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p .l\.t;.MI.r;n..r. ra.n 111~.

.-- - ---;-0~ -e~ploie indi«éremnaent les deus: fütura. Nona f.


voyooa l'analogie de c:et emploi uec la remarque préc:i- DB LA 'flUJJ'ICAtIOlf .U.TI1') U GÉWt.
dente. ·
• Quee, Ti1Jeri0'9, vide6ir
Fanera, qaam tam.alum ptetedabere reœneeml V. INTBODUCTI01'.
Qun gentea l&alàm, aut qua• non or..,.,.;. urbe. IV. h faut un long travail pour revêtir les idées mbne
Si qaando Tbybrim, Yleiaaqae Tb"*idia ana les plm pœtiquea de èonue1 qui aatiafÜ1eul t. la lois
lnlrtlro, pntique meeedata mœnia'*"'Mltll. V.
aus règles de la versifice.tÏoQ et du ~~1 A'-ant de trou-
50 On trouve· aouvenl le préseot du aubjonctif' pour Yer œtte e:spretaion riclam~ par le beaoin du Ten , oa
l'imparfait du même mode, dam le HU èonclilio8uel: at fard d'euayer pllllimn tournures; plllsieur1 co11-
:NifGCiat, -ria ac terrucœfamqae profaadam 1tructiona , "de puaer m reYUe aoe fODle·de .mots : el ce
Quippef.,._, npidi 1111Caa, ~ae peraana. V. n'at qu'aprà bien da tltonnemem qtJe roa panient à
Coatioa0que iMmd pupu, e& pmlia ......,, llOUlllettre .. penHe au "entraves clu ~. n faut donc
Ni l'Olelll fetlol. jam gu11ite Phcùu 1Jie1o dès l'abord 1'habituer à toute• ces aubali~tioru, et ap-
Tf1'9'.Ceq_, _DDCtemqae, die labulil,redaeat. V. prendre à retoumer aon idée de plaaietirs·mam&es, pour
(Q-) ni - cera .,..,.,,_,
Jam Al•lnlitaleri.ot, loimi.cua.etbaueri•euia. 'f/.
en trouYer une enfin qui ripoacle en mA• temr- au ni-
gmcea da 1tyle et de ta proàGdie. F.a com'qgeace, aotre
On voit , daui ce dernier' :ver• , tukrint et luuuerit à la devoir eat de familiariser lea' élhe1 ..,. la di•en clan·
elace de lltlis11mt .et MIUW•l. gemeru·dent l'e:spreafÏOD d'uae pem6e e~t aueepûble, et
TAOIS~ ÈKI SBCTIOJ!f.
de déployer à lean J•• taate1 loea rea~rce• po4liquee.
Lonqu'ila lea amoai ·p üaenta Ua mMnoite, ils feront à
Nouus. Lea verbea peuvent auui éprouverqueùJaea l'imtant même'1De infinitl d'...ia; et choisiront rapide-
changemem clana les nombres. ·
10 Le pluri,el pour le ainplier à la premi~re per-
101U1e donne de la dignité à la pe-... Ecoula Didoa
aur le point de se .donner la mort :
ment panni toutes lea formes que ce ua_TPil ~or révêlen.
Bientc\t ila manieront le ver. atec ·facilité, et leur idtt,
loin de souff'rir des eutnveJ de la î~ti.or;t, lm den..
un charme oounau, auasi puissaptcWi'mdfPnissable.
,
j ..


, .. !·. ..
. "''

RECUEIL CO~IPLET

DES

TRAVAUX PRÉPARATOIRES
DU

CODE CIVIL.

TOME CINQUIÈME.
- ------ - --- - ------ - - -- - -
UIPBUll&IK Dll: A.. CIJtOJ , 11118 ~J G !UJ!'C, ft.o 2.

tr:.... -
RECUEIL COMPLET
DES

TRAVAUX PRÉPARATOIRES
DU

CODE CIVIL,
IUIVI

D'~.:i• iDl'l'IOll Da cm COD• .... LJ.QllSLLll IOlf'l' J.IOll'l'ia LU LOia' Dic•n• IT


OSD01'1'.t.1'CU l'O&IUlf'l' L.1 COllPLill&:t'l' D& LA. LiGllU'l'l01' CITILll D& LA
l'S.t.:tca, &'l' OD IK 'l'ROllTU'l' lllDIQllia, llOD& CBJ.QD• J.&TICLll llluat11an,
TOlll Lltl UIUClS Dll &RCDl:IL QOt a''/ RJ.T'UCBl:llT ;

PAR P. A. FENE'I',
ATOC.lT .&. LA coua ~.lU D& ........

TOME CINQUIÈME.

PARIS,

--
At: DÉl'01', RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARCS, N• 61,

MDCCCXXVII.
"
. 2·12·rso4 J
\<,, __ . .::......,'
.
~

~ ·-···
OBSERVATIONS
Dl!S

TRIBUNAUX D'APPEt.

TOME TROISIÈME.

"· l
..
RECUEIL COMPLET
DES • .

TRAVAUX PRÉPARATOIRES
DU

CODE CIVIL.
...................................................................
OBSERVATIONS
DES TRIBUNAUX D'APPEL.

N• t 1.
-····
Ob1WtJationa du tribunal d.' appel aétzrlJ tl
NIMES.

tu commi5$lires nommés par Je tribunal d'appel séant


à Nlmes, en conséquence de la lettre du ministre d~ la jus-
tice, du 12 germinal dernier, à l'effet d'e:s:aminede projet
de Code civil, ont rédigé les observations suivantes, après
en avoir délibéré avec les autres membres du tribUDàl et le
commissaire du Gouverneihent.
,
LIVRE PRELIMINAIRE
TITRE III.
Art. 2. En considérant l'étendue plus ou moins vaste des
ressorlS des tribunaux d'appel, ne conviendrait-il pas de se
rapprocher da but important de produire à ûmps Jana c/ia-.
f'" ciloyen la connaissance de la lai à l°'/uelle il doit ae çonfor·
1.
OBSEl\VATJONS

mu (Disi. prélim., pag. 19, de l'édit. in-4°), en slatnanl


que les lois obligatoires dans la. commune où siége le tri-
bunal d'appel, du jour de la publication, ne le devien-
draient pour les autres communes du ressort, que cinq ou
dix jours après ? L'on pense que cinq jours seraient suffi-
sans, si Je Gouvernement continue d'envoyer directement
le Bullelin des I.ois aux tribunaux de première instance.
Les articles 2 . ou 3 devraient cbar1er expressément l~s
commissaires près les tribunaux d'appel d'adres.o;er, dans
un temps délermioé, aux lribunaux du ressort, la note des
époques c\fs publications des lois.

TlTRE IV.
•r 2. L'article 3, en limilaot aux lois nou11el/u le principe de
la non· rétroaclivilé, est d'une profonde sagesse. Une loi
qui n'est qu'eqJliwti11e d'une précédenle en a intellectuel-
lement el foncièrement toujours fait partie. Elle ne change
ni ne corrige rien qui apparlienne à la loi primilive. Sa
disposition a toujours régi ou d6 régir ce qui est intermé-
diaire aux deux époques. Si dans l'intervalle il s'est formé
des opinions errounécs, ou s'il s'est Glissé des abus sur ce
qui en fait la matière , ces acridens n'ont pu faire droit qne
L.
pour les affaires déjà lfrminécs par jugemens non appela-
hies ou par des coovcntions, et nullement pour les con-
testations pendantes ou indécises ( "°]· le dise. prélim.,
pag. 20, cl Domat, des Règles du droit, secl. Ir•, art. • 4
et 15). Après discussion, on est tombé d'accord sur ce
point; mais il a été dit qu'il serait bon que quelques
exemples fixassent l'esprit de manière à faire une juste ap-
plication de l'article.
Nota. L'on propose d'ajouter à ce titre un article pour
consacrer explicitement celle autre maxi~e, dont l'appli-
cation est malhe11reusement d'un usage aussi fréquent que
nécessaire, que les lois répriment ou annulltnt r.e qui hluse di-
rectement ou indircr.ttment leur intention, 011 r.e qui est 1nfraude
DU Tl\lBUlU&. Dt: Nl!IŒS. 5
de lelll's dispositions, ou pour lu éluder"( Domat, ibid, art. 19
et ao ).
TITRE V.
L'article 10, bien réfléchi, est pleio de raison , el supé-
rieurement rédigé. l'flais pour éviter qu'il ne puisse être dé-
tourné à uo sens qu'il n'a ·pas, il paraîlrait convenable
d'ajouter immédiatement un autre article qui y serait très--
analogue , en cea termes : {l faut juger par la rigueur du
droit, li la loi ru 10uffre pa.T de tempérament, ou par le tem-
pérament de féquiti, li la loi le 1ouflre. Ces expressions, ti-
rées de l'article 7, sect. Il, de Domat, par;lissenl rènfermer
avec beaucoup de justesse t4 ce que dit le même auteur,
aux articles 4, 5, 6, 7 et 8, sur• celle question délicate à
61'er, mais importante à définir dans un Code civil, quand
il /01Jt 1u"1re ou ft!quiti ou la rigueur du droit.

LIVRE Jer.
TITRE In.
Art. 1••. Si l'article ~de l'acte ·constitutionnel appelle à a
l'exercice des droits politiques tout homme né et résidant
en Fraoce, sans exiger qu'il soit né d'un Français, pour-
quoi cet article 1er semble-t-il exclure de l'exercice des droits
civils, la personne, qui , étant née en France et y demeu-
rant, sera née d'un étranger?
Art. 7. Il semble que le droit des gens el l'intérêt du ·14
commerce exigeraient que, réciproquement, le Français
pût être traduit dans les tribnnaux étrangers pour l'exécu-
tion des obligations par lui cons~nties dans le pays étranger
avec un étranger.
TITRE 11.
Art. 40. Pour éviter une interprétation contraire au vœu 68
de la loi, il dettait &tre ajouté, à la fin du premier alinéa:
1
G OUER.VATIO'NS

s4,., l'rijudice de la nullili de l'acte, 's'Ü y a lieu, laque//~


pourra ltn prononcée par lu jlJBes compéttns.
•P· Je ArL 55. A6n que les officiers publics n'enregistrent pas
~.3-
du · êles jugemens re'\dus en premier ressort qui seraient appe-
l Ier
iï1.•~ lables, l'article pourrait être rédigé ainsi : Les jusemMS .~
th.rnier rusort ou passés en force de chose jUBée qui pro-
nonceront les di1HJrces doii>mt, etc.

TITRE III.
103 Art. 5, seconJ a/Wa. Cette intmtion contraire ne devrait-
, elle paa être manifestée par quelque acte extérieur dont la.
loi fixerait la '1.aJur~?
• TIT&: IV.
130 L'art. 7 exige, a•ec grande raiaon, que I~ parent qui
veut succéder à l'absent. prouve directement sa roort. l.'ar-
ticle 8 ;· faisant une exception à celte règle, uaimile à un~
preuve directe, la disparition de cinq ans, à la suite d'une
bataille , d'un naufrage , ou de tel autre accident majeur
dans lequel l'absent se serait trouvé. La conséquence natu-
relle de cette exception portée par la. loi eat q11'un parent
succeaaible venant avec une preuve authentique de ce der-
nier genfe d.'absence doit obteoi,r de suite, c'est-à-dire
aprèt lea cinq ans, la pos,se1Bion défiditive des biens de ce.t
absent, c.010mc;i çe)ui qui , dans- le cas de la simple absence,
viendrait avec la preuve directe du décès. C'est cette con-
séquence qui paratt nécessai~, puisque, sans elle, l'excep-
tion ou l'~similatioo n'aura.i t P:oint d'obje~ qui donne lieu
à la remarque que nous a.lions fai~e.
Il y a, sans do.ut~, ~e grande différence à faire entre
le degré de présomption de décèt1 résultant d'une simple ab-
sence de cinq ans sans nouvelles, et celui d'une absence de
cinq ans sans nouvelles, dont l'origine se rapporterait à une.
~ataille, à un naufrage, ou à tel autre accident majeur où
. l'absent se serait tr~uvé; mais il paraft contraire à.I~ pré-.

\ ..
DU TBl:BUNAL DE NIJIES, 7
vay.-ce de la loi d'attribuer à ce .cJemier mode d'abeence
tom les effets d'une mort eertaine et authentiquement prou-
-Re' en envoyant' dèa l'instant de l'espiration des cinq an-
nées, les parens eo degré successif, d'un pareil abaeot, eo
possession dé&uitive de see biens , de JPaDière qu'ils en de-
viennent dès lors propriétaires incommutables : car enfin ,
il n'est rien moi.na qu'impouible qu'~ pareil absent ait
réellement ~chappé à cet accident 011 danger quekooqae ;
et, da~ le caa où il reparattrait après les cinq ans, quelle
dureté ..'y aurait-il paa dana la loi, d'avoir mia le comble
aœ mallleara de aoo absence, eo le dépouillant abeolament
et AD1 retour de IOD patrimoine r
L'on croit donc garder lea proportions coo"enablea entre
cea deus hypothèses, dam les effeta qu'elle• doivent pro-
duire, eu propOlaDt un ar:tic;le. à la suite du huitième, par
lequel la miae en poueaaion des biens~ l'abaen&., dont·nou
noua occuÏ»Pns, oe. deviendrai&. définitive et traoslative d'~e
propriété incommutable qu'au bout de dix aooées révolues,
avec néanmoins ce temp4rament, relativ~ent à oolre hypo-
'"èle, que cette miae en pollellion serait effectée, aoii que.
cet abaent e6t lailllé ou noo de procaraûoo pour l'admini..
tratioo de aea hieos; que cette poaaeasioo, ayant lea .c aractères
de la plm graucle boooe foi , acquerrait irrévocablement
lts fruits au.x poue-.eurs pendant toute la durée de l'abaence,
daos cet intervalle , et ne les la.iaserait aoumia qu'à reudre.
lea bieas à l'absent reparaissant, en l'état où ila ae ttouve-
raieot, sa.na avoir pu amlement jaaqu'alora les alü!ou ni lea
hypothéquer; et, qu'en co~uence de toulu lea. obliga-
tiom que la loi impose au.aufJ"ea posseaseurs., précairea oa
dépositaires, ceux doJJt noua parloQs q4'! seraient ten.111 qu'n
simple inventa.ire cl.. mobilier et dea titres, et au aimple
état des immeublea.
n aemblerait encore iigue .de la aageae et de l'hamauité
da !Egiala&car, que cet abaeo&, reparaiaaaot après lu dis
aontSea , p6t trod'f'er e111core c1u alliaeu sur lea biem qa'il

- .- - ...
8. OBUAVAnolU

aarait perdu1 et que sesdits héritiers présomptifs se trou-


veraient e•core av.oir en leur pOl.lvoir.
La méme mesure d'aliment est proposée à l'égard de
l'absent simple qui reparattrait après les trente années au'l-
quellea l'art. !14 fisc l'époq11e de la perte absolae de . ses
biens.
ng Art. 18... Du j~ur de aa disparllion ou de la dernière nou-
. Pelk 'l•'on en a au; et 1a 1ucceasion, etc.
121 Art. .21. En rapprochant cet article du dernier alinéa de ,
l'art. 1a, il résulte que l'héritier présomptif est tenu à plus
que le l4gataire et le donataire. Cependant , ces dernien ont
a1Wi l'admini&tration des immeubles légaés ou donnc!s, et
dnraient être soumis au même bail de caution.
Nol& Il paratlrait juste de déclarer le droit d 'usufrnit que
l'absent pourrait avoir sur le fonds d'un tiers éteint, ou du
moioa suapendu, après les trente années qui auraient donne!
la posseuion définilÏ're à ses héritiers présomptifs.

TITRE V.
Art. 13 et 14. Fautes d'impression; il faut dire: Les dùula
_, t&.Ju• ••• ni dlnh, ni di6'.ûu.
Art. 32. Les demandes en main-levée d'oppositions au
mariage ne sont-elles pas assez importantes pour être. portées
mx tribuilau'I de première instance , sauf l'appel , en établis-
sant toutefoi1 des formes rapides de jugement?
18' Art. 45. L'on ne pense pas que le ministère public doive
être aatorisé à demander, après la mort des époux, la nullité
de leur mariage , qui aW"ait c!té contracté en contravention
au articles 6, 7 et g; et cela par plusieurs raisons: la pre-
miire , qaie les causes de ces trois articles sont d'un objet
moins dirimant qn'empêchant; la seconde, qu'il reste tou-
jours une certaine incertitude dans lew n!alitc! physique e&
morale, dont les seuls épou doivent être regardés comme
ayant été les seuls juges pendant qu'ils ont conservé leur
UDÏOD; la troili.éme, qa'aprèt leur mort il serait hnpoasible
DU ·ra1Bll'l'llAL Da NIMES. 9
de constater celte réalité de causes d'oJJe manière assez sa-
tisfaisante , pour prononcer one nullité de c.ette importance.
Si donc l'article a entendu, comme il le serhble par cette
e:ipresaion , dv PÜJant même de!l prélèndus t!pou:i;, attribu~
indistinctement au ministère public l'ac4on dont il est parlé,
tant après qne durant la vie des époux, l'on propo~ de res-
treindre cette action, relativemen~ aux deux &emps, ana:
article1 8, 17 et 18, et de la limiter à l'égard des awdits
article• 6, 7-et 9, dans la durée de la vie .des époux. Si, aa
contraire, l'article n'fvait entendu iodisiinctement· attri-
buer l'exercice de ces actions que pendant la vie des époux,
alors iJ y aurait lieu, pour évite( l'amphibologie, de 11;p-
primer l'adverbe ,,,,RU,oo hien de lui s11bstiluer l'adv~rhe
~ultment.
Art. 51. La loi doit conserver à une fille établie par ma- · aoJ
riage à qui ses parens n'auraient voulu rien donner ou'
constituer, et qui n'aurait rien d'ailleurs' une action pour
se 'faire continuer des alimens; car il est des pères injustes:
il en est quelquefois de cruels. Cependant l'article est conçu
d'ane manière ai absolue sur ce point, qu'il paratt exclusif
de ce droit. Il y a lieu d'en rectifier la disposition ou la
rédaction à cet égard •
Art. 63. IJ serait important .de définir Je concubinage, 1. 1••-
1i1. 5-
d'assigner le• caractères qui distinguent cet état permanent fin dll
de débauche et d'entière corraplion de mœars, et qui fait ch. 5•
refuser à un mariage contracté in extrevaü, qui en serait le
résultat, l'avantage de légitimer les. enfans précédemment
nés d'on pareil commerce, d'avec h!s accidens de simple fai-
blesse, de faute dont les mœurs publiques auraient été plus
auristées qu'offensées, et qui vraisemblablement n'auraient
pas eu lieu, ou auraient plutat cessé d.,avoir lieu , si des ob-
llacles de !ami.lie, d'intérêt ou d'orgueil ne s'élaient·opposés, ï
jaiqu'à une extrémilé de vie plus ou moins prqmpte ou im-
pmue , à célébrer ou mariage qui doit , en pareil cas ,
~orer lea conjoiuls, consoler l'houneteté publique , rétablir

....
10 OBl&llVATIOl!CS

les droits de la p~obité et de la conscience, et , aous ces


rapports. conserver aux enfaus n6- d'une telle union tous
les avantages du mariage subséquent.
En terminant les observations sur la matière des nullités
du mariage, l'on rçmarquera que l'on ne voit pas la raison
qui pourrait faire suppr-ime, l'impuissance perpétuelle, du
nombre de.a cawes qui l'annullenL De tous les moyens, _il
n'en est pas de plus radical et de plus dirimant que celui-là,
puisqae cet état, en produisant les plus cruels effets de
l'erreur, attaque le plus auguste et l~ plus saiat des contra\I ·
dans sa fin principale. Si la pro.cédure en pareil cas présente
l'inconvénient d'offenser l~ pudeur, on a la voie de la rendre
secrète, en statuant que tout sera fait à huHlos et sau
mémoires imprimés, comme en matière do divorce ; et que
les moyens de recherches seront bornés • des 'vérifications
.des gens de l'art et à des interrogatoires.
Nota. Il y aurait lieu encore de déclarer les demandes e9
nullité de mariage pour cause d'impuissance non-recevables
après au mois de la cél~bratio• du mariage.
aa7 Art. 75, trouüme alinéa. La condamnation contradictoire
ou devenue définitive de i•on des époux à une peioe.·empor-
tant mort civile, rendait bien les mariages contractés dans
cet état incapables de 'produire des effets civils: mais cet état
survenu pendant le mariage n'en a jamais produit la dissolu-
tion; et l'on ne pense pas que, même dans le systéme actuel
de notre législation, la mort civile survenue doive opérer
ip$0 jure la dissolution do mariage ; et si l'on considère, en
principe , que le mariage est une société qui suppose une
participation am biens et am maux de la vie, et, en fait,
qu'une condamnation à une peine emportant mort civile peut
frapper un innocent~ il faul conclure de cela seul que la
loi ne peut aujourd'hui même tirer de cet accident qu'un
moyen simplement facultatif de dissolution. L'on propose
donc de réformer sur ce point cet article, et encore l'arti-
cle 3o .du' titre Jcr, qui renferme la même cij.sposi&iOA, sauf


DU Tl\IBUNAL 'BE JUBES. • 11

? ranger ce cas parmi le:i causes dll divorce, comme l'a fail
la loi du 20 septell'lbre 1792.
L'article 76 prohibe avec grande raison le second mariage uB ·
de la femme dans l'aDDée de viduité; mais quelle sera la
peine de la transgression d'un devoir aussi imporlant? La loi
ne prononce, ni ne peut Rrononcer la nullité de ce second
mariage ; cependant les mœurs, l'honnêteté publique, le
metiu turhalionû sanpinu dans ces convois précipilés solli-
citent également _une répr_ession proporlionnée à ce genre de
délit public et privé. On demande que le' législateur déter-
mine ces peines dans aa sagesse, et qu'elles soient prononcées
dans le présent Code, avec d'aulant·plus de raison que le~
peines des secondes noces des femmes tlans l'an n1ont pas lieu
dans les pays coutumiers.

TITRE VI.
L'on c:onviendra que· pour ne pannettre nos lois e• con- tit 6-
cb•. S,
tradiction avec les différens cultes naturalisés en France qui
auloriseiit le divorce 1 c'était une nécessité de ne pas repousser
ce violent remède aus maus de la société. Mais il semble
que pour atteindre pleinement le but qu'on s'est proposé,
d~ prévenir l'abus du divorce' et de défendre le mariage
contr~ le débordement des mœurs, il n'aurait pas fallu a:bolir
en même teiqps la voie légale de la séparation de corps.
Cette institulion aussi ;ancienne que le mariage, et qoi a
\
appartenu à toos les peuples comme à tous les cultes, étant
placée à ctlté de .c elle clu divorce, en rendrait, a11 profit des
mœors et à l'avantage des familles, l'usage beaucoup moins
fréquent; offrirait, dans le plus· grand no.m:bre des situations,
un remède dous el suffisant am maus de la vie conjugale:
elle laisserait à ceux qui professent le dogme inflexible de
l'indissolubilité, et même à ceus qui n'y étant pa$ as,servis,
ne peuvent, sans être étrangers à loule idée de morale, 111é-
4=0nnaîlre le caractère de perpétuité dans la destination du
~ariage, u_oc libcrl~ précieuse de choix entre deux moyen, .
12 OBSERVATIO~S

si différens dans leurs eff~ts, et qu'il semble qu'une législation


bienfaisante el désormai$ aussi éclairée que la nôtre, ne peut
refuser.
Si cel~e mesure était adoptée, il paraît qu'il y aurait lieu
de soumeltre la faculté de la séparation de corps aux mêmes
. règles e! aax mêmes formes de .procédure , que le projet
trate avec tant de sagesse et de prévoyance relativement au
divorce.
TITRE VIII.
1.1••- Art. 16 d 20. Si, par l'article 16, la disposition offi-
lin du '
cieuse ne peul avoir d'cf1et qu'autant que la cause juste qui
1i1. 9•
.:~a doit y être exprimée est encore subsistante il l'époque ~e la
mo.rt du père ou de la mère disposans, il semble que l'ar-
ticle .20, en statuant que les créanciers ne peuvent' attaquer
la disposition qu'aulant qu'elle a été faite sans cause légitime
ou DoP exprimée , devrait ajouter : ou non &ubsi$tante à N-
poque .Je la mort des di4posans.
Art. 22. Vassistance du mari dans l'acte de la disposition
officieuse de la femme pourr;it gêner sa liberté. JI paraft que
l'article devrait êlre rédigé comme il suit:
.. La mère conslartt le mariage ne peut frapper l'enfant
" commun d'une disposition officie11Se , ,,ans apoir pnala61e-
" ment ohte11u le con.sentemtmt e:r,près de son mari. »

TITRE IX.
Art. 46. l..e plus grand nombre des membres des tribu-
naux d'appel étant appelés des départemcns voisins et à une
assez grande distance du chef-lieu, ne conviendrait-il pas de
comprendre les juges de ces tribunaux dans la dispense de
• la charge tutélaire?
Art. 100. Il semblerait que dans les cas où le résultat des
comptes ·généraux de tutelle excéderait, soit. en reliquat,
soit en débel, le taux de la compétence du dernier ressort
des tribunaux de première instance, l'office des juges-de-paix
DU TB.IBU~AL DE NIMES.

devrait se borner à une clô111re de compte qui serait portée à


l'homologation du tribunal de première instaIJce, dont le ju-
gement serait sujet à l'appel.
Art. I06 el 107. P.our empêcher qu'en confondant sur c~ 477·
384
qui fait l'objet de ce chapitre la puissance paternelle avec la
tutelle proprement ditei. on ne trouvAt une contradiction en-
tre ees articles el l'arlicle 12 du titre VIII , il serait bon
d'expliquer que l'é';Da~cipalion de droit opéÏ-ée par l'.ige de · · ·
dix-huit ans accomplis, n'a. pas lieu à l'égard du fils de fa-
mille , constant le mariage du père, qui, dans ce cas, çon-
sene tous ses droits jusqu'à la majorité de ses enfans qu'il
n'aura pas émancipés volontairement.
ArL 109, dunier. alinéa. La loi permettant au mineur dt ''' ~

s'obliger par un ou plusieurs actes jusqu'au montant d'une


année de ses revenus, il paraîtrait injuste qu.e dans Je cas où ·
ses di vers engagemens réunis excéderaient cette mesure, il
pdl se faire restituer contre tous lesdits engagemens; car les
premiers prêteurs, à concurrence du revenu, se lrOùveraient
avoir été trompés par la loi même. La voie à restitution pa-
raît donc devoir être limitée à l~xcédeot du revenu annuel,
et contre les derniers prêtèurs.
. '
TITRE X.
Art. 4. L'état de démence formé dont la loi s'occupe.ici '89
ne pouvant résulter que d'un état habituel, le mot l1ahuuel
semblerait mieux placé ainsi qu'il suit:
.. Celui qui est dans un état habituel d'imbécillité, de dé-
" mence ou de fureur, doit être interdit, soit que cet état
" présente ou o,oo des intervalles lucides. "
ArL 13, dernier alinéa. Par ~e dernier état de l'organisa- , 9,
tion des justices de paix, il n'y a plus d'assesseurs de jugc-de-
paix; ce sera donc les suppléaus qu'il faudra llppeler.
Art. 18. Si le défendeur à l'iilterdiction se trouve dans )a Soo
m~me ville où siégen~ le tribunal d'appel et cehii de première
inataocc, il poarrai.t être inconvenant d'y appeler pour cet in-
omEl\V ATIOl'IS

terrogaloire un juge dont la résidence pourrait être à cinq où


six lieues. JI semble «JU'en pareil ëas le tribunal d'appel
d~vrait commettre un de sei membres , oo du moim avoir
cette facwté.
LIVRE·II.
TITRE II ..
552 ~rt. 9.· Ici il faudrait désigner expressément le Trûor
troUflé, parmi les profits du propriétaire du sol, ou faisant
partie de la propriété; et cela afin· qu'il n'arridt pas, lors-
qu'on rédigera les lois de police qui sont annoncées à l'ar-
ticle Il des Dispositions Binirales du livre III , qu'on allriLuSt
au domaine public les droits «JU'autrefois les seigneurs ou le
domaine royal s'étaient arrogés sur les trésors trouvés, même
dans les fonds des patticulitts.

TITRE III.
586 L'on ne conçoit pas bien comment après avoir rangé
dans l'article 8 ,le prix· des baus à ferme parmi les fruits
civils, et avoir réglé par l'article 10 que les fruits civils
s'acquièrent jour par jour et à pr.oportion de la durée dè
l'usufruit, l'article 11 adjuge lentier pris du bail à celui du
propriétaire ou de l'~ruitier qui était en jouissance au
moment de la récolte rep~ntée par ledit prix du bail , sauf
la ventilation et le paiement à l'usufruitier ou .if ses héritiers
d'une quotité correspondante du prix de ferme, dans le cas
prévu par l'article 1~ où une partie seulement des rkoltes
aurait été perçue lorsque l'usufruit aurait commencé ou au-
rait pris fin. Il semble qu'il y a là une confusion des fruits
civils et des fruits natorels contre la distinction préétablie.
Si, en réfléchissant sur <:es diverses dispositions, on n'aper-
çoit pas mieux que nous le motif de la différence, on est in-
vité de supprimer les articles 11 et 12 , et de s'en tenir à
l'article 10, ·qui paratt faire une justice égale au propriétaire
et à l'usufruitier dans tous ces cas, et dont la disposition ab-
DU TRIBUNAL DE NJllfES.

so\ue ferait disparath'e l'incon vénicnt majeur des contesta-


tio~ , et des frais de procédure de ventilation dansle susdit
cas de l'article 12.
Art. 23. Les mines et carrières , le trésor trowé, ne sont 591
pas compris dans l'mufruit.
ArL 31. Les fOnds. ruraux peuvent aussi être susceptibles 606
de grosses réparations; tels sont , les digues, les grands murs
de ioutenement, ei autres 1 . qù'il P,lrattrait Mcessaire de
comprendre dans l'article.

TITRE IV,
1

Il semble que dans ce titre, on devrait conèi&!rer les servi- n.....


lit. '·
tude1 sous leur caractère d'indivisibilité , et établir les règles
qui en résultent.
LIVRE 111.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES•

. Est-il bien esact d'envisager la puissance paternelle 7i1


commè un ...yen et comme le premier moyen d'acquérir la
propri~té?
'.flTRE Ier.
Art.3. D'après le priucipeétabli par l'art. 24, lit.Ier, liv.Ie•, 719
que la mort ci-rile ne.'commence que do jour de l'eir:écution du
jagement , ne faudrait-il pas dire, à la fin do pr~nt ar-
ticle, 'f"Ï ilaimt hahiles à lui succi<kr à Npoque de l'esé~tion
tl1'j~ntf
An. 4- Même observation ; il faudrait dire ici : La mort 1614. ,
cÛIÏk n'ai encormu: qiu du jo&ll' de l'nécMtion de_ ce jUBement
~loin.
Art. 18. M~me obll!rvation; il faudrait dire : qui u trou- •p-
!1CRI lln •hbitier1 de droit à l'tflOlllU de l'hicution tl1' second 7a5
juprtent. .
Art. 22. L'énumération des caaseB d'indignité est incom- 7.17
piète: OD propoee d'ajouter: celui qui ayant 11u le défont en
r

16 OJISER VATIONS

Jaire.
, tl1111f{er de périr, a nisligi tfe lui porter secour1 powant /11 Ce-
lui qui a empêché par violence le défunt de faire des disposi-
tions testamentaires devrait être également déclaré indigne de
. succé<ler, du ~oins en la part de l'hérédité que la loi déclare
disponible : de même, Jlbériker testamentaire on donataire à
cause de mort qui .a empêché le défunt de chaQger ou de ré-
voquer sa. disposiûon ne doit pas recueillir les fruits de
cette disposition. .
13° · Art. 2S. I~es enfans de );indigne qui n'ont en rien parti-
dpë à la faute de leur père parai~ent ne devoir }fas encou-
rir l'exclusion, soit qu'ils vieonetat à la succession de leur

digne.
• .
chef propre, soiuiu'ils y viennent par représentation de l'in-
·
7"6 Art. 43, dernier alinéa. Par cette disposition, un père ou
une mère survivant à son .enfant décédé sans postérité, sans
frères ni sœurs, ni descendans d'eux , verrait passer La moi-
tié de la succession dudit enfant_aux collatéraux les pins éloi-
gnés de ce dernier, et cela contre la disposition même de
l'article 69 de la loi du 17 nivose an 2 , laquelle, en pareil
cas, appelle le survivant des père et mère à Pentière suc-
cession. JI semblerait dur que la règle de la dilision des li-
gnes opér!t un pareil effet dans ce premier degré de la snc-
ceSlioo ascendante. C'est pour ce seul premiec degr~ qu'on
en récl:une l'inacti~ilé. n ne faut pas que-la loi uouvelle soit
plus ddl'e que celle de l'an 2. 'On est prié ,Je considérer que
l'éducation de l'enfant rr.ait souffrir de l'aioption de cette
partie de l'article.
151 . Ar&. 55. Il est entendu que lorsque le père ou la. mère ne
~- que des ascendans, ceux-ci font nombre ; ~ell)Qle en-
fans·légitime·s , pour la fixation de la portion hél'édi~e.
,,,_ Art. 76. Ms eDiaua uturcls légalemeDt recoaaos ienaient
'" ~tre clueea daua le chapitre da SU«ellÎOUf icT'galièN.s. à
l'effet de recueillir la succession pour le toot, ·a prèa, ou;
pour mieux dire, 4Q défaut d''pou •"iv...,, QlôÜa avant
et de pr~fé~tM:e à la répuWique. .
1

DU TlUBUNAL DE NIHES.

Art. 81 tt 82. Une 'hérédité peut êh'e'telle, qu'elle sera


profitable on onéreuse, selon les connai8sances de fait qu'on
poarra acquéÀr, les déco11vertes qu'on pourra faire, les
cootingens plus ou moins prochains , plus ou moins pro-
bables ; selon le plus oo moins de talens , d'industrie des
héritiers. L'àrticle porte qoe, dans le càs où les héritiers
ne sont pas d'accord entre eux sur lè parti d'accepter on
de répudier, OB eumine ~t OD adopte Ce qui aurait été le
plas avantageux· au défont. Il semble qae c'est là établir
une contestation judiciaire, un procès de commodo et in-
commotlo, dans leqael les juges pourraient manq11er cle
renseignemens softisans pour aueoir un jugement éclairé,
et dont le nsoltat pourra etre de forcer les uns à répu-
dier une ao.ccession réellement avantageuse, et les autres
à acc~pter une succession réellement onéreose. L'on pro-
pose que la loi statue qu•en pareil cas les successeurs se
porteront héritiers P.ar bénéfice d'inventaire , auir frais
a.ancn de cem: qui émettron·t le vœu d'accepter,· et
sans espoir de répétition , si l'entreprise du bénéfice d'in-
ven~ire aboutit éventuellement à un abandon de la suc-
cession.
Art. 92. Posons le cas de la socc~ion d'un homme qui 71 7
laisse plusieurs enfans; l'un d'e'llx, qui a aussi .des enfans,
renonce à celte succession; ses enfans en seraient à jamais
exclm , par la règle de l'art. 38 : on ne représente pas If!! p'-r-
M>nna "wanta. Ce cas préSente la possibilité de l'exbéréda-
t.ion de ~,el enfant, relativèment à celte succession. Sous ce
rapport, l'article parait susceptible d'une modification, pour
auLoriser l'enfant ~ renonça~t ~ allaquer la renonciation ,
comme donation indirecte faite à son préjudice. La ·disposi-
tion de l'article suinnt, relatif aux créanciers, sêmble con-
firmer cette réserve. '
Art. 120. Après tant de mesures si judicieusement- prises li~.,_
par les·articl,!!s précédeiis, pour procurer toutes les stlretés ~h~~:
des créanciers, il parait dur et trop fiscal de priver un héri- ~;'.,.d1~
v. 2
18 OBSEl\VATIOl'IS

lier do bénéfice d'inventai~e, parce que la Répuhliqoe sera


cttancièrc. ·
aao Art. 200 , üt fine. Il semble qu'on devrait ajouter : s1111f
aux créanciers' tn ClU d'aliin_ah°on de la pfut de rhérilitr,
l'nucict de /am pmüéges et hypDthèqua 011>ers lu tiers pDS-
sesseurs ou acquinurs. (Domal, liv. 111, lÎL 11, sect. Ire,
art. 5.) ·
88t L'art. 202 est confonne iu droitJ'omain, mais contraire
à la jurisprlldence française, qui, .par les motifs qu'en donne
Domal, ao préambule du tit.11, liv. III,, esl depuis long-temps
fixée à juger qu'il y a même équité et même justice à accor-
der la s~paralion des patrimoines apx créan'Clers de l'héri-
tier contre ceux de la succession, qu'à ceux-ci. ~onlrc les
' premiers. Celle jurisprudence se trouve attestée par Cl1opin
( tle morib. Paris.) livre III , tit. Ill , n~ 4_
; - Lep~lre, cen-
tur. 1, ch. 75; - Boniface, tit. Il, liv.111, tit. Ill, ch. 7 ; -
le nouvel A//;ut, let. a. ch. 15; - Bretounier sur Henrys,
liv. IV, quest. 28; - Stru, prof. en d. fraoç., en son expli-
calion de la déclaration de 173&, art. 1.

'IITRE li.
1uS Art. 22. Ne peu11ent rtl(Jtnir contre ce qu'üs ont/ait en consé-
quence, paraîLrait Thieux rem pli r les vues de la loi , que , ne
peu11ent rrpiter ce qu'üs ont payé en consiquenu.
1139 Art. 36. Un simple acte de sommation , sans introduction
d'instance, ne serait-il pas auffisaot?
•Art. 38. Cette disposition abrogerait celle de'la loi. -Quo-
tia ( Cud. de rei u.indic.) constamment suivie dans la jurispru-
dence, et suivant laquelle un second acheteur de bonne foi,
et toute fraude cessant, qui aurait pris la réelle et actuelle
posse~ion de l'immeuble vendu serait pféférablc à un pre-
mier ac~eteur sans poS1ession , sauf l'indemnité de celui-ci
contre le vendeur.
1166 ArL 61. Les droits et actions qui ne sont fondés que sur
une action purement personnelle auraient besoin , même
'
1

DU TRIBUNAL DB NIMES.

d'ans un Code, d'être d~nnés à connat1.rc au moins par un


exemple.
Art. 62. Que les créanciers ne puissent auaquer, &oru pré- l •67
~te Je fraude à leur& droits ~ les actes faits par leurs débi-
teurs, que dans les deux cas exprimés , c'est one bonne
règle: mais elle n'em~chc pas que, da1ils tous les cas, les
créaocien n'aient ce droit, en prouvant le dol, la fraude ou
collusion.
Art. 67. " Il en est autrement dans les disposilions testa- r l 71
• mentaires. • Il serait ~ieux de dire : DOi&$ lu düpositioru
t.ut.amentain&, elle r~rul nulle la r,/mue qui en dépend, mais
111Jn le testament.
· Art. 69. L'on ne conçoit pas comment one obligation 117'
contracûe sous une condition purement potestative de la part
de l'une des deax parties contractantes pourrait être nulle :
celle proposition a besoin d'êtrè expliquée.
Art. 82. L'expérience· des remboorsemens rnineus faits 111 7
dans les temps do papier-monnaie ferait désirer que cet ar-
ticle pàt ~lre rédigé de manière que 'de droit et sans. qu'il Ct\.t
nécessaire de stipulation ; le terme fl\t en faveur du créan-
cier, comme en faveur du débiteur.
No/4. :N'y aurait-il pas lieu d'insérer un article dans la m$
secLion Ja ol,Jigatipru &olidairu.,. pour régler le mode de l'ac-
tion de recours du débiteur solidaire envers ses coobligés
quand il a payé seul la créance? si •u non cette action de re-
cours, sa part déduite , est au.~si solidaire ? si du moins elle
ne l'esl pas lorsqu'il a pris subrogation da créancier? Cette
observation est commone à la disposition de l'art. 145.
Art. 216. C'est ici le renouvellement de la déclaration do r3a&
22 septembre 1733: une précédente do 3o juillet 1730, por-
tait les mêmes dispositions ; mais elle ne contenait pas les
exceptions qu'on trouve dans celle de 1733 qoe le présent
article adopte , et contre lesquelles nous croyom1 devoir ré~
damer. Une première réflexion '{UÏ se présente à l'égard des
arlilans, laboureurs et gens de campagne, est que l'excep- ·
!10 OBSERVATIONS

tion, en se contentant de leur simple aigoal'-fe, parce que


souvent ils ne savent que signer lear nom, refuse le secours
de la loi aux classes de citoyens qai par leur ignorance et
' leor simplicité même en ont précisément le plus de besoin.
Si c'est un inconvénient pour ceux qai .ne sont pas en état
d'écrire une somme ·ou uoe. chose appréciable , en toutes
lettres, de ne p01.ivoir s'obliger que par un acte public, il
est pour eux d'un intérêt hien plus majeur .de les soustraire
aux genres de faux que la loi·veUt prévenir.
Quant aux marchands, plus ils aont e1po* à somcrire
.des engagemens, et plw l'exception leur devient préjudi-
ciable, va d'ailleurs qu'elle est sans motifs à leur égard;
n'y ayant pas un seul marchand qui ne soit en état d'écrire
en toutes Jeures une somme d'~rgent ou chose appréciable.
Mais cc qui nous fait insister sur un point auui important,
c'est là. redoutable déco~verte que la chimie l\ faite dans ce
dernier temps de l'acide mu~iatique - oxigéué, à l'aide du-
quel il est po.sSible d'enlever si parfaitement lin corps d'é- -
critures en laiuant subsisJer les signatures an bas, qu'il
de".ient impossible de faire revivre ou même reparat.i·e les
~oindres traces de l'écr.it11re effacée; 1ur quoi nous re-
1narqaerons encore que la précision que fait l'article à un
seul obligé ne devrait pas non plus avoir lieu, attènda qu'il
est auMi facile de pratiquer ce genre ~e faux au-dessus de
-plusieurs signatures qu~ d'une seule.
Nous proposons donc -qu'en fainnt uae nouvelle rédac-
tion -de l'article, toute exception et même cette préciSion
en soient supprimées de manièr-,, que la loi derienne géné-
rale et absolue.
1fü Art. i:i3. Ne taud.rait-il pas dire: de l'icri"1re mûe par le
créancÎD' au do1, etc.
1315 Art. 226. Ajouter: lu gro11e1 ou ~pià1titJ1U en forme do
notairu recevant.
1~3& Art. 227, deuaiibne alinéa.." Qu'i~ e1isfe an répertoire .en
11 règle d11 notaire q11ïcoo1tate que l'acte • été fait à la
DU TlllBU1'AL DE 1'1MES. 21
'
'

• m~me date, • °" que pawe ~n prou1•er la pt!rle par un


occülent.
Troisième olinia. "Que le donataire puisse faire déposer
" les témoins instrumentaires de l'acte·,,, ou qu't!n cus ·Je
décès daJiJs témoins instrumentairu, d'autres témoüu qui au-
raient eu connaissance de f.acte puissent ltre enltndus. ·
ArL 232. Il y a des opiôi.ons pour porter le tan:s. dont
parle l'articl47 !l clem cents Cranes.
Art. 250. Plu cette masime est imposante et vraie en &a de
sec:. a.
général, et plus il paratt oécessair·!?·~n tracer.ici les excep-
tions. Le judicieux Henrys, tom. 4, quest. 6, en remarque
deux en ces termes: l'une est lorsqu'on a, outre la confession,
tpulque autre forulemenl oa preu11e Je Io .demande; car en tt
cos, 4uonJ elle ne sl!rait pas &u~te, elle dtf'ient telle itant
jointe li la confouion; l'autre est : loraqu'il y a quelque pri-
somption qui ripupe à la condition ·que fan met à l'aveu.

TITl\E VI.
Art. 8 , 111111oiJrru ali'nio. Pourquoi pas pour tout ce qui a
couru cle l'année actuelle da se"ice? ·
,.
SIOI

ArL 63. Une oA're d'acquiller la dette ou d'en passer ti-


tre-nooYel semble ne devoir pas suffire· pour autoriser la
reprdt! de l'immeuble délaissé par hypotbèq~.11 paratt que
le créaneier poursuivant doit être entièrement désintéressé
par an paiement effectif.
TITRE VII.
Art. 15. L'imp~ssion du joug marital, la nécessité de 2121

prévenir la dilapidation de la fodune d~• femmes , sollicite


sar ce point, pour ell~s , la anéme exception aeco1·dée au
file. L'article 23, chap. ·VI de la loi do 11. brumaire ,an 6,
la lew résene; et c'est d'après cette disposition qae nous
proposons an article à la euite de cela~ - ci, en ces-ter-
mes: L'effet da WcriptWru su/Jsilte sur les épou~ pour tous
Inn t/ri,iü et Co"4H!tltions de madOfe, 1oit tb.lterminés, soit
:u OBSER VATlO!'S

éventuels, puzdant tord k tonps du marÜJBe et une année aprù.


u88 ArL· 62. Comme tel enchérisseur adjudicataire peut avoir
Je prix de son adjwlication; à:qui il pourrait être impossible
de trouver caution suffisante, il semble qu'il dev,rait avoir
le choix de consigner le prix. '

TITRE VIII.
ms Art. 14,. Ajoutez : '""/ ~; nulliti ~ la mie et lu dom-
mases el intérlJs en résultant, dœu /e COI OÙ le ju1ement pro-
PÜOire vit:ndroit à ltre ani.,,1;, 1i , touüfoü la iaüie n'était
mainünue par ropposilion d'autres mancw&.
Le même article euge que l'adjwlication De puisse être
faite que quand il est iate"enu un jugement dé6oitir passé
eu force de chose jugée, ou rendu en dernier reasorL ·
A-t-on.fait attention que celte clause met entre les mains
du débiteur un moyen puissant pour ralentir et suspendre
pendant long-temps l'adjudication, contre le vœu de la loi,
résultant notamment des dispositions du chapitre VI? Il
n'aara pour cela qu'à incidenter ou ·laisser prononcer en
défaut: on propose qu'il. soit dit simplement que l'adjudi-
cation ne pourra être faite que quand il .~ra intetvenu un
jugemeot de coodamnation, soit contradictoire, soit en dé-
faut, sauf à ajoute.r un très-court délai pour en appeler.
u11 ArL 124. Savoif' si l'annulation dans ce cas profite aus:
parties.
L'article 124 aurait besoi~ d'être éclairci.
ArL 133 et 134. La procédure relative à ces articles ne
saspendant point le congé d'adjuger; ni l'adjudication, ni
l'exécution do procèa-verbal d'ordre, ne faudrait-il ,Pas
rendre commune à ces sotœs dlopposans, la réserve du np-
port•, caution ou emploi, prescrite par l'article 122 en fa-
veur des créancien éventuels?
Art.:164- Il semble qu'un jugement de cette importance
devrait être sujet à la voie d'appel ou du moins au pourvoi
en caàsalion , sauf dans le caa où la loi laisserait subsiller
DU TRIBUlUL DE 'NIMES.

la première voie, à statuer que l'appel serait jugé comme


cause de la plus grande urgence.
Ari. 168. Lorsqoe la consiption est d6ment faite par
l'adjudicataire, il ne peut pas y avoir lieu à une reTente sur
folle-enchère, mais seulement à la contrainte judiciaire et
par corps conlre le consignataire.
Art. 178. La vente sur publications ne purgeant pas les
droits de propriété des tierces personnes, il' pourra en ré-
1alter ou uu défaut de cone!oura d'enchériueurs, ou une
vente Il trop vil pris. Sous. ce rapport ne faudrait-il pu in-
sérer clans l'arlicle 16g que le consentement d~ créancier
sera nécessaire pour autoriser ou permettre ce mode de
venre?
Nota. lJn grand n~mbre de citoyens se trouvent 4ans le
caa de poursuivre dea ventes. forcées d'immeubles situés en
France, sur leurs dé~iteurs résjdant dans les colonies fran-
çaises, et n'osent se livrer à Jes ex~cutions, de crainte de
les faire irrégulièrl!s. Il est à désirer que soit dans ce titre ,
10it pJut&t dans Je Code de la procédure, il soit posé des
rtgles mea, relativement aux formes et aux délais, et à la
manière d'intenter et suivre la prqcédure en pareil cas.

TITRE IX.
Art. 36. La réductibilité ne devrait- elle pas suffire dans •p·
911
ces cas?
ArL 55. L'on suppose que la loi concernant l'établisse- 939
ment des bureaux d'i~sinuaiion fixera les, délais dans les-
1oels cette formalité devra être re~plie.
Art. 60. Î.'on suppose que la loi regarderait comme at- 955
lentat à la vie du donateur le refus d'alimens devenus llé-
cesuires.
ArL 109. • Et l'action hypothécaire des créanciers, ~ 1oa4
lllllf MJn ruours contre les héritiers, -lorsqu'il s'aeit d'une hy-
,,.tWque non spéciale.
OBHRYATIOMt

m• Art. 127. Si l'objet donné a été p«>stérieuremenL et_~­


cialement hypothéqué 1 etc•.
1011 Art. 146. Elle ne pe11t noir lièu dlreclmlent au profit des
enfans à na~tre.
Nota. Il semble résulter de l'ensemble des dispositions
relatives aox différens genres de donations dont parle le
chapitre VII, que celle de l'article 147 n'est sujète qu'à la
formalité de l'acceptation 1 et que c~llea des articles 146 et ·
149 restent ~jètes à l'acceptation et à l'insinuation; mais c'est
peu~-être ce qu'il serait beo de dire expre~ément.
109' Arr. '156. Cette totalité d'usufruit de la portion non dis-
ponible , ajoutée à la pleine propriété de la portion dispo-
nible:, paratt trop forte à l'égard des ascenclans, s'il y en a,
c1e l'époux donateur à qui la natun: plus encore que Ja loi
assignait un tiers en toute propriété , quand il n'y avait pas
d'enfam, et dont l'Age réclame des jouissances q11e le moin-
dre Age des usufruitiers les ~enace de ne jamais obtenir.
L'on propose de réduire cette faculté de dona1ion d'usufruit
à l'égard des ascenclans, a11 moins à la moitié ; ce qui ne
fèra pour les ucenclans qu'un quart de la jouissance du
total.
TITRE X.
1447 • ArL 65. Y aurait-' il de l'inc:onvénient à accorder aux
créanciers clans ce eu, la yoie de la tierce opposition au
jugement qui sans eux aurait prononcé la séparation?
1'S1 Art. 70. L'acte de rétahliuement de fa communauté ne
pourrait-il pas être soumis.aux affiches que l'arlicle 6o 'exige
pour l'acte de séparation r .
1'93 Art. 107, §II. Qael sera son droit à l'égard du prix ~e
ses immeubles aliénés par son mari, qui n'aura pas éti 11ersé
dam la communauté f Cette action n'est réglée ni ici ni daus
lei artic;les 11 o et 111, qw sont le résumé d~ ce.a q11i pré-
cèdent.
DU TBtBUNAL DE NIMES. ·

TITRE XI.
Art. 4. Pour éviter qu'on se méprenne sur le vrai sens 1585
de ce texte , ne con'fÏendrait-il pas d'annoncet' que , .dans ce
cas, la non-perfection de la vente ne s'entend qu'à l'effet de
ne pas mettre les ri.&ques des choses vendues sur le compte
de l'acheteur, la vente· ~e làisaant pas d'ailleurs d'étre par-
tàite, les accidena cessant ( Potw, not·.lto8 et 310. - Catel-
lan, li.,.. V, cbap. XIV).
Art. 44- D'après la doc:&rine de Potbier (Contrat Je"°'~• 1 &al

n° 256), qui paraft juste~ si le fonds qui a l'excédant de me-


sure est .inférieur en bonté à celui qui en manque, il faudrait
que la compeoaation don\ parle l'article ne s'opér!t pas seu-
lement en. quantité ,lnais encore en qualité; ea sorte que,
dans ce eu, le vendeur souftrlt une· diminution, relative et
proportionnelle du prix.

TITRE XIII.
CllJ.P. Il. - 8BCT. 111.

·Comme clam le cheptel simple, et dans celui à moitié, le 1h4


fumier al au pro&t du preneur (arr. 88 et ·99); que dans le
cheptel dodné an fermier, il eit dit , M"ticle 102 , indistincte-
ment que tou les profits appartiennent au fermier, et dans
le cheptel donné a11 coloa partiaire , que le c!heptel est sou-
mis à toutes les règles du cheptel simple, il aembler•it-né-
ceuaire d'expliquer que dans les-cheptels donnéa au fermier
et ao colon partiaire, le fumier n'est point dans les profits
penonneb des preneurs , mais appartient . à la métairie , à
l'es:pl~iaation de laquelle il doit étre uniquement employé.

TITRE XIV.
Art. 25. Cette déci.&ion, quoique exacte~ pourra paraitre 1848
aarprenante, n'étant directement foadée sur aueune' lOi ïil
paraitrait à propoà d'en donner le motif, qui est que l'asso-
OBSEBVA'l'I01'S

cié doil aux affaires. de la société lç. même soin q11' à sa propre
affaire ( Polhie·r, du contrat de socV.té, n° 120)..
Au resle, l'on vowlrait exctpter de celle loi rigoureuse
les créances que cet associé poprrait avoir aolérieures à la
sociAf.
1as4 Art. 31. Pour éviter. les questions souvent versatiles que
de pareilles contestations pourraient entratner, _ne vaudrait-
il pas mieu1: établir que de parei~ réglemena ser~cnt censés
ratifiés par la non-réclamation des intéressés dans un très-
coart délai que .I~ l~i fixerait?

TITRE XV.
,1894 Art. 20•••• Alors c'est un prêt à usage, cammodal.
IÏl.11· Nota. Ç'aurait été le cas de comprendre dans le chapi-
ch. 3.
tre Ill la règle que les iolérêlB ces.sent de courir quand ils
excèdent Je capital; mai&" peut-élre deviendrait-elle inutile
an moye~ d'une autre qu'on trouve proposée par l'art. 58 d11
tit. XX, savoir que les inlérêta ie prescrivent par cinq ans.

TITRE XVIII.
ffd- Oa est mrpris qu'il .ne soit parlé ici ni dans auciane. autre
lit. •7• partie d11 Code, clu contrat de nantissement que relativement
au1: cho1es mobilières. Cependant, les immeubles peuvent
être l'objet de ce contrat~ Pothier le dl!flnit, sous ce ràpport,
dans sou Traité de' nantissement, chap. I•, art. 1 • , § I •; il
en iodique les sources dans le droit romain , el Je rend re-
commandable par l'avantage dont il peut êLre pour les
cn!anciers et pour les débiteurs. La jurisprudence française
ra tQujoora adopté. L'on propose dont de comprendre ceue
espèce de nantisaement dans. le Code, de le définir, et .de
prescrire les règles qu'on jugera lui être propres. Dans le
reNort du ci-devant parlement de Touleuse, par le sin:iple
bail à engagemen~ d'UQ fonds, l'engagiste n'a que le droit
de prendre des frui~ à concurrence des intérêts de ia créance,
sur le pied de la loi ; il doit rendre compte du surplus, et
DU TRl1'UNAL DE l'UMES.

imputer l'excédant des fruits sur le capital. Il en est autre-


ment dn bail à antichrèse, 'dont il est parlé dans la loi 11,
§ Ju If. tk Pïsnor tt Hyp. Par ce genre d'engagement' ou de
nantissement, il se fait.une compensation absolue des fruita
et dea. intérêta de part et. d'autre, proptcr incerti.tudinem /rue-
""'"'- TeUe pt, là-dessus, la juriaprudence attestée par les
auteurs, el notamment par Ca~llan, liv. V, chap. Jer•.
\

TITRE XIX.
Art. 1•. La définition du contrat aléatoire ne paratt pas bien
exacte; il n'y a que le jeu ou pari· el la rente viagère dans
lesquels chacune dea parties se chuge réciproquement d'oo
r.isqne, au lieu que dans les contrats d'assurance et à la
gros.se, il n'y a que l'apnreur qui coort le risque ( Polhier,
Traiti da jeu , JHIBe 266 ).
Art. 5. Po..r mieux fiii:er l'esprit du lecteûr, il con.vien- 1961
drait d'a;outer : <:etü espèce tk nnte oÏIJBère ut· qualifiit, à
fonds perd.a.
ArL 16. Si la rente à fonds perdu n'est constituée, etc.
Art. 19.._. Et de îa.ire faire sur le priic ~ et œec prwüége
sur le pm particalier dudit fonds par lui aliéné, I 'en;iploi, etc.

TITRE X:X.
Art. 5. Il est d~ cas où les juges doivent suppléer d'of- auS
fice le moyen de la prescription; c'est lorsqu'il s'agit d'µn
Lerme futé par la loi pour remplir certains devoirs ( Dunod,
p. 110 ).
ArL 26. Il faudrait dire: un commandement IUWi d'une aaH
.
•aisie; car un simple commandement, ~ommalion ou inter...
pellation extrajudiciaire, noQ suivi d'une citation ou intro-
duction d'instance, oe. suffit pas pour causer la mauvaise Coi
el produire l'interruption civil~ ( Dunod, page 57 ). Le prin-
cipe esl d'ailleurs reconnu par l'article qui suit.
Après l'arlicle 32. La compensation .a l'effd d'inlerr01/lpr1, aaSo
C>BSEB'Y ATIO!fS

</'anplcher mime le cours tkla prucriptiort, 4 concurretu:e. (Du-


perier, livre 2, chapitre 18.-Dunod, page 58.).
u5a Art. ·33. Ne conviendrait-il pas d'ajo~ter que lorsque la
prescription trentenaire a commencé de .courir contre le
majeur, le mineur n'a, après sa majorité accomplie, qu'au-
-tant de temps qu'il en manquait contre ledit majeur, ·son
auteur?
D'énoncer awi la règle qu'en fait de droits indivi.s entre
Je mineur et le majeur, fa prescription qni n'a pu courir
contre lé premier est Am effet à l'égard du second?
u65 }ut: 46. Quoi qu'en cliaent tl'ArsmtA!, Dunod et les au-
teurs de nos pays de droit écrit, la prescription ·des. immeu-
bles par dix ana entre préaens , et par vingt ana entre présent
et absent' nec ti~re et bonne foi ' esl préèérable à celle de
trente ans sans titre ni bonne Coi.
u79 Art. 6o. En fait de meuble, la posseasion vaut titre, quand
le p.,./J n'ut pœ prou<M. .
Que la possession triennale vaill~ titre en fannr do posses-
seur de honni: foi des choses voléea o~ peirducs, il y a de bon-
nes r_aisons pour cela.; mais l'on ne ·p1ose pas que l'article
puisse s'appliquer aa posseueur f volent 011 inventeur lui-
même, non plus qu'à cens qui auraient acheté d'e.m: sciem-
ment Ja chose volée ou perdue.
La possessien annale ne serait--.elle pas aalfisante lorsque
le possesseur est de bonne f!>i ?
DJBPOllTIO'I GÉKÉBALL

lin dn ......... Caseront d' fJl10ir forœ tk loi .... danJ lu matières qui
Code.
sont fo'6jet tlu pri,•ent Code; c'est-à-dire, sans doute, -que la
non-application des dispo!litions législatives préesistantes
au Code et ,qui ne s'y trouveronl pas insérées ne doonera
pas ouverture à caasationi mais ces lestes ne laisseront pas
qnw de se"ir de guide aux citoyens et de règle aux juges,
comme raison écrite, et monument de la j11ri.sprudence Cran·
çaise aans les cas non prévus' el lorsque d'ailleurs ils ne se-
DU TRIBUNAL D'Otl.LÉANS.

ront ni coo~raires à là Jettce ni_ répugnant à )'esprit du ·


Code.
En faisant c~ observations, on a dâ se ~enir dans le cer-
cle que le discours préliminaire, page 10, édit. in-:-4°, trace
d'une tnanière aussi philosophique ,qn'éloquenle en ces ter-
mes: " L'office de la toi est de fixer par dé grandes vues, les ·
maximes'générales du droit, d'.établir des principes féconds
en conséquences, et non de descendre dans le détail des
question• qui peuvent ~aitre sur chaque matière. •
Fai.t à la cham/JN tbl co111eii, le tribunal assem6lé, ·u· 7 floréal,
an 9 de la r:lpuhliquefrançaüe~ une ~t indivisible. Signé F AJo~,
prûidenJ; P. VJGIEB, SdusTELLE, J
commiisairu.
• .

•••o•
N• H. · ObaertJationa_
du 'llllnnhru comp01an1 la f:Om .
m_illi<m du tribunal d'appel atant à ORLÉANS.

LIVRE . PREMIER.
1'11'1\E PREMIER.
Art. 3. Le Français qui.avait abdiqué jou~ra-.L-il de la 10-
18
facoJté accordée à son fils ni ~ pay• étrfJnBer? Ou préaume
qÜe c'est l'intention des rédacteurs, à moins qu'il. n'y ait
dea circonstances qui le rendent absolument •indigne de
cette faveur i li cela est, il faut néce11airemeot le dire, .au-
trement le p~re paraitra.irrévocablement exclu p~ cet ar-
ticle , qui ne parle que du fi!s : cependant les mots reprendre
et ra>ient, qui andonceot un ntour, semblent plus convenir
au père qa'aa 6ls né ea.pays étranger•
.t\rt 8. 1° Sana doute les actea permis auir FranÇais, qaoi. , s
que cooseot.ia eo paya étranger, doiYeot également être exé-
cutés en France : cepeodan&. l'articJe ne parle que dei actes
permü ~ ~trtJnBer1; pourquoi ce\le apèce de reltrictio~?
3o OllSER V A TIONS

20 Est-il bien constant m~me qu'un Français doive être

contraint d'exécuter tou~ les actes permis au:i; élransers qu'il


aurait pu contracter en puys étranger? Ne serait-(e pàs ren-
dre illusoires nos lois sur les contrats, sur les biens, etc. ,
pour ceux qui préféreraie,nt' celles des pays étrangers, et qui
auraient la facilité d'y aller conlractet?
' 3° On pourrait croire que l'intention des rddacteun a éld
de parler des actes pennis au2l élra"IJUI par le• loia fran-
çaises : en ce cas , il semble nécessaire de le dire ; la loi ne
peut jàmais être trop claire.
29 Art. 28. Q11el ~olif y a-l-il de Caire .encoJ,Jrir la mort
civile du jour du jugcm.ent contradictoire, à celui qui, en se
représentant volontairement, a Cnt tomber de pkfn droit
lejugemeot rendu par contumace.? Est-il .moins favorable i'
Ne l'esl.-il pas plus que' celui qui ne se représente pas, et
contre lequel la mort civi~e.n'est enco~rue que du jour de
l'exécution par effigie P Dès que sa :représentation anéantit
de plèin drolt le jugement de contumace, il ne doit pas y
avoir de distinction entre celui qui a été contumax et celui
qui ne l'a pas été, contre lequel, i.uivant tom les articles
précédens, la mort civile n'est encourue que du jour de
l'exécution d~s jugemens. On pourràit donc croire qu'il n'Y'
a dans l'article. 28 qu'un oubli des mou th. /'eucûtion au
commencement de la quatrième ligne.

TlTRE Il.
68 Art. 40. 1°Ces mots du premi.er alinéa:~ lu cas q11e
la loi indlque, d par lu personnes qu'elle 1 autorise, laissent
l'officier de l'état civil juge de ces cas; dans tous autres il
n'est pas tenu de se Caire représenter la main-levée de l'op-
position: il peut, par qne conséquence. immédiate "de cet
article, paaier outre à la célébration du mariage , à aes ri.s-
quea , il est vrai ; mais ne serait-il pat plu pradent de lui
• 6ter cette faculté, qui peul être ai dangereuse pour lui et
pour les parties intécessécs? Comment ne pu craindre les
DU TRIBUNAL D'ORLÉANS. 31
·abus qui en péuvent résulter, surtout dans les petites com. ·
manu, où. l'on ne peut· guère espérer de trouver facile.ment
du officiers de l'état ciril:biab éclairés? '
2° L'intention n'est pas st\remeot •ue le jagèment qui

pronon·cera des peines gr;nes soit en demier ressort ; il


semble nécessaire d'ajouler à la fin: $llllf fuppel; car il y a
d'autres cas, c1ans la même matière, où l'on attribue le der-
nier ressort au tribunal de première instance.
Art. 59. Premier alinéa, ligne 1": dans lu lu1pilaw:; mi- Io
litairu; il semble nécessaire d'ajouter, ou cwiû. Le deuxième
alinéa parle des Mpilœa; indistin«ll~ment, et ce que prescrit
l'arlide est aossi nécessaire dans les ana que dans l~s autre11.
ArL 64- :Ne serait-ce pas une précaution .utile, même 1&-
17
nécessaire, d'astreindre celui qui dresse l'acte de décès dans
ce cas-ci., à y faire les énom:iationa prescrites par l'art. 58;
et l'officier de l'élal civil, à qui cet acte est remis, d'~n en-
voyer one e~tion au préfet du département dans l'ar-
rondis.9ement doguel est la commune fla domicilè do décédé,
pour être annexée a111: registres de cette commune, el en
êlTe envoyé une copie à l'officier civil de ·l~ même com-
mune, laquelle sera· pareillement annexée au registre dont
il est dépositaire , ou transcrite sur ce registre?
A rl. 66. Il semble que dans cette circonstance , plus par- ''
ticu~èrement peut-être que dans toute autre·, ces actes doi-
vent être préddés de la vérification do décès par l'officier
de l'étai civil , qui en signera la mention sur le registre de
récrou i et peut-être même serait-il bon ~·appeler à cette
vérificaLion le commissaire près le tribanal criminel ou celui
près lè tribunal de police correctionnelle, suivani les dif-
férens. cas.
TITRE Ill.

Art. 3 et 4. Si l'on pouvait •'occuper ici de l'exercice 1caa


des droits politjques du citoyen , peal-!tre trouverait-on dè
gnadl iucoovéoiens à ce qu'il p6t les esercer ailleurs qoe
OBSERVATIOJ.U

dans le lieu où il a fü:ê son établissement principal; ma~s


quant aux dt-Qits et aux acJes purement ciVils, ils sont ·lei-
. lement distincts de·Ceux politrques, que rien ne paratt
e1iger qu!ils ne soient pas réglés sous le rapport dtJ domi-
cile comme ceux des. autres .Français. Celle distinction ,
ceile double législation, peut avoir dans l'exécuûoo beau-·
coup d'inconvéniens, et Pon n'en apc;rçoit .pal l'utilité,
e'ncore moins la nécessité.

. TITRE IV.
11& A'rt. 3. Àprèa.cea mot~: parmi lu panru de fa/Jsenl, ne
serail-il pas éooveoable', même ~écessaire, d'ajouter ceux-
. ci : autru néfJlllllOÜu que k.s 1uecessihles ou héritiers présomp-
iifo i' Ce sont'eux qui, pouvant demander l'envoi en po~
sion des biem de l'absent, ont intérêt à faire conatat~r
l'absence. ·
uo Art. 9. Dans ce caa, et PJ!Ddant ces cinq années; que de- ·
viendront les biens do l'absent? Si l'on ne croit pas devoir
en confier l'~dministration provisoil'.e aui pareils? ne pour-
raie11l-ils pllS au moins demahder qu'il y soit établi un sé-
questrer L'intérêt de l'absent, comme le leur, exige l'une
ou l'autre de ces précautions, et elle ne peut être trop t&t
prise. L'absent guj. a négligé de poUt"Voir à la,con~èrvation
de se~ biens, doit imputer à sa négligence les frais qu'elle
peut occasioner. 11 serait même bon de fixer un délai, après
lequel le juge-de-paix pourrait faire faire l'ouverture dt: la
maison de l'absent, el apposer les scellés sur les effets qui
s'y trouveraient, elc •
• llRJ. ,Art. n. Sa!JS doute la caution doit être soumise à l'exa-
men et discussion du commissaire; il n'est·pent-étre pas
superflu de le dire.
117 Art. 13. a0 Eat·il dans l'intention de l'article qu'il ait lieu,
lors même qu'on aurait eu des no1,1velles de l'absent daDJ les
dix années depuis l'envoi en pouessionP Ces ·non.elles ne
de:vraient-elles paa faite cesaer la pré.tomption de bonne foi
DU ,TRIBUNAL D'ORLÉANS. 33
des parem, interrompre l'espèce de pre1eription qui leur
fait adjuger les fruits de biens qu'ils ne rési.uaient jmqae là
que comme séquestres? ·
2° Cette adjudication !le la totalité des fr~its çt revenus
de l'absent, cette 'décharge de lui en rendre a~cun compte
à son retour~ n'est-~11~ pas mêm~ trop rigoùre~, et, en
quelque sorte, .aussi' contraire à l'humanité , à . qui il doit
répugner d'ajouter aux m~eurs qui o~t pu retenir l'absent
loin de sa patrie, et l'empêcher de do~ner de ses nouvelles'
'lu'aax principes généraux, qui ne'permettent à penonne'de
pre11crire contre son titre, ni de changer soi-même la cause
et le prfociÎ>e de sa possession ? ( Vide "1f, de la ~
tian, art. 18 et 22.)
ArL 14. Ces observations militent ég!llement coni.re l'ar•
ticle 14 , et peut - être encore avec plus de force , puitqo'il
...,,..
déponille le malheureu~ absent (esclave peut-être chez uo
peuple barbare, dans un ~utre héD\ispMre , ~u naufragé
dans une tle déserte ) de la tdtalité de ~ea biens, et cela en
faveur de personnes que les liens du sang oblÏ3eaient à les
lni conserver, et à qui la justice n'en avait ucordé la poa-
aession qu'à titre précaire, et. dans cette ~ue prûJûtiveP
L'absent n'est présnmé mort qu'aprèi les cent années de. 8a
vte révolues: comment concilier èe principe avec ~ loi qui
le priverait de tous !le• biens ~pfèa trente ou trente - cinq
années d'absence'· quoiqu'il n'e6t alora que cinqamtè ou
IOÎUDle ans, et lorsqu'en reparaissant, mtme ~prêt cent ana,
il ferait nécesaaire~ent cesser là présomption lépje de aa
me>rt?
Cette présomption légale de vie pendant cent aanéea
~m~ch• l'épouse de rahsenl de contracter un nouveau ma·
riage , tant qu'elles oe aont p.a.s révolues : le mari absent
consei-Yt donc jusque là tous ses droits sur sa femme, et,
uns doute , il ne perd pas ceux que. Je mariagè OtJ leur
contrat lui do,JJnait sur les biens· de À remme •. Qu~lque lon-
pe qu'ait été son absence, il rentrera dans Je plein exercice
v. . . . 3
34 OBSERVATU~~S ·

cle ses droits /1 son retour, et cepémlant il seta irrévocable-


ment privé de tous ses propres bien:i.
l\Iais cette femme elle:-même, qui ne cesse pas de l'.être par
l'absence de son 'mari, et qui ~e peut s'en donner'un autre
tant qu'il est présumé viv!lnt, comment sdbsistera-&-elle, en
supposant qu'elle n'a pas de hi!!n de son côtéi' n'a-t-elle pas
droit de cons~rver la ·jouissance de ceux de son mari abseni,
_dont les revenus, ·pàr le mariage, sont destinés à la subsis-
tar;ice commune d_es époux , à l'entrè.tien du ménage, dont
en ce cas, elle se trouve se'ule chargée r .
Et si c'est la femme qui est absente, ses héritiers·prive-
r~nt-ils le mari de.l'administf'alion et de la joui·wnce des
biens de sa femme , même de la libre disposition du mohi-
lie~, que lui dom.le la loi' pour le contraindre Ile la recevoir
dépouillée de ces m~mes biens, si elle ne revient qu'après
tretile ans? Ne serait-ce pas, dans l'un comme dans l'aut~
ças, priver de ses principaux effets un contrat que la loi veut
cependant qui subsiste pendant toute la vie présumée des
époux, quelque" temps que puisse durçr l'absence de l'un ou
0

'1e l'autre?
Enfin; dans les cas autres que· ceux-ci, où renvoi des
héritiers en possession des biens de l'absent peur avoir lieu ,
'ne serait-ce pas fai_re assez pour eux et les indemniser suffi-
samment de leur administration, qùe de·)eur laisser une por-
tion des revenus, comme le quart, ·le tiers, ou n1tlme la
moitié , . et les obÏiger seulement à rendre les· fonds et capi-
taux , avec le montant de l'autrl! portion des fruits et reve-
n'os, ou les objets ptovenant de l'emploi qu'ils pourraient
en avoir fait, sans aucun intér~t , méme en ce cas d'emploi?
Cette· disposition, moins conwaire aux principes généraux
ci-dessus rappelés·, serait certainement a~~i plus analogue
aux mœ-~rs, au caractère de la nation ~a plus civilisée , la
plus humaine tle l'univers ; que celle qui pennet seulement
aux tribunaux d'accorder à l'ahtcnt, sur ses revenus, et scu -
fement lorsqu;il revient avant les trente ;i.ns révolus, 1mc
DU TRIBUl(AL D10B.LÉANS. 35
-so~ cmwatahle pour srdwnzr il 10 prmtihs baoûu; en I011e
qo'aprés les trente ans, privé, dépo~ll~ de tout, des fonda
comme ·des revenUil; il ne pourra p:lflwn~me demander.da
pain à cens qui ~ seraient faits ses héritiersde son vivant, et
cela sous le prétexte de veiller à la conservation de ses
biens.
Art. 17. Si , malgré céS obsetva.tions , on admet la légi&- di
lation rigoureuse proposée conk"e l'absent' ne poa~-an
pas .au moins l'adoucir eri fneur dea enfaos nés pendant son ·
absence, en st~tuant que," dans le eu prévü par l'art. 17; le
tnineur relèver,a le ~ajeur, afin de ne pas faire concourir
dans Je partage des m~mes bie~~, des héritiers collatérau
nec'des héritiet-s tn ligne dÎrecre? Il eat d'ailleurs cl'aa~t
plus juste de venir au secou.r!I de ces enf~s, qùoique ·ma..
jears, qu'éiaot nés et él~v~ hors de la France, ils ne peU-
Yent pas ê.tre supposés en .av.oir connu les lois;
. Art. 18 et 19. Il semble qu'après les mots: du jour de 1t1 12t-
l3e
disparition, et depuis sa disparition, il faut. ajoulN à l'un ~u
da dunièn1 nowelles, et à ~·autre: oK les dernières nouoellu.
Dans l'an c9mme dans l'autre. cas, des nounUea de l'e:iîs-
teoce de l'a1>sent, postérieures à sa disparition t font ceuet
la présomption qu'établit là loi, de sa !flOrl au jour de cette
disparition. · •
Art. 27. 1• N~ serait-il pas bon d'ajooter à' la fin dè cet •:
• 1e: mazs ~-
1•-
arhc ° iJ
peu( uemanucr u: w.l)()l"ce pour ClllUe d'uoanuo,._
J _ L J_• -1.--Jà Ill,,.
dl. J
nemml , ainsi 'f11'il tll stàtui ci-aprts ! d:"'
2• Dans le cas.o àf'absent revjendrait après ses cent années •ec.J,

d'.lge révolues, quels seraient ses droits re_l~tivem~nt à l'autre


~pom qui.aurait contracté·an aatre mariage en vertu de cet
artide et ians divorce préalable? ·
ArL 29. Cet article ne permet pas de douter qqe l'inten- 140
tioa des articlea r3 et 14 ci - deaos est qu'ils doiYent avoir
lieu mfme au préjodice des ~pom: et malgré les droiwqae
le mariage l~ur donne, Clôt qu'il au~iste, sur les bien• l'un
de l'autre. O. n'ajoutera rien à:ce ·qui a été dit à cet c!ganl s
3.
36 OBSERVATIOJ!(S

on observera seulement que la jurisprudence qui a sug~ré


celte législation acC'ordait au moins à la fem~e· de l'absent
la répétition de sa dot et conventions matrimoniales, et même
une ·pension alimentaire sur les biens du mari ' et que d'ail-
leurs èlle ne proscrivait pointJormellemuit les seconds maria-
ges contractés après une longue absence , et sor de simples
bruits de la .mort de l'époux absent.
•4a Art. 31: Est~il nécessaire d'attendre l'expiration d'un dé-
. lai de six mois pour veiller à la stlreté d'enfans en bas ige,
et à la conservation des biens' singulièrement du mobilier?
Ce délai n'est-il pas, au co'ntraire, bien dangereux? Les pa-
rens ne. doivent-ils pas être ,aulori.sés , même chargés de
prendre soin des en fans·, et de faire apposer les ~cellés·, et à
leur défaut le juge-de-paix ou or&cier de police, dès qu'one
maison se trouve entièrement abandonnée? ·
1. ,... Art. 37. Ajouter au premier alinéa: ou de personnu di{f"es
':f..'T. de foi, solvant la di:sposilion de l'article 5, paBe 25•
• TITRE V.
com. Art. 3. Après ces mots: :a11ant la mort de l'rin da.époiu;,
tii~Ï. ajouter : ou modijii ~t restreint daq& ses effets. ·
L'objet de c~lte addition es~ la proposition qoi sera C.ite
ci-après d'ajouter au titre du divorce up appe~dice qui
pennette à ceux qoi ne voudraient pas prendr~ cette voie ,
à qui elle serait interdite par leur religion, de demander la
séparation de corps. Les motifs c1e c.ctte proposition seront
développés dans cet e~droit, et l'on verra que non-seule-
ment elle n'est pas contrai"!I aux princi.pes qui font.~dmeure
ledivo~ce, mais qu'elle en découle nécessairement.
146 ArL S, 1er alinéa. Ne'ser.ait':"'il pas convenable, même né-
cesaaire' pour aasure.r d'autant mien fa liberté du consen-
tement, de déterminer un·délai avant lequel le mariage ne
poarrait être valablement contracté dans le cas' dont il s'agit?
Il semble que ce délai ne peul i!Lre moindre de six mois, ou
DU TRIBUNAL D'ORLÉANS,

m~me un an; le conseotemenl ne sera pas parfaitement li-


bre, tant qu'il pourra rester dans l'esprit de la pt!rsonne ra-
vie dês traces des impressi.ons qu'elle a pu recevoir tant qu'a
doré le rapt et un ma'hage cootracl.é aoMitôt après : ce
crime sembl~rait n'en être que la suite ' et en quelque sorte
la récompense. ·
Art. 7. Quelle foi prescrit ksformes nkessuires pour con-
stater que ln sourds d muets sont t:apahlu dt: man_ifutu leur "°"'"
lonti i'
Art. 17. Lu 11UZ11rs, l'honnltt:té pahlique t!f1BtJBeni à proposer 161

ici l'addition de deux prehihitions. . . •


.1...a première est celle du mariage enlre le beau - ~C'e ou
la beUe-mère, el la belle-fille ou beau-fils; .e~fan1 d'un pre-
mier mariage de l'époux prédéc~i.lé. Ces noms seuls placent
ces personnes dàns la GJasse des asceudans et desceuaans, in-
diquent que les m~mes rapports, en quelque sorte, suheislent
entre elles, ~t ce jlOnt réellement les mêmes qbe cem: enire
les aace!1dai:is et les maris ou les.femmes de Jeursdesc!èndans;
ils ne se touchent les uns et les autres que par allianc~. ~a
prohibition établie dans le premier alinéa entre t:eux - ci ~oit
donc avoir également lieu ~ntre les' antres: elle est même ea
quelqoè sorte encore plus ;ndispensable • car l'enfant d'un
premier mariage de l'époux prédécédé aura le plus.aoaventcité
éleYé dans la inaison et par les soins de ëelui qui sunit, et la
famille , le sœu:l.lloir~ da mœurs serait 6~n plwf aeüement pri-
1r1mé 1ouüli par tl#u1 k11niliminairM à'amour ,.tÙ délÎr d de si-
duction qu; précM~nl k marÏaBe, s'il était to~éré eôtre le père,
par exemple, el la fille de sa femme. Cela est si frappant '
·qo'on est tenté de croire que les rédacteurs 'OQt cru cette
espèce comprise dans la prohibition. Ile m~riage entre les
tUunâans et ilacendan1 d'eu2: ·: mais ponr ne point· laisser
d'incertitude sur uo objet aussi impertant 1 il ,est nécessaire
d'ajouter : ou de l'un "4u2:;' car la béne-fille n'est point la
descendante du beau-père , et ces mots ascendam et tlocen-
dans sont des corrélatifs qui n'expriment que la ligne d.iftcte
38 OBSEll YATlO~i

et naturelle, et ne s'étendent pas au:s: alliés des uns ou de•


autru : ·.
La seconde prohibil~Qll , ée~ement appelée par l'futén!t
de la loi pour les m~ura, est celle~du mariage entre l'époux
contre lti/uel le di9arce ·a éti proRoncé pour cause tl a~ltèn, d
1an compli_ce. ~e pas ioterdirç le maria~e entre ces· person-

n~ ce 1erait leur permettre de recueillir le. fruit de· leur


crime , de ce crime qui viole le plus grièvemenl le plm. sacré
dei conlrall ~ qui atlaque en quelque sorte la sociélé pR' aa
l>ue. ~tie pro~ihition manifestera d'autant plus l'ho~eur
de la loi pour ce crime; et l'on. peut e•pérer qu'elle dimi-
nuera l'un des plm grarida inconvéniens du divorce, en ôtant
~u. vil séducteur l'espoir de remplacer le mari. et souvent
l'ami• qu'il déshonore. • . ~.
Nota. Le mot riciproqummt dans Je premier alinéa de
l'art. 11 e~ inutile. ·
1.1"'· ·Art. 19, 2• alM. Le délai de. vingt j~urs esi bien court:
=~ J; il est de• maladies décidément mortelles dès qu'elles sent
~ •"'· bien confirmées, entre aut"'9 la pulmon~-; et ·p~~t-être
~ur cloDDer à r·article . to~t .l'effet qu'on doit désirer qu'il
ait , ,pour empêcher eu liaiaons réprouvées par la loi aqx-
quellea ·on ose livi:e daaa l'esp~ir 8e parvenir eafin tbt ·ou tard
à les faire. légitimer, peut-êlre vaudrait-il mi~UJ. dire que
tout mariage est fait à i'e:atrémité de la vie, lor~qu'à l'époque
de sa télébration ' l'un des conjoinll est allaqué de la m_ala~
die dbnt il décède ; car il eslbien cerlajn que tout le temps
que peut .dW'er la maladie qui i:uet fin à la vie est l'exlré-
mité de la vie. Quelques joars de pins ou d~ moins sont in-
différens a:ux·y.eux de la loi, qui ne considère que l'état de la
personne au tempa du -coôtrat.
165 Art. 22~ D'apC"ès cet arlicle ~ des personnes qui auront
changé de d~m~cile depuis quatre ou. .i;:inq mois au moina
seropt·aLligéesou d'attendre que les six mois soient expirés,
ce qui peut ent.rabie1· de. ti-ès-grauds inconvéoiens, ·eu. de :re-
~011r.ner se marier 'à le~r dernière demeure,. qui peut être
D\J 'fRllU!!liAL ll0 IJRLfA:\S.
. .
fdrl éloignée , c_c qui eu présente aussi qui ne sont. pas l~gers.
N'est-il pas pl~s 'convenable que le mariage se fasse dan:> la
comn1une de l'habitation actuelle, en justifiant de,p~blica­
tious faites tant dans celle commune que dans celle du der-
nier domicile, lors.qu'il. ne se sera pas écoulé six mois d~- ·
puis le chaogeroeut d'habitation?
ArL 25. C'~ ce que paraît prescrire, quant aux publi- 166-
167
c a lions~ l'article 25, à moins c~pendaot que , par. ces IIU>ls:
ou l'une il' elles seraU r~sidanû dtpuis si;i; mois, ou n'ait voulu li-
miter la uécessi1é des publications dans le lieu. de la nouyelle
résidence, au cas où il y aurait si~ mo.is et plus que l'un des
époux y serait venu hahiler; ce que l'on pourrait entendre,
ea donnant au mol f/epuis la sig1~ilication pendant, qu'il pour-
rait présenter cµ ceti.e occasion. Pour lever cette· équivoque,
il faudrait dire : depuis moifls de sia; mou; alol's l'article est
parfaitemen' d'accord, a':'ec le 22•, et le~aoubles puJJfü:a-
tions'CJu'il prescrit rendent inuliJe r,ssujétissement qu'il im!'"
po'se aux personnes qui ont chaog~ de résid.ence depuia aix
mois, d'~Uer célébrer leur mariage ~ans le lieu de la·pré-
cédente. ·
Art. 2 7. te secood alinéa se111hle devoi~ plutôt faire. par- 171
tie d'WJe foi sur J'enrcgislrcmcnt que d'un Code civil. I.es
actes d~ mariage cool raclés en paJS étrangers, dès ~'ils
sont val"hles, doi vé9t etre· assimilés· à ceui: contractés e~
}'rance ; et leur rappot•t sur le re"gistre des actes civils pres-
crit par la dernière disposition sembLe suffire pour en assu-
. rer l'exis_lcuc~, el en pr~cur~r la publiciJé. ·
ArJ. 28. Les ~1ots à le.ur défaut soul éC{uivoques ; ils peu- 1 71
veol signifier : ~faute, par les père et mèr.e , de former op-
position. Sans doute, ce n'est pas l'inteutiou ~es _rédacleura•
car alor~ un mariage approuvé par les père et mère, pour-
rait êLre .arrê~é par les aïeuls et aïeules; ce qui_serait con-
traire a~s. disposi&ion~ des ar\iclef. 10. ,, 14 et :15 ci-de'S1U:9.
Ces ruols : à leur déf.aut, signifient donc : et Jans le .cas où lu •
père et mère n'nisteraient plw. Cette expression serait préfli-
.(o OBSERVATIONS

ràble ; il eemble nécessaire d'y ajouter aupi': ou seraienl


a!JseM.
'?li Art. 32. Convient-il de soumettre aux juges-de-paix et
aux tribunaux de première 'instance le jugement en dernier
ressort de questions aussi importantes que celles ~ue peuvent
faire naftre les oppositions aux mariages,. qui , limitées
comme ellès 'Je aont' seront le plus souvent de vérilâbles
quellions d'Etat, ou,. au moins, intéresseront e&fentielle-
ment l'liooaeur des familles? Ne serait-il· pas plus conv~­
nable de laisser ces contestations suirre l'ordre naturel d~a
'juridictions• en abrégeaqt, s'il le faut', les délais?
N~ pourrait-on pas même ordonner que lea oppositions
au. mariage seraient plaidées à huis cloa et sans aucune in-
alruction , 'notamment celles formées par les ascendans , et
qae lqrâ de ia plaidoirie lea parties seraient tenues de <:om-
parahre en per~nne ? cette précaurion pourrait prévenir
bien des inconveniens qu'~ est faelle de pressentir.
,u · Art. 35, ~ ali'Réa. Si c'esi le mari qui n'avait pas l'Age
de puberlA! .lors mêm~ de l'ingravidation d~ la femme, sera-
t-il non recevable à demander la nullité cl'llfl mariage vrai-
ment triu:nel aux ye·1; de la loi, et ne serait-ce pas ounir
un moyen de l'élader par un autre crime, que de 1Qain~enir
celte deuxième e~ce.,tion à l'article 34? On n'y dislingue
.même pas le ca:; oà l'époque de la conception remonterait
au-delà de celle d11 mariage.
111 . · Art. 39. L'article 9 semble ~e.voir nécessairement faire
partie de ceux dont la contravention autorise les héritiers à ·
demander la nullité du mariage de:leur parent après san dé-
.cès, lorsqu'ils y ont ~n intérêt civil et personnel; autrement
,.individu mort civilement' auquel la ~oi interdit expressé-
ment , par cet article 9; la faculté de contracteT mariage ,
se jouera de tette prohibition. .
. Ne pourrait-on pas dire même que, dans ce cas, la nul-
• lité pourrait et devrait êtr.e demandée par tous les individus
de ri' famille' du vivant m~me du condamné? car il importe
DU TRÏBUNAL D'ORLÉANS.

~ toule la société que.ceux qu'elle a été obligée de retranèher


de son sein n'y introduisent pas des s11ccesseurs à leurs cri~
mioels pénchaos. L'article ~5. autorise le ministère public.,
cela suffit-il?
.Art. 41. Cette validation du mariage, même à l'égard des .-
193
époux, du jour de la célébration , et sans aucune preuve
contre eux, si ce sont eu qui .en demandent la.célébration,
ne rend-elle pas entièrement· ill~oires lfs articles çités dans
le .pré~édent, surtout puisque leur violation n'autorise per-
aonne· à demander la nullité du mafiage r .
Art. 4~. Les articles cités à la 60 de celui-ci concernant 194
·1e cas où Je ·mariage a été inscrit sur une feuille volante' les
articles 48 et ~9, yalident.ce mariage dans le c~ où la preuve
de sa célébraLioo se trouve acquise par la procédure crimi-·
nelle. C'est dollC uu ·autre cas ajouté à ceux où la préuve te&-
i.imoniale peut. être aamise, suivant. la disposition du deuxièmê
alinéa de l'article ,,. L'expression: sauf.l'nieptio~, qui suit
celle dispositiop , semble dir~ le contraire. Il aemble qti'il
vaudrait mieux dire : et enc~re, dans le cas porté en l'ar-
ticle4s.
Art. 43. 1° Le mot eontr:aire paraît devoir être' relranché; •P-
195
car c'~st bien la possessipn oiJ sont les époux de leur état
de gens marié& , nonobstant laquelle · 1a. nullité de leur ma·
riage peut ~lre epposée, ét 'non u'ne possession d'état co1&-
train.
2° Le mot contradictoire signifie sàns doute autre chose
que simplement connùe. Ne serait-il pas convenable de dési- .
gner l'espèce d'actes ou de faits qui peuvent rendre celte
possession contradicÏoire avec celai .~ui oppose la nullité?'
Art. 44, 1er alinéa. Quelle est la cause de cetté limitation 1 97
au cas des deus·articJes précédens, c.'est-à-dire, du mariage
contracté en pays étrangér sans les formalilés prescrites par
l'article ·26 ? Certaioeme~t celui qui serait contracté en
France sans. ces mêmes fotnialités ne 'doit pas avoir plus
d'effet «lue celui contracté en pays étranger.
O.M.tB.VATIONS

190 .A:rt. 45. 1° Ne vaudrait-il pas mieui: enjoindre que don-


ner seuleme11t la faculté à l'officier chargé du ministèru pu-
blic de demander. la nullité des mari~es contractés en ,cqn-
traventioii des articles rappelés d.ans celui- ci? L'injonction
n'anoence-t-elle pas mieux Je grand intérêt que la loi met à
l'exéclltion de ce qu'elle prescrit? ·
2° L'article 4 ne semble pas devoir être omi~ dans· celui-

ci. U o m~riage co:vtracté. avant l'ât;e de puberté e•t une


sorte de scandale. Seplement, en ce cas, 'le miuistère pu-
blic ne pourrait former la demande en nullité que soua les
exceptions ou l'es:ccptien de l'article 35. •. ·
J. 1"r. Art. 56. Les mols : aus1i 1ulidairement, peuvent.ils sub-:
lil. s-
fin du sister avec ceux : cliaclln ·en ce qui le caflcerne, et avec l'objet
r.h. 5.
m~me dt rarticle , qui est Ja modificatiOll des d isposilions es-
0

~cntiellemeot persoundles à chaqu~ individu?


218- Art. 67. Quel juge peut.donner celle autori$atio.n.? Est-ce
219
celui devant lequel est portée la demande 11 quel qu'il soi~?
Ne serait-il pas plus ~onvenaJ>le que' cc .ft\t, dans tous les
cas, le tribunal cle première instance? 11. s'agit, en qQelque
sorte, d'affr~nchir la femme de l'auto~ité maritale. '

TI~RE VI:
1i1.. &-. Art. 2. I,es crimes empor.tant peifle ·afflictive ou infa-
r.::i· mante suivis de condamnations ne devrarent - ils Pas
être
c. •"· au nombre des causes du divorce? Ne serait-ce pas faire
partager à l'ép~ux innocent la peine du crime, que de l'o.,.
Lliger à vivre avec le crim~nel dans une union aussi intime
que celle au !"4riag~ ? Dans ce cas méwe, le. divorce de-
vrait être -prononcé dès qu'il serait d~mandé el sans aucun.
~élai nÙ~r~atilé. ·
Art. :.a9.. Le juge~ent qui cos.damne la femme à revenir
dans la maison commune ne devrait-il pas autoriser. le mari
à 1a faire arrêter, à faute par elle d'y satisfaire ·dans le délai
~ui lui serait accordé~ aut~emcm l'oblig~tion ita1posée par


. DU TRIBUNAL D 10R.LÉAI'llS.

l'arlicle 64 du titre V, à la ·femme, de demeurer avec le


mari .est ill~oire ; ou du moins, s'il ne reste à celui-ci que
la' ressource d'! .divorce, ce moyen de rompre un lien· qui,
de sa nature et dans le vœll' de la loi , devrait êlre perpétuel,
ce moyen, que la loi n'ad"met qu'à regret, en quelque sorte,
et pour les caJJSCs les plus graves, sera ·purement facu~atif
de la part de la femme , et elle pourra·déshonorer. impuné-
ment un mari à qui sa religion ne permettra paa de deman-
der le divorce. ·
Dans le cas wvene, lu condamnations pécuniaires qui
seraien~ prono11eé11a coqtre le mari a11 pro~t de la 'femme
seraient Ja seule voie' il est vr~i. q"u~pourrait le contraindre
de Ja recevoir e\ traite( mal'italemenh et il pourrait se îroa-
ver des' maris qui préféreraient d'acquitter cea condamna-
tiooa ; mais l'incondui&e du mari . n'influe en rien dans DOi
m~urs sur·i'honneui' de la- femme, et ~·a pas les.mêmes i·n-
convéniens pour 1111 société.
. Art: 38. L~ '1ulliSé de .l'aliénation faite par .Je .mari de a71
l'immeoLleJle la commuaauté depuis la demande en divorce,
n'a lieu • aans douie, qu'~ l'égard et au proit ~e la c~~me
si ell~ la demande, 11Wj facti'!n en sarant~ d dommaiu-in-
liréts tle l'aCl/uireur. N'est-il pas bon d'e.jouler cette réserve,
afin qu'on ne prétende p~ que cette nullité est absolue?
Art. 4g. Pour que l'article 49 ait l'eO"et prononcé dms lit. 6-
ch. 2•
le premier alinéa, il est absolument nécessaire que la loi &n de
sèe. 3.
donne au mari.dem.a ndeur en divore pour cause d'adultère,
un moyen de se séparerd'habitalion d'avec &a femme. Il ne
doil pas être réduit à abandonner son domicile .; il faut donc
q11e, dans ce cas, comme. Wuit celui de l'artÎcl!! 33, le tri-
bunal indiq11e J~ maison dans laquelle la femme sera. tenue
Je ~ retirer pen~nt l'ins~nce, à la charge par le mari de
payer sa pension et de fournir à ses b~oirts.
·. ~rL 55, 2e ulinl!a. li semble inj11Sle que la famille puisse 311~
enlever à celui des époux qui n'a rien à se reproth'llr, qui •
~'est.que malheureux 1 le gouvernement de ses enfans. Pour.-
... OBSERVA TIO!!IS

quoi le pri~r, dans ce cas, d'on droit naturel dont l'exer-


cice doit faire sa consolation? pourqnoi la puissance pater-
nelle serait-elle restreinte ' el en quelque sotte anéantie ? ne
faudr:ait-il pas au moins spécifier les causes qui pourraient
y do11ner lieu ?
Les principes éfablis dans le djscoars prélilllinaire· da pro-
jet de Code civil , sur lè mariage et sur le divorce , annon-
cent Ilien que c'est à regret que les rédacteurs ont proposé
d'ouvrir un moyen légal de dissoudre lt: contrt;rt le plw impol4-
tG1d, lt: plus ausu.ste de tous. Cette union, atle sociét! la plus
nalvrt!J/e, la plw in11iula6/e de toutes' le manage enfin' dont
la perpillliti fait en que,lque sorte l'essence'· est le CldlU mbne
de la' nat.llri; mais la loi doit venir au secours de ceux entre
lesquels la 11ioknce de le11rs passions a rompu r.,,armonie qui
doit régner entre les épaus; et ·comme, d'un côté~ il serait
aussi dangereui: qo'inhumain tl'atlaclier $1111$ a.cwu: upèce
de retour deu:i; époux acca6/is l'u11 ·de l'autre, ou de les con-
traindre à vivre dans •n ci/ihat forr:é, aussi fanes te au:x; mœurs
9u'à la sociilé, que de l'autre la liberlé du L'Uiûs ut· •ne loi
fo~tale Je /'Étal, et que la .plupart des Joctrinês re(i-
sieusu aulDrismt le ditJOrce, les z:édacteurs ont cru qu'il ne
fallait pas prolûkr k tliix>rce parmi now, l'ara que nos lois
seraient trop formellement en Cf!ntradictWn Qll)l!C lu tliffirms
cultes qui l'autorismt. Ainsi, la loi qui laisse la faculté d11
divorce à tous les citoyens indistincte1.n ent, sans gbrer les
époua; qui nnl unt: croyance contraire au ditJOrce , ut une consi-
quou:e nictssaire de la situai.ion politit/le et rel~euse de /q
France.
Il est impossible de ne pas rendre hommage à la, sages,,e ,
à la •érité de ces principes et de ce raisonnement, et ce sont
ces.mêmes "principes qui nécessilent absolument le rétablis-
sement de la séparation de corps et d'habitation pour ceu!l:
9ui ont une croyance contraire au tli110rce. Lu citoyens petlflmt
• professer di11ersu religions;mais
il Jaut des lois pour tous. Si la
religion catholique n'est pas dominante en France, on n~ peut
DU. TRIBUNAL D'ORJ.ÉAl"IS. 45
méconnaitre qu'elle y. est toujours la plus étendue; et oiênie
on peut dire que les tenta~ves .qu'a• faites pour la détruire
un gouvernement a~i atroc~ qu'in,epte, n'ont servi qu'à.la
rendre plus chère à ses partisans. Il faut dtmc ·~spérer qué
celui qui a· si heureusement succédé, et qui déjà a fermé tant
de plaies, ne négligera pas celle-ci : n'ouvrir qu,e la Yoie du
t}ivorée à ceûx à qui l'on sait que leur religion l'interdit, ce
serajt une sorte de: décision barbare' aassi indigne de la ma-
jesté et de la sag~sse du C.ocJe qu'on nous promet, que du
Gouvernement Lieafaisa~t auquel nous le·de;rons. ·
Lorsque la religion.catholique était dominante en France,
lorsque, par une ~ite de la liaûon de nos inslitution1 cwüu
aPeC lu instlllltioru religieuses, l'indissolubili~é .du mariage
était consacrée par lc:s unes comme par les autres 1 on ad- .
mettait lu séparalioru fk t·orps, qui. relâchaient k lien. du
marÜIBe sans le rompre~ dans ces cas malheureux oil la haine
ayant· succédé à l'amour, une hab itation .commune ne pr.é-
0

sentait plus que. toormens et dangers pour lés deux époux


ou l'un d'eux. Pourquoi '1?nc refuserait-on aujourd'hui cette
reuource à ceux qui croiraient que leur conscience ne leut"
permet pas de recourir à ce11e 'Clu clivorée ? ce serait, en
quelque sorte, les condamner à mourir victimes de leur at-
tachement à leur religion. •
La sépara6o~ de corps et d'habitation n'a pas plus d'i.p-
convéniens lfle le d~vorce ; il serait peàt-être facil.e de d~
montrer qu'elle en a moï.is : le sêul qu'wi pourrait lui oppo-
ser, c'est le célibat auquel elle semble condamner celui' des
époux contre lequel ·elle est ordonnée ; mais on peut lui per-
.meltre de .demander le divorce ., qui, en ce cas, ne peut lui
êlre refusé , et serait prononcj§, sur le seul vu de la aenlence
· de sép~ralion. .
Au surpliia, les causes de .séparalion d'habitation ; et les
formalités, pour y pa"enir, se~aient les mêmes que pour le•
diYorce ; seulement, la transcription du jugement de sépa-
ration sur les registres du mariage n'aurait pas lieu, 'puisque
46 OBSERVA TJONS

le mariage serait toujours•subsislanl' tant que l'autre époux


ne· demariderait pas le ~ivorce. .
La mbne raison rendait inapplicable à ce cas l'article 1ér
du chapitre IV," des effets du di11orce,. et i~ faudrait ajouter, à
cet égard, que dans le·oas où celui des·époux qui auraitdonnl!
lieu à la. ded1ande en séparation, et cooire qui· elle ~erait
prono~cée, demandera\t le divorce sur ce fondement, la
sentence de séparation aurait toujours son entier effet contre
lui. Ces deux 90 trois ~rticles ajoutés, p~r forme d'appen-
dice , au titre du di.,.oi-t:e
,. , justifieront pareill~ment cette im-
partialité professée si hautement par les rédacleurs du nou-
veatt Code pour Jes diCférens cultes, et qqi doil, en effet,
caracMriser e!senticllement la législation d'un peuple qui,
ne l'oulaot point de religion dominante , n'en doit pas favo-
riser une moins 'que les a11tres.

·nTRE VU.
3u Art.· 5. Ne serait-il pas nécessaire , pour prévenir les
contestations. importantes .qui peuvent avoir lieu d.ans Je cas
de ce~ articl~, de déterminer çt le temps· d.e l'éloignement
et la di5'ance des'lieux: quant au. temps, sans doute c~ doit
être tout celui qul se trouve entre la plus longue et la plus
c~urte des grossesses possibles aux yeux ~e la loi , c'_est-à-
dve, cent jours, d'après les ~eus articles précédens.
· A l'égard·de la distance, ce doit être celle qùe peut ~r­
caurir facilement à cheval un homme. dans un jour ; car
lorsqu'un ,époux prouve. sa résidence continuelle dam un
lieu éloigné de celle de $11 femme pendant plus de trois mois,
la: présomption naturelle n'est pas qu'il &Git auteur de le;
gc-.ossesae survenue dans c~t in\ervaHe de. temps , et la loi ne
doit Pa:' 011vrir trop· de facilités à la femme pour justifier
son incondaite...
118· Art. 8. N'est-il pas convemable, même nécessaire et in-
diapensable, d'appeler aussi la fc;mme, dont l'intérêt e8' né-
0

ceMairemeot lié dans cette contestation à celui de son en..;


DU TRIBUNAL D'ORLÉANS.

fant , qu'elle peùt d'ailleurs mieux défendre que personne,


puisqu'il s'agit d'un fait qui loi-est personnel, et très-per-
sonnel. -
TITRE VIII.

Art. 5. P~isq;ie cé moyen est le seul que la loi puisse 379


mettre dans la maiu des pères el mères pour réprimer les
écarts de leurs.enfans , il faut· sans cloute l'adopter , quoique
l'expérience ait trop prouvé qu~I est rarement ulile , et
m~me qu'il· est souvent dangereux; car la · réunion de plu-
sieurs personnes .vicieuses da~s un même local n'est guère
propre à diminuer leurs vices : ces considérations portent à
proposer dé réduire à six mois le t~mps de la première dé-
tention , et de l'éte~re à un an on même à plus, en· cas de
récidive. Cette grada1ion de peine et l'indétermina\ioo même
de leur dorée peuvent produire de bons-effets. On pourrait,
afin de modérer la trop grande sévérité des pères qoelque-
fois trop irascibles, quelquefois même Injustes , autoriser
l'officier de police, dans le cas où le père demanderait l'or-
dre d'une déten~ion au-delà de six mois, 'à faire comparaitre
l'enfant devant loi et à reslreindre la peine ~e quelques mois.
Art. 15. I~ dispo\iûon officieuse est la seu..le prtfoaution 1. J f!r_
fin du
que l'on propose contre les suites de la prodigalité, souvent fil. 9·
au9!1Î nuisible aux ~œurs et à IJ société qu'à celui qui est la
première victime de ce, vice; et cependant on restreint c~tte
disposirion au ~l cas où le dissipateur marié a des enfam.
Ne serait-il pas convenable, anntageux et pour le dissipa-
teur .et ses descendaris, et pour la société' de acnnettre
celle disposition, ,dans le cas d'un~ dissipation excessive ,
notoirj!, même au profit des enfaos légitimes à naflre du
dissipateur, et lors même qu'il ne serait pas encore marié,
auxquels eofans la loi permettrait d'instituer un curateur, .
comme s'ils esistaieot déjà? La sagesse du m~lif fe~ait fa-
cilement admettre cette fiction bienfaisante de la 'loi, dont
0

les auteurs seraienl bénis à jamais par ceux qui· leur de-
OBSERVATIONS

vraient le jour el l'aisance. On dit le jour~ car, sans cetll!


précaution , quels parens oseront ~onner leur fille à no dis-
sipateur no toire? D'ailleurs, on pourtll,it instituer un cons~il
0

de famille, sur l'avis duqne~ les effets de la disposition offi-


.cieuse seraient modifiés ou restreints par le juge pour le
plus grand avantage de l'enfant clissipate.i'r et de sa pos-
térilé•
.E~fin, puisque l'on propose d'autoriser la penonne qui
connatt sa faiblesse et craint d'en être dupe, à dem.ander
elle-même qu'tl lui soit donné un conlleil ~ sans l'avis du-
quel elle ne puisse disposer de ses biens, ne po11rr.ait-on
pas au moins autoriser les père et mère de l'enfant dissipa-
teur à pTendi'e pour lui cette mesure , à laquelle il serait
d'autant plus éloigné de recourir de llJi-même, qu'elle lui
serait plus nécessaire.
TlTRE IX.·
:r. Art. 2, deuxüb.e alülia. Substituer les mots il a à celui
l'tCOlM>F'e.
.,..
396
. Art. 14, Les seconds mariages ioilt ai peu favorables, ils
sont si souvent funestes aus enfaos du premier, qu'il sem-
blerait plus à propos de priver abaolulbent de la jouissance
des biens de ceux-ci les pères et mères qui se remarient,
sans recourir , pour juger des cas où cela doit avoir lieu, au
conseil de famille, qui sera le plus sou•enl, pour ne pas 0

dire touj'oon, à la dévotion de celui qui (~ convoquera, et


dont l'avis contraire ferait n'attre des divisions toujours nui-
sibles ellllre parens pr'?ches : l'inutilité , le danger de cette
voie du conseil de famille dans les occasions importantes, et
où la loi peut disposer par elle-même , est trop parfaitement
élabli à la page 38 du discours préliminaire ( Jdit. in-4°),
pour qu'on ~nisse rien ajouter à ce sujeL .
.
ap-
,0, Art. 21. On ne voit pas comment et pourquoi le seul.fait
du second mariage de l'ascendapt pourrait donner lieu à des
dommages-intérêts au profit des miQéurs dont il perd la tu-
bU Tl\Ultn'UL D10RllANS.

telle, faute d!! s'~e conformé à l'art. 10. Cet article et les
suivaos, qui concernent les pères qui sont dans le même cas,
ae parlent point de dommages-intérêts.
49

Art. 26. -A la fin de la quatrième ligne, s11bslituer le mot 406


doit à celui peut. La loi doit parler impérativem~nt .à ·ses
'
ministres, lorsqu'il s'agit d'actes qu'elle juge nécessaires,
ou même seulement utiles.
Art. 34. i 0 · Le. fait, surtout s'il ne s'agit pas d'un parent , 445
peut souvent être inconnu.
2° Quelles seront les suites, quel sera le l'ésultat de cette

nullité? Entrafnera·t-elle celle de tout ce que le tuteur ainsi


nommé aura fait? les nominateurs seront-ils garanS' des
suites, quelles conséquences d'un fait qo'on n'aura po pré-
nnir? quel voisin , quel ami voudra s'y exposer?
Art. 47. Le premier tuteur sera-t-il, dans le cas $1.e cet 4Ja
article , tenu de reprendre la tutelle , lors même que celui
qoi l'a remplacé ne le demanderait ·pas?
ArL 53, dernier alinia. Le délai de quatre décades accordé 439
à celui qui est absent de son domicile lors de la notification
de sa nomination, pour réclamer et proposer ses excoses,
peut être insuffisant dans plusieurs circonatances: ne pour-
rait-on pas l'étendre en raison de l'éloignement?
ArL 65, dernier alinia. Le motif de cette disposition est 4so
purement l'intérêt du mineur ; il semble que le meilleur
moyen d'y pourvoir en ce cas eSt '1e statuer que la cession
que pourrait accepter le tuteur de droits et ~réances contre
aon miaeur tournera au profit de celui-ci, si bon lui semble,
et pour le pris: qui a,ira été effectivement payé par le tuteur.
Art. 68. Ne serait-il pas plus sclr d'astreindre le tuteur à 451
faire cette déclaration avant la levée des scellés par l'acte
même par lequel il le· requerra? Après la lcv-ée des scellés,
et en procédant à l'iDveuLaire, il peut se C:ommetlre quel-
que soustraction de tpittances, ou autres fraudes.
Art. 76. = 1° Le mineur peut être considérablement lésé 4b
par une répudiation indiscrète, peut -être même frauda-
~ ,-
5o ;<IBSERVATIONS

, leuse; les parens ou amis peuTent avoir des intér~ts person-


,'n~ls ou pour Jeors proches, qui les portent à autoriser celte
répudiation. C'est une véritable aliénation qui ne peat pas
être présumée avantageuse ao mineur, lorsque la succession
est ensuite acceptée par nn autre.
= 2° Cette répudiation , pour devenir irrévocable, devrait
donc au moins être scellée de l'autorité du juge, comme il
est ordonné ·pour le cas de l'article 83.
= 3° Il est nécessaire aussi , quel que soit le parti qu'on
adopte , de prescrire l'inventaire préalable de la succession
dont il s'agit.
451 Art. 83. = 1° Les ventes de~ biens immeubles des mineurs
ne devraient -.elles pas se faire en juslice comme les par-
tages (art. 80 ) , et même on peul dire à plus forte raison ,
surtout s'il s'agit d'objets importansr ,
= 2° Si l'apposition des affiches doit etre attestée par le
juge-de-paix, il faudra qu'il y assiste oo les vérifie lui-
méme avant de donner son attestation; ce qui ne 'paraît
guète praticable, vu la distribution actuelle des juges-de-
paix , et même aurait été bien difficultueox dans l'ancienne.
Le -simple PÎS4 occasionnerait encore des frais de transport
d'huissier assez considérables; ne serait-il pas possible d'évi-
t~r ces embarras en prescrivant 011 l'attestation 011 le 1•isa
des maires oo adjoints des communes de la situation des
hiens, qui , plus à ponée de vérifier les faits, le feraient plus
exactement?
456 Art. 95. Les sommes déterminées dans cet article pour
assujétir le tuteur à compter des intérêts paraissent bien
fortes pour les artisans et gens de campagne. N'est-<:e pas
le conseil de famiHe qui, dans Je ·cas de l'article, devrait
déterminer ces sommes, en dispensant do cempte annuel?
.... Art. 102. La responsabilité établie par cet article paraft
os bien dore• même injuste ; les minorités deviendront la
terreur des familles : qui 1,1e Jremblera pas de concourir à la
Qoœination d'un tu.leur, s'il èst, aux risques de sa propre
DU TRIBUNAi. D'ORLÉANS.

fortane, garant. de l'insolvabilité actuelle et de l'insolvabi-


li~ Catore de ce tuteur? La loi loi -donne-t-elle des moyens
.s6rs de connattre l'une et de prévenir l'autre? et s'il n'a
pas été d'avis que celui que la pluralité des voix a nommé
tuteur le fàt, il sera toujours garant; quel est donc le fon-
dement de celle garantie? le malheur qu'il a de se trouver
parent.
Le seul cas où la gara.Rtie cle l'insolvabilité du tuteyr
pol.lrrait avec justice avoir lieu, ce serait celui de la no~
toriété publique de cette insolvabilité constatée par la fail-
lite ouverte ou l'expropriation forcée des immeubles ou
même l'exécution , la vente par encan des meubles ; encore
l'équité ne permettra-t-elle jamais d'assujétir, même dans
ce cas, à celle garantie celui qOi n'aura p:as indiqué la per-
, '
sonne insolvable pour tuteur.
Le renvoi porté en cet article, à ce qui est dit au litre des
h.ypothètfua, n'en affaiblit point la rigueur, oc diminue pas
l'injostice. L'article 25 du titre VI du liv. III restreint cette
hypothèque du mineur sur les biens des parens nomina-
tcurs, au cas où le tuteur aurait été notnirem•t insolvaUe
lors de sa nomination; mais l'obligation personnelle n'en
subsiste pas moins dans les autres cas. L'article dont il s'agit
maintenant coo_se"e la garantie contre les parens nomina-
leurs dam toute son étendue, et le rapprochement de ces
dem articles ne fait peut - étre que mieux sentir les grands
iaconvéniens de celui-ci.
Art. 103. Le suivant les étend encore en prorogeant à dix 475
années, à compter du jour de la maj?rité, l'action résul-
t.ant de cette garantie. S'il est possible de la laisser sub.~isi.er,
elle devrait etre restreinte au plus court délai' à on an au
plus, et il faudrait autoriser ceux qui en seraient grevés,
nou-sealemeot à contraindre le tuteur à effectuer les emplois
qu'ils auraient indiqués et à lui Caire rendre compte à l'expi-
ration de la tutelle, mais enco~ à le poursuivre par toutes
voies pour le contraindre à en payer le relîquat; mais cela
4.
52 oB.SEaVATIONS

ne pourra· jamais légitimer une obligation qai, dans todt


autre cas que celui de l'insolvabil~té notoire da tuteur et de
l'indication personnelle par le parent, n'a absolument ni
fondement ni préte:ste.
Art. 106. L'article 3s du titre X ci- après suppose qu'il
aura été nommé au minenr émancipé, lors de aon émanci-
pation , un curateur aus actions immohüièru. C'est ici que
cette nomination doit être prescrite.
,,..... Art. 107. Ne aerait-il pu prudent d'autoriser le conseil
de famille qoi sera co:n•oqué par le mineur qui voudra jouir
de l'effet de son émancipation pour lui nommer un cura-
teur aux actions immobilières, à modifier, à restreindre le
pouvoir du mineur non marié jusqu'à sa majorité ou son
mariage, 111ivant l'eKigence des cas j par e:semple, l'impor·
tance de la fortune mobilière 011 la grandeur des revenus ,
ou la grande légéreté d'esprit, la mauvaise conduite anté-
rieure da minenr, qu'une disposition entièrement libte d'une
grande fortune dans l'ige de la plus grande effervescence
des passions pourrait perdre entièrement? L'avis de la fa-
mille serait soumis au tribunal, si le mineur ne vonlait pas
le suivre.
Les·articles subséquens limitent bien à une année de son
revenu les engagemens du mineur; mais c'est déjà un grand
inconvénient qu'il puisse dissiper d'avance ses revenus, et
l'on ne poa"oit point à la consenation d'un mobilier qui
peut faire toute sa fortune, et dont l'aoiversalité est com-
parée en droit aa:s: immeubles.
1, , ... Art. 114. La nullité prononcée par cet article est- elle
1.10-
lin da absolue, .o u seulement relative au pupille oa à la papilJe ,
eh. S.
qui semblent aeuls devoir être pré.,umés-n'avoir pas eu une
liberté parfaite dans le consentement qu'ils auraient donné
à leur mariage , aoit avec leur tuteur, soit avec son fils ou
sa 61le?
Si les parena dont l'avis aurait d6 être demandé et ob-
tenu avant le mariage ont le droit d'en demander la ouUilé,
DU TRIBUNAL D'OBLÉA.l(S,

quoiqu'on puisse leur reprocher de n'y aV'oir paa formé op-


53
,
1

position lors des publications, peadant quel temps seront-ils


recevables à exercer ce dreit ?
S'il est question do mariage d'line jeune personne avec son
tuteur ou avec le fils de son tuteur, celui-ci ne sera-t-il pas
tenu en des dommages et intérêts envers sa pupille? L'hoo-
~teté publique n'e:ir:igerait-elle pas même que la toi pronon-
ç!t contre lui quelque peine qui marquit encore mieus son
improbation?
F...n6n, avant de prononcer la nullité d'un mariage qui ,
malgré son vice originaire , pourrait être heurem , et pour
s'assurer de la volonté libre de la pupiK~, ne aerait-itpas à
propos d'ordonner qu'elle se Fetirerait dans une maison hon-
n~te qui serait indi~e par la famille, pendant an· an ou si.1:
mois, el où le tuteur serait tenu de payer sa pension , après
lequel temps le mariage serait aqpPlé on confirmé; sui van&
le vœu de- la pupille ?· ·

TITRE X•.
·Art. 18. Puisque le tribunal d'appel peut procéder au Sno
no~vel interrogatoire de celui dont l'interdiction est provo-
quée, il doit aussi pouvoir c~mmetlre un de ses membres,
comme le r~ le- tribunal· de- première ios&ance' dans le cas·
de l'article 13 :- la disposition de celui-ci, clont l'objet est la
diminution des frais de transport, a'aurail lieu que 'dmu /e.
au où la demave tk Cfiui dont l'inûràiction at tlemanJée 1e-
rait pbu éloipie tlu.trihunal d~oppel que d'un trÜJunal tk pre-
mière i.mitance du n.Jme ressort, autre '/fie celui qui fJJU'aÎI rendu·
le premier iUBmwat.
Art. 25. Au mol interdit, sub:ili&aer : une per•ONI& So'

LIVRE II.
TITRE Jer,
ArL 5. Les rucbes à miel , mobilières de leur oatare , ne 114

I
()&SERVATIONS

servent point non plus à l'utüiti du fonds, et ne semblent pas,


à ce moyen, deToir être comprises dans l'article.
515. Art. 18 , 19 el 20. Parmi les définitions que contiennent
»~ .
Sl' les trois articles deJ différentes expressions relatives aux
meobles, on a oublié celle d'effets mo6iliers, employée
seule. Si les mots meuhlu d effets mo/Ji1iers réunis compren-
nent to,ut ce qui est censé meuble d'après les règles précé-
dentes (art. 18), et sj. le mot meu6/e employé seul ne com-
prend pas l'arsent comptant, les detk11 at:t,.tJes, les pierreriu, les
lwr.es, le linse th corps .ni les c~ et les équipages, mais
tout œ qui est autrement muhiller (art. 19), il semble qu'il
faut conclure 'que les mots effets mobiliers' également em-
plo,yés seuls , ne compreoneat que l'urgem comptant, l~s
dettes, etc. el autres objets particuliers ci·dessus exprimés.
Cependant, 011 croit que, dans l'acception ordinaire, on lui
donne on sens bien plus é~endu, et même aussi étendu ·que
celai de biens meobles ; ·il serait bon de lever ces doutes.
su Art. 10, 2• alillia. Varticle roi du titre XIII , livre III,
statue que l'estimation du cheptel donné au fermier ne lui
en transfère paa la propriété , mais néanmoins le met à ses
risques; d'après celte décision, 011 ne voit pas pourquoi les
animaux livrés au fermier avec estimation seraient plutôt
meubles que ceux &fvrés au méfayer ou colon partiaire ,
lorsque . les uns comme les autres demeurent attachés au
fonda par l'effet du bail: c'est ce qui a lieu dans plusieurs
baux à ferme, ainsi cpJe pour Ica instrumens aratoires et
semences, que le fermier doit rendre en nature à la fin
du bail ; ces objets sont bien immeubles par leur destina-
tion.
TITRE II.

558 Art. 17, 2• alinéa. Le propriétaire de l'étang ne doit-il


pas même, en ce cas, indemniser celui du terrain qui n'au-
rait point élé submergé si l'eau 'avait eu son cours entière-
ment libre , si l'étang n'avait pas existé?
DU TRlBOMAL D 10RLÉ.AM$. 55
ArL 18.= 1° I.,e mot con.sûJJra/Jle paraft mperOoà c&té ~ ssg
celui ncoTlllDissahle; son indéterminatiog. peut faire naître
des difficultés ; ,
= 2° Le délai de trois ans paraft long ; cet événement ne
peul pas être ignoré ; et la possession do voisin a quelque
apparence de bonne foi: on an ne suffirait-il pas 'i
Art. 1g. La disposition générale paratt bien suffisante : 660
les tles fto~tes, s'il en existe encore , y sont nécesaaire-
ment comps:ises, et même à fortion'.
Art. 23. Il est difficile de sentir la raison de la différence 563
éLablie entre le cu de cet article et le précédent.
Art. 24. N'en doit-il pas être de même des abeilles , sauf 564
le droit de fuite des essaima, pou"a qu'il soit exercé dans les
vingt-quatre heures aprèa la sortie de la ruche 'i
Art. 36. Ne serait-il pas convenable de réserver au pro- 516
priétaire la poursuite de la restitution de sa chose par la
voie de la police col'recûonnelle, ou même la plainte cri-
minelle, s'il y a lieu, e& suivu;it lea circooalances, afin qu'on
n'imagine pu en être toujours quitte polir la restitution de
la chote ou de son prix 'i
TITRE Ill.
Art. 18. Ceue ditîérençe , dont on ne voit pas trop le 60'
fondement, peut d'ailleurs faire naftre des difficultés: n'est-il
pu plus n~turel et .même pl118 juste de faire one règle gé-
nérale du premier alinéa r
A.rt. 3g, 5• alinéa. Si le tort est Rparable, et que l'usu- 618
fruitier r/y soumette , il serait bien · dW' de le priver d'un
droit considérable pour ~oe ·faute qui peut êlre légère , et
clont, même en la auppoaaot grave , le propriétaire ne
IOafI.rUa pat.
Art. 45. Cotte décision, conforme à celle des loi.s ro- 6l4
maines, paraft plus subtile qt1e jute , surtout s'il s'agit
d'wi usuCrui& acquis à. titre onére~ : pourquoi, eu effet,
priver celui qui a ach-é le droit de jouir peodanlsa vie d'une
56 OBSEB VATJONS
maison, de la joalasance du aol où _cette maison ~ait con-
struite , si elle a été incendiée par le feu du ci~l , renversée
par un ou.ngan r Ce n'est plus une maison? non; mais c'est
le lieu. où cette maison était élevff ; et , en me vendant lé
droit de jouir de cette maison, on m'avait bien vendu celui
de jouir de ce lieu. Cette jouissance peut m'être utile, même
après la destruction de la maison; elle peut m'indemniser en
partie de sa perle : il n'est pas juste de m'en priver .poor en
gratifier celui qui a reçu de moi le prix de cette jouissance.
Il semble que la décision devrait être restreiôte au cas du
legs particulier, parce que l'on peut croire qoe celui qui a
légué l'usufruit d'une maison n'a voulu dopner la jouissànce
que d'une maison, et que d'ailleurs le légataire vis -à-vis
l'héritier n'est pu, à beaucoup près, aussi favorable que
l'acquéreur vis-à-vis le vendeur.
TITRE IV.
65' Art. 13. I.e dernier alinéa doit, pour la plu grande exac-
titude, reprendre les signes de non-mitoyenneté exprimés
dans les deus précédens. On y a omis le chaperon ou. plan
incliné, qu'on a remplacé par l'ésodt: ce qui fait une sorte
de confusion facile à éviter.
Ho Art. 19. Ajouter à la fin : et tk la IHJlnr du &0/ ajouté à l'e-
paisseur. •
66& Art. 23. Après le mot tilrei ajouter pasusion; car la pos-
session d'un fossé peut s'~cqnérir par des actes bien marqués
en le faisant curer et enlever les !erres en provenant : c'est
une omission.
67o On a alllSi oublié do parler de la haù f);~ qui sépare deux
héritages, qoi, à défaut de signes , titres ou possessions con-
traÎl'es, est présumée dépendre de l'héritage qui a. le plus
besoin de clature, mais qu'il serait peut-être plus convena-
ble de réputer, en ce cas, mitoyenne.
&74 Art. 27. Il semble qu'on poùrrait. facilement faire un ré-
glement général pour ces différeoa eu.
DU TIUBUl'CAL D10JldANS.

LIVRE III.
•TITRE Ier.
Art. 4. La mort cMk n'ut encourue que du jour du illfle- •p-
719
ment contf"adictoire; n'est-ce pas plotlh, comme l>D l'a déjà
demandé sor l'article 28 du titre-la-, du jour de l'exécution?
et, en effet, 1i c'était du jour do jogement, pourquoi. /a 1uc-
euli.on da condamné M ~lk orwerte qru da jour tk l'exé-
cution P
ArL 10. Le mot à peu prù jètera nécessairement beau- ....
7u
coup d'incertitude et d'arbitraire dans l'application de la loi.
Ne pourrait-on pas déterminer le rapprochement d'!ge qui
y donnerait lieu ; dire , par exemple, que, si la femme n'a
ci.u'uo an ou deux plus que l'hoiqme , celui-ci sera présumé
avoir survécu?
Art. 11. Le cas où des deux individus morts ensemble, 7..
l'un était impubère, et l'autre sexagénair~, n'est pas prévu:
ne pourrait-on pas appliquer à ce cas la décision de cet ar-
ticle, comme étant ces deux individus présbmés également
faibles, s'ils sont de même sese, q~9~que .pourtà.nt il semble
qu'on enfant d'on ou deux ans ne puisse guère , pour la
force, être comparé à un homme de soixante-un ou soi:raqle-
deux ans? ~lais la loi doit toujours tendre à se rapprocher
de l'ordre de la nature; et il serait peut- être trop difficile
0

d'établir une échelle exacte de comparaison de· force ou de


faiblesse entre les différens Ages.
ArL 15, deuxüme alinéa. Le mot nJ paraît superOu. 7aS

Ibid. , troûibne alinéa. Quels sont les traits, les parties


esseotiellementnécesiaires pour constituer lafon~e humaine?
Les jeux de la nature sont infinis ; l'être qui a reçu la vie
dans le sein de la femme ·n'est-il pas nécessaitt:10ent pré-
sumé de )a mame espèce? peul-on honnêtement et même
raisonnablement supposer le contraire? Y 1er,ait-on auLo-

\
58 OBSli.RYATIONS

risé par des exemples contraires , Lien conslans, que de-


vient la maxime, Pater est, elc. P
1•6 Art. :u. Ne serait-il pas conven1bte• de restreindre cet
article aux étrangers nés dans des pays oil les Français
jouiraient du même avantage?
713 Art. 27. Le mot néanmoins, qui commence le second
alinéa, semble annoncer quelque cbo~ de contraire à ce
qui précède.
759 Art. 56. Après ces mots: leJ enfans ou Jucuulau, ajouter
llsitimu. C'est ce que dit l'article 63; mais celui-ci n'en
sera que plus clair; et le 63' pourrait être retranché.
ap• Art. 66. S'il y a huit ou dix enfans légitimes, et que
763
l'on puisse donner à l'enfant adultérin 011 incestueux le
sixième du revenu net de la succession, il se trouvera aussi
avantag~ et quelquefois plus que les légitimes. Ne scraiL-il
pas dans respril de la loi d'ajouter à l'article que néab-
moins, en aucun cas, ces alimens ne pourront excéder en
viager le revenu net de la portion d'un des enfans légi-
times" dans la succession?
764 Art. 67, ligne tkusième. Après suppllmenl, ajouter: d'a-
/i'mens.
Ligne troisième. Celui-ci, substituer: l'un ou l'autre.
765 Art. 70, ligne première. Il semble plus exact de dire : le
père et la mère ou le su1'11want.
Les mots à l'eulusion de la républû1ue, ne. sont- ils pas
superflus dans cet article, comme dans les suivaos, au moyeu
de l'article 76? '
168 Art. 76. Cet article devait être le premier de la section
suivante.
,&g Art. 77, deu~ alinia. S'il y a des parens indiqués,
et que lear demeure soit connue , le commissaire ne de-
vrait - il pas être asaajéti à leur donner ou faire donner,
par le maire de la commune de leur résidence, connais-
sance du décès de leur parent , en les prévenant que, faute
de te pré&eoter eo per&ODDC, OU par un fondé de pOUVOÎ r 1
DU TRIB01'il D'ORLÉANS.

il sera procédé à l'inventaire dans le délai quj serait dé-


term.iné par le juge, suivant la distance des lieux? L'a-
vertissement aurait aueai lieu si tes papiers inventoriés in·
diquent des parens.
Ibid. ligTU cinq. Il semble que la caution ou l'emploi da 11•
mo/Jüier ne soient exigés que dans le cas où il 1e prisenk
9uelqaa lairitien dans l'intervalle de troû ans. Il y a sûre-
ment quelque chose d'omis: l'npressioo parah louche; on
sent bien , néanmoins, que l'inteutioo de l'article est d'as·
surer la res\i~tion aux héritiers qui se rep~senteraieot
lbid. lroûibne alinéa. Si les formalités prescrites ont 'té 11•
remplies, J'épou1: fera-t-il les fruits siens du jour du décès,
ou aeaJement après les trois ans, ou après dis années,
comme clans le cas de l'abseotr ce cas-ci paraft plus favo-
rable pour la personne en'foyée en possession.
Art. 78. Cel article peut doune r lieu aux mêmes ohser-
valions, relativement à l'anrtissement à douoer aux héri-
tien que peut faire connaitre l'inYentaire, .et au1: gains des
fruits; et il semble nécessaire d'ajouter à la fin, 111Uf le droit
du hiriliers, dan8 18 ctU où il •'en présentera en Inn(» utile.
Art. 8:1. A quoi bon cet esamen r n'est héritier qui ne 18a
veaL L'acceptation est aus: risques de celui qui accepte pour
le défunt , et il aera tenu d'indemniser ceux qui répudieront.
Art. 86, lipl ~· Après hlriti'en, ajouter : de 1u droiu 780
111Ua6if1.
Art. 87. = 1° Quel peut être le motif de celte différence •p-
780.
entre le jugement contradictoire et le jugement par défaut,
lonqu'ils sont l'un et l'autre puaés en force de chose jugée?
= 2" Pourquoi déroger en ce caa-ci au principe général,
que l'autorité de la chose jagu n'a lieo'que lor541Ue la chose
demandée est la même, et que la demande est entre les
mhea ·partie1? principe texluellemeot exprimé comme Joi
générale , ci-après , lit. Il , art. :143.
Art. 121. Cea curateurs à succeMiôn vacante sont ordi- 81~
nairement cc qu'on appelle dea hommes de paille, enti~re•

.,..
6o OBIEl.'YATION

.ment à la disposition de celui. qui les f<lit nonuner, ce qui


peut d~oocr lieu à des fraudes. Il semblerait conyenable de
charger le c0mmissaire de vérifier leur solvabilité, et d'au-
toriser les tribunaux à leur adjuger des salaires couveuables,
suivant les cas.
Il' Art. 150. Cette formation des lots par 11un des héritiers
désignés. par le sort paratt .susceptible d'incoavénieus; le
plus frappànt c'est que le sort peut indiquer celui des hé-
ritiers qui sera le moins capable de faire ceue opération.
La formation des lots par le notaire , et leur tirage aa sort,.
semble pl~ simple.
1131 Art 153. C'est la forme prescrite par l'article 8o clu
titre IX du livre I•, pour tout partage dans lequel un mi-
neur est iutéreasé, sans doute parce que c'est la meilleure,
la moins s-mpecte de fraude ;, pourquoi doue en adopter u11e
autre entre majeurs et même entre mineurs? car l'art. 153
veut que, lorsqu'un mineur se trouve au nombre des copar-
tageans, le partage soit fail conformément aux règles pres-
crites pour les partages faits en juatice entre majeurs, et
cet article n'excepte point ce qui concerne la formation et
délhTance deslots. Pour faire disparaitre celle contrariété ,
il faudrait dire, au contraire, que, dans ce cas, on procéde-
rait à la fonnation et délivrance des lots ainsi qu'il eat pres-
crit par l'article 8o ci - dessus cité ; et il semble toujours
qu'il serait mieux que ce ftl.t dans tous les cas où le partage
se fait en jastice.
m Art. 176. Puisque les conYentions dont il s'agit doivent
être jugées au moment où elles ont été faites , il semble né-
cessaire, pour éviter la fraude, d'esiger qu'elles soient faites
par actes authentiques, si la date n'en peut pas être autre-
ment fixée d'une manière inv.ariable.
861 1 Art. 182. Cet article suppose que le rapport en moins-
prenant doit se faire, suivant la nleur do don~ à. l'oaver~
tore de la succession : ne serait-il pas plus expédient que ce
ft\t sainnt la valeur lora ·de la donation , surtout si elle e&l
DU TBIBUNAL n'oaLtA!CS. 61
faite uec dispense cle rapport, et.qu'en effet ce rapport n'ait
lieu qu'en partie ou· même ne puisse être exigé en ·nature,
comme dans le cas de l'aTticle 187? Ce parti éviterait bien
d~ difficultés que font assez sentir les articles suivans, et
singulièrement le 187•.
Plasieurs Coutumes l'avaient embrassé : la propriété ~e
resterait pàs incertaine, ce qui est un grand inconvénient ,
enfin, il serait aussi plus concordant avec l'esprit des arti-
des 189 et 190 ci-après.
Art, 187. Cet article n'aura plas lieu ,.j le rapport en 16&
moins-prenant se fait suivant la valeur de la chose lors de la
donation: et ce n'est pas un faible avantage que d'éviter les
di.scassioos auxquelles peuv~nt' donner lieu les différentes
circooslancea qui y sont prévues.
Art. 217. • Celui qui , en aliénant tout ou partie des 19•
• choses comprises dans son lot, s'est mis dans l'impossibi-
• lité de les rapporter au nouveau partage qui aurait lieu ,
• si la rescision était admise, n'est pas recev,ble à la de-
• mander aoos le prétexLe · de lésion• ., Il semble nécessaire
d'ajouter ce principe à celle section.

TITRE Il.
Art. 12. La nolence, jointe à la crainte révérentielle , 1114
doit-elle , pour annuler le contrat , être la même que celle
exprimée en l'article 10? Si cela est, celui-ci semble su-
perflu. Il parait 'qu'il n'y a élé ajouté que parce qu'une
moindre violeJJee , jointe à la crainte révérentielle, peut
faire impression sur une personne raisonnable.
Art. 37, 2• alinéa. Pourquoi l'obligation de livrer à une 1138
époque déterminée n'est-elle pas exécutoire par elle-même,
comme les autres clauses de conventions ? Que devient la
ma:sime ai raisonnable , si conforme à la 'nature , à l'œprit
des con~entiom , dka inûrpel'lat pro '/aomine i' Son oubli dans
cet article a rendu nécessaire le 42'.
2• Qu'est-ce qu'une interpellation judiciaire V est-ce une
OBSEllVATIONS

citation en jugement, ou une simple &0mmation ? Il eemble


au moins que la sommation devrait suffire ; mais alors com-
ment contraindre le clébiteur a en payer le co6t?
Art\ 49 , :a• alinéa- Pourquoi substituer la volonté du juge
à celle des parties, lorsqu'il n'y a eu ni dol ni violence
dans leur convention, el qu'il s'agiL ~'un objet mobilier qui
ne donne point ouverture à la rescision ?
1206- . Art. 102. Les intérêts demandés et obtenus contre l'un des
1207
codébiteurs solidaires courent-ils contre les autres? Oui,
sans doute , par le même principe. Néanmoins , il semble
d'autant plus nécessaire de le dire, qu'on pourrait peut-
être conclure le contraire de la disposition de l'article 100.
IJIO Art. 106. Il semble bon d'ajouter ici; • d "is-à-11is du
" créancier; il est toujours tenu vis-à-vis ses coobligés de
• contribuer pour les insolvables. »
11b- Art. 126 et 127. Ne serait-il pas utile de réserver la seli-
11H
darité résultant de l'hypothèque~
u35 Art. 130, second alinéa. li en est de mJme de toute ohlisation
puiemmt naturelle tt ne formant point lien cWil. L'expression
de ce principe général semble nécessaire, a6n qu'on oe
pense pas qu'il est restreint au cas exprimé dans l'article.
1>50- Art. 142 e.l 143. Ces deax articles paraissent contradic-
u51
toires.
La fin du dernier, sans qu'ü soit nécUMlire, est inutile.
1258 Art. 151, septièmealinéa.11 en est de même de ces mots,
1•
d éttuit dans l'usase de les faire.
Art. 179. La compemation que celai-ci (le cessionnaire)
deiiaitau ct!dant; il semble que c'est au contraire la compen-
sation de ce que le cMant dePait au dihiteur IMHlnt la date de la
cession que celui-ci a acceptée purement et simphment.
Art. 193. J...e délai de trente aos paraît bien long : celui
qui oppose la nuftité n'est pas présumé avoir ignoré la loi;
lorsqu'il tarde tant à user d'un droit en lui-même odieux,
puisqu;il tend à s'affranchir de son obligation, o'use-t-il
.pas d'une sorle do fraude i' l'autre contractant ne doit-il pas
DU TRIBUNàL D'ORLÉANS. 63
croire que la bonne foi l'empêche de réclamer? N'est-ce
pas laisser trop long-temps dans l'incertitude la propriété,
les fortones? Ne peut-il pas y avoir eu d'autres actes qui
aient rectifié celui qui est attaqué , et qui soient ignorés par
des héritiers , après un si long temps? Enfin pourquoi la
loi accorderait- elle trente ans pour demander la nullité
d'un contrat oa les deux p~rtie_s ont traité de bonn'e foi , et
dix ans seulement pour la demande en restitution contre
celui qui est. vicié par le dol ou la violence? Ces distinctions,
Li rées du droit. romain, ne paraissent pas avoir de fondement
bien solide dans la nature des choses.
Art. 203. La ratification faite par le mineur devenu ma- 13u
jeur de l'acte par lui fait en minorité, doit opérer le
m2me effet que si l'acle même et\t élé fait en majorit~ ; il
devrait donc avoir les mêmes délais depuis sa rati6cation ,
pour se po11rvoir contre cet .acte viciem:, qu'il aurait eus
s'il et\t contracté en majorité.
Art. 227. Ne serait-il pas jmte de donner le même effet à 1H6
l'enregistrement des autres actes; par exemple , à celui
d'une vente suivie de la possession réelle de l'acquéreur?
ArL 242, premier alinéa. N'est-ce pas plut~t la qualité des 1Ho
personnes que celle des actes qui les fait présumer fails en
fraude de la loi ?
Art. 245. Peut~tre pourrait-on imaginer que ces mols. 1353.
de la &n de l'article: à moiM que l'acte ne soit imprégné de
frtnule d de dol, s'appliqaent à tout ce qui précède, au
genre des présomptions que le juge peut admettre , comme·
aux cas où elles sont admissibles, pour en conclure non-
seulement qu'elles le sont dans celui de dol et de fraude,
mais aussi qu'il n'est pas absolument nécessaire alors qu'elles
soient toutes sr1111e s, précises et uniformes; ce qui st\rement
n'est pas le sens de l'article; il semble qu'on pourrait dire,
pour prévenir cette mauvaise interprétation :•et awsi dans
ceru; où l'«U ut imprégné, etc.
Art. 261 1 1econà a/inéa.Saofleor recours sans doute contre riG!:·
64 OllSEJ\ UTIO~S

celui qui l'a déféré mal à propos, dans le cas, par exemple,
où ils auraient la preuye de la dette.

TITRE IV.
.1o6o Art. 1er, second alinéa. li parait bien dangereus: el bien
extraordinaire qu'on puisse obtenir un jugement quelconque,
etsurtout un jugement emportant contrainte par corps, sur
une simpk pétition, 'IJM citation priala/J/e ~ la partû contre
laquelle il est obtenu. Quand il serait abaolument impoaible
qu'elle et1& en de bonnes raisons de ne .pu obtempérer au
premier jugemem,- le procès-verbal de refus ne pourrait-il
pas être attaqué de nullité ou même de faus: ? A quoi bon
ordonner par l'art. 7 que la contrainte par corps ne peut
être miae à es:écution , mêtne dans le cas où la loi l'autorise,
qu'à la suite d'un jugemen& qui la prononce? Si ce jugement
peut être rendu sans citation préalable de la partie, et s'il
doit, comme le dit l'art. 8, s'es:écuter par provision, mal-
gré l'appel ou l'opposition, un &el jugement n~ mérite pas
ce nom : la chicane est bien odieuse ; mais il ne faut pas ,
pour la réprimer, ouvrir la porte à la vesation•
.1o66 Art. 4. La légéreté , la faiblesse des femmes, leur igno-
rance des affaires , le respect da\ au lien conjugal , à la puis-
sance maritale, semblent es:iger qu'ellea ne puiuent, sans
une autorisation spéciale de leurs maris ou de la justice sur
leur refus, s'exposer à la contrainte par corps par la cause
de stellionnat, dans les cas même es:prit;nés dans la première
partie du second alincfa de cet article. L'Jadministration, la
disposition de leurs biens , ne doivent pas emporter celle
de leur liberté, de leurs personnes; c'est en quelque sorle ,
la propriété du mari : il ne peut en être privé sans son con-
sentement.
TkTRE V.
aou Art. 2. L'exception contre l'obligation contractée par la
femme mariée , sana l'autorisation de son mari, n'est pas
D\J TBIBtllUl. D10IUIÉANS. 65
parement personnelle à la femme ; elle a aoo Coodemeot
dans l'autorité que la loi assure au ·mari. La loi oe doit
clone pas oamr elle-même un moyen ae l'éluder en validant
ie cautionnement de la felDllle mariée, pour une obligation
cootracûe à l'iosa de son mari, conl.re sa volonté , à son
prqudice peut~l.re, ou même à ta honte ; car qui peut sa-
voir quel sera ou aura été le prix do cautionnement et le
motif de l'emprunt, oo autre engagement de la femme?
Art. 19, iecond olinla. Quiàjurû, si la caution est espres- aon
Rment subrogée aux droita du créancier ? quel tort fait aux
autres cautions le paiement sana poursuite ? à quoi bon at-
tendre des frais? n'est-il pas de l'intérêt commun de les pré·
venir? enfin n'est-il pu joste , au moins, d'accorder le re-
coan après la discwaion du clébitCQr principal?

TITRE VI.
Art. 8, troisième olinéa. Le délai de dix jOUl'I n'est-il pas a1oa

bien courl?
••
Ibid. CÏN/uîi:m. olinia. Soit '}u'ü ait voulu; sao, doute c'est,
MJit 9u'ils aimt été~.
Ibid. JU1MJibne oliMo. La loi ne devrait-elle pas étendre ce UOI
4•
privilége au terme ordinair.e do paiement, qui est d'un an ,
titre XIII, art. 110, et titre XX, art. 53 ?
ILid. OTUiènu alinéa. Le cautionnement des fonctionn;aires
pablics, affecté spécialement par aa na~ure, aa destination,
aux créances résultant d'abus dans leurs fonctions, par pré-
férence à toutes autres, semble devoir être l'objet d'un
article particulier, afin qu'on ne pense pu que ces créances
oe"Yiendraient en ordre sur ce cautiormement qu'après toutes
celles flDÏ précèdent dans l'énonciation.
Art. 10,-'luatrième olinia (à la.fin). Au moiM; n'est-ce pas
.. pbu qu'il devrait ravoir f
,.
aaol

Art 19, 6«0nd d troisième alüliœ. La différence établie p4r au1-


213S
ca deu alinéas entre la femme séparée de biens par son
contrat de mariage~ et celle séparée par jugement, rela-
V.
66 OBSERVATIONS

ÛTement à l'hypothèque des indemnités et remplois às à


l'une et à l'autre , ne peut guère avoir pour fondement
CJU'une sorte de subtilité qu'il serait bon d'karter de ooa
lois•
.,.. Art. 25. Si cet article est admis , on ne pourra plus
2UI • -A
et traiter, avec aureté, avec aucun des membres d'une fa-
:uJ5 miUe ou .\. 1·1 y aura eu des mmeurs.
. Comment savoir
. , en
effet, ai ces membres ont ou n'ont pas concouru à la no-
D1ination du tuteur, et ai celui-ci était• ou non, in.solvable
Ion de sa oominaLio11 P Que la gestion d'un tuteur imprime
ue hypothèque sur sea bi'ens, rien de plus juste ; mais
qu'un acte transitoire, coinlne une simple nominatiori, ait
le même effet contre des tiers, cela paratt peu équitable.
'JI'. aup.
ml Art. 29, tku:Qbne alinéa. Le jugement par défaut devient
contradictoire par le défaut d'opposition dans le délai dé-
tèrminé par la loi depuis sa signification. C'est le vrai titre
de la cr~nce, celui auquel est attaché le caractère d'an-
tériorité et la foFce d'e:lécotiop. H semble donc plus con-
venable que l'bypolhèqne y ~oit également attachée , et
prenne jour de sa date lorsqu'il a été signifié.
Lors mhle qu'il y a opposition , si elle esL rejetée , le
jugement contradictoire ne fait qu'ordonner l'exécution du
jugement 'par défaut, parce que c'èst toujours le véritable
et premier tilt'# authentique du créancier, celui qui a im-
primé l'hypoth~e sur les biens du débiteur.

TITRE VU.
Art. 7. Si malgrcf cette interoiction, l'acquéreur pre'Dd
dea lettres de ratification, qnel sera leur effet? Seront-elles
nulles vis-à-vis tes créanciers non opposans ? ou bien l'ac-
quéreur sera-t-il seulement obligé d'indemniser le nncJe•r
de•frai1 qu'elles pourraient occasioner, et de payer le prix
du contrat aux créanciers opposans, sans pouvoir exercer
d'autrea aotioua ou poursuites contre le vendeur que· celles
DU TRIBUNAL D'ORLÉANS.

qui pounient compéter à ces mêmes créanciers naot l'ob-


tention des lettres?
Ce dernier parti paràft plus équi~ble. La prohibition
a pour. objet l"i~térêt du vendeur, qui , à ce moyen , ne
souffre aucun préjudice ; et l'acquéreur fait cesser en par-
tie celui qu'il pourrait souffrir, s'il y obtempérait. Il purge
les créances des créanciers non opposans, et il as.tore sa
propriété , qui serait toujours incertaine 1 au moina pendant
dix ans.
Art. 8. Si cel~ qui a revendu ne peut plus preadre des
lettres de rati6cation sar son acquiaition, il faut lui per-
metlre d'en prendre au nom du dernier acquéreur, si celui-
ci n'en Yeut pa.s prendre; c'est le seul moyen qui reste au
premier de purger les dettes de son nndeur dont il est ga-
rant vis-à-vis de celui à ciui il a revendu; celui-ci n'a point
d'intérêt à s'y opposer ; s'il le faisait 1 il faudrait qu'il
décharge!t. son vendeur de cette garantie, car, malilW
non e1I inJufBmàum. )lais ne serait-il pu plus simple de
retrancher l'article? Le l,.7• ouvre au dernier acquéreur la
voie de purger les dettes de toua les propriétaires anlérieun
à son nndeur; pourquoi chacun d'eux ne pourrait-il pas le
faire lui-même , quand bon lui semble, sur son propre con-
trat d'acquisition?
Art. 13. Ajouter qu'il en sera de même pour lea closeries,
métairies et tous antres domaines formant une seule et même
exploitation.
Art. 15. P~; est-ce à dire qu'elles durent autant .am
que la gestion ou co,ptabilit~? Alors, .ce priYilége devrait
être restreint am otposition's dont il aerait l'objet, et il
faaclrait qu'il y f6t exprimé•.
Ce mot perpétuelle s'entend-il 2 Cl.91n1Dt en Ar.oit, de la do-
rée la pl.as .longue 1 c'eat-à-dire tre,ote années, même après
la gestion f Cela serait bien gêna,at dans le commerce des
biem; ~ia au moins il faut croire que cette per~tuité n'est
pu ceUe du~ indé6uie dont le mot priaeot.e l'idée dan1 son
5.
68 OBSERVATION~

acception vulgaire. Il eiûge clone uue esplication; car la lai


faite pour tous , doit être intelligible à tous.
ArL 36. La peine paratt bien dure pour un simple oubli
ou négligence, qui ne nuit aucunement aux créanciers.
D'ailleurs, la loi ne fixant point de terme après l'espiration
duquel oo ne pourrait pas faire procéder à la radiation ,
l'article .n 'aurait point d'effet utile el réel. On pourrait tou-
jours la faire faire : et pour1111oi , en effet, ne le pourrait-on
pas, puisqu'elle aurait été ordonnée ou consentie; ou même
la faire ordon1ter s'il y avait lieu? car il n'y a point non plus
de délai fatal prescrit pour la demander. Il semble donc
q11'on pourrait retrancher l'article.
Mais il parait néceuaire d'en ajouter un qui enjoigne au
conservateur de f ain· mention,' en marst du opp01ition1 rayées,
tù /'adt 011 da j"lement en lltl'tu duqrul 1e fait aile ratliation.
aih Art. 81. La facùlté de consigner, désintéresse entière-
ment l'acquéreur: lui accorder en outre celle de provoquer
l'ordre, c'eat l'autoriser à faire des frais sans motifs légi-
times, et à gêner lea arrangemens que pourraient prendre
entre eus , el le vendeur et les opposans.

TITRE VIU.
Art. 9, tJ.uième: alinéa. Et quant à rintuditP Sans doute
après r annle lcou/ll tkprm son déc~1 ou depuis la b:tW tÜ son
interdiction.
m7 Art. 26. La nouvelle distribution des juges-de-paix rendra
colteue et diilicile l'exécution de cet article. On pourrait
leur suhltituer le maire de la commune. -
ap- Art. 38·, ~nu alinéa. Dans le eu où taus la hiau, etc.
aa17
N'est-ce pas plut6t où AUCUN DES BIE1'S r car cela suOit pour
aéceuiler un plus long délai.
ÂrL 43 , troi.si,mt alinia. I.es poursuites 1eraient- elles
nulles si elles étaient faites plus tanl? Il est difficile de croire
fille ce soit l'intenlion des rédacteurs, car celle prorogation
de délai ne peut nuire à personne. Cependaor, cet al~n~a et

-· -- ~
DU TRIBUftAL D'QBd.\N.S. 6s
les artidea précédeos et· auivaos sembleraient annoncer cette
intention. U eat bon de prévenir cë doute , et aussi, dans
toas les cas , de proroger les délais suivant la distance det
Jieq.
Art. 63. San1 llUCUIU! formalili de justiu, c'est-à-dire,
sans doute sans qu'il soit besoin de jugement qui l'y iu-
tori.se , mais au moins aprù puhlicatio~ et 1urenckèru. Les
(ruila peaTent étre de quelque importance , et rien ne ga-
rantit que les séquestres eeront au-de8SUS de tout soupçon.
Art. 64. Le jour de l'adjudication doit étre déoo~cé,
dans ce eu-ci comme dans le précédent, an saisi , a11 pour-
suivant età un ou deux opposaus, afin qu'ils faaseot trouver
del enchérisseurs, et auasi pour préYenir les fraudes, qu'il
ne Caat pas rendre trop faciles par le motif de diminuer lea
longae11n et les frais; motif Ilien louable sans doute ; mais
qai, poaué trop loin , ferait dégé•érer la vente forcée en
une procédur~ militaire, et pourrait méme occQÏeaer en·
core plus de frais et de contestations.
Arl. 70. Il y • même observation à faire relativement auii:
réparations.
Arr. 83. 1° Aprèaces mots: du autru cf'Nncier1 oppo1ans, il
semble nécesaaire d'ajouter, en se reportant aaii: art. 16 et 18 :
poWPu 'l"e fun d'eu o moûu 1oi't etiancür; par titru ~u­
toins, d'une somme t:uédant deuœ wd1 frane1; et après ceu:
lfl«Jlli du mander ltypotllicaire dont l'oppo8Ïtio'11 al la plru
11neienne, ceu-ci : et a pour ct11Ue uNN:ritmu !le plru Je d•:o
caW francs.
2° Quoique la sabrogasion doive uoir lieu cle plein droit,
il Caut toujours qu'elle soit prononcée, afin que le poursui-
vant soit connu el autorisé.
Art. !J3 et 97. La diaûnctioa c!tablie par ces articles eptre
l'oppoaitioo à fin d'annuler et celle a fin de distraire ne
paraft pas avoir uo fondement bien solide, l'une et l'antre
ayant la méme cause' , le mêµie objet : Ja réclamation par
le propriétaire, ile son héri&age mal à propos compris dans
OB.SER VATIONS

la saisie réelle. Qu'lmpone, relativement à l'eR'et que cette


Pklamatlon doit aToir poM l'opposant, qu'elle comprenne
la totalité ou seulement one partie des choses saisies? Son
droit est toujours le même , quelle que soit cette partie , et
elle peut êtl'e de moitié , des deux tiers des choses saisies ?
de presque la totalité. Il semble donc que l'opposition à fin
de distraire doit, comrne celle à fin d'annuler, empêcher
l'adjudication, mais seulement de la çhose réclamée dès
qo'elle ·est formée avant celte adjudication , qui seule ex-
proprie effectiTement le vrai propriétaire.
Que cette opposition à fin de distraire soit formée oo non
avant le congé d'adjuger, pui1que ce jugement n'est point
l'adjudication, 8t qu'il semble même, d'après l'article 136,
ne devoir être rendu qu'entre le aaisieaant et le saisi, cela
est indifférent pour la question de propriété que fait naitre
cette opposition, et qui doit r1écessairement être vidée par
le tribunal qui en est saisi, uant qu'il puisae adjuger cette
propriété à un tiers.
La loi n'.autorise pas aea ministres à se rendre en quelque
sorte complices de la mauvaise foi du poursuivant; mais,
suivant cet frticle (SV), lors mlme que l'opposition à fin
de distraire a été form.1e a•ant le congé d'adjuger, si elle
n'est pas jugée i.rr4!Yocablement avant l'adjudication, l'im-
meuble réclamé sera adjugé comme ceux qui n~ le sont pas,
sauf le pririlége à -propriétaire sur le pri.x, à la charge
toutefois de ~ contribution aux frais e:straordinairea de la
saisie et à cewc de la ventilation qui sera faite pour déter-
miner ce pris. Il est cependant sensible que ce prix ainsi
réduit , et lors mtme qu~il ne le serait point, ne peut pas
indemniser un propriétaire de la perte de la chose qu'il a
réclamée à temps. La loi proposée ne suppose pas ~me
que ce soit par la faute de l'opposant que son opposition
n'ait pas été jugé~ avant l'a«ljudication; et sans doute on
conviendra qu'il est 'réa-possible que ce soit au contraire
celle do poursuivant qui, apr~s avoir mal à pr~pos compris
DU TRJB9lUL D10BLÉANS. 7'
dam sa aaisie l'objet réclamé, éludera le jugement de la
conlt!llation à laquelle il aura donné lieu, et qui pe•&-être
d'ailleurs croira que le surplus des obje&a saiaia sera mieux
Yeada si celai-là a'eo est pas distrait. Enfin l'oppoaition
~t justifiée par l'acte même qui la contient, suivaot l'ar-
ticle g4, le poanaiunt ne peul pas dire qu'il n'a pu dé-
pendu de lui d'y faire. statuer avant l'adjudication. Il doit
donc s'imputer à lui-même, ou du moins il ne peut pas im-
puter à l'opposant le retard qu'éprouvera l'adjudication
s'il y est •rais jusq11'au jugement de cette opposition, ou
s'il le pftfke, Je léger inconvénient de surseoir à la vente de
la choae réclamée aux risques de l'opposant, qui, dam le
cas où aon opposition serait jugée mal fondée, supporterait
tous les fraia qu'occasionnerait la note séparée de cet im-
meuble, m~e des dommages-intérêts, s'il y nait lieu.
Dans tons les cas, el quelque parti qu'~n adopte, il sem-
ble nécessaire cle consacrer le principe que k tlicret ne pllrge
pas la propriitil* rimmeahle dont le propriitaire n'a pas été
tUpoaidé pal' k 6ail judida;,e. Tant qu'il conserve la poases-
sion de sa chose , des poursuites qui lui IGDt étrangères et
qu'il est pramoé ignorer ne peuYent la lui faire perdre.
Art. 116. A la fin, ajouter: échu aa perçu depuû la saisie
1iJk.
Art. 118. A la 6n, ajouter : et 1:oncU1'f"111Uftl:T..J 01MC ~ de
ce~ fUi 11'auroiau pas été utüonmt colloqué& s:1r la re11e-
,., Olllbieurs à la saûû-réelle '1Ùlu ~e lu ntalft.r da sé-
flU#re, en conséquence des articles 59 el 60.
Art. 133. On doit citer aussi, el même de préférence à
l'ancien des opposans, celai qui, par l'effet de la n!clamation,
si elle eat admise, se trouverait privé en tout· ou panie , de
l'dl'et de sa collocation.
Art. 136, 146 et 175. Cette interdiction de tout recours
soit d'appel, IOÎt de cassation , soit même de simple o.ppo-
aitioo, lorsque Je jugement est pilr défaut, est bien e.1traor-
dioaitt et bien dangereuse. Pour la justifier, il faudrai~ sup-
OBSE&VATlt>NS

'°aer Lom les officiers ministériels au-dell6os de lout aoui'Çon


de fraude et de zmlversation, et tous les juges parCaitement
klaim et infailliblea; ou bien , il faut dire que la matière
esl trop légère, et les règles prescrites trop peu importantes
tour qu'il lè soit beaucoup d'en assurer l'eii:écution contre
la surprise et l'erreur: mais alors, pourquoi lea prescrire~
ne vaudrait-il pas mieux les retrancher, que de les ét.abl;r,
poar lee livrer 'au mépris, à l'oubli. où elles tomberont
bieot6t? Si cem que peut bleuer leur transgression n'ont
paa la faculté d'en. réclamer l'esécution devant les tribunaus
1apérieurs 1 ni même devant celui qui est chargé spéciale-
ment du maintien de toutea lea lois, une .tell~ dispositioq
n'est-elle pas même contraire am principes constitutionnels?
ne met-elle pu, en quelque 10rte, .au-dessus du pouvoir lé-
gislatif, les tribunam de première instance , puisque leurs
jugemens, quelque contraire. qu'i,ls puissent être à la loi ,
seront à l'abri de Lout.e critique et de towe réfol'IJle?
On ae.ot hieA que cett.e mesure n'a été imaginée que pour
couper, s'il se peut, racine am cbicanea qui trop aoa~ent
ont lieu dana cea 10i:tea de procédures ; mais ce motif ne
doit pu porter à violer lea règles lea plus euentielles de
l'ordre judiciaire. Qu'on abrège les délaia comme dans les
cas dea articlea 79 et 1o6, qu'on simplifie les formes de l'in-
slruction. qu'on faue atatuer aommairemeat sur lea appela
ou oppositiom, lea 14gislateura auront fait tout ce flU'il est
poisible poar faciliter l'esercice des droits des créancien
légitimes tur les biens de leurs débiteurs., ..us nuire à cem::
d'une légitime décenae contre dea prétentions quelquefois
injustes, contre des poursoi tes quelquefois vezatoires ou des
manœuvrea frauduleuses.
Art. 145. Lea opposaos ayant le même intérêt que fe
saisi, et peut-être même un inLérêt plua réel que lui, à ce
que les formalités preacriles soient esaclemeut remplies, il
semble que l'ancien des opposans doit être cité comme lui.,
s'il eù en effet utile 11ue ce dernier le soit: on peut e.ii.
DU TRIBUlUL n'oRLÉArlS. 73.
douter. Il semble que la. simple aigoi6cation des procès--
verbaux aa aaisi et à l'ancien des opposans, avec somma-
tion de fournir leurs moyena de nullilé daDA le délai pi:o-
crit, à peine d'y être ~éclarés non-recevables, suffirait; il
n'est pas besoin de jugement, si personne ne réclame.
ArL 179. On pourrait dire la même chose do jugement
sur la validité de la saisi~ réelle. La procéclore prescrite
arL 79 et mi:ram pourrait être remplacée par une •impie
1ommatiou faite au sai•i, par l'exploit même de aigoification
de la saisie, de fournir ses moyeu de nullité ou autres, dans
les trente joan de cette signification ou aolrea délaia, faute
de quoi il y serait non-recevable : à ce moyeu, a'il o 'y avait
point de réclamation, il 0'1 aurait point de jugemenL
La suppression de c;ea citations et dea jugemens qui doi-
vent les suiTre , c;itaûom ~t jag.emeoa absolument inutile•
tant que personne B6 réclame, aimplifierait beaucoup la
procédure-, qui, en géqéral, parah chargée.
La note des rédacte11ra, eo marge de l'article 15g, aar
l'établiaaement d'QA déposit.ïr~ spécial de consignations ju-
diciaires, mérite toute l'altentioia do GouvememeuL
Cet établiuemenE préviendrait lea lenteurs so11Yent iné-
vitables qu'éprouvent l~s parties prenantes, lorsqu'elles sont
obligé~ de s'adre.11er. am: dépositaires dea. deniers publics,
et afl'ranchirait ces denüers d'une cômptabilité ét.rangèrc !.i
l'objet principal de leurs fooctio~
Art. 161, deua:ibne .alinia. C'est qoe simp,le ordonnance
qui dépouillera l'aclj11dicataire; •cette ordonnance obtenue
sar simple requête, qui ne paratl p .. même devoir ~tre si~
gni6ée , n~ peut en aucune manière être attaqllée ! On sap-
pose donc qa'il est abeolument impossible qu'elle aoit sor-
prile. L'adjudicahire a cependant le titre de propriété le
plus authentique. Il doit sans doute être résolu faute de
paiement ; mais ce doit être par 11n titre contraire églc-
ment authentique , par un jugement contradictoire, ou de-
"eoa tel par la signification sans opposition : c'est ce qui •
OMl!.llVATJONS

lieu mbne dans le CM d'une simple vente convenlionneUe


avec la clause rc!solutoire, faote do paiement du prix dans
le terme convenu.
Art. 168. Il faut nécessairement ajouter à la 6n de l'ar-
ticle: si c'est ratljudicataire qui doit payer; car s'il a consigné,
il est nlablement libéré : il ne peut être garanli du défaut
de paiement par le consignataire; mais celui-ci doit être
poarsaM et cont1'aint au paiement· par les voies de droit,
même par corps.
!\rt. 178. Ajouter: maü l'adjudicataire peut obtenir da
lettru de ral{fication , qui 011t le mime effet ~ celle1 IUI' con-
l""'f IÙ Hnll PO/onlaÎN.
TITRE IX.
goa Art. 4, troilième alinéa. Q'llid juril, si la haine , la colère,
sont ~primées dans I'llcte même ou en résultent évidemment,
ou s'il y a autre preuve écrite que la disposition n'a pas eu
d'autre motif? Il semble que , dans ce cas, étant manifeste
que cette disposition n'eat pas l'expression d'une volonté
libre et éclairée, et qu'elle a moins pour objet de grati-
fier le donataire que de satisfaire on ressentiment peut~tre
injuste , la loi ne devrait paa lui donner sa aanclion.
A l'égard de la suggestion et de la captation, en interdire
indistinctement la preu"ve, n'est-ce pas en quelque sorte les
autoriser, et livrer la fortune des personnes faibles, mou-
rantes, au crime, à la fraude? Ne serait-il pas plus juste ,
plas digne de la sainteté de4a loi, de lai.uer au tribunaux le
jugement dea faits, dea circonstances qui pourront donner
lien 1 admettre la preu...e que des gens cupides ont su, par
leurs artifices, substituer leur volonté à celle da donateur?
9.,s Art. 7. En général, il parait incooveoant qu'une femme
puiaee donner entre vifs malgré son mari. ·
913- •rt. 16. La gradalion parait bien rapide. Il semble gue
915·
9 11 celui qui, ayant des parens proches, pourrait disposer li-
brement de la moitié de tous ses biens oe pourrail pas 5e
DU TlllBUl'UL D'Olll.ÉA'NS. 75
plaindre d'ltre trop •
gêné par one loi dont peut-être ii aurait
d'ailleurs Jui-mfme profité. La raene d'un quart pour des
neveu et niècea , qui ordinairement regardent uo oncle,
une tante co~ de 1econat père et mère, est bien peu de
r
chose. Serait-ce donc trop des dem lien Pourqooi même
ne seraient-ils pas placés au même rang que lea frères et
sœun qu'ils représentent f lia ne doinnt paa être moins
chers. Les petits-nevem ne sont pu moins favorables.
La libre clisgoeition de moitié •uraÎl liea dUJB le cas où le
clona&eur 'ne laisserait que des cooains gennaim, et de la to-
talité a'il ne laissait aucun parent dans ce clegré.
Les eofam de dem frères sont ai proches! c'est en quelque
sorl.e d'autres fttres: il 1emble que la loi doit conserver
cette union dn f'amitlea; c'est peat-étre de tous les liens qui
nous attachent à la patrie, le plua dom et co~qaemment
le plus fort.
Art. 25 , dea111Îh1N a1int!a. 1JaM "'8 /Ji4ru dûpmUIJ/a, liiez gd
non disponihlu.
Art. 36. Cet article inaerdit, entre parens les plm proches, .,..
911
un commerce soaTent nécessaire , et plus utile au vendeur
qu'à l'acquéreur même. C'est un contrat vraiment intéressé
de part et d'autre, qui ne semble pas devoir être mis dans la
classe dea donations, s'il ne contient point en lui-même
d'avantage pour Pacqoéreur; ce qu'il est facile de vérifier
d'après les bases établies pour le tam des rentes viagères au
titre XIX. L'article 19 de ce titre ne répute la rente "Viagère
avantage indirect déguisé, que lorsqu'elle est constituée au
tam: ordinaire de l'argent , ou lorsqu'elle n'e1tcède ce tam
que de très-peu de chose.
C'est dans ce cas seulement qoe le contrat peut être atta-
qoé comme n.I par les héritiers de celui qui a foutni le pris,
ai celui qui a con~tilué la rente était incapable de recevoir
de lui. Pourquoi n'en serait-il pas de meme dans le cas de
la rente Tiagère constituée pour le pri1t d'un fonds? Il semble
da moins que ce contrat ne devrait être considéré comme
7~ OBSERVATIONS

avantage indired g1ae lorsque la reole viagère n'approche-
rait paa clu taux auquel elle aurait de\ être porlée s'il se fa1t
agi d'une somme égale à ce prix , d'après le tableau établi
dam l'article 14 da même titre XIX; aut~menl il y aura
une véritable contradiction enlre cet article-ci et le 16• ci-
dessas cilé du titre XIX.
Eo6n, dans toua le& cas, la justice exige que les sommes
payées au-delà d.. produit net des revenua ou de rintérêt lé-
gal du pris da fonds toient restituées à l'acquéreur si le con-
trat est déclaré nul ; car alors cet escéclaot se trouve avoir
été payé sana cause.
9U Arl. 82. Ajouter, ligne a•: u outres ûulioidiu ci-dasus.
98'· Art. 83, 87 el 9:1. Y ..t-il quelque motif bien décisif de
987·
11 la différence élablie ciitre le délai porté am: deus premiers
996 de ces articles et celui porbS au dernier f S'il n'y en a pas,
l'uniformité a 100 mérite en législation.
•r
9 5
Art. 85. ·Ajouter : et 'luoique le donateur n'ait pas su"'1écu k
temps parti en l'artit:k 71,,.
IOl9 ArL 102, tk~ aünia •. lipa 1"' et 2•. Après le mot:
construction, ajouter : ou plantotiDn..
•p· Art. 140 , deuxibne a/inéq; Pourquoi abolir Ull usage aussi
1076
favorable que celui dei démissions révocables? il n'avait
guère lieu qu'entre les pères el. mères et leurs enfans, et son
abolition sera aussi nuisible aux uns qu'au1: autres. Autuu.
vaudrait abolir toute démission : quels que fussent la ten-
drel8e des pères et mères pour leurs enfans , et le besoin
qu'ila auraient de décharger leur vieillesse d.. soins de l'ad-
ministration ou esploitation de leurs biena, ils craindraient
néceBSairement de faire une démission dont ils pourraient se
repentir, soit par l'ingratitude de leurs enfans, soit par leur
inconduite, et qu'ils ne pourraient cependant .pas révoquer.
La révocabilité maintenait les eufans dans les égards qu'ils
devaient à leurs pareu1. On ne peut pas dire d'ailleurs que
ce contrat, inspiré par la nature memc, et modifié par la
prudence , soit contraire au droil public ou aux bonn~s
DU TRIBUNAL D101lLÉ.UIS. 77
mœur1. Loin donc d'~n abroger l'usage, il semble que la loi
doit, au contraire, le consacrer et l'appuyer de toute son
autorité. Son abrogation afBigerait singulièrement les cam-
pagnes, où il est d'usage fréquent et journalier, ce qui prouve.
IOD utilité.
Art. 144, ~ olinia. Cette disposition offre un 1079
moyen bien facile aux ascenclans d'éluder celle qui détermine
la portion de biens dont l'ascendant peut anntager l'un de
ses descencl.ans au préjudice·de1 autres; il ne s'agira que de
faire uo parLage testamentaire dans lequel le lot de celui
qu'on voudra avau1ager11era plus fort que les autres, noo-
seulement de Ja portion disponible, maïa encore d'une partie
noa disponible, qai seulement ne sera pu assez forte po11r
opérer la lwon du quart , 'prélèvement fait de la portion'
diaponible. Ainsi , le ~re qui a deu~ enfaua, et dont les biens
sont de la valeur de 8o,ooo franCI, peut en doooer 20,000 à
l'an de ses enfans au préjudice de l'antre, suivant l'article 16
ci.œuns. M.aia , aa moyen ~e celai-ci , il Jui en donnera
27,000, et l'antre ne pourra paa se plaindre, parce qu'il 111i
restera 23,ooo franca , qui aont plus qae les trois quarts de
ra moitié qui lui appartenait dans les biens non disponibles.
N'est-ce pas là pennetlre de faire sous uil nom ce que l'on
déf'eud de faire sous an autre ? et quoi de moins digne de la
majeati de la loi ? En l&in dirait-on que dans le partage il y
a deus choses à considérer : la donation permise que le père
déclare avoir intention de faire, et le partàge qui ne peut ~Ire
atLaqué que pour une lésion an-dessus du quart.
Il est impossible, lorsque la même personne, par un seul
el même acte , recueille dans son lot , sans aucune distinc-
tion , la portion dispooible et celle non disponible dont l'au-
tre se trouve affaiblie, de ne pas voir que c'est le résuhat
d'une seule d même inLention dans l'auteur de cet acte, de œ
double anntage , ceile de favoriser le plus possible celui qui
en est l'objet. On ne peut pas, dans ce cas, comparer la
lésion qui st trouve dans le pariage testamentaire rail dani.
OBSER.VATIONS

l'intention manifestée, disertement exprimée par soo aoteur;


d'avantager l'un des héritiers au préjudice de l'antre, à celle
qui pourrait se trouver dans le partage qu'auraient fait ces
héritiers eux-mêmes , où ils auraient, au contraire, eu l'in-
tention de consener entre eux l'égalité , et où il y a lieu de
croire qu'ils l'auraient effectivement conservée, puisque l'é-
galité est /'ame tk1 partogu. Il est impossible que la loi au-
torise celui où l'intention de la violer est disertement énon-
cée, et où l'ascendant a même passé les bornes que la loi a
'. cru devoir mettre am effets de aa · prédilection. Il semble
donc que toutes les fois que par le partage fait par l'ascen-
dant, un ou plosieun des héritiers se trouveront àvantagéa
au-delà de la portion disponible, .il doit Atre annulé, et qu'il
en cloit être fait un nouveau lors duquel la portion disponible
sera prélevie ao pro&t de celui ou ceux que l'ascendant aura
dl!claréa expressément Tooloir a'Vantager ; faute de quoi le
prélèTement n'aura pas lietL
1013 Art. 1,8, premier alinéa. Si ce n'en pour~ modi-
qua, de. Ne serait-il pas mieux, pour prénoir les diffi-
coltés, de déterminer la portion à laffUClle, en ce eu,
pourraient s'élevtt les dispositions gratuites ~queutes ;
par esemj>le, le tiers , le quart, le sixième de la portion des
biens do donateur , que recueillerait le premier donataire
par l'effet de la première donation, et ce suivant que cette
portion serait plus oo moins forte?
1084 ·Art. 149, premier alinéa. Ajouter à la fin: d en payant
ladi/Q tktta et cl&arBU·

TITRE X.
3396 Art. 7. Hora Io présuicc tk l'autre. C'est nlide11 ces contre-
lettres données parles deux époux, conjoinl-ement à ceux des
parens l(UÎ ont doté l'un i'eus. Les pareaa de l'a11tre seront
également trompés. L'importance des contrats de mariage ,
~ai fonlla loi des famillea, exige qu'on en écarte toute idée
Cie dol , de fraude , de supercherie , aoit enftrl lea époux
DU TIUBUNAL o'oaLÉA'l"S. 79
eux-mêmes, soit envers ceux qui y concourent , et qui même
y sont parties nécessaires , comme les pères el mères ou
autres ascenâans o.u tuteurs dans les cas prévus par la loi.
Le droit actuel, qui annulle indistinctement toute conlre-
Jettre contre les conventions portées aux contrais de mariage f
ne ~mble pas devoir être changé.
Art. 8. Dès que l'acte est rédigé en minute dans la forme
Yoalue par la loi, il ne peut pas être annulé par les vices de
l'expédition. Il semble donc que l'intention des rédacJeurs
est seulement que ~'expédition de la contre-lettre ne puiase
produire aucun effet ai elle n'est pas délivrée à la suite du
contrat, et non pu •ue la c";,ntre-lettre elle-même devienne
nulle parce que l'expédition en aura été déli•rée séparément;
c'est cependant ce que dit l'article. •
ArL 14, premier alinéa, et arL 18. L'article 18 exclut de
la communauté le mobilier donné pendant le mariage à l'an
des époux ; pourquoi y faire tomber celai qui lui échoit par
succeuU>n? n'est-ce pas faire l'autre héritier de personnes
qui lui sont aussi étrangèr~s que peul l'être le donateur
dans le cas de l'art. 18? Qae ce soit de la loi ou de la vo-
lonté de l'homme que l'époux héritier ou donataire tienne
son droit, cela est indifférent, dèa 9ue le donateur n'a poiQt
exprimé la volonté d'exclure le moLilier par lai donné, de
la communauté. Le donataire le possède aussi librement que
celui qui recueille comme héritier, et ce n'est toujours que
da mobilier qui, dans l'un comme dans l'autre cas, doit
tomber dana la communauté suivant le droit actuel, 011 en
être également exclu par le nouveall, ne fl).t-ce que pour
ne pas il\troduire dans la législation une variété dont on
-
aurait peine à apercevoir le motif.
ArL 31, tÙu!GÎJ~ alinia.. Le mari pourra-t-il donner
entre TÎÛ avec tradition réelle et. sana réserve d'usÜfruit
l'~iveraalité du. mobilier c1>mpoaant la communauté? c'est
ce qae semble dire cet alioû ; mfia est-ce adminia&rer une
communau&é que d'eu douner les biena à titre gratuit? Quel-.
80 Ollsf;JiVA'ftoNS

qoes ·Coutumes , il est vrai , avaient des dispositiona à peu


près semblables 1 mais la jurisprudence les avait restreintes :
on jugeait faites en fraude de la communauté les donations
à titre gratuit de l'universalité du mobilier , ou même seule-
ment d'une partie considér~hle; soit qu'elles Cossent faites
à des étrangers ou à des parens du mari. Certainement
cette jurisprudence est plus raisonnable que les Coutumes
qu'elle avait corrigées.
1"a Art. fu.i. 1° Sans doute le père ou la mère aorvinnt qoi a
aégligé ae faire inventaire ne sera _pas. privé de l'admi-
nistration des personnes de ses enfans: on pourrait le croire,
4'après la disposition qui le déclare déchu de la garde desdita
enfana et de la jouissance de leurs revenus. Cette distinction
de la jouitsance ~es revenus et de la Barrk des enfana pour-
rait faire croin: q_ue le mot Bartk est pria ici dans le sens
vulgaire , pour la surveillance et le gouvernement des per-
sonnès , et non dans le sens usilt! en droit coutumier , où il
emporte la jouissance des biens des ,enfans au. profit du
gardien tant· que la garde dure.
2° Cette peine c1e la perte de la jouissance des revenus cle
ees enfans prononcée contre le père ou la mère , celle de la
perte d'une portion cle sa rart dans la communauté prononcée
contte l'aïeul ou aïeule à fante d'avoi~ fait inventaire au
décès de l'un des épous, sonl substituées à la faculté qu'a-
vaient les enfans en ce cas, dans la plupart des Coutumes,
de demande!' la continuation de communauté ou sa dissolu-
tion en faisant faire inventaire, joint la commune renommée
des forces de la communauté au .décès de l' aacendant pré-
clécéd~·
Cette ancienne législation 11.e serait-elle pas préférable à
celle proposée? D'abord elle est plus analogue aux circon-
stao~es. La continuation de communauté esl une suite
naturelle~ la confusion de droit.set de biens où le aurvivaQt
qui ne fait pas inventaire veut bien rester avec ses enfana
()U petlts-cnfans. EnAlite elle peut être , en bien des cas ,
DU TRIBUNAL D'ORLÉANS. 81
plus avantageuse au père et aux enfans , à ceux-ci , lorsque
la conlinualion de communauté a prospéré , au père , souvent
li connai~ce que donnerait l'inventaire de l'état de ses
affaires, de son comWlerœ , peut lui être infiniment nuisible ;
et dans la nouvelle législation, par les articles 53 , 54 et 55 ,
il serait nécessairement exposé à cet inconvénient majeur ,
lors même que, pour l'éviter, il se soumettrait aux peines
établies contre lui par cet article. Ces peines n'onl d'ailleurs
aacune proportion apparente avec la faute, si c'en est une,
qui puisse en faire sentir la justice: elles seront dans certains
cas beaacoup trop fortes, dans d'autres presque nulles. Enfin
la législation actuelle maintient l'union des père et mère et
des enfans; celle proposée tend à la rompre en donnant aux
enûns d'autres protecteurs que leurs père et mère. La loi
doit-elle pr~umer qu'ils en auront de meilleurs r
Art. '/2· Ne serait-il pa.s plus simple, plus naturel, de •p-
laisser à chacun la faculté de prendre le parti qui lui con- • 453
Tiendrait, comme dans le cas de l'article 91? il n'y aurait pas
plos d'inconvénient, et il y aurait l'avantage de l'uniformité.
Art. 73. Ajouter: lu actes purement adminûtratifs ou con-
suwUDiru n'emparlent point immi3;ti.on, ainsi qu'il est statué
à l'égard des succe&aions, art. 85.
Art. 79- Sans doute le mari qui aurait diverti oa recélé •
mbira la même peine. Il est bon de le dire, comme aussi de
l'umjétir à l'affirmation que l'article 75 exige de la femme.
Art. 83. Ajouter: saufce qui ut statui par l'artick 97 ci-
aprù.
Art. 106. L'humanité , l'honneur dû ,aùx mariages , fai 7
aaieot accorder, dans différentes Coutumes, à Ja femme q~i
renonçait, sou lit et son deuil , faible indemnité des perles
qu'elle souffre ordinairement en ce cas. Ces motifs semr
blent deYoir placer cette loi dan& le Code du peuple fran-
çais.
Art. 13o, tkulZÜme alinia. L'omisaion de l'inventaire do 1504
mobilier échu pendant le mariage à l'un dN épous, si elle
~ 6
OBSEllV ATIO?l'S

n'a pas toujours pour objet l'avantage indirect de l'autre, a


toujours au ~oin~ cet effet. II paratt donc convenable de
rendre absolue la disposition de'l'article dont, à ce moyen
l'arbitraire qu'offre sa rédaction actuelle disparaftra, . et'
même de l'étendre à la femme survivante, moins en état
que le mari de veiller à la conservation de ses droits.
1 S1 ' Art. 143 et 144. Ces deux articles distinguent trois de-
grés dans la faculté de reprendre , celle accordée à la fem-
me, celle accordée à la femme et à ses en fans, celle accor-
dée à la femme et à ses héritiers : il n'est question que de
celle-ci dans l'article 44; il semblerait donc qae les créan-
ciers ne pourraient pas es.ercer celle faculté dans les deux
autres cas : mais il est plus naturel de croire que cet article
est simplement déclaratif; et peut-être serait-il mieux de le
concevoir en termes généraux.

