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Arts et civilisations

4. Les civilisations proche- et moyen-orientales : émergences des structures étatiques


4.1 l’essor des premières cités-états : la Mésopotamie
4.1.1 introduction

Mésopotamie = Irak actuel


Plusieurs civilisations se succèdent dans cette région. Gestion performante des eaux
(systèmes d’irrigation), boom urbanistique, villes se développent et accueillent des
dizaines de milliers d’habitants. Système d’approvisionnement en ressources
alimentaires, production agricole.

4.1.2 périodes d’el obeid (5000-3800/3500) et d’Uruk (3800/3500-3100/2800)

Architecture caractéristique se développe : constructions réalisées en briques crues (pas


pierre) ; réalisées avec des murs à redans (petites dents sur les contours) : contreforts
pour stabiliser les fondations car bâtiments très hauts ; érigés sur des plateformes
artificielles ; accès par rampes ou escaliers => monumentalisation des architectures ;
plan tripartite : division en 3 nefs, permet de créer des murs qui divisent l’espace et
assurent la stabilité du bâtiment.
Sites se densifient progressivement. Occupation dense, expression monumentale qui
marque le paysage.

Origines : culture d’Halaf (6ème et 5ème mil.) Eridu : 1er témoin de sanctuaire réalisé avec
ces techniques. Cultes liés à l’eau. Régénérescence en célébrant l’eau.

Tous les grands édifices ne sont pas liés systématiquement à la religion.

Organisation d’entités urbanisées dotées d’une architecture monumentale :


- magasins et greniers (Dans les sociétés organisées, la redistribution des récoltes
est capitale pour la survie des communautés.)
- habitations aristocratiques (organisation sociale en souverainetés ; bâtiments qui
servent à des salles de réunion, de cérémonie, d’audience : 1ers palais dont la
place dans l’agglomération domine le paysage urbain => l’architecture affiche la
fonction)
- sanctuaires (temples)

Exemple de cité : Uruk (2ème moitié du Ive mil. et IIIe mil.)

Ensemble palatial construit sur une terrasse qui domine toute la cité. Constitué d’une
série de grands bâtiments (plan tripartite) en briques crues (~80m de long sur ~30m de
large) ; salle centrale (~11m de large). A côté, on retrouve une grande cour cernée des
édifices palatiaux, temples, …
Temples « blancs », « calcaires » => nomination inadéquate : habitat princier, notable,
salles liées à des réunions de conseil (exercice d’un pouvoir collégial ou individuel dans le
cadre du développement des chefferies). But : marquer l’imagination, sa position
dominante dans le paysage.

« Ziggurat » d’Anu (3000-2500) : ensemble religieux : temples terrassés avec grands


escaliers. Il ne s’agit pas d’un ziggurat au sens propre mais d’un temple. Architecture
tripartite, repose sur une terrasse, recouverte de faces à redans. Forme architecturale
unique, presque stéréotypée : temples, palais.
« Ziggurat » d’Inanna (terme pas tout à fait correct) : temple situé au N du complexe
palatial. Construit sur un plan tripartite, dimensions impressionnantes. On y a retrouvé
des vases d’albâtre : vase de Warka : l’artiste a sculpté en bas-relief 3 registres (+ ou –
1m de haut) ; vases d’offrande qui confirment la vocation religieuse de ce temples
d’Inanna ; céréales représentées qui représentent des épis d’orge ; troupeaux de béliers,
de moutons (monde de la production agricole, puis animale). Au milieu : cortège
d’hommes qui se suivent et qui portent à bout de bras des vases qui contiennent des
offrandes qu’on va déposer dans le temple. Inanna = déesse de l’amour et de la
fécondité. Quelque chose de neuf : organisation du culte, religion occupe une place qui
participe de l’organisation de la société. Clergé permanent va progressivement ê établi
dans grands sanctuaires. Temples = centre de collecte des réserves agricoles. A Uruk, il y
avait 4 grands temples à cette époque. Lien entre le culte, le pouvoir et
l’approvisionnement de la cité.

Période d’Uruk : 1ères représentations sculptées de souverains. Les souverains se font


représenter de manière à démontrer leur position, leur pouvoir.
Ex : stèle de la chasse aux lions fin Ive mil.-vers 300 : souverain équipé d’un arc qui
terrasse un lion à la chasse entouré d’un autre personnage (qui a une lance). Thème de la
chasse souvent représenté de manière allégorique jusqu’en Egypte et qui symbolise le
souverain terrassant l’ennemi. Un autre type de scène qui accompagne ces
représentations est le cortège de prisonniers qui sont abattus par le souverain.

