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MENSUEL==N°37

PL.US :LOI
10 FRA:'\CS PAR,\:,.; -=-= AVRIL 1928
AEOi\11\tEMENTS
Librairio CRÉMIEU, 11, ruo do Cluny, Pnris (5•)
Compte- chi•c1uc..; po,tu11x : I1uri~ 800-06
Réc1aotioi:1 =·===
M. PIERROT, 2, rue des llaudriettes, Paris (3•)

S0])([ 1'.lAI1~E : individus privil[·giés, 11011 plus q11'i1 la société 011 la n l quel]
" l'ngPs
L'"l·:pnrg:ne cl le cnpl ta l 1Gouf<11i).......... .....•..•............. 1
c~I c·(111rrùlisfo par w1 gouvernement.
OrganisuUon et Pnr·li f/Ç,idi1rrJ . . . . .. . . . . . • . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . ~~ Rc111arq11011s d'abord que, lorsque. r-hcrr.ha nl ù concevoir
No~ clisc~iss-io11s........................................................ .. a 1111 uou veau sla lut écouomique qui, c:11 d6pil de uotr
l,d question intligi•11C'. L'ensuiguemcnf ( l '. :,firl1·11rn,rn . . . . . . . • . . . . . fj
l.'hommc ef In femme (doctur,· .. f,· t'ctt ctirr . ...............•. , . volon l«, conservera des al luches avec létat de chose"
Hiblic,gn,phic : rrg11anl, 011 \CUI scruter dans tous ses délails noire
Psychr,lngic do
l'opinion tM. ,. . . . . . .. . . . . .. . . . . . .. . . .. . . .. . . .. . . .. . 8 rnodr-rn« si r-omplcxc, on II loutr-s c hauces de s'é~arcr di•s le
Ln Hussf c vivante (Marlsn) • • • . • . . . . . . . .. . . . . . . H
IJc Fourier il Godin (G Goujon)"····· .. " .. ····•· ····· .. ···· IO l'rr:micrs pas. Pour s'orienter au départ cl ensuite aménager
Cornmuntcauons : :...... 11 le domaine r-ouquis, il /'011/ d'aider d'1111 r-auevas uéccssair
ünnquot •. , , ,, , , · , , ,... If
1111·111 sf'l1r·rnatîq11r, considrur-r rlr-s grnupc•s restreints et isolée
:~; :~:.,~ :~ ~:;,~;:~ {t:~"{/; :t~ç;:;, ~I- ~} {: :;~ {;::;} :}~:(~ se eomportaut comrur- dr-s Hohlnsous. Procédé dangereux si
NO'J1RE 10" BANQUET l '011 irr{·st·11 le r-r- ~c hé ma comme la voie hislori q uc qui a
(Voir ln curnmunicafion e11 di,1·11iùrc pagr·) alm11li .'1 l'c\dificalion de noire ci v i lisaliou , procédé lé~ilimc
sr-u lt-meu! comme arl i lit-c dcxposi liou servant i1 mettre c11
relief de, iclfrs esscutiellcs, nstrcintcs ic suhir l'épreuve c1·1111c·
La Capilolisu.lir,n, 1'1~/>!1rane el les Assw·u11ces
<'011f'n,11lalio11 avec les fail~ réels, lorsqur-l lcs pr{-l.c11cle1rl.
11 r 1·xpliq1wr le passi'. i1 s'i11s,;r('r dans u nr construction logique,
lorsqucl lcs doiv eut S('.f'\'ÏI' ii préfigurrr lavcui r.
L'EPARGNE ET LE CAPITAL
***
Si loin que IIOIIS remontions da ns 11· passé. an ~l'ill au
Les nombreuses défini lions du capital pcuvr-u l., selon clan h· plu., prirni lif'. nous constatons la préscnr-c dlndivirlus
M. H. Hausor, se ramener ù deux. L'une, ln plus objective : qui vi v r nl aux dr'·pc·11s dautrui. Le 11'11\ail, apri•s avoir
H Le cupila l cousis!e dans I'cnscmblc des provisions cl de
po11n 11 c111x hr-soius [ou rnalir-rs ~1,· lhornrur- Ir-Is que les
outils, c'est-à-dire des instruments de lravai l », est celle corn 1H11·1e le dcgn'· de rivi lisat iou atloin 1, après avoir pcrrn i
q 11c 11<i>Lt~ adopterons, apri-s en avoi r i nvculorié le con leu u . 1111\mc· ccrtai iu-s mesures de prévovaru-c, laisse encore 1111'··
L'uutrc : « Le capilal est Ioule rirhossc qui scrl ù prndu irc pl us-vulur-. Q11e faire deC'<'I cxcédcul P

un rcvr-uu ù sou possesseur, i11d{·pc11damrncnl du l ruvui l de lr11agi11011s 1111 gr01q1t' de dix hommes l iru nl sa suhsis-
('I' possesseur 11, se rapporte plutôt ft l'usage que 1'011 fail du tnnr-c d • 1111 sol cJ{,frif'itP aY('C les scu les l'CSSOII i'C'C5 (j Ill' k-ur
. Cll[lilal qu'i1 sa nature propre. Elle sert d'arg11rne1il pour fn11r11is,;(' i m médialcmr-n l la nature, l'il'11x, silex ... Ils sapor-
fli'.'.lrir luxp lui lu l iou de l'homme par lhorrunc, mais elle a çoivr-u! que. maigri: <Til(' indigc11e(', pendant une pC:·riode
le grave défuut d'él'igu1· L'.11 en lil c11 lui tlo1111u11I 111H· app11-
é ,
di• dix jours. le l ra vai l rJc, neuf dcutrc eux sufflrait ù les
ronce ch- vie pour Iti u~11,· notre vindicte, 11111\
rur ellr· sirup lc

nou rri r 1011s. S'ils n'nlladwnl dt• prix q11ï1 lc111· hir-u-èl rc
modu li lé des rapports eubrc horn nios , rnpporls qui dépendent de producteurs, ils {·parg11ero11( la st-u le chose que pui!;se
de lu mora lité des pcrsnnucs plus encore que de la coulcx- i',pnrg11c'r 1111 prodru-Ir-ur, sa peine. A moins qu'ils 111· SL'
turc du milieu sooia l. Laissant de côl,; les polémiques nu r<·sig11Pnl ;'1 eu l rclun ir des pn rasi lns , ils se do1111cro11I le
sujet desquelles. depuis lo11glcnips, 11011s u vous nulrc opi- l1L\1• d1• loisirs. Plus uvisés , sr co11sidt',n1nl sous l'aspect clr
11io11 Jlxéc, nous appellerons l'C,pe11dn1il, e11 sou lem ps , cousornrnutcurs, ils 1·011li1111(•ronl i1 l mvail lcr aulan l , épar-
luucntion --..... sur ln pcl i le part dohjor-l ivih' que eo11li(·11I relie; un1·ru11/ s111· leur consuru nuüiuu la nourri lurc de lun dr-ux ,
deuxième définilion el aussi sur ccrlui ns moyens dappro- qui emploiera u11 temps (·g"al, dix jours, pnr exemple, i'i
prialion du capltal qui nusurpen! quj nd ircc lcmun! sur les a ruéliorcr louf illaue, i1 fnir(' dix pioches. Quels soul
droits d11 travailleur exploité, modes que de récentes éc-oks u lors I(~ droits ill' rlracuu sur I(' prorlui! du l rnvai l
sooiolog lqucs onl lii('JI mis c·11 lumière. r·r,m1F11111, ''" sr rc"-fé·rHnl au pri nr-ipr- d'i'·quité que uou
Hclcna11I la prernii·rc di'·firiilion. 11011s avous i1 rcchcrr-hcr avons prfr(·dcmrnc11I pos(· : 111 valeur déchangc d'un ['l'O-
les origines des approvisionnements cl de l'outi llarrr-, ('I, duil c·sl la q111111lil{· de Iravai! dépensée pour ohteuir ri·
puisqu'il est manif'es!c que la plus grosse pnr·I de cc 1·11pilul prod11il ~ Chnnm de nos laboureurs n apporté dix journées
préexiste ,'t lu gén6r.\liou qui le· fail. valoir, 11011s devrons à,· t rav uil .: il garde pour lui le produit de neuf journées
ensuite fixor les coudil ions auxquol les doit se c·o11r·c\dt•r C'l ri·cll' Ir 111·od11il de la dixième 11 l 'arl isa u r-n frlm11ge d'une
l'usage de cc malrricl, ccst-à-di ro préciser les ('hargTs qui piof'lw. L'a rl isau , de son eôl(•, n cédé neuf oulils ri rrç,11
incombcnl aux producteurs du fail de son emploi, la nature, ht valeur clc neuf journées. Tous les membres du groupe sont
la 16gilirniié, el. le bùn{,fi('illire des redevances éventuelles 11 rîlors rémunérés sur 1111 pied ù'é·galil(, de leurs clix journèe
leur imposer, et cela, en évitant d'en faire attribufion ü des do labeur. Qua11l nu groupe, grâce 11 son épargne, i.l s'est

- I,.....
enrichi d'un capital qui, au lieu d'être périssable comme ne sont que la restitution d'apports personnel elles soi
les produits du sol, ne s'usera qu:avec une extrême lenteur. en principe viagères.

