Que dit la Bible? "Mettez-vous en colère mais ne commettez pas de
péché" (Ephésiens 4.26) Les textes bibliques distinguent la « bonne » colère de la « mauvaise » colère. La colère est un sentiment juste quand il permet de se protéger d'agressions, quand il dit "stop", quand il est l'expression d'une offense. Mais il ne faut pas pécher par un esprit de vengeance, par une décision délibérée de faire mal à autrui en acte, en attitude ou en parole. Dieu invite à reconnaître sa blessure et à la lui remettre en ayant confiance qu'il est celui qui va pouvoir la guérir par son amour … Personne n'a le droit d'exiger notre pardon. Il viendra au fur et à mesure que l'Esprit fait son œuvre en profondeur dans nos vies. Il y a plusieurs mots en grec dans le Nouveau Testament pour la « colère ». Les deux principaux, orgè et thymos, éclairent sur les deux grands types de colère possibles, bien qu’il y ait quelques variantes: - orgè signifie de manière générale la colère-émotion, l’expression normale de l’injustice, la « bonne colère ». Ex. : la colère de Jésus en face du manque de compassion (Marc 3:1-5); en face de l'hypocrisie (Matthieu 23:13-15); contre les exploiteurs religieux (Jean 2:14-18); la colère de Dieu face à la rébellion des hommes. - thymos est un type de colère violente, agressive, où la personne s’emporte, parfois avec fureur, c’est-à-dire qu’il s’agit de la « mauvaise colère ». Le plus souvent, le mot indique la colère qu’il nous faut éviter, la colère négative par ses réactions inconsidérées. C’est le cas d’Hérode qui, pris d’une grande colère, envoie tuer les nouveaux nés juifs de Bethléem (Matthieu 2.16) ou bien les habitants de Nazareth qui sont remplis de fureur face à Jésus (Luc 4.28). - parorgismos exprime la colère qui couve, celle qui n’est pas exprimée. Ce mot est utilisé en Ephésiens 6,4 lorsque Paul ordonne : « Pères, n’irritez pas vos enfants ». Ce verset incite donc les parents à ne pas avoir de comportement qui susciterait chez leurs enfants une colère juste qu’ils n’auraient pas le droit d’exprimer. L’un des fruits de l'esprit, makrothumia, souvent traduit par « patient » signifie « lent à la colère ». Ce terme désigne une colère longue à exploser. Pour qu’elle soit longue à exploser, il faut qu’elle soit là, ce qui sous-entend que la Bible ne dit pas de ne pas avoir de colère, mais demande de la gérer avant qu’elle ne devienne « longue à exploser ». Le fruit de l’Esprit ne consiste pas à ne pas éprouver de la colère, mais à l’exprimer convenablement. La Bible ne condamne donc pas la colère mais elle dénonce le caractère colérique, puisqu'elle donne le moyen de ne pas se laisser dominer par la colère. Nous entendons dire quelquefois "je suis comme cela, on n'a qu'à me prendre comme je suis". Jésus nous a donné l'Esprit Saint pour devenir conforme à Lui, voici quelques versets de la Bible qui en témoignent : - "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ" (Philippiens 2:5) - Ne vous conformez pas à ce monde– ci, mais soyez transfigurés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. (Romains 12:2) - Et, comme si vous aviez mis un vêtement neuf, vous êtes devenus une personne nouvelle. Cette personne se renouvelle sans cesse et elle ressemble de plus en plus à son Créateur. C’est ainsi que vous pourrez connaître Dieu pleinement. (Colossiens 3:10)
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La colère peut entraver la communication et briser les relations,
détruisant à la fois la joie et la santé de nombreuses personnes. Malheureusement, nous avons tendance à justifier notre colère plutôt qu’à en assumer la responsabilité. La colère nous pose problème à tous, à différents degrés. Heureusement, la Parole de Dieu formules des principes pour parvenir à gérer notre colère selon Dieu et pour apprendre à surmonter la colère pécheresse. La colère n’est pas toujours péché. Il y a une colère, appelée « sainte colère », que la Bible approuve. Dieu connaît la colère (Psaumes 7.12, Marc 3.5), et l’ordonne même aux chrétiens (Éphésiens 4.26). Le Nouveau Testament emploie deux termes grecs distincts pour la colère. Le premier signifie « passion, énergie » et l’autre signifie « agitation, bouillonnement ». Bibliquement parlant, la colère est une énergie donnée par Dieu pour nous aider à résoudre nos problèmes. Les exemples de colères bibliques incluent l’attitude de Paul évoquée en Galates 2.11-14, qui s’est opposé à Pierre à cause du mauvais exemple qu’il donnait, la réaction de David en entendant le prophète Nathan rapporter une injustice (2 Samuel 12) et la colère de Jésus devant la manière dont certains Juifs avaient souillé le culte dans le Temple de Dieu à Jérusalem (Jean 2.13-18). À noter