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INVESTIR

PRINCIPES
DE BASE
GUIDE PRATIQUE DU
Concours Investisseurs 2006

Le Concours Investisseurs 2006 est une initiative de Cash, L’Initié de la Bourse et Canal Z en collaboration avec Fortis Banque

Nos remerciements à Les sociétés participant à la Journée de l’Action

ARTWORK SYSTEMS | CMB | COFINIMMO | COLRUYT | CUMERIO | DELHAIZE GROEP | DEVGEN |


ELIA | EURONAV | FORTIS | GALAPAGOS | IBt | ICOS VISION SYSTEMS | KBC | KINEPOLIS | MELEXIS |
OPTION | ROULARTA MEDIA GROUP | SOLVAY | TELENET | TER BEKE | UCB
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CONTINU

Avant-propos 3
Chapitre 1 Return – Risque – Profil de risque – Test de tolérance au risque 4
Chapitre 2 Le compte bancaire 18
Chapitre 3 Le livret d'épargne - le livret de dépôt - le compte d'épargne 19
Chapitre 4 Bon de caisse et bon d'État 21
Chapitre 5 Obligations 23
Chapitre 6 Actions 30
Chapitre 7 La valorisation des actions 32
Chapitre 8 Organismes de placement collectif (OPC) 41
Chapitre 9 La branche 21 et la branche 23 51
Chapitre 10 Les placements immobiliers indirects 53
Chapitre 11 La Bourse 58
Chapitre 12 Produits dérivés : Options, Warrants et Futures 65
Chapitre 13 Carnet d’@dresses 78

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Avant-propos
Chaque jour, la presse, la radio et la télévision (et particulièrement la chaîne Canal Z) nous
informe de l’évolution du monde financier. Ce n’est pas un hasard, si vous avez conscience de
l’incidence qu’ont les finances sur notre vie de tous les jours. Les conséquences de cette
évolution pour votre vie privée, et plus précisément pour votre situation financière personnelle,
ne sont pas négligeables.
Il est donc essentiel de connaître les tenants et les aboutissants du monde financier. Cet
ouvrage a pour objectif de vous y initier.
Dans la première partie, nous vous expliquerons d’importants concepts tels que le return et le
risque, et vous permettrons de déterminer vous-même votre profil de risque grâce à un test de
tolérance au risque. Ensuite, nous décrirons les instruments financiers et leurs caractéristiques,
risques et opportunités. Suivant la structure d’une pyramide d’investissement, nous parcourrons
toute la gamme : du carnet d’épargne aux minis, aux EFT, aux warrants, futures et options, en
passant par les obligations, les actions et les fonds de placement. Nous voulons vous apprendre
à établir facilement le bilan de santé d’une société.
Dans la deuxième partie, armés de nos connaissances de base sur les produits financiers, nous
aborderons la Bourse. Nous irons découvrir sur place son fonctionnement. Nous découvrirons
également les indices, les minis, les options, les futures et les warrants.
Pour l’épargnant moyen, le monde financier a l’apparence d’un club très sélecte dont les
membres communiquent par des codes et un jargon spécifique. Les salles de marché sont
autant de versions miniatures de Wall Street, endroit bruyant et stressant par excellence. La
caricature est certes excessive, mais il est vrai que les marchés financiers se définit par une
multitude de termes dont on comprend certes intuitivement le sens mais dont la signification
précise nous échappe parfois. Lorsque les acteurs financiers parlent d’un bearmarket ou d’un
bullmarket, à quoi font-ils référence exactement ? Parfois, ce vocabulaire hermétique est utilisé
dans les conseils prodigués aux investisseurs. Grâce à ce livre, vous serez sur la bonne voie
pour mieux maîtriser le monde des placements.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une agréable lecture et du succès dans vos
investissements. Vous l’aurez compris : être informé, c’est déjà un pas sur la voie du succès.
Nous espérons qu’après la lecture de ce livre, le monde boursier et des placements n’aura plus
de secrets pour vous. Et, qui sait, peut-être serez-vous un des grands gagnants de notre
Concours Investisseurs ?

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Chapitre 1
Return – Risque – Profil de risque – Test de tolérance au
risque

Qu’est-ce qu’investir?
On investit l’argent qui n’est pas directement nécessaire à la consommation. En d’autres termes:
on décide de retarder une partie de la consommation dans l’espoir de voir le montant investi
s’apprécier et donc d’obtenir un avantage financier. Il est possible d’investir dans tout ce qui a
une valeur et dont la valeur fluctue.
Les éléments du return
En matière de placement, deux éléments jouent un rôle crucial, à savoir le risque et le return. La
composition du return d’un placement dépend bien évidemment de l’objet du placement. Ainsi,
le return généré par les actions se compose du dividende, du bénéfice ou de la perte de cours
et, si le placement est libellé dans une devise étrangère à l’Euroland, du bénéfice ou de la perte
de change. Dans le cas d’un placement obligataire, le return peut se composer du rendement
représenté par le coupon, du bénéfice ou de la perte de cours et, si le placement est effectué à
l’extérieur de l’Euroland, du bénéfice ou de la perte de change.
L’examen critique des composants du return des actions et des obligations nous apprend qu’ils
peuvent aussi bien se révéler positifs que négatifs. Par conséquent, le return peut lui aussi
s’avérer positif ou négatif.
On en arrive d’emblée à la notion de risque. Nous traiterons d’abord des différents types de
risques que l’investisseur peut rencontrer. Ensuite, nous nous pencherons plus avant sur le lien
existant entre le return et le risque et sur son importance pour l’investisseur.
Risque
Il est important de réaliser que tout placement s’accompagne d’un risque. Le type de risque et
son intensité peuvent varier et dépendront des conditions auxquelles l’investisseur mettra son
argent à disposition. Nous distinguons deux grands types de risques dans les conditions
auxquelles l’argent est mis à disposition:
- temporaires
- permanents
Risques afférents à la mise à disposition temporaire de capitaux
L’argent est confié à des tiers pour une durée plus longue mais il est convenu d’un moment où
le remboursement doit avoir lieu. Dans l’entre-temps, une rémunération fixe est payée, que l’on
appelle les intérêts. Les principales formes de placement qui en découlent sont les bons de
caisse, les comptes à terme (NdlR: les livrets d’épargne n'ont pas d'échéance fixe) et les
obligations. Nous reviendrons plus en détail sur ces dernières en particulier. Pour l’heure, il suffit
de savoir qu’une obligation est une partie négociable d’un emprunt plus grand. A première vue,
cette forme de placement représente peu de risques. Aussi parle-t-on souvent de placements
“peu risqués”. Mais les obligations ne sont pas dénuées de tout risque pour autant.
Les principaux types de risques qu’encourt l’investisseur en obligations sont:
- le risque du débiteur;

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- le risque politique;
- le risque d’intérêt;
- le risque du pouvoir d’achat;
- le risque de change (ou monétaire).
Le risque du débiteur et le risque politique
Le risque du débiteur est le risque que la personne à qui vous avez prêté l’argent – le débiteur –
ne soit pas en mesure de respecter son engagement. Cela signifie qu’il ne peut payer les
intérêts promis, voire même le principal (la somme empruntée). Pour l’investisseur, il s’agit
d’évaluer d’avance l’importance de ce risque. Cette évaluation se fait surtout sur la base d’une
enquête sur la situation financière du débiteur. Il n’est cependant pas possible d’exclure
totalement ce risque. Le risque politique porte sur l’influence du climat politique. Un investisseur
en obligations préférera un pays réputé politiquement stable aux pays de grande instabilité
politique ou affichant une grande probabilité d’instabilité politique.
Le risque d’intérêt
Il s’agit ici du risque de manquer certaines opportunités. Ce risque n’implique pas directement
une perte financière mais implique de manquer l’opportunité de gagner davantage d’argent.
C’est que vous avez obtenu un intérêt fixe sur une longue durée. Si les taux grimpent durant
cette période, vous n’en profiterez pas. Face à cet aspect, il y a aussi le fait que durant cette
période, vous ne subissez pas l’inconvénient d’une baisse des taux. Le risque d’intérêt comporte
donc une part de risque de réinvestissement. Le risque d’intérêt comporte toutefois un autre
aspect: le risque de cours. Celui-ci concerne les fluctuations des cours des obligations en
Bourse, fluctuations provoquées par des changements dans le niveau des taux. En cas de
hausse des taux, les cours des obligations baissent tandis qu’ils progressent en cas de baisse
des taux. La vente des obligations s’accompagne alors pour vous d’un désavantage dans le
premier cas, d’un avantage dans le second. Cet aspect est qualifié quant à lui de risque
boursier.
Le risque du pouvoir d’achat
Les années d’inflation ont marqué notre mémoire. L’inflation affecte imperceptiblement le return:
vous touchez bel et bien les montants convenus aux moments convenus et n’avez donc pas
l’impression de subir une perte. Or, comme les prix ont augmenté, la valeur de consommation
du montant touché a diminué. Votre pouvoir d’achat est donc entamé.
Le risque de change
Ce risque ne se présente que lorsqu’on investit dans une autre devise que l’euro. Les intérêts et
remboursements sont alors perçus dans une cette autre devise, de sorte que le return
finalement obtenu dépend du cours auquel vous pouvez convertir cette devise en euro. Compte
tenu des fluctuations actuelles du dollar face à l’euro, par exemple, la différence peut être
significative, aussi bien dans le sens positif que négatif. Ce risque peut lui aussi être intégré
sciemment dans la politique d’investissement. L’introduction de l’euro permet désormais de
mieux répartir géographiquement un portefeuille de placement, sans risque de change.
Risques afférents à la mise à disposition permanente de capitaux
Dans ce cas, l’investisseur ne prête pas de l’argent, il participe dans l’entreprise, c.-à-d. qu’il en
devient co-propriétaire. Il n’est pas question ici de remboursement à un moment déterminé.
L’entreprise dispose en permanence de l’argent fourni par l’investisseur. Si celui-ci souhaite
ensuite récupérer sa mise, il ne peut le faire qu’en vendant sa participation – les actions – via la
Bourse. Il ne reçoit pas non plus de rémunération fixe pour la mise à disposition de cet argent à

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l’entreprise. En tant que co-propriétaire, il a droit à une partie du bénéfice. Si l’entreprise réalise
un gros bénéfice, elle est en mesure de mieux rétribuer ses actionnaires en leur attribuant un
beau dividende. Si le bénéfice réalisé est plutôt maigre, la rémunération (le dividende) sera
plutôt faible, voire inexistante. D’ailleurs, cette relation n’est pas systématique: certaines
entreprises ont pour politique de distribuer chaque année un dividende du même ordre de
grandeur. Dans ce cas, si elle réalise un bénéfice supérieur, cela peut signifier qu’une partie du
bénéfice reste dans l’entreprise. A l’inverse, si le bénéfice est insuffisant, l’entreprise devra
probablement puiser dans ses réserves. D’autres entreprises ont pour stratégie de distribuer un
faible dividende. Le bénéfice restant sert alors à financer la croissance de l’entreprise. Les
actions de telles entreprises sont qualifiées d’actions de croissance.
L’évolution du cours d’une action n’est pas tant influencée par la hauteur du bénéfice et par la
proportion dans laquelle ce bénéfice est mis à la disposition des actionnaires, que par le rythme
de croissance et les perspectives de croissance. Cette influence se traduit par une chance de
bénéficier d’un avantage financier (supplémentaire) grâce à des bénéfices de cours, mais aussi
par un risque financier sous forme de pertes de cours.
Tous les risques qui accompagnent les obligations valent aussi pour les actions. Pour ces
dernières, toutefois, le risque boursier est bien plus important et le risque du débiteur revêt un
tout autre caractère, de sorte qu’il convient plutôt de l’appeler risque d’entreprise.
Risque boursier
Ce risque accompagne davantage les actions que les obligations car en matière d’actions, la
vente est la seule manière de reconvertir les titres détenus en argent. Pas moyen en effet
d’attendre l’échéance comme dans le cas d’une obligation ou d’un bon de caisse.
Le risque boursier est étroitement lié au climat boursier. S’il est positif ou négatif, les cours de la
majorité des actions évolueront dans la même direction. Les actions individuelles pourront alors
afficher une évolution de cours positive ou négative qui ne peut pas se déduire directement des
résultats d’entreprise. Le climat boursier est influencé quant à lui par nombre de facteurs. Il suffit
de penser aux scandales comptables aux États-Unis, aux attentes du marché quant à la
politique monétaire américaine (quelle décision Alan Ben Bernanke, président de la Réserve
Fédérale américaine, va-t-il prendre à propos des taux ?), l'évolution de l'euro face au dollar,
comment vont évoluer les prix pétroliers et quel en sera l’impact sur l’industrie, les
développements politiques internationaux (le processus de paix au Proche-Orient va-t-il être
remis sur les rails ?…), etc.
Risque d’entreprise
Ce risque ressemble au risque du débiteur mais recouvre une notion plus vaste. Non seulement
la hauteur de la rémunération dépend de la bonne marche des affaires dans l’entreprise dans
laquelle vous avez investi, mais la valeur de votre mise en dépend également. Dès lors, si les
affaires tournent moins bien dans l’entreprise, votre revenu diminue, mais aussi la valeur de
votre capital investi. A l’inverse, lorsque l’entreprise fait de belles affaires, votre revenu et votre
capital augmentent, et vous bénéficiez dès lors d’une compensation pour le risque de pouvoir
d’achat encouru. Il est clair que les entreprises dans lesquelles vous investissez de cette
manière doivent être sélectionnées très soigneusement. Nous reviendrons sur les techniques
qui permettent de procéder à cette sélection.
Dans la vie quotidienne, le terme “risque” évoque souvent des associations uniquement
négatives. En matière de placements, il faut cependant penser autant aux chances qu’aux
menaces. De manière générale, on peut affirmer que plus le return souhaité est élevé, plus le
risque à subir est important. La mesure du risque qu’un investisseur souhaite courir dépend de
son attitude face au risque. Ainsi, on peut opérer une distinction entre les investisseurs qui

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recherchent une part de sécurité plus ou moins grande à l’égard du return de leur placement. On
investit l’argent dont on n’a pas besoin immédiatement et l’objectif poursuivi est l’obtention d’un
avantage financier. Tout placement, sous quelque forme que ce soit, s’accompagne de risques
et tout investisseur doit avoir conscience qu’il ne peut échapper à ces risques. Au contraire: il lui
faut déterminer consciemment quels risques il peut et veut courir. En pratique, il est préférable
de ne pas se confiner à une seule forme de placement, mais au contraire de combiner plusieurs
formes afin de créer un bon dosage de risques et de chances.
Dans un portefeuille de placement, en effet, on peut bénéficier au mieux du fait que les valeurs
des actifs financiers fluctuent souvent en sens opposé. En d’autres termes: la perte de l’une est
alors compensée par le bénéfice de l’autre. On réduit ainsi le risque du portefeuille. Attention: le
risque ne sera jamais entièrement éliminé. Il est très important que l’investisseur en soit
pleinement conscient.
Profil de risque
Chaque type d’investisseur présente un profil de risque propre: c'est une mesure de sa capacité
et de sa volonté à accepter le risque. En d’autres termes, c’est la mesure dans laquelle il peut
ou veut courir ce risque. Ce profil de risque peut s’expliquer aussi bien par des raisons
financières que mentales. Un investisseur qui, financièrement, peut supporter le risque d’un
certain placement, mais qui en perd ensuite le sommeil, n’a pas fait le bon choix. L’inverse est
vrai également: ce n’est pas parce qu’un investisseur peut accepter un certain placement du
point de vue mental que ce placement lui conviendra. Il se peut, par exemple, qu’il veuille
s’engager dans un placement très risqué, mais qu’il n’ait pas suffisamment assuré ses arrières.
Dans ce cas, s’il perd son investissement, ses besoins vitaux élémentaires se retrouvent eux
aussi hypothéqués.
Entre les extrêmes que sont, d’une part, un placement pratiquement dénué de risque et, de
l’autre, un placement à très haut profil de risque, il existe toute une gradation de risques.
Comme nous l’avons dit, le niveau de risque acceptable pour un investisseur dépend de son
profil de risque. Si la composition précise d’un portefeuille de placement varie d’un investisseur
à l’autre, l’approche globale de cette composition répond à une structure déterminée.
La pyramide d'investissement
Nous connaissons tous la forme de la pyramide. Des montants investis dans les différents types
de placements peuvent être placés dans cette pyramide par ordre croissant de risque. La base
de la pyramide est une forme intermédiaire entre la consommation et l’investissement et sera
représentée par l’épargne. Cette attribution s’explique par deux bonnes raisons: - un compte
d’épargne auprès d’une grande banque s’accompagne d’un risque du débiteur minimal;
- on peut opter pour un délai court afin de disposer de l’argent à des fins de consommation si
nécessaire.
On peut estimer que pour pouvoir répondre à des dépenses imprévues ou à une chute soudaine
des revenus professionnels, mieux vaut “parquer” l’équivalent de 6 mois de revenus
professionnels dans une telle formule de placement à titre de couverture du patrimoine
personnel.
Face aux avantages de la sécurité et de la liquidité, il y a aussi des inconvénients, dont les
principaux sont:
- une rémunération relativement faible;
- pas de protection contre le risque du pouvoir d’achat.

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Afin de compenser ces inconvénients, ajoutons encore deux couches à notre pyramide. La
deuxième couche consiste en un placement à revenu fixe, à faible risque, dans des obligations
de qualité. L’argent est investi pour une longue durée et n’est donc plus disponible à la
consommation. Cet inconvénient est compensé par un intérêt plus élevé que dans le cas du
livret d’épargne. La rétribution est supérieure parce que les risques ont augmenté eux aussi.
Bien entendu, le risque du débiteur est supérieur, mais le risque de pouvoir d’achat et le risque
d’intérêt ont augmenté également puisque l’argent est bloqué pour une période plus longue. Ce
risque supérieur est cependant acceptable parce qu’à la base de la pyramide, la consommation
est garantie. Un placement qui tournerait mal n’affecte dès lors pas le niveau de vie de
l’investisseur. De plus, un investisseur n’est bien sûr jamais obligé de prendre des risques
supérieurs. Ceux qui se satisfont d’un livret d’épargne pour toute forme de placement et n’osent
pas se frotter à tout autre risque peuvent s’en tenir à l’épargne. Même s’il ne s’agit pas, d’un
point de vue financier et technique, de la formule la plus rentable.
La troisième couche de la pyramide consiste en un investissement en actions. L’argent est mis à
disposition de manière permanente. La rétribution est incertaine puisque dépendante de la
marche des affaires dans l’entreprise choisie. Si les affaires y tournent bien, la position
s’apprécie et compense le risque du pouvoir d’achat. Ici aussi, le risque est supérieur à celui de
la couche précédente. Ici, l’investisseur peut se le permettre parce que les placements dans les
deux couches inférieures représentent un tampon. De plus, les returns se révèlent ici supérieurs
à ceux obtenus dans le bas de la pyramide. A nouveau, il convient de préciser que l’investisseur
n’est pas obligé d’investir en actions si cette idée ne lui plaît pas. Si l’investisseur achète des
actions alors qu’il ne dispose pas d’un tampon sous forme d’épargne et d’obligations, il sera
probablement forcé de réduire son train de vie en cas de revers. Une politique d’investissement
bien réfléchie vise toujours en premier lieu à éviter un tel scénario. C’est ici aussi que l’on peut
opérer la distinction la plus sensée entre l’investissement et la spéculation. Une personne qui
s’engage dans une transaction risquée n’est pas nécessairement un spéculateur. Si elle a
élaboré ses placements selon la pyramide, un placement spéculatif constitue malgré tout un
placement ordinaire.
Si une telle position est prise sans que l’investisseur se soit assuré auparavant de disposer du
tampon représenté par la base de la pyramide, on parlera alors de spéculation. Les deux
couches supérieures de la pyramide peuvent à leur tour être subdivisées en fonction de leur
taux de risque. Dans la couche obligataire, une part peut être réservée aux titres présentant un
risque du débiteur supérieur ou s’accompagnant d’un risque de change si ces risques sont
compensés par une rémunération supérieure. Parmi les actions aussi, on peut trouver toute une
panoplie d’entreprises: les unes plus ou moins risquées que les autres. Enfin, tout en haut de la
pyramide de placement, nous plaçons les types de placements qui présentent le taux de risque
le plus élevé, et donc auxquels sera confiée la plus petite partie du patrimoine. Il s’agit des
produits dérivés: options, futures et warrants. Comme signalé, les risques sont ici considérables,
mais en cas de réussite, les bénéfices le sont tout autant. Ces instruments sont réservés aux
particuliers qui suivent l'état de leur portefeuille financier au moins tous les jours. Nous
examinerons ces instruments plus en détail plus loin.
La composition du portefeuille
Ici aussi, il s’agit de respecter une règle d’or. On peut composer sa pyramide de placement en
fonction de son âge: une personne de 30 ans devrait pouvoir investir 70% de son patrimoine en
actions et 30% en obligations (partant du principe que la personne concernée a encore
suffisamment d’années devant elle pour se remettre d’un krach éventuel). De même, une
personne âgée de 60 ans pourrait encore être investie à 40% dans des actions et à 60% dans
des obligations: un effondrement généralisé des cours boursiers ne doit pas nécessairement
provoquer un infarctus ou envoyer le malheureux investisseur au CPAS… Une règle d’or vaut ce

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qu’elle vaut – elle n’a pas force de foi - , mais celle-ci a en tout cas le mérite d’indiquer en toute
clarté qu’une personne qui ne dispose plus d’aucun revenu professionnel sera bien inspirée de
jouer la carte de la sécurité.
Mais d’autres éléments interviennent également: l’investisseur ne dispose-t-il pas déjà d’un
patrimoine immobilier, d’une assurance-vie ou d’une assurance pension extralégale ? Dans
quelle mesure suis-je dépendant de l’évolution de mon portefeuille-titres pour ne pas affecter
mon train de vie ? Ce sont là des questions somme toute bien personnelles.
Lorsque vous composez votre portefeuille de placement, vous faites face au problème de
l’allocation des actifs, soit de la répartition des moyens disponibles à l’investissement parmi les
différentes formes de placement. Vous déterminez d’avance quel risque vous souhaitez
accepter. Si, par exemple, vous ne souhaitez pas courir le moindre risque, vous ne devez
envisager aucun placement en obligations, en actions, ni dans l’immobilier.
Supposons que vous ayez décidé qu’un risque faible était acceptable pour vous, entre autres,
parce que vous souhaitez obtenir un return supérieur à celui que vous offre un livret d’épargne.
Vous optez dès lors pour les obligations.
Vous avez cependant omis de tenir compte du fait que vous souhaitez disposer de votre capital
l’année prochaine. Si vous devez alors vendre vos obligations en Bourse, vous risquez de subir
une perte de cours. De plus, des frais de transaction vous sont réclamés. Dès lors, le return final
risque de se révéler (sensiblement) inférieur à ce que vous en aviez attendu. Il est logique
également qu’à mesure que la durée de vie du placement raccourcit, le résultat du placement
est davantage influencé par des “coïncidences”. Un investisseur en options peut réaliser un joli
bénéfice en peu de temps, mais il risque tout aussi bien de perdre l’intégralité de sa mise. Nous
avons examiné les différents niveaux de risque au moyen de la pyramide de placement.
L’investisseur qui compose son portefeuille en fonction de cette approche systématique agit déjà
en fonction d’une stratégie de placement bien réfléchie. La base de cette stratégie consiste à
combiner des placements affichant des degrés de risque différents. La répartition des
placements sur les différents degrés de risque s’appelle la diversification. Un résultat décevant
en matière d’actions, par exemple, peut alors être compensé par un résultat positif sur les
obligations ou l’immobilier. On réduit ainsi le risque global.
On peut encore réduire davantage le risque en procédant à une diversification au sein de
chaque catégorie de placement. Dans le cas des actions, par exemple, on peut ainsi acquérir
des actions des secteurs financier (banques et assurances), pharmaceutique, biotechnologique,
chimique, alimentaire, énergétique, du secteur des énergies alternatives, de la construction, des
transports, du secteur graphique, des télécoms, etc. Une évolution décevante des affaires dans
un secteur peut alors être compensée par une évolution favorable dans un autre secteur.
L’introduction d’une diversification suffisante dans un portefeuille de placement est cruciale. Or,
si le capital à investir est insuffisant, la répartition sectorielle ou par types de placements
provoquera un fractionnement non rentable du portefeuille. Dans un tel cas, il est préférable
d’investir dans un fonds de placement (voir plus loin). Grâce à l’ampleur des moyens qui lui sont
confiés, un fonds de placement est en mesure d’assurer une diversification suffisante de ses
actifs.
Enfin, une pondération stratégique de tous les aspects évoqués se traduira par un choix qui
conviendra le mieux à votre situation personnelle. A titre d’aide, voici un test de tolérance au
risque personnelle que nous empruntons à la Fortis Banque, en la remerciant au passage.
Le test se compose de deux parties. La partie 1 du questionnaire évalue le risque que vous
pouvez raisonnablement prendre en fonction de votre situation personnelle. La partie 2 évalue le
risque que vous voulez effectivement prendre. La combinaison des deux parties vous donne une

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indication de la stratégie d’investissement qui correspond le mieux à votre situation personnelle,


à vos objectifs et à votre profil de risque. Toutefois, ce test n’est qu’une aide à la décision que
vous prendrez et ne garantit nullement le succès de la stratégie que vous aurez choisie. Ce test
est basé sur les données communiquées maintenant. Celles-ci peuvent se modifier
substantiellement au fil du temps, avec pour conséquence que le test ne correspondra plus à
votre situation personnelle. Nous vous conseillons, par conséquent, de garder ce test et, au
besoin, de le réutiliser en tenant compte des données de base modifiées.
Test de tolérance au risque
Questionnaire
Partie 1:
Questionnaire concernant votre contexte d’investissement et votre expérience des produits
financiers
Question 1
Tenant compte de votre situation présente, quand estimez-vous que vous aurez besoin de
l’argent que vous souhaitez investir ou que vous avez investi?
Moins de 2 ans A
2 à 3 ans B
4 à 6 ans C
7 ans et plus D
Question 2
Depuis quelques années, vous constatez en fin d’année que votre épargne est:
(quand vous excluez les revenus de vos placements)
En constante augmentation A
Constante B
Nulle ou quasiment nulle C
Légèrement négative D
Fortement négative E
Variable d’une année à l’autre F
Question 3
Partez-vous du principe que, dans les 5 - 7 ans qui viennent, vos revenus:
(professionnels et autres)
Augmenteront fortement A
Augmenteront légèrement B
Ne changeront pas C
Pourraient diminuer légèrement D
Pourraient diminuer fortement E

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Question 4
Avez-vous déjà fait des placements?
— Non A
— Oui B
Si oui, (plusieurs réponses peuvent être entourées)
En carnet de dépôt C
En emprunts d’Etat, bons de caisse, ou en obligations en EUR D
En obligations en devises étrangères E
En actions F
En bons d’assurance G
En fonds communs (Sicav) H
En options I
Question 5
Avez-vous gardé de cette (ces) expérience(s) une bonne impression?
— Oui A
— Non B
— Mitigé C
Question 6
Quelle part représente aujourd’hui le total des dépenses suivantes dans vos revenus familiaux
mensuels (loyer ou remboursement d’un prêt hypothécaire et mensualité(s) de votre (vos)
prêt(s) à tempérament (auto, divers…))?
Moins de 20 % des revenus familiaux mensuels A
Entre 20 et 25% B
Entre 26 et 35 % C
Plus de 35% D
Question 7
Parmi les 4 attitudes reprises ci-dessous, laquelle est la plus proche de votre tempérament à
l’égard de la gestion de vos avoirs?
1. Je n’aime pas me préoccuper de la gestion de mes avoirs et, de plus, je n’ai pas vraiment de
temps à y consacrer. A
2. Je suis attentif à l’évolution de mes avoirs, mais dans la pratique je ne peux y consacrer qu’un
temps limité. B
3. J’aime suivre de près l’évolution de mon portefeuille et surveille régulièrement les
performances de celui-ci. C
4. Je prends du temps pour m’informer et suis plutôt ‘actif’ dans la gestion de mes avoirs.
D

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Question 8
Pour chacune des 3 propositions, entourez la lettre en regard du placement qui présente, à vos
yeux, un risque moins élevé:
1. Un fonds investi en obligations en EUR A
Un fonds investi en obligations en dollar canadien B
2. Un fonds investi en actions françaises C
Un fonds investi en actions japonaises D
3. Un compte à terme en USD E
Un compte à terme en EUR F
Question 9
Combien de temps consacrez-vous en moyenne par semaine à la lecture de la partie
‘Placements’ ou ‘Bourses’ de votre quotidien ou périodique?
Au moins 1 h. par semaine A
Entre 1/2 h. et 1 h. par semaine B
Entre 10 minutes et 1/2 h. par semaine C
Moins de dix minutes par semaine D
Question 10
Votre expérience dans le domaine des placements*:
Ce sont mes premiers pas dans le monde des placements. A
Cela fait quelques années que je gère un portefeuille de moins de 50.000 EUR. B
Cela fait plusieurs années que je gère un portefeuille de 50.000 EUR à 125.000 EUR, avec ou
sans le concours d’un conseiller de ma banque. C
Je gère un portefeuille de plus de 125.000 EUR, avec ou sans le concours d’un conseiller de ma
banque. D
*Sont exclus ici les investissements dans des fonds de pension.
Total de la Partie 1
Questions A B C D E F G H I
1 0 5 25 40
2 15 10 5 1 0 5
3 15 12 7 4 1
4 *** 0 0 1 1 4 6 2 4 4
5 10 0 5
6 15 10 7 3
7 0 5 15 20
8 *** 4 0 4 0 0 4
9 15 10 5 0
10 5 10 15 20
TOTAL
*** additionnez le total de la ligne car plusieurs réponses sont possibles.

