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RENÉ GUÉNON ET LA CHINE : RÉFLFv, V -


CIIR
SUR L’IMPORTANCE
L’IMPORTANCE DE
DE l'O D ic ^ . * I0NS
L’ORlENTATlrC ? / r

DANS LES SCIENCES TRADITIONNELLES


f/ .jr «r y
*
À Quan

jean-Claude dubois

gll*’
il,*. 1
J* d*îP ,
es citations et notes su r la tradition chinoise, dissé • . ; * < el • > *

L dans l'œ u v re de René G uénon, ajoutées à ce que l'auteur d


La G ra n d e T riade écrivit su r les sciences traditionnelles dont
on sait le lien étroit qu'elles entretiennent en Chine avec le Taoïsme
forment un ensem ble d 'u n e gran d e cohérence que Ton a jusqu'à
im«fc F
C6t c # vfr" n

présent peu exploité en vue d 'u n e m eilleure compréhension réci­ 0 mettre en évu
proque de la C hine et de l'O ccident. ndcetexte, en par
N ous allons le m ontrer en com m entant la première partie du
t a ordres d'appl
Traité intitulé « des séparations et des réunions du yin et du yang » dépendance hiéra
'o ïfà y in y a n g lih e lu n ) , sixièm e chapitre du H uang DiNeijing
S u W en et l'u n des plus im portants pour la compréhension des fon­
dem ents de la m édecine chinoise1. Ce traité décrit en effet, sur fond ^séparations et
de cosmologie traditionnelle, le schém a général d'organisation des
Encoll
méridiens et des fonctions vitales dans l'être humain. 0tIUesiniçvj
Or chacune des séquences qui le com posent fut commentée, en > r t l mér
(SI JW
divers endroits de son œ uvre, par René Guénon. Nous le verr0^ ïïi
notam m ent avec une question d'orientation « solaire », 9U1 ^
en quelque sorte le pivot et fit l'objet de tout un chapitre
Æ « p.

N - P 0j
pivot
Le Su W en V
vyL'n ( ff(g]
*13]r»),)( « Simples Questions » forme avec ie le u>i&
Ling S/iw( . Jt. i En>'
Spmtuel », 1le Huang Di .Nei
.. .
Jing ( __
), « Classique de n |US
pereur 'Jaune », ouvrage
-----uuvid^* fondamental
ronaamentai ae iademeucunv
la médecine chin0IS. Gjtio^ c
saignements
r reçus en Chine
eu ^nine nous utiliserons gjitieivsfrtr
pour ^ce travai , - miiu'-
poui rÿ
noises suivantes .: Huang . Di Nei
lsi jing du
ci jinv Su Wen
v\cri et Ling Shu
~ - M'. ,#3;>
mtn
VV^hweishpno (^98) qui en SQnt ^ ,|eur neuvieme
W*!s^etl8 noofi\ .s _ -A:^n»»ssion
réimpression dej-*j982 /*'
. f/Hjt>
Di M / SU I Par Cheng Shi-de et col. même Éditeur, L ^
MécW ^fen ]*aoshif version annotée et commentée P y C o ^ 6aUfit
de z J ne^ in°iSe du Shandong et du Hebei, idem, Pékin, <#ng!tixUL
s"r " ........*D' “ / " * s» * ” C #* * *
évidemm *dnS 860 Ouvres Complètes éditées à Pékin,
ent pas limitative. » .
HfNf OUf NON FILA CHINE
i<-r
De sorte que ces annotations extraits de l'u-uvre de
' vont former pour nous la trame d'un commentaim inspTré
A ù ^ f ”1v ^<s j e la philosophia pire,mi*
Qt,
\ l' on ne «mirait nier que toutes les subtilité*, t(nJtes les
\ 11' " V l'original ne peuvent être rendues en frarx aïs. Et
n*1«niV> V,u travaux d'érudits, les meilleures traduction* ru- rem-
d*ilK'1'^ .pillais un contact direct avec la t bine et ses représentante
rf*tvnMv*.1 ^.îis l'œuvre de René Guénon présente cette particulari
r. r
^ ; : on plus d'exposés profonds sur les doctrines orientales,
. u 4>m • ■ i . _ é .. 1 l • e e*
* ^»0,,"''soau
un rost’it»-4^j 0 concordances
~..... entres les différentes terminologie*
w,vïr®
h
] tonnelles. Elle permet donc de transposer, sans confusion ni
a ce ffaCl^stistne, dans un langage plus familier, des conceptions cos-
'"lViques et anthropologiques qui autrement resteraient, pour
traditi
N C 1°^ n o n initiés, passablement énigmatiques.
^ n e av
s
:e que ]’
Oïlj
C’est cette vertu « paraclétique » (« traductrice », au sens éty-
ologique du mot paraclita) de l'œuvre de Guénon que nous aime-
c
om
Prés; H
JJJns mettre en évidence dans cette étude. Et nous verrons com­
ment ce texte, en partant des principes, descend graduellement aux
1 première panj.: divers ordres d'applications en observant toujours rigoureusement
la dépendance hiérarchique qui existe entre eux (Figure 1).
s du yinet duv*
du HimglhV.*
npréhensiorder Des séparations et des réunions du Yin et du Yang
crit en effet suri»
En colloque singulier avec son ministre Qi Bo, 1 Empereur Jaune
al d'orça*»" '- interroge, se remémorant l'enseignem ent qu il a reçu :
uirn^in
Le Ciel est yang et la Terre est yin, le Soleil est yang et la Lune est w ’i ■■ u -J
0 ^1 des mois grands et petits, qui en 360 jours form ent une année, et l ‘.en. r!t >
N’# wrespond. Cependant chez lui il y a Trois yin et Trois yang, u qui ru ait i •*
(■ "lia au yin-yang. Pourquoi ?
l0n‘ -, » <P
cftW *
cW1" ^ répond : yin et yang perm ettent de dénombrer. En tabula ..
un ,IJ °n Peut
r--* aller jusqu'ilu 100,
iuu, en calculant
cuicuumt. jusqu 'il 1000 on peut fausser
„—«ne/ 'jubqu ' . . ......... * r*«sntiel < es
Ma _f -10' wv.
(MK). ju
10 uuu
()()() cc'est
est aussi une m ultitude
u n u m " indéfinie.
.... Mais
A>.éi e»< 1llN
.“ rlrts?
toujours revenir a l'U nité. Le Ciel couvre, ta Terre porte et ou- « 1
T Wni a ™ Lorsqu'ils ne sont pas encore sortis de Terre.
fu re n t dans le yi„, on les appelle yin au sein du ym Loisqu i ^
KA&
i> > K '
ï *
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m ,
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ym apporte le fondement.
Lym. « * *"*

