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Pompes rotodynamiques

Projet d’une pompe


par Jean POULAIN
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
Ancien élève de l’Institut Von Karman
Conseiller scientifique de l’Association française des constructeurs de pompes

1. Similitude. Application au choix d’une pompe ............................... B 4 304 - 2


1.1 Coefficients sans dimension de Rateau..................................................... — 2
1.2 Vitesse spécifique N S . Diamètre spécifique D S........................................ — 3
1.3 Coefficient sans dimension de vitesse spécifique ω S .............................. — 4
1.4 Classification des pompes en fonction de N S ........................................... — 5
1.5 Rendement hydraulique des pompes centrifuges et hélicocentrifuges . — 5
1.6 Choix d’une pompe pour des conditions de fonctionnement données.. — 6
1.7 Écarts par rapport aux lois de similitude................................................... — 8
2. Conception et calcul d’une pompe centrifuge ................................ — 11
2.1 Dimensionnement préliminaire.................................................................. — 11
2.2 Calcul de la roue. Première itération.......................................................... — 11
2.3 Détermination finale de la roue.................................................................. — 14
2.4 Détermination d’un diffuseur aubé ............................................................ — 15
2.5 Calcul et détermination d’une volute......................................................... — 16
3. Conception et calcul d’une pompe hélice ........................................ — 18
3.1 Conditions d’équilibre radial ...................................................................... — 18
3.2 Règles générales de dessin ........................................................................ — 18
3.3 Choix des profils .......................................................................................... — 20
3.4 Exemple de calcul d’une pompe hélice ..................................................... — 21
3.5 Pluralité des solutions ................................................................................. — 23
4. Annexe : relation entre le nombre d’ailes z de la roue
et la vitesse débitante V m2 ................................................................... — 23
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 4 315

ous allons voir comment il est possible, à partir des coefficients de simi-
N litude, de faire les premiers grands choix. En particulier, nous montrerons
comment trouver une vitesse de rotation qui conduise à des niveaux de rende-
ment convenables, à des dimensions aussi faibles que possible et à un NPSH
requis compatible avec la hauteur disponible à l’entrée de la pompe.
Deux exemples seront ensuite traités, l’un dans le cas des pompes centrifuges,
l’autre dans le cas des pompes hélices ; ils permettront de définir les dimensions
1 - 1997

et les formes hydrauliques de la roue et des composants statoriques. Ils seront


l’occasion de mettre en pratique les règles de calcul et de dessin qui ont été
précédemment exposées.
Les calculs mécaniques ne sont pas traités dans les exemples. Ils sont en effet
non spécifiques des pompes et appartiennent au domaine général des enceintes
B 4 304

sous pression ou du graissage, etc. Les études industrielles ne sont pas traitées
non plus, pour les mêmes raisons. On pourra se reporter aux règles ordinaires
du domaine considéré, comme celles de la fonderie, qui s’appliquent parfaite-
ment aux constituants des pompes.

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POMPES ROTODYNAMIQUES _____________________________________________________________________________________________________________

L’article « Pompes rotodynamiques » fait l’objet de plusieurs articles :


[B 4 300] Présentation. Description
[B 4 302] Fonctionnement
[B 4 304] Projet d’une pompe
[B 4 306] Problèmes mécaniques particuliers
[B 4 308] Exploitation.
Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur devra assez
souvent se reporter aux autres articles.

1. Similitude.
Application au choix
d’une pompe
1.1 Coefficients sans dimension de Rateau
Les coefficients sans dimension de Rateau ont pour objet de
répondre de façon simple à deux questions :
— Comment se modifient les caractéristiques d’une pompe
lorsque l’on change sa vitesse de rotation ?
— Quelles sont les caractéristiques d’une pompe géomé-
triquement semblable à une autre pompe ?

1.1.1 Fonctionnement à vitesse variable

Nous avons vu en [B 4 302] comment varie la courbe caractéris-


tique théorique h t (Q ) d’une pompe lorsque l’on change sa vitesse
de rotation. Un point [Q ; h t] à la vitesse N a pour homologue, à
la vitesse N’, un point : Figure 1 – Courbes caractéristiques h (Q ) et  (Q )
d’une pompe pour deux vitesses de fonctionnement

 Q′ = Q -------NN-′ N′
 
2
; h ′t = h t -------
N
1.1.2 Fonctionnement comparé
Cherchons comment évoluent les pertes et, par conséquent, le
de deux pompes homothétiques
rendement dans les mêmes conditions. Les pertes par choc et
discontinuité varient comme U 22 (avec U2 vitesse périphérique) ou
Considérons deux pompes homothétiques, tournant à des vitesses
N 2 ; il en va de même des pertes par frottement si le coefficient de de rotation telles que leurs vitesses périphériques U 2 soient iden-
frottement n’est pas modifié. L’expérience montre que les pertes par tiques. Elles ont, pour des points de fonctionnement homologues,
recirculation varient aussi comme le carré de la vitesse. les mêmes triangles des vitesses, aussi bien à l’entrée qu’à la sortie
La hauteur théorique h t ainsi que les pertes varient donc comme de la roue. Ces deux pompes fournissent donc la même hauteur h t
N 2, pour deux points homologues, ayant même valeur de Q/N. Il [[B 4 302] relation (50)].
en est de même pour la hauteur utile h [B 4 302] et la valeur du Les vitesses étant conservées, les débits sont proportionnels aux
rendement hydraulique η h [B 4 302], relation (21)] est conservée. Les sections de passage, c’est-à-dire au carré des dimensions.
pertes par frottement de disque et par fuites internes varient, dans
les mêmes conditions, également comme le carré de la vitesse.
En combinant ce qui vient d’être dit, on voit que le débit est
Le rendement global est donc lui aussi conservé, de façon exacte 2
si les pertes mécaniques peuvent être négligées, de façon approchée proportionnel, d’une part, à N (ou à U 2), d’autre part, à r 2 (r 2
si elles ne peuvent pas l’être. étant le rayon de sortie de la roue), et que la hauteur est pro-
2
portionnelle à N 2 (ou à U 2 ).
Pour des pertes mécaniques faibles, la puissance absorbée P a est
proportionnelle au produit ρQh t ; elle varie donc, pour des points
homologues, comme le cube de la vitesse. La figure 1 montre
comment se transposent les courbes caractéristiques h (Q ) et η (Q ) 1.1.3 Coefficients de Rateau
d’une pompe lorsque sa vitesse est réduite par un facteur 0,7, le
point optimal O venant en O’. Les coefficients sans dimension de Rateau résument de façon très
simple le texte des paragraphes 1.1.1 et 1.1.2 ; on a :
Q
— Coefficient de débit δ = ----------------
2
- (1)
U2 r 2

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h
— Coefficient de hauteur manométrique : µ = ---------
2
(2)
U2
P
— Coefficient de puissance : τ = ----------------------
3 2
- (3)
ρU2 r 2

Ces trois coefficients sont reliés entre eux par la relation :


τ = µ δ /η
La formule (3) montre que, pour une vitesse de rotation donnée,
la puissance d’une pompe varie comme la puissance cinquième de Figure 3 – Évolution progressive d’un tracé de roue
ses dimensions. d’une pompe centrifuge à celui d’une pompe hélice
On note que la masse volumique ρ du liquide n’intervient que
dans le terme de puissance et ne modifie ni la hauteur ni le débit.
L’influence d’un changement de fluide se fait donc simplement par Nota : on trouvera dans la littérature technique d’autres conventions. Par exemple, on
admet que r 2 est le rayon de sortie moyen ou que r 2 est le rayon qui partage en deux
application de la relation (3). l’écoulement. Cette dernière définition est d’une application pratique délicate : elle sup-
On peut présenter les courbes caractéristiques d’une pompe soit pose, en effet, que soit connue la loi de vitesse débitante à la sortie de la roue.
sous la forme de la figure 1, soit en utilisant les coefficients de
Rateau (figure 2). Les courbes de la figure 2 ne représentent plus
seulement les courbes caractéristiques d’une pompe particulière, 1.1.5 Valeurs numériques. Relation
mais l’ensemble des courbes d’une famille de pompes que l’on entre les coefficients  et 
peut dériver par homothétie de cette pompe particulière.
Les coefficients µ et δ ne sont pas indépendants. Des considéra-
tions théoriques, mais surtout l’expérience montrent que µ diminue
1.1.4 Conditions de continuité lorsque δ augmente. Nous avions déjà constaté la réduction de
dans l’évolution du rayon r 2 hauteur avec N S pour une vitesse périphérique donnée [B 4 302].
La figure 4 montre la relation entre les coefficients µ et δ. Elle a
Dans les formules (1), (2) et (3), r 2 et U 2 représentent, sans ambi- été établie en se basant sur des statistiques expérimentales dont
guïté, pour les pompes centrifuges et pour les pompes hélices, le les résultats sont relativement dispersés et représentent des
rayon extérieur de la roue et la vitesse périphérique correspondante. valeurs moyennes :
Les choses sont moins simples pour les pompes hélicocentrifuges, — dans le domaine des pompes centrifuges, la dispersion entre
pour lesquelles le rayon extérieur n’est pas constant. les différentes réalisations reste modérée ; elle est de l’ordre de 10 %
Pour éviter de constater des discontinuités dans l’évolution des de part et d’autre de la courbe moyenne ;
coefficients µ et δ, il convient de retenir aussi le plus grand rayon — dans le domaine des pompes hélices, au contraire, comme il
de la roue pour les pompes hélicocentrifuges. La figure 3 montre est possible de modifier profondément le coefficient δ à µ constant
l’évolution progressive d’un tracé de roue, lorsque l’on passe du par changement de calage des pales, ou inversement le coefficient
domaine des pompes centrifuges à celui des pompes hélices, et µ à δ constant en changeant le nombre de pales, la dispersion est
fait apparaître la logique de ce choix. importante en valeur relative.
Sur ce même graphique, nous avons tracé des zones préféren-
tielles correspondant aux différents types de pompes :
Tout ce qui va suivre dans ce paragraphe est établi à partir
de la présente convention. — le domaine des pompes centrifuges s’étend jusqu’à des
valeurs de δ égales à 0,3 ;
— les pompes hélicocentrifuges vont de δ = 0,3 à δ = 0,6 ;
— les pompes hélices occupent le domaine qui s’étend au-delà
de δ = 0,6.

1.2 Vitesse spécifique N S .


Diamètre spécifique D S

Nous allons, en utilisant les coefficients de Rateau, dimensionner


une pompe fournissant une hauteur h , pour un débit Q . Plus
précisément, nous cherchons à déterminer le diamètre D de la
roue et la vitesse de rotation N de la pompe.
Les équations (1) et (2) donnent :
1⁄2 Q µ 1⁄2
   
h 2
U 2 = ----- et r 2 = ----- -----
µ δ h

Figure 2 – Courbes caractéristiques d’une famille de pompes


exprimées en fonction des coefficients de Rateau

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Figure 5 – Relation entre le diamètre spécifique D S


et la vitesse spécifique N S
Figure 4 – Relation entre les coefficients de hauteur
manométrique  et de débit  pour les pompes
Les coefficients N S et D S ont un sens physique concret : à
l’intérieur d’une famille de pompes donnée, qui dérivent les unes
Les valeurs de D (= 2r 2) et N [avec U 2 = 2 π r 2 N /60] sont alors : des autres par homothétie, N S et D S représentent la vitesse de
rotation et le diamètre de la pompe qui fournit une hauteur de 1 m
30 δ
1⁄2
h
3⁄4
30 g
3⁄4
δ
1⁄2
H
3⁄4 et délivre un débit de 1 m 3/s.
N = -------------------
3⁄4
- ------------
1⁄2
= -----------------------------------
3⁄4
------------
1⁄2
- (4) Il est possible d’établir une correspondance entre N S et D S en la
π µ Q π µ Q déduisant de la relation entre δ et µ (figure 4).
1⁄4 1⁄2 1⁄4 1⁄2 La figure 5 présente cette relation (avec une dispersion semblable
µ Q 2 µ Q à celle de la figure 4, mais qui n’apparaît pas sur la figure).
D = 2 ----------
1⁄2
- ------------
1⁄4
= ------------------------
1⁄4 1⁄2
- ------------
1⁄4
- (5)
δ h g δ H Nous verrons, paragraphe 1.6, comment ces résultats permettent
d’accéder très rapidement et très facilement à des dimensions
On voit à l’examen des équations (4) et (5), que les valeurs de D, d’avant-projet.
et de N dépendent à la fois de δ et de µ, c’est-à-dire du type de On constate à l’examen de la figure 5 que D S varie extrêmement
machine que l’on aura choisi pour réaliser le projet. vite dans le domaine des faibles N S . Il en est de même du diamètre
Les équations (4) et (5) font apparaître la possibilité d’adopter réel D qui lui est proportionnel. Le choix de N S va donc jouer un
d’autres coefficients de similitude pour caractériser une pompe. rôle déterminant sur les dimensions de la pompe.
Ces coefficients, entre crochets, sont une combinaison de δ et µ ;
ils s’expriment par :

30 g
3⁄4
δ
1⁄2
Q
1⁄2 1.3 Coefficient sans dimension
3⁄4
- = N -------------
N S = ---------------------------------- 3⁄4
- (6) de vitesse spécifique S
π µ H
1⁄4 1⁄4 Nous avons vu, paragraphe 1.2, que les coefficients N S et D S ont
2 µ H le désavantage de ne pas être des coefficients sans dimension et
1⁄4 1⁄2
- = D ------------
D S = ------------------------ 1⁄2
- (7)
g δ Q qu’ils dépendent ainsi du système d’unité utilisé. On a remédié à
cette difficulté en introduisant une vitesse spécifique angulaire sans
dimension ω S .
Les équations (4), (5), (6) et (7) établissent, pour une famille En substituant la vitesse angulaire ω (= 2π N/60) à la vitesse de
de pompes donnée, caractérisée par des coefficients N S et D S rotation N, l’équation (4) s’écrit :
particuliers, une relation directe entre, d’une part, la hauteur H
et le débit Q demandés et, d’autre part, les grandeurs de dimen- 1⁄2 3⁄4
δ h
sionnement que sont le diamètre D et la vitesse N. ω = -----------
- ------------
Les coefficients N S , vitesse spécifique, et D S , diamètre µ3 ⁄ 4 Q1 ⁄ 2
spécifique, ne sont pas sans dimension ; ils se modifient numé-
riquement lorsque l’on passe d’un système d’unités à un autre. ce qui conduit à :
1⁄2 1⁄2
Il est d’usage, en France et le plus souvent en Europe, d’évaluer δ Q
N S et D S en utilisant un système où la hauteur est exprimée ω S = ----------
3⁄4
- = ω ------------
3⁄4
(8)
en mètres, le débit en mètres cubes par seconde et la vitesse µ h
de rotation en tours par minute. avec h exprimée en J/kg, c’est-à-dire en (m/s)2,
ω en rad/s,
Exemple : pour une pompe tournant à N = 1 500 tr/min, fournissant
une hauteur H = 80 m et délivrant un débit Q = 0,25 m 3/s, on a : Q en m3/s.
N S = 28.
Si cette même pompe a un diamètre de roue D = 0,5 m : On vérifie ainsi que ω S est sans dimension et qu’il ne se
DS = 3 modifie pas lorsque l’on passe d’un système d’unités cohérent
à un autre.

