Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
_ _....:. ·"':W>:w:-~~·~~·
- - - - ·.............
'
~I' '.~'
REClJElL COMPLET
.D'f.S
TRAVAUX PRÉPARATOIRES
DU
CODE CIVIL;
IU1Vl
o'UBE aDITIOJI DE CE CODI> A LAQUELLE llOKT AIOUTal LE& I.Oll, DIÉCt\llTS Ill
OEllÙ1'11'A1'CEI POl\MABT f,l!. COJilPÛ:llEJIT DE LA t.KGIILATIOJI ·Cl'l'lt.lt 9E0 LA
TllOUVU'P nm~, sous r.llAQ1JB AllTICLE ÂHaUEJIT,
nA•ca. a.T ou ••
~ LU l'ASU.&U .DU ucuar. QIJI a'Y .IU.TTACB•JIT.
P~a P. A. FENET,
AVOCAT .. L~ cOua. BOYAU DE PA.1118.
( 2 )
prime toutes DOi viellln chroniqueÎ; c'est aiaai que la plume de
l'biatoire, retraçant les 1Cè11e11 orageuees des siècles Jdœdem, ae
fraye des routes nouvelles; c'est ainsi que l'on publie toua les mo-
numens de notre ancienne législation, qui n'est plus excluaiYement
abandonnée à quelques érudits.
•Si tel ett notre peocbaot pour l'étude approfondie de tout ce qui
· nous intéresse, n'nooa·nous pas lieu de noua étonner que peraoooe
n'ait songé plus tôt à former uo recueil de tous les matériaux qui ont
immédiatement servi à l'édifice de notre législation moderoeP L'ou-
vrage de M. Feaet aatiafait à ce beaoio, et l'esprit d'examen qui fait
le caractère de notre époque, noua dispensera de stimuler le goi\t
du public én u fayeur; en fait de acieuce, l'utile n'est aujourd'hui
que le nécesaaire.
• J uaqu'à présent, les tranux préparatoires de nos Codes n'ont été
publiés que aéparémeot, et quelquea-uaa d'une manière illCOOl-
plète. Encore eat-il difficile et trèa-coi\teux de se les procurer toua : '
plusieura partit!S aoot devenues fort rares, et la collection entière
n'est le partage que d'un petit nombre de jurisconsultes et de
curieux.
«M. Fenet, avocat à la Cour royale de Paria, a conçu l'idée de
réunir tous ces élémena dMls un même recueil et à un prix modique.
Il n'a pu voulu embrasser à la fois la tâche immense de publier toua
les travaux préparatoires de nos Codes ; il commence par ce qui con-
cerne le Code civil; maia il ae propoae de continuer son travail ,
s'il réussit dans cette première tentative.
•Nous croy0ns pouvoir, dès à présent, prédire à M. Feoet un euo-
cès usuré. M. Fenet est un de cea hommes laborieux qui doivent
donner à un ou~e de cetlte oature'toute la perfection dont il est
sasceptible.
•Son recueil cootieodra, dans le premier volume, l'histoire du
Code ciYil, a•ec les deux projets de Cam~cérès, celui deJaquemioot,
et le diecours préliminaire de M. de Portalis; dans le second, 1 • le
texte du projet présenté par la commission de l'an VIII, et 2• les
observations du Tribunal de cassation; daoa les ·tomes 3;. 4 et 5,
les observations des tribunaux d'appel daoa l'ordre alphabétique de
leurs noms; enfin, dans les tomes 6 et suivaos, les discuuious,
motifs, rapporta el discours du Conseil d'État, du Tribunat et du
Corps législalif, auxquels est jointe la discusaioo officieuse du Tri-
bunat. Oo y trouvera aussi , à leur date, lt!a discussions, motifs, rap-
parts et opi11io1111 de l'an X sur les projets rejetés.
• M. Feoet n'ei\t-il fait que réuoir aioai les diverses parties des
travaux préparatoil"eS du Code civil , et les mettre à la portée de
tout le monde , il aurait déjà reodu un aenit.-e important i mais il fait
plus, il y ajoute tout ce qui peut en augmenter la valeur et l'utili1'.
• Outre les iuconvénieos que nous avons déjà aigoaléa, la publi-
catioo séparée des discusaioos du Conseil d'État, du Tribunat, etc.,
avait enc:ore celui de u'offrir aux lecteuraque di;ti fragmens du drame
·I
( 3)
·téci11latif. M. Fenet ne fait qu'un seul corps de tous ces élémens,
et , donnant de suite tout ce qui concerne chacun dllS titres du
Code civil, il présente à l'esprit un ensemble plus satiafaÏflant.
•Quelques lecteurs pouvaient être curieux de connaitre tes propres
paroles de B<inaparte, consul, lorsque, dans nos :issemblées légia-
Jatives, il prit part à la discussion des lois qui noua régissent.
M. Fenet ne pouvait pas les substituer à ce que présente le prooù-
verbal du Conseil d'État, seule pièce officielle; mais il les donne en
note telles que les rapporte M. Thibandean dans aea mémoires.
•Malgré l'ordre facile à saisir qui doit régner dans cette collection, '
les recherches pouvaient encore être fatigantes, et' une .table ne les .
aurait aidées qn'imparfaitemt:Dt. L'aute~r termine son travail ·par
une édition du Code, à laquelle sont ajoutés les lois, décrets et
·ordonnances formant le complément de la législation civile do ,
royaume, et qui, au moyen dt' numéros de renvoi, mettra le lec-
~r à même de se reporter rapidement et sans peine aux différens
endroits des Travaux préparatoires qu'il voudrait consulter.
· "Enfin, et c'est là surtout ce qui distingue ce recueil, M. Fenet en
éollationne avec soin toutes les parties sur les originaux, afin d'être
slir de les présenter toutes textueltement et dans leur entier. Il ne
morcelle aucun discoors, il ne se permet de supprimer aucune opi•
nion, il donne tout, et l'on trouvera, notamment au titre de la· pa-
ternité.et de la filiation, des doc:umens entièrement inédits. Il pense
avec raison que le premier mérite d'un ouvrage de ce genre est de
ne rien omettre.
•L'ouvrage de M. Fenet nous· parait être le meilleur et le seul. vrai·
ment complet qui ait paru jusqu'à ce jour. M. Fenet, bien qu'il soit
déjà connu par d'heureux essais, n'a point un nom 3. exploiter; il a
un nom à faire, et nous ne doutons pas que le suffrage de tous les
jurisconsultes ne vienne encourager·son utile entrerrise. •
ADOLPBB B.t.UTIBI..
Docteur en droit, Âf)()cat à la Cour royale de Paris.
Le &œeil compht dei Trapauz priphratoires tin Code CÎl!Ü, eu tfte du-
4(1lel on·donue l'histoire de ce Code, formera environ 12 volumee in·B•,
4lni panifrOJlt.aucceaivement de mois en mois.
Le prix en eat mé à 7 fr. 5o c. pour lea souscriptéura.
Troia vollllllea IODt maintenant en vente.
ON SOUSCRIT,
'
RECUEIL COMPLE'l 1
DEI
TRAVAUX PRÉPARATOIRES
DV
,
CODE CIVIL.
TOME SIXIÈME.
'
l
'
,. -
..
!'
•
·RECUEIL COMPLET
D:&S
,
TRAVAUX PREPARATOIRES
DU
CODE CIVIL,
1utv1·
D'USJI lÉDJTJOJI Dll Cii CODll ... LAQU&T.U IOllT AJOUTil LU LOU, nicun llT
OllDOBllAlfCU 1'01lJU1'T Lli COlllPUllllllfT D& LA âGIILATIOS CIVIL& Dll LA
Pll.Ulc&, llT ou 811 TllOUVJll'T l1'DIQuD, sou• CBA'QU& AllTICL& 1iP.t.11a11lUT'
TOUS L&I PAllAGU DU ll&CllltIL QUI a'y JU.TT.t.CB&llT.
PAR P. A. FENET'
AVOCAT A LA ClOUB &OYALll D& PA&Iao
TOME SIXIÈME.
PARIS,
.. __
AU DÉPOT' RUE SA.DIT-ANDRÉ-DES-ARCS, N° 51,
MDCCCXXVIJ.
/o'w\)i.. , .
1 ·û · · ?1~ '
..\<
- r 1-;·12 1eo4;
' "'/
../·~-~J/-
•
"\
• I
DISCUSSIONS,
MOTIFS,
RAP~ORTS ET DISCOURS.
. TOME PREMIER•
... 1
,.
•
RECUEIL COMPLET
DBS
TRAVAUX PRÉPARATOIRES
DU
CODE CIVIL .
...................................................................
DISCUSSIONS,
~ MOTIFS, RAPPORTS ET DISCOURS.
-ooca-
,
TITRE ·PRELIMINAIRE.
De la publication, des effets et de l'application
des lois en général.
CONSEIL D'~TAT.
( Procèa-nrlial de la 5'aace da 4 ~laermidor an IX. - .a jldllet 1801. )
'
DB U PVILICATI01" DU 1.018. 9
ne pG111"n prétendN Ignorance de la loi , Je joUI' mélne de
118 ~·~ liaot te iiea où 1iége le gouverllf:IMot, et
dait1 tee autres liem après un délai de dlMf jMl'S par di.
1a111ee de trente Htna.
M. TaowcBBT dit que, dans cette matière, il faut dietia-
guer le fait de la théorie.
La théorie est que lea lois ne eoot obltgatoires que lors-
qu'elles sont connues; mais, dans le fait, on ne peut
tl'OU•er de· formes pour donner coonaill88nce de fa loi à
chaque citoyen individuellemeat : ·ta düliculté augmente
wr6me par le ·peti <fempressement qtie met Je 00111mun
des hommes· à 1'instr9iro des lois ; lorsqu'i1' ont heaoin
de 1es interroger, ils. s'adreueot aux jorieèonsultes. On
doit donc chercher un moyen qui fasse connaitre les
ten à ceux qui veulent •'en instruire. On ne pouvait
espérer ce résultat des formes usitée• jusqu'à préeent;
ellee avalent fl'ailleun l'ioconvéflient de varier, suivant
les lieu:a:, les époque1 où les lois devenaient obligatoires.
Dans cet état de choses, le mode proposé par la section
parait le eul possible : il n•est pits sans iacon~éniens;
quel autre mode en estexemptP·C'estsaosdoute une grande
cUftlculté que le retard qu'éprouve l'exécution des loi• qui
commandent et qui défendent; mais le projet y remédie.
' Quant aux lois facultali'ves et à celles qui agi111ent indépen-
damment de l• volonté de l'homme, comme 11ont les lois
qui règlent les succeSAioos, le retard du moment où elles
deviennent obligatoires ne bleste que l'intérêt parti~alier :
mais il sert l'intérêt général, qui veut que les lois devieo-
lfent obligatoires partout au même moment. Au mrplus,
ce serait se jeter dans des débats interminables, que 4e
'fouloir établir la distinction des lois qui commandent, de
celles qui permèttent, de éelles qui défendent. Il est. pré-
férable de choisir, pour rendre la loi obligatoire, l'époqae
où elle peot 1'tre connue de tous. Ce macle cependadt ne
di•peneerait patS d'ordonner, p&r un réglemeol ; que le
10 DISCVHJOJllS, MOTIPI, .etc.
ministre de la justice sera tenu d'envoyer la loi aull tribu-
naux et llUX autres autoritél dan1 un tempa .détermbH~. Il
faudra auui mettre quelque différence entre le oontin8Qt
et les oolonies, à l'égard du délai général après lequel Ja
loi devra être exécutée.
M. Bo11uy propose de donner au gouvernement le droit
de fi.1.er l'époque où Ja loi devieodta obligatoire dans
chaque colonie.
·L1 Pu•JBa Co1'S11L dit qu'on pourrait la déclarer exécu-
toire dn jour de son arrivée.
Il demande pourquoi, en général , lei lois ne seraient
pas réputées ellécutoirea du jour où elles seraient présen-
tées à l'audiençe des tribunaux par le commiuaire du
gouvernement.
M. Rœonn observe que çe 1erait faire revivre l'anQienue
forme de l'enregistrement.
LB Pamuu. CoHuL per11iste à penser que ce serait offe~aer
la majesté de la volonté nationale, que de ne rendre la loi
obligatoire que vingt-cinq jours après qu'elle est connue.
lU. BouL.n dit que, si l'on datait l'empire de la loi du
jour où elle 1erait présentée par le commiuaire du gou-
vernement, on laisserait à ce magistrat la faculté d'en
différer l'exécution.
LB Mnusni DB u J11snc1 dit que la publication de la loi
n'est complète que lorsque la loi est physique~nent présentée
dans le lieu où elle doit être exécutée; ainsi l'on ne peut
s'empêcher. d'avoir égard aux distauces. Le.meilleur moyen
à prendre pour règle , est de déclarer la loi exécutoire du
jour qu'elle est présentée par le commissaire du gouverne-
ment.
LE C0Ks11L C.lMUcÉau dit que les ineonvéniens qu'on
.
croit devoir. résultel' du modé actuel de' publication det
lois, ne sont pas jusqu'ici juslifiés par des exemples. La
seule question que ce mode ait fait naitre, est celle de
savoir si les h'ibunaux: sont obligés de jt1ger conformément
DJI LA. PUaL.ICA TION DBI LOll. li
•
DB LA. PHLICA.TIOl'f DJ!8 LOl8.
-~ .. .- ____ _
i6 DUCUHWIU , . MOTJI& • etc.
M. n.~ ol:tieote quo l'artielcs eQppoae
t(MO la loi
pourra déclarer nuls des actes non frauduleux.
M. Poiui.1s l'époni que la lé& ne pouvaot entl'.er daos
l'eumen Ale chaque 1tcte, eat obligée, daus .OIJl'taiu eu,
de statuer d'après one présomption géoérale de lrt.title. Il
cite pour exemple la déclaration de I ') 11 , qui déclare INla
les tren1porta faill clan1 les douae jours avant la f~illile.
L'arliele ut adepté, avec la subatüution du· mot pré-
soarption au met ~raùrte.
•
!10 ~18CU8H01'S ~ MOTln. etc.
to11tes.le. ellOefllione.: dia ne coaceraea& pas ••• .éff!Ml-
gen seule , ·œaia encore les femmea fralfçaitea marié.,. à
des étrangers, lês Françaises veuves d'~lNDtJen, et· plu-
aieure autree per.Mnnes.U suffit doac ici do poeer le pl'dcipe;
let ueepJion• 's•"troun~nt dallll let aulrea projets de loi•
• M. TB01'CBBT prop.ose de retrancher le mot indùtincteraent.
L'artielo e8' adopté a~ec cet aaeode-._t. .
ap. 3 L'article 4 e&t soumis à. la discussion; li est ainsi cons:u :
• La for1ne des. a<:tes est réglée par les lois du pays.dans
• lequel ils sont fàits ou passés. • .
M. RamBB·u . dit que, si dans cetadicle l'on a ·en vue les ·
actes passés en Fraace, on suppose que la forme dea acles
ne eera pair la mêo1e. dadlt loua let 'départernena; que ai la
dispositio~ ~'applique aux actes passés en pays étranger~
le légi11l~teur sort du cercle oil i{ doit se renfermer, parce
.
qu'il ne lui atipartient pas d'étendre sin pouvoir au_.dclà
d1i territoiré français. Il cotÎ\·iendrait donc de se borner à
dire quQ les actes laits par des Français .en pays étranger
.
•
DB LA PUB LI CATION DBS LOIS. 21
etc,
lll8CU8810l'IS, •OTIJ'S,
M. PollT.lLIS préaentearie
.
~roisième
. rédac&ioo du Projet
"! loi sur la publication, 11'e}J'ets et l'application des Lois en
Géné'l'l. ·
:. l,.'article 1 ••est soumis à la discu111ion; il est ainsi c~nçu :
• Les lois sont exécutoires dans tout le territoire français,
'en vertu de la promulgation qui en est faite pu le Pre·
• mier ConsµI. ' · ··
.. Elles seront exécutées daua chaque partie de la Répu-
• blique, du moment où la promulgation pourra _Y être
• coo·nuc.
DB LA. ltVBtlCA.TJOft DBS LOIS.
•
3o DISCtJISIOl'fS •, MOTJl'I , ete.
J
D.11 LA PUBLICA TI01'f D.BS LOIS. 31
c eilenoe,. de l'obscurité ou de l'insut'llsance de la loi, pourra
•être poursuivi comme coupable dé déni de justice. •
Art. 'J• •Il est défendu aux juget de prono~cer sur lea 5
• causes qui leur sont s~umiaea, p~·Yoie de disposition gé-
• nérale et téglementaire."
Art. 8. c On ne peut déroger, pas des conventif)Ds par- s
• ticulièrea, aux.lois. qui .intérepeot l'ordre' public et lea
• bonnes mœu111. •
CORPS LÉGISLATIF.
~·,laa' rap;art.-iwit'IDa.•~1:l.'1tfA•QJl:l••~
..111thd!il àef&illiat---~•t.t tif.·Ati!MilWfMiMA-
......_t>;f>ar,Mll·_...~..wo~,fnat•iW'9lflwJ,liftt'IVIMt
~bà>illl "tis:à&llllfléplUIClt et p. fies ru•,, MltÏ'Jllll~ufR"'!'
~ibih tfell.ari'IOt81dWlD"M~· ;11A .l ;J'. 1 u1:.!1 ·1..1.ir..,·J,
, ·,lfM, é1111..-.o• le1.~MHeeaou1afliMes.. -~1Myl AUJMfMI
juri1coosul.tdl.•NJ;Wllé1fd1~ .. ~ilt'f<WI' ~6'MftlMP
-èbaiaitllc•pdè: llarbilfrai•~ul ~ tlMÏl9M~:Ml•1t10e
?.pei'fliMididiûiic:ua 1 :p0'1lr:tiwÏl'e14f1t\.ale·iqM •9NtiP~'
r•it1'9;0niqfM, 1ot1 •l1t 11MiHtmro.-1MtiÏI ·111°"" 1 lll'PN •.w~ •'jl
-ulylaVSWl.ppiat:dt....Wlé .à:6\ltah@ltr. lttaillk.illM~ ~NPN·
: "1Elil..aiamqueaœ., nti.,_
atQ1,.111~1!.!itU!~.,q\yl . .•
ild dneitimmaio. · .. ï ,; ·.. , ..... ....... :.: . ·: .': · · :· •
Titre Le projet de Code présente d'a.,wcl. qutl'iMI: RMXÎl'tM"
prtlim :iiia1: üis.lei11eri1&.. é'* • ~tuile 4'1-1J .M'idN1 #.s./!f'f681f(lt!S •
Hltu:~cJ;, wt<le1lomalliWJit titi l•ti.âf1'"1'ir. . . .
-i I •J.qs urédtlieteu111 <.lill ;piojf4 IMAÎ~' 1dtÛOf.: lta :~•Mtl
~l&piOfl • · di'Oiq,.. M>· iiroât. nâtureJ;, plo idr~ .poeil.if, ..le
l·~ i•· 1it.
t t' t t S i 11l t
~<I 'i- ... := i t :: â ~ ·~ ~ ~ ~ .. ~ ~.
1 r ~·
t 1; a t "
f . 1· 1' ~ ft t 1 t· • i s- ~ 1~ ·t .;- I' [ ;
- i.1 j" :; f) .~ 1· s I ~; 1i : ·i i tif.~ 1· t ~· ~
0
f' • i i i l a
·· 11"1·.-~1 sf
1 1
!t
::it-fs.1··1'"'1f--l..=1a.~--;:z;: ·
1· ·
_J ; f i f ! lj·. ~ 1
~··.i•fi .. 1~ t 1i ~ i .t t i. l t 1. ! i t [ i t i 1 !. ·1. ~ =
:-. ' "'1 t t .. l J·• ~ ~ i 1· t ~· 1.i ~1•~ 1 h sJ. l ~ 1
1 -.?f-.i1 -1 ··- . . - ... '"tlct t:
. - I' ~ CD
1 " .. :: . î H
'"' 8 :s
J i 1 get
1@ : . ,.Q~ ·:.
e'o
.. . 1. - ~. •Î' iii.. t f I· -Î: · _. t" !: ~ n il. ~
. .,.
·-. i-(t t: ~ ~ ! - l
:!."f,.le . - .a:
1. .
i. ·: ··.:...· i f "
··:.. ..· ~iil' :
~t1••1c'·Ï "Q.ti. aS" .....
.f= J •' ;:
!' i
-· i ..
=
~ • _.,
. • "1' .-
. ~::
I" -· e. ;;:
I .. ;- a.1·
1=< :·. ~ ...·
-J "';-ltt!a
Ri
/ · :-: -
-
l l f. 1..
~ 1
::·:. r- 1t tt~
- - 1 :;
~ ~
!'
!:' j· ~ .. - •
•.. et • .
t J -11
• ::: ~ t .
i ~ m · .:..
i:::..s:.-
~
a 1 "' e-
I· g. i: M •
c;
--~et
i. 11
.4 •.
.
..
.
. Il ··
·'..: ;' t " '.
. • ;-
·; :. =. . ·
9
~
1 .a ~ f1~ i .. t :.. ~-
• 1:. . - ... ,.Q • .: fi
. J t ~· .. = · :· - t
.
. ... è: j Il: .
!!!
tlt • ...
1~"-;::.. .
Q. .;. ci
'
..
i:;.i;,-
Il>
.,
• -
·ê
--
l. li' Q. -·
a..3""'t .....=· •. ! ., ~ ~
CS D· .Q :·
1 ., l e: ! 1: • !:- li-
··L•a~ 8. Il i!
... i · ··. .. '!' -
: li aJ ~ P 1 Ji '. t h: fr (! U i Ji J . ~ :. ! ! t t :: ~
·.....
csco--
:.: t' -· ·. " .-..: •11 ..
•e-11 •o A
. -:· 1 . .. 1: . . • . ... : a.
• .·
11'"1'
. . •
;v.
'
. f l ?- 1 t 1 1 1 i ci g ~- i :.• ~ t· :.
ft t r :' fl I S'
l ! s: i 1( 1- ·~ =·• Fi~ .:. ii. '!::. ,-.:,-
.a . ,
•~ f f t J' . : . : ~ .,
.[ et '
t . ..o -·• aC" T !et ... .: . ot
1 1: :: f. .. .. ,.
. &.. . _
,1:1..
if • c:s
i::r. . .
·: : · •••
,,.... •- tv G> ..._,
.: i .• ;;: Dt •
~ .-· -
:"
. . -·
\
44 l>UCUlllOlfl ' MOTIPI • etc.
'8•.•
De là, . toute tociété politique, la diatinttlon dea
datfouaux et dea étrangers.
Nous n'avons pu répudier.cette distinction; elluortde
la couatitution même des peuples.
I.i• ,. Noua avons fixé les ·caractères auxquel11 on est reoonn11
tiL 1 •
ù. J. 1it(nçoû ou étranger.
La liberté naturelle qu'ont lea hommes de cliereber le
klllheur partout oh ils er0ient le. trqu.v.el'., llOua a dé\er•
minés à fixer les conditions auxqaélleà :un·étrailwer 1>8•l
devenir Français, et un Fi:ançais peat·.cleMnir étranger.
Nous nravons point à craindre que •• hommer qbl 11ont
née aur le sol fortuné de la France v.ealHeilt abaodonnet
une si .douce ·p atrie; mais pourquol-refwlel'ioas-noUI eeu
que tant de •otifa peuw-eot aUirer:sèua le· plu1 · heu~ux
dies c'imats, :et qui., -ètftlGCere l la. Frabee par leur nm.
•lice·, ceeaeraieat de ~'êlre par leur cbob! P
: ,. Quelques philoaophes.ayaient pensé que I• drolta olvlla
ue· doivent être reru• à penooae, et qu'il ·fallait· ainll
formèr une seule .nation .de toutea lea. nadona. Cette ·idéè
ct.t.gléoéNuae·et graode,--maia elle-n•~tt point daôa l'ordre
m ail'ectiona humaines~ On aft'Mblit cos affections en 18*
généralieant; la· patrie. n'est plus rien pour celui qui n._
qu~ le moncle pour patrie; l'huruanité -, la ju&tice, sont lea
liens généraux de la aociété universelle dea hommes :·mala
il -est ·dei ·avaotagea partlouliera-que :chaque société doit à
lflÎll .membres ; qui ne sont point réglés par la nature , et
qui ne peuvent être rendus comMUDI à d'autres .que par
1 la •coaireation. fi... trâiterom ·les étnagen comme ila
mo'Ua:frai&eraient eux-mêmes; le principe dela·r.toiprpoit~
tt _.., eevers eux· la mesure-de notre-eond..ate.et de no•
égarda; Il est pourtant dea.dp:'Oita qui ne sont point in..,_
\
dits aux étrangers : cet boite sont toua ceux qui appa._...
tiennent bien plua eu droit dea gens qu'au droit ci'ril • 'et
ùot l'exercice ne.peurrait être interrernpu Ani porter at-
teinte aux divenea relations qui exittent entre les peuple•·
DB I.A. P1181lfCATIOll DEI LOIS, 45
Uo français peut 'perdre les droita oMla par llDe condam- U . cla. o.
nation capitale ou pour tout autre peine à laquelle la loi
peut avoir attaché cette privation. Comment pourrait.:on
regarder comme asaocié celui qui, par ses attentats· et ses
crimes, aurait rompu les pactes de l'association P
· Ce qu'on appelle l'état civil d'un homme n'estautre chose Li<r. ·-
que l'aptitude à exercer les droits que les lois civiles garan- tit•••
tiuent aux membres de la société. Cet état étant la plus
sacrée de toutes les propriétés, le législateur s'en est rendu
le gardien en établissant des registres destinés à cOOltater
les·actes les plus im.p ortans de la vie civile. Nous nous •om-
mes occupés de la forme et do la sdreté de ces registres,
dont l'établiuemeut est commun à toutes les nations qui
conoaiuent l'usage de l'écriture.
· Un homme n'occupe qu'un point dao11 l'espace comme
ll<r. ·-
dans le temps, quoique par ses relations· il puisse étendre ti&. J.
et multiplier son existence. Il a donc nécessairement un
domicile. Co domicile est, d'après tous les principes, le
lieu de son principal établiuement. Le droit de changer de
domicile est un des plus beaux droits de la liberté humaine.
Mais ce changement est soumis à des règles ·, pour que les
tiers qui ont intérêt à le connaitre ne soient pas trompés,
et puissent trouver l'homme avec qui ils ont des relations
volontaires ou forcées.
Les lois ont toujours veillé pour les abaens; c'est l'hu- f.iy. ·-
uq.
manité même qui excite à cet égard la sollicitude du légis-
lateur : plus que jamais l'absence doit devenir, dans nos
temps modernes, l'objet de l'attention et de la vigilance des
législateurs; car aujourd'hui l'industrie, le commerce,
l'amour des découvertes , la culture des arts et des sciences,
déplacent perpétuellement les homme11. Oo doit une pro-
tection spéciale à ceux qui se livrent à des Toyages de long
cours et à des entreprises périlleuses, pour rapporter en-
suite dans leur patrie des ricbeues et des connaiuances
D14C11ftSJOJf8 i, . Jl~IPS t e~ ..
qu'illl oat "quiaee nec ·de (J1'4adll effana~ au pêri1 'de
~,r. ,ie. , .
Liv. ,. . Un~ IOCÎété
o'e&t poi»t ceoipesée d'it.JdiTirJUA ÎIOléa ·8' '
tit. s. ~ra,: e'ell uo as11emblate de familùta. ·Ce11.tiamilileh!sont
autant de petite& soeié&éa particuliàre1ulo1U la réaoioo
fonne!'Etat, ç'e1t~~di•et. la graode fa•ille q.ai le~ com·
pnud \OUtes. ,,
.. Leda~U"110pt.for&Péea.par Je nta~•· Lamanage all
4-e l~Hlftt.ilu&ioo mélbt. clt la. aat~•. 11 a : """ .tropgtauda
iinfitJ~Otl •ur 1a'41.otiaée delt.hedlrneaeour la-propage~
d8 l'~llPèce bUlllaiM,· pour ·q ue leia . . . .lclll!fl l'àbaod0&o
"n.t.à la l~ cla p8111tio•· .
: . +o mari-se ~um8t les :époux à des .oblip&iild• · all<Jléelt
envers les en fans qui nai8'ea.t .de ieur ~ioo. Il lie&~....-
·i à•• ol»&iptiooa wuau.u11.. Il fa~ dooc 41Ue l'on .QIHUWlÏllae
.t •.. "1!X·qQi ont à reaaplir"qea oblip~. ·~e là. la ·tb...eit
d'acf#rir.
Liy. 3- Le.IJllème hypothécaire e11t subordonné à quelque11 règles
liL 18.
par.~iculières qu'il serait inutile pour le moment de 'déve- .
.lopper.
·V()ilà tout l'ordre du Code relativement au fond des ma-
tières qui en foot l'objet.
Quant à la forme extérieure dans laquelle ceii. matière•
,!16rODt clasllées, le projet du Code sera divillé dans chacune
de sea parties principales en projets de loie , les projets de
lois en ti,tres ~ et les titres en sections , selon que l'étendue
et la diver1ité aes objets le comporteront ••
Lei; projets de lois , leurs titres et leurs sections seront
divi11é11 en articles' pour la commodité de ceux qui auront
à faire l'application ou la .recherche de eea articlès ; on les
n~mérotera de suite, comme s'ils ne formaient tous qu'une
seule et même loi.
Titre Nowt apportons aujourd'hui le premier projet, il a pour
,nti.. titre: De~ publication, des effets et de fapplication des ·lois.
Une loi n'oblige qu'autant que l'on peut présumer qu'elle
e.t connue. La loi ne peut fi:apper sana avertir.
· Il serait impoasi~I~ qu'une loi f-0.t notifiée à chaque in-
dividu. On doit se con~enter de la pré11omptioo ~o~a~ que
chaque individu .a pu la connaitre.
En con~quence, nous avons fixé le temp11 progrea11if dans
J>ll LA Pu.ILICATIOJJ D.11 LOll • .
. .. .
Ce ne sont point là les de·a s 1loisirs Cc'eat bien mieux que
Oè'lâ' h c•rs011t les· p~&ièUx trnaux de la paix qa'un génie
.
blenfafilant noas proetii'e ~· et tandis que, ·de toute• parts,
S'agite 'l'industrie àctite él féoondef taadh qtMt le com-
iné~ ·llè ranhne et ·#eprend ee11 relations ;-tandis que les
tltt& utilelf, eooo\t~agh, 'l"ëparent à la -.ri-ance un degri
iriiéattiul11b~ d'aifllll~œ ·ét tle prospéT-ité ; uons auui; tri-
buns, nous aoô'mites appel@s à"payer à 'la Ftoabce notte: ho-i
1lorabtt1"1fribut: rempÎii~rilt cette. tAe'é Mftlcile et gto-
ri1ueé ; eelte ·te 1'0ntrlbuèt' à cfuriner .à aotre pays dès' lbfif
durablêll. : · · · '. ~ ,,
1 :t«ifo dè·oous, lôin da Trfbunàt la pensée d'apporter le
0
.§ 1.
1
oiservations. génimles.
••
.
S: II. ·Ohse'!'fl~tions
.
particulières sur tllaque artiéle.
. . . .
A11t; -,~...:.•'Les· lois ~.g 4!ftoutdlre1 dalte tout le territoire ,
o. français, en vertu do la promulgation ·qui en eet faite par
• le Premier Consul-. · · · · ''. ..
•e
·c.iltee.éront exéautée• dan• oba44ue partie Ja.J'ranoe,
c ..au mè>meqt où la prqmulgatioa poorra:yiffre·ooanlœ,; ·. ·1
• L• promulgation faite par le PremiO: Coa'811l ·sera ~
•·potée connuè daa• tout lé l'euora da<trlbonal d''ap;el·de
• "Par.ie, -mtnte•Six' beuieï aptèa ·•a :dât~, -et;, daoa' totlt te
• re88ort de chacun .d'eir autl'es · tri~aiœut d'appel, aprèe
• l'eq»itatfon, .rd4l llbémè délai, augmenté dtautan~ .te fôis
• cleuJ1? he1,1reJ qtfD y c ;le my~nièhei ·ootre Parisiet t4t
• ville où chacun de ces tribunaux a son eiége. • .
Letpremler· pirragraplae o•est"que la mite.immêdiMe'et
nMèMafl'f) 'de· l'artiole. 4• ·ae I~ ebnatitalion; puisque .cet
artittle attribue ta.promulgation clei: l6ûn1u Prèmier Con6lll,
il .paralt evident que dte •promatsatioo rendra lu loiS
exécutoires, c'eat-à·~ire t ·~eceptibles ·d 'eséctltioa.: ..
. -~~i le• foi1, d'abord exécutoi•es;i ou, :•H'4ln 'fecit;:
obllgatolnà par llam Mule t>rfMIJdgation, · doi•tm t e..uite
être etécutée&.11 doit lrire ftx' une épOCf11e ota leur eücotion·
soit né08'eatte et·ile rigueur. .. . .
Q.aud cilmmencera cette époque où les l~is devroat être
cxéeétées néctS1aireme11t P Ce eera, 1uivant le. ptoje& de
loi, ·dans chaque pa,rtie de la France, au KOlllH où la prO"-
60 Dl&CUNJOIH.. . JIOTIF~ '• elc.
mulgation Pooaa• y élPe connue. lle~arquez ces mott : ..
llOlllJIT et POVHA. •
Et quel sera LE llOHRT, l'instant 6xe et indivisible auquel
uue,loi. PouuA être coau1&ei>
Ce serà, d'après le reate .-de l'artiole, à l'échéance d'uo
d'1ai:doat.I~ premier terme.n'est pà1 6•, dont on ne.voit
que la .fin, encore ll'è,...a1111ceptihle de variatioo, d'instal>i.- ·
lité. On se plaiut de l'arbitraire da mode actuel de p.ubli.,.
cation; n'y en aura.t-il pas autant et méme davantage dans
le mode nouveau qu'Ôn propose de lui substituer? .
L'exposé préAenté par l'orateur du Conseil d'État ne
donne que la substance dea motifs qui .en oot déterminé
l'adoption.
On voit qu'il y en a eu deux principaux : 1• la oéeeulté .tle
faimemardicr la.loi avec: QDeexttémerapidité, surtout dans
certains coas·o(a :il e!agit de, loia urgentes, répressives de
fraudes ou de.crimes;
-a•. La présomption :que la.Joi.pemra-tin:effet.6're oeonue
daos chacun ~ points du territoire.,i.à.. Vépoque où elle
commencera A.de,oir y être eséo~. 1 •
···On •'est moim occupé, en un mot., de tro.uver dea moyens
tle faire connaitre Ja· loi, gue de fixe• one époque où elle
sera censée connue.
lllai• d'abord, dans une .matière aussi importante, toute
eeue,tbéorie eédui1ante des pouibilitéa, des présomptioo1
doit:s'évaaouil' ·devant ~dea faits. Toutes les présomptio1Y
du inolicbrttiendrolit échouer cont1:e le fait certain .que ta
loi n'a pu-été oon·nue du citoyen à qui on l'oppose, clu
· b'ibunal .à .qili l'on tep roche de · oe pas l'avoir appliqut_e.
