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Chapitre XII

Eléments de dosimétrie,
irradiation et contamination
Rayonnements ionisants

Le seuil qui définit le caractère ionisant d’un


rayonnement est de 13,6 eV, et correspond à
l’ionisation d’un atome d’hydrogène. Mais pour des
éléments plus lourds, l’énergie d’ionisation augmente,
par exemple :
522 eV pour l’oxygène
88000 eV pour le plomb
On peut, par exemple, admettre que
l’énergie d’ionisation moyenne d’un milieu
biologique se situe aux alentours de 32 eV
(mélange de carbone, d’oxygène, d’azote et
surtout d’hydrogène) et si dans ce milieu
hétérogène une énergie de 1 MeV est
absorbée, cette interaction s’accompagnera
d’environs 30 000 ionisations
Définition de la dose absorbée
Dépôt d’énergie dans la matière

énergie incidente Ei Dm énergie transmise Et

DE = Ei - Et
Dose absorbée

D = DE / Dm

Dans le système international, l’unité de dose absorbée est


le gray (Gy) qui correspond au joule par kilogramme.
Souvent on utilise encore une unité ancienne, le rad, tel que :
1Gy = 100 rads
Le gray est une unité de dose qui correspond à
une irradiation relativement élevée, rarement
rencontrée en milieu professionnel dans le cadre
de la radioprotection du personnel (mais
fréquente en radiothérapie anticancéreuse). On
utilise donc souvent les sous-multiple de gray :

centigray (cGy = rad) ou milligray (mGy)


Dose efficace

Les effets biologiques des rayonnements


ionisants sont variables avec la nature des
rayonnements, mais, en outre, ils sont
également variables selon les tissus ou
organes qui sont touchés par l’irradiation
Pour les rayonnements de nature ou
d’énergie différente, on parle, par exemple,
d’efficacité biologique relative (EBR)

EBR = 1 pour les rayons X ou g


EBR > 1 pour d’autres types de radiations
(par exemple 20 pour les rayons a)
Tous les organes ne présentent pas le même
risque vis à vis de l’irradiation. Certains ont
plus sensibles (moelle osseuse, gonades,
intestin, poumons, par exemple) et d’autres le
sont moins (peau, foie, tissus nerveux).On a
donc défini des coefficients de pondération
pour tenir compte de ces variations de
radiosensibilité
Dose “biologique”

- pondération selon la nature plus ou moins


dangereuse des rayonnements : wr

- pondération en fonction de la plus ou moins


grande radiosensibilité des organes ou tissus : wt

La “dose efficace” s’exprime en sievert (Sv)


Irradiation externe et contamination interne

Irradiation Contamination
Radiologie (radiodiagnostic ou radiothérapie) :
tubes à rayons X, sources de rayonnements d’origine nucléaire
en sources scellées (à distance = téléradiothérapie, ou au
contact = curiethérapie), ou rayonnements produits par des
accélérateurs de particules.

Les rayonnements ont des pénétrations variables :


- dans le cas des rayons a, un vêtement ou l’épaisseur de
la couche cornée de la peau suffit à empêcher toute action
en profondeur sur les cellules vivantes, et ces
rayonnements seront peu dangereux en cas d’irradiation

- les rayons photoniques (X ou g) de haute énergie, très


pénétrants, sont capables de traverser la matière sans être
absorbés, et là encore, les effets biologiques seront faibles
Contamination
de multiples facteurs interviennent pour évaluer l’action
des rayonnements
- la voie d’entrée de la contamination : ingestion,
inhalation blessure
- le site et le volume de distribution de l’agent
contaminant : local, circulant, intra-vasculaire,
intracellulaire etc.
- la nature des émissions de rayonnements et leur énergie
- l’existence d’organes cibles qui fixent préférentiellement
l’agent contaminant en fonction de ses
caractéristiques physico-chimiques
- les voies d’excrétion
Au total, on sera amené à considérer une cinétique
propre de la substance contaminante sous la forme
d’une demi-vie (ou période) biologique, qui viendra se
combiner avec la période physique pour caractériser la
cinétique d’élimination de la radioactivité, sous la
forme d’une période effective, telle que :

1 / Teff = 1 / Tphys + 1 / Tbiol


les rayons a, avec leur trajet court et
leur forte densité d’ionisation
deviennent les rayons les plus
dangereux en cas de contamination,
alors qu’ils étaient pratiquement sans
danger pour l’irradiation
Protection contre l’irradiation
et la contamination

Les risques de l’irradiation et de la


contamination étant très différents,
les moyens de protection le sont
également, et sont parfois
diamétralement opposés
Irradiation
- le temps : la dose d’irradiation est directement
proportionnelle au temps que dure l’exposition au
rayonnement. Dès que l’on sort du faisceau de rayons ou que
l’on arrête l’émission (cas d’un tube à rayons X) l’irradiation
s’arrête

- la distance : l’irradiation diminuant en raison inverse du


carré de la distance par rapport à la source, il est important de
s’éloigner le plus possible de celle-ci, chaque fois que cela est
possible

- les écrans : l’interposition d’un milieu absorbant vis à vis des


rayons diminue d’autant l’irradiation. Il convient donc, dans la
mesure du possible, de se protéger en portant, par exemple, un
tablier plombé, ou de se tenir derrière une vitre plombée dans
une salle d’examens
Contamination
- port de gants, masques, vêtements adaptés, etc.

- ne pas manger, boire ou fumer sur le lieu du travail

- éviter les blessures (piqures d’aiguilles, par exemple)

- gérer les déchets radioactifs et les éliminer de


manière adéquate
Mesures préventives ou curatives

saturation de la glande thyroïde au moyen


d’iode stable

accélérer l’élimination de la radioactivité par des


moyens classiques en toxicologie : augmentation
de la diurèse, utilisation de chélateurs pour
éliminer les métaux, etc.

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