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Le contrat de transaction
EN DROIT CIVIL
ET EN DROIT JUDICIAIRE PRIVÉ
•
PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DU
TOME PREMIER
La transaction non judiciaire
dé:finition, domaine, conditions de formation
et de validité, forme et preuve
0. B. C. E. - B. D. 8. H.
BRUXELLES
ÉTABLISSEMENTS ÉMILE BRUYL4NT .
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SOCIÉTÉ ANONYME D'ÉDITIONS JURIDIQUES ET SCIENrrtQUES
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67, RUE DE LA RÉGENCE 1
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PRÉFACE
MADELEINE GEVERS,
PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ LIBRE
DE BRUXELLES.
AVANT-PROPOS
Const. = Constitution.
C. civ. = Code civil.
C. proc. civ. = Code de procédure civile.
C. comm. = Code de commerce.
C. pén. = Code pénal.
C. instr. crim. = Ccde d'instruction criminelle.
Cela est exact, comme est exact aussi le fait que le titre de
la transaction fut en quelque sorte improvisé, qu'il fut discuté
et voté à la hate, après que plusieurs tribunaux d'appel et Ie
tribunal de cassation lui-même eurent insisté pour que l'on
consacrat des dispositions spéciales à la transaction, contraire-
ment à ce que prévoyait Ie projet du Gouvernement consu-
laire (7).
Cependant, sans aller, comme Ie professeur René Rodière (8),
jusqu'à défendre inconditionnellement l'oouvre réalisée en
l'an XII, nous pensons comme lui que la méthode qui a consisté
à <loter d'un certain nombre de dispositions une convention
aussi délicate et importante en pratique que la transaction,
ne constitue pas en soi une erreur. Le système du droit allemand
qui a consacré à la transaction un seul article ne relève pas
nécessairement d'une méthode préférable.
Peut-être Ie juste équilibre a-t-il été trouvé par le Code civil
italien qui a étudié la transaction d'une manière affinée (art. 1965
à 1976) tout en évitant l'écueil de dispositions surabondantes,
qui ne font que répéter des règles de droit commun.
***
On groupe généralement les transactions en deux grandes
catégories : celles que l'on nomme judiciaires parce qu'elles
interviennent sur des contestations judiciairement nées, et celles
que l'on nomme extra-judiciaires, qui tendent à prévenir un
procès non encore engagé.
Cette distinction ne sera maintenue dans Ie présent ouvrage
qu'en donnant de la transaction judiciaire une définition beau-
coup plus restrictive : pour nous, est judiciaire la seule trans-
action qui se réalise grace à l'intervention active du juge dans le
processus contractuel, toutes les autres transactions étant extra-
judiciaires, qu'il y ait ou non procès engagé.
Nous pensons, en effet, qu'il vaut mieux conserver à la notion
de « contrat judiciaire » sa signification précise, laquelle suppose
une intervention du juge pour la réalisation de l'accord.
Autrement dit, dans notre conception, le domaine de la
(7) FE:N'ET, Recueil complet des travaux préparatoires du Code civil, t. II, p. 743
ets.; t. 111, p. 174, 205, 561 ets.; t. IV, p. 26, et t. V, p. 548.
(8) Cours de droit civil français, de BEUDANT, t. XII, par Il. Ronn'i:RE et
A. PERCEROU (Paris 1947), n° 340.
DE G.,rnE, Contrat de transacti-011. - 2
18 INTRODUCTION
* * *
Notre étude comportera donc deux parties : les transactions
extra-judiciaires et les transactions judiciaires.
Dans ce premier volume, seront étudiées d'abord les matières
qui touchent à la définition et au domaine de la transaction
extra-judiciaire, c'est-à-dire aux délimitations internes et
externes du contrat, ce qui conduit logiquement à comparer
celui-ci à d'autres institutions juridiques voisines.
Viendra ensuite !'examen des conditions de validité de la
transaction extra-judiciaire : consentement, capacité, objet et
cause dans ce que ces conditions ont de propre et de spécifique
à la transaction ou, au contraire, de commun avec tous les
autres contrats.
Un dernier chapitre sera consacré aux conditions de forme
et à la preuve de la transaction extra-judiciaire.
Poursuivant l'étude de celle-ci dans un second volume, nous
examinerons principalement les effets du contrat sous leurs
différents aspects (exception de transaction et effet déclaratif
ou translatif de la transaction) ainsi que les circonstances qui
conduisent à la mise à néant de la convention : cas de nullités
et singulièrement celui de l'erreur, résolution pour inexécu-
tion, etc ...
Enfin viendra l'examen des traits caractéristiques de Ja
transaction jwiciaire telle que nous la concevons.
Le second volume comportera une table bibliographique et
analytique couvrant les deux tomes.
LA TRANSACTION EXTRA- JUDICIAIRE
TITRE PREMIER.
DOMAINE DE LA TRANSACTION.
CHAPITRE PREMIER.
SEC'l'ION PREMIÈRE.
DÉFINITION.
(3) DE PAGE, op. cit., n° 482; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, op.cit., ibid.;
BAUDRY-LACANTINERIE et A. WAHL, Traité théorique et pratique de droit civil,
t. XXI, n° 1205; voy. pour plus de détails, infra, n°• 23 et s.
(4) DE PAGE, t. v, n° 482; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, op. cit., n° 1563;
DEKKERS, Précis de droit civil belge, t. II, n° 1317; RIPERT et BOULANGER, t. II,
n° 3220; Dalloz: Encycl. dr. civil, op. cit., par L. BOYER, n° 5; Bruxelles, 24 mai
1960, Ann. not., 1960, p. 209, et Liège, 29 mars 1962, Pas., 1962, II, 262.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 23
SECTION II.
ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS.
(5) Voy. aussi Ie rapport d'Albisson au Tribunat (LOCRÉ, éd. belge, t. VII,
p. 464).
(6) DE PAGE, t. V, n° 484; DEKKERS, t. II, n° 1318; BAUDRY-LACANTINERIE
et W AHL, op. cit., n° 1206; Audenarde, 20 mars 1903, Pas., 1904, III, 125; Pau,
11 juin 1959, Gaz. du pal., 1959, II, 232.
(7) Voy. infra, n°• 290 et s.
(8) Solution constante; voy. outre les références reprises BUb note n° 3 : cass.,
16 janvier 1957, Pas., 1957, I, 563; Bruxelles, 12 juin 1953, Bull. ass., 1953, 479;
Bruxelles, 15 avril 1959, Pas., 1960, Il, 65; Liège, 29 mars 1962, Pas., 1962, 11,
262; trib. Bruxelles, 28 mars 1963, Journ. trib., 1963, p. 491.
(9) Voy. infra, n° 307 ets. et t. II.
24 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAffiE
(16) Voy. l'article 779 du B.G.B. ainsi que les références aux pandectistes
allemands données par L. Boyer dans son ouvrage La notion de transaction (Paris,
1947), p. 18, note 5; voy. contra: SAVIGNY, System des heutigen römischen Rechts,
t. VIII, § 302.
(17) « Qui transigit quasi de re dubia et lite incerta neque finita transigit: qui
vero paciscitur donationis causa rem certam et indubitatam liberalitate remittit »
(D. Loi 1 De transactionibus 2.15).
La doctrine romaniste déduit traditionnellement de ce texte que la transac-
Uon a, en droit romain, pour fonction d'éliminer un état d'incertitude (l'elimina-
zione di uno stato di incertezza : E. GROPALLO, « La natura giuridica della transa-
zione », in Rivista di diritto civ-ile, l!l31, p. 322 et s., avec les références; adde :
AccARIAS, op. cit., p. 7 à 12 ; BERTOLINI, Della transazione secondo il diritto romano,
p. 33; ÜU)IE-KENDJIRO, De la tran.~action, thèse, Paris, 1889, p. 4 et s., spéciale-
ment n°s 3, 9 et 21).
l\I. Boyer a, dans une certaine mesurc, contesté l'exactitude de cette inter-
prétation (op.cit., p. 17), tout en concluant (op.cit., p. 18) que Je« droit romain
du bas-empire ne s'étant pas nettement posé Ie problème de Ja nature de J'incer-
titude requise, a admis qu'une res dubia quelconque pouvait constituer J'objet
d'une transaction ... et suffisait à Rome pour qu'une transaction au sens étroit
du mot soit possible ... •·
26 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(18) L. BOYER, op. cit., p. 19; voy. aussi G. GHEYBEN, in A. P. R., v 0 Dading,
n 08 8, 15 à 18, avec les références aux auteurs qui, en droit suisse et italien, défen-
dent la conception large exposée au texte.
(19) Voy. l'historique tracé par BoYER, op. cit., p. 22 avec les références en
note 1 et 2.
(20) Voy. notamment: Arrêt du Parlement des Flandres du 81 décembre 1697,
cité par DE GHEWIET, lnatitution du droit belgique, t. II, p. 61.
(21) Op. cit., p. 24.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 27
al. 1er, et 2053), tantöt de di!férend (C. civ., art. 2048 et 2049),
tantöt d'affa-ires (C. civ., art. 2057) (31).
Mais il n'est pas douteux que, dans l'esprit du législateur
de 1804, ces expressions sont synonymes, et qu'elles se ramènent
toutes à une notion commune : Ie procès, c'est-à-dire la contesta-
tion considérée sous son aspect formel, technique et procédural (32).
La transaction n'est donc possible que si un procès est noué
ou en puissance de l'être.
Par contre l'objet de ce procès et son fondement importent
peu : discussion de droit ou de fait, contestation sur Ie principe,
la qualité ou les modalités d'un droit, contestation sur une
situation d'ensemble ou sur un point déterminé de semblable
situation, procès bien ou mal fondé, ou simplement « plai-
dable » .•• (33).
Les travaux préparatoires du Code civil ne laissent aucun
doute sur l'interprétation procédurale que Ie législateur a voulu
donner aux termes de l'article 20,!4, alinéa 1er.
« les transactions sur procès ... <lont le caractère particulier est de
mettre fin aux procès ou de les prévenir méritent particulièrement à
ce titre les faveurs de la loi ... » (Albisson, Rapport au Tribunat, LoORÉ,
t. VII, éd. belge, p. 463, n° 1);
••• « il n'en est pas ainsi des transactions : par elles les procès sont
terminés ou avortés ... » (id., op. cit., p. 464, col. 1);
••• « toute convention a une cause : celle de la transaction est la crainte
des procès : propter timorem lit.is ... » (Discours de Gillet au Corps légis-
latif, op. cit., p. 471, n° 8);
••• « Elle (chaque partic) balance de bonne foi et avec le désir de la
conciliation, l'avantage qui résulterait d'un jugement favorable et la
perte qu'entraînerait une condamnation » (Exposé dos motifs, op. cit.,
p. 458, n° l).
(31) l\Iais il ne parle jamais de « controverse » ainsi que L. Boyer l'écrit par
inadvertance sans doute (op. cit., p. 40).
(32) Voy., notamment, DE PAGE, op.cit., n° 483, 1°, p. 472. On rapprochera
cette conception de la notion de droits litigieux dont parle l'article 1700 du Code
civil; voy. sur cette notion, la jurisprudence belge récente : l\I. GEVERS et J. DE
GAVRE, « Examen de jurisprudence. Contrats spéciaux », 1960-1965, in Rev. crit.
jur. belge, 1965, p. 186, n° 18.
(33) DE PAGE, op. cit., ibid.; comp. PLANIOL, RrPERT et SAVATIER, op. cit.,
n° 1564, qui distinguent les litiges en droit des litiges en fait; voy. aussi R. DEK-
KERS, Précis, t. II, n° 1317, note 1, et C. ASSER, Handleiding tot de beoefening
ven het Nederlandsch burgerlijk ·recht, 3• partie, Bijzondere overeenkomsten, par
KAMPHUISEN et VAN A!\"DET,, p. 80•1.
30 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
2° Évolution.
et PERROT, op. cil., n°• 109 ets.; Cn. VAN REEPINGHEN, Rapport sur la réforme
judiciairc, t. Jer, p. 36; BoYER, op. cit., p. 45, texte et note 1; A. FETTWEIS, Elé-
ment de la compétence et de la procédure civile, t. II (Liège, 1962), p. 355.
(45) Cette conception du litige est celle du doyen Hauriou (« Les éléments du
contentieux », Recueil de l'Académie de législation de Toulouse, 1905, p. 15 et s.,
et 1907, p. 149 et s.).
(46) SoLUS et PERROT, op.cit., n° 480, p. 439.
(47) Voy. les références sub n° 13, ei-après.
(48) ROGER MERLE, Essai de contribution à. la lhéorie générale de l'acte déclaratif
(Paris, 1949), n° 63, p. 100.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 33
4° Transaction et litige.
16. a) L'article 2044, alinéa 1er, du Code civil vise deux sortes
de cc contestations » : celles qui sont déjà nées, auxquelles la
transaction met fin, et celles à naître, que la transaction a pour
hut de prévenir.
Dans Ie premier cas, on dit généralement que la transaction
est judiciaire parce qu'un procès est déjà noué; dans Ie second,
on la qualifie d'extra-judiciaire (68). Nous préférons cependant
réserver cette distinction à un domaine plus strict, et consi-
dérer que toutes les transactions sont extra-judiciaires, sauf
celles qui se réalisent par l'intervention active du juge saisi
dans Ie processus contractuel. C'est dans cette acception que la
transaction judiciaire sera étudiée, dans Ja seconde partie de
eet ouvrage (69).
Nous avons établi déjà que lorsqu'il parle de contestation,
l'article 2044, alinéa 1er, du Code civil entend cette notion
dans son sens formel et procédural (70).
Contestation à naître est donc synonyme de procès à naître.
Mais cela n'empêche nullement de constater, quant au fond,
qu'il existe antérieurement à ce procès à naître une situation
contentieuse déjà née, qui n'a pas encore reçu la projection pro-
cédurale qui la révèle.
Il faut donc fondre les deux données et considérer que la
transaction implique, du point de vue matériel, une situation
contentieuse essentielle à son existence même, mais qu'il importe
peu, par contre, que, du point de vue formel, elle se soit déjà
traduite ou non dans une procédure judiciaire.
Cette compénétration des aspects matériels et formels d'une
même notion est indispensable si l'on veut éviter que la formule
de l'article 2044, alinéa 1er, devienne équivoque et contra-
dictoire.
En effet, puisqu'il est acquis, sans doute possible, que la
transaction, quelle qu'elle soit, ne peut réaliser l'élimination
du litige que par Ie moyen des concessions réciproques, il faut
nécessairement admettre qu'avant la transaction sur procès
à naître existe déjà un conflit matériel, un débat préalable et
des prétentions contradictoires qui sont mutuellement apaisées
par les concessions réciproques (71).
Pour pouvoir se faire de telles concessions, il faut - c'est
l'évidence même -- un conflit existant qui appelle la solution
du droit, c'est-à-dire une cc situation contentieuse » définie
comme nous l'avons fait ci-dessus (72).
(71) M. R. Merle a mis clairement en relief cette nécessité logique que Carresi
a également soulignée (Trattato di diritto civile italiano di Vassali, vol. IX, tomo 3°,
fase. 2, < La transazione », Turin, 1956, p. 58, in fine; voy. aussi, mais implicite-
ment cass., 10 juillet 1862, Pas., 1862, I, 289.
(72) Voy. supra, n° 15, in fine.
(73) Exemple emprunté à M. R. MERLE, op. cit., p. 183.
38 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(74) R. MERLE, op. cit., p. 183; voy. aussi P. n'ONOFRIO, Della Transazione,
p. 192 avec les références.
(75) Voy. art. 18, al. 2, du Code judiciaire en projet et les commentaires de
M. le commissaire royal OH. VAN REEPINGHEN, in Rapport sur la réforme judi-
ciaire, t. rer, p. 40.
(76) Cass., 12 juin 1919, Pas., I, 156 et les conclusions conformes de M. P. LE-
CLERCQ.
(77) Rapport de M. Chiovenda au congrès international de droit comparé
de La Haye en 1932, cité par M. Cn. VAN REEPINGHEN, Rapport précité, ibidem.
Voy. aussi, ibid., la résolution du ve congès de droit comparé (Bruxelles 1958).
(78) Cn. VAN REEPINGHEN, Rapport précité, p. 41.
(79) Rapport précité de M. Chiovenda, ibid.; adde, les observations de P. HE-
BRAUD, in Rev. trim. dr. civ., 1965, p. 398, in fine: « Il est légitime de subordonner
le droit d'agir en justice à l'existence d'un intérêt sérieux afin que le contentieux
judiciaire ne se nourisse pas de vaines spéculations abstraites mais de réalités
concrètes et effectives. Mais il faut l'entendre assez largement et ouvrir librement
l'accès à la justice toutes les fois qu'il est utile pour trancher une contestation :
dût-elle être qualifiée de déclaratoire, préventive ou interrogatoire, une action
devait être ici recevable parce qu'elle répondait à un int.érêt réel concrètement
existant et sérieux ».
(80) A. FETTWEIS, op. cit., p. 363.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 39
(81) HEBRAUD, obs. in Rev. trim. dr. civ., 1950, p. 221, et 1953, p. 370; SOLUS
et PERROT, op. cU., n° 233, p. 210; OH. VAN REEPINGHEN, Rapport précité, p. 41.
(82) Voy. une illustration de cette conception large de « l'état de litige » dans
Bruxelles, 24 mai 1960, Ann. not., 1960, p. 209.
40 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(91) C'est peut-être de ces droits-là que M. Boyer veut parler. Dans ce cas,
~ous réserve de la justification de sa conclusion, nous sommes d'accord avec lui.
(92) LAURENT, t. XXVIII, n° 353; GUILLOUARD, op.cit., n° 62; AUBRY et RAU,
t. VI, § 420, p. 198 (5• éd., par BARTIN) et p. 249 (6• éd. par P. ESMEIN); BEU-
DANT et LEREBOURS-PIGEONNIÈRE, t. XII, n° 352.
(93) Sfrey, 1836, I, 180, et D., 1836, I, 321. Adde: Bruges, l•r février 1937,
R. W., 1937-1938, col. 453.
(94) BoYER Ie souligne, op. cit., p. 46, note 4.
(05) Op. cit., ibid.
(96) Pas., 1837, Il, 191.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 43
(97) Voy. aussi, inspiré par l'arrêt précité, un jugement du tribunal de Charle-
roi du 19 mars 1875 (Pas., 1875, III, 112) qui exclut la possibilité de transiger
sur un droit non encore acquis dans Ie temps du contrat, sur une contestation
dont Ie principe et la cause n'existaient pas encore à ce moment et ne permet-
taient donc pas, faute d'intérêt né et actuel, l'intentement d'un procès. La lec-
ture du jugement révèle qu'il s'agit d'une décision essentiellement dictée par les
circonstances propres au procès et par l'interprétation restrictive qu'il convenait
de donner à une transaction antérieure.
(98) Cass., 19 novembre 1838, Pas., 1838, I, 390.
(99) Op. cit., p. 46, note 2.
44 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(100) Op.cit., n° 11, p. 305; voy. aussi Bruges, 1er février 1937, R. W., 1937-
1938, 453.
(101) LAURENT, op. cit., n° 413, p. 402; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL,
op. cit., n° 1259; AUBRY et RAu, t. VI (6• éd.), § 418, p. 242, texte et note 2.
(102) DE PAGE, t. V, n° 483, 1°; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, op.cit.,
n° 1200, comp. n° 1259; PONT, Petits contrats, 2• vol., n° 569; GUILLOUARD, op.
cit., n° 11; Huc, t. XII, n° 276.
(103) Cf. DE PAGE, t. V, n° 483, 1°; Planiol et Ripert (t. XI, n° 1564) mettent
en avant la notion de litige, celle du doute étant tout au plus implicite dans leur
raisonnement; cf. aussi appel Elisabethville, 30 juillet 1949, cité par cass., 16 avril
1953 (Pas., 1953, I, 614 avec la note W. G.), encore que l'emploi de la conjonc-
tion ou puisse prêter à équivoque (p. 620, col. 2, 3• attendu).
(104) ACCARIAS, op. cit., n° 74, p. 169 et s.; voy. aussi GUILLOUARD, op. cit.,
ibid., et G. GHEYSEN, in A. P. R., v 0 Dading, n° 19.
(105) Cass., 16 avril 1953, précité (sol. impl.); Bruxelles, 22 février 1866, Pas.,
1867, II, 148, et 17 novembre 1891, Pas., 1892, II, 172; Audenarde, 25 juillet
1855, Belg. jud., 1856, 924; Bruges, l•r février 1937, R. W., 1937-1938, 453;
voy. aussi les conclusions du procureur général Mesdach de ter Kiele précédant
cass., 23 mars 1895, Pas., 1895, I, 140, l'arrêt de la Cour d'appel de Liège du
20 mars 1964, Jur. Liège, 1964-1965, p. 73, et trib. Bruxelles, 8 octobre 1957, Ann.
not., 1959, 277.
(106) Bull., civ., 1955, I, p. 122; voy. aussi cass. fr., 13 mars 1922, D.P., 1925,
I, 139 obs.
(107) Pourvoi dirigé contre un arrêt de la Cour d'appel de Dijon du 26 février
1953.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 45
(112) DE PAGE, op. cit., ibid.; MAZEAUD, Leçons, t. III, n° 1635; BAUDRY-
LACANTINERIE et WAHL, op.cit., n° 1202; LAURENT, op.cit., n° 325; GUILLOUARD,
op. cit., n° 12; AccARIAS, op. cit., n° 74; Huc, t. XII, n° 276; Grnoun, Etude
sur la transaction, thèse, Lyon, 1901, p. 11; ARNTZ, t. IV, n° 1537.
(113) GUILLOUARD, op. cit., ibid.; DE PAGE, op. cit., ibid.; BAUDRY-LACAN-
TINERIE et WAHL, op. cit., n° 1201 : ainsi, est-il admis qu'une transaction peut
intervenir pour régler seulement Ie quantum d'une dette d'aliments ou d'une
créance de dommages et intérêts dont Ie principe n'est pas discuté (PLANIOL,
RIPERT et SAVATIER, t. XI, n° 1564, p. 1014 avec les références).
(114) DE PAGE, op. cit., ibid.
(115) Il faut et il suffit que Ie doute soit subjectif, mais cela n'empêche nulle-
ment qu'il puisse être en même temps objectif.
(116) DE PAGE, op.cit., ibid. ;BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, op.cit., n° 1202;
R. MERLE, op. cit., n° 134, p. 187.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 47
(122) AUBRY et RAu, op. cit., 5• éd., p. 191, note 3, et 6• éd., p. 242, note 3.
(123) Bruxelles, 22 février 1866, Pas., 1867, II, 148; Liège, 16 janvier 1892,
Pand. pér., n° 479; Tongres, 29 juillet 1890, Pand. pér., n° 1848. La jurisprudence
récente, axée sur la notion de litige plutöt que sur celle de doute, qualifle rarement
Ie doute inhérent à la transaction; voy. cependant Dijon, 19 mai 1954, Gaz. du
pal., 1954, II, 120, et Mons, 31 décembre 1941, Rev. prat. not., 1942, p. 245.
(124) Op. cit., n° 134, in fine, p. 188.
(125) DE PAGE, op.cit., n° 483, 1°, in fine; I'LANIOL et RIPERT, t. XI, n° 1564;
voy. cependant Bruxelles, 15 avril 1959, Pas., 1960, II, 65, qui admet qu'il peuil
y avoir transaction en cas de litige imaginaire.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 49
(137) T. V, ibid.
(138) T. V, n° 483, 1°, p. 473, note 3; voy. aussi G. GHEYSEN, in A. P. R.,
v Dading, n°• 30 à 32.
0
(139) Voy. notamment !'exposé de L. BOYER, op. cit., p. 26, et les références
p. 27, notes 1 et 2; MERLE, op. cit., n° 133, in fine, p. 186; BAUDRY-LACANTI-
NERIE et W AHL, n os 1202 et 1259.
(140) Op. cit., n° 133, p. 186.
52 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(149) Op.cit., n° 483, 1° et 2°, p. 472 et 474; voy. aussi trib. Bruxelles, 5 juillet
1945, précité.
(150) Etant donné l'unanimité qui existe, à eet égard, en doctrine comme en
jurisprudence, nous nous bornons à citer ici quelques références significatives.
En doctrine: DE PAGE, t. V, n° 5 482 et 483, 3°; DEKKERS, t. II, n° 1317; PLA-
NIOL, RIPERT et SAVATIER, t. XI, n°• 1563 et 1566; RIPERT et BOULANGER, t. II,
n° 3220; Huc, t. XII, n°• 456 ets.; L. BoYER, op.cit., p. 12 ets.; KLUYSKENS,
t. IV, n° 569; A.P. R., v 0 Dading, par G. GHEYSEN, n°• 35 ets.; note W.G. sous
cass., 16 avril 1953, Pas., 1953, I, 614.
En jurisprudence, on verra notamment : cass., 16 janvier 1957, Pas., 1957,
I, 563; Bruxelles, 12 juin 1953, Bull. ass., 1953, 479 ; 24 mai 1960, Ann. not.,
1960, p. 209, et 17 février 1964 (inédit: Vanderstocken c. Nationale de Bruxelles);
Liège, 29 mars 1962, Pas., 1962, II, 262, et 20 mars 1964, Jur. Liège, 1964-1965,
p. 73, et Bull. ass., 1966, p. 320; trib. Bruxelles, 5 juillet 1945, Rev. gén. ass. et
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 55
resp., 1946, 3956; 22 avril 1958, Journ. trib., 1958, p. 692; 28 mars 1963, Journ.
trib., 1963, 491; Anvers, 18 février 1944, Rép. fisc., 1947, p. 21, et 24 février 1948,
Jur. port. Anv., 1949, 240; trib. Gand, 31 octobre 1957, Rev. gén. ass. et resp.,
1958, 6059; Huy, 30 avril 1937, Bull. ass., 1938, 287; comm. Verviers, 9 mars
1934, Pas., 1934, III, 141 ; prudh. app. Mons, 3 août 1963, Pas., 1963, III, 116;
.J. de P. Ath, 31 mai 1960, Journ. trib., 1960, p. 470; voy. aussi les examens de
jurisprudence sur les « Contrats spéciaux » par M. GEVERS (Rev. crit. jur. belge,
1961, p. 291, n° 80) et par M. GEVERS et .J. DE GAVRE (Rev. crit. jur. belge, 1965,
p. 243, n° 90).
Adde, en jurisprudence française : cass., 13 mars 1922, D. P., 1925, I, 139,
obs.; 22 octobre 1951, Bull., civ., I, n° 265, p. 205; 28 mars 1955, Bull., civ., 1955,
I, 122; 13 novembre 1959, J. C. P., 1960, II, 450 note CAMERLYNCK; 14 novem-
bre 1963, Sirey, 1964, .Jur., 133. En jurisprudence hollandaise : voy. les références
citées par G. GHEYSEN, in A. P. R., v 0 Dading, n° 36.
(151) Voy. Bruxelles, 17 novembre 1891, Pas., 1892, II, 172, et Luxembourg,
28 novembre 1902, Pas., 1904, IV, 41.
(152) DE PAGE, op. cit., n° 483, 3°, p. 474; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER,
op, cit., n° 1566; MAZEAUD, Leçons, t. III, n° 1634; LAURENT, t. XXVIII, n° 327;
ARNTZ, t. IV, n° 1538; Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 15 avec les
références de jurisprudence; comm. Anvers, 14 septembre 1948, Jur, port Anv.,
1949, 240; cass. fr., 28 mars 1955, précité; Dijon, 19 mai 1954, Gaz. du pal.,
1954, II, 120.
(153) DE PAGE, t. V, n° 481; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, op.cit., n° 1199;
ÛUME-KANDJIRO, op.cit., n° 279, in fine; L. BOYER, op.cit., p. 13.
