M E NS UE L - N° 36
10 FRANCS PAR AN = MARS 1928
PLUS .LOIN
1;a11quel ·· .. ·· · · · · · ·. · · · · ·· · · ·· ·· ···· ··
Les cou vum ious re lnti ves ù lu valeur (Grmjc1nJ
Orgnnis11lion cl Pnrli (l.<idinr)
A propos cl'orgunisntion co uuuuuulc (P. Ralll.tJ
Les lnstitutcurs incligi•nc.., (Spitl,mnw)
Pour l'ècole unique (.lJ,·,·lr,rn.dJ •.....•..............................
l ..:espl"il chrétien au puy:,,, du c.lnll:.r (Sc41rurin11.r)
Hih]iogrnphlc;
Ln réforme dr- l'tnscig:ncmc.111 (Pùrrul) .•...............•
Lu Iuhlc (Go11/vn)
l."A111él'Ï(Jllc c,l~cllc trop riche"!
Une expérience d'érlucntlon nouvelle (IJ,·rtrn11<l) •..••••.••••
Psych o loglc de I'optnion ot de 1n propnganrle poli tlquc
Le 11101 tel bniscr . moti vcul lr-s l ra nsar-l ions r Ils sont au nombre de deux :
'l'héiotrr. - Les idées el les Iuits ..
Cornrnunfcntlon s .........................................••.........
Les BANQUETS MENSUELS de " PLUS LOIN " ont trouvé
un cadre définitif (voir communication dernière page)
L11 C(lpi,/alisalion, l' &pargne el les Assurcinccs
Il
LES CONVENTIONS RELATIVES
A LA VALEUR
U11 savant anglais sollicita, 1111 jour, sou admission à la
Société d'Eoonomie politique de Londres. Accueilli séance
tenante, i l écouta Jes débats sans y prendre part et, à l'issue,
remit sa démission entre les mains du président. Comme on
'étonnai! dun geste aussi inattendu, il répondit : « C'est
dans l'espoir d'apprendre cc que c'est que la valeur que je
désirais siéger parmi vous : je m'aper<·,ois que vous n'en
savez p11s plus long que moi sur ce point, je n'ai donc qu'à
111<· retirer. ,,
J\c,11s 1>0UY011s Ions foire une expérience analogue, Ieui llc-
lcr lr-s plus copieux traités d'économie sans être mieux ren-
s\1ig-n{•s. Même dans le cadre de ln science pure, il la qucs-
1 ion : Quesl-ce que ... i1 il est, le plus souvent, impossible cl
1·é·po11drc·. <t Beaucoup d'c11lrc nous ont été embnrrassés cl
ennuyés par une question dans le genre de celle-ci : Qu'est-ce
que l'rleelricilé ~ posée par u11 profane. Les plus gra11d
phy~·iciens sont rarement prêts il répondre. La meilleure ré-
pomc est que la question ncn a pas, qu'elle ne signifie rien
du loul , .» (R. Campbell). Moins strict, M. E. Borel suggère
que l'objet de ln question posée !.'SI un symbole figuranl
dans routes les Iorrnules relatives aux phénomènes auxqucl
('(\I ohjct participe, cc qui exige que c:r· symhole ail une
;o.ig11i fica I ion précise toujours identique. 011 conçoi l à quel
poinl u nr: clé-finition sera impossible 11 formuler lorsqu'Il
s 'agi I de ln valeur qui, ma ni feslemc11 l., dans notre milieu
social, n'cxpl'imf' pas uur conception unique el inva-
rin hlr-.
-=== ABONNEMENTS -==-
Libr,oirio CRÉ.MIEU, 11, ruo do Cluny, P11ri" (5·)
Compte clu-qucs postaux : Parts S00..9G
Réc.J.aot.io:r:>. =-
M. PIERROT, 2, ruo iles Hnudriettos, P~ris (3')
Lu valeur 11 'est JJas une qualité intrinsèque des choses.
cc Ln valeur <l • 11 ne chose augrnen le cl diminue à la fois, aug-
men lc par rapport il une autre chose el diminue par rapport
. il une troisième. cc qui ncst pas le Iait d'une propriété
.
.
(i intrinsèque. Cc· nest donc qu·'\111 accident extrinsèque, un
. 7
8 rapport. >> (Sluulcy Jevons).
.......•.....
Il ~ttfüL-il môme de ramener la notion de valeur à un rap-
port pour pouvoir la trai lor scientifiquement, en dehors de
.
10111 apport de subjectivité ? .li f1~ttdrail encore que le senti-
. meut porsnu nel fîil snns i n llucncc sur les termes du rap-
port. Or quels sou t, selon les r'•eonomisles, les facteurs qui
(Mir..ti").
l 'ut i li I(· des ulijcls oil leur dési rabili lé (ophélimi Lé) et leur
rarelr' (su1· 1(, marché). Cc 11r sont pas des qualités fixes,
mr-surahlcs. mais des comph;mcnls forluils, dépendant de
larliv ilé, de la volouté, des scntimcnls humains, changeant
cl'nn jour ii l'Autre.
Ceprndanl. a11 cours di, l1·1Jt'!; recherches, les économiste
11·0111 pas {•lé• sans rencontrer u11 autre élément de la valeur,
li· Travail. Q11cll1• rencontre ·ernharrassante I L'observation
11011s rnoulre que le travail. la n lôt régit la valeur, tantôt, au
r-ontruir«. ~ (·ornple polit' r ir n . C'esl, nous représente-t-on,
que le Facteur ù prendre en ro11sidération n'est pas le travail
f onrni par le producteur, mais celui qui est. épargné au
r-nnsommalcur, comme si tT travail épargné nétail pas
variable d'un ,·011;,ommaleur ;'1 l'autre. Notons qu'il y a long-
lern ps que Ferdiu1111d Lassalle a remarqué que si les Compa-
gnies de C:lw,mi11~ de fer avaient, lors de leur création, ré-
nlarnc aux voya~rurs léquiv a lcnt d'un voyage à pied ou en
voiture, elles ('1tS~(·1i1 Iai l aussitôt faillite. Il est vrai que son
les rc'•g:ime:< auxquels nous sommes soumis, c'est la concur-
rence qui [ail ohstacle 11 dl' lrlles prétentions.
En observant les sociétés modernes nous voyons donc q1w
le mot ,,a leur clrsig11c des qua li lés lrès vagues et très hélé-
ror li tes. Ln prinripalr raisou en est que notre société n'est
pns w1 r-nsernblc cohérent, mais la juxtaposition grossière
de milieux anlagonistcs, aux frontières instables, au sein
desquels l'opi.nion rclal ive aux règles qui doivent présider
ii la Iorrnuliou cl h ln circulation des richesses esl essentiel-
lcment différente.
Cc nesl pas l'observation d11 chaos économique qui pourra
nous révéler ce qu'es/ la oolrur, qu'on veuille en faire une
qual i lé snbstnnticllc 011 un rapport. L'idée que no11S nou
ferons de la valeur dépend osscnticllemcnt de notre concep-
tion des relations qui doivent se nouer enLre hommes et en-
Ire groupes humains, Adopter une définition de la valeur,
c'est donner la préférence ci une forme cle slat.ut potüique.
*
**
La valeur ne peul donc être que le transfert clans le
domaine fronomique d'une convention sociale ; elle s 'Incor-
-- 1
porera aux choses par l'effet de notre volonté. Mais, nous
l'avons dit, pour que cette qualité soit matière de science,
il faut qu'elle puisse être purement objective. Désirabi lilé
cl rareté qui sont les bases de la prétendue loi de l'offre et
de la demande dont nous aurons 11 reparler, sont privée
de ce caractère, nous ne saurions en faire état, non pas,
certes, dans notre société où leur rôle ambigu n'est que trop
réel, mais dans la société dont nous voulons esquisser le
schéma.
Reste Je concept d'énergie, au sens mécanique du mol,
de travail qui, lui, est rattaché au bloc de nos connaissance
cienlifiques. Nous pouvons convenir d'identifiu la valeur
d'un produit à la quantité d'énergie qui a été employée au
cours des lransf or-mations successives dont le point de dépal't
a été la matière brute et le terme, le produit achevé.
l'instant une difficulté se présente : celte énergie peul
avoir doux provenances, d'une part, elle émane de l'homme,
d'autre part, elle procède d'agents naturels. Celle dualité
nous oblige à une distinction, puis à une convention sup-
plémentaire. La. valeur d'échange entre les hommes sera
égale lt l'énergie humaine incorporée dans l'objet; la V<tleur
sociale, élément de la richesse 'du groupe, sera la somme d
énergies de toute origine qui y ont été appliquées. Nous
rr'tnsistorons pas autrement sur cc point, devant y revenir
/1 propos de I'accumulation des capitaux et aussi, en raison
de ce Iait que les groupes nationaux considérés comme indi-
vidus, veulen L bénéficier, dans les échanges, d'nn travail
dont ils ne sont pas les auteurs.
La difficulté sera de mesurer celle énergie de productioi-
et aussi dattribucr à chaque catëgorie la fraction qui lui
revient. Mais celle difficulté de la mesure est commune 1',
toutes les sciences ; elle ne suffit pas pour faire abandonner
un principe, rejeter une défini lion. On marche d 'approxi-
mation en approximation, en serrant chaque jour de plu,
près la réalité.
* raison de l'insuffisance actuelle de notre savoir'.
**
lei les économistes vonl reprendre la parole. Vous parlez
d'approximations successives, or ne mettons-nous pas, dès
maintenant, à votre disposition l'insl.rumenL le plus apte à
vous les fournir : cette loi de l'offre et de la demande donl
ous paraissez f'airc si peu de cas cl qui, loi ou simple arti-
Ilcc, facilitera le jeu de la société libre que vous rêvez,
comme clic régularise le fonctionnement de la société a"-
tncllc ~
ous avons bien des · motifs de refuser cc préscn t.. Pour
connaître la température d'une salle, va-t-on s'en rapporter
aux csfimatione-compensées-e-de ceux s-qui la fréq11enlcnl.
011 ; on préférera se procurer ou fiihriCJuer un instrument
qui, si grossier soit-i l, ne soit influencé ni par les préjugés,
ni par la volonté des ohservatr-urs el donl les indications
soient indépr-ndanlcs de ln composition cl de l'humeur chan-
géante du groupe. Surtout on se gnrèfenril bien de faire d'un
moyen de fortune un principe dispensant de la recherche de
mei llcurs procédés.
Il y II dnutres reproches plus g-rnves à faire lt I'cmpi-
risme. Celle loi d'apparence si libérale de l'offre el de ln
demande caractérise précisémcnl les régimes sociaux fondés
sur ln force. On imagine hvpocrilcrncnl une offre cl une
demande dégagées de Ioute contrainte, ne relevant qut- do
la générosité ou du g,oûL des contsnctan!s : donne-moi le
-2-
reste de ton gàteau el je le donnerai le reste de rna lartine.
L'ingénuité ne tient pas dans le monde des hommes la
mèrne place que dans relui des enfants. Jacob dil à Esaü :
1< Tu es recru de fatigue, tu as fitim, je te céderai la moitié
de mon plat de lentilles en échange de ce que Lu as de plu
précieux, Lous les biens qui le seraient dévolus par droit
d'ainesse. >> Celui qui est le mieux pourvu de moyens de
consommation, argent ou produits, lienl sous sa domination
celui qui est dans le besoin.
Fai l-on remarquer celle inégalité aux 'économistes, ils ne
sont pas en peine de farder la vérité. La loi que nous incri-
minons empêcherait, au contraire, ces spéculations entre
individus en fixant un prix unique par marché. Le résulta!
est le même. C'est maintenant un bloc de consommateur
CJUi affronte un bloc de producteurs. Le plus forL impose
a loi.
oil, rép lique-t-on. Mnis les produits se mulliplianl, la loi,
critiquable au début finit par avoir cl 'heureux effets, par
ramener au juste prix des denrées qui s'offrent 11 profusion.
moins que la concurrence n'en traîne la ruine du produc-
teur désarmé. D''ailleurs, dès l'inslanl que l'éventualité
d'une balance équitable se manifeste, 'la force se démasque,
accaparomen ls, trusts, cartels en I rcn I en ligne.
Comme dernière justification on allègue, en faveur de la
loi, qu'elle a pour effet, tout au moins dadaptcr la pro-
duction aux besoins. Mais que dire d'un système qui, au
lieu d'organiser les relations entre la production el la
consommai.ion, s'en remet de ce soin au hasard. Le code
du hasard, si l'on considère ses hases, égale possibilité d'un
phénomène f\l <le son contraire. indépendance des phéno-
mènes s11(:cessifs·, ('l' code est essentiellement antisocial. Le
résultat dr son n p p licafiou , ce son I les crises. La rl·glc de
grands nombres, la référence aux moyennes, ne sont recom-
mandables qu'autant qu'il s'agit de parer n ux effets dagenls
naturels fortuits sur lesquels nous n'avons pas de prise, en
r * '
**
En définitive le seul moyen que nous ayons d'introduire
la notion de valeur dans le cadre des études scientifiques est
de la faire correspondre à ln notion de lravai 1. Mesurer les
quauti tés de travail dépensées an cours des transforrnalions
afin ùe dresser une table d'équivalents ou <le prix courants.
Ici devra être le huL poursuivi. quelles quo puissent 1\lrc le
diffloultés. Donnons de cellcs-ri un aperçu.
La première vient de cc que nous avons élé· accoutumés
dc.Jonguc date i1 foire une distinction entre l ravai l manuel
til travail i II lcllcclucl. Actio» cl pensée r-orrespondon l I' unn
cl 1 'au I re i1 des dépenses d 'éncr~ic·. Lavoisier ad met Lait déji1
ln possi hi li Ir de leur iden liflcn lion. No11s rr-vicndrons un jour
sur cc sujet.
Quant il l 'èva lun fion de la qunnliré d'énergie ruqu isc pour
aboulir 11 1111e unité dun produit matériel , si elle 11r ~r foi!
en core que grossil-rcmrn l. cl le se prér-isera (111 même temps
que les méthodes de rationalisation du travail qui perrnr-I-
lronl de la ramener it la mestu·e d'un ïemp« avec ,·e11deme1,t
llé/erminé, cerlaines condilinns physiolo9iques élunl rem-
piies. Cela nous indique ùé-ji1 que le rendement maximum
absolu 11c sera pas le rendement cxig ihle. Alors qur-, dès
CJ11'il ~·agil de matériaux inertes on n'adopte pour charg
de sécurité qu'une fraction de la charge limite, il va de soi
qu'on aura plus de souci encore du matériel humain plus
fragile el plus précieux.
Dans l'industrie, la part. d'effort qui incombe à l'homme
et celle qui est empruntée à l'agent naturel, combustible,
gravita Lion, électricité ... est aisée à établir. Quant à l'emploi
de ] 'outillage mécanique ou autre, nous verrons qu'il se
ramène ~ I'urllisation d'une réserve de puissance au débit
ru iunl i cil nu relèvement de son rendement. Par contre, de
nmèliorat ions peuvent ne pas se réaliser simultanément dans
Ious les ateliers dune même industrie. l1 faudra donc songer
it des compensations cl garantir Je travailleur non pas seule-
ment contre le chôrnajre, lrnmohilisation de sa force, mai
contre les cff'cls d'une moins lionne uti lisa tion relative, du
aux rr-Iards i1 la vulgurisation d'm1 progrès, L'assurance
dc·Ha pourvoir /1 relie éventualité.
La pl11>< µ;ro~sc dif'flculté se rencontre clans le lrnvai l agri-
i-olr-. L11 collaboration des. agents naturuls y reste loujour
aléatoire. Fai l-c llc dMaul :1 l'ol'forl hurnaiu 11c11t se dépenser
en pure perte. Là encore l'associatiou et l'assurance auront
1111 rôk :1 jouet'.
C('s eousidéra l ions ne ;;0111 pas inutiles car, si depui
loug+ornps 011 a cherché ;, fonder la valeur sur le travail
cl à la rapporter a11 temps, on s'est lrop peu préoccupé de
vaincre les d if'Iicu liés de la mesure, peul-être parce que,
prenant son. désir pour réalité, on supposait que, déjà, la
conccpüon proposée g0l1vernail le monde économique. Nou
m· nous ,d,lar<lerons pas à montrer combien peu de place,
HU contraire, elle y a tenu jusqu'à nos jours et quelle peine
elle trouve encore à se fn i rc adrneûre, Ccpcndan 1. les notion;
de prix fixe, de prix de revient, qui ne sont pas le j uslc
prix. mais qui y acheminent. rnarquent que l'idée déchanpc
de srrviccs exactement mesurés gagne du lcrntin. Dans tous
k-s 1·11s, 1·1;conomir orthodoxe devient hésitan!e.
E11 qp/2. dans le journal de la société de statistique,
M. Yves Guvol , reprenant son ancienne rléfiui lion 11 peine
rnodlflée, frrivail : 11 La valeur esl le rapport de I'utillté
possérlé« pitr u11 individu 011 un !,!"l"Oupc d'individus, aux
besoins el au pouvoir dachu! d'un ou de plusieurs autres
individus. » Nous avons montré l'inconsislunce, la nature
anl isr-icn l ifiquo dr- 11('.lk prétendue définition. Mais M. Y.
(;11yol n.io11IC' : <t Le prix de revient est l'élément ohjcclif'
d<· la valeur que le producteur attribue i1 son offre. n En
effel, dès que le producteur prend conscience de ses droits.
i I n·jclle l'idée vague pour imposer sa no lion précise .•
i\oln· économislc, cependant. n peur de s'engager dans
11111: voie dangereuse. ,, Mais cc n'nsl ni le prix demandé:
11i le p rix de revient qui fixe· les cours, c'est le prix d'achat.
