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Les secrets du joueur de la

GUIDE DE DOMAINE

par Anne Brown

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L’île
du Serpent
 L es terres des Khinasis semblent s’étendre à l’in-
fini. Des confins du marais Tourmenté jusqu’à
la côte de la mer des Dragons en passant par le
continent, un voyageur pourrait passer une vie entière à
visiter chaque village et chaque centre d’intérêt. C’est
une terre de richesses et de désolation, et certains do-
maines ont plus que leur part de l’une ou de l’autre.

khourane Mais la Khourane est un royaume qui bénéficie d’une

longue et belle côte, de forêts denses et de déserts scin-
tillants parsemés d’oasis. Elle a fait l’objet de convoitises
plus d’une fois au cours de sa longue histoire. Aujour-
d’hui, ce domaine reconnaît un nouveau chef : votre per-
table des matières sonnage-joueur.

Derniers mots de l’émira......................................

Histoire du royaume.............................................
2
4
Ce dont vous avez
Géographie..........................................................
Culture.................................................................
6
12
besoin pour jouer
Plan de Ber Falaïa................................................ 16 Ce guide de domaine est conçu pour être utilisé dans le
Partisans et opposants.......................................... 18 cadre d’une campagne de jeu de rôle BIRTHRIGHT®. En
Actifs et tenures................................................... 22 plus du Manuel des Joueurs et du Guide du Maître® pour
Rumeurs, secrets et intrigues................................ 28 AD&D, vous ou votre Maître du Donjon (MD) devriez
Stratégies............................................................. 32 avoir une copie de la boîte de base BIRTHRIGHT®. L’ac-
cessoire Les Cités du Soleil vous sera également utile.

Crédits
Écrit par Anne Brown
Édité par Dan Wenger
Direction créative par Karen S. Boomgarden
Couverture réalisée par Tony Szczudlo
Illustrations intérieures par John Dollar
Conception graphique par Dee Barnett
et Dan Danowski
Cartographie par Dennis Kauth et Rob Lazzaretti
Typographie par Nancy J. Kerkstra
Remerciements particuliers à Keith Strohm
Direction artistique par Robert J. Galica
Traduction : Ethinn
Relecture : Banana Man U, Aurodreph
Mise en page : Banana Man U
ADVANCED DUNGEONS & DRAGONS, AD&D, Dungeon Master, BIRTHRIGHT et
le logo TSR sont des marques déposées appartenant à TSR. Inc. Tous les
personnages, noms de personnage, et leurs signes distinctifs sont des marques
déposées appartenant à TSR. Inc. © 1996 TSR, Inc. Tous droits réservés.
Imprimé aux États-Unis.
Ce contenu est protégé par les lois sur les droits d’auteur des États-Unis. Toute
reproduction ou autre utilisation non autorisée du matériel ou des illustrations
contenues dans le présent document est interdite sans l’accord écrit explicite de
TSR, Inc.
Ce supplément est une traduction non officielle, à but non lucratif, réalisée
par les membres du Donjon du Dragon et ne peut en aucun cas être vendu.
Les textes et les illustrations appartiennent à leurs auteurs respectifs et à
Wizards of the Coast/Hasbro.
Avant d’essayer d’incorporer ce matériel dans une cam-
pagne existante, assurez-vous que vous et votre MD
avez bien lu ce guide.
Comment utiliser
ce guide de domaine
Ce livre est conçu comme une aide pour les joueurs qui
souhaitent que leur personnage devienne le régent de la
Khourane. Il développe les informations contenues dans
la boîte de base BIRTHRIGHT et Les Cités du Soleil pour
fournir des détails sur les colonies et les bastions
khinasis, la progression des conflits avec les ennemis, la
situation politique actuelle, les ressources et les pénuries
et la disparition de l’émira Kalilah bint Farid el-Mashil.
Il fournit également un examen des différentes cultures
présentes sur ces terres et leurs interactions avec les
autres peuplades.
Comme tous les suppléments de jeu, ce guide peut
être modifié par le joueur et le MD pour s’adapter à une
campagne individuelle. Comme le personnage d’un
joueur assumera le rôle de régent, ce joueur est libre
d’orienter l’avenir de la Khourane dans n’importe quelle
direction. Ce matériel est également approprié pour un
PJ non-régent ou un MD souhaitant jouer la Khourane
en tant que domaine d’un personnage non-joueur.

3123XXX1501 Version 1.0 - février 2024

TSR. Inc. TSR Ltd

201 Sheridan Springs Rd. 120 Church End
Lake Geneva Cherry Hinton
W153147 Cambridge CB1 3LB
USA UNITED KINGDOM
derniers mots
de l’émira
L
e jardin du palais de l’émira est particulière-
ment beau au petit matin. Votre personnage
s’attarde autour d’un petit déjeuner dans ce
petit paradis, profitant de l’ombre des cyprès et de la
floraison éclatante des hibiscus et des lys. Leurs par-
fums vous enveloppent tandis que vous contemplez
le ciel d’un bleu profond et que vous sentez la chaude
brise matinale. Le ciel est remarquablement clair
après la tempête de la nuit dernière ; le vent et la
pluie étaient si violents qu’on aurait pu se demander
s’il ne s’agissait pas d’un typhon. Mais le matin s’est
levé et il n’y a aucun dégât dans les environs immé-
diats. Juste un orage, vous dites-vous, qui a mer-
veilleusement purifié l’air et lavé la poussière des
toits et des pavés.
Un serviteur s’avance pour servir le café. Il soulève
le pot argenté, lorsqu’un objet passe par-dessus le
haut mur qui entoure le jardin et atterrit sur votre
table avec un bruit sourd. Le garçon parvient à peine
à maintenir sa prise sur la cafetière, mais empêche
habilement le liquide chaud de se renverser.
L’objet qui a atterri sur la table fait soudain un pe-
tit bond. Vous voyez qu’il s’agit d’un étui à parchemin
doré, et vous le reconnaissez comme appartenant à
l’émira. Il flotte légèrement grâce à des ailes plu-
meuses richement colorées, dont les tons bleus et
émeraudes scintillent au soleil. L’étui s’approche de
vous en sautillant et en voltigeant, puis il s’arrête.
Le loquet s’ouvre facilement et vous soulevez le
couvercle. À l’intérieur, se trouvent une plume d’oie
et une feuille de papyrus détrempée. Vous la déroulez
avec précaution et découvrez une lettre qui vous est
adressée. L’écriture ressemble à celle de l’émira, mais
elle est irrégulière et tremblante.
« Mon ambassadeur de confiance,
J’espère que cette missive vous trouvera ! Nous
sommes sur le point de rentrer de notre voyage vers
le pays du froid, nous avons passé la péninsule du
Mage. Mais une tempête d’une terrible violence
s’est levée, et je crains que nous n’atteignions
jamais la terre ferme. Le navire tangue terri-
blement, et comme vous le savez, je ne crains
pas de voyager en mer. Même le capitaine a
une lueur de peur dans les yeux. Le navire
est sécurisé et les marins se sont attachés
au pont, mais les poutres et le mât
grincent horriblement. Nous prions
Nésirié, mais peut-être que
même elle ne nous entend pas
au-dessus de ce vent
hurlant. Si je ne suis
pas rentrée dans
2
les trois jours, vous devrez considérer que je
suis perdue.
Dans l’éventualité de ma disparition, vous
devrez continuer en mon absence. Je sais
que vous rencontrerez l’opposition d’autres
personnes désireuses de s’asseoir sur mon
trône, mais cette lettre est la preuve officielle que je
souhaite vous transmettre le sceptre. Je prie pour que
ce parchemin vous parvienne et ne tombe pas entre
les mains de l’ennemi !
J’ai toute confiance en vous en tant que dirigeant,
mais je ne me reposerai pas sans vous avoir donné
ces avertissements.
Méfiez-vous des elfes ! Ils profiteront de toutes les
occasions pour récupérer leurs terres bien-aimées.
Ne prenez jamais ce qu’ils disent pour argent comp-
tant.
Méfiez-vous des awnsheghlien, en particulier du
Serpent ! Je sais que vous connaissez leurs dangers,
mais ils essaieront de vous tromper ou de se jouer de
vous. Gardez nos sorciers de confiance à vos côtés
lorsque vous traitez avec eux, et fiez-vous aux rap-
ports magiques sur les activités dans les terres enne-
mies. Le Serpent est particulièrement rusé ; il
essaiera de vous dérober le territoire quand vous ne
le surveillerez pas, plutôt que d’y faire entrer une ar-
mée.
Faites quelque chose pour cette canaille d’el-Si-
rad ! C’est un traître sans pareil et s’il a pu frapper
une fois et isoler nos terres pour les voler, il peut cer-
tainement le faire une deuxième ou une troisième
fois. Vous devez l’éliminer ou conclure un traité avec
lui. Faites-en un exemple pour tous ceux qui auraient
l’idée de reproduire son acte.
Adressez-vous à Beshir pour tout. Elle sait séparer
le grain de l’ivraie quand il s’agit de faire confiance.
Elle vous révélera de nombreux dispositifs magiques
secrets du palais pour la sécurité et l’espionnage.
Tihara min Buseri est également digne de
confiance. Elle vous embrassera comme si j’étais
votre sœur.
Le trésor est bien garni et nos terres sont pros-
pères. Notre peuple est loyal. Faites de votre mieux
pour eux et ils vous le rendront au centuple.
Les affaires étrangères occuperont tout votre
temps. N’oubliez pas de garder un œil vigilant sur
votre propre royaume ! Dès que vous détournerez les
yeux, quelqu’un tentera de s’y introduire et de voler
le domaine de l’intérieur.
Écrasez le Mairada comme un fruit trop mûr, s’il le
faut. Cette terre nous cause de plus en plus de pro-
blèmes à mesure que le Serpent étend son influence.
Enfin, n’abandonnez jamais le combat. Nos terres
valent la peine d’être préservées et notre liberté n’a
pas de prix. Souvenez-vous toujours des leçons
de… »
La lettre se termine par une tache d’encre. Elle
porte la date d’il y a onze jours.
 une théière de thé chaud au miel et à l’orange. Au-
tour d’une tasse de sa préparation, elle a apaisé votre
tête douloureuse et votre visage inquiet. Elle vous as-
sure que Kalilah avait fait le bon choix en vous nom-
mant souverain et que le document que vous avez
reçu est authentique.
« Je veillerai à ce que personne ne remette en
question votre droit de régner », vous dit-elle. « Cer-
tains souverains pourraient promulguer un édit exi-

le transfert geant le respect et interdisant tout propos contraire.

Mais ce n’est pas ainsi que Kalilah l’aurait voulu, et

de pouvoir ce n’est pas ainsi que vous gagnerez la loyauté de

votre peuple. Contrôler la façon dont les gens
pensent n’est jamais bon pour leur âme. Au lieu de

D ès l’arrivée de la lettre de l’émira, vous avez

mobilisé tous les navires de la flotte et tous
les sorciers du royaume. Mais aucune com-
binaison entre recherche et scrutation n’a permis
d’obtenir le moindre indice sur l’endroit où elle se
cela, nous allons planifier une campagne de bien-
veillance qui permettra de gagner la loyauté et d’ins-
pirer la confiance. Votre peuple vous suivra bientôt
comme il a suivi Kalilah. »
« En attendant, j’ai bien peur de devoir vous an-
trouvait. Même les objets magiques spécialement noncer que la recherche de l’émira n’a toujours pas
conçus pour la localiser n’ont rien donné. abouti. Nous devons rappeler quelques navires au
Les derniers jours ont été parmi les pires dont vous port ; sans eux, nous sommes sans défense. Nous de-
vous souvenez. Le palais était en ébullition ; des per- vons également organiser ses funérailles, puis veiller
sonnes en deuil arrivaient chaque jour, le personnel à votre couronnement. Plus vite les affaires d’État se-
était plongé dans la confusion et les gardes du palais ront terminées, plus vite notre pays pourra retrouver
faisaient tout leur possible pour maintenir le bâti- une vie rythmée par le lever et le coucher du soleil ».
ment en l’état. De plus, vous avez reçu des messages Cette conversation a eu lieu, il y a un peu plus de
personnels allant de sincères félicitations à des de- deux semaines. Depuis, l’émira a été enterrée et vous
mandes de faveurs à peine voilées, en passant par de êtes monté sur le trône de la Khourane. Vous vous
ridicules tentatives de chantage et des accusations tenez prêt à servir en tant que nouveau souverain du
d’assassinat de l’émira. Heureusement, une assem- domaine.
blée de mages de toute la Khourane a authentifié sa
lettre. Au moins, l’accusation selon laquelle vous au-
riez organisé sa disparition a été étouffée.
Les prochaines semaines seront difficiles. Certains
membres du personnel sont déjà en train de se dispu-
ter un poste ; une partie de vos rivaux ne semblent
toujours pas convaincus que vous avez reçu légitime-
ment le pouvoir de diriger le domaine. Vous savez
que vous pouvez vous attendre à ce que de nombreux
scandales fassent surface dans les prochains mois, et
que tous ceux qui ont une dent contre vous se mani-
festeront pour essayer de tirer profit du nouveau (et
probablement inexpérimenté) dirigeant.
L’oasis de calme au milieu de ce tumulte orageux a
été Beshir min Barein, la conseillère la plus écoutée
de l’émira. Elle a réussi à tenir les éléments indési-
rables à distance ; des individus tels que des men-
diants, des pillards, des fauteurs de troubles et des
espions ont tous été repoussés par sa langue acérée.
Vous observez Beshir depuis des années et vous avez
toujours su qu’elle était une femme discrète. Mais au
milieu de ce chaos, elle a pris le contrôle des opéra-
tions du palais et a réservé son deuil pour sa vie pri-
vée. Sans son expérience et ses conseils, le palais
serait en bien plus mauvais état et probablement dé-
lesté de certains de ses trésors.
Au moment où vous pensez ne plus pouvoir sup-
porter le stress de la fonction, Beshir apparaît avec

3
histoire du
royaume
D epuis l’arrivée des humains, l’histoire de
Cérilia a été marquée par le chaos, les
troubles et les effusions de sang. Les États
khinasis ont connu bien plus que leurs lots de
conflits ; ces nations se sont d’abord défendues
contre les Roele, tombant finalement sous leur in-
fluence, puis se sont de nouveau battues pour retrou-
ver leur liberté. Ce dernier affrontement en valait la
peine : elle a abouti à l’indépendance de tous les
États Khinasis, à l’exception de la Suiriene (que
l’Anuire a fini par abandonner).
Environ la moitié des terres qui allaient être
connues sous le nom de la Khourane tombèrent aux
mains de l’expansionnisme de l’Anuire en 555 AM.
La moitié orientale de la nation passa les 250 années
suivantes à résister aux avancées des armées anui-
réennes. Malgré l’ennemi puissant qui attendait pour
l’engloutir, la Khourane fut fondée en 815 AM par
Rashad ibn Khourane. Rashad était le fils d’un com-
battant de la liberté qui espérait unir les terres libres
de la nation.
Khourane mourut sur le champ de bataille seule-
ment six mois avant que son fils n’accomplisse la
tâche de faire du royaume une nation. Son espoir le
plus cher était qu’en unissant les terres sous une
4
seule bannière,
les gens feraient preuve
d’une plus grande loyauté envers
leur patrie et verraient ainsi s’accroître les
succès dans la guerre contre l’Anuire. Ce rêve s’est
finalement réalisé : la Khourane est devenue une na-
tion et, sous la direction d’el-Arrasi, les terres déte-
nues par l’Anuire ont retrouvé leur liberté en 1299.
Les terres désertiques situées à l’ouest et au nord
de Ber Falaïa avaient été considérées à un moment
donné comme faisant partie de ce qui s’appelait dé-
sormais la Khourane, et la jeune nation a immédiate-
ment pris le contrôle de ces régions.
La disparition de l’influence anuiréenne dans le
royaume khinasi signifiait que de nombreuses éten-
dues de terre se retrouvaient soudainement sans au-
cune autorité. Les elfes du Rhuannach se préparèrent
à revendiquer légitimement les zones forestières,
mais ils n’avaient aucun moyen de savoir quelle serait
la réaction des humains face à cette soudaine ab-
sence de gouvernance. Les humains commencèrent à
déforester de vastes zones du Docandragh avant que
les elfes ne réalisent ce qui se passait. Jamais aupara-
vant dans leur histoire ils n’avaient été confrontés à
un tel vol, mais ils s’abstinrent de toutes représailles.
Les histoires de la région racontent que les philo-
sophes elfes débattent encore de la question de sa-
voir comment les humains justifient le fait qu’une
fois qu’un groupe renonce à une revendication, les
autres peuvent se précipiter et s’emparer de ce qui ne
leur appartient pas.
 495 Vastes efforts de colonisation par les
Basarjis.
515 Bataille du Mont Deismaar ; les
Masétiens sont pratiquement exterminés.
523 Fondation de l’Ariya.

