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L’empreinte Corruption

Contexte
On reproche souvent aux tenants du développement durable de se limiter fréquemment à sa seule composante
« environnementale ». L’ONU a pris soin de rappeler à maintes reprises les 5 piliers qui le fondent : environnement,
social, économique, culture et gouvernance. Elle a aussi pris l’initiative d’intégrer la lutte contre la corruption comme
10ème principe du Pacte Mondial, qui encourage précisément les entreprises à intégrer dans leur stratégie et leurs
pratiques tous les éléments du développement durable.
On sait que la corruption ne contribue pas à une économie saine. Elle augmente le juste prix des biens et services, elle
fausse l’équité commerciale, elle enrichit seulement ceux dont le système de valeurs est pitoyable, elle coûte une
fortune aux citoyens de tous les pays.

Enjeu
Tout chef d’entreprise a la possibilité d’intégrer dans son système de valeur un axe sur la « lutte contre la corruption »,
par exemple comme 10ème principe du Pacte Mondiale. Mais comment mesurer l’atteinte de cet objectif stratégique ?
On constate actuellement que les outils de mesure actuels sont de type :
➡ Pourcentage de l’encadrement ayant suivi une formation à la lutte contre la corruption active ou passive
➡ Composition et fréquence de réunions du comité d’éthique
➡ Audits et revues fournisseurs
➡ …

Proposition
Ecophanie suggère d’ajouter aux indicateurs actuels l’outil « Empreinte Corruption », dont l’objectif est de fournir un
outil de décision simple et contribue à la réflexion des chefs d’entreprise.

Méthode de calcul
Temporalité : cet indicateur doit être calculé annuellement une fois que les comptes sont consolidés.
Ci = chiffres d’affaires dans le pays « i » pour tout le groupe concerné
N = nombre d’employés en CDI en équivalent temps plein dans le groupe tout entier
P = nombre de pays dans lequel l’entreprise réalise du chiffres d’affaires.
Ti = indicateur corruption du pays « i » issu du référentiel de Transparency International
i
=
P

Empreinte corruption = ∑
Ci
*(1-Ti/10)


i
=
1





























.
N

Précisions
Le chiffre d’affaires Ci concerne ce qui est réellement facturé dans le pays concerné.
N : On utilise le nombre de salariés en CDI en équivalent temps plein pour des critères de « comparabilité » d’une
entreprise à une autre. La notion de « temps plein » pouvant varier d’un pays à l’autre, nous préconisons d’utiliser la

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règle de calcul du pays du siège social. Exemple pour la France, on peut s’inspirer de la règle de calcul du Bilan Social,
sauf qu’il faut l’étendre à tout le groupe concerné, et non pas seulement aux entités juridiques de plus 300 personnes.

Exemples de calcul (totalement fictif, bien entendu)


Indice CA 2009 Contribution
Transparency empreinte
par pays
Denmark 9,3 10 000 € 700 €
Japan 7,3 2 000 € 540 €
USA 7,3 25 000 € 6 750 €
Spain 6,5 12 000 € 4 200 €
Botswana 5,8 4 000 € 1 680 €
Malta 5,8 2 500 € 1 050 €
South Korea 5,6 5 600 € 2 464 €
Mauritius 5,5 500 € 225 €
Oman 5,5 6 000 € 2 700 €
China 3,6 18 000 € 11 520 €
31 829 €

2009 31829
_____________
Nb employés en CDI eqtp 500 500
Empreinte Corruption 64 €

Stratégies possibles (le cercle vertueux ?)


Si on veut réduire son empreinte corruption, les 3 facteurs sont naturellement utilisables :
1. Augmenter le nombre de personnes en CDI (ce qui réduit la précarité, donc les besoins de corruption ou de travail
dissimulé)
2. Réduire le chiffres d’affaires dans les pays présentant l’indice le plus défavorable
3. Augmenter le chiffre d’affaires dans les pays présentant l’indice le plus favorable

Fiabilité de l’outil
Le chiffre d’affaires par pays est une donnée réputée fiable puisqu’elle est auditée par les commissaires aux comptes.
Le nombre de salariés en CDI à temps plein est normalement une donnée aussi fiable.

Règle d’usage
L’empreinte corruption ne fait l’objet d’aucune marque déposée, ou de tout copyright ou autres brevets. Elle n’a pour
objectif que de contribuer à la réflexion sur la lutte contre la corruption.
Cet outil n’est qu’un complément aux lignes directrices du reporting contre la corruption du Global Compact, qui sont les
plus complètes à ce jour.

Yves GARENNE

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