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Ord Recyclage Dechets Solide 062005 PDF
Ord Recyclage Dechets Solide 062005 PDF
Royaume du Maroc
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Ministère de l’Aménagement du Territoire, Mediterranean Environmental
de l’Eau et de l’Environnement Technical Assistance Program
Département de l’Environnement
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DE
RECYCLAGE DES DECHETS SOLIDES AU MAROC
MISSION II
RAPPORT FINAL
Ce Projet est exécuté par la Banque Mondiale, financé par la Commission Européenne et hébergé à l’ANPE
DEVELOPPEMENT DU SECTEUR DE RECYCLAGE
DES DECHETS SOLIDES AU MAROC
MISSION 2 :
PLAN D’ACTION
RAPPORT FINAL
Juin 2005
RESUME .................................................................................................................. 2
PARTIE I
EVALUATION DES POTENTIALITES ET DES DEBOUCHES DES
PRODUITS RECYCLES
INTRODUCTION......................................................................................................................... 9
1- INTRODUCTION................................................................................................................... 11
6- CONCLUSION ....................................................................................................................... 40
1- INTRODUCTION .................................................................................................................. 42
2- VALORISATION DES DECHETS AU QUEBEC.............................................................. 43
3- VALORISATION DES DECHETS EN ALLEMAGNE .................................................... 44
3-1 Valorisation du verre................................................................................................... 46
3-2 Recyclage du PVC ...................................................................................................... 46
3-3 Recyclage du papier .................................................................................................... 46
4- VALORISATION DES DECHETS EN SUISSE ................................................................ 47
5- VALORISATION DES DECHETS EN FRANCE ............................................................. 49
5-1 Valorisation des déchets d’emballage ........................................................................ 49
5-2 Valorisation des déchets du papier /carton ................................................................. 51
5-3 Valorisation des déchets inertes .................................................................................. 52
5-4 Autres filières ............................................................................................................. 52
6- VALORISATION DES DECHETS EN TUNISIE .............................................................. 52
1. INTRODUCTION................................................................................................................... 67
2. LES CONDITIONS REQUISES POUR UNE POLITIQUE EFFICACE D’ IEC .......... 68
2-1 Information et Communication ................................................................................... 68
2-2 L’éducation ................................................................................................................. 69
3. L ’IEC DANS LE PROCESSUS DE GIDS.......................................................................... 69
3-1 La réduction à la source des déchets et la réutilisation............................................... 69
3-2 Le respect des lieux et des heures de collecte ............................................................ 69
3-3 Le tri sélectif ............................................................................................................... 70
3-4 L’élimination............................................................................................................... 70
3-5 La préservation de l’environnement urbain ................................................................ 70
4-CARACTERISTIQUES D’UNE POLITIQUE NATIONALE DE SENSIBILISATION
POUR LA GIDS ADAPTEES AU CONTEXTE NATIONAL .............................................. 70
4-1 Constats concernant le contexte marocain .................................................................. 70
4-2 Conséquences de ces constats ..................................................................................... 71
5- LE PLAN DE SENSIBILISATION - ETAT DES LIEUX.................................................. 72
5-1 Introduction ................................................................................................................ 72
5-2 Actions de communication et de sensibilisation de la population....................72
5-3 Actions de sensibilisation en appui aux projets/programmes de gestion68
des déchets solides....................................................................................................... 73
5-4 Conclusion .................................................................................................................. 74
La présente étude a pour objet le développement de l’activité de recyclage des déchets solides
ménagers et assimilés au Maroc. Elle a été réalisée par le groupement ADS Maroc-EDIC pour
le compte du Département de l’Environnement et du METAP. Les principales phases de cette
étude sont i) le diagnostic de l’état actuel du secteur et les contraintes de développement des
différentes filières sur les plans technique, organisationnel, institutionnel, juridique et social,
ii) l’évaluation des potentialités et des débouchés du secteur, iii) le développement d’un plan
d’action national pour la promotion du secteur et iv) l’assistance pour la sélection et l’application
d’un ou deux guides régionaux, suivie de l’organisation d’ateliers de formation et de
dissémination des résultats de l’étude.
La première phase de l’étude a été consacrée à la caractérisation des activités des différentes
filières de recyclage, l’organisation des circuits de récupération et de commercialisation ainsi
que l’identification des contraintes et des opportunités liées au développement des activités du
secteur. Ce diagnostic approfondi a permis d’établir des indicateurs analytiques clés relatifs
aux aspects techniques, organisationnels, financiers et sociaux du secteur. La connaissance de
ces indicateurs a apporté pour la première fois au Maroc, un éclairage complet aux décideurs
et aux opérateurs publics et privés, sur les différentes facettes du secteur de recyclage au
Maroc.
Le diagnostic du secteur a fait l’objet d’un premier rapport de l’étude. Le présent document,
qui en constitue le deuxième rapport, répond aux attentes des phases II et III, à savoir le
développement des débouchés des différentes filières de récupération des déchets et
l’élaboration d’un plan d’action national pour le développement des activités du secteur. Ce
dernier présente les actions pertinentes à même de dépasser les contraintes relevées et
d’exploiter les opportunités identifiées lors du diagnostic. Il apporte aussi bien des solutions
globales, relatives au cadre institutionnel/juridique et à la gestion et à l’organisation du
secteur, que des solutions spécifiques ciblant les activités propres aux différentes filières
existantes ou à créer.
Le présent rapport est organisé en deux parties, la première est consacrée à l’analyse
approfondie des principales filières actives à savoir les matériaux plastiques, le verre, le
papier/carton et la ferraille. Le plan d’action proposé pour le développement des activités du
secteur fait l’objet de la deuxième partie du rapport. Les principaux résultats du rapport sont
résumés ci-après.
Filière Plastiques
Les produits plastiques les plus répandus, faisant l’objet de recyclage sont le PE, le PVC et les
caoutchoucs. De nombreuses sociétés sont actuellement actives dans le domaine de la
plasturgie dont une partie fonctionne principalement à l’aide des produits de recyclage. Ces
sociétés sont aussi bien formelles que non formelles. Casablanca représente la plateforme la
plus importante de l’industrie de la plasturgie et également du recyclage des produits
récupérés.
Le niveau de technicité requis pour la mise en œuvre des matériaux plastiques varie d’un
produit à l’autre. Pour le PE et le PVC, le niveau de technicité est abordable, mais pour la
transformation du caoutchouc et du PET par exemple, le savoir faire et l’investissement requis
sont importants et donc difficilement accessibles pour la majorité des opérateurs du secteur.
Ainsi, la filière de recyclage des plastiques connaît, comme les autres filières, des contraintes
d’ordre organisationnel, juridique et institutionnel mais également des contraintes techniques
spécifiques qu’il convient de surmonter pour renforcer davantage le développement du
secteur. A cet effet le plan d’action proposé, recommande :
Le papier et carton sont des produits de recyclage qui constituent la pierre angulaire de
l’industrie du papier au Maroc. Les sociétés de transformation du papier et carton sont peu
nombreuses. La plus importante d’entre elles est CMCP, localisée à Kénitra. Elle draine près
de 80% de la matière première consommée par le secteur.
Les matériaux recyclés convoités sont le carton et les rognures d’imprimerie. Les
papiers/cartons en provenance des déchets ménagers constituent une partie mineure de la
quantité collectée, estimée d’après les enquêtes réalisées dans le cadre de l’étude, à quelques
62 000 tonnes par an.
A l’instar des autres filières, la caste des récupérateurs, qui sont à la base de cette industrie,
opère dans des conditions très précaires et profite le moins des plus values du secteur. Le
niveau de technicité de la filière est très bas. Par contre, la valorisation des produits recyclés
demande un investissement important, rendant difficile une mise à niveau technologique
régulière.
Filière du Verre
Le verre blanc est un produit très convoité par la seule société dominant le marché de
l’industrie du verre et de l’emballage. La quantité récupérée chaque année avoisine les 43 000
tonnes dont la quasi-totalité est remise en œuvre à SEVAM à Casablanca qui de ce fait,
constitue la plateforme nationale de négoce du verre recyclé.
La filière connaît pratiquement les mêmes problèmes et contraintes de développement que les
autres filières du secteur à savoir : une activité informelle et mal organisée à la base, des
conditions de travail précaires pour les récupérateurs, technique archaïques de lavage et
conditionnement, coûts de transport élevés pour les villes éloignées de Casablanca et une
répartition inégale des plus values générées. A l’instar de la filière plastique, le niveau de
technicité requis au stade de la récupération et du conditionnement est bas. Par contre la
valorisation est très capitalistique ce qui explique l’existence d’un seul débouché pour la
filière.
La récupération des métaux est une activité très prisée et lucrative. Elle concerne en premier
lieu les dérivés du fer suivis par les métaux les plus convoités, à savoir le cuivre, le plomb et
l’aluminium, etc. Contrairement aux autres filières où la récupération est principalement faite
à partir des déchets ménagers, la récupération des métaux provient des déchets assimilés en
provenance des unités industrielles et artisanales, commerces, voitures réformées, etc.
La ferraille récupérée est quasiment exportée dans sa globalité. La principale plate forme de
récupération et de négoce de la ferraille est Casablanca en raison de l’importance de l’activité
industrielle et des infrastructures portuaires. Cependant, des villes portuaires comme Agadir,
Kénitra et Nador restent également actives dans l’export de la ferraille récupérée.
En dépit de son intérêt pour le développement de la valorisation des déchets, la pratique de tri
à la source (dans les ménages) ou de la collecte sélective reste très limitée au Maroc. Quatre
principales expériences de tri sont présentées et analysées dans le rapport. Sur ces quatre
expériences, deux (Larache et Nador) sont en cours de mise en œuvre et il est prématuré d’en
évaluer les résultats à ce stade. Par contre, pour les deux initiatives de Rabat et de Tifelt, il est
clair que les objectifs qui leur ont été assignés n’ont pas été atteints et que les deux
expériences ont dû être arrêtées après une certaine période d’essai. Les principales causes
semblent être pour la première initiative, le manque d’équipement pour le ramassage séparé et
pour la deuxième expérience le manque de sensibilisation et donc, de participation des
ménages concernés
L’analyse faite dans le rapport des expériences de différents pays étrangers en matière de tri
des déchets montre que pour assurer son succès, l’instauration d’un système de tri et de
collecte sélective doit être parfaitement intégrée et en cohérence avec le système de gestion
des déchets municipaux. En outre, il doit bénéficier de l’adhésion des populations ciblées et
des moyens matériels et humains propres requis pour sa mise en œuvre.
La Gestion Intégrée des Déchets Solides (GIDS), qui fait appel de manière sélective à la
réduction à la source, à la réutilisation, à la revalorisation et à l’élimination, constitue
l’approche la plus harmonisée et la plus efficace pour résoudre le problème de traitement des
déchets. Or, une bonne gestion intégrée des déchets nécessite non seulement des
investissements, mais également une politique efficace d’Information, d’Education et de
Communication (IEC) des partie prenantes . En effet, sans une conviction engagée des
décideurs, sans une motivation et une implication effective des responsables municipaux et
sans une participation active des populations concernées, les objectifs assignés au système de
gestion des déchets risquent d’être compromis. Un plan d’action IEC d’accompagnement est
donc nécessaire au succès de tout système de gestion des déchets municipaux.
Compte tenu de ces éléments, un plan détaillé de sensibilisation des parties prenantes sur
l’intérêt d’une GIDS est présenté dans le rapport. Le plan de sensibilisation proposé est
décliné en une stratégie et un plan global d’Information, d’Education et de Sensibilisation de
l’ensemble des acteurs concernés par la préservation de l’environnement en général et par la
GIDS en particulier. Un plan IEC spécifique au secteur de recyclage des déchets est présenté
dans la deuxième partie du rapport dédiée au plan d’action de développement du secteur de
recyclage (Voir action N°9)
Le diagnostic réalisé a permis de mettre en exergue les points forts et les faiblesses du secteur
de recyclage au Maroc. Il a permis également d’identifier les contraintes au développement
des activités du secteur et les opportunités prometteuses de promotion de nouvelles filières et
de création de nouveaux débouchés.
Les actions proposées peuvent être classées en six catégories selon leurs champs
d’intervention : i) cadre juridique et réglementaire ; ii) organisation et gestion ; iii) recherche
et développement ; iv) communication et sensibilisation ; v) aspects financiers et enfin vi)
aspects techniques.
Un tableau résumé présentant les actions proposées par catégorie et précisant les durées et les
budgets est donné en introduction du plan d’action. La période totale de mise en œuvre du
plan d’action est estimée à 3 ans et le montant du budget requis est évalué à 12 MDh.
Actions générales
Actions spécifiques
La récupération et le recyclage des produits réutilisables génèrent des plus values importantes
évaluées à plusieurs millions de dirhams par an, source de revenus de plusieurs milliers de
personnes issues en grande majorité des classes les plus défavorisées.
La présente étude a pour objet le diagnostic approfondi des filières de recyclage des déchets
solides au Maroc, l’analyse des contraintes qui entravent le développement de ce secteur et
l’élaboration d’un plan d’action national intégré (technique, financier, réglementaire,..) à
même d’assurer la promotion et le développement des activités de collecte, de tri et de
revalorisation des déchets recyclables au Maroc.
L’étude comporte cinq principales tâches réalisées conformément aux dispositions du cahier
des charges, selon les trois phases suivantes:
PHASE I :
PHASE II :
PHASE III :
La première phase de l’étude a fait l’objet d’un premier rapport résumant les résultats du
diagnostic et présentant des recommandations fixant les priorités d’action pour le
développement des activités de recyclage au Maroc.
Les résultats du diagnostic établi lors de la première phase de l’étude et l’analyse approfondie
des filières de recyclage actives et celles à développer, ont été mis à profit pour l’élaboration
d’un plan d’action national pour l’organisation et le développement du secteur du recyclage
au Maroc.
1. INTRODUCTION
Cette seconde mission de l’étude, orientée principalement vers les aspects techniques,
économiques et de marché, permet d’analyser spécifiquement, chaque filière active afin d’en
dégager des actions spécifiques à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan d’action national
pour le développement du secteur.
2-FILIERE PLASTIQUE
Les matériaux plastiques sont exploités au Maroc pour des fins domestiques, industriels et
agricoles sans répartition spécifique au niveau du territoire. L’activité de la plasturgie emploie
près de 13 176 personnes et génère une production industrielle de 4 782 MDh.
L’utilisation dominante du plastique reste concentrée principalement dans les trois secteurs
suivants:
¾ la fabrication des conduites et des tuyaux destinés à l’irrigation, l’assainissement et
l’eau potable ;
¾ la fabrication de films pour serres ;
¾ l’emballage sous toutes ses formes.
D’autres utilisations mineures existent, comme les matériaux composites, les plastiques
spéciaux pour des semelles, etc.
Pour subvenir à ces besoins, pas moins de 289 unités de transformation des matériaux
plastiques sont formellement identifiées. Ces unités qui constituent près de 4,5% du nombre
total des unités industrielles du Royaume, sont réparties (tableau 1-1 ci-après) en fonction de
la demande en produits à base de plastiques. On en trouve près de 66% dans un rayon de 100
km autour de Casablanca, capitale économique du pays. Cette forte concentration
s’expliquerait par l’importante demande en matières première dans cette région.
Les types de matériaux plastiques mis en œuvre dans les unités de plasturgie sont divers, mais
les plus répandus d’entre eux, sont :
¾ le polychlorure de vinyle (PVC) ;
¾ le polyéthylène (PE) ;
¾ le polypropylène, (PP) ;
¾ le polyéthylène téréphtalate (PET) ;
¾ Le caoutchouc synthétique.2
Le PET est essentiellement mis en œuvre dans des sociétés de fabrication de boissons par
conséquent, le nombre d’unités industrielles qui l’utilisent est relativement faible. Le
polypropylène est également plus limité d’utilisation car on le trouve dans des applications
limitées comme les emballages pharmaceutiques ou les films de serres. Finalement les
matériaux plastiques les plus répandus sont le PVC et le PE.
1
Principales unités industrielles, obtenues à partir de la base des données du Ministère de l’Industrie, année
2003. Toutes les villes ne sont pas citées.
2
Ce matériau est mis en œuvre par quelques sociétés spécialisées comme Caplam, Goodyear, General Tire. Il ne
fait pas l’objet d’un recyclage par ces sociétés. Il ne sera pas donc analysé en tant que filière du secteur
Sociétés formelles :
Les unités industrielles transformant les matériaux plastiques sont organisées en association,
intitulée, Association Marocaine de Plasturgie (AMP) qui est membre de la Fédération de la
Chimie et la Parachimie, localisée à Casablanca3.
Les unités de plasturgie sont de tailles différentes, allant de quelques un à plusieurs dizaines
d’employés. Parmi les sociétés leaders du marché, figure Ifriquia Plastic, Plastimar, localisées
dans la région de Casablanca.
Le niveau technique des procédés de transformation des matériaux plastiques n’est pas très
élevé, par contre les investissements mis en jeu dépendent des pièces fabriquées. Ainsi, la
fabrication des pare chocs de voitures est du sort de quelques unités seulement, alors que
l’extrusion des bassines, des sandales ou des pots en plastiques est pratiquée par de
nombreuses unités.
A noter toutefois que la formulation des matériaux extrudés ou moulés se fait localement par
adjonction de colorants et de charges, selon la teinte désirée par le client et la consistance du
matériau.
Compte tenu du fait que la plupart des besoins en matière première sont importés et que ces
matières trouvent leur origine dans les produits pétroliers, les prix des matières plastiques
varient souvent (de 9 à 15 Dhs/kg). Cette dépendance en matières premières favorise la
valorisation des produits recyclables, dont les plus recherchés au niveau national, figurent le
Polyéthylène (PE) et le Polychlorure de vinyle (PVC). Le PET est également convoité mais
n’est pas mis en œuvre, localement, avec la même importance.
3
Quartier Ain Sebaâ, Lot Kamal, n°6
4
Informations obtenues auprès du président de la Commission Environnement de l’AMP
5
Malgré les nombreuses tentatives de demande d’information auprès de l’AMP et des opérateurs dans le
recyclage, nous n’avons pas pu obtenir des informations sur la taille des entreprises informelles
Le recyclage des matériaux plastiques est tout aussi actif dans tous les pays qu’ils soient
développés ou en voie de développement (PVD). Dans les premiers, le recyclage a pour
principal objectif la préservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement.
Dans les PVD, le recyclage est soutenu par la précarité économique des récupérateurs et les
besoins en matières premières du marché local.
Dans les pays développés, le marché du PVC est en perte de vitesse en raison de son
incrimination dans la formation de dioxines lors de sa combustion. Il est de plus en plus
remplacé par le PET.
Dans tous les cas, l’activité de recyclage atteint un niveau bien supérieur à celui observé au
niveau national. Ce taux de recyclage varie entre 6 et 25% pour des pays occidentaux et le
Japon, alors qu’il ne dépasse guère 4-5% au niveau national pour tous les déchets cumulés,
ferraille mise à part.
La forte activité de recyclage dans les pays développés repose sur un système organisationnel
bien rodé, consistant en un tri à la source et une taxe de ramassage des déchets solides au
prorata de la quantité produite par les ménages.
Les principales étapes de recyclage des déchets plastiques sont le tri, la régénération et la
valorisation matière.
En général, les déchets plastiques sont collectés sélectivement par les récupérateurs et sont
ensuite triés par nature de polymère (PVC, PET, PEhd) puis livrés dans des unités de
régénération où ils seront à nouveau triés puis broyés et purifiés pour être enfin prêts à
l’emploi chez des transformateurs. Le diagramme ci-après résume les différentes opérations
d’une unité moderne de régénération.
La difficulté majeure du recyclage des matières plastiques résulte d’une caractéristique que
possède la quasi-totalité des polymères : ils ne sont pas miscibles entre eux. Les résines
couramment utilisées dans l’emballage sont donc incompatibles entre elles. Deux polymères
constitués de la même nature de résine mais de configurations différentes peuvent également
être incompatibles.