TITRE XI.
1599 Art. 17. Wplndant on peut 11endre pour UIUI pD'IOnne dont on
se fait fort, dont on s'a/JIÏ8e de rapporter la ratifir.ation, la cAose
qui lui oppartknt; et si l'ar.9urreur est é"ûu:é, ü a, dans ce
cas, action eh earardia, d dommaees-intér& c011tre celui .qui
a oendu',
Cette addition à l'article parah nécessaire ; car , si la
vente est nulle, lorsqu'elle n'est pas ratifiée expressément
ou tacitement par le propriétaire, l'obligation qu'avait con-
.trac~ le vendeur ne l'est pas. On avait pu contracter avec
lui , dans la persuasion qu'il avait un pouvoir verbal , et
rusuré par sa solvabilité.
1&1 9 Art. 40. Cette quotité d'un dixième, dont le vendeur peut
impunément tromper l'acheteur sur la contenance de la
chose qa'il vend (car c'est ce qui arrive preaque toujours),
paratt bien considérable. Un vingtième l'est encore beau-
coup, s'il s'agit d'objets d'un grand prix. On ne peul pas être
trop sévère pour ramener les vendeurs à la bonne foi. Peut-
~lre serMt ce le cas de faire remettre à la prudence, à l'équité
DU TRIBUNAL D'ORLÉANS. 83
des juges, qui peuvent trouver dans les circonstances , par
exemple, la vileté ou cherté de prix, des motifs de décision.
Art. ~· Serait-il si difficile de déterminer des délais plus
ou moins longs, suivant la nalure des choses et des vices?
Art. 11 o el 1 11. Il peut exister des créances sans titr~s. 1689-
1691
Les titres de celles qui en ont 'peuvent n'être pas, au mo-
ment de la cession , dans la possession do cédant.
Dans Je droit actuel , la signification do transport peut
seule opérer la saisine do cessionnaire, tant à l'égard des
créanciers du édant, que du débiteur. C'est aussi ce que
veut l'article 4 du titre XVIII ci-après, pour opérer le
privilége sor la créance donnée en nantissement. Rien ne
semble nécessiter la distinction établie ici pour le cas de la
ceaion.
TITRE XII.

Art. 7. On soupçonne qu'il faut lire à la ligne deusième 1 1o1


da second alinéa : et que cette 1oulte excède lt1 fJMr tÙ l'im-
mnh/e citli en echan~e ou contre-iclifmBe à celui à qui la soulte
ut payét. Alors , le contrat tient plus de la vente que de l'é-
change ; et il peul y avoir lésion de plus de moitié contre
celui qui a reçu la soulte; ce qui serait absolument impossi-
ble daw le cas exprimé en !'article, puisqu'il aurait reçu
ane soulte excUant de plus de moitié la valeur de son hé-
ritage.
TITRE XIII.
Art. 15 et 19. ~e pourrait-on pas déterminer le délai dont ap-
1717-
il est question dans ces deux articles, d'après la population 1736
de.s villes et le prix des loyers, afin de faire cesser la diversité
aes IJSa6es, et de ne pas renvoyer à des Coutumes qui seront
toutes abrogées ? .
(Art. 19.) Quant à la manière de donner l'averlissemeot
ou congé, ce doit toujours être par écrit double ou par si-
gni6cation extrajudiciaire, afin d'éviter les conteslalions et
G.
84 OllSERVATIONS

inconvéniens assez graves qui pourraient résulter de congés


donnés verbalement.
ap· Art. 90 el 92. Fixer un délai qui doit être court, et peut-
iau ·être plus dans le de';llième cas que dans le prèmier.
18d Art. 102. Ajouter, comme on l'a fait dans l'article suivant:
s'il n'y a convention contraire; autrement, il semblerait que 4a
convention contraire permise dans l'article 103 ne le serait
pas dans l'article 102.
Et peut-être serait-il mieu:a: de le retrancher dans l'un
· comme dans l'autre , et de poser en principe général que
toutes clauaes et conventions qui ne sont pas expressém~nt
prohibées par la loi , et qui ne blessent pas les bonnes mœurs
et ne sont pas contraires au droit public, doivent être exé-
cutées.
Il y a différens autres principes sur la formation, l'inter-
prétation et es:c!eution des pactes et conventions en général ,
·qui auraient pu faire la matière d'un livre ou titre prélimi-
naire sur cet objet, comme on l'a fait pour les lois; car les
conventions sont aussi des lois pour les contractans.
, 7~ Art. 111. Ne serait-il pas convenable de déterminer un
temps au-delà duquel on ne p~urrait engager ses services, el
que ce temps Mt assez court pour que cet engagement ne
pt\t pas dégénérer en une sorte de servitude?
1796 Art. 132. Dans le cas de cet article, la résolution du
marché est volontaire de la part du propriétaire : il ne doit
dont en résulter aucun tort pour les héritiers de l'entrepre-
neur : ce qui arriverait si le propriétaire pouvait laisser à
leurs charge el risque, et sans les leur payer, les ouvrages
déjà faits et matériaux préparés, sous prétexte qu'ils ne peu-
vent lui être utiles , allégation dont la vérification donnerait
lieu à des contestations.

TITRE XIV..
,a,& Art. 23 1 premier alinéa. n,, jour où il s'est o/J/i'gi de la four-
1IDU 'flllBU>'.'(AL D'ORLÉANS. 8i
,,;,.. Sorte d'équivoque qui disparaît en disant : du jour où il
a dJ la fournir.
Art. 33, troisième a/inia. En principe gédéral, le man- 1m
dataire, dans l'affaire qui l'intéresse personnellement, n'est
pas recevable ad nutum. C'est ce principe qui fonde la déci-
sion du 2• alinéa ; or, le cas du Je alinéa est le même : ce
principe y est également applicable.
Pourquoi, en effet, les associés ne pourraient-ils pas, par
une co~vention poslérieure au contrat de société, en chan-
ger les conditions ? Pourquoi le mandat qu'ils donneraient
à l'un d'eus:, aprcs que l'expérience lés aurait convaincu que
l'intérêt commun l'exigerait, serait-il plutôt révocaLle que
s'il e6l été donné par l'acte (même de société, puisque le
mandataire est toujours procurator ;,, rem suam? C'est encore
la une de ces distinctions trop subtiles peut-être pour p~rat­
tre bien solides.
Tl'.J'RE XV.

Art. 39, tkuxieme alinia. Si la constitution était faite a 1911

un tans: inférieur à celui fixé par la loi, par exemple, au


denier quatre ou trois au lieu du denier cinq , ne pour-
rait-on pas perme\lre de stipuler un délai plus long, qui
néanmoins ne pourrait excéder trente années ou Ja vie
du prêteur? Celle convention, avantageuse aux: deux: con-
tractans; à l'emprunteur, à qui elle procure une moin-
dre charge; au prêteur, à qui, sans nuire à ses héritiers,
elle assure un revenu fis:e et certain, par le choix qu'il a
fait d'un débileur solvable ; celle convention, disons-nous,
o "a rien qui répugne ara bonnes mœurs , à l'honnêteté ,
ni aus: principes des conventions en général , ni à ceux
particuliers au prêt à intérêts; elle est, au contraire,
toute favorable. On ne peut pas donner trop de facifüés
à ce genre de transactions, qui fait passer l'argent dans
les mains des commcrçans, des agriculteurs cl des pro-
priétaires.
86 OB.SERV ATIONS

TITRE XVI.

194.t Art. :18. Ajouter : le dip06ilaire ne peut pas.rete11ir la clwu


dipasie par compensation de ce que. lui doit celui qui a fait le de-
f1'1l. C'est ce qui est statué À l'égard du prêt, et qui doit avoir
lieu peut-être, à fortiori, pour le dépôt.
•953 Art. 33. Sous ces mots: les êtrvJnsers allant et Penant dans.
f/,olel/erÜJ, a-t-on entendu comprendre les autres voyageurs?
Il semble que cette expression ne peut pas convenir aux
voyageurs logés dans l'hôtellerie ; mais ce qui pourrait faire
nattre du d.oute, c'est que plusieurs lois romaines, plusieurs
arrêts, et les plus récens, étendent la garantie au fait des
voyageurs. Celle question mérite d'être expressément réso-
lue. La sarclé publique semble exiger que ce soit po11r l'affir-
mative, à moins que des circonstances bien décisives ne prou-
vent que l'ht\tellier n'a à se reprocher ni faute ni négli ·
gence , qu'il n'a pu aucunement prévoir ni empêcher le vol.

TITRE XIX.
1968 Art. 5. Dans le cas d'abandonnement d'un immeuble moyen-
nant one rente viagère , y aura- t-il lieu à rescision? Ce con-
trat est fréquent, et la question assez importante pour qu'elle
doive aussi élre résolue. Si la loi indique le taus: des rentes
viagères , proportionnellement aux ditîérens Ages des indi-
vidus au profit de qui elles sont constituées, il semble qu'on
pourrait, par la comparaison du capital présumé de la rente
avec la valeur de l'héritage, reconnaître s'il y a effective-
f!lCnl dans ce contrat , quoique aléatoire , une lésion qui
puis,,e en opérer la rescision. .
L'article 13 ci-après propose de déternûner le maximum
des.rentes viagères au-delà duquel elles seront réductibles ; oe
pou.rrait-on pas en déterminer de même le minimum, et sta-
tuer que , si celles constituées pour la vente d'un fonds étaient
inférieures de plus de moitié à ce qu'elles devraient être,
DV TRIBUNAL D'ORLÉANS.

d' aprèJ le nai prix du fonds, et a11 moindre taux indiqué par
l'4ge do vendeur, il y aurait lieu à rescision?.
Le tableau du minimum des rentes viagères servirait aU8si
à distinguer les contrals dans lesquels on serait présumé avoir
déguisé, som cette apparence, des avantages prohibés par
la loi.
Art. 9, 2e alinéa. Cette disposition paraît extraordinaire, 1973
ai c'est, et c'eat, en effet, llDe véritable donation; quelle
raison pelll-il y avoir de. la diapemer des formes requises
pour toutes les aatres donations? Eat-il convenable que la
loi fournisse elle-même un moyen si facile d'éluder ses dis-
positions? N'est-ce pas s'exposer à les faire regarder comme
peu imporlantes , que de dispenser de Jeur observation sans
des moliû bien sensibles ?
Art. 11.= 1°Toutes les fois qu'il s'agira de faire l'applica-
tion de cet ar&icle, il y aura les contestations les plus em-
barr~nlea sur l'explication du mot Jan,et'lwement, qui
présente une idée vague, indéterminée;
= 2° Comme11t concevoir, ou du moins prouver, qu'une
personne était dans tel instant, celai du contrat , dangereu- •
sement atteinte d'une maladie q11'elle ignorait elle-même, et
que c'est de ceUe même maladie qu'elle est morte q11inz~ ou
vingt jours aprèa ?
N'est-il pu plus raisonnable de dire simpl~ment que le
contrat de rente viagère aera nul , ai la personne au pro6t
de qui elle eat constituée décède dans les vingt jours do con-
trat , à moin1 'I'" t:I) Ill! soit par 1uik d'un accident po11irieur ?
ArL 16. = 1° C'est à cet article que devrait s'adapter le ta-
bleao du minimum des différeos taux des rentes viagères, sur
a.oe oa plosieurs têtes, suivant lea différeos Ages, pour met-
tre à poriff de reconnaitre d'une manière certaine ceUea où
il y aurai& avantage indirect cléguisé;
= 2° Si l'on n'adopte p:is cette mesure, au moins il faudrait
déterminer préci.sé1nenl cc dont il faudra que la renie via-
~ère escede le taul!O orrlinaire de l'argent , pour que I<> con-
88 OBSERVATIONS

trët.t ne soit pas réputé avantage indirect. L'expression de


très-fMU de chose ne préSe'Dte rien de fixe à l'esprit. Les juges
et les parties seront dans une incertitude qui multipliera les
procès.
Art. 17. Cet article rend encore plus sensible la nécessité
de la fixation proposée sur le précédent, puisque les héri-
tiers qui demanderont el feront prononcer la nullité du con-
trat ne seront pas tenus de restituer les arrérages perçus par
le défunt : il faut sans doute que l'excédant de la rente via-
gère sur le taux ordinaire de l'argent soit de trèirpeu de
chose, car la justice ne permet pas ,que personne puisse s'en-
richir, eh aucun cas, au préjudice d'autrui; et l'exacte équité
demanderait quien annulant le contrat, et forçant celui qui
a reçu le capital à le restituer, on lui tînt compte de ce qu'il
aurait payé en sus du taux ordinaire , quelque peu que ce
fil.t; mais au moins, si l'on croit pouvoir, en q11elque cas,
en dispenser les héritiers, il faut limiter ces cas de manière
qu'on ne puisse pas les étendre arbitrairement.

TITRE XX..
,..3, Art. 15. Ajouter à la fin: si le contraire n'est pas prouPe,
comme dans l'article suivant; autrement on dirait que l'ou
n'a pas voulu celte exception dans celui-ci.
2238 Att. 20. Si celle cau.re venant d'un tiers est inconnue au
propriétaire, il crotra nécessairement que le possesseur pré-
caire continue de posséder comme il a commencé ; la pres-
cription ne doit donc pas courir contre le propriétaire tant
que ce nouveau titre ne lui est pas dénoncé, ou autrement
connu.
aa's Art. 27. Le délai de huitaine est court. Plusieurs cir-
constances peuvent retarder l'assignation; l'espoir de la
conciliation peul encore se soutenir tant que la justice n'est
pas ·saisie par une demande formelle. Ne pourrait-on pas
donner deux décades, au moins une, quand ce ne serait que
pour meure en us• notre di1·ision actuelle du mois?

\
DU Tl\JBUNAL D'ORLÉANS.

Art. 29, b·ouième alinéa. Quel est ou sera le temps qui


opérera la péremption pour une simple sommation?
Art. 52. Ajouter: " Les cabaretiers, taverniers, trai-
" teurs, restaurateurs, limonadiers ou cafetiers, n'ont
" point d'action pour le vin, la bière, les liqueurs, et au-
" tres choses par eux fournies en ·teur maison , aux per-
.. 10ones qu'ils ne nourissent pas habituellement. • Cette
disposition de la Coutume de Paris et de plusieurs autres ,
quant aux cabaretiers, taverniers, est trop morale pour être
exclue de notre Code. On propose· de l'étendre aux trai-
teurs et limonadiers. Le11 dépenses faites chez les uns ne
eont pas plus favorables que celle faites chez les autres.
Lorsque c'est le plaisir qui y conduit, elles doivent être
payées à l'instant même où elles sont faites; mais lorsque ces
personnes fournissent habituellement les alimens à quel-
qu'un, leur action est ouverte pendant le temps de la loi. ·

fi,·. B. Les rédacteurs du projet de Code civil ont recon- 3-


IÏY.
8-
IÎI.
nu, ptJBe 5g (de Ndit. in 4•) du discours préliminaire, com- et 6-
ort.-
bien il serait utile pour l'agriculture de rétablir les contrats SJo
de bail emphytéotique, et de bail à rente foncière, dont
l'usage n'a été abrogé que sous un faux prétexte, leur affi-
nité avec le contrat féodal, dont ils sont essentiellement dit:-
férens. Cependant ils n'ont point proposé les règles qui doi-
vent régir ces sortes de baux, parce qu'ils n'ont pu, diaent-
il1, se dissimuler les grands inconvéniens qui seraient alta-
chés à une législation toute particulière et très-compliquée ,
qu'ont toujours exigée ces sortes de contrats, et ils ont aban-
donné à la sagesse du Gouvernement la question de savoir
s'il est convenable d'en provoquer le rétablissement.
Mais 1° personne n'est plus en état que les rédacteurs
de présenter une législation aussi claire , aussi simple sur
ces contrats que sur tous les autres ;
2° Nous avons déja un trailé très-clair, très· méthodique ,
très-solide, sur le bail à rente foncière dans les œuvres de
90 OBSEll.YATIONS

Pothûr; il ne a'agirait que d'en extraire les principes parli-


caliers à ce conlrat, qui d'ailleurs a les principaux caractères
du conlrat de venle et de celui de louage.
On ne doule donc point que le Gouvernement ne vît avec
plaisir un travail qui facililerait le rétablis,,ement de ces baux
à rente ou emphytéotiques, sÎ"utilcs à l'agriculture, si pro-
pres à procurer la division des propriéLés en multipliant le
nombre des propriétaires , but euenûal auquel doit tendre
1ingulière01ent toute bonne législation.
Ou ne prévoit qu'une objection sérieuse, qui néanmoins
serait facilement écartée, c'est la peg>étuité d'une charge
foncière, qui peut, dans la soi le des temps. devenir trop pe-
sante, et nuire ao bien de l'agriculture. On pourrait répon-
dre qu'au contraire l'expérience a prouvé que l'augmenla-
tion progressive el continuelle des fonds et •les denrées
rend toujow:s cea sortes de charges, surtout quand elles sont
stipulées payables en argent, d'autant plus légères qu'elles
sont plus anciennes. l\Iaia il y a un moyen st\r et facile d'é-
viter l'incouvénient de la perpétuité, sans dégot\ter cepen-
dant les propriétaires de celle sorte de contrat: c'eat.de leur
permettre de atipwer que la rente foncière, soit en argent ,
soit en denrées, ne pourra être re01boursée qu'après le dé-
cès du bailleur, et celui de sou premier successeur en ligne
directe , s'il en laisse , et , néanmoins , d'en permettre le
remboursement si l'un ou l'autre la vend à un tiers: par ce
molen , d'on côté , l'intérêt du bailleur , qoi , dans ce. con-
trat, n'a d'autres vues que d'assurer à lui-même , et peut-
~tre à ses enfans , an revenu sllr , en se débaraasant des soins
de l'exploitation , sera satisfait; et d'un autre côté, 1a durée
des charges sera infiniment abrégée, et cependant l'agricul-
ture s'améliorera en méme temps que le nombre des pro[>rié-
taires, c'est-à-dire des vrais citoyens , s'accroitra.

Fait et a17iti t:n la d1amhre du conseil du trihu1111/ d'upprl


séant ;, Orléans, par les r'ommi.,saire1 ntJmmrs par lt: fri -
DU TRIBUNAL DE PARIS. 91
buna/. A Orléans , le 7 prairial, an IX de la répu"1Ü/ue
franfa;se, une et inrlwisihle. Signé PETIT-LAFOSSE, l\'IAB.-
TIN, l\'IOREAU.

N° 93. Obm"Vatimu du comm;,,,a.iru du trihanal


d'appel 1éant à PARIS.

Les commissaires nommés par le tribonal d'appel de Pa-


ris pour présenter des observations sur le projet de Code ci.-
vil, se Jinaient, :i.otanl qoe les devoirs multipliés de leur
état peuvent le permeUre , à une étude approfondie de cet
ouvrage important, lorsqu'une lettre du ministre de la jus.-
lice leur a preacrit de hi.ter leur-:travail, et de remettre au
plus tbt le résuhal de leurs méditations. En cédant à l'inYila-
tion qui leur est faite, ils regrettent vivement que le temps
ne leur permette pas de poosser plus loia leu.rs réflexions,
et de donner à celles qu'ils ont déjà faites tout le développe-
ment dont elles sont susceptibles. Sans doute le projet de
Code répond à la haute réputation de ses auteurs; e'est un
témoignage que les commiuaircs s'empressent de rendre: il
est également nai que ce projet e.st encore susceptible d'un
degré de perfection.
Pour remplir la mission dont elle est cllargée , la com-
mission eicaminera particulièrement chaque partie du pro-
jet de Code ; elle se livrera ensuite aux observations de dé-
tail , dont plusieurs articles lui paraissent susceptibles.

LIVRE PllÉLIMIN AIRE.


Ce liYre eat placé sous le titre général du Droit et du Lois. Com.
dOlliL
Il est divisé en six Litres particuliers. prél.
Il convenait, sans contredit, de commencer le Code civil
par ane dé&nilion de la loi, et par le tableau de ses différcn-
92 OBSEll V ATJONS

tes espèces. C'est l'objet des deux premiers litres. Le pre-


mier ( Difinitions genéra/es) ne présente cependant pas une
définition précise et générale des lois.
L'article premier parle du droit universel et immuable ,
source de toutes les lois ; les quatre articles qui suivent dis-
tinguent un droit extérieur, un droit intérieur , un droit
écrit, et des Contumes. Ce n'est pas encore là une défini-
tion ; et ces articles paraitraient mieux placés sous le second
titre, Division des loü.
L'article 6 définit la loi, la déc/Ql'fJl.i'on solennelle du pouvoir
ligülatif sur un objet tk réBime intérieur et tl'intirlt commun;
mais cette définition ne paraît pas assez générale, et ne ren-
ferme pas tontes les espèces de lois.
On comprend, dans l'article 4, les Coutumes et usages
comme faisant partie du droit particulier de chaque peuple •
Il est bien vrai que certains peuples se gouvernent eu partie
par des usages qu'une approbation expresse ou présumée du
législateur rend aussi obligatoires que les lois écrites ; mais le
Code ayant pour objet de faire disparaitre la diversité des
lois, accasionée surtout par la reconnaissal)ce d'uaages né-
cessair~ent variables , et de remplacer ce qui se pratique
par ce qui doit se pratiquer , doit-on présenter les usages
comme faisant partie de notre droit? A-t-on dtl ordonner
le recours aux usages, dans le silence de la loi positive ?
Cette dispositiov rapprochée du droit de recours en cassa.
tioa po11r contravention à la loi, n'y aura-t-il pas ane foule
de procès pour constater la réalité des usages, et autant de
pourvois en cassatiOlll sous le pré~xte qu'on les aura violés?
On pense donc q,u'il ne doit pas être mention d'usages dans
nu Code destiné à les remplacer par des lois uniformes et
écrites.
La division faite dans le titre Il ne paraît pas absolument
complète. Par exemple, dans la quatri~mc classe (celle de11
lois qui n'appartiennent a aucune des trois divisions qui pré-· •
cèdenl), on ne trouve ni les lois domaniale$, ni les lois fo-
DU TRIBUNAL 1>E PARIS. 93
reslières, qu'on ne peut cependant pas confondre avec les
lois fiscales ; el on a inséré dans celle classe les lois rurales,
qui ne devraient pas s'y trouver, parce que, considérées dans
leur rapport avec la tranquillité et la sTlreté , elles font par-
tie des lois de police; et considérées dans leur rapport avec
la propriété, eJle font partie du droit Ci\·il 1 et rentrent, par
conséquent , dans la seconde et la ll'oisième classe.
Au reste, les différentes ·espèces de lois ayant un rapport
intime entre .elles 1 et œs espèces se confondant sous divers
aspects, il est très-difficile de faire une division rigoureuse-
,
ment exacte.
On ne peut se dispenser d'observer ici que dans le cours
du Code, on emploie l'expression: droit des Bens, dans une
acception toute différente de celle. de la définition qu'on en
a donnée , et qu'on y trouve une distÎnction du droit civil en
général, et du droit civil proprement dit, quoiqu'elle ne
soit en aucune manière annoncée dans les définitions et dans
les divisions du livre préliminaire; ce qui jette nécessaire-
ment une obscurité qu'il est essentiel de faire disparaitre,
Cette remarque sera reproduite dans le cours de ces obser-
vations.
Le troiaième titre a pour objet la pu.blication des lois.
Elles sont exécutoires du jour de leur publication par les tri-
banaux d'appel, lorsque leur application apparlient aux tri-
bunaux. Ne serait-il pas convenaWe de distinguer Jes lois
dont l'application se fait indépendamment de la volonté et
du concours de l'homme? Celles-ci ont leur effet du jour
même où la loi est rendue, et l'on ne voit pas de motif pour
le retarder jusqu'au jour de la publication.
L'art. 1•• do lit. IV, des effets de la loi, est ainsi conçu:
Le premier effet de la loi tst de ~rminer tous les raisonnemuu ,
tt de .four touto les incertitudu 1ur les points qu'elle rèBle.
Cette maxime, telle qu'elle est présentée 1 n'est pas en-
tièrement exacte.
Sans doute la loi doit fixer toute incertitude pour le juge ;
94 C>BSER V ATIOf(S

maïa elle ne termine pas tous les raisonnemens. Il faut obéir


d'abord; utais on peut raisonner ensuite pour éclairer l'au-
torité. La proposition contraire tendrait à empêcher toul.e
amélioration dans la loi.
En général~ ce livre préliminaire érige en articles de loi
des maximes et des réflexions qui paraîtraient mieux placées

dans un traité du droit que dans un Code.
Comme par exemple: La loi ordoTUU, pumd, difmd.••• Elle
annonce du rkompen&D ~t des peines•.•• Elle r~le ks actions,
d m scrut. pas ks pensiu•••• Les objets d'un ordre différent ne
peuwnt ill'e dicitlû par la rnJmu lois••••.• û qui n'ut pas con-
traire à la loi n'esl pas toujours honnite, etc., etc.
Rieo de plus -vrai que ces maximes vagues et quelques
autres semhlables qui se trouvent dans ce livre préliminaire ;
mais on ae pense pu qu'on en doive faire aulaot d'articles
d'un Code qui rae doit présenter que des règles claires et
précises, et non pas des vérités abstraites , qui sont elles-mê-
mes le résultat d'une méditation sur les lois.
/' On croit aussi devoir remarquer que certains articles trou-
veraient plus naturellement leur place dans d'autres titres,
comme ceux-ci ( arL 6 , tit. IV ) : /,a forme du actes ut ~
siée par lu lois du lieu dans le11uel ils sontfaits ou panés.....
L'étranser estaoumis œdJ lois pour les iliens 9u'ü pœs«Je, et
pour sa personne , pendaat sa résidence ( Art. 4 du même
titre).
Enfin, n'y a-t-il pas uue contradiction, aa moins appa-
rente, entre quelques articles? La loi ordonne, permet, dé-
fend. .•. Tout ce qui n'ut pas défeNl.u est licite. )lais la loi n'a
rien à permettre , puisqu'il suffit qu'une chose ne soit pas
défendue pour être licite.
On pease aussi qu'il y aurait de l'incouvénieot à établir en
règle générale que toute loi prohihiti11e emporte la peine de
mJlili. Il est, il peut y avoir des prohibitions avec indica-
tion d'une peine attachée à leur infraction: celui qui y con-
trevient ne doit encourir que la peine annoncée.
DU TllJBUNAJ. DE PARIS. 95
On propose, d'après Ioules ces réfleiioos, une rédaclion
plus courle et qu'on croit aussi plos claire. Les commissaires
obse"ent encore, mais pour la dernière fois, que le temps
ne leur a pas permis de donner aux rédactions tout le soin
qoeUes méritaient: ils seront satisfailS si leur travail peut, en
quelques parties, mériler l'attention des rédacteurs do pro-
jet do Code.

LIVRE PRÉLIMINAIRE.
Des lois.
TITRE Jer. - Définition et dMsion des /ou.
Art. 1•. Les lois, en général, sont des règles ou prises
dans la raison naturelle , oo con•enues entre les nations , ou
établies dans on pacte social , ou solennellement émanées de
l'autorité rn~tue d'on pouYoir sqffisant et Mgitime. Elles
obligent les nations entre elles, les gouvern emens, les auto-
rités et administrations particulières , et les citoyens.
Le droit se compose de l'ensemble et de la réunion des
règles. Le recueil des lois sur on~ matière en forme le Code.
ArL 2. Les règles prescrites par la raison naturelle for-
ment le droit naturel ; ces règles sont la base de toutes les
loia écrites , qui ne doivent présenter que des conséquences
plu OO moins directes aes principes d'équité naturelle.
Art. 3. On distingue les lois par leur objet.
Celles qai règlent le !'apport des nations entre elles for-
ment le droit des gens. Il se compose des règles d'équité
naturelle, d'usages généralement reconnus, de conventions
~crites dans les traités.
Ainsi, l'on distingue un droit des gens positif et un droit
des ge111 naturel.
Art 4. Les lois qui règlent les rapporls des citoyens en-
tre eux ou nec leur gouvernement forment le droit parli-
culier d'un peuple. On peut l'appeler droit inlérieur, par
opposition avec le droit des gens, qni est un droit extérieur.
96 OBSERVATIONS

Art. 5. Le droit particulier d'un peuple se divise en


plusieurs classes.
Le droit constitutionnel et politique règle les rapports
des gouvemans avec les gouvernés. ,
Le droit civil règle les rapports particuliers des citoyens
enlre eux.
Les lois qui ont pour objet les mœurs ou la paix publi-
que forment les Codes criminel et de police.
Les lois concernant la discipline et l'emploi de l'armée
de terre et de mer forment le Code militaire.
Les lois qui règlent l'exercice des actions et la forme de
procéder dans les tribunaux forment le Code judiciaire.
Celles qui règlent l'assiette , la perception, le recouvre-
ment des contributions, tonnent' Je Code fiscal.
Celles qui régissent le domaine national forment Je
Code domanial.
Celles qui ont pour objet la conservation et l'améliora-
tion des forê'8 fofrnent le Code forestier.
En6n, celles qui ont pour objet le commerce de terre ou
demer forment le Code commercial.
Toutes ces lois se rapportent aux perso~nes el aux pro-
priétés. .
Art. '6. Les lois intéressent à la fois et le public et les par-
ticuliers ; celles qui intéressent plul immédiatement la so-
ciété que les individus forment le droit public d'une nation.
Celles ~ui intéressent plus immédiatement les individus
forment le droit privé.
Art. 7. Les lois criminelles , de police , judiciaires, fis-
cales, militaires, domaniales, forestières et commerciales,
n'entrent point dans le plan du Code civil. Il a pour objet
unique les rapports particuliers et ordinaires des citoyens
entre eux.
TITRE Il. - Dt la puhlication des lois.
Art. 8. La loi n'est obligatoire que du jour de sa puhli-
DU TRIBUNAL DE PARIS. . 97
cation: elle ne dispose par conséquent qae pottr l'avenir,
et ne peul avoir, dans aucun cas, d'effet rétroactif.
Art. 9. Les lois sonl publiées par les autorités chargées 1

de leur exéeptioo ; elles leur sont adre$ées à cet effet. Le


défaut de publication dans le délai prescrit est forfaiture.
Art. 10. Les lois dont l'application appartient aux tribu- /Wd.
naux sont adrcsséd aux tribunaux d'appel. Ils en font la
publication à l'audience ordinaire qui suit immédiatemen~.Je
jour de leur réception.

TITRE Ill. - Ik l'applicalion des loi8.


Art. I 1. Les lois ne sont pas faites pour un temps limité,
Ri pour des cas particuliers. Elles établissent des r~les gé-
nérales ; la perpétuité est dans leur vœu. , ·
Les nglemens émanés de l'autorité qui a droit d'en faire'
el dans le cercle de son attribution , obligent comme loi: ils
sont variables suivant les circonstances.
Art. 12. Le ministère do ju.ge est d'appliquer les clisposi- s
lions des loi.a aOJ: espèces particnlières qui lui sbnt soumises.
Il lui eat interdit de prononcer par dispositions générales.
Art. 13. Quand la l~i est claire, on ne doit pas en éluderla at·
lettre , sous pntnte d!en pénétrer l'espriL Si la loi paratt
présenter de l'obscurité , le sens Je plus naturel et le moins
'
défec&ueux dans l'eirécution doit être préféré; mais c'est sur-
tout dans la combinaison et la réunion de toutes les disposi-
tions de la loi, qu'il faut en cherè:her le véritable aeos.
Art. 14- Lorsque la loi ne présente p_as de disposition 4 •
qu'on puiue appliquer, le juge devient un mioialre d'équitê;
il ne peut pas refnser de juger sous le prétexte du silence ,
de l'obscurité 011 de l'inmffisance de la loi écrite: il appli-
que alors la loi immuable et éternelle de la raison.
Cette disposition est particulière aux matières civiles. et
ne peul, dans a11cnn cas, s'appliquer amt matières crimi-
nelles.
' Art. 15. Vabrogation drs lois ne doit pas se présumer ;
v. 7
OB6El\VAT10l'IS

elles ne peuvent être abrogées que de dem qaanièru, ou


par une loi qui déclare posith·emeol l'abrogation, ou par
des dispositions directement contraires aui dispositions des
lois antérieures.

LIVRE Ier.~ Des personnes.


. .... TITRE I•. - Du per6uMe1 qui jouilimt du tlroiü r.wi/1.
d de œlla qui n'en jouwent pœ. ·
Trois chapitres composent ce titre : le 1er sous le Litre
Disf1"'Î'4'0111 ~; le :a• sous le tittt dei lll'DlllJUI, et le
3• sou4 le titre de la perte du tlro~ cwiu.
On a~a pas d'obsenatipo.s à faire sur le premier cbap.ii.re.
11 • On lit dans le second , article 5 , que les étrangers jouis-
•J sent en France de tous les avantage• du droit naturel, du
droit du Btnl, et du dro,-t &il propronent dü , sauf lea modi-
fications établies par les lois politiques qui les concernent.
L'article 3 du premier titre du livre préliminaire avait
défini le droit des g(lDS: /a nu,.on du n,w ohUJWu 11"" us
dù•er8'.4 nalioni LES 1JNES f:NVERS LES A1JTRES.
L'arlicle 1·' du titre II du même livre a défini le droit
civil: la rillllion du loia qui ,.lent la rapporll dei citoytru
entre euii. •
On'sedemande actuellement ce qu'on a voulu,dire, quaud
on a déclaré que les étrangers jouissaient dea avantages d11
droit du seni el du droit ci11il proprement dü.
Il est clair qu1>n n'a pu parlé ici du droil des gens pré-
cédemment défiui, c'est-à-dire des règles ohlervées de
nation à nation; et comme on n'a pas distingué deux sortes
de droit cwü, on est surpris de trouver ensuite un droit civil
pruprement tilt, qui suppo&& un autre d1'oit civil pris dau
iu;ie acception plqs large.
A Rome, on distins~it une e~pèce de droit des gens ,
qui comprenait les contrat& dont toutes les nations coonai~
sent l'usage; on rellreigoail le droit civil au lois propres
l>U TR.IBUIUL DE PARJS. 99
à no people , ce qui excluait les cou~rals commum à tous.
C'est dans ce sens peut-être qu'on a dit que les étrangers
jouissent des avantages du droit des gens et du droit civil
proprement dit ; mais il faut l'espliquer, et l'article dont on
s'occupe dans ce moment ne présente pas lin sens délerminé
d'après les définitions précédemment cloonée1.
L'article 9 do même litre porte que cemr; qui compount la 1. , .._
I. 1 er...
familk d'an mùri.slre étraager, et eeus qllÎ sont de lnr ••Ï#, &n .tn

ne sont pas auujétia au loù ci•ilea de la ~lion chez la- e. 1 "'·


quelle ils réaideat.
Les eirpressiona qui dhignent les personnes à ~ai les mi-
nistres communiquent leur privilége ne sont-ellell pas un
peu trop générales? Regarde·t-on comme composant la fa..
mille des filles mariées , leurs ~poux majeurs, des eofans
majeurs et établis 11ui se trouvent chez l'amL~eur acci-
dentellement et sans qualités? Des domeatiques qu'il a pris
·en France et qui composent aUS!i sa suite, participeront-ils
an privilége?
Ces ques&ions peuvent donner lie11 à des diflicoltés sé-
rieuses ; et c~mme elles tienoell\ de plaa près au droit
polilique qu'au droit ci:vil, on propose de supprimer ces
articles.
L'arûcle 8 porte qu'un Français ·peut être traduit levant 1&

an tribunal de France, pour l'exécution d'actes permis aux


élrangers, et conseolis en pays étranger.
Cet arûde est trop général. Ne peut-il pas y avoir, n'y
a-t-il pu det actes permis en pays étranger, et prohibés
en France? Il faut donc restrei!Mlre l~a-rticle; et peut~tre
conrienèlrait - il de reoyoyer à la loi politique le chapitre
entier du étrangers.
Le 3• chapitre, tù la petü du droib eil'ila, ut di"f'Îsé en
dem eectious. On n'a pas d'obeervaiion à faire sur la pre-
mière, de la perte des tlraits cwiù fJOI' aMicatwn 110lontain. La ch. •-
seconde trait~ de la perle de ces droits par condamnation Mc.'
judiciaire. Elle eat clivisée en lroi.5 paragraphes. Lc·premier
. 7·
100 OBSEAVATlONS

u- (des condamnations qui causent la mort ci11ik) pourrait être


d-
., réduit à un seul ar~cle, ceh~i où l'on indique les peines
emportant mort civile : l.a mort natarelle et les ptinu afjlic-
tl~ ou infamantà qlli s'étendent Il, toute la darie de la 11ie.
Les articles qui sui•ent seraient supprimés sans incon-
vénienL Il est inutile de 4lire qu_'un jugement en pays étranger -
n'emporte pas mort civile e~ Frante; qu'un jugement en
France ne produit àucan effet quand il a élA! culé ; que le •
•:; pré•eJ111 meurt ~ natds, quand il décède avant d'être
définitivement jugé....... que le contumax meurt aussi dans
l'inlé@rit! de ses. droiu, s'H décède avant l'expiration'. du
délai poor purger &a' contumace....... qu'il en est de même
du condamné, s'il décède avant l'exécution.
•6 Toutea ces dispo_aitiona aont renfermées d,:os l'article 24,
qui Conne le prepiier article du paragraphe 8econd, ainsi
conçu: La mort ciflile ne commence que du jour de fe.Ucution
dujug~.
Par le même motif, il convient de supprimer l'article
suivant ( 25 ), qui porte qn'en cas de cassation d'un juge-
ment, la mort civile ne i::ourt qne du jour de l'exécution du
jugement rendu par le nouveau tri-bunal. Aiuai les deu:a: pa-
ragraphes se réduiront aux articles 16 et 24, et aux autres
•7 articles 27 et 28, qui portent ( art. 27 ) que, si le condamné
par contumace n'est point arrêté, ou ne s'est point repré-
senté dana le délai , la mort civile est encourue du jour d,e
:19 l'exécution par effigie de sou jngemenl de condamnation ;
et (art. 28) que, s'il est arrêté oo s'il se représerue dans le
délai , le jugement 4e cont11111ace est anéanti de plein droit 1
et la mort civile n'est encourue qoe paF la condàmnmio"
postérieure.
a&· Observoµa cependant que cet ar1icle 28, tel qu'il est ré-
q •
digé Il.ans le projet, présenterait 1111e contradiction avec
l'article 24. Suivant celui-ci, la mort civile ne commence
qoe du jour de l'e:a:écotion; et suivant l'article 28, elle
commencerait du jour du jugemeJ)t contrMicloire.
DU TRUM1l'UL DE PARIS. 101

Oo oe s'explique paa sur l'article ~3, qui porte que le b


condamné qui s'est éndé el celui qui ne s'est pas présenté
dans les délais, ne sont point réiatégr~ dans les droits ci-
Tils par l'effet de la prescriptioo. li semble que tout ce qoi
concerne la prescription d«!S peines doit être renvoyé au
Code criminel.
Le paragral!he 3 (4' efleù de la mort ci11ile) diatingue as
( art. :ag et 3o ) ceax qai , èolldalnMs à la peine de mort,
se 10nt IOQllrait1 à l'eiu5cution da jugement, et ceu gu i
ont aé condamoéa à une autre peine emportaat mo~ civile:
les premiers sont déclarés privéa tk lou.r lu droiu cMu; les
seconds tont seolement privés des avantages du droit cMl
propremenJ tlit. .
Ici se repréleote une oheel'fatioa déjà faite. On distingue
deull droits civija; mais on n'en Jvait annoncé, on n'en avait
défini qu'un. Qa'eotend-on par le droil cwü propru11ent dit!'
Les aulean da projet ont senti qu'il fallait donner une ex-
plicalion , et ils ajoutent ( arL 29) : Ainsi 1 par eample, leur
contrat civil de mariage est dÎll0111; ils sont incapables d'en
contracter uo nouveau, etc., etc. Maïa ces indications o'é-
•ant doDDéea que comme esemple, la difficulté reste toujours
à peu prèa enûùe. Pour la faire disparaitre,. il faut donner
une définition précise da dnil CÏAIÏI proprement dit, ou re-
noncer à employer ces expressions.
L'article 31 porte que les morts civilement deme11re11t
capables de tous les actes du. tlroil naturel et du droit des
Bt!IU· Voilà encore ces exprusiom de tlroit de• ,eM em-
ployées dam aae acceplioa tout- à - fait ~ifférentc d«: la dé-
finilion qu'on en a donnée;.et les. e~l&• cités dans cet
article cle quelques actes dont lea morts civilemen~ restent
capables ne dillipent pas l'obscorit6! qJJi résulte de celle
coefmion. '
Dans l'énumération des conLrats qui sont interdita par la •
I mort civile, Îe trouve le conLral de-mariage. On établit ce-
pe11dant en principe que les mocts. civilement reslt;nl capa-
f>BSERVATIOi'S

hies des actes qui aool do droit .aturel; e& dans le discours.
prélimiaalre, on a annoncé que le mariage n'était ni un·acte-
cl~i'I, ni rm ace. religianJ, mai~ un acœ naturel, qui a fi1é
l'aueotion do législateur. Il semblerait, d'après, ce principe,
que le mariage ne devrait pas être interdit aux personnes
frappées de !DOrl civile.
D'nia autre c6té, si le droit da seru d911t il est ic;i question
comprend, comme daoa le drait romain, lea contrats dont
tootea lea nations cooaaiasl;nt l'usage, on ne voit pas par
quellt r•ison on baterdirait Je mariage aus: m.orta civ~ement,
puisqu'on lea déclare capables de tom les acLes <lu droit
des geas, parmi leaqnela oa ne peu& certainement ae dispen-
ser de ranger le mariage.
Mais ·sans iuiater particolièrement sur ce polut, et ,en
adoptant la prohibition p.or1ée a11 projet de Cotit, on croit
devoir soumettre à aes auleura quelques obaervations.
J..es condamnés à ~s peines emportant mort civile fis:e.-
ront certainement. l'attention da Gouvememeat. Quelque
parti qu'il prenne à leur 'gard, 100 iot.eation amra toujours'
cté, en exerçant sur le11r personne une surveillance rigo11-
reuse, de ne leur interdÏl'e neanmoina aucun moyen d.'uti-
liser Jeurs talens e& leur ind11Strie, et de rendre , s'il se
peut, en quelque manière, à la société, des hommes qu'elle
a été forcée de rayer de la li.ale des citoyens.
Le projet les déclare capable• de toutes tranaactiona corn -
merci ales, d'acheter, vendre, donner entre .,ifs, faire des
bauz à rente , à loyer•. .' cela ne .suffit pas_: en leur donoant
les droits de travailler et les .moyens d'acquérir, il ne ser~il
pas juste de leur interdire la plus douce, la plus. légitime
c1ès jouissances; il serait impolitique· et immoral de leur re-
faser· la faculté de contracter avec une femme une IOCÎé",
qui ne serait pas, si l'on veut, ho,norée du nom de mariage,
mais qui, en adoucissant l'amertume de leur situation ac -
tnelle, leur présenterait dans l'avenir .la perspective d'une
famille. De rous les moyens de rappeler .à la vertu les

4'
'
DU TBIBUIUL · DE PARIS. 103
hommes égaré& et corrompus, on n'en connaît pas de plus
efficace. Le plus grand bien que l'on puisse faire à l'homme,
c'est de le foriner au ti"anil : son. premier désir sera celui
d'une compagne, et son plus pressant besoin ensuite sel'll de
mériter un joar l'estime de ses enfans. Il faudra qu'il com-
mence par mériter sa propre estime , et son changement est
assaré cla moment qu'il en aura conçu le désir. Refuser aux
hommes alteÎDtl d.'àne mort civile l'espoir a•une union re-
connue par la loi, c'est lts vouer à la débauche et à toutes
sortel de \lices.
On peme clone -ru'il faut introduire en leur faveur une es-
pà:e de société dont on trouve les traces dans le droit romain;
une grande partie des règles du mariage s'y appliquerait né-
ce•airemeol. On regrette. que le temps ne permette paa de
présemter 1111 projet d'e •a:&ction de ce chapitre.

TITRE 11. - Du odes dutinia à ctJIUlal,er NllJJ cwü. 1i1. ,_

L'é&at cWil 1e constate par les·aclea de naissance, de ma-


riage, de cliYorce,. .de décès. Cetitre règle la forine de ces
• actes. On commence.par établir quelques règles communes
à loua : c'ell l'oL;et de vingt articles rangés eou le titre
DiaposiliOtU (Jiniralu. Point de 1'flesions à faire sur celte
p&M.
Qualt'e sections eonl ensuite desti6'es aux qaatre espèces
d'actes qui coostitueat l'état des hommétl : les pricâulioos
priles pqar usarer eet étal paraiaeot suffisantes.
O. o.blene seulement que, daos la section du actu de Ibid
ch. 3
mllTiap, on a compris deux clispositiom qui seraient mieux
plac4ea dens.le.chatïare duformaliti1 r,/albu à la céléhration
da~e. '
La premiè,re elt celle qm preecrit (art. 52) à fo.fficier ci- 75
11;/ de prononcer, au nom de la lui, que lu partie1 1ont unies par
lemarÏtJBe.
La seconde e&t celle qui prescrit la présence de quatre té- i6
moins. Ces clispoaitions, surtout la preutièrc, tienoc;nt à la
1o4 I OB..'IERY A1'10l,'IS

solenuité , à la substance du contrat 1 et non pas seulement


à la forme de l'acte.
lln da L'arlicle 54 prononce une peine contre l'officier civil qui
::i·s3;. dre1&e l'acte de mariage sur une feuille volanle ; on dit 41u'il
est conclamné à une peine a.iflictm qui ne peut escéder cinq
ans d'emprisamument. L'emprisonnement n'est pas une peine
affliclive. Peut-êlre serait-il mieux de .renvoyer aux Codes
criminel et de police correcliODDelle, la fixation et la gra-
duation des peines. ' ·
'7 Dans la section IV ( •• r"lu particulièrta t11œ actu de ài-
cà) , on lit (art. S7) : • Aucune inhumation ·De peut être
" faite sans l'ordonnance de l'o~cier civil, qu'il n.e deit dé-
• livrer que viogt-qu.atre heures après le décèa. "
Mais dans le cas de déds par suite de maladies contagieu-
sea, il peut être so11•ent trèa-pradent cl'iobumer avant les
yingt-quatre heures. En laiuant subsister la règle générale,
il faut cependant autoriser l'officier de l'état civil à permet-
tre l'inhumation avant l'eirpiratioo des vingt-quatre heures,
sur le .certificat de deDll hommes ae Pa~, qui auesteront:
i 0 le déùs cohstaot; 2° le cbager cla retard. •
Ir L'article 6o de la même section défend d'inhumer ceull
qui sont.trouvés morts avec indice de mort violente , avant
que l'officier de police judiciaire ait dressé procès-verbal de
l'état du cadan-e. On ppnrrait ajouter q111! cet of&cier serait
tenu de se faite aui1ter d'un liomme de l'art.
H· L'article 65 orclonne l'ûttcription. sur le registre de l'c!tat
85
civil, du procè&-verb&l d'esécalion d'un condamné. Les ré-
dacteurs du projet IODl ÎDYÎtés à examiner encore si celle
inscription est utile. Telle n'était pas l'opioien de l'aasemblée
constituante, qui 1 par son décret du 21 j3nvier 1790, or-
donnait, au contraire, qu'il ne filt fait, sur le registre 1 au-
cune mcn1ion du genre de mort.
Celle disposition paraît préférable.
l'l1. 6. La dernière section de ce titre (Je la 1·atiJication des or.tes
de Nte1t civi{) ne fournit matière qu'à une observalion.
OU 'TBIBU!.UL DE PABJS. 1-05
L'article 67 ordonne d'approuver et signer les renvois et ,.
les ralares; il défend les abréviations et. les dates en chiffres.
Il ne suffit pas d'ordonner et de défendre, il faut sanctionner
la disposition par une peine contre les 'centrevenans. L'ar-
ticle 11 de ce titre a prononcé une amende pour contraven-
tion am articles 2 , 3 et 10, p~rtant injonction d'insérer les
déclarations qui sont faites, d'écrire les aclea de suite et sana
blanc , et prohibilion de mettre par note, ou autre~l, au-
tre chote que ce qui est déclaré.
Il semble qu'on doit appliquer la m~me peine am contra-
•enl~ODI à l'article 67.

TITRE III. - Du diJmicile.


Aacane obse"aûon sur cet article. .~. J.

TITRE IV. - Iks a/Juns.


Ce titre contient de grandi acheminemens vers une mell- 1i1. '·

leare législation en fait d'ahlem ; néanmoins, il laiaae encore


beaucoup à désirer.
Le chapitre premief! eat intitulé :
IJe raJwnce E1' GÉ1'ÉBAL , d de la f'IUlllière donl el# tloit itre
nHUlalée.
On pourrait croire , en conséquence, que la dé&nitien qui 11 ~

n faire l'objet de l'article •" doit ~tre celle de l'a/Ju:nc• EN


Giuui., et s'appÙque sans dis1inc1ion à tous. les abaeoa.
Néanmoins, en la lisant, qn vo~t qu'elle ne concerne
qu'une ae~e espèce cl'•baens, cem dont on n'a pas de oou-
Tellea.
El il n'est question' !ln eO'et, qae de celle espèce d'abaens,
tant dans le surplus da premier chapitre, que dans la totalité
da chapilre suivant. .
Ce qui n'em~che pas que, clans le chapitre Ill, on ne re-
vienne à parler d'une .auLre.classe d'absens, qui n'a rien de
commua avec les premiers , savoir : de,s a/JIU18 pour la Jé.-
fenu de la ripubÜl/ru. ·

........
106 OllSl!I\TA TICll'S

On lombe 1 par là 1 dans · t'ioconvéoieo& déjà remarqué en


d'autresendroils 1 de créer des équivoqnes, en employant le
m~me mot dani des sens difl'érens.
C'est ce qa'il e6t ~té facile «l'éviter, en doomnt du mol
"'-"' ane notion qai s'appliqae·en eifet à toaa, et en ob-
aervaot eusuite qu'il y a deux sortes ·a1ah8eu, les uns dont
l'existence est~ et connue, les au~ don& l'existence
ea~ cloalleuee.
eom.
d11
Suivant l'a'rticle 6, la loi praame la mort de l'ah1e11t après
ch. S. cent ms molus à jour i. • ~. C'est ia. dispo1ition

des lois romaines ; ·mais nous verrooa plm bas ai, iudépen-
damm~nt de cette règle , il n'est pas possible d'en établir une
autre également solide, et plus rapprocliée do cours ordinaire
des chosea. ·
cb. s- L'article 7 déclare que quiconque préte11d nercer, sur les
COJD,
de la propriétés d'un absent, un droit quelconqae qui suppose son
1. 1 9 ' •
.décès, 4loit protrrer ce fait ~ et l'on applique cette ~écision à
l'héritier présomptif, au ·lé~, au clonatfire sous condi-
tion de survie , au propriélaire dont le fonds est gl'e'fé d'ua-
fruit au profit de l'absent, en réserunt néaomoio1 à toutes
ces pe'l'soanes un d'l'Oit•provitoil'e dont il sera parlé ci-après
(art. 21 ) .... Nous croyons qu'il fa11t retrancher de cette énu-
m•ation le IJsaMin , par les raisons qui sont déduites sur
l'arlicle 21. ·
16iJ. Après uoir ainsi décidé, de la manière la plus formelle ,
que toute personne prc!teudaot exercer sur les propriétés
d'un absent un ·droit qui suppose aa 16.ort, doit commencer
par prouver ce fait, on ajoute, .art. 8: • La loi n'exige point
cr inc)ispensablement la preDYé , par titre a.dientique, du
• décès de l'absent; elle se contente de pn!somptiotU B1'fM1U,
" telles que celles qui résuhent de la dispari1ion de l'absent
• après une bataille , un naufrage , ou tel autre aceiclcnt qui
• a pu procurer sa mort, et depitis lequel il s'est écoulé cinq
• ans sans que Pon ait reçu aucune no11vclle. •
Nous ignorons sur quelle raison ou sur quelle autorité on.
DU TIUBUIU.L b6 PAl\IS. 107

a pu baser celle escep&ion. La loi , et celle ~éme projetée


a11 titre tlu acta de l'état dWJ, edgent iadiapensablement,
sans dislioctioo aucune, la preuve, par acte a11thenliqoe,
du décès. de la penoooe , hors 110 seul cas , celui d'impoui-
bililé, exceplé par toutes les lois, aavoir : lorsque les re-.
gislres soat perdas , ou qi>'il o •y eu a jamais eu ( art. 1.9 dii
tiare cité). Jamais la loi 1 eq _pareille- matière, ne s'eat con-
tentée de ·praompliona •lmpla, quelque. B"fM'U qu'on lea allP-
pote ; elle n'admet , oi cette partie , que la prâomptioa de
droit, la présomption IJBale, celle qu'elle-méJne a ~ra devoir
• élablir e' consacrer, telle q11e la présomption râultaot cles
cent annéea révolues depaia la naiMance de l'abaent, ou de
&oat autre- laps de temps daigné par la lei. Il serait de la plus
dangereuse con~q11ence, lorsqu'il •'agit de l'élat c1ea hom-
mes, de 1e liner aax présoqiptions ordiaaires ,.ai aujètea à
erreur. Le projet ~me actael n, 1ea a point admises relati-
vement au mariage ; il n'aclmet, à eet égard, pour mppl4er
la preuve, que la présomption résultant de ce ....e l'absent
est paneo. à cea& 1111 acoomplis·(in.fN, art.·27). Pourquoi
s'at...oa écarté de la tègle en ce qui coocerae les aucces-
sioaa el aalres clroils évenluela à réclamer aur .les biem d'un
absent?
On a eu qaelqaefoi• igml .à la circo111tance d'un acc:id.ent
aprà lequel l'absent avait disparu; mais ce n'a jamais été
que poar•déaermioer l'époque pn!ciae .à laquelle la •ccea-
1ioa é&aiL ceaeée ouverte, soit prOYiaoirement, soit défioi1i-
ve1Mat, lorsque d'aiHears œtte oaveraare était . coastame,
et jamais pour mppléer la preun •e ~ mort. Par esemple,
on demaadait (et c'est au point.sur lequel on élait parl&fP)
si la sacceuioo de l'absent était censée ouverte du jour des
dernières DOOVelles qu'on 3YaÏl eues de lui , 011 seulement ma
/
joar de l'envoi en posseuion obtenu par ses héri1ien. Po-
thier ( Introduction au titre des successions de la Coutume
d'Orléans, n° 37) adopte cc dernier sentiment, ~i a fait
peu de fortune, et que les a~teurs du Code ont r4!prouvé ..
1o8 OBSEB'YATIONS

Maia lorsqu'ao homme de guerre a disparu après une ha-.


taille, lorsqu'un o!Ulre s'est embarqué sur un vaisseau dont
on n'a potnl eu de nQuvelle, Pothû:r con'sent qae l'ouver-
ture de la succession soit reportée à une époque plus an-
cienne que l'envoi en possession , savoir : au jour même de
la bataille, ou à la fin da temps qu'a pu durer le voyage du
valueao. Voilà le cas, et le seul eu; où l'on a pris en con-
sicWration ces acciden1 ' pour lever un doute difficile à ré-
soudre. Jamais on ne s'en ell servi po11" remplacer la preu~
si importante du décù.
110•
IH•
I~es articles g, •P, 11, 1:1 et 13 règlent ce qui concerne •
uS- l'envoi en possession pro•Ï9oire\de1 biens de l'absent.
11&-
ta7 " Dans l~ cas (c'e1t ce què porte l'article g) où l'ab1ent
cc n1 a point laiasé de procuration poµr l'administration de
• 1e1 biens, les parens au degré successif peuvent, après
" cinq années révolaea depuis les dernières noavelles, se faire
" envoyer en pouession des biena qui ·loi appartenaient au
• jour de IOD déparL •
• Si l'ablent ( ajoule l'articlt 10) a laWé une procura-
• tioo, ses parens ne PeùYCDl demander l'envoi provisoire
• qu'apda dix annéet révolues ,!epajs .lea dernières nou-
" velles. •
·La disposition de l'arlicle 9, quoique conforme à l'usage,
paratt aujète . à de graves incqnvénieni• .Ce n'est point la
jou.i11ance, 011 uae administraliop avec pro&t, qu'on ac-:-
corde aux héritiers prétomplifs dans ces premiers momens ,
...-·ia .une simple gestion , une adminialr.alion comptable.
Néanmoins, q11e va-t-il arriver, si l'on met eo possession
tous tes héritiers au nombre de quatre ou cinq , peut-être
plm? 111 n'adminialreront pas en cammuQ, cela n'eat pas
possible. Il n'est pu probable non plus qu'ils aient la re-
tenue el la discrétion de commettre l'administration à un
seul d'entre eux. Ils partageront donc les biens contre
l'int.ention de la loi; ils feront des lots; ils diviserODt en-
tre eux le mobilier et l'immobilier; en uo mot, ils se
DU TRIBUl'(,AL DE· P .Ul!S. 1og
condoiront en vrais héritiers ou propriétaires, quoique la
loi n'ait voulu en faire que de simples administrateurs, el
que son esprit réprouve cette aviililé, ce sentiment im-
moral qui se bite de dévorer le patrimoine d'on homme
absent depois. peu d'années, doot, tout au plus, on soup-
çonne la mort.
Le projet de Code en celle partie paratt incon&éq-.ent~ En
effet , si l'absent a laissé one procuration, il n'y a plu d'en-
voi en posseuicm pour les héritiers' présomptifs, si ce n'eal
après dix ans. Dans l'i,nlervalle c'est un homme seal qui
administre, et cet administrateur est le procureur Condé.
La loi est morale en ce cas ; elle respecte fes convenances ;
eJJe soigne Je1 intérêla de l'absent. Pourquoi i. dàns· l'antre
cas, tieal-elle une conduite si diffé~~te?
Il y a encore mie contradiction qui nait de l'ar~icle 13.
Le procureur Condé qui administre les biens de l'absent est
obligé, par SOD Ûtre même, de lui rendre compte des frwls,
en qudqae tem~ qu'il reparaiase. Au contraire , les héritiers
présomptifs 4e l'absent , mis en possession proviaoire de_ses
biens' ne .Ont astreints à lui compter des rruilS' en cas de
retour, que pendant les dix anaées que dore .cet .ent"oi en
possea.1ÎOn; et s'il revient après l'expiration de ce. terme,
mt-ce Je lendemain' l'article 13 les dispense' à cet éganl'
de toute restitution. Qodle peut être la raison de ~ea dis-
positions si oppotéea? Il eat difficile as.surément d'en a.uigner
une plausible.
On é•iterait cea incotn-énieml et ces disparates, en s&a-
luant que, dans tous les cas , pendant les dix premières
annc!es les bieds de l'absent seraient régis par un adminiatra·
lear, soit le procureur fondé s'il y en a an, soit on curateur
oommé par justice. ,
Ce curateur devrait" ~tre un homme solvable ; cc pourrait
~l.re l'héritier présomptif lui-même,' oa .l'un .des héritiers
prélomplifs: l'essentiel 'est qu'il. n'y en ait qa.'uu, et qu'il
soit astreint à rendre compte.
OllSERVATIO'NS

I.cs fonctions déterminées par l'article 13 rcgarcleraic'Rl


alors cc curateur:
Elles con~istcnt à faire faire io~ntairc ;
A faire venck~ le mobilier de l'absent. ( U faot ajouter, en
là manière prescrite pour le mobilier des mineurs; 'c'dt-à-
dire , aux enchères après affiches);
Et à faire emploi·du prix.
L'article apporte une re.sl.rietion : à mow ffU c1 mobilier ~
·MIÜ trop modifue;. mais il peut ttre conaidéra\le, et néanmoins
iotéreuant à conserver, cominè s"il s'agit d'une bibliothèque
précieuie, d'une collection 1·arc d'antiquités ou d'histoire
naturelle, que l'absent.se sera peut-être formée avec beau-
-coup de peine et de ~"1enaes, et dont il serait injoste de le
-dépouiller par provision, dans l'incertitude où l'on est de son
retour. Il vaut· mieux mettre rette exceptions à moins que
le t'ri/J11n#Ù ; en connaû.rance tJ. eawè, tt apm ""oir entendu
le eainmluairc du Gou9d'ndnmt, n'autorùe le curaleur à con-
Ul'fler k mohiJiu en. lout os en partie. C'est la règle sage établie
pour les toteurs plr le Code même , article 6g,
Après dil' ans depuis les demi.ères nouvelles, les successi-
bles de l'ahaent pourront demander l'envol en possessioa
provitoire de 9U bieu, 'et l'ayant obtenu, se feront rendre
compte par celui qui aura eu précédemment la gestion , S()Ït
~urateor ou procuteut.fond,. '
A ce moyea il n'y a plus de confusion ni d'incohérence
dans la loi ; ~a ligue de séparation est marquée entre les deux
ac1minislrations, ·d'abord admin;stratioll comptab~e' puis
adminiatration avèc profit.
ul- L'article 14 détermine les effeta de ljenvoi en po&sessia.
ug proYiaoire. • Les héritiers, y esi..-il dit, tant qa'ils ne jouis-
.., sent qa'ea vertu de 1'envoi provisoire, ne peuvent p1'es-
"" crire la propriété dès fOnds et capilaus don& l'adminÏltra-
... tion lear est r.oufiée; ils ne peu'Vent :iliéner ni hypothéquer
... les immeob~es. "
Tout cela est vrai; mais il faut. ajouler que le droit résul-
DU TIUBU1"AllL nit »AR JS. 111

tant de la posseasion, ~me provisoire , est traosmwible


de sa nature, et peut êlre compris ésalement dao.a une
disposition onivenelle , à la charge , bien entendu , par les
héritiers ou aqtres soccelScara uni.encls , de remplir earers
l'absent, ou autres qui aur.aieot choit à ses biens, les obliga-
tions éventuelles de leur aaleor.
Toates ces mités sont ÎDCODleatablea, mais ont besoin
cl'~lre élloncéea, a&o que le silence da légi.slatear ne ~ollne
point lieu à c1ea pl'OCè&.
Le ~me article 14 déci.are • fU'aprèa tnnte aM """'1M&
" dep11û l'owo{ ~re, les héritiers de l'absent penveo'
" demander l'envoi en posse•ion dé&n.itif, et qo'ilS sont
" rendus propriilaira ineommulahle& , en vertu du jU(!l!llUnt
" qui le leur a~e, en présence et da consenkemen1 du
" commiuaire du Gouvernement. •
Il faut joindre à cet article le 18' ainsi conç11: • Âprts
" lu œnl aalliu {.WO/Mu de l'a!JMnt petllÙlnt la tlur« Je/'""'°'
• prwûoir~ , il est praumé mort du jour de la disparition , et
• sa iau:eaiori eat irréTocahlement acquise à ceu:r. de .aes
• pareas qai âaieat ses héritien présomptifs à cette épq-
... qu.e, soit que l1emoi en ~on ait été îait à lem-
" profit on noa. •
C'est-à-dire que ai aY&llt la n!Tolation de trente am de-
puis l'envoi provisoire, l'aheent se trouve avoir alleint sa
centième amaée, il est à l'instant répul~ mort·dèa le jour de
sa dispariLion, e& sa auccesaion acqaise à ceu qui 'étaient
alon ses hériliers, sana qu'il soi& besoin d'attendre le tempt
6:ré pour ob&enir l'envoi d~oitif.
Aiuai, TOilà de~ ·~ies ébablies par la loi poor acqat!rir
la proprü!té des biens d'un ùeeot; l'eoni •en poliession
déinlli{ ·aprèa trente ano•es rholuea depoia l'enoi provi-
soire , et l'appriheDlioa de la 10ccession ap• ceat ana
rholas depnia la na~ce de l'aheeut. .
Sealemeet, il faut remarquer la nuance· que là loi met
ealre les deax caa: dam l'un, les héritiers préaomptiû de
112 OBSERVATIONS

l'absent sont rendus propriétaires incommutah/es, et ik de-


viennent tels en vertu du jugement qui leur accorde l'envoi
définitif; dans l'aulre, l'absent est présu1Mmort, la posses-
sion de ses biens dévolue aux héritierB -e~t appelée nu:cession ,
et déférée sans qu'il soit l>l;soin de jugoment. Et dans tous
les autres articles du Codè , notamnieni: dans les articles 6
et 27 du présent titre, c'.est également à cette circonstance
de cent ans r!!volu.s depuis la aaiuance ·de I'abaent, que la
loi attache eiclmivemen_t sa présomption de morJ. ~ .
Nous croyons que la lai doit lie prononcer également sur
ces deux cas, lesquels doivent être entièrement assimilés;
q~'il y"a, dans l'un comme dans l'autre ,présomption tk mort,
el ouverture à la 'ucca&ion de· l'absent.
La présomption résultant des cent années de 1'absent est
é1ablie sur deux testes du droit romain (liv. LVI, CC deruuf.,
et liv. VUI tle wufr. ke.), · où l'on décide que l'usufrllit
laiué à un établissement public , ne dure pu au-delà de cent
ans , qui eat , dit la loi , le terme Je plus reculé ~e la vie hu-
maine; et de là; les d~cteun ont conclu avec beaacoup de
raison, que l'absent .n~n plus be doit pas être réputé vivre
p~ua de cent ana, et qu'au contraire, ~près cent alis réyolus
du jour de sa naissance, il doit être présumé· me.rt. Cette
présomption est très-jute, mais elle n'est pall la seule.
En effet, il.ne s'àgit pas ici d'examiner, dans un point
de vue général, jwqu'e.ù il est possible 41ue s'étende 1- vie
humaine, mai1 à quel terme il est probable qu'elle fiait , en
part~l a'an point donné: or' "personne ne prétendra qu'il
est po~le qu'un homme, pris à uae époque quelconque de
son exis\ence, continue de vivre jusq11'à ce qu'il ait atteinlsa
cenûèm.e année. On a cité lu lois romaioea; e~ oous :venons
de voir coqnnent elles s'expriment lorsqu'el!es·conaidèl'ent
la cbo11e aliisLractivemenL, mais Iérsqu'il s'agit en parliculitt
de tel individu, dont il faut, à l'a!ance et par aper.çu , éva-
luer la darée, ·elles parlent bien autrement. Voyu ce qu'elles
décident rela1.iv•111ent à la tomputation d~ la t'aleidie, dans
DU TBIBUl'IAL DE l>A.BIS. 113
les legsd'alimens, de pensions annuelles, de rentes viagères,
d'usufruit et autres semblables. Quel que soit l'Age du léga-
taire, la loi ne présnme pas que le legs puisse durer plus de
trente ans, et en conséquence, elle évalue à une durée de
trente ans les legs même de cette nature, faits à un établis-
sement public ( liv. LXVIII. ff. ad leg.falcid.): il faut même
arouer que, d'après l'e1périence, el les résultais que pré-
sentent les tables de morlalité, celte durée appréciative est
encore beaucoup trop longue. C'est une vérité afDigeante
ponr l'espèce humaine, mais que noa regrets et un désir
contraire ne sauraient anéantir, qu'un individu quelconqae,
bien constitué, bien portant, à quelque époque de sa car-
rière que ce soit, ne peut pas promettre raisonnablement.
plus de dix ou douze années d'existence·; et c'est sur ces cal-
culs notoires qu'est fondée toute la théorie et la pratique
cles contrata viagers. A plus forte raison donc la loi ne
pourra-t-elle pas être taxée de rigueur et d'injustice , lors-
qu'elle fixera à trente années la durée présumable d'on
individu.
Ajoutons que, dans le cas parûculiér , il y a une grande
circonstance qui parait écarter toute incertitude. Ce n'est
point simplement un homme qui existait il y a trente ans,
et qui, par cette raison même, est présumé act11ellement
ne point vivre , c'est un L.omme qui , depuis trente ans, n'a
point donné de Jes nouvelles: or , est-il vraisemblable et
doit-on P!ésamer qu'un homme vivant demeure trente ans
sans donner de ses nouvelles , san.s manifester son existence
d'une manière quelconque à ses parens, à ses amis, aux gens
de son pays, da lieu qn'il habitait, el 01i l'on snppose qu'il
a laiasé d~ la fortune ? La loi ne présume point, de la part
d'up individu, une si longue abdication de ses drnits: elle a
6sé le laps de trente années comme le terme le plus étendu
qu'elle pt\t.donoer pour intenter tous genres d'actions, reven-
diquer toutes propriétés, exercer toutes créances, et après
ce temps, elle présume l'abandon; non qn'absolument
v. 8
OBSERV A'flONS

parlant, et dans des cas extraordinaires, ce délai qu'elle


détermine oe puisse se trouver insuffisant, mais parce
qu'elle ne tient point compte des cas extraordinaires, étant
faile poar les cas ordinaires et habituels , et non pour des
cas rares el singuli:ers.
Enfin, il importe au public que des biens ne soient pas
frappés d'une trop longue inaliénabililé ; qu'ils puissent du
moins , après un certain temps , êlre mis dans le commerce,
et que la propriété en soit assurée. C'est pour cela que les
rédacteurs eux-mêmes, en s'écartant des principes vul-
gaires, ont décidé qu'après lrente a06 les héritiers présomp-
tifs de l'absent pourraient demandef' l'envoi en possession
définitif, et deviendraient, en vertu du jugement qoi le leur
accorderait, propriétaires incommutaLles. C'est pour cela
fjUC, dans le titre de l'usufruit, arlicle ·40, ils onl déclaré ,
conlre )a loi romaine qu'ils abandonnent en celle partie , que
l'usufruit accordé à une communaulé d'habitans ou à un éta-
blissement public , ne dure que trente ans; et en général , on
mil qu'il onl limité toutes les actions, l'exercice de tous
les <lroit!I, à ce terme de trente années. Pourquoi donc
ont-ils été si réservés relativement à la fixation de la durcie
présumable des absens ?
Nous croyons que la loi doil dire qu'après trente ans
depuis les dernières nouvelles ( non pas seulement depuis
l'envoi provisoire), l'absent est présumé mort, comme
après cent ans depuis le jour de la naissance , et qut> ce
principe doit s'étendre à toute matière ; que la .uccusion
de l'absent doit être censée ouverte dans an cas comme
dans l'autre , et esl déférée à ceux de ses parens qui, à l'é-
poque des demi ères nouvelles, se trouvaient en degré de
lui succéder.
Néanmoins, .comme personne ne peut êlre dépouillé d'un
droit acquis que par 11ne possession contraire non interrom-
pue , pendanl tout Je temps élabli par la loi pour prescrire ,
il convient d'observer que, tant que les héritiers de l'absent
DU TlllBU!fAL DE PARIS. 115
n'out pas joui pendant treote ans, de quelque manière que
ce soit, ils peuveot être évincés, ou par l'absent lui-même,
en cas de retour, ou par d'autres parens qui prétendraient
coocourir avec eux ou les exclure.
Après trente ans révolus depuis l'envoi provisoire obtenu
par les successibles de l'absent, ils pourront demander l'en-
voi en possession dé6nilif, et deviendront alors propriétaires
incommutables, en vertu du jugemeul qu'ils obtiendront en
présence et sur les conclusions du commissaire du Gouver-
nement.
,.,
Si l'absent ou les autres prétendans-droit à la succession •r-
sont mineurs, le délai po~r obtenir l'envoi défioitifne courra
ëontre eux qu'à compter du jour de leur majorité.
lUais pour ce qui concerne l'absent en particulier, à 1h
quelque époque qu'il se représente , même après la succession
réputée ouverte et l'eovoi en possession définitif, les héri-
tiers présomptifs mis en possession de ses-Liens, sont tenus,
sur sa demande , de lui délaisser ceux desdits biens qu'ils peu-
vent avoir entre les mains, néanmoins dans l'état où ils
se trouvent, et sans restitution de fruits. Celle dispoùion,
dont le projet ne parle pas , est de toute justice : car enfin
la présomption, quelle qu'elle soit, doit céder à la vérité;
el les héritiers présomptifs, s'ils sont dispensés de rendre ce
qu'ils n'ont plus, ne peuvent être exemptés de rendre ce
qu'ils ont. Il serait même à propos d'ajouter que si tous les
biens, ou la majeure partie, se trouvaient aliénés, les héri-
tiers présomptifs pourraient être condamnés à lui faire ,
pendant sa vie , une pension ·proportionnée à la valeur des
biens dont il s'agit , à l'état actuel de leur fortune, cl à ses
propres besoins.
L'article 21 décide que, lorsque les héritiers présômptifs 123
oui obtenu l'envoi en possession provisoire dt's biens de
l'absent, ses léBataires, ses donataires, et tous ceux qui
uaient sur sa propriété des droits suspendus par la conili-
1ion de son décès, peuvenl les exercer provisoirement , 3 la
8.

116 OBSE.RVATIOI'{S

charge de donner caution pour la restiLution des choses mo-


bilières qui leur .erc<1it délivrks.
Cet article ett jmte par rapport aux donataires et autres ;
mais à l'égard des llsataires, il est inconvenanL Le testament
d'un homme vivant, ou', ce qui revient au même, d'un
homme dont la mort n'est pas certaine, ou légalement pré-
sumée, est une chose sacrée: on ne doit point l'ouvrir, s'ilest
·clos i s'il est ouvert, H ne doit point être communiqué, et
le dépositaire seul peut en prendre connaissance. En un mot,
dans aucun eu, le testament ne doit être exécuté qu'après les
cent années de vie de l'a&ent, ou les trente années révolues
depuis les de.rnières nouvelles, ou l'envoi définitif obtenu
par les héritiers: jlllflu'à ce, les légataires doivent être dé-
claré4 npn-recevables.
Néanmoins, comme il se peut faire que l'abseoL dt laissé
des se"iteur1 ou domestiques qu'il fût équit.able de récom-
penser, et à la subsistance desquels ont pt\.l croire qu'il etlt
-pourvu, les juges, en ce cas, devraient être autorisés, après
l'envoi provisoire, à leur accorder une pen1ion ou une
somme quelconque à prendre sor les fruita.
115- Les articles 23, 24, 25 et 26 déterminent les effets de
• 131
l'absence relativement aux droits éventuels qui peuvent com-
péter à l'absent. Ces articlea sont conformes aux règles, et
bien conçus.
ch. 3- La fin de l'art. 27, qui statue sur lei effets de l'absence re-
eom.
de lativemenl au mariage , doit être supprimée à parlir des mots,
aec.3. à , que , etc.
moms
139 Dans l'art. 28, ap'tès les mots:" tant que l'époux qui avait
disparu ne se représente point, " il faut ajouter: et ne fait
pas Mloir la qualili de mari; car, s'il se représentait sans récla-
mer les droits de son mariage, on ae voit pas pourquoi le
nouveau mariage serait dissow.
1, 0 L'art. 29 paratt inutile. L'époux étant héritier légitime à
défaut de parens 1 il est clair 1 sans qu'on le dise 1 qu'il
· pourra de.mander l'envoi en possession des biens de son
DU TRIBUNAL DE PARIS. 117

époux ab,,ent, s'il n'a point laiMé de parens haliiles à lui


succéder; et ce droit incontestable sera encore plus hors
d'atteinte , si les articles de la section Jre, rédigés avec soin ,
sont conçus, comme ils doivent l'être, e~ termes généraux,
qui appellent indistinctement tous les héritiers présomptifs.
Remarquez, d'ailleurs, que cet art. 29 est déplacé &Ous la
sect.111, inlitulée: Du effeu de rahsence relati11emmt au ma-
ritJBe. Il ne s'agit point de marÎIJ8e dans cet article , mais
seulement d'un droit utile de la femme ou du mari.
La sect. IV et le chap. III paraissent bons dans leur ,,,_
• 1'3·
entier. ea
&n da
D'après toutes ces observations, •oici comme on propose
de rédiger le présent titre :
~·· ,.
TITRE IV.-De l'a/Jsence.
CHAPITBB 1... - Des abaen1 en général; de ceux dont on n'a point
de D011Yelle1, et comment leur abaence doit etre con1tatée.

Art. i•. L'absent, en général, est celui qui n'eat point us


actuellement dans le lieu de son domicile.
On en distingue de deux sortes, l'an dont. l'existence est
certaine et èonnue, l'autre dont l'esistence est incertaine.
Art. 2. L'existence de l'absent est regardée comme in-
certaine après cinq années depuis sa disparition , ou depuis
qu'on a cessé d'a.oir de ses nouvelles.
( Les arL 2 , 3, 4 et 5 du projet, à conserver. ) 116
el•p•
116
CBAPITBB IL - Da eJfeu de l'ab1ence il l'égard de ceua dont on
n'a point de nouYalles.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

ArL 6. La loi présume le décès de l'absent ap;ès cenl com.


da
ans écoulés du jour de sa naissance , ou après trente ans ch. 3.
depuis sa disparition ou les deruières nouveliles qu'on a eues
de lui ; jusque là , lè fait de sa vie ou de sa 1ilor_t demeure
incertain , et l'effet de l'absence se règle d'·a près les distinc-
tions ci-après établies.
118 O~EI\ V ATlOMS

SECTION ire. - De. efllta de l'aboenoe, relatf..ement aux hieaa qme l'abtenl
~it aa jom de sa cfuparilion.

eh. 5- Art. 7. Quicorrqoe prétend exercer sur let propriétés d'un


com. absent un droit qui suppose son décês doit prouver ce fait ,
.. ,,._
de
et, à défaut de ce , doit être déclaré non-recevable , quant à
présent, dans ·sa demande.
Ainsi , le parent qui veut succéder à l'absent, le légataire,
Je donataire sous la condition de survie, le propriélaire dont
le fonds est grevé d'usufruit au profit de l'absent, doivent
prouver son décès, et jusqu'àj ce, sont non-recevables dans
leur action, sauf, à l'égard des parens, donataires et autres,
le droit provisoire dont il sera parlé ci-après.
lôitJ. Article 8 à retrancher.
110 Art. 9. Dans le cas où l'absent n'a point laissé de procu-
ration pour l'administration de ses biens, les héritiers pré-
somptifs ou, à leur défaut, le commissaire du Gouverne-
ment près le tribunal de première instance peuvent, après
cinq années révolues, depuis les dernières nouvelles , faire
nommer un curateur aux biens de l'absent.
121 Art. 10.• Si l'absent a laissé une procuration, le procu-
reur fondé administre , et est maint!!nu dans sa gestion jus-
qu'à ce qu'il se soit écoulé dix ans depuis les dernières nou-
velles.
Art. 11. Le curateur nommé aux biens de l'absent doit
ltre solvable , et peut être l'héritier présomptif ou l'un des
héritiers présomptifs.
Il est tenu, aussitat sa nomination, de faire faire inventaire
du mobilier et des titres de l'absent, en présence du commis-
saire dll"Gouvernement.
Il doit faire vendre le mobilier en la m•nière prescrite
pour le mobilier des mineurs, et en faire emploi, à moins
que le tribunal, après avoir entendu le commissaire du Gou~
verne ment, ne l'autori,se à conserver ce mobilier en tout 011
en partie.
DU TRIBU?«AL DE llARIS.

11 doit être fait pareillement emploi de tous les deniers qui


pourront être recouvrés, provenant soit des fruits et revenus
échus, soit des dettes actives.
Le curateur peut requérir, pour sa sàreté, qu'il soit pro-
cédé, par un expert, à la visite des immeubles , pour en con-
stater l'étaL Cet expert est nommé d'office par le tribunal;
et son rapport est homologué en présence du commissaire du
Gouvernemeat.
Les {raïa de toutes ces opérations sont pris sur les biens
de l'abaeoL
Art. 12. Après dix ans dépuis les dernières nouvelles re- 125
çues, les parem de l'absent qui, à l'époque desditeg der-
nières noaYelles , se trouvaient en degré de lui succéder,
peuvent demander l'envoi en possession provi$oire des biens
de l'absent : cet envoi en possession n'est, quant aux fonds
ou capitam, qu'au séquestre et uo 'dépôt qui confie à ses hé-
ri\ien preaomptifs l'administr~lion de ses biens, et les rend
comptables envers lui, en cas qu'il reparaisse.
ArL 13. Les héritiers présomptifs de l'absent se font ren-
dre compte pas celui qui a géré ses biens depuis son absence,
soit curateur ou procureor fondé, et se chargent du reliquat,
dont ib doivent fairè emploi, ausai bien qoe des fruits et re-
venus échus Ion de l'envoi en possession.
lis doivent préalablement donner caution pour sl\relé de
leur administration et des restitutions mobilière& donl il~
pourraient être tenus.
ArL 14. Si l'absent reparait, les héritiers présomptifs 111
mis en possession provisoir1 de ses biens ne sont point
obligés de lui restituer les fruits échus depuis l'envoi en pos-
seasion; le tribunal peut seulement les condamner, suivant
les circonstances, à lui payer une somme convenable pour
subYenir à aes premiers besoins.
Arl. 15. Les héritiers, tant qu'ils ne jouissent qu'en vcrlu us
de l'enYoi provisoire, ne peuvent prescrire la propriété ·des
fonds et capitaux dont l'administration leur est confiée.

'·'l·
120 OBSEI\Y ATIOftS

Ils ne peuvent aliéner ni hypothéquer les immeubles.


Néanmoins, le droit que leur donne la possession, même
provisoire , est transmissible par voie de succession ; et il est
pareillement compris dans une disposition universelle , à la
charge par les héritiers ou autres successeurs universels, de
remplir envers l'absent, ou autres qui auraient droit à ses
biens, les obligations éventuelles de leur auteur.
1Jo Art. 16. Si, pendant la durée de l'envoi provisoire, la
Camille acquiert la preuve que l'absent n'est décédé que de-
puis aa disparition, l'envoi en possession cesse; la succession
est déclarée ouverte au profit de ceux qui étaient les héritiers
présomptifs de l'absent , à l'époque de son décès; el les pa-
rc os au profit desquels l'envoi avait été prononcé doivent
restituer les biens à cea derniers, maie non lea frwts échu
pendant leur jouissance.
u9 Art. 17. Après cent ana écoulés depuis la naissance de
l'absent, ou trente ans depuis les dernières nouvelles reçues,
l'absent est présumé mort du jour desdites dernières nou-
velles, et la succe8$Ïon est acquisè à ceux de ses parens qui
étaient lors en degré de lui succéder.
Néanmoins, tant qu'ils n'ont pas joui pendannren~ ans,
ils peuvent être évincés ou par l'absent lui-même, ou par
d'autres héritiers présomptifs qui prétendraient concourir
avec eux ou les e1clure.
liid. · ArL 18. Après trente ana révolus depuis Penvoi provi-
soire obtenu par les successibles de l'absent, ils peuvent de-
mander l'envoi en possession définitif, et deviennent pro-
priétaires incommutables, en.,,ertu do jugement qui le leur
accorde , en présence et sur les conclusions du commissaire
du Gouvernement.
Art. 19. Le délai pour demander l'envoi. en possession dé-
finitif ne court contre l'absent ou lei préteoclans-droit à aa
succession , que du jour où i.ls ont atteint leur majorité.
1 la Art. 20. A quelque époque qu'un absent ae représente ,
même après aa succeesion réputée ou.verte , et après l'en~
DU TIUBUIUL DE PARIS. 121

définitif, les héritiers présomptifs mis en possession de ses


biens sont tenus, sor sa demande , de lui délaisser cemt
desdits biens qu'ils peuvent avoir en leur possession, mais
dans l'état où ils se trouTent, et sans aucune !"eslitution de
fruits.
Si tous les biens , 011 la majeure partie d'iceux , se trou-
vaient aliéné&, les héritiers P.résomptifs pourront être con-
damnés à lui faire, p~ndant sa vil'. , une pension proportion-
née à la Taleur desdits biens, à l'état actuel de leur fortune,
et à ses propres besoins.
Art. 21. Lorsque les héritiers présomptifs ont obtenu l'en- 1 s'
Toi eu possession provisoire des biens de l'absent, ses dona-
taires entre vifs et tom autres qui anien\ sur ses propriétés
des droi&a saapeodaa par la condition de son décès peuvent
les exercer provisoirement , à la charge de donner caution
pour la ccfnsenation des immeubles en bon état , et la resti-
tution des choses mobilières qui leur sont délivréei.
Cette caution est déchargée lorsqae les héritiers présomp-
tifs de l'absent ont obtenu l'envoi en possession définitif.
Art. 22. Le testament de l'absent, s'il est clos, ne peut us
être oovert, et, dans aucun cas, ne peut être exécuté qu'a-
près l'envoi définitif obtenu par ses héritiers; toute deman~
formée par Jea légataires jusqu'à cet instant est prématurée,
et doit ~re déclarée, quant à présent, non recenble. .
Néanmoins, ai l'absent avait lai.ué des se"iteurs ou do-
mestiques qu'il flh équitable de récompenser, et à la aubsis-
tance desquels on pàt présumer qu'il e6t pourvu par son
testament, )es juges, après l'envoi provisoire, pourraient
leur accorder une pension ou une somme quelconque à
prendre sur les fruits.
Art. 23. L'absence ne fait aucun obstacle à l'exercice des
droi&a des créanciers et de tom autres , non dépeodans de la
condition dÙ décès de l'absent ; ces droits peuvent êlre pour-
suivis ou contre l'absent lui-même par ·une assignation doo-
nœ à son dernier domicile, ou contr.e .Je curateur à ses biens
122 OBSEB VATIO}IS

aussitôt qu'il est nommé, ou contre ses héritiers présomplifs,


dès qu'ils ont obtenu l'envoi en possession provisoire.
Au moyen des articles ci-dessus, supprimer les articles
du projet, depuis le 91 inclusivement, jusques et compris
le :.12•.

SECTION II. -Da effcll de l'absence, relalÏ•cmcnl aas droi11 éTenluels qui
pea•eat compéter Il l'ab1en1.

135- Lea quatre articles qui composent celle section sont bons
11 138
et doivent être conservés.

SECl'ION III. - Dei efYell de l'absence, relativement 111 mariage.

ch. 3-
com.
Art. 27. L'absence de l'on dea époux sans que l'on ait
de la reçu de ses nouvelles, ne suffit point pour autoriser l'autre
aec.3.
à rentracter un nouveau mariage : il n'y peut être admis
que sur la preuve positive du décès de ·l'a.tre ~Qoox, ou
après on divorce légalement prononcé.
13g-
Les articles 28 et 29 à l'etrancber comme inutiles.
,,,_
eM40
La section IV et le chapitre 111 paraissent bons à conser-
111'3·
et ver en entier.
lia d11
til. '·
TITRE V. - Du marïaee.
com. On présente d'abord des disposilions préliminaires en trois
d11
•it. s. articles.
« 1° La loi ne considère Je mariage que sous &es rapporb
" civils et politiques;
• 2• Elle ne reconnatt que le mariage contracté confor-
• mémeot à ce qu'elle prescrit ;
" 3° Le mariage est un contrat dont la durée est, dans
" l'intention des époux, celle de la vie de l'un d'eux. "
Ces trois articles paraissent devoir êlre supprimés.
Si ·la loi oe considère le mariage que sous ses rapports
civils et politiques, ce n'est pas en vertu d'une disposition
qni lui soit particulière 1 c'esl par une conséquence uéces·
DU TB.IBUNAL DE PARIS. 123
saire d11 pacte social, q11i, n'excluanl pas de culte n'en re-
connait cependanl aucun. Le Code civil ne peut donc con-
sidérer, en effet, le mariage sollS des rapports religieux; el
l'on affaiblirait cette importante vériLé si l'on croyait né-
cessaire d'en faire un article dans un C..:od~ dont les disposi-
tions peuvent être changées.
Il paraît également inutile, et il n'est pas rigoure11Sement
exact de dire que la loi ne reconndt que le mariage con-
tracté conformément à ce qu'elle prescrit; toutes les for-
malités ne 1ont pas esaenti.elles au même degré ; il en est
dont le défaut n'auéantit pas le mariage.
Enfin, la t'Ufinition qo'on donne de ce contrat n'est pas
complète. Il est bien Trai que sa dorée est , dans l'intention
des contractans, celle de la •ie de l'un d'eux; mais il a cela
de commun avec d'autres contrats, et ce caractère ne le
distingue pas suffisamment. Ce qui distingue en effet le ma-
riage, c'est qu'il a pour objet de perpétuer les familles par
une postérité légitime. En vain , dirait-on qu'il se contracte
des mariages sans espoir de .postérité :.ces mariages, heu-
reusement peu communs, tolérés plut&t que permis, n'em-
pêchent pas que le hot principal du mariage soit tel qu'on
Tient de l'annoncer.
On propose , en conséquence , ·de supprimer les articles
préliminaires, et de substituer une autre définition, qui for-
mera le premier article du premier chapitre.
Le titre est divisé en quatre chapitres; les trois premiers
traitent des conditions, des formalités, des nullités.
L'Sge requis pour contracter mariage est fixé à treize et. •U
à quinze ans révolus. Le moment de la puberté n'étant pas
marqué à one époque invariable, il faut bien que la légis-
lation présente , à cet égard , une di~position. On ne fait pas
cl'objection contre l'Sge proposé; cependant, les auteurs du
projet sont invités à examiner encore si les motifs d'une
u.ine politique et d'un intérêt général ne devraient pas faire
reculer le terme à dix-huil et à quinze ans. Plus on y ré.-
n4 0.8.SERVATIO~S

fléchit, moins on se persuade que les mariages plus pré-


coces soient utiles, sous quelque point de vue qu'on les con-
sidère.
La prohibition du mariage entre parens en ligne directe ,
est et doit être très-absolue. On pense qu'elle ne doit pas
être moins absolue et moins générale entre les 'alliés dans
la même ligne. De grues ioconvéniens pourraient nahre de
la seule idée de possibilité de mariage entre personnes rap-
prochées par une affinité si étroite i et il parattrait utile
sous plus d'an aspect de maintenir cette prohibition entre
parens et alliés au premier degré en collatérale, c'est-à-dire
entre frère et sœnr.
·l•-
150-
Malgré la contradiction apparente entre la disposition
160 qui fixe la majorité à vingt-un an'S, et celle qui el.Ïge pour
la validité du mariage le consentement des père et mère
jusqu'à vingt-ci.nq ana, on estime que les deu articles doi-
vent subsister. L'expérience et la sollicitude paternelles
préviendront quelquefois des erreurs qui seraient irrépara-
bles i et il est difficile de auppoaer dea cas où cet hom-
mage rendu à l'autorité des ascendans pourrait être nuisible.
!lais celle espèce d'estension de la minorité, que la ten-
dresse d'un côté, et le respect de l'aütre, peuvent justifier,
ne paraft pas devoir s'opérer en faveur des collatéraux,
quelque proches qu'ils puiasent être.
L'o~ propose, en conséquence, la suppression des articles
14 et 15.

.,,
•p- Que les morts civilement ne puissent paa contracter un
mariage proprement dit, à la bonne heure; m~is, puisqu'on
les reconnait capables d'une Coule d'actes, puisqu'ils peuvent
acquérir de plusieurs manières, il Ca ut aussi qu'ils devien-
nent susceptibles de contracttr une espèce de société avec
une compagne , et de transmettre leur fortune à des enfans
avoués et reconnus.·
La proposition contraire serait immorale autant qu'impo-
DU TRIBUNAL DE PARIS. 125
litique ; on ne répétera pas ce qu'on a déjà dit sur le cha-
pitre de la perte du droits ci11ils.
Quant aux sounlset muets, l'article 7, qui les concerne, est
sage; ils ne peuvent se marier, qu'autant qu'il est constaté,
,,,
ap-

dans les formes prescrites par la loi , qu'ils sont capables


de manisfester leur volonté. Mais il faut prescrire ces for-
mes, et ne pas laisser les sourds et muets dans une interdic-
tion qui résulterait do silence de la loi.
Après noir établi des-règles sur les personnes qui peuveqt IÎI. 5-

contracter maria~e , les a11teurs du projet passent &Olt for- cll. '·

malités relative. à la célébration. Ils ont bien senti qu'elles


n'avaient pas toutes le même degré d'importance , et que ,
dans Je nombre des nullités résultant de l'inobservation de la
Joi, quelques-unes étaient de nature à ne pouvoir jamais
être réparées; que d'autres, au contraire, ne pouvaient pas
être perpétuellement opposées , et par to111 les citoyeJ)s.
D'où l'on a conclu .qu'il fallait adopter, dans plusieurs cas,
la possibilité de la réhabilitation.
Pour faciliter, pour accélérer la réparation de ce qui
peut être réparé , on a donné à cet effiçt une action au com-
missaire du Gouvernement, et on a en même· temps iotligé
des peines aus époux qui se trouveraient en demeure de
demander la réhabilitation , quand elle serait possible.
Ces dispositions sont pleines de sagesse : elles ne sur6aent
cependant pas pour garantir l'exécution des lois dans un
contrat qu'on peut regarder comme le fondement de la
société.
L'officier public doit personnellement répondre de cette
esécation : c'est lui qui doit vérifier les capacités, et s'as-
surer qae le vœn de la loi est rempli; s'il ne le fait pas, il
commet un délit grave, et il doit être poursuivi extraordi-
nairement.
L'action criminelle n'est accordée, dans le projet, au ma-
gistrat faisant les fonctions d'accusateur public , que dans le
cas où l'acte de mariage se trouve inscrit sur une fouille
-
1:16 OBSERV ATJONS

volante: il en est beaucoup d'autres où l'officier de l'étal


civil serait encore plus répréhensible. S'il mariait un enfant
qui n'aurait pas atteint; l'âge prescrit, un mineur sans le
consentement du père , un fils avec sa belle-mère ; dans tous
ces cas el dans beaucoup ci'autres, ne devrait-il pas être
livré aux tribunaux?
Le commissaire du Gouvernement doit donc être tenu de
dénoncer toutes les infractions qui viendront à sa connais-
sance, lorsqu'elles devront être punies d'après les Codes
pénal el de police correctionnelle, etde poursuivre" lui-même
les contrevenans, lorsqu'il n'y aura lieu de prononcer contre
eux que des amendes.
~lais toute contravention doit être suivie d'une peine.
li faut ici des distinctions cl aires tlt précises des fautes qui
peuvent se commettre; il faut classer avec justesse les in-
fractions qui emporlent une nullité absolue et irréparable ,
celles qui ne détruisent pas la subslance de l'acte et auxquelles
on peut suppléer par une réh:tbili talion.
Il faut aussi déterminer nettement les personnes qui peu-
vent avoir le droit de réclamer, limiter un temps à leur
réclamation, et surtout admettre toujours l'action du
commissaire du Gouvernement, au moins pour parvenir à
une réhabilitation.
Le projet laisse à cet égard quelque chose à désirer.
Certainement le défaut de capacité, soil dans la personne
des contractans, 'soit dans la personne de celui qui màrie ,
opère une nullité d'une toute autre importance que le defaut
cle telle ou telle formalité dont l'inobservation n'altère pas
la :.ubstance de l'acte. Ces distiuctions ne sont pas assez
marqoées dans le projet. L'on voit' par ei:emple' conron-
dues ( arl. 16 et 42 ) les nullités résultant du deîaut de
célébration devant l'officier public 1 cl celles résultant de
l'inscription de l'acte sur une feuille volante.
· Il est sensible ttp<'ndant que ces deui: ,-ices sont d'une
n:tture bien différent<'. 11 n "y a pas de mariage en l"absence de

·-
'•
t DU TRIBUNAL m: PARJS.

l'officier public, parce que ce magistrat seul a le droit


tl'imprimer au contrat le sceau de la puissance publique, qui
doit nécessairement y intervenir. Mais il peul exister un
mariage très-réel, quoique l'acle soit rédigé sur une feuille
volante. Dans ce dernier cas , le magistrat est très-coupable ;
mais les contractans peuvent être très-innocens. Sans par-
ler de ceux qui, n~ sachant pas signer leur nom, n'appro-
chent peut-être pas de la table sur laquelle se trouve le
registre , combien de personnes $Ïgneraient, sans s'en aper-
cevoir, une feuille adroitement adaptée au livre qu'on leur
présenterait!
Cet exemple seul fait sentir la nécessité de ne pas confondre
toutes Jes inobservations de la loi. En disitinguant les nullités,
on doit fixer un délai , après lequel celles qui ne sont pas
absolues et qui peuvent être couvertes par une approbation
expresse ou présumée , ne pourront plus être proposées: mais
l'infraction à la loi n'étant pas moins conslante , l'action du
commissaire doit être toujours ouverte pour requérir la peine
cle la contravention.
Le projet présente sur cc point une disposition ; il inflige
une amende proportionée à la fortune: mais on ne peul se
dispenser d'observer que la proportion ordonnée est détruite
à l'instant même par la fixation d'un minimun de cent francs
el d'un muimum de mille francs.
On sent assez qu'un tel homme serait plus puni par une
amende de cent francs, que tel autre par une amende de
viugt mille francs; el que par conséquent toute fixalion d'un
m1Ui1111Un est incompatible avec l'idée d'une amende pro-
portionnée aux fortunes.
.,,,.
En général on a reproché un peu d'obscurité dans la
rédaclion de ce titre ; ce défaut tient en grande partie aux
renvois trop fréqaens d'un article à beaucoup d'autres. On
le fera disparaître en supprimant le chapitre du 11ullitis,.
pour refondre dans chaque chapitre celles qui peuvent y ~1re-
rehtives. ·
u8 OBSERVATIONS

C'est dans cet objet qu'on soumet aux auteurs du projet


une . rédaction. Avant de la proposer, on croit devoir se
permettre une observation sur l'attribution au juge-de-pais:,
et par appel au tribunal de première instance, de la connais·
sauce , des oppositions aux mariages et des demandes en
main-levée.
Dans des affaires oq les passions jouent un si grand rôle ,
de l'événement desquelles·dépendent souvent le bonheur et
la prospérité de plusieu~s familles, ou ne devrait pas craindre
de saisir les tribunaus civils. Il serait dangerem de les dé-
pouiller, sous le prétexte d'accélérer une décision qu'on
heureux accord aurait peut-être quelquefois prévenue , si
elle avait été retar4ée de quelques jours.
On voit rarement des oppositions au mariage de citoyens
établis dans les campagnes, ou de citoyens .sans fortune,
da11s quelque lieu. qu'ils habitent : la proximité des tribunaux
d'appel ne laisse pas d'a'illeurs, dans ce cas plus que dans
tous les autres, de motif suffisant pour ne pas porter devant
eux les causes de cette nature.

TITRE V. - Du mariage.
CHAPITRE l••. - De6oitioo da muiage; dei qaalite1 et coaditioa1
reqaiae1 pour pou•oir contracter.

com. Le mariage est un contrat. par lequel un homme et une


da
1;1, s. femme forment, devant le magistrat, une société qui, dans
leur intention, doit durer jusqu'au décès de l'un d'eux, et
dont l'objet est de se voir revivre dans une postérilé légitime.

SF.Cl'ION I". - De ens qllÎ peawenl coalracler mari••·

•44 L'homme Agé de •••• ans révolus, et la femme Agée de •••••


ans révolus , peuvent c;ontracter mariage.
' 147 Ceux qui sont engagés dans un premier mariage non ié-
galement dissous ne pêuveot en contracter un secood.
161 Sont incapables de con11acter entre eus mariage, les pa-
rens et alliés en ligne directe, à l'infini ;
DU TBlBUNAL DE PARIS. 129
En collatérale , les frère , sœur, germains, consanguins 161
ou ulérim, el les alliés au même degré.
La même prohibilion subsisle, en directe el en t:ollaté- '''
et
raie, enlre lea eofans nalurels légalement reconnus , et leurs 1h
pHeDS et alliés.
Sont également incapables 'de mariage les interdit. Pour ae-
cause de clémence et de foreur ; '''
Cea.: qai sont frappés de mort civile. ~;
Tons mariages contractés contre les dispo1i1ions des Ir- ~h. '·
tides pttcédens sont nuls et de nul' effet.
Les nullités pour raison d'alliance 9u parenlé , de mort llHtl.
cin1e, d'intercliction, de mariage précédemment contracté
et non dissous , ne se coovrent jamais; elles peuvent toujours
être opposies par ceux qui y ont intérêt.
Les nmlita pour défaut d'ige peuvent être opposées par ••,.
1IS
les éPom , et par 1eurs père et mère , aïeul , aïeule , tuteur ;
mais e11es ne peuvent plus l'être après que la femme a conçu,
oa après l'expiration de l'année, à compter du jour où les
deux époux ont al.teint rAge prescrit par la loi.
Le coinmiJsaire du Gouvèroemeot est tenu de poursuivre,
au nom de la Joi, la nullité de tous mariages contractés con-
tre la disposilion des articles précédens : son action est tou-
jours admise.
Dam le cas , nUllmoios, oà les inléressés ne seraient plus
recenbles à demander la nullité du mariage, l'action du
commissaife se réduira à one demande en réhabilitation.
Il sera tenu de dénoncer à l'accusateur public, pour être
poursuivis, s'il y a lieu, et punis conformément aux disposi-
tions des Codes criminel et de police correctionnelle, sui-
Yant b nature du cWlit, l'officier public, les épou, pères,
mères , tutean , témoins et autres qui auront concouru à
former ao mariage contre les dispoaitions des pttcédens ar-
a.ida.
Les époux, leurs pères et mères, s'ils n'ont P'4 atteint
l"ige de vingt-cinq ans, ou leur tuteur, s'ils sont mineurs,
V. 9

·-
130 OB.SER VATIOISS

sont tenus de provoquer eu-mêmes la réhabili1a1ioa de leur


mariage, quand il n'es& pas frappé d'une nullilé absolue et
qui ne peut se couvrir. Si La r~bililatioa n'en esl provo-
•uée que par le mioi8'ère public , ils seront condamués à
une amende proportionnée à leurs facullés, et qui ne pourra
jamais ~re au-desaoas cle cent francs.

''' Le mariage n'est pu valable, si les deux épom n'y ont pas
donné an consentement libre el formel.
''' Le consenlemenl n'est pas libre, s'il esl l'effet de la vio-
lence, s'il a été donné au ravisseur pendant qu'il tenait en
son pouvoir la personne ravie.
Il n'y a pu de consentement, s'il y a erreur, dans la per-
sonne que l'ane des parties avait intenlioa d'épouser.
,,,
.,.. Le conaentement des sourds el muets de naissance ne peul
être constaté que dans une assemblée de parens, ou d'amis à
défaut de parens, convoquée chez le juge-de-pais , tenue en
sa présence , à laquelle seront appelées les personnes ayant
habitude de converser avec le sourd el muet.
I.e juge-de-pais pourra ordonner la conocation d'une se~
coode, même d'une troisième assemblée, poar se procurer

.,. les es:plicatiom nécessaires.


Les enfans, jmqu'à ce 41a'ils aient aueinl l'!ge de viogt-
cioq ans accomplis, De peuttnt contracter marwge sans le
consenlement de leur père el de leur mère.
149- Suivenl les articles 11, 12 el 13 do projeL
150
ùt. t- Les mariages contractés cootre les dispositions des articles
dl '· pn!cédem sont nuls.

... La .Uités po• .Wfa•t de consenlmlent des épom , cM-


fawt de libert~, Yioleace, em:ar, peuvent ftre opposées par
les époas, leurs pères. mèfts, haleurs et aalres personnes
ayaat. ialér&
,,, Nmmoim, aprà ne colaahi1a1ion volontaire pendant sis
DU TRIBUNAL DE PARIS. 131

·mois, à compter du jltr- où la violeRce a cessé, ou dCJ, jour


où l'erreur a été reconnue , les épomt ne sont plus recenWes
à demander Li nullité. •
Les ptres, mères, lolerirs oe..10GLplua recevables à l'op- 1U
1oser Wl au après 41u'ils Oftl eo ·connaisaance de la cessation
de la violence ou de l'erreur.
Les laéritiers des époux soul aussi irrecevables .après les
délais ci-de11111 fués. Si les époux décMent avaat qu'ila soient
expirés, leurs hériliers profitent du d~i qui reste. à CGarir :
leur action n~e• plaa admise.après ce terme.
Les nullités résultant do défaut de copsentement des père, lltiJ.
mère, a'lem, ûeale, ne peuvent pu •tre proposéet ·par les
épou : elles ae sont pla1 admîtes de la part de ceux doat le
comenaement ~Lait nécesaaire , lonqo'ils ont fait f{oelf{ae
acte approbalif du mariage. ·
Sont pareillement non recevables à opposer la nullité ré- llitl.
sultan\ du défaut de consentement ceux qui avaient droit de
le clonner, s'ils n'ont ex~rc&i lear action dans l'annlte da jour
où ils aurom eu c~naiasance do mariage.
Le commisaaire do Goovernement est tena de poursuivre 114
la nollit~ des mariages faits en contravention des dispositions
prffédenta. Dans tous les cas oà l'action des parties n'est
plus recevable., celle do commissaire se r6tuit à la ~habili­
lalion , et à Caire pr•oacer dea amendes contre cem qui
auraient cll\ la requérir, conformément à l'article•• ·, ••• sane
prqaclicc des poarsuite1 u&raord~re• conlre. l'o&cier pu-
blic et ae1 complices , IJile le c.ommitaaiœ d.o Gouvernement
es& tenu de dénoncer à ~'acc'"8Aeur ,.V.lie , ainsi qo'il a été
dit ci-deaus.

CHAPITRE JI. - De11 formalité• relatlve1 à la célébration. du


mariage.

Le mariage doit être célébré publiquenient , dans la mai- 1&1


aoo commune du lieu où l'un des époux a son d.omicile.
g.
13:.a OBSEAVATIOKS

•P'" Il peul être célébré dans uue autrM-mmune, du conseo-


165
tement e:a:près et écrit de l'officier civtl du domicile.
Le do~icile, quant au mariage, s'acquiert par sis mois
d'llabitation dans une commune.
I/JiJ. Le domicile du mineur est celui de son père oa de so•
tuleur.
166 La céMbralion du mariage doit être précédée de deux pu-
blicatioas ~as le lieu do domicile de chacun deuteux époux,
dans la forme prescrite par la loi.
u l...es publications sont f.ailes à dix jours aa moins d'inter-
valle l'une de l'autre.
1H Si les p:arties contractantes sont mineures de vingt-cinq
ans, ou l'une d'elles, les publications sont encore faites a11
domicile du père ; en cas de décès, au domicile de la mère ;
à leur défaut ' au aomicile des aïeul et aïeule•.
165 Le mariage ne peut être célébré que devant l'oC&cier
public.
75 11 est tenu de se faire représenter les actes qui·con~tatent
l'Age et les capacités des contractans, et de s'assurer que tou-
tes les conditions requises par la loi ont été obâervéès.
Il demeure r:esponsable de.leur inobservation.
75 Les contractans déclareut, à haute vois, qu'ils se pren-
nent pour mari el femme.
16id. L'officier pultlic prononce, au nom de la loi, qu'~ls sont
unis en mariaRe•
I/JiJ. La déclaration des contractaos el la prononciation de l'of-
ficier public doivent être faites en présence de quatre témoins
majeurs, parens ou non pareos , dont deux au moins sau~ont
signer et signer;ont.
76 L'acte de célébration sera dressé de suite par l'offic~er pu-
blic: il contiendra les noms, pr:énoms, profession et domi-
cile des époas, la mention des publications, des coosente-
meos de ceus qui ont droit de les donner; il stra signé de
l'officier public , des coqtractans , des pères, mères, aïeuls,
DU 'fl\IBUN·AL DE· PAl\IS.

aieules ,. témoins. S'il y en a qui ne sachent ou ne puissent


1igaer,. il en sera fait mention.
Le défaut d'énoaçiatiou des prénoms, profe&sion et domi- •r-
76
eile, dam tous les us où ils sont exigés, n'opérera pas une-
nullilé, lorsque l'existence et l'identité des personnes seront
d'aillears-.comtanbls; mais l'offic:ier public, et ceux qui n'au-
roat pu fonroi ces énonciations., seront condamnés , sur la
p<?U'flQÎ\e au cemmiaaire do Gouvernement' à une amende
de·cent fraoca au meins.
Le défaut de eélébralion dank la maison commune n'opé- lit. 5-
ch. 4.
rera pu seul une nullité. L'officier public , les époux, pères,
mères, tu&eurs. aïeuls, aîeul'es et témein& qui auront assislé
à. la célébration, seront punis personnellement chacun d'Une
amende proportionnée à leur fortune , et qu~ ne pourra pas·
•ire au-deuom de cent francs. Le minimum de l'amende
con,re l'officier public sera de a.rois centafraucs. Le commis-
uire du GoUvernement est ,enu d'en poursuivre la condam-
nation.
Dm tous lea autres cas , les mariages célébrés contre les
clispositioos des articles précédens sont mals;
Les nnlliiéa résultant du défaut de présence de Pofficier
public et de quatre témoins sont absolues , et ne peuvent pas
se couvrir: elles peuvent être opposées par toutes les per-
soones qui y ont inté~t.
Celles râaltant do défaut de publication ne peu\'enl ·pas
être oppol4es par les contractans , mais seulement par les
~rea, mères-, aiënls , aienles, tuteurs, et autres personnes
qui pouvaient avoir i11té~t de s'opposer au mariage.
Après le laps d'une année, à compter du jour oà ils ont •83
ea;connaÏll&Dce-du mariage,. ceux qui auraient pu s'opposer
(autres néanmoins que les personnes liées à l'un des époux

par un précédent mariage) ne sont plus recevables à l'atta-
4P.enous préteste du défaut de publication.
L'actien est toujo•1rs ouverte au commissaire du Gouver-
11e111ent; mais.quand IC11.parties intéressées ne sont plua rece..
134 OUJU\V ATIOl"I&'

vables à l'e:1ercer, elle se réduit à la rét.abilitation, et à fair~


prononcer des amendes contre ceus 'Pi ont contrevenu à la
loi. Il est aussi tenu de déoonoer les infractions au•magistrat
aerçant les fonctions d'accasatear public , conformément à
l'article••••• ci-deuas,
170 •Le mariage contracté en pays étranger, entre Français,
oa entre Français et étranger, peut .l'être 1ai.aBt les Connes
uitéea dans le lieu oà il a été célébré ; mais il doit être p~
cédé des pabli~tions ordonnées ; et il ne peut être valable
qu'autant qu'il a été contratté par personnes capables, et
avec les conseoLemeos requis.
171 Trois mois aprà le retour des Français 1Ur le territoire
·de la répabliqae, l'acte doit être traDSCrit 111r le registre
public des mariages da · tin cle leur domicile , soue peine
d'ane anae8de proportionnée aux facultés des époo1, et qui.
De poutta jamais être aa-c1esao111 de cent francs.
Dan~ tous les cas oà le mariage peut être n~hiltté , il est
validé du jour de sa première célébration.
201 Lorsque la Dllllité sera prononde , le mariage qui • aura
été contracté de bonne foi par les deus épom produira
lléanmoins les effets civils, tant à leur égard, qn'à l'égard de
leun enfam.
202 Si la bonae foi n 'e:1iste f!Ue de la part de Pon des de&ll
épo111 , le m~riage ne produira les effets civils qn'en sa fa-
veur el u faveur des enîans. L'autre épou& pourra encore
être condamné à dilS dommaees-irrtérêts prop1ntionnés au
tort qu'il aura fait éprouver à l'époux de bonne foi.

CHAPITRE 111. - Dca opposition• au m~riage.

••- Tous ceu:1 dont le consentement est reqoia pour· la vali-


1;2
cillé du mariage peuvent &'oppoicr à sa céléLratien. •
,; 1 Les personnes engagées par mariage avec.l'aoe des par-
ties , sont aussi reçues à fonner leur oppotitioo.
17J Les père, mère, aïeul. aïeule, soat loujoan recevables.
à former, au mariage de lcûrs enfaas et desceniaas , ue
DU Tl\JBUNAL DE PARIS. 135
opposition fondée sur la parenté, l'alliance, la mort civile,

la démence , oo un précédent mariage.
· Le commissàire do Gouvernement est aussi reçu , et est
mboe teoo de s'opposer aux mariages qu'il saanit devoir
'
être contractés contre les dispositions des de111 articles pré-
cédens.
'l'out opposant est tenu d'élire domicUe dans le lieu où le 116
mariage doit ~tre céléltnt
Vopposition doit être iigni6ée aox parties, à Jeun per-
sonnes ou domicik!, et dénoncée à l'officier civil chargé de
cél~brer le mariage.
La demande en main-leYée de l'opposition doit être por-
tée devant le tribunal de première instance'· et 1auf l'appel,
1'il y a lieu.
Ces causes aoot jugées sans délai.
Si l'opposition est rejeté~, les opposans, autres que les qg
aacendans et le cemmitsaire do Gouvernement, peuvent 'Ire
cOIMlamnét à des dommages-intéréts.
Le chapitre IV traite des obligations qui naissent du ma-
riage, et de ses efl'ets civils; il ne donne lieu qu'à ùn très-
petit nombre d'oblervadons.
1° (Art. S:a.) Le& mfaM doivent flet alimens à leurs père 205
el mère qui aeat dans le besoin.
Il semble qu'on devrait comprendre les gendre et belle- 106-
107
611e dans cette OISpotition, et la rendre réciproque.
2° ( Art. 64.) Le mari peut contraindre sa femme à le ai 4
aaivre hors da sol de la république , s'il part chargé par le
Gouvernement d'une mission à }'étranger e:1igeant r"si-
tleuce. Ne ae.rait-il pas convenable de substituer au mol mû-
•ion celui de fonction pu6li9ut ! Le mot mission esl bien gé-
néral; il peat y en avoir de telle nature, que la femme serait
tris-ncosaMe de ne pas suivre son mari.
3° (Art. 75.) Le mariage se dtsaoot par la condamnation sa7
de l'an des deux épom à une peine emportant mort civiie.
Cet arlicle ne s'accorde pas avec l'article 24 du litre Jer du
136 OBSERVATIÔ1'S

livre I••, qui porte que la morl civile ne commence que da


jour de l'exécution du jugement. Ce n'est doac pas la con-
damnation qui dissout lè lien; si le .condamné mourait entre
la condamnati9n et l'exécution , le mariage ne serait dissous
que par sa mort.

TITRE VI. - Du dW<iru.


lil. 6- Des quatre chapitres qu~ composent ce titre, lê premier,
c. ··'· du cau.~s du di"oru, est celw .qui fournit mati~re à plus d'ob-
servations; il ne présente cependant que trois articles.
Art. 1". Le lien du mariage ne peut être rompu par le
divorce q~e pour des causes autorisées par la loi. Cela est
incontestable.
Ces causes sont (art. 2) lès délits et c~imes de l'un des
époux envers l'autre.
Art. 3. Ces délits sont les sévices et mauvais tTaite~ens ;
la conduite habituelle de l'un des époU:it envers l'autre, qui
rend à celui-ci la vie commune insupporta.ble ; la diffama-
tion publique; l'abandonnement do mari par la femme , ou
de la femme par le mari; l'attentat d'un épopx à la vie de
l'autre ; l'adultère de la femme, accompagné d'un acanclale
public , ou prouvé par des écrits émanés d'elle ; celui- du
mari qui tient sa concubine dam la maison commm:ie.
dl On applaudit à la suppression du consentement mutuel
c.••,_
comme cauae de divorce ; on voit auaai, sana réclamation ,
disparattre de l'énumération des cauaes, celles de la dé-
mence, de la folie, de la Curear. Le malheur d'un des époux
doit être un lien de plus pour l'autre; et le divorce Condé
sur ce motif est peut-étre aussi scandaleux que pou.vait l'être
celui fondé sur le consentement m,ituel. .
Mais a-t-on d6 faire aussi dispara!tre la. cause li.rée de la
condamnation d'un des épouz à des peiues affiictives ou in-
famantes? Ce n 'esl pas ici un simple accident arrivé à l'é-
pous: condamné: sa condamnation suppose nécessairemeol
la convictiop d'un crime grave. Or, peut-on forcer, doit-on
DU TRIBUNAL DE PARIS.

forcer l'antre conjoint à respecter encore le lien qui l'unit à


une persoune di~mée ? L'époux capable de cet effort don-,-
nera , si )'on veut , un· grand exemple de courage et de vertu ;
mais on n'a pas le droit de l'attendre et de l'exiger de toua la
citoyem.
On eslime donc qu'il faut mettre parmi lea causes du di-
vorce la conclamnatien à dea peinea affllclivea oa infamantes;
la auppreuion de cette cause affaiblirait en quelque manim
l'opinion de eu peines, lorsqu'au contraire on ne saurait
trop l'aggraver.
On a fait aaai diaparattre la caaae fondk sur l'a'blencè du e. 1••.
mari: ou come"e néaumoius çelle Coudée mr l'allandon
d'un des époux ; mais cellé-ci ne supplée pu à la came fon-
dée sur l'abeence. •·
Suivant l'article d, le tlivorce fondé sur l'abandon n'eat
admis que dans le cas où celui qai s'est retiré de la maison
commune , 11UU C111Ue /4gitime, a refusé persévérammenl de
1e Ranir à l'autre. Si l'absence a eu une cauu•ligililM, aa
tllll'ie f'lelle 9u'elle puiSM itre, même quand il n'aurait dooaé
aacane noaYelle, ne peut autoriser la '1e111ande en divorce.
Il est bien Yrai qne l'article ajoute: •aajce fUÎ en •lalllé ,,.
tiln de l'abtence.
Mais les dispositions de ce litre , relativement au mariage ,
se Rduiaent à deux articles ( 27 et 28 ). Suivant le premier,
l'absence ne suffit pas pour autoriser l'autre époux à se ma-
rier; il De se peut qui' lorsque l'absent est parvenu à l'Age
de cent ans accomplis. L'article auivantajoute que, ai l'époux
a contracU un second mariage, il ne peut être disaoo.s , lant
que l'épom qui a disparu ne se représente point, ou ne
riclame pu par un fondé de procuration spéciale.
Certes, les dispoaitions de ·ces deux articles prouYent
anieux que tout ce qu'on pourrait dire qu'il faut admettre
l'abeence comme c~ de divorce. Pour l'avoir supprimée,
on est forcé 1° de dire que l'époax ne peut se remarier que
Jonque l'absent esl parvenu à l'Age cle cent ana, disposition
13i OBSltl\VATJOl'lS

trM-iocooveoante, el . .i sùppose des mariages faits à l'àge


de ~vingts et lie cent ans. On peel biea tolérer de
pareils mariagu ; maia il oe faut pu soJ1iller le Code d'u11e
tlilpesitieu précise qui les •lllwise ; 2• on suppese un ma-
riage fait par l'époux présent dans fincertilude d~ la PÏie ou tk
14 lftGl'l à. l'ah..t. Mais celte cdlébratioll à mariage ae"Fait
uacUlit de la part de l''pou préle11t et cle l'officier poblic:
paa"199i le suppo1er? On a dit, au litre du 11ta,.,
1- tliuobtlüm légak à,,,_.;.,,., on •• ~ M conbwclw un
qu'Mrlll

ucontl. La première chose que doit exiger l'or&cier public


ell ·.i.e la preme de la m.olutien légale da premier ma-
riap; et il ne cleit pu ea être fait dana l'incerlitade de la
vie oa • la mort de l'ablellL
Ces incoové~ieos disparaissent, en admettant l'ableace
parmi lea cames clu divorce. Cette atlmielion ellcl'a.aant plus
nc§c:...ire dam le 1y.alme d11 projet , qu'en y établit ,.....
maxime inviolable .que , pour qu'il y ait ùmjoa , il fut '19e
la r.ek'alte 61e l'épou seit deatilllée de ea..e /igitiln•, et qae
a.llH 1ea feia que l'a6unec o pOMr prW:ifM WN. eau. "8m-,
qaelle 41a'en aoit la durée, et encore 11ue l'abaeM ae doaae
aucune n01&veUe, il •'y a pu lieu à demaader le divorce ;
disposition qui maintient le lien du mariage joaqu'à ce qae
l'aheent soit parvenu à 1'4ge de cens ans; et qui ae denne
la pD81Ïbilité d'an secend mariage que loraqa'on est hors
d''lat de le CQDtracter.
Cepelldaot, rien n'eet plDI facile à ua 'poux qui veat
.aMadoaner l'auh'e , l8DS que celui-ci ait le ùoit .Je- récla-
mer Je divorce, .-e de prendre ane CUie légi&ime po'ur
pr&1tt.e de son abieoee ; et d.ana ce cas, il a'oP'rera cotre
les deux épous , par la ~olooté d'un 1eul , une '5épara&ion •e
fait 418Î r6uaira tom les iaconvéaiens des anciennes sépara-
liona, sana être jmti6'4e par aucune caoae.
Il faut donc admettre l'absence coRUDe came de diYorce.
Mais doit...oo admettre aussi parmi ces caases l'incompa-
tibilité d'ltumeur ou de caractère ?
DU TBIIUlUL DE PARIS. 13g
L'article de la loi sous laquelle •ous Yivons est ainsi
COllÇU:
" L'un des épom: ,.111
faire proooncer le divOl"ce , sur la
• sittylk ~1dio1& d'inco..,.aiWlité d'humeur ou de earac-
• Vire••
On a& ioia de peoeer •'un article aiui n!dip cloiYC
troanr sa place dam le Code , et qu'il paiae to11joan
IUlir.e à • ipou d'aae Û1tlf'k alléga&ion d'incempatibililé
pour amoriler ... diYorce 1mais , UDI 1ppro•nr la ricllc-
tion de l'.artide, on ne ~roit pat cJeyoir reje&er cette eame.
Les aateaN da projet oat ~conna, .dms ·le m.e.an
,...illlÏllaire, . .e l'ol/4aliD• 4iace•pali/Jiiili ,,.,,,,,,,.,,. d tle
~ fl'lll«IÎI ,.,,.,..elJUUI tr#-riel/.,. dard ,,, tlûr:uMiora

p•6/itpu .aail la llont.e da /ami/la , et deflim.tlrait un "'°""'*


,.,,,,.,.~. llaeanieat,. ajouter encore qM l'allégation
cl'incompatibilia4 cl!..._r et de c.ractèl"e' pou.ait catherde
graada aima ••u épou enen l'autre, et tp'il serait
al'fren de nepoa•oir.briler.le joug qu'en a.eyam le cot1P
,.hie à 1'4cbafaail.
L'article s7 • projet arrêsera toujours , dans ee" cas,
J'actiaa-du lpoas qai ae rè1pecte. Le ·d ivorce, dit-on , n'est
poursuiri que par la loi civile , sans préjudice de l'action
criminelle intenUe d'office par le miuietère pablic • .. ••. •
Il elt •ni.a à l'imtraction ae
la llemande en di'°...:e
jaaqo'aprèa le jagement de l,1cc111atioo ; d 6111' la reprUalation:
• j.,,_i"" CIO. . .HM ou ,,,,; """°"'' le diflOrœut .m.;. Oil'
wfell.
Aiasi l'époa à .ta de -.-1 l'aawe époux • .,.;.,
attenté ne poarrait oMenir son diYorce qa'en le 1:onda.iaant
à 1'4cb•fieqc! 1Si le uture l'anit 4\ooé d'aae grandev èl'ame
peu commqne , il préférerait exposer ses jours,' en ganlutt
le sileace , pour aauver ceux du coupable. Sans .toute quelques
époax • troaveroe peu disposés à de si grands sacrifices ;.
_ . ce ne aoat pu œuir 41ui mbilent le pbu la protection.
lie la loi.
OB.1Ell'VATIONS

Laissons donc l'incompalibilité d'laumeur el de carac~r~


parmi les causes de d~vorce ; mais prenons des mesures ldles.,
que l'un des époux ne paiase pas en abuser.
Deux considérations ont déterminé les t:édacteu rs · do
Code à rejeter cette cause: elle peut ru cacher que fabsmce de
toul motif raüonna/Jlt! •••• elle n'ut ptU sumptlhk d'une
p'l'CWe ~et U,ale •••••
La première de ces conaidératiom eerait très-grave , si
l'on continuait à prononcer le divorce sur la eimple allégation
d'an des épom. Ce n'eat pas là ce qu'on ptopàae, e& la loi
peul introduire dea épreuves et des .formalités teUea , que le
magiatrat soit uauré qu'il ne cède pas au catrice ·d'un seul,
maïa ciae la ~ité de la came soit reconnue de l'u et de
l'autre.
On dira peut-81.re qu'en l'abeence 'd'une cawe rieUe, ils ·
s'accorderont pour reconnaitre l'iacompatibilité d'humeur.
Maïa, ai l'on •oppose un concert entre les deux époux, il n~y
a plua de pouibilité pour empêcher le divorce. Une longue
expérience a appris qu'il existera des causes •moment où.
ils voudronL qu'il en exiate, et il n'y aurait que l'ab~lition
du divorce pour prévenir l'effet de ce conct>ura des deu:s..
volontés.
Le ,notif tiré de ce qoe l'incompaâhiBU d'ltumeur 11 'ut pm
1111upli/Jk d'uM prt:ul}è ripu~e et llfale ne paraît paa plH
q•e le précédent devoir entratDer la suppression de celle
cause de divorce. Celte incompatibilité est aussi susceptible
de preuve que la cnndlliû lrahitw:lle d'un du ipoU$ qui rend à
1'01'tn la "" commune ÎMllpport.ahle. Les au&eurs .du projet
adoptent cependant celle ~eraière cause, aas être effrayés
de la comidération qu'elle n'ut pœ nucepti/He d'une prt•i>e
P'Ïjrolll"aUe et légole.
La conduite habituelle se compose d'une foule de faits
isolés , comme l'iocompatibililé se maqifelte par une foule
de circonstances particulières. L'un et l'aatre de ces deux
motifs suppose un examen el une vérification de la part de
. nu TaJBUNAL DE PARIS.

magistrats éclairés et probes. Il faut que les deux époux


comparaissent devant eux en personne. Le projet n'a pas
pris assez de mesures pour forcer celle comparution. Si l'on
des époux est.malade. l'assemblée doit se tenir chez loi: s'il
refuse de comparaître sans ca~ légitime , il doit y être
contraint par de Cortes amendes , par la saisie de tous ses
revenus, par l'appréhension de sa personne: Quand les dem
époux seront en présence des magistrats, il faudra bien qu'ils
s'espliquent; et l'on n'aura plos à craindre de céder à la
fantaisie d'un seul, en adoptant le motif d'incompatibilité.
·A.près avoir euminé les caaaes de divorce qu'on a sop-
primées dans le projet, il reste à s'espliquer 1111' celles qui

.ont élé admises.
On trouve dans l'énumération de ees causes, l'abandonne-
ment du mari par la femme, ou de la femme par le mari.
L'adllllère de la femme, accompagné d'un scandale public,
ou prouvé par des écrits émanés d'elle.
Saas cloute l'abandonnement de la part d'un des coajoinlS
est une caase lr~légitime dediTorce. On a déjà eul'occaaioa
de remarquer que le projet de Code établissait qu'il ne pouvait
pas y avoir d'abandon, lonqt1e l'absence avait eu, dans le
principe, uae cause légitime, quelle qu'en f6t la dur* ;
mais l'ahleace devant être, auiYant les comtnissaires, une
des caaaes du divorce, cette disposition n'a plus le ·même
focoaTénieat.
Qaaat à la came d'aduhère, on ne croit pas qu'on doive 119
la Mduire am deux cas de acaadale public ou de la pre6ve
par écrits émanés de la femme. Un mari ·rentre chez lui nec
deos ou trois aOtia; il surprend sa femme en adultère : il ne
pourra donc pas demander le divorce, parce qo'il n'y aura
pu de scandale public, ni d'~crit? Cette restriction ne pa-
rah pas devoir· aublisler , et l'on ne voit pas quel est le
motif sérieux qui pourrait la justifier.
On propeae , d'après les 1-éftexioDt qui précèdent , une
nouvelle rédaction de ce chapitre.
OBSl:R VA TIONS

TITRE VI. - Du divorce.


CBAPITRB I••. - O. cawe1 da 4iwon:e;.

com. Le lien du mariage ue p~ul êt~e rompu parie divorce que


du
e. ,~r. pour les cames autorisées par la loi , et dans les formd!I
qu'elle prescrit.
Ces cames sont :
L'alteulal d'un épou à la vie de l'auJre;
Les aévice1 et m~vais traitemens, et la coodui~ habi-
tuelle d'un des épO&JJ: envers l'autre 1 qui reud à celui-ci la
vie commuae iaaupportable ;
•p- L'incompatibilité absolue d'humeur ou de cuac&ère;
•3• La diffaillatioa publique ;
La cendanmatioo cl'ull clea épous à des peiDe.s a0lictive1
ou infaœaa&es;
•p- L'abandon du mari pa°r la femme ; ou de Ja femme par Je
dl
11DAri;
L'absence d'un des épom pendult cinq ana révolua, sam
qu'il ait donné de nouvelles ;
ug- L'ad1dtère de la femme , celui cla mari 4(ui tient sa concu-
a3o
bine dam la maison commuue. '
Le cbpilre II du $1-1 a pour objet 1- fermas c111 di-
vorte.
Il est superflu de dire que le divorce doit être dem.aJJdé,
iastnùt et pronoac4 eu connai..-nce de ~aae ~ en justice ;
·CJ'&'il ne peat 4lre porté de•an' du arl.itra; Clue le diYorce
velootaire est prohibé.
Toul cela se trouve dana l'ar~iclO qui dit que . le divorce
De peul ~lre prononcé C(Qe pour des~ amoriaéei.par la
loi, et dans les formes qu'elle prescriL Oa peut donc sup-
primer l'article 4, formant le premier de ce chapitre.
Les articles suivaos, juqa'a11 uc, ~lia.enl uu. préala-
ble à l'in1rodoclioa cle l'iuaa.aoce. L'épeu (fli demQde le
divorce doit obtenir, du pr4aicleot du lribual, ane permis-
DU TRIBUNAL DE PAl\!S.

sioo de citer l'aulre époux, et celte pennission ne s'actorde


que par une coi;nparulioe dei parties ortlonnée en pef90flne.
On ne peut , en effet, prendre trop de précaatfons pour
prévenir la acti01t1 indist:rèlc1 en divorce. Mais si les di~
,posilioos de ces articles sont seffisan&es pour les cas ordi-
naires , elles ne le seraient pu pour les demandes sar l'in-
c0111pa1ihililé pré1endae d'humeur et de caract~rë. En ad-
mea&ant celte came, il faut en prévenir lei abas aolant que
pouible. On pense donc que, dans ce cas, le d~ndeur au
divorce doit être contraint de comparaitre en personne de-
.aat le magistral.. S'il est clans U1l état d'infirmité qui oe lui
permette pat de se lrlplsporter, l'a11e111blée doit être tenue
chez lai. S'il fait ,déf'aot ans cause légitime , le magistrat
doit •ai infliger une amende proportionnée â ses facilités.
S'il fait défaut pour la 11eeonde fois, l'amende doit être dou-
ble. Au troi1iè-v5 défaut, tous &eS biens doivent être saisis,
e~ le magistrat est aulOrilé à f'aire saisir sa personne partout
oà il peut te trouver.
C'est 1arloqt dans ces comparutions et ces explî-cttiO'ftl ën
penonne qu'ao mag!strat intelli~ d~oavrira les inten-
tion• et pméfttioa le foncl du caraclèt-e des parties. Il doit lai
être permis de renouveler cette épreuve jusqu'à trois fois,
et dam me diatance telle, que les mouvemens violees de1'un
oa l'autre épom puiaent s'adoacir el se calme!".
Le procè&-verbal de ce qui ac passera aera communiqué
au commissaire do Gouvemement ; et, aprèt ravoir en-
tendu , le tribunat 1econlera ou ref11sera la permission· de
faire la deml'Dde en di'Yorce.
ÛD pourrait, en conléqaenœ, insérer les articles MIMDà •p-
. 1,,
après l'article 10.
Lo.raque la demande en divorce sera fondée sur l'incom-
patibitilé d'humear et de caractère, l'époas défendeur sera
lellU de compatatlre en personne aux joar el he11re indiqués
par le magi1trat.
S'il juatille de l'impossibilité de ae transporter au tribanal,
OBSERVATIONS

le juge se rendra chez lui assisté de son greffier, et l'épou1


demandeur sera tenu de s'y rendre.
S'ils étaient l'un el l'autre dans une habitation séparée 1 el
hors d'état de se transporter, il sera sursis à la tenue de l'as-
semblée jusqu'au rétablissement de l'un·des cleux.
Si le défendeur ne comparait pas,. el s'il ne justifie pas
d'une excuse légitime , le juge pro0 01:u:era contre lui une·
amende proportionnée à ses facultés, sans qu'elle puiue
etre au - dessous de trente franca' et ordonnera qu'il aoit
réuaigué.
Si le défendeur ne se présente pas sur la secon6e ci111tioo,
l'amende prononcée contre lui sera double de la première.
S'il-fait défaut sur la troisième citation, le juge ordonnera
que tous ses biens soient séquestrés et mia sous la main de la
iuslice, jasqu'à ce qu'il ait comparu, et dkernera contre
lui an mandat d'amener.
••
Lorsque les deux époux auront comparu et seront en pré-
aence, le juge, après leur avoir fait les observations qu'il
jugera convenables, recena les déclarations.do de~andeur
et lei réponses du défèndeor ; il leur demandera les esplica-
ti~ns et leur fera les interpellalions q11.. il croira nécell&irea;
il 1era d11 to11t dressé procès-verbal.
I.e juge pourra ordonner IUlC seconde , même une troi-
sième comparution en peraoooe, à tel intervalle qu'il dési-
gnera, llaol néanmoins qu'il paiale s'écouler plus d'un mois
entre chacune de ces auemblt~es.
Lea procès-verbaus seront communiquésaacommiasaire;
et le tribunal , après l'avoir entendu ,-accordera ou refusera
la permission de citer le défeucleur, sads qu'il puiase, dans
ce caa, la suspendre.
lua,.. Les articles sui vans, jusqu'au 32•, dans le projet, r~glent
plD•
da le mode d'instruction de la demande. On n'a pas d'observa-
ch. a.
tions à proposer: on désirerail seulement que, dans le cas de
la demande pour incompatibilité , les épous rua.sent toujours
tenus de comparaitre en personne au tribunal, à moins qu'ils
DU nnroi..u. DE PA.BIS.

ee joalifiassent d~ane impossibilité absolue , et que le tribu-


nal p6t, s'il le j ageait cooveoablë, ditîérerl'instructioo et le
jugement jusqu'à la comparution,
Les articles 32, jusques et compris l'article 38, ont pour
objet les mesures provisoires auxquelles peul donner. lieu la
demande· en divorce.
L'article 32 accorde l'administration provisoire dea enfaos :167
4u mari, soit q11'il soit demandeur, soit qu'il soit défendeur.
Point cle difkolté quand l'époux est demandeur. Maïa doit-
on lui accorder cette admioistraLion dana tous les cas où il
se trouve défendeur, et pour quelque cause que le divo{ce
eoit demandé? Ne devrait-on pas laisser au tribunal , lors-
~u'il prononce s'il y a lie. on non de faire la demande, la
ûcaJté d'accorder on de refuser au mari cett8'dmioiatration
.protiaoire ?
L'article 33 .suppose le cas où la femme qui demande le dl
clivor.ce a ·quitté ou déclare vouloir quitter le domicile du
mari ; .le tribunal iodique la maison où elle résidera.
On ne conçoit pas comment la femme demandant le di-
ivorce pourrait coo,iouer. de résider avec :ton mari ; et il
.aemble que, sur la présentation de la requête c1e la femme,
le président devrait toujours lui indiquer la maison où elle
.serait tenue de se relirer.
Les article., 35, 36 et 37 aont relatif1 à l'appos.ition de a;•
acell~, .qae la femme peul requérir pour la conservation de
ses droits, même dans le cas où le tribunal 1u1ptntl l'admit-
aion de la demande en divorce. Si la femme pouvait requérir
cette apposition, il faudrait du .m oins 41u'elle ne p~t être or-
donnée qu'en grande conaai1saace de cause, et lorsqu'il se-
.rait bien sensible que la dot .et les reprises sont en, da.nger.
Combien de citoyens dont la fortune serait détruite par cette
mesure indiscrètement exercée! C'est surtout dans rétat
commerçant qu'elle pourrait opérer des révolutions a05Si f11-
eeste1 à la femme elle-même qu'au mari.
Les auleura du proje& l'ont tellement senti, que , dans l'ar-
v. JO
OMER 'f ATJO~S

&ide 37 , ils étabJiuent que la main-levée des acelléa esl


toujours accordée dans cèrtains cas; et dans l'énumération
• on trouve celui-ci : 1i k mari pré1aite une stlrtté suffùante dœu
Je$ mblu per.onnels. Maïa ici l'on peut demander où aont

Ja meubles peraonneu d'un mari en communauté aveE sa


femme? comment trouver une 1Jreté dans des meublea qui
peuvent disparaitre d'un moment à l'autre, et sar lesquels on
ne saurait avoir un droit de suite? Si l'on suppose i'lne s6ret~
clans ces meubles, ce n'est pas seulement la main-levée der.
scells que cette ltlreti doit opérer , elle doit en empêcher
l'apposition.
On lit dans Je même article· qu'à compter da jour de la
demande ,ep divorce, le mari ne peut plus contracter aucune
dette à la chaPge de la communauté, ni dispoaer des immeu-
bles qui la composent, et que toute aliénation qu'il en fait
est nulle. )lais on demandera si le mari , qui ne peut plua
contracter de dettes à la charge de la communauté, ~
. 6ciera cependant pour elle? s'il est possible d'empêcher qu'il
n ·en contracte? Et oà sont les moy ena de rendre la demande
en diverce tellement publique, que les acquéreurs dea bieD
immeubles soient constitués clans une maun.iae Coi , Hiii
laquelte on ne peut pu déclarer nulle l'acquiaiûon qu'ila ont
laitef
La commiuion eslime donc, si l'on veut parler du droit
de la femme de requérir l'apposition des scellés, qu'il saflirait
·...
de deus ar1icle1.
Par le premier , oa dirait que l'apposition ne peat être
ordonœe que sur de violentes présomptioae que la dot el le•
reprises de la femme sont en péril;
Par le second , il serait dit que la main-levée sera toujolll'I
raite lorsque le mari consentira qu'il soit procécM à un iaven-
taÏt'e, ou qu'il ofl'rira caution auffiaante des droill apparena
de la.femme.
~nt aux défenses de .contracter des·dettea à la charge de
la ~ommunau~, ni de disposer1Je1 immeubles qui la cempo-
DU TlllBUlUL B& PARIS.

11ent, à compter J,, jour de la demande en divorce, on pense


que cet article pourrait être supprimé; ce qui n'empêcherait·
pas la femme de poursuivre, quand il y aura lieq, la nullité de
ce qui aurait été ~t de mauvaile foi et en fraude par le mari.
Le chapitre III traite des 6us de non-recevoir contre
l'action en diyorce.
L'article 42 établit en principe que la réconciliation est fin de
présumée de droit , si la femme est devenue enceinte depui& -;-.s.
la danantù en tli«Jrce. eb. 1 •
Point de cloute, lorsque c'est la femme qui poursuit le di-
vorce; mais lorsque c'est le mari qui est demandeur, doit-on
donner au.saï absolument à la femme un moyen de faire
tomber la demande du mari? La femme n'a-t-elle pas
souvent un intérêt tr~grand à se procurer une fin de non-
receYoir, qui prévient la déchéance •ont elle est menacée,
de tous les avantagea qui lai sont assurés par son contrat de
mariage?
Quand c'est elle qui pounuit, la fin de non-recevoir est
toujoun de son fait, et elle ne peut pas s'en plaindre; mais
lonqoe la demande est formée contre elle , est-il juste d~ la
laisser maftresse absolue de se créer une fin de non-recevoir,
par un moyen qu'elle n'aurait souvent que trop de penchant
à employer?
La commission estime que l'article doit être restreint au
cas où la femme peursuit le divorce ; mais que' dans le cas où
le divorce est d.emandé contre elle, il est peu convenable
d'annoncer si hautement qu'on la débarrasse même·du soin .
de donner l'histoire ou le roman de sa grossesse. Si c'est Je
mari qui en est l'auteur, il est peu présumable qu'il conteste
la réconciliation. S'il la contestait, il esisterait certainement
du preuves d'un rapprocheineat quelconque entre les deux
époux; Us n'ont pas pu ec voit sans que qu~lque personne
en ait été instruite: la fin dê noo-rnoir serait admise ou
rejetée soivant les circonstances: Mais lorsque la femme ne
demeure pas avec le mari, lorsqu'il est notoire qu'ils ne se
10•


OBSEBVATIOICS

sont pu vus , peut-on tirer contre le mari une 6n de non-


receYoir d'un fait que toot annonce lui être étranger, et qui
n'est, de la part de la femme, qu'un délit de plus?
ch. ,. On ne propose aucune observation sur le dernier chapitre
de ce titre.
TITRE VII. - De la pGlernili et Je lafiliaûon.
Les aol~urs du projet euminent, dans un premier cha-
pitre , qoels sont les enfam qu'on peut appeler légitimes ou
n~ dans le mariage ; ils déterminent , dam un second cha-
pitre, les preoves de filiation ; ils traitent, dam un trois~ème ,
des enfans nés hors mariage. ·
CHAPITRB Ior. - Dea entua l'=gitimea ou a~ daaa le mariage.

L'art. 1• de ce chapitre , qui est le deuxième do titre en-


tier, pose d'abord la règle fondamentale de celle matière:
• L'enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari. "
Et l'on ajoute avec beaucoop de raison : « La loi n'admet
" point l'exception d'adultère de la femme, ni allégation de
• l'impuissance naturelle ou itccideotelJe du mari. •
Les rédacteurs ne reconnaissent pour cause capaLle de faire
ceuer la présomption de paternité résultant du mariage ,
que l'éloignement des époux, et un éloignement tel, qu'il y
ait impossibilité physique de cohabitation.
Une loi romaine souvent citée ,. et que nous avons tou-
jours suivie , avait proscrit absolument l'exception tirée de
l'adultère de la femme.
Les Romains, au contraire, admettaient l'allégation de l'im-
puissance du mari , ou perpétuetlè , ou momentanée , résul-
tant d'une maladie ; et, en ce point notre jurisprudence
avait également pria pour guide leurs décisions.
Ils admettaient non-seule1nenl l'impossibilité rhyaiqoe
produite par l'éloignement dea corps, mais l'impoesibilité
morale , cau!ée par l'éloigntment des esprits ; et ce dernier
moyen • quoique moi.na bien accueilli parmi nous~ avait
DU TRIBUNAL DE PABIS.

nmmoins élé adopl.é dans des circomtances qui paraissaient


irrésistibles.
Les rédacteurs ont fait main-basse sur tool cela, et ils ont
bien fait; c'est un vérilable service rendu au public: la
~iété y gagnera, en voyant larir la source d'ooe multitude
de procès presque !<>ajours scandaleux.
Après noir ainsi défini l'euf'ant légitime, cellli qni est
conçu penclant le mariage , et_ avoir affermi la règle en
retranchant les esceptions qui la défiguraient, on eumine ce
que c' est qu'un enfant conçu pendant le mariage, ce qui
condtrit à décider· la grmde questioa d"es naissances pnma-
aarées et des naiuances tardtveir.
Silivant l'article3; •
l'enfant né avant re cent quatre-vingt-
• siuème jour du mariage ( c'est-à-dire à moins de six
• mo~ 1ix joura depuis ta. célébration ). ~est plus présumé
• l'enfant du mariage. •
.: 11 en est de même, ajoute l'article 4, de l'enfaat nédem.
• cent quatre-vhigt-six jours (ou.neufmois seize jours) après
• la dissolution d11 mariage. •
Les ftdacteurs , en cette partie , • aont encore. écanâ d111o
41roit romain , qni nous servait de règle.
Une loi cél~bre déclarait appartenir au mariage- l'enfant
né le cent qnatre-rin8t-deuxième jour, ou après six mois
dem. joaa ( liv. Vil, §. li, tT de auü et lep. lu:J81'etl•.)
Une autre loi.lerecoDDaiuait pour légitime, s'il était né dans
tout le cours d11 disième mois après la disselotion do mariage
( lig. 3 ,§.XI., fi'. Ced. tit.); et mhie, one novelle de Justinim,
conforme à on édit de l'empere11l' Adrien, va ju1q11'à admettre
la légitimité de l'enfant né dans le onzième moisaprèsla mort
d11 mari (Nov. 3g, c. li). Notre jorisprodeoce nait él.é
beaucoup plm loin, et il y a exemple d'an enfant décla~
Légitime treir.e mois après la mort d11 père; ce qui dépendait
toajoars des circonstances, el sartoat de l'idée.que les juges
S:étaient formée des mœurs cle la mère, de sa coadWte-
15o OBSERVATIONS

irréprochable , et de la bonne réputation dont elle jouis.sai•


dam le public.
L!i!S rédacteurs ont sagement fait d'établir sur ce point
llDe règle fixe , indépendante de toutes lea opinions ; et les
femmea les plus honnêtes n'ont point à se plaindre ici de la
loi, comme leur étant_injurieuse , parce que la loi ne juge
personne en particulier ; mais consacre seulement une pré-
somption générale et abstraite, néc811&ire an repos de la
société.
Reale à savoir sur quoi les rédacteurs se- sont déterminés
à assigner am naissances h4tiv~s ou tardivea, des limites
précises , autres qae celles que les lois romainea et l'usage
basé sur ces lois avaient indiquées. Nous devons croire qu'ils
ont consulté les gens de l'art el ce qu'ont pu apprendre les
observations récentes les plus stlrei el les plus autorisées : ne
connaissant pas leurs raisons, nous. ne pouvons les juger.
Le principe relatif aas naiuanees tardives est absolu" et
se refaae à toute exception; mais le principe parallèle,
concernant les naissances prématurées , en admet plusieun,
l'enfant "é au commencement du mariage ayant pu êi.re
conçu auparuant, et dea œuvres même de celui qui ensuite
est devenu mari. Ces esceptions sont riglées par les ar-
ticlea 6, 7, 8 et g.
La juriaprw1ence admeaait autrefois, pour première
ezception , la preuve dea familiarités du mari , antérieures
au mariage, avec la penonne qu'il a depuis épou8'e. J.cs
rédacteW'll ont écarté cette exception , conformément au
systême très-sage, adopté par les lois actuelles, et maintenu
ci-apràs par l'art. 25, qui n'admet point la recherche de
paternité non avouée. 111 se l'Maisent aus exceptions qui
renf'ermeot un aveu ou exprès ou tacite du mari.
3•4 Aiaai, suivant l'art. 6, le mari ne peut désavouer l'enfant,
s'il ell prouvé , par des écrita du mari loi-même , qu'il a eu
connaisaance de la grouease avant le mariage, On doit
aupposer, ea ce cas, qu'il est le père, n'étant pas présu.-
DU TllJBUNAL DJ PA.Ill$.

mabk q11'.il e6t épousé sciemment une fille grosse des œ11vres
d'autrui. Mais l'article énonce avec raison qu'il faudra que.
•le fait IO.Ît prouvé par desécrils émanésd11 mari lw-même,
teJ1 que ses lettres, par exemple, afin d'éviter le danger de
la preuve par aémoios, et de ramener tQUjours la question
à l'aveu du père. ·
L'art. 7 déclare que le mari ne peut pas non plaa désa- 314
•oaerl'eac..t, ai étant surleslieus, àl'époqaedelaoaiuance
.te l'enfant, il n'a pas réclamé dalU la li:z; moi&, ou ai, en eu
d'ablence, il n'a pas réclamé dans les huit maïa après soa
retour. li aemble qu'on aurait pu alonger un peu ce dernier
cWlai.
L'article ajoute qu'il pourra néanmoins n!clamer, après
cea délais, toutes les l0i1- qu'il fustifiera q11'on lw a dérobé
la conoaÏllaoce de l'accouchement de la femme et l'esistence
ae l'enfant. Il faudrait dire dans quel terme il pourra récla-
aner , en ce eu, après les délais ; ou phat&I il faudrait déclarer
•ue les cWlais ci-deuus indiqués peur réclamer ne courront
coatre le mari-qu'à compter du jour oà l'accouchement de
la femme et l'eDsieoce de l'enfant lai seront connus.
Si le aileace 4111 mari , présent ou de retour sur les lieu1 ,
...ait pGlll' le re..are non-recevable 'à désavouer l'enfant, à
PIM forte raiaon IOD •éiaveu serait-il inadmiaaible s'il avait
~ à t•acte de naissance , et que c~ acte mt aigaé de lui ,
a, collllaltt '-déclaration qu'il ne sait pu signer. Ceal ce
qae porte le m~me arlicle ; mais il 1e1Dble q,u'il devail ajouter
ae aceplion : à moüu que lt mari pristnJ à l'acte M dUatlout
par cd tU:k mime, oM ne se ~dt destM10uer. Il esl pouible
en elTet qu'il ne se rende présenl à l'acte que pour ef'f'ectuer
oa annoncer le désaveu, et empêcher que l'état de l'enranl
a'ac:quière, par ce litre, 1111 co~mence1wu1t ~'existence.
Alors ,co111ment pourrait-on le lui opposer ?
L'art. 8 oft're une précautien qui rendra ces daaveoit s.a
eitrfmement rares. " Tout acte ·enrajudiciaire, conteùnt
• le déaueu de la part du mari , est inutile ~ auit termes de
OllSUYATlO'NI

• cet article), s'il n'est suivi d'une action en justice, dirigie


• contre un taleur aà hoc donné à Penfant. "
S17 L'art. 9 ajoute néanmoins que " si le mari est décédé sans
" avoir fait le désaveu, maïa ayant encore la facul~ de le
• faire , aux termes de l'arL 7, la légitimi~ de 1"enfant peut
• être contestée par tous cem qui y ont intérfl. •
Il eat clair que peu de maris voudront affronter l'éclat
d'une pareille actioa, et que beaucoup préféreront de garder·
le silence, par ménagement pour uae femme dont, malgré
IA faute , ils ne croiront pas devoir se séparer, par amom
peur la pais 1 et par la crainte de s'e:iposer à la riaée da
public. Ne semble-t-il point que par là on retire d'une
main au mari la faveur ou plut~t la justice qu'on lui accorde
de l'autre?
Néanmoins, celle auposilion paratt sage e' nécessaire à
conserver ; il serait trop dangereu d'attendre un temps fort
long , et peut-être la fin du màriage , pour agiter la question
de l'état de- l'enfant , au risque du dépérissement des preuves.
Nous opinons donc pour le maintien de l'artScle , malgré sa
rigueur ; et nous désirons seulement, poar le rendre plas
utile , qu'on marque· précisément le délai dms lequel le
désaveu devra être suivi de i'action eo juslice ; autrement
cette oéceuitf pourrait devenir illasoipe , pw rapport . à
l'effet qu'on en attend:.
.SJ• L'art. 10 rappelle ldégitimalion parmariageaubstquent,
réglée dans une autre- partie du Code.
e. ••• Tout ce chapitre en général, nousa paru l>ien fait, J>ien lié
dans ses diaposilions ; et avec cle très-légers àmende111ens, oo
peut lui donner toute la perfèctioo cJoot il est SU1cepti&Je.

CRAPITBB U. - Del prean1 de la lli1tloa.

Ce seconcl chapitre est également rédigé dam les principea.


de. la plus saine jariapruclence ,. cpa'on a cherch6 seulement à.
ammorer.
ltll' TalBUNJIL Dl!. PARIS.

Lea prin~pales innovations qu'il contient ae- réduisent à


aem.
L'ane est relative à la preuve par témoioa, que l'on n'ad- Jal
met, en matière d'état, qu'autant qu'il y a commencement
de preuve par écrit.
On a toujours pensé qu'ane preuve si dangere~ ne doit
pu être légèrement admise dans une pareille matière , qui
intéreue cle si près le repos dea Camille• et le bon ordre de
la société. On tenai& clone que, poar être admis à prouves
l'état par voie d'enquête, il fallait pnaenter à la ju.stice da
iudicea violem, des -présomptiona graves, on commence-
ment de preuve capable de la déterminer. Maïa fallait-il que
ce CC?mmencement de preuYe réaaltàt ·d'écri&sf La loi ro-
maine ne le diaait pas; l'ordonnance de 1667 ne l'avait point
exigé ; et tous les magistrats qui , dans le dernier siècle, oat
rempli avec le plua de cliatincJ.ion les fonctioua du ministère
public, 4'.Apauau, Gilkrl et .autres, ont cru que, dans le
silence des lois positives , on ne pouvait impoaer on pareil
joug aa réclamant.
Les ndac&eurs ont été plus 8""ères , et ils ona voulu que ,
dans tous la cas , avec quelque appareil de probabilités et
d'indices que se pnaentàt clans les tribunaux celui qui de-
maDclait à faire preuve, il ne fàt point i!couté tant qu'il ne
npporterait pas an commencement de preuve par écrit.
On ne peul qu'applaudir à cette mesure. Elle écartera quel-
ques réclamations justes ; mais elle servira à en repouuer
an bien plus grand nombre qui n'auraient pas été fondées,
et loarnera au profit de la tranquillité générale : le bien pu-
blic 41oil l'emporter sur le bien particulier.
Une autre innovation non moins remarquable est celle
relative à la plainte en aappressioo·d'état. Autrefois, au ré-
clamant qui avait besoin de la preuve testimoniale pour
constater son état, et qui sentait cia'il n'y serait pas admis~
parce qu'il n'avait en sa faveur ni commencement de preuve
par écrit, ni cea p~somptions fortea qae l'on eligeai& pour
15( OBSUVATIONS

l'admeure à faire preuve, rendait plainte ait criminel eo


suppression d'étal, et, en vertu de la permission d'informer,
faiait eiitendre . . témoins ; après quoi il revenait demander
au civil qu'on le maintint dans l'état dont aon infornaation
offrait la preuve. On l'éconduisait, lonqu'on voyait claire-
ment que celle conduite n'était qu'un détour pour se procu-
rer par. la voie criminelle one preuve qu'on n'eàt pu obte-
nue par la voie civile; mata aouvenl oa l'aclmettail, d'aprà
cJee di1tiactio114 oà il entrait bea11coup cl1arbitraire; et, aa
111rplu1' l'information, 10fme aéclara nulle, qui sobsiaaail
toujoan comme mémoire, av~t l'efTet inévitable cl'inOuen-
aer lea juges auxqaela était d~~ la connlissance d11 procès
civil. Le. rédaotelll'I ont obvié à cet inconftnient, en 1\a·
tuaat que l'action, m&me criminelle , en suppresaion d'état ,
ne eerait point admile um up commencement de preuve
par écrit. C'est encore une pn!captioo qu'on ne peut qu'ap-
proaYer,
Mais on ne voit point pourquoi, en pareil cu, l'action
criminelle est réservée uniquement à la partie publique 9
et interdite aa particulier réclamant, qae l'on nduit à se
pourvoir par Jction civile. Cette clispositiou parait injaste.
Le n!clamant a iaté~l d'exercer son action par lai-même ,
de la diriger, de l'aêcélérer, puiaqa'elle suspend toale pour-
suite au civil, et de ne point dépendre, en cette partie, d'an
fooctionnaire qui a um cloale la coa&ance de la loi~ mai a
cpi peut ne pu avoir et auquel il n'est pas oWig6 de depaer
la 1ienne.
De droit c8aunao, et aeloo- la véritable• principe•, to11l
délit donne essentiellement lieu à ane action publique, a11
profit' de la IOCiété, et à une action privée ou cime, en fa-
"°" cle celui qai a aoafl'ert le clommap. L'action civile
peut ftn poanuivie en même tempa et dennt ies mêmes
ja8e1 que l'action publicpie ( Code d~ délits et des peine~,
article 4et11Ûvaa1 jmqo'au 8• ). Pourquoi le crime de 111p-
preafÎOD cl'é1at ferait-il seul esception à la règle générale ,.
DU TBIBm..AL DE PA RIS. ,55
en n'admeuanc pas ceUe concurrence de l'action civile ou
privée avec l'action publique ?
Enfin, dà qu'on décide què l'aétion criminelle. n'est pas
recevable en cette matière' de la part même du fonction-
naire public , sans un commencement de preuve par écrit ,
on n'aperçoit pas quelle a pu être la raison d'interdire cette
pommile an ~lamant. Que ce soit lui 011 la partie pobli-
qae qm rende 'Plainte , le. commencement de preuve écrite
11era toujoun exigé comme une condition néceuaire. De part
et d'autre, au moyen de ce ?réalable, l'action ne peut être
mjète à abm. .
Noas eroyons do~ qae le réclamant doit être conservé,
à eec égard, dans la plénitude de ses droits, excepté, comme
de raison, le cas oà l'action procéderait ou réfléchirait con-
tre lea auteun de 1es jours. ·l'..orsqu'ils sont morts, oa que le
crime de 1Uppression d'état leur eat étranger, il n'y a nul
sujet de gêner aa liberté.
Comme ce chapitre eal très-important, nous croyons ne
pu devoir négliger qoelq11és observations de détail qui
poarroat llC'Vir à le perfec&ion~er.
L'art. 11 iodique le registre comme la preuve directe et J19
ordinaire de filiation.
A d~ut de regislre, là possession d'état est admise par Ja~
JaJ.
l'article u ; et. à défa11t de poueuion d'état, la preuve par
témoins, s'il y a an comme11cement de preuve par écrit.
April quoi l'art. 13 ajoute: • Il en est de mime si l'enfant. liitl..
• a cité. imcrit IOUS de faux noms de père et de mère. »
On ne voit pas bien à quoi se rapporte ce mot tk mime,
ai c'eat . 1111iquement à la dernière disposidon de l'article
~nt, relative à la preuve par tmioios, oa en même
temps à la première, qui cmoceroe la possession d'état; en
IOl'le qa'on ait ,-oulu dire que l'enfanl qui ne peut s'aider du
registre, quoique inscrit sur icelui , parce qu'il y est inscrit
IOUJ de faux noms de père et de mère, a la faculté d'em-
ployer subordonnc!ment le remède de la poaseS1ion d'état,
156 OBSEB VA.TlOl.U

011 de la preuve par témoins; 011 qu'on ait voalu cfœe-.,.


comme il est probable, qu'il pounit user seulement d0i
dernier. Cette équivoque aurait besoin d'être le•ée. L'article
a aa autre défaut. On y parle de l'enfant inscrit MJW de faux;
nonu de père et de mère. )lais il y en a d'autres, en très-
grande quantité, pour qui le registre est encore plus muet
et inutile, quoique leur nom s'y trouve, parce qu'ils y
1ont inscrits comme enf'ana de pin el mère inconnw: il fal-
lait les exprimer.
•P'" L'art, 14 décide que • l'enfant exposé, abandonné, ou.
Jd
• dont l'état• él.é supprimé, n'est admi1 à réclamer l'étal
• d'~nf~nt né en mariage, que loraqu'il existe an eommen-
• cement de preuve par écrit, et qu'il peut employer
• comme tel le regiatre ciril qai coutate la naiuaoce· d'un.
• enfant conçu darant le mariâge, et doot le décès n'est
• point prouTé. •
Cet article, dans la première partie, n'est qu'une répé-
ti~on inutile de la règle générale , 1ullisamment exprimée
par Ica arûclea précédena; et la aeconde est une anticipa.-
lion sur l'article 15, dani. lequel oa expliqae ce que c'est.
. qu'un commencement de preuve par écrit.
Il semble que tou ces article• aeraient micas conç111 de·
la manière suivante:
511 Art. 11. La filiation te prouve par l'es:trait da regi1tre
civil des naiuancea.
ho ArL u. Si lea registres civila aont perdaa, ou s'il n'en
a pu élé tenu., la poueuion coutante de l'état d'enfant
né en mariage 1uffit.
hJ Art. .13. A dUa11t de poueuion comtante de cet état,
la preuve de la filiaûon peut ae faire par témoins, s'il y a un
commencement de pre11ve par écrit.
Il en est de même si l'enfant a élé inscrit 1001 de fam.
noms de père et de mère, ou comme né de père et mère.
inconnus.
L'tnfaot exposé; abandoDDé ou dont l'étal a élé supprimé,.
DU TIUBUNAL DE PARIS.

peut employer, comme commencement de preu.e par écrit,


le registre cÏ'vil qui comtale la naissance d'on enfant ~onçu
durant Je mariage, et dont le cUcès n'est point prouvé.
L'article 16 énonce les faits deaquels résulte la posses- Jam
sion d'état: ils sont de trois espèces, et constituent ce que
les jurisconsultes ont appelé nomen, tractaüu,fama, c'est-
à-dire , le nom do père porté par l'individu, son éducation
et son traitement , tel qu'il convient à un fi), , u recon-
naissance par la aociét~ et par la famille.
Varticle clit, à l'égard de la reconnaissance par la fa-
mille , que • le concours de cette dernière circonstance
• n'est paa toujours inclispensablement nécessaire. • .
L'ohle"arion nous paratt vraie, mais trop limitée; et
noas croyom qu'elle doit s'étendre • la plupart dei autre•
'circom1aoce1 qui ont précédé.
Il est pOllible, en effet, qu'on enfant qui a toujoura
porté le nom du père, que le père a toujours traité , qu'il
a élevé et même établi comme tel , qui a été reconnu pour
tel par la société, soit néanmoins méconnu par sa famille,
qui , par des niions d'intérêt, ou autres semblables , ne
voudrait pas le laiuer jouir de l'état d'enfant légitime.
Maï. ne peut-il pu arriver, par des raisons différentes,
que l'enfant ayant toujours porté le nom qui lui appartient,
ayant été traité comme tel par le père, et reconnu ·pour tel
par la famille , ~o ·moins par· les parens les plus proches ,
soit cependant inconnu sous celle qualité am: aatrea pareos,
et que aoo état soit on mystère aux yeux de la société ?
Ne peut-il pu arriver qu'un enfant porte le nom d'an
ael, soit reconnu généralement pour son fils, et par la ao-
ciét~ et par la Camill5 , tandis que le père seul , qui aura
conçu pour lui ane injuste aversion, s'étant persuadé ·raus-
aement qu'il. eai le fruit de la déWocbe , refusera de le traiter
comme son &Js ?
Il noua 1emblc que 1 dans tous ces eu , la légitimilé de
158 OJISEBVATJOl'IS

l'enfant ne souffrirait pas plus de difficulté que lorsqu'il lei


manque simplement la reconnaiuance de la &mille.
Noua croyooa donc que la réfle1.ion qm termine l'article
doit être généralisée, et qa'il &ut dire indistinctement,
après l'énumération dont il contient le détail:• Le concours
" de tout.a ces circun1tancts n'est pu toujours indispensable-
• ment nécessaire. H
Il en esl de la posseuion d'état comme de tonte autre
posseasion; de celle d'un immeuble, par esemple : elle 11
manifeste par une infinité d'actes de genres ditîércna ; mais
il .n 'est pas nécessaire que tous se réunissent; il suffit qu'il
s'en rencontre un certain nombre, et d'un caractère assez
marqué pour ne laisser aucun doate s11r la vérité et la légi-
timité de la posse.?5ion. C'est au1. juges , sous 1'110 et l'autre
rapport, à en apprécier la 111Cfisance•
•hg L'article 22 décide que l'action en réclamation d'état ne
peut être intentée par les héritiers de l'ent'anl qni n'a pas
réclamé, qu'autant qu'il est décédé mineur on· dans les cinq
années aprèa la majorité. A plus Corte raison faut-il décider
.qu'on ne peut point attaquer l'état d'un enfant, aprèa son
décèa, lorsqu'ii est mort en bonne et paisible possession de
l'état d'enrantJégitime; et cela demandait un article à part.

