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LE MAL, LE DIABLE, ET LES DÉMONS
par Jean leDuc
LA SOURCE DU MAL
Dieu et le Mal:
Dieu, le Créateur du Désastre:
L’Origine du Péché:
LE DIABLE ET SATAN
Le Mot "Satan" Dans la Bible:
Le Mot "Diable" dans La Bible:
Le Péché, Satan et Le Diable:
La Personnification:
Le Diable et Satan dans le contexte politique:
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LES DÉMONS
Dieu, La Source de Toute Puissance:
Les Démons sont des Idoles:
Les "Démons" de l’Ancien Testament étaient des Idoles:
Les Démons du Nouveau Testament:
Les Démons dans le Nouveau Testament:
La Guérison des Malades:
Le langage du Temps:
Les Démons causent-ils réellement la Maladie?
Les Démons de la nature humaine:
Les Démons comme délires psychotiques:
LA POSSESSION DÉMONIAQUE
Dérèglements de l'exorcisme:
La Possession comme phénomène de Personnalité Multiple:
LA SOURCE DU MAL
Depuis des siècles il existe une grande confusion dans le christianisme
concernant le mal, le diable, et les démons. En fouillant les archives
théologiques des différentes églises dites chrétiennes, on réalise rapidement
que les doctrines de la Satanologie et de la Démonologie sont entièrement
fondées sur des spéculations sur ce que supposément dit la Bible, et sur des
superstitions païennes absurdes qui n'ont aucun sens et dont la source provient
des anciennes religions à mystères. On peut avec raison les qualifier comme
des comptes de fées pour faire peur à des enfants ou pour stimuler l'imagination
fertiles de mythomanes qui se disent chrétiens. Quand le christianisme
institutionnalisé s'est imposé dans les premiers siècles, il a dû tenir compte des
croyances païennes avec lesquelles, faute de pouvoir les éliminer, il a dû
composer pour mieux les contrôler. Cette forme d'un christianisme illicite a
emprunté à son profit des cadres mythologiques préchrétiens, totalement
extérieurs à la Bible, dans lesquels il s'est inséré. Il a hérité de la mémoire
«sauvage» des peuples du moyen orient comme européens, des inventions
archaïques des traditions, superstitions et légendes qui formaient une
mythologie sans justification biblique. Ces rites et croyances constituaient à
l'époque le bagage culturel d'un peuple qui ne lisait pas la Bible, et qui se
servait d'un cadre oral pour exprimer leurs pensées sur leurs croyances d'un
monde dominé par la puissance des ténèbres. L'Église Constantinienne ou
Catholique incorpora graduellement l'essentiel de cette matière pour créer une
mythologie chrétienne, qui est en fait une mythologie christianisée, dans un
compromis religieux. D'après Philippe Walter, éminent spécialiste du Moyen
Age: «Ces mythes, en partie légués par la mémoire, ont été altérés par le souci
ecclésiastique de marginaliser la sacralité païenne qu'ils évoquent. Déformés
par la christianisation, ils n'ont pas pour autant disparu...» C'est dans cette
sphère obscure que se retrouve la séduction des idées courantes sur la source
du sujet dont traite ce document.
Dieu et le Mal:
Plusieurs sectes de la Chrétienté et même de plusieurs autres religions croient
qu’il existe un être ou un monstre appelé le Diable, ou Satan, lequel serait le
créateur des problèmes que l’on trouve dans le monde et dans nos propres
vies, et qui serait responsable des péchés que l’on commet. La Bible enseigne
clairement que Dieu est Tout-Puissant. Or nous savons que les Anges ne
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peuvent pas pécher car ils sont issus de la nature de Dieu, et la nature divine ne
peut pas pécher, elle est parfaite et immortelle, elle est pleine de pouvoir et
d'énergie, elle surabonde de grâce, de joie et de paix, et elle est comblée de
merveilles sans fin. Il est impossible d'être éternellement dans la présence
de Dieu et avoir la moindre pensée pour le mal. Nul part la Bible indique que
les Anges seraient divisés en deux groupes, un bon, et l’autre pécheur.
L’importance de bien comprendre la nature des Anges vient du fait que la
récompense des fidèles sera de partager leur nature: «Mais ceux qui seront
estimés conformes pour avoir part au siècle à venir et à la résurrection des
morts, ne se marieront ni ne donneront en mariage. Car ils ne pourront non plus
mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges, et qu'ils seront enfants de
Dieu, étant enfants de la résurrection.» (Luc 20:35,36). Alors, dire que les
Anges peuvent pécher rend la promesse de Dieu de la vie éternelle
insignifiante, étant donné que notre récompense est de partager la nature des
Anges. La référence aux Anges, dans Luc 20:35,36, montre qu’il n’y pas de
catégorisation des Anges en bons et pécheurs; il n’y a qu’une seule catégorie
d’Anges. Le mot Grec, "aggelos", que l’on traduit par "Anges", est aussi traduit
par "messagers" lorsqu’on parle d’êtres humains – p.ex., Jean-Baptiste
(Matthieu 11:10) et ses messagers (Luc 7:24); les messagers de Jésus (Luc
9:52), et les hommes qui exploraient Jéricho (Jacques 2:25). Il est possible,
bien entendu, que des "anges", qui consistent de messagers humains, puissent
pécher, et c'est exactement dans ce contexte que nous voyons l'apôtre Pierre
s'exprimer: «Car si Dieu n'a pas épargné les anges (messagers) qui avaient
péché, mais si, les ayant précipités dans l'abîme, liés avec des chaînes
d'obscurité, il les a livrés pour y être gardés en vue du jugement.» (2 Pierre 2:4).
Sans se donner à l'extrapolation d'hypothèses injustifiées comme le font les
affabulateurs nombreux d'un pseudo-christianisme, il est clair et évident que le
passage de 2 Pierre 2:4 ce rapporte à «des messagers humains» et cela est
confirmé par son contexte immédiat qui nous indique qu'il s'agit ici «de faux
prophètes et de faux docteurs»: «Or, comme il y a eu de faux prophètes parmi
le peuple, il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront
secrètement des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Seigneur qui les a
rachetés, attireront sur eux-mêmes une perdition soudaine. Et plusieurs suivront
leurs doctrines de perdition, et la voie de la vérité sera blasphémée à cause
d'eux. Et par cupidité ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses;
mais depuis longtemps leur condamnation ne s'arrête point, et leur perdition ne
sommeille point.» (2 Pierre 2:1,2,3). Si l’on croit vraiment ce que dit la Parole de
Dieu, alors on ne peut admettre qu’il puisse y avoir un être surnaturel qui est à
l’œuvre dans le monde et qui s’oppose au Dieu Tout-Puissant avec une troupe
de ses semblables. Si l’on croit réellement qu’un tel être existe, alors nous
mettons en question la suprématie du Dieu Tout-Puissant. Une bonne
compréhension du diable ou de satan et conséquemment des démons est si
importante qu’elle doit être considérée comme vitale. On nous dit dans Hébreux
2:14 que Jésus détruisit le diable par sa mort; donc, à moins de comprendre ce
qu’est le diable, on ne peut pas comprendre ni le travail, ni la nature de Jésus et
on risquerait ainsi de s'opposer au sacrifice de la croix: «Puis donc que les
enfants participent de la chair et du sang, il en a aussi de même participé, afin
que par la mort il détruisît celui qui avait l'empire de la mort, c'est-à-dire, le
diable; Et qu'il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient toute leur
vie assujettis à la servitude. Car assurément il n'a pas secouru les anges, mais
il a secouru la postérité d'Abraham.» (Hébreux 2:14,15,16).
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sont causées par le Diable ou Satan. Cette idée n’a rien de nouveau; elle n’est
même pas limitée au Christianisme apostat, traditionnel et évangélique. Les
Babyloniens, par exemple, croyaient qu’il y avait deux dieux: le dieu du bien et
de la lumière, et le dieu du mal et de l’obscurité; et qu’ils étaient engagés l’un
contre l’autre en combat mortel. On voit la même chose dans le Mazdéisme,
religion Perse de laquelle est issue la religion à mystères du Mithraïsme si
populaire dans l'empire Romain au temps de Constantin. Cyrus le grand, Roi de
la Perse, croyait aussi exactement en cela. C’est pourquoi Dieu lui disait: «JE
SUIS le SEIGNEUR, et il n’y a pas de Dieu hormis moi; je t’ai ceint, bien que tu
ne m’as pas connu; Afin qu’ils sachent, depuis le lever du soleil et depuis
l’ouest, qu’il n’y en a pas hormis moi. JE SUIS le SEIGNEUR, et il n’y en a pas
d’autre. Je forme la lumière et crée l’obscurité; je fais la paix et crée le mal; moi,
le SEIGNEUR fais toutes ces choses... Regardez vers moi et soyez sauvés,
vous tous les bouts de la terre: Car JE SUIS Dieu, et il n’y en a pas
d’autre.» (Ésaïe 45:5-7,22; King James Française). La Bible Ostervald porte au
verset 7: «qui fais la prospérité et qui crée l'adversité.» Dieu crée la paix, et Il
crée le mal ou l'adversité. Cela est confirmé davantage dans Genèse 2:9 où
nous voyons que Dieu «fit germer du sol... l'arbre de la connaissance du bien et
du mal.» Il est clair que Dieu est l’auteur ou créateur du "bien" comme du "mal"
et que cette connaissance est inhérente à Dieu seul et que l'homme s'en
appropria illégitimement pour affirmer son indépendance et déclarer sa propre
souveraineté sur sa vie, se faisant ainsi maître de son destin: «Et l'Éternel Dieu
dit: Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du
bien et du mal. Et maintenant prenons garde qu'il n'avance sa main, et ne
prenne aussi de l'arbre de vie, et qu'il n'en mange, et ne vive à
toujours.» (Genèse 3:22). On voit ainsi qu'il n'y a aucune différence entre le mal
et le péché, car le péché est «l'adversité» même contre Dieu dans la tentative
du pécheur de s'accaparer de la Souveraineté de Dieu en se déclarant maître
de son propre destin. Par les efforts de la volition charnelle d'exercer son propre
choix indépendamment de Dieu, il se fait un dieu, tout comme l'indique la
tentation originale de son raisonnement rusé en Éden: «Mais Dieu sait qu'au
jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des
dieux, connaissant le bien et le mal.» (Genèse 3:5). Puisque Dieu est Souverain
sur toutes choses, sur le bien comme sur le mal, il est évident qu'il a voulu que
les choses soient ainsi pour l'accomplissement de ses desseins éternels qu'il
avait prédéterminé, et pour la gloire de son nom. Quoique Dieu est la cause
primaire du bien comme du mal ou du péché, l'homme en porte la responsabilité
comme cause secondaire du fait qu'il est une créature et non le Créateur.