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Le coefficient ω S a, comme le coefficient N S , un sens physique


concret : il représente, à l’intérieur d’une famille de pompes donnée,
la vitesse angulaire de la pompe qui fournit une hauteur h = 1 J/kg
et délivre un débit de Q = 1 m3/s.
Pour l’ exemple du paragraphe 1.2 ( H = 80 m, Q = 0,25 m 3 /s,
N = 1 500 tr/min), on a :
h = 785 J/kg et ω = 157 rad/s, soit ω S = 0,53.
Le coefficient ω S est relié au coefficient N S par :
N S = 53 ω S
On pourrait, comme au paragraphe 1.2, introduire un coefficient
sans dimension qui représenterait un diamètre spécifique D S′ et
s’écrirait :
1⁄4 1⁄2
D S′ = 2 µ δ

Dans la pratique industrielle, le coefficient ω S est très peu


utilisé, malgré les avantages qu’il présente. Le coefficient D S′
est encore moins utilisé.
Figure 6 – Relation entre les différents types de machines
et les coefficients de similitude

1.4 Classification des pompes


en fonction de N S

Lorsque l’on augmente le coefficient de débit δ d’une pompe cen-


trifuge et, par conséquent N S , on est conduit à augmenter la largeur
de la roue à sa sortie et surtout les sections d’entrée, donc le diamètre
d’entrée (c’est-à-dire de l’œillard). Si l’on prolonge ce processus
assez loin, le diamètre extérieur de l’œillard se rapproche du dia-
mètre extérieur de la roue ; il ne devient plus possible de conserver
constant le diamètre de sortie. La pompe devient hélicocentrifuge.
L’évolution se prolonge sans discontinuité vers les pompes
hélices ; on atteint leur domaine, pour de grandes valeurs de N S ,
lorsque le diamètre d’entrée devient du même ordre de grandeur
que le diamètre de sortie (figure 3).
La figure 6 établit une relation réciproque entre les différents types
de machines et les différents coefficients de similitude δ, N S et ω S . On
a indiqué les autres familles de pompes, de façon à les situer par rap- Figure 7 – Rendement hydraulique de pompes centrifuges
port aux pompes rotodynamiques. On peut constater ainsi que l’écart et hélicocentrifuges en fonction du coefficient de débit
N S (de 1 à 15), qui sépare les pompes volumétriques des pompes
centrifuges monocellulaires les plus petites, est grand, aussi grand
que celui qui sépare les pompes centrifuges des pompes hélices. moyenne de 300 mm, la vitesse périphérique U 2 de 25 m/s et le
nombre de Reynolds de 7,5 · 106.
L’état de surface de ces pompes industrielles, réalisées en fonderie,
1.5 Rendement hydraulique des pompes avait été retouché par meulage. La rugosité absolue n’a été mesurée
que sur quelques pompes, mais elle était en moyenne de l’ordre de
centrifuges et hélicocentrifuges 10 à 15 µm.
À l’examen de la figure 7, on remarque que l’évolution du
Le présent paragraphe ne traite que des pompes centrifuges et rendement hydraulique est très rapide en fonction du coefficient de
hélicocentrifuges. Pour les pompes hélices, il est préférable, voire débit δ pour des valeurs inférieures à 0,05. En dessous de cette valeur,
nécessaire, de ne pas traiter les pertes hydrauliques de façon globale les surfaces frottantes sont à peu près constantes et constituées prin-
comme nous allons le faire, mais de décomposer les pertes hydrau- cipalement par la surface des flasques avant et arrière. Les pertes
liques entre pertes dans l’étage et pertes dans la transmission par frottement sont donc, elles aussi, constantes, alors que la puis-
(diffuseur et coude). On se reportera en [B 4 302]. sance utile diminue proportionnellement à δ. La valeur relative des
pertes par frottement varie, en première approximation, comme 1/δ.
Le rendement hydraulique dépend de N S qui impose un certain
cadre aux formes de la pompe. Il dépend aussi de la taille des Inversement, pour des valeurs de δ supérieures à 0,15 la courbe
pompes, de la vitesse des écoulements, de la viscosité du fluide du rendement hydraulique est plate. Dans cette région, les pertes
pompé, c’est-à-dire du nombre de Reynolds et de la qualité des hydrauliques dans la roue ne sont plus prépondérantes ; il se
surfaces, c’est-à-dire de la rugosité. L’influence de ces deux derniers produit une compensation partielle, lorsque δ croît, entre la réduc-
paramètres, Re et Ru, sera traitée au paragraphe 1.7. tion des pertes par frottement et l’augmentation des pertes par
dispersion des vitesses à la sortie de la roue, due à un équilibre plus
Les informations statistiques ayant conduit aux courbes de incertain des différents filets, à une réduction de la longueur utile
rendement hydraulique η h en fonction des coefficients δ et N S des aubes et à une augmentation de l’angle β 2 .
(figures 7 et 8) concernent des pompes dont le diamètre était en

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si plusieurs pompes doivent fonctionner en parallèle et de préciser


le mode d’exploitation ;
— les moyens utilisés pour assurer un réglage du débit lorsque
la pompe doit assurer un débit variable ;
— la charge à l’aspiration de la pompe au point nominal, qui sera
généralement chiffrée par le (NSPH) disponible [B 4 313] : l’évolution
de ce (NPSH)disp avec le débit, dans toute la zone d’opération et,
en particulier, à droite du point nominal, si des fonctionnements en
surdébit sont prévus ;
— des informations sur les moyens d’entraînement ou sur la
vitesse de rotation, si celle-ci est imposée ; des informations sur la
fréquence du réseau, si la vitesse n’est pas imposée et si l’entraî-
nement est électrique ;
— des informations qualitatives dont l’importance peut être
grande : par exemple, si le fonctionnement est continu ou inter-
mittent, si l’on souhaite une valeur élevée du rendement de la
pompe ; une telle condition exclura d’emblée les pompes à N S très
petit.
Figure 8 – Rendements hydraulique et global de pompes centrifuges De nombreuses autres informations, que nous ne considérerons
et hélicocentrifuges en fonction de la vitesse spécifique pas ici, seront nécessaires au constructeur (fluides chimiquement
agressifs, porteurs d’une petite quantité de gaz incondensable, à
température élevée, toxique, porteur de particules solides ; mode
d’installation souhaité, etc.).
■ Les rendements hydrauliques des figures 7 et 8 ne représentent
pas les meilleures valeurs qu’il soit possible d’obtenir. Par exem-
ple, l’utilisation de roues doubles, surtout si elles sont suivies d’un 1.6.2 Choix hors des problèmes de cavitation
diffuseur aubé, permet d’envisager des rendements supérieurs
d’un point, ou plus.
Nous supposons que la pompe à choisir, ou à dimensionner,
L’utilisation de pompes dessinées avec des méthodes de calcul possède une charge à l’aspiration ou un (NPSH)disp tel que la cavi-
récentes ou encore l’usage de revêtements de surface permettent tation n’intervienne pas sur le dimensionnement. Nous verrons
aussi d’améliorer la valeur du rendement. (§ 1.6.3) comment la cavitation peut modifier, éventuellement, les
Sur une pompe à bulbe, où l’écoulement subit un changement choix que nous aurons fait.
de direction brutal à la sortie de la roue [B 4 300], les valeurs des Nous traiterons trois exemples choisis volontairement dans trois
figures 7 et 8 pourront, au contraire, être plus difficiles à obtenir. domaines très différents.
■ Sur la figure 8 , nous avons fait figurer, outre le rendement
hydraulique, une valeur approchée du rendement global hors 1.6.2.1 Premier exemple
pertes mécaniques . On doit utiliser ce rendement global avec Soit à déterminer une pompe, dont la vitesse de rotation n’est
précaution. Il permettra surtout de faire des comparaisons ou de pas imposée, mais dont l’entraînement se fera par un moteur
chiffrer des évolutions. asynchrone utilisant un réseau à 50 Hz. Le fluide véhiculé est de l’eau
froide, la hauteur d’élévation H = 60 m, le débit Q = 0,36 m3/s.
Pour chaque vitesse N de rotation possible (tableau 1), on peut
1.6 Choix d’une pompe déterminer le coefficient N S à partir de la relation (6), puis D S à partir
pour des conditions de la figure 5, puis le diamètre de la roue D à partir de l’expression (7),
puis le rendement hydraulique η h et le rendement global approché
de fonctionnement données η g à partir de la figure 8, enfin la puissance absorbée P a = ρ Qh / η g .
(0)
1.6.1 Définition du problème On voit, à l’examen du tableau 1 que les solutions C, D, E,
correspondant aux trois vitesses les plus lentes, sont à éliminer par
Le choix d’une pompe, en vue d’une application donnée, est un suite de la puissance importante qu’elles demandent. On constate
problème pratique important, que l’on se place du point de vue de entre la pompe la plus rapide (A) et la plus lente (E) un écart de 78 kW,
l’utilisateur ou de celui du constructeur. entraînant pour un fonctionnement continu, une surconsommation
Nota : ce qui suit est surtout basé sur l’exploitation des coefficients de similitude, mais de 0,68 · 106 kWh par an, ce qui est considérable.
il est conseillé de se reporter en [B 4 300] qui apportera une assistance et des éléments Les solutions C, D, E conduisent non seulement à des surcon-
de contrôle dans le choix de la pompe.
sommations très importantes, mais aussi à des pompes de plus
La définition d’un problème de pompage implique de connaître grandes dimensions. La solution E, par exemple, conduit à une roue
au moins : ayant un diamètre de 1,06 m contre 0,3 m pour la solution A. Si l’on
— la nature du liquide pompé, sa masse volumique, sa viscosité admet que la masse de la pompe varie comme la puissance 2,5 des
et, en particulier, son appartenance ou non à la catégorie des fluides dimensions, cela veut dire que la masse de la pompe D sera 23 fois
dits newtoniens dont la viscosité ne dépend pas de la vitesse celle de la pompe A.
d’écoulement ; Le choix est moins facile entre les solutions A et B. En effet, la
— le débit-volume véhiculé au point nominal, ainsi que la zone différence de puissance au niveau de l’accouplement n’est que de
de débit dans laquelle la pompe devra opérer ; 5 kW et la différence de puissance électrique peut être légèrement
— la hauteur à fournir par la pompe au point nominal ; atténuée par la différence de rendement du moteur. Une enquête
— la caractéristique du circuit résistant : celle-ci permet d’étudier économique est souhaitable. Des informations complémentaires
les conditions de démarrage, les problèmes de stabilités statique et, sont à rechercher, en particulier dans le domaine du bruit où la
éventuellement, dynamique ; il est également nécessaire d’indiquer solution B sera sans doute plus discrète que la solution A.

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■ Une solution à cinq étages est, par contre, difficile, elle conduirait
Tableau 1 – Premier exemple : choix d’une pompe en effet à N S /étage = 34, ce qui est trop pour une pompe multicellu-
dont la vitesse de rotation n’est pas imposée laire. La limite se situe approximativement à N S /étage = 30 (sauf cas
des pompes à bulbe qui n’est pas traité ici).
Solution
Caractéristique
1.6.2.3 Troisième exemple
A B C D E
Soit à déterminer une pompe entraînée par un moteur électrique
Hors cavitation à quatre ou six pôles sur un réseau à 60 Hz. Le fluide véhiculé est
de l’eau froide, la hauteur H = 15 m, le débit Q = 0,65 m3/s.
N .......... (tr/min) 2 950 1 480 980 735 590
Les deux vitesses imposées sont N = 1 770 et N = 1 175 tr/min
N S .................... 82,1 41,2 27,3 20,5 16,4 qui conduisent respectivement à N S = 187 et N S = 124.
D S .................... 1,4 2,2 3,1 4 4,9 Ces deux pompes (la première étant une pompe hélice et la
D ..................(m) 0,3 0,47 0,67 0,86 1,06 seconde une pompe hélicocentrifuge) semblent toutes les deux
convenir. Un choix objectif ne sera possible qu’en sortant du cadre
η g ..................... 0,89 0,87 0,81 0,74 0,67 des coefficients de similitude. Pour des conditions d’exploitation
P a ..............(kW) 238 243 261 286 316 standard, la hauteur limite d’une pompe hélice est 11 m [B 4 300].
La seule solution possible est celle à 1 175 tr/min qui conduit à
Sous cavitation une roue de 0,45 m avec, pour la valeur N S = 124, une certaine lati-
tude dans le choix du diamètre. On peut prévoir un rendement global
S (1) 643 323 214 160 129
de 0,885 et une puissance absorbée de 108 kW.
S (2) 1 386 695 460 345 277
(1) (NPSH)disp = 5 m
(2) (NPSH)disp = 1,8 m
1.6.3 Choix sous les contraintes de la cavitation

Ce paragraphe traite du choix et de l’évaluation d’une pompe de


telle façon que ses caractéristiques ne soient jamais affectées par
1.6.2.2 Deuxième exemple la cavitation, ce qui est le besoin le plus général des utilisateurs. Si
Soit à déterminer une pompe dont la vitesse de rotation est l’on cherche à satisfaire à d’autres besoins, on pourra utiliser la
imposée et égale à 1 460 tr/min. Le fluide véhiculé est de l’eau même procédure que celle que nous allons décrire, mais en utilisant
froide, la hauteur d’élévation H = 40 m, le débit Q = 0,012 m 3/s. en lieu et place de (NPSH)D et de (NPSH)3 % le critère de cavitation
spécifique du besoin, par exemple (NPSH)F pour se mettre à l’abri
On procède comme en 1.6.2.1 et les résultats sont donnés par le de la cavitation érosive.
tableau 2.
(0) 1.6.3.1 Rappels
On se reportera à l’article [B 4 313] qui traite de la cavitation dans
Tableau 2 – Deuxième exemple : choix d’une pompe les pompes. Nous ne rappellerons donc ici que le strict minimum.
dont la vitesse de rotation est imposée Le coefficient de vitesse spécifique d’aspiration S joue, dans le
(N = 1 460 tr/min) domaine de la cavitation, un rôle comparable à N S . Ce coefficient
de similitude est défini par la relation :
Solution
Caractéristique 1⁄2
Q
1 étage 3 étages 4 étages S = N -----------------------------------------
3⁄4
(9)

N S /étage ......................... 10 22,9 28,4


 ( NPSH ) req

D S /étage ......................... 9 3,6 3 Dans l’expression (9), le (NPSH) requis [(NPSH)req] peut corres-
pondre à n’importe quel critère de cavitation ; ordinairement, si S
D/étage .......................(m) 0,35 0,2 0,185 n’est suivi d’aucun indice ou d’aucune mention, il est exprimé en
ηg ..................................... 0,41 0,77 0,81 fonction de (NPSH)3 % .
P a totale....................(kW) 11,5 6,1 5,8 Au point de rendement optimal, 120 < S < 160 représente une
qualité relativement standard.
S = 300 représente une valeur réalisable sur une roue aspiratrice,
sans avoir à recourir à l’usage d’un inducteur.
■ La solution monocellulaire est évidemment possible, mais peu
favorable : le rendement est médiocre et la roue relativement grande. On l’obtient en concevant un œillard élargi, tant en section méri-
Une solution multicellulaire est à envisager. dienne qu’en section de passage utile, calculé pour un débit plus
grand que le débit nominal. Un tel dessin permet une amélioration
■ La seule condition qui soit modifiée en variante trois étages est la importante du (NPSH)3 % qui se traduit favorablement sur la valeur
hauteur qui devient H /étage = 13,3 m. L’intérêt de cette solution est de S, mais dont l’effet est presque toujours négatif sur la cavitation
évident (tableau 2) : la puissance est réduite de presque la moitié, érosive.
avec un gain de 5,4 kW et une économie annuelle de 47 MWh. La Les roues aspiratrices conduisent, en outre, à des écoulements
pompe ne sera pas plus lourde, sera moins encombrante et son plus instables, à une apparition précoce des recirculations à l’entrée
niveau de bruit sera inférieur. de la roue et à des conditions de fonctionnement plus délicates à
■ Une solution à quatre étages serait également possible débit réduit. Nous essayerons dans ce qui suit de tenir compte de
(tableau 2), avec un nouveau gain de rendement d’environ 4 points. ces différents aspects souvent difficiles à chiffrer et donc surtout
Une étude économique est à faire entre les deux solutions en qualitatifs.
consultant les constructeurs. Nous exposerons comment opérer le choix d’une pompe soumise
à des conditions de cavitation limitatives en traitant deux exemples.

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1.6.3.2 Choix du NPSH requis Nous reprenons l’exemple du paragraphe 1.6.2.1, mais avec :
Il n’est pas possible de traiter du choix et de l’évaluation d’une (NPSH)disp = 1,8 m
pompe, sans absorber le problème de la marge sur le NPSH.
qui ne peut être amélioré que par une modification lourde du génie
civil.
Il est déconseillé d’introduire la notion de marge sur la hauteur
ou le débit d’une pompe, cela afin d’éviter un surdimensionne- ■ Pour satisfaire à la marge nécessaire de 30 %, il faut :
ment, un surcoût, une surconsommation d’énergie et le besoin (NPSH)3 % requis  1,38 m
d’un laminage ou d’un by-pass qui sont générateurs de bruit.
avec des nouvelles valeurs de S (tableau 1).
Dans le domaine de la cavitation, cette marge dépend du critère Dans ces conditions, les pompes A, B, C ne sont pas réalisables,
de NPSH que l’on a retenu. Il n’est pas nécessaire de prendre de même avec une roue double. La solution D est réalisable avec une
marge si l’on considère le (NPSH)D . Le seul critère, toutefois, pour roue double, la solution E est réalisable avec une roue simple.
lequel on dispose d’informations numériques et statistiques en
■ Il existe une autre solution qui consiste à relever le (NPSH)disp au
grand nombre et d’origines diverses est (NPSH)3 % , qui est aussi le
moyen d’une pompe de gavage. Il sera alors possible de revenir aux
plus utilisé. Pour faire le choix d’une pompe, sans faire le choix
solutions A ou B avec le gain de puissance considérable qu’elles
préalable d’un constructeur, il convient donc de prendre pour réfé-
permettent.
rence (NPSH)3 % . (NPSH)3 % ne marque pas le seuil d’apparition
d’un phénomène, mais une étape intermédiaire dans un processus En prévoyant une pompe de gavage fournissant une hauteur
dont le développement est déjà très avancé, puisqu’il conduit à une de 7 m, le NPSH disponible de la pompe principale passe à
perte de 3 % sur la hauteur de la pompe. 1,8 + 7 = 8,8 m conduisant à :
Ne pas prendre de marge nécessiterait de concevoir la pompe (NPSH)3 % requis = 8,8/1,3 = 6,77 m.
avec une hauteur supérieure de 3 % au besoin. Pour ne pas avoir
à surdimensionner la pompe, la marge doit correspondre au moins La valeur de S des solutions A et B, pour une réalisation en roue
à l’écart qui sépare (NPSH)D de (NPSH)3 % , au point nominal et pour simple, devient ainsi respectivement 421 et 211.
tous les débits situés à droite du point nominal, où la caractéristique La pompe A est réalisable avec une roue double et
h (Q ) chute naturellement. S /ouïe = 421/ 2 = 298 . La pompe B est directement réalisable en
Le rapport (NPSH)D /(NPSH)3 % dépend du type de pompe version roue simple. Une étude économique permettra de choisir
considéré et de son dessin. En l’absence de données spécifiques entre A et B.
concernant la pompe à utiliser, on admet : La pompe de gavage sera réalisée à 735 tr/min, avec une roue
(NPSH)disp = 1,3 (NPSH)3 % double, N S /roue = 72, D = 0,38 m, η g ≈ 0,89 et S /ouïe = 244.
Il convient, maintenant que la solution a été définie au point
c’est-à-dire une marge de 30 %. C’est sur cette base que sont donnés nominal, de procéder à un examen des conditions de fonctionne-
les exemples qui suivent. ment pour tous les débits appartenant au domaine d’opération de
Nota : pour se prémunir de toute chute de caractéristiques à débit réduit, il la pompe et, éventuellement, de faire des retouches au dimension-
conviendrait de prendre une marge supérieure à 30 %.
nement de celle-ci.