A côté du recyclage des déchets plastiques à travers la recherche d’une matière régénérée
parfaitement purifiée, matière qui sera utilisée en substitution de la matière vierge, de
nouvelles voies de recyclage, moins lourdes et aussi polyvalentes sont très répandues:
recyclage des plastiques en mélange. Elles visent la fabrication de produits finis ou semi-finis
prêts à l’emploi par un traitement moins lourd des mélanges plastiques: pas ou peu de lavage,
un broyage suivi ou précédé d’un tri sommaire et une granulation. La matière qui en est issue
est de qualité modeste et donc possède une faible valeur ajoutée. C’est le cas de la quasi-
totalité des activités de recyclage des déchets plastiques tel que pratiqué au Maroc.
Plastiques récupérés
Lavage
Broyage
Un matériau plastique est apte à être recyclé selon sa nature et ses propriétés physiques et
physico-chimiques. On entend par produit plastique recyclable celui qui est susceptible d’être
refondu et moulé ou injecté à nouveau. Ce sont les produits thermoplastiques qui se prêtent à
cette pratique. Parmi les produits répandus que l’on rencontre sur le marché national et qui
sont recyclables, figurent le PET, le PE, le PVC, le PP et les matériaux caoutchouteux.
En réalité, parmi les matériaux recyclés, il y a ceux dont la demande du marché existe, à
savoir, le PE, le PVC et dans une moindre importance le PET. Le PET n’est pas recyclé
localement en raison du manque d’engagement des sociétés de plasturgie, notamment les plus
importantes d’entre elles, à investir dans cette filière. Le polypropylène (PP) est recyclé en
serres, sans transformation, jusqu’à usure finale.
La part des déchets plastiques collectés ne dépasse pas 10% du gisement des produits
recyclables, habituellement rencontrés dans les déchets ménagers et assimilés.
Les produits colletés sont souvent dans un état sanitaire déplorable. Ils sont salis par des
contaminants divers, qui sont des huiles alimentaires ou de lubrification, des déchets
organiques, etc. Pour rendre les produits recyclés valorisables, les récupérateurs (des fois) et
les intermédiaires ou les grossistes procèdent à leur nettoyage, puis leur broyage.
Pour leur mise en œuvre, les produits subissent au niveau des sociétés de transformation ou
les plus grands grossistes, un second broyage plus poussé. L’objectif est d’obtenir une
granulométrie suffisamment réduite pour que les produits soient admis dans les extrudeuses.
Les opérations de nettoyage et de broyage constituent des étapes de mise en valeur des
produits plastiques recyclés.
Malgré les efforts déployés par les intervenants de la filière, force est de constater que les
produits plastiques broyés sont mélangés (couleur et type différents). Ceci restreint leur
réutilisation dans la fabrication de produits industriels et influe, de ce fait, sur leur valeur
marchande. Ainsi, plus les couleurs sont mélangées, plus l’utilisation des plastiques tend à
être limitée à des pièces de couleur grise ou noire d’usage restreint, à la fabrication des
emballages noirs ou des tuyaux pour irrigation ou pour l’assainissement, sachant que ces deux
créneaux ne sont pas inépuisables. Les emballages en plastique noir d’un certain grammage
sont en passe d’être interdits de fabrication par un récent décret du Département de
l’Environnement.
La qualité du produit influe également sur son coût. Un produit plastique débarrassé de ses
contaminants, qui se présente sous une forme homogène a une valeur ajoutée plus élevée
qu’un produit récupéré et non valorisé.
D’après les enquêtes réalisées dans le cadre de cette étude, le prix moyen de vente du
récupérateur à l’intermédiaire est de 0,7 Dh6/kg, il est d’environ 1 Dh en passant de
l’intermédiaire au grossiste et de 1,9 Dh en passant du grossiste à l’utilisateur. Le caoutchouc,
qui est en réalité du PVC plastifié, coûte environ le double.
6
Voir rapport de la mission 1 de l’étude.
On note également que les prix rapportés ne sont pas spécifiques à un type de plastique
particulier, c'est-à-dire le PE ou le PVC, mais communs aux deux matériaux.
Les produits plastiques actuellement recyclés sont réutilisés aussi bien par les sociétés
formellement identifiées et celles qui ne le sont pas, dans la fabrication de divers produits
industriels tels que les sandales, les bottes, les tuyaux, les films pour serres, etc. Le fait
marquant est que la plupart de cette matière première de seconde main n’est pas réutilisée
dans les secteurs industriels où elle l’a été pour la première fois, à savoir pour une grande
partie, l’agroalimentaire (bouteilles et bidons d’huile) et la chimie (bouteilles et bidons d’eau
de Javel par exemple). Ceci est dû à la crainte, dans le cas de l’agroalimentaire à
l’insuffisance de l’état sanitaire des produits recyclés. Le schéma ci-après illustre le cycle de
vie des produits plastiques.
Dans ce qui précède, nous avons présenté les débouchés actuels des produits recyclés
répandus, à savoir le PE et le PVC. Nous présentons ci-après les autres débouchés, jugés
opportuns pour ces mêmes produits et pour d’autres comme les films de serres, selon la
sensibilité des opérateurs de la plasturgie que nous avons rencontrés lors des enquêtes.
Produits thermodurcissables : Nous avons vu que la filière plastique repose sur deux
principaux matériaux qui ont la propriété d’être transformés indéfiniment compte tenu de leur
thermoplasticité. Les autres types de matériaux plastiques, à savoir ceux qui ont des propriétés
thermodurcissables sont exclus de la filière. Ceci est dû à l’absence i) du besoin en ces
produits, ii) du savoir faire de la filière pour leur réutilisation et enfin iii) d’une politique
prospective et de développement pour le recyclage de ces produits. Notons que d’autres
matériaux comme les produits minéraux bénéficient de la part de certains secteurs d’une
attention particulière pour leur valorisation comme charges dans les semelles de chaussures,
des enduits, des revêtements de sol, des caoutchoucs, etc. Partant ce constat, les matériaux
plastiques thermodurcissables devraient faire l’objet d’une promotion de recyclage en tant que
produits charges dans de nombreuses formulations7 comme les résines-bétons, les briques
isolantes, les pare chocs des véhicules, etc.
Le recyclage et la valorisation des produits plastiques est organisé de façon libérale, c'est-à-
dire qu’ils obéissent à la loi de l’offre et la demande. Paradoxalement, ce qui peut constituer
une liberté d’entreprenariat est plutôt un facteur limitant le développement de la filière. En
effet, durant des périodes de fort chômage (sécheresse par exemple), le nombre de
récupérateurs augmente considérablement, ce qui restreint la part de marché par récupérateur
sachant que ce marché évolue lentement de par la faible industrialisation du pays. L’absence
d’un agrément des récupérateurs, des intermédiaires et des grossistes semble alors
constituer une contrainte au développement de l’activité.
Par ailleurs, la filière de recyclage, comme les autres filières, est organisée socialement sous
forme d’une pyramide ayant une large base. Il y a un émiettement très important de la caste
des récupérateurs, ce qui les rend vulnérables financièrement vis-à-vis du marché, alors qu’ils
en sont la pierre angulaire du secteur. L’organisation en groupes ou associations devrait les
aider à surmonter cet handicap.
7
D. ZAKARYA, S. AMMAR, Brevets ST Microelectronics, 2003.
A noter que de nombreuses sociétés de plasturgie sont non formelles. Leur encadrement par
l’association marocaine de plasturgie et l’ouverture d’un dialogue sur les plans commercial et
organisationnel demeure actuellement difficile.
¾ La qualité des produits recyclés, qui est relativement médiocre compte tenu du
manque de tri des couleurs et des types de plastiques,
¾ La possibilité de contamination des produits recyclés par des produits non désirables
ou non maîtrisables comme le PET.
Par ailleurs, la filière de recyclage, étant perçue comme une activité informelle, elle ne
bénéficie pas d’un développement des techniques de valorisation des produits recyclés
ou recyclables comme la dépolymérisation permettant d’obtenir des produits chimiques
« neufs » qui pourront être réutilisés dans la fabrication de matières plastiques vierges. Ces
techniques sont très répandues dans les pays développés.
Lors des enquêtes réalisées dans le cadre de la présente étude nationale, les experts ont pu
constater, qu’à l’évidence l’ensemble de la filière de recyclage ne bénéficie pas d’un
transfert de technologie. Ceci n’est pas uniquement dû au manque de moyens financiers, car
les grossistes sont de véritables entrepreneurs mais dû à un manque de sensibilisation et
d’encadrement de la part des institutions publiques. Ainsi, si les broyeurs sont couramment
utilisés, les grossistes ne fabriquent pas souvent des farines de plastiques qui sont
facilement assimilables dans les petites extrudeuses et devraient augmenter la valeur ajoutée
des produits valorisés. Les microniseurs sont également très peu fréquents.
La viabilité commerciale des produits récupérés dépend de leur coût de revient après le
nettoyage et les frais de transport. En fait seule une partie des produits potentiellement
recyclables est exploitée à cause de cette contrainte. Notons par ailleurs que de nombreuses
sociétés de valorisation des matières plastiques et des négociants importent, notamment
d’Europe, de plus de en plus des quantités appréciables de produits de seconde main. Ces
produits présentent l’avantage d’être de meilleure qualité que les produits recyclés
localement. Par conséquent, avec l’avènement de la globalisation du marché et l’entrée en
vigueur du libre échange entre le Royaume du Maroc et les Etats-Unis d’une part, puis
l’Europe d’autre part, les produits locaux seront sérieusement concurrencés s’ils ne sont pas
rendus compétitifs.
L’analyse des prix pratiqués montre que les marges bénéficiaires réalisées augmentent
inégalement de l’intermédiaire au grossiste, puis du grossiste à la société de mise en oeuvre.
La marge bénéficiaire du récupérateur est difficile à estimer compte tenu des efforts déployés
et de l’état sanitaire de l’activité. Elle demeure cependant faible si l’on tient compte du temps
d’une journée nécessaire pour gagner 40-60 Dh, ce qui est largement inférieur au salaire
minimum en vigueur au Maroc et n’est pas en adéquation avec les risques sanitaires encourus.
On ne peut analyser les aspects financiers de l’activité de recyclage sans tenir compte du
mode de fonctionnement du secteur de la plasturgie au Maroc. Ce secteur est fortement
implanté dans la région économique du Grand Casablanca ce qui restreint son rayon
d’influence à d’autres agglomérations lointaines.
Un autre facteur dominant l’activité de recyclage, est celui de l’existence de sociétés non
formelles qui semblent être performantes pour la fabrication de certains produits plastiques,
notamment les emballages. L’activité de recyclage et de commercialisation des produits
plastiques est régie par un marché bicéphale : i) un marché formel et un marché non formel.
Son organisation passe par la régularisation du secteur informel et son adhésion à
l’association de la plasturgie. Il en résultera une meilleure maîtrise des prix pratiqués et une
régulation du marché.
De bonnes sources, les experts ont été informés que le secteur non formel de la plasturgie
fabrique ses propres machines et ses propres pièces de rechange qui semblent plus
compétitives que celles du marché formel.
Dans cette branche, il y a lieu de distinguer entre les producteurs de pâte à papier et les
fabricants du papier et du carton. La production de la matière première est monopolisée par la
société Cellulose du Maroc, filiale du Holding ONA8. Cette unité a une capacité de
production qui dépasse les 100 000 tonnes par an, dont plus de 90% sont destinés à l’export.
Les principales entreprises importatrices de pâte à papier au Maroc sont Papelera de Tétouan,
Safripac (à Tanger) et Compagnie Marocaine des Cartons et du Papier (CMCP). La
production de papier est essentiellement concentrée dans les mains de ces firmes. Si ces
sociétés ont réussi à atteindre une qualité de production qui n’a rien à envier à leurs
homologues européennes, il n’en demeure pas moins qu’après l’ouverture totale des frontières
en 2012, cette industrie risque d’avoir des problèmes de concurrence de la part de sociétés
étrangères plus performantes.
Comparativement aux pays européens, l’offre en papier au Maroc demeure limitée. Seule une
vingtaine de variétés de produits sont proposées sur le marché marocain alors qu’il en existe
près d’une cinquantaine en Europe. La transformation de la pâte en papier et cartons a surtout
été encouragée par l’essor de la petite distribution et par l’exportation des produits agricoles et
agroalimentaires. La production des unités marocaines est écoulée essentiellement sur le
marché maghrébin, en France, en Italie et en Turquie.
8
Maroc Hebdo International - N° 546 - Du 21 au 27 fév. 2003
Le tableau 1.2 ci-après présente la répartition des principales sociétés du secteur au niveau des
principales villes du Royaume.
L’industrie du papier et du carton est actuellement dominée par le groupe CMCP-Qadiri, sous
le nom du Holding COFIPAC. Le groupe est composé de sociétés comme Carsud (Agadir),
CMCP (Kénitra), Ondumar (Casablanca). A noter que les dernières informations obtenues
font état de la construction d’une unité industrielle à Mohammedia, appartenant au Groupe
Chaâbi et considérée comme la plus grande d’Afrique du Nord9. La capacité de production
(60 000 t/an) de cette société devrait rivaliser avec la capacité de production de CMCP à
Kénitra.
9
Economiste N°767, du 8 Novembre 2004
Sociétés formelles : Les unités industrielles transformant le papier et le carton sont organisées
en association qui est membre de la Fédération de la Chimie et la Parachimie, située à
Casablanca.
La fabrication du papier et du carton se fait à partir de la pâte à papier, qui est une matière
première noble. Cette matière première peut être remplacée partiellement ou totalement par
les produits de recyclage qui sont souillés par les produits d’impression, les colles, etc.
Le procédé de fabrication est relativement simple. Il consiste en une première étape à mettre
en suspension le produit de recyclage avec ou sans pâte vierge, puis d’enlever de la
suspension les produits indésirables comme les métaux, les matériaux plastiques, etc. La
suspension est ensuite formulée par ajout de produits chimiques de renfort ou des colorants,
selon la nature du produit final désiré. Elle est ensuite mise en feuille sur des rouleaux
aspirateurs puis séchée.
Les produits de recyclage en papier et carton qui intéressent la présente étude sont
transformés dans quelques sociétés uniquement dont la plus importante est la CMCP. Cette
société qui fait partie d’un groupe parmi les plus importants du Royaume, emploie plusieurs
centaines de personnes et fait vivre au moins autant de familles.
Sociétés non formelles : D’après les enquêtes menées dans le cadre de cette étude, la branche
papier et carton ne semble pas connaître l’existence de sociétés de transformation non
formelles.
Une filière de recyclage bien structurée : Les enquêtes réalisées dans le cadre de la première
mission de l’étude ont permis de mettre en évidence une organisation particulière du secteur
de collecte et de valorisation du papier et carton. Elle est structurée en pyramide avec à la
base les récupérateurs et au sommet, les sociétés de valorisation, qui sont CMCP à Kenitra,
Safripac à Tanger et quelques autres sociétés de moindre importance à Meknès et El Jadida.
Pour assurer une qualité minimale, la direction de la fabrication de CMCP a élaboré un cahier
des charges auquel sont soumis des concessionnaires. Ces derniers qui sont chargés de fournir
CMCP en papier carton recyclés, couvrent chacun une région attitrée. Les deux plus
importants sont ANBA à Salé et MACARPA qui fait partie du Holding COFIPAC.
MACARPA est située à Casablanca et représente le premier fournisseur de CMCP (au moins
le double de ce que fournit ANBA).11 Les quantités exactes de papier et carton fournies par
chacun des concessionnaire sont précisés dans le rapport relatif à la mission 1.
10
Information obtenue auprès de Mr Fekhreddine, Responsable qualité à CMCP Kénitra
11
Informations de M. Fekhreddine, CMCP
La matière première qui constitue la base de l’activité du papier et carton au niveau national
est constituée de plusieurs sources de matériaux, dont les plus dominantes sont :
9 Les journaux ;
9 Les emballages divers ;
9 Les cartons d’emballages ;
9 Les lisières des bobines de carton ;
9 Les chutes des imprimeries.
Le prix des matières recyclées varie en fonction de leur qualité. Les chutes d’imprimerie sont
les plus recherchées car elles sont souvent blanchâtres et permettent de fabriquer des produits
de grande qualité.
La gamme des prix est variable entre 0,3 Dh/kg pour la basse qualité à 0,7 Dh/kg pour le
carton de bonne qualité et 2 à 2,5 Dh/kg pour les rognures blanches (imprimeries) qui ne sont
pas contaminées par de l’encre ou des peintures.
Le papier et le carton ont l’avantage d’être recyclable plusieurs fois s’ils ne sont pas souillés
par des produits dangereux et si les fibres des matériaux récupérés ne sont pas trop
endommagées. Dans des pays où la technologie papetière est très développée, le papier et
carton mis en suspension sont soumis à une décontamination pour supprimer les encres et les
colles puis un blanchiment pour améliorer la valeur ajoutée de la pâte à papier.
En principe tous les produits en papier et carton sont indéfiniment recyclables. Cependant,
dans la pratique tous les produits ne sont pas recyclés pour de nombreuses raisons, dont :
9 La contamination des matériaux recyclables par des produits dangereux comme les
huiles usagers (cas des cartons d’emballages de ces huiles). Ainsi la quasi-totalité
des cartons d’emballages utilisés dans des stations services sont endommagés et
par conséquent perdus,
9 La contamination des emballages en carton et papier par des produits chimiques
dangereux qu’ils emballent,
12
Nous n’avons pas obtenu d’informations sur les procédures d’import des produits recyclés par CMCP, mais les
prix évoqués étaient du même ordre de grandeur que ceux pratiqués au niveau local.
L’estimation de la quantité totale collectée a été faite selon deux approches : i) une approche
par croisement de l’information à partir des capacités de productions et de l’import et une ii)
seconde approche par des enquêtes directes.
Pour ce qui est de la première approche, les experts du groupement ont pu savoir que le
groupe COFIPAC utilise le papier et le carton recyclés, au niveau national ou importés. Le
pourcentage en matière première importée s’élève à 30% d’une production nationale estimée
à 100 000 t/an. Compte tenu du fait qu’une partie de la matière première est perdue sous
forme de fibres fines (10%), la matière première recyclée au niveau national serait d’environ
75 000-80 000 t/an. A cette quantité, il faudrait ajouter celle recyclée par Safripac à Tanger et
la société de Jabri à El Jadida. Papelera de Tétouan ne semble pas recycler des quantités
significatives.
Les enquêtes minutieuses réalisées au niveau des principales agglomérations marocaines ont
permis d’estimer la quantité de papier et carton recyclée à près de 62 000 t/an.
Le papier et le carton recyclés sont souvent triés selon des niveaux de qualité requise par les
grossistes. Ceux-ci étant soumis aux normes de qualité exigée par les concessionnaires de
CMCP. Ainsi les produits recyclés sont classés en plusieurs catégories, où les déchets
provenant des déchets ménagers occupent le bas de gamme. Les déchets convoités sont ceux
que l’on récupère des imprimeries, des commerces ou des administrations.
Le prix du papier et du carton recyclés varie en fonction de la qualité des produits. La gamme
des prix est variable entre 0,3 Dh/kg pour la dernière qualité à 0,7 Dh/kg pour le carton de
bonne qualité et 2 à 2,5 Dh/kg pour les rognures blanches (imprimeries) qui ne sont pas
contaminées par de l’encre ou des peintures.
Le papier et carton récupérés sont vendus aux intermédiaires, puis les grossistes et enfin aux
concessionnaires qui les acheminent à CMCP à Kénitra. Certains intermédiaires ou grossistes
alimentent les autres sociétés de valorisation du papier et du carton comme Safripac à Tanger
ou Jabri à El Jadida.
Les produits recyclés permettent la fabrication de bobines de carton, lesquelles sont soit
exportées en tant que matière première, soit transformées dans d’autres unités nationales, dont
les plus importantes sont localisées à Casablanca, Kénitra et à Agadir.