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Interprétation des résultats


+ de 135 points
L’expérience acquise, la connaissance des produits financiers et votre situation personnelle
indiquent que vous avez les moyens et les connaissances pour suivre l’évolution constante du
monde financier. Vous pouvez, dès lors, avoir une stratégie d’investissement plus dynamique.
Entre 105 et 135 points
Les paramètres indiquent qu’une prise de risque élevée ne correspond pas réellement à votre
situation personnelle. Dans ce contexte, nous vous conseillons d’opter pour une stratégie
neutre.
En dessous de 105 points
Le test met en évidence des paramètres qui se situent à un niveau relativement bas. Pour ces
raisons, nous vous invitons à choisir une stratégie plutôt défensive. Remarque importante: cette
première évaluation doit être nuancée par le résultat de la seconde partie.

Partie 2:
Questionnaire d’évaluation de votre attitude face au risque
Votre profil d’investisseur
Question 1
A quelle tranche d’âge appartenez-vous?
Moins de 45 ans A
De 46 à 60 ans B
De 61 à 75 ans C
Plus de 75 ans D
Question 2
Depuis combien d’années effectuez-vous des placements?
Moins de 5 ans A
Plus de 5 ans B
Question 3
Comment évaluez-vous votre connaissance des investissements financiers?
Elevée A
Moyenne B
Faible C
Vos objectifs
Question 4
Pour les cinq prochaines années, qu’envisagez-vous pour l’ensemble de vos investissements
actuels?
Maintenir investis le capital et le revenu. A

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Utiliser seulement le rendement (ou une partie de celui-ci), mais maintenir le capital investi.
B
Utiliser le revenu et le capital (ou une partie de ce dernier).
C
Question 5
A votre avis, au cours des cinq années à venir, quel besoin pourrait vous amener à utiliser une
partie ou l’ensemble de votre portefeuille d’investissements? (Si vous envisagez plus d’une
possibilité, veuillez choisir celle qui vous semble la plus importante)
Retraite A
Education des enfants B
Achat ou aménagement d’une maison C
Autre achat important D
Investissement commercial E
Voyage / vacances F
Autre G
Aucun H
Choix parmi des produits d’investissements théoriques
Les questions ci-dessous présentent des possibilités théoriques d’investissement qui ne
reflètent pas nécessairement l’éventail des produits d’investissement actuellement disponibles.
En répondant à ces questions, nous vous prions de penser à vos objectifs réels (à savoir:
montant, finalité et échéance) que vous avez fixés pour le prochain investissement (ou
réinvestissement) important. Dans les questions suivantes (6, 7, 8 et 9), nous vous demandons
chaque fois de choisir entre deux produits d’investissement théoriques A et B:
- le produit A offre une performance annuelle garantie de 4%,
- la gamme des performances annuelles (variabilité) du produit B est présentée dans chacun
des tableaux ci-dessous.
Par exemple, dans la question 6, le produit B a une performance attendue de 7% par an; cette
performance n’est cependant pas garantie et peut en réalité varier entre 1% et 13% par an.
Question 6
Produit Rendement Variabilité
A Garanti: 4% Néant
B Attendu: 7% 1% à 13%
Je choisis le produit A (Veuillez passer à la question 7)
Je choisis le produit B (Veuillez passer à la question 10)
Question 7
Produit Rendement Variabilité
A Garantie: 4% Néant
B Attendu: 6% 3% à 9%

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Je choisis le produit A (Veuillez passer à la question 8)


Je choisis le produit B (Veuillez passer à la question 9)
Question 8
Produit Rendement Variabilité
A Garanti: 4% Néant
B Attendu: 7% 3% à 9%
Je choisis le produit A (Veuillez passer à la question 10)
Je choisis le produit B (Veuillez passer à la question 10)
Question 9
Produit Rendement Variabilité
A Garanti: 4% Néant
B Attendu: 6% 2% à 10%
Je choisis le produit A (Veuillez passer à la question 10)
Je choisis le produit B (Veuillez passer à la question 10)
Source du capital
Question 10
Quelle est la principale source de votre capital actuel d’investissement?
(Veuillez donner une seule réponse)
Héritage A
Revenus du travail (salaires ou appointements) B
Revenus d’activités commerciales (affaires) C
Capital de retraite ou assurance-vie D
Rendements des investissements E
Réinvestissement, réallocations d’autres investissements, financiers ou autres F
Attitudes face aux investissements
Question 11
Les personnes ont des attitudes différentes face aux risques d’investissement. Pour l’affirmation
suivante, pouvez-vous préciser votre niveau d’accord et ceci grâce une échelle de A à D où A
représente un accord total et D un fort désaccord?
“Ma préoccupation principale est la préservation du capital et je suis réticent à toute prise de
risque.”
Tout à fait d’accord A
Plus ou moins d’accord B
Plus ou moins en désaccord C
Fortement en désaccord D

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Evaluation de votre score total


Nous vous demandons maintenant de consigner vos réponses aux questions 1 à 11 de la partie
2 dans le tableau ci-dessous. Par exemple, si vous répondez A à la question 1, vous obtenez un
score de 45 pour cette question.
Le résultat final, ou ‘score total’, vous permettra, dans la partie 3, d’évaluer votre attitude vis-à-
vis du risque lié aux investissements.
Questions
A B C D E F G H
1 45 41 34 0
2 0 8
3 14 10
4 30 12 0
5 25 22 1 10 37 25 0 8
6 0 34
7 0 16
8 0 10
9 0 12
10 9 41 35 0 61 24
11 0 9 23 24

SCORE TOTAL
Votre classe de risque face aux investissements
Plus votre ‘score total’ est élevé, plus vous montrez une grande propension au risque. En
fonction de votre score total, le tableau ci-dessous suggère la classe de risque lié aux
investissements qui vous correspond le mieux.
SCORE TOTAL De à Votre classe de risque
0 150 A
151 180 B
181 et plus C
Classe de risque A: Vous n’aimez pas prendre des risques financiers.
Classe de risque B: Vous acceptez certains risques financiers à condition que ceux-ci restent
raisonnables.
Classe de risque C: Prendre des risques financiers ne vous fait pas peur.
En conclusion
Nous vous demandons de comparer les scores obtenus dans les 2 parties du test. En fonction
de vos résultats vous allez vous trouver dans une des cases et vous pourrez choisir la stratégie
la mieux adaptée.

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Partie 2 du test
Classe A Classe B Classe C
(0 – 150 pts) (151 à 180 pts) (> de 180 pts)

Partie 1 du test
+ 135 points Défensif Neutre Dynamique

entre 105 et Défensif Neutre Dynamique


135 points

en dessous Défensif Défensif Défensif


de 105 points

Si vous éprouvez des difficultés, nous vous conseillons d’en parler avec votre conseiller.
Une dernière suggestion cependant: si vous êtes marié et si vous investissez un capital
provenant du patrimoine du ménage, il est prudent de faire aussi passer ce test de tolérance au
risque à votre conjointe. Dans l’espoir d’ensuite trouver un consensus quant à la stratégie
d’investissement et que, dans la vie réelle, l’évolution boursière n’ait aucun impact négatif sur
votre relation… Pour vos placements personnels ponctuels, il s’agit à présent de soupeser le
risque face au return après impôts que vous ambitionnez. A côté de cela, vous avez pris en
considération les returns générés dans le passé par les différentes formes de placements.
Bien entendu, vous avez également une vision des développements futurs. Ainsi, vous avez
créé un point de référence pour vous-même. Après la fin d’un placement ou au terme de
l’année, vous pouvez calculer dans quelle mesure le return obtenu répond à vos objectifs
personnels. Le return réalisé par un seul placement ou dans une année déterminée n’est pas un
bon instrument de mesure à lui seul. Le résultat d’un placement doit être évalué sur une période
d’au moins cinq ans. Mais rien ne vous empêche d’utiliser les résultats à court terme pour
adapter votre stratégie de placement. Il est possible également que vos circonstances
personnelles aient changé entre-temps, et que les placements en portefeuille ne soient plus
appropriés compte tenu de votre nouvelle situation personnelle. Aussi est-il recommandé de
passer en revue, plusieurs fois par an, votre portefeuille de placements, éventuellement avec le
conseiller en placements de votre banque.

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Chapitre 2
Le compte bancaire

Le compte bancaire est un terme très général qui recouvre toutes les formes de dépôts d'avoirs
dans une banque, du simple compte à vue au compte à terme.
1. Le compte à vue
Le compte à vue est un dépôt remboursable sans délai: il peut être libellé en euro ou en une
autre monnaie et est géré par un intermédiaire financier pour compte de son client. Le compte à
vue est utilisé pour effectuer des paiements par le moyen de virements, de chèques, de lettres
de change ou de cartes de paiement. Des distributeurs automatiques de billets permettent de
retirer du compte à vue la monnaie nécessaire aux petites opérations quotidiennes. Les
dépenses périodiques régulières (loyer, téléphone, électricité) peuvent être aisément débitées
du compte à vue par domiciliation. Caractéristique essentielle du compte à vue: l'argent
disponible peut en être retiré à tout moment.
2. Le compte à terme
Il s'agit d'un dépôt remboursable à une date convenue d'avance. Comme le compte à vue, il
peut être libellé en n'importe quelle monnaie. En euro, on exige souvent que le compte à terme
ait un volume minimum (par exemple 1.500 euros). En devises étrangères, la plupart des
institutions n'acceptent que les comptes à terme équivalent à 10.000 euros environ. Ce genre de
compte a couramment des échéances de 1, 3, 6 ou 12 mois, mais rien n'empêche de convenir
d'une échéance totalement différente. L'ouverture et la gestion d'un compte à terme n'entraînent
généralement aucun frais supplémentaire.
Sur un compte à terme, on peut “parquer” temporairement des liquidités en attendant de leur
trouver une affectation définitive. Le rendement dépend du taux interbancaire, qui varie
constamment. Si vous voulez placer une somme importante sur un compte à terme, consultez
préalablement quelques institutions. Le rendement de l'une peut être très supérieur au “bonus”
proposé par une autre. Pratiquement toutes les institutions financières proposent pour les
comptes à terme un intérêt d'autant plus élevé que le montant est important. Et l'intérêt varie
aussi avec la durée du dépôt: plus l'argent sera bloqué longtemps, plus l'intérêt sera élevé.
Enfin, s'il s'agit de sommes vraiment très importantes (généralement à partir de 250.000 euros),
le taux peut être négocié. Les avoirs placés sur un compte à vue peuvent être retirés sans délai.
Par mesure de sécurité, les institutions financières ne conservent cependant à portée de la main
qu'une quantité limitée d'argent liquide. Si vous voulez retirer de votre compte une somme
vraiment importante, mieux vaut en avertir votre banquier un jour ou deux à l'avance.
Le titulaire d'un compte à terme ne peut disposer de son argent qu'à l'échéance du terme
convenu. Cette règle n'a toutefois pas de caractère absolu, surtout si l'on peut avancer une
bonne raison de vouloir disposer de son argent avant terme: décès, divorce, départ définitif à
l'étranger, achat d'une nouvelle voiture, maladie, etc. Il va de soi que tout dépendra, dans ce
cas, de la qualité de la relation que l'on entretient avec son banquier. En pratique, il faut
annoncer deux ou trois jours avant l'échéance du compte à terme la destination que l'on
donnera à l'argent libéré. Si l'on ne prend pas contact à ce sujet avec sa banque, le dépôt sera
automatiquement prolongé d'une période. Dans ce cas, les intérêts perçus sont ajoutés au
principal et l'intérêt est désormais calculé sur le montant global. Le taux en vigueur pour ce
nouveau terme peut différer de celui de la période précédente, à cause des fluctuations
intervenues sur le marché de l'argent.

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Chapitre 3
Le livret d'épargne - le livret de dépôt - le compte d'épargne

Sur le livret d'épargne ou de dépôt, l'institution financière déclare avoir reçu une certaine
somme. Jadis, on utilisait des livrets au sens strict. Par la suite, on remplaça ces livrets par des
extraits, comme pour les comptes à vue. Certains ne jurent que par le terme “livret d'épargne”,
d'autres utilisent plutôt l'expression “livret de dépôt” ou “compte d'épargne”. Parmi les livrets de
dépôt, il faut distinguer entre livret ordinaire (épargne réglementée) et “super-livret”: une
distinction de nature surtout fiscale.
1. Le livret d'épargne ordinaire
Il satisfait à toutes les exigences légales qui permettent de bénéficier de l'exemption d'impôt sur
les intérêts. Théoriquement, on peut placer des devises étrangères sur un livret d'épargne: mais
dans ce cas, les intérêts ne seront pas exemptés d'impôts.
2. Le super-livret
Il produit un meilleur rendement, mais il ne saurait être question d'exemption fiscale des intérêts.
Le plus souvent, la banque exige un solde minimum, ce qui est rarement le cas pour le livret
ordinaire. L'ouverture d'un livret d'épargne est gratuite. La rémunération du livret d'épargne
ordinaire comporte deux éléments: un taux d'intérêt de base et une prime de fidélité ou
d'accroissement. Le taux de base, fixé par le Roi, est un maximum qui ne peut être dépassé. Si
une institution financière décide d'accorder un taux d'intérêt supérieur au taux admis légalement,
cet instrument d'épargne perd alors son exemption fiscale sur l'intérêt. Depuis le 1er janvier
2001, le taux de base est calculé au maximum à partir du jour suivant le jour du versement. Lors
du remboursement, l'intérêt sur ce montant est rétribué jusqu'à 7 jours maximum précédant le
jour du remboursement. La prime d'accroissement est l'intérêt payé sur le surplus, c'est-à-dire
sur ce qui s'est ajouté à la mise de départ et est ensuite resté sur le livret d'épargne six mois au
moins. Cette prime n'est cependant pas accordée aux sommes qui bénéficient déjà d'une prime
de fidélité. La prime de fidélité est un intérêt payé sur des sommes qui sont restées douze mois
consécutifs sur un même compte ou sur des montants qui, au cours d'une même année civile,
sont restés onze mois au moins sur le même compte.
Tant la prime de fidélité que la prime d'accroissement sont soumises à la disposition légale
selon laquelle elles ne peuvent dépasser chacune 50 % du taux de base. Un avantage du livret
d'épargne est que l'argent déposé est disponible à brève échéance. Si vous envisagez un achat
important, il vous est possible de retirer sans formalités l'argent nécessaire. Le retrait des fonds
déposés joue un rôle important dans l'éventuelle exemption d'impôt. Pour bénéficier de cette
exemption, le retrait doit être effectué en espèces ou par virement à un autre compte du titulaire
(les ordres permanents ne sont pas autorisés). Il faut aussi que l'argent serve à acheter des
titres, à louer un coffre ou à payer une assurance. A l'origine, il fallait que cette assurance porte
sur l'épargne du titulaire. Par la suite, le champ d'application de la mesure a été étendu à
l'assurance de solde restant dû et à l'assurance-vie liée à un crédit.
Par cette exemption fiscale, le législateur voulait encourager l'épargne des ménages. Il fallait
pour cela créer une différence sensible entre le compte d'épargne et le compte à vue, qui n'est
pas immunisé fiscalement. C'est ce qui explique aussi les limitations en matière de retraits de
fonds. La loi impose aux institutions financières un délai de 5 jours en cas de retrait d'une
somme supérieure à 1.250 euros.

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Elles peuvent aussi limiter les retraits à 2.500 euros par mois. Enfin, chaque institution peut
imposer des conditions supplémentaires destinées à rendre les retraits plus difficiles.
Avantages fiscaux
En Belgique, tous les revenus de liquidités sont taxés comme revenus mobiliers, mais les
intérêts des livrets de dépôt font exception à la règle. La première tranche de 1.550 euros
d'intérêts pour l’année 2005 provenant d'un livret d'épargne ordinaire n'est pas taxée. Si le livret
rapporte plus de 1.550 euros par an, la partie dépassant cette limite sera soumise au précompte
mobilier de 15 %, retenu à la source. Et si cela n'a pas été fait, il faut faire mention des intérêts
dépassant 1.500 euros dans sa déclaration à l'impôt des personnes physiques.
L'exemption du précompte mobilier vaut par livret et la banque ne retiendra donc pas de
précompte si les intérêts annuels ne dépassent pas 1.550 euros par livret.
Seules peuvent ouvrir des livrets d'épargne avec exemption du précompte les institutions
financières énumérées dans la loi. Toutes les banques et caisses d'épargne connues font partie
de ce “club”. Ajoutons que seule l'épargne en EUR peut bénéficier de ce traitement.
Les intérêts versés sont eux aussi soumis à certaines limites. La banque ne peut payer qu'un
taux de base, éventuellement augmenté d'une prime de fidélité ou d'une prime d'accroissement.
Le plafond du taux de base, actuellement de 4 %, est fixé par les autorités monétaires et il n'est
pas permis de le dépasser. La banque peut cependant accorder une prime de fidélité
(équivalant à 50 % du taux de base au maximum) aux fonds qui sont déposés sur le carnet
pendant une année d'affilée. De plus, la banque peut octroyer un bonus qui est fonction de
l'augmentation du dépôt à partir de la mise de fonds originelle. Cet accroissement du dépôt doit
rester en compte au moins six mois. Si l'une des conditions ci-dessus n'est pas remplie, les
intérêts sont soumis au précompte mobilier. Les institutions financières peuvent bien entendu
émettre des livrets d'épargne qui ne répondent pas aux exigences légales (les “super-livrets” par
exemple). Mais l'exemption fiscale ne jouera pas et le précompte mobilier de 15 % sera dû dès
le premier euro d'intérêt.

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Chapitre 4
Bon de caisse et bon d'État

Bon de caisse
Juridiquement parlant, un bon de caisse est une reconnaissance de dette par laquelle une
institution financière déclare avoir reçu une somme déterminée et s'engage à la restituer après
un terme convenu, tout en payant un intérêt lui aussi convenu d'avance.
L'investissement en bon de caisse (ou bon d'épargne, ou lettre d'épargne) se fait toujours en
chiffres ronds (10.000 euros par exemple). En guise de preuve de son dépôt, l'investisseur
reçoit une reconnaissance de dette sous forme d'un titre au porteur. Ce document anonyme
peut être cédé à tout moment à un tiers quelconque. Le porteur du bon de caisse est supposé
en être le propriétaire. A la demande du déposant, un bon de caisse peut cependant être rendu
nominatif. Le bon de caisse se compose d'un manteau et d'une feuille de coupons. Le manteau
représente le capital: il mentionne le nom de l'institution financière, le montant du capital, le taux
d'intérêt, la durée, la date de paiement du coupon et celle de l'échéance. Les coupons de la
feuille annexe représentent les intérêts. Chaque année, l'investisseur enlève le coupon
correspondant et va l'encaisser à la banque. A l'échéance du bon de caisse, le porteur récupère
son capital contre remise du manteau. Le dernier coupon est généralement inclus dans le
manteau. Les bons de caisse sont émis par les banques, les banques d'épargne et les sociétés
hypothécaires. Vous pouvez vous adresser à pratiquement n'importe quelle institution financière
pour souscrire un bon de caisse. L'émission se fait au pair, à 100 % de la valeur nominale. Pour
un bon de caisse de 10.000 euros par exemple, vous paierez effectivement 10.000 euros. On
peut souscrire à un bon de caisse à n'importe quel moment. Les grandes banques disposent
d'un équipement qui leur permet de vous délivrer immédiatement le bon de caisse de votre
choix (durée, montant, etc.).
Pour les bons de caisse, les banques ne retiennent aucun frais, ni à la souscription, ni lors de
l'encaissement des coupons, ni à l'échéance. Lors de la souscription, l'épargnant doit cependant
s'acquitter d'une taxe boursière de 0,14% plafonnée à 250 euros. On peut aussi laisser ses bons
de caisse à la garde de l'institution financière. Ils seront ainsi à l'abri du vol et les intérêts seront
automatiquement versés à votre compte. Si le bon de caisse a été émis par l'institution à
laquelle vous en confiez la garde, ce genre de service sera gratuit. Le traitement des bons d'État
est lui aussi gratuit, hormis la taxe sur la livraison matérielle des pièces.
Si le taux d'intérêt d'un bon de caisse diffère peu d'une grande banque à l'autre, certaines
institutions financières plus petites affichent traditionnellement des tarifs plus élevés. De plus, ce
taux varie par contre en fonction de la durée. Plus la durée est longue, plus le taux d'intérêt est
élevé. L'acheteur peut choisir une durée de 1 à 5 ans, parfois même plus. Les durées les plus
courantes sont de 1, 2, 3 et 5 ans. Le bon de caisse est émis le plus habituellement en coupures
de 250, 1.000, 2.500 et 10.000 euros.
Dans la concurrence qu'elles se font pour gagner des parts de marché, les institutions
financières ont lancé des variantes du bon de caisse classique. Dans le cas du bon de
capitalisation, l'intérêt annuel n'est pas distribué, mais réinvesti (capitalisé) au taux de base du
bon de caisse. Ce bon de caisse n'est donc constitué que d'un manteau. Dans le cas du bon de
caisse avec capitalisation facultative, le porteur a le choix entre la capitalisation de l'intérêt et le
paiement de cet intérêt contre remise du coupon. En raison de cette possibilité de choix, la
capitalisation se fait à un taux d'intérêt inférieur au rendement normal du bon de caisse.

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Autre variante: le bon de caisse avec paiement trimestriel. L'intérêt est payé tous les trois mois:
c'est une formule intéressante pour certains investisseurs, les pensionnés par exemple. Dans le
cas du bon de caisse à intérêt progressif, le taux d'intérêt augmente avec la durée pendant
laquelle le bon de caisse est conservé. Généralement, le porteur de ce bon a la possibilité de
récupérer son capital dès la date de paiement du premier coupon. La hausse progressive du
taux d'intérêt est une incitation à conserver le bon de caisse jusqu'à l'échéance.
Si vous voulez disposer plus tôt que prévu de l'argent immobilisé dans un bon de caisse, vous
pouvez procéder de trois manières. La plus simple: on cherche un acheteur. Autre formule: on
demande à sa banque de reprendre le bon, le prix de rachat étant à convenir. Enfin, troisième
possibilité: on offre ses bons de caisse aux Ventes Publiques de la Bourse de Bruxelles. Dans
ce cas, mieux vaudra placer une limite, c'est-à-dire un prix minimum en dessous duquel vous
n'êtes pas disposé à vendre.
La cession en Ventes Publiques doit être effectuée par une société de Bourse.
Les compagnies d'assurance ont lancé leur propre variante du bon de caisse: le bon
d'assurance (voir Chapitre 9).
Le bon d'État
Jusqu'en 1996, l'État belge empruntait auprès des particuliers via l'émission d'obligations
appelées “emprunts populaires” de l'État belge. Mais en lançant le bon d'État, le Trésor belge a
changé cette situation. Le bon d'État s'apparente bien davantage au bon de caisse qu'à une
obligation. Les bons d'État sont émis quatre fois par an (en juin, septembre, décembre et mars).
A chaque émission, le Trésor belge en propose deux variantes, qu'il choisit parmi 4 formules:
- le bon d'État 5-7 affiche une durée de cinq ans et donne au détenteur une option lui permettant
d'investir deux années supplémentaires aux mêmes conditions.
- le bon d'État 3-5-7 affiche une durée de trois ans, avec une option permettant au détenteur de
prolonger l'investissement à deux reprises de deux ans. Les trois premières années, le taux est
fixe. A partir de la quatrième année, le taux devient variable et dépend de l'évolution des taux du
marché, mais l'État garantit un taux minimal.
- le bon d'État au taux révisable chaque année en fonction du taux du marché: le détenteur de
cette variante du bon d'État dispose cependant de l'option d'échanger chaque année, à la date
du coupon, ce type de bon d'État contre un autre bon d'État émis à ce moment-là.
- enfin le bon d'État à 8 ans, dont la durée et le taux sont fixes.
Le détenteur d'un bon d'État touche les intérêts chaque année. La formule ne prévoit aucune
possibilité de capitaliser les intérêts.
Un bon d'État est plus facile à négocier qu'un bon de caisse. En effet, le Fonds des Rentes
n'assure pas uniquement le marché des emprunts d'État, mais aussi pour les bons d'État. Dans
des circonstances normales, vous devez à tout moment pouvoir obtenir un prix raisonnable pour
vos bons d'État.

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Chapitre 5
Obligations

Une obligation est une créance que le porteur de l’obligation détient sur l’emprunteur (entreprise
ou État) pour une durée déterminée et qui produit un intérêt dont le montant est convenu lors de
l’émission. L’emprunteur s’engage à payer les intérêts à intervalles réguliers (généralement une
fois l’an) et à rembourser le capital à l’échéance. Une obligation est le plus souvent un titre au
porteur, ce dernier en étant de droit le propriétaire.
Tant une entreprise qu’une autorité publique peut contracter un emprunt soit auprès
d’institutions financières, soit directement auprès des épargnants par l’émission d’un emprunt
obligataire ou obligation. Les institutions internationales et supranationales font souvent appel
au marché des capitaux pour financer l’un ou l’autre projet. Parmi les débiteurs de ce genre, les
plus connus sont la Banque Mondiale et la Banque Européenne d’Investissement.
Caractéristiques
L’obligation se compose le plus souvent d’un manteau et d’une feuille de coupons. Le manteau
comporte les informations suivantes :
• l’identité de l’émetteur (débiteur)
• la déclaration de l’émetteur disant qu’il doit une certaine somme au porteur de ce titre
• la valeur nominale de l’obligation (par ex. 1.000 euros)
• la durée de l’emprunt (par ex. 10 ans)
• l’année d’émission
• le taux d’intérêt nominal
• la date de remboursement
• la date de paiement du coupon: généralement, une fois l’an, à date fixe, pendant toute la
durée de l’emprunt
• le numéro de l’obligation
• le montant (nominal) total de l’emprunt (par ex. 25 millions d’euros)
• le fait que l’obligation est ou non de type subordonné.
Sur la feuille de coupons, chaque case (coupon) fait mention de l’intérêt annuel. Chaque coupon
mentionne la somme et la date à laquelle cet intérêt est payable. A l’échéance du coupon, le
porteur le découpe et le présente à une institution financière. Les obligations sont émises au
pair, au-dessus ou au-dessous du pair. En cas d’émission au pair, le souscripteur paie le prix
plein: 100 % de la valeur nominale. Lors d’une émission sous le pair, vous payez moins que la
valeur nominale: par exemple, pour une obligation dont la valeur nominale est de 2.500 euros
mais dont le prix d’émission est de 98,5%, vous ne paierez que 2.462,5 euros. Si l’émission se
fait au-dessus du pair, on paiera au contraire plus que la valeur nominale. La cotation des
obligations s’exprime en pour cent de la valeur nominale. Depuis l'an 2000, on tend à
dématérialiser de plus en plus le négoce des titres.

