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Le XVème siècle est caractérisé par une faiblesse chronique du pouvoir royal face aux

agissements violents d’une noblesse insoumise. Juan II de Castille (1405-1454, roi de 1407
à 1454) et son fils Enrique IV (1425-1474, roi de 1454 à 1474) ont été les otages de grands
personnages que la fortune et le crédit auprès de souverains ont placé à la tête de
puissantes factions capables de mettre le pays à feu et à sang dans des luttes intestines
pour s’assurer la faveur royale.
Les Rois Catholiques qui leur succèderont ont eu des choix politiques dictés par une volonté
farouche d’assurer la pacification intérieure et de rétablir l’autorité et le prestige de la
royauté.

Le XVIème siècle est celui de l’hégémonie1 espagnole, époque d’expansion aux réussites
brillantes.
Le XVIIème siècle voit sombrer dans une crise multiple et durable, aux effets dévastateurs. Il
a été appelé « siècle de la décadence ». C’est le déclin..
Le XVIIIème siècle est marqué par l’installation des Bourbons à la tête de la monarchie
espagnole avec redressement économique et réformes : de grands espoirs déçus aussi.

L’époque des Habsbourg (XVIème et XVIIème siècles) se fera presque exclusivement à


travers la couronne de Castille. En effet, c’est la Castille qui pilote le navire hispanique
pendant deux siècles. La couronne d’Aragon (Barcelone, Valence et Saragosse) au brillant
passé médiéval traverse une période peu féconde. La période habsbourgeoise est l’âge de
tous les siècles d’Or : le siècle d’Or économique (de 1530 à 1590), le Siècle d’Or politique
de la « prépondérance espagnole », le Siècle d’Or des Lettres et des Arts (de 1580 à 1660),
où les créations de Cervantes et de Vélasquez entre autres, ont donné un éclat universel.

Les fondations : la monarchies hispaniques d’Isabelle de Castille et de Ferdinand


d’Aragon

Dés le XVIème siècle, Isabelle de Castille (1474- ? ) et Ferdinand d’Aragon son époux, roi
d’Aragon (1479- ?) sont considérés comme des architectes magnifiques de l’hégémonie
espagnole. Leurs successeurs, Charles Quint et son fils Philippe II avaient en effet une
conscience aiguë d’appartenir à une grande puissance mondiale.
Les Rois catholiques sont symboles d’unité ; ils ont créé l’union de la Castille et de l’Aragon,
l’union religieuse chrétienne reconquise dans toute l’Espagne, fondement indispensable de
l’unité nationale. Le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon va créer des
conditions irréversibles d’unification des deux Etats les plus vastes et les plus riches.

Au XVème siècle, la péninsule ibérique est divisée en quatre Etats indépendants : le


royaume de Castille, le royaume de Portugal, le royaume de Navarre et la couronne
d’Aragon. La couronne d’Aragon est une confédération composée de l’Aragon, du royaume
de Valence, de la principauté de Catalogne et des territoires insulaires (Baléares, Sardaigne
et Sicile). Du côté musulman, il n’y avait que Grenade, peu étendu mais assez peuplé.

Isabelle de Castille, la Catholique, succède à son frère Henri IV qui était l’otage d’une
noblesse frondeuse, déchirée par d’incessantes luttes de clans, voulant garder le pouvoir.
Ses choix politiques essentiels dans sa façon d’exercer le pouvoir indiquent l’amer mais
fructueuse leçon qu’elle a tiré du spectacle de l’anarchie du temps de son frère. Elle épouse

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suprématie

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Ferdinand d’Aragon en 1469. Une double et énergique actions des deux souverains,
législative mais aussi répressive, met un terme à l’indiscipline de la noblesse. Ils les lancent
tous dans la conquête de Grenade, pièce manquante à l’unité territoriale, première œuvre
d’Isabelle et de Ferdinand. La reconquête a été longue : une guerre de onze ans contre les
Maures et le royaume de Grenade est annexé par la Castille en 1492. En 1502, un décret
obligent les musulmans de la couronne de Castille, Grenade en faisant partie désormais, de
choisir entre la conversion au catholicisme et l’exil. L’immense majorité opte pour la
conversion. L’Espagne maure est vaincue !