Le recyclage du papier et carton, comme les autres matériaux, ne relève, des prérogatives
d’aucune institution, mais l’existence d’une bonne organisation induite par le groupe CMCP
devrait faciliter une organisation complète du secteur.
La filière de recyclage du papier et du carton soufre plus que les autres filières des conditions
de récupération. En effet, contrairement au plastique et au verre, les matériaux récupérés ne
sont pas nettoyables s’ils sont souillés ou contaminés. Ainsi, les facteurs limitant le
développement de la filière sont :
9 La qualité des produits recyclés, qui est relativement médiocre en ce qui concerne
les matériaux provenant des déchets ménagers,
A noter également que la mise en valeur du papier et carton (blanchiment par exemple) est
tributaire de la disponibilité des ressources en eau.
Parmi les autres contraintes du secteur, figure l’importance de l’investissement qu’il faut
consentir pour moderniser les machines. Cette contrainte risque d’avoir des répercussions sur
la modernisation de l’outil de production avec comme conséquence, un manque de
compétitivité face à la concurrence étrangère à affronter lors du démantèlement complet des
droits douaniers entre le Maroc et l’Union Européenne.
La qualité des fibres cellulosiques du papier et carton locaux est inférieure à celle des
emballages provenant de l’étranger. Par ailleurs ces fibres, recyclées périodiquement, perdent
de leur résistance. Par conséquent, la collecte et le recyclage des produits provenant de
l’étranger sont est favorisés. Les concessionnaires semblent privilégier les plaques tournantes
de ce circuit à savoir Nador et Casablanca (Derb Omar).
L’analyse de la filière de recyclage a clairement montré que la valorisation des produits issus
des déchets ménagers et assimilés est fortement concurrencée par les produits recyclés
importés de l’étranger.
A noter que le libre échange Maroc-UE et Maroc-USA risque d’être bénéfique pour le secteur
en raison de l’introduction de matériaux de meilleure qualité que ceux fabriqués localement.
Par conséquent, les prix de vente risquent de connaître une augmentation, ce qui améliorera le
niveau des revenus des récupérateurs.
La rentabilité financière de la filière papier et carton suit la même logique identifiée pour la
filière plastique. A l’exception des charges en moins pour les grossistes et les récupérateurs,
car le matériau récupéré ne subit pas un lavage avant sa livraison aux sociétés de valorisation.
Le mode d’organisation notable de la filière papier et carton est avant tout l’existence de
concessionnaires de la société CMCP. Ces concessionnaires dominent près de 80% du marché
du recyclage13 de la filière, ce qui rend presque hermétique le secteur dans sa globalité et
contrôle les prix.
13
Ce pourcentage représente la part du marché du groupe Finapack
Le verre est fabriqué à partir de matières premières naturelles, dont la diversité dépend de la
nature du verre recherché, à savoir du pyrex, du verre ordinaire, du verre borosilicaté, etc.
Dans tous les cas, le sable (silice) et le calcaire constituent deux matières premières
principales dans la fabrication du verre blanc usuellement utilisé en emballage (pots,
bouteilles, etc). Lorsque des articles sont colorés, des oxydes de métaux sont ajoutés à la
formulation.
Le fait le plus marquant, est que la qualité de la silice, produit pilier de la fabrication du verre
ne permet pas d’utiliser le sable national. Par conséquent SEVAM, à titre d’exemple, importe
son sable.14 C’est dire à quel point la fabrication du verre, qui consomme par ailleurs
beaucoup d’énergie, dont la quasi-totalité est importée également, dépend de l’import.
Le verre est collecté essentiellement à partir des déchets ménagers. Le verre déchet des
industries verrières est généralement recyclé entièrement dans son site de production. La
société SEVAM est constamment en contact avec des entreprises Suisses, leader dans le
domaine du recyclage du verre, pour améliorer sa technologie et sa performance dans le
recyclage.
Le tableau 1.3 suivant donne la répartition géographique au niveau national des principales
unités actives dans l’industrie du verre. Ces unités emploient un effectif de près de 2000
personnes.
14
Import de Belgique
15
Calcin
Nombre de
Ville
société
Casablanca 30
Mekhnès 1
Rabat 5
Settat 1
Skhirat 2
Tanger 1
total 40
Sociétés formelles : Les procédés industriels de fabrication du verre se caractérisent par une
maîtrise des réactions chimiques à haute température (1500°C) et le niveau d’investissement
qui est généralement très élevé. A cet investissement, il y a lieu d’ajouter un fonctionnement
continu des fours dans les unités industrielles, ce qui nécessite des consommations
importantes en énergie et des frais de productions conséquents.
Ces caractéristiques du secteur montrent à l’évidence que l’industrie du verre ne risque pas
d’être « copiée » et banalisée par le secteur informel comme le cas par exemple de la filière
plastique.
Par ailleurs, il y a lieu de noter que l’industrie du verre connaît un artisanat fleurissant mais
très peu concurrentiel de l’industrie lourde.
Sociétés non formelles : Dans l’activité de fabrication du verre, on peut avancer avec
certitude qu’il n’y a pas de sociétés non formelles fonctionnant à une cadence industrielle. Par
contre, il existe bien des artisans dont l’activité reste limitée et non concurrentielle à l’activité
de production industrielle du secteur.
La récupération du verre au Maroc semble privilégier le verre non coloré. Ceci est
probablement dû à la tendance de la société de valorisation, à savoir SEVAM, de fabriquer
des emballages non colorés.
La collecte du verre se fait de manière analogue aux autres produits recyclables. Il sont
ensuite lavés et nettoyés, triés selon la couleur, puis livrés aux intermédiaires ou aux
grossistes qui les envoient à SEVAM (Casablanca). Cette société valoriserait près de 17 000
t/an de verre non coloré.
Le verre est récupéré sous deux formes : i) du verre en débris ou morceaux et ii) du verre sous
forme de pièces entières, à savoir les bouteilles de diverses tailles et couleurs. Les bouteilles
entières sont revendues aux grossistes, qui les vendent à nouveau aux sociétés les utilisant
comme emballage. Partant de ce constat, la quantité totale de verre récupéré et valorisé serait
supérieure à 17 000 t/an.
Le verre récupéré est essentiellement canalisé vers la société SEVAM à Casablanca, laquelle
fonctionne 24/24 et 365 jours par an. Ce mode de fonctionnement nécessite une alimentation
continue des matières premières et du verre recyclé en particulier. Par conséquent, les cours
du verre, au niveau de Casablanca ne sont pas très variables.
Le recyclage du verre dans d’autres pays, où la gestion de l’environnement est bien avancée
atteint actuellement des taux très élevés. Pour ce faire, des containers, spéciaux réservés à la
collecte du verre sont installés dans les grandes artères, sans oublier le tri à la source. Ainsi, le
recyclage du verre, en Suisse a atteint plus que 95% du verre fabriqué. La raison dans une
telle réussite est donc l’organisation du secteur et la sensibilisation des ménages.
Tous les produits en verre sont recyclables, cependant, le verre blanc est fortement demandé,
alors que le verre coloré l’est moins. A noter que les produits en verre associés à de métaux ne
sont pas recyclés. La filière ne dispose pas encore d’une séparation magnétique des métaux.
Les enquêtes réalisées dans le cadre de l’étude ont permis d’aboutir à une quantité de 43 180
t/an qui serait récupérée. Une part de cette quantité est valorisée par la société SEVAM
(17 000 t/ de verre non coloré), le reste serait valorisé sous la forme de bouteilles entières
consignées ou non.
Le verre récupéré est souvent contaminé par les polluants se trouvant dans les déchets solides
ménagers, comme les graisses, la terre, etc. Pour rendre ce verre plus propre, les
récupérateurs, ou plus souvent les intermédiaires procèdent à son nettoyage de la même
manière qu’avec les matériaux plastiques. Il faut noter que ce nettoyage n’est pas
systématiquement pratiqué.
Le verre collecté pose un autre problème difficile à résoudre pour le récupérateur, voire même
pour les intermédiaires et les grossistes. En effet, si le verre coloré est aisément trié du verre
blanc ou incolore, ces deux dernières formes ne sont pas faciles à distinguer sans une analyse
chimique détaillée ou un tri par des instruments optiques ou optoélectroniques. Ce handicap
dans le tri du verre influe inévitablement sur son niveau de valorisation.
Le verre récupéré est vendu par les récupérateurs, en moyenne à 0,24 Dh/kg, puis par les
intermédiaires aux grossistes à 0,33 Dh/kg. Le grossiste le cède à 0,44 Dhs/kg à la société de
valorisation. Ces prix fluctuent en fonction de la distance à Casablanca, laquelle influe
également sur le prix de vente.
Par ailleurs, les verres, actuellement récupérés sont recyclés sans un tri poussé par type de
verre. Si ce tri est opéré, un gisement de verre de qualité (résistance aux produits chimiques,
mécaniques, etc.) pourra voir le jour, aidant probablement l’émergence d’entreprises
spécialisées dans la fabrication de produits de haute valeur ajoutée.
A noter que durant les vingt dernières années, on assiste à un abandon progressif du système
de la consigne des bouteilles en verre au profit d’autres matériaux (plastique par exemple) ou
des bouteilles en verre non consignées. Cette tendance a eu pour conséquence d’une part la
réduction de l’utilisation des bouteilles en verre et d’autre part l’augmentation du gisement de
verre à collecter par récupérateurs.
Le métier de récupération du verre connaît quelques contraintes sur les plans juridiques,
institutionnels, techniques et organisationnels. Ces contraintes sont en partie communes aux
autres filières.
Par ailleurs, il y a lieu de noter qu’il n’existe pas un système normatif permettant de réguler la
qualité des produits recyclés, la part des produits recyclés dans les produits fabriqués, etc.
Pour ce dernier volet, le taux de réutilisation des déchets, est variable selon le type de
produits. Il est fonction de la qualité des produits fabriqués, variant de quelques pourcents à
100%
Techniquement le verre est récupéré puis valorisé indéfiniment, grâce à sa stabilité chimique
de produit. Cependant les caractéristiques physiques des matériaux fabriqués à partir du verre
recyclé risquent de souffrir du mélange de qualité des verres collectés, tout en excluant les
verres colorés.
Le principal exutoire des produits recyclés étant la société SEVAM, celle-ci fabrique plus le
verre non coloré. Les emballages colorés fabriqués, comme les bouteilles d’alcool, etc., sont
en général récupérées et recyclées comme pièces entières. Cette pratique conditionne
inévitablement le marché du recyclage du verre, qui a, en effet tendance à délaisser le verre
coloré (marron, bleu, verre foncé, etc), lequel a une valeur ajoutée plus grande au niveau des
artisans.
Par ailleurs, bien que le verre soit un matériau relativement lourd, la rentabilité de son
recyclage reste limitée par la distance qui sépare le lieu de récupération et la plate forme de
valorisation, à savoir Casablanca. Ainsi, à 100 km de Casablanca, et au prix du transport le
moins cher, la part du transport dans le prix du kilogramme de verre peut dépasser 25%.
L’analyse des prix pratiqués montre que les marges bénéficiaires réalisées augmentent
inégalement de l’intermédiaire au grossiste, puis du grossiste à la société de mise en oeuvre.
La marge bénéficiaire du récupérateur est toujours difficile à apprécier mais dans le cas de la
récupération du verre, cette marge est encore plus faible compte tenu du risque associé à sa
collecte et son transport.
La rentabilité du verre colorée serait plus élevée mais les enquêtes réalisées n’ont pas permis
de la mettre en évidence.
Par ailleurs, compte tenu du fait que la consommation énergétique associée à la fabrication du
verre à partir de matières vierges est plus élevée que celle à partir du calcin, le recyclage du
verre permet également des économies d’énergie et des réductions des coûts de fabrication.
L’organisation de la filière de recyclage est dominée, en aval par la société SEVAM qui
valorise la quasi-totalité des produits récupérés. Pour le reste de la filière, la plate forme
tournante de cette économie est Casablanca, notamment ses quartiers, Ahl Loghlam,
Lahraouine et Tit Mellil (Nord-Est).
9 La mise en place d’un centre de tri accessible aux intermédiaires, aux grossistes et aux
sociétés de valorisation. Ce centre peut être hébergé chez la société SEVAM qui est le
principal exutoire de valorisation.
9 Promotion du recyclage des lampes à néon avec séparation et valorisation des métaux
qu’elle contient. Cette action pourrait s’inspirer des pratiques dans les pays
développées17.
9 Mise en place d’un système organisationnel de collecte et de tri piloté par SEVAM à
l’image de la structure organisationnelle de CMCP pour la filière du papier et du
carton.
La récupération des métaux, communément appelée ferraillage ou ferraille, est une activité
très prisée et lucrative. Elle concerne en premier lieu les dérivés du fer suivis par les métaux
précieux, à savoir le cuivre, le plomb, l’aluminium, etc.
L’industrie nationale des métaux se résume à l’industrie minière. Quelques mines extraient le
cuivre, le plomb et le zinc, le cobalt, le fer, l’or, l’argent, etc. Les mines les plus importantes
sont Imiter, Guemmassa, Nador, Akka et Aouam.
Quelques zones minières anciennes, situées dans la zone de Tafilalet fournissent des résidus
de minerais du zinc qui sont collectés par les récupérateurs, puis vendus à Managem qui en
fabrique de l’oxyde de zinc, utilisé comme renfort et comme charge dans de nombreuses
formulations. C’est une filière de valorisation des déchets bien particulière, qu’il faut
souligner.
Les extraits des minerais sont exportés. L’industrie de transformation des métaux est donc
principalement consommatrice des produits finis importés ou recyclés.
17
Voir procédés Provalor, France
Les fonderies transforment des métaux ferreux et non ferreux en articles divers comme les
tampons de regards, des pièces métalliques, des pièces artisanales, des lingots pour la
construction métallique, etc. Les sources d’approvisionnement des fonderies, en métaux sont
principalement les sociétés de récupération de la ferraille.
En plus des fonderies, il y a des sociétés de fabrication de produits chimiques comme CPCM
(Casablanca) qui transforme de la grenaille de cuivre en sulfate de cuivre utilisé en
agriculture.
Les industries métalliques et mécaniques, dont les unités sont représentées par la FIMME18
comptent 1 281 unités industrielles (statistiques de 2001), représentant 18% des unités
industrielles.
Les deux sous branches qui intéressent la transformation des métaux (à savoir 27-1 et 27-5,
selon la nomenclature du Ministère de l’Industrie) comprennent respectivement 40 et 20
entreprises. Leurs productions industrielles sont respectivement de 3 450 et 87 millions de
dirhams.
La branche 27-1 comprend les sociétés importantes en sidérurgie et transformation des ferro-
alliages, alors que la seconde branche comprend celles qui fabriquent les pièces de fonderie.
Cette dernière fonctionne essentiellement avec les métaux récupérés.
18
FIMME : Fédération des Industries Métalliques et Mécaniques
La ferraille est récupérée sous plusieurs formes mais les plus remarquées sont i) les tôles
provenant des chantiers de construction et des usines, les carcasses d’engins et leur reste ainsi
que les canettes d’emballages riches en aluminium. Le cuivre est récupéré dans la filière qui
lui est propre, à savoir les câbles électriques.
Les cours des métaux dépendent de l’offre et de la demande, qui est induite par les cours
mondiaux. Ainsi lorsque la demande internationale augmente, les grossistes locaux réagissent
en conséquence et font grimper leurs prix, se faisant au passage des bénéfices conséquents.
La ferraille de toute sorte a de tous temps été recyclée dans tous les pays. Sa durée de vie
dépend uniquement de sa corrosion et sa dissémination dans la nature. Ainsi, le recyclage de
la ferraille se fait dans tous les pays, dotés d’une industrie métallurgique,
Par contre, le recyclage des métaux précieux requiert une maîtrise plus poussée des procédés
métallurgiques, notamment lorsque les matériaux recyclés sont composés de plusieurs
métaux. Cette industrie est quasi absente sur le territoire national, si on excepte le complexe
hydro métallurgique de Guemmassa qui est spécialisé dans quelques métaux comme le cobalt,
le zinc, le cuivre et le plomb.
La poubelle et la décharge marocaines d’une part puis les industries d’autres part recèlent
toute sorte de métaux potentiellement recyclables. Cependant, les métaux qui connaissent une
activité de récupération importante sont les dérivés du fer, le cuivre et l’aluminium.
Les quantités présentées ci-après montrent que les dérivés du fer sont les plus dominants,
ayant une faible valeur ajoutée, alors que les moins importants en quantité sont le cuivre et
l’aluminium, qui sont les plus chers.
La ferraille collectée a été estimée à partir des données obtenues auprès des principaux
grossistes de Casablanca. Cette quantité s’élève à près de 142 000 t/an pour les dérivés du fer,
7 900 t/an pour l’aluminium et 7 700 t/an pour le cuivre. La quantité de ferraille est
certainement à revoir à la hausse lorsqu’on considère les données de l’office des changes qui a
révélé 207 046 tonnes de ferraille exportée en 2002. La différence s’explique certainement par
des exports directs de carcasses de voitures qui n’ont pas été couvert par les enquêtes de
l’étude.
La ferraille récupérée se trouve dans diverses formes physiques, à savoir des barres plus ou
moins longues, des morceaux de tôle difformes, des fils, des plaques, etc. La qualité de cette
ferraille n’est pas souvent maîtrisée par les récupérateurs car la composition des métaux n’est
pas aisée à identifier à l’œil nu. Seuls les professionnels et les analyses peuvent confirmer une
telle composition.
Les produits récupérés sont souvent compactés pour diminuer leur volume, notamment en ce
qui concerne les emballages en aluminium. Cette pratique se fait à l’aide de presses, dont
seules quelques unités industrielles en sont dotées.
Les prix de reprise de la ferraille oscillent selon le marché entre 0,9 à 1,20 Dh/kg pour les
métaux ferreux. Par contre ces prix sont plus élevés pour l’aluminium et le cuivre, allant
jusqu’à 10 à 13 Dh/kg.
Si on compare la production industrielle (87 MDh) au chiffre d’affaire de l’export des métaux
(estimation ci-après à 250-300 MDh), on peut en déduire que la destination des métaux
récupérés est à 2/3 pour l’export et 1/3 pour l’usage local.
Les métaux valorisés localement sont destinés à la fonderie, laquelle alimente le marché
national en produits finis à base de métaux ferreux ou non ferreux.
Le secteur de la métallurgie connaît actuellement une forte croissance aussi bien pour les
petites sociétés que les moyennes ou les plus grandes. Cependant, avec le démarrage de la
nouvelle aciérie électrique de Sonasid19, le secteur connaîtra à court terme un bouleversement
certain. En effet, pour ses besoins futurs en ferraille Sonasid compte s’approvisionner sur le
marché local à hauteur de 100 000 à 130 000 t/an. La demande sera encore plus forte lors
démantèlement des tarifs douaniers (accord Maroc Union Européenne) à court terme.
Par ailleurs, force est de constater que tous les métaux constituant un intérêt ne sont pas
récupérés et valorisés. Les raisons résident principalement dans la demande en ces métaux, et
le savoir faire pour leur mise en valeur. Parmi ces métaux, citons le plomb contenu dans les
batteries de voitures ou autres sources et les métaux précieux contenus dans les piles
électriques et les lampes à néon, à savoir le cuivre, le nickel, le cadmium et le mercure.
19
Localisée à Jorf Lasfar, à 100 km au sud de Casablanca
La filière de récupération et de recyclage des métaux lourds connaît comme les autres filières
des problèmes organisationnels. Cependant, comme contraintes spécifiques, elle connaît des
limites dans la valorisation de nombreux métaux, dues au niveau des procédés de métallurgie
et séparation des métaux.