épuisa,ü>i vitale vient avec le printem ps, la croissante avi» 11 u _ [inkjutt


avec l'automne, la conservation avec l'hiver. Leur dereg <
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VU, inti
>u|* prj.^ 'U>n' Im Grande Triade, Gallimard,
---------- ------ 1957. Il s du d \
« Questions d'orientation »
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v 8 E* rait de Su Wen Wang Bing Zhu, Chung Hwa *
^om pagny, Taipei, 1983, vol. 1.
a nhstwtctioîts du Litl-Teire. Chez I homme les varînr
» 4 “r Z „ m dénombrai,le. " ™ ,« < yin-yang
«»il en <\
. etitre de ce Traite VI du Su W™ indique d'emblée
tLenrent de ce qui a partir des «changes du y>n
vin et un appro-
et au
du
f‘,n‘ dc l'Univers va s'organiser dans l'être humain en trois
S s et fonctions vitales yang et trois méridiens et fonctions v ^ f e
JilMlS
yiM* I
vin-
' I a première dualité est celle du Ciel et de la Terre, c'est-à-dire
,xll„ suivre la terminologie guénonienne, l'Essence et la Substance
uiiverselles, issues d une polarisation de l'Unité principielle et
\ t r e lesquelles se produit toute manifestation.
Le Ciel est yang, la Terre est yin ( tianweiyang,
froeiyin). Ciel et Terre sont conçus comme complémentaires, res­
pectivement principe actif et principe passif, ou suivant un des
symbolismes les plus généralem ent employés à cet égard, masculin
et féminin, ce qui est bien le type même du complémentarisme par
excellence. De là dérivent tous leurs autres caractères, qui sont en
quelque sorte secondaires par rapport à celui-là. Le point de vue
adopté par ce texte est bien d'ordre cosmologique. Ciel et Terre ne
sont pas « vus du côté de leur principe commun », c'est-à-dire
comme s'assimilant respectivem ent à la « perfection active » et à
la « perfection passive » mais comme point de départ de la pers­
pective cosmologique3.
Dans ce contexte Ciel et Terre sont accompagnés du couple des
grands luminaires, figurés eux aussi à cet endroit comme complé­
mentaires ( R £} riw e iy a n g y u e w e iy in ). Selon les apparen­
ces sensibles de notre m onde, le soleil et la lune, bien qu ils soient
d'une grandeur fort disproportionnée entre eux, ont en effet des
rôles comparables et sym étriques puisqu'ils président 1un au joui
('t l'autre à la nuit. La m êm e séquence de douze caractères intu
duira notamment le chapitre 41 du Ling Shu, intitulé « dts coût
tiens entre le yin-yang
yin-yang et le systèm e Soleil-Lune ». L est h ire
valeur normative
lx‘ r6,e du Soleil et de la Lune dans la tradition chinoi- ^ ^
rait autant à réfléchir que dans la tradition occident. •

^"■■connaîtra dans ces phrase* que nous venons il *ml ^ importai'*


l? '« r d e rn.de,* . » t„ ch. III, P- » N‘'>ore 1“ 11 de vue mêla-
dl len faire cette distinction, comme le f>LGuenon, er entre différents
S ? * !* « Point de vue cnsmologique, el au sein Je ce * * *
^références.
- ^ i ^ O N ET IA CHINE
a obstructions du Ciel-Terre. Chez l'homme les variai,
leSJ en quantité dénombrable. f,0" s du yin-yang

l titre d e ce Traité V ld u S u W en indique d'emblée


, R en ien t de ce qui à partir des échangés du ÿ ïn T d ü " , ° tVKh
f0F )e l'Univers va s'organiser dans l'être humain en , ? 8 au
fonctions vitales yang et trois méridien.™ Z " , »^
ions vitales