CBA.PlTBE Ill. - Del earu.. a6• bon da snariage•

..,o L'article 25 adopte le principe qu'une saine philosophie


.avait déjà proclamé par le décret du 12 brumaire an 2 , re-
latif aux droill d'enfana nés hors du mariage : • La loi n'ad-
., met point la reclwclie de la paternité non (ll)Ou/e, " Ainsi ,
la simple déclaration d'une fille devenùe gros.se ne suffi.ra
plus pour qu'un homme soit condamné, par -provision, à se
charger de son enrant ; ni celte ~~ déclaraûon , aidée de
iluelquea indices de familiarité, pour qu'il en soit déclaré
définitivement le père. Il faudra, suivapt la loi 1 que le pré-
tendu père avoue. Se11lemenl on aurait dd ~ifier les acles
<l'où résulte cet aveu.
\

DU TlllBUNAI. DE PARIS. '159


L'arlicle 26 établit au cootrairè, el eo cela il reclifie le 'J41
décret do 12 brumaire ao 2, que " l'eofaot méconnu par aa
" mère a la faculté de proo•er coutre elle sa 61iatioo,. •
f1Ui est •éritablement oo tàit susè:eptible de preu•e t d'ooe
preuve rigoureuse, et non de simples présompliona ba in-
dices , comme le fait de la paternité.
Le même article ajouie seulement, avec raison, q11e le
réclamant. ne sera point admis à la preuve teslimoniale s'il
n'a un commeocemeol de preuve par écrit, ou une posses-
sion _constante de la qualité de fils naturel de la mère qu'il
~clame.
Cea deu:r; article.s sont bons: néanmoins, le 25• ooas parat- ,,.
trait mieu rédigé de la manière aoinnle :
• La loi n'admeL point la recherche de la paternité non
" a•ouée.
• L 'a•eu réauhe, ou d'une recoonaissaocc formelle du
n père, consignée dans le regis~re de l'état civil, oa de tout

• autre écrit public ou privé, émané de lui , par lequel il


• se recoonatt père de l'enfant. •
L'article 21 porte que • toute rec.onna~nce do père )J•
• seul, non a•ouée par la mère, est de nul elTet, laot à
" l'égard do père que de la mère: "el l'on en aent la raison;
c'est qu'en pareil cas, la reconnaiuaoce du père est com-
bauœ, et ~me «Mtruite par le noft-aveu de la mère, en
qui l'on doit supposer plos de répugnance à méconnaitre le
frait né de son sein.
Mais l'article ajoute : " aana préjudice néanmoins de la
• pretn·e de il· malernilé , et de ses effets contre la mère aeu-
• lement. • On ne volt pas bien ce que l'article a Toula
dire par cea derniers mots. A~t-il voulu dire que dans le eu '
oà' la mère refoeerait de joindre aa reconoaiuance à celle
da père , on poarrait faire contre elle , mais contre elle seu-
lement , la preuve de la maternil4, et qu'alors la reconais-
sance du père, unie à celle preuve, aurait son effet à \'é-
gard de tous les deux? Ou bien a-t-il 'fOWll dire que , dans-
'
t6o OBSEBVA'l'l'ON

ce cas, la reconnaissance du père serait toujoun impuissante,.


mais que la maternité pourrait être prouYée, et aurait aoa
effet contre la mère seulement? Il faut avouer que ce der-
nier sem est le plus naturel , et il ne parait pas le plus rai-
sonnable.
L'article a un autre défaut. li dit bien ce qu'il faut penser
de la reconnaissance du père, lorsqu'elle est destituée de
celle de la mère : mais si la mère est morte , si elle est ab-
sente, si elle est en démence ou incap;able par toute autre
cause de donner une déclaration , que deviendra la recon-
naissance isolée du père 1 Ne servira- t - elle pas, du moins
par rapport à lui? C'est ce qu'avaient décidé les articles 11
et 12 de la loi do 12 brumaire an 2; et il semble que le
présent article n'aurait pas dl\ omettre celte disposition.
Nous proposons de le rédiger ainsi qu'il suit:
Art. 27. Toute reconnaissance du père séparée de celle
de la mère, ou de la preuve de la maternité, est de nul
eŒet, tant à l'égard du père qu'à l'égard de la mère.
Néaamoim, en eu de prédécès de la mère , .la recon-
11aiuaoce du père suffit pour consta~r, à l'égard du père,
l'étal d'enfarat naturel.
n en eat .te m!me dam le cas où la mère serait absente,
ou ~ns l'impossibilité absol~e de confirmer, par sa recon-
naissance, celle du père.
IH L'article 28 dit que • la reœnnai&iance du ,n. et rami
• tk lq mère 10nt vala'~es, à quelque épo~ue qu'ils aient
n été.faits. • On semble' mettre de la différence entre ces
mots de naennaùs1111u et d'œeu , dont l'on est approprié aa
pAn, l'autre à la mm. qooique. la reconnaissance ou l'aveu de
l'un ait en général autant d'effet que la reconnai..ssance -ou
'l'aveu de i'autre; et l'on remarque la même affectation dans
l'a~icle 27. Nous proposons, pour éviter les équivoques,
de dire dans celui-ci : La reconnaissance du pm tt ctlle de la
mèrr. ·
DU TBBUNAL 161

Le reale de l'article est bon_, ainsi que les cinq articles m-


11331-
suivans.
L'article 34 «:Jl dans un cas singulier, dont il paratt que ''•
voici l'espèce. Uq homme enlève une fille; elle devient
gros,,e de lui; il l'épous.e ensuite, ou ne l'épouse pas. L'en-
fant naît à une époque qui fait concourir celle de la concep-
tion avec la dorée du rapt, et iodique clairement le ravisseur
pour père : néanmoins, celni-ci se refose de le reconnattre.
Puisqo'il ne veut point ~lre père, les rédacteurs ne l'obligent
point à se déclarer tel, par respect pour le principe, que
la loi n'admet pu la paternité non avouée : mai1 comme
100 refm est injuste, et que le fait, dans ce cas particolier,
n'eat point douteux, les rédaclelll'I veulent qu'il puisse ~lre
condaJPné en cl.u dommages et intérêts au profit de l'enfant.
Cet article est ~quitable ; mais il serait plus clair si Oil
l'anit npproch~ de l'article a5, dont il est one modification.
Nous croyons aussi que sa disposition pourrait ~tre éten-
due au cas de Yiol.
Noua nnou de parcourir ce titre important de la pater-
nité et de la filiation, et nous l'avons discu&é avec toute l'at-
tention que mérite un prf'.ljet de loi qui .contient lei fon-
de~eos de l'état des hommes.
Eu finissant, nous ne pouvons nous dispenser d'y r~ar­ J.1"-
lil•••
quer une grande omission qui a frappé beaucoup d'esprits.
La -rédacteurs ne disent rien de l'aàoption; ils n'ep ont pas
même parlé dans leu~ÏJcours préliminaire. ·
Est-ce ollbli de leur part? on ne peut pas le p~sumer.
Ont-ils cru l'objet indigne d'examen? on a lieu d'en être
ldrpris, aprèa .qoe l'adoption a été l~ée et recommandée
aux 1'gillateors par un si grand nombre de personnes am:-
quelJes on ne peut contester des lumières et de la sages.se ;
11ue tant de citoyens ont en effet adopté; que la répobliqoe
elle-même a adopté; qu'on a décrété le principe de l'adop-
rion el son effet général; enfin lorsque la Fran"ce est pleine
acloellement d'enfana adoptifs, et qu'il en existe méme plu-
v. Il
16:.a OBSERVATIO~S

aieors qui, d'apr~ les lois e1istaotes, ont été eoyoyés provi-
soirement en possession, sous ca'ution 1 de la totalité de
l'hoirie de leur père. Toutes cea raisons et beai.coap d'autres
nous parattraient appeler on examen quelconque, et mbne
I
un sérieu:a: examen.
Tant que les lois· du moment ont dHendo de donner et de
tester, ou ont réduit ce droit à peo près à rien, par les bornes
étroites oà elles l'avaient circonscrit, il a été fort inutile de
•s'occuper d'adoption; car comment aurait-on pn faire an
enCant adoptif, c'est·à-dire, on héritier ou successeur uni-
nrsel, lorsque la loi ne permettait même pas ou permet-
tait à peine de faire le moindre donataire ou légataire ?
Aujourd'hui que la faculté de donaer et de tester a été ré-
tablie, qooique avec certaines limitations, tant en directe
que collatérale, par la loi du 4 germinal an 8 , et que les
ridacteors do présent Code, comme nous le verrons en son
lieu, proposent encore de l'étendre; aujourd'hui qu'un
homme qui a de la fortune, et qui n'a que des collaléraus
éloigaés, peut disposer de la totalité de son bien ; que celw
mhie qui a des collatéraux plus proches, peut disposer
oa des trois quarts ou de moitié; que le père même-peut dis-
poser du quart ; aujourd'hui qué cette législation existe, on
ne Toit.pas ce qui pourrait empkher un citoyen de se don-
111er up enCaat adoptif, et d'ajouter, en faveur de l'objet de
ses li~ralitél , au nom de donataire ou de légataire , celui
de fils. •
On a paru craindre que, dans l'élat de délabrement de
nos mœurs, celte institution ne favoriaAl la licence. Mais
les précautions les plus simples suffisaient . pour rassurer
contre ua pareil inconvénient; et tous cem qui oo.t présenté
des projets de loi sur l'adoption les ont indiquées. Des per-
aonnes mariées ne poarraient adopter que d'un mlltael con-
sentement. Un citoyen ou one citoyeoue ne pourrait adopter
qu'une personne de son sexe.
Un homme, a-t-on dit, adoptera aea bAtards. On pour...
DU .TlllBUNA.L DE PA.ars. 163
rail demander si c'est on mal. Mais les rédacteurs y ont
poarro, en statuant (art. 12 el 13 da titre des donatiom
et testamens) qoe les b!tards , même simples , ne pourraient
rien recevoir de leur père ou mère naturels au-delà de ce
que la loi leur défère ah inüstat.
Le b!tard, qudique adopté, serait soumis à celle loi comme
les autres; lorsqu'il serait reconnu pour b.ltard. A-t-on
voulu dire que le père naturel , au lieu de recoonaflre son
fila bltarcl , l'adoptera. comme étranger pour loi Caire pauer
one plus grande partie de ses biens? L'inconvénient &erait le
même saus adopti~n ; ~e père naturel', au lieu de reconnaftre
sea 6Js h4 tard en cette qualité , pourra le faire son légataire
oa son donataire uoiYersel.
Ou a dit encore que, dans nos mœurs actuelles, oil les pèrea
en général ont tant de peine à contenir leurs enfaos dans les
bornes clu devoir , où tant de fils indignes de ce nom étoufl'enl
jDBqU'aux seotimens de la nature, ce serait one grande folie
d'ajouter des enfana de son chois: à ceux que la naissance nous
a donnés, ou m~e de suppléer par cette voie à ceus: qu'elle
nous à refusés••.•• Il semble que c'e•t là un point qu'il faut
laisser à" la discrétion de chacoo , mais dont la loi ne doit
pas se constituer juge. Trop d'enfans assurément font le
malheur de leurs pères ; mais il y en a eocorè , ~ialgré notre
clépravalioo ( et l'on ne ooas contestera pas celle vérité si
consolante pour l'humanité), il y en a beaucoup qui foot leur
bonheur. Pourquoi envierait-on celte espèce de. félicité, si
analogue am sentimeos naturels, à celui qui désire de se la
procurer, à l'homme surtout qui , s'étant marié dans l'in-
tention si légitime d'avoir des enfaos, n'en a point eu, 011
a eu le mafhcur de les perdre ? La loi ne contraindra per-
ionne; elle laissera chaque individu mattre de suivre aes
go6&s et· s'es penchans particuliers: elle serait dure ai elle
forçait d'adopter; mais elle est injuste si elle défend de
faire.
Il est à craindre que le grand obstacle qu'éprouve parmi
11.
164 085.ERV A TIO'NS

nom l'iotroduclion de celle loi bienfaisante ne vienne pat


précisément de ce genre de corruption que l'on envisage,
mais d'une autre espèce de démoralisation qui n'est pas
moins réèlle , et qui , à tous égards, est infiniment plus
dangereuse: nous voulons dire, ce sentiment d'égo"isme qui
resserre, qui flétrit et abàtardit toutes les ames. On n'exigera
pas, sans doute, que la loi protège et prenne en., quelque
manière, sous sa sauve-garde celle vile passion, ennemie et
destructive de tout lien social. Avec un pareil systême, ou
irait à lui faire interdire jusqu'aux mariages, que son devoir
est d'encourager, de faciliter et de multiplier par tous les
moyens possibles. Loin de nous e\ de toutes personn.es
conauhées sur une rédaction de lois d'aussi funestes idées.
C'est à les combattre, c'est à le~ extirper et à les détn1ire
qu'ils sont appelés, el non à" les favoriser.
Quoi qu'il en soiL de ces réflexions, ausquelles nous
n'avons pu nous refuser, nous estimons que la grande ques-
tion de l'adoplion 'doit être jugée autrement que par le
silence du législateur oo de ceux qui sont chargés de médi-
ter la loi. On peut être partagé sur les objets de détail ; sur
le point de savoir, par exemple, si l'on.permettra d'adopter
à celui qui a des enfans ; sur la quotité du droit des enfaos
adoptifs et autres semblables. C'est sur quoi l'on pourra
trouver des secours dans les différens projets de loi qui ont
paru sur celte matière , notamment dans la rédaction du
consul Cambacérès. }lais il paraît peu :vraisemblable que
la quesLion prise en elle-même éprouve des difficultés ;
et, en tous cas, nous demandons qu'on l'examine: nous
croyons qu'elle mérite, de la part du Conseil-d'État, la
diacnssion la plus sérieuse et la plus approfondie.

TITRE VIII. - De la puiuance pat.er.JJe.


llL I· Ce litre contient_, sous l'intitulé de DlSPOS1::rxol'« GÉ?llllALE,
une définition de la puissance paternelle; puis deu1 chapitres~
qui traitent des effets de cette puissance, soit sur la per-
DU TRIBU!'(AL DE PARIS. 165
sonne, soit sur les biens; enfin, un troisième chapitre, dans
lequel il est parlé de la disposition officieuse , nom plus
doux, substitué à celui d'exhérédation officieuse, qui existait
dans nos Ji nes.
La puissance paternelle est définie , article ier, « un droit 37a
• fondé sur la nature , et confirmé par la loi , qui donne au
• père el à la mère la su"'tillance de la personne et l'admi-
• nistration des biens de leurs enfans mineurs , et non éman-
• cipa par mlJl'ÜJBe. .. ·
ll y a dans cette ~éfinition plusieurs termes que nous
ne saurions approuver.
D'abord, Je mot confirmé. ( Fondé sur la nature, et con-
firmé par la Joi. ) Qui confirmai, nflu1 dat. Si donc la foi ne
fait que cenfirmer le droit des pères fondé sur la nature, il
faut que ce droit n'aboutisse qu'à des effets qui aient vé-
ritablement leur origine et leur fondement dans le droit
naturel. Or, peut-on dire cela des deux espèces de droits
dont il va être parlé dans les deux chapitres suivans, savoir,
en premier lien, do droit de correction, arbitraire et absolu,
donné an p~re ; et, en second lieu , de l'administration avec
profit_, on de la jouissance qu'on lui accorde du bien de ies
enfans? Nous n'examinons point encore si ces deus droits
doivent iubsister; mais en supposant qu'on les maintienne,
l'expression nons par:itt inexacte. Nous proposons de substi-
tuer on mot analogue, et qui n'est pourtant pas le même:
affermi, au lieu de corifirmé. " La puissance parternelle est
• un droit fondé sur la nature , et àffermi par la loi. " Ce
mot ne contredit pas ce qui suit ; et au contraire il Indique
l'opération propre de la loi , qui ajoute au pouvoir donoi!
par fa nature. ·
Le second mot que nous trouvons à reprendre dans la
définition est celui de survtlllanc1, appliqué à la personne.
(Un droit qui donne au père la surpei/lance de la personne.)
Ce mot ne nons parah pas assez fort. Il iodique uniquemen•
le droit d'inspecter , d'observer, de voir si les choses sont
166 OUEllVATIOl..S

dans l'ordre, et non celui dé remédier au mal par ao1.:.-


méme; droit que la loi accorde a11 père. Nom proposons à
la place le mot' de 8"ui>emement, qui dit tout , et que noua
trouvons dans la loi même , au titre saivant, article 5.
(Un droit qw do one au père le B"f'Hmnnmt de la per-
sonne.)
Une troisième expression que nous trouvons à reprendre
dans la définition eat celle qui termine l'article. La puis-
sance paternelle , y dit-on, elt au droit qui donn~ au
père et à la mère la ~eillaoce de la personne et l'ad-
ministralion des biens de leurs enfan1 mineurs et non éman-
ci péa par mariafe. Que signifie cetle restriction , par mfll'ÏaBe !
Si les enfans mineu·r s ne pouvaient en effet être émancipés
que par mariage , cette e:spression aurait un sens , et elle
Rrait tout au plus inutile. Mais l'article 106, do titre de
la minorité nous apprend que le mineur est émancipé de
plein droit, non-seulement quand il se marie, mais lors-
qu'il a atteint l'tge de dis:-huit ans accomplis; et quand
on aupprimerait cette émancipation légale, acquise par la
seule force de l'tge , on conçoit qu'il y aura toujo11rs d'autres
émancipés que ceus: qui le seront par mariage. Qu'a do.ac
voulu dire la définition, lorsqu'elle relient sous le joug
cle la puiuance paternelle toua les émancipés ep général ,
autres que les émanqpéa par mariage ? Comprend-on un
mineur émancipé, à qui la loi accorde tout pouvoir de
gouverner sa personne et d'ad~inistrer sea biens, et qui
néanmoina demeure so~is à la puissance paternelle, c'est-
à-dire à an pouvoir complet de gouvernement sur aa per-
sonne et d'administration sur ses biens? Nous proposons de
supprimer les mots par màriatJe, et de rédiger tout l'article
ainsi qu'il suit :
La puiuance paternelle est un droit Condé sur la nature
et affermi par la loi, qui donne au père et à la mère le
gouvernement de la personne et l'adinioislration des biens
de leurs eofans mineara et non émancipés.
DU Tl\IBUNAL DE PARJS.

L'effel de la pnis.sance paternelle sar la personne , qui est


l'objet du premier chapitre, consiste dans le droit accordé
au père de faire enfermer, 1ur sa réquisition seule , dans
une maison de correction, un enfant dont il ue peut répri-
mer les écarts ; le même droit est accordé à la mère sur-
vivante , mais avec l'autorisation d'un conseil de famille.
Cette mesure snppÔse qu'il existe réellemtmt des maisou
tk correction éLabliea à cet effet, ou autorisées par le Gou-
vernement , dana lesquelles une jeunelSI\ égarée , indocile ,
peut , au moyen d'un régime et d'institutions convenables ,
être mise à 'portée de rentrer en soi-même, de condamner
ses déréglemens, et de rentrer dans les sentiers de la vertu.
II a'y a point actuellement de maisona pareilles, et dès
lors le chapitre entier est en ce moment inexécutable ; car
les autenrs du projet n'ont certainement pas entendu qu'un
père ptit Caire à sa volonlé une mai1en de correction d'une
mai.son quelconque , de sa propre maiaon , par exemple,
ou de tonie autre qu'il voudrait choisir. Si le chapitre est
décrété'• il n'est pas doutewc que le _G ouvernement s'occn-
pera aaaeil6t de former ou de déligner ces maisons: mais
jmqu'à ce qu'elles exist~t, il serait à craindre qa'on ne
voulût donner à la loi ane exécution prématurée , qui ne
pourrait êLre qu'abusive. Et, pour l'empkher, nous pro-
polODs-d'ajouter à la fin cle l'article 2, après les mots: dam
rme maison tk correction , les mots suivans : À nOmlne tk
t:e/lu éla6liu 011 autorisiu à cet effet par le GouPD'ltement.
De celle manière , il aera st\r que la loi ne sera exécutée
qu'après qu'on aura préparé les moyens d'exécution, tels
qu'on -veut les obtenir ·•t qu'il est à propos de les avoir.
Maiutenaut il s'agit d'examiner ai ce grand pGuvoir a&-
tribué an père sur la personne de ses enfanr. n'est pas ex-
cessif. • Pour esécuter la c1éteation, porte l'arlicle 4, le
• père s'adresse à l'officier de polke judiciaire de &GD do-
• mkile , lequel, sur sa simple ri9uûitio11 , doit délivrer l'or-
' dre à'arrcstation néceasah-e... Il nous se11tble que cc droit.
168 OBSE.B'Y A TJOKS

de faire enfermer , llU' sa simple réquûition, passe de beau-


coup les bornes de la puissance paternelle.
D'abord, il est rare qu'il faille en venir à celle extrémité,
sans que le père ait des torts graves à se reprocher vis-à-vis
de {'enfant , soit un défaut de vigilance qui lui aura fermé les
yeux sur ses premiers écarts , soit une faiblesse qui ne lui
aara pas. permis de lea réprimer, soit "peut-êlre de mauvais
exemples qu'il aura lui-meme donnés à son fila. Un père, en

• .
gâ.éral, D 'a point en cet &t la confiance cle la loi ; et, lors-
qu'elle doute de sa moralité, coDUDent pourrait-elle lui ac-
corder le droit de faire enfermer IOn enfant mr 10 simple ri--
9uùiJioa p
D'ailleurs, ne peut-il pas arriver que le père se prévienne
contre son fila, et cède aux mou•emens d'une colère aveu-
gle? S'il y a des enfana rebelles et ingrats, n'y a-t-il pas
auaai des pères déaaitirés ? Combien de causes autres que
des torts impardonnables du fils peuvent le brouiller avec
son père? C'est peul-être un père e:1ce11ivemeat e:s:igeant,
qai preodr~ pour UPe faute grave un manquement tr~-léger;
dea dilcuasioaa d'intérêts, des iastigaiions étrangères vien-
dront à la traver~ ; le père sera poassé par une injuste ma-
rAtre. Eh! pourquoi faut-il que , dans une pareille posilioa ,
le fila soit livré, aans appui , aans défeme , sans recours quel-
conque, am traits de son emportement, le père étant tout à
la foia juge et partie ?
Ce n'est pas la première fois qu'il a été question d'accor-
der au:1 pères ce pouvoir nécessaire sur leurs enfans; ils l'ont
toujours eu , mais avec meaure.
L'Assemblée constituante, par les articles 15 et 16 du
iitre ~de la loi du 16 ao6t 1790, concernant l'organisation
judiciaire, défère e:1presa6meat ce pouvoir au père et à la
mère, même à l'aïeul 011 au tuteur, qui auront des sujets de
mécontentement très-graves 111r la conduite d'un ei"ifant ou
d'un pupille dont ila ne peuvent plus ttprimer les écarts ;
mais elle veat que la plainte, en c• cas , quel que soit le
DU T&IBUNAL DE PAl\lS,

plaignant soit por.tée au trib11Dal domestique de la famille


assemblée, qui, après av.oir vérifié les causes, pourra pro-
noucer l'arrêté de reclosion. Encore exige-t-elle (c'est la
disposition de l'article 17) que l'arrêté de la famille ne soit
exécuté qu'après avoir été p_résenté au président du tribunal,
qui en ordonnera ou refusera l'exécution, ou en tempérera
lea diapositioas, après avoir entendu le commissaire du pou--
TOir edcutiî, chargé de vérifier, sans forme judiciaire , les
moûf.s qui aurpnt déterminé la famille.
Avant la réTolution, on obtenait communément, pour ces
aortes d'affaires, des ordres supérieurs; mais l'ordre ne s'ac-
cordait que sur le rapport du magistral de police, qui s'as-
surait auparavant, ou denit s'assurer de la réalité des faits,
de leur gravité, et faisait faire, pour les constater, une en-
quête sommaire par un officier de police , commissaire ou
inspecteur.
Plus aµciennement , nous ·voyons un arrêt du cooaeil , du
20 aTril 1684, portai;it réglement pour l'Mpital général de
Paru , et reTétu de leures-patentes enregistrées le 29 d11
même mois.
Il porte que a les enfans, soit garçons au-dessous de
• YÏJJgt-cinq ans, soit filles, des artisans et pauvres habi-
• tans de la ville el faubourgs de Paris, lesquels maltrahe-
• ront learf pères 011 mères; cens qui ne voudraient pas
• travailler par libertinage oa par paresse , et les 6Uea q11i
• auront été débauchées ou seront en péril évident de l'être,
• seront enfermés dans les lieux desti!JéS à cet effet; savoir:
• les garçons dans la maison de Bicêtre , et les filles dans
• celle de la &lpétrière. "
Maùi Yoici la précaution : " Les pères el mères, tuteurs
• oo caratenrs des eofaos de famil~e.•.••• pourront s'adres-
• ser au bureau de l'hopital- général, qui se tient pour la
• réception des pauvres , où celui. qui se trouYera y présider
• commettra uo ou deux des clirecteun , pour s'informer de
• la v~rité des plaii;ites; et sur le rapport qu'ils en feront au
OBSEllV ATIONS

• jour auquel on reçoit les pauvres, on leur délivrera an


• ordre signé de celui qui prt!'sidera , et de quatre direc-
• tean, adressé au officiers desdites maisons , pour y re-
• cevoir les enfans lorsqo'.ils y seront amena. •
Le m~me réglement ajoute encore : • Lorsque les père
• et mère qui &e plaindront de la conduite de leurs enfans ,
• seront mariés en secondes noces, ou a11ront d'autres en-
• fana d'un second mariage , quoique le ~re oa la mère
« desdits enfans nés d'Wl second mariage soit mort, les di-
• recteurs commis pour s'informer de la vérité des plain-
• tes entendront les plm proches parens clesclits enfans ,
• ou des personnes dignes de foi, a.ant de faire leor rap-
• port••
Partout , et à toutes les époques, on a senti parmi noua
l& nécessité de n'admettre les pères à exercer ce droit re-
doutable de détention, qu'après avoir vérifié leurs sujets de
plainte. Voudrait-on que leur pouvoir, limité sous la mo-
~rçhie, dednt indéfini soua la république , et que les mi-
aears seals ne s'aperçussent de la révolution que par la perte
entière de leur liberté?
Nous ne parlom point de l'ancien droit romain , qui
aalorisait les pères à tuer Jeun enfans, et à les vendre jus-
.qu'à trois fois. On ne prétend pas aasurém~nt ,qu'il doive
aoas servir de règle.
Peat-'tre les rédaclears ont-ils cru qu'un plus grand pou-
voir donné aux pères était indispensable à la suite des désor-
dres occasionés par les temps orageux que nous nuons de
tranrser. Mais, en ce cas, ce qu'il fallait était an réglement
de circonstance , une loi transitoire, et non aoe loi destinée
à Caire partie da Code civil.
Nous aommes convaincus, en principe, que le pouvoir
an père aur la personne de ses enfans ne doit poiot être
absolu; que l'ordre de détention ae doit point lai être ac-
cordé "'" 1a IÏrnple réqgi8ition; qu'il a besoin d'~tre lei-
\Dême autoris~ par un eoll#il de famille, et qu'on ne _doit
DU TRIBUNAL DE PAatS. •71

faire, à cet égard , aucune clistincûon entre le père et la


mère.
Pour rendre le conseü de f mnille vraiment utile , il faut
qae les parena soient forcés ~ •'y rendre, autrement le
prétendu cOPseil de famille n'en a plus q~e le nom, et dé-
gén~re en un conTenticole d'étrangers ou de soi-disant amis,
c'est-à-dire, de tous ceux que la partie intéressée croit de-
Yoir y appeler. On pourrait autoriser le juge-de-paix à malc-
ter d'amende ceux qui. refuseraient d'y comparattre l&DI
caoae légitime; l'amende pourrait être de 3o francs, comme
celle qui a lieu p~ur le jury d'accusation; peut~Lre con-
viendrait-il qu·eue f6t même plus forte.
L'...iicle 4 porte que l'officièr de police judiciaire nt: doit 571
déliner l'ordre d'arresta.tion qu'après avoir fait aouscrire
au père une soui;oission de payer tous les frais et de fouÎ'Qir
à l'enfant lea alimens cqpvenables : cela eat juste; mais
comme le père peut être pauvre , et que néanmoim la ré-
publique a intérêt que son enfant soit corrigé , il coonen-
drait qu'en ce cas la république elle-même se cbargett tant
dea frais que des alimens, soit en totalité ou en partie , d'a-
près DD certificat d'indigence que le père rapporterait : uou
disous en iotaliti ou en partie; car il ne faudrait pas non pl111
que Je p~re fit enfermer son entant pour s'en débarrasser, en
le mettant à la charge de la république ; il faut que le père
fasse c.e qu'il peut, et que la république supplée seulement
à l'imaffisance de ses moyens. .
Eu6n , il convient que le Goo1'ernemeot cloaoe la plus
grande allention à la bonne tenue des maisons de correc-
lioo, afin que les enfaoa qu'on y me' soient véritablement
amendés, rappelés à la vertu, et sorlout qu'ils n'en aorlent
pas pires qa'ila n'y sont entrés.
A.-ec ces procédés, on pourrait aueudre quelque fruit de
cette autorité dea pères sor la personne de leurs eo&ns.
P.uaoos à l'autre effet de la paissance paternelle, le droit
mr la biens, qui forme l'objet do second chapitre.

OBSEJlVJ.TIO'M

s"- Suiyant l'article n , ., le père, constant le mariage, a ,


317-
J19 • jusqu'à la majorité de aes enfans nnn émanoipés, l'admi-
• nistration et Ja jouissance des biens qui leur adviennent ,
• autres néanmoins que cem que c:es enfans peuvent acqué-
• rir P..r leur tranil et leur industrie hors de la maison pa-
• ternelle. •
Notez ces mots: •Jusqu'à la majorité de ses enfans non
• émancipés,• et rapprochez-en ceux de l'article 1er qu'on
a remarqués ci-deYant. Dansl'article 1•, qui dé&nit la puis-
sance paternelle en général, c'est un droit qui donne au
père et à la mère la surveiilance de la personne et l'adminis-
tration des biens de leurs· enfans mineurs d non ém'ancipis
par mhrÎllBe; il n'y a que l'émancipation par mari'll8e qui
éteint le droit. Dans l'article 12 , qui détermine en particu-
lier l'effet de la puissance patern,elle sur les biens; le droit
du père subsiste jusqu'à la majori&,é de ses enfans no11 éman-
cipés, soit par mariage ou autrement; ce droit cesse par
toale espèce d'émarÏcipalion. Comment accorder les deux ar-
ticles?
Il y a une autre remarque à faire sur les termes de l'ar-
ticle 12. On y lit que le droit du père subsiste jusqu'à la
majorité des enfans non émancipés. Or, suivant. l'article 106,
le mineur est émancipé de plein droit à l'Age· de.dii:-huit
ans accomplis, s'il ne l'est pas plus t&t par màriage. Le droit
du père ne peut donc subsister, en aucun cas, jusqu.'à la.
ma]oriti.
Ainsi l'article 12 n'est pas plus d'accord avec l'article
106, que l'article 1er nec l'article 12.
Revenons à la disposiûon principale de ce dernier ar-
ticle.
D'après l'article 12, Je père a donc, pendant la durée du
mariage , el jusqu'à la majorité ou l'émancipation de ses
enfans, non -seulement l'administration, mais la jouissance
des biens qui leur adviennent, au~res néanmoins que ceux
que lesdila enfans peuvent acquérir par leur travail el io-
DU TalB1JNAL DE PARIS,

dustrie hors de la maison paternelle , c;qoi ~ntre dans les


pécules caslrvlse el tpUUi-t:a&trmu.
n s
faut joindre à cet article 12 les articles et 6 do titre
suivant, qui, après le mariage dissous, font subsister ce
droit utile de la puissance paternelle au profit do père ,
.sous le nom de sarde, et le rendent commun à la mère
1urvivante.
• Aprèa la dissolation du mariage par le décès de l'un
• dea époux, les enfans mineurs et non émancipt!s de-
• meurent soru la 1ank du père ou de la mère sonivaot,
• _auquel appartiennent le gouvernement de leurs perionnes
• et J'administralion· de leurs biens, des revenus deaquels il
• jouit, sous la seole charge de fournir am: frais de leur
• entretien et éducation. • ( Art. S. )
• S,'il échoit depuis, auxdits enfans, quelques biens, par
• soccession , donation ou autrement, le père ou la mère
• a la jouissance des revenus desdits biens• .Cette jouissance ,
• dans le cas de la dissolution du ·mariage par divorce ,
• appatlient à celui des deux.tponx qui conserve 1'ad.mi-
• nistration des biens desdits enfans. • (Art. 6.)
On esl fort étonné , en lisant ces articles , d'y voir réta-
bli le droit de garde , qui paràîssait aboli pour toujours. Ce
droit, .comme chacun sait, avait une origine purement
féodale. Il existait au proG.t des nobles , et, dans qoelqoes
lieos , au pro.fil des roturiers, mais avec moins d'étendue,
par imitation de ce droit dea noblea; d'où résultaient la
garde ~oble et la garde bourgeoise. Il semblait donc que ,
le régime. des fiefs étant détrllÎt, toute espèce de garde
était anéantie dans le principe; et certainement la garde
noble avait cessé par le décret de suppression de la nobleue.
La garde bourgeoise elle-m•me n'était regardcSe que cotnme
un débris qllÏ défigurait encore nos lois actuelles, maia qui ,
au premier coup-d'œil' des législateurs, allait disparattre.
Et, néanmoins, -voilà qu'on ressuscite le droit de garde,
en lui donnant méme une extension qu'il n'a jamais eue•


OBSEllVATIONS

Car, laÎYDl l'arliqe 268 de la Coutume de Paris, la garde


noble durait seulement am: enfans màles jusqu'à vingt ans,
el aux femelles jusqu'à quinze ans accomplis; et la garde
'bourgeoise, am enfans mAles jusqu'à quatorze ans, c:t au1:
femelles jusqu'à douze ans pareillement accomplis; encore,
poUl'YU que les père et mère ne se remarias,,ent point , au-
quel eu la garde était finie. Au lieu que , par le projet de
Code, la garde su~isterait au profit de tous les Français en
gâéral, n'y ayant plas de.distinction, et pour les femelles
ainsi CJ1le pour les miles, jusqu'à la majorité, c'est-à-dire,
jusqu'à Tingt-an ans accomplis, 11ans même qu'un second
mariage ftt cesser ce droit de garde accordé au père ou à la
mère aunivant, à moins qu'en ce cas le conseil de famille
ne juge!t à propos de l'en priver (ti'L lX, art. 10 et suiv.).
On se demande ce qui a pu déterminer les rédactéura à
fttablir et à étendre ainsi le droit de garde : on cherche
leurs motifs dans le discours préliminaire; on n'y trouve
rien.
Il est probable que les r~teurs ont regardé celte mesure
comme un· moyen d'affermir l'autorité des pères, dont le
maintien les a grandeJ!lent et justement occupés. Ils ont vu
la puissance paternelle établie dans une grande partie de la
France , et avec elle , comme an de ses eft'els, ce droit des
pères sur le bien de leurs enfans. Ils ont aperçu dans plu-
sieurs de nos Coutuùles des traces et une ombre de celle
paissance , et partout , avant la révolution , an droit de
garde qui, quoique trè~fférent dans le principe , avait
pourtant les mêmes résultais. Ils en ont conclu que cc droit
pouvait être rendu général , et que la puissance des pères
y gagnerait beaucoup.
Sana doute eUe y gagnerait infiniment. C'ut un moyen
tris-s6r pour contenir les enfans que de mettre leurs
biens ainsi qoe leur personne dans la main da père. Toute
la difficulté est de savoir si ce moyen peut être avoué par la
juatice et la raison.

DU 'talBUl"IAL U.1!. PABIS•

.Le sounnir des gardes noble et boorgeoiae doit être


effacé.
La paissance paternelle des pays de droit écrit ne doit
être étendue aux autres contrées qu'autant qu'elle est jusle
et raisonnable : dans le cas contraire , il faut abolir ce droit
particulier des pays de droit écrit, aa lieu d'en faire le droit
commun de la France.. ·
Tout consiste donc à rechercher en celle malière le point
de raison etde jaslice. Or, il est difficile de se persoader que
la raison et la justice exigent qu'on donne invariablement
aa père la jouissance du bien de ses enfans ; au père quel
qu'il soit, riche , joueur , dissipaleur , avare, etc.
F6t-il sana défaUIS , et le ploa honnête des hommes , celle
'attribution n'en serait pas mieux ~ondée. Les pères doiTent
amuser et travailler pour leurs enfans ; mais il est contre
llalure que le bien des enfans se"e à enrichir les pères•
Ce que l'oa peut dire, c'est que le père n'étant obligé de
foarnir à l'entretien et éducation de son enfanJ~'à raiaoo
de l'impuissance oà est l'enfant d'y ~bYenir lui-même , son
reTena, s'il eo a œ , doit d'abord y être employé.
Ce qui al ttai encore, c'est que la portion de revenu
applicable à l'entretien et éducation de l'enfant devant être
déterminée par la famille , celle fixation doit se faire aYec
la latitude , la confiance que commande en général la ~
lité de père , et celle que peuvent mériter .ses qaalités
personnelles.
Hors ae là , toute jouissance do bien des enfans attribuée
aD père eat un abus, 1111e oppression dû faible par le fort.
Un tel pouvoir ne serait établi qu'en faveur du père
et non des enCans. Or; tout pouvoir qui n'existe pas pour le
bien du admiai.strés est tyrannique et insoutenable, et doit
tire aboli.
Nous Totons pour la suppression do droit de jouissance
da bien des enfam accordé aux père et mère sous les ~oms
de paiasance paternelle et de garde. Nous invitons les
OBSER.'VATIOM

ndacleurs à chercher t et il y CD a 7 d'autres moyem de


. consolider la juste autorité de~ pères.
1. ,... Le chapitre dt: la disposilion aflicieust: paratt déplacé sous
' • cla • • d . . 1 • J __
lit. 9• ce litre , et coovaeo ra1f mieux sous ce u1 UC:J tatamens.
Oo peut former sur ce chapitre ooe question générale,
celle de savoir si les seuls asceodaos ont droit de faire ce
qu'on appelle disposition ofjicierut:. Chez les Romains, dont
D~os avons emprunté celle loi, elle ne pouvait êlre réelle-
ment utile qu'aux ascendans. Comme le droit romain n'ad-
111etiait de légitime qu'en ligne directe, les collatéraux, par
la seule force do droit commUD , el sans le secours d'aucune
loi particulière, étaient les maîtres _de disposer comme ils
vonlaient de la totalité de leur Lien. Parmi nous, au con-
traire, ea pays coutumier, il existait en collatérale ane
légitime coutumière consistan& dans la réserve des propres ;
~t même actuellement la loi générale de France a établi
une légilime sur \oas les biens en faveur des collatéraux
comme au profit des enfans ~ différente seulement pour les
ana et pour les autrea dans sa quotité. On peut donc de-
mander si un Français n'est pas fondé, même en collatérale,
à user de disposition officieuse. Par exemple, j'ai pour hé-
ritier présomptif un neveu dissipateur; puis-je, pour l'ia-
térêt même de ce neveu et de sa postérité, d'après les
tennes ~ l'art. 15 du présenr titre, léguer, par une
disposition officieuse, aux .enfans de ce neveu l'entière
propriété de sa porlion héréditaire , dont nos lois actuelles
lui réservent une moitié , et le réduire lui· même au simple
usufruit de celte portion, en exprimant d'ailleurs le motif
qui me détermine à en agir ainsi? On ne voit pas ce qui
pourrait s'y opposer. Ou il faut retrancher absolument la
légitime des coUatéraux , ce qui pourrait mre convenable ,
et ce qu'il ne s'agit pas d'examiner ici; ou, si on la laisse
sùbsister, il faut qu'on puisse venir au secours du dissipa-
teur en collatérale comme en direcle, par le moven de
la disposition .officieuse. La raison des déox c6té; est la
DU TaJBUNAL DE PARIS.
même ; et, puisque la loi soigne les intérêts des collat~
ram: comme cem: des enfans, en leur réservant one légitime , ·
elle doit autoriser à leur égard les mêmes précautions pour
a.uurer leur subsistance.
L'article 16 veut que la cause de la disposition officieuse
soit spécialement exprimée dans l'acte qui la contient;
elle doit être juste, ajoute l'article·, et encore su&listante o
Nl""lue tle la mort du père ou df la m~n dûpo$Q1J$. Ces der-
niers mots sont superflus et compris dans celui qui précède ;
)a cause ne peul être juste qu'auta~t qu'elle subsiste à l'é-
poque de la mort do père on de la mère disposaos : une
dissipation momentanée , et qui n'aurait point eu de suite ,
parce que l'enfant se serait corrigé, peut-être d'après les
remontrances ou les menaces de ses père et mère, ne peut
pas fonder une exhérédation officieuse.
Suivant l'article 19, les créanciers autres que cem
qui ont fourni des alimens à l'enfant dissipateur depuis sa
jouissance ne peuvent saisir son usufruit, si ce n'est dans
le cas où il es.céderait ce qui peut conv.enahlmient suffire à sa
suJsistance. Il semble qu'il vaudrait miens., pour éviter les
procès, délerminer en général une quotité qui serait io-
aaisissable. M. Merlin , dans un projet de loi par lui pré-
senté i l'~mblée constituante, avait fixé en pareil cas
la portion du revenu insaisissable à 6,ooo liwes : ce taux
paratt trop fort ; on pourrait le réduire à 1,Soo livres,
et permettre de saisir au- ,delà , mais seulement jusqu'à
concurrence de moitié , des deux tiers , ou de telle autre
quotité de la portion excédante , à peu près comme on
l'a fait à l'égard des fonctioonairea et employés de la ré-
publique.
L'article 21 déclare que, dans le cas du retour exprimé
par l'article 18, les créanciers reprennent l'exercice de
leurs droits sur les immeubles dont J, nue propriété est re-
Yenue à l'enfant dissipateur. Ctla doit s'entendre apparem-
ment dans les bornes de l'article 19, et sous la rése"e de
12
OBSEJlTATIOl'fS

l'asafruft '*de Ja portion d'usufruit qui demeure iasaisi&-


uble: il serait bon de l'énoncer.
L'article 22 est ainsi conçu: " La mère, constant le
• mariage, ne peut frapper l'enfant commu~ d'une dispo-
• sition officieuse sans rassi.stance ou le consentement nprès
• de son mari. - Si elle a des enfans d'on aulre lil , elle ne
• peul faire une disposition officieuse qui les frappe, qu'après
• y a'10ir éti autorûit par un cOnseÜ tk f amillt. ,.
On ne conçoit pas quel motif a pu dicter un article aussi
injurieux pour une mère , et si peu conforme aux règles
générales. Suivant l'article 16, la disposition officieuse ne
peut être faite que par acte testamentaire. Or, on tesla ment
se fait sans l'assi.stance de personne; et les auleors du Code
ont eux-mêmes décidé ( lit. "\-1, art. 74) que la femme p~t
tuter sans le consmtemcnt n; le r.onr.ours tk so11 man'; encore
• moins doit-on l'astreindre, malgré son convoi, à prendre
l'autorisation d'un. conse,"l tk famille , a\lquel elle serait obli-
gée de dévoiler et de soumettre ses motifs. Au fond , qu'a-
t-on à craindre d'une pareille disposition? Puisque, dans
aucun cas, elle ne peut valoir qo'aotanl que la cause en est
spécialement exprimée et se trouve juste, les juges, après
le décès de la mère , prononceront sur le mérite de la cause ;
et si elle n'est pas jusk, si elle est fause ou insuffisante, la
disposition sera cassée.
ln•• Nous ne voulons point terminer l'examen de ce titre, sans
til. I· présenter une réflexion générale qui peut mériter l'atten-
tion des rédacteurs. Une grande vue les a occupés dans tout
ceci ' et elle est bien Jouable ' celle de renforcer ' de con-
solider la juste et indispensable autorité des pères. Nous
n'avons pas toujours été d'accord sur les moyens; mais en
voici un qai paraît simple. Il faudrait d'abord restreindre un
peu la légitime des enfans que la dernière loi a étendue jus-
qu'aux trois quarts, et la replacer dans ses anciennes bornes,
eh la fi:sant à la moitié. Il faudrait ensuite , nous le disons
avec assurance , il faudrait autoriser le père même à adopter,
BIS.

et régler la part de l'enfant adoptif pfte~ent à cette


moilié que pourraient perdre ceux .qui seraient enfans par
naissance. Avec cette double mesure, d'une fisatioo plus
raisonnable de la légitime d'une part, de l'autre du pouvoir
d'adopter , l'autorité do père est armée de tout ce qiai peut
la rendre respectable; il a, et vis-à-vis de chacun de ses
enf.ana , et vis-à-vis de tous ses eofaos ensemble • éYidem-
ment ce qu'il loi faut pour les contenir dans le devoir.

TITRE IX.-De la mlnorilé, de la tutelle et de Nmancipation. t. 10.

Ce titre nous a para on des meilleurs do Code projeté.


n est vrai qu'on a eu jlour sa rédaction de granch secours
dans les réglemens pour les tutelles normandes et bretonnes,
que l'on paraft en général avoir pris pour guides, et l'on a
bien fait. Nous n'avons que peu de choses à dire sur one
partie qui prête beaucoup plus à l'éloge qu'à la critilloe.
Les articles4, 5, 6, 11 et •4 contiennent dudispositions Jlt
et
relatives au droit d'osufroit oo de garde accordé aux père et ..-.
mm sor les biens de leurs enfans: nous avons dit ce que
nom pensons de ce droit.
S'il est rejeté, comme nous croyons qu'il doit l'éLre, il n'y
aura plus de différence entre la tutelle naturelle des père et
mère et les autres tutelles; lea pères et mères tuteurs auront
besoin; comme les autres , de la confirmation de la famille ,
qui pourra les refuser, s'ils sont ioaolvables, ou exiger qu'ils
donnent bonne et mffisante caution. C'est la disposition
pftCÏse c1es articles 2 et 3 du réglement de Normandie.
Dana le meme cas de suppression du droit de garde , le
p«e qui se re~rie n'aura pas besoin de convoquer le con-
.eil de famille pour décider si la tutelle doit lui être con-
.ervée.
L'article 16 porte que le survivant des père et mère à 41ui Sgl
l'on donne le droit de choisir no taleur peut faire ce choix
par déclaration , soiL devant le juge-de-paix de son domicile,
SlllÙ tkPant "" notain ~n prise•œ de ~ timoi'ns.
12.
OBSEB VATIONS

· Il fallait din!, comme à l'égard des lellameos, ~l de tom


actes publics , tÙIHlnL dnu; notaire& , ou un notaire et tku~ té-
'/llOÎns, en ajoutant, par rapport aux témoins, qu'il faut qu'ils
~hent et puissent signer. On pouvait aussi, pour plus grand'!
précaution , énoncer que le juge-de-paix doit être assisté de

.,. son greffier.


L'article 17 paratt entièrement inutile, aucun acte public
n'étant valable sans les signatures de l'officier qui le reçoit,
et des témoins inslrumentaires, jointes à celle de la partie
ou à la déclaration supplétive.
Suivant l'article 20 , lorsque l'enfant mineur n'a ni père
ni mère, le conseil de famille doit tléféru la tutelle à l'ascen-
dant le plus proche. .
Doit déférer : ces deux termes paraissent contradictoires.
Si c'est Je conseil de famille qui tléftre la tulelle aux ascen-
dans autres que les père et mère, on ne peut pas dire qo.'il
dou la leur déférer, ni lui en faire nécessité; son choix est
libre. Dans la vérité, ce n'est point par le conseil de famille
que celle tutelle e11t déférée, mais par la loi, puisqu'on lui
~qnne le nom de tuWle lélfÏIÙne. Mais il serait bon d'énon-
cér qu'elle a besoin d'être confirmé.e par le conseil de fa-
mille, comme la tutelle testamentaire , en ajoutant seule-
ment, comme dans l'article 15, que Ja confirmation d.oit
~tre accordée, s'il n'y a cause d'exclusion.
Le même article porte qu'en cas de concours de plusieurs
ascendans an même degré et de même sexe, " Je conseil de
" famille décide quel est celui à qui la tutelle doit êlre dé-
" férée. ,, Peut-être serait-il mieux de dire qu'en ce cas,
l'ascendant paternel est préféré au maternel. Cette préfé-
rence, fondée sur_une qualité extérieure, n'a rien qni puisse
blesser, el elle suffit pour faire cesser le concours entre per-
sonnes également capables; de même qu'elle n'empêcherait
pas le droit d'exclusion, de la part de la famille, lorsqu'il y
aurait incapacité.
u.a.J Nous remarquons an désordre dans ce chapitre th la t.-
eh. a.
DU TBIBU1'AL DE PAIUS. 181
tale. La section III, de la tuûlle /Jgilime, qui est celle ies as--
cendans autres que les père el mère , doit être la section Il ;
et la section Il , .de la tutelk di{érie par le père ou la mère, ,
doit prendre la place· de la section ill, puisqu'aUJ: termes ·
de l'article 15, le dernier mourant des père et mère o,est
autorisé à choisir un tuteur que larsqu'ü n'y a point d'aa-
centlant.
Et même, si l'on supprime , comme -nous le conseillons,
la tutelle non comptable des père et mère , on fera bten do
réunir sous une même dénomination la tutelle dc:s père et
mère et celJe des autres ascendans.
En sorte qu'il n,y aurait plus que trois ordres de tutelle,.
au Jieu ~e quatre indiqués par l'article 3, savoir :
La tutelle des père et mère et autres ascendans, que l'on
appellerait tutelle naturelle et léBihine, en a1.1ociant les deu1:
noms que le projet sépare mal à propos, et qui sont faits
pour aller ensemble ; celle espèce de tutelle étant, en effet,
déférée conjointement par la nature et par la loi , ou par la
loi , suivant le Yœu de la nature;
La tutelle testamentaire , ou déférée par le père ou Ja
mère;
Et Ja tuteUe dative , ou déférée par le conseil de fa-
mille:
Tous les articles, depuis le 23• jusqu'au 45•, formant la ch. a-
.section IV, tk b, tuûl/e deférée par la famille, sont bien con-. -,.~.
çus, bien rédigés , et bons à conserver.
On pourrait néanmoins, sous l'article 27, qui dit que tous , 07
les pareos el alliés paternel:s et maternels, jusqu'~u 4• degré
inclusi vemeot, doivent être appelés au conseil de famille ,
on pourrait' disons-nous, omerver à cet égard, pour plus
de clarlé, et afin de préveoir Loute équivoque , que les alliés
ne sont tenus de se rendre à ces assemblées, sous la respon-
sabilité porlée par l'article 102, qu'autant que l'affinité est
actuellement subsistante, c'est-à-dire , laol que dure le ma.-
O.UE&VATIOlU

riage qui a produit J'af&nité , ou lorsqu'il existe des euf:am


qai ea aont issu.
' 07 D semble aaas.i que , conformément à ce qui elt prescrit
par toua les n!glemeas mr les tutelles, les parcns et alliés du
c61é paternel et da c6té maternel devraienl être appelés en
nombre égal , atio que , lorsque les intérêts des familles son&
di~, comme cela arrive communément, l'une des deus
ne ft\t pas llSUl'ée de prévaloir 1Ur l'autre. Ainsi, en convo-
quant tous les parena et alliés du mioear c1ea deu c6tés ,
jusq•iaa quatrième degré incluaivemenl, il faul dire que, si
les parens et alliés d'un c61é se trouvent en plus grand nom-
bre que les parcns et alliés de l'autre c6té , ceu.x qui .excéde-
ront seronl tenus de se réduire, en excluant les moins pro-
ches, et , en même degré , les moins Agâ, de manière que
le nombre devienne égal de parl el d'autre, à moins cepen-
dant q_u'il n'y eclt pas asse& c1e parens et alliés d'un c6Lé pour
former la moitié du nombre Ciigé ci-après, article 3o, au-
q11el cas, cem de l'autre c6té qui excéderaient clevtaient res-
ter pour parfaire le nombre indiqué.
,,s. L'article 32 iodique que les parens, amis el voisin.s dll-
Z ment appelés, qui ne se rendent pu a11 conseil sont rem-
placés 1Uivant la manière énoncée en l'article précédent,
c'est-à-dire , par des amis ou voisins que le juge-de-paix
désigne. Cela est bon ; mais il faut ajouter que ceux qui ne
comparaistent pas, quoique dàment appel~, seront moletés
d'amende , cemme 00111 l'avom proposé sous le titre Je la
puiuance patemelle. C'est un deYGir de citoyen de se ren-
dre à ces asaembl6es' et la convocation ne doit pas aire il-

'"
loaoire.
L'article3' ne veut pas qu'on puisse appeler au conseil
le parent, l'ami ou le Toisin, qui aurait ~~ exclu d'une tu-
telle. ll faut ajou1er, comme dans le réglement de Norman-
die , et dans la Constitution , ceax qui auraient fait faillite.
, 17 • L'article '-6 présente l',oumératioo des persoonea que la
' 18 loi c1is)»eme de la tutelle. On y comprend :
DU TBIBDftAlo D& PARIS. 183
La co111n1Îlsaires à la trésonrie nallonale; il n'y eo a plus.
· La ~mhru du tXJIUeil des prüu. espèce de lribunal mo-:
meolaaé que l'on crée lors d'une déclaration de guerre de
mer, et qui ceue à la paix. Si l'on renferme dans l'e.rceplioo
tous ceu:s: qui ont une commission imporlante du Gouverne-
meot, mais passagère, le détail .en serJil immense. ·
Ct!lni 'l"i remplissent, hors du luriloirt: de la répu"'Ü/~. U]'(E
XISSIOK du Gouf.IO"nemenl. Ce terme est' trop général ; il faut
dire une mission durable et permaueole , telle que celle d'un
ambassadeur ou envoyé , d'un commissaire des relations
commerciales, etc. Autrement, celui qui voudrait se.1ous-
1raire à une tutelle n'aurait qu'à se faire donner, pour Io
pays étranger, une mission seulement de •uelques jours.
Lu pré.feu;
Lu commissaires du Gouqernement près lq irilt1uuJ" ;
Lu i"Bu-de-pai:li.
Toutes les personnes précédemment indiquées sont dis-
pensées de la tutelle, à raison de l'éminence de leurs {onc-
tiom , qui intéressent le service général, et embraaent tout
le territoire de la république; même quelques-uns, comme
les envoyés du Gouvernement, à raison de l'impossibilité
où ils seraient de remplir les deToirs de tuteur.
Ceux mentionnés en dernier lieu n'ont point à invoquer
ces grandes raisons d'exception; et il paratt q.ue la dispense
est fondée à leur égard sur une prétendue incompatibilité de
leurs fonctions publiques avec celle particulière de tuteur.
Mais cette incompatibilité existe-t-elle ~
Comme04iODI par lesjuges-de-~; quelle cause peut em-
pêcher un juge-de-pais: d'être tuteur dans un arrondissement
Toi.sin? Par uemple, nous avons à Paris des juges-de-paix
dont les arrondissemens se touchent. Pourquoi le jdke-de-
pais de la division des Plantes ne pourrait-il pas être tuteur
du fils de soo frère, mort dans la division du Pant"f1éon, dont
peut-~tre il n'était séparé que par le ruiuean de la rue? Il e11
a\ cle m~m~ à proporlÎ.Qa des auLre5 jugeS_.e-p:iix. Oa coa-
184 OBURVATIO!IS

çoit qa'an jage41e-pa.ix qui convoque le conseil de famille,


le
et MQl'e la lateUe d'ap~ vœo des parens assemblés , ne
peut pas être tuteur clans son propre territoire; mais là ré-
side seulement rincompatibilité : partout ailleara rien ne
l'em~che d'être tuteur.
Les comnWsaÎl'a tJ. GollfH!l'nanmt prà la trilnt11111n n'ont
pas plus de raison pour être exempts que les juges mêmes
dont ces tribunaux sont composés. Tout au plus poutrait-on
excepter le commissaire près le tribunal civil de première
instance , comme devant être entendu dans les affaires de la
tutelle; mais rien n'empêche qu'à cet igard il ne soit rem-
placé, comme dam Ioules les affaires où il a intérêt.
Les fonctions des préfets, soit de police , soit de départe-
ment , n'ont aucune rel-ltion directe ni indirecte avec les tu-
telles. On ne voit point, par rapport à eu, ce qui peut ba-
ser l'exception.
En général, il faut être sobre sur ces exemptions, si l'on
ae veut pas tomber dans l"inconvénienl de l'ancien régime,
qui les avait prodigieusement multipliées. Peut-être serait-il
mieux de n'en admettre aucune , hors le cas d'une réelle im-
possibilité , qui tomberait dans le titre général des excuses.
C'était la jurisprudence du parlement de Normandie, qui
ne dispe~t point de la tutelle ses propres membres, quoi-
que d'ailleurs ils en fussent exen1pts, d'après les édits, comme
tous les membres des cours souveraines.
m L'ar1icle 48 décide que ceu:i qui, à l'époque de la nomi-
nation à la tutelle , auront atteint so~e-cin'I ans sont dis-
pensés de l'accepter. La loi romaine, que nous suivions, dit
la npiua,inairu; &:ration consacrée en toute matière , pour
déterminer l'exemption fondée sur l'!ge, et dont il sembl~
qu'on•n'aorait pas dà •'écarter pour en sub.stiluer une aotre
purement arbitraire.
"' A l'art. 54, dernier alinéa, il parait y uoir une omission.
L'article e.clut de la tutelle et du conseil de famille y relatif,
toua eeu, m~me parem , entre le1queb el le mineur il e:s.is&c
DU TRlBU1CAL DB PARIS. 185
nn prod1 considérable; après quoi l'on ajoute: "11 en est
• de m~me s'il esiate un pareil pl'OCà entre les père 011
• mère, les frère ou sœor de celui qu'on veut appeler à la
• tutelle. •Il semble qu'on doit lire:" s'il existe wi pareil

.."'
• procès entre le mineur et les père ou mère , les frèl"t .011
• sœur, etc. • Autrement, la phrase n'a pas de sens.
L'article 57 contient des dispositions relatives au droit de
garde oa de jouissance attribué aus père et mère 1ar les biens
de leurs enfans.
L'article 6i défère au tribunal d'appel d11 juge-de-pais, "'
c'est-à-dire au tribunal civil de première instance, le ju~
ment en dernier i:essort de toutes demandes en nullité ou ré-
formation des délibérations prises par les conseils de fa-
mille. Et nom voyons plus bas, article 100, que c'est aussi
aa même tribunal qu'est réservé l'apurement dé6nili( du
compte. de tutelle.
Il faudrait voir s'il n'y a pas d'inconvénient à souatraire
ainsi ans tribunaux d'appel la connaissance de ces matières
'importantes, et s'il ne serait pas plus à propos .que c'es ap-
pela y fussent portés omisJo medio, ou que les choses demeu-
rassent, à cet égard, dans lear état naturel , les tribunaux
d'arrondissement n'étant autorisés à statuer sur ces contesta-
tions qu'en premier .ressort.
Nous aurons occasion de revenir plus d'une fois sur ce
chef dam le cours de nos observations. On a favorisé infini-
ment les tribunaux de pais aussi bien que les assemblées de
Camille , où les parties trounnt en effet , dans leurs contes-
tations , une justice paternelle , rapprochée de leurs foyers ,
prompte et peu coàteuse. On a , en conséquence, étendu
leur compétence à plusieurs genres d'affaires d'un très-
grand intér~t; et, quant à l'appel, comme il fallait qu'il f6t
porté quelque part, on l'a attribué, pour être jugé définiti-
vement, am tribunaus civils de première instance, toujours
par le même principe, afin d'éviter les déplacemens, les
longueurs et les frais. Ces vuea sont assurément très-loua-
186 O&U&YAnOlU

Wea; mais il y ea a d'autres qui cloiftDt allllÎ eatrer eu"\oe-

.ré
IMWnbo•, et p peaveot mériter la pr~érence. Qae 1'eat-oa
propod ea inatitNat del tribanan d'appel? N'a-t-on pu
cl'y trouver plu d'"mstractioa, plas d'iDdépendauce
41u ~ el des a{f'eclions particulières? et surtout n'a-t-ou
pas désir(eouèteair, par leur mo~n , aoe certaine unifor-
Ulitt de règles, de principes et de jariapruclence? Voilà le
lNll i et il Cil maaqaé ai des affaires d'aoe grande conséquence
aout soastrailes au jugement des tribunaux d'appel.
D'aa\rea idées oat pu et d6 saisir les législate11rs avant la
crQ,tion cle ces derniers tribunaux, lorsqu'il n'es:istait que
4les appels circulaires, et que les lribunam: de disl,ricl ou de
.Wpartement étaient à la foia juges de première instance et
juges d'appel les uns à l'égard des autres. Il y avait peu à
gagner c1ans cea sorles d'appel, au moins sous le rapport de
l'utilité génénle ; c'était one satisfaction pour le plaideur,
mais non an profit poar le public. Aujourd'hui qu'il y a des
tribunaux d'appel fixes el permanens, il semble qoe les opi-
niou doivent changer, et qu'il est temps qae les affaires re·
preooeat leur train ordinaire.
Nous soumettons ces réfftsiooa au Coaseil-d'État; elle.a
noua ont paru dignea de son attention.
''° L'article 65 dit que le tuteur sruveiUe la personne clu mi-
neur. Nous avooa obsené que ce mot 6UIWÜk n'est pas le
mot propre. Il faudrait dire : le tuteur praul soin d~ la per-
aoaoe h mineur.
'u L'article 71 revient IDl" la joaissanu da bien des mineurs
accordée àu père et mère , el aggrave ~fioiment la condi-
tion des premiers. Il y eat di& que les père et mère sont dis-
pensés de vendre les meubles du mineur, s'ils aiment mieux
la COll#IWI' polll' la remdlre oa nalun: qu'audit cas ils sont
obliga d'en f.aire faire , à leurs frais, une C4tim:ation à jua~
't'aleur, par un es:pert qui sera nommé d'office par le ll'ibu-
nal de première iutance, et qu'à l'expiration de l'usufruit,
ils aeroo& Lenus de rendre la valeur estimative de ceu tla meu-
.DU TIUBUlUL DE PAB.15.

IJo qu'ila u 'f""""'aÏeld fJ111 rqftanlu m lllllwe. C'est quelque


ci.ose ; mais les aalrea, eu qael 4lat Ica représenteroot-ila?
SaPJNllOm un enfant dont la 1,11ère meurt en le mettant aa
monde. Voilà une assez longue durée ouverte à la jouiasaoce
da ~re. Que restera-t-il du mobilier de l'enfant à l'épOffue
cle sa majoriü ou de son émancipation ?
Obsenons qu'on enchérit encore ici l'D1' "1e droit de eanle,
111 moins tel qu'il eüstait à Paris. Suivant l'article 267 de la
Coutume de Paris, • le gardien noble...... et pareillement
• le gardien bourgeois, a faJminUlration des meubles, et
• t'ait les fraica siens durant ladite garde , de Lous les im-
• meubla. • On a conclu de ces termes que le gardien doit,
en &a de garde, resliluer la juste .aleor des meubles; et tout
ce qu'ont ~ les auteurs les )lus favorables à son droit,
c'at qu'il n'était pas obligé de Tendre les meubies, et faire
emploi do prix, pour compltr de l'iolér~t, comme un luleur
ou adrninistraûw' ordinaire. Ici on le dispense de ·rendre la
•aleor des meubles; il suffit qu'il reode les meuWes. mfme
usés, détériorés, et presque an~tia par la longue jouis-
.tance : c'est à peu près l'équi•aleot d'un droit de pro-
priété.
SaiYant l'article 75, l'acceptalion d'uae succeuion échue '''
au mineur ne peul se faire que &OMS bénifice d'inlJUllaire. Cet
artide paratt inblile, d'après le principe reçu, f1Ue le mi-
neur est toojaprs tesliluable coatre l'acceptation d'uoe suc-
ceaion onéreuse , et peut, comme l'on dit , ae jouer de sa
1aa~. '
Suivant l'article 76, la succession qui a ~é répudiée par '&a
le tuteur, avec l'aworisation du conseil de famille, peut êve
reprise , IOÎl par le tuteur avec pareille aulorÏS!llÎOD , soit
par le mineur dennu majeur, mais tlmu ù C04 soJanent où
elle •'•IU'tlit iti acœplie par aucun autre. On ne voit pas pour-
quoi cette dernière limitation , contraire aDK règles g'oé-
ralemeot et ionriablement suivies jusqu'à ce jour. On a
ctaiDt , sana doute , de laisser les coh,riliers du mineur, ou
.-88 OBSEllVATIOlU

les succeuibles d'un degré subséquent, dam one trop lon-


gue incerlilode. Mais celle craQite doit-elle prévaloir sur
les inté~'- du mineur, toujours si précieux am: yeu de
b loi?
Si l'on croyait devoir -conserver celle disposition , au
moins faudrait-il assurer le rec:,ours du mineur contre un
tuteur el des parens qui , par une crainte e:r.cessin: ou faute
d'examen , peut-être par corruption, lui auraient fait répu-
dier une succession avantageuse.
l'S L'article 77 veut que la donation faite au mineur ne puisse
bre accep~-par le tuteur qu'tllleC l'autorkatWn du conseil <h
famük; el dans ce cas, aJuate l'article, la donation a, vis...
à-vis du mineur, le même effet que contre.,. .maj.eor. Ces
derniers mots paraissent supposer qu'il s1agit là d'une dona-
tion faite avec charge, quoique l'article ne l'e:iprime· pas.
Mais fdt-elle avec charge, elle ne peul iamais être oné-
reuse au mineur, puisqu'il n'est jamais tenu des charges que
jusqu'~ concurrence de l'émolument, et qu'il peu.l toujours
s'en libérer, en remettant la chose donnée. L'ordonnance
de 1731, conceraaot les donations, décide forn;aellement,
article 7, que cc si le donataire est mineur de Yingt-cioq ans,
.. l'acceptation pourra être faile pour lui, soit par son tu-
• leur ou son curateur, soit par ses père ou mère ou autres
• ascendans, même du vivant du père el 'de la mère, sans
cc qu'il 80U baoin d'aucun 1141Û de parais poar nndre ladik: ac-
• ceptation '1alahk. » Cette ordonnance est l'ouvrage d'un
magistrat dont les lumières imposent aussi quelque respect.
On voit combien son esprit et son teste sont opposés à ceu:r.
da présent article. Ce n'est pas seulement le tuteur du. mi-
neur qui peut accepter pour lui une donation sans aucun
avis de pareos; c'est son père, c'est sa mère, c'est tout au-
tre ascendant , même du vivant des père et mère. Il y a
plus ; et Pothier enseigne nec beaucoup de raison , q11e le
mineur lui-même peut accepter la donation sans autorisa-
lion de personne, parce qu'un mineur n'a pas besoin d'au-
DU TIUBUNAL D& PARIS. •89
torisation poar faire sa condition meilleure. Antre chose eat
de la femme mariée , qai ,. quoique non commune en biens ,
oa .Rpatte par jugement, ne peul, suiYant l'arlicle 9 de la
même ordonaance de 1731, accepter aucune donation en-
tre yifs sans y être aotoristt par son mari , 011 ·par justice à
son refus. On aperçoil le moli( de celle prohibition ; c'est
un principe de décence: la femme est in wcrü 1'Ull'iti, dans
la dépendance absolue de son époUI: , sans le concours du-
quel elle est totalement incapable de conlracter, soit eo
obligeant les autres, soit eo s'obligeant elle-même. Voilà
pourquoi , sans Jui , elle ne peut poinl accepter, même une
donation pure el simple, qui, nou autorisée du mari, peut
paraitre sospecle. Rieo de tout cela n'est applicable au mi-
neur.
L'article 78 dit que, lorsqo'il est qoeslion de procéder à
un partage, d'emprunter, de faire emploi mr parlü:ul;;,.~ de
deniers oisifs.. . • . le tuleur doit se faire autoriser par le
conseil de famille. On croit qu'il f&11t rayer les mols sur
partü:uliers.
L'article 96 n'alloue au tuteur, dans aon compte annuel, '7'
•oe les dépenses jastifiées par piècu estimées profJantes par la
famille. Cette derni~re condilion , utimées probantes par la
famük, par;.tt aoperflue; puisque c'est la famille qui arrête
le comple , il esl bien évidenl qae c'est à elle à juger.da mé-
rite des pi~cu.] Mais les pièces mêmes sont-elles nécessaires,
et est-il raisonnable de n'allouer au tuteur que les dépenses
justifiées par piècu? N'y en a-t-il pas on t~s-graod nombre
qui se refusent à celle espèce de justification ? Supposons,
pour en donner on exemple , les menus préseos , les étren-
nes qu'offre l'enfant à ses mattres et insûtuteurs. Uoe pa-
reille dépense n'est point de nature à être justifiée par piè.;
ces; on n'en tire pas de quittance. Supposons encore les
•oyages qu'auront exigés les affaires da mineo~, et que l'ar-
ticle 97 Yeut qu'on alloue, au moins pour les déboursés. :n
serait aisé de maltiplier les exemples.
,

•go OBSllYA.TIONS

, 71 • L'article 100 dit que le compte définitif' sera apuré par le


' 71 juge-de-pais:., dont il y anra appel an tribunal de première
iastaace, qai prononcera en dernier resaôrt. Nous nous
semmes npliqoés suffisamment sar celte disposition.
•p- L'article 102 est d'une grande importance, en ce qu'il
e1 '''
_. d.1.
clermane• 1a responaab·1··.1.
1 au: des parens nom1nateurs.
. V 01c1
•• ce
,75
qut•t1 porte:

• Ceux qai ont concouru am dél~bératioos prise• par le


• conseil de famille pmJant le CQ/U"S de la tutelfe , ou qui ont
• dd concourir amditea délibérations comme y ayant été
• dllment appelés, sont garans et responsables de l'admi-
• nistration da tuteur, en cas d'insolvabilité seulement,
• soit 1111e le tuteur fàt insolnble. aà jour de sa nominatioo ,
• soit qu'il ne le soit devenu que depuis , sauf ce qui est dit
• au titre des hypothà/uu. - Cette responsabilité n'est pas
• s01idaire , et elle ne peut êtré èxercée coutre les voisina
• oa·amis. •
Cet article donne lieu à beaucoup d'observation&.
Premièrement, les parens qu'on astreint à la ·responsa-
bilité , sont cem qai ont concouru am délibérations prises
par le conseil de famille poulant le cours de la llltelle. Ainsi ,
d'après ce mot, un parent qui par hasard aurait été apptlé ,
et aurait bien voulu concourir à une délibération prise dan.s
k collrs il'rzM tutelù, pour quelque affaire que ce soit,
pour no èmpront, par exemple , une aliénation , ou tout
autre objet pareil , serait dès ce moment responsable , non-
seulement de cette affaire particuliè~~ à laquelle il aurait
pris part , màis généralement de toute la gestion dn tutev
qui aurait précédé , et de toute celle qui pourrait suivre ,
m~me de la nomination; car c'est ce qu'exprime l'art.....
• sont garans el responsables de l'administration du tuteur
• (en général, et non pas seulement clam les bornes de
• l'acte auquel ils ont coopéré ) , soit que le tuteur ft\t În·
• solvable au jour de sa nomination, soit qu'il ne le soit
" devenu que depuis. • Au contraire , les parcns qui ont
IPV TBIBUNAt. DE PABJS. 191

~én! la lutelle, ·ceu:1 qu'on appe~le ttm7IÛIOll!lln ,'s'ils tron-


nient moyen c1e s'esempter de prendre part ou d'être appelés
au o~ralious allérieures' lèraient affranchis de toute re&-
ponsahililé, com1111e n'ayant poiut.concouni ui été appelés
au délihéralions prisr.s dam h COIM tk la tutelh. Il est clair
qu'il y a ici un vice d'expresaion, et que telle n'a pas pu êlre
l'inteotioo des réclaetears. D'un c6té , il est eertaio que des
parens qui n'auraient cooconra qu'à une délibération ·isolée
prise dans le cours d'une tutelle , sans avoir pris part au:r:
autres délibérations antécédentes et .subséquentes , notam-
ment à la nomination du tuteur, ne seraient responaables
que de la seule et unique affaire à laquelle ils auraient con-
coaro. D'an autre c6té, il est également iucoatestable que
uu des pareus qui ont nommé le tuteur deviennent par le
seul fait de celle nomination , garans et responsables de
toute la gestion du lateur , et même dans les actes autorisés
par des délibérations où on ne les aurait pas appelés, saur,·
en ce dernier cas, leur recours contre le tuteur lui-même
el coutre les parens qui auraienJ pris les délibérations. C'est
Ce qui s'est toujours pratiqué tant en Norniandie qu'er1
Bretagne. .Jamais, dans ces deus proTioces, lorsqu'il a ét~
qaeatioo de la garantie des tutelles, oo n'a parlé d'autres
qae des parens nonünaûur•. Ce sont em qui , une fois
conatitués eo conseil de famille , forment, pour toute la
suite da temps , le conseil permanent de la tutelle ; et on a
grancl soin de les appeler à toutes les délibérations, afin
qu'ils partagent le fardeau de la garantie, de même qu'il est
sans exemple qu'on y ait appelé d'autres parens, qei aussi
n'auraient pas l'indi.sc;rétion de s'y rendre. Il faut clone
r61uire ce qai esl dit de la garantie dans l'al'licle 102 aux
seuls parens nominateurs.
Mais qu'est-ce qui constitue le rwminatnu- PSuffit-il d'aToir
fti appelé à l'assemblée première qai a nommi le l•le1lr,
d'y a.oir même concouru? Et est-on censé nominateur lors-
qn'oo a été, relativement â l'indindu nommé, d'un autre avis
19:1 OBSE.llVATl01'5

que celai qui a prévalu? C'est one difficuhl que ne raoat


pas le projet de Code , et 1Gr laquelle les loia normandes et
Lretounes sont partagées. Suinnt le réglement des tutelles,
fait le 13 mars 1673, par le parlement de Normandie, ar-
ticle 73, • ceux qui ont été présens à l'élection du tuteur ne
• sont point garans de son administration, si le tuteur a é~ él11
" contre leur avis." L'édit de décembre 1732, rendu pour
les tutelles de Bretagne , en dispose autrement. " Dé11irant
"! empêcher, porte l'article 9 de cet édit, que, par un abus
• qui s'est introduit dans quelques provincea, les parens
• nomioateurs ne cherchent à s'exempter du péril de la
• tutelle, en donnant leur suffrage à un sujet qu'ils pré-
• voient ne pouvoir être nommé , voulons que ceux mêmes
• dont l'avis n'aura pas été suiTi demeurent responsables,
• aioai qu'il sera dit ci-après, de la gestion du tuteur qui
• aura été nommé, si ce n'est qu'ils aient interji;1é appel de
• la sentence de tutelle, et fait infirmer ladite sentence ; le-
• quel appel ils seront tenus de relever en notre cour; de par-
• lement, lroi.s mois au plus tard à compter du jour de la
• sentence, sinon ils demeureront déchm de plein droit du-
« dit appel, ou de la facuhé d'appeler.» L'article 10 ajoute:
« qu'en cas que sur l'appel la sentence ait été iniirmée, et
« qu'il ait é~ pourvu par le parlement d'un autre tuteur
« aux mineurs, toua les p~rens oominateurs, tant ceus qui
• avaient interjeté appel de la sentence, qu~ ceux qui n'en
• avaient pas appelé, demeureront garans de l'administra-
• tion du tuteur qui aura été substitué par le parlement à la
• place de celui qui avait ~té nommé par le premier juge. •
Noua croyons que celle sage disposition, qui prévient l'a-
bus , doit être préférée , sana aucun doute , à celle du ré-
glement de Normandie, e~ que le nouveau Code doit a'en
emparer.
Il y a encore sur cette matière un point à éclaircir. Nous
n'avons parlé j11Squ'ici que de la tutelle déférée par le conseil
de famille. Mais il existe un autre genre de tutelle déférée
DU TRIBUlUL DB PABIS.

par le père ou la mère, qui est néanmoins sujète à b con-


firmation de la famille; èl nous avons pensé qu'il fallait de
même y wujétir, en termes précis, la tnteUe légitime des
ucenclaos. La garantie , en pareil cas , doit-elle avoir lieu
contre les parens qui ont confirmé la tutelle, et nec: la même
étendue que s'ils l'uaient déférée? Il y a encore partage à
cet égard entre les lois normandes et bretonnes ; mais t cette
fois, nous préférons le réglement de Normandie. Suivant ce
réglement, articles 1, 2 et 3 , le père, l'aïeol et le frère
atoé sont tuteurs naturels et légitimes; et néanmoins, s'ils
ne sont solvables, les pareoa du wineur peuvent élire un au~
tre tuteur en leur lieu et place, à moins qn'ils ne donnent
bonne et suffisante caution de bien administrer la tutelle, et
d'en payer le reliquat. On conçoit que le tuteur testamen-
taire doit ~tre encore moins favorisé ; et dans tout le surplus
da réglemept, on ne remarque aucune différence entre les
tuteurs nalarels et légitimes ou testamentaires , et les tu-
teurs datifs. L'édit ·de Bretagne est moins sévère. Soinnt
l'article 27, •la garantie n'a lieu, par rapport au tuteur
• Dommé par le testament do père, qu'en cas que les pareoa
• p auront été appelés pour l'autorisation dudit tuteur,
• aient consenti à l'autorisation d'an tuteur notoirement
• iasoJYable, ou qa'ils aient omis d'imposer au tuteur te&-
• tamentaire l'obligation de rendre compte, suinnt les ar-
• ticlea 15 et 16 de cet édit , ou négligé de veiller à la red-
• dilion desdits comptes et à l'emploi des deniera du mineur,
• conformément aux articles 18, 19, 20 et 23, et pareille-
• ment dans tous les cas où il y aurait eu du dol et de la
• fraode de 1eur part. • L'édit ne parle point du père ni de
l'aïeul tuteurs, qui, en Bretagne, n'avaient pas besoin de
l'autorisation de la famille. Il nous semble que ces flistinc-
tions ne sont point fondées. Celui-là donne, en termes de
droit, qui n'6te pas ce qu'il pourrai& ôter: Dat qui non adi-
mil quod adimere polut. Autrement on empire la condition
des mineurs pour qui ce pourrait être un malheur d'uoir
v. 13
•9' OUE&VATIOlU

1 eu pour tuteur leur père ou leur mère , ou un tutc:ar ~lioÎIÎ


par euir.
Voilà poar ce qui concerne les parem soamia à la garan-
tie. L'article, en ce point , est évidemment susceptible de
plmiears amendemens.
:r 2• L'article porte que la garantie a lieu, en cas-O'insol-
Tabilité amlanent. On ne voit. pas trop ce que signifie ce
dernier mot, à moins qu'il ne dise que la garantie n'a lieu
4111'après cliscuaion clu tuteur, et de sa caution, s'il y en a
une. C'est ce qui est juste, et.ce qu'e1primeot l~ réglemens
de Bretagne et de Normandie; mais c'eal ce qu'il fallait ex-
primer.
=3° Le prâent article n'admet Ja garanti~contre les pa-
rem n0mioateur1 qu'avec une limitation : 1aufce qui ut dit
au titn iJu hypotlib/uu. Au titre da AypotA«,u.i, on trouve
l'article 25, ainsi conçu, après qu'on-a parlé, jans lea ar-
ticles prédclens, de l'hypothèque légale IW' les biens dea
tuteur et sobrogé tuteur: • Celte hypothèque ne s'étend paa
• am biens dea parens des nominaleura, ai ce n'est dans le
• QI où le tuteur aurait été notoirement insolvable lors de
• aa nomination. • Une pareille· disposition réduit à peu de
chose la garantie des mineurs contre !es parens nomiaa-
tenrs ; cette garaDlie n'est plas qu'une- action pure , person-
nelle, dépouillée des a6retés ordinaires que la loi y attache;
mais nous aurons à nous eirpliquer sur ceUe restriction quand
neas en serons am: hypothèqu~s.
= 4° Le présent article clic ciue la responsabilité admise
contre les parens n'est p0810lidaire: cela ~ juste; maïa il
fallait ajouter, avec l'édit de Bretagne , que, dans le cas où
aucana d'eux se trouveraient insolvablea , les ao•vablea
seront •enas des paN des insolvables , chacun po111' ~gaJe
por1ioo. Le mineur ne doit rien perdre.
=Se L'article ajoute que la garantie ne peut ~tœ exerc4e
contr~ la 110Î1În8 ou amis; il semble qu'on denait ajouter:
lors le cœ th da/ d de fraUlk.

,
DU TRIBUNAL DB PAllIS.

D'après ces réfles:ions, ~oici comment l'article 102 poW'-


rait être conço , en le divisant , car il y a matièrl: à plusieurs
articles.
Art. 11r. Les parens no1Qinateurs99nt responsables de l'in-
solvabilité du tuteur par eux élo, discussion préalablement
faite de ses biens meubles et immeubles.
2. Ceux-mê~es dont l'avis n'aurait pas été suivi demeu-

rent responsables de la gestion du tuteur nommé, si ce n'est


qu'ils eussent formé opposition à la délibéràtion de famille,
portant nomination du tuteur, et l'eussent fait annuler par
jugement; laquelle opposition ils seront tenus de faire juger
,,
.clans on mois au plus tard à compter de ladite nomination.
3. En cas que, sur l'opposition, la nomination ait é.li
annulée , et qo'"al ait été poo"11 au mineur, par le tribunal ,
d'on autre tuteur, tous les parens appelés à la nomiaation ,
tant ceux qui y auraient formé opposition , que cem: qui ne
s'y seraient point opposés, demeurent garans de l'adminis-
tration du toteur qui aura été substitué par les juges à eêlui
que la famllle avait nommé.
4- La garanlie n'a lieu, par rapport au tuteur naturel et
légitime, ou choisi par le père ou la mère, qu'au CaJ que
les parons appelés pour l'autorisation dudit tuteur auraient
autorisé un tuteur notoiremeat insolva~le, ou auraient n6--
gligé de loi faire donner bonne et suffisante caution.
S. La garantie n'est point solidaire entre les pateos, mais
a lieu seulement pour leur part et portion ; et néanmoins, en
cas qu'aucuns d'eux fussent insolvables, les solvables sont te-
nus des parts des insolvables , par égale portion.
6. Les amis ou voisins appelés, à défaut de parens, pour
la nomination du tuteur1 ne sont jamais garans de sa solva-
bilité, à moins qu'il n'y ait de leur part dol ou fraude.
L'article 103 porlé que • l'action du mineur coutre son , 1s
• toteur, et celle en garantie établie pat l'article précédent,
• se prescrivent par Jb; 01U, à compter du jour de la ma-
• jorité. » Ce délai parait à la fois trop long el trop. court:
13.
uj'> OB&EBVATJONS

trop long contre ~ parena nominateara, qui. n'étant re9-


ponsables que du fait d'aolrui , demeurent pendant dix ans
sous le coup de la garantie; trop court contre le tut~ur qui,
responsable de son propre fait, n'a aucune raison pour n'ê-
tre pas sujet à l'actiou pendant le délai ordinaire. L'édit de
Bretagne entre dans c:es distinclions. Voici comme nous pro-
posons de rédiger l'article :
Le mineur d~venu majeur, ou ses héri'iiers, doivent se
pourvoir contre le tuteur en reddition de compte dans les
trois ans après la tutelle finie , et dénoncer aux parens leur
demande ou celle formée par le tuteur pour parvenir à ren-
dre son compte, dans les trois mois à c;ompter du jour de
l'une ou l'autre de ces demandes, le tout à peine d'être dé-
chus du droit de garantie contre les parens; mais l'action
principale à fin de compte peut être intentée contre le tu-
teur pendant trente ans.
Ce qui est décidé pour le délai de la garantie à exercer
co9tre les parens nomioateurs a pareillement lieu à l'égard
des pareos qui auront été appelés à l'autorisation d'un tuteur
naturel et légitime, ou choisi par le père ou la mère, lors-
que le mineur ou ses héritiers prétendront qu'ils sont dans le
cas d'être responsables de la tutelle.
11JM. L'article 104 statae que " toute aliénation des immeubles
et ;ri • do mineur, toute hypothèque créée sur ses biens, tout
" emprunt fait par le tuteur sans l'observation des.formali-
• tés et coudirions prescrites à la section VII ci-dessus, sont
• nuls., et peuvent être attaqués par le mineur, qui n'est
• tenu que de reslituer les deniers qui auront tourné à son
• profit. " l\'Iais)'artidc ajoute : « Celle action se prescrit
« pàr dix.ans, à compter de la majorité. " On ne voit pas
encore pourquoi ce délai est si court. La règle posée au titre
du conJrat.s y est contraire (c't'st l'arl. 1304 du Code).
Art. 193. "L'action tendant à faire déclarer oui un con-
• trat dure trente ans, excepté dans le cas où la loi res-
• treinl certaines actions à ua terme moindre••
DU TBIBU~AL DE PAl\JS.

ArL 1g4. • L'action en reslituti6n ne dure que dis: ans •


" du'jour de la convention, ou de la majorité, s'il s'agit d'un
• mineur. • .
Ici iJ est question de l'action en nullité. Crqit-on qu'elle
doit être abrégée au préjadic~ du mineur, comme défavo-
rable?
L'émancipation est relative et à la puissance paternelle et c11. J
à la tutelle, qu'elle fait cesser toutes les deus:. Peut-être, en
conséquence , vaudrait-il mieu détacher du titre IX le cha-
pitre III, pour en faire on chapitre à part.·
Suivant l'article 106, • le mineur est émancipé lorM/f''Ü a ,,&.
• aJteint f'18e de tli...,;-huit ans accomplis, ou lorsqu'il se ma-
" rie. •Cette disposition, qui fait finir de plein clroit la tu-
:w
telle à l'!ge de dis:lhuit ans accomplis, parait fort sage; elle
établit on intervalle entre les deux états de pupille et d'homme
usant de ses droits, une sorte d'épreuve par laquelle il eat
'Lon que le mineur passe avant de pa"enir à cette liberté
entière que la majorité prochaine doit lui donner. Celte me-
sure est bien plus sage encore et bien plus nécessaire, envi-
sagée par rapport à la puissance paternelle, si l'on conserve
au père el à la mère le droit de garde ou d'usufruit qu'on
Jeur attribue sur'le bien de leurs enfans ; au moins elle abré-
gera la durée de ce droit odieux , et permettra que l'on s'oc-
cupe de l'établissement des enfans, que très-aouvent l'avarice
ne manquerait .pas de différer. Il faot néanmoins que l'ép0r
que de l'émancipation demeure toujours subordoQDée au ju.-
gement de la ~mille , et que les parens puissent retenir en
tutelle , au - delà même de dix - huit ans , un jeupe homme
dool la conduite aurait fait voir qu'il n'e~t pas en état qu'on
Jai coufie cette portion de liberté. On n'a pas à craindre que
.les parens nominateurs abusent çn cela de leur pouvoir ; i,ls
seront porlés à hàter l'émancipal~on bien plus qu'à la re&ar-
der, afin de se décharger da fardeau de la garantie. Et quant
à l'intérêt du pére ou de la mère usufruitiers, · il l~ur est
personnel, et lrouve dc;s contritdicteurs dans le surplus de ~
1g8 OBS&ll'YATJONS

Camille. N081 proposerions , par _réciprocité , de pennellre


aox pareas d'avancer l'époque de l'émancipation : ma,il"l'in...,
coaft.oient que l'on vient de t<>ucher ne tarderait pis à se
faire 1e11tir, et le tuteur se concertèrait avec lea no~inatears
pour faire ~r promptement la tutelle. Nom croyons donc
qu'il faut s'en tenir à la réformation ~diquée, et que l'ar-
ticle pourrait ~Ire rédigé ainsi qu'il suit :
Le mineur est émancipé lol"lftU'il a atteint l'Age de dis-
boit ans acèomplis, à moins que'Je comeil de famille ne juge
à propos de le retenir en tutelle.
Il ett pareillement émancipé lorsqu'il se marie.
''' I/artlcle 107 dit que le mineur émancipé peut recevoir et
donner décharge , mJ11U d'un capital mo/Jili'er. Il faut ajouter :
à la cltar1e tl'en faire emp1oi anc r autorisatioii du conseil de
famük, si l'on ne nul pu que le mineur ait la faculté de se
rainer; eu bien il faudrait exprimer, ce qui ftudrait encore
mieux, que le conseil de famille peut limiter le pouvoir du
mineur, et à cet égard , et à tout autre , aa moment de son
émancipation~
'" Sai.ant l'article 1og, si le mineur
1
a contracté dans la•
même année , envers ara ou plusieurs créancier.a, diverses
obligationa dont chacune n'excède point une année de son
reTenu', mail qui, réUbies, excèdent cette mesure, il peut
se faire reatitaer contre toulu. Pourquoi contre touta P Il ne
doit, ce me semble, lai ~tre permis de 'Se faire restituer que
contre les dernières qui dépaasent la quotité autorisée par
la loi; ou bien de demander qu'elles soient toutes réduites
par contribution jusqu'à cette quotia!, si elles soot toutes de
màne date.
''7 L'article 111 porte que• le mineur, autorûé par un r.orue/J
'*
• tk famüle à aucer un art métier, ou ÎJ faire un commerce 1
" eel réputé majeur quant au fait de son commerce. » G'est
une maxime 't"lllgaire , 4!t même écrite dans une de nos or-
donnances, celle de 1673, titre Ier, article 6, que le mineur
est réputf majeur pour le fait de son commerce. M~is jus~
DU TtlUtlKAJ. b.B PA&IS.

'(U"à presmt on n'avait pas mis en principe la restrictioa


4111'on lit ici, qu'il faat que le minear soit ·aalorisé par .a fa-
miUe à exercer cette profesaion. Ne ICllt-on pas combiea
ane pareille gbie aarait d'iocoaYénieus pour le commerce
m&.e , dont les opérations sont si promptes, et qui e~ige
tant de bonne foi? Il faudrait donc, avant de traiter ayec un
commerçant, de bû faire des Coornilures, d'accepter ses.
billets, etc., commencer par s'assura &'il est majeur ou mi-
neur ' et' dans ce dernier eu' loi demander qu'il emibc
l'autorisation de sa Ca.mille. De deux choata l'une : ou le mi-
neur ea& émancipé, et il n'a pas besoin de cette autorisation;
011 il n'est point ânancipé, el le seul fait d'on commerce pu-
l>Jic par lui exercé au TU et au de sa Camille emporte une
autorisation tacite.

TITRE X. - De la majorité et & riRINtlicûon.


Noua nom contenterolls sur ce titre , comme sur le pr~
cédent, de pr~ter des remarques à l'égard d'un petit nom-
bre d'articles, qui 00111 ont paru.·susceptibles de réformation
ou d'a~lio~atioo.
L'article 6 porte que, si l'épous oa les parens de laper- '9•
SODoe qui est dans un état de démence , d'imbécilli&é ou de
fureur, n'agissent pas pour demander son interdiction,« elle
• doit être provoquée par le juge-de-paix du domicile de •
« celui dont on pouraait l'interdiclion, et qae la demaode
• en est formée par le commissaire du Gouyeroellilent prà
• le tribunal ciYil , sur la dénonciation du j11ge-de-pai1:. "
Cette disposition doit, ce nous semble, être restreinte au
cas de la fureur, qui seul intéresse 'Véritablement la at\rel4§
publique. •Dans le ca.s de fureur, doit dire l'article, ai l'é-
• poux ou les parens n'agisseot pas, etc. "
Suivant l'article 13, si celui dont l'interdiction est provo- '''
qaée ne peut, aans des inconvéniens graves, être trailsporl~
au lribonal , l'ioterrogaloire et l'eumen sont faits par au
commissaire pria panni les juges au tribunal , et nommé par
:aoo QBSltBYATIOftS

lui ; lequel se transporte au domicile du défendeur, avec le


grellierdu tribunal ou son commis.• Ce commisaire, ajoute
• l'article, ut tenu de se Eaire assister par Je juge-de-pais
• de l'arrondiSsement et l'on de ses a11easeura, oa par dewt
• aaeueurs dudit juge-de-paix.·• D'abord, il n'y a plus
d'aaseueurs da juge-de-pais; mais y en etlt-il , cette assia-
tance , ~igée comme .nffeasaire , ne dégrade-i-elle pas le ca-
ractère du juge, qui paratt ne plus.'8voir, ou n'avoir pas à
un degré sufliunt la confiance de la loi? A-t-on voulu rap-
peler les ~otables.-adjoints créés au moia d!octohre 178g
poar l'instruction dea procès criminels ? Cette institution te-
nait beaucoup aux circonstances et am préventions qu'on
pouvait avoir contre les jugea existans, au secret de la pro-
cédure criminelle alors asilée , enfin , à l'importance des
procès criminels; son imitation paratlrait aujourd'hui dé-
placée dans une matière d'interdiction•
..- L'article 1S veut que l'appel du jugement d'interdiction
'''. ne puisse ~tre interjeté que par celui contre lequel il est in-
tervenu ; et cela est juste. On peut même dire que cela est
superflu, puisqu'il n'y a que celui contre Jequél est inler-
venu le jugement d'interdiction , que ce jugement grève.
Mais l'article ajoute: •Nul ne-peut interjeter appel du ju-
.. gement qui a r~jelé la demande à fin d'interdiction. ,.
Pourquoi ne pourrait-on pas en interjeter appel comme de
tout autre ? Ce jugement , rendu peut~lre à la pluralité de
deux vois contre une , est-il essentiellement, et par lui-
même, à l'abri de toute erreur, de to~te surprise, disons
même de la corruptio~ ou de la faveur? L'objet en soi n'est-
il d'aucune importance-? Ne compromet-il pas quelquefois
l'ordre public? Notez que la disposition est ~nérale: NuL
M peut inwjeter apfM].... Ain•i, le commisaire du Gouver-

nemeat qui, à défaut de l'époux oa des parens d'un furiedx,


peut, doit même, suivant l'article 6, provoquer son inter-
diction sur la dénonciation du juge-de-pai1., ne pourra p~s,
popr l'intérêt public, se plaindre du jugement, sî sa demandt
l>U TIUBUlUL DE-fAB.IS. 201

~st rejetée. D nous semble que les auteurs du projet n'ont


point assez réRéchi am c0nséquences; et comme la pnmière
partie de rarticle est' ainsi que nous l'avons observé' entiè-
rement inutile , nous estimons qu'il doit être retranché.
Atl. 18. • Si le défendeur à l'interdiction ne peut être Seo
cr amené dennt le tribunal d'appel sans des inconvénieus

• graves, le tribunal adresse one commission T'Of/al.oÛ'e au


• tribunal civil de première instance le plus voisin••••• autre
• que celui qui a rendu le jugement .dont est appeL • Ce
mot de commWion rosaJoire est déplacé et iousi&é de la part
d'on tribunal d'appel à un tribunal civil de son ressort ; let
juges supérieurs n'adressent point de commissions FV>BakJÎru à
Jeurs inférieurs.

•v• Art. 20. • Ce tableau (le tableau des interdits) sera di:_
en quatre colonnes : la première contiendra le nom
• de la personne contre laquelle sera intervenu le jugement;
501

• la seconde, son domicile ; la troisième, la mention du ju-


• gement de première instance ; la quatrième , la mention
• du jugement qoi , sur l'appel , aura confirmé ou infirmé le
• premier. • Ce mot ou il.!irmé est de trop. Quand le juge-
ment d'interdiction est infirmé, il n'y a point d'interdiction,
point de lieu, par conséquent, à insertion au tableau , mais,
au conlraire, à radiation du nom qui s'y trouverait inséré.
Art. 25. • Après la' mort d'un inürdil, les actes par. lui 5.,,
• faits ne peuvent être attaqués pour cause de démence ,
• qu'aotant qo'il 'y aurait interdlctwn, ou prononcée ou pro-
• voqoée avant son décès. ·• Il y a vice de copie, ou l'ar-
ticle présenterait une contradiction grossière ; il faut lire
probablement üulwidu, au lieu d'interdit: •Après la mort
• d'un üulwûlu, etc. • Il semble aussi , quant à la disposition
de cet article, qu'il faudrait au moins excepter, comme on
l'a toojours fait , le cas oà la preuve de la démence est écrite
dans l'acte même. Nulle preuve plua forte de l'imbécillité
d'un testateur, par exemple, que celle qui résulte des clauses
absurdes et estravagantes de son testament.
OBUILTA.TJOBS

507 L'article 29, après noir dit-que la femme peat etre nom-
mée tabic:e de son mari interdit , ajoute : • en ce cas , le
• comeil de famille règle la forme et les conclitiona IOUI
• lesquclla l'administration doit être déférh à la femme;
• /t: tout confurmérnod mlS COTMIOIÛDIU malrÏmo'llÏala f"Ï rè-
• B'-' la droila rupedifs tln dn!G conjoints. • On ne voit pas
trop ce que les rédacteurs ont entendu par ces dernières ex-
preuioos, ni quel.en est l'objet, ai comment les conventions
matrimoniales et la détennination qu'elles contiennent des
aroits des conjoincs ' peuvent inffner aur le réglement de la
forme et des conditions sous lesqaeUes l'administration de
l'interdit doit être déférh à la lemme. Nous croyons que
c~tte clame, le tout, de., pourrait être retranchée aans in-
convéoitnL •.
Le même article obsene que la femme qui ae trouverait
laée par les réglemens do conseil de famille peut 1e pour-
Yoir au tribunal de première instance da domicile du mari
pour en demander la réformation ; et il est ajouté que • le
··tribunal i"le en dernier rusort. • Nous nous_ sommes 4iéjà
upliquéa sor ce dernier ro60l't, attribué am premiers juges
dans des affaires d'une importance majeure : on voudra bien
se ràppele~ ce qui en a été dit•
.,_ ArL 36. • Tout demandeur en intercliction , qui suc-
lu
• combe , doit être condamné en des dinn11111Bu u inlirlu,
• s'il n'a agi que par intir/t Qfl par pauion. • C'est une règle
incontestable, prescrite par la raison et l'équité, à l'égard
de toute personne qui suscite à one autre , · sam fondement ,
un procès gravé , et surtout un procès qni compromet son
état. Une simple condamnation de dépens ne suOit point en
pareil cas ; il faut des dommages et intérêts, 101'S4fu'il est
prouvé que le demandeur n'a agi 4fUe par cupidité oa par
p3uion ; c'est , en un mot, le droit commun. Mais précisé-
ment parce que c'est le droit commun, il semble qu'on n'au-
rait pas dû en faire un article qui a l'air-d'être particulier aux
matières d'inlerdic:tion.

DU TBQUllAL DB PA&IS.

-L'article porte que " toute personne qui, lllDa aToir 513
• perdu l'asage de sa raison , nâmnoios, à cause de la w-
• Lia.te de son esprit et de aes facultés naturelles ' craiat
• de 1e trouver exposée à des IUl'prises , et de se 110ir estor-
• qaer des actes qui entrafneraient sa mine et celle de ses
• enf'am, peut demander et obtenir du tribunal CÎTil de
• première iutance dans l'arrondissement duquel elle est
• Qmiciliée, Cl'l'il lui aoit DOIDIDé un conseil, 1an1 fauü-
.. tance ~ die 11e pourra pauu aucun acte tendant à l'a-
" lihlation tle sa iauruuilu, ou lu BNf"1' d'fl1ll:1l1U krpotlii-
• qu. • On peut , en effet , se borner à cela ; mais la de-
mande a IODYent aussi ane plus grande étendue que W!DTent
comporter les besoins du demandeur. Elle tend d'ordinaire
à ce qu'il soit donné acte ao requérant de sa déclaration qu'il
ne Yeut passer aucuns contrats, quittances , obligations 011
autres actes généralement quelconques, qu'en p,ttsence de
tel indi'rida, lequel aera , à cet eff'et , nommé son conseil ;
qu'en combtaeoce il soit ordonné que tous.actes, toit par-
deTant notaires, .soit sous seing privé, q11'on pourrait, à l'a-·
Tplir, lui faire souscrire hors la présence dudit conseil , se-
ront ou& et de oui effet; et voilà ce qu'ordonne le jugement
qui internent sur b demande. Il est clair qu'il faut commu-
8'ment alJer jmque là , pou~ pou"oir à la situation de ce-
lai qui sollicite celle espèce d'interdiction voloiitaîre. N'y
a-t-il , en effet , que des aliénations d'immellhles ou de~
contrats emportant hypothèques, par lesquels on paisse al-
tirec la Cortone d'un vieillard infirme , et dont les organes
JOot affaiblis ? Ne peut-on pas le ruiner par des billels de
10mmes considérables, par des quittances-non seulement de
ses reveo~, iuis de ses capitaux , eac.? Il faut donc, p11is-
f1U'il a ces cbogers à craindre, et s'il le demàode, qu'on le
mette A portée de les prén~ir.
Les rédacteurs n'ont point parlé de l'interdiction pour tWJ.
caase de dissipation et -de prodigalité. En thèse générale ,
celle espùe d'interdiction est sounrainement injuste, at-
:ao4 OBSEBVAnolH

tentatoire au droit de propriété, faite uniquement pour fa-


voriser de présomptifs héritiers, souvent d'avides collaté-
raux. Il faàt donc tenir poor règle qu'on ne peut pas inter-
dire an citoyen pour caoae de prodigalité. Néaumoins, ce
principe même admet une exception. Il y a des personnes
tellement unies par les liens da sang el de la nature , que la
loi les oblige réciproqaement à se fournir des alimens, en
cas de pauvreté. Or, cette obligation entratoe par nécessité•
au profit de ces personnes , un droit de suneillance respec-
tive. Peut-on m'astreindre, en effet, à voir tranquille.ment,
sous mes yeux, mon parent dissiper sa fortune, et se ré-
duire, sans que je paisse l'empêcher, à l'extrémité du be-
soin , pour qa' ensuite je sois obligé, aux dépens de mon ai-
sance, à réparer son inconduite~ Non, assurément. L'in-
terdiction pour prodigalité peut donc êlre provoquée par
ces personnes, mais pour elles seules.
Sonant la loi , les alimens sont dus, qaoique diy erse-
meat , par le mari à la femme , et par la femme , œhne
non commune ou séparée , à son mari ; par les père et
tnère eu autres aacendans , à leurs enfans ou descendans ,
et par ceux - ci , à leurs père et mère , ou autres pareos
de la ligne .ascendante ; par le beau-père et la belle-mère ,
au gen'1re et à la bru, et par ces dernier•, am: beau-père
et belle - mère , le tout tant que l'affinité dure. Voilà les
personnes qui oot droit de demauder l'interdiction du pro-
digue.
Et comme leur droit dérive entièrement de leur obliga-
tion, il se borne à cooserver au prodigue des al:Omens ; il
cesse lorsque , d'une manière quelconque , les alimens du.
prodigue sont assurés.
Si l'on adopte ces idées, CfUi nous paraissent juates, on
pourrait, après l'article 3g, en insérer un rédigé aiD&i
qu'il au.it :
Les prodigues peuvent aussi étre interdi1s, mais seule-
ment à la requête de ceux que la )9i oblige de leur fournir
DU TRIBUNAL Bit PARIS. 205

clea alimeus'.daas leur nécessité, et jusqu'à concurrence desdita


alimens.
La procédore pour pa"enir à celle espèce d'interdiction 51'
est Ja m~e que celle ci-dessus prescrite.
L'interdiction se borne, en pareil cas, à une défense au 5•3
prodigue, sous peine de nullité, d'aliéner tel immeuble , ou
de toucher, sans en faire emploi de l'avis d'une penonne
désipée, tel capilal placé à intér~t; qne Pon juge nécessaire
à sa subsistance. ·
Lu commWair~ du trihunal d'appel . séant iz Paris, SÏBnis,
TaDLBAaD, AGIEB, DAGU.ESSEAU.

LIVRE II. - Des biens, et des différentès


modifications de la propriété.
Ce livre renferme quatre titres : le premier, de.la distinction
du biens; le second ' Je la pleine propriété' le troisième, de ru-
sufruit, wage et Witation ; le quatrième , des servitudes.
Les règles proposées sur ces différeos objeta sont, en
général, conformes à ce qui s'est pratiqué dans tous les
temps, el ne fournissent matière qu'à un très-peiit nombre
d'observations.
La première porte sur .l'article préliminaire, Je la dis- .,..
~.,
tinction du hiau. On y reconnatt un droit de propriété
r~daot clans les établissement publics.

Dans l'art. 24 du premier titre, on comprend soaa le •P-


U7
nom de domaine national toutes les propriétés foncières et
tous les droits appa'.rtenant à la nation, soit qu'elle en
ait b jouiuance actuelle' soit qu'elle ait seulement le droit
d'y rentrer.
L'article 25 présente l'énumération des dépendances de ce 5ll
'1omaine: les objets appartenant aux établissemens publics
n'y sont pas compris.
De ces articles réunis résulte une recoonaisance très-for- 537
OBSEllVATlONS

meUe d'11n droit particalier de propriét4 clam les établisae-


mëns pÎlblics.
.La CfUeslÎOn de savoir ai ces établisaemen"! sont 011. non
capables de tenir des immeubles -en propriété a été traitée
avec tant d'éLendue et de profondeur pendant l'Assemôlée
constituante, qu'il semble qu'une décis,iou absolument con-
traire à celle qoi fut prise alors eb.t mérité du moins quel-
que explication dans le discours préliminaire.
On ne se propose certainement pas ici de traiter de nou-
veau cette question importante ; mais ou croit devoir inviter
les auteurs du projet à examiner encore s'il est convenable,
s'il est nécessaire de reconnaitre un droit de propriété dans
les établi.uemeus publics. On demandera à qai passera l'im-
meuble appartenant à· ces établissemens, lorsqu'ils seront
supprimés; quel sera l'effet des clauses de retour qui auront
été apposées dans les donations.
Dira-t-on que la nation disposera des biens après la sop-
pression des établissemeus qui eu jouissaient? elle éiait donc
le véritable propriétaire? contestera-t-on au Gouvernement
le droit de disposer de ces biens ? que deyiendroot-ils
après la 1111ppressiou? prétendra-t-on qu'iJ faut e:s;écuter les
clauses de retour? Avant d'établir cette muime, il serait
peut~tre bon de méditer encore sur les motifs qui ont fait dé-
cider le contraire par l'Nsemblée constituante, et sur les sui-
tes données à cette décision. D'.ailleurs , la difficulté resterait
entière dans tous les cas où les donations auraient été faites
san$ clause de retour; et l'on demanderait toujours· que de-
viendront les biéns après la suppression de l'établissemèut
qui en jouissait. Enfin , prétendrait-'on que les biens entre-
raient âlors dans la propriété de la nation·, comme vacans et
sans maitre ? aimi le Gouvernement supprimerait les établis-
semens, quànd il voudrait opérer la vacance des b:en~ pour
en deYenir propriétaire. Il serait plus franc el plus loyal de ne
pas reconnaître de propriété dans les établissemeos publics~
Sans soule,.er encore ces questions , et pour éviter des dis-
DU TRIBlmAL DE PABIS.

cossions superOaea, il semble qu'on doit se dispenser de re-


connaître UD droit de propriété residanl dans Jes établissemens
publics. Il faut cependant assurer fo~tement ~us biens donnés
b destination indiquée par les donateurs: c'est ce qu'on fe-
rait en déclarant , dans un article de ce titre , qae la nation
régit les biens natiouam, ou par des administrateurs qu'élle
nomme à cet effet , om par les établissemens publics ausqaels
les donateurs ont appliqué la jouissance des biens donnés.
Ainsi disparatiraient toutes.les difficultés: les donateurs se-
raient assurés de l'emploi de leurs libéralités suivant leur in-
tention ; et , lorsque les éla1>lissemens seraient supprimés, le
Gouvernement entreraifdans les vues des donateurs , el af-
pliquerait , autant que possible , les revenus des biens don-
nés , à des établiMemens de la mêmè natilre que ceus qu'il
aurait supprimés. Mais on seJ_Jt que ce droit d'application,
q11'on ne peut pas raisonnablement contester , suppo5e une
propriété résidante dans ia-nation.
Les mêmes difficultés ne se présentent pas pour'les biens
des communes. On ne peut en supprimer une , sans la ~u­
nir à une autre à laquelle passent de droit les biens de la
commune supprimée. On fait nécessatrement partie d'une
commune ; mais un établissement public , d'instruction , de
charité' oa tout autre' n'e:risle pas nécessairement' encore
qu'il puisse être fort utile. ·
La suite de ce livre ne fournit, comme on l'a annoncé , que
peu d'observations. Quelques articles pourraient épro1JVer
d'heureux c:bangemèns dans la rédaction ; mais ées taches
légères , qui ont pu éèhapper aux rédacteurs dans la première
composition, n'auront certainement pas survécu à l'esamén
qa'.ib ont fait depuis; el les commissaires du tribunal d'appel
n'ont ni le projet ni le temps ·a e s'en occuper. Ils se bornent
à remarquer quelques omi5sioos, cl à proposer au fond quel-
ques changemens.
Dans le chapitre Jer du titre Jer, art. S, on fait unè énumé- 5.a'
ration des objets réputés immeubles par leur destination. On
:ao8 OMER VATIONS

est surpris de ne pas y lire les ustmsiles aralaire.t , qui cle-


1• waieot s'y trouver en première ligne.
sao Dans l'article 8 ,, même cbapitre , on dit, et av4:c raison,
que l~s récoltes encore Pendantes par les racines sont répu-
tées immeubles. Il serait peut-être à propos d'ajouter que
cependant les propriétaires qui font saisir la récolte sur pied
ne sont pas tenus de suivre les formalités pour la saisie dea
immeubles.
lu Dans l'art. 10, on lit que les animaux livrés par le pro-
priétaire à son métayer , pour la culture, estimés ou non,
aont censés immcµbles, tant qu'ils demeurent auàchés au fonds
f'll' l'effet du bail. On lit ensuite que ceux livrés au fermier
aoec estimation sont meubles. Pourquoi cette différence?
u' Dans l'arL 22, chapitre Il, on suppose one donation
d'une maiso11 twec tout ce qui s'y trouve. On établit pour règle
que les dettes actives, l'argent comptant, l'argenterie , ni
. les autres droit.a dont les titres soet dépo~s dans cette mai-
son ne font pas partie de la donation. Point de doute relati-
vement aux dettes actives et aux titres étrangers à la mai-
son et qui s'y trouvent déposés. ~iais pourquoi excltare l'ar-
gent compJant et l'af.6enterie ~ Le donateur a voulu donner
une maison dans laquelle le donataire pl\t s'établir sur--le-
champ, sans y rien porter, sans être ohligé de faire aucu-
ne avance; et si l'on pouvait élever encore quelque doute
sur l'argent comptant, il ne parafl pas possible de contester
raisonnablement sur l'argenterie.
s's Titre li , art. :a. On ne peut être contraint de céder sa
propriété que paur cause d'utilit.é pu/JIU,ue, d moyennant une
juste indemnité. On voit avec peine la suppression du mot
prialalJ/e. On n'est pas indemnisé de fait, quand on est forcé
de courir pendant plusieurs années _après une indemnité dont
le paiement est toujours incertain jusqu'à ce qu'il soit reçu.
716 On ne trouve pas un seul mot sur les trésurs découverts,
dans tout le titre de la propriét.é, ni dans les autres titres de ce
livre. Il est nécessaire de réparer cet oubli , el de présenler


DU TJllBUl!fAL Dl!. PAl\JS.

des rigles qui prérieoneot toute cliflicolté entre cem: qui


pourraient pdtendre à la propriéti , soit· comme ayan\
troa..é Je trésor, soit comme propriétaire. du fonds, soit à
tout autre titre.
Dam le titre Ill, chapitre Jer, section In, articles 10, 11 586
et 12 , on détermine à quelle époque les fruits sont acquis à
l'usufruitier ; suivant l'articl~ 10, les fruits civils s'acquièrent
jour. par jour. .
Suivant l'article 11, dans le cas où les biens de l'usufruit
sont aŒeroiés, le prix du bail représentatif de la récohe ap-
partieiu à· celui du propriétaire ou· de l'usufruitier qui était
en jouissance au moment de la récolte.
Aux termes de l'article 12, si partie seulement dea fruits
du bien affermé était perçue lorsque l'usufruit a ·commenCé
ou a pris fin, il doit être fait unè ventilation ide la partie
perçue , eu égard à la totalité des récoltes ; et il sera payé à
l'usufruitier ou à ses héritiers une quotité correspondante do
prix de la ferme. ·
Ces règles sont, il faut en convenir, conformes à ce qui se
pratique, et fondées sur l~ prin~ipe, que le prix de la fermê
représentant la récolte , doit être •payé à celui qui aurait
ea droit de faire la récolte.
Quelque puiaaote que poisse ê~e cette considération t
elle est balane" par une considération d'une autre nature ,
et qui n'est pas moins forte. On couperait court à un grand
nombre de dif&.cultis, en établiasant pont règle que le pris:
de la ferme appartiendrait , .dans toua ces cas, au propri~ ·
!Aire ou à l'usufruitier, en proportion du 'temps de la durée
de l'osuf'roit; de so~ que 3 s'il avait fini , par exemple, le
trenbème jour du sixième mois, le pris: de la ferme serait
~alemeut partagé entre les Jt,éritiers de l'~fruitier et le
prqpriétaire. Cette règle , ~o!' a aussi son principe de jus-
tice, présente encore un grand motif d'11tilité publique, puis-
qu'elle préTiendrait beaucoup.de contestalioos. Les commis-
saires votent pour qu'elle soit adoptée.
V.
210 OUEBYATI01'1

59• .. L'article 15 de la me.ne M!Ction ftlamère lei objets qui


pawent ltre compris dus an usufruit. Oo n'y parle pas des
arainlllu, qa'il f'aat cependant y comprendre.
L'article 16 donne à l'usufruitier la coupe·dea bois de
haute-futaie mis en coupe reglée. L'article 17 établit que
hors cè caa l'usufruitier ne pe~t toucher ·am bois de haute-
fataie; il ne peut pu même s'approprier ceux qui sont arra-
chés ou brisés par accident. Pour prévenir une faUSlle appli-
calÎ0'1 de ces règles, il elt bon d'ajouter que l'usufruitier
peut employer am reparaJÎODIS à faire, dans la cbose·sujète
à mufrait, les arbres arrachés , et même en faire abattre
d'autres si ceux-là ne aaffisent pas.
no- Lea articles 51 et 53' chapitre Il' tÙ rw. et de l'Aa-
&JJ
bilatioa, établi11e1at ùm l'esercice de ces deux droita une
différence que la commissaires désirent de TQir etfac~.
Suivant l'article 51, l'usager ne peut prendre des fruits
que pour eou auge et celai de sa Ca!ftille, -nglé tl'a-
prù !état .où elle se trovue ·au moment où l'usage loi est
dHéré. .
· L'article 53 ~end cependant le ~roit d'habitation , 111~m•
à la (amille sanenue dep!Jia que le droit -est acquis.
Les com~isaaires n'ignorent pas que cette distinction étai&
admise; maïa n'était-elle pas fondée sar des subtilit61 plua
qoe ..,. la raÏllon? Poarqaoi supposer qae celui· qui a donn•
-.droit j'uaage à un homme chargé de dem ~fans, et clont
la femme encore jeune 4tait peat-âre enceinte , a. entendu
esclure 4e ce droit le troieième e11Cant qui pourrait aunenir?
Quaad Je dona&e11r n'aura pu limité Jui-...me le droit tl'ane.
manière trà-préciae, est-il pennis d'~oindrir sa libéralité,
en &Qppotant qu'elle ne peut paa s'étendre à tous lea eafana
du clqoat.aire? Les commissaires pensent qu'il ne faat..pu, à
cet 6gard , aci~eure de 4lifférence entre le droit cl'mage et. le
"droit d'habitation.
DU TllJBUl'fAL DE PAB.IS. 211

.LIVRE III. - Des différ.ente5 mani~res


·dont on acquiert la propriété.
DISPosmoNS GÉNÉllALES.

Suivant l'article 1er, la propriété s'acquiert, 1° par la


prtûsance patLmelle.
Nous a•ons pensé que -ce droit utile de puissance pater-
nelle ne doit pas a•oir lieu. )[ais , quand on l'établirait,
ce ne serait point une manière d'acquérir la propriété; car
ce droit consistant dans un simple usufruit, il eat clair que
la puissance ·paternelle ne serait qu'on moyen d'acquérir
l'usufruit.
Suiv~t le ~me article, la propmté s'acquiert encore
par les obligations qui naissent des contrats ou cornrention1,
et par celles qui résultent ~u seul fait de l'homme, sans con•
Teotion , tels. que les quasi-contrats ou qdasi-déliU. Le ti-
tre IX , qai vient ensuite , parle des testamens et donalfons
testamentaires, qu'il accole aus: donations entre vifs.
Cette clasai6cation noua parait vicieuse.
En premier lieu, les testamens n'ont rien de commun
nec les contrats ni .avec les oblÏ!3tions. ·
En second· lieu , la propriété d'un meuble ni d'un immeu-
ble ne s'acquiert jamais en vertu d'on qoaü-contrat ou d'an
flUSÏ-délit; il n'en résulte qa'uoe aclion .perS01111elle à fitfde
prestation des engagemens formés· par le quasi-contrat, ou
en réparation da quasi-délit. ·
En troisième lieu , il Ile paratl pas même exact de dire
que ta propri6é s'acquiert. par les obligations qui naissent
des ·cf>ntrals ou co~ve~tions. Elle s'acquiert , èomme n·ous
croyons pou.,oir l'établir -en son lieu, ·par la lradillon ; dans ..
les immeubles , suivant la loi actuellémenl subsistante ; par
la transcription du contrat ; et , s'il s'agit d'uné ·delle ac-
ti•e, par la signification au débiteur ; jam.ais en verlu du
contrat meme. .
212 0MEllVA TJOl.U •
0

Il semble qu'on aurait mieux fait de s'en tenir am: idées


reçiies; et apr~ avoir parlé d'abord des pers(,nnes, ensuite
des chORI, de distinguer, à ~'égard de celles-ci, comme
Coat tbus les iurisconsùles, deux sortes de droits : le droit à
la chose, le droit dans la chose. On autait observé que le
premier nait des obligations; et l'on aurait traité de toutes
les obligations , sana en excepter celles qui résaÎtent immé-
diatement de la loi, ni celles qui proviennent d'un délit,
lesquelles ne sont pomt étr.ngères au droit civil strictement
pris, puisqu'elles peuvent et doivent même quelquefois se
poursuivre par la voie civile. On aurail eosuile ~emarqué
que le droit dans la chote s'acquiert de différentes manières;
el là seraient venues toutes les manières d'acquérir, d'abord
par le droit naturel el des gens , occupation pour laquelle on
renverrait, en ce qui .concerne la chasse et la pêche , les
trésors, etc., aui: foia qui leur sont particulières, l'acceuion
ou incorporation, et la traàition; par le droit civil, 'les suc-
cedlotu, les testa.mens, laprucriptûm.
71S N:ous n'approuvena pas non plus 41u'on dise dans l"arti-
cle 2, d'une manière si crue et si générale , que la loi civile
ne reconnait point le droit dt simple occupation, el qoe les
bient qui n'ontjamais eu de mattrë appartiennent à la na-
tion. Il y a des choses qui a'appartiennent à penionne, et
que les jurisconsulks appellent ra communes, ra nul/ûu.
Eatend-on ·soustr~re aux particuliers la faculté d'acqu~ri1
ces chqses, ·pour les donner exclusi~ement à la nation'·
Est- ce qu'un particulier qui n puiser • l'eau à la ri
vière n'acquiert pas le domaine de l'eau qu'il y a puisée,
et dont il a empli sa cruche ?•l.:ea pierres, lei coquilla
ges qu'on ramuse sur le bord de la mer
n'apparliennent-
ils paa à celai qui .s'en saisit? On pê!ut citer ceot exemples
pareils.
Voilà, en g'néral, pour ce qui est de l'ordre, lequel a aen
mérite , quoique nous n'y attachions pas le plus d'impor-
tance. Venons au food.
DU T&IBUNAL DE PARIS. :113

TITRE fer. - Da su~.


La loi qui fixe ·l'ordre des successions est en elle-même la 1r.. 1-
plus importante de celles qui peuvent occuper le législateur '· •"·
ciTil. C'est .Par elle qu'il distribue périodiquement les forfu-
nes ,. avec une pleine autorité , et êonC~rmément aa bien pu-
blic. Qai doute 9a'un tel partage ne soit d'an intérêt majeur
pour la société ? Malheureusement , les règles qui doivent y
présider·souvent se contrarient , et ne permettent point au
législateur de wre tout ce qu'il voudrait. •
Deux points de vue entièrement différens s'offrent au·choix
da législateur, lorsqu'il entreprend d·e s&atuer sur c!ette ma-.
1ière : l'accumulation des patrimoines, ou leur division.
L'accumulation convient aux monarchies ; la division sied
aux républiques, parce qu'elle tend à l'égalité.
Mais si l'on suppose une république dont le territoÙ'e eu-
ropéen , sans parler de !JCS colonies, présente une· surface de
quarante mille lieues carrées et une population' de trente-
dem million; d'babitans; qui cultive les arts el le coin-.
merce; 9ui veaille donner à l'exploitation de son sol le· plus .
grand développement possible , et fonde sur tous ces objets
sa prospérité, là naît l'embarras. L'esprit de la Constitution
appelle la diYision des ·fortunes; les localités la repoussent :
car, s'il convient à une république d'avoir des citoyens dont
les fortunés se .rapprochent par )ear médioe.rité, et entre
lesquels on n'aperçoive, autant qu'il ~ peut, ni ricb,es ni
pauvres; les riches, d'autre part, sont à désirer, et il en faut
dans un Etat tel que celui dont nous parlons. C'eat , en effet,
dans la main des riches que se trouvent essentiellement tous
ses moyens de prospérité ; ce sont les riches qui emploient
et foot travailler les artistes; qui forment les grandés entre-
prises de commerce ; qui , par des essais utiles, mais sou-
vent raioeUJ: pour leurs auteurs, ouvrent de nouvelles routes
à l'industrie; la culture même des terres, pour s'élever au
degré de splendeur dont elle est susceptible , -demaJtde cl ,
O.llSUVATlOlU

présuppoae de grandes avances qui ne peuvent lire faites que


par les riches. Ainsi , dam le cas pa~colier, tous les prin-
cipes , toutes lea vues se combattent et se. délnÜlent.
Que devra faire le législateur au milieu de ce conflit?
•*donner ces théories trop opposées ppor qu'on puisse les
mettre d'accorc\, et se bomer à ét~blir sur ce point quel-
ques loi& simples , clàirea , faciles , qni , par leurs disposi-
tions, ne blessent ni aucun sentiment natur~l , ni aucun clea
intéréla fon~entaux de la soci~Jé. • ,
C'est le sage parli qu'ont prétendu embrasser les rédac-
teurs tlu ~~;nous n'avons plus qu'~voir s'ils ont ré~.
Le plan qu'ils proposent annonce trois es~ces de aucce..-
iions pour les parens : " ta 1ùcéession qui échoit aux des-
0

• cendan~, celle qui échoit aux ascendans, el celle à laquelle


• sont appelés leurs pareos collatéraux. (d.rt. 26.) "
J45 ·" ~ enfans légitimes .ou leurs descendaJli succèdent
• à leurs père et mère , aïeuls , aîeoles , ou autres ~en-
• dans, par égale porlion , ,uns diàtinction· de sexe ni de
• primogéniture , et' quoique issus de difl'ére,,as mariages. •
(Art. lg.)
.. A défaut de descendans, les asceoùos succèdent, mais
• diversement 1 selon que le défuat a laissé ou n'a pas laissé
.. des frères ou soeurs , ou des descendans de ceuJt--;CÎ. ..
(Art. 42.) .
• Si le défunt n'a laissé ni frères ni sœura, oi descen-
.. dans de ceux-ci, la succession se divise par moitié eatre
" les ascendans de la ligne paternelle et les a,scenclana de la
• ligne maternelle.
" Dans chaque lignè , les ascenda11s excluent les collaté-
" raus:, et l'aacendanl le plus pcoche exclut le ploa éloigné.
" S'il•n'y a point d'ascendant dans l'une oa l'autre des
41 ligpes patem~lle ou mater~elle, la moitié affectée à ·c ette

" ligne est dévolue aux collatéraux de la m4m1 ligne. •

,,,,,.. (Art. 4J.)


a LOfSCflle le délliot a lait.sé 4e• frècq o-. sœqrs t oq cles
DU T.&IJUJ1'il D& PAIU.S. 215

• descendaus de ceux-ci,- ils excluent &ou lea aiiceùaas, au-·


• ·ares que ~ pë~ et mère. La aucceuion • diYise en deu
• port.ioJU 4a1es , dont une JQoi&ié eet déférée au ptte et à
.. la m~e, qui la partagent entre~ également, et l'autre
• moitié est déférée aus. frères ou sœurs , oa aa:s deKen-- ·
• dans de ~-ci. (Même arL 46.) Si le père oa la mère
• est p~ , le quart qui lui aurait appartenu 11e nuait
• à la .moitii qui ut défér~ aus. frères et 1œar1 oa à leurs
• descendans, lesquels ont , en ce cas , les trois q..-&s de la
• saccessi9u. • ( Art. 4-1 •) .
• Qpaacl le 4'funt ne laisse ni desceadaas, ni ~re, ni 15•
• mère, la succ~on est déférée, en premier ordre et en
• enlier, aax frèrea et sœan germains surYÎvans; ou aax
• desceadans .t'em , "soit de leur chef, soit par reprâea-
• tatioa clans le ~u de concoura. uec les oacles et tantes. ..
(Art. 4g.) '
• A cléfaot de ·frères ou eœun, ou descendans d'eu, et 7U
·• d'ucendam dans l'une ou l'autre ligne, la aaceesion est
.. déférée , en second ordre , pour moitié au parens les
• plus proches dam la ligne paternelle, .et -pour l'autre
• moitié au parens les plus prochea dans la ligne mater-
" aelle. • (ArL 51.)
" A défaat de parens d'une ligne, ceus. de l'autre•ligae 1K
• succèdent pour le touL" (Art. 53.) •
Il résulte de cei e~posé; dans lequel nous avons suivi litté-
ralement la Rdaction du projet, et oil J'oa a pu remarqeer
quelque embarra.a, que, quoiqu'on e6t promit sealememt
troia espèces de successions, en voilà néaomoim cioq ordres
bien distincts, ou cinq rangs de_successibles appelés au dé-
.faut la DDa des autres :
, .. ordre, les descendans.
:a• ordre , le.a frères et sœurs du d~fuot , en ceocôurs nec
~ père et mère.
3• ord.re , les frères el 8œun tout seub , à défaut de ...re
et mère.
216 OUE&VATJOl'tS

4• ordre, Ica ucendans en général.


5• ordre, la collàtéram ,_autrea que les frères et sœars.
·Il s'agit d'esaminer si celle complicaûoll est bien néces-
uire , et s'il n'y aurait pu moyen• de simplifier davantage
la loi dea successions.
7'1- On voit que toute la difficulté résulte du-priTilége accordé
7,9
am frères et sœurs, lestJUels concourent nec leurs père et
, mère dans la 11accession de leur frère <léfant, et excluent les
autres asc;endans.
C'est an reate du droit nouveau introduit par la loi du
17 niTose au 2 , art. 72 et 76, suivant lesquels les lrères et
1œars d'an défunt lui succédaient en to~alité, à l'excloaion
DJême de leqn père et mère. On a cru deToir se bomer à
modifier cette disposiûon , en donnant seulement aux frères
et l(mUrl la concurrence anc les père et mère ; mais ne fal-
lait·il pas aller plua loin ?
Cette' règle, établie par la loi du 17 niTose, tenait , ainsi
que les auteurs s'en ~nt èxpliqués, au systême alors établi
de tendre à l'égalité par la division des·fortùnes. On trouvait
plua conTenabl&: , en ce sens, de partager la succession d'un
dtifqnt entre ses frères et aœurs ou leurs descendans , que de
concentrer tout dans la main du père ou de la mère. C'est
par ta m4me raison qu'une loi bi-zarre , admise d~ns quel-
• que. Coutumes, ceHe de la représentation infinie, tant en
directe que collaurale, avait été convertie,, par les législa-
teurs du 17 nivose , en droit général , avec fente et refente
des biens entre les diverses lignes.
Aujourd'hui, l'on est revenu de ces idées exagérées de
division et d'égalité, qui ont paru impraticables. Les rédac-
teurs du nouveau Code n'ont point hésité, en conséquence,
à proscrire le systême de représentation illimitée, qu'ils ont
réduit ans termes de droit. Pourquoi ont-ils été plus indul-
gens relativement au privilége accordé au enfaos contre
leurs père et mère et autres asceodans ?

fü l'ordre des successions est fondé s~r l'ordre présumé

_i
DU TBIBUlUL DE PAlllS. 217

des affections do ~ant , poar qpi doit-on loi supposer plus


d'affection que pour aes père et mère? Quelque tendresse
qu'il ait pour ses frères et sœurs , ce sentiment n'égale point
ce qu'il doit am; auteurs de ses jours; outre que sa fortune
doit communément leur être rapportée, ou comme une suite
de leurs Lienfaits, ou oomme le fruit de la bonne éducation
qu'il en a reçue• .
Nous croyons qu'il faot retrancher •e privilége de concur-
rence et d'exclusion attribué am: ·frères et sœars contre la

ligne ascendante. A ce moyen , nQtre systême d'hérédité se
simplifie infiniment., et n'admet;plus que trois ordres, des-
ceoclans ' ascendaos ' collatéram ; ce qui peut êtr~ exprimé
très-net6em~ot et en très-peu dé paroles.
Tout ce qui est ajouté par les rédacteurs sur la fente des
biens en toute succession ascendante ou collatérale , mais·
sans refente ou sabdivisi«>n ultérieure ; les conséquences que
l'on en tire -ris-à-vis des ascendans, en admeltao' en con-
cours avec em les ascendans de l'autre ligne d'un degré plus
éloigné , ou , à leur d"aut , les collatéraux de cette même
ligne; l'application que l'on etÎ fait an double lien pour en
déterminer la juste prérogati'f'e, qui est non pas 'd'exclure,
mais seulement d'attribuer UJle· double part ; tout cela est
Lien vu, bien expliqué , et conse"e un souvenir des ha-
bitudes aaciennes, sans laisser subsister ce qn;elles avaient
d'abuaif.
Nous croyons cependant q~e les rédactenn ont -en tort
d'abandonner, dans les articles 46 et 47, le principe de la
division des biens en deux lignes, sagement posé par l'ar-
ticle 27. Voici l'espèce : Un ._omme s'est marié deux fois;
il a des enfansdo premier lit, il en a eu on do second; celni-
ci vient à mourir : sa mère est prédécédée. Les rédacteors
qai veulent que les frères et sœurs survivans ccmcoorent avec

les pè'r e et mèré à la succession d'on frère défont, décide~t
qu'en ce cas·le quart de la succe8Sioo qui aurait appartenu à
la mère pré«Uc6lée se réunit à la moitié qui est déférée aux;
218
frùm et....-., ot1 à leara .4escendaoa , laftuels on& alors les
tnÜI tP.A"'- de la lllCcellÎon. Si le père élait mctrt auasi bien
•ae la mm , toate la iacceasion leur appartie.odrait , sui-
yaa& .lea rédadeara, à l'~claaion même 4a aacadam soit
de leur ligne, aoit de l'autre ligne. li DQUI eemble qae c'est
porter tl'op leiD lea droits des frères et lœ11t1, et que , pour
&tre co•quent, il faut , dans le ays!Ame des rédactenn, au
.premier cas. doaur aa& frères et lœlll'I conaaDguios le.quart
telllement de l'hûédiW, alllli bien flU'au·père; lea deu au-

vea quarta râena au parem de la lipe de la mère. Daas
aotre ayatboe , ce aerait le père ,. à lai toat seul , qui aurait
la moiti,, et i.a parene de• 1ec0Bde femme l'autre moi&ié.
Si le père est mort auui J.ien que la mère, les frira et Kleors
comaoguios, dam le ayat~e da rédacteurs , IÎe cloinnt
'salement recueillir que la moitié de la aucceaaioa , el la
parep du c&é maternel, uceadam oa coUatéram, prea-
aent l'autre moitié. Dans notre systême , les ~clau de
l'un~ ••l'autre ligne, s'il y en a, prennent tout au préjudice
._ fr...ea etPU" consanguins. En toute hypotMse, il nous
parak déraisonnable -que le 'prédéc~ de la mère profile à .des
enfaua qai ~ 10nt pas là sieoa, et qu'ils deviennent en quel-
410., manière su hériliera. L'es:clusion accor~e par l'arti-
cle 46 ana frères et sœura de simple lien serait miet1x' fon-
dée vis-à-'rie ,Je simples collaûraus: , qui peu•ept être des
parens éloignés. Mais c'est nn iocooTénieot do partage des
biem:en deu: lipea i ÎJJconwnieot qui •t commun à toutes
les successions ascendautes oa collatérales , el qui ne doit
pas emp~clter que ie partage en deax lignes, motivé sur des
rtisona ao~rieures, ne soit maiatem•.
Noua croyons auasi que l'article 4g poarrait être rédigé
d'aoe manière plus claire. Il y est iit : • Si le dé.fuDL ne
• ·iaiue Di desceodaes , ai père , Di inère , b 1uccesàioa est
• d~rée en pre•ier ordre, el 1111 enlW, w frèrcf et Qurs.
• gennaio.s do.défaut, 011 aux deacoodaos d'em, aoit de leur
• cbef, .Oi& par reprâea&alioo... Il semble, en li.sa.nt. cel

·· -
DU TB.IBU!IAL :OB PABIS. - 219
article, que les cousanguina oa alé..U.S IOllt eulm; et man-
moins., ils .sont appelés pour leur part dans l'artide sainnt.
On &terait l'é~Toqae en d.iaant :
Si le défuo& ne .laiue Di daceiulans , Di ~, Di mèi:e , la
1DCceu~on est déférée en premier ordre aux frères et _ . .
sarrivam, oa am deacendaos d'em, aoit de leur claef, ~ ·
par représenta.tioo. Les frères et sœun ~ os lem
descenclaDs , recueillent la 1UcceseiOG en mtier.
Et l'anicle 5o déterminerait eDl1'i.le la part des cODSaD- 1s.
gains ou utérins.
Il coovieat de répéter dam l'artide 5o que sa. &position
relaûYe ·am frèrta et sœan F soit comangains ou utérins, doit
s'aatendre également. ainsi y'il est dit dans l'article 49, des
t/aun"'6n$ tl'ou; TenaDt à la IUCCessiOD' aoil t(e~leùr chef, aoil
..
fl"'repli~ .
En euminant ce titre important tla iucœviom, noas aom
sommea aTrétéa cl'abord à l'ohjet principal , qai est' la fixa-
tion de l'ordre succeaif. Les autres chapitres ne présentent,
,en général, fl1l18D résumé aes prÎDCÎJCS lts plas Constans en
c:eue ~ère; il& donneront liea à an petit nombre d'oheer-
vations.
Les articles 22 et 23 espriment les' caasea d'iodipi~ qui 727-
728
privent un héritier de la succession. On: peat e:uminer sar
ces articla , ce qll'ila disent et ~e qu'ils ne disent pas. ·

""'°"
Trais caoaeâ sont énoncées, et •oici la dernière : f Mrilio-
fUÏ •'a pœ dénoncé à la jwlice lt mt!ll1'1n du défont.
Sar quoi noas obsener~ns qi1'il faudrait, ce sembl~, éten-
dre un peu plu les eiceptions qu'on ne l'a fait dans l'arti-
cle 23, qui porte: • L'olaligation der cWaoacer n'est impc*e
• ai aux deaceoclana contre les ascendans, ni am ueendau
• contre les descendans. ,. Ne conviendrait-il pas d'ajoa&er:
• ni aax frères e& sœurs contre leurs frères et.sœun, ni à la
• femme contre le mari , ou au mari contre la femme r ,.
Le droit romain et la jurisprudence {raaçaiae indictaaieoc
bcaacoop d'autres causes: celai qui a donné occuiea à la
220 OBSEBVATIOJ!llS

mora da déf1111l; celui qai a négligé de l'emp&her, lorsqu'il


l'a pu; celui qui , le pouvant, a négligé de secourir le dé-
funt dam sa maladie , tlt-ce en temps de peste ; eeloi qui a
fait une injure atroce aa défunt, ou qui a outragé.sa mé-
moire; celui qui l'a empeché de teste~. En général, toutes
k/ cames d'emérédation étaient causes d'indignité ; et même
lea auteurs nous avertissent q9'elles sont iodétioie.s. Cette la-
titude pouvait ayoi.r.des ioconTéoiens; mais une trop grande
limitation a soo danger. ~omme ct!t objet tieot 1lm meeurs,
il demande à etre traité avec circonspection.
J6 1 SuiYant l'article 58: • L'enfant naturel est obli~ de se
• contenter de ce que son père ou sa mère lui a donné de
• son vivant, toutes les fois q. ce qu'il a reçu n'est point
... inférieur aux. trois qoatts cJe•la por&ion que la loi loi attri-
• bue." Il faut ajouter" qu'on n'imputera de cette manière
• qae -ce qui , dans lés successions , 'es& sujet à rapport. ,.
ap- Suivabt 1:article 5g: « Cette portien (attribuée à l'enfant
761
" naturel) est énlm!e , eu égard à tout ce qui compose b
.. aucceaaion partageabJe, entre les héritiers' légitimes , dé- .
• cluction faite des dettes et charges , et da dons, 3oit tn/rt"
" "ift, soit par testament, qlll le pm ou la mère a fa.iJ.s, ron-
• formémmt 4 la loi. ,. Cette dernière clause réduit à rien
ce que la loi a disposé en faveur des enfaos natureJs. Il faut
se rappeler ce qui est dit , article 54 : • La portion que la
.. loi accorde à l'enfant laaturel sur les biens de ses père el
" mère n'est qu'une criunce fonàie sar l'ohlisaûon naturelle
" qu'#s ont contraclie enl>US lui.» Or, quelle est la créance
dont on puisse s'affranchir en épuisant son bien par des
donation3 et des tatamens? Ces · mots doivent être effacés
de l'article, si on ne vent pas que Je· bienfait de la loi de-
vienne illusoire.
ap- L'article 6i porte • qu'en cas de contestation de la parl
761 .
• de l'enfant naturel , soit sar la valeur totale de la s11cces-
" sion, soit sur la ·suffisance des offres qui lai sont faites,
" il est procédé en justice à la liquidation de la masse , Olt

_J
DU Tll.IBUNAL DE PARIS. 221

.. à l'estimation des objets dont lâ valeur est contestée. •


Après q110i l'on ajoute: .. Les frais de cetle liquidation sont
• tlPtllleis par roafent noblrel, et 90pp0~ en dé6nitif par
" abU fllÎ sru:combe. Si i'enfant natùrel succombe , il at ·
• cmulamné au:& frais, qui .sont retenus p•r·l'héritier légi-
• time sur la portion revènant à l'enfant naturel. " Cette
addition, clans sa totalité, parait beaucoup trop dure. L'a-
~'doit être faite par la succe~ioo. On croit également
ioolile d'observer que les frais de liquidation doivent être
supportés par eelui qui nccomhe, et qàe, si l'enfant naturel
succombe , il doit être condamné au.z frais, ce qui semble
clter au juge le droit de les compemer ou modérer. Tout cet
alinéa pourrait être retranché sans inconvénient.
L'article 64 Fédait l'enfant adultérin ou inces&ueaa: à de 7'2-
simples alimeos viagers, dont 1a quotité, suivant l' arti- • ~763-
..-
cle 65 , sera. ti:a:ée par le juge, eu égard aux facultés d~ ~re 765
ou de la m~re, au nombre et à la qualité des héritiers I~
gitillles; mais l'article 66 fixe un 1'11112iÎmum eJ un mÎnÎllllml•
" Ces alimeos, y est-il dit, ne peunnt excéder le sm~me
" du revenu net des bieos qui composent la aaccession , ni
" être moindres do douzièm~ • De ces d'eus: tennea, l'un
pourra souvent être trop · faible , l'autre trop fort. Suppo-
sons an père qui ait t,200 franca de revenu net; les ali-
mens, suivant le projet, ne pourront ezcéder 200 francs ! '
eela est. trop peu. Sllpposobs ·, d'autre part, uo père qui ait
6,000,000 'de revenu net, co~me cela se ~oyait autrefois ,
dans la maisons dt:s c:ηdevant princes; les alimena, -en ce
cas, ne poarront ~tre moindrês ~.500,000 francs : c'e.tt
J.eaocoup lrop. Quand il y a comme ici. inconvénient de
f3rtet d'antre ;a faut bien s'en tenir à l'arbitrage du j~e,
f'l am r~les géHrales qo'oo loi a trac~s.
Suivant l'article 67 : • L'enfant adultérin ou inceàueux 76'
• ae peu' demander un supplément sur la succeuiou de sou
• père ou de sa mère , toutes les fois que celui-ci lui m a
• assuré (il faat .dire lui a auwé da a/imou.) de son "-ot,
• ,,.,- ~la qmlili ieraU üiférieure aa tas~ fl"1' flll'-
• tide ~,ou lbr&fu le père o• la -~ hU a fait tif""
• pPrlllln •n art ~· • On ne dit point , comQle dans
l'.-licle 58 , relatif à uo bhard né de personnes liLrea ,
• toutes les fois qae ce qu'il a reç11 n'est poin~ inférieur aus
• .l'l'OÜ 9ruzrâ de la ·porlion qui lui est auribaée ; • on dit
cl'ane manière absolue ' • q11aad meme la quotité en rr1it
• iDf'érieure au taux fiu par l'article prkédent; ,. ce qui
relMI cette·fisation à pe11 près inutile, et peut réduire les
alimens à très-peu de chose. L'autre modi6cation, qui ex-
dat la demaocle ed supplément , lor8'1'" le ,ure ou la nùn hli
ofait appnndre .,. arl micenÏt/ue, ne convient point à tous
les états , et paratt contradictoire avec ce qui. est statué dans
lea pt'éddena articles. Il nous semble qae cel11i-ci doit ~tre
.appri•. . .'
En. général, les rédactean noua ont paru trop aêvèrea
pour les enfam natarels , et, ai leur projet était auivi., il y
1'Drait à crain$lre que la législation, èn cett~ partie, ne p6t
~tre accusée d'un esc~ de rigueur' après qu'on loi a ju.ste-
ment 11proché un excès de mollesse. '
Peut- etre conviendrait-il, à l'égard m~e des Litarda
aclaltérina ou tocestaeq, d'autoriser les juges, sur la de-
mande de l'eafant , après preuve sWJisante de sa capacité et
• ·de sa 'bonne conduite, et aussi selon les moyens des héri-
tien, à obliser ceax· ci de racheter les alimens an taux qui·
mé.
Mrait Des · alimena viagers ne coaTienaent qu'à an cé-
libataire, et senent peu à ·s'établir; au •ieo qu'avec an petit
fonda, le malheureux eafan\ P®rrait eotrepreDClre qaelque
dio1e, et se rendre utile à la société. C'est~ idée que l'on
sotUDe& aa:ii: rédacteurs.
7lil L'article 70 porte • que le père ou ta mère saccêdeet à
.. lev enfaat aaturel,, à l'e:ii:clusion de la ttpabliq~, lors-
• que eelai-ci ue laiaae aaQUl eefant ou deeeendant issu en
• lésicime mariage. • Cette diapositi~n est trèa~uitable.
Ol.e"ez IC!Ulement qae J dan. ce cas-ci , la loi ne fait point

.J
D1l TIUllUNA.L DE PARIS.

les rrè~ el ~Ors do défont avec: le père 011 la


COllCoarir
mère: prene que ce concours n'a pas en lui....eme de grands
fondemens.
Les articles 71, p .et 73, à défaut de pète oy. JDàoe 7fii
de l~fant naturel, défèrent sa succession à se,e frères ei;
sœurs légitimes, et, à défaut de ceux-ci, à ses frères et
sœurs naturels , meme aux descendans 4es aes et des autres,
toujours a l'exclaaion de la république. On ne peut qu'ap-
prounr encore celte disposition bienfaisante; mais', puis-
qu'il s'agit d'ane succession uniqùement fondée sar le lien de
la nature, ·a semble qu'on devrait, en ce cas, associer et
faire concourir les frères el sœura .naturela avec les légi-
times.
"lar ~iprocité , le b!tard et ses légitimes descendana de-
vnient aussi euccéder au père- oo à la. mère dudit Wtanl,
mhle à ses frères etsœurs légiLimes; -toujours à l'etret d'ex-
clure Je fisc.
On peut demander si l'inlention des rédacteurs a été que
cette espèce de succession iolrodnite à l'égard da Mtard
primit celle eccordée à l'époux eorYinnt., dont il va ftre
l

parlé, ou qu'elle ne vtnt qu'après. Pour le premier senti.:


meut Oii excipera de l'ordre mfme olMervé dans le projet de
Code, et de plas on inoqaera les tenues .de l'article 75 ,
qui ne difère la successiop à l'~ux survivant que lo""f'U t.
t/ifllltl n'a latui aucun parmt; ce qu'il faut entendre, dira-t-
on, tant des parens aatarefa que des pareus légitimes. PolJll
le second sentim~nt on fera valeir le mot p\utieurs fois ~
dans les artielet 70 ' 71 ' el 73 ' à roeliuian tk la rlpu"1Îfl'6:
il est clair, dira-t-oo , que les parent naturels ne sont appe-
lés qae poarexelme la ~publiqué, et non, cooeéq-emmeot,
poar ei:clare rautre épous. Ce ®ute a beaoin d'être feTé. 0

Noua croyons que l'êpom survivant n'étant app~lé 41U'à d,é-


faat de,tOate parenté , les parens natarels denai• obtenil'
la pftt'ét-ence:
Sai.,ant l'article 86 : .. La donation , vente ou transport 1•0
OllSEaV ATIONS

• fait par l'an dea héritiers , à tow ou à fWlqU1-uns tk .es


.. cohéritiers, emporte acceptation de la succesaion. • Rieu
de plus vrai ; mai.s il faut en dire autant 'd e la donation ,
Tente ou transport fait à un étranger. Dans toua les cas, la
cession suppose une acceptation préalable ; on ne cède pas
ce qu'on n'a pu. .
Art. 87." Celui cpntre lequel un créancier de la suc;ces-
• sion a obtenu jugement contradictoire passé en force de
" chose jugée qui le condamne comme héritier èst réputé
.. avoir accepté la succession. " Mais le même article ajoute
que "si le jugement passé en force de chose jugée n'a été
" rendu que pâr Jéfaut, la condamnation obJenue par no
• créancier seul ne profile point aux autres. " On ne voit pas
le fondement de cette différence. Au reste , d.ans la pufeté
des principes, uo jugement qui condamne un pa~ticulier
comme héritier ne profite qu'à celui eu faveur duquel il est
rendu. Vis-à-vis des autres·, il peul former UD préjugé,
mais il n'a pas l'autorité de la chose jugée.
ap- L'article 107 est uoe répétition de l'article 7 5 du titre
loo ·
da lukllu. No°' reD-Yoyons à ce qui a été dit sur ce pre-
mier article.
1.1 .._ Suidnt l'article uo : •·Le bénéfice d'inventaire ue peut
ch. S-
b de • pas ftre opposé à la répuhliq11~ par l'héritier a•un comp-
aec.3.
• table; il faut qu'il accepte ou cr.u'il renonce purement e&
• simplement.• C'est une vieille maxime écrite dans l'art. 16
de l'ordonnance de 1\oussilloa de- 1563. On lui donnait pour
fondement, 1° lafa<>ar des deniers publics: maïa cette fa-
vear n'autorise point uiae injustice; 2° .la présomption que le
débiteur qui ne se t.ronve pas en état de payer s'est mis dana
cette impossibilité par. des avantages secrets faits à ses h~ri-
iien, ou que ceus-ci ont détourné des effets à leur profil : la
,• fraude ae 1e présume pas ; 3• enfin que le bénéfice d'inven-
taire eai une B"a&~. et que le souverain n'est jamais présumé
en accorder contre ses intérets: c'était là la vraie raison; on
laisse .aux rédacteurs à en apprlkier maintenant l'impor-
DU TIUBUNAL DE PAUS. :us
tance. Il nous semble en général que ce n'est point par des
priyiJ4es eu.gérés qu'on peut mettre i couvert les int~ts
de la Jipo.blique contre les comptables , mais par de bons
auaimme~os, une suneillance active , et des diligences
'laites à·propoa pour assurer les recouvremens.
ArL 128. Il &ut .ajouter le mot curateurs à celui de tldaln, l•J
tfllÎ ne convient point am a/Juns••••_. • Peut ~lre exercée par
• leurs tuteurs ou C11Tateurs. ,.
L'art. 133 donne aux créanciers le droit de faire apposer b•
le scellé 01 '10'tu d'un titre e:Ucutoire, uu de la permiuwn du
Îfll'· Il faut dire : m 11Ut. d'un libre e:Ucutoire, ou autorisé
par la pmniuion du juse. Le titre est .nécessaire c1ans .tom les
cas; mais un titre sous seing prin non reconnu auffit, en y
joignant la permission du juge , p.our ériter les abus.
L'article 136 exige que les experts nommés pour l'estima- •~
lion des immeubles à l'effet du partage affirment leur rap-
port devant le juge commis. C'est une formalité absolument
inulile. Ils ont d6, dans le principe, prêter serment de bien
et fidèlement vaquer à leur commission : demander qu'ils af-
6nneot ensuite l'a.-oir bien remplie, c'est un double emploi;
c'est leur faire jurer qu'ils ne se sont point parjurés. Les
sermem sont ce qu'il y a .de plus respectable parmi les
.hommes ; ne les avilissons pas en les multiplianl sans né-
cu.ité.
A.l'article 141 , après les mots: si mieuz; n'aiment lu par- 8.17
tia, il convient d'ajouler le mot majeuru.•••• Si mieu:Ji n'ai-
mmt lu parties MAJEUR.ES. La venle des biens de miœurs ne
doit être faite qu'en justice.
Les articles 162, 163 et 164 méritent une grande atlen-
tion. On tenait a\trefois que les avantages même indirects
étaient sujets à rapport, d'après le principe que la loi. dé-
fend de faire indirectement et par voie délouroée ce qu'elle
ne permet pas de faire direclement; et l'on regardai~ co~me
avantage indirect au profit d11 père le don fait à son fils non
saccessible, le père 'et le fils état censés une seule per-
v. 15
226 OllRB1'ATIOIU

IMUm8- Dt nêne, • à plm forte raiton., le fils, même ff-


nant lie son chef à la mtc:eaion tlu clooat.eur; &it obligé de
rapporter le don fait à son père dont il nait accepté la suc-
cession, parce Cfu'it troavail 'et recaeillait dans cette succes-
sion le don fait à son père. Cette jurisprudence , qui avaiÎ
aon fondement clans les lois romaines' et avait paru néces-
nire pour établir l'égalité, est entièrement renvenie p:lr
les art. 162, 163 et 164.
Art. 162. • L'hériûer n'est tenu de rapporter que le legs
• qui lui est fait personnelleinent. " .
Art 163.... Le père ne rapporte point le don fait à àon
• fils non successible. "
Art. 164. •Le fi1s qui nent de son chef à la succession du
• donateur ne rap-porle point· le don fait à son père ,.soi&
• qu'il ait acj>eplé la succession de celui-ci, soit qu'il y ait
• renoncé.•
Ainli , n père déjà comblé de biens dans sa propre per-
.onne pourrait iaêtre encore clans la penonne de son fils ,.
uns que les dons faits à ce. fi.la fouent sujets à rapport.
J.e fi.b De serait. point obligé de rarpo11er on don Îm-
nlellte fail à IOD ~re. , .
No111 croyons que de pareillet dispositions sont suscepti-
Wes de graftS i.nconvénieOll, et qu'elles mettent dans les fa-
mill~s on levain de haine et de jalousie qui en troublerait la
paix.
Le projet de Code permet ·au donateurs ou testateurs,
·• 'R8fermant teats ~ispositions dans les bornes prescrites ,
d'affranchtr du rapport leurs donatà.Îres oa légataires. C'est
tout ce que la =lôi peul faire. ~Ue doit ~'ailteun présumer
dans celai q1li di&p«* un esprit d'égalité, à moins qu'il ne
maai~ste ne iotenûon dill'érente; et conséquemment iSSQ-
j,tir .aa rapport tout ce qoi y est naturellement sujet. Yoye~
les art. 16s et 163 da titre •s tltnuJtions.
Nou estimons qu'il faut s'en te11ir aox anciens prin-
cipes.
DU "TlllBllNAJ. D.E hB-15.

Si eeue obse"ation est auaeillie, il· {aadra ~nt .,..


tbauger l'article 170, qui n'est qa'pne répéti&ien .de l'ar- 150

licJe 16"'
Noas voudrions., toujoon d'après les m&nea MW~, 41ue BSJ
dans la distioclioil 4 • tle .ce qui est s•}ei ô rapport, ou poiAt
le_ principe q.-e la avantages, ~me ind.iteaa, ~ivmt Atre
rapportés; et qu•on àjoutàt , d'aprù- la jurispl'1J.dence .reçue ,
gue l'enfant doit rapporiU jtMqU'aux so•nm~ qui loi ont été
~té~ par le père coiDm11D , quand même il en aarait co,n.a
stitoé rente , et sans qu'il ioit recenble à offrir de la conti-
auer; le tout uéamoins aa11f la disposition cook-a&re da père
de famille , dam le cas où la légitime des autres enfaoa ne se-
rai& point entamée. · .
L'article 217 eal contraire au principe inviolablement , ...
..
reçu jusqu'à présent, et mocme consacré par l'arûclc aa3.d11 a11
. ...
pr.ésent titre.
Voici ce que porte l'ar.licle :u3 : •L'action en rescision
• est adlniae contre tout acte qui a pour objet de faire c~
• .aer l'indivision ,entre cohéritiers , qilelk 'IW IOit la fUOlift-
• t:lllWIJ, àe oente, à'écJumse' ou AUTU' qui ait été Jannée A
• cd acte. •
Et l'article 217 dispose ainsi : • L'action en rescision
• a'est poiat admise contre le.partage fait~ titre~ tramGo-
• tion, pourvu qu'il existàt, lors tle l'acte, àa di{/icull.és àe
• ll/ltwe à doaner lieu à .une conûstlltiota Urioue. • ·
ll est clair que lederuier article n'eat qu'une limitation ou
ue uception du premi.er. Et, comme il 0'7 .a l'Îen de ai .
facile qae de cloooer à un partage le Litr.e de transaction,
qo'il IC reocon&re cl'ailleurs peu de partages de quelqae im-
ponauee qui ne pré~atent àa tlifficidth de .uatun ;, occa-
,;a,,.. llne esntNllation urielue, il ea résulte 41ue la plopart i
àa partag~•, quèlque iuiqua CJU'ila fuueat, suaient...._
IM(uablea.
L'article 217 a)oole , il est vrai , CflHI • ai la tr~eûon
• cenleoue en l'acte de part~ge -n'a porté f1U 111r 1UU diffi-
15.
228 OBSERVATIONS

• t:lllti ou qwstion particulibe, le pariage •'est irréYocahle


" que quant à ce. • &lais , par la raison contraire , si la
transaction a porlt! sur plusieurs difficultis ou questions, comme
cela arrive presque toujours, el que les parties, relative-
ment à ces objets de litige , aient fait des sacrifices récipro-
ques, le partage sera irrévocable dans sa tolalité, toutes les
clauses de l'acte étant indivisibles.
Nous croyons qu'il faut s'en tenir aas: idées reçues, et que
les deas: articles, rapprochés l'an de l'autre, doivent ~tre
ainsi rédigés :
L'action en rescision est également admise contre. tout
acte qui a pour objet de fair~ cesser l'indi•ision entre co-
hériri~rs, quelle que soit la qualification, de vente, d'é-
change, ou aùtre , m~~ ck transaction~ qai ait été donnée à
cet acte.
Mais si, après un partage fait, ou un acte qui en tient
lieu, les parties lramïsent sur des difficultés que présentait
ce premier acte~ et qui étaient de nature à donner lien à une
contestation sérieuse, encore q11'il .n'y ait point eu, à ce su-
jet , de procès commencé , le dernier acte ne peut pas ~tre
rescindé pour cause de lésion.

. '·
11 •• 5-
TITRE· II. - Du conlraû ou da oblieatiom cOll9enlionneUu
en slnéral.
La matière des contrats est , de to~tes lesparties du droit
civil , celle où le législateur a moins à faire. Elle est restée
presque tout entière dans les termes du droit naturel. Les
réclacteurs du Code en ont recueilli les règles écrites dans
les lois romaines., et dictées par la seule raison. On peut
leur reprocher seulement de les avoir un peu trop multi-
pliées. Il est des choses d'une telle évidence, qu'il 5emble
inutile de les consigner ·par écrit el d'en faire ua article de
loi. Un travail de cette nature ne peut donner lieu q11'à un
pe~it nombre d'observations.
n11-
411I Suivant l,article 9 : • La violence exercée contre cel~
DU TIUBtJRAL DE PARIS.· 229
• qui a contrac&é l'obligation l~annulle, encore qu'elk ail
• élé e:uné~ par un tün mdre q~ celui. au profit duqwl Ja
" conwntÏIJn a été. fQile, "
Suivant l'article 14, relalif au dol, il faut , pour annu-
ler la conveuûon, • qu'il ait été pratiqué par la partit: ~TM
• œec laquelle on a contracté, ou qu'elle oi ait été participonte;
• .sou/l'action en dommages et intérêts contre le tiers qui
" l'aurait employé. "
11 semble que, dans ces deux cas, la décision devrait étre
la même. Que le consentemeQl ait été forcé , ou bien sur-
pris, extorqué par le dol , c'est toujours un consentement
imparfait , et non un consentement absolu, spontané , ré-
Béchi , &el, en un mot, qu'il doit être pour former un enga-
gement. .
Art. 22. Il est dit que les engagemens contractés par les naS
mineurs ' les interdits et les femmes niariées' ne peuvent
~lre allaqués que par eux dans les cas prévu, par la loi;
qu'ils. peuvent· néanmoins en poursuivre l'exécutiop à leur
profil, et ne peuvent répéter ce qu;ils ont payé en consé-
quence ap~.s que la loi la a rétahlis tians la pleine capacili de
'ontracter. Cette dernière phrase laisse une équivoque ; on
ne sait sur quoi elle tombe. Est-ce ce qui P été payé par
les personnes indiquées depuis que la loi lea a rendues capa-
bles de.contracter, qu'elles ne_,peuvent répéter? oo ne peu-
ven&-elles répéter, étant devenues mahresses de leurs droits ,
ce qu'elles avaient payé auparavan1t? Ce dernier se~s n'est
assurément pas celui des.rédacteurs. Un minenr qui s'est en-
gagé en minorité, et a payé pendant sa minorité même, peut
ae faire restituer contre le paiement, de même que contre
l'engagement qui. en a été le principe. 11 faut ~ire, pour
écarter l'ambiguïté, et au •risque d'être un peu plus'long :
" Ne peuvent répéter ce qu'ils ont payé en conséquence,
" si lu paiemeni ont été /ails depuis que la loi les a rétabli~
" dans la pleine capacité de co~tracter. »
J..'article 38 est important t earce qu'il tient à u~ systêmo
e.auaVATIOlfl

qaa ae sont lai& Jea n!dae.tears sur la trailslatloA de ifropriiû,


qu'ils jagenl indépencbote de la tradition. Voici les termet
de cec article : • Dès l'instant que le propric!taire a con-
.. tracté, par a-cte audientiqœ, l'olJ/ÏtJflliDn de donht:r ou li-
" ,,,., "" ünmeufJI., il en est nproprié ; l'immeuble ne peut
• plus ftre saisi aur lui par aes créanciers; l'aliénation qu'il
• en fait postérienrement est nulle; et la traditioa qu'il en
cc aurait pu faire à un aecond acquéreur ne donne aucune

• préférence à celui-ci , lequel esl obligé de restituer l'im-


" meuble à celai dont le titre est antériear , sauf le recours
• du second acquéreur eonlr'e le vendeur, ainsi qu'il est dit
" au titre du COlllral tk Nhû. • ·
L'artic:le :tg ajoute : • NéanmoiM, si la chose atiénh à
" deux personnes successins est parement mobilière, ce-
" lui .les deo• acqu4reu:rs qui en a été mis ai p<m•Îon rie/le
" est préféré, et en demeure propriétaire , «:acore que son
" titre soie postérieur en date, pourvu toutefois qu'il ait ac 4

cr quis de bonne foi. •

Il faut joindre les articles 110 et 1'1 du titre de la ~,


ainsi conçus : " Dana le transport d'une créance 1 droit oa
" action aur un tiers, la dé}inaiice s'opêre, entre le cédanc
« et le cessiondaire, par la r:emise du titre.• {Art. 110.)
" Cepencboc, j1U41u'à ce que le cessionnaire ait signifié le
" transporl au débiteur , celui-ci peut nlablement se libé-
• rer en-ren le ddant. Mais la créance ne peul plds être
" saisie par le11 trânclera do t~ant qui a été exproprié
" par -le fait cle aoa consentement... (Art. 11 1 : )
Sl l'on nilintient le Code hypothécaire· actuel, comme
nous compJons le proposer, la principale question que l'on
a entqaclu réaoudre par ces articles, celle relative à l'e.s:pro-
priation des immeuble• , ae trouve déci~ée ; car le Code hy-
pothécaire déclare es.preuément que l'expropriation dea
immeublea ne s'op~re que par la transcription du contrat
lllr le registre da consenatear des hypothèques , et non par
le COlltrat ' ~me; en sorte 'Ille, jusqu'à cet iPslant-, l'im-
DU Tl.UlUlUJ. DA: PARIS. :a3a
meahle" ptut 'tre veud-. de 119uvca1J, peut Mre grevé de
nouvella hypo~~es à la charge du vendeur, peut être
l'objet d'une instance d'esproprialibo poursuivie sur lui -à la
req~te cJe -. crt!aocien 1 et ~el n•'-Ge a'dl pas D1l des
moindres de ceax flOC présellle le Code bypolhéaire•
.liais ea aopposant que ce Code soit aboli ,_ DQUS croyoas
que l'anciea p~aciipe 1111' l"e:ii:proprla\ioa des hameoLles,
puisé dans le droit romain e' ~opté par Ja ja.-upradeoce ,
doit etre coaservé; c'est-à-d~re q~ la propriété de l'im-
meuble ~ cl'11De maïa à l'a11tre, uoo par le ~al contrat
d'atimtio11 et Je.f ~mrérentes cla1110a qu'il coetient, mais
par Ja lraditioa réelle et la miae en ·posse•ion du nouvel
acqu,reur.•
JI ne: s'agit P"8 de snoir comment a'opère l'espropria-
aion via-à-via ~a veadeur IQi-même ; oa convient que, par
rapport à loi, il est esproprîé par son 1eal fait .-et le con-•
sentemeat qa'il doooe à l'entrée en joaiaaance de l'acqué-•
reor-; Ioule la difficulté roale Yia-à-Yia des tiers. Or, qui 11e
voit pa.s •a'à l'égard dee tiers, l'espropriatioa ne peut s'o-
pérer que par on fait extérieur et public , qui avertiase que
la propriété a clMmgé de œaio, c:t que ce n'est plus PWre
mais POIJ qui est proprié&Jire ? Ce fait ne peut consister
• • dana la déposaetaioo. .
Les rédacteon ont été frappés c1e l'iaconyénieot possible
d'aoe seconde vente faite à un ~cquéreur de hune foi1 Mais
comment n'ont-ils paa senti que , pour ~•iter ce ànger, ils
se jetaient daaa uo plu grand? Ce ne 1era po.ial, dam leur
eyateme , on premier acqµéreur qui tera tFOIQpé. Mais le
propriélaire malhonn$e qui voudra faire d~ duptll en Yen-
dant deus: fois aa chose comwencera par .concerter avec
uoe personne af&Me un traité de vente simulée, dQnt il wu-
rera la date au moyen de l'enreciatrement, oa ,_r la pré-
sence d'un notaire.; eD8"Île il revendra l'ipimeuble , ltt li-
nera, en touchera Je pris: i el alors il fera r~vencliquer l'i~·
meuble pàr son complice , contre l~quel le .se,ond ~qué-
OBSllTATI01'S

rear o•aara pas m~me c1e recours hypothkaire-poar ses


• dommages et intédts , attendu la postério_rité de ilOD coo-
&raL
S'il est vral ~e de deus mau:s; il faille choiair le moindre,
nulle comparaison des inconvéniens du sys~me actuel·avec
ceux da syste.ne projeté. On ne paie ordinairement qu'apl"ès
l'entrée en jooissance : ainsi, l'acqàéreur auquel on ne livre
pas, et qui ae trouve dé&nitivemeot évincé par une nouvelle
vente auivie de tra4!ition, garde JOD argent ; il peut perdre
aeolemen~ le Wné&ce d'un bon marché : c'est un objet dei
dommages et intérêts, pour lequel encore il aura une hy-
pothèque a11U~e contre le second acquéreur, si son acte
est authentique. Voilà ce qui se passe dans le sys~me actuel,
ra
eù nous tenons pour principe q~ tradition seule expro-
prie,: au lieu que, dans le sysfême proposé., an acqoéreul'
de bonne foi étant mis en possession , paiera , puis sera
~rincé; en sorte qu'il perdra la chose et le pm, sans pou-
voir même former aucune demande utile en dommages et
iutéréta , attendu. la pri~rité d'hypothèque du premier ae-
qaéreur. .
La néceuité d'une tradition réelle et fie fait est le seul
moyen -qui remédie à tout; lès ~dacteur-s l'ont senti · par
rapport am: meubles; pourquoi ont-ils soiri d'autres TDe•
relaliveµient aa11: immeubles r .
A l'égard des dettes actives, on ne conçoit pas comment
les rédacteurs oot fait dépendre l'expropriation de la seule
remise da titre, qui d'ailleurs n'es\ pas toujoun sous la m:ain
du vendeur, au lieu de l'attach~r., n~c la Coutume de Paris,
qui forme ~ cette partie le droit commun , à la significa-
tion du b'auport ou à son acceptation , ·comme à la mise en
possession de l'ac~r.eur, la moins suspect~ et la moin~
équivoque que comporte la matièrt.
Nous croyo-os qu;il ne faut point innover dans tout cela,
el qu'on doit s'en tenir aux anciens principes.
H~~ Art~ 51. Â,ux exemples indi~ué,s de revenus formant d~

j
DU TMB11l'UL DE PARIS.

capitam: qui peovent produfre inthêt , il faut ajouter les


arrérages de douaire, rentes viagères, rentes foncièrea ou
constilDées pour le prix ~·llD fonda, inuréts dt! dot et de légi-
time, intérêts da prit: d'un immeuble, et autrés aembla'hles,
dont il. faut lYiter ~ linûter Je nombre, parce qu'il n'eat
guère possible cren faire une énumération complète.
Il faut observer aussi que les sommes économisées sur lea
revenus d'un mineur, et qui escèdent la quotité 61.ée poor
sa dépense , prodnisent des in.ur~~ de droit à la charge clu
tuteur; à partir cla jour où il a dl\ en faire emploi.
Art. 128. Panil.i les différentes manières dont a'éteigneat uJ'
les obligations , on clas..e ,
La cession Je l>iens: t:elle-ci n'est qu'on mode particulier
d'üeindre une certaine espèce d'obligation, savoir: la con-
trainte par corps ; et elle doit être renvoyée au titre tk la
t:anf!'ainte par '°"fJ$;
La danœuk m nullité: elle a pour objet, non cféteindre
l'obligation, mais de prouver qu'elle n'e1iate pas; elle doit
auai faire an article à part ;
La prucriptiqn, qui est , dit-on, aussi un moyen d'acqaé- ·
rir, et qui forme la matière du dernier titre au Oode. Maia
les dem prescriptions, l'une à' l'effet d'acquérir, l'autre à
l'effet de libérer, n'ont, comme l'observent les juriacon-
mltes, rien•de ,commun que le nom. L'u11e vient à la suite
.du traité des choses' et parmi les moyens d'acquérir ; rau-
lre t'ait partie du traité des obligttions.
Art. 151. On marque pour septième condition des offres, 1aSI
•écessaire pour les rendre niables t qu'elles soient faites
• par on officier ministériel ayant caractère pour ces sortes
• d'actes, d &mt dOM flUIJ/Ie tk lu foin.• On aurait pa
désigner par son nom cet officier ministériel ayant pouvoir
de Caire 41es offres, qui n'est autre qu'un huissier. Mais qu'a-
i-on voalo dire par ces mots ajoutés ' et étant dam riu"Be tÙ
la faire f De deus: choses l'une. : ou l'officier a véritâblenteat
~ractère pour faire des offres , et il les fait validement ~
eDCOre ••'il ae fih peat-âre pu dam de la {tan; oa
f'llMlfl'
il at Jo. r-.. lie lu foii-e, sam avoir caraottte poar cela,
el ea ce cas oa peut cont.es~r la nlWté cles offre.. Ca mots
doiftlll fa.e ret.r-.clt.a.
us, Art. 152. Oa décide, avec raison, qp'il n'elll pas•ces-
saire, paw la validité de- la comigmt.ioa, qa>eHe ait été au-
torisée par le )age , pourvo qu'elle 90Ït faite - tlip'I illllitpd
fl'll' lia lei f"'W' NCl.«JÜ' lm comÎpllÛOm. On pourrait, ce eem-
bk, ajOGler qae1 ti le dép6t eat fait aillears, chez ua no'"
taire , par Hemple, la so1111111e dépolée demeure allll risques
et. .W~t, mais qu 11éanaloins le dépôt fait cester les in-
térêts.
uH Il ffl a&, article t70, q11e u la aimple remiae de la grOMe
cc à tilre oe autllt. ~ pour faire présumer la remise de la

• deUe OU le paÎt!JMOl. » Il f~ à cet. article ajoûter


quelques mots, cem:-ci, par exemple : à moim 9ue tl"autna
~' ,,. COIU;Olll'Gll. La remise de la grosse fonue,
pare~, •e pr~SCHll~cna violeqte de l'utinc\ion da
titre, qooique non' une présomption complète , parce ql'le la
llÛIMlle, q.ai dèe'ieure chei. le oo\aire, et qui n'est poiot
cpit\aQ~e-, réclame eu faveur da créancier.
130' Lea article& 193.et 194 dis\ingqeot entre l'action tendant
à faire déclarer .uul aâ contrat, e\ l'action~ rutitlllioa. La
première clure note am , excepté daDt les cas où If, loi
reatreÎDt cette actiQJl à QQ terme moindre ; la eecobde ne
d~re que dix ans ; et 1'ou aj ~1.1t.e , article 195, que l'erreur ,
la violence e& le dol oe don;eol lieu q1.1'à uoe aiqiple action
ea restitution•••••• Nom croyom qu'il y a ici coofuaioa
d'idées. L'erreur, le 4lol et la TI.oleoce dooneo~ lieu vérita-
blelllCnt à ane ac:ûoa eu nallité , et non à uae sûnple action
eo rmitutioo , parce . qa'ila aaoalleo~ le comentemat, qui
fait l'essence du contrat. C'ea& awi que lea auteun e11x-
mêmes 1'eo SODt expliqués pr~cédemmeal ~ c.e titre, ar-
&ide 7 ei·1wvaas, jul4111'a1& •4~· n n'y a propremeni que la
léa 4'Ü doo.-e <>uvertare à la r~iop ou ral.Î\ll\ioo ca
..
DU TIUMJllàL - •.AJUS.

enlier' - - profit . . maeor, IOÎt - pna. - majar,


.i.. .la ca iHiqa6t par la loi. Au resee , il nMllt aemble
..., e'ed .c:corter m temps heaacc)qp trop long , q.e à
douer lrWle a• poar e:nrCCT t'actioa ea nullik§, et ai11t
ms pour celle en restitution. Dix ans sofliraient biea poa
Ja premii!re , et qaalre pour la aecoode, 11'.riTmt la eomti-
talio&tle Jrutirûua; cesdeu termea poarraient même encore
f&re ùrigéa.
L'article so7 aenit miea• réaig.1 aimi qa'it suit: a. 1"
La preuve littérale raalte oa d'un acte aathetatiqae, ou :..·s.
d'un acte som tïgueare pc:ivée ; l'acte est reprt!ten~ ea ori-
ginal ea en copie.
L'article, tel qu'il esiste dans le pro;et, •ppoa qae· )a
pm.e est tXN8plHe, qaoiqee moiae. compl•te lorsque l'acte
at reprâen~ eo 6'mpk copie-.
L'arliele 2.16 mérite ane grande attenlioo : il .est calquf 1Jai
IV la 4édaratioo de 1733; loi Cort la(J8, mais dont la mau-
vaise foi peôl abueer. Combien de Coia a'est-il pas arri~ 4IGe
le souscripteur d'an billet, quoique in5troil clam les afl'aitet,
ait omis t par Mg)igence OO pricipÎtalÎOD, cle mettre au bas
"°"
Je pot1r, oa •e l'écrire en toaees Jeures, et non en chit:-
fres, ou d'approuver la somme, au lieu de ~ coatenter d'ap-
proaYer l'écriture : combien d'autres, sartoot. parmi les
femmes et les gens do peaple, ignorent absol111Dent b M-
cessilé de ce 6oa 1*"· Celai qui la conoatt pourra m~me
omettre cette fonnalit' tout esprà, à deaseiD de tromper,.
en_ recevant l'argent d'un homme aaqael il c1oDDetait ea
klaangc an bille• nul. Il est nécessaire d'obvier à tom ces in-
coaYéniem. La loi doit etre conse"ée ; mais il faut y joÏJMll'e
-. lftodi,eatiou qui en empêchent l'abus.
L'article excepte le cas oà l'acte âuDe de marchaads,
artiaans , etc. Nom proposons de llÙllilaer au mol mor-
dtatù celai de Répciœu oo camtnerftllU, qai est plus g4H-
ral; aatrement ao banquier, par exemple, ne poarrait pu ·
IÏpcr an. billet, .ana ane approbation en toulea JeUres à l~
a36 OJISEBVATIOl'U

aomme y contenue. La déclaration de 1733 emploie le mot


'ltlllldmuls, mais elle y joint celui de hanquürs, et plosie~n
autres qu'il faut rappeler par un terme générique, si l'on
veut éviter la longue nomenclalure que présente la d~cla­
ration.
En aeconcl lieu , cette déclaration exige que celui qui re-
fusera de payer le contenu au:s: billets ou prom~ues non re-
vélos du hon pour soit tenu d'affirmer qu'il n'en a point reçu
i
la valeur et qu'à l'égard de. ies héritiers et représentans,
ils soient te~us d'affirmer qu'iJs n'ont aucaoe connaissauce
que lesdits billels ou promesses ~ient dus. Le projet omet
ceue disposition , qui est de toute justice ; nous croyons
qu'elle doit .être rélablie.
En \roisîème lieu, a faut ajouter que, toutes les fois qu'il
apparatlra, ou par ! 'interrogatoire du défendeur prêté sur faits
et articlèa, 011 par des écrila émanés de lui' ou même par les
circonstances de ! 'affaire, que la somme demandée est véri-
~blement due, l'acte sous seing privé sera valable, nonob·
stanl l'omission du han pour.
Avec ces précautions, la loi sera utile; autrement il est à
craindre qu'elle ne serve bien plus à protéger qo'à déjouer la
mauvaise foi.
1335 Art. 227. A la place d11 n° 3, nous proposons de.substi-
tuer les mots qui suiv.ent, empruntés de Pot1'ier:
Que le donataire fasse preuve de la donation par des té-
moins qui aient élé présens à l'acte quand il a été fait, et qui
aient entenda le donateur en convenir.
li peut ne pas y noir de témoins instrumentaires , ou ces
témoins peuvent être morts ou absens ; dans to~ ces cas, il
ne faut point &ter·au donataire les moyen~ de faire la preave
testimoniale qae l'on autotjse.
15'1 L'article 232 exige qu'il soit pa• acte par-devant ROtai-
res, ou sous signature privée , de toutes choses excédant la
somme ou valeur de 150 francs. J..'ordonnance de Moulins
et celle de 1667 disaient 100 livres. Sar quoi l'on obaerve{a

_J
bU TBDUNAL DE PARIS.

que ce n'est pas trop la peine de changer. On poarra même


ajouter que, si l'on soit la progression do marc d'argent de-
puis 1566, époque de l'ordonnance de Moolins, ce n~sera
poÏDt 15o francs, mais 300 francs et plus-qu'il faudra sub-
stituer à la somme de 1 oo francs. Sur cette quolité nous nous
en rapporterons Tolonliers aux réda~teurs.
La défiinition du commencement de preuve par écrit con- 13'7
signée clans l'article 237 parait beaucoup trop vague:" Tout
• acle••••• qui tmà à prouver la 11raüemblance du fait allé-
• gué. ,. "Nous préféroos la définilion ordinaire , donnée par
les juriscoosoltes :., " Toul acte conten~t la preuve d'an fait
" qui sert d'acheminement à la convention, ou qui fait
• partie de la convention , ou en est ·une suite. •
L'article :a44 est ainsi conçu: •Nulle preuve n'est aàmise 13h
• t:Onlre la présomption de la loi, sauf ce qui sera dit sur l'af-
• fi.,.._tion '' la confession jodiciaire. ~
Cette décision renverse absolument le11 idées ou au
moins le langage reçu jusqu'à présent en matière de pré-
somptions.
On a toujours distingué dans notre droit , comme dans le
droit romaÜJ , et dans toutes les législations connues , deux
sortes de présomptions de la loi :.
L'une appelée prœsumptio juris et de jure, qui n'admet
point la preuve contraire ;
L'autre qu'on nomme simplement présomption lésale ou
pmomption de droit (prasumptio'juris), qui tient le fait pour
conslant, mais seolemcnt tant que la preuve contraire 'n'est
pas rapportée, et qui n'esclut pas cette preove.
Du premier genre sont les prescriptions ordioair.es de dis:
el vingt aus, et de trente ans , la confession judiciaire, et
l'autorité de Ja chose jogée.
Les actes que la ioi déclare nuls d' après leur seule qualité,
et indépendamment de toutes·circonstances, comme présumés
faiuen fraude de ses dispositions, doivent ~ncore être mis dans
celle classe. Teb sont les ce~ions et transports faits par: le

- ..
-
--
OBUllVATJO!ll

Mliilcur' failli , 4ia: joun avaat sa faillite , qae la loi aœ.de


co..- les .préamnut faita ·en fraude ·de la 41ùposition qui
~ à an failli de Cnoriaer 4aelqa'UD de ses crûnciers a
préjwlic:e dea amrea.
la préaomptio•s de la- 1eCODde espèce, qui n'excluent
point i. preuve coatraire , &Gat en très-grand nombre, el 11e
trouvent partolll ; le projet de Cocle , eomm& tous les liTres
je jurisprndeace, nous en présente une îaule.d'e:s,emplet.
Ainsi , au titre àM œntrat Je marÏaBe, art. 11 , il est dit :
• A d6fa11l de ~ion entre 'pom , il y a ~rrwnauli de
• biens. • Voilà une comnnmtlllté présumée ; ~ais la pré-
aomption cesse par ·le fait de la coaven.tion contraire.
L'article ·12 au titre du •"""""• perte qae • dans les
• Tilles : bourgs , villages el hameabX, tout mar servant de
• nparation ·eotre b&timeDs, coars et jardins , et m~me en-
• tre enclos dans les dJampa, est prhumJ·mito1•; .. 1Rau il
ajoute, • 1'il n.'1 a tiln ou ·marq11e da contraire; 11 et l'art. 13
indipe cès "'OIY/"°•
L'existence du billet entre les mains da déhileur fait pré-
aamer qwa la dette a él.é Temise ou acquittée ; maïa le crûn-
cier est admis à proa.-er le contraire : par esemple , que le
billet lui a été volé. • La préaoinption n 'esi acqoise , dit le
• projet de Code , artide .168 , tla o/J/iBlllionl, que -lorsque
• le créancier rmut volontairement le tits:e à son .débiteur. •
Suivant l'article 4-g, tle Io prucriptioR, • la bonne foi est
c toojoura présunlée, .et c 'eat à celui qui all~goe ·1a maunise
• foi à la,pl'Mllm'. "
Il résulte de ces exemples, que l'on pourrait. multiplier à
l'infini, qa'oo s'est esprimé pea .exactement llaas l'art. :144,
quand on.a dit en termes aLsolns ·: Nulle prnwe n'ut aàmiu
contre la présomption de la loi.
C.e qui a 41étermiaé les ,l'Jécladeors à .parler ainsi , c'est , à
ce qu'il parait, une crainte ·qu'ils ont miuifelHe daas un au-
tre article de leur projet, et .-ï n'est pu uni fondement.
SoaYent il e1t arriv' qne , ·la loi amaulm& certaias ades •r

.. ... .. ...
DU TR1B1JlUL INt PABIS.

une pl'ésomption générale de fraude , les jugea ee IO'ltt pn-


mis d'esa11ftiner ai, dans un cas ~iêr, l'acte a1était pu
IÏacm, tait de boane foi, et tp'ila l'oat nlicW, mralgn la
dispoàlion de la loi, lorsqn,ls ont cra aptf'Ce'f'eir cette
prewe. Il esiate plusieurs alTêts de ceue nature , qui ont 14--
gitimé des Yentes et transports laits dans les dix jeun uant
la banqaeroate. Voilà ce CfUe les rédacCeurs ont Yonla pres-
crire ; et ils s'en sont elairemeat expliqués dans l'article g du
titre V du li•re préliminaire , qui porte : a Lol'l4foe , par
• 1a cninte de quelque fraude , la loi cUclare nais certains
• actes, ses ~ï.positious ne peuvent être élad~s sur te Con-
" dement que l'on· aurait rapporté la preuve que eesedes ne
• sont pas fraadaleax. •
Rien de plus sage que cette disposition ; mais il est aieé
4l'en maintenir resprit' sanue ;eter ms one autre crui coa-
4'oirait à l'es:eès o""*. Noas proposons de récliger l'artide
ainai qu'il mit :
Nrdle f'1't!IM1e n'al aJmue œnln·lll pmomplion tk la 1'Ji. lors-
f(Oe ' aar le foadement de cette pr-4isomplion ' elle armane
certains actes, oo dénie l'action en justice, à moins ctn?eHe-
•&ne n'ait rése"é la. preave contraire.
Suinnt l'article :a45 : • La préaomptioaa qai ne sont 13U
• poiat étaWies par la .Joj soat abancloanéea ~ lomiè~a
• et•à la prudence du naagiatrat, qDi ne doit .les admetlf'e
• qu'avec la plus grande circonspection~ il ne doit admet-
• tre qae .tes préaomptiona Bl'OIJU , fRW:ûu, cloitw et uni-
• Jonaa, d àœu k ttU sea/mmnt ois la b,i lllhRet '6 11-reurJe
• tutirraoniole; à moÏM p l'adle • MJÎt illl:prépi de fodiuJe ou
• tle dol. •
JI y a , relatiTemeot à ces présomptions non t!tablies par
• teKte de loi , qae les jariscomoltes ont appelées ,,,..,,,,,.
&u .unpla, deux cas à 4.iatiogaer. Quelqaefoù aae teule
praomption, ~oiqae non aatoriaie pw la loi, .eat asaez
forte pour étaltlir le fait contest~ , G8t' la preave ClODtraire.
On cite polll' e:aemple le cas d'un avoué qui a occupé sur

--·
OBSEJl VAT~ONS

une demaode, soit en ~emandant ou en défendant, et qai à


entre lea mains l'original oa la copie de l'exploit : celle
pi~e toute seule ~orme en sa faveur, une présomption qui
équipolle à une preuYe du lnaudat, et empêche pe désaveu.
D'autres fois, et c'est ce qui arrive plus ordinairement, il
faut un certain concours de présomptions .pour s_uppléer à
la preuve. C'est c.e· qoe les rédacteurs n'ont pas assez dé-
dié. Mais, de plus, ils ajoutent • que les présomptions ne
• doivent être admîtes que daM le cas uulement où la loi Oil-
• met la pnuPe tatimoniaJe; à moins t disent-ils encore , qoe
• l'acte ne aoit imprrstli (peut-être faut-il lire iinpugni) de
• fraude ou de dol. ,,
On ne voit pas quel pourrait être le fondement de cette
restriction. La présomption , tenant lieu de la preuve, doit
élre admiSe en toute matière , dans celle qui exclut la preuve
testimoniale comme dans celle qui en est susceptible. On croit
que la fin de l'article serait mieux rédigée en ces termes:
Il ne doit admettre que des présomptions graves, déci:sws,
ou 9ui, par leur réunion , downt entrainer un esprit raison-
nohle.
d,6 Art. 248•." La coofesion judiciaire estl'aveu qu'une par-
• tie fait, devant le juge, d'un fait sur lequel elle a été in-
• terrogée, et dont il a donné l'4cte; ou les aveu faits dans
• des actes de procédure signifiés. • Ces mots, dollt il a
tlonné l'acte soul superOus.
IJii. Suivant l'article 250 : " La confession 1U peut itre dWisée
• contre celui qui l'a faite. " Il faut ajoater : a lorsqu'elle
• nè présente dans toutes ses parties que des choses égale-
• ment vraisemblables , ou du moins également possibles.
• Mais, si l'une des deux était absurde, ou prouvée fausse,
" ou infectée de quelque mensonge qoi donnit lieu d'en sus-
• pecler la vérité, alors la confession se diviserait ; et le
• juge, suivant les circonstances, pourrait ou adjuger les
• conclusions au demandeur, ou lui déférer le serment. •

. ..
DU TB.18\llfAL DE PAIU~

'TITRE nt. -Du l!llBOBl!mml '"'Ill forment,_, C01Wen?ia1i,


ou du tpuUÎ-Contraû ou quasi-délits.

