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La gestion des risques dans les banques a fortement augmenté au cours des dernières années.

La gestion des risques couvre tous les points susceptibles de poser problème dans une
entreprise. Il s'agit, pour ceux qui font de la gestion des risques leur métier, de savoir si un
débiteur peut être dans l'incapacité de rembourser l'argent emprunté ou si un marché risque de
s'effondrer. La gestion des risques est également appelée gestion de l'exposition aux risques.

Les Types de risque majeurs :


I) Le risque de contrepartie ou risque crédit
Il s’agit du non respect par un client de son engagement financier : malhonnêteté, force
majeure, défaillance économique ou financière involontaire. Il résulte pour un créancier de
l’incapacité pour son débiteur à honorer totalement ou partiellement sa dette à échéance. La
banque subit alors une perte en capital supérieur au gain qu'elle aurait pu espérer sur cette
même contrepartie non défaillante.

Les risques dépondent de la nature des engagements :

 selon le type de crédit accordé.


 selon la durée des crédits accordés, ceux à courts terme étant considérés comme moins
risqués que ceux à moyen/long terme ;
 selon les garanties dont sont assortis les crédits.

II) Le risque de liquidité


Il s'agit également d'un risque inhérent à l'activité d'intermédiation traditionnelle puisque le
terme des emplois est toujours plus long que celui des ressources. Une banque incapable de
faire face à une demande massive et imprévue de retraits de fonds émanant de sa clientèle ou
d'autres établissements de crédit est dite ilIiquide. Il est impossible de mesurer avec précision
l'exposition à ce risque car les bilans bancaires ne décomposent pas les actifs et passifs par
échéance.
III) Les risques de marché
Ce sont des risques issus d'une évolution défavorable du prix d'un actif négocié sur un
marché. On distingue trois catégories de risque de marché correspondant aux actifs
habituellement détenus par une banque :

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a. Le risque de taux  : issu de l'évolution à la hausse ou à la baisse des taux
d'intérêt attachés à une créance ou une dette. Une banque dont les prêts à long
terme à taux fixe sont financés en partie par des ressources à court terme (ou
des ressources à taux variable) risque de voir le taux de ses ressources atteindre
ou dépasser le taux de ses prêts en cas de hausse des taux du marché
monétaire.
b. Le risque de change  : résulte d'une évolution défavorable du cours d'une
devise dans laquelle la banque détient des créances et dettes.
c. Le risque de position sur actions  : lié à l'évolution défavorable du cours des
actions figurant dans le portefeuille-titres d'une banque.

IV) Le risque d'insolvabilité


Il concerne la survie de la firme bancaire et est la conséquence de manifestation d'un ou
plusieurs des risques ci-dessus qu'une banque n'a pas pu prévenir. L'insolvabilité d'une banque
débute en général par une crise de liquidité car dès que les marchés commencent à se défier
d'un établissement sur la base d'informations vérifiées ou pas sur des pertes élevées, celui-ci
ne peut plus se refinancer.
V) Risque opérationnel
Le risque opérationnel pour les établissements financiers (banque et assurance) est le risque
de pertes directes ou indirectes dues à une inadéquation ou à une défaillance des procédures
de l'établissement (analyse ou contrôle absent ou incomplet, procédure non sécurisée), de son
personnel (erreur, malveillance et fraude), des systèmes internes (panne de l'informatique,...)
ou à des risques externes (inondation, incendie,...).
Dans le cadre du dispositif Bâle II, la définition du risque opérationnel, les procédures à
mettre en place pour le limiter et les méthodes de quantification ont été normalisées.
L'objectif de ce dispositif, mis en place dans les banques européennes en 2008, est d'éviter le
risque systémique. Exemple de la Grèce.
En général, les risques réellement encourus par les banques sont les risques de contrepartie et
de marché

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La réglementation de la prévention des
risques
La réglementation bancaire a pour objectif de limiter ces risques, à travers des ratios
prudentiels : ratios de division des risques, coefficient de fonds propres, ratios de liquidité,
ratio de participation et particulièrement, ratio de solvabilité. A la supervision des activités
bancaires, il faut parler du comité de Bâle.

Crée en 1974 par les autorités des pays membres du G10, le comité de Bâle est une instance
qui regroupe plusieurs pays1. Ses missions sont les suivantes :

1. Renforcer la sécurité et la fiabilité du système financier,


2. Établir des standards minimaux en matière de contrôle prudentiel,
3. Diffuser et promouvoir les meilleures pratiques bancaires et de surveillance,
4. Promouvoir la coopération internationale en matière de contrôle prudentiel.

