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VIVRE ENSEMBLE

A L’ERE DU NUMERIQUE
Par
Ahmed BENZELIKHA
ET DE LA CITE EST VENU UN
HOMME …
 Depuis la nuit des temps, l’homme a cherché
l’entente, malgré les guerres et les conflits,
les différences et les spécificités, l’être
humain a toujours su trouver parmi les siens
ou en lui-même, la sagesse de comprendre
que seule l’entente permet l’équilibre,
l’épanouissement et surtout le
développement.
ADAM ET SATAN - ABEL ET CAÏN

 Aux périodes de guerre ont toujours succédé


des périodes de paix. La paix étant l’état
naturel des sociétés humaines, l’entente étant
innée, la mésentente, elle, est provoquée.
 La nature de l’homme est de s’entendre avec
autrui, seuls l’intérêt, l’envie, la colère, la haine
et le ressentiment et tous les sentiments
négatifs poussent à la mésentente, jusqu’à
tuer son propre frère.
BREVE HISTOIRE DE LA PAIX

 La paix n’est donc pas cet objet étrange et


étranger que certains discours veulent nous
faire croire, mais bel et bien un principe
intrinsèque à l’être humain, consubstantiel à
sa nature.
 Toutes les sagesses, tous les messages
célestes, toutes les philosophies dignes de ce
nom sont, d’abord, un appel à la paix.
DES « MACHINS » UTILES

 Au sortir des grandes guerres, les hommes se sont


d’abord empressés de faire la paix. Au lendemain de
la première guerre mondiale la Société des Nations a
vu le jour, le deuxième conflit planétaire a donné
naissance à l’ONU.
 Bien sûr, d’aucuns verront en ces initiatives des
calculs et des instruments de domination, justement
issus des rapports de force instaurés par les guerres.
Or, ceux-là mêmes qui promeuvent cette vision, qui
peut être juste par ailleurs, ne proposent nulle autre
alternative que le discours de haine et de discorde.
LA PAIX INCONTOURNABLE

 Si, souvent, dans un monde complexe, vouloir


la paix, c’est préparer la guerre, il ne faut
jamais, pour autant, perdre de vue que seule la
paix est digne d’être voulu et que la guerre n’est
que la défense de la paix. Car la paix est
rattachée à la vie, alors que la guerre n’est que
mort, sang et dévastation.
 C’est ainsi que le vivre-ensemble s’avère
nécessaire à la paix comme la paix s’avère
nécessaire à la vie.
L’ALGERIE UN PAYS DE PAIX ET
DE RESISTANCE QUI AVANCE
 Notre pays, pour avoir payé le prix fort, celui
du sang de nos martyrs, connait la valeur de la
paix, lui, qui, tout le long de son histoire
millénaire a résisté à tous ceux qui lui ont
imposé la guerre.
 C’est pourquoi le vivre-ensemble n’est pas,
pour lui, un vain mot, mais un mot qui avance
malgré une décennie où l’extrémisme religieux
a vainement essayé de faire reculer la société.
HISTOIRE D’UNE JOURNEE

 Si cette année 2023 nous célébrons la sixième


édition de la Journée internationale du vivre-
ensemble en paix, il ne faut pas penser qu’une
telle journée fut facile à instaurer.
 Même si, aujourd’hui, beaucoup, partisans du
repli sur soi et de la méfiance sinon
l’agressivité envers l’autre, critiquent ou se
moquent d’une telle journée, elle aura été un
acquis pour l’Islam et pour l’Algérie.
UN ACQUIS

 Un acquis car la communauté internationale, souvent


dominée par l’islamophobie occidentale, ne facilite
pas les initiatives qui peuvent donner une autre image
de l’Islam et des musulmans. De même pour
l’Algérie, dont certains voudraient que la voix ne
porte pas haut dans les instances internationales.

 Un acquis donc qui démontre à l’échelle


internationale la vivacité d’une certaine manière de
vivre l’Islam, malgré l’ignorance et les contrevérités
internes et externes.
Une manière de vivre

 Une manière de vivre l’Islam, directement


inspiré du Livre de Dieu, le Coran, répondant
à ses préceptes et aux enseignements de
notre Prophète sala allahou alih oua salam
qui n’a jamais été ni extrémiste, ni
intolérant, ni xénophobe, ni violent, ni
belliciste.
 Un Prophète de Paix et d’Entente, une
Miséricorde pour les Deux Mondes.
L’objectivité mise à mal par
le Net (pas si net)
 Nous pouvons multiplier les exemples de bienveillance et de
tolérance de la religion islamique, mais nous préférons laisser notre
auditoire libre de se faire une idée au travers de sa foi et de sa
raison, pour les croyants et de son esprit critique objectif, pour les
non-croyants.

