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1935
QUESTION VI.
1937
Lvidence potique (confrence donne Londres en 1936 sous le titre La Posie surraliste )
Le pote est celui qui inspire bien plus que celui est inspir. Les pomes ont toujours de grandes pages blanches, de grandes
marges de silence o la mmoire ardente se consume pour recrer un dlire sans pass. Leur principale qualit est non pas, je le
rpte, d'invoquer, mais d'inspirer. Tant de pomes d'amour sans objet runiront, un beau jour, des amants. On rve sur un
pome comme on rve sur un tre. La comprhension, comme le dsir, comme la haine, est faite de rapports entre la chose
comprendre et les autres, comprises ou incomprises.
C'est l'espoir ou le dsespoir qui dterminera pour le rveur veill pour le pote l'action de son imagination. Qu'il
formule cet espoir ou ce dsespoir et ses rapports avec le monde changeront immdiatement. Tout est au pote objet
sensations et, par consquent, sentiments. Tout le concret devient alors l'aliment de son imagination et l'espoir, le dsespoir
passent, avec les sensations et les sentiments, au concret.
Tome I, p.515
Mais Paul luard na pourtant pas la mme position quAndr Breton sur lcriture du rve :
1937
*
Un enfant affirme (Jean Piaget : La Reprsentation du
monde chez l'enfant) : Moi, je suis dans le rve, il n'est
pas dans ma tte , les Messieurs ne rvent jamais , il
1939
1942
Dors
ma fentre :
Tous mes dsirs sont ns de mes rves (tome I p.207)
Cette phrase rappelle immanquablement ce qucrit Freud
dans Le Rve et son interprtation : Nous savons que les
Pomes, rcits de rves ou rves littraires : luard construit ses pomes la manire dont fonctionne le rve, selon
lanalyse de Freud (document spcial).