« Ronde bosse » : sculpture en 3 dimensions, se développe à la même période. On voit


encore la relation qui existe entre cet exercice du pouvoir et l’importance de la religion :
ils sont représentés modestement, les bras croisés, déposés en offrande dans les
temples. « Roi prêtres »
La société devient majoritairement urbaine et on assiste progressivement au passage des
souverainetés aux véritables états. Phénomène qui caractérise le mieux ce passage :
développement de milices armées progressivement d’une armée de métier pour aller à la
conquête de colonies, établissements de cités dans les territoires conquis (ex : en Syrie,
Abuba Kebira vers 3400-3300).

4.1.3 Les cités-états sumériennes (2900/2800-2450/2300)

Période dynastique archaïque ******

La société sera encore plus fondée sur la centralisation du pouvoir.


Pratique de l’écriture dans la région : systèmes d’écriture pictographiques (petits dessins
qui représentent des quantités de céréales) vont s’uniformiser entre vers 3300 et 3000
ACN.

Ex : Ebla (Tell Mardihk, Syrie), écriture cunéiforme : illustre toute une série de pans
économiques et politiques à partir de vers 3000. Incendie par Sargon d’Akkad vers 2300 :
découverte de documents + interprétation
Ecriture utilisée de manière quotidienne.

80% des *** vivent dans des grandes villes. Vers 2500, cette ville couvre près de 450ha.
Le mur de fortification mesure 9,5km de long, équipé de 900 tours, ville compte entre 40
000 et 50 000 habitants. Palais continuent à se développer, clergé permanent continue
d’organiser les cultes.
Autorité civile passe définitivement au séculier, ressors au chef d’état qui s’entoure
d’armées qui font maintenir l’ordre, et la religion est organisée en marge du pouvoir.

Les temples « ovales » : ex : Kish (vers 2700) – Khafadje (vers 2450) : plan ovale,
constitués d’une grande cour, terrasse haute, 2 enceintes, une qui cerne le temple et une
autre qui circonscrit l’ensemble des abris, logements réservés au clergé. Toujours
tripartites. Dans la première enceinte est localisée le lieu du culte en lui-même et dans la
seconde enceinte se trouvent les personnes jouant un rôle dans la vie du temple.

Sculpture en ronde bosse continue à se développer. On retrouve des dizaines d’offrandes


sous forme de statuettes déposés dans des édifices publics (ex : Tell Asmar, vers 2700)

Sculpture en bas-relief : avec l’écriture cunéiforme apparaissent de grands récits


mythologiques qui touchent aux origines de la cultures, aussi dans la glyptique (sceaux-
cylindres) : manière de signer les documents écrits, marquer son identité à l’aide de
petits sceaux cylindres, rouleaux gravés. Bas-reliefs contiennent aussi l’histoire des états
(ex : stèle des vautours, 1ère moitié IIIe mil. : dissociation de l’histoire et de la religion
dans l’exercice du pouvoir : récit écrit + représenté en 2 versions : version divine [dieu
colossal armé d’une massue et un filet dans lequel tous les ennemis sont entassés et
assommés, achevés par la divinité] et version « humaine » [roi précède les troupes,
piétinent les cadavres des ennemis vaincus, roi sur son char suivi de son infanterie]).

Tombes d’Ur (moitié IIIe mil. 2600-2400)


Cimetière en service pendant environ 2 siècles : 17 tombes reflètent la richesse de ses
dignitaires. Notables inhumés entourés du sacrifice de 74 hommes (cortège funéraire) :
serviteurs, attelage, gardiens, soldats, … tués et inhumés en cortège de manière à
protéger l’emplacement des tombeaux. Reflète l’organisation, pouvoir de vie et de mort
jusqu’à la mise en scène des sépultures. Tombes richement équipés, riches habits,
parures, bijoux et pierres précieuses, vaisselle, casques qui simulent des coiffures,
représentations des béliers (arbre de vie), instruments de musique, musiciens, …
« Etendard » d’Ur, moitié IIIe mil. 2 faces richement décorées : incrustations d’ivoire et
d’apis lazuli (pierre bleue) : chaque face représente un aspect de la vie (guerre, paix) :
dieux ne sont pas évoqués. Propagande humaine d’un pouvoir qui assume pleinement sa
position. On lit l’œuvre de bas en haut : chars, cortèges de prisonniers ; banquet de
récompense, de délassement, qui couronne le retour victorieux avec le butin. L’homme
s’accapare les mérites de son action.

