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BarakaAllahu fikoum

L’Équipe Al Madrassa
LES COMPORTEMENTS DE LA LECTURE DU CORAN ET LES
INNOVATIONS DES GENS DANS CELA

Cheikh Ahmad Ibrahim Mazrou3iy

Toutes les louanges reviennent à Allah, nous le louons, lui demandons


son aide et son pardon et nous cherchons protection auprès d’Allah
contre les maux de nos personnes et les méfaits de nos actes, celui
qu’Allah guide il n’y a alors personne pour l’égarer, et celui qu’il égard
il n’y a personne pour le guider et j’atteste que nul divinité n’est digne
d'être adorée en dehors d’Allah seul et sans associé et j’atteste que
Muhammad est son serviteur et messager ensuite :

Préface:

AllahRa dit :

َٰ ْ ْ ُ ۟ ُ َّ َٰ ٓ َّ َّ ِّ َٰ ْ َ َٰ ْ َ َٰ
ٌ‫ِكت بٌ أنزلن هٌ ِإلي كٌ مب ركٌ ليدب رواٌ ء اي ِت ِهۦ و ِليتذكرٌ أول واٌ ٱْل لب ِب‬
« [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin
qu'ils méditent sur ses versets et que les doués d'intelligence
réfléchissent ! »1

Allah a donc descendu le Coran pour cette grande raison qui est la
méditation, le rappel et le retour vers lui pour le prendre en tant
qu’arbitre. Mais la plupart des gens ont délaissé ce livre grandiose et
ne le connaissent que lors de grandes occasions: Il y a parmi eux, ceux
qui ne le lisent que pendant le mois de ramadan, il y a parmi eux, ceux

1 Sourate Sad, verset 29


qui ne le connaissent que lors de funérailles pour les âmes des défunts,
il y a parmi eux, ceux qui l’accrochent pour faire office de protection et
de porte bonheur et il y a parmi eux, ceux qui l’écoutent comme on
écoute des airs sur cassette etc.

Et ces gens-là, ont été insouciants quant aux mérites du Coran et aux
comportements de sa lecture, ils sont donc tombés dans des
innovations.

AllahRnous a donc ordonné de méditer le Coran dans sa parole :

ُ َْ ُ َ َْ ْ ْ َّ َ
َٰ
ٌ‫أفلٌ يتدب رونٌ ٱلقرء انٌ أمٌ علٌ قلوبٌ أ قفالها‬
« Ne méditent-ils pas sur le Coran ? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs
cœurs ? »2

Et Il nous a ordonné de le réciter dans sa parole :

ً ْ ْ ْ ِّ ْ َ ْ َْ
ٌ‫أوٌ ِزدٌ علي ِهٌ ورت ِلٌ ٱلقرءانٌ تر ِتيل‬
« Ou un peu plus. Et récite le Coran, lentement et clairement. »3

Et Il y a dit :

َّ
َٰ ‫فمنٌ ٱتبعٌ هداىٌ فلٌ يٌ ِضلٌ ولٌ ي ْش‬
ٌ‫ق‬ ِ
« Quiconque suit Mon guide ne s'égarera ni ne sera malheureux. »4

2 Sourate Muhammed, verset 24


3 Sourate Al Muzzammil, verset 4
4 Sourate Taha, verset 123
Et Il a menacé du feu ceux qui s’en détournent, en disant :

ْ َّ ْ ْ ْ ‫ومن ي ْكف‬
‫ابٌ فٱلنارٌ م و ِع ده ۥ‬
ِ ‫ز‬ ‫ح‬ ‫ٱْل‬ ٌ
‫ن‬ ‫م‬ِ ‫ۦ‬ ‫ه‬
ِ ‫ب‬
ِ ٌ
‫ر‬
« Mais quiconque d'entre les factions n'y croit pas, aura le Feu comme
rendez-vous. »5

Et IlRa dit :

ً‫َّم ْنٌ َأ ْعرضٌ ع ْن هٌ فإ َّن ه ۥ ي ْحملٌ ي ْومٌ ْٱلقي َٰ م ةٌ و ْزرا‬


ِ ِ ِ ِ ِ
« Quiconque s'en détourne (de ce Coran), portera au jour de la
résurrection un fardeau. »6

Et Il y a dit :

َ ْ ً ً َ َّ ْ ْ َ ْ
ٌَٰ‫نك ا ون ْح ُشهۥ ي ْومٌ ٱل ِقي َٰ م ِةٌ أ ْعم‬ ‫ومنٌ أعرضٌ عن ِذك ِرى ف ِإنٌ ل هۥ م ِعيش ةٌ ض‬
« Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes, une vie
pleine de gêne, et le Jour de la Résurrection Nous l'amènerons
aveugle au rassemblement. »7

Tout mal émane donc du fait de s’en éloigner et tout bien provient du
fait de s’en approcher, bonne annonce donc à ceux pour qui il sera un
argument et malheur donc à ceux contre qui il sera une preuve.

5 Sourate Hud, verset 17


6 Sourate Taha, verset 100
7 Sourate Taha, verset 124
Et malgré tout cela beaucoup de musulmans se détournent de la
méditation de ses versets, et ne s’imprègnent pas de ses
comportements et ses nobles caractères, mais parmi eux il y en a
même, qui y ajoutent des innovations et s’ils avaient médité ses versets
et s’étaient imprégné de ses bons comportements et avaient connu son
rang ils se seraient tourné vers lui afin de le réciter l'appliquer et le
méditer et il (le Messager d’Allah) a en dit “ Le meilleur d’entre vous
est celui qui apprend le coran et l’enseigne ” rapporté par Al Boukhary
et les quatre, et il en dit aussi: “Celui qui lit une lettre du livre d’Allah
a une hassana (bonne action) et la hassana est multipliée par dix ”8. Et
il en dit : “Le Coran est un intercesseur et un défenseur véritable, celui
qui le met devant lui il le guide vers le paradis et celui qui le met
derrière son dos il le poussera vers le feu.”9 Et il en dit: “Le compagnon
du Coran viendra le jour du jugement et le Coran dira: Ô Seigneur !
Habille le ! Alors il lui sera mis la couronne de la noblesse. Puis il dira:
Ô Seigneur ! Ajoute lui ! Alors il sera habillé de la toge de la noblesse.
Puis il dira: Ô Seigneur ! Sois satisfait de lui ! Alors Allah sera satisfait
de lui. ”
‘‘ Il lui sera alors dit: Lis et monte ! Et à chaque verset il aura une
bonne action supplémentaire ”10. Et il est rapporté, dans les mérites du
Coran, beaucoup d’autres textes, celui donc qui lit le Coran, l’applique,
le médite, s’engage et s’imprègne de ses comportements atteindra ces
mérites.

La lecture du Coran a des comportements à propos desquels beaucoup


de musulmans en ont été distraits. Nous en rappelleront certains ainsi
que certaines choses innovées par les gens dans cela :

8 At Tirmidhi
9 Ibn Hibban, Sahih Attarghib Wattarhib (1423)
10 Déclaré bon par At Tirmidhi, Sahih At Targhib (1425)
LES COMPORTEMENTS DE LA LECTURE DU NOBLE CORAN

1- La sincérité dans l’apprentissage du Coran et dans sa


récitation :

Car la récitation du Coran est une adoration avec laquelle on recherche


la face d’AllahRAn Nawawi a dit dans Al Adhkar : ‘‘ La première chose
demandée [au lecteur], est la sincérité dans sa lecture et qu’il veuille
la face d’Allah Ret qu’il ne vise pas par cela autre chose.’’11

Et il y a parmi les lecteurs, celui qui veut, par sa lecture, attirer le


regard des gens vers lui, que l’on vienne à ses assises, qu’on le vénère
et le respecte. Il lui suffit comme réprimande ce qu’a rapporté Muslim
du hadith de Abu Houreyra concernant les trois premières personnes
à être jugées le jour du jugement dernier, et parmi eux: un homme qui
a appris la science et a lu le Coran, il sera donc ramené et il lui sera
énuméré les bienfaits qui lui ont été pourvus qu’il reconnaîtra : [Allah]
dira : Quel acte as-tu fais avec cela? , il répondra : j’ai appris la science
et l’ai enseigné et j’ai lu le Coran pour toi, Il répondra: Tu as mentis
mais tu as appris la science pour que l’on dise: “c’est un savant” et tu
as lu le Coran pour que l’on dise: “c’est un récitateur” et cela a été dit,
ensuite il sera ordonné qu'il soit traîné sur son visage jusqu'à ce qu'il
soit jeté dans le feu.12

11 P. 160
12 Muslim (1905)
2- L’application du Coran :

En déclarant licite et illicite ce qui y est déclaré, en s'arrêtant à ses


interdits, en œuvrant avec ses versets clairs et en croyant à ses versets
équivoques.

