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concurrence
« Monsieur et Madame Flaille on trois fils, comment les appellent-ils ?
- *Burps* Aucune idée… *Burps*
- Abdel, Yves et Hakim !
- *Burps* Keuhâh ?
- Bah oui ! Abdel Yves Hakim Fly, Abdel Yves Hakim teutche de skaille !
- *Burps* *Burps* *Burps* »
Une journée comme une autre, donc, à Mort, Mort Lointain. Alors qu’on raye quelques noms
sur la carte militaro-diplomatique de l’île. Le Soleil, si rouge soit-il, brille, inondant la pleine
rougeoyante aux prairies verdoyantes… Non… Aux cimetières grisonnants. Oui… D’où
immerge un flot continu de squelettes. Sauf un. Le Squelette Harpiste, qui y retourne, dans sa
tombe. De toute façon sa musique ressemblait plus à un entrechoc d’osselets qu’à une
Mespapal™. Qu’est-ce donc qu’une Mespapal™ ? C’est une sorte de rite au cours duquel on
invoque une divinité qui n’a pas de nom afin qu’elle pardonne leurs exactions aux âmes
déchues tentées par le pardon. Mais le pardon nourrit son homme, et obtenir l’indulgence au
cours d’une Mespapal™, ça coûte bonbon ! Si vous n’avez pas compris, retenez qu’il fait
beau, ça suffira. De toute façon ce paragraphe n’a aucune importance.
Le Squelette en tombe, le Squelette, en tombe ! C’est une sombre affaire de Magie, qu’un
magistorien du nom de Bridos étudia toute sa mort durant. Lorsqu’un squelette meurt, enfin,
lorsqu’il est désanimé, car IL EST MORT LE SQUELETTE, QUAND TU M’AS QUITTE !
Hum… Lorsque son âme lui est ôtée, ou lorsque celui qui l’a réveillé meurt, le squelette
s’assoit et tombe. C’est de la redite, mais pour les retardataires : un squelette assis sans maître
s’écroule !
Encore une belle journée sur Mort, Mort Lointain, alors que le pourpre Soleil daigne pointer
un bout de sa frimousse ensanglantée à l’horizon. Althâr se réveille, tant bien que mal, sous
les assauts répétés des raies de lumière, recouvert d’innombrables fesses et poitrines, et des
corps associés. Remontant à la surface en prenant son impulsion sur le matelas, quatre mètres
plus bas, il parvient enfin à prendre son premier bol d’air de la journée. Il sent le fauve, mais
c‘est déjà pas mal. Ce serait litote que de dire qu’Althâr s’est passablement bien adapté à la
vie Fluocadhilienne : il s’est investi corps et âme, corps surtout. On pourrait même dire qu’il
s’est jeté à bras raccourcis sur la faune locale. « La Succube, c’est mon dada » serait la
deuxième phrase prononcée par le Khân, avec la voix de l’homme Arsharif, après sa prise de
pouvoir. Et quelle monture ! (Pour les enfants de moins de seize ans : ne lisez surtout pas la
phrase précédente ! Ni celle qui la précède, d’ailleurs !)
Hartmut venait de tomber, Van’Hupied aussi. C’était le panard, sans gras jeu de mots.
Seulement, il y avait eu du monde au portillon rose à la Lune précédente, et lorsqu’Althâr
était revenu de chez ses ennemis d’une Lune, il n’avait pu que constater que, malgré
l’apparente bonne santé du Royaume, un sérieux effort devrait être consenti afin de reformer
les bataillons.
A Peudlard™, c’est jour de deuil. On a perdu Déborah Ilprofonne, Deb pour les intimes. La
sirène mourante se fait parfois entendre dans les environs, et le corps entêtant, bien
qu’extrêmement disqualifié, commence même à avoir quelques soupçons quant à la relation
qu’il pourrait y avoir entre cette vieille dame au chant écorché et la disparition des élèves. «
Ils se seront suicidés, ils n’auront pas supporté.» Du coup, les Gosse Busters™ continuent
leur périple à travers champs de ruines et jouent de la sarbacane ectoplasmique.
Dumbandmore est passablement désappointé par la tournure que prennent les évènements. En
effet, il a déchiré sa robe de soirée, et ne pourra par conséquent assurer son imitation de Wit
Néoustonne inspirée de la pièce de théâtre « Beau t’y garde ». L’intégrité étant parfois à
sacrifier sur l’autel de la nécessité, notre brave acupuncteur, accessoirement directeur de
l’institut « Peudlard, manucures, pédicures, permanentes, cuisine, ménage, etc. »™, se voit
contraint de ressortir du placard de l’oubli sa merveilleuse interprétation du chandelier dans «
Casse-moi, Seth ».
Sortant de ses pensées, il se rappelle qu’il est en pleine réunion, et que c’est à lui de prendre la
parole.
La journée s’écoule paisiblement, alors que le ciel s’empourpre à la tombée de la nuit. Althâr,
tout empli de mélancolie qu’il est, regarde nostalgiquement l’horizon. Il manque d’énergie, il
se sent aussi froid qu’une pierre – Caille Rock – et ignore sa Chérie, éphémère, qui lui retire
imperceptiblement –faut le caser, ce mot, et c’est pas du gâteau – son bas de chausse.
La nuit est désormais tombée, sur Mort, Mort Lointain, et si l’on ignorait le grincement
régulier qui s’échappe de la chambre du Khân, on pourrait presque considérer que la nuit est
calme. Jusqu’au moment où…
« Toc toc ?
- Qui est là ?
- Thokk ?
- J’ai dis QUI EST LA ?
- Vous êtes Thokk eh ?
- En plus tu m’insultes ?
- ETES-VOUS LE SEIGNEUR THOKK EUH ?
- OUI EUH !
- Un cadeau de Mort, Mort Lointain ! »
Et alors que le Soleil se levait, Althâr, ravi par la visite impromptue de son amie de la sainte
Bière – ses fûts étaient vides – accoudé à sa fenêtre, se mit à chantonner.
Et dans les geôles de Mort, Mort Lointain, car il y a des geôles en Mort, Mort lointain, on
entendait l’un des prisonniers fredonner le chant du prisonnier. Ce Seigneur, on le nommera
M.M.A. – comprendre Méchant Monsieur A. – n’avait été assez prompt à rejoindre son
radeau. Cela avait posé tracas, mais il n’y avait eu aucun blabla…