L’union de la Castille et de l’Aragon est une union personnelle et morale plutôt que la fusion
des deux Etats en un seul débouchant sur la constitution d’une nouvelle nation. La Castille et
l’Aragon restent séparés par une barrière douanière. Les territoires de la couronne d’Aragon
conservent leur langue, leur système monétaire, leur justice, leur droit privé et public, leurs
Cortes et Députations respectifs. La confédération aragonaise ne fournit jamais de subsides
à la Castille, aucune aide financière ou militaire. L’empire est castillan et tout retombe en
totalité sur la Castille. En outre, les souverains n’ont pas les mêmes droits. Isabelle n’a
aucun droit sur l’Aragon et Ferdinand n’est qu’un prince consort. Le contrat de mariage
stipule que c’est à Isabelle, reine de Castille, qu’appartient le pouvoir suprême ; elle est
« reine et propriétaire » du royaume. La Castille est beaucoup plus étendue que l’Aragon et
jouit d’une formidable dynamique d’expansion. l’Aragon qui avait connu de grandes heures
médiévales grâce à l’essor de la Catalogne, commençait une longue régression dont il ne
sortira que deux siècles plus tard. Les Indes conquises seraient les Indes de Castille,
l’Aragon restant à l’écart des grands axes économiques du XVIème siècle. Un tel
déséquilibre se répercute sur l’évolution politique. La Castille tend à exercer son hégémonie
sur la couronne d’Aragon farouchement opposée à toute castillanisation de ses institutions.
Déjà, l’union d’Isabelle t de Ferdinand fait de ce dernier le dernier roi d’Aragon indépendant.
Désormais, il n’y a plus qu’un seul monarque qui résiderait en Castille où sont concentrés
tous les organismes du pouvoir central, placés en majorité entre les mains des Castillans. En
1475, un accord du gouvernement (Concorda de Ségovie) établit une part d’égalité entre les
deux souverains dans lequel la prééminence d’Isabelle en terres castillanes est clairement
affirmée.
Trois principes inspirent la politique d’Isabelle et de Ferdinand que poursuivront leur
successeurs : le report des traditions, l’autoritarisme monarchique et l’association avec une
Eglise nationale nouvelle.
Les Rois Catholiques ont fait la fortune de leurs collaborateurs les plus fidèles, et n’ont pas
hésité à octroyer de nouveaux seigneuries dans le royaume de Grenade au fur et à mesure
que la reconquête avançait. La puissances trop étendue des grands maîtres issus des plus
importantes familles est une menace pour le pouvoir royal. La noblesse perd tout pouvoir de
décision au Conseil de Castille ou au Conseil royal (ils n’ont qu’une voix consultative)
désormais dominé par des « fonctionnaires » fidèles aux souverains auxquels ils doivent
tout. Pour gouverner, les rois s’appuient sur de nouvelles couches sociales, telles les
letrados (juristes, fils de bourgeois ayant fait des études universitaires), les caballeros
(couche moyenne de la noblesse), les moines.
Pour les Rois Catholiques l’essor est inséparable de celui de l’Eglise dont la richesse et
l’influence doivent obligatoirement être prises en compte. ils doivent pour cela affirmer leur
autorité sur l’Eglise nationale et élever le niveau moral et intellectuel du clergé.

L’université d’Alcala de Henares a joué un rôle fondamental dans la diffusion de l’humanisme


et le renouveau de la spiritualité. Les premiers étudiants arrivent en 1509. Son organisation
est fortement inspirée du modèle autonome parisien d’où viennent d’ailleurs les premiers
enseignants. Alcala est le haut lieu péninsulaire de l’humanisme avancé. On y a vu les plus
grands esprits et les futurs cadres de l’Eglise espagnole de la Renaissance, comme Ignace
de Loyola. La grande réalisation d’Alcala dans le domaine de l’humanisme est la Bible
polyglotte qui donne en vis-à-vis les dernières versions en latin, grec et hébreu.

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Les Rois Catholiques ont expulsé les juifs e n 1492 d’Espagne, ont introduit une nouvelle
Inquisition. Le Concile Zamova en 1312 adopte des mesures très dures contre les juifs : ils
sont exclus des charges publiques, enfermés dans des ghettos (les juiveries) et doivent
coudre un signe distinctif sur leur vêtement. En 1360, de nombreux quartiers juifs sont
saccagés et d’affreuses tueries perpétrées et en 1367, c’est la mise à sac des juiveries.
En Navarre, la situation est identique : plus de 6000 juifs sont tués. En 1391, plus de 4000
juifs voient leur propriété confisquée et redistribuée aux insurgés.
En Andalousie, idem : il ne restera rien de la juiverie de Cordoue. La flambée antisémite
remonte vers la nouvelle Castille et fait des milliers de victimes. Dans le royaume de
Valence, en Catalogne, aux Iles Baléares, idem. Des dizaines de milliers de juifs terrorisés
acceptent de se faire baptiser. Les lois de 1412 dictent l’établissement de ghettos pour les
juifs (et pour les musulmans) suivis d’une longue série de décrets aboutissant à leur
expulsion (1450, 1462, 1476, 1480).

