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Quel avenir pour les espaces verts en Algérie ?

Par Meziane Abdellah


Architecte Paysagiste

L’ Al gé ri
ee st
-elleàl ’heurede sj ardins?Ca rlesj ard inss o ntl ’ulti
me
solution pour contrer le béton et donner une meilleure qualité du
cadre de vie à nos villes et à nos villages.
Avec des jardins conçus et adaptés à nos villes et villages,
l’Al gér i
ens erap lusàl ’aises urs ont e r
rit
oi r
e ,r éconc i
liéa ve cs oi
-
même et avec la nature.
Grâce à la civilisation islamique, les Arabes ont su se retrouver sur
cette terre, face à la tâche difficile de construire la ville et son jardin,
ca rnoma de sdudé sert,lesAr ab esn’ ét
a i
entpa sde stinésàc réerde s
jardins, ni même une tradition aussi ancestrale. Même si nous avons
hérité de la civilisation musulmane la tradition ancestrale de faire la
villea vecs esja rdin s,ceq uin ou srestee nAl gé riea ujour d’h ui,ce
n’e stqu eler éflexed esnoma de sc a
rn ou sha bito nsde sv i
llese tde s
villages où nous nous considérons comme des ambulants, sinon
comment expliquer la décadence de notre cadre de vie sur tout le
territoire Algérien.
Au moment où le jardin dans le monde occidental est devenu le lieu
de prédilection des architectes paysagistes, en Algérie, le jardin est
considéré, presque, comme un investissement de décoration
temporaire juste pour une visite présidentielle ou ministérielle,
commel e sd rape auxoul esg uirlande s,qu’ onut ilisej ustel et emps
d’unevi si
te .
Di requ’ enAl gé rie,l esrespo nsa bl
espe nse ntàf airea cc ompa gner
les équipements de grandes envergures avec des espaces verts de
bonne qualité et adaptés au projet, est presque une chimère. Car
seuls les grands projets de bases de vie dans le Sahara sont dotés
d’unpr og rammebi enf icelé,a ve cl’ex i
ge ncedel apr ése nced’ un
ingéni e uro u d’ a rch it
ecte pa ys agi
step arc eq u’ilss on td e st
inés
souvent pour les investisseurs pétroliers étrangers, qui y font profiter
qu elqu est ravailleur sAl gériens .Fa i
reu ng ra ndpr ojetd’ é q uipeme nt
ou de logements, en Algérie indépendante, est devenu une nécessité
pour le développement du pays, peu importe le budget alloué, mais
do nne run ep artr aiso nnabledec ebud get,àl ’amé li
o ra t
iond uc adre
de vie du citoyen, soit au niveau des équipements (université, CHU ,
etc..) ou des nouvelles villes et des grands projets de promotions
immobi lières,e stu n gasp il
la gec arl ’Algé riene stp o urc ert
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co ns i
d éréc ommeunn oma dedo nci ln’apa sb e soind’ unc adrede
vie agréable sédentaire.
Al ’indé pend anc ea lgéri
e nne e tj usqu’àl af in de sa n nées70,
l’Al gérieé t
a i
tun pays qui donnait une certaine importante aux
espaces verts dans ses villes et ses villages et même au sein de ses
éq uipeme ntspu b liquese tp ourvé rifi
e rce l
a,o nn’ aq u’àvo irqu i
étaie n
tl e scon ce pteurq uis’oc cupa ientdel ’amé nage me ntde spla ces
publiques urbaines et des espaces verts des équipements.
Les jardiniers étaient des fonctionnaires et les espaces verts avaient
leurs propres budgets, au sein de chaque collectivité locale ou
établissement publique, pour leurs entretiens, sans parler des
pépinières et des jardins hérités de la France coloniale, qui suivaient
leur vitesse de croisière, au point que chaque Algérien était fière de
la qualité de son cadre de vie même si en réalité les choses allaient
be aucou pp lusvi t
ea ude làdel ’hor izone tche zno sv o i
sinsdel ’Est
etd el ’Oue st.
Auj our d’hu i,a lor squ el al égisl
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onn ’apa sc han gée tq uel a
population a presque doublé, les espaces verts sont abandonnés au
po intq uel esb u dgetss ontdé tourné spo urd’ a utre
sné ce ssi
tés.Et
s’ilse xistent,i lss on tsouvent alloués à des entreprises sans
compé te nceda nsl ’
amé nage me ntde sesp acesve rtsetgé réSp ard es
architectes de bâtiment qui ne connaissent des arbres et des arbustes
que leurs distances de plantation ou à des forestiers dont la vocation
est de faire pousser les forets.
Sin otres oci été,e n ma tièr ed’ amé na geme ntd ese sp acesve rts
,
auj ourd’ hui ma rche à l ’env ers,c ’est pa rceq ue s ou vent l e
responsable des aménagements des espaces urbains, pense selon sa
technique et son économie, peu importe que nos villes et nos
villages se rompent et se fragmentent.
Afin de réussir une meilleure qualité de cadre de vie en milieu
urbain, il faut que nos espaces verts soient conçus avec une étude
da nsl esn orme si nternat
iona l
es,o ul epr ojetd oits’a daptera us i
te
d’a mé na geme nt,e npe nsan tl ’environn emente nt erme sc ult
ur els
,
plastiques, sociaux et écologiques et entretenus quotidiennement par
des jardiniers, pris en charge par les collectivités locales ; car il ne
faut pas oublier que chaque famille algérienne paye ses impôts
loc auxp ourp rof iterd’unme illeurc adred evie.
Pour aboutir à ce pari il faut que chaque citoyen responsable reste
da nsl ed oma inedes aspé cialit
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e ,le
forestier ou le docteur en médecine ne se mêlent pas du travail des
architectes paysagiste car ils sont formés pour intervenir dans les
pro cessusdepr o gramma tion,d’ élabor at
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ectepa ysagistedo itr epre ndr esapl acedema îtredebor dde s
aménagements des espaces verts urbains et cela en lui offrant des
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l,cari ln ’
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pasd es o luti
o n un iqu ee tmi raculeus epo url ’amé nageme ntde s
espaces verts sans le paysagiste en qualité de médiateur. Il est le seul
qui saura réintégrer la ville et le village algérien dans son histoire et
sa géographie, pour donner une meilleure qualité de cadre de vie
aux citoyens.

LeQuo
tidi
enD’
Oran-Opinions du 18.02.2004

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