Art. 17. " S'il at ieté sur uu pusant de l'ua ou quelque ap- aJb
.. ~hose qui produise an dolillllage11 d'une maison habitée
• par plasieara personnes, c'eat celui seul qui habite l'ap--
• p•lemeDt cfoà l'on a jeté qui est teD.11 du dommage.Si
• l'on a YU celui qai a jeté, i.l ea est aeul teao; ai on l'ignore,
• fOtu eoot "lU\aÎl'ement i:apemablea. " IJ faul clir~ : tow
CIO (/Ili WÏl#fd /li 1llllÜlln Oii rapparUment d'où l'en O·idi...
C'est, à •'en ,.. clouter, ce ~u'enl ..u1a dife lu rédac-
...,&
. TJTllE .rv. - Di la co1'lr"tlinû par corr.
L'article 1• détermine lea cas où la conlrainte par corps ae&a
:Il: liea en ma&ière ci ri1è ; et voici le ll'oisième : • ~iu: qai,
.. quinzaine après la signification d'un jugement reedu •pé-
• tilOft, par lequel ils out été èo~ à cl~ la pos-
a .session d'un (onds' refuaeiit d'y obéir; leS4fUeÙ t audit eu,
.. peuvent etre coaclamnés par wa oouveau jugement, et par
cr cor,., à la res&itQlÏon du follfls d tles .fruiü, aiui cp'aa

• paiement des dommages e1 intérêts. ..


~Il« observatiotu sur cet article. .
Premièrement , il faut rendre sa disposition plus ~
raie. L'article ne parle que des j~emena· reodm °"pétitoire,
il coavieot de l'étendre à to~ jugepiena qui 9111 condaomé
à délaisser Ja poue'Slion d'un fo.nds., autre 4f0e ceu n:nclu
en maûère de réint.égrande , qcù font l'objet da préé4cleat
aliaéa. U o plaideur condamné à 'dé~ Wl laéritage aur
ane complainte. ou par un iugemeat cle reeréaoce • D'eat
pas plus e.umable que celui qui est coadamaé .au pélitM.;
1flel41uéfoit 1'uacou.p ~os, lors11u1oD a à lui . reprocher
41es v•ies cle faiL La contrainte oa Je moyma ·d'eséculioa .Joit
4uc tue le m~me••••• Ceu. .em.9aien .se nacoa&re ....;.
Aam l'article cor~aponclaat .le l'ord~ce d. 1ô67, ai.-
T. 16

OU!:ll'YA1'10NS

treaX.XVJI_, arlicle 3. Sur quoi Jo1USe ptttend qu'il y a ~lé


pourm au titre des complaintes ~e la même ordonnance , ar-
ticle 7, et en celui du matièns sommJJÎl'u , article 15. Mais il
se trompe ; ces deas articles n'en disent pas le mot : il parait
que ç'a été un oubli du législateur. '
De1J1ièmement, l'article veut que le condàmné puisse élre
. contraint par corps à la restitution non-seulement· du fonds,
. mais du fruiû. En cela il ajoute à l'ordonnance; et cette
addition ne paratt pas raisonnable' à moios·qu'on ne veuille
parler des fruits perçus depuis J'échéance de la quinzaine
qui a suM la signification du jugement. "Mais ceu-là peu-
vent être compris sous les dommage~, et intérêts•.••• Ce cas
est bien difl'érent de celui de la réinlégrande, oà le spolia-
teur convaincu d'un véritable délit est condamné par corps,
et par le premier jugement, sans qu'il soit besoin de mise
en demeure, à la restitution des jouissances aussi bien qu'à
celle du fonde.
ao6' Arl. 4. Au cas da stellionat ~ pour lequel la r.ontràiote est
maintenue contre les septuagénaires ' les femmes mariées el
les filles , il conviendrait d'ajouter celui du dipdt nécessaire.
aoll L'article 8 a un air de dureté qui fait désirer qu'on le re-
tranche du Code civil. Cette dureté n'est qu'apparenle; car,
puisque la contrainte par corps suppose nécess'airement un
titre; que! ce titre , suivant l'article 7, doit même être sanc-
tionné paT jugement;· et qu'enfin toute condamnation fondée
en titre est ese!cutoire par provision en donnant caution , il
est clair que l'article 8 n'est que l'application de la ·r~gle
générale. Néanmoins, il introduit un droit nouveau, en ce
qu'il porte que les jugemens rendus seront e~écutés non seu-
lement au préjudice de l'appel, mais même au préjudicé de
l'opposition , lorsqu'ils sont par défaut ; espèce de P.riYilége
·qui, jusqu'à présent, n'avait appartenu qu'aux jugemeos
·rendus par les tribuuami: de commerce. Peuf-étre, dans la
~ction du Code ~e la p-rocédore civile, se propose-t;..on
de rendre cette dispositio~ commune à toutes les espèces· de
Dl! TllIBUNAL DE PAa1s. 241
. juge~; mais cette loi n'est pas faite; el il ne parait guère
convenabJe de commencer son établissement par one des
matières qui s'y refuse le plwi: celle où
il-s'agit de ·la liberté
des hommes. Ainsi, sOit par cette raison, soit.à came de l'in-
utilité quant au cas d'appel, nom~stimoos qae l'arcicle ~oit
ftre supprimé.

TITRE V. - Du cautilUIRelllenl.

Point cl'obserntions sur' ce titre. IM. 14.

TITRE .VI. - Du prWiliftJC et AyfH't~. 1il. si.

TITRE VII. - Du lettres tle ratificatisn.


TITRE VIII. - De la iaisie rklle et ~e /q Pente furcie.
Nous réuaissoos ces trois titres à cause de le~ analogie.
Ils présentent un grand procès à ·juger entre l'ancien et le
noavea11 Code hypothécaire. Les rédacteurs se aout déclarés
pour le premier : Dt!US votons pour le second ; et celte pré-
férence nous parait facile à établir.
Nous collllheoçons par avouer que nous avoue été pe!inés
aatant que aarpria de -..oir que des lois ausei importaoles que
celles du 11 brumaire an 7, faitee ivec tant de maturité, dé-
libérées avec tant d'éclat dans les deux comeils qui exietaièot
alors, et définitiYemeot adoptées après les troia- lectures ;
proclamées ensoite , et mises· à exécution , après plasie~
prorogations successives, oc'casio~es ,_r les·obatacles qu'a
d6 rencoatrer one innovation de ce genre ; ea6o , établies
partoat, individuellement exécutées clans tous les départe-
mens de la répqblique par l'aoiversalité des citoyens dont
elles intéressaient les forlanes ; de voir, disoos-ooa.s, qae ces
lois à peiae en ac&ivité, on en provoque Ja suppression, p0or
remettre à la place l'édit de in 1 e't les lettres de ratifica~n,
et mfme les saisies réelles.
Si ce changement était nécessaire , si l'expérience, qui,
90I' ee point, n'a pas été longue, en at&estait l'indispe0$3hle
16.
OGSERVATIONi

besoin, il faudrait bien s'y sou'!leltrc. Un .tel chao~emeol


1erait aéanmoiaa Càche.11:1:, en ce qu'il manifesterait quelque
irréfterion daua les gouveroaos, et dans les lois une versa-
tilité qui n'est pas propre ,à leur.conc!ilier Je reapecr. Tout
cède , au surplu, à la nécessité ; mais où est-elle dans Je cas
présent? et quels r.ont ceux qu'on a entendus se plaindre
de la législation du 11 brumaire? ••••• des emprunteurs fri-
pons, à qui la publicité des hypothèques et la rapidité de
l'expropriation du débiteur infidèle, ne permettaient pluade
faire des dupes.
Ce ne IODt point ces_gem-là pour qui les rédacteurs du
Code civil ont travaillé , et dont ils aient yooJu ménager
les intér~ts. Leurs motifs , à eux , nous sont présentés dans
le discours préliminaire ; et qu'y aperçoit-on ? à la suite de
quelqua vl§rités générales, qu'on ne lenr conteste pas, et qui
ae déci41eat rien, on lit ces ~ota :
• Sans doute, il ne faut pas que les hommes pui.Ment se
• tromper 111utaellement en traitant ensemble ; mais il faut
• laÎsler ,,Wque llllitwle à la con.fianu et 4 la ~foi. Des
• Connes ~tantes et indUcrètes ptirtlmt le t:ridit, sans
• ~eioclre la fraades; elles ac:cablent aam proléger. Noaa
": nom ·-mes effectivement convaincm, ajoutent· les
• rédact9an, qae aos •emières lois sar cette matière ( ~
• llypothèfplU) ne pouvaient conhibaer qu'à 'fN""'yser louta
• la afJoüa Je la 60dili, à fati9aer toutes les parties int~
• ~par des pneétliuu rTIÛll!Wa; et qa'a•ec le but ap-
• parent c1e conserYer l'hypothèque, elles n'étaient pr~re•
• ·4111'à la cempromeure. Noua nons cna, continueot-ils •
• deYoir revenir à 1ID ngûae moim eoapçonneux et pl•
• modéré. •
Sait une digreaion sar la fi#Dlilé, à laqaelle on aurib11e
l'origine da Code hypothécaire, ainsi que des lois da con-
trôle ou de l'enregistrement, dont 114aamoins ~ recoanaâ
l' uliJil,i.
Ce sont là le• railODI qui ont ditermioé les réclactean à
DU TRIBUNAL Dli. PARIS.

proposer l'abrogation da Code hypothécaire; aonl-elles


fcmdées?
• li faut, dil-oo , laÏ81er 'I~ latilrlJe à la eonfamce et à
n 1"/Jonnefoi;_• et qui en doute? :&lais n'a-t-on pas.d'ahenl
oi.ttYé • qu'il ne faut pas que les hommes poissent se trom-
• per mutuellement en mitant ensemble rn Or1 le moyen
cl'empkher qu'ils ne se trompent' même en •'eatooranl a~
toutes les prwotioas au&orisées par l'Mit de 1771? Le pro-
priétaire d'un immeuble pegt, malgré l'édit de 1771, le Ten-
dre 4em fois , et tromper ainsi l'un oo l'autre des acqué-
reurs. C'eat mte fraude que les r~cteors da Code cÏ'ril
n'oDI point em~cbée; qu'ils ont plut6t fuorish contre lem"
iaiealioo, et que le Code hypothéeaire prment ·eflcace-
mtnt: nous aTOJW cMjà eu occasion de le reioarqaer. S'agit-
il d'elllpnmt? quelles aeront, sous le régime èle 1771, les
stlrelés du prêteur? Il se procurera , on le supposé, un cer-
ti&cat de non oppoaitions, ·ou 011 extrait des oppositions
aubsislanles ; mais, en premier lieu , les oppositions ne di-
sent pat quelles en sont les eau.ses ; et quand on pamenclrait
à les coanahre, qui assurera que le capital qui .en &it l'objet
n'eat pas doablé, triplé peut-être par les accessoires, c'est-
à-dire , par les inté~ts accmnalés , frais et mises d'eéeu-,
lion? En second liea, même à sup~r qu'il n'nisle poinr
d'oppositions, ou qu'il n'y en ait que poar t~He somme 1 qui
garantira aa prftear -rue, daas la aaite, il n'en nniendra
pas dont les hypothèques, prenant lear rang du jour des
contrats 01J des jugemens antérieurs d'où elles procèdent,
primeront celle da noa'Veao créancier, et absorberont à son
détriment la totalité du gage ? La généralité des hypothèques
~tait encore an inconTénient de l'ancien régime. Un pro-
priétaire de plusieurs immeubles, si peu qu'il dtlt, n'en
1
poonit présenter aucun comme franc et libre ; et la valeur
do gage offert à un ·nouveau créancier élait nécessairement
dépréc~e, à raison de Ja possib~ité d'un eoncours qni moi-
ti pliait les (rais de discussion et les objets de sorniUance.
UBSltBVA.TIONS

.En6a , la difficulté de réaliser le droit d'hypothèque par la


Toie dD décret et de l'ordre, en diminuait également le pris:.
Ce ne sont point là des chimères, mals des vérité& semiblea
et palpables.
• Des formes inquiétantes et indiscrètes penknt, dit-on ,
• k oitlit; elles paralysent toma 1- affaira dé la aoditi. •
Quel est l'honnête homme ne cherclaant point à tromper,
mais à traiter' de bonne foi ayec ses concitoyens, qui se
plaindra ou qui se soit plaint que les lois du 11 brumaire
an 7 loi aient fait perdre son cridil? Et qui ne voit, au con-
traire , que ces loia, par la pa~licité et les autres précautions
qu'elles établissent, portent le crédit de l'empruoteo~ llon-
nête au plus haut point possible ? Qui a remarqué que ces
loia, depuis qu'elles aont en vigueur, aient parolyu tllutes kt
'If/aira de la sociité ! à moins qu'on ne veuille , parler dei
l'(IQUP<IÜu ajfairu.
• Elles fatiguent. les parties iotéreuées, .par de. ~
• Jaru ruinauu. •C'est une chose étrange que l'on ac-
cue le Code hypothécaire cVavoir établi des pl'Ocidu.ra rW-
"°"° • tandis CJO'ao contrair'e beaucoup de g.ens lui repro-
chent de dépouiller trop vite le débil.eor, qu.i peot se trouver
e:sproprié en moins de cleœ mois. Comment, en moins de
aeox mois' poarrait.on c.o mtruirc des procétlMru 1'VÛu'luu !
JI faudrait mettre qu~lque accord dans lea griefs. Mais , au
aurplus, qu'on conaalte la loi, et l'on verra que les prod-
durea qu'elle introduit ne sont point ruineu.ru ; mais con-
stamment les moins frayeuses , comme les plus es:péclitives :
ce dont convietinent toutes les personnes de bonne foi.
Reste le reproche de faca/ilé. Nous sommes obligés de
convenir qu'il n'est pas sans fondement. Ce n'est pas Ja pre-
uiière foia que Je tribunal d'appel a mis sous let yeux du
Goavernement le danger de l'union de la iscalité avec les
lois civiles, lorsque les droits sont porléa à ua certain excè$;
et le Gouvernement est l!op sage peur n'avoir pas reconnu
la justice de cea plainles. Le& besoim de l'État ne lui on_t pas.
DU TaJUl'CAL H P.U.J.t.

~d'y cWférer jusqu'à prétent, comme il l'aurait voalu;


e~roos que la paix le mettra bienlc\t à portée de suivre les
moaYemeos de sa bienfaisance. En •ltendant, il at injuste
cle dire qae l'origine des lois relatives à la comenatien des
hypolhèques est Tf!UTE.fiscak; et l'on a peine à concevoir
que l'on conteste leur utililé réelle, après avoir reconnu
celle de l'enregistrement.
:Nous sommes convaincus que les lois du 11 brumaire an 7
sont dans le nombre de ces honnu lois dont les rédacteurs ont
dit !l°elque part que l histoire en offre à peine àeox ou trois
dans l'espace de plusieun siècles. Sans doute, elles &0nt sus-
ceptibles d'améliorations, comme tout ce qui est sorti de la
main des hommes; l'expérience ne manquera pas d'en indi-
quer. La loi, par exemple, qui exige que le montant des
créances dont on requiert l'inscription soit dé1e119iné, mais
qui excepte de cette règle les hyppthèques légales, pour les-
quelles elle autorise une iosêription indéfinie; la loi aurait
pu füter un tan au-delà duquel cette dernière inscription
elle-mémi: ne pourrait pas s'étendre, à l'égard des compta-
bles, tuteurs el autres administrateurs, le tout suivant Jana-
ture de leur administration , ainsi qu'il est statué par les dif-
férentes lois. relatives aux cautionoemens. on aurait pu dire
aussi, en ce qui concern~ les femmes mariées, qu'elle.~ ne
pourraient reqaérir l'inscription, quant aux droils résultant
de leur contrat de mariage , que pour la dot, douaire , et
anntages y stipulés; miis qù'à l'égard de l'action en rem-
ploi de lean biens immeubles qui seraient aliénés pendant
le mariage, ou de l'indemnité des obligations auxquelles eJlea
auraient concouru. l'inscription ne pourrait étre requi1e
qu'après les aliénations ou les obligations, de11quelles seule-
ment aatt l'hypothèque , suivant une jurisprudenee crue nom
croyons préférable. :Nous indiquons ces exemples ; oa peul.
en présenter d'autres. )lais, en dernière analyse , les deu~
lois do 11 bramai ré an 7, concernant les hypotMques et lea
apropria~oos forcées, sont d'excellewes lois, et'· selon
8.llHB'YATJeJl.I

aout, hleo..,m-- à l'~ de 1771, aiui tta'à 1'65& ...


m• c1e 1551.
Après nom- être ainsi expli~ S1l't I~ foncl, il noas tt911e
pea de chose à dire su.r les accessoires; no. n'umrs à nom
occuper que de cem qui sont indq,endms de la qaestion-
principale. .
• inoa L'article 8 contient le détail des priviléges sur le mobi-
lier. On y place au troisième rang , « les loyers et fermages
· • des immeubles sur le prix de tout ce qui garnit la maison
• louée ou la ferme, et de tout ce qoi sert à l'exploitation-
• de la ferme i savoir, po•r tout u qui est éclm ,d pour r~ terme
• courant, si les baax sont authentiques; et à défaut de baux
• authentiques, ou lorsqu'étant sons signature privée, ils·
• n'ont pas de date certaine' pour une année seulement, y
• compris le terme courant. ,. ·
Il faut ajouter, dans le premier cas, aux termes échus et
au terme courant, tous les loyers à échoir jusqu'à la fLn do.
bail ; sauf aux créancien à faire leur profil de la maiao n ou
ferme louée, el à la relouer pendant le restant du 'Lail, si bon
leur ~mble. C'est l'uaage observé invariablement à Paris,
suivant ao acte de notoriété du ci - devant Cllltelet, du
24 man 1702 t qui est· fondé en raison : car les meubles sont
la sûreté de tollS les loyen à percevoir. en vertu d11 bail 1 tant
passés qu~ futurs.
ll est même à obse~er . . le propri4f.aire a Oil double
droit relativement au mobilier qni fait son gage. Il reut for-
mer simplement opposition à la saisie, pour être payé sur le·
prix comme touslej créanciers ; cl alors il vient dans l'ordre
que le projet lui attribue: ou bien il peuls'opposer purement
et simplement à la sortie du malhlu, )usqu'à ce qu.'il soit·
payé; el _alors aa créance pasae avant tout, même avaol les
W.ia cle justice, dont il ne r.etire aucun profit: ou. ne fai'.
4&:escep&ion qu'à l'égard dea.fcais fuuérairea.
Le proprié&aire P,CUt aUMÏ, CQllllDC J'•Jaservent la.....__
DU TBIBUNAL H PARIS,

a.un, lllÎne les mealdu qui gami91Saient sa maiaon ou aa


ferme , lorsqu'ils ont été déplacés sans ICID conaen&ement,
,.....,. qu la rnendicaaioo ac faste dus DD tempe bref, que
l'al'licle limite à tlis jows. Oa ~iatiagaait, à cet égard, ealre
.les maiaona et les ferma. L'usage, dit Potlaiu (sur Orléans,
Joar: au tiL XIX, n° '-9), a limité ce temps à huit jours pour
les maÎICIDS de ville, et à quarante joura pour les métairies;
ce qui est fondé probablement sur ce que les biens rarau
•maoclent une plm graocle aa"eillance , et.sont bi.ea moioa
aoas lea yem du inattre: d'où est .venue aU1i la facullé d'aa-
sujétir les fermiers à la contraiate par corps. On pourrait
ai9Sel' poar les maitons le délai de dis jours , et accorder un
moÏI pour les biens de campagne.
Le no S da même article conaene au nndeor le droit de 11oa
revendiquer la marchandise vendue sans terme , pourvu , y
~il dit , tJUe ta revendication soit faite daus la A•itaüte de
la livraisoa. Toat à l'heure oo parlait de Jicaàe, ici de ltui-
t,oine • comme aatrefoia. H faut de l'UDiformité ; partout AW-
'llM:ne ou tl«atk.
Ce numéro exige aasai que les efl'ets revendiqués • se trOll-
• veat dans le même état dant lequel la livraison a été faile; •
e'aa-à-dire, apparemment , comme 1'ont prétendu certaioa
eommeatatean de la Coutume de Paria, qu'il faut, ai te
.al des marchaodiaes de mercerie, éllittsie ~etc. q•'elles
Mànt trouvées soua balle et soas CC)fde, sans 41a&â point de
pri-.ilége, quaod mfme les marchandises seraient tncon~ eo-
btres • que si c:'est du Yin. de l'ea.-de-Yiè ou de· l'huile ea
tonneaux , le privilége est de même perdu si les tonaeaux
aout mis en perce, quoiqu'il n'en ait ri.en. été tiré ;. qae si ce:
IODt des éloO'es, il faut que les pièces soient trouYées en-
tières, avec cap et queue. Tout cela est visiblemenl escessif,.
et n'est point suivi dans l'usage. Il suffit que l'idenlilé soit.
eemtaole , et que la chose ne soit ahé~e ni dans sa forme,.
wi dans sa substance: la pr.omptitode de la réclamation pré-
•~at d'ailleurs tout ahas. Nous propo~ons de substituer au.
OBSEaVlt.TIOl'fS

termes trop étendus de l'arti~e , ces termea--c:i : ,,_,..,,. 'I'" 't.


elfeâ ne soiml point~.
,.
lllOI Le n• 9 concerne les salaires dus aux gem de aer•ice, dont ·
on restreint le privilége aux sis derniers mois. Ce privilége,
dam l'état présent, comprend une aDDée échue., et ce qui
eit d6. de l'année courante ; ce qui est fondé en raison , pnis-
qu'en beaucoup d'endroits, notamment à la campagne, les
serviteurs se louent à Pannée. Le projet de Code, au titre
de la prescription, n'admet , en conséquence, contre les gages
de domestiques,· que la prescription annale. La loi dn 11 bru-
maire sur les hypothèques, toute rigouretase qu'elle est,
conserve aussi le privilége des dom~iqnes sur les immeu-
bles, pour une année de gages, et ce qui est échu de Pannée
courante. L'humanité réclame, en fa.eur d'une classe pau-
vre, l'intégralité d'un droit si légitime.
lllOI
s• Len• 10 restreint de même aux 1is derniers mois le privi-
lége des fournitures faites au débiteur pour sa aubsistance et
ceUe de sa famille. Il faut distinguer entre les fournisseurs :
les uns, comme les boulangers, bouchers , r6tiaseurs, et au-
tres marchanda en détail, n'ont d'action ni de privilége que
pour six mois, suivant la Contume de Pa~is et l"ordonoance
de 1673; les autres, comine les mattres de pension, mar-
chanda grossiers , et autres semblables , peuvent user du pri-
•ilége et de l'acti..,our une année. Le projet de Code ~ aa
titre des prescriptions, articles 52 et 53 , a fait loi-même cette
distinction. Elle doit retrouver sa place ici : il faut dire : pour
les sis dern~rs mois ou la dernière annie, sUÏHnl la qualité da
fournisseurs,
Le même article ajoute que « les juges pourront, suivant
" la nature des subsistances, l'état et la fortune des déhi-
. « tenrs , rejeter ou modérer le privilége dont il s'agit, et en
" régler l'ordre entre les différens fournisseurs." Cette ad-
dit.ion est inutile quant à la première partie. Les subsistances
nécessaires à un individu 'dépendant toujours de son état et de
aa fortune , ainsi que de la nature des subsistances elles-mê-
DU TRIBUNAL DE PABlS.

mes, il est entend.a, sans qu'on le dise, que leur fixation de-
meure subordoonée à la prudence du juge , qu~ peut en re-
jeter la demande 011 la modérer; de même qu'il n'allouera ,
pour frais fUDéraires , que ceux conformes à l'usage el à la
4fUÜÏté du défunt ; ou pour frais de justice , que cem bien
et légitimement faits. A l'égard de la seconde partie, elle est
arbitraire : dè$ qo'il est question de subsistances estimées né-
cessaires, il n'y a point d'ordre à régler entre les différens
ils
fournisseurs : doivent tous concourir.
,..,.,_
Par rapport am hypothèques , l'article 19 décide que • la
21J5
• femme commune a, sur les biens de son mari, du jour de
• son contrat de mariage, ou, s'il n'y a point de contrat,
• du )oor de la célébration, une hypothèque légale, non-
• seulement pour ses reprisea et droits malrimoniaux. mais
• même rur k remploi de us propres aliénés, et rur findem-
• .NU da detta auXl/uel/n elle s'est ohliBée OHC IOn mari; "
ce qu'on étend ensuite à la femme séparée de biens par con-
trat, mais non à celle séparée par jugement, dont l'hypo-
thèque pour l'indemnité ou le remploi ne remonte ·qu'all jour
de l'obligation ou de la vente.
Ce point de droit a un grand intérêt, même sous l'empire
da régime hypothécaire établi par la loi de brumaire an 7,
laquelle autorise la femme ou ceux qui stipulent ses inté-
rêts à prendre inscription sur les biens do mari lors du ma-
riage, et fait frapper, en conséquence, son hypothèque sur
les biens actuels du mari, do jour de l'inscription , pour la
totalité de ses droits m3lrimoniaux , sans en e1cepter la
créance éventuelle de l'indemnité ou du remploi.
Nous disons que celle jurisprodeoce , qui a eu peine à s'é-
tabJir et est censurée par de graves jurisconsultes, outre vi-
siblement la faveur due am femmes; qu'elle est conlraire à
tous les principes de droit , et au texte prc!ch de plusieurs lois
romaines. L'hypothèque n'est que l'accessoire de Jtobliga-
iion personnelle; elle n'existe donc pas avant que l'obliga-
üou soit formée. Or, l'obligation du mari de faire remploi
oast:.a VATJ01'S
c1u pris. d'DD propre de aa fennne qa'elle a aliéné sous 10D
autoriaation, oa d'indemniaer sa femme des dettes qu'elle a
contractées poar lui , cette obligation ne .e forme, ne ·p rend
.usance qu'au jour de l'aliénaaichl ou cle la dette 'contrac-.
tée.11 n'est donc pas juste de faire remonter l'hypoLhèque à
une époque antérieure.
Autre est le cas d'on tntear qai est claargé de recnoir
pour aa papille, et dont le bien demeure hypothéqué , pour
st\reté de sa gestion , dia joar où on lui a déféré la tutelle,
parce qu'il contracte dès cet instant l'obligalioa de bien gé-
rer. Le mari, comme adminisarateW', est auui obligé der
rendre bon et fidèle compte de la dot de la femme , et des
autres deniers qui loi sont confiés; et l'hypothèque , pour ce
regard, a lieu sam difficulaé du jour do contrat oa de la cé-
lébration do mariage. )lais cette obligation contractée dèe le
commencement , de readre compte des recettes nuessaires
el indispensables qa'il a faites ou qu'il fera en sa.qualité de
mari t n'a Meun rapport avec l'obligation purement YOlOU-
b.Îre, accidentelle, étrangère en soi aa mariage, ttue le mari
contracte après coup, de rendre à sa fem111e le prill d'un
propre vendu par el\e dont il a profité, ou de l'indemniser
de l'engagement qu'elle a subi avec loi. Donc, nul fonde-
ment à la rétrogradation d'hypotlaèqoe.
Qu'est-il résuhé de cet usage, introduit par les arr~ts da
Parlement de Paris? des fraudes aans fin. Un homme qui
médite une banqueroute ne manciue pas de faire somcrire
par sa femme des engagemens qu'il contracte en faveur d'a-
mis complaisans; et, au moyen de l'indemnité que produi-
sent ces engagemens, indemnité dont l'hypothèque se re-
porte au contrat de mariage , le débiteur effro11té , primant
aou le oom de sa.. femme tous les autres hypothécaires, par-
..-ieat à soustraire à des créanciers de bonne foi la meilleure
partie de lear gage.
Pour éYiter cet inc:onv'énient, on n'a qu'uoe ressource,
celle de prendre l'obligation de la femme; et c'est ce que ne
DU TRIBUNAL DE PARIS.

manquent pas de faire toua les gena sages qui contractent


avec an homme marié; i1I eûgent lf1le la femme s'oblige so-
lidairement avec son mari ; à ce moyen ils ne craignent plaa
l'hypothèque de la femme , dont les droits , au contraire •
leur eont déTolus , et les mettent en état de primer les autrea
créaaciers. Mais c'est ce qui fait voir l'illusion de cette in-
juste fueur accordée à la femme par le Parlement de Parit;
car, en vertu de son obligation., qui intenient pre1qtte tou-
jours, non seulement elle perd tout le fruit da recours qu'elle
aarait eu aar lea biens de aon mari ' mais son propre bien se
trouve eagagé. Voilà oà aboutit poor elle cette complai-
aance peu réfUchie. Tant il est vrai qu'en toutes choses il
y a uoe certaine mesure qa'il ne faut pas outre-passer, soos
peine de manquer son but, et m~me de produire l'effet con-
traire? •
. Apr~ a.-oir faTOrilé à l'exc~ les intér~ts de la femme, il 212.i-
u3S-
nous semble 1u'oa a négligé infiniment ceux des mineurs. el ap.
Les articles 23 et 24 leur donnent hypothè4f04! sur les biena
du tatelll' et clu subrogé laleur, à compter da jour de l'acte
de tutelle. Maia l'article 25 avertit «que cette hypothèque
• ne a'étend p.- aux biens des pareos nominate11n, ai u
.. n'nt QQll8 le COI où le tutnr tlUrOÙ ' " NOTOJRUlll!.NT IN-
• IOLVABLlt LOU DE SA KOMINATIO!f•• Par ce seul mot, on
tMtroit.oo l'on réduit à peu près à rien toute la garantie que
des précautioos en grand nombre et étadiéea semblaient avoir
a.orée aax mineurs, dana le titre da tutella. SuiTant l'ar-
ticle 102 cJe ce titre, les parem qui ont concouru ax cMli-
bérations, ou.ont 46 y concourir comme ayant été duement
appelés, • IOlll garana et reapomablea de l'administration
• du tuteur, en eas d'insolTabilité, •OÏi qw le t.lerlr fiJt ü.-
• .oW/e au jour tk"' nominatioa, aoiJ 9u'iJ ne le aoil ,,,,,__
• 'f* tlqlMü. • Ici la garantie at restreinte , quant à l' Aypo-
tli«,w, au cas d'inso/IHliJililé NOTOIBE du bdellr LOU DE Sà .
1'0MINATIOK~ Qu'~t-ce qu'une garantie dépouillée de l'laypo-
tlièt/ue qui Cait ea dreté , une garaàtie réduite ao caa de l'in-
solnbilité du tuteur lori tle 111 nomûultion, et d'1111e insolvabi-
lité 'llOloire? e'est-à-dire, apparemment, justifiée ou par une.
direction , ou par one discussion générale des biens, ou par
une CaiJlite ouverte; car voilà ce qui consûtue l'ûuolfHllJiliti
i.olain. Ne fait - on pas beaucoup de grace aux mineurs de
leur accorder, en ce cas , hypothèque du jour de la nomi-
nation , lorsque les pareos nominateun sont évidemment
coupables de dol et de fraude, e~ mériteraient d'être pour-
suivis par la voie criminelle?
Dans les véritables principes, les parens nomioateun sont
responsables comme le tut;eur, avec hypothèque. du jour de
la nomination : celui-ci comme obligé principal, ceu1:-là
comme cautions et fidéjusseurs. Ne sont-ce pas eux qui l'ont
choisi avec une pleine liberté, et qui en répondent à la justice?
pourquoi leur enga,ement ne remonterait - il pas comme le
sien à l'époque où l'engagement s'est fonné? S'il peut arri-
ver, par la suite, des fautes oµ des malheurs, la loi n'a-t-elle
pas mis le remècle entre leurs mains? ne leur donne-t-elle
pas sur le tuteur un droit de su"eillaoce très-étendu? ne
place-t-elle pas à c6té de lui , sous la qualité de subrogé tu-
teur, l'un d'entre eu, qu'elle charge plus particulièrement
d'inspecter.sa c9nduit~, et de provoquer sur elle, Jonqu'il
le faut, l'attention des parus? ne sont-ils pas les maîtres de
lui tracer ·les règles de son administration , et de loi imposer
les charg~s qu'ils jugent convenables? n'est-il pas assujéti
à leur rendre des comptes fréquens? n'a-t-il pas besoin d'eux
pour toutes les opérations qui ucèdent tant soit peu le cer-
cle de ses fonctions ordinaires? enfin, par l'article 5g du li-
tre des tutelles, ne sont- ils pas autorisés formellement à le
destitner? Ce n'est pas en vain que la loi a investi les parens
nominateurs de ces grands pouvoirs, ni pour les rendre uni-
quement responsables de l'insolvabilité notlJire do tuteur lor$
tle sa nominàtion. __/
Nous croyons que telle limitation doit être 6tée, si l'on ne
.eut pas que la garantie des tutelles soit illusoire.
DU TIUBVKAL DE PA&IS.

Le surplus du titre et les deux suivam ne donnent lieu à


aucune autre o'baervation , hors uoe seule qui est générale ,
et a été faite par tout le monde , savoir , que le titre de la
tM1lle forca, et même les détails de forme concernant le lit. 9 •
mode qaelcoaque qui sera établi pour purger les hypothè-
ques, seront beaucoup mieux placés dans le Code de la pro-
cédure civile.

TITRE IX. - Du donatwns entre "ift et du t.utammt. ait. a.

Nous nous sommes plaints de cet amalgame de deu cho-


ses si disparates. Les donations entre vifa et les testamens
ont, sans doure, de grands rapports; mais ils ont aussi des
d.i.uemhlaoces trèa-remarqaables; el c'est la première fois
4f010D aura TU les testameoa rangés dans le traité dea con-
lrals.
La matière la plus importante de ce titre est celle de la 9 1J-
disponibilité. Nous allons d'abord présenter nos vues sur ce :::·
point principal; nous communiquerons ensuite nos réftexiom
sur les objets de détail CJli en sont ausceptibles.
L'article 16 est ainsi' conçu: « Les donations soit entre
• vifs , soit à cause de mort , ne peuvent excéder le quart
" des Liens da donaleur, s'il laisse , à son décès, des enfaoa
• ou descendans ; la moitié , s'il laisse des ascendans ou des
• frères et sœurs; les trois quarts, s'il laisse des neveux ou
• nièces, enfaos au premier degré d'un frère ou d'une sœur.
• A défaut de parens dans les degrés ci - dessus exprimés,
• les donations peuvent épuiser la totalité des biens do do-
" uatear...
C'est la disposition de la loi du 4 germinal an 8, à deux
différences près.
Premièrement, la loi de germinal graduait la faculté de ,,, ;
disposer accordée au rre' d'après le nombre de ses enfans.
S'il en uait moins de quatre, il pouvait donner jusqu'au
quart; mais il denit se borner au cinquième s'il avait quatre
•nW.., au aixième a'il en avait cinq, et ainsi de suite ; ea
OB.SERY /1. TIONS

sorte qu'au-dessus da. nombre de trois, la portion dispGDible


se réduisait à DOC part d'enfant. Le projet de Code 111pprime
cette nriation, et acconle aa ~ , dans tom la cas, la li-
berté de disposer du qwart; d'où il sait q~e la légitime da
enfant esl constamment des trois quarts , jamais plas.
Secondement, la loi de germinal limitait le pomroir de
disposer, non-seulement lorsqu'il e:ristait des uceodal!JS ou
des frères et sœurs, oa des descendaos de frères et sœurs ,
mais m~me lorsqu'il y nait des cousins-germains: aa moyen
<Cie quoi ceux-ci avaient aue légitime, aussi Lien qae la f~­
res et sœors, et leurs desceodaos , quoiqae moindre. Le pro-
jet de Code leur bte celte légitime.
Nous n'improuvons point ces claangemem, qai noas pa-
raiMent, au contraire, fort sagea ; et nous proposom de mo-
difier encore plus la loi de germinal.
En 'premier liea , nous désirons que la létitime dea eafans
soit fixée , dans tous les cas, à la moitié de leur portioa hé-
réditaire , conformment à l'article 2g8 de la CoulllDle de
Paris. Non-seulement cette 6utiwi est la plias favorable

qu'aient jamais obtenue les légitintaires , soil dam le droit
romain , soit clans la plupart de nos Coutumea ; mais elle pa-
ratt aussi la plus raisonaable. Le père doit des alimens à ses
enfans, qui , d'ailleurs , sont destinM à prendre sa place dans
la société , et à continuer la chatne des géo&ations : l ce
titre , il leur faut un patrimoine; et, comme dit la loi , la
succession do ~e leur appartient. Mais le père, quoiqu'ils
doivent tenir le premier rang dans ses a{fec&ioias, peut pour-
tant avoir d'autres attacbemens légitimes ; il peut &TOir des
bienfaits à reconnaftre, dea services à r4compeo1er. De plus,
il y aurait trop d'inconvénient à obliger un père de laÏSler à
ses corans' dans toas les cas ' la totalit6 de ee qui doit leur
revenir. f,es enfaos 1 assoris de leur IOrl iD'Al"iahlemeut.,
quelle que fi\t lem' bonne ou leur rnaanise coeilaite, pour-
raient oublier leurs devoini , sans qu'il exis&tl aan. la main
du ~re aucun moyen facile et euffisnt poar le y rame-r•.
bU T&IBUi.AL DE PAaIS.

Donc , nkessité de borner la part qm ne pourra leur !lre


6tée. Ainsi , voilà un conflit entre les droits des enfam et
l'autorité du père; c'est à la loi del~ faire ceaser. Qu'a pro--
noncé la Coutume de Paris , dont les dispositions ~n cette
partie onl obtenu rapprobation générale i' elle a tr~ché le
différent par la moitié : elle a donné moitié aux enCam, moi-
tié au père: c'est la manière la· plus juste de dtkicler entre
des prétentions qui se balancent. Dans la iévolution , on a
cna faire mieux en étendant la légitime jaa,p'aax cinq sixiè-
mes; et l'on était conséquent, parce qu'on voulait anéantir
}'autorité paternelle. Mais les rédacteurs du Code ciVil, qui
se proposent de la rétablir, ont d6 'voir les choaes d'an aatre
œiJ; et iJ était digne de leur sagesse, en abandonnant la fi:s:a-
tion exceaive des trois quarts, momentanément adoptée par
la loi transitoire de l'an 8, de revenir à la quotité ancienae,
celle de moitié.
En 1econd lieu, il est juste d'accorder pareillement une 91s
Wgitime aux ascendans sar les biens d~ lenrs enfans. Le Gis
doit des alimens au père , comme le père en dQit a9 fils ; et
quoique la successioa d11 fils, ainsi que l'observe la loi , ne
soit pas des&iHe au père, 1elon l'ordre el Je'vœu de la na-
tare ' néanmoins , le cas arrivant, la piété filiale ne rrmet
pas que le père en soit privé pour la transCérer à d'autres
penonnea , ou étrangè~ au défunt , ou qlli ont avec lo.i des
relations moins intimes. C'est ce qu'avaient senti les législa-
teurs romains , dont les dispositions étaient suivies religieu-
M1Dent dans les pays de droit écriL On s'en était écarté en
pays coutumier, mais à regret, el par une raison particu-
lière. Les Coulumes n'accordaient aux père et mère et autres
asceodans , que la succession des meubles ·et acquêts ; elles
déféraient à d'autres personnes la succession des propres; et
comme elles ne· permettaient cle tester, à l'égard des pro-
pres, que d'UDe très-petite portion (le qoint à Pàris), il
s'enso.ivaitque, si l'on et\t donné une légitime aux ascendans,
comme elle n'aurait,pu être priae que sur les·meubles et ac-
~. 17
OUUVATIOU

qu&, le tetaateur n'aurait eu presque rien de difpooiWe.


C'en cette comidération qui avait détermÎlté Je Parlement
de Paris, apc-èa beaucoup de variations et de grands débats,
à refuser dé6nitivement au ascendans le droit de légitime.
Aujou~'hui que toute distinction des biens est abolie , et
que la aaccession d'un défunt ne présente plus qu'DD seul pa-
trimoine , celle comidéraûon ne •bsiste plus. Ainsi, c'est
avec jultice flOe les aoteora du projet de Code ont assuré
·uoe légitime au uqnclans. On peut la 6ser à moitié comme.
celle des enfana; en peut la réduire à un taux inférieur ,
comJDe élanl moins favorable, au lien par exemple : noes
noua en rapportooa là-delSUI an rédactean.
9, 6 A l'égard des collaléraus, mtme des frms et sœors, noas
ne TO:fODI pas sur quel fooclement on leur attrib1,1erait une
légitime. Dam l'eucae drité , un homme ne doit rien à aea
frères et sœurs; il ne leur à point don~ la vie; il ne l'a
poiat reçu d'em; aillai, nul motif ae l'oblige à auurer leur
aubsiatanœ, ni coméquemment à leur réserver une portion
de sa biena.
Deas frères sont nés aana fortane : l'a, actif, intelligent,
konome, a travaillé avec saccàt el aaiallé da bien ; l'autre
n'a rien ou pea de chose, parce qu'il n.' a jamais au ni Yoolu
nm ~re. Par quelle raisoD de justice ou d'équité obligera-
t.-oa le pr~ier de laisaer au 1ecolld l'eeti~re moitié de ce
qu'il a a~«pÜI ? .
Change~, si l'on veat, l'hypolhèle. Le testalear a
den frères, l'u sans be.soins , l'autre paovre, ou qui , pen-
clan& toute aa vie , lai a 1.éntoigal! une tendresse et une
aft'ectioo paittioolièreJ. Pourquoi ne pourra-t-il pas laisser
- bien au.dernier plut6t qn'au premier?
Aaui, est-ce une chose iaouie en droit écrit comm~ en
droit coutumier, qu'on ait jamais donn6 une légilime aux
frères, hors un 1eul cas e:rprilllé dao1 les lois romaines ,
savoir, quaad le frère défunt avait iDStitné polD' héritier une
penODDe iofame 011 eat:lcbl§e cl'aae Jllaaift'e quelconque:
DU TBllQl1J.U. DB PABJS.

s; scrr/fli 1""wla, ...,_., · '1t!l ~, Pel .,,_ notts


,.acrJd ~.. L. 27' c. de tl!dalnMtis.
En examinant la ~ qui a pa cWtenailler lu r61actears
da prélat Code à •''loigaer, eo ceue partie, de toata les
idées reçueà, nous croyons l'aperceYoir c1ana l'intention de '
remplacer la raene des propres-, appelée, dam DOa liTres,
~œu-.;n, pour la ctiatinper œ·Ja légitime de droit i
et c'es& là probùlement une ae ces ~ qae lear
ditcom's pftlimiuire unonee , pu lesqaellea ils ont cher-
ché à concilier la usages dea pays c:oatmaien avec cem det
.,.,. «le droi& krit.
Mais , daJll Je CU particulief', poll1' qae la tl'al#adÎOn fil&
raitunoàle, il faudrait qu'elle condDt un mi""'6• des pr6-
tentions ffi:iproqaes' et accordAt qae11ae chose aas aeu
parti•, Or, • l~lime da frères, nous le riP'&em, ne
tient eu el'fet à rien; elle n'appartient Di aa droit coatmaier,
ni. au droit écrit; elte a;t l&rangàe à l'an a.ai bien .-'à
l'autre.
Il faudrait eneore qu'il y ~eà& 1llldÜJN à ll'lllUlldi• , et.flDe
tes· propres abolis f OAeDt réellement qaelqee cho1e : autre-
ment ils n'ont pu besoin de remplacement; et c'eat le cas,
pour employer ua terme reça , . de proDO""' la _,,,,re#lon
Mllt8 httkmniti. 0r·, qu'étaient les propres c18ns le dernier
état de notre Wgialatio. coutamitrer d'aJ.ord, l Paris et
dam le plus grand nomke dea ~, la r61e~ n'a.ait
point liee poar les clonalÎ!>dl entre Tifs ; elle ~tait limitée
ans testamem; emaite, on ftait le matlre «le déaatnrer IOD
bien : celai qm avait des propres dont il ne pouvait tester
pouvai~ les Tendre, et faire apr~ cela , ou de leur pris oa
da objets acqois en remploi , tout ce qu'il jugeait à propos•
.Esl-ee one affeêtation de· celle nature , aussi imparfaite t
aaui peu sériease, qui mt!rite qu'on la regrette, et qae, pour
eo ll"oaver l'écpünlent, on fasse •iolence au principes.
Aa moins faudrait-il qu'à l'exemple de la résene des pro-
pres, la légitime altriboée am lrùes et 1œurs ne pt\t pré--:
- -
OBS.&RVA TlOl!IS

j.aicier qil'au diapoaitions t~laires, et non aus da~


nation• entre vifs. Maïa le testateur se plainclrait toujours.
et uec rai.on, qu'on lai impose une gêne qu'il n'avait pas
autrefois, lonqu' eu veadant il pG11Yai.1. reudre .tout son .bien
disponible.
Nous peDSODa qu'il ne doit y avoir de légitime que pour
les descendaoa et ascradans, et que celle des frères et aurs,
à plu Corte raï.on des neveu et nièces ' doit etre retraacbée.
. Voilà ce que nous uons à dire sur la faculté de dÏiposer;
passons au autres objet.a.
193· Dans l'article 1°, le mot à f:œue Je mort sera· mieux que le
l9S
mot leslallwnlairc, aallf à replacer celai~ci comme synonyme
dans l'article 3: • La donation à cause de mort , autrenumJ
• ~ tulolMntGire, est DD acte etc. •
••• L'article 4 diclare. que la preuTe par témoins de la aé-
• meoce du douteur non interdit n'est admise que lorsque
• l'interdiction avait été proToquée du vivant du clonatelll'. •
C'est ce qui a été dit au livre Ju, titre X, art. 25. Maïa
dus le. préseut article on ajoute: • ou lorsque celai-ci
• a'a7ant survécu que sis: mois à la donation, il existe uo
• commencement de preuve par écrit, ré~ultant soit de
• l'acte même, aoiL d'actes extérieurs. • C'est la modi&ca-
üou que nous avons proposée, conçue m4me en termes plu
foria. Au lieu d'acta alirieurs, il faut mettre d'crutre.r acta
(résultant soit de l'acte même, soit d'autruaela ). Les mota
aeta n;tJrieurs ~mbleraient indiquer dea déportemeoa par
lesquels la démence se manifesterait am-dehors :
104 . Ces mots de l'article 5: sauf l'Geeption portée en l'artick
ci-après, doivent être rayés; et l'e:sception mentionnée en
l'article suivant reportée apr~ l'article 8, parmi les inca-
pacités de recevoir. Sa vraie place est avant l'article 14. En
lai~t l'article 5 tel qu'il est, on ferait croire que l'exce~
lion marquée en l'article 6 est la seule; ce cia'on n'a pas

..
,....
~oulu dire , el ce qui n'est pas.
ArL 12... Les enfans adultérins ou incesiueu ne peuvent
DU TalBUN4L· DE PARIS•

.. rien recevoir o.· propriété de leur père ni cle leur mère•. •.


Nom avons déjà remarqué l'inconvénient cle cette disposi-
tion , qui refuse au bAtar4 adultériD ou incestaeax toute
espèce de propriétl. Pourquoi le père 011 la mère , s'ils le
croient plus avantageux , ne pourraient-ils pa, loi donner
en argent ou en fonds le capital des alimens que la loi lui
accorde?
Art. 14. • Le malade, dans le cours cle la malaaie dont il 901
• décède, ne peut donner à fo/ficiu de I01lté qoi le traite.•
L'article ne parle que des médecins: il est une autre ·espèce
d'laommes contre lesquels la jurisprudence s'était 'pl'.écau-
aionnée; ce sont les confeueors et directeurs. On peut n'en
rieo dire, en effet, si le silence de la loi suppose qu'ils n'exis-
tent pas, ou qu'ils existent·sans abus : dans le cas contraire,
il faut eo parler; et si l'on ne vent pas rappeler leuni noms,
on peot y supplhr par on article général, ftdigé clans l'es..
prit de l'art. 276 de la Coutume cle Pa..is, aur ceux qui sont
en paissance d'aDtroi; viendraient euaite les artidca par-
ticuliers da talear el da médecin.
'Les restrictions portées a.l'article 15 sont à retrancher.
Voici ce qu'if porte : • La capacité de Caire ou de reéaeillir
• uoe donation appartient à·tous ceH auquels la IOi ne
• l'a· pas interdite, sans aucune diatioction entre les Fran- I
• çais et les étraagers , quant' mu; doJIOtÎDm entre 11i{6: et
. • sauf, quant t11a donatiom por lutammt faila O. fOMlr du
• itransen, ce qui ut riBli au till'e des successio~ • Or ,
voici ce qoi est dit au titre'tlu succUSÏOM, art. 21: • L'étran-
• ger est admis à soccèder aux biens que son parent étranger
« oa français possède dam le territoire de la république ;
• il y fdCCMe m~me concurremmen&- avec les parem &an-
• çais, et auivant l'ordre ordinaire des auccessions. • ll l!Uit
de là qoe la loi.française , 'qoaot à l'admissibilité am IDCCes-
aions, ne met aucune différence entre le Français et l'étran·
ger; et puisque d'autre part elle assimile à la capacité de
recueillir par succession celle de recevoir par teata1nen~ • tl
t6s OMU.VATIOIU

en. rflmlre, par ue ~ alt6ieare , qa'à l'i6ganl


c1a tat1mem, il n'y a c1e me.ne entre le Françaia et l'étran-
ger aacune diOiénace. Dà Ion , l'article doit être ~onça
aimi qu'il IRIÎt: • La capacité c1e faire da c1e recueillir' une
• donation , soit entre vifi ou testamentaire , appartient à
• tom c:en amqaela la -loi ne l'a pas interdite, sana aucune
• diltinction entre les l'rançais et les étrangers. • L'arti-
de , aimi rédig~ , conaacre le Yœa que la philosophie et une
aine politique a.aient formé depuis long-tempe.
915 L'artide 5o justifie lea ob.erntions qui ont ~ Caita pré-
c*Jemment aar l'article 77 clu titre tl# *'*1/a. Il porte que
• la flOQation faite au mhleur est acceptée par ion tuteur ,
• maïa sana exiger une autorisation da cameil de famille ; •
et il ajoate sagement, nec l'onloaaance c1e 1731, ce Cf11e
l'article prûité ne dit pas, que • les 'pà'e et mère da mi-
• ne•, ou antres uceodans, même da rivant clea père et
• mëre, ADS être tateun ni curateurs, petnent accepter
• la aooatioo. • Ce conarute d'on article aYeC l'autre est
one nouvelle raison pour r«ormer oa mpprimer le premier.
931 Noaa ne ~rom pu, . . l'article 54, ce qai a ~é dit
relatinment à la tradition , qae les 1'61acteun •pposent
non néceuaire poar la translation de propriéti. Mais leur
tll4orie est 1an1 co~ce par rapport à la donation , au
moyen de ce qui eat ajouté dans l'article mivant , qui rap-
pelle la nieeai" cle l'inainoation: • Jusque là ( obsene-
• t-on ) ces aenatiom ne peuvent être oppoeéea an tiers
• qai auraient coiatractf avec le donateur. •
La tradition était regardée comme néceasaire clans les
donations, l one autre fin, savoir, pour· en assurer la vé-
rité; ce qui t'ait que la Couhlme de Paris, article 27-',
d~are la donation nulle , Jonque le donateur reste en
pollellioo de la choee donnée, jusqu'au jour de son décès :
elle appelle cela do,.,., el rdmir. Les n!dactean n'ont tenu
compte de cette décision , et ils ont bien fait : le donateur
aera priaom.é en ce cas noir co~é la poueuiou à titre
DU TIUBUNAL DE PABlS. :a63
de pdcaire Oii d'mufruit, d'après un comenlemeot verbal
du douai.aire ; ce qui. n'empkhe pas que la clonalioo ne
..ahsiste par IOll caractère d'irrévocabililé.
Mais il rate 1111 eu où la traditien aera toujours aéces-
aire pour exproprier , savoir, lorsque la donation est d'une
delle active, telle qu'une rente aur l'Etat oo sur particulier ;
le clonataire n'étant alors uiai, ~ moins vi&-à-vi.s du débi-
&eur, que par la.&ipi8cation m~e de la doaalion cool&-
aant lraosport.
D'aprù ces riflesiom, il semble qae l'arlide 54 pourrait
~are rédip de la manière saivante i
• La donation clâmeot acctptée est parfaite par le coosen-
• temen& des parties ; et la propriété deà Ôbjets donnés est
• tr....Cérée au dooataire, ...., qu'il soit .besein de tradition
• eft'ective, le loat à la charge de l'insinuation , dont il sera
• parlé ci-apr65 ,. et sauf, ai la donation est d'une rente ou
• auin créance, la lignification nécessaire à l'égard du dé-
• biteur, de l'acte de donation contenant tr;maport. •
On 1Gpprûne c1ana celte rédaction les derniers mots de
l'article projeté : Miii/ Nlill utitnalif rtJfUÛ par f article 41.
Ces mots IODt imatilea, l'éta& estimatif dea meUbles dollllés
.e& noa Jivréa ftaat toujours oéceasaire pour auurer l'irrc!vo· :
cahililé de la clooatioa.
L'article 55 traite de l'insiaaalioo: on a beaucoup d'ob- 939
te"~oos à y faire.
• Les dooatioos d'i1D1Deubles ( porte l'article), d'usufruit,
• cle jouiuance. et d'autres droits ausceptibles d'hypolhè-
.. que...... • Les mots d'w11/nu"t et de fauiuaace sent sy-
nonymes ; le premier .suffit, surtout avec l'addition, et
J'autro droiû swuptÜJ/a J'hypotbiqw.
L'article continue, dt dit que « ces dooatioos doiveat ~tre
• reedues publiques par l'insinuation sur le registre, da,,.
• la~ '' en la /111"1M indiqllia 'par la loi COIWU'llonl f éta-
• /Jûumellt du hurtau~ d'insitwaûon. ,. On n'indique paa
~Dt ce.s hureauli , ui le temps où l'i11sinuatioo deua
O.BHBVAT!O~S

être faite-, ni son effet, selon qu'elle aura été faite eo tel ou
tel temps. Il no~ semble '.qu'an Code civil ne peut pas gar-
der Je silence sur ces objets importans , qoi tiennent à la
nlidité de l'acte. On peut , à la bonne heure, ne pas parler
des détails relatifs à la forme de l'insinuation, de la tenue
des regislres, et autres objets pareils, qui peuvent mieux
convenir à un réglement de police; mais la désignation du
lieu et clu temps où l'insinuation doit être•faite à peine de
nullité est indispensable dans une loi concernant les dona-
tions; et l'ordonnance de 1731 en donnait l'exemple.
Le même article 55 n'as.suiétit à l'insinuation que les do-
nations à'immw/Jlu et droib rieb, am:quelles seulement il
ajoute ensuite la donation d'une somme mobili~re payable à
terme oriaprès la mort du donateur. L'ordonnance de 1731
était plus générale , et n'eueptait que les donations cle cho-
ses mobili~res en cleux eu, savoir: lorsqu'il 1 avait tradi-
tion réelle, 011 lorsqu'elles n'excédaient pas la somme de
mille livres one fois payée. Cette clemiùe disposition paratt
préférable.. Un homme est en posseasion d'on riche mobilier;
on l'en croit propriétaire ; dam.cette confiance , on loi p.-ête,
ou lies héri!iers ae balancent pu à accepter sa succeuion :
mais on · découvre ensuite que tout ce mobilier ae lw ap-
partient pas, parce qu'il en a disposé par one donation à
laquelle est annexé l'état estimatif de ce mobilier. Voilà ce
qui résultera du cléfaut d'insinuation. Il en sera de même à
l'égard d'une donation de renies ou de\tes actives , aa.moins
avant l'instant de la signification qui en sera faite au débiteur.
Nous croyons qu'il f~ut conserver à l'insinuation son ancienne
latitude; telle qu'elle est détermin~ par l'ordonnance.
L'article déclare, à l'égard des donations de sommes
payables à terme ou après la mort du donateur , qu'elles ne
sont sujètes à insinuation que lorsqu'elles soot faites IM1«
af/«tati"" SP~IALE s,,,. un ou plusieurs immeul>les. La dona-
tion, selon les rédacteurs, emporte nécessairement hypo-
1hèque ou aff«toûon sur la immeu/Jlu! étant faite par..evant
DU Tl\IBUNAL DE PARIS.

notaire ; et même hypothèque générale, si elle n'est limitée


en termes exprès. Mais ici ils demandent une hypothèque ou
affectation spéciale. Qu'ont-ils voulu dire .par ce mot? et
comment l'accorder avec ce qu'on lit au titre da hyPotlù-
ques, article 43: • L'ypothè.que spéciale n'emporte pas de
.. plus~rands droits que l'hypothèque gériérale., et n'y dé-
" roge point, ai l'hypothèque générale à la sp4kiale ? » Il
n'est pas ai!é de deviner la pensée des rédacteurs. Au reste,
que l'affection soit générale oo spéciale, les tien qui con-
tractent avec le donateur ou ses héritiers n'ont pas moins in-
térêt de la connaftre. Ainsi , nous ne voyons point que, dans
ou cas plus qne dans l'autre, la donation pl1We être affran~
chie de l'ins\nuation.
Enfin, il est dit dans l'article 55 que • jusqu'à ce que
" l'insinuation ait été faite , les donations ne peuvent être
" opposées aus: tiers qui auraient contraclé œec le donateur. ..
Cela est vrai ; mais .il faut ajouter avec l'ordonnance :
• ni~ ses héritiers, et généralemen~ à tous ceux qui auront
" intérêt de contester la donation , autre~ que le douateu.r
n lui-même. • Oa bien, sans rien ajouter, il faut retran-
cher les mots limita1ifs : qui auraient ctmtracti à11ec le dona-
fllur, en ne laissant subsister que ceux-ci, qui disent tout :
• Jusque là, ces donations ne peuTent être opposées aux
• tiers. »
Dans l'article 57, il faut rayer la mention des registres 9'•
hypothécairea, dont il n'est pas question ici: u le défaut
" d'insinuation 1urle1 regûtre1 hypothécaire1. "
L'article 6o parle de la révocation des donation& pour 955
came d.'ingratil~de.•
La loi dernière , an Code tk ret.10C. donat., exprime qua-
tre cas où la donation peut être révoquée à cawe de l'ingra-
titude du donataire : s'il a battu Je donateur, s'il lui a dit des
injures alroces , s'il a tAché de .lui faire perdre une grande
parlie de ses biens, s'il a voulu le tuer. A quoi les auteurs
ajoutent le refus de nourrir le donateur indigent et autres
I

OBSERVATIONS

semLlables ; car ils ne veulent pas que les caoses de révoca-


tion soient déterminées.
Le préteut article rédoil toutes les causes à deux: 1° si.- le
donataire attente à la vie du donateur ; 2° s'il se rend cou-
pable en'fers lui de sévices ou déliû. Ce mot diliü est géné-
ral, et peut comprendre les injures atrocea faites aa dona-
teur , 011 les machinations pour lui faire perdre une grande
partie de son bien. Mais il pourrait aussi être étendu plus
loin , et appliqué , contre l'intention des rédacteiin , à des
délita œoina graves.
Nous répéterons ici ce que nom avons dit sur les cames
d'indignité. Il est diflicile et dangereux de déterminer la
eas. On veut couper court aux procès, et l'on a raison en
général ; mai.1 il ne faut pu, sous ce prétexte, encourager le
vice, l'immoralité, qui ae croira pennia \out ce que lea lois
n'auront pas littéralement cléfen(lu,
957 L'article 63 ne veut pu que l'action en révocation pour
came d'ingratitude puiase être exercée par les héritiers do
donateur, à moins qae ce dernier ne l'ait lui-même intentée
cle aon vivant, oa qu'il ne soit décédé dans l'année du déHt. ....
Mais si le délit n'a été commis 41U'après sa m,rt, s'il s'agit
d'on donataire qui a outragé et couvert d'opprobre la mé-
moire de son bienfaiteur , quid juru i' Il semble qu'en pareil
cas l'action de révocation devrait être accordée alllhériûen.
95' Suinnt l'arlicle 65: cr Le.s donations aa f'atear de ma-
• riage ne sont pu r~vocables pour CaaR tfiagratitude ,
• lorsqu'il y a des enfans de ce mariage ; lonqa'il n'y en a
• paint, la révocation a lieu à l'égard do donataire t mais
cc sans préjudice des droits résultant du contrat de mariage
• en faveur de l'autre époux• ., Il faut ajouter : et du •fans à
naitre. S'il n'y a pu d'enfaoa nés du mariage , il peut ea
survenir.
el1. 5- Dans l'article 76, après cet mots: " la condition de suT-
Gn de • 1 • l'
la • YIC n a. poml 1eu , •
il ~1au& &J01&ter:
• non pl11& qu. "'J

' · '"· héct11iti de I'°'* de préunlal/oo ei tlJclaralilJn nt1nÂOflllfi en


1
DU TalBUNAL DB PARIS.
l'~le 7L Cet deu di.spositlons IODl relatives, et l'une ne
peut pas noir liea 1aaod on est diap~ de l'antre.
L'article 71 porte que • le défaut de 111rne ne peut ftre ,,..
• epposé au donataire par Io ri~/Upu, clam le cas oà elle
• hérite du donateur. • Pourquoi ne pourrait-elle pas
l'opposer, si , à dét'aat de surrie , le testament demeure en-
taché , aux yewc de la loi, d'une présomption de surprise et
de suggestion? L'eŒet d'un pareil stat11t doit être général.
La fin de l'article 78 doit ~lre rédigée ainsi qu'il suit : 981

0u par fun àQdil$ </Jici.en et un cummwtn're du pures, Oil


par l'un desdits officiers ou commiwire assisté de deux té-
moins.
Telle a 44 êlre et a probablement été l'iatention des
rédacteurs.
L'article g8, met lu /rais de la demanàe en Jélioranee de legs 1016

à la charge de l'héritier. Cela est conLraire à l'usage, de


quelque manière que la délivrance soit faite, par acte ou par
jugement, pourvu q11'elle n'ait pas été contestée mal à
propoa. Et la raï.on, c'eat que la délivrance a lieu pour
l'utilité du légataire ; ell~ fait partie , à son égard , des fraia
d'acquiaiLioo cle aoo legs. Rédiger l'article ainsi qu'il suit:
Les frais de délinaoce·, de quelque manière qu'elle se
faue , par acte 011 par jugement , aussi bien que les droits
d'enregistrement ,.aont à la charge du légalaire , à moins qae
le tea&ateur n'en ait chargé l;héritier:, ou; qlllllt à la déli-
wance, à moins qa'elle n'ait été contestée mal à propos.
Il faudrait, à l'égard da droit d'enregistrement, qu'il ne
f4t à la charge da légataire que quant à la clause particulière
contenant son legs ; et qu1on n'obligdt pas, comme on le
fait aajoard'hui, 1Ul légataire particalier , quelquefois un
malheureux domestique , pour obtellir la délivrance .le son
legs , à faire l'cawmce de la f.o/,a/ité à droit r.elatif à tvul k
lat4uunt , qui te montera quelquefois à vingt ou trente mille
lcaaa. N'est-ce pu une vexation q»ouYaotable ~ C'est de-
OUUVATIONS

mander au légataire l'impossible; c'es~le réduire à mourir


de faim , à cl\té du titre qui assurait sa subsistance.
10'' L'article 156 oe permet aus: époux de se donner, soit par
contrat de mariage , soit pendant le mariage , pour le cas..où
ils laissent des enfans ou descandaos , qu'un quart en pro-:
priité th leurs biens , et un autre quart en usufruil, ou ~a . moilii
th to11s lwrs biens en usufru1°t seulement. Cette disposition est
conséquente à celle de l'article 16 ci-dessœ, sui tant lequel
les donations , soit entre .vifa, soit à cause de mort , ne
peuvent ezcéder le 9uart des biens du ~onateur, lorsq11'il
laisse des enfans ou desceodans. Mais si on lui permet
de disposer de la moité , même en ce cas, comme nous
l'avons cru raisonnable~ il pourra gratifier l'autre époux
de cette moitié i et alors l'article devra être all!eodé ainsi
qu'il suit:
Et, pour le cas où l'époux donateur laisse des enfans ou
desceodans, il peul donner à l'autre époux la moitié de ses
biens en toute propriété•
•..,, Suivant l'article 16t : " L'homme ou la femme qw con-
« 't'ole à de secondes ou snb.séquentes noces, ayant enfans ou
« descendans d'un précédent 'mariage , ne peut donner à
• son nouvel époux qu'une' part d'epfant légitime Je moins
,. prenant, et en usufruit seulement. .. Cette disposition pa-
raît trop dure. On a loué la sagesse el l'équité de l'édit des
secondes noces, pris dans les lois romaines , en ce qu1ayant
à mettre un frein à la passion ·la plus impérieuse .de toutes ,
il loi a prescrit , ce semble , le. tempérament le plus rai-
sonnable, en égalant l'amour conjugal à l'amour paternel.
Mais l'un ne doit pas rester au-dessous de l'autre; et il n'est
pas juste que, lorsque l'enfant aurait sa part en propriét~,
l'époos: n'eât la.sienne qu'en usufruit. Ce qui a conduit
les rédacteurs à celle disposition, c'est probablement celle
de. l'art. 156. Ils ont craint que, sans cela, une seconde femme
ne pt\t avoir plus qu'une première , ce qui arriverait en
effet dans le caa d'un seul enfant~ si la disposition de l'arti-
DU T,IUBUl!(AL Dl!. PAlllS.

de 156 élaitmaiotenue. L'amendement qu'on a proposé sur


cet article écarte l'objection.
Les arricles 162 et 163 sont une répétition des arti- 1099-
1100
cles34 et 35. Nous sommes loin de les improuver; mais ils
contr~isent ouvertement ce qui est ,décidé, au sujet d11
rapport, dans les articles 162, 163 et 164 du titre des suc-
r~ssions. S'il est vrai en effet, comme le, veulent les art. 34
et 35, 162 et 163, que le don fait au fils est censé fait
au 'Père, et pareillement que le don fait au père est censé fait
aa 6ls, comme à one personne interposée,, ces sortes d'avan-
ta'ges sont don~ &Ujets à rapport, soit de la part du père, soit
de la part du 6Js. C'est ce que nous avons pensé.

TITRE X. -Du contrat de marÎaBe, d du droit& rup«ûfo IÎL I,


du époin;.
La loi. ftUÏ règle les droits respectifs des époH a deux
avantages, l'un de suppléer à l'imprévoyance de c,e us qui se
marient sans faire de contrat; l'antre de guider ceux qui en
font, en leur présentant une règle, on modèle qu'ils p.eo-
Tent suivre, et dont l'expérience de toua les paya prouve que
les conventions , particulières se rapprochent sensiblement.
,Les rédacteurs du présent Code ont préféré , avec raison ,
la communauté , comme le mode de convention le plus sim-
ple et ilua généralement adapté à nos mœurs ; mais sans
exclure de., stipolatioos différentes, lesquelles demenrent à
la •olonté du parties.
Leur travail, à cet égard, est s11Sceptible de pe11 d'ob-
ae"ations.
Les"articles 5, 6, 7 et 8 ont pour objet d'empêcher l'abus
des contre-lettres dans les contrats de mariage: les préca11-
lions qu'on y a prises sont insuffisantes.
Saivant l'article 6: "Un mineur de vingt-cinq ans ne peut
• faire. aucun changement à ses corwentions de marïaee, hors la
• pmence et sam le consentem11ntde ceu3J des œcuulans ou des pa-
• mu composiln.t le conseü defamüle , dont le consenteme'fll ut re-
0atZa V A.TIOKS

" 'l1'ÏI fll""' le mar., lorsque ceux-ci. ont assisté ao contrat


" et l'ont signé. " Il le pourrait donc hors de la présence
d'an étranger ou d'on autre parent donateur , mais cloot le
co11sentemeat ne serait pas requis poar la validité do mariage.
Suivant l'article 7: • Les coatre-leures sont nulles en-
" core , si elles sont donnia par l'un da époùœ hors de la pré-
" ~ace de fllllln épo11:». n Mais elles peuvent être dou-
nées par les deux époux coajointement , hors je la présence
d'une personne IP,Î aura honon! le contrat d'une donation ,
en coméquence d'aue dot ou d'uantages promia aoxgaela
déroge la coatre-lettre. Lea lois peuvcnt-elies approuver
une pareille tromperie?
Il y a on moyen simple de prévenir tous les inconvé-
• niens , c'est dè rédiger l'article comme il se lit dans tous les
livres:
Toute& contre-lettres en coatrat de mariage son& nulles , si
elles tont passées hors de la prisence de ceux qai ont signé
eomme parties dam le edn~at.
1'01 Sair.ant l'article •4: •La cOIDlllanau~ se compoae acti-
• vement de tout le mobilier que· tes époax pos.séiaient. aa
• jour c1e 1a célébration dw mariage, eaeemble. de tout le
• moJNlier qui leur échoit pendant le mariage ; à li.trt: de
« 8llCt:URoll, n fi faut dire 1 &a CODli-aÏre : 0 qwùpAe litre 'llMI
ce aoit. Le mobilier qui advient à chacun dea conjoints , par
don ou legs., oo par l'effet de .leur travail et industrie, ou.
par une bonne fortune , comme un gaia fait à la loterie , en
un mot 1 de fJUelque JUnière que ce soi•, tombe incontesla-
blemeot dans la communa11té conjugale, sauf les COD'fenticma
contraires. ·
1' 0 9 L'article 2:1 serait plus complet et mieux rédigé ainsi qu'il
suit:
La communauté se compose passivement,
=• 0 De· toutes les clettes, tallt en capitaux qu 'intér~ts,

dont le, conjoiors étaient grevés au jour de la célébration de


lea.r mariage , oa. dont se trouvent chargées lès saccessions.

_...
DU TIUBU!C.il BE PARIS. 271

qui leur échoient pendant la dorée d'icelui , sous les modifi-


c~tiom ci-après expliquées ;
= 2° Des dettes, tant en capitaux qu'arrérages 011 inté-
rêts, contractées par le mari pendant la communauté, ou par
la femme do conseutemeot du mari, sauf la récompense dans
les cas où elle a lieu ;
= 3° Des arnrages et intérêts seulement dès rentes 011
del&es pauivea qui sont penonoellea am: deus époux ;
= 4• Dea réparationa d'uaafroit des immeubles qui n'en-
trent. point en commUDaDté, et de tou&es réparaLiom à l'é-
gard de cem: qui en font partie ;
= 5° Des alimeDS de.s conjoints, de l'édacation et en-
tretien des enfam commuua , et de toutes autres charges da
mariage.
Il faut y joindre lea trais de l'inventaire qui doit être fait (.
Ion de la diuoluÛGD de la commuauté , et ceux liquida-- ae
tion et. partage.
L'arLicle 26, daaa sa demière partie , doit être limité à la 141&
fe~e et à ses héritiers. Le mari qui n'a point fait consta-
ter par iDnn&aire la qaanlité de mobilier composant les suc-
ceuioaa qui IODt écba~pendaat la communauû ut non
recevable à demander tfltre admil à en foin preu111, 110it par
tike8 d par lei papiN1 domutiquu, 11Jit par commum renom-
..U: c'ut à lui à s'imputer de .a'avoir pu fait mventaire'
comme il y était astreint en 1& qualité· d'admiaistrateul!.
...
L'article 38ne regarde comme baux faits par anticipation 1'30

que ceas qui sont paasés pbu de troü ""'"avant l'espiratioo


da bail sabüstant. Ce terme est bien long. On a toujours dis-,
tinpi, en cette matière, les maisons de ville d'avec lea biens
cle campagne. Ponr lea maisons de Yille , le bail est cens4
f.ait par anticipation , s'il es& fait plus de six mois ( on pour-
rmt meure ""an) avant l'expiration &ta bail courant; à l'é•
gant des biena de campagne.,- on permet le renoavellemeut
da. 'bail un aa et demi ou dem an• d'annce. C'est la disposi-
aion d'un arrit de réglemeat do Parlement de Paria, d11

\
OBSERVATIONS

~6 février 1672; et il en exi~te beaucoup d'autres sembla..


bles, rendus particolièremelll pour lea fabriques. Une police
moins sévère peut donner lieu à beaucoup d'abus. ·
•44•- Swvant l'article 51 : • Il n'y a point de cont.iuuation de
elap-
•4'2 • communauté entre le survivant et ses enfans mineurs, hé-
• riûers du prédécédé, lorsqu'il n'a pas fait inventaire. " La
peine du survivant 1 en ce cas, aux termes de l'article 52 ,
est la déchéance qu'il encourt de la sarde desdita minenrs qui
lui était déférée, d de la jouiuance de leur1 IWMJU : après
gaoi viennent plusieurs dispositions, jusquea et compris l'ar·
ticle 55, pour régler lea suites de cette déchéance.
Comme,. nous n'avons point admis le droit de Barde et de
joMÎUalu:e du bien des min~ra dans la personne du survivant
de leurs père et mùe, nom sommea obligéa de chercher un
autre moyen de puoir la négligence de ce dernier à faire in-
ventaire; et nous n'en trouvom poillt de plua naturel que
celui qu'avait adopté la Coutume de Paril, suivie en ce point
par le plus grand nombre des Coutumes. Vous n'avez pas
voulu dissoudre la société, vous demeurerez associé, maïa en
perclaut une partie des avantages que la première sociéLé
vous donnait; et les mineurs seronales maltrea de renoncer
à la nouvelle·aociété, s'ils jugent q~elle ne leur est pu pro-
6table.
Cette disposition est d'amtant plus à conserver, que 1 dau.
beaucoup de. Coutumes, il y a continuation de communaulé,
en 'pareil cas, entre le survivant el les héritiers du prédé-
cédé, quoique majeurs , . quoique simples collatéraux ; et
même , dans uu assez grand uombre de 001 anciennes pro-
vinces 1 uue disposition qui peot mériter l'attentioa du lé-
gislateur, é~blit entre loos individus une communauté lacile,
par le seul fait de la cohabltatiou et de l'indiv.i.sion 11près an
et jour. Or, s'il est de l'iutél'êt des miueurs de demeurer en
c9mmunauté avec le eurvivant de leurs pè're et mère,
comme cela arriYe souvcut, principalement à la campa-
gne, d comme on peut l'inférer, avec assez de raison, des
DU TlllBUNAL DE PARIS.
1
iiO'érens statuts ci-dessus indiqués , pourquoi obligerait-on
le survivant irrémissiblement, et clans toua les cas, à rompre
la communauté?
Nous pensons qu'il faut effacer les articles 51 et suivam,
jusqu'au 55•, et les remplacer par les dispositions de nos
Coutumes sur la continuation de communauté , en prenant
pour base celle de Paris.
L'article 68 décide que le mari est garant do défaut d'em-
ploi ou de remploi du prix de l'immeuble aliéné par sa femme
séparée , si la vente a été faite en sa présence et de aon con-
sentement; mais l'article ajoute : ü ne l'ut jamaia de l'utilité
de ut emploi. C'est détruire d'une main ce qu'on établit de
l'aulre. Quelle sera la différence du défaut d'emploi, et d'an
emploi illusoire entre les mains d'un homme insolvable,
dont les biem , par exemple , seraient en direction ou en sai-
sie réelle , et avec qui le mari peut-être pari.agerait le profit~
Le mari , sans doute , ne doit pas répondre de toute espèce
d'insolvabilité, de celle qui surviendrait après l'emploi ; mais
il est respoosable de celle qui existe au temps de Pemploi
même, sartout lorsqu'elle est notoire. C'est ce que noos
croyon1 néceuaire d'exprimer, au lieu de dire, avec l'arti-
cle 56, qu'il n'est jamail Barant de futiliti de r1mploi.
L';t.rlicle 72 décide que si les héritien de la femme ne sont
pas d'accord mr l'acceptation ou la renonciation à la com-
munauté, on e:rmniM d adop'4 ce f1'Î âail k pliu utik à la di-
'funü. C'est ce qu'on pratiquait awrefois par néce11ité, lors-
qu'une aucceaaion étant composée de plosieme espèces de
biens, la femme laissait divers héritien, l'on am: meubles et
acquêts, l'autre aax propres. Il pounit arriver que ces dem:
h&fritien eussent des intérêts clifféreos quant à l'acceptation
de la commooauté, parce que l'un ani& droit à tout.l'actif
de celle communa11té, l'autre n'y avait aucune part, quoi-
que le passif dont elle était chargée mt sapporté par les deux
héritiers, à proportion de l'émolument de chacun dans le
total de la succeuioa. De là, l'obligation .de consulter le
v. 18
OBSERVATI01'15

9m 1llilUu, puisqlle de ce point dépendait le partage des


deua entre les deus héritiers. Aujourd'hui qu'il n'y a plus de
clistiDction cle biens ni d'héritiers, ce besoin ne mbaiate plu.
On n'a paa fail aueoaion à cela en ~igeant_ l'article 72;
maïa on s'en atsouvenu dana l'article 91, qui est diamétra-
lement contraire. L'article 72 doit être retranché.
•45' Art. 75..... " Inventaire fidèle et complet••••• ,, Fidèle dit
tout , et est pleinement aatiafaiJanl ; le mot compld est de
trop, et pourrait faire croire qu'une omisaion innocente se-
nit capable de Ticier un inventaire fait de bonne foi.
Le1 aat.rea articles ne donnent lieu à aucune observation ;
et aoua oooa contentons, en 6niuant, de relever une omis-
sion que le titre noua a pana présenter: il n'y est point parlé
du Jouain.
Le Jouii-e, inconnu chez les l\omaio1, est une des insti-
tatiom qui honorent le plus notre droit coutumier. Il assure
la auhaistance dea enfans bien miea:ic que la légitime. Qu'ua
pè'e épuise aa succession par des libéralités indiscrètes, soi&
elllre Tifs ou à cause de mort, la loi y ponnoit en accor-
dlmt. au enûns une action en dvocation ou en retranche-
ment de ces donations, jusqu'à une certaine concurrence ; et
c'esl ce qu'on nqmme liBitlme. Mais si le père est Ùn dissipa-
teur, an homme sans conduite, qui a vendu 80D bien, qaet
remède? Cependant il en faut an ; car tout homme qui se
marie contracte, pour première obligation, celle de nourrir
sea enfana; cett.e dette est acquittée par le Jouin.
La femme' trouve aussi une re11oarte 1 et no juste profit
de sa collaboration, lorsque la communauté n'a pas été
fnactaeoae. En na point seulement , la disposition de Qoa
CoatDRles peut parahre e:icceasive, savoit, en ce qu'elles ac-
. cordent tout à la fois à la femme commanaoté el douaire.
Nous délirom que cette iaatitution bienfaisante da droit
coutumier aoit cGDSer'Yff , avec cette aeale modification que
la femme ne pourrait prendre tout à la foia coanauoaulé et
c1ouaire; de mfme qae les eofam, pour demander ledoaaire.
DU T&IBUNAL DE PARIS.

sont !>bligés de reaoncer à la succession. li faudrait aasai que


la femme filt tenue , comme les enfans, d'imputer sur le
.toaaire les dons et avantagea qui loi auraient c!té fai11.
J...e douaire esi, pour les enfans, la propric!té, et pour la
·femme, l'usgfrait d'une certaioé portion des immeohfes qae
le mari possède en se mariant, ensemble de ceas: qui lui sont
Khm en lipe directe pendant le mariage. La quotité est
dift'érente selon les Coutumes : la moitie! daàa les Qllea, le
tiers dans lea aul.res. Ces deus: fiutions sont peat·être trop
fortes, et l'on pourrait se contenter da quart.
Les uaf titres qui sumnt. relatifs am: difl'érem contrats ,
doanent matière à peu d'observations; et nousallonales pal'·
coarir trO.rapiclemenL ·

TITRE XI. - De la 11ente. lia. 6.


Nous aYO• fait pnScc!demm.ent plaaieura remarquea 1111' 1605-
1606-
lea articles :15, 26 et 27 de ce titre ; nous y renvoyona. 1!°7
De même •r l'article 104. ·1171
De même encore aur lés articles 110 et 111. •llt-
( Yoyu le titre tlu con11Mûona en einlral.) ••t•
TITRE XII. - De l'éclitl118e·
Point d'observations sur ce litre.

TITRE XIII. - Du louage.


Les articles 25 et 26 concernent la tacite récondaction. 1751·
• 175t
qni est admise par le projet de Code, tant polll' les biens de 177
campagne· que pour les maisons el appar1emens. .
L'Assemlalée constituante, dont on n'a pas contesté les
lumières, avait aboli la tacite réconduction pour les biens
.Je campagne. C'est la disposition de l'article 4, section II,
titre I- cle la loi du 28 septembre 1791, appelée le Code ru-
ral. Elle s'était déterminée à prononcer cette suppression, à
cause des difficultés et des surprises auxquelles donne lieu la
tacite réconductioo , plus ordinaires sans comparaison , et
.
18•
OB.SEI\V ATJO~S

plus maJtipliées pour Jea biens de campagne que pour lu


maisons de ville.
En aupposant qu'on la maintienne pour l'une et l'autre
espèces de biens, l'article 25 aura besoin de quelque amende-
ment. Il y est dit que, dans le cas de la tacite réconductloa,
le bail se prolu"Bt!. L'expression est inexacte; ce n'est point
l'ancien bail qui est prolDf1Bé, mais un nouveau bail qui se
fait : lntelliBitur dominu• t1li inteiro lor:are, dit IA loi romaine ;
et c'est ce que répètent après elle tous les auteurs.
L'article ajoute que le bail se prolonge mu; prü, clauua et
conàilioM prescrit& par celui qui ut npiré. Ce,Ia est vrai indis- .
tinctement. pour le pri:», et en général pour lu clasu d
conditiDM de l'ancien bail; mais il y a des exceptions. Si le
bail, par exemple , contenait soumission à la contrainte par
corps, prétendrait-on qu'elle fît partie de l'engagement con-
tracté par la tacite réconduction , q'noique toutes nos lois ,
principalement Jes dernières , requièrent pour cet objet une
stipulati'on expresse? Il en est de ·même des droits d'hypo-
thèque el d'ex.écution attachés à l'antien bail, lesquels ne
peuvent résulter que d'un titre public et paré, jamais d'une
convention pur.ement tacite. Ml!me observation encore pour
la caution; et les réaacteurs l'ont senti, puisqu'ils ont ex-
primé cette exception dans l'article 27. Pourquoi n'ont-ils
paa parlé des autres? Toutes ces exceptions peuvent être in-
diquées par une seule clause qui terminerait l'article : et à
la réserve des contraintes par corps , cation, hypothb/ru et droit
d'exicution qui risulteraient tù f ancien 1Jai1.
Enfin, il faut déterminer le temps après lequel on présu-
mera la tacite réconduction. Ce temps est plus difficile à ré-
gler pour les biens ruraux que pour les maisons et apparte-
mcns ; mais, dans tous 'les cas, la tacite récoodnction ne peut
avoir"Jieu que lorsqu'aa su do propriétaire , et après l'e:spi-
ratioil du bail , le fermier a levé les guérêta 011 ensemencé les
tern~s pour l'année suivante.
Avec ces modifications , l'article 2 S pourra subsister.
DU TRIBVlUI. DE PARJS.

).'article 26 devra subir aussi quelques·~hA~~·


On supprimerait l'article 27. , .' .. ! ..
L'article 74 met la coulure a~ oo~e~s ca.gifort!l~ ~r. •77J
lesquels Je fermier peul demander, qne r~~i,se;, !!'il n'y il ~e-;
noncé. La coulure n'autorise jam~ le fermit;c: à ~JDander
une remise; c'est un accident si fréqu.,nl ~ ~rlout à l'égard
des vignes, que le colon a d6 s'y a~~r-e.,. et proportionner
aar ce riaque le pris de aa ferme~. .
Art. 113 et 116. li faut •opprimer le mot d'ortûtes (ou- •p-
vriers ariülu) ; et, si l'on veut ajou.ter un autre mot, mettre 1 1•1
celai d'artù111U.
Art. 13o. Les dentiers mou: et de tout ce 11u'1'l aurail pu 179,
fl081l6' Jam cette eatreprûe, sont de trop; il faut mettre à la
place : • et de la perle qu'il a pu faire, à raison d'autres en-
• tr~prisea que le marché donL on demande la résiliation lui
• a fait refuser.• Yoye.c Pothier, du louage, D° 41+0.
Les rédacteurs n'ont point parlé du hail unphytéolÎf/ue ou iSla-
à lo"lluu années, ni do 6ail à rentefoncièn, qu'ils supposent. 1 7°9
avoir éU prG1crita, comme app.a rteoant à la ftodalüé, de quoi
ils se plaignent; ces baux, disent-ils, n'ayant. jamais été
des contrats féodau.s, et élaot d'ailleurs estrémemeot ·utiles
(Dise. prilim. page lis, de l'édition in-4° ). Rien de plus vrai;
mais aussi peul-on dire que les baus emphytéotiques ou à
rente foncière aient été proscrit! P On a déclaré rachetables
&outes espèces de reotes foncières, quoique stipulées par les
bam: non rachetables ; on a défendu d'en créer de. pareilles
à l'avenir; mais, à cela près, le contrat est demeuré permis,
et autorisé par les termes mêmes des décrets 1 qui o 'onL in-
terdit que la non rédimibilité de la rente. Nos lois nouvelles
n'ont fait en ce point, cl avec beaucoup de sagesse, pour le
bien de l'agriculture, que ce qu'on avait fait, il y a long..:.
&emps , pour la seule décoration des villes. Depuis plus de
trois siècles, nos ordonnances et nos Coutumes défendaient
de créer des rentes foncicres non rachetables sur les maison:;
de ville, e\ statuaient que les re_ntes de cette nature qui exis~
OBlllVATIONS

taient en "ertu de contrat• antériear• 1eraient racbet.ahlea à


toujours. L'Assemblée constituante a reocla cette loi pé-
rale, et l'a étendue à toute espèce de biens. Mais, de ~e
que les lois anciennes ï en pr()ICrivant l'irrédimibilit~ du
rentes foncières aSIÎses sur mailom de rille, n'ont pas dé-
tendu de donner ees mai10oi à rente foncière, pollrTD que la
rente demeur!t toujours remboursable , lea lois aouvellca
n'ont pu défendu non plus de donner' à rente les autru e..
pèces de bieu, pourvu que la même condition y ft\t obler-
•ée. Ce point est si clair, qu'il est inatile de multiplier lei
citations; il suffit de jeter les yem sur l'article 6 du célèbre
dkret du 11 ao6t '1789, auquel on joindra, ai l'on veat, Ica
articles 6 et 7 de notre loi actuelle sur le ttgime hypothé-
caire. L'article 6, paruû les objets suaceptibles d'hypoth~
que , énonce formellement I a jouwance tlu immeuhlu A TI-
TRE D'EMPHYTÉOSE pour lt temps de ltur durée. Les bam: à
emphytinu ne sont. donc pu p1'0Scrils. L'article 7 décide en-
suite que • les llENTE.9 Fo~cd:aES tt /ta autru prut.atiom que
• la loi a tléclarits rachel able1 ne pourront plus , à l'an-
• nir , être frappées cl'hypo thèques. n Il eEÏl&e clone en-
core èles rentes fonci,res, quoique rat:hela/Jlu, am termes cle
la loi qui les déclare telles à toujours. Et de ~it, on n'a paa
ceué de payer les rentes de cette nature qui avaient étc! crlWea
avant la révolution; de même qu'on a continué d'en créer
depuis la ré•olution, par des contrats qui en ont produit 011
très-grand nombre de nouvelles.
On a clone lieu d'être surpris que lee rédacteurs da Code
aient supposé , comme point constant' que les baus à renie
n'esistaieot plus, ainsi que les bau:r à emphytéose. Et quant
à ce qu'ila cliaent que ces bam esigent une législatiou *"'*
particulim et très-compli91dt (ihid), nous ne voyons pas
que la matière comporte réellement ni de plu grandes p.,._
tt'cularitrs' ni plus de c:omplication, que celle d~s autrea con-
trats.
Ainsi, sans attendre, à cet t'gard , les ordres da GouTet"-
DU TB.JB111'AL Dit PARIS.

nement, anquel ils en réfèreat (i/Jid), et qui, ea Yerto de


leur première mission , les a suffisamment autoriaé.s , nous
les inYitoaa à s'occuper de remplir celte lacune. Ils sont plus
en état que personne de a'en bien acquitter; -et ils ont pour
cela des matériaux tout prêts dans nos livres, dans nos Cou-
&amea, notamment dans Potlliu, qui a fait n; pnftsso un
trailé du 6ail b rente.

TITRE XIV. - Du contrai de 1«itlté.


L'article 6 porte que• toute aocié~ dont l'objet est d'une alU
• vaJear de 150 franca doit etre rédig~ par écriL " Cet
araide abolit -lea IOciil/8 taûilJa. qui se contractent entre
certaine• peraonnea par Je seul fait de l'habitalion et vie
commune peodaat an et jour, avec communication de ·
gaiP1 et de profita. Ces 1ociéta avaient lieu aulrefoü dans
tout le paya coutumier; et elle• sont encore admiaea dans
plaaieurs CoU1Ume1 , où l'usage en est fn!queot, aor:tout eu..
tre les habitans des campagnes : Chartres, Dreux , Troye• ,
Sena, Aai:erre. Noua ne parlom que de celles des Cou-
tumes iadiq*• qui font p.artie du ressort du tribual 4l'•P"'
pel de Paria.
On doit louer lea aateun du projet cle CMe d'&Yoir sup-
primé ce débrh de nos inatituûon1 gothiquea. Lea sati'••
taisihles forment one exception dagerease à la règle , al
uge et ai néceasaire, po..le par l'ordonnance de Moùins f
qui.défend d'admettre la prea.e teslianoaiale en matière de
convenliom, a a-delà d'une certaine 1emme. Elles préaeo·
tent d'aillean 1111 fait difficile â conatater, aompUqat§ ~ana
aes d&il1, souvent ohacar et trèHquiYoque dana IOD carac.
tère 1 qui dépend pri11cipalemeot de l'inten&iob 1 il ea n-
aolte beaucoup de procès.
C'eal cie qai avait détermia• preaque gdft•ralemenl leA
ndaçtearl de DOS Coutumes à les proscrire; quelque....
dme anat. l'ordonnance de l«loolios. Celte 1uppreaaio• . .
Flore d'aucun avantage r4el ceu qui veulent c:ontr•otet dl
OJISE&VATIOlU

pareillea tociétéa, dont l'utilité et même la nécessité pour


beaucoup de personnes ne peut pas être révoquée en doute ;
ils seront toujours les maitres d'en contracter, en les écri-
Tant ou les faisant écrire, comme toutes les autres conven-
tions.
1ISS• Mais lea rédacteurs cln Code ne s'en tiennent pas là; et
•4'• l'arûcle 8 ajoute: " La loi ne reconnatt que la société uni-
• 1'enelle de gains , et prohibe celle de toru l>km pmao d
• à 9t!llÏI', saaf la communauté conjugale. • L'article 9 dit
encore que • la société uniYenelle de gains comprend tout
• ce que les parties gagneront et acquerront pendant la du-
• rée de la IOCiété , soit par leur indaatrie peraonoelle , soit
• par la jouluana de lean biens préseos. • Et l'article 11
ftpète que • les biens que les aaaociéa possèdent au temps
• do contrat a 'y entrent 'flle pour la jouiuœu:e ; cem qui leur
• échoient , pendant la 10ciété , par succession , donation
• ou legs, n'y tombent en aucruu rnanièn. • Le tout sana dis-
tinction du meuble et de l'immeuble.
Nou croyons que cea articles vont trop loin. Il y a dea
penonnea qui ont si peu, qu'eQ réunissant tout leur aYoir
présent d fatur , elles trouvent encore difficilement de qaoi
austenter leur faible existence. Combien n'en a-t-on pu ns
qae le malheur des tempa avait réduits à cet état , quoique
nés &Yec de la fortaae , et accoutumés à une Tie aisée ! La loi
doit ae prater à toutes les situations ; elle doit s'adapter à
tous les besoins que les circonstances peuvent amener , et
n'en contrarier aucun. D'autre part , il semble raisonnable,
quant à la IOciété univenelle de gains, que les meubles en
fauent partie, et n'y entrent pas po14r lajouiuanee sealemeot.
Les meoblea sont comme le fonds naturel de cette esrce
de société; et c'est ce qu'ont pensé tous les rédacteurs de
Couta.mes, qui se sont occupés d'en tracer les règles; c'est
aussi ce que nous voyons dans la communauté conjugale.
Si le mobilier est esclu d'une société universelle de gains•
que ..a-t-il s'emaivre? Il faudra , en éublissut une pareille
DU TJUBU11AL DE PARIS.

10Ciété , commencer par' faire im-entaire , à l'dlet de cli~


1inguer les meubles qui appa~enoent à chacun des associés,
et faire ensuite ou récolement tous les au~ pour coua~ter ou
les augmentations ou les pertes; il faudra , à mesure que
chacun des associés recueilJera one succession , o~ fera en
meubles quelque acqoisition on peu marquée , avoi~ recours
à de nouveau inventaires. Quelle gêne et quel embarru
imapportables 1 ,
Noua proposons de substituer aux articles du projet ceu
que voici:
• Art. 7. Lea aociété.s sont universelles et particulières.
• Art. 8. On distingue dem aortes de sociétés univel"-
• 1elle1 ; la aoc!été universelle de gaina , et celle de toaa
• bieaa prâeaa et à venir.
• Art. 9. La société univ~rselle de gains renferme tout ce

" •

que les parties acquerront par leur industrie , à 4'ilqoe
litre que ce soit, pendant le cours de la société. Les meu-
• blea que chacun des associés possède au temps du contrat,
• même cem qui leur échoient clans la suite par succeuion ,
• donation ou legs , sont compria dans cette société : leurs
• immeubles penonnela y eotrent am.si, mais polll' la jouis-
• aance aealemenL
• Art. 10. La soc~té de tous biens pré~na et à venir est
• celle par laquelle les parties mettent en commun tous les
• biens meubles et immeubles qu'ils possèdent actuellement,
• et cem qui lear adviendront par la suite; elle co~prend
• même les immeubles qu'ils pourront recueillir par succes-
• a.ion , donation ou legs , et ce non-seulement quant à la
• joaiNance , mais quant à la propriété.
• Art. 11. La simple convention de société , sans autre
• explication, n'emporte que la société universelle de gains.
• Art. 12. On peut contracter société de cer~ines choses
• ~rminées, ou simplement de leur usage, ou de fruits à
• ea percevoir. On peut e'asaocier égal~eat pour l'exercice
:alb OUUVATIOD

• de quelque métier oa profe.-io~ : ce sont des sociétés par-


• ticaliérea. •
til. ,. L'article 13 parle des sociétés de commerce, dont on dis-
'• d•
da. •· tJogae trois espèces ; et les quatre articles suivaos, ainsi
f!U'un trb-grand nombre des articles ultéricurà'jusqu'à la fin
da titre , sont relatifs à ces sociétés , dont il avait été déjà fait
mention daD1 les articles 4 et 6.
Les rédacteurs ae sont écartés, à cet égard, du plan qu'ils
a'ftlieot tracé, et auquel jusqu'alors ils avaient été fidèles;
celui de renvoyer au Code commercial tout ce qui regarde Je
c0111merce. Il faut de PuniConnilé : oa les soeiétû de com-
merce doiHat être reuyoyéa au Code commercial , 011 le
Code ciril doit comprendre anc elles, et -les lettret-ele-
change , et les faillites, et les coatrats d'atermoieDleDl , et
le mode d'exécution des contraintes par corps, et gén~rale­
ment teut ce qui intéreNe les commerçans•
• TITRE XV. - Du pr&.
1907 L'article 3:a décide une grande queslioo politique, celle
c1e aavoir ai le législateur doit et peut même nec aaccèl
fi:a:er le tau de l'iatér~t. Noua la croyom bien décldc!e, am
moyen de la restriction posée dans l'arLicle 35. Mais iJ .fau-
drait 6ter de l'article 3:a les derniers mols: n1"1alll ln circon-
1tan&U où l'Etat u lrouH, qui laiueraieut croire qae le
Gouvernement , c!Jaa cette tilatio11 • peut cooaulier , coaune
on l'a fait autrefois en France, son iatérêt da molb.eqt;
celui , par Hemple , cle décourager les emproDta par~
liera, afia que l'argent reflue vers lea emprunta pablic:e.

TITRE XVI. - Du dipit.


a&Sa Art. 31. li •e parait pu euct de dire que le cWp6t d'h&..
tellerie ed rqardi comnu un diP'I nit:e11aire. C'est an clé-
p6t d'un genre particulier, et qui diffère, à plmieura 'garda,
clu cUp6t ordinaire ; mail ce n'eat point un clép6& adcuaaire 1
DU TR.lBUNAi. M PARIS.

oq ne connait poor tel que celui dont il eat parlé danS l'ar-
ticle 3o.
·Art. 35••••• " Saiivaut lea cin:omtaoeea du fait et l'tlt11t .-
1954
• des personnes ••••• ,. L'ordonnance de 1'67, litre XX,
art. 4, dit: • lllÎvaat la qflllliti des penonnes, ., c'eat-~ire,
leur moralit4 , lew bonne G& le11r mauvaia4s réputation ; ce
qal ut plu jute.

TITRE XVII. - Du mandat.


Art. 24- •••• • Et qu'il ait mhltilué quelqu'un DO&eire- 199'
• ment incapable ou SUfleel. » Ce mot ou auspect est bien
..agae ; il faudrait dire , ou billcnuamt r:upet. .

TITRE XVIII.- Du BOfJe et du nantissement.


Art. :a. • Le priruége n'a lieu ••'âutaot q1.1'it y a un acte 107'
• ptWé d.anl notaire GOv. minuta. » Et po11rq11oi un acte tk-
Wllll notaire i' poDrqaoi Qe se conleaterait-on·p14 ~·an écrit
double socu 1ignalure priYée qui aQtait acquis d4te c:er-
taine par l'enregistrement·, ou par le décès do l'qrus 6e1
·parties? .... On a copié , AD~ y Caire auenLioo, cet article
dus l'ordonnance de 1673. Mais alors le cootrale des actes
a'eziatait pas, il n'a éié établi que par un édit cftl 16g3 polll"
lea actes devaat notaires , el par un édit de 1705 pour ceus
I01LS aigaatare priv6e.
Lea rédacteon n'ont point parlé de l'andc'hrùe ou contrel 1071
~/, qui esl pour les immeubles ce que le UQlÏIM-
ment al pour les meublel. n &udrait en dire quelque
choie ; el la vraie place de eea deus contrats serai& au com-
menœmeat du line , parmi les eugageme111 ajoutés co1WDe
sàretéa aus obligatio111 principales, entre le tiLre d11 cau-
IÏDIUlellWd et celui Ja priPilqu et kypotltèques, Alon , toua
ces engagemena aeceaaoires se préaeoteraien& avec ordre ~
1U1 iaterniption: contrainte par corps, uu1ior&11em~t ,
gage ou oantiallsnent, contrat pignoratif 011 anlichrèM ,
pri vi.léges et hypothàques.
OBSJlBVATIOKS

TITRE XIX.-Des contrats aléatoires.'


•9'4 La d~nition du contrat aléatoire 1 contenue ea, l'art. 1",
paraft extrêmement vicieuse.
• Le contrat aléatoire, 1 clit-on , est celui par leqJJel
• chacune des parties contractantes s't:nf"Bt: à donur ou à
cr foin une chose. • Il y a des contrats aléatoires où les
contractana, en effet, •'msasent simplement à donner ou à
foin: tela sont le jeu et le pari , cités pour exemples à la
suite .te la cUfinilion ; tel e•t aussi , dans ! 'mage ordinaire,
le contrat d'assurance. Mais il y en a d'autres où l'an .Jea
contractans donne actuellement sana attendre l'énnement
da risque, où le contrat en conséquence est réel, et non pu-
rement consensuel: tels sont, le prêt à la grosse, et le contrat
de rente viagère. Ainsi, la définition, pour ftre exacte, de-
vrait clire : cr par lequel une des parties contractantes donne
• ou/ait, ou s'engage à donner ou à faire.»
L'artide continue: • et ne reçoit, en équivalent de ce
• qu'elle donne. » li faudrait clire, suivant l'observation
.. prkédente: cr de ce qu'elle. donne ou pro~t. •
L'article ajoute eo6n " que h risque dont elle l'est cltar-
• ~, et qüi dépend d'un événement casuel et incerta.in. •
C'est surtout ici que la définition pèche. Comment conce-
voir, clans un contrat intéressé de part et d'autre, un
contractant qai promet de donner ou qui donne , et qai ne
recevrait, en échange de ce qu'il donne ou promet, que le
rilfue dont il s'ut charsé lui~même ? En ce cas, il donnerait
tout , et ne recevrait rien. Il y a visiblement erreur dans
cette partie de la dé6niûon ; et il faut prendre le contre-
pied ; en substituant à ce& mols: k risqutJ dont elle s'est eliar-
8H, ceux-ci: « la chance du profit qu'elle espère, ou le
• riaque dont s'est chargé l'autre contractanL •
!foas croyons qu'il est facile de donner do contrat aléa-
toire une définition plus juste et plus simple. Voici les no-
tion& que nous meurioo.a à la place de l'arc. a•:
DU T&JBUNAL DE PARIS. 285
1t Le contrat aléatoire est celui oà chacun cles centractaus

• court le hasard de gagner ou de perdre ; ce qui doit être


• déterminé par un événement futur, ou par un fait actuelle--
• ment inconnu de part et d'autre.
" Dans ces contrats , chacDD reçoit ,' en équivalent de ce
• qu'il donne oa promet, le risque subi par l'autre con-
• tracaant.
• De ce geôre sont, le contrat d'uaorance , le prêt à
• grosse avent•re , etc. •
Suivant l'article 2 : • La loi n'accorde aucune action pour 1915•
1961
" le paiement d.e ce qui a élé gagné au jeu ou par un pari ,
• e.sceplé pour les jeu:r propres à ~rcer au fait du armes;
• tels, ajoute-t-on , que l'exercice au fusil , la coursa à
• pied OM à cJugaJ et de chariot, et le jeu tù pall.1'14. ,, Le jeu
tù ptnll'M ue peut pu être regardé comme propre à eurr:er
•fait tla arma , si ce n'est clans un sens trèa-étenda , en tan&
qu'il fait partie des e:rercices du corps. li en est de même , à
proportion, tla courses à pkd oM à clleval et de chariot. Il n'y
a que l'exercice au fasil qui soit proprement de l'esp«\ce
indilfllée. Mais d'ailleurs, n'est-ce pu aller trop loin que
de n'e:rcepter que les jeu:r propra· à nucer aafait du ar·
ma ? On trounn. quelques lois romaines , ou même fran-
çaiaes , qui on& disposé ain$ ; mais la jllrisprudence, plm
douce, exceptait depuis long-temps et en général toua jen:r
a•e:rercice' qu'elle tenait pour favorables' comme propres
à augmenter ou entretenir la force, l'adresse, le courage
et la santé des citoyens.
L'article dit encore: • A l'égard de ca sortes de jea:s
• (il faudrait ajouter d tla parû), le juge p.a dénier
• l'action quand les sommes jouées et pariées euèdent •4
• fnncs; • PEUT dénier, il' POU UA donc aecorthr l'action
poar q•lqae somme que ce soit , et bien au-dessus de 24
f'raacs ; ce qui amène l'arbitraire, et'rend iaatile la fixation
portée par l'arlicle. La constitu.lioli de Jrulinien., que les
rédacteurs paraÎllellt avoir prise pour guide, dit , en termes
OBSllY ATIOl!(S

aLsol11t 1 qu'o.11 ne poutta joaer au jem qu'elle permet,


plm d'1111 écu .t'or pour claaque partie: Md n« pn711ùtünw
_ . in Iris luàue •lira wuun 19/idam. L. 3. c. de a/t!JtÙllt'ÎJllU,
Nous proposons de rédiger l'article aioà qu'il saie:
• La loi n'accorde action poar le paiement de ce qui a été
• gagné au jeu ou par 1111 pari , que lorsque le jeu ~ un
•jeu d'tureiu, et que l'objet du pari est honnête.
• A l'égard même de ces sortes de jeux' el des paris 1 le
cr juge doit dénier l'action , tolllea les Cois.que les 10111mea
• j~ea ou pariées ezcèdent•••••• (la somme que l'on
• Toadra désigner ). ..
1976 L'article 12 énonce que "la rente 'fÏagère peut 4tre con-
• atituc!e au tam que les partie& cODtract.antes jugent à pro-
• pos ; • maïa il ajoute : 1auf 111 esaptilln.t Û-llf'rÙ. El en
e.O'et les arliclea qui aaivent déterminent 1ID tau& que la
rente ne pourra oatre-pauer , soit IJU'elle soit criée sur ue
ou plaaieurs têtes.
Noua croyons que les rédacteurs ont encore ucéclé .:11
eeue partie, et ont ou'blié la règle qa'ils s'étaient faite, cl'é-
.ïter ltl tl~e am/JiJion d1 .oaloir loul ri1ler d tord pri«ÂI'
(Dise. prilira., page i11, de l'éd. io-4")·
S'il est •ne cbo11e qu'il Caille abanclomter aax spécula-
liom c1n particalien' c'est usurément la matian·des reates
'fiaFres.
Qu'en 17g3, lorsque l'oa voulut c:onvertir en perp4tael
le viagw IDr i'E.cat; que' depuis 1 et en l'au 6, lorsqu'il a îall•
autoriser les débiteurs de rentes viagères contrac\éa &Odl
le -règne d• papier-mon•ie, à ea demander la rédocli.oo,
b loi ait ••yé de mer fe tau. c1e ces 1ort.ea 4e renaa • cela
~taie nkesaire, co•~uelDIRtnty jn&e et sagtr. ·
Mais que dms a 4tat ordinaire, où rien n'oblige le légis-
btear à • mfler de Cette·mati.on, il y ia&enÎ8119 , . UD . .
glement 9énéral, gradœ IU1' la proportion des àgea ; quel
peul t111e le fnôt d'IJlle pareille malll'e?
Ceat sar i.t Aga uniquement pria d'une mani•re ab.-
DU T&IBU'ftAL DE PARIS.

straite que la loi règle le tau des centrata riagen ; ea il est


~rident qu'elle ne peut pas avoir d'autre base. Mais combien
d'éll!mens, autres que celui-là , entrent dans les sp!culations
dea particuliers, lorsqu'ils déterminent le tau• d'Olle reate
Yiagère: l'état de la santé du rentier, sa complezioa, aa ma·
nià'e de Tivre , etc. , etc. •
La loi est téméraire, et elle est injuste, lorsque , prenant
la place des conlractans, elle veut faire· elle-m~, ~tau
moyen cl' une disposition générale, ce que les seuls partic11-
lien peaYent Caire dans llD cas donné.
Nous croyons qu'il faut supprimer les afticles 13, r4 et
1 S, et ne laûaer subsister du 121 q11e ces termes-ci : cr La

• rente riag~re peut être consLituée au tauz que les parties


• conrractaotes jugent à propos. "
Les rédacteurs, dans le détail des contrats, n'ont point 1;... J-
IÎL1S.
pnlé ae la transaetion, ni du compromis et de l'ar6ilr0fl!.
Apparemment ces contrats doivent trouver leur place .dans
le Code judiciaire, comme moyens d'empêcher ou de finir
les prods; il aurait é&é bon d'en averLir.

TITRE XX. - De la pre1criptitm.


L'article 5 omerve que "les juges ne peuvent pas sup- aaaS
• pléer d'office le moyen de la prescription. " La maxime
est certaine; mais elle admet néanmoins une limitation qu'il
f'.aadraitesprimer : 1t1Mj tlan1 lu matièru qui inlirwent l'ordre
pv/>li&, tels que les délais pour les reciuêtes civiles, et autres
-:mblab\es.
ArL 27. Am eoclroilS où l'on a mis huitaine, il faut sobsti- ..,s
taer tlét:atle.
Ara. .ag, 3• olûâ. Au lieu de .tOllUlllUion, mettre co1J1111Q1'- 11 '1
~ Une .,,,,,,tllio,,
ne parait pas susceptible de -pénmp-

L'article 44 fc,rme double emploi avec l'article 8, qai :r..


dit, en gâaéral, que • la .nation , lea étabU..mens pùlics ea
OBSEBVATIOlU

• les commanes, iont 1or1mü tlU2; mhna pracriptiou q. la


• parliculierÎ. •
L'article 45 serait mieux placé à la 6n da titre.
· La prescription de dix et vingt ans est sujète à de graves
ioconvéniens que manifeste la simple lecture des articles 46
et47. Cetae erescription est différente, suivaqt que le proprié-
taire contre lequel on veut prescrire ést présent ou absent.
Il faut donc commencer par définir ce que l'on entend par
pruent et par ah&ent. L'art. 46 décide que le véritable maître
est réputé présent, s'il habite dans le ressort du tribunal
d'appel dans l'étmdue duquel l'immeuble est situé; absent,
s'il est domicilié hors du m~me ressort. Mais peut-on dire
que, dans un tribunal d'appel qui a trente ou quarante lieues
de rayon, quelquefois plus, l'individu placé à l'est, dans un
des points de la circonférence , soit véritablement présent à
l'ouest, dans tous les points de cette même circonférence ;
qu'un homme, par exemple, domicilié à Sainte-Ménéhould,
soit présent à Dreux ou à Chartres? Et, au contraire; celui
q~i habite sur la frontière du ressort peut-il être réputé ab-
aent de l'autre c6té de la frontière, sous prétexte qu'elle ap-
partient à un autre ,ressort? On peut atténuer l'objection
jusqu'à un certain degré, en circonscrivant dans des bornes
plus étroites l'espace ~ù l'on sera censé présent; en statuant~
par e:temple, qu'il suffira de demeurer dans l'étendue da dé-.
parlement où est situé l'immeuble, comme autrefois il suf-
fisait d'habiter un m~me bailliage ; mais on ne fait, par là ,
que déplacer la difficulté , qui reste toujours , et regagne
d'un c6té ce qu'elle perd de l'autre. Il y aura, en ce cas,
moins de présens véritablement absens; mais il y aura plus
d'absens véritablement présens ; tous ceux qui habitent la
partie limitrophe d'un département étant réellement pré.9ens
à l'ég~rd les objets de l'autre département sito~s dans leur
Toiaioage, quoique la loi suppose leur absence.
Ce n'est pas tout; cet état de présence 0'1 d'absence peut
nrier. Oa peut être présent pendant quelques. années, puia
nu TllJBUNAL DE PAllIS.

absent plusieurs autres , revenir ensuite ; ce qui oblige à se


ieter dans des calculs, peut-~tre clifficultueu, po~ déter-
miner Je temps de la prescription.
Il nous semble qu'on éviterait toua ces embarras en pre-
nant un terme moyen entre les di.1: et vingt ans , lequel
terme suffirait pour prescrire , sans distinction aucune de
propriétaires préseos ou absens. Ce terme pourrait être de
qui.nœ années, qui , rapprochées des trente ans requia pour
la très-longue prescription , établiraient assez le privilége de
la bonne foi·sur la mauvaise foi, dèsqoe l'une pourrait pre1-
crire par un espace moitié moindre.
Suivant l'article So, • Il sut'lit (dans la prac:ription de dis .,..,
• oa vingt a.os) qu!t la bonne foi ait existé au moment de
• l'acquiaition. •C'est ce que décide le droit romain; maû,
en cette partie, nous l'avions abandonné : le droit nalW'el ,
~ui oblige de rendre le bien d'autrui, et défend dt se l'appro-
prier, noua avait para préféraLle.
Art. 51. Au mot 11rchillck, il faut substituer celai d'entre- n70
pnMUrtle MtimNÎ8, ou cem de tnafOn et cAarpenliu. Il n'y a
que lea maçom et charpentiers couatructean d'an bàtiment,
en m1 mot les entrepreneurs, qui soient garans des mal-èa-
çons; l'architecte n'est sujet à celle garantie que lorsqu'il
est entrepreneur.
La jurisprudence avait admis une autre prescription de
di1: ans, relative à une autre e11pèce de garantie, celle due
par les procureurs ou avoués, pour les nullités qui ae ren-
contrent dans leurs procédurea, et qui proviennent de leur
fait; il conviendrait d'en parler.
Art. 53, 5• alinéa. • Celle des domestiques 9ui u louent à
l'atmie..... • Il faut retrancher ces mots : qui u loiunt à fan-
nie. C'est bien une des raisons qui foot qu'on ne peut établir
un eapace moindre pour la prescription des gages des do-
mestiques, puisque , dans les campagnes, les domestiques se
louent ordinairement à fannie; mais quand ils se sera.ièot
v.
011.Œll VATIO'NS

loués pour un moiadre terme, ou qu'il n'y en aura il même


aQCon de convenu, il faudrail toujours on an pour prescrire
conlre eus, d'autant ci..ue le projet ne marque, à cet égard,
aucun autre temps de prescripti.on.
Art. 54. Après ces mots : ou dep,,U la ri«>cation dudils..
llf10UÛ, il faut ajouter : 011 le dicù tk la partie 9ui lei a consti-
hlis. C'est ce que portait le réglement de 16g2. Le mandat
liait par le décès. du constituant, comm.e par l~ révocation
du consti.lué.
Le projet de Code ne parle ·de prescription qu'à l'égard
des huissiers et avoués 1il n'a rien dit des ~otaires. Il parai-
trait raisnflnable a~~tendre à ces of&ciers la prescription de
ein4'. ans, qui est la plus longue dl: celles établies relativemenl
a•s avoués.
Mû/. • II y a encore , à l'égard des officiers ministériels, qne es-
pèce de prescription ou de lin de non-recevoir, résultant de.
la masime piècis rendues, pièces payées. Suivant celte règle,
les huissiers, les avou~ et les n~.taires sont non-recevables à
demander à leurs cliens le salaire des esploits dont ils ont
remis 1'5 origioaus , des procédures dont ils ont rendu les
dossiers, et des actes dont ils ont délivré les e:spéditions. On
aurait pu Caire lm!ntion de cette 6n de non- recevoir ~11 titre
tks con11Mtions en ftniral, parmi les présomptions de paie-
ment; mais il Ca11.t en parler quelque part, el, à défaut d'un
autre endroit , on peut. I• mettre ici.
llW, Enfin, les ayoU.S étant obligés, par les réglemens, d'a-
voir DD livre-journal, sor lequel ils écrivent les paiemens.
qai leur sont faits par leurs parties , le 4léfaut de représen-
tation de ce joW"Dal forme encore contre em une fin de non-
recevoir.
u76 Art. S7. • Les juges et aoroo& sont déchargés des pièces.
• cinq ~os après le jugement des procès. • Le réglement
de 16g2 dit trois ans po.r les juges; ce qui parall ploa juste,
le juge n'ayant ces pièces entre les mains ~ue mo~entané...,
DU T&IBUNAL DE l>A&JS.

ment, et n'étant pas, comme l'avoué, l'homme de la partie.


Le lenne de trois tJ1U, indiqué pour la revendication dont n71
parle l'article 6o , est bon ; mais il faut dire que la rnendl-
cation pourra être faite en tout lfmpj, ai l'effet volé est en-
tre les mains du voleur ou du re1~él~ur , •uivant la maxime :
Rei fl.ll'tit>œ œtuna auclioritas esta. .'
Il faudrait alll9Î ajouter quelque chose à l'article 6i; ces ulo
mots, par exemple, après qu_'il a été fait mention du mar-
chand : " ou en génér!ll d'une personne c'onnue , et qu'on ne
" pouvait naturellement soni>çonner' de vol ... Voyez Domat,
liv. 3, du droit puh., tiare VIII, art: 10.
Nous répétons , en finissant, l'observation plusieurs fois
faite, que nous n'avons pas entendu relever les simples vices
de rédaction , qui auront sam doute été aperçus par les ré-
dacteurs em-memes, ou qu'ils corrigeront aisément en re-
lisant leur travail. · ·
Lu comm;uairu du trihunal d'appe_l sian_I à Pri; litJne,
Ta1t1LuAao, Aoui.a.

N• 14. 06-rvationa ~r différeu litiw ou artû:la d~


projet , prûentkl au Cou~t par la com-
mûaion. du tribunal d,•appel du départtJrnem tk "1.
Y ier&11e. ~nt A POITIERS; Mtig~ "" ~ t:f
de l' ""ia du membrei du tribunal. '

LIVRE PRÉLIMINAIRE.
TITRE III.
Art. 2. Il faudrait déterminer un mode· pour faire connat- 1
tre am ju.ges de première instance la date de la publicati~n
de la loi ; par exemple , charg~r ·1es commissaires prèl le~
tribunaux d'appel, de leur envoyer un bordereau. .·
19.
OBSE&V ATJO'N8

LIVRE PREMIER.
TITRE PREMIER.
Art. 5. Il paratt convenable d'ajouter un article qui se
trouve dans le projet du ci1oyen Cambacérès, el qui est
ainsi conçu : a Les étrangers, pendant leur résidem:e en
• France, sont soumis aux lois de la répubfü1ne. ,,
Art. 24. Cet article et quelques autres décident que la
mort civile n'a lieu que du jour de l'exécution du condamné,
el non du jour du jugement contradictoire; or, c'est un
principe erronné et , d'ailleurs, en contradiction avec des
articles même du projet de Code.
1• =I.e principe erronné: voici d'abord les conséquences
dangereuses qui en résulteraient. JI s'ensuivrait, si la mort ci-
vile n'avait lieu que par l'exécution, que dans l'intervalle
du jugement contradictoire à l'exéculion à mort le con-
damné jouirait de l'intégrité de l'état de citoyen , qn'Il
pourrait vendre , donner son bien an .premier venu, à vil
pris, peur en disposer suivant les intérêts de ceux qui l'en-
toureraient dans ses derniers momens, où l'on a souvent la
tête perdue, les -héritiers seraient privés des biens sur les-
quels ils devaient naturellement compter : ainsi , voil.à le
danger du principe; en voici le peu de fondemenL
Celle question est parfaitement discutée dans le Traité
de la mort civile, de Richer: il rapporte des autorités pour
et contre. Le sentiment de ceux. qui pensaient que la mort
civile n'était encourue que par l'exécution était principale-
ment fondé sur ce que les jugemens criminels se rendaient
dans le secret de la chambre, et n'étaient connus que fors
de la prononciation qu'on en faisait à l'accusé presqu'au
moment de l'exécotion.
Or, un jugement ne peul avoir d\~ffet que do jour qu'il
est connu des parties intéressées; et pois, si on se détermi-
nait pour la mort civile do jour de l'exckution seulement~
DU TRIBUIUL DE POITIERS. 293
c'était en haine de la confiscation, et pour conserver aux fa-
milles les biens de ceux qui meurent ~ans les prisons, après
le jugement renda.
La forme actuelle des jugemen1 criminels enlrafnc tl'au -
tres résultats : le jugement est rendu et prononcé en pré-
sence de l'accusé et do public; le jugement doit donc ,
dans l'instant même, produire tout son effet. La mort ci-
vile n'est pas l'effet de l'exécution, elle est l'effet da juge-
ment même qui déclare un homme coupable, el le retran-
che de la société.
IJ parait donc ploa conforme aux principes de dire d'a-
bord, comme dans le projet de Code: La ~rl cÜJik n'ul
e11eounu m juse111enl par contumace, que du jour de fe:Uculion
par effisi~; parce qae les j1,1gemens par défa11t a'OIJl d'effet
11ue par la signification.
Mais les jogemens contradicloires doivent prodaire leur
etiet au moment même oà ils sqot prononcés en présence
des partjes intéressées ; par conséquent, la mort civile est
eqcourae du jour d11 jog«i"'ent conlradictoire.
2°= No111 avons dit que la déciaion contraire de l'article 24
emportait contradiction avec des articles du même Code,
}'article 16 (page 8 de l'édition ha-4°), les articles 28 et 29
(page~), et l'article 4 (page 1o8), qui fait eacourir la
morl eivile da joar du jugement.

TITRE II.
Article 4- Il faut ajoaler à procuration spéciale le mot S6
aul1"nlÜ/ue. ·
Art. 9. Il faudrait que les registres fussent envoyés par 'o
les préfets, et qu'il y e6t, en tête de chaque registre, une
formule imprimée des actes qu'il doit contenir.
Le projet do citoyen Cambacéres le disait.
Art. 57. La première partie, déjà prescrite, ne s'observe 71.
et ne a'obsuvera point.
OUEll VATJ01'S

· J.a deuxième par1;e du même article , impraticable par


l'éloigoemeot ou·l'abseoce de l'officier pubJic.
JI ,·aut mieux ne pas faire de lois que d'en faire qui cer-
tainement n'auraient~· d'exécut.i on.
L'article ne doit 5!1bsisler que pour la défense d'inhumer.
avant les vingt-quatre heures do décès.
13 Art. 70. Il faut tpr~o~~~~~ des peines contre les parti~s
ou témoins qni &e comparattraient pas, autremènt l'article
pourrait 'l'ester sans !!:técution.

TITRE III·
101 Art. 3. U raut retrancher. de' cet arlicle ces mots : sous
tous lu rapports: il s'ensuivrait qu'un ho1Dme qui a encore
son domicile politique à La Rochelle , ne demeurant à Poi-
tiers qoe depuis neuf mois; pourrait être assigné, par dé-
laiSlé, à son domicile politique de La Rochelle. L'art. g
dit la même choae expressément.
Il paratt convenable de refaire les articles relativement
aux CoDctionaaires publics à vie.
Les droils civils iles citoyens étant les mêmes dans toule
la répqbliqae, il paratt mutile de comerver l'ancienne dis-
tinction de domicile de droit et domicile de fait.
La queation du dO'micile à l'~gard des fonctionnaires n 'a
plu de trait qu'à le; ÎC)nne des assignations qui peuvent leur
être données, et'·aux'ti-iLiinain qui doivent connaflre de leurs
successions.
Il conviendra donc de dire :
" Le domicile des foactionnaire1 public1 à vie su.je-. à ré·
" siclence est le lieu où ils ont commencé à exercer leora
" fonctions.
« Ils ne peuvent ~tre auignés que par délawé au lieu d.e
" leur résidence , el cités, en -affaires· perà'onnelles, que de-
" vant les juges de leur résidèDce ; les affaires concernant
" leurs succe$Sions sont portées devant lea mêmes juges...
·Quant aux citoyens n'ayant point de fonctions es.igeant
DU TIÙBU?(AL !JE POITIER~

'résidence , et aux fonclioooaires publics o.u privés à lemps,


leurs domiciJcs se forment .comme·le .dit Je projet de Code;
cepeodant, pour éviter Jes procès que peut entraîner le mol I°"
ï11temi'on, il faudrait ajoute,r quelque chose qui délcrmidt
comment l'ioteution se prouverait. Il n'y a pas de meilleur
moyen pour éviter les doules sur l'ioleo!ion, que d'exiger
qoe celui qui veut .établir ~ domicile dans uoe nouvelle
demeure en fasee, dans le moment ·même, sa déclar~tion à
la municipalité ; autrement , il est toujours présumé-conaer~
ver aop dernier domicile iusqu'à l'e1piralion de l'année
après laquelle )a loi fait changer le domicile.

TITRE IV.
Art. 8. La seule absence de cinq ans ·sans nouvelles est ch. J..
Com.
·suffi.saule pour l'envoi en possession , sans les circonstances de
particulières rapportées dans l'arlicle. ..
•''·
Art. 12. Fiser la modicité, comme cinq· ce~ta francs. 1 ri
·Quand le mobilier- est modique , il faut éviter les frais qui
· coo&0mment. le ga.ge des. créanciers, autoriser le juge-de-
paix à vendre à la suite de la levée des 1cellés, sur af6cbes
préaJahles. ·
On ne peul pas obliger Je c:ommissaire à se déplacer; sur-
tout au loin; il faudrait y auhstituer uu fonctionnaire pu--
blic , tel qae Je juge ·de -pai1 , ou on ·111e11ibre de la mboi'."'
cipaJité.
Art 1~. lis ne peuvent être proprié'airea incommutables, 1 . .
puisque les articles suivans admellent les enfans Wi l'ab~
1ent à réclamer b succes•ioo dans les treot:ë ana ·de leur 111a-
. jorilé. •
Les articles suivans ne sont pas assez clairs; il faut con-
sacrer ces principes d'u'ne manière formelle.
= 1 ° Que- pendant la possession· première, même pendant

trente ou cent ans; s'il n1y a qo'un envoi ·provisôire , l'héri-


tier ne peul opposer de prescription cootTe qui que ce- soic.1
= ~0 Apràs trente ans -00 peut demandu l'enve·i d~fieit6';
mais le titre peut être attaqué pendant trente ans encore,
mble par les héritiers collatéram : la pre.c:ription même
de trente am ne peul &'Voir lieu que contre des tiers , mais
non contre t'abseot ou tes eofam au.ai abeeoL Un homme
ut usez malheorem d'être quelquefois trente ans dans l'es-
clavage ou dans des tlea désertes; il n'est pas juste que, lors-
qu'il trouve les moyens de se rendre après trente ans , se.
bériliera présomptifs paiuent le priver de son bien par la
prexription. ·
Ainsi, point de prescription en ce cas, si ce n'est de
cent au.
1...._ Art. 37. Il faut ajo~ter après ces mots: do nour>Jla éma-
lad•
lie. '- nies de lu.i , ceux-ci : tkpuü n~ nwû.

... TITRE V .
Art. 18. L'intérêt des Lonnes mœurs doil aussi faire in-
terdire le ·mariage entre alliés au mJme ~: one femme
ne verrait so1"ent dans sa 1œor demeurant chez elle qu'une
rivale qai pourrait exciter le mari à faire di'f'orce; l'espé-
rance de ae marier pourrait d'aillears ·être no principe de
désordre.
Art. ·32. Les oppositioos aux mariages, qui inftaeot sur
l'état des citoyeoà, sont trop importantes pour être jugées
en dernier re•ort par les jages de première instance. Sans
passer dennt le juge-de-pai:1, il vaut mieu:1 porter ces
affaires devant les tribunaux de première instance , sauf

.,. l'appel
Art. 47 et 48. Si les parties ou l'une d'elles refusent de
renouveler la céMbratioo, quül j-,,,,üi'

TITRE VI.
••t-
do Art. 3. Les principes da Loo ordre et de la moralité doi-
vent etre les mêmes • l'égard du mari et de la femme ;
pourquoi n'autoriser la femme à demander le divorce ciue
quand le mari se porte au dernier degré de corruption, telle
DU TIUBUlUL DE POITIERS.

que de tenir sa concubine dans sa maison et sous les yeux:


de la femme! Il est juste, par récip~ocité, d'autoriser aussi
la femme à se pourvoir en divorce, lorsqu'il y a adultère
do mari , accompa~é de scandale public , ou prouvé par
des écrits émanés de lQi.
Art. 16. La déposition en présence des parties est un aSJ
moyen d'intimider les témoins' et de -les empêcher de dire
la YériLé. Cela se voit tous les jours en·matière criminelle :
des parena , des voisins ou domestiques, n'oseront dire ce
qu'ils savent de la mauvaise conduite de l'époux: attaqué en
divorce , ~n sa présence.
Ar1.2'-· Sauf lu ctU du Mctiom III d 111 ci-oprù. Il n'y
a point de sections Ill et IV.
Art. So. Il faut aasai que le défendeur en divorce soit .,s.
obligé de se pourvoir contre le jugement de divdrce 4ans
•9•
l'an de la signification de ce j~gement, et ce pour éyiter un
grand incoDYénient dont il y a des exemples. L'époux: qui a
obtenu le divorce se remarie après l'an, et a des eofans :
l'épom divorcé attaque ce jugement après deux ou trois ans,
et s'il se trouve quelques nullités dans le jugement d~ di-
' vorce , cela entrafne la n1dlilé du second mariage, et inflae
aur l'état des enfans venus du second mariage. .
Art. 55. Celai des époas: qui provoque le divorce n'est Joa
pas toujo~rs celui qui a la meilleure moralité ; il faudrait
laisser la disposition des enfans à une assemblée de famille.

TITRE VU.
Art. 7. Dans le cas même où le père justifierait qu'on lui J1J.
31&
a dérobé la connaissance de l'accouchement, il parait né-
ceaaire de fixer le délai dans lequel il pourra exercer sa
réclamation , en partant de celui où la connaissance lui en
a été acquise.
TITRE VIII.
Art. 4, C'est accorder trop de pouvoir aux pères et mè- :~:·
o.BSEa VATIONS
res; il n'est que trop fréquent d'en. voir qui prennent ·en
haine un de Jeurs enfans; il faut donc que le juge inter-
v.ienne entre eux , non pas seulement comme instrument
IJilSSÎf et de ministère forcé, mais qu'il puisse, suivant qu'il
lui pàraft juste , accorder ou refuser la détention deman-
dée, cl qu'en èas de refus de la part lfu jupe, le père ou la
mère se fasse autoriser par un conseil de fa~ille tenu en
présence du juge , lequel sera obligé de se conformer à la
décis.ion de la majorité· dès parens , ob des voisina a défaut
de pareps.
TITRE IX.
'17 Art. 46. On devrait aùui'dispeÏlser les juges des tribuoàux
civils el criminels 1 qui ont as.~ez d'occupations dans leur
état, et ne peuvent soµvent s'occuper de leurs propres affai-
res: ne pol.\vant s'absenter sans congés, il est évident qu'ils
ne peuvent vaquer suffisamment aµx affaires des mineurs.
os .t\rl. So. Une seule tutelle doit suffire pour excliser d'une
autre.
'6a Art. 76. Quelque vigilance qu'ait un tuteur et un conseil
de famille, ils ne v.eillent jamais à l'iotér~t d'un mineur-,
comme il le' ferait lu.i-mêmc, s'il était majeur: ainsi il est
injuste de priver le mineur devenu majeur de la faculté de
réclamer contre la renonciation que son tuteur aurait faite à
une succession , m'ême avec autoris~tion du conseil , quaad
cette succession a été acceptée par d'autres héritiers, ce qui
annonce qu'il y a quelque avantage à accepter. Mais pour
ne pas laisser trop incertai~e la position des héritiers en ce
cas , il faut que le mineur soit obligé de. réclamer dans le.s
trois ans de sa majorité.
1i1.10- Art. 102.11 est trop rigoureux de rendre les nomina.leurs
~· :; responsables de l'insolvabilité survenue depuis la nomination:

··-
. u,c:.,. il faudrait donc que les nomioateurs fussent continuellemeht
' 415 aux aguels pour voir sr ce tuteur ne consomme point son
'

bien i cl puis 1 rien n'e1t plus sujet à l'erreur: co111hieq de


DU TIUBU:NAL DE POITIERS.

gens sool insolvables sans qu'on le sache précisément! c'est


bien assez de les rendre garans de l'insolvabilité au temps de
la tuteUe.
TITRE X.
Art. 4. On rejète tacitement l'interdiction pour cause de '89et
tit.11-
prodigalité ; cependant , ce moyen peut être avantageux po11r cb. 3.
empêcher un homme contre lequel il n'r. a pas d'autres cau-
ses cl'interdiction, de se: ruiner et de priver des enfans de
leur subsistance. Qu'on' homme qui n'a que des héritiers col-
latéram: mange impunément son bien en folles dépenses ,
à la bonne heure ' quoique. cela ne sbii .pas .sans inconvé-
nient; mais celai qui a des enfans leur doit la sabsiStance ;
quand il la consomme en dissipations, ces en fans ou leur fa-..
mille doivent avoir la faculté de provoquer l'interdiclion.
On dira pe11t-être que la loi y a pourvu dans l'article 4o
du même titre, en permettant à celui qui craint de se trou-
ver exposé à des surprises , de se faire nommer un conseil.
Mais quel sera l'homme qui voudra lui-même provoquer
son interdiction? Celui qui aurait ce courage, loin de don-
ner une preuve de la faiblesse de :SC?n esprit , eo prouverait
au contraire, toute la sagesse; ce qla'on ne peutsuppo~r au'x
prodigues.
C'est donc aux parensque la:provbcation doi,t êLre accor-
dée contre' on père de Camille seulement. .
Art. 13. Il n'y a plus d'as..esseurs de jugei-d.e-paix; il faut ,9&
donc réformer cet oorticle.
Art. 20. A-t-on entendu par arrondissement tout le dépar- 501
tement ? car, dans l'état actuel, un notaire public a droit
d'inslrumenter dans tout le département. Cette explication
eat dans l'ordre; car si les jagemeos n'étaient envoyés qu'au
notaires'·de l'arrondissement communal, rien ne serait plus
facile que d'aller passer des actes dans un aulrc arroodisse-
•ment.
300 OBSEB VàTIONS

LIVRE Il.
TITRE I•. -DistinctilJn da hiens.
5a9 Art. 15. La loi répute meubles les rentes perpétuelles,
ce qui comprend lu rentes fonc~ru.
Il eri résulÎe de grands inconvéoiens , soit dans le~ com-
munautés conjugales, où le ~ri pourrait disposer·, sans
remploi, des· rente~ .foncières d'ues à sa femme avanl le ma-
riage, comme de tout autre meuble qu'elle ~ conféré dans
la communauté ; soit dans Papplicalion du principe de la
prescription établi au titre XX de ce Code, art. Go, qui veut
qu'en/ait de meu6lu la pobwion 11aüle titn. D'où iJ suivrait
que celui qui aurait été payé , pendanl un an ou deu:r. , d'une
rente foncière , se serait {ail un titre par la possession.

TITRE Il. - De la pleine propriéti.


ArL 2. Il serait à désirer que cet article ft\t ainsi rédigé :
" Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, 1i ce
• n'esl pour cause d'utilité publiq~e liBolemmt comtal.ie, et
• moyennanl une juste et préala!He indemnité. •
558 Art. 17. Ces mots : qui reaa cou"rait ordinairement, sont
vagues, et peuvent donner lieu à beaucoup de discussions.
Le niveau d'un élang se mesurant sur la hauteur de sa dé-
charge, l'article serait plus clairement rédigé de ~elle ma-
nière- : • dont le propriétaire conserve toujours Je terrain
" que l'eau couvre, quand elle est à la hauteur de la dé-
" charge de l'étang. "
561- Art. 22 et 23. Il semble que le principe d'équité qui fait
513
la base de l'art. u devrait aussi s'appliquer au cas préYD
par l'art. 23. '
TITRE 111.-De l'usufruit.
SBC'l'ION 1'".

HG· Art 10. Quid jurü des rentes viagères qui pourront ~ln
588
perçues par l'usufruitier ? son héritier sera-t-il tenu de rea-
DU TaI8UNAL DE POITIERS, 301

tituer au propriétaire les arrérages perçus pendant l'usu-


fruit?
Par exemple , deus époux auront veodu le bien de l'un
des deus, à la charge d'une reute viagère sur la léle du
dernier vivant : celai à qui appartenait le domaine vendu,
prédécède ; le survivant ne peul exiger la rente viagère ,
qui continue sur sa ~te au profit de l'héritier de l'époux
pr~écéclé: mais ai cet époux survivant est donataire par
usufruit de la moitié des bien• do défunt , on demande
s'il percnra les arrérages de la rente viagère en vertu de
u donation , e& si lei héritier• ne seront pu tenus de les res-
tituer à ceux de l'épou donateur?
Art. 38. L'aaufruitier ne doit-il pu être également res- 61'
poosable ·des pertes qu'il fait éprouver au propriétaire par
u négligence; par ~s:emple, 1'il laisse prescrire une servi-
tude, une rente, etc., faute d'en user, ou d'en èsiger le
paiement?
Art. 3g. Il paratt trop dur qÜe l'osufruilier soit privé de &18
aoa droit par l'abm qu'il en fait, il semblerait plus juste de
doaaer le droit au propriétaire de lui 1ervir une rente égale
à la Taleor de l'asufrui~

TITRE IV. - Du 1avituàu.


Art. 35. Il serait à détirer que l'on déterminAt la nature &sa,
et l'espèce des difl'éren1 droits de paasage, connus dans le
droit, aoaa le nom d'iter, oelru et "ia; et que, dans feL
article ' après les mota : pour r uploilation de $01' 'hiritap'
on ajoallt ceux-ci : .. et d'après 100 étendue ou son im-
• po~ce, aam qu'après sa détermination le change-
• ment de cullare paisse changer la nature 011 l'espèce de
• pauage. •

LIVRE HL-:- Successions.


ArL 22. Exclure cle la succession tout héritier majeur 7a7
qui n'a pu dénoncé à la justice le meurtre du défunt ,
3o.:a OISIUl VA TIO'NS

c'est pr~ter des armes à l'avidité de celui qw aura fait


cette dénonciation pour écarter ses concurrens. Il faudrait
au moins ajouter à ce troisi~me §:s'il est justifié qu'il en a
eu connaissance.
,s
1 Art. 3g. La deuxième partie de cet article serait plus clai-
rement rédigée, 'si elle l'était ainsi : " Ils leurs succèdent
« par égales portions , et pal' Uü1, s'ils 'tlennmt de leur chef
« 011 par souche , lorsqu'ils 'tiennent par représentation. 11
757 Art. 55.Des enfaus nalurela reconbus mériteraient plus d'6-
gards, lorsqu'ils 'tiennent à la succession avec des coJlatéram
éloignés. Or, n'accorder à tous eu ce cas, m qrulfw nomAre
fll''i/1 10ient, que le quart de la succession, c'est les traiter
trop défavorablement ; i.l parat~rait plua juate de lear accor-
der la moilié.
Il résulte même du rapproc'1ement des deux p~rties de
cet article one inconYenance frappante.
Un enfant naturel qui riendrait partager une succession

avec son aîeul ou le pèi;e de celai à qui il doit l'existence lui
ente.,~rait le tiers de la soccessioo, tandis qo'il n'en enleverait
que le quart à des cousins éloignés : comment peut-on faire
le aort de ceux-ci plus anntage1;1~ que celui des ascen-
daos?
•p- Art. 61. Cet article présente UDe injustice: il 'teut qu~
761
l'enfant naturel fasse lea avances de la Uqoidation de la
masse ; ruais , 1° cet enfant naturel , que la loi ne saisit do
rien, sera presque toujours da~!! l'indigence ; ~D puiaque l'hé-
ritier légitime a entre les mains la portion de l'enfant natu-
rel, et que la loi l'autorise, si c~ dernier succombe, à rete-
nir les avances qu'il a faites sur cette portion qu'il doit
délivrer, quel inconY~nient y a-t-il à l'obliger ~ faire l'a-
vance de ces frais?
77° Art. 78. Cet article devrait désigner les lieux où seron~
faites les publications et apposées les affiches, de manière
à ce qu'ellea .eussent la plus grande publicité.
78a Art. 82. " Si les héritien ne sont pas d'accord entre
DU TRIBUNAL DE POITIERS. 3o3.
• eux , on n;omlne el on adupte ce qoi aurait été le plus avan-
" tageoI au défont. "
1•= Qoi aura le droit d'enminer et d'adopter? seront-ce
les hériliers eus.-mêmes dont fa majorité fera loi, ou les tri-
ltanaus. pour eos.?
2 ° = 11 serait bien plus simple de recevoir la renonciation

de ceux qui voudraient renoncer, et de décider que leurs


droils seraient transmis aus. acceptans ,jure non decrucendi.
Art. 127. Il râuhe de cet uticle combiqé aveç l'art. 43 11&
du titre dei prrscriptions, qu'une possession siparéc, paisible
e& sans iaterraption pendant vingt-neur ans, faile par plu-
sieurs cohéritiers, des domaines de Ja succession, ne po11r-
r.ait écarter la demande en p~rlage: une pare.ille loi serait bien
funeste dan~ les campagnes surtout, où les plus modiques.
propriétés sont par.aagées entre les cultivateurs sans forma-
lités; aussi le ~oit le plus univèrsel avait-il consacré en
principe, qu'entre gens de la campagne, une pareille jouis-
sance pendant dix ans entre majeurs, équivalait à un par-
tage. Il est bien à désirer qu ~une loi posili.ve sanctionné cet
usage salala.ire.
Art. 132. On devrait ajouter à cet article : soit d'office par 819
leju8e-tk-("'~·
Art. 150. Cet article confie a11 sort le soin de désigner Bl'
celui des héritiers qoi doit faire les lots.
Noos y voyons un très-grand inconvénient, en ce que le.
sort peut désigner un homme peu instruit ou inepte : il
parahrait' plus avantageux qu'il fllt choisi par les cohéritiers,
de gré à gré, et que dans tous les cas les lots fussent 1irés
au 1ort.
Art. 1 54. Les formalités. prescrites pour I' aliéoatîon des u~
biens d~ mineurs seront sans doute détaillées dans le Code
jucliciaire.
Sl!Cl'ION V DU CHA.P. vn
n n'est point dit dans celle section combien doit durer • 5 d"
ch. 6.
3o4 OBSEB VATIOftS

l'action acconJte à l'héritier pour faire reacinder le partage


par des motifs de violence, de dol, d'erreur de fait ou de
lésion; mais il résulterait de l'article 194, qu'on la: proro-
gerait à dix ans : ce délai eat évidemment trop long.
On propose de la réduire à quatre ans, comme l'action
en rescision contre les contrats de ve~te.

TITRE II. - Des corwentions.


1111 Art. •4· • Le dol ne se présom€. pu, et doit ftre
cr justifié. •
Tel est le principe posé par .cet article. L'article 245 du
même titre , en parlant des présomptions que la loi aban-
donne à la prudence du magistrat, le dispense même de
toute espèce de règle sur la nature des présomptions qu'il
peut admettre contre on acte imprégné de fraude.
Ainsi, elle établit la preuve du dol par des présomptions,
après avoir dit qu'il ne se présumait pas. Or, qu'est-ce donc
qu'un vice qui ne se présume pas, et qui cependant s'établit
par des présomptions ?
.
On sait que , sur cette matière, les jurisconsultes s'échap-
paient par des distinctions plus substilea que satisfaisantes.
Pour éviter toutes ces discussions scolastiques , on propose ,
de poser en principe que le dol peut ltre proulH! par un
ensem/J/e tk pri1omptioru dont la nature et la force 10nt aban-
donniu à la prudence du masistrat; et de retrancher de
l'art 14, ces mots : Il ne 1e pmrune pm, et doit ltre justifié•
..,. Art. 38. Cet article nous a paru déplacé ; il semble appar-
tenir ezclusivement au titre XI du livre III.
•9'1 Art. 140. Cet artic~e pose en principe que le paiement
doit être fait au domicile du débiteur, hors les deux cas
qu'il exprime; d'un autre c6té, l'article 151 décide que des
offrea réelles, pour être valables, doivent être faites au liea
où le paiement doit être exécuté: or, si, d'après l'arli-
cle 140; le paiement doit être fait au domicile du débiteur,
l>U TRlBU.NAL DE POITIERS. 3o5
l\ s'ensuit qu'il doit se les faire à lui-même, ce qui présente
un sens déraisonnable.
Art. 197. Après ces mots: néanmoins lorsque la vente....... 1 J 14

on propose d'ajouter ceux-ci : ou le partage.


Art. 203. Cet article donne au mineur moins d'avantages 1 3 11

qu'au majeur. La ratification qu'il fait en :majorité de la


.-ente de ses Liens faite en minorité n'a pas plus de force
que la vente même consentie par un majeur. Celui-ci étant
restituable dans les quatre ans , il y a égalité de justice à
accorder le même droit.au mineur après sa ratification; au-
trement il n'en coâtera à l'homme astucieux, pour le trom-
per, que de contracter avec loi dans un temps .-oisin 'de sa
majorité , et , très-peu de jours après, d'obtenir une ratifi..
cation par les mêmes moyens.
Art. 223. Pour lever tous les doutes que laï.,.e la ~cti.on 1Jb
de .la seconcle partie de l'article~ il faudrait ajouter après
les mots : il en est fÙ mime th l'écriturtt mile au ·dos• ••••
ceUJt-ci : par k créancier.
Art. 227. Les actes pouvant être reçus indifféremment par 1331
da~ notaira, ou par un notaire et deUJt témoins, le troi-
sième nanu!ro c\e cet article ne parait pas asaer. clairr.ment
rédigé.
'Au reste , il noua a paru que les principes adopt's par cet
article sont trop rigoureus. Lorsqu'il est démontré que le
donataire a perdu son titre par un événement de force ma-
jeure , la transcription de la donation sur le registre public
devrait ea \enir lieu.
Art. 228. Entend-on par ce mot telle,,,. qu'un titre nouveau 1537
doit contenir la copie litt,rale du titre primordial? Si cela
ut, on ne tronv~ pas un seul créancier qui puiase remplir
celle obligal ion.
On croit qu'un tilre récognitif qui réfère seulement la
date du primordial, ou qui même est accompagn..é de po11e1-
sion, doit aaflire au créancier.
v. AO
306 OBSEB V ATIOftS

TITRE IV. - C.Ontroinu par corps.


a-61 Art. 7• Lorsque la contrainte par corps est 1lipol~ par aa
acte aathentique, il eal inutile d'obtenir un jugement por-
tant l'uécution de cette contrainte: c'est muitiplier les frais
uns aéceui~.

.. .,.
lil. 11- TITRE VI. - Du pr-Wiliges et 'hypotlùqrus•
TITRE VII. - Du lettru th ratification.
TITRE VDJ. - Des 1aisiu nellu.
Les matières contenues som ces trois titres ne forman&
qu'un seul syatbne , et les deus premiers titres surlout étant
étroitement liés par l'ideoti~ des principes, nous croyons
deYoir réunir nos obsenations.
Eclairâ par l'eqtérieoce , nous engagerons les législa-
teurs à préférer le syslême hypothécaire établi par les leis
du 11 brumaire an 7, anc les mocli6cation!I nécessaires, à
celui qu'on vent rétablir dans le projet de Code civil. Parmi
les motifs qui nous déterminent contre le système des lenres
4le ra&iication , il en est de générans et de partie.tiers.
MOTil'S GÉNÉRA tJX.

= 1• Il es& reconnu que l'affiche de l'estrait d'an coatrat


de vente, pendaat trois moia, dan.'l l'auditoire d'QD tribunal
de première ios&aace , ne donne point usez de publicité aux
ventes;
= 2° Que ce mode de purger les hypothèques est io&ni.-
ment plua cot\tem , pour les acquéreurs el pour les créan-
ciers, ~ celui des inscriptions;
= 3° Un riche propriétaire ne peut vendre une faibl~
portion de son domaine , sans amortir toutes les renies qu'il
doit ayec hypotht\qoe géaérale; ce qui est révohant;
== 4• Lu Jeures de rarification ne purgeaBl pas les char-
ges réelles oo rentes foncières , l'acquéreur ne poarra. jamaï.

·- ..___,
DU Tft1BU1'AL DE PdlTIEAS. 107
~tre tranquille ; de là le peu de confiance et le discrédit des
biens-fonds;
= 5° Enfin, les formalités exig~s pa~ le nooveao projet
demandent au moins huit mois de délai avant que le prix de
la vente puisse être distribué aux c~anciers et au:1 •endeurs,
cè qoi est également raineu1 poot tous.
Ces huit mois de délais se prouvent par ce- tableaù , fait sur
les articles mêmes du Code proposé ·:

NUMÉROS
de• MOTIF DU DÉLAI. .fGUR8.
&ancLU

46••••••• Du dép6t de l'alllche................ . 4.


48...... . D'e11:po1ition, .................. , ••• 90·
61 ••••••• A racquèreur en CH d'enchère•••••••• 10.
66••••••• Pour le viltl ••••••••••••••••••••••• • 10.
68..... .. Lpèdition et 1eeaa••••• , ••••••••• , • 10.

Tor AL pour obtenir le• lettres.. • • . • • 12,f.

ORDRE.
i9-··· ... J)éuouciation••••••••••••••••••••••• 1'6.
8o,81, 8:11. ,\.Tant l'ordre ••••••••••••••.••••••••• (o.
1:119•••••• • AYant le Jugement, .. ; ......... , •••• 10.
8.
.. ..... .............................
131 • •••••• •a• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..

'"""'······ TOt'AL................ .• . . . . . . . . . tlS.


15 •

1'30••••••• ..............•'- .................. . ludètermiu~


132••••••• lllmt.
................. ·.................. .
1'33•••••••
'"""·
Voilà donc , sans y comprendre lea dc!lai1 preacrits, mai1
indéterminés, sept mois et &rois jours, penclau& leaqaele il
.p ourra s'éleyer one Coole cl'incidens qui priveront plus long-
lempa eacore el le vendeur el les crt!:wcicrs de leur •r!e•f.
so.
308 omEllVATIONS

MOTIFS PARTICUJJERS.

Ces motifs cle rejeter sont tirés du projet même.


Les articles 8, 21 et 47, eo interdisant à un acquéreur le
droit de prendre des lettres de ratification sur les contrats de.1
précédens propriétaires, veulent que, pour purger les hy-
pothèquea créées par eux , il comprenne c\ans son affiche
leurs noms et qualités.
= 1° li lui sera souvent impossible de le faire, parce que
ion vendeur ne lui aura pas cemis leurs titres de propriété,
ni donné la désignation de leurs noms et qualités;
= 2• Rieo ne sera plus facile que d'induire eo erreur, par
des ventes successives et simulées, des créanciers éloignés;
et bient6t la défiance et la crainte nuiront au commerce· des
propriétés.
Les articles 43 et 45 introduisent encore un droit nouveau,
qui ajoute aux inconvéniens du nouveau projet.
Le premier renverse l'ordre dea juridictions , en dé-
pouillant les jugea naturels de la connaissance d'une af-
faire qui leur est dévolue par la nature même de la chose.
Le second est encore plus étrange : il suffirait , pour dis-
suader tout homme qui aime son repos, d'acheter un im-
meuble d'un grand propriétaire ou d'un homme éloigné. .
Comment a-t-on pu vouloir que divers acquéreurs qui
n'ont entre eux rien de commun, si ce n'est d'avoir acheté
des dom.aines diffé.rens du même propriétaire , soient obligés
de se rendre à quatre-vingt ou cent lieues de leur domicilè ,
pour procéder à l'ordre des deniers, el avec 'des créanciers
étrangers à leur titre, el non opposaos à leurs lellres de ra-
tifi.caûon ? li faudra donc que ces acquéreurs et tous les
créanciers éloignés dépendent du caprice les ~ns des a~tres;
qu'ils essuient dea délai• devenus interminables par les di.1-
tauces; el que les plus· légers incidens le.s exposent à atten-
dre, pendant des années entières, la distribution de leura
deniers. ·
DU TRIBUNAL D.li. POITIERS. 3og
La loi d11 1 1 brumaire an 7, sur le régime hypothécaire,
nous paraît infiniment préférable : c'est une des lois les plus
sages et les plus utiles qui soient sorties de la main des hom-
mes depuis la révolution.
On lui reproche d'avoir été dictée par le génie de la fisca-
lité; mais ce reproche est déplacé. Une inscription n'est pas
plus cot\teose qu'une oppositi.on; et la transcription d'Û
contrat , que des lettres de ratification. Elle offre de plaa
l'inappréciable avantage de la célérité, et de la plas grande
st\reté pour les acquéreurs.
On a prétendu qu'elle constituait les maris et les femmes
dans un état continuel de défiance et de -guerre intestine, qui
peut tourner au désavantage des mœars.
Ce reproche, peu mérité, pourrait également être fait au
nouveau projet. Suivant les articles 4 et 1·7·da titre VII, les
femmes mariées seront obligées de former oppositien pour
la conse"ation de leurs droits contre leurs maria; et les
voilà dans le même cas que celles qui prennent des inscrip-
tions.
Au reste, cet acte conservatoire, qui, dans les dem sy...
têmes,:era indispensable, n'est pas an acte d'hostilité pro-
pre à désunir les familles; on ne citerait pas un ellemple
d'un ménage troublé par la seule exécution de cette loi..

DES SAISIES RÉELLES.

~,' Ilnous est impossible de peindrel'étonnement et la con-:- 1k.19.


stemation généralè, lorsqu'on a voulu rappeler le régime
eirécré des saisies réelles , et souiller le Code de nos lois ci-
viles par la présentation d'une procédure contre laquelle il
n'y a qu'un cri de proscription.
Les estimables rédacteurs du projet ont fait tous leurs
efforts pour la rendre supportable ; mais il ~st des choses si
essentiellement mauvaises, que tonies les ressources du gé-
oie ne peuvent en corriger les défauts.
Par esemple , on a voulu en abréger l'éternelle darée-~
310 ouzaTA'llOftS.

en «Uciànt que Ja procédure serait sommaire, et que ~s.


f•mem seraient proaonc~• le jour de l'échéance dea cita-
tiom; maia on n'a pu fait attention que cela serait souvent
impossible. Presque tous les créanciel'I auroot dea domicilo.
élm prà det tribunaux; c'est là que seront dounées les ci-
tatiom-; le défenseur qui les recevra 4ura besoin tJ'un délai
pour demander les pièces et des instruction• à ses manda-.
taire• éloignés.
Ea pnéral , que aou a préeea&é ceue procédare ?•••
Dans l'élablillllement et la multiplicité dee ~ueetree, l'i-.
mage fidèle da régime aŒre111: des commiuairu au:i eaisies.
l'éellea, qui conaommaient teujourt les reveoa1 des objets.
saisis , et laï,eaient \omher en ruine Ica b.tûmem ; de• rece-
vear1 c1ea comigoatioo1, pour dét:orer ce qui au.ra échappé
à la rapacité 4ea premien.
De. appàta toujoun nou.veaus à la cupicliié dei avouée ;
des fermem de guerre intestine pour s'enlever entre eu.:i' ae
tribunal à tribunal, d'avooé à avoué, la poursuite d'une.
aawe réelle, comme an moyen assuré de faire leur for-
tune.
Dee citoyens paisible. et peu fortDDés, arrachn de leurs
foyera, et trainés devant des tribùnau:i aoigaés ' pour la
conserntion d'une créance dont on consommera le gage ea
fl'aj,.
En un mot, les gens de palaÎll substit~s aux légitimes
·créanciers dans le partage do prix des immeuble• vendus , e&
la raine aSNrée du débiteur et des créanciers.
Si noua entrons dans les détails, nous trouverons d'autres
défauts encore.
L'article :ù est inconciliable avec les allri.b utions actuelles
aes huissiers.
L'article 49 est un moyen dévastateur, et ouvre le plus.
yaste champ à la cupidité.
~attkle 63 légitin;ie d'avance les déerédatio11$. dt;a eé:--
DU TRIBUl'A.L DE POITIEl\S. 311
~tres, en leur laissant la liberté de' vendre sana formali-
tés les fruits pendans par les racines.
L'article 64 est inexécutable dans les campagnes , où il
n'existe presque point de tambolll"s, et où l'on ne peut faire
de publication que dans un chef-lieu qui n'est composé sou-
vent que de vingt ou trente feux ; il arrivera toujours que
le séquestre se fera adjuger le bail à vil prix aous le nom
d'on ami.
Enfin, l'ordrll est ruineù, et toute cette procédure serait
évide~ment une calamité publique.
Noua proposons de maintenir la vente par expropriation
forcée, &eHe qu'elle .es& prescrite par la toi du 11 brumaire
an 7, avec lea modifications suivantes:
= 1° Prolonger de trente jours le délai entre le com-
mandement visé et les affiches ;
= 2° Ne permettre celte voie rigoureuse que pour une
.créance exUdant deus cents franca i
= 3° Substituer am: "isa des jages-de-pair. devenus trop
éloignés, ceu des maires ou adjoints des communes où se-
ront délaiasés les affiches ou les e:1ploits ;
= 4° Imposer aux adjudicataires l'obligation de rembour-
ser aux créanciers inscrits le principal de toute cttance qui,
~ t:Olloquée, aurait une hypothèque générale, afin.
de ramener aux principes de l'hypothèque spéciale , bue
asentielle de la loi du 11 brumaire ;
= 5° Autoriser les hlÛll.iers à faire le& notifica~om des
ar&chea au pied des placards imprimés et frappée cla timbre
de dimension, ee qui diminuera beaucoup les frais;
= & Enfin, dispenser l'acqaére~r volontaire de notifier
à tom les créanciers inscrits , et son contrat et les relev41 ..
des ~rip&ions; mais l'aasajétir à leur faire. aealemeot la
déclaration qu'il a acquis, et pour quel prix, et quels sont
ceux qui se trouvent inscrits..
Faute par lui de faire cette déclaration dam lea trente
jours de la transcription, ne l'auujélir qu'à payer ODe se-
3u OBSEJl~ ATIO~S

concle fo.ia le prix de son contrat, ai mieux il n'aime délaia-


ser le domaine, el, dans ce dernier cu , payer tous les fraia
de vente et de revente.

TITRE IX. - Donatiou et Tutamens.


•••' ArL g6. Il nous parait injuste cle charger l'hérilier des
frais de la demande eu délivrance des objets légués, quant
au légataire unive~l; c'est-à-dire celui qui recueille, par
l'effl!t du teatament, toua les biens disponiblés; c::::: 1° c'est aa
légataire à lui faire coanattre aoa litre ; = 2° ce serait enta-
mer la légitime de l'héritier, en l'.obligeant de prendre sur
les lùem non disponibles les frais d'une demande en entéri-
nement do .testament , qui tend à le dépowller de ce dont la
loi l'a .aiai.

TIT~E X. - Du contrat tle ""1l"Ïafe.


'''' Art. 26. On pose ici en principe que le mari doit faire
••
14•5 faire in..-entaire clea meubles qu'il recueille dana une suc-
éession éch,ue à sa femme; on ajoute en.Uite que , s'il né-
glige de remplir cette formalité , le conjoinl #ll!PWat ou iu
Airitius peuvent être admis à faire preuve, soit par titre,
soit par CQmmune ruwmmie, de. la valeur. de ce mebilier,
afin de fixer la quotité dont la communauté é&ait tenue dam
les dettes ~bilières. de la mcceaaion qu'elle a reœeillie, en
raison des meubles qui y aont entrés.
Nous convenom que. cette ressource, quoique fondée 1ur
la preuve .toujouts équivoque, et même dangereuse, de la
commune renommée • , ne peut pu être refusée à la femme
qui n'a pu contraindre son mari à faire faire un inventaire;
mais le.mari doit-il jouir des mêmes avantagea? Le défaut
d'inventaire est l'effet· de sa négligence ou de sa mauvaise
foi; et dès qu'il ne peut l'imputer qu'à loi, il 00111 a paru
juste de le priver du droit de recourir à une preuve pa.r com--
JIUne renommée pour établir la valeur d'un mobilier qu'il a,
4lé~1endn de lui seql de faire constater par ioventair~.
DU TRIBUNAL DE POlTIERS.

Art. 37. Il semble que l'on devrait ajouter à la fin de cet 1428
article que le mari· est responsable des rentes ou servitudes
foncières dues à sa femme, s'il les laissait éteindre pat" la
prescription.
Art. 51 et 52. Ici l'on introduit un droit nouveau; et 14'2
peut-être, si l'on ne consultait que l'intérêt des habitaos des
rilles, ne présenterait-il pas de granch inconvéniens; mais
abolir la continuation de la commue1,1té dans les catnpagnes,
c'est rompre tous les liens sociaux; c'est diviser les familles,
en divisant les intérêts des membres qui les composent; et
c'eat porter un coap funeste à l'agriculture.
C'est par la réunion de tous leurs moyens, que les familles
des cuhivatean parviennent à se soutenir et même à s'enri-
chir dans des fermes importaat~s ; le mélange de leurs biens ,
l'accord de leurs bras, une vie commune, et, par consé-
quent, moins cot\teuse, la possibilité de faire par eu-mê-
mes ce qae, divisés, ils ne pourraient faire que par le se-
cours des étrangers, dans lesquels ils ne trouveraient pas le
même ztle : Yoilà ce qoe produit la communauté des biens.
Si on la prohibe, ai, à l'instant où l'un des parens meurt,
les enfans sont étrangers )es uns aUJ: autres ; si l'intérêt et la
loi ni: viennent pas resserrer des liens relâchés par la nature,
alors chacun des enfans enlèvera de la maison paternelle sa
portion légitimaire, et, réduit à de faibles moyens, il ne
pourra plus continuer l'esploitation , qui, sans celte divi-
IÏon , aurait abondamment fourni aux besoins de toule la
famille.
Nous allons plus loin encore; nous ne craignons pas
d'avancer qu'il est en France des contrées, telles que
l'ancien Limousin; l'Auvergne, tt une partie du ci - de-
vant Poitou, où les cullivateurs n'auraient pas pu exister
sans cette vie commune, qui offrait l'image de celle des
patriarches.
Enlever à un père qui n'a pas fait faire un inventaire
dans les trois mois, la tulelle de ses enfans et la jouissance de
314 OBSERVATIONS

leurs reYenas, c'est souvent obliger un père de devenir l'in-


strument de sa ruine et de celle de sea enfaos.
S'il se troan dam de telles circonstances qu'il ait.besoin
de l'opinion pour conserver son crédit, on le forcera donc
de mettre au grand jour l'état de ses affaires; et la perte de
son commerce sera la suite nécessaire de celle publicité dan-
gereuse.
Nous proposons de ~9'ondre en entier celle section IV du
titre X, et de suivre, pour la continuation de la commu-
nauté, les dispositions de la Coutume de Paris.
Elle sera la seule peine imposée au IW'vivaut qui n'aura
pas fait d'inventaire.
ArL 65. Nous propoaona d'ajouter à cet article : 118 -peu-
IJ«nt OJUli 1 fOl'rMr un• tieru-opfJO$ition lor4'1u'elle lev.rut op-
poi#.
Art. 75. Oo exige de la femme qui yeut renoncer à la
communauté uo inventaire fidèle et complet.
Ce mot complet peul donner lieu à bien.des discossions :
une simple erreur , une légère omission , lui serait opposée
comme un moyen suffisant pour faire annuler l'inventaire
comme incomplet.
Nous croyons que ce mot doit être retranché, et qu'il
suffit de celui falèle.
Art. 8o. Le délai de huitaine accordé am héritiers de la
femme pour faire signifier leur renonciation est évidem-
ment trop court, surtout si les parlics demeurent à des dia-
tances très-éloignées.
Art. 86. RieQ ne peut juslifier la nécessité de comprendre
des immeubles dans un inventaire , el plus particulièrement
-=ncore ceux particuliers des époWt , el qui ne font pas partie
de la corrimuuaulé.
C'est cependant ce qui résulterait des termes de cet ar-
t.icle , qui veut que chaque époWt prélève ses immeubles par·
Jiculiers sur la masse des bien• compris dans l'inventaire.
OU TlllBUNAL DE P0l1'1EBS. 315.
Cette innovation ne tendrait qu'à aug1J1enter lei droits du
fisc ; mais un Code civil ne doit pas être une loi barsale.
OllllSSlO'NS.

· De.r rentes foncières.


Nous ne partageons pas avec les rédaclears do Code civil aSb
l'opinion qu'ils ont manifestée dans le discours préliminaire,
quand ils ont dit qu'on a11a1't proscrit le liai/ emphytiolique et le
6ail à rt:11le foncière. Con vaincus comme eu:s: que ces contrai.a
n'ont jamais été un contrat flodal, nous voyons, au con-
traire, qu'il existe encore une multitude de rentes foncières
que les débiteurs eu:s:-mêmes ne prétendent pas tenir au ré-
gime féodal, et qui sont e:s:actement servies.
Nous ne voyons pas non plus pourquoi on interdirait à
on propriétaire le droit d'aliéner sa propriété moyennant
une redevance en argent ou en denrées.
C'est le seul moyen qui soit laissé aux cultivateurs labo-
rieus et peu fortunés de devenir propriétaires.
Il faudrait donc des lois pour régler les droits respectifa
du créancier et du débiteur, le mode de la création et du,
paiement des rentes, êelui de la rentrée en possession diJ
fonds à défaut ·de paiement des arrérages, celui de déguer-
pissemeot de l'héritage sujet à la rente par le débiteur qui·
trouverait la charge trop onéreuse , et enfin les droits et lea
devoirs des codébiteurs entre eux. Nous invitons les législa-
teurs à ne pas laisser une lacune telle que celle-ci dans un
Code qui doit, en resserrant les liens de la sociélé, et en dé-
truisant le germe des dissension.s do~stiques, assurer lo
bonheur des Français.

LIVRE Ill.
TITRE XI.
Art. 68. Il serait à propos d'ajouter à ces mol1: ai'" 1&q
çbase a péri, ceax-ci : tlfltmt la di/iprancl'; parce que , quand
31G OBSEB.VATIONS.

la vente est parfaite et accomplie, l 'acheteUt' est propr:iétair~


et qu'il eal de principe que ru perù domino.
16'8 Art. Gg. Il serait à souhaiter que la loi fix!t le délai dans.
le cas de cet article , comme elle règle toutes les autres pres-
criptions, et rendît celle-là uniforme dans toute la républi-
que, comme le sont celles-ci.
16H ArL 75.11 serait à propos d'ajouter après ces mots: si fa-
clideur ne paie ptu le priz, ceu'l-ci: hors h ca.r de l'article
pricidmt; pour éviter les subtilités de palais.
1671 Art. 93. On croit que, dans le second membre de cet
article, il faudrait la conjonctive et, au lieu de la disjonctive
ou, afin de sauver l'équivoque, et d'éviter la contradiction
que cette disjonctive fait nat.tre entre ce second membre et
le premier.
TITRE Xll.
Art 7. Il semble qu'au lieu de ces mols: excède de plus Je
moitié la 11aleur de l'immeuhle, il faudrait mettre ceux-ci:
e:uètle la moitii tk la 1NJ.leur de l'immeuhle. Ce n'est que dans
le cas où la soulte de l'échange ercède la valeur de Pimmeu-
ble donné ~vee elle en échange, que le contrat prend le
caractère de la vente ; et ce ne peut être que lorsque la soulte
et l'immeuble joints ensemble ne valent pas la moitié de
l'immeuble donné par celui qui a reçu la soulte, que celui-ci
peut être restitué contre l'échange ; ce qui ne parait pas.
résulter assez clairement de cet article 7.