Plusieurs déclarent que Dieu n'est pas la cause du péché, car selon leur
philosophie dénaturée cela ferait de Dieu un pécheur. Ils n'hésitent pas à utiliser
le passage de 1 Jean 1:5 dans leurs tentatives de justifier leur position: «Or, le
message que nous avons reçu de lui, et que nous vous annonçons, c'est que
Dieu est lumière, et qu'en lui il n'y a point de ténèbres.» Mais le fait que Dieu a
créé le mal, qu'il a prédéterminé la Chute et le péché dans son décret éternel,
ne fait pas de lui un pécheur, pas plus que l'artiste qui créé un tableau serait lui-
même le tableau. Dieu a créé le singe, et pourtant Dieu n'est pas un singe, il a
aussi créé les réprouvés et Dieu n'est pas un réprouvé. Il n'y a «point de
ténèbres» en Dieu, mais Dieu a créé toutes choses. Il est Maître sur tout, ou il
n'est pas Maître du tout. Il est Dieu sur le bien et il est Dieu sur le mal, il est
Dieu sur la lumière et il est Dieu sur les ténèbres, il est Dieu sur le ciel et il est
Dieu sur l'enfer. Rien n'échappe à sa volonté souveraine et absolue, il est
Dieu et il n'a pas besoin de la permission de personne pour agir, il fait ce qu'il
veut dans le ciel comme sur la terre et ne cherche aucunement à plaire à
l'homme pécheur qui cherche à lui dérober sa puissance en se l'attribuant à lui-
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L’Origine du Péché:
Il faut absolument se rendre compte que le péché vient de notre for intérieur et
non d'un diable extérieur. C’est de notre faute si l’on pèche car on désire être
maître sur nous-mêmes, et on veut ce que l'on veut quand on le veut, malgré ce
que Dieu veut. Ce serait bien agréable de penser que nous ne sommes pas
responsables de nos péchés. On pourrait alors pécher tant qu’on veut, ensuite
croire que c’est de la faute du diable, et par conséquent le blâmer pour tous nos
péchés. Il est assez fréquent de voir dans des cas de fragrants délits la
personne coupable demander grâce parce qu’elle était possédée du diable à ce
moment-là, et par conséquent non responsable. Mais pour bonne raison, une
telle excuse est tenue comme insensée, et sentence est prononcée. Il faut se
rappeler que "le prix du péché, c’est la mort" (Romains 6:23); le péché mène
donc à la mort. Si le péché n’est pas de notre faute, mais celle du diable, alors
un Dieu juste devrait punir le diable pas nous. Mais le fait que nous mourons
montre que nous sommes responsables de nos péchés. L’idée que le diable est
une personne spécifique autre que nous-mêmes est une tentative d’évasion
de la responsabilité de nos péchés, et plusieurs utilisent cette échappatoire
pour se justifier. Cela n’est qu’un autre exemple du refus de l’homme d’accepter
ce que la Bible nous dit au sujet de notre nature; qu’elle est en effet pécheresse
et entièrement dépravée: «Rien de ce qui est hors de l'homme et qui entre en
lui, ne le peut souiller; mais ce qui sort de lui, voilà ce qui souille l'homme... Ce
qui sort de l'homme, c'est ce qui souille l'homme. Car du dedans, c'est-à-dire,
du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les
fornications, les meurtres, Les larcins, la cupidité, les méchancetés, la fraude,
l'impudicité, l'œil envieux, la médisance, la fierté, la folie. Tous ces vices sortent
du dedans et souillent l'homme.» (Marc 7:15,20-23).
L’idée qu’il y a quelque chose qui entre en nous et nous fait pécher est donc
contraire à l’enseignement de Jésus ci-haut. C’est de l’intérieur, du cœur de
l’homme, que toutes ces mauvaises pensées nous viennent. C’est pourquoi
avant le déluge Dieu considérait que «...la nature du cœur de l'homme est
mauvaise dès sa jeunesse...» (Genèse 8:21). Jacques 1:14 nous explique
comment vient la tentation: «Tout homme est tenté (et c’est la même chose
pour tous) lorsqu’il est entraîné par sa propre convoitise (par ses mauvais
désirs) et est séduit.» On est tenté par nos propres convoitises, par nos
mauvais désirs; et non par quoi que ce soit à l’extérieur de nous. «D’où
viennent-elles, les luttes et les bagarres parmi vous?», demandait Jacques; «Ne
viennent-elles pas de ceci: même de vos propres convoitises?» (Jacques 4:1).
Nous avons tous des tentations spécifiques et personnelles. Elles ne peuvent
donc venir que de nos propres mauvais désirs. On entend souvent dire que
nous sommes nos propres pires ennemis, et rien n'est plus vrai car satan ou
l'adversaire est nul autre que la nature humaine. La lettre de Paul aux
Romains concerne en grande partie le péché, son origine, et comment en
triompher. Et il est très significatif que le diable et Satan ne sont à peine
mentionnés dans tout le livre; et dans le contexte où l’on parle de l’origine
du péché on ne mentionne ni le diable ni Satan. "Le diable" est un concept
du Nouveau Testament. Sûrement, s’il y avait un être extérieur à nous qui nous
fait pécher, il serait mentionné encore plus dans l’Ancien Testament. Mais, au
contraire, il y a silence absolu à ce sujet, ce qui est plutôt significatif. Pendant la
période de l’Exode et des Juges, on nous dit qu’Israël péchait beaucoup. Mais
jamais Dieu ne les avertissait au sujet d’un être surnaturel puissant ou d’une
force qui pourrait entrer en eux et les faire pécher. Mais Il les encourageait
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plutôt à s’appliquer à Sa parole afin de ne pas suivre les voies de leur propre
chair (par exemple Deutéronome 27:9-10; Josué 22:5).
Paul se lamentait ainsi: «En moi (c.-à-d. dans ma chair), n’y habite rien de bon...
car le bien que je devrais faire, je ne le fais pas... si je fais ce que je ne devrais
pas, ce n’est plus moi qui agit, mais le péché qui habite en moi.» (Romains
7:18-21). Il ne blâme donc pas un être extérieur à lui, appelé le diable, pour son
péché. Il identifiait sa propre nature perverse comme source réelle du
péché: «Ce n’est pas moi qui fait cela, mais le péché qui habite en moi. Je
trouve donc une loi (en moi) telle que, lorsque je voudrais faire bien, le mal est
présent avec moi (c.-à-d en moi).» Ainsi il dit que l’opposition à son action
spirituelle vient de quelque chose qu’il appelle "le péché qui habite en moi".
Toute personne réfléchie et spirituelle en arrive à cette même
connaissance d’elle-même. On devrait remarquer que même un Chrétien
exemplaire comme Paul ne réussissait pas à changer sa nature après sa
conversion, non plus ne pouvait-il se mettre à l’abri du péché. Le
mouvement "évangélique" moderne prétend obtenir un tel abri pour ses
membres, et donc place l'apôtre Paul parmi les "non-sauvés" vu sa
déclaration dans Romains 7:15-21. Ces versets s’avèrent une grande difficulté
pour leurs déclarations. David, un autre homme incontestablement juste, faisait
des observations semblables à celles de Paul au sujet de l’inclination
continuelle de sa propre nature au péché; il disait: «Voilà, j'ai été formé dans
l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché.» (Psaumes 51:5). La Bible est
bien explicite au sujet de la nature de l’homme étant fondamentalement
dépravée. Si on se rendait compte de cela, on n’aurait pas besoin d’inventer
une personne imaginaire extérieure à notre nature humaine pour prendre la
responsabilité de nos péchés. Jérémie 17:9 dit que le cœur de l’homme est si
désespérément pervers et trompeur que l’on ne peut vraiment pas réaliser
l’étendue excessive de sa pécheresse. Jésus notait aussi la nature humaine
comme étant fondamentalement vilaine dans Matthieu 7:11: «Si donc vous, qui
êtes mauvais...». Ecclésiaste 9:3 (texte hébreu) "ne saurait être plus clair" «Le
cœur des fils de l’homme est rempli de vilaines choses». Selon Éphésiens 4:18,
les hommes sont aliénés naturellement de Dieu «Ayant leur intelligence
obscurcie, étant éloignés de la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en
eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur.» C’est à cause de notre cœur
aveugle et ignorant spirituellement et de notre façon de penser que l’on
commet le péché et sommes séparés de Dieu. Galates 5:19 parle aussi de nos
péchés comme étant "les œuvres de la chair"; c’est donc notre propre chair,
notre propre nature qui nous fait commettre le péché. Aucun de ces passages
explique que le péché nous vient du diable; notre tendance au péché est
quelque chose qui est en nous à la naissance; elle est une partie fondamentale
de notre constitution humaine depuis la Chute. Paul nous dit que «le
raisonnement charnel est hostile contre Dieu...» (Romains 8:7), et qui dit
«hostilité» dit aussi «adversité». Or il est très significatif que le mot «satan»
signifie «adversaire» dans une de ses nuances, ce qui nous indique que
l'ennemi de notre âme est nul autre que «l'esprit de la chair», c'est à dire
«l'esprit de vie» que Dieu mit en l'homme et qui se rebella contre l'Esprit de
Dieu: «Et YEHOVAH Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, et souffla
dans ses narines un esprit de vie; et l'homme devint une âme vivante.» (Genèse
2:7). L'apôtre Paul clarifie le point en disant: «Car la chair a des désirs
contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à la chair, et ces deux choses
sont opposées l'une à l'autre; de telle sorte que vous ne faites point les choses
que vous voudriez.» (Galates 5:17). Dans 1 Corinthiens 2:11,12, nous voyons
que «l'esprit de l'homme» est le même que «l'esprit du monde»: «Car qui est-ce
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qui connaît ce qui est en l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui?
