Défendons Notre Méditerranée

"Greenpeace s'engage à défendre tous les océans, les plantes, les animaux
et les peuples qui en dépendent."

La mer Méditerranée:
Menaces et Solutions
 La mer Méditerranée:
Menaces et Solutions
La Méditerranée est la mer intérieure la plus vaste du monde: elle s'étend sur 2,5 millions de
km² entre les continents européen, asiatique et africain. La pêche intensive et destructrice,
les changements climatiques et la pollution nuisent à cette magnifique étendue d'eau, de
même que le commerce et le tourisme de masse, qui très souvent mettent sous pression les
zones côtières et les écosystèmes marins.

Les menaces
Près de 85% des stocks de poissons existants sont menacés de disparition. La moitié de ceux-ci est exploitée
exagérément, alors que plus d'un tiers est épuisé ou surexploité, affirme l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). Le thon rouge, l'espadon, le marlin, le merlu, la dorade et d'autres espèces de
Méditerranée représentent tous une valeur commerciale sûre.

Nous pêchons aujourd'hui deux fois plus de poisson qu'il y a cinquante ans. Etant donné la diminution rapide des
stocks halieutiques, les pêcheurs prennent des poissons de plus en plus jeunes et petits afin de couvrir la demande -
laissant ainsi peu de chance aux stocks de se reproduire et de se renouveler. Les 'prises accessoires' représentent
également un problème important: de nombreuses espèces indésirables sont capturées accidentellement dans les
chaluts et rejetées à la mer, agonisantes ou mortes. Les chalutiers rejettent ainsi par-dessus bord entre 20 et 70%
du contenu de leurs filets.

Il existe d'autres méthodes de pêche tout autant destructrices: chaque année, des milliers de requins et dauphins
sont pris au piège de filets dérivants faisant parfois plus de 10 km de long. L'utilisation de ces filets dérivants se
poursuit malgré leur interdiction. Par ailleurs, la Méditerranée n'est pas épargnée par le phénomène de la pêche
illégale.

L'industrie de la pêche présente souvent l'aquaculture comme une solution à la surpêche. Pourtant, l'aquaculture -
ou élevage de poisson- ne fait qu'aggraver le problème. Le "ranching" du thon (élevage du thon) nécessite en effet
la capture de poissons souvent jeunes, pas encore en âge de procréer. Les thons capturés sont enfermés dans des
cages et gavés de poisson. Le système est aberrant: il faut jusqu'à 20 kg de petits poissons pour produire 1 kg de
thon. Autres problèmes rencontrés: la pollution due aux déchêts alimentaires et aux matières fécales, ainsi que le
risque de propagation de maladies provenant de poissons d'origine non méditerranéenne qui servent à nourrir les
thons en cage. En résumé, l'élevage de thon est un véritable cauchemar écologique.

© Greenpeace/Culley
Les solutions
La mise en place d'un réseau de réserves marines donnera le temps aux océans de se
remettre de l'exploitation impitoyable dont ils sont victimes. Greenpeace fait campagne
pour la création d'un réseau mondial de réserves marines couvrant 40% des océans de la
planète - y compris 40% de la Méditerranée. De très vastes réserves situées en haute mer,
où toute activité humaine (p.ex. pêche, exploitation pétrolière et minière) est interdite,
sont vitales pour préserver la santé des océans. Une telle mesure permettra à l'ensemble
des océans d'être plus productifs, dans la mesure où la faune marine se reproduisant à l'in-
térieur de ces réserves se déversera abondamment dans les zones environnantes destinées à
la pêche. Mieux encore que ceux de la terre ferme, ces 'parcs maritimes' aideront à assur-
er le rétablissement, sur le long terme, des espèces menacées. En 1995, un réseau de
réserves marines a été mis en place en mer Rouge. Conséquence: en tout juste cinq ans, les
résultats de la pêche ont augmenté de 60% dans la région.
Créées de concert avec les communautés locales, les réserves marines côtières qui soutien-
nent les industries de pêche artisanales et soutenables seront d'un apport bénéfique à la
Méditerranée. En-dehors de leurs effets positifs sur les espèces aquatiques et les stocks de
© Greenpeace/Grace
poissons, les réserves marines présentent également d'autres avantages et peuvent être util-
isées dans le cadre d'activités liées à l'éducation, la recherche, voire le tourisme et les loisirs.
Mettre en place un réseau mondial de réserves marines n'est qu'une première étape. Afin
de doter nos océans d'une protection globale, les gouvernements devront adopter une série
de mesures présentées dans le rapport Greenpeace "Liberté pour les mers"
(http://www.greenpeace.org/international/press/reports/freedom-for-seas), parmi lesquelles:
des revendications pour l'adoption d'une approche écosystémique de l'exploitation au lieu
d'une gestion espèce par espèce; le respect du principe de précaution; l'élimination de la
pollution et des méthodes de pêche destructrices telles que le chalutage sur le fond et la
pêche illégale; la réduction des capacités de pêche.
Tant que des mesures significatives ne sont pas prises afin d'enrayer les menaces qui pèsent
sur les océans, des zones vitales comme la Méditerranée seront menacées. L'établissement
d'un réseau de réserves marines ainsi qu'une gestion judicieuse des stocks halieutiques et
des autres activités marines permettraient de les protéger efficacement.
oceans.greenpeace.org/fr
© Greenpeace/Esteban
© Greenpeace/Cabras

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