Et il est venu une dure menace concernant celui à qui Allah a fait
parvenir le Coran et qui ensuite n’a pas œuvré avec, dans le long hadith
du songe du Prophète t: “ Ils dirent : en route! Nous nous sommes
alors mis en marche si bien que nous arrivâmes près d’un homme
étendu sur le dos, alors qu’un autre homme était debout à sa tête
tenant un rocher avec lequel il lui fracassa la tête, le rocher roula alors
et, le temps que l’homme aille le chercher et revienne, la tête retrouva
sa forme initiale et il y revint pour recommencer la même chose…
(ensuite il lui a été expliqué cela) il dit : et quant à celui que tu as vu
se faire fracasser la tête, c’est un homme à qui Allah a appris le Coran
mais qui dormait la nuit sans le réciter et qui ne le mettait pas en
pratique la journée c’est ce qu’on lui fera jusqu’au jour dernier ”13

3- La révision du Coran et l’attention portée à celui-ci :

C’est à dire l'assiduité dans sa lecture et son suivi et plus


particulièrement pour celui qui l’a appris, ou en a appris une partie,
afin que l’apprentissage, se mette entre lui et l’oubli, car le Coran
s’échappe facilement des poitrines, c’est pour cela qu’il faut l’utiliser,
ainsi que beaucoup l’étudier et le lire, et le Messager d’Allah a en dit
: “ Le mémorisateur du Coran est comparable à un propriétaire de
chameaux bien attachés, s’il les entretient bien ils restent intacts.

13 Al Bukhary (1386)
Autrement ils se sauvent.” Unanimement reconnu authentique. Ibn
Hadjar a dit dans Al Fath, [il a comparé l’apprentissage du Coran et
l’assiduité de sa lecture à l’attache des bestiaux dont on craint la fuite,
donc tant que la révision est présente, la mémorisation le sera…]14

4- Ne dis pas j’ai oublié tel verset et dis plutôt : on m’a fait
oublier.

Il y a dans les deux Sahihs selon ‘Aicha qui a dit : ‘‘ Le Messager d’Allah
a entendu un homme lire dans une sourate la nuit puis a dit “Qu’Allah
lui fasse miséricorde il m’a rappelé un verset qui m’a été fait oublier de
tel sourate.” et dans une version de Muslim ‘‘ Il m’a rappelé un verset
que l’on m’a fait oublier …’’15 Et dans le hadith d’Ibn Mas’oud le
Messager d’Allah a dit: “ Comme est mauvais le fait que l’un d’entre
eux ne dise: “j’ai oublié tel ou tel verset”. Mais il lui a été fait oublier”
unanimement reconnu authentique. An Nawawi a dit dans
l'explication de Muslim ‘‘ Il y a dedans le caractère détestable de la
parole “j’ai oublié tel verset”... et il n’est pas détestable de dire il me l’a
été fait oublier, et il a interdit “je l’ai oublié” car il induit un laxisme et
une insouciance envers celui-ci.’’16 Le Comité permanent de l’Ifta a dit:
‘‘ Il ne convient pas à celui qui a appris du Coran qu’il soit insouciant
envers sa récitation, il convient plutôt qu’il prenne des dispositions
quotidiennes l'empêchant d’oublier, mais celui qui a appris du Coran
puis l’a oublié par insouciance n’est pas pécheur et ce qui est rapporté
comme menace concernant le fait d’oublier ce qui a été appris n’est pas
authentifié du prophète a. ’’17

14 8/697
15 (788)
16 (890)
17 4/64
5- L’obligation de méditer le Coran:

Les textes ordonnant de méditer les versets du noble Coran, se


rejoignent, Ibn Sa’di dit dans son tafsir : ‘‘ [Allah]Rordonne de méditer
son livre, qui consiste à réfléchir sur ses sens, concentrer sa réflexion
sur lui, ses bases, ses finalités et ce qu’ils impliquent. Il y a dans la
méditation du livre d’Allah, une clé vers la science et la connaissance,
et par lui, la foi augmente dans le cœur, car il permet de connaître son
Seigneur, l'être adoré, ses attributs et il permet de connaître la voie
menant à lui, ainsi que la voie menant au châtiment, et à chaque fois
que le serviteur médite un peu plus il augmente en science, en œuvres
et en clairvoyance et c’est pour ceci qu’Allah a ordonné cela…’’18

6- La permission de réciter le Coran debout, en marchant,


couché, ou sur une monture :

[Allah] Ra dit :

ٌْ‫لٌ جنوب هم‬ َ ً ً َٰ َّ ُ ْ َّ


ِِ َٰ ‫ع‬‫و‬ ‫ا‬ ‫ود‬ ‫ع‬ ‫ق‬‫و‬ ‫ا‬ ‫م‬ ‫ي‬ ‫ق‬
ِ ٌ
‫ٱّلل‬ ٌ
‫ون‬‫ر‬ ‫ك‬ ‫ذ‬ ‫ي‬ ٌ
‫ين‬ ‫ذ‬
ِ ‫ٱل‬
« [Ceux] qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent
Allah »19

Et dans les deux authentiques le hadith de AbduLlah Ibn Moughaffal


qui a dit : « J’ai vu le Messager d’Allah le jour de la conquête de la
Mècque qui lisait sur sa monture la sourate Al Fath » et dans les deux

18 Tafsir Ibn Sa’di, 2/112, Sourate An Nissa, verset 82


19 Sourate Al ‘Imran, verset 191
authentiques aussi ‘Aicha dit : ‘‘ Le Messager d’Allah t se couchait
dans mon giron alors que j’étais indisposée ensuite il lisait le Coran ’’.

7- La permission de lire le Coran, le toucher pour celui qui n’a


pas les ablutions, [celle] qui est indisposée, celle qui est en
retour de couche et celui en état d’impureté majeure - selon
la parole prépondérante.

Dans les deux authentiques, d’après le hadith d’Ibn ‘Abbas qui a dit : ‘‘
Le Messager d’Allah s’est réveillé puis s’est assis essuyant le sommeil
de son visage avec sa main, ensuite il a lu les dix derniers versets de
sourate Al ‘Imran, puis s’est levé et a fait ses ablutions.’’20. Selon ‘Aicha
qui a dit : « Le Messager d’Allah mentionnait Allah tout le temps »,
Assan’ani a dit dans Soubouloussalam ‘‘ Et le hadith appuie la base,
qui est, la mention d’Allah en tout état et entre dans cela la lecture du
Coran et même s’il est en état d’impureté majeure ’’.

Ibn Hadjar a dit dans Al Fath21 après qu’Al Boukhari ait rapporté le
récit d’Ibn ‘Abbas qui lisait sa partie quotidienne du Coran en état
d’impureté majeure, Ibn Hadjar a dit : ‘‘ C’est à cela que s’est accroché
Al Bukhary et ceux qui disent que c’est permis comme At Tabary, Ibn
Almoundhir et Daoud de part la généralité du Hadith ’’ (Il mentionnait
Allah tout le temps)

An Nawawi a dit dans “Almadjmou’”, Chapitre: Ce qui rend le lavage


rituel obligatoire ‘‘ Et Daoud a dit : il est permis à celui en état
d’impureté majeure et à l’indisposée de lire le Coran, et il a rapporté
cela d’Ibn ‘Abbas et d’Ibn Al-Moussayyib et Ibn Almundhir l’a choisi.

20 Al Bukhary (183) et Muslim (673) et dans Sahih muslim (373)


21 1/407
Et Malik a dit : Celui en état d’impureté majeure lit les versets
simples… et concernant l’indisposée il y a deux versions de lui et Abu
Hanifa a dit: Celui en état d’impureté majeur lis certains versets. ’’

Ibn Al Qayyim a dit dans I’lamou lmouqui’in22 ‘‘ La permission pour


l'indisposée de lire le Coran…et cela est le madhhab de Malik et une
des deux versions de Ahmad et une des deux paroles de Asshafi’i, et le
prophète t n’a pas interdit le Coran à l’indisposée.’’

Je dis : Quant aux hadiths concernant l’interdiction de lire le Coran


sans les ablutions, l’imam An Nawawi les a déclaré faibles dans
“Almadjmou’’, et Ashshawkani dans Nayloul Awtar23 Et Al Albani dans
Tamamoul Minna24, et Ibn Hazm dans Almahla25 ainsi que d’autres et
nous avons une étude de dix pages sur le sujet qui se trouve dans le
deuxième rassemblement de nos conférences n°11 et Allah est plus
savant. Et il ne fait aucun doute que la purification est un bon
comportement envers la lecture du Coran et c’est le meilleur et le plus
complet sans divergence.