(154) Lois civiles, liv. I, tit. XIII, sect. I, n° 1.
56 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIBE
(155) « La transaction est une convention par laquelle deux ou plusieurs per-
sonnes, pour prévenir ou pour terminer une contestation judiciaire, règlent de
gré à gré leur différend • (FENET, t. Il, p. 743).
(156) Les anciens auteurs exigeaient, en effet, l'existence des concessions réci-
proques : FAVRE, Code, 4, note 8 sur la loi 1, D, de trans.; VINNIUS, De trans.,
cap. I, n° 2; DONNEAU, Code, de trans., cap. 1, n° 8; voy. aussi la loi 38, C, de
trans.
(157) Le titre de la transaction a été présenté au Conseil d'Etat Ie 15 ventöse
an XII (6 mars 1804) par Berlier, en }'absence de Bigot-Préameneu. Dès Ie 25 ven-
töse, il était communiqué au Tribunat et Ie 28 ventöse Albisson y fit rapport,
à l'assemblée générale. Celle-ci a voté l'adoption Ie même jour tandis que Ie pro-
jet était décrété par Ie Corps législatif Ie 29 ventöse. Il fut promulgué Ie 9 germinal
an XII (30 mars 1804).
(158) Voy. notamment Ia note sous cass. fr., 13 mars 1922, au D. P., 1925,
1, 139.
(159) Comp. avec l'article 467 du Code civil, les articles 83 et 1004 du Code
de procédure civile et l'article 464 du Code civil.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 57
32. Nous avons déjà dit que l'exigence des « concessions réci-
proques » s'impose non seulement parce qu'il faut présumer
qu'on a voulu distinguer la transaction d'autres actes extinctifs,
mais aussi parce qu'elle est conforme à Ja tradition du droit
romain et de !'ancien droit.
En effet, la loi 38, C, De transactionibus, 2, 4 énonçait: « Tran-
sactio nullo dato vel retento, seu promisso, minime procedit ... »
posant ainsi l'exigence des sacrifices réciproques d'une façon
très explicite.
La formule romaine inspira l'ancien droit, qui considérait
que la fin des contestations pouvait se réaliser cc en donnant,
retenant ou promettant quelque chose» (164).
Si cette conception ne fut pas consacrée par l'article 2044
du Code Civil, c'est parce que Domat, fidèle à sa définition,
(160) On lit même, dans certains arrêts, "qu'en vertu de l'article 2044 du Code
civil la transaction est un contrat par lequel les parties terminent une contesta-
tion en se consentant des concessions réciproques » (cass. fr., soc., 13 novembre
1959, J. C. P., 1960, II, 11450 avec la note G. CAMERLYNCK).
(161) Exposé des motifs, n° l, LocRÉ, t. VII, p. 458.
(162) Voy. notamment ÜUME•MENDJIR0, op. cit., n° 278; GIROUD, Etudes sur
la transaction, thèse, Lyon, 1901, p. 12; L. BoYER, op. cit., p. 13.
(163) Rapport au Tribunat, n° 1, LocRÉ, op. cit., p. 464.
(164) B. DE FROMENTAL, Décisions de droit canonique et français, Lyon, 1760,
p. 745, cité par L. BoYER, p. 12; PoTHIER, Du contrat de vente, 7• partie, art. VIII;
ARoou, II, liv. IV, ch. X, p. 457.
58 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
34. II. Nature et objet des concessions faites par les colitigants.
Deux hypothèses peuvent se concevoir qui conduisent à deux
types différents de transaction : ou l'on renonce aux droits
et biens litigieux en obtenant de l'autre partie une renoncia-
tion corrélative aux mêmes droit et biens; ou l'on renonce
à ses prétentions moyennant remise par l'autre partie d'un
bien autre que la chose en litige (somme d'argent, bien meuble
ou immeuble, etc ... ) (168).
Dans le premier cas on dit généralement qu'il s'agit d'une
transaction « pure » du type classique, de nature déclarative,
tandis que dans Ie second, ou la prestation « vient du
dehors » (169), on parle de transaction du type translatif (170).
La jurisprudence consacre cette distinction en disant que ]e
sacrifice des parties peut consister aussi bien dans la renoncia-
tion à un droit allégué que dans une prestation quelconque (171).
Et c'est toujours à la même distinction que se réfère impli-
citement le Code civil italien lorsqu'il déclare (art. 1965, al. 2)
que, « par les concessions réciproques, il peut être également
créé, modifié ou éteint des rapports différents de ceux qui ont
formé l'objet de la prétention et de la contestation des parties ».
(167) DE PAGE, t. V, n° 483, 3°, in fine, avec les références en note 2, p. 474
et 475.
(168) DE PAGE, t, V, n° 483, 3°, p. 474.
(169) L'expression est de L, BoYER,
(170) Le droit italien parle de transaction « simple ou complexe»: VALSECCHI,
Transazione, p. 193, et PA0L0 D'ON0FRIO, Della transazione, p. 194.
(171) Voy. notamment, parce qu'elles sont très explicites, les décisions de
Huy, 30 avril 1937, Bull. ass., 1938, 287, et de Montpellier, 21 février 1955, Gaz.
du pal., 1955, I, 417; voy. aussi DE PAGE, t. V, n° 483, 3°, p. 474.
60 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(172) L'expression se retrouve chez L. BOYER, op. cit., p. 15, et chez R. Ro-
DIÈRE sur BEUDAKT et LEREBOURS-PIGEONNIÈRE, t. XII, n° 346.
DÉFINITION ET ÉLÉl\IENTS CONSTITUTIFS 61
(173) Sur ces deux aspects de I'objet dans la transaction, voy. infra, n° l!JO.
(174) Op. cit., n° 1566; voy. cependant, n° 1575.
(175) L. BoYER, op. cit., p. 48 et 4!.l.
(176) DE PAGE, op, cit., n° 483, 3°, p. 474; PLANIOL, IlIPERT et SAVATIER,
t. XI, n° 1566; CoLIN et CAPITANT, Cours élémentaire de droit C'Ïvilfrançais (10• éd.,
n° 1379); AccARIAS, op.cit., n°s 80 ets. (sol. implicite); adde: l\Iontpellier, 23 no-
vembre 1020, D.P., 1922, II, !J5; trib. Bruxelles, 8 octobre 1!)57 (Ann. not., 1059,
377), et, sur appel, Bruxelles, 2·1 mai 1960 (Ann. nfJt., l!J00, 20!.l), qui parlcnt
« d'abandons de droits »,
( 177) L'ejfet déclaratif de la transaction et du par/age, p. 188.
( 178) Op. cit., ibid.
62 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(193) P. 66 et 67.
(194) Op. cit., n° 345, p. 386.
(195) Op. cit., n° 345, in fine, p. 387.
(196) Op. cit., n° 345, note 4, p. 386.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 67
(197) Voy. quant à eet aspect, la note de P. AZARD sous caBB. fr., 6 octobre
1964, Dalloz-Sirey, 1965, p. 367.
(198) Op. cit., p. 34.
(199) Voy. R. MERLE, op. cit., p. 179.
(200) Voy. spécialement, op. cit., p. 66.
68 TRANSACTION EXTRA ·JUDICIAIRE
44. Nous avons déjà dit à eet égard que les conclusions assez
absolues de M. Boyer, quant à l'autonomie du droit d'action,
paraissent démenties par les opinions les plus récentes de pro-
cessualistes écoutés.
On sait que pour M. Boyer le droit d'action est parfaitement
distinct du droit substantie!, totalement autonome, même s'il
peut arriver, surtout en droit privé, qu'il y ait entre les deux
une certaine connexité, voire d'étroits rapports (213). Mais
!'autonomie véritable reste la règle, au point qu'elle permet de
concevoir qu'un créancier renonce au droit d'action dont est
assorti sa créance, sans renoncer pour autant au droit substan-
tie! lui-même (214).
Pour les professeurs Solus et Perrot (215), par contre, il
serait erroné, sous prétexte de souligner les différences cer-
taines qui existent entre Ie droit et l'action, de verser dans
l'excès contraire et d'affirmer, comme Jèze (216), que l'action
(221) Obs. sur cass. fr., 24 mars 1965 (D., 1965, 430), in Rev. trim. dr. civ., 1965,
p. 700, n° 3.
(222) Cours de procédure civile (Presses univ. Brux., éd. 1964), vol. II, p. 6,
(223) Pas., 1921, I, 338.
(224) Pas., 1925, I, 101; adde : Courtrai, 8 mars 1956, R. W., 1955-1956,
col. 1829, et Mons, 6 juin 1956, Journ. trib., 1957, p. 117.
DÉFlNITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 73
(232) Rapport précité, t. I•r, p. 313; voy. aussi ca.ss., 27 février 1958, Joum.
trib., 1958, p. 400, Bruxelles, 18 juin 1952, Pas., 1953, II, 44, et cass. fr., 10 juin
1943, D. H., 1943, 83.
(233) Voy., à ce propos, les considérations a.ssez hésitantes de M. 1BoYER, op.
cit., p. 46, texte et note 2, et supra, n° 20.
(234) Voy. op. cit., notamment p. 180-182.
DÉFINITION ET ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS 75
!'abandon d'un bien non litigieux. Elle entraîne, dans les deux
cas, renonciation à toute action et prétention quant aux droits
et biens dont elle comporte }'abandon. »
Nous retrouverons chacun des éléments constitutifs de cette
définition lors de !'examen des problèmes propres à la qualifica-
tion des actes qui constituent des transactions, ce qui nous
conduira ensuite à comparer ce contrat à des institutions juri-
diques voisines, souvent aussi extinctives d'action, mais non
transactionnelles.
CHAPITRE II.
(4) DE PAGE, op. cit., n° 487; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, op. cit., ibid.;
cass., 13 février 1868, Pas., 1868, I, 331; cass. fr., civ., 7 juillet 1955, Bull., civ.,
I, n° 290, p. 242.
(5) DE PAGE, op. cit., ibid.; LAURENT, t. XXVIII, n°• 391 et 392; PLANIOL,
RIPERT et SAVATIER, op. cit., ibid.; Dalloz : Encycl. dr. civil, op. cit., n° 38 avec
les références de jurisprudence; adde: cass. fr., 10 décembre 1913, Sirey, 1914, I,
136; cass. fr., soc., 13 janvier 1955, Bull., civ., IV, n° 38, p. 26; cass. fr., 28 mars
1955, J. C. P., 1955, IV, 78 (!'arrêt donne implicitement une illustration du pou-
voir d'appréciation du juge du fond combiné avec Ie contröle en droit de la Cour de
cassation); voy. aussi cass. fr., soc., 14 novembre 1963, Sirey, 1964, .Jur., 133;
cass., 16 avril 1953, Pas., 1953, I, 614 avec la note W. G., et G. GHEYSEN, in
À. P. R., v 0 Dading, n° 65,
§ 2. - Applications pratiques.
Cas spécial des quittances pour solde.
sur les comptes arrêtés (16) sauf à prouver - ce qui est tou-
jours malaisé - Ie dol, voire l'erreur, dont ils auraient été
victime&.
La quittance, dans cette conception, fait donc présumer que
le travailleur a été intégralement rempli de ses droits, ou qu'il
y a renoncé, ou encore qu'il a définitivement admis qu'il ne
pouvait y prétendre.
C'est afin d'éviter cette interprétation parfois abusive que
le législateur belge est intervenu, dans des conditions qui,
malheureusement, ont encore compliqué Ie problème, sans
atteindre pour autant à l'efficacité recherchée (17).
L'article 23 des lois coordonnées sur Ie contrat d'emploi, introduit
par la loi du 11 mars 1954 (art. 17bis), dispose que« la quittance pour
solde de tout compte délivrée par !'employé au moment ou Ie contrat
prend fin n'implique pour celui-ci aucune renonciation à ses droits ».
L'article 24bis des lois coordonnées sur Ie contrat de travail, introduit
par la loi du 10 décembre 1962 (art. 8) s'exprime en des termes presque
identiques.
(16) P. HoRION, Nouveau précis de droit social beige (éd. 1965), n° 441, p. 295;
quant à la jurisprudence, voy. les décisions citées par LAGASSE et VAN MEEL
dans les études citées ei-avant.
(17) Voy. la critique de l'article 23 cité au texte par A. LAGASSE, in Rev. dr.
social, 1955, p. 125, et par COLENS, Le contrat d'ernploi (3• éd.), n° 152, p. 233.;
voy. aussi G. GHEYSEN, op. cit., n° 297.
(18) L'art. 35, al. 3, des lois coord. sur le contrat d'emploi ne vise pas l'arti-
cle 23; A. LAGASSE, op. cit., p. 126; cons. prudh. Mons, 12 mai 1959, Rev. d:r.
social, 1960, p. 64, obs. A. L.
86 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(19) Voy. sur la possibilité de transiger sur des droits sociaux, d'une façon
générale, infra, n°• 240 et s.
(20) COLENS, op. cit., ibid.; A. LAGASSE, note sous cons. prudh. Mons, 12 mai
1959, précité; en jurisprudence, voy. : cons. prudh. Charleroi, 17 avril 1962,
Rev. dr. social, 1963, p. 41 (sol. impl.).
(21) Cons. prudh. app. Bruxelles, 7 décembre 1962, Journ. trib., 1963, p. 137,
et CoLENS, op. cit., ibid. Voy. en France, en regard des dispositions de l'art. 24,
a, du Code du travail : cass., 19 juin 1958, Bull., civ., 1958, IV, p. 565.
(22) Sur la portée de cette disposition, introduite par une loi du 8 octobre
1946, voy. A. CHAVANNE, op. cit., n° 13.
(23) MAZEAUD, Leçons, t. IJl, n° 1636.
QUALIFICATION DES ACTES TRANSACTIONNELS 87
(24) Cass. fr., soc., 18 mai 1953, Gaz. du pal., 1953, Il, 63; 19 juin 1958, Bull.,
civ., 1958, IV, 565, et 13 novembre 1959, J. C. P., 1960, I, 11.450, avec la note
critique G. ÜAMERLYNCK; voy. aussi la note G. B. sous cass. fr., 20 décembre
1956, J.C. P., 1957, Jur., 10.090, et cass. fr., soc., 14 novembre 1963, Sirey, 1964,
Jur., 133.
(25) Cass. fr., 19 juin 1958, Bull., civ., 1958, IV, 565, et 13 novembre 1959,
précité.
(26) G. ÜAMERLYNCK, note précitée.
(27) Note anonyme sous cass. fr., soc., 23 janvier 1963, Sirey, 1963, Jur., 286.
(28) Idem.
88 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(29) Cass. fr., 17 décembre 1962, Bull., civ., 1962, IV, 760, et 14 novembre
1963, Sirey, 1964, Jur., 133.
(30) Voy. sur cette question l'énoncé du pourvoi contre Paris, 29 avril 1960
(D., 1961, Somm., 56), in cass. fr., 15 décembre 1961, D., 1962, Jur., 340: !'arrêt
se borne à dire que le juge du fond n'a pas dénaturé la convention qu'il avait
qualifiée de transaction.
(31) Note précitée sous cass. fr., 23 janvier 1963.
(32) Cass. fr., 17 décembre 1962, Bull., civ., IV, 760, et 23 janvier 1963, Sirey,
1963, Jur., 286 (a contrario).
(33) Paris, 20 avril 1960 (D., 1961, Somm., 56), et cass. fr., 15 décembre 1961,
précité.
(34) Cass. fr., 19 juin 1958, Bull., civ., 1958, IV, p. 565, n° 761.
(35) Cass. fr., 10 juin 1958, précité.
(36) Prudh. Charleroi, 17 avril 1062, Rev. dr. social, 1963, p. 41 ; COLENS, op.
cit. (3• éd.), n° 152; DEKKERS, t. II, p. 769.
(37) Cass. fr., 15 mars 1962, Bull., civ., 1962, IV, 224; eet arrêt rejette un
pourvoi qui soutenait que la concession faite par l'employeur peut résider dans
le seul fait d'éviter un procès (comp. cass. fr., 19 juin 1958, précité).
QUALIFICATION DES ACTES TRANSACTIONNELS 89
(38) App. Rennes, 19 juin 1958, Gaz. du pal., 1958, II, 207; cette décision doit
être rapprochée de cons. prudh. app. Mons, 3 août 1963, Pas., 1963, 111, 116.
(39) Civ. Seine, 26 septembre 1958, Gaz. du pal., 1958, II, 269.
(40) Comm. Bruxelles, 12 juin 1956, Journ. trib., 1957, p. 9.
(41) A. CHAVANNE, op. cit., J. C. P., 1949, 1, 776, n° 8.
(42) Voy. t. II.
90 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(43) Voy. sentence arbitrale du 30 mai 1944, Bull. ass., 1944, p. 264.
(44) Voy. spécialement Liège, 20 mars 1964, Jur. Liège, 1964-1965, p. 73,
et trib. Bruxelles, 28 mars 1963, Journ. trib., 1963, p. 491.
(45) Voy. A. CHAVANNE, op.cit., n° 3; RAYNAUD, « La renonciation à un droit »,
Rev. trim. dr. civ., 1936, p. 763.
(46) A. CHAVANNE, op. cit., n° 8, in fine.
(47) Bruxelles, 12 juin 1953, Bull. ass., 1953, p. 479 (transaction reconnue
alors que les parties avaient parlé de« libéralité »); comm. Bruxelles, 3 mars 1955,
Rev. gén. ass. et resp., 1955, 5635, et trib. Bruxelles, 28 mars 1963, Journ. trib.,
1963, p. 491 (voy. spécialement p. 492, col. 2), conflrmé par Bruxelles, 17 février
1964 (inédit). Voy. aussi l'arrêt rendu par la Cour de cassation Ie 3 mars 1966,
sur pourvoi contre cette dernière décision (inédit, Vanderstocken c. Nationale
de Bruxelles, ir• chambre, n° 3977; cf. spécialement la réponse à la deuxième
branche du moyen unique).
QUALIFICATION DES ACTES TRANSACTIONNELS 91
(53) Voy. la jurisprudence citée au numéro précédent; adde: trib. Gand, 15 no-
vembre 1957, Journ. trib., 1958, p. 25 (le même jugement, mais daté du 31 octo-
bre 1957, est reproduit, in Rev. gén. ass. et resp., 1958, 6059).
(54) Liège, 20 mars 1964, précité.
(55) Trib. Bruxelles, 28 mars 1963, Bruxelles, 17 février 1964, et cass., 3 mars
1966, précités; corr. Marche-en-Famenne, 24 octobre 1956, Jur. Liège, 1956-
1957, p. 98, obs. M. H. ; comp. trib. Bruxelles, 22 février 1915, Pas., 1918, III, 187.
(56) DE PAGE, t. V, Compl., n° 524, A; MoNETTE, DE VILLÉ et ANDRÉ, op.
cit., n° 503; sentence arbitrale du 30 mai 1944, Bull. ass., 1944, p. 264 (spéciale-
ment p. 266); voy. aussi cass. fr., req., 18 décembre 1934, Sirey, 1035, I, 95 (sol.
impl.), et Montpellier, 21 février 1955, Gaz. du pal., 1955, I, 417.
(57) Liège, 20 mars 1964, précité.
QUALIFICATION DES ACTES TRANSACTIONNELS 93
(58) Trib. Bruxelles, 5 juillet 1945 (Pas., 1946, 111, 20); comm. Bruxelles,
5 février 1942, Bull. ass., 1942, p. 688; comp. corr. Mons, 5 mars 1930 (Rev. gén.
ass. et resp., 1930, 668) cité par MONETTE, DE VILLÉ et ANDRÉ (op. cit., n• 503).
(59) Bull. ass., 1953, p. 479; voy. aussi !'arrêt précité de la Cour de Liège du
20 mars 1964 (spécialement p. 76, col. 1).
(60) Voy. notamment trib. Bruxelles, 28 mars 1963, Journ. trib., 1963, p. 491,
conflrmé par Bruxelles, 17 février 1964 (inédit). Comp. cass., 3 mars 1966 (inédit,
n• 3977, 1r• chambre, Vanderstocken c. Nationale de Bruxelles) rendu sur pourvoi
contre l'arrêt précité du 17 février 1964.
94 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
67. Suite. Par contre, il a été jugé que ne constitue pas une
transaction
la simple concession de délais de grace (64) ou I'atermoie-
\. ment (65);
Ie simple abandon par la victime, sans compensation pour
elle, des poursuites contre Ie prévenu (66);
le contrat qui substitue un accord nouveau à une convention
(67) Cass., 16 avril 1953 (Pas., 1953, 1, 614 avec la note W. G.), sur pourvoi
contre un arrêt de la Cour d'appel d'Elisabethville du 30 juillet 1949 (inédit).
(68) Cass., 16 novembre 1939, Pas., 1939, 1, 474; comp. Liège, 17 novembre
1960 (Jur. Liège, 1960-1961, p. 122), critiqué par M. GEVERS et ;r. DE GAVRE
in Rev. crit. jur. belge, 1965, p. 243.
(69) Cass., 16 janvier 1957, Pas., 1957, 1, 563.
(70) Comm. Bruxelles, 29 janvier 1936, Jur. com. Brux., 1937, p. 133.
(71) J. de P. Fexhe-Slins, 10 décembre 1958, Bull. ass., 1959, p. 36, obs., et
Rev. gén. ass. et resp., 1959, 6286. Sur l'interdiction de transigeren matière d'acci-
dent du travail, voy. infra, n°• 224 et s.
(72) Cons. d'Etat, 19 octobre 1959, Rec. jur. dr. adm., 1959, p. 240.
(73) Bruxelles, 28 janvier 1960, Pas., 1960, II, 237 (cité par M. GEVERS et
J. DE GAVRE, in Rev. crit. jur, belge, 1965, p. 244).
CHAPITRE III.
(1) Voy. cass. fr., 18 juin 1958, Rev. arb., 1958, p. 91.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 97
70. Jurisprudence.
Ainsi a-t-il été jugé
qu'il y a compromis et non transaction, quand les intéressés,
au lieu de définir eux-mêmes leurs droits, remettent à un tiers
un blanc-seing sur lequel la sentence devra être écrite sous
forme de convention, cette remise étant précédée ou accompa-
gnée d'un compromis parce cc qu'il est vrai de dire qu'alors la
décision n'est point l'oouvre des signataires mais du juge qu'ils
se sont donné » (5).
A contrario il y aurait dorre transaction si les blancs-seings
avaient été remis au tiers chargé de les remplir, après que les
parties avaient déjà réglé entre elles les conditions de la transac-
tion à intervenir; Ie tiers désigné n'est alors qu'un mandataire
des deux parties, chargé de donner à leur volonté commune de
transiger une forme juridique adéquate (6).
qu'il y a transaction et non compromis, lorsque les parties,
ayant défini elles-mêmes leurs sacrifices réciproques, donnent
mission à un expert de fixer la quotité d'une indemnité dont
elles arrêtent les bases de calcul (7), même si ce tiers est qualifié
cc d'arbitre souverain amiable compositeur », pour autant qu'outre
les concessions réciproques, il soit certain que les parties aient
entendu mettre fin aux difficultés qui s'étaient élevées entre
elles concernant un compte d'entreprise à dresser (8).
qu'il y a compromis, nonobstant Ie terme cc transaction »
employé par les parties, lorsque celles-ci, sans se faire aucune
concession, se bornent à charger des experts de procéder, en
dernier ressort, aux opérations d'une liquidation et d'un partage
successoral (9).
(5) Cass. fr., 29 décembre 1862, Sirey, 1863, I, 81, et D., 1863, 1, 164.
(6) Dans ce sens : GUILLOUARD, op. cit., n° 29.
(7) Pau, 11 juillet 1871, D.P., 1872, V, 441, cité par L. BoYER in Dalloz: Encycl.
dr. civil, v 0 Transaction, n° 25, et par A. BERNARD, op. cit., n° 26.
(8) Liège, 2 mai 1903, Pand. pér., 1903, n° 1090; Anvers, 10 avril 1893, Journ.
trib., 1893, 620 (sommaire seulement); comm. Bruxelles, 18 juin 1931, Jur. com.
Brux., 1931, 479.
(9) Lyon, 28 juin 1881, D. P., 1882, Il, 190, cité par A. BERNARD, op. cit.,
n° 27, in fine.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 99
(10) Bruxelles, 24 mai 1954, Pas., 1956, II, 16, cité et approuvé par MM. BER·
NARD et SIMONT, « Examen de jurisprudence relatif à la procédure civile, 1955-
1957 », Rev. crit. jur. belge, 1959, p. 139, n° 174; voy. nos observations sur l'exem-
ple suivant donné au texte.
(11) Bull. ass., 1957, p. 741 avec la note M. G.
(12) Note précitée au Bulletin des assurances; spécialement p. 746, sub 2.
(13) Journ. trib., 1959, p. 704.
100 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(14) Voy. les observations in Rev. c-rit. jur. beige, 1961, p. 291, n° 80.
(15) Voy., pour illustrer cette hypothèse : Arlon, 15 janvier 1870, confirmé
par Liège, 5 juillet 1871 (Pas., 1871, II, 354) ; ces décisions parlent • d'une con•
vention expresse, spéciale, de s'en tenir à l'avis des experts..• qui présente une
grande analogie avec Ie cas de l'article 1592 du Code civil et doit être régie par
les mêmes règles »; voy. aussi trib. Bruxelles, 18 mars 1961, cité au Journ. trib.,
1962, p. 315, n° 104.
(16) Voy. Ie jugement de la 11• chambre du 11 janvier 1963, au Journ. trib.,
1963, p. 321 avec la note de références.
(17) Sentence arbitrale du 14 décembre 1961 (arbitres : M•• Malter et Bernard),
Rev. gén. ass. et resp., 1962, n° 6776.
(18) Voy. !'arrêt du 8 mars 1958 (Rev. arb., 1959, p. 55).
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS l Ol
(19) Arrêt du 6 février 1964 (Pas., 1964, I, 596, et Journ. trib., 1964, p. 292),
rendu sur les conclusions conformes du procureur général Hayoit de Termicourt.
(20) En matière de compromis on admet que les parties soumettent aux arbi-
tres un litige futur et éventuel, à condition que l'objet en soit déjà suffisamment
déterminé: cass., 17 décembre 1936, Pas., 1936, I, 457; R. DEKKERS, • Compro-
mis et clause compromissoire», in Rev. crit. jur. belge, 1951, p. 265, n°• 14 et 15;
comp.: A. BERNARD, op.cit., n°• 81 ets.; ROBERT, op.cit., ibid.; Paris, 11 décem-
bre 1959, Rev. arb., 1960, p. 25.
102 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(21) Voy. mutatis mutandis !'arrêt précité du 24 mai 1954 de la Cour de Bru-
xelle (note 10).
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 103
(22) La même conclusion s'imposait selon nous dans l'espèce jugée par la Cour
de Bruxelles Ie 24 mai 1954 (voy. supra, n° précédent, note 10).
(23) Dans ce sens, outre les notes précitées de Mm• Gevers, voy. DE PAGE,
t. V, n° 487.
(24) Jur. Liège, 1964-1965, p. 154.
(25) C'est également à la notion de litige que se réfère un jugement récent du
104 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAffiE
tribunal civil de Bruxelles (2 mars 1965, Rev. gén. ass. et resp., 1965, n° 7502) :
la décision distingue la connaissance de tout Ie litige de celle d'une question liti-
gieuse spéciale qui suffit pour qu'il y ait compromis.
(26) Dans ce sens, voy. les considérations très pertinentes de M. De Page (t. IV,
n° 41, note 1) qui dit en quoi Ie type de convention considéré s'apparente à la
possibilité de faire fixer Ie prix d'une vente, conformément à l'article 1592 du Code
civil et en quoi elle se distingue de la transaction et du compromis. Comp. : comm.
Bruxelles, 23 juin 1949, Jur. com. Brux., 1950, p. 141 (cas d'un mandat donné
à des experts à l'effet de transiger).
