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Association Aube-Durable
41, rue Jaillant Deschainest
10000 Troyes
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mel : bureau@aube-durable.fr
Vous vous apprêtez, dans les jours prochains, à émettre un avis sur le projet d’incinérateur. Nous tenons à
vous alerter le plus solennellement possible sur la portée du choix qui sera le votre.
D’un point de vue sanitaire et environnemental, les conclusions de l’INVS en 2008 sur les incinérateurs
sont claires : La fréquence des cancers autour de ces installations est plus grande qu’ailleurs et les effets à
long terme de l’exposition des populations pour les nouveaux incinérateurs ne seront pas encore connus
avant 10 ans. L’implantation de ce projet dans l’agglomération et sa durée de fonctionnement (2 générations)
invitent à la plus grande prudence. Par ailleurs, l’actualité montre que même un incinérateur récent
(Lunel), théoriquement aux normes, peut poser de sérieuses questions pour à la santé des riverains1.
1 Emilie Bec, « Vives inquiétudes après les conclusions sur le suivie de l’incinérateur », Midi-Libre, 12 décembre
2017
qui devient ailleurs presque impossible ? Sans possibilité d’être écoulés, ces mâchefers alourdiront
fortement le coût de l’incinération.
- Dans 25 ans, l’installation reviendra dans les mains des collectivités. Les meilleures années auront peut être
permis à Véolia de dégager 240 millions de CA. Mais dans 25 ans, vos successeurs hériteront d’un
ouvrage très largement surdimensionné et nécessitant de forts investissements (mises aux normes…).
Comment imaginer qu’une remise en concurrence dans des conditions satisfaisantes puisse être possible dans
25 ans ?
- Enfin, la situation de l’incinérateur de Charente-Maritime devrait tous nous inviter à la plus grande
prudence. 90 millions d’euros ont été dépensés à Echillais (17) pour une installation qui n’est toujours
pas autorisée à fonctionner et ne le sera peut être jamais. Car selon l’analyse du rapporteur public de la
cour d’appel de Bordeaux, celle-ci ne respecte pas la hiérarchie de traitement des déchets. Il nous paraît
donc plus que souhaitable de suspendre ce projet afin d’éviter un gâchis financier considérable.
Les élus ne disposaient pas de ces éléments quand le projet d’incinérateur a été imaginé. Mais
aujourd’hui, les évolutions législatives et l’analyse des chiffres rendent ce projet caduque. Ce n’est d’ailleurs
pas un hasard de constater qu’aucune collectivité comparable n’envisage d’imiter notre département. Nous
nous trompons pas d'époque et de combat. L'incinérateur qu'on nous propose, le dernier projet en France,
imaginé il y a 10 ans, incarne le monde d'hier.
En conséquence, nous vous demandons d’émettre un avis défavorable à ce projet, afin que l’Aube ne
construise pas le dernier incinérateur de France. Il ne s’agit pas d’une opposition pure, simple et définitive à
l’incinération mais d’une position qui permettrait de suspendre le projet et d’en reconsidérer l’intérêt. Il
sera possible, au regard des nouvelles conditions législatives et réglementaires et des retours d’expérience de
réduction des déchets, d’envisager le redimensionnement du projet ou d’autres solutions de traitement.
2 Décision prise le 19 décembre 2017 dans le cadre de la révision du paquet « économie circulaire »