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Mesurage statique

du volume des liquides

par Pierre AUBERT


Ingénieur général des Mines

Ce texte est une actualisation de l’article précédemment écrit par Jacques COET,
Anne FERRY et Raymond MARMY, article dont il reprend des extraits.

1. Mesures de capacité pour liquides ..................................................... R 1 440 - 2


1.1 Classes de précision .................................................................................... — 2
1.2 Étalons de capacité. Mesures de capacité de précision fine ou spéciale — 2
2. Bouteilles récipients-mesures .............................................................. — 4
2.1 Définitions .................................................................................................... — 4
2.2 Bouteilles normalisées ................................................................................ — 4
3. Récipients-mesures de grande capacité............................................ — 4
3.1 Classification des récipients-mesures........................................................ — 4
3.2 Propriétés essentielles d’un récipient-mesure .......................................... — 5
3.2.1 Indéformabilité.................................................................................... — 5
3.2.2 Dispositions concernant le remplissage et la vidange .................... — 5
3.2.3 Dispositifs de repérage de la position de référence ........................ — 5
3.2.4 Dispositifs de repérage des niveaux ................................................. — 5
3.3 Définition des opérations de jaugeage ...................................................... — 6
3.3.1 Fonction de répartition volumique.................................................... — 6
3.3.2 Opérations de jaugeage : but et nature ............................................ — 6
3.3.3 Les trois grands types d’opérations de jaugeage ............................ — 7
3.4 Traitement des données. Établissement des barèmes ............................. — 7
3.4.1 Prises de cotes géométriques (à l’aide de rubans étalonnés ou au
moyen de visées optiques) ................................................................ — 7
3.4.2 Données d’épalement ........................................................................ — 8
3.5 Sanction du jaugeage : certificat de jaugeage .......................................... — 8
3.6 Utilisation des barèmes de jaugeage. Corrections ................................... — 8
3.7 Exemple complexe de jaugeage : les navires ........................................... — 9
3.7.1 Prises de cotes .................................................................................... — 9
3.7.2 Méthodes optiques............................................................................. — 9
3.7.3 Traitement des données..................................................................... — 10
3.7.4 Répertoire et emploi des tables de jaugeage et des tables de
correction ............................................................................................ — 12
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. R 1 440
10 - 1996

es volumes de liquide déterminés, notamment à l’occasion de transactions


L commerciales ou d’opérations soumises à la fiscalité doivent être
« effectivement mesurés » au moyen d’instruments de mesure légaux, confor-
mément à l’ordonnance du 18 octobre 1945, modifiée par le décret no 88-682
R 1 440

du 6 mai 1988.
Antérieurement à cette ordonnance, les seules mesures de capacité légales
alors en usage ne répondaient plus aux besoins et il était fait appel à des
récipients tels que bouteilles, citernes de camion, de wagon ou de navire, bacs
de stockages pour la détermination des volumes.

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L’ordonnance modifiée, citée ci-dessus, a légalisé l’emploi de ces contenants,


les a soumis au contrôle de l’État et leur a conféré de ce fait, sous le nom officiel
de « récipients-mesures », une garantie métrologique comparable à celle des
compteurs volumétriques qui procèdent au mesurage dynamique des fluides et
qui ont fait l’objet d’un important développement au cours des dernières
décennies, plus particulièrement dans le domaine des produits pétroliers.
Le mesurage statique occupe néanmoins une place importante, notamment
dans les domaines répondant à sa vocation : évaluation des stocks, établis-
sement d’inventaire, transports...

1. Mesures de capacité sur ses parois. La différence entre le volume du liquide contenu dans
la mesure et le volume du liquide qui en sort s’appelle le mouillage.
pour liquides Le mouillage dépend du matériau qui constitue la mesure, du
liquide utilisé et de la température qui fait varier la viscosité du
liquide.
1.1 Classes de précision Afin de pouvoir utiliser plusieurs fois de suite une mesure sans
être obligé d’en assécher les parois, on définit généralement sa
Les mesures de capacité pour liquides sont réglementées par le capacité par le volume de l’eau qui en sort et que l’on calcule par
décret no 46-25 du 2 janvier 1946 (JO du 5 janvier 1946) ; celui-ci pré- la méthode pondérale. Cette eau est recueillie dans un ballon sec,
voit trois classes de précision : précision courante, précision fine et que l’on bouche pour limiter les effets de l’évaporation, et dont la
précision spéciale. capacité est un peu supérieure à celle de la mesure. La masse de
Pour les mesures d’une capacité supérieure au décalitre, par l’eau est alors déterminée par double pesée, en tenant compte de
exemple, les erreurs maximales tolérées en service sont les suivantes : la poussée de l’air. On calcule ensuite son volume à la température
— précision courante : 1/100 ; de l’expérience et l’on en déduit la capacité utile de la mesure
— précision fine : 2/1 000 ; à 20 oC. Une série de déterminations analogues permet d’obtenir la
valeur moyenne de cette capacité.
— précision spéciale : 4/10 000.
■ Les capacités des étalons primaires sont en verre et s’échelonnent
Les mesures de capacité à usage commercial sont, en règle géné-
de 50 litres à 0,5 décilitre ; elles comprennent les multiples décimaux
rale, classées en précision courante. Leur utilisation lors de transac-
du litre, leur double et leur moitié (figure 1).
tions commerciales étant tombée en désuétude, ces mesures ne
seront pas traitées dans le présent article.
En revanche, les mesures de précision fine ou spéciale gardent
tout leur intérêt, car elles constituent les étalons de capacité.