Ces contraintes sont communes à toutes les filières de récupération et de recyclage des
déchets. Cependant, la filière de la ferraille revêt un caractère particulier car elle est dominée
par l’industrie comme principale source des métaux. Partant de ce fait, le niveau
d’organisation peut être plus aisé à appréhender, à travers un décret d’application de la loi sur
la gestion des déchets.
Le secteur de récupération et de valorisation des métaux ne connaît pas une crise particulière,
bien au contraire la demande est pressentie pour être plus forte dans l’avenir. Par contre le
niveau de technicité requis pour la valorisation des métaux non ferreux ne permet pas
l’épanouissement de ce segment de la filière. En effet, si la valorisation des produits récupérés
se faisait entièrement au niveau national, non seulement la demande augmenterait mais
l’économie nationale pourrait en bénéficier davantage.
Le transfert de technologie permettant la valorisation des métaux précieux des piles, des
batteries ou des néons ne peut être capitalisé que par des entreprises qualifiées comme
Managem.
La ferraille collectée est dans sa quasi-totalité acheminée vers Casablanca, Kénitra, Nador ou
Agadir qui sont des ports d’export de ces matériaux. Ces trois points exutoires constituent un
atout pour la filière de récupération des métaux, car ces ports couvrent l’essentiel du littoral
national. Cependant, les zones lointaines de ces quatre ports sont handicapées par le coût du
transport comme c’est le cas pour les autres matériaux.
Les métaux recyclés représentent une manne financière importante pour l’économie nationale.
Comme pour les autres produits recyclés, la caste qui en bénéficie le plus est celle des
grossistes et des intermédiaires. Les récupérateurs demeurent limités par les moyens mis en
œuvre pour cette collecte. Leurs revenus ne dépassent guère 40-60 Dh/jour.
La rentabilité la plus élevée est dans la collecte des métaux précieux sous forme de pièces
réutilisables (fourchettes, couteaux, cuillères, etc) ou de masses métalliques.
De sources confirmées, les experts du Groupement ont pu savoir que les intermédiaires
assurent dans certaines zones comme Casablanca le financement des récupérateurs pour
l’acquisition de moyens de transport des carcasses de voitures collectées. Ces pratiques, qui
ont eu lieu dans les périodes de forte affluence de la population rurale, en période de
sécheresse, créent une forme de dépendance des récupérateurs vis-à-vis des intermédiaires ou
des grossistes et faussent le jeu des prix d’achat et de vente des produits recyclés.
L’analyse faite pour la filière de recyclage des métaux a permis de noter les points forts, les
limites et les opportunités. Les actions d’accompagnement, à prévoir dans le cadre d’un plan
d’action national, sont d’abord les actions relatives aux aspects organisationnels, juridiques et
institutionnels mais également des actions de développement d’autres segments du marché de
la récupération. Il s’agit, entre autres de la récupération:
6. CONCLUSION
L’analyse des quatre principales filières de recyclage des déchets ménagers et assimilés a
permis de mieux appréhender leur mode fonctionnement, leurs forces, leurs faiblesses et les
opportunités de leur développement.
L’analyse faite confirme que les récupérateurs, toutes filières confondues, profitent le moins
de la manne financière brassée par le recyclage des déchets, alors que les grossistes, et dans
une moindre mesures les intermédiaires, tirent le plus de profit des activités de récupération et
de valorisation des déchets.
Le diagnostic qui a été mené dans le cadre de cette étude, a montré également que les filières
papier et carton d’une part et la ferraille et le verre d’autre part sont les plus organisées. La
filière de récupération du plastique est moins bien organisée car elle connaît une anarchie
même dans la valorisation des matériaux récupérés.
Les opportunités de développement du secteur sont nombreuses dont les plus pertinentes
d’entres elles sont résumées ci-après.
FILIERE DU PLASTIQUE
9 Sensibilisation à l’amélioration de la qualité des produits recyclés.
9 Mécanisation du lavage des produits récupérés.
9 Développement de nouveaux créneaux de recyclage.
9 Sensibilisation à l’évolution du marché du recyclage et veille technologique liée à ce
secteur.
FILIERE DU PAPIER ET CARTON
9 Groupement en masses critiques des récupérateurs et des intermédiaires.
9 Sensibilisation à l’évolution du marché du recyclage et veille technologique liée à ce
secteur.
FILIERE DU VERRE
9 Mise en place d’un centre de tri accessible aux intermédiaires, aux grossistes et aux
sociétés de valorisation.
9 Encouragement à la création d’entreprises spécialisées dans la valorisation industrielle
du verre coloré.
9 Promotion du recyclage des lampes à néon avec séparation et valorisation des métaux
qu’elles contiennent.
9 Mise en place d’un système organisationnel de collecte et de tri piloté par SEVAM à
l’image de la structure organisationnelle de CMCP, envers la filière du papier et du
carton.
FILIERE DES METAUX
9 Récupération du plomb des batteries d’automobile.
9 Récupération des métaux des piles électriques.
9 Récupération des métaux précieux contenus dans les lampes en général et des lampes à
néon en particulier.
1- INTRODUCTION
La valorisation est un terme générique recouvrant l'ensemble des techniques qui permettent le
réemploi, la réutilisation, le recyclage ou la régénération des déchets. Dans le monde entier, la
notion de déchets a beaucoup évolué durant les deux dernières décennies: les déchets sont
considérés désormais comme un gisement de récupération de diverses matières. A ce titre ils
ont une valeur ajoutée potentielle qu'il faut utiliser au mieux des possibilités technologiques et
des conditions économiques du marché. Ainsi, le recyclage et la valorisation sont considérés
aujourd’hui des composantes fondamentales de tout système de gestion rationnelle des
déchets.
La valorisation des déchets constitue désormais un choix stratégique pour faire face à
l’accroissement de plus en plus important, des quantités des déchets générés et de la demande
de matières premières, mais également à l’épuisement alarmant des ressources naturelles.
Partant de ces éléments, il est évident que la valorisation des déchets est déterminante pour un
engagement responsable et constitue une garantie et une assurance pour une exploitation
soutenable des matières premières. Ainsi, la majorité des pays industrialisés se sont engagés
dans une politique où le recyclage et la valorisation des déchets sont au centre des priorités
environnementales. Dans ce cadre plusieurs pays développés disposent d’un cadre législatif
instaurant les modalités de collecte, de tri et de valorisation avec souvent des objectifs chiffrés
de taux de recyclage. A titre d’exemple, il y a lieu de citer à ce niveau le cas de l’Union
Européenne : le conseil des ministres européens a adopté en mars 2003 une position commune
pour la révision de la directive 94/62/CE sur les emballages et déchets d’emballages. Les
objectifs de recyclage minimum seraient de 60% en poids pour le verre et le papier/carton,
50% pour les métaux, 22,5% pour les plastiques et 15% pour le bois. Un taux de recyclage
global de 55% au minimum sera imposé par un tel projet.
D’une manière générale, la réalisation de tels objectifs de recyclage des déchets nécessite des
moyens importants pour le renforcement des circuits de collecte et de récupération des
déchets et le développement des filières pour la transformation des matières recyclables. De
même, des mesures d’accompagnement doivent être prévues pour l’adhésion active des
citoyens et des acteurs locaux au concept de valorisation.
20
Chiffres de l’économie de papeterie, COPACEL 2004.
Au Québec, les objectifs de récupération et de valorisation des produits résiduels sont fixés
dans le cadre d’une politique de gestion intégrée des déchets solides. Lesdits objectifs sont
définis à partir des potentiels de valorisation sectorielle :
Secteur municipal
9 85 % des pneus;
9 95 % des métaux et du verre;
9 70 % du plastique, du papier et carton, et du bois;
9 60 % des matières compostables.
Des bilans sont annuellement élaborés portant sur les quantités générées, celles récupérées et
recyclées :
Récupérés/
Déchets Objectifs
Secteurs Potentiels Objectifs Récupérés potentiels
Générés Visés
2002 2000
Municipal 3 474 3 028 1 817 598 20% 16% 60 %
ICI 4 659 4 230 3 384 2 398 57% 50% 80 %
CRD 3 131 2 845 1 707 1 775 62% 47% 60 %
Total 11 264 10 103 6 908 4 771 47% 40% 65 %
Source : bilan sur la gestion des déchets au Québec, 2002
L’infrastructure mise en place, financée par des programmes municipaux et par des instituts et
sociétés nationales, a permis une nette amélioration de la récupération et de la valorisation des
matières recyclables :
La quantité de papier et de carton récupérée a augmenté de 258 000 tonnes en 2000 à 301 000
tonnes en 2002, en hausse de 16,7 %. Ces matériaux représentaient en 2002 près de 85 % de
l’ensemble des matières récupérées par collecte sélective.
En plus des centres de tri et des systèmes de tri sélectif (équipements, transport,
containers,…), un réseau de récupérateurs et de recycleurs (il s’agit des sociétés structurées et
reconnues) participe largement à une meilleure organisation du secteur de la valorisation des
déchets au Québec.
L'Allemagne est l'un des pays leader dans la gestion environnementale en général et la gestion
des déchets en particulier. Une grande partie de sa politique est axée sur le recyclage des
déchets. La logistique mise en place a redéfini l'usager, désormais " producteur-trieur " de ses
ordures ménagères. Le décret du 12 juin 1991 impose au citoyen allemand de faire lui-même
le tri de ses ordures ménagères.
Les moyens mis en place pour la collecte sélective sont très diversifiés selon les types des
déchets : matériau, papier carton, verre, emballages, déchets biodégradables, déchets
résiduels, déchets encombrants, substances dangereuses avec des poubelles et conteneurs
selon les couleurs,…).
En ce qui concerne la production annuelle des déchets par habitant, elle est de l’ordre de 430
kg. L’évolution de la génération des déchets en général est donnée dans le tableau ci-dessous :
En 2000, sur les 3,4 millions de tonnes de verre retournés (récupérés des containers de
collecte sélective ou par d’autres circuits) 83 % ont été recyclés. En 2002, la quantité totale du
verre produit a été de l’ordre de 7,6 millions de tonnes dont 4 millions provenant du verre
récupéré (recyclé).
Pour la récupération, un container est mis en place pour 600 à 800 habitants (Soit 300 000
containers pour le verre).
Ingénierie
Année Production Industrie Emballages Construction Autres
Electrique
1997 1 450 1 460 143 883 63 314
1999 1 550 1 520 140 1076 99 143
En 1990 la production était seulement de 1 million de tonnes par an. Le PVC a connu une
augmentation dans la production et l’utilisation favorisée par sa capacité de réutilisation pour
de longues durées et la facilité dans le recyclage (fenêtres, buses,…)
En 2002, la consommation annuelle de papier et carton par habitant a été de l’ordre de 230 kg
soit au total 19 millions de tonnes. Le papier déjà utilisé (communes, industrie,…) réintégré
dans la production a été de l’ordre de 13.7 millions de tonnes pour la même année. Le taux de
recyclage du papier trié et des journaux est aux alentours de 100 %
La Suisse a produit en 1999 quelque 2,6 millions de tonnes de déchets urbains. Ils contiennent
15% d’objets et d’emballages exclusivement en plastique, auxquels il faut ajouter 3% de
plastiques compris dans les emballages et les articles composites.
La consommation des matières plastiques s’élève à 800 000 tonnes par an. En 1999, 570 000
tonnes ont fini comme déchets et le reste (230 000 tonnes) s’accumule sous forme de
plastiques durables dans les constructions, les véhicules, les produits ménagers, etc.
Textiles
2% Fer
Verre 2% Autres métaux
Emballage
1%
composites 3%
4% Papier, carton
29%
Articles composites
6%
Matériaux naturels
(bois, os)
8%
Minéraux
(céramique,
pièrres) Déchets
8% organiques
Matières plastiques
(cuisine, jardin)
15%
22%
Source : rapport sur le recyclage des matières plastiques en suisse, OFEFP, 2001
PS
13%
PET
PE 10%
43%
PVC
11%
PP
23%
Source : rapport sur le recyclage des matières plastiques en suisse, OFEFP, 2001
L’élimination des 570 000 tonnes de déchets de plastique produits en 1999 est reportée dans
le tableau 2-6 suivant :
Le recyclage des plastiques mélangés fournit des produits qui permettent rarement de
répondre à des exigences techniques élevées.
En 2000, 23 000 tonnes de bouteilles de boissons en PET, soit 82 % des bouteilles vendues,
ont été recyclées. Avec l’avancée technologique, la proportion de PET usagé intervenant dans
la fabrication de nouvelles bouteilles de boissons peut passer de 25% à 80%. La collecte du
PET est financée sur une base volontaire, par une taxe anticipée de recyclage de 4 centimes (
du franc suisse) par bouteille.
Sur le terrain, de grands progrès ont été réalisés principalement en ce qui concerne le
recyclage, et les infrastructures liées à la collecte sélective des déchets : en 2003, le nombre
d’habitants desservis par une collecte sélective multi-matériaux a dépassé 56 millions
d’habitants soit 5 millions de plus qu’en 2002, pour les déchets d’emballages.
En 2002, 2 453 000 de tonnes de déchets d’emballages ont été recyclées dans le cadre des
contrats passés avec les sociétés agréées (Eco-Emballages et Adelphe). L’évolution des
quantités recyclées est présentée sur la figure 2-3.
3000
Quantité en milliers de tonnes
2500
2000
1500
1000
500
0
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Pour la société Eco-Emballages, 49 millions d’habitants étaient desservis en 2002, soit 6,5
millions de plus qu’en 2001;
Pour Adelphe, les contrats multi-matériaux ont concerné 2,1 millions d’habitants desservis ;
soit 1 million de plus qu’en 2001. Les quantités d’emballages ménagers recyclées devraient
poursuivre leur croissance de + 5,5% en 2003 et de + 4% en 2004.
Consommation du Papier : 16,1 % des Loi N°75-633 du 15 Juillet Pratiquement toutes les
papier carton : déchets ménagers, soit 1975 relative à l'élimination utilisations courantes
10,3 millions de tonnes 67,3 kg/habitant/an des déchets et à la issues de la pâte vierge
récupération des matériaux
Production du papier Carton: 9,3 % des La pâte recyclée peut
carton : 9,1 millions de déchets ménagers, soit Décret n° 77-151 du 7 être utilisée seule ou en
tonnes 38,7 kg/habitant/an Février 1977 mélange avec la pâte
vierge, selon le produit
Circulaire du 18 mai 1977
relative au service
d'élimination des déchets
des ménages
Source : ADEME, 2002.
Pour la récupération du papier et carton d’origine industrielle, les syndicats des utilisateurs de
cette matière ont signé avec Éco-Emballages une convention portant sur un engagement total
de reprise, sans limite quantitative, des déchets de vieux papiers et cartons collectés et triés.
L'industrie papetière française est importatrice de vieux papiers. Les importations oscillent
entre 1 et 1,2 million de tonnes : la balance des échanges des vieux papiers est déficitaire (en
1998, 1,15 million de tonnes importées, 840 000 tonnes exportées, soit un solde net de -315
000 tonnes).
Le secteur du bâtiment et des travaux publics utilise chaque année environ 380 millions de
tonnes de granulats (1/3 pour les bâtiments et 2/3 pour les travaux publics) générant environ
25 à 30 millions de tonnes de gravats, dont 90 % sont mis en décharge.
La mise en décharge qui était une pratique courante ne l’est plus depuis le 1er Juillet 2002
puisque sur le plan juridique, les décharges sont réservées aux seuls déchets ultimes.
Ainsi, des filières de traitements adaptées ont été mises en place pour l’élimination de
plusieurs millions de tonnes des déchets de démolition et leur valorisation.
Le tableau 2-9 ci-après résume les chiffres clés des autres filières de récupération.
métaux non
Désignation Unité Plastique Verre Ferrailles
ferreux
Nombre d’entreprises 200 50 1 200 1 350
1000
Quantité collectée 315 (+5%) 1 950(+ 6%) 1 500 (+3 %) 13 300
tonnes
Quantité transitant au 1 000 3 500
365 2 100 (+5 %) 16 900
sein de la profession tonnes (+9 %)
Quantité traitée et 1000
313 (+8%) 1 950 (+ 7%) 1 500 (+7 %) 13 000
vendue hors profession tonnes
1000
Exportations 85 78 300 4 900
tonnes
Les chiffres entre parenthèse présentent le taux de variation 2001-2002. Source ADEME.
En Tunisie, les déchets ménagers représentent aujourd'hui environ 1 800 000 tonnes/an, soit
0,5 kg par jour et par habitant en moyenne (0,8. en milieu urbain et 0,2 au rural).
Le taux de collecte des déchets est estimé à 95 % en milieu urbain et celui du recyclage est de
l’ordre de 5 %. Le compostage concerne seulement 0,5 % des déchets produits.
Textiles; 3%
Papiers et
cartons; 5% Verre et
céramique; 2%
Substances
diverses; 11%
Métaux; 4%
Plastique, cuir et
caoutchouc; 7%
Ordures
végétales; 68%
Ecolef vise
Pour accompagner les communes et les industriels pour l’organisation de la collecte des
emballages plastiques par exemple, de grands conteneurs ont été installés dans les grandes
villes du pays.
1. INTRODUCTION
Le développement des activités de recyclage suppose une bonne récupération des produits à
recycler. Si au Maroc, cette récupération est pratiquée manuellement d’une manière non
organisée par des récupérateurs au niveau des poubelles et des décharges, dans les pays
développés, la récupération est souvent facilitée par le système de collecte dit « collecte
sélective ». Ainsi, à côté de la collecte traditionnelle des ordures en mélange, du porte à porte,
il existe deux principales formes de collecte séparative :
9 La collecte par apport volontaire : les usagers trient leurs déchets et vont déposer les
matériaux valorisables dans des conteneurs spécifiques implantés dans des lieux
publics ou dans des déchetteries.
9 La collecte au porte à porte : les usagers trient leurs déchets, et les présentent devant
leur porte où ils sont ramassés séparément par les services de collecte.
La collecte sélective suppose ainsi la participation des ménages à un premier tri à la source
des déchets recyclables, principalement les produits d’emballage :
Au-delà des coûts, l’intérêt de la collecte séparative est d'avoir des produits les plus
" propres " possible, et en tout cas, des produits mono-matériaux -le verre, le papier, le
métal...- si possible séparés. Naturellement, la collecte de produits " purs " ou " quasi purs "
est impossible. Il n'y a pas de collecte séparative sans tri. Les bouteilles en verre comprennent
toujours du papier, de la colle, des bouchons... Le papier contient de l'encre, des agrafes...
Mais, plus le produit est livré homogène, et plus sa valorisation sera facile.
2-1 Introduction
Pour la collecte volontaire des emballages usagés, l'ANPE a contribué en coordination avec
les municipalités et les grands détenteurs de ces déchets, à la mise en place de 470 conteneurs,
répartis sur 10 gouvernorats. La gestion de ces conteneurs a été confiée à des sociétés privées.
Les points "ECO-LEF" de collecte rémunérée ont permis d’encourager la collecte des
emballages usagés, en contrepartie d'une rémunération attribuée aux collecteurs privés fixée
selon la quantité collectée et la nature des produits. Des conventions avec des collecteurs sont
signées pour la collecte des emballages utilisés : l’ANPE met à disposition des collecteurs
des tenues distinctives portant le logo du système public "ECO-LEF" et des sacs nécessaires à
la collecte des emballages.
Actuellement, le système public de gestion des déchets d’emballage (Eco-Lef) dispose de plus
de 50 points de collecte. Il a permis la création de 1 285 micro entreprises et 3 850 emplois.
Pour accompagner ces actions, l'ANPE organise des campagnes de sensibilisation sur la
nécessité de collecte sélective des emballages mais également sur d’autres types de déchets
(collecte des huiles usagées, …).
Dans les zones estivales, des opérations d’exploitation des points d’ECO-LEF (de collecte
saisonnière rémunérée des déchets d’emballage en plastique et des canettes métalliques) sont
également supervisées par l’ANPE.