Po11r q11c if' prix de revient pût servir il l'élnblisscmonl des
prix dl' vrnle, il faudrait le connaître, cl il esl lrès difflci}o
i1 d{•lcrn1i11er ... Dans 'J'é:clrnngc•, lel qn,• l'a défini Turgot,
rhacu n allrilrne /1. la chose qu'il acquiert une plus grande
v alcur q11'i1 celle qu'il cède, L'échange n'a lieu que lorsque
la préfC:irertl'f' est exar.tcrnen I rfr·i proque. Î.el If• préf'ércnce ,
c 'r,._~, 11.• j uste prix. >)
Dfls parln11aires versatiles non l qu'.'t alterner indéfiniment
les C'lrnngcmenl.s de mains, jusqu'où 11e rnon lorn pas ln
valeur ! ! Quant nu juste prix qui C'SI une préférence, sa
poursui!« 0hligr:rn sans d01dC' Ir romrnerçanl it chanacr son
étiquette au fur, et ~ mesure que les passants se succéderont
devant sa vitrine. Et tl iro que la philosophie scientifique
de M. Meyerson lend il nous rlémonlrcr <c que toutes les
théories visent it ux p liqur-r le monde par la considération
d'un mimimum c!P choses, extérieures à ['cspril , cl de choses
qni se conservent. 1, Il 11e pt"11sail pAs An monde économique
qui doit être un 111011dr i1 part i n lercl i l i1 noire raison.
( il suiure.) G. Gourox.
ORGANISATION ET PARTI
l
Ll' problème de l"org-11nisaliun des forces anarchisles est
11 J"orclrc· d11 jour. Beaucoup de camarades attribuent an
mn11quc duuc snlide organisaticn le fait que, dans 'la révo-
lul iou russe, les anarr-histcs, bien que toujours au premier
nu1µ· des rurn hu ls 1·t"·volutio1111ain·s~ 11'011l exercé qu'une fui-
hlr i n llucncc su r ln ma rthc des événements. Aussi c'est la
rn'·11lion d'.1111(· h-l lr- orga11isalion, d'1111 parti anarchiste,
q11ïls posc-ul r-nn1111<· l'l'l'rrtii·rl' condition dun travail plus
frw·l11C·11x t la us lavr-nir. Cc· 11101 de <c parti » provoque par
lui-rnôrnr- d<·s cli,-<·11ssions : pr-ul-i l exister 1111 u parti » anar-
c·l1i,-k !1 Toul cl{·l'c·11d d11 sens quon donne à ce mot.
011 1w1II apprlr·r II p;1rli. l> simplement l'ensemble de per-
so u ur-s pc11scr11/ de 111i111f'. 1/'11C"n1rd entre elles s11,r les bu/.s
à «tteiuürc l'i s,1,. lc« 11wye11.~ ù c111ploycr, même si a11cu11
lir-u Iorrnr-l n<· les uuit , rnêmr: "i elles signorent. Plus leur
pl·nsc'.·C' <':<I unc , plus cl lr-s douucul une solution semblable
aux questions parlic·11lil·1'<'s qui se présentent, mieux le terme
de· 11 parti ,, peul leur 1\lrr· appliqu!'.•. î.'est clans ce sens qu
lïnirnwlio11flll' par!P rlu 11 :..rrand parti des Iravai lleurs 1>.
c·(';;I d,111s c·1· ~c·11~ 1·galemc111 que parlent du <c parti anar-
rh isl c " Kropotk iue, Malatesta rl dautrcs militants de noire
mouvvrncu l. s11rln111 cl(' la dei! le généra I ion de ses fonda-
lC'11 rs. f)a11,; c·<· :<<·11~. le" parl i anarchiste na toujours existé ;
pl11~ encore : 011 a toujours , 11 dans le mouvement anar-
chistc dr-s org-a11i;.:alions mèrnr- mieux définies, telles que des
l't;clfratio11s pr-rmaurutcs de :..rroupes. unissant tous les grou-
pemcnts cl'111H' vi llr-, dunc n\,•ion ou d'un pays. Ces fédé·-
rnl ions onl toujours Mc; la fnrmr hahituclle de J'organisation
unnrr-h is!o dans 1011s les pa~ s.
J\ rel égard, pa~ plus le pn1jel exposé dans la 1c Plulo-
l'oruu- 11 des rn mnrarlr-s russes q11r Ir mode dorgnnisation
ncloptr· pnr lUriion ana rr-his!c daus son dernier congrès
11'11pporlcnl a uruur i n uova l inn , Mais cc q111 en est une, c'est
<·c·c·i. La. u Plulef'nrrnc n lr-nrl it modifier le caractère fonda-
1111•,11,,1 rlr cc lien qui, j1tsq11'i1 présent, unissait les groupe-
111<•1tls unarchistes , i1 chanpr-r celle cc constitution » Lucile,
qui a toujours existé dans 1105 milieu). cl qui, sans discus-
ion, comme quelque chose CJIIi va de soi, se trouvait 1t ln
base de• toute orf,'illlisation auarchistc. Dans leur désir de
resserrer les liens cnlrc• les militants. les auteurs de ln << Pla-
Icforrnc n proposent de fonder le t< parti n anarchiste selon
1111 modèle 11ouvc·1111, rclni q11i est adopté par les autre
partis. avec les décisions ohligntoirvs d'une maiorité, un
nnmilé directeur c·cnfral, elc ... Un lcl parti doit, dans leur
oour-uption , g11é-rir IC' mouvement anarchiste do la plupart
rlr-s maux dnnl il souffre.
3
 On est surpris dé voir que l'expérience de la révolution
russe, qui a montré avec une si éclatante évidence I'inapti-
tude de la dictature d'un parti à diriger la vie sociale, non
seulement n'a pas amené ces camarades à se demander :
quelles autres organisations doivent occuper la première
place dans le travail révolutionnaire ? mais, au contraire, a
fait naître en eux l'aspiration vers un parti fort et centralisé.
El il en est de même chez les camarades français. On sait
que l'Union anarchiste a adopté à son congrès d'Orléans
une déclaration de principes par laquelle elle se séparait
nettement des anarchistes du type individualiste el procla-
mait une série de propositions fondamentales relatives aussi
bien à l'idéal social de l'anarchisme qu'à ses moyens de
lutte. Celle déclaration a été, au dernier congrès, adoptée
à nouveau, comme la charte fondamentale de l'Union. Cela
n'a pas suffi au congrès, el il a cru utile d'élaborer des
statuts ; et c'est là que s'est manifestée la tendance centra-
lisatrice, con traire non seulemcn t aux principes anarchistes
en général, mais au texte de la c< charte n même qu'on venait
d'adopter.
La déclaration d'Orléans proclame, dès le début, que le
principe d'autorité est la racine de lout le mal social, que
le centralisme a manifestement fait faillite, politiquement et
économiquement, qu'à la base de la société future doivent
se trouver une commune libre el une fédération libre de
communes; la commune, de son côté, ne doit être que l'en-
semble d'associations diverses existant sur un même terri-
toire. Tout centralisme est, par principe, exclu de l'organi-
sation sociale, qui doit être suffisamment souple pour que
chaque individu dans l'association et chaque association dans
la fédération jouissent d'une complète liberté. Tout cela est
unanimement admis par Lous les anarchistes, et si les auteurs
de la déclaration d'Orléans ont cru utile d'énoncer encore
une fois ces vérités, c'était dans un bul de propagande. EL
nous étions en droit de nous attendre à des « statuts n en
accord avec ces principes. Mais il n'en a pas été ainsi :
croyant créer quelque chose de nouveau, nos camarades ont
marché dans les sentiers battus des autres partis.
D'abord, les décisions, dans l'Union, sont prises à la
maioriié. Cette question de la majorité est quelquefois consi-
dérée comme un simple détail, comme un moyen commode
de résoudre les questions. Or, elle a une importance capitale,
car elle est indissolublement liée à la notion même d'une
société sans pouvoir. Dans leur critique de Lou les les formes
de l 'Etat, même les plus démocra tiques, les anarchistes par-
lent de ce pri ncipe crue les décisions prises parun. groupe de
personnes ne peuvent pas être obliga.toires pour d'autres, qui
ne les ont pas adoptées el qui ne son l pas d'accord avec
elles - qu'il s'agisse d'une majorité ou d'une minorité, peu
importe. 11 est inutile, bien entendu, de répéter ici tous les
arguments contre le principe de la majorité qui abondent
dans notre Iittérature : tous les camarades les connaissent
d'autant mieux qu'ils s'en servent journellement pour mon-
trer le caractère fictif de la représen La Lion populaire sous le
régime parlementaire. Pourquoi alors ce principe, dont l'ab-
surdité el l'injustice apparaissent si nettement lorsqu'il s'agit
de la société future, devient-il bienfaisant el juste lorsqu'il
doit s'appliquer à notre propre milieu P Ou bien la majorité
a toujours le droit de dominer, ou hien on doit renoncer
à ce critérium arithmétique de la vérité et en chercher un
autre.
Dans leur engouement pour l'organisation, nos camarade
perdent de vue qu'au lieu de resserrer l'union, I'assuiettis-
omènl de la minorité ne fora naitre que de nouvelles lutte
intestines; au lieu d'un travail productif, les forces seront
gaspillées pour la conquête de la majorilé dans les congrès,
les comités, etc. El cela se comprend : la vie au. sein du
parti n'est facile, dans ces condi tions, qu'aux membres de
la majorité dominante ; les autres sont paralysés dans leur
action. La résolution du congrès de l'Union le dit d'ailleur
très neltemenl, en proclamant que, tout en ayant le droit
de critiquer les résolutions proposées, la minorité ne doit
pas, une fois qu'elles sont prises, en gèncr l'application. Cela
igniûe que ceLle minorité doit se Laire ou quiller le parti,
el alors, au lieu d'un parti unique, on en a doux, habituel-
loment plus irrités l'un contre l'autre que contre l'ennemi
commun. Une autre résolution du congrès dit qu'aucune
critique ne doit s'exercer en dehors de I'organisation cl que
personne n'a le droit de se servir des colonnes du Libertaire
pour critiquer les décisions prises. Or, le Libertaire est l'or-
gane officiel de l'llnion cl, comme Ici, doit refléter roules
les opinions existant au sein de celle-ri. :,:\a situation est 10111
autre que celle d'un organe fondé par un groupe Je camà-
rades bien unis en vue de propager leurs idées : ces
iamaradcs onl parfaiternenl le droit de 11c pas faire place
dans leur organe aux opinions opposées, car ils ne préten-
dent représenter personne, sauf eux-mêmes. li en était ainsi
de l'ancien Lioertoire, dos Temps Nouveaux et de presque
l.ous les organes de la presse anarchistr-. Mais lorsqu'un jour-
nal se procla me l 'organe de J 'Union des fédéral.ions -anar-
chistcs de Ioule la France, Lous les membres de celte Union
y onl. droit, Or, la résolution adoptée montre clairement que
cc droit n 'est reconnu qu'à la majorité.
Quelque reproches qu'on puisse faire ù 1101 rc mouvcrnon L
anarchiste, il faut lui rendre colle justice : il a toujours été
étranger aux intrigues de congrès, aux rna nœuvrcs électo-
ralcs, à la prépara lion arti ûciclle dos majorités, clc... Et
cela uniquerncn L grâce au principe qui y dominait jusqu'à
présent, (t savoir que les décisions ne son/. obligatoires qtt.J
pour ceuz qui les ont prises et ne pcuven l. ôl rc imposées i1
ceux qui ne les acceptent pas. La force de ces décisions cl
la responsabilité engagée n'en sont, .dail leurs, que plus
grandes, car à chacun une décision prise ptu lui-même lien!
plus ii cœur qu'une décision adoptée en dehors de lui cl sou-
venl .contruirement à sa volonté.
011 nous dira peuj-êtr« : cc Si les camarades se groupent
m· un programme sér ieusornou l pensé· cl. bien élaboré, ar-
copté pur tous, les divergences ne porteront que sur dr-s
détails et le sacrifice consenti pnr la minorité sera minime >>.
Il est loin d'en être toujours ainsi. La 'Vic pose tous les jours
des quostions nouvel les, (] uclqucf ois I rès importun les, mai
qu'il était impossible de prévoir au rnomcnl où Tnn lcutc
a élé élablie; ii ces questions, d-s réponses diff'érenlcs seroul
peut-être don nées. C 'est ainsi crue les a narc histes en France
se sonl trouvés divisés aulrcfois devant le mouvement ~\ï1-
dical , plus récemment devant la guerre, les anarchisles· on
Bnssic - devant Je mouvement machnovislr, dev1111I lal-
rilude II prendre vis-ii-vis du bolchevisme, clc. ; si, dans ces
moments, les anarchistes avaient été groupés en u11 vrai
f• 1•a11 i ". la décision d · uu congrè-, sur des questicns de
cf'/1.l' gravili'· aurni t-el le é·li• acceptée par Lous? Ces questions
n-Ièvcnt <le lu conscience de chucuu et de sa façon de conce-
voi r la révolution ; une décision mécanique prise li la majo-
ri lé rw,11/-<•llp sirnposcr dans ces cas i1
* les groupes, à élaborer des quantités de programmes. A la
l ne n 111 n: lcndu 11cc encore"'*s<· l'ail jour, c11 rapport avec
liu lroduolion du priur-ipe de la majorité cl la limitation
d<· lautonornie des grouperncuts : on voudrait voir toutes
lr-s i n i l iul ives auaruhislcs contrôlées par une organisafiou
unique, d11 lyp<· hlérarchiquc, ayant à su tête un Comité
E:\.écutil' uniqur-, Lr•s statuts adoptés par le dernier congrès
dr l Tlnio n con licnncnl une série de propositions qui sonnent
{•l1·a11gcrncnl i1 nos oreilles. Voici par exemple des groupe
ap[Jarlr,na11' il la minorité, c'est-à-dire n'acceptant pas une
résolu I ion q uclconquc prise par le congrès ; 011 reconnaît
hicu :'i celle minorité le drolt de' critique (jusqu'à présent,
rlu moins), mais ses cri Ligues, clic devra les adresser unique-
111en t it la Fédération /1 laquelle elle appartient (cl doit obli-
g-a loi rcrnont appartenir si el le veut Jaire par Lie de l'Union)
011 t1 la commission admlnistrative centrale, u qui seules
,·ont compétentes pour les entendre et leur donner satis-
Iur l.ion ». Autrement dit, lu minorité n'a pas le droit de
répandre simplemenf et ouvertement ses opinions parmi les
camarades (sans parler du public) ; elle doit s'adresser à
linstancc indiquée, par voie hiérarchique. De même, on
tend i, substituer partout 1'1 la libre initiative des groupes le
principe d'élection cl de délégation : personne ne doit entre-
prendre quoi que cc soit s'il n'y est autorisé par l'organisa-
lion compétente. Un journal, une revue, par exemple, ne
peuvent pas naître de l'initiative d'un groupe ou d'une per-
sonne : ils 11c peuvent être édités que par des délégués de
la Fédéruliou anarchiste el. ne doivent refléter que les idées
ndoptéos dans ses congrès. De même pour l'édition des livre
011 de brochures, pour les conférences, les clubs, même les
caisses de secours aux camarades emprisonnés. A première
vur-, celle u organisation » parait être à certains esprits une
chose très pratique. Mais 011 réalité de telles règles (si le
milieux anarchistes se montraient capables de s'y soumellre)
finiraient par tuer complètement. le mouvement. Voici un
groupe de camarades qui se propose de fonder un journal
do propagande ri qui en a la possibilité; il n'a pas le droit
de le faire ; il doit, au préalable, se melLre d'accord avec
l'euscrnblc de l'organisation existante el proposer à cette
dernière de prendre la publication on mains. Supposons que
celle-ri consente cl. désigne des délégués ù cet effet ; heureu:
si les· conceptions des initiateurs s'accordent avec celles de
la majorité de lor'ganisal.ion : ils devront alors seulement
se dessaisir de la publication projetée cl ln remettre en d'au-
l n-s moins (cc qui non plus n'est pas toujours bon). Mais
si ces délégués, porte-parole de la majorité, viennent avec
1111<· idée opposée ;, celle du groupe inilialeur P Ce dernier
n'a alors qu'une chose 11 faire: renoncer à la publication.
El le _jour1111I ne se fonde pas. Au contraire, lorsqu'un grou-
pcrncnt entreprend une publication à ses risques el périls,
ceux dont elle satisfait les aspirations se groupent autour
d'<illc, la répandent, en augmentent la force d'expansion.
!)'autres, duue tendance différente, fondent d'autres or-
ganes, et. cette variété de la presse anarchiste, loin de nuire
11 la pr~pagnndc, ne fait, au contraire, que la servir.
-5-
/_'.
\ oici un grnupe de camarades qui veut éditer des livres
ou organiser des conférences. <t Qui vous a permis P leur
dit-ou. Il faut savoir d'abord si les groupes existants consen-
Lenl à vous en charger el s'ils approuvent votre pro-
gramme. » Le travail s'arrête. On se met à discuter dans
fin, comme il est impossible de satisfaire tout le monde,
! 'entreprise échoue el ses initiateurs perdent pour longtemps
l'envie de commencer quoi que ce soit.
cule l'ignorance complète de J'histoire el de la vie du
mouvement anarchiste permet l'éclosion de tels projets
d' u organisation >1. Toul ce qui a été créé dans notre mou-
vcrnen l de précieux el de stable a été J' œuvre de groupes et
de personnalités assez riches d'initiative pour aller de l'avant
ans attendre d'y être autorisés par qui que ce soit. C'esL
ainsi qu'ont été créés los meilleurs organes de la presse
anarchiste; c'est ainsi qu'a débuté la propagande dans les
syndicats, qui a abouti à lu création du syndicalisme révo-
lutionnaire ; c'est ainsi que l'idée anarchiste s'est conservée,
Jans sa pureté cl dans sa logique, au sein de certains grou-
pcrnon Ls convaincus el fermes, en dépit de tous les écarts,
de toutes les trahisons. lJ n'est au pouvoir d'aucune organi-
arion mécanique de se substituer à celle initiative. Le rôle
d'une organisation est de faciliter le travail des individus
el non de l'entraver ; il en est à plus forte raison ainsi dans
le mouvement anarchiste, qui n'est pas assez fort numéri-
querncnt pour se permettre de gêner l'action de ses adhé-
rents el de gaspiller des forces précieuses. EL c'est à cela
q u 'aboutira nécessairement la tendance qui s'est foi t jour
au dernier congrès de l'Union anarchiste.