"'"'"'
De col aménagement de la dépense d'énergie résultera, [)OUe
la oollectivité, la possibilité d'une vie plus aisée, d'une L'épargne matérialisée sous forme de provisions ou d'o1
extension de la culture ouvrant la voie /1 de nouveaux pro- lils n'est autre chose, en réalité, que de l'énergie mise E
grès. réserve. Au lieu d'être gaspillée ou perdue, elle n'est coi
upposons maintenant que ces mêmes dix outils, ayant orrrrnée qu'avec parcimonie dans le premier cas el usée avi
demandé le même I Lemps de Iabricatiou, soient apporté une plus grande lenteur encore dans le second, lorsquel
par 110 étranger au groupe .. Que lui donnera-t-on il La pro- est mise sou, Iorme de machines. La plupart. des écon.
duction du groupe des dix laboureurs pcndan 1. une journée. rnisl es ont adrni- qualor-, en raison de cette pérennité,
Une fois cette compensation donnée, ni les uns ni les autre csl juslc que celui qu1· er; concède l'usage en tire un revern
n 'auront rien à revendiquer; rien ne justifie l'altrihulion . La question ne ;e pc-e zuère lorsqu'il s'agit d'u~ vulgai
d'un intérêt au Fournisseur. Quel avantage ce dernier rcl i- outil ; mais h machine-ou"l paraît, à première vue, êt:
rcra-t-Il de son initiative, do son apport ~ Un seul, 110n créut ricc de plus-value. ,\\'ec -on secours, le travai lieur pr,
négligeable, d'ailleurs. Grâce à leurs outils, les laboureur duit davantage. el1e <emble être un auxiliaire qui a droit
vou] produire en huil journées cc qu'ils produisaient en n pari. dans la , al, ur ain-i crcée.
dix ; quand l 'artisan fera une nouvel le fournil ure, pour Pourtant, admettre cette -ource de profil serait renier
dix jours de travail il recevra, en produits du sol, ln quaul i lé prfn~ï'ic d'éq11ilé que nou- ayons posé : le travail est
primitive accrue d'un quart. Celle analyse peul. paraître substance de la valeur. ·
superflue ; cependant, .il y a lieu de ne pas admettre ci prior! La machiuc fournit-elle du travail ? Toul. est là. Pa1
lu suppression de l'intérêt, mais de la mof.iver, puisqu'un Lafargue supposait jadis que le travail des esclaves d'acu
économiste qui élail sur les confins du socialisme. Léon libérerait l'homme de tonie peine. Cela se pourrait, si c,
Walras (cl d'autres depuis qui furent commuuistcs) ndrnct- esclave n'rlait. pas un consommateur plus exigeant que ceh
lai L fa k•gi Limi Lé du revenu, des capi Jaux. Nous nrrlvcrions à qu 'i l doit supplanter. La machine. certes, 11011s permet d'ol
la même conclusion si, a11 lieu d'un apport doutil'lugc (capi- Ion i r des résu llats 9110 nous n 'aurions pas obtenus sans sa
tal fixe), nous envisagions l'apport de subsista nces (capi ln 1 aide. Avec un palan on 1111 levier: un homme soulève ur
oirculanl , en nature ou en espèces) pcrrnol lu nt dn libérer r-harjrc qu'il eût élé impuissant 1t déplacer avec ses bra
de la lâche comm une ceux qui sont aptes t, la confcctiou Mais si la machine a donné plus d'efficacité II l'effort, cl
de l'outillage. n'a pas produit cle travail, elle en n consommé plus qu'el
11'c11 a restitué. Si, d'autre pari, en synthétisant par cati
Ces capllaux fixes 011 circulanls. issus de J'épnrg,11.: faile
1,'tH'i<·s les phases de la production (car la division du trava
J'Ur 11· r-onsorn rnateur sri!" sa consorn mation, nous pcrrnel lr.111
est en réalité une syn t hèsu), la machine opératrice a accr
d'acernilrc le rendement dé l'effort lrurna i n. Mais si, laissant
Ir rcudcménl de la journée, les objets, plus nombreux, 1·
de (:Ôlr I'cxcmplc schématique, nous revenons ti ln réu li lé,
rcpréscn lenl. loujours que la même qua nl ite de travail 1
nous devons reconnaître que, le plus souvent, 1,c hérn'·fir
par suite la même valeur. Si nous considérons le grour
évontuot. l'i moins qu'il ne soit monopolisé, 110 sera pas ussez
des producteurs ussociés, cc· groupe a plus de richesses
notahlc pour inrilcr l'homme 11 des privatious. lltH11'C118C· -cnusorurncr ; mais s'il observe dans ses échanges avc
me11I, 1111 stimulant plus puissant. criln\ on jeu : le d{:si,·
dnutrcs groupes les mêmes règles qu'entre individus, il u'
de se garantir des risques qui cncomhreut la carrière du
pas i1 sa disposition plus de valeurs.
l ra va i l lcu r. Lr-s journées de travail que cclui-oi aura consn-
D'oi1 vicnl clone que de Ioule évidence les mnohines cngei
crées di rcctcmcn l 011 .i ndircctcmcnt il la cousti lu l ion du
drr-ul de la plus-value µ, C'es! qu'elles n'ont pas seulemei
capital des ·entreprises seront inscrites ii son crédit sur les
cornmc force motrice les bras des hommes, mais qu'cllt
registres de celle même 11 laquelle il apparl ien l ; car il con-
mettent en œuvrc- d'autres 'sources dénecg!o ernpmnfécs
vieu l que celui qui a lourrri une preslulion puisse se rendre
ln nature, vcu l , force hydraulique, comhustiblcs.
compte de l'cmplo.i qui en est f'ai l., r-e qui nest pas le r as
' Or, ces puissances, ce rr'esl. pas le constructeur de mr
lorsqu'elle est confondue dans l'avoir d'une collccrivité iudif-
chines-outils qui en csl. le créateur, cl. d'autre part celui qï
lér'cncice n·pri·scnl.éc par· un pouvoir qui peul mésuser d
nous les livre n'a droit qu'nu remboursement du travail qu'
l'épargne qui lui est confiée ou en f'a ire rnèrne u n instru-
u dû dépenser pour les meure à notre portée. A ucune plac
meut d'oppression.
donc pour 1111 revenu particulier.
Mais il arrive que les risques ne peuvent êl rc prévus : (;elle force rnot.rice qui vicnl s'associer au ln-beur humai
uccidcnts, invalidité, survie ... autant <l"i11cor11nws. C'est alors ri donl nul ne peul. revendiquer la possession, l'idée vier
ù l'nssurancc mutuelle qu'il appartlcnt de compenser les immédialornon! d'cn'uscr pour couvrir les Irais généraux cl
aléns. D'au,lrc pa rl , une entreprise isolée subit des variallon l'nlclicr sor.inl. C'est ln solution qnc depuis longtemps or
dans son importance et. ses profils. Un lien r6dé1ra.lif cnl.rc préconisée les réformateurs soucieux d'équité, cl l'un de
les divers l' lérnen t~ cl 'une industr!c, perrneuan l une réassu- plus notables parmi eux, Henry Georges, voulait remplace
rance, donnera 11.n surcroît de sécurité. Enfin, l'organe de ln multitude des impôts pnr l'~llrihulion à la cornm unaut
coordination entre l'ensemble des industries assurera 1111e (le la renie du sol. Cc qui, de sa part, était une erreur
g1nanlic absolue. L'épargne sera clone répart ie en trois parts. r··1:1ail de voir dans la Iécondité naturelle de la terre la seul
Mais, si l'on cousidërc I'cnsernhle des assurés, elle ne dorme source d'énergie gratuite qui nous soit dévolue. Le sol
lieu il aucun intérêt ; allocations de Loule nature, pensions, pourrait-on dire, n'est fécond que pour lui-même et noi

-2-

/
pour notre propre utilité. J\ notre époque de culture i nlcn- de Ious les rnernbres soit. conforme aux principes anarchi
sive , surtout, s'il fournil une renie, cc 11'C'sl pas lard du illHi~ lout cela l'eut 111,·e fucilcmcnl cl ual urel lemeut réalisé
fait de sa fertilité spontanée que parce que la surface cu lti- par chaque groupe dans sou sci n. Aussi, la première qucs-
vable limitée peul être objel de monopole. L'abus n'est plus l iou ii résoudre es! celle-ci : quel/es sont les principes fon-
la conséquence de l'exploitation d'une chose par l'homme, damentaux qu'un groupement anàrchislc peut mettre à la
mais toujours de I'exploitation de l'horpmc par l'homme. base de sa vie ?
Nous allons voir qu'il peul en être autrement dès que nou li est. impossible de donner une réponse générale, uppli-
sommes c11 présence des autres forces naturelles, cable ù tous les groupes, car elle pourrait. êlre très ditfé-
G. Gourox. route selon les buts que le groupe poursuit el ics condition
,,,,,,,»..,~:{#,,vl'!:,~:v~:v:/1>,,J&;v».v $,,,)Jo;..ftv>.\I. >!{v:N ,,;.,!:, ,»..,;t-:, ,:,.,$,, ,,..,_, .,l.« v»,., ,::, parmi lesquelles il agit, selon que le groupe est fondé 011
•):/('·~~~~"'*''»-~. . . ...,.,~ "»l'·~*'';::,~~-..~?·~~... ")i':'·~~..... ~ '>f1""*' :,.,..~~... ,);-?}y,;*"
vue dunc lâche pratique particullère ou de la propagande
ORGANISATION ET PARTI g{,néralc, qu'il agil dans une période de calme 011 une
période révolutionnaire, que l'action du groupe esl ouverte
ou clandesl ine, olc., etc ... Mais on peul uéanrnoins f'orrnuler
Il q uc lq ucs co usi dérations généra les.
Critiquer est toujours chose facile, di rout peut-être quel- oici 1111e pcernièrc question : est-Il désirable que le groupe
ques camarades ; i I est. beaucoup plus difl1ci le - cl plu soit composé dl' camarades ayant la même conception de
utile - de mettre c11 avant un mode pratique dorgnui- l'idée anarchiste. ou hir-u des auarôhistcs de tendances dif-
nüon qui aidorait il élirniucr de HOll'C mouvement ce qui l'é•rç11 lm,. (C'Oll'I m uuislcs , i 11d ividual isles , clc.) pcuvenl-i ls y
lafl'ai b+i l. Certains, camarades envisagent pour cela la vol lnborcr i1 Ln question s'est posée au dernier congrès
création d'un parti plus ou rnoius centralisé, basé sur le uuurthisle. C1•f"lai11s camarades pcuscnt que, puisque chu-
principe de la majorité; d'autres - y corupris l'auteur rune ries Icudu uccs anarchistes existantes contient des idées
de ces lignes - croient q uuu Lei parti serait plus nuisible justes, il vaut mieux ne pas g-'arrf1lcr aux désaccords cl
qu'utilc (1). lis 11c nient, bien entendu, ni la nécessité u ~~ u l hél isur ,,, au contraire, tout cc qui paraî] précieux,
de l'organisafion pour les anarchistes en gt'•111\rnl, ni ïa po111· e11 faire la 1\nsc.:, du travail c<rn1n11111. Celle l'11ço11 rie
nécessité de débarrasser le mouvement des rli'.·l'auls qui l'c111- voir l'fll'nll /1 prcmii·re \'IIC très logique cl. parfuitcmeut réa-
pècheu! dacquérir l'iuüucucc sociale 11 laqucl!c ses idées . lisn blr-, mais, lorsqu'on y réfléchit. 011 voit qu'une union
lui donncn I d 1:oi l. Mais quel le forme dorgan lsntiou pcuven L- uiusi comprise seru i l purement formelle. Bien culer d11, des
i ls opposer /1 celle qui est suggénle par ln « Plnleforn1c u, ci rr-ousla nccs 1'('11vc•1il se préscu Ler où des ana rch isles de
cl quels pri uci pes vont-ils mettre i\ la base de cclleorga11i- dil'ffrc11lcs nuuur-cs ngiro,11 de concert, mais il en est de
satiou. qu'ils voudraient plus libre, pour atteindre les rnèrncs inèrnc pour [011., les révolutionuaires en général : les a na r-
résultats : accord dans los pr.inoipes, u nu ligne de coud uitc rhistus 011l ilien collaboré avec les bolcheviks dans la lullc
déterrnlnéc pour l'action pratique, la conscience, pour cha- 1·0111 rc les armées blanches. Ces cas seront toujours lré-
cun, de sa responsabilité devant le mouvement ? quculs dans lrs moments révolul ionuaires ; ces ententes,
L'erreur Ioudu mcntalc de nos camarades partisans de la le pins souveu! tacites, sonl alors tout ù Iai l ualu rcl les cl
u Plateforme ,, réside .pcul-ôl re e11 cc que c'est il une union néct-ssaircs. Mais dans les conditions d 'une action durable ·
de groupes, même i't un centre directeur, qu'ils demandent cl c,1 pi'·riodc calme, l'accord sur les principes f'ourlamen-
d'assainir notre mouvement, au lieu de le demander aux· taux ne snf'Ill pas. Supposons qu'un n nnrchistc-individun-
groupes eux-mêmes. Ce u'cst pas de la f'édération , c'est des liste, 1111 auarchistc-cornmunis!c cl u11 anarchiste-syndioa-
groupes qui ~1 constituent, que nous pouvons exiger telle l isle si; rnr-l len l d'accord. pour proclamer leur opposi I ion a--
ou telle ligne de conduite ; le centre de gravite: du mouve- 1' Elal cl leur approbal ion de lu forme communiste de la
'rnent est. 1ft : la f'édéraüon sera cc que seront les groupes propriété (c11 admettant g11e l'individualiste l'accepte) :
qui la composenl. EL lorsque les questions seront posées el quel k- importance pratique cela nura-I-Il , puisque, aussitôt
discutées, non pus {1 l'échelle fédérative, mais à l'échelle aprè·s, leurs voies divergeron l ? L'i ndivid uul islc se préoc-
des groupes, leur solution sera grandement facilitée : un c· u pc: d'ôrnancipcr l'indivicli1 dès aujourd'hui, dans le r1\rime
f.,roupc peul. aisément faire cc qu'une vaste org\nisalion ne socia l existant (colonies, vie dans la nature, u amour
peut pas. L'élaboration d'une ligne de conduite unique pour li hre ,,, clc. ; dédaignant les masses cl leurs mouvements,
la Iédérutlon tout entière offre des d ifflcû ltés insurrnon- il ne se seul ira pas solidaire d'elles. Quelle action commune
tables, car elle suppose des décisions prises à la major-ité uura-I-i l donc avec son carnqrade communiste ? D'autre
et entraine iii nsi dinévitab les conflits intérieurs. Le choix pari, t111 camarade syndicaliste p11r uatlachera de l'im-
des adhérents et I'èlirninnüou délémeuls indésirables, dont portauco q11'a11x Iâchcs du mouverncnt ouvrier cl ne colla-
la présence compromet. le mouvement, est une Iûcho que borcra qu'avec certains parmi les camarades cornrnunistes :
l'organe directeur de la lédéraüon est incn pable de mener il pourra même se trouver c,1 désaccord avec eux, par
;\ bien. Aussi peu ost-il capable de veiller ;, ce que l'action cxemp lc dans ,la question des rapports crrl rc les syndical
cl les gro11pernP11ls anarchistes. EL a i nsi e11 10111. Dans l'uc-
(r) Les Iaits l'ont. montré plus Lol même qu'on ne l'au- lion quotidien ne, les moyens propres. à lollc ou telle ten-
rait cm : quelques semaines à peine s'élaicnl écoulées dance joucnl 1111 rôle si important que l'accord sur les
depuis le dernier congrès de )'(( Union ,,, que I'orguuisa- priuoi pès généraux admis par tous est loin de suffire.
lion s'est. scindée en deux, cl le Liberlaire . n'ar11ive pins Lorsque les désaccords au sein d'un groupe sont réels el
ù paraître qu'avec beaucoup do difflou lté. ue licnncnf pas seulement à l'habilude de certaines éli-
/