22 3/23
23 1/226
24 P. 116
25 1/107
8- La demande de protection (isti’adha) et la basmala (dire au
nom d’Allah) au moment de lire:

[Allah]Ra dit :

َّ ْ َّ َّ ْ ْ ْ ْ ْ
ٌ‫يم‬ َٰ
ِ ‫ٱّللٌ ِمنٌ ٱلشيط ِنٌ ٱلر ِج‬
ِ ‫ف ِإذا ق رأتٌ ٱلق رء انٌ فٱست ِعذٌ ِب‬
« Lorsque tu lis le Coran, demande la protection d'Allah contre le
diable banni. »26

Et les auteurs des Sounans ont rapporté, selon Abu Sa’id Al Khudry
que le Prophète a a dit avant de lire [le Coran] dans la prière de nuit
: ‘‘Je cherche protection auprès d’Allah l'Audient, le Savant contre le
sheytane maudit, contre ses insufflations, son orgueil et sa
sorcellerie’’27. Ces deux façons de demander protection se font avant la
lecture du Coran, dans la prière ainsi qu’en dehors. Quant à la
basmala, c’est une sounna lors du commencement d’une sourate,
d’après ce qui est authentifié de cela dans les hadiths comme dans
[Sahih] Muslim.28

Remarque: Il n’y a pas de preuve concernant la parole [sadaqa Llahou


l’adhim] lorsque l’on termine la récitation, mais la preuve est plutôt du
côté de ceux qui interdisent de clôturer avec cela. Les deux sheikh ont
rapporté du hadith d’Ibn Mas’oud qu’il a dit: ‘‘Le Messager d’Allah a

26 Sourate An Nahl, verset 98


27 Sahih Sounan Abi Daoud (485)
28 (400)
dit “lis moi” il a dit : j’ai dit comment te lirais-je le Coran alors que c’est
sur toi qu’il a été révélé? Il dit : “j’ai envie de l’écouter par autre que
moi” Il dit: j’ai alors lu An-Nissa jusqu’à atteindre le verset :

ً ٓ َٰٓ َٰ َ ْ َّ ُ ِّ ُ ْ َ
‫فك ْيفٌ ِإذا ِجئنا ِمن كلٌ أم ةٌ ِبش ِهيدٌ و ِجئنا ِبكٌ علٌ ه ؤَل ِءٌ ش ِهيد ا‬
« Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque
communauté un témoin, et que Nous te (Muhammad) ferons venir
comme témoin contre ces gens ci. »29

Il m’a dit ‘‘cesse ! ou arrête !’’ j’ai alors vu ses yeux en larmes.30

Il ne lui a pas dit de dire [sadaqa Llahou l’adhim] et cela n’est pas avéré
de lui et ce n’est pas connu des pieux prédécesseurs.

Le comité permanent de l’Ifta a dit : ‘‘ La parole [sadaqa Llahou


l’adhim] en soit est vraie (son sens) mais le fait d’en faire mention après
la lecture du Coran est une innovation car cela n’a pas été fait par le
Prophète a ni par ses successeurs bien guidés de ce que l’on sait
malgré le nombre important de leur lecture du Coran, et il est avéré
qu’il a dit : “Celui qui fait un acte sur lequel notre ordre n’y est pas
alors cet acte est rejeté”31

29 Sourate An Nissa, verset 41


30 Al Bukhary (5055), Muslim (800).

31 N° 4310
9- La préférabilité de la lecture appliquée [ tartil ] et la contre-
indication de l’empressement dans celle-ci:

La lecture appliquée [tartil], linguistiquement, c’est le


perfectionnement [tahsin] ou l’affinage [tadjwid] et c’est le fait de
donner son droit à chaque lettre au niveau de leurs points de sortie ou
de leurs attributs sans exagération, ceci, en application de ce que les
musulmans ont transmis du Messager d’Allah a AllahRa dit :

َّ ُْ ْ ْ َّ
ٌ‫ٱل ِذينٌ ءات ين َٰ ه مٌ ٱل ِكت َٰ بٌ يتل ون هۥ حقٌ ِتلو ِت ِه ٓۦ‬
« Ceux à qui Nous avons donné le Livre, qui le récitent comme il se
doit. »32

Il incombe donc de lire le Coran comme il a été révélé sur celui qui en
était capable sinon, il ne l’aurait pas récité comme il se doit c’est pour
cela que les savants disent :

« Prononcer le Coran comme l’a prononcé le Messager d’Allah est une


obligation individuelle pour chaque personne [fard ‘ain] musulmane et
capable, et la connaissance des règles de tadjwid et ses conditions est
une obligation de suffisance [fard kifaya] qu’il incombe à la
communauté islamique dans sa généralité (pas à chaque individu). »

Profit : Si la lecture rapide ne porte pas préjudice, alors certains


savants la favorisent afin de multiplier les récompenses issues de la
lecture abondante, et d’autres favorisent la lecture appliquée et lente.

32 Sourate Al Baqara, verset 121


10- La préférabilité d’enjoliver la voix pendant la lecture, et
l’interdiction de l'exagération qui ressemble à la chanson :

Et il y a, concernant l’enjolivement de la lecture du Coran, des hadiths


authentiques, parmi eux sa parole a : “ Allah n’a écouté pas une chose
comme il a écouté le Prophète enjoliver sa voix [pendant la récitation]
du Coran ’’, unanimement reconnue authentique. Ibn Kathir a dit :
‘‘C’est à dire qu’il fait entendre sa lecture et l'embellit…’’33 Sa parole
‘‘Ne fait pas parti de nous celui qui ne psalmodie pas le Coran. ’’34 Et
sa parole ‘‘enjolivez vos voix avec le Coran’’35. Et ce qui est voulu par
l’embellissement c’est de réciter mélodieusement, avec mélancolie et
humilité, comme l’a dit Ibn Kathir dans Fada’ilou Al Qur’an36, et Ibn
Taymiya a dit ‘‘ La lecture du Coran en psalmodiant de façon à ce que
cela ressemble à la chanson est détestable et innové comme l’ont
rapporté Malik, Asshafi’i, Ahmad Ibn Hanbal et d’autres parmi les
Imams. ’’37

Profit: Il est préférable d’étudier la lecture du Coran avec le lecteur qui


récite avec tadjwid et ayant une belle voix conformément à ce qu’a
rapporté Ibn Mas’oud: ‘‘ Le Messager d’Allah a dit “lis moi”. J’ai dit
comment te le lirais-je alors que c’est sur toi qu’il a été révélé ? Il dit :
“ j’aime l’entendre par autre que moi ”.38 Et le Messager d’Allah a dit
d’Ibn Mas’oud ‘‘ Celui qui veut lire le Coran comme il a été révélé qu’il
le lise à la manière d’Ibn Oummi ‘Abd.’’39

33 Fada’ilou Al Qur’an, p.179


34 Sahih Sunan Abi Daoud (1469)
35 Sahih Sunan Abi Daoud (1468)
36 P. 190

37 Aladabou Shshar’iya, Ibn Mouflih (2/302)

38 Al Bukhari (5056)
39 Rapporté par Ahmad
11- La préférabilité de lire le Coran à voix haute quand cela ne
cause pas de nuisance :

Comme le fait de tomber dans l’ostentation, de nuire à celui qui prie,


qui dort ou autre. Et la preuve que la lecture à voix haute est meilleure
que celle à voix basse réside dans le fait que l’œuvre est plus grande
car elle profite à autrui, éveille le cœur du lecteur, concentre sa pensée,
son ouïe, repousse le sommeil et donne de l’énergie, quand il y a une de
ces intentions alors lire à voix haute est meilleur. An Nawawi l’a
mentionné dans Al Adhkar40 : ‘‘ Je dis donc si ces intentions ne sont pas
présentes alors la lecture à voix basse est meilleure conformément au
hadith ‘‘ Celui qui lit le Coran à voix haute est comme celui qui fait une
aumône apparente et celui qui lit le Coran à voix basse est comme celui
qui fait une aumône cachée ’’41

Profit: Il est nécessaire de prononcer la lecture et la récitation pour


atteindre les récompenses, quant à ce que font certaines personnes de
la lecture du Coran sans bouger les lèvres, alors ils n’obtiennent pas
ses récompenses conformément à sa parole a ‘‘ Lisez le Coran…’’42 Et
conformément, aussi, à sa parole ‘‘ Celui qui lit une lettre du Coran
obtient pour cela dix hassana ’’43 Et il n’est pas considéré comme lecteur
tant qu’il ne prononce pas cela comme l’ont rapporté les gens de science.