Le comité de Bâle n'a pas de pouvoir législatif supranational mais ses recommandations sont
en général mises en œuvre par les régulateurs nationaux.

Bâle I
Après le crache boursier en 1987, il y avait une récessivité de stabilité du système financier

Considérant qu'il est préférable de prévenir les crises bancaires, la réglementation apparaît
comme le mode principal de surveillance des banques. Cette réglementation à un domaine
d'application de plus en plus large. Elle présente à la fois un caractère préventif et curatif avec
le traitement réservé aux banques en difficultés.
Les travaux du comité de Bâle sont principalement orientés vers la prévention des crises
bancaires.
Les établissements de crédit sont tenus « de respecter des normes de gestion destinées à
garantir leur liquidité et leur solvabilité à l'égard des déposants (...) ainsi que l'équilibre de
leur structure financière». Le respect de ces normes conduit à calculer de nombreux ratios

1
Notamment : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas,
Royaume-Uni, Suède, Suisse.

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dont le ratio de solvabilité nommé ratio Cooke. Ce ratio a été institué en 1988 par le comité de
Bâle et destiné aux banques à activité internationale il met en relation :
■ Au numérateur, les fonds propres
■ Au dénominateur, l'ensemble des éléments d'actif et de hors bilan affectés d'un
coefficient de pondération.
Le ratio « Cooke » repose sur la définition d'une norme de solvabilité, selon la logique de
calcul suivante : le niveau d'exigence en fonds propres (capital, réserves, provisions générales,
titres subordonnés) doit être égal à au moins 8% des risques pondérés (en fonction de la
nature juridique du débiteur, localisation du risque, durée des engagements).
Le comité de Bâle traduit la mise en place du ratio Cooke qui impose aux banques de disposer
d'un montant minimum de fonds propres proportionnel à leur risque de crédit.
Avec l'objet principal de doter les banques de fonds propres minimal, ce ratio s'assigne pour
deux raisons :
 prévenir le risque de contrepartie les banques étant fortement exposées à ce type de
risque ainsi que les banques n'étaient pas contraintes de se constituer un matelas de
fonds propres ;
 lutter contre les inégalités concurrentielles entre les banques qui se développaient. Les
pondérations des risques diffèrent selon le type d'exposition de la banque.

Définition Ratio ?
Chiffre résultant d'une division utilisé en analyse financière pour faire des comparaisons entre
sociétés, des comparaisons au cours du temps pour apprécier la performance d'une entreprise.
On parle ainsi de ratio de liquidité pour mesurer la liquidité de l'entreprise, de ratio de
solvabilité, de ratio de rentabilité, de ratio de marges, etc.
Actuellement les banques françaises sont soumises à un certain nombre de ratios
prudentiels…
- Ratio de solvabilité (rapport de couverture des risques)
- Ratio européen de solvabilité (équivalent européen du ratio Cooke – Bâle I) ou Ratio
CAD 2 (Capital Adequacy Directive) au-delà d’un certain seuil de risque de marché
- Ratio de division des risques
- Ratio de liquidité
- Coefficient de fonds propres et ressources permanentes
- Limitation des participations
… et doivent respecter certaines règles destinées à prévenir le blanchiment de capitaux
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Bâle II
Le comité de Bâle a établit une réglementation pour les banques en matière d'évaluation et de
maîtrise des risques. L'idée défendue par le second comité est la nécessité pour chaque
établissement de crédit de disposer de fonds propres suffisants pour maîtriser au mieux les
risques qu'il supporte.
Les trois piliers de Bâle II :

Pilier 1 : Le ratio MacDonough (l'exigence minimale de fonds propres) : deviendra le


successeur officiel du ratio Cooke. Comme pour le ratio Cooke, l'exigence de fonds propres
est maintenue à 8%.

Fonds Propres r é glementaires


Ratio MacDonough= ≥ 8%
Risques pond é r é s
La nouvelle réglementation impose aux banques de détenir un minimum de capitaux propres
pour couvrir les risques de crédit, opérationnels et de marché. Les capitaux propres de la
banque seront affectés à la couverture du risque de crédit à hauteur de 85%, des risques
opérationnels pour 10% et des risques de marché pour 5%. La norme Bâle II modifie
également les méthodes d'évaluation des risques.