(27) Voy. sur ce point G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A.P. R., n°• 51 et 52, avec
les références à la doctrine hollandaise.
(28) Voy. notamment : GARSONNET et CESAR-BRU, Traité de procédure, t. III,
n°• 845 et s.; CUCHE et VINCENT, Procédure civile et commerciale, n°• 565 et s.;
Code judiciaire en projet, art. 820 et s.; Rev. prat. dr. belge, v 0 Désistement, n°• 13
et 14; cass., 27 février 1958, Rev. crit. jur. belge, 1959, p. 42, et Pas., 1958, I,
713 obs.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 105
(35) Exemple classique tiré d'un arrêt de la Cour de Nancy du 12 février 1898
(D. P., 1899, II, 86); voy. aussi Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, par
L. BoYER, n° 28, et G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A. P. R., n° 50.
(36) T. IV, n° 471, note 4, p. 443,
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 107
(42) Dalloz : Encycl. dr. civil, v° Cession de droits litigieux, par A. LEBRUN,
n° 109.
(43) Jusjurandum speciem transactionis continent (Dig. 1. 2 Dr jurej., XII, 2).
(44) ZACHARIAE, MASSE et VERGE, t. IJl, p. 541, § 608; LAURENT, t. XX,
n° 230; DEMOLOMBE, t. VII, n° 580; MOURLON, t. Il, p. 926 et s. ; ÜOLMET de
SANTERRE, t. v, p. 628 et 629 ; LABBE, note au Sirey, 1889, Il, 41, sous Toulouse,
25 mai 1885.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 109
ment en jurisprudence : comm. Bruxelles, 5 mars 1926 (Jur. com. Brux., 1926,
177) et 24 juin 1936 (Rev. soc., 1937, p. 89); Gand, 21 juin 1956, précité; P. ESMEIN,
op. cit., p. 113 avec les références.
(72) Voy., outre !'arrêt précité de la Cour de Gand du 21 juin 1956, J. de P.
Anvers, 21 septembre 1950, R. TV., 1950-1951, 804 : Ie jugemcnt déclare cependant
que Ie serment est supposé mettre fin transactionnellement à la contestation.
(73) Voy. la sentence du conseil de prud'hommes de Courtrai du 12 novembre
1954 précitée et le jugement du tribunal de commerce de Courtrai du 2 juillet
1955 (R. W., 1956-1957, 2119): la première décision déclare qu'il n'y a pas renon-
ciation - donc pas de transaction - pour la partie qui accepte de prêter Ie ser-
ment; la seconde énonce que le serment décisoire est l'exécution d'une convention
« sui generis »; voy. aussi prudh. Mons, 16 mai 1964, Pas., 1964, III, 96.
(74) Voy. dans ce sens comm. Courtrai, 2 juillet 1955, et prudh. app. Mons,
16 mai 1964, précités.
DE GAVRE, Oontrat de transaction-. - 8
114: TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
§ 5. - Transaction et renonciation.
(77) Voy. MALAURIE, v 0 Renonciation, in Dalloz: Encycl. dr. civil, n°• 1 et 52;
.T. D. BREDIN, « Les renonciations au bénéfice de Ia Ioi », Journ. trib., 1960, p. 642,
col. 3; LESSONA, " Essai d'une théorie généraie de Ia renonciation en droit civil ••
Rev. trim. dr. civ., 1912, p. 361 et s.
(78) MALAURIE, op. cit., n°• 68 et s.
(79) MALAURIE, op. cit., n°• 3 ets.; voy. cependant les articles 621, 784, 884,
1275 et 1457 du Code civil.
(80) Voy. sur cette question en généraI, DE PAGE, t. II (3• éd., 1964), n° 216;
comp. art. 461 du C. civ.
(81) Voy. t. II.
116 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
I o Introduction.
81. La transaction et Ie partage, bien qu'étant tous deux
des contrats déclaratifs à e:ffets « libératoires » (82) sont, en
principe, des conventions éloignées l'une de l'autre. L'animus
contrahendi, les buts immédiats poursuivis, et les résultats
obtenus sont en e:ffet di:fférents dans chacun des cas : élimination
d'un litige d'une part, cessation d'une indivision d'autre part (83).
On s'accorde même, compte tenu de ses éléments essentiels,
à dire que Ie partage amiable n'est pas en soi une transaction,
car il n'implique pas Ie litige et les concessions réciproques qui
caractérisent la transaction, les indivisaires qui renoncent
à solliciter Ie partage judiciaire étant tout au plus divisés quant
à la détermination de la valeur économique des droits de chacun,
ce qui ne suffit pas à donner un caractère contentieux à leurs
contestations (84).
Mais il n'en demeure pas moins que fréquemment dans la
pratique la transaction et Ie partage se fondent en une seule
convention, hybride - la transaction-partage ou partage transac-
tionnel - dont Ie régime juridique ne laisse pas d'être une
source d'intéressantes et importantes discussions.
2° Transaction-partage et minorité.
(86) Voy. sur ces procédés Rép. prat. dr. belge, v 0 Successions, n°• 1225 à 1228;
Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Succession, n°• 1442 et s.
(87) PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. Jer, n°• 572 et 584; t. IV (par MAURY
et VIALLETON), n° 510, p. 608; LAURENT, t. X, n° 295; SCHICKS et VANISTER-
BEEK, t. II, n° 94, p. 329; Rép. prat. dr. belge, v 0 Successions, n° 1227; LES NOVEL-
LES, Droit civil, t. IV, n° 2206; voy. aussi infra, n° 110, et cass., 30 juillet 1816,
Pas., 1816, 187.
(88) Demolombe écrit très justement que « la loi a distingué dans l'admi-
nistration de la tutelle différentes catégories d'actes et a soumis les uns et les autres
en raison même de leur nature différente à un certain nombre de formalités spé-
ciales à chacun d'entre eux ... sans qu'il soit permis de bouleverser sa nomencla-
ture et ses classifications » (t. XV, n° 608); voy. dans Ie même sens : ScHICKS
et VANISTERBEEK, op. cit., ibid.
(89) DEMOLOMBE, t. XV, n° 609; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, t. II,
n°• 2302 ets.; AUBRY et RAU, t. X, § 624, note 37; BEUDANT, LEREBOURS-PIGEON-
NIÈJtE et LE BALLE, t. Vbis, n° 661, et t. XII, n° 350; BOYER, op. cit., n° 426.
(90) Boyer fait observer (op. cit., p. 426, note 1) que la transaction-partage
ne sera pratiquement annulée que lorsque la simulation sera imparfaite, c'est-à-
dire lorsqu'il résultera de !'acte lui-même ou des circonstances que Ie litige n'a été
créé que pour tourner les dispositions de l'article 888 du Code civil.
(91) Cass. fr., civ., 3 décembre 1887, Sirey, 1888, I, 425 note MEYNIAL, et D.,
1888, I, 241 note PONCET.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 119
3° Transaction-partage et lésion.
83. Logiquement, la même solution fondée sur l'intention
réelle et prépondérante des parties aurait dû prévaloir dans
l'application des règles de la lésion à la transaction-partage.
(92) Voy. les références données in Rép. prat. dr. belge, v 0 Successions, n° 1227.
(93) L. BoYER, op. cit., p. 428; Beudant et Lerebours-Pigeonnière (t. XII,
n° 350) se contentent même d'un litige précis, réel ou simulé.
(94) Voy. la note MEYNIAL précitée et Pand. belges, v 0 Partage de succession,
n° 407.
(95) Voy. la critique de L. BoYER, op. cit., p. 427 et s.
(96) Oume-Kendjiro (op. cit., n°• 392 et 393) propose un système fait de plu-
sieurs distinctions reposant toutes sur l'intention - éventuellement présumée -
des parties et sur Ie caractère principal ou accessoire des opérations de partage
par rapport aux dispositions transactionnelles.
(97) Voy.cependant !'opinion de Beudant et Lerebours-Pigeonnière rapportée
à la note 93.
120 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(98) II semble, en effet, que les travaux préparatoires puissent être invoqués
dans les deux sens (voy. !'analyse de PIRET in Rev. crit. jur. belge, 1947, p. 100).
Les tenants de la théorie restrictive s'appuient surtout sur Ie rapport de Chabot
au Tribunat (LocRÉ, t. V, p. 75 et 126).
(99) Pas., 1862, I, 289. Voy. aussi dans Ie même sens: Bruxelles (cass.), 7 décem-
bre 1829, Pas., 1829, I, 316; Liège, 25 juillet 1839, Pas., 1839, 151 ; Liège, 12 jan-
vier 1861, Pas., 1861, II, 234.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 121
(lll) Voy. les conclusions du ministère public au Journ. trib., 1947, p. 68,
et la note R. H. à la Pasicrisie, 1944, I, p. 19.
(ll2) Voy. en ce qui concerne plus spécialement eet argument, la note R. H.
à la Pasicrisie, 1944, I, 19 sous cass., 21 octobre 1943.
(ll3) Voy. la note sous cass., 21 novembre 1946, in Rev. crit. jur. belge, 1947,
p. 99 ets. Adde: note FERRIER au Journ. trib., 1947, p. 72, et Rép. prat. dr. belge,
v Successions, éd. 1951, n° 5 2591 à 2595.
0
(123) Voy. PIRET, note précitée, Rev. crit. jur. beige, p. 106 et 107 avec les
références à la jurisprudence de la Cour de cassation de France, p. 106, note 2.
(124) Voy. notamment DE PAGE et DEKKERS, t. IX, n° 1474, p. 1089, et cass.
fr., req., 8 février 1869, Sirey, 1869, I, 361.
(125) DE PAGE et DEKKERS, t. IX, n° 1474, B; R. PIRET, note précitée p. 105
et 106; Rép. prat. dr. beige, v 0 Success-ions, n° 2594; Dalloz : Encycl. dr. civil,
v 0 Suecess-ion, par A. BRETON, n° 1944 avec les références.
(126) Voy. Bruxelles, 1 er mars 1919, Belg. jud., 1919, 662 cité par l\lM. DE PAGE
et DEKKERS, t, IX, n° 1471, B.
126 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
40 Concl usion.
(130) Voy. PoTHIER, Traité de la procédure civile, 5• part., chap. IV, art. II,
§ 1 er, n° 731; BERLIER, Exposé des motifs de l'article 467 au titre de la« Minorité »
(FENET, X, p. 643 et 644, et LOCRÉ, VII, éd. fr., p. 238 et 239); voy. aussi ÜU.ME-
KENJIRO, op. cit., p. 139 et s.; adde, cette déclaration très significative faite par
Maleville au Conseil d'Etat (Séance du 15 ventöse an XII, FENET, XV, p. 96) :
« Le premier Consul dit qu'alors les transactions ont donc un caractère plus sacré
que les jugements, M. Tronchet répond que ce principe est notoire, qu'il est fondé
sur ce que, dans les transactions, les parties se jugent elles-mêmes "·
(131) Voy. DE PAGE et DEKKERS, t. IX, n° 1470; ÁUBRY et RAu, t. X (5• éd.
par BARTIN, et 6• éd. par Es.MEIN), § 626, note 25 avec les références; Dalloz :
Encycl. dr. civil, v 0 Succession, par A. BRETON, n° 1922.
(132) Cass. fr., 31 mai 1902, Sirey, 1904, I, 23, obs. : eet arrêt décide que l'au-
torité de chose jugée, qui s'attache à la sentence arbitrale qui réalise un partage
judiciaire après avoir tranché des contestations réelles entre copartageants, s'op-
pose à la rescision pour lésion de ce partage judiciaire contentieux.
128 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
§ 7. - Transaction et jugement.
(140) C'est évidemment par suite d'une erreur assez incompréhensible que
Bigot-'t>réameneu a déclaré au cours des travaux préparatoires (voy. LOCRÉ,
XV, éd. fr., p. 421, et FENET, XV, p. 108) que la ressemblance essentielle entre la
transaction et le jugement tient à ce qu'ils ne peuvent être rescindés pour cause
d'erreur de droit, alors que celle-ci est la cause principale de réformation des
jugements (voy. BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 1290; GUILLOUARD, n° 94).
(141) Sur le point de savoir si la transaction peut être résolue pour inexécution,
voy. t. II. Disons, en bref, qu'elle peut l'être par application d'un pacte commis-
soire exprès mais que l'application du pacte commissoire tacite est vivement discu-
tée (voy. M. GEVERS et J. DE GAVRE, Chron. de jurisprudence sur • les contrats
spéciaux », in Rev. crit. jur. belge, 1965, p. 248, n° 96).
(142) Voy. supra, n°• 50 et s.
TRANSACTION ET ACTES JURIDIQUES VOISINS 131
§ 9. - Transaction et concordat.
(153) LEs NOVELLES, op. cit., n°• 1734 et 1822; Liège, 7 janvier 1903, Pas.,
1903, II, 234, qui déclare expressément, pour écarter l'application de l'article 492
de la loi sur les faillites, que Ie concordat n'est pas une transaction, s'il ne comporte
aucune contestation ou renonciation à des sûretés.
TITRE II.
CONDITIONS DE VALIDITÉ
DE LA TRANSACTION.
CHAPITRE PREMIER.
Le consentement.
§ 1 er. - Généralités.
(1) Voy. Jes observations de R. SAVATIER in Rev. tr. dr. civ., 1935, p. 180.
(2) PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. XI, n° 1570; Dalloz : Encycl. dr. civil,
v 0 Transaction, par L. BoYER, n° 47.
136 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(3) Trib. Rennes, 17 février 1905, D., 1906, R., 79, cité par PLANIOL et RIPERT,
op. cit., ibid., note 4.
(4) Voy. Liège, 29 mars 1962, Pas., 1962, II, 262.
(5) ARG0U, liv. IV, chap. X (II, p. 460), cité par BAUDRY-LACANTINERIE et
WAHL, t. XXI, n° 1242.
(6) Voy. t. II.
CONSENTEMENT DES PARTIES 137
(7) Voy. notamment DE PAGE, t. Jer (éd. 1962), n° 48, qui emprunte lui-même
la définition à Planiol. Voy. aussi Ie dol, en général : Dalloz : Encycl. dr. civil,
v 0 Dol, par J". BOULANGER; LES NOVELLES, Droit civil, t. IV, n°• 847 et s.; LUI-
PENS et KRUITHOF, « Examen de jurisprudence. - Les obligations », in Rev. crit.
jur. beige, 1964, p. 486 et s.
(8) Voy. notamment en ce qui concerne Ie caractère déterminant des manreu-
vres dolosives en matière de bail, l'arrêt de la Cour de cassation de France du
23 février 1961 ( Gaz. du pal., 1962, table, v 0 Bail, n° 16); voy. aussi mutatis mu-
tandis, en matière de transaction, l'arrêt rendu, dans les termes du droit maro-
cain, par la Cour de R::tbat Ie 8 janvier 1935, décision rapportée et commentée
par H. Vrzroz, in Rev. trim. dr. civ., 1936, p. 287. On rappelle ici que les manreu-
vres dolosives peuvent être passives et consister, par exemple, en un silence ou
une abstention trompeurs (G. GHEYBEN, v 0 Dading, in A. P. R., n° 355 avec les
références, notamment Lyon, 28 novembre 1930, Sirey, 1932, II, 207 avec la
note HODIÈRE),
(9) Lois civiles, liv. I, tit. XIII, sect. II, n° 1.
(10) Pas., 1945, I, 104 (plus spécialement p. 106, col. 1 et 2).
(11) Voy. Je recours à la notion de dol dans les transactions souscrites entre
les victimes d'accident et les assureurs ou responsables, in : Bruxelles, 10 juillet
138 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
§ 3. - Violence et transaction.
1896, Pas., 1898, II, 55, et civ. Belley, 29 mars 1965, Dalloz-Sirey, 1965, Somm.,
p. 119. Voy. aussi Liège, 20 mars 1964, Jur. Liège, 1964-1965, p. 73 (cas d'une
quittance non transactionnelle viciée par dol).
(12) Dans ce sens, voy. civ. Seine, 7 janvier 1949, Gaz. du pal., 1940, I, 167,
et prudb. app. Bruxelles, 4 janvier 1938, Louage d'ouvr. 1!!38, p. 116.
(13) Sur la violence, en général, voy. DE PAGE, t. Jer (éd. 1962), n°• 58 et s.,
et Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Violence, par J. BOULANGER; LES NOVELLES, op.
cit., n°• 800 ets. Voy. l'application de l'article 1112, alinéa 1 er, in fine, au cas de
la transaction in civ. Seine, 25 juin 1955, La loi, 23 août 1955.
(14) DE PAGE, op.cit., n° 60, 4°, p. 75; trib. Bruxelles, 2 mai 1896, Pas., 1896,
III, 257, et 11 mars 1944, Bull. ass., 1944, 253, obs. (l'état de dénuement ou de
découragement qui n'est pas causé par Ie cocontractant ne peut fonder le grief
de violence). Voy. aussi cass. fr. civ., 19 juillet 1965 (Rev. gén. ass. terr., 1966,
p. 190) : eet arrêt confirme, après les juges du fond, que Ie fait de l'assureur qui
invoque à plusieurs reprises des causes justifiées de déchéance n'est pas illégitime
et, dès lors, constitutif de violence.
(15) Des obligations, n° 26.
CONSENTEl\IENT DES PARTIES 139
(16) Ainsi, Ie recours aux voies légales d'exécution (Liège, 8 février 1962, Pas.,
1963, Il, 142).
(17) Voy., outre les décisions citées ei-après, cass. fr., 19 janvier 1959 (Bull.,
cass., 1959, 111, 24) : l'arrêt relève expressément que la transaction a été acceptée
par crainte d'une condamnation mais que les mesures prises par l' Administration
douanière n'étaient pas illégales. Voy. aussi Louvain, 22 mars 1900 (Pas., 1900,
111, 202), et trib. Bruxelles, 9 decembre 1954 (Pa.s., 1956, 111, 50).
(18) Pas., 1828, p. 212.
(19) Sirey, 1865, 1, 39!J, et D., 187!J, 1, 445.
140 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
§ 4. - Lésion et transaction.
Capacité et pouvoir.
SECTION PREMIÈRE.
DISTINCTION :
CAP ACITÉ ET POUVOIR DE TRANSIGER.
SECTION II.
CAPACITÉ DE TRANSIGER.
(4) Cf. sur la transaction - acte d'aliénation - en droit romain, BoNFILS, Des
transactions en droit romain et en droit français, thèse, Toulouse, 1863, p. 13, n° 9.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 145
§ 2. - Cas d'application.
(20) Cf. SERVAIS, Rev. dr. belge, t. rer, 1886-1890, p. 696; ACCARIAS, op. cit.,
n° 104, p. 220; il faut cependant souligner ici qu'à Bruxelles il est aussi d'usage
que les jurisconsultes soient choisis par Ie Parquet parmi les professeurs d'Uni-
versité.
(21) Pas., 1848, I, 239 mais plus spécialement p. 242.
152 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(22) Cf. dans ce sens : DE PAGE, t. II, n° 203; appel Fort-de-France, 13 avril
1950, J. C. P., 1951, II, 5989, approuvé en note par R. RomÈRE.
Contra : BEUDANT, LEREBOURS-PIGEONNIÈRE et BRETON, t. Illbis, n° 1646.
(23) Cf. l'arrêt précité de la cour de Fort-de-France du 13 avril 1950 critiqué
sur ce point par RoDIÈRE, note précitée, et cassé par cass., civ., 12 mai 1953,
J. C. P., 1953, II, 7740 avec la note RoDIÈRE; Sirey, 1954, I, 75 avec la note de
jurisprudence.
(24) Cass. fr., civ., 12 mai 1953, J. C. P., 1953, II, 7740; RoDIÈRE, notes pré-
citées J. C. P., 1951 et 1953; LAGARDE, obs. Rev. trim. dr. civ., 1951, p. 68, et
1953, p. 521.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 153
(25) Montpellier, 19 mai 1934, D., 1936, II, 24; appel Fort-de-France, 13 avril
1950, précité; cf. dans ce sens : AccARIAs, op. cit., n° 104, p. 222 ; Grnouo, Etude
sur la tramaction, Thèse, Lyon, 1901, p. 34; DEMOLOMBE, t. VII, n° 746; PONT,
Les petits contrats, t. II, n° 553; LAGARDE, note Rev. trim. dr. civ., 1951, p. 69;
contra : les références citées ci-a près sub 26.
(26) Cass. fr., 13 mai 1922, Sirey, 1923, I, 132; 12 mai 1953, précité, avec les
notes RoDIÈRE et LAGARDE; cf. en doctrine, dans ce sens: DE PAGE, t. II, n° 203;
BAUDRY-LACANTINERIE, t. IV, n° 595, p. 611; PLANIOL et RIPERT, t. I•r, n° 584;
LAURENT, t. V, n° 96; Dalloz : Encycl. dr. civ., v 0 Transaction, n° 49; AccARIAB,
op. cit., n° 104, p. 222; P. WOUTERS, étude in Rev. dr. beige, 1911-1920, t. VI,
p. 348; GUILLOUARD, n° 38; Huc, t. III, p. 429, n° 448; AUBRY et RAU, t. Jer
(7• éd. par EsMEIN et PoNSARD), § 113, n° 448, texte et note 50.
(27) Sirey, 1955, I, 543; J. C. P., 1955, II, 8798.
(28) RoDIÈRE, notes J. C. P., 1951 et 1953, précitées; cette tendance perce
également chez DE PAGE, op. cit., n° 203.
154 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(30) Cf. BAUDRY-LACANTINERIE, t. IV, n° 595, p. 611 (avec une certaine hési-
tation cependant); LAURENT, t. V, n° 96; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. Ier,
n° 584; DEMOLOMBE, t. VII, n° 745; AccARIAS, op. cit., n° 104, p. 221.
(31) Op. cit., ibid.; dans Ie même sens : DE FREMINVILLE, De la min(}l'ité et de
la tutelle, t. II, n° 753; BoNFILS, op. cit., n° 180.
(32) Op. cit., t. I•r, n° 584; cf. dans Ie même sens : BAUDRY-LACANTINERIE,
CHENAUX et BoNNECARRÈRE, t. IV, p. 611, n° 595; LAURENT, t. V, n° 96; AccA-
RIAS, n° 104, p. 221; P. WOUTERS, étude précitée, p. 345-356; DEMOLOMBE,
t. VII, n° 745; AUBRY et RAU (7• éd. par ESMEIN et PONSARD), § 113, n° 448,
texte et note 51.
156 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(34) Cf. note R. S. au D., 1949, Jur., 15!; contra : trib. paritaire de la Force,
12 décembre 1947 (ibid.), qui se déclare compétent pour homologuer une transac-
tion mettant fin à un litige de sa compétence exceptionnelle.
158 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(39) Cf. dans ce sens : SAVATIER, note D., 1949, Jur., 154; PLANIOL, RIPERT
et SAVATIER, t. Jer, n° 294; cf. aussi les développements consacrés à cette ques-
tion infra, n os 124 et s.
( 40) Cf. cass. fr., 25 octobre 1892, D. P., 1893, I, 17; cf. mutatis mutandis Ie
cas de la donation déguisée pour éluder des dispositions d'ordre public et sur la
preuve : Bruxelles, 12 janvier 1959, T. N., 1960, p. 13.
(41) PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. Jer, n°• 572 et 584; LES NOVELLES,
Droit civil, t. IV, n° 2206; voy. aussi supra, quant à la transaction-partage,
n°• 81 et s.
160 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
111. Sanctions des formes prescrites par les articles 2045, ali-
néa 2, et 467 du Code civil. Ces formes sont, évidemment, d'ordre
public et toute convention tendant à les éluder est nulle (49).
Ainsi, la clause par laquelJe le tuteur déclarerait se porter
fort de la ratification du mineur à sa majorité, nonobstant Ie
non-respect des formalités protectrices, serait de nul effet.
Deux cas peuvent se présenter :
a) Si les formes légalement imposées ont été respectées, la solu-
(46) Journ. trib., 1960, p. 322 : il est à noter cependant que cette décision fut
rendue alors qu'il s'agissait de mineur sous administration légale et non sous
tutelle, ce qui toutefois ne change rien aux principes de !'arrêt relatifä à la défini-
tion, négative en l'occurrence, de la transaction. Voy. aussi cass., 16 janvier 1957,
Pas., 1957, I, 563 (l'accord du contribuable sur la rectification, par l'administra-
tion, du chiffre des revenus déclarés est considéré comme une rectification par Ie
contribuable lui-même et non comme une transaction soumise aux articles 2045
et 467 du Code civil).
(47) Sur la nature transactionnelle du serment litisdécisoire et sur les contro-
verses dans ce domaine : voy. supra, n° 74; adde, quant à la question traitée au
texte: LES NOVELLES, Droit civil, t. IV, n° 2211; DE PAGE, t. Il (éd. 1964), n° 204;
DEKKERS, t. I••, n° 536, p. 356 en note; LAURENT, t. XX, n° 237; PLANIOL, R1-
PERT et SAVATIER, t. Jer, n° 566; Rép. prat. dr. beige, v 0 Serment, n° 106; cass.
fr., req., 14 novembre 1860, Sirey, 1861, I, 949; Mons, 5 mai 1892, Pas., 1892,
III, 216; trib. Liège, 30 mai 1911, Pas., 1911, III, 343 avec une note de références
qui concerne une tout autre question.
(48) Hasselt, 12 mai 1949, Pas., 1951, III, 6; Rev. prat. not., 1953, 162.
(49) Cass. fr., 12 mai 1953, Sirey, 1954, I, 75, et 2 juin 1955, Sirey, 1955, I, 543.
DE GAVRE, Oontrat de transactüm. - 11
162 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(64) Cf. cependant : note d'obs. au Sirey, 1952, II, 200, sub Pau, 4 février 1952,
a vee les références françaises en sens contraire.
(65) Voy. sur cette question et les distinctions à faire : DE PAGE, t. II, n°• 125
et 129.
(66) Cf. sur cette question et dans ce sens : cass. fr., 13 mars 1922, Sirey, 1923,
I, 132 avec la note; RoDIÈRE, note J. C. P., 1951, 5989 et 5990; cass. fr., 2 juin
1955, précité.
( 67) Voy. dans Ie même sens mutatis mutandis, en matière d'adoption : DE PAGE,
t. Jer (3• éd.), n• 1265, texte et note 1.
(68) Cf. DE PAGE, t. Jer, éd. 1962, n•• 776, 3°, et 794bis.
166 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(69) On sait que cette loi récente organise un double régime qui, en ce qui
concerne !'enfant légitime, peut être résumé comme suit :
1 ° il y a, d'une part, Ie cas du mineur non émancipé, dont les père et mère sont
vivants, non divorcés ni séparés de corps et ne se trouvent pas dans un des cas
prévus par l'article 373 du Code civil français. Ce régime est celui de l'administra-
tion légale pure et simple (art. 389, § 1 er) ;
2° il y a, d'autre part, Ie cas du mineur non émancipé, dont l'un des auteurs
est décédé, ou se trouve dans l'un des cas prévus par l'article 373 du Code civil
ou encore dont Jes père et mère sont divorcés ou séparés de corps. Ce régime est
celui de l'administration légale sous cor,tróle judiciaire (art. 389, § 2).
Par conséquent, la tutelle ne s'ouvre plus désormais que lorsque Ie père et la
mère sant tous deux décédés ou se trouvent dans l'un des cas prévus par l'arti-
cle 373 du Code civil (déchéance de la puissance paternelle, etc.); cf. art. 390
nouveau.
Dans Ie régime d'administration légale pure et simple, l'accord des deux con•
joints est nécessaire mais suffisant lorsque l'acte, comme c'est Ie cas pour la transac-
tion, est de ceux que Ie tuteur ne peut accomplir seul (C. civ., art. 389, § 5).