1.2 Étalons de capacité.


Mesures de capacité de précision fine
ou spéciale

On utilise dans les laboratoires et dans le secteur privé de la


verrerie jaugée (fioles, microfioles, pipettes, éprouvettes), parfois
normalisée, qui peut avoir une précision meilleure que la précision
courante, si elle a été étalonnée par pesée d’eau distillée.
Les erreurs maximales tolérées en service sont, en plus ou en
moins, pour un décalitre, 20 ml en précision fine et 4 ml en précision
spéciale. Les instruments qui remplissent ces conditions sont géné-
ralement des jauges (précision fine) et des étalons (précision spé-
ciale).
Ces tolérances, fixées par le décret du 2 janvier 1946, ont été
déterminées, à la suite d’expériences nombreuses, en fonction des
difficultés que l’on rencontre quand on veut mesurer un volume de
liquide avec précision.
Une mesure de capacité peut être utilisée pour recevoir du liquide
provenant d’une autre mesure ou d’un compteur, ou bien pour
déverser du liquide dans un récipient dont on veut connaître le
volume. Si la mesure est conçue de manière à éviter la formation
de poches d’air, le volume du liquide qu’elle contient est égal à sa
capacité géométrique. Quand on la vide en la laissant s’égoutter pen-
dant un temps déterminé (trente secondes par exemple), on ne Figure 1 – Étalon primaire en verre de 50 litres
recueille pas la totalité du liquide contenu, car il en reste une partie

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La capacité de ces étalons a été déterminée par pesée de l’eau ● Jauges pour contrôles utilisées pour vérifier l’exactitude des
distillée qui s’en déverse. Les mesures ont été effectuées avec une compteurs de liquides (figure 3) :
incertitude de l’ordre de 1 × 10 –5. Mais l’erreur de fidélité, due — jauges pour contrôle sans vanne de vidange ; leur capacité est
principalement aux variations de mouillage, varie de 0,5 × 10 – 4 pour de 1,5, 10 ou 20 dm 3 ; leur col est terminé par un bec de versement
le décalitre à 3 × 10 – 4 pour le décilitre, ce qui entraîne une incertitude et muni de deux fenêtres de visée garnies d’une matière transpa-
d’emploi du même ordre pour l’ensemble des étalons. rente ; elles comportent une échelle d’au moins trois traits princi-
Pour éliminer cette cause d’erreur, des étalons fixes ont été mis paux correspondant à la capacité nominale et à celle-ci augmentée
en service, fonctionnant suivant le même principe que les étalons ou diminuée d’un pourcentage de son volume ; les dimensions du
en verre, mais fabriqués en acier inoxydable revêtu intérieurement col sont choisies afin que les effets de capillarité ou de ménisque
de résine fluorocarbonée (figure 2). Le mouillage devient alors soient négligeables ;
pratiquement nul, et il est possible de déterminer la capacité utile — jauges pour contrôle avec vanne de vidange ; le col supérieur
avec une incertitude avoisinant quelque 10–5. est équipé de deux fenêtres de visée comportant au moins trois
Les étalons primaires sont utilisés pour ajuster les étalons de traits principaux correspondant à la capacité nominale augmentée
travail et les jauges. ou diminuée d’un pourcentage de son volume ; dans le cas où ces
jauges sont susceptibles d’être déplacées, leur installation stable et
■ Les étalons de travail, mobiles, en verre, utilisés dans l’industrie leur mise à niveau doivent être facilement assurées ; le contrôle du
et le commerce doivent être conformes à la classe A définie par la niveau doit être aisé ; leur capacité excède rarement 10 000 dm 3 ;
recommandation internationale no 43 de l’OIML (Organisation inter- des moyens de prise de température doivent être aménagés
nationale de métrologie légale). Ils doivent être remplis de telle façon suivant les règles de l’art (profondeur d’immersion, inclinaison...).
que la partie inférieure du ménisque soit tangente au plan contenant
le trait circulaire blanc marqué « zéro ».
■ Les jauges métalliques sont en acier inoxydable. Leur forme varie
suivant l’usage qui doit en être fait.

Figure 2 – Étalon primaire de 2 litres en acier inoxydable Figure 3 – Jauges étalons métalliques pour contrôle

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La capacité effective est mesurée à une température de 20 oC.