règne récent 525-555 Roele unifie l’Anuire ; les Masétiens

survivants s’enfuient dans les Failles

L
d’Ajari.
a lignée royale la plus récente en Khourane 555 Djapar rompt le contact avec les Basarjis ;
est celle de la famille el-Mashil. Il y a Roele conquiert la Saere Siendere.
soixante-dix-sept ans, Aziza el-Mashil a pris 575 Mort de Roele.
le contrôle du trône à la destitution d’un régime cor- 815 Fondation de la Khourane.
rompu. Le renversement lui-même était extrême- 890 La cité naine de Kheleb-lzhil est
ment dangereux : l’ancien émir avait des espions dans définitivement scellée.
chaque ruelle, prêts à impliquer leurs propres parents 1065 Le Serpent maudit les survivants
afin d’obtenir la moindre faveur ou le moindre colifi- Masétiens.
chet de la part du palais. 1249 Naissance d’el-Arrasi.
Après une année entière de préparation minu- 1271 El-Arrasi monte sur le trône d’Ariya.
tieuse, le plan fut mis en œuvre et Aziza a été placée 1279 El-Arrasi organise la Fédération basarjie ;
sur le trône par décision unanime de ses cohortes. début de la Révolution basarjie.
Tous les serviteurs du palais furent renvoyés, de nom- 1299 La Révolution basarjie s’achève et l’Anuire
breux conseillers furent exécutés (ceux qui n’avaient n’a plus que la Suirienne comme seule
pas immédiatement fui la province) et le palais fut province.
réduit en cendres. La nouvelle émira et sa cour 1300 La Khourane s’efforce de redevenir une
étaient très réticentes à l’idée de vivre et travailler nation.
dans un palais que les précédents contrevenants 1302 Diyab el-Falaïa sort vainqueur des
connaissaient dans les moindres détails et qui pouvait sanglantes manœuvres pour le trône.
être truffé de pièges magiques dangereux ou de dis- 1303 Fondation de la ville de Ber Falaïa.
positifs de scrutation. L’incendie de l’ancien palais et 1311 El-Arrasi est assassiné par un agent du
la construction du nouveau ont symbolisé également Serpent.
la montée en puissance du nouveau gouvernement. 1313 Assassinat de Diyab el-Falaïa ; son fils
El-Mashil était une dirigeante forte mais juste. En Yezeed ibn Diyab el-Falaïa lui succède.
quelques années, sa politique s’est imposée jusque 1488 Mort de Michael Roele ; l’Anuire
dans les coins les plus reculés de la Khourane : les abandonne la Suiriene.
tentatives de corruption de son gouvernement étaient 1743 Apparition du Minotaure dans le Dédale.
sévèrement réprimées, les transactions douteuses de 1903 Le Serpent prend le contrôle du Mairada.
toute sorte n’étaient pas tolérées et l’émira ne plaçait 1912 Ber Falaïa repousse une attaque des tribus
jamais ses besoins au-dessus de ceux de son de la Lance Noire.
royaume. Elle n’a régné que onze années, mais son 1962 Couronnement d’Aziza el-Mashil.
fils Farid a poursuivi son œuvre en redonnant à la 1973 Décès de l’émira Aziza el-Mashil ;
Khourane son statut de nation honorable. On dit que couronnement de Farid bin Aziza el-
Kalilah, la petite-fille d’Aziza, ressemble beaucoup à Mashil.
son ancêtre par son apparence, ses manières et son 1996 Les réfugiés de Djafra se déversent dans
style de gouvernement. Le nouvel émir se rendra la Khourane.
compte que suivre les traces de Kalilah représentera 2023 Décès de l’émir Farid bin Aziza el-Mashil
une incroyable tâche. des suites d’une extrême vieillesse ;
couronnement de Kalilah bint Farid el-
Mashil.
chronologie 2029
2033
El-Sirad forme Mour el-Sirad.
Le Mage conquiert Pipryet.

L es Khinasis utilisent la méthode de calcul de

l’arrivée de Masétiens dans leurs histoires, et
les dates ci-dessous sont toutes indiquées en
AM. Pour convertir en norme anuiréenne, le calen-
drier d'Haelyn (CH), il faut soustraire 515 ans aux
2039 L’émira Kalilah bint Farid el-Mashil
disparaît en mer ; couronnement du
nouvel émir.

dates indiquées ci-dessous.

Date Événement
0 Arrivée des humains en Cérilia.
12 Maltos Sariya fonde la ville masétienne de
Sariya.

5
géographie
P eu de nations de Cérilia offrent une aussi
grande variété de terrains que la Khourane.
C’est un royaume aux plages blanches étin-
celantes, aux falaises traîtresses, aux friches ro-
cheuses, aux montagnes hostiles et aux forêts
luxuriantes. Un adage khouranéen le dit si bien : « si
le temps n’est pas agréable, il suffit de faire ses ba-
gages et de partir à une journée de cheval dans n’im-
porte quelle direction ».
lieux d’intérêt
naturels
les doigts d’ayan
L e long de la bordure méridionale de la Khou-
rane, la terre s’élève brusquement en chaînes
acérées telles des lames de couteau. Les mon-
tagnes sont tellement accidentées qu’elles sont
presque infranchissables : les rares cols sont extrê-
mement escarpés et encombrés d’une jungle dense et
de tas de rochers éboulés.
Dans un col élevé des Doigts d’Ayan se trouve le
mystérieux temple de Rilni, où tous les mages khina-
sis doivent prêter serment de loyauté sous peine
d’être abattus. Il est pratiquement impossible de
trouver cet édifice pour un voyageur inexpérimenté,
mais le temple emploie des montagnards locaux pour
guider ceux qui veulent entreprendre le voyage afin
de prêter serment.
Cette chaîne de montagnes abrite une partie de la
faune la plus exotique de la Khinasi. Des perroquets
aux couleurs vives jacassent dans les arbres retom-
bants de la jungle, des lézards géants et des sala-
mandres se faufilent dans les sous-bois, tandis que
des singes et des macaques élisent domicile dans des
grottes inaccessibles. Les ayaras, ou singes jaunes,
vivent également ici. Cette race possède une fourrure
d’une douceur exquise de la couleur du safran (sa
fourrure rivalise avec celle d’un chinchilla) ; heureu-
sement pour l’espèce, les khinasis considèrent que
cela porte malheur de tuer les ayaras.
Environ deux douzaines de familles vivent
dans les montagnes escarpées. La plupart du
temps, elles mènent une vie isolée et sont
entièrement autosuffisantes, mais deux
ou trois fois par an, elles descendent les
pentes pour faire du commerce dans
les villages voisins. Ces individus
ont tendance à échapper
6
aux collecteurs
d’impôts royaux et ne sont
donc pas victimes des grippe-sous
de l’émir. Même si les collecteurs d’impôts parve-
naient à trouver ces montagnards, il est peu probable
qu’ils aient quoi que ce soit de valeur à offrir.
les montagnes du
serpent de pluie
Ces montagnes sont nommées d’après une créature
magique et mystérieuse dont on dit qu’elle veille sur
ces terres, s’étendent de la péninsule de Djafra au lac
Ibnoume. Plus de la moitié de la chaîne de mon-
tagnes se trouve dans la Khourane (moins que cela si
l’on tient compte de Mour el-Sirad ; voir ci-dessous).
Les sommets contribuent de manière significative au
climat de la Khourane, principalement en apportant
de l’humidité à cette région aride.
Les montagnes du Serpent de Pluie sont relative-
ment basses ; aucun des sommets ne s’élève au-des-
sus de la limite forestière. Elles n’en sont pas moins
traîtresses en raison de la densité de la jungle. Mal-
gré leurs pentes douces, de nombreuses zones sont
impraticables à cause des lianes tordues, des fou-
gères gigantesques et des fourrés enchevêtrés. Les
elfes résidents, bien sûr, n’ont guère de mal à traver-
ser leur royaume. Les humains qui s’aventurent au-
delà des frontières de la Khourane ne savent pas quel
est le plus grand danger : le terrain ou les elfes hai-
neux.
Toutes les variétés d’animaux de la jungle vivent
dans les montagnes du Serpent de pluie. Des oiseaux
aux couleurs vives crient à la cime des arbres, des lé-
zards et des serpents montent la garde dans les sous-
bois, des insectes de toutes les formes et de toutes
les couleurs se nourrissent de feuilles et de débris de
la jungle, et des singes, des chimpanzés et des
orangs-outans se balancent dans certaines zones des
montagnes. Une créature remarquable, propre à la
région, est le serpent rubis. Cet habitant aquatique
s’installe dans les rivières et les mares (comme celles
qui se trouvent sous les chutes d’eau). Ses écailles
sont d’un rouge vif et brillent comme des rubis,
même lorsqu’elles sont sèches. La créature peut at-
teindre une longueur de six mètres et les mâles
portent des coiffes semblables à celles des cobras. La
morsure du mâle comme de la femelle est toxique
(poison de type D). Ces créatures sont appréciées
pour leur peau, dont le prix est généralement plus
élevé que celui des rubis en raison du danger extrême
que représente leur obtention.
Les légendes du grand serpent de pluie abondent
parmi les indigènes de la chaîne de montagnes. Les
récits de cette créature remontent à l’époque masé-
tienne. Les descriptions du serpent varient, mais les
 éléments communs
à toutes les histoires sont les
écailles d’argent et d’or de la créature,
une paire d’ailes délicates mais puissantes et
un étrange pouvoir d’affecter mentalement ceux qu’il
rencontre.
Les montagnes sont également habitées par une
race rare et recluse appelée les dhoumaires, ou
« ceux qui attendent ». Les dhoumaires ne sont pas
humains, mais on sait peu de choses sur eux en rai-
son de leur aversion pour les étrangers. La précé-
dente émira de la Khourane a développé une
singulière fascination pour cette race et a rassemblé
des groupes d’aventuriers et de chercheurs pour en-
quêter sur ce peuple mystérieux. Les expéditions
sont toujours sur le terrain et devraient revenir avec
des informations sur ces étranges habitants des mon-
tagnes.
le docandragh
La Khourane englobe une grande partie de la forêt
tempérée et des basses montagnes connues sous le
nom de Docandragh, ce dernier provient d’une ex-
pression elfique signifiant « l’émerveillement du
cœur ». C’est une terre magnifique et sauvage, aux
pluies fréquentes, aux lacs cachés et aux cascades
somptueuses.
Personne d’autre qu’un elfe ne peut dire où se ter-
mine la région connue sous le nom de Rhuannada-
raight et où commence le Docandragh, mais tout le
monde sait que les elfes gardent jalousement leur fo-
rêt et qu’ils sauteraient sur l’occasion de récupérer
leurs terres ancestrales. Les nations khinasies sont
cependant si solidement implantées que seul un ef-
fort massif (et probablement sanglant) des elfes
pourrait permettre de récupérer ces terres. Si un
awnshegh s’intéressait soudain à la région et lançait
un assaut ou s’alliait aux elfes, les États khinasis ver-
raient sans doute leur avenir basculer dans une direc-
tion légèrement différente.
Le climat et les caractéristiques du Docandragh
correspondent parfaitement à la description des
montagnes du Serpent de Pluie. On y trouve des clai-
rières brumeuses, des ravins profonds dissimulés par
un sous-bois dense et une faune exotique. Tout visi-
teur de la région aurait tort de s’aventurer dans le
Docandragh sans être accompagné d’un guide expé-
rimenté.
le lac ibnoume
Caché au plus profond du Docandragh, le lac Ib-
noume est à la fois sauvage et civilisé. L’extrémité
nord du lac jouxte la ville de Toure el-Fasil dans le
Min Dhousai. Appeler cette localité une ville est un
acte de générosité ; l’endroit ressemble davantage à
une forteresse armée. Des murs rudimentaires en-
cerclent l’ensemble de l’enceinte et la circulation à
l’intérieur et à l’extérieur est strictement réglemen-
tée. Les occupants sont des familles déplacées par les
guerres au Min Dhousai, des soldats mercenaires,
des chasseurs de trésors, des aventuriers et, occa-
sionnellement, des unités de soldats de l’armée
royale.
Les rives du lac Ibnoume sont relativement tran-
quilles à moins de 300 pas des remparts de la ville.
Les créatures sauvages évitent les lumières et les
bruits de la ville, mais au-delà de ce périmètre, la na-
ture s’étend de manière incontrôlée. Le reste de ce
lac d’une cinquantaine de kilomètres de long est aus-
si sauvage et dangereux que n’importe quel autre en-
droit du Docandragh.
le fleuve pipryet
Ce cours d’eau lent est peut-être l’un des éléments
les plus dangereux du Docandragh. Son aspect sou-
vent vitreux a tendance à donner aux voyageurs naïfs
un faux sentiment de sérénité. Pendant ce temps, les
périls sous-marins attendent l’occasion de frapper.
Les vignes et les mauvaises herbes étouffent cer-
taines parties du fleuve, prêtes à accrocher gouver-
nails et rames ; les anacondas et les piranhas se
tapissent dans les profondeurs pour se repaître des
fous ou des malheureux qui bravent l’eau. Les éclai-
reurs elfes gardent un œil vigilant sur ceux qui tra-
versent le fleuve ; tous ceux qui semblent être des
fauteurs de troubles potentiels sont le plus souvent
tués par des flèches elfes avant même d’avoir pris
conscience de l’existence de leur ennemi.
En dehors du Docandragh et à l’ouest des fron-
tières du Mage, le Pipryet fait l’objet de nombreux
échanges entre le Min Dhousai et la Khourane. Cette
section du fleuve n’est pas entravée par les dangers
naturels, les archers elfes ou les patrouilles du Mage.
Il n’est pas aussi fréquenté qu’il pourrait l’être si les
voisins à l’est et à l’ouest étaient plus hospitaliers.
La partie orientale du Pipryet est navigable sur
toute sa longueur. Elle pourrait constituer un ex-
cellent vecteur de commerce si les patrouilles du
Mage n’appliquaient pas la loi martiale. Les commer-
çants qui s’y risquent sont généralement soumis à des
fouilles, à des tarifs douaniers et à la confiscation des
marchandises « douteuses ».
le lac ketihr
Bordé par plusieurs des pics des Doigts d’Ayan
et par une grande plaine, ce plan d’eau est
particulièrement important. Au cours
des cent dernières années, le lac n’a
jamais montré de signes d’assèchement,
même en cas de sécheresse
extrême. Des troupeaux
d’animaux viennent
de loin pour
s’abreuver
7
et se baigner dans le lac ; des dizaines de petites
communautés sont disséminées à moins d’une jour-
née de marche.
Le lac possède d’autres atouts que ses eaux : des
roseaux, importants pour la vannerie et la fabrication
de vêtements, poussent le long du rivage, des feuilles
et des racines comestibles peuvent être ramassées
dans les bas-fonds où des poissons y nagent et des oi-
seaux d’eau nichent parmi les quenouilles et les gra-
minées. La tradition locale considère le lac comme
prophétique : tant qu’il est en bonne santé, les dieux
sont avec la Khourane. Mais lorsque la dernière
goutte d’eau aura quitté ses sables, les dieux auront
abandonné le monde pour se sauver eux-mêmes.
Bien que certaines cartes indiquent que les fron-
tières de la Khourane excluent le lac Ketihr, ses habi-
tants visitent ces eaux depuis des centaines d’années
sans rencontrer d’opposition. Maalvar le Minotaure
n’a apparemment que peu d’intérêt à contrôler le lac,
ce qui est surprenant puisque ses eaux sont une den-
rée si précieuse. En revanche, il est de notoriété pu-
blique dans cette région que le Mage a envoyé des
éclaireurs pour la cartographier ; chacun peut deviner
qu’il souhaiterait ardemment étendre son domaine au
lac Ketihr. Contrôler ses rives modifierait considéra-
blement l’équilibre des forces dans ce coin de la Khi-
nasi.
détails
des provinces
L es caractéristiques des 13 provinces de la
Khourane sont décrites ci-dessous. Des dé-
tails sont donnés sur le type de terrain, la
flore et la faune, les ressources, les habitations et les
éléments d’intérêt local.
bicheda
Terrain dominant : plaines vallonnées, montagnes
couvertes de jungle. Les montagnes du Serpent de
Pluie occupent un peu plus de la moitié de la
province, ce qui limite les terres disponibles
pour la colonisation. Des villages épars se
trouvent à la lisière de la jungle. La plupart
des civilisations occupent les régions vallonnées
du centre de la province, où l’eau est la plus
abondante.
Flore et faune : jungle — arbres à
feuilles caduques, lianes, sous-bois,
plantes à fleurs dont des orchidées ;
serpents, lézards, oiseaux,
perroquets, singes, grands
8
primates. Plaines — herbes,
arbustes résistants, lin, arbres
broussailleux ; chiens de prairie, belettes,
furets, oiseaux de proie.
Ressources : bois, épices, encens.
Habitations : le village commercial de Bebrid est
situé au milieu des collines, au centre de la province.
Environ 1 500 personnes y résident en permanence ;
la population varie selon les saisons de 300 per-
sonnes. Jallam est un village de pêcheurs d’environ
600 habitants.
Particularités locales : il fut un temps où Bicheda
recevait la majeure partie des réfugiés en provenance
du Djafra. Cependant, lorsque el-Sirad a scellé ces
frontières il y a dix ans, cette évacuation a été brus-
quement interrompue. Les habitants de Djafra
savent parfaitement que la terre est contrôlée par le
mage ; tous ceux qui émigrent ici comprennent qu’ils
risquent d’être confrontés à des dangers plus grands
que ceux qu’ils ont fuis.
ghourín
Terrain dominant : plaines vallonnées, montagnes
couvertes de jungle. Comme Bicheda, la moitié de
cette province est recouverte par les montagnes du
Serpent de Pluie et est à peine habitable.
Flore et faune : jungle — arbres à feuilles ca-
duques, lianes, fougères, plantes à fleurs et orchi-
dées ; oiseaux, serpents, lézards, perroquets, singes,
chats de jungle. Plaines — herbes, arbustes, lin,
arbres broussailleux ; chiens de prairie, belettes, oi-
seaux de proie, serpents.
Ressources : bois, encens, plantes à fleurs (géné-
ralement exportées vers les jardins royaux).
Habitations : Mariele est une ville commerciale
située dans les collines centrales. Elle compte 1 200
résidents permanents et environ 200 occasionnels
tels que des marchands.
Particularités locales : comme Bicheda, Ghourín
a été fermée par el-Sirad il y a dix ans. Les habitants
ont d’abord ignoré leur sort ; ce n’est que lorsqu’au-
cun nouvel arrivant ne s’est présenté à Mariele pen-
dant plusieurs mois que la barrière magique a été
découverte. Les citoyens qui ont été interrogés sur
cette décennie d’isolement n’ont aucun souvenir de
quoi que ce soit d’inhabituel pendant cette période.
ber djin
Terrain dominant : montagnes couvertes de jungle.
Flore et faune : arbres à feuilles caduques, fou-
gères, lianes, orchidées, broméliacées ; serpents, lé-
zards, oiseaux, chats de jungle, milliers d’espèces
d’insectes.
Ressources : bois, épices, insectes utilisés dans la
fabrication des teintures.