Ce donL le mouvement anarchiste a besoin maintenant,
cc n'est pas autan! de nouvelles formes d'organisation que
d'un 1Jrogramme concret et bien défini du travail à faire au
moment où, après une révolution victorieuse, toutes les
initiatives seront permises dans I'œuvre créatrice de la nou-
velle société. Seule la connaissance de ce qu'ils auront à
proposer dans ces moments décisifs assurera aux anarchistes
l'influence à laquelle leur idée leur donne droit. Pour
cela, i I faul non pas tuer les Inltiatlvcs cl éteindre les pen-
écs , mais au contraire provoquer un échange libre et vivant
de toutes les opinions. Sinon, les forces seront gaspillées
dans les petitesses de la lutte intestine et le vrai travail ne
fera pas un pas.
M. ISIDINE.
* **
Je suis d'accord avec lsidine sur sa critique d'un parti
cnarchisie. << l l faut non pas tuer les ,initiatives et éteindre
les pensées, mctis au contraire provoquer un échange libre
el vivant. de l.outes les opinions. n
1lfais je bute contre cet oxiome qu'Isidine présente comme
/.a qu,inlessence de l'anarchie : c1 les décisions ne sont obli-
qaloues que pour ceux qui les ont prises. >>
Je comprends très bien que pour tenter de réaliser un
[ulur, on cloil se contenter d'approximations provisoires et
révi.sibles. Mais je suppose que ces approximations sont éta-
blies d'après l'expérience el dirigées vers un idéal commun;
el il. fciut considét-er que l.a plupart des 9ens ne prennent
au.cune pari aux décisions techniques d'organisation, soit
par paresse, soit par incompétence. Leur indifférence ne
peu.t pas sujfire à les dégager âe tout effort de coopération
 el t1'~11/r"<1icfr . .'ii criiiuue, uµpu,~iliu11, ré ool!« 111.1h11c, son!
légitimes, c'est quand elles on/ pour bu! l'omélioruüori ou
la lrn11;;Jo1·11wlit,11 de l'c,rganisnlion (éco1101nique ou sociule)
cl qu'elles c,111 e11 t•ue le succès de t'teu erc cc,nii11,i1ne, el 11011
/HIS quiuu! elles ont pou r point <le t/1:p111'/ ries ctuuice« indi-
vuiue!s,
Je 1·c1u'c,che u u u: [oruiules cltt vieil 111111rd1is,ne <l"è/!'e si ll/1-
r,ues qu'élles «rrioent à ne p/11.~ ot)oir de sir,nificalio11.
M. PtEflHOT.
-~ ,-,""'1 ;.C<v».I, ~:v».\,~«v~ ,A«v:.\l,J,K,,l;",i ,_.:~ , ~::. ,:.'.\,,;.:",:;.., ,'<:{_,),..,,.\«\,))&,'<::, ;~,.:~
":t"f°"l'«-'"~~~"»'fll"W<'";;if'~~--m··~~~',Jf~~'ît'<"~'-'>• /'f(t" ~).
A PROPOS D'ORGANISATION
COMMUNALE
Le li, ,·c cJc Leroy, te La Ville F1·an<;nisu », {•l11dic les tlroi!»
donl h-s communes peuvent se prc·valc,ir q ua nd elles 011l de
l'i11ili11.live cl qu'elles vuu lr-n l mener ù hir-n quelque nnit'.·-
1 iorat ion clans les services p11 hl irs. J 1 111· s ·agi I da 11s cc livre
q111• des acl i vi lés pcrruisos dans le C'adre des luis ; de la li-
lH'rlé que lr-s conrmu ncs peuvent (Jr(•11clre vis-à-vis de l'Elul.
Ll' point de , LW auquel ic me suis pl,H·~ dans mes articles
c•sl 10111 1111lre . Je suis e11 dehors de l'Etat, de la loi, de
droits de la cornmuue. Je parle de l'i11îlialivc individuclk-,
de• celle d'1111 groupe, [Jl'lil ou grand, 11e possédant aucun
1·arnt·li·re officiel ; cl je muulrc que e1· groupe pr-ut r<'.•al'iser,
cl!'·., it l'n··senl, les urué lioru lions q11'il a 1•11 YlH', sans s'oc--
r·tqH·r di·,; c·,tlravcs q11L' lad ru i uisl ral iou 111· 111a1111ue pas dop-
poser ù c·r•11~ qui vrulr-u l Jaire· la moindre n"•l'orn1c en drhors
dclh-, alors qu'il c·~I l,if'11 l't1l1·11cl11 q11'!'llc·-m{·n11• 11c veut
riou l'aire d11 10111.
JI fa11I hieu comprc11drc 1111<· chosc : l' 1•sl que la v ic s'!'«l
0
lcrri hlcrucnt rourp liquée dq,11i~ l'l"l1tltliss!'m<'11i des lois urg11-
uiq ur-s , el q11'l'llc se cw11plique d111q11c jour. Le II Pouvoir 1i
11'a pas loul pri,vu; ce q1L'il a prévu, il l'a encadré de
ficC'llc" avec i u tr-rdir-Iiou de pr1sser, mais r-c qu'il 11'1t P"S
prénu., il 11e l"a fJ"S interdü ; !'l cc qui uvsl pas 1léfe11c/u,
r:'e,-t permis, cl il 11·) a q11'ù rnarr-hr-r ci!' la vaul .
Jka11coup de g-c11s hieu i II lr-u 1 ion ués pr-rden t leu r force,
leur arg<•nl, l'i leur lemps dH11s 111w Iaussc direciiou , Pour
oltlr-11ir 1111C· u rHonnu l), ils rcm11t·11I rir-l l'i lt•.1Tc·, Icrou l
p1:1i1i1J11S, .uI ic lcs , discours pou r que le 1< Parterncu l ,i st-u
cwt·11pc - cl f!lle11dcnl oucort-. Peut-être s'ils avaient mis la
n'·forn1c en pru l iquo dans 1111 pcUl coi r: (lu pays par leu!'
prc,pl'e cl uu ique force, uuraicul-i ls obtenu u11 résultai Lo11l
n ul re. Peul-être le· Purlcnrcn l se· scrait-Jl alors ému pour faire
cul rr-r lu susdite réloruu- d1111s le rccur-i l des lois 11v11nt que
rda-,w-dt·vic:n11• lolalt-111,·111 i+i ul i lr-. C'psl 1111 mjf•l ~111· lequel
j<· nu: propose de rcvt-nir.
li m1· sera permis de [H'C11clre 1111 cas r-our-rut pour rururl rr-r
:\ qut-l point on peul tourner lois, décrets cf. règ lemcn ts, dan~
l'i11lt'•n\i public. Soit une commune rurale, it population clis-
p<·rst',c;. l 11c vingtaine d'e11fa11ls vlr-uuout de loin el. resleul
lnttlt· 111 jo11n11'!' :'1 l't'·colt', 111n11gca1tl /1 ruirl i q11Plq111• lar+iu«.
Q11a11d lér-olr- li hrr- 1'11isnil cour-urrencr- i1 ln laïque, on s'oC'-
.upai l 1111 peu de ct·s culanls : 11111is rlep uis 11• monopole clc·
l'ail, 1111 1H' pcusr- p lus il 1·11x. D'11ulrr· pari, il' mobilier 11!'
J '<°·C'olP c·~I déplorable, i I manque ceci fll cela cl encore autre
!"ltosc•. On sai I cl 'avance q uc le cousei I mu II i(' i pa I prornr-l I ra ,
t'·ludic·rn, la rnhinr-i:n el ne fr·r:i rir-u . l 11 1111ll'r otgrui isrne esl-
i I pr(·'vit ;1, 11 y a la Chi~!' 1h-s ,1;:rulr·s·. l;tHIÎS cl Ir n 'cxi,~ll'C- J!II
d,rn~ 1Tlk 1·n1rn11u11<:. \·o~un~ lT q1,c· disent à cet égard le
lr-x lcs of licir-Is. La Caisse a Ioule lati lude , sous deux oondi-
l ious , que le· 111ai~c c·11 soi l président, que le percepteur en
soi l l11•sorit·1·. Fin orlohrc , on va voir Je maire; radical,
lrè·s hounr- vnlnn lé, mais hahilaut au loi n, el ayant peur de
Iuul , rlunc ,c histoire ,, avec lad ministrnl ion , de I'opposi-
lion dans Il' vunscil clonl une bonne mlnorité est adversaire
d1· la laïqm·. H Très bonne idée, votre proposition de faire
quelque chose pour ces enfants, très bonne idée darné-
t,:<'°:.,
liorcr If' matériel. .. Nous sommes quatre à cinq types prêts
,'1 meure la lf'nire en branle ... Eli bien, monsieur l'insli-
l ulcur, veuillez dresser un programme, faire un devis, cl, le
mois proc ha i n , 011 pourra réunir quelques personnes en
manière d1· Caisse des 8colcs, cl 1'011 prendra une décision ...
El Ir· maire s'absente· pour un mois. Va-t-on attendre il Cc
qui 11'c•sl pas déf'r-ndu est permis. Les parents sont-ils dac-
l"lll"C I pour <(lt.c• leurs pcl.its aient une soupe chaude it midi :1
Oui, ils p11i1·ro1tl rnêruc une partie dr- la dépense ... El. dès
la prl'ntii.·rc· scrnai nc de uovcrubrc les cnlauts curent leur
soup<· ; quelques jours plus lard, IP matériel était amélioré,
l'i il y avai! livres, cahiers cl crayorts pour tous. Faul-il
aller voir h• percepteur pour payer les factures i1 EL si 1'011
pHyait dircctcrneul ~ l n liane est un banc et loul Je reste
c·sl papC'rnss<·ri<•, l.ureaucratic, l'orrnalismc. Alors, loul ceci
l'ail, Ir· conseil muuicipu l s'est 1·<\u11i lt- mois suivant et a
voté 1111 subside pour les soupes, Alors , ('t\ janvier, 011 phts
Iarr}, 1111c• Caissr des Ecoles st-ra coustltuéc : la pcLile vanité
agira sur 1'1111 l'i s111· luul n- po11r apparier son obolr-, ol cr-ci
ou l"t°IU po111Ta être fait.
l)a11s lous Ir-.; dornai nr-s de l'aeli, ilè communale, il peul
111 rc• 1 ,roc·t'·clt'· de• 111 mèrnc Iaçou. Rvidemmc111, i 1 11c s'agit
pas - ('tH'C>l'l' - d"organi~flr 1111 service puhli«, mais, avec·
1u11· forc·P l rès Ia ih!c, n ver: l rès pru d'nrgcnl, un petit groupe.
1111c: indirid11nlili• pc·ut aboutir. lri·s rapidement, :1 un pet il
résu lln}, pur action directe, pour rrprend'rr l'expression sy u-
dicalis!c d'il )' a vingt-cinq ans. En mntière d'édncalion r-1
cl'!ty;,.:-i1'.11l', 111\ groupe· i nitlatcur aura toujours pour [ui
l'opinion puhlique, s'il peul donner le scnlimenl qu'il uo
<agil pas d'1J11<· 'surcuchèrc <q<'C'IOrnlr. que cc 11 'psi pas pour
<:Ire uornrnr' dt\p1i11:, 11i rnèrne r-onseillcr mun iripa l. Il faut
q11'il 11e soit jamais q ucstiou de poliliquc; ~i dans 1111c ques-
tion cJ'lt~gii·11c·, l,iP11 claire f'I hicn nette, vous pouvcz , tout
anar1·ltist1· q1H· vous soyrz, l rnu vr-r l'appui d'un bon catho-
lique, alors 10s forces 11c· ;101tl pas doublées, mais décuplées.
li c•.,I 11ra11moi11~ ce rlai n qur Ir p111Jli1· f'ruuçnis ncu csl
pas <·ne-on· a11 11in•nu de la meula lité du paysan japonais.
Dans 1111 livre plein d'inlfrùl, frril par un A11gh1is q ui n
, c;c·11 dr- 11ornl1rC'11~1·s a1111<:r-s a11 Japon , nous lrouvou- c·<·
n·11~rd1.rw·mc·11I : Il <·xislr• Çfl l'i lit des associul ious se·nt'·lt·s
1,011/" r1·11drc• sr-rvir-r- it ln comm1111a11IL,; certains ponts, par
r-xr-rup lr-. so11I toujours réparés de nuit, el. il est de 1>011 1011
dC' ur pas rhc-rrhur it savoir qui a fait Il' travail. Mais il nesl
pas dil 111,11 plus que le• Japon, r11 son r-n lier, soit arrilc'·
i1 r·c· degré de civi lisal ion.
l.111 Httlrc r-xr-rn ple dTnitiativ« i n lr-Hlgcntc q11·011 a p11 lirf'
il y a quelques moi;,. dans les joul'naux. Nous sommes tous
d ·accord c111 s11.iel de la co-éducal ion des sc·x<'S ; en c·r qui
r·onc·crn<• l"ècole primaire, je crois mè111e que l'on 1,·ouvc'ruil
lrt·s peu d"achcrsaires ; mai~ pour que la loi rtulorisc une
Lol)r <;'hoS(· ,· H l'rr11drr~ Libu a l!enù ,·r t1uc le;,- pO'uJns :1;i-OHI d.
dents. Or, dans une petite r-oru rnuue ru ralc (je crois même
que c'{•lail dans l Tllc-el-Vi luine , ou quelque pari. dans lu
ri'•gion), 11r1 i nsf il uteur cl sa femme, Institutrice, ont parlé
uux parents, i1 lïnspectcur d'académie, cl, voilà, l'un a pris
les grands des deux sexes, cl. l'autre les plus jeunes. EL s'il
'~· a eu sca ndalc, c 'est que le curé a protes lé con lrc la
u promiscuité •>. Mais vingt communes pourraient agir ainsi
dès demain, cl. il 11.c serait pas indigne de I'Initiatlve d'un
auarchiste de s'en mêler quelque peu, avec tact,
Il f'aul aussi [ai re une remarque au point de vue u ar-
f:'L'III >i. Si le rnoindrr travail csl fait clans la commune au
profil des habilan!s, ér-olc ou hospice, vicinalité ou distri-
l.ution deau , il est bien certnin que c'est aux frais des habi-
tan!s. Si c'est 1111 11 corps constitué n qui ordonnance le
travail. il devra prélever son pourcenlage : toute recette
ira au Budget, Loule dépense sera payée par le Budget, cl
la simple J1assatio11 des écritures mérite salaire; toutes Je
administrations centrales vivent sur ces opérations. D'autre
pur}, tout arjisau l ravai l lau l pour une adrninislral.ion sait
parf'nilcmcnl qu'il -al lcndra des mois, qu'il Jui faudra main-
lr-s démarches, visas el timbres avant que son argent entre
en poche. Pour ces multiples misons, le coût d'une arnélio-
rul ion quelconque fu.iLe par voie u légale >) est notablement
plus élevé que le rnèrno travail fait en action directe.
Enfin, le dernier point que je désire signaler aujourd'hui,
c'est la crainte du Cacique, du potentat local, chef d'indus-
lril' ou chûtclai n qui tranche cl ordonne. Cela se voit' en
régime capitaliste, mais si cela dure, c'est tout bonnement
grâce ,'1 la pathie des gc11s du voisinage. Le précepte 1< Ne te
mêle pas de ('(' qui 11c le regarde pas » peut être de mise
011 certaines circonstances. mais bien souvent encore, il faut
dire : c1 Mëlc-loi de cc qui ne regarde pas légalement. >>
Un eus plus lréquent dans une commune rurale que l'auto-
cral ic sera la pauvreté. Lit encore, c'est la solidarité qui in-
dique le remède ; 011 même si l'on veut, le simple égoïsme
éclairé. Si lu crains la contagion, arrange-loi pour que ton
voisin 11'nil pas la gale.
LA QUESTION INDIGÈNE NOHD-AFRTCAINE
IV
Les Instituteurs Indigènes
Il y a environ sept ans, sous l'init.iat.ivc d'un instituteur
indigène, M. Faci , se créait I' c< Association des Instituteur
d'origine indigène d'Algérie 1> qui fondait quelque Lemps
après La Foi.r des l lu mbles, leur organe, publication men-
sue llc , pour soutenir leurs revendications.
Cel organe se confina très longtemps simplement à ces
revendications el cela se comprend, car I'association n'avait
pas seulement i, lutter contre l'ennemi cx lér ieur, c'est-à-dire
contre toutes les forces nrabophobos déchaînées contre toute
tâche ou idée érnancipatricc émanant des indigènes, mais
encore con lrc certai ns camarades i nstituteurs non encore
assez évolués, pleins de préjugés ataviques, qui Iaisaient
obstacle inconsciemment i, celle œuvre éminemment érnan-
ciparrice.
- 7 -;
11 a Ia 1/u tout le courage, J 'énergie obstinée de M. Faci
pour sauver d'abord et maintenir celte œuvre jusqu'à ce
jour.
Faci " IJJ·is sa retraite comme instituteur, en même temp
.il a passé la direction de Let Voix des Humbles au camarade
ï,eoali qui, avec ses collègues, continuera J'œuvre com-
mencée.
Voici lentrefilct consacré à Faci par La Voi:c des Humbles
;1 son départ :
<< 11 est inutile de dire combien le départ de Faci nous
remplit de tristesse. Nous sommes tellement habitués ù
compter sur lui en toutes circonstances que nous senton
uujout'dhui un vide autour de nous. I! a été, en cffel, notre
mnttrc, nol.re i ni I ialcur à la vie corporative, notre conseiller
ûr cl prudent ; il a été, 110n seulement Je fondateur de
notre association, mais encore un animateur éclairé et. un
erviteur dévoué. Saurons-nous le remplacer ? Evidemment
non, mais nous lâoherons de l 'irni Ler ...
c1 Nous ne pouvons le laisser partir sans lui exprimer Loule
notre alfcction , notre gratitude cl notre admiration.