1.6.3.3 Exemples
Nous reprenons l’exemple du paragraphe 1.6.2.1, en précisant : 1.7 Écarts par rapport aux lois
(NPSH)disp = 5 m de similitude
Pour respecter la marge de 30 %, il convient de choisir une
pompe avec :
Ces écarts sont dus aux effets d’échelles et à l’influence de la
(NPSH)3 % requis  3,85 m vitesse, de la rugosité et de la viscosité.
Le tableau 1 reste valable, mais il doit être complété par la valeur
de la vitesse spécifique d’aspiration S.
1.7.1 Généralités
Les solutions A et B ne sont réalisables en roue simple qu’avec
l’assistance d’un inducteur, et dans le cas de la solution A assez
Les lois de similitude ne sont valables que si les coefficients de
difficilement. La solution C est réalisable facilement, en prévoyant
frottement internes ne sont pas modifiés lorsque l’on change la
une roue aspiratrice d’un dessin aisé et ne présentant pas de risque
vitesse de rotation ou la taille de la pompe ou la viscosité du fluide.
d’instabilité exagéré à débit partiel. Les solutions D et E sont
Nous savons que les coefficients de frottement sont liés à ces trois
réalisables avec un œillard standard.
variables, qui ne sont pas indépendantes. Il est possible de les
La solution C apparaît donc comme satisfaisante, mais il existe regrouper sous la forme d’une variable unique, sans dimension, qui
une autre solution qui consiste à réaliser la pompe B dans une est le nombre de Reynolds :
version à roue double ; dans ce cas :
Re = U   ν (10)
Q /ouïe = 0,18 m3/s et S = 228
avec U et  vitesse et dimension choisies pour être représentatives
Les deux pompes ont alors sensiblement le même S et elles de l’écoulement et ν viscosité cinématique.
auront la même aptitude à fonctionner à débit partiel si cela est
nécessaire. La solution B roue double permet en outre d’obtenir un On sait aussi que les coefficients de pertes de charge (4 fois les
très bon rendement de l’ordre de 0,89. Malgré une complexité un coefficients de frottement f ) sont influencés par la rugosité relative
peu plus grande, elle représente le meilleur choix, grâce à ses Ru et que Re et Ru ne sont pas des variables indépendantes (figure 9).
dimensions plus réduites et la qualité de son rendement. La valeur des pertes par frottement P f = f (Re, Ru ) ne peut pas être
décomposée en P f = g 1 (Re ) + g 2 (Ru ).
La pompe A ne permet pas une réalisation en roue double, en
effet, on aurait encore S = 455, malgré la réduction par deux du L’objet du paragraphe 1.7 est de voir comment il est possible de
débit par ouïe. prévoir l’influence de ces différents paramètres sur les pertes et sur

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Figure 9 – Coefficient de perte de charge


dans les conduites en fonction du nombre
de Reynolds et de la rugosité relative

le rendement d’une pompe et, par effet secondaire, sur la hauteur


fournie par la pompe. On peut s’attendre, dès maintenant, à ce que Tableau 3 – Formules de correction globale
les corrections à apporter aux lois de similitude ne soient pas très
importantes pour deux raisons : 1er 2e
— d’une part, les pertes dans une turbomachine ne sont que Équation exemple exemple
partiellement des pertes par frottement visqueux ;
— d’autre part, il faut des déplacements importants de Re et de η H (1) (m) η
Ru pour modifier de façon significative la valeur des coefficients de
1–η
 -------D-   -------H- 
D0 0,20 H0 0,10
frottement. 1 1
----------------- = ----- + ----- (11) 0,826 170,5
On notera, de plus, que les pertes mécaniques ne suivent aucune 1 – η0 2 2
des lois dont nous venons de parler. Lorsque ces pertes ont une
1–η
 ----------
Re 
Re0 0,25
valeur relative non négligeable, elles doivent être traitées séparé- 1 1
----------------- = ----- + ----- - (12) 0,831 171,6 0,711
ment [B 4 302]. Il en va de même des pertes par fuite, dans le cas 1 – η0 2 2
général où les jeux relatifs ne sont pas indépendants de la taille de
la pompe et sont plus grands sur petite machine que sur une grosse.
1–η
 ----------
Re   -------D- 
Re0 0,10 D0 0,05
Lorsque l’on considère des changements d’échelle de grande impor- ----------------- = - (13) 0,835 172,5 0,733
tance, il convient de traiter ces pertes séparément [B 4 302]. 1 – η0

η
d  
 1 – ----------- d 
3,15 3,15
------- = -  1 – ------------ (14)
1.7.2 Formules de correction globale η0 1,6 1,6
0

Il a été proposé un grand nombre de formules de correction (1 ⁄ η) – 1 KD 0


globale permettant de chiffrer l’influence de l’effet d’échelle de la ----------------------------- = ------------
- (15)
( 1 ⁄ η0 ) – 1 K0 D
vitesse et de la viscosité. Ces formules ne tiennent pas compte du
N S de la machine, de sa géométrie particulière, de la rugosité de la
(1 ⁄ η ) – 1
 --------
N 
0,17 0,17

 ------
ν 
ν
pompe de référence et de celle de la pompe transposée. Elles ne N0
----------------------------- = - (16) 0,718
tiennent compte que de façon implicite de l’influence des jeux et ( 1 ⁄ η0 ) – 1 0
ne traitent pas séparément les pertes mécaniques.
Ces formules ont par contre été confrontées avec l’expérience dans (1) Hauteur admise proportionnelle à U 22 η
des domaines d’usages particuliers. Malgré cela, elles conduisent L’indice « 0 » correspond à la valeur de fonctionnement de référence
à des résultats dispersés (§ 1.7.3). Elles offrent cependant l’avantage
d’être d’un emploi simple. Nous ne citerons que les plus représen-
tatives (tableau 3). (0) ■ Canaan a proposé l’expression (12), où l’on admet comme précé-
■ Ackeret a proposé l’expression (11) qui suppose que la moitié des demment que la moitié des pertes seulement dépend du nombre de
pertes est constituée par les pertes visqueuses. Reynolds.

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■ Pfleiderer a proposé l’expression (13) qui est, sans doute, la plus 1.7.4 Analyse prenant en compte la rugosité
utilisée. et la géométrie de la pompe
Les expressions (11) et (12) ne sont pas compatibles et la première
ignore l’influence de la viscosité. L’expression (13) suppose, au 1.7.4.1 Méthode
contraire des précédentes, que la totalité des pertes est dépendante
du nombre de Reynolds. Dans la méthode qui va être exposée [16], on se réfère directement
aux courbes de pertes dans les conduites rugueuses (figure 9) qui
■ Rutschi a proposé une expression (14) purement empirique donnent le coefficient de pertes de charge en fonction du nombre
basée sur des essais systématiques de pompes monocellulaires de Reynolds et de la rugosité relative. L’analyse est basée sur le fait
véhiculant de l’eau à la température ordinaire. Dans (14), d repré- que, dans un canal de turbomachine centrifuge, la vitesse relative
sente le diamètre extérieur de l’œillard exprimé en centimètres. moyenne n’est pas très différente de U 2 /2 et que le diamètre hydrau-
Cette expression ne prend en compte ni l’influence de la viscosité, ni lique moyen D h , entre l’entrée du canal et sa sortie, n’est pas très
l’influence de la vitesse. différent, statistiquement, de 2 b 2 (b 2 étant la largeur de la roue à
la sortie).
■ Pantell a proposé l’expression (15), avec une correspondance
entre K et D donnée par (0) ■ Dans ces conditions, le nombre de Reynolds, qui représente
l’écoulement dans la roue dans les meilleures conditions, n’est pas
D basé sur U2 et D [cf. relation (10)], mais s’exprime par :
100 150 200 250 300 350
(mm) ( U2 ⁄ 2 ) ( 2 b2 ) U2 b2
Re = ---------------------------------------- = ----------------- (17)
K 20 5 2 1,2 1,02 1 ν ν

■ Pour faire intervenir le terme de rugosité relative, il convient


d’établir une correspondance objective entre les conditions des
■ Karassik donne pour une même pompe essayée dans des condi- essais (grains de sable de rugosité k s ) ayant conduit à la figure 9 et
tions de vitesses différentes et des fluides de viscosités différentes la rugosité absolue R a mesurée dans un canal de roue. Différentes
l’expression (16). études ont montré qu’il existe entre k s et R a un rapport typiquement
compris entre 1,5 et 2,4, ce qui conduit à l’approximation k s = 2 R a .
1.7.3 Exemples de correction globale La rugosité relative peut donc s’écrire :
ks 2 Ra Ra
Deux exemples nous permettent de voir les dispersions existant R r = -------
- = -------------
- = -------
- (18)
Dh 2 b2 b2
entre les différentes formules.
La formule de correction (d’après [16]) est :
1.7.3.1 Premier exemple
1–η 0,3 λ as + 0,7 λ
Pour vérifier les performances d’une pompe ayant une roue de ------------------ = ------------------------------------------
- (19)
D = 600 mm et une vitesse N = 1 800 tr/min, on a construit une 1–η0 0,3 λ as + 0,7 λ 0
maquette (à l’échelle 1/2,5) entraînée par un moteur à courant
continu. Essayée en plate-forme à la vitesse de 2 500 tr/min, cette Le rendement η 0 et le coefficient de perte de charge λ 0 corres-
maquette a fourni, au point nominal, une hauteur de 51 m avec un pondent à un fonctionnement de référence de la pompe, par exemple
rendement de 0,80. La maquette, comme la pompe, véhiculent de à vitesse réduite pour être compatible avec les moyens d’entraî-
l’eau froide. nement de la plate-forme (ou en eau) alors que le fluide de procédé
a une viscosité très différente. Le rendement η et le coefficient de
On remarque que ne sont applicables que les expressions (11), perte de charge λ correspondent à un fonctionnement transposé
(12) et (13) puisqu’elles sont les seules à faire intervenir simultané- dans d’autres conditions de vitesse et de viscosité.
ment les notions de vitesse et de dimension. La notion de vitesse
intervient dans (11) par H 0 /H ≈ [D 0 N 0 /DN ]2. λ as correspond au coefficient de perte de charge qui ne dépend
plus du nombre de Reynolds. Pour une rugosité donnée, c’est la
Les valeurs de rendement et de hauteur prédites pour la pompe valeur que l’on atteint asymptotiquement quand Re tend vers l’infini.
sont données tableau 3. On constate une dispersion sur la correction
de rendement, puisque celle-ci est de 2,6 points d’après (11) et de Les valeurs de λ et λ as peuvent être lues sur la figure 9, ou
3,5 points selon (13), soit un écart de 35 % sur la grandeur de la estimées à partir de la formule de Colebrook :
correction.
 
1 18,7
-------- = 1,74 – 2 Ig 2 R r + ------------------
1.7.3.2 Deuxième exemple λ Re λ

On a essayé en plate-forme et à sa vitesse de rotation normale Nota : le fondement de cette méthode peut évidemment être critiqué, puisque l’écou-
lement dans un canal de roue de pompe est assez éloigné de l’écoulement établi que l’on
une pompe de faibles dimensions avec de l’eau froide dont la vis- rencontre dans un tuyau. Cependant, la méthode de transposition, matérialisée par la
cosité ν = 10 –6 m 2/s. Le rendement optimal mesuré était de 0,78. On formule (19), a pu être vérifiée sur un grand nombre de cas et s’est avérée fournir des
cherche le rendement de cette pompe, avec un fluide de viscosité valeurs de correction particulièrement satisfaisantes.
7 · 10 –6 m 2/s.
On remarque d’abord que seules les formules (12), (13) et (16) 1.7.4.2 Exemple
sont applicables, les autres expressions ne prenant pas en compte Nous reprenons l’exemple du paragraphe 1.7.3.2 en précisant
l’influence de la viscosité. que, pour la pompe, U 2 = 28 m/s, b 2 = 9 mm et que R a = 15 µm. Les
Les valeurs de rendement prédites pour la pompe, dans ses pertes mécaniques sont, en outre, négligeables.
conditions d’exploitation normales, sont données tableau 3. On Durant les essais de plate-forme en eau, on a, d’après (17) :
constate, comme précédemment, une dispersion au niveau des cor-
rections, puisqu’elles varient de – 4,7 points pour (13) à – 6,9 points Re 0 = 28 × 0,009/10–6 = 2,52 · 105
pour (12). L’écart sur la grandeur de la correction est proche de 50 %.
et dans les conditions d’exploitation normales :
Il convient donc d’être très prudent dans l’usage des formules de
correction globale. Re = 3,6 · 104

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La rugosité relative [relation (18)] est R r = 0,015/9 = 1,67 · 10 –3. Pour la viscosité ν = 7 · 10 –6 m2/s, il n’y a pas de correction sur
À partir des valeurs précédentes, on déduit λ as = 0,022, la hauteur et le débit et seulement une correction de – 3,2 points
λ0 = 0,022 5, λ = 0,027 (figure 9 ou formule de Colebrook). sur le rendement. Cette valeur n’est pas très éloignée de la correc-
tion de – 3,1 points du paragraphe 1.7.4.2.
En introduisant ces valeurs dans (19), on obtient la valeur du
rendement prévisible avec le fluide de procédé η = 0,749, soit une Lorsque l’on dispose d’informations spécifiques à la pompe
correction sur le rendement (η 0 = 0,78) de – 3,1 points. (rugosité, dimensions, vitesse), il est préférable de calculer la
correction par la méthode du paragraphe 1.7.4, les informations de
Si la pompe avait été parfaitement polie , et de rugosité la figure 10 offrant cependant une possibilité de recoupement.
négligeable, on aurait trouvé η = 0,67, montrant ainsi une très
grande influence de la rugosité sur le terme correctif.
Si la rugosité de la pompe avait été 10 fois plus grande, les coef-
ficients de frottement seraient restés dans la zone où ils ne
dépendent plus de Re, et l’on aurait trouvé une influence nulle de
2. Conception et calcul
la viscosité, c’est-à-dire le même rendement en eau qu’avec le fluide d’une pompe centrifuge
de procédé.
Nota : avec une telle rugosité, le rendement de référence de la pompe essayée en eau
aurait été largement inférieur à 0,78.
2.1 Dimensionnement préliminaire
1.7.5 Informations pour fluides très visqueux Nous prenons pour exemple la solution B du tableau 1 (§ 1.6.2.1).
Le dessin est fait en supposant un NPSH disponible suffisant pour
Un certain nombre de lois empiriques, résultant de la corrélation ne pas avoir à dessiner une roue aspiratrice élargie, ce qui conduirait
entre de nombreux essais, ont été publiées. Elles se trouvent résu- à des règles de dessin particulières alors que nous voulons présenter
mées par les courbes de la figure 10. des règles de dessin de caractère général. Pour traiter le problème
de façon complète, nous supposerons, dans une première étape, que
Elles donnent en fonction de la viscosité cinématique ν du
la roue est suivie d’un diffuseur aubé (§ 2.4) et, dans une deuxième
liquide pompé la valeur de trois facteurs correctifs concernant :
étape, que la roue est suivie directement d’une volute (§ 2.5).
— le débit k Q = Q 2 /Q1 ;
— la hauteur k H = H 2 /H 1 ; Cette pompe véhicule de l’eau froide et a les caractéristiques
— le rendement k η = η 2 /η1 ; suivantes (tableau 1) :
l’indice 1 désignant le fonctionnement en eau froide et l’indice 2 en N = 1 480 tr/min η g = 0,87
fluide visqueux. Q = 0,36 m3/s N S = 41,2
Reprenons, à l’aide de la figure 10, l’exemple des paragraphes H = 60 m soit h = 588,6 J/kg D S = 2,20
1.7.3.2 et 1.7.4.2. D = 0,47 m soit r 2 = 0,235 m
D’après la figure 7, on a : η h = 0,90
et les coefficients sans dimension de Rateau [relations (1) et (2)]
sont :
µ = 0,443 et δ = 0,179
De plus, la roue est montée en porte-à-faux. La poussée axiale est
équilibrée par un piston porté par la roue et ayant le même diamètre,
et la même géométrie, que la garniture d’ouïe. Celle-ci, comme le
piston, comporte deux étages de détente.