La première dualité est celle du Ciel et de la Terre, c'est-à-dire


w ur suivre la terminologie guenon,enne, l'Essence et la Substancé
universelles, issues d une polarisation de l'Unité principielle et
entre lesquelles se produit toute manifestation.
l e Ciel est yang, la Terre est yin ( X m , i & m tianweiyang,
diweiyin)- Ciel et Terre sont conçus comme complémentaires, res­
pectivement principe actif et principe passif, ou suivant un des
symbolismes les plus généralem ent employés à cet égard, masculin
et féminin, ce qui est bien le type même du complémentarisme par
excellence. De là dérivent tous leurs autres caractères, qui sont en
quelque sorte secondaires par rapport à celui-là. Le point de vue
adopté par ce texte est bien d'ordre cosmologique. Ciel et Terre ne
sont pas « vus du côté de leur principe commun », c'est-à-dire
comme s'assimilant respectivem ent à la « perfection active » et à
la « perfection passive » mais comme point de départ de la pers­
pective cosmologique3.
Dans ce contexte Ciel et Terre sont accompagnés du couple des
grands luminaires, figurés eux aussi à cet endroit comme complé­
mentaires ( Fl Fî riw e iy a n g y u e w e iy in ). Selon les apparen­
ces sensibles de notre m onde, le soleil et la lune, bien qu ils soient
d'une grandeur fort disproportionnée entre eux, ont en effet des
mies comparables et sym étriques puisqu'ils président 1un au joui
ef 1autre à la nuit. La m êm e séquence de douze caractères intn
ôuira notamment le chapitre 41 du Ling S h u , intitulé « des c<'>rre
bons entre le yin-yang et le systèm e Soleil-Lune ». C t. t
vuleur normative.
Le rôle du Soleil et de la Lune dans la tradition chinoi- ^
,t\PJ ait autant à réfléchir que dans la tradition occiden c
O /
P*1 reconnaîtra dans ces phrases que nous venons d tm l t très important
g r a n d e Triade, eh. Il, p. 25 et ch. 111, P; 33. Notons qu .1 « ^ yue méta.
len faire cette distinction, comme le fit Guenon, e er entre différents
P y««que et point de vue cosmologique, et au sein de ce dern.
Plat* de références.
; iii■
rené OUÉNON
]18 je
. .. W foyers célestes comme des lumières sensiki J M
il*
% rh propager la lumière intellectuelle et à l’exciter sur U ?'*«-
ici les instruments ou les « organes du temps ,, d a H
pour les divisions en saisons, jours et années. s>gnes T \ j
VL.f'C
Cest le cours réglé du Soleil et de la Lune qui permet ,
DOser le calendrier luni-solaire selon des mois grands et petits ^
WAr \ if
/ r , lé
rlismt
* _
360 .
jours. TTi- l'UAmmP
Et l'homme hnicmp dans rcet
baigne dpmQ o t univers, ,lui ^
pondant étroitement par l'action qui s'opère en lui des 4 Saison^ I A d* .jix"
des 5 Éléments. , / A ï
D'emblée rattachés aux couples Ciel-Terre et Soleil-Lune, yin ihnt '.v.>4
et i;i
yang sont indissociables des idées de lumière et d'ombre. C'est
pourquoi ils désignent par extension, tout ce qui est actif, positif 0u
masculin (yang) et tout ce qui est passif, négatif ou féminin (yin) in » C
\ F ' . terrd‘n
Cela montre l'importance capitale que ces deux catégories revêtent
au sein de la tradition extrême-orientale, dans sa partie proprement f > fluenc‘
cosmologique5. I*Gué*n *PPf*
Mais ils constituent aussi un instrum ent de premier choix pour ^«logiquement à
diviser et classer les phénomènes de l'univers. C'est ce qu'indique symbolisme identiqu»
le texte : lorsqu'on calcule jusqu'à dix on peut déduire jusqu'à iaelaie qui v e u t dire «
cent, lorsqu'on calcule jusqu'à mille on peut pousser jusqu'à dix smnen langage théol
mille et dix mille c'est... l'indéfini ( wan zhi da buke
shengshu). Grâce au yin-yang la m ultitude indéfinie des phéno­
■opération d u Saint-E
mènes peut-être appréhendée. Les ordinateurs, fondés sur le systè­ j ue" r°ml>ragetnen
me binaire, en sont une très actuelle illustration... j 11favoriser. CW
« Dix mille » est la représentation de l'indéfinité numérique. du V
Dans la logique du chapitre 42 du Tao Te King où il est dit que « De
la Voie naquit un, d 'u n d eu x et de d e u x trois, trois engendrant dix mille »,
quatre équivaut d 'u n e certaine façon à tout l'ensem ble des
nombres, parce que dès qu'on a le quaternaire on a aussi, par 1a
>51
b o « y*
S îS Î?
4- Cf.
199] p \ fLi° llVCt : La langue hébraïque restituée, l'Âge d'Honnne, ^^ S ® -
15). RappelnU mmenlaire Sur le Quatrième jour de la Création
du del T œ ? SSage ~ D ie u d it : « Qu'il y ait des luminaires au fi .
pour les jours et*h’ C^ lie la nuit' 4 u , / s servent de signes tant pou ^ ^
f e‘* a>
illuminer la ten r l>lees'
r et du'Us
qu’ils servent de luminaires
lumim-----aufirniinm
, dlVe- op1-,
PAm ” •~,(Traduction
nions de l'Ane raduction TOB). Pour une discussion L Lh dn , r
des
exemple le comm111? occidentale au sujet de la nature deV ’ ^stin Call’U
Paris, 1707/ p ^ nila,re littéral sur le livre de la Genèse du P- Aug

U e n ° n/ ^ Crande ^iade, op. cit., ch . IV, p. 39.


RENÉ GUfNON ETLACHINE
s \
\i
Ovs '
i + 2 + 3 + 4, Ie dénaire, qui représenta i
^"uTcon’P1" ' ° r dix mi"e esl 10 ‘lUiitrièmu puissance do di™ "*’
■ % % \V Toutefois, il est essentiel de savoir tnujnurs ramener les chose, à

H *
N
SS rtj ité <USX* f ,m.
ÏÏSpUdt*. À ce. endroit Z h a n g Z h ,-a ,n g (1644-1722), important
mn!entateur du Net r]m
» ee»‘ '<-■ptincipe même
g,appelle la phrase du Yi„ un jn
L ,S ’^l un vangt c'est le Dao » ( - | & - P § £ M yiyin y iyang zhnvei dao),

sS \ « Le Ciel couvre, la Terre porte » ( tianfu dizai). Cette


formule souligne de manière plus explicite l'interrelation nécessai-
'sif nX S l ^ de ces deux principes, le rôle qu'ils jouent à 1egard des « dix
mille êtres ». Us ne sont l'un et l'autre actif et passif que dans leur

■SJ
H ,
relation même. Par là est indiqué le caractère « non-agissant » de
l'activité du Ciel et le caractère de passivité de la Terre qui est pro­
prement un « terrain » ou un « support » de manifestation pour
les forces ou les influences célestes agissant en sens descendant*.
'"‘ni de
René Guénon rappela à cet endroit que ces notions sont appli­
lnivers-C «M cables analogiquement à divers niveaux d'existence. Il fit allusion
x on peut défclj au symbolisme identique inclus dans le mot latin Caelum, dérivé
de caelare qui veut dire « cacher » ou « couvrir ». Et il nota l'uti­
^ peut pousserisj lisation en langage théologique du terme obumbratio pour désigner
^ ^ ô flR and l'« opération du Saint-Esprit ». Saint Jean de la Croix écrivait en
tude indéfinie « effet que « Vom bragem ent est l'effet de l'ombre et q u ’ombrager signifie
ateurs, fondes:' protéger et favoriser. C 'est pourquoi l'A n g e dit a la trés-sacrée Vierge
Marie que la vertu du T rès-H aut l'om bragerait - et virtus A ltisssim i
stration... obumbrabit tibi (Luc 1,34) - parce que le Saint-E sprit devait survenir en
elle »9. Dans leur signification cosmique. Ciel et Terre jouèrent
* l'^ d encore, comme on le sait, un grand rôle dans l'hermétisme chrétien.