 Nous observerons, cependant, que le discours public dominant


porté, essentiellement, par Internet ne permet pas l’émergence
d’une saine objectivité, tant une censure déguisée est érigée en
direction de toute valorisation de l’Islam.

 Nous reviendrons plus loin sur la sélectivité, la propagation et


l’accessibilité facilité des contenus dominants et dirigés sur Internet
De Mostaganem à New York

 C’est en décembre 2017 que l’Assemblée générale des


Nations Unies a adopté la résolution 72/130
proclamant le 16 mai de chaque année Journée
internationale du vivre-ensemble en paix, consacrant
l’esprit de concorde malgré les différences et la
diversité et le respect de la liberté et de la dignité de
chacun.
 Promue par l’Association AISA, émanation de la
confrérie de Cheikh Alaoui de Mostaganem, la
résolution est présentée par l’Algérie et défendue par
l’Union africaine et le Mouvement des Non-alignées.
De la Zaouia à
l’universalité
 Cette conjonction démontre qu’une
démarche traditionnelle émanant du fond
socioculturel populaire algérien a pu unifier
autour d’elle les bonnes volontés africaines et
des non-alignées, pour prétendre et réussir à
s’inscrire dans l’universalité.
Le 21esiècle Une universalité
fragile mais connectée
 Une universalité pourtant fragile, du fait de la
violence, des inégalités économiques, des
discours haineux, des velléités de domination des
grandes puissances et de l’extrémisme religieux.
 Une universalité dominée par les nouvelles
technologies de la communication NTIC et leurs
déclinaisons internet et l’intelligence artificielle.
Une ère numérique s’installe en ce début de 21e
siècle.
Un changement des relations
humaines

 Le monde d’aujourd’hui dominé par Internet,


devenu principale source d’information et
donc, d’une certaine manière, de formation
des individus et des groupes, est en proie à de
profondes transformations sur tous les plans.
La démocratisation des nouvelles
technologies et la globalisation des échanges
ont changé les relations humaines.
Une nouvelle sociabilité

 L’internet mobile et les réseaux dits sociaux,


ont crée une nouvelle sociabilité, les rapports
humains, les conceptions morales, les valeurs
mêmes ont subi l’influence des moyens mis à
la disposition du plus grand nombre pour non
seulement communiquer mais aussi pour
tisser des relations, se faire une opinion sur
les autres, bref pour aussi vivre-ensemble.
LE VIVRE-ENSEMBLE: D’abord
des VALEURS
 Mais qu’est ce que le VIVRE-ENSEMBLE ? Si
ce n’est des valeurs à mettre en œuvre, à
pratiquer et à défendre.
 La question des valeurs est, à notre conviction,
une question centrale même si elle souvent
occultée. Les valeurs fondent la réflexion et
l’action. Les valeurs sont au cœur de toute
activité humaine digne de ce nom, elles
président à nos rapports et relations et fondent
donc notre approche du vivre-ensemble.
Le vivre ensemble ancré dans
nos convictions

 Le Vivre-ensemble est ainsi non pas une


démarche mécaniste ou hypocrite, fondée sur
le calcul, la crainte ou l’intérêt, le mimétisme
ou l’effet de mode, mais bien une démarche
ancrée dans nos convictions et portée par nos
valeurs qu’elle traduit en approches, en
attitudes, actes et comportements.
Valeurs et contre-valeurs

 Aux valeurs qui le fondent et qu’il défend, le


vivre-ensemble voit s’opposer des contre-
valeurs, que cultivent ses adversaires :
 Ainsi si le vivre-ensemble se construit sur la
CONNAISSANCE, la FRANCHISE et la
TRANSPARENCE.
 Le vivre pour soi et contre les autres est régi
par l’IGNORANCE, l’HYPOCRISIE et
l’OPACITE.
Deux exigences : Respect et
sincérité