Pilier 2 : Le processus de surveillance prudentielle : Il permettra de vérifier l'adéquation


des fonds propres de chaque établissement et les procédures d'évaluation internes. Les
banques devront se doter de procédures internes et fiables de contrôle des risques, de manière
à vérifier la compatibilité sur un horizon de moyen terme, de leurs fonds propres avec les
niveaux de risques qu'elles se sont fixées.
Pilier 3 : La discipline de marché : En pratique, il s'agit de transférer au marché
(investisseurs, agences de notation,...) une partie des responsabilités de contrôle bancaire; le
marché pouvant se révéler un juge aussi pertinent que le régulateur. Cette approche nécessite
de la part des banques, une information fiable sur les fonds propres détenus, leur activité, les
risques supportés,...

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Définition et sources du risque de crédit
 Définition du risque de crédit :

Le risque de crédit est le risque que l’emprunteur ne rembourse pas sa dette à l’échéance
fixée.
Exemples:

 Un client utilise son compte courant pour effectuer des paiements: si la banque
autorise le client à rendre son compte débiteur, il y a risque de crédit.
 La banque négocie une vente à terme d’EURO contre Dollar avec une autre banque. A
la date de valeur, la banque émet son paiement EURO en direction de sa contrepartie.
Elle s’expose au risque que la contrepartie ne paie pas les dollars.

Le risque de crédit est présent dans tous les contrats financiers et constitue la principale
source de pertes pour les institutions financières

Les défauts et les faillites ont atteint des niveaux sans précédent durant les dix dernières
années touchant les plus grandes entreprises au monde.

La mesure et la gestion du risque de crédit ont pris de plus en plus d’importance dans
l’industrie bancaire, suscitant le développement de nouveaux outils et moyens permettant de
minimiser les pertes

 Les sources du risque de crédit:

Il existe cinq sources principales de vulnérabilités ou de risque actuels, la première regroupant


des risques macroéconomiques et les quatre autres étant de nature davantage spécifique au
risque de crédit.

 les risques macroéconomiques reflètent notamment le degré d’exposition des


économies aux chocs externes, tels que la hausse des cours du pétrole ou des matières
premières, la persistance des déséquilibres macro-financiers, notamment outre-
Atlantique, ou encore la crainte d’une remontée brutale des taux d’intérêt de marché.

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 la progression rapide du crédit notamment à l’habitat dans certains pays où les agents
économiques paraissent par ailleurs lourdement endettés.
 la valorisation du risque, plusieurs participants ayant le sentiment que les marchés
sous-estiment à présent le risque de crédit, en particulier si l’on considère le très bas
niveau des spreads de crédit.
 la concentration éventuelle des risques sur un nombre limité d’institutions ou sur des
secteurs — tels que les assurances — auxquels une part importante des risques de
crédit aurait pu être transférée, via l’utilisation de dérivés de crédit.
 l’interdépendance croissante entre les différents secteurs financiers.

La gestion d’un dossier de risque de crédit


Les étapes du processus de gestion:

A- Sollicitation :
Autrefois la situation concurrentielle entre les institutions financières permettait aux banquiers
d’être relativement passifs face à leurs activités de crédit alors qu’ils attendaient les demandes
de crédit de leurs clients. De nos jours, les banquiers doivent pratiquer un marketing très pro-
ctif de leurs services de crédit en ciblant une clientèle et même des individus spécifiques et en
les sollicitant directement.

B) Cueillette d’information :

Si le client potentiel manifeste le désir d’obtenir du crédit, alors le banquier commence à


constituer le dossier de crédit. La nature de ce dossier dépend évidemment du genre de client
et du type de crédit demandé. En effet, la banque n’a pas besoin de la même information pour
un particulier qui demande un prêt hypothécaire pour l’achat d’une maison que pour un
entrepreneur qui désire une marge de crédit commerciale.
Si l’on prend l’exemple d’un prêt à une PME, la première source d’information est le client en
tant que tel qui fournit le dossier de l’entreprise, ses rapports annuels, une description du
projet d’investissement ainsi que les prévisions financières. La seconde source d’information
disponible est la banque de données que la banque possède déjà sur ce client compte tenu des
relations antérieures de l’institution financière avec ce dernier. Les observations obtenues
peuvent être sur des prêts antérieurs ou en cours, ou sur les transactions quotidiennes du

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client. Finalement, la banque peut obtenir de l’information de la part de tiers : des agences de
crédit (un bureau de comptable, des fournisseurs de l’entreprise cliente ou des firmes
d’experts pouvant donner une opinion sur le projet envisagé par le client (étude de faisabilité
et/ou étude de marché).