René Guénon, Les Principes du Calcul infinitésimal, Gallimard 1 *46, ch. IX. t
'f jf à Lao-Tzeuch. 42 : i t £ - , “ 4H , (daoshengyi,
’he,’g son, san sheng wan wu). Il existe de nombreuses traductions c e ce o.c
tia'^ par exemple La Voie et sa vertu, Tao-tê-king, texte chinois prtsen t t tion
«ouang-kia-tcheng et Pierre Leyris, Éditions du Seuil 1949, nouvelle édite»
^maniée, Points Sagesses, 1979. nt à Marcel
f* * * Zhi-cong, op. cil., p. 34. Cette phrase a servi ^ de son
f;rd,u*' ^l-a Pensée Chinoise, Albin Michel, 1934, pour le dé v g . énon ü,s
Jhapitre 2. Sur les rapports de l'unité et de la multiplicité, et. Ku
Uats Multiples de l'être chapitre V, Les Éditions Vega, 1W7- ■
Vülr ^ n é Guénon, La Grande Triade, p. 32, et Symboles fondamentaux<■ <
Callim«d , 1962, ch. LXX, p. 418, note 2. ^
a|nt Jean de la Croix « La Vive Flamme de I Amour », m 1594, p. 398.
TL '^"Heureux jean de la Croix, traduction Jean ai ‘ * apparemment
; « M ie traduction française des œuvres do Jean do Ycpfs, apt
la""»is réimprimée.
J y h" .
f 8ENÈ GUÉNON
/* it/f a\j
f J F ,jé M
A quelque niveau qu'on l'envisage, l'action du r
attraction, sans heurt ni secousse, tout comme la Sa^ 80 Dl / VA * al1
fait tout ce qu'elle fait d'une manière douce et san s viT * C y /A ^
81). Elle engendre dans l'univers un « mouvement <>eriCe(%
condition de toutes les manifestations formelles et vit a' l|ui |a
ment soumises au temps et h l'espace, entre autres r,
l'existence corporelle10.
par<%
°ndition, ^
y „ y *

Notre texte décrit maintenant l'apparition de |a vie


forme confuse logée au sein du yin, enfouie et impereent-u? ^ 0*1
nomme yin dans le yin zhong zhi yin). puisb| 3e' °n la
émerge, se manifeste à la lumière, on l'appelle alors yan^ i ’^’1^ %
y 2y *
yin W k ^ Z f à y i n zhong zh i yang). C'est la façon chinoise d'ex ■ le
le point de vue de la Substance. Anodins en apparence ces X,Pnrner .ire ui
révèlent toute leur efficacité dans les applications que l'on y \ :e enteîl et
Dès le paragraphe suivant de ce Traité 6 du Su W en, la descn^ 1
de la constitution subtile de l'être humain selon Trois yin et T •
yang sera faite sur ce modèle... si l '0
CeSt un peU
Chaque être particulier reçoit sa force vitale et sa norme inté­ ^traditton judéo-
rieure d'un principe de développem ent qui est yang" ^ r h o m m e n e |a
Simultanément sa substance et sa nutrition lui viennent, pour -anédela m ain m e r
son élaboration, d 'u n principe complémentaire qui est yin sonde son S o u ffle ...
( P§-?Z.ïE, 1± y a n g y u z h i zh e n g y in w ei zhi zhü). Autre énoncé
traditionnel de grande importance, sans cesse commenté par les loutvadépendre d 'n
érudits de la Chine, car il se prête comme les précédents à de mul­ -■uitedu texte :
tiples applications. Il n'est pas sans rappeler la conception des phi­
losophes scolastiques faisant de chaque être la résultante de l'union '^ ^ s e tin
d une « forme » et d'une « matière ». Yin et yang représentent lT « ïaib '*rr<>r
donc ici des particularisations de l'« essence » et de la « substan­
ce » au niveau de chaque existence individuelle". xsSS.
Ix processus vital désorm ais engagé va se déployer à 1unisson
es quatre saisons, selon quatre m ouvem ents fondamentaux qu
nrînfl^S8en^ SanS cesse • naissance favorisée par la tiédeur^
m,n!tm ps',cr° issance entretenue par la chaleur de l'été, rt‘lUt
deur de pli'3 ^ a*C^ eUr A u to m n e et conservation d‘ins a

Mulu,iges, Gallimard, 1976, p.. 129. Dans La Voi


Voie

U. Cf. René(J .'d,ons


ul,raction q u ^ w T , matzoi) Parle de la force attractive de
Physique Les t j Ut Ut sans heurt ni secousse, avec douceur-
traditionnelles, 1956, p. 86 )
*-e premier dJ"''. ^ ^ e8ne de la quantité et les signes des temps-
, i#

Sucstion Chap,,ro ce livre est, rappelons-le, en tiè re m e n t o * *


Rf Nf GlJtNON F! LA CHINE
0
^«naissance de l'influence des quatre saisons est très
a médecine. Si la marche du cycle annuel n'est pas c n n T ^ '
• * * * ! £ , du vin ut du yang. elle engendre d T o S S T * .
1’8 ( X ® 1"! * !m t ' S’S!")Ia'S f*“ nKMnenlii du yin etdù
<** ’ lm - lu Ciel *’t I» lurre sont innombrable,. Mai, t„rL u'iW “
>*y l L , t chra l'homme, ils peuvent être d é n o m b râ t Analysé».

LWientationsolaire
,, est maintenant possible d'envisager la façon dont vont se
^ e r dans l'être humain, à partir du centre, selon trois quali-
' vin et trois qualités yang, les six grands axes de ses méridiens et
T^'es fonctions vitales. Cela ne se fait donc pas en correspondan-
dt?stricte avec le yin-yang, d'oü la question de l'Empereur Jaune :
^-'aimerais entendre un enseignement sur les séparations et les
Unions des trois yin et des trois yang »
(£ 0 : di yue ■yuanw en sanyin sanyang zhi lihe
j Ç'est un peu, si l'on veut, comme la formation de l'homme
selon la tradition judéo-chrétienne : à la différence du reste de la
création, l'homme ne jaillit pas à l'énoncé du « Fiat », mais il est
façonné de la main même de Dieu et à son « Image », par l'ani­
mation de son Souffle...12.
Tout va dépendre d'une question d'orientation comme l'indique
la suite du texte :
« Lorsque le Sage se tien t le visage tourne vers le Sud, le "devant " s'appelle
vaste clarté et le "derrière" s'appelle grand carrefour »
« A M M # , DiI B M , f e B X W xianren nanmian er li, qian yueguan-
gtning, houyue taichong