 Ainsi le Vivre-ensemble exige le respect et la


sincérité. Ce qui n’est pas toujours le cas de la
part de nos amis occidentaux obnubilés par
leur prétendue supériorité, ou de nos
coreligionnaires aveuglés par leur conception
figée des rapports avec l’autre.
Inculquer les valeurs par
l’éducation
 Le vivre-ensemble est donc d’abord des valeurs à
inculquer. C’est pourquoi, comme en cette année
2023, l’éducation est mise en avant (JIVEP 2023
sous le thème d’Education à la culture de paix).
 Car c’est l’éducation qui permet d’offrir,
particulièrement aux jeunes générations, le cadre
d’épanouissement de leur personnalité et les
principes nécessaires à une réflexion, puis à des
actions en harmonie avec soi et avec les autres.
Le système éducatif et la
Paix
 D’où l’importance d’un système éducatif fondé,
lui aussi, sur les valeurs universelles de respect,
de solidarité et de paix.
 Or nous observons peu de prise en charge de ces
valeurs, dans un système où pourtant les
références religieuses sont nombreuses mais
peu accentuées sur, par exemple, la Miséricorde,
l’entraide, le bon voisinage, le respect de l’autre
et la paix, l’Islam étant pourtant la seule religion
où Dieu porte ce nom de PAIX - El Salam.
Vivre ensemble,une dimension
éthique indifférenciée
 De même le système éducatif des autres pays, notamment
occidentaux de culture judéo-chrétienne, devrait s’ouvrir sur
les autres cultures sans préjugés européo-centristes ou
laïcistes.

 En fait, si le vivre-ensemble est fortement tributaire dans le


fondement de sa Journée internationale du dialogue
interreligieux islamo-chrétien, il n’en est pas moins un
concept qui dépasse ce palier (par ailleurs d’une grande
importance faut-il le souligner), pour atteindre à
l’universalité et à une dimension éthique indifférenciée.
Vivre ensemble et sens
civique universel
 C’est ainsi que le vivre ensemble est une
opportunité pour développer le sens civique, la
citoyenneté et le sens de la responsabilité sociétale,
toujours autour des valeurs les plus positives,
notamment de respect, de solidarité et de paix.
 Cette opportunité s’offre partout dans le monde et
dans chaque société, dont la notre, d’autant que
celle-ci possède un fond traditionnel positif qu’il
s’agit de préserver.
Construire ou détruire

 Tel est le choix en fait, entre vivre ensemble pour


construire ou se combattre mutuellement pour (se)
détruire.
 L’annihilation de l’autre étant impossible, les
guerres, les conquêtes et les conflits, jusqu’aux
hideuses solutions finales, ne sont en fait que des
crimes à grande échelle absurdes et cruels.
 Eriger des univers séparés sur le mode de l’Apartheid
est tout aussi impossible dans un monde
nécessairement interdépendant et complémentaire.
Construire (dans) un monde
nouveau
 Reste à construire dans un monde de plus en plus
marqué par le numérique, dont le virtuel occupe le
plus grand espace dans la vie quotidienne de 5, 3
milliards de personnes, partout dans le monde,
dépassant les espaces géographiques, les pays, les
sociétés, les cultures et les croyances. Toute
l’humanité est aujourd’hui confrontée au
numérique, au point où l’ère que nous vivons est
véritablement et sans conteste, celle du numérique
et de la mondialisation. Un monde nouveau, où le
vivre ensemble doit se renouveler.
L’ère numérique

 Ce monde désormais numérique, sert, au


premier chef, une notion sociopolitique : la
mondialisation, dernièrement mise à mal
militairement et idéologiquement par la
guerre contre l’Ukraine.
 Une ère numérique qui n’est pas sans
incidence sur le vivre-ensemble.
Tout passe par le numérique

 L’ère numérique est donc là, les nouvelles


technologies de l’information et de la
communication prennent de plus en plus
d’importance, jusqu’à en devenir
incontournables sinon indispensables.
 Des pans entiers de l’activité humaine, de
l’économie, de l’administration et de
l’enseignement sont désormais tributaires de la
numérisation. Tout ou presque passe par le
numérique et à l’échelle planétaire.
Tout passe par le numérique
 Tout passe par le numérique, y compris les
relations humaines, via le numérique virtuel.
Des relations humaines qui sont celles-là
mêmes qui construisent le vivre ensemble,
sur le plan virtuel d’abord avec une projection
indéniable sur le réel.
 D’où l’importance de s’intéresser à l’influence
du numérique virtuel sur notre manière de
penser et de se comporter.
Le numérique virtuel et la
pensée

 Ainsi le rapport au numérique virtuel aura transformé


notre manière de penser sur au moins trois 3 plans :

 Au plan cognitif, l’image est désormais centrale.