Annuliera~to.0n l'aote fait par Jlun , le jugemeJlt rendu pal"
l'autre dans cette ignorance iovineible P Et qu'on ne die8.
pas qu'une pareille ignorance: n'aura jamais lieu; elle
pourra se. trouver daù1 plusieurs cas, si dei chemina, si
dea pon'8. sont tou.t..,à-fait rom.pus, si .uu pays est iilopdé,
li l'ennemi s'en rend maitre à main armée, et coupe toute.
DB LA PtJBLICATIOl'f Dili LOIS. 61
communication (que Dieu détourne un ·tel présage!) llaia
enfin voilà des eu où la coonahlsance de ·la loi ne pourra
pas parvenir aux citoyens,- où elle sera fol'Cément, invin-
ciblement' igDoree d'eux et des juges. Il fallait. doilo n
moins pré'foir cea exceptiens-et y statuer.
A one heure, que di5-je 1 à un momeat précis et indivi:..
sible (car le projet ne dit pas du joUI', mais du moment) , à
un point mathématique dans Je temps, et qui changera de
distance en distance, la loi devra èt-re e~écutée par les ci-
toyens, dans ·les différentes parties de la France. Conçoit-
on que tous les Français puissent être· ainsi pressés, pour
Jem•11 actes civils, entre deus: ~omens P
Mais voyons comment pourra se faire l'application de
cette loi.·
On date bien les actes du jour où ils sont passés; mais il
en est peu qu'on soit obligé et dalla l'usage de dater de
l'heure et du moment : quand il faudra appréeidr un acte
non daté de l'heure, du moment précis, oommei;1t pouna-
t-oo le faire? Car, suivant le mode de publication, l'aete ,
f)Ui aura été licite à onze heures· cim1uapte-neuf minutes,
ne le sera plus à midi sonnant. Voilà doue tous les citoyens
obligés de dater désormais l'heure dans tous les actes; et
s'ilB'l'oublient, lesactes seront-ils nuls POn n'admettra dolào
·plus les actes sous signature privée, 1l'ils n'ont été enre-
gistrés avec la date de l'heure, de la minute? N'est-ce rien
què d'imposer tout d'un coup à tous les Frartçais une.obli-
gation aussi pesante qo'elle sera inusitée 1
· Que d'inégalités bizarres et injustes cette loi viead~ait
établirP . .
· Auxerre est à qu&Tante lieues anciennes, ou •ingt myria-
mètres enYiron de Paris; maie il e11t du reesort du trlbuaal
d'appel de Parill; Rouen est hors de ce ressort, mais il n'eat
'éloigné de Paris que de quatorze myriamètres :. ainsi à
Boùen, qui n'est qtt'à vingt-huit lièues ancienne9; la loi ne
devra être exécutée que dans soixante-six heures, et à
61 DllCUSlllO!fl, •OTIPI , etc.
Auxerre, qui eet à une distance de quaraute l~uee , elle
clevra l'être clans trente·elx heures.
Le momeat oh doit échoir le délai de l'exéeution de la
loi 88l'ait .OUTent incertain et inappréciable; fl le serait
d'autant plm que. la 6u du &orme cWpead de IO-. commeq-
a
Gelllenl, et qu'~ ne Yoit pa• quel moment ce d~l~i com-·
mencerait à courir. Ce .lel'ait Ans doute à partir dQ la date
de la promulgation : maie cette premulgatien 11'est point
4atée d'une heure précise, elle l'eat aeulement ~·un jour :
nai~lablement on entend· que c'm li compter de la
dernière beùre du jour de ea date que Je délai commence
à courir; suivant la règle ordinaire qui veut que le jour du
terme ne soit point compté dans le ten.ae. Ain1i, une loi
étant promulguée à Parie, par exemple, le preoûer du
mole, le ,félai COIQlllencerait à courir à minui' qui suivra
ce jour., et la loi. aerait réputée coonue à Parie, et dans le
reisort, tNnte·11ix heures après,, c'est-à-dire, à midi du
hofaième j~t:tr .du mob (c'est ainel du moin11 que votre
com~ill8ion a entendu l'article; et si tout Io monde ne
l'eatenil pat. de même, .'ce sera un argument de plus
eontre le projet de loi : car il 1'en1uivra qu'il e11t obscu"
el prite à pluaieun interprétations) ; ensuite,, à pïU1ir de
/
oe midi, la connaiseance présumée de la loi ti'étendrait et
gagnerait de ptoehe en proche daps toute• les parties de
la Frqce.'
... •aia ai l'on donoe une foit à la promulga~oo la date ôoo
pas du jour, mais ~·wae. heure .Qertaioe du jour,, aW1Sit6t
tout change : 1outes les oo_..b.ioaiaona eoot dérangées ; la
connaiuaDCe prélumée devient alors la connainance iin-
pouiWe, on ne aait pl.us, on ue peut plue savoir à quel
moment chaque loi d~it oommeacei: à ~re exécutée ;. car le
moment de sa promulgation sera toujoure ignoré, douteux,
arbitraire : est..U pouible de laistier vine l~ èitoyens dans
eeUe incertitude oon&inuelle sur l'objet le plus· important
ponr eua P Quoi cle mojoa propre à coooilier au~ loà le
DB LA PllBLICÂ TION DES LOIS, 63
respect dont elles ont besoin 1 fjUOÎ de moine conforme à
leur maj~té, à leur publicité indispensable!
Certes cet. objet de la promulgation des lois est d'une
assez haute impol'tanc~ pour demander, à lui seul, non
pas un article de loi, mais une loi _entière et expresse.
Il f~ut que cette loi dite si l'on consene l'hnpreasioo-,
l'affiche, l'insertion au bulletjn·;l'envo~aux tribunaux et
aux admi~istrations.
Comment peut-on supposer que la transcription actuelle
tmr les registres des tribunaux Jerait revlvre l'ancienne
forme de l'enregistrement P Dane l'ancien ordre dee choses,
l'ordonnagc~ de 1667 autorisait les cours .à faire des re-
montrances dans ·un délai fixe, passé lequel, la. loi .était
tenuè pour publiée' et devait être exécutée. c.e qui don-
nait au:i: cours cette prépondérance que les tribunaux ac~
tuels e.t encore moin.s les préfets, révocables à volon.t é, ne
peuvent avoir, .c 'était l'aJ>&Jince d'un corps législa~ do~t
les parl~mens avaieut la prétention d'être une aorte d'éma-
natio~. Ils parti~ipaient à l~ législati~1,1, en faisant dea ar-
rêta de réglemen~ pour tout leur ressort; ils avaient ce
qu'on nommait la haute police, po_µvoir souvent rei!outable,
et dont les bornes même n'étaient pu connues.
Les tribunaux 1 sous le ~imç ,açtuel, sont loin de pou-
voir élever des prétentioDB semblable~. Le tribunal cle cas-
J:éltÎOo lui-même se borne à appllquer la loi; il en est le
Conservateur, et jugerait coupable de forfaiture un tribunal
qui aura~t refusé -~u retardé eciemment la transcription
sur ses .registres. L'envoi des lois aux tribunaux et 4ux ad-
mini•trationa. ne le• fait, en aucnne Qlanière, partieiper à
l'autorité législative, ni même • la promulgation qui ap-
partient to'1t entière.•u Premier Consul; mais ces forma-
lit~ ont pour opjet de donner aux lois une plus grande
publicilé, de les. faire. mieux co~naître des citoyens, et
de le!! te.nir sans cesse sou11 lea yeux des magistrats., _qui
iQnt obligés d'y conforr;ner leun jugemene et leurs déci-
•
64 DISCU~SIONS llOTIFS. etc.
5
66 DHC:USSJOl'fS, MQTIPI, et.c.
de la Fr.Qnce,.q1,10iqu'ils en ·habitent le terrltohe. La ré-
daction de l'article eat dono en cela eaeore inexacte; Il
fallait exprimer ou du m~s indiquer les eii:ceptioos. ·
Enfin l'article déplacé dans ce projet· de loi se r41porte
naturellement à celui qui sera relatif aux personnes, et
qui rég~ra la distinction 41es ·droits des Français et de ceux
des étrangers. . . . ~ .
•p. i Art. 4. • La forme de11 aotes· eat réglée par les lois du
• pays dans lequel füuont faits oo passés. • · ·
M~xime de ·droit. qui n'a .jarnai1 4t.h~onteatée. :
Mais la rédaction pourrait, ce eemble , être meilleureo~
Que dit à la lettre l'ariicle, tel qu'il est coôçuP rien autre
chose, sinon · que, daQs chaque pays, on suit, pour la
forme des. actes, lea Jois du pays.
Cet ar.ticle appartient encore au projet de .lOiielatlf aux
étrangers.
ap. ' Art. 5. • Lorsque la loi, à raison .des ciroons,~ces,
• aura réputé frauduleux certains actes, on ne sera pas
•admis à pr.oovu qu'ils -ont-été fait• -~ans •ude. •
La loi ne répute pas des actes frauduleux; mais elle les
déclare nuls, parce qu'à raison des circonstances; elle pré-
sume qu'ils ont été faits en fraude.. On a mis ici l'esprit de
la loi à la place de sa disposition, ce qui manque d'ex•
titude et de justesse.
La première rédaction de l'article était que, lorsque la loi,
par une présomption de fraude, aura ·dticlaré nuls certains actes,
on ne sera pas admis à. prou;,erqu'üs ont itéfaits smu frautkr.
Ma~s ce qui est étonnant 1 . o'est de trouver dans la pre-
mière loi du Code civil un article qui, d'apris l'exposé
même des_ motifs, ueae rapporte qu'au cas particulier d'un
acte fait dans les dix -jours qui précèdent uue faillitè, .acte
qui est déclaré nul 11ar la déclaMti<m du 18' no~mbre 1702",
C'est donc un article à ren\'oyer au Code commercial, an
titre des faillites, ou au Code judiciaire, au fttre des preu.Pes.
-4-5 Sur le! articles 6 et '' qui prescrivent des devoirs aux
D.8 LA 'PUBLIC'A.1'101' J>JIS io1s. 67
jiiges, votre éommlssion obsei-ft· 1euleiftént qu'ils ne &ont
pas~lëi à leu'r plàèe:, et ql.i'Ils doivént êùe renvoy~ au ~e
judiciaire.
Art•. 8. c on· ne peut déroger, par des conventions par- 6
• ticulières , ·a ux lois " qui' itttéressent Tordre public et les
' . . .
c bonnes mœlirs.' n
· :·c•est encore là un :ixiotiui de droil ~plutôt qu'un ~rti~le
de loi. Cet axiome paraît tra<lùit dÙ latin': Pri1Jatoram paçtio
juri"pu'hl'ito 'non Jerogat, 1; 45, fr. de ·reg. jar. - Jus publicum
pri11ti'tôrum pàct~"s mutari ndn pot~st, ). 58;
fF. ·de P,ctis; ~ais' ll
n'ou~ semble qu'il ést changé dans ta traduction. En éftet,
les m~isjds publicuiiz, mis en opposition avec ceux-ci, pri-
~atorum paCtio,'signifieni'évidemment, no~ pas le droit publié, ·
mais le droit publi<1uefl!eht étizhli~jus publicè stabilitum, ouj~s
comm'Une, le droit comoiuo ; en un mot, ies loù~ .Cela si-
gnifie seulement que les éitoyèns ne peuvent "taire de ~on
vëndons ~artlculiêres contra.ires au droit général •. Auui
Dômàt, daris son lh•re sur les lois civiles, donne-t-il, (le
ces ·deux règles, ta traduction exacte et simple en ces ter-
mès : .Le)· dispnslit'oris dr.r particuli~rs ne peu1Jent empdcker
celles des lois (a). . ·
L'article 8, rédigé:cooimé il l'est, manque de préci11ion
et de clarté : aux lois qui intéressent forclre public..... et les
bonnes mœurs ! • . •• • Quelle' eu cette espèce particulière de
lois Pet qu'est-ce qu'intéresser l'ordre public?•.••• intéresser
/es bonnes mœurslm. Ces expressions peovent parattre suf-
fisamment intelligibles dans le discours ordinaire; mais
elles ne ~ont pas aSllCz précises pour ~mtrer dans la rédac-
tion d'une loi.
Il y a plus; d'après la rédaction, on pourra donc être
admis à prouver devant un tribunal que la loi à laquelle la
convention attaquée sera contrair~, n'est pas une loi qui
(•) C'eot ce que eoallr-n• d'IUlrel teltH de l~ : Quci<• plll1<urt • nH co••••• . . . -•
.., ......,; ... - .,.,..,. L. t. Il'. Do , . . . , , . . _ - LIGllVI - · - ,.,,.,""''""
••M&lit. L. fi'. 4tl lege"' Pole~W. -Pad• f""' conu L&GU, eon1til•fioMefH• Hl Naos ntt1'd
~•rtt, '"'"""' t:iM Aabt tl, lttdditnti jurù Hl. L. 6, Cod. De Jl«fil.
5.
68 DISCUSSl~NI. JlOTIPS. etc •
.iot~re888 l'ordre public.... ; ou bien, 11i la convention ed
contraire aux b9nne!I mœurs, qu'elle ne déro3e du moine
à aucu~e loi.
coa. En nous résumant, nous avons trouvé que le pr~jet de
loi ~st, en gé.néral, incohérent 1 mal ordonné, déplacé à
la tête du Code civil, et indigne d'y figurer.
Nous avons pensé que le premier arlicle, relatif à la pu-
blication des lois, ne remplit pas sou objet, puisqu'il n'éta-
.~lit aucun mode de publicaiion; qu'il serait trop compli-
,qué et Mouvent impraticable; qu'il obligerait, dans certains
1
ca11, les magislrats et les citoyens à l'exécution de lois qui
leur i.eraient inconnues; qu'il prêlerai\ à des 'Variations
continuelles, soit dans la date de la promulgation, soit
.da11s la fixation des distances; qu'enfi?, au lieu de cet ar-
ticle insuffisant, une loi unique, mais complète, serait né-
cessaire pour régler le mode de publication des lois.
aà6 Il nous a semblé que des sept autres articles, les uns doi-
vent être renvoyés à d'autres projets, et les autres ue sont
que des préceptes, des principes de droit, et non pas des
dispositions législati,.es, et que plusieurs offrent des vie~
e88entiels de rédaction.
L'avis unanime de votre commission est que le Tribunat
ne peut adopter le projet de loi.
Et je conclus, en son nom, J.11 BBnT.
y
Il a ici deux Jacuoell .d'une autre eapèce ;. quand la loi
iiera-t-elle cen11ée connue dëU!s le reS11ortdu tribunal d.'appel
de l'ile de Cor11e, et dans les colonies sans tribl!Jlaux -d'ap-
pel? Comptera-t-oo pour elles par myriamètres; e't·à deux
beure11 p;1r myriamètre~ plu11 trente--ia P
Ce calcul de deux heumi par ruyriamis&re, plua frente-
six, exige un toi'lé omis, et à joiodro·à la foi~ de teutea
les dM.i11.çe11 de Paris à tqu11 les cheC.-Jieux. dea arr0ndWie-
meus d'appel ; .il elliige enoore l'ordroe 4e pieutittnnOI' dans
l'acte de pi:omuJgatioa rbeure préCÎti8 et lit. otiôute O~.ièha
que loi 11era Pl"Om"llguée. Le premier. magjatAt de la Branc~e
ne pourra ·scellu uoeloi qu'en.préaeôce d'ttne peaduJe, ('
.&laie les heures courent sans cesse, et la lôi 14!ellée ·peat
être oublitse et 11e repof;er sur le bureau. l.a loi, dana ce
cas, arrivera ou sera censée arrivée et connue avant qu'elle
soH partie. La méine cho11e aura lieu, aaoa oubli,.lorsquct,,
la loi expédiée à nn11h,nt, les COlllTiers por~eUr& 8ttOnt ar-
rêtés ou ~tardés sur les mer11 par des tAtmpétea, .sur.Je&
routes par des rMère11 débordées, des ponts emport~ ou
des brigands, et lors11ue, dans le.s tempe de troubles:,: de
guerrt' et d~inv:u1ion, le11 commuoicatioDS par·mer O\I •MC
un arrondislieme(lt d'appel ~eront tout-,à..,fai\.iot~r:'1m(fUe&
et coupées. . :.io .
Le délai pour c-0nnaitre one lol et lui oWir· ne peut
co~meucer ni de 11a date dan1 l'inJér~µr· d'ua. pal.ait,, iii do
son départ. ni mépie de sQ(I 11rrivée.,. m~i1 de sa seule·~..,
blicatio11 sur les lieux ""elle va commander;.puWieatiqn
que l'on a confondue à· tort· avec la pftOQlulga,&iqa, qui
n'elll que l'acte antérieur de sceau... 1
Il fallait, pour satisfaire, pour.parer à tout, do,ener.di:t:
jours franc11. et ce n'était pas trop; 41ix jours fran(l8· à
c:ompter de J'affiche de la loi sur lea l,ll\11'11 ox~ieurs ·M
chaque tribunal criminel. de chaque tribunal d'appel,
suivant l'e11pèt.-e de loi, ·et ordonner que cette affich.e &el'ait
çonatatée par un procès-verbal cootracl\ictoire 4':f·pNfct
;,3
appoaiteur et du président du.tl'~; le: premi•·pùWiànt
aa nom du gouvc:roement,. et te.aecond rece'f8Dt la· pu~
.. blica~ion au ·nom des gou\'ernéa juatioiables 'dg .90.-:.fri-
~. • - , • • ;.t-t;().I .-'J::I .· , ·· ,' f.;..;• ; , ;
.. t1 L(ls.l~Hl.QQlGIJUIM d-.na.•1C.aJ~1QWfl88WODt,i.b~,
~
~ - --
8o .J>J8CUllllOlll • MOTIJS• etc.
0,0 .nous a ®'Pné.à entendre qu'il.est fàcheox de rejefet'
le premier projet .de loi du Code civil. Je , le sens; mais il
serait bien plos.fâ:CIMPli .de l'admettre dans l'état où voilai
le v«>yez.
Un C()de civil n'eat pas UIJe de ces lois urgente11 et transi.
toirts qu'on peut passer avec dt:s défauts, <.:'ellt un monu-
ment à élever pour les siècles. Nous a-vooa le tempt1, et
n~tre devoir est de rendre le nôtre di~e tlu siècle qui vient
de COIDflencer, et ·de la nation tt".li l'auend. Il ne faut·
épargner ni les peines ni .les travaull. E•igeom1 toute la
perfection ~lont l'ouvrage est susceptible, et dont ses au-
teurs sont si capables.
JW1qu'ici je n'hésite pas, mon vote est pour le rejet.
'J"e di:& jour1 après le décret du. Corp1 législatif; e& malgré.
~a simplicité de ce système , et la forme singulière sous
laquelle se préaente le système du projet, qui, au reste,
1erait suivi d'un régleruent sur les distances, j'en adopte-
rais le principe.
Plusieurs passages du rapport supposent que la loi peut
~tre connue de tous les citoyens; le Conseil d'Êtat a pensé
'JU'il n'est aucun moyen de donner cette connai11581lce à
chaque individu, et que dans tous les systèmes on sera forcé
de se contenter ici d'une présomption. Le rapport n'a pas
discuté non plus ce point géné111tl. Il a paru désirer' la pu-
blication et l'aftiche dans toutes les comm1,mes; mais il
était d'autant plus utile de discuter ce systèm~, que l'at:.
ftche dans les communes n'a pas lieu maintenant, ainsi
que vous venez de le voir. Je ne dirai point que l'axiome
~~ologique,. semper e.xcusat ignorantia ziwincibüis, appli-
~a,ble à ce qu'on nomm.e le for intérieur:, n'est pas bi~n
pl._cé dans une discussion sur le Code, civil, car il .ne ~
trouve plus dans nm.primé du rapport; mais on y parle
~nco~, en deux endroits, de l'!gnorance invincible; et cet
..
axiome,
. en latin ou en françaia, prouve
.
trop. N'est-il . pas
.
D.I tA PUBLIC.! TIOl.lf DES LOIS. 85
évident, en effet, que, même av~ la publicatien et l'affi-
che, dani les communes, un grand· nombre de citoyens
pourraient encore faire valoir leur ignorance iTlflincible i' La
publication el l'affiche, dans toutes les communes , ne me
paraiuent pas nécessaires; et si l'on pense autrement, il
ne serait pas sa,,ns utilité de déduire les moti~s de cette
opinion. J'avoue que le rapport a discuté 'une des basés du
projet , celle qui concerne la transcription des lois sur tes
registres des tribonaox : il a donné des raisons fortes contre
le système du Conseil d'État et du gouvernement, qui n'ont
pas été d'avis de cette transcription ; et voulant moins
combattre le rapporteur qu'appelei: de nouvelles lumières
sur cette question et sur toutes les autres, je présenterai
au11i mon opinion. En principe·, la loi a toute· sa force,
elle est, par conséquent, exécutoire, sans l'intervention
des tribunaux. C'est moins le souvenir de l'usurpation des
parlemens, et de quelques tribunaux de l'ancien régime,
que la nature même des pouvoirs, qui doit écarter la trans-
cription tmr les registres des autorités judiciaires, laquelle,
au surplus, n'a point lieu dans le mode actuel : car la loi
du 12. vendémiaire an IV, qui charge le ministre de la jus-
tice d'envoyer le bulletin des lois aux présidens des tribu-
naux et aux juges-de-paix, ne parle en aucune manière
de leur transcription. On. peut même dire qu'elle n'a eu
lieu que peu de mois depuis 1789; car, si la première loi
sur cette matière, celle du 16 aodt 1790, ordonna cette
transcription , bien t6t après, la constitution de 1791 n 'or-
donna plus que de consigner les l<!is dans les registres des tri•
buoaux, c'est-à-dire d'y réunir des exemplaires imprimés
et authentiques de la loi. Dans· le mode projeté, cela se
terait.eocore J et . . tribunaux continueraient à recevoir Jo
bulletin. ·
Le projet de loi établit les juges en certains cas ministres 4
d'équité. lis pourront être poursuivis comme coupables· de
déni de justice, s'il• refusent de juger sous prétexte du
86 l>ISCll&SlOXS., llOTll'i., et.c. ·
aileoee,. de l'obscurité ou de l'inauaisance de la loi (art;6).
C'est uo nouveau système qui supprime touS' les refél'él •
«fUi fixe un poidt coote11té, qui, à. mou avis, réforme un
abus que les événemeos de la révolution ont fort augmenté,
~ui rend aux tribunaux le caractère qui leur est propre, et
qu'ils n'auraient jamais dO. perdre• Ce sya!ème, sur lequ.e l
les tribunau d'appel de tlontpellier, de Lyon et de Rquea
ont fait des obeervations d'un grand poids, 11\érite d'êh·e
cliacuté au Tribunat. S'il est bon, ne faut-il pas l'établir
tout de wite Pet lorsque, sans·l'examioer, on s'est cion..
tenté de dire qu'il faut le renvoyer au Code judiciaire.,
dans cette opinion même, ne devait-on pas dire oettemeni
ai on l'adopte, ou llÎ on le rejette P
La solution de ce point, qui n'a pas été entamée, faisait
tomber plusieurs objections de détail, qui se sont accu-
mulées dans le rapport. ,En effet, si vou11 voulez •1ue let
juges soient des ministres d'équité' dans le sens du projet,
ne faut.il pas établir des principes généraux, ou des maximes
universelles, auxquelles ils puissent, par des conséquences
1igoureuses, ou des inductions moins évidentes, raUachel'
lu cas particuliers P
coa. Ou nous a dit que le projet qui vous est soumis n'est pas
une iotl'oductioo digne du Code civil. Avant d'indiquer lea
questions générales qu'il convient d'examiner ici, je r~
marquerai qu'il est peu étendu, qu'il n'a rien d'impoaant,
~aia que, lorsque le Code sera terminé, avant de numé..,
roter les article• clan1 une seule et même série, ou pourra
y ajouter d'aulres dispositions générales; et, afui de. ré-
pondre à l'.objection dans Ica deu~ seus, placer quelquea
uticlea, et même, si l'on vc;ut, tous les ~rticles, dans lea
poitiooa du Co<le civ.il ·ou. du Code juwiaire qu'on lem
auigne. Pour venir maintenant aux questions générales 1
le tribunal d'appel Je l\ouen ne vo~dra.it ni introduction,
ai livra ,du ~oit et .de!l lOÏIJ : ce. .o 'ut donc. pas une choae ai
•aipr.. 4e &re -.. peu tle.111ota q11e le projet n·'e.4t pu uiul
J
Dll 1..l PU8LIC:.l T.l«t D&I J.Oll, ' IJ
lntrotl11t:IWR dipe du Code cieil, car avant tout .il faua ClOn..
veoir de la néee11ité de doaner au Code civil uue intro·
duction impo.ante •
. Dans Je 1yatème di'i rapport, il ne peut •'agir que •ea
d1apositions générale• , législatives • mais on ne noua a
point dit l'étendue qu'on voudrait leqr donner, quel1
objets elles doivent comprendre. Le premier proje& de ~ocle
qui noua a. été distribué contenait 110 . livre préliminaire
du droit et des lois, en treote-neuf article11; on y trouvait
de• définitioiu1 générales du droit, et la division de1 loia
qu'on a r.etraachéee. Sont-ce ces dé&n.itions générales el
au diviaiuns que regrette la oommillaion il C'est une autre
question aur laquelle on ne nous a rien dit. L~expoaé dea
moti& a juati&é ce retranchement. A. mon avis, il a dit avec
justesse que ces objets sqnt la part de la 1cit!11t:t1 et non de
la Jégialalioo. Quelques personnes ne le pensent pa• am&
Je auppose ci:e le projet de loi soi& rejeté au Corpa ~
.latif; si l'on ne discut~ point cette question au Tribunat,
comment le gouv61'nement pourra-tr-il connaitre ootn
.opinion, ae readœ à nos raiaona, ou les combattre, ai oa
ne lea donne paa P Ph1Sioun tribunaux d'appel oiat été
·d'uis de ce retranchement, et ont motivé lem opinion.
Celle circon1tanee o'ajoutera-t-elle pas au petit e~barral
qui réilulterait de notre sileoceP
. La commiuion voudrait-die que le projet de Code fût,
comme les indi.Jute1 de Jualinien , réduit am principes p.
.néraux· du droit, et que le diveloppemeot et lea d4tai..
118 trouvuseot da na des loia particulièœs, à pea pris
oomme ils le sont dans. le Code et-le digeste du droit ffl-
main P Ce AJ•lème me .semblerait maavaia; mail, d'aprils
les oblec\iona .qu'on a faites, il Hl'alt l dâira que oetle
qaestlon o'edt pas .ité oubliée dans # pl'GllÙr Npporf #111'
le proj•t th Coü emJ.f,Uçaü.
Eo6n, c'est encore u•e questioa géeérale tle ••oir si ee '
~qui eoneeme la puWieatioo tle1 lei• Aloi& fermer •ne. a.i
88 DllCVUIORI, !IOTlPI. etc.
particulière. Le rapport l'a dit uns le prouver, et n est à
souhaiter auui que cet objet ne soit pas omis danJ la dis-
cussion.
- · . Il. Je paue aux détails , et d'abord permettez-Jtloi , tri-
buns, d'appeler votre attention sur cet-te question bien •
simple : si le projet contient, ponr le présent, des dispo-
sitions très-utiles, faut-il donc les renvoyer à la fin do
Code P car volis savez que chacune de ses parties sera pro-
~ulguée sans attendre les autre11.
Voici une première 0~11ervation qui parait incontestable.
Un Code civil n'est pas un ouvrage de littérature. Peut~on
e8pérer sérieusem'ent que la rédaction et la claui6cation
des articles ne laisseront rien à désirer? Ne disputerait-on
pas des années entière11 sur l'exactitude plus ou moina
rfgourem1e de la classification, et sur la perfection pins ou
moins grande du style P Faut-il le dire ( en denian_dant
toutefois qu'on donne à cette remarque son vrritable sens )P
la nobleue, l'élégance et la precision du style 1ont bien
dé1irables dans lei lois; elles conviendraient à la grandeur
.et aux lumières du peuple français : mais il ne faut pas
mettre lrop de JlrÏX à cet avantage, et l'on ne d.>it compter '·
que sur les grands écrivains pour cètte partie de la gl,oire
nationale. Que les lois soient bonnes, même avec quelques
vices de rfda.:tion, voilà tout ce que demande Je peuple
français. Pluaieun nations ont trouvé le bonheur dans des
loi11 sages, quoique assez mal rédigées ; et puisse la France
en avoir d~sormais de bonnes, douent-elles être rédigées
imparfait.ementl Si. l'on oous présente des systèmes de lé-
gislatiou vicieux en eux-ml'mes, si des articles d'une loi
pa~iculière blessent la justice ou l'intérêt des citoyens et
.des habita11s de la France, •'ila têndent à l'usurpation de
la part de l'un des pouvoirs publics, il faut les attaquer
avec courage , et. Jea rejeter impitoyablement; mais s'ila
.sont j1111tes et utilf'll, examinez, tribuo1 , r.ï' nous de•ons
Mie d'une sévérité ombrageuse sur quelquea détails de
\ \
DE LA. P11BLICATI011 DBI LOIS. 8g.
rédactiOn, et attendre un .degré de perfection qui est trop
difficile, surtout dans un ordre de choses où le Code civil
doit être rédigé et discuté pièce à pièce , si je puis me servir
de cette expression , par plusieurs corps très-nombreux.
Lorsqu'on examine chacun des articles de la loi , on n'est 1
L_
JOO l>JICUHJOIU , MOT.In, etc.
Joi, tandil que l'uti,11-é PJJhlique et\I appel~ he!tncoup plut
tôt son eft'et.
Le mal et\t été f4.cheux en matière civile, et plus f4cbeux
encore en ~atière criminelle ou de police.
C'et\t été contredire le principe de l'existeace de toute
loi, qui veut ~u'on eu f'8Se jouir la sooiété auMitbt que
ses dispo11itione .ont daus,le cas d'être connues.
Bn un mot, on eût pu craindre que, ·1ou1 le prétexte
de .d.iacuter llea questions politiques (lu de droit, l'impru-
.d ence ou 1'.iotri&ue n'eusaeot attaqué lea lois dans l'inte.....
valle de leur adoptiou à celui de leur publicatioa , .et qu'il
ne se fût él~vé bora du Tribuf)at une diacuHioo dont l'eft'et
inévitable eût été d'ôter aux loia oette coneidbation, ce
respect qui doive~t les environner.
N'avez-voua pas vu récemment la diJféreuce des opiniom
sur un principe de droit public inhérent à ·la uture du
gouvernement, et reconnu par la presque totalité dea pre-
.~iers _tribunaux de France, exoitet" néanmoina des clébata
: P.!1l~mi9ue1, et mett~ la raison' aux prises avec la cons-
cience? ·
On a do.ne cr.u devoir se. fixer sur le mode d~ pubticatioa
conaigoé dana le projet de.loi qu'on diacute.
On ne peut contester qu'il a l'avantage de faire jouir de
la loi , sana retard, les administrés.; de la rendre reepee-
\ivement obligatoire pour eux et pour les ageos d'séoution
au même .instant; de ae laisser aucun prétesUt à l'igoo-
.r~n~ sur le moµient précis où, cette obligation sera im-
polléC', et de pr~venir l'abus retracé plu1 haut à l'égard des
juges et. d~ j.~ticiables. • ·
R~en o'aaoooce d.'ailleun .que le Bulletin du lois sera
supprimé, ou que le gouvernement négligera d'instruire
les administrations et le11 tribunaux de leurs devoirs.
Cette de~oière préalomption: sni:tout eat inadmi1HWe. .
La marche du législateur, alon i::ooforµie à celle de la
y
':1ature, est .aussi aux usages de tous les temps et de. tpu11
·~
D.I l.A . PUBLIC-A 'i'ro~· DES .. LOIS. -~ 0 1
(•} Peeta eoo•-.,q ... neque dolo ~Io, nequ ad••""\•~·,i>ltbilciUI, "111,l'!l •omum ~
eaicta priacipum , neqo• quo ht11 cui eoram fiat , {acta eruot , eenabo. ( m,.,,.,..,"
W,. • •
lePm
ti" 14'. -W. c.41.ïa llfh 1, lit. 14 : Dt e~ 'IUOd e11 Min ..Ï ID hudea 1-'J ' '' .
fM aJICUMIO. . , ...... , etc.
~··-~····~~i.-.ro-..
~·!l'•qae i.-. IMqae ~lfo;lta-™ if-nt, u~ - • - qld .........,,
lnelclereni ~r1 Md lllllol1, et ea . - p._..• °'
aooiduDt ooDllDai i. ..... eum
ie oiflltttl - • _.,_,......or- eot, Ill qal jllrlialctioiii preeat • .a lliailfa · proœdl!~;
Okfae ita jtu di.,.,re dehet. ( L~. I; .itg, lit. 1, '• l•f. ) ' ' ' ' ·
108 e111cun101t1 , ao'l'ftil ; etc. ·
8'fla jugenttiontre·Jea c1i9position11·de la lof ,-fèut~ëisl~n·
era annulée. ' .. .
lf&el'.8it dlllcllald•a)outet à ce1 'garaoties. · · · 1•
C'est ainai qu'on en uaè en Angleterre ·: tous les trUiit!.·
naux sana exceptknr IOtlt·obHgé• de régler leurs · d~ciifclo1
..... le dtoir potitiff -~_..Ur la chbse j~gée. quand ils tloot •P.:
plicable1 à Ja: oonteatatfèH'à ~ééidér. cétte hyi)oth~, Bor•
)ee fusea·ne ee détermfneat·que d'aprèi leur tbnscieoci,: et
l'éq~ité. • ·, .
'Mais ère -qui p~ve jli&qu'à quél point ee ·principe uui,.