En recueillant cette information, le chargé de compte doit continuellement juger de la fiabilité


de la source ainsi que de la valeur de l’information fournie. Le processus de cueillette
d’information est très coûteux et la banque doit optimiser cette étape en s’assurant que la
valeur de l’amélioration de la décision de crédit (va-t-on prêter ou non) est supérieure au coût
d’obtention ou de production de l’information.

C) Constitution du dossier

En général, le dossier de crédit comprendra les éléments suivants :

1. Identification et bref historique de l’entreprise


Description du plan marketing de l’entreprise : ses produits, sa segmentation de marché, sa
distribution, ses promotions et ses prix
2. Description des opérations d’approvisionnement et de production de la compagnie ainsi que
l’appréciation de ses équipements et de sa technologie
3. Évaluation de la main d’œuvre et des relations de travail
4. Évaluation de la direction : intégrité, stabilité et compétence (formation, expérience et
résultats antérieurs)
5. Analyse des résultats financiers de l’entreprise
6. Examen du motif de la demande de crédit et des projections financières.
7. L’analyse financière

L’analyse financière repose sur le retraitement des états comptables (bilan, compte de résultat, et
annexes)

A. Le bilan
Il retrace la situation patrimoniale (patrimoine) de l’entreprise à un instant donné
(généralement le 31/12), divisé en deux cases :

L’actif : l’ensemble des emplois des entreprises :

1. Les investissements (immobilisation) : l’ensemble des biens (actifs) dont la durée dépasse une
année.

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a. Immobilisations corporelles : exp matériel de transport, de bureau, équipement de
production.
b. Immobilisations incorporelles : brevets, les licences, les marques
c. Immobilisations financières : les titres de plus d’un an.

2. Les Créances : il est constitué essentiellement du poste client.


3. Les disponibilités : liquidités, argents frais (banques et caisses)

Le passif : l’ensemble des ressources de l’entreprise qui permettent de financer les emplois (actifs)

1. Les fonds propres de la société : l’ensemble des fonds qui appartiennent à l’entreprise, ils sont
constitués du capital social, les réserves, le résultat non distribué et les provisions.
Les réserves :
a. Les réserves légales : se sont les réserves qui sont exigées par la réglementation et qui
sont à ponctionner sur les résultats de l’entreprise (% du résultat de l’entreprise)
b. Les réserves statutaires : les réserves qui sont mentionné sur les statuts légales de
l’entreprise.
c. Les réserves réglementaires
2. Les dettes à long et moyen terme (dettes de plus d’un an) : dettes d’investissement, dettes
bancaires
3. Les dettes à court terme (moins d’un an) : le poste fournisseur, les dettes sociales, les dettes
fiscales, les dettes bancaires à court terme.

B. Le compte des résultats

C’est un document comptable qui retrace l’ensemble de l’activité de l’entreprise sur une période
donnée, constitué de produits et de charges. Si les produits sont supérieurs aux charges, le résultat
de l’entreprise est bénéficiaire sinon on parle de résultat déficitaire (perte)

Remarque : Le bilan et le compte de résultat sont toujours équilibrés.

C. Les annexes

Est un document qui donne des précisions sur certains éléments figurant au niveau du bilan, du
compte de résultat et du hors bilan.

L’analyse financière va permettre de faire des retraitements sur les états comptables, en vue d’avoir
des bilans financiers par grandes masses, des soldes intermédiaires de gestion (SIG*) et calculer un
certain nombre d’indicateurs permettant l’appréciation des risques.

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* les SIG les plus importants :

a. Le chiffre d’affaire : l’ensemble des ventes de l’entreprise

i. Vente de marchandises pour les sociétés commerciales

ii. Prestations fournies (sociétés de service)

iii. Production vendue (entreprise industrielle)

b. La valeur ajoutée : la richesse nouvellement créée par l’entreprise.

c. L’excédent brut de l’exportation (EBE) : la première répartition de la valeur


ajoutée.

d. Le résultat d’exploitation : les résultats proviennent de l’activité habituelle de


l’entreprise.

e. Les résultats nets de l’entreprise, le résultat de l’entreprise

D. Les soldes intermédiaires de gestion

Sont des soldes qui permettent de connaître les sources de rentabilités de l’entreprise, notamment
la provenance des résultats de l’entreprise.