Nous rcgreuions souvent de ne voir La Voix des Humbles
sortir de son cadre de revendications purement corpora-
lives, mais nous comprenons maintenant que la prudence la
plus élémentaire guidai] ses dirigeants pour éviter tous le
écueils qui menaçaient celle œuvre, pour la maintenir cl la
Iort i fier d'abord, avant d'entreprendre d'autres luttes.
li semble que la nouvelle période est arrivée, car, nous
voyons, depuis environ un an, les dirigeants de cc mouve-
ment sortir du cadre primitif el aborder crânement les pro-
blèmes indigènes d'ordre sociologique el politique.
Nous relevons ci-dessous quelques extraits de leur Revue,
qui donneront une idée de la rude Lâche émancipatrice
entreprise :
Les droits politiques
c1 ... Je disais plus haut 1que la question algérienne étai t
urtout une question indigène; c'est plus, c'est une ques-
1 ion musulmane. Par son contact avec notre colonie de la
Méditerranée, la France est appelée i't jouer sur Je continent
africain et. dans une grande partie de l'Orient un rôle qui
n'apparlicnt ù aucune autre nation. La grandeur de ce rôle
dépendra des moyc11s qu'elle aura employés pour établir la
communauté d'existence entre le monde chrétien et le monde
musulman.
et Mais j'ai la conviction que lu situation actuelle en Al-
gérie ne sera pas sensiblement modifiée tant qu'on n'aura
pas admis, sous des conditions déterminées, les indigènes
de cc pays ù l'exercice dos droits politiques. C'est la pre-
mière chose, il ne faul. pas l'oublier, que leurs amis doivent
demander pour eux. EL les plus intelligents d'entre eux le
entent bien ; on ne [era rien pour nous, disent-ils, tant
qu'on n'tiura pas besoin de nos voix ... n
Extrait d'un arlicle de M. Isaac, sénateur, paru dans
La Liberté Colonuüe du 3/8 1892.
Voici les commentaires de M. ZennLi :
u Voilà, certes, un langage aussi patriotique que censé.
.. ous n'avons rien ù y ajouter; il est absolument d'accord
avec nos idées el nos espérances.
<c Oui, Loule la question est là. Rion ne s'oppose à I'évo-
lulion des indigènes ; la religion est un obstacle que les uns
 cl 1.-~ autres on l i uv cuté pL1111· le,, l,l·:sPi11,- de leur cause c-l
qui 11c résistera !JllS aux lumières de lu science. mode nie. Pu 1·
l'école, on élève les i1tdigènes au-dessus de leur condition
première el on les rapproche des ELtrl>péc11s. Par 1 'octroi
des droits ci, iques et politiques, 011 11·.s mettrait e11 étui
duvoir conscience; de leur pcrso111wlil(•, 011 les rendrait
r-onfiunls dans l'avenir eu /l'{i,- [aisan! prcndrc 11111: pari
réelle ù lu. vie nationale.
IV·s lors, ils se cousidcrcra iuu l c·on1111P par-Lie iutégranu-
de la nation, ils seraient citoyens el ne rèv craicnt plus d'au-
Ire pairie. Le malheur est que· les choses vont avec u uc leu-
lr-ur désespérante. Nous revenons nujourd Trui sur cc qui
n été d(jit dernandé en 189/i, 3~, ans dlmrnohilité ! 33 aus
clc pr-rdus ! Et pourtant quels progrès réalisés par ailleurs !. ..
c1 ... Les indigèucs 11e soul pas rxig,•n11ls, ils 11{' veulent
pas cil' IH répétition du décret cn:inie11x : loul. i1 son Lemps
1•1 il l'a11I agir avec mesure. Mais il semble que Je morncnt
soi l venu d'accorder aux hommes qui 0111 passé par l'école
Iruu çuise, a ux notables instruits f'I t'<'luiré·s, la laculté den-
\0)CI" des 'représentants au Purlemeul Irauonis au mèrne litre
que lr-s P-érn\galais cl les A1111arni!1•s.
« 11 surfil Je déterminer le nouveau collège électoral i ndi-
gù1H· de manière qu'il soit apte ü user utilement du bu l-
lr-l iu de Yole pour que la masse entière sente /a sécurilé
tlu lendemain et qu'elle ail. ln certitude que ses intérêts
\ i lau x soul défendus it Par!s. vr-rs lcqurl ~e tournent 1011
!1·~ n·g-a rds. »
z~:,
vrt , rli· Lo ] r,i.r des 11 Il 111 /1/'r.~
de Janvier qp;.
C:u111m1·11/oircs. - Quoique j(• r-ounuissc la v11/.eur du suf'-
f1·ag1~ univt-rse] el sa sophistlcntlou, je s1IÏ$ néanmoins cl 'ac-
corrl avec h· ;;é na leur Isaac pour rccon naît re q 11c rien clr
sérieu« 11c se fera pour les indigènes, /n11/ qu'on 11'au.ra pas
u<'soin de leurs voix.
A preuve q uc le collège lcclora l pa rlernun lai re algérien
é
vicn l d 'i\lrc «iutmen lé de I rois n11 ités eu ro11h,1111es rl que les
i11digè11cs ultcnrlcnt encore les leurs promis.
Comme la question cnsciguerncn l. réf'ori11t' pri mord ialc.
il uol rc avis, esl liée 11 I'oclroi des droits politiques des i ndi-
l,!i·11cs, nous les réclamerons avec i uslstn nr-r-, puisqu'ils rcrn-
l'lissenl lous les devoirs.
,\ cr sujel , nous ne sommes pas d'accord uven Zeua l i •
qui 110 réclame cc tlroi! que pour une laib le catégorie, alors
rp1ïls devru ie u l être octroyés i1 lous c-011x qui on l rempli
leurs devoirs, i,·'e,1-ii-dire la couscrlption forcée ...
(. l suiore.) Y. Sr1i;1,MAl\,.
POUR L'ECOLE UNlQlJE
To11s ceux que les choses de l'enseiguoment incéresscut i1
1111 lil1·t· quelconque Ieronl hicn de s'abonner à L'Unioersité
,\ouodle, Ilu l lcli n rncnsut-l des Co111pagï1rn1s de lUulvcrsilé
·nu\(•11(• (1111 a11: 1:1 Irnucs. Trésorir-r : Mu11ricc Wchcr, :>.1,
a,1•,1111(• de Châti llou, Paris (1 /1"). C:,rn1plP rhèqur-s postaux
/Gr-f,;-Paris). lis f(·ro11I hieu, {•gn.lcrnc11I, dr- se procurer les
hrochu ns éditées par le Comité tl'él11tlc f'I dacrion « Pour
lï;:c(l[C' l l niqur- » , cl nolumrucul les hror.hurcs 11" 1, jan-
,ier l!J''ï : r:,, que doi! (,/,-1' l'f:co/.e ll11iq1II', Pl 11" ~. j11i11
1 \J"'i : l'ro]«! ile slol u! ,,rynnique rie.: l'en.sdgneme11l pu,blie
iustituou! /"É<"nfr I 11i171w (un franc, chez le secrétaire d11
Comité : Cl1. Pivert. (i, rue de ]'Arrivée, Paris (r5°). lis
trouveront, da us cc Bull0Li11 cl dans ces brochures, une
doourncnta tion 110111Ti(· cl surtout la pensée des profession-
nels th- l"c11seig11ernu11l qui onl entrepris de faite triompher
lEcole Unique, cl dl' l'uctivité, de la ténacité cl du cou-
rage desquels sa réalisation proche ou lointaine, Iragrnen-
lairc 011 totale, dépend. lis connaîtront ainsi l'étal actuel
dl' ln question. les tendauccs des réformateurs ; ils verront
quelles difficultés ceux-ci ont li surmonter, quelles hostilités
ils doivent désarmer ou vnincrc ; cufin, ils pourront contrô-
ler les raisons de 1101.re adhésion pleine el entière au projet
du Comité pour l 'Ëcolc Unique el mieux comprendre aussi
les réserves que nous f'orrnulcrons sur quelques poinls d'im-
portance.
Cc· 1011g préarnhulc indique assez Pli quelle estime 011 tient
ir i lcff'ort des Corn pagnons de 1' Uni versité Nouvelle cl le
prix q u ·011 n l lnche à leur ac lion coordonnée el réfléchie.
Crûcc il cux , nous 11011s trouvons r.11 présence, non pas d'as-
pirations plus ou moins vagues, de vœux plus ou moin
formulés, mais dun lexie précis, remarquablement étudié
r-l pn\l à èlre mis en vigueur. 11 suffirait d'un simple règle-
me11L dadmi nistrat iou publique pour faire entrer dans la
pratique les dispositions du statut proposé, moyennant, bien
entcndu , prévision budgétaire des crédits nécessaires.
LP ,i11gcmc·1il q11c nous pouvons porter sur I'ensernble dt:
r-r-s d isposi I ions est donc iullucncé par la conslalalion qu 'el-
les so11I imrnédiatcrncut réalisables. Il nous taut donc Jaire
a hsl raction de noire idéal, auquel nous 11c renonçons pas.
qui domino r-cpenda u l . et de très haut, le poinL de Yu1·
praliqtH'. mais qui, 11011;; le reconuaissons, nr pouvait ar-
tucllcmcut préoccuper les réalisateurs. Ils so11I. prisonniers
rl'11111· dorIrine , obéissent i1 des principes, subissent des
couüngcuccs sou vcu l en contradiction formelle avec ccl
Idéal ; le personuel l'11scig-11a11I est rompu à des méthodes
p(:dagogiqucs défectueuses el, dH11s son immense majorité,
iucapab le de sudapter à celles qu'Il oon viendrait de leur
substituer ; href, il sug issail , en lcspèce, si l'on voulait
aboutir, d'usiner la généralisation de l'enseignement à ses
trois degrés comme on cnvisagr- habituellement celui-ci. el
dans lr-s 1111\nws vieux ateliers anti-Irygiéuiques cl surpeu-
plés, avec le môme ouli llage démodé, avec, luute d'ouvrier.
qualiflés, les mêmes rnunœuvrcs routiniers cl surmenés,
avec· les mêmes programmes de f'ahricatiou e11 série (•I avec
la n11'.1111· pé•1111ric de moyens. Voil;\ sous q1H·I aspect peu
l'ngngc-anl le problème se préseutait.
Le Comité pour l'Ecole Unique l'a résolu. Son projet
n l lci nl la lirn i le dt' r-c qu'on pouvait décemment cl raison-
uahlcrnr-nt cx igt-r, {·la1il donné les éléments dont 011 dispose.
r•I 11rH1s 11c- crevons pas quon rloivc ni qu'on 1111issr·
l''urncutlt-r.
1~e nous Ilal lons pa~ <lr le voir bientôt adopté. Lr l hî-mc
dr· l"Et·ole l luique off'rn i1 l'éloquence parlementaire une·
miur- duur- rare richesse Pl que do nombreux débats nr-u-
démiques uurrivr-ron l pas à é.puiser. :>.011ti aurons de rnagni-
tiques disr-ours. mais de réforme, point. li Iaud ra y melnc
de linsislaucc et l'on c11 reparlera encore, je le crains, dan
quelques lustres. E11fin, c 'est d{·jt1 lu-aucoup qu'on pui~sP
~<" Inirc nue opi nion f'I q11·11n projel soit nrn111':, ri r'C'sl
 1111 ,igur· de:~ l,·r11ps que les ('l"OfC'ssin,1111·.b ,·~ .,,,il'11I 11,c\11;
d,· l'"l'f',s<". :--.i 1,·~ l111!s dr lï·!ilr- i'•lait'11I rl~-iutc:rc-~-1:s, rllP
"" rlr-hors des pniil iciens.
l'Olfll1'l'Pt1ri1"1til ljll(" 11• ,pl'( (i(' litllrJ1.oi1ilr P~( lié ;-r Jr•f11111ll'Ε
\011s a,·011s par couséqucut lout lui~ir de plaC"cr uuhe
l'alirn, i111t-.,:tnrlc·, t"·1·11110n1iLJIH'rt1C1d cl i11lc-lleC"lue·llernc11I. de
ruol , de dire IP fond de noire peusé«, non sur· le projet lui-
lr111s it"s l1r,n1111c·~ : •1111· pour Ir· bicn-êl n- d ln sécurité de
rnôrne, qui nous sernb le inlangible·, mais s111· le véritable hut
llllJ,. ~ r·"ml'ri~ lï•li~r· 1·lle·-1111\111r-, il 1•sl i ndisur-usable que
11 atteindre, quelque éloig né«, qw·lq11t· 11l(lj'iqt1e· qu'en pu-
11111, lr·s 1•11l'a111~ snir-n 1 111 is c·11 possession d · li ne véri la hic
ruisse aujourd 'Jiu i la réu lisa l ion.
,·1tll11n·. 11\,1111 dr- d1nisil' le111· voie, l'i qunya nl librcmr-n t
La lcndunr-o des Con1pag11011s ùc l'l.,11i1l'l',-ilt'.: 01011veJil', ('),r,isi c·C"IIP-r·i. ils pui,;;;r•nl s\ engager d'u11 ('RS phrs assurr',
telle qu'elle s1· dégage de leurs cléclanrlio11s, JC" leurs l.ra-
>1\1·1· 1111!' i11lr·lligt•111·p plu~ Pnml'r'{•hc•,11sivr·. nvc•r· 1111, crt-ur
vuux, est ucl lurucul or-icu tér- it gnurlu-, Pl 11011 moins ucl lc-
('llh f'ral1·r11c·I. Auµ,1sl1· l11rnT11 \1'11.
nu-u l réforrnis!c. Peul-être vuu l-] l mieux qu'il (•11 soit ainsi.
ù ne consiflfrC'r que l 'in l{·n:I de la en use q II ïls défendcut. ~~WR!H"tf/2
Ea loul cas, cl r·t:~l 11n fail rl'c'·virl1·1t<·r·, s'ils 0111 réussi ù
t·rd'r·rrnc•r rlu ns leur projr-l I!' n1axi11111m de jus.l ir-r- irrunédiu-
L'ESPRIT CHRETIEN AU PAYS DU DOLLAR
lcrnen l exigi hlc, ils 11r· voient g111·n· 1111 dr·li', ch- c·1· il q uni
L1· j<111r de Noël, des millions de dollars sont dépensé
ils ('l'é·lc11dnnl préscu lcrn cut ('I st· lic·11drottl pour sa l isf'a i ls
s'ils réussi sseu! i, li rnposr-r 1•11 f'11lt·,. c·11 hanquets, en cadeaux.. Quelques sou ont jeté
îvous, pus. a11.\. quêteurs puu r ceux q11i, sa ns don,icile, ::rraYi cul leur
1·nlntirC' IC' ventre creux.
.\uuti so11!t·11011s lJUC' lou» l1·s indiv idns 0111 dl'oil .·, 111,c·
,\ Los \11ifPl\'s, ,1u rnorneut de, ces ft\les, 11111· e11fu11t de
culture gr·11rrnlc•, que cct!e ru llurc d1,il leur être dispPnsc··c,
du11l.1· a11~, fill1· d'un hauq uit-i-, esl enlevée. 'Le ravisseur
quel les q ur soient leurs a pl i l udes j'Drliculièrcs cl leur oricn-
r·xig<· 11111· , a111;01,. Le pfre Iergivcrsc, fi nalcrnent s 'exécute,
lnl ion j'f'Ofcssio1111elle c·I que col le dern iî-re doi l ètrc détcr-
apporlc les 1 .i'>1,t• dol lurs d!'manrl{•s. 011 lui rënd 1"111 COl'[JS
111 i née le plus lard possible, [aruais avant l'adolesec11cP ae- t'11 morceaux.
complie. par conséquent jamais avunl la dlx-scptièrno ou
·\ssassiru:!' l'i coupée c11 morceaux ! l Ile sorte dï,yslfric
dix-h uif ièrno 1u111éc. El nous conù11m11011s Iorrncllernont ri ~ ·1·111par<· ci<" IH population,
~1111s appel lexa mt-n de sé iec lion.
1 plcllt ~i1a·l11ir, daus u ~lolll') \\ ri les >>, dil que presqrw
LP rccrulr-rnr-n! riP l'élil<· 11011s lai;;sc loir! ù /'ail ind iff'é-
l1111lr·~ k-s pulilic·nlinns a111fricni11es servent au puhlic nou
rrnts. Cel I<· 6 li IC' ;;c• dégugPra hicn ri 'c1Je-rnt~m1•. D'fl bord,
de·~ irlfrs d'l10111111<·s li hrt-s , niais des idées d" r1 argent 1>.