4.2. Les premiers empires mésopotamiens

4.2.1. L’empire akkadien (2450-2285)

Rois d’Akkad sont les premiers à dominer l’ensemble des régions d’Akkad (Chypre =>
golfe persique) avec le souverain Sargon. Période brève. Premier art du portrait.
Successeur de Sargon, Naram-Sin (2e moitié IIIe mil.) se fait représenter, extrême
sérénité, représentation du détail, démontre le début de la maîtrise de la métallurgie, du
cuivre. L’art du bas-relief continue à évoluer (stèle de Naram-Sin 2e moitié du IIIe mil.) :
plus grande liberté de l’artiste, mêle à la fois scène qui touche au monde du vivant, des
hommes, et ce qui touche au domaine des divinités (souverain un peu plus grand, doté
de cornes, représenté comme un dieu : synthèse qui ne s’accommode pas d’une
chronologie systématique, caractère plus allégorique, divinités représentées au sommet
de la montagne par les astres).

4.2.2.

A la chute de l’empire akkadien, de nouveaux empires vont se succéder.

a. l’empire néo-sumérien (2285-2016)

Forme architecturale originale se développe, la ziggurat (la vraie) : s’inspire des


premières architectures (terrasses, plateformes) => grandes constructions
monumentales, briques crues, temples, localisés dans un quartier réservé, entouré d’un
vaste périmètre fortifié DANS le périmètre fortifié de la ville. (ex : Ziggurat d’Ur-Nammu à
Ur : terrasses superposés artificielles, domine toute la cité, temples sont les premiers
signaux que l’on voit (parfois plus d’1km de distance) => rappelle position centrale de la
cité)

2 groupes distincts :
a) basse Mésopotamie : ziggurat caractéristique : 3 escaliers, 2 rampes latérales, 2
rampes centrales, dernière terrasse où se trouve le sanctuaire, favorise la descente des
divinités sur terre, doté d’un lit qui reste vide destiné aux dieux ; une prêtresse demeure
en permanence, briques crues
b) haute Mésopotamie : toujours grandes terrasses, mais escalier simple qui conduit
directement au premier temples, puis des escaliers secondaires.

***
Gudea : première représentation de roi-prêtre : roi pacifique, respectueux, différente
positions (vase jaillissant en main, …)

b. –babylonien (2016-1595)

1er empire babylonien prolonge la période néo-sumérienne. Ensemble territorial qui unifie
toute la Mésopotamie. Un des premiers témoins de ce rôle des dispositifs politique à cette
période est Hammurabi (ex : code législatif gravé sur une stèle en écriture cunéiforme
vers 1760 : pilier du code d’Hammurabi ; au sommet, représentation du souverain
debout, en respect devant le dieu de la justice qui dicte la loi au souverain qui fait exercer
le respect de ces lois parmi son peuple => représentation idéalisée, allégorique)

4.3. L’Egypte pharaonique

La constitution d’un état en Egypte n’intervient qu’en l’an 3000


Mésopotamie : évolutions politiques et sociales progressives ; sociétés segmentaires aux
chefferies et aux cités-états
Egypte : émergence immédiate d’un état centralisé
Ecriture hiéroglyphique, pictographique.

4.3.1. L’époque archaïque ou protohistoire (vers 3000-2635) (Ie et IIe dynasties)

« Pectoral » de Narmer : représente un des premiers souverains égyptiens, Narmer, dotés


de sa couronne. On le voit brandir une massue et frappe un ennemi maintenu agenouillé.
Codification de l’art égyptien va être formalisé durant le moyen empire. Le torse fait
toujours face, mais la tête, les jambes, les bras, … sont représentés de profil. Il s’agit de
représenter le triomphe de Narmer sur ses ennemis. Stéréotype : plus le personnage est
important, plus ils sont représentés à grande échelle. Les détails individuels, la manière
de représenter les individus sont en général rendus avec une assez grande précision mais
de manière générale, on a des représentations artificielles, détachées, très peu de
naturalisme. Moins les personnages sont importants, plus la représentation va
représenter le cadre réaliste. Pas de représentation de paysage, juste un trait qui sert de
support au pieds. Autorité capable de mobiliser des ressources financières, humaines
pour célébrer des pouvoirs individuels autour de la personnalité du pharaon qui est une
divinité, domine le peuple. Egypte voit apparaître tout c qui est apparu en plusieurs
grandes étapes en Mésopotamie en une fois.

