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Plan
1. Définition
2. Constitution des débits de crues
3. Forme et caractéristiques de l'hydrogramme
4. L’hydrogramme unitaire
5. Méthodes d’estimation des volumes et des débits de pointe
Le rôle de l'ingénieur est d'une part d'identifier les processus hydrologiques et leur part
respective intervenant dans la réponse du bassin versant et, d'autre part, les modalités du
passage de l'impulsion pluviométrique à la réponse hydrologique. La question qui se pose
alors est de comprendre et interpréter les mécanismes de transformation de la pluie à
l'hydrogramme de crue.
1. Définition
Le ruissellement est la part des précipitations qui est drainée ou transite à travers l'exutoire du
bassin. Le ruissellement peut atteindre l'exutoire par différentes voies:
– Ruissellement direct
– Ecoulement hypodermique
– Ecoulement souterrain ou de base
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Précipitation
Interception et
autres pertes
Ecoulement Percolation
hypodermique
Ruissellement
de surface
Ecoulement
Ruissellement de base
direct
Débit
total
Figure 1 : Différentes composantes participant au ruissellement.
Ecoulement de base : C’est le débit initial qui existe dans le cours d’eau avant le début de
l’averse. Il correspond à l’écoulement souterrain relatif à des précipitations antérieures.
Les précipitations directes sur les surfaces d’eau libres ne sont considérées dans les calculs
que lors du dimensionnement d’un évacuateur de crue annexé à un grand barrage. Autrement
elles sont négligées.
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• La courbe de concentration qui dépend de l'intensité de l'averse et des caractéristiques du
bassin. Elle correspond à la montée de la crue.
• La pointe de l'hydrogramme qui correspond à la partie autour du débit maximal.
• La courbe de récession (décrue): c'est une caractéristique du bassin. Elle est indépendante
de l'intensité de l'averse
Courbe de Segment de
concentration crête
Courbe de décrue
Débit
Temps
Figure 2: Hydrogramme de crue
Qt : le débit à l’instant t
Qo : le débit pris comme origine de la décrue
a : Coefficient d’ajustement.
3.1. Définitions :
Temps de base (tb) : c'est la durée qui s'écoule entre le début de la phase de concentration et la
fin du ruissellement direct et hypodermique. Il correspond à la durée du ruissellement pur
excédentaire.
Temps de montée (tm) : c'est la durée qui s'écoule entre le début de la phase de concentration
et la pointe (débit maximal) de l'hydrogramme.
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Temps de réponse (tr) : (ou lag) c'est la durée qui sépare le centre de gravité de la pluie
efficace et la pointe de l'hydrogramme.
Durée de la pluie efficace (te) : c'est la durée de l'averse qui a générée réellement le
ruissellement.
Temps de concentration(tc) : c’est le temps de parcours qu’effectue une particule d’eau entre
la partie du bassin la plus éloignée et son exutoire. Il est estimé comme étant la distance
comprise entre la fin de la pluie efficace et la fin du ruissellement pur :
tc = tb − te
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3.2. Facteurs déterminant la forme de l'hydrogramme
c. Le sol
Il intervient par :
- Le couvert végétal (capacité d’infiltration plus élevée) ;
- La perméabilité ;
- La profondeur et le profil géologique du sol.
d. Le climat
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On se base sur la forme exponentielle de la courbe de décrue pour déduire les points
limitant un écoulement par rapport à l’autre. L’hypothèse de base est que les écoulements ont
des temps de réponse différent. Lorsque l’écoulement excédentaire cesse, l’écoulement de
base se prolonge plus après l’arrêt de l’écoulement hypodermique.
Ln(Qt)=f(t) = Ln(Qo)-a.t
On aura alors sur le tracé de la courbe autant de cassures que d’effets d’autres composantes.
Temps
tb
Ln Q Ruissellement
Hypodermique
Débit de base
Ruissellement direct
t1 t2 Temps
La séparation des différentes composantes d’un hydrogramme se fait par le biais de trois
méthodes approximatives :
Hypothèse :
Soit le point C, point de cassure déterminé à partir du tracé Ln(Qt)=f(t).