....9el·est puiflé ·dlioè ·I« nature des cho.es, o'est «.U~n· est
avoué par les plus grands publicistes. · · · · ··
· <:ieâ-on· ~ Blaukatébe, -Grotius et Pùft'endorf lui ont
rendu succe1&ivemeut hommage (a). ·· .. : · :
Qt1èlque1 oplnioM particulières en oppo11ition à ces prin-
eipe., ne soot-elies pu bien contie:.bâladcéés' par ies-aüto:l
rités que je 'rièos .4 'invoquer ? . • ·· ..., ' · r
pj(l'IDf ed opinion1, il en eet une; ..n. ~ôDtrédtfllffen
rtlpeotable : o'ewt ctlhHle l!aseemhlée eoostitoante, 'qui
. Ol'Mgôit l'aibitrairé·de.-·jog81,-èt leur~~tgoft lie lfadl'èi.:.!
ser au Corps législatif, toutea l~ r.&:q..t-.19 croil'&lènt ·né-=
.-.i.e·; sbit- d'int~i' ùaeiot}·Hlt d'errWre uh~'nou-
vttJM_, : . . , .,-., ; . ~ ·, . ; , . : "'! ! ~ ~
.~I ~on ·, ri. ,,,,..... if!. 3; Bl~cJi.a!'"'" IrrtroW!i4• ·'4o 1,.i.• .i ....li•· J, .elk •7; Gnti!oa,
· '4 "f•Ïl<lt., •te.; l'lllftH«[, D. Io lot•• 11ronr.1".J , ebop. 6.
DJ LA PVILICA TIOl'f IJBI LOIS. l O!)
L
lU J>llCVlf.IONI • •OTIPI, etc.
pre• aux habitans de:cea paye, dans leurs ~oor relJ*c- ·
tives; ils ont été fo~cés d'ajouter d'autrea diapoaition• qùe
néce88Ïtaieot leurs~ ~apports ave~ les éeraogers , · sani re-
cihercher. si cette portÏQQ .de- Jeurs lois appartenait au droit
naturel ou au. droit des ·geiis, · ou .plutÔt i>enua.dés que
l'application des priocipes~ab1trait.s deva~t . ~tre con1&all1·
·me11ts.ib0rdo~néeà la situationpolili.fP.le et ~ux be~iq1 de
~~ . .
Au ~~·teJ •i. l'on _p~u\lait ~osidérer coahn~ · une iDDo-
vation la. disposition du projet qui !l ·trait aµx afl'àires de
commerce, l'innovation ne ~ait-elle ·pas tro) Ulile, .,Our
que le Tribunat .pilt y refuaei.aop ~uentiment? ,
Le.projet de Code civi~, pu,bliéïl y a quelqa~s mois, . a
. ' .
été g~néralement approqré dans -IOo ensemble; cep_eodapt
altaqué .dan11 beaucoup de partie.~ 1'il edt fallu déférer·au~
modifications multipliéea. qu'on a propoeé d'y faire, le tra•
vail P,riµiitif serait mécoonai11able • .
Cette rétlexiob ne serait.elle pas applicable au proierque
qous discutons? ·
.Ce _proj~t·m'a paru sqe, et concis _dao.~ ses dispo~ions •
. :J'en vote.l'adoptiC?n: :
')
oorraa w: l'llOI~. · .
en
1 ' •
\
110 Dl8CU88W"8. •oTJPI' etc.
doit donner à l'exéc.a.tioo de Ja ·loi. Par la pature de notre
l~isl!ttion, la propot:jtion, publique de.la loi , sa discullion
prëlimio.a ke, son .émi11ioQ ·ao1ennelle, l'emploi de l'im-.
prjmerie poor la faise.. c:irculu.d'une manière uniforme à
la: v~.-i~, mat. réelle, 1nr_tous les pointa de la France,
doinni i;assuœr sur la. crainte qu'elle.eoit:ii;noréé. Aveode ,
pareils 1qoyens, c:e ;0e · aerait paa la connaiuance, mais
l'igoor~oce. de la loi, qu.i 1erait UDe .6~iba • .
Il.faut gonvenil"cependani que, quelque-étendue, quel-.
qµe r~tille que fût la CO~QaÏ888DCe de}~ Joi'par ces.moyens.
d.«t ;p\\bljcité préliP'.riOiilirea, ·c ela ne suilratt p• : avant d'en,
fair~ .l'Al>llfl'tion de toua, Hant d'ordonner. aux jùgea 4i'en
f\loÏrt.)ili rhf;le de leura iu11e..-eus. il' faut lui imprimer lee .
carflAtèr4's. de fbité, de 1olenoilé qui lui copvitnnent. Si la.
I~ q:ét~ 1)as adreuée aux tribunaux d'un.4 manière offi...
ciAUe;,, ça,tac.téristh1ue, et djgo~ d'e11;11; ,•i,, à'leur tour,.ilâ.
ne la publiaient pas pour qu'elle devtot, ~ à . use. épOque:
fisf' *' k""51e de l'obéissance des citoyeoe; lea una·et lea.àU-
tr~04' 'rouveraient pl.Qs · 1~ fO\\rfJe dtA p<J!Uvoir·auqueioia.
oW;.s~nJ que ~a.os "l'auth"-ti.cité. dee g"'ette•. . . . ..
,· ~ ~11'ai plus qu'une obsel!vat\on à falr~ tUI! lt. l"emior ar-
tjpl~ !lu projet. . .. , .... '·'
P.ar l~ , QQD.l!lilotiQn, '411lol&~ot· pt1Niéededi:dèm&jMR,
~e leµr émissioo. -L.i. p~~tio.n •· fera·elee'ee ·pria- ·
c»Jl4', :Mais "comme.l• proou1lptiea ~t. un:fai&;, tomm.e:le.
pJ!OjO.\.la CO$fo1Jd-_a~~ J~ publieatioo '1tt:ql1e•dêaor01ail'oe.
•U~ BC;ra.i\ p•us qu)lu,e seule et même qbôeé ., il s'eoiuit que
~ ·Wit. ser;a -00n11!até; pour ·chaque lai pât oil acte. qui. ~._.,
IJ.leQ~. c!e l!beuro. da ~le pobli.catftlia !Ultjqa~ : ·eel« m
u~ep~jre; • . puiaq~ lee . ~tfots·d~ la ipublioaliOlt se:fernat;
~-Ç5't!DJ.ir,: .nctu -~ io.ur pv :U.ur.; :JMie ·hutm: par be.o•d·•
01·, ·CoWI•~ à.&oate heure ih'euv.tedes '1Mecet11ioné~ belill~·
las.: l<>it1 i~r . lea: déalt61weee; sur lea. ptol,.ibwona, auront
leu" ter~ ,-1101' pas .à; .l'eipiration d'uue jOUl'née, .~aie 4
la fi.o d'-uue heure mal'qUée, il 1'en1uit f1Ue, pour diatin-·
D.11 •l.Al RflLIU TIO'l'f . . 110!6. 1•1
guer ce qui est '. légi:timed'a'fl!~ 'tie' qüi'l'le·t!est ·plus; ; U' ttui. :
d•a t' deto-qs. lea;pôiub •1a F~anee, te fwoéurer ie prMs-··
verbal·de. :pabtièau.o·;de chaque 'l('Jf, pC!iof';en 'eonnaftt'e, 1a··
1 · cl.ale; ·eà1 ·ori .ne vOit pu.que ce pl'Q~\'erlMil doive être'ni ~
impriotê, ai•ep•oyéraui tt~oaln:~ ni'lfjqblM lèn màliière
quelbonquet pout' dè'Y~qir ~ ilmi p.i abpl-.neut l'inattuo.-i •
tieu·; JlM!Ï& la règle de roa11 .. · .: ' ;; .,•• v'1'. '.. . ·~ ·, ,_,. ·:>
On: a . dlt :que. le ·déJai· d1exeoftltÎOlt· •11~ · pôDÏmencerai&~l·:
coarfti; •'~ o\Be:ipiiâ.4ipm::de la.de;aiëe8'1heiqrê -.Io· di::aiètne
jeuc. ~.()• o'est?Jlu1u'aoe 'confectift1etlt\qnrpas utn,~"1•po- · ·
1ition du projet : en le supposaai,--la'.prolnulgatfon ne M'- 1
rait pltJs un '.fuit-; .elle. serait ·.sap~··pa• · u11- 'principe; à
moins qu'on ne s'assenlt à promulguer chaque loi à mi-
011i.t:.:·:Autant nudrait .qo'01ro:cWètaftlt qa'îl b~ aarà paa.ae
piéllloulgation ;i;et qu"en.1ajoutan:t iwit ·:flotièll:dé ~,1 . .aë
la réputât faite à la fin de la demiwd be~14fiu éliai...-r
joup. :,.- . . !: .. . ~ . ..1 , • • - . • :• 111 ·;~ 1 ~ ! .:_ .. . : : · ~11
···Re•qt les.. &epl ·fllllitlmes gën•"1!1è.-!CJûi. iejmtneii11W1 au
~t. ·. " ·,. · , i..1 ·• f • : ·: . :...iui ~ n" ! i:':' ·1 · ·~: ·: :. ; .,\ :.:,
-· --~
DB LA. PU~ICATIOl'( DES L~J&.
- · -=---
DB U. PVBLIC.1 TIOl'f DH LOIS.
•
DJSCllSllOlfS ' MOTIFS. elc.
1uhldtution1 authentiques. Voua pou•iez abolir tout cela
pour l'ave11fr, mals sam rétroagir; il n'était pas au pou-
voit- d'une lof révohilicmnaire ae me ravir ni les redevances
· déja stipaJée1 en ma fayeur soa1 l'autorité dea lol1, ni mes
titre1 penonnell , ni me1 propriété• eap•rée1.
· Quoique ce raisonnement IOft laDI réplique , il elt pour•
tant vrai qu'o~ ne peut l'admettre 1an1 convenir qu'il aurait
fanu, poor fonder l'égalité et la l\épablique, maintenir let
'1l9llllU1: dans le aervage, la nohleue dans 1e11 ftefa; et 1'en
remettre , Ill cela oa1118it quelques débat•, à l'impartialité
det parlemen1, qri'on ne pouvait pas non plus dépouillèr
du tlroit de juger toua lea diasentimen1 civib et politiques,
do arolt de 'Vie et de mort, qu'l'll avalent au11i acheté par
clea contrats authentiques et sous la pro1ection da lofa. •
)e vote contre l'adoption du projet.·
,mettre cio retard dans l'envoi de ce• loit. •ats quel intérêt
ie gouYetDflll1ent aurait-il de le -f aire? quel·.est·ee soupçoaP
Preoù '°9e·bien garde à la po9ilion où oot,inommes au.
jourd!hw. Loraque c'étiit le Cbrps législatifqoi.avaitl'itH-
tiative de la loi et ea eonfeètion ~ on pouv~it craiddre que
le gouvememeat d'alors n'en retardât l'exécotion: maÎll
.aujourd'hui o'c;Mit le gouyemement qui, mn par ses bèsoint,
pi'OpO&e la :1oi. n· es& donc impo1111ible d!' croire qu'eosuitb
il "i!D empêche 0u en retarde l'e'xécution; mais il le VOtl-
drait, on pourrait le craindre, que c~est précisément par
œlto raiaoa -qu'il faut nom.hâter d'adopter le projet de
loi,- paroe qu'il remédie l.U.,même à cet incoovéoieot:
ear·; cl~après les disposition• du projet, il ne peut plm el
o'est plus mattre d'en retarder .l'exécution, U s'est- en..
·obaloé lui-même.
Ru eftèt, j'ai connainanœ qu'une loi a é&é adoptée tel
jeur par le _Corps législatif, que dix jours après ·tllle a d6
aéoeasairement être pt"Omulgoée, paroo que· le veut ainsi
la ceoatltutioo;.et comme ;è demeure à cent 1ieaes,, les
eeot trente-siit heures ·étant expirées, j'ai le droit, clàns
tlMMdn&éréts personnels, d'en demander l'exécution daDS
les tribunaux ou devant lea corps achniuistraûfs, et ils ne
peuTI1Dt refuser ma demande : ·je suis, dans mon action,
• iodépea~ut de la mauvaÎlle volonté ou de la néglisen.ce
des ageoi du gouvernement.
Mais, dit-ou encore, il en possible que des juges reçoi-
vent la loi après l'expiratioo,des délais voulus pour la rendre
obligatoire, et qu'.alol'S, da ne l'igooraace de cette nou-
velle loi, ils jugent conformément aux .a nciennes••
· Mais il y a, dans éette obiervatioo, une or~. C'e1t .
précisément les jugea qui ODt le lllOÎDS betoin de CODD&ftre
à heure fax~ les lois, c;ut précisément polH' enx que la
négligence dans l'envoi de l.a loi··a moius cl'inton~nient.
Les jugès ne peU\·en& juge.r leil procès qui IOUt peuc:Jaas
devant eux que conformément aux lois qui cxietaieut lors
9•
DUCIJlllOXI, •OTIPI • etc.
de l'onYerture de l'action. Les loi1 1)0Uvclle1 ne IOllt point
applicable1 aux ancien• procèa; il y aurait alon un effet
rétroactif: et comme I~ action• aont forméel au moin1 un
moil, deux mois et quelquefois 1is. mofa OU UD an avant qu'iJa
puissent juger, le retard de quelque• joura dao1 l'envoi dei
loil ne peu' avoir à leur égard aucun inconvénient. Voilà
pour les juge• civil•; il en eat de même pour lei juges cri-
minels : ils ne doivent point faire, dans leur1 jugeineoe,
• l'application dei nouvellea Iola, mai• bien de celle• qui
es.ititaient à l'instant du délit.
Mai1, dit-on encore, à l'égard dei particulien qui font
des testamens et dea donations, et autres actes, H est bien
euentiel pour eux qu'ils aient le te~ps de connaitre les
lois_, pour s'y conformer.
Mais c'est encore parcourir le même ce~le~ Ne sommes-
nous pas obligés de convenir qu'il est impouible que la
loi 1oit connne de tou1 les individus P Or, dès que cela est
impouible, cet inconvé11ient-là subsistera toujours, et de
longs ,délais, des publications, des affiches multipliées,
tout cela ne pourra jamais y remédier, parce qu'encore
une fois ces-délais, ces enregistremens, ces publications,
et surtout ces affiches, ne produisent rien et ne aont d'au-
cune utilité pour la connai88ance des lois. Un maçon était
condamné à une amende pour contravention aux régle-
mens de la maçonnerie, et à cinq cents exemplaires du ju-
gement; il observa au jllge que le but des cinq cents exem-
plaires était vraiaemblablement pour faire connalll'e le ju-
gement à ses confrères, pour qu'ils puuent en pro61er et
éviter une pareille condamnatio11. Il dit au juge: Vos cinq
cents es.emplaires aout inutiles; j'ai bieJ1 cinq cents con-
frères, mais il y en a qua Ire ceuts qui ue savent pas lire.
Le juge trouva l'obaervation juste, et il ne le condamna
qu'à cent exemplaires. Il en est de même de:raJBche des
lois~ les quatre cinquièmes aont inutiles.
Au surplus, ces inconvénfens d'actes et de testameos
DB· LA PUBLICATION DB& "LOIS. i35
l'altl en Ignorance· des lois, sont des fuooovéoieos parti-
culien toujours très-rarea; car, jus'qu'à présent, on_ n•eo
a point CODDU de graves: mais, dans tous les ·Cas, ili ne
peuvent être en balance avec l'intérêt général et une me-:
sure fixe et commune; et si vous vouliez vous arrêter à
tous les petits inconvéuiens , vous ne feriez jamai11 rien en
législation; il faudrait ren.o ncer pour· to~jours au Code
civil. Ne perdez pas do vue que c'est le meilleur, et non le
plus parfait des moy.ens, que vous. deveJJ 'cberch«;r : le plus
parf.ait esf imp088îble à trou;ver; on n'a pas même pu nous
en' présenter un autre à la place. ·
On a dit encore que le projet de loi présentait de l'in-·
exactitude sur le moment où la loi pomra être connue,
que le premier terme n'est pas fixé, qu'on ne voit que la
&n, qui est encore susceptible de variation et d'instabilité.
Mais il me semble qu'ici ou afl'ëcte de méconnaitre l'évi-
dence. . ·
Le projet dé loi, au cantraire, est fait pour que le terane
auquel la loi pourra être connue soit fixe' certain et stable.'
Ce n'est point par des raisonoemeos que ;e ~ois répondre
à cette objection, c'est par un calcul simple et clair.
· Le.voici.
La loi est rendue le 15 frimaire, le 25 eHeBst· nécessaire-
ment promulguée par le Premier Consul, parce que le 'veut
ainsi la constitution ; l'habitant du dépa11emeot du Rhône·
t1aura ~ d'une manière iuvariabte' qu'au moyen cle ce que
L~u est·le chef-lieu, et qu'itest distant de ceet lieueà de
Parij';la loi est obligatoire dans son département îe pre-
mier·nivose, à quatre hèures de relevée, c'ést-à-dire quinze
joun après que la loi a.é~ rendue: voilà du positif qui n'est
sujet à aucune variation, qui rie dépend point de la volonté ·
des bpmmes ou de leur négligence. ·
·Maie, obeerve:t-ou encore, on date bion'le1 actes du jour
oh ils sont pasàéi, · mais il en est peu que l'on soit obligé
de dater de l'heure ou du moment : et ici il le faudrait, oe
-· .
DB LA. P'NLICATJOl'f DB. LOIS. 135
Ou a jeté. un ridicole aar ee que les déltia,étalent plus
longs pour llouen que pour Auxene qui est plus éloigné •
mais oel;l vient de ce qu'il fallait oéceuairement prendre
uoe l>ase de ttlivisoo, et que les arrondÏflemeos des tnbq-
uaqx d'appel étaient plus convenables:
. On a dit encore qtle ce1 délais. courraieat malgré le dé-
bo1dement des eami:, la ~stiation des communications 1 un
incendie, l'invasion d'un départeme.nt par l'ennemi ; µiaia .
o'~t ici la force majeu118 dea caa fortuits , pour raison des-
qµels il y' a oéeelJSairement des exeeptioofl commandée.
.Pal'·lél ~irooaataooea. El parce que ces ca1 sont possibles,
Il faut que dans une lei générale o• y ait égard l de aorte
que, si 1'00 peut préaQJDer que le dél;>ordêment des eaux
. ou la gùerre puisse durer troi.i ou quatre mois . dans une
pame .clo:la République , il faadra, sulvant oe syatème, :que
lea lois ne puiMent être exécutées dans toute la ~rance que
tro9 011 quatre mois après la pl!Omulgation. Ce raisonne.
'8ent, .WvaQl moi, n'aat pas admissible.
On 1 parlé 'dea colonies, des p'kys optre-mer ;,mais on a
duc oublié que, d'ap1ès la .constitution même, il y ara
pour eas pay11 des règles et un mode·d'admioiatrathto par-
Uc1diere : 011 voil cela eoc:ore dans la discuaiioo qu'il y a
.eu ao Co1m1il d'État. ·
.Bnfit1 , ·o.. a elscore dit que les arro11di88emeos des tnltu-
qau:i d'appel pourront va,rier ;· m~ia les clistuce1 ~ je l!e~
,-., Pt wM"ieroot pa.. . -.
,ltt. çroi1 noir suBlsammeot examiné les objeQtioos qui ·
JtPI éié fatt.s eonlt'e l'artiole. pnmier du projet de loi qui
.DODB~·
Tribun•, ~oobliez paaque, sW' le ayllème de la publlca-
ti.og cl.es liNI, .il lilt impossible d'en trouver un qui toit pa....
'-iil; que c'eat le meilleur qoe vous avez à oholair; que les
·mbyoos_ 'pratiquée ju.qu'à présent ont toujo,u n été nuls,
...,.... '"'pendant préaeoter d'inee1tvéoieo11 graves; q'1e .celui
qui voua est p~oté est de fait uue amélioration; Qar·il 6se
' '
•
DH LA. 1'VBLIOA.TJ01' DBI LOIS.
' .
116 niictrmo!ls, MOTJrt, etc.
le• naQdti qae· comme ua •empljt , maif qu'il y on a bien
d'autree. J'en puise \Jn. dans le projet de loi qui noua oc~
oupe : un kldi•idu f11it uo eontrat dont les di1p0si&ionuont
oentrairs!· à une loi .promulguée, et dont les cUlaia 80.nt
tipi~• : eb bien 1ee citoyen 18ra-t-il admis à. prouver qu'il '
Mail de boune loi, qu'il n'y a point de fraude, puce qœ'il
lsnorait la. loi P Ainai c't llflicle est clone utile et doit rece..
·voir vOlre auentiinent.
' . L'article 6 ~·: c Le juge qui nfuaera de juge• IOUI pré-
.k alte du lilenc~, de l'eb&c111~té ou de l'iru1uftiaancc de la
loi, pOW'l'll ttre- poursuivi comme ceupable de dénl dé
joaliee.• . ·
• L'art. '! clit : • n eat défendu aux jugea de prononcer aur
lea causei qui. leUI' sonJ eoumisea, par •oie de diapoaitioni
..,..aiee.et réglementaire.. •
Votre t*mmiasion n'a poiolc.itiqué ces cleus:artieleaquant
•• ton•; •, P""~Y bien g~e; elle n'a pu méme criti.
4(1lé la ~daotion ; elle a seulement fotiué 1, YOla pom que
eee artielea soient NDVoyta au.. Gode Judieiaire; c'eat une
àpinion qu'eU. a émiee• Moi,. j'ai wae opillian contraire t
je peine qu'ils doivent ptéoéd.er et. être en tête du Code
civff, aioai que je le délDodLrefai MDS UD iodant. ÂU l~l'-o
f>lus, je crois qu'au lliWieu. clo aee opinions diveraea, en JO•
CQDnafuanl l'utilité de ces clilpoaitions, vtllH coaviendrez
p1eur plaee elt au moht~ iaclHliérenfll, el que, cl.los tout
lea cas, ce n'est point un motif de rejet.
Nœ ellllègae1 Chazal et .Carat ont crititpé rart. 6; ils
ont p'télenclu qu.'il, donnait au ;~ ua droit ·d'ali>itJ!a88
4ao&le cas dn âlenc:e de !à loi, ee que même qa n'avait
pas Youlu aeceràT'au Séaat4Mmtervateur lol'S dela..«lisoee•
sfon-.de la qostffution. Je 10Utiens que, cl'apr61 toutel le•
entran1 ocea1iooéea par tous ees lléfér~ au corp•. légie-.
laiit, I• oon'BéCfUea-088 funedee et ruineu1ea .qui eo ré1ul-
taient pour les plaideurs qui éprouvaieot • dénis de
~, l'illlpOtlllÎhilitié d'aiHeal'S où on avait toujoun 'té
. 1
....,.. __ _
DX L4- P1JBLIC.l TIO!I' DB~ LOIS. 14 l
. va faire et présenter au peuple. Èh bien ! l'article premier
me l'indique tout naturellement. Mais, dit-on, il n'est
pas seulement a~plicable au Code civil, il l'est à toutes les
lois. Eh bien! pour cela, il ne faut pas le mettre en tète
du OocleP Mais je ne vois pas pourquoi. Il est juste même
qu'il y soit, puisque le Code civil sera un recueil oousidé-
rable de lois, et qu~à ce titre il mérite cettp préféreooe. ·
Avant de faire le Co'de 'Civil, il est nécessaire de savoir si :a
les dispositions ·législatives qu'il renfermera lieront pour le
passé ou pour l'avenir; l'art. 2 apprend que ç'est pour
l'avenir, parce que la loi n'a point d'effet rélN>actif.
Avant de faire le Code civil, 'il est euentiel de savoir qui
sera obligé ·de s'y soumettre; l'art. 5 me l'apprend•
.Inquiet d'avance de savoir si le Code civil pourra pré- 4
voir et embrasser tous les points législatifs, et dans le cas
où il ne le ferait pai, quelle en serait la conséquenc~. ,
-l'art. 6 me dit que les juges alors y suppléeront, en·jugèant
suivant leur équité naturelle et de suite, et qu'alors le ·
tribunal devient une cour d'équité.
A'iusi toutes les dispositions du projet doivent ~tre placées
en tête clu Code civil, parce qu'elles y sont utiles ~t indis-
pensable~
..Mais est-ce bien à nous à juger du classement des lois et
de la distribution par matière d'un ouvrageflégislatif? avoos-
nous sur ce un droit con,stftutioonel? J'avoue que je ne le
pense pas. Je suppose que le gouvernement n'ayant pas eu
le temps de nous· présenter on troisième titre du Code, et
que par des circonstances alors connues, et attendu une
·urgence indispensable et nécessaire à son administration,
il nous présentât le quatrième titre, serions-nous fondé11
à rejeter ce quatrième titre parce qu'il ne serait pas pré-
senté dans son ordl'C? Je ne le pense pas encore. De quoi
sommes-nous chargés? de discuter des points législatifs. Le
classement, l'ordre des matières ne nous regardent point;
·nous n'avons ni l'initiative ni la rédaction. Je vous soumets
J 4t JJUC,lltlilOllt • llOTDI • ~le.
"
DISCUS8J01'8, MOTJll'S, eie,
fatale, cette opinion qui, regarderait comme chOlel fndUl'é·
rentes, l'ordre et la succeuion où les lois doivent être
rangées pou.- devenir des Codes régulit1rs et complets :
l'art de la classification des lois fait partie de celui de coor-
donner les lois avec les rapporte qu'elles sont destinées à
maintenir; ou' pour mieux dire' c'est le même art.
Approprier chaque loi à la nature de l'objet sm lequel
elle statue~ ou ne pas confondre dans leur cla111ification 1-:•
lois d'une nature différente, peuvent être deux opérations;
mais l'une est.la conséquence d~ l'autre.
Faites pasaer dans l'ordre des lois administratives une
loi du Code civil, dans la classe des lois civiles une du Code
criminel; vous ne jetez pas seulement la confusion dans les
idées qu'il faut se faire des lois pour avoir la certitude, en
ne suivant qu'elles, de suivre toujours la justice : mais les
rapports que ces lois déterminent de".iennent incertains,
leur application arbitraire; les intérêts que. ces lois garan-
tiuent sont alarmée, froÎ81és, troublée par celte confu-
sion; l'inquiétude des individua devient de proche e~
proche un malaise général, et l'agi~tion des citoyens, un
ébranlement de la société.
Dira-t-on que tout eet chimérique dans une pareille
supposition;> Je voudrais pouvoir me le peNuader: -mais
ces longs malheurs auxquels nous avons assisté, et qui
11onl encore récens, peuvent être des exemples .; et, polU'
les hommes qui sont capables d'éclairer et non de proscrire
l'avenir par les.témoignages du passé, une des causes' les
plus profondes des désordres qui ont amené la révolution,
comme de ceux qui la prolongèrent trop cruellement, se
retrouve dans cet oubli des différeos caractères des lois, et
dans la confusion perpétuelle des claaes différentes aux-
quelles chaque loi appartient par son carac.tère.
Si ces observations, vraies sans doute, pu les trouvait
trop peu applicables au projet de loi qui les réveille en
moi, je n'en serais point surpris : il en est peut-être des
I
,..
----.--- -- -
DB LA P11BLICATIOl'f DltS LOIS.
--~
DB -&A PUBLIC'A TJOR DBI LOIS. 100
···Mais ai le jug~;refoee un atrêl par l'un de cea motiû, oà
les citoyens pour'ro_nt-ils donc implo~r et obtenir justice.P
. Je réponds d'abord qu'une bonne législation doit préve--
liir Oe8 eas, flU'elle peut aa moins lea rendre exkêm.ement
rares;
En second lieu, que le refus. de juger, fait par un ioge
quelco~qoe, et ainsi motivé, est un jugement susceptible
d'appel et pui8 de ca..atlon comme tou11 les autres ; l'appel,
le renvoi à un a11tre tribunal, clonne11t 4.es juges nouveaux
qui, s'ilg se ~ee~t à prononcer un arrêt, comme les pre-
miers, prouventla justiée du refus et Je betoin d'une nou-
' velle loi: mais comme la loi ne peut avoir d'effet rétroactif,
eenx .qui sonl en discONion sur un objet qu'elle n'a pas
èétenniaé~ peu-.en t attendre la loi qui interviendra com~e
la règle volontaire de leur débat.
Enfin, que, si ta na~ure de la discu•ion ou l'fmpatieooe
de la termiber, ne leur permet paa cette attente, ils ton.t
alors comme s'ils étaieut dans ces temps où il n'y a11ait /If.li
de loû; ils prennent des arbitres •
. L'abus des référés aux législateurs, dont on parait si ju•-
lement effrayé, a cessé d'~tre à craindre tveo les causet
qui l'avaient fait naitre parmi nous.
Daat ee passage cl.'on ft"ùne ancien à un nouvel ordre,
qui s'appelle une rt!Polution,. toue les rapports ordinaires de
la eoci~ sont inévitablement atteints par le moavement
qui la reoouv.,.ne; il. faut des lois qui eaiveat oes rapporte
dans leur chaagemeot: s'il.est bien difficile qu'une grande
révolution s'opère tout d'un coup et sana ~mbats, il n'eet
pas moins diftlcile qoelea combats aieoa toujours les mêmQ
causes, et les victoiru les mêmes oaracûres; les rapports
de la société sont tourmentés et altérés, comme ses él~
mens, par les pa111ions qui l'agitent; la plupart des lois,
COIDlllle les événemen1, peU\'eot être tour à tour des exœ.i
différeos; et le juge, tremblant d'appliquer l1De loi née
d'une circonstailoe qui n'est déjà plus, ou de s'csp08er à la
154 DllC1J89JONI i llOTJPI, etc.
vengeance des pauion1 qui, d'~n imtantll l'autre, font une
circonstance nouvelle, interroge le législateur pour rassu-
rer 11a conscience ou sa faibleue. 1
Tellea sont les causes multipliées et nriées qui produisi-
rent l'abus de• référés; et le changement des temp1,.oomme
celui de t()u~ notre organfaation intérieure, ne permet
plus ,te craindre qu'elles
1
te renouveUent.
Si l'expérience cependant, e~~rie!Jce qui ne pourrait
pas être tardive, prouvait que la législation n'est pas aseez
complète pour prévenir l'abus des référés au législateur,
ce serait là sans doute pour lui l'objet d'un lérieux examen; ·
ce serait là, peut-être, le sujet d'une institution spéciale-
ment destinée à prévenir cet abus, ses dangers, et bien
appropriée à cette destination. L'Angleterre nous offre
l'exemple d'une institution de ce genre dans ses coun
d'équité, dont la cour de chancellerie est la principale. S'il
était po11ible qu'une législation toute renouvelée, et pré-
parée avec tant de soin , tant de serûpule, par des esprits
si éclairés, puisqu'ils ont été cholafa, pdt nous renclre,
d'un moment à l'autre, cet établissement indispensable, il
euftirait, pour le réaliser, que la loi donnât une attribution
nouyelle au tribunal de ousation' ou lui traçât seulement
un usage nouveau de celles qu'il a déjà, D'autres moyens
encore propres à oe but, et qui feraient sortir de cette es-
pèce d'interrègne de-la loi de grandes impressions, une
morale qui consacrerait son auguste caractère_, seraient
toujours au pouvoir du légillateur, et bien faciles à son
~énie: mais, en attendant, tribuns, gardez-vous de croire
que vous puiuiez oonsa~rer par votre adoption le projet ·
d'une loi qui anéantit le bienfait et l'existence des loia ci-
vilea qui vont être décrétées.
. Mais celle doctrine du droit de l'interprétation· des lois,
ses auteun croient qu'elle est indispensable, parce qu'ils
n'ont pas assez distingué les maximes du gouvernement
. monucbiquc sous lequel ils ont acquis leur réputation de
· DB LA. PUBLICA.TIO!f DBI LOIS.
- .J
H LA .. ,.ucA TIOllf DES LOIS. 157
premier salaire, ont rétléclii sur le caractère de cee loiw
qu'ils inwquaielat pour ceux qui ne les connaissaient pas;
· je le 4emande à tous ces jurisconsultes incapables d'inven-
ter des didloùltés poar 1e r.eoclre nécessaire•, et de craiodre
o'e bon teM, .cette expi:es1ioo eimple de la loi, qui p0ur.:.;
t'aient prévenir beaucoup de procès et en rendre la polir•
1uite meine inoertaiae; je leur demande •'ile n'ont pas
gémi mille ~is eur oeite législation dont les fils iooombra•
hies et waœ ceste rompu., pou\'aient à _peine être démêlés
par tous le• eft'orte de Jour esprit' et of&ir' de loiD en loin '
à Jeun iove1tigations sorupuleuaes, un but où se reposât
leuroouscience; je leur demande •'ils n'ont paa appelé,
awec toute la France, une législation qui Téparàt enfin lea
effete et-prédnt à jamais le retour de l'iaterprétation da
lois do clreit de suppléer à leur ilnRûllsance et à leur si-
lence. El ·c'.eét Ml momeo& même où cette législation no~s
ell<>fferte, qu'on doane à l'application des lois un principe
qai doit lee d6truire r
·Dans une république ,-tribuns, dans la ·r épublique fran-
çaise surtout , .la wimplioité et.J'uoiformité des loisso~t une
CODléquenoe néoeuatre de l'égalité absolue qui fait la base
d~la eonatitalieo; le' lOla peuvent y atteiod~ et déte~i
ner ueo précitlion ·les rapports qui aainent naturellement
euue des oitoyens !UnitJ par dea besoine commune et par
des intérêts réeiproqnes: dans nu tel état, l'interprétation
des lois, le èlroit de enppléer à leur insuffisance on à leur
silence', ne pourraient que troubler les déterminations de
la loi, et ébranler ·toutes ses garanties.
Il fa.ut, 118M ddUte, que les citoyens puissent étre arrêtés
dana leurs démêlés par toutes les voies de la conciliation ;
c'c'&t un devoir du législateur, et une partie de son génie,
de multipHer avec habile.té tous les moyens de prévenir un
procès : ·i11faut que les arbitres de la confiance, les arbitra-
ges de raisen et a'équité naturelles' arrêtent les citoyens
et les réconcilient avan~ q11'il1 aient porté leurs débats jus-
158 DllCUSllOl'fS, •OTJPS , etc.
qu'au aaoctuaire de la loi. Mais, panenus là, il& ne doivent .
avoir que la loi pour juge; lë juge n'y peut être que la bouche
de la loi.
Pour autoriser le droit de l'interprétation dans cette
partie de la législation qui 11'appelle ci11üe, oo a diltingué
1es caractères de ceux qui sont propres à la législation cri-
minelle : celte distinction qu'on se croit obligé de faire,
est un aveu de l'abus, des dangers. de l'interprétation des
lois, et non une'preuve que l'usage puisse en être bon, "ni
qu'il soit indispensable dans aucun geole de loi.