Les bouteilles doivent porter, de manière indélébile, facilement
lisibles et visibles dans les conditions d’emploi, sur le jable ou sur
le fond, les indications suivantes :
— le signe CEE, , appelé epsilon retourné, défini dans une direc-
ε
tive cadre ;
— un signe identifiant le fabricant ;
— la capacité nominale ;
— la hauteur de remplissage prévue sous la forme « x mm » qui
est la distance entre le niveau de remplissage ras-bord et le niveau
de remplissage à la capacité nominale.
Les arrêtés définissent les caractéristiques de construction de ces
bouteilles, les conditions réglementaires de leur utilisation et les
contrôles de l’Administration auxquels sont soumis les fabricants
ou importateurs de bouteilles récipients-mesures.
Afin de respecter les garanties des BRM, les fabricants (ou impor-
tateurs) sont tenus d’effectuer un contrôle interne de fabrication et
doivent fournir aux agents de l’État les preuves écrites de ce contrôle.
Figure 4 – Jauge étalon métallique pour jaugeage

● Jauges pour jaugeages (figure 4). Leur capacité nominale varie 2.2 Bouteilles normalisées
de 50 à 1 000 dm 3. Elles se remplissent par débordement grâce à
deux créneaux diamétralement opposés découpés dans le col après
étalonnage. Elles sont essentiellement utilisées pour le jaugeage Le décret du 6 avril 1976 précise, dans son article 7, que des arrêtés
des camions et des wagons-citernes. du ministre de l’Industrie peuvent prévoir, après avis du Commis-
saire à la normalisation, la normalisation de certains modèles de bou-
teilles récipients-mesures.
Un certain nombre de types de bouteilles ont ainsi fait l’objet de
2. Bouteilles normes AFNOR qui définissent exactement la forme et les
dimensions de la bouteille. Il s’agit de bouteilles récipients-mesures
récipients-mesures réutilisables (norme NF H 35-000 et suivantes).
En sus des indications obligatoires communes à toutes les bou-
teilles récipients-mesures, les bouteilles normalisées doivent porter
2.1 Définitions une référence à la norme correspondante.
On appelle bouteilles récipients-mesures (BRM) des récipients,
communément appelés bouteilles, réalisés en verre ou en toute autre
matière présentant des qualités de rigidité et de stabilité donnant
les mêmes garanties métrologiques que le verre, et qui : 3. Récipients-mesures
— sont destinés au stockage, au transport ou à la livraison de
liquides en récipients bouchés ou conçus pour être bouchés ;
de grande capacité
— ont une capacité nominale comprise entre 0,05 litre et 5 litres ;
— ont des qualités métrologiques (caractéristiques de construc- Conformément à l’ordonnance du 18 octobre 1945, modifiée par
tion et régularité de fabrication) telles qu’ils peuvent être utilisés le décret no 88682 du 6 mai 1988, chaque récipient présentant les
comme récipients-mesures au sens de l’ordonnance du 18 octobre caractéristiques requises peut faire l’objet d’un jaugeage, qui est
1945 et permettre, lorsqu’ils sont remplis jusqu’à un niveau déter- l’ensemble des opérations effectuées en vue de déterminer la
miné ou jusqu’à un pourcentage déterminé de leur capacité ras-bord, capacité d’un récipient jusqu’à un ou plusieurs niveaux de remplis-
le mesurage du volume de leur contenu. sage. Le jaugeage est sanctionné par un document appelé certifi-
Ces bouteilles sont réglementées par le décret no 76-342 du 6 cat de jaugeage auquel est annexé un barème ; celui-ci permet de
avril 1976 et par les arrêtés d’application (du 22 février et du 7 octobre reconnaître les volumes contenus à partir des hauteurs atteintes
1977, modifié par l’arrêté du 28 août 1987). Ces textes reprennent, par le liquide.
dans le droit national français, les prescriptions de la directive
communautaire 75/107/CEE du 19 décembre 1974.
3.1 Classification des récipients-mesures
On définit, pour une bouteille récipient-mesure :
— la capacité nominale, quantité censée être contenue dans
la bouteille lorsqu’elle est remplie à un niveau déterminé ; Il est possible de classer les récipients-mesures selon deux
— la capacité ras-bord ; critères.
— la capacité effective, quantité effectivement contenue
■ Selon la nature de l’utilisation
dans la bouteille lorsqu’elle est remplie au niveau prévu.
— récipients-mesures de transport par voie maritime ou fluviale:
ce sont les citernes coques ou rapportées des bateaux, chalands,
On donne également les erreurs maximales tolérées qui sont les barges, caboteurs ;
écarts permis, en plus ou en moins, entre la capacité nominale Vn — récipients-mesures de transport par route ou voie ferrée :
et la capacité effective Va . Par exemple, pour une capacité nominale • camions-citernes,
comprise entre 50 et 100 cl, l’écart maximal toléré est de 1 cl en plus • wagons-citernes,
ou en moins, et, pour une capacité nominale comprise entre 30 • conteneurs : ce sont des citernes amovibles ;
et 50 cl, cet écart est de 2 % de Vn . — récipients-mesures de stockage.