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N (en jours)
Méthode ABC
Q
Méthode AC
A Méthode ADC
D
Temps
Figure 5 : Méthode de séparation de l’écoulement de base
Méthode ABC :
Méthode AC :
Cette technique consiste à tracer une droite reliant les points A et C. l’aire au dessus de la
ligne AC et l’hydrogramme représente le volume de l’écoulement de surface. Celle en bas de
la ligne AC représente l’écoulement de base.
Méthode ADC
Elle consiste à prolonger la courbe de tarissement avant le début de la crue (avant le point A)
jusqu’au point D situé sous la pointe.
Pour la détermination du ruissellement pur, généré par la pluie nette, il faudra soustraire à
chaque instant t, des coordonnées de l’hydrogramme total ceux des écoulements séparés
(écoulement de base et hypodermique, s’il existe).
L’hydrogramme de ruissellement pur est limité dans le temps et se termine par un débit nul.
Son volume correspond à la lame d’eau nette écoulée.
88
4. L’hydrogramme unitaire (HU) :
Cette méthode a été proposée par Sherman en 1932. Elle a pour objet la détermination de
l’hydrogramme du ruissellement superficiel à l’exutoire d’un bassin. L’hydrogramme unitaire
d’un bassin est défini comme l’hydrogramme de ruissellement pur résultant d’une pluie
nette de hauteur unité produite de façon homogène sur la totalité du bassin (averse unitaire)
en un temps donné. Cette méthode s’applique pour des bassins dont la superficie est comprise
entre 2 et 200 km2.
L’usage de la méthode tend à s’étendre pour le calcul des débits de crue. En outre elle donne
les éléments d’une sorte de « modèle schématique » de la transformation « intensité de pluie-
débit » qui permettra de mieux cerner les limites d’application de méthodes plus simples et
plus rapides de calcul de débit de crue.
L'hydrogramme unitaire a donc une forme fixe pour un bassin versant. La forme de l'H.U. est
affectée par la durée. On aura donc des H.U. de 1, 2, 3, .... 6h etc. selon la durée de la pluie
efficace correspondante. Cette théorie permet ainsi la reconstitution de crues complexes.
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te = durée de l’excès
I
Intensité
Postulat 1 : Averse unitaire d’intensité I
Débit
I
Intensité Postulat 2 : Averse unitaire d’intensité 2I
Débit
Temps
I1 I2
Intensité I1 + I2
Postulat 3 : Averse de durée double de
I2 l’averse unitaire
I1
Débit
Temps
L’hydrogramme est découpé pour séparer ses différentes composantes pour obtenir le
volume ruisselé. La pluie nette est alors égale à ce volume divisé par la surface du bassin
versant. Il est préférable d'obtenir un hydrogramme unitaire moyen pour plusieurs averses.
Les différentes étapes sont:
1. Séparation du ruissellement direct de l’écoulement de base.
2. Détermination de la hauteur équivalente en mm du ruissellement direct.
3. Pour l'averse choisie, on détermine l'hyétogramme correspondant ;
4. On estime l'indice φ. Ceci permet de connaître la durée de la pluie efficace (te)
5. extraire pour chaque pas de temps, les ordonnées de l’hydrogramme de ruissellement
direct et diviser par la lamme d’eau ruisselée. On peut déterminer ainsi les ordonnées de
l'hydrogramme unitaire correspondant à une pluie efficace de durée te
Souvent l'hydrogramme engendré par une averse résulte de plusieurs unités de pluie efficace.
Autrement dit l'intensité de l'averse (surtout l'excès) est variable. Dans ce cas la dérivation de
H.U. est différente :
90
• Soit m le nombre d’excès de pluie et n le nombre des ordonnées du ruissellement
direct
L’averse sera décomposée en m averses élémentaires juxtaposées, chacune d’intensité
constante et de durée t. On admettra que l’hydrogramme global de ruissellement est la somme
des m hydrogramme relatifs aux averses élémentaires.
Dans ce cas, si on note Qi les ordonnées de l’hydrogramme de ruissellement et ui les
ordonnées de l’hydrogramme unitaire recherché.