1·111tl rni rcrnr-u 1 i, 1111c c,piidon f orlcmenl enrar-i nfr dans lous
n·,,11 le• l il rr' dr- l'0111rn~e·: 1c L'arg1111t écrit ,i. 11 convient
lr-s mi lir-ux , pnlitiques, Jill{-rnircs, universltaues. scicuriû-
d 'ujuu i!'I' q uc 1 ·1, rg-<'111 ulJligc aussi au silence. En off el, le
ques , lec huiqucs. sv ndlca listes, dans .toutcs les rIasscs, ai-
1•n·111il't's jnurs d1· 1·(·1tli·vc•rnenl, il fut question d'un demi
;;{,cs, moycm 1·s, ouvrières, 1 ï rnporta 11e(' socia h· de I ï·li If'
1'1"1·n· tir· la vir-l iurr-. d "iusl rurnont« de chirurgie dont il se
reste i, démoul rr-i. lrnpor'luut-r- proclarnéc pa r lé li!r: m1:11w,
~1·rnil sorvi , )lllis plus un mot. Pnr coutre dhorriblets dé-
ruais aucun d,· se~ rur-rubrr-s, l[llP je sarho , 11<· ~'t·sl a1 ,.~,·
l11il,-, des nrli!'ies vislblemcut faib pour exaspérer les ins-
rie \érifit•r· r1· qu'il y n de fond{• dans cr-ur- 1111i1·Pl"Srllc af'Iir-
matiou.
l i nrf s de· s1111n1grl'iC' duu« foule d'individus iur-apablns de
1·i'·l11·xio11. Lt· l' l'i 111c fni 1 1 'objet de 1011 lt•s les conversa lion
1 J est hir-u c(•rla i II qur· i"(• li Le a loujou rs pn'·dominé, soit
r·I 1'011 P1tl<'11d )'Hl'lo11l des propos duue telle barbar ic qu'on
guerroièl'e, soit religieuse, soit polil ique : or, les grands cou-
!'~I pl'CSCJU.P l['ftlr: de prendre la défensede l'assassin, quelque
ran ls d'(·n1a11nipalion se son! toujours forml;S malgré elle;
ltr,1Tc·11r q 11r· puisse i nspi rcr son cri nrc ahorni nahlc.
l'llc s'y csl gô11frc1IC'nwnl opposée, les a quelquefois subis
La hui nr- g-ng,tP, sétr iid, car nu-dessus de lespt-lt chré-
1•0111· les mieux 1·1111aliser it son proflt , elle ne les a jamais
l icn , u n-rlr-ssus des f<\ies de :-loël, il y a le gain, il y n le
provoqués. li lu i est lrop Iari le de s·aJJl)l'OJJrier les grauds
dolhu-. Il f1111I lel'l'ifi<'r' pour mieux vendre les journaux.
µ-é11ics qui ont illustn'., l'l111manil6 el quel le II souvent rné-
111 cl "hcurr- <·11 houre, de nouvelles édil.iol,s, avec dos man-
onnuus 011 persécutés. 811 rô1rlil{,, le rôle social de l'élite est
C'llC\llcs de plus c•n l'l11s monsl rur-usos. sont f'rifrs C'I 1<•n-
t·ssP1tlièJJerne11l co nscrvatcur, quand il n'est pas oppressif, dues dans IC's rues.
el c'est surtout grâce 1'1 clic que les roules d11 progrès sont
011 peul, avec dr-s clameurs, vendre de l'ordure, semer de
horllrcs de tombeaux.
111 l111i111·. Par coutre, ceux qui vr•11Clf'11I lus [our-uuux auar-
.I(' vois 1111e• (Jl'('UV(' IIOUYCII(• dr ~OIi (·goïsme dans le SOIII
C'iti.,lc·s n11 s~ udicullsrcs, ceux qui, Jlllr 1111c littéral uro saine,
r-xr-lusif qu'elle apporl(' i, séduquor. Il semble que lirn-
.,.C'fforcenl rléduqucr i<" public el déveif Icr des idées de
mense toulc qui lru vu i l le , peine, souffre, doive travuillcr , just ir-r- Pl de bouté, dans les rues de cette rnt;rnc ville, cr·ux-
pr·i111·1", souff'rir pour une· mi noriu' favorisée. Ventres dorés,
1:', sn11I ass<11T1mrs par les p1'olPrlr·111·s de l'ol'cll'r·, par les
rorvr-aux dï·lilc, c"esl lr- m~fne rnu ll isrnr- l'i la même goiu- pnlir-ier~.
lrr-ri«. 011 conçoit la rt·pug111111cr des puuvrr-s bougres /1
l:rikc· i', w, journal l1f'liùomadaire, The Open /t'ol'um,
lï·gard de l'l~colc· Unique. Ils senlenl confusément qu'on ,a pttl ,1 i(· Jin I' l.rt Ci·vil Li/1er/ ies L nion, journal q ni fuit dans
recruter le·~ rnci llcnrs d 'cr ri rc eux pour ren l'nrc·c·r la classe
ses r-olon t1<'S une p la('(' aux idées l'évolu I ion na ires, unr J'l'O·
de·~ privi lég iés. lfo cf/'1·1. les Cornpugnous de lUnivcrsiu.
l<-,;lalio1, de la ll1flssc rnil le jour de !ornps c11 lcmps. Oui,
avouont i11!,!·t··1111nwnt q uc ll'111· sr-ulc µn\occupnlion est de 111algl'é Ir· 1111\pris sou,·eruin des classes bourgcoisr•s pour
sorcupcr d1•s t·nfa11ls du pe·npl<' l rî-s inlPllig-r•11ls, puisqu'on
r·C'I IC' n ,assr pas~in· ri f'alalmnc111 i::,rnoran !<', on I rouve chel.
11c· peul pas soccuur-r de· tous,
r·ll1· dc•s individus, de plus en plus nombreux, co11scicnl~ de
HPslrc·i11I<" ;'i cr-1 objet. 1·1~:cole U11_iq11c• serait 11110 solut iou i11j11slicr.-; de• rrl ordrC' qui c'.-r:rase l'humanilé.
' l.'Ordrc '. Pour truquer 11· voupablv, r,{'J11i qui a v ait lnw·h{,
111 rançon, tous devaient devenir policiers. mouchards, d~-
lr-cl.ivcs. En vingl-q1111lrc heures, lr-s 111 ,11·11er Rmlhcr.~, qui
par radio uvu ir-u l fnil une demande· dargcul , recevaient
~>11.000 dullars el rellt· somme sé.lr-vait -hicn lô! à 1011.000 dol-
lu rs, ~ r-ompris 1.nnc, dollars de lElat , avec les regrets d11
7011vc•nie11r de 11e• pouvoir, de pur la loi, donner da vaulagr-.
nr1rx rni llirurs ci nq cent mille francs pour récompenser ce-
lui Ott ceux qui livrcraieul le coupable, rnorl 011 vif. Deux
pollrivrs ln rcn t lr-s gagna11ls de cette chasse it lhorn mc.
aprè,; que de nombreux amateurs curent arrêté el nssomrné,
i(".i el li1, des innocents clonl le signalement correspondait
I' lus 011 moins i1 celui de l 'assassin. Pris pour I u i C'I roué de
coups, 11n ,ie1111e 'homme trouva la morl dans -"tl er-llulo. La
somme offerte valait h-s risques d'une ctrcur.
un l mille dollars ! Dans le même temps, 1\ Mid land
.Texas) trois ouvriers mexicains sonl f'usi llés h boui porlnnt
par ln police. li s'agissait, pour le· dcp uly shcrif C. C. Bozc ,
dt· loucher la prime de cinq mille dollars que les banques
u vnir-n l promise polir lout bandit, arrrlé morl ou vif dan
une lcu la l ive de pillagr. Bozc avait trouvé to11I simple· dnf'-
frir d11 travail i1 lrois mexicains cl dr- les u rnnner ainsi cle-
v a nl la ha uquc de ~l.a11Lo11. Lui cl ses complices les l uuieu l
r·ommr s'ils riaient venus pour pil lr-r. Ils gagnaic,11 ainsi
11:gi t i rnerncru 1 5.ooo dol lars, i, raison de· f,.ooo dollars pm·
lt·l('. L'ouvrier mr-x ica in Victor Harnos. ramené it la vie, p u l
rl(·11ot1e·Pr Ir r-om p lot des meurtr-lr-r s. \Y. M. ::Vlassie. prési-
rlrn t dr- lAssoclatiou des banquiers de· lEla l du Tr-xas , av n i l
r<·rrmmcn I verse"· 10.000 dollars i1 des policiers d 'Odessa.
1tt·i·s de ~Lanlo11, qui, eux aussi, avaieu t lué dans des cir-
constances analogues deux ..... hu url il s qui voulaient rléva-
' liser la hauque.
C'est lr- jour de Noël. \'oilit l'c•.spril chrétien au pay;; du
dollar. J t7LEs S0Af1CETII\UX.
~rarceriaux noie un aspccl bien curac it',risliq uc des rnœurs
,,.mfricaines. li a .raison dcn accuser le· dollar. En France,
rien ne pro11vc que ces rnœurs nr s'accllmator aicut pas it Ù<·
semblables prix. Toutes proportions gardées. 011 a vu, dans
c'·c·I ordre rlldées, des choses assez peu ragoùtaulcs lors dt·
111 rnplure des u Bu udits tragiques n. Pt-écisérncnt , lAulo-
ruohilr--Cl ul. , icul d'offrir une prime pour Iacilitcr l'arrcs-
tution - 011 110 dil pas: mort ou vif - de l'auteur dr- I'at-
lc11tnl de la roule de Vaires. Les journaux n'indiquent pa,-
de somme, mais un rédacteur du Quotidien félicite haute-
mcnl l'Aulomobile-Club pour cc geste qui correspond, af-
ûrrne-t-il, au scnf i mcn l des hon nêles gens. li csl évident que
,,cr qu'on ;;ti:Tmilr• ai nsi-ce n-es+ pas la solidarité des citoyens.
11 i leur û·lc j ustiricr : l 'afl'ai rc de Vui n-s 11 ·a i nq 11i{•I{• q ur: le-"
proprièlui rcs d 'autornobi les, cc q Lli cxpl ique , el de quoi 1,·._
rnoigne, I'Intervention de lAulomobl lc-Club. A. B.
~~~~-x>~~·
BIBLIOGRAPHIE
L,, Héjurm1' If,· /'l?11sei,g11eme1il, vue dt-uscrnblr-. pnr Frit»
ILC'lli11g, arlir-lc- paru dans la Rcviœ <l'A//r111n(JrrP (11° dr-
janvier 1u28). - Caiactirèse l'i l iuniunüé«, par Weber,
l'i Hépunsr à 'Il. Lncqui11, pnr v1:rher, urlirlcs par11s dans
1·u11iversi/é Nouxeu« (n°' 21 cl n, jan v icr C'I fôv1·ier). -
Pour l.'Rcole Luiqu», par Fr-icdrir h i\foa~C' (RP1llll' rl'Allr-
111,a.r111e), 11° clr, janvier).
10 -
C1·:, tlil'Jï·n·,tl, n rf irlr-- lrailrnl de l,1 réfrumr dl' ·1·euse1-
)!ltf'llll'lll. Lu question ,1· posr- rn F'n111re comme e11 Alle-
magu« ; d dan:< Il', url it-h-s sig,111lc'·s les auleurs désirent que
1·,·nseig11e111ent donm- u11 r-ulturr- génrralr. Mais culture
;!f;11{·1·alr ,·r111-i I di rr- h11 man i té- r ln~sirpws, c- 'est-il-dire ensoi-
g,1C'nlc1 tl réd 11i I i, l 't'.·tudr· de- la ngncs anciennes P Les au-
l('111's a llerua nds l'i f'ruriçais pe nscn l qu'une culture générale
peul s"ol>IC'11ir aussi bir-u et mêrnr- mieux :zrî1cc à la disci-
pline des méthodes scientifiques.
Ils pensent aussi que le l,111 de lcnseigncrneu! doit èlrc
la formali<,n de lcspri t l'i 11011 l'entassement passif des
r-ounnissauccs. C'1•sl lit 11111• l rès v ici l lc notion, ressuscitée el
111is1· 1•11 valeur (1 tous les âges de lhistoirc par les esprits
lihéruux. l.'oub!i de ce c.:arartl·rC' pri mordia l de l'enseigne-
rru-u l r-sl llît aujourdhui i1 la s11rrl1arge des pl'Ogrnmmes.
Enfin lt·s auteurs cuvisngt.u l If' hul de léduca liou. Il
sr-rnb l« q11'c•11 Allc111ag11c les irh-cs sont plus avancées qu'en
Fraur-c. La révolutiou . en sapau l Ir vieux cadre l mpéria l .
a prrrn is Il' dé·v('loppemc1 tl 'des i dt'·rs nouvel les. En France
nous paln11gc·c11is da us le réf'orrnisrnc mi.nistériel.
Voi1·i cl'al,ord quelques passagC's de l'nrl ic le de M. Fri tz
l lclli ng :
ll L "t'·<·,(llc· a 11c·ie11 Ill' l'SI col le: d11 xix" siècle. L' Eta I en dé-
u-rrn i nui l ln l'oruu- t'l dr-puis les Icrnps modernes. détenait
l'autorité sr-nlu i rc s111'rème, pn1· npposi l ion au moyen-âge
où c't"•lnil l'figli~1·. LC' soin de 1·1~tal allai! surtout - el ceci
11 ·a 11as c· ltH 11gi"· - i1 faire des gt'·t 1fralions nouvel les les sou-
l iC'11s de la civi lisatiou el dt- l'o,:drc social qu'il protégeait. ..
,c Po111·q11oi l'c'•cole· couf'orme i, l'idéal du libéralisme bour-
1,:C'toi:< 11(· lu l-el k- pas r<·ali,:.i•c· ;, D'abord 011 11c choisit pa
po11r ,:."y arln-m i ucr léco le vivante fondée sur la réalité,
prorh« d11 pL,11plc·, l'école· qui développerait en vue de la
vir- rfrlle. d1• la profession, de la réalité sociale, toutes le
forcC's r·slltt'·liqul's. morales el n-liglcuses de la v.ic, réaliserait
t·1· dc'•vc·loppemc•nl par 1111e· arlivit« vru ie en faisant acquérir
lr-s c·on1111is~a1H·e·s par le· travail. lcxercicc, l'nxpéricncc.
,nrnil r-l lc-mùmc lrnugt- de la vie. 011 choisit bien plutôt
J'frole· dr lhurna nisrnr- r-lassique. Celle-ci se· détourne de lu
rt'·nlilc'· C'I du JJC'llJllc, rnlh'c· lhorurno au monde concrel. .. el
IC' lrn11sporll' dans le moudr- idéal de la nl iquité, norrru
absolue de lou lo antiquité; elle fuiL porter sur l'acquisition
clr /11 /rw9ur loul l'effort qui pr-rrncttra d'acci•dcr à la corn-
prr'·hcnsio11 du mondr antique. Cette éducation purcmeru
Iorrur-l le ... d6g{·t1f'l"fl jusquà 11'(\[rr plus qu'une f'orrnatioi
ndusivoP1enl intcllcctuclh- f'I ve,\rnle, devint un sirnp lr
lrariô.frrf clr <ii1vôir qui (levait donnr-r la culture qénéro!« ..
(< •••La deuxième moitlé du \IX0 siècle vil la rransfor-
mal iou prol"crndP de ln société, le déchalncmc11l de Ioules lei
forces t'•e·m1omit(I.H's, lechniq11ri ri sr ieutlflques, une corn,
pli·le lrnnsformalio11 des r-onditious tl'f'xislenre. Les parents
rléslrau l pour lr-urs enfants 1111r (·ducftlion ü la vie pratique
dcmaudaicul q111· fùt ùo1111é 1·c·11sc·ig11cinc11L du commerce
des mél ie rs , de l'industrie. des sC'ienccs techniques et nalu
1'C'llr~. LC' gymuasl' (r'cst-:'t-dire le lycée) et les humanité·i
se· mo11truirnl i1npuissants, d'autant plus que la science élai
C'lt 11·.1in dr M·lruire les bases sur lesquelles ils se fondaie1tl
J'idé:-tl antique, norme ah~olu<' de la civilisaLio11... LC'l
i·e·olr~ de· lypP no11YN111 l1<"·rilr'J'crtl le~ virrs fondamP,nlau.,
dn J"i'·r'.uie l1·<1dili1,111H'llt- qui 11 'ussuruil q11·1111 lr1111sf1•!'/ 1/1•
snroir, I.e ly pe de l'fr,ol(' passive, in le l lt-r-l ua lis!e, d"org1111i-
sut iou hurcu ucru lique ne f11I pas surrnon!«.
u ... lin 11011v1·n11 mouvement pédngog iqu« s1· d(•ssinn ...
r-oul re rct I!• i11~11 lflsnru-e de l'i 11~1 ruclion scola irr: ... olfcnsi H'
, iolcn le co111 rc le carnctère li vrcsquc, pas~i f rlr- son ensoi-
g111·rncn t. '1'0111 du ns l",;colr (nouvelle) iloi l graviter bien
moins uuluur d11 savoir accumulé par la rni•rr•nirC' qu'autour
rl u dévclopp<'m1·11i 1'1 donner aux Iacu llés i n lcür-ctuc lles, rno-
ra los l'i rnu n uo l les ... Dans l"é·r.olr a nrir-nur- . sous le poids
1·x11g6n; ri!'~ prngramm,cs_, il 111· rrstr, plus 11i temps, ni force
pour Ir li hrc l ra va i l de l'Pspril. (Ga11dip') ... l,"l'11sci~('11rm1·11I
doit rrrrvoir une form!' 1<·11!' qui l puissr- i•lp,·rr l"c-spril
des 6li•vrs it 1111c nclivili'• li hrr-, spontanée. 1·1".\'.r·1Tcr aussi
l,i1:11 <Üt11~ sos Iar-ultés purliC'11lii·rt·s ri111• d1111s sa tota litt'
l(;,u,dig) ... lr-s lr-m ps 11011n·au~ c·xiw•1il qui· .lancicn no
<°·C"olr· passi \!' s1· 1l11W e11 11 ne uouvcl Ir· tif·ole activ r q 11i ensoi-
g11r•ra le lruvai l, loruauiscrn a11 profil dr J'ac-livit{• spontanée
1lt- l'{·li·n: !'I Ir· mel lra c11 posscssi011 d!' la culture pal' 1111
lru vai l l i lu:r- el pcrsouuc! ...