Habitations : aucune
Particularités locales : il paraîtrait
que les dhoumaires vivraient dans cette province tous
les deux ou trois ans.
el-sirte
Terrain dominant : plaines vallonées, désert.
Flore et faune : plaines — arbres, arbustes,
chanvre, herbacées ; serpents, lézards, gazelles, petits
mammifères, oiseaux de proie. Désert — cactus, her-
bacées, mauvaises herbes ; petits mammifères, vau-
tours, autres oiseaux.
Ressources : aucune.
Habitations : Yariz est un village de 900 habitants
situé à la frontière orientale de la province. Les villa-
geois élèvent des pigeons, des faisans et des cailles.
Ces oiseaux sont non seulement exceptionnellement
en bonne santé, mais ils sont également sélectionnés
et reproduits dans une variété de couleurs vives que
l’on ne trouve nulle part ailleurs sur le continent.
Particularités locales : el-Sirte est l’une des pro-
vinces les moins hospitalières de la Khourane.
ibnoume méridional
Terrain dominant : jungle.
Flore et faune : palmiers, fougères, vignes ram-
pantes, broméliacées, orchidées ; serpents, lézards,
oiseaux, renards, rongeurs.
Ressources : plantes et oiseaux colorés parfois
capturés pour l’exportation ; poissons exotiques gé-
néralement exportés pour les bassins de contempla-
tion dans les maisons des riches marchands et des
nobles.
Habitations : deux villages, Ibnim et Ibnam,
s’étendent le long du fleuve Pipryet. Environ 3 000
personnes sont installées dans les villages et sur les
rives du fleuve entre les deux agglomérations. La vie
sur le fleuve est difficile, mais les habitants vivent
isolés et relativement en paix par rapport au monde
extérieur.
Particularités locales : les populations d’Ibnim et
d’Ibnam restent stables malgré les conditions diffi-
ciles de la forêt tropicale. Les habitants sont extrê-
mement superstitieux et se méfient des étrangers.
Les magiciens à la recherche d’ingrédients exotiques
pour leurs sorts se rendent parfois ici pour apprendre
à connaître les herbes et les plantes locales.
ras mhin
Terrain dominant : jungle.
Flore et faune : palmiers, fougères, lianes, bromé-
liacées, orchidées ; serpents, lézards, oiseaux, re-
nards, rongeurs, tarsiers, coléoptères et insectes.
Ressources : bois, oiseaux et plantes exotiques,
insectes utilisés pour la fabrication de teintures.
Habitations : aucune.
Particularités locales : l’intérieur de la province
est particulièrement dense et impraticable. Les
9
 abords sont un peu plus accessibles. La région est si
sauvage qu’aucun humain n’y vit. Une rumeur ra-
conte que les elfes qui vivaient ici autrefois ont char-
mé les animaux et les plantes pour qu’ils poussent de
manière si sauvage que les humains ne parvien-
draient jamais à s’installer dans la province.
zulaf
Terrain dominant : montagnes, plaines.
Flore et faune : montagnes — arbres à feuillage
persistant comme les cèdres, arbres à feuilles ca-
duques, maquis, arbustes, lauriers, herbacées ; lions
de montagne, petits mammifères, oiseaux de proie,
rongeurs, chèvres, moutons de montagne, lamas.
Plaines — herbacées, maquis, plantes à fleurs ; ron-
geurs, petits mammifères, volailles, oiseaux de proie,
chiens sauvages.
Ressources : un peu de bois et de fourrures.
Habitations : la ville de Moura est la deuxième
plus grande ville de la Khourane et compte environ
5 000 habitants. Il est peu probable qu’elle se déve-
loppe davantage : elle a le potentiel pour devenir une
ville commerciale animée, mais le contrôle du fleuve
Pipryet par le Mage entraîne parfois un assèchement
du commerce.
Le gouvernement de Moura s’efforce de maintenir
l’ordre dans la ville, mais elle est régulièrement sur le
point de devenir une agglomération frontalière indis-
ciplinée. Elle offre cependant d’infinies possibilités
d’aventures.
Particularités locales : Zulaf borde les terres de
deux awnsheghlien : le Mage et Maalvar le Mino-
taure. Ces frontières sont lourdement protégées par
des gardes basés à Moura et financés par les caisses
de l’émir. Plusieurs sorciers sont toujours postés avec
ces troupes frontalières pour servir de système
d’alerte précoce pour le reste de la nation.
adeid
Terrain dominant : désert, forêt clairsemée.
Flore et faune : désert — cactus, arbres brous-
sailleux ; renards du désert, petits mammifères, oi-
seaux de proie, charognards, reptiles. Forêt — arbres
à feuilles caduques, arbres broussailleux, ar-
bustes ; oiseaux, petits mammifères.
Ressources : pierres semi-précieuses telles que
la topaze.
Habitations : Tamir, située à l’intérieur de la
province, est un village minier d’environ 600
âmes. La vie y est difficile : les habitants
doivent parcourir de nombreux kilomètres
pour s’approvisionner et le climat est
généralement hostile. Le travail dans
les mines est difficile et dangereux,
à cause de cela, ce n’est pas le
premier choix en matière
d’emploi. La ville est peuplée
10
d’individus
désespérés qui sont
venus ici pour échapper à la
loi, aux créanciers ou à d’autres problèmes.
Les mines paient bien ; un homme peut gagner suffi-
samment en cinq ans pour subvenir à ses besoins
pour le reste de sa vie, si les mines ne le tuent pas ou
ne le mutilent pas avant.
Hallam et Yazira sont des villes commerciales cô-
tières qui comptent chacune environ 900 habitants.
La vie y est beaucoup plus facile qu’à Tamir. Même
les marchandises les plus exotiques peuvent être ven-
dues dans ces villages animés. La plupart des pierres
précieuses récoltées à Tamir sont exportées via ces
deux ports.
Particularités locales : bien que le littoral de
l'Adeid soit d’une beauté saisissante, cette province
ne mériterait probablement pas d’être habitée si ce
n’était pour les ressources en pierres précieuses qui
se trouvent à l’intérieur de la province. La plus
grande partie du paysage est stérile, variant entre des
dunes de sable en perpétuel mouvement et des af-
fleurements rocheux. Dans certaines régions, des pi-
liers de grès s’élèvent de la terre en formations
bizarres, usés par des siècles de vent et de sable.
tuarime
Terrain dominant : désert, montagnes.
Flore et faune : désert — cactus, arbres brous-
sailleux ; renards du désert, petits mammifères, oi-
seaux de proie, charognards, reptiles. Montagnes —
arbres broussailleux, arbres à feuilles persistantes,
herbacées ; oiseaux de proie, rongeurs.
Ressources : pierres semi-précieuses.
Habitations : le village de Dhotir est pratique-
ment le reflet de Tamir (voir Adeid). Ramek est une
ville frontalière indisciplinée qui sert d’étape aux ca-
ravanes et de refuge aux criminels. Ramellan est une
ville élégante et civilisée d’environ 1 600 habitants ;
elle est souvent considérée comme la petite sœur de
Ber Falaïa. En plus d’être un port très actif, s’est éga-
lement un lieu de villégiature ; de riches commer-
çants et des membres de la petite royauté s’y rendent
souvent pour passer leurs vacances.
Particularités locales : le terrain de Tuarime est si
accidenté qu’il n’est habitable que sur 20 % de sa su-
perficie.
ber falaïa
Terrain dominant : désert.
Flore et faune : désert — cactus, arbres brous-
sailleux ; renards du désert, petits mammifères, oi-
seaux de proie, charognards, reptiles. Forêt — arbres
à feuilles caduques (y compris des arbres à agrumes),
arbres broussailleux, arbustes ; oiseaux, petits mam-
mifères.
Ressources : pierres semi-précieuses, encens.