La distinction entre « g u a n g tn in g » qui désigne le devant tt la


partie antéro-supérieure du corps (yang), et « tai chung »
désigne le derrière et sa région postéro-inférieure (yin rtNe
lrnP°rtance particulière. Le prem ier terme est aussi ra) on ^
venant du cœur et de la poitrine, yang dans le yin , ç
,Vüie au tourbillon axial surgit de la profondeur organique v ■^
Rendent le Rein et le m éridien « C liong m ai », }'in c f à ar.
. s s'x grands m éridiens et fonctions vitales vont se <■
lr de là (Figure 2).

i rumiru
exposé de Tamos rapporté par Pier Luigi Zoccate
P no a ,
Archè, Milano, 1999.
NORD SUD
.- > Tching Ming (IV)
n 4
KOANG MING
(vaste lumière)
i POITRINE ET CŒUR
DESSUS (V) i
(Méridien de
DESSOUS (Rn)
l'estomac
- ro ' taetchong
* DEVANT YANG MING) .1 Z -
(Grand carrefour
bas du dos) ►DERRIÈRE
(Méridien de la rate =Taé Inn)
INTÉRIEUR ^
(Méridien du foie
= Tsivélnn).
*
EXTÉRIEUR
(Méridien de la V.B.
= Chao Yang)

* - -f. i. “Si-
^ ^ V
r—* ^
~ rc, 'Ta ~ GL.
^C. V* ^ A* **— rt-Z.

O
_ rte première détermination se référé à uno ...
uOr‘ * c'est-à-dire telle que l'homme regardant 1’T f ,0n «
son|aire ' t l'Est à sa gauche et l'Ouest à sa droit,. c ° Soleil au
nilériCS qui illumine largement de tous côtés et donUes ^ à
son partout, l'homme doit être parfaitement centré” ^
' ,a«T a l'uni®1”’ de 1équilibré ym-yang de l'univers. Cet e n ii
",ement vient du U rn e ,1es M u tâ t,o m . On en trouve maintes | C
Stiens dans les ntset les c(cf. par exemple les
,ugem
g r a m m e s 22 et 55). L or,entât,on de base est rapportée au
Lram m e U, le trigramme du Feu, du Sud et de l'Été, composé de
leux lignes pleines entourant une ligne brisée :
, lorsque le Sage se tient le visage tourne vers le Sud, prêtant l'oreille au
Sens de l'Univers, il est oriente vers la Clarté et peut organiser la vie tempo­
relle des h o m m es ... »
faBJJïfïV fàxianren nanm ian er tin g tianxia, xiangm ing
erzhi".

Ce qui est vrai pour les sciences de la vie l'est aussi pour la poli­
tique et les institutions sociales. Dans le H uai N an Z i, on raconte
comment Gou Jian, roi de Yue, après avoir vaincu Fuchai a W uhu,
conduisit à l'audience impériale les Neuf tribus étrangères établies
dans la partie orientale de la Chine. C'est en « se tenant face au
Sud » qu'il reçut l'investiture et devint hégémon de l'Empire15.
La politique était par conséquent conduite dans les temps
anciens selon des principes véritables. Les retrouver, dans ce
domaine de l'activité hum aine aussi, reviendrait à substituer un
13. O
On n pourrait rappeler la conception hippocratique qui fait de la poitrine « le
l°ver de tout le corps », (cf. « Du régime dans les maladies aiguës », traduction
Oardeil, Encyclopédie des sciences médicales, septième division tome 1, p, 134,
aris>, 1836). Pour le méridien Chong Mai, cf. notre étude « Regard nouveau sur
méridien d'Assaut », Méridiens, 1997, n°109, pp. 23-42.
14
(f raPPr°chement entre le Huang Di Nei jing et le Yi Jing a été repris par Htmng
buH\Xla~*' * évolution de la théorie des méridiens », (jingluo xueshuo de yan-
d(. J Chinese Acupuncture & Moxibustion, 1994, 3, pp. 43-46). La citation v.on
"■ l<en/Uf'i( du Livre des Mutations, appelée « Discussion sui A>/ " S f " "
UanJv r T ..... ...a également rapporté cette phrase dans le chapitrt
Cranw..,u^non ehapitn 11
ue ail.. 7j. ‘; -Sj ««uuuiun
de ce!L lradtJcti°n est cepenuant
cependant un peu différente — . . de
.
Médicift ii ^ c^ar<^ Wilhelm : Yi King, Le livre des tra transformation*, A lù
aduction
osmologiques voir s i » a ft
Phiiast-1 ,âr^. P*^09* Pour les notations cosmologiques
—*fy ou Livre des changements de la dynastie de s Ishu i
Maison^ UViKin^
15 "'UVe' Paris, 1975, réimpression Zulma, 1992.
Pany, lanîllan'"uin er ba . Huai Nan Zi, Traité XI, p. 6, L 1*"a 7 . ju
l,u“»um 7 ' aiwan' 19«3. Ce texte se trouve traduit dans Lesgnoub ^^ j
lnstitut R; Par Claude Larre, Isabelle Robinet, Elisabeth Kochat u ■
^ Cerf, 1993, p. 126.
rené gui n o n

point Jo vue traditionnel au point do vue p rofane


impliquerait « un changement complet de p„inl {',t'u,r«*fTU.nt
catégories invoquées par l'auteur de « Auturili spirit )!üc <ii|
f"
temporel » n'ont rien il voir avec celles de la politique, n , * * 2
n'est pas sans inconséquences que certains voi,.nt t,n "°d,,rni.et (r
un « réactionnaire ». On relira sur cette question |,.!’T-CiuS !
mises au point de Jean lla n i1. ' r,,s
Il est remarquabl
ble par ailleurs que cette orientation
n'est pas spécifique à la Chine. Cuénon note qu'elle ,eSu<J
chez les anciens Romains et jusque même pendant un,! ' " Usafr*
moyen-âge occidental. Nous la croirions volontiers sous- P 'rtU dü
traité médical des A irs, E aux, L ieux. Dans cet important' '
qui fut très certainement rédigé de la main même d'Hin " ^
l'examen de l'influence de l'exposition des villes sur la santé^
hommes, en particulier le rôle des vents auxquelles elles J ü f des
,1 -14. , 1 SOr“ SOU*
mises et des eaux qui les traversent, repose sur une attention d ni.
culière aux directions du sud et du nord par rapport aux autr ftS1
orients. L'introduction de ce livre mérite d'ailleurs d'être citée tant
elle est caractéristique du mode d'approche traditionnel en général
« Celui qui se propose de faire des recherches exactes en médecine, doit pre­
m ièrem ent considérer les effets que chaque saison de l ’année peut produire.
Car, bien loin de se ressembler, elles different beaucoup les unes des autres,
ainsi que chacune en particulier différé d ’elle-m ême, d'après les diverses vicis­
situdes q u ’elle p eu t éprouver. Il doit, en second lieu, connaître la nature des
vents chauds et des ven ts fro id s : d ’abord, de ceux qui sont communs d tous
les habitants de la terre, et ensuite, de ceux qui régnent particulièrement dans
chaque pays. Il ne lu i est pas m oins nécessaire de connaître les qualités des
eaux, qui sont aussi différentes par leur vertu q u ’elles le sont par leur saveur
et par leur poids ».1K