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■ Selon la nature des produits contenus 3.2.4.3 Constitution des dispositifs de repérage des niveaux
— transport ou stockage des hydrocarbures ; On distingue les trois types de dispositifs ci-après.
— transport ou stockage des produits alcoolisés ;
— stockage du lait à la ferme ; ■ Verticale de pige
— transport ou stockage de produits alimentaires (autres que les — un ruban gradué lesté permet de mesurer la hauteur du niveau
vins et alcools) ; de liquide soit à partir du plan de référence inférieur, c’est alors une
— transport et stockage de produits chimiques. mesure de plein, soit à partir d’un plan de référence supérieur, il
Remarque : en dehors des transactions commerciales effectuées à l’aide des récipients- s’agit alors d’une mesure de creux (figure 5) ;
mesures, l’Administration des douanes et le Service des droits indirects effectuent des — la hauteur peut aussi être prise à l’aide d’un sabre rigide mesu-
reconnaissances à l’aide de ces récipients-mesures. Les produits contenus sont taxés au
volume reconnu. rant une distance de creux à partir d’un plan de référence supérieur.
Les caractéristiques des différentes catégories de récipients-
mesures énumérées ci-dessus sont soumises à des contraintes liées
tant à l’utilisation du récipient qu’à la nature du produit stocké ; il
faut chaque fois tenir compte de celles-ci afin d’obtenir un
compromis avec les propriétés essentielles qu’un récipient-mesure
doit avoir pour garantir une bonne qualité métrologique.

3.2 Propriétés essentielles


d’un récipient-mesure
3.2.1 Indéformabilité
Le récipient-mesure ne doit pas pouvoir se déformer en cours
d’exploitation, sinon les résultats portés dans le barème ne seraient
plus valables. Seules les déformations élastiques sont tolérées, car
elles sont prises en compte lors de l’établissement du barème.

3.2.2 Dispositions concernant le remplissage


et la vidange
Le remplissage doit se faire sans qu’il y ait possibilité de formation
de poches d’air ; la vidange doit être complète et rapide.

3.2.3 Dispositifs de repérage


de la position de référence
Dans certains cas, le récipient-mesure n’est pas jaugé sur les lieux
de son utilisation ou est susceptible d’être déplacé, il y a donc lieu
de prévoir un dispositif de repérage de la position de référence per-
mettant de caler le récipient-mesure prêt à être utilisé, dans la posi-
tion qu’il occupait lors du jaugeage.
D’autre part, certains véhicules de transport ne sont pas utilisés
exactement dans leur position de jaugeage ; des dispositifs sont
prévus pour contrôler les positions d’utilisation pour lesquelles le
barème reste valable.

3.2.4 Dispositifs de repérage des niveaux


Ils permettent de repérer le niveau occupé par le liquide.

3.2.4.1 Centrage
Dans le cas des récipients-mesures de transport, les dispositifs
doivent être positionnés de telle manière que la mesure de hauteur
de niveau se fasse aussi près que possible du centre de gravité de
la surface libre du liquide, pour éviter les erreurs dues aux variations
d’assiette et de gîte du récipient.

3.2.4.2 Immuabilité de la position


La position des dispositifs de repérage des niveaux, une fois fixée,
doit être immuable tout au long de l’utilisation, sous peine de fausser Figure 5 – Exemple de verticale de pige de référence
le barème. L’inviolabilité d’un tel système est assurée soit par scel- (bac de stockage de produit pétrolier en forme de cylindre vertical)
lement, soit par l’affichage de ses caractéristiques métrologiques.

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Le niveau du liquide est repéré sur la mesure de longueur à ■ Jaugeurs


l’aide d’une pâte détectrice. Des systèmes de repérage de niveaux automatiques sont de plus
La caractéristique métrologique d’un tel dispositif est sa hauteur en plus utilisés surtout dans le domaine du mesurage des hydro-
totale témoin, distance entre le plan de référence supérieur et le carbures ; ils sont appelés jaugeurs (figure 7). Ils ont l’avantage de
plan de référence inférieur. pouvoir repérer des niveaux en continu ; leurs informations peuvent
faire l’objet d’une télétransmission. Ils sont calés à l’aide du dispositif
■ Tube de niveau (figure 6) de repérage classique et du barème. Ce calage est protégé par des
Un tube de niveau, auquel est associée une réglette graduée plombs.
fixée à demeure à côté du tube, permet de repérer des niveaux par
le principe des vases communicants.
3.3 Définition des opérations de jaugeage
3.3.1 Fonction de répartition volumique
La fonction de répartition volumique est la fonction f :
V = f (p1 ,p 2 ,... , pn ,H )
avec V volume à une hauteur H considérée,
p1 ,p 2 ,..., pn paramètres.

3.3.2 Opérations de jaugeage : but et nature


La forme géométrique du récipient-mesure permet de faire une
hypothèse sur la nature mathématique de la fonction de répartition.
Cette hypothèse étant faite, les opérations de jaugeage consistent
à déterminer les paramètres (p 1 , p 2 , ... ,p n ) nécessaires à la
connaissance de la fonction de répartition.