Alors nous avons :
Q1 = p1 ⋅ u1
Q2 = p 2 ⋅ u1 + p1 ⋅ u 2
Q3 = p3 ⋅ u1 + p 2 ⋅ u 2 + p1u 3
......
Qn = p m −1u1 + p m − 2 u 2 + ...... + p1u n − m +1
On obtient ainsi un système d’équations linéaires simultanées qui permet de calculer les
ordonnées ui.
A partir d’un HU connu pour une averse unitaire de norme 1mm et de durée de référence τ
(HUN), on peut calculer l’hydrogramme résultant d’une averse longue et complexe. Le
hyétogramme de l’averse est décomposé en une succession d’événements simples de durée τ.
Pour chacun des événements simples, on peut déterminer l’hydrogramme de ruissellement qui
en résulte en appliquant le principe de linéarité. De plus, chaque hydrogramme obtenu est
décalé dans le temps d’une durée τ par rapport à l’hydrogramme résultant de l’événement
précédent.
L’hydrogramme résultant de l’événement pluviométrique complexe s’obtient finalement en
effectuant la somme des hydrogrammes obtenus.
La figure résume les différentes étapes de la convolution.
91
Figure 7: Convolution d’une pluie nette avec un HU (Musy, 1998)
4.3. L’hydrogramme en S :
92
Figure 8: Construction de la courbe en S
Il est parfois utile de connaître l’allure générale de l’hydrogramme en divers points du cours
d’eau sur lequel on ne dispose pas d’enregistrement de débits. A cet effet, de nombreuses
tentatives ont été faites pour déterminer les éléments principaux de l’hydrogramme unitaire
(temps de base, débit de pointe) à partir des caractéristiques physiques et géographiques du
bassin versant.
Synder a proposé un certain nombre de formules de ce genre pour les bassins de la région des
appalaches aux Etats-Unis. La méthode de Synder a été élaborée pour des bassins versants de
10 à 10000 (miles)². Quatre types de données sont nécessaires pour la détermination de
l’hydrogramme unitaire de Snyder :
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• La surface du bassin (A)
• La longueur du cours d’eau principal (L)
• La longueur séparant le centre de gravité et l’exutoire du bassin (Lg)
• Deux coefficients (Ct) et (Cp) (Ct varie entre 0.3 et 6 et Cp de 0.31 à 0.93)
Le paramètre de base choisi par cet auteur est le « temps de réponse » (tr) (temps qui sépare le
centre de l’excès de pluie et le temps de pointe de l’hydrogramme). Une estimation de ce
paramètre est donnée par la formule suivante :
t r = C t (L ⋅ L g )
0.3
tr en heures et Lg en Km.
Ct varie entre 0.3 et 6. Il est lié au gradient de la pente S :
0.6
Ct =
S
Si la durée (te’) de l’averse nette souhaité est différente de te , le temps de réponse doit être
ajusté selon :
(
t r' = t r + 0.25 t e' − t e )
Avec :
t’r : temps de réponse corrigé (hr)
tr : Temps de réponse initial (hr)
t’e : La durée souhaitée de l’hydrogralmme unitaire (excès de pluie)(hr)
te: la durée calculée de l’hydrogramme unitaire (hr)
- La valeur du débit de pointe (Qp) de l’hydrogramme unitaire pour une averse unitaire
donnant une hauteur de ruissellement de 1mm est donnée par la relation :
A
Q p = 2.78 ⋅ C p (m³/s)
tr
Cp varie de 0.31 à 0.93.
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Des cordonnées supplémentaires de l’hydrogramme unitaire peuvent être calculées :
Le débit Q50 est défini comme étant 0.50*Qp. Il est relié aux temps :
W W
t1 = t r − 50 et t 2 = t r + 2 50
3 3
avec :
−1.08
Qp
W50 = 5.87
A
Le débit Q75 est défini comme étant 0.75*Qp. Il est relié aux temps :
W W
t '1 = t r − 75 et t ' 2 = t r + 2 75
3 3
avec :
W50
W75 =
1.75
W75 et W50 (hrs), Qp (m3/s) et A (Km2)
Les intervalles définis par W75 et W50 doivent être placés de sorte que le 1/3 soit avant le
temps de montée (tm) et les 2/3 après.
