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"Phase diagnostic"
Atelier "consommer"
Compte rendu de la réunion du 26 mai 2009
L’atelier a distingué les risques pour les consommateurs (liés à l’alimentation, l’eau
potable, ou l’utilisation de produits de consommation courante) et les risques provoqués par
leurs comportements, leurs choix et leurs pratiques.
Aucun thème n’a été exclu a priori du PRSE. Cependant l'atelier n'a pas statué sur la question
des additifs alimentaires jugée « limite », car on ne peut pas parler de contamination
environnementale. Pour éclairer la décision de retenir ou non cette thématique, il a été
souhaité une contribution qui devra notamment s’attacher à explorer la prise en compte ou
non de cette problématique dans d’autres programmes, type plan national nutrition santé
(PNNS).
L'atelier a également évoqué les risques liés à l'usage d'Internet qui ne sont pas
spécifiquement environnementaux. En effet la généralisation d'Internet encourage le recours à
l'automédication et permet l'achat en ligne de produits non nécessairement contrôlés, voire
de contrefaçon. Il a été estimé que ce risque de recours à des produits peu sûrs à faible coût
augmente avec la précarisation des populations.
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liste détaillée en annexe
Certains thèmes, longuement débattus dans l'atelier ont néanmoins été renvoyés vers
d’autres ateliers qui les avaient également inscrits en objectifs prioritaires :
Les risques biologiques, l’atelier produire, travailler ayant abordé la question des
pandémies (au travers des risques liés aux mutations virales dans les élevages) et
des déchets de soins. Il a en effet été estimé que les risques de pandémies dus aux
élevages sont essentiellement dus à l'air, plutôt qu'à l'alimentation et qu’on
constatait un manque de transparence dans les informations sur les mutations
virales constatées dans les élevages.
Les risques de pollution de l'air extérieur liés à l'ammoniac et aux pesticides ont été
également largement évoqués. Cette problématique non directement liée au thème
"Consommer" a été reprise en objectif prioritaire dans l'atelier "Produire, travailler"
et a également été abordée par l'atelier "Bouger, se détendre". L'atelier demande
qu'une attention particulière soit accordée dans ces ateliers à la pollution de l'air par
Les risques de pollution de l’eau seront traités en lien avec l'atelier "Produire,
travailler" (algues vertes, cyanobactéries, pesticides) et l'atelier "Bouger, se
détendre" (eaux douces et littorales : traitement des boues de dragage, PCB en
rivière, résidus de peinture de bateaux dans les ports de plaisance, cyanobactéries
en étang…) L’atelier a rappelé l'impact de la pollution des eaux littorales sur la
consommation des produits de la mer.
La première partie de la réunion s'est déroulée sous forme de brainstorming au cours duquel
ont été abordées de multiples thématiques transversales à l'acte de consommer, prenant en
compte les causes (l’utilisation de pesticides par exemple) et les conséquences (présence de
résidus dans l'eau, l’alimentation…). On note une forte convergence avec les propos tenus
dans les autres ateliers. Nous ne reprenons ici de façon détaillée que les thématiques
abordées de façon spécifique par cet atelier.
Les participants ont souligné que plus de transparence, plus d'information, plus de formation,
concernant l’ensemble des acteurs de la chaîne, contribuerait largement à réduire les risques
encourus et provoqués par la consommation courante. Ils ont en particulier pointé :
la nécessité de soutenir les « lanceurs d’alerte », qui ont souvent du mal à se faire
entendre et dont les travaux peuvent être menacés.
Enfin, les participants ont souhaité que les différentes problématiques soient abordées par
rapport aux publics les plus vulnérables que sont les enfants et les femmes enceintes (ou en
âge de procréer) particulièrement sensibles en particulier aux résidus de pesticides que ce soit
dans l'alimentation, ou dans l'environnement (air, pelouses traitées). Sur ce point, ont été
signalées des actions déjà menées, telles un colloque sur les produits chimiques ou la charte
"jardiner au naturel" pour laquelle les équipes sont très motivées, mais éprouvent des
difficultés à toucher certaines catégories de population.