Le tri des déchets date en France de plusieurs années. Aujourd’hui, la réflexion menée porte
sur la maîtrise des coûts, la réorganisation des fréquences, la recherche des économies
d’échelle, et la simplification des procédures administratives et des consignes de tri.
La collecte sélective, dans ses différentes composantes (collecte par bacs séparés, déchetterie,
centres de tri ; etc.) est l'activité la plus dynamique des trois dernières années : l’importante
infrastructure et les moyens mobilisés ont permis la généralisation de la collecte sélective
portant le nombre d’habitants desservis à plus de 52 millions en 2002.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu sur la part des coûts de tri par apport aux autres
composantes des opérations de gestion des déchets :
Rubrique Part en %
Collecte 40 - 55 % (dont 50 % de dépenses de personnel)
Tri 5 - 20 % (dont 50 % de dépenses de personnel)
Transit 0 - 10 % (dont 50 % de dépenses de transport)
Incinération 20 - 50 % (dont 45 % d'investissements)
Compostage 0 - 10 % (dont 30 % de dépenses de personnel)
Source : ADEME, 2002.
Les coûts de tri s'échelonnent entre 150 et 230 Euros par tonne. Ce coût est imputable pour 50
à 60 % aux dépenses en personnel, 20 % aux investissements, 10 % à la gestion des refus de
tri, qui sont généralement incinérés.
D’autres part, la collecte sélective des déchets dans deux administrations (le Ministère de
l'Équipement/Administration Centrale et Services Déconcentrés et le Ministère de
l'Environnement) a permis d’économiser la moitié du budget " gestion des déchets " de 1999:
de 92 000 à 46 000 Euros pour l'Équipement et de 61 000 à 30 500 Euros pour
l'Environnement.
En Allemagne, le décret sur les emballages de 1991, révisée en 1998, prescrit que les
emballages de vente ne doivent pas être incinérés ni mis en décharge, mais valorisés en
fonction des substances et des matières premières qui les composent. La loi sur la gestion du
cycle de vie des produits de 1994 délègue aux marchés de la récupération la responsabilité des
déchets qui doivent être acheminés pour être valorisés. Les communes ont en revanche la
prérogative de la gestion des déchets à incinérer ou à mettre en décharge.
Pour financer la collecte, le tri et l’élimination des emballages des articles mis sur le marché,
le DSD prélève auprès de leurs fabricants une taxe de valorisation : taxe imposée pour chaque
tonne d’emballages en plastique mise sur le marché.
Les frais de tri et de valorisation sont répercutés sur le consommateur. Les recettes sur les
droits de licence, et par conséquent le chiffre d’affaires du DSD, se sont élevées à 2 milliards
d’Euros 1999. La population allemande verse donc chaque année quelque deux milliards
d’Euros pour éliminer 1,2 million de tonnes d’emballages de vente, soit 15 kilos par habitant
et par an.
En général, le tri d’une tonne de déchets de plastique coûte à lui seul 300 à 350 Euros. Des
initiatives de réduction des coûts de tri presque de moitié sont en cours notamment par la
mécanisation des procédés.
Malgré les moyens mobilisés et les infrastructures mises en place pour assurer un bon tri, des
efforts sont encore à déployer pour assurer une meilleure valorisation des déchets triés.
Pour les matières plastiques, la présence d’additifs freinent la valorisation d’une partie
considérable : ces additifs ne peuvent pas être écartés par un simple triage. Les bas prix des
matières premières dérivées du pétrole comparés au frais de collecte et de traitement des
plastiques usagés pose également un réel problème pour leur valorisation. Le recyclage des
déchets de plastique issus de l’industrie et l’artisanat semble économiquement plus viable
(quantité, facilité de collecte,…) ;
Il ressort de l’analyse des expériences de recyclage et de valorisation dans les différents pays
présentés ci-dessus que le tri des déchets est la clé de la réussite de récupération et de
valorisation optimisées des déchets. Le taux de recyclage dépend étroitement des systèmes de
tri et de collectes sélectifs miss en place. Le tri permet d’exploiter au maximum les gisements
des produits recyclables dans les déchets : papier, plastique, ferrailles, verre,…. Le système de
tri s’intègre ainsi parfaitement dans une politique de gestion rationnelle des déchets.
La mise en place d’un système de tri des déchets permet la création d’emplois mais engendre
des frais supplémentaires de gestion des déchets. La protection de l’environnement et la
préservation des ressources sont au centre des préoccupations derrière la mise en place de tels
systèmes.
3-1 Introduction
Le tri et la récupération des déchets ménagers se pratiquent généralement dans les poubelles.
Les récupérateurs ambulants sillonnent les quartiers et ruelles (avec charrettes ou bicyclettes
selon les matériaux recherchés), fouillent dans les poubelles à la recherche de matériaux ayant
de la valeur ou qui peuvent être valorisés. Les plastiques, le papier et carton, le verre et les
ferrailles sont les matériaux les plus recherchés.
Les éboueurs lors de la collecte des déchets municipaux mettent également de côté tout ce qui
est recyclable (tri lors de la déverse des déchets dans le camion).
Les expériences de tri à la source chez les ménages ou de la collecte sélective restent très
limitées au Maroc. Rares celles qui ont été entreprises par les communes ou les services
chargés de la gestion des déchets. Rares également, les expériences communales ou des
sociétés privés qui ont mis en place des moyens pour la collecte sélective des déchets (carton
et papier, plastique,…). D’une manière générale, les conditions actuelles (système de gestion,
moyens de collecte, qualité,..) sont peu favorables pour la mise en place de systèmes de tri des
déchets à la source.
Quatre expériences de tri de déchets au Maroc seront présentées et analysées ci-après. Il s’agit
des expériences de Rabat-Salé ; de Tifelt, de Larache et de Nador.
L’expérience de mise en place d’un système de tri à la source dans un quartier pilote a été
initiée en 1999 à Salé (quartier Hay Nahda) par une association de développement local, Enda
Maghreb. Le projet, qui a ciblé au début quelques 200 ménages, a visé le tri des déchets
destinés à être acheminés à l'unité expérimentale de compostage traitant une tonne par jour (le
tri des déchets se justifie par la nécessité de séparer la composante organique pour un éventuel
traitement).
Des poubelles "vertes" ont été mises à disposition des habitants pour l'évacuation des déchets
non organiques. La matière organique est mise dans les sacs noirs (système classique).
Le projet visait l’extension du tri à quelques 600 ménages mais l’objectif n’a jamais été
atteint.
Plusieurs éco points ont été identifiés pour le démarrage de cette opération on cite :
Cette approche (tri à la source avec apport volontaire), la première à l’échelle nationale avait
pour but de récupérer les déchets recyclables triés à la source afin d’une part de faciliter le
recyclage « matière » et « organique », et d’autre part de diminuer le taux de mise en
décharge.
Comme la première expérience, cette opération pilote n’a pas connu un grand succès, à cause
du manque d’implication des habitants, selon un responsable de la collecte de la société
SEGEDEMA. Au cours des tournées effectuées pour évaluer le taux des matériaux triés,
seules quelques petites quantités étaient retrouvées dans les conteneurs déposés dans le
collège américain, dans les autres éco points tous les conteneurs étaient quasiment vides ou
remplis de déchets ménagers mélangés. A mentionner également que l’absence d’un
gardiennage des eco points favorise leur visite par les récupérateurs ambulants et autres intrus.
Ensuite deux seaux de couleurs différentes (vert et noir), ont été distribués aux 500 ménages:
le vert était destiné aux déchets organiques et le noir à tout le reste. Deux tournées
s’effectuaient pour la collecte des déchets : la première pour ramasser tous les déchets
organiques et qui étaient transportés directement sur l’aire de fermentation, pour en faire du
compost, la deuxième concernait la collecte de tous les déchets non organiques transportés au
Centre de co-Traitement et déposés sur une aire pour leur séparation.
Cette action avait un double objectif, le premier était d’augmenter le taux et la qualité des
matériaux recyclables, et le deuxième était de faciliter les activités du centre de co-traitement
des déchets ménagers, en augmentant la qualité du compost produit et en réduisant le
personnel affecté au tri des déchets.
Au début de l’opération les tournées des camions étaient régulières ce qui avait permis aux
habitants du quartier de voir les résultats de leurs efforts et d’être encouragés à continuer et
améliorer leur action. Mais par manque de moyens financiers pour l’acquisition de deux
camions spéciaux pour cette opération, la Commune s’est vue obliger de n’effectuer qu’une
seule tournée avec un seul camion, en mélangeant tous les déchets triés à la source ce qui a
conduit à l’échec de toutes les opérations de tri effectuées par les habitants du quartier.
Une nouvelle expérience est en cours actuellement à Larache. Elle s’inscrit dans le cadre du
Programme de Gestion et de Protection de l’Environnement (PGPE) de la coopération
maroco-allemande. Le projet consiste à mettre en place un système de tri et de collecte
sélective dans un quartier pilote de 20 000 habitants. Deux poubelles, une pour la matière
organique et l’autre pour la non organique, seront mises à disposition des habitants du
quartier.
Le projet est appuyé par un groupement de sociétés intéressées par la gestion déléguée de la
collecte des déchets dans la ville de Larache et les communes avoisinantes : le projet est mis
en œuvre à titre pilote comme action de démonstration de l’intérêt d’un groupement
intercommunal pour l’amélioration du système la collecte des déchets.
L’expérience de Nador n’est pas tout à fait similaire aux autres expériences présentées ci-
avant dans la mesure où elle a été initiée et mise en œuvre par une association locale avec
l’aide d’une ONG italienne, en l’occurrence Coopi. A l’origine, le projet avait pour objectif la
participation à la gestion des déchets par l’organisation de la collecte et le recyclage des
déchets.
Une association locale a été créée et elle a entamé avec l’aide de Coopi, plusieurs initiatives:
organisation de tri à la source dans la ville de Nador, l’uniformisation des charrettes utilisées
pour le ramassage et des tenues de travail des récupérateurs, le tri en collaboration avec la
population et les associations de quartier, la collaboration avec la municipalité et les
associations de développement de l’environnement, etc21. Avec ces activités, l’association
s’est rendue légitime auprès des autorités locales et a pu passer une convention avec le
gestionnaire des déchets de Nador, à savoir la société Nakawa pour la récupération des
déchets dans des écoles ou des administrations.
Compte tenu du gisement des déchets recyclables de la ville et les opportunités limitées de
valorisation locale, l’association a concentré ses activités sur le papier et le carton et en a fait
même l’objet de sa dénomination : Association des Récupérateurs de Papier Carton (ARPC).
Cette expérience est en phase de démarrage et de maturation et il serait trop tôt à ce stade d’en
évaluer les résultats. Cependant, cette initiative de la société civile, intègre à notre avis, tous
les ingrédients de réussite d’un projet d’organisation du recyclage à partir des déchets:
gisement important de produits recyclables permettant semble t il, de rentabiliser le projet de
tri à la source, gestion par une association, participation de la population, assistance technique
de la coopération internationale, appui des autorités locales, etc.
Cette expérience mérite un suivi et une évaluation ultérieure en vue d’une capitalisation et une
dissémination à grande échelle des leçons apprises.
4-1 Introduction
21
Voir bulletins des activités de Coopi; www.coopi.org.
Sur les quatre expériences de tri des déchets à la source au Maroc, citées dans le paragraphe
précédent, deux sont en cours de mise en œuvre et il est prématuré d’en évaluer les résultats à
ce stade. Par contre, pour les deux initiatives de Rabat et Tifelt, il est clair que les objectifs
qui leur ont été assignés n’ont pas été atteints et que les deux expériences ont dû être arrêtées
après une certaine période d’essai.
Avant d’entamer le plan de mise en œuvre d’une expérience pilote de tri, il est utile d’analyser
les raisons de cet échec. Les principales causes semblent être pour la première initiative, le
manque d’équipements pour le ramassage séparé et pour la deuxième initiative le manque de
sensibilisation et donc, de participation des ménages concernés.
Le diagnostic du système actuel de gestion des déchets municipaux a mis en évidence deux
problèmes majeurs du secteur : l’insuffisance des capacités humaines et le manque flagrant de
moyens et des ressources affectés à la gestion des déchets municipaux. Dans ces conditions, il
est illusoire de préconiser dans le cadre d’une gestion communale, un système de tri à la
source et de collecte sélective nécessitant de nouvelles ressources matérielles et humaines et
générant ainsi des dépenses supplémentaires. Il est évident que pour être soutenable, le
système proposé devrait être financièrement rentable ou du moins assurer un équilibre entre
les frais de fonctionnement requis et les revenus générés, d’où l’importance d’une gestion
privée du projet.
Cependant, pour assurer la réussite d’une telle opération, elle doit faire l’objet d’une
planification rigoureuse, bénéficier des ressources matérielles nécessaires à sa mise en oeuvre
et surtout être conçue et réalisée en étroite collaboration avec les premiers concernés, à savoir
les populations ciblées.
Compte tenu des expériences passées, de la motivation très limitée des communes pour la
mise en œuvre d’une initiative de tri et de la difficulté de mobiliser des fonds communaux
pour le financement d’une telle opération, il y a lieu d’associer les ONG et le secteur privé à
la conception et la gestion de cette expérience.
L’expérience de tri doit être conçue comme un projet commercial bénéficiant du soutien et du
parrainage des autorités communales et du Département de l’Environnement.
Le système proposé consiste à instaurer une ou deux déchetteries à l’échelle d’un quartier. La
déchetterie est « un espace clôturé, où les usagers peuvent apporter leurs déchets triés en
les répartissant dans des conteneurs distincts en vue de les valoriser, et de traiter au
mieux les matériaux qui les constituent ». Cette technique est un mode d’apport volontaire,
pour assurer une meilleure gestion des déchets triés, avec un moindre coût. Cette technique
contribuera à :
9 éviter « la pollution visuelle des déchets », causée par le débordement des déchets
devant les conteneurs, donnant naissance à plusieurs petits points noirs,
9 restructurer la récupération informelle des matériaux recyclables,
9 être un message permanant pour inciter les usagers à trier les déchets.
L’organisation d’un tel système de collecte peut être inspirée de l’expérience tunisienne des
points ECO-LEF (voir paragraphe 2-2 du présent chapitre) consistant en des points de collecte
rémunérée des emballages usagers (papier/carton, emballages plastiques, verre, canettes,
etc.). La rémunération attribuée aux collecteurs privés est fixée selon la quantité collectée et la
nature des produits. Les points de collecte sont des espaces fermés et gardés. Ils seront gérés
par une société privée qui aura des conventions avec la Commune et les sociétés de
valorisation pour le recyclage des produits récupérés.
Il serait souhaitable que le quartier sélectionné pour le lancement de l’opération de tri, dispose
d’espaces libres où la déchetterie peut être aménagée. Ces espaces, tels que les parkings des
centres commerciaux constitueront des « points d’apport volontaire » des populations mais
également des points de collecte des apports rémunérés des récupérateurs autorisés.
Des investigations effectuées dans plusieurs quartiers de Rabat, montre que l’instauration de
deux points de collecte dans le parking de Marjane Hay Riad et à côté du parking du
supermarché Label’Vie, Ibn Sina, Agdal, offrent les conditions requises à la réussite de cette
expérience. Ces deux quartiers regroupent plusieurs critères nécessaires pour la réussite d’une
opération de tri à la source, à savoir :
Pour être soutenable dans le temps, l’expérience doit être conçue sur une base commerciale,
en d’autres termes, les revenus générés doivent au minimum compenser les frais de
fonctionnement. L’initiative doit viser en premier lieu les produits valorisables demandés par
le marché. Pour ce faire il faudrait associer des opérateurs privés à la conception et la gestion
du projet. Les étapes suggérées pour la mise en œuvre du projet :
L’expérience pilote devra être organisée sur une période minimale d’une année. Elle devra
être menée par un coordonnateur travaillant à plein temps sur le projet. Il pourra être recruté
ou éventuellement choisi parmi le personnel de la Commune ou du Département de
l’Environnement qui le mettra à la disposition entière du projet.
1. INTRODUCTION
La Gestion Intégrée des Déchets Solides (GIDS), qui fait appel de manière sélective à la
réduction à la source, à la réutilisation, à la revalorisation et à l’élimination, constitue
l’approche la plus harmonisée et la plus efficace pour résoudre le problème de traitement des
déchets. Or, une bonne gestion intégrée des déchets nécessite non seulement des
investissements, mais également une politique efficace d’Information d’Education et de
Communication (IEC) des parties prenantes. En effet, sans une motivation et une implication
effectives des responsables municipaux et une participation active des populations
concernées, les objectifs assignés au système de gestion des déchets risquent d’être
compromis. Un plan d’action IEC d’accompagnement est donc nécessaire au succès de tout
système de gestion des déchets municipaux. Il crée une compréhension et une sensibilisation
au sein des intervenants concernés en éveillant leur conscience environnementale. Un plan
IEC réussi engendre un changement de comportement au sein des différents groupes ciblés,
permet leur appropriation des problèmes de gestion des déchets et de salubrité et facilite ainsi
la mise en œuvre d’une gestion optimisée et intégrée des déchets municipaux.
Un plan d’IEC bien conçu doit prévoir des actions spécifiques ciblant chacun des intervenants
concernés: décideurs au sein des administrations centrales, responsables municipaux, le grand
public, les ménages à travers les associations de quartier et les ONG, les écoliers, etc. Des
intervenants motivés et bien sensibilisés sont à même de contribuer, chacun à son niveau, à
l’amélioration de la gestion des déchets, à la réduction de la production des déchets, à
l’utilisation appropriée et optimisée des ressources, à la réduction des coûts, etc. Chaque
intervenant à un rôle primordial à jouer dans la réussite du GIDS et en particulier les
populations concernées. Même si l’objectif fondamental du système de GIDS est de desservir
les besoins de la communauté, celui-ci ne peut se mettre en place que si la population est
sensibilisée et motivée pour participer activement à la réussite du système de GIDS instauré.
Pour être effectif, un plan d’IEC pour la GIDS doit être bien conçu et obéir à certaines
conditions préalables en particulier il est fondamental dans le stade initial de conception :
9 De procéder à une enquête rapide mais représentative afin de formuler les besoins de
la population et son niveau de sensibilisation.
9 Procéder à des sondages d’opinion pour assurer le suivi et l’évaluation des actions
entreprises en matière d’IEC.
Faire des enfants de futurs éco citoyens « durables » est l’un des objectifs essentiels d’un
plan de sensibilisation à l’échelle nationale. Les valeurs telles que le respect, la solidarité et la
responsabilité, essentielles à la GIDS, s’acquièrent efficacement dès le plus jeune âge. Les
différentes activités prévues dans le cadre d’un plan de sensibilisation pour la GIDS doivent
faire prendre conscience aux enfants que les problèmes d’environnement en général sont
directement liés à nos habitudes de consommation et à nos modes de vie. Il s’agit de susciter
les changements de comportement nécessaires en partant d’une sensibilisation aux problèmes
posés par la gestion des déchets.
Ainsi, les thèmes abordés devront tenir compte des évolutions de la société de consommation,
des écarts de niveau et des modes de vie, de la consommation des ressources, de la définition
de la notion de déchet, de l’identification des catégories de déchets, des pollutions engendrées
par les déchets, du tri, du recyclage, des gestes quotidiens, de la réutilisation, de la solidarité
et des modifications possibles des habitudes de consommation. Par ailleurs, encourager des
comportements de civisme et de respecte de l’environnement nécessite une pédagogie
adaptée à la classe d’âge concernée.
En effet, la valorisation des déchets par le recyclage peut se développer et avoir un impact
important sur la préservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement à
condition que les industries marocaines du conditionnement et le « consommateur »
soient sensibilisés à l’utilisation des matériaux recyclables et recyclés.