40 P. 162
41 Abu Daoud, At Tirmidhi, Sahih Al Jami’ Assaghir (3105)
42 Muslim
43 At Tirmidhi et d’autres
12- Le temps préférable pour clôturer le Coran :

Les versions des pieux prédécesseurs divergent quant à la période à


laquelle on clôture le Coran. Il y en a parmi eux qui le clôturaient en
deux mois, d’autres en quarante jours, d’autres en un mois, d’autres en
dix nuits, d’autres en sept, et c’est ce que faisaient la plupart d’après
ce qu’a rapporté Al Bukhary du hadith de ‘AbdouLlah Ibn ‘Amr qui a
dit : ‘‘ Le Messager d’Allah m’a dit: lis le Coran en un mois, j’ai dit j’en
ai la force, jusqu’à ce qu’il me dise alors lis le en sept jours et n’en
rajoute pas plus que cela ’’44 Certains prédécesseurs ont donc considéré
qu’on ne devait pas lire le Coran en moins de sept jours et d’autres trois
jours, se basant sur ce qu’a rapporté Abu Daoud et d’autres, d’après
Ibn ‘Amr qui a dit : ‘‘ Le messager d’Allah a a dit : “ Lis tout le Coran
chaque mois, lis le en vingt-cinq [jours], lis le en quinze, lis le en dix,
celui qui le lit en moins de trois ne le comprend pas ”45 rapporté par
Ahmed et il est dans “sahih aldjami’ assaghir” (1157) An Nawawi a dit
dans Al Adhkar ‘‘ Cela varie en fonction des personnes, celui donc qui
est occupé par la propagation de la science, par le jugement entre les
musulmans ou autres affaires importantes de la religion et des intérêts
public des musulmans alors qu’il réduise [sa lecture] afin qu’il ne cause
pas de troubles, et celui qui ne fait pas parti de ceux-là alors qu’il
multiplie la lecture tant que possible sans dépasser la limite de la
lassitude ou de l’empressement dans la lecture ’’46

Je dis: En se basant sur les hadiths rapportés, le temps maximum dans


lequel il faut clôturer le Coran est quarante jours conformément au
hadith “Lis le Coran en quarante jours”47 Et le minimum est de trois
jours conformément au hadith précédent d’Ibn ‘Amr où se trouve ‘‘
Celui qui le lit en moins de trois [jours] ne le comprend pas ’’ et Allah

44 Al Bukhari (5054)
45 Ahmad, Sahih Al Jami’ Assaghir (1157)
46 Al Adhkar, p.154
47 Abu Daoud, At Tirmidhi, Sahih Al Jami’ (1154)
est plus savant.

Remarque: Il n’y a pas d’invocation particulière à la clôture du Coran


et il n’y a pas de preuve authentique de sa légitimité. Bakr Abu Zayd a
dit dans son épitre Les versions de l’invocation de clôture du Coran : ‘‘
L’invocation du lecteur à la clôture du Coran, en dehors de la prière, et
sa présence à ce moment-là est un héritage des pieux prédécesseurs,
comme il a été cité précédemment des actes d’Anass et d’un groupe
parmi les tabi’oun, car il est partie intégrante de l’invocation légiférée
et on a mentionné la parole d’Ibn Al Qayyim : ‘‘ Et c’est un des moments
les plus propices pour l'exaucement ’’ Et quant à l’invocation de clôture
du Coran dans la prière de l’imam ou de celui qui prie seul avant
l’inclinaison ou après dans le tarawih ou autre il n’est pas connu qu’il
soit rapporté quoi que ce soit de cela du Messager d’Allah a ou d’un
seul de ses compagnons [ avec une chaîne de transmission
ininterrompue ] ’’.

13- Fait partie de la sounna (tradition prophétique) la


prosternation lors de la lecture d’un verset de prosternation
et l’invocation avec ce qui rapporté dans cela :

Il y a dans le livre d’Allah quinze prosternations recommandées au


lecteur du Coran, il se prosterne à ce moment et il prononce les
invocations rapportées du Messager d’Allah a ‘‘ Ô Allah décharge-moi
par celle-ci d’un fardeau, écris-moi une récompense, compte la pour moi
auprès de toi comme une provision et accepte la de moi comme tu la
acceptés de ton serviteur Daoud ’’48 Et il est aussi authentifié que
‘Aicha a dit ‘‘ Le prophète a disait, la nuit, dans la prosternation du
Coran ‘‘ Mon visage s’est prosterné pour celui qui l’a créé, et a octroyé
la capacité de cerner à son ouïe et sa vue, par sa permission et sa
puissance ’’ Et il est rapporté dans Sahih Sounan At Tirmidhi49 et
48 Ibn Madjah, Sahih Sunan At Tirmidhi (3424)
49 (3425)
d’autres qui l’ont rapporté, où le lecteur dit dans la prosternation de
récitation ‘‘ Ô Allah ! Pour toi je me prosterne, en toi j’ai cru et à toi je
me suis soumis. Mon visage s’est prosterné pour celui qui la crée, la
façonné et a octroyé la capacité de cerner à son ouïe et sa vue. Toute
immensité à Allah le Meilleur des Créateurs. ’’50 Et Ahmad et les
quatre, et cette prosternation n’est pas obligatoire mais c’est une
sounna (recommandé), son auteur est récompensé et celui qui la
délaisse n’est pas puni conformément à ce qui est rapporté par Zayd
Ibn Thabit - qu’Allah soit satisfait de lui - qui a dit : ‘‘ J’ai lu sur le
Prophète a “ Par l’étoile ” [Sourate An Nadjm] et il ne s’y est pas
prosterné ’’51 Et c’est ainsi qu’a fait ‘Omar Ibn Al Khattab sur la chaire
le jour du vendredi lorsqu’il a lu la sourate [ Annahl ] et qu’il est arrivé
à la prosternation il a dit : ‘‘ Ô vous les gens nous arrivons à une
prosternation, celui donc qui se prosterne a raison et celui qui qui ne le
fais pas n’a pas de péché ’’ Et ‘Omar ne s’est pas prosterné, et Nafi’ a
ajouté selon ‘Omar qui a dit : ‘‘ Allah ne nous a pas rendu obligatoire la
prosternation mais nous avons le choix ’’52

Profit : Il n’est pas légiféré de chose qui rende licite ou illicite la


prosternation [ de récitation ] du Coran, cela est la sounna et les pieux
prédécesseurs étaient sur cela, et c’est ce qui est rapporté des imams
connus, et ce n’est pas une prière elle n’a donc pas les mêmes conditions
que la prière mais il est permis de la faire sans ablutions tout comme
Ibn ‘Omar qui se prosternait sans ablutions mais en respectant les
conditions de la prière c’est mieux. Ainsi a dit Ibn Taymiya dans Al
Fatawa.53

50 Muslim (771)
51 Rapporté par les six sauf Ibn Madjah
52 Al Bukhari (1077)

53
(23/165)
14- Le caractère détestable d’accrocher des versets sur les murs
ou les équivalents :

Il y en a parmi les gens qui les accrochent, espérant ainsi en retirer


une bénédiction, en tant qu’enjolivement ou afin de décorer leurs lieux
de commerce, d’autres l'accrochent dans leurs voitures en espérant une
protection ou une bénédiction et certains disent qu’il leur fait office de
rappel! Le comité permanent de l’Ifta a émis un avis juridique (n°2078)
interdisant l’accroche de versets sur les murs ou autre car il y a en cela
un détournement de ce pourquoi il est descendu et car cela diverge de
ce sur quoi était le prophète a et les pieux prédécesseurs, aussi car son
interdiction est une façon de stopper une cause vers l'association et il
y a en cela une exposition des versets d’Allah à l’humiliation, au mal et
à d’autres choses de ce genre.

15- Et parmi les comportements de la lecture du Coran :


L’éloignement de ce que les gens ont innové concernant le Coran,
parmi cela :

Le fait d’embrasser le Coran de le placer entre ses deux yeux de se


prosterner dessus de poser sa main droite dessus pour jurer : ce sont
des actes sur lesquels il n’y a aucune preuve et les pieux prédécesseurs
ne les ont pas fait, elles font partie des choses rajoutées. Le comité
permanent de l’Ifta a dit : ‘‘ Nous ne connaissons pas de preuve
légiférant le fait d’embrasser le noble Coran ’’54 Et il a dit, lorsqu’il fut
questionné sur le fait d’embrasser le Coran et de s’essuyer les yeux et
le visage avec ‘‘ Nous ne connaissons dans cela aucun fondement dans

54 N° 8852
la pure législation. ’’55

La lecture du Coran en groupe tous d’une seule voix en s'arrêtant tous


au mêmes moments n’est pas rapportée du Prophète a ni de ses
compagnons, quand donc ils se réunissaient et lisaient le Coran pour
l’apprendre ou l’étudier et que l’un d’entre eux le lisait et les autres
l’écoutaient ou que chacun d’entre eux lisait pour lui-même sans suivre
les autres d’une seule voix en s'arrêtant tous ensemble, alors cela est
légiféré conformément à ce qui est rapporté du Messager d’Allah qui a
dit: “ Il n’y pas un peuple qui se réunisse dans une des maisons d’Allah
récitant le livre d’Allah et l’étudiant sans que la sérénité ne descende
sur eux, que les anges les couvrent de leurs ailes, que la miséricorde
les enveloppes et qu’Allah les mentionne à ceux auprès de lui. ’’56 Le
comité permanent de l’Ifta a dit: ‘‘ Il n’est pas avéré que le Prophète et
ses compagnons aient lu le Coran à l’unisson d’une seule voix mais
plutôt chacun d’entre eux lisait seul ou l’un d’entre lisait tandis que les
autres présents l’écoutaient. ’’57

Sheikh Al Fawzan a dit : ‘‘ Le regroupement de gens afin de lire le


Coran pour que l'hôte soit récompensé ou le défunt, ne repose sur
aucune preuve -de cette façon ci- mais cela est plutôt une des
innovations hérétiques. Et si leur lecture est payante alors il n’y a
aucune récompense dans cette lecture car il ne l’ont pas lu pour se
rapprocher d’Allah. ’’58

Le repas ou la fête à l’occasion de la clôture du Coran n’est pas connu


du messager d’Allah ni d’aucun de ses compagnons, et le comité
permanent de l’Ifta a émis un avis juridique concernant le caractère
innové de cela59 il en est ainsi de la distribution de nourritures et de
boissons.