En 1492, les juifs étaient env. 250.000 et les convertis 400.000 minimum. Les non-convertis
doivent partir en exil dont les destinations étaient : l’Afrique du Nord, la Méditerranée
orientale et surtout le Portugal où cinq ans plus tard, le roi Manuel 1er décrète la conversion
générale de tous les juifs.
Ces mesures ont représenté une perte pour le commerce, les affaires et les finances ; les
expulsés étant des hommes d’affaire de premier ordre. La plaie économique a mis dix ans à
se cicatriser, la relève ayant été assurée par les convertos. Les nouveaux-chrétiens (les juifs
convertis) entraînent les autres à judaïser2 en secret. Ces judéo-convers constituaient une
minorité certes, mais à l’assise sociale, à la puissance économique et au rayonnement
intellectuel considérables !
Chaque jour apportait des preuves de double vie spirituelle. Le plus grand Inquisiteur était
d’origine juive, Torquemada 1420-1498. Curieusement, les Rois Catholiques appuient la
politique qui fait de tout converso un ennemi secret des chrétiens, mais on constate qu’ils
figurent en bonne place parmi les collaborateurs les plus proches et les plus influents des
monarques (les secrétaires Fernando de Toledo et Alonso de Avila ; le contrôleur général des
finances Andres de Cabreva, élevés au titre de marquis). Mais l’immense majorité
espagnole, surtout au sein des milieux populaires, est obsédé par les « statuts de pureté de
sang ». les persécutions inquisitoriales se poursuivent sans relâche. Les vieux-chrétiens
s’acharnent à les démasquer malgré l’extraordinaire capacité d’adaptation et de brouillage
des conversos, phénomène des plus marquants et des plus intéressants à observer dans la
société espagnole des XVIème et XVIIème siècles.
L’Inquisition espagnole est fondée en 1478 par une bulle du pape Sixte IV, donnant pouvoir
aux Rois Catholiques de nommer des inquisiteurs dans leurs royaumes : l’Inquisition dépend
à la fois du pape (les inquisiteurs sont des ecclésiastiques) et du roi (ils sont nommés par le
pouvoir civil). Le Saint-Office de l’Inquisition espagnole est un instrument politique au service
d’un Etat qui place l’uniformisation au centre de son action intérieure et la défense du
catholicisme au centre de son action extérieure : il dote le pouvoir civil nouvellement restauré
dans son autorité de moyens efficaces de consolider l’unité religieuse. Sa procédure est
basée sur le secret de l’instruction, la non-communication à l’accusé du nom des témoins à
charge et l’isolement carcéral.
En 1492, le judaïsme passe dans la plus totale clandestinité. Dés 1501-1505, les
synagogues secrètes se désagrègent et la tradition hébraïque dépérit, vaincues par la
pression vieille-chrétienne dirigée par l’Inquisition. la répression est massive et brutale :
confiscation de tous les biens et sentences capitales (pour 20% des juifs). L’Inquisition s’est
faite aidés du peuple dont elle a canalisé les pulsions conservatrices et les frustrations
sociales. C’était plus difficile au début pour les élites et les couches moyennes urbaines,
liées par le sang et par divers intérêts aux milieux judéo-convers.

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rendre le peuple juif, le peuple d’ habitants juifs. ; observer les cérémonies, les pratiques de la loi
judaïque.

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Le Domaine Extérieur

Sous les Rois Catholiques, l’Espagne devient une grande puissance européenne. Le roi
Ferdinand emploie toute son énergie à consolider la politique méditerranéenne catalano-
aragonaise. Il crée des liens avec l’Angleterre, la Maison des Habsbourg et la Flandre :
- Mariage des deux princes espagnols, Jean et Jeanne (« la Folle », mère de Charles
Quint) ,avec les enfants de Maximilien d’Autriche : Jeanne avec Philippe le Beau, et Jean
avec Marguerite d’Autriche.
- Mariage de la princesse Catherine, fille cadette des Rois Catholiques avec Arthur, prince
de Galles 1501, puis à sa mort, avec son frère Henri VIII.

Le résultat de ces alliances est l’empire de Charles Quint, héritier des domaines hispaniques
et de la politique de Ferdinand d’Aragon. la Castille se lance dans l’immense entreprise des
découvertes et des conquêtes américaines.
L’Espagne s’ouvre à l’Italie, à l’Humanisme et au foisonnement intellectuel et spirituel de
l’époque de l’empereur.

L’objectif de Ferdinand le Catholique est de dominer l’Afrique du Nord, d’une part par souci
de reconquête contre l’Infidèle, d’autre part par des considérations stratégiques de sécurité
du territoire et aussi par vocation méditerranéenne de la couronne d’Aragon à imposer son
hégémonie sur la mer intérieure. Les Portugais ont également des prétentions africaines sur
la façade atlantique. Les Rois d’Espagne s’étant engagé à ne pas aller à leur encontre, ne
pouvait concrétiser qu’en incluant le royaume du Portugal dans la couronne castillo-
aragonaise. Ceci explique les alliances matrimoniales entre les deux pays entre 1490 et
1500, mais elles n’ont pas porté leur fruit. : Charles Quint épouse Isabelle de Portugal.