2.2 Calcul de la roue. Première itération

Beaucoup de grandeurs ne peuvent pas être calculées directe-


ment; nous aurons très souvent recours à un processus itératif, en
partant de valeurs approchées qui seront ensuite vérifiées et
pourront donner lieu à une seconde itération.

2.2.1 Établissement du triangle des vitesses


à la sortie de la roue

2.2.1.1 Débit interne dans la roue


La roue n’étant pas encore dessinée, il est difficile de calculer
directement la valeur des fuites internes [B 4 302]. On cherche
donc une valeur approchée.
On sait que l’écart qui sépare le rendement global du rendement
Figure 10 – Pompage de liquides visqueux : coefficients
hydraulique est constitué par les pertes dues aux fuites internes et
de correction des performances (revue Plant Engineering)
par les pertes de frottement de disque ; statistiquement et en
moyenne, ces pertes ont un poids sensiblement équivalent.
Dans l’exemple : (η h – η g) = 3 %.

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On peut prévoir des pertes par frottement de disque égales à 1,5 %


de la puissance et des fuites internes représentant environ 1,5 % du Tableau 4 – Récapitulatif des premiers éléments
débit utile, soit pour Q = 0,36 m3/s : du triangle des vitesses pour trois valeurs possibles
— un débit de fuite q f = 5,4 L /s = 5,4 · 10 –3 m3/s ; du nombre d’ailes
— un débit interne Q i = 0,365 4 m3/s.
z 5 6 7
2.2.1.2 Estimation des dimensions de l’œillard σ selon (27) [B 4 302] ............ 0,722 0,757 0,784
Le conduit d’entrée qui relie la tuyauterie à l’œillard (entrée de σ selon (28) [B 4 302] ............ 0,630 0,672 0,705
la roue) est ordinairement le siège d’une forte accélération et d’une σ retenu ................................. 0,66 0,70 0,73
chute de pression (d’autant plus grandes que l’œillard est petit) ; V u2 ......................................... 17,96 17,96 17,96
elles correspondent à la mise en vitesse du fluide. V u2 ∞ ....................................... 27,21 25,65 24,60
W u2 ........................................ 18,46 18,46 18,46
On peut considérer que la mise en vitesse, si le conduit est
convergent et de formes simples, se fait sans pertes. Par contre, il W u2 ∞ ...................................... 9,21 10,77 11,82
faudra, dans le diffuseur (§ 2.4) ou dans la volute (§ 2.5), procéder µ t ∞ = V u2 ∞ /U 2 ....................... 0,747 0,704 0,675
à l’opération inverse, c’est-à-dire ralentir l’écoulement pour récupé-
rer la chute de pression initiale. Cette recompression se fera avec
un rendement qui sera, au mieux, le rendement hydraulique de la 2.2.1.4 Choix des grandeurs à la sortie de la roue
pompe. La perte correspondante sera :
Nous allons devoir maintenant procéder à un certain nombre de
2
0,5 V m1 ( 1 – ηh ) choix dont vont dépendre, pour beaucoup, la géométrie et la qualité
de la pompe.
Si, dans l’exemple, nous voulons limiter à 0,5 % de la hauteur la
perte due à la récupération de la vitesse initiale, il faut choisir, avec ■ Le choix de la vitesse débitante à la sortie V m2 peut être fait à partir
le rendement hydraulique prévu de 0,90, une valeur de la vitesse de considérations sur la charge aérodynamique que supportent les
débitante moyenne à l’entrée V m1 < 7,6 m/s. La section de l’œillard ailes ou en se basant sur le taux de distorsion que supporte l’écou-
correspondante est S m1 = 0,048 m2 et le rayon extérieur de l’œillard lement à la sortie. Nous choisirons cette dernière méthode [cf. § 4].
r 1e ≈ 0,124 m. Pour chaque couple de valeurs (z, µ t∞) du tableau 4, il est pos-
Nota : bien entendu, cette valeur de V m1 n’est pas une valeur obligée, mais une valeur sible, à partir de la figure 26, de déterminer une valeur de V m2∞ /U 2
raisonnable, que l’on essayera de ne pas dépasser et, au contraire, de réduire si cela est qui conduise à une distorsion acceptable de l’écoulement. Ces
possible. valeurs et celles qui en découlent ont été portées dans le tableau 5.
Nous saurons seulement, après avoir examiné les conditions à la
sortie de la roue, si cette valeur de r 1e peut être conservée dans le (0)
projet. Un des critères qui permettra d’accepter ou de réduire ou
d’élargir r 1e sera le taux de ralentissement de la vitesse relative W Tableau 5 – Valeurs des grandeurs du triangle
entre l’entrée et la sortie de la roue (§ 2.2.2.1).
des vitesses : choix
2.2.1.3 Premiers éléments du triangle des vitesses. z 5 6 7
Coefficient de glissement
V m2 /U 2 (limite) .................... 0,062 0,115 0,20
Avec les données du paragraphe 2.1 (H = 60 m et η h = 0,90) et la
V m2 .............................. (m/s) 2,26 4,18 7,28
relation (21) de [B 4 302], on obtient :
W 2 ................................ (m/s) 18,60 18,93 19,84
H t = 66,67 m ou h t = 654 J/kg. V 2 ................................. (m/s) 18,10 18,44 19,38
La vitesse périphérique sur le diamètre extérieur de la roue est β 2.......................................(o) 7 12,75 21,5
U 2 = 36,42 m/s. β 2a .....................................(o) 13,77 21,2 31,6
On en déduit [[B 4 302] relation (23)] ; V u 2 = 17,96 m /s et b 2 .................................(mm) 117 62,0 35
W u2 = 18,46 m/s.
Nous allons calculer le coefficient de glissement permettant
de passer des grandeurs physiques de l’écoulement aux grandeurs ■ La largeur b 2 à la sortie de la roue a été calculée en supposant
géométriques de la roue, pour trois valeurs possibles du nombre z une épaisseur des aubes au rayon de sortie de e = 4 mm, et en
d’ailes, en utilisant les formules (27) et (28) de [B 4 302] : prenant en compte l’encombrement des aubes par la relation :
1,2 ( 1 + sin β 2a ) 2 π r2
 
1 e
----- = 1 + --------------------------------------------- Q i = S m2 V m2 1 – -------------------------- avec t = -----------------
-
σ z 1 – (r ⁄ r ) 
2
t sin β 2a z
1 2

1 1,5 + 1,1 ( β 2a ⁄ 90 ) ■ Nous allons maintenant devoir choisir entre les diverses solutions
----- = 1 + -------------------------------------------------
-
σ z 1 – (r 1 ⁄ r 2) du tableau 5.
Nous écarterons la solution à 5 ailes parce qu’elle conduit à un
En première approximation (§ 2.2.1.2) : r 1e = 124 mm. On en angle de sortie très petit et une roue très large, ce qui engendrerait
déduit, par comparaison avec des roues existantes, le rayon à des difficultés de raccordement avec l’entrée de la roue.
l’entrée du filet 1/2 (qui partage l’écoulement en deux tubes de
courants égaux) : r 1 = 95 mm, d’où r 1 /r 2 = 95/235 = 0,404. Nous écarterons aussi la solution à 7 ailes car l’énergie cinétique
correspondant à la vitesse débitante représente 5 % de la hauteur
Nous ne connaissons pas encore la valeur exacte de β 2a , mais utile.
nous savons par expérience qu’il sera de l’ordre de 20o, et c’est Nota : cette condition n’est pas favorable lorsque la roue est suivie directement d’une
cette valeur que nous admettrons pour un premier calcul. volute où l’écoulement méridien subit à l’entrée de la volute un élargissement brusque
ou, au moins, très rapide.
Le tableau 4 récapitule les résultats. On rappelle que le coefficient
µ t∞= V u2∞ /U 2 correspond au coefficient de hauteur pour un nombre Nous retiendrons donc la solution à 6 ailes, en conservant
d’ailes infini. intégralement les valeurs du tableau 5. Il convient tout de même de
remarquer qu’une petite variation de l’ordre de 5 à 10 % en dessous

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de la vitesse débitante V m2 serait acceptable et qu’un projet avec ■ Le même calcul effectué sur le filet extérieur conduit à
β 2a = 20o, et b 2 = 66 mm serait aussi un bon projet. W 1e = 20,66 m/s et à un ralentissement W 2 /W 1 = 0,916, ce qui est un
Nota : lorsque l’on dispose d’un logiciel de calcul de l’écoulement 3D, ou quasi-3D, même ralentissement modéré et acceptable.
non visqueux, on a la possibilité d’affiner le choix en comparant les distributions de vitesses
fournies par le programme, pour différentes valeurs du groupement β 2a , V m2 , b 2 . Les valeurs ci-dessus de W 2 /W 1 seront légèrement réduites par
On éliminera les solutions conduisant à des décélérations fortes sur la partie terminale rapport au calcul avec une vitesse moyenne, par suite de la dis-
des aubes, tout en cherchant à réduire les surfaces frottantes, c’est-à-dire les pertes par torsion de l’écoulement dans l’œillard. Cependant, les marges dont
frottement. on dispose sont suffisantes pour ne pas avoir à modifier le rayon
extérieur de l’œillard r 1e = 124 mm admis en première approxima-
2.2.1.5 Triangle des vitesses à la sortie de la roue tion.
Il est présenté figure 11.
2.2.2.2 Tracé de la vue méridienne
Il n’y a pas de règles spécifiques pour le tracé de la vue méri-
2.2.2 Calcul et dessin de la vue méridienne dienne. Il convient surtout d’éviter les survitesses et de construire
un canal conduisant à des distributions de vitesses aussi uniformes
2.2.2.1 Contrôle des ralentissements que possible.
Nous avons estimé (§ 2.2.1.2) V m1 = 7,6 m/s et r 1e = 0,124 m Ce travail est grandement facilité si l’on dispose d’un logiciel de
(rayon du filet extérieur) et (§ 2.2.1.3) r 1(1/2) = 0,095 mm (rayon du calcul de l’écoulement méridien. Sinon, on cherche à assurer, sur
filet 1/2). chacun des deux contours, la continuité de la dérivée seconde,
c’est-à-dire l’absence d’un changement brutal dans les rayons de
■ Au niveau du filet 1/2, la vitesse périphérique est U 1 = 14,72 m/s courbure. Une définition au moyen de cercles tangents est donc
et la vitesse relative W 1 = 16,56 m/s, en supposant une vitesse déconseillée.
moyenne uniforme dans l’œillard.
La vue méridienne de la figure 12 n’a pas fait l’objet d’un calcul
À la sortie de la roue, W 2 = 18,93 m/s. L’écoulement sur le filet de distribution de vitesses à la paroi ; ce n’est donc qu’une
1/2 est donc légèrement accéléré, ce qui est satisfaisant. ébauche, mais elle est indispensable pour achever notre exemple
de calcul.

2.2.2.3 Triangles des vitesses à l’entrée de la roue


Pour tracer convenablement ces triangles de vitesses, il est
préférable de disposer d’un programme de calcul en écoulement
méridien.
Lorsqu’on ne dispose pas d’un tel programme (permettant de
connaître la distribution des vitesses en tous points et, par
conséquent, de calculer les trois surfaces de courant intermédiaires
qui, avec les deux parois latérales, définissent quatre tubes de
courant traversés chacun par 1/4 du débit), on procède comme
en [B 4 302]. On calcule et on trace le filet 1/2 (AB, figure 12). On
Figure 11 – Triangle des vitesses à la sortie de la roue
trouve alors que le rayon à l’entrée du filet 1/2 est r 1(1/2) = 98 mm
correspondant à une vitesse périphérique U 1 = 15,19 m /s (alors
qu’il avait été estimé à 95 mm dans les calculs préliminaires). On
trouve aussi que, en A, V m1 = 8,5 m/s (et non 7,6 m/s), par suite de
la non-uniformité de la vitesse méridienne.
Ces éléments suffisent pour tracer le triangle des vitesses à
l’entrée de la roue sur le filet 1/2 (figure 13).

Figure 13 – Triangles des vitesses à l’entrée de la roue


au niveau du filet 1/2

Figure 12 – Vue méridienne de la roue

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On procédera exactement de la même façon pour tracer les Z auront une origine quelconque, par exemple le bord d’attaque du
triangles des vitesses à l’entrée du filet i (intérieur), du filet 1/4, du filet 1/2 pour θ et le fond de roue pour Z.
filet 3/4, et du filet e (extérieur). On note que la relation entre r et Z a déjà établie lors de la
Sur la figure 13 on a porté, en outre, la vitesse méridienne V m1 ′ constitution de la vue méridienne (figure 12), et que la ligne en
qui tient compte de l’encombrement des aubes, en supposant une tireté constitue cette relation pour le filet 1/2, représentée également
épaisseur des ailes à l’entrée de 4 mm. Le triangle des vitesses est tableau 6.
ainsi dédoublé : (0)
— le triangle constitué par V m1 , β1 , W1 représente l’écoulement
juste avant son entrée dans la roue ; Tableau 6 – Représentation d’une aube sur le filet 1/2
— le triangle constitué par V m1 ′ , β 1′ , W 1′ représente l’écoule-
ment juste après son entrée dans la roue. Z..............(mm) 121 90,5 64,6 45,5 35 31
Sauf conditions particulières, telles que celles qu’impose le dessin r ..............(mm) 98 115 138 167,5 200,5 235
d’une roue aspiratrice, on prendra à l’entrée dans la roue, comme θ ...................(o) 0 31,8 60,83 87,07 110,9 133,2
angle des aubes, β 1a = β 1′ . Le raccordement entre l’entrée et la sortie
des aubes devrait se faire dans de bonnes conditions, au moins sur
le filet 1/2, puisque les angles d’entrée et de sortie ne sont pas très L’angle β est, pour un point donné de la courbe, relié aux accrois-
différents. sements différentiels ds et dθ par cotan β = r dθ /ds. En utilisant des
accroissements finis, on peut calculer de façon assez approchée θ
pour satisfaire à la loi d’angle retenue. Nous admettrons, pour
l’exemple, une loi d’angle β linéaire (tableau 6).
2.3 Détermination finale de la roue
Le tracé tridimensionnel de l’aile sur le filet 1/2 est entièrement
2.3.1 Deuxième itération défini par les termes r, θ, Z du tableau 6. La représentation complète
dans un plan n’est évidemment pas possible.
Normalement, à ce stade de l’étude, il convient de revenir sur les La figure 14 montre, pour l’exemple choisi et le filet 1/2, la
valeurs approchées de la première itération et, si cela est nécessaire, projection de l’aile dans un plan perpendiculaire à l’axe (tableau 6).
d’apporter des retouches, au premier calcul ; elles seront presque Malgré le découpage rudimentaire en cinq tronçons auquel nous
toujours petites. avons procédé, on voit que l’aile satisfait à l’angle de sortie demandé,
Dans l’exemple traité, une deuxième itération ne sera pas néces- elle n’est sans doute pas très différente de ce que donnerait un calcul
saire. En effet, le rayon extérieur de l’œillard n’a pas été modifié, plus détaillé réalisé avec un découpage plus fin.
le rayon d’entrée du filet 1/2 a été estimé à 95 mm pour une valeur L’angle d’entrée, qui apparaît sur la figure 14, est très inférieur à
réelle de 98 mm, et l’angle β2a a été estimé à 20o pour une valeur l’angle de 31,3o, ce qui est normal ; en effet, l’angle de la figure
réelle de 21,2o. n’est pas l’angle vrai de l’aube, mais l’angle projeté sur le plan de
Les écarts sont trop faibles pour justifier une deuxième itération représentation.
(par exemple, le déplacement de β 2a de 20o à 21,2o modifie la valeur
de σ de moins de 0,3 %). Il en irait différemment si le projet à sept 2.3.2.3 Définition de l’aube dans son ensemble
ailes avait été retenu, car l’écart sur β2a est trop grand pour être
■ Il convient de recommencer (à partir du § 2.2.2.3), pour les autres
négligé.
filets, le calcul fait pour le filet 1/2. On obtient ainsi la représentation
de l’aile sur cinq filets.
2.3.2 Tracé des aubes de la roue