Les caractères de ces deux branches paniculières de la
législation générale sont dilîétens sans doute ; et il est bien
impossible de peo1er à lee confondre~ mais la clilëreoée de
ces caractères doit porter sur les formes tle la procédure ;
elle doit donner un caractère distinct aux actes propres à
l'objet de chacune de ces procédures; mais elle ne peut
pas porter sur l'application de èes lois : cette différence
des fonnes dans les deux procédures ne peut pas en deve-
nir une dans·la manière de juger : car, dao11 l'une comme
dans l'autre procédure, c'est toujours de l'application de
la loi qu'il s'agit, c'est cette applicatioa qui est le jugement.
Montesquieu u'a pas fait cette disti~ction sur la manière
d'appliquer la loi en matière criminelle et en matière ci-
vih,, dan11 un état libre; la monarchie frauçpi.se n·e la faisait
pas davantage ; l'interprétation et son arbitraire régnaieat
sur les siéges de la Tournelle comme sur ceu1 de la graud'-
chambre des parlemena. ·
Il n)r a point de citoyen, dit Montesquieu, contre qui 011
puisse interpréter une wi, quand il s'agit de ses biens, etc. Cette
e~preHion, ses biens, désigne, sans doote, les lois civiles :
et si elles ont encore bien d'autres objets qui doivent nons
les rendre plus chères; c'est une preuve que Mooteaquieu
n'a pas désigné celui-là au ·hasard: et c'est qu'en effet, la
propriété fait partie de l'existence du citoyen ; c'est un '1es
plll!' grands intérèla de la fürmaliou et du maintien de la
-.
------ --·
DB LA PUBLICATIOl'f DES LOU.
,.
J>llCUl8101'18" llOTIFS , etc.
porter atteinte .au~ ,.ens, 1llais à la personne. On peul être fort
surpl'il de trouver-eetle epioion parmi les.publicistes d'une
nation qui a un ll('nlimenl si scrupuleux, si inquie& m&ne
de la liberté : je croia cepeo.dalat que cette opinion est
fondée aur l'obaenatioo. vraie dea intérêts et des .pauions
. qui s!agitent dans la société. Il n'est pas rare que la fortune .
ët les bien• d'-uo homme •'inspirent l'envie .et ne pouseent
à la recherché des moyens de l'en déposséder; mais, d&DI
oetle faiblesse trop malheureuse, le eeur humain eat au
moins très-difticilemen* capable de se porter jullCJU'à une
'riolenoe homieide.
Il ee auftit pu, tribuns, d'opposer à cette diatiDctioo
et •à ses 4angereuse. conséquences, l'autorité d'un de.
pt"emiers génies cle notre 01ltion , oelle d.e Delolme, dea
publiaistes et des exemples de l'Angleterre; il faut .qu'elles·
soiORt jugét11 et dissipées par la nature même des choies;
et, pour cela, ce sera assez do l'examen le plus simple
comme ·le plu~ facile.
En matière civile comme en. matière crimiDelle, c'eet
teujoura sur un fait que la loi et Je juge pronouœnt. _
En matière ci'Vile, le· fait se compli'Jue, il e1t vrai, plus
qu'en matière orim1-elle; c'est un acte dont il faut o.n-
naltre les formes que la loi a déterminées.
Afosi la loi civile fait, en quelque sorte, le patron de
tous les faits~ sur lequel le juge doit et peut l'appliquer.
En matière orimin~lle , l'eiiateooe du fait eilt décidée par
le jury avant que le juge y applique la loi.
Si les jurés avaient été établis.en matière civile, comme
l'a!!~emblée coDStituantefut au mement de le faire, le juge
n'auraii eu qu'à appliqDer la loi au .fait, dont l'esistence
aurait été constante par la déclaration du .jury.
Eh bien 1 dans la procédure aotueUe ,.le .juge, en .matièse
œ.ne , applique ia ~pi en même temps.qu'il ~ jug8 du fait.
•C'est ·une raison pour que fa ·loi .Me.a.no plus de pntcî..
siOn tes caractères qui constituent le fait au cMI.
DB LA. PtilLICATICHi Dits Lots. 16·r
tain ,de la loi ' son arbitraire pour être loi' peut excuset
et,. si l'on veut, mélD~ autoriser }'arbitraire du juge pour
l'atipllqûer.
VJ, Il
'
''
DISCUSSIOllS. MOTll'I' etc.
Mais l'origine de la loi, dans une république, ne permet"
à aucune pui~ce humaine de la changer ou de la mo-
difier dans 100 exécution , de suppléer à son insuftisauèe
et encore moins à sou silence, de parler quand elle se tait,
de la faire agir quand elle u'exrste pas; en un mot, de la
faire au lie~ de l'apeliquer : car tel est l'effet du droit .
de l'interpréter, telle est la conséquence 01:1 plutôt le ~este '
•
même du projet qu~ je combats.
La loi dans une république est une émanation de la sou-
veraineté; c'est l'ouvrage du peuple par lui-même ou par
aes représeutaos, par les pouvoirs qu.e sa constitution a
établis pour faire la loi; la loi, c'est la volonté nationale,
ainsi que l'a dit son premier magistrat dans le Conseil
d'État : et c'est pourquoi elle est la seule puiuance que
des bo~mes libres puissent connaitre; o'est pourquoi eeux
qYi concourent à faire la loi s'ap.pellent citoyens, c'est-à-
dire ·membres de la cité, individus dont la réunion com-
pose la république, et qu'elle reconnait pour ses membres
aux conditions que sa Charte constitutionnelle a fixées;
ils sont 1ujet1 .de la loi, parce qu'ils ont concouru à la
faire, et ils ne peuvent être appelé,s que citoyen1, précisé-
ment parce qu'ils ne peuvent être sujets que de la loi.
Mais après avoir rappelé ainsi Je caractère de la loi et
des citoyens qui ne reconnaÎllent qu'elle, ai-je besoin
d'ajouter que la loi doit être sacrée pour le juge, qu'il ne
peut Imposer qu'elle, et non ce qu'il en pense, aux. citoyens
qui la réclament; qu'il doit rester dans le silence lorsqu'elle
n'èo est pas sortie P ·
Le juge qui jugerait dans le cas où, l'exige le projet de
loi que je combau, commettrait le crime q&J'il serait
chargé de punir, ·c auserait le dommage qu'il serait chargé
de réparer : le citoyen ne peut être sujet à la loi que parce
qu'il l'a enfreinte, et le juge l'enfreindrait pour l'appliquer.
Assurément, si l'on est coupable pour enfreindre une loi,
comment quaU&era-~n le crime de celui qui 1upposera
....__________..._..__
-·--- ~ ~
.
--:
l'es.istence d'une loi pour agir sur quelqu'un ou aur quel-
que chose? C'est ce crime qu'exige le p~jet de_ loi et qu'il
exige d'un juge.
Il faut ·1e répéter, tribuns, c'est surtout ce principe de
l'origine souveraine de la loi, qui fait de son texte la règle
préèise et impérative des jugemens dans une république;
celà est tellem\)nt v"~i, que, partout 011 la loi a eu ce
grand caractère, elle a eu cet empi.-e supr6me et ittéais- /
tible. Asaurément, la république romaille n'avait pae lea
même• élémensque la constitution anglaise., e\ ce o'estpu
la simplicité de leurs élémens q~i peut caractérieer l'une
oj l'autre : mais en Angleterre, comme à Rome république,
l'on. voit ce, véritaWe attribut de la loi .d'éue l'ouvrage du
peuple par lui:.même, ou par ees "'préscotans CODlltitué8,
produire le même effet, l'empire absolu et unique de la
loi •. c·es~ aussi .dam l'hittoire de la république romaine;
c'~t dans l'étude de la constitution anglaise, et dans l'ob-
servation de sea effets, que. Montesquieu a surtout puisé
see principes incontestables sur le caractère et l'application
dett lois; .Q\ ces princip~s sont ceex de tous ICj publicietes
un peu éclairés par l'observation des faits, uu peu inetruite
de ce qui se pratiquait autrefoie et de ce qui lie pratique
aujourd'hui chez les nations libres; de ces publicistes,
qui n'ont pas appris dane leurs recherche& vertueuees à ae
jouer par de .vains sophismes des droits des homJDes et de
la souveraineté.des nations. Ces principes ~rent.toute leur
vigueur chez les Romains; taot que Ja ~publique y eut ·
toute sa vie, 'et lorsqu'ils s'y affaiblirent, lorsque le préteur
introduisit la formule des actions, la république romaine
était déjà dans cette pen~e qui allait .la précipiter dans ie
gouffre de la monarchie absolue.
Al8urém.ent·.Ro?le n'était plus da11a la force de 168 ioati·
lutions et de açs vert.us à l'époque :où vécut Ci~l'OD; et
cep~dant, daoe l'accueatiou. Q0'1tre Verùe, ce grand
homm'o met au uombre de aea pripcipaux griefs l'interpré-
11.
164 DllCUlllOWI, 80TJft , etc.'
. ., , ,. •'=-""------
~ -
DB .... PVllLIC:ATJQ eu LOIS. l6i
mogtrè n'eat pas loag•~pt à ~rai.odlio pour dn Ùlel
forœa; là où ~ealB'voieat elleuoet bien sûres do l'abaf.&ra
quand elles ·el,l eeront laslCJI, quand elles ·le voudront; et
ceue ;eertitude let road patieo'61 : aait le 4-lpotilMn•.qni
ae gliüe à l'ombN dee loit est partout et ne .peu& êltlo
surpris ouUe pal'f;,
A l'époque où noue tommes, .élaat le mow.eot où &out
let pouvebs que la conslit~on a établis .ao..-Deoeeot letlll'
·èxütence, ~ veulent la .cimenter par le retpect '1u e.....,,..
tère qui les disJioguo, il POUS est diftioile, MGS doute , de
prévoir ces entreprises obs'Cures du pouvoir, exécutif, 1*
e.ovàhiqement ténébreux cloot l'.iaterpftlatieo des lei& peut
devenir pour lui le moyen daas leur application: maiale.s
. lois civiles , comme les lois C006titutionnellet, sont .fai&es
pour la durie de Aie temps qui altère IOPt; et lasagease d11
législateur eown.~ à ·placer flaDB son ouvrage,des pritadipee
quiprévieoaeat, qui atténuent, et non quiforlifientl'effoJt
coolinuel de ce graod destructeur.
La aagetlle du légilla&ur luj fait apellCeVoir .dans des
exemples étrangers ce que sa .situation particuUère ne
peut pas lui f.aire craindre pour lui-même oi pour 1ea COD•
t6lnporaios; et l'exemple .de .r Angleterre ·pèut noua ap-
prendre tout ce CflÙIBe nation libre doit era.fndre .68 ab111
de la.puiuance judiciair.e, c'est~à-dire des eft'ets d.e l'Jn-
terprétation des lois dam leur application ; c'est da.us :Ja·
recherche des moyeH propres à prévenir Clet abus, à lea
re.c oonaltre, à ·le11 ruoir, que les Aaglais semblent avoir
épaisé toute la .ptofo'nrleur de leur &>rte inft!lligeoee, et
toute. les ressource& cle leur sagacité laborieuse : et Ô'ell&
biea là le seotim.eat d'une nation vl!llime11t rtbre, et.dom
la liberté est devenue le développement des plus beureullOIJ
iodustriea, qui ne veut pas ttue -sa propriété, ~s travaux et
leurs produits, toute SÔn 'existence enfin, soient mis à la .
merci-cl'ane volonté indi.vidueUe, à la merci de ~a pé.uae
paniculièl'e d''uu -juge sur la lOi; maie plultlt .et Ùolque-
J . -~---..;.?iilil?Ell
... .....- -•.,... Ïlillllll1Eii"j.'_ _:_
· - ~ --~ ~
DJr· L4 PNL1CU.10lf iD.Bi ,J,.Qi5, .)6g
.J.i~ 1,"1qArajt ~~~ir.-.eQtJa.d'80J8•1ÛMtÎOD dn .11yii,.
· tè~e total fJe.la co.11~ et tle ·la llépabljqwl·fr.auçaise;
e& :OChmalheur affreux oe 9erllit pa.a ,l@ "8UL C~ oopoei..
ü~ fait pb• fiUe .d'effaœr -le Co«k .civil auquel ou l'auo-
"°
qie.; elle fa.il.de ce Code UOllvel aliment de toua ·les abm
. qu'il Mait datioé à guérir : la divenüé .clca juri1p11odeaou
•'en aug...,,te; l'enapicle des coutullle8 .re~t en France
toue.le nom d'uugea; il y a .au&aot de juaticea en France
qu'il .y a de .manières 4il'éreates d'intetlpréter des mêmes
Joie. Tout devient commeotair.e pour cette ioterprétatiou ,
et tout ce qui s'appe~a la légiaiatiou de la monarchie, et
lowedes lois révolutiouoail'A!lt, eJ toulee le1 paaion1ehe...
.daent des titr.ea et trouvent ..del clroit.s :dans .ce ehaoe de ·
contradioti<>111.
Quels e8'at1, tribuns! è quels cla~eN ils e~ ù
fortune et tôule l'exiateooe cJea J<'raoçaid quel abm ~del
pour le déseloppement de to111 le1 gemret d'iDllu81lrfe , pOllS'
les œla&ioa• tlu commerce natiollall Si la diM1Bité des j •
r..illlprudeacet et la maaaiae aclmiuiatl'alion ù le julltiee
furent comptées autrefois en France au nombre Ales pria-
cipales causes qui rendaient sa situatioo .intérieurosi diO'é-
rente de la prospérité intérieure de l'Angleterre, que · ne
faudrait-il pas 'redouter de la perpétuité d'une pareille cau.è
• que d'autres aggraveraient encore i> N'est-il pas vrai que la
foi des transactions s'affaiblit par l'incertitude de11 fOltnes
et l'ü;utabiliLé des ac.tes? n'es,t.-il ~vrai qu'alol'8 ce~9U
wepient .de travaux et d'in.dus~iea, qui met, po'Ur ~
;w
dire holQQles e.tles cbolef dans une circulation eontJ,.
JWdle, ~·décourage, a'arrtte; que la p.rqpJ"ié\é ~ei'rit0r
riale •'appàunil par le dépédstement des a.Jtr.es,, que Ja
~rre même perd ses produit& avec ·~ moyeos d'exploitiJr
tion?
Eh quoi J ce. rçpo!'\s de la famille et de la nature, ue
.o.nJ-ce paa 1911 Joja .ci1ile.s q~i ies cou~creo.t et les gar.a,o-
t~i P Cu .ra.pp<>r.r.• si ~loux ., tt -<}out ou nous parle avec
DISCtJ88101'8, MOTIPS, etc.
un accent religieux, ces aft'ectioos profondes qui en nais-
aent et dont on veut que le. inspirations salutaires soient
nos méditations m~mes sur le Code qui doit; en quelque
sorle, en être dépositaire, ou veut d'avance les faire sortir
de ce dépt>t sacré 1 Prêts à les confier à la.sainteté de la loi,
on les place dans la dépendance du juge 1 Enfin, tribui111,
on substitue à la simplicité des lois de la République la con-
fusion des jurisprudences monarchiques, à l'uniformité
.. des rapports la diversité des garanties, à l'égalité des droits
·les, préférences de l'arbitraire, et au règne de la justice
l'autorisation de tou11 les abm.
Sous tous les rapp<>rts qui composent la société, au nom
de toutes les affections qu'elle protége et qui l'affermisseo t,
par tous les intérêts qu'elle garantit, comme propriétaires,
comme négocians, comme ciloyena, comme hommes, les
Français ne veulent et ne peuvent être soumis désormais
qu'à la loi'; et, interprète de leurs sentimens; le Trib,unat
doit rejetêr un projet de loi qui· les priverait de tous les
avantages de leur indépendance et du prj.x de tous leurs
sacrifices.
Je vote ée rejet.
ij3
ee "°"ant ,de la phrase ,.ême oà ee& ooo~ l'arlcle p.,...
posé •
./A promulgalionfalte par le Premi8r CoJUul, lof~ n.'m
point CO/lnuc, sera réputée crmnue, etc,
Maù o'ilst. là oe que je oie, que la pl'O~tfôn du Pna..
· mier Consul ne IOit pa• toonoe, ne fOll'nae· pMI un· terme
fiu, on -poiat cl\! départ iacooteatable, et poar 't'oUtJ prou1o
xer mon a&&ertioo , je VOUI ramène. à l'art. S, qUi·dit : loo•
décret du corps légylatif, le di.riint• jorer "prè1 soli·émùaibn,
(si. p~ Pa" _ltt Pre11Jier Coruul. Vout vbyea que la pro-
muigaûon du Pre.m- Con.W eat ft:ée coo.Utotionn.U.-
me!'t av dixième ië>œ.' Doue cette pr4>dllllption VCllllJ pré-
llfn\P. da~ le didème jc>m uo point de départ certaio ..
iaaonm)able.
Maintenant clemaadere&-voU1 quelle .era l'beun
4~ième ;out- à ~mpter de laquelle oomnaeodera à eoatlt"
•e ce
..
. DISCUSlllONS ' "110TIP8 • etc.
Joute la durée de ce jour, les ~élais que l'on ferait partir
de·cette promulgation ne commenceraient qu'à la.dernière
heure de ce dixième jour.•
Il est donc évident que le premier terme que nous cber--
chons, ·celui du départ de !a loi en conséquence de la pro-
mulgation faite par le Premier Con11ul dans le siége actuel
du gouvernement, présente, quoi qu'on ait pu dire, une
époque certaine et déterminée.
L'arrivée de la loi aux tribunaux .d'appel e.st . l'autre
terme, et celui-tà est établi sur des données positives. Le
rapporteur en convient, tout en se plaignant de l'instabi-
lité dont est susceptible çette fixatfon. Mais fallait-il d!)nc
qu'un tableau qui marquât les distances pour chaque.tri-
bunal d'appel flt partie et fût un appendice .de la loi pro-
jetée P La chose, je oe crai.os pas de le dire, e6t été trop
ab8urde; cette détermination dei distances est uo acte de
simple réglemeut. _La loi déJermioera q~'il y aura tels dé-
lais à raison de telles distances; mais après cela l'opéra-
•. tion pour mesurer et -déterminer ces distances est de sim-
ple es.écutioo, et ne peut être que la matière d'un réglement.
Or, ce réglement une foü porté, rien ne sera phu simple -
et plui fjlcile que de connaitre l'époque et la date -précise
à laquelle . chaque loi aura COIDIDJ!Dcé a être exécutoire
dans les divers reHorts de11 tribunaux d'appel, et c'est là le
but principal que l'on devait s'efforcer d'atteindre.
A.u FCste, 11i da.os Je système que . l'on vous propose,
comme il arrive dans tous les srstèmes destinés à êtrè réa-
lisés, il s'élevait des difficultés que n'eût pas prévues la sa-
gesse du législateur, soyez persuadés qu'elle11eraient bièn·
tôt aplanies par la 6eule marche du temps et tles cbo11es.
Quoi qu'il en soit, le mode que l'oii nou11 présente na.'a
semblé beaucoup mieux entendu que celui q\li es.iste. Faire
marcher la loi vers son ex~cution &licçessive, et cela. à rai-
son de délais d.étermioés s11r u.iie écbell!l fixe des dittancea
du ·point central où 11iége le gouvel'otim.ei,it, aUJ: diven
Dl! LA PlJB,ICA TION DllS LOIS.
L
J '6 DllC118110JllS, •O'JIJP8, etc.
ne laissaient palf de lieu à la preuve contNire. Ou .eut dé··
tndre cette doctrine; mais jutqa'à ce qu'on y eu subttitne
une autre, je coaaeillerai aus léfillateun fit se temr à dft·
· risles qui nom otrl' été tra•snlillea comme ineontèstablew,
ell oomme .;,afdl'lllao t en peu: de mot& l'eapril ,de beaucoup
de lofs. .
4 Je dirat sur l'aniole 6, que si· des Jb.ouvetneo9 oratoires ,
tenaient lieu de "raitoa,, au de11 pl't!opiaeonurai't eù rai- .
aonile s'éleveraMO foaœ•oootre la dÎllj>OlitiotJ qü&renfetmé-
det-· artio'6; oar,, dit>il·, une de 1ee• 8Uitu JeHtllblel 111&-·
rait- cl'intemrtir la.· nature d'un. des pou.Oin· conmfués ,.
de· mettllè • matière a.iTile des arbitres: à la place de
jages, et de subttitaw en matière erimioetle la faculté·de
faiN srAoe ~· .te commuer Ja ·peine an devoir rigttuteui:
d'Bpplicpaer le Code péoù l!u fair déMl,tlê conatant. Haht
.iJ..; a quelq• chote de · plu• fort que· tout cela, ett notré·
colltgueo'aurait paa manqué de a!t"a apercevoir, s'H ·dtlt
pousé ud peu plue loin liOïl Pafionltt!ment : e'est· que ée8'
jogés·dont ott iutel"ferlil'ltit «18 Ja: eot'te le caractère oonsti-
tutfè>nnel-,·ser;iient obligé• de a& ptCê~r à <lette' ioterYeniotl
sdus peiue de. forthitu..e.
J'aaftill dftml; qa~ le telbpt. ditftit' pei"lnil" de diseuttr
avec quelque étendue cette putie do discoars de notre
collègue ,.,et de vous d!mootrer combièlo ·lefl raisonoédleos
MD&foreés, ses oootéq.ueoeet outrées et Ioules ses crainte&'·
oliimériqna. M~, ·comme voire commission ne le& a pas
es:priiné~•, œ.craintes ;-comme elle n'a pas vu dans l'at'-
ticle, réfrat:ige bouleTertremtfnt·dont s'est etYrayé notre col-
l~ Cb.u:al, nous avom lieu, je pense, d'ffre ra1JSur68
entièl-emeot' même·sans discussion e•us' étendue. .
.u Eo6o, poµr parler en général des artich.- qui suivent
l'artiele pre~ier, je dirai qu'en le11 éon,id&>anl ci>nune
~le• d~ droit et comme principe• de déeitfon eu une fovle
de cas- où ils peuv«ml aonnlJt' ie point dê- l'ia&erptt'tation d.,
là loi , je lesni ÎrpuM* .util~s et'à leur plate. J'IQlttria- défi~ '
-,- _- - :;:.:.;.;.~------
DE LA PUBLlf!ATIOft DBS 1.018.
gloire et de bonheur.
La loi dQnt nous discutot111 aufourd'b11i ie projet e•' re•
latiwe à la p1~blir.atio11, µu.r e.ffets, et J.l'opplication des lois en
général.
Cette premiere pierre de l'é.Ufice à · oonatruire· est·elle
convenablem~~1l préparéé?
Est-elle solidement p0sée?
Clest ce que nous avons à ~xaminer.
Le premier. article, en rendant · 1~ loi eUc:utoire datas
tout le tel'llitoire français, eu vertu de la promulgalion d•
Premier CoDSul, adme~ un temp11 progre11sif, dana lecf\Jel
la couoaiuanee de celte promulgation peut parvenir aux
citoyeu1 dcw,.déparlemen&.
D'après le titre mé~ de la loi, cet artidte doit concerner
la ·p~blieation ...
Os, f'y ohel'obe quell8 est œue publication ;. et la loi se
tait: - .et l'article coueaci:ë à la publication n'en indique
point le mode, n'.en règle palot la forme; enfin, ne pre11cri1
~ ..... _____ ~
--~ -
Dl! ~ P11BLICA TION DJIS LOIS. 1 79
·--
if\o llISCOS~IONS, llOTlf.S , etc.
u11itées d'insertion au Bulletin, d'impression, 'l'affiches,.
d'envoi aux tribunaux el administrations, leroot cons~r
vées, ou qui y apporteront les changemens et modifica-
tions que la nouvelle législation rendra indispensables. ·
Vous penserez silrement, mes collègues, que <ies formes
salutaires étant inhérentes à la publication, ou étant elles-
mêmes la publicadon , elles devaient faire partie de la loi
sur la publication.
Autrement le projet que noue discutons ne serait point
ce qu'annonce son titre; ce ne serait point un projet sur
la publication des lois.
Il serait absolument sane oàjet : car il ne contiept pas
même de disposition qui puiue être le type d'arrêtés ou
réglemens propres à régulariser la publication.
Je paeee au paragraphe du même article qui détermine
l'époque où les lojs deviennent oblfgntoires dans l'étendue
de chaque tribunal d'appel, d'après la distance q11i . se
irouvera entre la ville où il siége et celle de Pari11.
C'est-à·direqu'une 6xation au88i importaQte, qui doitêtre
invariable, et porter' u_n caractère de solen~ité, dépendra
d'une combinaison de distance, d~viendra affaire.de calcul.
Mais toute• les difficultétl que préaente l'applicaiion de
ce prro·cipe on.t-elle11 été senties i>
La paix, un système commercial mieu-x enkmdu vont
rappTocher les hommes, rendre leurs relation& pius éten-
dues, Ieurs liai11ons d'intérêt plus multipliées.
Cet ordre -41.e choses rend uijle, sans doQte, la oonn1i1-
sance de chacune des époques où là foi est devenue obliga-,
toire dans les diverses parties de la l\é(Sublique'où l'on peut
avoir à traiter. ' .
Or; je le demande , quel bon1111.e 'peut acquérir cette
co~naissllnce, les époqb~s devenant.au88i multipliées qu'il
y a de tribunaux d'appel; et cependant quel préjudice ce
défaut de ooooaislfance précise ne peut-il pas Jui faire
éprouver?
DE LA. PUBLICATiON DES LOIS.
. . .
dront uo délai in~uftlsilnt. •"'
Il oeut être ouvert, dans eertains départemens, quel-
qucs "' nouve1lel
4
routes
'
plus directes, et" conséquemment
plmi ahrégées 4ue les routes.actuelles : ~ne ode ces routes
qu! rapprocherait fespace qui se: trouve entre deux villes
oil si~gent des tribunaux d'appel, changerait les distances
qui existent maiiltenant entre Paris et dix a~treli chefs-lieux
llc tribunaux d'app~l: foilà'donc les délais pour l'exéc&tion
des lois changés sur partie du territoire de la République.
L&'délai de trente-six heures dans le ressort da tribu~al
d'appel de Paris n'est 1lin1i fixé que parce que Paris est lè
siége du gouvernement. Il n'est pas présumable, mais il
DllCUUION8,, •OTIPS, etc.
e1t possible que, dans quelques circonstances, il soit tem-
porairement transféré ailleurs; en ce cas, le délai de trenle-
1ir; heun;s ne serait-pins fi.xalion41>our le territoire qui c::om-
pe>Ae le tribunal d'appel dé Paris, lftais le deviendrait ppur
le reQOrt de la ville où serait le siége.du gouvernement.
Je pourrais contil}uer les citations-de circonstances pro-
bables qui déraneeront les combinaiaons établie. sur les
distances. actuelles. •.
liais il suftj~ de celles-ci pom•e tonvaincre que le délai
progre19if jetterait confusion et incertitude où il faut •r'*
et stabilité.
L'on peut ob;ecter, •ans doD&e, que dans des cas atraor-
dinaire-. une nouvelle loi apporterait à cet article les cban-
gemen's et modifications convenables.
Loin de nous, tribuns, toute idée d'existence fu~ure de
lois qui changeraient Oll mofifie~aient le Code national.
.
Qu'il so~ fitit pour des siècles ! • .
Disons-le aonc. En raatièWe de publication, où tout est
.
importa~, où toat doit être d'un <ltoii rigoureux t l'èpoque
où les lois deviennent ~ligatoires doit étre fixée , invaria-
ble , constamment ,détermioée.
Elle ne pe11t, elle ne doit être la(l&ée à l'incerti41de des
combinaisons qui prêteraient d'ailleurs à l'arbitraire.
En \'ain dir*-on que l'article premiertlu projet indique
suffisamment le moment où.ce i!élai commence'. ·
Le point important est dC) ~on naitre cekli. Où il finit.
Et commeq,l parvenir à cette 41onnaiNianee dans un Çtat
de choses aussi compliqu~ P
Comment, au milieu de tant de coofü11ion, d'inoerti-
tude, présumer que la loi, ou pl~tôt que l'époque où la·
loi ett obl,igatoire est conuue 4les oitoyeus P s;omment les
punir de ce qu'ils ignorent, ce qu'ils ne peuvent savoir, ét
oc qu'ils ne sont pas à po~ée de connalke P
Commeat appliquer la règle rigoure~ de cet axiome de
droit : lgllQrantia jurù neminem <'Xcusat.
,;; - -
' - ,_ - ~, ..........._. _
........__........__,_
-
DB LA. JVllutATJOJr DES LOJS, J83
Je di• donc, me• collàguee, rartille prGpoeé n'eat point
admissible pour obtenir le caractpe de loi; il doit être
réfonné.
I.a dignité de11 lois et l'in~rèt de toua réclament une
publication elfeeti•e et tme fiUIÏOP d'époque, telle que let
lpis deviennen' obligatoires au même il)stao& sur tous les
pointa de la llépublique.
Eu vain , opposerait-ou à ce vœu de délai uniforme
qui rne parati 11i généralement exprimé, la crainte quo la
~nuaiuaoce de la Joi, parfenue dans Jes départemeos _
éloignés de Paris long-&eaips avant sa publication , ne
.donn4t lien, en certaines ciroonstailcea, à quelques abus.
·Quelque sy11tème que l'on adopie , ces abus ne pourront
jamais êlre extirpés : car ou ne pourra empêcher, quel-
ques précautü:>n11 que dicte la prudenee, que l'existence
· .d'qne loi Pe toit oon11ue avant 1a publication officielle.
Et sana.doute il a été reconnu qu'il ne pouvait résulter
de bien graves ioconvénieos de cette connflfuance anti-
cipée, puisque la constitution a admis un délai ealùtaire
de dix jours eatro le décret .du Corps législatif et. la pro-
mulgation du Premier Consul.
Or, puisqu•on ne peut empêcher que pendant ces dix
joun , préeédéa d'une discu11wo eolennelle , la oonuais-
.saooe de la loi oe s'étende dans les départemevs:
Quel danger à·ce que ce délai se trouve prolongé dans
les dépar&emens voisins du siége du gouveroemeot de dix
à douze. jours, c'eat-à.~dire du te.Ppa suffisant pour faire
parvenir la foi daos les dépa•temens les plus éloignés?
llait, objecte-t-oo, l'exécution de quelques loia. sur les
fioapcès 4oit euivre rapidem.,t la conoaiuaoèe qu'on a
de leur prfm.ulgation; autrement ce serait une source
féconde de epéoulatioos frauduleuses.
J'allai& ..Vponàre : Si quelqueai lois en ce genre, et ~iles
.seront rares , exigent en effet une rapidité extraordinaire
DJ8C11UI01118 , IR>TJPS , etc.
d'exécution, elle• pourront compre~dre en elles un mode
particulier de mise à exécution.
Mais, retenu par la constitution qui •eut dix jours de
suspension avant la promulgation pour toutes les lois en
général' je répète : Quelque système CÎ\le l'on adopte' n
est des incoovéoieos qu'on ne pourra prévenir. ·
En vain, dit-on, une fixation d'époque unique est Im-
possible.
feut-on l'étendre a~ colonies des Iodes orienta.les, oc-
cidentales P le peut-on même aux Iles françaises de la Mé-·
diterraoée et de l'Océao P - Non.
Mais l'article 91 de la Constitution 'répond à l'objection
quant aux colonies, en dêtèrminant le régime èolonialpar
· des lois spéciales.
Quant aux lies françaises en Europe, il est évident qu'il
conviendrait de leur. appliquer un mode particulier.
le dis donc, fixation d'époque unique pour le territoire
français continentai.
• J'appeile votre attention, mes collègues, sur l'article 2:
• Lll loi ne dispose que pour l'avenir, elle n'a point d'effet
• rétroactif. 11
C'est bien là un précepte ; il doit être inviolable, sacré ;
qu;il reste gravé dans nos esprits l mais ce ne denit point
etre UD article de l~i,
C'estunprécepte, maitpour le législateur; il n'est point
pour le juge.
Il avertit le premier qu'il est oootraire à la raison et à ·1a
justice de faire des lois rétroactives; mais il ne dispense pat
le &econd, lors même qu'au mépris de ce précepte le légis-
lateur rendrait une loi rétroactive dans ses effets; il ne le
dispense point, dis-je, d'en faire l'application.
Ainsi, puisque le juge ne peut mettre le préeepte à la
place de la loi, et qu'il ne lui est pas 'donné d'en refuser
l'application sous prétexte qu'elle contiendrait ou qu'il la
_L _ _. ........ ·- -J
DB LA. PUBLICA.TIOl'f DBS LOIS. l 85
cro.iràit ~ntepir rétroactivité, cet article est super.Ou , et
par là même il est da,1gereux.
~ .
Je pa111e à'l'article 5. - .. La loi oblige ceux qui habitent 3
« Je territoire français. •
C'est Ù'n principe: de droit bie1? 'incontestable; mais n 'cst-
ce ·point s'imposer l'o~ligation de donner les développe-
mens qu'il provqque, que de l'!riger en articl~ d~ loi P
Et puisqu'il est de la règle générale des d'ations que les
lois Dè sont faites que pour ceux qui habitent le pays où
elles existent, ne suffisait-il pas qu'elle restât gravée dans
le Code '1es droits des nations P •
L}I réil.action eJI loi d'uD' principe qui admet que la loi
oblige c,eux .qui babhent le territoire~ et qui ne prévoit
aucune exception; apporte l'induction que la loi n'oblige
pas ceux qui n'habitent pas Je territoire ; Hès-lors il peut
faire ..naitre' les inconvéniens que les préopinans ont re-
tracés ..
Mais, dit-on, ou pla~a des exceptions dans d'autres
parties du Code. - Je répondrai d'abo~d, pourquoi ne pas
plac61'f'ex~ptioo à côté de ia règleP-oubien ,-si l'ordre
des matière• exige impérativement que l'exception soit
pl~céé daoe quelqu'autre partie du Code , ·pourquoi ne pas
annoncer comme devant subir excèption, une dispoei.li.on
que l'olf'recoooalt en être rigoureusement susceptible, et,
faute de ces expressiontl , sauf les exceptions qui seront ·ap-
portéea, induire e9 eri:eur celui quï.ëonnaît la loi et qui ne
connait point l'exception P •
Je dirai, eu second lieu, ce ·projet de · loi devant être
exécuté uant que.l'eii:ception puiese être convertie en loi,
~l y aura donc uo. espace de temps durant lequel la règle
générale aaaujétira indistinctement tous. · ·
Et il y aura ce double inconvénient : d'une part, les
agens en ~rance d'une puissance étrangère seront soum.is
à la loi de France jusqu'à ce qu'il y ait exception, s'il en
doit intervenir; - et d'autre, les ageos françaie résidevs
186 1>lttCU8SIONI, MOTIF8 , etc.
en pays étranger 11erout soumis à la loi étra,,gère e11 atteo·
daot l'exception qui doit les concerner:.