Quant à Naples, la rivalité est franco-aragonaise à propos de la domination sur l’Italie, pièce
essentielle de la stratégie méditerranéenne de Ferdinand le Catholique.
Charles VIII pénètre en Italie en 1494 pour porter secours aux barons angevins en place,
révoltés contre le roi Ferrante I, fils bâtard d’Alphonse V d’Aragon le Magnanime. Charles
VIII prend Naples en 1495 mais doit l’abandonner sous la pression de la ligue de Venise
créée par Ferdinand le catholique avec les Etats pontificaux, Venise, Gênes, Milan, l’Empire
et l’Angleterre. en 1500, Louis XII relance le débat et s’empare du milanais. Les Espagnols
conquièrent Naples. Le traité de Blois en 1505 sanctionne la souveraineté espagnole sur
Naples. Ferdinand le Catholique, veuf l’année précédente, épouse Germaine de Foix, nièce
de Louis XII.

Pour ce qui concerne la Navarre, le Roussillon et la Cerdagne, situés aux deux extrêmes des
Pyrénées, elles sont fortement convoitées par les Rois Catholiques qui voulaient parfaire leur
unité péninsulaire et renforcer la sécurité de la frontière avec la France. Les comtés du
Roussillon et de Cerdagne, cédées à la France par Jean II d’Aragon (père de Ferdinand) lors
des guerres catalanes, sont rendues à Charles VIII au traité de Barcelone en 1493. La
Navarre est conquise en 1512 au bénéfice des guerres italiennes dans le milanais opposant
la France et la ligue italienne. Elle n’est pas annexée comme l’a été le royaume de Grenade
et conserve une large autonomie.

Les Indes : la découverte et la conquête


Le projet du gênois Christophe Colomb d’ouvrir une nouvelle voie commerciale occidentale
vers les Indes est soumis aux Rois Catholiques en 1486 alors que le Portugal, fort engagé
dans l’aventure maritime et très avancé dans l’exploration de la route orientale par
contournement de l’Afrique, l’avait jugé sans intérêt.
La Reine Catholique et le gênois signent un accord, fort des motivations économiques,
religieuses et scientifiques. L’appui de l’Etat est décisif dans le succès de l’entreprise.
L’appui de l’Etat est décisif dans le succès de l’entreprise, les problèmes reposent sur la
souveraineté de certains territoires avec le Portugal, et au traité de Tordesillas en 1494, la

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division du monde à découvrir se fait ainsi : l’oriental pour les Portugais, l’occidental pour les
Castillans.
Les voyages d’exploration se prolongent jusqu’au XVIIIème siècle, mais la grande époque
des découvertes est close à la fin des années 1550. L’âge héroïque des conquistadors dure
60 ans. Leurs exploits s’échelonnent sur trois cycles :
- Jusqu’en 1520, les Antilles conquis par Balboa en 1513 et Magellan en 1520)
- En 1520, le Mexique conquis par Cortes et qui sert de plate-forme pour de nouvelles
expéditions
- En 1530-1534, le Pérou, conquis par Pizarro.

La colonisation commence dés le 2ème voyage de Christophe Colomb en 1494 à Haïti,


abandonnée et remplacée par Saint-Domingue en 1496. L’amiral et ses hommes lancent des
campagnes de soumission des Indiens en vue d’établir des factories (comptoir d’un
établissement commercial à l’étranger, surtout dans les colonies) dans l’île. Colomb y installe
des Espagnols chargés de récolter l’or, les épices et le coton. Mais les nouveaux arrivants ne
l’entendent pas ainsi, se révoltent pour se soustraire au monopole et chercher fortune par
leurs propres moyens. En 1499, l’envoyé des Rois Catholiques, Francisco de Bobadilla
liquide l’entreprise de l’amiral et met en place un système de gouverneurs responsables de
la politique de colonisation et l’expédition de 1502-1509, marque le début du peuplement
castillan des Antilles dont l’organisation, le style et les objectifs serviront de modèle aux
autres colonisations. Les populations indigènes sont réduites à un véritable servage. Les
Indiens esclaves sont utilisés dans les exportations des hommes entraînent une mortalité
catastrophique de la population indienne : de 25 millions en 1520, ils ne sont plus que 2,7
millions à la fin du XVIème siècle. Les Conquistadors étaient particulièrement cruels et
dépourvus de toute humanité. Les lois de Burgos (1512-1513) ont créés un cadre légal de
protection des populations indigènes, démarche de chrétiens. Des commissaires ont été
envoyés pour imposer une (éphémère) modération dans les fureurs coloniales. Le cardinal
Cisneros a écrit une « très brève relation de la destruction des Indes », un monument de la
dignité humaine et à la foi.