Il est nécessaire de passer ainsi en revue l’ensemble de l’entreprise et de porter un diagnostic


sur tous les aspects de son fonctionnement parce qu’une défaillance dans n’importe lequel des
points mentionnés ci-dessus peut entraîner la faillite de l’entreprise et donc des pertes pour ses
créanciers.

D) Analyse du dossier

Après l’obtention de l’information désirée, celle-ci doit être traitée de manière qualitative par
le chargé de compte ou de manière quantitative par un système informatisé ou autre. Les
différentes méthodes de calcul du risque de crédit seront vues en détail dans la section
suivante.

E) Décision de prêter
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La décision de prêter ou non, suite à l’analyse du dossier de crédit du requérant, peut entraîner
2 types d’erreurs. La première, l’erreur de type I, survient quand la banque accepte d’offrir du
financement à un emprunteur qui fera éventuellement défaut. Les probabilités d’occurrence
sont assez faibles (1 – 5% selon la conjoncture économique et la clientèle) mais le montant en
jeu est très élevé, soit la totalité du montant résiduel. La deuxième erreur, celle de type II,
arrive lorsque l’institution financière refuse le prêt à un client qui aurait honoré parfaitement
son engagement. La probabilité est très forte (entre 95% et 99%) mais le coût d’opportunité
est relativement faible (3 – 6% du montant prêté). Évidemment, « les péchés par commission
(prêter à un mauvais emprunteur) sont beaucoup plus visibles et répréhensibles que les péchés
par omission (refuser un prêt à un bon emprunteur) ».

Il est donc important pour une banque de tenter de prendre la décision qui comporte le coût le
plus faible.

Les décisions de crédit pour les prêts au détail, par exemple les prêts aux particuliers, sont
généralement à deux issues : accepter ou rejeter la demande. En effet, à cause du faible
montant d’argent en jeu (par rapport au portefeuille de prêts total de la banque), le coût de
recherche d’information sur l’emprunteur est souvent supérieur au revenu d’intérêt du prêt. La
banque a habituellement défini un ratio d’endettement cible et les clients dépassant ce ratio ne
sont pas admis et ceux respectant le plafond voient leur demande de prêt acceptée. Tous les
clients acceptés sont souvent perçus comme ayant le même niveau de risque et, par
conséquent, la même prime de risque (et donc le même taux d’intérêt) est chargée.

On peut donc affirmer qu’au niveau des prêts au détail, l’institution financière contrôle son
risque de crédit en rationnant le crédit, c’est-à-dire en imposant des réserves sur le niveau
d’emprunt disponible pour un même emprunteur, plutôt qu’en jouant avec les taux d’intérêt
ou autres conditions.

Au niveau agrégé, lorsque la banque joue avec les taux d’intérêt afin de tenir compte des
différents niveaux de risque des emprunteurs, elle peut toutefois se retrouver avec un autre
problème sur les épaules car si elle exige un taux relativement élevé à un emprunteur dont la
qualité de crédit est faible, celui-ci n’aura d’autre choix que d’investir les fonds dans un projet
particulièrement risqué afin que le rendement de ce projet soit supérieur au taux d’intérêt sur
son emprunt pour le financer. Puisque les projets risqués ont plus de chance d’échoir,
l’emprunteur fera défaut et la banque ne sera pas remboursée. Cette situation suggère que des

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taux d’intérêt très élevés sur les contrats de prêt peuvent faire diminuer l’espérance de
rendement des institutions financières. De plus, il est logique que seuls les emprunteurs ayant
des projets risqués en tête acceptent ces taux élevés, alors que les emprunteurs dont les projets
d’investissement sont plus raisonnables ne seront pas intéressés à payer une prime si élevée.
Cela aura pour conséquence néfaste de réduire la qualité de crédit du bassin d’emprunteurs
potentiels de la banque.

Donc, plus le taux d’intérêt exigé est faible, plus il y aura d’emprunteurs car même pour ceux
dont le projet n’est pas très risqué (et donc dont le taux de rendement n’est pas très élevé),
emprunter sera tout de même rentable car le taux d’intérêt payé sur le prêt sera inférieur au
taux de rendement obtenu sur l’utilisation des fonds. On constate donc une relation inverse
entre le taux d’intérêt et le nombre de prêts, ce qui explique pourquoi lorsque les taux sont
élevés, la croissance économique est plus faible.

F) Élaboration de l’offre de crédit

L’offre de crédit comporte plusieurs éléments :

Le montant du prêt : celui-ci doit correspondre au besoin du projet ainsi qu’à la capacité de
remboursement de l’emprunteur. Le prêteur peut proposer un ajustement à la hausse ou à la
baisse du montant demandé. Évidemment, plus le montant accordé est élevé, plus l’exposition
au risque de crédit de la banque est élevée car le montant en jeu est plus grand.