Habitations : Ber
Falaïa est la capitale de la
Khourane et le site du palais
de l’émir. Environ 5 000 personnes y
résident, gagnant leur vie comme artisans,
marins, dockers, commerçants, gardes ou serviteurs
royaux et aventuriers. Falaset est une ville minière
semblable à Tamir et Dhotir. Elle abrite environ 400
personnes, dont la plupart cherchent désespérément
du travail ou essaye d’échapper à leur passé.
Particularités locales : cette province est assez
aride et dispose de ressources naturelles limitées. Le
fondateur de Ber Falaïa a été tellement séduit par la
beauté de la baie de Samih qu’il ne s’est pas préoccu-
pé des terres environnantes et a fait construire le pa-
lais sur ce site. L’arrière de ce dernier surplombe la
mer ; environ un tiers de la ville se trouve au sommet
d’une falaise boisée de 60 mètres de haut. Le reste de
la ville s’étend sur le flanc de la colline, parallèlement
à la côte, et environ un quart de la ville se trouve au
niveau de la mer.
sahadein
Terrain dominant : désert, montagnes, montagnes
couvertes de jungle.
Flore et faune : désert — herbacées, cactus,
arbres broussailleux ; gazelles, chiens sauvages,
loups, rongeurs, oiseaux de proie, charognards. Mon-
tagnes — arbres de brousse, arbustes, mousses, her-
bacées ; chèvres et moutons sauvages, lions de
montagne, petits mammifères, oiseaux de proie,
aigles géants. Montagnes couvertes de jungle —
arbres caduques, lianes, fougères ; oiseaux exotiques,
saïmiris, primates, reptiles.
Ressources : bois, épices, poissons.
Habitations : Maja est une ville isolée mais pros-
père, peuplée d’environ 1 100 personnes. Son succès
est dû à sa situation stratégique sur les rives du lac
Ketihr et à la proximité des routes commerciales. Le
lac constitue une source quasi inépuisable d’eau
douce et de nourriture (poissons, algues et autres lé-
gumes).
Bahara est un éparpillement sauvage de camps et
de minuscules villages. Environ un tiers de la popula-
tion est constituée d’éleveurs de moutons et de
chèvres. Les autres sont essentiellement des trap-
peurs qui gagnent leur vie en vendant des fourrures
et des oiseaux exotiques vivants.
Particularités locales : les habitants de Bahara
sont extrêmement superstitieux. Les habitants de
Maja, en revanche, sont plus ouverts d’esprit. Ils ap-
précient l’apprentissage et cherchent toujours à amé-
liorer et à développer leur ville.
barein
Terrain dominant : désert, montagnes.
Flore et faune : désert — herbacées, arbustes,
cactus ; petits mammifères, renards, charognards.
Montagnes — conifères, arbustes, plantes succu-
lentes ; lamas, alpagas, oiseaux de proie, rongeurs,
loups.
Ressources : poisson, pierre de taille, quelques
fourrures.
Habitations : Kaytar est une ville de carrières. Il
s’y passe peu de choses, si ce n’est le travail de la
taille de la pierre. Des chargements de gravier,
d’énormes blocs et de dalles sont transportés à tra-
vers le pays jusqu’à Marala, où ils sont chargés sur
des barges et exportés par voie maritime.
Marala est un port de mer très actif, qui compte
environ 1 800 habitants. Il y a des centaines d’an-
nées, les érudits venaient ici pour profiter de la soli-
tude et de la fraîcheur de l’océan ; une énorme
bibliothèque ancienne est située sur une falaise sur-
plombant la mer.
Particularités locales : Kaytar n’est pas un village
à proprement parler ; il n’y a pratiquement pas de ré-
sidents permanents. Marala est une belle ville bien
entretenue.
ayandir
Terrain dominant : montagnes.
Flore et faune : arbres broussailleux, arbres à
épices comme la cannelle et la noix de muscade, her-
bacées ; chèvres et moutons de montagne, petits
mammifères, loups.
Ressources : bois, poisson, épices.
Habitations : Eyas est un village peuplé de trap-
peurs, de commerçants et de marins. Il ne s’agit
guère d’un environnement propice à la vie de fa-
mille ; les autorités font tout ce qu’elles peuvent pour
maintenir l’ordre.
Particularités locales : Ayandir est une province
riche en ressources mais difficile à traverser. Presque
tous les échanges commerciaux se font par voie mari-
time. S’il n’y avait pas le relief, Ayandir pourrait être
une terre beaucoup plus développée.
11
 culture
L
e territoire actuellement reconnu comme la
Khourane fait partie des plus anciennes
terres colonisées par l’homme. Les Masé-
tiens, parmi les premiers humains à arriver en Céri-
lia, s’y sont installés en l’an 0 du calendrier masétien.
À peine une douzaine d’années plus tard, la ville de
Sariya a été fondée sur le site de l’actuelle Ariya, ce
qui en fait la plus ancienne ville humaine de Cérilia.
Aujourd’hui encore, les Anuiréens contestent la vali-
dité de ces propos. Mais dans les terres khinasies,
Ariya est considérée comme la plus ancienne ville du
continent.
La culture de la Khourane témoigne encore des
traces des Masétiens qui s’y sont d’abord installés.
Bien que tous les citoyens se considèrent comme des
Khinasis descendant des Basarjis, des vestiges de la
culture masétienne subsistent encore. Dans de nom-
breux cas, les coutumes masétiennes sont si an-
ciennes que peu de gens les reconnaissent comme
telles, les confondant plutôt avec des habitudes ba-
sarjies.
Tous les Khinasis accordent de l’importance au sa-
voir, à la beauté et à l’honneur. Sur les terres de la
Khourane, une personne est jugée davantage en
fonction de son éducation et de sa maîtrise des
grâces sociales que de sa richesse ou de sa position.
Si ces dernières lui permettent d’améliorer son édu-
cation (ou celle de ses enfants) ou de mieux maîtriser
les grâces sociales (en servant mieux les invités ou en
aidant les pauvres), alors il utilise sa bénédiction à
bon escient. Une personne fortunée qui fait étalage
de son argent, le dépense sottement ou l’utilise pour
embarrasser son entourage est considérée comme in-
digne et honteuse. Dans la culture khinasie, un
simple mendiant peut être plus honorable que le
commerçant le plus riche d’un quartier.
Le code du sayim est bien ancré dans les mentali-
tés. Les Khouranéens sont fiers de vivre leur vie avec
honneur et d’enseigner à leurs enfants les subtilités
du savoir-vivre et de l’étiquette. L’un des plus grands
compliments que l’on puisse faire à un Khouranéen
est : « Votre enfant honore votre image ». Un com-
mentaire poli et subtil à un parent au sujet d’un en-
fant grossier est : « Votre enfant partage votre
image ».
Dire que les Khouranéens accordent du
prix à la beauté ne signifie pas qu’ils sont
un peuple superficiel. Cela fait plutôt
référence à leur sens de l’esthétique
vis-à-vis de leur environnement.
Une femme exceptionnellement
belle n’est pas considérée
comme plus précieuse
12
que sa sœur
ordinaire ; les Khinasis
savent que les qualités
d’une personne viennent de l’intérieur.
Une femme qui est un artisan compétent, capable
de produire des objets de toute beauté, gagnera le
respect de ses pairs pour ses talents ; elle sera très
appréciée un peu à l’instar d’une femme à la fois ho-
norable dans ses affaires et faisant preuve d’un grand
sens de l'hospitalité.
Le sens de l’esthétique des Khinasis tourne autour
de l’harmonie dans l’environnement et de son inté-
gration dans la nature. Lors de la construction d’une
ville, d’un palais, d’un temple, d’une simple maison
ou même d’un mur, le bâtisseur évalue les environs
afin de déterminer comment la nouvelle structure
s’intégrera dans son propre environnement. Tout sera
mis en œuvre pour que la forme, la couleur et la po-
sition de la nouvelle construction s’harmonisent avec
les éléments qui l’entourent. Un nouveau temple, par
exemple, ne sera pas construit de manière à projeter
une ombre sur les maisons voisines ; de même, les
toits de ses minarets pourront être peints en bleu
pour refléter le ciel ou en vert pour imiter un palmier,
mais ils ne seront jamais peints en noir, en rouge ou
en violet, par exemple, à moins que l’architecte ne
voie une utilité particulière à cette couleur.
L’intérieur des bâtiments est conçu pour donner un
sentiment de confort et d’accueil. Presque toutes les
structures disposent d’une salle d’accueil située juste
derrière la porte d’entrée. Elles sont équipées d’eau
fraîche, de serviettes, de bancs ou d’oreillers confor-
tables, et parfois de fruits frais ou de pain. Les visi-
teurs peuvent ainsi se rafraîchir après un long et
fatigant voyage et ainsi se rendre présentables pour
leurs hôtes.
La plupart des maisons et des lieux de travail sont
conçus pour offrir un répit à la chaleur et à la pous-
sière. Les pièces sont généralement peintes dans des
tons apaisants de bleu, de vert et de lavande. Les
plantes vertes (en particulier les palmiers et les
plantes grasses) sont généralement cultivées pour
leurs qualités rafraîchissantes et relaxantes. Les fon-
taines intérieures et les bassins réfléchissants sont
courants pour le sentiment de sérénité qu’ils pro-
curent.
Les Khouranéens recherchent également l’équi-
libre dans leur architecture et leur décoration. Un
lion en pierre gardant l’entrée d’un palais ou d’un
temple paraîtra déplacé ; une paire de lions, en re-
vanche, lui donnera un sentiment d’équilibre et
d’harmonie. Mais davantage n’est pas nécessairement
mieux pour un Khouranéen ; installer une douzaine
de lions de pierre sur le front d’un bâtiment aura
probablement l’air exagéré et ridicule. La frontière
entre l’art et la ringardise est particulièrement bien
définie en Khourane.
le code
des couleurs
A ucun sage ne peut dire s’il s’agit d’une rémi-
niscence des Masétiens ou d’une ancienne
coutume des Basarjis. On trouve des réfé-
rences au code des couleurs dans la littérature des
deux cultures, aussi loin que remontent les docu-
ments.
Le code des couleurs est un système non écrit pour
l’expression de divers sentiments. Les interprétations
des couleurs sont principalement réservées aux ca-
deaux et à la célébration de certaines fêtes et de cer-
tains rituels. Lorsqu’une personne se lève le matin et
se prépare à s’habiller, elle ne choisit pas sa garde-
robe en fonction de ce qu’elle espère pour la journée.
En revanche, lorsqu’il choisit d’offrir des coussins en
soie pour le mariage de son voisin, il peut choisir le
vert pour exprimer son souhait de prospérité ou le
jaune pour lui souhaiter de la joie. Le noir ou le
rouge, par exemple, seraient inappropriés ; le noir est
considéré comme une insulte pour une occasion
joyeuse. Un homme ne peut offrir du rouge en guise
de vœu de passion qu’à sa femme, à son frère ou à un
ami très proche ; de même, une femme n’offrira un
cadeau rouge qu’à son mari, à sa sœur ou à une amie
qu’elle connaît depuis l’enfance.

Couleur Sentiment
Rouge Passion
Marron Confort
Rose Santé
Jaune Joie
Orange Fertilité
Vert foncé Prospérité
Vert pâle Connaissance
Bleu foncé Sérénité
Bleu pâle Humilité
Turquoise Honneur
Violet Sagesse
Lavande Patience
Blanc Pureté, sincérité
Noir Persévérance
Gris Force
Marron Détermination
Argent Paix
Or Bonne fortune
Laiton Courage

Le code des couleurs est assez souple dans son in-

terprétation. Un cadeau de couleur turquoise envoyé
aux parents d’un nouveau bébé peut être interprété
comme « Que votre enfant vous comble d’honneur ».
Un cadeau bleu clair envoyé à une personne à

13
 l’occasion d’une promotion peut signifier : « Que la
taille de votre tête ne vous empêche pas de passer les
portes ».
Le code est également utilisé pour les fêtes et les
célébrations religieuses. À ces occasions, les couleurs
peuvent être portées pour exprimer les souhaits de la
personne qui les porte, mais aussi pour exprimer les
souhaits des invités d’honneur ; par exemple, porter
du turquoise ou du rose à un mariage est considéré
comme approprié, tandis que porter du noir, de la la-
vande ou du laiton est considéré comme impoli. De
même, une femme peut porter de l’orange lors d’une
fête religieuse dans l’espoir que les dieux la bénissent
en lui donnant un enfant ; un marin se préparant à
un long voyage peut porter du laiton pour que les
dieux lui donnent du courage.
l’éducation
L es Khinasis accordent une grande importance
à l’éducation, à l’apprentissage et au savoir.
Les habitants de la Khourane ne sont pas dif-
férents : tout est mis en œuvre pour scolariser les en-
fants dans les écoles publiques et offrir des
possibilités d’éducation aux adultes.
C’est à peu près au moment où un enfant apprend
à marcher qu’il fait sa première expérience de l’école.
Les tout-petits sont inscrits dans des classes de socia-
lisation où ils apprennent les bonnes manières, l’in-
teraction polie avec les autres enfants, le respect des
aînés et d’autres compétences de base. Les enfants
ont également la possibilité de jouer spontanément et
de s’initier à diverses formes artistiques. Les ensei-
gnants savent reconnaître les aptitudes ; les enfants
qui se montrent prometteurs dans les arts, les
sciences ou la magie sont suivis de près afin d’évaluer
leur potentiel dans ces domaines.
Les petits enfants sont scolarisés de cette manière
jusqu’à l’âge de quatre ans. Ils entrent alors en école
élémentaire où ils apprennent la lecture et l’écriture,
les mathématiques fondamentales, l’histoire et les
sciences. Les élèves sont également soumis à des
tests de dépistage des talents magiques ; ceux qui se
révèlent aptes suivent des cours supplémentaires
pour les préparer à l’étude de la magie. Ils y ap-
prennent les techniques de méditation et de re-
cherche, pratiquent des exercices de dextérité,
apprennent les écritures arcaniques et étudient
l’herboristerie pour connaître les propriétés des
composants des sorts et des ingrédients des
potions.
Jusqu’à l’âge de dix ans, tous les enfants
sont tenus de fréquenter une école
publique (cette éducation est
considérée comme si importante
que les parents d’enfants
qui font l’école
buissonnière
14
à plusieurs
reprises sont parfois
condamnés à payer une amende).
Vers le dixième anniversaire de l’enfant,
les parents et lui déterminent son futur programme
d’études. À cet âge, il peut être placé en apprentis-
sage chez un artisan, être inscrit dans une école de
magie s’il a montré des aptitudes et réussi un examen
d’entrée ou fréquenter un lycée financé par l’État.
Les enfants qui y poursuivent leurs études finissent
par embrasser une carrière d’enseignant, d’ingénieur,
de guérisseur, de marchand, d’érudit, de chimiste,
etc. La fréquentation d’un lycée peut durer de quatre
à seize ans avant qu’un individu ne soit convaincu
d’être prêt à débuter la carrière qu’il a choisie.
En raison de la grande valeur accordée à l’éduca-
tion, les enseignants de tous niveaux sont tenus en
haute estime. Des instructeurs les plus érudits des
établissements secondaires aux personnes qui s’oc-
cupent des enfants dans les écoles de socialisation,
tous sont très respectés pour leur travail. Les ensei-
gnants de tous les niveaux sont autorisés à porter une
ceinture vert pâle pour refléter leur statut ; elle peut
être brodée d’une petite flamme turquoise pour
chaque année d’enseignement.
écoles de magiciens
La maîtrise de la magie est considérée comme la plus
haute réussite intellectuelle dans la société khinasie.
Les magiciens y sont toujours respectés pour leur in-
telligence et leur discipline. La Khourane compte un
certain nombre de lycées spécialisés dans l’enseigne-
ment de la magie, et même un sanctuaire de la magie
juste à l’extérieur de Ber Falaïa.
Les étudiants qui sont acceptés dans une école de
magie et qui réussissent certains cours de base
doivent se rendre au temple de Rilni en Mairada
pour prêter les Cinq Serments de servitude. Une fois
cette étape franchie, l’étudiant peut retourner dans
son école pour y poursuivre ses études.
Tous les magiciens n’acquièrent pas leurs connais-
sances par le biais d’une scolarité formelle. Certains
se mettent en apprentissage auprès de mentors ac-
complis pour apprendre le métier « sur le terrain ».
Cependant, aucun magicien des terres khinasies
n’acceptera un apprenti qui n’a pas proféré les Cinq
Serments.
Pour la plupart des étudiants en magie, l’obtention
d’un diplôme de fin d’études secondaires garantit
pratiquement une carrière réussie. Pour certains, ce-
pendant, les études ne suffisent pas ; ils peuvent se
tourner vers le sanctuaire de la magie ou se lancer
seuls dans la poursuite de leurs études.
Le sanctuaire de la magie, connu sous le nom d’al-
Azuk mir Ta’laya (traduit par « Maison de l’aube
brillante »), est un refuge où les mages peuvent
poursuivre les objectifs les plus ésotériques.
 Les magiciens
sont soumis à des
tests et à des enquêtes
approfondies avant d’être
admis dans le sanctuaire.
D’autres se tournent vers al-Azuk
après des années de pratique ou d’aventures,
lorsqu’ils se sentent fatigués par les exigences du
monde.
l’éducation des
adultes
Une fois qu’un individu a obtenu son diplôme de fin
d’études secondaires pour poursuivre la carrière pour
laquelle il a étudié, son éducation n’est pas terminée.
Au moins quatre semaines par an sont consacrées à
retourner à l’école pour suivre des cours portant sur
les nouvelles avancées technologiques dans un do-
maine donné (comme l’ingénierie ou les mathéma-
tiques) ou sur de nouvelles opinions concernant des
sujets philosophiques (comme de nouvelles méthodes
d’enseignement ou de guérison). Ces cours sont
considérés comme faisant partie intégrante de l’acti-
vité professionnelle ; leur fréquentation est exigée par
les employeurs et financée par l’État.
En outre, de nombreux adultes suivent des cours
pendant leur temps libre pour étudier des sujets
considérés comme des passe-temps (langues étran-
gères, philosophie, arts, horticulture ou autres). Un
proverbe khinasi dit que « les hommes les plus sages
cessent d’apprendre qu’à leur mort ». La plupart des
Khouranéens semblent désireux de suivre ce conseil.
le gouvernement
La bureaucratie en Khourane est étonnamment pe-
tite compte tenu de la grande taille de la nation. Le
code du sayim étant très important dans cette socié-
té, les citoyens s’auto-surveillent la plupart du temps.
Si un individu fait du tort à un autre, le coupable
s’amende généralement de son propre chef : les pour-
suites judiciaires sont pratiquement inconnues dans
ce pays.
L’ancienne émira contrôlait une tenure par pro-
vince, plus deux en Zulaf et Tuarime et trois à Ber
Falaïa. Le nouvel émir hérite de ce contrôle. Kalilah a
toujours estimé que ces unités de police royale
étaient suffisantes pour maintenir l’ordre dans leurs
provinces respectives. Une exception a été faite à cet
état de fait : le nouvel émir serait bien avisé d’élimi-
ner rapidement et proprement l’office du Serpent à
Ber Falaïa.
fêtes et
célébrations
religieuses
L
es habitants de la Khourane reconnaissent un
certain nombre de fêtes et d’occasions reli-
gieuses qui nécessitent l’observation de tradi-
tions anciennes. Ces jours-là, les boutiques sont
fermées et le labeur est interrompu. Les seules
formes de travail acceptables sont celles qui contri-
buent à la célébration de l’événement.
Les Khouranéens reconnaissent quatre jours fériés
similaires à ceux observés par les Anuiréens : le Jour
de la Renaissance, qui marque la fin de l’ancienne
année et le début de la nouvelle ; la fête d’el-Arrasi,
qui célèbre la victoire d’el-Arrasi et la libération des
terres khinasies ; Mehar al-Biziz, un jour de remer-
ciement pour les ressources de la terre et la Veille des
morts, une fête solennelle qui honore tous ceux qui
sont passés dans l’autre vie.
En général, les Khinasis prennent leur religion très
au sérieux ; de nombreux symboles et activités quoti-
diennes ont une signification religieuse. Les jours de
fête, les couleurs sont portées selon le code pour de-
mander des bénédictions, de grands festins sont pré-
parés selon d’anciennes traditions et les rues sont
jonchées d’herbes et de fleurs qui parfument l’air
lorsqu’elles sont piétinées.
La Veille des morts diffère sensiblement des trois
autres jours fériés. Toutes les personnes aisées se
rendent sur les lieux de sépulture de leurs ancêtres
pour y déposer des fleurs, des pains plats et d’autres
petits cadeaux. Les familles qui ne peuvent pas se
déplacer installent de petits sanctuaires dans leur
maison pour honorer leurs proches. Ce rituel dure
trois jours, pendant lesquels seules les couleurs du
confort, de la sérénité, de l’humilité, de l’honneur et
de la paix peuvent être portées. Les deux premiers
jours sont consacrés à la méditation et à la prière
pour réfléchir à la vie des êtres chers décédés.
Le troisième jour de la fête est une
célébration de la vie et de
l’avenir de la famille.
15
 élévation élévation

30 m 15 m

élévation

45 m

Portes
Parc

Parc

Jardin
public

Quartier
Quartier populaire
des artisans

Collines
le palais de l’émir aménagées

16
 La ville de Ber Falaïa

Quartier
Quartier des entrepôts
populaire

Plage
Docks

80 m

17
 partisans excellente condition physique,
bien que ses nombreuses batailles aient
eu un impact sur son apparence.