Dans Je régime d'administration légale sous contröle judiciaire, !'administra-
teur légal doit être autorisé à transiger par Ie juge des tutelles parce que la transac-
tion est un acte que Ie tuteur ne peut accomplir qu'avec l'autorisation du conseil,
de famille (combinaison des art. 389, § 6, et 467 nouveaux du C. civ.).
CAPACITÉ DE TRANSIGER 167
(70) On en trouvera une excellente synthèse daru, DE PAGE, t. I••, éd. 1962,
n° 799.
(71) DE PAGE, op.cit., n° 800; LES NOVELLES, Droit civil, t. IV, n° 2437, cf. en
jurfaprudence récente : Gand, 26 juin 1952, T. N., 1952, p. 218 (emprunt hypo-
thécaire); Marche-en-Famenne, 23 juin 1962, Jur. Liège, 1962-1963, p. 12 (renon-
ciation à succession).
168 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(75) Il en est de même dans le droit positif français: l'art. 389, § 6, régit toutes
les transactions, quel que soit le montant en litige et l'objet du contrat.
(76) Pas., 1943, I, 157.
(77) Op. cit., n°• 2428 et s.
(78) DE PAGE, op. cit., n° 796, p. 923; cf. aussi, n° 800, A.
170 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(86) Cass. fr., req., 12 juillet 1921, D., 1922, I, 177 avec Ia note SAVATIER,
CAPACITÉ DE TRANSIGER 173
(89) Sur les conséquences pratiques de la distinction : cf. LES NOVELLES, op.
cit., n°• 2503 et s.
(90) DE PAGE, t. Il, n° 252, texte et note 4; PLANIOL, t. I•r, n° 2001; LES
NOVELLES, op. cit., t. IV, n° 2616; BAUDRY-LACANTINERIE et BoNNECARRÈRE
(2• éd., 1905), t. IV, n° 703.
Tel était également, avant la loi du 14 décembre 1964, Ie régime du droit fran-
çais. Mais désormais cette loi (art. 481, al. 1 er nouveau) rend Ie mineur émancipé
capable, comme un majeur, de tous les actes de la vie civile. En outre, elle abroge
les articles 483 à 486 anciens du Code civil·. Par conséquent tout problème dispa-
raît et Ie mineur émancipé transigera valablement seul, quelle que soit l'impor-
tance patrimoniale de la transaction.
(91) Sur Ie régime juridique de l'émancipé, en général : cf. DE PAGE, op. cit.,
n°• 255 et s.; LEs NOVELLES, op. cit., n° 2619 et s.; cf. aussi en ce qui concerne
l'intervention personnelle de l'émancipé à l'acte : Bruxelles, 4 juillet 1951, Journ.
trib., 1952, p. 12.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 175
(103) T. V, n° 235.
(104) Ibid.; dans le même sens: ACCARIAS, op.cit., n° 107, p. 227; PONT, t. II,
n° 520; GUILLOUARD, n° 43,
DE GAVRE, Ooritrat de trarisaction. - 12
178 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(107) TRASBOT, op. cit., p. 216 et 217; on soulignera aussi la forme souvent
hésitante ou interrogative que certains auteurs favorables à la capacité donnent
à leur conclusion : cf. LES NOVELLES, op. cit., n°• 2629, 2630 et 2633.
180 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
patrimoine du mineur alors même qu'ils seraient de nature, par les consé-
quences qui en résultent, à compromettre Ie capita! lui-même » (llO).
Planiol, quant à lui, relève dans tous les actes d'administration un
dénominateur commun, de caractère objectif : "les actes d'administra-
tion, "n'engagent l'avenir que pour un temps court et sont, par suite,
fréquemment renouvelables » (lll).
(110) Précis de droit civil (7• éd.), t. I••, n• 1243, et Traité, t. V (avec ÜHENAUX
et BONNECARRÈRE), p. 232.
(111) Traité élémentaire de droit civü, 7• éd., p. 723 et 724.
(112) T. I••, éd. 1962, n• 798.
(113) PLANIOL, RIPERT et 8AVATIER (éd. 1952), t. Jer, p. 274.
(114) Pas., 1943, I, 157; Rev. crit. jur. beige, 1947, p. 181, avec les obs. de G. VAN
HECKE.
(115) G. Van Hecke Ie constatait et Ie regrettait déjà en 1947 dans sa note
précitée sous caEs., 6 mai 1943 (Rev. crit. jur. beige, 1947, p. 187); il semble bien
que la situation, à eet égard, ne Ee rnit pas modifiée.
182 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(123) DE PAGE, t. Il, n° 283; LES NOVELLES, op.cit., n°• 2621 et 2622; BAU-
DRY-LACANTINERIE, CHENAUX et BONNECARRÈRE, t. V, p. 232; DEKKERS, t. Jer,
n° 589.
(124) LES NOVELLES, op. cit., ibid.; M. Verdot (La notion d'acte d'administra-
tion en droit privé français, Paris, 1963) écrit à ce sujet : " ..• Doivent être exclus
de cette notion de pure administration les actes qui, en raison de leur nature juri-
dique, paraissent les plus graves pour Ie patrimoine de l'émancipé même si, à
raison des circonstances dans lesquelles ils sont accomplis ou de leur objet, ils appa-
raissent, dans d'autres situations, comme des actes d'administration » (n° 191,
p. 139; voy. aussi, p. 138).
(125) Op. cit., ibid.
(126) Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Emancipation, n° 50, in fine, avec les réfé-
rences; cf. également VERDOT, op. cit., p. 139, n° 191, cité supra.
(127) Cette référence à la nature juridique légale, ne rnarque-t-elle pas une
tendance à fonder Ie raisonnement sur la notion de la • nature intrinsèque • de
l'acte?
CAPACITÉ DE TRANSIGER 185
(129) PLANIOL et RIPERT, 2• éd., t. 1er, n• 643; LEs NOVELLES, op.cit., n• 2634;
voy. aussi Bruxelles, 12 juin 1959, Pas., 1960, II, 65: eet aITêt rappelle, en termes
très généraux, l'impossibilité de compromettre dès qu'un mineur est impliqué
dans une contestation et cela nonobstant la réforme de procédure réalisée par les
lois des 25 octobre 1919 et 12 mai 1937. Voy. en sens contraire: Lyon, 23 novem-
bre 1928, cité par LES NOVELLES, op. cit., n• 2635, et VERDOT, op. cit., p. 140,
n• 193.
(130) On considère, en effet, que l'action en réduction n'atteint jamais les actes
qui dépassent la pure administration (PLANIOL et RIPERT, t. I•r, n• 644, BAUDRY•
LACANTINERIE, t. v. n• 738; R. SAVATIER, v• Emancipation, in Dalloz: Encycl.
dr. civil, nos 67 et 83; LES NOVELLES, op. cit., n•• 2683 et 2684; DE PAGE, t. Il,
n•• 28 et 29; voy. cependant en sens contraire : AUBRY et RAu, t. Ier, 7• éd. par
ESMEIN et PoNSARD, § 132, n• 546, p. 885.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 187
(132) Il semble bien que ce soit à une conclusion aussi restrictive que Colin
et Capitant aient abouti (Cours, t. r•r, 6• éd., p. 555); dans Ie même sens : cf.
LEPELLETIER, La transaction en droit romain et français, Thèse, Caen, 1890, p. 176
et 177; GrnouD, op. cit., p. 46 et 47; comp. VERDOT, op. cit., p. 140, n° 193, in
fine.
(133) Cf. dans Ie même sens, BEZ DE VILLARS, thèse précitée (Marseille, 1937),
p. 20; contra, mais à tort selon nous : note ANDRÉ (Bull. ass., 1945, p. 97) qui
défend, sans la justifier cependant, !'opinion que Ie mineur émancipé peut transi-
ger seul.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 189
(139) Mais ce système ne concerne que les actes et non les faits juridiques. Rappe-
lons aussi qu'en France on admet que soient pris en considération les intervalles
lucides, même pour les actes juridiques.
(140) Solution constante qui résulte d'ailleurs de la loi (C. civ., art. 1125, al. 2,
et 1304); cf. DE PAGE, op.cit., n° 358; LES NOVELLES, op.cit., n° 2755; J. CAR-
BONNIER, Droit civil, t. Jcr, n° 240, p. 736; DELVA, « Des effets de l'insanité de
la partie dans la procédure civile », Journ. trib., 1963, p. 257 et spécialement
p. 259, n° 11 avec les références en note 15.
(141) On rappellera ici les dispositions de l'article 504 du Code civil qui,
exceptionnellement, permet aux héritiers d'attaquer l'acte après le décès du
dément lorsque la preuve de la démence résulte de l'acte même, d'une part, et,
d'autre part, lorsque l'interdiction du dément défunt a été provoquée avant son
décès. Voy. sur ces questions : DE PAGE, op. cit., n° 364; LES NOVELLES, op.
cit., n°• 2712 à 272lbis avec les nombreuses références; Bruxelles, 19 février
1958, Pas., 1958, II, 248; cass. fr., civ., 25 octobre 1955, Rev. prat. not., 1956,
p. 136, obs. F. L.
(142) Sur la confirmation de l'acte par le tuteur, cf. cass., 8 février 1945, Pas.,
1945, I, 111, eet arrêt soulignant le caractère relatif de la nullité de droit.
(143) Voy. LES NOVELLES, op. cit., n° 2782 avec les nombreuses références;
DE PAGE, op. cit., n° 363; J. CARBONNIER, op. cit., ibid.; DELVA, ét. citée Journ.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 195
trib., 1963, p. 273 ets., spécialement p. 274, n° 46 avec les renvois n°• 77 et 78;
en jurisprudence belge récente, cf. Huy, 3 juillet 1946, Pas., 1948, III, 25; trib.
Liège, 7 février 1952, Jur. Liège, 1952-1953, p. 37; Bruxelles, 9 janvier 1961,
Rev. prat. not., 1964, p. 363; Mons, 1 er avril 1963, Pas., 1963, III, 76.
(144) Cf. DE PAGE, op. cit., n° 342, in fine.
(145) DE PAGE, op.cit., n° 346; voy. notamment quant aux actions judiciaires:
Liège, 13 juillet 1943, Pas., 1944, II, 1, et Bruxelles, 14 octobre 1961, Journ.
trib., 1962, 241.
(146) DE PAGE, op.cit., n° 346, p. 321, note 1, in fine. En pareil cas, les forma-
lités de l'article 467 du Code civil devront être respectées.
(147) Cette référence au régime de tutelle a été faite in Mons, 1 er décembre
1937, Belg. jud., 1938, 317, critiqué par DE PAGE, op.cit., n° 346, p. 321, note 1.
Mais même si une définition extensive des pouvoirs de !'administrateur provi-
soire, calquée bUr ceux du tuteur, était admissible, encore est-il certain que celui-ci
ne pourrait transiger au nom du dément, pendant la procédure, puisqu'aux
termes de l'article 467 du Code civil Ie tuteur ne peut transiger seul au nom du
mineur.
196 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(148) Bruxelles, 24 mai 1934, Belg. jud., 1934, 499 (avec réf.); Liège, 28 mars
1939, Pas., 1939, II, 121; Anvers, 16 mars 1950, R. W., 1950-1951, 594 avec
avis du ministère public et note; RENARD, Chron., Rev. crit. jur. belge, 1950,
p. 259, n° 72; DELVA, étude citée, Journ. trib., 1963, p. 276, n°• 65 et 66 avec les
références.
(149) Gand, 31 octobre 1947, Rev. prat. not., 1948, p. 26, et T. N., 1948, 8 (note);
DE PAGE, t. II, n° 373; DELVA, op.cit., Journ. trib., 1963, p. 276, n° 67, note 117.
(150) Trib. Liège, 19 octobre 1954, Jur. Liège, 1954-1955, p. 107.
Précisons que la nullité est évidemment relative : Gand, 7 mars 1955, T. N.,
1955, p. 167; DELVA, op. cit., ibid., n° 68 avec les références.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 197
(153) Voy. DE PAGE, op. cit., n° 386; LES NOVELLES, op. cit., n° 2833.
(154) Voy. sur ce cas, en général : VAN HOVE, « La gestion du patrimoine de
l'aliéné non interdit ni interné ou séquestré », in Rev. prat. not., 1953, p. 325.
(155) On consultera également: DE PAGE, t. II, n° 387; DELVA, op.cit., Journ.
trib., 1963, p. 278, n° 92 avec les références de doctrine citées en noten° 148.
(156) DE PAGE, op. cit., n° 366; voy. aussi MONETTE, DE VILLÉ et ANDRÉ,
t. II, n° 532.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 199
prévoit Ie cas de la désignation d 'un conseil judiciaire par Ie jugement qui rejette
une demande d'interdiction. La défense de transiger sans l'assistance de ce conseil
est prévue par ledit article 499.
(159) DE PAGE, t. v, n° 493, p. 481 et note 4; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER,
t. Jer, n° 769; MARTY et RAYNAUD, t. Jer, n° 908; LES NOVELLES, op.cit., n° 2908;
contra : ÜUME-KENDJIRO, op. cit., p. 163 et 164, n° 414.
(160) Voy. supra, n° 5 124 et s.
(161) De Page fait d'ailleurs Ie rapprochement entre Ie système légal de l'inca-
pacité du mineur émancipé et celui du prodigue et en souligne Ie manque d'homo-
généïté (op. cit., n° 493, p. 481, note 4).
(162) Il ne faut pas distinguer Ie cas du prodigue de celui du faible d'esprit :
DE PAGE, t. II, n° 430, avec les références de doctrine; cass., 17 février 1881,
Pas., 1881, I, 119.
(Hl3) La nullité de droit est relative et sortira ses effets, compte tenu de l'arti-
cle 1312 du Code civil (Liège, 19 septembre 1949, Pas., 1950, II, 73).
(164) La solution résulte du texte même de l'article 503 quine parle que d'in-
terdiction. Voy. en outre : DE PAGE, op. cit., n° 432; LES NOVELLES, op. cit.,
n° 2839; Bruxelles, 11 février 1916, Pas., 1916, II, 239.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 201
(165) Cf. notamment: DE PAGE, op.cit., n° 432; LES NOVELLES, op.cit., n°• 2840
ets. avec les références; cass., 2 novembre 1900, Pas., 1901, I, 36; cass. fr., 10 no-
vembre 1919, Sirey, 1920, 1, 248; trib. Bruxelles, 17 juin 1952, Journ. trib., 1953,
p. 277.
202 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(166) La loi n'exige pas que Ie récépissé ait date certaine. On enseigne cepen-
dant que la prudence commande l'enregistrement du récépissé, s'il n'est pas
authentique, pour éviter tout soupçon d'antidate (BAUDRY-LACANTINERIE,
ÜHENAUX et BüNNECARÈRE, t. IV, n° 638, p. 635; DE PAGE, t. IJ, n° 237; PLANIOL
et RIPERT, t. I•r, n° 609), celle-ci devant être prouvée conformément au droit
commun, Ie récépissé faisant foi de sa date jusqu'à preuve contraire.
(167) La loi française du 14 décembre 1964 a modifié comme suit l'article 472 :
« Le mineur devenu majeur ou émancipé ne peut approuver Ie compte de tutelle
qu'un mois après que Ie tuteur Ie lui aura remis, contre récépissé, avec les pièces
justificatives. Toute approbation est nulle si elle est donnée avant la fin du délai.
Est de même nulle, toute convention passée entre Ie pupille devenu majeur ou
émancipé, et celui qui a été son tuteur si elle a pour effet de soustraire celui-ci,
en tout ou en partie, à son obligation de rendre compte.
» Si Ie compte donne Iieu à des contestations, elles seront poursuivies et jugées
conformément au titre du Code de procédure civile « Des redditions de comptes ».
C'est à ce texte nouveau que l'article 2045, a!inéa 2, du Code civil français
fait référence lorsqu'il vise les transactions entre Ie tuteur et Ie mineur devenu
majeur, relativement au compte de tutelle.
(168) PoTHIER, Traité des personnes et des choses, ir• partie, tit. VI, sect. IV,
art. VI, n° 189.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 203
(179) L'article 472 du Code civil n'exige pas la preuve de la lésion; cf. en outre:
trib. Liège, 11 décembre 1948, Jur. Liège, 1948-1949, p. 171.
(180) BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 641, in fine, avec les références de
jurisprudence française.
(181) RENARD et VIEUJEAN, « Nullité, inexistence et annulabilité en droit
civil belge », in Ann. dr. Liège, 1962, p. 270 (texte et notes 2 et 3); Rép. prat.
dr. belge, v 0 Nullité, n° 166.
(182) RENARD et VIEUJEAN, op. cit., ibid., note 3.
Contra : BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 641, citant cass. fr., 6 août 1888,
D., 1889, I, 439.
De Page (t. II, n° 238) ne parle que de l'ex-pupille ou ses héritiers sans men-
tionner les créanciers parmi ceux qui peuvent agir en nullité.
206 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(191) Liège, 14 février 1950, Pas., 1951, Il, 22; Rev. prat. not., 1950, 193, cité
et approuvé par DE PAGE, t. II, n° 237, p. 225.
(192) Sur cette théorie on consultera les études générales de J. HÉMARD (Rev.
trim. dr. civ., 1938, p. 671-734) et de G. CoRNU (Rev. trim. dr. civ., 1953, p. 461-
493) ainsi que l'ouvrage de BAETEMAN et LAUWERS, Devoirs et droits des époux,
n°• 196 à 207; cf. aussi : DE PAGE, t. Jer (éd. 1962), n° 79bis.
(193) DE PAGE, op. cit., ibid., avec les références.
208 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(194) G. CORNU, op.cit., n° 20, p. 480 avec les références de la note 73.
(195) Dans ce sens : DE PAGE, t. IV, n• 61; PLANIOL et RIPERT, t. X
par M. HAMEL, n° 63; Rép. prat. dr. belge, v 0 Vente, n° 126; G. CORNU, op.cit.,
ibid.
(196) G. CoRNU, op. cit., ibid.
(197) G. ÜORNU, op. cit., n° 21, p. 481.
(198) G. CoRNU, op.cit., n° 22 qui se réfère à la méthode de Demolombe.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 209
(199) J. HÉMARD, op. cit., n° 110, p. 729; G. CORNU, op. cit., n° 24, p. 482;
L. BoYER, La notion de transaction, p. 239 ets.; FRÉJAVILLE, Cours de droit civil
approfondi (Paris, 1952-1953), p. 364; BAETEMAN et LAUWERS, op. cit., p. 220,
n° 206.
(200) BEUDANT, t. XII, 2• éd., par RODIÈRE et PERCEROU, n° 346; Dalloz :
Encycl. dr. civil, v• Transaction, n° 142.
(201) Réserve unanimement formulée : cf. BAETEMAN et LAUWERS, op. cit.,
ibid.; FRÉJAVILLE, op. cit., ibid.; CORNU, op. cit., ibid.
DE GAVRE, Oontrat de transaction. - 14
210 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
D. - lNCAPACITÉS-SANCTIONS.
(206) Nous considérons, en effet, que l'incapacité de l'interdit légal est une
peine accessoire bien plus qu'une mesure de protection même si, par voie de consé•
quence, elle permet de protéger les biens du condamné à qui toute gestion sérieuse
est impossible (dans ce sens : PLANIOL et RIPERT, 2• éd., t. I•r, n°• 248 et 694,
note 3; LES NOVELLES, op. cit., n° 2961; contra : MARTY et RAYNAUD, t. I•r,
n° 939, qui considèrent que l'idée de protection est aussi importante que celle
de sanction).
(207) Voy. sur l'interdiction légale en général, l'étude de M. J. BAUGNIET,
in Rev. prat. not., 1948, p. 265, et le commentaire de la loi du 11 janvier 1954 par
M. BUCKIN, in Rev. dr. pén., 1953-1954, p. 793.
-- ------------~---------------------------,
(220) Cf. dans ce sens : MoNETTE, ANDRÉ et DE VILLÉ qui font de judicieuses
distinctions suivant la nature du préjudice réparé par l'indernnité sur laquelle
Ie failli transige (op. cit., n°• 546 et 547); G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A. P. R.,
n° 97 avec réf. de jurisprudence française.
(221) Voy. mutatis mutandis, VAN RYN et HEENEN, t. IV, n°• 2683, p. 246,
texte et note 1.
(222) Voy. sur cette matière, en général : Rép. prat. dr. belge, v° Concordat
préventif de lafaillite, n°• 10, 135 à 138,375 ets.; FREDERICQ, t. VIII, n°• 732 ets.;
Rép. prat. dr. belge, v° Concordat judiciaire, in Compl., t. II, n°• 152 ets., 422 ets,
216 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(223) Voy. sur cette question, en général : Rép. prat. dr. belge, v° Faillite et
banqueroute, n°• 2160 et s. et spécialement n° 2166; FREDERICQ, op. cit., n°• 283
et s.; VAN RYN et HEENEN, t. IV, n°• 2852 ets.
(224) Jurisprudence constante, cf. Rép. prat. dr. belge, v° Concordat préventif
de la faillite, n os 406 et 407, et v° Concordat judiciaire, in Compl., t. II, n °• 506 et s.
(225) Sur la forme, l'étendue et la signification de cette autorisation, cf. Rép.
prat. dr. belge, v° Faillite et banqueroute, n°• 2782 à 2784.
(226) FREDERICQ, t. VIII, n° 618 avec les références.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 217
(227) Il va de soi que Ie refus de la Cour des comptes d'apposer son visa sur
un mandat de payement délivré par Ie ministre compétent en exécution d'une
transaction régulière, ne porte atteinte ni à l'existence ni à la validité de celle-ci
(comm. Ostende, 20 avril 1939, Journ. trib., 1939, 651).
218 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
156. Tout ce qui vient d'être dit pour les communes, vaut,
mutatis mutandis, pour les établissements publics.
Il convient donc de s'ên-rèférêr"äûxî_öfs-öÇgà.niques qui Jes
régissent pour déterminer leur capacité de transiger. • · ·--
1··- . Parfois, fa loîrègiê spéêî:afement cette cápaêité : c'est Ie cas.
f notamment, des commissions d'assistance publique (loi du
f 10 mars 1925, art. 49). c5;·-constate que ces établissements
{ publics peuvent librement transiger, sans autorisation, lorsque
î l'objet du litige est de minime importance {242) et qu'au-delà
de la limite fixée, c'est évidemm,mt Je régime de l'article 2045,
(239) Sur ce cas particulier et sa signification exacte, cf. LES NOVELLES, op.
cit., n° 1234.
(240) LES NOVELLES, op. cit., n° 939; W1LKIN, Commentaire de la loi commu-
nale, t. II, n° 709.
(241) BUTTGENBACH, op. cit., n° 147, p. 115.
(242) 2.500 francs ou 5.000 francs suivant que la commune est émancipée
ou non,
CAPACITÉ DE TRANSIGER 223
(247) DE HARVEN, note sous cass., 9 mars 1948, Rev. crit. jur. belge, 1954,
p. 264 et 265, cité par RENARD et VrnuJEAN, étude précitée, Ann. dr. Liège, 1962,
p. 279.
(248) Sur le cas particulier des communes : cf. LES NOVELLES, op. cit., n°• 228
à 233.
(249) Voy. à titre d'information, l'intéressant inventaire des entreprises publi-
ques belges, avec indication de la forme juridique de chacune d'elles, dressé par
le professeur M. A. FLAMME, in Rev. adm., 1963, p. 149, 173, 234, 256 et s.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 225
H ypothèses à considérer.
(252) Solution certaine. Voy. notamment KIRKPATRICK, op. cit., Journ. trib.,
1960, n°• 18; BAETEMAN et LAUWERS, op. cit., n°• 136 ets. et 185 (sur Ie cas spé-
cial de la transaction); J. DE VROE : « Réconciliation des époux séparés de corps
et capacité de la femme séparée de biens », in Rép. prat. not., 1963, p. 153.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 227
(253) KIRKPATRICK, op. cit., Journ. trib., 1960, n°• 21 et s.; BAETEMAN et
LAUWERS, op. cit., n°• 142 et s.
(254) KIRKPATRICK, op. cit., Journ. trib., 1960, n° 5, p. 2.
(255) Cass., 23 janvier 1964, précité; Bruxelles, 23 juin 1961, précité; Vrnu-
JEAN, op. cit., p. 448, 2°; KIRKPATRICK, op. cit., Journ. trib., 1960, p. 3, n° 5,
et op. cit., Rev. crit. jur. belge, 1962, p. 212; eet auteur soulignant, à juste titre,
que Ie droit de jouïssance de la communauté, n'est pas un usufruit proprement
dit (Rev. crit. jur. belge, 1962, p. 212, n° 3, litt. b et note 14); BAETEMAN et LAU-
WERS, op. cit., n° 133, p. 153 ; RENARD et VIEUJEAN, Chron., Rev. crit. jur. belge,
1961, p. 507, n° 33; VIEUJEAN, Chron., Rev. crit. jur. beige, 1965, p. 463, n° 23.
228 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
Par conséquent
a) Si la femme est séparée de biens, elle aura tous pouvoirs
pour transiger sur les conséquences de J'accident, puisque
l'indemnité qui lui revient a indiscutablement un caractère
propre. Il en est de même des sommes dues en remboursement
des frais médicaux et pharmaceutiques, s'ils ont été exposés
par Ie patrimoine propre de Ia femme.
b) Si Ie régime matrimonia! est celui de la communauté légale
ou conventionneile, la question est infiniment plus délicate.
On sait que les indemnités qui reviennent à la femme en
réparation d'un préjudice moral ou matériel sont considérées
comme des biens propres; la jurisprudence est fixée dans ce
sens (274). On sait aussi que la femme peut agir en justice, en
demandant ou en défendant, sans autorisation, relativement
à la créance d'indemnité qui lui est propre (275), comme rela-
tivement à tous autres biens personnels (276).
Est-ce à dire qu'elle a Ie pouvoir de transiger seule sur l'in-
demnité qui lui est due ?
Ecartons d'emblée !'argument tiré du pouvoir d'ester seule
relativement aux biens propres : on sait que dans Ie système
du Code civil, la capacité ou Ie pouvoir de transiger n'est pas
lié à celui de plaider (277).
Si l'on applique les principes qui ont été dégagés ci-devant (278),
il faut décider :
a) que la femme n'aura jamais Ie pouvoir de transiger seule,
car il se conçoit mal que l'on puisse faire abandon d'une partie
d'indemnité, en nue-propriété seulement ? En effet, puisque la
créance d'indemnité est un propre, la communauté en perçoit
les revenus et la femme n'a donc Ie pouvoir de disposer libre-
ment que sous réserve de ce droit de jouïssance.
(274) Elle distingue donc les revenus, qui sont communs (C. civ., art. 1401, 2°),
de la capacité productive de ces revenus, inhérente à la personnalité de l'époux,
qui n'est pas un bien de communauté (cass., 12 octobre 1964, Pas., 1965, I, 145;
21 mai 1064, Pas., 1964, I, 993, et 25 novembre 1963, Pas., 1964, I, 321 ; Bru-
xelles, 25 mai 1960, Rev. prat. not., 1964, 324. Voy. aussi R. 0. DALCQ, op. cit.,
n°• 4273 à 4276, et les décisions citées par M. L. Barette dans son examen de juris-
prudence sur les régimes matrimoniaux, in Rec. gén. enreg., 1966, p. 16, n° 19.
(275) Cass., 21 mai 1964, Pas., 1964, I, 993 obs., Journ. trib., 1064, 704, et
Rev. gén. ass. et resp., 1964, 7354 et note.
(276) Bruxelles, 4 mai 1962, Pas., 1963, II, 80.
(277) Comp. art. 464 et 467 du Code civil; voy. aussi infra, n° 189.
(278) Cf. supra, n°• 163 et 164.