55 N° 4172
56 Muslim (2699)
57 N° 4394

58 Fatawil Fawzan, première partie


59 N° 4029
La lecture du Coran pour le mort en le découpant en plusieurs parties
de sorte que les gens en lisent chacun une partie puis qu’à la fin ils
invoquent pour le défunt et lui donnent la récompense de cette lecture,
Ibn Baz - qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit : ‘‘ Cet acte et ce qui y
est semblable n’a pas de fondement et il n’a pas été transmis du
Prophète ni de ses compagnons qu’ils lisaient le Coran pour les
morts.’’60Et Al ’Uthaymin a dit : ‘‘ Quant au fait de payer le lecteur du
Coran afin que la récompense revienne au défunt alors cela est interdit
[haram] et il n’est pas bon de recevoir un salaire pour lire le Coran. ’’61

‘‘ La lecture de la sourate Al Fatiha pour les morts est une innovation


hérétique puisqu’il n’est pas rapporté du prophète qu’elle se lise pour
les morts, ou leurs âmes, ni pour les parents ni pour d’autres qu’eux.’’62

La lecture du Coran sur les tombes est une innovation hérétique qui
n’est rapporté ni du Messager d’Allah ni de ses compagnons il n’y est
rapporté que des invocations.

Voilà certains des comportements de la lecture du coran et une partie


des innovations des gens dans le Coran.

Et notre dernière invocation est : Toute la louange revient à Allah


Seigneur de l’univers.

60 Fatawi Ibn Baz, Chapitre du prêche p. 215


61 Fatawal ‘Uthaymin, Nur ‘ala Ddarb
62 Sheikh Al Fawza, Nur ‘ala Ddarb
LES MÉRITES DU CORAN ET SA NOBLE PLACE

Sheikh AbdeRazzâq Al Badr

Le mois béni de Ramadân est le mois du Corân. C'est durant celui-ci


qu'il a été descendu. Allâh Rdit :

ْ ِّ َّ ً ْ ُْ َّ ْ
ٌ ِ ‫يه الق ْرآنٌ هدى ِللن‬
‫اس وٌ بيناتٌ ِمنٌ الهدى‬ ٌِ ‫شهرٌ رمضانٌ ال ِذي أن ِزلٌ ِف‬
ْ
ٌ ِ ‫والف ْرق‬
‫ان‬

« Ces jours sont le mois de Ramadān au cours duquel le Coran a été


descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne
direction et du discernement. »63

C'est également le mois de l'évocation d'Allah, et la meilleure chose


avec laquelle le serviteur peut évoquer Allah durant ce noble mois, et
Sa parole [ le Corân ], qui est la meilleure, la plus excellente, la plus
véridique et la plus bénéfique de toutes les paroles. C'est une révélation
qu'Allah a fait descendre, Le faux ne l'atteint, ni par devant ni par
derrière. C'est le meilleur Livre qu'Allah Rait révélé au meilleur des
Messagers, son serviteur élu, la meilleure de ses créatures,
Muhammad Ibn 'Abdillâh t. Quelle bonne chose pour nous que de
réaliser, au travers de ces quelques paroles, les mérites du Corân ainsi
que la noble place qu'il occupe, en particulier alors que nous sommes
dans le mois où il fut descendu. Allâh Rnous expose la noblesse et les
mérites du noble Corân, dans Sa parole :

63 Sourate Al Baqara, verset 185


ْ ْ َ ِّ ْ ْ َّ ْ
‫ولٌ يأ ت ونكٌ ِبمثلٌ ِإلٌ ِجئن َٰ كٌ ِب ٱلحقٌ وأح سنٌ تف ِس ر ًيا‬

« Ils ne t’apporteront aucune parabole, sans que Nous ne t’apportions


la vérité avec la meilleure interprétation. »64

Ibn Kathîr – qu'Allâh lui fasse miséricorde – dit : « Ceci indique la


grande importance accordée au rang du Messager t. Dans le sens où
la révélation du Corân, de la part d'Allah, lui parvenait le matin et le
soir, la nuit et le jour. Et cela qu'il fut en voyage ou résident. Chaque
fois que l'Ange lui venait avec le Corân, c'était comme lorsque
l'intégralité de chacun des Livres Célestes antérieurs était révélée.
Cette stature est supérieure et plus honorifique que celle de ses frères
parmi les Prophètes – salawâtou Allahi wa salâmouhou 'alayhim-. Le
Corân est donc le plus noble des Livres qu'Allâh ait fait descendre, et
Mohammad t est le plus noble des prophètes qu'Allah ait envoyé. »65

Les mérites du noble Corân, sa noblesse, son haut rang et sa noble


stature sont une chose que tous les musulmans connaissent. C'est en
effet le Livre d'Allah, Seigneur des Mondes, et la parole du Créateur de
toutes les créatures. Il contient les récits de ce qui a précédé, les
informations de ce qui adviendra et les jugements qui nous
départagent. C'est une parole décisive qui tranche entre le vrai et le
faux et non point une plaisanterie frivole. Celui qui le délaisse parmi
les tyrans sera brisé par Allah et celui qui désire suivre une autre
guidée que la sienne, Allah l'égarera. C'est le câble inébranlable
d'Allah, le sage rappel et le droit chemin. Il est celui qui ne laisse
aucune place aux passions, ni à la confusion et dont les savants ne
peuvent se rassasier. Son éclat ne faiblit pas malgré le nombre
d'attaques et on ne cesse d'y découvrir des choses incroyables.
Quiconque s'exprime avec celui-ci dira vrai. Celui qui le pratique en
obtiendra la récompense. Celui qui le prend comme juge aura été juste.
Et celui qui appelle à celui-ci sera guidé sur le droit chemin. Le Corân

64 Sourate Al Fourqan, verset 33


65 Tafsîr Ibn Kathîr
a la valeur et le mérite de Celui dont il est l'Attribut. Le Corân est en
effet la parole d'Allâh et Son Attribut. Tout comme AllâhR ne possède
pas d'homologue ni de semblable dans Ses Noms et Ses Attributs. Il n'a
donc pas d'homologue ni de semblable dans Sa Parole. Il R possède la
perfection absolue, dans Son Être, dans Ses Noms et dans Ses
Attributs. Il n'a aucun semblable parmi Ses créatures et IlRne
ressemble à aucune de Ses créatures. Qu'Il soit sanctifié et élevé au
dessus de toute prétention de similarité ou d'équivalence.

ْ ْ ُ ‫َل ْيسٌ َك ِم ْث ِل ِهۦ‬


َّ ٌ‫ش ءٌٌۖ وهو‬
ٌ‫ٱلس ِم يعٌ ٱلب ِص ري‬
« Il n’y a rien qui Lui ressemble; et c’est Lui l’Audient, le
Clairvoyant. »66

Et la différence qui réside entre la parole d'Allah et la parole des


créatures est comme la différence qui existe entre le Créateur et les
créatures. 'AbdouRahmân al-Salmiy – qu'Allah lui fasse miséricorde –
a dit : « Le mérite du Corân sur le reste des paroles est comme le mérite
du Créateur sur les créatures. Ceci, car le Corân fait partie de Lui. »67

Et ces propos ont été rapportés comme étant attribués au Prophète t.


