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#NuitDebout : le retour des indignés ?

April 4, 2016 5.35am BST

Tomado de: https://theconversation.com/nuitdebout-le-retour-des-indignes-57183

Por: Geoffrey Pleyers.

Début mars encore, le mouvement contre le CPE (Contrat Premier Embauche) de 2006
s’imposait comme le référent à l’aune duquel penser et évaluer le début de la mobilisation
des jeunes contre la loi du travail. Comme il y a 10 ans, le projet de loi contesté se propose
de flexibiliser le marché du travail. Le référent est d’autant plus prisé que ceux qui
manifestent aujourd’hui espèrent avoir le même succès que leurs prédécesseurs dix ans plus
tôt qui avaient obtenu le retrait du projet de loi. PROTESTA POR PROYECTO DE LEY
QUE PRETENDE FLEXIBILIZAR EL MERCADO LABORAL –Lo mismo que sucedió
hace 10 años-

Depuis le début du mouvement, un autre référent s’impose bien davantage lorsqu’on prête
l’oreille aux interventions dans les AG étudiantes et en discutant avec les jeunes
manifestants : les mouvements des indignés et d’Occupy du début des années 2010. Il est
devenu explicite avec les « Nuits debout » qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes
sur la Place de la République.

Dès la fin février, tous les ingrédients semblaient réunis pour que surgisse un « mouvement
des indignés à la française », semblable à ceux qui ont marqué le printemps 2011 dans la
péninsule ibérique et qui continuent de transformer l’Espagne et le Portugal. Avec
l’initiative de la « Nuit debout », un groupe de citoyens autour du magazine Fakir et de
l’économiste Frédéric Lordon a ouvert un espace qui a permis aux citoyens d’échanger,
d’exprimer leur indignation, de rêver ensemble à un autre monde et à une « convergence
des luttes » qui reste à construire. SE ACUDE A LA MEMORIA CORTA PARA PODER
RELACIONAR EL PROCESO ACTUAL EN PARÍS, CON EL MOVIMIENTO DE LOS
INDIGNADOS EN ESPAÑA Y PORTUGAL DEL 2011 (CON ESTO SE BUSCA
CONSTRUIR UN ESPACIO DE ARTICULACIÓN ENTRE DISTINTAS LUCHAS).

La loi travail, un formidable élément déclencheur


AQUÍ, DE MANERA INTENCIONAL O NO, SE ESTÁ EN LA MISMA
LÍNEA DE TARROW CUANDO HABLA DE LAS ESTRUCTURAS DE
OPORTUNIDAD POLÍTICA.

Une frustration latente ne suffit pas à déclencher de grandes mobilisations. Un élément


déclencheur est nécessaire. Une « étincelle » qui va mettre le feu aux poudres et donner le
timing d’une première séquence de la mobilisation. Dès début mars, il était clair que la « loi
travail » n’était pas le cœur du problème pour nombre de manifestants et pour les jeunes
lycéens, les étudiants et de nombreux citoyens mobilisés en dehors des organisations
syndicales. SIEMPRE HAY DETONANTES QUE PODRÍAN GENERAR LA
ACTIVACIÓN DEL MOVIMIENTO. LA PREGUNTA ES POR QUÉ A VECES LA
GENTE SE MOVILIZA Y A VECES NO (La respuesta tiene que ver mucho más con los
factores internos que externos –es muy importante por esto estudiar los movimientos
sociales tanto en sus momentos de explosión como en sus momentos de latencia -como
plantea Melucci-).

L’avant-projet de loi est devenu cette étincelle indispensable pour initier une mobilisation,
dont les causes et revendications sont bien plus profondes. Il est à la fois « la goutte qui fait
déborder le vase » pour des citoyens indignés et une revendication claire et largement
partagée qui facilite l’extension du mouvement au-delà des cercles militants, la
convergence avec des organisations et les syndicats et une visibilité dans les mass media.
C’est aussi autour de cette loi que s’établit un premier calendrier de mobilisations avant que
le mouvement ne soit capable de trouver sa propre temporalité. Aussi, comme le déclarait
Frédéric Lordon à la tribune de la première « Nuit debout » le 31 mars :

On ne remerciera jamais assez la loi El Komri de nous avoir sorti de notre sommeil
politique.