On se souvient qu'en Chine, la géomancie ( fengshuïïa P°u*


objet de déterminer la valeur des sites en considérant les eaux co^
fautes ( ^ sh u i) et les courants aériens ( W Ceux-ci s

Rene Guénon : Mélanges, Gallimard, 1976, p. 225.


‘•an Ham, Mythes, Rites et Symboles, chapitre II, in memorial" K*
W Tredanid Cditfur, 1998,
** Lau* « des Lieux », traduction de Coray, E n c y d o ^ J
Z T t l f â Z divisi°"' W p. 76. Cf. aussi les ^
Hippocrate ai y sur ce n^nu* traité, Paris, 1817, ains 1 rel*^11 ^
° r|éntSot dJ e^ c,ne Xfecque. Gallimard Idées 1964, pp- 75 . ,.hino«^aU"
pitre 77 j.. )S ei?ts P^us spécialement étudiée en médecin
^ ,W/ *ntitulé « des neuf Palais et des huit Ven •
's

- REN^ GUÉNON ET la chine

llours toujours nus un rapport avec us montagnes et finspec-


1
■* lès ombre» et de la lunubre d m, l'mtértt des termes vin e,
\N N a
attar'bb» respectivement k versant ombreux (nord de
.magne, sud de la rivière) et k adret, versant rmsoleiHé (n„,d
la i 11 sud de la montagne)...19.
de la r,x

Sijnes et symboles
D * V s \
\ titre d'illustration en médecine, voyons brièvement l'une des
a S \ S applications des données précédentes à la pathologie mentale.
fiain V
0% *% ÎN On aura remarqué que ces textes de la Chine traditionnelle révè­
lent une perception de la nature intime de l'espace et du temps
< ! \
totalement différente de celle à laquelle nous sommes accoutumés
Pas, H depuis les travaux de Descartes. Les influences saisonnières et la
marche du cycle annuel renvoient à des déterminations qualita­
n° rd Par'!!
rite d'aiu, tives du Temps, la notion de direction aux déterminations qualita­
^d'èts tives de l'Espace. Cela est tout à fait essentiel dans la constitution des
foche tr; sciences chinoises et il n'en va pas autrement pour la médecine20.
ches eWes enj®^ À la « vaste clarté » iguang m ing ou yang m ing) évoquée ci-des­
t saison à l'unép sus, sont associées dans les textes, en tant que « redoublement du
reut beaucoupkm feu » {fà 'X ffi'n Hanghuo binghe LS41), « clarté qui jaillit deux fois »
liangyang hem ing SW 74) la vitalité de l'Estomac et celle du
le-même, d'fisk
Cœur. Nous avons montré ailleurs comment ces deux viscères, et
•coud lieu, CCH10!-
leurs méridiens par leurs trajets, sont étroitement solidaires au
de ceuxquimu niveau de l'œil et de la région épigastrique, rappelant par la même
auirigMt occasion la double signification du mot grec xotpôia qui veut dire a
la fois cœur et estomac21.
■tu qu H est au moins curieux de constater la parenté de ces conet p
tions avec celles que développa dans son style allégorique U an
Baptiste Van-Helmont en Europe au XVII1 siècle, sur une base plus
(Æ ou moins hippocratique. Cet illustre savant, à qui 1°n '■c lt
■ Jé^rÀ l découverte des gaz et du gaz carbonique en particulier, p asai

fV
<çë> ^
\ v archée universelle » h l'épigastre et « dans 1estomac et i
ddns un point central », d'où les ordres étaient
drchées subalternes établies dans leurs diverses jundictioi s

19. cf u _

VA
et f
• m. Lranet, op. cil., p. 118
u- Syr « t e question, cf. surtout les chapitres IV et V du
2) S,gnes des temps.
n°s articles parus dans Acupuncture et moxibustion JH