De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n'est l'Esprit de
Dieu. Pour nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient
de Dieu, pour connaître les choses qui nous ont été gratuitement données de
Dieu.». Il importe aussi de souligner que depuis la Chute l'esprit de la chair est
un esprit d'autojustification par lequel l'homme cherche à se justifier par les
œuvres de la loi, c'est à dire par les efforts de sa chair de plaire à Dieu, par ses
choix individuels qui sont captifs de la chair et du péché. Ainsi nous voyons que
le libre-choix est une illusion, un effort de la volonté charnelle par lequel
l'homme pense contribuer quelque chose à son salut, lorsque l'esprit qui est en
l'homme est un esprit de mort, et cela depuis la Chute en Éden.
LE DIABLE ET SATAN
Dans la Parole de Dieu, les mots «diable» et «satan» sont des termes variés qui
portent différentes significations dépendant du contexte dans lequel ils sont
utilisés, et jamais ils ne se rapportent à un ange déchu. Souvent les mots
originaux hébreu ou grec de la Bible sont laissé non traduit. "Mammon", par
exemple, dans Matthieu 6:24, est le mot original aramaïque qui signifie
«richesse». Il n'est pas un nom propre mais un qualificatif. Il n'existe aucun être
surnaturel nommé «Mammon», il indique plutôt le caractère qui renferme une
abondance de biens, de produits ou de valeurs. Ainsi il serait complètement
absurde de dire qu'un être surnaturel nommé Mammon est celui qui tente les
gens à posséder des richesses. Une telle interprétation serait un viol de la
Parole de Dieu. De même, le mot "satan" est le même mot hébreu qui signifie
"adversaire". Ce même mot porte différentes nuances dans le Grec:
«contradicteur, ennemi, antagoniste, détracteur, malfaisant, concurrent, rival.» Il
se rapporte à un grand nombre d'applications à travers le texte des Écritures.
Intérieurement il se rapporte à la nature humaine, l'esprit de la chair qui est en
l'homme et qui est l'adversaire de l'Esprit de Dieu, mais extérieurement il se
rapporte aux Juifs qui s'opposent à l'Évangile de la grâce souveraine avec
véhémence en persistant à se justifier par les œuvres de la loi, et ainsi à tous
ceux qui persistent à vouloir se justifier par leurs efforts ou leurs mérites qui se
nomme aussi «la justification par le choix». La justification par les œuvres ou
par les efforts d'un choix personnel est «le rival», «le concurrent», «le
détracteur» qui déforme le salut par la grâce pour enjôler les gens en valorisant
leurs actions. Au niveau de la «souveraineté de la loi», l'Apocalypse nous
indique que le mot «satan» porte la désignation de «dragon» dont le terme
signifie «souverain ou souveraineté» (Apocalypse 12:3). Cela est confirmé
davantage dans Apocalypse 12:4 où nous voyons que «...le dragon (la
suprématie) s'arrêta devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son
enfant quand elle aurait enfanté.», se rapporte au roi Hérode qui chercha à faire
mourir l'enfant Jésus: «Après qu'ils furent partis, un ange du Seigneur apparut
en songe à Joseph, et lui dit: Lève-toi; prends le petit enfant et sa mère, et
enfuis-toi en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je te le dise; car Hérode
cherchera le petit enfant pour le faire mourir.» (Mat. 2:13). Le mot «satan» ne se
rapporte aucunement à la fausse notion d'une chute des anges fictives dans
laquelle un Lucifer fut rejeté du ciel et devint l'ange déchue qui serait la source
de la tentation et du mal. Le mot «diable», qui rejoint celui de satan dans ses
désignations, est aussi une dérivation du mot original grec "diabolos", lequel
signifie «calomnie ou calomniateur, mensonge ou menteur, enchantement ou
enchanteur, accusation ou accusateur». Dans sa décomposition, ce terme porte
aussi les notions de «concurrence séductrice» et de «contradiction
complaisante», indiquant une attitude de rébellion d'une personne qui est
obstinée contre la grâce de la délivrance en Christ. Les mots «diable» et
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Les livres de Samuel et des Chroniques sont des récits parallèles des mêmes
incidents, tout comme les 4 récits évangéliques sont des exposés des mêmes
événements mais sous des aspects différents. Dans 2 Samuel 24:1 on dit donc
ceci: «Le Seigneur... incitait David contre l’Israël» en l’induisant à faire un
recensement. Le récit parallèle dans 1 Chroniques 21:1 nous dit que «Satan
s’opposait à l’Israël, et provoquait David» à faire le recensement. Dans le
premier passage, c’est Dieu qui est le provocateur; dans l’autre, c’est Satan. Il
faut donc conclure ici que Dieu agissait en "satan", ou comme adversaire,
contre David. Il faisait de même contre Job en lui emmenant des épreuves; de
sorte que Job disait à Dieu: «Tu es devenu cruel pour moi; tu t'opposes à moi
avec toute la force de ton bras.» (Job 30:21); ce que Job disait vraiment est
ceci: «Tu agis comme un satan envers moi». Il est mention aussi dans Job du
satan qui se présente devant l'Éternel: «Or, il arriva un jour que les fils de Dieu
étant venus se présenter devant l'Éternel, Satan (le contradicteur) vint aussi au
milieu d'eux; Et l'Éternel dit à Satan (au contradicteur): D'où viens-tu? Et Satan
(le contradicteur) répondit à l'Éternel, et dit: De courir çà et là sur la terre et de
m'y promener.» (Job 1:6,7). La notion populaire est que l'expression «fils de
Dieu» dans ce passage signifie «les anges» et que ce «satan» serait un des
«fils de Dieu» qui s'est rebellé contre à Dieu et rejeté du ciel lors d'une guerre
angélique. Cette position est insoutenable pour plusieurs raison: 1- Si Satan est
un ange déchu rejeté du ciel dans un abîme sans fin dès le début de l'histoire
de la race humaine, comment ce fait-il qu'il se retrouverait dans le Jardin d'Éden
sous la forme d'un serpent ? et que fait-il dans la présence de Dieu au début du
livre de Job ? 2- Dans la langue hébraïque, le terme pour «fils de Dieu» est
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«ben ah Elohim» et celui pour «ange» est «malak». Nous avons ici deux mots
différents qui signifie deux différentes choses. À moins que le rédacteur du livre
de Job était un ignorant et ne connaissais pas de quoi il parlait, et cela est
impensable, il est évident qu'un «fils de Dieu», un «ben ah Elohim» n'est pas un
ange, un «malak», autrement le même terme serait utilisé pour les deux, ce qui
n'est pas le cas. En donnant le sens original de «contradicteur» au mot satan
qui porte aussi le sens de «accusateur» dans le premier chapitre de Job, on
comprend mieux l'enjeux de l'histoire qui s'y déroule. Que «les fils de Dieu
vinrent se présenter devant l'Éternel» nous indique tout simplement une réunion
d'enfants de Dieu tout comme nous voyons dans un culte d'adoration. Le peuple
Hébreu se réunissait sous Moïse pour adorer l'Éternel tout comme les vrais
chrétiens se réunissent souvent dans un même but. Dans les deux cas on y voit
parfois des «accusateurs» qui se donnent de tout cœur à fustiger leurs
semblables, et c'est exactement ce qui se produisit ici. On y voit que certains
étaient jaloux de la position de Job et se plaignirent à Dieu à cause qu'il le
protégeait et le bénissait (Job 1:9-11). Certains diront: «Mais on voit que Satan
avait la puissance d'amener des malheurs sur Job». Il faut vraiment que les
gens apprennent à lire attentivement, le «satan» dans Job n'avait aucunement
une telle puissance et ont voit clairement que Dieu lui interdit de «porter la main
sur lui» (Job 1:12). Le seul qui détient une telle puissance est Dieu lui-même et
non pas un ange déchu mythique qui est le fruit d'une imagination débridée d'un
grand nombre.
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 11 of 37
vérité. C’est à cela que notre "homme" naturel ressemble - le diable lui-même.
La relation entre le diable et nos mauvais désirs - le péché en nous - est
explicite dans plusieurs passages: «Comme les enfants (c.-à-d. nous-mêmes)
sont faits de chair et de sang, lui aussi (Jésus), lui-même, l’était pareillement
aussi; de sorte que, par (sa) mort, il pût détruire ce qui avait le pouvoir de la
mort, c’est-à-dire le diable.» (Hébreux 2:14). Le diable est considéré ici comme
celui qui est responsable de la mort. Mais on dit aussi que «le prix du péché,
c’est la mort.» (Romains 6:23). Le péché et le diable sont donc parallèles.
Encore, dans Jacques 1:14, on dit que nos mauvais désirs nous tentent, nous
menant au péché, et par conséquent à la mort; mais Hébreux 2:14 nous dit
aussi que le diable amène la mort. Le même verset dit aussi que Jésus
possédait notre nature, sauf le péché, afin de détruire le diable. Comparons cela
avec Romains 8:3: «Dieu, envoyant Son propre Fils à la ressemblance de la
chair pécheresse, (c’est-à-dire, muni de notre nature humaine), condamnait le
péché dans la chair.». Cela montre que le diable et les tendances
pécheresses naturellement en nous sont la même chose. Il est d’une
importance vitale de comprendre que Jésus était tenté tout comme nous. Mal
comprendre la doctrine du diable veut dire qu’on ne peut apprécier
correctement la nature et l’œuvre de Jésus. C’est seulement si Jésus avait
notre nature humaine - c.-à-d. le "diable" en nous - que nous pourrions avoir
l’espoir du salut (Hébreux 2:14-18; 4:15). Le Seigneur Jésus avait donc notre
nature de «diable» en lui, car il avait pris sur lui notre «satan» qui est notre
nature humaine en s'incarnant dans la chair. Comprenons toutefois que la
nature humaine de Christ était pure, elle était libre du péché, c'est pour cela qu'il
fut tenté par le péché en toutes choses mais il y résista jusqu'à sa mort sur la
croix. Ainsi donc en réalité on peut dire que satan a été crucifié sur la croix et
qu'il n'a plus de puissance sur nous et que nos travers ou «démons» ont été
vaincus une fois pour toutes. En triomphant des désirs de sa propre nature, c.-
à-d. du diable de la Bible, Jésus détruisait le diable sur la croix (Hébreux 2:14).