•p. J Portons nos observations sur l'article 4.
• La forme des actes est réglée par les lois du pays dans
• le11uel ils sont faits oil p(llllé&. • ·
Ou eetle di!!poaition. s'applique seulement à la France,
ou en général à tous les paf•·
Si elle 1'appti•1ue seulement à la France, elle est insigni-
fiante et absolument sans objet, puisque la forme des.ac t~s
eat une dans l'étendue de la République.~ ·
Si elle est applicable.à tous les paJll, elle exige tant de
développemens que, coD'sidérée isolémeJ.!t et telle qu'elle
est présentée, elle est plus dangereu~ ~u'utile •
. La jurisprudence observée ju1t1u'à ce jour a.considéré
leii actes paHés en pays étranger1, devat les officiers pu-
blics, comme actes sous seing-privé en Franoe, c'est~à
dire, n'emportant hypothèque eJ n'étant titre paré.
S'ils continuent d'être considérés comme tels, qu'im-
poite leur fori;ne ? ,.
Entendrait-on qu'en 0pposition à la jurispr.Aldence ac-
tuelle, les jugemena rendus en pays étrangers auront en
France foTce de chose jugéei» Mais, je le demande, cette
conséquence peut-elle se tirer des expressions de l'article!
ne devait-il pas plus littéralement es:primer l'iuttmtioo do
la loi P
Dans quelle inoertit.pde, dans quel .embarru \IOot 18'
trouve! les juges et les parties, en attendant la nouvelle
loi qui établira plus clairement ees points importaos?
· Car cbacuo donnera à cet article l'extension qui lai aua
favorable, précisément à cause.du vague qu'il contient :
- et ne perdons pa~ de 'Vtte que Je proje&, s•it e1t ad.opté,
aura son exécutiOn dix joun après aa conv8"lon eo loi;
qu'ainai il doit s'écouler un espace de temp.1 avau& que lea
dispoaitioos q~i doivent néceesairement en contenir Le
cU-.ektppeoaeat aoieot promulguées.
-- ----..............:-_
_ ~~:_-· ___.....____ .,,.
-- -~
DR ,LÂ PUBLIC A TJON DB& LOIS.
·.
DJ&ColJSSIONS • MOTIFS. etc.
importe à la gt•e de se11 ·a uteurs, à la gloire des Français
même, que le défant du frontispice disparaiss&.
Les développemen11 donnés {'ar les oratenn qui m'ont
précédé me ·fout un devoir, pour ne pas abuflér 4e yos
momens , de me renferdler dans la question lfi'incipale que
présente le projet, c'est.-à-dire , celle de savoir &i le mode
' de promulgation proposé est admissible.
Je ne rappellerai pas ceux déjà établÎll par les loi11 des
!I novembre 1790 , • 4 frimaire an I!; et u vendémiaire
an IV : je passe sur-le-champ à l'article premier du projet•
• Les lois, dit-il' sont exécutoires dans tous le territoire
•français , en vertu de la promulgation qui en est faite
• par le Pr~miei; Consul.
• •Elles seront exécutées, clans chafJuepartie deia l\épu-
• blique, du moment où la promulgation pourra j être
«connue. 1 .
. .. . .
··.. · ...: .
i 92 DISCUSSIONS ' ·JIOTtPS ' etc.
Dire 'JUe la proaulgation est un~ublicatioo , c'e11t con·
fondre les idées. La publica~ion qui se fait par la promulga-
tfon e&t, si j'ose le dire, muette, et n'instruit pers0nne;
et il faut qile lâ l~i chez un. peuple libre reteotin~ partc;>ut
où Io citoyen doit eo aller réclamer la protection. Il faut
que le citoyen ait le droit de dem!inder à chaque tribunal
le bénéfice de la loi, et qu'il puine lui dire : vous la con-
naissez, puisqué vous l'avez publiée; faile11-mdi jouir des
droits qu'ellt m'Accorde, et do.ut vom avez protQis de me
faire jouir .eo m'en faisant entendre lea dispositions litté-
rale11 par la publicati'on que v~uw eo avez faite. ·
L'a~licleque-jediecutene prend auclJlle précaution pour
que la loi arrive da&s les tribunaux; Il dit seulement qu'elle
sera réputée connue dans chaque ressort de trib~gal d'appel,
trente-six heures après la promuJ!ation du Premier Cou-
sul, plus deux heures par myriamètre tle distance de Paris
aux yilles où Jiégent les tribunaux d'appel.
Mais ce délai e11t oirdinairement écoulé av·ant que la loi
promulguée ait passé du sec~tariat du gouvernement à•• ce-
lui du ministère de la justice, pour y être visée par le•mi-
nist~, ·copiée et transmise à l'lfuprîmerie nationale, pour.
être insérée au BuHetin . .Ce n'est pas moitié du délai iodis-
penqble pour que les fribunaux aient reçu officiellement
la loi. On veu.t donc qu'il11 soient obligée de l'appliquer
avant d'avoir la certitude officielle de soa-existenee et de
sa teneur P et comment aussi punit' lencitoyens de ne s'y
.
être pad soumis avant que personne la connt\t et pût ._
connaitre dan'11 le pays ?
.
·
On ololjectc que déjà la constitutfon suspend la p•·omul-
gation de la loi pendant dix jours, depuis son émiuioa , 'et
que les d\\lai11 accordés de plus par le ~jet, joints à ces
dix jours, sont au-delà du temps nécessaire.pour que là loi
puisse être connue partout.
La force de l'objection repose sur la supposition que les
dix jours d'intervallê preecrits par la const.itution entre
-- - . .
~· ..
.
..,..._'° · · _: _ ,.,,.;., ~::;·\ _"'9
Dl8CUSSI01'51 MOTIP8 • etc.
la séance du 4 thermidor, dont le premier article était ·
ainsi conçu :
• Les lois seront exécutoirea dans tonte la République,
• quinze joun après la promulgation faite par le Premier
•Consul.
• Ce délai pourra, selon l'exigence des cas, être modifié
• par la loï qui t1era l'objet de la--publication. •
Que l'oa ajoute à cet article les· dilposilions néee81&ires
pour que le ministre de la justice fa~1e p811er exactement
les lois aux·tribunaux; pour que le commiuaire, auprès de
èhaque tribunal , en provoque la publication dans les vingt-
quatre heures, et pour qu.'elle soit faite sur-le-champ, le
tout à peine de forfaiture : aldn nous aurons le double
avantage de voir que, le même jour, la loi sera exécutoire
dans toute la République, et que chaque tribunal aura une
connaiuance o8lcielle de la loi avant d'être obligé d'en
faire l'application.
Si aujourd'hui les tribunaux ne peuvent plm retarder ni
refU1er la publication, il n~ faut pas en conclure que la
publication n'est pas uéccsaaire, .parce qu'elle n'ajoute
rien à la loi. Il faut en conclure au contraire que la for-
malité de la publication n'ayant pas les dangers qu'avait
autrefois l'enregistrement, et étant réellement utile, il n'y
a pas une seule raison plausible pour la refuser aux tribu-
naux qui en ont betoin,, et aux citoyens qui ont le droit de
la demander au gouvernement• La loi· est une convention
à laquelle participent toUI les membres de la société : elle
est obligatoire, et parce qu'ils y ont concouru , et parce
qu'ils la connaiuent.
, Ainsi, le mode de promulgation proposé par le projet
n'auurant, ni aux tribunaux, ni aux citoyens, la connaie-
sance certaine de la loi avant qu'elle soit obligatoire, il
faut nécessairement le rejeler, pour recourir à un mode
qui donne la garantie de cette connaissance.
D'ap"8 ce1 considérations, je vote contre le projet.
-
-~ ·...,.. :~ . . ;.;!; _I
t>E LA. PtJJILICATIOl'f Dl!S LOIS.
.
OPilllON DU ftillUN LAB.o\llY,
.
;P011a Lli ftOlft.
... . -l•·....:C.
l>JSCOSSIOJllS. llOTJJPS. elc.
de choisir, dans le chaos de toutes les législations, et au
milieu des ruines et des décombres ® la nôtre, les seuls
élémens qui peuvent e.,_ compoaer une digne.de la grande
nation), les rédacteurs out écarté ce qui était absolument .
étanger, et recueiUi ee qui pouvait a'ada~r le mieux à
aoo caractère , à ses mœurs , à ses· habitudea, à 101 iutitu-
tfons et à 1a nouvelle e.ai11ience politique. Outre qu~ ee se-
rait trop préeumer de mea forces que d'entreprendre d'ap-
précier, soue. tons ces rapporte, le mérite d'un aussi im-
portant ouvrage; outre qae ,nous ne sommes méme pas
ap,,el~ à le diaouter da11s son e08emble, mais dans ses
parties détachées à mes~re qu'on nous les présentCNG, je
doi~ me borDet", quant à présent, à: la seule ~ehe qui m'est
iqiposée.
Je cr0i1 uéannaoin1 devoir éuoocer ioi i•opinion que j'en
ai coqçue, d'après la lecture réftéchio que j'en ai faite et
d~prè& lee oltansemena ou modifiçatiOus qu'il a éprouffa
et <fU'il peut éprouYtlr. encore. C'est que, si ce projet de
Code (qui aufa été f~mé par la réunion de tous les talens,
par. le OODCours de toutes les lumières,·et qui aura encere
aubi au Coi.aseil d'État toutes les épreuves d'uoe profonde
et solennelle diJCussioo) n'atteint pas tou' le degré de
perfectioa dont il est su11ceptible, il laissera infailliblement
trè8-peu de choses à désirer, el que DOUll aurons sans doute
bien plus eouvent à voter l'adoption qu'à proposer le rejet
clé 1ee divereea diapositions.
C'est.d'après cette idée, et ne perdant jamais de vue ni
le doute œéthQdique. ni la sage dé&ance qui doivent pré-
aider à la 1'60herche de la vérité' que je vais me livrer à
l'examen du projet de loi soumis eu ce moment à. notre
diseU1Bieo.
lu Ce projet, relatif ù la pùblieation, aux effets et à l'ap-
ptielttioa des loà en général, est composé de huit art'ieles,
qui toue embra818nl les principaux rapports &ous lesqoels
les lois doivent èlre eonsidérées. La commi11ioa à laquelle
·--- · . - - -~
>
DE LA PUBLICATION DE8 LOIS. 19;
voua en avez renvoyé l'eitamen, et qui· d'abord a.ait cru y
apercevoir quelques motifs d'adoption, n'y a trouvé depuis
que des motif11 de rejet; aussi le rapporteur a-t-il attaqué,
tottt à la fois et le fond du t>rojet et le& diyers articles qui ·
le composent. Il n'en est pas un seul qui ait pu trouver
grâce deyant son inUexible sévérité. Il est même telle dis-
pôsition qui, quoique foncièrement bonne, n'a précisé-
ment été censurée que! parte qu'èlle fài.ait pàrtie lll1 projet
de loi, et qu'elle el\t été mieux placée ailleurs. Tout, en
ün mot, a été l'objet de sà critique; critique, à la vériM,
très-franche, très-ingénieuse' très-mesurée' mâis aussi
subtile~ I~ crois", que peu fobdée en raison.
• Ce projet, dit le rapporteur, ~st dtlj>lacé à la tête du
" Code civil.
• La plupart· des artièles qui le compoient ne sont pas
• dell ilrticles de loi; ce sont des principes énoncés; ce sont
• dés axiomei de morale et de jurispmdence.
• Ils ne 1ont point ordonnés e~1tre eux; ils ne sont .rap-·
• proché1 -iue par la jus:ta-posltion' et l'on pourrait même
.. lea trto8poaer, dans kt 8érie qu'on leur a donnée, sans
• qu'HB y pam88erit plus on moins ii1cohérenf!, plus ou
a hlolns li.\is l'un à l'autre.
•Le premier à cea articles, relatif à la publication 'dès
• lois, ne retnplit pas •n objet, puisqu'il n'êtablit aucun
• mode de pubUtJatioo; qu'il Beralt trop oompyqué et sou-
u .eot imvratfcàble; qu'il obligerait, dahs certains cas;
• les magistrats et les citoyens à l'eftcl.atiôo de loi11 qui
• leol" seraient fhcoriuues; qu'il prêterait à des variatioo11
• eontinaelles, loft dao& la date de la promulgation, soit
• dan1 ta fb:atlon des tU~tànces; qu'enfin , au lieu de cet
11 article losufti•ol, une lof unique, mais complète t
•• • _•!"'
DISC1JSSI01'5 • •oTIPS • etc.
• préceptes, des principes de droit, et non des dispositions
• législatives, et plusieurs offrent des vicés etisentiels de
« rédaction. -
_ c Enfin, ce p~jet n•est pas digne de servir d'iiltrq_duction
• au Code français. • ·
Les orateurs qui ont.parlé dans le même sens, en renou-
velant les mêmes objections contre l'ensemble et les détails
du projet, lui ont adreué de plus sérieux et de plus grues
reproches.
L'un deux, en soutenant, comme le rapporteur, •qu'il
n'y a, dans ses diverses 'dispositions, ni ordre, ni ·mé-
thode, ni classification, et qu•enes sont toutes ou déplacées
ou étrangères à leur objet, a prétendu ·encore- queï'uue
d'elles est en contradiction directe avec les premières rio-
tions de la justice et de la morale, en ce qu'elle declare
eertains actufraaduleuz, et n'admet pas la preUPe qÙ'i/s ont
été faits sans fraude, quoiqu'il soit pourtant vrai qu'une
preuve doit toujours _l'emporter sardes présomptions; que
l'article 6 attribue à tous les juges un véritable pouvoir
arbitraire dont ils pourraient abu'ser, soit en matière ci-
'Vile, soit 'en matière criminelle, puisqu'il ieor est or-
donné de juger, dans le silence de la loi, suivant les seules
règles de l'équité, sous peine d'être poursuim comme cou-
pables d'un déni de justice; qu'enfin tous les articles de ce
projet, contenant des dispositions · constitutionnelles ou
réglementaires de la constitution, il n'est pas au ·p0uvoir
du Corps législatif de les adopter. •
Un autre orateur a attaqué le projet dans deux de ies
dispositions. Il a p~tendu c que le premier article conte-
nait une hérésie politique et une atteinte directe à la consti.tu-
ti.on, en ce qu'il y est dit : Que les lois sont exécutoireli ·en
'Vertu de la promulgation; tandis qu'elltfS ne peuvent l'ttre
que d'après cette promulgation. Il a prétendu ensuite que
prescrire aux _juges de juger, quand la loi eit muette ou in-
softisante, o'éta1t lee autoriser non à appliquer, mail à &ire
--;.::-· -
a
-".
-w.-;. ·
I
-.. -
- . ·-
•s--- -~ -. -:- -·-----·
c .....
• l
-~'
X
DJI LA P1JBLICA TIO!'f DB& LOIS, 203
que la publication n'est pas la promulgation, mais unique-
ment l'acte extérieur qui la -r~nd publique et notoire.
. · La dUliculté resterait- toujours la même.
D'abortl,--il.o'en serait.pas moins con1tant (dans,le sys- .
.tèlµe·que je combats) qu~elles seraient toutes deuir; telle-
ment·liées, tellement cohérentes, tellement inséparables,
que l'une ne pourrait exister, oi rien opérer sans l'autre ,
et que par conHflueo t lei autorités à qui l'on aurait conféré
ce droit de publication, ne· pourraient l'exercer en au-
cune manière' sans néceuairemen~ participer à l'acte de
promulgation , qui pourtant doit 1eur .être absolu.ment
étranger. 1
Ensuite ,'qu'entend-on par l'acte ~tér~eur de publication
qui doit :rendre la promulgation publique et notoire? Quoi!
la promulgation,.uniquement destinée à donner à la. loi _le
-caractère de publicité; aurait beaoiu elle-même d'être pu.- ...
bliée ! Elle n'a été imaginée que pour constater ou garantir
l1existen9e de la loi ea pour la faire connaître ; et elle .de-
nait.empruater un aec~urs étranger pour se faire cau.ti(Jn-
ner elle-même et:pour ae faire con na Ure à son tour! Quoi !
l'on voudrait que ces autorités secondaires publiassent de
nouveau ce que le chef dq pouvoir exécutif a déjà rendu
public; et promulguàssent en quelque sorte promulgat.ion
elle-même! .....
. Mais voyons donc, collègues, à quel ~cès _de ridicule et
à quelles absurdes conséquences nous entrainerait un pa'."
reil système 1
Il me parait donc évident, d'aprè1 l'esprit et le texte lit-
. téral de la Charte oonstitùtionnelle, que la prom~tt;ation
n'est et ne peut être autre chose, dans la nouvelle.hiérar-
chie, que la publication elle-même, ou que du moins
celle-ci est ·pleinement suppléée par celle-là. Ce qui est
d'autant plus incontestable que, s'il en était autrement, il
s'y trouverait une lacune sur l'objet ie plus important de
la législation, et qu'une telle imprévoyance ne peut pas se
... . ·<-1_ ; ~
bl8CtJHtOl'8 , JIOTl1!'8, etc.
suppoeer·da•s une ~onstitutfoo où brillent à ta fots la·plus
grande 1age88e et les plus belles conceptiorrs.
Maïa quand on llupporeraft 'fue le t>~ sC)Ciàl ( en se
bornant à dëcilarer que le Premier 'ConRul ptomulgue les
lôia) n'a pat entendu lè di!lpensèr de remplir ûn-e forma-
lité ·s ans laquelle là' t>romulgatiôn serait 'taine ou Illusoire,
toujou1'1 M!réit-il certahl qu'elle aurait dù moifts ~servé àu
pouvoir légitllalif la faèulté de tracer le mode dé p'Ublica·
tlon ; qù'afnsl la lof pourrait incontestab\ement décréter
q•ie la publicité qui résulte de la l*okh\Jlgation équivaut
à celle que produirait tout autre ttiode, et que celui-là· t1e-'
rait préférable qui ré.u nirait tous les avantages et obvierait
à fuus leR focoo\'énfem1.
ol-' tribuns' c'est précfsêmént ~ q\ii •nus l!lll pro~sé
par le paragraphe prettiier du prell\ier article du prttjet,
,qui pUrte : 11 Que les lois sont exl!cutofres; dabs tout lê ter-
• ritoire français, en vert'a (a) de la promulgation qui en
• est fai~ par le Premier Consul. •
Ainsi donc, à moins qu'on ne •eollle sûbstituer Uil mode
at'bitraire à ct!füi què lâ Conlllitùtloo a textuellem~nt fn ...
diqUé, on ne pt!ut discoil'\'enfr que la f()i ne deviehne pu-
bliqtiè et obligatoire aus~ittlt qu'elle est prontl:llgu~e.
A là vêrit~, fi est indfilpetisable d'llcilotder, A dater de
l'époque de cette promulgation, un délai su8i89Dt p<>ur que
lia lof puisse êfre connue sut IM divers 11otnbi dtila Ré1>u--
btlquè, ab 1"omenl ot) elle doit' 1 être ètéëutée, et c'eSt i.t.
quoi le même article a sagement pourvu.
Mllis U n•~n "8t pat· mt>ins lncüntestéble ttue; ëe délai
9'.tiiré, fa ptiblfüation doit être réputée auski entièrè, aussi
t«tltlpl~te, aussi notoire pour tootès' les partit!s du territoire,
(•)Un .i.. ptéop!- . ... llt•-p rtoti• ra l'omploi de ce mot. La loi. •·t·il dit, 11'eor
pa. edcutoire en. oerlu d• H promulgat ion , mai1 en Hrtu de re qu'elle c•f foi. Hait c'esl là uu_e
etftbt. Ll loi tll 11111 doute coniplète ànnt 'a pi6mfl!gtfioit , na11 ell~ ne pf'ut ftre ei~cutf~
1•'au lllOJh 4e eerM' prabudpliou. Ce e'etl donc p• ea •·fa fl.c ~• q•'etle a~ lai, mflÎI •• .,.,,.,
d1 ce qu'elle est loi promulguée. qu'elle devient edeutuirt. Ai:!ei, ~elle obj.tedon, qu'oo a. pr~ulb
CODUDe IÎ grue 1 Il" ri-IOUt par ttttf' simple obtenation.
DE LA PUBLICATION D6S LOIS,
- ...
DB J.A PUBLICATION D!lS :LOIS.
..
..•. _. _
»l 0 J>UC1JIGO!f9 ·, •0T1re • ele.
n ~. --·· ·~
D.B .a.A. PMlileàTIG9 lt.lt &ik&. ~· 15
....-.de
~d'aiioptieo : mais._, le!JlPll.qlti oewi pJ:elMl aem'a pas
'{A'y Aiw1e.; je le1.·~QD8 ~o à voue 1aga-
cilê, et je IUÎS OertAÏD ffU'eikauppW._-a ampJemeot à tou\
ciè-que.je sail fOl'Cé d.'om.eUM.
J'aarai&dMûé e~.pouToU réfuter quelqu....uaee~
abjeotieaa.W p1oa .pavee 41• cleraie,a préopiaauatmaia~
- . . que ceüe M.ehe. .m'aurait ...né. Jrop loiD, j.' euue
...~ 001Ppt:0. . la gramle eause que j'nl1lÛI 11oula
,wfaacl~. J'ai donc .-u 111'il élait piu,.sa8& de vou1 laiuer
la !!Gia de les llpplécjar. " .
•te.. ..
Cependant qu'il me soir permis , tribuns , en. tenqjnult
de1114~, de-.outprilenlerune•er·
DllC11UI01'1 , llO'flft , etc.
•atioa bien tranchante et bien déclei•e ; cette Obeerflltiou f
la ~lei:
.C'est qu'en eubttltuant au mode conttitutlonnel de pu-
blication un mode puieé dam lea formee monarohMtuea ou
étrangères au régime actuel, •oaa donneriea par cela aeul
à tlee autoriW. auhordonn'8a au pouToir esécutif une
aorte -de coopération à l'acte de promùJgation qui ne doit
émaner que du claef de ce poavoir; que vo.ue lee.feria, en
quelque .maniire, partioiper à cet acte euprême, qui pour-
tant n•eet aueceplible ni de pal'~ge, ni d'extension, ~i de
modification ; à cet acte ea&n qui ne peut être placé soua
aucune autre dépendance .que eoue cell& de la coaatitutioo,
qui en a réglé l'usage et qui l'a excluaivement attribué au
Premier Conaul.
Or, ne aerait-il paa à craindre que cea auteritée que 'fous
auriez néceNairèmeiat aaaociéee à l'es.ercice .d'une tèUe
prérogat~ve, en leur acCQrdaot le '4'oit exoluaif de publié:a-
tion, oe aerait-il pas à craindre, dia-je, ·qu'ellee. oe 6-
nisaent par ee croire autoriaéea, daoa des temp.s de criae,
à arrêter, à euapendre ou à retarder l'exéctitioo dee . lois,
puisqu'il leur aerait d6jà prou'fé qu'eliee ne pea'tent être
publiées aaoa leur attache ou leur par.ticipation li
Je penae' bien auurément et j'espère même que cela
n'arrivera paa; maia quand il s'agit d'une matière aWl8i
grave et qu'on stipule pour tea siècles à venir, il eet eage
de tout pré•oÎI' et de tout régler d'avance~
Maintenant, je le demande, peurrait-on redo~ter, en
édtaot Wl excès, de tomber dans l'excès contraire il Serait-
oo fendé à craindre que le pobtoir .UCutif, qui ne aera paa
toujoura dana lea mêmea .maiua, n'abua4t de a préroga-
tive, eoit en refusant, ou· en . dift'éraat de promulger lee
loi.a, eoit en en anètant ou auapendaot l'exécution , et ceht
sous prétexte qu'on lul aurait reconnu le dr6~t exolulf de
lee publier.P . . .
· Maïa, on premier lieu, n'eet-œ pu legou'f8l'aemea' qui
, . -
...,
~-
1·
, __ _'"Ji.i2'_.......,.
216 JJ..CVA10Jf$, WOTWI, Mc.
- .. -- ·- - ..
~,
9 •4 ·'.-C1'tll0b , · •OTll'I , ele•..
• jout après• 8Clil ém.._; eet prumulgœ par le P,_.,
.. Cea•ul., à meint que, daa1 oe d61ai, il n'y al& eu reeoat1t
• au Sénat pour CllU19 d'ineoia1tltatlonnaUU, Ce reèloan
11,n•a point lieu coétre le1 loit promulguéel., •
Au rilopn de ce rapproohctmeot tout cletieat elair. La loi
Ht néceuairement jltomulgu'9 le didtme jour par le Pre-
Mift. CoolOI. Or, la promulgation faite pat le Preinier
Con1nl sera réputée C9Daae d~n1 tout le ...,_rt du tr~uual
••appel de Paris, tren...m he111'81 •!ri•
sa dâte ;- et daœ
lèa 18188l'tl de. difiNOt trlbuaaus, à des épeque1 propor..
tJoaa«lea à Jeun cU.taoeea respeotlnia de Paris-
. llaiateoant, que ·-.eut dire la comlllÏ•ion, quand elle
pRrle de l'éeliüoce d'cta délai dont le premier terme n'est
pas OH, dont 'oa ne teit que. la. Oo, encore tna-1U1eepti•
hie de Tatiatioa, d'iostabllité 1 1' Oil é'fideot que. J.a COmJ
mi11lon tombe dans une erreur graye. Le premier te~
· eet réellement bien ft•é , d'autant plus irrévoeablemeat
fb:é, qu'il et.a pria dàaa la eonstflution même.
Tribuns, 11 l'arlicle premier da projet a 'e6t eoo.teaa quo
leà deux paragraphes deat ooas venons de parler, peut-
6tre l'adiele n'eftt pas éprou-.é de dillculté, paroe que
cette disposition fondamentale et principale offre dans sa
plénilude, Io moyen , le but et les eft'ots do la poblicatloa
d• lois, telle que ... auteurs l'ont o6•9Ue· llaià l'article
· pre1nier contient na troisième para1Jl'8Phe, qui, comidéré
par la commiuion isolément, abstracti-vemeal et 11Bns l'flP"'
pol't aveo 1- autres, a cadll6 toute l'erreur. En voici la te-
neur•.• Elles (les loÎI) seront exécutées dans chaque partie
de la Mpwblhtue, da m~enl aà la pa'omolgation peum y
M11Î connue.
• Quand commeacera cette ~poque où. les leu ~vroat
• être esleutéet aéeesaaltèment; Ge 1éra, ia,iYant le projet
•de loi, dans· chaque partie de la République, Du.......,.
.. ob la promalgatloa .opaa.& 1 aneoaaoe• •
jouait. : c:;
En terminant la .ditcussi~n de cet article, j'obsqrverai
.. (a) Domat . p•~ s3.
DE J.A PUBLIC A TIOX DES Lens. ·~ 2 7
que la théorie brillante stir la prérogative du.Preper Con-
11ul daoa la promulgati01, de 1a'10.i eût; été plus à sa · place
.Jors de ~ disçussioo de la Constitution que de cel~ 4.1.1
Code civil.
Je passe.au se,cond article. L'article 2 ne ~nttent pas w1
pléonasme, comme quelques-uns l'ont pensé; il a.deux
objets bien distincts : la première.partie ~onoèrne ~venir;
Ja sec.o~de, le paué. Cet article, en rassurant les ci&oyen•,
·peut aussi servir de règle . aux législateurs : je l'avou~ je
suis peu frappé des· craintes qui 0 ot affecté l'un dee préo·
. pinans. L'artfole porte avec soi sa garantie, et je m~ re-
pose à cet égard sur les sentimens et l'intérùt des .jugea~
'1u gouvernement, et de tous les ad~ioistçés, qui, à coatp
sûr, ne veulent pas, ne peuvent pas voulotr le ret®r a1,1
régime de 178g, c'est-à-dire unt: révolution.oo_uvelle. ·
L'article 5 a paru vicieux dans sa rédactie.o, parce qu'il 3
·ne coptient p.i1t certaines exceptions. On veut indiquer ioi .
Jes Fraoçaiii a~sens, les agcns diplomati'(ue&; mais ou perd
de vuQ qu'on se jette alors dans l~ dom14ine du droit de11
gens, qui règle les traités avec les puissances ;étrangèreis~
ou des lois de police particulières •
.1.'article 4 e&t 11écee.aaire. Jl(>\U' garantir au commerçant •p. 3
la validité des actes dans. leequcis on se serait confurmé aux
.formes reçuu daos ·les divers pays où .cefi aete.s pourraie~t
avoir été faits et passés.
A l'égard de l'article; 5, H .est étopnant, suivant la coin- ap.'5
·mi911ton, de trouver,. d'~près l'exposé même 4es i;notifs, un
article qui ne se rapporte qu'au cas particulier d'on acte
fait dans les dix premiers jours qui précèdent une faillite.
La ·commifsiou se trompe; on a cité celui... là, parce qu'il
fallait en citer. uo; mail! ou en pourrait citer d'alltretn~
les testamens, les o~ligatioos souscrites par des mh1eun .
.~malice hbm.ai.ae aer.a toujours plU8 féconde .que la·pré-
voyance du légis~ateur.
I/a.rticJ.e
. .
~ u'.a .pqint el.Cilé
. ~~ récla~tion. 5
Hl DfSCVHJOl'fl > MOTJPI 1 etc'. .
1 J:n admelfaoà le principe général de l'article S, qui aè·
me pû&ft pat detoit être contesté, je releYerai ôette ex-
p~ion: fo"'1-e publie et les lxmnes mœurs. Je croia qu'il _
faut ou le• bonnes moeurs; car l'une de cea deux circons-
t~nce1 ilut1it pour frapper de vice la convention qtii aenft
faite.
4 La dfapoiition de l'article ·6 telative aux juget, dana
quelques èircooatance1, a été 'fivement attaquée ! -.oici ·ma
l'éponae. .
Tribuns, si dans quelqaè loi il se trouve une omlHipn
d'une choie qui soit essentielle à la loi, on qui soit une
snite nécessaire de sa disposition, et qui te'nde i donner à
la loi 80n entier effet selon 80n motif, on peut , en ce cas; ·
nppléer ce qui manque à l'expression, et étendre la dis-
poaition de la loi àoe qui, étant compris dans son ioten&i.on,
manquait·dans ses termes. ·Alnsi s'exprime Domat; et ces
principes s'appliquent tout naturellemeu·t à l'article 6. Il
se peut présenter mille cas auxquels le légialateur ·n•a
point pounu, et c'est une prévoyance très-néceSlaire, dit
l'auteur du Contrat s0ciai, de senti.,: qu'on _ne peut tout
prévoir.
On reproche aù projet d'ayoir fait la -pat't de la science
· et celle de la législation. La plupart des artfcleli, dit-on,
lont des préceptes, des priooipes de droit, et non des dit-
poaitions législatives; et cependant la commission les reri-
• Toie à d'autres lois. Ainsi , 8uivant elle , l'article 2 ," ·porté
&ns le projet de loi, se rappol'te naturellement à celai qui
sera relatif aux penonnes ; qui réglera la distinction des
droit• des Fra11c;ai1 et de& étrangers .
.,. a Ainsi l'article 4 appartient encore au projet de la loi 1"8·
4et 5 latif aux étrangers; ainsi les articles 6 et 'J doivent être ren•
TnJés au Code judiciaire•
.,. ' Ainsi l'article 5 est à renvoyer au Code commel'Cial. La
commluioo ne désapprouve pu, ·comme Yom Je •oyez·~
Tribuns, que ces arftclea soient présenta comme arûtles
j
~
r
1
dau .1.es lois, mais eeulement qu•111 fueent partie du. pré-
1e11t pNjet de loi., D'autre part, la C01J!miuion cqovfeot
qu'on .titre des règlu du droit pourrait avoir IOO utilité~ Aa
reste, quel inconvénient y a-t-il à offrir del dispositions
génétalee clans la première loi da Code civil P p'ourquoi tar-
der encore i\ préweoter ces principes féconds, régulateurs
de la cGDacience des juges et des actions des citoyen• PM'ais,
, clia..on, c'est une grande question que celle de savoir s'il
doit 1e trouTer de semblables articlc11 dans lee lois. La com-
._1111ioa peache ·pour la n~gative, le gouvernement pour
ra8lnaatiYe ; c•est donc alors un probl6me à résoudre; ~
Jet de oontrovene sur lequel olaacun peut avoir une opi-
,nion.J'obeerve que, sous la Constitution de l'aitUI, les lois
étaient précédéea de considérans. Dans tous les cas,je n'a"':
.perçoi1 pas q.ue ce aoit u.- motif réel d'un rejet de loi, parce
qu'il n•y a rien .là qui blellld les droits de ·l'universalité ou
de partie des citoyens.
Un opinant a reproché au projet de renfermer des arti· Tllre
prili•·
cJe1.eoostitutionnels : c'est ainsi qu'il appelle ce que d'au-
tres ont appelé des préceptes, des maximes de droit. La
lingularité de cette opinion ne trouvera pas beaucoup de ·
partisans; et ce reproche grave n'eftt pas sans doute
échappé aux ye~x penétrans de la commission, dont la
. perspicacité a saisi jusqu'à des nuances. Imitant son si-
lence, je ne donnerai pas d'importance à ·cette opinion par
une réfutation sérieuse.
Tribuna, le Code ciyil est impatiemment attendu, parce
qu'il est pour tous un besoin de chaque jour. Si le public
n'est frappé de la force et de l'évidence dea motifs dn re-
fet, ne craignez-vous pas qu'il ne s'élève un préjugé défa-
'forab~ pour la suite de la discussion, et que votre sévérité,
dont je respecte les motifs, ne l•isse plus entrevoir, qtte
d.a ns une-perspective fort é~aignée, la jouissance de ce l;>ien-
f~jt si long-temps et si justement .désiré?
Si; après une lon;ue guerre, .un traité de paix vous était
Dl8C'U88101'18. MOTJPS ' ole.
pl'ésenté, · &eriez-veus ·arrêtés, pour l'adoption , par fa con-
i;idération de quelques vlcelJ de rédaction, de quelques in-
cohérences clans les termes, da rapprochement des arti.J ·
cles, uniquement par la joxta-posidon ? Nen, ces vices,
oe9 i11cohérences trou.eratent grâce devant le mot to11jonrs
si doux; la paix. Kh bien 1 tribun~, · une longue guerre a·
rompu lei liens ·qui uniuaient les memhres de la graude
famille française; la discorde règne dans· les subdivhions ·
de ce grand état, et •le· mine sourdement ; chaque ldi du
Code civil.appàra.îtra auxfàmilles comme un tr.àité de pai:r.·
Ne vous empresserez-vous paè d'accepter le' rôle si beau
de pacificateûrs? Oui, sans doute, et j'en jure par le11 sen-
timen's qui vooa animeiit tous: vous ,econdere~ le gouver-
neinent 4ani son projet bienfaisant de rétablir l'hamionie
dans les cités, ·de rendre aux citoyens le repos , aux famil- ·
les la pâix, et à ·tous le hGnheur.