S M i
rené g u éno n

rdles". Van Helmont inspira de nombreux médecins du y*


X I X e siècles, jusqu'à Broussais inclus, qui le citèrent n r XVl11'
espérons avoir l’occasion de re v n ir sur ses
pour les comparer à celles île la médecine chinoise* Du lh*orj*
de cette dernière, dans le cas présent, la relation est é t n T ^ ^ î
tr i e ram me L i qui dans le corps humainn correspond
correspond hà vI' m<j, av*c
ec L
le
le red o u b lem en t produit l'hexagramme 30, « \v peu w <I '1 d0n(
tache»”. '
Des signes cliniques y sont associés depuis l'antiquité I
strat archaïque est mieux connu depuis la découverte en U17sub-
r# 2 .
documents sur soie excavés des tombes de Chang Sh'a dans ] 3 de
vince du H unan. Datés du IIe siècle avant notre ère ces doo/ ^ ?
font déjà état pour le méridien d'Estomac, d'une pathologie n e ^
psychiatrique incompréhensible sans les explications précéda^ du^ 1
Nous les donnons à titre indicatif :
« crainte morbide d'autrui, du fe u , brusques frayeurs aux bruits provoam Laraison h
par le bois, fortes palpitations ; le sujet s'isole de l'extérieur, en bouclant lis ^dérations p
portes et en ferm a n t les fenêtres. D ans certains cas graves, pulsion irrépres­ ' ^ r R Rer
^ttëéepar er
sible de m onter sur les hauteurs, de chanter a tue-tête, se dévêtir, jeter ses vète-
m m fa 'w m tm m m , m Lkonune de
artaitonent éqe
r>; étant vin 0
w urenyuhuo, w e n m u y in ze <ti> ranjing, xinchang.<ti>.yu dubi ûi parrapport
huyou er chu (bing shen) ze y u denggao er ge, qiyi er zou2*. qui est y
époques ulté
C es troubles peuvent être ceux d'une schizophrénie. Ils peuvent ^ n d à la r
aussi signifier autre chose, même de simples états d'ivresse. On ne «U
saurait les limiter à un seul cadre de la nosologie psychiatrique
moderne, car ils ne prennent leur véritable sens qu'en fonction Je
raPport
' Pour r;
qui
%1et ie ^ns
22 Jean Baptiste Van Helmont, Ortus Medicinae (Sedes Anirnae, 6). plusieif ^
üuns dt ce texte depuis l'édition originale, posthume, de 1648. UneIliKiHirtf
rançaise, savoureuse pour les uns, très incomplète et souvent ine'J^' P
es, diu vraisemblablement sur la deuxième édition lyonnais v tr* -U
S S att
dr w US *' ' ^ s Uhtvres de jean Baptiste Van Helmont traittw1 • ‘ ; de
t<on ,-t physique pour la guérison assurée des Maladies, de b tra
M. jean Uconte, Lyon, 1670.
M 4i
55
d'estornl1-^ '' Yu,t'fu' " Discussion sur la nature du traiot .«v flSg
xunxinv u u "‘ ,"vi’du ^L**a poitrine «■! de l'abdomen (taiitan zuyans
K :*
1998, 14 4 xumXfubu zhi jih) in journal of Clinical Acupuncture an *
^j •jif'
tii
^atig-dlj, én!!! Ct l',U XlanX-hiia, Explication des livres médicaux ■/< Ch*wï‘!în
l9y2, p 23 1 dn (Mawangdui Hanrnu Yishu jiaoshi) Édi*14"1. ^ * P0 •
yang et des on, [ *tl. nous citons est un extrait du traité m
e mér‘diens »(Y„, Yang Shi Yi Mai jiu /mg)-
Î S w 'l w CHINE

im \ \\K \
„« paramètres propres à la physiopathologie et au diagnoshc
jjvers P j ja rnedecine chinoise25.
“ rgétiques ° L
6
s VA v ] en la profonde inhibition et son corollaire d'excitation
V VW
>.Il R e s t e n t île ils rannellent l'énisnHp tragique d'Adame^Ève
rappellent l'épisode j/ a ,
q1111 hant dans le milieu du bois du Paradis (Genèse III , g) Léon
$e
- C dans l'une de ses pages inspirées, avait noté que tout le sym
Pl r-me de la révélation biblique évolue et se déroule autour de ce
■mystique dans le m ilieu duquel Adam, c'est-à-dire la nature
T maine, s'est cachée. Dieu l'appelle vers le soir à l'heure où se
, “ |e souffle très doux de l'Esprit Saint. Pourtant quatre mille ans
sk Styhl;
N ?P*'*J® e'rès, remarque Bloy, « nous nous cachons encore comme des brutes au
tatj, Milieu des bois » - 25-

La lumière du Midy

La raison immédiate de l'orientation « solaire » à l'origine des


N » ïfS considérations précédentes semble avoir été parfaitement bien
identifiée par René Guénon.
L'homme de l'époque primordiale, écrit-il, était en lui-même
parfaitement équilibré quant au complémentarisme du yin et du
yang, étant yin ou passif par rapport au Principe seul et yang ou
H)ing, xincknif.éi actif par rapport au Cosmos. Il se tournait donc naturellement vers
le Nord, qui est yin, comme vers son propre complémentaire. Mais
o r r ^ ijiy ie r w '
aux époques ultérieures, par suite de la dégérescence spirituelle qui
correspond à la marche descendante du cycle, l'homme est devenu
? schizophrénie, yin par rapport au Cosmos et dut donc se tourner vers le Sud qui
nies états d est yang, pour en recevoir les influences du principe complémen­
nF taire de celui qui était devenu prédominant en lui. C'était le moyen
la ^ ll0^ de rétablir, dans la mesure du possible, l'équilibre rompu entre le
bit’»sens fl® yin et le yang27.
Politique, arts plastiques, musique, médecine ou toute autre
science traditionnelle qu'on voudra ne seront jamais, du point dt
U ** VUl de pure contemplation, que les productions d une humanité
quelqUe sorte déchue. Quand la Simplicité se divise elle devient
Utl1' disait Lao Z i (ch. 28). Et la Spontanéité perdue ne peut plus se

*
n^K * #7i
/c A /> y ^ cu"eUx de certaines productions de la culture contemporaine ^ reUouve
^ ‘ Parfaitement observés dans un sketch du film Amrcord, tourné par
iMhni en 1973
* 7 7 27. B‘0y' k embolisme de l ’A pparition , Mercure de France, 1935, PP- 122 12
< 5t f //> ra" ‘tc Tnade, op. c it., chapitre Vil, p. 65.