Si le diable est un être personnel, il ne devrait plus exister car il a été mis à mort
par Jésus sur la croix. Hébreux 9:26 dit que le Christ est venu au monde afin
«d’enlever le péché par le sacrifice de lui-même.» Hébreux 2:14 confirme cela
en déclarant que par sa mort le Christ détruisait le diable en lui-même. En
perspective, Jésus détruisait par sa mort «le corps de péché» (Romains 6:6) c.-
à-d. la nature humaine, ou le péché qui a pris la forme du corps humain. «Celui
qui commet le péché est du diable» (1 Jean 3:8) parce que le péché est le
résultat de céder à nos propres mauvais désirs naturels (Jacques 1:14 -15), ce
que la Bible appelle "le diable". «Le fils de Dieu était manifesté dans ce but: qu’il
puisse détruire les œuvres du diable» (1 Jean 3:8). Si on est correct en disant
que le diable et nos mauvais désirs sont la même chose, alors les œuvres
de nos mauvais désirs, c.-à-d. leurs résultats, sont nos péchés. 1 Jean 3:5
confirme cela: «Il (Jésus) était manifesté pour enlever nos péchés». Cela
démontre que "nos péchés" et "les œuvres du diable" sont la même chose.
Actes 5:3 nous fournit un autre exemple de cette relation entre le diable et nos
péchés. Pierre demandait à Ananias: «Pourquoi Satan t’a-t-il rempli le cœur?»
Ensuite, dans le verset 4, Pierre dit: «Pourquoi as-tu conçu cette chose en ton
cœur?». Concevoir quelque chose de mal est donc la même chose que
Satan remplissant notre cœur. Si nous concevons quelque chose, par
exemple un plan pécheur, alors c’est en nous qu’il commence. Lorsqu’une
femme conçoit un enfant, c’est en elle-même que l’enfant commence. Jacques
1:14-15 emprunte ce procédé pour décrire comment nos désirs charnels
conçoivent et amènent le péché, lequel conduit à la mort. Les Psaumes 109:6
met en parallèle une personne pécheresse et "satan": «Établis sur lui un
méchant, et qu'un adversaire (un satan) se tienne à sa droite!», c.-à-d. qu’il soit
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sous le pouvoir de Satan. Dans le Psaumes 110:1, nous voyons une différente
application du terme «satan» qui se rapporte aux ennemis de Christ comme le
roi Hérode, les Pharisiens et les Sadducéens, de même que tous ceux qui se
justifient par leurs œuvres ou leurs choix personnels: «YEHOVAH a dit à mon
Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis (tes
satans) le marchepied de tes pieds.»
La Personnification:
Cependant, vous pourriez répondre avec raison: "Mais on parle réellement du
diable comme d’une personne!" Cela est tout à fait correct; Hébreux 2:14 parle
de "celui qui a le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable". Dès que l’on
commence à lire la Bible, on s’aperçoit qu’elle utilise beaucoup la
personnification - par exemple parlant d’une idée abstraite comme si elle était
une personne. Ainsi, Proverbes 9:1 parle d’une femme appelée "Sagesse"
construisant une maison; et Romains 6:23 compare le péché à un payeur qui
donne le salaire de la mort. Notre diable, le "diabolos", représente souvent nos
mauvais désirs. Mais on ne peut pas avoir de diabolisme abstrait; les mauvais
désirs qui sont dans notre cœur ne peuvent pas exister séparément de nous;
par conséquent, "le diable" est personnifié. Le péché est souvent personnifié
comme quelqu’un en autorité (par exemple, Romains 5:21; 6:6,17; 7:3). Il est
donc compréhensible que "le diable" soit personnifié aussi car "le diable" réfère
aussi au péché. De la même façon, Paul dit qu’il y a deux êtres en nous, pour
ainsi dire, dans notre chair (Romains 7:15-21): l’homme de la chair, c.-à-d. "le
diable", lutte contre l’homme de l’Esprit. Mais il est évident qu’il ne se trouvent
pas deux personnes réelles qui se battent en nous, nous avons ici la
représentation de deux natures en nous. Cette partie pécheresse de notre
nature est personnifiée comme "le vilain" (Matthieu 6:13 R.V.) - le diable de la
Bible. La même expression grecque traduite "le vilain" ici est traduite par
"personne méchante" dans 1 Corinthiens 5:13; montrant que, lorsqu’une
personne cède au péché, son "vilain", ou lui-même, il est un "diable". De même
lorsqu'une personne a des travers, des façons d'agir qui défient et déforment la
vérité, ceux-ci sont des «démons».
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En conclusion, il est probablement vrai de dire que, à ce sujet plus qu’à tout
autre, il est vital de baser notre compréhension sur une considération balancée
de toute la Bible, plutôt que d’élaborer de grandes doctrines sur quelques
versets qui contiennent des slogans qui semblent faire allusion aux croyances
populaires au sujet du diable. Relisez cette section de même que la précédente
avec attention et invocation, et cela vous remboursera au centuple. On affirme
que la position doctrinale esquissée dans ces deux sections est la seule qui soit
capable d’expliquer raisonnablement tous les passages qui réfèrent au diable et
à satan. Ces deux mots peuvent être utilisés comme adjectifs ordinaires ou
comme référant au péché que l’on trouve dans notre propre nature humaine.
Ceux qui ont des difficultés à accepter nos conclusions ont besoin de se poser
ces deux questions: (1) Le péché est-il personnifié? Il l’est très clairement. (2)
Est-ce vrai que "satan" peut être utilisé comme adjectif seulement? Oui, c’est
vrai. Pourquoi alors ne peut-on pas accepter que le péché soit personnifié
comme notre ennemi, ou satan? Le monde est souvent personnifié dans les
lettres et l’Évangile de Jean; et quel meilleur titre peut-il y avoir pour cette
personnification que "satan" ou "diable"?
LES DÉMONS
Les deux sections précédentes ont expliqué pourquoi on ne croit pas que le
diable, ou satan, puisse représenter un être personnel ou un monstre. Si nous
acceptons qu’il ne puisse y avoir de tel monstre, alors il s’ensuit que les
démons, qui sont considérés comme les serviteurs du diable, n’existent
pas non plus. Beaucoup de gens semblent penser que Dieu est celui qui nous
donne tout ce qu’il y a de bon dans la vie, tandis que le diable et ses démons
sont responsables pour tout ce qu’il y a de mauvais, et nous enlève même les
bonnes choses que Dieu nous donne. La Bible nous enseigne clairement que
Dieu est la source de toute puissance, et qu’Il est responsable des bonnes et
des mauvaises choses dans la vie:
"Je forme la lumière, et crée l’obscurité; Je fais la paix, et crée le mal; Moi, le
Seigneur, fais toutes ces choses" (Ésaïe 45:7).
"Du mal descendait du Seigneur à la porte de Jérusalem" (Michée 1:12).
"Est-ce qu’une trompette va sonner dans la ville, et les gens n’auront pas peur?
Y aura-t-il du malheur dans une cité, et le Seigneur n’en sera pas
responsable?" (Amos 3:6).
Une fois que l’on comprend que toutes choses viennent de Dieu, alors lorsque
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nous avons des problèmes dans la vie, on peut prier Dieu qu’Il nous les enlève;
et s’Il n’en fait rien, on peut être assuré alors qu’Il nous les impose afin de
développer notre caractère et pour notre bien ultime: - "Mon Fils, ne méprises-tu
pas le châtiment du Seigneur, et ne te décourages pas non plus lorsque tu es
réprimandé par Lui; car celui que Dieu aime, Il (et non les démons) châtie, et
passe au fouet tout fils qu’Il reçoit. Si vous endurez le châtiment, Dieu vous
traite comme des fils; car quel fils est-il dont le Père ne châtie pas? Mais si on
ne vous châtie pas, comme tous le sont, alors êtes-vous des bâtards et non des
fils" (Hébreux 12:5-8).
"Je suis le Seigneur, et il n’y en a pas d’autre, et il n’y a pas de Dieu à part
Moi" (le mot hébreu pour "Dieu" signifie "puissance") (Ésaïe 45:5).
"Y a-t-il un Dieu à part Moi? Oui, il n’y a pas de Dieu, Je n’en connais aucun",
Dieu dit (Ésaïe 44:8).
"Le Seigneur, c’est Lui qui est Dieu; il n’y en a pas d’autre à part
Lui" (Deutéronome 4:35).
De tels versets se présentent à tout bout de champ à travers la Bible. Dieu étant
la source de toute puissance et le seul Dieu, Il est par conséquent un Dieu
jaloux, comme Il nous le rappelle souvent (par exemple, Exode 20:5;
Deutéronome 4:24). Dieu devient jaloux lorsque Son peuple commence à croire
en d’autres dieux et ils Lui disent: "Vous êtes un grand Dieu, un Dieu puissant,
mais en réalité on croit qu’il y a d’autres dieux à part Vous, même s’ils ne sont
pas aussi puissants". C’est pourquoi on ne devrait pas croire qu’il y a des
démons ou un diable qui existent en même temps que Dieu. C’est
justement l’erreur d’Israël. L’Ancien Testament passe son temps à leur
reprocher qu’ils contrariaient Dieu grandement par leur croyance en d’autres
dieux en même temps qu’en Lui-même. La Bible nous montre que les "démons"
en qui nous croyons aujourd’hui sont tout comme les faux dieux d’Israël.
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idole, ou démon, n’a absolument aucune existence. Il n’y a qu’un seul vrai
Dieu, ou puissance, dans le monde. Paul continue dans 1 Corinthiens 8:5-6
avec ceci: «Car quoiqu’il y en ait qui sont appelés des dieux... (comme il y a
plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, [tout comme les gens croient en
plusieurs sortes de démons aujourd’hui - un démon qui nous fait perdre notre
emploi, un autre qui fait que notre épouse nous quitte, et cætera]). Mais à nous,
(les vrais croyants), il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses
(bonnes et mauvaises, comme on a vu dans les citations précédentes)».
Une autre preuve à l’effet que les gens dans le temps du Nouveau Testament
croyaient aux démons comme étant des idoles ou des "dieux" se trouve dans
Actes 17:16-18; on nous y raconte la prédication de Paul à Athènes, laquelle
était une "cité entièrement donnée à l’idolâtrie", adorant donc plusieurs
différentes idoles. Après avoir entendu Paul prêcher l’Évangile, les gens
disaient: «Que veut dire ce discoureur? Et les autres: Il semble qu'il annonce
des divinités (démons) étrangères. Car il leur annonçait la bonne nouvelle de
Jésus et de la résurrection.». Les gens pensaient donc que "Jésus et la
résurrection" étaient de nouveaux démons, ou idoles, qui leur étaient
expliquées. Si on lit le reste du chapitre, on voit que Paul continuait à
enseigner la vérité à ces gens; et au verset Actes 17:22, il leur disait: «Hommes
athéniens, je remarque qu'en toutes choses vous êtes dans la crainte des
obscurcissements (crainte des démons).», ou comme certaines versions le
traduisent: «Vous êtes trop superstitieux.» (c.-à-d. trop dévoués à l’adoration
des démons); et il leur expliquait comment Dieu n’était pas présent dans ces
démons, ou idoles. Souvenez-vous que Dieu est la seule source de puissance.