TITRE XIII.
17J6 Art. 19. L'article paraît laisser trop d'arbitraire dans un
cas où la loi peut commander sans inconvénient ; elle pour-
rait fixer le délai pour le congé, parce qu'il n'y a aucun
intérêt direct de localité dans cette espèce de prescription,
s'il est permis de se servir de ce terme; la durée des actions.
est entièrement du ressort de la loi.
•11• Art. 21. Sur cet article 21, on demande quelle doit être-
!SU TRIBUNAL DE POITIERS.

1a durée du bail sans écrit, lorsqu'il est fait pour' un seul


prix, et que la chose baillée ne forme qu'un JQ~me corps de
bien , mais qui comprend plusie11:rs natures de culture.
Art. 26. On croit qu'au lieu de l'article 21, rappelé à la
6n de cet arlicle, c'est l'art. 19 auquel il doit être renvoyé,
puisque ce n 'esl que dans ce dernier article, qu'il est queslion
des maisons d'babilation, comme dans cet article 26, et que
l'article 21 ne concerne que les biens ruraux.
Art. 43. Cet article assujétit, comme il est juste, le loca-
taire aa récrépiment du bas des murailles des appartemeus.
Cette expression laisse encore des prétextes à contestations
sur l'étendue en hauteur de ce récrépiment: on croit qu'il
convient de fixer cette hauteur, comme , par' ezemple, d'un
mètre.
Art. 112. On pense q~'à la fin de cet article il convien-
drait d'ajouter que le mattre ni les domestiques, elc , ne
pourront se reodre les arrhes qu'au ·moins quinze jours avant
celui fixé ponr l'entrée.

TITRE XIV.
Art. 23. ll semble que ce ne serait pas assez d'obliger l'as- 18"&
socié qL1i a tiré de la caisse sociale quelques sommes, à
n'en payer seulement que les intérêts, s'il les a employées
à des opérations particulières et à lui seul personneJles , qui
lai aient procuré des profits considérables, puisque , dans ce
cas, il priv:e la société des profits qu'elle eàt pu faire pro-
duire elle-même par ces sommes, et que cet associé profite-
rait seul du fonds commun.

TITRE XVI.
Art. 25. Il y a sans doule erreur de copiste ou faule d'im- 1941
pression dans cet article: oa croit qu'au lieu de dire: si le
dipdt a ili fait a un tuteur, etc., il doit y avoir : a ili fait
par u" tldeur, etc.
TITRE XVII.
Art. 26. Lorsque le mandataire e:xcède les termes du mail-
dat, ce qa'il fail cil nul , dil cel article. Cela est vtai et juste
à l'égard de Ioules par1ie1, lorsque le mandataire ne s'est
pas nommément obligé en son privé nom ; mais on ne croi.t
pas que , dans aucllll cas, le mandataire paisse être person-
nellement tenu, lorsqu'il n'a agi qu'en sa qualité de manda-
taire, sana ajouter 100 obligation penonaelle. La raison de
cela, c'est qae la partie qui centracte &He an mandataire
ne peat ae dire en bonne foi, dans le cas où lé mandat serait
e:a:c~é, puisqu'aya.nt toujoun sous les yeux la teneur da
mandat, elle a M également s'y conformer, el qu'il y a au-
tant de aa faute que de celle du mandataire, s'il a été 'escédé
anll termes du mandat. En un mot, quiconque n'agil qu'ea
nom qualifié, el pour autrui, ne peut être présumé s'être
personnellement obligé, s'il n'est ainsi dit dms le contrat; el
le tiers qui contracte avec un mandataire, comme manàat.ail't,
ne stipule vraiment rien de celui-ci personnellement, si celae
stipulation n'est exprimée.
Arl. 3o. Cet article 3o donne lieu à la même obaenalion
qne l'article 26. Il ne peut y avoir :oi contrat ni quasi-contrat
entre le mandataire personnellement et le tiera contractant.,
puisque la principale condition pour la validité des conven-
lions. manque a~solumenl: c'at le consentement dt la partù
911i s'o6/i8t (livre Ill , titre 11, arlicle 6). Ainsi on doit tenir
pour certain que quiconque ne s'oblige que pour autrui,
·sans joindre son -obligation personnelle, ne peut jamais êlre
tenu personnellement, toujours le cas du dol excepté.

TITRE XX.
ArL 53 et 57. Suivant l'article 53, l'act·ion des huissiers
et sergens se prescrit par un an; mais par l'article 57, l'ac-
tion qa'on a contre eux pour la remise des pièces ne se pres-
-crit que par deux ans. U semMe que la réciprocité dev.rait
DV TRIBtllUL DE llE'NNES. ltg
rendre ces dan: presc:riptions égales, et qu'on devrait ac-
corder auz buisaiers le ~me délai qui est accordé con-
tre eas.
Les mem6res de la commission du tribunal d'appel du dépar-
tement de la Vienne. Signé TÎuBAUDEAU, présùlent; LEI-
DET, 11ice-prisident; BÉRA, commissaire du Gou.•èrnement.

N° 95. Oh#JJ'tJationa du tribunal d'appel établi à


RENNE,S.

LE tribunal d'appel , en suivant la divi&ion du travail qui


lui a été présenté par sa commiuion , s'attachera d'abord
au obsenalions principales et d'un intérêt majeur. Il dis-
cutera ensuite les observations de détail , dont le plus grand
nombre ne portent qne sur la rédaction des articles.

PREMIÈRE PAR1'IE.
1)liservlltions principales.

Lei premien regards de la commilSion se 1001 portés sur


la forme do projet. Une es:périence mivie l'a convaincue de
l'incommodi~ de différentes séries d'ar1icle1 dam un ou-
vrage tel qu'un corps de lois. Une seule série conforme au
projet de Cam/Jaeirès serait infiniment plus commode pour
toua les citoyens , et surtoot pour ceux qui , par étal, sont
oblig& d'en faire de fréquentes applications. Qu'on voie le
Code péaal de 1791 : de quelles circonlocutions n'est-on pu
obligé de se servir pour en citer un article? Il en sera de
œfme da projet de Code civil , ai la division qui y a été sui~
vie eat adoptée ; au lieu que si le Code était formé d'une
seole série d'articles, il suffirait d'iudiqaer le nombre der
l'article qu'on veut cit.er.

l\ien de plus facile à établir que cet ordre numéri'qae , sa"M
320 OBSEB.VATIONS ·

toucher d'ailleurs à_ la division des matières. Par ces cotJst-'


dérations, )a commission propose de réduire rous Jes arli-
clès du Code à une seule série continue. Celle proposition ,
mise aux voix dans l'assemblée générale , est adoptée.
, -
LIVRE PRELIMINAIRE.
TITRE lll. - Mode de promulsation. des lois.
La commission a fait l'observation suivante:
Il y a long-temps que Jes bons esprits gémissent de l'in-
suffisance du mode actuel de promulgation des lois; el l'on
ne trouve point dans ce titre Je remède aus abus qui eu ré-
sultaient, le mode proposé éLant toujours le même.
Il y avait sur cette matière importante deus: problêmes à
résoudre.
1" Prohllme. Trouver un terme fi1e et uniforme , pour
que la Joi devienne exécutoire le même joor , pour tous les
citoyens , dans l'étendue de Ja République •
.2e P,'06/lme. Troover un mode de publication tel, qne
chaque citoyen sachant lire poisse acquérir sans frais la
connaissance de la loi.
Cc moyen est l'affiche dans toutes les communes de Ja
Répl,lblique, ou tout au moins dans tous les chefs-lieux de1t
tribunaux civils , et dans les lieux où sont établi.a lea juges-
de-pai:1.
La seule objection qu'on puisse faire contre l'affiche "dan•
toutes les commuues, est la dépense qu'elle entratne el que
l'on croit ·énorme: elle l'était sans doute -dans les années
orageuses de la révolution , parce qu'on faisait affu:her tous
les décrets innombrables de Ja convention nationale ; décrets
de circonstances ; décrets locaus , qui ne méritent pas le
titre de lois.
L'observation de la commission ne porte que sur les lois
d'utilité g~nérale , qui sont et seront en petit nombre , et
dont l'affiche par conséquent codtera peu. J-:n jugeant du
DU Tl\IBUNAL DE RENNES.

nombre des lois fotores par le nombre de celles qui ont été
émises depuis le 18 brumaire.an 8 , on se convaincra de eette
vérité clf fait. En principe , le devoir d'un Gouvernement
est de mettre les lois à la porlée dl' tous les citoyens ioter-
ressés à les coonattre ; et la dépense n'est pas une objection
à proposer contre le prin~ipe,
A l'égaril du temps, c'est-à-dire, du jour fixe auquel la
lei poisse dne'nir e:iécutoire pour tous les citoyens dans
toute l'élendue d'e la ·France , il ne s'agit qoe de déterminer
k délai nécessaire pour qoe la foi soit parvenue. dans roules
les comm.ones les plos éloignées du cenlrc politique.
On remarque , dans l'article 2 du projet , que les lois
relatives à l'ordre judiciaire ne seront pas exéculoireseo n:iên:ie
temps· que les lois concernant l'administration générale; ce
qui est un vice d'autant plus sensible, qu'il n'y a presque
pas de lois d'administration qui ne soient applicables par
les tribunaux. I.a sol111ion des problêmes proposés par Ja
commission remédierait à cet inconvénient.
L'article 37 d~ la Constitution porte que tout décret du
corps législatif est promulgué par le premier Consul , le
dixième jour. après son émllsioo. ·

En supposant donc ~u'ê le délai d'un mois, à compter de
cette promulgation par le premier Consul, soit suffisant
pour faire parvenir. la loi aux extrémités de la République
les plus éloignées du séjour du premier magistrat, les arti-
cles 2 ;3 et 4 da titre Ill pourraient etre rédigés de la ma-
nière 111ivante :
Art. 2. " La loi sera éxécutoire , simuhanéweot , dans
• toutes les parties de la République , à l'expiration d'un
~ mois ( si ce délai esl insuffisant , on peul y substituer· ce-
• lui de quatre ou cinq décades·, ou tel autre qoi sera jugé
• coovenibie.) , à compter de la •proinulgatioo qui en sera
" faite, aox Lermes de la Constitution, par le premier
• Consul.
Art. 3. • Avant l'e:rpiralion de ce délai, elle devra ~tre
v. 21
322 OBSERVATIONS

.. publiée. dans tous Jes tribunaux, à l'audienc;e qui· _suivi:a


". immédiatement le.jour d~ la réception , par la section de
u service, à peine de forfaiture contFe les juges. LeJreffier

" en dr~ra procès-verbal sur un registre particulier.•


Art. 4- " Pour que chaque citoyen puisse acquérir sans
" frais la connaissance de la loi , e.Ue sera affichée d'an•
" toutes les communes' dans la aécade de la réception.· et
• l'affiche en sera couservée ou renouvelée au moins pen-
• daot une décade entière. "
Le tribunal, délibéra~t sur cetle observation, l'a adgp-
tée.
LIVRE Ier. - Des persoTlnes.
TITRE JI, et pas.age du TlTRE VU au TITRE VIII.-
Etœ ciPü et Adoption.
1i1. 1. Le silence absolu du projet sur les adoptions a donné
lieu à la commission de penser que, quoique l'adoption n'ait
pas été combattue dans le discours préliminaire, l'intention
des rédacteurs a été de l'abolir. L'avis de la majorité dç la
commission ayant été au contraire d'insérer dans le Code ci-
vil les dispositions au projet de ~fm/J'acér~s relatives à l!adop-
tion, la question a élé mise aux voix dans l'assemblée
générale, et Je tribunal s'est prononcé en majorité contre
l'avis de la commission.

Art. 14.
.. 1'ITRE IV. - .Ahsens•
128-
ug-
. Cet article dépouille irrévocablement
.
l'absent de
Jh toutes ses propriél~s après trente ans. révolus , à compter de
l'en.voi de ses héritiers en possession provisoire, c'est-à-dire,
après trente-cinq ans d'absence; ce qui paraît souveraine-
ment injuste, dans l'~J'Polhèse de son· retour après les rrenle
ans. Il arriv~rait qu'un homme s'absentant à sa majorité
accomplie, et revenant igé seulement de cinquanlc-six aus,
sa succeuion entière se trouverait d~voh1e, de se>n v"ïvant, à
nv 1'1UIUMAL Dt: nr.~lSE.S.. 3~3

,.es héritier& présomptifs ; ce gui répugne : "ü'é"tù Ruila


#laru.
L'envoi de ces hériliers en possel6ion provisoire après
-cinq ans n 'e_sl qu'une (5pèce de dép6l dan1 leut1 maiu, ~
ûlre précaire qui ne peut être la hase de la prescripi.ioo.
Pour prescr'ire , il faul upe possession anima dolllini. La pre1-
criptioo , si elle pouvail être admise en celle malière , ne
devrait commeacer· à courir qse du jour oil la possession dea
héritiers devient déJinitive., comm~ le serait celle d'un étrao-
~cr; et l'on remarquera que la loi faiaaat durer trente am
la poasea&ioo provisoire, ù ne se trouve aucua intervalle
entre elle- et la dévolution irrévpc;able de la .propriété, de
sorte qu'on la fait acquérir am: lu!ritiers pi'éaomptifa MOI
preacriptioo car•clérisée, et sana noir poaédé un aetd jeir
aaûu Jommi. Le droit des bhitiers ne. peut élre fondé aar
la pracriptioa, leur qualité y élaol un obs&acle perpM•el ,
maia seulement sur la présomption de mort de l'absent ,
présomption qui · cesse évidemment par son retour. C'etll
bien assez qu'après dix ans, les héri.aiers ne soient plaa

comptables des jouissances, et qu'ils en profilent; mais ell
quelque temps que ce soil, le fonds doit être reuduàl'abaeot,
Jonqu'il reparafl. L'article 6 da projet recoaoaft le prin-
cipe général qpe la loi ae présume la mort de l'ahlent
qu'après ceal ans révolus , du jour de aa naissance; et la
dernière partie de l'ar&icle •4 est en oppoailion directe uee
ce principe. ..
D'après cea réfln~a émises par la cemmiuion et cliacn-
téea dans l'assemblée générale, le tribaoal propose la rédac-
tion suivaqte de l'arlicJe 14:
« Les laérilier1, tapt qu'ils ae ;oaisaev& qu1ea Yerlll de

• reav-oi provisoire, ne peuvent prea.crire la propriété des


• foncl-.e& capitaux dont l'adminiatration leur a ~~ con-
• 6'e.
• Ils Dl peuvent aliuier Di hypo~éqaer Mt immeulales
• a.aat trente ans révolu, à ~ompter da jour de l'eaToi ea
.•..
OBSERVATIONS

" possession provisoire ; et même après les trente ans , si


.. l'al>Rnt rerenait, il pourrait se faU:e délivrer par eux soit
" les immeubles mêmes, s'ils existent encore dans leur
" posseasioo , soit le prix qui eo est provenu, ·s'ils oot élé
« aliénés; mais sans rapport d'inlérêls ni de jouissànce ,
cr si ce n'est à compter du jour de la dema~de judiciaire...

TITRE V. - Du ~ritJBe.
17J Art•. 28. Cet article autorise les pères et mères, même les
aîeuls , à f..ormer opposition au mariage de leurs enfan's ou
descendans, encore que ceia-ci aient flin6'-CÛU/ œu'accomp/û.
Aprèa uoit' 6xé en général la majorité à l'tge de viogt-on
ans' la loi qui ne permétaull enfaos ae se marier qu'à riagt-
clnq ana sans le consentement de leur père ou de leu 1nère',
n'est qu'une prolongation &clive de la miooriLé. Cependant,
l'importance dû mariage et l'intérêt des mœura justifient
suffis.immeot celle fiction: mais il est contraire à la liberté
individuelle de prolonger au-delà de \'Îngt-cinq ans les
liensJle la dépendance des eoraos, eo autorinntl es opposi-
tioos de leurs ascendans à leur mariage.
Qu'on assujétisse les enfans , même au-delà de cet Age , à
justifier qu'i!J ont requis le conseolement de leur père ou de
leur mère, à la bonn• heure; c'est uoe déférence ile Ja
piété filiale 1 c'est l'équivaleot de la sommation respec-
tueuse de l'ancien droit français! mais après celle déférence ,
la liberté reprend ses droits ; .et la puissan~e paternelle , qui
a dejà ceué·par I~ majoritc!, ne peut· plus influer sur le sorL
des enfans.
Ainsi, à la place de l'article 28, le tribunal , sur le rap-
p~rl de la commwion' propose l'article suivaril :
" J.es pèrea et mères , et , à .leur déraut , les a\'euls et
.. aïeules , peuvent former opposition au mariage.de Jeurs
" enfans ou descendans, pendant que ceull-CÎ n'ont pas
• atleint ·l'Age de vingt-cinq ans ~ccomplis. Aa~età même
• de cet Age, l'enfant ou descendant esl tenu de justifier
DU TR~BUMAL D~ &f:MM.ES.

" qo'il a reqois le co~~eotement de son père 011 de sa mère,


.. ou celui de ses aïeuls ou ai't!utes ; passé laquelle réquisi-
" tion , les oppositions ne peuvent être reçues.

1'1TR~ VI. - Du diuorce.


Art. 3. I~a majorité de la commission ayaoL été d'nis an
d'admettre le divorce par consentement mutuel , le tribu-
nal, délibérant sur cette 11uestioo , en a prononcé la nég~ •
tive , aussi â la majorité.
II a été pueilJement d'nis, contre celui de la ~ommissi~o,.
de rejeter le divorce pour cause de fureur, m~me perl\ta-
nente.
Sur la dernière partie de l'article 3 , le tribunal a pensé do
que celte ,Jisposition, qui fait dépendre· la demande de
divorce de la fe111me, t\'une condition qu'il es~ au pouvoir
do mari d'éluder, détruit la réciprocité nécepaire du di-
vorce fondé sur l'adÙltÙe de 1'1111 des époux. n est. d'avis
que .cette cause soit admise cool~ le mari comme conÛe la
femme, lorsqu'il y a scandale public, 011 lorsque l'a.duhère
est prouvé par d~ ~rits du fait de l'époux contre lequel le
divorce est dt!maodl.
Le &ribWJal est ausai d'avis qu'au nomLre des eau.ses. du ah
divorce , on fasse en~rer, dans l'lrtic~ 3 ~ la condamoatip1,1
de f'oo des épou1 à une peine affiicrive ou infamante confor- ·
mément ' la loi d11 20 septembre 1792, et aa projet de
Cam6o>:irè~, article 3:a8. Le respect dl\ au mariage n'exige
pas qu'on époux soit tenu de dem~urer associé avec t'ép(>uir;
qui s'est couvert d'infamie. La morale , dans ce cas, d'ac-
cord avec)a aatore, comman~e le clivon:e.
Enfin.,' lt! tribunal !lst d'avis, sur le même article, d'en :f.
retrancher la diffamation piJhlU,"'1, terme trop ·vague donl a L
l'abus tendrait à faire prononcer le divorce pour injures.
Si l'injure est grave, elle rentre soit dans la ca~ des sé-
vices et mauvais trailemens ,. soit 111.!me dans l'attentat d'411k
épou1 à la vie de l'autre.
326 OUERVATIONS

Jo1 Art. 53• .Altmnu ~ rworv:a. La réciprocité de l'of>Iiga-


tion de fournir.des alimens esl, dans l'opinion de J,a ma-
jorité de la commission, une conséquence nécessaire d11
prÏQcipe qui est la source de celle obligation. Ce principe
est uniquement la commisération' ; sentiment indépendant
· des causes du divorce.
Ainsi, au lieu de l'article 53, la commission propose et
le tribunal esl d'aviis de auhstiluer l'article s· du 3• paragra-
phe de la loi du 20 septembre 1792 , qui , outre la récipro-
cité, presente une sàge limitation. Il n'y a point , en effet,
d'obligàtion d'alimenter,, si 'l'époux à qui celle obligation
devra ~tre imposée n'a éti-oiteme nt que les moyens· de-
s'alimenterlui-m~me. A11 centraire, l'article 53 dù projet
accorde indéfiniment le sixième ou le tiers d11 revenu
l'épo0it chargé de la pension alimentaire. Sur quoi, le tri-
"e
bullal demande s'il est ju.Ste de retrancher enèore un aixi~me-
4e -revenu à celui qui n'en- a pas de suffisant pour subvenir
à ~ besoins de première nécessité.

TITRE VIII. - De la puu111119 pPtern4lle.


37J Art. 3. Le tribunal, après une mtlre ~élibération, adop-
tant l'avis de la ruajoritl! de la commission' a pensé que ce
serait donsaer une trop dangereuse extention à la puissarce
paternelle, que d'autoriser le père séuJ. à faire renfermer son
enfanL Son avis est que le père comme la mèTe soient
asaujétis à s'adresser au conseil de ramille, confotmémen&
•la loi da ,4 aot\t 1790.

TITR~ IX. -De l'"""1au.patit1n•


. At1. 106. L'avis d'u tribunal , conformé à celui de h
eommission, est qu'il n'y ait pas d'émancipation de pleill
droit à dix-huit ans; que le recours au conseil de fami\le
soit nt!cessaire annt et après cet Sge ; que le conseil de
&milte puisse le 1tevancer' 011 le retarder suivant le degré
de capacité 11u"il 1econnailra daus le mincut ; et qu'en au-
.DU 1'RIBUNAL Dl!. RENNES.

con cas, l'émancipation ne poisse avoir lieu au-dessous de


l'Sge de qninze ans , pour l'un et l'aotre se:r.e.

LIVRE III.
TITRE Ier. - Des successions.
CHAPITRE IV. -Dei eofaos oaturel1 et de la 1ucce88ihilité.

Le syatêmê gé~ral des disposilions do Code rel3tivea au:r. 1.1 ...

enfans naterels, a para à la commission trop sévère ; et ce- ch. '

lai è la loi do 12 brumaire an 2 lear était trop favorable.


On pouvait, entre ces .deux extrêmes, se frayer, vers la
justice et l'équité , une route intermédiaire. Réduire les en-
fans natùrels au r~le de créanciers clans la succession de leur
père on de leur mère naturels, c'est les jeter, contre le vœu
de la nature, hors de la famille; c'est les punir d'une faute
qui ne leur est point personnelle ; c'est en faire une caste à
part, et perpétuer le malheur de leurnai1111ance. La commis-
sion , en majorité, ·incline de préférence pour le projet de
Camhadrès, qui admet les enfans naturels à ta succession
de leurs pères et mères, en ooncorrence avec les enfans lé-
gitimes ; mais qoi ne leor attribue qu'une demi-part d'enfant
lorsqu'il y a concours•. S'il n'y a point d'enCans légitimes,
les enfans naturels doivent exclure les collatérau:r..
Le tribunal ~ délibérant sur cette observation , est d'avis
de conserver les articles du projet tels qu'ils sont rédigèS; il
se fonde mr ce que îes enfans natureli n'ont point de fa-
mille. ·
TITRE IV. - De la contrainte par corps.
On 'a d'abord· agité, en principe , la question si la con·
traiute par corps doit trouver place dans le Code civil, ou
si elle doit être reréguée soit dans le Code dù commetce ,
soit dans le Code pénal et correctionnel.
Le tribunal, rejetant l'avis de la major.ité de la commis·
sioo sur le principe général , est d'avis que la contrainte par
328
corps peut être e:rercée en matière civile ~rdinain: , am( les
modifications ci-après.
ao&o En soivant l'ordre établi dans l'article 1• du titre IV,
l'avis du tribunal est ,
= 1° D'admettre la contrainte par corps pour la répéû-
tion , contre les agens du Gouvernement , des deniers publics
el nationaux ;
= 2° De l'adaa~lre encore, en eu de réinlégnnde ,
pour la restitution d'on fonds prononcée en faveur du pro-
priétaire qui en a été dépouillé par voie de fait , ainsi que
pour la restitution des fruits de ce fonds , et poar les dom-
mages-intérêts ;
= 3° Il a été d'avis d'admettre la contrainte par corpa ,
comme moyen coercitif~ contre le détenteur injusle ;
aoS9 = 4° De rejeler du Code civil la contrainte par corpll
pour stellionu.t 1 qui esL un 'délit dont la place naturelle est
dans le Code pénal ou correclioµnel ;
:ao&o = 5° De l'admettre pour dép&t nécessaire •
NJ. = 6• Pour la répétition de deniers.. tonsignés par ordon-
nance de justice ; ou entre les maies de peFSOonea publiques ;
/llÎll.. = 7° Et pareillement.pour la représentation des choaes
déposées aux séq11estres , commissaires el gardiens ; ·
ao&a = 8° L'avis presque un:imine d11 tribunal est de rejeter la
faculté de stipuler }a contrainte par corpe dans les baux de
biens r11raux , le citoyen ne pouvant , en aucun cas , engager
par convention sa liberté individuelle , ou consentir à la
perdre.
Ntl.. = 9° Enfin , la contrainte par corps , dans l'opinion de
la majorité du tribunal , est admissible contre les fermiers de
biens ruraux , pour les forcer à représenter le cheptel de
bél:lil , les semences et les instrumens aratoires qui lear ont
été coofiés , le tout sous les modificatious e:rpriméef clans
l'article.
DU TRlBUNAl. DE RE'NNE.S.

TITRES VI, VII ET VIII. -Du 1.ypo~quu., du lettru ti1.11-


àe ratificaJion, et du saisies réel/a. et ' 9•

Deux principes foot la base du systême hypothécaire éla-


bli i>ar la loi du 11 brumaire an 7 , la publicité et la spécia-
lité des hypothèques. La publicité , qui av.ait réuni tous les
soffrages dans les longues et savantes discussions qui oot eu
lieu dans phuieurs sessions du corps législatif, se trouve
reoverffe de fond en comble par le nouveau projet , .qui oe
fait qoe ressoSciter les anciens abaa dans celle matière im-
portante.
Quant à la s.,éciaI:té, elle a essuyé le feu de .plusieurs
combats.qui lui ont été linéa dans le cours de ces discussions,
et elle en était sorti~ triomphante. .
Comment se fait-il donc qu'un !JY•têmeiaussi pàrfaitemeot.
combiné, et . qui est aujourd'hui eo pleine activité, dont
l'exécution a vaincu tous les ehstacles qu'elle a renc0,otréa
dans le passage de l'ancien au no11veao régime, ait pu être
abandonné dans le projet de Code civil, pour en revenir
à des élémens dont le vice est g~aéralement recoun11 ?
Il serait impossible de présenter ici l'analyse exacte de
tous les uantages et de tous1es inconvéniens de chacun des
deux sys&êmes contraires, suivis , l'un par les lois du 11 bru-
maire an 7, l'autre par le nouveau projet de Code civil. La
commission a ea trop peu de temps, dans l'espace étroit
qui lui a été circonscrit, pour offrir un travail méthodique
eur celle partie importante et très-étendue ck la législation,
partie qui seule occupe cinquante-trois pages dans le projet
présenté: tout ce q11'e1Je a pu faire, c'est de se bien pénétrer
de l'esprit des lois du 11 Lromaire , et de les comparer aux
titres VI, VII et VIII du projet, afia de porter sur le tout un
jugement sain et dégagé de prévention.
Le résultat des.délibérations du tribunal a éJé de préférer,
presqlle à l'uoanlmité , les deu:s lois existantes du 1 t bru-
m:aire an 7 , qu"i offrent, daus les principes et dans la r~c-

,
33o OMERVATIO~S

tion , ou ememble de dispositions législatives aussi parfait


qu'on pouvait l'espérer. Le vœu général est donc que ces
deus lois soient insérées dans le Code civil et substituées aux
titres VI , VII et VIU d11 projet.
TITRE IX. - Da donations et talanuns. ·
9 19 Art. 18 et 19. Faculli de donner à un mcce11ihle. Sor le
rapport de la commission , le tribunat a été d'avis presque
unanime de retrancher ces deox articles, et d'y substituer la
prohibition absolue de donner à un successible sans l'obli-
ger au npp~rt à l'époque de la succe~ion du donatelir.
La faculté de donner à un successible sana l'obliger an
rapport est contraire an principe d'égalité siir lequel , dans
une république , doivent reposer toutea les lois. _Elle auto-
rise les préd'ilections des parens , si fanestes dans leurs elTets ;
elle rétablit les anciens priviléges des successions inégales ;
elle introduit enfin dana les familles, des germes de haine
élernelle entre l'enfant avantagl! et ceux qui ont été dépoail-
. l'éS' poar l'enrichir. ·
Un membre a proposé dê modifier tellemen\ I~ p'rohif>i-
tion en ligne directe , qn'nn· père ou une mère pllt donner,
hon part, à celui de ses enlans qai lierait affiigé d'une
infirmité physique ou morale , une quoliCé égale à la portion
qni appartiendrait à chacun des autrés enfana. Cene modifi-
cation , mise aux voi:i , a été rejetée par lé motif qae les
esceptions énervent la loi , et sont des germes de dîscorde.

SECONDE P4RTIE.
0/ml'IHltiona de tNtaü.

LIVRE PREMiEll.
TITRE PREMIER.
n-d· Arl. 5 , 23 , 29 el 3o. Sur lu mots du 01\ôJT CIV'JL PROPRE-
sS·h HE.Pr DIT. J.a commission observe 1uc ce~ mots: proprt~nl
DU TlllBUNAI. DE l\ENNES. 331
dit, quelquefois ajoutés, quelquefois omis , laissent beau-
coup d'embarras sur leur application. Ils ;snppoSènt •ne
distinction préétablie de deux espèces de droit civil. Cepen-
dant on ne la trouve pas dans le livre préliminaire, où serait
sa place naturellê. Les exemples donnés dans l'article 3o
font bien connattre quelques-uns des avantages de ce qu'on
appelle droit ci11ü proprement dit; mais on ile voit, ni là ni
ailleurs , l'e:iplicatioo de l'autre espèc~ dt! droit ci'ril , et it
reste toujours doutent si cette· autre espèce existe dans l'in-
tetttion·des rédacteurs, ·et à quoi elle se réduit. Le tribunal,
sur celle observation, demande que dans le livre préliminaire
th droit et des /<lis, les différentes espèces de drpit civil
soient claireme.nt définies ~ de manière que , dans les articles·
qui foot mention · do droit civil proprement dit, on puisse
saisir la difCérence de celle espèce à Célie du dro,.t cwi/ sans
autre désignation.
Ait. 16. Mort cMle. La cdmmission a observé qae cet ar- 23-2•
ticle semble présupposer,
= 1° Que la peine de mort sera conservéê; ce qui est con-
traire à one loi du 4 brumaire an 4, par laquelle la conven-
tion nationale déclara qu'à compter de la publication de la
paix générale, la peine de mort serait abolie;
= 2° Qu'il y a des peines afffictives ou infamantes per-
pétu~lles; ce qoi est contraire au Code pénal de 1791, qui
fixe à vingt-quatre ans le ma~imum de la peine dès fers.
On a répondu, sur cette dernière partie de l'observation,
qu'il y a, dans le Code pénal , une peine perpétuelle, la dé-
0

portaLion, proooncée., en cas de récid.i \"e , conLre ceux qui


ont été précédemment condamqés à vingt - quatre ans
de fers.
Ainsi tombe la deuxième observation de la commission.
Sur la première, le tribunal est d'avis de rappeler la loi
-du 4 brumaire an 4' qui abolit pour ravenir la peine de
mort, sans rien préjuger sur la '1'1e~lion très-importante de:
savoir si cette loi doit être maiolenuc:.
OBSERVA Tl01iS

ag ArL 28. L'article 24.fü:e l'époque précï..e de la mort civile


au jour de l'exécution du jugement. Cependant l'ar.ticle 28,
relatif au contwna,x, porte que la mort cj.vile est encourue
Ju jour du j"{/em1tnt. N'est...oce J>U une omission ou faute
tyJ'OB"OPhû/iu? ou bien l'intention des rédacteurs a-t-elle
été de ponÏf' le contumax en devançant l'époque de sa mort
civile ? Il a paru à la commission plus conséquent de rétablir
le principe tel qu'il est énoncé dans l'article ~4; car le ju-
gement de coot11mace .éta~t anéanti , H ne peut plus exiater
de diO'érence , aux yew: de la loi, entre la personne con-
da1nné~ par jugement contradictoire sans contumace anté-
rieure, et le co11tumu qui , .s'étant représenté ou ayant été
arrêté dans le délai de la loi, a été jugé contradictoiremeol.
Le ~ribunal, délibérant sur celle observation, l'a approuvée.
13-as Art. 29. L'observation de la commission ayant été adop-
tée , aux mols: ceu~ qui ont iti contlamnis, le tribunal est
d'avis d'ajouter: par i"fiemenl contradiclo_ire; autre.ment la
disposition semblerait envelopper le jugement par contu-
mace, ce qui ne peul être d'après les dispositions précé-
dentes.
aS ArL 31. 'Yendre, tlonner entre 11ifs, échanst.r••• .'. • •• • Le
tribunal, sur le rapport de la commission, est d'avis d'ajou-
ter: toiu effets tl hietu qu'üs auraient acquis tlep"!û leur · morl
cwile: autrement les terme~ de l'article pourraient donner
lien de croire que la personne morte civilement peut néan-
moins disposer des biens qu'elle avait à l'époque de la mort
civile; ce qui tendrait à en détruire les eff~ls détetloioés par
les articles précédeos.

TITRE Il. - JJe l'état cMI.


J6 Art. 4. Pror.urutio~ spéciale......... l.e tribunal, sur le
rapport de sa commission , esl d'avis d1ajouler: en forme
autlientique; l'officier de l'état civil .devant avoir. l:i certitude.
de la véracité des déclarations <JUi lui sont faites cl des
actes. qui lui sonL présenlés. •
l>U TRIBI!NAL DE RENNES. 333
Art. 7 et 15. Sur le rapport de la commission·, le tribnnal 3g:-4'
est d'avis d'ajouter à l'art. 7 la disposition suivante: • Elles
" parapheront, ainsi que l'officier public, les procurations
" et autres pièces dont la représen1ation est exigée, les-
" q·uellès demeureront annexées à celui des registres triples
.. destiné à être déposé au greffe du triLunal d'arrondisse-
" ment. "
Ceue addition rendra ino:ilc l'arL 15, qui n'elt point à sa
place naturelle.
ArL 8. La commission, qui a eirnm:né , d'après cet arti- 38
. cle, les èormi;t)es annexées au titre Il , observe q~'elles ne
font pas mention de la lect~re , dont la formalité est pres-
crite. Il est donc absolument nécessaire de rectifier ces fOr-
mules. Celle observation est adoptée.
Art. 1 1. Sor le rapport de sa commission , le tribunal est 5o-5a
d'avis d'ajouter à cet article l'indicalion du tribunal qui pro-
noncera l'amende. Pareille indication est faite à l'art. 4o,
pour un àutre cas. Il parait donc également né<:essaire de
déterminer ici la compétence; elle appartient au tribunal
correctionnel, aux lermes de la loi du 3 brumaire an 4.
Entre les . articles 10 et 11 , ou immédialement après
l'art. 11 , le lribunal, sur le rappo.rt de la commission ,
propesc d'ajouter l'arlicle suivant: " Les actes de l'étal civi1
" ne pourrdnt être da·essés sur feuilles volantes. L'officier
.. contre'venant sera poursuivi cri~inellement, à la diligence
• soit du ministère public , soit des parties intéccssécs, et
• condamné à une peine afflictive qui ne poui:ra excéder
• cinq ana de prison , ni être au-dessous de trois ans. H sera
• eu outre condamné ao:r. dommages~intérêts des parlies,
• s'il y a lien. "
La raison de cette ad11ition sera sentie dans l'examen de
l'art. 54 ci-après.
·Art. 19. Sur le rapport de la commission, le tribunal a 46
jugé cet article insuffisant ; fa, con'Venrion nationale avait
rendu, le 2 floréal ao·3, une loi contenant différentes dispo-

~ -~ ~=- .....-... - - - - - - - - -
334 o::.~EllVATIC'\.S

siliona relatives au ren1pJacemenl des registres détruits ou


perdus; dispositions que Cambacérès avait fait entrer dans
son projet de Code civi'I , article 87 et suivans.
L'insuffisance de l'article 19 qu'on ei:amioe ici esl d'au-
taut plus sensible, qu'il ne prévoit pas el qu'aucun des autres
articles ne prévoil le cas très-fréquent d'omission d'un acle
civil dans un registre existant. On doit nalorellement trou-
ve~ dans le Code les dispositions nécessaires pour régler le
mode de reclificatioo de ces omi&Sions.
Toul a été prévu avec le plus grand soin dans les articles
ciLés du projet de CamJ>acérès. Il ne s'agit que de les faire
concorder avec la Constitution actuelle de la France , e&
ave~ les autres dispositions du projet dans lequel on Jea
ferait entrer.
IWL l/Jid. La commission observe, à l'égard du divorce, que le
projet n'ayant pas mis le divorce au nou1bre des actes de
l'état civil, à la diCfércnce de la loi de 1792 et du projet de
Cambacérès 1 il n'y avait pas lieu de le comprendre dans I&
disposition de l'article 19 ·; la preuve en étant moins sur les
registres de l'état civil, que dans lea minutes ou registres det
tribunaux qui ont prononcé le divorce. Cependant , s'il y
avait perte. tant des registres des tribuuanx que de cem de
l'état civil, il fëUJdrait bien concevoir un mode qoelconqae
0

de réparer celte perte pouible , et de rétablir les formes


voulues par l'article 26 du titre VI, relativemeol aa divorc~
Cette obser.v atioo est adoptée.
SS-57 Art. 23. Un membre a prop0sé d'ajout.er la recommaada-
tion à l'officier de l'état civil, d'insérer dans les actes de
naissance, le lieu de la naissance des père ·e& mère , quand il
est connu, et de faire celte addition dans la formule.
Le tribunal a accueilli cette obaervalioo.
'• Art. 27. Par un acte #pari••• , •.••• Le tribooal, sur le .
rapport de la commission, est' d'avis d'ajouter: icril1111'lu·~-
1ütre du naiuancea, à la date, tù la nconnai.uanu. Ni cel arti-
cle 1 ni le 28•, ni le 291 , ne font mention c1u mode de récep-
DU 'l"AIBUNAf, DE REN~t:S. ~35
lion de la reconQaissance du père. Peut-elle êlre reçue ou
écrite sor feuille volante? Le tribunal y voit de très-graves
inconvéniens. Dans ce cas même, il el\l été nécessaire d'o-
bliger l'officier de l'étal ~ivil à en garder minute. Mais l'état
civil de l'enfant reconnu sera plus assuré en portant l'acte
de reconnaissance au registre même des naissances, à la
date de la déclaratiop du père.
L'article 32 du titre VIII exige que toute seconnaissance
soit reportie au registre de l'état civil. Cette disposition ne
rend que plus sensible la nécessité d'une addition à l'arti-
cle 27 clu titre II.
Le mot report, dans l'article 32 du titre VI, présuppose
même une première insertion sur le registre, à la date de l;i
reconnaissance.
L'état civil de l'enfant reconnu exige, en effet, dans le
cas oà la reconnaissance est pos"rieure à sa naissance, deus
actes corrélatifs :
= 1° L'inscription de la reconnaissance au registre de
l'état civil, soit du lieu de la naissance de l~eufaqt, soit du
domicile do père, à la date m'ême de la reconnai8-ance ;.
= 2° Le report, ou la mention de cet acte en marge de
l'enregistremenl de l'acte de naissance de l'enfaqt reconnu.
Ces deux formalités paraissent égalj!mcot nécessaires; et la
première n'est point assez formellement prescri~e par l'arti-
cle dont il s'agit ici. ,
Il y a division d'opinions sur la question,. s11r lequel des
regislces de nai.ssa,n~e ou de mariage se fera l'acte de recon-
naissance du père, lorsqu'il ne l'a point fai1 à l'époque de
Ja naissance de l'enfant? mais il a paru plus conforme à la
nature de l'acte, qu'il soit porté sur le registre des nais~
sauces.
Art. 3o. Sur le rapport de la commission, l~ tribunal a sa
pensé qu'il est indispensablemeot nécessaire d'ajouter aUJ:
formules celle de l'acte de déclaration d'un enfant trouvé ou
es.posé. Il y en a one dans les modèles d'actes de l'état civil

1 •

--=- ... •. --- -


336 OBSE.R VATl01'S

annexé.t au projet de Cambacérès. En général , ces modèles


sont meilleurs, plus flélaill~s, el prési:ntcnt des renseigne-
mens plus satisfaisans que les modèles joints au nouveau
projeL ·
Il es& également nécessaire d'assujéûr l'officier de l'état
ci1Cil à porter, dans son acte , les noms et prénoms de celui
qui remet l'en.faut trouvé ou exposé: c'est une addition à

6H1
faire à l'article 3o.
Art. 34- Le registre des public~tions doit-il être sur
.
papier, timbré? doit-il être chiffré et paraphé comme· les
registres de l'état civil?
Ces questions ayant été proposées par la commission, le
tribunal pense que ces deus quest~ons doivent être résolues
dans le Code civil; et son avis est qu'à l'art. 34 on ajoute.que •
• le registre des publications doi& être tenu dans la même
• forme que les autres. registres de l'état civil, si ce n'esL
• qu'il ne doit pas être dooble. "
H Art. 36. Procuratl.on •péciale.., •• Le \ribanal est d'avi.t
d'ajouter encore ici , 1m forml! autluntil/ue, comme à l'ani-
cl~ 4 du titre Il ci-devant.
Sur le rapport de la commission, le tribunal est d'avis que
l'acre d'opposition doit en contenir les motifs, et qu'il y en
ait une disposition expresse! dans le Code, conforme à !'ar-
ticle. 47 du projet de Cambacérès.
Art. 37. Il y a entre cet article et l'article 31 du titre V
'""' une différence de rédaction qui offre dm embarras. La dis-
cordance peut s'évanouir en supprimant l'article 31 du ti-
tre V, et en ajoutant à l'art. 37 du titre Il cette disposition:
cc L'opposant est tenu d'élire domicile dans le lieu où le ma-
• riage doit~tre célébré... -Adopté.
Art. 4o. La commission a proposé d'ajouter ici la disposi-
tion de l'article 52 du projet de Cambacérès, portant :
•• Toules :.utres oppoaitions que celles autorisées par la loi ,
" ou formées par d'autres personnes que cellés qui y sont
Ill: TRIBUNAL DE 1\EN'.'{ES.

" d~gnées, sont regardées comme non avenues, et l'offici~r


• public ~e petit y avoir égal'Cl pour les mêmes peirres. ,.
On a observé que celle disposilion ·présenle le grand in-
convénient de rendre l'officier de l'état éi~il juge de l'oppo~
sition. Sur celle observation, la commission a retiré s~
proposition.
Art 45. Le jugement sera t-il-sojet à l'appel? Il a par11 1•
d'autaDl plus nécessaire de te dire., qu'on r"oit, à l'article ,73
da n1êine titre, une disposition qui , dans un aulre cas, au-
torise l'appel; d'où l'on pourrai~ ibférer que, dans celui-ci, ·
la voie d'appel est interdite, n'étant pas autorisée. C'est un
doute qu'il ne faut pas laisser subsister dans la loi. Le· tri-
hanal a approuYé celte observation de la commission.
Art. 46. Sur le rapport de la com.ion, le tribuaal est 73
d'a.·is que l'acte de consentement soit authentique ; ou s'il
était solfS signatures privées, qu'il soit signé en présence du
maire ou de son adjoint, afin que l'officier de l'état civil
n'ait aucun doule sur la signature. •
Art. 54. Voir l'observalion faite sur l'article r 1 ci-devant,' lin du
. . eh. 3·
et d'après laqueUe l'article 54 serait à retrancher. En effet, •• sa
les motifs qui ont déterminé les rédacteurs à prendre. des
précautions pour assurer l'nistence de l'acte de mariage
s'appliquent aux aulres actes de l'état civil; et le délit de
l'officier puLJi.c qui reçoit un acte sur feuille volante ·n'eaL
pas moins punissable dans un cas comme dans l'autre. lt est
donc évident, dans l'opinion du tribunal, que la disposition
4ie l'art. 54 doit être transform~ en une disposition généra.le
applicable à tous les actes de l'état ci-vil, el qu'elle doit ~tre
placée an nombre des dispositions générales du titre 11. ·
· ArL 55. Ceue disposition sera le phJSsouYent cl'uue eirdc11- •t· le
lion impossible. L'impoasibilité' sera pb~·aique toutes les e · J.
fois que le domici!e du mari, à l'époqu~ du divon:e , 4era
clillërent du liea oli le mariage a ~lé célébré ; car Pof6cier
public de·ce domicile n'aura poinL en sa possession'e registre
où Je mariage a èté pnrlé. Si l'inteniion a été que le jugement
22

- -
..-.- .a te
OBSE.llV A TIOl'llS

Mt wanscrit à la mie de I• prisentation 111r Je registre lies


mariages dOlll l'•i'itier pnblic da 'omicife dtr man al
po5HNear, eélte inaet"lÎdn est ioatile dam an ttph'e oà
l'on ne 1'aVÏlera jammc1e l'ala chercher.
· li est, au nrpliM, nkusaire de faire concorder cet ·arli-
cle avec l'article 26 do titre VI , qui ne parle pudu domi-
cile da mari. Le aeule lraascriptioo Ut.ile esl cene qui drait
faiN, par n:trait, n -rge de l'acle de c"lfbration du rr11-
rilge.
.Enfia , le prâent artitla -~lit à la transcription tCJ11l
iqement de di?orce, um distiaguer le jagnaent sujet j
r.,.,.. ù celai etl dfJl'9ier re110rl; aq tiea que .~.,aide 26
da litre VI ne parle que ~a jagemens rendus en dernier
ralMrt ea palHa ..enie ie choee jap.
Y,,;, ce& article , d 'aprèe lequel celai-ci peal ftre reir.,._
c.1u! sana iacmvâliea&.
•• Ara. 59. n...,, ••· ..... Lè tribunal est d'an1 •'ajou1er,
• m ouln, afin de distinguer les registres de l'état civil de

u
cem preaCPiLI '°" lu bapitaas.
At't. 6S. La transcription ordoan~e per cet mrete re--
J'l'ocldira et 9einble Mgali.ser en qael1ae sorte l'aneiea p"-
. juaé mal .iaeint, qwt l'iofamie·u traonet à .11 famille.
L'111rticle 72 du projet de Camlueérâ était plUll plil..o-
phiqae : 'ü ne MIYI J• MW le nfistre 1111r.11• .,,,,,,..,, 8 61f"'IY
tk •ort. Le tribunal• sur le rapporl de Ja c01111m•ioa, eet
d'nia qae c:eue di1poÂtion 10it insérée dans l'article 65, et
que le gref&er criminel aoil tenu ~e 1e lranapor&er, ul!e
deu au&rea témoim, .levant l'officier' paMie, pour Ni
d~cl•rer la mort. Lei .leu té..oin1 eignerOllt 11\1 ttSÏ*8,
eu Uclareroot ae IA1'0Îr signer , ce dellt a sera laü meadon.
L'oC&eier ~•'en fera ldCllDe de la qaalittl du ar•er
crimi.oel. •
'' Ara. 66. Su.. le rapporL de la commi•iem, le triJ-nal ell
cJ'avia qu'il eerail. pl.us .eue& el plue cancordaot avec I•
précédennr1iclea, qu l'oC6ciet de l'é&at ~ivil f6& W. de SP


J
,
nu TRIBU:OCAL l>t nu.'INES. 339
transporter à la prison pour s'a•urtr de la mort·dll dllenu~
corrnile il ~sl obligé d'aller dans tes mais9tis partiéulîères.

TITRE lV.-Du ahsens.


Art. 3. Le tribunal, adoplaQt l'observation de la co.m--- "'
miasion, est d'avis d'exclure d11 nombre des témoins le.t
héritiers. presomp&ifs dont le têmoignage ·est naturellemenl
suspect. lla ne peu•ent être témoins et parties inr•re5Rea.
Art. 7, 8 et 9. Un membre a obaervé qae ces articla ne COlll.
de
sont poi11t assez cl~irenteot rédigés ; qu'ils laissent wi.doate •· 1'"
sur l'intention des ré~ac;teW'S, d'4)Qvrir défioitivenaeot et 1 :!
irrévocablement les droits des hériti~rs, légataires ou pro-
priéraires grevés d'o9!Jfruit après cinq ans' dans les cas de
présomption grave de ·mort, ou de n'autoriser que l'envoi
en possession provisoire ; qu'en Ce deraier CU 1 le terme de
cinq ans , à compter de l'accident qui donne lieu à ia pré-
somption de mort , est trop long; qu'il doit y avoir une
différence entre ces cas et l'absence simple sam nouvelles,
et qu'il a'y en aurait point; qu'au premier car, au· contraire,
le terme ·est trop court, qu'il en résnlterail qu'après cinq
ans, les biens de l'absent pr~umé mort pourraient tire •
hypotlaéq11é1 et aliénés, de manière qae, s'il revenait, par
esemple, dès la sixième annc!e , il se trouverait irre•ocable-
.._eot dépouillé , 111r une présomption de mort anéantie par
ta .préaeoce , oon-seolemeot des joaissaucee , mais da Coada
mttM de aee immeables ; ce qui aerait d'aile injastice cruelle ,
ainsi qu'il a été remarqué dans lea obse"ati0na prinèipales
( art.. 14 du meme titre).
L'avis do tribunal sar cette observation est qu'il ne paisse
y. avoir· lieu' 4us le caa de préllomptioo· grave d.e mort '
qa'â uo aa•oi eQ poue11ion provisoire , et que cet envol
paisse ê~e prononcé après trois ans accomplis , â compter
.le l'événement qui donne liea à la prlfaomption c1.e morL
ArL 14. Renvoi aux observations principales pi-deunt
faite..
340 OISSEllVA'flOlli5

139 Art. 28, &laia si l'époux absent reparatl, quel sera


l'état ci,·il des eufans isso.s ~o second mariage~ La loi doi.Î
y pourvoir. En principe , la bonoe foi du mariage , · ou
même celle de l'un des époux, suffit pour assurer l'état des
eofana. Ce principe est établi daDs l'article So du titre V.
Le tribunal est d'avis qu'il soit appliqué ao cas particulier
clu second mariage du conjoint de l'absent, en ajou~nt à
l'a~cle !&8: • Si l'époux absent reparatt, la nullité du
• .ec:ond mariage de l'antre époux n'en délruii pas les efTeta
" civ\}1 par rapport au eofans qui en seraient issus , les-
" .qaela sont, par la loi , déclarés légitimes. ..

TITRE V. · Du mana,e.
.,. Art. 9. Sur ~ rapport de la c:ominiuion, le tribanal eat
147
tl'nia de supprimer cet article , comme contraire ans prin-
cipes précédemment établia sur la mort civile. Le contumax
n'eat mort civilement qu'après la condamnation définitiYe,
ou après l'expiration do délai pour se prâenter.
Jusque là, il doit donc être capable de t.Oas efTeta ci-
vils. Tout au moias, s'il in<Nrait dans le délai de la loi,
• le mariage qu'il aurait couÎracté doit noir les efTets cirib,
tant paF rapport à sa nu.e que relativement à ses enf'am.
Tela étaient les principes du droit frariçaia , recueillia par
Poollain-Duparc, tome Jer, page 178. Enfin, les'efTets de la
mort civile ayant é~ réglés dans les trois paragraphee qui
cempoaent la seconde section da titre fer ( paBe 8 d suiNRlu),
· l'article dont il s'agit ici est hors de place.
•1J Art. 28. Renvoi aux observations principales t'ormaat la
première partie du présent travail.
:rs Art. 36. L'un tl l'autre tle1 ipou 1ont a&CON irreC#a/Jla•••• •
J..'ayis da tribooal est de supprimer les mots qai sui•mt ,
dani k cœ tle l'article 4, atteudo qae dam l'article 35, le
cas die l'article 4 a é~ prévu: c'est celui du mariage d'un
impahèrtt. ·
llNIL
Art. 37. La commiuion a observé que cet article est

,,,,.··~
_, .
DU TRIBUlUL DB llEIUQS.

ot.sc;or , et que les mots : ""- tÜ la port· th nllli da épou ...


,
. . a r~ retplÛ. peuvent persuader que l'article n'est
applicable qu'à la nullité résuhaat de l'impuberté de l'on
des époax , taadia qu'il est de principe gcinéral que celui
•• fait duquel prorient la oullité du mariage peut néan-
moim le faire déolarer oui , sauf les dommagea:..inb!rfta du
à l'autre qaom,
On ·a ripoedU que l'a11icle a'eatead trèt-bien , el qae .lea
mots : mbn. de la ptVI "'1 e./W du ipoatzJ qur' a l'• ,.,.il,
oe dchruiaeat "'la gchlc!raliu du prineipe.
Le trihooal, délibérant, eist d'avis qtae l'article peut
res&er tel flU'il eat rédigé.
Art.'7· RenvQi aui. ohservationa faites sur tes art. 11
et 54 da titre li ci-devant. D'aprèe ces observa&io11;1 ,. le
.,.
H•

•lh
tribunal peuse qu'il y aurait lieq de supprimer les deu pre•
mièrea parliea de l'article 41 du titre V , et de le rédaire à
la dispoaiticpi · qai ~oriae la j>oa~ 'coatte les 4poax ;
eaeore cette cliapo~tioo appartieat~Ue plu aa Code cri- .r
minel qu'au Code civil. . ''Q
·'~ •'

Art. 62. La eommiasi~a a propo• la sappression de cet JJ 1


article • comme frappant l'innocence meme ' pour un crime
etl'acé par le mariage nbséqoent.
On a répondu 41oe l'intéret c1ea mœars exige Ja conaer-
ntion de l'articfe. ·
~ tri~nal al d'uia que l'article 62 eoit come"é.
... .
TITRE VI. - Du ·fli'1Grt:e.
· Art. 1•. RenY.oi aux .observations principales.
-·•••
e. a•r.
Art~ 8. Le tribunal est d'ari~ flD'il soit expliqué dan. .sa
l't1rticle , ai la comperqtion dea partiM doit· noir lien daoe ..
la maisoo du juge oa i ·la chambre du conaeil du trihanal.
On a cfü , pov la premi~e opinion·, que, clam l'espèce de
l'article, il ne •'agil pas d'un acle j*1iciaire , mais d'une
confér~nce secr~te. Pbur l'aatre, on a répondu que le
juge .n1â véritablement le caractère de jqge qu'a• lieu ordi-
a.aa VA.T101ILS
mire de reaercice de •• foaclioos. Le lrihuoal a'eat pre.-
DODCé pear cette· nSpo111t mais to• les membre. se solll
mmia à liemaoder que ••loi a'eo expliq•e.
.sa Art. 20. La co111111issioa a obaert'é· qa'acuue.conai4-...
ralioa ue peut faire Mviu du priacipe -~oéral, qu t«Rlt
ja8emeot doit etre moliYé. Elle ajoate que' si la cause• -
sont pas exprimées dans le jugement de divol'C4;, le public:
1era soonnt eaclin à ·mpposer des ca111e1 ples gTaves que
cet• q1IÎ oat d&ttermioé le jugement.
On a répondu que la loi a eu en TGe , dam tout le coa-
tede à chapitre Il, C'elatif au formes du diYorce, d'en
soustraire les causes souvent acandale0ses à la œriosilé da
p•blic.
Le tribunal. s'est prenoncé, par cette oooà.Uration, ea
faofeur de l'article.
Oo pourrait cepèndaot concilier le principe afttl les
nea des rédacteurs, en orclonnamt cpie le . jagemeat sera
moth•é, maïa que le dispositif seul sera pronond publique-
\... ment il l'audience .
.,,.. Art. 24. La commission observe que la citation des ac-
au tïo.. III d IV esl faatiYe , n'y ayant ~Ùll' M .1ecti.oM ID
el 1 V dans le titre VI, relatif au diYOrce. - Adopté.
NtL At't. 26. ReeYoi aux observations ci-tllevaat Wtea

•r l'ar-
ticle 55 du titre II.
•p- ArL 2g. Les mots tlo"lflicih malTÎIDonilÙ ao8t "luïvoques.
•'• Si l'on a entendu indiquer Je domicile actuel du mari, il
était tout iimple de le dire·, sans employer Je mot matrimo-
m"al. Dans sa véritable acception, le domicile. matrimonial
elt celui•oà le mariage a été contr.aété; in.U le trlbuaal ne
peu& se peraoader·qae l'intention dl!Î ndacteurs ait éN d'in-
diquer ce clomicilie·, qui·, le plu souvent-, eal changé par I•
•poux. Il est, par (!Blte Taison, d'aTis 1qu'au iqo1.1 tlo-.ie/k
~ on substitue le domicile 41a'avai11Dt. les 'Po•:a.
tY&Dt l'abaodonaement de J'an d'e.n. · -
Sur le mfme article' s'il ...,.~ pu de paremulens Je menu!
DU TRUWll~J. p.11 ~f,l'fNES, ~~
a.s:ro~a.eu&; Je tribu.1,...,._4- la ~~fit.tlwq iait.
être faite à la ma~o qlmGlQPJt.fp.Jil .p,.-aopo~.•mir.ir1t pp.
~ sop adjoiat. La loi. doit pr:éYoir ço ca~-:-- f.;e.t.dt:"!ll AIMr-
t.atioa.s ,tQDl adop&éea.
.lrt. 5. a Cet artide es& oonaéqueot - .lfl!Ùme adopté ftll"
. .1- • • •
.,s..
les..causes dn diYorce. Il dev1eo......a&t IDJ°* • '&0'41~-·
• 1 .l' ........!... • .,.

admis do consenlemeat persévér~nl des deul[ 'poul[, ou pour


cause de fureur de l'un d'eux. Mais l>OfU. les observations
pr.ia~i~a ci-deva'1l fil.Îles ~' l' 4~~;11.
.\ri. 53. RecOUl'll atll[ obarNlÎofU! ci-dev.ant failu cJam.Ja Jar'
première pârtie, aar les alimens dus en cas de divorce.

TITRE VII.
An~ :a. ..Ea ceaf4ralat cet article u11c l'àrficle 49 .dn Ili.- Jrt<>
tl'lll VI ... t..-.-a; eor .l e rappor.t
1- . . ! L - - 1 . de 1- • , • ,
aa.. celllmNIJen~.a ·...
J1I

~aiPea lie 11 niicè,.ïté d'ajow.er n présent article a ;tta


ra&riction , dt.riz.t toal aire ctu flll'J cJ11i. ~ /Mr 4'Ôlf..
ticle 49 du titf'e YI do dh1or~e. .\ ·'. ... · '·
An.' 12. nu •'il ,..,,, a poiAt tJU tmu ..... Le \ribonat est l•o
.l'uis d'aj.,uler: O!' ,fi ftma·Ofll/6 d'y iaifW Pape dh naü~
..a. Cette.omiasioa, en effet, est. PeaaiWe et mdépenluté
des deUl[ autres cas; et il n'en est pas moins juste d'admettna~
1111 fa.v,;tir de l'enfâot privé de son acte de DaÎBllQnçe, la 1os- 1

• o n cl'étal • .
•1
Art. 19. La commission demande si l'action phij..tic:i..u.\ Jar
cl~5 le çu pféYG par cet a~&icle ~· dei.l.tire. ip par Je tri-
~l .crimi~. Si 1oe1le
.
a été l'iplcpli.Qn ~ réffcieprs, .il
. cle l'esprimer; ~r çeUe açli~1~P IQl ~tpqflll\~.
.coa.vi4pt
c,iy.ije. -.Adoplé. . · .. . . , .. .
Âd. 21. S 1il r anit mi jas-ment dont il •'y eét peiqt saa
d'appel '1am lè cléla& de la loi, l'aw.l s....,..t· iUmpru(np-
&iLlè œmme.l'ac~on? a .dans le eu d?UP jugemealfClll der-
aier r.eMQrt, la re'fdle· civile sera-t.-dle admÎle PP• pièCa
.acnweUemeat rec0pvrée1, qaoiqa'ella •• fuaeltt pu ,...._ ·
OBSERVATIONS

nues par Je fait de Ja partie adverse ? Le lribunal pense que


ces questions doivent ~tre résolues par la loi.
ap- Art. 32. Renvoi à l'observation faite sur l'article 27 du
!~i; titre Il, d'après laquelle le Lribunal pense qu'il est-nécessaire
d'ajouter .à la finale de celui-ci' les mots : en marse tk racte
tk naiualtu tk l'mftJRt nconnu.

TITRE VIJI.
373 Art.. 3. Renvoi aui: obser..ationa principales ci-de'faPL rai-
t.es aur les born.es de la pai111U1ce patenaeUe.

TITRE IX.
S9I Art. 16. La commiuion a observé que la rédaction pré--
HDle :une amphibologie ; qu'il paratl que l'intention des ré-
aacteurs e&t d'assujé~ir' tant le juge-de-pais que le notaire,
à,t'assiBtanée .de deux témoins, et qu'en ce caa ils eussent
éwti l'éci~ivoque par' la rtidaetion suivante ; oü par déci,,,..
tionfaite tn pri1ence tk tlew1; tém~ûu, etc. ·
On a répondu qu'il serait injuste et contraire à l'iastitu-
tio:D du juge -de-pai~, qui aujourd'hui peut. juger ae11l, de
l'ebliger à se fàire ·assiil,er de dem témoins pour recnoir
une déclaration. ·
1

Le tribunal est d'avis que celte réponse ne léve point l'é-


qui,.oque de la rédaction, et qu'il est imporlaDt de
la raire
aiaparattre:
,a, Art.·2a. n'y
S'ij a point de parens d~na l'arrondiaseme~t,
'ou si lu pârens n'avertissaient pal' il est nécessaire de char-
·ger un fonc&iorpaire · p11blic quelconque de provoquer la
pourvoyance des mineurs. Les arr~ndiasemens des j'ages-de-
paii devant être iBc:tMammeat .éllDdua à un plus Talle ter-
ritoire, il letar tera.le plas souvent impouible de con~.tli'e
-à tenaps Jes décès qui peuvent do11ner liea à des tatellea. Le
·tribupal peDIC qu'il·cont'ient, en ce cas, de chaPger cle l'a-
vertisaemeat Ï'of6cier··de l'état civil, qui, étant oblip cle
DCI TIUBUIUL ·DE JlE.NNES.

vérifier la mort , peut , sans. frais, s'assurer si le· décédë •a


laissé des enfans mineDl's. ·
Art. 44, Si celai qui a ·coovoqa~ a i'!té-nommé tuteur en ap-
soo absence, il ne 'peut se n<>tific;r lrlui-mêim! la tutelle. La 418
commission a pensé qu'en ce cas la notifica1ion doit être
faite à la diligence du plus proche parent.·' '
Le tribunal' est d'a•Î's que ~ juge - de:... paix en soit
chargé. ·
Arr. 46. Un membre a observé que cet article consacre 4:a1-
des dispenses petsonnelles èt de droit, contre nn office cle ':a'
piété et d'humanité que tout citoyen est ten·u de remplir; ·a
demande que le Code civil rejête 1oute' autre· d!spense'·ft~
tulelle que celle qui résulte de l'impossibilité di! fait d'al!m'i.:.
nistrer la personne et les hiens d"un mineur.
I.e tribunal ' crelibérant sur eetle proposition • a 'été d'a-
ns,= 1° di! consaërer en principe°, qu'1m'cut>e ·fonctldb' pur
bliqae ne peut' dispenser de la tutetle d:i1is Je liea de la réSi-
deuce des fonctfoaneires i == 2~·d'ét;tbtirren im:eption fond~
sur l'it0pouibllité· de fait; que: Je·s .fonction11aires publ,ics
dont la résidence est· 'loigoée de 1â fanrillé ·pourront se
la
(aire dispenser de tutelle par-le consl!il de famille •.
et
.(\.rL 61, 62, 63 64; Le tribunal, sni' l"observation qui ,,,_
en a dté faite par ht commission,. il cons~~ que ces qd'atr~ "'
11111icle11 • plàcés dansta sectioll' r~lati-te aax :e:1closîon9 l!t
desailalio1111 d'e la tutelle;11e·~ofpoirit :l'lear place natarellè.
lla oat poar ~bjet ·l'i'dd~tatîon des 'lboyens tle se· pour;ooit
conlre toute délibéra,tion du Conseil' de familte. ·L':i\'is d'u
triba9al .iac td·enc qtt~il e1i 11dit ·fonné une s~crimt ·particu-
tim, ayànl podr titre : n. 1110yens tk se pounHiir œnire lu
11/iléi'alüW i/u.•Coianü de familk. Cette '.tiriaion remettrait
chaque objet à A place. ·.' ·
. Art. 69 et ~o. La commislsion, sur ces articles, a fait de~ ~.S:a
o:baervationi: · ·
== 1° Il lai a ~ru dangereux de laisser au choix du lutéllr
ta. m,aniaation du priseur pour l'estimation de• meubles;
\
tllc a propo# f 4~per ~te aomiaa$ioo soiL au. ..,.briag6
loteur, ou mieux encore au juge-d~.
Le triba~l u'~ poin1 .
. açt;peill.i c;eue Qbserv4ti'm; et ij $'est
fl;lpd~ 4ur ,é qll'JWle .pareille nomination. augffi4!n~i:r.4Î.J le$
fç~ tjQi so.ut à lit ch,rg~ des ~iue11n,
= 2° Les mem~ fl'licl~• ~e prODQDUllt aQ~JAC 114jne
GO.Jllrc le l,Qteur qui ne f,ait p.as v•pdre .J.9~ le.s ane~~s,
quoiqu'il n'en ait pas été dispensé par le conseil de (a,spjU..:
l,a ço~~iai~ a profpaé d'obliger le •&Jte11r, f:D ce~. à
pay.~r le q~art CD Sqf clu mq11t~l de. \'C4Jim.uiPJI ; · c'.&Wl
fOllt le DfÏni:l.\f IJP dédo~Q1f.Cctm~ de .le. né.gligeil.ce •
4pn\"t4;qr, e~.de Ja,vil~té ~ d1,1 prix dq~é 4 l'r..tj1-
1a.aû.on, ' ., · ·. ;
Ceue observatio" a 4té cqlllbaJtM. ~ ~Dl clivera. QaJ~
q•s-uns onL été d'av4 dl!.$ .vti~le• tei. qµ'il.s sOQL F-•,eJltb,
.~rc~.qu~ Ja çoo&raveÛtioD du •nteur ouTri.ra, a11 pro&~ 49
~~r, ,uoe ac.ti,u1 ~e <1Qsnmage11-iiitéféLf , leaqµ-11 terQRJ
""'14 Op .a r;.é_pQ11~~ que ii:e 111rait q~r le mjr;tepr. ·4. 911
J.l'>P•~au. prqçitf, pour .\e J'églemeqt.4e-cu demm~i•ilfr6••
:0 'a~-. oii1· '14t.t.a.e. 14 pe,ioe c1a ,..,., ~ci •111: ~e l'esli•:ni1u•
est trop légère, e~ qq'elle ~fa 41odécs d'~anc~.pAr h1s pri-
.. . MRr11, qqi e.a~~ppt. J,15 .qff•L& 4 UQ. Qnquiè.iae. moiiJJ, de
.kA• valeor, COJJ41J'C.~ 1'esl. top:j,~s p~ti.ctaé.,Jts.ooa p.rp.y
goaé la peiue !l~ ~91'l>le. Ce~tti opiti~ :ay.aQl prénlu., J.e
,i,iijb.,,,..i 1!4t d..'a:v~ fJP'il,4Qil. **·à
l'1u1ide· 70,: /;Ml« d1
·fM', ~ fJ/,Jt!lll' 1,,-a .cfw"°'9nJ q 'Pf4111' le--.°,JIJllll!e 4e l'flÛlrlllf
.#W11 .~ ~·p<W.c~; .
~ .411.~ç a. prq~ d~Q&tll#Ja:e:CJll.tO.~.Îlllle.aP .llÙNiAgé
....IQ(, .~ J'.Qllet ~!! SJ. r-o.11t•b.iti4~. rlA ,Joi. l'tt.b~
;4\:~JP.f à.. lf.. v~te, ~ P4ti .;o'*qNaL.d.Q.:Ja-.~er..
Cette propoaition n'a point été accu11jLl,i11 •
•,.. ·· •••.. 8i..l/iAitPli9JI -l~.\Qi. 1etii11ll~At ~•lre.à ~ap­
'5• pe• le jugement d'homologation ou de.rejet die la.clélWilllr
l~ dµ ~m1.ei~~e CallMUe?
~ ir4b11~l, •r ''~via de la ç<>nm1Mfiop. dit~ JIH k
bU TMBVlfàL N. BENNES.

;.paaut .oi• àOfet·à·i';tppel ,;e\·&11r...a.qJM·:IA.Wi preQMr.e


&Ur la queati~n.
HOl'ION fil. ·

Un mem.lJrc .., o.b,,çrvé qlUl les an.icles dont ceue ~ctiou, eh.~­
est compo#,~ eutAvent telle.meJll l,a marche ~Il t~~tµ', .qp'4 sec. s.
~ pas de• &6miuiaJraÙoo il lfS~ ~bliigé ~'.asseM>l~ k
CRQleÏlcle .famille, ~ f11Ù ser;r. ~11,é,reu~ t1>ail à Ja f~. P~f
Jl;•rp.e~ni•~ ~ Cf?aseil .~~. IJOur les "'ÎDFuis.méme~.J RY::P~
eût éyitl cel in4:1tuvénieot .e~ .~rdqn~an~ , . COlllR\ct •~ pa:slfi 11
que, p~ 1'-acte ~'ile di: la :tu~~Up, .l~ ,:oq~~l de .,ffflaj.l_k
~és.ig~Ai au ·m~ar· ~ 011 plu.sjeurol b~~!!I !).e, A~~ ,p,~r !:•via
~e1~ _ i l MIFPl tenlJ. ·4• s~ co~clµire .C!O lOIJle MflliÜif,,liti~
jje91fl. Qo • 11épootl11 .qiœ l'a,IJps ~e ~ellt; ll9~i,a,tw~. ~·.,,,,
~p~il de ip,tellp - •lAI recOUIJP. Pfl' .,~~9~ri~ll':O. q~.ilMMJ
prohah~eme~t cond~it les téd~cl1S1Jrf, .à ,1ù;p .PAiH~;fW'J,r
dans le Code. Le tribunal, délibérant s~r._c!/!~.q~l/~4.&ÏQQf
~speclivcs ,, " ~t.é cl'~v.ia qu'il ~ojt Îqi~é da.-s.Ja,,:11;~ .• c-
Jio-. , uae 4i•~i&4oa CfU.Î por~e ._ue ·~ le! c1tq•11il de fainiUO.'t
,. ·P n~•ntr t,e' ·1o111eiir, lui d~P-'liai, ~. ~q: pl~"'-'
• laommu d~ .loi. >,4q,6 .p.lua éel.aïrés, ,par J'a~ia d~~~ 1,.: ~
• teur e~ le. ~~gé~ tqf.eor .seront. resu!Sçlii. ~~eat !~'411
,,. 1& c~uduite en lPJ!j.e •ffaire l~io~. " Cp~ ·ÀΕ.Jtai-
tion nécessitera, d~ Jes a.uii:'-1· articles ·de .•• ~~mt~CM:p­
IWa, q•elqpq,NC•Nic:Miosw 4~• 4Îtl..er lt).bJteaqde.
enlrave1 d'une trop fréq~&e: ·~0*1' duc~ 4e.,fi•• ' ·
-.üle. . . , ' .. : d . t
·Ârt. 100. Ua meQlbr.e a.01l4er~é q,e.eJ.,.co11J,,M..tti11~
dt &utelle .tOtll d'une i!1'ptr:l.all~·:.Al'PP~-.)lmre.:p."'1· 41A
cléférer If cqp11.\••~ ~ wepai~~~ ,ia-..~ ~'*• NVn
' .
4e-rpais '·Ml· la. JPatiùe ~me ,. -~ llt w:.14.JJr ..,! q~ ·lcW
audbPlÏODf, . . l ' :. . .
0. a répGW . - r ani4Je a .eu 'n .'mct 'le prfv•PÏ,.-,
1

UliaDJ. qae ~ble., tmal procès ~DJfe I.e tY&c~r. et, ~· -.ù.-
oeun1 , procèa.presqa1 conata,rnment ruiua11ic .pow- c,e1 der-
O~F.llVATIO'!Q ·

aien. Ct:uoOficMuliafts eot dérerminé le tribunal en fa•aar


de l 'artide te] q11 'il esL rédigé.
Art. 105. Un membre a ob.servé que la prescription de
'" dix ans, sagement combinée pour l'action du mineur contre
loft ruteor; est trop lorrgùe pour la responsabilité des nomi-
nateors. L'article 198 dn projet de Cambacérés avait soumis
cette clenière action à' la prescription de trois ans: ce terme
peut aussi parattte trop court. Un juste milieti serait d'aua-
iétir.t'action contre les nominaleurs à la prescription de cinq
ana; et l'action contre le. tuteur ' à celle de dis ans' à
comp~r au jour de ]a majorité' actorripJie des mineurs.
Le tribunal, délibérant sur cette observation, l'a accueillie.
Il pense même que lé terme de trois ans ser.it suf'fisa~t ,
pa't cé· qa'il importe de ne ·pas laisser trop· tong-tcmps les
~ : nbntia'tJeun de la tutelle :sous le coup d'une re'sponsahil~
1
qu~!n'ont'je plus 90uvent encourue que par zèle pour lea
i inté~ts da' mineur. ·
1

- Ce~ àrtieie a para tlé]>tacé dana la section tlu eompta tk


i11ttllt. La commission propose de le placer aoit à la suite du
cha;itrei Il de 'la puiJmnee palermtlk, soit à fa fin de ta eep-
tifute sl!ction·, relative à ./'admbtütratloft 'ô11 t'Mlelll', laqueUe
s'4!teDa·â la perstmne t'omme aux biens· 4o mineur.
· f;e :tribunal a pel.li!lé q11e celte demi~re place serait celle
q~ c'.<Jnviendrait le plus i l'arlicle 105.
, 1,. ·" Arn ro6. Ren•ol 3ius: a'be,er.,.tioilt principales, fornwât
la premi~re partie du•pré9ent travail. ·
,..
11 ' 71

Art. 109. La commiaion a observé et le tdbanal penae


qllle·la dentière partie.If cet ar1icle est'susceptible de réfor-
r .
nMlt~. Le ·rnineur~tnei~ ne doi\ ftte restitué que coa-
tre l~ ohlrg*1.ions c&nltaclées postérit!urement à celles qui
adL ~~iH' la p•rtie diapooible , c'est-à-dire, l'année ~ IOD
revenu. 011 les acles 9es créanciers out une date certaine,
08' non: âu 'prt!mi·e r ~-; tt!s premiers créancien qui n'ont
prfté qu~ jusqu'à ·ta toncurrence- d'une anMe de re~eno ,
do;vent élre à coaver'\ de la resLiLation: au.second cas, le
DU TRIBUNAL Da: BENNES.

minenr ne doit être restitué qoe pour l'excédant, et les


créanciers qui ont preté vienoen~ ~u •marc le franc du mœ-
taot de' leun crwces, se faire payer concarremmeol sur la
partie disponible des 'biens du mineur émancipé. Cette règle
pa~att pins juste dans les deux cas, ·que la restitution contre
toutes les obligations.
1'1TRE X.
.
An. 13. Depuis la rédaclion de cel article , les assesae11r1 '''
de ju~-de-paix ont élé supprimés par la loi du 29 ventoae
au 9; ce qui doit opérer on changement dans Jea termel de
l'arlide.
Sar le fond, un membre a observé que l'auistance da
jqe-de-pais esl sans objet utile, et qu'elle ne tend qu'à
allA§rer la confiance due au comrniuaire nommé par le 1.ribu:
nal. On a n!ponclu que le juge-de-paix, ayant des connai1-
1&11c• locales, peut donner des renseigoemens qui condui-
sent à la décoanrte de la y@rilé, el q11'il peut diriger l'in-
tel'rogatoire sur les faits dont il· a une connaiuance per-
aouaelle.
Le tribunal TOte pom qae l'article soit cooservé.
ArL 35. Cet article, tel qe'il est rédigé, semblerait usa- ap-
510
jétir le maire de la commune où l'interdit étail domicilié à
l'époqa.e de son intercliction, à· Je viailer toua les trois moia,
daD1 le cas meme oà l'interdit se trouverait placé bora de
l'arroncli11e111eot communal, ce qui peul obliger le maire à
des d~placen1en1. Tel ne peut etre le vœu de la Joi.
Sur cette observation de la commission , le tribuoal pro-
pose la rédaction suivante:
• Le maire de la commune do domicile actuel du tateur
• de l'interdit est chargé de veiller à l'exécution du précé-
• dent 'article; et à c~t effet, les maires deiveot, tous les
• trois 111oit. riliter les interdila de· leurs arroadiuemena
• ~eapeclifa, 011 enjoindre .awi: tuteura ·de les lui repréaen-
• ter. "

...
l5o OBSUlV.àTlUNJ

.,.. Art. 3'- La eOllUIÛ8IÎOll a olieervé que· Cd arlicle n'i!ll


4;;
5 pema,4ana • llernière partie., e.._atcord Ket l'artk.le 110
clu aiare JX. Das· 11 un le. 'fO!ltl de la loi eat que te Biinear
émaaeipé soit aMajéti à ae faire nollUDer un cv.ieur pour
la aaite de éhaque action immebilière, à !'ouvertote -.iroe
de l'aclion, et ,que le curateur oomm~ pour une action ae
puisse servir à 11De aulre ;·dans l'autre, au conlraire, on
suppose 11D curaleur nommé lors de l'émancipation pour
toutes les actions immablll~res que le mines peut a•oir à
aou.lenir.
f..e tri banal d«!manile que ces deùs ~icles soient conciliéat
et îl vole powr que la préférence soit donnée 3 la d4cision
eon11crée par l'article t to da titre lS.
hJ Art. 40. Le Yœu des rédacteor11 était sans cloute de com-
prendre dans cet arlicle la prodigalitl!, qu'ils n'ont pu votda
esprimer directement; mais les ~:rpresai'ons 1tmbleD\ l'es-

supprimant les mols: 111118 °""'


clure. L'article et\t offert plus de latitnde à l'applicatfon, eJI
pml• l'u1age ltltal:de .ra ro:i-
Mn , néantnoinJt à t:OU&t dt /JJ fflilJfate de IO'll april d Ù ln f•

culté.r naturellu; et en disant simplement : toute per.,,,,.., 'f'IÎ


craint de u trouer, etc.
Au t'oftd,. cet article li. paru :Ill _tribunal, ainsi qu'à sa com-
mission, l'ondé sur de puissantes considérations d'équiié; La
loi n'autnrise pas l'inlerdi~tion forcée d'an pt'Odigae; maia
t'e~ce d'interdiction volontaire conçue par les ndacaeara
est •~favorable. Celai qui en use ne renonce point à l'enr·
cice de ses droita; il l'aasaj·é tit teuJement à des formes con-
at.-Yatricea.
LIVRE Il.
TITRE Iu.
S11 Al't. i•r, Un meinbre a dit que-, tes éilabliasemeni pablics
lppattenant à la nation et dépentbnt cl'etie, le. l.iena qui
serno& il Cl'S c!tabli898mens ont lt' nai. caracWire ·de biena
nationau1 , indépendamment ~e leur afTeclation particoli~re

/
DU 'l'RIBU~AL DE Rli.NNLS. 3St
à uit ~vice public , .et que pat ëétfe r•îson i1 prEŒiâit la
di•itin ~talilie par Cambacérès, al"licle 4r.:i.
Cette observation n'a point ité accaeiffie.
Art. 19. L'argenterie est-elle comprise s0us le seul mot sn
meuhk, ou est:.. elle exclue? La rédaction de l'article a paru
à la tommiMion fie pas COl'l'lprendre t'argenferie dans rex-
cJnsion; et cepéndatlt elle observe que, dan_s l'a:rticlè 22,
l'argenterié est e'idue du don d'ur1e mÏis~n avec tous tes ef-
fets mobiliers qu'elle contient. On y trouve rargenterie ~
rargenl comptant sur la m~me ligne, tandis que l'article 19
ne parle qoe de I'IJl'gent comptant: '
Le tribunal pense qu'il y a ondasion de l'argenterie cfâns
l'article 19, et son voeu est que celle omission soit répar~e.
Art. 29. Il y a notoite1l1ent des biens commonaos appar- s,.
tenant: es.closi•emenl à une section de commune. La loi do
ro juin 17g3 les comprenait dans la dé6nitlon des biens Mto-
rnunam. La commissiou pr~pose et le tribunal dema'nde
qu'ils &oient ~gaiement c~mpris dans le Co~i! civil, er que
l'article- 19 soit ai111l rédigé : " Le~ biens· communau.t ~ottt
" ceux à la propriété Od au produit desquel~ les haMtans
• d'une codnaf1ue , au d'une sectidl'I de ct>mmune', Où d'e
" plusieurs codlmnues, concourent. ..

TITRE 11.
Art. Un membre a proposé d'ajouler à l'article"le Mot
2. so
f"Hlt.lk, tel qu'il était dans la éonslilulioo de t 79• ; on a
ttpond11 ,que ce serait un pléonasme ' el qué rarticle, tel
qu'il est ridigé ' suppose qtre l'iodemnit~ doit pr~céder ra-
bandon par le propriétaire'; néat1ntoins , le tribunal a éfé
d':avis de l'addition ~u moi prialà!Jle, qui prévient toute au-
tre interprétation de l'article.
Art. 18. Il semble que. dans l'hypothèse asaèz rare de cel ss9
atticle, on dom1e à la superficie molllle le droit d'enipôrler ·
le fond&; èe qoi esl c'onlrair't àu principe établi dans l'arl. 9
cta mêtne ritl'e. ' '
OBSl::BY ATIONS

Le tribunal, adoptant cette observation de sa commission,


vote ponr la conservation du principe·, el, par .conséquent,
pour la réformation de l'article 18.

TITRE Ill.
514- Art. 8, lO. et 11. Dans l'article 8, il est dit que le prix
116
des baux est fruit ci11il; l'article 10 porte que les fruits cinls
s'acqui~rent jour par jour; et dans l'article l l , on donne le
prix du bail à l'usufruitier et au propriétaire qui étaient ea
jouissaoce au moment de la récolte. La commissi~n a fait
remarqu.er dans c~s dispositions une contradiction frappante:
il en résulterait que le prix des baux serait et ne serait pas
fruit civil.
51& L'article 12 est susceptible de la même o_hservation.
Au fond, le 'tribunal, d'après l'avia de la commission,
propose de s11pprimer les art. 11 et J 2 ; . de considérer lea
fer'!lages comme fruits civils', conformément à l'article 8,
et de les attribuer, jour par jour, à l'usufruitier, à propor-
tion de la durée de l'usufr~it, aux terme1 de l'article lO.
Art. 19· Un membre a proposé d'ajouter au droit de l'u-
sufruitier, énoncé dans cet article, celui de prendre dans l~
bois de haute futaie les bois nécessaires pour les réparations
d'entretien dont il est chargé. Le tribunal est d'avis de J'ad-
dition, en l'obligeaut'à se les faire désigner par le proprié-
taire.
s9a Art. 23. Un membre a proposé d'excepter les catTièrea
cl'ardoises et les mines de charbon de terre, el de les décla-
rer susceptibles d'usufruit, conformément à l'article 440 el
suivans du projet de Cambacérès.
Cette proposition n'a point été accueilUe.

TITRE IV. - Seri•itudes.


G56 Art. 15. Dans lu 11üla et communes..... Vinlention des
rédacteurs a été sans doute de parler des "illu, /JourBI el Pil-
laBu qui excèdent en population trois mille ames. Le mot

---
nu TRIBUNAL DE BEN.IŒS. 3$3
commimes est équÜHJt{ue; car dans les commun~ dopt les niai-
sons sont dispersées dans un grand arrondissement de terrain
rural, l'article n'a point d'application.
Le tribunal, sur l'avis de la commission, demande que
l'article soit ainsi rédigé : Dam les 11üles. hourss et c>illasu
dont la population, etc.
ArL 27. Au lieu de renvoyer aux réglemens particuliers, 674
qui ne soul pas faits, et que la plupart des hommes ne con-
naîtront pas, il était plus expédient de déterminer, dans le
Code même , la distance fi observer el les ouvrages à faire
dans les cas prévus par l'article. On trouve dans le projet de
Cambacérès (art. 458) la distance déterminée à deux mètres
(environ six pieds deux pouces); et dans le cas où celte dis-
tance ne serait pas observée, l'obligation d'élever un mur ou
contre - mur suffisant, pour empêcher que les ouvrages ex-
primés dans l'article ne soient nuisibles. Le tribunal esl d'a-
vis cle ce changement dans l'article 27.

CHAP. III. - SECT. Ill. di. l·


aec.S.
Le tribuoal edt désiré que celle section ft\t inlitUlée : du
droits rupectifs du propriélaires du fonds dominant et du fonàs
SD'fHJRt, afin de persuader que les droits du fonds servant,
c'est - à - dire, ceux de la liberté, n'ont point été perdus
de vue.
Art. 56. Le tribunal ne voit pas la raison qui a déterminé 701
les rédacteurs à n'appliquer qu'à la servitude discontinue et
non apparente, l'extinction qui s'opère par la réunion daQll
la même main, des fonds servans el dominans. Celle réunion
éteint toute espèce de servitude apparente ou non apparente,
continue oa discontinue. L'article ne doit donc pas être
borné à une seule espèce.
Art. 57 et 58. Ces articles auraient été plus nellement ré- 706·
cligés, en fi1ant dans l'un l'époque de la prescription relative 707
au servitudes discontinues et non apparentes, au jour où .
l'on a cew d'en user; et dans l'autre , pour les senitadu
v. .i
~3
OBSERVATIONS

continues et apparentes, au jour où il a éM fait un acte cou~


traire à la servitude.
Sur cette observation de la commission , le tribaoal est
d'avis que les articles 57 el 58 soient rédigés de la manière
suivante:
Art. 57. "La servitude discontinue et non apparente se
.. prescrit par trente ans, à compter du jour où l'on a cessé
" d'en user. "
Art. 58. " La servitude conlinue el apparente se prescrit
fi par-lreole ans, à Compter du jo11r OÙ il a été fait UD acte

" contraire. "


LIVRE III.
TITRE Jrr. - Du sucassiDns.
•p- Art: 3. On a vu p~cédemment que_l'époque de la mort
719-
15-17 civile a été filée au jour de l'exécution du jugement de con-
damnation : ici, l'article semble établir une différence entre
celle époque et celle de l'habililé à succéder. Cependant, la
succes.sion n'étar1l ouverte qne du jour de la mort civile ac-
quise, la conséquence naturelle serait que l'habile à succéder
à celle époq.ue précise fl\1 le vé1:itable et seul héritier. Ce
n'est pas ce que décide l'article, puisqu'au contraire il dé-
fère la succession aux parcns quJ étaient habiles à succéder
au condamné, ci l'ipoque du jugement, c'est-à~ire, avant qae
la mort civile fl\t acquise : ce qui répugne.
I..e tribunal, sur l'avis de la commission, pense qoe la ré-
daction est fautive, et qu'à la dernière ligne de l'article oo
doit lire: à Npoque de fexicution du jugement.
liitl Art. 4. li y a encore i.ci contradiction entre cet article el
Je précédent. Dans l'article 3, les héritiers exislebt _avant la
mort civile; el dans l'article 4, ils n'existent qu'après: c'est-
à-dire que <lans ces deux articles, et en sens contraire, 1a
succession ne s'ouvre pas du jour même de la mort civile
acquise, qui est cependant la seule époque de l'ouverture.
La mort civile est une fiction de la mort naturelle; elle a les
DU 'fl\IBU'lO.L DE tlENNf.S, 355
1nêmes et'feta. De ~étne que da joat de la mort nâturelle ,
la succession du décédé est ouverte à ceux qui , à cette épo-·
que précise, sont habiles à lui succéder ; de même, la suc-
cession du mort civilement s'ouvre à compter du jour de la
lDort cit-ile encourue, el elle s'ouvre aa profit de ceux qui,
à cette époque, avaient droit à·sa succession.
Le tribunal est d'avis que les articles 3 et 4 soient recti-
fiés d'apt'ès les principes précédemment établis et les obser-
vations faites sur l'ouverture et les effets de la mort civile
tant à l'égard des condamnés p:tr jugement contradictoire'
qu'à l'égard des contumax.
Sur la dernière partie du même article 4, le tribunal ,
conformément à l'observation faite par la commission; est
d'avis de substituer les mols droits eww à ceux droib tk ci-.
toym, par la raison que le Code civil ne rèsle que les droits
ci•ils, et que les droits du dœyen sont dans l'ordre des droits
politiques.
Art. 6. Sor le rapport de la commiuion, le tribunal pense ,,_ ·
1111'à cet article, qui est puisé dans la loi du 3 brumaire an 4,
article 475, on ajoute la restriction que réclame l'huma-
nité en fa.eur de l'indigen~e: SiW/ lu stcours à accorder à la
eon-
f111U11e, ma en/ans, au:r; pAre et mère tk faccusé pendant la
tMmace. . •
Art. 13. Un membre a observé que cet arlicle peut don- 7a4
net lieu à cle fréquentes usurpations des droits d'héritier en
collatérale. Pour les pt'énnir, il paratt absolument néces-
aairt qu'au~elà du degré de frère et de sœur, ceux qui se
préteoclent habiles à succéder au défünt se fassent connat1re
à la justice, et qu'ils justifient leur qualité, avant d'être en-
•oyés en possession des biens de la succession. Quelque .-om
qu'on donne à celte reconnaissance judiciaire des droits de
l'héritier en coll.atérale, elle peut seule empêcher qu'un té-,
méraire usurpateur ne vienne s'emparer de la succession au
préjudice des •éritables héritiers; autrement la succession
terait abandonnée au premier occupant.
356 OBS.EBVATl01"S

Sar cette obsenation , le tribunal est d'u.is presque aoa-


nime de rédiger ainsi l'article 13:
• A l'instant même de l'ouverture des succeuiom, les
• héritiers du sang 1;ont saisis de plein droit de tous les
• biens, droits et ·actions da défunt, et ils sont tenus de
• toales les charges de la succession. Néanmoins, en IQC-
• cession collatérale, aa-delà da degré de frère .et de sœur,
• ceux qui s~ prétendront habiles à suc.céder au défunt ae-
/
• ront tenus de faire connaître !eur droit et leur qualilé
• au tribunal d'arrondissement du domicile du défunt, qui •
• sur les preuves qui lai seront faites, les enverra en pe•-
• session. •
ArL 15. L'enfant. ni a11antcent 9uatre-il1"net-1èx;jours; ajou-
ter : ,·;1 n'a donné que tp"lque.s sisne.s de "ie, à la place du
mots : quand mime il aurait donné 'lueb/uu ~:ena tÙ 11û9 ca.-
si les signes de vie étaient conliDus et ooa équivoquea, l'eo-
faot serait successible. Il n'est pas sans exemple qu'un cm-
lant. né avant cent quatre-vingt-six· jours aiJ vécu quel-
ques heures, el c'en est assez pour assurer sa qua.lité d'hé-
ritier.
ap- A~t. 17. La commission ~ observé que cet article, tel
7a5-
:a5 qu'il est ré!1igé, semble. attribuer, par accroisaemenJ, la
part du condamné contumax dans une succession à ses co.k~­
ritiers, au préjudice m~me de ses enfans. Sopposoos 4 en
effet, que le condamné par contumace ail son père vioqt,.
l'époque de la condamnation ; ce père meurt dans le délai
accordé au fils pour se représenter, et laisse d'~ulres eof.aot~
le condamné marié, et ayanl lu.i-Dl;êrne des enfaos, ~e ~ ft'.-
présente pas, el la morl civile esl ouverte. La ju.s,ice el JCf
principes , qu'il ne peut être dans l'iQleolion cles réllfçteqra
dè repousser , veuleol que les enfans du con~mDé vie~nent
r~cueiiJir la part qui eût apparten1,1 à leur p~e dans la ~­
cession de leur aïeul. Cependant, les termes de l'article po;rr:
tenl que lu successions ouvertu appartieTUUnt mn; hirilün Cii*
lu9Mels le condamne aurait pu concourir, c'est-à-dire, dam
DO TaIBUl.UL Da aEn.ES.

l'esp~ce proposh,. à ses frères et sœurs; d'on il résulterait


11oe sea enfaos n'en auraient rien , œ qtii est injuste.
Sor ~etle obserntion, le tribunal est d'avis que l'article
toit conçu en ces termes :
• En conséquence, si le condamné n'a point été arrêt~ 1
• 011 ne s'est point représenté dans le délai utile, les succes-
• sions qui se sont ouvertes dans le cours de ce délai·, el
• auxquelles le condamné était appelé, appartiennent à ses
• héritiers, qui viennent , par représentation~ reéuèilli r la
• part qu'il en aurait recueillie lui-même s'il n'était pas mort
• civi~ment. •
ArL 18. Les observations ci-devant faites sur les arti- .rw
cles 3 et 4, s'appliqoent à celai-ci, et en réclament la rec-
tification.
Art. 36. La représentation en collatérale a paru â lâ com- 1••
mission et au tribunal trop limitée par cet article. Elle doit
avoir lieu toutes les fois que les représentans se rallient ào
même tronc commun du défont et do plus proche habile tl
loi succéder. Par exemple , le. défunt laisse pour pl~ prochè
habile à lui succéder un cousin germain ; dans ce~te espèce ~
la souche cdmmune des de u1 cousins-'gennains esl le père aè
0

leurs pères respect:fs, c'est-à-dire, l 'a'ieul. Mais; outre ùn


coosio-gennaio, le défont en avait d'autres qui soul déèédii
avant lui, laissant des enfans. Ceux-ci se rallient au même
tronc commun ; ils doivent, par représentation de leur père,
conc0urir à la succession avec l'autre cousin - germain·; et
cependant ils se trouvent exclus par ies termes de l'article.
Le projet de Cambacérès, -article 594, allait trop loin ; il
admettait la représentatio11 à l'infini, en collatérale·comme
en directe ; mais aussi l'article 36 ne donne· point assez de
latitude au droit de représentation ; et le juste mHien eofre
ces deux syst~mes esl celui qoi est proposé par la commis~
lion , d'admettre, en coHaléralt, la représentation toutè's les
fois que les re.préseotans se ralllent au même troné eotlittidn
· du défunt et cle son pins proche parent.
358 OBSE&VATIOllS.

''' Ara. 43. Il fallait dire : Si le difaal n'a laûsé ni Joœ.-


4-., ai .frérs, ai ,.,.r.r, ni tlaœntlœu de cDIS-Ci.. En effet,
ces trou conditions aout néceuaires pour qae la mccel9Ïon
s'outTe au profit des asc:endans ( V. Cambacér~, art~ 6..t 1 ).
Le tribunal approu-re cette obaenation de aa commission.
ap- Arl. 45, tkrnière partie. La commission n'a ici qu'oae
1' ' faute typographique à fa're ohsener : Le hildieal, ~ de
rdiaù' d k1 /Jüdilul d l>üdieule, au.tellr1 IÙ raïeul•••"' li faut
lire : tû 'dieule.
1'' Arl. 4f5. La commission obeerve que eeue clause : elUlOl'V
f'Mll latlù1 frhv ou 8aut"I ne 1aient que coruanp/111 ou utérins,
ne peu\ subsister dans la première .partie de l'article. Elle
tendrait à atlribaer aux freres et sœurs consanguins ou utê-
rins, des droits héRditairea dam une ligne qui leur est tota-
lemenl étrangère., Les consanguins ou utérins ne peuvebt
exclure les ucendana q~e dans leurs lignei reapecti-res. Pa~
aemple : Pierre meurt; aoii frère utérin ne peut être soo
héritier que dans. la ligne matel'llelle. Dam celle clu ,.re ,
l'aîeal de Pierre viv.ant sera-t-il exclu par un étranger? cela '
répugne. Cba41ue ligne for1,De , en quelque sorte, une suc-
cession distincte ; et l'ascendant dé Pierre, dam l'espèce pro-
posée, doit succéder clam la ligne pat&nelle , en concur-
rence avec le frère utérin , qui e1cluera les ucendans ma- •
temels.
Le tribunal, approuvant celle ebservation, demande que
les mots : eneore que lu~ /tira ou $4tll'$ . , M>Îoat 'I'" cen-
ltlnpiaa ou utéri111, soient retranchés de l'a,rticle 46.
7U ArL 51 et 52. Ces articlea soot conséquen.s à la limitation
de la représentation en collatérale. La commission et le tri-
bunal sont d'avis, ao coDlraire, d'une représentation plus
étendue, et du partage par souche , non par ttle; c~ qui est
une suite des obaervations faites sur l'article 36.
Sur le chapilre IV du même titre, le tribunal renvoie aull
obeenations faites dan$ la première partie de ce travail ,,
concernant la successibifüé iles enfans oalurels.
Dll TIUBUl!IA.L DE BEQES.

Art. 55. La commission a proposé, dans le cas du con- 757


.:ours de l'enfanl naturel avec des collatéraux, d'attribuer
au moins la moitié à l'enfant naturel, puisqu'on ne veut pas
qu'il_ exclue toute la collatérale. Celle proposition n'a point
été accueiUie, par la raison que l'enfant naturel n'est point
héritier, mais seulement créancier.
. ArL 56. Les enfllM mi tlacentlmu. •••••• Le tribunal, sur 15t
l'avis de ta commission , est d'uis qu'on ajoute le mot /~
BitilMs.
Art. 58. La commission oble"e que la portion attribuée 16 1
à l'enfant naturel par la loi étant déjà très-modique, il pa-
rait injuste d'autoriser les père et mère à la réduire encore
par l'effet d'une donation de moindre quotité. Cette obser-
valion n'a point été accueillie•.
Art. 61. Lo frais tk cdû IU,uidaûon sont twanCés par l'en- •p-
761
(ant nalllrel••• •• Cette disposition a paru à la commission
d'autant plus injuste, que l'enfant nature). plaide dessaisi,
puisqu•on Yeot qu'il ne soit que créancier, tandis que l'héri-
tier légitime est saisi par la loi. Sur quoi donc Teut-on que
l'enfant naturel, qui, le plus souvent, n'a rien, fas:se des
avances? Le correctif qui suit est insuffisant. Les juges peu-
t>eot lui accorder une provision ; mais ils peuYent a1111!5i la
loi refuser, et ils la lai refuseront s'ils voient que la loi l'o-
blige à faire les annces.
Ceue obaenation a été accueillie par le tribunal, qui de-
mande que les frais de la liquidation sqient anncés par l.'hé-
ritier saisi , et supportés, en définitif, par la partie qui suc-
combe.
. Art. 78. La commission a observé que l'article n'iodiqae •p-
point la commune où les bannies seront faites ; elle a ajouté
qu'elles doivent l'être dans la commone du dernier domicilç
'''
du défont. Mais elle demande si l'on sera obligé d'en fairt
dans l~utes les communes où il y 'a des bieos. ll•o• 'oos les
cas, l'indication du lieu.est nécessaire. · .
Un autre membre a fait une observation préalable. li ~
OBSUVATJ01'S

dit que cet artide se lie à la section IV du chapilre VI, re-


latit'e aux successions ncanles, et qu'ici l'on denit se bor-
ner à énoncer le principe qu'au défaut d'hériliers du sang et
d'époux survif'ant, la succession est dé,.olue à la républî-
que, en renvoyant les formes de cette dévolution , soit au
Code judiciaire, soit plutôt à la section relative aux succes-
sions vacantes.
Cette proposition a été combattue par la seule considéra-
tion que le plan des rédac.teurs a été de ne pas confondre
avec les successions vacantes les successions dévolues à la
republique. Au premier cas, la nation n'est que déposi-
taire ; ao second , elle est vraiment héritière ; et les formes,
dans rune et l'antre espèce' doivent être différentes.
Le tribunal a pensé qu'on peut concilier ces diverses
opinions, en con5acrant seulement dans l'article 78 le
principe de . la dévolution , sans y mêler des disposiûons
sarlaforme d'exercice de ce droit.
71• Art. 82. On tsamine . .• on adopte. . • • Mais qui la loi
charge-t-elle d'examiner? qui charge-t-elle de prendre un
parti? Les redacleurs, supposant les héritiers divisés d'opi-
nions 11or ce qui pouvait être le plu1 09tl(lf0Beru au défont,
ont dtl préf'oir que chacun d'eux croira infailliblement que
la s,ienne est la meilleure.
Il fallait donc imaginer un molen quelconque de termi-
ner ce difl'érenL L'article, ne présentant aocuoe solution,
est inutile, et doit être retranché : tel est l'avis de la com-
PJis&on.
Quelques membres du tribunal ont observé que, s'agis-
sa.t de 1Uppléer au défaut de délibération d'on défont sur
l'acceptation ou la répudiation d'une succession qui lui était
'chue, l'option des héritiers qui le représentent est indi,.i-
lli-hle, et que l'objet de l'article a été d'empêcher qo'eft ce
cas la meme suceession ftlt tout à lâ fois acceplée et répu-
diée pt1r ceux qui ne représentent qu'un st!ul individu.
}lais J, tribunal, qui a bien aenli la difficulté, a princi-

-
Dll TRIBUNAL DE BUNES. 361
paiement considéré que l'article ne la résout point; et, Yo-
tanl avec sa commission pour qu'il. soit supprimé , son aris

IÏYe.
.
est qu'il soit remplacé par quelque disposition résolu-
.

Art. 100. Un membre de la commission a proposé d'ajou- Io•


ter· aux causes de déchéance du "bénéfice d'inventaire, la•
négligence de l'héritier à faire apurer le bénéfice dans on
délai qui serait prescrit.
Une ancienne ordonnance de 1629, tombée en désaélude,
avait prononcé cette peine contre l'héri1ier négligent;
elle avait fixé à dix ans le terme le plus éloigné de l:i li-
quidation. Plusieurs membres ont été d'avis d'abréger ce
délai. D'autres ont considéré l'inconvénient d'un délai plus
· court, qui mettrait quelquefois l'héritier dans l'impuissance
de parvenir à une entière liquidation , dont les relards
tiennentsouYenl à des causes qui ne lui sont pas personnelles.
!\lais après dix ans, il ne peut y noir d'ex:coses: la majo-
rité s'est prononcée pour ce délai.
Le tribunal demande que l'article 100 soit ainsi conca:
.. L'héritier est déchu du bénéfice d'inventaire, s'il s'est
• rendu coupable de recélé, ou s'il à omis sciemment et
• de mauvaise foi, de comprendre, dans l'inventaire , des
• efTels de la successi'ou: il esl encore déchu, faute d'apure-
• nient du bénéfice d'inventaire , dans les dix ans à compler
• de l'ouverture de la succession.
Art. 104 et 105. L'article rn4 est contraire au principe 79S.
• loll
universel, qu'en cette matière les délais sont péremptoires.
Le projet de Cambacérés ( art. 634) avait maintenu ce
principe, et le tribunal pense qu'il est important de le
COOSerYer, avec Celle modification que , si l'inventaire a été
fait dans- le délai prescrit, quoique l'héritier n'ait pas fait
sa déclaration dans les quarante jours qui· suivent ce délai,
il peut, en "tout temps, se rendre héritier bénéficiaire ,
pour•u qu'il n'ait point fait acte d'héritier pur el simple.
Autrefois le délai était péremptoire, même pour la déclara-
OBSEJlV ATIOlU

tion ; mais quaad l'héritier a conservé les droits des créan-


ciers rr uo inventaire , celle rigueur e~l sans motif rai-
sonnable.
Le délai de quarante joura ne devant rs êrre péremp-
toire, mais seulement celui de trois moia, dans l'opinion
,du tl'ibunal, l'article IOS, qui autorise la prorogation, est
indlile.
ap- Art. 107. Un °membr~ de la com~isssion a ubservé qu'il
loo
lw parah injuste d'obliger le~ tuteurs et les minean
émabcipés à se constituer en frais de bénéfice d'invenlaire,
pour une succession qui pr~senlerait évidemment plus de
biens que de dettes. L'article , conçu dans la YUe du bien-
être du .mineur, tournerà souvent à son très-grand préju-
dice , par la masse· de ce11 frais , qui énertent la succession
et en diminuent plus oo moins les produits. Le véritable
avantage. do mineur est qu'on ne puisse ae prévaloir
contre Juil de l'acceptation qo'il a faite purement et sim-
plement , soit par lui-même , soit par son tuteur , d'uoe
succession qui lui est ouverte. Ce principe peul être consa-
cré, mai.s saos contraindre le tuteur ou le mineur à se jeter
dans l'embarras d'un bénéfice d'inventaire.
Un membre a proposé de laisser subsiater. l'article, en
y ajoutant seulement qu'un inventaire suffira pour conserver
au mineur la qualité d'héritier bénéficiaire.
Un autre membre a demandé que la faculté d'accepter
purement et simplement , ou sous bénéfice d'inventaire ,
soil soumise à la délibération du conseil de famille , et qu~
le mineur soit recevable ~ se restituer contre l'acceptation
pure et simple , dans un bref délai , à compter de sa ma-
jorité accomplie. Ceue . dernière opinion a prévalu ; et le
tribunal demande que l'article 107 soit ainsi rédigé:
" La succession échue au mineur ne pourra ê~re acceptée
" par lui ou par son tuteur , soit sous bénéfice d'inveo-
" taire., soit puremenl et simplement, que d'après une
" <lélibéralion du conseil de .famille : elle ne pourra, en

- --'
DU TRIBUNAL Dl!. BEl'œU. 363
• aucun eu , ~Ire répmîé~. Le mineur devenu majeur sera
.. restituable contre l'acceptation pare el simple , dans
" 1'ann4e , à compter clu joar de sa majorité accomplie. •
Art. 107. La commission a obse"é 'que le projet de tlM..
Code civil laiase sans solution l'importante question , si l'hé-
ritier béaé&ciaire est exclu par l'héritier pur el simple.
Dans la ci-devant Bretagne, il n'y nait pas cl'e:ir:clusion:
dans la plupart des autres Coutumes , l'héritier par · et
IÎmple excluait l'héritier bénéficiaire. Cette question est
&raitée avec beaucoup de profondeur par Lebrun, dans
son Traité des successions, qu'on se borne ici à citer, sans
entrer en discussion sur les raisons de douter ou de dé-
cider.
Le tribunal pense qu'il est joste de lai11er à chaque
héritier la libre faculté de modifier comme Il lui plaira
son acceptation ; mais il pense, avec sa commission , que
le Code ci't'il doit s'en expliquer par une disposition à la
suite de l'article 107 , où est sa ·place naturelle.

CBAPITBB VII. - SECTI01' Il. ~,_


MC.a.
Toutes les dispositions que renferme cette section sont
~~es coaséquemmenl à la faculté de donner à un suc-
cessible hors part et avec dis.Pense du rapport. Le tribu-
nal étant d'avis d'exclure celle faculté, la conséqueQCe de
son opinion doit être néceaaairemeot de réformer toutes
.les dispositions qui blessent le principe d'égalité, dont le
maintien lui a paru ai nécessaire.
Art. r6g. La co~misaion observe que l'article ne résout •p-
sso
pu le mode de rapport d'une dol constituée conjointement
par les père et mère avec expression de la solWlarité. Elle
demande ai, dans ce cas , le rapport se fera par moitié , à
l'ouverture de la succession de c:Ueao des conjoints, ou
s'il se ~ra , pour la lotalité , à la m·o rt du dernier mou-
rant.
l..e tribunal esl d'avis que le rapport se rasse par moitié t
UBSEaVATIOl"S

incWpeodamment de la clause de solicbril~, et que l'article


aclclilionnel aoil conçu en cea termes :
" Si la dot a été constituée par les ~re el mère co~joio­
" tement , avec expression de solidarité , le rapport en
• sera fait, par moitié, à l'ouverture de la succ;ession
" de chacun d'eux, ians que l'obligation solidaire puisse ,
• à la mort da premier, produire contre le survivant,
• aucune àction de garantie. "
157 Art. 172. La commission a observé et le tribunal pense
qu'il convient d'ajouter à cet art~cle la clause : MJns prljir
tlice da droits des créanciers liypothicoir's nr l'immnJ/Jle sujet
4 rapport: autrement, il serait trop facile de frustrer les
créanciers et de leur faire perdre leur hypothèque •
.,.. Art. 173. L'objet des rapports ordonnés par cet article
157
(rapporta qu'autrement il était inutile d'ordonner , la loi
l'ordonnant par des dispositions précédentes) était de
faire connahre la part d'enfant le moins prenant. li fallait
donc l'exprimer en termes formels. L'article, te[ qu'il e.t
conçu , paraît insignifiant: d'ailleurs l'expression, la port
d'enfant le moins prenant~ dont on se servait autrefois à
came de l'inégalité des droits des héritiers , ne peut ~tre
conse"ée dans un corps de lois qui prescrit l'égalité comme
éaant de l'essence des partages. Il lluffisait donc de dire :
la part d'enfant.
Cette observation de la commission est adoptée par le
tribunal.
's' Art. 17 7. La seconde partie de cet artirle suppose la
prohibition d'avantager , comme existante dans le Code
civil , qaoique· l'avantage y soit autorisé jusqu'à la con-
currence «tu quart dans le litre des donations; disposi-
tion que le lribunal a combattue dans ses observations
principales. Ici , et dans plusieurs autres parties du projet
pré3etlté, il est facile d'apercevoir que la r~action n'en
ilppartieot pas à b mt'me plume , el que Ioules les parties
n'en ont pas été assez soigneusement coordonnét•s.
DU TBIBU.Nl.L DE. &EN:N.ts. 365
Au fond, le tri!>unal, sar les observations faitu par la
commission , a comparé les articles 176 et 177 , dont il
s'agit ici~ avec les articles 648, 64.g el 650 du projet de
Cambacérés; et c'est à ces derniers qu'il croit de'fOir donner
la préférence , comme conlenaat des mesnres propres à
prévenir )~ fraude, où à la découvrir lorsqn'elle a é"
pratiquée.
Il ajoute qu'il convient aussi de rétablir, soit dans ce pa-
ragraphe, soit an titre dei donation1, la prohibition des no-
tes à fonds perdus à l'nn des héri1iers présomptifs saJJs le
concours des autres.
Art. 178. Cet article a bien· réglé le sort des fruits et des 1s&
intére!ts des choses sujètes à rapport ; mais on ne voit, dam
Je projet , aucune disposition relative au rapport des Croit&
el intérêts des biens et capitaux dépendans de la succession,
autres que ceux dont le défunt avait disposé. Le projet de
Cambacérès n'en offre également aucune.
li est cependant nécessaire de décider si les héritiers qui,
dans l'intervalle de l'ouverture de la succession à la demande
de. partage , ont recueilli les fruils des biens de la succession,
ou perçu les intérêts des capitaux qui en dépendent, en doi-
vent ou non le rapport à leurs cohériliers. Dans la ci-devant
Bretagne, ils en éraient dispensés par l'ar1icle 597 de la
Coutume; dans la plupart des autres Coutumes, les jouis-
sances étaient rapportables; et cette obligation de les rap-
porter est de droit COlnQ\Un. Lebrun , dans son Traité des
successions, avait fait connaître le besoin d'une loi prér.ise
1ur celle ~atière, pour rendre, dit-il, la jurisprudence uni-
forme.
Le tribunal demande qu'elle soit porlée dans le Code ci-
vil. Elle peu~ être pJac•c à la suite de l'article 178, en c~
termes:
• Les fruits ea intér4tt des •iem capitaux dépeoda~s .4e la
11 1uccesa&on, ,erçua par un ou plmienr1 des cohéritiers, eana
OUEBVATIONS

• le concours des autres., peotlant l'indivision, sotit ~gale!..


• ment sajel8 à rapport. "
La commission a observé encore , à la suite de la discus-
sion 1111" l'arlicle 178, que la section da rapports ne fait au-
cune lllctntion des doua rimunératoires ; ailence qui est coa-
séqoent au systême des rédacteurs, sur la facolté de donner
à un successible. ·
Le tribunal ayant été, an contraire, d'avis d'une prohibi-
tion indéfinie de donner à l'un des successibles au préjudice
des au,res, propoR de placer l'article suivau~ à la fin de la
distinction 4• de la section da rapports:
• Le don qualifié rémunératoire est sujet à rapport, à
" moins qu'il ne soit prouvé; autrement que par le don,=
cc 1° que les se"ices allégués oiu été réellement rendus;==-
• 2° que la récompense est dans la juste proportion des ser-
• Yices. Si elle escède, l'e:icédaot est rapportable. •
lb Art. 182. Un membre a observé qu'il peut résolter de cet
arlicle une charge tellement onéreuse pour le cohéritier
chargé de tenir compte des impenses, qu'il soit réduit à
abaucloiiner la part qu'il nait à prétendre dam le fonds.
On a répondu que la masse de la succession pro6tant de
la plua-.alue , il est bien juste d'indemniser celai des cohé-
ritiers qui l'a procurée par ses améliorations; et qu'il n'r a
pas d'inconvénient réel , attendu que les impHses ne sont
remboursées qne jusqu'à la concurrence de l'augmentat.ioo
de valeur.
Par C'elte considération, le tribunal est d'a~ que l'article
soit·maintenu.
Art. 195 et 196. En rapprochant ces deux articles, on
Yoit que l'esprit des rédacteurs a été d'établir une diJTéreace
dè condition entre le légataire particulier et le cohéritier ,
dans le cas prévu par ces articles. Cependant , cette diffé-
rence ne ae trouve pas dans les termes ; elle s'y troUYerait ,
en Môt que le légataire particulier qui, par l'efl'et-cle l'hy-
pothèque , a acquitté la dette de la succesaion , ·e st sobror


DU TRIBUNAL DE BENNES.

dans les droits du créa':1cier payé , et a les mêmes actions


tonlre les héritiers et autres successeurs à litre univenel.
U cohéritier, an contraire, en payant la delle, a fait
une affaire commune ; et il ne peut avoir de recours, comme '
le décide l'article 196, vers ses cohéritiers, que pour la part
que chacun d'em en doit personnellement. Mais, cet article
n'a pas prévu le cas bien différent du cohéritier qUi était
créancier du défunt avant l'ouverture de la succession. La
commission pense, el le tribunal a incliné pour cet avis,
qu'il doit a-roir les mêmes droits que l'article 193 attribue
aux autres créanciers. Du moins est-il nécessaire que la 41ues-
tion soit ~ésolue dans le Code civil.

...
Art. 198 et 202. D'après le principe établi dans l'arli- 878-
cle 1~, le tribunal n'a pu saisir le motif qui a déterminé
l'article 202. Si les créanciers du défunt ont la faculté de de-
mandes: la séparation des patrimoines, poutquoi ne l'accor-
derait-on point, par réciprocité, aux créanciers de l 'héri-
tier? Lebrun, dans soii Traité des successions, pages 273
et 274, était bien d'avis de la refuser; mais son éditeur,
Espiard, a soutenu et appuyé, par de fortes raisons, l'opi-
nion contraire, qui, de l'aveu même de Lebrun, était la
plus généralement suivie.
Au surplus, ces deux articles , qni sont conséquens aa
systême des hypothèques générales , adopté par 'les rédac-
teurs du Code civil, sonl sans objet, el dettonl être tous
deus retranchés, si la loi du 11 brumaire an 7, qui abolit la
généralité d'hypothèque, est préférée.
Ari. 212. L'égalité la plus parfaite étant de l'essence dei aa 7
partages entre cohéritiers, le tribunal , conformément à l'a-
vï. de la commission, pense que l'article 2 12 exige one lé-
sion trop forle pour l'admission de l'action rescisoire. Dans
les principes de la ci-devant Bretagne, elle était admi.le pour
lésion du sixième ; el celle q11otilé eat peut-être aussi trop
faible. La lésion du cinquième est celle qu'adopterait- le tri-
bunal comme intermédiaire.
368 OBSER •A TIONS

la da ArL 218. Citalioo fautive ; au lieu de Mction Y 1, il f'aart


tb. &. lire : chapitre YI du titre da donati"oru. Le t-ribooal a fait, IDr
ce chapitre, des obaervatioos dont le ré.&ulta.t ~st de rendre
l'article 218 inutile. ·
TITRE Il. - Du conventiom.
110!1 Art. 7. La co1nmission a proposé une rédaction qui com-
prendrait plus direclcment l'ivresse complète , comme cause
de nullité des conventions.
" Il.n'y a point de consentement valable, s'il a étè do•
" par erreur ou extorqué par violence, dol ou artifice , ou
• si les contractans ou l'un d'eux n'avaient pas ·un jugement
• et uo discernemen~ snffisans pour consentir avec coanais-
• sance de cause. ..
Mais après discussion, le tribunal a pensé que la dernière
partie de cette rédaction est trop vague el serait la source
d'un grand nombre de procès. Il est difficile, poui; ne pas
dire impossible , de déterminer le degré d'ivreiSe qui reocl
incapable de consenlement : si une partie profite de l'élal
cl'ébri_été d'une autre pour lui surprendre une convr.ntion, it
y a artifice; et, par conséquent, l'article, tel qu'il est pré-
senté dans le projet, est suffisant. Yoir, au surplus, l'obser-
vation faite sur l'article 14 ci-après.
Il 12 Art. 1 o. Et 'I"'elle a pu lui mspirer la crainte J'n.poser H
pet'IOrwe ou sa fortune ........ La commission propose d'ajou-
ter : ou celle de ses oscenda111 ou ~ su en/ans•••••• ••• moyen-
nant laquelle addition, l'article 11, dont la rédaction eit
&rop vague, deviendrail inu~ile ét denait ~lre retranché. Un
memhre oh.serve qu'il n'est pas rare de voir eaq>loyer C'OD-
tre l'un des époux les mêmes moyens. pour le for.cer à esiger
le consentement de l'autre époux; et il propose d'ajourer ea-
c:.cN"e : ou de son ipou.
Le tribunal approuve ces deus observations, el propo~
de récluire a.in•i les deux articles Joel 11.
• l~a violence n'annulle le contrat que lorsqu'elle at cle
DU TRIBUNAL DE JU.NNli.5.

• nature à faire impression sur une personne raisonnable,


• el 4(0;elle a pa lui inspirer la crainte d'exposer sa per-
• sonne oa sa forlane , celle de ses asceoclana ou de ses en-
• fans, ou celle de son époux ou époase , à un mal cousidé-
• rable el présent. n
Art. 14. Il est bien inutile de dire, dans une foi, que k dol 1116
ne se /,rénnne pœ d doit llre julijié. Ce principe n'est paa
aealemeat applicable an dol , mais à toalea les autrea caasea
de nqllité. S'il était donc jugé néceaaire de l'énoncer, sa
place oatarelle serait à la suite de l'article 1:
• L'erreur, Ja riolence, le dol ou l'artifice, ne se prâla-
• meut point ; ila doivent etre justiiés. •
Cette obtervation de la commission est adoptée.
Art. 27. La collUDÎUion obaerve, sur la première putie 11Jo
• cel article , que la disposition est trop générale, et qu'il
convient de la modifier, en ajou&aot: "sauf Jes re.triciiou
• qu'y peuent porter les loia de police et les réglemem
• d'adminiatration. »
De la disposition que présente la seconde partie , il sem-
Werait râulter qu'on peut accepter une succeesion future,
•ooiqu'on ne poisse y renoncer. La maxime de toua lea
tempa est, au contraire, qu'on ne peut traiter, de quelque
manière que ce soit , sur une aucceaion future ; et cette
maxime a d'aotaDt plus de force aajoard'hui, que l'institu-
tion d'Writier ett abolie.
Le tribODal adop&e ces dem obaenaliona, et demande que
l'article 27 soit rédigé dans les &ermea auivans:
" Les choeea futures peuvent être l'objet d'une conven-
• tion , sauf lea teatrictions qu'y peuvent por&er les lois de
• police et les réglemens d'administration.
• On oe peut paa cependaat traiter, de quelque manière
• qae ce aoit , sur une succession noo ouverte. »
La seale lecture de l'article 43 conYaincra que la rédac-
tion en est vicieuse. La commission a proposé et le tribunal
demande la rédaction auiyante :
v.
OUERVATION!i

.. J.es dommages-inté~u n'ont poinl Jieu , lorsque , pu


.. suite d'une force majeure ou d'on cas fortuit , le débiteur
.. a étl emp&hé de faire ce à quoi il s'était obligé, ou a été
.. obligé de (aire ce qui lui était interdit. •
1151 Art. 54. Faute typographique: matiùe d. contrat; lisez:
nabll'e du conÏrat.
,,7' Art. Gg.. l..a commission a observé que la première partie
de cet article est ineucte; qu'il y .a une infinité de cas où
l'obligation est valable, quoique la condition soit entière-
ment au pouvoir de l'obligé; que l'ouvrage de Pothier, où
l'article a été puisé, distingue très-bien la clause potestative,
qui porte directement sur la substance même de l'obligation,
de celle qui ne porte que sor la condition; el qu'il n'y a que
la première qui annulle le contrat, parce qu'alors il n'y a
plus de lien , au lieu qu'il y en a lorsque la faculté laissée à
la TOIOnlé de l'obligé De porte que SDr fa condittOD; Ce qui
deviendra plus "sensible par un e:remple : Je vous promets
f(

" cent écus, si je vais à Paria. • Il dépend bien de moi


d'aller ou de ne point aller à Paris; mais si j'y vais, je sois
lié et je dois cent écus. Au contraire, si je m'engage à partir
pour Paris quand je voudrai, il n'y a pas de lien et mon
obligation est nulle. ·
Après discussion, le tribunal a considéré que l'article tel
qu'il est rédigé n'opérera qu'un bien en inlerdisant des
conventions bizarres, telles que l'obligation dont l'e:remple
est rapporté dans l'observation de la commission; et par ce
motif, il adopte l'article do projet.
11 11 Art. 83. Il convient d'ajouter à cet article une disposilion
relative aux obligations solidaires, conçue à peu près en ces
termes:
" Mais si entre plusieurs débilears solidaires, l'aa d'eu:r
" fait faillite 011 diminue les stlretés du créancier, celui-ci
• ·ne peut s'adresser aux autres pour Jes obliger de payer
• avant le terme. "
C'est l'opinion de Pothier; et il en donne pour motif la
DU Tl\IBUNAL DE l\ENNES.

maxime : Nana t:r; alterüu facto p~i dehd. C'est aussi


le vœo de la commission et do tribunal.
Art. 88. D'après l'article tel qu'il est conçu clans sa pre-
mière partie , le débiteur , quand il n'y a pas de sa faute ,
pourra donner le prix de la chose périe' el retenir l'autre
corps certain et déterminé. Cependant , en matière d'obli-
gation alternative de deux choses au chois du débiteur, si
l'une des deux périt par quelque événement que ce soit,
Pothier , qui est la source où les rédacteurs ont puisé , dé-
cide que le débiteur doit l'autre, sans avoir l'option de payer
le prix de la chose périe. Pourquoi? parce que l'option qui
loi avait été déférée portait sur deus corps certains, et non
pas sur leur valeur.
Le tribunal, adoptant cette observation de la commis-
sion , demande que la première partie de l'article 88 soit
ainsi rédigée :
.. Il en est de meme si l'une des choses promises vient à
" périr par quelque événement que ce soit·; le pris de cette
Il choae ne peut etre offert à sa place. "

ArL 91. n convient d'ajouter ici' comme on l'a fait à


l'article 90 : fll""PU qu'ü n'ait pas iti prbenu par lu poursuiûs
. ,.
tla autru crianden, ou de l'un d'eu. Autrement , la propo-
sition serait trop géaérale ; el le silence de la loi sur cet ar-
ticle, comparé à ce qu'elle a prévu dans l'article précédent,
a
pourrait faire croire qu'elle eu l'intention de dire que la
remise faite par l'un des créanciers solidaires libère le dé-
biteur envers toua, nonobstant one opposition antérieure de
la part cl'IRl antre créancier ; ce qui serait injuste , car la so-
lidarité entre les créanciers ne peut pas autoriser l'un d'eux
à nuire aH droits de l'autre, lorsque celui-ci s'est pourYu à
temps contre le débiteur.
Art. 104- La solidarité , clans le cas de cet article, est- 1211

elle perdue contre lous !' La généralité de cette expression :


k aiancier pertl l'action 1olidaire, élude 'au lieu ft décider
une question très-controversée.
OBSERVATIONS

Cependant, l'article 1o6, dans une e~ce, à Ja vérité, dif-


férente, décide que la solidar.ilé n'csl éle.in&e qu'à l'égard du
débiteur qui a été admis à payer sa part; mais c'est précisé-
ment parce que la question est décidée en faveur du cr.éaa-
cier dans un cas parliculier , que le silence de la loi, dans
un aolre cas particulier tout différent, donnera lieu d'inférer
que le créancier perd la solidarité contre toœ. Si lelle a été
l'intenlion des rédacteurs, il n'y avait qu'un mot à ajouter
pour prévenir toute équivoque : Le créonciu perd l'action
solûluire co11tre tous, lor"lu'ü, etc.
Si , au coolraire , le vœu des rédacteurs a été d'appliquer
à l'espèce de l'art. 104 la décision donnée sur l'arL 106, iJ
était plus simple de réduire ces deux articles en un seul ,
comme il suit :
" Le créancier, lorsqu'il reçoit divilémenl la part de
« l'un des codébiteurs solidaires, ou lorsqu'il consent, de
" quelque manière que ce soit, à la divisioo. de la dette à
" l'égard de l'un d'enx, perd la solidarité euverJ loi iseule-
" ment, et la conserve à l'égard d~ •~tres, quoiqu'il ne
" l'ait pas expressément rése"ée. "
Mais encore, d:Aus ce cas, il serait nécesaaire d'~ltre
le tempérament ofl'ert par Potbier, et de dire, dans an .autre
article, que, " si, panni les .débiteurs .qu,i resteot.aolidairea ,-
" il y en avait quelqu'un d'insolv~e , le:> autres ~raient li-
" bérés de la part q'1e celui qui ~ été déchargé de la solida-
" rité aurait supportée da,os l'im,olvabilité cle l',n a·~. ..
Le tribunal, ~près d.iscu.ssion., • été d'avia que la solida-
rité, clans l'espèce prévue par l'artic.1~ 1o4, n~est pier~e q11t
contre le débiteur qui a été admis à pJyer.cliv~1aeaL &aJti'rl;
et, .en conséquence , il adopte les rédactions propo~ par
la commission.
Q.4-
•ec.5.
SBCl'ION Y DU œAP. m.
Ceue se~tion a paru à la commission ne pr,senter CJU'~e
chaine embrouillée de subtilités du droit romain. Si l'qn en
DU TRIBUNAL Dl!. l\ENNES.

consacre quelques chaînons , on se trouvera entratné , par


la nature même des difficultés , ? consacrer la chatne en-
tière. La commission pense donc que Pon peut, sans incon-
Yénient, &opprimer en enlier la quatrième section. Les ar-
ticles 112 el r 13 , qui sont , dans la pratique , d'une appli-
cation plus fréquente , se trounnt suffisamment ~ppléés
par l'articlé 193 du tiare des mccasions, qui a déterminé le
mode de contribution aux dettes entre cohéritiers ; a,a;s, si
on laissait subsisler · cetle seclion, il serait indispensable,
pour l'in1elligeoce des articles, d'offrir, sur chacwi d'eux,
des exemples qui en Cacililent l'application. L'article 109,
par exemple, présente une définition obscure el lrop com-
pliquée de l'obligalion individuelle. Dwision fHU' parties et di:_
11is,.on matirlJ/e ne sont qu'une et m~me chose : l'emploi cu-
mulé des deux expressions est un pléonasme embarrassant
pour ceux qoi' y cherchent des différences nuancée~ Il fallait
donc retrancher l'une o~ l'autre. Qu'entend-on ensuite par
one division intellectuelle? Ce langage métaphysique ne
convient point à des lois civiles , dont la rédaction doit être
simple , claire, et à la portée de tous. De même, ta pre-
mière partie de rarticJe 112 est incorrecte: fo/J/i'gation d,.P,.-
11"/Je, y est-il dit, m int1Wùl6/e tians l'nicutùm. Vinten-
tion des rédacteurs a été d'exprimer deux rapports diflë-
reos , sons l'un desquels l'obligation est divisible, tandis
qu'elle est indivisible sous l'autre. Cependant, ils n'en ex-
priment qu'un, qui est celui de l'exécution. Il fallait dire:
• L'obligation d'une chose diYisible de sa nature est in-
" divisible dans l'exécotion entre le créancier el le débi-
• teur. •
Eo un mot, cette seclion doit être ou totalement suppri-
mée, ou présentée avec tous les développemens fIUe l'oa
troOTe clans le Traité des obligations, d'où elle a ét' impar-
faitement e:itraite.
Le tribunal , sor ces obeenations de b conunisaion , es&
d'a•is que la section V soit sapprimée dans son intégrité ;
oas&aVATJOJllS

elle peul l'être sans nuire am autres partiea ni à l'enseml»k


du Code civiJ.
1.>3, Art. 128. La demande de nullité n'éteint pu.l'obligation;
aucon auteur ne l'a placée au rang clea cauaes qai opèrent
l'extinction de la delle. S'il y a nullité, l'ob~ation est ré-
putée n'a.air jamais existé: ce qui n'a jamaia existé n'est pas
susceptible d'extioction , de même qu'un être qui n'a jamaia
vécu ne meurt pas. Enfin, si l'on voulait compter la nallité
au nombre clea causes qui éteignent la dette, il fallait dire ,
" par les jugemens qui les déclarent nullea , quand ils oat
• acquis la force de chose jugée. "
Le tribunal, sur l'oble"ation de la colDIDÏllÏon, est d'a-
vis que la demanàe tle nullité soit purement et simplement re-
lraDchée de l'art. 128.
••il Art. 137. Dans la dernière partie de l'article, il conYienl
de retrancher les mots: li k aiœu:ier q'id ra rq;iui l'a coa-
sommie; car, dans aucun cas, le cfébi1.eor n'est recenblc à
répéter Ja chose qu'il a payée volontairement à la place de
celle qu'il devait, si ce n'est qu'il pronvit l'erreur de soa
consentement.
Cette observation de la commiaaion est adoptée.
• •~4 • Art. 138. Si la seconde partie de cet artiçle était adoptée,
il serait indispensable d'assujétir le débil.eur à doDDer caution
pour le paiement du reste de la dette; autrement, il n'y au-
rait pas de s6reté pour le créancier dont Ja dette est divilée
sans son coosentemenL
Mais la commission a pensé, et le tribunal adopte cet aTia,
que la faculté donnée par celle partie de l'article aux tribu-
nau a une forte teinte de pouvoir arbitraire : auasi , la loi
est-elle obligée de leur recommander d'en oser très-soke-
ment. Le mieQX était de ne leur pas donner cette latitude
très-dangereuse: c'est les auto riser à porter alteÏDte au con-
ventions, que la loi elle-meme ne peul altérer.
u47 ArL 140. La commission propose d'ajouter, à la ~rnière
partie de l'article, ces mota: au kmps de l'olJliBllÛIRI ou de'-
DU T.aIBUNAL Dl!. llENN&S.

convention; car il serait inju5te d'auojélir le créancier à aller


rechercher son débiteur, si, depuis la convention ou l'obli-
galion, il s'est choisi un domicile plus éloigné.
Obse"ation adoptée.
Un autre membre de la commission a observé qo'aoe au-
tre espèce &e présente fréquemment, et qu'elle n'est point
prévue par l'article : c'est celle oit le paiement a été con-
venu ao domicile du créancier. Si, à l'époque de la conven-
tion, le créancier avail son domicile dans le voisinage de ce-
lui du débiteur, el qo'à l'époque de l'échéance il s'en trouve
très-éloigné, le débiteur sera-t-il obligé d'aller payer son
créancier à son nouveau domicile ? Il est plus juste de l'au-
toriser, saivmt l'opinion des juriscoosnltes, à obliger son
créancier d'élire domicile dans le lieu où il demeurait lors
du contrat; et Caule d'élection de domicile, à consigner dan.$
ce même lieu.
Sor cette observation, le tribunal est d'avis qu'entre ra~­
ticle 140 el l'article 141- il soit inaéré an article intermédiaire.
en ces termes :
" Si le domicile du créancier où le· paiement a élé cou-
" venu étail, à l'époque de ta convention , voisin du domi-
" cile du débiteur, el qu'à· l"époque de r&chéaoce il s'en
" trouve très - éloigné , le débiteur peut obliger son créan-
• cier d'élire domicile dans le lieu où il den~urail tors dil
" contrat; et faute d'élection de domicile, il sera autorisé à
• consigner daos ce lieu. "
Art. 1'2. La commission observe que l'article 142 est 1150-
uSr
puisé dans le Traité des obligations par Pothit'r. Il élait une
conséquence naturelle de l'opinion de ce jurisconsulte, qui
n'admettait point la subrogation de plein droit; mais celle
subrogation ~tant consacrée par l'article 143, l'article 142
devient inutile, et ne peul donner ouvertare qu'à des subti-
lités d:ms l'application.
Le tribuoàl vole pour la subrogalioo de droit fondée ell
principe de justice , et, par conséquent , pour la suppres-
OMEBVATlONS

sion de l'article •-'2, qui paraft n'avoir été glissé qae par
inattention.
D1n. II na u 1" 8aC'I. - C•u. IV.

aaSJ Avant l'article 147, la première regle à ftablir clam l'or-


dre naturel, en matière d·imputation , est celle-ci : • Le dé-
" biteur de dem: dettes échues a le droit, en payant, de dé-
• clarer sur quelle dette il eatend imputer son paiement ,
" pourvu qu'il en réaJise le principal et les accessoires; il
.. n'e•t pas en son pou.-oir de la morceler. "
Cette observation de la commission est adoptée ; et le
tribunal vote pour l'insertion de l'article proposé avant l'.tr-
ticle 147.
u57- Art. 150 et 153. La commission propose et le tribonal
u51-
u61 demande qu'on supprime les derniers mots de l'article:
"""''elles nnt j11Béu fHlla/Jlement faita. La consignaliop
f'aite dans les formes p~escrites par l'article 152 libère le
débiteur et ses cautions ou coobligés aussi parfaitement que
Je paiement réel dont elle est l'équinlenl.
L'article 152 décide positivement qu'il n'est pas néce....
saire que la consignation soit autorisée par le juge ; de
même , il est inutile que les offres réelles soient jugées nla-
blement faites. Aaaujétir le débiteur à d~s frais pour parve-
nir à ce jugement, c'est aggraver son obligation, et rendre
sa condition trop dure; c'est au créancier qui prétendrait
que les offres ne sont point valables, à le faire juger ainsi
contradictoirement avec son débiteur: celui-ci est quille par
des offres réelles suivies de consignation.
A l'égard de l'art~cle 153. le vœu du tribunal, comme
· celui de la com.rnission, est que le débiteur ne puisse, du
moment qu'il a _consigné, relirer les deniers de la consigna-
tion , indépendamment de la non-acceptation du créancier i
parce que, du UlQPlent où le débiteur a consigné_, la chose •
ou les deniers doo.l il a'eal de111aisi ne lui. appartienuent plus ~
DU TllJBUNAL DE nr.NNES.

il ne peul donc lea retirer, de mfme que ~s créaacieD ne


peaveot ni saiair ni arrêter la so,mme cogsignée.
Art. 166. 4 c~mmiSlioo avait proposé, sur cet article, 1276
d'ajouter am mots: au tam/Jé uidiconfiture, ceux-ci: li finm
J. criant:iu. ~ , après y noir réfléchi , elle regarde ceue
addition comme auperftae, el le tribunal l'a jugé ainsi , par
le motif que , si le crûncier avait eo connaiMaace de la
Caillite au d.éeon6tare, il n'el\t pGint accepté la délégation.
Art. 174- l'aute lypographique.: ,0111" le; liaez, pour la. usa
Art. 1g6. Lea mots 1imple li11'on aont équivoques. L'bjai- •p-
voque coos.iste en ce que l'on pourrait croire que le mioeur u~·
non émancipé est aasujéti à prouver la lésion comme le ma- 1193
jeur; ce qui n'est point vrai. On disait bien-, dana l'ancien
droit, que le mineur n'est restitué que comme léaé, et non
comme mineur ; mais la lésion est toujours présumée quand
le mineur se restitue, et il n'a autre chose à prouver que
sa minorité. D'ailleurs, quel serait Je degré de léai.oo né-
cessaire pour la restitution du mineur ? le vague du mots
limple lûion laiaaerait de l'incertitude sur la qootilé. L'ar-
ticle sera eonforme ao:i principes , eo diaant : Il y a lieu à
la rulitulio" en faPeMr du minef'r, etc.
Cette o_!aservation de la commission est adoptée.
Au mot 6o1U'Bt10ir., il convient de substituer , ·parliC1'lW1
non marcluJntù; ce mot qui,pouvail être entendu dans l'or-
dooaaoce de 1673, parce qu'alors il représentait le pre-
mier taag de la roture , ne peul étre d'usage aujourd'hui
que la loi ne reconnaît plus d'ordre el de rang entre lea
citoyens.
Obsenation adoptée.
Art. 227. La commission a présenté sur cet article den 13Ji,
obse"ations qui ont été adoptées.
= 1° Il serait imporlant de préToir , à l'égard dt toua
les contrats et actes , le cas très-fréquent de la perte de la
la minute par incendie ou autres évéoemens imprévus.
Dus ces cas, uae expédition en bonne fonne qui se
OBSE:ll V ATIONS

trouverait entre les mains de la parlie doit faire preave


complète des conventiom qui y sont esprimées, sans qu'il
soit besoin de prouver autre chose que la perle accidentelle
des minutes et du répertoire du notaire.
= 2° ~I y aurait de l'inconvénient à exiger iedé6aimeot
dans tous les cas le concours des trois conditions; car, si
les ~moina instrumentaires de l'acte n'es.islaient plus, la
loi eùgerait une condilion impossible. En ce cas , les dem:
autres conditions suffiraient pour donner, à la copie prûe
sur le registre des donations, la force d'un commence-
ment de preuve écrite. Par ces dernières considérations ,
il est utile d'ajouter à la dernière partie de l'article: " Cette
" dernière condition ne sera requise qu'autaat qae les témoins
" vivraient encore...
Et quant à la première partie , une disposition commune
à toutes les conventiom est néceuaire. L'article n7 ,
s'il reste lei qu'il esl, sera mieux placé au titre da
donations' auxquelles seules a est relatif.
1337 Art. 228. Les deul parlies de cet article sont viciemes :
il n~arrive presque jamais que le titre primordial soit
transcrit en entier dans les actes récognitifs; ce qui n'em-
pêche pas que cem:-ci ne fassent preuve , sans que la
partie qui s'en . sert soit obligée de représenter le titre
primitif. C'est à celui qui prétend que le titre récognitif
est contraire au premier titre , ou qu'il en est différent ,
que l'obligation de représenter le titre primordial doil
être imposée.
La commission ajoute que , dans le cas de deux. 011
plusieurs actes récognitifs contraires ou différeos dans
leurs énonciations , celui qui est plus rapproché du tiare
primordial doit oblenir la préférence.
Voilà ·les principes d'après lesquels le tribunal propose
la rédaction suivanle :
cc Les actes récognitifs sont présumés conformes a11

" litre primordial et en tiennent lieu, jusqa'à la repl'é-


DU TRIBVlUL DE BENNES.

" senta'tion de ce premier titre. S'il est repréaenté~ et


.. que les actes récognitifs présentent des dispositions
" contraires ou différentes , le titre primordial est préféré,
cr s'il n'y a possession constante ou contraire, étayée .d'aoe

• suite de titres récognitifs uoiConoes. Si, dans l'absence


~ du titre primordial , il y a concours de deux ou plu-
" sieurs actes récognitifs contraire.a ou différens dans leurs
.. énonciations , la ·préférence est due à celui qui ae rap-
• proche le plus du titre primordial. "
Ari. 232. On s'est trop religieusement allaché à la lettre 13'1
des anciennes ordonnances. Les mota : ni nu ce 9ui serait
alJipl """;, éti dit tllHlllt ou ~ les acta , soat inutiles
et trop ngues. Inutiles : leur force est tout enti~rè dans
Jes mou qui préc~dent, contre d outre k contma aus acta.
Trop vagues : ils feraient croire qu'en aucao cas la preuve
par témoins n'est admiuible des circonstances qui ont
précédé, accompagné et suiYi l'acte, quoique le vœu du
législateur ne soit pas de l'exclure dans les cas d'erreur,
de dol , fraude 011 violence , ces vices de la convention ne
ae pouvant prouver q11e par les circonstances concomi-
tantes.
Observation adoptée.
Art. 236. Cet article est la répétition de l'article 5 du 13'5
titre XX de l'ordonnance de 1667. L'article 6 ajoatait:
• Toutes les demandes, à quelque titre que ce soit , qui ne
" seront entièredlent justifiées par écrit seront fonoées
u par on même exploit , après lequel, les autres demandes

" dont il n'y aura pas de preuves par écrit ne seront re-
" çues. n Cet article avait poar objet de prévenir les
contraventions frauduleuses à la prohibition de la preuve
testimoniale. Il est important, ou de le conserver dans le
Code civil, 011 d'effacer, dans l'article 236, les mou dans
la mime instance , qui ne peuvent que faciliter les moyens
d'éluder la loi.
Le tribunal, sur l'observation de la commiuioo, est
38o ~EBYATIOl'fS

d'avis que les mols dans la mime indaiu:e; soient retranchés


de l'artiele 236, qui, à ce moyen,. peut sqhsister sans autre
additioir.
aUJ Art. 245. Le mot impript! suppose l'éftdence de la fraude
ou du dol, ce qui dispenserait de recourir aux présomptions.
Le mot Îmf1"B"é ba attaqué oa arpé, serait plus convena-
ble à la diapositioil qae renlerme tel article.
L'ohlenation de la commiasioa est adopttt.

th. 6- SECl'IOl'f ,V 1111 Ql.APfrllE V.


• ..,. 5.
La commission propoee el le tribunal demande que la
lei cootieane une-4ispesilion qui OTdonne que l'affinnation
jmcJiciaire soit pronoaeée en personne , sauf les cas où il y
aurait OB emptehemeat grave , llèment jastifii et admis par
le tril>unal. L'espérieaee n'a qwe trop justifié l'inatilité des
1ermem: nui lei r6dacteurs l'ont-ils réduit à aoe affirma-
tion judiciaire , qui set'ait également inutile, ai les parties
qu;, la doivent ne ..,., pu soamiaea à comparaitre en per-
sonne à l'audience publique pour )'outrer en présence des
i119'• et de tous )es auditeurs. Te) qui ne crainclrait pas de
donner procuration à an tiers d'affirmer pour lui pourrait
n'avoir pas l'audace d'étouffer en public le cri de sa coo-
sci,ence, qai lai reproche un parjure.

TITRE Ill. - QU1Ui- contrats et Quasï,-tli/its.


1 375 Ara. 9. L'é9uili •• ••• La loi ae doit pu., stnir da nom
de l'6quité. Elle ne donne pas de conseils; mais elle or-.onne ,
permet ou défend. T011te Joi est ou tloit être fondée sor l'é-
quité i mais elle ne l'iav~ pas pour appui de ses disposi-
tions..
Le tribonal, 8111' l'a.is de la eemmÎISion 1 demande que
l'artiole 9 soit ainsi ~gé : " Le maitre dont t'affaire a ét.é
• bien adminia&rl§e est te1111 de etc. ..
1s19 Art. 13. Le cas purement fortuit non occa.ioaé pair la
dé~ntion injmte ne peat ftre à i. charge du tMtentem. li

- . . . ..
DU TRIBUNAL.BK BENNES. 381
conviendrait donc de rédiger ainsi la dernière partie de l'ar-
ticle, • el, s'il l'a reçue de maoYaiae foi, il est garant de sa
" perte , même par caa fortuit , doat il ne pourrait pu
" prouver que la cause est indépendante de aa Mlenlioa
• iojuate. "
Observation approUYée par ~ tribaoal.
Sur l'observation d'un membçe, le tribaoal a été d'avis
d'ajouter à la secti~n da. fJltuÎ-t»nlroû , la dÎ'(>Osition 111i-
vanle : • Si, dans uo incendie, on est obligé, pour en arrêter
" les progrès, d'abattre une ou plusieurs ma.isom voiaioes
• de celJe qui a été bràlée, les propriétaires des maisons
" abbattuesdoiveot être proportionnelJemeot indemnisés par
• les propriétaires dea autres maiaons ; dont il sera comlaté ,
" par uae visite d'esperts, que la conee"a&ion est due à la
.. démolition des maisoaa voisines. "

TITRE IV.-De la contrainte par corr. lil.16.

Renvoi am observations contenues dans la première par-


tie de ce travail.
Art. 8. La provision est pour la liberté. L'article 12 du ao68
titre XXXIV de l'ordonnance de 1667 la loi accordait.
mais avec one étrange modification qui souvent rendait le
bienfait ilJusoire. Le projet de Code civil la loi ravit , et
viole ouvertement le principe. Varticle 8 doit être réformé,
et remplacé par la disposition suivante :
a La contrainte par corps est sursise dans le· cas ou le

" jugement qui la prononce est entrepris par opposition ou


• par appel.•
Le tribunal approuve cette observation de la commis-
sion.
TITRE V. - Du cautionnement.
Art. 9. La colDlllÎSÂoo a obeervé que cet article aggrave , 1023

couwe le principe , la cooclition de la caution ; qu'il eat


j1Ute , à la vérité , q9e la caotiou , pour profiter du bénéfice
OBSQ VAT101'S

de discÎusion , soit tenne de désigner les biens qui en doiTeot


~tre l'ohjel ; mais qu'elle ne doit pas les avances des frais de
cette discussion; sauf sa responsabilité, si lesbiens désignés
sont insuf6aans.
Cette obserntion ayant été combattue , par la considé-
rai ion que le créancier dont la dette est cautionnée n'est
pas obligé de discuter à ses frais les biens do principal débi-
teur, le Lribooal est d'avis que l'article soit maintenu tel qu'il
est r~igé.
2033 Art. 19. Le principe établi dans l'article 197 du titre I••
exige qu'il en soit fait application à l'article 1g. Entre cohé-
ritiers , la part de l'insolvable dans la dette commune est ré-
partie sur tous les autres au marc le franc : il y a parité de
raison entre cofidéjusseurs; et cett~ contribution doit ~Ire
exercée entre eux comme elle l'est entre cohéritiers.
I.e tribunal , sur cette observation de la c:ommissiou , esl
d'avis d'ajouter à l'article 19, après les mots : chacun poKr 111
part et portWn, ceux-ci: .. sauf la contribution de chacun des
a co6déjuaseun à la part du fidéjusseur devenu in1ol-

" vable. "


1i1.1a. TITRES VI, VII ET VIII.
el 19.
Renvoi aax observations principales , formant la première
partie de ce travail.

1'1TRE IX. - Donati.on1 et Tutamens.


Art. 4 , dunière partie. La commission obsene qu'il con-
vient de diviser la dernière partie de cel article , de rejeter
la preuve de haine ou colère, el d'adme'ttre celle de la aag-
geslion ou captation. La haine , la colère, sont des passions,
des sentimens intérieurs qui peuvent déterminer la volonté
de l'homme. Quelque odieuses que soient ces paasions , on
ne peut pas dire qu'il n'y ail pas de •olonti dans l'une qui
agit par elles. De plus, leur action se passe clans les replis
cachés ~u cœur, et il n'appartient point aux tribunaux de
DU TRIBUNAL DE BENNES. 383
in:ruter le cœur des hommes. La suggestion, aµ contraire,
et la captation 1 sont des espèces de fraude, des manœu-
vres pratiquées par une ou plusieurs ~rsonnes pour arra-
cher à une autre des dispesitions avantageuses. Ces manœu-
vres se manifesaent par des actes extérieurs dont on peut
acqu&ir la preuve, même écrite. L'effet de la 11!18seation
et de la captation est de substituer la volonté d'un tien à
celle du donateur ou testateur, de manière qu'il n'y a
point de la part de celui-ci de véritable contentement. Il
est donc nécessaire d'admettre la premve, soit par écrit, soit
par témoins , de la suggestion et de la captation.
Sur cette observation de la co~mission , le tribunal est
d'avis que la dernière partie de l'article 4 soit ainsi rédigée :
• La loi n'admet point la preuve que la disposition n'a
" été ~aite que par haine ou colère ; elle admet celle de la
• suggéstion ou de la captation. ,.
Art. 6. demiJn partie. La suggestion est plus facilement 907
présumée ; elle est plus forte de la part des tuteurs naturels
et légitimes. D'ailleurs , la loi atlribuant déjà aux tute~s
naturels la jouissance des biens de leurs enfans pendant le11r
minorité , sans qu'ils soient tenus d'en rendre aucun compte,
c'est une raison de plus pour ne poiut accumuler à cet avan-
tage celui de la capacité de recevoir par donation de ces
mêmes enfans.
Par ces considérations développées par la commission , le
tribunal est d'avis que l'exception contenue dans la dernière
partie de l'article 6 soit suppri~e.
Art. 16. Au lieu de l'article 16, le vœu de la commission,
approuvé par le tribunal, est de substituer les articles •"
et 2 de la loi du 4 germinal an 8.
L'article 1• limite la faculté de dpnner en proportion du
nombre d'en fans .du donateur , et cette proportion est fon-
dée en raison ; elle esl équitable. Le mo:ûmum de la disponi-
bilité est le quart ; mais, s'il y a quatre enfans ou plus , la
portion disponible se réduit à une part <l'enfant, c'est-à-dire,
OBSEBVATIORS

Le tribuuaJ, a)>tts di1euasien , esl d'avia .9ue_ liarticle &Oit


maintenu.
9ss Art. 60. Cel article n'admet que deux causes de moca-
tion , fondées sur l'ingratitude tiu donataire. Il en ~•t· uae
troisième, donL la morale sollicite l'introducaioa clana le
Cod;..• ciYil: c'est le refus qae fait le cloaataire d'assurer des
alimens au donateur devenu pauvre.
Le tribunal , apprdavant cette observation · de la· c:om -
miuion, demande une addition à l'article n ces termes:
"· = 3° S'il est justilé qu'il a refusé dea alime•• au do-
" naleor devenu pauvre. •
Art. 84. Il a été déjà observé que- les asaesseors des juges-·
de-paix sont supprimés. Suhslitoer: 0111 son $11ppliant.
Art. 135. La commission a fait de111 obscrtations sar. cet
article, toa&es deux adoptéea par le tribunal.
= 1° Le fait que le légaüire esl auteor ou c~m~lice de la
mort do doda&ear pot et doit donner liea à la poursuite
c:rimi,nelte. Si , iaclépendamment die cet&e poursuite , le yœu
de la loi est d'autoriser la demande eu déchéance do <tegs ,
fondée sur le m~me f'ait , il est très-possible que la complicité
•u légataire ne soit connue qu' après l'année , à compter du
décès du donateur; et en ce cas., le délai donné à l'héritier
est trop court. On préviendrait cet inconvénient , en faisant
courir le délai du jour du jugement rendu sur la poanaile
criminelle; ce qui obligerait l'Mritier; aussitbt •u'il a eon-
n.tssance du crime, de le IMnoocer, sans l'obliger à se re....
dre partie civile ; et il attendrait i'efJet de sa dénonci~ion.
~ 2" Sur L:l 2• partie de l'artù:le, il c«nt'Fiendrait de.ca-
l'actériser l'espèce d'injure qui peut donner lieu à la demande
en déchéance du legs. On ne trouve pas l'injure au nom•re
aea can1e& de ~•ocatioo du don dans les articles 5g et 6o du
1114me titre' auxquels renvoie l'artic:le 134 ' maia sealetneat
lea ~ o~. iiirlit.s doot le donatair.e se rend coupable·eDYe~
le donateur. L'ioj.ma faite à sa m~moire peul ftre, à t·a Ti-
ri\é' consi•érée co.-e . an dilit; mai" le mot Îlljure est
DU T&lBUl'IAL .D& AEN~ES •

. lrop ngce; il prBe· trop à l'arbitraire. Laiuera-t-pa an


tribaaam la facolû illimitée de l'application? C'eat leur
dMacf' tlM graùe latitude.
Le trilNllal est •'avia • .- le uaol ,,--e soit ajouté au· m~
i.jun à-. la dernière partie de l'arlicle.
CHAPITÎlB VI. liL a-
eh. 7.
• Ce ùa,tlre eà déplacé au titre Ju ~.. et lalallwal.
B renfenae cl'aiUeara plllSÏeur• cliapoaitiou iutilea, ·et qui,
aa lieu de prévenir toute diYÏsioD entre les héritil!r• , .e-
raient da germes féconcls de pr«à et de cliseorde.
Celles .W pourraient tire adoptéa troavent leur place
........neaa titre tlq 11U:CU611J1U ( chapitre VU , Ju parla-
_ , . ,..petü). n coarient" que la loi autorise les ~ru,
màea et a.tr.u ascendans, à faire ealre Jurs enfans ou. a..
a.laaa le panage 4e leurs bi~; maïa celle facolté doit
Alre limitée ,.de 111aai•re qu'elle ne p,uiae être exercée que
per l'acte _..... qui con&ieol lenr démission , laqJtelle •oit
..... inéMuhle.
La rtaiâoo contre le.s partap da père& el mères doit
ae .tmiee coame coDtre les acm de partage des succea-
aÏllll édmu,. pear lésion da. cinquième. A:u reste, il parah
;..-, IMÏI mnbonànt, cl'ajOOler que. le dem&aM• ea
NKilioa ... taa d'avancer lea rw:-ais t et ga'il les supporte
a •61j&H·, s'il. tll aaoalé. La loi SUt la proeéd~re civile

........
~ aaas 4eale ·.les disposiaiODS 1éoérales relatives

S- CM o"8enaüooa de la com~OD, le &ri.banal est


.

d'a111ia,.
s:=-" Quele.d.apitre VI dU titre do tif>~ et tatar
-.,, •soil. ..anacw eu eatier •
- ~Qu'a cMpitre VllcLa titre . . aceaMon., il soit
._.. . - diepolÎli•• NlatiYa au pan.ages fa~•s par la
,..._,,~el all&rea uceo~, lellea, qa'en aùtor.ï.nt
eea partages, la loi en
limite la facab~. à, i'.acle COD'-8aDt
:aS.
OBSEBV.&nONa

la cUmdlioo de ces asceadaos , laqueHe doit ftre imvo-


cahle.
= 3° Qae la même léaion. opère la rescision de ca par-
tages, que celle des partages des mcceaaitas ouvertes.
..,._ Art. 15g et 16o. Un membre a obse"é que ces· dem: ar-
tic es sont suscept1"bles ·d e r.éfiormallon.
'°97·1 •
Le ,premier, en ce qu'iÎ établit la révocabi_lité des dona-
tions entre époux faites pendant le mariage. Il veut , aa
coat.raire, qu'elles soient irrévocables comme celles faiw.
par le conlrat de mariage même.
Le deuxième, en ce que le don mutuel ne pourrait être
fait que par deus actes distincts et ~arés. Il veut , au con-
tr•irè , qu'il puidé être fait par un seul acte à l'avenir cbmme
par le passé. Ces innovations, a-t.:..il dit , n'ont a•c• bat
utile. La révocabilité fomenterait des dissensions entre les
époux ; la .di.Won du don mutoel en deux actes ne te.a
qu"à en augmenter les frais et les droits fiscaux.
Ces· observations ayant été ·appuyées, on a ·npoadu flU•
les dissensions entre époux sont absolument întMpeaclantes
dé la révocabilité-ou irrévocabilité des dons; qu'en la ..ren-
dant.ré,-ocables, la loi présente on remède à an mal qa'eUe
ne peut ptévenir; qu'il répugne à la justice et aa droit na-
wrel qu'un époux qui a de justes sujets de méconteatement,
ne poisse révoqu• des avantages faits dan1 ua tempe d'bar-
mônie qoj n'existe pins ; .qu'à l'égard de la flivision des doaa
mut.uels en deux acte•, elle a son principe dans lâ facal"
resp,ecliYe de les révoquer ; que Je . dou mutuel ét'8l fait
par on seul acte iridiTisible,, l'un des époa• se troGTe telle-
ment lié, qu'il ne peut réToquer le don qu'il a fait saas pel"-
dre celoi qu'il· a reçu ; an' lie• qu'en diTlsant les acte• , J'é-
pou,s qui usera _de la ..,vocation de consentement de l'a..,.
'Poux pcfürra n&n•bins.. tomer~r le clod flUÏ lai. elt fait ,
.t i'mtre Ef1~ul'. lfuse à ao'o tour cht1a fac&Jté de Je m9'18ft:
'1>'apria cette •i~uileicta'; le tribon•I $ 41'a~s.qae · 1ea
artick.s llojdu ihéi..u.u.. . . '· . . .
DIJ "TIUBUNA.L Dl!. .BJl:NNEI. 38g
AH. di. L'observation faite et adoplée ~r l'article 173 ,.,,
da titre tlu MICUSIÎDlu, se· reproduit ici. Elle est relative à
•'aprèttion: pari. tlenfOlll k" 1110ÛU prenant, Ces mata: le
moin1 prmant, doivent êlre supprilllés.

TITRE X.
ArL 7. Rien de plus défavorable, en général , ciue le• ..-..
1J1•
co~ue~lettrél, et sur-tout celles qui tendent à changer ou
allérer les conveations matrimoniales: on ne saurait 4o.nc , ·
lonqu'on les permet, prendre trop de précautions contre
la fraude. .
Par ces moti&, la commiuion est d'uis et le tribunal de-
mande "fU'aus: mots: hors la prisear.e , il aoit ajouté ceus-~i:
d IOM ~ CoMenlnnmt, de.
Art. :u. La.disposition de cet article doit être bornée aUK ,,.,
licitatiom judiciaires ou forcées, par l'impossibilité con-
llaNe.d'un partage ; en l'étendant à toute· licitation con:Yen-
tionnelle , on facilite les moyens de frustrer la cc;unmona~té
d'ane portion pins on moins considérable de l'indemnité qui
lui ~ 4ue : un immeuble échu ·à l'un des conjoints , valant
râllement vingt mille francs , par exemple , pourra parai-
tre avoir été licité à une somme moitié moindre de sa nleur,
par DDe connivence facile entre le conjoint et sçs colicitaus.
Cette couoivence est surtout praticable (lilr le mari, sana
qae sa femme en paisse avoir la moindre connaissance,
Le tribunal, adoptant. celle observation de la commi&-
IÎoo , demande que la première partie de l'article :u s~it
ndiR'e cle la manière suivante : .

• Lorsque, dans une suçcesaion échue à l'an des conjoints,
" et commune à d'autres cohéritiers, il y a eu licitation jndi-
• ciaire oaforcée par l'impossibilité CQoatatée d'un partage,
• l~immcoble acquis par cette voie a'eotre point en c~m­
ir m~aaté, sauf à l'indenmiser de la ao~me qu'elle a four-·
" oie poUT cette . acqai~oo : mais, si: la licitalion • été
ir puremcn,t volont:tire , l'indemnité dM à la «!l)mmunap.~~
OBIEB VATl<JIU

• sera de la mear 116elle de la -part incliYÎle des cohéritiers


• da conjoint clm l'~mmeâhle licité à ce Mnaier ;·au•-'
• effet il sera fait estimation de rimmeable , la part 4•
• coajoiat4édaite. Nanmœ.., etc.
Art. 46. Ne convient-il pas de distinguer j!nll'e le mari
et la femme? Que le remploi qui est dû au mari n'ait lieu
qu'à la concurrence do pris Tel'R dans la com1DDDaaû ;
rf4!n de miem, parce qu'étant maft!'e absolu de l'admiai,..
tration , li ne peut y avoir liea à la pr~tion de fraaie
à son propre pftjoclice : mais par la raison même qa'il dit--
posé à. son gré de la communauté , il semble juste de cOll-
serYer à la femme l'intégralité du ·remploi de son immeuble
aliéné , en lai en assurant la Miar rielh aa temps de l'afü!-
naûon, conformément à l'ancien droit commllll de la
France ; autrement le mari, par l'eft'et de ruce..aant qu'il
a 1111' aa femme , pourrait concerfer avec l'acqabear de
l'lmmeub~ aliéné' les moyens d'én"tner les repl'Îsel de la
femme ou de ses héritiers.
Cette observation de la ·commission étant adop~ , le tri-
bunal est ~·a..,is de subeti~ à Particle 46 la rédaction aui-
vante: .·
.. Le remploi qoi est dt\ au mari dont rimmeuhle eat
• aliéné· n'a lieu que jusqu'à la concarreoce du pris con-
• staté par le contrat cte vente, indépendamment de la valeur
• réeDe de l'immeoble vendu. Le remploi dà à la femme
" sent de la valetir réelle de son immeuble ali&é, e11 égard
• au temps de la vente , si cette valeur nœde le priir
• porté aa contrat. Si I~ pris de la ffnte . ncMe la nlear
• connue par l'estimation, la femme oa ses kmtien·ob-
" tiendront le remploi do pris:. • ·
,;r; Art. 72. L'ohscrvation faite .mr· l1art. 82 da titre • 811C-
ce#ioru, reçoit ici·aon application relatitement à la commu-
nauté ; et cle plus , la commiaion ajoote que l'ioutili" de
ae
l'article 72 est le râaltat évident de la dispt>Siaioa l'arti-
cle 9·1 clu même titre, oil les ffilactearrsâppote11t q•'on des
DU TBJBUl"IAL DE. Al:.J'UŒS.
'
héritiers de la femme peul accepter la comnlunau,lé t el que
l'aulre peut y renoncer divisément, chacun pour sa part ti-
rile. Enfin, l'arl. 82 n'a poinL le.caractère d'une loi 1 il n'est
ui impératif ni prohibitif: il ne dit rien.
Art. 83 et cfi. La rigueua: d11 priqcipe est que Io. commu-
nauté ne peul le prolonger au-delà de l'époque précÎle de aa
dissobation. Cependant l'arl. g6 présente une esception àce
principe t en faveur des frais de aceHé , inventaire at vente.
On eo voit une autre à l'article 1o8, en fueur de la femme
reaonçaote , pour sa nourriLure el aon logement , pendant ,
le délai ffui lui est accordé pour délibérer.
Sur quoi un membre a demandé s'il ne serait pas juste
•l'accorder la même faveur à la fe111~ qui accepte la com-
munauté. Uo délai lui est accordé par la loi, soit pour ac-
cepler, soit pour renoncer: quelque parLi qu'elle prenne,
elle doil êlre nourrie sur les provisions exiatantea. Cepen-
dant, l'article 1o8 n'est arplicable qu'à la felllDte qui re-
nonce : il ·convient donc qu'à la suite de l'art. 96 •Je Code·
préseDte u.ne semblable disposition ea f~veur de la femme
qui accepte.
On a dit, dans le cours de la discllSlion, que le dr.oit de la
femme renonçanle est susceptible d'une extension qui ne
peut avoir lieu pour la femme commun.ière. Le droit de celle-
ci doit être borné aux provisions eiùstan1es à la mort de son
m,ari: l'étendre au~elà de cea homes, ce serait outrer la lc-
tioo d'une communauté survivant à sa disaolulioo.
Le tribunal, prenaot en consi4éralion lea obeer..ations
qui ont été faitea de part el d'autre, ést d'avis flo'.l la suite
de l'art. s6 , ~t avaut la diatinclion :a, il soit inséré un atticle
additionnel ainsi conçu :
" La femme , soit qu'elle acceple b comm~auté, IOÎ t
" qu'elle y renonce, pre~ sur la malle cles pro..isiuns ttlis-
" lao!es ce qui lui e;.. modérément nécessaire pour i• dour-
" rillll'e et celle de ses domesliques pendant le délai q,ui lui
" est !ICCordé par la loi pour délibércl'; S3US préjudice des dis-
1.
OJISE& V A TI01'S

; • positions qui aeront ci-aprës réglées par rapport à la


• femme renonçante. •
Art. 108. La commis5ion_observe, 1° que les mots: """""'1
OU3;dipem, semblent annoncer uu droit plus étendu que celui
de se nourrir sur les provisions exisl:lntea; ce qui est d'au-
tant plus juste , que , dam les villes , el surtout da~s les mé-
nages peu fortunés, il n'existe pas de provisions en nature.
Cependant, si la femme esl obligée de contracter des delle&
pour ae nourrir pendant·le délai de délibérer, pour qu'elle
pàt les faire supporter par la masse de la communau&é dis-
soute , il conviendrait qu'il y en eàt, dans la loi, une dispo-
sition plus expresse, el aussi qu'elle f6t tellement limitaaive,
qu'il ne f~l pas au pouvoir de la femme de grever la masse
commune , de dettes exorbitantes, sous prétexte de nour-
riture •
.2° A l'égard du loyer, si les époux demeuraient, à l'époque
de la dissolution de la communauté, dans une maison qui
n'appartînt ni à la communauté 'ni au mari, mais qw f~t uoe
location à prix cl'argeot, il serait néanmoins juste d'au&oriser
la femme à y continuer sa demeure pendant le délai de dé-
libérer, eam être tenue d'en supporter le loyer pour aucune
partie en cas de renonciation. C'est vraisemblablement l'in-
tention des rédacteurs; mais elle n'est pas suffisamment ex-
.
;
pliquée par la deuxième partie de l'article•
Le tribunat, d'après ces observations, est d'avis que l'ar-
ticle 1o8 soit réformé et rédigé de la manière suivante:
• Elle a droit, pendaw les délais de trois mois ~l de qua-
" ranlc jours qui lui ·sont accordés pour faire inventaire et
" délibérer, de prendre sa nourriture et celle de ses do-
• mesliques, soil sur les provisions existantes, s'il y en a,
1\ .. soit par emprunt au compte de la masso commune' à la
• charge d'en user modéréme.nL •
" Elle ne doil aucun loyer à raison de l'habitation qu'elle
" a pu fair4:_ pendant c;es .d,lais dans une maison dépen-
• dante de la co111munaulé ou appartenant an1. héritiers d._
DU TIUBUNAL DE BENN.ES.

• ~ri; et si la maison qu'habitaient les épou1' à l'époque


" de }a diuolotion de la communauté était par eu1: tenue à
• tjt~ de ferme ou loyer, elle ne contribuera point persan-
" oellement , pendant les mêmes délais, au paiement de la-
•' dite ferme ou dudit loyer, lequel- sera pris ~r la masse
a commune.,.

ArL 1 11. Ou cet article est déplacé ici,. et doit être rell'-
Yoyé au titre ik1'hypotlùquu; ou, en le laissant subsister, il es&
nécessaire de détermiuer l'époque à laquelle remonte l'hy-
pothèque de la femme reoooçaote. On voit, au titre tk1 hy-
poùlb/ua, article 19, que la femme commune et la femme
l;éparée par contrat de mariage ont hypothèque du jour de
~ur~ontrat, on de la célébration du mariage lorsqu'il n'y a
point de contra:t; et que la femme séparée par jugement n'a
hypothèque pour l'indemnité des deues qu'elle a contractées,
ou pour le remploi de ses biens aliénés, qu.'à compter du
jour de l'obligation etde la vénte.11 n'y a qu'un mot 3 ajouter ·
à la première partie de cet article, en disa nt :« La femme,
• soil qu'elle accepte la communauté, soit qu'elle y renonce,
• a, etc.; " et à l'article dont il s'agit ici, dans le cas où on
le laiuerait subsister, quoique inutile, on ajouterait: " ainsi
• qu'il est dit à l'article 19 du titre da hypothèquu. • •
Le tribunal ,.sur celle observation de la commission, est
d'avis de la suppression de l'article, par le- motif qu'ayant
précédemment voté pour la maintenue de la loi du 11 bru-
maire an 7, il est inutile de parler ici de l'hypothèque de la
femme mariée, laquelle se trouve réglée par celle loi.
Arl. 130, Cet article devrait distinguer entre le mari et la
lemme. Le mari qui néglige de faire inventorier le mobilier
qui lui est échu pendant le mariage ·est ine~cusable; et il
paratt juste de punir celle négligence, en le privant de la
facilité de prouver autrement que par titre la valeur des
successions mobilières qui lui sont échues. Au .contraire, la
femme est dant1 la perpétuelle dépendance de son mari ; et
lorsqu'il n'y a point eu d'inventaire du mobilier échu à la
UUUY AT1VN.S

femme, c'eat moÎDI Ja faute clc. celJe-ci que celle de IOll


épou , fJDÏ a dd veiller à la conaenalion de ses droita. Elle
peul, à la vérité , requérir l'inventaire , et , sur le refas· de
IOD mari , Be faire autoriser de justice pour cel acle prexri&

par la loi ; Blais elle craindra le plus soaveat de déplaire à
son mari eo recourant à la justice, el s'abstiendra, plot6t que
de troubler l'harmonie de l'union cqnjugale. li a donc paru
à la commission, d'~ne joalice rigoureuse d'admettre la
femme ou au héritiers à la preuve testimoniale ; par com-
mune reno1'Jmée , de la valeur du mobiijer qui lui est échu
peoùnt le mariage , sus qu'il soit beaoiu de circoDStaD-
c:ea qui pui11ent faire préswner que l'inventaire n'a été
Qmis qu'en vue d'anntager indirectement le mari ou sa
COmblmlauté.
Sur cea observationa, le tribunal est: d'avis q• l'arli-
cle 13o soit rédigé comme il suit:
" Le mobilier qui échoit à chacun des dem épo11ll pen-
.,, dant le mariage doit être constaté par an inventaire. Faole
" d'inventaire du mobilier -échu au mari , aea héritiers, ou
• lui, 1'il survit, ne peunnt reprendre, lors de la diasola-
" tion de la commuoaut6' que ce qui aera jDlti&é' par écrit,
• lui"étre échu: faute d'inYentaire 4lu mobilier écha à Ja
• femme, elle 011 1es héritiers sont admis à faire preuve, par
" commune renommée, cle la valeur de ce IJ\Obilier. »

1'11'1\E XI ..
164 7 Art. 68 Si la clao.re a péri par cœ forlrlit. •••••• Il faul aire:
Si 111 claou 9•i tMHJit du f1Îcu a péri, etc. ; autrement l'arti-
cle, pris isolément, pourrait induire en erreur: en effet, la
cboae vendue quiPérit par cas forwit péril pour l'acLeleur
propriétaire actuel, non pour le vendeur; la perle n'est pour
celui ci qae. loreq.ue la choae avait des vicea rédhibitoirea.
Celle obserntion est àdoplée par Je tribulial.
'''' Art. ig. Cet article abandonne aux usages locau1 le terme
' de la prcsc1·ip1im1 de l'action rédhibitoire; ce qui lend à
DU T&IBUNAL DE BENNES. 3g5
dftnlire !'anifoi'mité si nécessaire dams les lois , surloal dans
·c;Hes relati•es à la prescription.
• Le tribunal, sur cette obtervalien, est d'aYis que cet •r-
ticle soit retranch~ c1u titre XI, et qu'a" titre tla prucriplionl,
le Mbi mcessaire pour l'action ttdhibitoire soit déterminé,
à raison dts di-vers genres de vices qui y donnent ouft\'tare,
en le ttduisant à la plus grande hrié•eté possible.
n
Art. 95. CODYÎent d'ajouter à oet article qae l'aequé-
. reur aura ses frais de laboer et de ·semence. l\ien de plus
juste. Le ·Tendeur à terme de rim~ exerce cette faculté
dans Je délai convenu. La loi lui attribue les fruits peadans
par les racines: mais ces fruits n'ont été produits que par
des travam: de l'acquéreur, et par des semences antérieures
à l'exercice do riméri. Le vendeur n'en doit donc profiter .
qa'eo indemnisant J'acqaéreor de sa dépense et de son
traniJ. · · ·
Le tribunal , sur celle obsenalion de la commission ,. est
d'avis de l'addition prop«>Re.

Tn'RE Xlll.
Art. 21. ·L'obse"ation de la commi.uion porte s•r· la der- '"'
nière partie de cet article. Lorsqu'on afferme verbalement
on bois taillis, on est présumé en Youloir céder au preneur
la jooissance intégrale. Si ·donc le bois taillis se diYise en plu-
sieurs coupes , le preneur doit les noir toutes: autrement ,
et si on ne lui en donne qa,.une, ce n'est plus le beis tailli&
qal liii est afîenné , mais une partie ; ce qui esL contraire à·
l'hypothèse d'une ferme du bois taillis dans son intégralité.
Sur cene obserntion , le tribunal at d'aYis que la der-
nière partie de l'article soit réfonnée et · conyertie dans la
disposilion sni..ante :
• Le bail d'a bois taillis, lorsqu'il ee partage eo plu-
• siean coupes-, eet censé fait pour l'esploiiation saeceuin
• de tOt1te1 ~s coupes. .. ··
Art. 25. 11 rst nckessaire que la loi détermine un délai 11Ja..
•11•
OBSEllVATIUNS

6ae, tel qu'uue décade, au-delà dq terme usité clam le liea


pour la sortie: autrement un fermier pourrait se prévaloir·
de la tacite réc.ondu~lion, en restant an sew jonr au-delà du
terme usité; et il p1:06lerait de l'impoisaance où a été le bail-
leur, ou le nouveau fermier, "de faire ses diligences pour le
contraindre à vider; ce qui est;, d'ailleurs coptraire à la règle,
diu intupellat pro homine.
~ tribunal, sur celte obaervation de la commission, est
d'avis que l'article soit rédigé ainsi : • Si , après l'expiration
" du bail d'!ID bien rural, le fermier continue la jouissance
• pendant une diœ.de au-delà du délai usité dans le lieu pour
" sa sor1iè , Je fermier , etc. »
a7sa- Art. 26. A la dernière ligne, il y a erreur dans la citation
1759 de l'arlu:le 21 ; c'est l'article 19 qu'on a vowu citer: faute

typographique.
s,
a7 Art. 43. Aulre faute d'impression: 1M réparatiom, de. ,
li.sez 1 CU r.iparatWM. .
Sur le même article la commilsion propose deus. correc-
tions. ·
La première est relative am ·vitres, qui sont réparations
lacativea, excepté qu'elles ne soient cassées par la gdle.
La. grüe n'est paa le seul accident dont l'effet sur les vitres
soit à la charge du bailleur 011 autre propriétaire. Il convient
d'ajouter, " ou a..utres accidens extraordinaires et de force
cc majeure dont le pr,éoeur ne peut être tenu. ..