Le taux d’intérêt : celui-ci doit refléter le niveau général des taux d’intérêt dans l’économie,
l’échéance du prêt et la prime de risque que requiert le prêt. Il faut toutefois faire attention à la
relation circulaire existant entre la probabilité de défaut et la prime de risque. En effet, plus
les entreprises sont risquées plus la prime de risque sera élevée, mais d’un autre côté, plus on
impose une prime élevée à l’emprunteur, plus sa probabilité de ne pas rembourser est forte
puisque son fardeau financier est grand. Cela explique le fait qu’il y ait certaines demandes de
crédit pour lesquelles il n’y a aucun taux d’équilibre et par conséquent la seule issue est le
refus de prêter.

La période d’amortissement : qui correspond à la durée totale de remboursement du prêt et


celle de renégociation du taux d’intérêt qui dépend de la spéculation que l’emprunteur désire
effectuer face à l’évolution des taux et du risque que la banque est prête à lui laisser encourir.

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Les garanties exigées : celles-ci peuvent prendre plusieurs formes tels que des comptes à
recevoir, des stocks, de l’équipement, des immeubles, des valeurs mobilières, des cautions
personnelles et peuvent provenir d’une compagnie-mère ou du gouvernement. De plus, le
créancier peut exiger des assurances sur les biens donnés en garantie ainsi que sur la vie de
certaines personnes clés.

Les clauses de gestion imposées : les prêteurs imposent souvent des clauses de gestion plus ou
moins restrictives à l’entreprise emprunteuse, comme par exemple sur le type de projet
permis, sur des limites au versement de dividendes ainsi que sur des limites à l’endettement
futur. Ce qui motive la banque à introduire ces restrictions est le risque moral qui survient
après la signature du prêt. En effet, après avoir reçu son crédit, l’entreprise peut être tentée
d’augmenter sa richesse espérée en augmentant son niveau de risque (l’entreprise a alors plus
de chance d’obtenir davantage de bénéfices mais a également plus de chance d’avoir des
pertes plus grandes), ceci bien sûr au détriment de la banque qui risque de ne jamais recouvrer
son prêt. La banque essaie donc d’éviter ces abus en imposant diverses clauses qui
restreignent le comportement des emprunteurs et les empêchent d’augmenter trop leur niveau
de risque actuel. Le viol de ces dispositions donne le droit au prêteur d’exiger le
remboursement immédiat du prêt. Dans ces situations, dites de défaut technique, l’institution
financière donne habituellement des avertissements et cherche à faire corriger la situation
avant de prendre des mesures extrêmes.

Négociation et signature du contrat : Si le client considère que l’offre de crédit établie par la
banque n’est pas avantageuse, par exemple si le montant accordé est trop bas, si le taux
d’intérêt est trop élevé, si les garanties sont trop considérables ou si les clauses de gestion sont
trop restrictives, il doit renégocier avec l’institution financière les termes du contrat jusqu’à ce
que les deux parties arrivent à un accord. Évidemment, le pouvoir de négociation du client
dépend de la taille de ce dernier, de son capital, de l’historique de sa relation avec la banque,
du niveau de risque du projet et des offres alternatives qu’il peut avoir.

Déboursé : Lorsque le contrat est signé, la banque doit procéder au versement du montant
accordé au client. Cette opération est parfois divisée en plusieurs étapes correspondant au
degré de réalisation du projet. Bien entendu, avant chaque versement, l’institution financière
vérifie si les engagements pris par l’emprunteur sont respectés.

G) Suivi et intervention

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La banque exige généralement de recevoir au moins le rapport annuel de l’entreprise, mais
elle peut aussi demander des états financiers trimestriels et le détail des comptes à recevoir et
des stocks (qui servent souvent de garantie). Si la banque juge que la situation de l’entreprise
se détériore, elle augmentera la fréquence des contrôles des résultats. Après l’analyse de cette
information, l’institution financière attribue une cote de risque à l’emprunteur et si cette cote
est trop faible (par exemple en situation de défaut), la banque peut intervenir de plusieurs
façons, allant de certaines concessions quant au remboursement du prêt (par exemple en
diminuant le montant à rembourser) à l’imposition des administrateurs de son choix sur le
conseil d’administration de l’entreprise.