3-4 L’élimination
L’établissement d’un site d’élimination génère des nuisances aux riverains ; odeurs, bruit,
transport routier accru, pollutions etc. sont autant de nuisances à évaluer et à atténuer au
niveau du choix des options de conception du centre d’enfouissement ou d’élimination des
déchets. Le projet d’aménagement d’un tel centre devrait faire l’objet d’une large campagne
d’IEC sur les mesures prises en compte pour la maîtrise des risques et l’atténuation des
impacts liés aux activités du centre. De même, ce plan devra sensibiliser les populations sur
les risques de développement de l’habitat incontrôlé au voisinage immédiat des décharges
pour leur santé.
Avant d’élaborer un plan ou une stratégie IEC en matière de GIDS, il est important de prendre
en compte les leçons apprises dans le contexte marocain des différentes campagnes de
sensibilisation menées par le passé. Il s’agit principalement des constats et des leçons
suivants :
Un taux de participation de près de 100% a été obtenu avec l’application de mesures simples,
telles que :
9 le choix des terrains vagues actuellement utilisés comme dépotoirs pour localiser les
conteneurs, de façon à ne pas perturber les habitudes de la population quant à la
disposition de leurs déchets ;
9 la plantation de fleurs et d’arbre dans les endroits où sont localisés les conteneurs afin
d’améliorer l’aspect visuel et éviter que les déchets ne soient jetés ailleurs que dans le
conteneur ;
9 la réfection de certaines infrastructures municipales qui contribue à l’amélioration de
l’image que la population se fait de son milieu.
Viser différents groupes cibles : Il est important de travailler avec différents groupes à la
fois : écoles, femmes dans les marchés, résidents d’une même rue, assemblés publiques, etc.
L’expérience démontre qu’un taux de succès plus élevé est obtenu en travaillant avec
différents groupes cibles en même temps et en adaptant le contenu des programmes à la
clientèle visée.
Travailler avec les groupes en place : Il est plus facile d’implanter un programme de
sensibilisation en travaillant avec les groupes en place plutôt que de mettre des efforts à
susciter des regroupements pouvant prendre en charge certains aspects de la gestion des
déchets. Des expériences menées dans d’autres pays, montrent que des améliorations sont
possibles en particulier en combinant, développement de la micro entreprise et collecte des
déchets. L’IEC permet alors d’impliquer les entreprises souhaitant investir dans la collecte et
le traitement de déchets.
Impliquer les intervenants des domaines de la santé et de l’éducation : Les intervenants des
secteurs de la santé et de l’éducation doivent participer à la sensibilisation afin d’initier un
réel changement de comportement, d’autant plus lorsque les aspects de salubrité et de
conditions de vie servent de canevas aux programmes de sensibilisation et d’éducation
5-1 Introduction
La gestion des déchets urbains demeure problématique pour un grand nombre de collectivités
locales au Maroc. Aux lacunes observées en terme de collecte, s’ajoutent les problèmes
spécifiques du traitement. Conscient de l’ampleur et de la complexité de la problématique, le
Département de l’Environnement du Ministère de l’Aménagement du Territoire de l’Eau et de
l’Environnement, accorde un intérêt prioritaire à la question de la préservation de
l’environnement et a entrepris un ensemble de mesures dans le cadre du plan d’action national
pour l’environnement, en particulier dans le domaine de la gestion des déchets. En
accompagnement aux volets techniques des projets de gestion des déchets, un certain nombre
d’activités de mobilisation sociale et de sensibilisation autour de la problématique des déchets
ménagers a été mené.
Le projet, lancé sur deux quartiers pilotes de la ville de Meknès et qui devait faire l’objet
d’une généralisation à d’autres villes du Royaume, est actuellement en gestation et doit faire
l’objet d’une mission d’évaluation au cours de 2005. Cette action a pour objectif de relancer
le projet et d’étudier la possibilité de le mener à une échelle plus grande.
Bien que ce projet ait été lancé depuis 1992, seule une étude/diagnostic a eu lieu :
l’objectif n'étant pas de concevoir le programme en son entier, mais plutôt de proposer des
lignes directrices, des recommandations pertinentes susceptibles d'aider les concepteurs du
programme, les enseignants et pédagogues spécialistes, qui auront pour tâche de mener à bien
sa réalisation.
Par ailleurs, une vaste campagne de sensibilisation au niveau national est prévue, avec la
participation des supermarchés, des commerçants et des ONG en appui au programme
d’éradication des sacs plastiques, ce programme a pour objectif d’enrayer l’invasion des sacs
plastiques qui enlaidissent le paysage, rebutent les touristes et les citoyens, menaçant la flore
et la faune. Ce programme vise l’incitation des consommateurs à limiter leur utilisation de
sacs plastiques et à utiliser des sacs d’emballage plus résistants ou les traditionnels paniers.
Bien que des acquis importants aient été enregistrés à l’heure actuelle en matière de
communication autour de la gestion des déchets solides, ils demeurent en deçà des exigences
minimales requises pour que se développe une prise de conscience générale de la population
et que les décideur s’engagent à mettre en place des système plus efficace de gestion des
déchets solides et pour que soient définitivement éliminées les pratiques nuisibles à
l’environnement.
A cet effet, elle a pour mission d'animer, de susciter, de promouvoir et de coordonner l’action
gouvernementale en matière de gestion des déchets et en suivre l’exercice, en relation avec les
départements ministériels concernés, et sous réserve des attributions dévolues aux autres
départements et organismes par la législation et la réglementation en vigueur.
La Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) est l’autorité de tutelle des
Communes. A ce titre, elle joue un rôle important d’orientation, d’appui et d’assistance des
communes, entre autres, dans la gestion locale des déchets. Par conséquent, cette institution
doit être prise en compte comme partenaire dans l’élaboration et la mise en œuvre de de tout
programme de communication et de sensibilisation des autorités locales et des citoyens.
Son rôle dans le présent plan de sensibilisation sera déterminant pour la mise à disposition des
différents canaux de communication aussi bien de la presse écrite qu’audiovisuelle afin de
mener à bien la campagne de sensibilisation et contribuer à la sensibilisation du grand public
à la problématique environnementale.
Certaines ONG sont d’ores et déjà engagées dans des actions de sensibilisation des
communautés sur les pratiques nuisibles affectant l’environnement. Ces ONG justifient d’une
expérience non négligeable dans le domaine d’éducation à la citoyenneté, leur apport sera d’une
importance capitale tout au long de la planification et de la mise en œuvre des activités du projet
de mise en œuvre d’un plan IEC pour la GIDS, ainsi :
7-1 Introduction
9 Renforcer les capacités nationales, à travers un cas pilote, à savoir un quartier modèle
comme Agdal-Ryad, en matière d’hygiène, de salubrité et d’éducation à
l’environnement à travers la mise en place d’une stratégie nationale de communication
et de sensibilisation pour le respect des consignes de ramassage, pour faciliter la
collecte des déchets et lutter contre les dépotoirs sauvages ;
9 Promouvoir le rôle des établissements scolaires et des associations de quartiers dans la
sensibilisation des jeunes et de la population ;
9 Planifier la production des outils pédagogiques en matière d’éducation à
l’environnement en général et en matière d’organisation de la collecte des déchets en
particulier ;
9 Proposer un cadre d’actions pilotes en matière d’éducation à l’environnement et
d’organisation de la collecte des déchets.
Le processus sera piloté par le chef de file22 qui sera assisté par le comité de suivi au niveau
national, en revanche le diagnostic et les actions pilotes auront lieu au niveau local. Cette
démarche a pour objet d’associer l’ensemble des acteurs et la population locale au processus
afin qu’ils s’approprient la stratégie nationale et appuient ses activités.
8- GROUPES CIBLES
22
Département de l’Environnement et la DGCL
Cible Actions
Compagne de sensibilisation à travers :
Les spots de sensibilisation à la télévision et la
radio nationales
Grand public Réalisation de reportages
Affichage
Le site Web
Insertion d’articles sur la thématique dans la
presse
Ateliers de formation
Rencontres locales
ONG et associations locales Actions pilotes d’éducation à l’environnement
Conception du guide pédagogique
Représentation au niveau du comité de suivi
Les sessions de formation
Conception du kit pédagogique
Instituteurs Réalisation du kit d’éducation à
l’environnement
Appui à la mise en place de clubs
d’environnement au niveau des établissements
scolaires
Mise en place du comité de suivi
Différents départements ministériels Diagnostic et état des lieux
concernés Atelier national de réflexion
Atelier national de validation de la stratégie
9- METHODOLOGIE D’INTERVENTION
A cet effet, Le présent plan de sensibilisation sera construit autour des trois axes présentés ci-
après.
Réalisation d’un diagnostic / état des lieux : Ce diagnostic permettra d’évaluer les progrès
réalisés et les contraintes rencontrées par les différents acteurs en matière de communication
et de sensibilisation. Il permettra d’analyser les thématiques abordées, les publics touchés et
les supports didactiques utilisés et servira de base de discussion lors des ateliers de réflexion
qui seront organisés en vue de définir la stratégie et le plan d’action nationaux. Il sera réalisé
par une équipe composée de deux experts nationaux (ou régionaux) qui seront recrutés suite à
un appel à candidatures et sur la base d’une procédure de sélection, préalablement établie par
le comité de suivi du projet. Le recrutement et le suivi du travail de ces deux experts
relèveront ensuite de la responsabilité du chef de file. Les deux experts accompagneront tout
le processus d’élaboration de la stratégie et du plan d’action.
Organisation d’un atelier de validation de la stratégie et du plan d’action : Cet atelier sera
organisé par le chef de file en collaboration avec les deux experts et avec le concours du
comité du suivi. Il mobilisera des représentants des grandes catégories d’acteurs concernés par
la gestion des déchets, par la communication et la sensibilisation et par l’application du
PANE, autour de la validation de la stratégie et du plan d’action.
Conception d’un module de formation : Ce module de formation sera développé par deux
experts nationaux (pédagogue et environnementaliste) qui travailleront en étroite
collaboration avec le comité de suivi. Ce module de formation viendra faciliter la mise en
œuvre du contenu de la stratégie et du plan d’action. Son élaboration pourra commencer dès
le début du u processus mais il sera affiné après la validation de la stratégie et du plan
d’action afin de tenir compte des principales recommandations. Il servira à la formation des
cadres des délégations provinciales de l’Education Nationale, des associations et des
enseignants / instituteurs.
Conception d’un kit pédagogique sur la gestion des déchets : Un kit pédagogique destiné
aux instituteurs, aux associations, aux administrations locales concernées par la gestion de
l’environnement sera réalisé. La finalité du kit sera non seulement d’informer de façon
détaillée sur la problématique environnementale, mais aussi de fournir un outil pédagogique
qui servira de support sur la base duquel les acteurs locaux organiseront des activités de
sensibilisation.
Mise en place d’un site Web fédérateur : Ce site Web sera réalisé par un spécialiste en
concertation avec le comité de suivi. Il permettra de mettre en ligne tous les documents
didactiques produits : module de formation, kits pédagogiques, dépliants, spots TV, etc. Il
diffusera également les résultats des activités pilotes qui seront menées dans le cadre du projet
et permettra de centraliser l’information sur l’éducation à l’environnement et la rendre
accessible aux différents intervenants. Des liens seront créés entre ce site et d’autres sites
utiles, tels que celui du Département de l’Environnement ou encore ceux d’autres
associations/fondations intervenant en matière d’éducation à l’environnement.
Edition d’un bulletin d’information (format électronique et papier) : Ce bulletin aura pour
objectif d’informer les principales parties prenantes de ce processus et l’ensemble des acteurs
du domaine sur l’état d’avancement du processus d’élaboration et de mise en œuvre de la
stratégie nationale de communication autour de la gestion des déchets solides. La rédaction et
la diffusion de ce bulletin seront assurées par le chef de file.
PLAN D’ACTION
Le présent plan d’action est élaboré dans le cadre de l’étude nationale relative au
développement du secteur de recyclage au Maroc, initiée par le METAP en collaboration avec
le Ministère de l’Aménagement de l’Eau et de l’Environnement et confiée au groupement
ADS Maroc-EDIC. Il fait suite au rapport de la première mission portant sur le diagnostic de
l’ensemble des aspects liés aux activités du secteur à savoir les aspects institutionnels,
juridiques, organisationnels, techniques, financiers et sociaux.
Le plan d’action proposé a pour objet la recommandation d’un ensemble intégré d’actions
concrètes dont la réalisation devrait permettre de dépasser les principales contraintes relevées
lors du diagnostic et d’explorer de nouvelles opportunités pour la promotion et le
développement des activités de recyclage des déchets au Maroc.
2- CONTEXTE
S’il y a aujourd’hui une unanimité générale sur l’intérêt de ces réformes et sur l’urgence
d’adoption et d’application de la loi sur les déchets, l’importance des ressources financières à
mobiliser et les insuffisances des capacités de gestion locale, constituent des contraintes
majeures à la réalisation des objectifs du projet de loi, en particulier dans les petites et
moyennes communes.
Face à cette situation et en attente de l’adoption définitive du projet de loi et de ses décrets
d’application, la phase actuelle devrait être mise à profit pour la préparation d’un
environnement facilitant l’application des dispositions de la future loi : mise en œuvre de
programmes de renforcement des capacités locales en matière de gestion des déchets,
assistance technique à l’optimisation des ressources locales et de recherche de solutions
adaptées aux besoins et aux moyens des petites communes.
Dans ce cadre, le recyclage et le compostage des déchets offrent des opportunités, jusqu’à là
mal exploitées, de réduction des coûts et de gestion rationnelle des déchets. En effet, de par
leur nature de valorisation de produits provenant des déchets, le recyclage et le compostage
offrent un triple avantage de i) réduction des quantités des déchets et des coûts associés à leur
gestion ii) réduction de l’impact des déchets sur l’environnement et enfin de iii) préservation
des ressources naturelles par la minimisation de la consommation des matières premières,
notamment d’origine minérale et fossile.
Dans cette perspective, le présent plan d’action de développement des activités de recyclage
et de promotion de la valorisation des produits provenant des déchets, devrait être mis en
œuvre comme une composante fondamentale du programme d’accompagnement et de
concrétisation des objectifs de la future loi.
D’emblée, il faut souligner que le secteur de recyclage des déchets au Maroc souffre d’une
absence totale de reconnaissance tant au niveau institutionnel, que juridique et réglementaire.
Il évolue d’une manière autonome en marge du système, comme une activité commerciale
artisanale tolérée et régie par la seule loi de l’offre et de la demande23.
Au niveau juridique, le recyclage est entré pour la première fois dans le lexique de la
législation nationale à travers le projet de loi sur la gestion et l’élimination des déchets solides
en attente de promulgation. Cependant, le tri et le recyclage y figurent dans des termes très
généraux sans objectifs chiffrés, ni orientations ou obligations pour les communes de
promouvoir les activités de valorisation. En absence d’un décret d’application spécifique, il
est à craindre que le vide juridique qui caractérise le secteur actuellement persiste même après
la promulgation de la nouvelle loi. Plus grave encore pour le développement des activités du
secteur, est la tendance actuelle de délégation des services de collecte et d’enfouissement sans
dispositions de tri et de valorisation. Si des mesures d’accompagnement ne sont pas mises en
œuvre, cette tendance risque à court terme, de compromettre la récupération et la valorisation
des déchets au Maroc, notamment celles des plastiques, du papier carton et du verre. La
ferraille étant récupérée essentiellement à partir des déchets industriels assimilés. A noter que
certaines gestions déléguées ont mis en œuvre des solutions adaptées pour permettre aux
chiffonniers de trier les déchets avant leur enfouissement.
Sur le plan organisationnel, le secteur est caractérisé par une forte prépondérance de
l’informel et ses activités, en particulier celles de tri et de conditionnement, qui restent
largement artisanales au niveau des récupérateurs. Cependant, elles sont souvent mieux
organisées au niveau des grossistes qui disposent souvent de presses pour la fabrication des
balles de papier et carton et des broyeurs pour le plastique. Le secteur est organisé en filières
avec à la base des récupérateurs fournissant une chaîne d’intermédiaires et d’opérateurs
assurant la collecte locale, le prétraitement et le conditionnement, le transport et la
valorisation ou l’export. La quasi-totalité de ces deux dernières opérations étant concentrée à
Casablanca, le coût de transport constitue, pour les villes éloignées, un handicap majeur au
développement des activités de recyclage. De même, les conditions de travail très difficiles
des récupérateurs et les faibles salaires qu’ils gagnent constituent une contrainte importante à
l’amélioration des performances et l’augmentation des rendements du tri à la base des filières.
23
Ce constat est valable pour l’activité de récupération, de négoce (intermédiaires et grossistes) mais ne
concerne pas les sociétés de valorisation (haut de la pyramide).
24
A l’exception des indicateurs donnés par l’office des changes
En dépit des contraintes relevées sur les plans organisationnel et technique, le secteur de
recyclage fonctionne et génère d’importantes plus values. Cependant, ces plus values sont mal
réparties et profitent plus aux opérations d’intermédiation qu’au tri et à la récupération. Ainsi,
les acteurs du premier maillon de la filière à savoir les récupérateurs, restent les parents
pauvres du secteur dans la mesure où ils profitent le moins des plus values générées.
Une des principales contraintes relevées lors du diagnostic du secteur est le coût prohibitif du
transport pour les villes éloignées par rapport à Casablanca, Kenitra et Agadir, pour
valorisation ou export. Selon le prix marchand des produits récupérés, le coût du transport
peut ainsi constituer un pourcentage important du prix de revient du produit. En fait, les prix
offerts aux récupérateurs diminuent avec l’éloignement du site de récupération par rapport à
Casablanca du site de récupération. Ainsi, au-delà d’une distance critique, les opérations de tri
ne sont plus rentables et les produits ne sont plus récupérés.
4- LIGNES DIRECTRICES
Le diagnostic réalisé a permis de mettre en exergue les points forts et les faiblesses du secteur
de recyclage des produits récupérés à partir des déchets. Il a permis également d’identifier les
contraintes au développement des activités du secteur et les opportunités prometteuses de
promotion de nouvelles filières et de création de nouveaux débouchés.
Compte tenu des résultats du diagnostic, des recommandations destinées à dépasser les
contraintes relevées et d’exploiter les opportunités identifiées, ont été élaborées dans le cadre
de la première mission de l’étude. Ces recommandations, formulées en lignes directrices,
fixent les orientations du plan d’action pour le développement du secteur. Elles sont traduites
dans le présent rapport, en un programme d’actions prioritaires présentées sous forme de
fiches projets.
Avant de présenter les projets du plan d’action lui-même, il est utile de rappeler les cinq
principes qui ont présidé à leur élaboration :
1. Nécessité d’une reconnaissance juridique et institutionnelle par les pouvoirs publics de
l’intérêt économique, écologique et social de la valorisation en tant qu’option
fondamentale de gestion rationnelle des déchets ménagers.
2. La politique de développement des activités de recyclage doit faire partie intégrante
d’une stratégie nationale globale de gestion intégrée des déchets ménagers. A ce titre
elle doit être prise en compte dans les réformes en cours du secteur: future loi sur la
gestion des déchets solides et leur élimination, cadre réglementaire et contractuel de
délégation des services, etc.
5- PLAN D’ACTION
Compte tenu des résultats du diagnostic réalisé et des contraintes identifiées, un plan d’action
est proposé pour dépasser ces contraintes et assurer l’environnement favorable à un
développement soutenable des activités de recyclage au Maroc. Le plan d’action est décliné
en 17 projets concrets présentés ci-après sous forme de fiches, qui sont suffisamment
explicites pour faciliter la compréhension, la consistance, la justification et les conditions de
mise en œuvre de chacune des actions proposées. Chaque fiche projet comporte les rubriques
suivantes :
9 Consistance du projet
9 Contexte et justification
9 Objectifs
9 Résultats attendus
9 Etapes (modalités) de mise en œuvre
9 Mesures d’accompagnement
9 Maître d'œuvre
9 Partenaires
9 Délai de réalisation
9 Investissement requis
9 Indicateurs de suivi
Les actions proposées peuvent être classées en six catégories selon leurs champs
d’intervention : i) cadre juridique et réglementaire ; ii) organisation et gestion ; iii) recherche
et développement ; iv) communication et sensibilisation ; v) aspects financiers et enfin vi)
aspects techniques.