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Les marchés des obligations


1. Le marché primaire porte sur les nouvelles émissions. Certains journaux (comme L’Écho) et
certaines publications spécialisées (comme Cash et l’Initié de la Bourse) publient régulièrement
la liste des nouvelles émissions.
Le marché secondaire et le “marché hors Bourse” portent sur les obligations émises
précédemment. La plupart des bulletins de placement publient chaque semaine une sélection
des obligations en cours, accessibles via votre banquier ou votre société de Bourse.
Sortes d’obligations courantes
• Les obligations ordinaires ne bénéficient d’aucun privilège particulier. Le porteur a les mêmes
droits qu’un créancier quelconque. En cas de liquidation de la société, les porteurs d’obligations
ordinaires sont remboursés après tous les créanciers privilégiés, mais avant les actionnaires.
• Les obligations privilégiées: le remboursement du capital et les intérêts est garanti par certains
actifs du débiteur. Le porteur bénéficie ainsi d’un supplément d’assurance pour ce qui concerne
le remboursement de son capital. En cas de faillite, les créanciers privilégiés jouissent en effet
d’une priorité.
• Les obligations subordonnées ne sont remboursées qu’après les créanciers privilégiés et les
créanciers ordinaires. En cas de faillite, la situation du porteur peut donc être très incertaine.
Normalement, de telles obligations offrent un taux légèrement supérieur. En fonction de critères
bien déterminés, les banques peuvent tenir compte des emprunts subordonnés pour déterminer
leurs fonds propres.
• Parmi les obligations à taux variable, on distinguera les “floating rate notes” (FRN) et les
“variable rate notes” (VRN). Dans le cas des FRN, l’intérêt est payé tous les trois ou six mois et
révisé en fonction de l’évolution des taux sur le marché international (généralement l’EURIBOR
ou Euro Inter Bank Offered Rate). Le taux d’intérêt de l’obligation est alors égal à ce taux de
référence (variable) plus un supplément (spread) qui reste inchangé pendant toute la durée de
l’obligation. Ce n’est pas le cas pour les VRN: ici, le taux et le spread sont variables en fonction
de l’évolution des conditions sur le marché.
• Les obligations avec remboursement à l’échéance. Toutes les obligations ont par définition une
durée de vie limitée, mais cette durée peut varier de 1 à 30 ans. C’est surtout aux États-Unis
qu’on trouve des obligations (“bonds”) de très longue durée, à côté des “notes”, ou obligations
de moins de 10 ans. Ces dernières années, on a même émis des emprunts perpétuels.
• Les obligations à remboursement anticipé. Les emprunts de longue durée sont souvent
remboursés par tranches. Mais il y a aussi des obligations pour lesquelles le débiteur se réserve
la possibilité de rembourser avant terme. Il y a enfin les obligations à remboursement obligé.
• Si le débiteur peut demander le remboursement, on dit que l’obligation comporte une option
“call”. Généralement, ce call ne peut être exercé qu’après une date déterminée, quelques
années après l’émission. Le débiteur l’exercera si les taux d’intérêt du marché ont fortement
baissé depuis l’émission. Il pourra donc remplacer la première émission par une autre, qui lui
coûtera moins cher en intérêts. Pour le porteur non averti, ce sera une surprise déplaisante.
• Avec une obligation assortie d’une option "put", c’est le porteur, cette fois, qui peut demander
le remboursement anticipé. Le prix de remboursement est toujours supérieur au pair et c’est
donc le porteur qui est supposé profiter de l’opération. Diverses obligations convertibles
comportent un put.
• La "reverse convertible" (l’échangeable inverse): début 1998, des emprunts d’un nouveau type
sont apparus sur les marchés internationaux des capitaux. Les taux d’intérêt dans l'eurozone

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avaient atteint un plancher historique. Pour répondre à la demande de taux d’intérêt plus élevés,
certains emprunteurs ont commencé à assortir l’emprunt obligataire classique d’un risque
boursier qui influence le prix de remboursement à l’échéance. Les “reverse convertibles”sur
actions ou paniers d’actions ont ainsi vu le jour.
Comment l’investisseur obtient-il alors ce coupon supérieur à l’intérêt des produits dits sans
risque tels que les bons de caisse ou bons d’État ? C’est que l’investisseur dans une “reverse
convertible” n’achète pas simplement une obligation à rendement élevé, mais il émet ou vend en
même temps une option put sur ces actions ou sur ce panier d’actions. Il s’engage ainsi à
acheter les actions/le panier d’actions à un prix fixé d’avance si l’acheteur de l’option put (soit
l’émetteur de l’échangeable inverse) le lui demande. Le prix de référence est aussi appelé
"strike price".
Pour l’émission de cette option put, le détenteur de la reverse convertible reçoit une prime. Si le
cours des actions ou du panier d’actions concernés se mettait à baisser (c'est le risque que
court l'investisseur), l’investisseur devra tout de même acheter ces valeurs à un prix supérieur.
Dans le cas d’une option sur actions ordinaire, l’émetteur de cette option encaisserait sa prime
directement, mais dans le cas de la reverse convertible, ce paiement est réparti sur les coupons.
Chaque coupon annuel de la reverse convertible comprend donc à la fois l’intérêt ordinaire, sans
risque, et une partie de la prime d’option.
Il va de soi que l’émetteur procédera au remboursement en actions si telle est pour lui la solution
la plus intéressante, c.-à-d. si le cours de l’action a nettement baissé. En revanche, si le cours
se révèle supérieur à la valeur de référence au moment de l’émission, le remboursement de
l’échangeable inverse se fera en espèces, à 100 % de la valeur nominale, comme dans le cas
d’une obligation ordinaire.
Une variante à l’échangeable inverse est l’emprunt de type “knock in”: le remboursement à
l’échéance n’est lié à la valeur sous-jacente (action ou panier d’actions) que si au cours de la
durée, la valeur de l’actif sous-jacent affiche une baisse égale ou supérieure à un pourcentage
déterminé d’avance.
Conclusion: les “reverse convertibles” offrent un return élevé mais s’adressent aux investisseurs
conscients des risques. Ces instruments s'accompagnent d'un risque qui est bien supérieur aux
obligations ordinaires et que l'on peut comparer à celui des actions.
• Dans le cas d’une obligation à coupon zéro, ou à coupon nul (zero bond), aucun coupon n’est
payé mais le remboursement du papier à l’échéance s’accompagne du versement d’une plus-
value. Ainsi, le prix d’émission est nettement inférieur au pair (p.ex. 40%). A l’échéance, le
porteur reçoit un montant supérieur à celui versé lors de l’émission. La différence est constituée
par l’intérêt capitalisé tout au long de la durée de l’emprunt.
• Une obligation convertible est émise par une société et, tout au long de la période de
conversion, cette obligation peut être convertie en une action de la même entreprise à certaines
conditions. Il existe aussi des obligations convertibles en des actions d’une autre entreprise
(obligation dite échangeable). Et la conversion peut aussi être liée à un paiement comptant. La
convertible peut dès lors être considérée comme une obligation ordinaire assortie d'une option
call sur l'action sous-jacente. La partie obligataire protège l'investisseur si le cours de l'action se
révèle inférieur au prix de conversion. Ensuite, l'investisseur peut profiter de la hausse de la
valeur de l'option call intégrée si l'action sous-jacente s'apprécie. Pour l'entreprise qui émet la
convertible, celle-ci offre l'avantage de réduire les charges de financement grâce au coupon
inférieur, et que l'extension future du capital n'entraîne pas la dilution immédiate du bénéfice.
Les conditions auxquelles se fera la conversion sont déterminées lors de l’émission. Le prix de
conversion est le prix à payer pour les actions. La différence entre le prix de conversion et le

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cours de l’action au moment de l’émission est appelée prime de conversion. Elle peut varier de
10 à 50%. Le cours de l’action doit donc monter de ce pourcentage pour que la conversion
devienne intéressante. La période pendant laquelle le porteur peut demander la conversion est
limitée et sa durée fait partie des conditions d’émission. Enfin, le rapport de conversion est lui
aussi spécifié: combien d’actions peut-on obtenir en convertissant une obligation ?
Généralement, la conversion n’est pas obligatoire. Il existe cependant des obligations
convertibles où cette conversion est bel et bien obligatoire.
• Comme la convertible, l’obligation avec warrant est liée à une action. Elle comporte un double
instrument d’investissement: l’obligation et le warrant. Le warrant donne le droit d’acquérir
l’action sous-jacente à un prix convenu. L’obligation elle-même est un emprunt ordinaire à faible
coupon. A la différence de l’obligation convertible, l’obligation continue d’exister après
conversion du warrant. L’obligation est alors cotée ex-warrant. Tant que le warrant lui reste
attaché, elle cote au contraire cum-warrant. Le warrant est coté séparément en Bourse.
L’obligation avec warrant présente des avantages. L’investisseur est assuré d’un certain
rendement, mais il peut aussi profiter d’une hausse du cours de l’action. Compte tenu de la
cotation séparée de l’obligation et du warrant, on peut toujours vendre l’un ou l’autre. Si le cours
du warrant est élevé et comporte une prime intéressante, on peut vendre le warrant et conserver
l’obligation ex-warrant.
• Dans le cas de l’obligation dite “Dual Currency”, l’emprunteur a le droit de rembourser en une
autre devise, à un cours de change convenu au départ. Pour l’acheteur, il est difficile de calculer
le rendement de l’obligation. Il dépend en effet de l’évolution des cours des deux devises.
Investir dans une obligation de ce genre suppose qu’on soit bien informé de l’évolution du
marché des changes. Le coupon élevé de ces émissions est souvent un instrument de
manipulation de l’investisseur vu le risque élevé qui les accompagne.
• Les obligations linéaires ou OLO constituent une catégorie particulière de fonds d’État. Elles
sont émises chaque dernier lundi du mois, avec le même taux d’intérêt et la même échéance.
Mais le prix de souscription varie en fonction de l’évolution des taux d’intérêt. Les investisseurs
institutionnels peuvent ainsi souscrire à une OLO qui arrivera à échéance en 2006. Six mois
plus tard, on pourra peut-être acheter la même OLO, au même taux et avec la même échéance,
mais à un prix différent. Le marché des OLO, d’un volume très important, concerne les seuls
institutionnels. On notera que ces obligations ne sont pas matérialisées: elles n’existent que
sous forme de comptes à la Banque Nationale. Les particuliers ne peuvent pas participer au
système “tender” lors de l’émission des OLO, mais ils peuvent parfaitement acheter et vendre
ces titres en Bourse.
Les OLO donnent un rendement un peu inférieur à celui des fonds d’État classiques et ne sont
donc pas intéressantes pour le particulier. Leur dématérialisation déplaît aussi à beaucoup. Mais
un particulier averti qui voudrait investir en fonds d’État à 15 ans peut parfaitement acheter des
OLO.
Frais
Hormis la taxe sur la livraison physique le cas échéant, l’achat de nouvelles obligations ne
s’accompagne d’aucun frais. En principe, donc, l’emprunt doit être mis en vente à son prix
d’émission (par exemple 100%). Il arrive cependant que de nouvelles émissions trouvent très
rapidement preneur. C'est pourquoi des acheteurs de grands lots d’obligations mettront – avant
même la clôture de la période de souscription initiale – des titres en vente à un prix supérieur.
L’inverse peut se produire également: pendant la période d’émission, le marché des taux peut
grimper tellement que les conditions initiales ne sont plus attrayantes et que ces obligations se
négocient à un prix inférieur.

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Pour l’achat d’obligations existantes, l’intermédiaire financier prélève une commission de 1 à


2%.Généralement, ces frais amputeront le rendement annuel de quelque 0,20%.
Rendement d’une obligation
Le rendement d’une obligation est la différence entre le produit final de l’investissement et le
montant investi. Il ne faut pas confondre ce rendement avec le coupon (le plus souvent une
somme fixe). Il peut être supérieur ou inférieur au coupon, selon le cours de l’obligation. Nous
pouvons en fait calculer deux rendements: le rendement immédiat (current yield) et le
rendement actuariel ou à l’échéance (yield to-maturity).
Notions de base pour l’approche et la compréhension du marché obligataire
1. Le prix (cours) d’une obligation varie de manière inversement proportionnelle aux
rendements du marché (taux d’intérêt): lorsque les rendements augmentent, les prix
baissent, et vice versa. L’investisseur qui achète une obligation, la met dans un coffre et
encaisse chaque année ses coupons et conserve le titre jusqu’à l’échéance n’en voit
rien…, jusqu’au jour où il doit se décider à vendre son obligation avant terme.
2. Plus l’échéance d’une obligation est éloignée dans le temps, plus la valeur de cette
obligation fluctuera. Elle réagit ainsi aux modifications provoquées par les rendements du
marché. Car en cas de hausse des taux et plus la durée de l’emprunt est longue,
l’investisseur verra son capital bloqué longtemps, sans pouvoir le réinvestir dans une
obligations au rendement supérieur, à moins de procéder à un arbitrage.
3. Sur un marché haussier (“bullish”), les obligations à faible taux afficheront un cours
supérieur aux obligations assorties d’un coupon élevé. Ce fait s’explique par la sensibilité
plus élevée des obligations assorties d’un faible coupon. Dans un marché baissier
(“bearish”), la situation sera exactement contraire.
La duration
Un peu plus technique... Dans ce contexte, la duration d’une obligation présente un lien direct
avec la sensibilité du cours pour une modification des taux donnée. La duration s’exprime dès
lors par un chiffre qui reflète en gros l’effet de levier exercé par une modification des taux sur le
cours d’une obligation. Le cours d’une obligation affichant une duration de 5, par exemple,
progressera d’environ 5 points de base lorsque les taux baissent d’un point de base (0,01 %). A
l’inverse, le cours reculera d’environ 5 points de base lorsque les taux avancent d’un point de
base. Bien entendu, dans notre exemple, l’application de la duration est réduite à sa plus simple
expression.
La duration d’une obligation présente donc une similitude avec la durée de l’obligation. Pourtant,
cette interprétation est insuffisante. Car alors que la durée (moyenne) ne prend en compte que
la durée résiduelle jusqu’à l’échéance finale ou anticipée, la duration englobe également
l’échéance et le poids de chaque coupon. En d'autres termes: la duration est la durée moyenne
pondérée du cash-flow futur, soit l'intérêt et les remboursements.
Gestion d’un portefeuille obligataire
Les cours des obligations qui composent un portefeuille obligataire évoluent en fonction des
paramètres de marché d’une part, et des caractéristiques spécifiques des titres choisis d’autre
part. La duration servira dès lors à optimaliser une performance (= valorisation de l’obligation +
valorisation du taux de change) sur une durée déterminée. Comment ? En s’appuyant sur le
principe que pour des circonstances identiques, plus la durée résiduelle d’une obligation est
courte, plus le chiffre exprimant la duration est bas et plus la réaction du cours à une
modification des taux sera limitée. En fonction de ce principe, il est indispensable de connaître la
duration des obligations pour:

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• évaluer la sensibilité d’une obligation aux modifications des taux. En appliquant la notion de
“duration” à un portefeuille obligataire, il sera possible également de mesurer l’exposition du
portefeuille au risque en cas de hausse des taux ou la possibilité de réaliser un bénéfice en cas
de baisse des taux. La duration d’un portefeuille obligataire correspondra donc à la moyenne
des durations des obligations qui le composent, pondérée par le poids de chaque obligation
détenue. Ce principe vaut aussi, bien entendu, pour les fonds obligataires (cf. sicavs).
• assurer la gestion active du portefeuille et profiter des modifications des taux attendues. Dans
le cadre d’une gestion de portefeuille dynamique, le fait de connaître les durations, combiné aux
perspectives en matière de taux, permet en final de savoir, compte tenu des coûts, quels
arbitrages il convient d’effectuer pour maximaliser le return (performance) attendu. Lorsqu’on
prévoit une hausse des taux, il s’agira de réduire la duration du portefeuille afin de limiter au
maximum la baisse des cours. En revanche, la décision d’allonger la duration repose sur le
raisonnement inverse. Bien entendu, ceci vaut également pour les fonds obligataires (cf. sicavs).
Yield curve
La yield curve (ou courbe de rendements) permet de visualiser la structure des taux pour des
investissements de diverses durées. Normalement, la courbe est ascendante, le papier à court
terme étant moins bien rémunéré que les investissements de longue durée. On parle de courbe
des rendements inversée (inverse yield curve) lorsque les placements à court terme rapportent
plus que les investissements à long terme.
Le cours de l’obligation: davantage que l’effet du taux du marché
Le cours d’une obligation est déterminé partiellement par les taux d’intérêt du marché. Si les
taux baissent, les nouvelles obligations sont émises avec un intérêt moindre et les cours des
obligations anciennes, plus rémunératrices, montent donc logiquement. Si les taux du marché
montent, les cours des obligations anciennes baissent.
Le cours d’une obligation est aussi déterminé par sa durée et par le prix de remboursement.
Pourtant, des obligations au même taux d’intérêt nominal, ayant une durée identique et le même
prix de remboursement au même moment peuvent avoir des cours et donc des rendements
différents. C’est donc que d’autres éléments interviennent dans la formation du cours de
l’obligation. Ils tiennent à la nature du débiteur et au montant de l’émission.
1. Le débiteur/émetteur
Du point de vue de leurs qualité et solvabilité, les débiteurs (entreprises ou pays) sont très
inégaux. Plus le risque est important, plus l’investisseur exige un taux élevé. A rémunération
identique, il choisira l'emprunt du débiteur qui présente le moindre risque de non-
remboursement du capital ou de suspension du paiement des intérêts. Et un emprunt de ce
genre ne trouvera preneur sur le marché que s’il offre une prime confortable supposée
compenser le risque. Dans ce contexte, le “rating” (ou notation) de l’obligation est de première
importance (voir plus loin).
Outre la qualité, la notoriété du débiteur joue elle aussi un rôle. Les entreprises qui se
présentent pour la première fois sur le marché des obligations doivent offrir un meilleur
rendement que les débiteurs qui fréquentent les marchés depuis de longues années.
2. Le montant de l’émission.
Les emprunts de faible volume doivent généralement offrir un supplément de rendement. Le
montant de l’émission détermine en effet sa liquidité, donc sa négociabilité. Les investisseurs
préfèrent les emprunts de grand volume, dont le cours ne sera pas ou peu influencé par l’une ou
l’autre transaction un peu lourde.

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A propos des émissions de très grande dimension, on parle parfois „d’emprunts-jumbos“. S’ils
sont le fait de débiteurs bien connus, ils feront souvent office de référence sur le marché. En
franglais, des „benchmarks“. Le benchmark par excellence est évidemment l’emprunt à 30 ans
de État américain. Le rendement de cet emprunt est suivi au jour le jour par tous les
professionnels de la Bourse. Un autre benchmark important est le Dow Jones 20 Corporate
Bonds Index. Cet indice comporte les cours de 20 obligations émises par des débiteurs
américains de la plus haute qualité. En fait, c’est un indice du marché des obligations, comme le
Dow Jones Industrials l’est pour le marché américain des actions.
La liquidité
Les obligations ne sont pas toujours facilement négociables. Pour certaines émissions, le
marché est même très illiquide. Acheteurs et vendeurs ont dès lors intérêt à travailler avec des
limites. Pour les emprunts internes et pour ceux qui ne sont cotés sur aucune Bourse, il est
souvent difficile de définir un cours. Par exemple, les obligations cotées au Luxembourg sont
très difficilement négociables. C’est aussi le cas des obligations assorties de conditions
particulières: par exemple lorsque l’importance du coupon est liée à un indice ou au taux
interbancaire, ces papiers sont (plus) difficiles à négocier.
Sécurité: quel est le “rating” du débiteur?
La fiabilité et la solvabilité d’un débiteur sont mesurées par des maisons spécialisées et
exprimées sous forme d’une notation ou “rating”. Les ratings les plus connus sont ceux des
firmes américaines Moody’s et Standard & Poor’s. Les ratings offrent un point de repère mais ne
doivent pas être interprétés comme des valeurs absolues.
Des débiteurs moins connus ou à la solvabilité incertaine peuvent émettre des obligations, mais
ils devront offrir des rendements plus élevés. Les obligations à haut risque les plus connues sont
les fameux “junk bonds” (littéralement: obligations camelote). Dans la deuxième moitié des
années 80, les “junks” étaient très populaires. Michael Milken, de la maison Drexel Burnham
Lambert, s’était construit un petit empire au moyen de junk bonds. Mais lorsque Milken se
retrouva derrière les barreaux, la popularité des junk bonds diminua. On continue cependant
d’en traiter modérément.
Les ratings les plus courants (en ordre de solvabilité décroissante) sont: Moody’s: Aaa, Aa1,
Aa2, Aa3, A1, A2, A3, Baa1, Baa2, Baa3, Ba1, Ba2, Ba3, B1, B2, B3, Caa, Ca, C, D.
Standard & Poor’s: AAA, AA+, AA, AA-, A+, A, A-, BBB+, BBB, BB+, BB, BB-, B+, B, B-, CCC,
CC, C, D.
Les obligations classées A ne poseront en principe aucun problème de remboursement. Les
émissions classées C et D ne conviennent vraiment pas au particulier. N’oubliez pas non plus
que les notations ne sont pas des données statiques: elles évoluent. Elles peuvent même être
modifiées dans le courant de la durée de vie d’une obligation. Avec les conséquences que cela
implique pour le cours de l’obligation en question.

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Chapitre 6
Actions

Actions: la troisième couche de notre pyramide de placement = capital-risque


Une action est une preuve de la participation dans le capital d’une entreprise. L’actionnaire est
donc partiellement co-propriétaire de l’entreprise dans laquelle il investit. Vos arrière-grands-
parents savaient déjà que lorsqu’ils allaient au marché, il était prudent de ne pas mettre tous les
œufs dans le même panier. Votre conseiller bancaire vous a certainement déjà expliqué qu’il
s’agit de bien répartir ses risques, de diversifier. Mais qu’il ne fallait pas investir dans n’importe
quoi pour autant !
Dans “Learn to earn” (et c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas ?), Peter Lynch & John
Rotchild lancent un avertissement remarquable qui peut servir de conseil. “Celui qui souhaite
investir dans une action doit en connaître l’histoire. C’est par là que pêchent généralement les
investisseurs. Sans connaître l’histoire, ils achètent une action et en suivent le cours boursier,
car c’est là le seul détail qu’ils comprennent. Ils pensent que l’entreprise se porte bien lorsque le
cours grimpe et lorsque le cours piétine sur place ou baisse, ils vendent l’action. Confondre le
cours avec l’histoire est la plus grande erreur que puisse faire un investisseur.” Fin de citation.
Lernout & Hauspie en Belgique et les nombreuses affaires (Enron, Worldcom) aux États-Unis
illustrent les risqués encourus lorsque l’histoire racontée par l’entreprise apparaît ne pas
correspondre à la réalité. Dans de telles circonstances, le marché est impitoyable.
De nombreuses études ont démontré qu’à long terme, les actions génèrent toujours un return
supérieur aux autres formes d’épargne (obligations, livrets d’épargne, comptes à terme, …). Aux
États-Unis, on évoque souvent à cet égard l’étude d’Ibbotson et Sinquefield. Vues sur une
période de septante-cinq ans, les actions ont généré un return annuel moyen avant impôts de
10,7 %. Les actions de petites entreprises (small caps) ont fait mieux encore, avec un return
annuel moyen de 12,5%. La performance des emprunts émis par des entreprises et l’État s’est
révélée sensiblement inférieure puisqu’ils ont rapporté sur la période respectivement 5,8 et 5,3%
par an. L’investisseur à court terme a réalisé quant à lui en moyenne 3,8 %, un return écrémé
encore en grande partie par une inflation atteignant en moyenne 3,1 %. Après les hausses de
prix annuelles, les actionnaires affichaient encore un gain moyen de 7,6%.
Malgré ces appréciables chiffres, l’investisseur doit se montrer prudent dans le choix d’une
action. Une mauvaise décision risque de lui coûter cher. C’est pourquoi l’investissement en
actions requiert une certaine connaissance de la micro-économie. Une bonne compréhension
du fonctionnement de la Bourse est requise également.
Ces deux aspects seront examinés en détail aux Chapitres 7 (La Valorisation des actions) et 11
(La Bourse). Lors de la constitution d’une nouvelle société, des actions sont émises. Toutes les
actions ne sont pas cotées en Bourse, loin s’en faut: une masse de SPRL et de SA ne peuvent
pas ou ne veulent pas s’engager sur le marché boursier. Si une société décide malgré tout un
jour de faire son entrée en Bourse, un paquet d’actions est alors vendu au public par le biais
d’une émission. Si une entreprise cotée veut renforcer ses fonds propres, elle peut procéder à
une augmentation de capital en émettant de nouvelles actions. Les actionnaires existants
bénéficient généralement d’un droit de préemption qui leur permet de souscrire aux nouvelles
actions à prix réduit.

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L’émission d’actions implique l’établissement d’un “prospectus”, dans lequel l’entreprise se


présente et fournit les principaux chiffres la concernant (bilan, compte de résultats). En cas
d’augmentation de capital, le prospectus doit mentionner les éléments suivants:
• le montant sur lequel porte l’augmentation de capital
• le prix d’émission
• les dates de souscription et de paiement
• un bilan et un compte de résultats
• un pronostic quant à l’évolution future des résultats
Une entreprise qui réalise un bénéfice peut en distribuer une partie à ses actionnaires sous la
forme d’un dividende.
Lorsqu’un exercice se solde sur une perte, il se peut que le dividende soit passé. Pourtant, les
entreprises qui se trouvent “dans le rouge” paieront parfois un dividende pour manifester leur
confiance dans l’avenir. Elles puisent alors le dividende dans leurs réserves. Le dividende est
généralement distribué en espèces, mais suivant un courant venu de l’étranger, le dividende en
actions ou encore stock-dividend ou dividende optionnel, gagne en importance. Cette formule
laisse le choix à l’actionnaire: toucher son dividende en espèces ou sous la forme de nouvelles
actions selon une proportion fixée d’avance. Certaines entreprises offrent de temps à autre une
action bonus à leurs actionnaires. En principe, une action est cotée “ex dividende” dès le
lendemain de l’assemblée générale. Cette date ne correspond pas toujours au moment du
paiement. Parfois, un certain délai s’écoule même avant que le montant du dividende – frais
déduits – ne soit versé sur le compte des actionnaires.
Si l’on s’engage sur une Bourse étrangère, un autre problème se pose. L’investisseur un peu
étourdi devra payer deux fois le précompte mobilier (PM). La Belgique a conclu avec un certain
nombre de pays un accord prévoyant le paiement d’un PM inférieur dans le pays d’origine. Ainsi,
l’investisseur qui se présente aux États-Unis comme actionnaire étranger paiera non pas 25 %
de PM, mais 15 %.
Aux États-Unis, il est de tradition de payer un dividende trimestriel. Une telle périodicité ne fait
pas l’affaire de l’investisseur belge puisque l’établissement financier prélèvera quatre fois des
coûts pour le paiement du dividende, de sorte que le dividende perçu au final n’en vaut parfois
pas la peine. Dans plusieurs pays européens, un dividende intérimaire est d’abord distribué à la
fin du premier semestre de l’exercice, et il est suivi du dividende final en fin d’exercice.
La plupart des investisseurs préfèrent les actions “légères”. Pour des raisons psychologiques, ils
préfèrent acheter 10 actions de 100 euros qu’une seule action de 1.000 euros. Cette préférence
peut affecter nettement la négociabilité des actions “chères” (“lourdes”). Aussi nombre
d’entreprises décident de fractionner leur action (“split”) lorsque le cours a grimpé trop
vigoureusement. A un moment donné, l’entreprise décide d’échanger toutes les anciennes
actions contre de nouvelles actions, souvent dans le rapport 1:2, soit 2 nouvelles actions pour 1
ancienne. La direction d’une entreprise peut demander à l’assemblée générale des actionnaires
l’autorisation d’émettre des actions privilégiées. Celles-ci sont placées auprès d’une fondation
amie qui, à l’assemblée générale, choisira à tous les coups le côté du conseil d’administration.
Les actions privilégiées sont prioritaires lors de la distribution d’un dividende, mais aussi en cas
de liquidation de l’entreprise. Les actionnaires ordinaires viennent après les détenteurs d’actions
privilégiées. Une raison habituelle d’émettre des actions privilégiées est la crainte d’une OPA
hostile. L’actionnaire ordinaire tire généralement profit d’une reprise, parce que l’offre dévoile
souvent des plus-values latentes. Nombre d’entreprises sont rachetées à un prix supérieur à la
valeur boursière de l’entreprise.