3-
)
I

J
quel les. i ls ;.,rênl'11t larl iou rlu gro11pl', car ses un-ru hn-s. p1>11ven l (si vrn i 1110111 011 observe Iou les r-es ri·gles) para l.y~
11 'é·la1tl solidaires entre 1:11x 11i dan~ l1•11r prop,1:,:,11,dc 11i Iou l l ra v n i]. l ln sr1Tc'·larial. pcnl être 1111 orgnue lrès uti
dans les mél hodcs choisies, dépensent 11110 l,011110 purl ic pour f'aci li lcr les oornmunionl lous, mais cc n'est qu'un ou
de leur érrcrgic i1 dos discussions irrlé·rieures. Au con lrui rr , auquel on n'a recours que r1u1111d on le croit nécessaire.
11n groupe l,inrr uni, se cornposunt de: camarades qui non! Le mouvement anarohisto a toujours eu des cougrès :
plus ,ù disr-ulur culrc eux sur· les poinls les plus essentiels, 1w11vr•11l avoir 1111c importance très grande s'ils résultent ,
qui, en Ioutcs circonstances, peuvent réponrlrr- les 1111s des l'aotivlté des groupes préetoislan!s, qui éprouvcn l le bcso
autres au poi n! de vue de lu propagande cl de l'11clio11, d(' faire pnrl les uns aux autres de Jour Iravai l ci de leu
un Ici groupe pc•ul devenir l rùs i11/luc111, mèrnc s'il est peu idées ; mais 11011 pour créer une action qui n 'existe pa
nombreux. A côlé, dautres groupes, différcnls d'ospril, Cnrlai11s caractèros pnrl.iouliors de nos congrès Licnncnl ai
se Iondcronl ; il n'y a lit aucun rnnl, rar il 11·y n aucune principes mêmes de lnnarchismc. Ainsi, jusqu'à préscn
uli lité ù vouloir englober le plus grand 1101111,rr de r-amn- les i:arnarndns se réunissant pour ~111 congd~s ne devaient p
rades possible dans une même orgaulsallon. t\lrc ohlignloircmcnl déléuués par les groupes : ils pouvaic,
L,, rccrutcrnou! des rncmhrcs nu hasard csl pl'trl-1\lrc la y parli.ripc:r iudividucllcrncut (,). Conrraircmont ù cc q
c·1t11sc ,pri nr-i pale des dc'•,fa11 ts de la l'I 11pnrl des .grouperne1rls. se Iai l d1111s les autres partis, 01'1 les délégués rapportent c
Très souvon 1, 011 devien I uua rch islc I rop Inr-i lcmcnl c·I I rop c·r,1,urès des ·1·{,sol111'io11s auxquelles leurs rnaudauls 11'01
vile, sans avoir pris connaissance des, autres l'COlos socia- plus qrr'it se sournet lre , lc:s délégui,s anarchistes apporte:
listes, 11i même de lanarrlrismc da us co que ses .tlrc'·oriPs 1w Congrès les résolutions. IC's opinions, les lcndanrcs c
0111 dl' Iondnrunn ln l ; 011 prépan· ainsi dans luvcuir. p't,11r lr11r~ ;.,rrn11pemr11ls rcspecl if's. Le congrès peul r-xprirner
soi-rnêrno et pour lr-s curnu rarlos , de pc'•nildcs dési lluslous. h-ur ~ujel sa l'açorr de voir - el ccst tout, Le dC:,11orrrhr
rur, ù mesuro que les con na issa nr-cs sétcndront el I'horl- 11:r,111 des voix (si 011 j11gt' ul i lc (le le faire) ne peul avo
1.011 s 'r; la rgi ra, 011 1 rouvera peu 1-î· I re q u 'or I a f /1 i I f"a usscq11'1111 miraclhc stalisüqnc : il peul ôtrc i ntércssaul de savo
route cl q11'011 ne s'est pror lamé ana rr-histo que par ig110- coruhien de camarades cl appn r lcna n l i\ quel groupcrnonl ,
ranr-e cil' 10111 IC' reste. 1111 Jour. on dcmuuda it devant moi prononcent dans Lei 011 loi sens, - L'importance des congri
ù 1111 soriaiis!o révolution nai rc russe i1 qrrcl moment rlr- ~11 vir- ncn nsl pas rnoi ndre. <'I lr-u r travail ucn dcviorrl que pl:
il a vni l cessé· d't'·lre marxisto : ti Q11a11d j'ai commencé i1 sérieux : air lieu de servir durènc p011r des mu nœuvrt-s e
li rr- uul rr: rhosr- quc du Marx », r{•pn11dil-i-L ,·11e de r·onq11{·rir ln majcri lé, ils peuvent s'occuper de fai1
Les choses pcuveut <\Ire hcuur-oup plus ~ra1·c·s, ;;ÏI 11(• ron11aîlro l't'lal du mouvement dans dfffércnl<:s localiü'
~·agil pas seulement duuc théorie q11'011 rul rur-I ou non, ses succès cl ;;1·s échecs, !'>CS diff'érentes lcudanocs, clc ... L(
mais d'une cause ù laquelle on ;r consar-ré 11110 parli1· dt' résolutious 11c peuvent f·lre que des vœux, des cxprcssioi
son existence ri q u ·011 se :;;1•111 it 1111 nromrrr I do1111é i nca- d ·opi 11 ions, rlou l lus délr·gués doiven I faire pari ù leu:
p11 l,lc de d~fP11d1·c parce quon o 'aval t jamais r!;llfrlri groupes, lcsq ur-ls peuvent les adopter ou les rejeter.
d'avance aux r.riti qucs des adversaires. - D'autre pa rt , la Cr sc-11{,n,a, en somme, ne rappelle que des choses hic
vie des g-roupcs esl souvent rrncl11c dif'Iir-i lr: par un f'XPL'S connues C'I qui pnraî lraieu l même lrop évidentes pour qu'
d'espril praliq11(': 011 ncceplc• Ici OlJ ll'I camarade rn ralsou soi I u li le cl 'en p11 rli-r ; mais la con fusion acl ucl le da ns 1(
rlr-s services qu'il pc11I rvndre (t-ommo oratr-ur, comme t héo- esprits esl lcllc qu'on se sonl qll(·lqJ.Œfois obligé de rappelé
riricu , comme ndrn inisl ralr-ur, clc.). sans pre11dn• garde de vieilles vérités. Lr lirn .Iorrnei entre organisations est il
que lcuscrnhlo de sa physionomie morale 011 lntcllcctur-ll« <·x I rômcrncn I lik 111• : r 'es! parce q 11c 1011 le l'i rn rortu 11cc m
nr snlisl'ail pas aux exigences du groupe. ,1.lll'Îlrnc\!' arr lio11 inlel'II(', i11lollccl.uf'l et rnoral. El pl11s, dan

Il Psi rlui r que celle sévèrilé dans 11• choix dr-s mr·.n,i'l,rcs r·c sl'hc'•rna, l'individ11 ou le groupe est forme.Jlcmcnl libre
11'csl pnssil>lc que pour lu g-roupc l'i. 11011 pour la Iédérnl iou , moins il csl s111>ortlo11n{· ù quoi que cc soil, plus csl vasl
Pl quaucun .,l.1tlHI.· fédfral ne, µourra jamais l'ussurcr. ]\fais }l sfri<•11sc· sa rcs.po11sal,ililé mol'fllc. Ici, chaque mcmbr
si clic csl mise en pratique dans les gro11pemc11I,; r-oual i- du grnupe est responsable de l'aclion de ce groupe e11 onl.ie
l rrn 111 1ft ft·.dérnl ion , celle dt>r11ic'·rr vcrrn de nom hrcuscs qucs- - ri 'aula11t plus respo11sahlc que les résolut.ions sont pris
1 in,,., diffir·ilcs résol uns dcl lcs-rnômr-s. d'un comn11111 accord et nè>11 pa,-, de la façon mC:-cnnicJliC
Dn11s 11o!rc c.n11C·1•plio11, il' lien r-u l ro les dif"lï•rcnls grou- i, ln rn11joril{·. D'airln· pari, lorrl le groupe est rcsponsabl
pc:n11•11;s csl 11hsol11me11I li hrr- el d(,roul<" dl' leurs seuls des arlcs de d1ac11n dt• ses 1110111hres, d'aulanl plus rcspon
l11•soi11s; 1111<·1111 centre. aucun scer{•lal'ial 11'11 le droit Lie di1·- saloln {·gnlernn11I qu'il n'a ,·ccrrllr ses membres riu'avec dis
ter aux r,To11p1•5 11v1·c· qui , sous quelles lorrnes el s111· quelles r·t,rnornc•nl, 11'nr!'('plnrtl qrrl' ceux qui lui convenaient
hnsr-s , ils doivent s'unir. Des liens peuvcul s'{·lalJlir pour E11s11ilr, la rc'·dt,rnlion dHns son enlier répond de l'act.ivit
des ra isnns l rès vruiées : nffi11il(~ iulcl lor-Iur-l lr-. nclion 1·on1- de olracu11 tlcs groupes qui la co11slilucnl - préC'isérnen
1r111111•, rn ppror-hcmcu! l.c·rTilnrinl, ulr ... 'JI arrive: nn g·c"·11r·rnl pat·/~<· que rien ne rend olilignloire la liaison conscnl,ic c
q11c des groupements d'une 111êrn1· r{•gion ~cyrl f'lt 1·rlnl-ion, q11r· les gro111ws savent d\ivancc nvcc qui cl en vue de qn
f'llll'l' {'IIX, mais il pc·rll arriver (ol ll(IIIS {'Il avons VII des ils s'1111isse.11I. El cl;aquc groupe ré·pond polir· Ioule la fédcl
r-xr-rn plcs) q11'1111 p:mupe parisil·11 ail tir·, lir-us dr· solirlnrilc"· rnlion - prc":C'is1'mcrtl parC'c q11(• celte der11ii•rr• 111• pf'11I rie1
plus lnrimos nver- 1111 g-rorrJH' rlr- l.ourl rr-s ou dr· Crnè·vl' l'airP en rll'lror.s de ;;on rorrsc11lomcnl.
q11'Hver· C"f'lui cl'1111 quurtior voisi n. En g1•11r'·ral. les n1dn•s
fixes, 011 rli11q1rr· gro11pC' doi l olili!!aloirrmr11I Ia i rt- pal'lir (,) Cc•l {·lai de drnsrs a c;lcl modifié au dernier eongrr·
de lel lc f{•dc'·rnlin11, ol c-lrnqm• fc':clfralio11 1,rtl1·c•lf'11i1· d!'~ lien: rie• l'u ll11io11 a11a,·rfii~lr· 11, f'11 rnpporl avf•r l'inlroducli9n d1
aver: 111 voisine par l Tntcrrnédiu lrt- ob liguluire clr Ici r-orn ité , principe de la rnajorité·.
_,_
I