La seconde observation est relative au poi'les, croisées,


doi90os en planches, etc. ; on tloit ajouter encore la force
majeure comme es:çeptioo qui fait ~sser.Ja charge du
locataire.
Ces deuil observations sont adoptées.
Art. 59 el Go. Ces articles règlent les dom~ges-intérêts
dus au locataire ou fermier qui, par le bail, se serait sou-
mis à l'éviction en cas de vente sans stipulation d'indemnité.
Le projet distingue à cet égard les biens de ville des biens
.ruraux. Dans le premier èas, l'article 59 règle les dom-
Dtl Tl\1BUNAL bl'.., l\t.N~ES.

Dtjlges.-intérêts à une SOIDIDe égale au prorata da pris: do


loyer: dans Je second, l'article 60 autorise uoe estimation
par esperts.· Mais, s'a s'agit de manufactures, d'mines,
d'hcltelleries ~a autres établissemens coasi~ables, qoel sera
le mode de réglement de l'indemnité due au locataire énncé?
Le projet n'en parle ·pas; et de son silence oô pourrait in-
férer que l'indemnité est bornée , comme pour les bieBS de
ville , à une so'8me égale au pri1: du loyer ; ce qui serait le
plus souvent injuste. Il convient donc d'ajouter à l'article 6o:
• S'il s'agit de ltiens ruraut, ou de manufactures, usines,
• Mtelleries ou autres établisseme'1S qui esigent de grandes
• avances, l'indemnité sera réglée par e.perts. "
Cette observation est adoptée par le tribunal t qui •ote
pour l'addition proposée.
Art. 85. Cet article impose au bailleur l'obliga1ion de
prou-.er que la Mte a péri par la faute du preneur. N'y a-t-il
pu beaucoup plus d'incoilvénie111 à laisser cette prea•e à la
charge du bailleur, qu'à obliger le preneur de justifier qu'Ù
n'y a point .de sa faute? Si l'o'bligation de représenter lu
peamdes Mtes mortessuftisait .,our sa décharge, ne poarrait-
il pu vendre an bœuf, par exemple , oli le consommer, en
gardant la peau pour la~ représenter à son bailleur , qui,
dans l'éloignement , serait hors d'état de prouver ou la vente
ou la comommalion? Le preneur étant possesseur des be...
tiau1:, il paratt jute de l'asaujétir à justifier que la Wte a
P'ri sans sa faute: c'est'ûne conséquenee natureHe ia prin-
cipe énoncé dans l'article 83.
Le tribunal, sur cette observatio~ de la commission ' est
d'a.is qae l'article soit réformé et converti dans la· cliaposi-
tioa suinnte:
• En eu. de contestation sur la cause de ,la pette da
" cheptel, c 'ut aa preneur à ptoUTer qa'il a péri aam •
• raute. Cette preave o~re sa décharge. ..
UllSf.B V A'l'IOflS

TITRE XIV.
1150 ArL 27. Stuu pDllllUÛ' œmperuer llf1« eu dMn'l""fa la pro
.Jü qiu '°" üuldr;,_ ou OIR'ait fl"'OCUTÛ·. •• • • • lisez : flllt .son
~IN llUl'ail procuria à la 1ociélt/ dan, à'lllllrn "1Joiru.
AutremèDt il y aurait ampbibuiogie, le pronom bd. poun~
ae r'appor'4lr à l'asiocii qui est l'an~ immédiaL-
Adopté. . •
111~ Art. 29. La comtruct.ion U! vicieuse et e~rrasyate ;
car oo ne peut paa dire qu'W. associé soii. qiQR&Îel' Ju ri:afuu
de àa gCJlio•· Celà ne a:eD&eD~ paa. Mfia il.est facile cle ré-
parer cette iocertectioo, eo ajoulaat aux mou : maû en-
ww, ceu:it- ci: à raisoa du ohlisatwiu, de., et da rÜtpla.
-Adopté.
aH4 Ârl. 31. Cet article est à retrancher comme vape et iou-
li.le. L'associé qui votUlra attaquer le ré1~meol 4ea pana,,
ne manquera jamais, 4e piéle:s:tes plus ou moins spécieux
pour le soppuer coatrail'e à l'équité. Ou le Yœa du législa-
teur est de r4odre ce réglement i.rrévocable, ou son inleDtioo
al i'•utoriscr l'asaocié qui a.'en croil ~ à l'~uet : dàDs
l'ao et t•re caa, l'article ~i 4oit ttre réformé. Au aorploa,
la. conuniesion pense 41u'oa ne peQ& priver l'usocié cla droit
de se p_laiodre. cla réglement fait aoit par un autre usoCié-,
•ÏI pat_wa liera qui n'a point le car~ de juge, encore
moim celai de jage en dernier ressort.
Le triblmal est d'avia .-e l'article 10it retnnché.

TITRE XV.
'
191J Art.· 4•· Le trihaal a1ane éeé-pmécle--•t -Wa.;.. de
sabaûtuer les lois du J 1 brumaire ao 7 au systtme è lay.pc>-
thèqani et sailiea réella soi•i dam ce projet, la prem~re
~ ~cet ne.l e devra., ...... cette laypotMM, ·•tre
'•pprimée. .· .
Quant aux deux antres parties , le tribunal obiene que ,
dans lea cas où le capital de la rente constilah eat esigible ,
DU TRIBU:'iAL DE REN:SU.

il ne peui y avoir lieu à la division de ce capital imaginée


dans la disposition finale. Il ne resle plus e~ erret de st\reté
au créancier de la rente constituée, lorsque son débiteur a
fail faillite oo lombe en déconfilure, ou lorsque la saisie
réelle est apposée sur ses biens. - •
L'article 41 est clone susceptible d'ooe rédactiozi toute
différente; on pourrait même le supprimer en entier, et
s'en tenir aux deux causes qui, dans l'article 4o, ont ~é ex-
primée!! comme devant donner lieu ·à. la conversion du con-
trat en obligation pore et simple. •

TITRE XVI. - D'! dépt1t.


Art. 13. Lnnqw ktlépdt n'ai point prouoi par écril ajouteu 1ga'
d tlaM la et11 où /11 preuH par témoins n'en e1t peint aàmûe ,

celui ,,.i, m.
l..a néceaité ~ cette addition sera sentie, tonqu 'on fera
attention qu'il y a des cas où la preuve par lémoins est a~
mise en matière de dép6t , et qu'alors , si le dépht esl
preavé, te dépositaire ne peut être cru sur sa déclaration,
quoiqu'il n'~ ait pas de preuve par écrit.
Le tribunal. approuve l'addition proposée par sa com•
mission.
Art. 16. Celte disposition , faate de peine, est paTement , 9~,
de précepte, el, par conséquent, iootile : car, en cas de
• violation dù secret, quelle sera Paction du déposant? quelle
sera la peine contre le dépositaire infidèle? Toule loi qui.
n'est pas coactiTe est illusoire : il est donc nécessaire, pour
l'exécution de l'arricle r6, d'y ajoater la peine de la contra-
venhon : cette peine doit être natarellement' la responsabi-
lité des dOlllmages-intéréts ·du déposant, sans préjudice des
pounuiles contre le dépositaire infidèle, soit par voie de
police correctionnelle, soit au crimiaet, suivant fa gravité
des cÏf'c~tances.
l..e tribunal approuve cette observation.
Art. :ag. On pourrair ajouter à la fin de cet article la . t9"7
400 OllSEkV ATlu:SS

disposition suivante: " De même, le dépositaire peut obli-


.. ger le déposant à relirer_son dép&t, et, sil y anit ~es
" oppositions, à les faire vider, .. ~
Cette disposition, puisée dans le projet -de Cambacérù
(art 106o ), est foqdée .en principe. Il ne serait pas juste,
en effet , que le déposilaire fàt obligé de garder le dépbt
malgré lui et pendant un temps indéfini.
Observation adoptée.
•p· A. rt. 32 et 33. Les disposition·s de ces deux articles contre
·~::; l'h6telier sont trop rigoureuses. Les rédacteurs paraisseDl
avoir préféré le sentiment de Dauty, étayé de quelques ar-
rits dont les circonst.an~es ne sont pas bien connues, à· celui
de Pothier, qui est .appuy~ so11 des principes puisés dans la
raison écrite. Ces principes sont : = 1° que l'hl\telier n'est
responsable que des effets qui 011t été remis soit à lui-même ,
soit à. ses domestiques ou autres personnea préposées pour
recevoir les effets des voyageurs;
= 2° Qu'il est responsable en ce cas , que le vol ait élé
commis ou le .dommage causé soit par ses domestiques,
soit par les allans ou venans , soit màne par d'autres •oya-
geurs;
= 3° Que lorsqu'on ignore par qui le vol a été fait ou le
dommage causé, l'h6telier à qui les effets n'ont pas été
donnés en garde soit à sa personne même, aoit à ses do-
mestiques, n'est pas responsable des effets entrés dans son
auberge;
= 4° Enfin, que, dans les cas de responsabilité, elle ne
porte que sur des corpa appareos, non sur ce que le voya-
geur alléguerait y avoir renfermé, si ce n'eal qa'il y et\t ef...
fraction; auquel cas le voyageor en est cru sur son af-
6rmatÎ$>n. ••
Le tribunal eil .&'avis que les articles 32 et 33 soieo& ré-
for1Qé1 et réduits am principes qui viennent d'être uposéa
par sa commission.
bU TRIBUNAL b.li. RENNES. 401
TITRE. XVII. - Dù mandat.

. Art. 10.LemanJotaire, ajoutez: quoÜfru le mDndatsoit intlé- , 9u


filli, n'a pas, etc.
Sur le Plême article , en parlant de la restitution , on s'est
servi do mot Olf>D"S un acte , ao lieu de contn un acte. Cette
dernière expression serait plus correcle.
Art. 11. " Le mandat pour transiger ne renferme pas 1989
" celui de compromettre.,, Il convient d'ajouter : "et réci-
p~nl le manàat de compromettre n'emporte pas celui de
transiRer. " Il aurait fallu dire aussi que le mandat pour
vendre n'autorise pas de plein droit à recevoir le prix de
la Yente. Le Code civil doit ou ne présenter que des prin -
cipes généralix , ou , lorsqu'il entre dans le détail des espè-
ces particulières , il doit les prévoir· toutes autant qu'il est
possible ; parce que, quand la loi est moelle , il ne peul se
faire d'exteoaion d'un cas particulirr à un autré cas par-
ticulier; et l'on pourrait conclure de l'expression de l'on,
qae l'intention de la loi a été d'exclure les autres' quelque
corrélation qu'il y ait entre eux et celui qui est exprimé.
Ici, il était on principe général qaf pouvait rendre inu-
tiles et l'article 11 , et même toutes l~ spécialités établies
dans l'article 10; c'est celui que le mandataire est étroite-
ment tenu de se renfermer dans les homes de son mandat:
mais puisque, outre ce principe, on a jugé utile d'en ex-
primer quelques corollaires , il a paru à la comm~ion
non moins nécessaire d'y ajouter ceux qu'elle propose. -
Adopté.
Art. 19. Il convient de déterminer l'espèce de faute dont 199a
le mandataire est responsable. La commission pense qu'il
ne peut l'être de la faute légère, par la raison que Je man-
dat est essentiellement gratuit, et qu'il est dur de rendre
,garant de fautes légères, un homme qui a dooné gratuite-
ment ses soins à la ~ondoite des affaires do mandat. Elle
propose d'ajouter le mot B"°* à l'art. 1g. - Adopté.
v. 26
402 OBSERVATIOlU

TITRE XVIII.
u 79- Arr. 10. La (itatioq à la fia de cet article, du titre Il da
2
°'
0
présent line, est faulive: c'est la section Il du titre XVI
flD'on a toulo citer. C'est là en effet _que sont t'tablies les
obligations do dépositaire, auquel esl comparé le déten-
teur du gage. - Adopté.
TITRE XIX.
, 965- Art. 2. Le jel1 de paume est uo jeu d'adresse qui n'a
1 • 66 aocWl rapport aux exercices militaires. li convient doue,
en le comprenant dans l'exceplion, de le séparer tla jeu.x.
propru à nercu au fait tla arme1. L'article pourrait être
ainsi rédigé :
" La loi n'accorde aucuoe action pour le paiement de ce
• qui a été gagné au jeu, ou pour un pari, à l'esc~ption des
" jeux propres aux exercices desarmea et du corps, tels que,
• etc. •-Adopté•
..,. Art. 13, 14 et 15. La commission propose de supprimer
•97 6 ces trois articles. Le contrat à rente viagère éLant rangé
dam la classe cles con5'ats aléatoires , la loi ne doit point gê-
ner la liberlé des conventions sur le taux de ca rentes. On ne
s'est jamais avisé de limiter la prime dans le contrat d'UIU-
rance, ni le chanse ou pris du risque dans les contrats à la
grosse. Il n'y a pas plus de raison de limiter le tau des remea
f'iagères créées soit à prix d'argent, soit par acte translatif' de
la iwopriété d'on immeuble. Le caractère aléatoire que lui
donne la loi est un obstacle à Loute limitation légale con-
traire au conventions des parties.
Le tribunal, d'après ces observation•, est d'avis que les
articles 13, 14 et rS soient sapprim~, et le 1& comer"'t'é.
1 977 Art. 19. La seconde parlie de cet article a paru à la com-
miasion contraire au principes d'équité. Le débiteur d'une
ieDte Yiagère qui n'en paie pas lea arrérages, manquant le
premier à aea engagemeos , celle inexécution de sa part doit
DU TllJBUNAL DE llNNES.

utarellement ouvrir, au profit du crûncier, l'action en ré-


siliement do contrat inexécuté : fidem .franBenti fitlem #l'IHJre
MaUe "°" ~ Si la rente rlagère a été créée à prix d'argent ,
il est jiÙae que , &oie de paiement des arr~ages le créancier
paisse reprendre son a..gent : si elle est le prix d'Ïbl immeo-
hle vendu , il est également juste qu'il paisse reprendre. son
bien. Les condamnations qu'il obtiendra en l'an et l'antre
cas ne seront que comminatoires. Le débiteor ne pourra
s'en plaindre, puisqu'il les aura occuionées, et qù'il pourra
lea faire ceuer en payant. La commission , enfin, ne voit
rien de contraire à ces principes d'équité dans les auteurs
qui ont traité des rentes viagères. Ainsi, l'art. 19 paratt de-
voir être rédigé comlDe il soit :
.. Celai aa profit de qui la rente viagère a été constituée ,
• soit à pris: d'argent, soit en rep~sentation d'an immeu-
.. ble aliéni, peut demander la résiliation du contrat, ai le
• constituant manque à lai foamir les sllrelés qu'il a11rait •
• promûe1 pour IOD exikotion , ou s'il est en· retard de
• payer troil année4 d'amragea. Dans 1'111t et· l'autre eu,
• le jagemeat de réliliation n'est que comminatoire. "
Le lrihaoal, adoptant les ohfervations de sa commiuion ,
demaade que la ftdaction proposée soit mise à la place
de l'article 19.

TITRE XL- Dl la pruuiption.


Art. 1g. Mb. ceu tk l'U1U.fivitiu......... La commission 211 7
oblerTe que cea mots doivent ~tre rayés de l'article. Les hé-
ritien ae l'aaufraitier ne peuvent pas' à la vérité' se aerrir
de la p011e81i.on de leur auteur ponr prescrire la propriété
c1e l'immeuble dont il avait l'QSQfrait; mais, l'WIUfrait
Mant ~teint , il y a interversion , et ~s commencent à possé-
der pro •uo: lenr pouession est donc valable, à çompter
de l'extinction de l'usaîruit, à l'eŒet d'aèqaérir la prea-
cription.
4u4 OBSERVATIONS

Le tribunal, ailoplant C('flt• ohst•rvatiou , csl d'avis de


la radiation proposée.
21 ~, Art. 28. La commission propose d'ajouter: pou1>u que rin-
rompitence ne soit pus radicale; par-la raison que, si l'incom-
pétence esl radicale, la citation nulle ne peul avoir l'effet
d'inlerrompre. Tous les jurisconsultes ont fait celle distinc-
tion, qui paraît devoir ~tre conservée.
On a objecté que, la prescription élanl odieuse, l'inter-
ruplio_n doit être admise, quoique la citation soit nulle. La
commission a répondu que cc qui est nul ne peut avoir
d'effet .
. Un aulre membre a proposé d'appliquèr celle maxime à
la prescription, en décidant·, en termes généraux, que la
citation nulle ne peut avoir l'effet d'interrompre.
On a répondu que, les oullitéa pou,·ant être couvertes,
du moins celles de forme; celle proposition ne peut êlre
adrvise.
Celle de la commission, mise aux voix , a été adoptée,
el le tribunal esl d'avis de l'addition.
uSo Arl. 3:a. La <:ommission observe que la question résolue
affirmativement par cet article est très - controversée : un
grand nombre de jurisconsultes sont pour la négative. D 'Ar-
gentré, qui a traité n prufuso des prescriplions, établit qu'eg
fait d'inlerruption, il ne se fait pas d'extension d'une per-
sonne à une autre. L'équité veut, de plus, que le principal
débiteur ne puisse pas rendre, par son fait , la condition d.-
sa caution plus dure. En un mot, les obligations de la cau-
tion peuvenl être quelquefois resserrées; jamais on ne doit
les étendre: il est surtout essentiel d'observer q•'ici il n'est
question que de la caution simple, dont le titre d'obliga-
tion est différent de celui qui lie le prinûpal débiteor.
· La proposition de la commission a donc pour objet d'~­
tablir, au lieu de l'article 32 , une maxime diamélrale-

ment oppo~e, en ces termes:
• L'interpellation Caire au principal débiteur, ou sa re-


DU TRIBUNAL DE llE'."!NES. 4o5
.. connaissance, ne peuvent avoir l'effet d'interrompre la
" prescription contre la cantioa simple. "
Un membre a observé que la construction de-l'article est
vicieuse, par la raison que ce n'est pas l'interpellation du
débiteur, mais plut6t celle qui lui est faite , qui interrompt
la prescription.
Lacotnmission répond que ce vice grammatical eat réparé
par la rédaction qu'elle propose.
Le tribunal, après discussion, adopte cette rédaction.
J.a commission a ensuite proposé la 'question inverse:
L'interpellation faite à la caution, oa sa reconnaissance,
interrompent - elles contre le principal débiteur? Elle s'est
prononcée eu majosité pour la négative , par le principe
déjà cité, qu'en matière de prescription, il ne se fait pas
d'extension d'une personne à une autre .
. La reconnaissance de la dette par la caation ne vaut que
pour le temps que dure l'obligation principale, sans en
pouvoir prolonger la durée. Ou la caution s'est renfermée
dans les homes de son cautionnement ; et alors, la recon-
naissance de la dette ne la lie que pour le temps que la
dette subsistera : ou bien, dépassant les limites de son pre-
mier engagement, elle s'est personnellement obligée; el
en ce cas elle n'a pu évidemmen\ que se lier elle-même,
sans nuire au débiteur primitif, qui, par l'effet de la. preS-:
cription, est libéré, indépendamment du nouveau contrat
de la caution.
' Le membre de la commÎ6.tion qui s'est trouYé d'ans con-
traire a soutenu sou ()pinion par le principe constant que
le ciréaocier peut s'adresser à la caution , même simple, et
la po.,rsuivre jusqu'à ce qu'elle requière la discussion préa-
lable des biens _d u principal obligé. De ce principe il résulte
Décessairement, dit-il , que le principal obligé ne peut se pré-
valoir de la prescription de la delle quand le créancier s'est
pOVY11. ~ temps eonlre la caution; car il répugne que la
caution demeure obligée sans que le débiteur principal le

--
OBS.E&VAD01U

soit: il l'ait, pui9que la caution a son recours aasu~ contre~


en on mot la caution n'eat q•'acce110irement obligie, et l'oa
ne pea.t conceYoir que l'accmoire saheÎlte .... 1e principal.
Un autre membre a poUIR plus loin la fa..nr de la libé-
ration : il a dit que l'interpellation faite à la caation n'in-
terrompt pu contre la caution m&ne , et ne vaut qaé poar
la durée de l'actiea principale ; et cela par ·la raiBoa qui
vient d'être déduite, que l'acce110ire ne peut ellister lonqae
le principal a'esiate plu. Qa'on sapfH*, par esemple, a-
t-il ajoulé , une citation donn& à la caution deus joan
annt Je complément de la prescription. Le crMncier Tient
ensaite, mais aprà la prescription accomplie contte le dé-
biteur principal. Celui-ci allègue la prescription, qui le li-
Mre : eh bien! aa liWration doit nécessairement enttalaer
ceUe de la caution.
Le tribunal, après une dilco81ion prolong& , a cl'a\onl
mi1 au TOÎX la question ai ~'interpellation faite à la caatioa
interrompt contte"la caution anéme, de manière à en pro-
longer l'eO'et au-delà de la dnr& de l'action principale. La
majorité •'est prononc& poor l'aftirmatiTe. Le prâident,
cliYÎlant emuite ainli rinterpellalion et la re~onnaissance ' a
posé deàs questions, en ces termes :
L'interpellation faite à la caution interrompt-elle contre
le principal débitearf
La reconnaiaeQce voJontaire de la caution a-t-eUe le
même effet?
LJ discussion s'étant prolong.!e, an membre a propo~
de se borner à expoaer la néceuité de râoadre ce1 que~
tion1; et, cette obsenation ayant prévalu , le tri'banal de-
mande qa'à. la suite de l'article 32 il soit cWcidé, -•• ai Pia-
terpellation faite à la caution interrompt eontte le priaci-
pal débiteur ; = 2° ai la reconnaiuance Yoloataire de b cau-
tion a le m~e effet.
•r Art. 38, dernim partie. Un memke a elleem f1W le
7 dernier mot de cet articl4: prc!sente une faute· d'impraiion •
-
DU TRIBUNAL DE llNNES.

au lieu d'in1tJllNlhiliti il faut lire solH/Jililt. Celle observation


eal accueillie , et le tribunal est d'avis de la correction.
propoae.
Art. 43. Le terme de la prescription pour les actions nb
personnelles a paru trop long. Cambacérès, dans son projet
de Code civil, n'admettait pas de plus longue prescription
que celle de quinze ans, et ce terme était aussi trop ·court.
Un ju.sle milieu entre ces deus: extrêmes serait préférable.
Graduer lea preaicriptions en proporlion de l'importance
des actions qu'elles éteignent; soumettre les actions réell~
à la prescription de trente ans , et les actions persoooelles
à celle de vingt ans : voilà le metlûun que propose la com-
miaion, eo ohee"ant, au surplus, qÙe la législation sur la
durée des prescriptions ne repose sur a11cun principe cer-
tain paiaé dans la raison.
Sur ce rapport de la commission, le triboaal est d'~vis
qae l'intitulé de la secLion Il, qui précède l'article 43, soit
changé ; que les sections Il , Ill et IV soient réunies t. et
· n'en forment qo'one seule, IOQS le titre du tliHrMS prer-
criptioM; et que l'article 43 soit diYisé eD trois, aiosi qu'il
suit:
" Les actions réelles se prescrivent par trcote ·am, san~
• titre •
.. Les actions .personnelles se prescrivent par .Yiogt ans.
" On ne peut opposer la mauvaise foi à celui qui allègue-
" l'une oo l'autre de ces deuit prescription!I; et il n'y
• a lieu à déférer l'affirmation judiciaire pour en détrOire
" l'effet. ,.
Art. 57. La commission observe qu'iln'estpasconveoahle aa,&.
de donner une action aUJt parties contre les juges, après le ju-
gement du procès : les juges n'ont aucun ·rapport direct avec
elles. Autrefois, intéressés à retenir les pièces pour la st\reté
de leura ~pices, il pouvait être juste de les rendre responsa-
Wes ; aujoucd'laui ,. les jages étant sans intérêt, ceue rapon-
sabilité, aprà jugement, •'a plus de principe.
4o8 O.MERVATIONS

Au sorpJus, quant à l'avoltt, l'action de la partie conll'e


lui ne doit pas être de plas longue dorée que l'action de l'avoaé
coolrt: elle; et il eu est de même de rhamier.
Un membre propose de rayer le mot ID"B°"; ce mot, qui
désignait jadis les huis.<iiers des juridicliona seigneuriales ,
n'étant plus d'dsage.
Un autre membre propose de déterminer la durée de la
respons:tbilité des greffiers pour. les pièces déposées dans leurs
greffes , sauf leur recours en vertu des récépdaés dont ils
peuvent êlre saisis. •
Sur loutes ces propositions, Je tribunal esl d'avis,
= 1° Que, .daus l'article 53, le mot ser1ent soit rayé;
= :a• Que l'article 57 soit réformé, et qu'il y soit sub-
stitué les dispositions suivantes :
" Les avoués sont déchargés des pièces, deux ans aprèa
" leur ttvocation ou le jugement des procù.
.. Les greffiers , peuùnt ciuq ans à compter du jugement ,
• 1ont responsables des pièces des procès déposffl dans leura
• greffes , &a!Jf leur recours en vertu des récép~s dont ila
• peu•ent êlre saisis. Après cinq ans ils sont déchargés ·c1e
• toute responsabilité.
" Les ~uissiers le sont après un an , à compter d11 jour du
" complémenl d'exécution des commiuioOJ dont ils étaient
" chargés. •

Arrêté le 16 prairial, an 9 de la République française.


SiBné DESBOis, 1.EMOINE-DESroaGES, CosnIU>, Jo1Ja-
DAIN, LETOURNEVX.

N• 26. Ohurv4'iom dei tribunal d'appel 1'4m à RIOM;


diUbéréa en •bzncea gtnbalu, u ridis'- par la
Commi#ion nommû, conformément à la luire da
"'''"'''"*' de la jiutice "'" l9 serminal der1&ÜW, pour.
DU TRIBUNAL DE RIOM. 4og
u:aminln' le projet. ~ CodtJ civil campo# par twdre
du Cou11emement, a faire, "'"' lu aniclu 'l"i le
compo1ent, lu ob1ervaciona l/UÎ le1'01'&t jugéea con.-
venablu.

SUI\ CE QUE LE PROJET EST INTITULÉ PROJET DE OODE


CIVIL.

L'arrêté des consuls, tel qu'il est énoncé ·aa commence- com.
ment du discours préliminaire, semble n'avoir demandé que
l'ordre et le plm d'un Code, et les bases, ou même simple-
ment la discussion des principales bases ;de la législation en
matière civile: d'on l'on peut inférer que le vœu du Goo-
Yernemeot était moins d'avoir un Code achevé clans un délai
ai court, que les fondemena et la méthode d'un Code à faire,
et qui demanderait peut-être le travail et les méditations de
plasieun années. C'est au Gouvernement à juger si son but
est rempli, et s'il convient d'intituler Cod. cwü, ou simple-
ment Dkreb priplll"otoiru m malüre de U,isÛllÏIJn CÛ1Üe, une
collection de quelques principes ~néraux et de certaines dé-
cisions particulières, qui ne dispensera peut-être; en ·aucun
c:aS, de recourir aux anciens Codes, soit romains, eoit fran-
çais.
SUI\ LE DJSCOUllS PllÉLJMilUIU.

La commission à douté si le discours préliminaire faiaait


ou non partie da Code (posé que le Code ft\t adopt~).
Dans ce doute, elle s'est livrée à quelques réflexions sur
ce· disceurs' mais _moins pour en discuter toutes les parties'
que pour montrer que ce discours denit être réformé, com-
posé même clans un autre plan, s'il devait eo être placé un
à la tête du Code , ou si celui-ci de.-ait lui servir de préface.
POBe VI, dernier alinéa de l'ld. in-4°. Ainsi, sur ce qui est dit
que lu loü soDI Jaitu pour k1 hommu, et non lu hommes.pour
la lois ' cette iaée ' qui peut éblouir a'abord ' ne loi a point
OUE&VATIONS

para eucte el pbll1Tait etre dangereme : car rhomme esl é


IOm la loi , paiaqae la loi est anlérieure à l'homme , en tant
qa'eUe eat l'ordre , la sageme et la justice de Dieu , qui a
~ l'homme à son image ; il est même fait pour rivre aous
les lois politiques et civiles du GottYeroement où il plait à
Dieu de le placer, puisque , d'oae part , il est destiné par
sa ·nature à vivre en sociélé, et què , de l'autre , les l~is de
son Gouvernement et de sa société doiftnt être formées sur
les l:ois immuables de la nature, c'eat'...à-d.ire, sar ces lois
d'ordre, de jastice et de sagesse dont les commiuairea eu-
mêmea con'rieanent que Jes· légialateu_n humains ne doiTeat
. fb'e que les reli&ie.a interprètes. D'où il rau.lae que dire
que l'homme n'est ))Q)'ait pour lea lois, c'est presque dire
f1Ue l'holDllle n'est pu t'ait pour Dieu; ou, ce .U es& la
même choae , qu'il n1est pu fait pour aa nature.
l'op VJU, lipe 20 tk Nd. in-4•. Aillean , il a paru ~ la
commission qu'en parlant de Rome, dotÏlléc, fi'*" ainli dire,
à ln Io Pille~. c'était ptobablement l'e.Pression.,,.._
llel'llCllc que les commi.uaires avaient 'foula employer , car
l'i4ée cl'éteroiû est iacMpenclante de l'idée d'étendue de clo-
miutioo; et c'est sous ce dernier rapport que les commis-
laires paraisseo' avoit donné à entendre·que lea premiàes
lois de Rome, d'abord suffisantes si elle fdt éternellement
restée ce qu'elle était alors, devinrent insafliaaotes, parce que
sa domination s'étendit. -
' · P"Bc x, lipe 21 tl4 l'fltl. in-4°. C'àt une belle idée 1 et
qui donne presque toute telle de la bODDe composition d'un
Code ' que de dire· que c'ot au ~"' d. or jurist:Oll8Ulk,
pt!nllrû tle' l'uprlt·Binbal tlo loû, à ·m dirifer l'oppliùdi.o&
Qui ne Toit en etîel que lu lois sont aux CODYentions dea
hommes ce que Jes é)~mens sont à la compoâtion dn co'"P8.;
qa'ellea doiYent être simples comme eus, et qae c'est aux j•
8U à dùcerner, dana les cfü•erses coll'ftllli~ns , les principes
QéllleD&aires am:quels. elles ee rapportent , et par luqueb
elles doi..ant être•e•. · · · ·
bU TBIBUlUL Da RIOM.

Paie XJ, 3- alinia th fid. üt-4°. Mais aJon pourqooi .tire


tprà , qu'il ...- Mm doute tlhiro1Jk fMt Ioula lai 'llllllttru
Pf"#-' ln riflio,.. 1'111 loia f D'ODe part , ce d•r n'est pas
raisonnable , parce que la chose est impoesible , à cause de
l'infinie di.enit' dea conventiou oa .tes obligations qui peu-
went nahre des actiom des hommes; de l'autre, cette nri~~
infinie n'est pourtant que la combinaison de peu de princi-
pes simples et immuables, qui sat&sent à tout ftgler, comme
il1 ont suffi à toat composer. Voyez comment les hOIDIDeS
sont goo.enaa par on très-petit nombre de lo1sdivine1~ d'eà
clmvent la rigle de toutes leurs actions morales et tivile1 , et
Je sydme entier de leur condllite en.ers Diea et enTel'I .
les hommes! ·
Heareu le people à qui l'on pourrait &ire le pr&ent atm
Code aaui simple , et malheur à cellli poar qui on aurait
tenté de tout cléciàer par les lois f il ierait vrai de dire alors
qu'il o'aarait plu ni lois ni juges.
in-,•.
IIHtl. BBnt 1n th rid. Oil 'peul rapporter an m~me a.
jet ce qui èst ciit, à la mble page , 111r le tMfaat ou la trop
graade moltiplicitc! de lin-es. .Encore ane auth'ilh~ brit.:.
.tante' mais dangereuse ' par cela meme que c'est une antbi-
dtbe , parceque raremeo.t les deu idées sont exactement
Traies ; et tout d~t etre euctement vrai danJ tou& et qni ap-
partient à on Code. '
· Jamais l'ahoadance de l'instruction ae l'a reniae plus dif-
lcile. 11 est trop vrai qu'en général les hommà en abuent ,.
et que le plas grand nombre o'y poise qu'une instruclioo
0

vaine: cl'abord parce qo'ila ne craignent rien tant que de ft-


ft~chir , el qa'iJs troUYent plus commode ae chercher daua:
la opinions - . antres ce qa'iJs trollftraient plua a6rtinent t
mais plae pmiblemeat; en eu-m,mes; qu'ib n'y cheidaent
mfme le plaa 101m1Dt qu'une aotoriti poar jOlllifîet Oa' faint
ftassir ce qu'ila tentent cio'ils ne de'ft'aièot paa dâinr 1 c'dl
encore parce que hors de l'babitadcfda bolU!e• mœmw ' ·oa
De saurait avoir celle d'on' seoa droit ; c'est eo6n patce qde "
OBSERVATIOlllS

dam b faawe persoa.sio~ que tout est écrit, on aime à se


croire dispensé de toute étude et de toute méditation: el c'est
là 1~ déplorable état où nous sommes réduits, et le:funeste
effet des dictioonaires ou des misérables compilations.
Le remède à ce; maux est dans les mains du Gouve.r-
nement:
= 1° Des écoles publiques ; .
. 2° Un ordre d'études bien réglé, et une grande sévérité
. à faire suivre ces études et cet ordre;
= 3° Attachement , honneur , privilége aux bonnes
mœurs; haine implacable am mauvaises ;
= 4° Surtout scrupuleuse attention dam le choi.1 des
juges; car jamais il ne cessera d'être vrai que les juges doi-
vent être les sages par excell~nce, choisis entre les plus capa-
bles el les plua vertueux , et que les meilleures lois entre
les mains de ma11vais j11ges sont l'arme la plus redoutable
contre les citoyens et contre le Gouvernement lui-même. .
Avec ces précautions nécessaires en toutes circonstances
et en tout temps, on aura toujours à se féliciter de l'a-
. bondance des lumières , pour la facilité m~me de l'in-
struction.
Pase xvu, ligne 6 Je féd. in-4°. " Or, c'est à Ja juris- ·
" prudence que noua abandonnons les cas rares el e1traor-
" dinaires , etc. ,. .
C'est s6rement par inadvertance qu'on n'attribue ici à la
jurisprudence que des cas rares et extraordinaires, après
avoir dit , quelques lignes plus haut, que la jurisprudence
était nécessaire dans le plus grand nombre des cas.
PDBu xvu et XVIII de l'id. in-4°. " Le droit naturel et Je
• droit des gens ne diffèrent point dans kur su/Jstanu ,
• mais seulement dans leur application. La raison , en tant
• qu'elle goaverne indé6nimenuous les hommes, s'appelle
• droit naturel, et elle est appelée droit des sem dans les rela-
" lions de peuple à peuple. ,. .
Il a paru à la commisaion que le droit. des gens n'était. le
DU TRIBUNAL DE RIOM. 413
droit des peuples entre eux , que parce qu'il était d'abord in-
variablement Je droit de ·chaque peuple chez lui .
. A la bonne heure, qu'on confonde le droit naturel (consi-
déré exclosiTement comme droit humain) a...ec le droit des
gens; mais qu'on ne dise pas qu'ils sont uns dans leur sub-
stance , et diTers daus leurs raporls. Cette distinction , diffi-
cile à entendre , et qui ne le serait peut-être pas moins à ex-
pliquer, pourrait être tirée à de très-fausses conséquences.
Pages nm, liRne 10 de Nd. in-4°. " En jelant les yeux
" sur les définitions que la plupart des jurisconsultes ont
" données de la loi, nous nous sommes aperçus combien
" ces définitions sont défectueuses : elles ne nous mettent
" poiut à portée d'apprécier la différence qui existe entre un
" principe de morale et une loi de l'État. ,,
l..a commission a lu aTec peine ce reproche fait aux juris-
consultes, qui ne le méritent pas: la loi n'étant autre chose
que règle commune , ordre ou dtJfense de la part du pou110ir,
tout le m.onde sait ce que c'est, comme tout te monde sait
ce que sont Po"""ir et forée.
Ce qu'il importait donc de définir el d'expliquer, c'était
l'objet de la loi, et la raison de l'obéissance que tous lui
doivent", non-seulement à cause de1a force qui l'exige, mais
surtout à cause du respect qu'elle mérite.
Aussi tous les jurisconsultes, et après eux les auteurs
même do projet, confondent nec raison le droit et la loi ;
puisque le droit est la raison suprême , et que la loi ne sau-
rait être contraire au droit.
Or, les liTres des jurisconsultes sont pleins des plus magni-
fiques et des plus vraies définitions du droit; et par consé-
quent de ra seule définition qui convienne à la loi. Jru ul ars
tZflli et /Joni. (ULPIAN. li"f.
1, t!e juslit. et jure.)
Si donc le droit est réduit en art, il consiste nécessaire-
ment en préceptes: voilà donc aussi la définition ·de la loi ,
dès l'entrée même du Digeste.
Mais ailleurs on trouve tout à la Cois la définition générale
OlllBB'YATJOltS

da droit et la .Mftnition 1pkiale de la loi, en tennee amqoela


00 ne saurait rien ajouter ni retrancher: c'est ao ai6ge meme
cle la matière, ltv. 11, tiL Ill de ltetl· 1. 1". La e# eommune
,,._.,,,,,. , oirorum pruMilium conmltum, delidorum fUt&
6fJOftl4 Pd iporGn1itS contralwnllU" coercilio , commuis n:ipu-
6licG 6pomio.
Tout al renfenœ dam celle cUfinitioa: la cause efficiente,
la matière, la in, la paiuance et l'autoritL P"Pinioa n'a fait
41ae copier lea ugee de l'antiquité. La loi minute de MllttÏell,
p en a emprunté lee tenneade Dhnodllined da philoaopht
Cluysippe, donne eneore une e:a:plicatioo ploa élendae, noo-
eeulemenl de la loi, maia de ce qu'elle doit ecre pour mériter
ce CAl'.act.ère auguste. Ou ne saurait rien lire de plus juste ni
de plua beau; il auffit d'y re1Woyer: mai.a on en copiera au
wnoio1 cette idée ai philoaophique et ai Traie , ln; al domun
Dei; et on terminera cet article en obae"ant que ce eerait
a&er à la loi sa véritable force , que de eéparer, dans la IOll-
miasion qu'on lui doit, l'obJ.i8ation.morale de l'obligation
civile.
P"le XI~ , lipe 3 de l'«l. in-4°. • Le Code civil a& 90111
• la \Utelle des Joie politiqaea; ü doit leur hn 01MJrli. •
La eeconde partie de cette pbrue ne aalll'aÏt etre conçue ;
et, prélentée généralement, c:omme elle l'est, UDS autre
e:splication , elle paratt ecre le rennnement des idées na-
tureUe1 de cee deus choaea , loia civiles, lois ~li•ique~
1/Jid. lipe 13 de fétl. ;..4°. • Lea affaire1 militaire&, le
• commerce , le &se , etc. , 1appoaent des rapporta partica-
• lien qui n'appartienneat e:sclaaivement à aucaue clee di-
" l'WODI pricHeutes. • .
1'oat cela al matière d'aclminiatration, cl'eaicalioo, de
protection, par con~qaent de réglemem nriahlu et tnD-
IÏloire1, par conaéqueat clu GouYerDement ; il Talai& miem
le dire.
1. .... POfe u:m, demier aJinio. de l'éd. in-4°. • Ce u'ell que clus
lii. 5• • cea derniers tempa qu'on a ea des idées préciaea IDI' le ma-
DU TRIBUNAL DE BtO•• 4•5
.. riage••••••••••••. Les idées confuses qu'on anit 1111' l'et-
" sence et sur le caractère de l'union conjugale produi-
.. aaieat des embarras journaliers daoa lat législation et daus
.. la jurisprudence....................... No111 nom aom-
• mes convaincus que le mariage, qui exiatait avant le
• christianisme•••••••••••••••••• n'est ni an acle ciril. ni
• uo acte religieux, mais no acte naturel, qui a fixé l'attcn-
• tion des législatears, -et qne la religion a sanctifié t etc. •
Puisque le monde s'est formé et se perpétue par le ma-
riage, il est difficile de croire que personne n'auit encore
su précisément ce que c'est.
Mais en qaoi donc les idées qn'on a eues, josqn'à nos
jours, de l'essence et du caractère du mariage, sont-elles
confuses? Qu'on parcoure tous les livres connus, les doc-
teurs sacrés et profanes , les lois de tons les peuples , les
obtres; partout oo verra qu'il est parlé du mariage avec la
clarté , la dignité, la majesté qui conyieonent à ce contrat,
le plus saint comme le premier de tons.
Ne parahra-t-il pas auai bien étrange que. ce contrat ,
dicté par Dieu lai-même, lorsqu'après avoir créé l'homme
il le sépara pour .ainsi dire en deux se:a:es, comme pour le
réunir ensaite à lni-1nême en l'unissant à la femme, ne soit
pas un acte religiem? La société des hommes, même sous le
rapport politique , ne aaorait être considérée comme noe so-
ciété de brutes , à qai il soit interdit de ·remonter à son
origine; et puisqu'on ne peut s'empêcher de reconnaftre
que, par la loi de sa nature, l'homme est destiné à vivre en
société, il semble raùonnable d'en conclure que toute so-
ciété est nécessairement, et par son essence , autant morale
qae politique; qu'ainai l'acte par lequel aeal il e:a:itte des
peuples et des Etats, ne saorait être considéré abstractive-
ment de toute idée de religion.
Sans doate , cet acte est aussi un acte naturel , sous le
rapport physiqae sealement, e& c'est ce que les jariacoDSDltes
roaiaios n'~nt paa négligé cl'espliqaer..: mais hors de ce
416 OBSEB V ATIO!fS

rapport, qui n 'esl pas fait pour occuper le légialateur, c'est


un acle cerlainement moral , et nécessairement encore on
acte ciYiJ; car qui oserait dire qu'il est panenu à concevoir
l'état nalorel de l'homme moral, hors de l'état de société,
et, par conséquent, hoD de l'état civil?
li1. s. Pages XXV et JuW. de féd. in-1,.0 • Suite d'idées sur le ma-
riage.
Il est a~réable de lire tout ce que les auleurs du projet
nous disent à cet égard; on ne saurait mieux peindre , on ne
saurait mieux écrire: mais le sujet est si grave, l'ouvrage
d'un Code exige une composition si majestueuse et si sévère,
il y a si peu de personnes, aujourd'hui surtout, qui sachent
prendre le vrai sens de ce qu'elles lisent, il en est tant d'au-
tres toujours prêtes à abuser de ce qu'elles ont lu, qn'il vau-
.drait mieux peul-être réserver ces magnifiques peintores à
un oovrage d'esprit et de pur agrément que de les placer à
la tête d'un corps de lois.
1i1. &. Page xx1x, lisne 3 J.e féd. in--4°. " Il résulte de ce que nous
". avons dit que le mariage est un contrat perpétuel par sa
" destination. Des lois récentes autorisent le divorce; faut-il
• maintenir: ces lois? ,.
.La perpétuité étant de l'essence du mariage, et le mariage
étant le fondement de la société, c'est évidemment attaquer
la société par ses fondemens, que de permettre que le ma-
riage soit détruit dans son e~nce. On aura beau discourir
avec élégance sur cette matière , tous les raisonnemens vien-
dront échouer contre la ·conséquence immédiate de cea ..-éri-
tés reconnues. Il ne s'agit point ici des intérêts de Dieu, mais
de ceux de la société; ce n'est pas une politiq~e de théolo-
giens qu'il s'agit d'établir, mais une politique de sages; et
un législateur qui , posant les règles de la société, en admet
de subversives de la société, renonce manifealement à sa
sagesse, et va contre son but.
En Yaio dit-on que " ~es loia ne doivent pas être plus
DU TIU.BUIUL DE RIOM,

• · parfaites que les hommes à qui elles sont destinées ne peu-


• vent le comporter. »
D'abord , il faudrait commencer par prouver, ce qui esl
impossible , que les hommes ne peuvent plus supporter les
principes do mariage sans divorce.
=-= 2• Cest la corruption des mœurs sociales qui a conduit
au désir du divorce: or, la loi qui se préte à cette corruption, ·
invite , par cela même, à aoe corruption plus grande, dont
l'accroissemenldevant être rapide en raison de l'espace déjà
franchi et de l'impuissance de la loi à. en arrêter le cours,
menace la société d'une destruction infaillible et prochaine ;
en sorte que, si le divorce et\t été anciennement établi
panai neus, ce serait précisément aujourd'hui qu'il faudrait
le 5!1Pprimer ;
=3° Si la loi n'a pas pour. objet de rendre les hommes
parfaits, au moins doit-elle tendre à les maintenir ou à les
ramener dans la voie des mœurs. Il ne faut des lois aux hom.:
mes que parce que les hommes ont des passioos; et lorsqa'un
peuple Tieilli dans sa civilisation , perdu par le godt désor-
donné des jouissances, et las du frein qui l'a contenu, n'a
plus lea mœurs qui ont fait ses lois , tout esr perdu, si des
lois plus fortes ne rétablissent pas ses mœors ;
=.4° Mais ce qu'il ne faut pas ·perdre de vue dans celle
matière, c'est qu'elle concerne moins telle ou telle partie
des mœurs, que la société en général; et que la loi, faite
IAU'tout pour la conservation ~e la société, ne doit pas être
en opposition avec les moyens e1Sentiels de celle coaserva-
tion. Qu'il y ait one religion dotninaJlte ou non, que divers
coites soient également tolérés ·(saos être aut.orisés); ce n'est
pas de cela qu'il s'agit: le point capital est de be permettre
dans aucune ce qa'aucuoe n'ordonne; oa plutat, c'est de
défendre absolument , et sans autre considération que celle
de l'iatérft de lia société, ce qui est contraire à la nature
des choaea, à 1- taisoo universelle, qui constiloe la loi, et au
principe fondamental des sociétés, comme on défend les
v.
.'t18 OBSEBVAnONS

empoisonoe1nens, les meurtres et les incendies, non parce


que la loi de Dieu les défend, mais parce que la loi naturelle,
rooslilulive de la société, les condamne.
Eh quoi ! s'il se formait uu nouveau c11lle selon lequel
il Cill permis, d'après la doclrine des ving·t-quatre vieillards
dont pade Pascal , lettre VI , de tuer 9uelqu 'un en trahison ,,.
paurvu qu'on ne le fit 911e pour ohliser son ami, et sœ.s en rea«>ir
~ salain , faudrait-il donc aussi autoriser civilement cette
abon1w:ible licerice , pour s'au·ommoder à la liberté de ce
calte ? Cet exemple ~ypothétique, auquel on pourrait en ajou-
ter mille autres, suffit pour détruire ce faux principe de lé-
gislation , qui fait admettre aujourd'hui Je divorce , parce
9u'i/ se ln>ut'e lié, dit-on , parmi 11011s, à la likrti àe consciHu:e.
Oo peut se croire quitte da c&té de sa conscience, sans être
pour cela absout du c6té de la loi civile; et cela est vrai sur-
tout par rapport au divorce , qui n'attaque pas seulement la
morale, mais encore la société , el qui allaquerait encore la
société par cela seul qu'il attaque la morale. ·
hl. ,_ = S• Mais n'y a-t-il ~ une sorle de contradiction à pa-
• 5• rattre s'accommoder 3 ~ diversité des colles, et à ne rien
faire absolument en fneur du plus important et du plus
commun de tous? Puisqu'on dit qu'ilfaut des loi$ pour tou.s
les ciloyens qui ptwoait professer di~rses nl1ifions, pourquoi
donc n'avoir pas fa.il une loi pour les catholiques qui ont le
ma.lbeur d'av(lir contracté des mariages mal assortis, pour
qui il est indispensable d'interrompre celle société , ou de
demeurer exposés, soit à un supplice perpétuel, soit ao dan-
ger m~me d'y perdre la. vie? Au moins pour ceux-là, ·qu'en.
cot\tait- il de rétablir les sépara.lions de corps ? pourquoi la
loi ne leur offre-t-elle pas le senl remède salut:aire qu'ils ambi-
tionnent? pourquoi les force-t-elle à la cruelle alternalil"e
de souffrir des maux insupportables, ou de trahir leur reli-
gion, en embrassant uo parti qui répugne à leur conscience,
et qui peat de?enir ioéntable dans lear taihlesae?
= &e Oo se fonde sor ce que b liberté des cultes est une
DU ZBlBVNAL DE RIOM.

loi fondamentale , et que la plupart des doctrines religieuses


autorisent le divorce. Il est donc vrai que le culte catholique
est libre aussi: or, ce culte antorise les vœu1: religienx et per-
pétuels ; et cependant le Code ne les permet pas. Dira-t-011
que c'est parce que les vœu1: sont contraires à la population,
el par çonséquent à l'inti!rêt de la société? D'une part,. il est
évident par aoi-méme et il esl avoué que le divorce nuit à la
société; de l'autre, l'opinion Ja plus commune de ces der-
niers temps était que les malheurs de la société venaient de
l'excès même de sa population, et de ce qu'on n'avait plus,
comme autrefois, la re.Mource d'en détacher de nombreuses
colonies. lUais, sans entrer dans celte inutile dissertation, il
suffit de rappeler ce que les auteurs du projerdisent eux-
mêmes en. faveur du divorce, que " lorsqu'une nation est
" for.._ée , on a assez. de peuple. "
Dira-t-on encore que les vœux contrarient la nature ?
Alais rien ne la contrarie plus .;iue le divorce, de l'aveu aussi
des auteurs du Code, qui ne peuvent s'empêcher de recon-
naître que " le vœu de.ta perpètuité dans le mariage est le
" vœu même de la nature. » Quoi ! pour ne pas contrarier la
nature , on ne permet pas les vœui religieux , quoique re-
commandés par la religion , dont le culte est libre; et on ne
craint pas dè la contrarier dans le premier de tous ses YœUJ: ,
et qui importe le plus à la société !
= 7° Les auteurs du projet sont trop sages pour avoir
oublié de dire qu'il faut que les lois opposent un frein salu-
. taire au1: passions: mais comment concilier ce principe anr
un projet de loi qui autorise la plus dangereuse révolte dea
passions coatre le C1C11U de la nature pour la perpémilé du ma-
riage f'
Il leur est ée<happé de dire que " le célibat forcé dans Je-
" quel on contraindrait deux épou1: malheureu de vivre
11serait auaai funeste aux moeurs qu'à la société... Da c&té
de la société, i1a ont dqà dit "1'1'elle prenait peu d'intér& à ce
célibat forcé ; da cblé des mœurs, il serait difficile de mon- ~
27~
420 OBS.EaVATlONS

trer ce qu'elles auront à gagner à. un libertinage deslrucleur,


dont le divorce sera tout à la fois l'effet ét la cause. Ce n'est
st\reanent pas en favorisant les passions, qu'on peut leur op-
fl'»D" 11n freirl salutaire.
On pourrait écrire des volumes sur le danger certain du
divorce pour les mœurs et la sociélé; d'autres l'ont déjà fait,
el leurs preuves sont demeurées sans réponse. Ce n'ell pas ,
d'ailleurs, la ticlae qu'on a à remplir: il snffil d'avoir énoncé
son opinion , puisqu'on a dt\ ·le faire ; et on croit pouvoir
dire que c'est le vœu le plus général dea citoyens de l'ar-
rondissement du tribunal. On ne s'est même si leng-temps
arr~té sur cette partie du discours , que parce que ce sera
toute la réponse qu'on fera au chapitre do projet qui con-
cerne le divorce ; et parce que ies autres parties du discours
sur lesquelles on aurait des observations à faire doivent se
retrouver dans le projet de Code , el que le temps presse, on
se h!te, pour abréger, d'en venir à l'examen de ce projet.

LIVRE PRÉLIMINAIRE.
• •
Du droit et des lois.
TITRE Ier. - Dé.finitions génirulcs.
Art. 1•. Pourquoi m tant qu'elle BOVC1U'lle !' est-ce qu'elle
ne lea gouverne pas en tout et sur tout ?
Mime dans les connai11aoces acquises par l'eii;périeoce ,
m~me dans ses lois arbitraires , l'homme se sert ou doit se
senir de sa raison, et ne peut rien faire de bon s'il le fait
contre ses lumières naturelles...
La raisoo est i11séparable de la nature de l'homme , puis-
que c'est elle qui le constitue essentiellement ce qn'i( est. Il
peut obscurcir celte lumière, ea abuer parce qo'il est libre;
naaia il ne ceue pas plus pour cela d'êtn! animal raisonnable,
qu'il ne peut cesaer d'~cn homme.
Ainsi , dire cpe la raison aatarelle est la aeurce de tootes
lea loia poaitiTea , m laltt ffU etc. (a toabult ,,...e.rn , in eo

-
/

DU TatBVNAL DE RIOll.

9uotl), c'eat limiter la puissance de la raiaon, c'eat suppoaer


qu'on peut Caire des lois sans le aecours de la raison , ou con-
tre les lumières de la raison.
Si l'on avait pu croire que , par les mot& tn tant 9ue, la
commission e6t entendu exprimer l'idée parce 9ue, on n'au-
rait vu q11'une erreur dans l'expression , facile à reclifier ,
ou même de peu de conséquence : mais la suite prouve que
l'erreur est dans la définition ; car l'article 4 distingue le
droit universel, ou la raison, des lois propres à chaque
peuple, cl de ses cQulumes ou usages.
Art. 4. Cepeudant, les lois propres à chaque peuple, soit
qu'on les lui ait données ou qu'il les ait adoptées, soit qu'il
se Jes soit données lui-même par J'usage, ne sont qu. ne doi-
vent être que des lois déduites de la raison ; et sans doute la
définition des lois , dans un Code , doit être la définition des
lois telles qu'il convient qu'elles soient.
<:>«- , dire que le droit inlir~ur ou particulier de chaque peu-
ple se compose en partie de la raison nalurelle, c'est dire né-
cessairement que , dans les autres parties, il est ou peut
être composé ou contre celle raison , ou au moins bon de
cette raison : ce qui est évidemment faux , contraire même
à ce qu'on -rient de dire, que la raison naturelle est la source
de tout droit positif, et prouve combien on doit s'attacher à
cette maxime de droit, 0m'llis tbjinitio in jure cM/i pericu/rua.
Au surplus, on ne répètera point .ici ce qu'on a dit 1ur le
diacoars préliminaire, au sujet du droit ~tir~ur ou tJes Bens~
défini par les articles 2 et 3. Il y a un droit des gens , un droit
commun, qui est le même chez tous les peuples, et qui ne
compose. pas moins leur droit iolé4"ieur que l'extérieur. Il
convient donc de réformer la définition ; et on ne saurait
mieux faire que de s'en tenir à celle des Institutes de .Tu$-
.:_•
H#IU!ll,

Art. 7 " La loi annonce des récom11enses et des peines ..•


" elle se rapporte ...•..•. ·au" biens , pour l'utilité com-
• mune des personnes. "
OUEii. VATIONS

La loi fait plus qu'annoncer; elle établit elle ordonne;


c'est elle-même qui récompense ou qui punit " .LeP f1Îrllu
• p11nin: le magistrat, qui ne fait cpe l'appliquer, l'exécute,
sana rien ordonner de son chef.
Ses rapports aux biens reganl~nt l'utilité rupec"'1e, et non
~ des personnes.

TITRE II. - DiPisi.on du lois.


Art. i ", 4• al. L'essence de la loi est d'ordonner, permettre~
détendre , de récompenser et de punir : ainsi celle qui éta-
blit des peines est une loi comme toutes les autres; et toutes
les lois sont saintes : Leges sunt sacratissima; aucune n'est la
sanction cles autres ; mais elles soot toutes sanctionnées par
la puissance législative qui les établit.
Si par Je mot sanctionner on entend dicrétu, coMtit.u ,
~tahlir, chaque loi est la sanction d'elle-même, en ce qu'elle
ne souffre pas qu'on l'enfreigne. Ainsi, la loi qui défend de
donner par testament au-delà de ce qu'elle a réglé n'a be-
soin, pour sa propre sanction, ni .des règles d'ordre judi-
ciaire, ni des lois criminelles , ni de celles de police, ni
d'aucune de celles qui ont directement les mœurs ou la pais:
publique pour objet.

TITRE n1. - De la pu6/icotion des loû.


Art. -.er. Cet article suppose que l'env~i en sera fait aus:
lribanaux de première instance comme à cens: d'appel, pais-
(111'il est indispensable qu'ils les connaissent pour les faire
exécuter.
Art. 2. ~lais alors pourquoi en ordonner l'esécution du
jour de leur publication dans les tribunaux d'appel, où elles
seront certainement publiées avant de pouvoir l'êrre dans
plusieurs tribunâuit d'arrondissement?
Il n'est pas jusle que la loi oblige avant d'être connue, ou
avant qu'elle ait pu mo1·alernent l'être , el puisqu'on fiu
l'époque d~ son empire il la date de la publiution dans les
DU TBIBl'NA L DE RIOM.

tribanam, il est raisonnable que ce soil de là publication


dans les tribunaux de première instance :=1° parce que les
tribunaax de première instance coanaiMent les premiers de
l'eicécution de la loi ; == 2° parce qo'il est bien plus st\r qu' le
forum de chaque tribunal de première instance sera fréquenté
par les citoyens de son arrondissement, qo'il n'est st\r que
celui des tribunaux d'appel le sera le même jour par les plai-
deurs de tout son territoire.
· D'ailleun, le ministre, puisqu'il paraît que l'envoi sera
fait dans tous les tribunaux par lui-même , s~ra sans doule
assertï'oré de la publicalion par \out , ou de la négligenC'e
d'y satisfaire.
Peut-être vaudrait-il mieux , pour la pfus prompte né •
cation , et pour simplifier la correspondance du minislre ,
charger , comme autrefois , le commissaire des tribunaux
d'appel, de l'envoi des lois à ceux des tribunaux d'arrondis-
sement , qni seraient tenus de lui certifier la publication ,
qu'à son tour il certifierait pour tous au ministre: ce serait
d'ailleurs le seol moyen d'instruire les tribunaux d'appel ,
aossitbt qu'ils doivent l'être , du jour où a dû commencer
l'exécution des lois dans leurs arrondissemens.
Art. 3. L'envoi sera fait; sans doute , au commissaire : il
fallait donc dire que la puhlication serait requise et ordonnée à
peine JeJorfaUure respective.
Il serait plus convenable de supposer la fidélité du magis-
trat que de prévoir sa forfaiture ; ce qui n'empêcherait pas
de l'en punir , s'il s'y exposait.
Art. 4. Cet article suppose, ce qui n'est pas dt!monlré ,
qu'il peut y avoir des lois qu'il soit inutile aux juges de eon-
natlre, en ce qu'elles ne feront jamais la matière ou les mo-
tifs directs ou indirects de leurs jugemens.

· TITRE IV. - Des effets de la loi.


Art. 9. ~'out ce qui est coolraire à la loi , soit qu'elle or-
OBS.UlYATIOlSS

donne ou qu'elle défende , devrait être nul ; ADS cela c 'eaa


une Joi désarmée , qui dégnère en simple conseil.

TITRE V. - De l'applicati.on et tk l'interprilalion du loü.


Art. 10. 11 n'y a point de lois odieuses, ou considérées
commes telles ; on doit les regarder toutes comme justes ,
tant qu'elles sont en vigueur.
Mais des lois s'appliquent à des cas odieux ou favorables;
et cependant elles ne les déterminent pas tous. C'est donc à
l'équité du juge à discerner ce qui est plus ou moins suscep-
tible de l'application de ces sortes de lois. Or, ce n'est qoe
dans les cas douteux ou dans les cas semblables qu'on étend
ce qui est favorable, ou qu'on restreint ce qui est odiewt.
Rien ne paratt plus raisonnable , el on ne comprend pas
comment il sera possible au juge de renoncer à cette antique
règle de droit si judicieuse et si belle , FOPOralJilia amplianda,
odW8a ralrlnRmtla. Il serait bon de dire en quoi elle est
abusive, e\ d'en donner quelque esemple. Il vaut mieux
supprimer l'article.

LIVRE PREMIER. - Des personnes.


TITRE PREMIER.
11-1) Art. 5. Il est donc vrai qi&'il y a un droit des gens; q1û fait
le droit commun de chaque peuple: r.elle vérité est si natu-
relle, qu'elle s'est placée là comme d'elle-même,' nonob-
stant ce que les auteurs du projet en ont dit ~s leur dis-
cours préliminaire.
Mais qu'est-ce que ce droit civil propre~nt dit, qu'oo'n'a
encore distingué d'aucun :mtre? Il semble que ces dernières
expressions devraient être retranchées.
1. 1 cr. Art. 9 et 10. Ces articles appartiennent exclusivement au
lin da
~ . 1 f!r. droit politique du Gouvernement, et ne paraÏ$senl pasdeYoir
trouver place dans le l:ode civil, à moins qu'on ne croie
devoir Jcs publier pour •1uc les ciloyens évileut cl'~tre
DU TIUBUNAL DE IUOll.

induits en erreur. Mais alors n'y a-t-il pas des distinctions


el des cbaogemeos à faire?
= 1° Le priviltige est personnel el non réel;
= 2" Pourquoi lafamilh et la allitei' le caractère oe pasie
pas la personne de l'ambassadeur et du ministre;
= 3• Comment oe pas excepter les choses foarnies pour
le logement, la nourriture et'l'entretien?
=4° Qui peut avoir le privilége de violer le droit public
d'un pays el d'en troubler l'ordre, sans être assujéti à
sealois?
= 5° Au moins, s'il eo résultait dommage à uo citoyen ,
le Gouvernement devrait déclarer publiquement qu'il se
charge de l'indemnité: car le particulier ne.doit pas souffrir
du silence que lui impose en celte occurrence l'intérêt poli-
tique du Gounrnement; et le Gouvernement, chargé seul
de poursqivre la réparation -de l'offense qu'a reÇue la
société, peut seul aussi faire réparer le dommage dt\ au
particulier. ·
Art. 3o et 31. Sur ces articles ou se bornera à deux ré- as
flexions principales: l'une , que le mariage et la puissance
paternelle sont, au moins autant qu'aucun autre acte, des
actes du droit des gens P.rimitifs: ce sont même plut6t des
actes de ce que ooos avons appelé plus haut loi's natureNu;
tandis que presque tons les contrats commerciaux , les baug
à rente et ceux à ferme semblent plus appartenir a.11 droit
civil qu'à tout autre : d'où il résulte qu"en paraissant con-
server à cew: qui sont morts civilement les droits naturel
et des gens, on les en prive réellement; et qu'en vou.lanÙea
priver ~es avantages -du droit civil, on Jes leur consene
cependant en plus grande partie.
D'autre part, si ces hommes ainsi morts civilement ne
transmettent pas à titre de succession les biens qu'ils laisseat
à leur décès, que deviennent donc ces biens? à qoel titre
leurs héritiers les prennent-ils? qaela sont ces biens? sont-ce
tous les biens donL ila sont saisis au temps de leur mort.
OMERVATJONS

civile:· leu' succession n'est donc pas ouverte au moment


de celle mort? ne seront-ce que les biens qu'ils auront pu
acquérir depuis jusqu'à leur. mort naturelle? commec.l
pourra les recueillir l'enfant qui ne sera pas héritier, puis-·
qu'il n'y aura pas de succession?
Il eat facile d~ TOÏr d'où procède, à cet égarJ, l'erreur
des auteurs du projet , si on se rappelle ce qu'ils ont dit dans
leur discours préliminaire (]HIBu 6o et sui1HU1ta .de l'id. üa-~•),
sur le droit de succéder; et c'est ici le lieu de réfuter celte
t?rreur im_portante, l'une des plus dangereuses qu'on puisse
insérer dans un Code. ·
Ils ne douleol point que le droit de propndé e11 soi ne soiJ
11M institution directe Je la nature : puis , venant au droit de
succéder, ce n'est presque qu'3 titre de con«nanee et d'iquité
qu'ils laissent les biens du défont à sa famille; ils vonl. même
jusqu'à dire " qu'à parler exactement, aucun membre de
.. celle famille ne peut réclamer ces biens à titre rigoureux
.. de propriété; d'où ils concluent qu'on ne voit d'abord, sm:
" ces biens rendus vacans par la mort du propriétaire, d'au·
" tre droit proprement dit que le droit même de l'Etat. •
A la vérité , ils conviennent que ce droit n 'ut ni ne pod étn
- un droit d'himliti; ils en font un simple droit d'odministrtF-
tion et àe pU'10"nement; et ils terminent par dire que f Etat
ne succ«Ie pas, et qu'il n'est étahli que pour ri8/er l'ordre des
1

Si les auteurs du projet e.-senl eu le temps de méditer ces


propositions, ils en auraient aisément aperçu la fatale con-
séquence; et même toutes les contradiclions qu'elles offrent
entre elles. Car il n•y a pas de milieu: ou ce droit de succé-
der est une émanation directe du droit de propriété, aussi
nat11rel par conséquent que cet autre droit l'est loi-même;
ou il ne dérive que de la loi civile, qui pourra, sam injustice,
le faire cesser quand elte voudra : et alors ils auraient eu tort
de dire que l'Etat n'a ni ne peut avoir un droit d'hérédité ,
qu'il ne succède pas, qu'il n'est élabli que pour régler l'or-
DU TRIBUNAL DE 81011.

dre dei succeaions. Si, au contraire; le droit de succéder


est, comme celai de propriété; une institution directe de la
nature, il ne saurait être vrai ni que. l'Etat donne le droit de·
mcœder, ni qu'il a un droit d'administration sur les biens
des succesaioos. Eh! qui ne voit qu'en effet le droit" de succé-
der vient de cette association naturelle des pères et des
eo(ans, ou, à défaut de ceux-ci , de l'association qoi exis-
tait entre le dtSfunt ou ses auteurs, et les auteurs des col;a-
téraux qoi loi succèdent ; que la perpétuité des familles y
enlretieul la perpétuité de la propriété; et que, jusqu'au
dernier qui la recueille., elle conse"e sa première origine ,
et semble, pour ainsi dire, s'être toujours continuée sur la
même tête, comme le dernier descendant de la famille tienl
à son premier auteur et s'identifie avec loi.
D'après ces id.ées aussi simples que certaines, il est évi-
dent que ce n'est pas la loi qui donne le droit de succéder;
car on ne donne que ce qu'on a, et, de l'aveu même des au-
teurs du projet , dans leur prepre systême, jamais le droit de
succéder aux fortunes privées n'a fait partie des prérogatives
anachées à ~a puissance publique.

TITRE II.
Art. 4. Exceptez au moins les mariiges, que, sans doute, 36
vous ne voulez pas qu'on poisse contracter par procureur.
Art•. 6. " Témoins choisis par les déclarans. " Si l'officier 37
ne les connatt pas, ne sera-t-iÎ pas même pécessaire de les
loi faire attester? et si on lui suppose de fa\lx témoins, si le
déclarant lui-même est une personne ·s11pposée, oà sera la ga-
rantie de l'officier contre les faussa;res, et celle de la société
contre l'officier?
Art. 11. " Amende de cent francs. " so
C'est une peine bien légère pour des fautes plus grawes
peut-être que le Cam, puisqu'elles peuYenl rendre impoui-
ble «le le constater.
Art. 14• " Transmission par les héritiers. .. O
DBSEB.'YA 'nUJ.'llS

L'of&cier saisi des Irais registres meurt dam le courant de


l'année ; voilà ses héritiers maitres de ces trois registres ju.-
qu'à la nomination de son successeur: qu'est-ce qui garanti&
ce dép6t livré ainsi à l'imprude~ce, peut-ftre à l'infidlilité
des hériliérs , ou même de quelques valets ou autres per-
SODbages faciles à corrompre pendant l'absence des héritiers?
Ce dép&t, sur lequel repose la.st\reté des familles, n'est-il
dor.c pas assez précieux pour mériter qu'à la mort cle l'ofJi-
cier il soil mis sous les...scellés, à la diligence du juge-de-paix,
ou même retiré iDcessa1D1Dent par lui en en dreSAnt pro~
cèJ-verbal ?
Mais pourquoi 1111ppoaer que l'officier public peut tenir
dam sa maison. privée, des registres publics el aussi intérea-
sans ? il n'en est pas ainsi des auJres registres d'administra-
1ion. Est.-il dooc dt\ moins d'intérêt à la. société daoa une
partie que dans l'autre ?
.s . Art. 18. • Foi des extraits conformes aas registres. »
Il faut supprimer: conforma A2i reptru, ou dire : à moûu
q11"'on ne proupe qu'ils ne sontrint conformu aus ~tru; sans
rela la phrase n'aurait plus de sens. En effet, si les e~traita
ne foot foi qu'autant qu'ils sont confor:mes aux registres, ce
ue sont plus ces estraits qui font f6i , mais les seuls registres,
puisque, dans le sens de la phrase, il faudra toujours les con-
sulter ; car pour obliger à les consoher, il suffira de cet ar-
gument simple: • Il n'y a que l'estrait r.onforme au r~
" qui fasse foi suivant la loi ; or le juge oe peul savoir le
.. fait que·cet exlrait est conforme au registre, sam connat-
" tre le registre; donc il faut qu'il voie d'abord le registre
" pour accorder ensuite foi à l'estrait. ..
'' Art. 19. Comment supposer qu'il y a eu on mariage sana
qu'il y ait eu des registres,? el comment admettre la preu•e
cla mariage par témoins ou par des papiers domestiques? Lea
mœors, le droit public s'y oppo11ent; jamais de telles preD'Ye&
n'ont été admises que pour les naissances et les décès, parce
fJUC ni les cnfans ni les morts ne se font inscrire : mail ceux
DU TRIBUNAL DE RIOJI,

qui se marient veillent ew:-memea à ce qu'il en soit fait un


acte porté S11r des registres , pnisqne eu:1 et leurs témoins
doivent 1' sigaer , et ne peuYent pas ignorer s'ils l'ont fait
Oii non.
Art. 25 , 2e alinJa. " Et par le père , s'il est présent. • s9
Il faut ajouter, ets'il sait siBna'; car on n'entend pas, sans
doute, que le défaut de signature da père fasse obstacle à la
confection des doubles.
Il faut dire encore que, s'il n'est pas marié, sa déclaration
doit être aignée de lui, ou répétée dans uoe procura lion faite
âu lien ou le narire aborde , et remise en même temps que le
double à J'ofiicier de ce lieu. (Argument de l'article 26 ci-
après.)
Art. 26. " Déclaration du père , sîsnie de lui. .. ...
6•
On aime à croire que ce n'est pas aans deMein qu'ici les
auteurs du projei veulent que la déclaration da père soit si-
,,.~ de /ai; sans quoi .il serait trop facile , et trop funeste au
repos des familles et au bien de l'État, de supposer à un b!-
tard le père qu'on voudrait: mais qu'on le fas_,e donc mieux
sentir, et qu'oi;i dise, dans la dernière phrase de l'article ,
lflle la proc"1Vllion 9u'on ne fait 9ue permettre ut un acte nlces-
suire dans k cas où le père ne sait sÎBJler, .qu'on exige d11 moins
que ce père, ignorant dans l'art d'écrire, se fasse asaisler dans
sa déclaration devant l'officier public, par dellll: témoins qui
garantissent et l'identité de sa personne et le fait de sa dé-
claration ; ce que ne feraient p~s les témoios de l'acte de
naiaeance , qui sont appelés pour certifier un autre fait , et
qai ne voodraieut peut-être pas ceC'lifier le fait de la déclara-
tiou du soi-diaaot père, ou qui même, venant là de la part de
la mère, ne jel'aient peut·être pas usez hors de soupçon pour
mériter la mbne coa6ance·q• des téMoins spécialement ap~
pelés par Je père pour le fait particulier de sa déclaration de
paternité.
' Ar1. l1 et 35. • Publication dam le lieu, etc. " 6J·G4
E.1'1'ear.Suinnt le tnoclèl~, c'est 4'tciant la~ es~rieare
ON.ER V ATIONS

et principale de Ja maison commune : or , la porte du lieu


n'est pas le lieu; et ce qu'on doit faire tÙf1ant la porte du lia
ne peul pas étre fait dans le lieu: ce n'est pas non plus à la
porte de la municipalité- que se tiennent les séances muni-
cipales.
M~me ré6exion pour l'affich.e qui doit être posée , non à
la porte du lieu des séances , mais à la porte extérieure de la
maison municipale.
s1 Arl. 68. Il ést donc convenable qu'il y ait procès-verbal
de l'étal dans lequel ils sont remis au successeur ; car com-
ment prouver sans ceia que les altérations ont élé commises
pendant qu'il en était en posses,,ion ? à moins qu'on n'ajoute
qu'elles sont présumées de cé temps, s'il ne prouve le con-
traire.
•it. ·-
Pagn.2 deféd. in-4°. l\lodèle d'acte de mariage.
fin du
~h . 3. Ajoutez qu'on fera mention de l'état de veunge, si les
époux ou-l'an d'eux s'y rencontrent, et dea noms, prénoms,
etc. des personnes dont ils sont veufs.

TITRE III. - Du domicile.


• 1112- Art. 4 et 5. « Domicile (des autres incliY"idus) fixé au lieu
10~-
... ap- ..de leur éla/Jlissement principal.
lu>
" L'intention suffit pour le ~ooaerver ,: il faut J'inteotioo
" el le fait pour l'acquérir ou le perdre. ,.
A 41uoi reconnaftra-t-on le domicile ? Ceue veuve a quitté
le domici.le de son mari , t;t s'est fixée, pendant six moia ,
dans un autre lieu ; .au bout de six mois encore clans un autre;
el là comme là est son établissement principal : oa voit biea
le fait de l'habitation réelle, mais rien qui marque l'inteo-
ûon ; cependant, pour constituer le domicile, il faut, comme
le diaent trèa· bien les au&eors du projet, le fait et l 'iotaatioa ;
d l'inlenaion sans le fait suffit . pour le comer•er jatqu'à
intention contraire.
~ .., Art. 8. Quià dea mioeura émancipés , ou des majean qui
étudient en école publique ? Leur risidence fait-elle lear do-
DU TRIBVNAL DE RIOM. 431
micile? non, suivanl l'art. 1"': pourquoi n'en pas parler ,
pour dire qu'ils onl Je domicile de naissance ?
Ar•~ 10. Cet article, comme beaucoup. d'aulres, appar-- lin olu
IÎI •.\ .
tieot exclusivement au Code judiciaire.
Mais, puisqu'il est là à quoi encore reconnaîtra-t-on que
cel individu n'a aucun domicile actuel? et pourquoi ne pas
l'expliquer en cet endroit ' où le citoyen do.il trouver sa le-
çon el sa règle ?
Quûl aussi de celui dont le nouveau domicile est absolu-
ment ignoré, ou que feindra d'ignorer celui qui veut le citer ?
Il n'en sera pas moins vrai qu'il a un dQmicile actuel, et que
ce n'est que celui ~oi n'en a pas qu'il est .permis d'assigner
aa lieu de son dernier domicile où a celui de sa résidence ; il
faut clone , au moins,. aj.outer le mot de l'ordonnance de
1667, conTW, et dire:" Celui qui n'a aucun domicile actuel
.. ou connu. "
TITRE IV.= Des ahsens.
Art. 3. " Témoins pareµs. " 11G

Il semble, au contràire, que ce sont les parcms spéciale-


ment qu'on devrait exclure, en même temps qu'il faudrait les
avertir tous, autant que faire se peut, par l'affiche de l'acte de
notoriété, à la porte du juge, durant quinzaine avant l'en-
voi en possession : car il est à remarquer que ce sont les pa-
rens eux-mêmes qui seront intéressés à cacher l'exisleoce dr. ce
malheureux absent; et que, suivant l'antique proverbe , que
lu ahsuu ont 14ujours 14rt, il y aura , le plus souvent , une
ligue de famille contre lui.
Art. 9. Qaels parens? soot-c~ les.successibles à l'époque no
de I'abse11ce, ou les successibles à celle de l'envoi eu po~
sion? On dit qu'ils .§eront envoyés en possession des biens qui
appartiennent .à l'.abaenl au.jour de son dipart: on considère
doue le temps du départ, et par conséquent les héritiers suc-
cessibles à cette époq11e, ; mais alon il fallait le ~re. Alors,
il faut .dire aussi, comme l'ancienne jurisprudence, qu'apr~

'
OBSUlVATIORS

cinq ans du jour du départ ou des dernières nouvelles, l'absent


esl réputé morl, respectivement à ses héritiers, du jour des
clernières nouvelles ou du iour de sa disparition. Alorc;, en-
core, il faut réformer l'article 6 du chapitre Il, par lequel
oa rft! pr-ume l'époque de sa mort qu'après cent ans , sans
quoi on n'entendra plus riea ni à cet article, ni aux articles
suhséquens.
u1 Art. 13. Contndiction avec l'arlicle 11. Puisque 14!5 pa-
rens ne sont crue dépositaires, comment peuvent-ils garderi'
pourquoi ce dépt\t, si ce n'est pour l'intérét de l'absent el par
respect pour la prepriété , comme on donne un tuteur au
mineur, un curateur à l'interdit, et pour ~lre fidèle à la pro-
tection que la loi doit à tous? On tourne donc contre l'absent
ce qui n'est introduit qu'en sa faveur, car, encore une fois ,
le dép&t ell un acte essentiellement conserntoire. Si l'absent
était présent, il serait maitre de faire de son bien ce qu'il
voudrait, or, ce qu'on fait durant son absence, on ne le fait
que par la présomption de ce qu'il ferait le mieux pour son
· intér~t, et, au contraire , l'article dispose contre lui.
Au moins, qu'on ne fasse gagner les fruits aux parens qu'à
l'époque où on leur fait gagner le fonds; SUIS que cependant
il soit dans l'intention de la commission d'approuver celle
dernière disposition, qu'elle se réserve d'examiner ci-
après.
us- Art. 14. Cet article parait inloMrable ; car, par la m~me
':!; raison que le parent n'est que séquestre, et ne peot gagner les
fruits , il ne peut non plu.s gagner le fonds: 1nais ce qui est
plua intolérable, c'est que cela s'opère par le fait de la loi.
9u•un homme se mette en possession du bien d'un autre, el
en acquière ta proprié~ par trente ans de jouissance utile ,
cela eet dans l'ordre, parte qa'une si longue jouÏ$saDce, sar.s
plainte ni interruption , ~it présumer un titre oa une conven-
tion., et parce qae, d'ailleurs, il n'a dépendu qae de l'ancien
propri~ire d'y p0urvoir, Y~j,,,.,, ~nt; maïa
Jot'lqae la loi vient se mettre à la plaœ de l'abeent pour
bU TlllBVftAL DE BIOll. 433
veiller elle-~me à ses intérêts , il esl sans exemple, et
contre &ous les principes, qu'elle ne s'en entremette que pour
le dépouiller.
Il y a, de plus , contrlldiction évidente entre cet article el
l'art. 11, qai dit que l'envoi en posseasion provisoire n'est
rmd
,.·.n 8f!t/uatre d - tli'pdt tle ·pure atlministralion , qui
eomptahk e110US l'ahnnt, s'ü reparaû.
Art. 25. Cet article esl obscur ; on auraiL dà au moins, , i 1
ajouter à ceue réserve, à la cluuee, par la reprûenlam 011
ayans-co.u, tle prou11er r mslence.
![ais comment concilier tout cela avec l'article 6? Que ne
nous a-t-on dit , dans cet article 6 , que la vie de l'homme
n'était présumée de cent ans que par rapport au mariage?
Il parait inexplicable qu'on nous donne cette présomption
comme générale et pour tous effets , el qae, dans les consé-
quences , on ne lui laisse aucun effet.
Art. 28. Contradiction avec l'art. 27, qui ne permet d'ad- 1 19
mettre un nouveau mariage que sur la preuve positive du
décès , à moins que l'absent ne soit parvenu à sa· ceotièu1e
année accomplie. Toujours aussi des conséquences contraires
am principes : il n'y aura pas une femme qui ne se remarie
après cinq ans d'absence, en changeant de domicile; et alors
que deviennent l'intérêt social , celui des mœurs et celui des
enfam?
Art. 3o. L'araicle ne 6xe point d'époque. Est-ce après ,,,
cinq aos ? on doit l'induire do mot ahsent, et de la définition
qu'en donne le projet. Mais quand on lit rarticle suivant, on
yoit que par ahsenl en entend auai celui qui a disparu , et
que, six mois après cette disparition, on ordonne l'assem-
blée de famille.
Sera-ce donc six mois après la disparition du mari, quand
la mère existe ?
La femme fait-elle les fruits siens ?
Si les· enfans sont maje11rs au temps de l'absence, joui-
roat-ila aouit6t, exclusivement à la mère.
T. :dJ
O.llSERVATJONS

TITRE V. - Du mariage.
ICOID Arl. 3. Si sa durée n'est que dans l'intention; pourquoi a-
.in
rii. s. t-on dit que sa perpétuité étail dans la volonté de la aature?
L'inLenlion est un penchant de l'ame qui la fait tendre ...ers an
~bjet éloigué :· ici,ïl s'agit d'un objet présent, d'une volonté
qui doit être ferme et constante comme celle Cle la nature ,
et que la loi ne doit jamais permettre de révoquer, pu plus
qu'elle ue peut révoquer les lois naturelles et fondamentales
de la société. Eh! qui a dit aax auteurs da projet 'l'l'il âai&
toojolll'I dans l'intention des époux que leur contrat durit
jwq11'à la mort de l'un d'eux? Ce n'est pas à em qu'il fa11t
apprendre qu'il y a le plus souvent une grande différence
entre ce qui est et ce qui doit être ; qu'il y a plus d'intentions
désordonnées que d'inLentioD5 droites ; et puisque la raison
naturelle est la source de toutes les lois positives, p•isqae
celle raison gouverne tous les hommes, el que cependant il
faol des fois pour les contraindre à ae sou.meure à ce gou-
vernement, il s'ensuit donc que les lois positives ne sont
néceuaires que parce que les intentions tendent sans ceae à
contrarier les lois naturelles.
Ne semble+il pas que, dans ce Code, oo les règles d'or-
dre et de justice qùi tendeoot à mainteitir la société en pais ,
doivent toujours être en religieuse harmonie avec les prin-
cipes des mœnrs , on rai1onJ)e d11 plus saint de tous les en-
gagemena naturels et sociaux, c0tnme on en traite dana u
roman? qu'on le fasse toajoora commencer par l'amour?
Principe bien dangereux pour les mœurs, et bien faux ea
lui-même: car si rien o'eat plua comm11D qae la pusion ,
rien n'est plus rare que l'amour; il l'est peot~tre plu qa.e
l'amitié.
Mais qu'a de commun le sentiment des épou a•ec celui
des amans? Comment la nature, qui :veut la po~tailé des
mariages, se serait-elle méprise sur le111· principe, en les
fondant sur une passion que. le temps a bientM uée , et qai

----
DU TRIBUNAL DE RIOM. 435
ne ferait antre chose du mariage qoe ce qu'est l'union des
deux eexe1 dans les animaux ?
a- ·Comment les auteun du projet, d'ailleurs si éclai~ et si
t. jodiciem:, n'ont-ils pas aperçu la contradiction choquante
• dans laquelle ils tombaient, en ~plaçant le vœu de pe~
toilé, qu'ils ont d 'altord sagement mis dans la nalur~, et
p, qa'ils ne soppoient plus ici que dans l'intention des époux?
li On ne peut rapporter cette erreur qu'à la persuasion où
Ïl ils ont été qu'ils n'étaient pas libres de proscrire le divorce,
et à la nolence qu'ils ont faite à leur pr.opre sentiment: car,

j: pour lier le divorce à leurs principes , il a fallu oublier que
la velonté constante de la nature y résistait, et faire dépendre
le cont1'at, de la volonté ambulatoire des hommes , ou d'un
penchant mal klairé-, soumis lui-même à un penchant con-
traire, qui, faisant cesser le premier contrat, devait en
légitimer on autre.
Dans cette fatale illusion, ils n'ont pas vu qu'au.temps où
nous nvons ' et pins encore' peut-être' pour les temps qui
~ preparent , si le Gouvernement n'y pourvoyait avec fer -
meté , Je mariage ne serait plos désormais qu'un commerce
de prostitution, où il serait d'autant plus s1lr que l'idée de
pupétuité, dans le long éloignement qu'elle presente, n'en-
trerait jamais dans l'intention des époux, qu'au contraire
l'idff du divorce y viendrait d'une muière plus prochaine ;
en sorte que l'effet naturel do divorce serait tout à la fois de
rendre les mariages communément plus faciles, dans la pers-
pective commode de pouvoir les rompre, el de Jea rompre
ensuite nec la même facilité qu'on"lé8 aurait contractés.
Eh! qu'on ne croie paa que c'est avoir remédié à ce dan-
ger, que d'.uoir embarrassé les Toies du divorce: a• la dif6-
calté qo'oa a cru y mettre n'est qu'apparente ; 2° celte diffi-
callé même, ne se"ant qu'à irriter le désir d'user de laper-
miuion, fera ~ment -.aincre tous les ebstacles, et finira
par faire -ane n'ceuit~ inditpensable de ·ce qui , sans cela ,
n'e6Uté qu'une fantaisie-pauagère.
436 OBSE& VATJONS
.,, Art. 11 • .Jamais le consentement de la mère ne devraiL
suffire, bien moins encore de la mère remariée , pas méme
celui du père qui a convolé: car , dans ce cas de convoi, ce
sera presque toujours le beau-père ou la belle-mère qui dis-
posera de ces malheureux enfans. On paraît ne s'être attaché
qu'à l'importance du consentement; mais il aurait fallu voir
aussi l'abus d'autorité ou le danger de la séduction, et or-
donner .on conseil de famille pour ce cas , comme pour cdui
de l'art. 12.
ArL 15. N'est-il pas étonnant qu'on n'aasemble celte fa-
mille que pour lui fait.Ci injure? On l'appelle, on la consulte,
comme formant une assemblé~ de protecleors et de sages ~
et c'est à l'étourdi qu'on donne la préférence d'opinion.
Arl. 40. Il faut donc effacer l'article 21 , puisque cet ar-
ticle di!clare nul , et qu'ici on ne ·prescrit que la réhabilita-
tion.
..-
191-
el5a
Art. 47. C'est all11r bien Join que d'autoriser la plainte
contre la qoux: on doit s'attendre que jamais, en pareil
cas, il n'y aura de plainte contre l'officier sans qu'elle soit
au.saï dirigée contre eux ; ce qui présente beaucoup d'incon-
véoiens el nul motif d'utilité; car il sera toujours certain,
par le fait même , que le délil est personnel à l'officier, et
presque jamais que les époux en soient intentionnellement
coupables, à moins qu'ils n'en abusent pour désavouer leur
mariage et tromper la foi publique, ou faire perdre l'état
civil à leurs enfans.
Il y a lieu, au moins, à supprimer l'action d'un des deux
époux contre l'~utre, parce que c'est trop oublier l'honneur
du mariage , el lef condu:re à la nécesailé du divorce, si le
divorce est adopté.
Art. 51. Il faut ajouler: clur. e112; $eukment; sans quoi un
enfant pourrait oser agir contre ses pfrens, pour les con-
traindre, sous prétexte d'éducation, à lui fournir les alimen.s
et frais nécessaires hors de leur maison ; ce qui serait un su-
jet de révolle el de scamlale public.
DU TRIBUNAL DE RIOM.

Art. ~3 et 54. Il est bon de répéter que ces articles ne 208-

concernent que les alimens dos aux père et mère par les en- 11 ~

fans et que les enfans les doivent hors de chez eux.


Art. 36. Article déplacé, étranger à l'essence du mariage, 611 du
ch. S.
et absolument inutile en lui-m~me. Ce n"est pas le sujel
d'une loi, puisque c'est la conséquence et le résultat d'àutres
lois qu'on trouve en leur lieu.
ArL 57. Autre article inulile, parce qu'on ne traite pas,
en cet endroit, de la puissance paternelle. Ce ·qu'on en dit
là est une simple réflexion, et non une loi ; encore est-ce
une réOexion tronquée , car le père a aussi cette pui'5ance
sur son b.ttard, el il esl d'ailleurs convenu qu'elle vient de
la nature.

TITRE VU. - De Io poternili et Je la filiation.


Art. 9. Dans quel délai les intéressés pourront-ils con- 317
tester la légitimité? auront-ils six mois, comme les avait le
père présent? n'auront-ils que ce q11i manquera à l'accom-
plissement des six mois, déduction faite de ce qui s'en est
écoulé du vivant du père? par exemple, n'auront-ils que
vingl-qua1re heures, s'il ne manque que cela aux six mois ?
Il fallait l'expliquer.
Art. 33. Articie inutile et de sens équivoque. li est parlé 338
plus haut de Ja reconnaissance du père et de la rn\:re, comme
nécessaire pour produire effet ; il es"t même dit que celle du
père seul, non avouée par la mère, n'en produit aucun, ni
à l'égard de l'un ni à l'égard de l'autre: et ici, le sens littéral
ile l'arlicle ne suppose qu~ la reconnaissance de l'un des
de.;x, et qui cependant produit effet coolre le déclarant.

TITRE VIU. - De la puissance paürm!le·


DISPOSITION GÉ-r.ÉR ALE.

Art...... Définition fausse, coulradictoire, dangereuse. 37•


I.a loi. ne confirme point les droits de la nature ; elle les
438 OBSIE& V A T101"5

uprime , elle les ttcoanafl, elle les pro~ge. " l~ légilla-


" teur exerce moins une autorité qu'un sacerdoCe. •·(Dis-
cours priliminain, f'tJB· 6, tlemier alinéa tk l'M. in-4°.)
Le droit de coolirmer snppole paissance; ·c'est le-droit de
clonner de la stabilité à ce qui en manque , de la force à ce
qui n'en a point par soi.
Or, c'est renverser les idées que de dire que la loi posi-
LiYe a paissance sur la loi naturelle, et que la loi naturelle
n'a ni stabilité ni force. La loi positive n'est qae le produit
• •le lA loi naturelle: celle-ci soumet ou cloit soumettre à aoo
autorité les gouTernemeos des peaples , les actions et les
volontés cles hommes.
C'est ce qu'on trouTe avoué dès l'entrée du Code ( liPn
prillminain) , où on est forcé de dire que la rai.son naturelle
est un droit existant par soi, et que le droit ut la source tk
loutu k1 lois po1i°tiPU , en taol qu'il est un"1enel. Or, il y a
erreur à dire que le principe est confirmé par sa consé-
quence, et la eau.se par son effeL
Et il y a contradiction à mettre, à c6t.é do principe qui
commande, une paissance supérieure qui confirme: l'effet
montre la cause' comme les cieux, publient l'eWt.ence de
Dieu. Le peintre ne confirme pas la fleur qu'il a repré-
sentée. Et pui~u'on convient que les lois positives ne sont
que la copie eiprimée du droit ou de la raison .universelle, il
y a manifestement conti-e-seos à dire que la loi confirme la
raison, tandis qu'au contraire .c'e.u la raison qui, de aon
autorité universelle et irrésistible , peut et doit confirmer
la loi.
Sans doute, ici, il n'y a qu'abus de mots; mais, si les mots
doivent peindre exactement les idées, c'est surtout dans un
ouvrage public, et en quelque sorte élémentaire , qui instruit.
et qui commande, qui est destiné à étre la lumière et Ja rè-
gle de tous, el dont l'autorité irréfragable impose un res-
pect religiem.
Et déjà le danger de celle fausse expression se fait bientôt
DU T.&UBDftA~ DE RIO•. 439
sentir dans l'esplicatioa qu'on donne tonL de suite de la
puissance patc:melle, qu'on borne an droit de sU1WiUanœ et
d'administration, et qu'on eqppose donnée aux pères par la
Joi; c'est là surtout.qu'on voit la funeste conaépence d'un
abus de JDOta, par nQ abus pins intolérable des choses.
Quoi! le père n'a qu'un droit de surveillance sur la per-
SQOne de ses eufans., 't il ne l'a que par la loi! la loi peut
clone le lui bter ? Çette autori\é i Ja première et le type de
toQtes les aqtres , ne serait pas une autorité existante par
elle-même , une aut~ité de commandement et de correc-
.
tion , comme celle des gouveroaus sur les sujet~ à gou-
verner!
Qui ne sait que la société n'est autro chose qu'un assujé-
aissement continu des personnes à d'.-utres, et de celles-ci à
la règle qu'elles dpivent faire observer? Et puisque celle
règl~ est l'espression des lois immuables de la nature, quelle
loi plus universelle, plus impérieuse , plus indépendante de
la volonté des hommes, que celle qui assujélit les enfans à
le"rs pères, Füii, o/Jedite parentihus per omnia; que celle loi
sacrée qui transmet aux pères l'autorité de Dieq lui-m~me,
et qui est le fondement de toutes les autorités qui gouvernent
sur la terre ?
:t:h ! comment a-~-on pu allier ces deux mots : puiuaru:e et
.surwillance? La puissance est-elle sans action? la surveillance
est-elle autre chose qu'attention ? Le gardien surveille les
{mita, et n'en dispose pas; le concierge surveille les pri-
.IODDiers; la garde , les malades ; et ils ne leur commandent
pas. Est-ce là toute la puissance du père ? ce ne serait pas
~ulement celle d11 mari sur sa femme , pas même celle du
maître sur ses domestiques.
Cette $U"eillance n'est pas celle seulement du physique
des eafans ; c'est aussi et c'est principalement celle des
mœars, qui .commencent à se former dès les premières ha-
~itwlea de la vie. ~lais le père aura beau surveiller ; si la rè-
gle n'est pas clans ses mains pour ordonner, corriger et pu-
OBSEBVATIOIU

nir, si, à chaque instant, il doit compte de sa surveillanee


à op autre, si sa puissance n'est que de nom, que pourrez--
vous aUendre des enfaos qu'il n'aura pu élever? et qu'aurez-
voas f.iit? que déplacu un droit naturel et légitime, pour
créer an droit factice , funeste à la sociéû, et dâaToué uai-
venellement par la raison.
Mais alors que devient ce que l'ou a dit, que toutes la loü
po&ÎIU1U prennent hur IOUrœ dans le droit nalm't!l !
Que devient la magistrature dome_JJique , la plus essen-
tielle comllle la première de toutes' • dont toutes les autres
ne sont que l'image?
N'a-t-on pas reconnu cellemagistralure dam le discours?
(p"lt XLVI tÙ féd. m-4°).
'
N'a-t-on pas rendu hommage à son gouvernement , qa'on
appeJle le BOMPOmmmt de la famille, et dont on a dit qu'il
esl le chef ( ihitl)? Famüia appellatione et ipu princeps f anûlit!e
contiRetur.
Ainsi 1 pour n'avoir pas voulu dire ce qui est 1 en parlant
de sa puissance , on a é~ forcé de con~lure en sens contraire
de ce qu'on avait déjà dit. ·
On a soumis l'autdrité d.i f,lroit natarel à celle des lois po-
sitiTes, qui ne font qu'en dériver, contre cette maxime de
tous Jes temps, de tous les peuples, et de lous les codes,
que le droit civil ne doit point déroger au droit naturel ,
J'IU chü~ JUlturali non duo&at.
On a , par un renversement inouï , mis la s11rveillance de
la loi à la place de l'autorité naturelle du père, et cette aato-
rité à la place de la surveillance de la loi.
Otons donc aux pères, &tons-leur Lous leurs enfam ~1 le
berceau pour les confier à une éducation publique ; ou gar-
dons-nous de leur rien &ter de la puissance qu'ils ont naturel-
lemeut sur leurs enfans. •
Ou donnons des règles à lous les pères pour •ltir, loger
et alimenler leurs enfans , lant en sanlé qu'en maladie ,
comme nous le faisons dans les hospices de charité, ou laia-
DU TAIBUNAL DE aJOll.

10DS-leur, à plus forte raison, toute la puissance qu'ils tien-


nent de la nature , pour éduquer aUllSÎ leurs ames , et former
leurs mœurs selon leur jugement , qui vaut mieux que le 06-
tre , et leur teoclresse, qu'une paissance plus forte qae noua
leur a inspirée. .
Faisons des lois pour régler la puissance des tuteurs , des
Cdrateurs, qui n'en ont aucone par eux-mêmes, et ne peu-
vent u3ir que celle que la loi civile leur donne; n'en faisons
pas pour les pères , à qui les eofaos sont assujétîa par un
droit indélébile, par an droit qai nous assujélit oou-mê-
mea; et que notre Code enfin ne soit pas le premier livre oil
les enfans prendront leur première leçon de désobéissance et
d'indocilité.
En vain dirait--on que de fait on n'a rien retrancM de la
paissance légitime des pères; c'est ce que nous eiamioeroos
·après.
Mais cela flh-il vrai, il oe l'est pas moins que la ~le ci-
deaaus, également &asse et dangereuse , reste ~rite , et que
cette règle empoisonnée empoisonnera les esprits et les
cœars.
Et prenez garde que le texte est qualifié Dûpo.,ition séni-
raJe; qu'ainsi c'est une véritable règle de droit qu'on a en-
tendu faire; rappelons-nous qu'aoe règle de droit n'est autre
chose que la proclamation de ce qui est, Resula est quoe Mn
quce est hreiJiler enarrat; rappelons-nous que la chose qui est
renferme essentiellement en elle et la cause qui la fait être
ce qu'elle est, et les droits qui y sont attachés, Rei ypello-
lione et causa: etJura continmJur; et jugeons, d'après cela, do
danger de laisser subsister une déclaration qui dit la chote
qui est autre qu'elle n'est en effet.
Eh! qu'était-tl besoin de toutes ces nomeautés? Ne sait-
on pas qu'en droit toute règle est pernicieue, omnû tlefini-
tio in jun cwili puial/OSll i' ne suffit-il pas de dire ce qu'ont
dit ces '1ommes si puissans en sagesse et en raison , ces hom-
mes si justeJMnt vantés par les auteurs du projet : La puil-
44:a uaua..ATJOftS
·..-c• poürn«k ut u droit nulllnl. 'lai ~ Glllli p/n1
• .,. /..,.. -ep/WM? pais de cette: Rgle générale on fera clé-
coelcr Je1 lois qui en soat la. ceDléquence •
....- Art. 4. Eitprimer la durée de la détention, c'eat trop ea
J 71 montrer le terme à l'enfant réYolté ; il sera moim oecaP'

de la punition. que du teiops auquel elle doit tinir, et plus


ré.tign.S à la souffrir qu'à se corriger: c'est l'effet c1e l'or-
11oeil , qui endurcit jaaque dans lu peines dont on conD&ft
la durée. Il. yaudrait miem ne rien eitprimer à cet égard dm.
l'ordre, et l.a.Wer à l'ofticier de police d'abréger ou de pro-
longer la détention suivant la nature des faits, et après avoir
comallé le prépos~ à la mai80D de correction' le père et
mêine ia famille, si besoin est ; car si , par e:1emple, le fils. a
.Wolé aaa jours de SQJl père, es:posera-t· on ce père à re-
c;evoir péceesairement au bout d'un an son fila deveau plu
furie11:1 par sa détention , plus avisé par le dessein de -.en-
gea.nce q11'il aura API cuse médité et nourri ?
llg- . AJ't. u. Polll'quoi ne pu laisser subaistcr l'aaage d~ paya
:3;
3 nombreux, soit de droit écrit, aoit coutumiers, fjUi doue
au père, pendant la vie de l'enfant, l'usufruit de ses llieas
matenaele et "1veotifs f Le droit de Paria doit-il faire le droit
ch toule 14 Fraqce f Il n'y a pas 4'esemple qa'oo 1e soi& mal
-arouvé i•'11-'ici de ce droit des. pèrea dans les paya oà il a
Aieo ; et , au. contraire , il eat p.roq.vé que partout t:e sont les
{aqliJ)ea de l'Etat les mieux gouvernées, et dont il a le plu.a à
:M louer. On ne s;aurait trop faire pour le1 pères, qui sont
let-.Yrais·.eoloos dt! la aociété.
::· /i'U moim qu'on conserve.~u _p ère 1'111MCruit qui 1'1i eiil,.ac·
. , . durf,Pt la ,miµqrjté de àoQ ~faW., d~a le ças où cet eD-
faot viendrait à décéder peadaot. cet uaufruit.
I• d• Art. i6. C'est trop .de retrapclJ.t:r. l'.es.liérédalio11 ' c'est
"'"J· l'.111De la pluuaatUirelle et,la $$lit, po-.Ote qu'on pqiaee
' 041 .lai~r au. père< elle .n'est -... ~f~; ..\ peille~ dans
unel pande 1eciété, g Toit-oo .qMlqQes eumplea .~ le
cours de plusieurs siklea. Ce JI 'esl pu lorsque toua les liens
DU TBJBUNAL DE BIOM.

ont été relichés qu'il faut les rel.lcher encore : peul~tre ne


vieodra-t-on jamais à boat de les resserrer comme il con-
viendrait de le faire. '
Au moins serait-ce assez d'avoir dit que la disposition of-
lcieuse ue peut être faite que par· acte testamentaire , sans
ajelller qru la caiue doit bn tz;primie, qu'elle doit ltre juste,
et surlod qu'elle doit ltn encore suhsistanû au déds. C'est
tout 6ter au père que de ne pas lai laisser le droit de juger
soaTuainement des mœurs de son fils, que personne ne peut
comaahre mieux que lui. ·
C'est, de plus, offenser le public et les mœurs, que de
meure le fils 4ux prises avec la mémoire de son père , et en-
core ce fils en procès avec ses propres enfans, pour faire.
décider, ou au gré des juges ou à la disposition de témoins
soaveot sutpecta, de la justice du jugement porté par l'aïeul ;
car ai ce jugement n'est pas susceptible d'être soumis au
tribaum:, pourquoi dire qu'il doit être jusle, puisqu'il sera
présumé l'être de droit? et pourquoi exiger que la cause
soit exprimée, si, l'étant, elle est toujours présumée juste ?
Ela 1 qui mieux que ce père sait ce qui convient à sa fa-
mille?
Mais n'est-ce pas détruire le peu de Lien qu'on lui réserve
de faire , que de vouloir que la cause de la disposition offi-
cieuse soit encore subsistante à l'époque da décès? Qo'a·t-on ,
voulu dire par là ?
Jlaut-il que la dissipaûon se soi~ perpétuée jusqu'au décèl
par des actes répétés ? ou ne faut-il pas que le fils ait déjà
réparé par ane bonne conduite le mal de sa mauvaise admi-
nistration? ou suffit-il qu'il ait donné , depuis an certain
temps, des preuves d'ordre et de sagesse? Depuis quel
temps? quelles preuves? S'il a tellement cliasipé qu'il n'ait
plus rien, s'il ne trouve plus à.~mpl'UDter, s'il n'a plus de
400i jouer ou entretenir ses débauches , sera-ce merveille
tpa'il ae répète plus les actes de sa ctiasipatioa , et qu'il pa:-
r~ .sage par nécessité ?
-'.44 oBSEllVAl"JllN5

S'il a é1é assez hypocrite pour se relenir dans son pea-


chanl ou mieu:r. cacher ses désordres aux approches de la
mort de sou"père, sera-t-il absous pour cela? le père aura-
t- il été injuste pour avoir été plus clairvoyant et plus sage?
l.a dissipation est un vice du naturel; on ne s'en corrige
que par un retour efficace vers la morale (ce qui n'entre
point dans les considérations de la loi civile) , ou par l'im-
puissance. absolue de jouir: et alors, ou il n'est plus temps
de se disposer à l'prdre, ou tombant dans l'excès contraire,
plus dangereux peul-être qo.e la dissipation, le dis.sipateor de-
vient avare jusqu'à l'abrutissement.
Mais enfin , il sera donc toujours sdr q11'une disposition
officieuse engendrera toujours un procès , ne f4t - ce que
pour savoir si la cause subsistait au temps de la mort ; et on
donnera d'autant moins de confiance à la disposition offi-
cieuse du père , que son testament sera d'une date plus éloi-
gnée de l'époque de son décès, quoiqu'il fdt bien naturel de
présumer qu'il n'aurait pas manqué lui-même de le révoquer
aussitbt qu'il aurait reconnu l'amendèment de son fils.
Ne doit-on pas plus de confiance à ce jugement du père
qu'à celui du fils, qu'à celui même des juges, étrangers am.
mœurs domestiques de celle famille? Et cependant , si le
fils a approuvé la disposition du père en s'y soumeuant, ou
si elle a élé confirmée par les tribunaux sur l'auaque que le
fils lui aura livrée , tout est consommé et pour toujours : en
nin le fils deviendra pins sage (et peot-~lre la possession
d'une ample forlane aurait produit ce miracle); n'importe,
il n'y aura plus de retour pour lui à la propriété ; il n'aura
pàs l'avantage de l'interdit pour prodigalité. D'où vient celle
différence ?
Dira-t-on que c'est par respect pour le jugement d'un
tribunal qui aura consacré celte interdiction teslamencaire ?
mais le jugement qui interdit le prodigue n'en mérite pas
moins. Veut-on que ce soit respect pour le testament du
père qui a donné lieu à C( jbgemeot? mais alon pourquoi
DU T81BUNAL ~E AIOll.

le soumettre à dea discussions judiciaires, el incertaines au-


tant qu'inévi~bles? Pour un père qui pourrait avoir ainsi
4ïsposé par méchanceté ou par prévention, cent autres l'au-
ront fait avec sagesse, discernement et regret ; et néanmoins
on assujétit le jugement de tous à la même. épreuve , au1:
mêmes hasards, aux mêmes dangers ; el pour éviter le trop
• léger inconvénient d'un fils qui aora élé injustement rédt!t
par son père à l'usufruit de ce qu'il aurait dt\ avoir en prd~
priété, on 011vre la porte à mille inconvéniens maje11rs en
police sociale et en bonne administratio~ de Gouverne-
ment. .
Arc. 18. Sans do11te il doit être entendu que tous ces des- 1,,;11.
ceodans seront morts ~ eofans : il serait mieu de l'ex-
primer.
Il convieoclrait aussi que celle propriété ne flll qu'en dé-
p6l entre les mains des eofans, du vivant du père; cela est
d'autant plus nécesuire, que ces enfans ne seront retenus
par aucun frein. L'autorité d'un père dissipateur, qui n'a
point de propriété à transmettre, est bien faible; d'autre
part, il y a bien peo à compter sur les soins que devra à ses
enfaos ce père déréglé, qui n'aura jamais assez de ses reve-
nus pour sa dissipation ; alors les enfans, manquant de tout,
ne le regarderont plus que comme un usufruitier à charge;
et ce père, à son tour, irrité de ne pouvoir dissiper davan-
tage , ue verra que des ennemis dans ses enfans , devenus
propriétaires de sa fortune malgré lui.
Dans cet état de goerre domestique , les usuriers, les (aux
amis, le besoin, persuaderont aisément à ces enfans de ven ·
dre leur nue propriété; d'où il arrivera' = 1° qu'ils seront
ruinés avant même d'avoir joui;= 2° qu'ils s'abtmeroot dans
les débauches, par la funeste facilité d'y satisfaire; = 3° que,
cont~e le vœu de l'article, ils ne laisseront, à leur mort, au-
cune propriété que le père puisse recueillir ; en sorte que,
pour avoir voulu les sauver de la di&sipation de leur père, on
lea perdra eax-m~mes el de mœurs et de biens.
OBSERVATIONS

Mais, en sapposant qu'au milieu de tant de sujets d'io-


concluile, ·ils soient assez sages pour ne pas consumer leur
.ahsilllince par anticipation , il Illat au moias pounoir ! ce
que le retour au père ne soit pas rendu illusoire par les con-
~eilnpie des parens intéress& ne manquerool pas de·donoer
aàx etifans, de dénaturer leurs propriétés en les ·vemJaat
poar en acheter d'antres. Il faudrait donc dire que les nou-
velles propriétés demeureront subro~es de plein droit aH
anciennes qni auront ~té vendues, jusqu'à concurreoce de la
valeur ae celles-ci.
IWI.. Art. 19. Sans doute eu autra créancier& antérieurs à l'ou-
verture de la succession oe sont toujonn que des créanciers
personnels du dissipateur ; il eàt été bon de l'moncer : il ne
a'agit que de dire : • Les autres créancier& de ut enfant Jiu;•
• pateur• ..
Bon que cea créanciers ne puissent saisir au préjudice de
la subsistance de ce dissipateur ; mais le poarront-ils au pft-
Jndice de la subsistance de ses enfaus, s'il en a ? Ne doit-GD
~as ploa d'égards à ces enfans qu'au usuriers qui ont prfté
à leur père? Ne parait-il pas convenable qu'après ces mots:
et qui peut con"ma/Jkmml mfftre à la" 1ulmstance de l'atfont
diuipateur, on ajoute : d à alh· de &u mftllU, 1'i/ en a?
· Dans tous les cas , on doit , en bapne rigle , ordonner la
publication du testament, quant à la diaposition officieuse. ·
1,_ Art. 20. Article à supprimer, par les réflesions qu'on a
dqà faitee, et parce qae les mœors et le bien pablic deman-
dent qu'on réprime l'audace de cet enfant~ n'a pas craint
,d'emprunter Sur l'eSJ>OÏr de ia sticcession de son p~tt 1 et la
éopidi~ dé ces infames usoriers qui ae lui ont p~t.! qae par
le dé.Sir de dévorer d'avance cette succession.

TITRE lX.-Delarninorilé,tklat11.telk el.ile l'~


:.1,1 Art. i6. •Rédaction à corriger. Dans notre langot, la
conjonction .,oit est le plus sou•eot copulatÏ't'e, et ~qoivaut'à
..:elle-ci : tant là que là; il serait mieux de dire 1oat simple-

---
DU TlllBUNAL DE BIOK.

menl : • por tUclaralion qai M'a foiù tkHnt le i"B~-paÎ2i


ou tlavlnt 1111 '1IOlain, de. La répétition de h dbjt>nclion ou
11'a rien de choquant; dès "qO'elle est tiûesAire.
Art. 17. Autre vice de rédaction, qu'on peut corriger I6it1.
ainsi : " Celle déclaration, si elle est faite dèvant le juge -cl«!-
• paix, doit être signée, etc.; et si elle est faite devant no-
• taire, elle doit l'êlre, etc.; le tout à peine de nullité~ et ai
• le 4éc:laraot ne sait pas aigaer, etc. ,,
Art. 38. •" ~· Qui est-ce qui donnera avis dans la 417
colonie, de la mort qui occasionne ·la tutelle ? qui est•ce qtti
provoquera 1 ·dans les colonies , te conseil de famille ?'
2• part~. De m~me , commeat les voisins et amis lé sati ..
ront-ils en France? qui les extit.era, ai ce n'est pas leur zèle,
et d'où leur -fieodra cc zèle? quels sont les voisins, sl le mi•
near a divers hie111; si ces biens sont à peu pres d'égale itn.:
portance , s'ils eont sitaâ en difT~rens ressorts?·
Si ces voiains n-'on& pu la preuve en main da décès du
parent du mineur, les admettra•t·on à provoquer une tutelle
sur de simples ou'i-dire? évincera-t-on avec cela tto'foncM
de pouvoir?
L'article, il est vrai, a pa parattt(! difficile; mais celai..:.
ci est illusoire. Ne peut-on pas p~Sbmer que le GouVl!rtie-
meot établira en Fraoee an· procorateur-générll -pont les
affaires des colonies, et··dam les colonies, un procatareuf-
général pour lturs alfaires de Fraace , et chm-gera h!s Jtigi'!s
respectifs de donner me à 'ce procutàlèur-général ; .qtii le
tramtneurait à celai du lieu de la persouhc! ôu des bi!n&,
d'après lequel·a'ris ce juge serait tenu d'agiti d'Office? · ·· 1 •
Ar&. 46.. • La loi dispense de la tuteU~, r"', ll!tc. " '27-
p oarquoi donc pas les j.ges ordinaires t lanl de premi~re ~
instance que-d'appel ? Il ne s'agit point de prMlége , mais
de justice égale où il y a égalité d'lftttfr~t· pülil!. Lês fugès
d'appel , sur&eut , soat tirés des di•en ·tt4partemens qui rdr-
menl l'arrooiiasemmt· da t•ibttnal; cmttmellt·Toutoir qo.ra-
•ec une fene&ioo paldiqae t jourbaliHé; pEaihle, · 'qui tes
OBSUYATIOJU

applique .sans cesse à l'audieace, ou amc déli~tts, ou au ca-


binet , ils pùssent exercer mie autre fonction publique , im-
porlallte sans doute, mais beaucoup moins que celle qu'ils
exerceal déjà? Faudra-t-il q11'après avoir abandonné leurs
foyen., leurs affaires, le soin de Jeurs propriétés, l'éduca-
tion de leurs enfans., pour servir le public, ils quittent le
public pour gérer les biens des autres, ou qu'ils paient, à
gros frais, un commi&-tuteur, dont ils sont. responsables ?
Les hommes nécessaires am ll'ibuoaux ne sont pas asse~
commDDI, surtout en ce moment, pour qu'on n'e6t pas à
regretter ceux qu'une tutelle forcerait à renoncer au service
public.
4s2 Art.. 70. Le conseil de famille pourra être d'avis de ven-
dre l'universalité du mobilier : or, uac 110iversalité de mobi-
lier eat comparée par les lois à un immeuble. D'ailleurs,
une ~cceuion peut être toute composée de mobilier ; il
convient donc d'ajouter ici ce qui eat dit à l'article 84 ci-
aprà, sur la nécessité de faire attester les affiches JAr le
Juge-de-paix.
4SJ. Art. 71. La seconde partie de cet article est inutile el
••;r; daogereuae. Inutile, parce qu'elle ne se pratiquera jama.i.t,
si ce n'est quand on aura dessein de. frauder ; et par cela
même elle est dangereuse, car on ne la pratiquera qu'autant
qu'on aura l'e,poir de gagner sur des objets précieux qu'on
ne voudra pas rendre. Il sera presque toujours facile d'inté-
resser un expert d'office, sana responsabilité et sana contra-
diction. Il vaut mieux que le père ou la mère demenre obligé
d~ tout représenter, ou laisser au mineur la faculté d'allouer
on de contester le prix·dea objets qu'on ne représentera pas,
que d'introdnire une formalité qui ne peut ~tre bonne qu'à
engager dans des frais frustratoires le pèn! ou .la mère, qui
s'en vengera S1ll' le mineur.
La dernière partie ne. peut sahaister comme elle est. On y
t'.onfoud la privation de la tutelle, avec la perte de la jouis-
sance. Certa, le père et la mère à qui la tutelle eat 6ue,
DU 'NlJ8UlUL DE 8.1011.

miYaDt l'article •4, n'ont plus le droit de faire 't'enclre ~


mobilier des mineurs ; ce soin doit ~lre laissé au tuteur qui
lear .en auhrogé. A la bonne heure qu'ils soient tenus d'ad-
miniatrer jusqu'à c"te noUTelle 11.ominatioo, parce que,
dans l'inte"alle, l'administration ne doit pas ~Ire· .1111JM111-
dae; maïa il 11.'y a aUCUD péril à conserver le mobilier pen-
dant ce peu de jours, et il y en au.rait -heaac0up à le laiaer
Yenclre par le père ou la m~re deatitaés.
Art. 76• Quel arlicle redoutable poar le mineur! Com- 'b
bien de Cois des intrigans qui s'entendraient àvec un tuteur
et uec BD conseil tGot composé d'étrangers, par exemple,
dans la sacceaion d'un Jtanquier, ·d'on Mgociant de Paris,
oa lie tGute autre grande ville où le dMunt n'avait aucDD
parent qui conat\t sa fortune , viendraient à bout de per-
saadet- une ttpucliatioo funeste , qui cependant liera im!vo-
caltle !
Eh! à propos de quoi? Ou a dit, dans l'article pm&lent
(et assez mal à propos peut-~lre ) , que le mioear ne pour-
rait jamais accepter que sous lténéfice d'inventaire; en quoi
on a pourvu à ses inté~ts, beaucoup plus qu'à sa délica-
tesse , et à l'honneur qu'il doit à son parent ; mais enfin ,
voilà du moins son intér~ à couvert. Pourquoi , en voulant
le protéger du cbté de cet iotér~t , lai donner moins de fa-
veur qu'à cet autre héritier avide et but~lem qui aura llll"-
pris sa répudiation pour le dépouiller? ne vaadr.ait- il pas
mieux dire, au contraire , que , par la ni.son de l'article
précédent, .aucune saccession ne pourra ~re répuclife pour
le mineur? ·
Art. 77. Pourquoi cette antorisation de conseil f L'or- 'H
dcmnance de 1731, l'une des plus sages el des p~as rc!ftkbiea
qui aient été faites sous l'ancien GoUTemement, dispeme
expressément de tout avis de pare~, et ne demande qae ·
l'acceptation du tuteur ou du curateur, ou da père ou de la
~, ou de-tout autre ucenclant, m~e da vivant da pà'e
et de la mère. Chez les Romains, il lllflsait d'une a.tori-
v. 29
OISE Il VATIU~S

aation J.ien moim grave ; l'esclave pouvait accepter pour &.


minor.
Aucune raiaon ne peul justifier la disposition de cet ar-
ticle , qw blesse éYidemment les intér~ls du mineur t au liea
de les protéger; car le p)ua sou:renl il aura des dooa\ion1 à
recevoir de parens collatéraux, au préjwlice d'autres pareoa
au.ccessihles comme lui ; jamais il ~ parviendra à 1e faire
autoriser par le conseil de famille.
Oa dit que la donation auloriaée par le conseil aara le
meme eO'el contre le mineur que contre un majeur i mail
la limple acceptalion du tuteur produit cet effet; et cet
effet n'a rien de flcheus ni pour le mineur ni pour Je ma-
jeur• puisqu'ils ae sont jamais tenua au-delà de la valeur
clet chosu données t et q11e le pis qui pGiue leur arriver
est que la libéralité aoit illusoire. L'ordonnance, Ricard, la
jurisprudence et les lois romaines avaient extrait sur celle
mati~re toas les fruits de la sagesse humaine ; on ne peut
fl'le s'égarer en. s'en écartant. .
Art. 101; 1•• lllint!a. La forme ci-du.sru coo:iprend -elle
aaui la nécessité de faire apurer ce compte par le juge-de-
pais t comme cela eat esigé dans l'article précédent ? La
forme du compte est aulre chose: que le jugement de ce
compte rendu; el si· on ne pouvait trailer ciu'après ce juge-
ment• aillant vaudrait dire qu'il n'est jamais permis de trai-
ter, pai1q111: l'acqaic,sceQlen' à UD j11gement De aaurai' atre
resanW comme: un traité,
. Art. 102. Il paratl impossible d'admettre uu arlirle con-
traire à tout usage el à toute raison de droit et d'éqoil~,
qui, po\U' le moindr~ conseil aor une chose pauagère et de
la plua petite. cODséquence, rend_ des parens garans DOD·
aeulemenl tle l'événemenl de co conseil, mais eocore de
1'. .iveneUe administration du tuteur ; ua article qu& jè1e-
1·ait là clâolaLioa daas tomes les familles • le trollble dau
lealls lea propri"4s, e& qui , poat: uoe faveur escesaive ac-
conWe à fi•tér11t d'llll mioear, pollr an: dang~r trà-t!qa-
DU TIUBUNAL D~ RIOM.

tuel , idniment rare el fort douteu. , îerait que parto1lt otl


il y aurait a:oe aatelle , les familles entières seraient regn.,
4éea ~ daoa le commerce ·dea afl'aire1, comme des fat1U1les
peatitérées, anc Jesque1Je1 personne n'oserait former cts
alliaaces ou faire aucun autre contrat.
Mais pour.quoi, d'ailleucs, les parens même qai auraient
concoara à la nomination da taleur en seraient-ils garans,
•uf ce que dit Domat cla. caa cle dol el de mal.ersation ,
comme li on nait nommé 1111 tuteur apparemment ioaol-
Yable? ce aerait iotroduire ane llOBTeauté -effrayante cJaes
pracpae toua lea pays coal1111liers et qui , même pour le
.,.y.a de droit écrit, n'a pu de foodemeot réel dan1 lei lois
IOIMÎDU bien méditées, comme l'a fait voir l'avocat-géné-
nWal Taloo dam son piaicloyer rapporté par Bar4et, t. Il,
p.58s.
Art. 107. " Le minear émancipé peut recevoir an upilal , ..
• ·molülier. "
L'article 109 ne permet poÏ:llt au mi•ew é•tntipf de
s'engager an· delà d'one année de aon reveua, et le 110 loi
iDl.erclli la disposition de ses meubles. N'eat-il pas ineoneé-
p.S .de Lai permettre , dans celui qae nous esaaaiDOal, de
recevoir, et par co-quent, de diaiper 1111 capital mobi-
lier, qui pe~ ~tre Jùen au.-de•us a•une muée de 1018 ttvena
ou de la valear. de. aes meubles ;• qai même peut composer
toute sa fortune , comme· il arrivera soavenl pumi lei gen1
d'art, '8égoce oa trafic? Sam cloute, la fe,~ur de la Ubéra-
tiion ne doit pu permettre de la rendre pins difficile TÏ.à·'ria
Je mineur ciae TÎl-à-vis le majeur; mais, aaos retarder la
liltération da débiteur, on poWTait pourvoir autrêmeot à
l'int~rêt du mineur, en ordonnant la consignation .Ma capi·
laax jusqu'à emploi fait par comeil de famille.

llÉFLDIO'NS GDÉIULES StJB LE TITRE DES M1N01l1'l'É4' 1. Io.

ToTELLEB, ET~.

Aa mrpl••, oo remarqae , contre tout ce tilre • 11;...


29.
O.UEl\ 1'A TIO:'.'CS

rilh et ltlûlks, que les conseils de famille , et les frais qu'ils


doivent occasiooer, sont beaucoup trop multipliia.
On a trop considéré les familles comme riches oa aiafft,
peut-être parce que le travail s'est fait à Paria, et qu'on
s'est trop circonscrit clans ce qu'on 'f'Oit autour de soi ou
dans ce qu'on a l'habitude de 'f'Oir. Les paysans, les ouvriers,
les arlisans , les familles indigentes sont les plus nomhreu-
1e1, cellea où il y a commnnément plu d'enfan1, dont lea
,.rel , e:ii:poséa à plus de dangen, à plu de maladies, aYec
moina de aecoun, rendent lu tutelles plas fréquentes: on
ne 'f'iendra jamais à bout de diatraire les paren1 de Jean OC·
cupalions , de leur travail néceuaire , poar usiater , 10a-
Tent à iles joan fort incommodes, souYent nec des frais de
"YOyllge qu'ils ne pourront pu fournir, à c1ea conseils aaui
f réquens ; forcés de ne calc11ler que par leors besoins p~
IC!nl ,ia. s'inquièteront peu d'une responsabilité fat.ure; et
celte responsabilité même sera une pépinière de procès par
l~elJ on ruinera plusieurs famillet pour l'intérêt le plas
ma~re d'une minorité.
Si on est réduit à du voiaim, ce ne sera plus que des 'f'OÏ-
1ins oricieu; ou ces voisins, de même eluse que les pa-
rea1, et anssi nécellllileax qu'eux, refuseront de Tenir.
Lu mineur• eu·mfm!a coosumero9t oa verront coJUU-
.mer noe grande parlie de leur fortune par des formaliaél
llta~lies pour mieux la leur comener.
:Ne devrait-on pas, oa ltaluer en général que tout se fe-
rait SllllS frais ni de papier, ni de jutice , ni de droit de
.fi.se, on l'ordonner aa moins pour les fortunes m.iiocres,
à l'arbitrage du juge-de-paix? L'État est le premier tuteur
dei mineurs.
TITRE X.
CHAPITRE I••. - Dei majean.

'" Art. •"· Ehl plotc\t, hiton1-nous de rennir à la règle


des ving&-cinq ans 1 il n'est que trop vrai, comm~ on l'a dit

., a
DU TRIBUNAL DE &10111, 453
dans le discours préliminaire , que mille ca11ses concoo-
rent aojoord'ho.i à prématurer la jeunesse, et c'est me
raison de plus de l'abandonner plllS tard à elle - même.
Qu'est, en effet, cette raison précoce, sans expérience,
sans lomières , presque débile , à c6té d'one volonté im-
pétueuse·, mue par des passions violentes, qui, pour nous
servir encore des expressions du discours , foot q11e trop
'°""'nt la jeflne&re tom/Je J11111 la caducité au sortir mtme de
l'enfance.
Que ce ruiort donné aw; anu1 vienne, comme le disent les
auteurs do projet, de l'esprit de société et d'industrie, plus
péralement répandu , 011 qu'il vienne , comme on le croit
plus vrai, du relàchement des mœurs et de la discipline pu-
bliques, et de l'absence de tonte morale que les nouveaox
cliscfJ1les d'Épicore soul parven11S à ruiner, il n'en est pu
moins inconcevable qu'il ait échappé aux auteurs du dis-
cours de dire que ce fatal ressort suppliait alUl lefOl'I de r o-
périenee, d düpœait cliaque inàwià1' à porter plw tdt upoûl& de
1a prepre tlulinie.
Ne sait-on pas que tout a son période m•l'flué dans la na-
ture; que la raison n'arrive pas un moment plus t6t, parce
qa'oo aura été lancé de meilleure heure dans le tourbillon
social' avant même que l'esprit ait pu s'y former aucune
idée, et qu'on deviendra encore moins raisonnable avant le
temps , parce que de funestes habitudes de licence auront
devancé le temps des passions?
Mais ce n'est pas parce qu'on n'est point encore raison-
nable à vingt-on ans qu'il faot retarder l'effet de la majorité
jusqu'à vingt-cinq; car, aa commencement même de notre
civilisation, la minorité ne s'étendait pas au-delà de vingt-
nn ans, c'est parce que ce premier àge 1 où la raison ne fait
que poindre , étant environné de plus de dangers, il a besoin
de plus de secours: ce qoi fit bient6t sentir la nécessité d 'at-
tendre one plus grande maturité pour livrer le jeune homme
à ses propres forces, et nous ne pouvons que nous préparer
11.llSIUl VATIOKS

des repets, eo mcfpri.taat l'autorilé des IÎèda et la -c-


de cem qui nous onl précédés.

CHAPITRE 11. - De l'interdiction.

Art. 18. " Commission rogatoire; etc. •


Il ne peut y avoir de commû1ion rosatoire d'tin Uilltaull
d'appel à un trihunal tk prem/Jr• iml111tee.
Sol Art. 24. Ce tiers, qui o'a rien &Q de celle iotenlictioa,
se trouYera-t-il jugé nécessairement et irrévocablement aam1
avoir cHc! eolenclu? Il semble qu'on doit lai résen-er Hl aé-
fenaes; par exemple, le droit de tierce-oppoeition 111 juge-
ment cl'iaterdictioo ; car il serait posaible que l'.ia9clit se
fàt eotenclu uec sa famille tout e:sprès pour aanuler 1111 acte
qa1il n'aarait pu attaquer aatrement.
Art. 25. • Après la mort d'1111 Îltterdit, etc. • •
Il faut ajoater 1 Oii d'une -per10•• priknllw wjMe li l'im6-
dictioa.
ap- Art. 3g. On a oublié flU'oo ne lui faiuit pu nammer de
5
et , u· 1 cl 1
19 curateur on e son cmanc1pahon, mais seu emen a 1 .an1t
,L • • • t -''t •
à plaider pour une action immobilière: il faut a.oc dire à
l'article 106 1 chapitre tk l'im1111cipation, qa'o• doit lai don-
• ner ce curateur auuit6t qu'il est. arriri à l'tge M de...ir
émancipé.
Gn d11 ADDITION A CE CHAPITllE.
rh.1-
c1.~ 1J. C'était ici le Heu de parler de l'iAterdicLion pow came de
pr.a,ïgali&é, et cependant oo n'en dit rien. Ce n'e1t làre-
ment ·qu'une omisaion; car, quoique par le clroit ie pro-
priété on entende celui d'user et d'abmer, oa' no pense pat
que lea auteurs du projet se soient laissé lllrpreaclre à
celle définition, jusqu'à en conclure qoe la loi n'es& pas
• iatéreuée aux excès du prodigue , qui , m~risant toute
règle' et abusant de sa raison ' corromp& les mœars pa.-
bliqaea, et préjudicie aax inléréla d'aatrui: l'imWeille,
maltraité par , la nature , doit être secouru par l'hmaa-
..
DU TBlBU?CAL D.& l\OU.E?C.

Dil4 ; le prodigue , iasoltaat à la raison par 1e1 .W.Ordrea,


et â la aeeiéac§ par sa mauvaise coodoite , doit être con-
teao par la loi.
Telles .sont les rMlexions qui nous sont 1nr•enea , à
l'eumeo rapide de ce premier livre du projet; nous les
ayons e~primées librement, comme nos lumières et no-
tre conscience nous l'ont suggéré, persuadés que·nous ne
pouvions mieu:s. honorer l'intenlfon du Gonvern.ement et
le travail des auteurs du projet.
Noa occupalions ne nous ont pas permis d'aller plus
vile ui plus. loin, ni de dire tout ce q11e nom aurions eu
à remarquer . sur ce que uoos avons parcouru ; comm~
le ·temps n'a. at\rement pas permis am auteurs du projet
de nulrir anlaot qu'il aurait dll l'être un ouvrage aussi
important, le plus difficle qu'on puisse confier à des hom-
mea, et cependaat confié aa:s. hommes qui ~lai~nt lu
plus capable• de le rendre parfait.
Fait d arrêté à la ckamhre du constil, le trihunal ~mhli,
ce 14/ructidor an 9 de la république française, 1'ne et indivi-
1ihle. A la minute 011t signé REDON, président, BEA ULA.TON ,
CATBOL, l\hNDET, BoNAB.ME, TrouEa, BRANCHE, Tua-
1\AULT' FARRAllESCHES·GROMO:-!T' BARll'ET-DIJCOUDEB.T t
LANDOIS, Û>!NCDON, WFONT, j"RtS, et TouTTÉE , substi-
tut du commissaire du Goul)erMment.
Certifié conforme• .A Rinm, le 17 fructidor an 9. Si&ni RE.DON,
prisickIJI, et L. AanAND, commis-sreffier.

N• 117. O~atiom a~tla par [,, tribunal d'appel


léant à ROUEN, d'aprù ee aur lo rapport com- ""14
miuion.
DISCOURS PRtLtMil'UIRE.

C& diacours nous paratt doaner, clans _eea pa&ea 9, 10


OBSI.&VAnou

et 11 (édition io-4°) , trop de latitude à l'arbitraire da


jugea. U n'est paa be.oin d'appeler, de prOToquer, pour
ainsi dire, les interprétations, les commentaim, les jaria-
prodences locales. Ce1 fléa111: destructeura de la loi, qui l'af-
faiblissent d'abord, qui ensuite la minent insenaiblement,
el qui finissent par usurper ses droits , ne reparaltrent que
trop tôt. Malheur an temps où, comme par le passé, en
cherchera moins ce que dit la loi que ce qu'on lai fait dire!
où l'opinion d'un homme, que le temps seul aura accRdi-
tée, balancera l'autorité de la loi! où une erreur hasard~
par l'un, et aoccessivement adoptée par les autres, devien-
dra la vérité! oà une suile fie préjugés recoeillis par dei
compilatean aveugles ou seniles, violentera la conscieoce
du juge ' et étouft'era la von du légillateu !
Il faut, noaa le aavom, laisser d'abord les cas imprnaa
à l'équité da juge; mais c'est. sur ces cas imprévus seulement
qu'il peut. s'établir une jurisprudence: encore ne faut-il pu
que cette jurisprudence varie suivant les lieux , et que la
loi, comme un vieu:r tronc , reste oubliée aa milieu de bran-
ches parasites, divergenles clans toos les sens ; il faut que
les décisions parliculières, qui peuvent avoir l'effet de for-
mer avec le temps une jurisprudence, soient diri~es vers ua
résultat unique. Nous voudrions donc que dans chaque tri-
bunal d'appel, le commissaire du Gouvernement f4t tenu cle
transmettre au ministre de la justice tous lea jugemens qui
auraient pour base un principe d'équité. , ou cle doctrine in-
terpritatif o~ supplétif de la loi; et qu'en cas de divergence
dans les principes adoptés, le ministre ft\t tenu de provo-
quer une loi interpritatWe ou supplilWe. De celle manière ,
les jug.es ne flotteraient que momentanément clans le vape
de l'arbitraire; ils seraient confirmés clans leur principe de
décision, si ce principe était adopté, et. rappelés â la "''-
rilé, s'ils avaient erré.
Nous lisons dan1 Je discours préliminaire, page 16, que
la science du magistrat ~ d'itudier fupril tle la loi 9uand la
DU TRIBU~AL Di aouE~. ~57

ltttlre tue. Il nous semble qne t1uand la Jeure de la loi tue ,


elle est claire, formelle et impérieo~. Or, sera-ce dans ce
cas qu'il sera permis au magistrat ae substituer au texte pré-
cis d'une loi qui commande avec rigueur son opinion sur
l'esprit de cette loi?
L'inconvénient de laisser tant de latitude à l'arbitrage da
juge tient peut-être au plan qu'on •'.est formé de réunir
dans le même Code la ~!alité de notre droit civil.
Il y a en. effet dans toute législation civile deux parties
différentes: la première n'est antre chose que la collection
des principes du droit commun; c'est celle qui détermine
les notions générales du droit, et, surtout, l'elTc;t des obli-
gations, la nature et les conaéqoences de chaque contr-at,
lei règles d'interpr~ation qui s'y rapportent, etc,
Là, le légialateur ne crée point la loi, il n'est au Coud
qu'un ju,riacoDSOlte qûi enseigne, interprète et déclare les
documens de la raison universelle. La loi dans cette partie
peut être , en certains cas, subordonnée aux usages, qui
sont souvent le meilleur interprète de1 co11trata et des trans-
actions privées; en un mot, comme cette partie des lois
a ses sources dans l'équité même, il est nécessaire qu'elle
puisae se plier, saivant les faita particoliers, aux excep-
tions que l'équité commande.
Le Code , en celte partie, sous. quelque forme qu'on le
produise, ne sera jamais qu'un traité plus ou moins som.:.
maire. En présentant les principales règles et Jea exc~p­
tions principales, il met le juge à portée de statuer, d'a-
près les mêmes principes, dans les cas les plus imprévus,
et c'est dans cette même partie qu'il faut que le juse pro-
nonce plot.,t &Yec l'esprit det fois, qui est toujours juste,
que sur la lettre, qui quelquefois tue.
L'autre partie du droit ciYil forme la légialation partie•
lière et posi&ive de chaque peuple. Elle règle les droits des
pères e& des eafam , ceox des époux , le mariage , le di•
vorce , les aacceuions, lea clooatio11a , les test1112ens, eu:.
458 OBSEa VA TIOl'rl

C'est proprement chez chaque nation 1oa droit public ea


matière ciYile. . •
Tooa Jes points de départ pc;>or la confection d4: cette es-
pèce de loi doivent êu-e pria ùos la constitution d'un
peuple et dans ses lois politiques.
Comme celle partie des lois appartient essenliellcmenl à
l'ordre public, il n'y peut être dérogé par aucune conven-
tion privée, par des usages, par des motifs d'équité ou par
toute aulre conaidération. Le juge, en ce regard, esL atricte-
meat astreint aa'I termes de la loi, quncl même il en réault..
rail clea iojuatices particulières.
D'après cela, on peul choisir entre la confeclioa d'an oa
cle plusieurs Codes; maie, daoa tous les cas, il semble iadia·
pensable que les deus parties de législation civile ci..deaAua
4éaipées, ausai bien que le.s règles d'interprétation el d'ap-
plication propres à chacun, demeurent tr~9'p~ tt tr•
flilt.incta.
Au surplas, le plan de législation, quant à la partie da droit
pub)ic, nous paraît porter sur des bases solides. On a senti
lfUA!, pour affermir l'ordre social, il faJlait lier les citoyens en·
tre en par des rapporis fixes d'intérêt, d'babùude et de sea·
timem. La stabilité des mariages, l'autorité paterneUe, Jes
droits de famille , sont les premiera aoneaax de celle grande
Qafoe : les rédacleurs du nouveau Code ont montré , sur
toua Cet points, des vues. et des intentions ia6niment loua-
bles; •om détirerions trouv~ encore clans l'eoaenable dea
dispoailiom relatives à ces obiett si üaporlaas; 1ID caraclàre
plu ferme. et plu pronoacé.

CODE CIVIL.
OBS!B'VATlONS GfNÉBAtES.

Il ao111 par.att ia11lile, el pm~t.re il eat à-.genu de faire


Qlrer le livr.e tI. droü d da leis da•s le •.P~•e '- Code
~,~1. Cela noua parait àngeœwr aurt.cua&, .loJ.rae phwean
DU TRlBU?UL Jt~ llOUE?{.

des priDcipea coolenus ùns ce livre préliminaire, ont aécQ-


aairement l'efi'el d'affaiblir el ~acner la force de la loi par
la trà-graode latitude qa'ila doaaeat à l'arbitrage du. juge
el aux usages locaux.
Il ne faudrait, ce ooas semble , ni discours préliminaire
ni livre da droit et des lois. Laissons à la loi toute aa Co,.
ce, elle ne sera encore que trop souvent éludée.
Le livre premier du personnu, et le livre second des hit111
et du difjértnlu mod!Jicalions de la p~opriété, nous paraissent
bien ordonnés dans la distribution des matières.
Mais le livre Ill du différtnles manüru d'acquérir, laisse
désirer quelques déplacemens. = 1° A la suite des contrats ou
obligatior.s en général, se trouvent la coutrainte par corps,
le cautionnement, les privilégcs el hypothèques, et les let-
tres.de ratification, sans doute comme moyens oa effets ac-
cessoires des conventions tendant à leur donner plus de ga-
ranlie et de solidité: or, le gage et le nantissement doit"ent
~tre rangés au nombre de ces moyens ou effets accessoires
des convention~ Ainsi, le chapitre du saee tt nantissement
devrait naturellement être placé à la suite du cautionnement.
Laissé où il se trouve dans le projet, il rompt la chatne des
idées, el est véritablement déplacé. ·
=:i• Le mandat n'a point pour e_ffet nécessaire d'acquérir.
Il e~l donc hors les contrats qui constituent les différentes
manières d'acquérir; il doit former le dernier chapitre do
Code, comme exception au principe général à touies les
conventions, qui veut que chàcun contracte pour lai- même..
,
LIVRE PRELIMINAIRE.
Du tlnil d da "'"·
'flTRE -1•.-Dlfinitions gln/ra/u.
Art. 4- la """""'* et u1111u non uactioaa~s par I'aute-
ri~ publique ne peoveat H'oir forte de loi ùn1 un boa
O~ER \' ,\ TJOl'fS
.
Gouvernement, et surtout dans un Gouvernement républi
cain, où Ja foi doit êlre une comme sa constitution.
Art. 7. = 1° La loi_ne peut que contraindre ou réprimer
Ja volonté de l'homme; elle ne peut donc qu'ordonner 011
défendre, et voilà pourquoi (comme le porte l'article 8
du titre IV du même livre) tout ce que la loi ne défuul poinl
ut riputé licite;
= 2° Au lieu de cea mots, elle annonce, ne vaudraiL-il pas
mieUJ: dire : elle ita/Jlit? Celte e:ii:presaion , Jk cnnonœ, ea•
sana caraclère et trèa-insigni6ante.

TITRE Il. - DiPision des /oü.


Art. 1•, 3• alinéa. Lu rapports de fhom111e OHc la .oi; a•
vaudrait-il pas mieux dire : Q4)ec l'ordre social?

TITRE III. - De la pu/Jlication tla lois.


Art. 4. Rien de ce qui est relatif à la publication des lois,
qui n'ont leur force et leur effet que du jour de celle publi-
cation, ne doit être incertain : or, rien de plus vague et de
moins précis que cet article 4, qui fait dépendre le lieu de la
publication , = 1°de la nature de la loi à publier;== 2° du fait
de savoir à quelle autorité appartiendront son e:récution et
aon application. Qui jugera la loi pour en délerminer Ja
nature et l'aulorité chargée de l'e:récuter ou de l'appliquer ?
Sera-ce le ~i11!srrc? Est-il bien cerlain d'ailleurs qu'il soit
une seule loi dont l'application n'appartienne ou ne puisse
appartenir au:r tribunau:r? Que signifie d'ailleurs celle pré-
tendue publication par l'autorité administrative dont les
"•aces ne sont point publiques ? Il faudrait au moins dans ce
cu établir une forme de publication ; car il &ut que toutea
lei loia et réglemens, m~me les réglemf'.as 1ocau:r, soient pu-
Llié1 réellement et ef6cacement pou;: qu'ils deviennent e:s~
culoirea, et que tous ceux qui peuvent donner lieu à des
conte1talious judiciaires ( et il en est pea qui ne soient dans
ce·cas), soient publiés dans les tribunau d'appel.
bU TIUBtJIUL Dit llOUEN. 461
Tl1'RE IV.- Du effets de la loi.
ArL 1er. Terminlr toaûa raüonnnnou. Cette idée est fai-
ble et peint mal l'effet de la loi; il vaudrait mieux 1apprimer
celte partie de la définition.

TITRE V. - De l'application et tk f inürpritation des lois.


Art. 12. & NJntl coupa/Jle tl'a6w tk pouPOir et tk tlini tk ju1- '
tit:e. li 111ous semble qu'il ne peut y avoir là que tlini tkjtUliœ
et non ahua de pouvoir.

OBSERVATION GÉNÉRALE aua I.E LIVRE QUI PBÉCÈDL

Les trihunaui: ne peuvent faire aucuns réglemens , si ce s


n'est pour l'ordre de leun audiences et le se"ice des of'&-
ciersministériels, sauFJ'homologation par le Gouve~ement
de ces réglemens de police intérieure. Ne faudrait-il pas in-
sérer, dans le livre tlu droit et des lois, une disposition qui
consacrtt le principe ? ou dire au moins que nul ne peut Caire
d~ réglemens, si ce n'est dans les cas préms par le Code ju-
diciaire?

LIVRE Ier. - Des personnes.


TITRE Jer.
Art. S. Quel est le droit aWI proprement tlil dont joaillent, 11-11
en France les étrangers?
Art. 3o. De tran1mettre à ce titre su 6ie111 '· ek. A quel autre • s
titre les laisseront-ils à ceux qui doivent les recueillir? N'es~-
ce pas là rétablir la confiscatiou que rejète l'article 35 , ou
ao moins n'y a-t-il pas contradiction entre les deus: articles?

TITRE II. - De$ acû8 destiné$ à condater l'état cwil.


Art. 4. o., par un fondé tJ. procuration 'f'loiale. Il po111 Il
1emble •u'il faudrait ajouter, " clans les cas QÙ 1.- préleoce
" dei parties n'est pas exigée par la loi • ; car pour Je ma-
OUEI\ Y ATIOlU

riage, par exemple, les parlies ne pi:uveQl donner leur COll-


sentement par un fondé de procuration.
'i Art. 14. Quels sont lei moyens coercitifs ponr faire o~rer
Hl iép6ù de registres?
u-ss Art. 22, 23 et 24, ®$'fuels il fmd joittdre l'art. 70,
$7 ••
•p·H = 1° Ne faut-il pas distinguer les nullités essentielles qui
opéreraient la nullité de l'acte, de celles qui, ne présentant
que du inexactitudes dans la rédaclioo, n'empkh.eraient
poiut "1t l'acte ne ftt preuve , et ne devraieat doaner lieu
qu'à des amendes ou autres peines cooll'e l'officier pablic,
négligeanl ou ignorant?
= 2° Ne faut-il pas prévoir les cas où le commiasaire au-
rait négligé de faire prononcer sur la nullité de l'acte r où
tous les témoins, qui auraient connai.saance de l'acte cleuW-
aaoce , par exemple , 1eraient décédés ?
Daiis Je dernier cas, que ferait le comnùiaaire poar l'e••
eu.tioo de l'article 70 ?
•r- Art. 29- = 1° Toute déclaration qai proaYerail 4(111Ull ea-
61 Cant est le fruit d'un inceale on d'un atluhère ne doit poial
~tre reçue.
= 2• Doit-on permeltre à celui qui se dit père d'aa en-
fant, d'io4liquer dans sa déclaration celle qa'if p~ ~tre
aa mère, sans l'aveu de celle-ci, ou sans des preaRS for-
melles résahant de l'acte de naissance mbne?
IJ.S i Art. 64 , 65 et 66. Quels seront les moyens coereiti& poar
h-4~ l'uécution de ces artides?
Si le maitre da DHire ne s'était point conformE au 3e ali-
JH!a , 'lael serait le remède ?

•GDtu DU Acru ns 1'.uss~a.

1i1, a- Ptp u • fitl. 1il-4•. Ne rudrait-il point• dam l'acle de


!:.. ~ misa11c:e, UÎg« la déclaration des )ÏHJ: oà SODt DU )a pà'e
...... , - - . . . . . . h .. ib..,, . . . . . . . !c:eqai
t•Wtù à.._M:te • -ariar:e menàalil • lie9 • 1-r
-~: • • t ..llf' IUt>Wtt, ks ltmiw ..ilaWiraisil Iris-

=' 3
463
·facilement. Ne faadrait-il pas exiger la même éuouciali.oa
dans les actes de décès , autant que cela serait possible , et
..,., ,ae l 1owi.ssion de c·ctte énoociation pui.sSe opérer nul-
lilé ? .
TITRE III. - JJ. domicile.
Art. 10. O~ assignera-t-on celui qui , n'ayant poini de lin da
IÎI. J,
nsidence fixe ' n'aura point non plus de dernier domicile
connu?
TITRE IV. - Des ahsuu;
Art. 17, 2• alinéa. Qu!autant qu'en réu11issant le tempsicoulé 1SJ
depuis leur majorité, il ne se troupe point un laps de tren~ anniu
rivolues, etc. Ne faudrait-il point dire, pour plWI de clarté :
Qu'autant qu'en réunissant le temps t!couli tkpuis leur majoriti a
celui quis'est écoulé depuis rtn11oi en posstssion pro11isoireju89u'à
la mort de l'ahsent, il ne se trou"e point, etc. !'

TITRE V. - Du marÛIBe.
Art. 12. Au lieu du mot consenti, il faudrait di1·e contracti. •p-
Arl.·15. Ne faut-il pas pourvoir au cas où il n'y aurait ,,. '''
point de parem?
A~L 31 et 32. = 1° Dans le lieu où le mariaee doit ltr_e
cllillti •• , • dtf1ânt lejup-de-pai:r. du lieu où le 111ariafe Jpit lire
célébré.
Suivant l'art. :u du chap. II, le mariage peut~trc célébré
dausla.coau~1une où l'un des deux époux-a son domicilè. Fau-
dra-~il ~lire domicile dans les deux commune~? Et quel sera
celqi dea deux juges-de-paix qu~ connahra de la demande eo
main.-~evée ? li nous semb1e qu'il faudrait que l'élcct,on de
domicile et l'actioo en 1naio-levée eussent lieu où est Je do-
micile du futùr à l'occasion daquel l'oppositioo aurait ét4
formée.
= 2° Dans une matière aussi importante , ne faudrait-il
pnint c111e les degTés de joriitirtion fm.~ent le tribunal ,)'Ar•
OBSERVATfOlU

Toodi.ssemeot et le tribunal d'appel, sauf Pahmiation tla


dé/ai.r?
•p- Art. 36. 1k la contûwation ik la PiDkna; il f'aadnit ajoater
' 85 ou tk ferreur.
liiJ. Art. 37. Mlnu ik la part ik celui tla ipora qui a l'4fe
1'1!1/uis, etc. Cette disposition nous parait d'une rigu~ ex-
tr~me. Un homme majeur et riche épouse une enfant· que
sa famille pauvre sacrifie• sa cupidité; celle enfant s'attache
à l'homme qui. l'a épouaée librement, et cet homme aura le
droit de la répudier, de la laisser malheureuse, dtthonorie,
et aaos état 1
Noua ajoutops que l'article 35 suppose qae la réclamation
ne peut ~tre formée que par celui dei dem époux qui a con-
tracté mariage avant r Age requis par la loi , puisqu'il parle
~e la puberté acquûe par le réclamant de la femme qui a conçu
fMIQlll I't!Po'lue ik la réclamation.

181 Art. 38. Ne faudrait-il pas quelque peine ou amende cou-


tre l'officier public qui anrait marié des mineurs de :aS am,
sana les consentemens exigés par les articles 10, 13 et 14 da
pttsent titre r
,,,_ Art. 42. Par suite de cet article , ne faudrait-il point une
195 disposition qui porte qu'espédition de l'acte de dléhration

sera délivrée ans parties dans les vingt-qua~ .hearea ? De


cette manière l'état des citoyens serait moins à la diac:rétion
des officiers publics.
•p- Art. 43. NorioNtant la pamuion tl'itm contraire, qrd ne u-
n
195 rail point contradictoire CIAH!C celui qui oppo&t: la nulliti. DOQI
semble que le mariage n'existant point, puisque celui c~
lébré est radicalement nul, la posseaaioo d'état, mfme con-
tradictoire avec celui qui a été trompé et qui a supposé l'esia-
teace d'un mariage qui n'existait réellement point, ne peut
devenir un moyen coutre sa réclamation.
Yoyei l'arL suivant , qui veut qu'une pareille union aoit
nulle , m~me à l'égard des enfans qui en sont i.aus , llDS
égard à la poM«!ssion d'état.·
nu TalBUNAL DE .llOUEN. 465
Art. 6~ , 66 , 67 et 68. Le consentement que donne le sis.
~HD
mari au commerce de sa femme n ' est-il pas une autonsa- •
tion sofiisaute pour que celle dernière siste en jugement sur
les actions qui sont la &11ite et l'effet de ce commerce r
Combien de éas où l'on ue peut ex~er, aans les plua grnea
ioconvéuiens, que le mari autorise sa femme, et soit assigné
cenjointement avec elle, &11rtout quand il n'est pas avec elle
en communauté pour son commerce !
Art. 73. Saivant notre ancien droit françaia, cette nallité us
pouvait être opposée par toutes les parties intéressées : en
effet, elle tient au droit public et à l'incapacité absolue de
la femme; ce qui noua fait penser que l'apcien principe était
meilleur et plus conséquent que la disposition clu préaent
article.
Neta. L'impuissance n'est plus rangée au nombre dea
causes qui peuvent donner lieu au divorce. Cependant,
dàna ce caa, le but du mariage est manqué : un des époux
est trompé aussi bien que le vœ11 de la nature , et il noua
semble que l'incapacité naturelle de la part d'un des époux
doit , plus que tout autre motif, opérer la dissolution do ma-
riage. Nous savons que l'allégation d'on pareil motif paraft
immorale , et que tel époux aimera mieux passer sa vie dans
le malheur , que de soumeure à la joatice une dem~de que
l'opinion pobliqae regardera comme honteoae.
•tais ne peut-on pas to11t concilier à cet égard, en atatuant
lflle le divorce pourra être demandé pour incompatibilité
d'humew , aprèa cinq ana c111 jour de la célébration du ·ma·
riage, et quand lea époax n'auront poin~ eu d'enfans?
Cette idée noua parait digne d'être méditée.

TITRE VI. - Du tli«>rce.


Art. 3. Faut-il diviser ou cumuler lea termes du deaxième •h
alinéa f
Nous pensons que les lillicu ou mal)aû traiûmena doi- ne
yent pas toujours auf&re pour prononcer le diYorce, mais
v. 3o
466 • - OBSERVA1'1UNS.

qu'aussi le divorce, suivant les cas, pourrait être pronond


sans qu'il y eôt eu sévices. Te\ homme peut se permellre des
violences , el souvent les époux ne s'en aimeront pas moins
après cet orage domestique ; mais, entre .des ames plus sen-
sibles et dont les passions sont plus raffinées , une suite d'in-
justices et de tracasseries ,. le mépris, l'outrage, sont pires
que des coups, et peuvent suffire. Il faut donc, sur cet objet,
une rédaction plus précise.
ug ' Nous pensons aussi que la disposition du troisième alinéa,
relai if à l'adultère de la femme, doit être réfonné.=t 0 Quelles
~eronl les circonstances qui caractériseront le scandale public
dont parle la loi ? le diyorce n'aura-t-il lieu qu'autant que
la femme sera notoirement affichée pour noe prostituée pu-
blique ?= 2° quelle sera la femme assez mal adroite poar que
le mari puisse avoir des preuves écrites émanées d'elle ?
Quoi donc 1 le mari qui pourrait établir par dea témoins
s6rs , joints à des écrits non suspects de l'amant lui-même ,
ou par un ensemble de preuves certaines 1 que sa femme Tiole
tons ses de'foirs, lui donne m~me des enfans étrangers , sera
contraint de tout souffrir en silence 1 La loi doit-eHe pro-
clamer en principe un tel relAchemenl?
Nous pensons donc que le divorce doit être parement et
simplement autorisé pour adultère ou débauche de la femme,
et qu'il faudrait retrancher ces mots e accomf>t1Rni de Kantla/e
pu/Jlû:, ou prou~ par lks lcrits lmattis tl'Jk.
J67 Àrt. 32. Cette disposition est-elle juste clans ces dea11: eu
déterminés par la loi:= 10 quand it s'agit d'un mari qui a
abandonné sa maison, sa femme et sn tnf01U ; = 2° quand il
•'agit d'un mari qui tient sa concu/Jine dans la maison CGID-
mune?
.. 10- Art. 35 et 36. = 1° li faudrait que, sur )a demande de la
e•:r; femme, le scellé ft\t, dans tous les cas, appose! proTisoire-

.
meot' et que jamais il ne pt\t être levé sans inventaire
CJU après le jugement définitif. '
= 2 • Les contestations stJr cet objet sont trop importantes

------....____ - -------
DU TRIBUNAL DE ROUEN.

poar n'élre poinl portées devant les tribunaux d'arroodâsse-


ment et d'appel+ suivant la marche ordinaire. ,

TITRE VU. - De la tJalerniti.


Art. 8. Suffira-t-il que le désaveu extrajudiciaire soit si- 311
gnilié dans ks huit mois après le retour, ou faudra-t-il
encore que l'action qui doit suivre le désaveu AOÎt intentée
dans le même délai de huit mois ?
S'il suffit que le désaveu soit signifié clans les huit mois, il
faut dire daus quel autre délai l'action doit être intenth, à
peine de déchéance ou nullité du désaveu.

TITRE VIII. - De la puusORce paterneUe.


Art. 2. San~ doule le droit de détention n'a lieu qne contre 37Sel
r • m~
l'en1ant mineur; mais ne faudrait-il pas le dire?

TITRE lX. - De la minoriti, tatelk, etc.


Art. 17. Cet article est-il bien rédigé? Ne faudrait-il pas Jgl
dire : celle déclaration est, à peine de nullite, signée, dam
le pnmier cas, da iUfe-de-pai~, de mn greffiv, et du dé-
clarant; dans le deuxième r.as, du notaire, des deu1: timf)ins
et du déclarant ?
ATt. 3o. D'après cet àrticle et le surplus de la loi, les
pareu.s sont libres de nommer pour tuteur k parent le plu
éloigné comme Je plus proche ; il sembJeraiqUûe cepen~t
qae les charges f1J11ent. proportioonéea au avantagea,. et
qae les tutelles fassent déférées comme les successions. Cet.t e
idée a suggéré l'arLicle 1:14, deusième alioéa,
On dira qoe le pareRt le plus proche peut présenter moins
de garantie et de solvabilité.
Le remède à cela sera que Jea parens restent libres de
no111mer Je tu&eor qu'ils jugeront le plus solide : majs que
celui-ci soit en droit de reporter la tutelle au parens le plq,
proche , sous aa propre garantie, c'est ce qu'on appelait
· 3o.
UB.SERYATIONS

dans quelques pays l'action en condescenû. Cette action n'a-


Yait point lieu entre ceux qui devaient succéder également.
On dira encore que le tuteur est principalement donnt~ à
la personne, et qu'il faut qu'on puisse nommer celui qui est
le plus capable de veiller à la garde et à l'éducation du mi-
neur ; mais, à cet égard, les parens pourront remédier à
to11t, en décidant du üeu où le mineur serait élevé, et de
l'édncalion qu'il y recevrait.
,._ Art. 76 1 2' alinéa. Ne faudrail-il point, à 'ces mots:
contn da curateurs, etc., substituer ceux-ci : par des cu-
ralears ou cummissairu à la successio11 f'
'" Art. 80 et 81. Tout partage dllM l~uel un mineur est in-
tirusi, doit 'Ire fait en justice.
=1° l\laintenant que l'ancienne forme de procéder est réta-
blie, el que les frais de justice, qui n'étaient rien, depuis la
loi de brumaire an 2 , sont redevenus exorbitans , si cet
article du Code est conservé , toute succession modique
dans laquelle se trouvera un mineur, sera absorbée, et quel-
quefois an-delà, par les frais de justice.
Pourquoi cette demande en justice, cetle nomination
d'experts en.justice, celle affirmation en justice, cette for-
mation des lots par les 'experts nommés en justice, ce pro-
cèa-verbal de partage et de délivrance de lots devant notaire,
lorsque les lots .étant soumis au co~seil de famille , et d'ail-
leurs tirés au sort en présence du commis.'laire du Gou\'er-
nement ou d11 juge-de-paix , le tout sans frais, l'intérêt d11
mineur serait parfai1ement conservé?
· =:a" Qui supporter~ tous les frais de justice~ sera-ce Je
mineur seul? sera-ce la cohérie? la loi ne le dit point. Ce-
pendant cette question est importanle. Si le mineur aeul
supporte les frais dans une io6ni1é de cas, la succession sera
nulle pour lui ; si lea frais sont supportés par la cohérie ,
malhear à qui aura one succession à partager avec des mi-
neurs!
Tout aulre partaBe ne peut ltrt qr,u prwûiannel (ut. 81) ;
DV TlllB'11UL DE llOUJtl'(.

c'est-à-dire qu'il faudra ou que le mineur 10it ruiné par les


frais de justice , ou que, pendant douze , quinze aaa~es ,
cba41ue cohéritier ne soit que pos..esseur précaire de sa
propriété, qu'il ne pourra ni augmenter ni améliorer, etc.
Art. 114. Par qui cette nullité du mariage contracté par IÎL10-
h da
le tuteur avec sa pupille, etc. , sera-t-elle proposée, et dans cla.. 3.
quel temps? Yoir les articles 34, 39 et autres du titre V.

OBSEllVATION GÉNÉRALE ET PllÉLI!fINAlllE. ·

Si l'interdiction pour prodigalité n'est plus admise, ne til.11·


da. J.
faudrait-il pas au moios que la famille pàt nom~er un con-
seil à celui doot la prodigalité est extrême et notoire?

TITRE X. - De la majorité et tk l'interdiction.


Art. 11. Cet article ne doit-il pas être rédigé ainsi: LM ''1
faiu tl'im/Jécü/W!, de démence ou tk fureur sont articulés par
écrit, etc.? En laissant l'article td qu'il est, il semble qu'il
n'y aurait que les faits de démence qui devraient être arti-
culés par écrit.
l\Iême observation sur l'article 25. Io'
Art. 13. Par le juse-tk-paix d l'un de ses auesseurs. D'a- 496
près une loi nouvelle les jugea-de-paix ne doivent plus avoir
d'assesseurs.

LIVRE II. - Des hiens, et des.différetµes


modifications de la propriété.
TITRE Ier. - De la distinction tks 6iens.
Art. 5. Sont réputés immeu6lu , par /OU" tkstination, la b.$
animaux; tkstinés à la culture.
= 1.0 Résulte-t-il de Jà que les chevaux, les vaches , les
moutons qui nantissent une ferme, ne puissent être l'objet
d'une ~aisie mobilière ? que la vente forcée de ces animaux
soit assujétie à toutes les formalités prescrites pour la vente
forcée des immeahles? Jamais il n'en fut ainsi.
OBS&RVATIORS

= 20 Quels sont p~ent les aairnaax qui doinnt êl.tt


comic'Mrél comme deatinés à la culture, et jmqu'oà cek
doit-il •'étendre? La yachea, les moatona, les porca , let
cb~vres, q1li ne coatribueat à la cahure que par les engrais
qu'ils procurent, sont-ils immeublesr
=3- Le produit en foin de la récolte d'une prairie est-il
plus immeuble que le produit en blé d'nne terre la&oaraWe?
Les Coins sont one denrée qui , comme toute autre, doit être
dans le commerce des choses mobilières.
ho Att. 8. Lu ffl:oltu pnulanie8 par radnu, d /~ fraw
tk8 ar/Jre8 non encore ruueillû, sontilnmellhlu. N'y aora-t-il
point de distinction entre les récoltes appartenant aà pro-
priétaire et celles appartenant au fermier? Celles-ci seront-
clles insaisiuables jusqu'à ce qu'elles soi.ent coupées, el
qu'elles puissent être clandestinement Tendues ou enleTées
au préjudice do propriélaite, par le fermier débiteur? Dans
certains pays, les récoltes appartenant au fermier, et qui,
dans sa main, ne pouvaient être considérées comme acces-
soires du fonds qui ne lui appartenait point, se partagiaienf
comme meubles dans sa succession , à quelque époque de
l'année que la succession fdt échue: les récoltes, d'aiUears,
s'amobilisaient à une époque détenninée, et pouvaient ~tn
saisies la veille, ce qui assurait les droits do propriétaire, el
prévenait toute vente frauduleuse à son préjudice de la part
de son fermier.
Cet usage avait les plus graads anatagn, el mérite
d'être médité.
551 Art. 17. Jusqu'à ce qu'ils soient mü m place par rou"rier.
Cet article est an moins ohsctlr. V ënl-on dire jusqu'à ce
qu'ils soient employés par l'ouTrier 1 ou setdement jusqu'à
ce qu'ils soient réunis par l'ouvrier sur le chantier de con-
struction?
TITRE II. - De la pleine propriété.
545 Art. 2. Moyennant une jusk i1uhmniti. Si la loi ne porte pu
DV T&lBUNAL DF.. ROUEN.

moyl!l.UUlllt une jwle et préala6k Indemnité, nous retombons


dans tom les abua de l'ancien régime, où l'homme provi-
soirepaen& dépouillé réclamait , pendant toute sa vie , une
indemnité qu'il n'ohlenait jamais. Si cet. article reste tel
qu'il est rédigé, nous ne yoyons plus de garantie pour la
propriété contre les agens du Gounmement.
Art. 19. La loi romaine, au Dig. de flel/Uirendo ruum S&o
àominio, attribuait au propriétaires voisins les iles qui se
formaient dans les fleuves, disposition qui paratt plus équi-
table que cet anicle du Code, et plus digne d'une grande
nation, dont le véritable intélit n'est point d'acquérir des
propridtû nouvelles par préférence am particllliers.
Les édits et déclarations des ci-dnant rois qui attrib11aient
aü domaine les tles des fleuves et rivières navigables n'é-
taient que cl.es lois banales. Ces lois se fondaieqt sur le Cam:
préte:r.te que ces tlea él.aient un accessoire du Oeuve qu'on
regarcl.ait comme appartenant au roi.
= 1° Le·Beun lui-même n'est point un domaine national,
mait une chose publique ; il appirtient à la qatio~ non à
titre de proprié~é, mai• à titre de JC>uveraioeté,
=:a 0 L'tle n'est paa llD accessoire des eaux du fleuve, mais
bien du lit da. Beuve, sur lequel les droita des particuliers
ne sont pu méconnus , lOl'sqcie le fleuve l'abandonne.
=3° Il ne peut guère ae former une tle aaos que le Beuve
s'élargisse aux dépena des terrains voisins; et les ravages
au:squel1 sont expo1éa lea propriétaires de ces terrains doi-
vent le11r faire obtenir les lles qui se fonnent dans le fleuve ,
comme une juste indemnité dea risques qu'ils courent et des
perles qu'ils éprouvent.
Le principe que nous proposons ne porterait aucune at-
teinte à la propriété domaniale des tles que la nation pouède
011 sur lesquelles elle a des litres d'engagement ; mais il
servirait à. tranquilliser les particuliers qw depuis des siè-
cles possèdent des tles dans les fleuves comme véritables
propri4taire1, et que lea agena du domaine ont tQujo11rs
OJISE& YA TIO!d

ves:û, sans pourtant parYenir à les ~poailler de Jeun fuocM.


su Art. 22. Lu propriitairu du foTUb qu'elk a oecuph; il
faut dire, les propriétaires des fonds qu'elle 9Îent occupu.

TITRE Ill. - De 1'1111'/ruit.


''' Art. 18. Sans do11te les arbres arracltû ou briaéa par le
vent ou tout autre accident l>erliront au profit du propriélain
qui sera tma de la remplaca-; l'article semble le supposer,
mais il ne le dit point, et il est euentiel qa.'il le dile.
601 Art. 26. Est-il indispensable de donner caution cle l'am-
fruit d'an immeuble, surtout lorsque l'article 3g porte que
l'umfruit cesse et s'él.eint par l'abus qu'on en peut .fa.ire e.a
dégradant l'objet de l'asufruit ? Celle peine rigoureuse dont
sera menacé l'OIAlfruitier ne donoera-t-elle pas au propri~
taire autant et plm de garanûe qa'une caution? Et commea&
d'ailleurs trouver une caution qllÎ veuille garantir l'admioia-
tration d'un usufruitier qui peul jomr pendut ringt , trente,
quarante années?
••1 Art. 3g. Par la 111orl CÎ#i/e de l'ruufruitier. La mort ciYile
n'emportant point, d'après les nouvelles loia, la peine de con-
fiscation, il semble que l'U.lllfruitdenait se perpétuer j111q11'à
la mort naturelle da conclamnl! aa profit de 1e1 .hâ-itien.
b1 ArL '2· Lorsqu'il eelWlll à la llOlle de la cluw dOld il•
l'usufruit. Pour plus de clarté et de pn!cision ne faaclrait-il
pu dire : " lorsqu'il· consent à la Tellte, 1111« ~ è
• jàuûsanee, de la chose dont il a l'asnfrnit? •
Il n'y a en effet que le con.sentemeot donné ~ la Tente ,
avec transport de jooissauce, qui puÎlle ~tre conaùléne
comme renonciation à J'usufruit. .
En tout il faut prévoir et prévenir les surprise.a qui poar-
raient ~tre faites ou à J'ignorance 011 à la comiaac:e.

LIVRE III.
DISPOsmoNs GÉNÉB..ALES.

Art. 1•. = 1° La pwuance paternelle ne peat, clam m-


DU T&IBV1"AL Dt: R.OU.E?(, (73
can caa , donner des droits à la propriété des hiena des en-
fam. Si elle doit passer .quelquefois dans les mai~ do père ,
ce ne peut être que de ·la manière dont se transmettent or-
dinairement les biens, et non par l'effet de la puiS1aDce pa-
ternelle. L'article ci-dessus, qui rappelle le titre du tutellu,
contient uue erreur manifeste ; car ce titre, art. 5 et 6,
n'accorde pas au père un droit de propriété , mais une sim-
ple jouissance pendant la minorité de ses enfaos.
Le nombre 111 de l'arLicle ci·dessas est à retrancher.
Art. 2. •La loi civile ne recoomtt point le droit de SÜD· ...
71J
" pie occdpation•
." Les biens qoi n'ont jamais eo de mattre, etc. •
Détruire le droit de premier occupant, c'est anéantir en
même temps l'effet de la possession annale, qai a"t"IÛt liea
même vis-à.vis d'un précédent propriétaire.
Ce droit important était consacré par le droit romain;
et il était établi pour toute la France par l'ordonnance
de 1667. . . .
On doit s'emptesser d: supprimer l'article :a, comme bte...
saut les règles du droit commun ; et de reconnattre , dans le
· Code, le droit de premier oécupant, fondé sur une poues-
aion annale, conformément au règles de l'ordonnance
de 1667.
TITRE Ja-. - Du succeuions.
Art. 3. Cette règle était consacrée par l'ancienne- 1'gisla-
tion ; mais il parait préférable de ne faire courir la mort
civile que du jour de l'expiration do délai de la contumace.
Cette disposition produirait des rélOllats beaucoup p)as sim·
pies. S'il survenait au contuma des successions pendant le
délai, il auftirait de dire qu'il en serait ~ à· aon égarct
comme à l'égard des abaeaa. Alors OO ndigerait let .arû':"'
clea .:a6, .:a7 et .:a8 d'après ce principe, et on supprimerai&
les articles 16, 17, 18, 19 et 20 du chap. Il, dont pluaieurs
cameront beaucoup cl'emharru dana l'e:s~cation.
OBSEI\ V A TIO:SS

720 ArL 7. La pr~pliou de sorvie déterminée par les cir-


constances da fait est one disposition vague, et qui offre un
champ trop Ya.ste ao:s contestations et à l'arbitrair~ Les
circonstances ne &traient à coesidérer qu'aulant qu'elles
.seraient détenninaotes, el elles ne peuvent être détermi-
nantes qu'autant qu'elles procureraient la preuve do fait dont
oo not acquérir la connaissance. Or, dès que l'article est
conçu dans l'hypothèse de l'impossibilité de prouver Je fait ,
il n'y a pu lieu de s'arrêter aux circonstances. Les seules
prétomptions qai doinot guider en pa~il cas sont celles
qu'on uommejurü et de jun, telles qu'elles sotll déduites
dans le.a article.a 8, 9, 10 et 11. Oo propose cle &ermiuer
l'ar&icle 7 par ces mots :
Lo priaomption .M ••111Ï. eal dite,.,.;,,,;,. par la force de
l'tfse et du HU, conformhnem au:zi r~lu IUΫUllU.
7ll5 Art. 15. Le nombre 4 de cet article pn§Hale uoe clisposi-
tiou qu'oa ne peut aueoir sur au.cane bue. Les couaaia-
aances de l'art ne s'étendent point jusqu'à déterminer le
nombre de jollf's qui s'est écoulé d~puia la coaceptioo de la
mère jusqu'à la naissance de l'enfant. Il ~t tr~commun de
Yoir des Cemmes se tromper elle...mêmes de vingt-cinq à
trente joors sur l'époque de lear groaseue; commeu& doue
faire uoe supputation aussi exacte que celle qui est e:s:igc!c
ici? Le nombre 2 de l'article eo dit assez pour l'objet que le
législateur doit se proposer; le nombre 4 esl à Tejeter.
ap• Art. 16, 17, 18, 19 ~t llO.
725-
da. 5 Oa renToie , &or ces article• , à l'obaenation c:i - deuus
faite 1111' l'art. S.

1. 1••- CHAPITRE 111. - Sur l'ordre de1111cce11ion1.


1:b. 3- '
La loi d11 17 nivose a •opprimé lu distinctions résultant
de la nat11re et4e 1'origine des biens; elle l, eo ligne colla-
t4rale comme .en ligue directe , admis la repré.1entation à
l'ln6ui, et établi un mode de succéder tel, qu'après ane pre-
• mière division de l'entière succeaion en dea. moitiés, l'mie
DU TRIBUNAL -l>E llOUEN. 4ïi
pour la ligne paternelle , l'autre pour la ligne maternelle ,
il faut,. dans chaque ligne , faire autant de aobdivmons ou
rerentes qu'on est obligé de remonter de degrés, pour trou-
ver la descendance des auteurs du défont, qoi ne sont pu
entre em de la même famille.
Ce mode , emprunté des coutumes de Bretagne et d'An-
jou, en succession• collatérales, pouvait paraître le plus na-
turel, puisqu'il faisait retourner les biens du défunt, dans one
juste proportion ' aux différentes 1ouche1 d'on il• étaient
censés sortis. Il était d'ailleurs pour ellea one sorte de com-
pensation de la perte que leur faisait éprouver l'abolition
des retours de propres; mais il présentait peut-être l'incon-
vénient de morceler trop lea propriétés , et de n'~tre pH
très-approprié à la conaistance d'un grand empire:
Le projet de Code consacre l'abolition des diatinctions nr
la nature et l'origine des biens• et la représentation à l'infini
0

en ligne directe descendantè; ce.qui ne peut é&re qu'approavé.