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Chapitre 7
La valorisation des actions

Le cours est le résultat du jeu de l'offre et de la demande. Le cours d'équilibre ne correspond


pas nécessairement à la valeur fondamentale du titre. Il arrive même qu'une action affiche une
sur- ou une sous-valorisation durant plusieurs années.
Mais à long terme, on peut estimer que le cours fluctue autour de sa valeur fondamentale. Il
s'agit donc pour tout investisseur qui envisage d'acheter ou de vendre une action, de "faire ses
devoirs". Pour ce faire, il peut recueillir, dans la presse financière ou sur Internet, des
informations à trois niveaux: macro-économique, sectoriel et micro-économique (entreprises).
Données fondamentales
Le niveau macro-économique
Chaque investisseur digne de ce nom suit les évolutions économiques de près. De fait, toute
entreprise est influencée, d'une manière ou d'une autre, par le contexte économique qui
l'entoure. C'est l'économie américaine qui influence le plus l'économie mondiale. ‘Lorsque les
États-Unis éternuent, l'Europe s'enrhume’, dit-on parfois. A l'échelle mondiale, l'économie
américaine est la plus grande, et elle entraîne dans son sillage les économies japonaise et
européenne. Pendant une séance boursière ordinaire, les cours des actions européennes
peuvent donner une tout autre image dans l'après-midi lorsque des statistiques relatives à
l'économie américaine sont publiées. Les données macro-économiques peuvent être classifiées
en indicateurs avancés, simultanés et passés. La Bourse anticipe sur les bonnes comme sur les
mauvaises nouvelles. Ce sont dès lors les indicateurs avancés qui ont le plus grand impact.
Parmi cette catégorie d'indicateurs, citons la confiance des consommateurs et des producteurs.
Ces chiffres donnent une indication de ce que sera l'économie dans quelques mois. Pourtant, il
ne faudrait pas sous-estimer l'importance des données macro-économiques européennes. Pour
certaines entreprises actives dans un seul pays, il est d'ailleurs utile d'étudier les chiffres relatifs
à l'économie de ce pays. L'un des indicateurs européens les plus connus est l'indice IFO qui
mesure la confiance des managers allemands.
L'influence des données macro-économiques sur les actions est très variable. C'est ici
qu'intervient le caractère cyclique de certaines actions. Les actions très cycliques sont
généralement celles d'entreprises appartenant à l'industrie de base. Les aciéries, par exemple,
peuvent enregistrer des bénéfices monstres lorsque l'économie est florissante, mais lorsque les
temps sont plus durs, les pertes ne sont pas exclues. C'est le cas, par exemple, d'Arcelor,
Usinor et Aceralia. Les entreprises provenant d'autres secteurs tels que l'ingénierie, la chimie ou
le travail intérimaire sont également cycliques, mais l'évolution du résultat y est moins
capricieuse. Exemples: les groupes chimiques Tessenderlo et Solvay. Les actions les moins
exposées aux tribulations économiques sont qualifiées de défensives. Chaque année, ces
entreprises tentent de réaliser un joli bénéfice, et de proposer un dividende tout aussi alléchant,
et en hausse de quelques pour cent d'une année à l'autre. Les actions du secteur des services
d'utilité publique appartiennent à cette catégorie. C'est que nombre de producteurs d'électricité
ou de gaz détiennent toujours une position dominante dans leur région, même depuis la
libéralisation du marché. Dans notre pays, Electrabel en est un exemple évident.
L'évolution macro-économique exerce aussi une grande influence sur les taux à long terme.
Plus l'activité économique est intense, plus le risque d'inflation est élevé et plus la probabilité
d'une hausse des taux longs sera donc grande. Plus l'activité économique est faible, moins la
pression inflationniste sera menaçante, et plus les taux longs seront faibles. On dit parfois que la

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Bourse dépend de deux éléments: les bénéfices des entreprises et les taux. De fait, les taux ont
un impact considérable sur le niveau de la Bourse, et ce pour des raisons diverses. D'abord, la
valeur actuelle des bénéfices futurs des entreprises diminue à mesure qu'augmentent les taux.
Nous y reviendrons lorsque nous traiterons de la valorisation des actions plus loin dans ce
chapitre. Ensuite, une hausse des taux rend d'autres placements, tels que les comptes à terme
ou les obligations, plus attrayants. Enfin, une hausse des taux représente pour les entreprises
des charges de financement supérieures, un aspect qui peut affecter leur cours. Une baisse des
taux exerce un effet inverse des aspects évoqués et se traduit – en principe – par une hausse
des cours. La hausse qu'a connue la Bourse dans les années 90 s'explique en grande partie par
la baisse constante des taux d'intérêt au cours de cette période.
Le niveau sectoriel
Lorsque l'économie se porte bien, ce n'est pas nécessairement le cas pour tous les secteurs. Il
est dès lors important de bien suivre l'évolution du secteur auquel appartient l'action concernée.
L'évolution du nombre de travailleurs intérimaires est un bel indicateur économique, mais c'est
aussi une donnée sectorielle importante pour une action comme celle de la société d'intérim
Randstad. Le nombre d'immatriculations de voitures mensuelles constitue là encore une donnée
importante pour l'importateur automobile D’Ieteren. Et ainsi de suite.
Il est également important de suivre certaines tendances qui se manifestent au sein d'un
secteur. Ainsi, la concurrence qui anime un secteur peut fluctuer. Plus il y a de concurrents, plus
il est difficile pour une entreprise du secteur de maintenir se marges bénéficiaires à niveau.
Lorsque des exploitants de salles de cinéma annoncent l'implantation d'un nouveau complexe
cinématographique en Belgique, la situation de Kinepolis s'en ressentira. L'évolution
technologique au sein d'un secteur peut également se révéler lourde de conséquences. Le
passage de la photographie analogique à la photographie numérique, par exemple, est
important pour le groupe de finition photo Spector.
Le niveau micro-économique
Lorsque les plans économique et sectoriel se présentent bien, mais lorsque l'entreprise même
affiche des résultats médiocres, la vigilance est de mise. Les facteurs micro-économiques (liés à
l'entreprise) ont un grand impact sur la tenue d'une action individuelle. L'entreprise est-elle bien
gérée ? Ne s'est-elle pas trop endettée ? Est-elle à même de générer suffisamment de
bénéfices à partir de ses ventes ? Les ratios financiers apportent une réponse à certaines de
ces questions. Avant d'envisager l'achat d'une action, il est intéressant de parcourir ces ratios.
On peut recourir aux ratios financiers de deux manières différentes: en les comparant sur une
période déterminée ou en les comparant aux ratios d'autres entreprises appartenant au même
secteur.
Liquidité
Les ratios de liquidité révèlent si une entreprise est à même de rembourser ses dettes à court
terme.
Current ratio (Liquidité au sens large)
=
actifs circulants
(actifs réalisables rapidement) /
fonds de tiers à court terme
(moins d'un an)

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Ce ratio doit être supérieur à 1. Si les actifs circulants de l'entreprise suffisent tout juste à couvrir
les dettes à court terme, son “current ratio” sera égal à 1. Plus le current ratio est élevé, plus
l'entreprise est "liquide". Une entreprise qui affiche un current ratio élevé est à même de
respecter ses obligations à court terme en toutes circonstances.
Quick ratio (Liquidité au sens étroit)
=
actifs circulants – stocks /
fonds de tiers à court terme
Le Quick ratio (ou Acid test) est un ratio plus sévère que le current ratio. Comme il arrive que les
stocks soient difficiles à écouler, ceux-ci sont déduits des actifs circulants au numérateur.
Solvabilité
La solvabilité exprime la capacité future d'une entreprise à rembourser ses dettes à long terme
et à honorer ses obligations en matière d'intérêts. Ici aussi, on distingue deux ratios différents:
Taux d'endettement
=
Fonds de tiers /
fonds propres
Plus ce ratio est élevé, plus la partie des actifs d'une entreprise financée par les créanciers est
grande.
Ratio de couverture d'intérêt
=
Résultat d'exploitation avant amortissements /
charges d'intérêts
Plus ce ratio-ci est élevé, plus l'entreprise est à même de rembourser ses charges financières
annuelles. Pour une entreprise, le coût des dettes est inférieur au coût des fonds propres (le
return exigé par les actionnaires). Par conséquent, une entreprise peut recourir à ce levier
financier pour améliorer son bénéfice grâce à des dettes supplémentaires, et relever ainsi son
rendement sur fonds propres. Mais cette médaille a son revers: lorsque les dettes s'accumulent,
l'entreprise court le risque de ne plus pouvoir rembourser ses charges d'intérêt. Elle risque la
faillite, auquel cas il ne restera plus rien pour les actionnaires.
Surtout en période de crise économique, les ratios de liquidité et de solvabilité sont surveillés de
près. Si l'endettement est excessif, il se peut que l'entreprise ne soit plus à même d'honorer ses
dettes. Ainsi, plusieurs entreprises de télécoms ont fait faillite récemment suite à un endettement
excessif. Ces entreprises avaient surestimé leur croissance future et s'étaient endettées en
conséquence.
Le ratio de solvabilité ‘idéal’ dépend très fort du secteur dans lequel opère l'entreprise. Dans les
secteurs où les entreprises génèrent beaucoup de cash-flow, comme dans l'industrie cimentière
par exemple, un ratio de solvabilité moins favorable est plus facilement admis que dans les
secteurs où les entreprises ‘consomment’ beaucoup de cash-flow, comme dans certains
secteurs technologiques.

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Rentabilité
La rentabilité d'une entreprise peut se calculer de trois manières différentes. Quel bénéfice
l'entreprise tire-t-elle de chaque euro de chiffre d'affaires généré ?
Rentabilité sur chiffre d'affaires
=
bénéfice après impôts / chiffre d'affaires
Quel bénéfice l'entreprise génère-t-elle depuis chaque euro apporté par les actionnaires ?
Rentabilité sur fonds propres
=
bénéfice après impôts / fonds propres
Et enfin: quel bénéfice l'entreprise réalise-t-elle à partir de chaque euro apporté par les
actionnaires et les créanciers ?
Rentabilité sur le patrimoine total
=
bénéfice avant impôts + charges financières /
total bilantaire
Valorisation
Les données fondamentales sont une chose, le cours de l'action en est une autre. Le rapport
entre ces deux éléments, c'est la valorisation de l'action. Les analystes financiers calculent cette
valorisation et
l'accompagnent ensuite d'une recommandation d'achat, de vente, ou d'un avis neutre. Un
investisseur actif doit toujours "faire ses devoirs". D'ailleurs, il n'est pas nécessaire d'avoir la
bosse des maths pour se former une idée de la valorisation d'une action. Quelques ratios très
simples vous seront d'un grand secours.
DCF ou DDM
Attardons-nous d'abord à un modèle de valorisation plus sophistiqué auquel ont recours les
analystes financiers. La méthode du "discounted cash-flow" (DCF) permet de calculer la valeur
théorique d'une action. Théoriquement, cette valeur est égale à la valeur actuelle des cash-flows
futurs. Les analystes commencent par déterminer une prévision des cash-flows. Après une
année déterminée, on prévoit généralement une croissance constante, souvent inférieure. Ces
montants sont ensuite escomptés via le rendement exigé par les actionnaires. La composante
principale de cette approche, c'est le niveau des taux. Plus les taux sont élevés, plus la valeur
actuelle des montants futurs sera faible. Plus les taux sont faibles, plus ces montants seront
élevés et donc, plus la valeur théorique d'une action le sera également. Au facteur taux s'ajoute
encore une prime de risque en fonction du profil de risque de l'action.
La méthode du DCF est l'instrument de valorisation le plus indiqué, mais il est aussi difficile à
appliquer. C'est qu'il n'est pas facile d'obtenir les chiffres exacts. Qui avait prévu la bulle
technologique des années 1999-2000 ? Qui avait prévu l'effondrement conjoncturel en 2001 ?
En outre, il s'agit de très bien connaître l'entreprise pour pouvoir évaluer les facteurs qui lui sont
propres et qui sont susceptibles d'influencer le calcul. Le facteur d'escompte est difficile à
évaluer lui aussi. Outre les taux, la prime de risque fait également partie de ce facteur. La prime
de risque, c'est la prime que les investisseurs exigent d'obtenir en plus du taux d'intérêt sans

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risque. La détermination de la prime de risque est un exercice subjectif. Or, une différence d'un
pour cent aura un grand impact sur la valeur finale du DCF. Une variante importante de la
méthode DCF est la méthode des dividendes escomptés. Bien entendu, cette approche ne peut
s'appliquer qu'aux entreprises qui distribuent chaque année un dividende. Or, ces dernières
années, nombre d'entreprises ont cherché des alternatives à la distribution de dividendes, telles
que le rachat d'actions propres. L'application de ce modèle de valorisation s'en trouve dès lors
compliquée.
P/E
L'investisseur particulier se servira plutôt de quelques ratios. Le ratio le plus connu est
certainement le rapport cours/bénéfice ou "price/earnings ratio" (P/E): de il s'agit du rapport
entre le cours et le bénéfice par action. Exemple: l'entreprise X cote 25 euros et a réalisé un
bénéfice par action de 2,5 euros au cours du dernier exercice. Le P/E est alors de 10. Dans ce
cas, il s'agit du P/E historique. Or, le P/E prospectif, qui tient compte du bénéfice attendu, est
plus utile. Le bénéfice attendu est le bénéfice moyen que prévoient les analystes. Si cette
année, les analystes prévoient un bénéfice par action de 3,12 euros, le P/E attendu revient à 8.
Il est important de faire abstraction des coûts et revenus exceptionnels lorsqu'on calcule le
bénéfice. Lorsqu'une entreprise vend l'un de ses départements, elle enregistre un bénéfice
exceptionnel, qui a pour effet de comprimer le P/E. Or, ce chiffre ne reflète pas les performances
opérationnelles de cette entreprise.
Plus le P/E est bas, plus l'action est intéressante. Notons qu'il s'agit toujours de comparer ce
ratio à celui des concurrents au sein du même secteur d'activité. S'il n'y a pas de concurrents
comparables, on fera de préférence la comparaison avec un échantillonnage d'entreprises de
même taille. Outre la comparaison intrasectorielle, il est utile aussi de procéder à une
comparaison avec la Bourse du marché domestique de l'entreprise. Certaines Bourses de taille
modeste, comme Bruxelles, peuvent se révéler meilleur marché que les grandes Bourses. Ainsi,
il vaut mieux comparer le petit brasseur Duvel-Moortgat avec d'autres small caps issues d'autres
secteurs, plutôt qu'avec un brasseur gigantesque comme Inbev (ex-Interbrew).
Si nous retournons le ratio P/E, on obtient le rendement réel de l'action ou "earnings yield". Le
rapport entre le rendement bénéficiaire et le taux des emprunts d'État sert souvent de paramètre
de valorisation pour la Bourse en général. Plus ce ratio est élevé, moins la Bourse est chère, et
vice versa.
Rendement de dividende
Le rendement de dividende est le rapport entre le dividende et le cours d'une action. Plus le
cours de l'action est faible, plus le rendement de dividende est élevé, et inversement. Ce ratio
est intéressant pour juger les entreprises "adultes" qui distribuent une grande partie de leurs
bénéfices sous forme de dividendes. Le rapport entre le dividende et le bénéfice est appelé pay-
out ratio. Les entreprises tentent de distribuer chaque année un dividende supérieur de
quelques pour cent à celui de l'année précédente. Par conséquent, dans une année médiocre,
le pay-out ratio augmentera et vice versa. L'investisseur doit s'assurer que le dividende distribué
n'est pas un dividende exceptionnel, consécutif à la vente d'un département, par exemple. Un
dividende exceptionnel peut en effet déformer l'image du rendement de dividende annuel que
l'investisseur peut attendre de l'action.
Dans les années 1999-2000, la popularité du dividende a sensiblement reculé. Mieux valait,
estimait-on, réinvestir cet argent dans la croissance. Cette approche était aussi plus
intéressante sur le plan fiscal puisqu’un précompte mobilier de 25 pour cent est dû sur le
dividende. Aussi, pour les investisseurs particuliers, c'est surtout le rendement net qui importe.
Lorsque l'économie va moins bien, la distribution annuelle d'un dividende retrouve tout son

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intérêt. Il permet aussi d'amortir quelque peu les chutes de cours extrêmes. Lorsque le
rendement de dividende des actions s'approche de celui des emprunts d'État, les investisseurs
seront tentés de ramasser l'action. Généralement, un rendement de dividende élevé révèle le
caractère défensif d'une action.
Cours / cash-flow
Nombre de scandales financiers ont prouvé récemment que certaines entreprises n'hésitaient
pas à abuser des amortissements et des réductions de valeur pour pouvoir afficher des résultats
supérieurs aux prévisions. Les amortissements d'immobilisations corporelles et de goodwill (le
montant que paye un repreneur en plus de la valeur comptable de l'actif repris) sont en effet
sujets à manipulations. Lorsque les affaires vont bien, les entreprises seront tentées, pour des
raisons fiscales, d'enregistrer davantage d'amortissements, et inversement.
Le cash-flow se prête moins aux manipulations. Il s'agit de l'argent que entre dans une
entreprises durant une période déterminée, moins l'argent que l'entreprise dépense durant cette
période. Les charges non décaissées – soit les frais qui ne génèrent pas de sortie de caisse
réelle – sont comprises dans ce chiffre.
Le calcul de base du cash-flow est le suivant:
Cash-flow = bénéfice après impôts + charges non décaissées (amortissements, réductions de
valeurs, provisions)
Une variante du ratio cours/cash-flow est le rapport entre la valeur d'entreprise (Entreprise
Value) et le cash-flow d'exploitation, Ebitda ou "earnings before interest, taxes, depreciation and
amortization". L'endettement net s'ajoute, au numérateur, à la valeur de marché de l'entreprise
(la capitalisation boursière). L'endettement net est la différence entre le total des dettes
financières à court et long termes parmi les liquidités dont dispose l'entreprise. Le résultat
financier et les impôts sont déduits du numérateur. Le ratio EV/Ebitda est devenu rapidement
très populaire. Les analystes y ont fréquemment recours, surtout pour évaluer les entreprises
appartenant à des secteurs où les bénéfices nets réalisés sont faibles, tels que le secteur des
télécoms ou des technologies. Pourtant, ici aussi, la vigilance est de mise. Il convient de
s'assurer que les entreprises n'ont pas sciemment omis de tenir compte de certains éléments
dans le calcul de leur Ebitda. C'est pourquoi il est important que l'investisseur "fasse ses
devoirs". Penchez-vous donc sur les résultats et calculez les ratios vous-même.
Cours/valeur comptable
Le rapport cours/valeur comptable est un ratio fort apprécié des investisseurs amateurs
d'actions "de valeur". Ces investisseurs recherchent des actions fondamentalement sous-
valorisées et n'hésitent pas à ramasser des titres dont le marché se détourne (temporairement).
Lorsque le cours d'une action est inférieur à sa valeur comptable, la théorie veut que la
liquidation de l'entreprise rapporte davantage que le cours actuel. Cette règle appelle cependant
certaines nuances. La valeur comptable n'est pas égale par définition à la valeur du marché,
surtout par temps de crise économique.
La valeur comptable appelle une vigilance encore plus grande lorsqu'un poste de goodwill
important figure au bilan. Dans un passé récent, nombre d'entreprises ont dû procéder à
d'importants amortissements, tout simplement parce qu'ils avaient payé des reprises trop cher.
Dans ce cas, la valeur comptable se rétrécit directement comme peau de chagrin. Mieux vaut
dès lors limiter l'application de ce ratio aux entreprises des secteurs traditionnels.

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Cours/valeur intrinsèque
La valeur intrinsèque d'une action est une estimation de sa valeur de marché réelle. Elle est
donc comparable à la valeur comptable, qui est une notion purement… comptable. Le rapport
cours/valeur intrinsèque est un ratio qui s'applique aux sicafi (voir le chapitre consacré aux
placements immobiliers), mais aussi aux holdings. Un holding est une société qui exerce le
contrôle de plusieurs ‘sociétés d'exploitation’. Il n'exerce pas d'activité d'exploitation propre.
Certains holdings sont investis dans plusieurs secteurs différents, tels que GBL et Ackermans &
Van Haaren, tandis que d'autres sont spécialisés dans un secteur déterminé, comme le holding
de distribution Mitiska. D'autres se contentent de contrôler une seule entreprise déterminée.
Ainsi, Tubize contrôle UCB, tandis que Solvac détient le contrôle sur Solvay. Si le cours et
inférieur à la valeur intrinsèque, on parle de décote. Dans le cas contraire, il s'agit d'une prime.
La plupart des holdings affichent un cours inférieur à leur valeur intrinsèque, et ce pour plusieurs
raisons. La plupart des holdings ont un grand actionnaire de référence, ce qui réduit la liquidité
de l'action. En outre, cet état de fait risque d'hypothéquer le traitement égalitaire de tous les
actionnaires (corporate governance). Enfin, le marché se montre de moins en moins intéressé
par des structures de holding complexes, leur préférant des entreprises qui présentent un axe
d'intérêt clair. Les holdings publient régulièrement la valeur intrinsèque de leur portefeuille ainsi
que l'écart qu'elle présente avec le cours.
Une sous-valorisation jusqu'à 50 pour cent n'est pas exclue. Cela ne signifie pas que l'action
affiche directement un potentiel haussier. Une sous-valorisation peut en effet perdurer durant
des années. Toutefois, si le holding dispose d'un portefeuille sous-jacent attrayant, la valeur de
ce placement sera révélée tôt ou tard et profitera aux investisseurs à long terme.
Cours/chiffre d'affaires
Le rapport cours/chiffre d'affaires est un ratio populaire, et ce pour deux raisons. D'abord, le
chiffre d'affaires est une donnée comptable difficile à manipuler. Ensuite, ce ratio peut se
calculer pour toutes les entreprises, même les déficitaires. Nombre d'entreprises affichent un
cours qui représente à peu près une fois le chiffre d'affaires. Une variante de ce ratio est le
rapport valeur d'entreprise/chiffre d'affaires. Il indique quel chiffre d'affaires est généré par une
entreprise comparé au capital mis en œuvre. Ce ratio n'a de sens que pour comparer des
entreprises de même secteur, et surtout en cas de faible rentabilité. La valeur d'entreprise
correspond à la capitalisation boursière de l'entreprise plus toutes les dettes financières.
Facteur PEG
Le facteur PEG exprime le ratio P/E par rapport à la croissance bénéficiaire attendue. En soi,
cette approche est logique. Les actions qui affichent une croissance bénéficiaire supérieure
peuvent présenter un P/E supérieur. Celles qui affichent un rapport P/E de 30 ne sont pas
nécessairement hors de prix si l'entreprise sous-jacente maintient un rythme de croissance
annuelle de 35 ou 40%. Ce facteur ne peut donc pas être supérieur à 1.
La difficulté de ce ratio réside dans la croissance bénéficiaire attendue. Faut-il aligner celle-ci
sur la croissance bénéficiaire historique ? Faut-il se baser sur les prévisions bénéficiaires – d'un
optimisme parfois excessif - avancées par la direction de l'entreprise ? De plus, la première
année exerce une influence très forte sur la croissance bénéficiaire. Plus la première année est
faible, plus il est facile pour l'entreprise de faire mieux par la suite, et donc de réaliser une
croissance bénéficiaire. Étant donné que les entreprises qui affichent une croissance
vigoureuses sont plutôt rares aujourd'hui, le facteur PEG n'est plus souvent utilisé.

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Autres facteurs influençant le cours


Comme signalé plus haut, il peut arriver que le cours et la valeur fondamentale d'une action
divergent pendant une longue durée. La Bourse connaît des périodes de sous-valorisation
fondamentale et despériodes de survalorisation fondamentale. Les facteurs suivants peuvent
également exercer une influence sur les cours.
La psychologie du marché
Les marchés ont tendance à exagérer, dans un sens ou dans l'autre, les données
fondamentales dont elle a connaissance. Au cours de la période 1999-2000, par exemple, les
investisseurs ont fait fi des nouvelles négatives émanant du secteur technologique et ont permis
aux cours de surpasser amplement la valeur fondamentale des actions.
Une hausse des cours attire de nouveaux intéressés qui n'étaient pas encore actifs en Bourse
jusque-là. Ils ont le sentiment d'avoir manqué un ‘bénéfice’ et achètent des actions. Ces achats
stimulent les cours et amplifient la survalorisation des actions. Depuis 2001, les investisseurs
accordent plus d'attention aux nouvelles négatives. Les échos positifs ne les inspirent guère.
Cette évolution s’est traduite aussi par une baisse de l'intérêt des investisseurs particuliers pour
la Bourse. Ils se sont retirés massivement, provoquant du même coup un nouveau repli des
cours. Pour certains, ce repli est justement le signal qui les pousse à acheter.
L'offre
Comme signalé, un cours d'équilibre s'obtient par le jeu de l'offre et de la demande. La demande
d'actions augmente lorsque les perspectives fondamentales sont positives et que le climat
boursier s'améliore.
L'offre d'actions peut aussi varier sensiblement et agit donc aussi sur le cours. Lorsqu'une
entreprise rachète des actions propres, l'offre diminue et le cours augmente. Le bénéfice par
action augmente également, du moins si les actions rachetées par leur émetteur sont détruites.
Lorsqu'un secteur gagne en popularité alors que l'offre d'actions du secteur est limitée, on peut
assister à des hausses de cours impressionnantes. On l'a vu dans un passé récent dans le
secteur Internet ou encore dans celui des énergies alternatives. L'offre peut aussi être
augmentée à la suite d'une introduction boursière ou d'une augmentation de capital. Dans ce
dernier cas, le cours est généralement mis sous pression. Le bénéfice par action est dilué car le
bénéfice est réparti entre un plus grand nombre d'actions. L'augmentation de capital se produit
généralement lorsque le climat boursier s'améliore.
La liquidité
Sur le marché, on trouve de grandes, de moyennes et de petites actions. Dans le jargon
boursier, on parlera de blue chips (grandes capitalisations), de midcaps (capitalisations
moyennes) et de small caps (petites capitalisations). Ces trois groupes ne sont pas délimités par
des critères fixes. L'intérêt dont les petites actions font l'objet varie d'une période à l'autre. En
1998, les valeurs de petite taille faisaient encore l'objet d'un intérêt sain en Belgique et on a
assisté à l'arrivée, sur le marché, de nombreuses entreprises introduites à des cours
représentant environ 20 fois le bénéfice annuel. Aujourd'hui, le statut des small caps s'est
détérioré. Des entreprises qui communiquent peu ou qui affichent un faible flottant (la proportion
d'actions librement négociables) ont une faible valorisation. Il est fréquent que de petites
entreprises affichent un cours qui représente moins de 10 fois le bénéfice. A tort, souvent.
L'analyse technique
Toutes les informations contenues jusqu'ici dans ce chapitre et se rapportant à la valorisation
des actions sont fondées sur les données dites fondamentales de l'entreprise et sont dès lors

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regroupées sous le dénominateur d'"analyse fondamentale". L'analyse technique, quant à elle,


part d'un graphique de cours et/ou de volumes pour en déduire l'évolution future des cours. Les
analystes techniques (ou chartistes) cherchent, dans un graphique ordinaire, des lignes de
tendance, des doubles sommets (ou planchers), des formations tête & épaules, des formations
en W, etc. Certaines techniques plus élaborées encore se basent sur d'autres types de
graphiques de cours-volumes ou sur des graphiques de type "chandelles japonaises", p.ex.
L'analyse technique ne fait pas l'unanimité. Les plus critiques estiment que les meilleurs
parcours ne peuvent être constatés qu'a posteriori, lorsqu'il est trop tard. Pourtant, l'analyse
technique est un complément intéressant à l'analyse fondamentale. Il n'est pas inutile de
consulter l'image technique d'une action pour déterminer le meilleur moment pour acheter cette
dernière. A condition toutefois que cette action soit d'abord intéressante du point de vue
fondamental.

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Chapitre 8
Organismes de placement collectif (OPC)

Les instruments de placement collectif: une faune riche et variée !


Un placement dans un fonds de placement “collectif” ou “commun” implique que les sommes
que vous y investissez sont rassemblées avec les capitaux d’une masse d’autres investisseurs
en un seul et même “portefeuille de placement” dont la gestion est assurée par un gestionnaire
professionnel.
Le capital du public est attiré par le biais de l’émission publique de parts ou d’actions. Au cours
de la dernière décennie, le capital investi dans ces fonds de placements ont sensiblement
augmenté. A la fin de 1991, les actifs nets des OPC de droit belge et étranger distribués en
Belgique représentaient 23,92 milliards d'euros. Fin 2001, ce chiffre atteignait déjà 143,7
milliards d'euros. Cela correspond donc à une hausse moyenne de près de 18 pour cent par an.
Les fonds de placement ont vu le jour aux États-Unis. Dans les années cinquante et soixante, ce
sont surtout les fonds d'actions qui ont connu un vif succès aux États-Unis. La crise pétrolière et
le repli subséquent des Bourses ont alors ouvert la voie aux fonds de trésorerie. Le niveau élevé
des taux d'intérêt à court terme, provoqué par la crise, attira de très nombreux épargnants. Par
rapport au livret d'épargne, un fonds de trésorerie présentait l'avantage de permettre
l'investissement de sommes importantes dans des certificats de trésorerie à rendement élevé,
qui rapportaient parfois plus de 20% par an. Non seulement les fonds de trésorerie endossèrent
le rôle des fonds d’actions, ils devinrent même la plus grande catégorie de fonds au début des
années quatre-vingts. Mais plus pour longtemps. C'est à cette période en effet que les marchés
d'actions repartirent à la hausse. Entre 1982 et 1990, malgré le fameux krach de 1987, les
actions firent mieux que toute autre forme de placement. Pendant cette période, la valeur des
fonds d’actions américains - les statistiques européennes sont rares en raison du petit nombre
de fonds actifs à l’époque - quadrupla et leur nombre progressa de façon spectaculaire: au
début des années nonante, on comptait aux États-Unis quelque 3.500 fonds : 1.300 fonds
d’actions, 1.400 fonds d’obligations et 800 fonds de trésorerie. En 1976, on ne dénombrait que
452 fonds de placement aux États-Unis, dont 278 fonds d’actions.
Un cap historique fut franchi au début des années nonante puisque pour la première fois, on
dénombrait à la Bourse américaine davantage de fonds de placement que d’actions
individuelles. Au cours des dernières années, la croissance de l’industrie des fonds s’est encore
accélérée. Rien qu’aux États-Unis, on dénombre 8.000 fonds qui représentent ensemble un
capital investi de 5.500 milliards de dollars.
Mais l’Europe et la Belgique ne sont pas restées à la traîne indéfiniment: à la fin septembre
2004, les fonds de placement enregistrés en Belgique - plus de 5.000 - représentaient un actif
net de 144,35 milliards d'euros.
Le pour et le contre
On entend souvent dire que c’est en s’informant bien et en assurant eux-mêmes la gestion
active de leur portefeuille que les investisseurs peuvent obtenir le return le plus élevé. Il est vrai
que les fonds impliquent des frais. C’est que les gestionnaires doivent être rémunérés, le suivi
administratif du ces fonds est payé par le client, et en plus, celui-ci doit parfois s'acquitter des
frais d'entrée et de sortie élevés. Et si par malheur, le fonds ne parvient pas à générer un
rendement satisfaisant, les fonds de placement paraissent n'avoir que des inconvénients.
Pourtant, leurs avantages sont nombreux, même si les investisseurs particuliers ont tendance à