Plus encore. Chaque anarchiste, qu'il Je veuille ou non, /


nernent de Plus Loin, à la veille de la tenue du congrès
porte la responsabf lité mom.le pour les actes de ses cama- i ntcrna tional do Liégc (27-?.9 mai).
rades, mêmesi aucun 'lien formel ne le lie à eux; chaque
Le corrcspondan t souhalte que les rédacteurs de Plus Loin
action conlraire ù l'idée anarchiste, chaque attitude contra-
e rapprochent, dans un effort de collaboration, des jeunes
dictoire, a une répercussion sut· l'ensemble du mouvement
~ncrgies qui cherchent li s.'alflrrncr cl i, se dépenser à leur
cl, cela étend la responsabilité au-delà de l'individu, au-delà
tour dans une besogne démauci pat lon.
même de son groupe immédiat. Et c'est celle conscience de
Les pr oblèrncs en face desquels nous nous trouvons act uel-
sa respousublflté qui doit être le grand mobile capable de
lcmci li paraissent demander une adaptation uouvclle de nos
rnaiulc n ir la soiidurijé dans les milieux anarchistes. Peut-
idées, adaptatio» dégagée de Lou! esprit doctrinal cl dog-
être n'csl-l'llc pas toujours sufflsarnrncnt comprise cl peut- matique.
. être lit est la source de beaucoup de défauts de noire mou-
JI sembleà l'auteur de la lettre que les idées démanci-
vemcut, défauts auxquels 011 voudrait remédier par des nou-
palion 011Î suhi une évolution, .p rof'oridc. Nos précurseurs,
velles formes dorgunisatiou. Nous ne croyons pas ., l'effi.
les utopistes, on! cristallisé ù leur manière les Icndances
cacité de ces mesures; notre confiance va plutôt /1 dautre
li bérn lc«, les efforts cl 'affrnuchi ssernen L de leurs devanciers
rnoyeus , d'un caractère loul différent, cl dont nous nnvous
cl de leur époq uc. Ils 011 l tracé des pla 11.,; de société, des
envisagé ici que quelques-uns. ::\-1. ls1111,E.
plans de réalisa I ion totale, im rnéd into, précise, d'autant plu
*
* * délai lléq qu'ils Iaisaieut abstruction des rnœurs. des rncuta-
J'ajoulerai encore queloues tuo!« à t'uriicl» dl sidino. Ce lités, d11 Iourls mêrnc do la masse luuna l ue .
n'est pas pour le piuisir de le taquiner, c'est pour essayer l ls 0111 même essayé do réaliser lems utopies, ils ont
de faire, erüerulre un autre son de cloohe . Et Je n'11i pas le échoué. Leurs ér-hccs onl découragé les consl r-uetcurs de
ternps en ce moment d'écrire des (lr/ioles. société. El la période suivante fut celle de la l héor-ie pure,
A 111.011 uvi:;, les groupes unurchisles 11e peuven! être que ·une pé riodo <le romanlisme.
de simples centres a'éducatio« morale. Leut· utitit» est cle C'est la période de recherche théorique sans base cxpé-
Jaire t'éduculiot: indiviclue//e di1 plus u1·a11d 110111/Jre de tjcns rirncnlalc : affirmalion unilatérale de rêveurs, cornbuti vité
possibl«, ü'cmpécher ainsi ie mpris« étatisie. S(,lutio11 pures- luuvuu te dr réunions. i rnprécal ious de presse, de placards
seuse el donuereuse des problèmes sociuu:c Ils cherchent à t'.I de l.rochures . .A cette époque Ileurisscut les groupes poli-
débarrasser les hommes des pré,iu9és inoruu» qui tes ense1·- tiques R,!!f:dulin{•s, autour de personnalités, c11 partls, dont
rent de foutes parts; ù leu,· faire. comprendre el senlir la la doot rrne de raffinement en rnffincrnent conduit ù la fixa-
bea.ulé el lo qrandeur de la liberté el de la dionilé; .à agir tion cl i'.. la fixi[é. Les prosélytes deviennent la proie d'une
en vue de /.'ipslauro/ion d'w,e 1Horule cle coniiauce soris défi ni lion , esclaves d'une formule (végétariens, malthusiens,
ouiorü« ni conlrainle. antimilitaristes, anfisyndicalistes, individualistes, n scien-
Qu.e celle propoçorule oil pou» rffel, quand elle porte sur tistes )>, etc ... ).
des Joiblcs d'esprit, d'en foire des jlirw,liques ou des éç1oïsles .près le grand ébranlement qui a montré la vanité de la
ne chercluuit que la sulisfuclion qrossië,» de lrurs appétits, plupart des définitions ou des créations artiflcielles des doc-
ces résulluls Joni partie tie« risques qui sont la rc.111çon cle trinaires cl des spéculatifs, au milieu du déclassement des
toit/ effc,rl vers le proorès. Ma.is il n'en résullc pas m,oins idées comme des situations, s'ouvre un nouveau champ de
que /.a r Îiipal'/ des individus éduqués par la propaga,nde ww,·-
1
recherches et de rajustement des idées aux faits.
chislc restent i,mprégrds par sa philosophie el pur son icl,;111, << Quels son! les éléments qui peuvent nous regrouper
el que leur ucli-vilé sociale se trouvera orienlée clans le sens encore, ie ne dirai pus clans un dessein IÎ,umani(aire, bien
de la liberté. que ce/Ir naïvelé ne soit pas péjorative, au contraire, mais
Or les anarchistes sont iricapobles de créer eu:r-m.êmes, de pour la satisfaction de noire raison el pour l'apaisement de
créer eux seuls une oroanisation ou industrielle, ou commu- notre sens social ? ...
nale, on syndiccile, ou révolutionnaire. Mais ils peuvent et H La conironuüion. de nos idées aux phénomènes écono-
ils doivent intervenir clans les domaines vraùnent intéres- _miques ,' les idées d' oroanisation, qui n'ont jamais effleuré
sants de l'activité fuimairre pour y introduire leurs idées et lu, plupor! d'entre nous, le sens des responsabilités que la
leur idéal, pour orienter les organtsa/,ions el l'acti-vité de ces révolution russe a fcût entrevoir à beaucoup, le réalisme en
organisa.lions dans le sens de la liberté. u.n mol qui n'exclut pas l'idéalisme, mais qiii l'enchaîne
Dans le domaine syndica,l, par exemple, /,es anarchistes aux possibilités, ne doivent-ils pas renouveler rton seule-
devraient agir contre la forme centralisée des confédérations ment les programmes, mais, ce qui est bien plus important
esistarues, qu'elles soient réformiste ou commiuriistc u.ni- que ces mnnifesles de théoriciens, nos [roliemenls avec l'hu-
la.ire, et chercher à redonner plus d'autonomie et plus ·cte manité voisine el quotidienne dont nous avions pu nous
vie aux Bourses du Tm~ail\ qui furent la crértt.ion de Petlott· croire trop a.Jjrarichis ? n I
tier el dont l'oroanisalion fédérale s'accorde mieux avec la Après la lecture de celle lettre, dont nous ne condenson
liberl.é de la propagande el d,ti mouvement. ici qu'un résumé très imparfait, une discussion intéressante
M. Pren aor. s'est engagée. Plutôt que d'en donner une trop sèche ana-
NOS ..DISCUSSIONS lyse, nous demanderons aux amis •qui participèrent à cette
vivante controverse de la reprendre el même de la dévelop-
Au dernier banquet de Plus Loin, Desplanqucs commu- per dans les colonnes de Plus Loin. ·
nique une lettre d'un de nos amis lui demandant son con- Souhaitons que nos amis assistent encore plus nombreux
cours en vue de l'accroissement de l'influence et du rayon- à notre prochain repas,. annoncé d'autre part.