et opposants Tihara se réjouit de travailler avec le nouvel émir et

espère cultiver avec lui de meilleures relations. Sa
plus grande préoccupation est le territoire de Mour
el-Sirad ; bien que ses temples n’aient pas souffert du
règne du sorcier, elle est mal à l’aise avec la situation.
Note : Beshir min Barein a des caractéristiques ap-
Elle serait prête à participer à toute bataille pour
propriées pour servir Kalilah bint Farid el-Mashil. Si
renverser el-Sirad.
le nouvel émir est un PJ de niveau inférieur, le MD
peut soit ajuster le niveau de Beshir, soit interdire
l’action de lieutenant de Beshir par tour de domaine,
comme indiqué dans le livre de règles BIRTHRIGHT. omar el-rehál
Régent de la Transmarche du Docandragh
Voleur khinasi de niveau 9
tihara min buseri For : 11
Dirigeante du Bouclier d'Halaïa
Dex : 18
Guerrière khinasie de niveau 8
Con : 11
Int : 12
For : 16
Sag : 13
Dex : 15
Cha : 13
Con : 10
Int : 11
CA : 4 (armure de
Sag : 16
cuir + Dex)
Cha : 13
pv : 39
VD : 12
CA : 4
TAC0 : 16
pv : 67
AT : 1
VD : 12
TAC0 : 13
Dg : selon arme ; épée courte
AT : 3/2
(1d6/1d8), fouet (1d2/1)
Dg : selon arme ;
cimeterre (1d8/1d8),
Lignée du Sang : Basaïa, majeure, 28
lance (1d6/1d8),
Capacité du sang : marque de sang, résistance (ma-
masse d’arme (1d6+1/1d6)
jeure)
Équipement : armure de cuir, épée courte, fouet
Lignée du Sang : Basaïa, ténue, 9
Capacité du Sang : sens améliorés
Omar el-Rehál est un homme qui parle et réfléchit
Équipement : cotte de mailles améliorée, symbole
vite ; ceux qui ont eu affaire à lui jureront qu’ils ne
sacré, cimeterre, lance, masse, broche de protection.
l’ont jamais vu à court de mots. Ce régent est capable
de négocier les meilleures affaires tout en laissant à
Tihara est à la tête du Bouclier de Halaïa depuis une
ses partenaires commerciaux le sentiment d’avoir ob-
douzaine d’années. Sous sa direction, les temples
tenu le meilleur accord. Omar ne se retire jamais
ont prospéré et attiré de nouveaux adeptes.
d’un marché tant qu’il n’est pas entièrement satisfait.
Malheureusement, Tihara et l’ancienne émira
Omar est âgé d’une soixantaine d’années. Il a héri-
avaient un conflit de caractère et ne se sont
té de biens et d’investissements à l’âge de 19 ans. Les
jamais fait confiance. Elles se traitaient
marchands le croient souvent sénile ou incapable,
mutuellement avec courtoisie, mais
sans se rendre compte qu’il a passé les deux tiers de
aucune d’entre elles ne faisait
sa vie à négocier et que son esprit est toujours aussi
d’efforts pour satisfaire l’autre.
vif. Omar est plutôt séduisant et considéré comme
Elles n’avaient aucune raison
un bon parti ; il a deux femmes, mais pourrait en en-
de se méfier l’une de l’autre,
visager une troisième.
mais leurs relations étaient
Le maître de guilde contrôlait la plupart des te-
tendues. Tihara, âgée
nures commerciale de la Khourane jusqu’à ce que le
d’une quarantaine
Serpent commence à exercer son influence. Si Omar
d’années, est en
espère ramener ces dernières sous sa direction, il doit
agir avec prudence afin de ne pas fâcher l’awnshegh.
Son autre choix d’action serait de prouver au nouvel
émir à quel point l’influence du Serpent s’est

18
 étendue.
Cela conduirait sans
doute à la guerre, non pas pour le
bien des guildes, mais pour le danger imminent
créé par l’infiltration du Serpent.
beshir min barein
Conseillère de l’émir
Prestidigitatrice khinasie de niveau 10
For : 13
Dex : 13
Con : 9 CA :
Int : 15
Sag : 16
Cha : 17
CA : 7 Dg : selon le sort ou l’arme ;
pv : 26
VD : 12
TAC0 : 17
AT : 1 Capacité du Sang : résistance
Dg : selon arme ;
dague (1d4/1d3),
bâton (1d6/1d6)
Lignée du Sang : Basaïa, mineure, 18
Capacité du Sang : détection des mensonges
Équipement : anneau de protection +3
Beshir est une femme sur laquelle le temps ne semble
plus avoir de prise (elle a en réalité plus de soixante
ans mais semble en avoir quarante) qui dégage une
impression de calme. Les serviteurs suivent ses
ordres sans broncher, les marchands ambulants se
laissent séduire par ses offres et même les diplomates
enragés sont mystérieusement apaisés par sa pré-
sence. Il n’est pas étonnant qu’elle ait été la
conseillère la plus fiable et la plus appréciée de l’émi-
ra.
Bien qu’elle soit détentrice d’une lignée mineure et
qu’elle aurait pu poursuivre une carrière en tant que
mage véritable, Beshir a plutôt choisi de suivre la
voie de la prestidigitation. Elle n’a jamais eu le désir
de manier des sorts tape-à-l'œil tels que les boules de
feu ; elle est plutôt fascinée par la magie divinatoire
et la création d’illusions complexes. Elle est très
douée dans ces deux écoles de magie, et ses illusions
font l’envie de ses pairs. Ses talents dans ces do-
maines lui ont été très utiles dans l’exercice de ses
fonctions au palais.
Le nouvel émir trouvera en Beshir une sagesse à
toute épreuve et une confiance absolue. Les ennemis
de la Khourane ont commencé à prendre conscience
de l’importance de Beshir ; un souverain avisé pren-
dra des précautions pour la protéger, car elle est
peut-être le membre le plus précieux du personnel du
palais.
taeric uluine,
l’ombre grise
Magicien anuiréen de niveau 11
For :
Dex :
11
15
Con : 12
Int : 18
Sag : 14
Cha : 14
5
pv : 31
VD : 12
TAC0 : 17
AT : 1
bâton (1d6/1d6)
Lignée du Sang : Vorynn, mineur, 19
Équipement : bracelets de défense CA 5, baguette
d’extinction, bâton de foudre et tonnerre, anneau de
protection de l’esprit.
Taeric est un magicien anuiréen qui s’est montré
quelque peu mécontent des dirigeants avides de pou-
voir en Anuire. Il a servi comme magicien de cour
pendant de nombreuses années, mais s’est lassé des
dirigeants territoriaux qui ne respectaient pas le po-
tentiel magique du pays. Aujourd’hui âgé de 60 ans,
Taeric a erré dans le quadrant sud-est de Cérilia au
cours des deux dernières décennies. Il s’est récem-
ment installé en Khourane, découvrant des terres
riches en magie et peu d’opposition à sa présence.
Soucieux de préserver ses tenures, Taeric a appro-
ché l’émira Kalilah, s’attendant à payer cher son droit
de contrôler une partie de la magie de Khourane. Il
fut agréablement surpris d’apprendre que la diri-
geante n’avait aucunement l’intention de l’obliger à
répondre à ses besoins. En fait, elle était parfaite-
ment disposée à lui accorder le droit de contrôler la
magie dans les provinces qu’il avait choisies et à sub-
ventionner ses revenus en échange de son aide fu-
ture, si nécessaire. De plus, elle n’avait pas l’intention
de coloniser ces terres.
Taeric espère conclure un tel accord avec
le nouvel émir. Il s’est montré digne de
confiance, honnête dans ses relations
avec l’émira et a gagné le respect
de Beshir.
19
 el-sirad se perfectionnait,
Régent de Mour el-Sirad il aspirait à de plus grands
Magicien Khinasi de niveau 17 pouvoirs et capacités. Il finit par
être fasciné par les récits des awnsheghlien
For : 12 et chercha à les étudier. Il se rendit auprès d’un cer-
Dex : 13 tain nombre de sages et d’érudits pour en apprendre
Con : 9 davantage sur eux et sur la façon de devenir un. La
Int: 17 mort d’au moins deux érudits lui est attribuée ; des
Sag : 15 rumeurs locales rapportent qu’el-Sirad a assassiné
Cha : 16 ces hommes parce qu’ils n’étaient pas en mesure de
(capacité fournir la formule nécessaire pour devenir un awn-
du Sang) shegh. La lignée du Sang actuelle du magicien reflète
ses actes passés de meurtre et de vol du Sang.
CA : 7 Des rumeurs racontent également qu’el-Sirad a
pv : 35 rendu visite à la Chimère afin d’en savoir plus sur les
VD : 12 awnsheghlien. La question de savoir s’il a obtenu les
TAC0 : 15 informations qu’il désirait est ouverte à la spécula-
AT : 1 tion. Lui et la Chimère sont sortis indemnes de la
Dg : selon le sort rencontre, ce qui pourrait indiquer qu’ils soient par-
ou l’arme ; dague venus à un accord. La Chimère n’est pas connue
(1d4/1d3) pour être particulièrement assoiffée de sang, mais
pour avoir peu de patience envers les plus faibles
Lignée du Sang : Azraï, majeure, 27 qu’elle.
Capacité du Sang : altération de l’apparence (mi- Les quelques informations fournies par les éclai-
neure), caractéristique renforcée (Charisme), résis- reurs de Bicheda et de Ghourín indiquent qu’el-Sirad
tance (majeure) a construit une forteresse au pied d’une montagne, à
Équipement : baguette de paralysie, anneau d’in- la limite sud des montagnes du Serpent de pluie, en
fluence humaine, baguette de peur, anneau de protection Ghourín. Les rapports sur son apparence sont
+3 contradictoires ; il est difficile de s’approcher du
mage pour obtenir une description précise, et il est
El-Sirad sera sans doute la plus grande préoccupation connu pour avoir un talent de déguisement (notam-
du nouvel émir. En fait, personne n’avait entendu ment sa capacité du Sang qui lui permet de modifier
parler de lui jusqu’à ce qu’il scelle magiquement les son apparence). Les points sur lesquels ces rapports
frontières de Bicheda et de Ghourín, il y a dix ans. s’accordent sont que le magicien a les cheveux noirs,
Lorsque l’enchantement a été levé, il y a moins d’un mesure plus d’un mètre quatre-vingts et semble avoir
an, les habitants n’ont pas semblé en faire grand cas ; une trentaine d’années.
apparemment, la vie s’est poursuivie plus ou moins La forteresse d’el-Sirad est décrite comme un petit
normalement. Les habitants ne se souviennent pas château de granit noir. La partie principale est
d’événements inhabituels survenus au cours des dix connue pour avoir deux niveaux avec deux tours de
dernières années. Actuellement, ils ne s’inquiètent trois étages. Une autre tour d’environ cinq étages se
guère du fait qu’el-Sirad revendique le contrôle des dresse à une centaine de mètres en avant de la struc-
terres. Certaines personnes sont même reconnais- ture principale. Deux murs s’étendent du château
santes de l’isolement de ces dix dernières années ; le jusqu’à la tour, se rejoignant pour former une cour
trafic de réfugiés en provenance du Djafra a naturel- massive et pointue. On sait que des chiens de l’enfer
lement été interrompu par la barrière magique. errent dans cette cour, attaquant tous ceux qui ne
El-Sirad est incontestablement dangereux. Il portent pas les protections magiques d’el-Sirad.
a hérité de ses parents une lignée du Sang Tout porte à croire qu’el-Sirad a l’intention de de-
ténue, ce qui a suffi à lui permettre venir un awnshegh. On pense qu’il en a tué deux mi-
d’étudier la magie véritable. neurs et qu’il a absorbé leur lignée du Sang. S’il
Cependant, au fur et réussit dans cette entreprise, la Khourane devra faire
à mesure qu’il face à une toute nouvelle série de problèmes. Grâce à
ses gardes mécaniques, les meharmaines, le magicien
est en mesure d’imposer les ordres qu’il souhaite à
ses provinces.
Le plus grand espoir de la Khourane pour vaincre
el-Sirad réside dans les autres awnsheghlien de la ré-
gion. Ces derniers, en particulier le Serpent, ne ver-
ront pas d’un bon œil qu’un nouvel arrivant se taille
sa propre part de territoire et laisse ainsi moins de

20
 On sait que douze meharmaines
patrouillent dans chacune des villes de
place aux Bebrid, Jallam et Mariele. Personne ne sait si el-Sirad
autres. Si el-Sirad semble dispose de stock pour remplacer celles qui pourraient
représenter une trop grande être endommagées.
menace, les autres awnsheghlien Ces constructions en laiton font régner l’ordre par
pourraient décider de l’éliminer pendant l’intimidation. Leur taille, leur armure en laiton dur,
qu’ils en ont encore la possibilité. leurs quatre bras et pieds griffus suffisent amplement
Un dernier point de spéculation concernant el-Si- à inspirer la peur au citoyen moyen. Au combat, les
rad porte sur sa pratique de la magie. Personne ne créatures sont redoutables, balançant leurs griffes et
sait avec certitude si le magicien s’est rendu au leurs khopeshs pour attaquer deux ennemis à la fois.
temple de Rilni pour prêter les cinq serments de ser- Les créatures n’ont pas d’intelligence mais peuvent
vitude. S’il est prouvé qu’il a négligé ce devoir, il ne obéir à des ordres simples. Comme elles ne peuvent
faudra que peu d’efforts pour rallier des dizaines pas raisonner, on ne sait pas exactement comment
(voire des centaines) de magiciens des environs de la elles décident qui attaquer ou ignorer. Certains
Khourane pour affronter le sorcier. Si cela est pos- pensent que des agents d’el-Sirad sont postés dans
sible, la bataille qui s'ensuivra sera sans aucun doute ses villes pour commander secrètement les mehar-
considérée comme le plus grand conflit magique ja- maines.
mais vu en terres khinasies. Ces dernières disposent d’une Force 24 pour sou-
lever et lancer des objets. En raison de leur Dextérité
limitée, elles ne bénéficient que d’un bonus de Force
les meharmaines de +4 aux attaques.
Les créatures peuvent utiliser une attaque de re-
Serviteurs d’el-Sirad gard aveuglant trois fois par jour. Cela équivaut à re-
fléter un bouclier très bien poli sous le soleil de midi
CLIMAT/TERRAIN : Bicheda et Ghourín directement dans les yeux d’un adversaire. La victime
FRÉQUENCE : Très rare est étourdie pendant un round et ne peut pas atta-
ORGANISATION : Solitaire quer. Un jet de sauvegarde réussi contre la pétrifica-
CYCLE D’ACTIVITÉ : Tous les cycles tion permet à la victime d’agir au round suivant ; en
d’activité cas d’échec, elle est aveuglée pendant trois rounds.
RÉGIME ALIMENTAIRE : Aucune Les meharmaines ne subissent que la moitié des
INTELLIGENCE : Aucune dégâts des armes tranchantes et des attaques élec-
TRÉSOR : Armes triques. Ils sont immunisés contre la chaleur, le froid,
ALIGNEMENT : Neutre le sommeil et les sorts affectant l’esprit.
Certains observateurs pensent que les mehar-
NOMBRE PRÉSENT : 1-4 maines souffrent des effets de l’oxydation et du sable
CLASSE D’ARMURE : 3 qui bloque leurs articulations. Personne n’a jamais vu
DÉPLACEMENT : 9 les meharmaines se retirer pour un entretien de rou-
DÉS DE VIE : 18 (80 pv) tine ; certains supposent que les créatures sont régu-
TAC0 : 6 lièrement remplacées pour être entretenues.
NOMBRE D’ATTAQUES : 2
DÉGÂTS PAR ATTAQUE : 2d6 (griffe) ou
2d4/1d6 (khopesh)
ATTAQUES SPÉCIALES : Voir ci-dessous
DÉFENSES SPÉCIALES : Voir ci-dessous
RÉSISTANCE MAGIQUE : Aucune
TAILLE : G (2,70 m de haut)
MORAL : Sans peur (19)
POINTS D’EXPÉRIENCE : 7 000

Les meharmaines sont la police peu secrète d’el-Si-

rad. Leur existence était inconnue en Khinasi. Au
moment où el-Sirad a dissipé la barrière magique au-
tour de Bicheda et Ghourín, les meharmaines pa-
trouillaient en force dans les provinces. Les créatures
mesurent près de trois mètres de haut et sont entiè-
rement construites en laiton. Elles sont toutes iden-
tiques, présentant les mêmes traits de visage, les
mêmes marques et les mêmes manières. Certains
sages les comparent à des golems de fer, tant par leur
forme que par leur fonction.