¿POR QUÉ EN OTRAS SOCIEDADES SE HA PODIDO REFORMAR LA LEY


LABORAL SIN QUE HAYA TENIDO LUGAR UNA EXPLOSIÓN SOCIAL
SIMILAR… NO ES EL FACTOR EXTERNO EL QUE CREAL LA OPORTUNIDAD
POLÍTICA PARA QUE SE REALICE EL MOVIMIENTO, ES LA MANERA COMO EN
DETERMINADAS SOCIEDADES O SECTORES SOCIALES SE VAN
ALIMENTANDO SIGNIFICADOS, TRADICIONES Y TEJIDOS DE LUCHA Y
RESISTENCIA, QUE PERMITEN LA ARTICULACIÓN Y CONSTRUCCIÓN DE UNA
OPORTUNIDAD POLÍTICA EN DETERMINADAS CIRCUNSTANCIAS.

Une rapide montée en généralité


Ce qui distingue les mouvements sociaux d’autres mobilisations est d’être centré sur un
autre projet de société bien plus que sur une revendication spécifique. Dès les premières
convocations étudiantes et lycéennes pour la manifestation du 9 mars, la « loi travail »
apparaissait comme l’opportunité de manifester son indignation plus que sa cause centrale.
Dans les cortèges, les manifestants se disent surtout « déçus par la gauche ». C’est « contre
la politique du gouvernement » et non autour de ce seul projet de loi que les tracts des
collectifs étudiants appelaient à manifester le 9 mars. MÁS QUE POR UNA
REIVINDICACIÓN ESPECÍFICA LO QUE DISTINGUE A LOS MOVIMIENTOS
SOCIALES DE OTRO TIPO DE MOVILIZACIONES ES LA DEMANDA DE OTRO
TIPO DE SOCIEDAD.

En la qualifiant de de loi « Gattaz-Hollande-Valls-Macron-EL Komri », les étudiants


renvoient à la collusion entre les élites économiques et politiques, qui étaient au cœur des
dénonciations des mouvements indignés et Occupy en 2011. Ils rejoignent beaucoup de
militants et d’intellectuels engagés de la « gauche de la gauche » (Durant & Keucheyan,
2016) ou de la « gauche du PS », notamment ceux qui ont co-signé la tribune de Martine
Aubry pour lesquels cette loi vise moins à créer des emplois qu’à accentuer les inégalités et
fustigent la dérive sociale-libérale du gouvernement. SE AFIRMAN COMO LA
IZQUIERDA DE LA IZQUIERDA

Les impasses de la politique institutionnelle


L’absence d’alternative du côté de la politique institutionnelle rend le contexte
particulièrement favorable au passage d’une mobilisation contre un projet de loi à un
mouvement du type « indignés », qui souligne à la fois les impasses de la politique
institutionnelle et propose une démocratie plus participative, centrée sur les citoyens plutôt
que sur l’État et les élites politiques. Les citoyens se reconnaissent de moins en moins dans
les élites politiques françaises et européennes. Le régime leur apparaît comme une
« démocratie sans choix », où voter pour le Parti socialiste ou pour Les Républicains ne
change guère les politiques sociales et économiques. Après la loi Macron, le débat sur la
déchéance de la nationalité est venu renforcé cette conviction. SE PERCIBE QUE VOTAR
POR EL PARTIDO SOCIALISTA O EL REPUBLICANO ES CASI LO MISMO / LA
FALTA DE ALTERNATIVA EN LA POLÍTICA INSTITUCIONAL FAVORECE QUE
LA MOVILIZACIÓN SE DESPLACE DE UNA LUCHA CONTRA UN PROYECTO DE
LEY A UNA MOVILIZACIÓN CONTRA UN MODELO DE SOCIEDAD (TIPO LOS
INDIGNADOS).

En 2011, c’est ce même constat de deux « partis de gouvernement » aux politiques très
semblables et de l’absence d’alternatives satisfaisantes dans l’arène électorale qui était à
l’origine du « mouvement du 15 mai » (que les journalistes français ont appelé « les
indignés ») en Espagne. Alors que le terrain semblait fertile pour la gauche de la gauche, les
écologistes comme le Front de gauche sont minés par les dissensions internes. Ce triste
panorama conduit de nombreux Français – notamment parmi les jeunes – à choisir le Front
national. Pour les citoyens progressistes, exprimer sa désapprobation dans les rues et
construire « une autre politique » sur les places semble la seule option. Dans la « Nuit
debout » comme lors des campements indignés, il s’agit avant tout de « se reprendre en
main en tant que citoyens » et de remettre en cause la centralité de la démocratie
représentative. SE CRÍTICA LA DEMOCRACIA REPRESENTATIVA COMO TAL Y
SE AFIRMA QUE NO HAY SALIDAS POSIBLES PARA EL CAMPO PROGRESISTA
EN LA ARENA POLÍTICO-ELECTORAL.