234 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(279) T. III (5• éd.), n° 2112, note lbis; M.G. Gheysen (v 0 Dading, in A.P. R.,
n° 101) se rallie à eet enseignement; il cite à l'appui de celui-ci quatre décisions
belges qui ne font cependant que proclamer le caractère propre de l'indemnité
pour dommage mora!, sans en tirer aucune conséquence en matière de transac-
tion.
(280) Gaz. du pal., 1938, II, 432 obs.
(281) Cass., 21 mai 1964, Pas., 1964, I, 883.
(282) T. XI du traité de PLANIOL et RIPERT (2• éd., 1954), n° 1574; comp.
CAPACITÉ DE TRANSIGER 235
pecter le droit d'usufruit qu'à, sur ses biens, Ie mari, sous Ie régime
de communauté, ou Ie régime dotal. »
A fortiori, la femme n'aura pas Ie pouvoir de transiger seule
si la convention porte soit sur les indemnités qui compensent les
débours médicaux et pharmaceutiques, soit sur celles qui com-
pensent une incapacité temporaire, les unes et les autres étant
généralement considérées comme tombant en communauté (283).
Pratiquement, la prudence commande donc si l'on veut
réaliser une transaction efficace, de veiller à obtenir dans tous
les cas, l'habilitation du mari, ou, à tout le moins, l'autorisa-
tion de justice.
Quant aux pouvoirs du mari, il va de soi qu'i]s ne l'autorisent
pas à transiger seul sur l'indemnité qui revient à la femme pour
Ie préjudice dont elle a personnellement souffert, puisque le
mari ne peut disposer des propres de la femme (284).
c) Si la femme est dotale, elle ne pourra transiger seule, car
ses pouvoirs sur les biens paraphernaux sont limités à l'admi-
nistration et la jouïssance de ces biens, les aliénations demeurant
interdites sans autorisation du mari ou de justice, puisqu'il est
actuellement certain (voy. supra, n° 165) que la loi du 30 avril
1958 n'a pas entendu modifier, ni expressément, ni tacitement,
l'article 1576 du Code civil (285).
Or, il est incontestable qu'une indemnité d'accident est un
bien paraphernal régi par ce texte.
d) Si la femme est mariée sous un régime de séparation de
biens avec sociétés d'acquêts, il nous paraît qu'elle ne pourra
davantage transiger seule sur les dommages et intérêts destinés
à réparer une incapacité permanente.
En effet, si l'indemnité est propre et relève donc des pouvoirs
entiers de la femme séparée de biens sur ses propres, il n'en
reste pas moins que la transaction peut affecter la consistance
active de la société d'acquêts en privant celle-ci des revenus ou des
économies sur les revenus de la partie abandonnée de l'indemnité.
même numéro, dans l'édition de 1932, antérieure aux lois françaises de 1938 et
1942 sur la capacité de la femme mariée. Adde, dans le même sens: Amiens, 28 octo-
tobre 1953 (Gaz. du pal., 1954, 1, 16), cité par MM. MAZEAUD, Leçons, t. IV, p. 312.
(283) DE PAGE, t. X, vol. I, n° 314; DALCQ, op.cit., n° 4276; MAZEAUD et TUNC,
op. cit., n° 2509.
(284) MAZEAUD et TuNC, op. cit., n° 2112, note Ibis; trib. Liège, 20 janvier
1941, Bull. ass., 1941, 367, et Liège, 14 juillet 1941, Bull. ass., 1941, 923.
(285) BAETEMAN et LAUWERS, op. cit., n° 156.
236 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
POUVOIR DE TRANSIGER.
§ 2. - Mandataires conventionnels.
A. - PRINCIPES GÉNÉRAUX.
(288) DE PAGE, t. V, n° 494, in fine; Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n°• 349
ets., en particulier n°• 383 à 387; Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n°• 62
et 66; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, t. XXI, n° 1237; PLANIOL et RIPERT,
t. XI, n° 1571.
(289) Cf. sur la notion d'acte d'administration en général et sur son applica-
tion dans Ie cadre de l'article 1988 du Code civil : DE PAGE, t. V, n° 391.
Une partie de la doctrine et de la jurisprudence françaises admet que Ie mandat
général emporte pouvoir de transiger lorsque la transaction porte sur un acte
d'administration. Elle est alors, elle-même, un acte d'administration embrassé
par Ie mandat général (PLA~IOL et RIPERT, op. cit., ibid.; Dalloz : Encycl. dr.
civil, v 0 Transaction, n° 62; Paris, 30 juillet 1850, D. P., 1851, II, 116).
Il faut reconnaître à cette solution Ie mérite d'une grande souplesse sur Ie plan
pratique, mais elle heurte, à notre sens, la nature même de la transaction ainsi
que la notion d'acte d'administration. Voy, dans Ie sens de notre opinion : comm.
Anvers, 16 janvier 1920, Pas., 1920, 111, 158.
(290) FENET, t, II, p. 744,
238 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
Par conséquent :
il est non seulement parfaitement concevable qu'un mandat
B. - APPLICATIONS.
(298) DE PAGE, t. V, n° 393; Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n° 350 avec les
nombreuses références.
(299) Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n°• 323 et 331 ; LAURENT, t. XXVII,
n° 429; BAUDRY-LACANTINERIE, t. XXI, n° 537.
(300) Bruxelles, 2 novembre 1900, Pas., 1901, II, 132 et la note; comm. Anvers,
16 janvier 1920, Pas., 1920, III, 158.
(301) Cf. Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n°• 323 et 383 avec les références;
BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL, t. XXI, n° 529 avec les références; LAURENT,
t. XXVII, n° 430; GUILLOUARD, n° 88.
(302) G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A. P. R., n° 132 avec les réf. Quant au pou-
voir de faire un aveu ou d'acquiescer : cf. les références citées par MM. Bernard,
Gutt et Simont, Examen de jurisprudence. Procédure civile (1958-1961), Rev.
crit. jur. belge, 1963, p. 148, n° 2, et 160, n° 30; adde: cass., 18 septembre 1964,
Pas., 1965, I, 61.
(303) Sur Ie mandat ad litem de l'avocat, en général, voy. notamment M. GE-
VERS, Chronique de jurisprudence sur les contrats spéciaux, in Rev. crit. jur.
belge, 1956, p. 317 et s. (n° 41), et 1961, p. 286, n° 70 avec renvoi aux notes de
M. Reumont, Journ. trib., 1953, p. 223, et Journ. trib., 1956, p. 255; voy. aussi
Dinant, 25 mars 1964, Jur. Liège, 1963-1964, p. 245.
POUVOIR DE TRANSIGER 241
(304) Cass., 3 octobre 1940, Pas., 1940, I, 239; Bruxelles, 12 avril 1932, Pas.,
1933, II, 24; Gand, 3 décembre 1948, R. W., 1948-1949, 1299; Hasselt, 7 janvier
1948, R. W., 1947-1948, 638; trib. Liège, 30 avril 1928, Jur. Liège, 1928, 189,
et 1 er juin 1965, Jur. Liège, 1965-1966, avec la note M.H. sur Ie mandat ad /item
de l'avocat, en général.
(305) DE PAGE, t. V, n°• 362 et 494, in fine.
(306) Rép. prat. dr. beige, v 0 Arbitrage, n° 59, et v 0 Mandat, n° 385 avec les
références; A. BERNARD, L'arbitrage volontaire en droit privé, n° 59.
(307) PONT, Mandat, n° 955; Rép. prat. dr. beige, v 0 Mandat, n° 384.
(308) PLANIOL et RIPERT, t. XI, n° 1461, 2°.
(309) Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n° 385 : !'opinion paraît exacte mais se
fonde témérairement, semble-t-il, sur un passage de Baudry-Lacantinerie et
Wahl (t. XXI, et non XXIV, n° 547).
(310) Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n° 386.
DE GAVRE, Oontrat de transaction. - 16
242 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(311) Paris, 23 février 1937, Gaz. des trib., 23 avril 1937, approuvé par DEMO-
GUE, Rev. trim. dr. civ., 1937, p. 617, n° 10; voy. également supra, n° 72.
(312) Tournai, 11 août 1845, Belg. jud., 1601.
(313) Arlon, 25 juillet 1889, CLOES et BONJ, t. XXXIII, 539.
(314) PONT, Mandat, n° 957; Rép. prat. dr. belge, v 0 Mandat, n° 386.
(315) Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 66, citant notamment : Paris,
23 février 1937, Gaz. des trib., 1937, II, 201, et PrcARD et BESSON, Traité général
des assurances terrestres en droit français, t. III, n° 213, in fine.
(316) Rép. prat. dr. belge, v 0 Sociétés anonymes, n° 762; voy. une application
in Gand, 8 janvier 1951, T. N., 1951, 217 : « la constitution d'une hypothèque ...
est un acte de disposition qui excède les limites d'un mandat de gestion, si large
qu'il soit ».
POUVOIR DE TRANSIGER 243
(317) Voy. spécialement RESTEAU, Traité des sociétés anonymes, t. II, n° 886;
Rép. prat. dr. beige, op. cit., ibid., avec les références citées qui concernent les pou-
voirs des administrateurs de sociétés anonymes.
(318) Baudry-Lacantinerie souligne occasionnellement l'erreur de cette confu-
sion au n° 537, p. 265, de son tome XXI.
(319) Les sociétés civiles qui prennent la forme des sociétés commerciales pour
acquérir la personnalité juridique sont aussi soumises aux règles de fond des
sociétés commerciales (DE PAGE, t. V, n° 1, c, p. 11, in fine, et 12).
(320) DE PAGE, op. cit., n° 81.
244 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(321) DE PAGE, op. cit., n° 77; PLANIOL et RIPERT, t. XI, n° 1025; LAURENT,
t. XXVI, n° 307.
(322) DE PAGE, op. cit., n° 77, p. 92.
POUVOIR DE TR.A.NSIGER 245
(323) VAN RYN, t. Jer, n° 427. On citera aussi une intéressante décision du
tribunal de commerce de Bruxelles du 16 mars 1950 (Jur. com. Brux., 1951, p. 9)
qui énonce que, dans le silence des statuts, les associés en nom collectif sont censés
s'être donnés réciproquement le pouvoir d'administrer, avec mission plus large
que dans un mandat ordinaire, et que si les actes de disposition n'exigent pas
nécessairement un mandat exprès, encore faut-il qu'ils soient nécessités par la
bonne marche de !'affaire ou qu'ils servent normalement à la réalisation du but
social, les actes sortant du cadre de l'objet social statutaire ou les actes qui ont
une durée ou une importance extraordinaires n'ayant pas ce caractère.
(324) FREDERICQ, t. IV, n° 205, p. 336; GUILLERY, t. Jer, n° 378; P0THIER,
Du contrat de société, chap. 111, n° 68.
(325) Comm. Bruxelles, 2 décembre 1930, cité au texte infra; cf. dans le même
sens en matière de compromis : BERNARD, op. cit., n° 62.
(326) LAURENT, t. XXVI, n° 310. Cet auteur, se référant à l'article 2045 du
Code civil, constate que s'il est vrai que « le gérant a parfois des droits plus étendus
que Ie mandataire, c'est quand l'objet de la société lui donne le pouvoir de vendre.
Mais on ne peut pas dire que l'objet de la société soit de transiger et de compro-
mettre ». Observation particulièrement pertinente,
246 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(327) Voy. VAN RYN, t. I•r, n° 604; sur cette question en droit comparé :
cf. VAN ÜMMESLAGHE, Le régime des sociétés par actions et leur administration
en droit comparé (Bruxelles, 1960), n° 269, spécialement p. 445 et 446.
(328) Dans ce sens : PASSELECQ, Traité des sociétés commerciales, n° 1814;
app. Douai, 8 juillet 1954 (D., 1954, Somm., 65).
(329) Voy. dans ce sens, mais à tort : RESTEAU, t. II, n° 886, p. 96, in fine,
qui paraît en contradiction avec l'alinéa final du même numéro; contra : VAN
RYN, op. cit., n° 604, in fine; PASSELECQ, op. cit., n° 1831; THIÉBAUT, note sous
Bruxelles, 23 mai 1960, Rev. soc., 1960, p. 106.
POUVOIR DE TRANSIGER 247
180. Ce qui vient d'être dit sub n° 179 ci-dessus vaut assuré-
ment pour les gérants des sociétés en commandite par actions.
A défaut de dispositions statutaires, leurs pouvoirs sont les mêmes
que ceux des administrateurs des sociétés anonymes : la solu-
tion résulte de l'article 107 des lois coordonnées sur les sociétés
commerciales (335).
La question est plus discutable pour les administrateurs des
coopératives : l'article 146, 3°, des lois coordonnées leur donne
Ie pouvoir de gérer la société.
M. Van Ryn observe qu'il n'y a pas de raison de donner au
pouvoir de gestion dans la société coopérative un sens plus
étroit que dans les sociétés en nom collectif et en commandite
simple (336).
Suivant cette opinion, Ie mandat exprès qui demeure
la règle ne serait pas nécessairement requis (voy. supra,
no 178).
D'autres auteurs, tels Resteau (337) et Fredericq (338),
assimilent les administrateurs des coopératives aux admi-
nistrateurs des sociétés anonymes, au point de vue de leurs
pouvoirs, et déclarent que les règles de droit commun du man-
dat doivent s'appliquer. Mais on sait aussi que ces auteurs
interprètent largement les pouvoirs des administrateurs des
sociétés anonymes en matière de transaction. Par conséquent,
en pratique, les deux opinions ne sont pas éloignées l'une de
l'autre.
La prudence commande, en tout cas, de veiller à ce que
!'administrateur soit nanti de pouvoirs exprès de transiger.
On rappellera à eet égard la jurisprudence nettement restric-
tive citée en matière de commandite simple, alors cependant
que, dans cette forme de société, il est unanimement admis que
les pouvoirs de gestion doivent s'entendre largement.
(339) RESTEAU, Traité des sociétés de personnes à responsabilité limitée, n°• 205
et 206.
(340) VAN HouTTE, Traité des sociétés de personnes à responsabilité limitée,
n° 164; FREDERICQ, t. V, n° 654; comm. Anvers, 19 janvier 1954, R. W., 1954-
1955, col. 1519.
(341) T. II, n° 934 avec !'analyse des travaux préparatoires.
(342) Voy. sur cette question, en général : VAN RYN, t. rer, n° 454.
(343) PASSELECQ, op. cit., n°• 3981 et 3982; FREDERICQ, t. V, n° 802; cf. mu-
tatis mutandis en matière de compromis : BERNARD, op. cit., n° 62, A, p. 39.
(344) Elle n'a ni individualité juridique ni patrimoine propre : cass., 30 mars
1962, Pas., 1962, I, 842.
POUVOIR DE TRANSIGER 251
182. La question est résolue par l'article 181 des lois coor-
données sur les sociétés commerciales : les liquidateurs peuvent,
à défaut de disposition contraire dans les statuts ou l'acte de
nomination, transiger sur toutes contestations, sans autorisa-
tion de l'assemblée générale.
« Il est rare qu'une transaction nuise à une partie, il est presque irnpos-
sible que dans une liquidation elle ne cornpense les sacrifices qu'elle
irnpose par les lenteurs qu'elle rachète » (345).
§ 3. - Représentants, mandataires
et administrateurs légaux ou désignés par justice.
185. Nous avons déjà étudié les effets de la faillite sur la capa-
cité personnelle de transiger du failli (voy. supra, n° 8 149 et s.).
Il convient donc qu'après Ie jugement déclaratif ce soit Ie
curateur qui transige sur toutes les contestations qui intéressent
la masse (351), même sur celles qui sont relatives à des actions
et droits immobiliers; Ie curateur doit être autorisé par Je juge-
commissaire, et Ie failli doit être dûment appelé.
C'est l'article 492 de la loi sur les faillites qui trace cette
règle, dont la portée est particulièrement large : elle s'étend
non seulement aux transactions proprement dites, mais aussi
à tous actes équipollents (352) que] que soit l'objet du litige :
mobilier et/ou immobilier; dette ou créance, contestation
actuelle ou future (353).
(351) Mais non, évidemment, sur celles qui intéressent Ie failli à titre stricte-
ment personnel, comme par exemple la transaction sur une indemnité d'accident
destinée à réparer un préjudice moral ou corporel; voy. sur cette question et les
distinctions à faire : MONETTE, DE VILLÉ et ANDRÉ, op. cit., n° 550; Dalloz :
Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 58 avec les références; cf. aussi n° 149 texte et
note 220.
(352) Rép. prat. dr. belge, v° Faillite et banqueroute, n° 1764; voy. une applica-
tion in Liège, 17 novembre 1960, obs. M. H., Jur. Liège, 1960-1961, p. 122 : il
s'agissait en l'espèce d'une renonciation à l'instance d'appel, à laquelle la Cour
reconnaît un caractère transactionnel; adde : comm. Bruxelles, 20 novembre
1948, Jur. com. Brux., 1949, p. 191 (cession de créance au créancier gagiste moyen-
nant renonciation à tout recours) ; comm. Ostende, 30 octobre 1952, R. W., 1952-
1953, col. 850 (abandon d'une action).
(353) FREDERICQ, t. VII, n° 211, p. 356.
(354) FREDERICQ, op. cit., n° 211, p. 357; Rép. prat. dr. belge, v° Faillite et
banqueroute, n° 1792; LES NOVELLES, Droit commercial, t. IV, n°• 1733 et 1736.
254 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(355) Art. 528 de Ia loi sur les faillites; FREDERICQ, op. cit., n° 211, in fine,
avec les références; Rép. prat. dr. beige, v 0 précité, n° 1771.
(356) Voy. sur la compétence d'homologation de Ia Cour d'appel, Iorsque Ia
transaction intervient postérieurement à l'intentement de !'appel : Bruxelles,
10 avril 1948, Jur. corn. Brux., 1948, 207.
(357) FREDERICQ, t. VII, n°• 212 et 213; Rép. prat. dr. belge, v 0 précité, n°• 1775
à 1779 (Il faut corriger certaines des opinions émises eu égard à Ia modification
que Ia loi du 3 juillet 1956 a apportée en rendant Ie tribunal de commerce compé-
tent pour tous Iitiges, même immobiliers, dont la cause relève de I'activité des
commerçants). Adde : G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A. P. R., n° 121, et
LES NOVELLES, op. cit., n° 1992.
POUVOIR DE TRANSIGER 255
(358) Le serment ne peut, en effet, être prêté que sur un fait personnel (C. civ.,
art. 1359) ; or, !'acte litigieux a été accompli par Ie failli et non par Ie curateur
(FREDERICQ, t. VII, n° 215, in fine; Rép. prat. dr. belge, v 0 précité, n° 1789).
(359) FREDERICQ, op. cit., n° 214; Rép. prat. dr. belge, v 0 précité, n° 1773.
(360) Rép. prat. dr. belge, v 0 précité, n° 1774.
(361) Cass. fr., civ., 18 décembre 1922, D. P., 1925, I, 223.
(362) Sur les différences entre le dépöt proprement dit et l'envoi en possession
provisoire : voy. BAUDRY-LACANTINERIE et HOUQUES-FOURCADE, t. Jer (2• éd.,
1902), n° 1123, p. 927.
256 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(363) DE PAGE, t. Ier (3• éd., 1962), n° 491; BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit.,
n °• 1124 et s.
(364) BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 1136, p. 935; AUBRY et RAu, t. Jer,
§ 153, p. 975, note 9 (7• éd. par A. PoNSARD, Paris, 1964), qui restreignent la règle
aux transactions en matière immobilière seulement.
(365) Dans ce sens : BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n°• 1134 et 1136; DEMO-
L0MBE, t. II, n°• 112 à 115; LAURENT, t. II, n° 177, et t. XXVIII, p. 248; RENARD,
« Déclaration d'absence et de décès », in Rev. dr. int. et dr. comp., 1950 (n° spécial),
p. 37; Orléans, 25 novembre 1850, D., 1851, I, 70; contra: AUBRY er RAU, t. Jer.
§ 153, p. 975, note 7 (7• éd.); De Page paraît restreindre l'interdiction d'aliéner
aux seuls immeubles (op. cit., ibid.).
POUVOIR DE TRANSIGER 257
(366) Voy. BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 1140, p. 938; PONT, op. cit.,
t. II, p. 278.
(367) DE PAGE, op.cit., ibid.; AUBRY et RAU, op.cit.,§ 153, p. 977, note 12;
LAURENT, t. Il, n° 181; PLANIOL et RIPERT, t. Jer, n° 61; BAUDRY-LACANTINERIE,
op. cit., n° 1140; PLANIOL, t. 111, n° 2483; DEMOLOMBE, t. Il, n°• 111 et 115.
(368) DE PAGE, t. Jcr (3• éd., 1962), n° 484; LAURENT, t. Il, n°• 141 et 142;
Huc, t. Jer, n° 402; DEMOL0MBE, t. Il, n°• 31 et 34; note anonyme sous Tournai,
24 novembre 1891, Pas., 1892, III, p. 78 et 79; comm. Anvers, 22 novembre
1946, R. W., 1946-1947, 915; Bruxelles, 30 mai 1952, Pas., 1953, II, 68; Rev.
not., 1954, 305; J. de P. Berchem, 1cr avri! 1947, R. W., 1946-1947, 1207.
(369) Voy. Bruxelles, 30 mai 1952, Pas., 1953, II, 68; Termonde, 20 janvier
1860, Belg. jud., 1860, p. 343; Tournai, 24 novembre 1891, Pas., 1892, III, 78
et 79 (sans motivation adéquate cependant) et la note précitée; LAURENT, op.
cit., ibid.; Huc, op. cit., n° 398.
(370) DE PAGE, op. cit., ibid.
(371) Judiciairement ou administrativement (loi du 20 août 1948).
DE GAVRE, Contrat de transaction. - 17
258 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(372) De Page Ie souligne au tome IX, n° 879, 2°, lorsqu'il traite des actes
accomplis par l'héritier bénéficiaire.
POUVOIR DE TRANSIGER 259
Code civil ont lieu suivant les formes de la loi du 12 juin 1816
relative aux ventes des immeubles des mineurs (373). Ceci
n'exclut pas cependant que le tribunal puisse imposer, par
exemple, une consultation de jurisconsultes avant d'autoriser
l'acte. Mais il n'est pas tenu de Ie faire.
Quoi qu'il en soit de ce qui précède, il est une transaction
qui, en tout cas, peut être conclue par l'envoyé en possession :
c'est celle qui a pour unique objet la portion de revenus accordée
à l'envoyé en possession par l'article 127 du Code civil, parce
qu'à l'égard de ces biens il peut agir animo domini, exactement
comme le mineur émancipé peut disposer de ses revenus per-
sonnels (application de l'art. 2045 du C. civ.) (374).
(373) Voy. notamment les références citées in fine de la note sous Tournai,
24 novembre 1891, Pas., 1892, III, 79, et spécialement Termonde, 30 novembre
1876, Pas., 1877, II, 243 avec les conclusions contraires du ministère public.
(374) Voy. mutatis mutandis: A. BERNARD, op.cit., p. 37, n° 58.
(375) Doctrine constante : voy. DE PAGE, op. cit., n° 496; RENARD, étude
précitée, p. 37 et 38; voy. aussi cass., 10 décembre 1942 (motifs), Rev. crit. jur.
belge, 1947, p. 11 ets. avec la note VANDE VORST, et Pas., 1942, 1,312: eet arrêt
soumet au même régime juridique les hypothèses visées aux articles 132 et 136
du Code civil.
(376) BAUDRY·LACANTINERIE, op. cit., n° 1140, p. 907; DEMOLOMBE, t. Il,
137; DEMANTE et COLMET de SANTERRE, t. Jer, 162bis, III; contra : LAURENT,
t. Il, p. 182.
260 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(377) Voy. GrnOUD, op. cit., p. 94, et AccARIAS, op. cit., p. 250 et 251.
(378) DE PAGE et DEKKERS, t. IX, n° 887; voy. art. 803 à 807 du Code civil,
art. 988 et 989 du Code de procédure civile.
(379) Dans ce sens voy. : PLANIOL et RIPERT, t. XI, n° 1571; Dalloz: Encycl.
dr. civil, v 0 Transaction, n° 63 ; voy. cependant : BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL,
t. XXI, n° 1231, qui étudient la question sous l'angle de la capacité.
(380) DE PAGE, op. cit., n° 890; Rép. prat. dr. beige, v 0 Successions, n° 856;
BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL, t. VII, 2, 1357, avec les références en note 3,
p. 229.
(381) BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL, t. VII, 2, n° 1357; PLANIOL et RIPERT,
op. cit., n° 1571; AUBRY et RAU, t. X, § 618, texte et note 26; Dalloz : Encycl.
dr. civil, v 0 Transaction, n°s 62 et 63; DE PAGE, op.cit., ibid., note 7; voy. dans Ie
sens du mandat légal d'administration large, en général ; comm. Liège, 20 décem-
bre 1960, Jur. Liège, 1960-1961, p. 173 obs. M.H.; voy. aussi, dans Ie même sens,
en matière de compromis : BERNARD, op. cit., n° 51.
(382) Voy. supra, n°• 121 et s.
POUVOIR DE TRANSIGER 261
(389) Sur la validité des actes accomplis par l'héritier apparent, en général,
tant en Belgique qu'en France, voy. l'étude de RAUCENT, in Ann. dr. sc. pol.,
1953, p. 109.
(390) BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, t. VII, 1, n° 943, et t. XXI, n° 1231;
PLANIOL et RIPERT, t. XI, n° 1594; BEUDANT et LEREBOURS-PIGEONNIÈRE,
t. Vbis par LE BALLE, n° 219; .r. ÜARBONNIER, note au D., 1948, .Jur., 465 avec
les références; cass. fr., req., 10 avril 1888, D. P., 1889, 1, 278; contra : PoNT,
t. II, n° 580; AccARIAS, op. cit., n° 127.
(391) .J. ÜARBONNIER, note précitée, sous Angers, 14 avril 1948.
(392) Angers, 14 avril 1948, D., 1948, .Jur., 462 avec la note .J. CARBONNIER.
Sur les doutes que fait naître cette extension voy. les notes de R. SAVATIER, Rev.
trim., 1948, p. 356, n° 1, et de Vornrn, J. C. P., 1948, II, 4382.
POUVOIR DE TRANSIGER 263
(393) Voy. notamment LAURENT, t. IX, n° 560; DE PAGE, op. cit., n°• 825
ets.; DEKKERS, t. III, n°• 584 et 585; Rép. prat. dr. beige, v 0 Successions, n° 1023.
(394) DE PAGE, op. cit., n°• 825 et s.; DEKKERS, t. III, n° 586; Rép. prat. dr.
beige, v 0 Successions, n° 1023; cass., 7 janvier 1847, Pas., 1847, I, 294; voy. mu-
tatis mutandis l'arrêt de la Cour d'appel de Liège du 7 décembre 1950 (Pas., 1951,
II, 81) rendu dans la célèbre affaire Charlier après cass., 7 novembre 1940 (Rev.
not., 1941, p. 566) et les commentaires de M. Renard (Rev. crit. jur. beige, 1953,
n° 33, d, p. 217), ainsi que ceux de M. De Page (t. r•r, 3• éd., n° 269bis, in fine)
sur ces décisions. Il faut 'citer contre l'opinion des auteurs précités : ScHICKS et
VAN lSTERBEEK, t. IV, p. 334, et LAURENT, t. IX, n° 556, qui appliquent rigoureuse-
ment l'article 1351 du Code civil.
(395) A. BERNARD, op. cit., n° 57.
(396) DE PAGE, op. cit., n° 1508, texte et note 1, p. 1115.
264 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(397) Rép. prat. dr. belge, v 0 Successions, n° 958; PLANIOL et RIPERT, t. IV,
n° 277.
(398) Voy. sur cette distinction en général et plus spécialernent dans le dornaine
de la transaction: BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, t. XXI, n° 1241; DE PAGE,
t. I•• (3• éd., 1962), n° 100, et t. V, n° 492 ; Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transac-
tion, n° 70.