21
 actifs et
tenures
fortifications
La majeure partie de la Khourane étant inhospita-
lière, la civilisation s’est éparpillée. Certaines régions
sont colonisées, mais ne font pas l’objet de convoi-
tise ; il est peu probable que l’on se batte pour le
contrôle des terres elles-mêmes. Les tenures ont
beaucoup plus de valeur ; les guerres se dérouleront
probablement dans le terrain politique ou écono-
mique.
Par conséquent, la seule fortification de la Khou-
rane est le palais de Ber Falaïa, qui est un château de
niveau 4.
les armées
Le nouvel émir prend le commandement des armées
permanentes de la Khourane, composées d’unités
khinasies : cinq de lanciers, cinq d’archers et deux
d’éclaireurs. L’entretien de chaque unité coûte un
Lingot d’Or par tour de domaine. Elles relèvent
toutes du quartier général de la garde royale à Ber
Falaïa, mais peuvent être postées n’importe où dans
le royaume, à l’exception des provinces de Mour el-
Sirad (déplacer des troupes dans ces régions serait
considéré comme un acte de guerre). Une unité de
lanciers est toujours postée à Zulaf.
La Khourane possède également une marine de
premier ordre composée de quatre zebecs, neuf
dhouras et deux dhows. Le coût d’entretien de ces
navires est de 1 LO l’unité. Ces navires patrouillent
en permanence le long des côtes de la Khourane. La
position du Mairada, qui sépare la côte en deux
zones distinctes, est souvent à l’origine de tensions
entre les navires de nations rivales. Cependant, au-
cune des deux parties ne souhaitant déclencher une
guerre, ces rencontres se déroulent habituellement
de manière pacifique
.
22
les routes
Le relief accidenté de la Khourane rend les déplace-
ments terrestres difficiles. Heureusement, le long lit-
toral du royaume facilite le transport par voie
maritime. Les marchandises sont généralement ache-
minées de l’intérieur des terres jusqu’au port mari-
time le plus proche, puis échangées avec d’autres
provinces par les marchands qui y naviguent.
La route reliant Bebrid, Jallam et Mariele est faci-
lement praticable et n’a guère changé au cours des
dix dernières années d’isolement. Avant l'apparition
de la barrière magique d’el-Sirad, elle longeait le bras
de mer de Yazir pour rejoindre Yazira. Ce chemin a
été abandonné au cours des dix dernières années et il
est peu probable qu’il redevienne une route impor-
tante.
La route menant de Hallam à Ber Falaïa est la plus
fréquentée de Khourane. Ce chemin est suffisam-
ment large pour accueillir quatre caravanes (deux
dans chaque sens). La route passe à un peu moins de
50 m du bord de la côte. Elle est tellement utilisée
qu’elle est facilement identifiable (aucun guide n’est
nécessaire pour tracer son chemin) et toujours en
bon état. Elle est parfois abandonnée par mauvais
temps : lorsque les tempêtes et les ouragans arrivent
de la mer, les caravanes surprises le long de la route
doivent parfois s’enfoncer dans les terres pour résis-
ter aux vents et aux pluies battantes.
Moura est reliée à Ber Falaïa par une piste longue
et accidentée. Sans l’unité de troupes royales
constamment stationnée à Zulaf (et remplacée
chaque mois par une nouvelle unité), cette route se-
rait beaucoup plus dangereuse à cause des bandits en
maraude. La majeure partie de la route est facile à
parcourir, à l’exception des cols de montagne près de
Ramek.
Les autres routes de Khourane ne sont guère plus
que des pistes partiellement déblayées. Dans de
nombreuses régions, seul un guide expérimenté peut
parcourir ces pistes avec succès.
les routes
commerciales
Le commerce est l’activité la plus lucrative et la plus
politique de la Khourane. Le contrôle de n’importe
quelle ressource offre un pouvoir considérable ; tout
souverain de Khourane doit garder un œil tourné
vers le commerce pour alimenter les coffres royaux.
Le nouvel émir prend le contrôle de deux routes
commerciales importantes : l’une reliant Ber Falaïa à
Izedas en Ghamoura (rapportant 4 LO par tour de
domaine), et l’autre reliant Ber Falaïa à Ber Mera en
Merasaf (rapportant 6 LO par tour de domaine).

la cour
Le palais de Ber Falaïa est l’une des plus belles struc-
tures de toute la Khinasi. Il a été construit il y a
moins de 80 ans et ne souffre donc pas de dommages
dus à l’âge ou à la vétusté.
Le personnel du palais est composé de travailleurs
enthousiastes et volontaires. Comme la Khourane n’a
pas de système de castes et que tous les individus
sont traités sur un pied d’égalité, et parce que tous
les Khouranéens suivent le code du sayim, le palais
fonctionne plus efficacement que beaucoup de châ-
teaux royaux (en particulier ceux d’Anuire). En
conséquence, l’émir peut dépenser moins de Lingots
d’Or pour sa cour sans que cela ait un effet néfaste.
La cour est traitée comme un niveau supérieur au
montant dépensé ; ainsi, si l’émir dépense 7 LO pour
entretenir sa cour, celle-ci est traitée comme une
cour de 9 LO.
lignes telluriques
La Khourane bénéficie de nombreuses régions
vierges à fort potentiel magique. Les provinces si-
tuées dans le Docandragh offrent un avantage ma-
gique unique : en raison de leur caractère sauvage, il
est peu probable qu’elles soient colonisées et civili-
sées à un moment ou à un autre. Ainsi, les sorciers
qui prennent le contrôle de ces provinces riches en
magie sont pratiquement assurés que leurs sources
ne diminueront pas avec une urbanisation future.
Le nouvel émir prend le contrôle de deux lignes
telluriques qui partent de l’Ibnoume méridional. La
première traverse Zulaf et se termine à Ber Falaïa ; la
seconde traverse Ber Djin et el-Sirte et se termine à
Tuarime. Cette dernière est particulièrement impor-
tante, car elle traverse une province dans laquelle el-
Sirad contrôle une source de haut niveau.
El-Sirad contrôle une source (8) à Ber Djin, d’où
émane une ligne tellurique qui atteint Ghourín et Bi-
cheda. Si el-Sirad a l’intention d’annexer d’autres
terres de la Khourane, Ber Djin semble être une cible
probable. L’émir serait bien avisé d’acquérir un plus
grand contrôle magique dans le nord de la Khourane,
soit personnellement, soit en aidant l’Ombre grise à
se l’approprier. Tout pouvoir supplémentaire acquis
par el-Sirad ne peut qu’entraîner des difficultés fu-
tures pour le pays.
les actifs de l’émir
Lorsqu’il accède au trône de Khourane, le nouvel
émir a accès aux biens et aux privilèges liés à sa fonc-
tion. La plupart d’entre eux, tels que le mobilier du
palais, les joyaux de la couronne et les dons au
royaume, restent la propriété de l’État et ne sont pas
23
 convertis en richesse personnelle. Les objets tels que
la garde-robe, les cadeaux personnels et la monture
préférée de l’émir sont considérés comme la proprié- Comme el-Sirad
té du souverain. représente une menace sérieuse
Le palais : l’émir, sa famille et ses invités ont libre pour le contrôle de certaines provinces de la
accès au palais royal. Il peut dépenser un Lingot d’Or Khourane, l’émir devrait sérieusement envisager de
pour personnaliser l’appartement royal et redécorer faire appel à Uluine pour l’aider à repousser le sor-
les parties communes du palais, en plus de l’entretien cier maléfique. Le contrôle du territoire septentrional
courant. pourrait être compromis en très peu de temps si el-
Garde-robe : l’émir et sa famille recevront tous les Sirad était autorisé à poursuivre ses activités sans
vêtements et armures nécessaires tout au long de leur rencontrer d’opposition.
règne. L’émir peut commander une nouvelle armure
répondant à pratiquement toutes les spécifications (y
compris les bonus magiques) : en cas de dommage,
l’armure sera remplacée au frais de l’État.
tenures
Montures : l’émir peut choisir une monture per- Le tableau des Tenures du supplément Les Cités du
sonnelle parmi les animaux de qualité des écuries Soleil est reproduit ici pour plus de commodité.
royales. En outre, il peut à tout moment emprunter
des chevaux pour son usage personnel.
Laboratoire de magicien : le palais est équipé de Province Offices Temples Guildes Sources
l’un des meilleurs laboratoires du royaume. L’émir, Adeid (2/3) XX (1) TNS (2) SdS (2) Sir (2)
Ayandir (1/8) XX (1) BH (1) – OG (8)
assisté d’un conseil de magiciens, accorde l’autorisa- Barein (2/5) XX (1) BH (2) SdS (1) XX (4)
tion d’utiliser le laboratoire, mais il a libre accès à la Ber Djin (0/9) – – – Sir (8)
salle de travail à tout moment. Une petite équipe Ber Falaïa (6/1) XX (3)* BH (4) TD (4) XX (1)
d’apprentis est employée pour nettoyer et approvi- SdS (1) TNS (2) SdS (2)
Ibnoume m. (2/7) XX (1) BH (2) TD (2) XX (6)
sionner le laboratoire.
Zulaf (4/5) XX (1) BH (3) TD (3) XX (3)
Armes : l’émir peut commander n’importe quel Sahadein (2/7) – BH (2) TD (1) OG (7)
type d’armes pour son usage personnel dès son ac- el-Sirte (1/8) XX (1) TNS (1) SdS (1) Sir (5)
cession au trône. Il peut également commander des Ras Mhin (0/9) – – – XX (3)
armes en guise de cadeaux, pour aider les aventuriers OG (3)
Tuarime (3/2) XX (2) TNS (3) TD (2) XX (2)
qui travaillent pour l’État ou pour mieux équiper l'ar-
mée. Bicheda (2/5) Sir (2) BH (1) LMD (1) Sir (4)
Allocation personnelle : l’émir peut prélever Ghourín (2/5) Sir (2) BH (2) LMD (1) Sir (5)
250 po à chaque tour de domaine pour ses dépenses * Indique une tenure fortifiée par un château.
personnelles. La plupart des émirs précédents évi-
taient de toucher cet argent et préféraient remplir Abréviations : XX = anciennement Kalilah bint Farid el-Mashil
(Khourane), désormais le nouvel émir ; TNS = Temple nuridien de
leur bourse par leurs propres moyens (comme l’aven- Sarma (Rigel min Namal) ; SdS = Société du Serpent (Darius Aspar-
ture). ta) ; Sir = el-Sirad (Mour el-Sirad) ; BH = Bouclier d’Halaïa (Tihara
min Buseri) ; OG = l’Ombre Grise (Taeric Uluine) ; TD = Trans-
marche du Docandragh (Omar el-Rehál) ; LMD = Ligue marchande

l’ombre grise de Djafra (Ouisira bint Falih).

Le nouveau souverain bénéficiera d’une personne qui

pourrait être considérée comme un atout : le magi-
cien Taeric Uluine, connu sous le nom d’Ombre
grise. Il a prouvé qu’il était un allié digne de
Offices
Les citoyens de la Khourane ont tendance à être dis-
confiance et désintéressé ; il a aimé servir l’émira
ciplinés, grâce au code du sayim. De plus, le royaume
de Khourane en échange d’un contrôle non
possède tellement de terres non colonisées que les
supervisé des sources et il lui est toujours
conflits de propriété sont rarement un problème.
venu en aide en cas de besoin. Taeric
L’ancienne émira n’a jamais eu besoin de contrôler
espère poursuivre cette relation.
un grand nombre de tenures, mais cela pourrait de-
venir une préoccupation majeure dans un avenir
proche. Le Serpent contrôle un office (1) à Ber Fa-
laïa, et el-Sirad contrôle des offices de niveau 2 à la
fois à Bicheda et à Ghourín. Si le nouvel émir espère
un jour éliminer el-Sirad, il serait judicieux qu’il pos-
sède des tenures dans le royaume du sorcier.
Par ailleurs, si l’on veut éradiquer l’influence du
Serpent, l’émir devrait faire tout ce qui est en son
pouvoir pour démanteler la tenure de l’awnshegh à