7 Temps de montée
Qp
6
5
Q75 W75
Q50 3 W50
2 tb
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
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4.5. Méthode du Service de conservation des sols: SCS (1957)
L’ hydrogramme unitaire peut être présenté sous une forme d'un triangle
– Durée de l’excès (te)
– Débit de pointe (Qp)
– Temps de récession (B)
– Temps de réponse (tr)
– Temps de monté (tm)
Durée excès
te Temps de réponse
tr
Pluie efficace
tm
B=1.67 tm
Temps de réponse :
t r = 0.6 ⋅ t c
Temps de montée :
tr
tm = + te
2
Débit de pointe :
2.08 ⋅ A
Qp =
tm
Temps de récession
B = 1.67 ⋅ t m
96
5. Méthodes de calcul du débit de crue :
Les méthodes de calcul doivent être aux mesures et informations disponibles concernant la
crue. Elle doivent aussi prendre en considération l’importance des aménagements à mettre en
place et l’importance des valeurs socio-économiques des biens que l’on souhaite protéger.
De manière générale, les méthodes de calcul utilisées peuvent être classées en trois catégories
selon le niveau de disponibilité de données sur la zone d’étude :
Cas 1 : pas ou peu de données disponibles :
Des méthodes approximatives peuvent être appliquées. Elles ne fournissent que des ordres de
grandeur difficilement probabilisables (méthodes analogiques, régionales, empiriques ou
pseudo-empiriques).
Cas 2 : données concomitantes de pluies et de débits (au même pas de temps)
Application de méthodes déterministes.
Cas 3 : données existantes de pluies et/ou de débits :
Application de méthodes statistiques qui peuvent être couplées aux méthodes déterministes.
La qualité des résultats acquis de cette manière sur le bassin versant initial dépend fortement
de la qualité de l’analogie établie.
97
1− 0.1K
A
Qmax = 10 8
6
10
K est le paramètre de Francou Rodier.
La première étape consiste à calculer le paramètre K, connaissant le débit Q pour une période
de retour T, dans un bassin jaugé de superficie A1.
Le débit Q peut être calculé par une étude statistique appliquée aux données observées dans le
bassin ou par une autre méthode telle que la méthode du Gradex ou la méthode rationnelle
décrites plus loin. Le choix de la méthode dépendra des données disponibles sur le bassin
jaugé.
Le calcul de K peut se faire en effectuant la transformation suivante sur la formule de Francou
Rodier:
K (T )
log(Q(T )) = 6 + 1 − (log( A1 ) − 8)
10
La deuxième étape du calcul consiste à utiliser la même valeur du paramètre K pour calculer
le débit de crue dans le bassin analogue non jaugé de superficie A2. La formule de Francou
Rodier est donc utilisée à cet effet.
Il faut noter que cette méthode n’a de sens que si une étude de comparaison entre les deux
bassins versant a été effectuée et a permis de conclure qu’on peut les considérer
« homogènes ».
Il existe un grand nombre de formules empiriques, en général, mises au point pour une
région donnée ; leur utilisation doit être faite avec beaucoup de prudence. Les formules
empiriques sont de diverses nature, en fonction du type de données disponibles sur le bassin
versant. Il est possible de les classer selon leur degré de complexité :
La plupart des formules empiriques donnant les débits maxima Q (m³/s) en fonction de la
superficie du bassin versant s’apparentent à la formule de Myer :
Q = C ⋅ Aα
Où :
C : coefficient appelé « cote Myer » déterminé en fonction des caractéristiques du bassin et en
particulier de sa pente moyenne ;
α : exposant généralement pris au Maroc égal à 0.5 (variant de 0.4 à 0.8 suivant les régions).
98
Formules de Hazan et Lazarevic
Parmi les formules applicables aux bassins de petite taille on peut citer:
Formule de Lauterburg
1120
Qmax = α ⋅ pour1 < A < 500km²
31 + A
Avec α : coefficient exprimant à la fois la pente du bassin versant, le type de sol et la
végétation.