De l’empire universel à l’empire espagnol

La Révolution des Comunidades de Castille en 1520. A la mort de Ferdinand en 1516, c’est


son petit-fils Charles de Habsbourg, fils de Jeanne la Folle et de Philippe le Beau, qui
devient roi d’Espagne sous le nom de Charles 1er. Il est élu en 1519 empereur allemand sous
le nom de Charles Quint (1519-1556). I’arrivée de ce jeune roi de seize ans, dominé par ses
conseillers flamands, déclenche une révolte contre sa politique de soumission des intérêts
de la Castille à ceux du Nord. C’est avec Philippe II que l’Espagne, libérée du Saint-Empire,
se recentrera en Castille.

En arrivant fin 1517, Charles Quint affirme sa position en isolant sa mère Jeanne « la Folle »
et en exilant sont frère Ferdinand (qui a été élevé en Espagne et y comptait de nombreux
partisans) ; ce qui a stabilisé le pouvoir. Mais toutes les charges ont été prises par ses
conseillers flamands, ce qui provoque un véritable front d’opposition national.

Charles Quint est élu empereur en 1519 à l’issue d’une vaste campagne de corruption des
électeurs que paient le roi d’Espagne, donc les Espagnols ! Charles Quint d’Allemagne
demande un subside supplémentaire aux villes castillanes qui s’insurgent : les villes s’érigent
en comunidad en 1520. Charles Quint quitte l’Espagne, nomme un flamand régent du
royaume : la propagande antifiscale et antitflamande atteint son comble et on est porche de
la guerre civile. Les villes s’associent et votent la junta d’Avila (commission d’experts pour
traiter d’un problème) aux Cortes (assemblées). La junte décrète en 1520 la déchéance du
pouvoir royal. Une politique nouvelle voit le jour. C’est dans la nation représentée par les
Cortes que réside la souveraineté. Si ses intérêts ne correspondent pas à ceux du Prince, ils

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ne sont alors nullement tenus de lui obéir, surtout s’il est étranger, absentéiste et faible.
S’ensuit une répression sanglante, 30 exécutions ordonnées par les tribunaux et un grand
nombre de condamnés par la justice seigneuriale, car l’insurrection a donné lieu à des
violences clairement antiseigneuriales localisées. En 1522, l’empereur revient en Espagne et
proclame une amnistie générale. A la base de l’insurrection, les couches moyennes de la
société urbaine : les artisans, les commerçants, les marchands, les letrados ainsi que
quelques membres de la haute noblesse, des clercs et des intellectuels. Les descendants
des judéo-convers étaient nombreux parmi cette élite urbaine, industrielle et commerciale,
financière ou administrative, et étroitement apparentés…
La défaite des artisans et des populations urbaines se traduit par un affaiblissement et une
soumission des villes, par conséquent un affermissement de l’autoritarisme royal.

Le couloir espagnol
La distance est la plus grande ennemie de l’empire espagnol. Les interventions de
l’empereur (Italie, Autriche, Allemagne) et celle de Philippe II (Pays-bas) rendent
indispensable l’aménagement de couloirs militaires nécessaires à l’acheminement des
troupes et de l’argent.
En 1572, la flotte hollandaise fait le blocus de la mer, entraînant une concentration des
armées en Lombardie. De là, l’armée passe en Savoie, duché allié, pour pénétrer en
Franche-Comté espagnol puis en Lorraine, autre duché allié pour enfin parvenir dans le
Luxembourg espagnol. C’est le camino espagnol inventé par le cardinal Granvelle en 1563.
Le maintien de ce couloir supposent de minutieuses négociations avec les Etats souverains
concernés, onéreux et constamment remises en question.

La Flotte
La maîtrise des mers est vitale pour l’empire espagnol. Dés 1528, Charles Quint s’allie avec
la république de Gênes (la famille Doria), ce qui est fort cher. Philippe II structure la marine
espagnole moyennant des dépenses colossales :
- Les galères de Méditerranée (100) pour combattre les Infidèles (Ottomans et corsaires),
- La flotte chargée des liaisons avec les indes (Armada de Guarda), non permanente,
- La flotte de la mer Océane (Armada del Océano), flotte permanente de l’Atlantique après
1568, basée à Lisbonne et au Ferrol-la-Corogne (c’est de là que sera organisée
l’expédition de l’Invincible Armada.