Une jeunesse sans avenir ?


Bien que dans des proportions différentes, la conjoncture économique difficile et le
chômage massif des jeunes est un autre point commun entre le contexte de 2011 dans la
péninsule ibérique et la France de 2016. LA MALA SITUACIÓN ECONÓMICA Y EL
DESEMPLEO SON CARACTERÍSTICAS COMUNES QUE COMPARTEN LOS
INDIGNADOS ESPAÑOLES Y FRANCESOS.

Alors que François Hollande annonçait que « la jeunesse » serait une priorité de son
mandat, les jeunes se sentent délaissés et peu écoutés et malmenés. Le rapport de France
Stratégie paru ce 31 mars ne leur donne pas tort : « Les dépenses publiques sont
concentrées sur les âges élevés » : 23,3 % des 18-24 ans vivaient sous le seuil de pauvreté
en 2012 (contre 17,6 % en 2002), 23,4 % des 15-24 ans sont au chômage et, comme le
résume Les Décodeurs (Le Monde), « Pauvreté, chômage, niveau de vie : la situation des
jeunes se dégrade par rapport aux autres tranches d’âge ». La « génération précaire » est la
première victime de la concentration croissante des richesses et de la flexibilisation du
marché du travail. LOS JÓVENES SON LOS QUE ESTÁN PADECIENDO EN MAYOR
MEDIDA LA CONCENTRACIÓN DE LA RIQUEZA Y LA FLEXIBILIZACIÓN DEL
MERCADO DE TRABAJO: SON LA “GENERACIÓN PRECARIA” DE LA SOCIEDAD
FRANCESA.

Plus encore que leurs conditions de vie actuelles, c’est le sentiment d’être « privés de leur
avenir » qu’expriment les jeunes dans les manifestations, sur la Place de la République et
sur les réseaux sociaux (#onvautmieuxqueca) : « Le gouvernement veut nous faire croire
que nous n’avons pas d’autre choix qu’un avenir précaire. Et c’est ça que nous refusons ».
Au Portugal puis en Espagne, les collectifs « jeunes sans futur » ont été à l’origine de
l’occupation des places en 2011. Cinq ans plus tard, en France, c’est encore leur droit à
dessiner un autre avenir qui est en jeu. OTRO ELEMENTO COMÚN ENTRE LOS
INDIGNADOS DE ESPAÑA Y PORTUGAL Y LOS FRANCESES ES EL
SENTIMIENTO DE QUE “LOS JÓVENES NO TIENEN FUTURO” EN SUS
RESPECTIVAS SOCIEDADES.

Les réseaux « Jeunes sans avenir » étaient à l’origine des mouvements des indignés au
Portugal puis en Espagne. Si les mouvements des indignés et celui des « Nuits debout » ne
sont pas des mouvements spécifiquement jeunes, les jeunes en sont l’une des forces vives.
Dans ces mouvements, ils se construisent et s’affirment en tant qu’individu, que jeunesse et
qu’acteur de la démocratie dans leur volonté de penser le monde autrement. Comme le
résume un tweet : « Nous avons besoin de penser la société de demain, avec humanisme,
liberté, égalité, fraternité ». AUNQUE EL MOVIMIENTO DE INDIGNADOS
ESPAÑOLES Y FRANCESES NO ES ESPECÍFICAMENTE UN MOVIMIENTOS
JUVENEIL, CIERTAMENTE ESTA FRANJA DE LA POBLACIÓN ES UNO DE LOS
MOTORES QUE LO ANIMAN.

Infrastructures de la mobilisation : Réseaux militants et


timing étudiant
Si l’indignation et l’envie d’un autre monde sont au cœur des mouvements sociaux, les
mobilisations dépendent aussi d’une « infrastructure » qui facilite leur émergence. De ce
côté également, tous les signaux sont au vert pour un printemps animé en France. LA
MOVILIZACIÓN SOCIAL DEPENDE DE LA CREACIÓN DE UNOS MARCOS DE
SENTIDO (LA CREENCIA EN QUE OTRO MUNDO ES POSIBLE) PERO TAMBIÉN
DE UNA INFRAESTRUCTURA QUE FACILITE SU EMERGENCIA.