(399) DE PAGE, t. V, n° 492, et t. II, n° 788 : l'auteur y souligne la nécessité,
adrnise d'ailleurs, d'étendre Ie régirne de la nullité aux protecteurs légaux des
incapables qui, tels le curateur de l'érnancipé, ne sont pas investis de pouvoirs
aussi généraux que Ie tuteur par exernple.
POUVOIR DE TRANSIGER 265
***
(400) Voy. C. proc. civ., art. 352 à 362; Rép. prat. dr. beige, v 0 Mandat, n° 833;
Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Tran.saction, n° 70.
(401) Voy. DE PAGE, t. Il, n° 788, note 2; PLANIOL, t. II, n° 1289; cass., 3 avril
1845, Pas., 1845, 1, 287.
CHAPITRE III.
SECTION PREMIÈRE.
GÉNÉRALITÉS.
SECTION II.
OBJET DE LA TRANSACTION.
21!2; Courtrai, 21 juin 1951, R. W., 1951-1952, 1013, et les commentaires de LIM-
PENS et VAN DAMME sur ces décisions in Rev. crit. jur. belge, « Examen de juris-
prudence. - Les obligations », 1953, n° 18, p. 56; 1956, n°• 18 et 19, p. 208 et
209, et 1960, n° 43, p. 358.
(6) Voy. les références citées supra note 2; adde, DE BERSAQUES, note Rev.
crit. jur. belge, 1950, p. 326; LIMPENS et VAN DAMME, op.cit., Rev. crit. jur. belge,
1960, n° 43.
(7) De Page Ie souligne très nettement : les critiques adressées à la théorie de
268 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
la cause ne concernent que la cause interne ou cause stricto sensu tandis que la
cause illicite est tout à fait en dehors de la controverse (t. II, n° 475, in fine);
voy. aussi LIMPENS, Rev. erit. jur. belge, 1953, n° 19, p. 57.
(8) Précis, t. Il, n° 1322.
(9) PONT, Des petits contrats, 2• vol., n° 569.
(10) V 0 Dading, in A. P. R., n°• 139 et 140.
OBJET DE LA TRANSACTION 269
201. Les biens du domaine public, comme les droits que l'Etat
tire de sa souveraineté, sont hors commerce (18).
La transaction est donc interdite et il est de principe qu'une
commune ne peut transiger sur les biens du domaine public
communal (19).
La règle doit cependant être quelque peu nuancée : on sait
que l'indisponibilité des biens domaniaux n'est de rigueur que
dans la mesure nécessitée par l'affectation de ces biens à l'uti-
lité publique. Dès lors, l'inaliénabilité n'empêche pas l'Etat
ou la personne de droit public compétente, de concéder des
droits de jouïssance précaires sur Ie domaine public, à condition
qu'ils soient compatibles avec la destination de celui-ci, l'auto-
rité opérant ainsi une sorte de déclassement partiel et provisoire
des biens domaniaux, dans l'intérêt de tous (20).
(21) Cass., 16 novembre 1906, Pas., 1907, I, 45, cité par DE PAGE, t. V, n° 808,
p. 705; LES NOVELLES, Droit civil, t. IV, n° 104lbis, in fine; BUTTGENBACH,
Principes généraux, organisation et moyens d'action des administrations publiques,
n°• 807 et s.
(22) Cf. l'étude de Mm• H. SINAY, « Les conventions sur les pensions alimen-
taires », in Rev. trim. dr. eiv., 1954, p. 228.
OBJET DE LA TRANSACTION 273
lités de payement parce que la dette ne se fonde pas sur une règle
légale d'ordre public (23). Ainsi des époux divorçant ou se
séparant de corps par consentement mutuel peuvent-ils régler
transactionnellement, par application de l'article 279 du Code
civil, leurs droits respectifs, notamment quant aux aliments (24).
La solution n'est pas discutable lorsque le titre de l'obliga-
tion est un contrat à titre onéreux (25).
Elle l'est à peine davantage lorsque ce titre est un testament
ou une donation: Baudry-Lacantinerie (26) a cependant soutenu
qu'en pareil cas la créance d'aliments est indisponible et il a
invoqué, tout à la fois, l'article 1004 du Code de procédure
civile qui prohibe le compromis sur les dons et legs d'aliments
et l'article 581, 4°, du même Code qui déclare insaisissables les
pensions et aliments qui trouvent leur cause dans une libéralité.
A tort, selon nous. En effet, il a déjà été dit et il doit être répété
qu'il n'y a pas de coïncidence absolue entre Ie compromis et la
transaction, ni sous l'angle de la capacité, ni sous celui de l'objet:
le mineur ne peut jamais compromettre même à l'intervention
de son représentant légal, mais son tuteur ou son administra-
teur légal peut transiger, en son nom, moyennant le respect
des formalités légales ; les causes qui intéressent une commune
- parce que communicables - n'autorisent pas Ie compro-
mis mais elles peuvent se résoudre par une transaction et en
constituer valablement l'objet. La prohibition de compromettre
ne peut donc être étendue et invoquée hors de propos, puis-
qu'elle est de droit strict (27). Quant à l'argument tiré de l'arti-
cle 581, 4°, du Code de procédure civile, il ne paraît pas meil-
leur : la défense de la loi s'adresse au créancier de celui qui a
droit aux aliments en vertu d'un don ou d'un legs ; elle limite
(23) Voy. notamment: DE PAGE, t. Jer (3• éd., 1962), n° 561bis, et t. V, n° 497,
3°; DEKKERS, t. I••, n° 184, note 1; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. XI, n° 1579;
LAURENT, t. XXVIII, n° 366 : Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 75.
Contra, en ce qui concerne les dons et legs d'aliments : BAUDRY-LACANTINERIE,
op. cit., n° 1272.
(24 Voy. en jurisprudence : cass., 11 décembre 1958, Pas., 1959, I, 372, et
Bruxelles, 16 octobre 1957, Pas., 1959, III, 13.
(25) Voy. les auteurs cités sub note 23 ci-devant et en outre Baudry-Lacan-
tinerie qui rappelle que cette solution était déjà celle du droit romain (L 8 § 2 D.
De trans. 2.15).
(26) Op. cit., ibid., voy. dans le même sens : AUBRY et RAU, t. VI (6• éd.,
par EsMEIN), § 420, note 21, p. 251.
(27) Voy. cass. fr., 22 février 1831, Sirey, 1831, I, 107; AccARIAS, op. cit.,
p. 209 et s. ; LAURENT, t. III, p. 76; COLMET DE SANTERRE, t. VIII, p. 322.
DE GAVRE, Contrat de transaction. - 18
274 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
sou droit de saisie mais elle ne rend pas les aliments indispo-
nibles (28). Pour qu'ils le soient il aurait fallu que la loi les
déclare non seulement insaisissables mais aussi incessibles.
(33) DE PAGE, t. Jer (3• éd., 1962), n° 561, 1°, p. 706, et t. V, n° 497; JossE-
RAND, t. Jer, n° 1172.
(34) Voy. notamment: DE PAGE, op.cit., n° 561, 1°; Bruxelles, 22 avril 1959,
Pas., 1959, II, 266; Bruxelles, 7 avril 1960, Journ. trib., 1960, p. 758; cass. fr.,
ei,·., 21 janvier 1930, Sirey, 1930, I, 322.
(35) SINAY, op. cit, n° 15, p. 236.
(36) DE PAGE, t. V, n° 497; PLANIOL et RIPERT, op. cit., ibid.
276 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(37) DE PAGE, op. cit., ibid.; BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 1272, p. 624,
1 er et 2 e alinéa.
(38) Voy. les références données par BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 1272,
p. 623, notes 4 et 5.
(39) Huc, t. XII, n° 303.
(40) Solution certaine en ce qui concerne la non-application de l'article 1351,
voy. DE PAGE, t. III, n° 953, et t. Jer, n° 552.
(41) T. V, n° 497, p. 483 et 484; voy. aussi, quant à la possibilité de transiger
sur une pension alimentaire, !'argument qui se déduit de l'article 162, 38°, du
Code des droits d'enregistrement.
(42) T. Il, n° 46, et t. XI, n° 1579; voy. aussi BEUDANT et LEREBOURS-PIGEON-
NIÈRE, t. XII, n° 352, in fine; L. BOYER, in Dalloz: Encycl., op. cit., n° 75; AUBRY
et RAU (5• éd., par BARTIN), t. IX, § 553, p. 170; contra: BAUDRY-LACANTINERIE,
op. cit., n° 1272, et G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A. P. R., n° 161.
OBJET DE LA TRANSACTION 277
207. Nous croyons, pour les mêmes motifs, que peuvent être
déclarées valables les transactions portant sur la durée de l'obli-
gation alimentaire légale.
Sans doute, seront radicalement nulles, les transactions qui
nieraient Ie caractère viager du droit aux aliments ou qui pré-
(43) Pas., 1959, Il, 266; voy. aussi: trib. Bruxelles, 4 mars 1966, Journ. tr-ib.,
1966, p. 412 (pension due en Yertu de l'article 340b du Code civil}, et cass. fr.,
civ., 21 janYier 1930, Sirey, 1930, I, 322.
(44) Cf. sur cette considération, en général, les conclusions du procureur géné-
ral Paul Leclercq precédant cass., 6 mars 1930 (Pas., 1930, I, 144, plus spéciale-
ment p. 150, col. 1).
278 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(45) Arrêt du 13 avril 1951 (D., 1951, p. 384), cité par SINAY : op. cit., n° 21,
p. 241.
OBJET DE LA TRANSACTION 279
(52) Voy. dans ce sens : trib. Bruxelles, 25 juillet 1916, Pas., 1918, III, 178.
(53) Voy. Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, par L. BoYER, n° 75, citant
cass. fr., req., 28 juillet 1903 (D. P., 1904, 1, 37), et Bordeaux, 26 juillet 1855
(Sirey, 1857, Il, lll).
(54) Dans ce sens : SINAY, op. cit., n° 20, p. 241 avec les références dans les
deux sens en note 32.
OBJET DE LA TRANSACTION 281
(55) DE PAGE, t. Jcr (3• éd., 1962), n° 547, B; PLANIOL et RIPERT, t. IV, par
MAURY et VrALLET0N, n° 144.
(56) DE PAGE, op. cit., ibid.; PLANIOL et RIPERT, op. cit., ibid.
(57) On sait que l'article 301 du Code civil sera modifié, sans doute à bef délai.
On connaît les vicissitudes de la proposition de Joi de MM. Rolin et Harnbye
(cf. J. EECKH0UT, « La pension alimentaire après divorce. - Heurs et malheurs
d'une proposition de loi », in Journ. trib., 1965, p. 2!)3; cf. aussi, du mêrne auteur,
les études parues au Jou,·n. trib., 1963, p. 689, et 1!)64, p. G!)3).
Le rapport fait au nom de la Commission de la justice du Sénat par l\I. Dua
(Doe. pe.rlem., Sénat, 1965-1966, n° 63; Journ. trib., 1966, p. 232) a finalernent
proposé Ie texte suivant :
• Le tribunal peut accorder à l'époux qui a obtenu Ie divorce, sur les biens et
les revenus de l'autre époux, une pension lui permettant d'assurer son existence
dans des conditions équivalentes à celles dont il bénéficiait durant le mariage.
Le montant de la pension ainsi définie suit les variations du coût de la vie ; il
peut être adapté aux modifications notables survenues dans les besoins ou dans
les ressources des parties ; en aucun cas il ne peut excéder le tiers d~s revenus de
l'époux débiteur.
" La pension peut, à tout moment, être remplacée par un capita!, soit de l'accord
des parties, soit à la demande d'une d'elles par décision du tr-ibunal.
" En cas de décès de l'époux débiteur la charge de la pension est supportée par
tous les héritiers et, au besoin, par les légataires, proportionnellement à leur
282 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(60) DABIN, op. cit., Rev. trim. dr. civ., 1939, p. 934; LAOARDE, note Rev. trim.
dr. civ., 1949, p. 409, n° 9, in fine.
(61) Voy. supra, n° 204.
284 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
pension de l'article 301 est nul (62) s'il intervient avant la disso-
lution du mariage. La nullité, ajoute-t-on, affecte non seulement
les conventions abdicatives ou dispositives - renonciations
et transactions - mais aussi les simples conventions d'éta-
blissement de pension (63).
(62) Voy. DE PAGE, t. I•r (éd. 1962), n° 978, texte, in fine, et note 2, p. 1066;
Rép. prat. dr. beige, Compl., t. Jer, v 0 Divoree et séparation de corps, n° 502.
(63) Voy. notamment les observations de Cornu sous cass. fr., 30 janvier 1958,
D., 1958, 689 et s.
(64) Dans ce sens, voy. DABIN, op. cit., p. 037; RENARD et VIEUJEAN, « Exa-
men de jurisprudence », in Rev. crit. jur. beige, 1953, p. 157, et 1962, p. 99, ainsi
que toute la jurisprudence française postérieure à !'arrêt de la Cour de cassation
du 28 février 1949 (D., 1949, Jur., 301) dont il sera question irifra, sub n° 219.
(65) HEBRAUD, « La pension de l'article 301 du Code civil et les conventions
en vue du divorce », J. C. P., 1952, I, 078, n° 15.
(66) Voy. notamment : PLANIOL, RrPERT et ROUAST, t. II, n° 638, p. 533;
LALOU, « Des contrats entre époux », dans Etudes Capitant, p. 438 et 439; BEu-
DANT, t. III, n° 860; LAGARDE, notes in Rev. trim. dr. civ., 1938, p. 78; SINAY,
ét. cit., p. 248, n° 30, in fine. Adde, en jurisprudence belge : Bruxelles, 2 avril
1955, Journ. trib., 1955, p. G77-679, et trib. Bruxelles, 17 janvier 1962, Journ.
trib., 1962, p. 2 08.
OBJET DE LA TRANSACTION 285
(67) C'est, sans doute, au nom de cette même logique que MM. Renard et
Graulich soulignent (« Chronique de droit belge "• in Rev. trim. dr. civ., 1953,
p. 189) le fait que M. De Page, partisan décidé de la théorie indemnitaire, ne
justitie pas, pourquoi, selon lui, les transactions sont licites après divorce et ne
le sont pas avant. Voy. aussi DABIN, ét. citée, p. 936.
(68) Dans ce sens, voy. le jugement très explicite du tribunal civil de Bruxelles
du 17 janvier 1962 (Journ. trib., 1962, p. 208). D'autre part, certaines décisions
semblent avoir admis cette conséquence dans des espèces qui peuvent être rete-
nues mutatis mutandis: Verviers, 5 mars 1951, Journ. trib., 1951, 585, ce jugement
admet la validité d'une convention - non transactionnelle - sur l'article 301
du Code civil (réformé par Liège, 14 février 1952, Pas., 1952, II, 68, qui retient
la cause illicite de l'engagement), Bruxelles, 21 mars 1947, Journ. trib., 19-17,
p. 416 : l'arrêt constate que la convention a été conclue avant le divorce et réité-
rée après; trib. Liège, réf., 10 mai 1951 (Jur. Liège, 1950-1951, p. 306) : l'ordon-
nance admet, sous une forme dubitatfre, la validité d'une renonciation qui paraît
avoir été conclue avant divorce. Voy. également !'examen de jurisprudence de
M. Vieujean sur « Les personnes "• Rev. crit. jur. belge, 1966, p. 184.
(69) Solution constante dans Je droit commun de la responsabilité civile;
cf. R. 0. DALCQ, Traité de la responsabilité civile, t. II, n°' 2828 ets.; cass., 28 octo-
bre 1942, Pas., 1942, l, 261; DEM0GUE, t. IV, n° 551, p. 226 et 227; DABIN, ét.
citée, p. 936.
(70) Du moins <lans ]'opinion dominante: voy. DE PAGE, t. Jer (3° éd.), n° 980,
286 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(76) DABIN, op.cit., p. 936; PLANIOL, RIPERT et NAST, t. IX, n° 683, et t. XIV,
Supplément, p. 246; voy. sur cette question : HEBRAUD, ét. citée, J. C. P., 1952,
I, 978, n° 8.
(77) Dans Ie même sens : Bruxelles, 9 mars 1959, Pas., 1960, II, 131.
(78) DE PAGE, t. X, vol. 1, n°' 145 et 154, 3°, avec les références.
288 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(79) Voy. les observations de MM. Renard et Vieujean sur !'arrêt de la Cour
d'appel de Bruxelles du 9 mars 1959, in Rev. cri!. jur. belge, 1962, p. 98 et 99,
n ° 4 7. Cet arrêt aurait dû, selon nous, invoquer la cause illicite pour justifier la
nullité prononcée.
(80) Voy. dans ce sens : cass. fr., civ., 21 janvier 1954 (J. C. P., 1954, II, 7967)
qui relève qu'une convention intervenue en cours d'instance emportait payement,
par Ie mari, d'une pension viagère mensuelle représentant la part forfaitaire de
la femme dans la communauté. Cet arrêt invoque, en outre, la cause illicite tenant
à un pacte collusoire entre époux.
OBJET DE LA TRANSACTION 289
(81) Voy. RENARD, « Examen de jurisprudence », Rev. crit. jur. belge, 1957,
p. 157; adde : P. HEBRAUD, ét. citée, n° 4.
(82) Bruxelles, 9 mars 1959, Pas., 1960, II, 131 ; cass. fr., 8 mars 1963, J. C. P.,
1963, II, 13.195; voy. les observations de DESBOIS sur eet arrêt in Rev. trim. dr.
civ., 1963, p. 534.
(83) Bruxelles, 21 mars 1947, Journ. trib., 1947, 416.
DE GAVRE, Contrat de transaction. - 19
290 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(84) DE PAGE, t. Jer (éd. 1962), n° 978, 2•, p. 1066; DEKKERS, t. Jer, n° 302,
p. 209; P. VAN ÜMMESLAGHE, « La transmission passive à cause de mort de la
pension de l'article 301 du Code civil », Journ. trib., 1955, p. 288, col. 2; Bruxelles,
8 février 1889, Pas., 1889, II, 416; Bruxelles, 21 mars 1947, Journ. trib., 1947,
p. 417, et 29 novembre le-!7, Journ. trib., 1948, p. 168; Liège, 14 février 1952,
Pas., 1952, II, 68; Bruxelles, 2 avril 1955, Journ. trib., 1955, p. 677-679; Bru-
xelles, 9 mars 1959, Pas., 1960, II, 131 (8• attendu, solution implicite); 14 octo-
bre 1960, Rev. prat. not., 1963, p. 234 et 235, et 8 avril 1965, Journ. trib. 1965,
p. 330; trib. Bruxelles, 22 septembre 1949, Journ. trib., 1949, p. 640.
(85) DABIN, op. cit., p. 935 et s.; RENARD et VIEUJEAN, Examens de juris-
prudence précités, Rev. crit. jur. belge, 1953, p. 156; 1957, p. 133, et 1962, p. 99;
voy. aussi la référe:ice que M. J. Baugniet fait à !'opinion de M. Dabin dans sa
note sous Mons, 6 avril 1944, in Rev. prat. not., 1944, p. 361.
(86) ÜOLIN et ÜAPITANT, Cours (11• éd.), n° 406; RIPERT et BOULANGER, t. r•r,
n° 1754; PLANIOL, RIPERT et RouAST, t. II, n° 64.2; AUBRY et HAU, t. VII (6• éd.,
par ESMEIN), § 480, note 45; BEUDANT, LEREBOURS-PIGEONNIÈRE et BRETON,
t. III, n° 860. Il faut observer que certains de ces auteurs se bornent à faire réfé-
rence à la jurisprudence citée ei-après en note 87, sans émettre un avis person-
nel.
(87) Cass. fr., req., 30 juillet 1889, D. P., 1890, I, 428, et 28 juillet 1903, D. P.,
1904, I, 37 ; civ. Seine, 28 juin 1926, D. H., 1926, 4.92, et 1 er juillet 1936, D. lI.,
1936, 467; Aix, 18 décembre 1945, J. C. P., 1946, II, 3107.
(88) Voy. spécialement à eet égard, en jurisprudence beige récente, !'arrêt
très explicite de la Cour d'appel de Bruxelles du 14 octobre 1960 (Pas., 1961, II,
27). Adde trib. Bruxelles, 22 septembre 1949, précité.
OBJET DE LA TRANSACTION 291
(89) Bruxelles, 29 novembre 1947, Journ. trib., 1948, p. 168, cité par DE PAGE,
op. cit., n° 978, note 3, p. 1066, et Bruxelles, 14 octobre 1960, précité.
(90) Rappelons ici que si tout le monde admet actuellement en France que la
pension de l'article 301 est, à la fois, indemnitaire dans son fondement et alimen-
taire dans sa forme, la discussion surgit lorsqu'il s'agit de déterminer lequel des
deux caractères est prépondérant (voy. notamment P. EsMEIN, « Le double visage
et les singularités de la pension après divorce ", D., 1953, Chron., 67, et DESBOIS,
obs. in Rev. trim. dr. civ., 1965, p. 326).
(91) D., 1949, Jur., 301, note RIPERT; J. C. P., 1949, II, 4888, note critique
EsMEIN; Rev. trim. dr. civ., 1949, p. 408, obs. LAGARDE.
Il faut souligner qu'il s'agissait en l'espèce d'une convention avant divorce
définitif sur la pension de l'article 301, § J•r, du Code civil français, lequel, depuis
une ordonnance du 12 octobre 1945, contient un article 301, § 2, qui donne à
l'époux innocent le droit de postuler des dommages et intérêts complémentaires
pour tout autre préjudice que celui résultant de la perte du droit au secours. Sur
les rapports entre ces deux dispositions légales, voy. notamment les observations
de DESBOIS in Rev. trim. dr. civ., 1962, p. 657, 1963, p. 313 et 314, et 1965, p. 326.
(92) En effet, l'arrêt de la Cour de cassation de France du 17 janvier 1939
(D. H., 1939, p. 145) annonçait déjà le revirement de 1949. D'autre part, voy.
aussi, contre la validité de la transaction: Colmar, 3 juin 1937 (D. H., 1937, 526),
et civ. Seine, 14 février 1938 ( Gaz. du pal., 1938, I, 169).
292 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(93) D., 1949, Jur., 443. Bien que eet arr0t - comme d'ailleurs celui du 28 fé-
vrier 1949 - ait été rendu dans une espèce ou la transaction était intervenue
avant divorce, les termes de la décision excluent toute distinction suivant Ie mo-
ment ou l'accord se réalise: la transaction est nulle dans tous les cas (voy. RrPERT,
note précitée au D., l!l49, Jur., 301; SINAY, ét. précitée, p. 247, n° 28, in fine).
(94) Voy. Esl\IEIN, note sous cass., 23 mai 1949, J. C. P., 1919, II, 5202; note
au Sirey, 1949, I, 86.
(95) RrPERT, note précitée au D., 1949, Jur., 301; LAGARDE, notes in Rev.
trim. dr. civ., 1949, p. 409; J, CARBONNIER, t. Jcr, p. 428; CüLIN et CAPITA"fT,
Traité, t. Jer, n° 832; MARTYet RAYNAUD, t. Jer (éd. 1956), n° 633, p. 845; L. BüYER
in Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 76; CORNU, note sous cnss. fr.,
30 janvier 1958, D., 1958, Jur., 689.
D::tns 12 même sens, en Belgique : DAmN, op. cit., p. 935 à 938; RENARD et
VIEUJEAN, op. cit., Rev. crit. jitr. belge, 1Q62, n° 47, p. 99.
(96) Voy. cass. fr., civ., 17 janvier 1953, D., 1953, Jur., 235, et 30 décembre
1953, D., 1954, Jur., 127; voy. aussi les arrêts des 28 juillet 1949 (D., 1949, Jur.,
443) et 30 jn,nvier 1958 (Sirey, 1958, Jur., 359 ,wee la note MEURISSE, solution
implicite); adde : Paris, 19 décembre 1931, cité pcir cass. fr., 30 décembre 1953,
précité; Colmar, 25 février 1952, Sirey, 1953, II, 59.
(97) Dans les deux théories, c'est en effet l'article 6 du Code civil qui justitie
la nullité du contrat.
(98) Voy. ses notes au D. H., 1927, p. 53, et au D., 1949, Jur., 301, sous cass.
fr., 28 février 1949.
OBJET DE LA TRANSACTION 293
(107) Voy. dans ce sens PLANIOL et RIPERT, op. cit., ibid.; BOYER, op. cit.,
ibid.; cass. fr., civ., 11 janvier 1927, D. P., 1927, I, 129, note CAPITANT.
(108) Sur ce caractère, cf. notamment cass., 17 avril 1958, Pas., 1958, I, 893;
25 juin 1959, Pas., lDGO, I, 1103, et 7 novembre 1963, Pas., 1964, I, 260.
OBJET DE LA TRANSACTION 297
(109) Voy. notamment cass., 6 juillet 1950, Pas., 1950, I, 812, et Journ. trib.,
1950, p. 540 (solution implicite).
Sur Ie système - assez semblable - existant en France : voy. Dalloz : Encycl.
dr. civil, v 0 Transaction, par L. BoYER, n° 78 avec les références et de BEZ DE
VrLLIARS, De la transaction comme mode de règlement des accidents corporels (Thèse,
Aix, 1937), p. 34 à 37; voy. aussi la note MEURISSE sous civ. Caen, 15 novembre
1963, Sirey, 1963, p. 332.
(110) Voy. DE PAGE, t. V, n° 497, 4°; DELARUWIÈRE et NAMÈCHE, La répara-
tion des dommages résultant des accidents du travail (2e éd., 1947), n° 426; MoNETTE,
DE VILLÉ et ANDRÉ, op.cit., t. II, n° 514; Bruxelles, 8 juillet 1957, R. W., 1957•
1958, col. 365, et 30 janvier 1957, Pas., 1958, II, 165; J". de P. Boussu, 9 juin
1953, Bull. ass., 1953, 545; J". de P. Fexhe-Slins, 10 décembre 1958, Bull. ass.,
1959, p. 36, obs.; J". de P. Neufchateau, 20 février 1959, Bull. ass., 1959, p. 213,
obs.
(111) Pas., 1958, I, 893, obs.; Bull. ass., 1958, p. 390, obs. G. W.; Rev. crit.
jur. belge, 1959, p. 244, avec la note d'liüRION et WURTH.
(112) Trib. Bruxelles, 23 novembre 1951, R. W., 1951-1952, 896; Courtrai,
8 mai 1952, R. W., 1953-1954, 1125; Namur, 3 mars 1953, Bull. ass., 1953, 228;
Liège, 30 juin 1953, Bull. ass., 1954, p. 47; Gand, 9 décembre 1953, Journ. trib.,
1954, p. 81; trib. Liège, 10 février 1958, Journ. trib., 1958, p. 189. En ce qui con·
cerne la prohibition du cumul d'indemnités voy. Rép. prat. dr. beige, Complé-
ment I, v 0 Accidents du travail, n° 847.
(113) Voy. dans le même sens: cass., 20 juin 1958 (Pas., 1958, I, 1178), 6 avril
1959 (Pas., 1959, I, 785), 13 janvier 1964 (Pas., 1964, I, 495), et 27 avril 1964
(Pas., 1964, I, 912), ainsi que la jurisprudence récente des juridictions de fond
citée par Horion in Rép. prat. dr. beige, Complément I, v 0 Accidents du trava-il,
n° 849; voy. aussi Hasselt, 10 juin 1960, R. W., 1960-1961, col. 850.
298 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(114) Note précitée d'HoRION et WURTH, Rev. crit. jur. beige, 1959, p. 260;
voy. aussi, outre les arrêts précités de la Cour de cassation : Liège, 9 février 1961,
Bull. ass., 1961, p. 525, obs. R. V. G.