Les Guerres contre la France


Pour la riche et prestigieuse Italie, six guerres :
- 1521-1526 qui se termine par le désastre de Pavie en 1525 pour les Français où
François 1er est fait prisonnier et conduit à Madrid.
- 1526-1529 : François 1er refuse d’appliquer le traité de Madrid. Le pape Clément VII,
Venise et plusieurs princes italiens s’unissent à François 1er redoutant la puissance
impériale. Se termine par la consécration de l’hégémonie espagnole en Italie.
- 1536-1538, le Milanais ! A la mort du duc de Milan, François Sforza en 1535, François 1er
réclame le duché milanais pour son fils et envahit le Piémont. Grâce au pape, une trêve
de 10 ans est signée à Nice. Mais en 1540, Charles Quint donne l’investiture du duché
de Milan à son fils Philippe et relance le débat.
- 1542-1544 : les Anglais et les impériaux luttent contre les Français et le pouvoir Ottoman
qui se termine précipitamment par le traité de Crépy car l’empereur est inquiet des
évènements qui se déroulent en Allemagne auxquels il voulait se consacrer entièrement.
François 1er abandonne ses prétentions sur les Pays-Bas et Naples, l’empereur offre en
mariage au duc d’Orléans, le plus jeune fils du roi de France, soit sa fille Marie (et les
Pays-Bas leur reviendraient à la mort de Marie), soit sa nièce Anne de Hongrie (le

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Milanais leur reviendrait au bout d’un an). Par un secret accord, François 1er s’engage à
évacuer la Savoie et à la rendre au duc, et à aider l’empereur contre le pouvoir ottoman.
Mais le duc d’Orléans meurt peu de temps après. La France garde la Savoie et le
Milanais reste espagnol.
- 1552-1556. François 1er meurt en 1547. Henri II continue la politique de son père.
Charles Quint avec une importante armée assiège Metz en 1552 et subit la pire défaite
de sa carrière. Il règle les affaires d’Allemagne et abdique en 1556. Il conclue une trêve
avec la France qui conserve la Savoie et le Piémont.
- 1557-1559, Henri II contre Philippe II. Le pape Paul IV, poussé par sa famille les Carafa,
veut chasser les Espagnols de Naples avec l’aide de la France (accord secret entre le
pape et Henri II). Le duc de Guise, à la tête des armées françaises, est envoyé à Rome
pour aider le pape à lutter contre le duc d’Albe (espagnol) qui pénètre les Etats
pontificaux. Le duc de Guise, rappelé d’Italie, réussit une attaque surprise à Calais qu’il
prend en 1558 et rend à la France définitivement. Par le traité de Cateau-Cambrésis en
1559, la France garde calais, remet la Corse aux Gênois, renonce au Milanais, rend la
Savoie et le Piémont à Emmanuel Philibert de Savoie. Le traité met fin à la lutte entre les
Habsbourg et les Valois qui a duré toute la 1 ère moitié du XVIème siècle. C’est l’heure de
la prépondérance espagnole que l’annexion du Portugal en 1580 porte à son apogée.

Les Pays-Bas et l’Angleterre

La révolte des Pays-Bas contre la tutelle espagnole constitue un des faits majeurs de la 2 ème
moitié du XVIème siècle. La question flamande est le grand cauchemar de l’Espagne. La
crise est à la fois économique, politique et religieuse ! L’Espagne est la 1ère puissance
militaire européenne, mais pas une grande puissance économique. La richesse des Pays-
Bas intéresse donc Philippe II autant que les considérations dynastiques ou patrimoniales.
Le plus grand centre financier du moment est Anvers, et son contrôle est vital pour l’Espagne
car c’est la banque internationale qui finance ses entreprises extérieures.

Vers 1560, 300 marchands espagnols sont installées à Anvers. Les 2/3 des exportations des
Pays-Bas vont à l’Espagne. En 1556, les nobles signent une alliance avec les calvinistes.
Dés lors, les grands seigneurs, dont l’opposition se manifestait sur le terrain politique, se
trouvent maintenant alliés à une minorité religieuse. La situation des Pays-Bas est analogue
à celle de la France : on entre dans l’ère des guerres de religion.
En 1576, le gouvernement des Etats de Hollande et de Zélande s’érigent en fédération et se
donnent pour chef Guillaume d’Orange , tandis que Philippe II choisi don Juan d’Autriche (fils
bâtard de Charles Quint, 1547-1578, vice roi 1576-1578) débarque aux Pays-Bas au
moment même où les troupes espagnoles, privées de solde, se sentent menacées,
saccagent la ville d’Anvers, tuant 7000 personnes, renvoie les soldats en Italie, et se retire à
Namur où il meurt du typhus en 1578. C’est Alexandre Farnèse qui succède à don Juan
d’Autriche et a la charge de gouverneur. C’est alors que les 17 provinces des Pays-Bas se
divisent en deux groupes d’où sortent les deux futurs Etats : les Catholiques du Sud, effrayés
par les Calvinistes s’entendent avec Alexandre Farnèse et forment l’union d’Arras. Entre
temps, les Calvinistes ont formé l’Union d’Utrecht.
Entre 1579 et 1587, Alexandre Farnèse entreprend une sévère campagne de reconquête
dont la prise d’Anvers en 1585. L’année précédente, Guillaume d’Orange est assassiné à
Delft. Sa tête avait été mise à prix par Philippe II. Les provinces du nord se sentent en
danger et se tournent vers l’Angleterre qui envoie le comte de Leicester avec une armée. Il
repart en 1588 et c’est le fils de Guillaume d’Orange, Maurice de Nassau, qui mène les
campagnes contre Farnèse et se rend maître des provinces du Nord-Est.