Néanmoins, cette attribution n'est pas authentique, comme l'a exposé
l'imâm Al Boukhârî – qu'Allah lui fasse miséricorde – dans son livre
Khalq Af'âl Al-'Ibâd. Et d'autres que lui parmi les imâms du savoir ont
exposé cela.68 Le sens de cette parole est quant à lui correcte, sans
l'ombre d'un doute. Et qu'elle soit une belle parole, pertinente,
conforme à la droiture et empreinte d'une bonne signification ne fait
l'objet d'aucun doute non plus. Les érudits ont d'ailleurs étayé son sens
avec de nombreux textes de la révélation. L'imâm Al-Boukhâri –
qu'Allah lui fasse miséricorde – l'a même utilisé dans son sahîh, comme
titre d'une des versions d'un des chapitres du livre intitulé « Les

66 Sourate As Shoura, verset 11


67 Rapporté par al-Bayhaqî dans « chou'ab al-îmân 2137
68 Voir ad-Da'îfah de cheikh al-Albânî 1334
mérites du Corân ». Il dit au chapitre 17 : « Chapitre : Le mérite du
Corân sur les autres paroles. »

« Il nous est obligatoire, chers croyants, d'exalter le noble Corân qui est
la parole de Notre Seigneur, la source de notre suprématie et la voie
qui conduit à la félicité. Nous devons préserver son rang et son degré,
lui donner sa juste valeur, le comprendre correctement et l'appliquer.
Ibn Mas'oud – qu'Allah l'agrée – dit : « Quiconque aimerait savoir s'il
aime réellement Allâh Rqu'il regarde où il en est vis-à-vis du Corân,
s'il aime le Corân, il aime alors Allâh R. Le Corân est en effet la parole
d'Allâh R. »69 Et il a dit : « le Corân est la parole d'Allâh R, quiconque
cherche à en réfuter quoi que ce soit, se rend ainsi coupable de réfuter
Allah R. » »70

Il y a cela, et aussi, les pieux prédécesseurs – qu'Allah leur fasse


miséricorde – lui portaient une haute attention et une grande
importance durant le mois du Corân, le mois béni de Ramadân. Et leur
modèle dans cela est le Messager d'Allah – salla Allahou 'alayhi wa
sallama – que Jibril venait rencontrer chaque nuit de Ramadân pour
lui enseigner le Corân. Al-Boukhâri et Mouslim rapportent, qu'ibn
'Abbâs – qu'Allah les agrée tous deux - dit : « Le Messager t est le
plus généreux des gens et il l'était encore plus durant le mois de
Ramadân, lorsque Jibrîl venait le rencontrer. Il venait le rencontrer
chaque nuit de Ramadân et lui enseignait le Corân. Et le Messager
d'Allah t était à ce moment plus généreux que les vents envoyés. »71

Il t récitait plus longtemps en prière, durant les veillées nocturnes


du mois de Ramadân, que durant les autres mois. Et pour celui qui le
désire et qui prie seul, il est légiféré de réciter plus longtemps et
d'allonger la prière autant qu'il le veuille. Et il en est de même pour
celui qui prie et dirige la prière d'un groupe qui agrée sa [longue]
prière. En dehors de ces cas, il est légiféré d'alléger la prière. L'imâm

69 As-Sounnah de Abdillah ibn Ahmad 1/148 numéro 125


70 As-Sounnah de Abdillah ibn Ahmad 1/144 numéro 119
71 Al-Boukhâri 6 et Mouslim 2308, les termes sont ceux repris chez al-Boukhâri
Ahmad dit à un de ses compagnons qui les dirigeait en prière durant
Ramadân : « Ceux-ci sont des gens faibles ! Lis cinq, six ou sept (versets
), il dit « j'ai clôturé cette nuit en ayant récité vint-sept (versets). »72 Il
lui a donc conseillé de prendre en considération l'état des fidèles afin
de ne pas leur imposer une difficulté. Les pieux prédécesseurs –
qu'Allah leur fasse miséricorde – lisaient le Corân pendant le mois de
Ramadân, pendant la prière et en dehors. Al-Aswad lisait le Corân
entièrement chaque deux nuits durant Ramadân. Et an-Nakha'î –
qu'Allah lui fasse miséricorde – faisait la même chose exclusivement
durant les dix dernières nuits, le reste du mois, il le faisait en trois
jours. Et Qatâdah – qu'Allah lui fasse miséricorde – clôturait
constamment le Corân tous les sept jours, tous les trois jours durant
Ramadân, et toutes les nuits durant les dix derniers jours de Ramadân.
Az-Zouhrî – qu'Allah lui fasse miséricorde – disait à l'arrivée du
Ramadân : « Il n'est réservé qu'à la récitation du Corân et à nourrir
autrui. ». Et Mâlik – qu'Allah lui fasse miséricorde – fuyait la lecture
du hadîth et les assemblées de savants pour se consacrer à la lecture
du Corân à partir du Moshaf. Et Qatâdah – qu'Allah lui fassse
miséricorde – étudiait le Corân durant le mois de Ramadân. Et
Soufyân Ath-thawrî, lorsque le Ramadân se présentait, abandonnait
l'ensemble des adorations et se consacrait à la récitation du Corân. Et
les athârs rapportés à leur sujet dans ce sens sont nombreux.73 (8)
Qu'Allah nous octroie ainsi qu'à vous, de pouvoir les suivre
exemplairement et de cheminer sur leurs traces. Nous demandons à
Allah R par Ses Noms sublimes et Ses nobles Attributs, qu'Il emplisse
nos cœurs d'amour, d'exaltation et de vénération pour le Corân et de
sa mise en pratique. Et qu'Il nous compte parmi les adeptes du Corân,
ceux qui sont les alliés d'Allah et son élite.

72 Ibnou Rajab l'a mentionné dans latâif al-ma'ârif page 180


73 Voir latâif al-ma'ârif de Ibn Rajab, page 180
PARMI LES RECOMMANDATIONS D’IBN MASS’OUD
ADRESSÉES AUX GENS DU QUR’AN

Cheikh Saïd Darmakiy

La louange revient entièrement de mérite à Allah. Je témoigne qu'il n'y


a pas de divinité méritant l’adoration en dehors d’Allah seul sans
associé, et je témoigne que Mouhammad est son serviteur et Messager.
Ensuite :

Sachez -qu'Allah me fasse miséricorde ainsi qu'à vous- que la meilleure


des adorations et que le plus simple des actes rapprochant d'Allah et
la récitation de la parole de notre Seigneur. C'est par cette dernière que
le cœur jouit, que la clairvoyance s'illumine et que le lecteur du Coran
trouve la douceur de la foi. C'est pour cela qu’Allah à inciter à la
récitation du Coran dans son Livre, qu'il a fait les éloges de ceux qui le
lisent et qu'il leur a promis une immense récompense. Allah dit :
« Ceux qui récitent le Livre d’Allah, accomplissent la Ṣalāt, et
dépensent, en secret et en public de ce que Nous leur avons attribué,
espèrent ainsi faire un commerce qui ne périra jamais, afin [qu’Allah]
les récompense pleinement et leur ajoute de Sa grâce. Il est
Pardonneur et Reconnaissant. ».

Qatadah a dit : « Moutarrif ibn ‘Abdillah disait « Ceci est le verset des
lecteurs. » ».

Méditez -qu’Allah vous fasse miséricorde- la manière dont Allah a


clôturé ce verset avec deux noms immenses parmi ses Noms lorsqu’il
dit : « Il est Pardonneur et Reconnaissant. ». Les auteurs de ces œuvres
méritent donc d’être parmi ceux qui reçoivent le pardon et la
reconnaissance d’Allah, et quel récompense et rétribution immense !
Les pieux prédécesseurs parmi Compagnons et les Suiveurs ont cerné
le mérite du Noble Coran, l’immensité du bienfait octroyé par sa
descente sur le Prophètet que celui qui le suit ne s’égarera alors pas
et se sera pas triste, et que celui qui s’en écarte aura alors une vie
pleine de gêne.

Ils se sont donc consacrés au Livre de leur Seigneur. Ils le mémorisent


et le récitent aux heures de la nuit et durant la journée. Ils en ont fait
la nourriture de leurs âmes, la provision de leurs cœurs et la prunelle
de leurs yeux. Ils ont appliqué ses règles et exécuté ses législations.
L’imam Al-Awza’i -qu’Allah lui fasse miséricorde a dit : « Il était dit
[auparavant] : Les Compagnons de Mouhammad et les Suiveurs à la
perfection étaient sur cinq choses : le cramponnement au groupe, le
suivi de la sounnah, le remplissement des mosquées, la récitation du
Coran et la lutte dans le sentier d’Allah. ».

Parmi les Compagnons qui ont accordé une attention particulière au


Coran, il y a ‘Abdoullah Ibn Mas’oud -qu’Allah l’agrée-. Le Messager
d’Allah t a dit à son propos : « Celui qui souhaite réciter le Coran
exactement comme il a été descendu, qu'il le récite comme le récite Ibn
Oummi 'Abd. ». Lorsque ‘Ali ibn Abi Talib a été questionné sur ibn
Mas’oud, il a dit : « Il a lu le Coran, s’en est tenu à ce dernier, et il suffit
comme science. ».