11 ... La Co11sl i 1111 inn dt• W1•i ma r ailoplu l)II so11 a rticlc 1 /18
ln 11011\•cllc 1::cole arl.ivo, Lr· mémoire pour la refontr- de
1·1·11s1·ig,1l'fllt'lll sr-conda iro ('11 Pl'USSC-, dl' IÇJ2/i, proclamait
la nn\1nc -.r1lo1ilt• de réforme .... Il p roposu it d!' J'aire sa placr-
a11 droit ch· libre dr+crrn inutiou, i1 la responsabilité persou-
11ellr· rles nraltres el rnèrne des {•li·ves l'i rappelait la t'é·li·l,rf'
parole dr- lva n l : <1 Il r~I i rupossi hlr- de ruùrir i1 la lihcrlt"·
sa11s a voir {•li"• dubord lili6n'•. 11 l.es mull res f11rC'1i1 appC'l{•s
ù 11111· col labnra l iou do11I ils
devaient porter ln
rcsponsahi lilù
pcrsonucllo : on IP11r assuru plus de liber!{· 1J[)11r llxcr IC's
pl'ograrninr·s l'i détcrmiur-r la méthode. Po11r les élèves. il
Iut entendu q111· k uomhr« des heures de classe par sernn i nr-
serai l u ba issé, 11·.s program mr-s sirn pli fi{,;., l<•s prr-sr-ri pl i(J11s
rein I ives aux. cum posi ! ions C'I examens dt· pn.•sage assouplies.
lJ11c lilJcrl{· plus g"l'H11di'• i•lnil nrcordéo pour h-s méthodes cl
pmct'•dés d't·ns(•ig11um(•11I. .. La lil,erté de la p rî-s-rnidi éln.il
assurée dans la mesure d11 possible, le lravai l it la maison
réf'orrné. Pour les parents, on institua dr-s consri!« lie pn-
r1•11 /s, adjoi n ls dî-s J !P 9 i1 Ioules les écoles ...
<1 ••• D'1111 rrn'.mr ('l'forl, on lcndil t'.,galemt·11l it écnrl1•r IC's
l.urrières qui, c11 créant des différent-os de culture, ('mpt·-
chaicnt les enluu!s de- s"{·lr\'l'I" H'IIX dt·grr"•s dP IÏ·('hellr ~o-
ria lc selon leur capnr-ité ... 1,
L'aule111· njouie : u Mnis il 11c faul pas croirr: riu'il ail
suffi de proclamer celle liberté (créa lrjco cl réformatrice)
p< >11 r q 11 'c•I le fiH a 11s~i lùl réa lisée. De rudes eomba ls y son 1.
<•111·01·c nér-r-ssaires. n Il indique les rf.fol'ls «ctuets dl' l'li:yli.~e
tu.ur x'empurer de lenseujurme ul,
1·crs lt: fi11 cil' son uriic!e, ,\/. /1',-i/z /-/elli11y dfrril so1111111ri-
rrm eri! 1111 projet d'1•nsl'ÎfJt11'111e11/ qui ressemble d'une iacou
r·aricuse li II l'ulopir n de Paul Redus que fui reprise à 111011
c11111ple d1111.~ /1• 11° 3!1, p. (i, col. r. pour remédier à la crise
mento!« nu monie n! de la puberlé,
1c Dans lr-s r'.•rnks rl'ossni de Harnbourg , Brème cl J\lag:<lc-
honrg , de Rc·rlin, Drcsdr-, Leipzig ri d'autres vi lles. 011
cherche c11 parlanl d'un sor-lalismc d'i11,;pir11lio11 morale 011
religieuse i1 constinrcr sous torrnc de oomrnunauté scolaire
l°i'.TOI(' unique. libre cil déinocru liquc. Par delà l'école a1·-
l i vr, centre libre de travail lntcllcctucl, 011 prétend renou-
vr-lt-r ,l'(•nsei,g-11cmP11I act11~·l C'11 -r.rt'·'f111I l'(•cole 01'1 .1'011 n1?prrn-
) ,
d1•;1 r{·elh:r11t·11l i'l ,1,11,- lt,u~ leur,- a~l'c·1·(:,, Ir lr111aiJ, l 'ur-tiou,
li1 \I(' ... l.1· hul 1·"'1 ln c réa l inu t1·1111r, renie où la jeunesse
-oi l chez rlh-. oi'1 Jp,. e1ifants, vivau l r.11 cornrn uu et se
~0111(-r11a11I 1·11~-1111~rnr", l rouvcn l lr-s coudi l ious uéccssalrcs
a11 di·,l'lr,pprmrnl naturel d1· toutes IC's forces juvéniles. Cc
~c-ra dtJ11c· 111ic· colonie scolaire, si lué« il la périphérie des
v i lk:s. r-oruprenuul curnme les foyers déducation it la curu-
JJ11F11C·, jn rdiu , rhnrn p cl atelier. Elle constituera l'atelier
1·Pnlr;il rlr-s ac-111 ités de la jeunesse, .l't\colc dr- 111 production.
\ cc tit n-, non seulement elle :,t: proposera délevcr les c11-
Iunls it la vie praüquc. i1 la profession par [a part.ici pal.iou
il une aclivité sociale très significative et à la production
clc•s hiens , mais elle aura en même Lemps conscience de
ln,,aill<·1 dans un esprit de vérité, de justice et d'amour it
l'(·d11rnlinn du peuple el de l'humanilé et d'ouvrir les voie
:'t la ~oeir'·li· f11l111·P ... Elle i nsl i lue léducation commune des
d1'11x st-xr-s pur k-s deux sexes. Elle est une cornrnuuuuté
autonorne ri ï·dnrnlio11 fo1tcléc par les parcul s. lr-s maîtres cl
k-s {•11·vPs ... >>
*
**
vous sig11alo11s uussi rlaus le 11° :<1 -:~:>. de i'Unioersité
,\1111vclle deux urficles , tous deux sig11és par :M . Weber :
Cotuch rèsc el t t u nuinités cl la réponse il Nl. Loeq11i11 s111· lu
qw·slio11 de 1·c11srig1w111c11l technique.
Du11~ le JH"e111i(•r urticlc. ~I. \,\ cher rapporte loplniou de
1'J. lln111s,·li\\ic-g: 11 Il 11·~ a 1rns déducaüon libérale Ji1 où
1·('11~Pignrmc11l ~l'il'11liliqut• ncsl pas .. scion J'cxpressiou de
Pi<•1-rc Curie, 1 · 1·11scig11eme11 t dominant. »
Il défend son idfr d'h11111.a,1ilés tecl,niques: (< C(' qui
i111porl1· css<·1llir·llt·rnenl, e'l'sl la méthode ol non les matières
, 11.sPignfrs. Cl' qui )JlJIJI constituer pour les uns un nlirnent
('Xt"C"llc·nl J!PIII 1'.ire 10111 it fail contraire aux aptitudes, aux
goûls, a11 IP1np,;ramcnl intellectuel d'autres cspr-its , qui
pc•11vc-nl dai llcurs v alnir les premiers ou leur l'lr(' supérieurs.
Il PSI néccssai n- dt· varier le plus possible les modes de
ru l l urc r-n lr·11a11' compte des Ieudauccs el des buis pour-
suivis. Il Psi i ndispcusab!e de concevoir divers modes de
culture {·q11iv11IP1ils, mais 110n identiques, culture humaine,
l,i1·11 1·11lu11d11, , i~a11I i1 former des cerveaux, des corps cl
dP~ r·u:•111·s d 1101111111·,... 1\011 seulcrncn l les sciences, mais
r•111·orc les l ravuux ma nue ls, la Ioch nique des métiers peu-
, 1·111 jouer 1111 rôlr- de premier p lan , comparable c11 dfir·al"ité
i, l'étude des la11gne~ ... Mais lcnscigunrncn t technique ac-
Iuel , spécialcnu-nl cr-lui qui est don né dans les écoles pra-
l iqur-s ... !'si lx-nucoup Irop spi'·.cialisc'·, beaucoup lrop imrné-
diu lr-rur-u l uli li lai ru pour po11voi1· Î-ln· considéré r-ornnu- rlon-
1111111 11111· ou ll urr- rc'•rilnhle. n
Ces idées so111 dt·\'!·loppées d'une J'a~·o11 plus précise dans
le sr-cond arl iclc.
u 1111 cuscig ncrncut de cull urc générale n 'r-sl pas w1 c11-
.,l'ig11ernenl dislribtm11I drs 11olions q11c 1'011 accumuJc dan
le ecrvc·a11 dlJs Pnfa11ls. l n enseignemenl éducatif rloil
;;c proposlJr ava11I !oui dt· fllirc lravaillcr les esprils, de le
fain· riollfrhir, C'Omparcr, raisonner, abstraire. Uu cnsci-
/l'IIC'mrnl de ('11ll11n· gt'·11rrnlc doil subordonner l'acquisition
th-~ c·onnai~sanr<·s i1 la formalio11 des espr.ils. >J
Cr· passage r~I 10111 i1 fflil comparable 11 la lhèsc exposé
par Frilz llrlli11~ d1111s l'arliclc cilr'· plus haut, oà l'aulenr
11I11~111a11d oppose· l'frolo nn11vC'llc q11i n r11 YUC le dévrlop-
.
11P.JW•t1I. de 111 1,11J.r~n1111iiblP ""liq•, À 1",in,lt' auoieuue , 1·~q,I
passive fondée sur IP lru nsfcr t du savoir r-l la tyrannie chi
l'rogrammc, Jcs élèves 11·é1a11I q11c dP~ réccptnrlcs où le
nrnître verse des cou uaissances.
J<· 11 'ai pas Ir k-rnps de rechercher duns Habclais cl de
1·1·prod1iirc IPs passugr-s 01'1 l'é0rin1i11 du xvr" siècle exprimai!
IPS rnèrnes idr·rs. Miü:s it celte ,:poqu<· liustrucfion était
l'apnnnge de quelques privilégié•s. · Aujourd'hui l'enseigne-
111r11I est théoriqucmou! donné i1 Lous les cufu nls, mais de
lr-l lc lar,:611 ']Ut' l't-nseigncmout rudimentaire donné aux e11-
lunls de la classe pa1.11r1· 11'n pour but que de leur inculquer
les uotious iudlspcnsublcs à leur ul ilisatiou dans la produc-
lion cupi ln listc. Un individu i llel trè csl eu clfcl aujourd'hui
ù peu près inuti lisable. Or la production en se développant
e·BI devr-n uc plus cxig-t•anlc ; elle nécessite l'emploi de tcch-
11icicn,:. 011 a donc crr·é des écoles lc•cl111iques, des écoles
l'rofcssio11nelll's pour Iaçonuer des praticiens aptes à devenir
coulr-cmnil.res, chefs d'atelier, agents d'études el de contrôle,
cr-st-à-dirc des iochn icieus subalternes. L'école ne cherche
pas i, développer leur persounnli l(•, i1 leur apprendre i.t réflé-
rh i l'. On considère que pour eux la culture gé11érale est llll
luxe r·I un danger. On risquerait d'en faire des déclassés,
c · est-à-dire des révoltés.
M. Weber a l rès bien vu CJIH' les écoles pratiques actuelle
de commerce Ell dlutlustrie ne soorupcnt pas de former
vraiment l'esprit de leurs élèves, Leur dressage, trop exclu-
sivomcnt professionnel, a Loule cha nr-r- d't'·tnuffr.r chez le
jeunes gens tout uveuir i n tel leel.ucl .
Je .11e pense pas que M. Weber ail songé ù la Iut te de
r-lasscs cl ù la libératiou de I'humanité , de Ioule lhurnunité.
;\I. \,\iei>er csl w1 simple réformiste, cl loulc sou ambition
r-st do recruter une élite parmi les plus iulcl ligents des élèves.
La capacité iutollcctuellc des e11fa11Ls sera pigée à l'aide des
k-x les cl des examt-ns , cl chacun sera uti lisé par l'économie
<·npilalislf' suivau l son mérite - 11 moins que M. 'v\ obcr ne
souhaite dans le fond du cœur que l'instruction serve i1
di'·moli 1· les classerncu ,~ sociaux.
Co111hil'II plus hardie est ln pensée de· 'vl. l1ricdricl1 Maasc
clans sou arliclc· r1 Pour l'Écolc Laïque )), p11r11 d1111s la Reouc
d"A tlenuujn«.
Il a vour- q111· l'école laïque uest pas encore c11 A'[lcmag uc
une réalité. li a fallu une Jullc très vive, comba ltue violcrn-
111('111 par les lr-ibuuaux , pour obtenir e11 Prusse par exemple
l'ouverture d'écoles 110n coufcssiouncllcs. el seulement :\
l i lrr- provisoi re. Mais la lullc même des libres penseurs les
a a111e·nc"•s :'1 n•('<11111ailr<· que la laïcitr' dt· I'écolr- c:lail uur
,,., Lt II ÏOIL i IISII f lisu Il le.
<1 .Il f'a l lai l pn~1·r des qucstious p lus g(·11{·nilcs: qucst-rt-
q111· léducatiou i' q ue sig11i°fie léducatlo« dans la vie w-
rin lr- i• quolk- PSI la Ionr-Iion sociale ci(· l'édw·nlio11 i' ... •11du-
qucr, c 'cst i111égrer la je1111Ps~P i1 la sor-lété. Or la société
morlr-rur- c·sl divi~,;n 1•11 deux clussr-s. L<' prob lèrne c1ue pose
l"{·d1H'alio11 Psl rlour- celui-ci : en vue de quel système social
In ul-i l 1:rluquc·1· la jeunesse Î' Faul-il l'c'-lcvcr scion les pr in-
ri pr-s rlr- la classe guu,rrna11lr- ou de 111 classe gouvernée i1
Faut-i l lélcvcr po11r le monde ancien de laulorité, pour
le· vlr-ux monde de la tradition et de l'autorité du système
l,ourgPois i' Devaut cc prohlèrnr. il 11<' p<·ul y avoir de neu-
tralité : la prétendue neutralité équivaudrait 11 l'acceptation
inr-ousoieulr- dr-s idées éducatlvcs de la r.lusst- dorni nante cl.
- t
si;.:-11ilierHil l",1rloµl.io11 dl" ~011 idénk1g·ir. (;u11uur limurense
n1njn1 ilP rlu peuple , 1111 ,ens sor-iologlque du Ierrnc, appar-
li,•nl nu 11roli'·larial, l't'.•<"olc laïque co11çLW comme une véri-
1,d,lc école d11 peup le ur- [JCUL cl ne doit éduquer. l'enfant
q11 ·c11 , 11<· de· la nouvelle soclél« affrnuohic de la structure
t·11 ,.1,1ss1·s. L'écolr. laïque doil approudrc ù penser de fnro11
lihrr: t·I ,ci1·nlif1e11ie. Mais elle 11e peut répondre à celle cxi-
gence q1H' :-i t·llr, combat s<111~ merci non seulement la foi
dans le~ dogmes chrétiens, mais encore Ja foi dans les
dogmes sorinux qui Iorulcn l h-ur , rrilé sur la puissance des
forts el l'nutorl té de la lraditiou. L'école doit initier les
r-ufun ls i, la n'·alite·· soriuh- ... La pirC' faiblesse de l'ouvrier
clan,; la ln l lr- po11r lexisteur-c, c·t·sl le se11time,,t d'inférivrilé
qui lui u ,··lé r-nsr-igné jusq ui oi par l'école el ln société. Sup-
prirncrrx- srnl i nun l , cl en rcvanrhc implanter chez les c11-
fnnl,-, d!'" l't'•cole•, le scu li mcn t de· lr-ur égalité, de leur valeur
1'l'1·so1111<·ilc·. lk rnèruc que les cnrauts doivent tout naturel-
lemr-nl adop lr-r une manière du pe11ser conforme aux' scien-
ces naturr-l les qui l'X(·l111 1Jo11r eux tous les phénomènes de
rniruclc, de nième ils doivent apprendre à comprendre com-
menl le~ phé nomèut-s sociaux se sont développés cl quelle
cs l l1·11r i111porln11cc, ,1fi11 de corn prendre le sens des lutte
pollliqucs Pl fr0110rniq11es qui se déroulent autour d'eux ...
u La pin· l'ail.,lcsst· dt· louv rir-r dans sa lullc pour l 'exis-
lcnce, C'·<'~I le sentiment (l'i11fùioriié qui lui a été euscigné
jusqu'Ivi l'a,· l'école el la sociél é. Supprimer cc sentiment ,
Pl en revanche lrn plunler citez les enfants, dès l'école, Je
,e•1ilin1<·ed rlr- le·111· (:galil(•, dl' leur valeur personnelle, une
~nlidari1,: l naltcrublc. le courage cl l'esprit de sacrifice, lei
doil (~Ire· 1111 des pri nr-ipaux huis de léducatiou laïque. »
Aprè•,; de• kllP~ di\C'l~11tliu11~, lag itation en France on
lu vr-ur de lérol« unique parait larnentab lemcnt mesquine el
~c·1ilc·111C'11I lll't>prl· ii n limculcr la vie électorale des comité
rudir-uux. \o, n'·f"1·1nisles français respectent les cadres so-
ciaux urIuels. I.C'11r umhil iou esl , suivun l la formule a méri-
rni1H·. de· do1111(·1' :'1 chaq ur r111'a11l sa chance - ce qui est
1111c de: iisiou , p11 isq ut- la d1f1111·r est détcrrn inée par la ri-
chcssr- 1·1 lï1rl'ilagr. La l'{·forn,r ruiuishuief l« recrutera pour
lï·lal-111ujol' dl· lu bourrreoisie IC's meilleures cervelles parmi
k-s cuf'u nts rl u pc11J'II'. \lais l Tnjusficr- sociale continuera.
:M. Prsanor.
*
* *
:-ilrphcn Mac Say. - Lu Fulil« (Edi lious de la Sauvageue.
(:01ml0z-Luisa11I (Eure-cl-Loir) ; une brochure : 2 fr.).
l 11 , 11lgarisalPur scicntiflquc du siècle dernier, Louis
Fi_g1d_ç1·. , il11pi'·l'uil_co11lrc la Fable qui inculquerait aux e11-
fnub dos ide'·,·~ fausses sur la nuture. Alain, au contraire,
dans sr-s pmpos, 11m1s enseigne que la ficl iou est i nhércnte
i1 lespri l d1· l'C'11fa11l cl de l'homme: même. <( L'enfant
,;ï•,cillc- i1 p1·11,t•1· dans un monde f<;eriq1w ... Aussi nos sou-
\C11i1·s les plus a11C"i1·11s son l ol'ganis(•s myt holog iqucrncnl :
t'·rsl p0111·q1H1i lt-s r-ou les uonl poi nl vieilli; l'enfance d
l Tud i v irl u c~I cotruue lt-n îauc« ek l'espèce. « Ln raison,
dai l leurs , pif'li11crnil sur pince sans le secours de I'tmngi-
nal ion Cc que 11011s savons de nos origines vient ù l'appui
d1· lopi niou d11 philosophe.