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les oublier. Signalons pour commencer l'offre variée des fonds. Leur nombre est quasiment
infini, tout comme le nombre d’établissement financiers et d’intermédiaires qui en proposent. On
en trouve de toutes les espèces et sous toutes les formes, avec ou sans frais, avec ou sans
garantie de capital, investis en actions, dans les produits à revenu fixe, dans les instruments
monétaires et dans l’immobilier, ou une combinaison de plusieurs de ces instruments financiers.
L’investisseur intéressé peut s’adresser à son banquier, son intermédiaire financier ou son
assureur, qui vient éventuellement lui présenter ces produits à son domicile.
En outre, la plupart des fonds sont de type ouvert (voir plus loin), de sorte que leur liquidité est
garantie. En d’autres termes: les investisseurs peuvent acheter et vendre des parts à tout
moment. La valeur intrinsèque (soit la valeur totale du fonds divisée par le nombre de parts en
circulation, appelée aussi valeur nette d’inventaire ou VNI) est déterminée généralement tous
les jours ouvrables et l’établissement financier émetteur du fonds s’engage à vendre ou à
reprendre ces parts à cette valeur. Toutefois, l’investisseur ne connaît pas la valeur de la part au
moment où il transmet son ordre. Il l'achète ou la vend toujours à la valeur d'inventaire suivante.
Les frais constituent certes un inconvénient important des fonds de placement. N’oublions pas
cependant que les autres types de placements entraînent eux aussi des coûts. Il suffit de jeter
un coup d’œil sur le bordereau d’achat d’un lot d’actions ou d’obligations pour s’en convaincre.
Sans même parler des options et des autres produits dérivés.
De plus, grâce aux avantages d'échelle qui les accompagnent, les frais des fonds de placement
ne sont guère excessifs. Malgré les frais d'entrée, de gestion et – dans certains cas – les frais
de sortie, les investisseurs en OPC paient moins de frais que les particuliers qui s'engageraient
directement dans les mêmes placements que ceux contenus dans le fonds. C'est que les
gestionnaires de fonds négocient d’importants lots d’actions à la fois, ce qui leur permet de
comprimer les frais de transaction. En outre, les sicav bénéficient d’un régime fiscal de faveur
permettant aux fonds de capitalisation d’échapper en toute légalité au précompte mobilier (nous
y reviendrons).
Un autre avantage des fonds de placements est le passage aisé et à bon compte d’un fonds à
un autre. Ce phénomène est fort récent en Europe. Autrefois, l’investisseur mécontent du fonds
qu’il avait en portefeuille renonçait souvent à transférer son patrimoine à un autre OPC en raison
des frais élevés (frais de sortie et d'entrée) qu’une telle opération impliquait. Les fonds
compartimentés qui nous viennent des États-Unis ont changé les choses. Il est de plus en plus
fréquent que les fonds appartiennent à une famille déterminée. Et cette famille dispose d’un
nombre suffisant de membres pour couvrir une grande partie de l’offre financière.
La discipline est un autre mot magique en matière de fonds de placement. Tout investisseur
amateur connaît des périodes d’engouement au cours desquelles il a le temps et l’envie de
s’occuper activement de ses placements. Il décortique alors les pages financières des journaux
et des magazines, consulte son intermédiaire financier, assiste à des séminaires et des
conférences et ne manque pas un seul programme boursier à la télévision. Au cours d’une telle
période, il compose un portefeuille d’actions et d’obligations soigneusement balancé qu’il suit de
très près. Après un certain temps, toutefois, les activités professionnelles de notre investisseur
reprennent le dessus et lui prennent tout son temps, le climat est davantage couvert sur les
marchés et les taux à long terme sont en hausse, d’où une baisse des cours obligataires. Notre
investisseur ô combien exemplaire en d’autres temps perd son intérêt et sa motivation. Le return
de ses placements n’est pas trop réjouissant, il vend trop tard les actions qui battent de l’aile et
manque les opportunités offertes par d’autres actions.
Un investisseur qui place son épargne dans les fonds peut opter pour le réinvestissement
automatique de ses bénéfices et dividendes - sans se soucier de savoir quels instruments
financiers il convient d’acheter avec le résultat de l’année précédente - ou au contraire pour le
versement d’une allocation périodique, une formule intéressante pour les investisseurs voulant

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vivre de leurs rentes. Dans la première hypothèse, nous avons affaire à des fonds de
capitalisation, dans l’autre à des variantes de distribution.
Nous en arrivons ainsi aux plus beaux attraits des fonds de placement pour les investisseurs.
Grâce aux fonds, ceux qui ne se sentent pas d’attaque pour suivre eux-mêmes leur portefeuille
(par manque de temps, d’intérêt ou de connaissance du monde financier) sont libérés de tout un
travail d’étude et même de tout l’aspect administratif des placements. Il reçoit des états et des
extraits de compte, des propositions pour de nouveaux placements ainsi que des rapports
périodiques relatifs aux fonds.
En outre, une fois par trimestre, de nombreuses publications lui permettent de comparer les
performances de “ses” fonds avec celles de la concurrence. Et c’est sans mentionner encore
l’aspect de la diversification. Ou la possibilité qu’offrent les fonds d’investir dans des secteurs et
des domaines auxquels l’investisseur particulier n’a pas accès. La diversification, c’est la
répartition des placements entre divers secteurs, régions géographiques ou produits
d’investissement. Celui qui opte pour un fonds d’actions sait que le portefeuille de ce fonds est
réparti sur un plus grand nombre d’actions que ceux que possède l’investisseur moyen, sur un
plus grand nombre de secteurs et de pays. L’investisseur qui opte pour les fonds mixtes place
son épargne dans un portefeuille diversifié d’actions, d’obligations et d’instruments monétaires.
La diversification permet de limiter la volatilité du portefeuille. Si cette approche affecte
légèrement le potentiel de hausse de l’ensemble, elle permet d’éviter les nuits blanches et les
déceptions financières dans les périodes plus difficiles. En outre, l’offre de fonds permet
d'acheter un portefeuille d'actions avec un montant restreint, alors qu'un placement direct dans
les mêmes valeurs requiert une mise bien plus importante.
Ensuite, l'offre de fonds est tellement diverse que chaque investisseur y trouve une formule à sa
mesure. Et y découvre même des possibilités de placement hors de portée des particuliers. On
en veut pour exemple les fonds de pays qui investissent leurs actifs dans les marchés de
croissance d’Asie du Sud-Est, d’Amérique latine ou des pays de l’ancien bloc de l’Est.
Comment les banques sont-elles parvenues à convaincre l’investisseur traditionnel en
bons de caisse d’investir désormais dans un fonds ?
Certains anciens investisseurs en bons de caisse se sont montrés hésitants ces dernières
années: fallait-il délaisser les produits à revenu fixe au bénéfice des fonds de placement ?
Certes, le rendement de ces produits à revenu fixe n’était plus que l’ombre de ce qu’il était au
début des années 90, mais le risque de perdre une partie de leur investissement les effrayait.
Leurs bons de caisse ne leur rapportaient peut-être plus grand chose, mais ils étaient sûrs au
moins de récupérer leur investissement de départ à l’échéance. Les cours des fonds, eux, sont
sujets à des fluctuations, une caractéristique des marchés financiers. Nombre de ces
investisseurs ne pouvaient accepter l’idée que le placement qu’ils avaient fait un jour pouvait
valoir moins le lendemain. Car que faire en cas de vente forcée des titres ? Récupérer moins
que le montant investi ? Cette idée était inacceptable.
Pour ces investisseurs, les fonds à capital garanti sont apparus à point nommé. Cette mode des
fonds offrant une protection de la mise de départ nous est venue des États-Unis voici quelques
années. De manière générale (car il existe de nombreuses variantes), ces fonds garantissent le
remboursement à l’échéance du montant investi au départ. A condition toutefois que
l’investisseur reste fidèle au fonds tout au long de sa durée.
Préjugés et malentendus
Malgré les nombreux avantages qu’offre un placement dans un fonds de placement, les OPC
sont toujours l’objet de préjugés et de malentendus. (Le terme “Organismes de placement

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collectif” (OPC) est la dénomination générale officielle de ce type de fonds de placement, de


sicav et autres sicaf.)
Le premier des malentendus veut que les investisseurs peuvent acheter les yeux fermés le
fonds qui a réalisé la meilleure performance l’année précédente, qu’en agissant ainsi, le succès
est garanti. Certes, il est utile de parcourir la liste des meilleurs fonds de l’année précédente,
mais cet exercice ne suffit pas. Car l’excellence d’un fonds sur une brève durée peut s’expliquer
par une combinaison favorable d’éléments, à commencer par le climat boursier général. En
1993, les fonds spécialisés dans les marchés émergents (qui investissent leurs actifs dans les
économies en croissance d’Asie, d’Amérique latine, et, plus récemment, d’Europe de l’Est) ont
fait mieux que tout autre type de fonds de placement. Les fonds spécialisés dans les “Tigres” du
Sud-Est asiatique, surtout, se sont démarqués cette année-là.
Fin 1993, ces fonds commencèrent à attirer l’attention du grand public alléché par les returns de
50% et plus atteints par certains d’entre eux. On vit affluer des masses de capitaux vers les
fonds de marchés émergents et les nouveaux OPC spécialisés dans ces marchés se
multiplièrent. Toutefois, la crise obligataire de 1994 et les krachs de ces marchés émergents en
1997 et 1998 ont affecté ces fonds au point qu’aujourd’hui, ils affichent un net retard sur les
OPC plus traditionnels. Les investisseurs qui se sont engagés au plus fort de l’engouement, fin
1993, pansent encore leurs plaies aujourd’hui. La même situation s'est produite au début de l'an
2000 lorsque la bulle TMT atteignait son comble. L’erreur qu’ont commise ces investisseurs,
c’est de n’avoir pas tenu compte de la règle de base en matière de fonds de placement et selon
laquelle il faut choisir ses fonds en fonction de sa stratégie de placement et de son profil.
Se dire que les fonds de placement ne sont que modérément sujets aux caprices des Bourses,
est une autre erreur dont il faut se méfier, comme en témoigne l’évolution des fonds de marchés
émergents en 1993. De nombreux investisseurs en bons de caisse et en emprunts d’État n’ont
pas hésité à troquer un placement sûr, à revenu fixe, contre un instrument très risqué mais
pouvant rapporter gros. Jamais ils n’avaient dû se soucier de leurs bons de caisse et voilà qu’à
présent, leur placement dans les fonds émergents perdait 30% et plus en moins de temps qu’il
ne faut pour le dire.
Les règles qui régissent le monde des placements en général régissent aussi le segment
spécifique des fonds de placement. Ainsi, un return potentiellement plus élevé est compensé par
un risque plus élevé. D’où la méfiance dont il convient de faire preuve à l’égard des “hit parades”
des fonds les plus performants au terme de l’exercice précédent. Mieux vaut se pencher sur les
performances réalisées par les fonds sur une durée plus longue.
Une autre erreur fréquente est d’acheter un fonds sur une simple recommandation. Quiconque
veut acheter une voiture ou un réfrigérateur compare différents modèles et différents
distributeurs. Le choix de l’un ou l’autre modèle se fait après mûre réflexion. En matière de
placements, il arrive trop fréquemment que d’importants montants soient investis en un clin d’œil
dans un instrument ou dans un autre. Étudiez les prospectus de différents fonds qui
correspondent à votre profil. Comparez les frais, la composition du portefeuille et la répartition
(géographique) des actifs. De la même manière que vous envisagez les différents coloris, les
diverses options et les possibilités en matière de cylindrée d’une voiture. Ne prenez votre
décision qu’après mûre réflexion.
La dernière erreur souvent commise lorsqu’il s’agit du choix des fonds est de croire que la
performance réalisée une année déterminée peut se répéter à l’infini. Non, nous ne répétons
pas ce que nous affirmions plus haut car nous évoquons à présent la hausse en pour cent que
l’on peut attendre d’un fonds déterminé. Ce n’est pas parce qu’un fonds a réalisé un return de
12% au cours d’un exercice déterminé qu’il en fera autant au cours des exercices suivants. Les
fonds ne sont pas des placements à revenu fixe (même s’ils sont souvent considérés comme

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tels par d’anciens détenteurs de bons de caisse) et ne garantissent donc aucun revenu sûr (à
l’exception de la mise de départ garantie par les fonds à capital garanti).
Formes juridiques de placements collectifs
Sur la base de leur structure juridique, les placements collectifs peuvent être classés en OPC
(Organismes de Placement Collectif) contractuels et statutaires. Les fonds contractuels n’ont
pas de personnalité juridique et ne sont pas considérés comme des entités distinctes sur le plan
du droit. Le patrimoine de ces fonds est indivis. Il s’agit en réalité des fonds de placement
ordinaires, un terme qui indiquait autrefois l’ensemble de l’offre de placements collectifs. Ils sont
des sortes de paniers de capitaux investis conjointement. Les OPC statutaires disposent quant à
eux de la personnalité juridique puisqu’ils ont la forme de sociétés anonymes (SA) ou de
sociétés en commandite par actions (SCA). Ces OPC sont mieux connues sous la dénomination
de sicav (Société d’Investissement à Capital Variable). Elles présentent la particularité de
pouvoir augmenter ou abaisser leur capital en émettant de nouvelles actions ou, au contraire, en
rachetant des actions en circulation. Ce n’est pas le cas des sicaf (les Sociétés d’Investissement
à Capital Fixe). En Belgique, ce dernier type de sociétés d’investissement n’est utilisé que pour
investir dans l’immobilier. La constitution de sicav en Belgique a été rendue possible par la loi du
4 décembre 1990.
Quant à la pricaf, il s’agit d’une société d’investissement investissant (directement ou
indirectement) dans des entreprises non cotées. Les actions d’une pricaf doivent obligatoirement
être cotées en Bourse (p.ex. Quest for Growth).
Une autre distinction peut encore être faite en fonction de la structure „ordinaire“ (et donc non
juridique) des fonds puisqu’on distingue des fonds dits ouverts (Open End) et des fonds dits
„fermés“ (Closed End). Un fond ouvert donne continuellement accès à de nouveaux
investisseurs et les participants existants peuvent quitter le fonds à tout moment (en cédant
leurs parts à l’établissement émetteur) sur la base de la valeur intrinsèque du fonds déterminée
en principe au jour le jour. Lorsque le nombre de nouveaux investisseurs dépasse celui des
investisseurs sortants, le fonds reçoit du capital frais à sa disposition et créera de nouvelles
parts de participation.
Répartition sur la base de la politique de placement
Les fonds obligataires
Ils investissent leur moyens dans des obligations libellées en une ou plusieurs devises
différentes, dans des emprunts d’État ou des obligations émises par des entreprises privées,
des emprunts émis par des débiteurs de qualité ou dans des junk bonds.
Avec 33,83 milliards d'euros, cette catégorie représentait encore 23,44 % du total des actifs nets
des fonds distribués publiquement en Belgique au 30/9/2004, ce qui en fait la plus grande
catégorie.
Les fonds d’actions
Ils investissent en actions. Un tel fonds peut se concentrer sur les actions belges, mais aussi
ratisser plus large en s’intéressant aux actions internationales. Souvent, les fonds sont
spécialisés dans les actions d’un ou de plusieurs pays d’une région déterminée, ou encore dans
certains secteurs économiques.
Avec 26,89 milliards d'euros, cette catégorie représentait au 30/9/2004 près de 18,63% de l’actif
net des fonds distribués publiquement en Belgique. Malgré la chute des cours depuis 2000, les
fonds d'actions restent la deuxième catégorie d'investissement en termes d'importance.

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Depuis l'instauration de l'euro, un nombre croissant de fonds d'actions se concentrent sur un


seul secteur économique: le risque monétaire présenté par les pays de l’UE est à présent
supprimé. Les placements transfrontaliers sont ainsi devenus plus intéressants. De plus,
l'approche sectorielle des investissements est devenue un thème de plus en plus important dans
le monde financier. L'arrivée de la “nouvelle économie”, stimulée par l'Internet, n'est
certainement pas étrangère à cette évolution. Les fournisseurs internationaux d'indices
boursiers proposent une gamme de plus en plus étendue d'indices sectoriels.
L'avantage d'un placement sectoriel est simple: vous suivez l'évolution de tout le secteur, sans
être gêné aux entournures par des restrictions géographiques. C'est qu'aucun pays n'échappe à
la mondialisation de l'économie, et les grandes entreprises sont actives dans plusieurs pays et
dans différents domaines. C'est ainsi qu'on a assisté à la création de compartiments d'actions
investis chacun dans un secteur spécifique, tel que l'industrie de base, les biens de
consommation, les activités financières, le temps libre et les médias, la pharmacie, la
distribution, la technologie, les services d'utilité publique, la biotechnologie, … Sur les Bourses,
les actions appartenant à un même secteur réagissent de plus en plus à l'unisson. Un scandale
qui secoue un secteur déterminé affectera pareillement toutes les actions de ce secteur.
Les fonds à capital garanti, les fonds à durée déterminée et les fonds à cliquet
Les fonds d’actions à rendement garanti, les fonds à durée déterminée et les fonds qui fixent
des bénéfices intermédiaires (fonds à cliquet) sont très en vogue depuis quelques années. Des
statistiques récentes publiées par de l'Association Belge des Organismes de Placement Collectif
(ABOPC), qui édite par ailleurs l'intéressant annuaire ‘les placements collectifs en Belgique’,
illustrent le succès grandissant de ce type de produits. Fin 1997, près de 10 milliards d'euros
étaient investis dans les fonds d'actions à capital garanti, soit 14% du total des actifs investis
dans les fonds de placements. Au 30/9/2004, ces fonds recueillaient 39,61 milliards d'euros et
représentaient 27,44 % du marché global des fonds en Belgique. Ces fonds se sont ainsi hissés
à la 1ière place des catégories d'investissement.
Les fonds d’actions à capital garanti offrent dès le départ aux investisseurs qui achètent leurs
parts la garantie qu’ils rembourseront l’investissement de base à l’échéance. Car ces fonds ont
en effet une échéance fixée d’avance, leur durée est donc déterminée, alors que d’autres fonds
continuent d’exister aussi longtemps que le souhaite l’établissement émetteur.
Les fonds à capital garanti peuvent promettre le remboursement de la mise initiale parce qu’ils
recourent à un produit à revenu fixe, un zero bond par exemple. Plus les taux sont hauts, moins
il faut investir aujourd’hui pour recomposer le capital à l’échéance et plus les gestionnaires
peuvent investir dans une construction (lucrative) basée sur les actions.
Plus intéressants sont les fonds qui, en plus de garantir le capital de départ, fixent
périodiquement les plus-values. Il existe par exemple des fonds offrant une garantie de capital
totale (100%), dont le return est lié à un panier d’actions appartenant à un secteur déterminé.
Généralement, le pourcentage de hausse est cliqué (acquis définitivement) par période (chaque
année ou tous les deux ans). Supposons que le fonds se soit apprécié de 20% en 1 an, que ce
bénéfice ait alors été fixé et le fonds se soit ensuite déprécié sans discontinuer jusqu’à
l’échéance. L’actionnaire recevra alors malgré tout à l’échéance le remboursement de sa mise
de départ plus 20%.
Les fonds mixtes
Ces fonds investissent aussi bien en actions qu’en obligations, dans les liquidités (produits à
court terme), voire parfois dans d’autres instruments de placement. Souvent, leur stratégie
consiste à composer leur portefeuille de manière d’obtenir un mix de rendement et de plus-value

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le plus favorable possible. Avec près de 23,1 milliards d'euros, cette catégorie représente au
30/9/2004 quelque 16 % de l’actif net des fonds distribués publiquement en Belgique.
Les fonds immobiliers
Ils investissent dans l’immobilier. Généralement, ils disposent d’un portefeuille réparti
internationalement. Bon nombre de ces fonds ont aujourd’hui le statut de sicaf. De tous les
fonds distribués publiquement en Belgique, cette catégorie représentait 4,21 milliards d'euros au
30/9/2004, soit près de 4,42 % du total.
Les fonds de trésorerie
Ces fonds, appelés aussi “fonds monétaires”, restent le plus liquide possible et investissent donc
à court terme. Leur portefeuille se compose de comptes à terme libellés en différentes devises.
Les zero bonds (emprunts à coupon nul) approchant de leur échéance sont également
susceptible de figurer dans ces portefeuilles.
De tous les fonds distribués publiquement en Belgique, les fonds de trésorerie représentaient au
30/9/2004 6,37 milliards d'euros, soit 4,42% du total.
Les fonds de capital-risque (venture capital)
Ces fonds investissent dans du capital à haut risque. Il s’agit généralement de jeunes
entreprises qui affichent un potentiel de croissance élevé. Compte tenu du risque élevé, le return
demandé devra lui aussi être élevé.
Les fonds en options et futures
Ils investissent dans les options, les contrats à terme et d’autres produits dérivés.
Les fonds investis dans d’autres fonds
Compte tenu de l’offre énorme de fonds de placement, le succès des fonds investis dans
d’autres fonds (fonds de fonds) peut aller croissant.
Les “Hedge funds”
Très populaires aux États-Unis durant la première moitié des années nonante, les hedge funds
sont à première vue des instruments de placement très complexes et opaques. Ils semblent ne
plus avoir grand-chose en commun avec les placements au sens commun du terme. Ils
recourent aux produits dérivés, combinent positions à découvert et couvertes, créent des effets
de levier, etc.
Pour l'investisseur particulier qui a parfois du mal à s'y retrouver dans un rapport annuel, ces
fonds s'apparentent au surréalisme. Pourtant, ce que font les hedge funds se résume
généralement à peu de choses: ils recherchent les déséquilibres dans le marché et tentent d'en
tirer un bénéfice. Cependant, en raison de leur nature même, ces fonds sont généralement bien
plus risqués que la moyenne.
Fonds d’épargne-pension
Ces fonds constituent une catégorie spécifique de par leur statut fiscal. Les fonds d’épargne-
pension ont été créés dans le cadre de l’Arrêté Royal du 22 décembre 1986 relatif à
l’instauration d’un système pour le troisième âge ou d’épargne-pension. Avec 8,23 milliards
d’euros, cette catégorie représente 5,7% de l’actif net des fonds distribués en Belgique.
Les fonds à compartiments
Ces fonds ne sont pas à proprement parler des fonds investissant par catégorie de placement.
Ils sont structurés selon le système des compartiments. Un gestionnaire de fonds émet plusieurs

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fonds sous un seul et même dénominateur. Ces différents compartiments se spécialisent


chacun dans un domaine particulier. Il peut s’agir d’un pays, d’une devise ou encore d’un
secteur. L’avantage de ces fonds est qu’ils permettent aux investisseurs de passer d’un
compartiment à l’autre à faible coût, voire même gratuitement.
Classification des fonds mixtes
Tous les investisseurs s’accordent à reconnaître l’importance d’une seule règle: il ne faut jamais
mettre tous ses œufs dans le même panier. Ceux qui avaient placé au début de 2000 une
grande partie de leur portefeuille dans des valeurs des secteurs télécoms, médias et
technologie, s’en sont mordu les doigts. En revanche, ceux qui, outre des valeurs TMT, avaient
également opté pour des actions financières et pharmaceutiques, ont été un peu moins affectés
par le choc subi par les Bourses technologiques, bien qu'en 2001 et au 1er semestre 2002,
aucun secteur n'ait su tirer son épingle du jeu. Une répartition des risques reste le pilier central
de toute stratégie bien pensée. Elle suppose cependant que l’investisseur opte aussi bien pour
des actions de pays et de secteurs différents que pour des obligations, libellées en EUR et dans
d’autres devises, et émises de préférence par des débiteurs différents. Une mission quasiment
impossible pour une personne disposant d’un capital d’investissement limité.
Les fonds mixtes offrent ici une solution intéressante. Avec une mise relativement limitée,
l’investisseur peut acheter des parts d’un tel fonds, lequel offre d’emblée une répartition optimale
des risques. En matière de fonds mixtes également, on trouve vaste gamme sur le marché. Ces
fonds sont généralement répartis selon leur risque, qui s'exprime par la part représentée par les
actions:
- fonds poursuivant une stratégie défensive: investis à 75 % en obligations et à 25 % en
actions. Une telle stratégie convient parfaitement au “bon père de famille” pour qui la sécurité
est importante, mais qui vise en même temps un rendement supérieur à celui offert par les
placements à revenu fixe classiques.
- fonds qui suit une stratégie neutre: investis à 50 % environ en actions, permettant à
l’investisseur de profiter pleinement des hausses de cours attendues sur les Bourses. Pour
pallier les baisses de cours inattendues, les gestionnaires de ce type de fonds investissent 50 %
du portefeuille global en obligations émises par des débiteurs de première qualité.
- fonds poursuivant une stratégie de croissance ou agressive: la personne qui investit dans
ce type de fonds recherche un rendement maximal à long terme avec un portefeuille investi à 75
% (!) en actions. Un tel fonds convient bien entendu parfaitement à l’investisseur qui dispose
d’un horizon de placement à long terme et qui est conscient du fait qu’à court terme, les actions
peuvent représenter un risque considérable, mais qu’à long terme, elles rapportent presque
toujours plus que d’autres formes de placements.
Bien entendu, chaque stratégie peut s’appuyer soit sur des actions appartenant à l’Euroland et
sur des obligations libellées exclusivement en euro, soit sur des actions et des obligations qui ne
se limitent pas exclusivement à l’Euroland et à l’euro.
Return et risque: les deux faces d’une même médaille!
Chaque investisseur vise le return le plus élevé possible tout en limitant le risque au maximum.
Les investisseurs aguerris savent cependant que le return et le risque sont étroitement liés et
que plus le risque est élevé, plus le return potentiel l’est également, et inversement. Finalement,
il n’est pas si difficile que cela de calculer le return d’un placement: il suffit de connaître le cours
au départ et à l'échéance et les revenus des coupons touchés. Il est bien plus difficile d’évaluer
le risque que court l’investisseur.

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Classes de risque de l’Association Belge des Organismes de Placement Collectif


(ABOPC)
Le prospectus d’émission (présentation du compartiment) des fonds distribués publiquement en
Belgique donne une indication du risque lié à un OPC ou à un compartiment. Les risques sont
répartis en classes en fonction de l’écart standard – variation par rapport à une moyenne – entre
les returns mensuels au cours des 5 dernières années, exprimés en euro. Pour les nouveaux
OPC, la classe de risque est déterminée par rapport à un indice de référence (benchmark) qui
reflète les placements tels qu’ils sont annoncés dans le prospectus d’émission.
Les classes de risque sont définies comme suit:
- classe 0: l’écart standard est compris entre 0 et 2,5 %
les OPC monétaires (de trésorerie) en euro ou en devises reliées à l’euro appartiennent à cette
catégorie
- classe 1: l’écart standard est compris entre 2,5 % et 5 %
OPC monétaires (de trésorerie) en devises étrangères à l’euro, OPC à moyen terme, OPC
obligataires en euro/devises liées à l’euro et en devises fortes
- classe 2: l’écart standard est compris entre 5 et 10 %
OPC en obligations internationales et certains OPC monétaires dans des devises spécifiques.
- classe 3: l’écart standard est compris entre 10 et 15 %
certains OPC obligataires (devises spécifiques ou exotiques),OPC d’actions (belges,
européennes ou américaines)
- classe 4: l’écart standard est compris entre 15 % et 20 %
OPC en actions de certains marchés spécifiques
- classe 5: l’écart standard est supérieur à 20 %
OPC en actions japonaises et en d’autres actions asiatiques, actions de marchés émergents, …
Pour les OPC obligataires, il est également utile de tenir compte, outre de l’évaluation du risque,
de la sensibilité de la valeur du portefeuille aux fluctuations des taux. Cette sensibilité est surtout
déterminée par la duration du portefeuille. Au chapitre "Obligations", nous nous sommes
penchés sur cette duration, notion parfois utilisée à tort et à travers.
Frais
La grande majorité des fonds réclament des frais d’entrée qui varient de 1 à 3 % dans le cas des
fonds ordinaires. Souvent, la sortie s’accompagne elle aussi de frais. Et puis il y a les frais de
gestion qui varient d’un émetteur à l’autre et dépendent généralement du type de fonds et des
valeurs dans lesquelles ils sont investis. En moyenne, les frais de gestion correspondent à 1
pour cent par an. Ces frais, le gestionnaire du fonds les porte en compte, chaque jour, dans la
valeur nette d'inventaire. L'investisseur ordinaire ne les voit donc pas, mais il les paie. L’État
réclame lui aussi son écot sous la forme de taxes boursières (voir plus loin).
Rendement
Le rendement des fonds de placement dépend du type de valeurs dans lesquelles le capital du
fonds est investi. Ce rendement n’est jamais garanti d’avance. Dans le cas de fonds dits “à
rendement garanti”, l’établissement émetteur donne une garantie morale concernant le
rendement.

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Les fonds dits de distribution distribuent un coupon périodique, c.-à-d. un intérêt, après
prélèvement du précompte mobilier (15%, attention: 25% pour les compartiments de sicavs
étrangères créées avant le 1/1/1994). Généralement, les particuliers souscrivent plutôt à des
fonds dits de capitalisation, qui ajoutent les intérêts et les dividendes au capital du fonds, d’où
une hausse de la valeur du portefeuille du fonds et donc de chaque titre (voir l’introduction pour
l’effet de l’épargne cumulée).
Demande de remboursement
Les établissements qui émettent des fonds achètent et vendent chaque jour des certificats ou
parts de participation de leurs fonds. En principe donc, l’investisseur peut se dégager à tout
moment moyennant, le cas échéant, paiement d’une indemnité de sortie. Il est possible de
négocier certains de ces fonds en Bourse, même si cette approche reste encore très limitée en
Belgique. La répartition de la position en actions de ces fonds ne dépend dès lors plus du
réseau d’agences propre du distributeur. A l’heure actuelle, l’Internet favorise la vente de fonds
par voie électronique.
Les placements éthiques
L’importance des placements éthiques ou durables croît constamment. Pour l’investisseur
individuel, il n’est pas facile de juger si une entreprise répond aux critères de l’éthique.
L’approche éthique des placements est une notion à multiples facettes, mais elle a évolué sur
une période relativement courte d’une sélection négative opérée à partir d’une attitude idéaliste,
vers une analyse plus globale.
Généralement, l’évolution des placements éthiques est scindée en trois phases. La première
phase concerne la sélection négative consistant à éviter les entreprises appartenant à certains
secteurs déterminés, tels que le secteur de l’armement, l’industrie du tabac, etc. Dans une
deuxième phase, on sélectionne des entreprises qui réalisent de belles performances dans
certains segments de l’approche éthique. Certains facteurs positifs sont pris en considération,
tels que l’environnement, la création d’emplois et la participation des travailleurs. Dans la
troisième phase, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, on recourt généralement au
modèle triple bottom line pour énoncer la définition: la durabilité sociale, écologique et
économique, l’équité/le développement, la communication avec les actionnaires de référence,
les droits de l’homme, l’approche des produits de leur création à leur mise au rebut, la
responsabilité de l’entreprise dans la communauté sociale.
En dehors de toute évaluation qualitative du point de vue éthique, tous les autres critères de
placement et d’évaluation tels que nous les avons étudiés au fil de ce livre (actions, obligations,
placements collectifs) restent d’application.