-5

I
La question indigène Nord-Africaine
nombre des jeunes indigènes appelés à bénéficier de 1 'e
V eignernent primaire élémentaire soit encore par trop insi
L'ENSEIGNEMENT Iisant : cc Les écoles et les classes spécialement destinées ai
indigènes comptent; au 5 novembre 1924, 44.989 élèves, ·
à peine le di.xième des enfants d'â.ge scolaire qui ont ârc
JJ;.r,t1·a,it du Conqrès de 1927 de l'Association des Insliluteu,·s
Indigènes : à l'instruction, - et, sur ce chiffre, 595 candidats seuleme
ont été admis au certificat d'études !. .. »
« ... Nous aurons encore des difficultés, c'est inévitable ;
44 .989 élèves sur une popÙlation de cinq millions d 'hal
nous aurons à vaincre bien des résistances ... mais,, décidé
tants ! Voilà comment ce compte-gouttes opère !. ..
à conquérir nos droits, nous passerons. Nous pouvons causer
1( Nous ne souhaitons qu'un peu plus de justice (extraits;
par expérience de ces difficulMs. Nous avons déjà connu
11 ••• D 'ailleurs, tôt ou lard, nous nous réveillerons. Il n
des heures sombres ; nous venons de traverser, cette année,
a pas de béatitude ni de châtiment éternel. Tout a une fi;
une période très pénible. Depuis un an, le Bureau Central
la joie, la douleur de l'homme, la terre, les mondes. J
a vécu dans une atmosphère de sourde hostilité. Nous avons
alors, nous désirons que la France soit l'artisan de not.
été brimés et punis. Des accusations calomnieuses ont été
régénération, de noire salut. Notre réveil doit s'opérer p:
lancées contre nous. On s'emploie dans la coulisse à nous
et pour la France. Si elle s'en désintéresse, si elle abandonr
aliéner la bienveillance de l'Administration française et à
les populations à elles-mêmes, si elle écoute la voix d,
égarer l'opinion publique. Nous regrettons évidemment cet
mauvais bergers, qui lui prêchent, sinon la haine de l'ai
excès de méchanceté, mais cela ne nous émeut pas outre
tochlone, du moins l'indifférence quant à son sort, quai
mesure. La persécu Lion fortifie la foi ; les brimades exci Lent
à sa culture, quant à son avenir, il est possible qu'il ait li
souvent les ardeurs; certaines sanctions administratives ont
ans elle et contre elle. Ce que nous ne souhaitons null,
à nos yeux la valeur de chevrons gagnés à la guerre du droit
ment, nous qui devons à la France le meilleur de non
el de la jusl ice. Tant pis pour les esprits étroits ou orgueil- esprit.
leux qui croient nous intimider . .'. n
« Quelle que soit notre opinion individuelle, nous souha
** * Ions Lous le maintien de la domination française. Car ,
Rapport de la Section d'Oran (extrai ts):
départ de la France signifierait pour nous : anarchie 1
" ... Dès le début d'octobre, Je secrétaire a attiré l'atten-
renaissance des luttes intestines. Et puis, la France partir
tion de M .. l Tnspecteur d'Académie sur les difficultés que
une au tre puissance prendrait immédiatement sa place
les élèves indigènes rencontrent lorsqu'ils demandent à fré- Voyez Tripolitaine ...
quenter une école d 'Européens ; on leur oppose toujour
" Comme on le voit, notre mariage avec la. France ne,
Je manque de place, ce qui n'esl, souvent qu'un prétexte
pas uniquement, un mariage de force : s'il l'a été au débui
pour les écarter. Cette question a été plusieurs fois examinée
il est devenu maintenant un mariage de raison, sino
à la suite. Dans la région de Mostaganem, l 'Jnspecteur pri- d'amour. >J
maire s'est opposé à la fusion des élèves indigènes des classes
annexées avec leurs camarades européens. Mis au courant L'Ermite du Dlurâiuro.
de celte situâtion , M. I'Inspecteur d'Académie a bien voulu (V. des tt., janvier 1927.
*
permettre aux élèves indigènes ! 'accès des cours élémentaire * *
Rêveries d'un Ermite (extraits) :
et. moyen des classes européennes ... D
« ... Vouloir le progrès et crier vers lui, mais ignore
*
Extrait du di,sco,1,rs d11 DT *Moussa,
* volontairement, syslémaliquemeur. ce qui iarrête, c'est pro
adfoinl au maire de
Constantine : premenl mettre la charrue avant les bœuJ's. C'est essayer d
bâl,ir du neuf sur une base vermoulue, c'est renter de replâ
« ... Mais il manque quelque chose dans ce beau pays,
trer une maison qui men-ace ruine. Le monde, camarade
Monsieur le Ministre, et je profile de la présence de M. le 1
n 'est pas un terrain vierge. Pour y pouvoir construire soli
Gouverneur général à vos côtés pour le lui demander ardem-
dement, il faut d'abord démolir el déblayer. C'est à cett,
ment et respectueusement. L'instruction nous est donnée un
peu ou compte-gouttes. » œuvre de démolition, démolition nécessaire et salutaire, :
mon avis, que je m'emploie. Je ferai souffrir, les tradition,
Le D' Moussa a bien raison d'insister sur la nécessité de
et les religions étant des lits moelleux où la misère humain-
répandre l 'instruction, de multiplier les écoles dans notre
'endort au chant des vieilles légendes et des pieux men
• beau pays. L'instruction est, en effet, seule capable de dis-
onges ; je souffrirai moi-même de cette souffrance que jt
siper les ténèbres de 1 'ignorance et des préjugés ancestraux
des peuples nord-africains. causerai ; je serai insulté, haï par tous les timorés et tour
les fanatiques. Qu'importe l Périsse tout et vivent la véritl
Voix des Humbles, avril 1927. ZENATT.
et la justice ! Et, avec l'assentiment de tous, je continuera
* ma Lâche.
Pour donner une idée sur *la * façon dont est donnée l'ins-
truction aux indigènes. nous reproduisons ce passage de la L'Ermite du Djurdjura.
*
V. des H. de septembre 1926 : ,
J'. D. L. R. de la V. des-Ji.* *- La réponse de l'Ermite ne
1e L'un des collaborateurs réclame la réalisation de ce
répond à rien. Nous la publions cependant, pour montrer
beau rêve que nous avons tous caressé : lr'éma,ncipation de
à son auteur que'nous respectons toutes les opinions ...
jeunes filles indigènes et leur affrânchissement par l'inswuc-
tion ouverte à toutes. Un autve rédacteur regrette que le " ... Mais il y a une petite différence entre l'Ermite et nous:
en écrivant, il n'exprime que ses idées, tandis que nous,

-e .....
nous sommes obligés de tenir com pte des oprrn ons et de Le grand éducateurest le milieu ; milieu familial d'abord;
aspirations de Lous les membres de notre groupement, el, la petite 11Jle a son avenir devant les yeux sous l'aspect de
par co nséquent, de faire Je départ enlre ce qui est ut ile et sa mère. A la voir ;igir, à l'écouler parler, elle apprend
profitable el ce qui pourrait nuire à la co llectivité. Voilà d'elle la vie ; plus lard, elle sera une femme comme elle.
pourquoi nous avons fail des réserves au sujet de certaines Toutes les filles n'imitent pas en tout. leur mère, heureuse-
théories ... ment pour Je progrès. Mais les grandes lignes du personnage
u ... Croyez-nous, Ermite, les belles phrases ne prouvent se trausmcuc.u. La petite fille nuura pas l'idée de meure
rien. Cc qui importe, c'est L'action réfléchie, féconde 'et un pantalon comme ~011 papa; on l'a, dès la naissance,
créatrice, exercée avec la claire vision des réalités cl des placée dans le genre femme, cl elle n'aura pas plus envie
nécessités de l'époque .. 1'oix des llumbles, décembre r926. d'imiter ) 'homme que de voler :\ la man ière des oiseaux.
P. C. C. : V. SPJELM/\l'iN. Seule la disparition de la famille et l'éducation des enfants
N. D. L. R. - Ceci pour démontrer la lutte des idées au pat· Ja société aurait pour effcl d'uniformiser les sexes,
ein de l'Association des Instituteurs Indiaènes d'Ala-érie.
. . ............................................................................... tant es! que 1o· société éducatrice les veuille uniformiser.
Les hommes d'ordi11aire ueu visagcnl pus aycc plaisir
L'HOMME ET LA FEMME I'éventualité de l'uniformisation des sexes. C'est qu'ils tien-
ncnt à satisfaire aux dépens de la femme leur volonté de
puissa nr-c. Nombre d'hommes ont un besoin de mépriser une
L'idée ~e l'égalité intellectuelle des sexes est déjà visible. femme inférfrur<', et il ne leur plairait pas du tout d'avoir,
Stuart Mill s'en est fait le champion au milieu du dix-ncu- .'i leurs côtés uue camarade. 1
vii-me siècle, et, depuis, nombre d 'auteurs des deux sexes La fémi uité Psi prcsquccomplètemens infériorité cL escla-
l'ont défendue. ·
vage ; on n'en peul guère retenir que la bonté et la scnsi-
éanmcins ,on peut dire qu'encore aujourd'hui la plu hilité , lesquelles sont des facteurs de progrès social.
part des gens Ja nient. L'orgueil masculin se hérisse à la li ne faut pas oublier dailleurs que la féminité n'est
pensée de ne plus pouvoir humilier l'ou,tre seze. el la ser- quun masque de la comédie humaine. La femme, sous les
vilitè féminine n'ose revendiquer franchement une égalité dehors de la soumission, s'arrange pour amener l'homme
sociale qu'elle craint de se voir refuser. sul isf'aire ses désirs ; le sourire de la Joconde est sur les
Cependant, les femmes montrent de plus en plus lem lèvres des femmes de tous les temps.
valeur sociale.
ne autre ob.ieclion i1 J'uniformisation des sexes, c'est
Longtemps, elles ne se sont affirmées que dans un domaine quelle supprime l'amour. Elle prouve que l'amour humain
restreint. Aux universités, des jeunes filles s'inscrivaient est chose bien artificielle, puisquon peut le faire tenir dans
comme étudiantes et passaient avec succès les examens, un corset ou dans un haut talon.
mais les adversaires de l'égalité sexuelle répondaient : « Ce D'ailleurs. il n'est pas démontré que I'amour Le] que le
so11L des exceptions. >J omprend la civilisation actuelle soit chose intangible.
Depuis la guerre, les femmes ont disputé aux hommes k C'est u11 des premiers raffinements de lhurnanité dans
monopole qu'ils prétendaient irarder le plus jalousement, les milieux où la nourriture est assurée sans trop de peine,
celui du courage. Elles conduisent des automobiles, font d" donner une importance agrandie au besoin de repro-
de J'aviation ; il en est qui ont traversé la Manche à la nage. d uction. Le sauvage et le demi-civilisé ne connaissent pas
ne femme, dernièrement, a tenté en avion la traversée l'amour, el chez nous on ne Je voit. gnèi-e poindre dans la
de l'Atlantique; elle n'a pas réussi , mais enfin Je courage littérature avant I<' seizième siècle, pour g'y épanouir corn-
y était.
plèremcut a11 dix-neuvième.
Cependant, à part ces exceptions de plus en plus nom. .f e pense que l 'amour doit être dépassé ; car ce n 'est qu'un
breuses, on ne peut Je nier, on 11'a pas l'impression de instinct animal, avec beaucoup de bourrage de crâne autour.
l'égalité en comparant dans leur masse les deux sexes. 011 se tue pour lui, dira-t-on. Ce n 'est pas une raison ;
C'est que les deux sexes sont différents, disent Jes Jémi- on s'est beaucoup Lué pour Dieu, cl cela ne le fait pas
nistes timides , mais celle différence n'implique pas I'iné- exister. Pour se tuer, il faut une psychologie particulière
gaJil,é ; si l'esprit de l'homme est plus vigoureux, celui d qui ne correspond pas forcément à la réalité.
l:1 femme est pins fin.
L'amour Facteur d 'égoïsme est anti-socia 1 ; il nuit au
En réalité, la· cause de la différence psychologique de progrès en entravant l'action commune ; il tend i'J particu-
sexes est dam I'éducation. On élève Je petit garçon pour en iariser l'idéal en le faisant tenir dans un individu. Parfois,
faire un homme et la petite fille pour en faire une femme, . monstruosité insigne, il porte à tuer l'objet aimé, pous-
selon la conception que l'on se fait du rôle social qui con- sant ainsi jusqu'à la férocité l 'insti nct du propriétaire.
vient à chaque sexe.
C'est à tort que Jean-Jacques Rousseau se faisait une
L'influence de l'éducation ne saurait être exagérée. C'èst conception idyllique de l'humanité primitive qui vivait
par l 'effet de l 'éduca lion qu'un homme consent à aliéner sa selon la nature.
lreerté pour se faire prêtre ou religieux. C'est par l'effet de La nature n'est que lutte cl dcstruction , et l'homme
l'éducation autant que de la fortune qu'on est ouvrier ou qui sort de l'animal n'est qu'égoïsme .
bourgeois.
Pour mieux vivre soi-même, on étrangle la vie d'au-
L'inslruct.ion, qui tend de plus en plus à être unique pour trui. ; esclaves forcés au travail ; femmes dont on com-
les deux sexes, rapproche la femme de l'homme ; mais elle prime les pieds pour qu'elles ne puissent fuir et l'esprit
est loin d'être toute l'éducation. pour qu'elles 11e le désirent pas.