S’Il n’est pas dans les démons, alors les démons n’ont aucune puissance, parce
qu’il n’y a aucune autre source de puissance dans l’univers - donc ils n’existent
pas. Comme anges déchus ou entités monstrueuses, les démons sont
simplement des éléments fictifs qui servent à causer «la crainte» dans les
esprits de gens susceptibles à de tels radotages insensés afin que des
manipulateurs puissent obtenir le monopole de leur conscience. L'homme a
toujours eu la crainte des monstres sanguinaires et autres créatures
démoniaques qui, tapis dans les ténèbres, le surveillent constamment. Dans
tout les folklores, dans chaque petit patelin, il y a toujours une légende ou une
anecdote insolite nous rappelant de ces créatures mythiques. Ces récits se sont
transmis de génération en génération et existent encore malheureusement de
nos jours, même dans l'esprit de personnes superstitieuses qui se disent
chrétiennes nés de nouveau. Il n'y a aucun doute que ceux qui sont déclarés
comme étant possédés par de tels démons souffrent de délires psychotiques,
de même que ceux qui disent détenir un ministère d'exorcisme.
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nous dire en même temps que les démons - ces petits dieux opposés à Dieu -
nous amènent ces problèmes. Il semble significatif que le mot "démon"
n’apparaît que 4 fois dans l’Ancien Testament, et décrit toujours l’adoration des
idoles; tandis qu’il apparaît plusieurs fois dans les 4 récits de l’Évangile. La
raison est que, dans le temps de ces récits, c’était la coutume de blâmer les
démons pour toute maladie inexplicable. Si les démons existaient réellement
et étaient responsables de nos maladies et de nos problèmes, alors l’Ancien
Testament en aurait certainement beaucoup plus parlé. En fait il n’en parle
même pas du tout dans ce contexte. Sous les termes «démons» ou «esprits
impurs», le Nouveau Testament désigne les esprits mauvais responsables de
diverses maladies, et surtout de maladies nerveuses. Il est très important de
remarquer que l'expression «esprits impurs» correspond avec précision à celle
de «esprits troublés», ce qui nous indique un déséquilibre psychique dans la
nature dépravée de certaines personnes obsédées de pensées maléfiques ou
de pratiques malsaines issus d'une attitude de rébellion tenace contre Dieu et la
vérité. Pour la Septante et le Nouveau Testament les “démons” sont
fondamentalement des forces maléfiques internes qui proviennent du cœur de
l'homme, source de maladie et de mort, de perturbations physiques ou
psychiques déshumanisantes: «Écoutez, et comprenez ceci: Ce n'est pas ce qui
entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, c'est
ce qui souille l'homme... Car c'est du cœur que viennent les mauvaises
pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les larcins, les faux
témoignages, les blasphèmes.» (Mat. 15:11,19). Ce passage des paroles de
Jésus est très révélateur pour nous indiquer qu'il n'existe aucune puissance
surnaturelle hors de l'homme qui déstabilise sa nature humaine, Jésus ne dit
pas que c'est de Satan ou des Démons que viennent les choses qui souillent
l'homme, mais «du cœur».
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souffrant – c.-à-d. qu’il avait perdu la raison. On dit que ceux qui étaient
"possédés des démons" étaient "guéris" ou "soulagés" - Matthieu 4:24; 12:22;
17:18 - laissant sous-entendre que la possession d'un démon était une autre
façon de décrire la maladie mentale qui affectait le corps des obsédés de
rébellion contre l'autorité de Dieu. Dans Luc 10:9, Jésus disait à ses 70 disciples
de sortir et d’aller "guérir les malades"; et c’est ce qu’ils faisaient. Ils
retournaient donc, et disaient, dans Luc 10:17: "même les démons nous étaient
soumis en ton nom" - de nouveau, les démons et les maladies se remplacent
l’un par l’autre. Parfois, les apôtres guérissaient les gens au nom de Jésus, et
nous en avons un exemple ici (voyez aussi Actes 3:6; 9:34). Ainsi il est clair que
la façon d'être guéri du déséquilibre de la rébellion est par la soumission à
la Souveraineté de Dieu, et cette grâce est un don de Dieu: «Car vous êtes
sauvés par la grâce, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous ou de
votre choix, c'est le don de Dieu; Ce n'est point par les œuvres méritoires, afin
que personne ne se glorifie.» (Éphésiens 2:8,9). La prière, un des éléments
important à ne pas négliger, peut encourager l'être souffrant, l'aidant à se
sécuriser au fur à mesure qu'elle entre en relation avec le Seigneur Jésus -Christ
par la foi qu'elle reçoit du don de grâce. Il y a un passage important dans
l'Évangile de Luc qui nous indique avec précision comment Jésus chassa
un démon du fils d'un homme, qui en avait fait auparavant la requête à ses
disciples qui ne purent le chasser. Toutefois, il est écrit que Jésus «reprit
fortement l'esprit immonde, et guérit l'enfant» et non «il chassa le démon de
l'enfant». Dans le Grec original, l'expression «esprit immonde» porte la notion
de «esprit troublé» et cela est beaucoup plus précis pour nous indiquer qu'il
s'agit ici d'un déséquilibre psychique et non d'un démon mythique. Aussi,
l'expression «reprit fortement» peut se traduire selon le Grec original «attiré de
l'estime» et cela est l'indice le plus important pour nous indiquer la procédure
que Jésus utilisa pour chasser des démons, comme nous voyons dans la Bible
de l'Épée: «Amène ici ton fils. Et comme il approchait, l’insubordination
indomptable (le démon) le terrassa, et l'agita violemment; mais Jésus attira
l'estime de l'esprit troublé, et apaisa l'enfant, et le rendit à son père.» (Lc. 9:42).
Dans le contexte de ce passage, «attirer de l'estime» signifie «occasionner une
appréciation, amener une attitude favorable, appeler à la grâce» et cela
demande de la douceur et de la compassion de celui qui occasionne une telle
appréciation ou une telle grâce dans une personne dérangée psychiquement et
physiquement. En d'autres mots, c'est en amenant avec douceur et
compassion une personne à l'appréciation de la grâce en Jésus-Christ
qu'elle est délivrée de ses tourments, car nous sommes sauvé «par la grâce,
par le moyen de la foi», et non par la séduction du charme des mots auxquels
on donnerait quelque autorité sous prétexte que Jésus aurait donné la
permission d'utiliser son nom pour chasser des démons.
Le langage du Temps:
Ainsi voit-on que dans le Nouveau Testament, c’était le langage du temps de
décrire quelqu’un comme étant possédé du démon s’il était malade
mentalement ou de toute autre façon qui ne pouvait s’expliquer. La croyance
culturelle romaine et grecque contemporaine était que les démons possédaient
les gens, leur causant des maladies mentales. Les "chrétiens" qui croient en
l’existence des démons mythiques disent effectivement que ces anciennes
croyances païennes étaient parfaitement correctes. La Bible est écrite dans un
langage que les gens peuvent comprendre. Parce qu’elle utilise le langage
actuel, cela ne veut pas dire qu’elle-même ou Jésus croyaient aux démons
comme des entités hors de l'homme. De la même façon, nous avons le mot
"lunatique" qui décrit quelqu’un porté à la folie. Littéralement, le mot signifie que
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quelqu’un est dans la lune. On utilise ce mot aujourd’hui pour décrire quelqu’un
qui est fou; mais cela ne veut pas dire que l’on croit que la folie est causée par
la lune. Si ces paroles étaient enregistrées et relues 2,000 ans plus tard, les
gens pourraient penser que nous croyions que la lune causait la folie; mais ils
auraient tort, parce qu’on ne fait qu’utiliser le langage du temps, comme Jésus
faisait il y a presque 2,000 ans. De la même façon, on décrit un certain trouble
nerveux héréditaire par "la dance de Saint-Vitus", lequel n’est ni causé par
"Saint-Vitus", ni une "Dance"; mais, utilisant le langage du temps, on l’appelle la
"dance de Saint-Vitus". Il est aussi évident que Jésus-Christ n’est pas né le 25
décembre; mais j’utilise quand même l’expression "le jour de Noël" quand je
parle de ce jour-là, quoique je ne crois pas que nous devrions observer ce jour-
là comme étant le jour de sa naissance. Les noms des jours de la semaine sont
basés sur l’adoration païenne des idoles - par exemple "dimanche" signifie le
jour du Seigneur et était consacré à l’adoration du soleil; "samedi" était le jour
où l’on devait adorer la planète Saturne; Lundi, la lune; Mardi, la planète Mars;
etc.. Lorsqu’on utilise ces noms, cela ne veut pas dire que l’on partage les
croyances de ceux qui ont inventé notre langage. "L’influenza", ou la grippe,
est de même une expression d’usage courant; elle signifie, proprement,
"influencé par les démons". Lorsqu’on changeait le nom de Daniel en celui de
"Beltéshazzar", un nom qui reflétait un dieu païen, le récit inspiré dans Daniel
4:19 l’appelle "Beltéshazzar" sans faire remarquer que ce nom représente un
faux dieu.