Il admet, en ce qui concerne le droit auêceuif des ascendana
et des collatéraux, one première division de la succeMion en
deux portions égales, l'une pour la ligne paternelle, l'autre
pour la ligne maternelle. Mais. rejetant toute e11pèce de sub-
division ou refente dans chacone de ces deux lignes , il 1Utri·
bue la portion entière au parent le pins proche, sans s'em-
barrasser si les biens de la succesaion viennent on non de la
' -
branche à laquelle ce parent appartient. En conséciuence sl,
11~r/Ji gratü1, dans la ligne paternelle l'aYeul d11°défunt sul'vlt,
il s'emparera de l'intégralité de la portion déférée à cette ligne,
quoique la plus grande partie , r.t peut-être mêma la totalit&
des biens qui composent la 11access[on, procèdent d• l'estoc
de l'aÎeole. Il en sera de même de celle-ci' st c'est ellf: qui •
survit à l'al'e11l. Il en sera encore ·de m~me en lisne tôllati-
rale, s'il se trouve on descendant de l'on de ces det11: aYeall •
et qu'il n'y en ait pas de l'autre : ce desceridant , .d'après le
projet de Code, s'empa'rera pareillement de toot au prt!jra-
dice de la CamiHe de l'autre aïeul , de laquelle cependant iJ
OllSEA VA TIOl'llS

sera possible que soient encore sortis loua les biens qui aoDl
l'objet du partage.
Un pareil ordre d.e succéder, qui tend à dépouiller des
familles entières pour en enrichir d'autres gratuitement , et
à réunir , sous une seule main , des masses énormes de pro-
priétés, n'acquerra jamais de stahililé; car son premier ef-
fet est d'isoler les individus qui composent la famille , et de
relàcher les liens qui les unissent. Il n'est pas d'ailleurs fuo-
rable à l'agricuhure, en ce que l'homme qui poasède une
trop grande masse de biens territoriaus: , au lieu de s'occuper
du soin de les rendre plus productifs, en confie l'adm,jnislra-
tion à un agent , qui le plus souvent les dégrade et les dété-
riore. Il est surtout impolitique, en ce que l'intérêt de l'État
n'est pas èl'noir quelques citoy.ens es:cessiYement riches, e&
par conséquent beaucoup de pa11vre1, mais d'avo.ir le plus
grand nombre possible de citoyens aiaéa ' surtout dan& la
claae des propriétaires , qui est vc!ritablement celle qui se
rattache le plus à la cité. .
Certes, la distinction des propres, sur laquelle était fondée
l'ancienne législation, serait bien préférable au aystême da
projet de Code, parce qae du moins elle rendait à chacun
ce qui lui appartenait, el donnait an cours moins reuerré à
la transmis:;ion héréditaire des biens lerritoriau:s: noua n'en
provoquerons cependant point le rétabliuement, à cause
des difficultés que produiraient lea remplacemens qui en
étaient la suite nécessaire. Mais noaa dirons qu'il résulte sen-
siblement du parallèle que nous avons fait de la loi du 17 ni-
vose avec le projet de Code, qrJe, si celte loi a donné dans un
estrêine , le projet de Code est tombé clans l'autre , et qu'il
• est on lerme moyen sur lequel on peut établir un boà s1s-
tême de législalion, et qui est à tous égards préférable. Nous
Je faisons consister en ce qui suit :
= 1° En ligne directe descendante , admettre les eufaos
lc!g.i1ime1 par tête, et leurs descendans à droit de repréaeo-
lahon à l'infini et par souche , à succéder, par portioa
D1J TRIBU'lUL DE BOUE~. 477
égale , à lears ascendans , sans distinction de sexe ni de
primogéniture.
= 2° En l;gne directe ascendante, et en ligne collatérale,
séparer d'abord la succession en deux moitiés, l'une pour
la ligne paternelle, l'autre pour la ligne maternelle du dé-
funt.
Sur celle première division sera réglé le droit 111ccessiC
des père et mère d11 défunt, et de leurs descendans.
== 3° Admettre , lorsqu'il ne se trouve ni père, ni mère ,
ni descendans d'eux, une seco'nde division ou refenle, clans
l'une ou l'autre ligne, ù~ chaque moitié en deux autres por-
tions ~gales, l'une pour la branche de l'aïeul, l'autre pour
celle de l'aïeule.
= 4° Déférer cette portion formant le quart du tout an
parent le plus proche dans chacone de ces deux branches ,
s:ins préjudice du partage égal, s'il s'en trouve plusieurs a11
même degré, et sauf la représentàtion dans les cas où elle est
admise.
Dans le cas où le père et la mère d11 défunt ne seraient pu
ensemble survinns, mais seulement l'un d'eux ; comme aussi
lorsqu'il n'y aurait· des descendaos que de l'un ou de l'antre,
la refente n'aurait lieu que dans la ligne où il faudrait remon-
ter an degré de l'aïeul et de l'aïeule pour y trouver des héri;-
tiers.
Et si au degré de l'aYeul et de l'aïeule l'an des dem: se
trouve seul survivant , il ne prend que la part attribuée à
sa branche, qui est du quart de la succession entière ; l'autre
quart appartenant aux descendaos de l'autre aïenl , s'il s'en
trouve, et, à leur défaai, à tout autre parent, le plus proche
de la branche de cet aïeul.
= 5° Restreindre à an seul degré la représentation en
ligne collatérale ; c'est-à-dire, ne l'admettre que dans le cu
seulement où il ne faut remonter que d'un degré pour se
trouver , à l'égard du défunt , au même degré que le parenl
e plus proche.
OBSEaV ATIOftS

= Go Donner à ces b.ues les développemens convenables


et les raccorder avec les autres disposition~ da projet de
Code.
Nous terminerons celle partie par reqiarquer que les sec-
tions 111 et IV, qui sont intitulées: De la succe.ssi.on da du-
,·endam;- De la succusion da ascendans, doivent l'être: Du
droit de sMccitkr des delt:mdans ; - Du droit de nu;citJu tles IU-
cendons, parce qu'on u'y tr~ite pas des succeaaioos des per-
sonnes dont il s'agit, mais au contraire du droit qu'elles ont
de succéder à autrui ; _et que, si on adoptait l'ordre de succé-
der qui vient d'être développé, il faudrait, ~u l'art. ga, 1ab-
stituer au mot ligne le mot /Jranche.

CHAPITRE IV.
755 Art. 55. Si on bisaait aqbaister la récJKtion de l'arlic\e55,
telle qu'elle est, il résulterait de sa premiète dispoaition qae,
àns 'l'hypothèse da c1écà du père de l'euÛpt naturel , qai
ne laisserait aucuns descendans légitimes, mais seulement
ùa ascendana , la portion de cet enfant serail , vis-à-vis de
ceu:-ci t du tien de la IUCCesaÎOD dal père , puisque , a'il eàt
été légitime , il aurait recueilli la totalité : or , cette cliapo-
aiticm est centraclictoire avec la auivJD&e , qui porle qae la
portion de l'enfant naturel est da quart de la succession,
lorsqu'il n'y a ni descendans légitimes , ni ascendans. Il ae-
rait an aarplas ioconftloant que cette portion fàl plu forte
vis.-à-via des uc:euclam dll père de l'enfau\ na\urel que via-
1-via •ea collatéraas. Il est donc n~essaire de déterminer
d'une manière plaa précise la portion que doit avoir l'enfaac
naturel via-à·via des ascadaus du père, lorsqu'ils se trou,.._
ront seuls en concurrence avec lai i et aoos eatimou qae ,
_ . auc1m rapport, elle ne doit pas s'élever aa-delà da
~-rt.

•P- Art. Go. L'optiOD él&blie par cet •ticle parah avoir poar
761
.objet la centenalioa da patrimoine ~s les familles: ce\le
vue serait mieux remplie, si ou donnait à l'héritier légilMDe

.....:o-....._______ -
• • 0
DU TRJBU~AL Dl!: ROUEN.

la faculté d'offrir à l'enfant naturel sa portion légale, non-


sealnnent en argent ou fonds, mais encore en renie cooati:....
Loée el remboursable toatefois et quantes.
Art. 61. Chacooe des parties doit avancer les frais qu'elle lbül.
est obligée de faire , soit en demandant , soit en défendant.
Dans toutes les contestations , la partie qui succombe est
toujours condamnée attx dépens.Le second membre de l'a1"-
ticle 6i , qui appartient d'ailleurs plus à un Code de pro-
cédure qu'à un Code civil, est ici un hors-d'œuvre qui eet
absolument à retrancher.

SECTION Il. - Sur le droil des ear~a• adul1érins ou incealaeax.

La reconnaissance des enfans adultérins ou incestueux par 7&a


les père et mère ' ne doit point être aamise' elle donnerait
lieu à des actions qui causeraient un scandale public. Une re-
connaissance de ce genre est an cas rare , dans leCfUel Je Jé-
gislatem" ooit faire céder l'impulaioa de la justice à l'intérti
des mœars. Il n'y aurait 1ie11 à la pension -riagère que Ion--
que la reconnaissance résulte d'un jugement rendu av une
pmeéd9re criminelle, parce qu'alors la demande de la pen-
sioa n'est plus qu'un acceteoire qai ee peat produire auc1111
effet nuisible: et encore, lorlCJU'on rédigera le Cocl4S pénal,
il sera bon d'esaminer s'il n'est pu plas avantageux à la 10-
ciél~ de jeter on voile impénétrable sur ces sortes de i•Hita ,
que de les divulgu.er par l''clat d'oa procès criminel. No111
pensons que cette section doit être entièrement supprimée ,
et remplacée par un article portant que les enfaos adultérins
ou inceatueux n'ont aucane action~ leur dœf coalre leurs
père el 111ère ou lears hériliera.

SECTION IJI. - De la 1acceHion aus \liens de1 en(an1 nalarel1.

Art. 70 et mi.101U. li résulte de l'article 54 41ue Jes enfans


naturels ue foot pas partie 4e b famille ; d'a,près cela, il ae--
raiL .plus conséquent .de n'acconler .au père et à la aière, et
à leurs deacendans , au lieu d'Wl dt"oit de succéder, q11'uu
48o OBSEB TA 'tlOKS

simple droic de retour dans le cas déterminé par l'article 70


ci-des.ms transcriL Ce droit consisterait dans la révenioo de
la portion légale que l'enfant nalurel aurait eue par l'effet
des disposilious do chapitre IV , section 1.. , mais comine
ce droit de relour laisserait les autres biens de l'enfant natu-
rel vacans, nous pensous qu'il vaut mieux que les pàe et
mère , ou leurs descendaus , recueillent la totalité desdits
biens, non à droit successif, maïa par une• anrihatioa spi-
ciale de la loi.
CBAPITBB V.

Art. 78. J..'aclion en revendication d".hérédité doit ~tre


conservée contre la République comme à l'égard dea par-
ticuliers; mais la saisine qu'elle prend de la succeuion exige
des précaulions plus étendues, parce que, n'ayant de son
chef aucun droit à la chose , elle ne doil être admiae à s'en
emparer qu'à la charge de la rendre intacte, s'il se prâente
en temps utile, des lignagers qui la réclament. Le délai de
la rKlamation est 6:sé à trente ans par les articles 94 el 95,
il nous paraft donc essentiel de placer ici un article addi-
tionnel, portant que la Républicp1e ne pourra vendre, en-
gager ni hypolhéquer les immeubles dont elle se sera fait
envoyer en possession à titre de deshérence, qu'après trente
années révolues, à compter du jour du cUcès de celai a11-
quel ces immeubles appartenaienL

CHAPITRE VI.

711 Art. 81. Lé tuteur doit être admia à accepter une saccea-
IÎon pour son pupille , le curateur pour l'interdit , et il ett
nlk:euaire de le dire sous cet article. Il en doit être de ~me
de la femme, avec l'autorisation de son mari : s'il la refasait,
il faut du moins qu'elle ait le droit de se rendre, de son chef,
héritiùe bénéficiaire ; comme amsi , s'il lui échoit DDe mc:-
ceuion pendant l'abeence de son mari ou dam l'intenalle
de la demande en divorce à la prononciation , elle cloit être
DU TJlillUNAL DE 1.0UEN. 481
admise à accepter cette sut:cesiion, e'n s'y f~isaht aatori9er
par justice. · •
Art. 82. Comment , et par qui se feront cet eu'Qlell et
cette adoption ?.Sans doute par les· ~tiers même; et s'ils ae
sont pas d'accora entre euK, c'est aussi la majori~ d'elllh'e
..
1••

eux qui décidera : il faut que cela soit expliqué. Mai& , s'il
en est9ainsi , il est aonc des cas o•·l'on peut être héritier
malgré soi; ce qui impfüpe c.o ntradiction anc l'artide 79
ci-deeaas '· et n'est pas supportable : a vaut beaucoup miem:
appliquer à l'espèce' de l'articlè 8s', la rigle de l'article 91,
ci-•près, qui est que la part du renonçaiat accrei•e à cen de
ses c~correna qui veulent se porter héritiers.
Art. 85~ L'article 85 , tet qu'il est coaçu , pe11tmre naf-:
tre beaucoup de questions sur la supposition d'intention dont
il parle, et sur la clistinction de• actes d'administration pro-
visoire, d'avec ceux d'adminiatration définiti't'e : il serait
prc!féraltle de ltataer que celui qui est habile à 111ccéder peut ,
111r une simple pétition , se faire aatoriaer en justice, sans at-
arihotion de qaalité d'héritier,· à fai~ lever les sceU~, ~•à
faire tous les acteJ de conaenation , de nneilllD!=e et d'ad-
ministration, qui seroD~ déterminés par l'orclonDaDce du
juge. S'il mettâ.it la main à la· chose,. was s'y être fait préala-
blement aatoriser, ou s'il excédait par ses actës les bornes de
l'âomrisatioa, il serait réputé h~ritier. 'Ce mode, qui est di.-
tinct da bén'6ce d'inftDtaire , et ipi ne l'esclut point , a'a
proa.iit qae de bons effets clans la.pays où: jasqu'ici il a été
eouaage.·.
Si on ne .se détenaine pas à l'adoptett, il noas semble cla
moins qüe' la première pa!'tie de l'article doit être rédigée
... ai111i : •
L 'acceptalion tll tacile d liBalanent prémmle , lllulu lu fois
,,.. r hiritiel' (ait un acte ~l, 'flU lu chose1 1U $f! nlreuHnl plru
odièru.
Art. 94. L'article aurait plus de clarlé et de pr~cision , si 719
on disait:
....
/,of~cullti d'acr~ler au de ripudier uae .tuccui11n "' f11'11CIÎl
par /"11/t uns. • • •
,,. .Art. 121. H serail bon de clé&Dir en quoi on reconaaft
• an• anccession pour ~lie vacaate ; ce qui est facile , en clj..
llftl t vu·auccasion e.rt riputie vacante, lar"lu'aprà lezpirtJ..
llÎJn tlu di/air ""'1'tpltis m la 3' uclima de ce c'/wpitN 1 il ne s'ul
pr;smU penonne pour IA ric/aTIJIJI", • '
CBAPITl\B VII.
1a1 · Art. 13g. 11-con'f'ieoc d'ajouter: à 111oùu q~'iù u
~
,,,,., 11 11ÛÙ1t111I et lu oppo14111.
m Art. 1 53. Se reporter ,, à l'égard cle cet arlicle , au ob-
lf!l'Y&tiooa aar l'arlicle 8o•
•,. Art.. 173. Le MDI de ce& article est olMcar; ou clemasule
• 51 qct'il aoi& r6iigé plu clairemeat; et en tout cat on souwoet à
eealli qui ndigeront ié6nitivemeat le CocJe civil ai. qaeslioa
de 11Toir li, lonqu'un époax qui a ci:>D.,olé en seconde•
nooea a •onn.S à son. aecoDd époux tout ce qae la .loi per-
Ïnettail 4e lui lraa. .ettre , il 01 doia pas lai ~lre inlenli& de
faire., aia prêt-lie• de Sel propre• ear••• ' dea dispoailiou
gratoit11 au prolit·des eafau de l'épous douaaire? Cetce me-
aare 00111 paratt eemmand~ par une sage ptéro1aace.
15, ArL 171 • Sui.,ant. la jurisprudence de plUlieara parlemeaa-,
Jet •entes faites par 80 pàte À. IOD fila Q'étaieot vtlide1
qu'autant qu'il était prâumable que.Je ils l'f'ait par lui-.-me
des moyens 1t1ffiMD1 pour f'aire l'accpisilion, et qu'il appa-
raissait que les deniers de la vente avaient été employû aa
pro6t du père; Sans en deas condi1iou1, l'•cte é&aât r4paté
fraudai eus., et comme tel Anéanti. U eerait cuentï.l de J11
rétablir ici, si "n persistait à autoriser les c9ntrat.s l tilre
onérem: entre le père et les enf.aDB , ou tout autre h•rilier
préaomptif. .
Mais l'expérience a prou1'é que ces précautions 4lai8Ql
clles-na@mea iBSuffisautea pour pn•enir lè1 airintagu illdi-
rect.s Jui se prat~qt1:1ient sons le tilre de vente, parce q"8t
DU Tl\lBUNAL b!. JlOUEl".

larsqo'il se taisait àu pro6l du f>Uc uo emploi quelconque


de deniers postérieurément ao contrat , c'étaiL le plus Io..,..
nnt les 1i~s yroprea qu'<m éaooçait confideotiairemeat
y
Mre c~m de la Tente qui servaient. De là. cle granda roc•
qui obligeaient 4le reclaercber tom les actca de l'aaaüoittr~
ti&n d'DD père de familte, et qui faisaient Dattte le trouille et
ta désanion parmi les enfam.'
Il est à désirer qae ce ma.J. 1oit estirpd daDa aa racine , eo
ÎPlerdi~1u, non paa le.s uaociations légiLiaaes que l'iul.4r4t
du commerce réclame, Dl&Îs tom les Ktes traulatifs de pro-
IN'idté, quoique faitl à titre Qnéreu, qui sarpaueat la quotité
dont la loi permet cl'uan&ager l'iin de ..-.. béritien pré4omp-
tlfa: il n'y a d'exception à faire, qu'à l'égard cles âctea d'ar-
. . .doa faits pov 1ùvenir ans haoio1 d'uo vieillara ou d'wa
t.omllle infirme , Io..qu'ila Q'euéderaieat p.. wae j~all!
me,sare.
Art. 183. Oo a toujo11n fait une diatiaction eatre lea m
8"0AU réparatioae et les réparaûona \M.Cr11iliireac ièa flllje
par rarW:le 178 l'héritier donataire n'e1\ poia& tenu ..,
0

r•pporl~ les fruita d11 cboMI 1Ujèia à rapport', U ne doit


poiai lqi '4tre lenq compte d,. impeue1 occati.oa&- P.ar
JI=•.réparaliona aaufraitières , ai par le• t0enae• répU"-1oQ.t
cioi 100& ae charge de la jo1ii.uance, mail aeuleiMAt de
-=-lle1 provenant de• gresset .r4parations. Il imppr~e de .ré-
talalir ici cette cliatinctioe.
Art. 191. Les dispoaitiGll1 de cet article·soat conformes 170
•• aroit romaiu. Mais au lieu de vermellre la div.jsion de la
c'"'ance àl'1R'et que chaque cohéritier n'•ia nponde que clau
Ja proportion c1e la part qu'il prend ctana la succellioa , ne
serait-il paa mieux de rejeter la di~ion, et d'établir la so-
lidlll'ilé eotre &ou lea cobéri&ier1 , aaaC, ëa cu ù poursuites
contre uo •ul d'entre eux pour le toat , ~D rccoon contre
ebaCIOI dea antres , pro modD ·anohunentï P
Cet uaage eat l'llÇ'1 dao• p\oeieara Coutallle• de Fruce, et
_. ipconte11abl. .ent plus approprié au droit du créanti~r:
31.
08.U.ll VATl ONS

lor~qu 'il fournit, à quelque titre que ce _soit, · un câpibl l


celui qui. en :1 besoin pour l'arrangement de ses affaires, il
.,.>a.qu'un seul débiteor; s'il n'est pas payé, il ,n'a qu'une
:seule-. action à former : pourquoi donc dénaturer aon titre aa
·point de di•iser la dette, et de loi donner autant de pôursuiles
à es:erœr qu'il peut se trouver de cohéritiers dans la sacce.-
sion de son débiteur? Est-ce pour faTorÎler l'ordre établi
·dans les 111ccessions? ·inais cet ordre n'est c~ que pour
'l'intérêt des parèns du défunt , ~t cet intér~t ne doit pu se
·remplir aux dépens du droit d'autrui.
Le droit romain , en cetie ·parlie , porte éTidemment at-
·teinte aux tranaactions sociales; mais il tend en outre l la
· haaue de l'inté~t -de l'argent , qo'il est si essentiel à la
P"osrrité de l'Etat ae·condoire.toajollC'S à la baiae~ Il ést en
effet inconaeatable _que dans le syMme du droi' romain,
l'bomme qui aura besoin d'argent pour ses spéculations
·commerciales ou pour toute autre came, s'en procar~ plas
·difficilement, et toujo~rs à un intér!t plus élevé, que ·dans
·le système de la solidarilé , parce qae, si le capitaliste TOÎt
4111'en cas cie mort cle son débiteur la dette soit diTisible "1tre
"1n grpd nombre c1e cohéritiers, il fera «;airer pour beaa-
;coo; dans le calcul des intél'Ma les emban-as et l'incertihlH
·au recoo.rement intégral de ce qui loi serait d4. L'intfrft
·public se joint donc ici au respect d6 an contrats pciar pft..
férer au systême du droit romain celui de l'indiftsion ealtt
:Jes cohéritiers an regard du créancitr.
_ 11 1 - Art. 211 et 213. Noos. cominencerona par citer un p ...
188 . sage du diSC1>ars préliminaire, qui no~ parait plus appUca-
•ble à cette matière qu'à celle des hypotbèqaes poar IAfllldJe
·il a élé fait. Pose 57 de Uà. in-4•.
• 'On gouverne mal quaad ou gouYerne trop. Ua hcmme
" qui traite avec un aatre ho1D1De doit·ft.re aumtif et sage:
" il doit veiller à son iatc!râ, preoclre les informationa cèa-
'• naables, el oe pas nég~ger ce 41ai est alile. L'ollic:e de
" la loi est de nous protéger coa&œ la Cra.te d'aatnû , mais
DU TRlBU'NAL D.E ROUEN. 4&5
" qon pas de nous dispenser de faire usage de noire propre
" raison •.... Si l'on part de l'idée qu'il faut parer à loul le
cc mal , à tous les abus dont quelques J>ersonnes sont capa-

" hies , tout est perdu. On multipliera œs formes à l'infini ,


cc on n'accor.dera qu'une protection ruineuse au.x citoyens,

" et le remède devieudra pire <JUe le mal. » · ·


.Ces réflexions des' auteurs du Code sont profondes, lu-
mineuses; il semble qu'ils les aient faites exprès pour la ma-
tière qui ~st l'objet de cette section. Nous conv~endrons ce·,
pendant que la rescision pour l~ causes énonc~es en l'arlt-
~le. 211 est juste: il serait en effet ·révoltant que les cit~yens
restas..ent victimes des· œuvres. de: la violence ou de la
surprisè.
L'action re~isoire pour lésion de plus du q~rt .peut en-:
core être bonne à mJntenir, lonque les 101.a ont ét~ .fairs
au nom d'une personne .qui se -trouvait sou~ la puiss.a nce
d'autrui; comme si un tuteur y a stipulé au nom de son
pupille: c'est un moyen de prévenir des fra~s, devenues
cependant assez difliciles par les précautions sur la forme.du
partage établies aux articles 78, 79 et 8Q. .
°}•aii qualid les partages se sont effectués entre majeurs ,
pourquoi admettrait-on la l~ioô dit quart? Elle était consa-
crée par l'ancienne législation; mais nous ne devons y re-
cuei~lir que ce qui' est 11tile à conserver. La rescision pour
lésion du tiers au quart ou d11 411lart au quint pouvait a~oir
quelque apparen~e de raison , lorsque !es droits d'atnesse et
de choisie des lots existaient. .
Aujourcl'~ui qu'ils sont abolis, ~i les cohéritie9 font .d es
lot.s et •e les déc~~nent amiablement, ils devioonent pour
ch~cun d'eux. des lots· de convenanc.e, à l'égard desquels il
ne.doit P~. y avoir lieu à la rescision poar plus ou moins
vi.l.ue. · .
Si les copartageans ne consultent pas la ~011ven~ncc un1-
l11elle; la senle Toie maintenant léiale pour la d.istribulion
de.s lols es•.le tirage au sort ' q11 'o~ peul prescrire' si on l.c
48G C>.15.Ea VA Tl01'1'

juge à propos , de faire deranl le juge-de-paix. Alors rap-


porlez-,..ous-en à l'intér~t personnel de chaque lotissant ; il
fera pliis pour l'égalité des lols que toutes les p'récautiom
qut1 vous voudriez prendre. L'e:rpérience .a fait connattre
que dans l'a~cien_ne législation la plupart des actions de ce
genre n'étaient suggérées que par la mavvaise hùineor, ou
la maie de plaider. Fermez celle porte à la cbicam:. Si
vous voule:t rnainlenir la pai:r entre parens, donnez de li.
1tabilité au:r actes de famille légalement Cairs. l\ien ne le.
rendrait plus incertains que de les faire dépéndre du caprice
on de·s affutions de deux expérts. Nous pensons que la resci-
sion pour lésio~ du .qliart ou de toute autre proportion de
même nature ne doit pu aire admise t da moins ealre
majeuts. ·
Tl1'RE ~·-Pu c01Wentio111 en~·
CBAPITBB Ju.
1117- Art. 16, 17 , 18 et 19.
1119-
IUO- Il Caut etTacer de l'art. 16 ces mols: en nul/al Oii, afin -qae
e&ap-
1111 cet arlicle se trou.-e d'aecord nec les at1. 193 et 19'' aa
projet de Code.
On ptopose d'ajouter à l'art. 17 (infine): mllÜ .,,. 'iaapo-
cilJ ne profite pu à celui 'f"Î 8e ierail rett4a 80 r:autia.
On propose en outre ae refondre les art. 18 et •9 en an
seol , conçu en ces termes : On ne peut en pral, 81lpull:r en
8ân propre nom et 1'â(JllfP" qrJe paur 10i-mhtu. Nimlmoim, aa
peut 1e porter fort pour un tkr8 en promirtant le f flit 4t tt1ut-ci.
Et de 111emplacer l'arL 19 interca1ê dans le préc~cleDt pat
celui-ci: L't!ffrt. de~ promn81! 11st tl'a~r ~ 'f"Î 1.fail
à la place da ~r8 qui M on1t pœ 8bwcnr11 à l't!nffllDllDlt prÎI 11•
son nom. Iùa con.M!qurnce celui 9ui a fait la pl"01rU!$lle tkviLnt
paui/111 tle dom""'I0-1inirlt., lonqu'il 111 peut ranpllr /Mi--""'
l'olJIÏ(Jation.
A~ 3o. Il esf de règle 8ént'ralr qur daftll les obtigatioou
qui ne renferment pas a~ caase , la promesle de payn 'lte
DU 1"R!Bl:iSAL l>i. ROU.E:'(.

wffit pa.s; il faul que J'acte e1prim11 la reconnaissante cl1~ cle-


voir. Si. on y~Ul maintenir celle règle , elle doit ttre piacec
aom l'an. lo.
CHAPITRE' II.

Art. 34. Cette sectie devrait etre.iotitolée: de l'ohliBation


tk lwrer, plat6t que : de l'obliBatwn tk donner; car ce cleroier
mot 9e ~apporte à UD acte de libéraJilé 1 dool il ne peut @tre
qae~lion ici : il est d'ailleurs improprement employé dans
l'arlicle 23, qui n'a a11cau trait aux donàtiona. Il faut donc,
pour éviter là coafusion dans les idées, lui aubstiluer le mot
lwnr, et, par conséquent, rédiger l'article 34 ainsi :
L'di/ï,ation tk 1,·Pnr emporü ulk d1 consenw la close jua-
fll'• la /ÏtJNIÛOa, à peÎIJe de àam""'fU-ilit.frJt1, à "due e1ti-
mation.
Art36 et 37. Dans l'acception commune, les termes de 115~-

.Wbite11rs et de créancier a'appliqueut spécialement à. celui 1139-


••
el H-
qui doit one somme pécuniaire ou une rente , et à celui à 1131
qui ellt;, ~t due: or, si l'iudiridu qui a emprunté de l'argent
venait à le perdre par cas forluit •ou îoi'.ce lllêjeure, sans
'doute l'in'9tion n'est pM de Je d.iapenser de le rendre; il
n'y a que le dépositaire qui, en pareil cas, pourrai~, &Uivanc
les circonatanc:es, ~tre déchargé. L'article 36.doiL avoir pour
oI>;et les choses substantielles,. d non l'argent, q11i n'en est
. - le signe repréaentatif; alors il est à propos de aubslituer
encore ici le mot de "endalr el d'acllçta1r, ou ceu:s: de .cédaul
el de '?°Monna;,,, partout où se rencontllent en cette secLi.on
les 111ot1 de tlibiteur et de cti11neiu.
Il nous reste quelques réffe1ioos à faire sur le fond des ar-
1icles 36 et ~1· ·
D'après le teste de l'article 36, l'obligé n'est tenu ai: la
perte de la cbese par cas îorluil, que du moritent qu'il eat
constitul! en demeure de la livrer. Celle dispositio~ fait·co1n-
preodre qae' quand meme il y aurait' dans lt;. conlrat '
t.,._ J0111' la livraison, la perte .cle la chose qui artiverait
o.BH:a VATIOl'f•
dans l'iDternUe du jour du contrat à celai de respiration du
terme serait pour Je cbmpte de l'acheteur. Cependant, l'ar-
ticle 37 ne rend l'acheteur propriétaire de la chose , 'et ne la
met à ses r.isgues, que de l'instant où elle a dt1 être livrée,
c'est-à-dire à l'époque de °l'expi~ation au lerme de la livrai-
son ; en cet .é\at , il y aurait donc , dans les ventes à terme ,
un espàce de temps plus ou moins long , pendant leq~el b
perte causée par cas fortuit ne serait sur le compte de peF-
sonne ; il faut cependant bien que quelqu'un la supporte, et,
par conséquent, dire qui la supponera.
37
L'article renferme ua autre vice , en ce que, d'ue
parl, il déclare l'obligation parfaite par le seul comeilte.-
menl des parties_, et que, de l'autre, il ne rend celui à qui
la ceuion est faite propriétaire et soumis au rilque9, qae
de l'instant où elle a dà être livrée. Or, s'il eal certain que
l'obligation est parfaite par le seul conaenlemeol, c'est c\Q
jour da contrat qai le l'enferme, que la propriété de la chote
est tranafém, .et que· les r.iaquea doiveat co11UDencer à coa-
rir pour l'achetear, quelle que soit l'époque à Îaquelle eD.
soit eoovenq de faire la; livraison.
Ainsi , · DOUi propeaons la· rédaction clea aniclea 36 et 37
comme il IUit :
Art. 36. L'olJliiallon Je li,,,.. 14 ciao. ut paefoile, /lfl1' #
~l œnu11iemmt du p.arliu contradanta.
' EJlè re11d /'acladelu' ·propriitain, du Jour a. conlral, ~
•n 9u';/ y a/t·terme t:On90IU fJ"ll.1' /11 /ioraüon;. et ~ nad
la /Hrle cawie par ca.r forlw ou foret. majeure ~ au rÏ.lfua ,
à partir da piéme jour, à moüu que àfllll l'a&k , il •'y ail
cl01Ue eontraire.
Art. 37.Si l'o61'8és'ut laiué, par rine inkrpel/ali.onju~
constituer en deme11re de l~ lu chose, de a mome11t , ju-
'l"'à ului de la /if)l'fJÛon , tous ùs' risqua &0"' fH"'r .,,,. fi""'"
f''IVt compte•
uJJ
. Art. 5o. Il est ol!ceaaaire d'espliq11er cet art ide, ie ma-
nière qu'on -·~c"oe s1,
· pour 1a1re
... . co11rœ
. les iatértls f la c1e-
DU TBlBUNAL DE BOU~N.

D)ande doiJ être formée par 11De actioo, 011 s'il suffit qu'elle
le soit par une simple sommatioo , ou interpellatioo extra-
judiciaire ; il peut eocore être bon de déterminer qu'il ne
peu't être demandé que cinq années, comme pour les. arré-
ragea. de rente.
~rt. 62. Ou propose d'ajouter à l'article 62 la dispoaitioo l167
suivante:
3° Lorsqu'ü 1'tlgit d'acta par lai/uels le di/Jiteur plaa et
COllll!l'PC tout ou parlie de M fortune, "'"' k nom d'atnu,
f'OMI' la aorutroire ~ f'OUnuilu tk 1e1 crétMcÎN1.

CHAPITRE III.
Art. 67.• Tout acte do11t l'es:écutiod elt. subordonnée. à 117•
des conditions contrâires am mœur1 011 aux lois doit
être déclaré nnl. o~ ne voit· pu aur qaoi serai•. fondée
une exception à çelle règle gaiéra!e eu faveur cles te.tta-
mens; rien n'eu laiue apercevoir la rais90 : s'il eu est uoe,
il faut l'exprimer, oa supprimer le dernier membre de l'ar-
ticle.
Art. 69. On a omis de .Mcider'en cet article: i/uitljurü, 117'
loraqa'elle est miste. •
ArL 78. Cet article offr~ une équivoque qu'il est facile de 1113
Caire disparahre par une .~,le transposition de mots , ainsi
qu'il suit:
La conditi.on rilolutoin, ul celk '/"Î, lor19•'elle raccom--
plit, rboque l'o/Jlisati.on, etc. ·
Art. $8. L'article 00111 paraitrait raieux con~, s'il élait
rédigé en ces termes : •
ll en UI tÙ mime, IÎ runetJa chiuu ·proœisel PÏmt à f'é-.
rir , . ou ne peul plw bu /Ûlrie par tou&e au&re came que le
fait du créancier.
Si loldM tkus 1onl -péria 1uet;e11iHment, le tlJ/Jile11r doit fH'1"
le PFÛ! de "1/e 'l"i a péri la. tlenlière, à uaoios qtie par l'ac-
cord le chois n'ait ét6 'déléré ·au créincier.

490 OBS.ER VA l'JOllS

. •p· ArL ror. Si on veut ae conforiner à ce que prescrit le


uoS..
et droit commun, il faut râiiger l'article .en sens intenc,
•.alS et dire :
La ,..,,,,. de la dette foile ,,.r ,. crtttnCÎl:I' particul~
à l'un du codibüeura aolidoiru ne libère pœ lei Olltni; llHft
m ce cœ il ne """' plw r~piter la ddü que didudion fllÏû
de la part Je celui auquel il a fait la remise.
uao Art. 112. Le premier membre de l'ar&icle est inintelligi-
Lle•. Si on Yeat dire que ce qui est divisible par la nal•re de
l'obligation ul indivisible dans l'csécution ,' cette règle n'est
pas exacte. Toutes les obligations qui consistent dao.s des
paiemens et livraisons partiels et successifs ou simultanés an
choix do débiteur; sont très-e&tainemeot dMsible1 par leur
:aature 1 .tans leur objet et dan& leur eiécntioa. On ne doit
aooe pas faire une règle géoétâle dd'indinsibililé de l'exécu-
tion d'une obligation , qui peut ~tre ii vüible entre le créan-
cier et Je débiteur. Le premier membre de l'article est au
surplus très-inutile à conserYer. Quant an ·surplus nous nous
référons à nos observations sur l'article 191 du projet de
c~. .
.,..
uag
ArL 1 :i3. l..es étoffes, les denrées, et la plapan des aa&rea
-8archantlisea, ae CODaument par l'auge. Le d4faat de li-
vraison pirut occaaioner à l'acheleur une r,rte .bïen supé-
rieure à l'intérêt de leur prix :u taux de la loi, e& l'indem-
nité de celle perle doit êlre entière. o~ conçoit îacilemcot
la première·p3rlie de l'article, la seconde a besoin d'e:spli-
cation. Jusque là, !il nous semble qu'on doit en retrancher
Ctll mots: ou d'une chose qui se consume par l'usage.
Art. 126. Au lieu de ces mots: saufleurncoursentreeu:Jï, il se·
rai& pluà conforme au véritable sens de l'article de dire: sa/
ltur ~COU!'$ eontrc celui qul a commis la con/rlJl)entlon, Oii e11tre
1u21 a'il était insol~ahle. ?tlais si on adoptait ce que noGS nons
Mt snr la solia:rrité entré cohéritier~, il faudrait se horner à
rayer ~s mots, pour l~r port d pottion •

- ' .
DU ·ra1BV:IAL na l\OUE:"I.

CBA.PITBB 1V.
Art. ui, ....,.,,.. alintJa. La distinct~ 3 cle la toaditi~n 11J'
rélola1oire comprend deas eu &réa - clilTére111 qdi ne cloi•ent
pu 4tre coaCondas ici ; car lar1 eft'ela ~I ahsolumeni con-
il traires: l'an de œs eu, ·préTa par l'art. 78,- est celai oà one
oblig~tiou est réToquée par l'aceompliuemenr d'uoe eondi-
ttoa indépendante do fait des parties; l'autre, exprimé en
l'art. 79, e.tt celui oit la condition résolotoîre est so~-en­
teaclae daas l'~ce, où l'une des parties ne satisfait point
de sa part à son eagagement~ Au premier cas, l'obligation
est incontestablement éteinte ; au second, elle ne l'est pas
à J'cfg:ard de celai qui a enl'reint les clàoses du contrat, qui
étaient pour loi obligatoires. n est clone indispensable de
te1treindre ta disposition de l'art. 128 ci~ctessas au tenl cas
cle l'art. 78, en disant des obligations :
Elle1 1'iteipent encore par fef{et de la corulilion mellllbire,
qui a été expliquée en l'art. 78 du pri1ent titre. ,
Art. 130. Les principes du droit exigent qu'on ajoute à l'ar- un
tiele ane seconde exception , conçue dans les terines sai•ans :
Ou lonqu'•n n'•fait'l"'f1C9'1Ü.terune •/Jlipti'on natumk, pour
ltuplelk la loi n'accordait aucuiu action.
Art. 1lb. D vaut mit!'lll etre no peu moins concis el se i"ell- 1a3t
4i'e plus clait-.
Poor riotelligence ae cet article on doit dire :
Le .,..._, peur itre Mla/Jk, doit hn fait par celui,,.,.; m
prupriitaire de la chlJu Joruth, à &n de liWratioa , et t'tlptll>le
tl'llliiur , ...j la ocrptiom ri-aprù.
Art. 133. Puisqu'il ae s'agit pas dans l'article d'un corps liitL
certain ,. maïa aoiquement d'une somme d'lrgent , dont la
•oW!ilé e•t et~me ' commeat ftrifier si le mancier ra
cbtU'ommk ori non ? Il faut sobstitœr am der.iiers mots a.
l'artide, eem-ei, '1f'Ï l'a repe.,fe Txmnefoi. ·
Arr. 13J. Si le ~bitear a livré 11ne autre choie l la pied
de cette qu'il devait, ta p~omplion naturdle est que cela
elar
raO
1.14
et s'est fait qne par une conTention dirogato1re à h ·pre-
OBSE:ft VATl ONS

mière, el dool l'accomplissement est parfait par la livraison ;


alors , polfl' maintenir le créancier dans la posaeasion de cette
chose, d~ même que .,our garantir le débiteur de l'actioa.
eu délivrance de celle pt'imitivement convenue, il n'est pa•_
nécessaire de rechercher si la chose livrée a été ou non con-
sommée•. Il n'y a qu'un cas d'exception à prévoir, c'est ce-
lui où la chose substituée serait d'une valeur tellement in-
férieure ou supérieure à l'autre ' qu'il y ait lieu de supposer
le dol ou l'erreur de fait. Noua proposons la rédaction du
s~cood membre de l'article en ce1.tc.r mea:
LorSl/Île k criandu. a "41' tk ion Jil>ilevr 11ne clton à la
place tk celle 9ui lui étaiJ. due, ll n'y a pa8- lio à ripililion tle
pari et d'autre, à moiM 914'il ne 1oil èlll/Jli qu~i/ y ail eu dol ou
IUl'prile. Nèanmoüu, 1i la chou appurtaait à..1111 tien, il ,,..i
la réclamer, puunu que k créancier' n'ua llil (JIU àUpoU aciant
la r«lamolian.
D11T. IL (S•CT. r.. ).-De l'impul1li• dei fÙ-·

:ÎÏ .Noua proposom, pour compléter les règles sur l'imputa-


u 1 tion des paiemem, de placer,. aom l'art. 149, les art. aclcli-
tionnela suivaoa :
ArL Si un ~/Jitt:ur ~ f'!ll' le mJ111e conlrlll ,11e1 111n/Jlo
d du immeul>lu dont le pri~ ;,,il dUlincl ; el 1'iJ en tlélèBw
une parlÜ, sans disipatian. à run th su criaae'Ïq's, rimputa-
tÜJn tk la somme Ji/epie se fait d'tÙlorJ sur le p7Û • moJ>le ,
el 1ul>siàiairem111t sur celui tk l'i11111VU1Je.
A;t. Dans le ~ où la dili1a1Wn utf ait.e à pbuietfrs cfflln-
cùrs, dont lu uns aimt une hypotliègue ,,,,. Z:ipiml!u6le
•' lu autres soimt simplement ~hirofrapluiiru, fimp~tation à
•u,
tlJfaut ~ tlaïpatiOn .se /ail pour les h1potAitaÎf'U sur le pn.
J.fimm.Jle, lor"lue par'l'acle tkrliliptima..leul'Ay~
ut, rûnvie: d P""" l~ ~"°'"4iru, ,,,,. le prü À ,,__
ile , sOllf rst:O'lll'S sur h résMlM th r.hofue p'IÜ, k r;a iciéanl.
Ara. Si l'hypotllhjru n'efl fHU ri.ww!e, 011 s'ill. 11111t tau
.
c11ifoBraphairu, l'impulation se fait 1ur le pris 4 m~le d
~

.....__
DU TRIBUNAL DE l\OUEN. 4g3
"tf! /'Îmrneu/Jh dam la pràpàrtÎOn fÙ! èhOf/Ue maÎlce. Jl t!ll l!JI de
mime dans le cœ où ils 1ont tow hypathicairu ; 10it qu'ü y ait
·-ou non _ré1U9e d'hypothtqw.
Art. Lmque le prb; de la l1l!1lte dv mtJUble et de l'immf!U-
blo1'ut ptu dis"tinct dam le contrat, le déli1at.aire qui y a inti- ·
·rit peut requérir la 11entilation , à r effet de l'application dM rlglu
pricédenta. Daru cc cœ, ia f1entilation •'opère au:r; frais tk ce-
./Mi qui la retjuiut.

Art. ·1So et 151.-ll ne soffiLpas de .parler en -ces· articles


· d'ofl'rea réellea , il fa~t déterminer leur caractère , et: par
conséquent ajouter à l'article 150 une disposition portant :
Lu of/ru ne 1ont·riellu qu'autant qu'elle11ont accompa1niu
d't%hü.iition,
ArL 153. Il serait bon d'ajouter à cet article: ut1
Nianmoimlucodi/Jimsruolidairu, etlucautiDna, 3t1Ïtqu'ellu
&aimt JO/Jdairu ou non, peul1elll, pour la M1reti·tk leUI'• tlroita,
faire difenua "" tlépaiilaire. tk la M>mme·etm1ipit, th la rè.-
.ll'Uttre au di6iteur.
Art. 155. En cet artic1e , au.lieu- des mots : e:urta" conlre nu
:lea tûra, ou doit dire:· l!l/ID'Ce1' au pNjiulir.e tlu tien.
Art. i6p. On ·propose de mettre à la saïte- de cet artiCle u74
celui-ci :
1,a aullnitulion d''llll nauw.U ~ ne 'produit aucun
·1:,,..ment-à la 1i11UllÏ4!& "du tli/Jilnr principal et tlu ~
-lio111, lorMt•'il 1 a aulJrogation aui tlroita ik l'anckn crionr:ier.
Art.· 165. Cette d~ia.ition ne parait gaa e'l:acte ; èlle lai.. •p- la
serait à penser qu'une délégation pourrait s"opérer sans le ~;::
,,,_ .
:concours du cr-naer , ce qui. ne doit• •
pas etre. :a• el
u 7s
Nous proposons celle- ci ~
Lo dJ/itf'llion tJI fade f'tll' l.efuef un délMeur en con1~
'IUI a11Ü't1 , letpHl 1'~ en 1a plat:e eri11en ·le créancier, ;qui

l'1Jccep~; _ ·
Art. 166. Nous proposons, sous cet article, uh article ad- 1276
ditionnel , conçu en ctt tennes :
eas1a "A TlU!"I
Du 111omen# fW /11 dé/;1Q/iM fd fl"lfaiû plM' 14 m.-.
tlrl f.;t du Jilé(JfW , tk l'ollifelioq fl» tliUgifi d IÙ l'""9'-
üzJio11 du criancier , ului-ci est rifH"é 14isi de la l'OIMUt flCÏ
"" ut r ohjct "" rupecl da mhz11cier• du dil4Jont•
..,s Art. 179. Cet article reaferme.un con&re-aen1 i pour le
détruire , il faut remplacer lts mots : que cehd-ci, par ees
mota : qu le tli/Jiteur.
••n ArL 182. Pour l'intelligence de cet art~Je, il y a aae
transposition de mots à faire comme il suit :
Ce/Mi '/flÎ a-paré MM ti6 9"' étllÎI ie Jnil étante ptr Io
~alion ru peut pilu, au préjudice des -tien , ~
la tNonœ dont il 11'0 ,.U.t opiré Io compuualÎlm.

SECl'ION VII. -De l'ellÛnelion ou de la perle de la eh- dae.

Les articlea 36 et 37, aectiau Jn, de mame que lu articles


tErara-qui se reucoutrent tlaDI lea eectioaa suivantes , sur le.1
pertes camées par cas fortuit 011 force majeure,. doiYenL •tre
retirés des se8lioa1 où ila sa trouffllt , et replaeés avec les
modi6cations dont ils sont sosceplibles dau la secûoa VII.
11.eal, en oŒet , lMia11Coup mieo1 è nanir-dam un seal ca-
dre tous les éléaeas ie .....Ille mlière ' que de la Jai....
clMed.U.és da.. difl'c!fentea aectioas , op il serait r.,rès-dUlcile
de les trouver. 1

Il .ea à cWsirer auasi qaie l'oa ceaucn ane secllou parli-


cali~re à la mali.ère dea nM'egatiom, qai•oe parait pu noir
é" trait'e dus le projet de Code. Les mbrogatiom INI clï.
linguent en •uJ.rog1ti.ooa eonve.ntiouell~ 1 légale• et judi-
ciaires. Ellea\prétentenl soaveat des 41UtltÎOD1 importante.ac
il est e11enûel de tracer lea règlea géuérale1 qui doiftllt en
faciliter la solution.
Art. 192. Il serait préférable de récliger la seconde diapo-
sition de l'article ai111i: Il T o do r:riGW à N1,,,,J . . . . .
la œuiora juàü:iaire ne procure point la tlicllal"fle tI. M .,....
"'1iRû ,,.,. t:orp. • • • • . • '
Art. 196. On demande Ja 111ppr-ioa da .-co...t .......
de- cet at&icle, en. se référanl à ce 41llÏ a été ellpliq8' • W..
tlu $Wae64ÎMU , cba~ VII , aectioa, V • el à te qai sera dia
SOUi Je titre IÙ /a HOÙ.

CHAPITRE V.

Art. 210. La seconde disposition de l'article 210 eat à re- JJ•t


traacher, comme implidtefllent comprise daos la première ,
et d'ailleurs comme te:iluellemeat exprimée en l'article 232 i
mais il ut néce~ire 411'QP détermioe ici quelle foi on doit
avoir, à.cUf.ua de titre, au copies colbtionaées par un c)f&..
cier pqbJic 1 en présence des parties. Q"itl ~..ai la collaaio.a. a
été faite ea leur absence ? feroat-elles preuves ? Si elles SODt
anciennea, quelle ancienneté faut-il pour qu'eUes soient
probantes?
A11. :a~8. D ui euentiel de subllitu.er à cea mota: à meins su 7
f'I" "' t.n.r, ceux-ci.: à moiru qu. la 6U/Jst1114U tk " tih; e~
de terminer le second membre d~ l'article par ces espre.-iopa :
à moW file fÎllûntÏOD d'y ~ Af IOÎf C~ r.r;-
primée.
Ara. 229. La réclactioQ de ce& article e~ manifestement 13JI
vicieu.sé. l>'ailleUfl ou ne doit pu 1Qtebar1er 111 loia de pré-.
caatio111 iautiles. L'inteatiou de. réparer la uallilé .i:ua acie
comporte nécasairem,ent la volon'é de lui donqer 1'~11-
tion. La dernière pattie de l'arlicle est à w11ger. On prG-
pose de la rédiger en c~ lermes :
L' f!CÜ conjinlUIJif•••• , • Si l'(UÛ confinni ut rodicalancnt
nul, il n'est point "'1lülé par l~ecû confirmatif, à moins 9ue ce-
111i-ci 1!/éno~• ÙI t:OMllWtlllt:I rl. la mdlili du.premier, a.,et; ~'in-
*""°" tle la répant".
Lu "8/es étahliu ou fR'k'de~ arlieù -~ d' a.illeurs appli-
eahlu au:1' acta confirmatifs.
Ara. a3a. Lon de 4 r6daclioit cle l'orc\onnanc:t de 1667, ,3,,
où lei règles de ceue se~ tion ont d~ paisées , • oo Crane:., qui
4. .nl. le tau fiaé par elle, repraeotaieot une valeur pl111
qae do~ble cJe ceUe qu'il• rep~sen&ent •ojoUTd'hui. Si on
OJLSEBV.ATIOKS

vent MÛvre la même proportion , on devrait donc Bever ce


taus: an moins à 200 Cranes. Maïa nous pensons, qa'eu égard
à Ja corruption actuelle des mœurs, qui augmente le danger
des preuves testimoniales , il vaut mieux bi&ser les choses
tellea qu'elles étaient réglées sur ce point par l'ordomwace
d• 1667.
1J'9 Art. 24"'1. Oo connatt en droit trois sortes de pRsoinp-
li.ona'; 1"'minü, juri1, jurû tl de jure.
La section III ne distingue po"1t,.la simple prélomption
légale, qui-se détroit pir la preuve contraire, de la pr~ômp­
tion furia e~ Je jure. contre laquelle aucune preu..e n'est ad'-
IRÎ*~ Cette distinction.doit être établie.
La dé6niti~n nous parahrait plus e:ucte, si elle était ren-
aae en ces termes :
La pré"""PtÏDn ut la coruéquence qru fOll tire d'un ou de plu-
1ieunfalü certailu , ~,,,,. ,.:,.W,. ù la connaiuanu d'u fait in-
ttrtain.
li at tlms •fll'la de prûompti«u, l'Ûru liBak, l'aulre ; ...

1150
ArL 2('1. •·La pr&omption légale est, etc•••••••••
1JSJ Art. 245~· La première partie ae l'article Jaime l'e.prit da
juge am goiae et lion opinion dans le vagae: il faut lui"don-
ner ml point d'appui. Nous allons t!cher de remplir ce bat,
en proposant une rédaction qui corresponde d'ailleurs nec
celle que nous &TODI préaeptée l ta place ae l'article 241,
V oie~ celle qu~ noua croyons deYoir être subatita& à l'p&ï-
cle 245:
J,.a prélthnptlon jutlicùlîre •t œlà qui u fomee dt.ml la COlll-
t:i8nœ rJ. mtlfÏ4lrat , par la conPictinn ÏnJbn• f'tle ào faib
corulanl il ~ la f1bili rlu jail &ar kfiul il IU#tlÙ ...,. ju-
Bonmt.
Il ne àbil IUhrMlln dœu la cont6.'n.i.on àu faib illllieatifi,
9ue Ja fai111 ·~ 1 pricû, clain !t unif01'lllD, et "-- k
taS 1n1ltmtmt où /11 loi otlmd·/a prwPe uab"mDniok , à moÎlll
9ut /'acte 111! :rolt impri~ Je f ratk ou de àol.

~-- .. -
DU Tl\mUNAL DE ROUEN •

•~t. :z48. Une partie peut, de son propre mouftment, 1Hl


.4"ecoanatlre, soit à l'audience, soit lors de son interrogatoire
SDI' faits et articles, la ·vérité a•on fait sur lequel elle n'est

.pas iaterrogée ; on ne doit donc P,llS restreindre la confe&-


.aioo judiciaire au cas seulement où l'aveu concerne un fait
sur lequel la partie est interrogée.
Nous proposons la rédaction IUÎ.vante :
La confuaüm judiciaire ut fafleu 9u'u,., parli1 a parlé, d~
IVlnl. le juee., d'un fait Jou ü a dlJnna acte; ou f<Mtl fait
dan8 des acta de proc/du,., sipifih.
Art. 251. Lonque la confession judiciaire est fait~ clans /6itl.
un acte de procédure signifié , elle est consignée par écrit ;
ainai, il n'est 'pu nécessaire qu'il en ait été demandé acte
pour qu'elle aoit stable. Cet acte n'est utile que pour les con-
feuiom verbales qui se passent devant le juge; mais l'article
248 ne r.econaah celles-ci v•lablea que lorsque le juge en a
donné acte. Le nombre premier de l'article 251 est donc,
sous toua les rapporta, à retrancher.
Art. 253. Cet article pn!sente un aouble sens qu'il faut •r
1317
fi:w:er; car il exprime que la partie appelée poar répondre à
un interrogatoire mr faits et articles ne peut uiger au-
cune affirmation ;adiciaire, tout aussi b1eo qu'il signifie q•'il
n'en peut ~tre nigé d'elle. On propose de remplacer cet ar-
ticle par celui-ci :
L'affirmation judiciaire , ou plllt4t k llrmt!nl de /IJ pPl'tle
'lui ut aprlil rur répontlN à un ~ire. mrfaits d ar-
tic/a. ,., peut hr1 ai/Jé.
Art. 255. Cet arti.cle doit recevoir l'exception suivante : 1351
Elle peut nJamaoüu ltre tliferée à l'héritier, pour 1af0ir I' ü
n'a pœ cpaÏuàliœ tlu fait ou de la dette de ion auûur.
ArL 25g et26o. L'article:a5g offre eocoreune équivoque, 15&,_
1364
en ce que ces derniers mots: tk celk9u'ü aja;ie, se rappor-
tent tout aussi bien au demandeur qu'au défendeur; mais il
renferme un autre vice qui est commun à. l'article suivant,
en ce que ces deux articles ne parlent que de l'affirmation
v. 32
4s8 OB$El\VATIO~S
référée, tandis que les règles qu;ils contiennent doivent
s'appliquer ég:ilemeot à l'affirmation déférée. L'article 25g
doi~dooc être supprimé, et remplacé par un autre, portant:
Lorsqu'une aifirm<Jtion judiciain a éU reçue à la riquûi-
lion tk l'u1ie des parties, nul n'est nce<>able à en ~BlW' la
fausseté.
Et l'article 260 doit être réformé en cea termes:
L'aflirmatitm, suù qu'elle ait éti difirie, soit 9u'eJk 11ù été
nifirée' ne peut plus '"e réiloquée , lor19ue r atlHrsain a ~­
claré ltre prit à la faire.
1369 Arl. :,65. On demande si la limitation dont parle l'article
en sa seconde disposition doit se faire avant, ou si, au con-
traire, elle ne doit se faire qu'après l'affirmation. L'un et
l'autre cas présentent dea inconvéniens: il paratt néanmoins
plus convenable que cette réduction ait lieu nant l'aiürma-
tioo; mais. il {aut s'expliquer sur ce point dans l'article.

TITRE III.
• 317 Art. 11. Cet article est susceptible de plu.sieurs diatinctions.
S'il s'agit d'une somme d'argent que le créancier.ait teC$11e
de bonne foi, celw qw l'a paytie mal à P:"'OPO•, ae doit avoir
que son recours contre le véritable débiteur , llll'&oot si la
réclamation ne suit p.u de très-prè11 le paiement; car c'était
au payeur d'e:s:aminer avant d'agir, et non au créancier ft.UÎ,
ne recevant que ce qui lui est dll, peut afoir raison c1e croire
que lea choses ne se pas.sent ainsi que par UJ1 arrangement
qui lui est étranger. Il est d'ailleurs vraisemblable que, c1ana
l'intervalle du paiement à la réclamali<ln, s'il eal cle plaaiears
';'l'lÏB , le créancier. qui aura reçu de bonne foi d'~ tien le
remboursement d'une créance ·légitime aura d~ de la
somme ; et alors il n'est pas juste que la faute de ceJw qui a
payé le mette dans l'embarras pour la restitution. U ne
serait pas plus équitable d'ordonner ceUe realitatioa, ai,
dans )'intervalle du paiement à la réclamation le véritaWe
Îlébiteur était devenu insôlvable. '
DU TlllBUNAL Dl! ROUEN.

S'il s'agit d1un corps certain, et que le créancier l'ait éga-


!ement reçu de bonne foi , il faut distinguer le cas où il est
encore en la possession du créancier à l'époque de la récla-
mation, et celui où il n) est plus; s'il est i!ncore dans la
main clu créancier, on peut admettre qu'il soit tenu de le
restituer ; s'il en a, au contraire, disposé au profit d'on tiers,
il ne doit pas y avoir lieu à restitution. Ces différens pointa
de difficulté aoivent ffre tésolas dans Je Code.
Art. 20. L'etception contenue au quatrième alinéa de 131'
t 'article commençant par ces mots : la rupon1a/Jiliti cr'-Jasru,
est principalement juste pour les instituteurs et les artisans,
et cepenc!ant ils n'y sont pas compris: elle ne l'est pas au-
tant à l'égard des père et tnère d'enCans mineur&; car, s'ils
ne réparent point civilement les dommages que leurs enfans
auront c;ausés, qui en répondra? Nous ne nous attacherons
pas néanmoins à la réfdter à leur respect; mais nous la com..-
battrons à l'égard des maitres et dei commettans.
En effet, si un propriétaire fait abattre on arbre de haut
jet, et que ses préposés le Cassent tomber sur le b!liment du
voisin , il est clair que , soit qu'il en ait élé surveillant ou
non, ~oit qu'il ait été présent ou absent, il doit en ré-
pondre.
Qu'un cultivateur envoie son charretier C'oncluire une
voiture de denrées à Ja ville, et que Je charretier fasse,
aans néceuité , passer sa voit~e sur une pièce de terre en-
semencée, le maftre n'aura pu empfcher le déHt; il ne doit
cependant pas moins le réparer civilement.
Qu'un cocher, aliant chercher son mahre, blesse quel-
qu'an par sa faute , le maftre doit pareillement subvenir au
bleué.
Et cependant, dans ces din'éreris cas , les mattres et eom-
mettans ' a'après ~ sens de l'exception contenue en l'article,
ne seraient nullement responsables. Oo pourrait citer mille
autres exemples dans lesquels les matlres et les commettans
doiye11t ftre responsables; mais c'en est auez poar Caire
32.
500 OBSERV ATJON'S

sentir qu'ils doivent l't!lre d:uis tous les cas où il s'agit de


dommages causés par leurs domestiques et préposés dans les
fooctioas auxquelles ils les emploient, puisque c'est le ser-
vice dont ils profilent qui eo est la c:mse; ils doiveof, d'ail-
leurs, s'imputer d'avoir doon~leur confiance à~des homme•
maladroits ou imprudens• .
Noire opinion est donc que, dans l'exception du qua-
trième alinéa, les instituteurs et les artisans doi~ent prendre
la place des mattres et des commettans; et qu'à l'égard. de
ceux-ci ils doivent être retirés de l'arlicle 20, et classâ à
la suite , dans un article séparé , portant :
Lu maitres et commeUans. 1ont séniralemenl ruponstJ/Jles du
dommagu causé• par leurs àomutÛ/uu et pripoais, daru lu
fonction& ~uella ils hs ont. maployél.

TITRE IV. - De la contraink par corpa.


,.
2060 Art. 1er. 7° Celle disposition ne nous paratt pas assez
étendue ; elle devrait êtr.e ainsi conçue :
7° Pour la repréieatation du ch~s co,yiéu à. la gartk tlei
.~uutru. commwaires et 1ardien1, non-seulemenl centre leun
perwnnu , J1UJÜ encore contre tow ceu~ 9ui auraiml participe
t111U connaiuance de cawe, à l'enlnement du c'/wsu saisia ou
r
siquestrhs , MJnS préju.dice de action criminelle.
ao6a 1•.
_Suite de l'art. 9° Celle disposition est e.aentielle pour
les pays oil l'usage est de donner les biens à cheptel ; maïa
elle est insuOisante' pour les pays où cet mage n'est pu ad-
mis. Il arrive quelquefois, clans cem:-ci, qu'un fermier qui
n'a rien à perdre eolèft , avant aucune saisie, _tous ses
meubles, bestiaux et récoltes , qw sont , ce qu.' on appel.Je,
les oamps de la ferme , pour mettre le propriétaire dans
l'impossibilité de faire le recouvrement de aoa fenaase.
Celle fraude doit ~tre prévue ; el il nous semble qu'il eat à
propos d'intercaler -dans le nombre 9 de l'article, imm~­
te~ent avant les mots: à moins qu'i'ls ne j11sl{fient, l'aadilioo
suavanle:
DU TR.lBUNAL DE. ROUE.N. 501

Et encore contre les jermiers qui enl~ent frauduleuSOMnt la


inàjeure partie des namps de la ferme.
Art. 8. La clisposilion contenue en l'article 8 est trop ri- 2068
·goureuse; elle n'est pas en harmonie avec les vrais prin- ·
cipes. Il est possible que , sur l'opposition, il soit donné des
·moyens qui Cassent absolument tomber le jugement de con-
·trainte par corps ; pourquoi en précipiter lre:r.écutjon ? Il
n'y a poiat d'urgence à empri.sonner un·homme en matière
civile ; il suffit à l'intéret du poursuivant de lui permettre
d'employer ce'genre de contrainte, après que la consomma-
tion des épreuves judiciaires aura garanti la nécessité de la
mesure. Consacrer la disposition de l'article, ce serait même
donner ouverture , contre le requérant, à une action en
dommages-in~tets très-considérables, si, en définilif, le ju-
gement de contrainte se trouvait anéanti. Il vaut mieu:r. rem-
placer l'article 8 par le suivant:
Le i"lemmt qui prononce la contrainte par C01'f>' en 1111l1Ü'!.
cWile n'ut point ez,lculoire par p1'09Üion; nianmoiru, s'il a été
mis à ez.kution 090nt tl'ltre c11"'1rd d'opposition ou d'appel,·;/
n'y a pas lieu à l'élfRWÙsement dU dét.en11 pendant la no1M't!lle
irutruclion.
TITRE V. - Du cautionnement.
Art. 11. Il n'est pas naturel que la caution .puisse être 2014

poursuivie , si la nigligence que le créancier a mise à discu-


ter les biens qui lui ont été indiqués est évidemment la cause
qui l'empêche d'être payé par le ·prinëipal débiteur. Il est
vrai que l'article 11 renferme un tempérament qui suppose
que la caution pouvait elle-même prévenir l'insolvabilité.
·Mais cette faculté n'est exprimée que par les mols: 'aùtsi
·'f"'il ttra dit ci-aprù•
. Ces espressious sont trop vagueS. Elles fout naitre une
incertitude embarrassante , surtout quand on voit que les
articles de la même section qui suivent le 11• ne se raua-
cheot 11allement à l'objet que celui-ci laisse indéterminé.
502 OISSEBVATIO~.S
Il parait que c'est à l'article 18, seconde section, qu'il
éaut recourir pour trouver le complément de l'article 11.
Mais l'article 18 ne joslitie pas la règle tracée en l'article
que nous cliacutona, surtout quand on considère que l'a'l"-
ticle g oblige la caution à avancer au créancier les îraia cle
la discussion du principal débiteur. Il serait, en effet, bien
extraordinaire que la caution, après avoir fait cette umce
au créancier, fl\t encore obligée de supporter l'événement
ae l'imolnbilit.é' que le défaut de poanoites aurait aeal oc-
caaiooé.
Nou pensons que l'article 11 doit être remplacé p1r ce-
lui-ci :
· Le crioncier 'I,,; a nqlip tk ~r lu li,,. f"Ï lui onl ilé
irulûpd1 perd k droit tk poursui11re la cimlÎOll, IÎ ultc MB'll-
Benre ut la cau.st: manifnk fUÎ l'empkllll tk trouw, daa le
principal tli6iuur, tk.s rusourcu 111ffisantu pour .se rt!mplir tJt
sa critlnct:.
:aull Art. 1g. Il ne doit point êtr• nécessaire q11'il ait ét4 fait
des polll'SUitea coutre la caution qai a payé, pour qu'elle
use de recoura coutre ses cofidéjU1Beur1. ]A prévoyance pea&
la déterminer à rembourser la créance, et même à ae faire
subroger aux droits du créancier. Alors rien oe doit •'oppo-
a
ser ce qu'elle exerce les mêmes poonuites que lui. soaa la
déducliQn cependant, en cas d'insolvahiité .lu principal dé-
biteur, de la part et portion qu'elle doit supporter elle-
même .en qualité de co6déjuaseur Tis.-à-via des aatrea cau-
tions. Le dernier membre de l'article est à retrancher.
ArL 2 5. Il arrive quelquefois, dans le cour• des traD1aclÏOD1
privées, que l'un des contractaus t'oblige de founaM- une c_.
tion dans tel lemps, sans aatre e:rplication: il est donc ne!~
sair~ de dire qu'en ce cas, comme au caa de l'art. 25, J. c:a...
tion doit être solvable, et domiciliée dana l'arroadillementd.a
domiciJeducréa'ncier; etdansl'arl. 25 mfme, aalieudeclire:
dam le lieu où tille doit être donnie, il faut , pc)ar plus de faciliM,
dire: """8 l'arl'Olltliuement du lia où elle doit âre "fll&
DU TRJ"UNAI.. DE ROUEN. 5o3
Art. Jo. Il y a dans cet article une erreur manifeste ,· il ne
s'agit, pour la réparer, que d'en retrancher la négation 1
c'est-à dire, le mol ~.

TITRES VI ET vn. - Sur les hypothèques. li•.l-


tit 18.
Nous ne nous livrerons point à une discuuion cle liétail
sur les articles qui composent les titres VI et VII du présent
èode, parce que les défectuosités que nous avons cru y aper-
cevoir, appartiennent plus au fond , sur lecÎuel on veut éle-
ver un nouvel édifice hypothécaire, qu'aus parties intégrantes
qui le composenL
La matière des hypothèques est, sans contredit, la plu.a
importante de toutes celles qui doiveiit entrer dans la com...
. positio~ d'un Code civil : elle intéresse. la forlane mobilière
et immobilière de tous les citoyeus , et elle est celle à la...
quelle toutes les transactions sociales se rattachent.
Suivant la ~anière dont elle ~era traitée , elle donnera
la vie et le mouvement ~u crédit public et particulier, ou elle
en sera le tombeau.
Depuis plus d'un siècle on ~st à la recherche de la vérita•
ble pierre de touche en cette partie. On a cru l'avoir saisie ,
lors de la promulgation de l'édit de 1711. Celte loi fut UD fa-
nal qui devait être retu avec d'autant plus d'empres8ement ,
qu'on se trouvait alors dans an état complet d'obscurité.
Mais on a soutenu que , s'il garantissait de 'quelques maa::..
vais pas, sa lueur p!le et décevante étaitfoin d'éclairer 8W' les
principaux dangers qu'avaient à co111"ir ceux qui étaient obli-
gés de traiter avec des hommes astucieux et de mauvaise
foi.
La convention nation~e fut particulièrement frappée de
celte idée : en conséguence, elle produisit, à la fin de 1.1 ses-
.iiion, un .C~de hypothécaire sur d'autres bases que celles de
l'édit de 1771. Quoiqu'il renferm~t quelques germes féconds,
il dut ~lre mal accueilli , parce qu'iJ était environné de tant
de forme& et de difficultés d'exéc~tion, que le bien qu.'il pré•

• --
5o4 OBSERYATIONS

senlait ne valait pas les peines et les frais qu'il ea deorait


cot\ter pour !'.obtenir.
Tom les intérêts, toutes les convenances, y étaient évi-
demment sacrifiés au génie de la fiscalité.
Aussi ce Code , décrété le 9 messidor an 3 , fui suspendu
dans-son exécution, l'année suivante. Cette suspension a
duré trois années, pendant lesquelles il a été soumis à l'eu-
men de plusieu~ commissions qai se sont succédées au Corps-
Législatit. .
Le ri.saltat de cet eumen ' suivi des discaasions les plaa
approfondies, tant au conseil des Cinq-Cents q11'à celai dea
Anciens, a été l'abrogation du Code du 9 meuicfor, et sou
remplacement par un autre ea date du 11 bru.maire au 1 ,
qai est celui qui régit mainfenant les !Zamactions so-
ciales.
Aprèa qu'une matière a été aaasi long-temps élaborée que
celle des hypothèques , il serait inutile de chercher clans les
ressources de l'imagination, les élémeos d'un syat~e neuf;
il faut se résoudre à opter entre le projet de Cocle civil , qui
est calqué sur l'ait de 1771, et le régime établi par la loi
da 11 brumaire , ttui es(la substance épurée da Code db 9
messidor. •
Pour faire an chois: éclairé , il est néceuaire de mer Je bat
qu'on doit se proposer dans le régime des hypothèque..
N oas nous] p~rmeltrons , à ce sujet , une réftes:ion prB.i-
minaire.
La France est agricole autant que commerçanf.e ; tes ca-
pitaux doivent y être sagemeàt distribu~s entre le commerce
et l'agriculture.
Le commerce attirera toujours un grand nombre de capi-
taux à lui , par l'appM du gain ; et bientbt il les aLsorberait
tou, au détriment de l'agriculture, ai l'infwiorité da llm&-
fice dans les traités sur immeubles n'était compeuée par la
facilité et la solidité du placement.
- Les traités 1111" immeubles renferment .dem partiea clia-

-..__----a.~-
DU TRIBUNAL DE aoVE!'i. 5o5
ûnctes : .les mutations de biens territoriaus: , et la. comtita-
tion sur hypothèque des capitaus: mobiliers.
Le but à remplir dans un ftgime hypo&hécaire est donc
de procurer à ce double genre de transactions , la plu.s grande
aolidité , sans en altérer l'essence , Di en embarrauer la
forme. ·
Ce .n'est qu'à ce&te condition qo'il se présentera un con...,
cours d'acquéreurs sof1i.sant pour Caire remonter le pris: des
biens territoriaux à sa véritable hauteur, et que le capitaliste
consentira à verser dans les mains du propriétaire quelques
parties de son actif pour le p_rogrès et l'!lJDélioration de
l'agricuhure.
n est très-bien de dire qu'on homme qui traite"av~c un
autre doit etre attentif et sage ; qu'il doit veiller à son in-
térêt , prendre les informatiom convenables , et ne pas né-
gliger ce qui est utile. (Discoun pf"iliminain, poBe 57 tk l'id.
r"n-40.)
Mais_ on dé6e le pl,os profond législateur de bAtir aucun
systême hypothécaire sur un semblable teste.
Il ne suffit pas, en effet, d'apporter de la prévoyance
dans la conduite de ses aft"aires ; il faut , do moins pour les
actes les plu importans de la société, avoir encore la possi-
bilité d'éviter d'âre surpris; et en cela l'office de la loi est
bien plua de dODDer à notre discernement les 'moyens de
prévenir la fraude , q~ de nous prot.é ger cofre. elle , lors-
qu'elle est comommée.
Dans le· commerce, on a pour garantie le nom, l'honneur
et la réputation du négociant aqquel on fournit des capi:-
taux , et sartoat l'intérêt de la conaenation de son crédit ,
qui ne lui perme\ pas d'abuser de la confiance qu'on lui
donne.
Mais dans les traités d'immeablea , on n'a aucune de ces
.données ; et il est presque toujours impossible , principale-
ment clana lei grande1 villea, d'en acqûrir par aoi-mble
5oG 08Sf:& VA TIOl'IS

sur la mor~té et l'état de la forlune- de celui nec lequel on


conlracte.
La loi doit donc 7 aoppléet' d'ane tnanière eficace et
prompte; eu, si elle n'otl're tfDe des demi-précautions, oa IÎ
elle environne les sèretc!a qu'elle présenle, de fonoes trop
compliquées , elle aura manqué le but.
Ceci posé ., comparons les deux sys~mes sous le double
r~pport des actes translatifs de pro prié lé, et du placemeo&
dea capitam: mobiliers; et ao111 conoatlrom bient6t lequel
des deu remplit le mieux sou objet, el offre le plus cl'ano-
tages.
La base du projet de Code civil, en ce qui concerne les
actes traiislatifs de propriété, est le rétablissement des lellres
cle ra66calion, que l'édit de 1771 donnait à l'acquéreur d'un
immeuble la faculté de requérir, pour purger cd immeuble
des hypothèques dont il pouvait être grevé.
1i1. 11- La forme de l'obtention de ces Jeures consiste , de la part
e:i :~ de l'acquéreur, à déposer au greffe du tribiinal de la situa lion
des biens vendus, one expédition en forme du contrat de
vente, et à dénoncer, dans les dix jours, l'acte de dép6l au
'fendeur, avec sommation d'élire domicile dans la commune
oà est le siége du tribunal.
Le greflier qui a reçu le dépôt est tenu d'afficher' dans les
trois jours , sur un tableau placé dans l'auditoire , un exlraiL
da contrat, co111enant les noms el qualités da vendeur el de
l'acheteur, la lésignation de l'immeuble vendu, le prix el les
conditions de la vente, etc. Cet extrait doit rester affiché l'es-
pace de treis rnois, pendant lesquels il ne peut ~lre e~pédié à
l'acquéreur dea lettres .te ratification. Ce élélai l!ll accordé
en fueor '1e1 cr&ncien du Yendeur, pour qu'ils aienl le
lempa de lormer·leun oppositions. Ceux des créanciers flot
ont des hypothèques out la faculté d'enchérir et de saren-
c:hé~ir pendant .Jea lroii moia ; el , à l'upiralion de ce
terme , le dernier. eoc~risaeur demeure . adjudic:aUire c1e
plein droit, ..
Cepenclanl 011 donne à l'acquéreur le moyen de cooaer-
ver l'immeuble, en faisaat, dane les dis jours, la déclara-
tion aa greffe de le reteoil' pour le m~me pris, c'est-Mire,
eo le payant suivant la valeur à laquelle l'a porté l~ plua
haole enchère , el en dénonçant, dam dis autres jours ,
celte déclaration au dernier enchérisaear : Je tout à peine
de déchéance.
Emuite l'acquéreur, oa l'eochériueur qOi lai a 111ccédé,
1e fait remettre par le greffier an certi6cat qui constate le
c1ép6t du conlrat·, el son expoaiaion par extrait pendant le
temps presctiL Le conservateur des hypothèques appose
aur ce cert.iicat son oüa daté da jour q11'il lui a été remia; et
dans les dia: jo!UI de la date de ce f1Îla , le conservateur ex-
pédie les leurea de ratification. Ellea soot remiaea au greO'e-
du tribunal , CJ1'i est tenu de nommer chaque moia un jug~
rapporteur des lettrea de ratification , lequel tst chargé cle-
les sceller.
S'il n'y a pu d'opposition, les leuree sont 1cellétt pare-
ment et simplement: maïa dans le eu contraire , le scea•
n'y est apposé qu'à la charge des oppolÎtiooa, et alora vien-
nent les formalités de la collocation i aar quoi noua remar-
querons seulement que l'acquéreur oe peut former aacune-
demande contre son vendeur, soit à fin de maio-levie cla
oppositions, soir à fin d'être libéré du pris. de son coatra&."
qu'aprè1 quarante joUl'I, à compter du jour da eceaa dea
lettres.
Du reate, si l'acquéreur a payé le pris de aoa acqü&ioa ,.
sans avoir eu préalablement reCOUl'l! aus. lettres de ra&ilca-
don , les cr:éa11ciera qui avaient des hypolhèqae• antérieure1.
au contrat de vente ont contre lai la •Oie cle.aaiaie réeU. et.:
de la vente judiciaire pour ee remplir dD mootaat de le.-
créances. Mail aaui , poar dcigager l'acqa4reat de ce aaaa-
nis pas , on lui donne la reaaource da dQaiuem•t , qui . .
telle , qa'•u moyen qu'il abandonne 1- totalité tle l'im111e1>-
hle qu'il a acquis et du prix qu'il en a payé aa ytQC)ear, et
5o8 O&SEB VAT!O!'iS

ponrro qÎJ'il paie en outre les frais que le déla~ment oc-


tasionne, il esl absolument liré d'affaire.
1i1.1&- Le projet de Code civil. en ce qui touche le placement
di. '· sur immeubles des capitaux mobiliers , ne fournit aoèUJI
moyen au p~teur de co~nattre les hypothèques cloilt les
biens de l'acquéreur sont maculés ; mais si le prêteur ue
craint pas de confier sa fortune à l'incertîtwle des événe-
meos , le projet lui indique les précauûons qu•a peut pren-
dre pour que l'immeuble affecté à aa créance ne pme pas
clam une autre main en exemption de son droit · hypo-
thécaire.
En ce point, le projet de Code se borne à donner au c~an­
cier la fatuité de former opposition au bureau des· hypo-
thèques, à l'effet d'être colloqué suivant son rang, lors des
lettrea de ratification q1li pourront être p~ sur le contrat
cle vente de l'immeuble qui lui est hypothéqué, ou d'apr~ la
vente judiciaire que lui-même ou tout autre créancier hypo-
thécaire a le droit de poursuivre.
Cea sortes d'oppositions dorent cinq ans ; et sans doute
l'intention des rédacteurs a fté de dire qu'à celte époque elles
pe11vent être renouvelées.
Elles n'ont d'effet que sar les immeubles aimés dans l'ar-
rondissement du bureau oà élles sont faites: il n'est point
IM!cessaire d'y énoncer le titre ni le montant de la créance ;
ellea se font aos mains du conse"afeur, par un exploit con-
tenant les noms et qualilés du créancier et du débiteur, avec
élection de domicile dans le lieu de la situation du bureau.
Le consenateur les inscrit sur ~ registre • et elles y ro-
tent ensevelies jusqu'à ce que la vente. volontaire ou forcc!e de
l'immeuble ·hypothéqué fa11e connaitre au créancier Je sort
qae sa cn!ance doit sabir.
Telle est la contezture da plan trad dans le ~ouveaa pro-
jet de Code civil~
liL ••· · Opposons-loi le plan de la loi du 1 1 br11maire ID 7 ; il ne
sera pas loag à c1écrire.
DU TB.lBUNAL DE ROUEN. 5og
l..a base du régime établi par cette loi , p~nr les mutations
d'immeubles et pour la conse"ation des .droits h):pothé-
.caires , est unifor~e ; c'eat la publicité des contrats transla-
tifs de propriété, et des actes constitutifs d'hypolhèque.
Chaque acquéreur fait transcrire son contrat au bureau de
la situation de l'immçuble vend11.1 chaque créancier fait in-
scrire son titre au bureau de la situation de l'immeuble affecté
à sa·créance.
. Le c~rnte.ar des hypolhèquea, outre les regÎlttes de
traoac;riptioo et d'imcripûon, tient an livre de raison, à
l'aide duquel il découvre à l'instant le nom et la qualité da
propriétaire acloel ; il aperçoit d'un coup d'œil ~oatet les
charges qui existent sur sa propriété; et la p~blicité s'ac-
quiert par les certi&~ats , en due forme, qu'il délivre à toute
réquisition, sous sa responsabilité, da nom du Téritable pro-
pmlaire , de la ailuation-et des chargea de l'immeuble qu'il
veut aliéner ou hypothéquer. ·
L'effet de la transcription est que, du moment qu'eHe
est faite, l'acquéreur devient propriétaire incommutable, Sàns
pouvoir jamais être trogblé pour cames postérieures ~ cette
méme transcription , ni , fuod notandum , pour des caaaea
antérieureJ dont la connaiseance l~i aurait été dérobée.
L'effet de l'inscription est d'assigner au créancier le rang
inv~riable qu'il doit tenir, et de lui donner la certilnde què,
sur l'immeuble qui lui est engagé, iJ ne sera préféré par au-
cun autre créancier que celui qu'il a sa à f1111ance être inscrit
antérieuremeoi à lui.
La. description du plan de la loi da 11 brumaire est
faite.
Quoi ! dira.,-t-on , les élémens da régime établi par cette
lui sont réduiu à un teJ point de simplicité; leur combinaison
doDne des résultats aussi efficaces; et cependant toua les jo~rs
.celte, loi fait natlre des difficultés imprévues. Sans doute elle
doit eu· occasioner; c'est la suite nécessaire da p8:153ge d'un
ancien ordre de· choses à un nod.veau , el la. conséquence de
510 OBSEBVATIONS

l'amalgame des hypothèques d'ancienne origiae. avec eellu


de nolivelle création.
Maïa le nombre dea hypothèques crUes aoua rempire clea
pr~entes lois, et qui seules en ce moment cament quel-
f.fUll! embattu, va tous les joara décroiuant; elles finiront
par a'~eiodre. Alors le Tégime de la loi du 11 brumaire,
dégagé c1e tout ce qui hli est étranger , restera tel que noaJ
l'avons dépeint. Lorsqu'on veut poser les fondemens d'aae
légialation durable, il ne faat pas se laiMer re'baler·peT quel-
ques inconvéniens pauagers; c'est au choix des :malériam
les plus propres à faire un ouvrage solide qu'on floit prin-
cipalement s'attacher.
n suffirait peut~re du rapprochement qae nous venona
de faire du systême clu projel de Code civil , avec celui cle \a
loi du 11 brumaire, pour mettre cbacnb en état a' opter.
Nous croyons néanmoins devoir entrer dans quelques dé-
veloppemens, pour justifier la préférence qui, sous tous le.s
rapporta, nous parait devoir ~tre accordée à Ja loi du 11 bru-
maire, sur le projet de Code.
Dans le syst~me du projet de Code , il est manifeste qae
l'individu qui a en 'nie l'acquisition d'on immeuble n'a aocuae
voie pour CODnatlre s'il eltÏsle des droits réels OD hypothé-
caires sur l'objet qui fixe ses regards; il l'achète sans savoir
ce flU'il fait. On suppose qu'il ne le paiera pas sans avoir
pris des lettres de rati§cation.
Alors elles vont le tratoer de d~ais en d.&is , et le con-
stituer dans des formalités dont la moindre omission lui fera
manquer l'etl'ef:- Il sera six mois en cet état ; et , s'il s'é-
lève des questions sur quelques pointa , il aura à soutenir des
procès qui le tiendront en échec pendant des années.
Que tout soit en règle, il aura à craindre les enchères et
sureaclaères des créanciers opposans, qui Tiendront loi en-
lever son marché , à moins qu'il ne consente à en ~lettr le
prix à an taeI auquel ses facultH ne lui permettront qae t~
difficilement d'atteindre; et le plus sonttnt H n~ le pourra
DU 'flllBUNAL DE l\OUEN. 511
pas , parce qûe, pour se diriger dans cette ·conjoncture, il
aura été obligé de s'abandonner aolt gens de pratique, qwi
auronl comommé la totalité ou la plus grande partie de son
aisance.
Ainsi il aura réuni ses capitaux pour les convertir en im-
meables; il croira , en prenant des lettres de ratification,
avoir fai& une acqoisiûon solide: point do tout; il sera écon-
duit par des enchérisseurs, et il n'aura fait qoe des frais en
pure perte. En dernière analyse, il se trouvera n'uoir .rien
acquis; et il faudra qu'il se mellre à la recherche d'autres
immeuble& successivement, jusqu'à ce qu'il parvienne à faire
purger son contrat d'hypoJhèques, sans ~tre, évincé par les
enchéri1t1eors et aurenchériueors.
Et c'est là ce qu'on nous propose de rétablir pour faci-
liter les transmissions d'immeublea , et garantir l'exécution
des contrats.
L'acquéreur, il est vrai, s'il est dégoàté par l'insuccès
d'un premier ou d'on second essai , aura do moins conservé
ses capitaux; et c'est en cela que se remarque le beau c6té
do Code.
Mais envisageons-le sous une autre face, et nous allons
bientôt nous convaincre que l'espèce de sàreté qui est offerte
à cet égard, n'est qu'un vain simulacre dont la plupar~ des
acheteurs ne peuvent pas s'aider.
En général, le propriétaire qui vend son bien, ne a'y dé..:.
termine que po1ir faire de se>n capital un emploi plus avan-
tageux, dont il ne veut p~s laisser échapper l'occasion, ou
pour satisfaire à des engagement qoi le pressent. Si l'acqué·
reur exige la formalité préalable des lettres de ratification,
le marché ne se concluera pas, parce que le veudeur a' aura
pas Je temps d'attendre, 011 même aara u~ intérêt secret
d'éluder ceUe formalité. Alors celui-ci préférera de diapo-
ser de son immeuble au profit d'un awre qui .l ai en doaner,a
moins , par le défaut de sàreté. De.là , la baiue clu prix de1
512 OUERVATJONS

immeubles', et les expropriations fréquentes des acquéreurs,


avec perle de leur capital.
Mais, objectera-t•on, si l'acquéreur perd son capital,
pourquoi n'employait-il pas les moyens que le Code lui don-
~ait de le garanlir? Fort bien. Mais, si ces moyens sont tels,
qu'ils empêchent de traiter, 011 obligent de le faire SUIS y
avoir recours, très-~ertainement c'est comme s'il n'en don-
nait aucun. Il est donc nai de dire que cette prétendue ga-
rantie offerte pn le projet de Code n'est, dans le fait, en
beaucoup de circomtances, qu'une pure .illusion.
L'espérience a fait connaitre que dans le temps où l'édit
de 17p était c:n vigueur, il faisait avorter uo grand nombre
de transactions immobilières , et que la plupart de celles qui
ae concluaient , se formaient sans que les contra~ de vente
fussent revêtus du sceau des lettres de ratification , à u.ue
des obstacles résultant de la position du vendeur 011 de celle
de l'acheteur. Aussi rien n'était plus commun q11e de voir
dans ces temps la ruine d'un acquéreur consommée par des
évictions qui survenaie11t après quinze ou vingt am de pot-
aession paisible.
Il en était de même de cet homme qui , par son ~vail et
son économie , était parvenu à amasser an capiraJ plus 011
moins fort.
Il voulait ie··placer solidement, -afin de se pro~r ane
ressource certaine pour un Age plus avancé ; il le conatituait
hypothécairemeot aux main.t d'on particulier, qui l11i offrait
pour garantie une mUR d;immeubles plus que suffisante ,
en apparence, pour en répondre. Vaine précaution : la loi
ne lui avait donné a11cun moyen de connaftre les charp
e:icist.antei sur ces immeubles ; leur valeur était déjà absor.l>ie
par dee hypothèques antérieures. Le moment de la déconfi-
ture arrivait ; son unique espérance lui était ravie ; son capi-
tal était perd11; il. avait à lutter à la fois, dlllls sa Yieilleue ,
contre. les infirmités e& la misère.
Cé tableau n'est point chargé ; on citerait mille exemples
•u TRIBUNAL na BOUAN. 513
c1e ee genre arri.és aoas le règne cle l'édit de 1771.. Combh!n
donc on a d6. se féliciter de le voir anéanti , et remplacé par
un régime aaasi simple dans son exécution que grand dan1
1e1 réaaltats !
Aujourd'hui quiconque veut acheter une propri~é fon.-
cière , qbiconque veut constit11er an capital sur immeubles ,
trouve , dans ce l'~me , tout ce qu'il peut désirer pour la
aa\reté de SQn opéra&ion.
S'agit-il de. l'acqllÎIÏtion d'un immeable, celai qui se la
propoae va cou,alter lea registres pablics : a'il ne ttouve pu
d'inscriptions, ii traite avec confiallce , et donne un plua
haut prix.qu'il ne ferait s'il lai restait de jmtes sujets d'in-
quiétude. &iste-t-il des charges i.mcritea , il oiTr~ le même
pris, parce qu'il trouve les ldmes •etéa en sei chargeant
de payer en diminution ·de ce priii: , à l'acquit du vendeur, le
montaut dea inscriptions, ai miens n'aime celui-ci en procu-
rer de sa pa~ la main-levée.
S'agit-il de la consitntion d'11n capital sur immeubles ,
même reeours aux regiltrea publica, J11ême solidité dans le
placemenL Celui qui se rendra débi~r ne snrprendra plua
la cba6-ace da créancier ; car il ne pourra plus lui donner
une garantie chimérique. Le capitaliste qui sera certain du
recouvrement dea avances qq'il fera au propriétaire , lui
livrera ses fonda à un intérêt d'autant plus modique, qu'il
aura plu de certitude de· n'être exposé à aucun danger;
alon, le caltivateur trouvera cle véritables ressources pour
se livrer à l'~lioration oa au défrichement des terres,
et à toutea lea spéculations tavorablea au progrès de l'agri-
culture.
Outre ces heureus: râultata , il en eat un aolre non moins
e11eatiel pour la fortaoe pabli41Ue; c'eat qa'inclépendamDlent
de ce que le Tréaor national aura à percevoir, à chaqae mu-
tation , des droita plu t'orta, à raiaoa de la hauase néceasaire
des bieu tcrritoriam: , cea droits se reproduiront à l'iDfini
par la multiplicité des traités de loate espèce aur immenblea,
v. 33
qui natrra de 1a facilit~ et de la soliditt Je te1 .Orle.. de coa-
trau:
1i1.11- Qaelq11npersonnes ont pani craiadre que la publicité del
r•. '0 transactions immo~ilières ne fût une nouveauté daagere119e

poar le c~l.
D'abm-d, ce n'est point 1111e noo'Yea~. Chez lu l\omaim,
on plaçait dans un champ une pierre sur laquelle on granit
le nom du propriétaire , et la·s.omme à laquelle se montaie11t
les eogagemena qui frappaient sur sa propriété.
De nos jours, en Prusse , il ae tient des registres de t0'9s
• les trait~ d'immeubles auxquels chacun a le droit de recou-
rir annt 'de contracler.
Les aaaettrs du Code hypollu~caire da 9 messiMr aa 3
l'avaient environ!M cle Connes qoi ea 4Mfigaraient le îona , et
qai l'dbt fait rejder; mais la nation sera enven em rec~
naissante, un jour, d'noir oaturalilé en France l'idée pro-
fonde de la publicité des hypothèques, qui est Je type de la
loi du 11 brumaire an 7.
En second lieu , ce serait une nouYeaaté , qu'elle ne pnt
âre dangereu.se pour le crédit.
A quelle espèce de s:rédit, en effet, pourrait-e&le naire ?
Ce n'est pas ail erédit public ; car il est prouvé qu'dle
do~ra aux tf'aosactioos un lllounmeat qui .amBiorera les
reuues da Tré!IOI' national.
Ce n'est pas au ct"édit des propriétaires; car il at incon-
testable que, lorique le régime actuel sera rendu à loute a
pureté, ils trouveront· à faire des emprunte avec plus de fa-
cilité et à meilleur compte qu'ils ne l'aient jamais fait.
Ce o 'est pas au crédit des commerçaos; car l'effet n«e.-
saire de ce régime étant de Caire baiùer l'intér~t de l'argent
:111 regard de la propriété, ceu~ bai.ase fera naturellement
r~11er dans le commerce ua nombre de capitam •Oia-t
ffOUr f'alimeoter jet m@me la baiue de J'intérà de l'argent,
41ai s'établira en faveur de la propriété, étendra iatmmqaa-
bh!ment sou influel\Ce jusque sur l~ c;,...merce.

D
-- --.
au T&IBU~AL Dit BOUE~. 515
11 eat, en fait de c~t , une vérité que •ous no.us gante;_
r~ bieu 4e méconnaitre: c'e•t que le commerce e.t l~adua­
lrie aer.tept hienlbl paralyf!is, si .le crédil du commerçant
était mesar.t sw la nleu~ dl aoa f.Ctif a~ rvomen' qu'il em-
pru11te. X. publicité du bil~ de l'holQme ~i e$t dans le ~
J:0\1111 de HS opérations commerciales ferail mani(uer toat
1
à coup Ica plua beUea spécalatiow, les établisaemena les
pb11 utiles.
n n'a eat pu ainai cle la publicité de• chargea de la pro-
priitcS, parc.e que le proprié~re a'a paade raiao8' légitiniea
d'emprunter aa-clelà de ce qu'il possède , e.t qae celai qm
couwe d'emprunts jusqu'à son dernier arpeat de terre· est
wa fc>a .W. llC raiae.
Cepen4ut il peel ttre utile qa'il te rncontre quelquefois
de. cea IOrteJ a~ fgu, pour mieux Caire aentir aux aU1re1 tout
le prix d'911e écopomie ra.isoanable.
Mail IJ piiblicité de1 hypothèquet ne coptrarie pu m•me
le propriétaire qui veut cowumper tout aoo bien.
U a1ut qu'•e aeQle espèce de c~dit auquel elle s'oppOlt!
IW'c5ri...Weae11t: c'eat le cr~it dea fripe••, .W diuirnJllenl les
eDfatOIPUS qui couvrent Ja ~" cle leun immeubles, et
qui, par une apparence de aol•abilité, yont toujou'"' empnm-
~ av" la certitude à ne pou...oi,r jamitit ttQdre.
Or, c'eat ce qui caractérise parW:alière1Pe1Jt la eubliJDit~
itle l'wtila&i,,.. eooaac.rde par la li»i da a1 brJJJDaire: et il 1e-
raii toper& • .., liner ,à de plu longs raiso..nemeos pour
en r.ï~ conoa.Slre t~ lu avantage•, et démontrer qu'elle
aeule reap.plit le Mt qu'oq doit ae proposer d'atteindre c1aas
._ régùne bypo~aire.'
°"
N noua aolNlles dklarés lei aotagoniaus de cette ia-
IÜl\ltiOP, loncp'elle était surcharg'e de Corme1 désastreuses
al de coodiaiom accabl.Qtea.
Mai.a depuis qu'elle •fl ramenée à des prodda plus
limplc1, ·et qtae l'es~rience 110111 • (ai& reu1arquer le bien
tP'tlle a déja preduit ''celui 'fU'o.u a raÎ.IOu d't11 attendre à
33.
516 O.IH.ll VATJO!CS

·l'uenir, nous aarions cru manquer à la confiance du Gou-


ttroemeot , si nous ne nous· étions pas attachés ·à faire res-
sortir fa faiblesse.des ba9es du projet de Code e.o celte partie,
el l'excellence de celles· de la loi du 11 brumaire.
· Certes , nous nous plaiso'os à rendre hommage aux con-
naissances el à la sagacité des auteurs do noùveau projet de
·Code civil; nous avons· eo souvent l'océasion de recooaattre
dans leur travail l'empreinte du talent : mais nous sommes
persuadés que la rapidité avec laquelle ils ont composé leur
ouYrage ne leur a pas laissé le temps de comparer les dem
systêmes,. et ·de se pénétrer de la supériorité de celui qai
existe en ce moment.
Pendant long-temps la précipitai ion~ dicté nos institutions
et nos lois; aujourd'hui qu'elles se forment avec plus de
maturité, nous uons droit d'en attendre de meilleures. Ce-
pendant, soit précipitation; soit antipathie pour tout ce qui
porte le cachet de la nouveauté, il n'est personne qui ne soit
frappé de la rapidité avec laquelle on nous ramène à toutes
les institutions et par conséquent à tous les abùs de l'ancien
~gime. Parmi les exemples de ce genre, nous en dteroos
un , dont les flcbeux effets se renouvellent chaque jour sous
·nos yeux.
La loi du 3 brumaire an 2 avait aboli les formes ruineuses
de l'ancienne procédure ci'Vile; elle lui en avait subslilué
d'autres, tellement simples, que le pauTre et le riche avaient
un égal accès dans le temple de la justice. Il ne maoquit
peut-être à celte loi que de donner un caractère public ao1
hommes qui se seraient dévoués à la noble fonction de re-
présenter et défendre les parties, et de le conférer gratuite-
ment à ceux dont la moralité aurait été le garant de la con-
duite: mais on a rétabli les caolionnemens, et provisoire-
ment par suite l'ordonnance de 1667, qui ne fut tant vanift
que par ceux qui vivaient de ses abus; et provisoirement les
affaires ne s'cspédieot plus. les procès sont redevenus inter-
minables; et l'honime·sagè qui a un droit légitime à réela-
DU TIUBUNAL D& BOUF.N. 51.1
mer. est mis dans la nécessité de l'abandonner, plutaLqàe
d'avoir à lutUr contre un plaideur opiniàtre, et de donner sa
fort11De à dévorer aux praticiens. Indubitablement il y a dans
l'ancien ordre de choses beaucoup à recueillir ; mais aussi la
révolution a produit des idées neuves , libérales, qu'il serait
pénihlç de voir sacrifier à l'esprit de routine ou à la pré-
vention.
, On neas pardonnera , sans doote , one digression que
nous ne ilous sommes permise que parce que nous avons la
conviction intime que les chefs de l'Etat, supérieurs à toua
les éloges, préfèrent one vérité utile à une flatterie parasite,
ou à un siience timide et infruclaeus. ·
Nous nous résumerons, ea peu de mots, aar la matière
des hypothèques.
· Les formes do projet de Code aout lentes, obscurea, com-
pliquées; celles de la loi du 11 brumaire sont aimp~ea, lwni-
neuses ' rapides.
· Le fond du projet commence par meure un acquéreur,
on créancier hypothécaire , dans l'embarras, et ne lui laiase
que des ressources f.ouvenl impuissantes pour l'en tirer.
· Le food de la loi du 11 brumaire donne à celui qui se pro-
pose de faire une acquisition , comme à celui qui veut placer
ses capi1aus: sur immeubles, des moyens prompts et efficaces
pour traiter sans pouvoir être jamais troublé•
. L'an oune une large porte à la fraude; l'autre la ferme
hermétiquement.
L'un est subversif de toules les fortunes; rautre les af-
fermit.
L'un prépare la ruine et la désolation du père de famille;
l'autre loi assure la paix et la tranquillité.
L'un entrave et restreint les transactions civiles; l'aulre.
leur ouvre la plas vaste carrière.
~'un dessèche une des principales soarces de la forwne-
poblique ; l'autre l'alimente et la féconde.
oast:a VATIOJU
L'on tend à maiofenir la c1éprc!ciiatioa des bien territo-
riaœ, l'autre à~il rele•er la valear et à faire eu Jtifme temp1
&aider l'iatlrtt de l'argent.
L'agricalture et le! ëoimatrce trou•~ dab& cdai-ci de.
;m111tages mldtaels; telui..Jà ne lear en ptt.ente nCUD.
Nou, le projet de Code Ile renfer.nt point oil régime hy-
pothécaire, puisqu'on n'y remplit pas son objet prirJcipal;
qui es& la garaolie et la dret.é dei traité• 1ar immnlale1. La
loi du 11 b..-iaire ioane la moyem d'attcia.... cosaplà&e-
ment ce INt ; toat • réunit. donc pour cMtermiaer la pftfil...
rance en fneur cte eeut ..i llMlaire.
Et dans quelles circoDl&allœa Ytut-on 811 prOYOCJIUll' J'abc»H·
1.ion? C'eat après 1U. am d'etTorta et de ucrificee pour ofde-
nir an meilleur mode qne celai de l'édit de 1771; t'est Ion--
que &ou... les lramactiou ou& fté ~· ,....m.t qüze
moi1, pour 11.waire à tOlll.. les iucripliom et tralerip-
tioos prescrites par le nouyeau régime; c'est nia à la 'feillt
de recueillir le fruit de tan~ de aoiu e& de tra•au , 91'on
veut noaa y faire renoacer ; et pourqaoi? poar noua rep&o..
ger dàns le m•a•c état de Oactaatioa et cl'iacel'lit.He oà . . .
étiooa auparannt. Cela n'eat p concevable J DOUi rmem-
blerion1 à cet imell.H qoi allJ'ait, à araadl frais, m ea
valeur un terrain incube , et qui, n momeal .Je r.Saliler
ses espérances , le laiaserait capricieuemeal ntomlael' ea
friche.
Mais quel serait le sort des acqaiaitions.par14ea par la
transcription ? les créanciers qui avaiut cle1 hypothè41.aa
générales qu'ils n'ont point fait inscrire, aus termes de la loi
du 11 bnimaire seraient- ils reçus à venir troubler de. ac-
qoêreurs qui se sont libérés sur la foi du lois exislaares r
Que deviendraient les hypolh~que1 acquises par J'i.otcrip-
tion? Faudrait-il , pour les cotisèrver, recourir encore à la
Toie des oppositions , occaaioner aus créanciers de non.-
nllet démarches ei de nouveaux frais, et suspeltdte itirali-
,.ement Ir cc:iurs de te.le• lei tr...,actiona ~ Le projet ..

......
==-- -- -
DU TIUBUNAL DE ~OUBK. 519
Code ne le dit pa:i; majs c'e~ la conséquence nc!ceuaire du
rétablissement qu'il propose de l'ancien édit; et, dans celle
uouvelle confusion des Ùansactioos.civiles, que de surprises
faites à la bonne foi ! q~ d'iotérets lésés! que de droits per-
dus l Oh J a;p1s doute, lea rédacteurs du Code , moins_ préoc-
cupés, recom:~atlront eux-mêmes qu'il serait im:onvenant de
compromellre, par une semblable vetsali~, la fortWle. des
citoyens, et.de mettre à une aussi dure épreuve la patience
humai.ne. ·
. Npu1 termine.roo1 par présenter deux séries d~ notes re-
lativea au mesures que nous ccoyo~s propres à améliorer
1J! régime ~.tabli F. la loi· du 11 brumaire. ·

' 1" SÉ.IUJ!.. ·

-= 1° . Séparer du régime hypothécaire établi par la loi IÎl.18.

du 11 brumaire an 7, tout ce qui est relatif aux hypothèques


du passé; · ·
·== .a 0 Etablir le régime des hypothèques, dans le Code ch.
•I

8.
civil , sur les bases de là loi du 11 brumaire , qui sont, l'in-
scription des litres de créance , et la transcription des actc:s
de pr~priété, telle~ qu' elles sont développées.dans cette loi;
= 3~ Admettre dans ce régime les dispositions .du projet
de Code qui peu~eot se concilier.aveè cea bases et.présenter
des vue11 d'utilité;
= 4° Y insérer notamment les développemens du chapi- rh. a.
tre {er du projet, concernant l'exercice des priviléges sur les
meubles et les iminettbles., avec désignation des priviléges
mobiliers qui doivent s'exercer subsidiairement sur les im-
meubles, sans qu'il soit besoin d'inscription; le tout préala-
blement combiné avec les dispositions des chapilres IV et V
du tilre Ier de la loi du 11 brumaire; mais maintenir le pri- Uoa

vilége du propriétaire pour tous les fermages qui lui sont


dus, sans distinguer si le bail est authentique ou _non, parce
que beaucoup de fermiers jouissent sans bail, et que d'ail-
]~~ 1 p_ar i;i not~rié.té du fait, la jouissancé esl toujours 'fa-
520 OJIS2AVATJONa

,.
::uoa cite à constater; et, du reste, l!teodre à une aaaée le priri--
Mge des gens de service ; .
1
= 5° Donner aux femmes majeures qui sont IOIU pm.-.
1ance de mari , un moy•n cle conserver Jeun hypothèques,
en autorisant les parena les plus proches de la femme , et Je
ministère public , de requérir l'inscription sur les bieas ~il
mari, le cu ~chéant ;
li1.11. = 6• Déterminer qüe, lonqu'il aura éli conTena qae la
capitaux poar lesqaeb une hypoth~que est c~, relterODt
dépoaés am mains da notaire jusqu'après l'insctiption ; le
notaire qui aura reçu Je dép6t ne pourra le délivrer qee mr
la représentation da ~rtilcat du con1ervatear, d'uoir fait
l'inscription ; et qu'il sera tenu de faire mention de la date
de ce certi6cat, c1ana l'acte de délinance des aan.., qui
sera fait sommairement en marge .cJe )a minute au COntnl 1
auquel ce cerlificat restera joint ;
= 7° Statuer que, s'il ae trouve, au· moment de l'ioacrip-
tion d'an titre de. créance, dei charges inscrites qui excMenl
celles énoncées aa certificat contenant l'état des inscriptions
exiatantes, am. termes de Particle 51 de la loi da. 11 hnt--
maire , et qui aurait été également umué •• cOlllnt, Je
créancier pourra s'opposiel' à la déliYraace dies cteaien cW-
posés chez le notaire, à l'effet de se fàire aatoriser à •'•
ressaisir; à moin11 que la déclaration des·hypol~I (or-
mant.cet excédant, n'ait été Caite dans Je contrat meme ;
= 8° Statuer, en outre, que le mbie cas arrivant Ion ais
la transcription d'un acte tranalatif de propriété, le paie-
ment des som1ne1 qui y sont stipulées ne pourra etre exigé
que le vendeur n'.ait préalablement donné main-levée du
iascriptions escEdant celles énoocéea au certificat des con-
aervateurs, pareillemenl anneaé à la minute, oa cUdama ••
contrat ; le tout sana· préjudice des clausea stipal4a A1•égarcl
clea inscriptions reconnues esistantes;
= 9• Placer à la suite de l'article 5 de Ja loi da 11 bru-
maire, un article parlant que les imcriptiona faitea mr la
DD TlllBUl.lllAL M BOUE~. 521
biens d'mr débiteùr failli , par le aynclic de la masse des
J;réanciers , da montant de toutes les cr~nces , ,recorinues
par l'accord ou déliWration des créanciers , dtbnent homo-
logué , vaudront , pour tous les intéresaés audit accord ,
comme si chacun d'eux avait fait une inscription indivi-
duelle;
= 10° Ajouter une autre disposition, portant que l'hy-
polltèqae indinduelle obtenue postérieurement à l'homolo-
gation cle l'accord' par l'un cles créanciers y dénommés, ne
peut êlre par lai opposée à ceux avec ou au nom deifJuela
l'accord aurait été consenti , mais seulement aux personnes
qui seraient dnenues créancières de leur chef depllÎI ladite
homologation ;
= 11° Retirer à la régié cle l'enregistrement, déjà trop cJa,10.

surchargée d'attributions, l'administration cla régime hypo-


thécaire , qui est purement ciYile, et qui , à raison de sou
importance' De doit être cou6ée qu'à des hommes qui en
feraient leur principale affaire ; mais charger cette régie de
percevoir· les droits d'inscription et de transcrip1io11, en
même temps qu'elle perçoit Je droit d'enregistrement;
= 12° Meure les conse"ateura dea hypothèques à la no-
mination directe du GouYeraemeut; eu maintenir un par
chaque arroudiuement , dans la commane oà est le aiége da
tribunal de première instance , et en établir deu:it poar Pa-
ris, dont l'un aurait poar arroaclissement la rive gauche, et
l'autre lanye droite de la Seine. Il serait, selon ao111, tril-
conveuable de charger ces fouctionnairea cle faire eu même
temps l'office de receveurs des consignaLiom.
== 13• Attriboer la 1u"eillance des conse"atears d'hy-
pothèques au ministre cle la juatice, qui, pour l'ordre et la
tenue des registres, l'uercerait par l'inspection qu'en fe-
ralent, de trois mois en troia mois, la commissairea c1a
Gouvernement près de ces tribunaux.
Oa pourrait, ai on le jugeait à propos , ~&altlir 1 Paris
ue admini11ration celltrale c1e troia mem!tra , qai aerait
5.:u O&E.BVATJO.NS

çhargée de cliriger les opérations de5 comerr.ateura cle~ hy-


pothèques ; mm
OD De croit paa celle mesure nécessaire ,
iu moye.a que le ministre peut. é~Llir :Près de lui un bu-
reau pour remplir cet objet, qui deviendra très-simple par
la ~atioo de la parliie fiacale du régi111e, d'avec la partie
CÎYÎJe j

== 14° Récluice, lorsqi&e la situation des finances le per-


mettra, à an pour cent le droit. à: Lrallacriplion , cpi e.s&
JPAiotenaot à uo et demi.
Ce droit aimi réduit, joint au clroiL d'euregislremeu&,
laiuera. au ~ésor public , à chaque mu.~tioa de propriété ,
une perceptioa de ciuq pou.r c:em, qu.i ut Je lllOSÎm_, qu'il
soit possible de mainlenir.
Lors de cet.Le réduc.Liou , on élèverait le "tarif des émolu-
meu dea coosenateura , de awaaière qu'il& soient certai.u
cl'y trouver uae reaoorce 111ffiaaale pour lewa &railemcna •'
fr•it cJe L...ea.11.

=1.° Faire cJu titre Ill cle la loi cJu 11 br.amaire, COD~­
uaut les hypothèques du passé, la ma.tière d'~ne loi particu-
lière t qui aer~~ quf]ifiée de loi trasitoiro et réguJaarjce
- aaciwnça hypothèques.
.a rlr ...2° DoDDer, .dans ceUe loi, au débiteur, b. .facuJté d:e fair.•
. =.. ftdaire le nomlire dea inacriptious cio'eo Yert~ de l'àypoth~­
Cflle géMrale le cré~cier await for111é~ cl~ pt.u.àewa ar-
roadiuemea1 ; de telle sor1, q~e , lorsqu'il ...~t éYideat que
les biens situés dans un ~rrowliuemHl aeraieat 111&iaan1 pour
répo1aclre complétemeot de la créance qui a'y trouve inacrire,
• le ~bitear et\t h droi~ de faire rayer l'imc:ription.de la m&ne
criance 'w
aucait été .faite dA41S un a11&re arrondissemeoL
"""'~· S&a&uer que ce droit ne po1UTail être esercé qu'aux
dewi: cooditiona suivante.: 1° de laisser au créancier l;optioa
de l'arroucliuemeot ·sur lequel il Youdrait conserver son in-
scr!P.lioa; :a• de ~~fier dt ~ demao<!- en ré~uctioo à: ses

DU TIUBUNAL O~ llOVEN.

propres frais, et de pay~r en outre les ftait de taclia1i•n qui


se ltr9îent eo conséqaence.
=4° S'il ae trouvait pl•ieort créaociers iDIOC'ata en Yerta
d'hypôthique géuérale 9 le débiteur ne pourrait faire· pteoon-
cer la réduction qoe coutradictoiremeat avec eû.; d l'op&ioa
entre .cet créancif!rs appar1iendrait à celui dom le coo&ra&
aarait la clate b plm ancienne.
~s 0 Daas lt cas oà le débitear n'aurait pu fait riclalre lea
ioscri plions, aas termel da précédms articles, ai an cr4m-
cier, en vertu de son hypothèque générale, agit côntre uD
acquéreor poar le Caire espropt"ier, aatoriaer celo.i·ci à indi-
quer des biens ayant appartenu aa Mbiteur, et dao& l'aliata-
tion eat postérieure à son acqo.iai&ioo, ponr Mn: cliactltAÎI à aa
garantie , èt en donnant caution des frai&.
Cette mesure est n~e111ire pour éri&er le c1rc:ai& el la
mu.ltiplicité des eapropria(ioDJ.
== 6° Accorder à cns qo.i aout obliga aolidaire.iwnt par 811
tii.re qui aurihae aa crûncier aae hypothique pn4!raJd 1111'
toue lu biens de chaque coobligé, le clroit .i.,. réunir• et de
hü offrir ea commaa un imm~nhle libre de toat~ bypo&h....,
et dôat la nlear soit retomnie aufiiaate poar téponclnt da
recouvrement entier dè la créance en principal et frai.t, ·aaa
cleu conditiom de l'article 3 ci-4wu , et eam pr'i-ice
de l'e:s'4:u&ion mobilière, qui appartieat 10lidairemut •
crancier , contre tons e& 1111 cbca8 deadi" ceobligiM.
== 7• Autoriser, en coofotmité c1et tèglea c1c la 3' lflCIÏoD ,
chap. V, titre XX do proje' de Code , le veodew d'OD - .
meuble , à faire rayer, à l'espiration da viog& ana6M ~ la
date do contrat plllé eJl forme antàen&ique f lee iatcrip~oda.
~ l'acq'114'rear aarût îonnéea nt 111 aatrà bie• dD .,....
cleor , poar caille de la garantie tle• 'riotioaa llipaMm -.lit
contrat.

TITRE Vlll. -De la oenûforcie d'immm!Jlu. rll.•t·

Noaa profa10as la ntfme opinion sar a &itre que 1ar let


OBSERVATIONS

titres VI et VII, qui le précèdent; il offre uo dédalé inextri-


cable de formalités et de procédures, un répertoire d'élé-
mens de chicanes et de contestations , qui est , à la vérité ,
dam plusieurs poinls , la conséquence bien naturelle du ré-
tablissement de l'édit.de 1771, mais qui n'est propre qu'à eu-
glouûr tout ou partie de la forlooe el des espérances du s.wï ,
du saisissant et de tous les créanciers. Pour se convaincre de
la mubiplicilé des rouages employés dans ce titre , il sur&t
de lire nec quelque attention les cent soiunte.edi1-neut' arti-
cles qui le composent. 1

Nous n'en retracerons donc point le tableau.


Nouane pouvons cependant nous dispedaer de faire remar-
quer que les rédacteurs , effrayés sans doute de la complica-
tion de leur méthode, ont tracé, chapitre VIII, un mode
beaucoup plus simple pour la vente de's immeubles donl la
nlear o'ezcède pas 400 francs : il· etl.t été à désirer qu'ils
l'easaent pris pour base de leur travail. Mais, par une singu-
larité fr.ippaote, ils déclarent, article 178, que ce mede ne·
purge ni les pririléges ni les hypothèques; en sorte que par
là, le tempérament qu'ils proposent se trouve parfaitemen•
ioiuile, puisqu'il sera imposaible de troover des adjudica-
taires à celle condition•
.Nou observerons néanmoins que dans cet amas de formes
cleat est compo~ le présent litre , on rencontre quelques
rigles facilea à recoanattre et bonnes à recueillir; et qu'en
Jea combinant·avec la loi du 11 brumaire sur les espropria-
lions forcées ; il est facile de faire an hoo ounage. On se
gardera bien sana doute d'y dc!terminer 1 comme en l'article
28 da projet de Code, qae la saisie doit être poarsuivie de-
"'•lle juge dà domicile da aai&i : car il est possible que· ce
clomicile soit c!tabli à cent lieues, et plus , de la aituation·des
foacla; et alors on conçoit facilemeo~ qu'il ne se prc!tenterait
pas d'•djadica1aires. Maïa on adoptera la règle générale, que
la v~nte de.• immeablea saisis doit se poursuivre devant le juge
dta lieu oà ais sont situés. On aara .aoin d'éviter les COlltradic-

....
DU TIUBU~A L DB ROUEN.

tions; telles que celle qui existe entre Particle 3 et l'article 4,


dans le cas" où le débitehr a vendu les fonds hypolhéqaéa à la
dettè; et de ne jamais prendre pour règle, comme en l'arti-
cle·55·, le revenu présumé par le r6le des contributions, à
cawe de l'inégàlité de leur répartition.
N OUI pensons au surplus' comme les rédacteurs du projet'
qoe cette anatière doit être détachée du Code civil. La sai-
sie réelle n'est en effet, comme la saiaie mobilière , qu'oi:a
mode d'esécution, uue forme de procéder, dont la Téri&able
place est dam le Code de procédlll'e civile.

'l"ITRE lX.-DunatioM et TutameM.


Art. 3. Il serait bon de mettre : k tatammt ou donation i ltS
cœue tÙ mort , etc.
Art. 4, dernier alinéa. La loi qui dans bien des eu permet
des dons très· considérables ou même universels,' rejète t~ute
. ,..
t••·
preuve de haine, colère, suggestion et captation. ESt-ce do~c
que tous les actes autorisés par la loi ne doivent pas être e...
sentiellement justes et raisonnables'? Quoi! si l'acte ren-
ferme en lui-même loua les cara~tères de la fureur O!l de la
suggestjon , s'il y en a d'ailleurs des preuns écrites ou des
commencemens de préuve par écrit , la justice sera obligée
de fermer les yeux et les oreilles! N'est-c~ pas ouYrir la porte
à toutes les passions insensées , et à &ous les 'genres· de capta-
tions et de sift-prise? n'est-ce pas toot préparer pour la spo-
liation· des héritier1.légitimes'P . ·
Art. 6. L'in1tituteur, le curtJÜJlr, ue doivent-ils paJ être mia. 907
dans la même classe que le tuteur?
Art. 14. Ne f~udrait-il pas meure au même rang que le 909
médecin da malade, le minislre de son culte qui l'assiste dans
sa dernière maladie ?
Art. 115. Et 1auf, quant aw; donati.otu par û1tament , de. 1oa·
Il vaudrait mieus exprimer la diaposition , ou indiquer les tu
articles m~mes qui la contiennent.
.Art. 1&. L'article
.
nous paratt impolitique,
. en tant. qa'il .,.s-,..
la6 Oll&a V&TJOM

pennà dt clollaer. Ja totalia.! del biu1 M priju4i.ce de IGllS


eu&,. coMa"raaz 9fU la /rirn d -..r• ou/.,,,-.!... • pre-
lflÏfr,,..., e'en à aolre Pia, trop circoaserK-e M. drtitl et.
faJOille , et Tendre les parens étraagen les WMI ••• &titres.
l'a
= 1• Les liens de funille , com• on à biep olleerri •
11001. les premiers poeaas oà toute aociéU .1e rauache : motif
aoa•eraio pour leur eoatener à la foit tonte lear iaterlli~
et ton~ leur 'tendue.
-=~Les pareos, même dam an·certaia '1oignemeat, R
trou.eut soumis aax charges de famille , hlkikf • cwwldltS ,
etc. ; ao défaut de père • mère el asceodans , ils sont appelés
à la fonction importante de consentir ou. de contredire les
mariàeea da mineurs de vingt-cinq a• : il eet deac ~iel
d'établir enlre eux. des liaisons assez étroitea; uns qaoi la
~atmanqu~
L'oijddu préteo& artide estcl'auorderllencoop à la•
llefté mdiYÎdaelle : mm eetle liberté , ÙDI }'étal SOCÎU, mt
nceanat1re *a tempérMlals et a. règles. D'an dté, la li-
ber# cirile coolÏate à n'ebiir q11'à la loi -.le, DOD pu à nœ
loi upricieme et ù;poW,... maie à·•e ioi raiaoaaaltle el
eeuferme à l'imét« COIDDlllD: tJe f&Ull'ef les aacri6ata qa'oa
,_.à la loi, au hoo ocdre , aus. se~DI j..aa et lsiea Ol\-
wnél t auacbeot plu et valent inieu: q•e - f.-.Mia d'an
• ._. froid , ïa..aciao& el philosoplû4(11tl. Cala eapèœ ie
ptWoeopb.ï. , ai iadépeadant.e, ai personnelle , \à iacli{{ércate
eu ef'Cet au bonheur gédéral , a.èche les mne1 et lu iMle, Cl
p elle to1;1t.1 chatiae eociale at rompae.
Nous désirerions donc qae, même à llég.ri d'un certain
••IÙre de collat~awr, et ~ 4u clegda uses '~as,
let droits de famille fasaetit pro&ég~ coatre l'ncèa des do-
natioas. ·
9,9 Ari. 18. L'égalité da partage entre les eafam et dlllcen-
,.. ~ JlODI semble uae loi de la natart , de la justice et tic la
raison. L'inégalité CJUÏ vieadrait de la yCJloafé da pèn aerai&
neo~ plm ~- 'f'l'aae inécalité ~~et

.J
DU TRJBU?Ut DE J\OUJ:l.'(.

aarpriee à l'égard des parens , surteat qllftlld ils seraient


vieux ; jaleMies durant leur -fte entre les eafans , haines et di-
vieions aptts leUI' mort : voilà les fruits qa'elle doit produire.
Elle n'est bonne, au surplus, qu'à faire des flatteurs ef des
hy.pocrites. ·
Nous pensons donc qu'il faut reh'anclier la libre .disposi-
tion du qoar• en faveur d'un des enfans. Noue laisserions seu-
lemeet subsister la faeu1té des anoeiations foi.tu 1a1U fl'tlut/e
saivni Par•icli! 177 da titre Ju, et l'espèce d'a/Jandora dont
noas avons parlé dans ROs observations sur le même article ,
et pour le seul eu qui y est prévu. •
Art. 6o. Le mot Jilit• paratt trop vague. 'Une 1aite· cara... 951
thilée de mauvais offices, les insultes, les manœvree poar
111ppla11tetr sou bieoîaitear, 1"!I denaiènt-ell.es pas bien autlre
suivant la gravité des circonstances ? Ne conviendrait-il pu
cle laisser 1 jusqu'à & certain poiat , les ·cas d'Ïnf!ralihula à
l'~quité d,a juge ?
Art. 6ii , 63 , 65, 134 et 135. Dwu rtll'IUlée, ~compter du
jolll' tlu diJil ,· ne faudrait-il pas ajouter·: 011 d11 jour qu'ü a fi"
·· ··-
lt1'fl '-'0111111 du f!onolt!ur; et s'il • 'agimait d'une injure faite. à sa 10,7
mémoire , -.., POlllllH tlufear 9rùllt oum{t pa hre ermJDU de
~

fhirililr.
Dans les ca1 cleslf'"'Ultls erlwau. ne conY"'ndrait·il pas d'an-
tori...-.le dowateur, let héritiers et meme le mlnisttte pnblit\,
à faire prononcer la révocation après le délai d'aae anme ·?
Cet.le pPeSeriplioo cl'nne anale ehoqae 11111' toat dans l'arlicle
135 ; c'est particalièremenl dam ~ œa qae , .ei Phmtier R
tai&ait, la r,.,.ocation de la donation &vrait &tre conctùe par
le minisûre public , el saar l'efteution, contre cet hérititt',"
de.l'art.. u, tit. I•r, lw. Ill.
A.rt. 76. Le testateur, dans le cas de cet article , ne dait- di.5-
il pas êl:re 4!galement dispensé de la·nhessité dà 4ép&t ou de ••'•1'f.'. de
la prieeniation a11 notaire ?
t\i't,g6.tkumhrrealwa. Il fa'O.draît ajouter, conformément
a11s pPincipes actaellement snivis,. que si le légataire se n1el-

'
&s8 OllOB'l'ATIOKS
ult ~nl ea pC>llalioa da legs, il le pe.Wait : qwelke
ea effet . .·ane dMenae qu'aucane peiDe ne uactimme?
..., ArL 117. Nou 6teriona cette fonclion au femmu, et 1ar-
lou& aas te...e1 "p&ml.
.,.. Art. 127, ~ alinia. Cet ùia4a lllppote eac .,,__
10JI
el , , , . , _ . , , . . . . comme l , art. ' o3• -·
,:;~~ Ar&. 138, •'4 et 145. Cea partagea, ............ - . n
:Jr.
1 point de vue, ~t fort dangereus 1oua a nllL BI le seront
surtout si l'on conse"e tout à la fois au père la~ 4'e
diapoaer du quart en fueur d'un de 1ea eofaaa : alon par l' eC-
fet des part.ages , il pourra faire , au pro6t du ..._. enfant ,
la donation .indirecte d'llD second quart , et même pl.,s ; car
lllÎY.ant l'art. 1.U, cltofue ce-fJOrllllé ne pelll se plainllre
qu'auMmt qu'il ~roaTe personnellement ne perte clacpart
•u
tien. Ceci •rite réflesioa•
•.,, Art. 156. En admettant les change1MDS que nous aTOM
propolés sur l'art. 16 en fueur d'un certain no.nlwe de tol--
lat«am, il n'y .aurait rien à changer clma lea tennea da p
sent arlicle. ~il n'y nait pas d'enfana, lea époux poarnidt
se préférer à tout , quant à l'uafruit ; maïa au regard le la
propriéû , les droib de la famille , tels qu'il f.auclrait la ~
blir dam une sphàe assez large , subsÏICeraient ea~
ment, vi&-à-via mbne del'~ et de l'épome: parti.m()yen
eatre deus est~mes , et qllÎ Ntiafait à toaaes les consül&a-
tiona aagea.
Noua iuiaterona CClllltUUDent aar ces grmcls et impor-
tam objeta, parce qu'à cet igard notre avia diftère .tOlll-à-
fait de celai des ~cteara du Code. &a réglnt la c1roita
de famille el la faculté cJea donations , ils te - ' _ , . , .
att.achés à l'inté~t des parties, el à la liLerté 4la dom-
tear. Notre principe fonclamenl&l est que ces malièra doi-
vent ~tre singulièrement suborclolln~ à l'intérà public.
Notre seconde masime, également pr4poDllMraaae, elt qee
la force et l'exteaaion q11'on accorde ou qu'on re(me au
tlroits de fiuaük ont la première inft-.ce .... la morale

..... _ · ··
1
1
1
BU TaJBUNAL b.I AOV.El.I(. \
p11bliq11e el privée, et, par conséquent, sur la llabili&é de
l'~&at ..&Jif!.
A l'égard d~ 4rqilJ el, cjQp;alioPJ c:ull'e eaajointl. f"ll' ,,....
tia1• 1 µi&mc diffé~nc;e dan• no• opiaio• Les ridu(tl•~ du
pr~jet n'onl guère saisi d'autres hases qae l'attache...a si
recoJQmaqd~ble entre les épou, ei qai, aurtOllt, len.pr'ila
n'ont ni enfana , ni •scendaaa, ni frères 011 ...,,... , ni ne..
veui: ou nièces au premier degré , aemble deYoir &tre acl-.-
aif; maia cet~e mesure peu' é&re boaoe poar. let parliea, ana
l'être épleq&ent poar la soci.i&é. Eet-il donc tan aftDtagem
que deux époux, oubliaot leur famille entière el &o•Ue e--
pèce d'iotérét aocia.l, puissent ae renclre élraogera ài &out,
ne voir et n'enviaager qa'eux, ~oat rappor~r .\ tU1' ~fila, et
se concentrer, sans a11c1111e réaene, dam leur proJre j~
aaqce ci 4ana le cercle éLroit c!e leur aO'ec&ion 1Qal1elle ? En
leur acc~rdant la libre disposition de l'""f/l"flit f'llÏf4'#, il
conYieut donc de ré8'rYer en gr~nde partie de la propriété
poar la Camille qui sur..it el ~ perpétae. i
TITRE X. -Du r.ontrat rk mariafe, et tlu droiluup«tift
tlu lporu;.
No"'5 coPUDencero~ par pr. .l'ter. ~or ce titre q1Ml11M1 liw. J-
lit. s.
ol,aervatiom principales.
Prenakr olJjet d'~. La liberté illi~~Lée •• 4400-
'YttaJions malriJMnÎQ/u est potée en th~ ~ar l'aa:loi~e 1" de
ce titre.
De deo1 ~poux q'1i ~·uoiuept, l'un aera fort. ri~e, et
l'autre n'aura el n'attendra rien : ils pourront -~awnoim.,
411it•nl l'frtiçle l56, ~'*l>lir ep'r~ e-.1 untt sqcïJlf ~lie
• '°"' leur1 IJ1i1&1 prt!lfM "'~ ~••
l\ieo 11'em~cherJ ~o~ pl~ q-.'111114lDI de. ~po~ qtl veno,
4-qs ane comqa11'1&1f&~ eo'11'eQÜQP.QeUe , lt tetur. Q1,1 la pl11-
p,rt "4; "' bic"a praens et fa,urs~
D'mi fqlfe ç4té, ~v•l lu ar&ide.s iio., i5a, 158 et
•UU"e=l, il "'· go~j:a dt &;opv~•ir qu'à i. cliuolutioa de .1- so-
v. 34
530 .OBSERVA 'flONli

ciété conjugale, l'un des époux aura ane part infiniment


moindre que celle de l'autre, ou qu'il sera réduit à 11ne cer-
teine somme pour tous. droits de communauté.
D'après toutes 'ces dispositions, l'un des époux pou.rra ~
dépouiller entièrement, loi et ses héritiers, en faveur de son
conjoint : alors ce n'élail pas la peine de prendre tant
de précaolions pour empêcher les Jons excessifs eotr~ les
épous.
Croit-on donc qu'il ne fi}t pas très-sage el très-politique
d'accoutumer pluh~t les citoyens à des iaéea saines et modé-
rées, qu'au:1 calculs raffinés d'une avidité insatiable? A quoi
bon celle faculté sans bornes de faire passer les biens d'un
épo111: à l'autre? ce n'est point par ces moyens outrés qu'on
favorise les mariages, et surtout les bons mariages.
Nous ne voudrions pas que la femme mesurlt sur son seul
i~lé~t les .sentimens qu'elle aurait pour son mari ; nous ne
voudrions pas que le mari ftl.t à la merci des dons de sa
femme, et que, comblé de ses bienfaits, il n'etl.l qu'e le
choix de se tenir dans sa dl'peodance, ou. d'être ingrat tn-
Yen elle. En un mot, quel nilissement dans les mariagea,
s'ils n'étaient plus qu'un trafic de fortune, et si les hom-
n1es et les femmes ne cherchaient, dans leur union, qu'à
se vendre ·ou à se tromper pour des terres ou pour des
écus ! Nos lois, par des dispositions indirectes et réflé-
chies, doivent tempérer, autant qu'elles le peuvent, celle
propension à tout rendre vénal, dont l'effet nalurel est d'é-
teindre toua les seotimeos primitifs, lout instinct généreux
et estimable.
Les ar1icles 150 et 155 vont jusqu'à autoriser les époltl
à stipuler que la c:ommunaulé entière, qui peut renfermer
toas lta biens, tout l'noir de l'un et de l'antre, restera à
l'uo d'eu on à celai qui surri,•ra. Nous sommes loin de pen-
ser quïl faille permellre ainsi dejoun- à pair ou no'! les in-
térfts dea fa1nilles. Nous sommes persuadés , au contraire ,
tp1e , MDs une c:erlaine stahifüé danl les tlroiü Ju f 11111iNu ,
DU TIUBUNAL DE llOUE'N. . 531
i\ n~ saurait y avoir aucune consistance dans les mœurs • el
que' sans les mœurs ' les lois elles-mêmes seraient vainet.
li faut donc parer aux incouvéniens qpi résulteraient
d'une cdllllnunaulé trop étendue ; et , pour atteindre ce but,_
fixons séparément Ica Gbjets qui aoivent entrer dans la com-
munauté , ·de droit ou avec des modifications, et ceux qu'il
ne doi1 pas être permis d'y Caire entrer du toul. ·
Le premier objet qui doit y entrer de droit ou conven-
tioone11ement avec des modi6calions, c'est le mobilier et
tout ce qu'on comprend sous ce oom.
Nous avouerons que cet article lui-même eat sujet à des
abui; car un banquier, uo négociant, ou même un homme
ou une femme daus 1out antre état, peuvent avoir une for-
tune considérable en mobilier, et n'en avoir pas d'autre ;
mais, quoi qu'on faa..e , le mobilier sera toujours incertain
el mobile; il échappe à toute règle fixe :"or, il ne faut jamais
vouloir faire ce qui est contre la nat"re des choses.
Chacun des époux , soit qu'il ait des immeubles ou non,
sera maitre de se constituer en dot, par son contrat de ma-
riage , tout ou partie de son mobilier , et de le soustraire
ainsi à la société conjugale ; telle est , quant aux meubles
que les 'époux possèdent lors du mariage, la seule restriction
raisonnable.
Les jouissances et les revenus de toute espèce sont, comme
on ra très-bien senti' l'objet naturel de la communauté : il
en est de même aes conquêts immeablea, puisqu'ils provien-
nent ou des meubles que noaa y avons fait entrer d'abord,
ou de la collaboration ou économie commune.
Mais si les immeubles personnels de chacun dea époux ,
soit ceux qu'ils auraient lors du mariage, soit ceas qui leur
écherraient depnis par succesaion , peuvent aussi être versés
dans la communauté , la transmission des biens d'un époux
à l'autre deviendra ou peut devenir aans mesure : il faut donc
décicler que ces immeubles demeureront invariablement
étrangera à la société conjugale ; il faut interdire et annuler
34.
53a OUUl VA TJ.O.NS

toute connotioo qui les y ferait entrer, sauf J'es.écutioo dea


clona1ions permises par la loi. ·
Ou pourra noua objecter qu'un capitaliste qui, en ae ma-
riaat, n'aura q~e du mobilier, o~ consentira peut~tre pas à
le verser dans la communauté , si son épouse , dont toute la
fortune serait immobilière, n'y versait pas ré_ciproquement
tout ou partie de ses immeubles. Le moyen qui resterai! à ce
capitaliate serait, comme nous l'aTons dit, de ae constitoer
en dot lout ou partie cle ses capitaux ; et ce moyen doit etre
fayor~, parce qu'il tend à restrciodre entre les époux les
cJonaliom ou transmis.tions ezcessives.
Dans nos principes, les donations d'immeubles faites am
épou n'entreraient pas non plas dans la commanauté, sauf
l'exception portée par l'article 18, 2 1 alinia.
En outre , il conviendrait de f.aire une disposition parti-
caliùe à l'égard des successions mobilières échues pendant
Je mariage , el qui quelquefois seront de grande importance.
On poarnit mtuer qae , qund elles atteindraient ou sur-
paaeraient une valeur de 3 à 4,ooo francs, elles n'entre-
raient qoe poar moitié dans la société conjugale; et qu'à la
cli.Slobation de celte $0ciété, l'autre moitié, si elle n'avait
pas été légalement remplacée, serail reprise sur l'llPIOÜ' de la
IOCiété même , ou , à défaut , sur les biens pec;sonnels du
mari, s'il s'agissait âane •ccession échue à la femme.
li C...ctrait, par saïte, que le mari f6& tenu de Caire ÏDTell-.
&aire de toates la saccessioas mobilières qui ~cherraient
pe-..a le mariage, soit pour constater qu'elles e:s:c6de-
raieat CMl 1a'ucéderaieat pu la valear de 3 à 4,ooo f'nna,
IGit pov ber Je moataDl de la reprise. A ~fat cle cet ia-
THlaÎre, le mari, qui, comme on Je yerra ci-après, doit
ao.jMrS ttpooùe ~ f.utes - sa cestion' perdrait sa ttf'-
ti1iu• de moitié poar la •ccessions qai lai seraient ~aes ;
d tl&&Ul à ttlla éch111e$ à fa femme, elle oa ses ~tien eD
apreM.r.teo& moitie sar le piecl de rmventaire Oii à dé-
....... . ,. .
• sur uau~r-.taoa par commnc re11o•u•ft.
' ,
DU TUBUftAL D& &OU.El'(. 533
CesTeprises pour tnoitié des successions mobilières, pa-
raitront à bien des personnes , sujètes à beaucoup d'incoo-
\ténitns et d'embarras; et nous ne serions pas très-éloignés
Il
nous-mêmes de nous rendre à cette objection, à caase de la
Il
difficulté d'établir des règles équitables et sâres pour la re-
prise d'un mobilier quelconque. Cependant, il faudra bien
poser ces règles pour ceux des époux qui voudraient se ré-
sener les succe'5ions mobilières qui pourraient leur échoir.
Pourquoi alors ne pourrait-on pas les'établir de plein droit"
et en maxime générale ? Mais il faudrait permettre de conve-
Jtir, par n;ccption, et par le cootrat de mariage seulement ,
que les successions mobilières qui écherraient o.ux conjoints
pendant lem unio11 appartiendraient à la commanauté con-
jugale, et statuer qu'en conséquence le mari serait dispensé,
clans ce C3S, cl'en faire inventaire.
Dans le plan que nous proposons , il existerait deux gran-
des dirisions tout-à-fait distinctes par rapport.aux biens des
épous. Les meubles du ·mariagé et les conquêts imineuble•
faits pendant aa durée tomberaient seuls dans la comm11-
nauté , et suivraient seuls les règles qui la gomernent. Le&
dots des épou et leurs immeubles personnels leur resteraieDI
en propre, et sans qu'ib pussent se les transmettre par au-
cune voie , sauf les donations légales. La moitié des meubles
échus par succession pendant le mariage serait conse"ée
de droit à l'époux héritier, sans préjudice des conventions
contraires qui pourraient être consenties par le contrat de
mariage~ Voilà les principes qu'il nou paratt nt!cessaire
d'introduire contre les stipulations d'une communauté esces--
slve et spoliatrice.
2• Objet d'ol>sm>ation. En séparant les biens personnels.
des deux époas , il faut néanmoins que l'administration do
tout soit confiée ail mari seul; l'utilité commune , l'ordre mo-
ral et poHtique, le veulent ainsi : dès lors il faut pourvoir à
ce que le mari n'abuse pas de cette administration.
L'intt!rêt des familles le demande; car autrement l'avan-
,
f
DU TIUBU:SAL DE BOUE~. 53l
le& femmes dans la dépendance du JDMÎ e.t dabs l'ignorance de
leurs propres intérêts; il faut dooc qo'elles trouvent dans cet
ordre _social et public , uoe.garantie qui les en ~ommage.
C'est la loi même qui les place dam une position où leur con-
untement ne sàurait être en effet ni libre ni éclairé ; il faot
donc que la loi , si elle veut être juste , les mette à l'abri de
tous les abus de ce conuntanent même. On verra bieotàt ce
qu'il conviendrait, dao• notre opinion, de statuer à cet égard.
3• Ohjet d'observation. Le. projet de Code n'établit aucun
don lésai entre les époux.
D"abord, il se po11rrait que les pactions matri~oniale1
eussent exclu la communa11lé, ou que. ses produits se trou-
vassent ré1luils à zéro, el que l'époux survivant, auquel l'au-
tre époux n'aurait rien donné , ne possédàt de son chef aucun
~ien propre; dans ce cas, ne &erait-il pu contraire aux Laen-
1éances, à l'honneur du. mariage, à l'humanité même, que
cet époux survinnt manquàt du nécessaire , tandis que son
conjoint laisserait une succession opulente , soit en immeu·
bles, soit dans la dot qu'il .se serait réser.-ée ? Ce cas, 1ao1
doute, exige qu'on y subvienne.
Il y a plus : les liens du mariage sont si étroits, qu'il DODI
semble convenable de réserver dans tous les cas à l'époux
sorvivant, une partie de l'aisance ou du bien~tre qu'il aurait
partagé avec Je défunt.
Nous poserions donc en principe que l'époux survivanr •u-
rait, à droit de marÛJ8e , et sans aucune·llÎpulatioo, un quart
en w.ufruit tant sur les immeubles que sur la dot du prédé-
cédé. Ce quart se confondrait jusqu'à concurrence avec les do-
nations (exécutées) que son conjoint aurait pu lui Caire ; en
sorle que l'époux qui survivrai' ne pourrait jltmais avoir
.moins qne le quart en wufruit si1r les biens personnels da
prémourant, el que réciproquement ce droit de mariage n'a•
rait plus d'effet aussit~t que les donations (e:réculées) du pré.
mourant aueindraient ou surpasseraient le quarl en usufruit
sur les mêmes biens.
OBSEll VA TIO!'i.t

O. pourrait doaoer à ce fUarl en ""'ftwit °" droit tk ,,._


rÎllft, l'bypolh~que da
contrat ou de la c~IBtratioo.Lea créan-
dera ne aenient point trompés par cette hypoth., patte
41•'ellt se~t f)~Tttè t!t soumise ~ l'inscription oa à la pabli-
4IM I'~ Là propri~té de ce qqart formetait ;.atureltenleilt
la lègithoe •es ~nîans, si on jugeait à proposae lt11't ~nu­
surir utile• Dans toua les cas , il serait une planche aprb le
.aufroj/I poüt ane famille que les màlheats on les clissipat~o..­
~ IOD chef' auraient râintt. D mporte à la conserntion fta
mœura, à la tranquilli~ pabliqae, :aa bleu contmàà d'e la 10-
tiftÈ , 41'1e clts t!pôm et 4les eafans ne lombént pa.t toat à
coap da sein de l'abondance dans les ansiftâ da phù aai-em:
df•memcet·
ll.&tVL7':Af'. D'a)ria toat ce qui jtféc:Me, fa 6leù 'i-4-
__,, aea ~- 'seTaient conief'fts pat la iWpantloa al!a
paRrilnolMI t et ,... la prohibition ahsoJae de les r.ire entrer
.... la sociaf ecmjllple.
fa lùus et les c1roiü de la lellune seraient particalifte-
IMet _ _ . par les ptt~adbàa saiY&Dlâ.
Sa dot, son paraphernal, et ntres reprües lillolNliw ,
• reprenùaieDt _. les Jalens ae la comm-•M ; et en c:a.t
d~, .... ceu è mui, l l'hypo•Mtfae porrl par
l'artitle 19, li•. m, tit. VI.
Le-..,•...-.. dam le cas o9 -a aarait Jiàl, së prea-
tlrd . - les m..e.Wes pet• nels da mari apm les nptües
....W1*es , mais saas ftr'e diminé par eftts ; il aurait la
.......,.,..~ . . ta ......
Les i ....... pt..-els ~la tew araient all&aYes
• COMHl~I m *-~,.-.._cette tt '"'fe+••
..._.,_ ....... P• •:alaat âft rem)IMâ seilt w cftis •la
_.. •1111 • .-._.~.,,...._.pa zr•...e•
-.ri;li.._ftS.._ • • • , ldll ,_ • uwp\n ••al,
l'nti•.a....at~.
. . . . . . •• ,

c,,.... 41it ._;


, '1 -

l ··=~•--,la~·~- ..
..,,._,.à la rew.......... rempla-

-
DU TRIBUNAL DE Rt>UEN.

pour iles reprises mobilières; mais noùs !tourons plus sim-


ple et plus expédient de ne lw donner d'autre hypothèque
que celle des contrats d'aliénation même, soit pou~ éviter les
recours et circuits d'action, soit pour ne pas troubler les
précédens acquéreurs du mari. Ce sera aùx acquéreurs du
bien de la femme, à consulter, 3Vanl d'en faire l'achat , les
st\retés que pourront lui offrir les biens du mari alors sub-
sistans ; et it n'y a d'ailleurs aucun motif de faciliter la veille
des ima1eubles de la femme.
La femme , tant pour le remplacemé'ol de ses immeublts'
vendus que pour ses reprise: moLilières, be serait point'
obligée d'exproprier le mari ou sès hérillers par voie de sai-
sie réelle ; à défaut de mobilier pour la remplir , I~ loi lui
accorderait l;envol en possession à due· estimation jar lea
immeubles non aliénés du mari.
Les créàncien hypothécairea du màri autaient cependa~t
la faculté d'user de la voié d'e:s:proprialion rorcée unt que
l'envoi en posaession cle la femme n'aurait pas été pronOn'Cé
et la poiseuion prise ,· mais à charge,= 111 de lui cautiontU!r
qo'elle serait colloquée du capital de ses créances en txemp-
tion des frais de saisie réelle, et qù'eUe éb toucherait les in-
térêta sur les revenu jusqu'à la collbcàiion i = ?&0 en lui rem-
boursant les frais qo'elle aurait précédeminenl et légitime-
ment faits pour son envoi en pouessibn. .
Vit-à-vis cles acquéreurs du mari, elle serait tenue cle prèn-
dre la voie d'e:s:propriation forcée.
La femme séparée ne pourrait aliéner ses immeubles ni du
consentement clu mari ni par l'aotorité du juge: la raison en
est décisive autant que palpable; c'est que ces aeux autori...:
salions nê lui procureraient ni remplacement ni it\ret~.
Telles sont les idées qui nous semblent prlse~ clans la bà-
tare des choses et dans les rapports des penonoes , et quo
nom jugeons propres à établir no jute éqwlibre entre toua
les intérêts. Ces aperçus généraux dous dispenserotit de
cJiacuter diTisément la plupar& dea disposilions du présent
538 OBS.ERV ATIONS

litre X. Revenons au détails sur quelques articles parti-


culiers seulement.

CHAPITRE Iu.-Di.8positioa1 ~aéralea.

•l·'' Art. 4. Il serait aussi équitable que politique de réduire à


presque rien les droits bursau:r sur les contrats de mariage :
ce sont ces droits, el non l'émolument de l'officier public,
qui empêchent presque toujours de les passer devant notaire.
Si ces droits sont considérables, ils seront grevans pour le
riche, et prendront le dernier sou du pau.-re; et qooiqoe la
loi dise , on se passera de contrat pour les éviter; ce serait
même un obstacle ao:r mariages. Si les droits sont trè.-mo-
diques, tous les époui: contracteront devant notaire; et ces
contrats produiront davantage par leur muhiplici~.
Au surplus, l'intérêt du 6sc ne doit pas être compté, lors-
qu'il s'agit du sort el de la tranquillité des familles.
Nous ne pouYons trop insister sur ce point : il serait à
souhaiter qu'après avoir 61.é les droits ao taux le plus bu,
le législateur pt\t s'interdire à lui-même de jamais les aqg-
menter.
•••S Art. 26. Le moyen admis dans le troisième alinéa est dan-
gereux el incertain; now ne voyons pas, dans l'espèce, de
motifs suflisans pour l'admettre. Si le mari n'a pas fait i11-
Yentaire, lui et ses héritiers doivent être non recevables à
demander la rérompense. .
•4u ArL 3r. La redaction en est loache et obscure : n'a-l-on
pas voolu dire : • li ne peut faire une donation entre vifs da
• mobilier, quand même cette donation serait faite sans tra-
• dition réelle et avec réser..e d'usufruit? ..
1417 ArL 36•.... Pour tlnr mn mari de prison. Elle.peut s'o-
bliger, s'il rst prüonnin de pnre, oo r:111prisonni pour cnine.
Elle ne le prat pas s'il est en plÛoll poar tktle, oa en .ertu
de la simple contrain~ par corps.
Le peut- elle, lorsqur, sur un maNlat d'amener on d'arnt,
il (loit ~Ire ~liché en donnant caulion :
DU Tll18Ul"IAL Da ROUM. 53g
Il appartient au Code civH de déterminer. cea différem
cas.
Po.,,,. Nta/Jliumaent de us uift111$. Peut-elle s'obliger pour
tout autre établissemeot que leur mariage? le peu~lle pour
cbacuo d'em: au-delà de sa part hérédilaire?
Art. 46. Cette règle est bonne, et dqit être poaée en thèle •41i
générale.
Si pourtant l'immeuble de la femme avait été Yendu au
tiers ou à moitié de sa nlear, il serait présumable qu'il· y au-
rait CU.DO po,t-de-Yin dégoisé.
Enfin, il y aurait de la part du mari , ou fraude , aut Iota
culpa; pourquoi n'en serait-il pas responsable?
Art. 52 , 53, 54 et 75. La loi, en ordonnant l'innn- 1e1" ep- 1-

taire, suppose sans doute que le scellé sera mis sur--le-champ; 1U1
mais ce scellé au moment même est ai nécessaire, que la loi,
à notre avis, doit le prescrire en termes formels.
Art. S1. Ce n'est pas a'5ez de .dire qu'il n'y a point de 1 " 1
contin~tion de communauté; il faut ajouter qu'elle oe peut
être stipulée, et que cette s1ipula1ion serait nulle.
Art. 56, 2• alinéa. Quels moyens aur.a l'un dea époux pour ~
conserver ses droits éventuels? S'il peut exiger caution des ••
....
héritiers de l'autre époux , il faut le dire. •'5•
Art. 72. Même observation que sur l'article 82 du titre Jar, ~rss
Il faut s'en tenir am dispositions de l'article 91 du présent
titre.
Art. 75. Si les meubles ne valaient pas les frais d'un in- 1456
ventaire, la femme ne pourrait-elle pas s'en faire dispenser
par le juge? et quelles précautions devrait-elle prendre?
Art. 114, 3• alinéa. Ces rools : après la diuolution de '4 1551

communauti, présentent une contradicti~o dans les te("mes da


même article.
Art. 130. Le moyen porté par le premier alin~, pour 150' ·
auppléer à l'inventaire , .eat biell iDIClffisaot.
_ Les termes du deuxième alin~ : hlntfu'il y a lieu-~ cr.air~
540 08SER V A TlOJllS

f'le finoetllaire, ek., &Ont hien vagues, et laisseront an v~


champ à l'arbilraire.
JI vaut miem: poser d.e!l ttps fins et précises , telles que
aom les aroos indiqeées ci-devant. ·
Si le mari n'a pas fait ioTen~ , loi et ses hmliera aont
aon rccenbles à prétendre aacuae répétition.
S'il n'a pas fait inventaire des successions mobilièreséduia
à &a feuime , elle 011 sea héritiers auront leur répétition iur
imormalion par commuae renommée.
1515 Art. 145. Dans le demième alinéa, le terme prk_Ïf'l't a&
impropre, puisqu'il ne s'agit que d'une aPOnt-parl; dam la
confection d'un nouveau Code, on doit parler ao langage
universellement entendu.

TtrllE XI. - De I• omet.


159a Art. 11. ll suffit qu'on soit connnu d'au prix ditumina/Jle,
soit à djre d'experts, soit aa dire d'11ne personne m~me qui
n~est pas nommée, arl>itrio l,oni 11in:
•p· ArL 1g. Dans quel délai les héritiers pourront-ils exucer
1600
., , , 1 œ droit i'

llitl. Art. 20. Pourquoi ne pas donner complètement à la vër.i'f'e


le méme droit qu'am ~ériûers r On pourrait ne le lai don-
ner que subsidiairement, et autant que les héritiers ne vou-
araient pas eo user.
1bJ Art. 44- Cette n\gle ne serait honue qu'autant que les cleux
fonda seraient de méme nature et à peu près de m~me valeur,
on qu'autant que la compenSa.tioo , aà lieu aè se faire sur les
qüOllt'3, se ferait sur les va!eurs m~mea.
a''' Art. 6g. Le délai des actions pour lts vices réclhiltitoires,
aoitftTt rég~ ·pal' la nature de chaque Tite·, et non par f'a-
aa~ de chaqae lieu. Pour l'ibtér@t du commerce, comme
pour celui de la justice , ü faut, à cet égard, 11n réglemea&
~llfral.
•611 ArL 7'1· = 1° Lora Rible que la ré10l•. . n'est puOMt-
veaue par le C:olilrtlt de veâle, ellt peut ~, fa8te de


DU TalBUNA L DIO - BOU.:!'(,

paie111en' du pris , 4tre prononcé4' par le juge , en accordant


110 délai raisoiioable : rt$ 71011 fit emptoris aisi 1a/11to pretitl.
C'est d'ailleurs une règle générale pour ious les contrats sy-
nallagmatÏ!lq.ea, quf, faute d'exécution du contrat de la part
4J'qne des pa,rlios, l'autfe peui en requérir la résolution. Ces
principes QQW paraissent équitables ~t b<lQS à consc;rver ;
z::a 2° J)ans ce 4ernier cas de résolutioll , to~ les jog~-

1Qe04 q~ int.ervienaent n'étant. r«i:Qdus qQe ffJuk • fHlYf",


l'acqu-reur peQt toujours en éviter l'efîel ~n pt11~t ~tuel/1-.
ment, tfot q11e le vendeair n'a p_. cCfçc\qé sa .,r\se 4e ro~~t­
sion: il est à propos de le dire;
= 3° Comment le juge pronancora-&-il relati•emeQt am
dommages - intérêts ,:oqvenus par le pac&1; eo.mqiissoire?
Sans doute ils c\enont ê~re r~dqita ad le1iti.,,,~m ,,,~,,,,., ai-
vant la règle de l'article 49 du tilr1; II de ce livre. Sera-t-iJ
dà tles dommagea-iqtérêu , lorsque la •ente sera résoliJe ~
saus qu'il y ait de co'1ven1io11 à cet égard? Il faq~ régl,r tpm
ces cas;
= 4° Dans pluaiews ci-dev;mt p.raYiraces, et ao*~eat
en NorQlabdie 1 la jurisprudence élail •ue le ve~dem" q!li
renlrail d4QI son food• f fau'e l\e p•iewe-.t, n'~it goi.Dt
obligé de tenir CQ!Jl(Jte cle• 111>1Jnne• qu'il av~it fqucMea l1Jt
le prix, soit qu'il y eAt' 011 POii s;pqy,:ptiQo à .ce& ~gRrd. DJf-
sormais ces sommes dtvr<to., ~tre rlij).pCU14es , si ellet eJd-
den t les dommages-inté~ta l~gîtilJl~ ~ pr, iJ ferait llc>n que
la loi le déclarlt npreAél»11DJ, .1 c~ d~ l'i~~~--ce
ga «:ontJ:ajres.
a,. ·-
Art. 102. l.ea réffe.Jipns .qaw PQ~ H'P'1' f•ile• s11r ta aec- 1&14·
tioa V, cbapitre VU, titr\' IJ 1 c;o1u;1:m:mt 14 )wo" c1u qqart .m
4•ns •e• •~les de pcar141e , -,.oqi •ppl4cables , ~li p•J!tie • à la
sec~ioq Il du présent chaaïtr~. ~~ ~9.94 J rt.féro~ t•IJ.'
iemUNJer la •uppreuioa entièr1; iie c~Jl'!...c:i , 41ui te~ à si-
tahlir 1'.ac;tioJ;I en lési1tP uh.r.allimidi~ire 4'ns le~ co1Jtra14 ~
T~\t! 4'im,!D.eoble-. NoM ~e ~~ p~r~ett~ona ~'aj'1ut~r qlfe
qqelq11e11 .Qb.s~rv4,tion1 partic.,_lièr~• à l'o..,jel d1; cette ~ctÎQD·
oas1ta VATJOIU
Le principe de l'égalité dans les partages entre cohéri-
tiers, s'il n'était pas on motif, était du moins un prétexte
pour faire admettre l'action en rescision ·pour lésion; mais
on ne voit ici ni raison ni prétexte pour la rétablir.
Quelques agens de la régie de l'enregistrement avaient
imaginé qu'ils trouveraient en elle on moyen de faire cesser
la dissimulation do véritable prix des contrats de vente. L'er-
reur était manifeste, puisqu'aujourd'hui que les retraits 'et
clameurs sont abolis, il est impossible d'empêcher l'usage
des contre-Jeures, autrement que par WJe lodable modéra-
tion dans la fixation des droits du Trésor public.
Cetté idée élait d'ailleurs purement fiscaJe ; et quand on
s'occupe du droit civil d'on grand people, le législateur doit
s'élner à des considérations supérieures. Le commerce des
im~eubles a besoin, pour prospérer, de la même indépen-
dance que le commerce des biens meubles et des marchan-
dises. La loi doit délerminer la forme des contrats et les r~
gles d'après lesquelles elle en garantira l'eiécution; mais il
ne lui appartient pas de s'interposer dans le prix et les con-
ditions qui ont ét-S licitement et volontairement consentis
entre majeurs. Pour quelques individus qui administreront
mal leurs affaires , on ne doit point meure tom les ci1oyens
en tutelle ; pour quelques ventes d'immeubles qui peuvent,
de loin en loin , se trouver faites à vil prix, on ne doit point
rendre tous les contrats incertains.
La Joi &na majoris, dans laquelle on a pa~ la rescision
dont il s'agit, pouvait ~tre bonne dans les siècles pour Io--
quels elle a été faite. Cependant, Domat enseigne que le
vendeur pouvait renoncer à ce bénéfice par le contrat de
vente. Un semblable tempérament devai.t détruire l'effet de
la loi dans beaucoup de circonstances ; mais on avait estimé,
avec raison, que I'iot~rêt cle la stabilité des actes tramlati&
de .propriété devait l'emporter sur celai de quelques parti-
cahen aosqaels il appartenait de veiller eax-mbies à ce qai
IHr é1ai1 utiJ,.. Que la jurisprudence ait depaia chanF 1111'

-- --·-
OV TRIBUN'.\L DE llOUEN.
tes iortes de renonciations, peu importe: les jurisprodences
passent ; les principes restent toujours les mêmes.
Celle loi ne convient, au surplus , ni aux mœurs, ni au
temps dans lequel nous sommes. Nous ne nous étendrons
point sur le danger acluel des expertises; il est généralement
senti, et serait seul déterminant contre le rétablissement de
l'action en lésion pour prétendue vileté de prix. Comment
donc ne craint-on pas de le proposer, lorsqu'à ce grav~ in-
convénient se joint celui de la variation continuelle et incal-
culable 'de la valeur des immeubles? Nous le disons avec le
sentiment de la phis ptofonde conviction, si , dans l'état ac-
tuel des choses, l'action en lésion était rétablie, il n'est pas
un acquéreur qui pt\t se c1·oire véritablement en sàreté;
elle répandrait le trouble et l'inquiétude chez tous, et por-
terait au commerce des biens territoriaux la plus faueste
atteinte.
TITRE XIII. - Du louage.
Art. 10. Le preneur ne peut soua-louer à un individu 1717

dont l'étal exposerait la maison à on plus grind dépériue-


ment.
Art. 26. Qu'aprù un conBi donné en la manUrt prucr;le
en l'artû:le 21 ; on a voulu dire : en l'artû:le 19.
Art: 4• Ajoutez : ou s'ü dustnsonne, et ne culti~ pas sui-
,,1nt l'usage des luux.
Art. 110. Cet article suppose, sans doute, qu'il n'y aa-
rait ni preuve écrite ni commencement de preuve par écrit:
daDB ces sortes d'affaires,' les circonstances du fait doivent
beaucoup influer.
Art. 112. Il doit y avoir.des réglemens de police en cette
matière , comme il y en avait autrefois ..

TITRE XIV. - Du contrat de sociili.


Art. 5. Il y a des sociétés qui se forment par la CODYen- .u,
tion ; il y en a aussi qui se forment par le fait mfme.
544 OBSEll V A1'J01'S

J.e droit a reconnu cett~ deuxième «tS~ce de société COIQle


la première, re, et!r6is, etc.; et c'est ~vec raison.
Deo~ particulier11 auront fa~l ~nsemble D"1 achat dans aoe
(oï,a, o~ bien il.$ ~uront entrepris en commun 11DC exploita-
ûu, oµ. \Ul genre tle CQmmerce , ou one affaire quelco~qae i
!•wlr•-t:-il que l'~ ~·eux p~e tout gard~r, et s'attribuer
• profita et les objeta comm~ns? Sar ces faii., et sufrant
l~ circonaf.Jpce~, i._ _,re"vç de fait a toujo~rs été ..iœiae, et
c)oit J'ftr~.
f..a soc~été , en g~éraJ , &e pr()!J.Ve e•"' lu partiu, par les
tJttlft.. ~qyeps ~ue to11te aqtre CO~ventiop i OQ peul prendre
J'ffiir~•tion de la p•rûe ou la faire iutem>ger sur WIS et
ani'*•· S'iJ y a des preuves écrites, elles pellV'~nt suppléer
à l'•c~ de la conventie>o sociale ; s'il y ~ de~comll\enc~~elll
'ar
.p<ISitiCs lie rreuve écrit' on peq' a~ettre la "Preuve vo-
cale 1ur des faita précis el concluans.
Il faut, à l'égard des ûers-, ...ujcUir lea lfCÏéléa ( commer-
cialea surtout) à des tonnes extérieures. Entre les parties
mêmes, la conYen&ioa de la aociété dOit ae prouer comme
toute autre cen,,eatiqn ; et la 10cicl16 cle fail, comme &oa& a•-
tre faiL
1U6· Art. 8. Il fuclrait dire : 14 W ,.. ~ tl'tll.lln ~ti
107

1

um.'t>O'#lk 9ue ceU. do fl'Îlll, do.
•~,-
H-
Art. 6, 14, 1S, 16, u,·~3, '°'
'3, '4, '5, 46,
an 47, 48, 49 el 5o. Ces articlea apparûeuen\ au ao-
dac.• • • 1. -!-•--
18'5- c1éu:1 cellUllel"lil&IU, el oaveal 11:tfe Nav•y11:s a11 1~ uu
cl , _. 1. ,_~- .L.
•146-
•p- coœmerc:e.
1159-
fi• de Art. 51. Il faat. nforioer lea dernan mota de ce& arlicle,
1.1''.. et dire : 1'i11 ne lui en ont confm k pouPDir.

...
dl. J-
....., Nous observeroaa, au 1arpl... , qa'oa a 01aia an dea pre-
mien principe• qui dérinut de la aalllre da 11>ci~. Ce
principe est que la société forme one personne fictive et
anorale, séparée des UIOCiéa, et qu'en conséquence on ne
"peu& Milir &,,, imQlt~8' cw Je1 l~pcl, ~. I• aoci"' p01P' l•
dette per1aaneµe •'un 4'a a1i1qcié.t, lo,...ae la '4)0Îilé •t
DU TlllB111'AL DB aouu.
'Ugale et aalhenliquemeot constante ; UJU préjaaice, toute-
fois -des hypothèques antérieures sur les immeubles qui au-
raient appartenu à l'an des aaaociés. ·

TITRE XV. - Du pf'h.


ArL 7. Souvent on n'a pré~ qu'en comidératioll ia pré- 117,
teur et à lui Pel"60nntdklnent. Alors ses héritiers ne peuvent
continuer dé jowr du prêt à usage.
Art. 8. Plusieurs articles du présent Code n'ont point suf- ....
fiaamment spécifié les degrés de surveillanc;e oa de soin
qa'impose )a nature de chaque contrat ou de chaque obli-
gation. Suivant les espèces, il faut distinguer les fautes lé-
gères, graves, très-graves,. etc., kois culpa, /Dia culpa , Jo/o
prœima, doLu malus. Cette· matière demanderait un chapitre
et des règles générales et particulières.

TITRE XVI. - Du dépdtettlu séquutre.


Art. 12 et 13. Il nous semble qu'on ne devrait point, à
l'occasion de chaque contrat, revenir ainsi sur fos preuves
qui ont été déterminées par des règles générales. ·
On·noos force de répéter ici, comme nous eUSIÎoos pu le
raire en plus d'un endroit, que la partie peut requérir l'in-
terrogatoire sar faits et articles; et que, s'il y a commence-
ment de preuTe par écrit , elle doit être admiae à la preuve
par témoins.
Art. 25. On a voulu dire: par un tuleur, par un mari, ou
par un autre ailminutrateur.
ArL 31 et 1'"""1u. Soflira-t-il au voyageur dj! prouver
qu'il est entré dans l'a~erge avec tel objet qu'il aurait pu
lui-même soustraire ·ensuite r Suf&ra-t-il également de prou-
ver qu'il était porteur de telle sorqme qu'il n'aurait pas par-
ticulièrement confiée au maftre r S'il prouTe qu'il a apporté
une malle , en aera-t-il crµ sur la nleµr ·des objets qu'eHe
contenait ? La difficulté sur tous ces articles consiste à sa-
voir comment s'établira la preuve du fait. La 6n de l'ar-
~ . ~
OUSBTATIOlU

lide 35 al fort aage; mais c'est surtcnal l'objet mfme de la


preuve qa'il faudrait d&rminer et reslreÎDdre ; lH ftflea
sur celle matière auraienl beloia .t'être pedectionMes. ·

TITRE XVIII.- Du ~ d ~ 1U1n1iuement.


liw. s- Lë1 mhaea règlea c§taieot polUea per la ar&icla 8 et 9 ,
•il.• titre VI cle l'ordonnance ; .elles onl ~lem.em liea en&re
7•

marchanda, lorsqu'il y a soupçon de fraude, et atout


vi.t--à-YÎI des usuriers, ou gens faisant •lier de prttnrs
à gage.
,.•., Art. 13. Cet arlicle est mal rédigé ; il faat dire : le pP""
itWi.ïM/e ~ 'llloÏtt* la tlMt4 M>it tlWûi/>le, de.

TITRE XIX. - Dei contraû aliatoiru.

, 9'4 Art.·1•. La ndactioo est viciease dam ces moll : h n.,.u


dont Jle 1'ut clr.arsée; il faut y substituer: k 1'ÙfR dont fou-
tre partie 1'al cliorp.

CHAPITRE Jor.-Dujea et du pari.

Art. 2. Cette idée du jeu DOUi rappelle toutes lea Coliet


qui perdent les jeu.aes gens, el toutes Ica fourberies .ioot ils
sont trop soannl victimea. Le sénatua- conmlte macédo-
nien auaquait les racines du mal , en aaau.lant les obliga-
tions .ies 611 de Camille. Cette jurispnuleoce a para si juate
el si sage, qu'elle a été adoptée dans celles mêmee cle 'QOI
provinces qui ne suivaient pas le droil romain.
Si on croit devoir généralement annuler les obligaliOJU
tant soit peu importantes contraclles /*U' ja, il importe
encore plus au bon ordre et au:s: bonnes mœun d'annuler
lea obligations des fila de famille , qui , presque &oajoan ,
n'ont que cette cause ou d'autres plus hontemes eacore.
Nous sollicitons donc la censeryatioa du principe élahli .par
le sénalus- co...lte m~cédonien, avec lea modi&c;atieas ou
esceplions qu'il pourrait être équâlable d'7 faire.
Art. 13. Ces réactions sent par trop arltitrairea. el loal-

DU TjUBUllAL DB BOt]EN, 547


·à-Cait eontrair& à la natllre inapp~ciable des risques. Omt-
ment le législateur ose-t-il entreprendre de füi:er la doréé dt
la Yie humaine ?
S'il était quation de sfécultt en même temps sor la vie
1i'DD gr'&Dd nombre de pereonnes, il pourrait 7 .l\OOlr des
alcùls appromnan1; maia chaque créancier, comme cha-
CfM clébiteur d'une reole viagire, n'ont iontracté que sur la
tête d'an seul ou de quelques iodiridas. Alors, ~oatea les
probabifüéa fondées aoiquement mr l'Age sont vaines et
trompeuses ; il faut doac ou abolir le contrat de rente via...
8ire, Oil fD laiuer le prix à l'arbitrage des p11rties Îiltiressées;
qui peuvent aenle.s .apprécier toutes les cirèonstances parti-
.culiires cle leura riaquee.
La cler.oière di1po1itioo de cet article porte que, s'R y a
plus de deux têtes, quels qo'en soient le nombre et l'Age, la
rente cloit être réduite au double moins trois dixièmes. Il est
bident qu'il n'y a aucune proportion entre cette règle et les
précédentes, ni enlre le• dit!étens cas auxquels elle-même
•'appfüp1e. Le 1yaulme qu'on propose pèche essentiell11ment
-par1e11-es.
Art. 16. Ott 11'ceitlall le ta~ que tle lrb-peu tle cA01e... ·
· Il vaddrait mieo1 fi.1er ce trb-peu tle chœe à un tli:dAme,
par exemple•
.A.TL 19. Cet article, comme plusieurs autres, est fait en 1977
haine de rentes Tiagèrea qui nritablement ont des aspecta
MCa•orablee. Cependaut, = 1• la demande en rembourse-
ment du capital , ou le renvoi en posaesaion des fonds, pa-
raiuent le1.oàe1naturelles;===2° usez souvent la rente tia-
gère se trouYera due à no Yieillard qui o'a...ait que ce mayen
de se procurer one edstence aisée et paisible. L'obligerez-
vous à saivre one expropriation forcée, à vaincre tous les
obstacles, et à faire tous les frais qui peuvent en être la suite,
·a chercher DD DOavel emploi de RI fond1 r C'est loi &ter la
traaqulUiU dont il avait voulu iooir, en se ·créant '°e rente
à Yie; c'est lui faire perdre, à la fia de lia Cilrri~re, l'unique
35.
548 OlllEll'YATIOl'lS:

bonheur, la seule conaolatioa de son Age. Nous opinons donc


pour la disposition inverse de l'uticle•.
Ce même article ne décide point si une comention for-
melle et contraire à aon éoond aerait illicite et nolle.
, 911 Art. :a4- Quûl jurû dam le cas de l'absence du créaneier
de la rente viagère ? Ses héritien per:dront-ils les arréragea
da jour de celle abaence , oa de celui des dernières nouvelles

1 ou
. authentiques ?
Art. 2 5. Le mot comtituie est mis aa lieu du mot -.1n..
Uo- OiJ3ef'IHltÏDn 1ipam. Ici se termine la matière des contrats;
et
1Sh et quelques-uns ont été omis.
Le bail à rentes, dont le Code ne parle point, est-il aboli
définitivement et sans retour? Qu'a-t-il d'illégitime ou cle n-
cicox dans sa nature f •
Les lois nouvelles, par une sorte d'effet rétroactif, ont
autorisé le remboursement des rentes inacqaiuables : de-
meure-t-il défendu d'en créer désormais de pateiHea r
Si le bail à rente est aboli et prohibé, il fa~t le dire ex-
1

pressément. Il faut pareillement dire si le renvoi en posses-


sion, et lea autres règles suivies jusqu'à présent, continue-
ront oa cesseront d'avoir lieu , quant à celles de ces anciea-
nes rentes qui n'auraient pas été rembourséu
Si le bail à rente n'est pas aboli pour J'nenir, il faut en
fixer. lf!s règles el les restrictions.
li•. 1- Le présent Code ne dit rien non plus de l'antichrùe ni da
ti1.11.
contrat pisnorutif.
ril.15. La matière. des transactions, des compromù èt des arbi-
trages, n'a pas non plus, été traitée.

TITRE XX. - De la prescription.


Art. 16. La possession annale ane fois jugée, Je deman-
deur au pétitoire doit établir sa propriété ou par titre ou par
une possession suffisante pour établir la prescriplioo ; cet
article cfétruirait cette règle:

---- ~ .
l>U T.RlB'71UL DE BOUf.1'.

Art. 33 Il 1uWàn1. 1° Il faudrait traduire ·et consigner le usa


Il
principe général, Contra non IHJlmtnn OBtre, elc. C'e1t de ce 111.iv.
principe que cUcoulent la plupart des règles·comprises dans
la seclion Il. · . ·
Arl. «· On ne dit rien des effets de la possession cente-
naire.
ArL Sg. · Il ·est néceaaire de déaigner les articles précé-
dens dont on entend parler1 afin que cet article 59 se conci-
lie avec l'article 33.
" • • • • • • • Cesseront d'avoir force de loi générale ou par- lin da
Code.
• ticulrere, clans les matières qui sont l'objet du présent
" Code••.•••• »
A celte occasion, nous remarquerons qu'on n'a rien dit 1.1"'-
de l'adoption, qui était adqiise par nos lois nouvelles. til. a.

06se1'11ation sur k mot SUCCESSIBLE, 'lu'on a sowent employé


dans le projet dl l'ode.

.
Les mots sùcceui61u et successihiliLés semblent francis~
par nos lois nouvelles; mais le sens qu'on leur donne est
tout-à-fait contraire aux règles des analogies grammaticales.
La terminaison en ihle dans nos adjectifs participes désigne
le passif et jamais l'actif. Succusihle devrait donc s'entendre
non pas de celui qui peut succéder ; ~ais de celui aucpel on
peul succéder.

Note porticulière rtlatWe à une lisiJim,e 'fU'on pourrait donner
mu; enfaru•

.Il existait dans notre ancien Code normand une belle insti- 1. 1 ••-
th. 5-
tution, qui 1 lorsque les pères se trouvaient ruinés par des &n d1&
cb. 5.
événemens quelco_nques , procu1"ait aux enfans la ressource
d'une légitime .assurée. La propriété d11 tiers des immeubles
qui apparlenaient aux parens lors du mariage , el de ceux
qui leur échéaient par la suite en ligne directe, était déférée
aux enfans , s'ils voulaiaot ft!noncer au surplus de la succes-
sion: ce qo'on appelait le tiers eout1URkr. Ce tt'ers coutumkr
-.
OBSEa Y ATIOl.'WS

s'oawait, soi& par la mort naturelle du pire, soi& par sa


mort cirile, soit par sa séparation civile de sa femme; il ûait
iualiéoable pendant le marias• ' tant par le rre l(llt par
les enWis; le père en avait la jouissance pendant sa vie, à
la c.laarge de lea ilner et 41e les nourrir.
Cette cliapositioa était principalement celle qw , parmi
tapt cl'aaapa gothiquea , avait _..érité à notre CoatMi• le
nom de .,e et pMHJJllRÜ ~. de Ne17lllll!llÜ4: elle avJit.
frappé l'auention du comilé de législatio. de l'A.emWée
coustitaute , qui , c~rtes , avait des lumièrea en législation
civile; ce comité se proposait d'en faire. QD point de dtoia
commun pour toute la France.
L'arL S6, frr. I"", lit. V, cbap. IV, du projet de Code, a
voulu saisir le même esprit , en dé~eodant an épou ~ 4it-
poser, à titre gratait, de la totalité de leur bien au préjwlice
de leurs enfus. Qu'on daigne toatefois y ttOkhir, et qo'oa
nous dise ai cette mesure lncompl~te el timide va véritable-
ment au baL Est-il à craindre, ea effet, que dea pèra et mè-
re& lie portent à priver lems entaaW de toua icvs hieDS poar
la donner par pRférence·à .iea étrangers? non pomL N'ell-
il pas à craindre , aa contraire , que par da dépemea folles,
aa par des infortaoa, ils ne pnSc:ipiteut leur &mille dam
l'abtme et daas Io clélespoU. de l'~me mUùe 1 Voiü danc
Lien le péril rttl auquel il est très-prudent de poa"oir..
Noas proposons en comhJuence. de clutiaer et d'assurer
pour la l~gilime des eofans, le quart des immeubles qu'a11-
raienl les pareos à l'époque de leur mariage , et de ceux qui
le'?'r viendraient clepais par succession cbm le lena de la Ja-
riaprnilence normande.
Celui qui donne la vie à 1111 afanl s'ohlip à le eomerwr
et à le nourrir; celui qui transmet à cet enfant - état ciril ,
doit lui lrammeltre une eüstenee civile: a n'ai pu, 11111
cloute, de dette plu favorable ea pins 1ac:fte ; el cemme
les enfaoa sont le premier ohjer do marias-., les 4fc*s la
contraclent en efîel à l'în$nl qu'ils se marient.
DU TRIJSUNAL DB aouaN. 551
Ces réflesiom n'ont pas lse1oin d'~tre prouYéea , parce
qu'eUesaaiaisae.nt oalurellemeot les esprits et·lea cœura droiLa:
c'est donc au objections qu'il faut répondre,
Qq objecte qae l'iD.ltÎtution dont il s'agit g4nerait la li-
be.U des pères et frustrerait leurs créanciers.
==1° Cette liberté n'empêche pu l'effet des obligations lé-
gitimes. Quoi donc ! un père, pour son plaiair, ou pour
satisfaire des fantaisies , peut contracter ti!lle hypothèque
qu'il veut; et il ne pourra pas en contracter uoe pour asaorer
uoe subsistance honnête à ses enfans ?
== 2° Ses créanciers ne seraient p3a trompés, puisque d'un
côté ila ne pourraient manquer d'étre prévenus d'un droit
qui subaisterait dans tout le territoire français , et que de
l'autre le• contrais ou les célébrations de mariage auraient la
plua grande publicité.
On objecte qu'il y a telles circonstances où il serait avanta-
ge~ pour la forluno-du père et pour le bien commun de la ·
Camille, qu'il pt\t librement disposer de ses immeubles. Noua
réponcJrona que ces caa particuliers ne doivent pas a'enviaa-
ger, qoalld il s'agit-de statuer en général, et sur une inaûtu-
tion aussi précieuse. en eUe-mfme.
On objecte qu'il vaa.drail mieu obliger tous les pères à
faire apprendre un métier à leura enfam. C'est là une de Cet
belles théories, qui, en prenant les hommes teb qu'ils sont ,
a'évanouissent dans la pratique. La loi aura beau le prescrire;
la plupart des pères qui poesèdent des propriétés ne vou-
!Jront point le faire , ou ne le feront point : il ne faat pas
compter sur une précaution, lorsqu'il est çertaio qu'elle ne
sera pas remplie. . '
Dans la classe ouvrière et laborieuse, le père apprendra
son métier à son fils , ou lui en fera faire un autre : si le fils
n'a Point appris de métier, il aui;a des bras, et saora s1e·n
aerVir. Voilà pour cette classe-intéressante une légitime assez
aàre.
Dana la~classe :n1anufacturière, commerçaf11e, etc., qui
B• Ta&U.... D& BOtJP. 553

0"""1alion aJNJlirlJe •r fartkh 52, c"4pitn III,~ YI, 117•


livre Ill à projet~ CoJe cwil. - De reJ!et do bypa1A«,uo
canin k lier$ tlétentar, ek'.
Cet article S:a autoriae · 1e tien. dét.eat.ear sur lequel on
aiait, à req~rir la cliscmaioo (par le créancier)~ ao-
lres biens qui aont encore dans la po~oa du principal
obligé, d'où il suit qu'il ne peul exiger la cliscossioo dea
biens qui, depuis son acquisition, anraient été aliénés par le
débiteur.
Ce systême présente les coaaéquencea les plus fuaestu.
Je auppose que l'obligé, lorsqu'il contracta la dette, pos-
sédait vingt immeubles , qu'il a depuis aliénés sacc~ive.:
ment; le créancier, si cela loi platt, ou si le premier dea
immeubles vendua par son débiteur est à sa convenance,
pourra faire saiair et ve.;dre sur le tiers détenteur ce premier
immeuble vendu ; ce tiers détenteur, s'il ne veut pas ou ne
peut pas acquitter la dette, et si son débiteur ne possMe
• plua aucun immeuble, ou s'il n'en possède plus à suffire
pour le paiement de ladite dette, sera obligé de laisser aai-
sir et vendre aon fonda, sauf son recoDl'a sur les acquére1'rS
postérieurs.à lui : à aoa tour, il pourra saisir et vendre le
second acquéreur, qui fera de même saisir et vendre les
fonds du troisième; et ainsi de aoile, jiiaqu'à ce que les im-
meubles deaclita vingt acquéreurs aient élé l'un après l'autre
saisis et vendus; et cela souvent pour une cleue ·qui e6t pu
être acquittée par le prix du dernier fonch aliéné par le dé-
biteur. ·
Il serait facile d'éviter ce progrès et ce circuit de aaiaiea et
de ventes, ainsi que les fraia dévorana qui en résultent ; il
auftirait cl'aotoriaer le tjers détenteur aaiai à exiger (à .aea
périls et risques, et en donnant caution) la saisie et Tente
des fonds vendUI depoia son acqaiàtion par l'obligé, et qUi
étaient hypothéqués a )a dette.
Noua a-rions en Normanc1ie ,.a r4glement de • , val-

-- ·- __ _..........__ ____________ __....... . . . ..