Formule de Melli
18.5
Qmax = ϕ 6
pour 1<A<500 km²
A
Avec φ : coefficient dont la valeur moyenne est 0.4.
Ces auteurs ont classé plusieurs centaines de crues dans le monde dans un diagramme
log (Q) = f(log (A)). Ils ont constaté que dans les régions relativement homogènes, les points
étaient plus au moins alignés. Ils en ont déduit une formule générale de la forme :
K
1−
Q A 10
=
Q0 A0
Où Q0 est le débit maximal d’une crue observée dans un bassin de superficie A0.
K : paramètre régional, appelé aussi paramètre de Francou Rodier.
99
La formule de Francou Rodier, analysée dans les bassins marocains a permis d’aboutir à la
relation suivante, très utilisée au Maroc :
1− 0.1K
A
Qmax = 10 6 8
10
C’est une méthode graphique qui consiste à grouper sur un même graphique, souvent
logarithmique, le nuage de points des crues maximales observées en fonction des superficies
pour un ensemble de bassins plus ou moins homogènes. Une courbe enveloppent représentant
une limite supérieure peut être tracée pour ce nuage de point. L’expression analytique de cette
courbe sera la formule empirique utilisée pour le calcul de Qmax dans le bassin de superficie
A. ceci permettra d’estimer un débit de crue qui ne pourra pas être dépassé quelque soient les
conditions morphologiques du bassin. Dans ce cas, l’estimation obtenue risque de fournir un
débit surestimé et donc loin de la solution économique. La méthode de Francou Rodier
semble être plus intéressante.
Formule de Fuller :
Q(T ) = Q1 (1 + log(T ))
Avec :
Q(T) : débit moyen journalier de crue de temps de retour T ;
Q1 : valeur moyenne des débits maxima Qmax de chaque année ;
T : temps de retour considéré.
Pour passer de Q(T), débit moyen journalier, au débit de pointe Qp, il faut appliquer un
coefficient de pointe cp. Fuller propose :
2.66
c p = 1 + 0.3
A
A partir de cette formule, il a été proposé la formule suivante utilisée au Maroc (Sghir, 1996):
2.66
Q p = Q1 (1 + a ⋅ log(T ))(1 + )
A 0.3
Où : a varie de 0.8 à 1.2 pour les oueds rifains et de 3 à 3.5 pour les oueds sahariens.
Formule de Coutagne :
(
Qmax (T ) = Q0 1 + K log(T ) )
Avec :
Qmax(T) : débit de pointe de temps de retour T ;
Q0 : débit de pointe de temps de retour T=1an ;
T : temps de retour considéré.
Le coefficient K varie de 1.82 à 1.4.
100
b- formules empiriques utilisant les caractéristiques du bassin versant et les
précipitations :
Formule de Iskowski
Q(m³ / s) = λ ⋅ m ⋅ P ⋅ A
Avec :
λ : coefficient caractérisant la morphologie du bassin versant ( 0.017 ≤ λ ≤ 0.8 ) ;
m : coefficient reflétant la grandeur du bassin versant ;
P : module pluviométrique annuel moyen (en mm) ;
A : superficie du bassin versant (en km²)
Formule de Possenti
λ ⋅ P24 A
Q(m³ / s ) = Am + p
L 3
Avec :
λ : coefficient caractérisant la longueur du cours d’eau principal (compris entre 700 et 800) ;
P24 : pluie maximale (en m) d’une durée de 24h ;
L : longueur du cours d’eau principal (m)
Am : surface (en km²) de la partie montagneuse ;
Ap : surface (en km²) de la partie plate.
On peut citer :
Formule de Turazza
cr ⋅ H ⋅ A
Q=
3 .6 ⋅ t c
Où :
Cr : est le coefficient de ruissellement du bassin versant ;
H : la hauteur totale maximale (en mm) des précipitations pendant une durée égale à tc ;
A : superficie du bassin versant ;
tc : temps de concentration (en heures)
101
III. Méthodes pseudo-empiriques
Q = 0.278 ⋅ c r ⋅ i ⋅ A
Avec :
Cr : coefficient de ruissellement ;
i : intensité de la pluie pour une durée t donnée ou choisie en fonction du temps de
concentration (mm/h) ;
A : superficie du bassin versant (km²) ;
Q : débit (m³/s).