Figure 6 – Dispositif de repérage comportant un tube de niveau Figure 7 – Jaugeur avec indicateur au sommet d’une sphère
(installé sur une cuve de chais)

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3.3.3 Les trois grands types


d’opérations de jaugeage

3.3.3.1 Jaugeage par calcul


Les paramètres (p1 ,p 2 ,...,pn ) sont alors le résultat de prises de
cotes géométriques.
Exemple : ceinturage d’un bac vertical permettant de déterminer le
diamètre intérieur D.
La fonction de répartition est de la forme :
2
πp 1
V = ----------- H
4
où p1 = D

Deux types de mesure sont possibles :


Figure 8 – Détermination par méthode optique
— prise de cotes à l’aide de mesures de longueur en ruban
des diamètres intérieurs d’un réservoir cylindrique vertical
d’acier ;
— détermination optique des paramètres ; c’est notamment le
cas pour : l’avantage de cette seconde pratique est que le niveau du liquide
• la détermination du diamètre des réservoirs cylindriques repéré est beaucoup plus stable que dans la première opération
verticaux, la méthode classique du ceinturage étant souvent (empotement).
malaisée et dangereuse, parfois irréalisable, Ces deux pratiques sont souvent combinées lors de jaugeages
• la détermination du volume du fond de ces bacs et le jaugeage en série.
des sphères, l’empotement étant une opération longue et
Les volumes de liquides sont préalablement mesurés avec préci-
onéreuse pour des récipients de grandes dimensions.
sion à l’aide de jauges-étalons (figure 9) ou de compteurs étalonnés
Ces méthodes optiques présentent plusieurs intérêts : elles sont (figure 10) ; cette méthode est, bien entendu, mal adaptée aux réci-
d’application très générale, apportent une solution aux problèmes pients ayant des dimensions très importantes.
de sécurité pour les prises de cotes et donnent des résultats très
précis.
3.3.3.3 Jaugeage mixte
Elles nécessitent un (ou deux) théodolite(s), instrument optique
qui sert à mesurer des angles dans un plan vertical ou dans un C’est l’utilisation complémentaire des deux méthodes décrites pré-
plan horizontal avec une erreur inférieure à 5 × 10– 3 grade, et un cédemment (jaugeage par calcul et par épalement) ; on le rencontre
émetteur laser dont le rayon peut matérialiser l’axe optique du souvent sous la forme suivante :
théodolite. — épalement du fond du bac ;
— prises de cotes géométriques.
Exemple : détermination des diamètres intérieurs d’un réservoir
cylindrique vertical (figure 8).
À l’intérieur du réservoir, on place en P1 et P2 un théodolite et un théo-
dolite laser et l’on vise un certain nombre de points A i , approxi- 3.4 Traitement des données.
mativement situés dans un plan horizontal, matérialisés sur la robe par Établissement des barèmes
l’impact du faisceau laser.
Un traitement mathématique des données relevées permet de
trouver le cercle tel que la somme quadratique des distances entre les Deux méthodes de calcul, fonction des données de jaugeage, sont
points Ai et ce cercle soit minimale. Le diamètre D de ce cercle est le à étudier.
paramètre p 1 de la fonction de répartition volumique ; il est obtenu
avec une précision relative inférieure à 5 × 10 – 4.
3.4.1 Prises de cotes géométriques (à l’aide de
3.3.3.2 Jaugeage par épalement rubans étalonnés ou au moyen de visées optiques)
La fonction de répartition est supposée inconnue ou susceptible
C’est le cas des formes géométriques simples : cylindres, sphères,
de varier de telle manière qu’une assimilation à une fonction connue
etc.
soit source d’erreur.
La fonction de répartition V (H ) est connue :
Dans ce cas, on procède à l’épalement du récipient-mesure.
Deux types d’épalement sont à considérer : V (H ) = V0 + VOLU (H ) + VGONF (H ) + VINT (H )

■ Empotement avec V0 volume mort situé au-dessous du plan de


référence inférieur,
C’est l’opération qui consiste à faire couler des volumes de liquide
mesurés et à relever leurs niveaux correspondants. VOLU (H ) fonction de la forme géométrique du réservoir,
VGONF (H ) fonction précisant les effets des déformations
■ Dépotement
hydrostatiques ou de hautes pressions d’utilisa-
C’est l’opération qui consiste à mesurer des tranches de volumes tion,
de liquide écoulés, repérées par leurs niveaux dans le récipient-
VINT (H ) volume des corps intérieurs à déduire (ou à
mesure, celui-ci étant plein de liquide au départ de l’opération ;
ajouter).

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Figure 10 – Exemple de groupe d’épalement utilisé pour le jaugeage