Mac ~a~- 11011,; mon trc, c11 effet, que la Fable dérive des
rnyt hes l'i lr·g<·11des des primi+if's cl dos anciennes civilisa-
Iious. u C:"t•,;I 1111 rc:cil, u11 1·011IP emportant sous le manteau
 de la fiction cl par Je truchernen I de ! 'allégorie, cl dans le
dessein de les rendre plaisants ou profitables, une abstrac-
tion rebelle, une vérité rébarbative ou, surtout, quelque pré-
cepte moral. 1> <c Bile satisfait donc très bien noire espri l
qui ne oonçoit rien sans s'aider de comparaisons sensibles. >J
La fable, toutefois, 11c comporte pas nécessairement de mo-
ra lilé.
Apri·:s avoir passé c11 revue IC's prcm it-rs Ja hulistes , Esope.
Phèdro ... le Ho111an d(• Renart, Mar $ay en vient au ma.itrc
du genre, La Fontaine. cc ,\ussi loin clr l'éparpillement de
récits indiens ou moycn-âgcux que des discours trop froid
ri sermonneurs de l'anlirp1ilcj, la Jable de La Fontaine est
une gerbe colorée aux propor+ions har-morrinuses. Dans un
<"aÙrc aux lignes décisives, elle se si I uc en des raccourci
saisissants. LPs louches du décor so11I noues, sans vainc
fioritures. -Lc milieu surgir, pittoresque, où s'affrontent, flll
naturel, drs personnages i ntensémr-n! mohiles et vivants.
CC'lle fable, ù 1111 haut clegrr est action. n La moralité ~
corn p!o pour pL'll de chosr-, elle n'apporlr i:r11he quun
forrnuJc Ioule pl'l\lc pour rristn llisc» noire jugcrncnt.
i\fal hcurcusorncn t. ap1't'•s Ln Fon la i nr-, s,111 f rares rxcep-
Iiuns, lt-s f'alurlisies vo11l11n111I sr- Iair« trop moralistes. Le
scu l reproche que jr l'as,;(• ;1 l\la<" S.t)', l'·c·sl de· mon lrt-r l rup fmtl tire r-nl re les lignes pour sa isi r cc qui distingue celle-ci
de mansuétude ù l'Pgnrd de LC's~ing c-111·1. qui il 1H· condamne
1]11.C la sécheresse .. lni , po111· ma pari. i:arcl{· fort mauvais
souvenir de <·r· pédant q ui , si .iui hon souvenir. sr flatte de·
redresser les crrr-u rs clr La Foulniuo.
(D11 même auteur 11011s uvons reçu : l)e fi(111rier ù Corliu.
Le' /?arnilislè,:e de Cuisc, opuscule cl'ltl1 grand inlc'•n\l quo
11011~ nualvscrous dans 11n prorha in 11111T1t'·ro.)
* **
Pu.r, ,io111'11nl !tehtk11111nfair'I', ,R, rue ri!' 'l'i lsi l l , i1 Paris cl
:,11, rue du RIH'inr·, ;1 (;rin{·vr, 1rnhlit· d1111;, les numéros
1 du lï l'(,niol' et 8 rlu ·i4 fc'·nirr, 1111 arIirle de Vorman
A11;.,r1·II, .inlil11lé•: L'Amfrique est-elle l ro], riche:'
« La puuvn-Ié cnlraiuuul avec soi la nourriture insuffi-
sa n l c , la sons-a limcntatlon des enfants, leur sous-instruc-
l iou , le surrncnagu, la hau lisu des misères de la' vieilles
qui nous paralysr-, et Ioules lr-s calarnltés i u hércntcs cl insé-
purahlr-s de la vérital.k- pauvreté, est 11n mal on soi. La
richesse 11 'est pas 1111 mal c·11 soi ; cest nu con l.ra irc cssen-
Iicllcmcu! 1111c• chose ho,111(•, mais qui csl mal employée il
cause duue mauvn isr- disl'iplinc de la volonté humain
Le remède est donc, 11011 pas le retour à la pauvre lé el i:t
ses manx , mais d'avoir u nr mét hodr- d'e1npl0i de 1101,re l'i-
rhessc ...
ee L'objet de lécouomlqur- est de suppri mer les préoc-
cupn lions r:co11omiquc·s, de rendre les moyens dcxtstence
si assurés el si nbondauls quf' nous nayous plus ~1 y penser
('f q 11 'ai usi nous avons 1011 le li IH"rlé cl 'accorder notre al leu-
l ir ,11 h la vie cllu-ruôrnr- ... Mais l'effet IC' plus profond dr
la pnispérilé (c11 Amérique) fut de meure les moyens à la
p lat-r- clr· la Iiu ... .Rien n'importe plus que ce qui intéresse
clin•clPnll'nl les affail'rs ... Pris dans l'engrenage, l'individu
duit Iai rr: dos affair<"s ~a l"·<·occupnlion suprême ... Celles-ci
1ieuv1·11I faire craindre qu'elles 11r détruisent au moins leur
propre bu 1. en rcudai tl la , ir- phis di ffici Ir <'I en ln privan 1
de ~a l'iherlé. n
UNE EXPÉRIENCE D'ÉDUCATION
NOUVELLE
c·c~I ainsi q u ' ,\lice Jouenne désigne l'Ecole de plein air
qucllc dirip-c• ri tlonl son livre donne uue monographie dé-
lai l léc. (l~dilions Radol. ln volume : 10 Irnrrcs , en vcn !c
rlu-z r:n:micu, 11. rue de Cluny, Paris, 5°).
.h- 11"ai pa., rel ruuvé, dans rt·~ p,lf!r·~ pourtant allrnya11les,
IC' 1011 d 'érnol ion con tenue q 11 i nous a laissé une si pro-
f 011ùr impression au dîrH·r de 1< Plus Loin n où Alic«
.lour-nur, vou lanl 11011s faire oomp reudre cc qu'ôtait son
r.:r-olc de plein air, nous parla ries enfants qu'elle abrite.
E I Ir· n ·a ['fis d ivulgué les eôte;s parfoi- 1 ragiques de sa lâche.
r1110lidiC'1111c. Par p11clc•ur, uar commisération, sans doute,
pour certains pare11ls indignes auxquels elle a réussi à arra-
cher de précieuses existences denfu nts,
So11 livre veut t'·lr<· dor-umcn luire da bord. i I est écrit pou,.
le• grnnd 1ruhlic el pour des Jir·11s de métier, d'un nouveau
métier. Eli(' sest su,·10111 rtllarlte'•e il décrire ses méthodes ;
r llc l"a fait 1i;tl111·ellPr11r11I, avec cellr· loquc noc enjouée qui
é
t·sl 1111 reflet d 't·l lc-mêmt-. si bien que les lecteurs auron 1
l111r idée exacte du ry l hmr- prtlagogique de I'éoolc : mais il
parmi daulrcs créa l ions a1111logues, r-c qui lu i confère sou
origi11alilt·, s,1 p lrysionomic 11l'Oprr.
,, Les frolcs de plein ail', tettes q11'011 tes cu11ç-oi,I tuijc.ur-
d"/111i. sui vu nt la déflni l iou que llc donne (page ::19), semi
il es élablissenie uts d'éducation spéc ialemeu! réservés au,r
1'11fo1,/s r1ffoil1/ii:, mais 11011 malades, don/ le réijime hygir-
11iq111·, 111,éc/ical ri scolair« spécial. a pour bu! cle fortifia
l'c•n/1111/ e! de fr remettre dans 1111 ,:101 de santé normal.
r:,, so11I dabord tlrs écoles de saul«. Mois on s'aperçut L,i,1·11-
lrî/ qu e /11 .w11111: du corps [aisu]! rcruiîtrc celte de l'rspri! cl
911c la 11w,ri111r des .,1ncie11s: 1< Une rlm,r soine clans un corps
sain •> étui! ioujour« vraie. Alors 011 com pril que l'rn/11111
qui s'éponouissait , cumin/' 1;11e pltm!e, sous l'action de l'<1ir
I'/ c/11 soleil, ne pouvai! recn1oir t'erisciqnenu-n! liuresqu»
des l'!lfan ls immobiles l'i silencieu.c des salles de classe closes.
El lu nécessité d'un enseignement nouvi'IUl se fil senlir.
C'es! pourquoi les écoles de plein air [urent comprises dtui«
/('s u écolc« 1wut1el/es n qui son/ de préffrrnce siiuée« à lo
c11111pog11e, Cil!' 11 la ctunptupu: es/ le milieu na/ure/ de l'Pn-
[au], Il y trouve /,· ca'/mP don/ strn svsième 11Prvcu:c a l1e-
suiu. ,, E11fi11 ll's écoles uouiielles H »ise nl un triple bu/ :
sulisfuire les besoin» psychologiques spontanés de l'esprit
rie /'e11Ja11/ : /!11r111er 11011r la vie d'nu}ourd'h,û 011, ,nieua;
1·111·ore, pour cette de demain : e o [ln le mettre à inênu: de
s'élever par son PjjMI propre Jusqu'r1wv valeurs universelles
de T'rspril , i ndé pendautes r/11 lemp« el d.11 lieu : la véri!«,
/,, bien, la beou lé ».
Le méri le d'Alirc Jouc1111c C'·Psl d'avoir. i1 la faveur 1k
r·t·llr conception, cr(·c'· Il' prolongement naturel du milieu
Iarnlllal ri da voir introduit la notion d1• tendresse da us
léducatlon <·11 commun dr-s enfants. S011 école réalise à 111
Fois 1111 centre d'inilialio11 11 l'(•tude el commr u111· sorte
d'école normale de parents. Ecole de sa u lr- est Ir-op peu dire,
c'est J'école préparatoire-type de l'école. Elle a sa plar-«
marquée dans le sy<slè·rne de I'Ecole l lnique, dont elle d('-
vrail consl if ur-r le premier c'·chelo11 r-l dans lequel rlle·
dcvruit s(' suhstil ur-r a1L\ lroi~ l"·1·1nii.·r·(·s nnnér-s de I'ensci-
t;î -
~uoment élémentaire, cle 6 à 9 a us, pour les enfants hion
portants, el aux cinq premières années, rlr fi ;\ 11 ans, pour
les enfants de· ~anlé précaire.
Le I ivre d 'AI i<"<' .loucn ne i II tércs«- tous les pédagogues.
l"I c11 prern ir r lieu les pnrrnts. 11 est i nul i lc d'en publier
des extraits. 5c,11 pl'ÏX l'!-I i, la porlt'•c de ceux qui prennent
an sérieux leur rôle d'éducateurs: ils me sauront gré d'avoir
i11sisli• pour qui ls IC' lisrrnl el Ir fasscnl lirr- autour d'eux.
Augusto R1rnn11\1,.
* 111·<·cptanl les 1!, poinls du président Wilson, semblait corn-
* *
P.-i)CllOLüGIB DE L'OPl.~ION ET DE LA PROPAG \NDE 1
POLITIQUE. (1)
1
1\11:x anciens procédés empiriques des oomrnerçu nls , des
romanciers, des apothicaires, dos journalistes cl au l res nui-
rnaleurs du public se substitue une technique chaque jour qui livre l'i1ldi, idu, la foule, le peuple, i, lInflucnce de ceux
plus serré» : I' Elal-Commcrçan t fni l cri I iq ucr dans 1111 en-
lref lcl anodin l'insuffisance des stocks de ciçureitas cl la
consum mal ion des cigarettas remonte ; la production li I lé-
rai rc sajuslc aux lendanccs et I'art s'ouvre de, voies comme
la coulure sur la jonchée des choses déjà portées (Massenet
disait : 11011~ sommes des Moclis/.es !) ; la presse a ses an-
termes qui sentent d'où viendra l'nrgenl, S!'S pinces qui sai-
sissenl le ru-rf qui fail. vibrer les multitudes, crier los pas- sr-u 1 l 'observa leur !'SI oonscicn 1. - Le jHgcmen I des hornm1~s
sions ; Je' polilicicn hume le ven l qui pousse, sachaul la
vanité des !'fforls pour remonter h-s courants ; les rC'ligi(·11:\
connaissent I!'~ r-arrr-f'ours de la vie 01'1 ils dresseront les r-onsjarnmenl .
symboles tcrrlflnnts ou consolateurs qui s1H1l leurs pièges,
JV!t,is nous, penchés sur nous-mêmes. cl sur un prohlèrnc
immense. IP hul nous fail néglig1·r les moyens, les méthodes,
les lrnc~ ri les licel lcs q11r des purl is hnrués, aveugles, ,l['· sions ouhliécs , dé-sirs rcf'ou lés) in Ilucncen 1 1101 re pensée cl
pren ncnt l'C\l'endnnl pou r eul rultu-r Il"~ pn1pll's rla ns rlohs-
curs chemins.
Jules Hassuk , sn ns dogmatiser 11i pn:lend1'l", (quoiq ur-,
rlu ns le déroulcmcn l de ses vur-s, de s1•s curiosilés , il saveu-
turc pcu l-êt re ici, cl li1, fasse de vir-i l les iléc-011\'t'l'los), nous
offre les réllr-xious d'un r-spi-i l vrn irncn l rnorlr-rru-, el q11'_il
sera inté rcssanl de sui, rc duns ses i'•vol11lions. Puissc-l-i l,
inf'ormé, c lairvoyuul . voil loul, voir aussi ... plus loin.
11 nous f 011 rn ira dvs i'• lémcn ls dc,111 quclq ues-u ns Ieron L
peut-être leur profil clans les résumés prutiqu e« tirés de so n
intéresant cl ulile livre.
1. - L'Ixorvro u t>T 1,,1 CoLLEcn, ITÉ. - L'homme Il(' po111·-
sui] pas toujours c'•goïslcmcnl sou i ntérèt , r-ornrnc le veut
clam Smi lh . Le moi socia l domine le moi i ndividut-l , Mai
l'individu en foule, vnul Gustave le Bon, 11è conserve, nar-
croit que ses qualités cornrnuucs, vulgaires, mauvaises : la ·au r-outrô!e de la volonté.
foule foule ressuscite ln horde primitive ! Si les af'[irmal ious
·](' rr- pédu utesquc 1t1· reçurent ras en leur temps de vifs
démentis, el pesère.111 sur mon éducation i ndividuulislc , on
le dément aujourd'hui. Ernest-Charles le blaguc ; Bassak le
réf'ulr-, r-ornrno il corn Lal , sur c(· point, Gabriel Tarde <'l
~igl,ele. Les Ioules n'arnplifienl pas seulement les qualités
méd iocres. puisqu 'cl les son I génrrous1·s, gé·nfroust·s it Ici
point que les individus qui les composent soul capables de
se sacrifier po11r 11111· idi'.I' qu'Ils croir-u l juste. Freud exp li-
(1) Pa1· Jules Rassnk . M. Ri1ihc-, i·dilP,11r. l!l'''i· P:1ris. 1 H,I.
·,~(i rngcs, , 1 frnnrs.
que la Iorrnaliou des collectivltés par l'inslincl sociol de
,. ,11s1•rv11lin11, pa r ,1 l"rncrgie des tendances se rattachant ii
1·1· que nous résumons dans le mol : amour ; mais Freud.
dordinaire mal compris, noxngère-t-!l pas, pttr syslrnw.
1 "i mporfa ncr: du' chef i1 Selon lui, les 1lh roses de guerre qui
0111 désag régé larmér ullemande Inrcut cnusées par lu ma-
1iii·rr dont les chefs avaient traité leurs hommes : mais c 'est,
r11 réalité, parce que la eonviction de lutter pour une juste
r-ause, de défendre les droits de la nation allemande contre
la jalousie daulrui , était cnlumée; parce que I'Enlente,
hallrr pour la cause de l'espèce humaine loul entière, ta ndi
quP l(' soldai allemand se sac riflai t pour les magnais d1• fer.
q11i voulaicn l an nexcr les mines de Belgique el d11 nord de
la France. "
r. 'esl , su rtou l le munq uc de disccrncrncn 1, 1 'ineornpétcucc .
qui leur scrnulcn l incarner 111 défr-usc, IC' bon heur de la
r-o ller+ivité.
Il. - (;EJ\È,;~; 11E 1,'0r1'l1ox. - Spinoza disail que les
causes cl les fondations des gouvernernc:1t;; ne doivent pas
(\lrr cherchées dans la raison, mais dans la nature r-ommune
ilr-s hommes ; Pascal dit que le cœur a ses misons ; Gœthc
remarque que l'homme dactio» csl toujours inconsclcn l :
n'!'sl pas uniqucmeul in1111cl11·i· pur la r-onunissancc. mais
aussi cl clabord par les sr.nlinwnls. Picrrol 11011s if' démontre
On ne délcrmi11c pas l"npinio11 par une arg11mentalion
logi(llll' ; l'i,11ronscienl (insl incls biologiques, hahiludes a11-
r-csl rales , i nlluencc des parents), Ir s1ibco11scicnl (impres-
nnl rt- vo lon l é.
Les impressions el sou veni.rs ri' l'nj(l.nce on t 111 rc grande
imporln uce ; ainsi l'adulte a beau découvrir l'absurdité d
l"c-nscig11ernenl rrligieux reçu dans l'âge tendre, sa pensée
cou li nue i1 e11 subir l'inlluencc. Dostoïcwsk i sa i l linjusticc,
l'ahs11rdilé de la haine d11 juif, cl pourtant il ressent contre
lui UIH' nnti palh ic instiuctivc qu'il essaie de justifior !
