
D
immergé, si le même fluide est avoisinant à l’extérieur. chies et qu’en cas d’apparition de cavitation dans le jet sortant,
celle-ci peut se produire par suite d’une répartition de pression
modifiée lors du contournement de l’écoulement autour du réser-
2.1.4.2 Nature du fluide de fuite voir dès que le stade des faibles vitesses de sortie est atteint.
La compressibilité du fluide est un facteur discriminant du Dans un grand nombre de cas réels, le côté de sortie de la fuite
comportement acoustique entre différentes phases d’état. D’une comporte de l’air. La forme de la fuite joue alors un rôle particuliè-
manière générale, une fuite de gaz (vapeur d’eau, air...) est plus rement important.
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3. Expérimentations
3.2 Résultats
3.1 Expériences
3.2.1 Première expérience
Ses expériences ont consisté en un suivi des variations de la
tension RMS. Ce paramètre est le paramètre acoustique utilisé L’implantation des capteurs est celle présentée sur la figure 3. Le
pour la caractérisation d’un bruit continu, donc d’un signal de fuite. couplage des capteurs a été réalisé au moyen d’embases en alu-
Les mesures acoustiques ont été réalisées avec deux capteurs minium collées sur la structure du robinet à l’aide d’un cément.
résonants dans la gamme de fréquence habituellement utilisée D’après les mesures au spectromètre de masse à hélium, le
pour la recherche de fuite (30-40 kHz). Les caractéristiques de robinet présentait, au moment des mesures, une fuite de
l’instrumentation acoustique utilisée sont rassemblées dans le 1,78 10–4 atm · cm3/s. Les valeurs de RMS relevées sont données
tableau 5. dans le tableau 6.
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RMS-1 RMS-2
0,59 mV 0,50 mV
CapteursA3
Capteur A3
Robinet hélium
3.2.3 Troisième expérience
L’implantation du capteur est présentée dans la figure 5. Le
couplage a été réalisé avec de la graisse silicone. Préamplificateur
Lors de cette expérience, le débit de fuite a été augmenté jusqu’à
mesurer une variation significative de la RMS (tableau 7).
Figure 5 – Implantation d’un capteur A3 sur un robinet hélium
(diamètre interne 0,7 mm)
Tableau 7 – Valeurs des tensions RMS pour une fuite
non détectable et une fuite détectable
Des essais sur robinet à hélium ont montré que dans les
RMS fuite non détectable RMS fuite détectée conditions de pression et de géométrie de l’expérimentation, le
seuil de détection des moyens acoustiques conventionnels était
supérieur ou égal à 10–2 atm · cm3/ s. Ce seuil de sensibilité est
0,63 mV 0,70 mV conforme à celui donné dans la littérature pour les moyens ultra-
sonores conventionnels.
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mable, l’ensemble étant agréé par l’EPA (Environmental protection Tableau 8 – Seuils de détection des composés présents
agency ) pour la recherche, l’analyse et la quantification des dans l’air [26]
composés volatiles [25] [26]. La durée d’analyse serait d’une
dizaine de secondes. Seuil de détection
Composé analysé
(ppb)
L’analyse au moyen du modèle 4100 SAW/GC est constituée de
deux séquences : acquisition et analyses. Chloroforme 65
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GasVue est un système portable qui repose sur une visualisation Cette figure montre clairement que les méthodes acoustiques les
en temps réel des indications, ce qui permet à l’opérateur de visua- plus à même d’être une alternative à la spectrométrie de masse à
liser les fuites en direct jusqu’à un seuil de 0,000 1 cm3/s dans le hélium pour la recherche des émissions fugitives sont le nez
cas d’une recherche de fuite d’hexafluorure de soufre (SF6) à 30 m acoustique ou les méthodes photoacoustiques.
de distance. Les principales limitations du nez acoustique ou de l’instrumen-
D’après le constructeur, plus de 80 gaz peuvent être détectés tation photoacoustique avec cellule sont que ces méthodes sont
avec cette technologie, avec une variation de sensibilité de la tech- limitées quand les mesures sont faites sous le vent et qu’ils ne per-
nique en fonction du gaz recherché. La plus grande sensibilité est mettent pas de localiser les fuites (tableau 9).
obtenue pour la recherche de fuite de SF6.
Le système GasVue peut être utilisé soit monté à l’épaule, soit
mobile, soit fixe sur une installation.
Tableau 9 – Comparaison des méthodes alternatives
L’instrumentation LaserSonic est un système de détection de en termes de coûts et de particularités
fuite par moyen photoacoustique. D’après le constructeur, le sys-
tème LaserSonic serait plus rapide (0,2 s par acquisition) mais Particularités
comparable en sensibilité à un spectromètre de masse à hélium Difficultés Coûts
(jusqu’à un seuil de 0,000001 cm3/s). Méthodes pour les Localisation Utilisable d’achat
Le système LaserSonic fonctionne sur le principe de la détection mesures des fuites sur site (keuros)
de gaz par mesure photoacoustique. Quand un gaz absorbe for- sous le vent
tement la lumière laser, l’énergie absorbée se traduit par une aug-
Nez acoustique Oui Non Oui de 30
mentation de pression qui s’accompagne d’émission acoustique. à 52,5
La fréquence de l’émission acoustique générée dépend de la fré-
quence d’irradiation du gaz. Photoacoustique
avec cellule Oui Non Oui 30
Un capteur approprié détecte l’émission acoustique générée et la
convertit en un signal électrique. La réponse est comparée à celle
d’un deuxième faisceau ayant une longueur d’onde différente de la LaserSonic Non Oui Non 50
première et qui sert de mesure de bruit de fond. Une différence
dans l’émission acoustique est interprétée comme significative de Oui pour
la présence d’une fuite. La concentration en fuite peut s’obtenir à de 100
GasVue Non Oui certains à 130
partir de l’amplitude des signaux d’émission acoustique sous gaz
réserve d’un étalonnage préalable.
La méthode consiste à pressuriser l’installation avec le gaz tra-
ceur et à balayer la structure avec le laser. En utilisant de l’hexa- Les méthodes photoacoustiques sans cellule (procédé laser) ne
fluorure de soufre (SF6) comme gaz traceur et un laser CO 2 de présentent pas ces limitations. En revanche, leur prix est beaucoup
faible puissance comme source excitatrice (longueur d’onde : plus élevé. Par ailleurs, l’instrumentation LaserSonic ne trouve
10,5514 µm), des fuites jusqu’à 0,000001 cm3/s peuvent être détec- d’application qu’en qualification de matériels. L’instrumentation
tées avec une vitesse d’acquisition de 0,2 s. Cela permet une ins- GasVue est dédiée aux inspections sur site mais essentiellement
pection à une vitesse de 30 cm2/s. pour la recherche de fuite de SF6.
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