24

Ber Falaïa.
Cela nécessitera sans
doute un travail de longue haleine,
car les factions du Serpent sont secrètes et
très dispersées.
Le nouvel émir serait bien avisé de prendre le
contrôle de tous les offices disponibles à Ber Falaïa
avant que le Serpent ou el-Sirad ne fassent une offre
pour les obtenir.
temples
Le contrôle des temples de la Khourane est une si-
tuation largement pacifique et apolitique. Les Khou-
ranéens ne vénèrent que deux divinités : Sarma et
Halaïa. Les citoyens sont divisés dans leur culte selon
des critères géographiques et professionnels. Sarma
est populaire dans les grandes villes et parmi les vo-
leurs, les marchands et les joueurs. Halaïa est vénéré
dans les campagnes, par les guerriers et certains
nobles.
Les chefs des temples ont compris que ravir les
fidèles de leurs adversaires était une opération per-
due d’avance. Tihara min Buseri, dirigeante du Bou-
clier d’Halaïa, souhaite avant tout renforcer ses
temples existants pour soutenir et servir la Khourane.
Rigel min Namal, qui contrôle le Temple nuridien de
Sarma, souhaite remplir les coffres de son temple et
ses propres poches par la même occasion. Bien
qu’aucun des deux ne souhaite mener une guerre
sainte pour convertir leurs fidèles, si Rigel parvient à
faire de son temple une puissance politique au cours
des prochaines années, il pourrait chercher à usurper
les fidèles de sa rivale. Cependant, le manque de res-
pect de Rigel pour le code du sayim risque de lui
faire perdre plus de terrain qu’il n’en gagnera.
guildes
En raison des ressources limitées de la Khourane, le
contrôle du commerce fait l’objet d’une lutte achar-
née et hautement politique. Les trois principales
guildes de la Khourane (la Transmarche du Docan-
dragh, la Ligue marchande du Djafra et la Société du
Serpent) exercent chacune leur propre forme de
contrôle sur des zones spécifiques. Le maintien de ce
contrôle sur ces tenures sera probablement aussi dif-
ficile que l’acquisition de nouvelles.
La Transmarche du Docandragh (décrite dans Les
Citées du Soleil) contrôle 31 niveaux de guildes dans
le sud-est de la Khinasi et exerce ainsi un pouvoir ex-
ceptionnel. La Transmarche, dirigée par Omar el-
Rehál, s’efforce activement d’empêcher l’exploitation
des ressources naturelles et assure ainsi la prospérité
pour les générations à venir.
La Société du Serpent est bannie de la Khourane
mais opère clandestinement dans ses villes. Le seul
but de la Société est de prendre le plus possible le
contrôle sur la Khourane pour permettre au Serpent
de l’annexer à terme. L’émira et ses contacts ont ré-
cemment pris conscience de l’étendue de l’influence
du Serpent et ont commencé à élaborer des plans
pour évincer les agents de l’awnshegh.
Les seules tenures de la Ligue marchande de Dja-
fra en Khourane se trouvent à Bicheda et à Ghourín.
Aucune autre guilde n’a l'intention de prendre le mo-
nopole du commerce dans ces provinces ; personne
n’a confiance dans la possibilité de garder le contrôle
de quoi que ce soit dans le royaume d’el-Sirad. Des
rumeurs ont circulé selon lesquelles les marchands
du Djafra étaient de mèche avec el-Sirad, mais au-
cune information n’a jamais confirmé cette rumeur.
sources
Les sources sont particulièrement importantes dans
les terres khinasies en raison de la haute considéra-
tion pour les lanceurs de sorts. Contrôler une source,
c’est contrôler la magie la plus puissante du pays ; le
contrôle d’une source est autant un symbole d’hon-
neur qu’une voie d’accès au pouvoir.
Malheureusement pour la Khourane, el-Sirad
contrôle plus de sources que le nouvel émir ou
l’Ombre grise. Cependant, ensemble, Taeric et l’émir
dépassent facilement le nombre de celles d’el-Sirad.
Pour que les riches réserves de mebhaighl dispo-
nibles en Khourane ne tombent pas entre les mains
du sorcier maléfique, le nouvel émir doit faire preuve
d’une extrême prudence dans l’entretien des sources
existantes et dans l’exploitation de celles qui n’ont
pas été réclamées.
le palais impérial
de ber falaïa
Si le nouvel émir ne réside pas déjà au palais, il doit
prendre des dispositions pour s’installer dans la suite
royale dès que possible. Plus vite il s’installera dans
ses nouvelles fonctions, mieux ce sera ; une fois que
les citoyens de Khourane auront vu le palais adopter
ses nouvelles habitudes, ils prendront confiance dans
le transfert du pouvoir et reprendront leurs activités
quotidiennes classiques.
25
 Une carte du palais et de ses environs figure sur la
couverture dépliante accompagnant ce guide de do-
maine. L’explication de la carte et ses emplacements
sont présentés ci-dessous.
les alentours
du palais
La demeure de l’émir est située sur une falaise sur-
plombant les bras de mer du Baïr el-Mehare. Le pa-
lais a à peine 80 ans ; il a été entièrement rasé puis
reconstruit après la chute d’un précédent émir qui
était corrompu.
L’arrière du palais fait face à la mer, ce qui permet
à l’émir, à sa famille et à ses invités de se promener
dans les jardins et de profiter de la vue en toute inti-
mité. Par mauvais temps, la falaise est battue par les
vagues, mais le palais est suffisamment haut sur l’à-
pic rocheux pour échapper à leurs dangers.
Les jardins privés situés à l’arrière du palais sont
entretenus par un petit escadron de jardiniers à
temps plein. On y trouve plusieurs belvédères, un
bain extérieur, des thermes, des bassins de réflexion
peuplés de carpes aux couleurs vives, des agrumes et
des bordures élaborées et fantaisistes, composées de
toutes sortes de plantes colorées et exotiques. Les
jardins sont stratégiquement aménagés pour qu’ils
soient en fleurs tout au long de l’année.
La façade du palais est conçue pour assurer la sé-
curité et la beauté. Les visiteurs sont accueillis par un
chemin en lacets, des fontaines bouillonnantes et des
jardins luxuriants, tandis que les gardes royaux, effi-
caces et discrets, repoussent les indésirables.
A. Mur extérieur et porte principale : le mur de
pierre d’un mètre d’épaisseur qui entoure le palais est
un moyen de dissuasion efficace contre les éventuels
fauteurs de troubles. Ce mur d’un blanc éclatant ne
résisterait probablement pas à un siège, mais il
éloigne les voleurs et les vagabonds. Une porte en fer
forgé ornée donne accès à la cour.
B. Les postes de garde : ces structures blanches
simples sont recouvertes de vignes fleuries, de sorte
qu’elles sont presque cachées. Dix gardes y sont en
service en permanence ; les structures comprennent
une petite salle à manger et un entrepôt pour les
armes.
C. Orangerie : pamplemousses, oranges, citrons,
citrons verts et kumquats y poussent toute l’année.
Les bosquets comprennent des chemins de pierre si-
nueux et des bancs en teck pour que les visiteurs
puissent profiter de l’ombre. Le parfum rafraîchissant
des agrumes embaume l’air en permanence.
26
D. Caserne des gardes : cette structure
avec un étage construite en pierre blanche est
également recouverte de vignes en fleurs et camou-
flée par des arbres et des lys. Les 75 gardes du palais
y résident et s’y entraînent.
E. Le jardin régulier : ce jardin, entouré d’un mu-
ret de pierre, est particulièrement soigné. Entretenu
par la jardinière en chef elle-même, il est réservé aux
plantes les plus exotiques, les plus rares et les plus
délicates. Il comprend un coin où il fait bon s’asseoir
pour discuter affaires ou recevoir des invités. Des
paons se promènent sur le terrain, ajoutant à la
beauté du jardin.
F. Mur intérieur : ce mur de pierre blanche
constitue une deuxième ligne de défense contre les
intrus. Il est surveillé en permanence par huit gardes
royaux à la remarquable discrétion.
la structure
du palais
L’ensemble du palais est construit en marbre blanc
étincelant. L’extérieur est décoré de tuiles et de mo-
saïques aux couleurs vives, soigneusement conçues
pour ne pas concurrencer la beauté des jardins.
1. L’entrée principale : ces doubles portes cin-
trées constituent l’entrée principale du palais et sont
surveillées en permanence par quatre gardes. Ces
postes sont occupés par des membres expérimentés
du personnel de garde.
2. Hall d’accueil : ce vaste hall, décoré de fon-
taines et de sculptures, est un lieu d’accueil pour les
invités et permet aux voyageurs de se rafraîchir. Il est
meublé de divans confortables et de lavabos. Des
serviteurs y sont postés à toute heure pour fournir de
l’eau, des fruits frais et du pain aux hôtes. Un épais
rideau sépare la zone des invités de celle des servi-
teurs.
3. Postes de travail des domestiques : cet espace
est approvisionné en serviettes, en linge de maison et
en produits d’entretien. Les domestiques y sont tou-
jours présents pour assister les hôtes.
4. Cuisines est et ouest : équipées de tous les
types d’ustensiles et d’instruments de cuisine, les cui-
sines desservent toutes les zones du rez-de-chaussée.
5. Salles à manger des domestiques : ces pièces
sont simples mais fonctionnelles. Les domestiques y
prennent leurs repas et se détendent entre deux ser-
vices.
6. Chambres vides : ces pièces sont volontaire-
ment inutilisées afin de disposer d’un espace dispo-
nible en cas de besoin inhabituel.

7. Quartiers des domestiques : ces sections sont
divisées en chambres abritant deux ou trois per-
sonnes. Elles sont simples mais confortables, et se-
raient considérées comme luxueuses par rapport aux
quartiers des serviteurs dans d’autres résidences
royales.
8. Chambres des invités : ces chambres sont ré-
servées aux visiteurs tels que les marchands et les en-
tourages de dignitaires. Elles sont propres et simples,
mais équipées des accessoires les plus raffinés
(oreillers en plumes, literie en soie, etc.).
9. Les bains des invités : les bains sont des sanc-
tuaires miniatures décorés de plantes en fleur et de
mosaïques détaillées. Des serviteurs s’occupent de
ces espaces pour fournir des serviettes fraîches et des
huiles parfumées.
10. Salle à manger officielle : c’est ici que sont
servis les dîners d’État. La salle est équipée des
meubles les plus raffinés, de coussins en soie et de
tapisseries élaborées.
11. La bibliothèque : la bibliothèque royale est
une impressionnante collection de livres et de par-
chemins rassemblés au fil des siècles. On y trouve
des romans, des généalogies et des ouvrages ma-
giques.
12. Conservatoire : cet espace calme et silencieux
est réservé à l’étude et à la recherche. La pièce est
entourée d’arbres et de plantes en pot pour créer un
environnement relaxant. Le plafond est ouvert jus-
qu’au sommet du minaret.
13. La salle du trône : il s’agit de la pièce la plus
somptueuse du palais. C’est ici que l’émir tient sa
cour et gère les affaires de l’État. Deux escaliers en
colimaçon situés au fond de la salle mènent aux ap-
partements royaux.
14. Chambres des gardes : des gardes y sont pos-
tés en permanence pour assurer la sécurité en toute
discrétion.
15. Salle de bal : c’est ici que se déroulent les ré-
ceptions d’État. Le plafond est ouvert jusqu’au som-
met du minaret. La nuit, on peut observer les étoiles
à travers la verrière.
16. Chambres vides.
Premier étage
1. Passage d’entrée : l’escalier en colimaçon de la
salle du trône mène à ce passage. Deux gardes sont
postés ici en permanence.
2. Chambre d’audience privée/salle de méditation :
cette pièce est destinée aux réunions privées de
l’émir et à ses moments de tranquillité.
3. Salle du conseil : les conseillers de l’émir s’y
réunissent pour toutes les affaires d’État.
4. Salle des réserves : les souverains de la Khou-
rane étant souvent des magiciens, cette pièce est
remplie d’herbes, de composantes de sorts et de
livres magiques.
5. Laboratoire : cet espace est réservé à la re-
cherche et aux expériences magiques.
6. Appartement du conseiller : cette zone sert de
quartier personnel à Beshir et comprend une salle de
bain privée.
7. Chambres des dignitaires : les invités d’État
importants et de confiance sont logés ici.
8. Bains des invités : ces salles de bains privées
sont réservées aux dignitaires.
9. Quartiers des serviteurs personnels de
l’émir : ces chambres confortables sont occupées par
les dix serviteurs les plus fiables du palais, qui
veillent aux besoins personnels de l’émir.
10. Bains des serviteurs.
11. Salle à manger des serviteurs.
12. Cuisine privée : c’est ici que sont préparés les
repas de l’émir, de sa famille et de ses invités. Un
goûteur royal est parfois employé.
13 et 14. Chambres vides.
15. Appartements royaux : ils doivent être amé-
nagés et décorés par le nouvel émir.
27
C ette section est destinée à
fournir au MD des idées
d’aventures en Khourane,
rumeurs, secrets
et intrigues
ainsi qu’aux joueurs des pistes narratives qu’ils
pourraient vouloir explorer. Certaines peuvent
être de courtes aventures, d’autres peuvent se
transformer en longues campagnes ou ouvrir
de nouvelles opportunités ou difficultés pour l’émir
de la Khourane.
Il est recommandé au joueur de ne pas lire cette
section pour profiter au maximum du jeu.
rumeurs
Voici une liste des rumeurs qui peuvent être enten-
dues n’importe où en Cérilia. Elles peuvent servir de
point de départ à une aventure, de moyen de pres-
sion politique ou marquer le début d’une fausse piste.
 L’émira a été capturée par le Mage : il exige une
grande partie de la Khourane en guise de rançon.
(Faux)
 Mour el-Sirad demande à être reconnu comme
souverain de la Khourane. (Faux)
 Ber Falaïa est en proie au chaos depuis la dispari-
tion de l’émira. (Vrai)
 Le plus dévoué conseiller de l’émira est devenu un
traître depuis la disparition de la famille royale.
(Faux)
 Des espions des quatre coins de la Khourane sont
concentrés dans la ville de Ber Falaïa depuis la
disparition de l’émira. (Vrai)
 Depuis la disparition de l’émira, le palais a engagé
des aventuriers pour éliminer les espions et ren-
forcer la sécurité autour de la ville. (Vrai)
 L’émira a caché un trésor inconnu quelque part
au nord de Ber Falaïa, en dehors des limites de la
ville. (Vrai)
 L’île de Haninah possède une crique sous-
marine cachée. La légende raconte qu’il
s’agissait d’un repaire de pirates dans les
siècles passés et qu’il est aujourd’hui
gardé par d’étranges créatures
marines. (Vrai)
28
secrets
les dhoumaires
L a mystérieuse race connue sous le nom de
dhoumaire, dont on dit qu’elle vit dans le Do-
candragh, ne sont pas seulement des créa-
tures de légende. Elle existe bel et bien, et habite les
coins les plus reculés de la forêt profonde. Le clan se
déplace au fil des saisons pour suivre les meilleures
périodes de chasse et de cueillette, et ces déplace-
ments permettent également d’assurer leur sécurité à
tous. Au fil des siècles, les aventuriers, les chasseurs
et les explorateurs qui ont aperçu un dhoumaire et
sont revenus pour en témoigner n’ont jamais réussi à
localiser le clan reclus. Leur culture est donc restée
inchangée depuis plus de 1 000 ans.
Les dhoumaires sont un vestige de la bataille du
mont Deismaar. Avant la guerre, c’était un clan ordi-
naire de lutins cérilliens qui s’occupaient de leurs af-
faires et vivaient paisiblement dans les forêts.
Lorsque les dieux ont péri au mont Deismaar, une
partie de leur essence s’est infusée sur ce clan, les
changeant à jamais.
Heureusement pour eux, la seule essence qui les
toucha fut celle de Reynir et tout le clan fut affecté
par une lignée de Sang mineure. Grâce à leur mode
de vie solitaire, leur lignée s’est maintenue jusqu’à
aujourd’hui à son niveau d’origine.
Les dhoumaires ne se considèrent pas comme des
rejetons au même titre que les humains. Ils ont plu-
tôt acquis des pouvoirs qui leur permettent de
s’adapter à leurs terres et de vivre dans la solitude.
Les membres du clan sont immédiatement informés
de la présence d’étrangers qui s’aventurent à moins
d’un kilomètre de leur territoire traditionnel. Ils
peuvent également parler aux animaux à volonté sur
leurs terres ancestrales.
Les lutins vivent encore aujourd’hui de la même
manière que leurs ancêtres il y a des milliers d’années
(certains spécialistes pensent qu’ils sont antérieurs
aux elfes). Ils s’efforcent consciemment d’éviter les
étrangers et de ne pas être découverts. Ils sont aidés
dans cette entreprise par une capacité de Sang
unique : le camouflage. Pour les membres du clan,
les lutins ne sont pas différents en apparence de leurs
ancêtres. Pour les étrangers, cependant, la peau, les
cheveux, les vêtements et les outils des lutins
prennent naturellement les couleurs de leur
 environnement,
un peu comme un caméléon.
Les couleurs changent et s’adaptent
naturellement, de sorte qu’une personne
observant un dhoumaire courant à toute vitesse
dans une forêt n’aurait que 20 % de chances de dé-
tecter le lutin. Un dhoumaire immobile dans ses
terres natales serait indétectable de quelque manière
que ce soit.
Les dhoumaires sont un peuple pacifique dont le
seul but est de vivre isolé. Ils ne sont pas agressifs et
ne se battent que s’ils sont acculés. Au cours du
siècle dernier, aucune histoire de conflit avec les lu-
tins n’a jamais été rapportée.
Les explorateurs qui affirment avoir vu des dhou-
maires les décrivent comme des êtres grands (pour
des fées, on pense qu’ils mesurent en moyenne un
mètre cinquante), sveltes et gracieux, capables de
courir et de gambader dans la forêt avec la plus
grande aisance. On dit qu’ils ont de larges yeux vigi-
lants et malicieux et qu’ils parlent un langage qui res-
semble au bruissement du vent sur les feuilles. On
leur prête des pouvoirs de contrôle de l’esprit ou de
charme, car quiconque prétend avoir vu un dhou-
maire ne se souvient jamais de son interaction. De
temps en temps, des vagabonds du Docandragh ont
émergé de la forêt après plusieurs semaines sans se
souvenir de leur périple. On peut se demander si les
dhoumaires les ont sauvés ou s’ils les ont simplement
ramenés dans la bonne direction.
Les villages humains isolés qui existent en marge
du Docandragh depuis des siècles font généralement
référence aux dhoumaires comme étant « ceux qui
attendent », mais aucun érudit ou aventurier n’a ja-
mais déterminé la signification de cette référence.

la cité perdue
de kheleb-izhil
Selon les archives humaines et naines, une cité nom-
mée Kheleb-Izhil existait autrefois en Cérilia. Il
s’agissait d’un vaste et puissant royaume nain d’une
beauté indescriptible, situé au cœur d’une grande
montagne. La ville était considérée comme l’une des
plus anciennes civilisations de Cérilia.
D’après toutes les estimations, vers l’an 890 AM,
les nains ont scellé les portes de leur cité et ont com-
plètement disparu. Au fil du temps, l’emplacement
de la cité a été oublié ; la plupart des gens pensent
qu’elle se trouve à l’est du Rhuannach.
Une poignée d’érudits khouranéens s’intéressent
tout particulièrement à la cité de Kheleb-lzhil. Ils es-
pèrent que si la ville existe toujours, les nains pour-
raient avoir des documents remontant plus loin dans
l’histoire que les récits humains et que les lacunes de
l’histoire de Cérilia pourraient être comblées. Ils es-