Figure 9 – Installation de jaugeage pour camions-citernes, des cuves de chais
comportant deux jauges de 500 litres et une jauge de 100 litres
fractionnée à lecture continue
— des restrictions particulières quant à l’utilisation du barème ;
— une limite de validité ;
3.4.2 Données d’épalement — la valeur des erreurs maximales sur les capacités indiquées
dans le barème : 0,2 % pour les camions et wagons-citernes, 0,3 %
Dans ce cas, la fonction de répartition n’est connue qu’en un pour les bacs de stockage, 0,3 ou 0,5 % pour les navires, ces
certain nombre de valeurs discrètes (en principe une quinzaine de valeurs pouvant être augmentées en cas de difficultés particulières,
points). L’interpolation se fait généralement au moyen de polynômes sans toutefois pouvoir excéder 1 %.
de régression au sens du critère des moindres carrés ; le degré n
du polynôme est choisi de telle manière que n  p – 2 (p étant le
nombre de points expérimentaux). Cette régression permet de mini-
miser l’effet de données entachées d’erreurs non négligeables :
3.6 Utilisation des barèmes de jaugeage.
peuvent être utilisées des méthodes de calcul accordant à chaque Corrections
point expérimental un poids inversement proportionnel à l’éloigne-
ment de ce point par rapport à la courbe de régression.
Les barèmes de jaugeage sont établis pour une température de
20 oC. En général, il n’y a pas lieu de corriger les volumes du récipient
en fonction de la température. En effet, les coefficients de dilatation
3.5 Sanction du jaugeage : linéaire des matériaux constitutifs sont faibles et les températures
certificat de jaugeage d’utilisation assez voisines de 20 oC. Une exception cependant : le
transport des gaz liquéfiés qui s’effectue à des températures allant
de – 50 à – 160 oC.
Le jaugeage est sanctionné par la délivrance d’un certificat Par contre, le volume des liquides contenus est souvent très
comportant notamment : influencé par les températures, à l’exemple des hydrocarbures.
— un barème de jaugeage, donnant les volumes contenus en fonc- Le barème de jaugeage détermine un volume de produit à la
tion de la hauteur de liquide avec, en général, un pas centimétrique ; température de mesurage t et à la masse volumique ρ t à la tempé-
— une description sommaire des opérations de jaugeage ; rature de mesurage.

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Il s’agit ensuite de corriger ces volumes en fonction de ρ t et de t Jusqu’à une époque récente, la détermination des caractéris-
pour les ramener à un volume commercial qui est souvent à 15 oC. tiques géométriques internes des réservoirs jaugés était effectuée
Le schéma de la mesure et de la détermination du volume commer- au moyen de rubans d’acier étalonnés et, éventuellement, de
cial est indiqué sur la figure 11a. lasers d’alignement. Cette méthode, simple du point de vue
La reconnaissance des volumes à l’aide de barèmes nécessite la métrologique, comportait cependant deux inconvénients majeurs :
plupart du temps : — la mise en place d’échafaudages très coûteux pour atteindre
— un relevé manuel (ou automatique) des niveaux de liquide ; des points répartis sur toute la hauteur des parois du réservoir et
— une lecture dans le barème ; pouvant aller jusqu’à une trentaine de mètres ;
— un calcul de coefficient de correction ; — l’accomplissement de dangereuses acrobaties rendues obliga-
— un calcul pour arriver au volume net. toires par la nécessité de tendre le ruban entre des points particu-
liers dont la position dépend de la seule géométrie du réservoir.
Ces opérations peuvent être automatisées (figure 11b ). Dans ce
cas, on a un ensemble aussi automatisé que peut l’être un système Ces raisons ont conduit à rechercher des méthodes de jaugeage
de comptage auquel est associé un correcteur de température et qui permettraient, avec une précision au moins équivalente, de remé-
de pression ou un calculateur effectuant les corrections. dier aux inconvénients décrits ci-dessus en offrant la possibilité
d’effectuer les mesures depuis le fond du réservoir. C’est naturel-
lement les procédés optiques qui furent pressentis pour répondre
à cette préoccupation.
3.7 Exemple complexe de jaugeage :
les navires
3.7.1 Prises de cotes
Si les problèmes techniques posés par le jaugeage de certains
récipients-mesures sont faciles à résoudre, il n’en est pas de même La figure 12 décrit la forme d’une citerne latérale avant d’un
pour les navires, et tout particulièrement pour les citernes latérales pétrolier ainsi que les sections verticales S1 à S5 dans lesquelles
avant des navires pétroliers, citernes qui épousent la forme sont effectuées les prises de cotes. La partie basse des citernes étant
complexe de l’étrave. parfois encombrée de nombreux corps intérieurs (renforts,
réchauffeurs), un empotement peut être effectué afin de déterminer
le volume du fond.
Les navires transporteurs de gaz naturel liquéfié ont générale-
ment leurs citernes délimitées par des faces planes. La figure 13
décrit une citerne de ce type ; les principales cotes relevées sur
différentes coupes longitudinales et transversales sont les
longueurs L i , les largeurs  i et ′i , et les hauteurs Hi et H i′ .
Les navires transporteurs de gaz de pétrole liquéfié ont leurs cuves
composées d’éléments géométriques simples, cylindres ou troncs
de cône, comportant à leurs extrémités une calotte sphérique, un
demi-ellipsoïde ou un fond en anse de panier ; la figure 14 repré-
sente une double cuve avant, constituée de deux assemblages hori-
zontaux accolés : fond en anse de panier, trois cylindres se rejoignant
vers l’avant pour se terminer par une calotte sphérique commune ;
les principales cotes relevées sont les longueurs  i , ′i ,  i″ , les lar-
geurs di et les hauteurs h i et h i′ .
À ces prises de cotes viennent notamment s’ajouter :
— le nivellement au théodolite destiné à déterminer l’inclinaison
de la cuve par rapport à l’axe longitudinal du navire ;
— la localisation du jaugeur ou de la verticale de pige ;
— la localisation et le volume des corps intérieurs.