La liste exhaustive des thématiques abordées par l'atelier figure en annexe. Elles ont été
regroupées autour de 4 problématiques fortes à approfondir dans le cadre de cet atelier à
l'aide de contributions complémentaires.
L’atelier a admis que la qualité de l’eau distribuée au consommateur (notamment vis-à-vis des
nitrates et des pesticides) s’était améliorée ces dernières années, grâce à la mise en place de
traitements efficaces. Ceci n’est pas sans conséquence sur le prix de l’eau potable en Bretagne
(l’une des plus chères de France), et d’autre part, sur la présence dans l’eau de résidus de
traitement.
En revanche, l’atelier a rappelé que la pollution des ressources en eau restait en Bretagne un
enjeu fort.
Ces risques concernent les produits frais d'une part et les préparations industrielles d'autre
part. Plusieurs types de risque sont été identifiés selon la nature des produits :
Les pesticides, notamment dans les fruits et légumes. Les LMR (limites maximales de
résidus) en particulier ne sont pas respectées systématiquement.
Les produits chimiques, notamment dans les produits de la mer, poissons, crustacés
et coquillages : l'étude Pélagie, portant sur l’impact de l’exposition aux produits
chimiques pendant la grossesse, laisse suspecter un risque de retard de croissance
associé à une forte consommation de coquillages et crustacés. La cause n’est pas
identifiée, mais les polluants chimiques accumulés dans les gros crustacés (situés à
un haut niveau dans la chaîne alimentaire) pourraient jouer un rôle.
Les micro-algues toxiques (dinophysis, alexandrium…), également susceptibles de
contaminer les produits de la mer.
Tous les additifs autorisés pour les préparations industrielles ne sont pas sans
risques. Certains sont classés cancérigènes.
Au-delà de ces risques par type de produits, le groupe a insisté sur le fait qu'actuellement les
connaissances étaient embryonnaires sur les risques liés aux "effets cocktails", c'est-à-dire au
mélange de molécules à très faible dose. Il est apparu nécessaire d'encourager les travaux de
recherche sur ce thème.
Le débat sur les risques liés à l'alimentation s'est fortement centré 2 points :
1. La consommation de produits de la mer qui représentent un enjeu important en Bretagne.
S’ils sont contaminés par des produits chimiques, des toxines ou des micro-organismes, ils
peuvent être à l’origine de gastro-entérites, ou plus grave, de problèmes neurologiques,
hépatiques, voire à terme de cancer. L’atelier a proposé de développer l’information régulière
du public sur la qualité des eaux littorales où se pratique le ramassage de coquillages, car
actuellement l'information se limite à une interdiction de ramassage à certaines périodes.
Pour les autres aliments non labellisés "bio", il est apparu nécessaire de renforcer la
transparence sur leur composition et leur mode de production par la traçabilité et des
informations consommateurs dans un langage accessible à tous sur l'étiquetage, en particulier
pour les nombres et modes de traitements des produits, ainsi que les additifs alimentaires. Ce
type d'information correspond à une attente forte des consommateurs comme l'ont souligné
les représentants des associations de consommateurs.
2) la phase « aval » : sur les modalités d’utilisation des produits et la gestion des déchets
Exemple : respect des dates limites de consommation, en particulier pour les aliments ou
l'eau dans des emballages plastiques qui peuvent relarguer des molécules au-delà d'une
certaine période, précautions à prendre dans l'utilisation et le stockage des produits
d'entretien, entretien des hottes pour limiter les risques liés à l'utilisation des appareils de
cuisson, parfois un défaut de civisme vis-à-vis des risques liés à l'accumulation des
emballages et à l'élimination des déchets (en particulier les restes de peinture et de
produits de bricolage qui peuvent être déversés directement dans l'eau)…
L’atelier a rappelé une question essentielle : il ne suffit pas que l’information existe,
encore faut-il qu’elle soit lisible, compréhensible et accessible à tous. Ont été pointés, en
particulier :
la responsabilité des producteurs de préparations alimentaires industrielles et de
cosmétiques qui mêlent de façon ambigüe les messages marketing et l'information
Les risques liés aux déchets ont été abordés sous l'angle des déchets ménagers d'une part, et
des "restes" de produits toxiques ou dangereux utilisés pour le jardinage, l'entretien et le
bricolage d'autre part. Ces risques impliquent 2 types de problématiques :
Les risques liés à une absence ou un manque de collecte de certains types de déchets
Le civisme du consommateur est déterminant pour la réduction des risques liés aux déchets,
même s’il a été souligné que le tri sélectif des déchets ne pourrait être optimum tant que
celui-ci reposera sur la seule base du volontariat.