-7-
I

Victorieuse de la nature, l Tmmariité aura un jour cxua lilé s'effacent avec l'âge. Beaucoup de îemm

moyen d'une plu~ large où. chur-un , sans entrave d'au- masculinisent après la ménopause, et quelques-unes mon
cuhe sorte, nura droit a11 développement complet de sa trcnt à cc moment un véritable besoin dactivité, d'une acti
personnalité. Doctoresse PE1,LETrnn. vilé extérieure au ménage, surtout si les enfants sont/élevé
------ 1 partis.
Héfle:rions sur /'11r/icle dé /11 doctoresse Pelletier
La seconde, c'est que, dans les conflits amoureux, où ].
./c n "a i réellement pas le temps de faire une. critique
femme se mon Ire anjourd 'hui aussi meurtrière qu
des opinions de la doctoresse Pelletier sur I'arnour. Je
l'hornmc, cc 11 'est pas J'Instlnct propriétaire qui joue, c'e
me horuc ., affirme!' qunurait sexuel cl eamaraderi sonl
1
hoscs Iout ,'i ftiil différentes. Le féminisme n'y pourru riC'11
l 'amour-propre. el cc n 'est pas du 10111 la même chose.
hangcr. Quanl aux l'apporls entre hommes cl femmes. c.11 M. Ptsnno r.
dehors de !,, scxua lité proprement di!c, il f:t11drait envi-
•••••••e111•··-····················••11 ••••11 ••················•1 .
st1::rcr la question ra mi lia le <'I la question fronorn iquc. BlBLIOGRAPHIE
Dans le premier cas, la femme a Ioujours élé le <·cnlrc
1ari'cclif de' la In rni llc, cl,~ cc titre, Plie a eu el clic a une PSïCLIOLOGIE DE L'OPJ.\IOJ\ ET DE LA PH.OPAGA:.\'Dl
inl111cn<·<' rnol'mc ~111· le mari cl sui' les cnf'a u!s. Presque POIJTJQUE (M. Rivière, éditeur).
Ioujonrs , elle repousse la farnill<i d11 mari cl clic attire Toul en conseillant la lecture d11 livre de Ilassak, 11011
mari cl enfa11ls dans I'orbe do la sienne . Je n Tnsiste pas présentons quelques facettes de sa .pcnséc, sn r des problème
11r l Tullucnr-o qu'elle exerce comme mère. C'est la femme qui sont it la base même de noire œuvrc, Nous verrons vlu
q ui a rté la: gardi<·111w des lradilions cl scst opposée le l;i l'd ses vues in l{•ressa11 t la psycholouic cl u holc hovismc , !>e
pl11s souvcrl: ;i l'i\la11 des hommes vers le risque cl vers Je vues sur la formidable expérience do111 11011s ne pom·on
nouvcuu , car f'IIP a i<' ,:011ci de sauvegarder le, Iovcr cl drl,wl1e1· notre ullcn l iou ..\ous verrous aussi llassal, , dénon
Ir~ cnfn n t s. Ç<,1111, lui, journn lis!r-. la presse pnurrie.
Les f,lminislP, reprochent a11 rode t.!'opp1'imcr la femme. JIJ. Pno1>,\(;,\',llll ET l'SYCllOLOGrn. - Quand Oil ne croit
En réalité. 1c,~ l,;gislalcur., n'ont pas c11 <·c· noir dr-sseir» . di: · Pascal,. que par la force de la con viclipn , cc 11'Psl pa
3S~('Z. 1
La pluparl d11 temps. ils on! ,011111 prolc\rc1· la Icmmc,
placée da ns la soriél<' antique da11~ 1111c si lun l io n d'i11.f{,. Cnc association d'i11Lérêl~ n'es! pas suffisante pour l rans
rioriré. :i cause de :,.;1 faiblesse ph>·siquc, ;'1 r-ansc des mcr-nrs Iormcr la sor-ié+é.
et ;', cause de ~a crédulité (r) . .Tc sais bien que le progn'. li fa111 haser la propagande 11011 sur la dochiur-. mai
moderne a chanµ'é !0111 Pela. C'est ju~lcmh11 parre que 111 sur lâmc des hommes qu'on veut convaincre.
Icmmo se scnl actuellement assez forte pour être i ndépr-u- La grande erreur des partis de gauche csl de vouloii
danlc que. ln. protection qu'on lui impose ,•si de vcnur- 1111e créer 1111 nouveau sentiment cl de négliger ceux Jéj:'1 cxis
crvi ludc. Protection im pliquc toujours une o'·lal d'inf<'- Iants : 01'. Je but Je plus iruport.mt de la propagnndc poli
l'iorilé. l iquc est de trouver 1111 écho dans l'âme d'un i ndiff'érent
Au point de vue économique, le ])l'O~rès technique a le sentiment inné de la justice sociale signifîr qu'on se refuse
libéré la femme de l'infériorilé physique. La voici qui, grâc à soi-même beaucoup de choses, afin que les autres y renon
à l'intelligence 011 loul au moins grâce au travail cérébral cnl ;'1 leur tour, 011, cc qui revient au môme, ne puissen
(travail d'adresse, travail d'allcnlion), devient l'égale de rien réclame!'. C'est celle .rcvcndication d'égalité qui rem
l'homme. Mais Je sa ln ire de Ta femme en Europe est encore titue la rncinc de la conscience sociale cl du sentiment dt
bien inférieur i, celui de l'homme pour un travail ég-:il. devoir,
Aux Etals-Unis, les conditions des deux sexes sonl ;1 ['CU L'insl i 11cl de conservation est un puissa n l levier de l 'opi
1
près ~galil~; cl, dans les Etats de l'Esl, 1es rnœurs et le
ù
nion pub lique. Urie idée qui nous louche au moment dun:
lois donnent ;'1 la femme américaine un statut privilégir. douleur, et. surtout si. celle idée nous désigne Je rcspon
Nous sommes donc ;1 une époque de transition. li est able de celle douleur, est beaucoup plus ·capable de l.rans
nécessaire que le féminisme lutte pour L'émancipation de former complètement noire mentalité qu'un désir conscient
la femme. Mttis les féministes doivenl pourtant se garder Le nationalisme le plus dangereux est celui qui exploite
des exagérations cl des erreurs. A ce sujet, je ferai deux une peur.
remarques à Madeleine Pellctiçr. Il est impossible de faire, table rase d'une croyance : or
La première, c'est que le garçon diffère tout ;\ fait de la peut. la remplacer ; une propagande qui se sert des in
fille aussitôt qu'il peut marcher et avant que l'éducation ail flucnces inconscientes et conscientes de la religiosité ne peui
pu intervenir. JI est déjà plus brutal, et sa psychologie ues] être combattue que par la même influence, cl le Jésus d<
pas du tout ln même que celle de la petite fi Ile. Cc n 'est pa Barbusse montre la façon dont on peul tourner 1 'enseigne.
au début de la vie qucI'homrne el la femme se ressemblent, ment religieux contre les religions et. leurs prêtres eux·
c'est vers la fin. Les différences psychologiques dues :) la mêmes. L'histoire de Jésus (autour de laquelle nous auen
dons toujours l'éclatement de l'amicale querelle Goujon-
(r) fis ne se sonl pas occupés de la femme ouvrière, qui, Pierrot), n'est-ce pas l'histoire d'une révolte ?
ans protection, est tombée au dernier degré de l'exploi- Le critérium de succès d 'une révolu! ion est dans sa capa-
tation lorsqu'a commencé le régime du capitalisme indus- cité de transformer la menta lité du peuple. << Cc rr'est pa,
triel. Les lois livraient les ouvriers, hommes et f'ernrnes, la conscience des hommes qui détermine la réalité, c'est au
à la merci des employeurs ; et la femme, plus faible, était contraire la réalité sociale qui détermine la conscience n.
et est encore la plus pitoyable des victimes. a dit Karl Marx. ' M.
/
-8-