Ibn Mas’oud a atteint un haut rang dans la connaissance des sens du


Coran, de son exégèse et de ce qui s’y rapporte comme savoir, à tel point
qu’il à dit à propos de lui-même : « Par Allah celui en dehors duquel
aucune divinité ne mérite l’adoration ! Il n’y a pas un verset du Livre
d’Allah qui soit descendu sans que je sois le plus savant sur son lieu de
descente et plus savant sur la cause de sa descente. Si je savais que
quelqu’un était plus savant que moi à propos du Livre d’Allah et que la
monture peut l’atteindre, je serais alors allé à lui. »

Parmi les recommandations de ce noble compagnon concernant le


Coran il y a sa parole : « Lorsque tu entends Allah dire « Ô vous qui
avez cru » alors prête l’oreille car c’est un bien qu’il ordonne ou un mal
qu’il interdit. ».

Dans cette recommandation, il incite a écouté attentivement le Livre


d’Allah afin de méditer sa parole puis de la mettre en application. Al-
Hassan Al-Basri a dit : « Le Coran a été descendu afin qu’il soit mis en
application alors faite de sa récitation une œuvre. ». Certes, Allah n’a
ordonné et n’a interdit que pour que l’ordre soit appliqué et l’interdit
délaissé. Tous les ordres et interdits du Coran sont venus pour
concrétiser les avantages et les augmenter, et pour repousser les
inconvénients et les réduire.

En effet, l’ensemble des ordres du Noble Coran renferme les intérêts


présents et futurs des serviteurs et l’ensemble des interdictions
englobe le repoussement des maux présents et futurs des serviteurs.
Donc, lorsque le musulman lit le Coran, il doit savoir qu’il est interpellé
par celui-ci : il doit appliquer ses ordres, s’abstenir de ses interdits et
croire en ses informations.

Lorsque l’un parmi les Compagnons lisait le Coran il savait qu’il était
interpellé par ce dernier, Ibn Mas’oud a dit : « Lorsque ce verset est
descendu « Ceux qui ont cru et n’ont point vêtu leur foi d’une
quelconque injustice, ceux-là ont la sécurité ; et ce sont eux les bien-
guidés » cela a été difficile pour les Compagnons du Messager d’Allah
t. Ils ont dit : « Qui d’entre nous n’a pas causé de tort à son âme ? » Il
ta dit : « [La chose] n’est pas comme vous l’avez dite, « Ceux qui ont
cru et n’ont point vêtu leur foi d’une quelconque injustice » : d’un
polythéisme. N’avez-vous pas entendu la parole de Louqman à son fils :
« Ô mon fils n’associe pas à Allah. Certes l’associationnisme est une
immense injustice. » »

Lorsque Ibn ‘Omar a entendu la parole d’Allah R: « Vous n’atteindrez


la (vraie) piété, que si vous faites largesses de ce que vous chérissez. »
il n’y avait pas une chose parmi ses biens qui lui plaisait sans qu’il ne
le dépensé pour AllahR. Il avait une servante qui se nommait
Roumaïthah, il lui a dit : « Par Allah, je t’aimais certes pour dans la vie
mondaine mais part, car tu es libre pour la face d’Allah. ».

Quant à toi ô lecteur du Livre d’Allah, tu lis la parole d’AllahR:

‫ونواَ َخ ْيار‬ ُ ُ َ َ َٰٓ َ َ ْ َ ِّ ْ َ ْ َ ْ َ َ ُ َ َ َ َّ َ ُّ َ َٰٓ َ


‫ي أيها ٱل ِذينَ ءامنواَ لَ يسخرَ قومَ من قومَ عسَ أن يك‬
ََٰٓ‫سَ َأن َي ُكنَ َخ ْ ريا ِّم ْن ُهنََۖ َو َلَ َت ْلم ُزوا‬ َٰٓ َ ‫ِّم ْن ُه ْمَ َو َلَ ن َس ٓاءَ ِّمن ِّن َس ٓاءَ َع‬
ِ ِ
َ َْ ُ ُ ُ ْ ُ ْ ‫َ ٱ‬ ْ َ ْ َ ْ ُ َ َ َ ْ ُ َ ُ َ
َ َ
َ‫أنفسكمَ ولَ تنابزواَ ِبٱْل لق ِبََۖ ِبئسَ ِٱلسمَ ٱلفسوقَ بعد‬
َ ُ ُ ُ َ َٰٓ َ ۟ ُ َ ْ ُ َ ْ َّ َ َ َ ‫ْٱْل‬
َ‫يم نََۚ ومن لمَ يتبَ فأول ِئكَ همَ ٱلظ ِلمون‬ ِ

« Ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre
groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes
ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures
qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement
des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que « perversion »
lorsqu’on a déjà la foi. (4) Et quiconque ne se repent pas... Ceux-là
sont les injustes ».74

74 Sourate Al Hujurate, verset 11


Lorsque tu passes sur ce verset, est-ce que tu te demandes si tu es
obéissant ou pas aux interdictions qu’il contient ?

Le musulman lit la parole d’AllahR:

۟ ُ ُ َ َٰ َ ْ ُ ْ َٰ ‫َ َّ ى‬
َ ‫وا هّلِل َق َٰ نت‬ َ ‫َّ ى‬ ‫َ َٰ ُ ۟ َ ى‬
‫ي‬ ِِ ِ ِ ‫وم‬ ‫ق‬‫و‬ ‫َط‬ ‫س‬ ‫و‬ ‫ٱل‬ ‫ة‬
ِ ‫و‬ ‫ل‬ ‫ٱلص‬‫و‬ ‫ت‬
ِ َٰ
‫و‬ ‫ل‬ ‫ٱلص‬ ‫َل‬ ‫ح ِفظوا ع‬

« Soyez assidus aux prières et surtout la prière médiane ; et tenez-


vous debout devant Allah, avec humilité. »75

Lorsque tu passes sur ce verset ô mon frère lecteur, est-ce que tu te


demandes si tu es obéissant à cet ordre, assidu aux prières ?
C’est dans ce sens qu’il -qu’Allah l’agrée- dit : « Lorsque l’homme parmi
nous apprenait dix versets, il ne les dépassait pas jusqu’à ce qu’il
connaisse ses sens et les mette en application. ».

Al-Qassim ibn ‘Awf Ach-Chaïbani a dit : « J’ai entendu Ibn ‘Omar dire :
« Nous sommes certes restés un long moment durant lequel la foi
venait à l’un d’entre nous avec le Coran. La sourate descend sur
Mouhammadt et nous étudions alors ce qu’elle contient comme licite
et illicite, comme ordre et réprobation, et comme choses sur lesquelles
il convient de s’abstenir, de la même que l’un d’entre vous apprends la
sourate. En effet, j’ai vu des hommes a qui le Coran parvenait avant la
foi : il lit de la sourate Al-Fatiha jusqu’à la fin du Coran, mais il ne
connait pas ce qu’il contient comme licite et illicite, comme ordre et
réprobation, et comme choses sur lesquelles il convient de s’abstenir ;
Il l’éparpille (c-à-d le Coran) tel des mauvaises dattes. ».

75 Sourate Al Baqara, verset 238


C’est pour cela que, lorsque le Prophètet a questionné Oubay ibn
Ka’b à propos du plus immense verset du Livre d’Allah, il lui a dit : « Ô
Aba Al-Moundhir ! Sais-tu quel verset du Livre d’Allah
t’accompagnant est le plus immense ? ». Il a dit : « Allah et son
Messager sont plus savants. ». Il lui a alors dit : « Ô Aba Al-Moundhir !
Sais-tu quel verset du Livre d’Allah t’accompagnant est le plus
immense ? », il a dit : « J’ai dit « Allah ! Point de divinité méritant
l’adoration à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même « Al-
Qayyūm ». » puis il a dit : « Il a frappé ma poitrine et a dit : « Par Allah,
la science te viendra sans difficulté ô Aba Al-Moundhir ! ».

Il lui a donc donné une réponse juste et cela nous prouve la


compréhension que les Compagnons du Livre d’Allah, de ce qu’il
renferme comme sens et de ce qu’il porte comme connotations. C’est
pour cette raison que la compréhension qu’ont les Compagnons des
textes et prioritaires à la compréhension de ceux venus après eux.
Parmi ses recommandations -qu’Allah l’agrée-, il y a sa parole : « Le
Coran ne se lit pas en moins de trois jours. Lisez-le en sept jours et que
l’homme maintienne son hizb [du Coran]. ».

Le désir ardent de vouloir clôturer le Coran et d’accorder de


l’importance à son hizb faisait partie de la guidée des pieux
prédécesseurs. S’il le manquait (c-à-d le hizb), alors il rattrapait cela le
jour suivant. ‘Omar ibn Al-Khattab -qu’Allah l’agrée- a dit : « Celui qui
a dormit [au lieu de lire] son hizb ou une partie de celui-ci, et l’a lu
entre la prière du fadjr et la prière du dhohr, il lui sera alors compté
comme s’il l’avait lu durant la nuit. ».