Les pollutions diffuses provenant des déchèteries et du transport des déchets ont été
évoquées. Il a été souligné que ce sont les personnels des déchetteries qui sont les plus
exposées, en particulier lors des manipulations liées à l'assemblage de certains produits, car
beaucoup de produits dangereux se retrouvent dans le tout-venant.
Les risques liés au brûlage des déchets ont également été évoqués, l'obligation de porter les
déchets verts en déchetterie étant souvent méconnue, alors que leur combustion par nature
humide est source d'émission de dioxines et de HAP. Toutefois l'atelier a souhaité avoir des
compléments d'informations par rapport à la réglementation sur le brûlage des déchets.
Les contributions attendues auront comme objectif principal de faire le point sur la
problématique spécifique des incinérateurs d'une part et de faire le lien avec le plan régional
d’élimination des déchets dangereux (PREDD) et les plans départementaux d’élimination des
ordures ménagères (PDEOM) pour dégager les enjeux sanitaires actuels liés à la production et
à la gestion des déchets, d'autre part.
poursuivre les efforts pour réduire la pollution de l'eau à la source. Bien que la
qualité de l’eau du robinet se soit améliorée, grâce à la mise en place de traitements,
des problèmes demeurent concernant la qualité de la ressource.
porter une attention nouvelle sur les risques émergents qui soulèvent la question de
l'application locale possible du principe de précaution. La problématique est
désormais essentiellement centrée sur ces risques émergents (résidus de
médicaments, perturbateurs endocriniens, tri-halométhanes (THM)) et plus
particulièrement sur les THM en raison de l'importance des matières organiques dans
les eaux en Bretagne.
Le schéma page suivante résume les interactions de la consommation avec les différentes
catégories d'acteurs.
Sensibilisation
Information
• risques subis
pour soi (santé)
Consommateurs
• risques provoqués
pour l'environnement
Déchets
• pollution de l'air
• pollution de l'eau
• risques pour les
professionnels
Les risques abordés par l'atelier ont été regroupés autour des moments de la vie
quotidienne
1. l'alimentation
manger
de la viande
—> risques dus à la chaîne alimentaire
des fruits et légumes
—> pesticides, LMR (limites maximales de résidus) non
respectées systématiquement
des poissons, des crustacés et coquillages
—> Etude Pélagie
—> micro-algues toxiques
des produits industriels avec additifs alimentaires
—> manque d'information du consommateur pour décrypter
l'étiquetage
—> tous les additifs autorisés ne sont pas sans risque
des produits importés
—> contribution à la pollution de l'air par le frêt
des OGM
boire
l'eau du robinet
—> risque maîtrisé : nitrate, mais inquiétude du consommateur
—> risque réel : dérivés chlorés résultant du traitement de l'eau
—> risque émergeant : résidus médicamenteux et perturbateurs
endocriniens
l'eau en bouteille
—> risque de relargage des molécules du plastique au-delà de la
date limite de consommation (DLC)
l'eau du puits
—> risque marginal au XXIe siècle
2. la vie domestique
cuisiner
dans la cheminée ou le barbecue
—> risques dus à la combustion des graisses
au micro-ondes ou sur une plaque à induction
—> pollution électromagnétique présentant un risque en
particulier pour les personnes hypersensibles : fatigue, irritabilité,
migraines pouvant évoluer vers un cancer