2.3.2.1 Évolution des angles à l’intérieur de la roue


Dans l’exemple traité, nous savons que β1a = 31,3o et β2a = 21,2o.
Il faut maintenant choisir une loi de variation entre ces deux
conditions d’entrée et de sortie.
■ Lorsque la roue est purement centrifuge, ou presque centrifuge,
on peut choisir une loi linéaire en fonction de la distance curviligne
s comptée sur la courbe qui est à l’intersection de la surface de
courant étudiée et un plan passant par l’axe. Cette courbe est, pour
le filet 1/2, la courbe AB de la figure 12, où nous avons pris le bord
d’attaque (point A) pour origine de s.
■ Lorsque la roue présente une partie axiale développée, on doit
s’assurer que les aubes, dans cette partie, sont convenablement
chargées. Le meilleur contrôle consiste en un calcul de la distribu-
tion de vitesses autour des aubes. Si on ne dispose pas des moyens
pour faire ce calcul, on établit une loi permettant de réaliser
d (UVu)/ds = Cte depuis Vu = 0 et W u = U1 au bord d’attaque jusqu’à
V u = V u2∞ au diamètre de sortie. Figure 14 – Projection de l’aile dans un plan perpendiculaire à l’axe
pour l’exemple choisi
2.3.2.2 Représentation d’une aube sur un filet
La ligne moyenne d’une aube sur un filet quelconque, par exemple
le filet 1/2 (figure 12), correspond à une courbe dans l’espace que
l’on définit en coordonnées semi-polaires par une relation entre les
variables r, θ, Z (l’axe Z étant l’axe de la pompe). Les variables θ et

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■ Il est nécessaire ensuite de vérifier que les cinq filets, ainsi 2.4.1 Choix du nombre d’ailes z d
calculés, constituent une surface cohérente. Des modifications, por-
tant par exemple sur la forme de la ligne CAD des bords d’attaque Ce choix est conditionné d’abord par des considérations méca-
(figure 12), peuvent s’avérer nécessaires. L’usage d’un programme niques. On optera pour un nombre d’aubes qui soit premier avec
de lissage est recommandé pour terminer cette phase de définition celui de la roue et l’on évitera un nombre d’ailes qui ne diffère de
des aubes dans de bonnes conditions. celui de la roue que d’une unité.
■ L’étape suivante consiste à habiller la surface des aubes d’une Dans l’exemple, avec une roue portant 6 ailes, nous aurons à
épaisseur, compatible avec les problèmes mécaniques et de réa- choisir, pratiquement entre 11, 13, 17 et 19.
lisation par fonderie. Ce choix peut être influencé par des conditions d’encombrement
Il faut, enfin, transposer la définition « hydraulique » des aubes ou de rapport diamétral du diffuseur. En effet, plus un diffuseur
de la roue (qui suit les surfaces d’écoulement et les prend pour réfé- comporte un nombre d’aubes faible, plus il nécessite un encombre-
rence), vers une définition « industrielle » ou encore « mécanique », ment diamétral important.
permettant un contrôle facile de la géométrie et une réalisation Enfin, d’un point de vue hydraulique, il est préférable d’avoir un
simple des modèles de fonderie. Cette nouvelle définition, sans rap- diffuseur dont la section d’entrée ait un facteur de forme pas trop
port avec les surfaces d’écoulement, peut être constituée de coupes différent de la section carrée, ainsi que cela ressort de la valeur du
successives de la roue par une série de plans perpendiculaires à l’axe facteur K  [formules (44d) et (44e) en [B 4 302].
et également espacés.
L’usage d’un programme de transposition en interface avec la
DAO est vivement recommandé. 2.4.2 Choix de la largeur du diffuseur

On choisit habituellement une largeur un peu supérieure à la


2.3.3 Pluralité des solutions largeur de la roue, de telle façon que les tolérances de montage et
les déplacements relatifs en fonctionnement (sous l’influence des
La solution que nous venons de définir n’est pas unique. Il existe pressions ou des températures ou des efforts sur les brides, etc.)
des infinités de solutions permettant de répondre de façon conve- ne conduisent pas à un désaffleurement entre les faces internes de
nable au problème pris pour exemple, et il est important de la roue et du diffuseur.
comprendre à quel point ces solutions peuvent être différentes, en Dans l’exemple, nous adopterons une largeur de diffuseur égale
passant en revue l’influence de quelque grands paramètres. à 66 mm pour une largeur de roue de 62 mm.
■ Le choix du coefficient de hauteur µ (figure 4) permet de définir
une roue ayant un diamètre compris entre 442 et 504 mm.
2.4.3 Choix de l’entrefer
■ On aurait pu faire le choix d’une vitesse débitante dans l’œillard
nettement plus petite en acceptant des ralentissements plus grands Nous avons déjà parlé du rôle de l’entrefer en [B 4 302]. Un petit
dans la roue, d’où un œillard plus grand et une vue méridienne assez entrefer conduit à de grandes fluctuations de pression à l’entrée du
différente de celle de la figure 12. Les angles d’entrée auraient été diffuseur, pouvant aller jusqu’à la détérioration de ce dernier. Le
plus petits et le développement angulaire des aubes plus grand. relèvement des fluctuations de pression est accompagné d’une
■ On aurait pu dessiner une roue plus axiale en déplaçant le point augmentation du bruit. Inversement, un grand entrefer conduit à
A de la figure 12 vers la gauche ; cela était parfaitement possible. une augmentation de l’encombrement diamétral et à une petite aug-
mentation des pertes, puisque le diffuseur lisse qu’il constitue a un
■ On aurait pu retenir une vitesse débitante à la sortie de la roue un rendement plus faible que le diffuseur aubé.
peu plus faible, et un angle un peu plus couché (§ 2.2.1.4).
Dans l’exemple, nous admettrons un entrefer d’environ 5 %, soit
■ On aurait pu choisir une distribution des angles différente à un diamètre d’entrée dans le diffuseur aubé de 2 r 3 = 495 mm. Le
l’intérieur de la roue, et le développement angulaire des aubes se vecteur vitesse, immédiatement avant l’entrée dans le diffuseur,
serait trouvé modifié. est constitué (cf. [B 4 302]) des composantes :
■ On aurait pu tracer une roue à sept ailes, en l’associant avec une V u3 = 17,96 (470/495) = 17,05 m/s
valeur de µ plus grande que celle que nous avons choisie. La vue
et V m3 = 0,36/(π 0,495 × 0,066) = 3,5 m/s
méridienne et, surtout, le tracé des ailes auraient été différents.
L’angle de l’écoulement est α 3 = 11,6o.
Les règles que nous venons de donner permettent de définir On remarque que la vitesse débitante n’est plus que de 3,51 m/s
une bonne roue, mais pas unique. Ceux qui disposent d’un contre 4,18 m/s à la sortie de la roue (figure 11), soit une réduction
patrimoine hydraulique ne manqueront pas d’introduire dans beaucoup plus grande que pour la composante tangentielle. Cette
leur dessin les acquis venant de ce patrimoine et ils aboutiront réduction comporte quatre facteurs : l’augmentation du diamètre et
à des tracés qui leur seront propres. de la largeur, la disparition des fuites internes et de l’encombrement
d’ailes de la roue.
En admettant un encombrement d’ailes de 5 %, juste après
l’entrée dans le diffuseur, on a V m3 ′ = 3,69 m/s, V 3′ = 17,44 m/s et
o
2.4 Détermination d’un diffuseur aubé α ′3 = 12,2 .
Les triangles des vitesses de la figure 15 résument les présentes
conditions.
On se reportera en [B 4 302].
Rappelons que les indices 3 et 4 désignent respectivement l’entrée
et la sortie du diffuseur. 2.4.4 Calcul de la section d’entrée

La principale difficulté intervenant dans le calcul de la section


d’entrée du diffuseur est l’évaluation du facteur de blocage b l . Il
n’existe pas actuellement de méthodes permettant de l’obtenir avec

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La section de sortie à prévoir est alors :


0,36 2 2
S 4 = ---------------------------------- = 0,040 4 m = 404 cm
10,46 × 0,85
conduisant à un col de sortie c 4 = 5,56 cm.

2.4.6 Tracé du diffuseur

Figure 15 – Triangle des vitesses à l’entrée du diffuseur aubé Nous calculons, d’abord, l’angle de divergence optimal [[B 4 302],
relation (44a)] 2 θ d = 11,8 (2 + 0,510)/3 = 9,87o.
Avec cet angle de divergence, il faudra prévoir une longueur de
une bonne précision. On sait seulement que ce facteur ne dépend diffusion égale à 12,68 cm.
pratiquement que de la roue et qu’il est d’autant plus grand que On peut maintenant tracer le diffuseur avec : z d = 11 ; α 3′ = 12,2
o
celle-ci est chargée (peu d’ailes, facteur de glissement important).
(figure 15) ; c 3 = 3,37 cm ;  3 = 6,6 cm ; c 4 = 5,56 cm ; longueur de
Pour l’exemple, où l’on peut considérer que la roue est modé- diffusion séparant le col d’entrée du col de sortie  3 ⁄ 4 = 12,68 cm.
rément chargée, on admet un facteur de blocage b l = 10 %. Il
La poursuite du tracé se fait graphiquement en prenant soin
convient encore de tenir compte du ralentissement qui intervient
d’assurer la continuité des surfaces et des rayons de courbure.
entre le rayon d’entrée du diffuseur r 3 et le rayon au centre du col
r 3′ ≈ r 3 + ( c 3 ⁄ 2 ) . Pour un diffuseur de largeur constante, V m , V u ,
V varient comme 1/r. Dans ces conditions, la section d’entrée s’écrit : 2.4.7 Rendement du diffuseur
c3
 1 + 2--------r 
0,36 2
S col = c 3  3 z d = ----------------------------------------- (en m ) Il est donné par l’expression (44) de [B 4 302], avec :
17,44 ( 1 – 0,1 ) 3 K θ = 1, K Re = 0,994, K  = 0,969 , K Rc = 0,99 (estimé), K bl = 0,9.
Il est ainsi possible de dresser le tableau 7 en fonction du nombre Le rendement, hors K bl , exprimant les qualités propres du diffu-
d’aubes du diffuseur. Nous choisirons la solution z d = 11, qui est celle seur est de 0,868. Le rendement global, tenant compte de la qualité
conduisant pour la section d’entrée au facteur de forme le plus favo- de l’écoulement délivré par la roue, ηd = 0,781.
rable au rendement ( K  maximal). Les pertes exprimées sous forme de hauteur, qui correspondent
(0) à ce rendement global, sont :

 ( 17,44 ) 2 – ( 10,46 ) 2 
Tableau 7 – Choix d’un diffuseur en fonction -------------------------------------------------------- ( 1 – 0,781 ) = 2,17 m
29
du nombre d’aubes
zd 11 13 17 19
2.5 Calcul et détermination d’une volute
S col .............................(cm2) 245 242,5 239,2 238,1
S col /canal...................(cm2) 22,3 18,65 14,1 12,53
La volute prise pour exemple est celle qui se situe directement
largeur  3 ................... (cm) 6,6 6,6 6,6 6,6 en aval de la roue ; en effet, c’est la disposition que l’on rencontre
col c 3 ........................... (cm) 3,37 2,83 2,13 1,90 le plus couramment dans la pratique. Le cas d’une volute qui suit
un diffuseur ne sera donc pas traité, mais il est tout à fait similaire.
c 3 ⁄  3 .................................. 0,510 0,429 0,323 0,288
Nous avons vu en [B 4 302] quel était le rôle de la volute, et
15 + ( c ⁄  ) 0,969 0,964 0,957 0,955
K  = ----------------------------- ................ comment elle était constituée de deux parties (figure 22).
16
[[B 4 302] (44e)]
2.5.1 Calcul et détermination de la première partie

2.4.5 Calcul de la section de sortie Le calcul et la détermination de la première partie comporte


plusieurs termes. Il faut :
Il faut maintenant préciser le taux de ralentissement (pratiquement — d’abord, choisir la forme des sections droites qui vont assurer
toujours compris entre 0,5 et 0,65) que nous demanderons au le raccordement avec la roue ;
diffuseur. Dans le cas d’une pompe monocellulaire, plus le ralen- — ensuite, faire le choix d’un entrefer entre la roue et le bec de
tissement dans le diffuseur sera poussé, plus la volute sera grosse volute ;
et sera chère, aussi des valeurs inférieures à 0,5 sont-elles rarement — enfin, calculer la surface et déterminer les dimensions de ces
envisagées. sections.
Pour l’ exemple , où le ralentissement est assuré par deux
organes successifs (diffuseur et volute), on se contentera d’un 2.5.1.1 Choix des formes
ralentissement de 0,6. La vitesse à la sortie du diffuseur est Il n’existe pas de forme imposée, ni même de forme privilégiée
Vu = 0,6 × 17,44 = 10,46 m/s, correspondant à une énergie cinétique permettant de définir de façon unique les sections droites d’une
de 54,7 J/ kg ou 5,58 m (soit 9,3 % de la hauteur totale). Cette volute dans sa partie évolutive. On rencontre des volutes centrées
énergie ne sera pas perdue, elle sera utilisée par la volute. sur l’axe de la roue, des volutes déportées en dehors de cet axe,
On admet enfin que le coefficient de blocage à la sortie du des volutes de section circulaires, rectangulaires, trapézoïdales ou
diffuseur est un peu plus élevé qu’à l’entrée, d’environ 5 %, par suite triangulaires (sans angles vifs), en forme de poire, etc. La figure 16
de l’épaississement des couches limites conduisant à un coefficient montre quelques types possibles de volutes.
de blocage de 15 %.

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Pour l’exemple, nous proposerons, comme une tendance Pour l’exemple, on prend un entrefer de 8 %, soit un peu plus
moyenne, de réaliser une volute centrée sur l’axe de la roue, que pour le diffuseur aubé, conduisant pour le bec de volute à un
comportant un très petit diffuseur de transition et se poursuivant, diamètre de 508 mm.
pour des raisons mécaniques autant qu’hydrauliques, par une par- On donne quelquefois à ce diamètre le nom de diamètre d’enrou-
tie cylindrique (volute ➃). lement. Il marque la frontière entre la partie de transition qui est
Une telle volute est représentée sur la figure 17. Le rôle du petit axisymétrique et la partie non axisymétrique où les sections
diffuseur de transition est de permettre une récupération partielle évoluent avec leur rang, et leur éloignement du bec de volute.
de l’énergie cinétique présente sous forme de vitesse débitante. On considère, dans ce qui suit, que les sections débitantes de la
Pour une pompe de petite taille et de petite puissance, une forme volute sont celles qui se situent au-dessus du diamètre d’enroule-
de section plus simple peut être envisagée. ment.
Pour l’exemple, on adoptera comme largeur du petit diffuseur de
transition la même largeur que pour le diffuseur aubé, soit 6,6 cm. 2.5.1.3 Calcul des sections
La détermination des sections de la volute nécessite, d’une part,
2.5.1.2 Choix de l’entrefer
l’estimation d’un coefficient de blocage K bl , d’autre part, la
Ce qui a été dit, au paragraphe 2.4.3, s’applique à la volute, que connaissance et la prise en compte de la distribution des vitesses
l’on peut considérer comme un diffuseur aubé à une seule aube. à l’intérieur de la volute.
Toutefois, le choix de l’entrefer n’est pas réellement indépendant
de la longueur du diffuseur de transition, et cela peut conduire à ■ L’estimation de K bl pose les mêmes problèmes et les mêmes
choisir un entrefer un peu plus grand. difficultés que pour le diffuseur (§ 2.4.4). Pour l’exemple, nous choi-
sirons comme pour le diffuseur aubé K bl = 0,1.
■ À l’intérieur de la volute, les vitesses ne sont pas uniformes.
Comme elle ne comporte pas d’aubes et que sa surface extérieure
est une ligne de courant, on a exactement comme dans un diffuseur
lisse : rV u = Cte = r 2 V u2 .
Puisque l’on considère des sections droites situées dans un plan
passant par l’axe de la pompe, la composante de la vitesse à prendre
en compte, pour le calcul du débit, est la composante tangentielle
V u ; la composante radiale n’intervient pas.
Le débit élémentaire dq d’une petite section de hauteur dr et
largeur  ( r ) (figure 17) est dq = V u d r  conduisant à un débit
total de la section :


r4
Q s = r 2 V u2 ( ⁄ r ) dr (20)
r3

L’intégrale s’étend de r 3 rayon d’enroulement, jusqu’à r 4 , plus


grand rayon de la section.
Figure 16 – Types possibles de volutes Par exemple, pour une volute de section rectangulaire et de lar-
geur  = Cte , on a :
Q s = ( V u2 r 2  ) In ( r 4 ⁄ r 3 ) (21)

Dans ce cas, si l’on calcule le débit à partir de la vitesse moyenne


Vum = Vu2 2 r 2 /(r 3 + r 4), on trouve comme expression du débit :
Q s = ( V u2 r 2  ) 2 ( 1 – r 3 ⁄ r 4 ) ⁄ ( 1 + r 3 ⁄ r 4 ) (22)

Pour r 3 /r 4 = 0,8, l’écart entre (21) et (22) est de 0,4 %. Pour


r 3 /r 4 = 0,6 l’écart s’élève à 2 %.
Dans la pratique, il est donc possible, pour des sections présentant
un axe de symétrie comme la section rectangulaire, d’obtenir rapi-
dement une valeur approchée du débit, ou inversement des sections,
en partant de la vitesse Vu calculée au centre de la section.