Il y avait un mythe dans le temps d’Ézéchiel qui disait que la terre d’Israël était
responsable des malheurs de ses habitants. Cela n’était pas vrai, mais Dieu
raisonnait avec Israël utilisant quand même cette idée qui était alors populaire:
«Ainsi dit le Seigneur Dieu: Parce qu’ils disent de toi: Toi la terre, tu dévores les
hommes, et as privé tes nations; par conséquent, tu (la terre) ne vas plus
dévorer les hommes...dit le Seigneur Dieu.» (Ézéchiel 36:13-14). Il y avait une
notion païenne populaire à l’effet que la mer était un monstre immense qui
voulait engouffrer la terre. Même si cela était évidemment faux, la Bible emploie
souvent cette façon de parler afin d’aider ses lecteurs à saisir l’idée présentée:
voyez Job 7:12; Amos 9:3, Jérémie 5:22; Psaume 89:9; Habacuc 3:10; Marc
4:30. La mythologie assyrienne appelait ce monstre insubordonné de la mer
"Rahab"; et c’est exactement le nom que l’on donne au monstre de la mer en
Égypte dans Ésaïe 51:9,10: «N'est-ce pas toi qui mis en pièces Rahab, qui
transperças le dragon? N'est-ce pas toi qui fis tarir la mer, les eaux du grand
abîme; qui fis des profondeurs de la mer un chemin pour y faire passer les
rachetés?» Vu que la Bible est inspirée de Dieu, il est impossible qu’elle ne
veuille que refléter les influences païennes du temps. Dieu doit faire allusion à
ces croyances par exprès afin de montrer que c’est Lui qui est la source ultime
de toute puissance; qu’Il est Celui qui contrôle le "monstre" de la mer, pour qu’il
agisse selon Sa volonté. Dieu corrigeait donc ainsi une erreur fondamentale
dans leurs croyances; cette erreur était qu’il y avait des forces au travail
dans le monde qui n’étaient pas sujettes au contrôle de Dieu, et étaient
donc considérées comme mauvaises implicitement. Cependant, dans ce
cas-là, la Bible ne prend pas la peine de dénigrer leur folie de croire qu’il puisse
y avoir un monstre énorme qui se cache dans la mer, ou que la mer soit un
monstre.
Un autre exemple est de parler de l’éclair et des nuages comme d’un "dragon
fugitif" (Job 26:13). Cela fait évidemment allusion à la croyance du temps à
l’effet que l’éclair et la formation effrayante des nuages étaient réellement un
énorme serpent. Ces passages de la Bible ne dénoncent pas la folie d’une telle
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1) - Les Pharisiens accusaient Jésus de faire des miracles par la puissance d’un
faux dieu appelé Béelzébub. Jésus leur répondait: "Si moi je chasse les démons
par Béelzébub, par qui vos enfants les chassent-ils?" (Matthieu 12:27). Dans 2
Rois 1:2, on nous dit clairement que Béelzébub était un faux dieu des Philistins.
Jésus ne leur disait pas: "Écoutez, 2 Rois 1:2 dit que Béelzébub est un faux
dieu, alors votre accusation ne peut pas être vraie". Non, il répondait comme si
Béelzébub existait, parce qu’il n’était intéressé qu’à faire comprendre son
message aux gens à qui il prêchait. Et il en était ainsi lorsque Jésus parlait de
chasser les démons - il ne passait pas son temps à leur dire: "en réalité, ils
n’existent pas"; il ne voulait que leur prêcher l’Évangile. Il y a aussi le fait que
Jésus et plusieurs autres comprenaient le sens des mots, car Béelzébub
signifie littéralement «le seigneur des mouches», c'est à dire «le seigneur
de l'agitation», se rapportant au désordre de la nature humaine déchue qui
se révolte contre la Souveraineté de Dieu. Ainsi nous voyons qu'il est
extrêmement important à un chrétien de faire très attention au mots qu'il lit dans
la Parole de Dieu afin d'obtenir la vérité de l'enseignement donné.
2) - Dans Actes 16:16-18, nous avons ces paroles inspirées de Luc: «une
servante qui avait un esprit de Python (divination), et qui procurait un grand
profit à ses maîtres en devinant, nous rencontra.» Dans la mythologie Grecque,
Python, est le nom du serpent ou dragon qui demeurait au pied du Mont
Parnasse, qui, dit-on, gardait l'oracle de Delphe, et fut tué par Apollon. Comme
on l’explique dans la version Diaglotte, Python était le nom d’un faux dieu du
premier siècle, possiblement le même dieu qu’Apollo. Python sans doute
n’existait pas, mais Luc ne disait pas que la fille était "possédée de l’esprit de
Python, lequel, en passant, est un faux dieu qui n’existe pas réellement...", il
utilise ce terme pour décrire un esprit de divination, c'est à dire «une attitude de
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rébellion intense» qui cause un déséquilibre dans le psyché, car la divination est
interdite et porte un jugement sévère: «Vous n'userez point de divinations et ne
pratiquerez point de magie (le charme des mots).» (Lévitique 19:26); «Car la
rébellion est autant que le péché de divination, et la résistance autant que les
idoles et les théraphim.» (1 Samuel 15:23). De la même façon, les récits
Évangéliques ne disent pas que Jésus "chassait les démons, lesquels, en
passant, n’existent pas réellement; ce n’est que le langage du temps pour
désigner certaines maladies".
3) - Dans Luc 5:32, Jésus s’adressait ainsi aux méchants Juifs: "Je ne suis pas
venu pour appeler les justes..." Il sous-entendait donc ceci: "Je ne suis pas
venu pour appeler ceux qui pensent être justes". Jésus les adressait donc en
leurs propres termes, même si techniquement son langage n'était pas précis
grammaticalement. Dans Luc 19:20-23, on nous montre Jésus utilisant les
paroles fausses de l’homme au seul talent afin de raisonner avec lui, mais sans
les corriger.
4) - La Bible nous parle souvent du "levé du soleil" et du "couché du soleil"; cela
est notre façon de parler pour indiquer que le soleil tourne autour de la Terre et
non l'inverse selon la science moderne de l'héliocentrisme. De la même façon,
on parlait de certaines maladies dans le langage techniquement "incorrect" des
"démons".
5) - On a plusieurs exemples dans la Bible où un langage est utilisé qui était
bien compréhensible dans le temps, mais qui est aujourd’hui peu familier; par
exemple, "peau pour peau" (Job 2:4) faisait allusion à l’ancienne pratique
d’échanger des peaux de valeurs équivalentes; un prostitué est appelé un
"chien" dans Deutéronome 23:18. Le langage des démons est un autre
exemple.
6) - Les Juifs du temps de Jésus pensaient qu’ils étaient justes parce qu’ils
étaient les descendants d’Abraham. Par conséquent, il les appelait "les
justes" (Matthieu 9:12-13), et s’adressant à eux, il disait: "Je sais que vous êtes
de la descendance d’Abraham" (Jean 8:37). Mais il ne croyait pas qu’ils
l’étaient, comme il le faisait bien comprendre; et il leur démontrait même, par
son raisonnement dans Jean 8:39-44, qu’ils n’étaient pas de la descendance
d’Abraham. Ainsi, Jésus acceptait leurs idées telles quelles en premier, sans les
contredire immédiatement, mais il leur démontrait la vérité à la place. On a
montré que c’était là la méthode de Dieu de traiter les croyances païennes qui
étaient courantes dans le temps de l’Ancien Testament. L’attitude du Christ
envers les démons était la même; ses miracles, qui provenaient de Dieu, leur
faisaient bien comprendre que les maladies venaient aussi de Dieu, et non
d’aucune autre force, car c’était Dieu qui avait le pouvoir de les guérir.
7) - Paul citait les poètes grecs, lesquels étaient célèbres pour leurs
nombreuses absurdités non-Bibliques, pour confondre ceux qui croyaient en
eux (Tite 1:12; Actes 17:28). Ce qu’on a suggéré jusqu’ici peut se résumer par
la réaction de Paul à sa découverte d’un autel dédié à l’adoration du "Dieu
Inconnu c.-à-d. toute déité païenne qui puisse exister mais qui leur avait
échappée jusqu’à maintenant. Mais au lieu de les réprimander pour adorer un
tel dieu, Paul en profitait pour leur introduire le seul vrai Dieu, lequel ils ne
connaissaient pas (Actes 17:22-23).
8) - Dans Éphésiens 2:2, on parle du "prince de la puissance de l’air". Cette
expression fait clairement allusion aux concepts mythologiques de Zoroastre -
ce à quoi les lecteurs de Paul croyaient avant leur conversion. Paul leur disait
qu’autrefois ils vivaient sous "le prince de la puissance de l’air". Dans le même
verset, Paul définit cela comme l’esprit (ou manière de penser), c'est à dire
l'attitude ou obsession à la rébellion de la nature humaine déchue qui..."
travaille" dans l’homme naturel: «selon le prince de la puissance de l'attitude, de
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cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.» Autrefois, ils
croyaient en ce concept païen d’un prince-esprit céleste; mais Paul leur faisait
maintenant comprendre que la puissance à quoi ils étaient autrefois assujettis
n’était autre que leur propre mauvaise pensée. Ainsi, l’idée païenne est
mentionnée et discutée sans être réfutée spécifiquement, tandis que la vérité
concernant le péché est révélée.
9) - Dans Actes 28:3-6 on nous raconte comment un serpent mortel s’attaquait
à Paul en s’attachant à son bras. Les indigènes qui étaient autour de lui
concluaient donc qu’il devait être un meurtrier que "la vengeance ne souffrait
pas qu’il vive". Leur jugement de la situation était complètement faux. Mais Paul
ne prenait pas la peine de leur expliquer en détail pourquoi; il leur faisait plutôt
un miracle - il secouait le serpent de son bras sans être affecté par son venin
mortel. On ne conseille pas aux Évangéliques à tendances extatiques d'essayer
une telle chose, car le résultat ne serait pas le même. Dieu ne protège pas les
réprouvés qui seraient assez insensés pour le tenter de cette façon.
10) - Les miracles de Jésus révélaient la fausseté des idées locales, par
exemple celle des démons, mais sans les corriger en termes propres. Ainsi,
dans Luc 5:21, les Juifs faisaient deux fausses déclarations: que Jésus était un
blasphémateur, et que Dieu seul pouvait pardonner les péchés car ils ne
reconnaissaient pas que Jésus était Dieu manifesté dans la chair (Jean 1:14; 1
Timothée 3:16). Jésus ne les corrigeaient pas verbalement; mais il opérait plutôt
un miracle qui prouvait la fausseté de leurs affirmations.
11) - On peut donc voir clairement que Jésus avait la conviction que les
actes en disent plus long que les paroles. Il dénonçait rarement les fausses
notions directement; par exemple, il ne condamnait pas la loi de Moïse comme
étant incapable d’offrir le salut; mais il faisait voir par ses actes, comme par ses
guérisons le jour du Sabbath, ce qu’était la Vérité. Lorsqu’il était faussement
accusé d’être un Samaritain, Jésus ne le déniait pas (Jean 8:48-49; cf. 4:7-9),
même si sa descendance d’Abraham était essentielle au plan Divin de salut
(Jean 4:22).