H) Conclusion du prêt

Le contrat du prêt peut se terminer de différentes façons : a) l’emprunteur peut rembourser tel
que prévu dans le contrat, b) l’emprunteur peut décider de renouveler sa demande de crédit, c)
l’emprunteur peut demander une renégociation de son emprunt avant l’échéance, d)
l’emprunteur peut faire défaut à ses obligations temporairement et éventuellement y remédier,
ou e) les difficultés financières de l’emprunteur peuvent l’amener à la faillite et la banque
ainsi que les autres créanciers saisiront alors l’entreprise et la liquideront.

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La gestion du risque de crédit suivant la
durée des crédits accordés
Le facteur temps joue un rôle primordial dans l'octroi des crédits. Les crédits peuvent donc
être classés selon la durée au cours de laquelle ils seront totalement remboursés. A la BNDE,
la durée du crédit peut être soit le court terme, soit le moyen terme, soit le long terme.

1) Les crédits à court terme

Les crédits à court terme sont essentiellement destinés au financement du fonds de roulement
des entreprises en difficultés de trésorerie.

2) Les crédits à moyen terme

Les crédits à moyen terme jouent un rôle important dans la mesure où ils occupent un
caractère de liaison entre le Court Terme et le Long Terme. Les crédits à Moyen Terme
complètent et financent les besoins de liquidités de Moyen Terme en attendant un
financement à Long Terme ou une augmentation du capital.

3) Les crédits à long terme

Ils sont destinés au financement des équipements tant publics que privés. L'exécution des
grands travaux de développement opérée au travers de cette catégorie de crédits dure plusieurs
années.

Signalons enfin que la durée des différents crédits ne peut en aucun cas dépasser celle des
ressources qui permettent la banque de les consentir. L'idéal est de faire coïncider
l'échelonnement des échéances de remboursement avec les résultats progressifs de l'opération
financière.

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Le progiciel ANADEFI
Spécifiquement conçu pour les banques et les établissements financiers, Anadefi est le
progiciel leader en France en matière de diagnostic, d'analyse financière et de gestion du
risque de crédit client aux entreprises.

L’outil Anadefi, qui assiste les gestionnaires de risque dans leurs analyses financières, leurs
scoring et leurs calculs de risques de contrepartie, le tout dans le cadre réglementaire de
Bâle2.

L’éditeur OR System existe depuis plus de 20 ans. Il est spécialisé dans les progiciels banque
et finance et intervient auprès des plus grands établissements, en France comme à
l’international, notamment en Afrique.

Le rôle d’Anadefi se rangeait du côté des outils de contrôle, dans le cadre de la recherche du
risque de crédit ou de contrepartie qui s’effectue lors d’une distribution de crédit. Anadefi
contribue à prendre des mesures de prudence ou à optimiser le calcul des fonds propres
constituant la garantie nécessaire. Cette exigence en fonds propres constitue un des trois
piliers de Bâle II (avec la surveillance et la discipline de marché), et le calcul du risque de
contrepartie est l’un des trois appuis de ce pilier (avec celui du risque de marché et celui du
risque opérationnel lié aux pannes et aux fraudes).

Le progiciel concerne le risque de crédit aux personnes morales (donc aux entreprises, mais
pas seulement, puisque les associations et les collectivités locales, par exemple, sont
également concernées, (grands comptes, PME-PMI, professions libérales, commerçants,
artisans) et issues de tous les secteurs d'activité (agriculture, industrie, services, immobilier,
établissements financiers). ). Il faut noter aussi les évolutions dues à Bâle2 autour du poids
des notations, plus seulement celles fournies par des agences externes, mais de plus en plus,
calculées à partir d’une combinaison de données fournies par le client, par des fournisseurs
type Altares et bien sûr les modèles propres à l’établissement financier. C’est là qu’Anadefi
intervient, plus précisément lors de l’établissement d’une note interne qui sera prédictive
d’une probabilité de défaut (PD) et qui se traduit par un calcul de la contrepartie nécessaire à
garantir le crédit.

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Depuis son lancement en 1988, du temps de Bâle 1, l’éditeur a constitué un référentiel
entreprises puis des outils d’analyse financière, de production de rapports et de comparaison
sectorielle. Par la suite et dans le cadre de l’évolution du cadre réglementaire vers Bâle II, le
progiciel s’est enrichit de fonctionnalités d’assistance à la notation, puis à l’historisation et à
la constitution de pistes d’audit.