2.5.1.4 Déterminations des sections principales


dans le cas de l’exemple
On procédera comme il vient d’être dit pour chacune des huit (ou
douze) sections qui sont nécessaires pour définir la volute. Chaque
section est constituée d’un cercle, centré sur l’axe de la roue, et
tangent à deux droites inclinées qui assurent le raccordement avec
le petit diffuseur lisse (figure 17). On a représenté les sections 1/4,
1/2, 3/4 et 4/4 qui sont situées respectivement à 90o, 180o, 270o et
360o du bec de la volute. Il conviendrait d’achever la définition en
calculant d’une façon semblable les sections intermédiaires 1/8, 3/8,
5/8, 7/8.

Figure 17 – Détermination d’une volute : exemple

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L’équilibre d’une petite particule élémentaire s’écrit alors :


2
1 dp Vu
---- --------- = --------- (23)
ρ dr r
La relation entre la pression statique (p ), la pression totale (p t)
et les composantes de la vitesse absolue (V u , V m) est, d’après l’équa-
2 2
tion de Bernoulli, p t = p + 0,5 ρ ( V u + V m ) . En introduisant la
dérivée de cette relation dans (23) et en tenant compte de p t = Cte,
on obtient la relation d’équilibre dans l’un quelconque des trois plans
de calcul :
2
Vu d Vu d Vm
-------- + V u ------------ + V m -------------- = 0 (24)
r dr dr
Exemple :
■ Pour avoir une vitesse débitante V m = Cte, condition ordinaire de
dessin d’une pompe hélice monoétage, il faut, d’après (24), rV u = Cte.
Cette relation est importante. Elle permet de réaliser, au point nominal,
un écoulement cylindrique (cf. § 3.4).
On remarque que, si la relation rV u = Cte est respectée dans le plan
Figure 18 – Partie terminale de la volute : exemple d’entrée, elle est aussi respectée dans le plan situé entre la roue et
le redresseur, lorsque la roue fournit h t = ω r ∆V u = Cte à tous les filets ;
dans ce cas, V m est également uniforme à la sortie de la roue.
2.5.2 Détermination de la partie terminale ■ Si l’on veut avoir dans le plan d’entrée une distribution de vitesse V u
de la volute où la vitesse est proportionnelle au rayon, il faut, d’après (24), respecter
2 2
Cette partie commence par un élément de transition, court la relation V m = Cte – 2V u . Une telle distribution de vitesse, peu
raccordant la section 4/4 à une section circulaire ayant une section utilisée pour les pompes hélices monoétages, permettrait cependant de
proche de la section 4/4. On évite, en effet, de ralentir fortement réduire la vitesse relative d’entrée au sommet de la roue, et par-là de
l’écoulement moyen dans cette zone de transition où le champ de retarder la cavitation commençante, de type F, à ce niveau.
vitesse est très hétérogène.
La volute se prolonge par une partie conique, divergente, plus
ou moins longue selon la section finale ou la vitesse finale que l’on 3.2 Règles générales de dessin
désire réaliser. L’angle de divergence total de la partie conique sera
de 6 à 8o.
Pour l’exemple, on est conduit à un dessin qui est celui de la Pour dessiner une pompe hélice, il est possible de procéder de
figure 18. La vitesse restante à la bride de refoulement est de deux façons :
7,0 m/s, soit une énergie cinétique représentant 4 % de la hauteur — on peut utiliser directement la masse d’informations dont on
totale. Cette valeur pourrait éventuellement être réduite en prolon- dispose sur les grilles d’aubes, en particulier NACA-65 [17] ;
geant la partie conique du diffuseur. — on peut utiliser les informations générales de synthèse qui
ont été déduites de ces mêmes essais.
Les règles générales sont simples et elles permettent de dimen-
sionner facilement et rapidement une pompe hélice dans des
3. Conception et calcul conditions satisfaisantes.
d’une pompe hélice
3.2.1 Accroissement de pression limite
réalisable dans une grille d’aube
3.1 Conditions d’équilibre radial
L’accroissement de pression est donné par ∆p /q 1 où ∆p est
L’objectif est de déterminer les conditions à satisfaire pour qu’un l’accroissement réel effectif de pression statique dans la grille d’aube
petit volume élémentaire soit en équilibre, dans un plan donné, et q 1 la pression dynamique d’entrée. Les essais montrent qu’il est
entre les forces de pression et les forces centrifuges qu’il supporte. très difficile, voire impossible, de dépasser la valeur de 0,5 pour
∆p /q 1 sans affecter gravement le rendement de transformation de
Nous supposons que la pression totale est constante dans les trois
l’énergie cinétique en pression ou se mettre en limite de décro-
plans de calcul que sont le plan situé en amont de la roue, le plan
chement. Il est en effet nécessaire que le profil dispose, au point
situé entre la roue et le redresseur et le plan situé en aval du redres-
nominal, d’une petite réserve sur ∆p max pour ne pas décrocher
seur. Cette condition (p t = Cte ) se rencontre toujours sur une pompe
immédiatement à la plus petite surcharge (réduction de Q ).
monoétage où la hauteur h t = Cte sur tous les filets (cas ordinaire
de ce calcul). Nous supposons, de plus, que l’écoulement méridien
est cylindrique ou que les rayons de courbure de l’écoulement
méridien sont suffisamment grands pour n’introduire que des
termes centrifuges du second ordre.

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La condition ∆p /q 1 < 0,5 peut s’exprimer en terme de ralentisse- — au pied des aubes : C z2 < 1,2 ;
ment. En effet : — à tous les niveaux du redresseur : C z2 < 0,9 (ou même
∆p = q 1 [1 – (V 2 /V 1)2] η C z2 < 0,8, pour s’assurer d’une certaine réserve et délivrer un écou-
lement sain vers le diffuseur final sur une plage élargie de débit).

Pour un rendement de transformation η = 0,97, la relation


∆p/q 1 < 0,5 conduit à V 2 /V 1 > 0,696. 3.2.4 Écart flux-profil
Règle pratique : V 2 /V 1 > 0,7.
Cet écart flux-profil est la différence entre l’angle β 2a des aubes
et l’angle β 2 du fluide (figure 19) :
Cette règle est à respecter impérativement pour le redresseur et
la roue, à l’exception du pied des aubes mobiles. La roue est d = β 2a – β 2
soumise à un phénomène qui n’existe pas dans les essais de grilles Avec ces notations, les angles sont comptés par rapport au front
d’aubes, à savoir la centrifugation des couches limites (CL) qui se de grille.
traduit par un épaississement des CL au sommet des aubes et un
amincissement au pied. Grâce à cet amincissement, il est possible, Comme pour la roue centrifuge, l’angle β 2 est fictif ; il représen-
au moyeu de la roue, de ralentir l’écoulement un peu au-delà de terait la direction de l’écoulement dans un écoulement supposé
0,70, et l’on peut admettre comme limite extrême du ralentissement uniforme.
en pied des aubes W 2 /W 1 > 0,67, W 2 et W 1 étant respectivement la L’écart d peut être évalué, de façon approchée, par la règle de
vitesse relative à la sortie et à l’entrée de la roue. Constant, modifiée par Carter :
1⁄2
d = m Φ (t ⁄  ) (27)
3.2.2 Facteur de diffusion
avec Φ = (β 2a – β 1a) angle de cambrure,
Le facteur de diffusion est une grandeur représentative de la β 2a et β 1a angles de sortie et d’entrée du profil définis
charge sur les aubes. Dans la roue, il s’exprime par : par la tangente à la ligne moyenne
(figure 19).
∆ Wu
W  2 W  
 1 – ---------
W2 t Le paramètre m est donné, en fonction de l’angle de calage γ,
 = - + ---------------- ----- (25)
1 1 par le tableau 8. On remarque que, lorsque l’incidence i est nulle
(c’est-à-dire β 1a = β 1), Φ = (∆ β fluide + d ). Cette relation permet
avec ∆W u variation de la composante tangentielle de vitesse, d’écrire (27) sous une forme plus facile à utiliser (puisqu’au début
t pas, du calcul Φ n’est pas connu) :
 corde des aubes. avec d = ∆β a ⁄ (1 – a ) 
On remarque que  se compose : 1⁄2 
— d’un premier terme, lié au ralentissement global de l’écoule- a = m (t ⁄ )  (28)
ment ;
— d’un deuxième terme, lié à la charge sur les aubes, ou au
ralentissement local sur l’extrados des aubes, en aval de la zone de
survitesse.
■ On respecte  < 0,35 (exceptionnellement 0,4) à la pointe des
aubes mobiles, sur au moins 10 % de la hauteur d’aube, dans la
région où existe une CL épaisse, due à la centrifugation (paragraphe
3.2.1), et sensible aux gradients de pression inverses.
■ On respecte  < 0,5 pour toutes les autres régions des aubes
mobiles, en particulier leur pied.
■ L’expression (25) est également applicable au redresseur, en
substituant les vitesses absolues V aux vitesses relatives W.
On admet uniformément  < 0,45 (ou même 0,4) afin de conserver
une certaine réserve avant décrochement dans les fonctionnements
en dehors du point nominal et pour assurer une alimentation aussi
uniforme que possible du diffuseur droit qui suit le redresseur.

3.2.3 Coefficient de portance

Ce coefficient représente le rapport de la pression moyenne sup-


portée par la grille d’aubes à la pression dynamique existant à la
sortie des aubes. Il permet, comme  , de définir la charge limite
de la grille, et s’exprime sous la forme :
2 ∆ Wu W∞ t Figure 19 – Notations concernant une grille d’aubes de pompe hélice
C z2 = ---------------------------------
- ---- (26)
W2
2 

W ∞ étant le module du vecteur moyenne géométrique des vec-


teurs W 1 et W 2 (figure 23). Les limites extrêmes de C z2 sont : (0)
— à la pointe des aubes : C z2 < 0,8 ;

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Tableau 8 – Valeur du paramètre m en fonction


de l’angle de calage γ
γ (o ) 80 70 60 50 40 30 20
m 1 (1) 0,226 0,241 0,263 0,290 0,320 0,361 0,405
m 2 (2) 0,142 0,170 0,20 0,23 0,27 0,32 0,376
(1) m pour des profils à ligne moyenne circulaire
(2) m pour des profils à ligne moyenne parabolique ayant une flèche
maximale en un point situé à 40 % de la corde en partant du bord
d’attaque

L’expression (27) ne peut représenter correctement l’écart


flux-profil pour toutes les valeurs du rapport t ⁄  . Pour une incidence
nulle, il est clair que lorsque t ⁄  tend vers l’infini, d /Φ doit tendre
vers 1 et non vers l’infini, comme l’indique (27). Figure 20 – Relation entre l’angle d’incidence optimal
et l’angle de cambrure
On admet que (27) donne des valeurs convenables pour t ⁄ 
compris entre 0,5 et 1,8.

3.2.5 Choix de l’incidence optimale

À partir de développements théoriques, mais corrigés par


l’expérience, Carter a proposé les courbes de la figure 20 qui relient
l’angle d’incidence optimal i o au rapport t ⁄  et à l’angle de cam-
brure Φ. Ces courbes ne visent qu’à l’obtention d’un rendement
optimal, et ne concernent pas l’aspect cavitation.
Pour des profils normalement chargés, la combinaison des para-
mètres Φ et  ⁄ t doit généralement conduire à des valeurs faibles
ou très faibles de i o .
o
■ Si on obtient, par la figure 20 i o  ± 2,5 , on peut admettre, sans
pénalité de rendement mesurable, une incidence nulle sur les profils
concernés au point de calcul de la pompe.
■ Si on obtient i o > ± 5o, on doit s’interroger pour savoir si t ⁄  a
été judicieusement choisi. On introduira, dans le dessin de la
pompe, une incidence non nulle au point nominal, seulement après
une vérification attentive.

3.2.6 Choix de la vitesse débitante

Il est souhaitable de choisir V m faible ou modérée pour deux


raisons :
— cette vitesse intervient directement sur la dépression devant Figure 21 – Profils d’une pompe hélice
la roue, donc sur la cavitation ;
— les pertes dans la transmission hydraulique qui suit l’étage,
(c’est-à-dire le diffuseur droit et le coude) sont proportionnelles au
carré de cette vitesse et elles sont d’un poids important dans le 3.3 Choix des profils
rendement global de la pompe.
3.3.1 Forme de la ligne moyenne
On est limité dans la réduction de V m par deux conditions : La forme de la ligne moyenne joue un rôle essentiel, sur le
— satisfaire en pied des aubes à la relation W 2 /W 1 > 0,67 comportement d’un profil. Pour simplifier, nous nous intéresserons
(§ 3.2.1) ; à deux familles de profils (figure 21).
— ne pas avoir, au sommet de la roue, des aubes exagéré-
ment inclinées. On peut voir, sur la représentation qualitative de la distribution
Il est souhaitable à ce niveau, c’est-à-dire sur le diamètre des vitesses sur l’extrados des aubes, que la décélération au bord
o
extérieur, d’avoir β 1  16 . de fuite, représentée par le terme dW /dx, est beaucoup plus
grande sur le profil à ligne moyenne circulaire (figure 21b ) que
pour le profil à ligne moyenne parabolique avec cambrure en avant
En dessous de cette valeur, le blocage de section dû à l’épaisseur (figure 21a ).
des aubes devient très important. Il en résulte des survitesses Le profil circulaire sera le premier à décrocher, mais il s’agira
défavorables aussi bien pour ce qui concerne la cavitation que d’un décollement limité à la partie extrême de l’aube, et qui s’étendra
pour ce qui concerne les pertes. progressivement si l’on continue à charger le profil. À cela corres-
Nota : au sommet de la roue, lorsque l’on est obligé d’admettre des angles faibles (envi- pond une évolution lente et progressive des pertes ε /q 1 (figure 21b )
ron 16o), on peut avoir intérêt à introduire au point de calcul une incidence qui permette
d’assurer la continuité des sections de passage. Une telle incidence, dont l’objectif prin- (les profils NACA de la série 65 sont assimilables à des profils à ligne
cipal est d’éviter la cavitation, se situe alors en dehors des règles du paragraphe 3.2.5. moyenne circulaire).