Je vote l'adoption du projet.
·n r J
DE ' LA PUBtlCATIOl'f DBS LOIS.
~---
DB LA. PVBLICA.TIOl'I DJl8 LOIS.
.
-- ..... -;___ _____..,,.., _ .
. DISCUSSIO.l'fS • BOTIFll • etc.
politique , une loi organique de la Constitution , et que
l'objet est assez important pour demander, à lui seul, une·
Joi expresse et complète. Cette loi nous manque; elle est à'
fàire. ·
·t a trouvez-vous, législateurs, d:ms le projet qui vous
èst soumis? Il ne fixe point la forme ~e la promulgation.;
il n'en propose aucune ;-et tout ee q'u'll dit de la promul-
gation, c'est qu'elle doit avoit une date, ce qui est tout
simple ' maiS ce qui ne p'e~it· suffire.
Ne cherchez donc' pas dans'ce ·projet Ja loi sur la pro-
mulgation , qui serait cepei1dant si importante' si néces-
.iaire; c'était ·précisément ta loi qu'il fallait' faire, au lieu
de l'article qui vous est 'présenté. ·
' ·Mais cet article n'est relatif' qu'à la pab\ication ;-voyons
si
s"il remplit son objet' et vouli pouvez lui dontlèr votre
sanction; ·
Vous connaissez sa disposition; ·en voici le motif'. On a·
dit: De quelque manière qu'on s'y préone, quelque for-
·malité qu'on emploie, il ne faut pas s'anendre que touit
les citoyens aient jamàis une 'éobna'issanct pêrsonnelle de
la loi; il est impossible de la leur faire parvenlr'â tous et à
c~.acun; le problème à résoudre est donc moins de trou·
ver des moyens de faire connaitre 141oi, que cle fixer·uue
époque où elle sera censée 'connue.
Nous admettons le principe, ou plutôt le fait, · qu'il n'est
pas possible d'atteindre à fa certitu.de physique de c!onner
à tous les citoyens une connaissance persopnelle de'Ja loi;·
mais nous n'admettons pas la conséquence, beauçou p trop·
expéditive qu'on en tire, qu'il est donc inutile de chercher
d'employer des moyens de leur donner cette conoaissanue, ·
et qu'au lieu de s'en· mettre en peine, il suffit de fixer une
époque où fa loi sera censée connue.
Est-ce à vous, législateurs, qu'on peut présenter un tel
système, .a,·ec quelqµe espérance de vous le voir consa-
éreri' '
- _ J
DE L.& P111LICATI01' . DBS LOts;
•
136 »UCVlllOff. MOTll'I. etc.
tière : maïa do~nent-ila · de la .loi une connaiaaance oil·
cielle, même auftisan(e? lea cUoyen1 inléreaiétl •'en rap·
porteront-ils aux journaux P est-ce aur un &exte pria dan•
uo journal qu•un adminiatrateur, qu'un juge, qu•un tri-
bunal motivera ses décisions et 11ea jugemen11 P E.t si ce tal~
1 est altéré ou tronqué~ si deux journaux le rapportent
d•une manière différente!' On parle de 1'.Anglelene et ·de
l'Amérique!. •• D'abord, il ne faudrait pa1 àmettre de diaie
que, dans ces pays, à la fin de cb•que seuiôn du' pademeot,
·on envoie aux gouveraeun, aux coun, aux tribun an, et
, aux shérifs des comté•, le recueil des lois rendues dans la
seaaion.
Et cl'ailleun, il y a trop de diuemblaoce d'eaprit et d'ha-
bitudes entre ces pays et le nôtre , entre l'avidité avec la-
quelle on y recherche et on y lit lea feuillea périodiques,,
et l'indifférence dont on les accueille parmi noua, entre
l'exactitude et l'entière liberté des · ;ouroaux anglais et
américains à rapporter les lois et les débate législati&, et
la manière dont nos feuilleà les tronquent, •ea
défigurent·
ou les suppriment, il y a, dia-je, trop de di..emblance
dans tout cela, pour qu'on puiue tirer un argument solide
d'une comparaison ai peu exacte.
Quant au délai proposé, eaHI suffisant pour que la loi
pui11ae être raisoJJnablement présumée connue P
La loi doit être promulguée Je dixième jourP c'est à la.
6n du dixième jour atUllement, ou au commencement.du
onzième, que le secrétair&d'état peut la transmettre, signée
du Premier Consul, et revêtue du sceau de la République,
au ministre de la justice. Il faut que le mini•tre en fa818
faire dans ses Jtureaux une copie, qu'il certifie , et qu'il
envoie à l'imprimerie du Bulletin des lois. Il faut que·cette
copie s'imprime! •.••. Eh .bien, à peine le délai &xé pour
que la qonnaiuance de la loi soit cenaée panenue aux ex-
trémités du territoire, à peine, di.;.je, ce délai esMl soffi-
Mn' pour que ee• p..enüère.1 formalités d'~qyoi , de copie.
••
_,,_;...::- -
- - - ::. ceci§ -n -d
H t;À. PVILIC:À. T-IOR DJIS LOu.# t37
et·d'impteui1fn soient' remplies; les bllreau~ et les Impri-
meries ne marchent point avec la rapidité des courriel'll.
. Mait l'insuffisance du délai est pent~tre son moindre
défaut; ses inégalités, ses variations, la pouibilité de l'a-
bréger ou de l'alonger à volonté, son incertitude tourmen-
tante pour les citoyens, la complication même des calculs
qu'il tend nécessaires, veilà beaucoup d'autres motifs qui
1e réunissent pour le faire rejeter. .
Je reptends ces motifs' successivement, ei je les .établis ·
en peu de mots.·
Les irrégularités du délai. On nous annonce un Code civil
auquel nous devrons le gra ..d bienfait de l'unité, de l'unifor-
mité des loit dans toute la Républiqu~, et pour premier gage
de cette uniformité, dont nous nous applaudis.sons d'avance,
on nous propo\e d'abord une loi qui ne sera point uniforme!
unfJ Joi qui fera commencer l'exécution deslofs à desheurei
dift'érentes dans les différent départemelis de la République!
:Et voyez combien· cette inégalité deviendrait quelquefois
bizarre et choquante. Jugez..èn, législateurs, par Cét exem-
ple que i'ai cité dans mon rapport an Tribunat.
Auxerre e11t à quarante lieues, anciennes, ou vingt my-
riamètres environ de Paris, mail il est du ressort du tri-
bunal d'appel de Paris; ·Rouen· est hors de ce ressort; mais
il n'est éloigné de Paris que de qÛatorze myriamètres; ainsi
à Rouen, qui n'est qti'à vlngt.;.buit lieues anciennes, la loi
ne devra être exécutée que dans soixante-six heures ; et _à
Auxerre, qui est à une distance de quarante lieues, ·elle
devra l'être dans trente-six heures.
· Variation et incertitude dans le délai. En effet, il serait
fixé d'aprèt le nombre de myriamètres c1ui forment la dis-
tance entre Paris et chacune des villes où aiégeot les tri-
bunaux d'appel; il faudrait donc commencer par fixer
cette distance; elle le serait, dira-t-on , par un arrêté; par
_un réglemeot; mais ce réglément, cet arrêté peut être
changé d'un joar à l'autre; il arriverait que la distanee
l
)
\
DlKUSSJON!I. •OTJFI' etc.:.
pourrait être reg;irdée comme rapprochée, si des cir~on1".'
tau.ces abrégea~ept Io chemin;, comme .ii un nouveau pont
facilitait le p.a$8age.d.'une riviè,r e; si,, en pertant une ·moo-
tag11e, on évitait '1'
plus long Jiétou.r ; alors la distance ue
serait plu11 la m.ême·; ,et coœ~ l~~ maitres. d~ PO!ltea ob•
tieQDent quelqqçfof• qu'on alon.se. q~ qu'o~ double m~~
des dista~ccs qui ne chaoge11t 1pas. dans:la réalité, sait · qui:
ce qui arriverait de ces 6xatio~1 arbiLraires de myria~è
tres,,. et jusqu'o.ù des intérêts partjeulie"' pourraient qu.el-
quefois parvenir à les faire raccouroir ou ~loog~r, en Pr-Or
fita11 t de <:cr.tiliues circonstancei; ?
C'est doJlo bien à tort qu'on a dit .que, dans ce oouv~
système , les citoyens ne seraient soumis qu'à l'arbitraire
de la loi, toujo':lrs préférable à l'arbitraire de l'homme.
C'est à vous,. législat~urs, dç.vpir 11i vous ~oulez adop~Qf'
une loi dont le complément nécessaire serait dao11 un ar·
rèté, dans un réglement de distances, qu'on pouuait chan-
g.er à volonté. Serait-cc là une loi complète? serait-ce une
loi immuable, et préviendrait-elle l'arbitraire P
Le moment ojJ la loi devi~n~ait exécu\oire: s~rait tou-
jours variable et mobile; il le serait d'autant plus, que la
tin. du terme dépèod de son _c ommencement, et que ee
oommencemeut pourrait aussi varier. En effet" le délai
doit commencer de la .date de I~ promulgation·, etéchoir
eusuite à différentes heures, à düféreos momens {car .c'est
le. terme dont &Cl sert le projet de loi) pour les dilîéreos dé·
partemeos.de la République.
J osques à présent la promulga~n o 'est point datée d'une
àeure précise; elle l'est seulomeot d'qn jo'U (a), et d•s
(a) O. "cil ~il f a - oui'"' la ~gle ....edliin : I• j - llti - n'nl pMtl °"'""' "-1.
4.-- ; qu'aie; uue:loi 4:tant prœnl.ptia, par eumple, le 1u du,8a0il, Je diMi ~IDllO.-.it
.i. courir à miauit de ee jwr, el que 1• loi .erait prUumée connue à P•rû et dam le rftlOrf. •
tl'fnte1i1: heare1 après, c'nt-l-dlre i mKH da troili~e fotlt du moil, el f111'à pa1.ir de ce midi,
0
...
-;.......,._ _":"
DH LA PUBLlCA.TION DES LOIS.
,, • • 1
• •
D.B LA PUBLICA TIOl'I D.BS LQJS,
·= - ·- ..,. . ~
DB LA P171LICATJON DIS LOIS.
----·- )
D.B LA MJattCA.TIOJr DB& 'LOIS. t53
ëiait aalre'lilent, oe ne aeta.ient ;as des rêgles dfltiaclel et
capables de rempliÎ' If> but 'f\le l'on s'est propoe6.
Il ne·•'agit donc pu cle ••oir si les règles posées ont 4e 1
•
.,....
.
•
DE LA P'llBLICATION D.BS LOIS.
'
llut debuisse : de là c'est une règle constante, que l'igno-
rance du droit n'excuse pas: ignorantiajuris non ·e:ccusat.
Tout cela est fondé en raison: Les lois sont faites .géné-
ralement; leges generaliter constituuntur, et non in singu/,as
per.ronas ;-c'est-à-dire, les lois preooen·t les hommes en
masse, elles parlèot à la société entière. .
. Il serait donc contre l'esse_o ce même des . l~is, qu'~oe loi
fût penonnellement intimée à chaque individu. ta chose
serait même . physiquement impossible. De 'l à, dans le
droit public de toutes les nations, la loi est notifiée au
corps.do la société par la promulgation. Rée1lemeut et de
fait, beaucoup de gens ignorent une loi, quoique promul-
guée; mais si on a la certitude morale qu'ils ont pu la con-
naitre, l'ignorance de la loi ne peut les excuser. On est
forcé de se contenter de cette certitude morale: puisqu;on
ne pourrait _avoir la preuve spécifique de la coooaissaoce
panenue à chaque individu, que par l'intimation de la loi
à.chaque individu, intimation dont l'impossibilité est évi-
- dente. ! .
On est dont) forcé de calculer sur la connaissance pro-
bable que chacun peut avoir de la loi. Le système des pro-
babilités, en cette matière, n'ellt donc pas nouveau. Il est
inhérent à tous les systèmes de promulgation; il déTive de
la force même des choses. Les possibilités, les probabilités
peuvent se calculer; le projet de loi les.calcule, én graduant
~uccessivement les distances, et en déclarant successive-
ment la loi exécutoire d'après l'échelle des distances gra-
1 duées.
.
i
•
»•· LA "'7'1ttCATt01' l>BS LOIS. • s'5g
eh il Cau& divenea .promÙlgatioat d'une ml!lne .loi paTcè
-cp'il y a diver.ea nations .très-clistin~tes , uec let éta19
~ui ne forment qu'un même corps polttiqu'e, et où il n'y
a qu'une·loi comme it n'y a qa'un peuple. Dans ees états,
la promulgation est une, colnme la loi même. C'est l'hypo-
thèse de la République française.
. On objectera peut-èfüe qu'il est bien 11iogulier qu~ ·la
promulgation faite dans ·Je lieu ou siége je goouTertreœet
pui11e rendre la loi exécutnire dans tons les \!Utres lieu'x,
Je réponds que cette pré~ndue singularité dîspâraU
quand on distingue, .avec tous les savans, la promulgatioa .
,d'ayec la connaissance qu'une loi a été promulguée ~ pr.o·
malgatio, et di11ulKfltio promulgationi.'. .
· ·La promulgation est consommée par un aille· du Premièr
Consul. Si la voix de ce premier magi&trat pouvaitretentir en
même tem1>9 dao1 toutet1 le1 parties de la B.épubUque, la loit
ser;;it i)artout exécutoire dans l'i11stant mêDJe. Mais. cOll'l'lne
la P1'omulgation faite dans le lieu o{; siége le gou•.ernement
.n e peu't pas ~lre subite'ment connue partout, les lois de1t
dive1'8611 nations ont ménagé de11 d~ais suftlB!lns pour que
la connai111lnce de la loi promulguée puisse 11al'veoir à
tous ceux qui, ont iulérêt à la connaitre. Hais la loi a déjà
toute sa publicité légale au moment de sa promulg1Uion; le
reste·n'eet plus qu'une publicité de tàit, que la loi acqtlfert
~oeaiTement à memre; qu,e:l'on apprend dans les· difN..
rentes pattiea de la .lépublique que la ltf a été promulgùéè.
Le délai ·el tOutes les autre& préeantiona.·de police que 1'~11
peut_prendre pout' propager la connai1111ànce d'une loi, ne
sont que pour garantir et étendre cette publicité dé fatt,
t.èMlistincte de la publicité légale qui est opérée par la
pn111ulgatioa.
, ll y.a dee'P8J!l 'OÙ, dès Pinstant de la promulgation faite
par l'autorité compétente, la loi eat exécutoire dans touleA
les parties d.e· nl~tat. Tell~ Mt la législation egtaise.
En .Portugal, la loi Mt exécutoire-dani la capitale et ses
17.
~60 DISCUSSI01'S ~ MOTIU ~ etc.
environs huit· jours après aa promulgation, et trois moi•
après cette promulgation, dans tout.es les autres terres et
seigneuries de la monarchie.
Selon l' Authentique, ut nowr constitutwnes, une loi était
ellécutoire dans tout. l'empire romain deux mois après sa
promulgation.
Tous lel'publicistes s'accordent à dire qu'un délai suffi-
eant après la promulgation, pour doo~er la certitude mo-
rale que la loi a pu être connue partout, est Je parti le
plus convenable qu'un législateµr puisse prendre; ,
Faut-il un délai uniforme pour toute la République, ou
faut-il un délai succesaif et gradué suivant l~s distances?
Cette question a été fortement agitée par les oratéurs. La
plupart d'entre.eux se déterminent pour un délai uniforme,
et ils reiettent le projet qui admet un délai successif.
Le délai uniforme présente, au premier aperçu, une
idée qui attache l'esprit; mais, en approfondissant ·les
choses, ·on· découvre bienMt les inconvénieris d'une idée '
plu& brillante que solide.
Je ne répéterai pu sur cet objet tout cè qui a été dit
dans la discussion; je m'arrêterai à quelques obse~vations
principales.
· Un délai uniforme a le gt'ànd ineonvénient de laisser
dormit' la loi dans les lieux où elle est connue, poill' at-
teadre qu'elle pàrvienne daoa les lieux où m1 ne la connalt
point eoeore. Les h<!µi111es q!'Jî veulent faire fraude à la loi
nouvelle en ont le-temps et les mo)'ens; tandis que ceux à
qui la loi nouvelle pourrait· être utile sont dans l'illlpos-
sibllité d!en profiter: _ ·
·'! Ils voient le bien, et ils ne peuvent en jouir. La connaÛI- .
sànce prématurée d'une loi non encore e~écutoire
. provoque
.
'
contre eux toutes les fraudes, et leur porte souvent des pr~
\' \ judices irréparables. ·
J'ajouterai qu'un délai unifol'JD.e n'est qu'une fiction, ·
et qu'il ett inutile de faire' 4ea fictions 9uaocl on peut tenir
1
1
• 1
'
DB LA PllBLICÂ.TIOl'f DJ!S LOIS.
.__ ....
..-..:..._ i
Dl.Lk P11BLfCATION DIS LOIS.
h
DB LA. P,llBLICATlOl'f DBS LOIS. t65 '
Je ue cômpreods pas comment.on ne peut.voir qu'un
danger dans cette maxime. On a été tenté de la présenter
com~e un piége dont on pouvait abuser pour ~re rétro-
grader la révolution. Car , _nous a-t-on dit, ai vous admet-
tez la non-rétroactivité des lois, que ré poudrez-vous à celui
qui viendra vous dire : J'étaiS nobl~, j'avais des .rentes
féodales, j'avais l'espérance. d'une substit1,1tioo, ,j'avaia
acheté le droit de vie e~ de mort.Çn ma qualité ~d'offici!'r
du parlement; .voua o.'avea pu déboire. t~_ut cela que par
des lois rétroactives; vous rec·onbaissez pourtant ,que les
lois ue peuvent plus avoir d'effet rét~oactif: donc, en.vertu
de votre maxime, il faut me rendre .tout ce _que vous m'a-
vez &té•
.l'avoue que, si on me proposait pareille objection'., je
serais moins _modeste que l'orateur qui parait craindre que
l'on ne pût pas y. répondre.
Détru~re une io~titutioo qui existe, ce n'est certainement
pas faire une. loi rétroactive ; car si cela était, il faudr.ait ·
dire que les lois oe 'peuvent rien changer. Le présent.et
l'avenir aont sous leur empire. Elles _oe peuvent certaioe-
meo' pa11 faire .q u'une chose qui . e!Ï8te n'ait pes exi11té;
maia elles peuvent déciderqu'çlle. n'existera plus. O.., voilà
tout ce qu'ont fait les lois .qui ont détruit les .fiefs' •.a.no-
blesse et les parlemeos.
Quant aux aubstitutioos, la loi qui les abroge n'est pas
plus rétroactive que ne l'étaient_ d'anciennes lois quiJes
- avaient réduites à trois, degrés.
La Constitution de l'an III ulllit consacré la maxime de •
lt oon:.réuoactivité des lois: les auteurs de. ce~te;COJ,ls~itu"'.'
tiou étaient bien éloignés de vouloir favoriser Je reto.u r des
fiefs, de la noblesse èt des_parlemeos.
Ne u9us.livroos ~one pas à de1 terreurs imagioaires'.pour
écarter une vérité iocoo~able. Cette, v~ité ,. dites~vo1,1s ,.
n'est que pour le ~égtslateur. Je réponds qu'elle est. prioci-:-.
paiement pour les juges; e&.quand elle serait pour le légis-
latear, qael cleage• y a11taf&-il è bd voif OCIOIHret Ulle
muime • laquelfè JI eaf défà lié par 118 eonedeaee • at à Ja..
quelle il ae lierait êncorè par 8IJ8 fftoptes lo'lll·P
J Le ttefslème article parte ~6 /d loi oblip c11•.r·tpti hal!i-
tent le territoire.
Le- rapporteor de la c98'lmitliôO: do 'lr~at ea ciOnciu'
qu'elle n'6biige pu les f;anqail qut voya9e•t. n fau• eoB'fO-
nir que la cmi~ttenoe o'elt pae juale.
· Sü~ cloute les Frait~& qui voy~t ne aooe p8'8. IOUB..
trair. à l'empire de toute. les lois fr~ses, nrai9Fnmçaia
et l:ll'angen, habifaot kt temtoh'é, 1 sont tJO'OlllÎI. Voilà
te prineipe.gétrétlll. Car laabiter.le t11rriloire1 c'•1t .se ~ouilrtlltr.e
à la soll#eraineté.
On reptoeh&,de n'avoir pus patlé des· amba111adeors,. de
leur famille et de· leur suite.. Ce· •}Oi ff18anle les: ambaaa~
deurs appartient au droit des geu. Nocn· n'arionl point à:
nous..en occuper dans utre·loi qui n'est que de tégime Jo.
t~rieor. ·
Le prloeipe que •oua posez .Ujourd'lulisoul're, dit-ont
~ éXeeptionw. Sait : mm qu•aviorut-ll'loùi beeoia d'énu-
mérer Ull'bXceptioM;..qui ol'lt leùr pt.i<le naturelle dcuis la
lbatf#Jtes pàrtieuUèretr au%f1Uéltê8 éDeè lie Hppo~t?
Chaque fois qu•6o énonèe un ~\lfneipè, est"oo . témi lie
faire un traité P
.,. s L'arttèle 4· e~t cooçt; en cè9 te\'mfie- : La .f<!rme· 61- ilctes
. tif riglle par les loir 'tlu payl dans lequel ila sont/a'ih orJ pa#h.
On noua demande de quel paya uous·eoteftdoas; i)â.WP
·Du pâYé étrangér, puitq0dlewfonne11 eent partoaa les lliê:-
tlleà' es Prfiuce. · . · · ,
· Oo a1gt11i11S&te de notte répoMe. ·D quoi I· aéus dlt-u.,.
tto Fraoçaidta se mat~r en lfalie, ob'f.e' &ntteotenum"1tflll
p~s n'est pas requfs pour Je niilriage.des ~ineurs ;..-1apt'èa
'#Oire mirxhne, il po,iJrra·do• ae ma~· 1ans 'CC! ceMerltè'-·
men'IP'
Avanfqu" de raffouftr, il faut ,,Mte~e. La-~
b
==-·
n'a LA HBLJC..&TIO!f :us LOa. "'1
est limilde à la forme des ac&u. Or, lfn1oaseu1emeat detf
pëtaaumaria99·deeeofutmi1teaT&.n·'•"poiata"fOPlll6,
meï. uue OOSlditio11. '
L'utiele 5 pont : ~sque la Wi, ci roi1"1l dtts citt:o,,,,n,.fM,, ••· s
tltlTa ripaté f T'alMÜJJeuz certaüu actes, on ·ne Hra point (lllmis
tl proaPl!r q11,•its 011t élé jaâs iaru frautle.
· ·Pour ~ner la raison de cet article t j'ai cité la toi Cf8i
~nuls let t~ fail9 deoe les dix jGurs qui pté.J
C'èdmUa faillite. On mlob9en'e que t'en -. de••i• potaa
mettle 8D 111ad111e g6nésllle 1111e •ègle qai ne ee rapporte
qu'à un acte particulier de commerw, el qu'lidlait .,.._.
voyer tout cela au. Code eo~rcial.
Ou n'aperçoit donc pa. que la loi donrj'ai parlé n'a été
citée que comme eseanple, et D011 comme iimitatioor ·
Ile'u faut elle ~ que la. règle qui .fait l'objetde
rartiel8 ne frappe que am tJOelques matiè1ea Riolilel de
eenameree : eHe. ~illie teutes les matières. Alin!ri, sur
JO '9ademeot de celle règle1 la loi répute nupecta de &Ug--
pm.O foutu les .~ma â '61· oooféueare,, à cleiJ
mécteclos et chitll1'{;iem 1 à des toteurs etauue.. Surie ...._
ctement de la: mbi• règle; la: loi. ammlle toute• les dispo-
8ÎtiuDS faites 1m faveur àR penonuee ioterpoeéea.; et.~om•
hién d'aUtees loi• eemMabte. sur une foule d'autfe&
matières! Le principe· est clona p;éMraL .
D'•tres onteun eijecteat q'IWJ la léi aauulte 1111 ae!tes,
mai• tfll'eJle. ne- b ~pute pas fraudutem. C'est ausi j\16flll;
ditent~ils, à peser les fait:s de fraOf,f~.
· €eei· n'a besekt que d'être éelaÎrei. La loi ne pronà~
jaftlpit-d des faih indiYidéeltt de fraude;- ren coa.imis =
cel& n'appartient qa'att• juge11 • .Maie la loi, par voie -de
diejroaitioo @élléra!~; peat ~pure;fraudulenrtoas Jewaetee·
faiteo dao8 wlle• ou téNes cif.80Mtamie1t quléUe détèrmioe.
l.at loi répute et présum&, puilflU'on d.it toué les jeun1 qae.
la préaompfioo tle la toi 'Vlmt mien qa.- celle de 11adnHne.
· La demièl't olJjeëlierr l!ftll' l'article dont' it- s~git ellt ap-
Dl8Cl18110l'fS , llOTIPI, ~le.
• 1
....
~ - -· -~ -....i:a:;:.;.·..._,__4a.....r;ifüt-.....1......_ _,.,,e..,:.;;----·-·- ·--/
DB LÂ P'IJBLICÂTI01' D.BS LOIS.
-°"
car QQ~IQtuit aait.. il que uous affne voalo traduire ·I~•
q\l;il DQQf oppote~ .
Î1 est indiffére•t cle taveir 1i , 4.tns le ••yle 4a loi• 'l'Ot"
DJl 1'4 .J'IJ"™4TJ81f J)BS LOlS, llj•
malna, les moti1Jj1U.public1t111 .;piAen.tq~alesloi•
4ro:ritel~t 110lea.uHn••1JI publW.S, f)Ar opposition aux 1iqi,
ples usqas ot •• 11impl~ c;ouwJPta qui ~e 1'établi1Mint
p;i• aJ.eo.lam.élQe aoleo~. Il.ail! il •'agit de &aY.oir si les
.
111~ jq..r public""', jfliJ 4tmJ ewtl'o~a phli ordh:iaû'epieQt
.
poweqri..,.. pe 'P1e D~ eo~ndoas.par droit public, r~i.
nn.l oetto Aigolffoa•iou tl•~ 113!1 ~Jtllll qui ~isent que l'on
oe. peQt 46qer au droit puJ>lie par dBa cortveptiont1 Fi..
"8 :' ilff pl'bl~fA!ll ~rmn pacli4 TIU'tari no11 potesf. Or•
y~içj olt'Q•ent ~ llOU.Ç~ le &Qmmaire 4e la lo.i treate-
1'JJÏème: aa .Ut~le <Je pf!cti, : Dmtr{.z teR~m· legis priuatmn
u.tilital(I,,, f111111W~ f>asc#ci ücet. Il est permis de trait.et'
QQP~ lft t•lfllJJr d'PR4' 1$ ~i ue toucfle Sl\l'à l'utilité pri-
'ftio ths hoJNW111 . .Ainsi, le droii p1Jblic ~al i:ielui q~i intéreaae
phis dire~&elJWlt lit •oeWtA qqe Je1 pitr1iculien, et le d.oil
privé eat ~~lui qqi i~~ plus dire~t6PlenJ Jil11 parJjcq-
~fllflU8 J;i .,sopiété. Qq 1tQ11ulJe 'es cori-veutions eopJ•aiJes
rtJJ d,eit ~·Wi•n w1.tip ofJ JJ'annqU~ 1>4s cellea cor;itreires à
W lof11 qui pe JO\tflhMP• qu'•q 4roJi pri~ oq ~ <les iniéréta
pa.r(ipµijcu•,. Yoji4 .l;l m~i~ 41_, joqs l~a i.mp11. C'~t 4•
GOJbt 111uinut JIPe 4i•ivè I~ t\ls~nc;tiop ai co1u1tJe .ie. .1nd-
U~~ ait.~~ qltft rioq ne p-.ijt_c1u,vrfr, et cifll µullitél! ·re.
latives qui pe.uvent éh'e écartées p\lr des fiH de non r.ece-
Y"h~. · ,
, <:t1 ftlH' poqlf tliiQos cJaa COQNBlÎQJJIHlO~traireJ au droi'
pcabliii •'11Ppliq~e à t:\ilUe11 watrairca 4UJ .bou·nes 111œU'8·
. "" 0Qte1tr obit1ete qqa qqt... Artiçlc; parall se réduire ·
aux ·co~ventiQna, tandis qu'il faudrdil ~~IQ4lnt annuler
~ au.t~lf A~ll •. ~il' t1~emple deJ legs, 4et1 li~ralités aqx-
q~ OA "'"iüt •ppq,llé 4APf coo4iU1m1 cqqtr~i~!! à. J'ord,.
p..t>Ut1 eJ "41• bft.-Poef mQtpra. :No\la répoQlff>P4 fi~• çi: que
la volonté de -dom; ne peu~ 1>41 t4iH, l~ u1'ÎqJ~ <l'qp se11J
lt pet.K Jûp ntoia1 41De«N"Cl; ei que, ili lef qonve~ipns.sont
..,....
-.ulles, ~faut, parmafodl6 de ..~, aùnuler te. autri;a
. ,,~ DISCUSSIONS' M'OTIPS' etc..
Nous ajouterons.que 'l'exemplè d'un legs ou d'une libé·
ralité à laquelle'on aurait appœé des conditions contraires
à l'ordre public ou aux bonnes mœur8, est ~al choisi. Car,
dans ce cas, il n'y a nul doute que la condition seule est
annulée, et que la libéralité demeure. A cet égard, on a
to_ujours distingué les contrats d'avec les diaposition1 tes-
tamentaires. Les contrats, dont toutes les dispositions sont
corrélatives, ne peuvent subsister j>our une partie et être
annulés pour l'autre' malgré la volonté d~i contractans.
Mais dans un· testament, ~n peut respecter la libéralité et
déttuire la condition ; parce qu'on présume que l'auteur
de la libéralité a voulu que l'on exécutât tout ce qui pou.;.
vait l'être, et que l'on respectât sa volonté dans toutes les ..
choses:qui ne se trouveraient pas en opposition:avec là loi.
Il n'e-0.t donc pas été sage, en po8aot une règ!e générale,
de se jéter dans des détaiis ou inutiles ou trop contentieux.
Titre Tel èst le projet' deloi "dans 800 ensemble et dans ses dé-
pnlim. talla. ·Le rapporteur de la· commission du Tribunat nous a
dit qu'if "iierait injuste ·de' chercher la perfection, et qu'il
faut se contenter de rejeter les projets de loi qui seraient
esientiellement mau.vaiS; et qui ·pourraient compromettre
le sort·de la génération présente et celui des générations à
venir.
Ce projet de loi est donc essentiellement maUtJais, qui éta-
blit :un délai successif' après lequel la promulgation de la
loi est censée conriue; c'est-à_.dire, qui, de tous les systè-
mes proposés sur la matière, choisit celui que les publi-
cist~ o'n t préféré P _ •
Ce projet de loi est essentiellement mauvais, qui proclame,
d'après les codés de tous les peuples anciens et modernes,
et d'après tous lès codes faits depuis la révolution , que les
lois n'ont point d'effet rétroactif?
Ce projet de loi est essentiellement mauvais , qui déclare
que les lois obligent tout le monde P .
Ce projet de loi est essentiellement mau11.ais, qui décide ·que
•
- )
DB LA PUaLICATIOl'i DBS LOIS.
les acres doivcnl être faits dans èhaque pays selon les for-
me1 qui peuvent les rendre ~utbentiqu~s dans les pays ou
ils sont faits? Ne voit-on paa au contraire que, 11ans ce.prin-
cipe, .il n'y aurait Jllus de communication possible entre
les divers peuples P
Ce projet de loi est enenlieOcme1lt mauvais, qui ôte toute
possibilité aux citoyens de faire des actes que la loi interdit
ou prohibe P
Ce projet de loi· est esselltieUement mauvais, qui décJttre
que lejuge doit absoudre, quand il n'y a aucune loi qui
condamne, et qui veut que le juge ne puisse jamais se faire
soupçonner.de déni de juatice, en suspendant arbitraire-
ment. SGD ministllre?
Ce projet de loi est essentiellement mauv~, qui met obs-
tacle à ce 41Ue les juges puissent partager le pouvoir légis-
latif?
· EDÛn ce projet de loi est essentiellement .mauvais, qui dé-
"'eide qu'on ne peut faire des conventions contraire! à l'ordre
publie et aux bonnes mœurs? .
'Législateurs, vous· jugerez, dans votre sagesse et dans
votre conscience, qu'un projet qui consacre toutC!J les
grandes vérités, toutes les granoos maximes·sur lesquelles
repose l'ordre social, est essentiellement bon. Nous n'au-
rions pas eu besoin de répondi:e à des objections friv.oles,
pour défendre des points constitutionnels ou des vérités
éternelles : vos lumières sont notre garantie. Votre amour
de. la patrie, votre ;ustice rassurent la société, fondent et
justifient notre confiance. ·
-
DB LA l>UBlifCATIOff DllS LOll. · ~ 73
......... .._..
J>B · LA · PURL·ICA TION DES LOIS.
. ~·-' .. .
DB LA P11,BLICATION . D.KS LOI&. "28t
-- • ........._ - . . , ! __ -· - · • • ~
DISCUSSIO.N'S , MOTIPS, etc.
peut-on se tromper plu11 complètement et sur la question,
.et sur les· principes , etsu r les faits ?
D'abord, il est fort ~trange qu'on attaque, comme on vient
de le faire , la formule aOtuelle de promulgation. Cette for-
mule n'est pas et ne peut pas 8tre ici la matière cl'une dis-
cnsaion. Elle a.été déterminée par un acte du gouveme-
meul; cet acte .existe depuis d~ux ans, ~ans. que personne
se soit enoore aviaé de soutenir qu'il fftt incoostitutionneL
Il a donc non seulement la forcie de l'usage, mais la sano-
tion au moins tacite Ae l'autorité qui aurait eu Je droit de
le dénoncer, si elle l'avait cru contraire à la Con11titutio'n ;
autorité «lont on parait ici mécoooaltrelevœu et ceDBurer
la conduite.
Toutefois, qu'on examine cette formule de promnlga-
tioo qui se trouve à la tête de toutes les lois, et on .verra si
.elle n'est pas copforme aux principes de la Coosti~ution,
si même elle ne remplit pas l'objet qu'on parait se propo-
'8r, d'y énoncer le concoun des trois branches du pouvoir
Ugislalif. ·
.4u nom 4u peuple f!raru;ais, Bonaparte, Premier Consul,
proclamé loi de la Répuhüque, l~. dµ;ret suiPant, rendu par le
Corps législatif, relatif. .... Conformément à la fropositionfaite
par le gouPernement..... Communiqué au Tribun.al.
