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HATHAYOGA CONDUIT A RAJAYOGA

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Le « Hathavidya ». (Ha désigne la lune et tha le soleil, tous les deux étant symboles des
deux souffles.) Hathavidyâ ou Hathayoga est la science du règlement du souffle (de l'haleine)
(Prâna) ; elle ne devrait être mise en pratique, étudiée que tout à fait en secret (en particulier)
par les étudiants qui veulent réussir ; cette science conduit au pouvoir quand on s'y exerce de
cette façon et devient inutile autrement.
Les pratiquants de Hatha devraient résider dans un monastère ou dans un endroit tout à
fait retiré, situé dans un pays dirigé par un bon gouvernement, habité par un peuple pieux,
fournissant des moyens faciles de subsistance, et exempt de tourments ; qui de plus ne serait
pas plus long ni plus large que la longueur d'un arc (une portée de flèche), et serait exempt de
pierres, de feu et d'eau. La place qui convient à yoga est ce qui a une petite porte pour entrer
et sortir ; qui est autrement sans créneaux et exempte de crevasses et de trous, qui n'est ni trop
haute ni trop basse, qui est proprement lavée et préservée d'insectes de toute espèce, et qui est
agréable, avec des jardins, des puits et des alentours semblables.
Yoga ne réussit jamais quand il est accompagné d'une alimentation excessive, d'une
occupation fatigante, trop de conversation, l'attachement à des vœux pénibles, la fréquentation
mondaine et l'inconstance d'esprit.
Il réussit par l'énergie, l'entreprise, la persévérance, la connaissance du tattva, la résolution
et la solitude.
Le premier degré est yama – ne pas tuer, ne pas voler, ne pas recevoir de présents, la
sincérité et la continence. Le deuxième degré est Niyama (propreté, satisfaction, mortification,
étude) et l'abandon de soi-même à Dieu.
Ces deux degrés, le yama et Niyama, comme nous le voyons, sont des exercices moraux ;
sans ceux-ci comme base, aucune pratique de la yoga ne réussira ; sans ceux-ci, c'est folie de
penser atteindre le résultat. Sans ceux-ci, un homme ne peut être vrai envers lui-même, et sans
être vrai envers soi-même, comment peut-on espérer avoir confiance en soi-même ? Et sans
confiance en soi-même, il est impossible de pratiquer aucune yoga.
Un yogi ne doit pas penser à nuire à qui que ce soit par la pensée, la parole ou l'action ; et ceci
s'applique, non seulement aux hommes, mais à tous les animaux. La pitié ne sera pas pour les
hommes seulement, mais elle ira plus loin et s'adressera à l'univers entier. De plus, un
commençant devrait être guidé entièrement par l'instructeur, c'est-à-dire qu'il devrait suivre
les paroles et les instructions de celui-ci sans aucune omission. Il doit obéir à son maître et
sans hésitation ; bien plus, sans même ressentir quoi que ce soit, un élève doit faire tout ce que
son maître lui dit de faire ; peu importe ce qui est ordonné, comme maintes choses sont
souvent demandées à seule fin d'éprouver l'élève seulement.
Le troisième degré est celui de Asana. Les Asanas ou postures doivent atteindre le nombre
de quatre-vingt-quatre, et chacune a son influence particulière sur le corps et l'esprit. Par la
variation des attitudes et les diverses sortes de Pranayama, les yogis surmontent presque
toutes les maladies. De toutes les différentes postures, on en considère quatre comme les
meilleures. :
1° S'asseoir avec le corps parfaitement droit, après avoir placé le pied droit dans la cavité
entre la cuisse gauche et le mollet, et le pied gauche dans la cavité entre la cuisse droite et le
mollet. Ceci s'appelle Svastikâsana.
2° Ayant pressé le périnée avec l'extrémité du pied gauche, placer l'extrémité du pied droit
à l'endroit exactement au-dessus du pénis. Fixer ensuite le menton fermement sur le cœur, et,
restant sans bouger comme un pilier, diriger les yeux vers la place au milieu des sourcils. Ceci
s'appelle siddhâsana. On le nomme aussi vajrâsanamuktâsana ou guptâsana. Dans toutes les
84 positions, s'exercer toujours au siddhâsana, car c'est l'attitude qui purifie les 72.000 nâdis.
3° Placer le pied gauche sur la cuisse droite, tout près de la jointure, et placer le pied droit
de même façon sur la cuisse gauche. Alors, étendant les bras en arrière, tenir le pouce du pied
droit avec la main droite et celui du pied gauche avec la main gauche. Placer le menton sur le
cœur et fixer les yeux sur l'extrémité du nez, en restant assis parfaitement droit. C'est le
Padmâsana, le destructeur de toutes les maladies.
4° Placer le pied gauche dans une position renversée sous la partie droite du périnée et le
pied droit sous la partie gauche, et tenir les deux pieds par les mains. Ceci est Thadrâsana.
Quand on s'est rendu maître (quand on connaît bien une des positions), l'exercice véritable
de la yoga peut commencer. Celui qui s'abstient complètement de tout commerce sexuel, qui a
des habitudes tempérées et qui reste exempt de frivolité devient un yogi après quelques heures
d'exercice. Par la tempérance dans l'alimentation, on veut dire qu'il faut seulement manger les
trois quarts de ce qui est nécessaire vraiment. La nourriture aussi devrait se composer de
liquides substantiels et d'aliments solides savoureux. Tout ce qui est amer, acide, piquant,
saumâtre et épicé, l'huile, les boissons enivrantes, la nourriture animale de toute sorte, le lait
caillé, le petit-lait doivent sévèrement être évités ; le froment, le riz, l'orge, le lait, le beurre, le
sucre, le miel, le gingembre sec, les beaux légumes, commençant avec Patol, l'avoine et les
eaux naturelles conviennent très bien.
Au commencement, éviter le feu, la femme et la fatigue. Les jeunes, les vieux, les caducs
ou les malades peuvent tous obtenir le succès par un exercice assidu. Le succès vient avec
l'exercice ; la simple lecture de livres yoga ou la conversation sur le même sujet ne peuvent
jamais conduire au succès.
Quand il connaît bien une de ces attitudes et qu'il observe les règles de la diète, etc., le yogi
peut commencer l'étude du règlement de la respiration. Une agitation de l'esprit suit une
agitation de la respiration, et l'esprit reste calme quand la respiration est calme ; c'est
pourquoi, afin d'atteindre l'assurance de l'esprit, la respiration devrait être contrôlée. Tant que
les Nâdis, les véhicules de Prâna, sont obstrués par des humeurs anormales, il n'y a aucune
possibilité que le Prâna coule dans le cours moyen (sasúmnâ) et accomplisse le Turmani-
mudrâ. C'est pourquoi Prânâyâma devrait être pratiqué tout d'abord pour l'enlèvement de ces
humeurs.

D. S. N. D, BRAHMINE.

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