qu’aucun de ces exemples n’est un cas d’auto-défense, mais de défense des autres ou d’un principe. La colère devient péché quand elle est motivée par l’égoïsme (Jacques 1.20), quand elle s’oppose aux desseins de Dieu (1 Corinthiens 10.31) ou quand on la laisse durer (Éphésiens 4.26-27). Au lieu de diriger l’énergie générée par la colère contre le problème en question, on la dirige contre la personne elle-même. Éphésiens 4.15-19 dit que nous devons dire la vérité dans l’amour et nous édifier les uns les autres par nos paroles plutôt que de prononcer des paroles mauvaises et destructrices. Malheureusement, les discours empoisonnés caractérisent l’homme déchu (Romains 3.13-14). La colère devient péché si nous la laissons déborder sans limites et ainsi multiplier les blessures (Proverbes 29.11), laissant dans son sillage la dévastation avec des conséquences souvent irréparables. Elle devient péché aussi si la personne en colère refuse de se laisser apaiser, garde du ressentiment ou enferme tout en elle (Éphésiens 4.26-27), ce qui peut mener à devenir dépressif ou irritable pour des riens, souvent sans rapport avec le problème en question. On peut gérer sa colère de manière biblique en reconnaissant et en admettant le caractère pécheur de notre colère égocentrée et/ou notre incapacité à la gérer (Proverbes 28.13, 1 Jean 1.9), à la fois à Dieu et à ceux que nous avons blessés par notre colère. Nous ne devons pas minimiser notre péché en l’excusant ou en rejetant la faute sur quelqu’un d’autre. Il est possible de gérer sa colère selon la Bible en regardant à Dieu dans l’épreuve. C’est particulièrement important si quelqu’un nous a offensé. Jacques 1.2-4, Romains 8.28-29 et Genèse 50.20 indiquent tous que Dieu est souverain et garde le contrôle sur toutes les circonstances et sur chaque personne que nous trouvons sur notre route. Rien ne nous arrive sans que Dieu ne l’ait voulu ou permis. Comme l’expriment ces versets, Dieu est un Dieu bon (Psaumes 145.8, 9, 17) qui fait concourir toutes choses à notre bien et au bien des autres. Méditer cette vérité jusqu’à ce qu’elle passe de notre tête à notre cœur transformera nos réactions envers ceux qui nous blessent. Il est possible de gérer sa colère selon la Bible en laissant la place à la colère de Dieu. C’est particulièrement important en cas d’injustice, quand des hommes « mauvais » abusent d’« innocents». Genèse 50.19 et Romains 12.19 nous mettent tous deux en garde de ne pas se moquer de Dieu. Dieu est juste et droit et nous pouvons lui faire confiance, à lui qui sait tout et voit tout, pour agir avec justice (Genèse 18.25). Il est possible de gérer sa colère selon la Bible en ne rendant pas le mal pour le mal (Genèse 50.20, Romains 12.21). C’est la clé pour transformer la colère en amour. De même que nos actes découlent de nos cœurs, nos cœurs peuvent aussi être transformés par nos actes (Matthieu 5.43-48), c’est-à-dire que nous pouvons changer nos sentiments à l’égard de quelqu’un en choisissant de nous comporter différemment avec lui. Il est possible de gérer sa colère selon la Bible en communiquant pour résoudre le problème. Éphésiens 4.15, 25-32 contient quatre règles de base de la communication : 1) Soyez honnête et exprimez-vous (Éphésiens 4.15, 25). Personne ne peut lire dans nos pensées. Nous devons dire la vérité dans l’amour. 2) Restez prompt (Éphésiens 4.26- 27). Nous ne devons pas laisser le fardeau qui nous trouble s’accumuler au point que nous perdions la maîtrise de nos émotions : il est important d’y faire face et de l’exprimer avant d’en arriver là. 3) Attaquez-vous au problème, pas à la personne (Éphésiens 4.29, 31). Ainsi, nous devons nous souvenir de l’importance de ne pas lever la voix (Proverbes 15.1). 4) Agissez plutôt que de réagir (Éphésiens 4.31-32). À cause de notre nature déchue, notre première réaction est souvent pécheresse (verset 31). Le temps passé à « compter jusqu’à 10 » doit être employé à réfléchir à la meilleure manière de réagir (verset 32) et à nous souvenir de comment nous servir de notre colère pour résoudre nos problèmes plutôt que d’en créer de plus grands. Enfin, nous devons faire notre part pour résoudre le problème (Actes 12.18). Nous ne pouvons pas maîtriser les actes et réactions des autres, mais nous pouvons opérer les changements nécessaires de notre part. Surmonter notre mauvaise humeur ne se fait pas du jour au lendemain, mais, par la prière, l’étude de la Bible et la dépendance envers le Saint-Esprit de Dieu, c’est possible. Tout comme nous avons laissé la colère s’installer dans notre vie par la pratique quotidienne, nous devons aussi apprendre à réagir correctement jusqu’à ce que cela devienne également une habitude. (3)