Le timing semble parfait du côté des étudiants et des lycéens. Le gouvernement ne pouvait
choisir une meilleure date pour médiatiser cet avant-projet de loi fin février. Au début du
second semestre, les réseaux personnels et militants sont bien construits. Les 6 à 8 semaines
qui séparent l’annonce du pré-projet de loi par la ministre et les prochaines vacances
laissent le temps au mouvement de monter en force, d’autant que les examens de fin
d’année sont encore loin. C’est d’ailleurs à cette même époque qu’avaient surgi mai 68, la
mobilisation contre le CPE en 2006 ou le mouvement des indignés en Espagne cinq ans
plus tard. LA REFORMA A LA LEY DEL TRABAJO EN FEBRERO ES UN
MOMENTO PERFECTO PARA LOS ESTUDIANTES PORQUE EN EL SEGUNDO
SEMESTRE LAS REDES PERSONALES Y MILITANTES SE ENCUENTRAN BIEN
CONSTITUIDAS, AL MISMO TIEMPO QUE LOS EXAMENES TODAVÍA ESTÁN
MUY LEJOS.

Comme pour chacun de ses prédécesseurs, l’émergence de ce mouvement n’est pas aussi
spontanée qu’elle n’apparaît dans la presse. Les mobilisations autour de la COP, contre
l’État d’urgence ou pour défendre Notre-Dame des Landes ont permis de construire de
solides réseaux et, pour les plus jeunes, des expériences militantes. Un collectif préparait
depuis trois semaines la « Nuit debout » du 31 mars, notamment autour de la revue Fakir et
de l’économiste Frédéric Lordon. Ces « entrepreneurs de la mobilisation » ont joué un rôle
crucial pour créer l’espace dans lequel peut ce mouvement peut s’épanouir. Les tentes du
collectif « Droit au Logement » légalement installées sur la Place de la République sont fort
utiles à l’occupation de la place et quelques appuis discrets du monde syndical ou associatif
ont grandement facilité l’organisation logistique du mouvement citoyen. LOS
MOVIMIENTOS SOCIALES NO SON TAN ESPONTÁNEOS COMO LA PRENSA LOS
PREENTA. ANTES DE SURGIMIENTO EXISTE UNA EXPERIENCIA DE
MOVILIZACIÓN PREVIA EN LA QUE SE VAN CREANDO Y FORTALECIENDO
LAS REDES DE MILITANTES/ ASÍ MISMO, ES VITAL PARA LA EXPANSIÓN DEL
MOVIMIENTO LA RELACIÓN Y CERCANÍA CON OTRAS EXPRESIONES MÁS
PERMANENTES QUE BRINDAN APOYO LOGÍSTICO QUE GARANTIZA LA
CONTINUIDAD DE LA PROTESTA.

Un mouvement différent ?
Va-t-on pour autant vers une reproduction du mouvement des indignés ? La « Nuit debout »
en emprunte les codes et certains propos, mais le mouvement devra aussi trouver sa propre
voie, à la fois parce que le contexte politique est désormais marqué par la sécurité et la
montée des idées et partis d’extrême droite et parce qu’il doit tenir compte de ce que sont
devenus les « mouvements de 2011 ». AUNQUE EL MOVIMIENTO DE LA « MESITA
DE NOCHE » FRANCÉS TENGA CÓDIGOS Y PROPÓSITOS SIMILARES AL DE
LOS INDIGNADOS ESPAÑOLES DEBERÁ TENER SU PROPIA VOZ, PORQUE LA
SITUACIÓN FRANCESA NO ES IGUAL A LA ESPAÑOLA.

L’enthousiasme international du début des années 2010 pour les mouvements


démocratiques dans le monde arabe et la défense de la démocratie dans le monde occidental
paraît bien loin. Le climat est désormais bien plus pesant, marqué par le terrorisme, l’état
d’urgence et des partis et valeurs d’extrême-droite, qui séduisent notamment de nombreux
jeunes. En France et en Europe, la guerre contre le terrorisme est au sommet des agendas
politiques. La Place de la République, où se réunit le mouvement du 32 mars, est au cœur
du quartier marqué par les attentats du 13 novembre et en héberge le mémorial citoyen.
Avec l’État d’urgence, la répression ne se limite pas aux terroristes potentiels. Des
musulmans et des jeunes sont régulièrement brutalisés par la police et certaines
manifestations lycéennes ont été violemment réprimées. Les forces de l’ordre ont profité de
l’état d’urgence pour assigner à résidence des militants écologistes pendant la COP 21 et
bénéficient d’un arsenal de moyens pour réprimer les mobilisations sociales.