(115) Cass., 17 avril 1958, précité: ... « la victime et Ie tiers responsable transi-
gent librement en ce qui concerne Ie préjudice moral et la partie du préjudice
matériel qui ne sont pas susceptibles de donner lieu à l'indemnisation forfaitaire
prévue par les lois coordonnées ... ».
(116) Cass., 17 avril 1958, précité; Namur, 3 mars 1953, Bull. ass., 1953, 228.
OBJET DE LA TRANSACTION 299
1° Contrat de mariage.
(117) J. de P. Uccle, 10 mars 1928 (Rev. acc. trav., 1928, p. 149), cité par Mo-
NE'ITE, DE VILLÉ et ANDRÉ, op. cit., ibid.
(118) Bruxelles, 30 janvier 1957 (sommaire), Pas., 1958, II, 165.
(119) Sur la capacité des époux de conclure entre eux une transaction, cf. supra,
n°• 150 et s.
(120) DE PAGE, t. V, n° 497, 2°; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. XI, n° 1576;
BAUDRY-LACANTINERIE et ,VAHL, t. XXI, n° 1274 '. Dalloz : Encycl. dr. civil,
v 0 Transaction, par L. BoYER, n° 81; Huc, t. XII, n° 304; cass. fr., 14 juin 1882,
Sirey, 1882, I, 421.
(121) Pas., 1956, I, 415, et Rev. prat. not., 1956, p. 60, note F. L.
300 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(122) Cette synthèse de l'arrêt est celle faite par Ie professeur .J. RENAULD,
in Rev. crit. jur. belge, 1960 (« Contrat de mariage et régime matrimoniaux. -
Examen de jurisprudence, 1956-1959 », p. 227).
(123) Cf. !'arrêt de cette Cour du 3 novembre 192!, D. P., 1925, I, 137, avec
la note R. SAVATIER.
(124) DE PAGE et DEKKERS, t. X, vol. I, n° 758; RIPERT et Bour..ANGER, t. 111,
n° 738; BEUDANT, t. Xbis, n° 672.
(125) Note précit.ée au D. P., 1925, I, 138.
(126) Ann. not., 1959, p. 276.
OBJET DE LA TRANSACTION 301
2° Biens dotaux.
(130) Cf. dans ce sens A. RonrÈRE, note au Sirey, 1868, I, 153, sous cass. fr.,
4 décembre 1867.
(131) DE PAGE et DEKKERS, t. X, vol. I, n° 146; J. RENAULD, op. cit., Rev.
crit. jur. beige, 1960, p. 226, n° 2.
(132) J. RENAULD, op. cit., Rev. crit. jur. beige, 1960, p. 227, n° 2; R. SAVA-
TIER, note précitée au D. P., 1925, I, 138.
OBJET DE LA TRANSACTION 303
la femme qui transige devra être autorisée par son mari, même
depuis les lois des 30 avril 1958 et 22 juin 1959 (138).
(142) DE PAGE, t. Ier (3• éd., 1962), n° 246, A; DEKKERS, t. II, n° 1322; PLA-
NIOL et RIPERT, t. XI, n° 1576; BAUDRY-LACANTINERIE et WAIIL, t. XXI, n° 1261;
LAURENT, t. XXVIII, n° 356; DEMOLOMBE, t. V, n°• 314 et s.; GUILLOUARD,
n°• 67 et 68; ACCARIAS, n° 92; PONT, t. II, n° 597; Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Trans-
action, par L. BOYER, n° 79.
(143) LAURENT, op. cit., n° 358; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, op. cit.,
ibid.; Dalloz : Encycl., op. cit., ibid.; GurLLOUARD, n° 72.
(144) Dalloz : Encycl., op. cit., ibid.
(145) Cass. fr., req., 3 avril 1935, D. H., 1935, 284; Dalloz : Encycl., op. cit.,
ibid.
(146) Cass. fr., civ., 25 novembre 1901, D. P., 1902, I, 31, et req., 4 août 1913,
Sirey, 1914, I, 326.
(147) Cass. fr., civ., 14 juin 1882, D. P., 1883, I, 248.
(148) GurLLOUARD, n° 78; BAUDRY-LACANTINERIE et vVAHL, op. cit., ibid.
(149) PLANIOL et RIPERT, t. Jer, n° 19.
(150) Aix, 16 juin 1836, Sirey, 1837, II, 25, cassé par cass., 12 juin 1838, Sirey,
1838, I, 695; adde dans Ie sens de l'arrêt d'Aix : Paris, 3 juillet 1812, cité par
BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL, op. cit., p. 619, note 1.
DE GAVRE, Oontrat de transaction. - 20
306 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(151) Dans ce sens : TROPLONG, n° 69; cass. fr., 13 avril 1820, D., 1820, I, 477;
27 février 1839, D., 1839, I, 201, et 28 novembre 1849, Sirey, 1850, I, 81.
(152) LAURENT, t. XXVIII, n° 356; BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, op.
cit., ibid., et note 6, p. 619 ; cass. fr., 9 mai 1864, Sirey, 1864, I, 305, et 13 novem-
bre 1883, Sirey, 1884, I, 328; adde, GrnouD, op. cit., p. 117; ACCARIAS, nos 93
et 94; GUILLOUARD, n° 69.
(153) Cass., 13 mars 1841, Pas., 1841, 1, 199.
(154) Sur l'impossibilité de transiger sur une demande d'interdiction voy. :
GUILLOUARD, n° 68, et cass. fr., req., 13 novembre 1883, D. P., 1884, I, 103.
(155) Voy. TROPLONG, p. 609; contra : LAURENT, op. cit., n° 360; ACCARIAS,
n° 95; PONT, t. Il, n° 600; DEMOLOMBE, t. V, n° 333; GIROUD, op. cit., p. 119.
(156) Voy. DE PAGE, t. Jer (3• éd., 1962), n° 247; PLANIOL, RIPERT et SAVA-
TIER, t. XI, n° 1576; Dalloz: Encycl., op. cit., n° 80.
OBJET DE LA TRANSACTION 307
237. Il est admis que l'on ne peut transiger sur les droits
relatifs à une sépulture de famille que dans la mesure ou. celle-ci
est aliénable (164).
Or, l'aliénabilité d'un tel bien est fortement discutée.
La jurisprudence française considère, d'une manière générale,
qu'en principe « les tombeaux et le sol sur lequel ils sont élevés,
que ce soit en cimetière public ou dans un cimetière privé,
sont en dehors des règles du droit sur la propriété et Ia libre
disposition des biens et ne peuvent être considérés comme
ayant une valeur en argent » (165).
Cette position a été confirmée par un arrêt de la Cour de
cassation de France du 25 mars 1958 (166) qui réaffirme que
les concessions funéraires sont hors du commerce et, par suite,
incessibles selon les modes ordinaires de transmission des biens.
Il s'en déduit que les renonciations et transactions sont
impossibles (167).
l\'I. De Page fait justement observer (168) qu'il est difficile
de faire d'un tombeau un bien « hors du commerce» alors même
qu'il a un ou des propriétaires, mais il se demande, sans résoudre
la question, si ce bien « dans Je commerce>> est aliénable ou non.
(163) Contra: AUBRY et RAU, t. VJ, § 420, p. 199 (5° éd.), et p. 250 (6° éd.),
note 18; cass. fr., 25 novembre 1901, précitée; TROPLONG, n° 68; DEMOLOMBE,
t. v, 517.
(164) L. BOYER in Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 74.
(165) Cass. fr., 11 avril 1938, Pas., 1940, II, 31; Toulouse, 25 avril 1904, Pas.,
1904, IV, 131; Agen, 23 juin 1909, Rev. prat. not., 1910, 580; adde, en doctrine :
R. SAVATIER, in Dalloz: Encycl. dr. civil, v° Familie, n°s 91 ets.; du mème auteur,
in Rép. gén. not., 1928, art. 21-707, n°s 12 ets. : "La transmission des sépultu-
res »; BAUDRY-LACANTINERIE, op. cit., n° 1270; GurLLOUARD, n° 75.
(166) D., 1958, Jur., 352 et la note.
(167) Cass. fr., 11 avril 1938, précité.
(168) T. V, n° 1167, p. 1028, note 5.
OBJET DE LA TRANSACTION 309
1° Principes et limitations.
(186) Nous visons essentiellement ici la matière des vacances annuelles payées :
le patron paye directement aux employés les pécules de vacances (arr. roy. du
5 avril 1958, art. 39). Dans les autres cas, l'employeur satisfait aux obligations de
sécurité sociale par l'intermédiaire de l'O. N. S. S., dont il est le débiteur.
(187) Voy. Ja très intéressante étude de Mm• PAPIER-JAMOULLE, « Les renon-
ciations aux avantages d'ordre public résultant des Jois sociales », in Ann. dr.
Liège, 1963, p. 423; voy. cependant p. 424.
(188) Voy. supra, n°• 20 et 199, 4°.
(189) Voy. un exemple in cass. fr., soc., 14 novembre 1063, Sircy, 1961, Jur.,
133.
(190) J. DABIN, « Autonomie de la volonté et lois impératives, ordre public
et bonnes mamrs, sanction de la dérogation aux lois en droit privé interne »,
Ann. dr. sc. polit., 1940, p. 205.
OBJET DE LA TRANSACTION 313
(191) Prud'h. Bruxelles, 29 juin 1936, Louage d'ouvr., 1936, p. 189 (avec les réfé-
rences reprises dans la sentence); prud'h. appel Bruxelles, 17 avril 1939, Louage
d'ouvr., 1939, p. 182; prud'h. Gand, 9 mai 1939, Louage d'ouvr., 1940, p. 22 ; prud'h.
Gand, 25 mai 1948; Rev. dr. social, 1949, p. 88; prud'h. Roulers, 23 novembre
1950, Rev. dr. social, 1955, p. 34; prud'h. Bruxelles, 27 décembre 1948, Journ.
trib., 1949, p. 186; comm. Bruxelles, 13 juin 1925, Jur. com. Brux., 1925, p. 217 ;
comm. Bruxelles, 20 janvier 1962, Rev. dr. social, 1962, p. 180 (sommaire), réformé
partiellement par Bruxelles, 6 avril 1963, cité ei-après; prud'h. Liège, 25 février
1966, Journ. trib., 1966, p. 377, et Jur. Liège, 1965-1966, p. 238; CoLENS, Le
contrat d'emploi (éd. 1964), n° 39; A. L. note sous prud'h. Mons, 12 mai 1959,
Rev. dr. social, 1960, p. 65; voy. aussi a contrario, l'arrêt de la Cour de cassation
du 19 novembre 1964 (Journ. trib., 1965, p. 36), dont il résulte que l'on ne peut
renoncer d'avance au délai ou à l'indemnité de préavis.
Pour ce qui est du droit français qui applique les mêmes principes, cf. cass.
fr., soc., 20 décembre 1956, Bull., civ., IV, n° 964, p. 719 avec la note, et 14 novem-
bre 1963 (motifs), Sirey, 1964, Jur., 133; MAZEAUD et TuNC, Traité de la respon-
sabilité civile, t. III, n°• 2113 et 2112.
(192) Prud'h. appel Mons, 4 février 1961, Rev. dr. social, 1961, p. 277.
(193) Prud'h. appel Mons, 4 février 1961, et comm. Bruxelles, 20 janvier 1962,
précités.
314 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(194) Arrêt du 6 avril 1963, Rev. dr. social, 1964, p. 18, et Pas., 1964, II, 88.
(195) Prud'h. Bruxelles, 23 juin 1930, Louage d'ouvr., 1931, p. 118; prud'h.
Gand, 25 mai 1948, Rev. dr. social, 1949, p. 88; adde : prud'h. Bruxelles, 8 mars
1965 (Journ. trib., 1965, p. 408, note J. P. ÜLAUWAERT) : cette décision admet
expressément la validité d'une transaction pendant la durée du préavis (cf. sub 1
de la note J. P. ÜLAUWAERT); cependant, on peut se demander s'il y avait réelle-
ment transaction en l'espèce, car ni la sentence ni !'annotateur ne caractérisent
Ie litige et les concessions faites par les parties, singulièrement par !'employé lequel
ne pouvait renoncer qu'à des droits acquis. Car il faut se garder de confondre
les transactions et les simples conventions de résiliation amiable qui, comme le
fait observer M. Clauwaert, peuvent effectivement se réaliser à tout moment,
qu'il y ait ou non préavis notifié, et cela par la seule vertu d'un mutuus consensus
qui se réalise cependant sans concessions réciproques. La différence entre les deux
types de contrats est certaine et le conseil de prud'hommes d'appel de Mons
l'a souligné très exactement (arrêt du 3 août 1963, Pas., 1963, 111, 116) dans une
espèce qui paraît proche de celle jugée le 8 mars 1965.
(196) Journ. trib., 1966, p. 76.
OBJET DE LA TRANSACTION 315
Nous pensons que l'idée que l'on trouve à la base des arti-
cles 2045 et 472 est juste et que c'est la même idée qu'appli-
quent et doivent appliquer très généralement les tribunaux
lorsqu'ils sont appelés à se prononcer sur la validité d'un compte
transactionnel entre bailleur et preneur de services, quelle que
soit la nature des éléments litigieux de ce compte.
Qu'il soit permis, en guise de conclusion, de rapporter ici
!'opinion récente du professeur J. D. Bredin (218) citée déjà
par Mme Papier-Jamoulle :
« Une large zone de l'ordre public, et quine cesse de s'étendre,
concerne la protection des intérêts économiques et sociaux
d'individus et de groupes d'individus. L'intérêt public impose,
pour éviter des abus d'autorité, des spoliations, des injustices
sociales, que des individus puissent acquérir certaines préroga-
tives, disposer de certains droits. Si les bénéficiaires des dispo-
sitions légales, après en avoir été saisis, les jugent inutiles ou
encombrantes, Ja loi n'entend pas les contraindre à les garder.
Une renonciation peut alors être efficace, parce que l'ordre public
était intéressé à armer un individu pour préserver l'équilibre des
farces sur lequel repose l'équilibre social. S'il plaît à eet individu
de jeter bas ses armes, l'intérêt public y reste indifférent ».
(220) Cass., 6 décembre 1956, Pas., 1957, I, 364, précédé des conclusions du
procureur général Hayoit de Termicourt; BAETEMAN, note précitée, p. 169;
LES NOVELLES, op. cit., n° 1258; ces derniers auteurs considèrent que la nullité
qui frappe les renonciations anticipées est absolue, contrairement à M. Baeteman
qui pröne (p. 171), ,\ juste titre croyons-nous, le caractère relatif de la nullité.
(221) DE PAGE. Complément au t. IV, n° 782; Rép. prat. dr. beige, Complé-
ment I, v 0 Baux commerciaiix, n°s 4, 65 et 73; BAETE~lAN, note précitée, p. 166 ets.
(222) Quant au régime existant en France, voy. notamment : PLANIOL et
RIPERT, t. XI, n° 1580; Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 TransacHon, par L. BOYER,
n° 88.
(223) Dans le sens de l'illicéité de tout trafic, voy. notamment LES NOVELLES,
op. cit., n°' 1286 et s.; Bruxelles, 29 septembre 1954, Rev. prat. not., 1954, p. 387
avec avis du ministère public, et Journ. trib., p. 665; Liège, 3 février 1964, Jur.
Liège, 1963-1964, p. 209.
OBJET DE LA TRANSACTION 321
A. - PRINCIPES.
(241) L. BoYER, op. cit., p. 30 et 32 qui cite cass., req., 12 novembre 1902,
précité.
(242) GurLLOUARD, n° 64; BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL, n° 1262, p. 620;
Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, par L. BOYER, n° 85; DE PAGE, t. V,
n° 497, 11°, p. 485; Rép. prat. dr. belge, v 0 Action publique, n° 54.
(243) Voy. cependant les exceptions en matière pénale et fiscale : infra, n°• 251
et s. et n°• 268 et s.
OBJET DE LA TRANSACTION 325
fique (262) et, en même temps, l'un des buts essentiels de cette
institution.
Bien que cette conséquence ne soit pas explicitement affirmée
dans Jes textes, e1le a, sans doute possible, été voulue par leurs
auteurs. Cela ressort du rapport au Roi précédant l'arrêté royal
du 10 janvier 1935 (263), qui révèle !'analogie existant entre Ie
système nouveau et celui de l'article 74 du Code pénal néerlan-
dais, suivant lequel « ••. l'action publique ... s'éteint par Ie paye-
ment volontaire du maximum de l'amende ».
Mais l'effet extinctif ne se produit que si la somme proposée
est payée dans Ie délai fixé par la proposition (264); par contre,
il importe peu que Ie destinataire ne soit pas averti dans ce délai
du payement fait en temps utile (265).
L'effet extinctif est absolu, et la transaction acceptée et
exécutée n'est susceptible d'aucun recours, ni au pénal ni,
a fortiori, au civil (266). Mais elle n'empêche évidemment que
l'action publique fondée sur un fait identique à celui qui est
visé par la proposition transactionnelle (267).
(262) Comm. Bruges, 15 octobre 1959, R. W., 1961-1962, col. 756; Bull. ass.,
1962, p. 669, obs. R.V.G.; DE PAGE, t. V, n° 497; DE CANT, op.cit., p. 423 ets.;
Rép. prat. dr. beige, v 0 Procédure pénale, n° 231.
(263) Pasin., 1935, p. 5.
(264) Cass., 31 octobre 1939, Pas., 1939, 1, 451 ; corr. llfarche-en-Famenne,
15 mai 1959, Jur. Liège, 1959-1960, p. 35.
(265) Pol. Lokeren, 8 janvier 1937, J. J. P., 1937, p. 241; pol. Courtrai, 6 mai
1938, R. W., 1938-1939, 399.
(266) Bruxelles, 23 décembre 1953, Pas., 1955, II, 107.
(267) Cass., 2 mai 1950, Pas., 1950, I, 609.
(268) VAN RoYE, op. cit., n° 2031; pol. Gand, 13 mars 1962, R. W., 1962-
1963, col. 609.
OBJET DE LA TRANSACTION 331
(274) VERSÉE, op. cit., n°• 165 et s.; F. DuMON : déclaration à l'assemblée
du 24 octobre 1953 de l'Union beige et luxembourgeoise de droit pénal, rappor-
tée à la Rev. dr. pén., 1953-1954, p. 271; Bruxelles, 23 décembre 1953, Pas., 1955,
II, 107; R.V.G., note sous comm. Bruges, 15 octobre 1959, au Bull. ass., 1962,
p. 669.
(275) Voy. quant à ce but, les considérations de A. FETTWEIS, op. cit.,
p. 343 et s.
OBJET DE LA TRANSACTION 333
(276) Comm. Bruges, 15 octobre 1959, R. W., 1961-1962, col. 756, et Bull.
ass., 1062, p. 660 et la note R.V.G.; R. HAYOIT DE TERMICOURT, « L'immunité
parlementaire ", Mercuriale prononcée à l'audience soJennelle de rentrée de Ja
Cour de cassation du 15 septembre 1955, Rev. dr. pén., 1955-1956, p. 293, et Journ.
frib., 1955, p. 616; VERSÉE, n° 5 125 et 170.
(277) P. DE CANT, op.cit., p. 441; R. HAYOIT DE TERMICOURT, op.cit., ibid.;
A. FETTWEIS, op. cit., p. 357; J. CONSTANT, Droit pénal, t. II (éd. 1959), n° 597.
(278) Voy. arg. art. 7, 73 et 94 de Ja Constitution : W. J, GANSHOF VAN DER
MEERSCH, Concl. précédant cass., 21 décembre 1956, Journ. trib., 1057, p. 49
(spécialement p. 55, col. 3); A. MAST, « Monopole juridictionneJ du pouvoir judi-
ciaire "• Journ. trib., 1946, p. 345.
(279) Bruxelles, 23 décembre 1953, Pas., 1955, II, 107.
(280) Voy. le rapport au Roi précédant l'arrêté royal du 10 janvier 1935 (Pas,in.,
1935, p. 6, col. 2), les travaux préparatoires de la loi du 7 juin 1949 (Ann. parlem.,
Sénat, session 1948-1949, séance du 18 mai 1949, p. 1525) et les commentaires de
l'annotateur de !'arrêt de la Cour de Bruxelles du 23 décembre 1953, in Rev. dr.
pén., 1953-1954, p. 689.
(281) L'expression est de FETTWEIS, op. cit., p. 357; dans Ie même sens, note
A.V.G. au Bull. ass., 1962, p. 669.
(282) J. CONSTANT, Droit pénal, n° 730; VERSÉE, op. cit., n° 132; FETTWEIS,
op. cit., p. 357 ; solution différente en droit français : voy. R. LEGEAIS, op. cit.,
p. 464.
(283) TH. VERSÉE, op. cit., n° 131, p. 68.
(284) BRAAS, Précis de procédure pénale, éd. 1950, t. Ier, n° l 70bis; VERSÉE,
334 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
op.cit., n° 126, p. 66; R. VAN RoYE, op.cit., n° 2034; FETTWEIS, op.cit., p. 357;
J. de P. Anvers, 10 juillet 1952, R. W., 1952-1953, col. 1162.
(285) Voy. Ja critique de ce système dans R. VAN ROYE, op. cit., n° 2034, et
TH. VERSÉE, op. cit., n° 129.
(286) J. CONSTANT, op. cit., n° 944, p. 1163; Rép. prat. dr. belge, v 0 Réhabili-
tation, n° 13.
(287) R. HAYOIT DE TER~UCOURT, op. cit., ibid.; BRAAS, op. cit., n° 170; VER-
SÉE, op. cit., n° 119; R.V.G., note sous comm. Bruges, 15 octobre 1959, Bull. ass.,
1962, p. 669.
(288) Pol. Bruges, 22 avril 1936, R. W., 1936-1937, 649; corr. Verviers, 9 jan-
vier 1948, Pas., 1948, III, 11, et 8 juin 1953, Jur. Liège, 1953-1954, p. 12, déci-
sions approuvées par R. VAN RoYE, op. cit., n° 2033.
(289) BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, t. XXI, n° 1263; GUILLOUARD, op.
cit., n° 64.
OBJET DE LA TRANSACTION 335
(290) Cass. fr., req., 7 novembre 1865, D., 1866, I, 204; Paris, 3 décembre
1025, Gaz. du pal., 1926, I, 212, confirmant civ. Seine, 26 décembre 1924, Gaz.
du pal., 1925, II, 378.
(291) PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. XI, n° 1577; DE PAGE, t. V, n° 497,
II, p. 485; Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, par L. BOYER, n° 84; LES NO-
VELLES, Procédure pénale, t. I•r, 1, « L'action publique et civile », n° 524; Anvers,
24 janvier 1908, Pand. pér., 1909, 884; Bruxelles, 13 janvier 1934, Rei,. gén. ass.
et resp., 1934, 1431; comp. : corr. Anvers, 13 juin 1934, R. W., 1933-1934, 843.
(292) Voy. cependant infra, n° 263.
(293) DE PAGE, op. cit., ibid.; LAURENT, t. XXVIII, n° 354, p. 353.
(294) BIGOT-PRÉAMENEU, « Exposé des motifs » (LOCRÉ, t. VII, p. 459); LES
NOVELLES, op. cit., ibid.; DE PAGE, op. cit., ibid.; Rép. prat. dr. beige, v 0 Action
civile, n° 346 (qui cite mal à propos cass., 4 mars 1929, Pas., 1929, I, 117); LAU-
RENT, t. XXVIII, n° 354.
(295) MAZEAUD et TuNc, Traité théorique et pratique de la responsabilité civile
délictuelle et contractuelle, t. III (5• éd.), n° 2116.
(296) MAZEAUD et TUNC, op. cit., ibid.; PIRSON et DE VILLÉ, Traité de la res-
ponsabilité civile extra-contractuelle, t. II (éd. 1935), n° 279 avec les références
p. 117, note 1; Rép. prat. dr. beige, v 0 Action civile, n° 349; LES NOVELLES, op.
cit., n° 524.
336 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(297) Trib. Bruxelles, 5 juillet 1945, Rev. gén. ass. et resp., 1946, 3956 ; comm.
Verviers, 9 mars 1934, Pas., 1934, III, 141; J. de P. Liège (1 er cant.), 2 décembre
1927, J. J. P., 1928, 381; J. de P. Soignies, 26 janvier 1956, Bull. ass., 1956,
p. 57, obs.; J. de P. Beeringen, 29 janvier 1954, J. J. P., 1955, 358; contra: Tou-
louse, 9 novembre 1959, Sirey, 1960, Jur., 80 avec la note critique F.L.; décision
également Cl'itiquée par MM. MAZEAUD, Rev. trim. dr. civ., 1960, p. 481.
(298) V 0 Repar. civ., n° 18, cité par MAZEAUD et TUNC, op. cit., n° 2110, note 2,
p. 230.
(299) DE PAGE, op. cit., iMd.
(300) MAZEAUD et TUNC, op. cit., n° 2110.
(301) MAZEAUD et TuNc, op. cit., ibid., et note 5; cass. fr., reg., 31 mars 1931,
D. H., 1931, p. 250.
(302) Sur une hypothèse voisine - celle d'un engagement emportant obliga-
tion de réparer l'intégralité du préjudice afin d 'obtenir un retrait de la plain te
dénonçant une infraction poursuivie d'office, voy. : PmsoN et DE VILLÉ, op.
cit., n° 278, p. 115 ets.; L. et M. MAZEAUD, op. cit. (4• éd.), n° 2115; camp. ibid.,
5• édition, par MAZEAUD et TUNC.
OBJET DE LA TRANSACTION 337
(307) On consultera, quant aux infractions qui demandent une plainte soit
de la partie lésée, soit de la partie offensée (adultère, calomnie, diffamation) soit
de certaines personnes légalement qualifiées (ex. : titulaire du droit de chasse;
loi du 28 février 1882, art. 4, 5, 26) l'énumération donnée par Ie Répertoire pra-
tique de droit belge (v 0 Action publique, n° 36).
On rappellera cependant que depuis la loi du 17 décembre 1963 (art. 2) qui a
modifié l'article 508bis du Code pénal, la grivèlerie est un délit qui peut être pour-
suivi d'office et pas seulement sur plainte de la partie lésée.
OBJET DE LA TRANSACTION 339
(311) Voy. notamment cass., 19 janvier et 1 er février 1954, Pas., 1954, I, 446
et 482; 7 février 1955, Pas., 1955, I, 603; 30 avril 1962, Pas., 1962, I, 960; 18 mars
1965, Journ. trib., 1965, p. 365; voy. aussi Rép. prat. dr. beige, v 0 Douanes et
accises, n° 5 344, 361 et 362.
(312) R. 0. DALCQ, Traité de la responsabilité civile (LES NOVELLES, Droit
civil), t. Il, n° 3941; MAZEAUD et TUNC, op. cit., n° 2138, note Ibis; PIRSON et
DE VILLÉ, op. cit., n° 278, p. 115; cass. fr., civ., 17 mai 1901, D., 1902, I, 303.
(313) Bruxelles, 13 janvier 1934, Rev. gén. ass. et resp., 1934, 1431 ; PrnsoN
et DE V1LLÉ, op. cit., ibid.; LES NOVELLES, Procédure pénale, t. Jer, 1, op. cU.,
n° 528; voy. aussi sur les problèmes de compétence en général : G. GHEYSEN,
v 0 Dading, in A. P. R., n°• 63 et 64, ainsi que notre tome II.
(314) DALCQ, op. cit., ibid.; MAZEAUD et TUNC, op. cit., ibid.
OBJET DE LA TRANSACTION 341
À. - PRINCIPE ET JUSTIFICATION.
(315) Voy. l'exposé de la question et les références aux diverses opinions dans
BAUDRY-LACANTINERIE et WAHL, t. XXI, n° 1266, et PLANIOL, RIPERT et SAVA-
TIER, t. XI, n° 1581.