Si la durée de la pluie est égale au temps de concentration, le débit obtenu est le débit
maximal. L’application de cette méthode nécessite l’identification des différents coefficients
qui la caractérisent. Notamment, le temps de concentration, le coefficient de ruissellement et
l’intensité.
a- le temps de concentration :
A défaut de mesure, le temps de concentration peut être estimé par des formules empiriques.
Formule de Ventura :
A
t c = 76.3.
I
t c : temps de concentration (min) ;
A : superficie u bassin versant (km²) ;
I : pente moyenne du bassin (%).
Formule de Kirpich :
L0.77
t c = 0.0195
S 0.385
L : longueur du cours d’eau principal (m);
S : pente du cours d’eau principal (%)
t c : temps de concentration (min)
Formule de Turazza
1/ 3
L
t c = 0.0529 ⋅ A ⋅
S
102
t c : temps de concentration (heures).
Formule de Giandotti
4 ⋅ A 0.5 + 1.5 ⋅ L
tc =
0.8 ⋅ h 0.5
b- coefficient de ruissellement
pluie(mm)
cr =
Ruissellement (mm)
Le coefficient de ruissellement est considéré constant dans le temps et dans l’espace. Ceci
peut conduire à une sous estimation du volume ruisselé puisque la capacité d’infiltration est
supposée rester constante dans le temps tandis qu’en réalité, elle diminue.
Il est plus correct de considérer une valeur globale du coefficient de ruissellement calculée en
découpant le bassin versant en zones homogènes, chacune ayant un coefficient de
ruissellement ci et une superficie ai :
cr =
∑ ci ai
∑ ai
c- L’intensité i
103
- dépouiller les enregistrements pluviométriques et constituer un échantillon de pluie
maximale de durée égale au temps de concentration du bassin.
- Ajuster une loi de probabilité théorique à cet échantillon et en déduire la valeur de la
pluie moyenne maximale correspondant à la fréquence F choisie. La loi de Gumbel est
la plus utilisée.
Dans le cas où l’on ne dispose pas d’enregistrements pluviographiques à proximité du site
étudié, mais il existe un poste pluviométrique ayant fourni des relevés de pluies en 12h ou
24h, la procédure de calcul de l’intensité sera comme suit :
- constituer un échantillon de précipitations maximales journalières (ou de 12h)
- ajuster une loi théorique à cet échantillon et en déduire la valeur de la pluie journalière
(ou de 12h) maximale correspondant à la fréquence choisie Pjmax(F).
- A partir de Pjmax(F), effectuer le passage aux pluies maximales pour le temps de
concentration tc, selon les relations régionales liant Pjmax à la pluie en n heures :
Pt ( F )
= At B (T )
Pj max ( F )
ou
b (T )
Pt ( F ) t
=
Pj max ( F ) j
C’est une extension de la méthode rationnelle qui permet d’obtenir en plus du débit de
pointe, l’hydrogramme de crue. Son principe consiste à estimer les débits après avoir
préalablement subdivisé le bassin versant en un certain nombre de secteurs Ai limités par des
isochrones. Les lignes isochrones sont définies comme étant les lignes d’égale temps
d’écoulement. Avant d’évaluer l’hydrogramme de crue dû à une précipitation sur le bassin
versant (uniforme dans l’espace) on peut tout d’abord déterminer l’effet d’une précipitation de
durée ∆t qui tombe sur le secteur Ai. Le temps mis par l’eau pour parvenir à l’exutoire varie
entre (i-1) ∆t et i ∆t. Si le pas de temps est suffisamment petit, on admet que le temps de
parcours de l’eau est égal à (i-1) ∆t.
Ainsi, une intensité de précipitation Ii tombant sur le secteur Ai entre t et t + ∆t va provoquer
un débit Qi = cri Ii Ai entre t + (i-1) ∆t et t + i ∆t.