4.3.2. L’ancien empire (2670-2195) (IIIe-VI dynasties)

Le monument le plus symbolique, fascinant, est la pyramide. Les formes de pyramides se


sot développées à partir des premières formes de tombeaux monumentaux (sépultures).
Ce sont des architectures à redents tout à fait caractéristiques. Le roi Djeser va utiliser
cette forme du mastaba pour la superposer en **. Pyramide à degrés que Djeser construit
à Saqqarah. Imhotep = architecte, ingénieur, médecin, construit la pyramide en 2650.
Fait culminer ce tombeau par rapport à toutes les sépultures relativement riches qui
l’entourent à 60m de haut. Base est toujours rectangulaire. Dimensions : 125x129m de
côté. Pyramide pas isolée. Complexe qui mesure 1/2km de long, 300m de large,
périmètre fortifié avec une série de fau portails et une porte ui donne accès au complexe
funéraire. D’emblée, conception d’un grand tombeau et aussi adoption d’une structure
isolée su monde des vivants, associée à une série de temples entretenue par un clergé
permanent attaché à ce complexe. Pyramide symbolise centralisation du pouvoir,
puissance du souverain. Pour la première fois, représentation du souverain (sculpture,
statue monumentale) sévère, puissant, presque divin, pas beaucoup de détails, effort
d’abstraction, de concentration, doté de ses couronnes. Fonction funéraire, associée au
tombeau du souverain, structures de tombeaux intérieurs vont se développer. Pyramide à
degrés naît en Egypte au 3ème mil. simultanément aux grands temples mésopotamiens,
partie architecturale naît en Amérique du Sud.

Successeur de Djeser, Snefrou (2570-2545), tente de construire des pyramides : il intègre


le tombeau dans le cœur de la pyramide. Il va construire plusieurs monuments successifs
en les élargissant par terrasse jusqu’à la base. Tentative est un échec : l’on a une
tentative de structuration de l’espace intérieur de la pyramide. Il va recommencer
ailleurs : il va lancer un 2ème chantier à Dahshur : tentative rhomboïdale (plan carré, plus
rectangulaire). Enceinte de protection, association de la pyramide principale avec des
périphériques (pyramides satellites pour les épouses notamment).

Kheops (rège de 2545-2520) : construit son propre tombeau à Gizeh. Construit une
pyramide à plan carré, hauteur 146m. Construction qui mobilise des quantités de
matériaux gigantesques. =/= architecture : utilise pierre, non pas terre crue, brique
séchée. Utilise pierre et recouvre parois de calcaire blanc pour aspect éclatant. Aucune
représentation n’est conservée SAUF petite représentation de Kheops : 5cm.

Snefrou est un des souverains à avoir mobilisé le plus de ressources, il avait la capacité
de rater et de recommencer. C’était sans doute le souverain avec la plus grande capacité
de pouvoir central.

Plateau de Gizeh : Kheops (2545-2520) ; Khephren (2510-2485) ; Mykérinos (2485-2457)

***
Statue du pharaon destinée à la présentation des offrandes.
Khephren : Représentation plus monumentale jamais conçue d’un souverain : sphinx.
Sculpté à même la roche. Relativement sévère, coiffe royale avec cobra déployé. On
retrouve toute une vie économique à côté de ces complexes, des magasins, des ateliers,
… mais ces ensembles sont construits à l’extérieur de l’enceinte.
Forme pyramidale va être répétée mais plus jamais à cette échelle.
4.3.3. Le moyen empire (2040-1781)

a. peinture et reliefs : la fixation des canons artistiques

Représentations non réalistes, 2 dimensions, aucune perspective.


Reproduire figures humaines en respectant plusieurs modules : yeux, coudes,
hanches, genoux, pieds
Pas de grande réflexion, art répétitif sans grande originalité.
les canons de la représentations (rabattement des perspectives, vues de profil,
carroyages, …)

b. La sculpture : évolution générale

Statue qui touche à la perfection de Khephren, avec Horus qui se place juste derrière
sa coiffe, le protège directement. L’aspect humain passe au second plan, s’efface
totalement. Volonté des artistes égyptiens de synthétiser les choses : « statues-
cubes » : membres inférieurs = incurvations schématiques, seulement les têtes qui
émergent des cubes, constituant un volume global. On pousse le principe de
condensation à l’extrême.
Moyen empire : Mentouhotep II (2061-2010) ; Sésostris I (1971/62-1926) : sévérité
réservée, mais réalisme dépend du but : statue de Sésostris destinée à un temple
semble plus humaine.
Sésostris III (début 2ème mil., 1878-1840) : mélancolie, tragique, vieilli, fatigué,
réalisme fait son apparition dans le courant du moyen empire. Souverain vit un règne
assez long et difficile. Evolution continue après le moyen empire.
Nouvel empire : Thoutmosis III ; Hatshepsout

c. eivd

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