~ ----: - - · - ........,.,.
554 OBSERVATIONS

gairement connu SOUi le Dom de placilé1, dont l'article 131


est ainsi conçq :
H Le créancier peut aaiair, par décret, les immeubles

• hypothéqués à aa dette, possédés par le tiers acquéreur,


• et ae peot être obligé cle faire aaparannt la discmaiou
" dea 'biens de son débiteur ni de· 1es héritien, si mieu
• n'aime le tiers acqudrear bailler déelaratien des boat.a et
• c~ de• héritages powdés par le déltiteor oa ACQUÉ-
" llEUB.S POSttl\IEUBS DE LUl ' pour hre adjugis P"' dit:rd à
a su pirils el fortune, et hailler caution de faire payer k MJÜis

cc stllll de 1a dette, en ~mption da frais tlu tlicrrJ. •


La dernière partie de cet article eal fort sage; et il parai-
trait convenable d'insérer dans le nouveau Code une dispo-
sition équivalente.
SiBné; FoUQUf:T1 commissaire près le tril>unal d'appel.

N• ~s
····-
. .Observations du tribt,inal d'appel liane a
TOULOUSE.

LIVRE PRÉLIMINAIRK
D. droil el dea loil.
TITRE Ill. - De la pu!Jlicatlan da lois.

-L u lois devant ~tre.obligatoire11im'1ll&n4Qle-" daill toute


l'étendue da ressort,11 est juste de fixer un délai de dix joan,
.au moins 1 à cempter de leur pnblication , a&o qu'elles puis-
sent ~tre connues tians toua les anoncllasentena.
Art. 3. La peine de la t'orCaitare n'est-elle pas trop R-
rire ' da'nS le cas a•uee simple n4gligeeee p
Art. 4- Même ohsërvation que 111r l'artlcle •·
Il convient aussi de dc!termiaer la solenai~ de li pohlka-
tion par le11 aatoriiQ acbniaiatratives.
DU TJUIONA.1. Dl. TCMJLOUSL 555
Trrl\E IV.-Du effm de/JJ loi.
Art. 1". Supprimer cel article comme trop ngae, et
d'ailleurs inutile, a'après l'article 5 du titre V.
Art. 3. Pour prévenir Pabm qui pourrait raulter de cette •p- a
disposition , ajouter qu'on ne reconnaitra comme lo.is espl~­
catives que celles portant qu'elles sont rendues eii .interpré-
tation d1une autre' loi. ·

LIVRE PREMIER.
Du personnu.
TITRE lu, - CeAPIT.llE IL - Du étrtJ111er1.
Art. 8. Enoncer que Io a.ctu pennis au étran8u1 •'1141 c•:ri ••
9ui ne sont ptu en opposilion a«c lu lois françaûu.
CB.lPITBB 111.-De t. perte du clrolta cl•lb.
Art. 28. Cet article sera en contracliction avec l'article 24, 29
si on ne lit : du jour de l'nicution du ÏUKetnent.
Art. 3o. Sur les mots : leur contrat ci9iJ de milfÎIJ6e ut a5
dissous.
L'intérêt de la femme et celui des eofans à nattre exigent
que cette disposition soit moclifiée~
• De transmettre, à titre de 8ucceMÎon ~ les biens qu'ilâ
• laissent à leur décès. »
C'est établir, relativement à ces biens, un droit de déahé--
rence peu différent de celui de la confiscation.
Il est cligne de la générosité française que ces biens pas-
1ent aux successibles, et notamment aùx entans. nél depuis la
mort civile , qui sont privés des au~rea biens..
Art. 35. Cet article fera nattre des clifficaltés, si l'on n'a- •e-al
joute que la confiscation établie par la loi sera prone~cée.
par un jacem~nt.
TITRE 11. -Da aclu destinés à ,_,,_,. l'Maf~ . .
. Art. 14 et 15. Prononcer aae peine pour U90rer l'esécu- 4J·4t
tion de cea •isp~sitiens.
556 OISJtllYATlONS

Esiger que la remiae aoit constatée ·par clea procèa-'fW-


baax, dont il sera tenu registre. .
55 Art. 23. La véri&cation du sexe de l'enfant par l'ofli~er
public est une innovalion qui ne présente auc:une utilité
Pourquoi n'accorderait-on pas am: témoins et au dédaraat
la m~me confiance pour le sexe que pour la filiation ?
•• Art. 27. Expliquer IÎ l'omission de la tramcription de l'acle
cle reconnaissance sur le registre , et de la mention en marge
cl.e l'acle, emporte la nallilé de la reconnaiMaDce.
Par qui en sera fait l'envoi ?
ap- Art. 28. :Mêmes ohservalions que sur l'article 27.
b
Comment e·ffectuer les meulions pre.scriles, sur Jes deux
minutes des registres, déjà déposées en eiéculion de l'ar-
ticle 14?
Nil. Art. 29. M~me observation que sur les deox articles pré-
œdens.
&& Art. 37. Cel article ne prévoit pas le cas où l'officier pu-
blic est absent, empêché ou refusant.
arï Art. 4o. Le tribunal de première instance prononcera-t-il
comme tribunal civil, ou comme tribunal correctionnel?
Une disposition générale paraît nécessaire pour fixer la
compéleuce relaliYement am amendes. prononcées par le
COde civil.
10-1 • Art. 43. Pour lever le cloute que pourrait wre nattre la
disposition de l'article 6, il convient d'ajouter que les témoins
pourront être pris dans l'an et J'aulre sexe.
16itl. _ Arl. 44. Il peut arriver que le nom du père, celui de
la mère, Je lieu ou le temps de la naissance ne soient pas
connus.
Dès' lors, la disposilion cle cet article paratt trop impé-
rative.
75 Art. 5o. Supprimer les mots Ju &eU ma&culin; l'article 6
du titre 11 ·y pourvoit.
:r le Art. 55. M~e obserntioo que Sllr l'article 28, quant à
· J. la mention du jugement en marie de l'acte. de mariage.
DU TR!BUNAL . DE TOVLOU.sE. 557
Art~ 56. Auarer l'éitéculion ·de cet-article par une peine u-r•
contre les personnea qa'onjugera clevoir Caire la dénonce da .
d~ès.
Art. 58. Cet article ne prévoit que la mort des perlOmiu 7t
du sexe masculin. .
Substituer le mot t!po~ au mot/anme. ·
Art. 61. Il pourrait arriver que l'officier public c1a lift 11
le plus prohain ft\t établi dans une commune et m~me dus
un département autre que celui ·où le cadavre a été trouvé.
Cet article contrarie, san~ aucune utilité, le princirposé
par l'ai:licle 56.
Supprimer les mots le plus prochain.
Art. 64 , 65 et 66. Prononcer des peines pour assurer 83-1'
86·8'
l'eitécution de ces articles.
Art. 70. l'flême observation sur le dernier membre de •p- .
u
·cet article, que, sur l'article 55, à l'égard des deux minu-
tes qui auraient été déjà remises dans les dép&ts publics.
Sur le mJme article. ·Si la m~llité était telle, qu'elle com-
promtt l'aut!tenticilé de .racte, et qu'un tiers y eât intérêt,
l'effet rétroactif, à son préjudice, serait injuste.
Art. 73. Cet article confond le jugement contràdictoire 99
avec celui rendu en défaut.
Le délai de l'appel contre ce dernier jugement ne devrait
courir que du jour de la notification.
Art. 74. Même observaiion, qu'a nt à la mention que sur 1,1
les articles 55 et 70.

1'ITRE IV. - Du aln~.


Art. 13. L'~quité exige que les héritiers ne soient dispen- u7
sés de rendre compte qne des fruits perçus;
Art. 14. Sobstiluer le mot depuis au mot d'après. ng
Art. 17. Il devrait· en être de même à l"égard des pa- 13'
rens collatéraux, plus proches que ceux envoyés. en J?OS-
session.
Art. 18. L'article 18 ne prévoit pas le cas où l'ai.sent se 119
558 OBSUVATIOlU .

rcprâea&erait qril la cadiàne aJIDée de IOlt Age, et alm-


moiu peadut li jarcie cle l~eDYOi proTilo.in.
D conrie11clrait cle sapprimer le mot ~. p
..W. l'esdure.
- · 'Art. 27. 11 pourrait arriver que l'absent, l"8ftDlll&.,..
..c.s. la centi~e année cle IOD Age, troaY&t . , . cenjoiDI re-
JDll'ij•
Le CM a'eat pu prbu.
TtTRE V. - Du marlase.
161 Art. 17. Le mot récip'fYN/wmenl est inutile l l'ellllroit 8'a
il est placé ;' il devrait se trouver' après Je .econd membre '
à la suite des mots : d la maris oa la femltlà de {è!IS fkken-
daru, ainsi qu'à la 60 de l'articlè.
'• ~~ ArL 19. Cet article annulle indialinctemeat le mariage ,
c. 1 • lorsque l'un du épou ne sarvit pu 'fÏDgl jean à la maladie
dont il est atteint.
Restreindre cette dispoaition aux penoDDea qui 'Vinient
dans le concubinage ; pu- ce moyea, l'art.ide .63 demt
.liiutile.
170- Art. 2 7. La Rdaètion du prtmier mem}>re de cet article
171
eat ricieue.
Au lieu de clire : Le ~ CD111rtldé en JIOYS i/rtln6er, etc••
peut Ntn, etc., lire: 8D'O oaJa/Jle ai Frolu%., poarTII qu.'il ait
~té précédé des pablicatiou pretcrita pir l'article 2 5.
Art. 32. Le mariage eat un acte si important, qu'cm 11e
conçoit pas pourquoi les oppositiona. ne dnraieat pas ~tre
portées au tr,ibuaal de prèmière imtaaee , sauf le recours aa
tribmial d'appeL ·
C'est surtout daa• lea matières qui tiennent si fort à r8at
des citoyens, et à l'égar~ des eagagemeaa qui oil( la plus
1raade influence sur le sert dei famille., ffU'il ~porte que
l'ordre des juridiclious ne soit pu interverti.
Ces considérations devraient faire admettre un d61ai . . .
long que celui de troia jours pour ioterjettr •ppel.
DU TJllBVNAL Dl TOUl.A>USE.

ArL 35. La modification conteaoe aa § II de cet artide, 115


"rail d'une dangereuse c_o•qaence dam le eu où le mari
qui rédame aerait encore d'an &ge Qoigœ de la pahei1L
Art. a6. La collalMtatioa peaclaat a ... dnnia llllire .-

pour rendre le nalaQlalt •Doa-rec:«Tahle , • Cii 4e l'u-
• ••
ticle .5.
ÂrL 3y. B parait pen coaunùle d'admettre la a....le Ntl.
en nullité du mariage., à came du 4éfant de puberté, de la
pari de celui dea épou qai. uait l'!ge requis à l'époqae tJe la
céMbralion•
.Art. 38. Même oheenation sur le dernier membre ~cet 11a
article qae sur le§ Il de l'article 35.
Art. 3g. Même observation qoe sur. l'article 36, et, à ••1
plus forte raison , contre les collatéra'1L
Sur la 6.n du même article, faate d'impreaion. Aa lieu des
mol.I ~ arlielq 34 d 35 , lire 35 d 36. .
Art.'fo. Il serait éqaitabl~ de n'infliger ,l'amende qu'a- 191-
• . -.L. de • ,,J
près .qae 1es épons auraient été contül- en 1Pevre par
une aonunatioo cle la part 4le l'oiiciet.aerçaot lea foocûona
du ministère public.
Art• .47 et 48. Si l'ofticiel' de l'état ciril est mort loncpe 191-
et h
la fraude est décosn'erte, qael moyen restera-&-U pbW l'gi-
timer les enfans ?
M&ne question dana le.taaoù l'an des épOPx, complice de
la Crawle ~ meurt pendant la precéclan.
Art. 66. Le mo\ aolidtllremtnt. ae peut esiater dans ciel ar- &a da
ticle ; il eat en contradictiba tt:ec 1es tennea dQQlll ,,,. c~ 'fl'Ï cil. s.
le concerne, qui le aoiv:eat ÎDl1DédiatemenL
Art. 58. Cet arlide eal qgoe et mpdrffa. , lliitl
Art. 59 et 6~. Il serait injuste de mellre des épo.us dana 3h
l'impo~bililé c1e réparer le torl qu'ils auraieat .fait à l'un
de leurs enfans, en ne le reconnaissant pas dans l'ac;\è de
...nase.
An. 7'- :ProDGOCer des peines cootr• la femJDe en us de 2• 1

contravention à cet article. ...

-----~- -·· .
ouaavATIONS

til. •. TITRE VI. - Du àiHrce.


OBSERVATION c;,gria.&LL

On a tant ·~crit aar·le divorce, qae. touta les rillaiom


qu'on pourrait faire à ce sojet seraient inutiles.
Les incoavéniena qu'il entraine par rapport am: époux, et
plu encore par rapport aux enfana, aont si aemihles , qu'il
aer.iit à dbirer qu'on e6t pu éTiter de recourir à ce moyen
estdme pour rompre des nœuds mal assortis.
• s. Mais, soit qu'on admette, aoit qu'on rejète le diTOrce, il
semblerait jute d'autoriser lea tribunaux à prononcer la •
paratioo de coq>S pour un temps d~miaé, Jonque•~ cil'-
cooatances parattront l'esiger. '
:h Art. 3. La tlifjamalion p.,J,/il/ru.
1
Ce 1ll9'ft at trop ngue.
ug L'Oilultère de /JJ/emme, ajouter: par /JJ tlWol.tion df:Y mGlln
notoire. Il est souvent tùs~ifficile de prouver l'acla'lère, et
· très-rare-qu'il le aoit-par clea écrita émanés de la femme.
su Art. 12. Le mot relu semblerait imposer inutilement l'o-
bligation d'une seconde lecture•
.,i · · Sur lonlrru arliele. La loi ne réserve paa au demande.r
ia faculté d'objecter lu_ Umoins praeatâ par Je défen-
deur.
On poarrait·prendre pr6teste de ce aiJeaœ, poar préten-
dre qu'elle lui est interdite. •
Art. 14- D'après .cet article, les tribaoaux ·pourront ae
croire autorisés à rej~ter 41es témo"'ma non reprochû, ne se-
rait-il pas à propos de limiter cette faculté?
255 Art. 16. Même obeerntion sur le mot n/M que sar l'ar-
ticle 12.
Art. 24- Le renvoi •m. sections 3e et ' ' ci-aprit eat
li fautif.
Il serait injuste d'appliqau la peine de l'amende am - -
teun des m•oires et consallations, que la parties peaffDI
faire imprimer à leur inso.
DU TIU91JWAI. DE 'MULOUSE. 561
ana.
1 s.,. ~ ,,,Jme Même eLeenation relatiTement 1 la
compétence da tribanal qai deit prenonter l'amende, que
llW l'artide 4o du titre Il.
Al'L ,,. L'article Mrait plus clair ai l'on ajoutait les mots •P-
tuiv:ins: Si la demande n'était pa& moti«e $UI' d'aatns t'QUIO, s&a
Art. 28. Qaelqoe Ugitîme que IOit la cauae de l'ab- /114.
sence, la négligence de l'absent à donner c1e su nouvelhs
p...-•t iiir am devrai& •tre considérée comme un aban-
donnement.
Ces comidérations paraiuent esiger qu le principe posé
dans cet article, et dans l'article 27 du titre IV, soit mo-
cli6L
Art. 3o. Fixer le nombre de témoins qu'il sera iaclispen- •llitl-
..Me d'appeler, et proaoncer une peme en cas de refas de
comparattrc. ·
ArL 32. Laisser à la prudence des jugee de décider auquel a& 7
<les deux époux tous ou quelques-uns des enfans seront lais-
sés proviaoire1Qent.
L'int.,.t des mœan et celui des eafans réclament cette
modification) et ce n'eat que d'après les circonstances que
l'on peut y pounoir convenablemenL ·
Art. 34. L'obligation de fournir des alimens doit être ré- 2 u
ciproqoe, lorsque le mari n'a paa des revenus ~na, et
q11e cem de la femme nolf commune excèdent ce qUi loi est
nécessaire pour mbYenir à ses propres besoins.
ArL 30. Done le.,,.,,,.; aten ~n. 270
Ces e:s:pressiom font douter si le scellé pourra être àpposé,
non-seulement sur les meubles appartenant à la femme non
cODlmone , qui se trouveraient au pouvoir do mari, mais
encore sur les meubles du mari.
Art. 36. Sa t/JcUinn ut pumnent prwûolre. ap-
Expliquer si la décision do juge-de-paix doit 'Ire provi- a10
solrement ~écotée.
Dam ~e cas , il serait à craindre que le mari ne dinrdt les
meubles et effets.
v. 36
56a OBSUVATIO~

•1• Allt. 37. Da111 ~· meulJlel per60Meù. 11 con•imdrai& de


remplacer ces mots par ceux-ci : dalll n1 bioU. ·
La garantie aur les meubles présente peu de aoliclib! i
d'ailleurs, l'article 38 111ppose que le mari ~ut Tendre lea
meubles.

-· '·
&a •• AtL 45· Faute d'impreuion. Au lieu des mota: h dmum-
t1eur, lisez : k tlifendeur.
1/li4. Art. 48. Ajouter : et par la preuoe tk la dil1ohdion de mœur1
not.oir,e, depuil la dnnaruk en dWo rce.
2 9 s. Art. 5o. Assurer l'exécution de cette disposition par aae
• 291
peine;
Interdire le mariage avec le complice de l'adultère qui a
.
doooé lieu au divorce ;
Permettre néanmoins am: époux divorcés de se remarier
ensemble , sans observer d'intervalle.

TITRE VU. -De la paternité et tk la filiation.


eoa. Art. 1•. Expliqqer formellement qne l'adoption est abolie.
r. ~~'- Cette disposition paratt d'autant plus DéCe8$aire' que le
....
111• •
dernier article du projet de Code n'abroge pas les lois éma-
nées des assemblées nationales.
3 15 Art. 7, 2 8 alinéa. Le délai de six mois parait trop Jong,
lorsque le mari a cohabité ~vec sa femme.
Ibid., 3• alinéa. Même observation à l'égard do délai de
huit mois accordé à l'absent depuis son retour.
31 9 Art. 8. Fixer le délai, à compler du désaveu, après le-
quel l'action eu ,justice devra êlre inlentée, à peine de dé-
chéance.
31 7 Art. 9. La disposition de cet article devrait être res-
treinte an seul cas où il serait prouvé que le mari n'a pas ea
connaiasance d~ l'accouchement de la femme et de l'exis-
tence de l'enfant.
ho Art. 12. ll"peul arriver que, quoiqu'il existe des registre.
en bonne forme, on ait négligé d'imcrire ou de faire inscrire
J'acte de naissance d'un enfant.
DlJ T&IBlJ!ll.tL DE TOULOlJSE. 563
On n'a pas pré~ ce troisième cas; et il 1erait injuste de
lui refuser une action.
ArL 16; Il serait lrop.rigoureux d'aaaoj,tir le réclamant à h1
a
prouver que celai dont il se dit, le fila pourYq, tant à IOD
lducatian el à' son entretkn, qu'à son lla/Jliss~nt.
L'article semble esiger, cumulativement, la preuve de ce~
lrois circonslaoces; il conYienl de supprimer celle relative à
son itahlwement.
Art. 22 et 23. Fiser un délai après lequel les ~éritiera de Jag-
JJo
l'enfant seront non recevables à intenter ou à r.uivre l'action
en réclamation de l'état de leur auteur.
Art. '28. L'article serait plus clair s'il était rédigé ainsi n&
qu'il suit : · ·
Si ayant été faite daM le cours de Io maladie dont il est dé-
r.t!dé, ü n'a pas suT'Pécu oi~jours à l'ac~.
Art. 3o. Quels seront les droits des enfans naturels recon- n 7
nus' postérieurement au mariage?
Pourront-ils demander des alimens ?
Auront-ils des droits sur la portion disponible dea biens de
leurs père et mère , soit qu'il en ait été disposé à titre gra-
tuit, soit qu'il n'y ait paa ea de disposition?
ArL 33. Les lennes ~seul effet semblent priver l'enfant m
reconnu après le mariage , de la faculté de réclamer des
alimens pendant la vie de ses père 4!t mère : ce qui serait trop
rigoareus.

OBSERVATION GÊNER.ALI!. sun CE TITRE.

IJ paratt nécessaire de régler, par une loi transitoire , le


sort des enfans naturels qui seraient reconnus avant la pu-
blication du Code civil , ainsi qae de ceux qui , quoique
non reco~nus ' auraient déjà réclamé ou réclameraient ' sur
le fondement de la loi du 12 brumaire an 2 , des droits ~r
les biens de leurs père et mère décé.Us depuis la promalga-
tion de cette loi jusqu'à celle du Cocle.
36.
OBSUV.,.IOU

TITRE VIII. - Jk la puiuance paµnulh sur la person•e


du enfans.
J 7J Art. 3, Cel article ne pré'foit ni le caa où le ~ria.ge a é~
dissous par le divorce , ni ceux d'~ .1eco~ mariage, oa de
la conclamoation à une peine infamante. n est néc~.suire
d'expliquer si le droit de détenliOn po~rra être exercé dans
ces cas , et par qui.
J 79 Art. 5. La seconde disposition paratt limitative au éurts
qui avaient dqà motivé la détention.
Au lieu des termes : lu écarts qui I'fl«lient 'fllDIÎl1ie, lire : si
renfant y donne lieu de nouveau.
·.,.. ArL 9. Oa n'a pas pré'lu le cas oà quelques-uns des pa--
31' rens ne voudraient , ne pourraient ou ne sàuraient signer.
389- Art. u. Expliquer flll'.il s'agit dt!' enfana non émancipis
JU
par acte ou p~r le mariage.
Dus. les autrea cas, il parait con•enable que le père
conserve l'administration el la j.Oaissance des biens ~ ses
enfans, juaqu'à ce qu'ils aie&1 aüeiot leur oringt-ciaqaimte
an~•·
~·da Art. 1S et 17. Pour lHer les doutes que po1ll'l'aient faire
tiL 9• nattre ces art.le • •1.. propea d'e:1pliqoer, = 1° a• ,
• }es, 1'I tel'all
'1m le eu oà il n'exU&e q1J'un seul de.sceadant A l'époque
da décà da disposant, ceux qui SW'YÏeadraieot doi•enl pro-
fi&er dei Lie!na compris da•• la 41ispoaition , et dau quelle
proportion ;
= 2° Si., indépendamment de la l'ortion donl il peut
disposer de son ~hef, il peul avantager quelqu'un des enfans
d• dissip;Lteur, à concurreac:.tt de la 4fUOlÎtidloat celai-oi aa-
r ..it e~ l•i-même la libre dispoaiti&Q ;
.= 3° L •obje~ 4e la loi Qe parafa pas rempli , à la dilposi-
&4011 otlic;ie~ ~e a'applique P'lS à l'enfant llliuipa&ear, qui~
éJ,.wl ip,uié, -.'"raiJ pu eneAWe tle.lesoeaüu.
16iJ. . Ar&. ,s. ~i '4UI Jea.-.Ce..tau ... •pa1eiir .UM.eat
avaol lui, il devrait reiatrer de plcill boi& 4aaa la nue pre-
'
DU Tl\lBUNAL DE T01'LOUSE. SM
priété·, tant des meubles 'lft-des immeubles; le tout devant
être conservé en nature pour l'usufruit qoi lui appartient, il·
ne de'tTait pu ~mé être petmis au destenchns de vtndre
ni de dôrrfter •préjudice de leur pète et cle's autreren~s
qui peavedt lei •onenir.

TITRE IX. - Ds la minorilé , dr la tutellt , ·,,, J.


Nmandpalion.
Art. 17. ~lauvaise rédaction, en ce que fartièle confond 398
la déclaration reçue pàr le juge-de-pais. avec cell.e taire de-
vant Dtl notaire.
Art. 22. Il y a même raison pour dêclarér a~i l'article 12 •p-
40'
commun aux aïeules.
ArL 23. Les pareos a11-delà du q11atrième degré n 1ayant 406
pas le droit d'assister au• Conseil de (amille , on ne devrait
pas leur imposer l'obligation de provoquer la convocation
de ce conseil. ·
Ar.L 2 7. L'~mblée devrait au.ssi être autorisée à se pro-
roger à court délai' clans le cas d'absence des parens au de-
gré mentionné dans cet article , résidant hors des six myria-
mètres , et néanmoins dans la distance qui sera déterminée ,
lorsqu'il paraît utile de les convoquer.
la
Fixer mê~e dÎ&laDCe à l'égard de la coeY'8Dlion faite
d'office par I~ juge-~e~paix; on préviendrait par-là les in-
convénie::is remarqués sor l'article 41.
Art. 3o. Il serai& dangereux de donner YOÏX délibérative
et prépondérante à un juge-de-pais. non ruponsahk dans
une délibération qui l'eai Jea parem rt:#fHNllOMa, .m4!fle
dans le en où ils so• ea moindre nombre qee les voÎslm
et amie.
Si l'observation était adoptée, le conseil de famille devrail_
ftre' composé en nombre im~ir.
Art. 34- H serait trop risooFem d'exdure de l'~et\tLlée 44s
celui qui n'aurait élé es:clo d'ane 1.o1eDe que po'ilr simple
566 OBS.IBVàTJOl'ia

incapacité ou pour. d'autres cames qui n'attaquent pu la


moralilé.
Si la délibération à laquelle il aurait été appel~ denit
etre déclarée otille de cela seul qu'il y aurait concouru, il
en résulterait lei incon~éniens les ploa grne1 , surtout
dans le cas où cette nullité ne serait proposée que Jong-
lemps après que la délibération aurait eu son etTet, paia-
qu'il faudrait alors annuler aussi tous les acte1 puaéa nec
le tuteur' renverser les jugemeos rendps avec . lui , et tout
reco11PDeocer.
Art. 46. L'obligalion de la résidence et les devoirs impo,-
sés aux juges des tribunaux èt au:r. sou.s-préfets exigent CJU'o°'
leur applique la même dlspense.
ArL 51. L'intérêt public et celui du mineur s'opposent à
ce qne le inilitaire en activité de Rnice puisse être cbarg~
d'une tutelle.
.' 16 Art. 52. Les petita-enfans devraient être comptés à raison
de leur nombre, lorsqu'ils sont à la charge de leur a;ïeul.
Art. 53. Il serait juste d'accorder le délai d'nne décade aa
tuteur, même présent, pour proposer ses ucuse5.
Ce délai parah surtout nécessaire à l'égard des personnes
illettrées, et de ceux qui n'ont été représentés que par ~
fondé de pouvoir.
Art. 54. Il convient d'exclure la mère de la tulelle , Ion-
qu'elle n'aura pas di:r.-huit ans accomplis.
•p- Art. 56. La disposition de l'article 56 ne deYrait pas
'" être ételldue au cas de la maufHlise iestioR du père ou .te la
mère.
Ce motif parait trop ngoe , trop l • r et S&DS objet,
puisque le père et la mère ne sont pas comptables, et sur-
tout à l'égard do père qui est réputé capable pendant le ma-
riage.
N.l. Art. 57. La disposition de eet article-, en ce qu'il comerYe.
la jouissance au père oo à la mère deatito• pour cause cl"m-
capacité, fortifie l'observation aur l'artide 34.
1
DU T.lllB'llNAL DE TOOLO'lJSL

Art. 61. Les délibérations relatil'ea à la tutelle .sont trop , ..,


importantes pour ne pas etre soumises à l'ordre nalurel des
j 11ridiclions.
En cas d'absence à l'époque de la notiGcation, accorder le
délai porté pa~ l'article 53.
Al'\. 65. L'intéret du mineur eii:ige que, dam tom les cas, l5o
les baux affermés soient faits aux enchères après des· affiches,
à moins que le patrimoine étant trop modique , le conseil de
famille n'en décide autrement. ·
Art. 69 et 70. Il serait à propos d'autoriser expressément 'h
le conseil de famille à conserver, pour l'avantage do mine1Jr,
un fonds de comll)4!rce , des instrumens ou o~tils précieux,
que le mineur ne pourrait remplacer qu'à grands Crais, s'il
suivait la profession de son père.
Art. 76. Il serait injuste ète n'admettre le mineur à repren- 'h
dre la succession répudiée par son tuteur, que dans le cas oô
elle n'aurait pas été acceptée par un autre• .
On doit présumer que le mineur a été lésé, de cela seut
qu'un liers aura accepté la succession. · ·
Ce serait loi interdire la voie de la reslitution daris re cas.
oil il y a les plus puissans motifs pour la lui acc~nter.
Art. 84. Le juge-de-paix ne pouvant certifier l'appoaitio11 '59
des affiches; qui n'a pas eu lieu en sa présence, il convient
r
de remplacer la formalité de attat.Jtion par celle du vi8a •
dans les vingt-quatre heures des procl!s-verbaox de l'oflcier
minislériel.
Art. 95. Le délai de lrois mois paratt trop court pour un 45~
emploi solide.
Art. 99. Il 1levrait y avoir réciprocité pour les inté~ts. 474
ArL 100. Le recours au tribunal d'appel devraiL être 471-
a11torisé , lorsque le reliquat ou le débet escédera miUe 471
francs. Ce n'est point introduire an troisième <lcgré de ju-
ridiclion , puisque l'opération do 'juge - de - pais ne peut
atre regardc§e que coam;ie une liqoidatioa et un.. ar~té de
compte.

- ---- --- ~---- . . - - - · "'


. 568 OllUBVATJ01'5

.- Art. ao:a. JJ ne .1erai& pu jmae 1i• lea tMJÏWl'UI '-ni


..'!!: l'elpODllltÏesde l'iuolvabili~da tatearlUftemue apàlaM-
'75 libl!ration.
fl'IJ l!.9TJ01'.

• IAa cMbl&eara f0111To-...ila Fe.-0.raer ~mat a ID-


tear la IOIDIDU captal.ta flU'a ~Ali.....,?
Dau~ eu de l'af&naa&iYe; il ac Mee.aÎl'e· i'"...._r
les formalités qui doivent ~tre .........., &aM pcMll' l'intlrit
a. miaear, . - peur la M\rew • d4bitear qai 'fœdn. • li-
Wnr, et da 1111eur ctai recevra lie remltoanemenL

,,,_ Art. 107. RU#A10ird0oana-t1Jc~~"" ,.,,-, ........


'Ill Ceue disposition est clangereme,. el ,..nait eatntber la
ruiae a11 mùlear 41û 11'aarail Clll'doe fortae 190bilare..
,,,_ ArL 1o8. L'ùus qa'oa pourait faire éle cet astide se_..
''' ble exiger qu'il soil surpriiM, et 'l'l'o• a~ a'ck:ute ,_cm
principe d'aprêa )ftquel l'oWiga&iOll celllractft,.. Je DlÎIMfm'
a 'eat valab(e qu'aatant ··le aéaocler jaali6e- tpe .. * - -
·~ a toaraé au profit de l'mapnnee...
,,,_ Art. ·~ M&ae obee"ati• _.le ~oad _ _.,.. ie ut
''' article ctae .- Partiel~ précéànt•
. Elle par.dt d'amant plu ju1e., flM Io~ pou11.K
coaa&ract.er,. claa41U ann~, ue eldïg*on lgale- à Ja 11ale•
de se. reveaas, et diverti&" aiasi lllMl paraie de sa ~·
Sur k troisième memlln. Si ces ohK"ations aoot àl:*..ÏÜÏu,;
l'ar&icle doit être retraDChé.
Dans le cas contraire, il nè serait ni juste ni lllllNa&. cl'ae-
toriser oa mineut à fru3tru le rremin ctHecid cl"mae o'li-
galioo légal.ement comra_c~e, ea ayaat reaoars à de aoa-
veaux emprun&.s.
''' Ara. 110. Le aecoa4 memhre de cet atticle pall
àmge-
reu, dans le caa où le mi.ear at .UfendeU".
1.e· défaut de 1.-ières et 1-. prbeDliom .... cOMeil ie
famille_ pourraient entraver la déf~ la plu légitU..,. ••
DU TBJ8111'A:L DE TO!JLOUSE.

espoaer le 18ibeur à da c0a6111utiolll er t cJd eslcdtiona


ruinae•.
li convient auui de ngler lea îol'lllltl 4il la veBle .tes
bieua da mimun âmaci~, lor-.P.ele 11era reconue aé-
ceuaite.
Art. 114. La nullité pronoiiœe par cet article devrait être l•d•
cil. S.
l'eslreinte am conventiom matrimonialea et aux ava~tagea,
même postérieurs, au profit du tuteur, ou. de l'enfant qu'il.
aura marié contre la disposition de cet· article.

OUEllVATJON GBJdllALB.

a.
Il est parlé des curate1119 en divers artielu Çode ; el il 1ec.S·
d•
n'y en a aucun qui règle ni la forme cle leur noqiloation, ni cil. a.
lelll'S obligations.
·.
TITl\E X. -Dl lia mjorili d .M r•td'die•. ·
Art. li conviendrait d'ajouter à la fin de cet article 411
2.
qae oui ne pourtâ aliéner ni hypothéquer ses. immèul>les
nant l'!ge d.e YÎngt-cinq au a4complis.

D& X.'INDllDICTION. - OBSEllY4TI01' PILÉLlmn.AUlE.

Il' per=dt tdn,.ëdaLte' d"tdmttftt! ti1lt~cii~ pour caus~ c1a. s..


de ~ ; ~ a~ ~gter fes (O'l'dU!S' de- fg procédul'e qui
devra avoir litù, 011, c1tt rnairts , dt goum~m lt" podlgue à
l'aotorin.tion do COllseif de famUle pollr rali~alÎ~ll Oe hy-'
poth~que de M!s imtnenJaeS'. ·
Att. 5. Celte faculté devrait M iJlferdtrt·aux par~a.- w- 490'
clelà da quatrième degré.
Art. 11f. JI emtTien~it· de- 1'!t'ilset' 11){~ amwt~•t! am' 49s.
ascendana et clescendaos, aus frères et à l'époux de cefui qdl
pro•oque l'mtercJietimr.. • · ·
Art. :r:t, û e!dnh8ialralre ltl &ouw~car ttf! cft1\"àit·tti'e' ,,.
entendu qu'à la chambre du coueil. .
· Art. 13. Modi6er la dispoaition relative aux assesseurs, ''6
,W.,.'U. n'e---. pfu.
. GllS.Ell VATIOllS

5o3 ArL 24- Râu~er am: tiera intérellâ de débattre la (ails


dont la preuve .a été administrée dans la proe<édore où ils
n'ont pu élé parties. '
507 Art. 29. 111 n'y a aucune raison .d e re(aaer lt rèeonrs am
tribunaux d'appel, puisqu.'il s'agit d'un objet indéterminé.
Lei membres de la Commi11ion, sisni G. D.ESAZA.BS ~président;
~Ol'ISSlNAT, SoLOHuc, Au:ssY.

LIVRE li.'- Des· biens, et des di.Iférenles


modifications de la propriété.
TITRE Jer. - De la dislinctüJn c1es biens.
su Art. 10. Expliquer si le croit et les, animaux destinés à
l'ellBraû, livrés au métayer par le prQpriétaire, doivent être
réputés inunnd#a, ainsi cpe les besfiam: destinés à la cvl-
ture.
5'• Art• .29· Ajoute.r: ou sections de co~une.

TITRE 11. - De la pleine propribi• .


m Art. 1S. Il serait à désirer qu'on iosér!t dans le Code civil
le~ règle11 relatives
à la larg~ur du marche-pied dont il eat
parlé dans cet article ' ·au lied. de renvoyer aux réglemens.
Ho Art. 19. li est jusle que les particnJiers qui, .à l'époque
de la publication tlu Code civil, se trouveron~ eQ possession
de quelques îles ou îlots formés dans les lits des rivières na-
vigables 011 flo'uables_, -s~ient mainteoua dans leur po$St5-
sion (quand bien même elle ne serait pis S1\ffisante pour
opérer la presc.ription) , si elli= est fon~ée sur doa causes lé-
gitimes.
m · ArL 22. ,fs:pliquer à qui doivent appartenir les ~ieux ch~­
IQÎna abandonoéa,.loi:sque l'pu ouvre une nouTelle ro11te.

TITRE
. . . de l'iutJ(Je et de l'lia/Jitation.-
Ill. - De l'usufruit.,
s9o- Art. 15, 16 et 17. E:spliquer si .l'asufruitier a des droits
.. 591
. DV TBJION.AL H ·TOULOUSE.

am l'accroU.ment.que les bois taillis ont reçu pendant son


uaaC,uit , et à quel Age les boi1 d,oivent etre ripatâ futaiea.
Art. 18. L'asufroitier doit-il également remplacer ,les blr- 594
tes à conae ou à laine qui périront penclant sa joaîasaDce, IOÎt
qu'il s'agisst: de l'usufruit d'un 1rm.peau ou d'un nom/Jre ~
miné de Uta de /Jitail.
Art. 27.· L'équité esige que la ~ente des denrées, celle 601
des meubles, la collocatio~ du prix et l'adjudication des bau;
à ienne, lorsqu'il y aura lieu d'y procéder, ne puissent être
faites qu'en présence de l'usufruitier, oa après l'avoir d11e-
ment appelé.
Le bail de caution pour les immeubles ne devrait m4me
pas ê1re exigé indistinctement:
Art. 31. La reconstraclion des gros mura de refend, le 606
rétablissement des escaliers , et autres semblables recon-
struclions, ne devraient p~ .être classés parmi les répara;..
lions d'e11tretien, ni êlre à _la.cb,arge de l.'usafraitier.
Art. 34. Expliquer quelles sont les charges qui peuvent 6ot
être impoM!es sur la propriété peodaot la d1>n~e de l'u8ufruit,
avec l'effet de restreindre les droits de l'usufruitier.
Art. 36. Il serait plu équitable et plus c~nfonne ~ux J:>rin- 6&:•
cipes de la malière, d'autoriser le propriétaire; qui ne pour-
rait avancér les sommes nécessaires pour l'acquit des deues,
à vendre ane partie da fonds &S$Ujéli à l'usufroit, l'usufrui-
tier duement appelé.
Art. 37. Déclare!' que, lorsque les procès intéressent tQal 61J
. à la fois la 9ropriété et l'usufruit, ·l'usufruitier devra y con-
tribuer en proportion de son intérêt.
Art. 45. Il n'y aurait pas d'inco~vé~ent de réserver à 52 ,
l'usufruitier la faculté de rétablir le b!timent à ses frais, sa.os
espoir de restitution. ·
Art. 46. l,.'humanité semble ~er que l'usage et l'liabi- hS
tation ne se perdent p~ par la mort civile. Mais il paratt
jute de déclarer que le droit d'habitation é~li par l'dn
OISEllVATJOl'CS
. .
des ép~ ea (i•eur dir .sarviv:ant cessel'lr pu le tCJ11Tot _.
celai-ci .l t1e se~oml~ tl~er, t'il existe des entans du ptt-
mi~ lit.
,., Art. 47. L~ iroit d'iuage· est itaWi le plai SOU'tent t1t1r fts
objets de pr'Unlère nlt#lifl, tt e'll êl'fc!rtt" cr"uidiridus placéi
dans la classe ;,,,Jlsente.
Ce aet"aÎl le rdlNlr• ilhMoire· 4f9e ct'U.Ujftir l'oaager à don-
ner ca.atio11.
'35 Art.. 5&. lt sera· difficitt. dct f:aire uw-joste application cle
cet M1iete., si b qaotit4· d• frllits qtie f-.ger a droit de
prendre n'est pas clairement déterminée.
Dans la plupart~ p•J•t cu drois. se réduisent souvent
à la faculté de prendre des fruits tles arlNrea, de la poirée
dans les jardiBs t et autres semblables ~ont la valeur est trop
ll)odique peur mériter une •pfrécfation. ·

TITRE IV. - Du stl'IJ/tJa 611 ·smica fnéids.


CHAPITRE 1... -0bse"ation génttale.

1i1. '· Il eonvieudrù de .ri"gk11, ms le ""8de e.Wil,. t.em Cè qui


a trait au s~viludes do ~ralr,. tt. nM&Bllenl à. telles
me!Kion~s dus ce chapitre, a•
lieu. .Je.reM•eyer à des lois
011 régleme• pu:t.icllMera cpai- pcJwr.aie:Dt M fail:e a&readre
loag.-tempa..

CHAPITRE II. - SECTION Il. -Des 1erTitadea êtabliea par la loi,


011 pour l'utilittl des particulien.

Même Qbservatiou que sur le ~mmencemeot du cha-


pitre Ia.
c;s' Ait, ,13. Un \eUl~orheao sufiira-t-il pour Caire présumer
la non mitoyenneté? ou Lien laudr'a-l-if en poser da.os toute
la fongueur do mur? ·
Cet éclaircissement est d'autant plus nécessaire, qu'à
Toulotâe, peu'' éxemple , fil Jton-mttôy•mne~· n"'M tft"bDnlée
que d'ane elCtl'émité cfu mar jllsqo'ao eorfleatr. ·
fü Art. 21 •. ft' con"tiendhlif d'ajo'àll!r que· ttefm qui .s"oppoS'I!-
DU TRIBUN_AL DE TOULOUSE. 573
rait à des oùwages qu,l ~ lpi porleut ~u pr~t ae-
ia.ii &eni. de: ~y~r ·le1 ûaia de l'o~. .
M. a4- ~oatu ~"ou ~r1cp1'il n'y .a pa, de J,ev,e, •'U 667
.. par._,, ~ .le f~ ll'ia ~é ~ 'lllC p~ l'o®&; 4'WJ
"le~ R

{« C.- MYl"aÎl auui - p~ BOD ~etl1 lo....-'il


reçoit les eaux d'un seul des héritages qu'il sépare , el :ap-
partenir aa pcopl'iéta.irc du fond.a ÏQférieur.
Il serait à propo1 de déterminer· la .cliataaee qlli doit flre
laisslie entre je foNé C)U la haie el l'bériliage •oitia.'
. Celle relative a !OIHlé dov,ait é&re • e· Il Ja pr..to.-
deur.
Mfme obse"ation à l'ig.,d des arbrea qui ~raient plan-
tés , et eu égard au préjudice que les différentes e1p~œ1 pe•·
vent occasioner.
Expliquer si l'on peut acqµérir, par la prescription, le
droit de conserver les arbres qni ne se trooYent pas à la dis- 0

tance requise ;
· Si le voisin peu~ obliser le pro,Priétaire à les émonder
lorsqu'ils sont à la distance prescrite, et à quelle hauteur.
Déterminer la distance du fonda ~oisin à laquelle le pro-
priétaire pourra c~struire v.n inur 11ur aon terrain , :ioit
dans les villes, soit à lil c;i.m~agne.
Ar1. i1: li •eriliJ ~n~J d.e d~t,riniqer ~ dans le Code 674
civil, la distance qui doit êtr~ laissée, lorsque Je veieio ~n­
st,rllil lé.$ ov.rrages dont il e.ti parlé ~ps .çet aoicle.
Ar.t. 29, D~Qir l~s npri:~~s .: 4 /tr uwil/é ~ 11erre Jor- &76
1!11#11, ~i 6i.er la .dim.1t1tsiou ~e.t ~llverl,Qr.Ç4 des grille• .ou des
bar.re~.
Toules les Coutumes qui renferment les mêmes d.ÏfPQfi-
tiQAJ ~ Ç4Jl arliQl~ r~serr,Qt M ,llia{o I• f~Hl.t4 dt: ren-
~~ itt!Hilos let joQ.fs de .co.IJl~ , Q._ bAti~p& c;qnff'·
4,-1:, 3~, li y ·" , daQS 1.1. p~~i•i= dispqsjt.iq~ dei çet ï1rlÏ· &Sa
cle, une faute qu'il est important de CQrrig,r.

- - - . - .::r:---::::a
OUBB.YATIONI

D'après lea annotareurs de la Coutume de Paria , sar l'ar-


ticle 202, la distance doit être comptée de la faee À 'de/ion
tla. mur ou pan tk /Jais où ul la 11ue; c'est-à-ëre, depaia le
parement ntirieur, et non depuis le parement intbieMr.
s.,. le 2 1 membre. Si ce dernier mur n'est paa mi~yen,
l'intenalle devrait se compte~ jusqu'à aon parement ~
rieur.
Si, n'étant pas mitoyen dans le principe, il l'est deveuu
depuis~ les vues existantes devraient subsister.
, Quant à celles qui pourraient être pratiqu~s à l'avenir ,
ou observerait les précédentes dispositions.
Lorsque le droit des vues droites ou obliques est acquis
par titre ou par posaession , à quelle distance le voisin pour-
rait-il bltir?
OBSEB.VATION GtmALE.

11 serail à désirer qu'on ajeut!t à ce titre un réglemeot


généril relatif aùx anciennes servitudes, dont il est si lon-
guement trai~ dans le· droit ro~in et dam les Coutumea,
telles, par e:r:emple, que les servitudes de lumière, de pro-
spect, et autres.

fi8:a Art 35. = 1° L'indemnité devra-t-elle avoir lieu dans le


cas.de la possession, pendant trente àos, do passage de né-
cessité? Il conviend_rait de limiter, à cet égard, la disposition
de l'article 42 ; ·
= 2° La longueur et les difficultés du chemin (comme ,
par exemple , s'il fallait traverser une rivière pour aboutir
au fonds enclavé ae tous les aDtres côtés) ne devraient-elles
pas suffire pour établir la niusslté dû passage sur le fonds da
voisin?
= 3° Lorsque le fonds sur )~quel le passage est réclamé,
et le fonds enclavé, auront appartenu au même propri&ire,
le passage sera-t-il dt\ sur la partie de ce fonds qae le pro-
priélaire a conservée ?
,-

DU TRlBU!llA.L Dl T011.LOUSE.

ArL 38. Les' communes ne devraient-elles pas uoir la &1&


même faculté f · ·
Art. 3g. L'énumération contenue dans cet article parai& '''
incomplète.
Il y. a des serritudes qiii ne pe11vent êt.:.e co~sidérées ni
,
comme urbaines, DÎ Comme nua/u,
Telles sont celles qui sont établies pour l'agrément de la
personne 1 et qui sont ·dues par la chose à la personne.
Art. 42. ·Voyez la première note sur l'article 35. &91

A1·t. 43, Il serait plus conforme à ~'équité et à l'intérêt &go


public. q11e les servitodc;s ·qui ne sont }?as établies par la loi
ne pussent s'acquérir 'que par titre, el qu'on eât adopté en
ce point les dispositions de la Coutume de Paris 1 dont la sa-
gesse est généralement recoonue.
La sâreté dont chacun a droit de jouir dans sa maison
exige que dans t~m les cas aù il exi6le ,des vues sur la .cour
du Yoisin , elles soient à fer maillé et Yerre dormant , et à la
hauteur prescrite par les réglemens. ·
Art. 58. Expliquer quelles sont les servitudes qu'on perd 7•1
par le non-wfl8e, et celles qu'on ne perd qu'à la suite d'un
acte contr.Jire.
Art. 59- Même obser1-ation que sW' l'artide 43,.

LIVRE Ill.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.

Art. 1"', n° 4. Les obligations résultant d'on délit pour- 711


raient être comptises dans cette classification.
Art. 2. Déterminer les cas dans lesqueb les biens seront 711
regardés comme vacans, et les formalités qa'il faudra obser-
ver pour l'envoi en. possession. ·
· li serait, à désirer qu'on iosér!t dans le Code les règles 715-
• 717
relatives à la faculté de chasser et de pêcher, au mode d'ac-
quérir la propriété des effets. jetés dans la mer, et. surtout à
l'invention d'un trésor.

----------~1:'.'!!1 . _..--rtC.. - -·~~


&
<alQlVATJOU

. ~E (n. - Da mcèeuiom•
....- Art 3 eJ '4 Let c1ilpolitiou .te l'ar,.;.dc 3, pon,a1.-1i
!r
7 mort civile eat -encourue à l'égard da condamné ptr GaD&a-
25·•7 ....çe, dg jour IÙ l'~c:W-io• ,lu j.,...,,, p.u-ah CD CODU"a-
cliction avec celle portm' que lea bieu IOQl ldilaa à ceu
cle aea pareas qu.i '&aiem ~u à lai 1uce1Wer • f"'°""6 tla
ju.gan~t.
Cette deruiùe diapoailio.a et celle de l'erticle 4, d'après
11AJ11ell• {eta c.. de rep~taiioa ou ·d'arralalioo du con-
damné pJr contumace) la mort civile n'm cocourae f1U Il.
jOflr du i11Banent ~ta.V., ut a1Jasi en oppoaitioo ;avec
ceUe. portan' que la aacc.easion n'est oRTerte, d'apriif le
même article , que 4a jour * l'a;éeulioa à u . - . i ;.,e-
ment, tt iléJ'elae MS parem 4u conda"?né laabi.la à lu.i IUC-
cék.r ;.. ""' éfJOllW· On ne CODfOit pu que l'épcMfae 4e
l'o~ della S11c:caâon p1Ûlle âre.aatn 4141e celle de la
mort civile; elle serait Wnmoins Mltû;eare ai l'article 3
tll~l, e& poatérieure à l'article 4 n'â4it pu rMfH'llM.
~u. ob,erns;.,D Cortifie ~ ...- l'article d da titre I•
cla livre Ier.
Aa lieu del PIA'- :.à fé~ -~.à la ,_.de j'ar-
ticle 3' lire": à celle iP"'{'U; c'est-à-dire' de ruicalion; et
au lieu de ceux-ci : du jDlll" de. œ ~ collll'Odictoûe, de
l 'arlicle ' , lire : du jPur t# l'ait:lllioa t4 falement.
Ibid. Art. 6. ·Limiter la disposition de l'article 6 auxfnûb ,_._
çw par les agcos de la ~publique.
....
723
Art. 10. Fixer le sens des expressiom,•4'dge à peu pri1
.
lgtil, et déterminer l'espace de temps, qui ne changera rien,
à cet 4gard, à ~'iHgalité de l'ige.
Art. 13. On préviendrait des procédur~s dispendiemes,
a ~t~ndant celte disposition aux héritiers testa_mentaires et
au légataires à titre uni•ersel, qlli devraient être saisis, de
. ap- plein droit, de la ~otité diaponible. '
7.15-
et as
Art. 18. La contradiction qui paratt exister dans les dit-
DU T&IBUlUL ll.I TOULOUSE.

posi1iou de cet article , en ce qu'il porte que· les sacc.Uioas


qui· sont M:haes au condamné evanl l'eiiéeution tlu seœntlju-
f'•nl ~veet ttre réclamées par ceü de 1e1 parens qui
se trouvent etre ses héritien de droit à' '"°"'" du. sUJONlju-
prilail, fortifie nos obse"ations sur les articles 24 et =-5 du
titre Ier du livre 1~, et sur les articleis 3 et 4 da p~ent
titre ;
Car il implique que celui qui est mort civilement, du jour
da ieeond jMgemlnt, puisse recueillir et transmettre' des suc-
èessions échues à une époque postérieure.
Art. 20. L'humanité sollicite quelques modifications aus: tiïd.
diapoaitions de cet article , .en faveur des contumax qui ae-
raienl enauite reconnus et déclarés innocens. -
Il serait à désirer que la disposition de cet article f6t, da
moins, limitée aa1 frUits perçus.
Art. u. Ajouter : " celui qui a empêché, par violence 72 7
.. · ou voie de fait, de faire une disposition, et celoi qQi a
" supprimé une disposition déjà·faite. "
Art. 23. li y a aussi de grandes raiscus poor étendre la 721
même eiception am frères e.t sœurs.
Art. 27. La division illimitée de la socce$Sion' entre les
deux lignes paternelle et maternelle, éipb1ie par cet article,
aéce1&itera des généalogies très-compliquées ; elle donnera
lieu à des procès fréquens, dans le cas où un paren.t à un
degré trop éloigné pour faire obstacle à ta libre disposition
de la totafüé des biens , mais qui néanmoins 'e trouve Je
plus proche dam 8a lipt!, sera appelé à recueillir la succes-
.sâoa eo concours avec un autre parent plus proche , même
.au premier degré' mais d'une ligne différente. .
Il serait plus simple «;t plus juste dti limiter la division
eatre les deux lignes' aux' parcus qui se trouvent dans le
degré qui fait obstac~ à la libre disposition dè la totalité des
h.iens. .
Art. 39. Sur les lennes : u par Ute ou S11ucke, lorsqu'U1 745
Nlll~nl par rt.prh4ataii~. La rc!daction du second mem-
~ ~
O~l&YATIOl.'CS

bre de cet article serllit plua claire , si die était ainsi con-
çue:
• Ils leur succèdent par égales portions, el par l/te, Io.....
" qu'ils viennent tous de lear chef ;
• Par tJte el par soude , lorsque lea um 'VÏeDDeat de leur
• chef, et les autres par rep~ntation ;
.. Par 1oucle, lorsque tous Yiennent par reprâenta-
• tion. •
~h. 3- Art. 41. Il est injaal.e d'admettre les enfans do second lit,
fin de
oee. J . ou d'uo lit ultérieur, à succéder concurremment an:c les
enfans d'on lit antérieur, am: biem que le père ou la mère de
cem:-ci ( qui a convolé à de secondes ou ultérieures noces)
a recueillis de la libiralilé cha premier 4!pou: , pùe oa mère
de ces mêmes enfans.
Sans doute que lea auteun du projet, ayant CODl&cft le
principe que la loi n'admet aucane différence dam la na-
ture 011 l'origine des biens pour en régler la succession' ont
crain.t de paraître en contradiction avec ce même principe;
mais l'équité réclame une e:ii:ception en faveur des enfam d11
premier lit, qu'on ne devrait pu pri.-er de cette partie de
biens de lear père ou mère ptédécédé.
La raison politique et l'intérêt des épou Ja sollicitent
également ; en effet , la disposition de cet article pourrait
détourner les conjoints de se faire des libttalités, clans la
crainte qu'une partie de leurs biens ne passlt à aes enfam
~·wi second lil, au préjudice de leurs propres e'Dfaos.
;'6 ArL 43. Sor le dernier mem/Jre de cet article. Il est in-
juste d'adjuger la moitié de la succession à des collatéraux,
quelque éloignés qu'ils soient, au préjudice de l'ucendant,
m~me en premier degré de l'antre ligne.
Le principe adopté par la loi du 17 nivose était plas équi-
table ; il convient de modifier cette disposition.
ï'' ArL 46. L'équité exige que la disposition de l'article 46
soiL modifiée.
Il esl iojuate que les uceudans se yoient ezdu.t, par del
DU TRIBUNAL DE TOULQUSE.

collatéraux, de rentrer même dans les biens dont ils s'étaient


dépouillés en faveur de leur descèndant p~écéclé.
Art. 49· Supprimer le mot germain, qui présente ane 750
contradiction entre l'article 49 et l'article 5o.
Art. 58. On devrait restreindre cette disposition à ce qui 7&1
a.été donné à l'enfant pour son étah/issemmt den majoriti, à
moins que ce qui lui a été donné pendant sa minorité n'ait
tourné à son profit.
Art. 66. Il pourrait arriver que la quotité des alimens •p-
7U
accordés par cet article à l'enfant .adultérin ou incestueux
soit plus forte que le revenu de la portion de chacun des
oifans légitimes, lorsque ceux-ci seront en nombre•
. On préviendrait cetle inégalité , en fixant les alimens de
l'enfant adultérin ou incestueux, à la valeur égale au revenu
de la part.qu'il aarait eue, s'il n'el\t été qu'enfant naturel,
non adultérin ou incestueux. .
Art. 73. 1..a limitation aux descendan1 des frères et sœurs •p-
..
l ég1t1me.s l ' . . 766
ou nature s, est IDJDSle.
La république ne devrait être appelée à la .iuccession
qu'en défaut de tous les parens de l'enfant naturel, à quel-
que degré qu'ils soient.
Art. 78. = 1° Fixer un délai de six inois, au moins , 1&t-
avant lequel l'envoi en possession ne pourra avoir lieu , 770
sauf les actes conservatoires qui pourront être faiü dans
l'intervalle ;
= 2° Expliquer si la république sera tenue de rendre
compte des fruits au parent qui se représenterait dans un
délai déterminé, et .après l'envoi en possession.
= 3° Enfin, déterminer l'époque après laquelle la répu-
blique pourra prescrire la propriété.
Art. 82. La disposition de cet article paratt extraordi- 711
naire ; elle donnera lieu à des procédures inutiles, et empê-
chera la culture des b.iens en prolongeant la vacance de la
succession.
Il at plus naturel qu'en cas~ refus de quelques-ans des
37.

----·-·
,... ..
a8o 01.sEll Y ATIO!IS

Wridtn , Jea autres puùsent accepler • kurs plriJs d riMfua,


et que les portions de ceux qui répadieot accroï.eat à cem
•ai accepteront. ·
111 Art. 91. Expliquer si, claDs le c:as de cet acuo.iaement,
l'Writier pour partie poarra, malgn§ son acceptalion préa-
Wde , répwlier la totalité de la 18CCeliSÏon qui .ccroft à a
portion , par la répudiation des autres cohmliers, et 1i les
créanciens de la succession pourront s'opposer à la répuclia-
lion de la lotaliU en offrant de restreindre lear action pro-
portionaellemeat à la quotité dont ce cohmtier était origi-
nairement Leau.
J usq11'à présent, le coh4ritier et la créucien ont ra-
pec&ivement joui de cea droita dans lea pays de clroit écrit.
1•1 Art. 92. ll serait à propos de diclarer si, clans le cas
de cet al1.ide, les eafans de chacun des hûitiers renonçans,
succéderont par têtes ou par soueha, soit en ligne directe,
90jt e• ligne collatérale.
La disposition qui exclut la nprénnJatioia, et celle portant
que lea eofans viennent tk /t1Ur clef remplacer ceqx dont la
œooociatioa fait vaquer le degri, je.uent une oblcnri" qu'il
importe de faire cesser.
1'5 Art. 101, Au lim des mota : tà joar tir la 111tteoion, lire :
à jour de l'011cterture de 1,; n1eœuiM.
'" Art. 121. Expliquer dam quel cas la IUCCetSÎon sera ft-
pa"e vacante , si les héritiers do premier deg~ ayant IOas
ripadié , on pourra nommer ~ curatear à la aqccession n-
cante., SULS avoir prealablement c°"mioé lea lu§ritiers da
deuxième degré d'uoir à accepter ou répudier.
• 2 • ArL 134. Régler les formes de l'opposition.
8 il Art. 157. Les termes ~ J"Z" prki~ d lion,,,,.,, pour-
raient faire douter ai ces deox expressioas son& esigéa ca-
.aalative111eat. .
•~, Ârt. 167. Sar le *"SÜJtM !". .an tJ. "11 arlù:k. Cette dis-
position présente l'inconvénient de rendre la propri~ Îll-
anaine:peadant un &emps illimité.

--·-~ -- ... - ·-
DtJ TRIBUNAL D& TOUl.OtJH.

Art. 16g. 11 arrive aoannt qu'en père donne ta-nt de 100 •r·
chef que de celui de 5a femme, ou pour tdlls drotta puume/1 u.
et maûrne/1, sans expliquer ce qu'il donne ·de son chef.
Si le donataire est obligé de rapporter loute la somme
ou. iout i'effet donné, il se trouvera fru.stré' de ce qui loi nait
été donné du chef maternel , tant qùe sa mère vivra.
11 serait donc à propos de fixer les dootes dans les cis,
=1° où le père a constitué une dot, lanl pour droits paternels
que maternels , après la mort de la mère , sans dék!rminer
ce qu'il donne du chef maternel;
= 2° Dans le cas d'une pareille comtitutibn ; lorsque le
père ou la mère sont intervenus dans le contrat;
= 3° Lorsque le père seul a constitué la dot pour droiu
paternels et maternels, sans que la femme , eneore vivante ,
y soit intervenue.
Arl. 186. Celle disposition paratt injuste à l'égard des HS
créanciers , dans le cas où leur débiteur ne prendrait sa
portion qu'en effets mobiliers: on peut mettre tant de pré-
cipitation dans le partage, que son intervention sera im-
possible. ·
Lui réserver la fac_ulté d'attaquer le partage fait _en fraiide
de ses droits.
Art. 195. Cette expression: de9ünt le crlancio ,·est vague, 87'
et fait douter si le légataire est subrogé de plein droit ans
droits et hypothèques des créanciers qu'il a payés.
Art. 203. Expliquer si la dernière disposition de cet ar- et:.
ticle exclut les créanciers ~e la faculté de se pourvoir par
rescision du partage , par la voie d~ lésion , en exerçant les
actions de leur débiteur.
Art. 206. Si l'hypothèque privilégiée doit avoir liett, à ap-
au
quelque époque que l'acte pri•é ait été reconnu , la restric-
tion contenue dans cet article est sans objet.
Dans le cas contraire , ce serait mal à propDs que ceHe
hypothèque serait qualifiée privilégiée.
Art. ~n4. On pourra abuser de la disposition de cea ar- "'
OBSUVATIOlU

ticle, et doaner à dea actea de partage les apparenèes et la


formes d'ane vente de droits mcceuiti, pour se mettre à
l'abri de l'action en resciaio'D.

TITRE Il. - Du contrai$ 011 du ol>lifaliou œlf#ll'Ïoue/la


en Bénirai.
1114 Art. u. Ajouter: ceux qui n'ont pas l'uaage de la raiaon,
qûoiqne non encore interdiu.
1115 Art. 22. Les héritiers 011 ayau-ceuse devraient être acl-
mis à allaquer les eagagemeaa contractés par leun auteurs,
mineurs, interdite, ou femmes mari~, du moina lorsque le
mineur est mort avant la majorité' l'interdit' dans son état.
d'interdiction , et la femme mariée , dam tes Jîem du ma-
riage; et aurtouL à suivre l'action intentée par leur au-
teur.
Méme oble"ation, et à plus forte raison à l'tgard de
leun créanciers.
1140 Art. 38. D'après la disposition de l'article 38, il peu.t
arriver qu'"un homme de maUYaiae foi vende son bien, par
un premier acte passé dans un pays éloigné.
Qu'il le revende ensuite, et que le demième acquéreu'"
de bonne foi, q_ui n'a pas pu avoir cooDJissaoce de la pre-
mière vente , soit exposé à être évincé pendmt tout Je temps
requis poW" la prescription.
Il serait essentiel de concilier l'intérêt du premi.er acqué-
reur, et la préférence qui est due au premier acle avec l'in-
térêt des tiers, et la faveur qu'il convient de donner au com.-
merce des immeubles.
On pourrait peut~tre atteindre ce but, eo ne donnant au
premier acte de vente l'effet de transporter la propriété sur
la tête de l'acquéreur, qu'autant qu'il aurait faiL af6cher son
contrat dans l'aaditoire du tribunal de première instance de
la situation des immeuhles Pendus, dans le délai , et pendant le
temps qui sera déterminé, le contrat de\·ant avoir son effet
DY Tl\JBUNAL DE TOULOUSE. ,83
du jour de sa date ; au moyen de l'accomplissement de cc11
formalités.
Par ce moyen , ou tout autre qu'on pourrait lui substi-
tuer, le public pourrait être instruit de la Yen te : on éviterait
les fraudes , les immeubles se veadraient plus avantageuse-
ment et avec plus de facilité.; au lieu que l'incertitude dans
laquelle la disposition de cet article jettera les acquéreurs
sur le sort de leur propriété , avilira les biem-fonds, et en
rendra .}'aliénation très-difficile.
Art. 51. Expliquer si les intérêts des fermages, baux à 11ss
loyer, on restitution des fruits, seront dos, année par an-
née , du jour de la demande des fermages; etc., ou seulement
do jour de la condamnation, 011 enfin en vertu d'un jugement
portant liquidation et condamnation.
Il est surtout important de lever les doutes à l'égard de la
demande en restituLion des fruits, qui n'est que l'accessoire
et° la suite de la demande en délaissement.
Art. 6i. Même observation que sur l'article 2·2'. u66
. Art. 62. Il n'y aurait paa d'inconvéniens à étendre cette ur. 7
disposition au:r. actes simulés faits en fraude des créan-
ciers.
· Art. Gg. On désirerait un e:r.emple de la condition pure- rr 7,
ment potestative, dont il est parlé dans cet article.
Il y a une .nuance entre les conditions qui dépendent de· la
nue volonté , sans être jointes à un fait , et celles qui sont
simplement potestatives, et jointes à uii fait qu'il est libre au
débiteur d'accomplir ou non : comme, par e:s:emple, je pro-
meta cent francs à Pierre si je vais à Paris. li serait essentiel
d'expliquer cette différence, soit pour l'admettre, soit pour
la rejeter.
Art. 88. La rédaction du troisième membre de cet ar1icle 119 4
sérail plus claire si l'on ajoutait ce qùi soit:
" Ainsi, lorsque le choi:r. appartenait au Ct"éancier, il peul
· cc demander dans le premier cas, ou le pri:r. de la chose qui

" est périe par la faute du débiteur, ou celle qui existe.


584 ODSEaVATJONS

• Dans le deu1ième cas, ai les deus choaes promises onl


• péries l'une et l'autre par la faute du débiteur, li! créaa-
" cier pourra demander le pr.i1 de celle qu'il voudra. •
1m Art. 113. Il semble que le n° 4 de cet artic;le confond
le eu où l'une seulement des deu1 choses promUel alterna-
tivement est iqdivisible, avec celui où lts deu choses aout
indivisibles;
Qu'il confond encore le ta1 où le choix appartien\ aa dé-
biteur avec celui auquel il appartient au crEancier.
m4 Art. 127. Sous le n° 1er. Déterminer les circonstencea el
les marques a111qaelles on pourra reconnaître fintenli11n
dM parties, que le paiement ne puisse se faire partielle-
ment.
Restreindre cette disposition au cas où il a élé 1tipul~
qae le paiement ne pourrait &e faire que poar le total et non
pour parties.
1 sJl - Art. 128. La demande en nollité ne peut ~eiDclre l'obU.

galion, qu'autant qu'elle eat accueillie par un jugement


en de miel!.. ressort, on qui a acquis l'autorité de la chose
j11gée.
Lire : par la 'déclaration de nullili.
u3S ArL 13o. Ajouter une seconde exception à l'iganl chr
paiement volontaire d'une dette fOlld~ sur une obligation
purement naturelle , qoi ne donne point d'action en ju-
tice.
u3g Art. 134. On préviendra beaucoup de difficultés, en es-
pliquant .si le débiteur pourra payer vùab\ement .etttre les
mains de l'hu\ssier porteur de commission•
. ., 2 Art. 136. Il n'est pas juste que le débiteur qoi a payé soa
cré;ncier , au préjudice d'une opposition oa saisie-arrft
faif~ en ses maiQs .par un tiers, ne pui9se pas répéter ce qa 'il
a payé à son créancier direct, après qu'il a été obligé de
payer une seconde fois au saisir-faisânt.
Ou clevrait, da moins, expliquer s'il aura ane ai:lion pom
répéter de son créancier ce qu'il aura payé, ;, ., libirtdÏIHa,
DU TlllBUNAL DE. TOULOUSE. 585
ao saisir-Caüant, soit qu'il ait obten11 oil non·la c$ion des
drc;its et actions de celui-ci.
Il ne faut pas que le créancier origidaire profile deus: fois
de la même chose ou de la somme due.
Arl. 139. Ajouter: ou aprèi qu'ü a été mu en demeure,
à moins qoe les détériorations n'eussent d6 pareillement
avoir lieu, quoique la chose e6t été remise au pouvoir du
créancier.
Celte disposition parait juste , même dans le cas où la
chose aurait péri, par· cas fortuit , après la demeure.
Art. 142. _La copulative et, insérée dans cet article , sem- 1250·
u51
ble exiger cumulativement que celui qui paie ait eu droit
d'oblenir et ait obtenu la cession des droits et actions du
créancier.
Il serait en opposition avec l'article 143, à l'c!gard des
codébiteurs ou cautions , puisque ce dernier article porte :
" que cens: qui sont tenus d'une même dette , podr 4'lllltru
" ou llf1ec d'ntru, sont subrogés de plein droit aux dro~ls et
• actions du créancier, sans CfO.'il soit nécessaire qae cette
" cession ait été par eus: requise. "
Substituer la disjonctive ou à la copulative d.
Art. 140 et 150. Sur le deuxième membre, a Jomicüe. ,.,,.
u57·
L'offre faite au domicile ne devrait être valable , lorsqu'elle ••
u58
n'a pas été faite en parlant à la personne, qo.'ao.tant que le
débiteur aurait sommé le créancier de se trouver, à un joar
fi1e , dans son domicile, à l'effet d'y receYoir des ofl'res.
Art. 151, n° 6. La disposition da n° 6 peut faire natlre usa
des difficultés, dans le cas oti les contractans n'ont pas élu
on indi'f.ué un domicile dans le lieu oà le paiement doit êtte
exécuté; par exemple , si l'on a promis de livrer en foin
d'une .telle tn&.
Ce cas peut se prâeater fréqlMllUlleBl ," el dnrait être:
prél'O..
Art. l 76. Ajouter: ou qrli seraient 1ruœp~ d"ime ,,..,,,pie .....
liquidation.

1
586 OBSE&VA'nONS

1199 Art. 182. Cette disposition est e:a:trêmement séYère~


1Joa Art. 185. La classification de l'article 185 dans le titre
da conoentiom, et l'obligation de restituer le prix , aemblent
indiquer que la décision contenue dans le dernier membre
de l'article, concerne le débiteur d'un corps certain auqueJ
il a élé YOlé.
Dans ce cas , il serait injuste qu'il fAt tenu indisliucle-
ment du vol ou de la perte de la chose Yolée, quelle 11u'en
Càt la cause.
1h5 ArL 197, tlerrdhne· alinia. 1° L'article ~isse à désirer ce
qu'on entend par ces mots : lorsqu'elle se trowe dans l'ock
mime.
Expliquer si cette disposition doit etre restreinte aa seul
cas où la lésion se démontre par l'acte même ; par exem-
ple , si le mineur a fait quittance de 1,000 francs pour
900 Cranes.
= 2° Pour pmenir les procès et les frais que pourrait
Qccasionner la lésion la plus modique , fixer le sens des ter-
mes la moûulre lésion , et déterminer une quotité de la nleur
de l'objet au-deMOus de laquelle op ne pourra admettre l'ac-
tion en restitalion ;
= 3• Dans le cas où la vente des immeubles a été faire
sans formalilh, par le mineur lui - même, expliquer s'il
pourra se pourvoir pendant trente ans, ou seulement dans
le délai des actions rescisoires ;
Et s'il oe faut pas distinguer entre la vente sons forma-
lités, consentie par le tutaJr, et celle faite par le minmr.
1S11 Art. 203. Expliquer si la simple t!Ucution en majorité
de l'acte passé en minorité aura le même effet que la raJifi-
càûon.
Il faut distinguer entre la réception da capital entier et
les à-comptes, entre ceux-ci el' la réception des inté~ts,
rentea et pemions ou autres prestations.
13a6 Art. 216. L'èspresaion sem de la COlnfl"8M paraît trop
vague.
DU TllDOftil DE T01JI.OUSE.

Art. 225 et 226. Les e~tions en forme. cWlinées par 1334-


1335·
le notaire recnaot ou détenteur, devraient faire foi eo
justice' comme par le puaé ' lorsque l'original eat perdu'
sans qu'il f6t besoin de compalsoire parties prélentea ou d6-
ment appelées.
Si ces articles sahsistaient, l'état et la fortune des ci-
toyens dépendraient des caprices des notaires, qui, en sup-
primant le ~lre original, pourraient anéantir ·les droits les
miem acquis.
Art. 228. Il suivrait de la première disposition de cet 1337.
article , que les actes récognitifs les plus maltiplib, sai-
via de lenr esécution , ne suppléeriient pu le titre pri-
mordial.
Cette législation serait injmte, et cooLraire au principes
reÇas jusqu'à ce jour.
SF.CTION D. - De la ,_... lmÜDaeill1,

OBSEBVATION GÉDBALE.

La di&iculta qui se sont éleftes à l'égard du faux /non- ch.,_


1cc• .s.
cÎlltl] ou intellectrul. et sur ra quesûon de savoir si la preuve
en est recevable, esigeraient qu'il y f6t pou"u par UllC dis-
poaition particulière.

Art. 25g. Modifier cette disposition, dans le cas où la am


preuve contraire à l'affirmation se trouve établie par un
éctit découvert depuis la prestation da serment, et retenu
par le fait de la partie qui n'a gagné son procès qu'au
moyen de l'aOirmation.

TITRE 111.-Da t:nftJlemml qui u forment MDU co1U1elllion,


ou da~ etquasHJélib.

Art. 15. Il est jute d'accorder lea intéré&a des dépenses 131'
nicosaira et utila pour la conaenatioo de la chose , à celui .
qui deneot comptable de la restilutioo des fruits.
Art. 17. Les mots : si on l'ipore, peàveot faire douter s'ils :ç;..

n
588 oau.:aV ATIORS
s'appliquent à celai qui a jeté, eu à l'apparle111eaL cloat la
chose a été jetée.
Lire : li on ;pore de f.Wl appariement la claOMI " IN jtl/M.
Sur le mol so~itJairemtuat. &cepter ceu qui logeoJ clans
des apparlemens qui ne donnent pas sur la rue, el ceiu qui
sont abaens.
1JH Art. 20, dern~r mem/Jre. L'expre$1Ïoo délit est impro-.
pre, inapplicable au cas dont il s'agit, et doit êire 5'1p-
primée.
Le matlre devrait être déchargé, en abandopoapt l'ani-
mal qui a causé le dommage ; sauf le cas où oo peat l'impu-
ter à son imprud.ence.

TITRE IV.-De la contrainu par corp1.

2oh Art. 1", o 0 9. Il y a même raison d'étendre cette di.-


position aui colons partiaires et cbepteliers , à raison des
bestiaux qui leur out été confiés , quand même le bail ne
contiendrait pu la stipulation de la contrainte par corps.
:aoU Art. 5. La peine de la forfaiture ne peut ~tre inRigée aux
tribunaux sans injustice, du moins à l'égard. du jugl!S qui au-
ront ét~ d'un avis contraire.
Elle nè peut recevoir sou application , puisque les juge-
mens passent à la majorité des voiJC, et qu'il n'est pa.s fait
mention des noms àes opposans.
Cette disposition est, en outre, déplach el injurieuse , et
rappelle' le régime révolutioonatl-e.

TITRE V. - Du ~utionnmacnt.
aou Art. 7. Régler le mode d'edcution de la contrainte pa~
corps.

TITRE VI. - Des prWiligu et 11.yrtAbf'us.


da.•· CHAPITRE, I•r.-SECTtON I••.-Dea priYiléges 1ar les meubla. •
•. 1".
OBSERVATION GtNÉRALE.

· l~a claaification dea, créances. privilégia:1 me~lionDées

-
DU TIUBUlUL R TOULOUSE.

da111· celte .eclion n'ell P.U auùi.méthodif{ue f111'D11 pour-


rait le désirer.
Arc. 8, a03. Ce priri~ge devrait a'foir lieu sur /uftuita. 11:•
•pparteaaat au colon• ~a,rtiair's , à raÎIQn dea aYaacea à 1
.eux faites pour leur oo~rriture, ou pour faciliter l'exploi-
tation , sauf le privilége à raison des sommet duea poar· les
..emences, et les frais·de récolte;
Et sur le pria des bestiaux et autres choses mobilières, à
concorrence des avances faites pour leur conserva~ion.
Sur le même n° 3. S•ÜJant lu llSGBts da /k1n; : il serait à
propos d'introduire des règles uniformes dans toute la France,
sauf à prévoir les CJ:ceptions dans les éas extraordinaires; par
exemple, à l'égard des loyers des boutiques, pendant la du~ée
de cerLaines foires.
Sur le n° 5. li serait plus simple que le délai pour reven- =4•
diquer les effets mobiliers non payés , ft\t le même que celui
de dia jours accordés dans le n° 3 de ce même article , au
propriéLaire de la maison ou ferme, pour revendiquer les
meubles qui gamissaienl la maison ou la ferme. La diffé-
rence de deus jours n'est p11s importante pour l'exercice de
l'aclion, et ne fait que compliquer les idées.
· I~es séquestres devraieùt avoir le même privilége sur les
fruits soumis à leur séquestration , pour les avances par eux
faites pour leur perception , etc.
- Art. 9. Le Code sera incomplet, si l'oa n•~iplique pas lin de
1. l H ,..
sommairement en qooi cobsiste te pri't'Îlége , à rai.son des ••
conlributioas, ainsi que l'ordre dans lequel il s'exerce; ce aogl
qui n'empêche pas qu'on ne ce111prenne les mêmes règles
dans les lois administratives.
Art. lO' n° :i. Expliquer si le-ceuieooaÏl'e pour partie du 110S
pris, venant en concours avec le veadeur lui-~me, sera
alloué avant, concurremmeat, ou après le vendeur.
N° 3. Ajoater: " Pour le retour des échangea sur les im-
" 111ellbles 4lonué1 par celui à qui le r~lour est dâ. »
N° 4. Les architectes devraient pauer ayant le nndear,
Sgo_ OBSEaVATIO'll

à concurrence aenlement de l'augmenwion que la chct1e a


acquise par les constructions ou réparationa.
uo' Art. 11. IJ ne suffit pas de fixer les privilége1, il Caaclrait
encore déterminer l'ordre dans lequel le priTilége doit aroir
lieu. Si les auteurs du projet ont entendu que les pririlégiés
doivent ~lre alloués aaivant l'ordre dans lequel ils sont clu-
sés dans le projet, la classification est injuste, et contraire
aux principes suivis jusqu'à présent; par exemple , les îrais
' de la dernière maladie, qui se trouvent placés en 8• rang,
dans la 1 .. section , ont été, de tous les temps, alloués immé-
diatement après les frais funéraires, et devraient obtenir Ja
3e place dans l'ordre qu'on a suivi.
sm- Art. 19. Cet article ne parle que de la femme commune et
2135
de celle 1éparée th hiem par son contrat de mariage.
On ne conçoit pas pourquoi il n'est pas parlé dans le pro-
jet, de l'hypothèque de la femme à raison de sa dot, de
l'augment, de l'année de Yiduité , des habits de deuil, etc.
Cette lacune est d'autant plus extraordinaire, que le pro-
jet permet toutes sortes de stipnlations dans les contrats cle
mariage.
Supprimer les termes commune, et ceux-ci : #ptll"N tle
him8.
ap- ArL 21. La disposition de l'article 2 1 eat extraordinaire ;
.ous l'hypothèque ne devrait • )'1ea, à 1'egard des manages
• avoir .
contractés en pays étranger, que da jour da report et cle la
transcription de l'acte de célébration sur le registre paLlic
du domicile de la partie , prescrits par l'article 27 da titre V
du livre 1er.
2123 Art. 29. On ne conçoit pas pourquoi l'hypoth~que n'au-
rait lieu, à l'égard dei jugemens par défaut, que du jour de
la signification , comme s'il pouvait dépendre du débirear de
reculer la date de l'hypothèque , en ne se présentant pas.
•p- Art. 34. La rédaction de cet article pourrait ~tre plus
.21.d
exacte ; l'expression ordonnû paratt s'appliquer à la vente ,
DU TRIBUNAL DE TOULOUSE.

l-aodis qu'elle d~ait s'appliquer au sapplémeol, ce qui rend


la dispoaiLioo iaintelligible.
Art. 35. Même observa&ioo que sur l'article 29.
Arl. 36. Ces formalités pa.raiasent inutiles , el sont gênantes •p-
:au5
pour les créanciers.
L'hypothèque sur les biens personnels de l'héritier devrait
·avoir lieu, à l'égard de l'héritier pur et simple, du jour qù'il
a accepté la succeMion , ou fait acte d'héritier.
Art. 46. = 1° L'expression toute contre-lettre est impropre. fia de
aec.3.
Il conviendrait de la remplacer par celle-ci , lu contre-
ltttres.
La disposition de cet article contrarie le principe établi
par les articles 4o et 41 du m~me titre.
Le nouvel acte , quoique dérogatoire à on précédent , ne
constitue pas moins une obligation qui doit avoir son entier
effet, à compter de sa date , dès qu'elle a été passée en Corme
authentique. ·
Au smplus, les conditions ei.igéea pour la validité de la
contre-lettre passée en Corme aulheothiq11e , sont trop dif-
ficiles, el peuvent être impossibles à remplir.
Il pourrait arriver que la minute d11 premier contrat rAt
adirée, que la représentation en fl\t refusée en cas d'absence,
ou d'empêchement do notaire détenteur, ou de "Yacance de
son office , ou bien qu'elle se troudt au pouvoir d'un n~
taire de Paris, tandis que les parties seraient à Toulouse à
l'époque de la nouvelle couventioo. La considération prise
de l'adiration de la minute s'applique au registre de l'enre-
gistrement.
La deuxième condition a l'iocoovéoieot de livrer le sort
ile la contre-lellre, quoique revêtue des formalités prescrites,
à la merci da tiers, déjà nanti d'une expédition du premier
contrat.
Et la troi11ième offre celui non moins grave de subordonner
la validité de la contre-lettre, au plus ou moins d'exactitude
de la part do receveur de l'enregistrement.
Sg; OISEftVAT101'S

l>'aprM cès considiration1, ljarticle est iouille.; il ·y eit


suffisamment poarYD par les article9 4o et 41.
OBSE.a"VA.TION PAan<."O'LIÈB.L

L'expérience a prouvé qu'il est indispemable de~


laDf d~lai, la dispesitioa de laloi relative aq timltre, qa.i dé-
re.acl .t'écrire plasieun actes IQr le m~me papier i el d'exiger
au contraire que les actes et jagemens aoient écrits de suite~
et au aucuq blanc , sur des registres paraphés et gum'r•lés.
C~c~ le seul moyen d'empêcher q11'00 Dè puisse aapprimer
les actes.
.1121 Art. 48. Ajouter: cr ou da jour da jugement r~du en
• France , qui les déclarerait exécutoiru, 011 pQrtant hyJM"
• tMqu...
AUTBE OBSEB."VATIOl(.

li 5erait à propos de fixer l'époque à laquelle la procura-


tion emportera hypothèque, soit en fuear du mandant, soit
~ laveur du mandataire, c1aos lé èas oà l'acceptation du
maoaat a lieu lors de la procùration, et dans celui oà l'ac-
ceptation n'a ~ieu que postérielll'ement.

:ulo ArL 7S. On pourrait ajouter: •par la réwlution da droit


" 4le celai qui a collllilaé l'hypothèqué, et par J'e.xtioeûota
., de la cbose. •
TIHd. ArL 76. Esplîquer si , dans le cas prévq pat cet article;
l'ac~rear sera sabrogé am: droits do. créancier qui a coo-
semi à la veQte 1 ou si l'hypothèque de ce crélncier se trouYe
simplement anéantie par ce consentement tacite.
Si l~acquérelJr .n'était pu Sohrogé aus droits et hypo-
lllèques da créancier qai a consenti à la vente , il en résal-
&erait ( cdntre lès termes de cet article) que la renonciatiœ
profiterait aux autres créaneiers, et non à l'acquéreur : par
~~mple , .supposons que l'hypothèque de ce preiDier cttan-
caer • qai à renoncé, a.baorltè tellh! la valeur de l,.mtmeuble
~endu ; si le bien rentrant dans la dÏ8lriha&ion , les aab'tll
DU TBllWKAL 8& 'l'OULOUSE.

c:réaaciers peaveat faire valoir leun laypo&hêqaes 4'11 pnju-


dir.e de l~acquérear, la renonciation tacite d, créancier qui
a consenti à la ven'te profitera ao:ic antres créanciers.
JI paratt juste qae , dans le as de distributioa ~ le créan-
cier reaençant soit alloué en IOD rang , mais que nlanmoins
SOQ allocation cède aa pn6& de l'acquM'ear. S'il ea -'lait
autrement, l'acquéreur ne profiterait pu de la renonciation
~cite du créancier qai a consenti à la veete.
Nota. Le projet laiae"à désirer les règles relaûvee à la ·Daa-· aiao
1-Mre cle la sabrogaûon ao:ic .bypothèqoea, ainsi CfUe celles
concernant la cession et transport de cés m&aes droita, soit
r
~e la .mbrogalion soit e:icpr.esse, soit qu'elle soit tacite et
légale.

TITRE VII. -Du leUres de raJ,ificatlon. '· ••·


Art. 1er. La clistribuûon du pm de la Yente, ordonn~ par ::"",.•
cet article , en fueur des créanciers pri'filégiés et hypothé-
caires , JelJlhle ~pnoncer qJle Ja •eote re1uf ·tous les capiJaux
exigibles. Il serait utile d'e:icpliqu-tr s'il do~ ea être de même
~ l'égard ~. CJpilaDJ ci. rentes ·constitQ.ées, ei si le créan-
cier pourra en exiger le remboursement cooue l'acqué-
r.eur.
. Art. 4. S•r le dt!111ÎU aJia& Expliquer si dàllS le .cas de la
nullité da conttat, ou de l'éviction de l'acquéreur, Jet créwa-
cien qlli awont oi.leilu lew' paiemeat·, seront tenu; de rem~
l.Outser ce qa'ila auront nço.
Art. 9. Cet article sera obscur, si l'on n'e:icpliqae pu
q•e4les sont les -.oies de droit qae le auctesseor à titre wi-
Yersel doit pretMlre pour acqurir sa libération , w iartout
qae Jes articlt.a 192 et 193 da litre da SuuUIÏorN 1 cléciden~
ctu.e les iinmmblea échua à chaco6.des cohérit.itrs, detDeu-
~.,.t 91·u-'s, aauf le recoun de chac:tm d'em contt'e lel au-
Uès aWrî~
Art. 10. Il cJeit en être~ :meme ~ans le~• d'aae licita-
tion entre coaillocm op .co•11U111istea.
v. 38

~ ......
, .......~..............
ma-,
OISERVATIO'SS

. Art. 14. Le délai des oppositions est trop court; il denait


durer aulant que l'action hypothécaire, c'est-à-dire pendant
dix ans.
Le renouvellement ne peut être utile qu'au lise.
2121 Art. 15. Celle disposilion est trop rigoureuse, et tiendrait
le comptable et ses cautions dans un état per~toel d"inter-
diction.
Elle est encore plus injoate à l'égard de l'acquéreur, qui ·
doit être autorisé à opposer la prescription.
Art. 17. Désigner ceux qui seront tenus de faire opposi-
tion pour l'interdit coutre son tuteur.
Art. 22. L'opposition do propriétaire d~vrait profiter à
l'usufruitier.
Que deviendraient les intérêts de la créance échus pendant
la durée de l'opposition faite par le propriétaire?
Art. 24. Le projet ne prévoit pas les règles à suivre daus
la distribution du prix de la venle, à l'égard de l'opposition,
qui n'aura d'autre objet que celui de conserver une hypo-
thèque éventuelle résultant de la garantie.
Art. 28. Indiquer le tribunal devant lequel l'action doit
être intentée contre le créancier qui a fait des oppositions.
Art 3o. Les tuteurs et autres administrateurs n'ayant paa
le pouvoir d'aliéner ne devraient être autorisés à donner Je
consentement à la radiation des oppositiom faires au profit
de ceux dont ils administrent les biens, à l'égard des créances
formant des capitaa:r;, qu'avec l'autorisation do conseil de
famille.
2158 Art. 31. Au lieu d'exiger que celui qui requiert la radia-
tion soit tenu de justifier de sa qualité , lorsqu'il aura signé
les actes portant consentement à la main-levée , comme re-
présentant l'opposant , 1•article devrait déclarer que ceJai
qui requiert la radiation jostifiera de la qualité de ceu.r. 9ui
ont cunsenli à la main-kvit: , ou de ceux qui out sigué les
acle.s 111entionnés en l'article 3o, comme représentant les
opposans ou comme chargés de leurs procurations.
DU TIUBUNAL DB TOULOUSE. SgS
Pour pmenir les diflicuhés que pourraient faire les con-
servaleurs, il conviendrail d'indiquer la forme en laquelle la
qualité doit e1re justifiée, et d'énoncer s'il suffira d'exhiber
ou de siguifier au conservateur les actes constatant la qua-
lité, ou s'il faudra encore les lui remellre.
Art. 32. Espliquer si l'obligation imposée par cet article •p-
:11160
de notifier le jugement au domiâk élu, esclut la faculté de
faire la significa1ion au 9rai domicüt de l'opposant, à l'effet
de faire courir utilement le délai après lequel il n'est plus
permis de se pounoir, et s'il faudra donner copie du juge-
ment au conservateur.
Art. 35. Il n'y a pas de raison pour interdire à la partie /6id.
la faculté d'appeler dans le délai ordinaire de trois mois.
Il serait d'ailleurs extraordinaire qu'après avoir appelé du
jugement, el signifié l'appel à la partie, même dans le mois,
elle en ft\t déchue pour ne pas l'avoir notifié, dans Je même
délai, au conservateur.
Dans le cas où le jugement rendu en dernier ressort se-
rait auaqué par la voie de la cassation ou de la requête ci-
vile, quel sera l'effet du jugement qui cassera, ou de celui
qui entérinera la requêle civile , à l'égard des droits acquis à
des tiers dans l'intervalle ?
Art. 37. Il serait inju.,te que l'acquéreur n'eât pas, dans
tous les temps, la faculté de poursuiYre la radiation des op-
positions inutiles.
Art. 38. Outre la me11tion du dép&t dans le registre à ce
destiné, le greffier devrait être tenu de délivrer un récépissé
du contrat.
Art. 41. On devrait, du moins, excepter le cas où il s'a-
git d'un corps de domaine situé dans plusieurs arroodisse-
mens, et restreindre la disposition qoi ordonne la ventila-
lion, au cas où les immeubles situés dans divers arrondisse-
mens sont indépendans les uns des autres; puisque, suivant
· l'article 13, l'opposition faite audit cas 1 au bureau des hy-
pothèques dans l'arrondissement duquel sont situés les bàti-
38.
OISE'llVATIOrtS

mens d'exploitation, s'étend sur les immealdes q1IÎ ftt lont


partie, quoique situés dans on autre arronclÎslement.
Art. 45. On n'a pas pmu le caa où le •eodear n'élirait
pu le même domicile, ou n'en élirait ancon.
Il faudrait déclarer qu'audit cas, les proc~lln!I pourront
~tre faites contre lai ' ail domicile qu'il amt le jour de la
.ente, oo au domicile préc6demmeot él11.
ArL So. Lonqu'il y a d'autres anntagea stipalés par le
•endear, il est jmte d'en ajoàler le montant oo la nle11r aa.
pri:r: principal, et que quoliti de l'enchère soit rela&iTe à cet
entier pri:r:.
ArL 51. Il ne dewait pu y avoir lieu am: eocWres, Jon-
que le pri:r: est suffisant pour payer IOaS les créaacien op-
posana. n merait bon d'espliqaer ai, dans le cas de la -.ente
d'on fonal appartenant à plusieun par iwlim, le criancier
de l'un du nndeun pourra enchérir pour le tout ;
Si l'acquéreur pourra être contraint à d6aiseer le tout;
Si, de M>n c&té, il pourra obliger l'enchâisseur à prendre
l'entier immeuble.
Art. 56. La diapMiûoa qui restreint l'enchère am im-
meubles IÎ&ués dam le relllOrt du tribaaal oil se poarsaÏTeDt
les Jeures de rati6cation est injuste, lonqa'il •'agit d'au
seul corps de ferme dont la biens ee trou•eot dam cfiyers
arrondia1e1Dens; car il y a liea de praamer qw l'acqaérear
n'e4t pas acheté aoe portion.
L'article 56 ne peut être maintenu qu'à l'égat"d cle1 diven
i111meuble1 imlépendaos les uu des autres ; maia lorsque les
immeubles , situés dans plusieurs arrondissemena , font par-
tie d'un seul corps de domaiae, il dnnit saffire de prendre
des leUtts de ratification dam le barean de l'arrondiasement
de la situation da lJt.inuns ll'a;ploilolioa, pailqoe, d'_,,.
l'artide 13 de ce titre, il 1atlit qae l'opp<Mitie11 aoit faite au-
dit cas dana ce même bureau.
Art. 6o. Pn!veir les caa oô if n'y :aurait p eu •'endlètts
pendat le «Wlai pn:serit. U parait CODYeaaWe de le9 rece-
DU Tlll.BUNAL Di TOULOUSE. 5'j7
voir daos celle hypothèse, jusqu'au sceau de~ letlrea ile ra-
tification. .
Art. 61. On devrait expliquer qui profilera de la suren-
chère, supposé qu'elle excède ce qui est d6;
Si l'acquéreur pourra demander une iodemnilé au no-
deur, aoit qu'il délais.se l'immeuble au deruier eochér~ur,
soit qu'il fasse surenchère lui-même.
Art. 62. Il esl important de fixer le délai dans lequel a1H
l'enchérisseur doit effectuer le paiement du prix de l'im-
meuble, et de déterminer, .
= 1° Quelles sont les sommes qu' oo doit regarder comme
légitimement déboursées ;
. = .2° Si l'acquéreur qui a commia des dégradalions ou
vendu des bois, etc., eo devra compte à l'adjudicataire ;
= 3° Si l'adjudicataire ne payant pas dans le délai, il
faudra user de saisie sur sa tête, ou faire ouvrir la folle-en-
chère;
l\lême question à l'égard de l'acquéreur, à qui l'immeuble
eal adjugé ; .
=4° De quel jour l'acquéreur devra compte des fruits;
Il parait juate qu'il les gagne jusqu'au jour de l'adjudi-
cation;
= 5° Si les créanciers de l'acquéreur pourront, en eser-
çant ses droits, user de la faculté qu'il a de retenir l'objet
vendu, s'il ne veut paa le consener lui-même ;
= 6° Si le fermier peut être évincé par l'encbérisaeur
(cela serait inj•Ule) ; si, clans le cas de l'affirmative, il
pourra demander des dommages , et contre qui.
Art. 73. Ajouter, à la fin de l'article: 6aU/ nianmoü1s le a. 97
recours thl coiueroateur contre k f}l!ndeur.
Art. &a. Sur le .21 memhre. L'acquéreur ne devrait être
tenu de consigner qu'autant qu'il eo serait. requis par l'une
des parties intéressées.
Art. 84. lUêm~ obaervatioo que sur les articles 4• et 56.
· Not.. Il coav.iendra.àl 4e décider si l'acguéreur pourra•
Sg6 O.BSERVAnONS

après avoir déposé son contrat, renoncer au1: lettres de ra-


tification ;
S'il aura encore cette faculté dans le cas où il y aurait eu
des enchères ;
Si, après avoir obtenu les leures de ratification, il pourra
se dispenser de payer les créanciers, en délaissant l'objet
vendu.

TITRE VIH. - De la 11ente forcée du i1111Mu6ks.


ArL 4. SW' la fin de cet article. Celui qui a des droits de-
propriété sur un immeuble n'en doit pas être dépouillé,
pour avoir négligé de s'opposer avant l'adjudication.
2208 Art. 10. L'autorisalion du mari à l'égard de fa femme
majeure el non commune est une formalité innti\e et g~­
nante, lorsqu'il ne s'agit que des bieus libres de la femme.
Il conviendrait d'autoriser le juge à nommer d'office te
tuteur, dans le cas où les 11arens refuseraient de s'assem-
bler.
:u13 Art. 11. Sur les mols: titre eûcutm're. Il s'est élevé des
doutes snr la question de savoir si la loi du 6 octobre 1791,
qui autorise les notaires à délivrer les actes en forme exé-
cutoire , est applicable à ceux passés antérieurement à ceue
loi. Il serait bon de faire connaître si l'on pourra saisir en
verlu d.c ces actes.
Art. 12. }'ormali lé inutile, el frais perdus.
Art. 21. D'après cet article, il serait à la disposition de
l'avoué du saisi d'arrêter toutes les poursuiles; ce qui an-
nonce la nécessité de suppléer à son refus, de remplacer oa
<le supprimer la formalité du visa.
Art. 22. Les nullités de forme ne devraient vicier les
acles postérieurs à l'acre nul , qu'aulanl qu'ils ne seraient
pas indépendans de l'acte irrégulier, el qu'ih ne sauraient
subsister sans lui : il paraîl que tel est le sens de l'article ;
mais il pourraît être aulremenl interprété.
Art. 23. " Au jour indiqué par la loi. 11 L'article-, ainai
DU TRIBUNAL DE TOUU>USF,

qu'il est conçu, anoo11cerait. que l'appel ne devrait pas être


reçu, si la citation n'avait pas été donnée précisément au
jour indiqué par la loi.
Il peut cependant arriver qu'une partie ignore la véri-
table distance des lieux, ou que, par d'autres motifs, elle
cite à un trop court ou à un trop long délai , ce qui ne doit
pas opérer la déchéance de l'appel.
On préviendrait tous les subterfuges, en déclarant que
l'appel ne sera pas reçu, s'il ne contient citation devant le
tribunal, pour y voir statuer, dans un délai déterminé, sauf
à la partie adver.ce à l'anticiper s'il y a lieu.
Art. 25. Expliquer si la voie de l'opposition sera inter-
dite au poursuivant. .
Dans le cas où elle lui serait ouverte, la procédure ne de-
vrait pas être suspendue.
Art. 31. L'omission ou la désignaticm inexacte des noms
Jes colons partiaires qui exploitent les biens ne devrait pas
eotratner la nullité de la saisie réelle, si ces noms n'étaient
pas connus, pourvu que d'ailleurs les objets saisis fussent
Lien désignés , etè.
Art. 33. Substituer les adjoinu du juge-de-paix aux œses-
seurs, qui n'existeronl plus lors de la publication du Code.
Art. 34. Cet article devrait déclarer si le défaut de signi-
fication du procès-verbal de la saisie réeHe au saisi, dlJ11S les
dtilais fi~s, opérera la nullité de la saisie.
Supprimer les dernières dispositions de l'arlicle, depuis
les mots auquel r.as' comme tendant à multiplier, sans ob-
jet, les frais et les longueurs, et attendu que les créanciers
sont dispensés, par l'article 27 de ce titre, d'énoncer le
montant de leurs créances.
Art. 38 et 39. Si les dispositions de ces articles sont de
rigueur, et si leur inexécution doit entraîner nullité d11 pro-
cès-verbal de la saisie réelle , il serait convenable d'infliger
une peine au greffier, e.o cas de contravention ou de négli-
gence.

llllllllllll•_.........mlli. . .i.i. . . . . .,.


6oo OUU.TATI01'1

Att. 4o. Mime obaerntion que llUt l'article 31.


ArL 4,. Meme observation que nr l'article 3g.
Art. ,3.Pareil extrait denait ·être- aflicht! am portes des
maito°' d'eaploitatioq , eoit 4fll'ellea .ioieat hùilie9 par da
œlotN f""dairel, 011 par •a mlllbw- Mllb oa ~ à
tata·
Art. 44- Espliqoer ai la connaiMaoce •o cMli& prim par
cet artieJe doit appartenir au trihooal corrtctionnel ou aw
tri!lu.nal ciYil dennt lequel rinstance de distribution est pen-
dante.
ArL 5o. Il n'y a pas de raÏIOn pour ne pas remplir, dans
le cas de ta saisie aclditionnellt , les fonnalil6' e~gées J»r
la section Il , auasi bien que celles prescrites par la sec-
tion I*.
Art. SS. Désigner le tribunal compc!lent pour connattre
du trouble apporlé au séquestre pàr le d4hitear saisi.
Art. 57. La Yoie de l'appel devrait être aatori* con&re
Je jugement qui alTête le cornptE!, lonqn'il s'agil de plu de
1 1 000 francs, mais sami retardation dts poaf98ita.
Il devrait au8si être permis de prendre commwùcation aa
compté pendant an court délai.
Art. 6o·et 61. Il y a trop dE! rigueur à soumettre le fer-
mier au paiement du pm total do bail, faute par Jiû d'noir
négligé· de faire la déclaration e:s:igée par eu article&
Art. 63. La faculté accor~e par cet article au séquestre,
4e vendre les fruiu pendans par tes racines, sans aocooe ror-
111alité de justice , peut occasioner beaucoup de fraudes.
Art. 64. La mention faîte au procès-vedal d'adjadieation
ne paratt pas suffisante ; il serait à propos que cbatfae pu-
blication au bruit da tambour f6t consta~e par an procèt-
verbal particulier.
Art•.66. Dans le cas où l'obligation impo• aa ftnnier
de payer six mois d'avance n'aurait pu~ inealion•h dul9
Je cahier des charges, il suffirait qu'elle ft\t porté dans le
procès-verbal d'adjudicaûon.

.i
DU T&llUllALo DB TOULOUSE.

Sut lea·Mr•••:.,, la mt11111N au:alltMm#. Régler la forme


en laquelle la caution devra être reçae, oa a'en ~férer à.
celle 41ai :ara nglq par le Code jwliciaire. Dam IOU ·le~
ca1, le poUl'scûvut et le •ili devraient y·&re appelé-.
Art. ~. Cet article dnrail prévoir le cai où l'enclM\re·
ne sera pas porlée à concurrence de la moitid de la mi1e
à pris:.
Art. Gg. Ajouter la nltriction : &i tanl Io 1ailû ·an, sar-
tout lorsque la eaisie prend fin par le paiement .qae fait le
débileur saisi.
Il suffirait, dans· ce cas, que le fermier judiciaire conti-
noAt l'esploitatioo pendant Panaœ commencée.
Art. 70. Il peut y avoir 4a danger à s'en remettre aa ff-
qwellre sar la nke11ité des 1'éparatiom.
On ne dev.rait , du meins , l'autoriser ~ faite .te répara...
lions •'••ut à 150 francs; qu'a.taai qae cette .aomme
n'excéderait pas la valif?ur do qaart des fruits du bail.
Le peunaivam et·le aaiai derr.aient encere en êll'e préye-
nus par une dénonciation.
Arl. 72. Cette disposition 9'l iojule, et Lieue lea droits.
de la propriété.
Art. 89. Ceue disposition es& d'une injOf&ice révoltanJe à·
l'égard du propriétaire en tout oa partie de l'immeuble
i.aiai, qui ne serait pu débiteur.
Art. 92. Cet article ouvrira la porte à beaucoup de
fraudes.
La disposition surtout qui porte qo'aprà la mort de l'a-
voué de l'opposant, les poutsoite1 seront entinoéel aa do-
micile de cet aTOtœ, est infuete et ioadmiasiW.e. En effet, la.
poursuites ne peuvent être faites qu'Pec une perio1Ule -ri-
note. Il est extraordinaire qu'elles paiasent être aigui6'ea •
mi clomicile qui aera peul_,tre abaadono4 de ·aaite aprà la

mort de 1'avoué.
Art. g3. La cliapoeitiona c1e cet article aoat aabveniYa
602 OBSE.RV ATIONS

de tout droit de propriété , el ne sauraient subsister dans le


Code d'une nation civilisée.
On ne peul exiger que celui dont on saisit mal à propos
la propriété soit obligé, quoiq11'il ne doive rien, de s'op-
poser, avant l'adjudication, à une saisie dont il est m~me
possible qe'il ne soit pas inslruil.
Il ne doit être permis, dans aucun cas, d'exproprier irré-
vocablenaenl celui qui n'est pas débiteur.
La troisième disposition est encore plus injnste , en ce
qu'elle refuse d'admettre l'opposition postérieure au congé
d'adjuger.
Art. 94. Le lÏers qui ne doit rien , el doot la chose a été
injustement saisie, doit non seulement êlre reçu à s'oppo-
ser en tout élal de cause, ·mais encore être admis à pow -
suivre la nullité de b vente , nec des dommages el intérêls,
même après l'adjudication, et pendant tout le lelnps de la
prescription.
Art. 9!>. L'opposition à fin d'annuler doit suspendre les
poursuites de la saisie réelle.
Celle à fin de distraire denait les suspendre à l'égard des
objets dont la distraction est demandée.
Art. 96. D'après les motifs ramenés dans les précédentes
observations, il est évident que le délai de quinzaine po11r
appeler est trop court. La signi6câtion de jugemens aussi
importaus devrait être faite à la personne de l'opposant, ou
à son vrai domicile, notamment lorsque son avoué est dé-
cédé.
Art. 97. « Il ut pœaé outnl à l'tMljutlicalimi• .. Cette dis-
position, quoiqu'elle présente uae moindre iojuslice que les
précédentes, est cepeodallt auentatoire aux droil& de la pro-
priété.
Ces droits doivent être respectés, soil qu'il s'agisse de l4l
tolalité des biens compris dans une saisie , soit qae l'oppo$Î-
tion ne frappe que sur une partie des objets saisis.

- _I
DU TRIBUNAL D.!. TOUi.OUSE. 6o3
Art. 103. Cet article fait ressortir toute l'injustice des pré-
cédens.
Art. 119. L'intérêt des créanciers intermédiaires paraît 1i1.19·
I" . all eh. 2 .
s'opposer à ce que les dépens soient oués au même rang
que lecapital.
Art. 128. Les créanciers opposaos devraient être reçus ,
dans tous les cas, à produire leu.ra titres jusqu'à l'adj11dica-
tioa, et même postérieurement, sauf à faire supporter les
frais à ceux qui auraient différé de produire.
Art. 131 et i32. Le délai fi1é par ces articles pour for-
mer des réclamations ; et la forme en laquelle elles sont
portées à l'audience, ne répondent pas à l'importance des
questions qui peuvent s'élever à la suite d'un procà-verbal
d'ordrP..
On devrait au moins déclarer que le délai péremptoire ne
s'applique qu'au:ii: réclamations à faire devers le greffe , el ré-
server atu: opposaos la faculté d'intervenir à l'audience pour
y faire juger leurs réclamations , à leurs frais 1 et sans espoir
de répétition.
Art. 134. L'appel devrait suspendre au moins l'adjudica-
tion, lorsque la majorité des créances est contestée.
Art. i36 et 137. L'article 136 veut que le jugement qui 1i1.19·
lind1t.
prononce le congé d'adjuger soit rendu sans citation préa- c. a...
lable.
L'article 137 parle de plusieurs jugemens et suppose des
citations.
fupliqoer de quels jugemens l'article 137 entend parler,
sans quoi ces detu: articles seraient en contradiction.
Art. 146. Le jugement qui aura admis ou rejeté les moyens
de nullité peut être injuste : la faculté d'en appeler, s'il est
contradictoire, ou de l'attaquer par la voie de l'opposition,
s'il est par défaut, ne doit pas être interdite atu: parties in-
téressées.
ArL 149. Puisque l'article autorise le renvoi sans nou-
velle affiche. et sans nouyelle publicat4>o, il n'y_ alll'ait pas
6o' OBSE&VATIO!CS
d'inconvénient à permettre aae af'Sche •rabon4aate 1 ai les
enchères sont trop modiques.
Art. 163. Le ptojet dewait P"'•oir le eu oû il y a Jiea
à la garantie , le délai dan1 leqael elle deft'& .!ln! exer-
cée , et expliquer si elle pour-ra être dirigée contre le poar-
suinnt, contre le uiai, 011 contre les cmnciers qui auront
reçu.
Art. 164. Si le jugement d'adjadication ed injmte, si
le tribunal a violé les Connes prescrites par les lois ; par
exemple, relaliremeDl au nombre des fe1n, à la quotité des
enchères et. autres semblables, il n'y a paa de raison pour
faire e:sceptioa aux règles orclinàires, et refuer ·a m parties
intéreaaées la faculté de l'attaquer par la voie de l'appel
ou de la cassation , lorsqu'il est en dernier ressort.
laterdire ces deux voies, c'eat accorder·an tribunal qui
prononce l'edjudication la liber~ de !l'élever au-dessus de
toutes les règles , de négliger les formali~ les plus impor-
tanw, et. de disposer arbitrairement cle la fortune des ci-
toyens.
ArL 168. D'après cef article, on powrrait déclarer la folle-
enchère contre l'adjudicataire, faute de venelnmt de lapa..
do dépoailaire entre les mains duquel l'adjudicataire aurait
consigné i ce qui serait iajas\e.
Art. 170. Le bref délai dont il est parlé dans cel al'lide
· ae devrait pas être soumia 111 caprice ou à l'impatience du
poursuivant; il devrait être au moins de trois jours.
Le projet ne dit pas si le jugement qui dklare la saisie
valable clena fll'e signifié n saiai., el si celai-ci )>Om'ra en
appeler.
Art. 17"- Cette fia de oon-rettfair eat tr~p tigo'Grease ~
111rtmat à l'égard d'un défaill:mL
Art; 175. Si l'àll n'a fait· qo.'ané re11111îse, 9i l'on a maai-
feslemenl violé d'autres formalités impérieusement ordon-
nées, commeat poarra~t-o• remédier à ces coolra'Yeotions,
li l'ôn • piut ie pQUtvoir ai par •ppel , ai par êaaaatioa ~
DU TRIIUIUL DS TOtJLOUSL 605
Art. 176. Mau.aise Ndaction ; .en ne Yoit pu à quoi se
rapporlenl les termes : elle peut être aàjusée.
Art. 178. Si la vente sur publica\ioiis ne purge p• les
priviléges et les hypothèques , on ne trouvera jamais des
enchérisseurs' puisque radjudicataire pourrait être dépos-
sédé dès le lendemain de l'adjudication par les créanciers non
payés.
Il faudrait aa moims , en établissant cette règle , per-
mettre à l'adJod.ieataire de prendre des lettres de ·racision,
et postposer l'ordre des créanciers à Pe:w:pMition de ces
Jeures.
N ota.11 n'a été rien dit dans ce titre sur les saisies des f'ruita,
les saisies-ar~ta , et autres saisies mobilières.
Il n'y est pas question DOD plus de la préférence entre les
divers créanciers aai....._~ ces objets méritent qa'oo leur
assigne des règles particulières.
REXARQUES $UR Cl!. TITRE.

Le grand nombre d'obsenrations qa'on rient de faire 111r


ce titre indiquent aues qn'il a besoia. cl'~tr'e . ealièremeot
refondu, oa. plal6t, qu'il doit ftre remplacé par m aoayeau
projet.
En effet, les droits de la pro~ y sont entiè191lent
méconnus;
Les inlérêls da débiteur , les droits del tiera propri&ai""."
rea , ceax dee criaacie,s y SOGt sacrifib à la 16reté de l'ad-
judicataire ;
Les formalités y sont et trop multipliées , et trop rigou-
reuses;
If.donne trop de latitade à l'atlribution et au poovoir des
lribunaus de première iost:uace, n~ment ea ce qu'ils
prooonceraim en dernier ressort, quelque comidérahlc
que soit l'objel de la .conleslatioo; maïa encore en ee qu'il
les 1oœlr.aj.t à la cenaore du tra...al de callalion , qaelque
impMlanlu qae seient les .formalités qai pourraienl avoir
6o6 OIWil&V A TIOllS

été violées , da moins en ce qlli concerne le. partie. inté-


ressées.

TITRE IX. - Du donatioM en1n oif1, d da ta1111tw11.


<1•1· Art. 4- La preuve de la capaa&iou ou suggestion den.ait
9 ~• aussi être admise, lorsqu'elles out éti accompagnées de dol
ou de fraude.
9 n4 Art. 5. Il n'y a point de motifs pour priver le mineur
émancipé, de la faculté cle doooer par tesLament l'eotière
portion disponible.
9.. s Art. 7. La défense de donner entre vifs sans l'aolorisatioo
do mari, devrait êLre restreinte à la felllllle commune en
biens..
909 Art. •4· li n'y a.rait pas d'inconvénient à faire une ex-
ception à l'égard des libéralités modiques, dont on pourrait
fis:er la quotité, en faveur de l'officier de santé, surtout
lorsqu'il est parent du malade.
q17 Art. 17. Cet article introduit une innovation qui, sans
aucun motif, peut contrarier les senlimens les plus légiti-
mes, el même les de.-oin les plas sacrés.
La modicité de la portion disponible en usufruit , privera
souvent un ami ou un parent de la douceur de donner une
marque de son attachement ou de sa reconnaissance à un
ami ou à un parent non successible auquel il peut noir de
grandes obligations.
Ces considérations font espérer qu'on permettra de dis-
poser en usufruit d'une quotité plus forte qu'en toute pro-
priété.
919 Art. 19. • Par préciput et hors part. "
Ces expressions pourraient faire croire qu'elles doivent
être employées cumulativement.
,., Art. 22. Retrancher le mot mJ~ à la ligne du demier
membre de cet article.
922 ArL 23. Il serait à .propos de déclarer si le rapport tictif
dont il est parlé dans cet article, doit s'étendre aux donations
DU TRIBUNAL D!. TOULOUSE,

faites avant la publication des nouvelles lois relalives aux


successions, et m~me aux donations faites en ligne collaté-
rale , qui , suivant les anciennes lois, n'étaient pas sujèles à
rapport.
Art. 26. S'il n'y a que des donations à cause de mort 9•6·
917
er.cédaut la quotité disponible , il paraît naturel de croire
qu'on suivra dans la réduction la règle portée par cet article,
c'est-à -dire que le qu3rt prélevé pourle légataire à titre
universel , le surplus se contribue au marc le franc entre
tous les légataires particuliers: il convient cependant de
l'expliquer.
Art. 27. Il serait juste de ne soumettre le légataire à la 928
restitution des fruits, que du jour de la demande en réduc- •
lion.
Art. 29. L'observation sur l'article 27 s'applique, à plus 910
forte raison, à la disposition de l'article 29.
A la fin de l'article 29, substituer les mots: le tJonalaire
lui-même, à ceux-ci : le donateur lui-même.
Art. 32. Il serait à désirer que l'époux prémourant fl\t 896
autorisé à conférer à son conjoint survivant, la faculté d'é-
lire on , ou plusieurs de leurs enfans , ou celui que le sar-
,.i vant jugerait le plos digne, pour recueillir la portion dis,
ponible qu'il désirerait leur laisser.
Cette disposition ne présente ni les caractères ni les in-
coovénieos .des 6déi-commis : elle produirait des effets sa-
lut3ires, eu offrant une récompense à la bonne conduite
des eofans, et eu les excitant tous à s'en rendre dignes.
Art. 33. Cet. article devrait être modifié; les établisse- 910
mens publics et gens de main-morte devraient au moins être
obligés d'aliéner les immeubles dans un court délai , afin de
rréveoir le retour des abus résultant de l'ioaliéoabilité des
hi eus-fonds.
A !"égard des dons de sommes modiques ou d'effets mo-
biliers, la nécessité d'obtenir l'autorisation du Gouveroe-
meul paraît moins nécessaire .

............m:;.~rt!tml.....~~----
._.,
6o8 OBSUVA'ftO'lU
"911- · Art. 34, 35 et 36. I . libftali~ deYrait ftre 1ea1emem
911 ftdaetible·dans le eu de ces articles, à COGCDl'reaee à la
portion dispomLle•
.,s. .Art. 44- Chacan ayant la liber~ d'imposer à sa liW-
nfflft les rettrictioae et les coactitiPDS licites qa'il jap à
propos , il paraft qœ le dooalltar cle'fni& tire Htol'ÏM à
11tipalett le 4lroit de retoar, ~me dam le eu oà le a.....
taire- non ~cendant du donateur laÏllerait des àsctnclam.
Le clreit de retour dewait encore noir liea , #llU ....,.._
tion, en r..eur do donateur uceadaat. à l'égard des cJoas oa
libéralilés par lui faites, me.ne bon du contrat de mariage,
en f&Yeur de ses descendana morts 11111 postttilé, auf les
• droits acquis à des tiers à titre onérem.
9s. Art. 47. Il conviendrait d'ajouter à la 6.n du premier
aliMa, que • l'aeceptation de la donatiou doit ltre es-

933 Art. ,8.


" presse."
Lorsque l'acceptation est postél'Vare à la dona-
tion , il paratt que la procuration doit être Malemenl an-
neKée ' raete conten111t. l'aoceptalion' maïa que nûomoins
l'àcceptation et la pt'OCUr&tion doiTent are notifiées aa
donateur•
934 Art. (g. La femme non commue ne clenait noir hesoia
' ni du consentement de son mari, ni de l'aatoriaatioa da juge
pour actepter la donation faik en ,. Cnear.
9 ss Art. 5o. Cet&e 4liaposition Mmritftre ratreÎllt.e a laÎDear
non éwnancipi.
glG Arl. 52. B.'gler la fonne de l'acceptation du sourd e&
maet, et celle de la nomiaation da œrateur qai cloit lui être
donné à cet etl'et.
9i 9- Art. 55. Fixer le délai dans lequel l'iasiauation dena ~Ire
''
1
faite , ainsi qae aes e«eta , tant à l'éganl des tiers acqaéteun
et des créancien, qu'à l'égard des béritien du doaalalr.
,,o . Arl. 56. On ne voit pas d'incoavénient à accorder• mi-
neur la facalté de fain inaiaaer la 4o•alioa Caile en sa fa-
veur.

1
...;
DU TBIBUNAL DE TOULOUSE. 6o9
Surk 3• mem6nde cet arli'cle. La faculté accordée à la fem-
me mariée de faire insinuer la donation, sans l'autoris~tion
de son mari, lorsque celui-ci ne remplit pas ceUe obliga-
tion, prouve q11e l'autorisation du mari n'est q11'une vaine
formalité à l'égard de la femme non commune.
Art. 57. L'article 55 ve11t q11e l'iosin11ation soit faite sur les
registTes tenus dans lu' hunau11; d'in1ûwation : l'article 57
exige qu'elle soit faite sur les registres hypothicairu.
Cette double dénomination peut jeter de l'incertitude dans
les esprits.
Art. 58. Sur les termes:• Unedonalion qui n'utpas ~tue ap-
94•
" des formalilés ci-dessw ut nulle. •
Les .expressions ci-dusw sont trop générales et k'op va-
gues, et pourraient faire croire que le défaut d'insinuation
opérerait la nullité de la donation, même pendant la vie
do donateur ; en quoi il serait en opposition avec le der-
nier membre de l'article 55, avec les principes et avec les
lois existantes.
Art. 59. Les·motifs qui uaient fait admèure la révoca- ,si
tion des donations par survenance d'enfaas étaien~ pleins
de sagesse et conformes au vœ11 de la nat11re. L'affection
des parens pour leurs enfans étant la même dans tous les
temps el dans tons les pays, la loi devrait annuler dans
ce cas la donation même pour la portion. disponible.
Art. 6o. Le refus d'alimens légalement constaté; 9 ss
La diffamation publique ;
La dénonciation pour délit grave jugée calomnieuse, 011 à
la suite de laquelle le donateur aurait été acquitté , devraient
aussi opérer la révocation pour cause d'ingratitude.
L'article 135 de ce titre admet comme une cause de ré-
vocation de la donation testamentaire , l'inju.re faite à la mé-
moire du donateur : l'ingratitude est encore plus formelle et
plus répréhensible dans les cas ~i-dessus , puisque le donateur
est vivant. ·
Art. 68. Même observalion que sur l'article 59. 960•1
1ai•.
Y. ~

-ps.-............... .............
a 5~
·-
g-' -
610 OB.SEaVATlO?CS

979• Art. 71. L'on ne voil pas d'iuconvénienl à autoriser les per·
976 aonnes sachant lire et écrire, mais qae leur faiblesse oa quel-
que ac:cideat empkhe d'écrire leur teatameat, à disposer .oas
sipal11re privée, m la forme preacrite par cet artide,
pounu que le testament soit signé du testateur.
,,s
,a... Art. 73. L'asaiatance da témoin parent ou allié au degré
prolaiM d'on des donataires, ne de'tTait innlider que la
disposilion faite en fanor de celui dont le témoin est pa-
rent oo allié.
Il serait à propos de déclarer si le not.aire recenal, ou
du moins celui qui l'assiste, est auimilé à cet égard aux
témoins.
,as Art. 84- Ajouter qoe le donateur signera ses disposàtions ,
s'il sait ou peut aigner ; et, en eu qu'il décbre qa'il ne sait ou
oe peat le faire , qa'il en sera fait mention ;
Que ces acres seront sign& par ceax qui les receTroot ,
ainsi qae par les témoins ;
Que néanmoins , dans le cas oà le dooatelU' .signera, il ue
sera pu mkeseaire d'appeler des Mmoins qw sachent signer,
mais, qn'audit eu, lorsque les témoins 011 l'an d'em: décla-
reront qu'ils ne 1aw-ent oa ne peanot aigoer, ilsuflirad'en
faire mention.
IDUI
Art. 1o8. IMclarer que les donataira j tiare uni..enel
seront tenus des deltes et charges - prorola de rémo/anaad
qu'ils retirent de la succeaion, et sans distinction entre les
biens meubles et les immeubles.
10JS·
ela•.
Arl. n3 et 124. Expliqaer si la concliûoa de six jours de
sanie sera nécessaire poar la valiclilé de la révocation.
1038 Art. 127. Cette disposition de.rait etre limitttH cas où
l'effet légué a été hypothéqué spécialement.
Dans le cas de l'hypothèque générale, le Ugataire attaqué
ea cléclaraûoo d'hypothèque devrait avoir son recoan coaln:
les héritiers. ·
Art. 135. Lorsque le légataire est l'auteur ou le co111plioe
de la mort du donateur, le délai.fixé pour l'curcice de l~ac-
'nu TllœU!IAL DE TOULOUSE. 611
&ion en révocation ne devrait courir que du jour ~e la coo-
damna&ion ; mais cem. dea bériüers qui auraient négligé de
déooacer e& de pour.Wne l'auteur et les complices de ce
crime pe devraient .,-1 ,être ada1is à former la demande en
révocation •
.JI serai& utile de déclarer à qui ( dus ce eu ) appartien-
dront les objets dont sera privé le légataire qui aura été con-
dadlQé aur la dénonce et les poursuites de toute auwe que les
héri&iera ou quelquea-uns d'entre eux.
Art. 148. Pour prénoir des contestatiom sur ce qu'on 1083

deit entendre par aommM modil/11u, déterminer une quotité


quelconque 1 mais file , au-dessus de laqaelle le donateur ne
ne pourra disposer à titre gratuit, au préjudice de l'institu-
tloo , 0\1 la clonatioa du 6ieu '!"'il laiumJ à .,,, tUcès. ·
ArL 14g. Sur la prNnÏlr .,,,• .,,,~.Lorsque l'état mentionné 108,.
1085
dam cet artide 1MI comprend paa certaines dettes passives ,
les créanciers chirographaires, dont les créances auraient
élé omiaes, poorrout-iJs (eu caa d'insufiaance des biens à
venir) recourir contn: le donataire à tit.re universel qui s'en
est lenu aux bkns présens i'
Art. 161. Même obserntion que sàT l'article 41 cJu titre
da Succu1iou, à l'égard du partage des doiia que l'époux
remarié a recaeiHia de la libéralité de son premier époux.
Nota. Il serait essentiel d'expliquer,= 1° si le donataire
qui a accep&é ae donation entre vils, sera reçu à la répu-
clier en tout tempe, dans le eu où elle lai serait on&eme ;
= 2• Si le ....taire du IMJtS préau d à omi'r aura la
même facuhé après l'option.

TITRE X. -- . Du contrat de. mariaqe.


Art. 6. z::::: 1° Le silence de cet article à l'égard du mi- 1396
oeur de 21 ans, pourrait faire croire ique ce mineur n'aura
pas la liberti de changer ses conventions matrimoniales '
même nec le consentCJnent des parens qui ont usisté au
contrat.

..-..11•r.....-).....n._lllilili........a...•ï••-.
Gu OBSERVATI01'S

= 2" 11.11 termes ceu-J;-ci, paraissent impropres et ne se


rapporter qa'aui: pareaa composant le comeil de famille,
et non pas aux ascendana ; il y a cepenclant plus de raison
d'esiger le consentement des uceoclam 41ue celui des colla-
téraux.
Leur substituer l'es.preasion, lor"lu'ih ont auini au con-
trat el l'ont sipé.
, 3 :~ ArL 7 et 8. Expliquer si les conventions par lesquelles
1J97 les époux apportent des changemeos à celles contenues dans
le contrat de mariage, dont il est parlé dans l'article 8 ,
comprennent les contre-lettres dont il est parlé dans l'ar-
ticle 7, ou si l'on entend établir quelqŒC différence entre ces
conventions et les contre-leltres.
1391 Art. 8. Les termes à Ngartl iJu tien, sont équivoques, et
peuvent faire douter si la convention est nulle, lorsqu'elle
est faite ui f apeur d'un tier11 ou contre k tien, ou enfin , soit
qu'elle soit favorable Oil nuisible ail tiers.
On ne devrait pas accorder la facilité de déroger aux con-
ventions matrimoniales, sans Je concours de tous ceux qui y
sont intervenus.
Les précautions indiquées par cet article ne sont pas suf-
fisantes, puisqu'il serait facile d'insérer la nouvelle con-
vention à la suite du conirat, à l'insu des personnes inté-
ressées.
D'après les articles S,.6, 7 et 8, on peut déroger au
conventions matrimoniales jusqu'à la célébration.
Si elle est retardée, il deviendra souvent imposaible d'in-
sérer la nouvelle convention à la suite dll contrat.
''01 Art. 14. La communauté ne devrait se composer que des
. meubles dont il est parlé dans le n° 1er, et des fruits, re-
venus et inté~ls échus· ou perçus pendant le mariage, men-
tionnés dans le n° :.a de cet article, à concurrence cJe ce qui
est nécessaire pour l'entretien de la famille.
''oa · Art. 15. L'expression appartenu semblerait exiger que la
propriélé de l'immeuble edt été consolidée sur la t~te de
DlJ TRIBUNAL DE T01JL01JSE.

l'époux avant le mariage , tandis qu'il doit suffire qu'il l'ait


possédé avant le mariage.
Art. 17. Le mot con1adi est impropre; on pourrait en •'0 '
induire la nécessité d'une stipulation expreaae de la coma111-
naaté.
Art. 18. Étendre cette dispoailion aux libéralités, soit 14n5
entre vifs, soit à cause de mort.
Art. 21. Il serait juste que l'immeuble acquis par licità- ''08
tion rest!t à celui des deux conjoints qui en était originai-
rement propriétaire par indivis , sauf la récompense.
Art. 23. Déterminer d'une manière nelle el précise ce ,,,.
qu'on entend par dettes mohilièrei; la dette devrait acquérir
une date certaine, par la mort du créancier qui aurait sous-
crit un acte synallagmatique avec la femme.
Art. 25. L'article devrait déclarer qu'il y a lieu à la ré- 14u
compense, dans le cas du paiement des dettes d'une suèces-
sion purement immobilière , et, à plus forte raison que dans
le cas de l'article 27, où lasucceMion n'est immobilière qu'en
partie.
Art. 27. « Autres que ceux dépendant de la succes- •4•6
" sion. "
On pourrait induire de ces termes que les créanciers ne
pourraient point agir sur les biens immeubles dépenda11s de
la succession , au lieu qu'ils ont le droit de poursuivre leur
paiement, tant sur la propriété que·sur les jouissances de ces
biens.
Art. 31. "Sans tradition réelle, aoJ«: résove d'usufruit. "
La rédaction serait plus claire si elle était ainsi conçue·:
" Sans tradition réelle ; la réserve d'usufruit ne pouvant ,
" dans ce cas, tenir lieu de tradition. "
Art. 33 el 34. Le principe adopté dans l'article 34 devrait
s'appliquer à l'article 33.
Art. 38. On préviendrait beaucoup de fraudes en décla-
rant que les bam ne dureront que pendant trois ans, après
la diuolution du mariage.

7
oasE.a,. Anou
Art. 44- Lire:• Le remploi da pri& cle l'immeùle ap-
• partemnl aa mari. •
' "2 Art. 52. Il y a trop de rigueur daas la diaposilioa f(lli
pri•e le conjoint 1U1TÏ•anl ( taaear cle tea pdi1s-afam mi-
neurs) de la moitié de la part qui lai n:rieol dans le par-
tage de la commmatllé, lonqa'il néglip cle faire inftn-
t.aire.
Il ne de.rait pas être traité uec plm de rigae• qae le
père oa la m~re qei tombe dans la ~e Mgligeace.
1m Art. 59- Lonqoe la Biparation de biens est fondile sarcles
causa 1Egitime1, on ae dettait pas obliger la femme à poar-
saine , sans intemaptioa , le paiemeat cle ses repriles.
14s0 Art. 68. li est contradictoire qae le mari, fl'IÏ eM garant
da Jifaat lonplllÏ, ae IOit p15 garant de l'llliàWà r..,,,._
Art. 7'-
Il y a ù l'injustice A pri.-er la femme -de la fa-
cal" c1e se faire restitaer, entre la qaaliM ._ commane,
par eUe prise ""°"'
'1tNOÎI' fait in,,nt.aitt, IMS4f1l'elle es&
encore dans le .Ulai, puiaque ce n'est que par l'inftotaire
qu'elle peut connaftre s'il lui est avantageux ou nuisible cle
renoncer à la communau~.
1510• Art. 114- = 1° Il est es:traonlioaire que, dans le eu d'ex-
••SJa clasion cJe comanmanté, le mari ait le clreit de perce90ir
la capieaas ;
. = 2• Am: DlOtl : O(Jl'is la tli#olrdiaa de "' tllll'llllfllll.
aabslitaer ceas-ci: tllaollttion à.,..,..,.; ataeaia qa'ona'oc·
cupe des effets des conventions exclasi-res d.e \a commam~.
Il est juste aussi que, par la sq,aration de hiens ordonnée
en justice, le mari perde l'achninistration dea IMeas propres
de la femme.
TITRE Il. - De la fie/lie.
1 5, 0
Art. 9. Cet article
.
est en opposition a.ec les -Wipea
r·--
. posa dam l'article 8.
La circonstance qa'il a~ donné c1es a!Tbea, ne peat au-
toriser l'une des parties à résilier le cowrtrat sam le co...-
DV Tl\lltll'llAL Dt: TOULOUSE.

temen& de l'aofre , lorsque la promesse de vendre est par -


faite et vaat vente, par le consenlemenl réciproque des deux
parties sur la choie et .le prix, ainsi qu'il e1t porté par l'ar-
ticle 8.
Une pareille disposition troublerait le commerce.
Ce n'est que dans le cas où la promesse de vendre n'est
pas parfaire, qu'il peut êlre permis à l'une des parties d'em·
pêcher qu'elle ne s'accomplisse, en perdant les arrhes ou
en les doublant.
Art. 11. Si le tiers, auquel les ~onlractans 1'eu seraient 1S9i
rapportés 1 fixait le prix ou fort au-dessµs ou fort au-dessoua
de la valeur de la chose , la partie lésée devrait être aut~
risée à demander une estimation par e1perts.
Le projet ne prévoit pas le cas où la vente aura é~ con-
venue suivant l'estimation qui sera faite par e1perts.
Art. 17. Excepter le cas .où le vendeur se sera porté fort 1599
de faire ratifier la vente par les propriétaires.
Art. 25. Même observation que sur l'article 38 du titre Il 161>>
du livre III.
La tradition des immeubles ne devrait point s'opérer par
l'acte, même public, au prijudia tÙ$ tiers, lorsque le ven-
deur n'a pu cessé de jouir des biens ; par exemple, s'il a
réservé l'usufruit,, ou joui à titre de fermier, ou de colon
partiaire.
Art. 26. Sur le troisième alinia. La tradition des effets mo- 1606
biliers, par h Mil crmsenkment , lorSfue le transport ne peut
s'en foire au moment de la cenle, ne devrait pas être opposée ,
avec avantage, au tiers qui aurait acheté IMlflnt la tradilw9
effectÙJt , ou la déli11rance du clef$.
Expliquer si la tradition des meubles aura lieu par Je seul
consentement, lorsqu'il en a été passé un act.e, quoique le
transport puisse s'en faire au moment de la vente.
Art. 27. La simple souffrance ne peut .valoir tradition à ,,.7
l'égard des créances, au préjudice d'un tiers.
Art. 35. Le YeDdeur ne pouvant tranameUre 3 l'acqué- 16''

·•arr 73 5 7 é É 7
OU.EBV ATIOM

reur plu de droits sur la chose Yeocloe qu'il n'en a lai-meme9


le tiers, qai est.copropriétaire d'une portion dea froita, à
quelque titre que ce soit' doit etre autor~ à les percnoir.
nonobstant la vente.
1ha Art. 41. Ajouter : .. uec les inlérets da aappliment da
• prix, si l'acquéreur a gardé l'immeuble , mais seulement
" du jour de la demande. •
Art. 51. Ajouter : ,. les frais et loyaux, c~ts da coo-
" Irat, etc ...
Art. 55. Le Yendeur, même de bonne foi , dewait etre-
'"' tenu de rembouner, ou faire rembourser, non-sewemeoll
les améliorations, mais encore toates les réparations.
16,1 Art. 62. Sur les termes: . t tmu lk garœUir les palith
el ap-
nuüihla lk la chou oendùe. Cette expression présenterait un
contre-sens. On a Toulu dire, sans doute : Le 11mtkur al toau
tk la BtvYllllV, à raison du difa.b caclris de la chou POUbu.
Sor les mols: suWant lu 'IUflBU du lie•-z;. Il n'y a pas de
raison pour laisser subsistei:, en cette matière , des usages
différeos; il convient que le Code pose des règles uniformes,
et qu'il entre dans toos les détails nécessaires.
Art. 69. Déterminer des délais oniformes poœ tom ls
lieux , et les graduer suivant la nature des vices qui donnenl
lieu à l'action rédhibitoire.
16S3 Art. 74. Excepter le cu où il a été stipulé, dans le con-
trat de vente, que, nonobstant le trouble, l'acheteur paiera.
1656
Art. 77· Eo matière de vente de marcliancliaes, denrées et
effets mobiliers, la résolution de fa.veate de..-rait uoir lieu
de plein flroil, et sans sommation, après l'expiration da
terme convenu pour le retirement ; parce que le plus sou-
vent , en celte matière, la fixation du terme est une condi-
tion substantielle de la Tente, notamment à cause de la Ta·
riation rapide du prix des marchandises et dea denrées.
Art. 93. Sur k deu:z;ième alinéa : " Mais s'il y a en partage
·: de l'hérédité. ou que la chose..... Substituer la conjonc-
tive · et à la diajonc&iYe ou, qai serait en contradicliou avec
DU TAlllUNAI. D.E TOUWUSE,

lei principea posés dan1 le premier membre de cet article.


Art. 94. Les créanciers, ayant en général la faculté d'exer-
cer toa.s les droits et actions de leur débiteur pour la st\rcté
de ce qui leur est dt\, il serait iujwte de leur interdire le
droit d'esercer la faculté de réméré, que leur débiteur s'est
réservée.
Nota. Il serait nécessaire de s'occuper du pacte, de pré-
férence, soit pour l'admettre, soit pour le supprimer.
Si on juge à propos de l'admettre, il convient d'expli-
quer s'il doit être considéré comme riel ou comme personnel,
et de fixer le délai dans lequel il dewa être exercé.
Dans tous lea cas, il faudrait en borner l'exercice à la
première mutation.

CHAPITRE VI, SECTIOl( II. - Art ..... Il serait à propos sec. ...
de déclarer si l'action en rescision, pour cause de lésion ,
pourra avoir lieu à l'égard des notes faites sous la réserve
d'une peMÏDn 11Ïll6m, soit pour la totalité da prix, soit pour
partie;
Et ~e préToir les cas, ou des effets mobiliers ont été ven-
dus, conjointement avec des immeubles, à un seul et même
prix, sans diruion, 011 bien à un seul prix divisé entre les
meubles et les immeubles ; ou enfin à ~es prix difl'érens.
On jugeait constamment, au ci~evant parlement de Tou-
louse , que, dans les deux premiers cas, il n'y avait qu'noe
seule et même vente , et que le vendeur était obligé d'éta-
blir la lésion snr le tout.
Art. 107. Il résulterait de cet article, que l'immeuble ,686
devrait être licité , même dans le cas où l'un des cobéritiers
voudrait en prendre sa portion ; ce qui serait injuste.
Art. 111. Sur le premür mémhre. Ajouter: « à moina qu'il
" ne soit prouvé que le cessionnaire a connu la eession. "
Nota. On préviendrait beaucoup de contestations, si l'on
réglait les effets de la clause par laquelle le cédant s'engage
à fournir et Jaïn IHlloir; de celle mu; périh '-' risqua du débi,..

·- 3 7 7 7 7 7
618 Olli&llVATlONS

leur, el autres semblables, qui sonl fréqoemmenl insérées


dans les transports des cfta8ces.

TITRE XIL-De l'icJw,.,ep


Art. 3. Pour que r- cles échangears poisse se refuser a
livrer la chose qu'il a promise, il ne suffit pas qu'il apprenne
que l'aulre contractant n'est pas propriétai.re de celle chose,
comme le porte cet article, il faut encore qu'il h prowe.
•p- Art. 7. Sur les hrmes : • et que la soulte excède de plus
1706
" de moi1ié la valeur de l'ÏAUDeable cédé eo échange. ..
Ces expressions sembleraient exiger que la soulte fàl plw
forte que la valeur totale cle l'immeuble cédé eu échange ,
et encore de la moitié en sus ; par exemple, si l'immeuble
vaut 1,000 fr., que la soulte se port.il à plus de 1,5<>0 fr.,
tandis qu'il doit suffire que, dans l'hypothèse, la soulte soit
de plus de 5oo francs.
Au lieu des termes : ne«k de plw de moitié la nleur de
l'immeuble cédé en échange , il faudrait: u-c«k la"'°* de
la IHlhur de l'immeuble cidl en échange.

TITRE Xlll. - Du louoee.


1715 Art. 8. La disposition de cet article est ttop générale.
Il conviendrait d'excepter le louage des choses mobilières,
telles que les che!raox, les lits , etc.
Lorsque le pri1 n'excède pas 15o fran.ca, la preuve ell
deyrait être admise.
ap- ArL. 12. Il est nécessaire d'ajouter à celte dispo1ition pro-
'7' 7 hibitive' qu'en cas ae cootraveatioil. le .propriélaire pourra
empêcher le sous-fermier de a'illDIDiscer dans l'ex.ploilation;
ou l'en eq»ulser, :ou demander le résiliaaeL dp bail avec
dommages et inté~ts., à 90ll cb.oiL. .
'"· et Art 15 et 19. Il-est inutile de .3'ea ré!érier à l'uaage c1ea
1756 lieux, lorsqu'on peut établir une règle gé.oérale.
111• Art. 21. Il sera dif6cile de s'en tenir à la di.spoliti.on de
cet artide , à l'égarcJ. du bail du domaine en corpa, lonqoe
DU TIUBUNAL Dl. TOULOUSE.

partie des terres de ce domaine est div• en vois IOû, par


e1emple, el l'autre partie en dem aeulemenL
S'il s'agimit d'un domaine claqael dépendraient des bois
taillis, le bail ne de.nit pu se prolonger jusqu'à l'ichéaoce
de la première coupe. n faudrait e1pliqoer que la dernière
disposition s'applique au seul cas oà le bail frappe sur un
bois indépendant de tout autre objet.
Art. 24. Il y a même raison à l'égard da bail par écrit et
à l'année , sans fi1ation d'autre terme.
Art. 25. Quel délai donnera-t-on au propriélaire aprù
l'c1piration do bail, pour agir contre le fennier, à l'effet
d'empêcher la tacite réconduction ; pttsque partoat, le fer-
mier est obligé de sortir le m~e jour où le bail expire.
Art. 26. Me.ne obsenation que s11r l'article 15. Au lieu
de l'article 21, lire article 19.
},i1er le délai après lequel le propriélaire pourra obliger
le locataire à vider la maison.
Pour le surplus , même obsenation que sur l'article 25.
Art. 35. Le bailleur ne dewait pas supporter une dimi-
nution du prix du bail, lorsque le trouble ou les voies de
fait sont la suite et l'effet de l'animosité dirigée contre le pre-
neur.
Art. 38. Le preneur devrait être condamné, non-seule- ,,.~
ment aux dommages résultant de l'abus de la chose loDée,
mais encore à cem qui poiuraieni résulter de la diminution
du prix do noUTeau bail.
ArL 43. M!me obeenation 1111" les mages clea lieux que 17s{O
sur les articles 15, 19 el 26.
Subalitaer les tenna ca ~, m lllOUJ. rtlpwor
donl.
Art. 5o. La disposition qui rend les locataires aolltlairemenl 17 34
responsables de l'incendie l sauf les preuves indiquées), n'est
pas juste , el doit être modifiée.
Toutes les autres dispositions des articles 45 et suivaos
I 620 0.151!.AYATIONS

de celte aection, sont applicables au colom parûaires, ou


métayers.
Les maitres, valets 1 ou aenitenn à gages , devraieot aussi
répondre des dégradatiom, et de l'incendie occ.asiooés par
ellS ou par leur famille.
Art. 57. l\Ieme obse"atioo sur l'uage dea lieu que sur
les articles 15, 19, 26 el 43. .
ArL 58. Le locataire oa le fermier qui s'est obligé de
vider, en cas de vente 1 ne doit pas obtenir des dommages ;
car ces dommages lai tiendraient lieu de prorogation du
bail , ce qui serait contraire à la convention.
Art. 59 et 61. Même observation que sur l'article 57.
Art. 64. La fr3ude n'eat pas à craindre dans le cas de cet
article, et rien n'empeche 11u'on ne suive le principe posé
dans l'article 56.
1769- Arl. 68, 6g, 70 et 7 1. Les règles établies dans cette
' 770 section, relativement à l'indemnité due aux fermiers poor
les cas fortuits, entraineront de grandes difficultés dans la
liquidation.
La jurispmdence do ci-devant parlement de Toulouse,
quoique contraire aux dispositions du droit romain, avait
moins ·d'inconvéniens ; elle n'admettait aucune compensa- _
lion d'une année à l'autre , et accordait, dans l'année cou-
rante , on dédommagement relatif à la quotité des fruits
péris par suite de cas fortuit.
Si l'on croit devoir maintenir les règles établies par les
articles 68, 6g, 70 et 7 1 , il faudrait déterminer une quotité
quelconque du prix du bail , pour indemniser le fermier de
ses avances et de ses travaux.
Il importe encore de statuer sur les semences et les frais
de cdlture, que la loi romaine déclarait perdus pour le compte
do fermier.
Oo deVTait aussi réserver au propriétaire la faculté de re-
prendre le bail pour l'année du cas forluit.
•171 Art. 74. On pourrail comprendre, dans la cl3sse des us
DU TRIBUNAL DE TOULOUSE.

rortttill extraordinaires' les grêles et les geléès tellement


insolites, -qo'eUes prÏ'rent les fenillers des récoltes de pl~­
sieors annffs ; par exemple, celles qui font périr lei vignes,
les oliviers , etc.
BEJrlABQlJES sua LA SEC'l'ION V QlJI PRÉCÈDE.

Le projet ne s'est pas occupé des règles relatives aux baux


emphythéotiques et à la locatairic perpétuelle.
Ces contrats sont cependant très-avantageux à l'Etat en
général , el surtoul à la classe laborieuse et indigente.
En multipliant le nombre des propriétaires, ils doi..-ent
nécessairement favoriser les progrès de la culture et la po-
pulation ; attacher el rendre utiles à la patrie des hommes,
dont plusieurs auraient pu lui devenir nuisibles.

CHAPITRE 11.-Da bail à cheptel.

Art. 87. On ne voit point d'injustice dans la convention 11 11


par laquelle le bailleur se résenerait de préleYer, à la 6n
du bail, quelque chose de plus que le cheptel qu'il a fourni.
Art. 91 . Cette disposition serait applicable au proprié- •p-
laire de la métairie à l'égard du cheptel par lui baillé au co- 1812
Ion partiaire , puisque toutes les règles du cheptel simple
sont rendues communes, par l'article 108, au cheptel donné
au colon partiaire, el qu'on ne troave point d'exception, à
cet égard, dans la distinction 2 de cette section.
Il serait injuste que le propriétaire ne pdt revendiquer le
cheptel placé dans sa métairie, parce qa'il n'aurait pu fait
opposition à la vente qui en aurait été faite, à son insu, d'au-
torité de justice ; il semble que le créancier du colon de-
vrait, du moins, notifier la saisie .au propriétaire de lamé-
tairie.
Dans tous les cas, celui-ci devrait être autorisé à re..-endi-
quer ses bestiaux , en rendant le prix.
Art. 99. On ne voit rien d'illicite dans la convention par 181 ,
laqnelle le bailleur à clieptel à moitié réae"erait une portion

~•.,......-z~F•?llil'•~·j~jill'ÎllÏl.et~~··
622 O~EB VA'l10lU

da lait, da flUllÏer, oa qaelqaea jouméea de tranil des J>ea.-


tiaas par lai baillét à ce titre. L'e:sception en faveur da
baillear propri~re 1'app1Maae alllli • &aa. aà la mâairie
est c:af ti'fée par ..Jea maftres-..aleta OO CmlÏTûtaa à ppa,.
comme il arrive sou.eut dans les départemem méridio-
naus.
1Uo Art. 108. M.eme oblerntion qae aar l'article 91.

CHAPITRE III. -Du louage d'ounage et d'iDdnalrie.

•p- ArL 114- Pour é,-iter lea conLestations SW" l'é,-alaation de


1711
ce que le domeatique powrait praùem/Jloblemeat gagner
ailleurs' fiser la quo°lilé da salaire qui devra lui eue payé à
litre d'indeJDDilé, en ayant égard à la saison oà il est reo-
Toyé.
NtL Art. 115. Même observation, à l'égard du maitre, que
sur l'article 114-
loiJ. Art. 116. Cette diapoaition doit être modi6~ à l'égard
des artiste1, qai, quoiqae à la jolll'll~, doivent travailler
lllÎr.ml lea règles de l'art qu'il1 exercent.
17 u. Art. 118 et uo. Les TOitnrieni cleTraieut ~pondre pa-
":;:; reillementde ce qui a été l'emis· à em ou à leurs préposés,
aar la rea.&e et pendant le voyaee, quoique les effets o'aieol
pu été iaacriLs aar lea registra.
17 9 1 Art. 127. CeUe dispolàtion serait iujmte à l'é«anl da
mafl~e, et naisible à l'ouvrier; il arrive .so11Rnt que le pre-
miet' eat obligé de C.ift dea avances à· l'otanier, aaas t(Oe
l'ourrage soit reçu, Di ~me commen«. D'ailleurs, la
réception ell ua fait dont la preuft est admiuible et facile.
11 91 Art. u9. Cet artide a a1111i hesoia d'~tre modifii, n~
tamment lorsque lee augmentatioa1 ont ea lieu en praeace
du propriétaire.

TITRE XIV. - lJu contrat~ soc~ti.


1 :fj Art. 4. Lire: se/aire restituer.
183' Art. 5. Excepter les sociétés anonymes et autres sem-

- __J
DU TIUBUN~L DE TOULOUSE, 6:13
bJabJes, el le eu où il y a corpmeùcemeal de preuve par
écrit..
Art. 14. La définition portée dans cet article n'est pas &11 da
ch • .1.
e:a:acle. Il arrive souvent que Je commerce se fait sous la rai-
son d'un seul, el même sons UDe ancienne raison.
Il y a des sociétés en noms collectifs, dont le commerce
ne se fail pas au nom de tous les associés ; il n'est pas même
de l'essence de la société que la chose se pralique ainsi; il
suffit qu'e le commerce se fasse au profit de tous.
Art. 35. S'il y a urgente nécessité , l'un des administra- 1858
teurs doit pouvoir agir sans l'autre , lorsque celui - ci se
trouve malade, ou empêché par toute autre cause légitime.
Art. 49. Sur les termes : " à moins que , par le Bell1'e de
" l'obligation, il ne paraisse qu'elle ne concernait pas les af-
" Caires de la société. "
Cette disposition est trop vague , et pourrait entraver le
commerce. Le tiers porteur de l'obligation n'est pas obligé
de s'informer si elle intéresse, ou non, les affaires de la so-
ciété. Les associés doivent s'imputer d'avoir donné leur con-
fiance à des personnes qui ne la méritaient pas.
Restreindre cette disposition au seul cas où il résulte de
l'acte d'oh/ÎBation lui-mime qu'elle ne concerne pas les af-
faires de la société : comme, par exemple, si l'associé à un
commerce particulier, exprimait, dans l'obligation, que les
sommes empruntées doivent servir à payer les droits succes-
sifs de · ses frire•, et autres cas se.nblables, et ·s ignait et
tomptJRnie.
Art. 56; La prorogation de la s~ciété devrait résulter de 1866
la continuation du commerce, sans contradiction, et avec
le concours dea mêmes associés. ·
Art. 57. Cet article parait inutile. 1867
Art. 68. Espliquer si l'action en rescJS1on aura lieu à 18 7 ~
raison du partage qui n'aurait pour objet que des marchan-
dises, dn dettes ac~s, ou des effets mohOkrs ;
Ou seulemenl à raison du partage des immeu/Jla; ou t'nfin

i-.•s•·s----•z..-s--•--...,
OBSEBVATI01"S

à l'égard de celui qui comprend.rait en m~me temps dea im-


meubles et des marchandises , 011 dea eO'eta mobilien.

TITRE XV. - Du prh.


CHA.PIT BE Ior. -Da prtt à mage oa commodat.

11h Art. 10. Il y a trop de rigueur dans le premier membre


de cet article, portant que l'empmoteur est tenu de la perte
de la chose pr~tée , arrivée par un cas fortuit, dont l'em-
prunteur aurait pu la 1arantir, en y employant la sienne
propre.
1115 Art. 13. Excepter le cas où l'emprunteur a fait des répa-
rations nécessaires, autres que celles doot iJ est tenu.

CHAPITRE Il. - Da pret de con10mmation.

,a9a Art. 24. Il n'est pas juste que le prêteur soit tenu, en
séniral' et dans tous les cas ' des défauts de la chose prêtée ;
l'emprunteur devra seulement rendre des choses de la même
qualité.
A11 lieu des termes: le prlteur est tmu tÙs défauts, il fau-
drait substituer ceux-ci : supporû l.u défauts.

TITRE XVI. - Du dépdt et du sique.stn.

1913 Art. 12. Excepter le cas où il y a commencement de


preuve par écrit.
1936 Art. 21. La rédaction de cet article serait plos claire si,
au lieu de dire: " il ne doit auc1111 intérft de l'argent qu'il
« n'a pas pu employer à son wage, " elle était ainsi
« conçue:
li ne doit aucwa intitit de r fll'BUJI, à moüu :'P''üj ne f ail
employé à son fUaffe.
19'1 Art. 25. Substituer les expressions: si k diP't a étifaitpar
un tuteur, à celles-ci : si k dépdt a titi faiJ à wa tuteur.
•p- Art. 35. Le juge ne doit pas être moins circonspect clam
195, )'
admission
• . de l'awrmallon
tr. •
du voyageur.

_...,..__ -
DU TJlJBUNAL D& TOULOUSE.

TITRE XVII.- Du mandat.


ArL 10. Espliquer qu'il s'agit du mandataire général. 1911 ·
Art. 13. .. A lea dédommager des frais de la procara- ...-
1,&9
• tion. •
Celte espreasion ne fait pas connaitre toutes les obliga-
tions du. mandant : on y suppléerait par celle-ci : à lu di-
dam11111(Jer dafraû e!lïposis pour l'e!liécutiDn du mandat.
CHAPITRE m. - Il serait à propos de prévoir le cas où
deux ou pllJ6ieurs mandataires ont été constitués par Ja
même procuration , sans qu'il soit dit s'ils agiraient con-
jointement ou séparément ;
Savoir si l'un pourra agir sans l'autre dans les affaires
importantes ; et si , dam le cas où ils ont pouYoir d'agir
conjointement , et que l'an vient à mourir , Je sanivaut
pourra continuer lui senJ.
Art. 35. Ajouter: "par Ja faillite dn mandataire, et pal" .1oos
" sa condamnation à des peines infamantes , etc. , etc. "
Art. 37. Excepter le cas ou cem °"" fat/uw le mandant .1005
avait donné pouvoir de traiter, auront connu la révocation.
Il serait à désirer qu'on p6t tro11Yer un moyen d'arrêter
l'effet de la maa..aise foi d'un mandataire qui voudrait abuser
d'une procuration générale , après que la révocation lui au-
rait été noti,ée.

TITl\E XIX. - Des contrats aléatoires.


Art. 1er•. Cette définition est inexacte. Ou ne peut pas con· 1g6'
cevoir que la partie qui s'engage à donner oa à faire quelque
cho11;e ne reçoive, en équivalant de ce qu'elJe donne, que
le rûque dont elle s'ul cliarBée, puisqu'elle ne s'engage que
pour se dicliarBtr da rÎ19ues.
Sar le même article 1er, quoique les contrats d'aseurance
et de pdt à gr011e aventure appartiennent aa commerce ma-
ri&ime , iJ est bon d'imérer dans le Code civil les règles qui
les. concernent.
v•

...........................
, ..............MV'•
G26 OBSERVATJCn{$

CHAPITRE In.-Du jeu et da pari.

Art. i. La aomme de 24 francs est trop forte pour beau-


coup de cluses de citoyens, 'ftlli ·~vraieut s'occuper plus
aillemeoL '
N°"1. Quoique }'obse"ati<nl suinott paraisse étraog~re
ao \ravail 1:006~ à ta corimri11ioo, on a peml! qu'etle poor-
rait prdduire 4les -effets· 5alotaîres.
· Le Gouvernement ignore que les maisons de jeu se mal-
lipJient tians ces contrdes 1 au délrime•t des mœors ; el au
grand scandale des bons citoyens.
On ne peut calculer les ravages que ces funestes établis-
aenieDs ont déjà faits , le grand nombr-e de &mines: dont ils
ool dévoré la îottune, lea·vols et les erimes- ie toute ea"pète
1us.1uels 1ls dorment lieu journellement.
li suffit de faire connaître ce dé&Ordre aox magistrats sa-
pr~mes , don' le gouYernemeot sage et paternel a déjà pros-
crit tanl d'altua, et promet à la .Fraece toua les genres de
prospérité, povr·'étr8' pnsoadé qu'ils s'empresseront de
faire fermer tou Cel repaires de t'ÏUllllUJrÜré ft de Pescro-
cperie,
CHAPITitÈ n:-Du contrat de rente Ti~.
~om. Art. 4. On devrait ajouter à cet article , llJIM!'' cns qoi
d11
eb. 2. n'ont pas la capacité d'aliéner ne peuvent point créer des
rentes viagères.
Art. 6~ Les termes m ce demi'er au, poUTraient Caire croire
que la création d'une rente viagère, conform~me&R ·• J'ar-
&icle 5 , est afftanchie de tontes les formalil& ordinaires ,
lorsqu'elle est établie par contrat.
Ils sont d'ailleurs inutiles, pui1Nfu'il-y· à' des fermts&hlies
pour les donations entre vi& et les test.teon.
Ar&.g. Il coDTÏH& d'e1pli41uer 9i•cette ctoaltion 1erairr~
1'9ca.le ., quoique le :tiers ne l'ait pu ""-apta. el •'il raaan
la regarder éomme une simple destination• . · .. . ··-
DU TRIBUNAL D& TOULOCSE,

Art. 10 et 1'· Sur qw retomberont les frais do contrat, 191.:-


• 975
dan.s les cas prévus par cet article ?
Ar1. 13. Expliquer ai la rente sera esempte de rettnue, •p-
1976
dam le c;u où lea parties De a'en aoDt pu .u.pliqa4ea.
Art, 16. Substituer le taro lésal, au loua; ordinaire.. . rw.
Sut les termea: "ou n.'ocètk le tau:i; 'I"" de lli8'opeu fÙ chose.•
Déterminer la quotité de cet e:icédant.
Art. 17. Si Jes arrérages perçus par le déCunt , es,:èdeot RR!l.
le taux lisal, lea héritiers de celui-ci stro..nt-ils obligés de
restituer le montant de ce qui a «Hé reçu au-~ua du tara
légal?
Art. 21. Il perafl qu'il s'agit_, dans cet article, des arré- •p-
1979"
rages d'une rente viagère, établie mr la Ule d'un IÎD'•, dans le et
588
cas prévu par l~a.-,icle 7 ; mais il faut l'expli41uer•.
Art. 24. Ajouter à la 611 de l'article, • la rente ne s'éteint
" pas non plus par la mort civile du tiers, sur la tete duquel
" elle aurait été constituée. ,.
Art. 25. Le sens de cet article exige qu'on subs&ilue l~es­ •gU
presaion rmte rna,,Jre, am mots rmle CDMIÏlui&

TITRE. XX. -:- lk la pr~c~iption.


Art. 7. Cette disposition fortifie nos obee"atioosà l'égard .uai
des droits que doivent avoir les cré.lnciers, d'.4'.sercer les .ac-
tions de leurs débiteurs.
Art. 20. Sur les termes: soit par une cause Nnt111t tl'un·tiu1. 215'

Cette disposition est trop vague ; il en résulterait qae l'en-


gagisLe , le dépositaire ,. etc., en se faisant . consentir,. par
un tiers, la vente de la chose eD§lgée 011 déposée , pour-
raient intervertir leur possession conlre Je vrai proprié-
taire.
. Nœa. I~ serait utile d'imérer,. dans le Code; les règl~ des
corrélatifs, .et de déclarer que, lorsqae l'une des parties d.,_;
mande l'exécution d'un litre, elle doit se soumeltre à l'exé-
cuter de son c~té, et qu'elle ne peul pas opposer la prescrip-
tion. Par exemple , ai je paie une. redennce pour D1' droit
40.
r
OISE.& VATJO!IS

d'asage, celui qui me l'a conc~é ne peut oppoiler la pra-


criplion tant que je paie la redennce.
Art. 25. Il de'tTait y noir interruption natorelle en la-
veur da propriétaire , lorsqu'il a fa.it des actes pOMeaoira
avant l'accomplimement de la prescription, quelque pe• de
temps qu'ila aient duré , sauf le cas de 'tiolence oa de Yoie
de faiL
Art. 27. Il convient d'enger qoe la citation au bareaa de
pail, aoit donnée au délai fisé par la loi, afin qu'on ne paiue
pu abuser de la disposiûon de cet article.
.us.;- ArL 35. La rédaction de cet article serait plus claire ,
2256
s'il était ainsi conçu : « La prescription court contre la
• femme mariée, même à l'égard des biens dont le mari a
• l'administration, encore qu'elle ne soit point séparée par
• coolrat de mariage, ou en jastice. •
•p- Art. 37. Déterminer les règles relatiYel am: absms pour
.u5'
le service de la république.
Art. 38. Les articles 32 et 38 élablissent ane distinction
entre la caution , et le garant de la solnbilité da débiteur
d'une rente perpétuelle.
Entend-on parler , dans l'article 38 , du cédant , qui ga-
rantit au cessionnaire la solnbiliû do débiteur cédé ~ 011
d'un tien qui garantit la solnhilité du «Mbiteur de la rente?
Il paraît que l'article 38 doit s'appliquer seulement a11
créancier qui cède la rente, avec promes.w: de garantir·; et
c'est ce qu'il faudra es:pliquer.
22S9 Art. 40. Cette disposition est trop dure ; · il es' juste que
l'héritier ait le temps de prendre connaiuauce des affaires de
la succession.
La prescription ne devrait donc pas s'accomplir contre
l'héritier pendant le délai de trois mois accordé pour faire
inYenlaire , et de quarante joun pour délibérer , païsqu'a
ne peut agir sans coooahre les titres.
Art. 46. Il ne devrait y noir aucune distinction relali-
ye~eqt à la durée de la prescription dont il a& parlé dam
DU TRIBUNAL OE TOULOUSE.

cet article , entre les personues qui habitent le temtoire


continental evopéen de la république , mais seulement à·
l'égard de ceu:s: qui habitent les colonies. Eo effet, il est ex-
traordinaire que le temps requis pour prescrire soit double
à l'égard des personnes qui ne sont pas domiciliées dans le
même ressort, quoique leurs habitations ne soient éloignées
que d'un myriamètre, par e:s:emple 1 et qu'il ne soit que de
la moitié à l'égard de ceux qui sont éloignés l'un de l'autre
de vingt myriamètres, sous prétexte qu'ils résideraient dans
le ressort d11 même tribunal d'appel.
Il vaudrait mieu:s: 6:s:er la dorée de la prescription à vingt
ans , sans distinction entre les personnes domiciliées dans le
territoire contiQental de la république.
Art. 47. Cet article parait inutile et sans objet. :u66

SUR LA DISPQSITIOJ.'11 GtNtRALE QUI TEBMINE LE PROJET lin du


DE CODE CIVIL. · Code.

Les lois 'civiles ne cesseraient· pas d'être incohérentes,


l'objet do projet ne serait pas rempli, si l'on n'abroge pa-
reillement et e:s:plicitement les lois émanées des diverses as-
semblées légialatives, dans les matières qui sont l'objet du
Code civil•
.Sur les derniers termes : • conformément à ce qui est u-
" pliqué daoa le livre préliminaire. "
Cette disposition ferait naître une foule de difficultés.

llÉSOMPTJOl(.

Rien n'est plus difficile que de faire de bonnes lois. Un


Code civil uniforme pour toute la France est une de ces
conceptions hardies qai ne peuvent se réaliser que sous on
Goaveruemeot aMez puissallt po11r vaincre &ous les pré-
jugés et surmonter toua les obs&acles, lorsqu'il s'agit de
faire le bien. ,
Le projet, tel qu'il est présenté, honore ses auteurs. Il
é&ait impossible de mieux faire en aussi peu de temps : la

a P? -- 1
ri
f
:/
63p OBSE& YATJOl.U
1
pluparl des. défillitioas qu'il c:ontieal 10nt es.ctea; ·les ma-
lii~n:a y sont diatriblliea anc méthode : on y a rm.i, en aa
peLit eapaœ • on grand· nomlwe -de prîaçipes fécoods en
eoaaéqoauces.
Les beautés qa'oa y admire s'aperçoiffllt an premier
coup-d'œil. D Cao& da temps et de la réOeuoa poar eu dé-
mêler lea cléÛllllB; ·el ce n'est.pu la.&Ache la .moins pénible à
remplir qoe ceUe d'~l1'e obligé de cnitiqoer ce qu'on wa-
drait trouver parfait.
Les défauts que ce projel.. 1'enferme 809l nmnmoios trop
esseDliels poor pouvoir c!tre ~ sous silence.
1• ,.... En général, l'on a'y donne pas auez d'étendue à Ja puï.-
1i1.19.
sance paternelle, qoe les peuples les plos sages ont loujoors
regardée comme la aaun-garde dea:1J1œurs, e' la.1oorce la
plus pore des Yertus sociales; on veol rendre les eofans io-
dé pend ans à l'àge où ils ont 'le pins de besoin d'être conte-
nus. Il est rare qo'à flingt-un ans la raison ait acquis la ma-
turité nécessaire poor pouvoir résister à la "Violenu des pas-
sions, qui sont alors daq1 toute leur force. . , ,
_Jl>iJ.. Aa lieu de proscrire le divone; doat.l'orpérience n'a que
111. 6-
e1
r • connat tre 1es:
trop 111& •- 1nconnomens
• .....1. • 'et l es .....
..i.. .
ngers.( surtout
~;.· 35: par rapport aux enfans), on a cherché seulement à le ren-
dre moins fréquent; et bien Join d'avoir 3tleiot ce but, l'on
n'a pas senti que rien ne poa•ait.eoatribaer pfH ellfoac:e-
ment à multiplier les. divorc~·,.que de youJ9jr mttoduire la
communauté llsale dans des lieux où elle a toujours été in-
connue , el de meure les f~mmes dans uoe dépendance à la-
quelle. il leur sera- difficile.. de s~àcc<>Ulumer, ·relativement à
l'admioÏStTalÏon des biens qu'elles n'ont pas enlendu SC COD-
&tÎloer"eo dot. · · ' ·, <' ;· ": "
li•. s- ··& ~ limitant ~. faeal"' -de llispM« en lipe eolla"'llle,
lit .... '
et .1 l'on a contrarié, sans aucun motif solide, le voeu le plus na-

turel à l'homme laborieux et sensible • qui ' apr~s avoir été


loi-m~me l'arlisan de sa for1une, ne daire rien tant que de
pouvoir la transmettre librement ail."< personnes qu'il chhit.

- - __ ___.
l
1
1
DU TBIBUli'.\L DE TOUi.OUSE.
1

Par cette gêne, on n'a fait qu'ouvrir la porte à une infi-


nité de fraudes, qu'on ne manquera pas de mettre en wage
pour éluder une loi si dure.
On n'a pu fait attention que si les testainens eL les autres
di1posiLions à cause de m~.rl. ont leur f'~ndement dans le
droit. civil '· les donalioos eplre vifs sont par elles-mêmes
l'exercice le plus légitime d~ droit sacré de p~opriété. On a
circonscrit dans les mêmes bornes deux genres de disposi-
iions qui se ressemblent si peu dans leur essence et dans lears
effets.
Le nouveau sysléme relatif aux hypothèques et aux sai- l!d-
sies réelles est encore plus vicieux, el tirerait aux plus dao- Ill. 18"
gereuses conséquences; le plan en est mauvais dans son en-
semble et dans tous ses détails. ·
Les définitions et règles concernant les servitudes ( sour- I!"· 2-
ces s1. firéqueoles de procès) ne sont pas suf6sammeot déve- Ill. ' ·
loppées.
Il .y a sur toutes les autres matières un grand nombre
d'articles qui Higeot des modifications et des changemeos
que nous avoua indiqués.
Il ne restera ensuite qu'à pourvoir, par une loi transitoire,
à une infinité de cas qui entraveraient inévitablement la
marche des lribuoaux, s'ils n'étaient pas prévus.
Il semble enfin que les auteurs du projet, en reconnaissant
combietfil est nécessaire de modifier les lois qui ont pros-
crit en masse ( saus aucune uLililé pour l'agriculture) les
rentes et redevances foncières, stipulées avec mélange de
féodalité, aient craint néanmoins d'aborder cette question,
quoique ce soit dans le Code civil que doivent être tracés les
principes d'après lesquels on peul aisément faire disparaître
toules les traces d'une odieuse féodalité , en conservant des
droits qu'on ne peul ~opprimer sans injustice.
Tel est le résuhaL de nos observations; elles nous ont été
dictées par le désir de répondre à la confiance du Gouyer-
nement , et de contribuer de tout notre pouvoir à la perfec-

. . _ . .. . . . . . . . ?....................
.
632. OBS&aVATIOl'IS DU TB.IBWAL DE TOULOUSE,;

tlon d'IJD si grand ouvrage: la France l'attend avec la plus


vive impatience, comme le plu beau monument qui puisse
être éleYé à la gloire du jeune héros auquel elle doit son re-
pos et son bonheur.
Lu commwaires du tn"/Junal d'appel siant. à TOldarae, pour la
ohsuwmons sur le projâ tk Code eü1il, MoNSSIRA.T, SoLO-
MIAC' ARESSY. .

FIN DU CJNQUJbΠVOLUME,


-a-----·••
plus étendus : il ne s'agit plus seulement ici de reproduire • • . • a· - - -
dans les vera que dans la prose. Celle du verbe esse est
-- -

deui fois une même idée; l'amplificalion. y insiste avec tria ordinaire à la troisième personne: on la trouve aU11i
complaiaance. à la seconde, 1oais rarement à la première.
Vi1-gile repréHa&e Alec&on doDDaat le aigual des cGm- J.liuoc ilw promlte •inl,
bats: Nunc animol qllihua ÙI Getulia S.rnïhu llli. V.
At...,. e apecalia tempaa de11 necta noceadi, soua-entendea esw.
Ardua tecta petit atabuli, et de culmine aumoao Bine fore dactore1 re..ocato a 1&111'1ine T8'aai
P11torale c:anil 1ignum, corauque recurf'o Pollioitaa. V.
Tartaream in.tendit t'ocem : qui protinua omne souSrentendez ttras.
Con\ftmait nemu1, et ayhai intonuere profundlll!;
Les poètea auppriment souvent certaines prépositions
Audiit et Trif'iai longè lacu1; 11udiit 1mni1
SuUurelÎ Nar albus aquâ, Conte1que Velini, que la grammaire exigerait :
Et trepide matrea preuere ad peclora nato1. Nulli certa domua, lacia babitamoa opacia. V.
sous-entendez in.
Tity111, déchiré par un vautour:
DeYenere locoa la!Loa eL amena t'Îre&a. V.
Nec non et Tytion, Terr111 omnipareati1 alumn.m sous-entendez in.
Cernere erat: per tota nonm cui jugera eorpoa
Iri, decua cœli, quia te mibi aebiba1 actaa
PorrigiLur; roatroque immaoia t'U\tur obunco
Detalit in terras? V.
Immortale jec:ar tondena, fecundaque poeni1
Viscera, rimaturque epulis, habitatque 1ub alto ~ous-entendez tk.
Gemi&. qulllll talla redd.iL. V.

,
Pectore; nec fi.bris req11iea datur ulla rea1ti1.
sous-entendes cuna.
go Exniu.TIO!f Dll P.ilTJll. Elle consiste à puter en · Qull 't'eJ!lO 1-.-.I\ nu. V.
revue les dilférentes parties du t.out ou les espèces com- sous-entendez ad r.
prises dans le genre. Virgile, montraut Enée en priaence
de la nouvelle Troie, élevée sur le ringe de l'Epire, ea Deficien&e ,.,,. cle&cit omoe "'' ( pecmiit ).
ofl're un exemple: La poéù pmlit ce liop)Mr pri'filége.
Procedo, et panam.Trojam, Âlllulataque aaagDÏI (1) D 1 • d'ntn1 •llip1u p~ ciu'il faut eouodre, n1ai1 'l"'o•
Pe.rgama, èt areutem X111thi cognom\oe rhum ne pnl pà'eimiter. Horace dit: Yn1M111 .,.., "4 Veata(-pl-).
Agnoaoo, Scmeque amplector limlna porta:. Nou 'YOJHI dam Virgile: D•ipW• Glauci (Jili11 ).
Dt meliora piia, erroremque hoatibaa.ili.m ( trll-') !
Stace, ch!plonant la perte du jeune Glauoias, a dit :
Uode tibi frontem libertatam'loe parntla ( 1IUllÜ) ? JVY.
0 obi purpureo 1uft'oau1 sanguine cao;or, Qoid ta fine C7doo ~ quid te per colla refusil
Siderelqae orbe1, radiataque lumina c:œlo, btactom, Cmuiee, comil(~e.,..) f SUT.
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4t"•"· ·-~.._. ,

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