.,
LA flPSSIE VIVANTE, par .f. Graudjouun,
r r z pages, 230 dessins. Edition des Ami li'
Franco-Soviéüques, 3, place du Calvaire,
Paris. - ro francs.
Des amis, un éclair de ,joie dans le regard,
m'avaient. fait lire, découpées dans ï'Hu.ma-
11ilé, ces· pages ardentes d'un homme donl
le caractère, I'œuvrc, sonl une exaltation de
la justice sociale.
Simple, vigoureux, éloquent comme le
faits, cornmc les persounugcs qu'il excelle
;\ prendre sur le vif, l'art de Grandiounn est
forl sincère, « peuple n ; il oppose au laient
d'un Steinlen la consla11Lc i nspirntiou d'une
volonté éducatrice.
Parmi les témoins revenant. de Russie, dont
Plus Loin. va étudier les proses, Crandjouan
a vu, écrit, comme un poète : mais, de cela, 1.
je le louerai, sans le suivre. I
Quand le monde entier auaque les bolche- AUX ENFANTS RE.TROUVE..S'
vistes, cc monde veut surtout défendre les privilèges insou- luh des anciens forçats, je mure la vision des nouveaux
tenables que nous corn ballons. Dressée, perfide, inexorable, sacrifiés cl des bagnes toujours remplis.
el. peut-être bientôt triomphante, la coalition conservatrice Quand I'autcur décrit I'extraction du pétrole géorgien,
se réjouit de ses fautes, de ses Lares. je passe ... Devant les tableaux enchantés de la Crimée et
Mais que reprochez-vous, républicains fJtri glorifiez la du Caucase, où il voit la vie éclatante se redresser, je
Convention, aux destructeurs d.u tzarisme ? Leur imputez- cherche à goûter avec lui ces sensations Iortiflautes, sans
vous les atrocités qui résultèrent des i nterventions réac- le presser des questions accablantes que d'autres voudraient
tionnaires déchaînées par les alliés, aussi bien que de la faire :
tourbe des partisans qu'il fallut encadrer dans les première - Et les massacres des Géorgiens, el. ceux de I'Ukraiue P
batailles r Tout au plus sourirai-je devant certains tableaux si joli-
Nous sommes contre les excès bolchevistes, mais en souf'- ment arrangés par J 'opti mismc, corn me celui de la modestie
fra-nL surtout de la suppression insensée qu'ils onl faite, des militaires de tout grade, de la foi internationale du sol-
qu'i ls fonL de tant de forces utilisables ; des méthodes tza- dat patriote russe, de 1 'améliorution <lu sort de l 'ouvrier
ristes employées par eux el. dont Kropotkine fil un doulou- russe terrui naut sa journée .à lr heures. Serait-ce moins
reux reproche à Lénine 1 démonstratif, moins probant, qu'il comprît, qu'il acceptât
Mais nous serions, s'il était, possible, avec les bolcheviks un effort plus grand, un efforL exténuant même ,dans un
contre ceux de Jeurs adversaires qui, à travers la révolution h11L de libération encore lointaine P
russe, veulent tuer un des grands espoirs d'affranchisse- Et, ;\ deux: ans ù peine du moment où Grandjouan recuci l-
ment qui. ait+traversé Je monde ! lit , à travers l'immense Russie viva.nle, les pages de son
Cc que Grandjouan a vu, décrit, ce n'est pas ce qui est, poème, n'est-il pas très triste, même si ces pages sincère
ce qui, peul-être, existera : mais, dans l'ébauche des trans-. éta icn I toutes vraies, d'y lire l 'éloge de J 'i ndom ptablc, de
formations entreprises, i I a magnifié la Len tative de réno- <c l'étincelant n Trotski P ••• ((( Je l'ai npproché, comment
vation où Je producteur prend sa place, où les problème 11e pas l'aimer ~ n)
du trnva i l, de l'inslruclion, de l'hygiène, encore que faussé - Le seul éloge qui, sur un nom, se soit ainsi affirmé,
par l 'encerclement du monde hostile, absorbent les efforts. qui condamne-t-il il
Grand.jouan prend les prémisses pour la démonstration, MAl\TlN'
le programme pour la réalisation : il a ce droit 1 - Qui
resterait hostidement scrutateur, froidement incrédule devant tephen MAc SAY. - De Fourier à Godin. Le Familistère
cc frémissant espoir qui ouvre tant de lecteurs à la concep- de Guise. (Edifions Je <c La Sauvugcüc JJ, Courriez-Luisant
Lion pratique d'une vie sociale meilleure ! (Eme-cl-Loir'). - :J francs.
Au risque de déplaire :'1 quelques amis, lorsque l'auteur Bien des réformateurs sociaux o.nl pensé que le système
décrit la verrerie modèle de Constantinowska, cc Saint- qu'ils préconisaicnl ne Ir'iomphera it <les appréhensions que
Gobain construit « avec la llarnme du socialisme et un outil- suscite Ioule i nnovation louchant aux conditions matérielles
lage américain n, je ne l'interromps pas par : 1
• e l'existence, qu 'autant que les peuples auraient I u Ionc-
- El la tuerie des matelots de Kronstadt ? tionncr sur une petite échelle le régime qu'on les invite à
Qnand ['uuteu r dépeint la renaissance des tuberculeux généra liscr. La plupart ont donc tenté <l'appliquer dans
dans le monastère transformé en sanatorium, la soirée au un cadre restreint l'essentiel de leur conceptiou. Pénétré
,
des enseignements de Robert Owen, de Saint-Simon, de slafuls,' des adm i n isl ratcurs pourront, se conduire en pa-
Fourier, mais éclairé par les échecs de ceux qui avaient tenté Irons. 11
de les mettre en pratique, Godin prend la résolution d Nous serons, pour notre part, moins pessimiste, même
réalise): seulement« l'ensemble des améliorations qui.lui dans le cadre de la société présente. 11 y a dans l'expérience
paraîtron t compatibles avec 1 'état des choses el des espri l.s de Guise des erreurs que l'on peul éviter. La principale est de
d.ans le milieu où les circonstances l'ont placé ·>l. Il entend fui re des associés producteurs les possesseurs du capital de
<i se livrer à toute une, gamme d'expériences préparatoire l'entreprise, C'est en foire des capitalistes collectifs, qui,
qui aménageront le terrain en même temps qu'elles seront la ur le marché public, puis dans leurs rapports communs,
pierre de touche de ses hypothèses n. Le but, c'est la sup- : conduiront f'atalemenl, en capitalistes individuels égoïstes.
pression du salarial. <1 Par l'association du capital et du tra- Ensuite, lu coopérutive de consomnialion du familistère
vail, le salarié de la veille devient l'auteur ·cl le vendeur n'absorbe que po11r une part infime les produits de J'usine
du produit en même Lemps que possesseur des instruments dont clic n'csl q11'u.11 accessoire indépendant. La base d'or-
de Lra vai l. » ganisation doit être une collectivité dont les membres se
M. Mac Say nous montre comment Godin, qui. cornprc- reconnaissent ;'1 la fois comme producteurs cl consomma-
nait la nécessité de tendre toujours vers Ils procédés de fnbri- leurs. Ce ne peul être dans la société actuelle qu'un Faisceau
cation les plus perfectionnés et, i\. cette fi 17, de rechercher, de consommntcurs cl, de producteurs d'objets d'usage cou-
pour les utiliser judicieusement, toutes les capacités, Lenla rant, alimentation, vëtcmcnts.i. à l'exclusion des grosses spé-
par la création de groupes sériés correspondant ;1 toutes les cialités industrielles. Enfin, la suresti mu l.iou des capacités
péciulités de l'industrie du chauffage, ayant initiative cl doit èt rc évitéo, 10111 en donnant une équitable compensa-
autonomie, darnener les travailleurs à la conscience de tion ;1 la dépense d'énergie requise par certaines fonctions.
leurs aptitudes, afin qu'une fois reconnues ils les cultivent A ~;uise', l'écart est de 1 à 18; les 'véritables capacités n
au mieux de l'intérêt général. sont pas si. exigeantes. Nous verrons un jour qu'un écart
<'le I il 3 est tout cc qu'on peul admettre.
Mais devant l'incompréhension, le misonéisme des ou-
Il importe d'ailleurs de signaler que M. Mac Say écrit :
vriers qui d'ailleurs, dans le fonctionnement de l'entre-
u Nous présumons aussi que le groupement de production
p rise, onl seulement voix consultative, qui , soumis ;\ une
n'écl1app,•n1 i1 f 'étra nglcment des .débouchés qu'avec la col-
expérience, sentent (1 confusément qu'ils sont, à certni ns
laboration sofida i 1·e des organisai ions de consommation,
égards, des moyens utilisés en vue d'une fin qui leur
celles-ci appelées ;1 dovcnir les régulateurs logiques de celui-
échap p~. en tren t en lutte.ouvertement ou sourdement, con-
lii. l> Nous serons aussi d'accord avec ses conclusions gén,1-
lre l'inlelligence dominatrice qui les fail agir ». Godiu doit
ralcs, (t Qurl q11r ,:oil le régime ~01_1omiquc. de l'm•cnir ~
renoncer à la constitution des groupes pivots cl à leur pur-
coopératif', col lcct ivisle , syndicaliste, anarchiste, peu im-
tici pnlion. à la gestion. Au lieu de débattre lihrement des
porlr: - la socia lisalion du travail vers laquelle nous allon
lauses avec son personnel, il doit se contenter de lui oc-
d'un élan irrésistible ne pourra s'établir el durer qu'en indi-
Lro§~r une charte. vidua lisant dans une assez large mesure les fruits de ce
M. Mac Say nous dit cc que devint par la suite le Fami- travail. Produisez en commun, .soit, puisque les progrès de
listère, qui comprend l'usine, une coopérative de consorn- la technique cl la loi du moindre effort J'exigcn t , mais une
matiou, des habitations pour une partie des travailleurs cl fois le produit Iahriqué cl évu lué, que chacun en retrouve la
un service d'éducation. li note comment le souci de 'mettre jouissance dans la li hcrté. 11 Etant entendu que les Iaibles ne
les capacités à leur vraie place induisit à régler le seront r)as privés J1t nécessaire el que les f'orts ne pourronl
en raison des capacités cl, surtout après la mort d11 ahuscr.
leur, con tribu a à faire perdre à l 'étahlisscmcnl son carne- En rés11111{·, élude qui clonne ;) réfléchir fi quiconque rêve
Lère démocratique. Les bénéfices sont partagés au prorata d'une société meilleure, et dont. 13 lecture s'impose.
des salaires Louchés par les ayants droit. ce qui accroît encore G. GoUJON.
l'inégalité. Les travailleurs sont répnrtis en. au.:ûliaires ,:~«. ,;1'1,.)!.<, . ;~~,).<!, ,:,,,..«v:>J.,,;,«,,».....,,«, c.....;,<,.,».,.;.,,-,m.,,.«v:~....«, ,::'11.,J.«.-~v;;,,.,:J«<,
"~:~~~:~··:l'i l'f<:: ·~;-~"' :-ri"·~'"."Ti"1""#"«"''-*~... ~,.. -.;;,. i'f«"' ~~... ~.._~,r~:e
attendant, au gré du gérant., la concession du premier titre
0,1 vran l des d roils à la parti ci pation , en participan ls 1011-
chan L une part sur les bénéfices. en sociélaires ayant une COMMUNICATIONS
part cl demie, en associés ayant. cinq ans de présence dans
les habitations, louchant deux parts, élisant seuls le conseil SER VICE DE LA PRESSE
de gérance cl nommant l'administrateur-gérant, permanent p11/1/ié prrr le Secrél.a1·ù1/ de l:A. /. T.
sa111' révocation. Adressc : Fritz Kater (<t AIT H), Kopernikusstr., :1.f\-11
D'une rétribution qui, tous avantages compris, atteint ;1 Berlin O. 3~
peine râ.ooo francs pour u11 ouvrier, on arrivc des érno lu-
ü
Depuis que les syndicats réformislcs allemands onl obtenu
mcnl s de 27.700 francs pour le gh·anl. (1 Du ha11I en hns dct lois qui donncn l aux autorités le droit légal d Tnterdirc
de l'échelle des favorisés, chacun fait - ou laisse faire - gri•vc;,; ainsi que lor-k-ouls, il uest plus question de luttes
des affaires. J'I s'ngit avant tout de produire, afin de beau- sérieuses de la classe ouvrière. Il y a d'abord eu les con trnt
('011p dcol!cr. » L'établissement est très prospère. M. ~tly col lccrifs. En outre, maintcnau! , les conflits sonl rrg-l{•s
en couclut que << dans la société présente, dureront plus dans de- débats interminables au sein dos organismes ccn-
que les coopératives socialisantes, qui ne sont q1.1'1111 capi- traux , d'o1'1 les ouvriers sont exclus; les représentants de
talisme sans tête, celles où, appuyés sur les étais solides des l'Etat y sont cusuitc invités; des décisions sont enfin prise

