GUENAIZI ABDELKADER
ENAGEO
E-mail :guenaizi@gmail.com
______________________________________________________________
Résumé- Les méthodes itératives sont très rapides, mais leur inconvénient réside dans leur incapacité
à réduire les composantes basses fréquences de l’erreur. En utilisant les grilles grossières, les
composantes fréquentielles lisses acquièrent un caractère haut fréquent et quelques itérations de la
méthode itérative suffisent à régler le problème. L’approche de la méthode multigrille se base sur
l'utilisation de deux ou plusieurs grilles de différentes résolutions. De cette façon, les composantes
fréquentielles lisses sont efficacement résolues sur les grilles grossières, cependant les fréquences
oscillatoires sont bien manipulées sur les grilles fines. Différents types de méthodes multigrilles
existent utilisant différents cycles restrictions/prolongements : ce sont les schémas de type V-cycles et
W-cycles qui sont déjà utilisées en industrie. L’application des méthodes multigrilles aux données
géophysiques semble intéresser la communauté scientifique et quelques recherches seront conduites
sur la migration, modélisation, tomographie et l’inversion dans un avenir proche.
___________________________________________________________
1. Introduction
On considère l’équation de Poisson à 1D : -∆ u = f (1) définie dans l’intervalle [0,1] avec les
conditions aux limites u(0)=0 et u(1)=0. En appliquant le schéma des différences finies du second
ordre correspondant à l’équation (1), on obtient le système linéaire suivant:
-u(i+1)+2 u(i)- u(i-1) = fi (2)
h²
Où h pas de maillage, qu’on peut également l’écrire sous forme matricielle : A u = f (3)
T
où u = (u1, u2,......, uN-1) où T signifie la transposée
T
f = (f1, f2,......, fN-1) avec u (0)=u (N)=0
L’équation (3) sous forme discrétisée s’écrit comme un système linéaire de la forme :
Ah uh = fh (4)
2. Méthodes Itératives
Les méthodes itératives (Jacobi, Gauss-Seidel) ont une approche commune à la résolution des problèmes linéaires
de la forme Au = f. la solution du système pour la ième composante de u est :
u(i) = (u (i+1) + u (i-1) + h² fi) / 2 (5)
La méthode de Gauss-Seidel [1] ne diffère de celle de Jacobi que par l’emploi immédiat des valeurs
estimées et la mise à jour des valeurs u pour chaque itération jusqu’à ce que la convergence soit
atteinte.
En posant f=0 dans l’équation (3), on obtient : A u =0 (6)
Le système admet une solution exacte u =0 et pour chaque approximation v, l‘erreur est e= u- v
Pour étudier le comportement du schéma itératif avec les différentes composantes fréquentielles de
l’erreur [2], les modes de Fourier avec différentes fréquences k=1, 3 et 6 ont été introduits comme
estimées initiales pour le calcul de l’itération de Gauss-Seidel (fig.1).
Fig.1 Différents modes de Fourier k=1,3 et 6
3. METHODE MULTIGRILLE
Le principe de la méthode multigrille repose sur deux observations :
-Les méthodes itératives classiques fonctionnent par effet de lissage de l’erreur au cours des
itérations ; si on décompose l’erreur en série de Fourier, on s’aperçoit généralement que les hautes
fréquences relatives à un maillage donné d’un pas h sont amorties beaucoup plus que les basses
fréquences.
-Les basses fréquences de l’erreur sur le maillage fin apparaîtront comme de hautes fréquences sur le
maillage grossier de pas 2h et peuvent être bien amorties par la méthode itérative.
On parle de la multigrille de V-cycle en allant de la grille la plus fine à la plus grossière puis on
remonte jusqu’à la grille la plus fine. Il existe des variantes de diverses formes telles que : W-cycle et
multigrille complète V-cycle (Full multigrid). Pour Le passage d’un raffinement de grille au suivant,
on utilise deux opérateurs : Un opérateur de restriction R (phase montante) et un opérateur de
prolongement (interpolation) I (phase montante).
4. RESULTATS NUMERIQUES
La méthode itérative de Gauss-Seidel est appliquée sur une série aléatoire de 33 points prise comme
solution initiale pour la solution du Laplacien ∆u = 0.Une série aléatoire de 33 points est introduite
comme erreur initiale pour l’itération (fig. 4a).Les figures 4b) ,4c) et 4d) montrent l’erreur restante
après 3,10, et 30 itérations de l’application de Gauss-Seidel. Les composantes hautes fréquences (HF)
sont rapidement réduites après quelques itérations. Cependant les composantes basses fréquences
restent beaucoup plus difficiles à réduire.
.
Fig.6 haut) solution initiale BF +HF à 65 points F
Fig.6 bas) erreur restante après 30 itération de Gauss-
Seidel
5. CONCLUSIONS
Les résultats numériques ont montré que les méthodes multigrilles sont des méthodes efficaces pour
réduire toutes les composantes fréquentielles de l’erreur, là où les méthodes itératives classiques ont
failli pour amortir les composantes lisses de l’erreur.
Il serait très intéressant de voir un jour l’application de la méthode multigrille au calcul des corrections
statiques pour résoudre le problème des grandes longueurs d’ondes qui fait apparaître de fausses
structures géologiques.
REFERENCES