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Le profil avec cambrure en avant (avec une flèche maximale On voit qu’une roue large (figure 22a ) facilite l’accroissement de
à 35 ou 40 % de la corde en partant du bord d’attaque) a un diamètre de l’écoulement débitant, et qu’il faudrait, sur une roue
comportement très différent. En effet, si l’on considère que très étroite (figure 22b ), des changements de direction brusques
l’apparition d’un décollement dépend à la fois de la décélération et pratiquement irréalisables pour obtenir le même effet centrifuge
locale, mais aussi de l’épaisseur de la couche limite qui s’accroît en que sur la roue large.
même temps que x, on voit que toute la partie arrière du profil Le pas relatif étant imposé par des considérations de charge sur
décollera en même temps, avec une évolution retardée, mais les profils, la largeur de la roue est inversement proportionnelle au
rapide, des pertes ε /q 1 (figure 21a ). nombre d’aubes. Ainsi, la figure 22a pourrait correspondre à une
Pour une pompe hélice, où l’on recherche une évolution progres- roue portant huit ailes et la figure 22b à une roue en portant
sive de la courbe caractéristique, et où peuvent exister des vingt-cinq.
problèmes de cavitation, on préférera des profils ayant une ligne Il est ainsi possible d’améliorer la forme de la courbe en favori-
moyenne circulaire, parce qu’ils donnent lieu à une évolution sant l’effet centrifuge par une réduction du nombre d’ailes. En
progressive des pertes et parce qu’ils conduisent à des survitesses contrepartie de l’élargissement de la roue qui en résulte, corres-
plus faibles, et plus étalées, ce qui permet de retarder l’apparition pondent une augmentation des surfaces frottantes sur les cylindres
de la cavitation commençante (NPSH). qui limitent la veine, une augmentation de la masse de la roue et
une réalisation de plus en plus difficile d’un système à pales
orientables utilisant un moyeu sphérique.
3.3.2 Loi d’épaisseur
Le choix du nombre d’ailes est donc généralement une solution
de compromis.
Pour éviter des survitesses locales en tête du profil comme au
paragraphe 3.3.1, on préférera une loi situant l’épaisseur maximale
à 50 % de la corde ou au-delà. On évitera les grands rayons au bord
d’attaque. Sur ces 2 points, la loi d’épaisseur des profils NACA 65 3.4 Exemple de calcul d’une pompe hélice
est relativement satisfaisante.
L’épaisseur maximale des aubes est : 3.4.1 Données
— au pied des aubes, et pour des raisons mécaniques, comprise
entre 8 et 10 % de la corde (selon les contraintes de flexion, les Nous ne procéderons pas au calcul d’établissement complet
conditions de raccordement avec le moyeu, etc) ; d’une pompe hélice, mais nous en tracerons les grandes lignes,
— au sommet des aubes, et pour des raisons hydrauliques, de pour bien montrer comment il convient d’appliquer les règles
3 % de la corde (éventuellement 3,5 ou 4 % pour de petites précédentes (§ 3.2). En particulier, nous définirons entièrement les
machines). profils de l’aube mobile, en pied et au sommet de la roue, la déter-
mination des sections intermédiaires ne posant plus après cela de
problèmes majeurs.
3.3.3 Conditions pour améliorer la forme Nous prenons, comme exemple, une pompe ayant les caractéris-
de la courbe caractéristique tiques suivantes :
H = 8,5 m soit h = 83,38 J/kg
Une des grandes difficultés pour les pompes hélices est de pouvoir Q = 1,5 m3/s
éviter des parties à pente positive (dH/dQ > 0) sur la courbe carac-
N = 740 tr/min
téristique.
NPSH (disponible) = 11,8 m
Le risque apparaît lorsque le débit descend en dessous de 80 ou
75 % du débit normal, c’est-à-dire dans une région où l’écoulement Le fluide véhiculé est de l’eau froide. De plus, on dispose d’une place
se réorganise pour passer d’un type de compression axial à un suffisante pour réaliser un diffuseur de sortie à l’angle optimal et un
type de compression partiellement centrifuge (figure 22). coude à grand rayon.
Ces données conduisent :
On voit sur les figures 22, deux types d’écoulements :
— d’après la relation (6), à N S = 182 : la pompe se situe bien dans
— d’une part, des débits recirculants qui se referment sur
le domaine des pompes hélices (figure 6) ;
eux-mêmes sans participer au débit utile de la pompe ;
— d’après la relation (9) à S = 142 ;
— d’autre part, un écoulement débitant ; cet écoulement
— et à σ = 1,39 pour le σ de Thoma (σ = NPSH/H ).
(hachuré) bénéficie d’un apport d’énergie important sous forme
centrifuge, le diamètre de sortie φ B étant sensiblement plus grand Ces valeurs sont à considérer comme des valeurs limites,
que le diamètre d’entrée φA . puisqu’elles ont été calculées à partir du NPSH disponible, c’est-à-dire
sans marges.
À partir des informations de caractère statistique concernant la
cavitation, et des valeurs de S, σ et N S , on peut voir que le NPSH
demandé est un objectif réalisable, mais qui nécessitera tout de
même une certaine prudence dans le dessin et une vérification du
NPSH requis en cours de calcul (§ 3.4.3).

3.4.2 Choix de la vitesse débitante et des diamètres


intérieurs et extérieurs de la veine

Pour N S = 182 (figure 5), le diamètre spécifique est D S = 0,9.


Cela permet [d’après la relation (7)] d’obtenir une valeur appro-
Figure 22 – Triangles des vitesses pour une pompe hélice : exemple chée du diamètre extérieur de la roue D ≈ 0,645 m, correspondant
à U s = 25 m/s et, pour satisfaire à la condition β1s > 16o, à
Vm > 7,17 m/s.

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Le calcul s’effectue maintenant par itérations successives, car les Dans cette expression, où la tension de vapeur de l’eau froide a
principales grandeurs du projet sont dépendantes les unes des été négligée, W 1s est la vitesse relative à l’entrée des aubes au
autres. Par exemple, modifier V m change la valeur des pertes, et par sommet. L’expérience donne, pour λ, des valeurs comprises entre
conséquent la hauteur théorique. La pratique montre que le pro- 0,17 (0,16 réalisable) et 0,24.
cessus itératif converge rapidement. Pour la première itération, Une valeur de λ = 0,2 peut être envisagée sans risque, à condition
nous avons admis un rendement hydraulique de 0,88 (pertes de la d’adopter au sommet de la veine des aubes peu chargées, minces
transmission incluses), conduisant à H t = 9,65 m. (2,5 à 3 % de la corde), ayant un bord d’attaque fin, et dont la
Le ralentissement au pied des aubes, W 2 /W 1 est une fonction de cambrure maximale est à 50 % de la corde (circulaire), ou même
φ b et de V m simultanément. Pour satisfaire à la condition légèrement reportée vers l’arrière.
W 2 /W 1 > 0,67, on est amené à faire un choix. Nous avons retenu
comme valeur de compromis φ b = 0,38 et V m = 7,25 m/s (figure 23), Pour l’exemple on arrive à W 1s = 26,20 m/s (figure 23b ) d’où
pour limiter les pertes dues à la vitesse débitante. NPSH requis = 9,67 m, soit une marge de 2,13 m ou de 22 % avec le
NPSH disponible. Cette marge est acceptable, car on peut espérer pour
Un autre choix, tel que φ b = 0,37, U b = 14,33 m/s, V m = 7,5 m/s λ une valeur un peu inférieure à 0,2.
aurait été possible.
Il convient maintenant de recalculer le diamètre extérieur de la 3.4.3.2 Pertes dans la transmission hydraulique
roue, tel qu’il soit compatible avec les valeurs φ b et Vm choisies.
Pour cela, on détermine d’abord : ■ Pertes dans le diffuseur axial
Dans le diffuseur axial qui suit le redresseur, nous ralentirons la
2 2 2
S f = π ( φ s – φ b ) ⁄ 4 = Q ⁄ V m k = 0,218 m vitesse de 7,25 m/s à 3,9 m/s, soit un rapport de section égal à 0,54.
Nous choisirons un angle de divergence global équivalent à 7o,
avec pour coefficient de blocage, k = 0,95 [B 4 302], d’où correspondant à un coefficient de pertes de 0,085.
φs = 0,650 m, U s = 25,18 m /s, et β1 s = arctan (7,25/25,18) = 16,06o La perte dans le diffuseur s’établira à 0,23 m.
(β1s étant compatible avec nos hypothèses).
■ Pertes dans le coude terminal
La vitesse de 3,9 m/s à la sortie du diffuseur correspond à un
3.4.3 Calcul du NPSH et des pertes diamètre de 0,7 m, et un nombre de Reynolds de 2,7 · 106. On
dans la transmission hydraulique retiendra un coude ayant un rapport du rayon de courbure du coude
du tuyau à son diamètre D de 1,3, équivalent à une longueur droite
de 13 D conduisant à un coefficient de perte d’environ 0,2 soit à une
Avant de poursuivre le calcul, il convient de s’assurer que le perte de 0,15 m.
NPSH disponible sera compatible avec le NPSH requis de la
pompe et que les pertes dans le diffuseur terminal et dans le
coude de sortie permettront d’obtenir un rendement 3.4.4 Hauteur théorique. Triangles des vitesses
convenable.
L’étage de la pompe (roue + redresseur) doit fournir, entre l’entrée
3.4.3.1 Évaluation du NPSH requis de la roue et la sortie du redresseur, une hauteur égale à la hauteur
utile plus les pertes dans la transmission hydraulique, soit 8,88 m.
Nous l’estimerons par la relation : On admet un rendement hydraulique η = 0,92 pour l’étage, ce qui
2 2 conduit à une hauteur théorique H t = 9,65 m (rendement global
NPSH requis = ( V m ⁄ 2 g ) + λ ( W 1s ⁄ 2 g ) sans pertes mécaniques 0,880, compatible avec les hypothèses
faites en 3.4.2).
Nous pouvons maintenant tracer (figures 23a et b ) les triangles
de vitesses à la base et au sommet de la veine, les éléments
manquants ∆V ub et ∆V us étant calculables à partir de H t .
L’établissement des triangles des vitesses à des niveaux intermé-
diaires s’effectue selon la même procédure et ne présente pas de
difficultés particulières.

3.4.5 Détermination du pas relatif

Elle se fait en respectant les valeurs limites du facteur de diffu-


sion  , et du coefficient de portance C z2 .
On adopte :
— au pied des aubes, un pas relatif t ⁄  = 0,75 qui conduit à
 = 0,475 et à C z2 = 1,08 ;
— au sommet des aubes un pas relatif t ⁄  = 1,75 qui conduit à
 = 0,263 et à C z2 = 0,63.

3.4.6 Choix du nombre d’aubes mobiles.


Détermination de la corde

Nous avons vu (§ 3.3.3) qu’il était souhaitable pour améliorer la


Figure 23 – Profils des aubes en pied et en tête forme de la courbe caractéristique, en dehors du point nominal, de
pour une pompe hélice : exemple choisir un petit nombre d’aubes, c’est-à-dire des pales larges, mais
que cela influait de façon défavorable sur le rendement.

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____________________________________________________________________________________________________________ POMPES ROTODYNAMIQUES

Afin de limiter la perte de rendement, nous avons admis pour


l’exemple que la corde des aubes au sommet de la veine ne devait
pas être supérieure à la hauteur de l’aube :
h aube = (φ s – φ b)/2 = 135 mm
Cela conduit à z = 9, d’où :
— au pied des aubes, un pas t b = 132,6 mm et une corde
 b = 132,6/0,75 = 177 mm ;
— au sommet des aubes, un pas t s = 226,9 mm et une corde
 s = 226,9/1,75 = 130 mm.

3.4.7 Calcul de l’écart flux-profil et des angles de l’aube

Le calcul est fait pour des aubes ayant une ligne moyenne circu-
laire. Nous commençons par admettre une incidence nulle. Dans
ces conditions, l’expression simplifiée (28) est applicable. Elle
nécessite cependant une itération puisqu’au début du calcul, l’angle
de calage γ n’est connu que de façon approchée.
Au pied des aubes, t ⁄  = 0,75 , ∆ β = 14,92o, γ ≈ 37o, m = 0,332
(tableau 8), d’où a = 0,287 5 et d = 6,02o. Cette valeur conduit à
β 2a = 47,16o, Φ = 20,94o et γ = 36,69o. La valeur vraie de γ est suffi- Figure 24 – Aubes de la pompe hélice traitée en exemple
samment proche de la valeur admise, pour que nous ne fassions
pas une nouvelle itération.
En procédant de la même façon au sommet de la roue, on (4) Calcul des redresseurs : on choisit un nombre d’aubes qui n’a
pas de commun multiple avec celui de la roue et qui en diffère de
obtient, avec t ⁄  = 1,75 et une incidence nulle : d = 3,12o, d’où
plus d’une unité. Pratiquement, on choisira entre 11, 13, 14, 16, 17
β 2a = 21,82o, Φ = 5,76o et γ = 18,94o. avec une préférence pour les nombres faibles, comme 11 et 13,
La figure 20 montre que : pour plusieurs raisons, mais en particulier parce qu’ils permettent
— au pied des aubes, l’incidence optimale est environ + 2,5o ; nous d’avoir des nombres de Reynolds plus favorables (il faut réaliser
conserverons donc pour ce profil une incidence nulle (§ 3.2.5) ; partout des nombres de Reynolds supérieurs à 3 · 105).
— au sommet des aubes, il y a intérêt à prévoir une incidence On peut soit redresser complètement l’écoulement, soit laisser
positive ; cela n’est pas surprenant pour un profil que nous avons, une très faible composante de rotation, ce qui décharge les aubes,
volontairement, peu chargé (cf.  et C z2). et améliore le comportement du diffuseur situé en aval. Le calcul
Nous retiendrons finalement, pour le profil du sommet, une des redresseurs ne présente pas de difficulté. Il suffit de respecter
incidence un peu plus petite que celle de la figure 20 (qui corres- les règles du paragraphe 3.2.
pondrait à un profil plat), soit i = 3,0o, ce qui conduit, en conservant (5) Finaliser le dessin du diffuseur droit et du coude de sortie.
d = 3,12o, à β 1a = 19,06o, β 2a = 21,82o, Φ = 2,76o et γ = 20,44o.

3.4.8 Loi d’épaisseur. Tracé des profils 3.5 Pluralité des solutions
On retient, pour épaisseur maximale, du profil au pied de l’aube
e max = 14 mm soit 8 % de la corde et au sommet e max = 3,9 mm soit Comme cela était le cas pour la pompe centrifuge, la solution que
3 % de la corde. nous venons de définir n’est pas unique. Le problème aurait pu
trouver une solution convenable en faisant d’autres choix, sur la
La loi d’épaisseur sera celle des profils NACA de la série 65, vitesse débitante, sur les diamètres, sur la charge des aubes, sur le
ajustée à l’épaisseur maximale retenue, et très légèrement épaissie nombre d’aubes, sur les incidences, etc. Ceux qui disposent d’un
dans sa partie arrière pour faciliter la réalisation des aubes. Les patrimoine de pompes hélices introduiront dans le dessin des
figures 24a et b représentent les aubes, à l’échelle 1/3 ainsi que particularités qui leur sont propres.
l’évolution du canal et des sections de passage.

3.4.9 Calculs complémentaires


4. Annexe : relation entre
(1) Calcul des sections intermédiaires pour trois niveaux corres-
pondant à 1/4, 1/2 et 3/4 de la hauteur d’aube : on procède exactement
le nombre d’ailes z de la roue
comme pour les sections que nous venons de déterminer. et la vitesse débitante Vm2
(2) Empilage des cinq sections et constitution d’une surface
cohérente : l’emploi d’un programme de lissage des surfaces est
recommandé, avec éventuellement, modification d’une ou deux L’objet de cette annexe est de trouver quelle relation doit exister
sections intermédiaires. entre le nombre d’ailes z de la roue, la vitesse débitante réduite
Vm2 /U 2 , la « charge » représentée par µ t ∞ pour que la distorsion de
(3) Transposition de la définition « hydraulique » des aubes (à l’écoulement à la sortie de la roue reste sous une certaine valeur.
partir des surfaces de courant donc ici des cylindres) vers une On convient que cette valeur limite correspond à l’apparition d’une
définition « industrielle », dans des plans, facilitant la réalisation et vitesse nulle W = 0 sur une aube de la roue.
permettant un contrôle géométrique plus facile, et plus efficace des
différentes sections. Le calcul est fait dans les conditions simplifiées d’un écoulement
sans pertes et pour un écart flux-profil supposé reporté au-delà de
la sortie de la roue, c’est-à-dire au-delà de la zone de calcul.

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POMPES ROTODYNAMIQUES _____________________________________________________________________________________________________________

On voit (figure 25) que la vitesse au point M est nulle si :


W 2 – (OM dW2 /dN) = 0 (29)
La figure 25 permet encore d’établir les relations approchées
suivantes :
OM ≈ (t 2 /2) sin β 2a = π r 2 sin β 2a /z (30)
Vm2 = W2 sin β2a (31)
La relation (35) [B 4 302], qui donne la variation transversale de
la vitesse relative W dans un canal, est applicable et s’écrit :
dW2 /dN = 2ω – (W2 /R ) (32)
avec R rayon de courbure de l’aile à la sortie de la roue.
Enfin, l’angle β 2a du triangle des vitesses est relié à Vm2 et U 2
par la relation :
tan β 2a = V m2 /(U 2 – Vu2∞) = (Vm2 /U2)/(1 – µ t∞) (33)
Figure 25 – Conditions simplifiées d’un écoulement sans pertes
Les relations (29), (30), (31), (32) et (33) permettent d’établir les à la sortie de la roue
relations graphiques de la figure 26, qui correspond au cas parti-
culier, mais très fréquent dans la pratique, où R ≈ r 2 .
Connaissant la valeur de µ t ∞ que doit satisfaire la roue, la
figure 26 indique la valeur minimale de z pour une valeur donnée
de Vm2 /U 2 ou la valeur limite de Vm2 /U 2 pour un nombre d’aubes
z donné. On voit que lorsqu’on augmente µ t ∞ , c’est-à-dire le travail
demandé à la roue, il convient :
— d’augmenter le nombre d’ailes z, à V m2 /U 2 constant ;
— inversement, de diminuer V m2 /U 2 , à nombre d’ailes constant.

Les relations de la figure 26 ont été établies au moyen d’un


calcul seulement approché et ne concernent que la sortie de la
roue. Elles permettront un gain de temps au stade de
l’avant-projet, mais ne dispensent pas de contrôler, en fin de
projet, la répartition de vitesse sur toute l’étendue des ailes.

Figure 26 – Relation entre z, V m2 /U 2 ,  t∞ pour une distorsion


acceptable de l’écoulement sortie roue

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P
O
U
Pompes rotodynamiques R

par Jean POULAIN


E
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
Ancien élève de l’Institut Von Karman
N
Conseiller scientifique de l’Association française des constructeurs de pompes

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Doc. B 4 315

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est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Doc. B 4 315 − 1
P POMPES ROTODYNAMIQUES _____________________________________________________________________________________________________________
O
U Statistiques de maintenance
R Causes d’arrêt et de défaillance des pompes utilisées
Tableau C – Causes d’arrêt des pompes utilisées
dans les centrales thermiques
Pompes alimentaires
dans l’industrie chimique ou pétrochimique [3]
■ Causes d’arrêt [1] Cause de l’arrêt ou localisation Valeur
E Les arrêts constatés (tableau A) sont imputables à :
— la conception de la pompe (37 %) ;
du dommage

Garnitures mécaniques ..................