12) - Même lorsque les Juifs tiraient la conclusion que Jésus "se faisait l’égal de
Dieu" (Jean 5:18) dans le but de l'accuser de blasphème, Jésus ne le déniait
pas explicitement; mais il soutenait plutôt de façon convaincante que ses
miracles démontraient qu’il agissait au nom de Dieu et qu'il était lui-même Dieu
incarné dans un corps charnel semblable au nôtre. De la même façon, les
miracles de Jésus démontraient aussi l’erreur de croire aux démons mythiques
comme étant des entités externes à l'homme. Sa guérison de l’homme boiteux à
la piscine avait pour but de faire voir l’absurdité du mythe à l’effet que, le jour de
la Pâque, un ange touchait l’eau de la piscine de Béthesda et lui donnait ainsi le
pouvoir de guérir. Ce mythe est mentionné sans démenti direct de sa vérité; le
récit du miracle de Jésus démontrait sa fausseté (Jean 5:4).
13) - Dans 2 Pierre 2:4, Pierre parle des gens méchants, «les messagers
réprouvés», comme allant à Tartarus ou «l'abîme» (traduit "enfer" dans
plusieurs versions). Tartarus était la place mythologique des enfers; cependant
Pierre ne corrigeait pas ce faux concept, mais il l’utilisait plutôt comme symbole
du châtiment du péché dans le feu éternel, «Car notre Dieu est aussi un feu
dévorant.» (Hébreux 12:29). Le Christ faisait aussi un emploi semblable de la
Géhenne.
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ce culte mixte de gens qui veulent croire en Christ, mais aussi garder leurs
traditions religieuses ou autres et les idoles de leurs cultes et de leurs cœurs,
oubliant l'exhortation que l'apôtre Paul adressait aux Corinthiens qui
pratiquaient la mixité: «Ne vous mettez pas sous un même joug avec les
infidèles; car qu'y a-t-il de commun entre l'intégrité et l'iniquité? et quelle union y
a-t-il entre la lumière et les ténèbres? Quel accord entre Christ et la déchéance?
ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle? Et quel rapport entre le temple de Dieu
et les idoles? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit:
J'habiterai au milieu d'eux et j'y marcherai; je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple. C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur,
et ne touchez point à ce qui est impur, et je vous recevrai.» (2 Cor. 6:14-17).
Puisque «satan» est la nature humaine déchue rebelle contre Dieu, il est
évident que ses démons en sont les caractéristiques de rébellions ou attitudes
du cœur, comme nous avons vu dans Mat. 15:11,19. Les pires formes
d'idolâtrie viennent du cœur de ténébreux de l'homme qui se veut l'égal de Dieu.
Les Démons de la nature humaine sont légions, ils prennent des formes variées
dans son imagination extravagante dont la plus populaire au sein d'un
christianisme contrefait est l'Arminianisme. Par cette doctrine perverse du libre -
choix, ils déforment la vérité et veulent contribuer quelque chose à leur salut
comme leurs décisions personnelles, leur obéissance, ou leurs conjectures de
ce que supposément dit la Bible sur un sujet ou un autre. Ils transforment la
justification par la foi en une justification par le choix dans le but de valoriser
leurs efforts et tirer quelque gloire de leur salut, s'élevant ainsi comme des dieux
(Genèse 3:5; 2 Thessaloniciens 2:4). Ils adorent au pied de l'autel de leur
propre érudition, se vouant au Culte de l'Intelligence, et créent Dieu et Satan à
leur propres images chimériques inspirés d'en bas, du gouffre ténébreux de leur
cœur tortueux. Nous voyons ainsi que les idoles ou «démons» ne sont pas
toujours des statues faites de mains d'hommes, nous pouvons aussi nous faire
des images mentales de Dieu qui peuvent être tout aussi asservissantes, et là,
nous aurions beau jeu de dénoncer cette idolâtrie chez tous les fanatiques et
extrémistes de toutes les religions, qui transforment leurs doctrines et leurs
mœurs en absolus et qui cherchent à l'imposer aux autres par la subtilité ou par
la violence physique ou verbale. Nous pouvons aussi nous tourner vers notre
société de spectacle et découvrir que de nos jours les idoles ne sont plus
tellement religieuses, ce sont les sportifs, les stars, les "people" (les gens),
comme on dit, qui font rêver et vibrer tant de monde, et nous pouvons alors être
satisfait de ne pas nous laisser contaminer trop par cette nouvelle forme
d'idolâtrie... Il y a quelques années, il y avait toutes les idéologies politiques qui
fonctionnaient aussi comme des formes d'enfermement, aujourd'hui, c'est plutôt
au nom de l'économie que l'on "sacrifie" tant de personnes sur l'autel du
rendement et de la productivité.
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Si nous regardons bien le récit du veau d'or, les Israélites ne veulent pas un
autre dieu, ils ne cherchent pas à adopter les dieux païens. Non, c'est bien pour
représenter symboliquement le Dieu qui les a fait sortir d'Égypte qu'ils
fabriquent leur veau d'or; c'est bien en l'honneur de l'Eternel, le Dieu de leurs
pères, qu'ils font une fête et qu'ils sacrifient! Ce serait trop simple de dire: Ils
oublient Dieu et ils se tournent vers les idoles. Non , leur drame, c'est qu'ils
croient bien faire, qu'ils croient agir par piété et fidélité, qu'ils pensent
sincèrement honorer Dieu, alors qu'en fait ils transforment le Dieu Vivant en
une idole d'or ! C'est bien donc une mise en garde pour chaque croyant: Ne
regardez pas à gauche et à droite pour dénoncer l'idolâtrie d'autrui, regardez
plutôt comment vous risquez de transformer votre relation au Dieu Vivant en
une idolâtrie qui vous asservit ! Il est légitime d'exposer ces abominations
commises par un grand nombre d'Évangéliques, mais nous devons
premièrement être honnête avec nous-mêmes. Pour aller plus loin, essayons
de comprendre le mécanisme de l'idolâtrie et là notre texte au sujet du veau d'or
deviendra très riche d'enseignements. Le récit commence par cette remarque:
"Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne..." et c'est
pourquoi ils demandent à Aaron de fabriquer la statue. On peut dire que
l'idolâtrie commence par un sentiment d'être abandonné, par une peur du vide,
par le désir d'avoir une réalité tangible, visible de Dieu. Moïse est sur la
montagne, et le peuple se sent désorienté, il est impatient, il ne supporte pas ce
temps d'attente où Dieu semble ne pas se manifester, faire silence. Alors, ils
veulent une réalité visible pour en quelque sorte "figer" Dieu, pour l'avoir à leur
disposition, à leur portée. Un rabbin disait: "L'idolâtrie commence avec
l'impatience. L'impatience est idolâtrie. Elle veut "savoir", saisir, avoir sous la
main tout de suite la figure de son Dieu. Vouloir "tout tout de suite" aboutit à tout
figer: Dieu tout de suite, Dieu pétrifié, Dieu mort, veau d'or! L'impatience: refus
de donner la possibilité au temps d'être temps. De laisser à l'autre l'espace dont
il a besoin pour vivre, pour être. Volonté de supprimer ou impossibilité de
supporter le vide, impossibilité de faire place à l'autre, au neuf". Le danger est
donc de figer Dieu pour se rassurer à bon compte. Nous ne supportons plus le
silence de Dieu, sa non-manifestation ! Et il y a des moments dans notre vie où
nous aimerions vraiment voir plus clair, comprendre pourquoi tel événement
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tragique nous arrive. Nous aimerions que Dieu se manifeste dans Sa Puissance
et que nous puissions enfin connaître le pourquoi de chaque chose. Nous
aimerions déjà être arrivés au but, dans ce Royaume où nous verrons tout dans
la Lumière de Dieu. Alors l'impatience, la peur du silence et du vide fait que
nous nous construisons une image de Dieu qui nous permet d'avoir réponse à
tout. Une parcelle de vérité devient ainsi la Vérité avec un grand V; une
expérience spirituelle forte devient le Modèle de toute expérience par quoi
chacun doit passer. Ou alors, nous renonçons à chercher une réponse
religieuse, et nous comblons le vide par toute sorte d'occupations où nous
plaçons tout notre être, tout notre confiance, tout notre investissement affectif.
L'idole ou le démon, pourrait-on dire, c'est ce qui comble notre manque, alors
que Dieu lui vient toujours à nouveau creuser notre désir, pour nous faire
toujours plus avancer et grandir ! En fait, créer une idole ou un démon, c'est
enfermer Dieu ou l'Absolu dans quelque chose de relatif, c'est l'enchaîner et ne
plus lui laisser alors la liberté d'être Dieu, capable de nous étonner, de nous
émerveiller, de réaliser du neuf dans notre histoire. L'idole ou le démon, c'est
toujours le déjà connu, que nous figeons, et ce qui fait alors que nous nous
enfermons dans des formes de pensée rigides, des mœurs qui ne peuvent
évoluer, des rituels répétitifs. Nous avons enfermé Dieu dans une image, une
statue, un code, un rite, un dogme, une doctrine, ou que sais-je encore, et nous
nous enfermons nous-mêmes dans la répétition.