..1.
2 97
On a prétendu apercevoir je ne sais quelle qualité occulte
et malfaisante dans ces mots : en vertu de la promulgation ;
il fallàit, a-t-on dit, employer ceux-ci : aumoyen de la
promulgation; et on a fait une longue d~rtatiOn pour
établir la dUférence · énorme qu'il y avait entre ces deux
expressions. En· vérité, il faut avoir le regard bien subtil;
pour ·y décoonir une telle différence. Je ·suis persuadé que
le génie des scolastiques, des métaphysiciens , des .gram-
mairiens les plus pointilleux y aurait échoué. Je 111is per-
suadé même que le délicat et clairvoyant critique' si on
s'était servi des mots au moyen, y alirait encore ~perçu
quelque germe de delltruction, et qu'il aurait allégué, con-
tre ces mots qu'il nous propose, les 'mêmes subtilités qu'il
a alléguées contre les mots e11 1Jertu , que peat-étre alors il
aurait préférés à ceux qu'il nous oppoie aujourd'hui.
Mais laissons là ces vaines arguties. Vous prétendez que
ce n'est pas la promulgatiop qui donne aux ·lois la foree
exécutive. L'assemblée constituante n'était pas de. votre
avis; car le chef du pouvoir exécutif qu'elle avait organisé ·
devait dire ces mots dans la promulgation des lois : L'as-
semblée nationale a décrété et nous ·voulons et ordonnons.ce qui
suit. La convention nationale, fort jalouse assurément de
se montrer orthodoxe en matière de principes politiques ,
_n'était pas nou plus de votre avis; car, dans la formule de
promulgation, le pouvoir exécutif créé par elle devait dire :
.Au nom de la Bépubüque, le Directoire ordonne que la loi serapu'-
hüée, exécutée, etc. Ou dire, dans une formule de promulga~
lion , que le pouvoir exécutif ordonne que ia loi soit exécutée;
ou dire, dans une aut~e formule, .que la loi est exécutoi~ en
vertu de la promulgation, n'est-ce· pas, au fond, la même
idée? Cette idée n'eat-elle pas aussi conforme à la théorie
de la division des poa'toirs, qu'au texte précis de la Cons-
titution ? Et comment peut-ou aperce'foir 'dans tout eela
l'ombre même d'une hérésie 1
Mais examinons les objections qui sc rapportent plus
sg8. DUC:Vial~Bll , •OTU'I, eto.
particulière111eat 'à la dillpotilion d.e l'article. Il rcnfenpe
troit parties bien d'1ttioctes, et.cependant bien liées entre
oiju..La p,remière, déjà éooncée, es' q//18 les lois sont e.réeu-
~1 claRs toUl le territOÜ# de la .République, e" -vertu de la pro-
mulplion qui e1tf~ paT Ill Premi.er Consul~ et UOUf VUOllJ,
de prouver quo ce pPinl est ioconte.&8.ble. X..deu:ûème '·
que 1ea loi8 seronl f:&killks dans cliO!Jue partie de la France, dtf
moment .oit la p1'(J111tl/gati.on pourra.;r ltre C/Jllnue. Si Io .fremiel'.
CoDSul, en donQaot.a11xloie, par. ta prœnulgatioa, la force
exéelltiwe, pouvait êlre entendu au même inst,ant de tous
lu F.rançait, aan• dou&e il& ae.raieot .tops, a.,i JDém~ in""
tant, obligét de lea e.aécuter. Comme Jls ne pçuveQt c0n-
nalll'e la promulgation quttaucceaaïvement, il 1'en-11uitqu'il
es~ jutte de ne lea forcel' à cette. exécution qu'au moment
où ils pesvept avoir cette .QOPaaiasaQee.
Or, celle COQD&is~a~ doit être déterminée d'après la
nature des choees et la dittance des lieux, et c:~st enfin ~
qu'on trouve dan11 la troisième ptU'tie de l'article. On pal't
du li~u &ù ••ép le gouveroemeot ( c'eat .l e re11111Grt du tri~
bu,oai d'appel de Paria. et ce. sera prob~~lement t~ujou.-s
daos œ reuort, et particulii>rement à Paris qu'il siégera),
et.~ là, s'arrêtant de tribunaux en tribunaux d'appel, on
ruiaigne un nouveau délfli, toujoura proportionnè à .la dï,-
&anoe.,lci la loi ne fait qu'indiqu... le pripcipe et d~~rmine
la base du ~rif, et il ne fallait pas qu'elle en fit davantage:
mais le réglement développera ce tarif; il entrera dans les
détail,, .ayao.& .égard à toutes les circonstances des temps et
des lieox.
Maintenant que repreche-t-on à ce s1stème il on prétend
qu'il ne donnera.pas au~ ciloyeos une connaissanee ~ufti
sante des loia. Hais s'agit-il ici de leur donner cette con- ~
uaiasanœ il ~on : ce n'est pu là le but du proj_,t; il ne s'a;it
quç de fher le momeo t où la loi doit être uécutée par en.
Au reste, que veut-on dire, quand on par.le de la néce1111ité
de faire connaitre la loi ? enlel!d-on qu'il faut prendre des
D.B t.A P'OBJ.JCATJOlf l>BS · LOU.
.~_ _ - ----
... ....... . .;..___ .~
.. . t -
D.E LA PUBLJCA..T ION D.ES LOIS • 3or
.devront être adressées et aux juges ~t .aux ildministrateurs;
et voyez alors dans quelle situation bizarre se trouveront
les citoyens.• Si· vous adressez ces loillauX tribunaux d'ap-
pel, comme chacun d'eux comprend plusieurs préfectu-
res, il arrivera· qu'elles seront déjà exécutoires dans tout le.
ressort du tribunal, et que cependant elles ne Je &erOJlt
pas ·da.os les 4iverses préfectures dont ce ressort est ·com-
posé. Si vous les adressez aux tribunaux de première ins-
tance, comme il s'en trouve plusieurs dans chaque préfec-.
ture, le mêm.e inconvénient aµra lieu dans u.n autre sens.
Dira-t~oo que ces ·1ois auront leur effet sous le r;tpport ju·
diciaire· sans· ravoir ·encore sous .le rapport administratif,
ou récit>roquement P Mais voilà précisément ce qui est
absurde et· eœbarraBSant.
Voyez êncore combien d'autres inconvéniens résultent
1
c1e·ce système : la loi anive, soit à la préfecture, s0it au
tribunal; ne peut-il pas y avoir de la négligence à la trans-
crire P Cette transcription ne peut-elle pas être différ~ par
mauvaise volonté ou par des intérêts particuliers P Il y a
plus, et·quand une loi contrariera l'intérêt de tout le res-
aort d'un tribunal d'appel, quand la voix de tous les jus.t i-
ciables se fera.entend.r e, quand le tribunal se verra envi-
ronné d'une multitude animée -et furieuse, que fer~-t-il,.
surtout s'il trouve lui-même la loi mauvaise P Pensez-vous
qu'il se porte facilement à l'enregistrer P Ne vena-t-oo pas,
avec le temps; des tribunaux s'arroger le droit de remon-
trance el celui de modification P On ne craint pas cet abus
dans le moment présent, je l'avoue; mais s'il a existé sous
la monarchie; il peut éclater plus facilement sous la Répu-
blique , où les idées vraies ou fausses de liberté, de bien.
publie et d'opposition se déploient toujours avec beaucoup
plus de latitude et d'éuergie que dans tout autre gouver-
nement.
Dira-t-on que,-pour obvier à cet. abus, ce n'est pas aux
tribuna:ux d'appel , mais aux· tribunaux de première ina-
taoee, qu'on enWft'a . . lois p .. . . dan• œ. temps m.•-
quea, ces aribuaaux inféfieunt ne •ui•iont41s pas la di~
don du h'ibunal 1t1périeur P ·Ne aeroot--Ue pat plut soumis
acore à l'intlue8ce populaire; et quand ib aereo& d~
oord ~ ne trou•erona.-ilt pat dan1 leur 00111bre méœe une
léGurilé tlOD\'elle P ·
· Mait, iadépea4ammeoa cle ces gtaT• inoonTéo~,. le
territoire lrançaie 'tant dMaé en uoe foule de get.i._ lftbu..
naos, quelle Inégalité de droita o'ea Téaultera-t-U pa. eolre
le& citoyen•,. mame tee phn , • • • p
·.Examinons la -ohOIÔ dé plm prh eneeN. EtJteodezo.voos
que; do momeat oà la loi arrivera à l'autorité, cetto auto..
rité ait le tlroit ile la faite enregimer'; et de la publier se•
lem.eut quan.i elle le jugera convcaable P Non , sans deate ;
je oonçoi1 que voua ne vooleJlpasluiaooorderoeclroit. Voua
exigez tleec qu'a1ueit6t qu'elle arrive, la loi soit tnll&Cfite
et publiée. Mais reprdez-vout cette formâlllé de la tra•·
oription comme tellementm!cenaire, que, tantqu'ellea'tW&
pu remplie, la loi n'e9t pofnt exécutoire i' Maie o'e1t hien
vous alOfl qui tombez dans fhérésie la plus oompl~te et· la
plus absurde. La loi arri\'e à la pftfecture : le préfet dit.au
eecrétaÎl'e, le tecrélaire à un chef de bureau, celui-ci à on
oommi•' de t~nscrire la loi sur le restatre; et tant que le
commis n'n pas fai( la ·lPanteription, dam ~e ooio de so•
buteau, la ·loi u'e!lt point a:éoutoire. Voilà sans doute uae
théorie bien pure; bien conforme à la majesté dè la loi !
Ce n'eet pas tout : toit que la loi soi'- traasorite Bar le re-
gistre adminietratir ou sur le registrre judieiaire, lee ci-
toyen•, ceux même qui delÎleureat sur les lieux, n'en ta•
. vent pat le mot. Il faut done,· s'ilt vealent- oonnallfe le.
moment oh ont oommeacl Jean droits ou leoN obliga-
tions, qu'ils aWent em:•mêmee 9'J qo'Ue ea•olent ffri~
le moment où a'eet faite la transcription. Et quelle iaqai6-
tu4e, quel embarras (>eÙI' eax , s'ih eoat au:a: extrémités de
l'anondiuement et surtàut dll' reuort •u trjbanal d'appel l
DB 'LA P1fBLICA TJOl'f DJ!& · fiOIS. 3oi
Voilà donc la t&~rie tout à la fois fa plus fausse et la phù
gênante peur les citoyeoi.
Or, rien de semblable se rencontre-t-U dans Je llJBtème
proposé P Non : dans ee système, ce o'bt pa11 l'harmne,
"'est la loi seale qui l'ègle·le momerrt de l'exécution; et au
moyen du tarif de l'itinéraire dreaé par le gouvernement
sur la base de la toi, il n'est pas un citoyen, dans quelque
lien qu'il· se tre>Ove, qui, sachant le j<nn où la loi a: été
rendue par· le Corps ·Iéghtlatif, et par oou9équent celui où
eHe a été promulguée, prenant soa ifioéttrire à la matn,
ne voie d'un ooup-d'œil le moment oit cette lof ·est ·defe-
nue e~oatoire polH"'lui, et même pom tous ~ citoyens de
la :lépoblique.
Mahr eoilsidérons encore votre système 11ous un autre
poiftt de VOe~ in proposantJa transcription , 'fOUI ne faites
(car tous en êtes réduits là) de l'autoria§ qui doit la faire
qu'un in!Jtl'ument purement .passif, qu'une machine a88u-
·jéne elle-méme au ·calool des distances et du temps: or, ne
'feJeZ-YOua pas que, sans vous en douter, 'fOll8 rentrerez
dans ie &y9tème propOlé, mais que vous n'y rentrerez qu'a-
prèa un long détour? et ne nut-il pas mieux s'en tenir di·
tectement à ce 11ystème, · qui est beaucoup plu11 simple,
que de voulotr arriver au ·même but en employant uue
foule d'agens intermédiaires, qui de•iennent inutiles s'ils
font exaôtellÎènt ce qu'ils doivent faire , mals dont la né-
gligence et les pa111ions compromettront tr~11-sonvent la .
dignité et rexkution de la loi P
~ Enfin, quand Cjn a bien pesé les avantages eÙes Incon:
véniens des deux systèmes, on voit qu'ici tout se réduit à
choisir èntre l'arbitraire de la loi dt l'arbitraire de l'homDie:
or, peut-on balancier P L'arbitraire de la loi est inva'riable ;
Il est égal pour tons : celui de rhomme est cbangeant ·et
capric:lieux, toujours soumis à l'influenre des personnes et
des circonstanceB. Il ·n•y a donc pas de doote que le ·s'f8-
tème proposé ·ne vaille inflniment mieux que celui de la
DJ~CUl&IONS' MOTIFS' etc. '
trau1Criptioo sur le reg~tre. des autorité& chargées clel'exé.-
cution des lois. 1 . • '
. .
.
Comparons-le maintenant à celui de l'~nifonnité de jour
pour tou.te la llépµblique. On.d it: 11 La loi étant promulguée
par le Premier Consul le dixième jour après son émission ,
ne pourrait-on pas fixer un nouveau délai,. par exe111ple,
de trente jours, passé lequel la loi devrait être exécutée dans
toute .l'étendue de la R~publiqueP » J'avouerai que, pour
ma part, s'il fallait choisir.entre ce système et cel•Î de la
transcriptlon sur le registre des. au~orités judiciaires et ad-
ministratives, je donnerais la préférence au premier, parce
qu'.il est i~dépendaat de.la négligence' de8";aprices et des
passions des hommes; mais je ne crois pas qu;il doive
l'emporter sur celui qui est proposé.par le projet. S~il a,
comme celui-:ci, l'avantage de n'offrir que l'arbitraire de
la loi, s'il pnraSt peut-être plusséduisant, au premier conp
d'œil, par une apparence de grandeur et d'égalité,. il.ren-
ferme des inconvéniens très- graves qu'on ne trou'fe pas
dans l'auire. D'abord l'idée d'uniformité et d'égalité. qu'il
présente, bonne ~ans un petit é~t, n'est point applicable
à un grand empire composé de parties très-éloignées dq
centre; Si, dans un tel empire, 1-es parti~ extrêmes ne ·
jouissent. pas si tôt du bienfait d'une ·loi que 1('8 parties
centrales, cette. inégalité est .une suite inévitable de leur
position; c'est un. résultat de la nécessité des choses. D'ail-
leurs, si c'est un _désavantage pour elles quand la loi est fa-
vorable, c'est un avantage quand elle impose de nouvelle1
charges ; ainsi tout se compense encore à cet égard , et l'i-
négalité n'est vraiment qu'apparente. •
Mais dans un état tel que la France, si vous assignez un
jour uniforme pour l'exécution des lois, .i l est évident q~e
ce jour, calcµlé sur la plu11 longue distan.c e (par exemple,
celle de la Corse ) , et sur le11 obstacles de tout genre qui
peuvent retarder fa connaissa~ce de la loi, devra être trè&:-
reculé. Or, que .d'incoovénie.Ds peuve~t résulter d'un si
'
l>J! L.\ PUBLICATION J>BS LOIS. 3o5
long délai!·. Ils se présentent en foule s'il s'agit d'une .loi
urgente, soit de police, soit de. sûreté, soit de subsistances
ou d'impi>sitions. On répond que de telles lois seront bien
, rares. J!aime à me le persuader; cependant, quand .les lois
principales seront faites, quand on aura pourvu par une
Jégislatien 6xe au besoin de la société, que restera-t-il P des
besoins de circonstances. Il n•y aura donc plus réeJlement
que des lois de circonstances à proposer, des lois sollicitées
par l'évidence et par le& cria du besoin. ·or, c'est surtout
pour ciette espèce de Jois qu'il importe d'a.oir un bon mode
de publication. et surtout un mode expéditif.qui faase exé-
cuter succeasivement la loi dans le plus court délai ; et il
est évident que le mode proposé est celui de toua qui rem-
plit le mien cet objet; il est d'aill~un le plus conforme au
but et à la dignité de la loi, qui doit oommai;ider l'obéis-
sance au&Silc\t.qu'elle existe. Ainsi, sous ce double rapport,
ce mode l'emporte de beaucoup sur celui de l'uniformité
de joW', qui, d'ailleurs,- n'a s.ur lui aucun avantage. Il , est
donc, à tout considérer, celui des trois qui présente le
moins d'incoovéoiens et le plus cl'utilité. Il doit donc avoir
· la préférence.
Je pa118e aux autres objeoLions qui ont été fait~s contre
le projer. Mf'is dois-je l~s reJever toutes ? Non , sans doute ;
il en est de si mi~utieuaea, que ce serait abuser' beaucoup .
trep des mo.mens et de l'attention du Corps législatif que
de les réfuter. On a dit que les articJe1 de ce projet n'avaient
eatre .eux aueune liaison essentielle. C~pendant en est-il
un seul qui ne se rapporte au titre et à l'objet du projet,
è•est-à-dire à la publication, at.IZ effets et à r applicalion des
"iois en généraU Non , vous ne pourriez pas en indiquer un
seul•.Il est vrai qu'ils n'ont ·pas entre eux la même.liaison
que celle qui doit exister .e ntre les articles d'une. loi faite
sur une matière particulière; mais n'est-ce pas ici un pro- :
jet préliminaire et ne contenant que det diapositioos géné*
rales? Or, o'ut-il paa de la Pl\,lure dcrteUea ·dispositions de
•••
'
~06 •UCUfHO•t, MOTJM, ote.
n'être ni trèt-précitet, ni tNs-IUes eotte elJesP Aa reate,
lei membret cle l'opposition n'ont pat même été d'a~
là-dellloa. Lee une auraient voulu qu'il y-e~t un pllll grand
aombre de ces diapo1ilion1, et les autres ont tllOuwé .qu'il
y en àvait trop. Le projet n'a admis que celles qui ont paru
néce1aaire1, et le défaut de ~xité de ces diapotitioos
était une cbuae ioéyilable, une chose d'ailleurs fort iodif·
féreote.
· Haie on a fait . contre eea diapoaitioos des objeotiooa
d'une oatnre bien différente, et qu'il est important de N•
lever ici' ne fût.ce qu'à cauae de leur singularité. et pctur
montrer aux yeux de la Fraace entière quel genre d'attaque
on dirige oontre les projeh du Code ciyil, On a coa1idéré
la plupart des &lûpositioot du premier projet. cemme .des
lois oT'fanû/ues et réglementflÛ'tls de la cOostitutioo , et on a
prétendu que comme telle• elles panaient les bornes ~u
pouvoir Jégislatil'. Voilà naiment une grande et précieuse
déoouverte, et dont oo doit .savoir ben gré à son au~r.
Il aurait bien dd aoui iodique• ea. même temi» et nou1
rendre palpable la ligne de démaroati8o qui Bépare selon ·
lui la nature des loi• purement légûilatives de celle des.
lois qu'il appelle organiques ou rég&ementaiN1 .de la Coa-
1litutâon; car il eat fort à craiadr8 qu'on ne les confonde
souvent, et qu'ou ne tombe aia&i dans une forfai&ure poli-
tique, ce qui aerait extn\memeat malheureux pour le goa·
veroemeut, le Tribunat et le Corpe légialatif. Il y a plu., et
voyez dans quel embarras aout noua trouvons, il y a dea
homlDClll' flUi croient térieuaem~t que ~tea les loit ne
sont que dea loia organiques de la Coa1litution, qae la
Constitolioo n'a poaé et n'a clft poser·que les prindipea gé-
néram., et CJlle c'eat aux Wgielateun à ea tl"t toates . Jes
con•quenoes; qu'en organisant le pouYOir législatif-et en.
le confiant à troie autoritél clift'érent.. , la Constitution
leur a donné le droit de pounoir à totu let beeoim publics;
quand cee beeoios eaigeraieot du lois qouvelleai que ce ·
'·
D.B ~ .PVBLICATl01' DBS LOfS-. 507
nu de la Coalltitution eat d'aa1ant plus éYident·que, sans
çela, Ja marche du gouveroemeat, le ·m ouvement et l'ac-
tivité 4lu corps social seraient à chaque instant suspendus,
et qu'aiosi, à chaque iastaat, il C;iudrait·NBsembler·la na-
&.ion et former un nouveau pouvoir constituant,· ce qui
tierait asaùréœenl le .coinble de tous les ma1a. Oh non f ce
. n'eal pat·cela, •'écrie noue publiciate, je ne demande pu
qu'on· fOl'me un nouveau pouvoir constituant; oe pouvoir ,
~il.te par la .Constitution ' c'est le Sénat cooaenateur.
BQD, voilà bit:n·une autre.découv.erte ! Quei ! c'est le Sé-
nat .consenatenr qw aurait le droit de faire les lois orga-
yiqqes. et l'iglementaires de la Comlitution·, c'est..à-dire
à p~u près toatea lea loiail Eo vérité, c'est ulle chose dont
jusqu'à présent penonoe ue..a'était douté, pas même as-
aurémeut le Séoat .comervateur, composé d'hommes si
éclail'és, et où -se trouvent fa plupart ·de ceux à qui . la
Fraoce doii le bienfait de la Co1111titution. Tout le moncle
..
croyait que le Séna1 eonMnateur n'avait d'autre attribo-
tiN , IOUI le .rappcart des Jois .et Oe8 actes publics , que de
8lllinteoir ou d'annuler ces actes quand ils lui étaient dé-
férés cumme ÎDOOD&litu&ionoeJs ' soit par le Tribunat, soit
par te Gouveroemeot; qu'aiosi il n'uait dans son institu-
tioa aueuu prineipe d'aetiYité, aucuo pou•oir de création;
et ·"eilà qoe tout-à-coup ea l'érige eo pouvoir extraordi-
Daire et permaoeat, peur créel' les lois organiques et ré-
glem.eatairet de la ÇoD8titutioo. · .
. · llais ce .a '-.t pas tout -eQ.COre ; le même publiciste, trou-
vant que fercer les tribunaux tle juger dans les cas ~ême
.. da sileaoe, de robeeurité et de l'iD81dliaaoce des-lois, c'est
,lear attribuer un pe>U\IOÏt exorbitant ~ue le :Jégûllateur Joi-
même oe peut, selon lui, lem donner, prétend qae ce
pnvoir ne peut apparteDir qu'à uo jury d'équité. Et oà
yeu&.il placer ce juryi» dans le Sénat eoala'vateur. Env~
rilé , c'est à'foir eur le Sénat coasenateur t1e llieo Yaatea
deneioa. -On sût que jamaie, ou pre&que jama.ie, daDS aqr
20.
008 Dtscuss101'9, •orrrs, etc. ·
cllft procès, on ne peut citer un texte bien clair et bied
pl'écis de Io', en sorte que ce n'est jamais que par le bon
sens et l'équité que l'on peut se décider, d'oh il s'ensui-
yrait qu'en étabU..ant un jury·d'éqùité; ce jury de'rien-
. drait à peu près le juge uuiversel; qu'-ainsi, dans la théorie
qu'on ·vous propose, le Sénat conservateur·serait non 1eu-
lement le créateur de pre&que toutes les lois , mais encore
le juge de presque toutes leà causes. On avait, ·dit-il, pro-
posé cette idée ler&qu'on travaillait à la Constitution, et il
est malheureux qu'elle n'ait.pa1 été adoptée. J'ai bien., en
effet, un souvenir cenfus que cette idée fut miie en avant;
mais je suis très-lllr qu'ell~ n'obtint pas nième les hon-
neurJ de la discu11ion : c'est cependant avec de tels para-
doxes qu'on prétend entraver l'adoption du Code civil. ·
2 Faut-il relever encore l'étrange ab~ que l'on a .fait de
l'arliQle qui porte que /a l.oi ne dispo1e que pour ftUJenir ·et
qu'elle n'a pas d'effet rétrOactif1 Est-il un principe plus vrai,
pins constant, plus universel que celui-là P et fut.il jamais
plus néoe888ire de le consacrer que dans un Code qui
n'embra11e que des matièYes sur lesquelles il y a des lois
antérieures? Ce ·principe , dit-on , ne regarde que la légis·
lation ; et moi je vous soutiens qu'il regarde plui encore
les juges, et, en général, tous les applicateurs des lois, que
le législateur. N'est-il pu, en effet, invoqué chaque jour
dans ies tribunaux, et en est-il un dont on soit dans le cas ·
·de faire un plus fréquent usage P·Mais; s'es~n écrié, a~c
oe principe vous al~ez favoriser la plus épouvantable .réac-
tion ; voua .allez faire revivre tout ce que la révolution a
détruit, les droits d'ainesse, les droits mililairCll, les droits
seigneuriaux , ti>ute la .féodalité. De bon~e foi, ~ui jamais
aurait pu soupçonner qu'on p'O.t donner à. cet article une
telle interprétation P Il exiate dans cette enceinte un gr~d
·nombre de membres cle la Coav~ntion nalionale. Di..,._
nous , législateurs, vous qui avez fait la Gomtitution .de
l'an HI, ditea•noua si, lonque vous iasér4tes dans cette
DB LA. PtJBLICA.TION DBS LOIS. 309
Constitution cet arth:le : A~une loi, ni criminelle, ni civile,
ne peut a110ir d'effet rétroactif, vous vous proposiez pàr là de
bouleverser toute la révolu4ion ; si même il vous est jamais
tombé dans l'esprit qu'on p\\t donner~ cet article un sens.
cootre-révolutiounaire.
n y a des juges' ajoute-t-on' it y a des admiuistrate.\H's
qui se croiront autorisés par l'article à examiner si telle
loi ne renferme pas·des dispositions rétroactives; et qui,
prétendant y en irouver cle semblables, se croiront dispen~
sés de les exécuter. Mais est-ce là le sens de l'article, quand
· on le considère par rapport aux juges? A·t-on jatnais pu
entendre leur donner le droit d'examiner. si la loi qu'on
leur'. envoie renferme ou non des dispositions rétroactives!
C'est là roffice du législateur : celui des juges est d'exécu-
ter les IOis 'telles qu'elles sont; se.ulement, dans les con-
testations qu'ils sont chargés de juger, ils doivent consi-
dérer le temps· où cefl contestations ont pris naissance, et
les lois sous l'empire desqu~lles les eauses·de ces contesta-
tions se sont formées : et si depuis, il est intervenu des lois
nouvelles, différentes des premières ; ce o "est pas par
· cellea-ci; mais par celf~liY qn'ila doivent se décider. Voil à
la·règle sage et nééessaire que leur trace l'article, et c'est
uniq'liem~t dans ce sens qu'il doit être pris et qu'il a tou-
jours ~entendu dans les tribunanx.
C'est ainsi qu'on- a.supposé constamment, dans chaque
article, ce qui n'y était pas, et qu'on n'a pas voulu y voir·
oe qui y était; ,que' par exemple' dans celui qui porte que 3
la loi oblige ceu:c ·qui babitent le territoire, on a pl'étendu y
voir ces mots, qui n'y sont pas: La loi n?oblige pas ceu.x qui
n'habitent pas le territoire, que. dans l'al'ticle qui dit que la
foFme des actes est réglée par les lois du. pays où ·ils sont
faits, au ,lieu de ·s'en tenir à l'idée que présente le mot
fo1me, ·on y a substitué celle que présente le mot condition,
confondant ainsi des choses trèa...diff6reotes; que' dans 4
l'article qui porte que, dans le 1ileoce, l'obscurité et l'in-
•- - .
310 DIIC'l18SI05S ' •OTJPI ' ele.
su&isanee clea lofs ,"les juges sont obligés de jnger ~ · on a
préteniu voir une aulorisalion donnée aux jugeR cte jager
' contre te. lois; et qu'enfin' dans l'applicafü>n de· l'arÏicle
qui défend de déroger par des conventions paniculières
aux lois qui intéressent l'ordre publie et les·bonnes mœnrs;
on a confondu les lois qui sont plus particulièrement rela-
tive. à l'atilité privée des citoyens, et aux av-antages des-
quelles il leur est libre de renoocer, avec celles qui se rap•
portent à l'utilité générale et au bien-être de la masse
enlière du peuple.
C'est eette confusion de toutêti les idées qui a donné lieu
à une si grande foule d'objections de la part.des membre•
du Tribunat; mais. la fausseté de ces objections est bien
démontrée, et nous avons lieu d'espérer, législateurs, qae
vou1 adopterez le projet.
h a .. a
_ ... -- - -:....J
1
DB LA Jlnt.1CU161' t>tf tnts. 5-d
·a. canetéme ptllt I« ·Pfomà~atloa et n'eli tfatjé' polril' lèi
fedaee,· j'obeert~ tl'abôl'd que la ;rem~a'ti~ â'ion· cariiè•
the déterminé par l'artiéle 3' de· la Con11ilutlon , qui ·ne 'I
i.Îlle rion à .ure 80t ee·point, 1
:.
it4 DISCl7UIOJ'8 • •OTJJPI • etc.
et ne vit.on pas souvent .la loi pub~iée dans un village y
recevoir son application, tandis qu'elle était sans force dans
le village voisin faute de publication P
Un tel mode ne pouvait 1ubsi1ler toog-temP9, et 11808
doute il n'entre dan1 l'idée de peraonne d-.. le faire revivre.
Cela posé, el comme il est encore. moins praticable de
noli6er la loi à chaque individu ' il faut bien reconnaltt'e
uo point .capital en ceue matière; c'eet qu'ici tout git eo
préeomption légale.
Maintenant troü systèmes te présentent : la meilleure ma-
nière de résoudre une foule de difticultés, c'est, si je ne
me trompe , de comparer ces t110is systèmes entre eus, et je
le ferai brièvement.
Je ne connais que trois modes de déterminer l'époque où
la.loi deviendra obligatoire.
Celui de la transcription sur les rtf!Îltres d't1ne autorité lo-
cale; el c'est le demier état. · ·
Celui d'un tNiai général et uniforme, à partir . d'on point
déte~iué, de Ja promu/galion, par nempJe, et .c'est ce
qu'avait proposé la section de législation au.ConaeiM'État•
.En8n le délai succe11if en raison des distances.
Le premier de ces modes o8're des inconyénien1 bien
attestés par l'expérience ; il dépend d'autorité• négligentes
ou malveillaates.que la1oi 1oü publiée ou .plus.t6t, qu plus
tard, ce qui établit de11 inégalités frappantes, et comme le
moment. de l'arrivée et celui de la t.ran&Criptioo ne ii<•nt
pu aussit6t connu•, il en résulte , dab1 le pauage d'une
.légi&latiou à une autre, ou beaucoup d'incertitudes dao•
lei premier& tempe, ou beauCGUp d'embarras 1'il faut aller
vérifier les regiatres.
J'observe, au :~urpbu, que le moindre .ïaeonvénient de ce
mode ( que>ique. eet inconvénient sait déjà · trè9-grave ) ,
consiste dans la part qu'il donne aus . ageos d'eJEéclltien,
agens dCNtt l'actbité pôurrait,·jmqu'à un certain. point,
itre stimu1'e) 01da atalveillance pani~
. ...io..:-
DE LA PUBLJCA 1'101' DBI LOIS. 5t5
,Mai11 ce qui a'élè•e le plus fortement contre ce •J•tème,
o'est qu•n ne peul donner aus. citoyens la connaiitsance
précise du moment oh ta loi devient obligatoire; c'est
qu'à moins d'avoir été préilens à la transcription, ou de
venir matériellement vérifier le rt>gistre, les citoyens igno-
' reront nécessairement, au moins dans les premientempa,
sous l'empire de 'luelle loi ils •ivent; c'est qu'en un mot
Ja présomption· légale ne repclaera, à leur égard, 8111' rien
de précis.• ·
Figurez-voua, en eft'et (et ce cas sera le plus fréquent),
UJ1 homme domicilié à cinq ou six myriamètres de la ville
où la loi devra arriver et être eoregistr.ée.
Si cet envoi est extrêmement rapide; la loi obligera
avant qu'on ait pu la connaitre; si au contraire l'enregis-
trement est tardif, il arrivera souvent que la loi sera con-
nue par les débats et papiers publice avant qu'on pqisse en
recueillir le11 eft'ets.
Dans l'une et l'autre espèce, la présomption' légale de la
connaiuance (le vrai "poii:lt de départ en cette m'a tière)
sera tuut-à-fait dénaturée et subvertie .
. J'examine le second système, celui du délai général et
unifomce. Dans ce second mod~, les inconvéniens que j'ai
·retracés ditparaltraient 88ns ·doute; mais pour faire place
à ·un· autre; c'est que la loi> resterait inerte pendant un dé·
lai auez considérable dans les liens même où elle serait
connue, ce qui i;erait peu compatible avec 88 dignité ; maïa
ce qui, surtout en certains cas, deviendrait ·une .Ogrce de
nombreux abus.
. Suppose-t-on en éft'et une loi qui · prohibe certains
actes ? Voyez ·comment on l'éluderait dans l'intervalle; ce
délai de grâce serait un avert-issement à tous ceus. qui vou-
draient y contrevenir pour se hâter de le tàire; et cet
étrange béné6cc de la fraude appartiendrait eneore, copime
par privilége, aus. habihns des lienx voisins de celui d-'où
la loi partirait.
'-·
l.o~IND.t ·av.ibto.n, dut ee ·aptMie, laistM§· eetre-
•oit 14 ~billté .dOI dirogatioGa ·~en as ·d'..,.:.
g~QC; ~-f' CO. rtnnède -*ne, s'il n'e'llt· .oamiatcl que ilans
l'.,br~vialJMl 4u tWlai gélléral, n'e6t 'éàté uo mal qu'en
Cll et°Q~g~l UP. eut.le,: el en .com......at ~aoe •grande
ioj~ -~ lte1. babit•n• de Maneille ou de )Jaydnne·,
OPJ4r• '®J .Cl805, OD DO mol, qui 18 - • n t tlÎOU'fé9 dans
l'i\llp.-ibilii\é phffique de œnaaltre la loi daoi un cMlai
lrop rapide.