CLIMA POLÍTICO MARCADO POR EL AUMENTO DE LA REPRESIÓN SOCIAL


LEGITIMADO A PARTIR DEL DISCURSO DE LA LUCHA CONTRA EL
TERRORISMO (CLIMA POLÍTICO DIFICULTA LA ACCIÓN DEL MOVIMIENTO)

D’autre part, si les campements des indignés et d’Occupy font partie de l’ADN du
« mouvement de 32 mars » français, c’est aussi le cas de ce que sont devenus les acteurs
qui ont porté ces mouvements en Espagne, en Angleterre ou aux États unis. Le projet de la
« Nuit debout » s’appuie sur cet héritage, mais doit également se réinventer pour tenter de
dépasser certaines limites de ces prédécesseurs. Les exigences d’horizontalité et la volonté
de créer une démocratie participative en dehors des sentiers de la politique institutionnelle
ont confronté les acteurs des mouvements des places aux limites des mouvements
faiblement structurés. Comme le résume Lilian Mathieu dans La démocratie protestataire
dans son analyse des convergences militantes en France, ces mouvements ont une grande
capacité à impulser des mobilisations mais sont inaptes à les clore, puisqu’ils ne peuvent
négocier et signer des accords de sortie de conflit et ne jouissent pas de la légitimité que
fournissent les mécanismes d’élection et de représentation.

DIFICULTAR PARA TRADUCIR EN NEGOCIACIÓN LAS PROTESTAS Y


MOVILIZACIONES

Est-il possible de « changer le monde sans prendre le pouvoir », à partir de ses propres
pratiques et de la vie quotidienne, ou faut-il au contraire « occuper l’État » et entrer dans la
joute électorale pour ne pas laisser la place à ceux qui sont dénoncés par les mouvements ?

LA TENSIÓN ENTRE CAMBIAR EL MUNDO SIN TOMAR EL PODER Y OCUPAR


EL ESTADO PARA CONTINUAR LAS LUCHAS SOCIALES

Certains activistes des mouvements de 2011 ont décidé de franchir le pas et de s’engager
dans l’arène de la politique institutionnelle. En 2011, les indignés espagnols et les collectifs
« Occupy » rejetaient clairement ces possibilités. Depuis, certains ont été à l’origine des
succès électoraux de Jeremy Corbyn, triomphalement élu à la tête du parti travailliste
anglais à l’automne 2015 et de Bernie Sanders, au cours de l’investiture démocrate aux
États-Unis. L’émergence du parti « Podemos » en Espagne est à la fois la suite et
l’inversion du mouvement des indignés. Il montre que des débouchés politiques sont
possibles, mais en passant « de l’indignation à l’organisation », Pablo Iglesias et ses
collègues ont aussi trahi certaines des valeurs fondatrices, comme le refus des leaders, la
primauté de la dynamique citoyenne ou la participation du plus grand nombre aux
décisions.

Ailleurs, après un début de décennie marqué par les espoirs d’une jeunesse qui descendait
d’en les rues pour réclamer plus de démocratie, de justice sociale et de dignité en
s’appuyant notamment sur la culture et les pratiques des mouvements alteractivistes
horizontaux, leurs mouvements ont eu à faire face au rapport de force avec les acteurs de la
politique traditionnelle. Dans de nombreux pays, et particulièrement en Turquie et en
Égypte, les acteurs des « mouvements des places » sont aujourd’hui victimes d’une
répression violente.

LA TENSIÓN ENTRE LA PARTICIPACIÓN EN POLÍTICA INSTITUCIONAL Y LA


REPRESIÓN A LOS MOVIMIENTOS POR PARTE DE QUIENES INGRESAN A LA
POLÍTICA TRADICIONAL.

Le « mouvement du 32 mars » qui a émergé ce week-end devra inventer sa propre voie et


construire à la fois sur les succès et sur les limites de ses prédécesseurs. Sans préjuger de
l’avenir de ces mobilisations, parvenir à rassembler des milliers de citoyens de toutes les
générations et réaffirmer qu’un « autre monde est possible » et qu’il existe des alternatives
progressistes centrées sur la démocratie, la justice sociale et la dignité constitue déjà un
succès considérable dans un contexte pesant marqué par les régressions sociales et le
contexte pesant de l’état d’urgence.

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