29
 pèrent surtout que les nains détiennent des connais-
sances perdues sur les awnsheghlien qui pourraient
être utilisées pour combattre ces abominations. La
Khourane commence à ressentir la pression de ses
voisins awnsheghlien ; toute arme secrète qui pour-
rait s’avérer efficace contre les enfants d’Azraï serait
en effet inestimable.
Les spécialistes sont divisés sur la question de
l’emplacement le plus probable de Kheleb-Izhil. Cer-
tains sont convaincus que la paire de pics méridio-
naux du Rhuannach marque la cité perdue ; d’autres
insistent sur le fait que le sommet le plus septentrio-
nal de la Khourane constitue le seul site logique.
Quoi qu’il en soit, la recherche de Kheleb-lzhil
offre de nombreuses possibilités d’aventures. La na-
tion naine cachée aux voûtes incrustées d’or pros-
père-t-elle encore sous les montagnes ? Si c’est le cas,
quelle technologie a évolué au cours des siècles pas-
sés ? Quelles merveilles les nains ont-ils inventées
dans leur isolement ? Et s’ils sont découverts, seront-
ils prêts à négocier et à interagir avec les humains de
la surface, ou verront-ils leur découverte d’un mau-
vais œil ? Un millier de questions sur cette nation de
nains restent sans réponse.
le serpent de pluie
On sait peu de choses sur le Serpent de Pluie, mais
tout le monde en Khinasi et la plupart des habitants
du reste de Cérilia connaissent ses légendes. Selon
ces dernières, le Serpent de Pluie était un gardien
puissant mais bienveillant des montagnes qui portent
son nom.
Personne dans aucune région civilisée n’a entendu
parler d’une apparition du Serpent de Pluie au cours
des 500 dernières années. Cependant, on ne sait pas
si des observations ont eu lieu parmi les indigènes
des régions reculées.
Les légendes du Serpent de Pluie sont nées dans le
sud des montagnes, dans la province actuellement
connue sous le nom de Ghourín. Les histoires re-
montent à l’époque des premiers colons masétiens.
La légende originale, telle qu’elle est le mieux re-
transcrite, parle d’une ancienne ruine sur un plateau
montagneux très élevé. La ruine était décorée de hié-
roglyphes qui n’ont jamais été identifiés et qui étaient
accompagnés de dessins représentant un énorme ser-
pent à plumes avec des rayons de lumière rayonnant
de sa tête. Le destin des bâtisseurs de la ville qui a
fini par devenir cette ruine, ainsi que leur disparition,
n’ont jamais été expliqués.
30
On raconte
également que les premiers
colons masétiens auraient aperçu
le Serpent de Pluie. Il est toujours décrit
comme un serpent à plumes dont les yeux
ressemblent à de l’or liquide. Les légendes ne dé-
crivent pas de comportement effrayant ou horrible de
sa part, mais plutôt comme un gardien et un protec-
teur.
Certaines légendes relient le Serpent de Pluie aux
dhoumaires, affirmant que les dhoumaires sont ses
oreilles et ses yeux. L’explication de l’expression
« ceux qui attendent » reste cependant un mystère. Il
a même été suggéré que les dhoumaires, par le biais
d’une forme fantastique de magie ancienne, se trans-
formeraient pour se fondre en une seule créature
connue sous le nom de Serpent de Pluie.
S’il existe réellement et était présent à l’époque du
mont Deismaar, personne ne peut même spéculer sur
l’effet qu’une lignée de Sang pourrait avoir sur cette
créature mythique.
l’île de haninah
La rumeur veut que l’île de Haninah cache des
grottes sous-marines remplies de trésors et habitées
par d’étranges créatures sous-marines. Les rumeurs
sont vraies. Sous la surface de cette île rocheuse se
trouve un labyrinthe de criques qui s’étend sur au
moins cinq kilomètres.
L’île elle-même mesure huit kilomètres d’une
pointe à l’autre. Le côté faisant face à la mer est une
falaise abrupte d’environ 45 mètres de haut. L’île est
inclinée vers le continent et son bord le plus proche
de Ber Falaïa s’enfonce dans l’eau. Une plage étroite
borde cet endroit, et un récif corallien s’étend vers la
Khourane sur un peu moins d’un kilomètre. La sur-
face de l’île est rocheuse et dénudée, mais des arbres
et des mousses s’accrochent à la pierre. Des pélicans
et des mouettes nichent dans les creux et les renfon-
cements des rochers.
L’île est le vestige d’un ancien volcan qui a été reje-
tée du fond de l’océan il y a des millénaires. Lorsque
la lave a jailli sous la mer et a été rapidement refroi-
die par l’eau, il en a résulté d’étranges colonnes et
des tunnels tortueux. L’eau contenue dans les tunnels
s’est transformée en vapeur et s’est échappée ou a été
expulsée sous l’effet de la pression, donnant nais-
sance aux tunnels rocailleux que l’on voit aujour-
d’hui.
Les Masétiens connaissaient l’existence de cette île
et utilisaient les criques comme chambres fortes et
refuges contre les intempéries. Les tunnels n’ont ja-
mais été entièrement explorés au cours des derniers
siècles, de sorte que personne ne sait quels dangers
ou quels trésors peuvent se cacher dans ces sombres
crevasses.

Les grottes extérieures sont habitées
par une colonie de kuo-toas loyaux neutres qui
sont secrètement payés par les coffres de la Khou-
rane pour tenir à distance les explorateurs potentiels.
L’émira et ses prédécesseurs ont maintenu cette rela-
tion afin de protéger une station de recherche ma-
gique sur l’île.
le mage
Comme le Mage est arrivé en Cérilia il y a seulement
six ans et qu’il a pris le contrôle d’un vaste domaine
dans la foulée, ses complots et ses manigances in-
quiètent particulièrement la Khourane. Le nouvel
émir serait bien avisé de ne prendre aucune décision
susceptible d’attirer l’attention du Mage (y compris
des mesures aussi anodines que des sanctions com-
merciales ou des restrictions de voyage) tant que le
souverain n’a pas entièrement confiance en ses capa-
cités de dirigeant et en ses conseillers.
Bien que le Mage nie les accusations selon les-

intrigues quelles il projette d’annexer la Khourane et le Min

Dhousai, personne ne doute que ces nations affron-
teront ses troupes un jour ou l’autre, probablement

le serpent au cours de la prochaine décennie. Le sorcier ne de-

mande pas mieux que de contrôler les puissants

L ’un des pires ennemis de la Khourane est son

voisin du sud, l’awnshegh connu sous le nom
du Serpent. Au lieu de déferler sur la nation
et de s’en emparer par la force, cette créature malé-
fique a décidé d’infiltrer la Khourane petit à petit, se
mebhaighls issus du Docandragh.
L’émir de la Khourane serait bien avisé de nommer
un conseil chargé d’étudier et d’espionner le Mage.
Les habitants de la péninsule du Mage se faufilent de
plus en plus régulièrement hors du domaine, et des
entrevues avec ces individus (notamment en échange
réjouissant de son emprise de plus en plus grande sur
les citoyens sans méfiance. d’un refuge sûr) pourraient être révélatrices. Toute
Le Serpent contrôle déjà un grand nombre de te- information sur ce sorcier maléfique sera utile, et si
nures de guildes et a des espions dans chaque ville et la Khourane et ses voisins ont de la chance, un point
village de Khourane. Ses plans incluent une cam- faible pourrait être révélé.
pagne discrète de subversion pour amener les per-
sonnes d’influence politique et économique sous son
emprise : il promettra n’importe quoi à un adepte po-
tentiel (sans se soucier de savoir s’il peut tenir ses
promesses).
Toutes les personnes nommées au sein de l’équipe
du nouvel émir, de la bonne à tout faire au capitaine
de la garde royale, peuvent s’attendre à être appro-
chées par des agents du Serpent à un moment ou à
un autre au cours des premiers mois de leur service.
Les agents du Serpent veillent à ne pas éveiller les
soupçons de ceux qu’ils approchent : ils prennent
soin de ne pas révéler la véritable nature de leurs
offres avant d’être certains que leurs nouvelles re-
crues sont entièrement dévouées à la cause du Ser-
pent. Les quelques malchanceux qui refusent les
offres voilées du Serpent mais soupçonnent à juste
titre l’awnshegh d’en être l’auteur sont généralement
victimes d’une mort prématurée et accidentelle.
Si nécessaire, le Serpent pourrait s’allier à el-Sirad
pour porter le coup de grâce à la Khourane. Cepen-
dant, les deux parties sont susceptibles de penser
qu’elles seront en mesure d’éliminer l’autre après que
le travail aura été fait. Le résultat peut aller d’un as-
sassinat propre et rapide à une longue et pénible ba-
taille de talents magiques. Le résultat de la
confrontation, quel que soit le vainqueur, ne peut
qu’être de mauvais augure pour les terres de la Khi-
nasi.

31
L ’émir de la Khourane est confronté à de
nombreux défis pour gouverner ce pays.
L’une de ses premières tâches consistera à se
doter d’un personnel loyal et digne de confiance. Be-
shir min Barein lui facilitera grandement la tâche :
elle connaît personnellement des centaines de per-
sonnes à Ber Falaïa et peut évaluer rapidement et
précisément les nouveaux venus. L’émir serait bien
avisé de prendre des précautions pour assurer sa sé-
curité.
L’émir doit également choisir un capitaine de la
garde efficace et loyal. Seule une personne compé-
tente à ce poste saura assurer la sécurité du souve-
rain, du personnel du palais et régler les questions de
sécurité nationale.
Un émir avisé réunira également une équipe talen-
tueuse d’ambassadeurs diplomatiques pour les af-
faires intérieures et extérieures. Avec les treize
provinces qui ont toutes besoin d’attention et de
nombreux voisins étrangers qui tentent tout, du com-
merce à la guerre, l’émir a besoin d’émissaires fiables.
Une devise peinte dans la salle à manger royale dit :
« Un souverain qui est à deux endroits à la fois n’est
nulle part ». Lorsque l’émir est à l’étranger pour des
questions de diplomatie, il ne peut se permettre
d’être distrait par des préoccupations concernant les
affaires du palais.
Voici quelques conseils judicieux pour gérer les af-
faires à l’étranger.
le serpent
Cette bête est peut-être la plus inquiétante des awn-
sheghlien qui habitent la région du Docandragh. Le
Serpent est un maître de l’infiltration : il peut s’em-
parer de la moitié d’un royaume avant que le souve-
rain ne s’aperçoive de ce qui s’est passé. Le Serpent
contrôle déjà le Mairada, ce qui, à lui seul, devrait
donner des nuits blanches à n’importe quel émir. De
plus, bien que toute interaction avec le Serpent ou
ses serviteurs soit interdite par la loi, la créature
exerce une influence considérable sur certaines te-
nures des guildes de la Khourane.
L’élimination du Serpent ne peut qu’améliorer la
vie du pays. Sans la menace constante de la bête,
tous les habitants du Docandragh pourront respirer
plus facilement et dormir plus tranquillement.
Il peut être éliminé de deux manières. Tout
d’abord, l’émir pourrait réunir une équipe de
plusieurs mages de haut niveau pour
l’attirer hors de sa demeure et
l’attaquer. Deuxièmement,
32
stratégies
après des mois de planification et de négociation,
l’émir pourrait convaincre le Ghamoura, la Suiriene
et le Djafra de faire la guerre au Serpent. Si la Khou-
rane accepte de revendiquer Mairada et de partager
le butin restant entre les autres nations, ces alliés po-
tentiels pourraient bien accepter de participer à l’ef-
fort.
le mage
Le sorcier connu sous le nom de Mage représente
une menace dangereuse, tant par sa puissance que
par sa nature imprévisible. L’émir de la Khourane fe-
rait bien de stabiliser les choses et de s’assurer de la
solidité du royaume avant de s’opposer à cet awn-
shegh.
el-sirad
Dès que l’émir aura acquis une bonne compréhen-
sion du royaume et qu’il pourra faire pleinement
confiance à son équipe, il sera judicieux d’éliminer el-
Sirad. Le sorcier dispose d’un pouvoir considérable,
comme en témoigne sa prise de contrôle de Mour el-
Sirad. Des rapports d’espionnage soigneusement col-
lectés et demandés par Kalilah sont revenus récem-
ment ; tous les témoignages convergent vers la
conclusion qu’el-Sirad utilise ses ressources pour de-
venir un awnshegh. S’il parvient à atteindre cet ob-
jectif, cela pourrait signifier la chute des royaumes
humains dans ce coin de la Khinasi.
djafra
Cette terre est en proie à une agitation croissante.
Ce pourrait être la nation la plus puissante du Khina-
si si elle était bien gouvernée, mais la corruption in-
terne a fait des ravages en termes de ressources et de
loyauté. La plupart des offices sont contrôlés par des
guildes avides.
Si l’émir de la Khourane parvenait à rétablir
l’ordre, il pourrait contrôler la nation ou du moins un
grand nombre de ses tenures. Une prise de contrôle
militaire serait coûteuse en or et en vies humaines ;
une prise de contrôle progressive par l’intermédiaire
des guildes ou des temples s’avérerait plus sûre et
moins onéreuse. Tout dirigeant qui proposerait de li-
bérer les Djafriens de l’oppressante domination des
guildes gagnerait le soutien de la population ; une ré-
bellion totale visant à renverser les guildes ne serait
pas difficile à orchestrer.
 Généalogie de la lignée des el-Mashil
Kerim el-Mashil = femme inconnue
négociant en
pierre précieuses
(1845 AM - 1890 AM)

Aasim el-Mashil = Zobeida (f.)

négociant en pierre précieuses
(1870 AM - 1944 AM) (1875 AM - 1940 AM)

Aziza (f.) el-Mashil = Umar Ishil

(1912 AM - 1973 AM) (1907 AM - 1940 AM)

Tufala (f.) = Nabil el-Baran

(Sœur d’Aziza)
(1916 AM – 1987 AM) (1901 AM – 1979 AM)

Alejan el-Baran Ketifa (f.)

Mamoon el-Mashil
localisation localisation
(frère d'Aziza: père d’un enfant
inconnue inconnue
illégitime)
(1921 AM – 1982 AM)

Farid bin Aziza el-Mashil = (1) Safana (f.) (2) Amsha (f.)
(1936 AM – 2023 AM) (1938 AM – 1962 AM) (1960 AM – 2018 AM)

(2) Légende
= Marié à
Kalilah bint Farid el-Mashil (f.) (f.) Femme
(1986 AM – 2039 AM) (1) Premier mariage
Perdue en mer, jamais mariée, pas d‘enfant Rouge Régent
 e

la Khourane La
c
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Ibnoume m.

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monta Ghourín Ramellan

Bicheda Jallam Tamir

Bebrid Ber Fa
Yazira

Baie
Mer
Adeid de
Bicheda Samih B
Hallam

Île
d’Haninah
 Forêt Village
MIN
Ibnim
DHOUSAI Montagnes Ville

Collines Capitale
Ibnam

Fleuve Temple

Lac Lignes
telluriques
Route
Pipryet Frontière
16 km

Moura

hr
Keti
c
Ramek La
Zulaf DÉDALE
DE
Maja
MAALVAR

Bahara
Falaset
alaïa Sahadein

Eyas
Ayandir
n

Ber Falaïa
ya
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sd

Barein
gt
oi

Kaytar
D

Marala

Temple
de
Rilni
 Palais de l’émira
Rez-de-chaussée

12 14 14 15
13

16 8 9 8 8 9 8 16

7 5 2 5 7
11 4 3 3 4 10
6 1 6

E C
D

C
C

B B

A
12 m
 Palais de l’émira
Premier étage

2
3 5
6
4

7 8 10
9
15 7 8 11

13 12
14

Dénivelé nord-est

Porte Rideau

Porte secrète Fenêtre

Entrée
Arbustes
Banc
Chemin
Fontaine

Escalier en colimaçon

12 m
 Les secrets du joueur de la

GUIDE DE DOMAINE

par Anne Brown

L
a Khourane se détache des terres arides de la Khinasi comme un lys en fleur dans un
champ stérile. Elle possède certains des territoires les plus enviables de ce coin du
monde : des montagnes, des jungles denses et un littoral époustouflant.

Cependant, ces caractéristiques enviables conduisent inévitablement à des conflits : les terres
sont convoitées par le Serpent, le Mage et le Minotaure. De plus, les elfes en veulent toujours
aux humains qui revendiquent le contrôle de leurs forêts ancestrales.

Si l’on ajoute à ces problèmes des guerres commerciales féroces, un climat rigoureux et la
disparition d’un souverain, on obtient un bon lot de problèmes. La Khourane a besoin d’un
nouveau régent dans l’urgence. Votre personnage est-il prêt à relever les défis ? Le nouveau
souverain de ce domaine sera confronté à certains des plus grands problèmes (et pourrait
obtenir certaines des plus belles récompenses) de tout Cérilia !

Ce guide de domaine BIRTHRIGHT® est conçu pour les joueurs qui souhaitent jouer le rôle de
l’émir de la Khourane. Il peut également être utilisé par des joueurs cherchant à jouer des
nobles, des serviteurs du régent ou des aventuriers du royaume.

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