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Le désastre de l’Invincible Armada
Les relations anglo-espagnoles se détériorent progressivement entre 1558 et 1585. Le règne
d’Elisabeth (1558-1603) protestante, amène Philippe II à aider le parti catholique anglais.
Inversement, les Anglais aident les protestants en lutte contre le roi d’Espagne. Les
évènements des Pays-Bas et les guerres de religion en France se traduisent par une forte
recrudescence de la piraterie dans la Manche et dans le Golfe de Gascogne qui mettent en
péril les échanges entre l’Espagne et ses possessions en mer du Nord. Les marins de la
reine Elisabeth mettent en danger le monopole commercial de Séville dans le Nouveau
Monde. Philippe II décide l’embargo sur les navires anglais et hollandais mouillant dans les
ports de la péninsule ibérique. En riposte Drake (meilleur capitaine de la flotte anglaise)
attaque Saint Domingue, les îles du Cap Vert et Carthagène des Indes. En 1586, Philippe II
veut envahir l’Angleterre et déposer la reine Elisabeth et proclamer à sa place Marie Stuart
qui sera exécutée peu de temps après. Cela ne change pas les plans de Philippe II qui veut
y mettre l’infante Isabelle-Claire-Eurgénie. L’expédition de l’Invincible Armada
soigneusement préparée en Juillet /Août 1588 se solde par un échec retentissant, et est le
1er signe de déclin de l’Espagne !

Les conquistadors et les premiers colonisateurs


Ils étaient nombreux, se considérant comme une caste supérieure, érigeant en valeurs
suprêmes les vertus guerrières et le mépris du travail manuel. Ils aspirent à devenir nobles,
propriétaires terriens et seigneurs. La haute noblesse est absente de la conquête. Tous les
partants sont des gens désargentés, mus par l’appât du gain symbolisé par l’extraction des
métaux précieux. Cette cupidité, cause des pires cruautés, se double chez les conquistadors
d’un orgueil de caste et d’un esprit de croisade. Sous les conquistadors, se trouvent les 1ers
colons qui en sont pas des combattants mais des fondateurs de villes et des initiateurs de la
colonisation. Plus tard arriveront les citoyens, vecinos, qui possèdent maison et biens, puis
ensuite les simples résidents, les moradores, les derniers venus : les mineurs, artisans ou
commerçants, désireux de devenir citoyens.
Mais tous, même pauvres , par le fait d’être blancs, étaient privilégiés. Les conquistadors,
assoiffés de gloire, échouent dans leur tentative d’obtenir des titres de noblesse, mais en
adoptent le style de vie de l’aristocratie péninsulaire, exagérant les signes de richesse et de
pouvoir.
A la deuxième moitié du XVIème siècle, la concentration des terres entre les mains des
conquérants se fait de façon illégale, la couronne ne le souhaitant pas. Mais la situation
catastrophique des finances entraînent des ventes massives des terres à des particuliers.
Par ce moyen était légalisée contre de l’argent la propriété de terres occupées au prix de
violences, d’usurpation et de fraudes. Cette propriété est appelée la hiacenda : c’est une
cellule économique et sociale autonome fondée sur la culture et l’élevage, qui atteindra son
apogée à la fin du XVIIème siècle. Face à la ville, siège du pouvoir politique administratif, le
système des haciendas, d’un dynamisme démographique et économique indéniable allait
marquer très profondément l’histoire américaine.

La société créole
Les Créoles sont les blancs nés en Amérique. A l’origine, bien des familles créoles sont
métis, descendants des enfants des premiers mariages mixtes, et c’est au XVIIème siècle
qu’ils prendront tout leur importance, créant une scission au sein de la « communauté
espagnole ». Car il n’y a pas une société créole, mais des sociétés cubaines, chiliennes,
mexicaines, etc… Au XVIIIème siècle, il se désigneront comme « americanos » avec plus de
trois millions d’habitants. les créoles deviennent au XVIIème siècle les maîtres de tous les
ressorts vitaux des Indes : les grandes haciendas, les mines, le grand commerce, les
charges politiques et administratives.

8/10
Les esclaves noirs
Dans les années 1520, le besoin de main-d’œuvre devient urgent dans plusieurs régions des
caraïbes, en raison de la chute vertigineuse de la population indigène. Les Rois délivrent des
licences d’importation à des particuliers spécialistes de la traite Noirs : des Flamands, des
Allemands puis des Gênois. Sous Philippe II ce seront presque exclusivement des Portugais.
Les esclaves Noirs avaient un rendement supérieur aux Indiens dans les terres tropicales ;
c’est pourquoi leur présence était massive aux Antilles et dans les terres basse du
Vénézuela.