(316) PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, op. cit., ibid.; Dalloz: Encycl. dr. civil,
v 0 Transaction, par L. BOYER, n° 89.
(317) Voy. \VAHL, note sous cass. fr., 13 mars 1895, Sirey, 1895, I, 465; BAUDRY-
LACANTINERIE et WAHL, t. XXI, n° 1265, p. 621; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER,
t. XI, n° 1578.
342 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(329) Voy. notamment dans Ie même sens : cass., 12 octobre 1954, Pas., 1955,
I, 106 et les conclusions du ministère public; 24 avril 1958, Pas., 1958, I, 942;
13 juin 1961, Pas., 1961, I, 1119.
(330) W. GANSHOF VAN DER MEERSCH, L'impót et la loi, p. 275.
(331) Cass., 21 février 1950, Pas., 1950, I, 443; 10 juillet 1951, Pas., 1951, I,
781, et 10 juin 1952, Pas., 1952, I, 652, cités par M. l'avocat général Ganshof
van der Meersch dans ses conclusions précédant cass., 12 octobre 1954, précité
(Pa._s., 1955, J, 112).
(332) Voy. notamment : GENIN, op. cit., n°• 102 et 103; A. TIBERGIIIEN et
E. RoNSSE, op. cit., n°• 10 et 11; GOTHOT, op. cit., p. 5; TIBERGHIEN, op. cit.,
n°• 50 et 51; voy. aussi cass., 12 janvier 1903, Pas., 1903, I, 76; Bruxelles, 23 mai
1923, Pas., 1924, II, 6.
(333) Voy. GENIN, op. cit., n° 104; A. TIBERGHIEN, op. cit., n° 51; ÜTTEN,
op. cit., n° 1836; TIBERGHIEN et RONSSE, op. cit., n° 11, p. 17 et 18.
OBJET DE LA TRANSACTION 345
Ce sont principalement :
l'article 9 de l'arrêté du Régent du 18 mars 1831, organique de l'admi-
nistration des finances, qui énonce que Ie Ministre des finances « statue
sur les réclamations ayant pour objet la remise d'amendes et d'augmenta-
tions de droits à titre d'amendes, autres que celles prononcées par le juge,
et arrête les transactions entre l'administration et les contribuables dans
les cas ou elles sont autorisées par les lois » ;
l'article 141 du Code des droits de succession (arrêté royal du 31 mars
1936), qui dispose que le Ministre des finances « statue sur les réclama-
tions ayant pour objet la remise des amendes fiscales et conclut les
transactions avec les contribuables, pourvu qu'elles n'impliquent pas
exemption ou modération d'impöt » (340);
les articles 219 du Code des droits d'enregistrement, d'hypothèque et
de greffe (341), 74, alinéa 2, du Code des droits de timbre, 29 de la loi
273. Aucun texte du Code des impóts sur les revenus ne prévoit
donc expressément la possibilité de transiger.
L'administration a, toutefois, toujours estimé qu'elle a Ie droit
(342) Sur la portée de cette faculté, voy. : cass., 25 avril 1955, Pas., 1955, I,
925, et 27 juin 1955, Pas., 1955, I, 1161.
(343) TIBERGHIEN, op. cit., n° 1214, p. 389.
(344) Voy. C. VERBAET, op. cit., p. 16.
348 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(352) Voy. pour plus de détails: P. VAN GERVEN, « De transactie in zake doua-
nen en accijnzen"• R. W., 1962-1963, col. 1657 ets.; REYBROUCK, « L'emprison-
nement principal en matière de douanes et accises "• Rép. fisc., 1962, p. 125 et s.
(353) Cass., 26 janvier 1953, Pas., 1953, I, 388 obs.; comp. cass., 7 juin 1937,
Pas., 1937, I, 174.
(354) Op. cit., n° 355, p. 377.
(355) Op. cit., col. 1658 et 1659.
OBJET DE LA TRANSACTION 351
(356) Cass., 4 mai 1893, Pas., 1893, I, 212, et surtout cass., 21 mars
1895 (2 arrêts), Pas., 1895, I, 134 et s. avec les conclusions du procureur général
Mestdagh de ter Kiele.
(357) Voy. notamment cass., 4 février 1940, Pas., 1940, I, 30 (violation de
l'article 2044 du Code civil); corr. Bruxelles, 9 décembre 1954, Pas., 1956, III,
50 (l'article 2052 du Code civil est invoqué); voy. aussi les références citées par
le Rép. prat. dr. belge, v 0 Douanes et accises, n° 377. Adde : Bruxelles, 22 décem-
bre 1937, e/c. Brasserie Cavenaille (inédit).
(358) Voy. quant aux tenants de cette théorie : R. JANSSENS DE BISTHOVEN,
« Considérations sur la répression de la fraude en matière de douane » (Mercuriale
prononcée à l'audience solennelle de rentrée de la Cour de cassation, le 1 er sep-
tembre 1959), Rev. dr. pén., 1959-1960, p. 3 ets., spécialement p. 4 et s.; adde :
corr. Liège, 28 février 1950, Journ. trib., 1951, p. 40.
(359) Note so,1s cass., 26 janvier 1925 (Pas., 1925, I, 117), citée par R. JA:s-s-
SENS DE BISTHOVEN, op. cit., p. 7.
352 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
in specie, mais bien Ie tort que les fraudes, dans leur ensemble,
lui font subir (360). Autrement dit, Ie seuJ dommage qui justifie
encore la qualification d'amende mixte n'a pas sa cause dans
Ie fait pour lequel Je contrevenant est condamné.
Cette évolution des idées sur la nature de J'amende fiscale
à caractère pénal, et aussi Ja circonstance qu' en tout cas Ja
transaction a pour objet l'action publique, doit faire considérer
que la transaction n'est pas, en Ja matière, la convention de
droit civil dont parle l'article 2044 du Code civil.
Il s'agit pJutöt d'une convention de droit public qui, dictée
par des raisons d'économie procédurale (361), découle d'un acte
souverain de l'administration, de nature politique ou adminis-
trative (362). Elle emporte, de la part de celle-ci, renonciation
à l'action publique, remise ou modération des peines, en raison
des circonstances favorables de la cause et de la bonne voJonté
de celui qui accepte !'engagement de subir une sanction pécu-
niaire moins sévère (363).
Il reste, évidemment, qu'il s'agit d'une convention et que,
dès lors, les règJes générales applicables à tous les contrats Ie
sont égaJement ici, mais non - nécessairement - les règles
spécifiques de la transaction civile.
(360) R. JANSSENS DE BISTHOVEN, op. cit., ibid.; cass., 26 janvier 1925, pré-
cité; Bruxelles, 9 mars 1960, Pas., 1961, II, 165.
(361) Voy. la statistique particulièrement éloquente à eet égard fournie par
l'étude précitée de P. VAN GERVEN (R. W., 1962-1963, col. 1659, n° 9).
(362) Corr. Bruxelles, 3 mars 1956, Journ. trib., 1956, p. 616.
(363) Rép. prat. dr. beige, v 0 Douanes et accises, n° 376; Bruxelles, 26 juillet
1921, Belg. jud., 1922, 50; Liège, 24 décembre 1952, Rép. fisc., 1953, p. 221, qui,
tout en reconnaissant à la transaction un caractère mixte, en fait l'équivalent
d'un jugement de condamnation. Voy. aussi cass., 25 avril 1955, Pas., 1955, I, 923,
avec la note 1 et 2 p. 924 : l'arrêt décide qu'en matière de douanes et accises le
juge saisi de l'action publique de l'administration, après transaction, doit en
vérifier la recevabilité suivant les principes du droit pénal, sans avoir à rechercher
les effets d'une trant>action en matière civile (à remarquer que Ie pourvoi invo-
quait la violation de l'article 2052 du Code civil).
(364) Voy. l'énumération donnée par TH. VERSÉE, in A. P. R., v 0 Minnelijke
schikking, n° 19.
OBJET DE LA TRANSACTION 353
(371) ScHREUDER, op. cit., Ann. not., p. 382; GENIN, op. cit., p. 39, n° 101.
(372) Rép. jisc., 19i7, p. 17.
(373) Pas., 1952, I, 586; voy. aussi ÜTTEN, op. cit., n° 1053, p. 230; Rép. prat.
dr. belge, v 0 Taxes assimilées au timbre, n° 1786.
(374) Note C. S. sous cass., 15 mai 1952, Rec. gén. enreg., 1953, n° 19.255,
p. 330 et s.
OBJET DE LA TRANSACTION 355
(375) Voy. Charleroi, 2 mai 1958, Rec. gén. enreg., 1959, n° 20.064, p. 107, et
la note sous Bruxelles, 6 mars 1946, Rép. fisc., 1947, p. 20.
(376) Voy. n° 280.
(377) Voy. dans ce sens : Bruxelles, 20 juin 1945, Dr. fisc., 1945, p. 107 avec
la note; Anvers, 18 février 1944, Rép. fisc., 1947, p. 21.
(378) Cass., 8 novembre 1949, Pas., 1950, I, 131 avec les conclusions de M. l'avo-
cat général Ganshof van der Meersch qui, notamment, retrace l'évolution de la
jurisprudence sur cette question (p. 133 à 135); voy. aussi cass., 4 octobre 1937,
Pas., 1937, I, 255.
(379) FEYE et CARDYN, op. cit., p. 78, n° 65. Remarquons ici que la remise des
intérêts de retard est également possible : cf. art. 350 du Code des impöts sur les
revenus qui .a remplacé l'article 59, § 3, des anciennes lois coordonnées.
(380) Pas., 1950, I, 131, plus spécialement p. 135; voy. aussi Liège, 6 novem-
bre 1962, Bull. contr., 1963, p. 2176.
356 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
D. - CONCLUSION.
SECTION III.
(394) C'est Ie cas notamment de Baudry-Lacantinerie et \Vahl (t. XXI, n°• 1259
ets.); de Planiol et Ripert (t. XI, n°• 1576 ets.); de Beudant et Lerebours-Pigeon-
ni&re (t. XII, p. 396 et s.).
(395) Voy. DE PAGE, t. V, n° 496; DEKKERS, t. II, n° 1322.
(396) Tongres, 29 novembre 1951, R. W., 1951-1952, 1520, obs.
(397) Op. cit., n° 496.
(398) Voy. dans ce sens Dalloz : Encycl. dr. civil, v° Cause, n° 107 avec les
références à Josserand, Colin et Capitant, Beudant et Japiot.
(399) La nullité relative est admise dans Ie cas de la vente de la chose d'autrui,
mais paraît repoussée dans d'autres cas (vente faute d'objet ... ). Les solutions ne
sont donc pas cohérentes, ce qui explique la formule hésitante employée au texte.
Sur cette qucstion voy. DE PAGE, t. II (éd. 1964), n° 780, p. 746, note 1, et LES
NOVELLES, Droit civil, t. IV, n° 99ibis à 995.
LA CAUSE DANS LA TRANSACTION 361
(406) DE PAGE, t. Jer (éd. 1962), n°• 92 ets., et t. II (éd. 1964), n° 478; DEK-
KERS, t. II, n° 77.
(407) Voy. en matière de transaction la jurisprudence citée à !'occasion de
l'étude des transactions sur la pension de l'article 301 du Code civil, supra,
n° 216, 2°.
(408) Sur les distinctions à faire, quant à la sanction, suivant que les deux
parties ou l'une d'elles seulement a connaissance de l'illicéité, voy. DE PAGE,
t. Jer (éd, 1962), n° 94, et LES NOVELLES, Droit civil, t. IV, n°• 1191 ets.
(409) Sur l'importance de l'objet et les conséquences de son illicéité, notamment
quant à la preuve et aux effets, voy. LES NOVELLES, Droit civil, t. IV, n° 1185,
et DE BERSAQUES, note sous Liège, 11 janvier 1949, Rev. crit. jur. beige, 1950,
p. 326.
364 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(410) Voy. notamment : DE PAGE, t. I•r (éd, 1962), n• 93, et LES NOVELLES,
Droit civil, t. IV, n°• 1260 et s.
(411) Cf. supra, n° 216, 2°,
CHAPITRE IV.
SECTIO:N" PRE:\HÈRE.
FORME DE LA TRANSACTION.
(1) Lois civiles, Jr• partie, liv. Jer, tit. XIII, sect. I/XI.
(2) Caen, 12 avril 1845, D., 1845, II, 108, cité par LAURE~T, op. cit., n° 367.
(3) DE PAGE, t. V, n° 498; DEKKERS, t. II, n°• 1318 en note et 1323; Rép. prat.
dr. beige, v 0 Transaction, 11° 37; LAURENT, t. XXVIII, n° 367; KLUYSKENS, t. IV,
366 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
n°• 566 et 573; M. GEVERS, Chron. de jurisprudence in Rev. crit. jur. belge, 1961,
p. 292, n° 81, et Rev. crit. jur. beige, 1965 (avec J. DE GAVRE), p. 246,
n° 93; PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, t. XI, n° 1582; AUBRY et RAU (6• éd. par
P. Es~IEIN), t. VI,§ 420, p. 247; COLIN etCAPITANT, t. IX, n° 1380, p. 880; BAUDRY-
LACANTINEitIE et vVAHL, t. XXI, n° 1217; L. BOYER dans Dalloz: Encycl. dr. civil,
v 0 Transaction, n° 42; BEUDANT et LEREBOURS-PIGEONNIÈRE, t. XII (par RODIÈRE
et PERCEROU), n° 356; MAZEAUD, Leçons de droit civil, t. III, n° 1639. En juris-
prudence belge cf. notamment : cass., 25 avril 1844, Pas., 1844, I, 152 ; Bruxelles,
11 avril 186!, Pas., 1865, II, 215; 8 m'trs 1916, Pas., 1915-1916, II, 326; 15 février
1963, Pas., 1!)63, II, 270; Gand, 22 février 1856, Pas., 1856, II, 130 ; Liège, 20 mars
1964, Jur. Liège, 1964-1965, p. 73; trib. Bruxelles, 30 octobre 1038, Journ. trib.,
1938, 593; Audenarde, 20 mai 1903, Pas., 1904, III, 125; comm. Bruxelles, 10 fé-
vrier 1939, Jur. com. Brux., 1940, 279; comm. Liège, 4 juillet 1910, Journ. frib.,
1910, 1171; prud'h. Charleroi, 28 janvier 1928, Pas., 1928, III, 184; pol. Nivelles,
15 octobre 1957, Bull. ass., 1957, p. 739, obs. G. W.; J. de P. Bruges, 21 mars 1947,
J. J.P., 1947, 227.
( 4) Cf. aussi Ie cas du contrat d'assurance: cass., 1 e, mars 1866, Pas., 1866, I, 36,
et en France note J. CARBONNIER, Rev. trim. dr. civ., 1948, p. 229.
(5) Cf. la. doctrine citée ci-devant, note 3.
FORME DE LA TRANSACTION 367
(6) Cf. notamment DE PAGE, op. cit., ibid., et PL.A.NIOL, RIPERT et SAVATIER,
op. cit., ibid.; voy. aussi un exemple in prud'h. app. Bruges, 11 février 1949,
Louage d'ouvr., 1949, p. 80 (note).
(7) Bruxelles, 15 avril 1959, Pas., 1960, II, 65, cité par Mme GEVERS, Rcv. crit.
jur. belge, 1961, p. 292, n° 81.
(8) Cf. PLANIOL, RIPERT et SAVATIER, op. cit., n° 1582, et L. BoYER, Dalloz :
Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 42.
(9) Bourges, 25 novembre 1925, Sirey, 1925, Il, 127, obs.
(10) DE PAGE, op.cit., n° 498 ;BAUDRY-LACANTINERIE, op.cit., n° 1217; contra:
LAURENT, t. XXVIII, n° 379, eet auteur niant, d'une façon générale, la validité
d'un contrat formé par correspondance (cf. t. XIX, n° 224).
Sur ce mode de formation des contrats cf. DE PAGE, t. 111, n° 847, et LES
NOVELLES, Droit civil, t. IV, n°• 272 ets.; HEENEN, note Rev. crit. jur. belge, 1962,
p. 303 et s., sous cass., 16 juin 1960, et en particulier n°• 10 ets.
(11) Voy. aussi art. 906 du Code judiciaire en projet.
368 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
Nous avons déjà dit que ces transactions feront l'objet d'une
étude spéciale, en même temps que les autres transactions judi-
ciaires (cf. tome II).
D'autre part, il faut rappeler que suivant l'article 472 du
Code civil tout traité - en ce compris la transaction - entre
Je tuteur et le mineur devenu majeur ne pourra intervenir que
s'il est précédé d'une reddition de compte justifiée, dix jours
au moins avant la transaction, Ie tout à peine de nullité de
celles-ci ( 12).
SECTION II.
PREUVE DE LA TRANSACTION.
294. Nous avons déjà dit que l'écrit exigé par l'article 2044,
aJinéa 2, du Code civil n'est pas de ]'essence de la transaction
et qu'il est requis probationis et non solemnitatis causa.
Ce renforcement du formalisme probatoire emporte une déro-
gation essentielle à l'article 1341 du Code civil en ce sens que
même les transactions d'une valeur inférieure à 3.000 francs
ne pourront en principe être prouvées que par écrit, ce qui
exclut la preuve par témoins et présomptions.
L'écrit instrumentaire est donc requis quelle que soit la valeur
de la transaction. Tel est le principe, unanimement reconnu (13)
dont nous envisagerons l'exacte portée ei-après.
Précisons cependant, dès à présent, que la rigueur de l'arti-
cle 2044, alinéa 2, ne s'impose que si la contestation porte sur
l'existence même de l'accord et non sur sa nature ou sa portée (14).
(43) RomÈRE l'admet, cf. note J.C. P., 1947, II, 3930 et 3931.
(44) Pas., 1945, 1, 137; Journ. trib., 1945, p. 352 avec la note R. PrnsoN qui
approuve l'arrêt; cf. aussi sur cette question P. DEMEUR, Chron. de jurisprudence
sur les contrats, Rev. crit. jur. belge, 1950, n° 19, p. 75.
( 45) Cf. les références citées supra sub n ° 297.
(46) Il faut signaler cependant l'existence d'un arrêt du 25 janvier 1932 (Pas.,
1932, I, 43) qui rejette, comme dépourvu d'intérêt, un pourvoi contre l'arrêt
de Gand du 11 mai 1930 déjà cité (Pas., 1930, II, 100) qui reconnaissait l'existence
d'une transaction tout enne concédant à l'écrit allégué que la valeur d'un commen-
cement de preuve par écrit.
(47) Un arrêt de la chambre sociale du 27 février 1953 (D., 1953, 641, avec la
note SAVATIER) a, en effet, admis, pour la première fois, la possibilité de prouver
l'exécution, et partant l'existence d'un bail par présomptions lorsque existe un
commencement de preuve par écrit. Il en était autrement auparavant : Req.,
28 juin 1892 (D., 1892, I, 407); cf. sur la tendance générale, en France, à l'assou-
plissement du formalisme en matière de bail : note de jurisprudence J. CARBON-
NIER, « Contrats spéciaux », Rev. trim. dr. civ., 1954, p. 115 et 116.
PREUVE DE LA TRANSACTION 375
(49) Il est d'ailleurs frappant de con stater qu'aucun des arrêts de la Cour de
cassation de France ne rencontre les arguments tirés des travaux préparatoires.
(50) Note, déjà citée, au J. C. P., 1947, II, 3930 et 3931.
PREUVE DE LA TRANSACTION 377
(51) Note de jurisprudence précitée, Rev. trim. dr. civ., 1947, p. 440 et 441.
(52) L'expression est de ;J. ÜARBONNIER, op. cit., ibid.
(53) Cf. DE PAGE, op. cit., n° 499, p. 488, 5°, et t. III, n° 884 (en général);
contra: L. BoYER dans Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 93; RODIÈRE,
note J.C. P., 1947, précitée.
(54) Op. cit., n° 499, p. 488, et t. III, n° 884.
378 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
C. - PREUVE DE LA TRANSACTION
EN MATIÈRE COMMERCIALE.
(50) Cf. les références citées par DE PAGE, t. III, n° 888, p. 871, note 2. Adde,
parmi les décisions plus récentes : comm. Bruxelles, 25 janvier 1940, Pas., 1949,
III, 89; comm. Anvers, 6 juin 1952, Rev. banque, 1953, p. 837, obs. P. DE BEus;
Marche-en-Famenne, 27 mars 1953, Jur. Liège, 1952-1953, p. 251; Bruxelles,
19 février 1959, Pas., 1959, II, 234 et 235 (en matière de cautionnement); Gand,
29 juin 1959, B. W., 1959-1960, 692; cf. aussi LIMPENS et VAN D.BDrn, Chron.
de jurisprudence, « Les obligations "• Bev. crit. jur. belge, 1961, n° 72, p. llO et lll,
avec les références.
(60) Cf. notamment DE PAGE, t. V, n° 499, p. 488, 6°; DEKKERS, op.cit., ibid.;
KLUYSKENS, op.cit., ibid.; LACOUR et BOUTERON, 2• éd., n° 764, note 4; PLANIOL
et RIPERT, op.cit., ibid.; BARTIN sur AUBRY et RAU, t. VI, § 420, texte et note 9,
p. 197.
Contra : VAN RYN, Principes de droit commercial, t. II, n ° 1239 ; FREDERICQ,
Traité, t. Jer, n° 153; G. GHEYSEN, v 0 Dading, in A.P. R., n° 193; BAUDRY•
LACANTINERIE et \VAHL, op.cit., n° 1224; AUBRY et RAU par P. EsMEIN, op.cit.,
§ 420, texte et note 9, p. 248 ; BEUDANT, op. cit., n° 357; MAZEAUD, Leçons, ibid.;
JosSERAND, op.cit., ibid.; LYON-CAEN et RENAULT (5• éd.), t. III, n° 52; L. BoYER
dans Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 92.
(61) Cf. Anvers, 19 juillet 1862, Jur. port Anv., 1863, I, 123; Liège, 10 juillet
1858, Pas., 1859, II, 107; Charleroi, 1 er août 1873, Pas., 1873, III, 338; trib. Gand,
20 avril 1878, Belg. jud., 1878, l118; id., 27 avril 1878, Pas., 1878, 111, 352;
Arlon, 7 octobre 1961, Jur. Liège, 1961-1962, p. 225 (sub n° 82); contra : Liège,
9 mai 1922, Jur. Liège, 1922, p. 225.
380 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(62) Sirey, 1952, I, 37, avec la note R. MEURIBBE qui approuve !'arrêt et cite
les décisions de fond dans Ie même sens et contra.
(63) Cf. les références citées supra, sub n• 297, b.
PREUVE DE LA TRANSACTION 381
dence, Rev. crit. jur. belge, 1964, p. 236, n° 85); adde et comp. Bruxelles, 8 jan-
vier 1964, cité par G. LERMUSIAUX au Journ. trib., 1964, p. 619; comm. Liège,
29 septembre 1962, Jur. Liège, 1962-1963, p. 51.
(78) Sans doute, les actes à titre gratuit ne sont-ils pas, apriori, incompatibles
avec la capacité complète des sociétés commerciales, limitée seulement par leur
nature de personne morale. Mais encore faut-il que pareils actes ne soient pas
absolument désintéressés et qu'ils puissant, au moins, être considérés comme des
moyens, même indirects, de réaliser l'objet social (cf. sur cette question: P. VAN
ÛMMESLAGHE, note Rev. crit. jur. bel ge, 1958, p. 286 ; VAN RYN et VAN ÛMME-
SLAGHE, Chron. de jurisprudence, Rev. crit. jur. belge, 1962, p. 364, n° 8).
PREUVE DE LA TRANSACTION 385
(87) Gand, 11 mai 1930, Pas., 1930, Il, 100; cass. fr., civ., 15 janvier 1946,
J.C. P., 1946, Il, 3034, et A. CHAVANNE, « Les quittances pour solde de tous
comptes », in J. C. P., 1949, Doctr., 776.
(88) DE PAGE, t. 111, n° 804, B, 1°, e, et t. V, n° 498; PLANIOL, RIPERT et
SAVATIER, t. XI, n° 1585 avec les références en note 3; G. WETS, note au Bull. as.~.,
1957, p. 740; R. GEYSEN, « Le reçu pour solde de tout compte », in Rev. dr. soc.,
1951, p. 208 et s. ; GRAULICH et LALOUX, notes de jurisprudence in Rev. trim.
dr. civ., 1931, p. 720, n° 45.
(89) Cf. sur cette interprétation de l'article 1325, en général, cass., 20 février
1941 (Pas., 1941, I, 54), 7 février 1951 (Pas., 1951, I, 683) et 3 avril 1964 (Pas.,
1964, I, 824).
(90) Bruxelles, 10 juillet 1896, Pas., 1898, Il, 55, et 12 juin 1953, Bull. ass.,
1953, p. 479; Liège, 29 mars 1962, Pas., 1962, II, 262, et 29 mars 1964, Jur. Liège,
1964-1965, p. 73 (spécialement p. 75, col. 2); trib. Bruxelles, 5 juillet 1945, .Rev. gén.
ass. et resp., 1946, 3956, et 2 mars 1965, Rev. gén. ass. et resp., 1965, 7502 avec
la note J. FONTEYNE; cf. aussi cass., 3 mars 1966 (inédit, S. A. Nationale de
Bruxelles c. Vanderstocken) qui rejette Ie pourvoi dirigé contre un arrêt de la
Cour d'appel de Bruxelles du 17 février 1964 (inédit) qui lui-même confirme trib.
Bruxelles, 28 mars 1963 (Journ. frib., 1963, p. 491) - voy. spécialement la réponse
à la quatrième branche du moyen unique.
(91) Cass., civ., 8 janvier 1900, D., 1904, I, 606, et cass., req., 5 décembre 1938,
J.C. P., 1939, Il, 1032.
388 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
op. cit., ibid.; AUBRY et RAU, par P. EsMEIN, op. cit., § 420, texte et note 7;
DEMOGUE, note de jurisprudence, Rev. trim. dr. civ., 1931, p. 430 et 431; JossE•
RAND, op.cit., ibid.; BAUDRY-LACANTINERIE et W AHL, op.cit., n° 1221; BEUDANT,
op. cit., n° 357; Dalloz: Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 94. En jurisprudence,
cf. principalement quant à l'aveu : cass., 27 septembre 1937, Pas., 1937, 1, 243
(solution implicite); comm. Liège, 4 juillet 1910, Pand. pér., 1911, 120, et quant
au serment : La Haye, 26 juillet 1823, Pas., 1823, 426; Malines, 18 février 1864,
CLOES et BoNJ., t. XV, 563; comm. Liège, 4 juillet 1910, précité; contra: Liège,
29 aoflt 1814, Pas., 1814, 215.
390 TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE
(101) La Haye, 3 juillet 1823, Pas., 1823, 455; Malines, 18 février 1864, et
comm. Liège, 4 juillet 1910, précités; cf. aussi les décisions françaises c\tées par
L. BOYER in Dalloz : Encycl. dr. civil, v 0 Transaction, n° 94.
(102) Liège, 12 juin 1929, Pas., 1929, II, 107,
(103) Cf. une application dans corr. Marche-en-Famenne, 11 février 1954,
Rev. gén. ass. et resp., 1954, 5359 : il s'agissait d'une relation faite par des verba-
lisants, non signée par les parties, ce qui excluait un aveu écrit. Le tribunal décide
que Ie procès-verbal ne peut être retenu comme aveu extra-judiciaire verba! en
matière de transaction (0. civ., art. 1355).
TABLE DES MATIRRES
PAGES
PRÉFACE ... 5
AVANT-PROPOS . 9
ÎNTRODUCTION . . . . . 15
LA TRANSACTION EXTRA-JUDICIAIRE.
0. B. C. E. - B. D. B. H.
Service Juridiqul!
/uridisdie Dienst