Le tableau suivant présente les actions par catégorie et précise les durées et les budgets
proposés. Les actions peuvent être réalisées dans des délais variant de 3 mois à 24 mois. La
période totale de mise en œuvre du plan d’action est estimée à 3 ans et le montant du budget
requis est évalué à 12 MDh.
Durée Budget
Catégorie Intitulé Page
en mois en 1000 Dh
Reconnaissance juridique et institutionnelle du secteur de
1
recyclage
88 - -
Juridique et
2 Normalisation et labellisation des produits recycles 90 18 700
réglementaire
Etude de faisabilité d’une eco-taxe sur les produits
3 94 12 800
d’emballage
Amélioration du système de connaissance du secteur des
4 97 8 460
déchets ménagers
Organisation et 5 Organisation du secteur de recyclage 101 24 1 300
gestion
6 Mise en place d’une bourse de déchets 104 8 400
7 Mise en œuvre d’expériences pilotes de tri 106 18 1 500
Recherche et
8 Sensibilisation à la veille technologique du recyclage 109 3 200
Développement
Communication et
9 Plan d’information, d’éducation et de communication 111 24 2 000
sensibilisation
Aspects Financiers 10 Mise en place de mécanismes financiers d’appui au secteur 114 12 600
1. CONSISTANCE DU PROJET
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
L’arsenal juridique en matière de gestion des déchets solides au Maroc a été élaboré au début
du 20ième siècle. A l’exception de quelques textes de portée limitée, il n’a pas connu depuis
une évolution accompagnant les mutations survenues suite aux changements des modes de vie
des populations, à l’urbanisation, à la croissance démographique, aux préoccupations
environnementales, etc.
Le projet de loi et ses décrets d’application relatifs à la gestion des déchets solides et à leur
élimination vient à point nommé pour combler ce vide juridique et poser les jalons d’un cadre
général d’une gestion rationnelle et écologique des déchets adapté aux réalités du Maroc. Ce
projet de loi introduit pour la première fois dans l’arsenal juridique national la notion de
recyclage. Toutefois, il y fait référence dans des termes généraux, dans le cadre des plans de
gestion des déchets qui devront être élaborés par les communes.
En tant que composante fondamentale du système de gestion des déchets solides, le recyclage
doit être formellement reconnu pour ses intérêts économique, écologique et sociaux. En ce
sens, un décret d’application de la loi 28-00, relative à la gestion des déchets, spécifique à
l’organisation et la promotion des activités de recyclage, doit être élaboré. Ce décret doit
offrir à la fois les réelles perspectives en matière de reconnaissance de l’utilité publique du
secteur, d’investissement, de création d’emploi dans le secteur et d’amélioration du cadre de
travail des opérateurs notamment celui des récupérateurs. Dans ce cadre, les plans
communaux, dont l’élaboration est prévue par cette loi, devraient accorder une plus grande
importance aux opérations de valorisation des déchets.
3. OBJECTIFS
L’objectif général du décret d’application relatif au recyclage est de définir le cadre légal de
reconnaissance du secteur de recyclage et d’appui des pouvoirs publics et des collectivités
locales à ses activités.
4. RESULTATS ATTENDUS
5. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Département de
l’Environnement en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur le Ministère de l’Industrie et
les associations professionnelles.
6. INVESTISSEMENT REQUIS
Investissement faible.
7. DELAI DE REALISATION
8. INDICATEURS DE SUIVI
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet aura pour objet l’amélioration de la qualité des produits de recyclage et l’aide à la
promotion des produits labellisés en tant que produits contribuant à la préservation des
ressources naturelles.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
A l’instar de toute activité à caractère industriel, la valorisation des produits de recyclage doit
être normalisée et elle doit répondre aux exigences de qualité des clients. En dépit de leurs
avantages écologiques, la commercialisation des produits de recyclage obéit aux mêmes
règles de base du marché. En effet, le développement du marché de ces produits passe, en
particulier par:
En d’autres termes, l’avantage comparatif de ces produits, leur caractère écologique, ne les
dispense pas des autres exigences et contraintes du marché. Cependant, cet atout peut être
avantageusement mis à profit, comme argument de vente, pour le marketing des produits de
recyclage. Dans cette perspective, une normalisation et une labellisation de certains produits
«murs»25, objet du présent projet, contribueront grandement à l’organisation du secteur du
recyclage au Maroc et au développement de ses activités.
3. OBJECTIFS
Si la majorité les produits des filières du papier, des métaux et du verre la majorité sont en
principe normalisés, il n’en demeure pas moins que dans le secteur de la plasturgie tout reste à
faire (voir analyse de la filière, chapitre IV du rapport).
Pour cette filière les principaux produits à normaliser ou à promouvoir sont donnés ci-après :
¾ Polyéthylène ;
¾ PVC ;
¾ Métaux dérivés du fer.
Par ailleurs, de nouveaux produits peuvent être promus comme articles artisanaux provenant de
produits recyclés. Certains de ces articles, qui s’y prêtent, peuvent être normalisés et
labellisés d’une manière spécifique: Artisanat pour la Protection de l’Environnement
(APE) par exemple
Le projet de normalisation et de labellisation des produits de recyclage devrait être mené comme
un projet complémentaire, ou une mesure d’accompagnement, aux projets relatifs à :
Par ailleurs, la labellisation de certains produits de recyclage (emballage, papier, etc.) fournira un
argument effectif pour les campagnes IEC préconisées dans le cadre de l’action N°9).
Les principales étapes suivantes sont proposées pour la mise en œuvre du projet:
7. RESULTATS ATTENDUS
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Ministère de
l’Industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l’Economie (Service de Normalisation
Industrielle Marocaine ; SNIMA) en collaboration avec le Département de l’Environnement et
le Ministère de Intérieur.
9. PARTENAIRES
Le projet devra être programmé dans le cadre des activités du SNIMA. Le budget des coûts
externes relatifs aux activités du projet est estimé à 700 000 Dh.
26
Voir action N°9
Indicateur général : Des normes pour certains produits de recyclage sont établis et renforcées et
des procédures de labellisation sont définies et les labels sont largement convoités par les
opérateurs pour leurs produits de recyclage .
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet consiste à réaliser une étude de faisabilité d’une éco-taxe sur certains produits
d’emballage et à préparer un plan détaillé des étapes, des procédures, des conditions
préalables et des mesures d’accompagnement à prévoir pour l’instauration d’une telle taxe.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les évolutions de la consommation ont conduit à la mise sur le marché de produits emballés
de consommation courante, alimentaires et non alimentaires, de plus en plus nombreux. Leurs
emballages font souvent partie intégrante des produits qu’ils contiennent et assurent des
fonctions essentielles de protection, de conservation, de transport, de garantie de poids et de
volume, de service et d’information des consommateurs.
Dans une étude récente27, il a été estimé que les déchets d’emballages ménagers au Maroc,
représentent 20% à 25% des ordures ménagères collectées par les communes. Ainsi les
emballages ménagers, génèrent après usage, près d’un million de tonnes de déchets. Compte
tenu de l’évolution des modes de vie et de l’impact préconisé des accords de libre échange sur
les produits de consommation au Maroc, la proportion des déchets d’emballage connaîtra un
taux de croissance soutenu. Elle devra atteindre, à moyen terme, le niveau de celles des pays
développés, à savoir 30% à 40% des quantités des déchets produits.
Dans un contexte où la quantité globale des déchets augmente, la prévention des déchets
d’emballages, notamment par la réduction à la source28 et par de meilleures pratiques de
consommation, permet de minimiser leur impact sur l’environnement, du prélèvement des
ressources naturelles à l’élimination des déchets.
L’analyse des expériences des pays avancés en matière de la gestion intégrée des déchets
municipaux montre que la prévention des déchets de l’emballage par l’instauration d’une éco-
taxe au niveau du producteur, constitue désormais une option effective de stabiliser ce type de
déchets voire de le réduire.
En Allemagne, pays leader dans ce domaine, le décret sur les emballages de 1991, révisée en
1998, prescrit que les emballages de vente ne doivent pas être incinérés ni mis en décharge,
mais valorisés en fonction des substances et des matières premières qui les composent. Pour
favoriser une telle valorisation, un système appelé Duales System Deutschland (DSD) a été
mis en place pour la collecte et la valorisation des déchets d’emballage. Pour financer la
collecte, le tri et l’élimination des déchets d’emballage, le DSD prélève auprès de leurs
fabricants une taxe de valorisation : taxe imposée pour chaque tonne d’emballage mise sur le
marché. Ce sont quelques 2 milliards d’euros qui ont été ainsi collectés par le DSD en 1999
au profit du tri et de valorisation des déchets d’emballage.
27
Libre échange et environnement dans le contexte euro-méditerranéen, tome III, MAP Technical Report Series
N°137, UNEP/MAP, 2002.
28
Diminution des matériaux utilisés dans les emballages, adoption de types d’emballages moins volumineux et
plus légers et promotion du système des consignes.
Compte tenu du contexte spécifique du Maroc par rapport à celui des pays avancés en matière
de la gestion des déchets où le recours à l’éco-taxe est courant, il est recommandé d’initier,
dans une première phase, une étude de faisabilité de ce projet.
3. OBJECTIFS
Le projet a pour objectif général de limiter les quantités des déchets d’emballage en constante
croissance et de dégager des ressources financières pour leur recyclage ou enfouissement.
9 Définir les conditions de faisabilité d’une éco-taxe sur les produits d’emballage ;
9 Déterminer le mode de gestion et d’affectation de l’éco-taxe ;
9 Déterminer les produits cibles ;
9 Définir les conditions préalables, les mesures d’accompagnement et les mécanismes
de mise en œuvre de l’éco-taxe ;
9 Déterminer son niveau critique d’équilibre permettant d’assurer des revenus suffisants
pour couvrir les coûts de tri /collecte, valorisation ou enfouissement, tout en évitant
des augmentations excessives des prix de vente des produits ciblés ;
9 Evaluer les impacts financiers en environnementaux de l’instauration de l’éco-taxe
9 Faire une analyse coût avantage du projet.
4. RESULTATS ATTENDUS
Une étude de faisabilité d’une éco-taxe sur les produits d’emballage est réalisée et un plan
détaillé de mise en œuvre du projet est défini. Cette étude devra comprendre, entre autres,
l’analyse les volets importants suivants :
5. MAITRE D'ŒUVRE
6. PARTENAIRES
9 Ministère de l’intérieur ;
9 CGEM ;
9 Associations professionnelles des produits d’emballage ;
9 Bailleurs de Fonds internationaux.
7. DELAI DE REALISATION
La durée préconisée pour la réalisation de l’étude est estimée à 12 mois dont deux pour la
préparation du CPS et le lancement de l’appel d’offres.
8. INVESTISSEMENT REQUIS
1. CONSISTANCE DU PROJET
Amélioration des connaissances du secteur des déchets ménagers par la conception et la mise
en œuvre d’un système de suivi centralisé des informations et des données relatives au secteur
de gestion des déchets ménagers et en particulier celles portant sur les activités de recyclage.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les données disponibles sur les déchets ménagers restent très générales, fragmentaires et
limitées. La gestion du secteur des déchets solides et la mesure de l’efficacité des programmes et
des réformes mis en œuvre nécessitent la connaissance précise de l’état actuel du secteur et le
suivi continu de paramètres d’évaluation des performances du système de gestion du secteur.
Au niveau des décharges, une étude a mis en exergue le déficit en système d’informations sur les
décharges au Maroc et l’utilité impérieuse d’un tel système comme outil de prise de décision et
d’évaluation des besoins en moyens techniques et financiers pour la mise à niveau et la
réhabilitation des décharges sauvages au Maroc.29
3. OBJECTIFS
29
Etude relative au développement d'un programme d'investissement prioritaire visant l'amélioration de la
gestion des décharges d'ordures ménagères sauvages à fort risque sur l'environnement et les ressources naturelles
au Maroc. A. Lahbabi, METAP/Banque Mondiale, Octobre 2004.
4. RESULTATS ATTENDUS
5. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Ministère de
l’Intérieur en collaboration avec le Département de l’Environnement.
6. PARTENAIRES
9 Collectivités locales ;
9 Ministère de l’Industrie du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie ;
9 Associations professionnelles en lien avec des principales filières de recyclage
(papier/carton, plastique, ferraille, etc.).
7. DELAI DE REALISATION
Compte tenu de l’importance de la phase actuelle de mise à niveau du secteur et des réformes
engagées, la mise en œuvre d’un système d’information relatif aux déchets ménagers est cruciale
pour la planification des projets et pour l’évaluation et le suivi des performances des actions
réalisées.
8. INVESTISSEMENT REQUIS
9. INDICATEURS DE SUIVI
Indicateur général : SIG mis en œuvre
Indicateur spécifique : Nombre de rapports et d’indicateurs publiés
30
Voir les questionnaires utilisés pour la collecte des données des trois études données en référence N°1, 2 et 3.
31
A ce niveau il est recommandé d’établir un système de classification des décharges nationales non contrôlées
selon les aménagements , les équipements disponibles et le degré de vulnérabilité du milieu environnant de la
décharge.
32
Référence : Guides Régionaux sur la Gestion Intégrée des Déchets Solides; Volume 2 : Guide sur les aspects
Politiques, Légaux et Institutionnels et Outils pour la mise en œuvre, METAP- Décembre 2004.
1. CONSISTANCE DU PROJET
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La collecte des produits recyclables est une tâche qui fait intervenir différents opérateurs,
depuis le chiffonnier qui collecte à peine quelques dizaines de kilos par jour jusqu’à
l’intermédiaire, puis le grossiste qui traite quelques tonnes par jour.
Selon les résultats des investigations de l’étude, le secteur de recyclage des produits récupérés à
partir des déchets ménagers est organisé selon deux modes bien distinctes mais complémentaires.
Une filière à l’aval des activités de récupération dite industrielle, qui met en jeu des opérateurs
industriels organisés et patentés (fournisseurs grossistes, importateurs, opérateurs de
valorisation, etc.). Une deuxième filière verticale alimentant la première en produits de
récupération, principalement informelle, comportant les chiffonniers et les intermédiaires.
Ce mode d’organisation bipolaire est plus profitable pour les grands grossistes et les
industriels que pour les opérateurs du premier maillon de la filière à savoir les récupérateurs.
Ces derniers travaillent souvent dans des conditions précaires d’hygiène avec un revenu
moyen ne dépassant guère 35 à 60 Dh par jour. Ainsi, les récupérateurs en bas de l’échelle de
la filière de recyclage, qui jouent un rôle crucial dans la collecte, profitent le moins des plus
values générées par les produits recyclés.
La faible capacité des opérateurs à la base de la filière et leur mode d’organisation informelle
limitent leur potentiel d’évolution et handicapent ainsi le développement du secteur dans son
ensemble. Ainsi, la récupération des produits recyclables reste largement instable dans la
mesure où les effectifs varient en fonction des conditions socio-économiques et climatiques
(taux de chômage, exode rurale, sécheresse, etc.)
3. OBJECTIFS
5- MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Le projet est à réaliser dans le cadre d’une approche intégrée de mise en œuvre du plan d’action
de développement des activités du secteur. Dans cette perspective, les principales mesures
d’accompagnement préconisées sont la :
7. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Ministère de
l’Intérieur et l’Agence Nationale de Promotion des PME (ANPME) en collaboration avec le
Département de l’Environnement.
8. PARTENAIRES
9. DELAI DE REALISATION
Le statut des récupérateurs et leurs champs d’intervention devraient être clarifiés rapidement
dans le cadre des décrets d’application du projet de la loi N°28-00.
Le programme d’assistance et d’encadrement devrait porter sur une durée de deux ans.
1. CONSISTANCE DU PROJET
Promotion d’une bourse des déchets pour le développement des échanges commerciaux entre
les opérateurs du secteur en vue de favoriser la récupération et la valorisation des déchets.
La bourse virtuelle de déchets objet du présent projet sera gérée par une société privée sur la
base d’un cahier des charges élaboré par les autorités publiques.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les activités de recyclage des déchets ménagers et assimilés au Maroc sont dominées par quatre
principales filières : papier/carton, plastique, métaux et verre. Chacune de ces principales
filières a ses propres modes de gestion et d’organisation, ses propres opérateurs et circuits
commerciaux. Ces circuits bien établis, aboutissent souvent, après la passage par plusieurs
intermédiaires, à deux ou trois grossistes qui contrôlent la quasi-totalité de l’offre de la filière.
Cette situation limite la concurrence, concentre les plus values dans l’intermédiation, renchérie la
valeur marchande des produits de récupération et freine ainsi le développement du marché des
produits de recyclage.
Par ailleurs, plusieurs déchets industriels revalorisables, disponibles en petites quantités dans des
sites éparpillés, ne sont pas récupérés faute d’un circuit de commercialisation organisé et de
système de mise en relation des acheteurs et acquéreurs potentiels.
La création d’une bourse virtuelle de déchets permettra de combler cette lacune et de promouvoir
les échanges commerciaux entre les opérateurs du secteur.
3. OBJECTIFS
La création de la bourse des déchets a pour objectif général l’organisation des circuits
commerciaux du secteur par la mise en relation des opérateurs et la diffusion des informations
relatives aux offres et aux demandes en matière des déchets valorisables
La création d’une telle bourse pouvant être financièrement soutenable, elle pourra être prise en
charge par une société privée. Dans cette perspective les modalités proposées pour la mise ne
œuvre du projet se résument en :
5. RESULTATS ATTENDUS
6. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Département de
l’Environnement en collaboration avec le Ministère de l’Industrie du Commerce et de la mise à
niveau de l’Economie et le Ministère de l’Intérieur.
7. PARTENAIRES
9 CGEM ;
9 CMPP ;
9 CMCP ;
9 SEVAM ;
9 Bourse de sous traitance.
8. DELAI DE REALISATION
La durée préconisée pour la réalisation du projet est de 8 mois dont 4 pour l’étude de faisabilité.
9. INVESTISSEMENT REQUIS
Compte tenu du fait que le projet devrait être pris en charge par une société privée,
l’investissement public requis est faible. Il sera limité à la prise en charge des frais de l’étude et à
un encadrement de la société en charge du projet durant les six premiers mois.
33
Il est recommandé d’inclure dans les termes de référence de l’étude l’analyse des impacts de la création de la
bourse des déchets sur les activités des récupérateurs et des intermédiaires.
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet consiste à mettre en œuvre plusieurs expériences pilotes de tri à la source, à l’échelle
des quartiers ou de zones résidentielles, pour mette au point des systèmes de collecte sélective
adaptés aux spécificités, aux habitudes et comportements des différentes franges de la société
marocaine.
A noter qu’un plan de réalisation d’une expérience pilote de tri dans un quartier de Rabat est
élaboré dans le cadre de l’étude. Le présent projet devra être réalisé selon le plan proposé et
les recommandations préconisés.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
L’analyse des expériences des pays avancés en matière de la gestion intégrée des déchets
municipaux montre que le tri à l’amont de la filière de collecte constitue une option effective
de minimisation des déchets à gérer et d’amélioration du taux de recyclage de ces déchets.
Plusieurs systèmes de tri sont actuellement utilisés dans différents pays en particulier
européens :
Le succès d’un système de tri dépend des spécificités propres à chaque pays, voire à chaque
type de ville ou même de quartier.
Une première expérience de mise en place d’un système de tri à la source dans un quartier
pilote a été initiée en 1999 à Salé (quartier Nahda) par une association de développement
local, Enda Maghreb. Le projet, qui a ciblé au début quelques 200 ménages, a visé
principalement le tri des déchets organiques destinés au compostage dans une unité
expérimentale de capacité 1 tonne/jour. Des poubelles "vertes" ont été mises à disposition des
habitants pour l'évacuation des déchets non organiques. La matière organique est mise dans
les sacs noirs (système classique). L’unité a été arrêtée pour des raisons de qualité du compost
et de problèmes de commercialisation.