On distingue les Castas comme suit :


- métis : enfants issus d’union entre Blancs et Indiens
- mulâtres : Blancs et Noirs
- Lambos : Noirs et Indiens.
La croissance des castas est spectaculaire durant le XVIIème siècle, les métis en particulier,
et atteindra son apogée au XVIIIème siècle. A mesure que ces groupes se mêlent à leur tour
dans les couches les plus modestes de la société, apparaissent d’innombrables types
nouveaux, tels moriscos, albinos, cambujos, chinos, albarazados,e tc…

Le monastère de l’Escorial (1563-1585)

L’Escorial est le plus grandiose projet architectural conçu par Philippe II et le seul demeuré à
peu près intact à travers les siècles. c’est un bâtiment aux multiples fonctions : un palais, un
temple, un monastère et un centre d’études. l’aspect funéraire était primordial pour Philippe
II qui voulait que le nouveau monument où devait reposer son père tant admiré, dise avant
tout la gloire de l’empereur et de sa propre dynastie : architecture dépourvue d’ornements,
ponctuée de pyramides funéraires, située à l’écart de toute agitation mondaine. Du reste,
l’association de la résidence royale, du tombeau et du couvent était traditionnelle dans les
monarchies ibériques.

A 50 km au nord-Ouest de Madrid, près d’un hameau minuscule où avait fonctionné une


fonderie (d’où le nom d’Escorial = « amas de scories »), l’endroit original est d’une parfaite
rationalité. Il y avait en abondance de l’eau, du bois et de très belles pierres. L’air y était pur
et le climat salubre. La nouvelle capitale, Madrid, depuis 1561, était facilement accessible
par une route aisée et enfin le palais-mausolée, centre du pouvoir, est placé à la limite
centrale entre les deux Castilles.

L’Apogée des Lettres et de la peinture

Le Siècle d’or est aussi littéraire et pictural : un art national et populaire, mais aussi un art
obscur et élitiste. Les deux génies les plus complexes, les plus avants qui avaient quelque
chose à dire et savait le dire , à la fois à tout le monde et à quelques uns, soit Cervantes et
Velasquez !

Miguel de Cervantes 1547-1616


Sa carrière professionnelle n’est pas brillante, tout comme sa carrière littéraire qui ne se
concrétise surtout que durant ses années de vieillesse. Son œuvre la plus connue : Don
Quichotte ! la mission de Don Quichotte es de restaurer l’Age d’Or. Son but est le
perfectionnement humain, d’arriver à se changer soi-même, d’où le recours à la pédagogue
de l’échec : l’effondrement du mythe chevaleresque et du mythe pastoral. Mais demeure la
confiance en la possibilité qu’a l’homme de s’améliorer, demeure cet esprit optimiste de
réforme.

9/10
La synthèse cervantine trouve son exact pendant plastique chez Velasquez. On décèle chez
tous les deux un même désenchantement du monde, un même esprit d’analyse et de clarté.

Diego Velazquez 1599-1660


Il est né à séville, un des principaux centre artistique de la péninsule. Père portugais, Juan
Rodriguez da Silva, mère Sévillane Jeronima Velazquez. A 12 ans, il entre dans l’atelier de
Francisco Pacheco, plus connu pour ses traités que pour ses œuvres. Mais c’est un
excellent pédagogue qui organise dans sa maison des cénacles fréquentés par les plus
grands esprits de la ville, musiciens, poètes, spirituels. En 1617, il obtient sa licence de
peintre et l’année suivante, il épouse la fille de son maître, Jeanne. Il excellera dans le
portrait et devient peintre de cour. Il fait le portrait de Philippe IV en 1623. Devenu peintre et
courtisan, soucieux de son ascension sociale, il exerce son art dans une complète liberté,
ainsi que les diverses tâches qui lui sont confiées (il devient grand maréchal du palais). Il ne
voulait pas être peintre, mais gentilhomme et courtisan, c’est pourquoi il peignait si peu, et
de manière « abrégée », inachevée.

Puis s’ensuit la crise du XVIIème siècle. L’histoire des trois derniers Habsbourg est celle d’un
déclin. Le règne des successeurs de Philipe II voir l’hégémonie basculer du Sud vers le
Nord-Ouest de l’Europe, vers l’Angleterre, la France et les Provinces-Unies. Le système sur
lequel reposait l’économie espagnole (agriculture et métaux précieux des Amériques) donne
dés les premières décennies du XVIIème siècle des signes de détérioration : ruine du
secteur agraire, dépeuplement des campagnes, faillite du trésor et défaite militaire. A la
période de la plus forte récession est exigée le plus grand déploiement de moyens.
L’immense effort de guerre imposé au pays entraîne un profond malaise social et la crise
politique du siècle qui lui a été fatale.

10/10

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