Mais allons encore plus loin, pourquoi nous complaisons-nous dans cet
enfermement ? N'est-ce pas au fond par peur, par angoisse par rapport à un
avenir que nous sentons comme très incertain ! Figer Dieu et se figer soi-
même, c'est en fait vouloir figer le temps, penser qu'on peut en avoir la
maîtrise et tenter ainsi de se sécuriser ! C'est en quelque sorte vouloir abolir
le temps, comme disait justement notre rabbin, effacer l'histoire. Nous l'avons
dit, cela est très humain: «le cœur de l'homme est une fabrique d'idoles»,
«une machine à produire des démons», et il ne peut en être autrement vu
que notre nature humaine est satan. Ce n'est pas toujours facile de vivre avec
un Dieu qui se dérobe, un Dieu que souvent l'on ne comprend pas, un Dieu qui
se manifeste de façon invisible et pas toujours perceptible. Nous aimerions
tellement du palpable, du visible, du concret. L'essentiel est de ne pas être dupe
de cela, et de ne pas nous fixer dans nos schémas ou nos images toujours
provisoires. Pour cela, il faut préserver le caractère Invisible de Dieu, ce qu'on
appelle sa Transcendance, le fait qu'Il nous dépasse infiniment et que nous ne
pourrons jamais en faire le tour. Laisser Dieu, le Dieu vivant détruire lui -même
les idoles ou démons que nous ne cessons de nous fabriquer, le laisser être
Dieu imprévisible, surprenant, le laisser nous surprendre, et nous ouvrir à
l'émerveillement ! Si Dieu ne veut pas que nous le figions dans une statue, c'est
qu'il veut demeurer le Dieu Vivant: «JE SUIS qui JE SUIS» dit-il à Moïse; «JE
SUIS» avec vous jusqu'à la fin du monde» dit Jésus. Ce Dieu qui nous
accompagne dans chacune de nos histoires de vie, et qui nous ouvre à l'avenir,
nous qui avons tendance à figer le temps. Alors la réponse à la peur créatrice
d'idolâtrie est la confiance en cet accompagnement invisible de Dieu. Si Dieu ne
veut pas que nous nous fassions une image de lui, c'est parce que la vraie
Image de Dieu, c'est chacun de nous ses élus en Jésus-Christ, lorsque nous
nous laissons modeler par son Esprit ! Le risque est de toujours nous arrêter,
figer le temps, transformer le Dieu Vivant en idole morte, Dieu veut toujours
nous redonner le dynamisme de la vie, de l'histoire, de la relation, et nous
verrons alors qu'Il a toujours de quoi nous surprendre ! Il ne faut donc pas se
créer de fausses représentations de Christ comme c'est la coutume dans le
christianisme contrefait des Évangéliques: «Nous savons que nous sommes de
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 27 of 37
Dieu, et que le monde entier est plongé dans le mal. Nous savons aussi que le
Fils de Dieu est venu, et il nous a donné l'intelligence pour connaître le
Véritable; et nous sommes en ce Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui
JÉSUS qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous
des fausses représentations de Christ! Amen.» (1 Jean 5:19-21).
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 28 of 37
LA POSSESSION DÉMONIAQUE
La possession démoniaque est en vogue de nos jours, elle attire de
nombreuses personnes affamées d'un sensationnalisme débridé qui demande
pas mieux que d'être reconnue comme l'expérience normative du christianisme
face à des désordres d'ordre psychiques et même mythiques qui trahissent le
déséquilibre d'une psychose collective. Prenant ici appui sur une ethnographie
réalisée parmi des Églises évangéliques de la région genevoise, on montre
comment le combat contre les démons, en vogue dans les milieux
charismatiques, constitue une extension des pratiques habituelles
d’évangélisation propres à un supposé évangélisme. Dans les deux cas, il s’agit
de délivrer des individus ou des collectifs de l’emprise d'un diable et de démons
imaginaires qui se rapportent aux mythes d'anciennes religions à mystères.
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 29 of 37
Dans nombre des traditions associées aux démons mythiques, ces derniers
auraient la capacité de prendre possession des humains pour les faire agir à
leur guise, ou pour s’exprimer par leur bouche. La notion de possession se
retrouve ainsi dans le judaïsme comme dans le christianisme et l’islam. La
possession démoniaque, quelle que soit la religion considérée, présente
plusieurs traits communs. Elle se traduit généralement par des crises
comprenant notamment des convulsions incontrôlables secouant le corps des
possédés alternant avec des phases «asymptomatiques» au cours desquelles
les possédés retrouvent à la fois leur piété et leur personnalité normale. Ces
crises sont identifiées positivement par la médecine moderne comme des crises
d’épilepsie, des manifestations psychotiques, ou encore «des symptômes
dissociatifs sévères» de multiples personnalités. Autre point commun aux
cas de possession, les démons s’expriment par la bouche des possédés, de
laquelle sort une voix qui ne semble pas être la leur mais qui provient de leur
démence hallucinatoire, hurlent des insultes et des obscénités, blasphèment,
etc. De surcroît, nombre de possédés se trouvent capables de comprendre
et de parler diverses langues étrangères, dont ils n’avaient auparavant
aucune connaissance. Cela est significatif au niveau du parler en langues
chez les sectes dites Évangéliques à tendances extatiques. Ces derniers
reçoivent un baptême des esprits qu'ils qualifient dans leurs délires
psychotiques de Baptême du Saint-Esprit et se mettent à parler en des langues
insensées, à interpréter ce charabia, à prophétiser des pressentiments
axiomatiques ou a rire à grand éclats souvent en se roulant par terre. Enfin, les
possédés font souvent montre d’une force physique extraordinaire, qui dépasse
largement leurs capacités habituelles tout comme nous voyons des gens agir en
cas de danger qui reçoivent une surdose d'adrénaline. Bien que plus proches
des farfadets que des démons, les djinns ont eux aussi la capacité de prendre
possession des humains. Selon le judaïsme, le christianisme et l’islam, le seul
moyen de chasser un démon ayant pris possession d’un humain est
l’exorcisme, pratiqué par un ministre de Dieu (rabbin, prêtre, pasteur, imam) au
nom de celui-ci. Dans les milieux dit Évangéliques, l'exorcisme est souvent
pratiqué par de simples croyants imprégnés des extravagances de la secte, ou
par des charlatans qui exploitent la misère des gens afin de s'enrichir, et
nombreux sont ces derniers.
Les signes affectifs sont moins évidents, moins connus et moins classiques que
les signes physiques et intellectuels. Ce sont eux qui sont à la base des
névroses et des psychoses de la possession démoniaque. Esquirol dans son
étude sur la démonomanie parue en 1814 à montré que la possession évolue
par accès. Cette ancienne observation permet de dégager de l'ensemble des
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 30 of 37
L'orgueil, péché du Diable, n'a qu'une importance secondaire chez les supposés
possédés, par exemple quand il justifie les obsessions de culpabilité, et cela se
voit souvent parmi des personnes de renom qui se donnent un ministère de
délivrance. Dans le domaine moral, les aspects du Diable interne de la nature
humaine déchue sont plus particuliers aux psychopathes qui souffrent du délire
de possession. Le tentateur subtil, l'esprit de la chair, qui multiplie les ruses et
les habiletés de sa dialectique pour séduire un Faust, diffère du diable des
possédés classiques imaginaires autant que le Lucifer mythique orgueilleux qui
entreprend avec ses démons la lutte contre Dieu. Les diables des possédés
sont plus familiers et plus vulgaires. Ils restent à la mesure de l'homme. Comme
tels, ces diables apparaissent non pas comme des hôtes nouveaux mais
comme des hôtes anciens qui se sont enhardis jusqu'à occuper toute la maison
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 31 of 37
Une autre croyance relative aux démons est le pacte démoniaque: en échange
de la damnation éternelle de son âme, offerte au diable, un humain reçoit des
pouvoirs particuliers, souvent la puissance et l’argent. Selon la Bible cette
pratique est complètement insensée puisque tous sont perdus, leur âme
est déjà condamné à la damnation éternelle; seulement les élus seront
sauvé. Si les exemples de culte démoniaque sont légion dans l’histoire des
religions, les relations de pactes démoniaques sont moins nombreuses. Dans la
tradition chrétienne, la plus célèbre est celle, qui connaît son âge d’or aux 12e
et 13e siècle, de Théophile, diacre, au vie siècle, d’une église de Cilicie
(actuelle Turquie): démis de ses fonctions par un évêque jaloux de ses
compétences, celui-ci pactise avec Satan lui-même, qui lui offre la richesse.
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 32 of 37
Dérèglements de l'exorcisme:
En général, l'exorcisme est un rituel religieux destiné à expulser une entité
psychique maléfique qui se serait emparée d'un être animé (humain ou animal).
Cette pratique est probablement universelle, elle est largement attestée sur le
continent eurasien: chamanisme, taoïsme, hindouisme, bouddhisme, ainsi que
les monothéismes (islam, judaïsme, christianisme). A l’origine du comportement
de l’Église institutionnalisée, il y a l’exemple et le commandement du Christ:
«Guérissez les malades et chassez les démons.» L’exorcisme vise à expulser
les démons ou à libérer de l’emprise démoniaque et cela par l’autorité spirituelle
que Jésus aurait confié à son Église ou à certains individuels. L'entité la plus
connue censée provoquer la possession est la force que les chrétiens nomme
Satan ou le Diable que nous avons identifié positivement comme étant la nature
humaine déchue en chacun de nous.
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 33 of 37
demander) par Jésus, que Paul prêche. Ceux qui faisaient cela, étaient sept fils
de Scévas, Juif, l'un des principaux sacrificateurs. Mais l'esprit impétueux leur
répondit: Je connais Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? Et
l'homme qui était possédé (stimulé) de cet esprit impétueux, se jeta sur eux, et
s'en étant rendu maître, les maltraita tellement, qu'ils s'enfuirent de la maison
nus et blessés.» (Actes 19.13-16). Le contexte immédiat nous indique que
l'homme en question était troublé en voyant les miracles de l'apôtre Paul
(v.11,12) et qu'il fut rempli de colère lorsque des prétentieux imbéciles
insistaient que se questionner sur cela était signe de la présence d'un esprit
qu'ils s'imaginaient être un démon. Il leur administra ainsi une bonne raclée
qu'ils n'oublièrent point si aisément pour l'avoir offensé et insulté publiquement,
ce qui devrait arrivé plus souvent avec les exorciseurs évangéliques afin de les
mettre à leur place. Le Nouveau Testament utilise le verbe «chasser» (ekballo)
les démons plutôt que «exorciser». Pourquoi? Sans doute parce que
l’exorcisme s’associait avec la magie, l’accomplissement de certains
rituels hautement symboliques, et l’utilisation de formules religieuses
léthargiques spécifiques pour transférer des suggestions envoûtantes
afin de manipuler les victimes. Ce n’est pas ce que nous trouvons dans le
Nouveau Testament. Ce qui signifie que l'exorcisme n'est pas un don ou une
pratique biblique enseignée par Jésus à ses disciples, comme le prétendent
plusieurs qui se donnent à toutes sortes d'égarements, il est plutôt une
déformation de la vérité et un viol de la Parole de Dieu.
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LE MAL, LE DIABLE ET LES DÉMONS Page 37 of 37
«Or, à Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que
tout ce que nous demandons et que nous pensons; A Lui soit la gloire de l'appel
à renaître en Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles!
Amen.» (Éphésiens 3:20,21)
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