Une deuxième expérience de tri est actuellement en cours à Larache. Le projet consiste à
mettre en place un système de tri et de collecte sélective dans un quartier pilote de 20 000
habitants. Deux poubelles, une pour la matière organique et l’autre pour la non organique,
seront mises à disposition des habitants du quartier. Un programme de sensibilisation et
d’informations en partenariat avec les associations locales est en cours de planification.
A noter également un nouveau projet initié par l’association El Amal en collaboration avec
COOPI à Nador. Ce projet de tri binaire à la source, consiste à disposer les déchets en deux
bacs de 240 litres: un vert pour les déchets recyclages et un jaune pour les autres déchets. Les
ménages sont encouragés à participer au tri par la fourniture d’un bac selon le principe : un
bac acheté, un bac fourni.
Par ailleurs, d’autres projets, à une plus petite échelle, ont été initiés par des ONG ou des
amicales de quartier. Ils ont tous été de courte durée.
Ainsi, le tri à la source au Maroc reste très embryonnaire en dépit de son intérêt d’optimiser
l’exploitation des gisements des produits recyclables des déchets et de préserver la qualité
des produits de récupération notamment celle des emballages papier-carton et plastique.
Le présent projet d’action a pour objectif de concrétiser l’application des systèmes de tri
recommandés par la mission de l’étude relative à l’élaboration du plan de mise en œuvre d’une
expérience pilote de tri. Au-delà des expériences pilotes, il vise la contribution à l’identification
d’un ou plusieurs systèmes de tri à la source adaptés aux spécificités locales.
3. OBJECTIFS
L’élaboration du plan de réalisation d’une expérience pilote de tri dans un quartier de Rabat,
préconisée par la présente étude, devrait fournir les recommandations pertinentes au choix des
systèmes de tri à tester et définir les modalités pratiques de leur mise en œuvre.
5. RESULTATS ATTENDUS
9 Quatre expériences de tri à la source sont mises en œuvre dans différents types de
quartier de quelques 200 à 500 ménages ;
9 Des conventions signées avec des amicales de quartier pour la sensibilisation des
populations et pour l’appui à la réussite de l’opération de tri ;
9 Des conventions sont signées avec les communes concernées ou leur société délégataire
en charge de la collecte pour la coordination et la logistique de l’opération ;
9 Les leçons apprises sont diffusées auprès des communes et des acteurs concernés ;
9 Les coûts du tri et de recouvrement des coûts par la commercialisation des produits de
recyclage, sont établis et un plan pour l’instauration du système de tri à grande échelle,
est défini.
6. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de ce projet devrait être prise en charge par le Ministère de l’Intérieur en
collaboration avec le Département de l’Environnement.
7. PARTENAIRES
9 Communes bénéficiaires ;
9 Sociétés délégataire pour la collecte des déchets concernées ;
9 ONG et amicales de quartier ;
9 Opérateurs privés de valorisation ou intermédiaires spécialisés dans les produits de
récupération ;
9 Bailleurs de Fonds internationaux.
8. DELAI DE REALISATION
9. INVESTISSEMENT REQUIS
L’investissement requis pour le projet, évalué sur la base d’un nombre global de 2000 ménages
bénéficiaires, est estimé à 1,5 millions de dirhams, recettes éventuelles des produits de recyclage
non comprises.
1. CONSISTANCE DU PROJET
Cette veille technologique sera conçue comme une page web alimentée périodiquement et
mise à jour à partir des nouveautés et des opportunités de recyclage développées dans les pays
avancés.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le recyclage des déchets concerne quatre filières principales. Leur marché dépend du contexte
national mais également des pratiques et des tendances internationales. A titre d’exemple, le
PVC, qui est banni à l’étranger, commence à être délaissé au niveau national. Pour combler les
manques à gagner et développer davantage le marché du recyclage, il y a lieu de suivre les
derniers développements et les tendances dans les pays développés pour orienter et anticiper le
marché national. C’est une veille technologique et réglementaire qui permet de réaliser ces
objectifs.
3. OBJECTIFS
L’objectif principal de cette action est la mise en place d’une veille technologique et
réglementaire en vue d’anticiper les évolutions en matière des modes de consommation et
d’utilisation de nouveaux matériaux et de permettre ainsi l’adaptation des filières existantes et
le développement de nouvelles opportunités de recyclage.
Toutes les filières de recyclage, actuelles et potentielles sont concernées par la veille
technologique
L’approche à suivre consiste à réaliser une page web, qui sera hébergée au niveau du site du
Département de l’Environnement. Cette page web sera alimentée régulièrement par les
informations, les données sur les tendances internationales et nationales en matière des services
de gestion des déchets en général et ceux relatifs au secteur de recyclage en particulier.
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Ministère de
l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement.
9. PARTENAIRES
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 200 000 Dhs. L’actualisation continue
de la page web sera assurée par les ressources propres du Département de l’Environnement.
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le plan IEC préconisé mettra l’accent sur l’intérêt écologique, économique et social des
activités de recyclage en tant que composante fondamentale de tout système de gestion
intégrée des déchets ménagers.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le plan IEC visera en premier lieu à sensibiliser l’ensemble des acteurs sur la nécessité d’une
gestion optimisée des déchets ménagers et l’intérêt d’une réduction des quantités à enfouir par
la mise en œuvre d’une politique active de promotion du recyclage. Il incitera également le
citoyen à adopter une nouvelle attitude en faveur de la prévention, la collecte et le recyclage
des déchets et par là même, la protection de l’environnement et la préservation du patrimoine
écologique des générations futures.
Le plan IEC proposé est destiné à accompagner la mise en œuvre du plan d’action
national de développement du recyclage au Maroc.
3. OBJECTIFS
4- GROUPES CIBLES
9 Responsables publics (élus, responsables des collectivités locales, décideurs au sein des
administrations centrales, etc.) ;
9 Grand public ;
9 Associations nationales, locales et amicales de quartier ;
9 Ecoles.
Chacune des quatre catégories fera l’objet d’un programme d’activités IEC spécifique avec
l’élaboration de ses propres supports de communication et d’outils pédagogiques.
5. RESULTATS ATTENDUS
6. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Ministère de
l’Intérieur et le Département de l’Environnement.
7. PARTENAIRES
La durée préconisée pour la réalisation des quatre composantes du plan IEC est de 2 ans.
9. INVESTISSEMENT REQUIS
Le détail des activités du plan devra faire l’objet d’un document conceptuel du projet. Le coût de
mise en œuvre du plan IEC dépendra des activités retenues et de l’ampleur des campagnes de
communication arrêtée. A titre indicatif, une enveloppe budgétaire 2 millions de Dh est proposée
pour la mise en œuvre du projet.
Indicateur général : Le document projet élaboré, le financement sécurisé et le plan IEC mis en
œuvre.
MISE EN PLACE DE
MECANISMES FINANCIERS D’APPUI AU SECTEUR
1. CONSISTANCE DU PROJET
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
En dépit du développement relatif des activités de recyclage au Maroc et des plus values
appréciables générées, le montant des investissements dans le secteur reste faible et les
nouveaux projets concernent, dans leur grande majorité, l’intermédiation (collecte, traitement
préliminaire, stockage et transport). Le peu de projets portant sur la valorisation des produits
de recyclage ciblent la filière plastique peu capitalistique et qui se prête mieux aux petites
unités artisanales et informelles. L’innovation est pratiquement inexistante et on peut
facilement parler d’une stagnation structurelle des activités du secteur. En effet, la prévalence
de l’informel conjuguée à l’absence d’une reconnaissance institutionnelle et juridique et d’une
politique active d’appui au secteur, freine l’investissement dans le secteur, l’innovation et
l’exploration de nouveaux débouchés. Ainsi, compte tenu de son statut d’informel, la majorité
des opérateurs du secteur n’ont pas accès aux prêts bancaires et aux lignes crédits pour le
financement de leurs projets.
Le présent projet d’action a pour objectif de combler cette lacune en facilitant l’accès des
opérateurs du secteur à des mécanismes financiers de protection de l’environnement (nationaux
et internationaux) et en faisant la promotion de nouveaux mécanismes financiers adaptés aux
spécificités du secteur.
3. OBJECTIFS
La mise en œuvre du projet devrait être réalisée selon les six principaux axes d’intervention
suivants :
9 Micro crédits : signature de conventions cadre de coopération avec les associations de
micro crédits pour la facilitation de l’accès des récupérateurs à ce type de crédit ;
9 Crédits jeunes promoteurs : Assistance des récupérateurs et des intermédiaires locaux à
la préparation des dossiers et des plans d’affaires relatifs aux projets locaux de
valorisation des produits de récupération (l’identification et l’élaboration de tels projets
fait l’objet de la recommandation N°10 du plan d’action) ;
9 FODEP : Création d’une ligne spécifique aux projets de valorisation des produits de
recyclage au sein du FODEP et du futur Fonds National pour l’Environnement ;
9 Subventions : Des subventions peuvent être accordées aux projets d’investissement dans
le recyclage sous forme de ristourne sur les taux d’intérêts des prêts bancaires (-2% par
exemple) ;
9 Garanties : Des lignes de garanties peuvent être créées pour faciliter l’accès des
opérateurs organisés du secteur aux prêts bancaires ;
9 Coopération internationale : Compte tenu de l’intérêt écologique et social du secteur de
recyclage, des fonds internationaux peuvent être mobilisés pour contribuer au
développement des projets de revalorisation des produits de récupération : contribution
aux fonds de subventions, lignes de crédits, programmes d’assistance technique et
d’encadrement, etc.
5. RESULTATS ATTENDUS
6. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par le Département de
l’Environnement e collaboration avec la Caisse Centrale de Garantie et le Ministère des
Finances.
7. PARTENAIRES
9. INVESTISSEMENT REQUIS
L’investissement requis pour le projet reste faible compte tenu du fait qu’il devra être géré par un
service opérationnel du Département de l’Environnement ( Cellule FODEP, Service Déchets,
etc.). Il faut cependant prévoir des frais de déplacement et des frais de sous traitance de
l’encadrement des projets d’investissement et de la préparation des plans d’affaires.
A titre indicatif, le budget requis pour la réalisation du projet est estimé à 600 000 Dh.
Indicateur général : Des conventions cadre sont signés avec les partenaires financiers pour la
mise en œuvre du projet.
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet consiste à concevoir une unité pilote mécanisée pour le lavage des matériaux plastiques
et le verre récupérés. Cette unité pourrait être mise en place chez un grossiste ou un
intermédiaire. L’unité pilote remplacerait les pratiques de lavage manuel qui sont insalubres.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le lavage des matériaux récupérés plastiques ou le verre se font de manière manuelle dans des
ustensiles rudimentaires conçus par les récupérateurs ou les grossistes. Ces ustensiles utilisés ne
sont pas toujours adaptés à l’opération de lavage. L’opération manuelle n’est pas très hygiénique
et présente des risques de santé pour les personnes pratiquant le lavage. En effet, ils sont
pratiquement tous non avertis quant aux risques que présente la soude, produit chimique le plus
couramment utilisé dans le lavage.
La mise en place d’une unité mécanisée permet de pallier à l’ensemble des problèmes cités.
3. OBJECTIFS
Les objectifs de la mécanisation du lavage des produits recyclés visent l’amélioration des
conditions sanitaires des personnes engagées dans le lavage ainsi que la diminution du coût de
revient relatif à cette valorisation des produits. Ce coût peut actuellement atteindre 40 cts/kg
pour le plastique.
Les produits ciblés par cette recommandation sont le plastique et le verre. Ce sont les deux
matériaux qui sont généralement souillées par les contaminants trouvés dans les déchets.
Le projet pilote sera conçu et mis en œuvre chez un grossiste en parallèle avec le lavage manuel.
Une fois le système adopté, une formation et un essaimage seront réalisés auprès d’un
échantillon plus large de grossistes, dans les principales agglomérations.
Les principales étapes suivantes sont proposées pour la mise en œuvre du projet:
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par Le Département de
l’Environnement.
9. PARTENAIRES
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 500 000 Dhs.
1. CONSISTANCE DU PROJET
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les films de serres sont délaissés actuellement après être recyclés plusieurs fois en tant que
pièces entières. Ces films ne sont pas systématiquement récupérés et valorisés auprès des unités
de plasturgie. De même, les matériaux en PET, qui se trouvent en abondance dans les poubelles
des ménages et dans les décharges ne sont pas non plus récupérés par les chiffonniers..
3. OBJECTIFS
L’objectif de cette action est de créer des opportunités supplémentaires de recyclage des
déchets. L’action relative à la collecte des films de serres ne concerne pas les déchets
ménagers, mais elle a été recommandée par les opérateurs de l’activité de la plasturgie. Quant
au PET il se trouve bien dans les déchets ménagers et assimilés (bouteilles d’eaux gazeuses et
de source par exemple)
Les produits visés sont le plastique constituant les films de serres que l’on retrouve dans les
zones agricoles, notamment le Souss et les matériaux en PET rencontrés dans les déchets.
La mise en œuvre d’un tel projet sera basée sur la sensibilisation des opérateurs dans le domaine
du recyclage du plastique à la collecte des films de serres et des matériaux en PET.
Parallèlement, les unités de plasturgie seront sensibilisées à la possibilité de recyclage de ces
matériaux.
Les principales étapes suivantes sont proposées pour la mise en œuvre du projet:
9 Des essais de réutilisation des plastiques de films de serres et PET sont réalisés ;
9 La sensibilisation des grossistes à la réutilisation des films de serres et du PET est
réalisée ;
9 La médiatisation de l’action est réalisée par voie d’ateliers et de dépliants.
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par l’Association
Marocaine de Plasturgie (AMP) et le Département de l’Environnement.
9. PARTENAIRES
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 600 000 Dhs.
L’activité de récupération et de valorisation des films de serres est effective. Le PET est récupéré
par les chiffonniers comme les autres plastiques.
TRI DU VERRE
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet d’action consiste à mettre en place un système de tri du verre par voie optique. Ce
système serait mis en place pour un groupe de grossistes dans une agglomération comme
Casablanca.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le verre est actuellement collecté et trié visuellement sur la base de la couleur. Le verre blanc et
le verre incolore ne sont pas triés. Ainsi, certains verres de qualité mécanique ou optique élevé se
trouvent non valorisés comme il se doit.
La mise en place d’un tri poussé du verre, basé sur les propriétés optiques de ce matériau peut
conduire à une meilleure valeur ajoutée de ce produit.
3. OBJECTIFS
L’objectif du projet est de mettre en place une coopérative dotée de moyens sophistiqués
permettant aux grossistes de réaliser le tri de leur verre. Cette coopérative servirait également
de projet pilote, qui, une fois l’expérience réussie, pourra être exportée vers d’autres régions
et d’autres grossistes.
La filière concernée par ce tri sélectif poussé est la filière de recyclage du verre.
L’approche à suivre consiste à réaliser une étude de faisabilité du système de tri, rechercher des
grossistes, aptes à s’organiser en coopérative pour abriter le système de tri. L’expérience, une
fois réussie sera essaimée au niveau des autres grossistes.
Les principales étapes suivantes sont proposées pour la mise en œuvre du projet:
9 Conception du prototype ;
9 Identification d’un ensemble de grossistes pour l’adhésion à l’expérience ;
9 Test du prototype et formation des opérateurs ;
9 Suivi et contrôle ;
9 Atelier de présentation des résultats et essaimage de l’expérience.
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par la Fédération de
Chimie et Parachimie et le Département de l’Environnement.
9. PARTENAIRES
9 SEVAM ;
9 Fédération Marocaine des PME/PMI ;
9 Associations professionnelles.
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet sera estimé après l’étude de faisabilité du système. A
titre indicatif on retiendra un montant budgétaire de 600 000 Dh hors investissement pour
acquisition des équipements
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet d’action consiste à promouvoir le verre des lampes à gaz rares. Ces lampes sont une
source de contamination de l’environnement par les métaux lourds qu’elles contiennent, mais
paradoxalement contiennent des métaux précieux comme le mercure, le cuivre, et le verre.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les lampes à gaz rares, communément appelées lampes à néon ou tubes ne sont pas recyclées
pour leur verre et leurs métaux. Ces lampes sont mises en décharge en quantités importantes,
conduisant par la à une pollution du milieu environnant, notamment les ressources en eau.
De nombreuses sociétés industrielles, notamment celles certifiées ISO 14001 sont tenues de
procéder à une élimination écologique des lampes à gaz rares. Cependant aucune filière qui les
concerne n’est développée.
3. OBJECTIFS
L’objectif du projet d’action est d’initier la collecte et le recyclage des lampes à néon.
Les filières concernées par cette action, sont la filière de récupération du verre et celle de la
récupération des métaux précieux.
L’approche préconisée pour l’initiation de cette action est basée sur la sensibilisation des
opérateurs dans le domaine du recyclage du verre à la récupération des lampes à néon. Cette
sensibilisation sera faite au niveau d’un groupe de récupérateurs et des grossistes qui sont en lien
commercial avec eux.
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par Le Département de
l’Environnement et la fédération de la PME/PMI.
9. PARTENAIRES
9 SEVAM ;
9 Associations professionnelles.
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 500 000 Dhs.
1. CONSISTANCE DU PROJET
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Cette organisation devrait permettre la collecte du verre des agglomérations lointaines, en raison
de la mobilisation des moyens de transport des concessionnaires.
3. OBJECTIFS
L’objectif de l’action est d’organiser la collecte du verre en vue de stabiliser son prix et
augmenter le taux de collecte.
8. MAITRE D'ŒUVRE
La mise en œuvre de cette recommandation devrait être prise en charge par SEVAM, la
Fédération de Chimie et parachimie et la fédération de la PME/PMI.
9. PARTENAIRES
9 Département de l’Environnement ;
9 Associations professionnelles ;
9 Grossistes du verre.
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 500 000 Dhs.
1. CONSISTANCE DU PROJET
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le projet de récupération du plomb des batteries s’inscrit dans la logique d’extension du marché
de recyclage par la recherche de nouvelles opportunités.
La récupération du plomb des batteries se fait dans certaines PME/PMI spécialisées. Cependant,
les enquêtes réalisées dans le cadre de la présente étude, n’ont pas permis d’identifier ces
entreprises qui opèrent souvent dans l’informel.
A noter que le plomb, matière première principale dans la fabrication des batteries coûte
relativement cher (jusqu’à 900 US $/tonne), ce qui incite les sociétés de fabrication des batteries
à établir une filière de recyclage du plomb.
3. OBJECTIFS
L’approche à suivre pour la mise en place de cette action consiste à initier des grossistes ciblés à
la technique de récupération du plomb des batteries en triant ce métal parmi les autres
constituants (plastique et acide).
Parallèlement, une étude de faisabilité doit être menée pour définir les modalités et les procédés
de recyclage du plomb à partir des batteries.
8. MAITRE D'ŒUVRE
9. PARTENAIRES
9 Département de l’Environnement ;
9 Ministère de l’Industrie du Commerce et de la Mise à Niveau de l’Economie ;
9 Grossistes ;
9 Producteurs de batteries.
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 600 000 Dhs.
Indicateur spécifique : quantité plomb recyclée et valorisée dans l’activité de fabrication des
accumulateurs.
1. CONSISTANCE DU PROJET
Le projet consiste en une étude de faisabilité et étude organisationnelle de récupération des piles
électriques et la valorisation des métaux qu’elles contiennent.
2. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Les piles électriques constituent une source de pollution incontestable pour l’environnement,
notamment aquatique. Ces piles sont récupérés et valorisées dans de nombreux pays étrangers où
le recyclage est développé. Les gains escomptés sont nombreux mais les principaux d’entre eux
sont la protection de l’environnement et la récupération des métaux.
3. OBJECTIFS
7. RESULTATS ATTENDUS
9. PARTENAIRES
Le budget de mise en œuvre d’un tel projet est estimé à 600 000 Dhs.