Nombre brut

78
en pour-cent

54

N — la conduite de la centrale ou la qualité de la maintenance (32 %) ;


— des causes extérieures à la centrale (6 %) ;
— autres causes (25 %). (0)
Autres joints ....................................
Paliers à roulements .......................
15
15
11
11
Paliers fluides .................................. 7 5
Tableau A – Causes d’arrêt des pompes alimentaires [1] Accouplement ................................. 7 5
S Localisation du dommage
ou cause de l’arrêt Arrêt motivé par
Problème d’arbre, désalignement . 7 5
Impulseurs (roues).......................... 2 1
A (%)

Rotors .............................. 37
(%)

Blocage du rotor .................................... 25


Autres............................................... 12 8
Total ................................................. 143 100
V Piston d’équilibrage........ 13
Joints d’étanchéité.......... 13
Niveau vibratoire élevé ......................... 17
Problèmes au niveau du rotor .............. 10

O Paliers radiaux, butées ... 10


Carter, stator ................... 4
Érosion par cavitation, corrosion .........
Fonctionnement sans eau .....................
7
5
Coûts de maintenance
Pompes appartenant à plusieurs domaines d’activité
I Équipement de contrôle .
Vannes, clapets ...............
3
4
Système de protection défaillant..........
Manque de lubrification ........................
4
4
L’étude, dont les résultats sont donnés tableau D , a été menée en Finlande
(1992) dans 20 centres industriels représentant différents secteurs d’activité.
Les statistiques ont été faites sur 1 690 pompes, ayant une moyenne d’âge de
R Autres .............................. 16 Autres...................................................... 28 12 ans et faisant partie d’un parc total de 6 340 pompes [4]. (0)

Tableau D – Coûts de maintenance de pompes


■ Causes de défaillance [2] appartenant à divers domaines d’activité

P Les principales causes de défaillance des pompes alimentaires (source


d’information EPRI CS-3158 citée dans [2]) sont :
— la cavitation ;
Localisation du dommage
ou raison de l’arrêt
Coût Coût
de la maintenance de l’indisponibilité
(%) (%)
L — la stabilité hydraulique ;
— la dynamique des rotors ;
— les déformations thermiques.
Fuite aux joints................................. 18 24
Vitesse incorrecte, impulseur mal
U Pompes des circuits de refroidissement
Le lecteur pourra se reporter en bibliographie à la référence [1].
dimensionné.....................................
Mauvais montage de l’impulseur,
usure .................................................
6

10
2

11,5
S Le tableau B donne les causes d’arrêt pour ces pompes.
Cette statistique est basée sur l’analyse de 343 sinistres. (0)
Impuretés dans le fluide,
obstruction d’un conduit ................. 17 10,5
Air dans le fluide, niveau
de pression anormal, cavitation ..... 7 8
Tableau B – Causes d’arrêt des pompes des circuits Paliers ............................................... 12 10
de refroidissement (%) Balourds, flexion d’arbre,
désalignement.................................. 17 24
Paliers ......................................... 29 Aubages directeurs ..................... 6 Accouplement, moteur,
Arbre, rotor................................. 22 Fixations....................................... 4 mauvais montage pompe ............... 13 10
Aubes du rotor (roues) .............. 21 Vannes, filtres.............................. 2
(Total rotor) ................................ (43) Équipement de protection.......... 1
Carter, stator .............................. 7 Autres........................................... 8 Cette étude diffère des précédentes en ce sens que la statistique ne porte
pas sur le nombre des incidents, mais sur le coût qu’ils ont généré, tant en
maintenance qu’en indisponibilité de l’installation.
Les coûts d’indisponibilité sont 1,6 fois supérieurs aux coûts de la mainte-
Les causes de défaillance sont imputables :
nance et représentent la dépense principale (coût de l’indisponibilité 240
— au produit (61 %) ; millions de FIM – monnaie finlandaise – par an, contre 150 millions de FIM par
— à l’exploitation (20 %) ; an pour la maintenance).
— à d’autres causes (19 %).
On notera qu’il n’y a pas de proportionnalité entre les dépenses de mainte-
Causes d’arrêt des pompes utilisées dans l’industrie chimique nance et les coûts d’immobilisation. La même notion ressort de plusieurs
ou pétrochimique autres études et les coûts d’indisponibilité y sont toujours supérieurs aux
L’étude, dont les résultats sont donnés tableau C, a été menée en Espagne coûts de la maintenance.
et porte sur 178 pompes centrifuges [3]. On remarquera que les joints sont encore responsables du plus grand coût
On remarquera la très grande participation des systèmes d’étanchéité (93 de maintenance et du plus grand coût d’indisponibilité.
soit 65 %) et des paliers (22, soit 16 %). Réunis, ils représentent 115 causes Industrie chimique et pharmaceutique
d’arrêt, soit plus de 80 % du total. Nous retrouverons cette tendance dans
d’autres enquêtes. (0) Ce qui suit est extrait d’une étude effectuée par Rhône-Poulenc et publiée
dans la référence [5].
Les pompes représentent en moyenne 9 % d’un budget d’entretien, à
l’intérieur d’une fourchette allant de 4 à 21 % selon les unités.

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____________________________________________________________________________________________________________ POMPES ROTODYNAMIQUES
P
O
Selon une statistique portant sur plusieurs années, il y a un peu moins • 20 % des pompes vont coûter 70 % de la maintenance et vont subir entre
U
d’une intervention par pompe et par an (1 275 interventions en 1989 sur un
parc de 1 698 pompes). Le coût moyen d’une intervention est de 13 kF.
Le coût de maintenance moyen annuel d’une pompe représente le 1/4 de
2 et 10 interventions par an ;
• au contraire, 50 % des pompes ne subiront aucune intervention dans
l’année.
R
son prix d’achat. En quatre ans, le coût de l’entretien est égal au coût de Le coût de l’indisponibilité représente environ 1,2 fois le coût de la mainte-
l’investissement ; cela est aussi lié au prix d’achat relativement faible des nance. Ce chiffre est à rapprocher de celui de l’enquête finlandaise qui donnait
pompes, pour lesquelles l’investissement ne représente que 1,3 % de un coût d’indisponibilité égal à 1,6 fois celui de la maintenance.
l’investissement total d’une unité de production.
Le coût de maintenance n’est pas réparti sur l’ensemble du parc :
Dans 75 % des cas on constate que la pompe a été arrêtée parce que
l’étanchéité d’arbre a été détériorée ou fuit. Les 25 % de causes d’arrêt restants
E
sont dus à une défaillance des roulements, puis à un perçage de volute, puis
à un bouchage... N
Normalisation
Normes françaises A 32-072 11-1981 Spécifications générales applicables à
S
(E) Normes traduites en anglais
Partie I – Vocabulaire
la fabrication et au contrôle des pièces
en acier moulé de toutes nuances des-
tinées aux pompes, à la robinetterie et
A
NF E 44-001 10-1979 Pompes hydrauliques. Classification.
Termes et définitions. Lexique multi-
lingue (E).
E 44-155 10-1982
aux pièces similaires d’usage
général (E).
Pompes hydrauliques. Spécification
V
E 44-002 05-1982 Pompes hydrauliques. Coupes schéma-
tiques et nomenclatures des pompes
centrifuges, hélicocentrifuges et
des caractéristiques et des contrôles
pour pièces moulées en fonte pour
pompes hydrauliques (E).
O
hélices, et de leurs éléments. Lexique
multilingue. E 44-156 10-1982 Pompes hydrauliques. Spécification
des caractéristiques et des contrôles
I
Partie II – Dimensions
NF E 44-111 04-1986 Pompes rotodynamiques. Pompes cen-
trifuges monocellulaires, ISO PN 10, à
E 44-157 09-1984
pour pièces moulées en fonte pour
pompes hydrauliques (E).
Pompes hydrauliques. Spécification
R
aspiration axiale, à support sous corps
des caractéristiques et des contrôles
de pompe, pour eau. Désignation, point
pour pièces moulées en cupro-
de fonctionnement nominal, dimen-
aluminium.

NF E 44-111 - NF EN 733 08-1995


sions et tolérances.
Révision de la norme d’avril 1986. Elle
en diffère par au moins un aspect
E 44-158 09-1984 Pompes hydrauliques. Modèle de fiche
technique d’approvisionnement de
P
majeur ; elle ne concerne plus seu-
lement les pompes pour eau. NF E 44-301 10-1984
pièces moulées en bronze.
Pompes pour liquides de coupe. Spéci-
fications (E).
L
NF E 44-121 04-1986 Pompes rotodynamiques. Pompes cen-
trifuges monocellulaires, ISO PN 16, à
aspiration axiale, à support sous corps
P 52-101 12-1982 Circulateurs de chauffage central. Spé-
cifications techniques (E).
U
de pompe. Désignation, point de fonc-
tionnement nominal, dimensions et
tolérances.
P 52-102 12-1982 Circulateurs de chauffage central. Pres-
criptions techniques d’installation et
d’utilisation (E).
S
NF E 44-121 - NF EN 22858 06-1993 Révision de la norme d’avril 1986.
Partie IV – Essais
NF E 44-131 04-1986 Pompes rotodynamiques. Pompes NF E 44-051 02-1985 Pompes. Pression d’essai hydraulique.
centrifuges à aspiration axiale. Dimen-
sions et tolérances relatives aux socles NF S 63-125 09-1990 Matériels de secours et de lutte contre
et à l’installation. l’incendie. Pompes centrifuges.
Méthodes d’essai.
NF E 44-131 - NF EN 23661 12-1993 Révision dans le cadre européen de la
norme publiée en avril 1986. NF X 10-601 08-1974 Pompes centrifuges, hélico-centrifuges
et hélicoïdes. Code d’essais de
NF E 44-141 04-1986 Pompes rotodynamiques. Tolérances réception. Classe C.
pour cotes sans indication de tolérances
pour les pompes et les socles corres- NF X 10-602 07-1977 Pompes centrifuges, hélico-centrifuges
pondants. et à hélice. Code d’essais de réception.
Classe B (E).
NF E 29-991 12-1986 Garnitures mécaniques d’étanchéité.
Garnitures mécaniques simples. NF X 10-603 07-1982 Pompes centrifuges, hélico-centrifuges
Dimensions principales de montage. et à hélice. Code d’essais de fonction-
nement hydraulique. Classe de
Partie III – Spécifications précision A.
NF E 44-052 06-1986 Pompes. Marquage.
Partie V – Installation
NF E 44-150 03-1977 Pompes centrifuges. Feuilles de spéci- NF E 44-145 11-1988 Pompes rotodynamiques. Forces et
fications (E). moments applicables aux brides.
NF E 44-151 - NF EN 25199 01-1993 Pompes industrielles. Spécifications Pompes centrifuges et hélico-centri-
techniques pour pompes centrifuges. fuges à axe horizontal.
Classe II. NF E 44-146 12-1988 Pompes rotodynamiques. Forces et
NF ISO 5199 - E 44-151 09-1986 Pompes industrielles. Spécifications moments applicables aux brides.
techniques pour pompes centrifuges. Pompes centrifuges, hélico-centrifuges
Classe II. et hélices à axe vertical.

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est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique Doc. B 4 315 − 3
P POMPES ROTODYNAMIQUES _____________________________________________________________________________________________________________
O
U NF E 44-190 05-1975 Pompes. Notice de montage et d’instal- ISO 9905 1994 Spécification technique pour pompes

R NF E 44-201 06-1984
lation (E).
Pompes. Prescriptions de raccorde- ISO 9908 1993
centrifuges. Classe 1.
Spécification technique pour pompes
ment par convergent et divergent (E). centrifuges. Classe 3.
E 44-202 07-1986 Pompes industrielles. Raccordements ISO 5199 1986 Spécification technique pour pompes
des tuyauteries d’aspiration et de refou- centrifuges. Classe 2.

E NF E 44-221 07-1976
lement. Prescription de conception.
Pompes. Distance entre bouts d’arbres
ISO 3661 1977 End suction centrifugal pumps. Base
plates and installation dimension.
pour montage de l’accouplement (E).
N NF E 44-290 10-1975 Pompes. Accouplements avec ou sans
pièce d’espacement. But et montage (E).
ISO 5198 1987 Centrifugal, mixed flow and axial
pumps. Code for hydraulic performance
tests. Precision class.
Partie VI – Sécurité. Hygiène Normes européennes ISO/CEN, concernant les pompes
E 44-091 10-1985 Pompes. Guides de conception pour le rotodynamiques, en cours d’élaboration,
dont la publication est prévue en 1997/1998
S E 44-092 10-1985
bon fonctionnement et la prévention
des accidents.
Pompes. Guide d’exploitation pour le
Les valeurs alphanumériques entre [ ] correspondent à l’indice de classement
dans la normalisation française. Celles qui sont en tête de ligne correspondent
A bon fonctionnement et la prévention
des accidents.
à la référence dans la normalisation ISO/CEN. Les valeurs numériques entre ( )
correspondent à la date probable de publication.

V NF E 44-165 07-1990 Pompes industrielles. Pompes centri-


fuges, hélico-centrifuges et hélices.
Niveau de vibrations mécaniques
EN 809 ou [E44-090] (09-1997) Pompes et groupes motopompes pour
liquides.
Prescriptions communes de sécurité.

O NF U 61-060 04-1994
acceptable.
Matériel agro-alimentaire. Pompes.
Règles de construction pour assurer
EN 12262 ou [E44-005] (06-1998) Pompes rotodynamiques. Documents
techniques.
Terminologie. Étendue de la fourniture,

I Normes européennes et ISO


l’hygiène à l’utilisation.
EN ISO 5198 ou [E44-402]
présentation.
(12-1997) Pompes centrifuges, hélico-centrifuges
et hélices.

R Normes européennes publiées


— élaborées par SC 4 EN 12162 ou [E44 – 051]
Codes d’essai des performances
hydrauliques. Classe de précision.
(06-1998)Essais hydrostatiques des
EN 25199 01-1993 Technical specifications for centrifugal pompes.
pumps. Class II (ISO/TC 115/SCI/WGL). EN 12483 ou [E44 – 403] (12-1998) Essais de groupes de pompage entraî-
EN 22858 06-1993 End-suction centrifugal pumps (rating nés par variateurs de vitesse.
P 16 bar). Designation, nominal duty
point and dimensions (Wl 1) (ISO/TC
EN ISO 9905 ou [E44 – 152] (12-1998) Spécifications techniques des pompes
centrifuges.
115/SCI). Classe 1.
L EN 23661 12-1993 End-suction centrifugal pumps. Base-
plate and installation dimensions
EN ISO 9908 ou [E44 – 154] (12-1998) Spécifications techniques des pompes
centrifuges.
Classe 3
U EN 733 08-1995
(Wl 2).
End-suction centrifugal pumps PN 10
EN 1151 ou [P52–101] (12-1997) Circulateurs de puissance n’excédant
pas 200 kW destinés au chauffage
with bearing bracket. Designation, central, et à la distribution d’eau chaude
S nominal duty point, main dimensions
(Wl 22). ISO/TC115
sanitaire. Exigences. Essais. Marquage.
(06-1998) Pompes centrifuges, hélico-centrifuges
et hélices.
EN 734 08-1995 Side channel pumps PN 40. Designa-
tion, nominal duty point, main dimen- DIS 9906 ou [E44 – 401] Code d’essai de réception. Classes
sions (Wl 23). industrielles 1 et 2.
EN 735 08-1995 Centrifugal pumps and units. Overall Normes étrangères
dimensions. Tolerances (Wl 24).
Normes américaines
— déduites ou inspirées des British Standards HIS Hydraulic Institute Standards : 14e Edition. 1983.
ISO 2548 1973 Centrifugal, mixed flow and axial HIS Hydraulic Institute Test Standards 1988 : centrifugal pumps 1 – 6.
pumps. Code for acceptance tests
American Petroleum Institute :
Class C.
API Standard 610 : 7e Edition Février 1989 Centrifugal pumps for general refinery
ISO 2858 1975 End suction centrifugal pumps (16 bar). services.
Designation, nominal duty point and
dimensions. Normes allemandes
ISO 3069 1974 End suction centrifugal pumps. Dimen- DIN 1944 Acceptance Tests on Centrifugal Pumps. 10-1968 (VDI Rules for
sions of cavities for mechanical seals centrifugal pumps).
and soft packing. Normes internationales
ISO 3354 1988 Measurement of fluid flow in closed CEI 198 Code international concernant les essais de réception sur place des
conduits. Velocity area method, etc. pompes d’accumulation. 1966.
ISO 3555 1977 Centrifugal mixed flow and axial CEI 497 Code international concernant les essais de réception sur modèle réduit
pumps; Code for acceptance tests. des pompes d’accumulation. 1976.
Class B. Europump : NSPH. Importance. Méthodes de calcul. Méthodes et essai.1974.

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