Le débit à l’exutoire peut être déterminé comme étant la somme des débits résultants de la
précipitation :
Sur le secteur A1 entre t et t + ∆t ;
Sur le secteur A2 entre t- ∆t et t ;
Sur le secteur A3 entre t – 2 ∆t et t – ∆t ;
Sur le secteur Ai entre t – (i-1) ∆t et t- (i-2) ∆t ;
Sur le secteur An entre t-(n-1) ∆t et t-(n-2) ∆t.
104
Q(t ) = ∑ c ri ⋅ I i [t − (i − 1) ⋅ ∆t ]Ai
Où Ii [t - (i-1) ∆t] désigne l’intensité de la précipitation sur le secteur Ai au temps [t - (i-1) ∆t].
Elle se base sur le principe de l’ajustement d’une série d’observations à une loi de distribution
statistique connue. Une foie l’adéquation de cette loi vérifiée, il est possible d’extraire des
résultats relatifs à des phénomènes rares et très rarement observés. Deux problèmes majeurs
se posent :
- l’ajustement : dans la plupart des cas, il est possible de trouver plusieurs lois de
probabilité s’ajustant correctement aux données disponibles ; on ne peut donc dire que
les débits obéissent à telle loi mais on doit dire que telle loi, dans tel domaine de
fréquence, décrit bien la distribution.
- L’extrapolation : a-t-on le droit d’extrapoler les ajustements réalisés à des fréquences
faibles ; deux difficultés se posent :
1- cela suppose que les crues de fréquence rare ne sont qu’un prolongement des crues
courantes.
2- selon la loi choisie, l’extrapolation peut donner des résultats différents de 50 à
100% pour des crues millénaires, par exemple.
L’ajustement et l’extrapolation des débits de crues doivent donc être maniés avec la plus
grande réserve.
On peut ajuster a et x0 par une méthode graphique de manière simple sur un papier gradué en
probabilité mais avec une échelle non linéaire (en –Log(-Log(F))). On peut aussi faire un
ajustement par la méthode des moments. Dans ce cas :
105
1
= 0.78σ
a
0.577
x0 = x −
a
Avec x et σ respectivement la moyenne et l’écart type de l’échantillon.
Bassin versant total 5000 km², dont 4000 km² de neige en hiver.
106
Figure 13: Ajustement de la loi de Gumbel
Les hypothèses suivantes doivent être vérifiées pour l’application de cette méthode :
- les débits maximaux recherchés sont provoqués uniquement par des pluies maximales
uniformément réparties sur le bassin.
107
- Les pluies maximales et les débits correspondants suivent une même loi de
distribution statistique, dite des « extrêmes » en raison de la nature du phénomène
recherché. La loi de Gumbel est souvent utilisée dans ce but. Dans ce cas, et dans ce
cas uniquement ; le caractère exponentiel de cette distribution est décrit par la pente de
la droite d’ajustement des pluies observées, mesurée sur un diagramme de probabilité
adéquat. La pente de cette droite est le GRAdient de cette distribution Exponentielle,
d’où le nom de la méthode GRADEX.
- A partir d’une certaine valeur de pluie, correspondant à un état de saturation en eau du
bassin, tout excédent de pluie provoque le même excédent du débit ( tout ce qui tombe
ruisselle). On en déduit que l’on peut dans certains cas définir la loi des débits en se
servant de celle des pluies. En raisonnant sur une loi de Gumbel, la droite de
distribution des débits est alors parallèle à celle des pluies à partir de ce seuil. Il est
alors possible de déterminer la valeur des débits correspondant à des pluies maximales
par simple extrapolation statistique.
Selon les auteurs de cette méthode, le taux de saturation du bassin est atteint après un
événement pluviométrique qui provoque un débit décennal (T=10 ans).
Figure 14: Principe de la méthode du GRADEX basée sur une distribution de Gumbel
(Musy 1998)
108
3- les limites d’application de cette méthode sont conditionnées par des temps de
concentration tc variant entre 1 heure et 4 jours, ce qui limite la taille du bassin versant à
5000 km² au maximum.