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Chapitre 9
La branche 21 et la branche 23

Au début des années 90, les assureurs belges veulent, comme les banques, se faire une place
sur le marché florissant des placements. En 1993, ils lancent deux types d'assurance-vie
pouvant servir de placements: les produits bons d’assurance et les produits de la branche 23.
Branche 21: le bon d'assurance
Les produits de la branche 21 sont des produits assurance-vie à revenu fixe. Le bon
d'assurance, copie du bon de caisse, appartient à cette catégorie. Le bon d'assurance est
exempt de précompte mobilier s'il s'accompagne d'un risque d'assurance et à la condition que
l’investisseur soit également le bénéficiaire en cas de vie. Le bon d'assurance est aux assureurs
ce que le bon de caisse est aux banques. C'est un placement à durée fixe accompagné d'un
rendement garanti: un instrument au goût des investisseurs qui redoutent le risque. Mais par
rapport à son rival bancaire, le bon d'assurance présente l'avantage de s'accompagner d'une
assurance-vie qui paie une indemnité aux héritiers de l'investisseur si celui-ci décède au cours
de la durée du placement.
L'investisseur qui opte pour un bon d'assurance achète en réalité un bon d’Etat assorti d'une
assurance-vie. L'assurance verse aux héritiers de l'investisseur un capital si cet investisseur
décède. Ce capital représente au moins 130 pour cent du montant investi dans le bon
d'assurance. C'est toujours bon à prendre. Mais cet avantage se paie, bien entendu. Cette
assurance-décès induit le paiement d’une prime. Si le souscripteur est jeune, le prix qu'il devra
payer sera raisonnable puisque sa prime d'assurance sera meilleur marché, le risque qu'il
décède étant très limité. Les bons d'assurance sont en fait plus intéressants pour les jeunes
investisseurs que pour les seniors.
Les taux que les assureurs proposent aujourd'hui dépendent des taux du marché et des taux
maximum techniques fixés par la CBFA (Commission Bancaire et Financière et des
Assurances). Cet organisme détermine un taux minimal par durée. Un bon d'assurance s'étend
sur une durée comprise entre un et huit ans. Un bon d'assurance est libre de précompte mobilier
si sa durée ne dépasse pas huit ans et s'il est assorti d'une assurance-décès. Celle-ci doit
d'ailleurs atteindre au moins 130 pour cent du capital investi initialement. Exemple: vous
investissez 10.000 euros dans un bon d'assurance à cinq ans. Si vous venez à décéder avant
l'échéance, donc au cours de ces cinq ans, vos héritiers recevront au moins 13.000 euros. C'est
un montant minimal, si la valeur de votre bon d'assurance, grâce à la capitalisation des intérêts,
vaut plus de 130 % de sa valeur initiale, vous recevrez ce dernier montant. La prime que vous
payez pour la couverture-décès n'est pas déductible fiscalement. Cette couverture-décès peut
néanmoins être intéressante, car son prix est souvent inférieur au précompte mobilier dû dans le
cas d'un bon de caisse. Par ailleurs, les parents proches peuvent financer partiellement ou
totalement les droits de succession grâce à cette assurance supplémentaire, si vous décédiez
de manière prématurée. Les assureurs exigent cependant généralement une mise de départ de
2.500 euros minimum.
Le rendement d'un bon d'assurance dépend donc en fait du taux offert par l'assureur, des frais
d'entrée et de la prime d'assurance. Comme le taux du marché est faible actuellement, l'attrait
des bons d'assurance et des bons de caisse n'est plus aussi grand. Nombre d'investisseurs sont
dès lors passés à la branche 23.
Force est de constater que sur le terrain, le bon de caisse compte toujours davantage d'adeptes
que le bon d'assurance. Ceci s'explique peut-être par le fait que le premier est au porteur, tandis

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que le second est nominatif. Le fait que le bon d’assurance propose une formule de
capitalisation, contrairement au bon de caisse, explique également qu’il remporte moins souvent
les faveurs de l’épargnant. Nombre d’investisseurs préfèrent en effet recevoir leurs intérêts
régulièrement (tous les ans, tous les trimestres…). Les employés de banque conseillent par
ailleurs de préférence leurs bons de caisse, plutôt que les bons d’assurance d’une filiale
d’assurance. Les bons d'assurance sont surtout proposés par les agents et courtiers en
assurances.
Branche 23 : investir en étant assuré
Une autre forme d'instrument reliant assurances et placements, c'est la formule de la branche
23. Il s'agit de produits d'assurance-vie où le rendement est lié à un ou plusieurs fonds de
placement. On peut les comparer à des fonds de placement bancaires. Contrairement aux
produits de la branche 21, ceux de la branche 23 n'offrent donc pas de revenu fixe.
Particulièrement lorsqu'ils contiennent des actions, les produits de la branche 23 présentent
donc aussi un risque. Cet aspect ne les empêche pas de remporter un vif succès auprès de
l'investisseur belge depuis quelques années.
La principale différence entre un fonds de la branche 23 et un fonds de placement est de nature
juridique. Un fonds de placement est un produit bancaire. Sur le plan juridique, on parle d'un
fonds de placement ou d'une société d'investissement. Un fonds de la branche 23 est une
assurance-vie individuelle reliée à un ou plusieurs fonds de placement sans garantie formelle de
rendement. Un contrat d'assurance-vie détermine à la fois un assuré, un preneur d'assurance et
un bénéficiaire. Le contrat est nominatif. Ces caractéristiques font d'un produit de la branche 23
un produit idéal pour la transmission patrimoniale. Si l'assuré vient à disparaître, la valeur du
contrat est versée au bénéficiaire désigné. La construction offre aussi, de cette manière, une
bonne protection contre le vol et la perte.
La différence entre la structure juridique des deux formules implique aussi une différence au
plan fiscal. Si les fonds de placement sont soumis à une taxe boursière, les fonds de la branche
23 en sont exemptés. Sous certaines conditions, les fonds de la branche 23 sont aussi
exemptés de précompte mobilier, alors que ce précompte est dû sur les fonds de placement du
type distribution.

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Chapitre 10
Les placements immobiliers indirects

Le Belge est né, dit-on, avec une brique dans le ventre. Pour le citoyen, l’acquisition de sa
propre maison est la chose la plus normale du monde. Vu sous cet angle, l’intérêt naturel que
suscite un placement immobilier s’explique. Toutefois, la matière de l’investissement immobilier
ne se limite pas à l’achat direct de bâtiments et de terrains. L’investisseur peut aussi recourir
aux valeurs mobilières (titres) pour investir dans l’immobilier. Avec tous les avantages que
présentent une telle approche, parmi lesquels :
- Comparé aux investissements immobiliers classiques, les titres sont bien plus faciles à
négocier.
- L’investisseur peut investir dans l’immobilier par le biais de titres, sans devoir payer les frais
qui accompagnent l’achat direct d’un bien immobilier: frais de notaires, droits d’enregistrement,
etc.
- L’investisseur évite la paperasserie qui accompagne par exemple la mise en location de biens
immobiliers, les problèmes d’entretien et de location peuvent tourner au cauchemar.
- Dès une modeste mise de quelques centaines d'euros, l’investisseur peut investir dans un
beau projet immobilier, alors que s’il veut acheter une maison ou un appartement qu’il souhaite
ensuite mettre en location, il lui faut d’emblée débourser plusieurs millions.
- La transmission de la propriété d’un bien immobilier (p.ex. en cas de succession) est
généralement bien plus complexe que dans le cas de la transmission de titres.- Enfin,
l’investisseur peut investir via des titres dans d'autres segments du marché que le l’immobilier
résidentiel: bureaux, magasins ou immobilier semi-industriel.
Les placements immobiliers englobent:
1. Les certificats immobiliers;
2. les SICAFI;
3. les actions immobilières.

Les certificats immobiliers


Définition
Un certificat immobilier est un titre qui représente une créance détenue par le porteur du
certificat sur la société émettrice.
Modalités
Une société spécialisée part à la recherche de placements immobiliers intéressants: un bâtiment
existant ou un nouveau projet. Elle acquiert la propriété du bâtiment ou du terrain ou conclut une
association et une participation avec le propriétaire existant. Elle peut également prendre à son
compte l’engagement d’assurer l’entretien et la gestion du bâtiment. Généralement, cette tâche
est confiée à une autre société spécialisée: la société de gestion.
Le coût du projet total est réparti entre un certain nombre de certificats qui présentent un prix
d’émission fixe. Ces certificats sont souscrits par des investisseurs particuliers et institutionnels
par le biais d’un placement public ou privé.

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Vu sous l’angle juridique, le détenteur d’un certificat immobilier ne possède aucun droit de
propriété sur le bâtiment financé. Le groupe financier qui gère le patrimoine en reste le
propriétaire. Par conséquent, le porteur du certificat n'a aucun droit de vote à l'assemblée
d'information annuelle. Sur le plan purement économique, le détenteur du certificat se trouve
dans une situation identique au propriétaire qui achète ou fait construire un bâtiment avant de le
mettre en location et, finalement, de le revendre. Du point de vue juridique, les certificats
immobiliers sont des titres qui représentent une créance sur le groupe financier. Ils perdent dès
lors leur statut de placement immobilier. La cession de ces certificats n’est donc pas soumise à
des frais supplémentaires du genre frais d’enregistrement et autres frais de notaire.
Types de certificats
Les certificats de leasing immobilier
Ce sont des titres de créances émis dans le but de rassembler les fonds nécessaires à l’achat
d’un terrain ou à la construction d’un complexe immobilier. Le bien immobilier est ensuite loué
avec un bail emphytéotique d’une durée comprise entre 27 et 99 ans. Le locataire est
généralement une chaîne de grands magasins.
Le porteur du certificat immobilier a droit à une partie des revenus nets du bail emphytéotique,
ainsi qu’à une partie du produit net en cas de vente du bien au terme du bail. Le locataire
bénéficie de l’usage total du bâtiment et tous les frais d’entretien, de réparations et d’assurances
sont à sa charge. Il paye chaque année un loyer lié à l’indice des prix à la consommation. Cette
clause d’indexation, qui varie d’un certificat à l’autre, protège l’investisseur contre tout risque
d’inflation.
A la fin de la période de leasing, le locataire a l’occasion d’exercer une option d’achat. Le prix
auquel cette option peut être exercée dépend de la valeur du terrain et des bâtiments
(principalement) estimée avant le moment de la vente. Si le locataire n’exerce pas son droit
d’achat, le bâtiment sera vendu. Le produit de cette vente est ensuite partagé entre les porteurs
de certificats. La plupart des certificats belges ont été émis sous cette forme.
La valeur des certificats de leasing immobilier est assez facile à évaluer. Si le locataire bénéficie
d’une option lui permettant d’acquérir le bien ultérieurement à un prix déterminé, la plus-value
éventuelle en cas d’exercice de l’option peut parfaitement se calculer.
Certificats de location
Le bâtiment est loué à un ou plusieurs locataires qui s’acquittent d’un loyer périodique. Les baux
présentent une durée de 3, 6 ou 9 ans. Les baux sont généralement de type 3-6-9 classique.
Cela signifie que le bail court en principe sur 9 ans, mais que tant le locataire que le propriétaire
disposent d'un droit de préavis au bout de 3 et de 6 ans. Le certificat lui-même présente
généralement une durée bien plus longue, variant en principe entre 15 et 25 ans.
Le loyer est généralement lié à l’indice de santé, c.-à-d. l'indice des prix à la consommation dont
sont retirés certains produits, tels que les combustibles. Généralement, le locataire ne paye que
les frais d’entretien courant et les réparations ordinaires, voire le précompte immobilier. Les
autres frais (assurance incendie, grands travaux de réparation et d’entretien, ...) sont
généralement à la charge du propriétaire.
L'inconvénient des certificats de locations dans un marché immobilier faible, c'est le risque
d'inoccupation élevé en raison des durées de préavis courts. Dans un marché immobilier fort,
ces certificats bénéficient de l'avantage que, tous les trois ans, les loyers peuvent être adaptés à
la hausse aux prix du marché. La grande majorité des certificats immobiliers négociés chaque
jour sont des certificats de location.

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Certificats Lendit
Dans le cas des certificats de type Lendit, une scission est opérée entre le terrain et le bâtiment.
La formule l’apparente le plus aux certificats de leasing puisqu’ici aussi, le locataire est
généralement une chaîne de grande distribution. La structure juridique, toutefois, est différente.
Toute nouvelle émission s’accompagne de la constitution d’une nouvelle société émettrice. Ce
type de certificat immobilier est devenu rare.
Certificats d'exploitation
Ici, les revenus sont reliés au succès commercial du bien immobilier sous-jacent. Un seul
certificat d'exploitation a été créé à ce jour, Park De Haan. En pratique, les revenus du parc de
vacances ne dépassent pas le rendement garanti fixé d'avance.
Rendement
Les revenus des certificats immobiliers, les coupons en cours de durée, et une partie du prix de
vente à l'échéance du certificat ne sont pas garantis. Le risque qui accompagne les certificats
immobiliers est donc supérieur que dans le cas d’un emprunt d’État ou d’une obligation émise
par un débiteur d’excellente qualité. Le rendement est influencé par différents facteurs.
Dans le cas des certificats de location, signalons le risque d'inoccupation durable dans un climat
immobilier faible. Pour évaluer ce risque d'inoccupation, l'emplacement du bâtiment est
déterminant. Le risque de "surprises" sur le plan des grandes réparations ou des rénovations
nécessaires ne peut pas être exclu non plus. Ces aspects peuvent entraîner une chute, voire la
suspension temporaire du coupon. Dans le cas des certificats de leasing, le risque se limite à la
seule solvabilité du locataire.
Outre les risques spécifiques, il y a aussi le risque de hausse des taux à long terme. En théorie,
une telle hausse se traduit par une baisse de la valeur des bâtiments et pèse sur les cours. A
l'inverse, une baisse des taux longs se traduit généralement par une hausse des cours.
Enfin, une personne qui investit dans des certificats immobiliers épouse le sort d'un, deux, voire
trois bâtiments. Cet aspect rend les certificats immobiliers plus risqués qu'un placement dans
une sicafi qui gère tout un portefeuille immobilier. Bien entendu, le marché rétribue ce risque au
moyen d'un rendement supérieur. Un investisseur en certificats immobiliers sera dès lors bien
inspiré d'assurer sa propre diversification en achetant plusieurs certificats différents.
Fiscalité
Après déduction des frais, les loyers sont distribués sous forme d’un coupon qui se compose de
2 parties, voire de 3 parties en cas de vente du bâtiment:
- une partie qui représente le remboursement du capital (cette partie correspond à
l'amortissement comptable du bâtiment);
- une partie qui représente les intérêts;
- une partie qui représente le prix lors de la vente du bien immobilier.
Le remboursement du capital n’est pas taxable. La partie du coupon qui représente les intérêts
et la plus-value réalisée lors de la vente ou de la liquidation du certificat immobilier est taxée par
le biais du précompte mobilier. Celui-ci s'élève à 25 pour cent pour les certificats immobiliers
émis avant 1990, et à 15 pour cent pour tous les certificats immobiliers émis à partir de 1990.
Liquidité
On dénombre 31 certificats immobiliers qui peuvent se négocier chaque jour au second marché
d'Euronext Bruxelles. En outre, plusieurs certificats (e.a. de type Lendit et de leasing) sont

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négociés chaque semaine aux Ventes Publiques d’Euronext Bruxelles. Ceux-ci sont donc moins
liquides.
La faible négociabilité des certificats immobiliers s’explique, d’une part, par le nombre
relativement restreint de certificats émis et, de l’autre, par la taille des coupures. De plus, un
placement dans un certificat immobilier est un investissement à long terme, ce qui pèse sur les
volumes négociés. La liquidité de ces instruments peut aussi varier sensiblement d'un certificat
à l'autre. Pour éviter toute mauvaise surprise, il est indispensable de travailler avec des limites.

Les SICAFI
Définition
Une SICAFI ou SICAF immobilière est une société d’investissement à capital fixe qui investit
exclusivement dans l’immobilier, qu’il s’agisse de bâtiments et de terrains, ou de droits réels sur
des biens immobiliers, des participations dans d’autres institutions d’investissement immobilier
ou de certificats immobiliers émis publiquement.
Contrairement aux certificats immobiliers, les SICAFI disposent toujours d'un vaste portefeuille
de bâtiment, ce qui représente un risque inférieur. En outre, la plupart des SICAFI mettent en
œuvre une véritable politique active d’achat et de vente. Certaines sont même de véritables
entreprises et occupent de nombreuses personnes.
Caractéristiques
La SICAFI est un produit relativement récent. Son cadre légal est défini par l'AR du 10 avril
1995. Les SICAFI doivent répondre à une série de conditions strictes, en échange de quoi cet
instrument de placement bénéficie d’un régime fiscal avantageux. En effet, les revenus de la
SICAFI, qui proviennent surtout de la mise en location de bâtiments, ne sont pas taxables.
Une SICAFI doit répondre aux conditions suivantes:
1. La SICAFI doit être agréée par la Commission Bancaire et Financière et des Assurances.
2. Elle doit diversifier suffisamment son patrimoine. En principe, aucun bâtiment ne peut
représenter à lui seul plus de 20 % du portefeuille total.
3. Chaque trimestre, la SICAFI doit faire évaluer la valeur de son patrimoine par un expert
indépendant. Contrairement au détenteur d’un certificat immobilier, le détenteur d’une SICAFI
bénéficie ainsi d’un point de référence clair, la valeur intrinsèque de la SICAFI, qui lui permet de
comparer les cours boursiers.
4. La SICAFI peut contracter des emprunts en vue du financement de biens immobiliers, mais
son taux d’endettement total ne peut pas représenter plus de 50 % du total des actifs.
5. La SICAFI doit être cotée en Bourse.
6. Elle doit distribuer au moins 80 % de ses revenus nets à ses actionnaires.
Rendement
Chaque année, la SICAFI distribue un dividende, sur lequel l’investisseur paie un précompte
mobilier de 15%. Les dividendes distribués par une SICAFI qui investit au moins 60 % dans
l’immobilier résidentiel sont entièrement exonérés de précompte mobilier. C'est le cas de Home
Invest Belgium, par exemple, ou de Serviceflats Invest.

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Valorisation
Le principal paramètre de valorisation d'une SICAFI est assurément sa valeur intrinsèque. Le
cours d'une SICAFI est cependant déterminé par l’offre et la demande. Il peut donc se révéler
supérieur (prime) ou inférieur (décote) à la valeur.
L'existence d'une décote ou d'une prime n'est pas toujours facile à expliquer. Les facteurs
suivants interviennent: les performances prouvées de la direction, la liquidité et la taille de
l'action, la qualité du patrimoine immobilier sous-jacent, le niveau des taux, la situation du
marché immobilier direct et le climat boursier. C'est que les SICAFI ont une fonction de ‘valeur-
refuge’ et elles sont fort recherchées lorsque la Bourse se porte mal.
Liquidité
La plupart des SICAFI cotent au marché continu d'Euronext Brussel. Elles sont plus liquides que
les certificats immobiliers, mais moins que la plupart des actions. Il importe donc, ici aussi,
d'accompagner les ordres de limites.

Actions immobilières
Définition
Les actions immobilières sont des actions de sociétés actives dans le secteur immobilier. Outre
la gestion de leur patrimoine immobilier, ces sociétés sont aussi actives dans d'autres
domaines, tels que la promotion immobilière.
Vu le caractère fiscalement intéressant des SICAFI, l'intérêt des actions immobilières a
nettement baissé. Nombre d'entreprises immobilières ont logé tout ou partie de leur patrimoine
dans une SICAFI.
Cotation
On ne trouve plus que quelques actions immobilières à la cote d'Euronext Bruxelles. Ainsi
Immobel, qui se consacre entièrement à la promotion immobilière.
Atenor était un holding diversifié, mais se concentra sur la promotion immobilière.
Dividende
Les actions immobilières sont soumises à l’impôt des sociétés et au précompte mobilier
ordinaire de 25 pour cent.

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Chapitre 11
La Bourse

Origine de la Bourse
L'histoire boursière commence à la fin du moyen âge dans les villes du nord de l'Italie, qui
étaient à l'époque des places financières importantes. Les Italiens exportèrent leur savoir-faire à
Bruges, centre d'affaires éminent dans l'Europe du quatorzième siècle. Les marchands italiens
établirent leurs guildes autour de la Place de la Bourse à Bruges. Ce lieu était nommé d'après la
famille Van der Buerse qui y exploitait deux auberges.
Aussi l'origine étymologique du nom "Bourse" est-elle reliée directement à cette famille Van der
Buerse, dont le blason composé de "trois bourses" était sculpté dans le fronton des deux
auberges. Cette enseigne un peu particulière a dès lors donné son nom à la place de rencontre:
l'on se rendait "aux bourses".
A Bruges, pendant deux siècles, le fait de se rendre "aux bourses" était synonyme pour les
marchands de commerce, y compris de commerce "papier". Au seizième siècle, Anvers reprit le
rôle de Bruges. En 1531, la métropole construisit un lieu de rencontre pour les marchands, la
"bourse". On y mit en place de vrais règlements, des heures d'ouverture, etc. L'appareil financier
devint ainsi plus élaboré à Anvers. A l'époque, les Bourses se focalisaient avant tout sur le
négoce des marchandises et, à la fin du moyen âge, sur celui des documents représentant ces
biens.
Entre-temps, les premières obligations émises par la ville furent cotées à Anvers. La constitution
de la première société d'actions aux Pays-Bas, suivie directement par celles d'autres entreprises
de même type, allait représenter une importance de plus en plus grande pour le négoce des
titres. Après une longue évolution, celui-ci mènera à la scission entre les marchés de
marchandises d'une part et ceux consacrés aux fonds privés et publics et aux devises d'autre
part.
L'histoire de la Bourse de Bruxelles même remonte au début du 19e siècle. La Bourse de Fonds
Publics de Bruxelles fut créée par un arrêté du 13 Messidor an IX (soit le 2 juillet 1801). Le
gouvernement français lui attribua l'ancien couvent des Augustins, rue Fossé aux Loups.
Après la vente des bâtiments du couvent, les séances de la Bourse pouvaient se tenir à l'Hôtel
des Monnaies. A partir de 1858, les milieux boursiers insistèrent auprès de la commune pour
qu'elle construise une nouvelle Bourse. Le 15 juin 1868, les plans furent approuvés par le
Collège. Le bâtiment fut érigé à l'emplacement de l'ancien couvent des Récollets datant du 13e
siècle et dont les ruines sont conservées dans un musée souterrain situé rue de la Bourse. Les
travaux de construction du palais de la Bourse furent entamés en octobre 1869 et le 27
décembre 1873, le bâtiment fut inauguré anticipativement. Cette inauguration fut célébrée par
un grand bal.
Les travaux furent ensuite poursuivis durant quelques mois encore, de sorte que les activités
boursières ne purent être entamées que dans le courant du deuxième trimestre de 1874.
Depuis, bien entendu, bien des choses ont changé. La craie et le tableau noir utilisés autrefois
pour inscrire les cours des actions ont disparu. Depuis que les transactions se font toutes par
voie électronique, la circulation et la diffusion de l'information financière n'est plus soumise à des
restrictions géographiques et les investisseurs étrangers peuvent négocier directement à la
Bourse de Bruxelles.

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De Brussels Exchanges à Euronext Bruxelles


A l'heure du marché européen unique et d'une devise commune, il est logique que les Bourses
fassent elles aussi l'objet d'un mouvement de consolidation. Cette consolidation doit aboutir à
des plates-formes de négociation paneuropéennes. Traditionnellement organisées au niveau
national, les Bourses européennes ont cependant encore un long chemin à parcourir. Brussel
Exchanges est l'une des Bourses à l'origine d'Euronext, le marché qui représente aujourd'hui
l'étape la plus accomplie en direction d'une Bourse européenne à part entière.
Le 22 septembre 2000, Brussels Exchanges, la Bourse de Paris et la Bourse d'Amsterdam ont
fusionné. Le résultat de cette fusion a pour nom Euronext et pour centres financiers: Bruxelles,
Paris et Amsterdam.
Il s'agit d'une Bourse intégrée qui offre aux investisseurs, intermédiaires et émetteurs la gamme
complète de produits boursiers: la cotation, une plate-forme unique pour le commerce
transfrontalier des titres et des produits dérivés, des services sur le plan de la liquidation des
ordres exécutés, la conservation et la compensation des titres négociés, la diffusion de données
ainsi qu'un support sur le plan de la connectivité et des IT.
Euronext entend poursuivre son extension via la conclusion d'accords de coopération avec
d'autres Bourses et plates-formes de négociation. C'est ainsi qu'Euronext, devenue elle-même
une société cotée entre-temps, a repris en 2001 le marché britannique des produits dérivés Liffe
et que la Bourse portugaise a accédé à son tour à au marché fusionné au début de 2002.
Le fonctionnement d'Euronext Bruxelles
Le négoce des titres à Euronext Bruxelles se fait entièrement par voie électronique. Les titres
cotés sont répartis entre plusieurs marchés et segments en fonction de leur profil. La formation
du cours ou cotation se fait de la même manière sur tous les segments de marché. Le cours se
forme en fonction de la demande et de l'offre totales présentes sur le marché: ce sont donc les
ordres qui déterminent le prix.

Les marchés d'Euronext Bruxelles


Le Premier Marché
Jusqu'à fin novembre 2000, sur le "premier marché" de la Bourse de Bruxelles, lequel
représente 95% des activités, une distinction était faite entre le marché à terme (le marché des
grandes valeurs) et le marché au comptant (le marché des actions de taille plus modeste). Cette
distinction impliquait aussi une différence sur le plan de la date de liquidation des transactions.
Aujourd'hui, il ne subsiste plus qu'une seule date de liquidation, à savoir celle en vigueur
autrefois sur le marché au comptant, selon la norme internationale T+3 (la liquidation intervient 3
jours après la transaction).
Désormais, on distingue le marché continu et le fixing. Sur le marché continu sont négociées les
valeurs dont le cours est formé de manière continue. Il va de soi que ce segment concerne les
plus grandes valeurs, qui sont généralement aussi les plus liquides et les plus souvent
négociées. Les autres valeurs sont négociées au “simple fixing” ou au “double fixing”. Le fixing
est le marché sur lequel le cours des actions n'est fixé qu'une seule fois (simple fixing), ou deux
fois (double fixing) par séance. Le simple fixing a lieu à 15h00, le double fixing à 10h30 et à
16h00.
La formation du cours
Sur Euronext Bruxelles, la formation du cours est assurée par un système de négociation
électronique. Tous les ordres d'achat et de vente sont rassemblés dans un carnet d'ordres

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central. Le système de négociation calcule ensuite un cours d'équilibre auquel le plus grand
nombre d'actions peut être négocié.
Une séance boursière est divisée en quatre périodes:
1. Durant la période dite de préouverture, les investisseurs peuvent introduire de nouveaux
ordres, modifier ou annuler des ordres existants. Tout intermédiaire financier membre
d'Euronext Bruxelles peut effectuer ces transactions. En fonction de tous les ordres introduits, le
système de négociation détermine en permanence un cours d'ouverture, auquel les transactions
ne peuvent cependant pas encore avoir lieu.
2. Durant la période de cotation - ou "fixing" - proprement dite, un prix (cours) est formé.
L'ordinateur de la Bourse calcule pour chaque action le cours auquel le plus grand nombre de
valeurs peuvent être négociées. Le cours d'ouverture est connu quelques secondes à peine
après l'ouverture, à moins qu'aucun cours ne puisse être formé, par exemple si le marché est
trop déséquilibré. C'est le cas lorsqu'une fluctuation des prix de 10% ou plus se produit. Dans ce
cas, il est absolument impossible de négocier (voir cours argent et cours papier). Sur le marché
continu, les transactions peuvent se faire à tout moment à partir de 9h00.
3. Dans la phase de clôture, les actions du marché continu sont remises en préouverture
pendant cinq minutes, soit entre 17h25 et 17h30. Le cours de clôture est alors la cours
d'équilibre déterminé en fonction de tous les ordres introduits dans la phase de clôture. Sur le
segment du double fixing, le cours de clôture est simplement la seconde et dernière cotation du
jour. Sur le segment du simple fixing, il n'y a qu'une seule cotation qui représente donc à la fois
le cours d'ouverture et le cours de clôture.
4. Après le fixing de clôture, le segment continu offre encore la possibilité, aux opérateurs,
d'introduire des ordres au dernier cours formé. Cette phase dure 10 minutes, et se termine à
17h40. Au fixing, les opérateurs peuvent toujours négocier pendant 30 minutes au cours fixé. Il
va de soi que pour que la transaction ait lieu, il faut une contrepartie disposée à négocier au
cours fixé.
Types de cours
Un cours argent est un cours indicatif donné lorsque la supériorité numérique des acheteurs
face aux vendeurs est telle qu'aucun cours effectif ne peut être formé qui ne dépasse pas de
10% le cours précédent. Aucune transaction ne peut avoir lieu au cours d'argent. Ce cours est
indiqué dans la presse par un "A" à côté du cours. A l'inverse, une offre démesurée donne lieu à
un cours papier ("P" à côté du cours). Ici non plus, aucune transaction ne peut avoir lieu. La
Bourse vérifiera chaque fois si l'ordre qui provoque ce mouvement démesuré est correct. Si tel
est le cas, la limite est relevée de 10% après un nouveau fixing, et le marché tentera de former
un nouveau cours d'équilibre.
Ordres de Bourse
Les particuliers ne peuvent pas intervenir directement en Bourse. Ils placent donc leurs ordres
en recourant à un intermédiaire financier: banque ou société de Bourse.
- Types d’ordres:
Il existe plusieurs types d'ordres, dont voici les principaux:
A. Ordres au prix du marché: ce sont des ordres d'achat ou de vente sans limite de cours. Ils
sont exécutés au premier cours déterminé par le système électronique. L'acheteur ou le vendeur
n'a donc aucune certitude quant au cours auquel son ordre sera exécuté. Une partie
éventuellement non exécutée sera ajouté au carnet d'ordres pour être exécuté le plus
rapidement possible aux cours suivants.