, QplJ .1W"4il-~ 4'ailleun qu'un ~ qui o'.aurait l'Ïen de
6i.o, i:t -MlqJM!l il f4'w\nl~ jOQl'IJellemeat 4bogér P La m ...
jesté de la loi pourrait-elle a'aocommolilel' -d'ua tel mode,
q11.i~ .JJ'offraot·plu11 qu'un système jnferme, ne produirait
q~ 1 ~~4Jtiff ei incertitude P
~lctaJrlJ., oo rejetant l'u et l'autre 4e oes ty•tèmea,
~ Pl'Pit.l'JW )'U,.S elll·aoumit·~ aclop,lé urt parti q11i me .tem.;
hie puisé da na la nature même des cbotes : en ree~nt
l.~ Jl)i .de,s .d~nc:,p q\l~il n'es& pennia:au 1'8ï•lalcur ni de
\'-.;~nnillJ'-"O 1•i de .fr101chir • il ob.Yie.tout é . fa.·foill ;,.111 Rtl-
gligence, puisque l'eft'.,t 4e la loi ne dépendra plus·i'dne
ttéUllf.IJÎp~ion; à figTWTrmce, pailque:daG1 obaque "81161't
wi ~a , ea•s reeourir aus 1198Î'h!t1 ~ ·à quelle éfl61ae la
lRi Y. M& .de.v•mue obligatoire; eDfio a laf.NU4Ù, puiaque
d<JJas Ja tra••ition · la lei ue daâ.. ~ ' pas · le ·jeut · ie
eans · qui, caanaiuald 11e1 di1poaitioa1, .ri.,raient néan-
IRQiil• '°"' l'eœpir.e.de la ~i ancieooe ·1 éU°ftlge . eontra-
•li-:tioq.qpj no .peut 4)0ffer .quo tlasu Je IJlt•é .d'uu -clélai
sucoeMif. ··
·Utti • lésifJateaiJ'J , çe qat ème el&. le •ul qui ·aoit ~
IWlPi ~ .c\e mua le.a baœa~aieo•-ifue j'ai ~11acés•
.l/146c tt:M débll. paéra• et uaifermc a.qaelque chose
de. 16du.Jlli\tat, lllo,. dOAtc; _mais le• eaprita habituét <à 'l'a..
oalyl)e en .M.i4i111Mt fiJoilefiaent la faUNeté.
Jl,p'y JI pas, et1 effet, jusqu'à l'égalil4 qu'cslle semble
.offrir, qui ne ·sott une illW1ioJ1; car en· q~oH~lité. con-
DB I.A. ' l'UBLl~ll TlOlt bzs :Lois. 5-t;
aisto-t-elleP à ~ke·tra~ de la Même ~1dêre quand où est
dans ta, méme llituatiDn..
Eh . bMol •i, eh calcùlant ce délat géMralsuTle point
le pbn élcJipé du tertltolre' l'o'n rend 'la 1oi oblfgatoire
·pour l'habitant !le Marseille, du moment pn!ois ou il est
oeaté la. œn'Datwe, e& llllns ·•aëun inlenalle. pourquoi
ea ·tettait~il aut"ntent 'pat' .-appart aux ~parlemens inter~
....ialMP
N!e9t41 pat ·4l~aiilénn dèoll leà n'ollôns de toWi les peu-
,._, eJ ana l'esprit de to'àfet ·1e. lëgîslàtlOns, que la loi
oblif:O cMè qu• ttlit ·œtlé CUDDllé, et a'il est dans )a
na~re des choses que celai q'ài 'est placé à oerrt inyrtartiè~
_tres la ooavwai88è plus tllrd que celui qlli n'est qu'à .cinq,
peunjuoi.œ lui-che lil8rait-it plis ubllgé pti:.s tôt P. '
La véritable égalM est 4onc dans le syilème du délai suO.:.
..a.1(, :et l pour blrie1't pl>lntde départ Ja p~mplitJn lé-
gale de la coonaimilcè de la 'ioi.
l'ai, 4u rooilts je lë -arota; 8'i1fisaMinent établi Ja preé-
mioeocedn délai sucoouif sur le délai général et uniforme :
sès avaùtagee 11ur: la ·Ji~hHeatioo usît~ Josqtt'à ee )our ne
llODt pas dlOÎil9 sewi&ibleé. .
Dans ~ dernlet syll'lème. comme en tont llulre, l'obli-
gation d'oMir l la loi 'D'est touJours Fondétl qtte ~ur la pré<-
somption l~ale qu'on en o· c0iihlllt1Altnce, et la trausbrip- -
~~ 11urdet l'ë8i1tre11 n'eiit ll911Urétn"nt pas iioe noti6câtloo
oSloielle à èhàqt\e hâbitaat du _..11101'1. ·
Mais puilqti'oo e&t réduit Ase contenté!' 41Rne ~somp
lion légale, ne coov.ieot-il pas . de •'arf'élèr ft celle que le
projet mdique t> .
Ce n'èilt p81 l~ «Méir d'hlleo~t qtti l'a dtctie, .eHë était
dao• le \lœtt de la Conltltudon .. ·
lut1qu'à l'an VIU; nul&è dlllpotltidn eonttitoliotthelle
n'ayant b'ac~ le jour prt§oitl où.là l6i dffait être·111.ise eh àc-
ti\'ité pat la promulgation , ni pre8$'it au,poo•olNtst\èdlîf
41e la p.ro1nulguet à four cert1dn , ·il-a bien faHu, datte rab-
....................
\
1 - · _ _ , , __ _ _ _ __
. DJSCOUIO!tll, ll01'Jl'S, etc.
préciùon mathématique, il fantltaiUtablir le oalcul pad•
diata.nce de chaque commune au cent~, ce qui ellt im1,>ra-
tieable. ·
Dira·t-oo que l'uniformité du délai obvitn"&it à . cet io-
con~énientP mais il en créerai& d'autNI, et d'ailleunl'of>.:.
jection . se reproclail'a~t &OUI un autre point de YUe, dani
l'intérêt des parties d11 territoire les plus éloignées : l'on ·
dirait pour les habitao• de Marseille, qu'ils ne doivent pu
être oblig'• au même moment que les habitans de Paris.
Dira-t-on auui que cet iocon'fénient cesserait par la pu-
blication matérielle ; je pourrais reconnaître le fondement
d~ celte auenion, ai l'obligation légale ~'établÏl8ait .par la
publicialioa et l'aftiche dans les cinquante et quelques mille
communes de la . Bépublique; mais, ai ce mode, .oomme
impraticable, n'a pas même reçu les bonneW'8 de la dia-.
cuaalon ; s'il faut ; dans le système même de la publication
matérielle, s'arrêter à un point central, les lieux qui s'en
tro11veront lea plw éloigné• pourront faire la même ob-
ieclioo.
. Il faut donc l'éèarter, pùisqu'elle exi~ dans tous les _
système•, et s'arrêter aux autres considérationi que pré-
sente la matière.
Or, en jugeant par les maues, et en ·appréciant les di-
ven,aystèmes, il me semble c1ue l'idée aimple et élémen..
taire de rendre la loi.obligatoire d'après un délai sùcceuif,
calculé sur les distances des chefs-lieux de tribunaux d'ap-
pel, cet de toutes lea données la plus naturelle et la meil-
leure.
Et comment ne serait-elle pas la meilleure et la pl11t1
utile aux oitoyens P prenons pour exemple un habitant de
Lyon , et 11uppo50ns que , par l'application du ~arif des dis-
&ances, la loi ue soit obligatoire à Lyon que le septième
,jour après la promulgation. Ce point une fois connu, aaua
KOrlir de sa mai110n, et à la seule inspection d'ua jeurual,
ee c:itoyeu saura que. la. loi po~ée le· premier, et proowl~
...... ___ .
a± r .... s ·- >< .., ,z · m d'
DB· LA PUB'LICA TIO!lf Dl!S liOIS.
. rl' •
:
.;~
r . ,.
w
i
.o~
'
'g 'l'i· ~ 2 1. e. ;- ~ ~
"'=o•e.o~ c:..
~
_., .. 9, o
· · •:ra~.2cc ~111;c.'!: .
•
....
h 1:'!'1ttf!r
t'
lf:.1ta.[1l:1f=15: .. urft
s;·· . . il''
.a . . 1 :. 1 i t t ~ .
. -. t - • Ci a 1 l ... . e"l i •
· · ~t 1i1t~ 1 •, -!~e.::.f-~stl ... c
:.
~ '"~ft
1 l-r'"~' 1··1t
. ·•i lH .. - h!'tfPH'il .tlfiîli I
J." .: !U1 1J. .L'J"lJLrlt•rs ·IJlti.;.~~•&
17 •
- l~ . l· ·· -f ~ -~ ' s~•·.
=ft .
18 . f1,:
,- · t.•
l.I •.. ( .J:I'. ~- ..
"t! -a . liii!I
i
!
. '
.
if:. -:-·
1. . -1.
1
Jf. 1 .,"': t' . .
Il
~ 111 -· 5
1 f .. ~.
J;'o
~f ~. if~ t ~ 1. ~ -f
0 . . • .!!I' . l;J
1 "' f • . . •
t 1..,-. . l - t
i f.-: 1. .
t
s fi •·1~ P~ f
t; .
.$!!' ..... ~
1 a 1 . ..
f!. : } .. .i, 1·~ f '
'I.' 1 .!. -- .;:> • 1• . "- ~ •f ·! ~ ~°"'
,i j t f
J il i:ig,r.:llfr .•1
1°: !Î · · - 1·· ,Q,qaif fld i
------ ---
- DB i.4 · PIDl&•TJGl:'llU· ...... ~à
> •
'DB LA PUBLIC~ TIOl'I DBS. LOIS.
COMMUNICATION OFFICIEUSE .
A LA IBÔTI01' DB t.SGllLATJO• DU TBIBÛllj,T.
lli1il•ai1:1••===--ll0 •-=-::;;;;.;:
·-:..:-:.:";;:i.iililF•llllllll•~ .- - ·- - - -- . - j
DB ·U PUBLICATION DIS t.OIS. 539
audiences cle8 kibunaux et par sa transcription mr les re-
giltres.
s•. La publication opérée uniforrnémènt, dans toute la
llépublique et au même. inst.aot, par le laps d'un· dél&i do
41uin:œ jours ou' de tout aùtre à compter de la promulga- '
'tioo du Premier Consul.
5". Le mode progreuif, calculé sur les distances, pro-
polé par le projet de loi dont il s'agit.
. La section 116 prononce contre le premier mode;
Sea 111otiû sont : i•. L'incon'fénieot de faire dépencli'e le ·
caractère eKécutoire de la·loi, du zèle ou de la négligence
deJ'homme. :1°. Que, si on adoptait ce mode; on serait peut-
étre forcé de distinguer les lois, à raison .des matières qui
en seraient l'objet, et de reconnaitre le caractère exécu-
toire dea k>is à la pubHcatiaa faite auprès de certaines au-
torités particulières, selon l'ordre dans lequel on croirait
devoir les claaee_r : ce ·qui présente une foule d 'entra.es et
de diaicultés. 5•. Que ces incoovénien11 graves ~e sont ra-
clletée par au.mn ayantage particulier qu'on pUÎ.lle attacher
à ce mode , comparativement aux autres. 4•. Que dans i!0-
1re·Consti11Uiioo aotuelle, l'autorité des tribunaux: ne de-
vant rien ajouter à la loi, rien \l'empêche de cousir à- tout
autre mode qoi sera reconnu plus ut.ile.
· ·La ÜICUMioo se porte sur les·deux auCres modes de pu-
blication. La section se prononce pour le ~ode progreuif
ealeulé en raison de& dûtances.
. SQ&molifnont :.
Que Je mode progressif ut l'image même de la ·"éii~; il
eu îoa~ eur la na.tore : il fait rendre la loi ex~&oite au
motoeal où on la ·ooouatt.
Qu'H n•eo est pas de même du mode gui ferait ·exécuter
la loi pat-tout au mê.-e instant : què i'ailleura, poul'
mettre ce mode en pratique, il faudrait ne tendre la Joi
uéoutoire _qu'après le temps où )'on devl'ait Ili\ pl'é1n1mer
ooooue à l'extrémité du rayon qui s'éloigne le plui du lieu
22.
' -
7 2 e· ··< ~m c c • mt
DB LA PVBLICATIOJf DBS LOI&.
t
SS i
DB LA PtJBLlc.A.TlOlf DU 1.QIS. 351
Ellç était préparée duis les COD88ila seerets du prin.ce. Lors
.de la vérification qui en était faite p,ar les COU1'8, la dise~
· tioo p'ep était pas pubUquè, tout était déJ,-obé constam-
ment.à la curiosité des citoyens. La loi n'arrivait à la con.-
naissance des citoyens que comme l'éclairquisort du nuage.
4JJjourcl')lui il ei:i eat autreme~t. Toutes les ~iscussions
et J~tes le• ~élibération11 . se font avec solennité et en pré-
IJeQOO da public. Le législateur ne se cache jamaiS derrière
un voile. On connait ses pensées avant même qu'elles
eoient ,réduites eo. commaodemens. Il prononce la lol au
moment même où elle vient d'.étre formée, et il la pro-
nonce publiquement.
Un délai de dix jours précède la promulgation, et pen-
~* ee délai, la loi cii:cule dans toutes les p'rties de
l'empire.
Elle est donc cf.éjà publique avant .d.ètre promulguée.
~pendant, comme ce n'eat, là qu'une publication de
fait, oous avons ..:ru devoir encore garantir cette.publicité
4e ~it qui produiU'obl~ation et qui force · l'obéissanc~.
Après la pl'QD1ulga~ion, nous avons en ~n&équence mé-
nagé de nou-yeaux délais pendant lesquels la loi promul-
g•ée. clflps le. li4u où siége .l e gouvefnement, peut &tre
tUcceuivelJ'Cnt parvenue ju~u'aux extrémités de la Répu-
Wique.
On avait jeté l'idée d'un délai unique, d'un déliû uni-
ÎOl'ln4', apr~s lequt;l la loi aurait été? dans -Je même ins-
-t, exéç~ttiirépartonl.
Maja cette idée ne. présebtait qu'une ~ction démentie
par la réalité. Tout est auccessif dans la marche de la na-
~ure : to~ doit l'étra daua la ~arcbe de la loi;
ll eût été absurde o.~ iojuateque la loi fût sans. exécution
«Molle lieu d' aa. promulgation et dans les contrées envl-
ronnantes, par~ qu'elle il~ pouvait pas encore être. -<;Oi\-
-Jie daoa. 18' t*t~ le~ plut éloigoéet1 du territoire na·
Uooal. ,.
J>ISCVS8101'8 , MOTI.FS , .etc. :
Personne n'est ~migé de la dépendance des choses. On
l'est de l'arbitraire de l'homme.
J'ajoute que de grands inconvéniens politique• auraient
pu être la 1uite d'une institution aussi contraire àla justice
qu'à la raison, et à l'ordre physiqUe des .choses.
Nous ayons donc gradué les délais d'après les distances.
Le système du projet de loi fait disparattre tout ce que
les dilférens systèmes admis jusqu'à ce jour offraient de
vicieux. / .
Je ne_par.le point de ce qui se pratiqUait sous l'ancien
régime. Les institutions d'alors sont inconciliables avec les
nôtres. .
Mé,li& j'observe que dans ce qui s'est pratiqué depuis la..
révolution, ~D avait trop subordonné l'exécution de la loi
au fait de l'homme.
Partout' on exigeait des lectures; des transcriptions de
la loi; eÙa Io\ n'était p~s 'exécutoire avant ces transcrip-
tions et ces lectures. A chaque instant, la négligence ou la
mauvaise foi d'un officier public pouvaient paralyser la lé-
gislation,, ~~ ~ratld préjudice de l'État et des cit~yens.
Les traoscri,Ptions et les leetures peuvent figurer comme
moyens secbndaires, comme.précautions de sècours.
Mais ·n ~e fa~t pas que la loi soit abandonnée au caprice
des hommes. Sa marche doit être assurée et 'imperturba-
ble. Image deÏ'ordre ·éternel, .elle doit, pour ainsi dire, se
suïlire à elle-même. Nous lui ~eodons · toute son indépen-
dance, en ne subordonnant son ex,écution·qu'à des délais,
à des p~ê~ution11 commandées par la nature même:
Le plan des rédacteurs du projet de Code joignait aux
vices de tous les autres' systèmes un vice de plus.
Dans ce plan ; on distinguait les lois administratives d'a-
vec les autres; et, pour la publication, on faisait la part
des tribunaux et celle des administrate~rs, ·
Il fallait donc, avec un . pareil plan , juger chaque loi ,
pour fixer l'autorité qui devait en faire la publication.
2 m é >
, 1
Effets rétroactif$.
-- ~----....·
3!)4 . . DJ&CUffJOlJI • . llOTll'S •• etc.
recherobé dan.8 aes·actiom, ou troqf>lé dans aet droita·ac-
quia, par une loi p.ostérieure f
Ne confoQdons pas les jugemens a-yec les lois. Il est de
la nature dés jugeiuens de régler le pa&llé} parce qu'il• ne
peu-yent intuvcoir que sur de8 actions -0u-Yerle1, et sar des
faits auxquels ils appliquent les loia existantes. Mais Je
pané ne saurait être du domaine des fois nouvelles, qui ae
Je régissaient pas.
Le pouvoir législatif est la toute-puissance humaine.
La loi établit , conserve , change, modifie , perfeclionne.
Elle détruit ce qui est; elle crée ce qui n'est pas encore.
La tête d'un grand législateur est une espèce d'Olympe
d'où partent ces idées vastes, ces conceptions heureuses
qui président au bonheur des hommes et à la destinée des
empires. Mais le pouvoir de la loi ne p_eut s'étendre sur
dea choses qui ne &ont plus' et qui ' par là même , sont
hon de tout pouvoir.
L'honu~e, qui n'occupe qu'un point dans le temps.comme
dans l'espace, serait un étre bien malheureux, s'il ne pou-
vait pas se croire en sûreté , même poul' sa vie passée !
pour cette portion de son existence, n'a-t-il pas déjà pot~
toul le poids de sa destinée? Le -paesé p~l\t laisser dea re-
grets; mais il termine toutes les incerti\udes. Dans l'ordre
de la nature, il n'y a d'incertain que l'avenir, et encore
l'incertitude est alors adoucie par l;espétao.ce, celte com-
pagne fidèle d~ notre faibleHe. Ce serait empirer la tria~
condition de l'humanité, que d.e vouloir changer, par le
système de la législation, le système de la nature, et de
chercher, pour un temps qui n'est plus,·à faire revi~Qoa
craintes, sans pouvoir nous rendre-nos espérances. ·
Loin de nous l'idée de ces loi.a à deux faces, qui, ayant
saDI ces&e Un œil SUr Je paué, et l'autre Sur
l'avenir, ~
sécheraient la IO'l;lrce.de la QOR~e, et·deviendraieoa-un
principe éternel d'jnjustice, ·de boulev~ment' e~ d• déa-,
ordre. ·
I>& LA. P'llBLICATION D.11 LOIS. 535
Pewquoi, dira-&.,on, laiuer impuaisdea a.bus q:oi e:ûs-
taientayantla foi que l'on promu!pe pour les r.éprimerP
Parce qu'il ne faut pa1 que le remède soit pjre~e le mal.
'J'ou&è foi nait d'un abus. Il n'y aurait donc point de loi
qui ne ddt être rétroactive. Il ne faut point.exiger que les
hommes soient avant la loi oe q!l'ils ne doivent devenir .
que par elle,
:a3.
.
Lois peraonnelles.
S'agit-il des lois ordinaire8 POn a toujours distingué celles
qui sont relatives 6 l'état et à la capacité ·des personnes~
d'.a!ec celles qui règlent la diip0sition des biens. Les pre-'
oûères sont ·appelées personneUes; et les secondes réelles.
Les lois personnelles suifent la· personne partout. Ainsi
là loi française, avec des yeux de mère , suit les Français
j111que dlns les régions les plus éloignées ; ~lle les suit jus-
. qu'aux extrémités du globe. · ·
.La qualité de Français, comme celle d'étranger, ·esi
l'auvrag~ de la l!lature ou celui de la loi. On est Français
par la nature, quand on l'est par sa naiuance, par son
origine. On 1~e1t par la loi, quand on le devient en reJD-
pli818nt toutes. les conditions que la loi preacrit poâr ed'a-
cer les.vioea de la naiuauco ou de l'origine.
.
nm &?? 7 r ï
' DB LA PUBLICA.TI01' DBS LOIS.
Lois réelles.
'
358 J)JSCtlllJ01'•' KOTIF•' etc. . .
tempe; mai• Jee prepriétéa particulières des ciloyéos, ~-
11lel et contiguës, formenlleterritoire'pablie d'an ~t; et,·
.ela&iyement aux nations étrangère&, ee territeire forme
•. teol tout, qui eat sous l'empire du souverain ou de l'E-·
tat. ta aounraineté est ua choit à la fois réel et peraoo-
oel. ConMquemmeot, aucune partie du territoif& ne pent
être aomtraite à l~administration du souverain, ·c omme
aucune persooi;ie habitant le territoire ne peut être sous-
kaite à sa auneillanoe ni à son autorité.'
La souveraineté eat indMsible. Elle cesserait de l'être, si
lea portions d'un même territoire pouvaient être régies par
des lois qui n'émaneraient paa<lu même souverain.
n "est dono de l'eMeDce même 'des choses' que les im-
meubles, dont l'eottemble forme le tenitoire publie ' d'un
peuple, aoieat e:i:oluswement légis par les lois de ce peu-
ple, quoiqu'une partie de ces imm.eubl~ puiue être pos-
aédée par des étrangers.
7 •
DB LA PtlBLICATJON DES LOIS. 359
.L'office des \ois est de stataea: ·sur les cas qui arrivent le
plus fréquemmen~. Les accidens, les cas Co~uits, les cas
extraordwaires, ne sauraienl être la matière d'une loi.
Dans les choses même qui méritt)nt de fixer la sollici-
tude ~u législateur, il est impossible de tout 6.i.er par des •
nstes prêeises. C'est une sage prévoyance de penser qu'on
ne peut tout prévoir. ·
De plus, on· peut prévoir une loi à Caire sans croire de-
voir la ·précipiter. Les lais doivent ~tre préparées avec une
sage leôtem. Les états ne meurent pas; et il n'est pas ex-
pédient de Caire tous les jours de nouvelles. lois. ..
Il est donc nécessairement une foule de circonstances
dam ie8cJuelles un juge se trouve saris Joi. Il fairt donc iais-
11er alors an juge la faculté de Btippléer à ra loi par les lu-
ntlères naturelies de la droiture et du bi>'D sens. ilièn ne Se·
rait plus puéril qne de vouloir prendre de8 précauticins suf-
flfan1~ pour qu•un· .juge n'dt jamaüi qu'un texte précis à
appliquer. Pour pré'fén·tr ies jugemens aTbmaires, on ex-
po~l'ait Ja: société à miDé jugemenw iniques ; et, ce qui est
pis, on l'exposerait à ilë poi:rvoi~ plus sé faire rendre jos-
tic6; et avee la folle idée de décider ious les cas; .on ferait
de la législafion un dédale immense, daus lequel la mé-
môire et la raison se perdraient également.
· Quand: la loi se tait, la raition D'aturelte parle éncore : si
la préV()yance des législateurs ést limitée, fa nature èst infi-
nie: elle s'applique à tout ce qui peut intéresser les hom-
mes : poarquoi ·voudrait~oo .méconnaitre les ressources
qu'elle nous ·offre? · ·
NoU'S raisonnons comme si les légi'slateun étaient des
di~u:t, et comme si les juges n'étaient pas même des'
&ommes.
De tôns les temps on a dit'que l'éqtti(é était~ ~tipplé
meôt des· loi's. Ot, qu'ont voulu dke les jurisconsultes to-'
mains'; quand·ils ont ainsi parlé de l'équitéi' .
Le m~\ équité est susceptible de diverses ~cceptions.
.»UC:VttlOlfl, MOTIFS, e&c.
,
i
.
ConPentio111 contrdiru à r ordre pu/Jlic et auz bonnes
11I01U1'8•.
"
- "'·"'
- - - - - - - - ·----------- - -- -
•• •• .,,.,J!l!ri,.-
DB LA. P'OBLICIA.TI01' DBI LOll, 565
S'if est donc vrlii que la loi.ne reçoive tous ces caraotèrei
que par la promùlgation, on a pu dire que les lois sont e:&écu-
toires dans tout le territoire français en -vertu de la promulga-
tion qui 'en ·est faite par le Premier Con:sul. Il serait bien diffi-
cile de saisir une différence réelle entre. ce• .expreaaionil
en '-vertu de la promulgation de la loi, et Cenès-ci après, ou
d'après /a promulgation.
llelati'fement aur deux autres paragraphes de l'article,
avant de les examiner, il est à propos de rappeler un prin-
cipe· élénieataire en ce qui concerne l'exécution ou l'obli-
gation· d~ la loi. · ,
C'est qu'en même temps que tous les législateurs ont
consacré le ·principe que la loi .ne· pouvait obliger sans
qu'elle Cdt connue, ils ont senti l'impoHibilité de se procu
· rer la certittide que chaque parliculier eiit eu réellement .
cette connaissanoe ••On ne pouvait la noti6er à chaque in".'
dividu; et ·é'e\\t été rendre la loi illusoire que de laisser à
Chaque nieoibre de la aooiélé la faculté de s'y 80Ultraire,
en alléguant qu'il l'avair' ignorie.
En éonléquenoe, tous les législateurs ont établi une ·p~
somption de droi&, équivalente à une certitude, que la IOi
a été ·connue de toua, après l'obaenjltion des formes ad-
miies pour sa publication. Un individu qui ·ignore la loi
doit •'imputer d'avoir· négligé les moyens de la connaître.
Il y a aan~ doute bien moins d'inconvénient à ce qu'un
citoyen .soit lié par une loi qu'il n'a pas connue, lorsque
toua les moyens de publicité ·o nt été pria, qu'à laisser la
société sana loi ; ~u , ce qui est la même choae , lui d~ri
ner des lois que chacun pourrait violer impunément, sous
prétexte d'ignorance.
C'est avec un grand sens què Domat, dont l'on'V'rage est
le recueil des principes les plus a\\rs en matière de législa-
tion civile, s'est upliqué aur la néoeuité qu'il y a que. les
lois soient connues pour qu'elle• obligent, ~ Toutei les rè-
• glea, dit-il, doivent être ou connuea, ou tellement ex-
iG6
c.poléea.àJa CIODO,.illiloœ .~ tout~llaOade, Cf88 penoane
.• 'a e puiue impuoégaeaty cout.revenir 1em pré&eil;te de lea
• igao.rer.
• .4in1i, le• ~ea naturelles é'8.Dt denériléa immuablea
•dont la conœiu~nce eat eueotiell.o à la ai~a, oo ne
• peut dire qu'on Je1 ait igporéel, COIOme.on ne peut dire
•qu'on ait manqué de la raison quiJe1fait coODaltre. ,
, • ~ais le1 loil arb$trairea n'ont·Jeur. elfet qu'&pft• ciue le
• Ugillateur a/ail tout ce IJIÛ est possillle pour leelaire .ocm..
• oaltre; ce qui 1e fait par lei voies-qui 10Dt ea 1191tp po1111
• la publication de ces sortes de lois; et, :~rè& · qu'elles
• IOD& publiée& 1 Oii les tiant pour COIUIUU a toua le 1110fUle, et
~ ellea oblige~ autant.ceux qlli.prét~Mai4,., ks ïpqrer, 9'"'
• ce14.r qf4Ï les 1aPe11t (a). •
Le Wgillateur · ferait dono dee et'ollb impcüuao., quelll
qu'il• fu89f3nt, •'il olaercbait le moyeSJ . d'attester de ·fait
fJUO cbaquc iadividu a eu les oreille1 frappées de la ~oi.
Ne la renclre obliga&oire qu'à nue époque où l'on paiue
avoir une juate présomptipn q11'elle eat général~nt con-
nue; 11181W'81' Io lem.Pl' daDB lequel elle doit l'étre, de. ma-
taière qu'oJJ oe puille, eatre llil pre>m~)gation et 10D ~eu
tioD, pratiquer dei fraude1 pour l'éluder j mai1-1urtout faire
p IOl'te que la loi détem:üne, d'ap~ dea règle• me.,
l'é_poqueclua miHea aoUoa 1ur leadiftërenspoiotsqu'~e
riel', eo railou de1 di.aaueee, aaoa tfU6 cette mi8e en ac-
.ion dépende du plua QU lllOWI d'exaotitwle des différeotea
autori&U looale•: telle ea1. cüoyeu tril>um,.la tâche du
légitlateur en .ceue matitre.
kamioou donc quel eat œ.lu~ dea IJB~ pt0poM&
juaqu'à préleot, dont on puisse le plm raiacmnablement
eepérer \out œ1 aw~•Ugei.
On peut lei nduire à troil.
1 •. La publieadon opéric a~ent aqr tou ..le9
,
·W 1>uevss1011 , •oTrn , etc.:
glent l~ sucèeeeions. Le retard du momènt où eiles devfen-
nènt obligatoires ne ·blesse que l'intérêt particulier' et non
l'intérêt génér1tl ; ·
Que cet inconvénient, s'il &'fait quelque con1ittant>e,
serait racb~ par tant d'autrea anntagel;
. Que l'intérêt général vfl1lt que l'exéoution de la loi com-
mence à la meme épo,(ue dana toatea lee partiea du pays
-pour lequel elle eat.-faite; ·
Que là où les hommes ~nt égaux en droits; ils doivent
toua être 1oumia, au même moment, à l'empire de la loi,
quelle qu'elle soit, rigoureme ou favorable;
- Qu'en Angleterre, et dan1 toutes lei partie• de l'.lméri-
que, on ne •'est tamaie écarté de ce principe; ·
Qu'il. serait étrange que, le meme j«>ur et au mêm.è mo-
ment, la peine de mort ee t10uv4.t abolie pour une partie
de la France; et subtietât p0or l'autre: ce qui arriverait
avec le délai succeuif.
Enfin, on suppoee qu'un fait, qui juequ'alon n'aurait
point été compris dans la claue des crimes, Mt qualifié tel
par une nouvelle loi : quel serait l'efl'et du délai aucceBaifP
Le même acte , con:imis le même Jour, peut-être à la·même
heure·, dans deux endroits dift'érena, et sépara 1eulement
par une rivière o• par un chemin, ol'rirait d'an côté ·du
chemin ou de la rivière un crime à punir, et de l'autre un
-IÎIDple délit,, 1ueoeptible d'une bien moindre peine. D'où
. cela proviendrait...il P Uniquement de ce que CC1 deux o6tét
appartiendraient à deux pabate cWlëreos de l'écheµe de
progression.
' Je ftia exposer lei réponsee dont la ICCtion a cru que
' ces objectiom étalent IUICleptiblee, et il en sortira toua 168"
avantages que présente le mode progreeeit:
Si la loi ne peut être obligatoire avant qu'elle soit ooo-
nue, il eet éplemeot certain qu'elle doit être obligatoire
dès l'inetaot cpa'elle l'eet. Son action ·ne peut ê~ 1111pcn-
due : on croit que oe lont là d~ priaoipu oomtane.
_ _.: - ...
DE LA PUBl.ICA'tlOl'f DES LOIS.
- . .0 .. . - . . . - - -
J
.,
.
. !-
na LA. PVBLICA.TlOJ.'F. DJl8 . LOIS.
''
1
~.p&d'un procèacrimlnel, l'àoe.uM ieit-tllwneo.o,r.S •. nc
le llilenee de bl loi. lnftn n.ee+il encore dea Aillcul. .P
C'•t ati tribunal de eauatioa. de les le'feri tribunal ·...,.
pl'fme, établi pour yenir au seooure cleA citoyens dans le•
... où l'on aurait . appliqœ des loi• qui ne. devaient· pu
...
l'être-, comme dans éeù Où l'on n'au~ait trouvé aueune
lof applicable , lonqu'il en existait qui devait éCre eppli-
~
Da .LA PV&Llc&TlOJf lt.U · l.OU. ~
foule de üpoAftion• d0Dltadictoh$: 80r lell _ . . , pohats,•
et le bienfait d'un Code général qui coaaiale à reaère:Ja loi;
partout uniforme, ·deviendrait' apéanti par ~' loill par-
tielles., dont la réunion oft'ri.ait, ap~• 'Un oer~âo lapsd&
lemps. ua Code· partftiulièr poul' chaque l'tll80rt «i ·trihooat
d'•Pl>e•· .
·.l/article 6 oootieu& aile mmmé:c:fonibrm6 à oel1e que le& •.
Romains ava~nt conaaorée• .Voe cooven1ion particuUàre
blelle'-t-èlle l'ordre public ·ou lès' bonne. mœun ,. ·eue est
réprouvée par la loi. Ne.contient-elle rien ni ;contre ·tew
bonnes mœu~, ni contre l'Ol'dre public·, elle . deil être -et
est en effet permise, lors même qu'elle porterait déroga-
tion à quelque disposition de loi. Tel est le vœu de l'ar-
(icle 6. Le principe est juste' son application est facile.
Ainsi, par exemple, deùx époux ne pourraient eoovenir
de diuoudre leur mariage à la volonté de l'un des:<feux, el
sans l'observation préalable des conditions que la loi pres-
crit. Mais un débiteur et un créancier peuvent faire entre
em: une convention particulière, d'après laquelle l'un
promettra de ne pas user contre l'autre d'une prescription
légale acquise en sa faveur.
Dans le premier cas, ·la convention est. Illicite, . parce
qu'il s'agit de l'exiskmce d'un mariage, et tiue cet objet
tient eBBentiellement à l'ordre public.
Dans le second cas, il s'agit_d'un intérêt privé, suscep-
tible d'être modifié au gré des parties; il s'agit d'un acte
contre lequel l'ordre public ne peut réclamer en aucune
façou. La conventiou est don.c valable.
A l'égard des bonnes mœurs, il y a même raison, je dirai
plus, l'une est une dépeudance nécessaire de l'autrè. Les
mots ordre public eussent seuls pu suffire, et l'addition
qu'on a faite n'a pour objet que de doouer à la rédaction de
l'article toute la clarté dont elle était susceptible. En effet,
t-0ut œ qui couceroe les bonues mœun intér688e l'ordre
,._,,..
3gO DUC1JUI01'1 • •OTIJPI , etc.
public; maïa tout ce qui intérelee Portlre public ne concerne
pas les bonnes mœun.
Citoyen• lqislateura, j'ai cru de•oir ·me borner à cette
oour&e analyse sur la loi p~polH. ·L'orateur éloquent qui
voua en a dévelopJ>' les motifs m'a dilpensé de tout autre
aoio. Une loi conçue par la 1age11e,mt\rie par la réd.e:d(>D,
recommandée par des talens supirieun, appelle de toutes
parts la confiance publique. Le Tribunat 1'e1t empressé de
l'adopter. C'est à voua, 'législateurs, qu'il .appartient d'en
auurer lei avao&ages, en lui accordant une sanction
qu•ene aollicite à tant de titres. ,
~ir •
'
. .......-.
..
i ;
•
1
. i
1
,• ...
r , .·: ·...
. . '.
.
. - , ~ .c.··
~ ""'.·~
. .; ~
....
..1
· 1
·. ·'.