10 -
qui sont obligatoires de par la loi, sans que la classe .Malgre toutes: les difficu ltés ci-dessus que notre propa-
.u vrière elle-même y soit mêlée en quoi que ce soit. Toutes g,nrde rencontre dans les centres industriels, nous conti-
les menaces de grandes luttes à mener Ilnisseu t toujour nuons ,'1 gagner du Lerrain parmi les ouvriers agricoles el.,
par s'évaporer. dernièrement, un certain nombre de nouvelles organisa-
JI eh fut de même avec les luttes que l'on préparait dans i ions se sont fondées dans l 'Etat de Vera-Cruz. Grâce au
l'industrie métallurgique. Les ouvriers des métaux appar- développement de ces organisations, il fut décidé de convo-
tiennent aujourd'hui à la catégorie des ouvriers les moin quer pour Iévrier une conférence des syndicats agricoles
bien payés. Leurs salaires ne, sonl. pas del beaucoup plu de fa province de Oasaca, sur l 'Océan Pacifique, afln d'y
élevés que ceux des travailleurs 'de l'industrie des tabacs, créer une fédération des syndicats agricoles.
des mines de la région centrale lie l'Allemagne, où. le Le 6° Congrès de la C. G. T. mexicaine se tiendra dans
mineurs viennent de faire grève, malgré Ioules tes tenta- le cour-ant de l'année. A noter que notre C. G. T. a envoyé
lives des réformistes pour étouffer Je mouvement. Dans uu gouvcrnemen I soviétique une protesta: ion contre 1 'em-
celle même région;' les ouvriers des métaux avaien t demandé prisonncmcnt cl la persécution du mouvement libertaire et
une augmentation de salaire de r5 pfennigs par heure. de ses propagandistes, en demandant la libération de ces
L'arbitre nommé par L'Etat leur a octroyé 5 pfennigs. derniers.
Patrons aussi bien qu'ouvriers étaient contre celle décision, ' "'
"' *
mais le Ministre du Tnavail ayant déclaré que la décision L<' Sl'l·via d.P. Presse de la Cornmiesion internationale
nrbitra!c était irrévocable, les deux camps se sont i ncli né autimi litariste (C.T.A.) nous apprend que notre ami Armand
dëvaut l'Etat, tandis que les fameuses grandes luttes de Borp hi , ] 'anarchiste syndicaliste italien bien connu, et qui
750.oon ouvriers des métaux, qui auraient pu enlrnîncr c trouve aux Etals-Unis depuis une année, se voit actuelle-
toute l'A.llemagne dans une lutte puissante, se so!ll éva- menl menacé d'extradition. On annonce qu/il sera expulsé
nouics en fumée.
des Ela is-Un is le 1.3 mars, pour être livré à 1 'Italie.
Le Syndicat des Métaux, Je son côté, fui ohligé d'ad- Borghi était le secrétaire de la grande Fédération syndi-
mcllre que la décision arbitrale ·ne pouvait contenter la cale italienne, qui, peu de temps avant le coup d'Etat ïas-
classe ouvrière, mais, au lieu de f'aire appel ;1 1 'a('! ion de ciste, complait 300.000 membres. Il a été emprisonné avec
exploités, il publia un manifeste électoral demandant l'élcc- Malatesta et est un des ennemis les plus acharnés de la Ier-
l ion de rcpr(·se11la11ts ouvriers qui aruéliorera icn t la légü- 1·e111· Fasciste. 11 vécu! , ces dernières années, des jours très
ln l.iun ouvrière cl. créeraient de mcil lcurcs conditions vitales. sombres avec sa femme, à Berlin et. à Paris, où il tentait
Corte spécuiation sur la stupidité des grandes masses es]. d'entrer en relations avec les révolutionnaires restés en
• lranspnrcnte pour tous. Malheurcuscment , grâce à la pui~- lln lic. li a publié d'innombrables articles et plusieurs livres
su nce énorme de linfluence réformiste a11 ;cin de la classe courre le régime de Mussolini. '
ouvrière allemande, ccll.c dernière Ilni t par perdre Ioule li y a plus d'un an qu'il s'embarqua pour les Etats-Unis.
habitude des luttes émancipatrices et devient. 1111 i n sl.rurueut Pendant. celle année, il a pris part à I'action en faveur de
docile exploité par les politiciens et les Ionctionunires syn- ~e~ compatriotes Sacco cl Vanzetti. Il paraît qu'on veut.'
dicaux qui, pour eux-mêmes, el grâce à ]('111'~ appointements maiutenant l'expulser comme indésirable. C'est en se basant
élevés, ont. déjà résolu le problème social. Cotre si lua llon ur des reuseig ncments fournis par un espion fasciste que
rend l'arl.ivilé du syndicalisme rèvolutinnnuirc eu Allc- les autorités américaines ont procédé à l'arrestation de
magne l rès ardue dans sa tentaüvc de faire une brèche Borghi.
dans le 111111· difficilement ébranlable du réformisme syndi-
ca l en Allemagne. ~~~~
* ET PARTI.
* "'
MEX'IQUE. - Noire correspondant 11011~ écrit :
Ci !al ion ir ra pp rocher de l 'article d 'Isidinc,
La crise du chômage rend de plus en plus difflcile le
développement -de l'activité du mouvement ouvrier au
paru dans le n° 36 :
Mexique. Tl existe, ~ ) 'heure actuelle, plus de un mi Ilion J\011s nous refusons :', appeler organisation cette subor-
cl dcmil-de chômeurs. La Centrale 'réformiste espère pouvoir di rral ion mécanique des hommes, fût-ce en vue de fins com-
parer à la crise en favorisant. le développement. de l'Industric plexes cl fécondes, à 1111 ordre où ils n'engagent point volon-
na tionale. Mais le problème devient de jour en jour plus laircmenl km cœur. Si l'individualisme a précédé I'orga-
a igu , et, ces derniers mois, les patrons ont dû fermer les por- 11 isation , celle-ci ne peul être q uc la coopéra lion réfléchie

tes de leurs usines dans différentes régions industrielles du J'êlrcs conscients de leur valeur propre. Les pouvoirs cons-
par. Des milliers: de mineurs ont été renvoyés des mines. titüés n'y interviennent que pour coordonner des efforts qui
Le chômage est surtout marqué dans lTndusnio textile. risqueraien! , sans leur règle, de se heurter ou de se dis-
JI faut aussi ajouter, ir toutes ces difficultés économiques. joindr·c, el. ces pouvoirs mêmes ne sont qu'une émanation
la persécution politique qui règne aujourd'hui au Mexique, de I'œuvre organique qu'ils aspirent à diriger. L'ordre qui
malgré l'existence d'un gouvernement socialiste. La presse vient d'en haut n'est qu'un ordre factice, s'il ne répond aux
n'est bonne que pour louer les actes du g6i1vcrnement. Il aspirations qui s'élèvent des masses. L'organisation ne se
'ensuit que la presse révolutionnaire est poursuivie. Les suhslilud pas il l'individualisme. Elle se fonde sur lui, elle
organes anarchistes sont confisqués el leurs rédacteurs jeté le complète, clic le dépasse, mais elle le présuppose et lui
. en prison ; tel est le cas de nos camarades Gudino cl Rafael donne sa vertu ...
antillana. .. ,._ : René Ht1DERT.

Il
VOY AGES EN RUSSIE Elie et Elisée Reclus, grande plaquette de. 63 pages ; pri
3 Irancs. Edition du Semeur, r6, rue Froide, à Caen.
Combien d'écrivains, hélas ! prennent des biJJets d'aller
En période électorale, par Malatesta. Edition de la Bro-
.t retour pour l 'Allemagne on bien pour la Russie l Dan
chure McnsucJJe, 39, rue de Bretagne, i1 Paris.
le train de retour, ils prononcent leurs [ugements. Quelques-
uns d'entre eux ont même rédigé les u attendus n dans le La Folonlé de Paiai, r2, rue Guy-de-la-13rossc, Paris (5°),
train d'aller. organe mensuel.
M. Fabre-Luce, dans Russi« 1927, porte, jusqu'à l'exc' ~~-€
le plus l.érnéraire, celle frivolüé de l'esprit. [I a passé cinq
ernaincs en Ilnssie et il a condamné sans appel. li devait COMl'm DE L'ENTR'AlDE
condamner devant qu'il ne partît,
La Justice est de plus en plus féroce. Les condamnations
li s'oppose complaisamment :\ Georges Duhamel et il de plus en plus rigoureuses se multiplient, elles alleigncnl
déclare : « Puisque mon prédécesseur a fait figure de repré- un nombre de plus en plus élevé de militants, frappés pour
eh lanl des intellectuels français en Russie, j'ai voulu leurs convictlons révolu lionnaires Les femmes cl les en-
marrruer que sa réaction devant. le bolchevisme était. une fants des condamnés tombent dans la gêne cl dn ns la misère.
des réactions possibles, non la seule. ,> Dès la frontière, il Devant tanl, de rigueurs el de détresses, le comité renouvelle
juge de 1Ja11I, les mo.indres manifestations - qui ne sont on Hppcl à la conscience des gens de cœur, à la solidarité
pas Jes maoifesla!ions du régime. des organisaüons ouvrières.
n s'oppose ;\ la Russie conlcmpornine : <( Un capitaliste Contrairement au Secours Hougc, L'Entr'oide s'efforce de
pJ11t'tr:wt en H11ssic ne se sent, pas en état de gr;1cc. n venir en aide à toules les victimes de la répression sociale,
« lei, nies prfroi;ralivcs sociales se retourneront contre moi. n ans se préoccuper de leurs tendances.
A propos du «Iéchct de l'mstrucuon intens.ive parmi les L'Enlr'oùi« fonctionne sous le contrôle des syndicats et
cnfun is ü11 peuple : << Certaines aptitudes se transmeucnt des organisations d 'avant-garde.
par hérédité cl Irudil ion , et on ne peul. faire passer brusque- Adresser les fonds au camarade Dcna11I au S. U. 13., Bourse
ment d'une classe à l'aul.re Je Ilarnbcau de l'intelligence. » du Travail, 3, rue du Châieau-d'Eau, Paris (.X.0), et la corres-
La théorie de L'IE!ape complétée et aggravée ! pondance au camarade Ca n·é, G, rue Desportes, ;1 St-Ouen
JI nous ugréo que M. Faure-Luce parle avec cet.le fran- (Seine).
chise et cc cynisme. C'est avouer nettcmon! que, en quel-
ques semaines de séjour en Russie, il n'a pu se déprendre ~~~
de lui. li est vrai qu'il s'intéresse beaucoup ;'i lui-même. fi est 1111 phénoruène ·rtraugc auquel 011 aurait peine i1
Mais nous navons pas un tableau de la Russie devant roire, si l'on n'en faisail lexpériencc : c'est la faiblesse,
l'Europe : nous avons I\I. Falwe-Lucc devant la Russie. I'Incxpéneuce du sens 1110ml r hez des esprits Je la phi
haute cult nre scientifique, ou de la plus vaste capacité
EnNBST-CrrAnLi,s (Quotidien, mars.) induslriellc cl admf nistrutive ... Combien dad min istrutcurs
9~~~
·0<.>-0-0,~,-.,_,.-oç.,o--v,oç-<.>,ç,-<.>,ç,--v-<J~ industrieux, d'ingénieurs, de savants, d'érudils, qui ne
sont pas des homme:,, dans I'acceptlon libérale du mol!
OUS AVONS REÇU On voit des gens qui savent loul, comprennent 1011{,, excepté
Les grands Dom.aine.s nord-africains (Comment et pourquoi la science humaine par exr-cllcnce, la science du devoir. d11
droit. el de la liberté. ·
l'on colonise), par Victor Spiclmaun. Editions du « Tra it-
d' lJII ion », villa Francisco-Fm-rm-, a venue du Frais-Vallon, Et. V,1c11 i,noT ( 1860). ·
à Alger. r r 1 pages ; prix r o francs. ......................... . . .................
' Nous rendrons C0Illpl.e de cet ouvrage. Ajoutons que Spicl-
numn se 11wt ;1 la disp0Filio11 des r,,imarades pour les rensci- Le 10° BANQUET MENSUEL DES AMIS DE « PLUS
gne1· sur les questions coloniales cl indigè11es. LUIN », an diner, aura lieu dans un des salons du
- Le Gouvernement repréeenton], par Pierre .Kropotkino.
Restaurant l30NVALET, ').7, boulevard du Temple, le
VE~DHEDl :w avril, à r9 heures.
EJilion de cc La Broch ure Mensuelle, 3fJ, rue de Brcl.agne,
Paris. 1<~ prix du repas complet, service compris, est de
1 o Iran
- Cuqetul liber (Pensée libre}, périodique roumain, 7,
Irada A.C. Iloscrti, it 13ucaresL. · L1!S amis qui reçoiuerü le sauice d'essai de ce 11um/'ro
san.; cordialement. unslié» à. y participer.
- Les Cahiers de l'Etoile, revue 111c11s11clle, 15, avenue
clc la Bourdonnais, Paris. On pourra s'y procurer ln plooueite éditée par le Semeur
. sur les frères Hh:CLUS el le num.éro spécia! su,r T<JWPOT-
-- Entre deuz Feuœ, par Paul Monel. Un vol., chez Hiéder, KIJ\'R. Diverses communicaf.io11s seront [aùes.
:fo francs. (Etude sn r la colonisation indo-chinoise.) Le Banquet. suivant, un déjeuner, aura lieu le ven-
- lterbo nuevo, organe libertaire de langue espagnole, dredi ').5 mai.
an11011ce sa prochaine parution à Bruxelles (13elg-ique).
Adresse : Ernest Tannez, poste restante, à Bruxelles.
Le Hègne de l'l?n'vie, étude de oa1h0Jogic morale, par
lmp. Lucres CAHIO, 39. r. de Môntrougc, Gcnlilly (.
Bnrbedoue. Une brochure de 32 pages (Luxeuil).

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