3.7.2 Méthodes optiques

On utilise un théodolite de précision équipé d’un télémètre laser


que l’on installe sur le fond de la citerne.
Dans le cas des navires transporteurs de gaz naturel ou liquéfié,
chaque surface ou élément de surface (plan, cylindre, tore, calotte
sphérique, ellipsoïde...) constituant la paroi interne du réservoir est
étudiée séparément. À l’aide du théodolite, on effectue un semis de
points aléatoires dont la répartition est aussi homogène que
possible. Les coordonnées sphériques (r, ϕ, θ ) (figure 15) de chacun
de ces points permettent alors de calculer, grâce au principe des
moindres carrés, les caractéristiques de la surface qui y passe « au
mieux ». Une fois toutes les surfaces traitées, on les assemble pour
reconstituer l’ensemble du réservoir et connaître ainsi sa géométrie
(figure 16).

Figure 11 – Détermination du volume commercial

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Figure 13 – Prises de cotes sur la cuve d’un navire


transporteur de gaz naturel liquéfié

3.7.3 Traitement des données

Un exposé complet relatif aux méthodes de traitement des


données serait très long, seuls sont décrits ci-après quelques
principes de base.

3.7.3.1 Citerne formée de navire pétrolier


La paroi formée qui ne peut être définie par des surfaces géomé-
triques classiques a été relevée par un ensemble de points appar-
tenant à cinq sections transversales S 1 à S 5 (§ 3.7.1). Les
coordonnées de ces points permettent d’interpoler chacune des cinq
courbes, par exemple au moyen de polynômes de régression de
degré 3.
Dans un deuxième temps sont calculées les aires d’un certain
nombre de sections Ai parallèles à la surface du liquide (dont
l’inclinaison par rapport au navire varie en fonction de l’assiette et
Figure 12 – Citerne latérale avant d’un pétrolier de la gîte de ce dernier, § 3.7.4) ; ces sections Ai sont au nombre
d’une quarantaine (l’intervalle entre deux sections Ai sera plus
faible dans le bas de la cuve, là où la courbure est importante).
Les méthodes optiques s’appliquent particulièrement bien aux
navires pétroliers équipés de doubles coques ou de doubles fonds L’aire d’une section Ai est calculée de la façon suivante. On
car les renforts de la structure sont situés à l’extérieur des citernes effectue d’abord la recherche des points d’intersection entre cette
« récipients-mesures ». De manière générale, on distingue deux surface Ai et les cinq sections transversales Si (on ne considère pas
types de surfaces : ici le cas où Ai coupe le toit de la cuve) ; ces points sont obtenus
par résolution d’une équation du troisième degré, ils sont en géné-
— les parois planes dont on détermine les paramètres comme ral en nombre égal à cinq (figure 17) ; on interpole par exemple
précédemment ; par une fonction spline (c’est-à-dire que la courbe ABCDE est
— les parois formées où sont judicieusement sélectionnés les formée de quatre morceaux de courbes polynomiales de degré 3
points pour se ramener à l’étude des sections S1 à S5 décrites au mis bout à bout, avec notamment continuité des dérivées aux
paragraphe 3.7.1.

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points B, C et D), il suffit alors de calculer par intégration la surface On applique ensuite la formule aux surfaces A 3 , A 4 et A 5 situées
de la section Ai sur chacun des quatre intervalles (surfaces bleues à des hauteurs H 3 , H 4 et H 5 , on obtient V2 que l’on ajoute à V1 , et
de la figure 17). ainsi de suite jusqu’au calcul de Vn (figure 18), volume compris
Remarque : Les fonctions splines sont étudiées dans l’article Polynômes Étude entre les hauteurs H 2n – 1 et H 2n + 1 , telles que, si l’on appelle z la
algébrique [AF 37] (rubrique Mathématiques du traité Sciences fondamentales des Tech- hauteur à laquelle on désire connaître le volume Vz , on ait :
niques de l’Ingénieur).
Au dernier stade, le volume est calculé grâce à la formule des trois H 2n – 1  z  H 2n + 1
niveaux, également appelée formule de Simpson ; soit A1 , A 2 et A 3
les trois surfaces situées au bas de la cuve aux niveaux H 1 , H 2 et H 3 La somme des Vi , 1  i  n , donne la valeur du volume compris
et distantes entre elles de h /2 ; le volume V1 compris entre A1 et A 3 entre H 1 et H 2n + 1 auquel il faut retrancher le volume compris
est égal à : entre z et H 2n + 1 dont la valeur approximative est :
h H2 n + 1 – z
V 1 = ----- ( A 1 + 4 A 2 + A 3 ) Vn ------------------------------------------
6 H 2 n + 1 – H 2n – 1

Figure 15 – Coordonnées sphériques d’un point

Figure 14 – Prises de cotes sur une cuve avant de navire Figure 16 – Cylindre terminé à chaque extrémité
transporteur de gaz de pétrole liquéfié par une anse de panier

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Figure 18 – Citerne formée de navire pétrolier : représentation de Vn

Le calcul de Ai est généralement simple à effectuer :


— pour les cuves à faces planes, Ai est un polygone dont l’aire
est calculée par triangulation ;
— pour la plupart des autres éléments géométriques, Ai est limitée
par une courbe dont l’équation est du second degré, à celle-ci étant
Figure 17 – Calcul de l’aire d’une section Ai pour une cuve formée
associées zéro, une ou deux contraintes.