Soit T0 la période de retour correspondant au débit pour lequel la saturation d’équilibre du sol
est atteinte. Q(T0) est appelé « charnière »
P(T0) est la pluie qui a généré l’écoulement Q(T0).
Selon l’hypothèse de la méthode, une pluie de période de retour T supérieure à T0 va générer
un écoulement Q(T) tel que :
Q(T) = dP = (P(T) – P(T0))
En supposant que les précipitations journalières maximales suivent une loi de Gumbel, la
représentation graphique des quantiles sur le papier de Gumbel sera linéaire en fonction de la
variable réduite de Gumbel u :
dP = G ⋅ u
Avec :
u = − Log (− Log ( F ))
G étant la pente de la droite des pluies. C’est ce qu’on appelle le Gradex des pluies.
Selon la méthode du GRADEX la fonction de répartition des débits extrêmes s’extrapole au-
delà du débit de crue charnière, parallèlement à celle des pluies extrêmes.
Ainsi, au changement d’unités près, le Gradex des pluies est égal au Gradex des débits.
A
Gradex des débits = Gradex des pluies
3.6t c
109
3- étudier la variable aléatoire « débit ». le temps de retour préconisé par les auteurs de la
méthode est de 10 ans. On calculera le quantile Q(10), de fréquence 0.9.
4- extrapoler la fonction de répartition des débits pour T>10 ans par une droite parallèle à
celle des pluies. Il ne faut pas oublier d’effectuer le changement d’unité du Gradex de
pluie en Gradex de débit. Cette extrapolation permet de calculer le quantile Q(T)
recherché.
Il faut préciser que les résultats obtenus pour des débits maximaux résultent de pluies
maximales moyennes. Il faut donc multiplier les valeurs de débits obtenus par extrapolation
par le coefficient de pointe pour obtenir le débit maximum instantané.
Si des hydrogrammes de crues observées existent, le coefficient de pointe peut être estimé par
la moyenne de la variable :
débit de pointe
rp =
Q[T] en t c heures
La moyenne rp varie entre 1.2 et 1.7 pour les bassins versants français et entre 1.2 et 3 pour
les bassins versants marocains.
Si les hydrogrammes de crues ne sont pas disponibles pour le bassin étudié, on procédera par
estimation analogique avec d’autres bassins.
P = 10 u + 21.83
Q10 = 150 m³/s
A = 1100 km²
Le Gradex de pluie en 24 h (Gradex journalier) = pente de la droite.
G = 10 mm/j
Le Gradex de débit est alors calculé comme suit :
10 ⋅ 1100
G (débit ) = = 127.3m³ / s
3.6 ⋅ 24h
- Graphiquement : On représente la droite des débits de pente 127.3 m³/s passant par le
point Q10 et on extrapole.
- Analytiquement : on pose
Q[T] = 127.3 u + x0
u = − Log (− Log ( F ))
110
Tableau 4: Résumé des méthodes d’estimation des crues en fonction du type de données
disponibles
Variable de Données nécessaires enregistrées dans le bassin Pas de données
dimensionneme versant
nt Type de données Méthodes
Débit de pointe - Longue série de débits - Analyse fréquentielle - Formules empiriques
maximaux. - Gradex et méthodes - Méthodes régionales
- Longue série de dérivées - Méthodes analogiques
précipitations maximales - Méthodes rationnelles
- Courte série de débits et méthodes dérivées
maximaux (Qmax)
- Courbes IDF
Hydrogramme - Courtes séries concomitantes - Modèle hydrologique - Hydrogramme
de crue de précipitations et de simple (hydrogramme unitaire synthétique
débits, et courbe IDF unitaire, méthode du - Coefficient de
- Longue série de débits SCS-CN) ruissellement
- Hydrogramme
synthétique
monofréquence
- Analyse fréquentielle
Scénarios de - Courtes séries - Modèle de simulation
crues historiques concomitantes de continue. Calage sur la
ou probables précipitations et de débits et courte série de pluie-
longues séries de débits puis validation
précipitations sur une longue série de
débits à partir d’une
longue série de
précipitations.
- modèle stochastique
de précipitations pour
générer des chroniques
synthétiques de pluies.
111