< « !r
RENÉ guenon

réaliser qu'à travers l'appareil de divers erisembi / y


régies, vues de l'extérieur, peuvent paraître un f„ °S d.e règi0s J0]
» • T“* —A.-« 1i4-A r t l l n c e n n f 1^» ***#-*••«« —
^
et subi. En réalité elles sont là pour permettre au K ^ *Ci
f J
les dépasser en reprenant conscience de leur oriPin? Ulble artisS f
le met en possession de la Règle suprêm e qui loin de ^ >VV
.
au contraire, entre ses mains, "un " instrument
ÉM de cré r. asservî*
tlSSeryir, J* 9
tés d'adaptation illimitées et universelles3".
bilités ° '°n au* p^
y y
Aux antipodes de la folie mais en prenant parf ■ de
l'unification se réalise chez un hom m e devenu absolu^ C mas9ue( à,
« a qui rien ne s'oppose p lu s dans les six régions de l ' e s p a c simPk
explique René Guénon, est celui de l'être qui se tient au Cetélat
les six directions sont issues par rayonnement et où e lle s ^ 'dont ■ j Ttiel
.. ad
dans le m ouvem ent de retour se neutraliser deux à deux ^ nnem
qu'en ce point unique leur triple opposition cesse entièrement
L ^ etl
Le point au centre du cercle, image du centre de l'être, est Çfccar***
celle du Soleil. Cela se voit dans la langue chinoise ou dans l e t iïeiendép't
bole astrologique de l'or. C'est que le soleil est véritablement, da^ fle u rs
l'ordre physique, le Centre du Monde. Sa position centrale et inva­
riable lui donne, disait Guénon, le caractère d'un véritable « pôle » Cet un dus
en même temps qu'elle le situe constamment au Zénith par rapport ierces vérités OU
à tout point de l'univers31. ne du relatif ne
dépendances et e
Ce symbolisme fut magnifié par la tradition chrétienne. Faisant
allusion au récit de la Création, que nous avons cité en commen­
sâetsdela conn
çant, Pierre de Bérulle écrit que ®n’est ni orien
““ « s nous r
« la lumière creée et subsistente dés le premier iour au monde, a este union
5401Juan de la
Corps du Soleil le quatrième iour, pour estre en lui/ et par luy un corps et**
principe de lumière en la Terre et au Ciel ». Pareillement, le Christ est *^
Soleil de ce Soleil qui nous esclaire, le Soleil de Iustice qui donne sa lumi*
tout homme venant au monde » . Il est : « le vray Centre du Monde »
,'fé d i

gl
p
M I ierre Ryckmans, Les propos sur In peinture du moine t itn’U'lt
)Uji
n et commentaire du traité de Shitao), Hermann 1984 <hA
ne saurait trop recommander la lecture de cet excellent liv ^ yvW^ v k
U s R,Ch ? : * * » Ifô A (heng liuhe er wuni zhe), pT*
30 ^
Com Pères du Système Taoiste, S th asia 1950 puis 1975,
Cathasia, 19 p- \ S,
V N .
edimn.1
editore^!*^ SUr Ce
SUr ce Passa
Passage de Lie Zi,
8 e de Zi. Écrits
Écrits pour
pour Regnabd,
_ arC v \
31 ' iy99' P- 177 rd, I z ÿ rCSNiv
346. ^n° n' Symboles fondamentaux de la Science sacrée,
I H i
0 ^ — — ----- RI Nj S U^NONEUA CHINE
Avant lui saint Épiphane n'avait pas craint d'évom, „
^ k soleil de la terre a cratnt quand i, /'* w SUspendu J £ j C r Soleil
\ de telles formulations des maîtres de la snirU .• ,
/devraient être accordées, ainsi que le
n . l'attention qu'elles méritent et la portée mét l C-3 n Borella'
r i S i B ron peu. regretter que R e n é l u é n o ^ t f e / ' <,U' * "
notanunent, sur ies textes de École française'
résonnent de façon souvent s, proche de la spiritualité oriei ale"
Dos pri,tapes de cette ecole découlé en effet logiquement, disait
Henri Bremond, la dévotion - « ou plutôt une dévotion » _
au
Sacré-Cœur, dévotion qui s'adresse au « plus intérieur », au pl
us
«essentiel », au « plus pur » de l'« esprit » du Christ15.
Le sens profond de toute orientation « solaire » devient ainsi
plus compréhensible. Sans nul doute les civilisations qui possédè­
rent le caractère traditionnel, comme le possède encore de loin en
î,l'é" C ’ loin et en dépit de toutes les apparences, la civilisation chinoise,
ifc^ : fondèrent leurs sciences aussi, sur l'« intuition intellectuelle »*.
Unvéritable, • C'est un des grands mérites de René Guénon d'avoir su rappe­
3UZénithparij, ler ces vérités oubliées. Les connaissances se rapportant au domai­
ne du relatif ne peuvent être envisagées que comme de simples
dépendances et en quelque sorte comme des prolongements ou des
n chrétienne ^ reflets de la connaissance absolue et principielle. Cette connaissan­
jns cité en sp ce n'est ni orientale ni occidentale, elle est universelle37. Aussi ne
saurions nous mieux faire pour terminer que citer cette strophe de
saint Jean de la Croix :
JH^
- l'ierre de Berulle, Discours de l'Estat et des Grandeurs de IESVS, Paris, 1866, réim­
£ 3 pression de l'édition de 1623. Les passages cités sont extraits du premier et du
second discours consacrés au Mystère de l'Incarnation. L'auteur s y félicite des
découvertes récentes, alors combattues, de Nicolas Copernic.
&
3 Docteur de l'Église, saint Épiphane (IV1*siècle) écrivit notamment le Pamrium
<.t Un Tnite des pierres précieuses. Rappelons que les ténèbres arriva b à a nu 1
/ ^ sus“Christ ont toujours fait l'objet de grandes discussions car les t \ qxses
I * soleil n arrivent jamais en pleine lune, période pendant laqiu * *
a que juive où le Christ fut immolé. •
Jean Borella, Ésotérisme guinonien et mystère chrétien, Delphk , b
5 ^ Homme, 1997, p. 347. < . iV,
p ( 364Bri?m0nd/ Hi8toire lit^ aire du Sentiment Religieux en France, \*2 tomt

^inar'dent/ * *^Poclue médiévale, l'esprit (mens) était Pt r ^11^ ^jntenectus qui


^onn ? ' Po^nt dans son « repli intérieur » (sinus
(cf. | | ' " Uuitivement, en s'identifiant avec elles, les • . Richard de
Sain* t/ène Mt>rle w Un Symboliste contemplatif du m°y h
Victor », Études traditionnelles n°375, janvier-février - )•
r E I^ U É N O ^ ----------- — " ~~~
heureuse nuit, je (l'âme) suis sortie en ce lieu secret oi, ^
« Pendant cette tu ^ wyflis nen ; sans autre guide et sans „ T
sonne ne me dans mon cœur. Elle me conduisait plus

G,Uénon'Lm
1927laid
16? criseUd
o ytèlZ® h/en°nien
Si‘, e,ons traditionnelles,
Chapitre ,V' ÉditionS BT p-‘W5 Fou,r
en fav Paris, 1993,
- faVeur d<* sciences •tradilionnelta, ci. « tradit
.Ips sciences «JT
« René Guenon et la Chine
nelles ,7 contr*bution à 2001, il 1/ a cinquante ans
tonnelles, Paris, 2001.
38' Saint]ean de la Croix, La

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