Anadefi propose 3 modes d’utilisation :

1. Le mode développeur pour répondre aux besoins d’intégration aux postes de travail et
au sein d’autres applicatifs (comme Synapse) avec le module Openades,
2. Le mode concepteur pour intégrer les méthodes propres à la banque
3. Le mode utilisateur pour répondre aux attentes des analystes crédit.

Le mode utilisateur propose la saisie des données, les analyses, les éditions et les rapports. Le
mode concepteur propose le paramétrage des accès, des nomenclatures, des méthodologies de
calcul, des types de sorties (éditions et rapports), ainsi que la possibilité de déploiement de ce
paramétrage.

Cette maîtrise donnée à l’interne du paramétrage, favorise la diffusion et l’unicité des modes
d’analyse, de notation, d’historisation ou encore des interfaces du poste de travail, ce qui fait
d’Anadefi un vecteur pertinent de la culture « risque » au sein de grands groupes.

L’offre d’OR System est modulaire et Anadefi constituait de fait une famille complète de
modules autour d’un noyau, à partir d’un simple numéro Siren, on peut accéder rapidement
aux données des entreprises contenues dans les bases de la Banque de France, d’Infogreffe ou
celles des fournisseurs privés comme Coface et Altares. La production des calculs (notations)
comme celle des rapports s’effectue également en quelques secondes, afin de préparer le
travail de l’analyste. Le paramétrage, permet notamment d’adapter totalement le produit au
contexte régional et réglementaire, ainsi qu’aux pratiques de la banque (méthodes de calculs,
type de documents). Anadefi est également interfaçable avec les principales banques de
données comptables et financières sur les entreprises : Coface-SCRL, Dun & Bradstreet, BIL,
Bilans Services, Sisyphe.

Anadefi propose de nombreuses fonctionnalités facilitant l'analyse des comptes clients ou


prospects :

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- Analyse de bilans
- Analyse de comptes de résultat
- Calcul de ratios
- Score
- Prévisionnel
-Comparaison d'entreprises
- Analyse des risques liés (dirigeant commun à plusieurs sociétés...)
- Gestion des groupes d'entreprises (tête de groupe, société mère/filiales...)
- Comparaisons sectorielles
- Edition de rapport d'analyse permettant d'intégrer dans un même document des informations
quantitatives (extraites automatiquement d'Anadefi) et des éléments qualitatifs (saisis par les
analystes).
- Exigences Bâle II :
Notation de contrepartie
Notation à l'opération
Schéma de validation de la note
Historisation complète des données
Pistes d'audit et reconstitution de contexte
Back-testing

Un module optionnel assure la conformité avec les exigences du ratio

McDonough (ratio prudentiel des banques) – Bâle 2


- Historisation événementielle
- Reconstitution d’environnements
- Back-testing
- Matrices de transition
- Pistes d’audit
- Alimentation des applicatifs externes

Les banques qui ont adopté anadéfi :


Crédit Mutuel de Bretagne, Crédit Agricole SA (accords nationaux) / Caisses d’Epargne
(accords nationaux) / CCF (accords nationaux) / Groupe Crédit Mutuel Bretagne / A3C /
Alsabaïl / Bank of Hawaï / Bankoa / Banque Calédonienne d’Investissement / Banque
de la Réunion / Banque de Nouvelle Calédonie / Banque de Picardie / Banque des Savoie /
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Banque Hervet / Bankoa / CCSO / Chaix / Crédit Agricole Indosuez (Calyon) / Dupuy de
Parseval / Expanso / Financière Oceor / Gipac / Marze /Pelletier / SMC / Socredo /
Sodega / Sodema / Sofideg / Sofidere /Sofinco /Transfact / UBP / Ucabail / Unigrain …

Glossaires :
IRB: Internal Rating-Based system.
IRBA ou Internal Rating Based Approach
Une approche dite « foundation » : qui permettra aux banques d'avoir recours, en partie, à
leurs modèles internes d'évaluation du risque de crédit, dés lors qu'ils seront avalisés par des
autorités de régulation nationale. Cette méthode de notation interne connue sous la
dénomination "IRBA Fondation" (Internal Rating Based Approach Foundation), est réputée
pour être relativement simple. (exemple : collecte des pertes)
Déclaration GRR : Le taux de Recouvrement Global ou Global Recovery Rate
Le swap (de l'anglais to swap : échanger) : ou l'échange financier (J.O. du 31 janvier 1990)
est un produit dérivé financier. Il s'agit d'un contrat d'échange de flux financiers entre deux
parties, qui sont généralement des banques ou des institutions financières.

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