3.7.3.2 Citernes formées d’éléments géométriques simples 3.7.4 Répertoire et emploi des tables de jaugeage
Pour ces citernes, les calculs aboutissant à l’établissement du et des tables de correction
barème sont généralement facilités par le fait que les formes peuvent
être représentées par des modèles mathématiques simples. Dans certains cas, tout particulièrement dans le domaine du gaz
Le volume V à une hauteur quelconque (devant cependant liquéfié, différentes tables de correction sont annexées au barème
correspondre à un nombre entier de centimètres) est la somme des de jaugeage, afin de permettre la prise en compte des phénomènes
volumes Vcm des tranches centimétriques inférieures ; le volume Vcm suivants :
est calculé par la formule des quatre niveaux, quatre surfaces équi- — variation de l’enfoncement du flotteur du jaugeur en fonction
distantes A1 à A 4 étant calculées pour chaque tranche : de la densité du produit transporté ;
— influence de la gîte et de l’assiette du navire sur le repérage
A 1 + 3A 2 + 3A 3 + A 4 du niveau du liquide ;
V cm = ---------------------------------------------------------
8 — contraction du ruban du jaugeur placé dans la phase gazeuse ;
— variation du volume de la partie de la cuve contenant la phase
(l’emploi de la formule des quatre niveaux correspond à une approxi- liquide en fonction de la température de cette dernière.
mation par une courbe polynomiale du troisième degré).

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P
O
U
Mesurage statique R
du volume des liquides
E
N
par Pierre AUBERT
Ingénieur général des Mines
S
Ce texte est une actualisation de l’article précédemment écrit par Jacques COET,
Anne FERRY et Raymond MARMY, article dont il reprend des extraits. A
V
Normalisation
Normes internationales : International Organization ISO 8309 1991 Hydrocarbures légers réfrigérés – Mesurage du niveau de
O
for Standardization ISO liquide dans les réservoirs contenant des gaz liquéfiés –
ISO 7507-1 1993 Pétrole et produits pétroliers liquides – Étalonnage des
réservoirs cylindriques verticaux – Partie 1 : Méthode par ISO 8311 1989
Jauges à effet capacitif.
Hydrocarbures légers réfrigérés – Étalonnage des
I
ISO 7507-2 1993
ceinturage.
Pétrole et produits pétroliers liquides – Étalonnage des
réservoirs cylindriques verticaux – Partie 2 : Méthode par
réservoirs à membrane et réservoirs pyramidaux –
Mesurage physique. R
ISO 9091-1 1991 Hydrocarbures légers réfrigérés – Jaugeage des réser-
ligne de référence optique. voirs sphériques à bord des navires – Partie 1 : Stéréo-
ISO 7507-3 1993 Pétrole et produits pétroliers liquides – Étalonnage des photogrammétrie.

ISO 8222 1987


réservoirs cylindriques verticaux – Partie 3 : Méthode par
triangulation optique.
Systèmes de mesure du pétrole – Étalonnage – Correc-
ISO 9091-2 1992 Hydrocarbures légers réfrigérés – Jaugeage des réser-
voirs sphériques à bord des navires – Partie 2 : Méthode
par triangulation.
P
tions de température pour utilisation avec les systèmes
volumétriques de mesure de référence. L
U
Réglementation
S
Mesures de capacité — Ordonnance no 45-2405 du 18.10.1945 relative au mesurage du volume
— Décret no 46-25 du 02.01.1946 : réglementant la catégorie d’instruments des liquides, modifiée par le décret no 88-862 du 06.05.1988.
de mesure : mesures de capacité pour liquides. — Décret no 70-791 du 02.09.1970 relatif au mesurage des appareils et des
vaisseaux affectés à la production, au logement et au transport des liquides
Bouteilles récipients-mesures. Contrôle soumis à un droit indirect.
— Directive européenne no 75/107/CEE du 19.12.1974.
— Décret no 73-790 du 04.08.1973 réglementant les conditions dans
— Décret no 76-342 du 06.04.1976. lesquelles les citernes de bateaux pourront servir de récipients-mesures.
— Arrêté du 22.02.1977 modifié par les arrêtés du 07.10.1977 et du — Décret no 76-172 du 12.02.1976 réglementant les conditions dans
25.08.1977. lesquelles les conteneurs, les citernes de transport routier ou ferroviaire, les
cuves et les réservoirs peuvent servir de récipients-mesures, abrogé par
Récipients-mesures
l’arrêté du 28.09.1990 en ce qui concerne les citernes de transport.
10 - 1996

— Directive no 71/349/CEE du 12.10.1971 relative au jaugeage des citernes


de bateaux. — Décret no 76-1329 du 31.12.1976 portant règlement des distilleries, rela-
tif aux compteurs d’alcool et au jaugeage des bacs.

Organismes
Doc. R 1 440

— Sous-direction de la Métrologie du ministère de l’Industrie.


— Bureau « Expertises » de l’École des mines de Douai.

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