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B. Ordres limités: les ordres limités sont des ordres d'achat ou de vente qui ne peuvent être
exécutés qu'à un cours donné ou plus favorable. L'ordre limité offre une plus grande sécurité au
donneur d'ordre, qui sait d'avance à quel cours l'action sera négociée. Pour les actions illiquides,
surtout, il est indiqué de travailler avec des limites.
C. L'ordre stop (ou ordre à seuil de déclenchement): les ordres stop sont des ordres dont
l'exécution ne devient effective que lorsqu'une limite déterminée est atteinte. Pour un ordre
d'achat, il faut que le cours ait atteint une limite supérieure au cours actuel tandis que pour un
ordre de vente, le cours doit avoir atteint une limite inférieure au cours actuel. Le donneur
d'ordre précisera ensuite si, une fois la limite atteinte, l'ordre devient un ordre au prix du marché
ou un ordre limité. Exemple: vous avez acheté 100 actions Best Company à 15 euros pièce. Le
cours se hisse à 18 euros. A ce moment-là, vous souhaitez mettre votre bénéfice en sécurité
tout en profitant encore de toute nouvelle hausse du cours. Un ordre “stop-loss” vous permet
alors d'ordonner la vente du titre dès que son cours tombe sous 17 euros, p.ex. Vous pouvez
alors décider d'avance si votre ordre se transforme en ordre au prix du marché ou en un ordre
limité dès que le cours tombe sous les 17 euros. Les ordres stop permettent à l'investisseur de
mettre un certain bénéfice de cours en sécurité ou de limiter une perte jusqu'à un niveau défini
d'avance.
- Conditions spéciales
Il est possible de donner un ordre "à exécution minimale immédiate" de titres. Si la quantité
minimale est disponible, l'ordre est immédiatement exécuté pour cette quantité, le solde étant
exécuté dès que possible. Si ce minimum n'est pas disponible, la totalité de l'ordre est annulée.
Il est aussi possible de placer des ordres en dissimulant la quantité. Seule une partie du nombre
total de titres à traiter est révélée au marché. Et lorsque ce premier lot est effectivement traité, le
lot suivant fait son apparition.
- Durée de validité d'un ordre de Bourse
La règle générale veut qu'un ordre est valable durant un jour, si le donneur d'ordre ne mentionne
aucune durée spécifique. Cette règle vaut aussi bien pour les ordres au cours d'ouverture que
pour les ordres limités ou sans limite. La durée de validité maximale que le donneur d'ordre peut
attribuer à son ordre est de 365 jours.
Quelle que soit sa durée de validité, tout ordre peut être annulé automatiquement, par exemple
dans le cas d'une intervention "technique" ou "financière" annoncée pour une action déterminée.
Il peut s'agir, entre autres, des hypothèses suivantes:
• le fractionnement de l'action;
• le regroupement de l'action;
• le détachement d'un coupon ou d'un autre droit.
Marché des rentes
Sur ce marché sont traitées les obligations émises par le secteur public belge (État fédéral,
Communautés, Régions, Provinces, agglomérations ou fédérations de communes), ainsi que
des emprunts émis par des organisations internationales. Pour les emprunts des pouvoirs
publics, c'est le Fonds des Rentes qui intervient comme teneur de marché.
Le Second Marché
Au Second Marché se négocient surtout des certificats immobiliers belges (cf. Chapitre 10),
outre quelques obligations, actions et fonds de placement belges, ainsi que quelques actions et
fonds de placement étrangers.

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Ventes publiques
Aux Ventes publiques se négocient au maximum trois fois par semaine des titres cotés ni au
Premier ni au Second Marché. Les mardis et jeudis sont réservés à la négociation de bons de
caisse et d'obligations non cotées que des investisseurs souhaitent vendre. Les vendredis, ce
sont les actions et certificats immobiliers non cotés qui sont mis en vente.
Bourses spécialisées
Nasdaq
Le Nasdaq, en toutes lettres National Association of Securities Dealers Automated Quotation,
est une Bourse américaine autonome, à l'instar du NYSE (New York Stock Exchange), la
grande Bourse américaine où figurent des poids lourds comme Coca-Cola, IBM et GM.
Le Nasdaq a entamé ses activités en 1971 comme première Bourse d'actions électronique. Il
doit en partie son succès à celui rencontré par les actions de technologie et d'Internet à la fin
des années 90. Depuis l'éclatement de la bulle technologique, toutefois, le Nasdaq a perdu
aussi de son lustre. Contrairement aux Bourses classiques comme Euronext, le Nasdaq
fonctionne sur le système du "price driven" (dirigé par les prix) : au lieu d'acheter les actions
directement aux vendeurs, les investisseurs les achètent à un intermédiaire appelé Market
Maker ou teneur de marché. Même chose pour le vendeur, qui ne peut céder ses actions qu'à
cet intermédiaire, qui les vendra à son tour à un acheteur. Pour les actions dont ils garantissent
le commerce, les Market Makers sont tenus d'afficher des cours bid et ask. Le cours bid, ou
cours d'achat, est le cours auquel le Market Maker veut acheter le titre, le cours ask, ou cours
de vente est celui auquel il est prêt à céder l'action. Les cours bid et ask sont toujours séparés
par une marge ou spread, laquelle constitue la rémunération de l'intermédiaire.
Prenons un exemple pour clarifier nos propos. Supposons que Merrill Lynch soit le teneur de
marché des actions ABC. Merrill Lynch affichera dès lors à tout moment de la séance boursière
un cours d'achat et un cours de vente. Les tableaux de cours mentionneront alors en regard du
nom de ABC, p.ex. 'bid 25,37 $, ask 25,43 $'. En clair: Merrill Lynch est prêt à payer 25,37 $
pièce à toute partie disposée à vendre des actions ABC. Et l'établissement demande 25,43 $
pièce à tout investisseur désireux d'acheter des actions ABC. La différence entre les deux cours,
soit 0,06 $ est le spread, la commission qu'empoche Merrill Lynch.
Toute action cotée sur le Nasdaq est négociée par deux teneurs de marché au moins. La plupart
des actions en comptent une dizaine, tandis que les plus grandes (les Intel et autres Microsoft)
sont négociées par une cinquantaine d'intermédiaires. La multiplicité de ces teneurs de marché
s'explique par le souci des instances responsables du Nasdaq de favoriser la concurrence en
vue de permettre des prix les plus serrés possible.
Indices boursiers
Un indice boursier est la moyenne pondérée des cours d'une quantité déterminée d'actions
représentatives. Il peut être composé sur une base régionale ou regrouper des actions d'un
secteur déterminé.
Les indices offrent à l'investisseur de se faire, d'un coup d'œil, une idée des performances d'une
région ou d'un secteur déterminé et de les comparer avec les performances des actions
individuelles.
Types d'indices
- un indice de référence: l'évolution d'un nombre limité d'actions cotées sur un marché permet
de déduire l'évolution globale de ce marché.
Pour la Belgique: le BEL20

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Pour l'Allemagne: le DAX


Pour la Grande-Bretagne: le FTSE 100
Pour la France: le CAC 40
Pour le Japon: le NIKKEI 225
Pour les Pays-Bas: l'AEX
Pour les États-Unis: le DOW JONES, le S&P 500 et le Nasdaq Composite
- un indice de cours (ou "indice de prix") ne tient pas compte des dividendes distribués: seuls les
cours des actions sont pris en considération.
- un indice de return (ou "indice de réinvestissement") tient compte non seulement du cours des
actions, comme l'indice de cours, mais tient compte également des dividendes. Cet indice
suppose donc le réinvestissement des dividendes perçus dans l'indice.
- "indice de return (privé)" contre "indice de return (institutionnel)": la différence entre ces deux
indices réside dans le fait qu'un particulier ne peut pas échapper au précompte mobilier de 15
ou 25 %, alors que les investisseurs institutionnels ne paient pas de précompte et peuvent
réinvestir la part du précompte mobilier non payé. Ainsi, les institutionnels comparent la
rentabilité de leur portefeuille d'actions (subdivisé en fonction du marché, du secteur, etc.) de
préférence avec l'indice de return qui leur est propre.
- "indice Free Float" contre "indice Market Cap": autrefois, la pondération des actions dans un
indice était généralement déterminée en fonction de leur capitalisation boursière totale.
Toutefois, si un grand nombre d'actions est entre des mains "fixes", il est difficile pour les
investisseurs institutionnels de se constituer une participation suffisante sans affecter le cours.
Pour éviter cela, la pondération indiciaire des actions est souvent basée désormais sur le
flottant, soit le nombre des actions en libre circulation.
Les indices sont calculés par les Bourses même ou par des fournisseurs d'indices spécialisés
tels que Standard & Poor’s et Dow Jones.
Trackers
Les trackers sont des fonds de placement à capital variable qui reflètent un indice le plus
fidèlement possible. L'établissement émetteur achète toutes les actions qui composent un indice
dans la même proportion que celle dans laquelle elles figurent dans cet indice. Ensuite, il lance
des certificats sur le marché. Contrairement aux fonds de placement ordinaires, les trackers sont
cotés en Bourse de façon continue et se négocient comme des actions ordinaires. Les frais de
transaction sont les mêmes que pour les actions. Les trackers sont intéressants pour les
professionnels comme pour le public de particuliers.
Les principaux avantages du tracker sont:
- il permet d'investir, avec une mise limitée, dans un indice basé sur un panier d'actions. Le prix
du tracker est comparable à celui d'une action;
- en achetant un tracker, l'investisseur acquiert un portefeuille diversifié en une seule
transaction;
- il peut acheter ou vendre l'indice directement, en toute facilité et à tout moment, pendant les
heures de transaction, de la même manière qu'il négocie des actions;
- le cours du tracker suit le cours de l'indice;
- la plupart des trackers confèrent à leur détenteur le droit de percevoir un dividende;

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- comme les trackers reflètent un indice, les frais de gestion de tels fonds ne sont qu'une fraction
de ceux qui accompagnent les fonds de placement ordinaires. Les trackers ont été créés aux
États-Unis sous le nom d'Exchange Traded Funds (ETFs), soit des fonds négociés en Bourse.
Les premiers ETF furent lancés en 1993 à l'AMEX. Il s'agissait des SPDR ou Spiders (Standard
& Poors Depository Receipt), des trackers sur l'indice S&P500.
Toutefois, il a fallu attendre le lancement du Nasdaq100 Index Tracking Fund, mieux connu sous
son symbole QQQQ, en octobre 1999, pour voir la formule du tracker décoller. Entre-temps,
plus de 100 trackers sont cotés aux États-Unis. Depuis janvier 2001, il existe aussi un segment
consacré à ces fonds de placement d'un genre particulier à Euronext, NextTrack. Fin 2001,
NextTrack était déjà devenu l'un des principaux marchés de trackers européens.

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Chapitre 12
Produits dérivés : Options, Warrants et Futures

Les produits dérivés permettent d’anticiper sur les mouvements du cours d’une valeur sous-
jacente avec une mise de départ relativement réduite. Aujourd’hui, ils font partie intégrante du
paysage financier. Toutefois, ils s’accompagnent de nombreux risques dont il convient d’être
conscient lorsqu’on souhaite s’engager sur ces marchés.
Dans notre pyramide des placements, nous plaçons ces produits au sommet. A grimper haut, on
risque de tomber bien bas. La vocation première de ces produits est toutefois d’exclure le
risque. L’usage réfléchi et fructueux de ces instruments permet à l’investisseur qui se familiarise
avec ces produits de réaliser des gains substantiels.
Warrants
Un warrant confère à son détenteur le droit, mais non l'obligation, d’acheter (call) ou de vendre
(put) un actif financier avant ou à une date et à un prix (prix d'exercice) déterminés d’avance. Le
détenteur d'un warrant est donc libre d'exercer ce droit d'achat ou d'y renoncer. Pour obtenir ce
droit, il paie une prime qui ne représente qu'une partie de la valeur sous-jacente. Le droit n'est
valable que durant une période déterminée. Après l'échéance, le droit s'éteint et le warrant perd
toute valeur.
Modalités
Jusqu'à la moitié des années 80, la plupart des warrants étaient émis par des entreprises.
Celles-ci émettent des warrants pour attirer des capitaux supplémentaires. Actuellement
toutefois, la grande majorité des warrants sont des warrants couverts: ils émanent d'institutions
financières mais sont exerçables en des actions d'une autre entreprise.
Il existe des warrants call et des warrants put. Le warrant call permet à son détenteur d’anticiper
un mouvement ascendant du cours de la valeur sous-jacente. Quant au warrant put, il génère un
bénéfice lorsque la valeur sous-jacente perd de sa valeur.
Les investisseurs peuvent couvrir leurs positions en actions en achetant des warrants put. Bien
entendu, ces instruments conviennent aux spéculateurs à qui ils permettent d’anticiper
activement sur les mouvements de cours de la valeur sous-jacente.
Détermination de la valeur des warrants
Le cours d’un warrant se compose de deux éléments: la valeur intrinsèque et la valeur d’attente.
- La valeur intrinsèque d’un warrant call est la différence positive entre le cours de la valeur
sous-jacenteet le prix d’exercice du warrant. Dans le cas d’un warrant put, elle s’obtient en
soustrayant le cours de la valeur intrinsèque du prix d’exercice.
- Un warrant vaut toujours plus que sa valeur intrinsèque, sauf à l'échéance. Même si la valeur
intrinsèque du warrant est nulle, il a un prix. Ces différences de prix reflètent la valeur d'attente
du warrant. Celle-ci représente la différence entre le cours du warrant et sa valeur intrinsèque et
reflète ses perspectives d'avenir. Plus la probabilité d'une évolution favorable du cours est
grande, plus la valeur d'attente sera élevée.
Lorsqu'un warrant affiche une valeur intrinsèque, on dit qu'il est in the money (ITM)
Lorsque la valeur intrinsèque du warrant est nulle, il existe deux possibilités: soit le cours de la
valeur intrinsèque est égal au prix d'exercice et le warrant est at the money (ATM); soit le cours

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de la valeur sous-jacente est inférieur (call) ou supérieur (put) au prix d'exercice, auquel cas le
warrant est out of the money (OTM)
Généralement, la valeur d'attente s'estompe rapidement à mesure qu'approche l'échéance. Les
warrants qui se trouvent encore loin de l'échéance peuvent être relativement chers car leur prix
comprend encore une grande valeur d'attente.
Grâce à une série de formules, il est possible de déterminer la valeur théorique d'un warrant.
Ainsi, on peut recourir à la formule qui permet de calculer la prime du warrant. Cette prime
exprime quel supplément il faut débourser pour acquérir une action par le biais du warrant au
lieu de l'acheter directement en Bourse. La prime est donc le pourcentage de plus à payer pour
investir de manière indirecte dans la valeur sous-jacente (en achetant et en exerçant le warrant)
par rapport à l'achat direct de cette valeur sous-jacente (VSJ). La formule est la suivante:
• Call: ((prix d'exercice + prix du warrant – cours VSJ) / cours VSJ)*100
• Put: ((V – prix du warrant – cours VSJ) / cours VSJ)*100
Il existe bien entendu d'autres formules encore pour valoriser un warrant, telles que le modèle
Black & Scholes, qui sert aussi à valoriser les options. Avant de se lancer dans les transactions
sur warrants, il s'agit de bien suivre le cours de la valeur sous-jacente. Il serait insensé d'acheter
des warrants et de ne plus s'en soucier ensuite. Dans le pire des cas, la mise intégrale risque
d'être perdue.

UNE RÉPONSE AUX QUESTIONS LES PLUS FRÉQUEMMENT POSÉES


(Source: Cash)
Quelle est la différence entre un warrant et une option ?
Un warrant non couvert porte généralement sur une action et est émis par l’entreprise même.
L’exercice d’un warrant donne lieu à la création de nouvelles actions, alors qu’une option
négociable porte toujours sur des actions existantes.
Un warrant couvert ou "covered warrant" ressemble très fort à une option mais ne peut être
qu’acheté (et non émis) par un particulier. Un warrant coté est toujours émis par un
établissement qui garantit sa solidité financière et le bon déroulement de l’émission. Une option
peut être émise par un particulier.
Les caractéristiques d’un warrant couvert (prix d’exercice, durée) ne sont pas standardisées,
contrairement aux options. De plus, la cotation des warrants est soumise aux mêmes règles que
celles qui régissent la cotation des actions, alors que le marché des options fonctionne selon
des règles spécifiques. Pour garantir des cours cohérents et pour faciliter les transactions, la
présence active d’un ou de plusieurs teneurs de marché (“market makers”) est obligatoire. En
pratique, l’émetteur du warrant endosse la fonction de teneur de marché, sans obligation
officielle. Ceci se produit de plus en plus fréquemment pour les warrants couverts.
Dois-je ouvrir un compte spécial pour acheter des warrants sur indice ?
Voilà l’un des avantages des warrants sur les options. Pour acheter des warrants, il n’est pas
nécessaire d’ouvrir un compte spécial, et il n’est pas obligatoire de les acheter et de les vendre
au même endroit.
Les frais de transactions sont-ils aussi élevés pour les warrants que pour les options ?
Les transactions sur options s’accompagnent de frais relativement élevés parce que les frais de
fonctionnement des Bourses d’options sont aussi élevés que ceux auxquels sont confrontés les

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marchés d’actions ordinaires. Les warrants sont cotés au marché des actions: les frais sont
alors comparables à ceux réclamés pour les actions et dépendent de votre intermédiaire
financier.
Qu’advient-il d’un warrant sur action en cas de fractionnement de l’action, ou en cas de bonus ?
Lorsqu’une action est fractionnée, le warrant en tient compte. Lorsque l’entreprise décide de
fractionner son action en cinq, p.ex., chaque détenteur d’un warrant reçoit alors quatre autres
warrants. Le prix d’exercice des warrants est alors adapté automatiquement: le prix d’exercice
est dès lors divisé par 5.
Dois-je acheter un warrant “in-the-money” ou “out-of-the-money” ?
Comme souvent, il n’y a pas de règles fixes. Le choix d’un warrant dépend essentiellement de la
stratégie que l’on entend poursuivre. Un warrant “in-the-money” est bien plus coûteux qu’un
warrant “out-of-the-money”. Même s’ils affichent la même durée résiduelle. Une prime moins
élevée donne l’impression que l’on court un risque plus modéré... à condition que l’on
n’augmente pas la quantité achetée ! Dans ce cas, le risque est en effet inférieur parce qu’on
investit moins d’argent. Mais les chances de bénéfices sont inférieures également: il faut que la
valeur sous-jacente évolue bien davantage. Les warrants “out-of-the-money” affichent un faible
delta. Ce ratio (extrait de la formule d’évaluation de Black & Scholes) indique la variation du prix
du warrant face à la variation du prix de la valeur sous-jacente par une unité. Lorsqu’un warrant
call affiche un delta de 0,2, cela signifie que la prime du warrant augmentera ou baissera de 0,2
EUR lorsque le prix de la valeur sous-jacente augmente ou baisse de 1 EUR. Pour entraîner
une grande variation du warrant, il faut donc que la valeur sous-jacente affiche aussi une
variation plus grande encore.
Un warrant call “in-the-money” affiche un delta compris entre 0,5 et 1. Lorsqu’il est très “in-the
money”, le warrant évoluera en parallèle à la valeur sous-jacente. De plus, sa valeur intrinsèque
est élevée et sa valeur temps faible: il dépend moins de la volatilité de la valeur sous-jacente et
sa valeur s’effritera petit à petit au fil du temps.
Conclusion: l’achat d’un warrant “out-of-the-money” (de faible delta) est indiqué lorsque la valeur
sous-jacente fluctue fortement. Sans oublier toutefois le risque sur le plan de la volatilité et de la
valeur temps. Les warrants “out-of-the-money” conviennent donc mieux aux activités de trading.
La valeur des warrants “in-the-money” (avec un delta élevé) fluctue moins, aussi conviennent-ils
mieux dans une optique de tendance. L’effet de levier des warrants “in-the-money” est aussi
bien plus limité.
Qu’advient-il d’un warrant sur indice lorsque le mode de calcul ou la composition de cet indice
est modifié ?
Lorsqu’avant l’échéance du warrant sur indice, les autorités boursières compétentes modifient le
mode de calcul de l’indice d’une manière qui puisse influencer la continuité et la pertinence de
cet indice comme indicateur permanent des tendances de la Bourse concernée, l’émetteur
procédera à ses propres calculs. Ceux-ci seront éventuellement contrôlés par un tiers
indépendant. De cette manière, l’émetteur tentera de déterminer un cours à l’échéance qui
approche le plus possible du niveau qui aurait été d’application sans cette modification. Dans ce
cas, le cours de l’indice ne sera plus aussi facile à suivre, mais il est plutôt rare qu’une Bourse
décide des modifications radicales de nature à hypothéquer la transparence.
Dois-je verser une garantie pour un warrant, comme c’est parfois le cas pour les options ?
En tant que particulier, vous pouvez émettre une option, mais non un warrant comme nous
l’avons vu lorsque nous avons examiné les caractéristiques du warrant. Et ce n’est qu’en cas
d’émission, soit de vente à découvert, d’une option que les marchés d’options réclament une

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garantie. Comme pour l’achat d’une option, il n’est jamais nécessaire de verser une garantie en
cas d’achat d’un warrant. En payant la prime, l’acheteur acquiert un droit d’achat (call) ou de
vente (put).
L’émission d’un nouveau warrant fait-elle l’objet d’un prospectus, et où trouve-t-on des
informations sur les warrants existants ?
Dès qu’une nouvelle émission est annoncée dans la presse financière, un prospectus descriptif
est disponible auprès de l’émetteur. Mais auprès d’autres intermédiaires financiers, banques ou
sociétés de Bourse qui ne participent pas à l’émission, ce prospectus est bien plus difficile à
obtenir. Conscients des obstacles qui se dressent devant l’investisseur particulier, certains
émetteurs font cependant un effort de communication à l’égard des investisseurs qui le
souhaitent. Non seulement ils envoient une documentation sur simple demande, mais ils
disposent également d’une ligne verte où toute personne intéressée peut poser des questions
sur les warrants qu’ils ont émis.
Un warrant peut-il disparaître avec son émetteur ?
La faillite d’un émetteur de warrants ne peut être exclue en théorie. Dans une telle hypothèse, le
détenteur du warrant n’a plus aucune garantie de pouvoir l’exercer ou de la vendre. Mais ce
risque n’est certainement pas supérieur au risque de radiation d’une action suite à la faillite de
l’entreprise. Avant que les autorités boursières admettent un nouveau warrant à la cote, les
conditions du warrant et la solvabilité financière de l’émetteur sont examinées très
sérieusement. En principe, les institutions financières actives sur notre marché boursier
répondent à toutes les conditions requises.

Options
Que sont les options ?
Les options sont couramment utilisées dans la vie quotidienne. Dans l’immobilier par exemple, il
est normal qu’un acheteur potentiel prenne une option sur une habitation. Le vendeur s’engage
alors à lui réserver pendant un laps de temps déterminé le droit d’acheter cette habitation à un
prix déterminé et donc de ne la vendre à personne d’autre.
Une option est donc un accord entre deux parties, dont l’une acquiert un droit tandis que l’autre
accepte une obligation.
Options sur actions
Dans l’exemple de la maison, il était question d’un contrat d’option entre acheteur et vendeur.
Sur les marchés des actions, il y a aussi des investisseurs qui souhaitent acheter des actions et
d’autres qui voudraient en vendre. La différence par rapport à l’option sur la maison est que, sur
un marché des options, on peut aussi acquérir le droit de vendre quelque chose, la contrepartie
consistant en une obligation d’acheter.
Sur les Bourses d’options, il existe donc deux espèces bien distinctes de contrats. Les options
“call” donnent à l’acheteur le droit d’acheter, tandis que les options “put” donnent à l’acheteur le
droit de vendre.
Les calls et les puts sont deux contrats bien distincts, qui peuvent être négociés
indépendamment l’un de l’autre. Dans chaque contrat, quelqu’un aura une obligation. Dans une
option call, ce sera celui qui a assumé l’obligation de vendre, dans une option put, celui qui s’est
engagé à acheter. La partie qui possède, au contraire, le droit, est appelée détenteur ou
possesseur de l’option. En jargon professionnel, on parle aussi d’acheteur de l’option. La

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contrepartie du détenteur est l’émetteur de l’obligation. C’est celui qui, dans le cas d’une option
call, s’engage à vendre et qui, pour une option put, s’engage à acheter.
Exercer une option
L’acheteur d’une option sur action acquiert un droit dont il peut faire usage pendant une période
déterminée. S’il fait effectivement usage de ce droit et s’il achète ou vend les actions sous-
jacentes, on dit qu’il exerce l’option.
L’émetteur reconnaît un droit au détenteur de l’option et il assume lui-même l’obligation de
négocier effectivement les actions si le possesseur de l’option le demande. Dans ce cas, on dit
que l’émetteur est assigné.
Droits d’achat et de vente
Supposons que l’action Delhaize soit cotée 55 euros. Vous êtes convaincu de son potentiel de
hausse et vous voulez en acheter un lot. Mais à ce moment, vous ne disposez pas des liquidités
nécessaires à l’achat de, par exemple, 200 Delhaize. Devez-vous pour autant manquer la
hausse de cours qui s’annonce ? Pas si vous vous servez d’options. Vous achetez simplement
une option sur l’action Delhaize, qui vous permet d’acheter 100 pièces au prix ferme de 55 euros
pièce. Si le cours monte à 65 euros, vous pouvez à tout moment exercer votre option et acheter
les actions au prix convenu de 55 euros, en réalisant une plus-value de 10 euros par action. Si
au contraire le cours tombe à 45 euros, vous n’êtes pas obligé d’exercer votre option. Vous
pouvez la laisser expirer. En jargon courant, les options d’achat sont appelées des options call.
Une option call est donc un droit d’achat qui donne au détenteur le droit d’acheter une quantité
déterminée d’actions pendant une période convenue. Si le possesseur de l’option fait usage de
son droit et achète effectivement, l’émetteur est obligé de livrer les actions au prix convenu
(dans notre exemple, 55 euros par action Delhaize). Grâce à son option call, le détenteur fixe
définitivement le prix d’achat de l’action sous-jacente.
Supposons que vous déteniez 100 actions Delhaize qui affichent à présent un cours de 55
euros. Vous prévoyez une hausse de cours, alors que vous entendez de toutes parts que les
cours vont s’effondrer. Vous hésitez entre vendre les actions et les conserver. Comme ci-dessus
pour les options call, vous pouvez lever l’incertitude en acquérant le droit de vendre les actions,
par exemple à 55 euros. En cas de baisse du cours de Delhaize, vous n’avez aucun souci à
vous faire: il vous suffit alors d’exercer votre droit et de vendre les titres au prix unitaire de 55
euros. Le droit de vendre des actions à un prix fixe est appelé une option put. Si le détenteur
d’une option put exerce son droit de vente, il vend les actions à l’émetteur de l’option. L’émetteur
est alors tenu de les acheter au prix fixé d’avance (55 euros, dans notre exemple).
Les options put permettent à leur détenteur de fixer le prix de vente des actions de façon
définitive. Comme pour les options call, la période au cours de laquelle le détenteur peut exercer
son droit est limitée dans le temps.
Le schéma ci-dessus montre clairement que les options call et les options put sont deux types
de contrats distincts. Dans un cas comme dans l’autre, il y a toujours deux parties: le détenteur
et l’émetteur. L’acheteur dispose toujours d’un droit, tandis que l’émetteur est toujours tenu par
une obligation.
Caractéristiques des options call et put
Tout acheteur d’une option call dispose d’un droit d’achat. Une option put accorde un droit de
vente. Les modalités de ce droit sont fixées dans le contrat d’option. Il s’agit des éléments
suivants:

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La valeur sous-jacente
Nous connaissons l’option sur une maison. L’option sur actions a déjà été évoquée à plusieurs
reprises. Mais les options ne se limitent pas à l’immobilier et aux actions. C’est ainsi qu’il existe
aussi des options sur indices boursiers (sur l’indice Bel-20, par exemple), sur taux de change
(p.ex. sur la parité dollar/euro), sur obligations, sur métaux précieux tels que l’or et l’argent, ou
encore sur matières premières (sur le froment ou le pétrole, par exemple).
Le bien sur lequel porte l’option est appelé valeur sous-jacente. La valeur sous-jacente d’une
option sur action est donc une action.
La quantité de valeur sous-jacente
Dans l’introduction, nous évoquions l’option sur une maison déterminée. Les options sur actions
portent quant à elles toujours sur plusieurs actions. Une option confère à son détenteur le droit
d’acheter (call) ou de vendre (put) un lot d’actions.
La cotation d’une option porte cependant toujours sur une seule unité de valeur sous-jacente
parce que les cours du bien sous-jacent, l’action par exemple, sont également unitaires. Ceci
facilite la lisibilité des cours et la base de comparaison.
La durée d’exercice d’une option
A l’instar de l’option sur une maison, une option sur actions est également limitée dans le temps.
Le détenteur de l’option a le droit d’acheter ou de vendre les actions durant une durée
déterminée. Une fois cette durée écoulée, l’option cesse d’exister et son détenteur ne peut plus
exercer son droit. Tous les droits et toutes les obligations s’éteignent.
La fin d’une durée d’exercice est indiquée par un mois d’échéance. Il s’agit du mois au cours
duquel l’option s’éteint ou cesse d’exister. Au cours de ce mois, une date précise est aussi fixée
à titre de date d’expiration ou d’échéance. Sauf exception, il s’agit du troisième vendredi du mois
d’échéance. Si le mois d’échéance est septembre 2006, par exemple, le détenteur dispose
jusqu’au troisième vendredi de septembre 2006, compris, pour exercer ou négocier son option.
Le prix d’exercice
Lorsque vous exercez une option, vous achetez (ou vendez) un lot d’actions. Le prix auquel
s’effectue cette transaction est appelé prix d’exercice. Ce prix d’exercice est fixé dès le départ et
ne sera plus modifié tout au long de la durée. En fait, vous gelez ainsi le cours de Bourse à votre
bénéfice.
Le prix d’exercice est aussi le prix auquel l’émetteur de l’option doit livrer (en cas d’option call ou
acheter (en cas d’option put) les actions sous-jacentes. Notons qu’il n’est tenu de le faire que si
le détenteur de l’option le lui demande (c.-à-d. si celui-ci exerce son option).
Les séries d’options
La combinaison des éléments décrits ci-dessus (option call ou put, valeur sous-jacente, mois
d’échéance et prix d’exercice) constituent ensemble la série d’option. Voici un exemple de série
d’option:
Delhaize C déc 06 55
C’est là une représentation typique d’une série d’option telle qu’elles figurent dans le journal, sur
le télétexte ou sur l’Internet.
Si vous détenez cette série d’option, vous disposez du droit d’acheter jusqu’au troisième
vendredi du mois de décembre 2006, compris, 100 actions Delhaize au prix unitaire de 55

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euros. Si vous êtes l’émetteur de cette option, vous pouvez être assigné chaque jour à livrer 100
actions Delhaize. Que peut-on faire d’une option ?
Contrairement au prix d’exercice, la prime d’option n’est pas fixe sur toute la durée d’exercice de
l’option. Elle peut varier d’un jour à l’autre. Ce fait est très important. Celui qui achète une option
espère que la prime d’option augmentera afin de lui permettre de réaliser un bénéfice lorsqu’il
vendra l’option par la suite. Le raisonnement est tout à fait analogue à celui selon lequel vous
achetez des actions afin de pouvoir les vendre plus cher ultérieurement. Les émetteurs d’options
espèrent au contraire voir baisser la prime de l’option car ils pourront ainsi racheter l’option à
meilleur compte et réaliser un bénéfice.
Acheteur ou détenteur Vendeur ou émetteur
Ne rien faire = laisser s'éteindre Libéré de toute obligation
Exercer Désignation = remplir son obligation
Vendre = une action que la partie concernée Racheter = une action que la partie
concernée peut entreprendre elle-même peut entreprendre elle-même
L'évolution de la prime et la formation du prix des options
Call Put
Le cours de l'action augmente S'apprécie Se déprécie
Le cours de l'action baisse Se déprécie S’apprécie
Les primes d’options varient pratiquement tous les jours, tout comme les cours des actions,
d’ailleurs. Mais comment la prime d’option se forme-t-elle et par quels facteurs est-elle
influencée ? Si l’offre et la demande n’ont pas d’influence, il existe bien entendu d’autres
facteurs qui jouent un rôle. La prime d’option se compose seulement de deux éléments, à
savoir:
- la valeur intrinsèque
- la valeur temps ou valeur d’attente.
La valeur intrinsèque
Vous avez acheté une option call ayant pour prix d’exercice 80 euros alors que l’action cote 75
euros en Bourse. Il n’est pas intéressant d’exercer cette option puisque le prix d’exercice est
supérieur au cours de l’action. Dès lors, l’option n’affiche aucune valeur intrinsèque.
Imaginons que le cours de l’action monte à 85 euros. A présent, il est intéressant d’exercer
l’option parce que vous réalisez ainsi directement un bénéfice de 5 euros en achetant les
actions via l’option au prix de 80 euros et en les revendant en Bourse à 85 euros. Cette
différence, c’est ce qu’on appelle la valeur intrinsèque de l’option.
Il est frappant de constater que la prime d’option est toujours supérieure à la valeur intrinsèque.
Comment cela se fait-il ? Pourquoi un acheteur d’une option payerait-il davantage pour une
option que la valeur intrinsèque ? Un acheteur paie davantage et l’émetteur demande davantage
que la valeur intrinsèque parce que la prime d’option contient aussi une part de valeur d’attente
ou valeur temps.
La valeur temps ou valeur d’attente
La différence entre la valeur intrinsèque et la prime d’option est appelée valeur temps ou valeur
d’attente. Si l’action cote 75 euros, l’émetteur ne risque pas de se voir assigné. Personne ne
voudra exercer l’option. Mais si le cours du titre grimpe à 85 euros, le risque est grand que

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l’émetteur soit bel et bien assigné. Dans ce cas, il lui faudra livrer les actions au prix de 80
euros. Initialement, l’émetteur ne court aucun risque d’être assigné. Pourtant, il existe une
certaine probabilité que le cours de l’action grimpe. Le risque que l’émetteur soit assigné est tout
aussi réel. Pour ce risque, l’émetteur réclame une rémunération supplémentaire, à savoir la
valeur temps. La valeur temps est donc la rémunération supplémentaire que l’émetteur réclame
pour le risque qu’il court. Plus ce risque est grand, plus la valeur temps est élevée et plus la
prime d’option sera élevée elle aussi.
Étant donné que la valeur temps est toujours positive, vous recevrez en cas de vente toujours
davantage qu’en cas d’exercice de l’option. Chaque jour précédant le jour d’échéance, il est plus
profitable de vendre une option que de l’exercer.
Quelques applications pratiques des options
- fixer définitivement le prix d’achat d’une action;
- profiter de la hausse de cours d’une action;
- fixer définitivement le prix de vente d’une action;
- protéger l’action contre une baisse de cours ;
- profiter d’une baisse du cours de l’action;
- protéger le portefeuille contre les baisses de cours;
- acheter les actions moins cher qu’en Bourse;
- obtenir un supplément de rendement sur les actions en portefeuille;
- vendre les actions plus cher qu’en Bourse.
Si vous voulez fixer définitivement le prix d’achat d’une action
Supposons que vous ayez épargné de l’argent que vous envisagiez de placer à long terme dans
une valeur. L’action Delhaize, qui cote 55 euros, emporte votre préférence. Vous pouvez dès à
présent fixer le prix d’achat de cette action en achetant une option call avec pour prix d’exercice
55 euros. Cette option vous confère un droit d’exercice, c.-à-d. le droit d’acheter Delhaize à 55
euros, tout au long de sa durée. Ainsi, lorsque votre capital se libérera, vous pourrez toujours
acheter Delhaize à 55 euros.
Si vous voulez profiter d’une hausse du cours de l’action
Au lieu d’acheter directement 200 actions Delhaize, qui coûtent 55 euros, vous achetez des
options call au prix d’exercice de 55 euros. Elles vous coûtent 5 euros de prime, soit au total
1.000 euros (200x5). C’est beaucoup moins qu’un investissement direct. Supposons que vos
prévisions se réalisent et que, durant la période d’exercice de l’option, le cours monte à 70
euros. Du fait de la hausse de cours, le call vaut désormais beaucoup plus. La prime est passée
à 17 euros (15 euros de valeur intrinsèque plus 2 euros de valeur d’attente). La vente vous
donnerait 3.400 euros (200 x 17). Déduction faite de votre mise initiale, vous réalisez un
bénéfice de 2.400 euros (3.400 euros reçus à la vente, 1.000 euros déboursés à l’achat). Votre
return s’élève à 240%, contre 27% “seulement” dans le cas d’un placement direct en actions.
Si vous souhaitez fixer définitivement le prix de vente de vos actions
Supposons que vous possédiez 200 actions Solvay dont le cours est de 91,90 euros. Si vous
vendez trop tôt, vous risquez de manquer une hausse éventuelle. Si vous attendez trop
longtemps, vous risquez de vous faire surprendre par une baisse de cours. Vous choisissez la
sécurité en achetant deux options put. Vous fixez le prix d’exercice à 90 euros. Pour ce put,

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vous payez à l’émetteur une prime de 4 euros, par exemple. Pour une mise totale de 200 x 4
euros = 800 euros, vous obtenez un prix de vente définitif de vos actions.
Si vous voulez protéger vos actions contre une baisse de cours
Reprenons l’exemple précédent. Vous détenez 200 actions Solvay, cotées 91,90 euros pièce.
Vous prévoyez une baisse du cours mais ne voulez vendre vos actions sous aucun prétexte. En
cas de baisse de cours, vous enregistrerez une moins-value sur vos actions. Mais cette perte
peut être compensée facilement en achetant un titre qui vous permette de profiter précisément
de cette baisse de cours. Une option put est alors la solution idéale car elle s’appréciera en cas
de baisse du cours de la valeur sous-jacente.
Si vous voulez profiter d’une baisse du cours d’une action
Vous pensez que le cours d’Umicore va baisser. Optez par exemple pour un prix d’exercice de
115 euros. Il vous en coûte une prime de 4 euros, par exemple, soit un investissement total de
400 euros (= la taille du contrat de 100 x la prime de 4 euros). Votre prévision se réalise et le
mois suivant, le cours d’Umicore baisse à 105 euros. La prime de l’option atteint dès lors 12
euros (10 euros de valeur intrinsèque et 2 euros de valeur d’attente). La vente de l’option vous
rapporte 1200 euros (100 x 12), dont vous devez soustraire votre mise de départ, soit 400
euros, ce qui donne un résultat total de 800 euros.
Si vous voulez protéger tout un portefeuille d’actions contre un repli
Supposons que vous disposiez d’un joli portefeuille formé de quelques actions de qualité. Vous
souhaitez conserver pour l’heure ces actions mais vous craignez une forte correction des cours
boursiers. Si votre portefeuille se compose de plusieurs actions, vous pouvez acheter un put
pour chaque position distincte. Mais une telle approche n’est pas toujours possible, ni indiquée.
On peut dès lors envisager d’acheter des options sur indice. Un indice boursier est une valeur
reflétant l’évolution des cours de plusieurs actions à la fois. Ainsi, l’indice BEL20 est
représentatif de l’évolution de cours des 20 plus grandes actions belges.
Si votre portefeuille connaît une évolution parallèle à celle de l’indice BEL20, il vous suffit
d’acquérir une option sur le BEL20 pour protéger l’ensemble de votre portefeuille contre une
correction. Combien d’options put vous faut-il ? Le calcul est simple: la valeur sous-jacente
d’une option sur l’indice BEL20 est le cours actuel du BEL20 multiplié par 2 euros. Supposons
que le BEL20 affiche 3.822 points. Une option sur le BEL20 porte alors sur 2 x 3.822 = 7.644
euros. Une telle option put vous permet dès lors de protéger un portefeuille d’une valeur de
7.644 euros. Si votre portefeuille dépasse cette valeur, il vous suffit d’appliquer la règle de trois.
Si vous voulez acheter des actions moins cher qu’en Bourse
Au lieu d’acheter les actions directement, vous pouvez également émettre une option put. En
tant qu’émetteur d’un put, vous vous engagez durant une période déterminée à acheter les
actions à un prix fixé d’avance. Pour cet engagement, vous recevez une prime.
Si vous voulez obtenir un rendement supplémentaire sur vos actions en portefeuille
Vous avez acheté 500 actions Fortis à 25 euros l’une et le cours affiche à présent 28 euros.
Vous êtes convaincu du potentiel de hausse de ce titre mais aimeriez tirer encore un rendement
supplémentaire de votre placement. Voici comment procéder: émettez 15 options call sur Fortis
avec comme prix d’exercice 30 euros. Vous recevez alors une prime qui s’élève par exemple à
1,5 euro et qui vous est directement acquise. Et comme vos contrats call Fortis portent sur 500
actions, le montant de cette prime s’élève en réalité à 500 x 1,5 euros = 750 euros.

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Si vous souhaitez vendre des actions plus cher qu’en Bourse


Supposons que vous déteniez 200 actions Fortis que vous avez achetées à 25 euros l’une.
Depuis, le cours du titre s’est hissé à 28 euros. Au lieu de placer directement un ordre de vente
limité en Bourse, vous pouvez aussi placer une telle limite en recourant aux options. Lorsque
vous placez une limite de vente, vous êtes en réalité disposé à vendre les actions à un cours
déterminé. Ceci revient à émettre une option call avec un prix d’exercice égal à votre limite de
vente. L’émetteur du call s’engage en effet à vendre la valeur sous-jacente à un prix déterminé.
Placez dès lors à 30 euros le prix d’exercice du call émis.
Si, le dernier jour de transaction de l’option call, le cours de Fortis a franchi le niveau de 30
euros, il est probable que vous soyez assigné à livrer 200 actions à 30 euros pièce, soit au
même prix que votre limite de vente, puisque vous étiez disposé à vendre les titres à ce cours-
là. Toutefois, votre prix de vente net est supérieur car vous avez touché une prime de 2 euros
par action. En réalité, vous avez vendu les actions à 32 euros (= 30 euros + 2 euros). Ensuite, 1
call Fortis porte sur 100 actions, de sorte que pour vendre 200 actions, il vous faut émettre deux
calls. Cette émission vous vaut une prime de 2 euros, par exemple. Au total, vous voyez
d’emblée votre compte crédité de 400 euros (= 2 calls x 100 actions x 2 euros).
Tour d’horizon des applications d’options
Comme le prouvent les exemples des pages précédentes, les possibilités d’application des
options sont très multiples. Le tableau ci-contre synthétise les applications les plus courantes en
regard des stratégies simples à base d’options qui conviennent pour chacune d’entre elles.
Que voulez-vous faire ? Dans ce cas, vous pouvez …
Fixer le prix d'achat d'une action Acheter une option call
Fixer le prix de vente d'une action Acheter une option put
Acheter une action moins cher Émettre une option put
Vendre une action plus cher Émettre une option call
Profiter d'une hausse du cours Acheter une option call
Profiter d'une baisse de cours Acheter une option put
Acquérir un revenu supplémentaire sur une Émettre un call (couvert)
action en portefeuille
Protéger une action contre une baisse de Acheter une option put
cours
Protéger votre portefeuille contre une baisse Acheter une option put sur le BEL20
de cours
Fixer le bénéfice obtenu sur le portefeuille Acheter une option put sur le BEL20 et
émettre une option call sur le BEL20
Se couvrir contre le risque de change Acheter une option put sur le cours de
change USD/EUR

Comment suivre l’évolution des primes d’options ?


Il existe trois manières de suivre les primes des options cotées sur EuroNext Bruxelles Dérivés:

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Journaux: L’Écho et le Tijd publient chaque jour la liste officielle des cotations d'EuroNext
Bruxelles Dérivés, comprenant les cours de clôture et d’ouverture, les cours plus hauts et plus
bas ainsi que le nombre d’options négociées. Cette liste fait également le tour de toutes les
options négociables.
- Télétexte: Kanaal 2; Canvas, et Canal Z. Ces chaînes affichent toutes les primes d’options et
les cours acheteurs et vendeurs durant la séance même. Tous les cours sont mis à jour toutes
les 15 minutes.
- Internet: http://www.euronext.com
Où puis-je obtenir des informations et des réponses à mes questions ?
Si vous avez des questions spécifiques à poser sur les options, si vous souhaitez davantage
d’informations, ou encore si vous souhaitez simplement donner votre avis, vous pouvez toujours
adresser un courriel à info@euronext.be. Vous pouvez également vous adresser à votre
intermédiaire financier pour tout renseignement.
Un conseil en or: faites d’abord une simulation.
Les options, qui figurent tout au haut de notre pyramide de placements, requièrent donc une
connaissance bien plus approfondie qu’un livret d’épargne, une obligation ou encore une action.
Sans tout à fait vous en rendre compte, vous n’êtes peut-être, comme l’un des milliers de
possesseurs d’un fonds à cliquet à capital garanti, pas si allergique que cela au produit
“options”, ne fût-ce qu’en tant que partie d’un ensemble élaboré et géré par des professionnels.
Et, qui sait ?, avez-vous peut-être accédé au plan d’options de votre employeur ? Comme
quoi…
Et si vous recourez à une option pour protéger votre portefeuille d’actions contre une baisse de
cours, on ne peut réellement parler d’une application à haut risque. Une personne qui contracte
une assurance omnium à l’achat d’une nouvelle voiture fait quand même preuve d’une bien plus
grande prudence qu’une personne qui tente sa chance au casino…
Toutefois, c’est l’ensemble des techniques et l’usage qui en est fait dans des scénarios et des
intérêts totalement opposés qui entourent les options d’un voile de mystère et de méfiance. Cela
explique aussi pourquoi, dans le paysage boursier belge, la distribution d’options dans les
institutions respectives reste centralisée par mesure de prudence au sein d’un nombre limité
d’agences ou de call centers, dont les collaborateurs sont cependant particulièrement qualifiés.
Vous voulez investir en options, mais vous manquez d’expérience et ces produits financiers ne
vous sont pas encore très familiers. Un bon conseil: commencez par vous élaborer une stratégie
sur papier, en adaptant votre investissement à diverses situations. Vous améliorerez ainsi vos
connaissances sur les options et sur la manière dont elles évoluent sur le marché. Une fois ces
connaissances acquises, vous serez mieux armé pour vous lancer dans le monde des options.
Futures
Définition
Un future est un contrat par lequel deux parties s’engagent à acheter pour l’une, à vendre pour
l’autre, à une date ultérieure, mais à un prix déterminé, une certaine quantité d’un bien
déterminé. Contrairement à l’option, les deux parties prennent ici un engagement, une
obligation. On parle de "commodity futures" lorsque les valeurs sous-jacentes sont des matières
premières: or, métaux, café, thé, froment, pommes de terre, etc. Ce qui nous intéresse
davantage en tant qu’investisseur, ce sont les "financial futures", dont la valeur sous-jacente est
un actif financier, à savoir:
- interest-rate-futures (futures sur taux);

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- currency-futures (futures sur devises);


- futures sur indices d’actions (futures sur indices boursiers).
Les interest-rate-futures sont des contrats à terme standardisés dont la valeur sous-jacente est
un produit qui génère un intérêt, tel qu’une obligation. Ce type de futures sont surtout
intéressants pour les institutions financières, les investisseurs institutionnels et professionnels.
Un future sur devises est un contrat à terme standardisé ayant pour valeur sous-jacente une
devise, par lequel deux parties conviennent d’acheter ou de vendre une quantité déterminée à
une date future déterminée et à un cours déterminé.
Quant aux futures sur indices boursiers, il s’agit de contrats à terme standardisés portant sur un
panier d’actions et par lesquels les parties s’engagent à acheter ou à vendre à une date
ultérieure et à un prix déterminé une quantité déterminée du panier concerné.
Nous mentionnons déjà les principaux indices:
- BEL20: panier de 20 actions belges;
- CAC 40: panier de 40 actions françaises;
- AEX: panier de 25 actions néerlandaises;
- DAX: panier de 30 actions allemandes;
- S&P500: panier de 500 actions américaines;
- FT-SE 100: panier de 100 actions britanniques;
- NIKKEI 225: panier de 225 actions japonaises.
Nous allons nous limiter ici aux aspects spécifiques du future sur le BEL20.
Future BEL20
Le future BEL20 porte sur 20 unités de l’indice BEL20. La valeur d’un point d’indice correspond
pour le BEL20 à 10. Attention: la valeur d’un point d’indice varie d’un indice à l’autre.
Supposons que le BEL20 affiche 3.812 points et qu’il se hisse ensuite à 3.861 points, soit une
hausse de 49 points. Cette hausse rapporte 20 euros x 49 = 980 euros. L’acheteur de ce future
BXF a donc réalisé une bonne affaire puisque la valeur sous-jacente s’est appréciée. Le
vendeur, en revanche, essuie une perte. Tant la perte que le bénéfice réalisé sur un future sur
indice correspond à la valeur d’un point d’indice multiplié par le nombre de points d’écart.
Garantie
Si l’indice BEL20 s’établit à 3.812 comme dans notre exemple, la valeur d’un contrat de 20
unités de BEL20 s’élève donc à 76.240 euros. L’achat de 3 contrats représente donc une valeur
globale de 228.720 euros. On le voit: ce sont là des montants considérables et il est donc
logique qu’il faille fournir une garantie, appelée marge (“margin”), aussi bien à la vente qu’à
l’achat. Cette garantie (marge) varie d’une Bourse à l’autre.
En fonction de l’évolution du cours de la valeur sous-jacente, on peut enregistrer un bénéfice ou
une perte en tant qu’acheteur ou vendeur d’un future. Sur la base du cours de clôture, le
“settlement price”, la valeur des contrats de futurs est déterminée chaque jour et le bénéfice
éventuel est versé sur le compte de la marge (“margin account”). Mais si la position est
déficitaire, la "variation margin" doit être complétée jusqu’à ce que la marge soit rétablie à son
niveau initial. Le compte est donc alimenté à la demande – ou “margin call” – de votre banquier.

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Pour Barings, les futures n’ont aucun secret… En 1994, un certain Nick Leeson a fait la une des
journaux dans le monde entier lorsque son employeur, la banque Barings, a été appelée par la
Bourse de Singapour à verser une marge complémentaire de 742 millions GBP. Chaque appel
de marge est un signal d’alarme, mais une personne qui travaille avec les futures est censée
suivre CHAQUE JOUR, voire même plusieurs fois par jour, l’évolution de la valeur sous-jacente.
Qui sont les acteurs sur le marché des futures ?
On y trouve bien entendu des acheteurs et des vendeurs, mais cette distinction ne suffit pas à
qualifier l’activité de ce monsieur Leeson. On distingue:
a) Les hedgers, qui s’adonnent au “hedging”, des investisseurs qui veulent couvrir leurs
positions de risque: ils achètent ou vendent des futures non pas en vue de réaliser un bénéfice,
à l’instar des traders, mais ils souhaitent simplement se mettre à l’abri d’une fluctuation de
cours.
b) Les traders, appelés aussi “spéculateurs”: ils sont prêts à prendre des risques pour réaliser
un bénéfice, convaincus qu’ils sont du bien-fondé de leur vision (bearish ou bullish).
c) Les arbitragistes: ces investisseurs suivent de très près la valeur réelle du future, soit la “fair
value” qui tient compte de la durée, de l’intérêt et des dividendes éventuels. Ils comparent cette
valeur au cours du future sur indice et réagiront très rapidement à un écart pour réaliser un
bénéfice en achetant ou en vendant un future sur indice.

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Chapitre 13
Carnet d’@dresses
Liens Internet et sources intéressants… une sélection.
Indice Euronext100
ABN AMRO Holding: http://www.abnamro.com
Accor: http://www.accor.com
Aegon: http://www.aegon.com
AGF: http://www.agf.fr
Agfa-Gevaert: http://www.agfa.com
Ahold: http://www.ahold.nl
Air France - KLM: http://www.airfrance.net
Air Liquide: http://www.airliquide.com
Akzo Nobel: http://www.akzonobel.com
Alcatel: http://www.alcatel.com
Alstom: http://www.alstom.com
Arcelor: http://www.arcelor.com
ASML Lithography: http://www.asml.com
Atos Origin: http://www.atosorigin.com
Autoroutes du Sud de la France: http://www.asf.fr
Axa: http://www.axa.com
Banco BPI: http://www.bancobpi.pt
Banco Comercial Portugues: http://www.bcp.pt
Banco Espirito Santo: http://www.bes.pt
Belgacom : www.belgacom/com
BNP Paribas: http://bnpparibas.com
Bouygues: http://www.bouygues.com
Brisa-Auto Estrades de Portugal: http://www.brisa.pt
Cap Gemini: http://www.capgemini.fr
Carrefour: http://www.carrefour.com
Casino Guichard: http://www.c-online.fr
Christian Dior: http://www.dior.com
Colruyt: http://www.colruyt.be
Corio: http://www.corio-eu.com
Crédit Agricole: http://www.creditagricole.com

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Danone: http://www.groupedanone.fr
Dassault Systèmes: http://www.3ds.com
Delhaize Group: http://www.delhaize-de-leeuw.be
Dexia: http://www.dexia.com
DSM: http://www.dsm.nl
EADS: http://www.eads.com
Electricité de France: http://www.edf.com
Energias de Portugal: http://www.edp.pt
Essilor International: http://www.essilor.fr
Euronext: http://www.euronext.com
Fortis: http://www.fortis.com
France Telecom: http://www.francetelecom.com
Gaz de France: http://www.gazdefrance.fr
GBL: http://www.gbl.be
Gecina: http://www.gecina.fr
Heineken: http://www.heinekeninternational.com
Hermes International: http://www.hermes.com
Imerys: http://www.imerys.com
ING Group: http://www.ing.nl
Inbev: http://www.inbev.com
JC Decaux : http://www.jcdecaux.com
KBC: http://www.kbc.be
Klépierre: http://www.klepierre.com
KPN: http://www.kpn.nl
L'Oréal: http://www.loreal.fr
Lafarge: http://www.lafarge.fr
Lagardère: http://www.lagardere.fr
LVMH: http://www.lvmh.fr
M6-Metropole TV: http://www.m6.fr
Michelin: http://www.michelin.fr
Mobistar: http://www.mobistar.be
Numico : http://www.numico.com
Pages Jaunes : http://www.pagesjaunes.fr
Pernod-Ricard: http://www.pernod-ricard.fr
Peugeot SA: http://www.psa-peugeot-citroen.com

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Philips: http://www.philips.com
Pinault Printemps: http://www.pprgroup.com
Portugal Telecom: http://www.telecom.pt
Publicis Groupe: http://www.publicis.fr
Randstad : http://www.randstad.com
Formatted: English (U.S.)
Reed Elsevier: http://www.reed-elsevier.com
Renault: http://www.renault.com
Rodamco Europe: http://www.rodamco-eu.com
Royal Dutch Shell: http://www.shell.com
Safran: http://www.safran.com
Saint-Gobain: http://www.saint-gobain.com
Sanef: http://www.sanef.com
Sanofi-Aventis: http://www.sanofi-aventis.fr
Schneider Electric: http://www.schneider.fr
SES Global: http://www.sesgloabal.com
Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhone: http://www.parisrhinrhone.fr
Société Générale: http://www.socgen.com
Sodexho Alliance: http://www.sodexho.com
Solvay: http://www.solvay.com
St. Micr. Electr.: http://www.eu.st.com
Suez: http://www.suez.fr
Technip: http://www.technip.com
TF1: http://www.tf1.fr
Thales: http://www.thalesgroup.com
Thomson/ex-TMM: http://www.thomson.net
TNT: http://www.tnt.com
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Unibail: http://www.unibail.com
Unilever: http://www.unilever.com
Veolia Environnement: http://www.veoliaenvironnement.com
Vinci: http://www.vinci.com
Vivendi Universal: http://www.vivendiuniversal.com/vu/en/home/index.cfm Formatted: Dutch (Belgium)
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VNU: http://www.vnu.com
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Wolters-Kluwer: http://www.wolters-kluwer.com Field Code Changed

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Autres actions belges


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Barco: http://www.barco.com
Bekaert: http://www.bekaert.com
D'Ieteren: http://www.dieteren.be
Omega Pharma: http://www.omegapharma.com
Tessenderlo: http://www.tessenderlo.com
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Autres actions néerlandaises


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Océ: http://www.oce.nl
USG People: http://www.usgpeople.nl
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Actions allemandes
Adidas Salomon: http://www.adidas.com
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BASF: http://www.basf.de
Bayer: http://www.bayer.com
BMW: http://www.bmw.com
Commerzbank: http://www.commerzbank.de
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Daimler-Chrysler: http://www.daimlerchrysler.de
Deutsche Bank: http://www.deutsche-bank.de
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Deutsche Telekom: http://www.dtag.de
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Fresenius Medical Care: http://www.fmc-ag.com
Henkel: http://www.henkel.de
Hypo Real Estate Holding: http://www.hyporealestate.com
Infineon: http://www.infineon.de
Linde: http://www.linde.de
Lufthansa: http://www.lufthansa.de
MAN: http://www.man.de

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Metro: http://www.metro.de
Munich Re: http://www.munichre.com
RWE: http://www.rwe.com
SAP: http://www.sap-ag.de
Schering: http://www.schering.de
Siemens: http://www.siemens.de
Thyssen Krupp: http://www.thyssenkrupp.com
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Actions américaines (Dow Jones)


3M: http://www.mmm.com
Alcoa: http://www.alcoa.com
Altria Group: http://www.altria.com
American Express: http://www.americanexpress.com
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Caterpillar: http://www.caterpillar.com
Citigroup: http://www.citigroup.com
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McDonald's: http://www.mcdonalds.com
Merck: http://www.merck.com
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Microsoft: http://www.microsoft.com
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Pfizer: http://www.pfizer.com
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Autres actions populaires


Brederode: http://www.brederode.be
GIMV: http://www.gimv.be
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Melexis: http://www.melexis.com
Option International: http://www.option.com
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Bourses internationales
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Bangkok (Thaïlande): http://www.set.or.th
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Dublin (Irlande): http://www.ise.ie


Francfort (Allemagne): http://www.exchange.de
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Hong Kong (Chine): http://www.hkex.com.hk
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