 Au plan verbal, la formulation synthétique et l’accroche


prédominent.
Au plan analytique

 Au plan analytique, deux aspects sont à relever:


a) le réactif domine au sein d’une consommation
passive portée par la recherche du plaisir du
divertissement, de celui de la confirmation (du
plaisir d’avoir raison), de l’illusion de la
connaissance (confondue avec la facilité d’accès à
celle-ci).
b) la généralisation réductrice, la difficulté de
contextualisation et la non-vérification des
informations.
Le numérique virtuel et le
comportement
 L’anonymat réel ou supposé
 L’individualisation grégaire (sans
autonomisation)
 Le délitement du lien social réel
 La superficialité, notion notamment
développée par Nicholas Carr écrivain et
auteur en 2008 de l’article Is Google Making
Us Stupid ?
Indifférence, assurance et
immédiateté

 L’indifférence compensée par l’illusion de


l’émotion-commentaire
 L’assurance (de tout savoir, tout dominer).
 L’immédiateté (vivre l’instant, satisfaire ses
besoins, accéder au meilleur …) et le
phénomène de la propagation qu’on peut
illustrer avec le buzz ou l’information dite
virale.
Des aspects négatifs

 Comme on le voit le numérique virtuel


influence la pensée et le comportement de
manière préjudiciable aux relations humaines.
Cela est, bien sûr, du au fait qu’il offre des
possibilités d’expression et de développement
des aspects négatifs déjà présents chez les
êtres humains dans la réalité. Puis par une
sorte de cercle vicieux le virtuel va influer sur le
réel pour y encourager ces mêmes aspects
négatifs.
Et des aspects positifs …

 Cela voudrait-il dire que le virtuel est


préjudiciable par lui-même ? Loin de le penser
nous pouvons affirmer qu’à ces aspects négatifs,
beaucoup de points positifs peuvent être
ajoutés. Entre autres, la facilité d’accès au savoir
à l’information et aux autres, la simplification
des actions, le gain de temps, la modélisation
des savoirs, l’automatisation des services, le
développement général, l’échange et le partage
même virtuel quand les valeurs sont préservées.
Adapter les valeurs du vivre
ensemble
 Pour le vivre ensemble en paix, il s’agira
d’« adapter » les valeurs qui le portent au monde
numérique, notamment dans les contenus, les modes
d’accessibilité à ces contenus, les programmes
informatiques (algorithmes) utilisés et les plates-formes
dédiés.
 De faire la promotion par le contenant (tant celui-ci est
important dans le monde numérique) et par le contenu de
ces valeurs.
 D’encourager les bonnes pratiques et une éthique
numérique, à laquelle nous n’avons pas cessé d’appeler
depuis de nombreuses années.
L’information et la
communication
 Nous avons vu combien le mode de pensée et de
comportement peut être influencé par le numérique
virtuel, mais nous devons aussi souligner combien le
numérique virtuel est influencé par l’information et la
communication, qui sont au cœur de ce monde aux
enjeux inouïs.
 Les informations sont la matière véritable du monde
virtuel tandis que la communication en est le
façonnement. Car il ne suffit pas de proposer une
information, il faut savoir la présenter, l’adapter et la
propager.
Des outils adaptés

 C’est pourquoi, aujourd’hui, le vivre ensemble


a si besoin d’outils d’information et de
communication adaptés à l’ère numérique
que nous vivons.
 C’est pourquoi nous devons utiliser ces outils
d’information et de communication, pour
faire reculer les discours de haine, d’exclusion
et de domination, pour dévoiler aussi les
supercheries et combattre les injustices.
Un credo final

 Car nul vivre ensemble dans la paix ne peut se


construire sur l’illusion, l’iniquité et le
mensonge.
 Le vivre ensemble ne doit pas être un moyen
de maintenir le statu quo et la suprématie des
plus forts mais bien un idéal partagé pour un
monde plus juste et plus solidaire avec un
CREDO : Les valeurs ne valent que par
l’usage qu’on en fait !
VIVRE ENSEMBLE CONSTRUIRE
ENSEMBLE

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