Ils divisaient le Coran sous forme de hizb afin que sa structuration et


sa clôture soient plus faciles, tel que le rapporte Abou Daoud, que Aws
a dit : « J’ai questionné les Compagnons du Messager d’Allaht sur la
manière dont ils divisaient le Coran en hizb. Ils ont dit : « Trois
sourates, puis cinq sourates, puis sept sourates, puis neuf sourates,
puis onze sourates, puis treize sourates et enfin, le hizb dit Al-
Moufassal seul. ».

Parmi ses recommandations -qu’Allah l’agrée-, il y a sa parole : « Ces


cœurs ne sont que des récipients : occupez-les donc par le Coran et ne
les occupez pas par autre que ce dernier. ».
Il -qu’Allah l’agrée- a fait ressembler le Coran a des contenants et des
récipients qui restent soit vides, soit remplis de ce qui les occupera ;
qu’il soit alors rempli par le Noble Coran. Parmi les invocations du
Prophètet, il y a : « Ô Allah ! Je te demande par chaque nom par
lequel tu t’es nommé, ou que tu as descendu dans ton Livre, ou que tu
as appris à une de tes créatures ou que tu as gardé dans la science de
l’invisible auprès de toi, que tu fasses du Coran le printemps de mon
cœur, la lumière de ma poitrine, … ». Il a donc comparé le Coran au
printemps afin de montrer qu’il est une cause de vie pour le cœur de la
même manière que le printemps une cause de vie pour la Terre. Le
Prophètet a blâmé le cœur dénué du Noble Coran, il a dit : « Certes,
l’homme qui n’a rien du Coran dans sa poitrine est tel une demeure
détruite. ».

Le musulman qui n’occupe pas son cœur par le Coran l’occupera, la


plupart du temps, par ce qui ne profite en rien.

Parmi les bénéfices tirés de l’occupation du cœur par le Coran et la


parole d’Allah il y a l’apparition de l’amour d’Allah dans le cœur du
serviteur. Ceci, car l’amour de la parole d’Allah fait partie des signes
de l’amour d’Allah. Si tu veux savoir ce que tu portes – ou autre que toi
– comme amour pour Allah alors observe l’amour du Coran qu’il y a
dans ton cœur ainsi que ta délectation à son écoute, qui est bien plus
immense que la délectation des adeptes de la distraction et de la
musique lorsqu’ils l’écoutent. Cela car il est connu que celui qui aime
un être considérera sa parole comme la chose la plus aimé pour lui.
‘Othman ibn ’Affan a dit : « Si nos cœurs étaient purs ils n’auraient pas
été rassasié de la parole d’Allah. ». Mais comment l’amoureux pourrait-
il se rassasier de la parole de l’être aimé alors qu’il est son but ultime ?
Ibn Al-Qayyim -qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit en décrivant les
qualités du cœur qui se consacre au Coran : « Le cœur pur – grâce à sa
vie absolue, sa lumière et son rejet des impuretés et des souillures – ne
se rassasie pas du Coran. Il ne se nourrit que par son essence et ne se
soigne que par ses remèdes, contrairement au cœur qu’Allah n’a point
purifié : il ne se nourrit que par les rations qui lui conviennent en
fonction de ce qu’il contient comme impuretés. Ceci car le cœur impur
est tel un corps malade : les aliments qui conviennent à [la personne]
saine ne lui correspondent pas. ».

Parmi les recommandations de ce noble Compagnon dans la relation à


entretenir avec le Coran, il y a sa parole : « Ne l’éparpillez pas tel des
mauvaises dattes et ne vous empressez pas dans sa lecture à la
manière de la poésie. Arrêtez-vous à ses éléments étonnants, faites
vibrer les cœurs par celui-ci, et que le désir de l’un d’entre vous ne sois
pas simplement d’atteindre la fin de la sourate. ».

Il recommande de méditer le Coran et de s’arrêter sur le sens de ses


versets, non pas de le lire rapidement sans en saisir les sens et ce qu’il
contient comme bien. C’est pour cela que Ach-Cha’bi -qu’Allah lui fasse
miséricorde- a dit : « Lorsque vous lisez le Coran, lisez-le d’une lecture
que vous entendez et que vos cœurs comprennent car les oreilles sont
équitables envers la langue et le cœur. Lorsque vous passez sur la
mention d’Allah évoquez-le, lorsque vous passez sur la mention de
l’Enfer cherchez protection contre lui auprès d’Allah, et lorsque vous
passez sur la mention du Paradis alors demandez-le à Allah. ».
Ainsi était la lecture du Prophètet lorsqu’il passait sur un tasbih il
le faisait, lorsqu’il passait sur une miséricorde il la demandait et
lorsqu’il passait sur un châtiment il cherchait protection auprès
d’Allah contre ce dernier.

Que l’objectif du lecteur ne soit pas de terminer la sourate ou le djouz.


Nafi’ mawla ibn ‘Omar a dit : « Ibn ‘Omar n’a pas lu ces deux versets
de sourate Al-Baqarah sans qu’il ne pleure

ُ‫ف ىأ ُنفس ُك ْم ىأ ْو ُت ْخ ُفوه‬ٓ َ‫ٱْل ْرض َوإن ُت ْب ُد ۟وا ما‬ َْ


‫ف‬ ‫ا‬ َ ‫ٱلس َم َٰ َ َٰو ت َو‬
‫م‬ َّ ‫ّلِل َما ف‬ ‫َه‬
ِ ِ ِ ٓ َ ِ ِ ِ ِ
ُ ‫ى‬ َ ُ ‫ه‬ َ ٓ َ َ ُ ِّ ُ َ َ ْ َ ُ ‫ه‬ ُ َ ُ
‫َل ك ِّل‬
َٰ ‫اس ْبكم ِب ِه ٱّلِل ف َيغ ِف ُر ِل َمن يشا ُء وي َعذب َمن يشا ُء وٱّلِل ع‬ ِ ‫يح‬
َ ٍۢ ْ َ َ
‫ش ء ق ِدير‬

« C’est à Allah qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la
terre. Que vous manifestiez ce qui est en vous ou que vous le cachiez,
Allah vous en demandera compte. Puis Il pardonnera à qui Il veut, et
châtiera qui Il veut. Et Allah est Omnipotent. »76

Il disait ensuite : « Ce compte est difficile. » ».

Il faisait partie de leur guidée de méditer le Coran et rechercher la


compréhension de ses sens. Ibn Abi Moulaïkah a dit : « J’ai accompagné
Ibn ‘Abbas de la Mecque jusqu’à Médine. Lorsqu’il arrivait à un
endroit, il priait en pleine nuit. Ayoub a alors demandé : « Comment
était sa lecture ? », il a dit : « Il a lu :

76 Sourate Al Baqara, verset 284


ُ َ ُ ْ َ ُ َ َ َ ِّ َ ْ ْ ُ ْ ْ ٓ
َ‫َو َجا َءتَ َسك َرةَ ٱل َم ْو ِتَ ِبٱلحقََۖ ذ ِلكَ ما كنتَ ِمنهَ ت ِحيد‬
« L’agonie de la mort fait apparaître la vérité : « Voilà ce dont tu
t’écartais » »77

il lisait alors attentivement et il augmentait en sanglots. » ».


Abou Hamzah a dit : « J’ai dit à ‘Ibn Abbas : « Je suis certes rapide dans
la lecture du Coran. Je lis le Coran en trois jours. ». Il lui a alors dit :
« Que je lise Al-Baqarah en une nuit tout en la méditant et en la lisant
attentivement m’est préférable au fait de lire à ta manière. ».
Lorsqu’ils ont médité le Coran et ont connu ses sens, ils se sont délectés
avec celui-ci. Ibrahim ibn Adham a dit : « J’ai rencontré un dévot parmi
les serviteurs à propos de qui il été dit qu’il ne dormait pas la nuit. Je
lui ai dit : « Pourquoi ne dors-tu pas ? » il m’a alors dit : « Les merveilles
du Coran m’ont empêché de dormir. ».
Nous clôturons par une recommandation profitable de ce noble
Compagnon. Il dit -qu’Allah l’agrée- : « Il convient que le lecteur du
Coran soit connu pour ses nuits lorsque les gens dorment, par ses
journées lorsque les gens rompent, par ses pleurs lorsque les gens rient,
par son scrupule pieux lorsque les gens mélangent tout, par son silence
lorsque les gens pataugent [dans des discussions], et par son humilité
lorsque les gens s’enorgueillissent … »

Ô Allah compte nous parmi les adeptes du Coran qui récitent ses
versets, méditent ses sens et appliquent ses jugements.
Allah est celui qui vers le chemin de la guidance.

77 Sourate Qaf, verset 19


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