Lrs l{·~nldcs sur les af rori lés de gncrre soi-disant cornrni-
s1·.~ pal' les Allemands (viols dr femmes, mnl,ilalions d'en-
Ian ls) 0111 leur cause dans la propagande scotc,ire a nt inl lc-
rna11cll' qui imprégna nos gél11;ralions, et non dans des eau-
sr-s h(,rt'·dilttil'CS : il n'existe pas d'héritages héréditaires de
haine. tl"antngonismc héréditaire en Ire races cl nations, mais
l'idée subconsciente enfoncée- dans l'âme par l'éducaLion
est plus f'or!e qu'une iclfr r-ouscien le parce qu'elle échappe
Le r iuérnu intéresse le peuple, nvec 1111(' curiosilé presque
morbide i1 la vie luxueuse clos fninéartls parasites. Cc luxe
q ui sélalc sur I'écran n'esl plus u11 amusement pour lui,
mais u nc oompcusnllou d(• la réali lé, qui donne naissance
;'1 dr-s clr•sir~ el des rancunes refoulées dans le subcpnscienl.
Le» i11.sli11ds bio/ogiqu.es el les héri./11gcs nncesirau« de l'incons-
,;inrl. les désirs oubliés d les souoeni r« ,·efoul('s du .subconscie111,
son! pou» /"/l111e '1urrwi11e ce que ,ion/ les· cordes oour le piano.
(11wncl le innrleou. (111(((/UC une cordc,,cllc eni,·e en uibl'!llio11 et celle
1,i/,rotin11 entrain<' 11:s !IULrcs cordes. 'l'otüe« les parties de l'inslru-
111e11/ ré.<onne11/ rn mêrne temps.
/'our o/Jlcnir 1rn .,011 1101tl11, il [au! .,m,nir .~11r qu.elle /ouclt1·
,,,,,,11_,.,.,. le doiftl ...
il1 -
 Sentirnentaux révolutiounaires. mes lrèrcs, q11e de rois
avons-nous rêvé chi Couccrt où nous f urions voulu la lrou-
vr-r ri la raire chan Ler, 111 rorrle scnsi hlo M.
*
* *
LE MOH'rnL BAISER (1)
(par Lo10 u: Uo uruxuec)
Cc drame .sapparentc aux pièces simples, véhémentes, 01'1
Brieux dénonçant un fléau social, évei llo des conscionccs a11
sentiment des responsabilités. - Les moyens, les person-
nages importent moins que le résultat ù atteindre : alerter
les esprits. lei, le pér i l n'csl point l'Avar·ie, encore que la
" victime nous ménage son apparition hn llucinuu!n ; le péril
n'es! pus le dramatique silence du médecin lié au secret
professionnel ; le péril n'est pas l'irnmolalion de celle jeune
ûllc saine. Le pé·ril réside dans ces convenances bourgoiscs ;
dans celle ig11orance organiséc : dans ce préjugé des cc ma-
ladies honteuses ,, ; dans ccl égoïsme amoureux 011 erllt·
comédie du nrariagc; dans ce voile de pudeur el de rnen-
songe. Ce voile, l'nnle111· Ir· dér-hirc dc·va11I t111 puhl io diffi.
die, surtout pour 11011s, i, all('indrC': il diwhirC' aussi, sa us
doute, des conscicur-cs bon loversc <les rnu l hP11 rr-ux , i"·1•p-jl Ir
quelques esprits ii ln no lion des vfrili'·s nt'·c·t·ssain:s.
M \ ,n".
-0,~ ~~ ~-<><0-~ ~-X>-<>~~
THEATRE
l.'1111· dernier, je nui v11 qu'une sr-u h- piiTc' qui mé:ritill
.!\\ire mcntiou néc. C'l'sl 'llflïo, qu'on joua il au Sludio des
C:l111rnps-Elysfrs, cl dn11I jni oublir' lnu lr-ur.
E11 <'C rnomen 1, 011 don nr dans la mt'-1111• sa l lr- t,, /Jyl,ntt Ir,
dr- mou vir.i l a rni Simon Happo mrl /11p pas C'lllll'cmdr·t· uvcr
1 ,n11 i ustrurnr-n! d(' l rav ai l , to\·t·r lï11cl<;pC'nda11cc rr lut ivc q111•
le cornrnunistc Charles Bnppuporl), cn1111u l'11 littérnlurt-
sous 1<· 110m d'Ansl,y. CC'I horn rne , le meilleur des hommes,
{•lait u11 juif nff'ranrhi C'I de la religin11, (:1 <111 uationalisrru-.
Aujourtl Tiui ; les 11alio11alisles le revendiquent pour 1111 dr-s
leurs, 011 peul 10111 faire HYC'C IPS morts.
L';lldier don ne Les Üiseuu«, adaptatiou de la pièco dAris-
lophauc par Zirnrnor. Aprè•s la g:11t·,1Tc', deux Al héuions , IJOllr
sr soustraire aux charges dr-s impôts cl aux vcxal io us de
l'Ela}, se réfugit·rll chez les oiseaux. Ils Iondcnt 1111r ville
rn'1 ils l rouverou l la pa i x . Le plus malin des deux devient
if' chef', /[' D11c, du nouvel ~;lat: Il rhassr: Ir pn\ln•, le g{•n(~-
ra l, le juge, qui <·taic11I vc1111~ du pays d1·s horn rnr-s offrir
k-urs services, Satire sor-iale qui tourru- 11 l".1pologif' réac-
l ionnui rr- du dictateur, r-ur cest l11i sr-u: qui pttndt rapnl>le
d'crnpl\·licr abus <'I parasi l isrnr-. On 11f· voit pas Ir/·~ lrir-u
1111 d ic+atcur sa 11s rlcru{·. ~,111s armée 1·1 sa ns map-i~I ra I ure.
·1. P.
*
* *
:\nus avons c•11 loccasinu dussister, grâce f, larnalrilité
dl· Ju los Gra11d,ioua11, ;'1 lu prnjr1·lion d11 [i lm <c Ir cuirassé
l'otemkin« dn ns ln salle· d11 lht;iilre, Ar/ P/ Aclio11, Pr1 sp<'r-
l;or·le pri1·t'·. Car r-c lilnr, qui csl 1·f'présr11lc'· lilin·rnr11t r11
1\rnfriq11c• <'I c·11 Suissr- par rxcrnplt-. Psi i n tr-rdit r11 France.
Il II pour sujt·I 1111 ,··1·é11<·n1<·11I hisloriqur- qui se pn~,n rn
1w1f1 sous I<· l'l'gimc· d11 lzar. Il montre duuc façon émou-
vuulc ln ri'·vt,llc dr-s 11111ri11s poussés 11 bout, el. les repré-
/ r) l\l"'7, l'aris. Librni,fr Tlot'·1\lndc, :, 1:11e Mnr•i-r1111x. r·, frllll<'fi.
saillt•s féroces des troupes tzaristes sur la population d'Odessa
1pri avai] svrn pathisé avec les rebelles. C'est un très beau
li lm 11 l!111s los points de vue.
** *
LES 11) ÉES ET LES FAITS
,.\11tr111w1i,1·111e :
Certaines méthodes u mèiicai nes 0111. spéculé sur· 1111 su-
l'iiismr· adroit ; elles aggntvenl I'autornatismc sous Je JJl'l'·
1,·xk d"alJl'r•g-c•r uiusi la durée du travail. Ce n'est point
111H· heureuse trouvaille que décourtcr le temps du travail
1'11 1<· vidant de Ioule joie cl de loul i11lén\l prof'ession nels.
Il vaut encore mieux s'npp liquer avr-r goù( ;\ une œuvrv
lo11g,H' que rl'c-cpédicr une <"Ot1r·IC' lf1d11· avrc· répujrnancc.
C. nu1,,~rn1,,
*
**
Lo (!ues/ ion s1,ciofr.
Dttns so11 Esquisse d"1111 Progrurrunc républicain (1), où
il consln!» lu carence des 111élhodes l'i des hommes poli-
tiques ucluels, M . Simonin, H économiste original el pers-
picace n. abord« la qur-sf ion sorin lr- qui lient innl de plucr,
nerbolcnwul . dn u« le« 1u·nor11111111es, mois si pn1 1•11 pro/1111-
tleur rénlisul rice,
Jfoppe/011/ le nu»! prophétiuu« d.c Soi11/-Si111011 : 11 Lu poli-
l iqu« .~era /o sci.encc de IH p1·orl11clion ,,, don/ la réalisatian
<lrcuncerlt' les vinu purtis el les vieu.r /)[,/i.ticiens, 1/. Sinw-
11i11 cherche li nr-orpornl iou d11 ~nlarial i1 la produr+inu ,
pr,:<"011isé1· P"!' ,l11u11s/c> Comlr.
1 oi<·i lesscrüic! de cette i11w;11irw,1· criliqu«, don/ Ill cou-
d11sirH1 es! du muruisrne le plus pur:
La q nrsl ion sorialr- es/ née d11 salarial r-l dl' la grn1rdl'
indusl iir-. L'ick·11I (·l'Onumiq11C' rlr lhornrnr- étant de posséder
t·,·I k possession <'Clll f/•n•, t·el idéa I f111 1 ,rn Iiqucrncn I n':il li,;<:
pour les I rava i !IC"11 rs dr- ln terre, )'arrc que la l('rrc- PSI rnc11·-
cnlal1IC' t·I pnrlagenlile. L,\ 011 <'IIC' ~'t:lnil an111ss6e dans Ir-.<
mêmes mains i1 un drgrv excessif', les réf'orrnes agraires 0111
11 11011vc·11u rcrnorcclé !'I rlérnocratisé. comme il se voil 1·11
r(' -momcn l dans loulo l'Europe Centrale cl en Russie.
Mais l'usine ncst pas divisible cl elle le devient de• rnoi ns
<·11 moins. Le procédé qui a résolu la question sociale des
p11;,st111s (':<I inapplicable aux ouvriers. Ce problème consish:
clone il I rouvcr q uelqur- l' hose qui i ncorporcra les nuvriers
:', la productiou i udusf riel le nutrcmcul qut· pilr Il' sa lai rc C'l
qui soi l adéquat aux conditions essentielles de celle produc-
l.io n ,
011 pourru i'.c1·ire des volumes c n l i crs , rn1 11 'ajoulcrn ri(•11
,·, c•t· ,;)11'\.plt· exposé, dC" ln question sorialr-, ,
Ln d i Iliuu llé {•la11I d'ordre lcclrniqiu-, 1111c· so lul iou 111·
vaudra que si ellc est cllc-rnèrne technique. 1·'e,,l-1i-din·
dédui!c des éléments lcrh niques <J11i rrgisse1rl li ndustr-ir-
Pl qui sou t irnrnodiflahlcs sous peine de voir périr li ndusl ru-
ellc-rnèrnc. l 11w p11issa11ce révolutionnaire m isr- au serv ir-r-
cl '11111· cour-rpl ion 1,11n·menl l hcoriqiu-, mais que ne rcspr•rlt•
pas (·CIi!' lr-r hniqut-. ~ échouera.
Le rr1111un r1 ·11;1 b1·11r · lin11111w
\ rhaq ur- u nui v crsai n-, ci nquun lt-uui rr-, <'('11lP11ail'e, ct"•li'·-
hration de 11<b gloin•s rfrha11ffé·Ps : Son11e, fanfare ... j11•-
(1) Les Cnliir,·s de L'l sn parlia}, •~/7 au 2j/fl. 1[)2ï, - Voir a usai :
E,,ai, ~111· la ()111·slin11 sor-ia lr- n. 1 hrorhure , fi fr,
qu'Abouustc-: quel style, quel bon sens clairvoyant, ex-
clarnc-l-on ! O r, Ir <( petit-fils de Voltaire 1, (?), devenu
quelque chose comme le conseiller inlimc de Napoléo» 111,
é-r:rivui l :
u Le sociu lismc, qu ·011 peul di sen ter uujourd ' hui san
i'ussiu11. n livré son dernier combat e11 18!18. 11 est non sou-
lcnw11I vui nru mais désarrné par le progrès des lumière
d ho rcdrossr-mcn t cles espri!s. » (Ed . About : L'A B C dti
'1'1ï1l10 i lieur),
C:t'I autre et hruvc homme n arrivé, Col), 11c propose-t-il
['HS lu veng!e A B C de 1868, comme gtiiclr du candidat
r-unsr-rvatcur aux élections de 1928 i'
Yn~ ons, voyons : ôtez I'œillère !. ..
Ill LLE'l'IN DU FO!',I)~ DE SECOURS
dc,;li1u··~ aux uuarchisles cl aux svudicn listcs-u nnrchislr-s
cru pri~o1111c'·s 011 déportés en Russie. (Mars l u:i8).
11 d61rul<· pnl' 1111 manifeste : Je 18 mars, auuiversairc de
la Cornmu 11,· de Paris. Cet an n iversai rc coïncide· aussi avec
la révol!c des marins de Cronstadt contre le gouvernement
bolchevik.
Thiers d (;allirct 0111 écrasé les Communards : trente mille
travai llcurs trauçais ont été fusillés dans les rues de Paris.
Cinquante a us pins lard (il y a sept ans), Lénine el. Trotsky
lriomphaicnl des ma ri ns de Cronstadt : quatorze mille ma-
lclo!s l'.I soldats 0111 ,··lé tués sur les bords de la Néva .
Que dcmn udnicnt les marins qui [ureut les plus Ierrne
soutiens llC' 1;1 révolution dr l'aveu de Lénine cl de Trotsky
<.;ux-rn0n11'~ ;, Sim p k-rnnu t le clroil (l'e;lirc lihrernr-nt des So-
viels libres. 11~ ne voulaient pas accepter des élections Iripa-
Ioulliécs par les commissaires communistes. La dictature
holchcv i l, <opposa i, ccl essai tic· libérafion . Si cel effort
diudépcndancc avait réussi, les travail leurs rie Petrograd
.uu-aieul J'll ~t·e·ouer le joug despotique de Zinoviev, le prolé-
larial i udust rirl de 1 "Oural, les pn) sn ns de la région de la
Vo lg». elr .. auraient osé exprimer leur mécoutcutcrncnl.
Lénine ordou nn cl 'ér-rascr Cronstad t. t'I Cronslad I f'u l écrasé
par les canon" de Trotsky.
Lo char dlrtatorlal, comme le char de Jaggernaul. écrase
i, son 10111· los 'l'rolskv cl les Zi novicv, créateurs de la dicta-
turc,
Lf' deuxième urtitlc réf'ute l'affirrnalion de certains apolo-
gistcs des bolr-hcviks. qui osent hrire q11r ln lil)('l'I{: rom-
plètr- dopin iou existe c,1 Russie l'i que ce pnys est I(' plu
Iibrc de 1011~. Des rc11t11i1w, cl dl'~ rul lliers de prolétaires cl
de rt-vo lu! ion nai rcs son I «ruptisonnés pour le scu I crime
d'avoir oritiquû les méthodes gn11vcrnemcnl.alc•s. Le sort de
'I'rolsk , el dr-s rncrn brcs de l'opposition officielle est d'ail-
leurs un excrn pic sulfisammcn l prohan I des rnœurs gouver-
nerncn la les.
l.es autres art icles n1011lrc11I les persécutions exercées cou-
I re la li bcrté d 'opi niou, les coudamnaüons sans jugcmr-n l
011 sans p11bli1"il(·. l Tmpossi hi li h- des condurn nés d'obtenir
leur libérn lion i1 I'explratlou !lr leur pci nc qui ~e C',ontinur
par une déportation indélinir.
Le bulletin donne le murtyrologc détaillé· clr Ioule une
série de camarades condarnués, 11 sollicilr sousr ... iplions ri
secours pour eu'( el po111· IC's autres tuart yrs , v ic li rucs de
- 16-
lems idées libertaires. Il lermiue par la puhllr-ation de sou
bilan finanr-ior (or+obrc lfr'ï /1 mars 19:.ift).
*
* *
E11 sig11ulan°l léd il ir.n , sous forme du ue jolie plaquclt
i l lusl rée, que le Semeur ,·ie11I de réalisr-r de son numéro
o-p(·l'ial su r les Frères Reclus, 11011s pensons quun g rand
nombre de nos lecteurs noiera avec satisfaction que nou
pouvons leu r réserver 1111 exemplaire du numéro spécial ,
consacré, pur l 'cx-jou r11111 Les Temps 11oiwe1111.1· ii
PIERRE KROPOTKl~E
Cl' lin-tf_'(' spécial, sur 5o p11ges. entièrement consacré i1
l\n,1>1>lki11c, coustituc 1111 docurnrul du n rare i n térèl.
Il r"t en vr-u lr- ('li!'z Crémieu, 11, l'IIC de Cluny, au prix
d,· "! r,·. 5o lranco.
L ·on.1 ECTIOi\ l)E CONSCI li'-CE
Lu cu111posilion du journal 6111111 terminée, 11011s recevons
1t11t· lei I rc ouverte de Ceorgcs Chevé au illi ni sire de la Guerre.
nplirprnnt les rnisons de son refus de porter les armes. 011
po11rra lir« celle lcll rc i11-cxt1·11~0 dans 1,: Senll'lll' du 7 mars
(rG. rtH' Froidl', Car.11).
~Ol S •\ VO\S REÇU
Lo /1'r·111111e tsclovc I'/ op primée, par Reni· Clto11.ghi. édi-
l'Îc111 de ln Bror!tur·l· rncnsunllc . .'Ir). rue do Brt-lng nc, Paris.
La R,•slo11rali(,11 rfr /o \ ic primilive, 11° !1 du pamphlet
uuarrhislu pour 111 e·1ill11rc mutuelle, décembre 1927 (e11
ja pouu i~) Tokio.
/k/0111· tie» Bancs llH l y runn ir- des prêtres), pièce sociale
c11 l rriis .u+cs, par Re11~ Marti». éditée par IC' ;:ro11pc d'élu-
des sociales de Brest.
A PAHAITRE l),\i\S LES PHO(~HAli\S \l'MI;:RO,
.1. \\ i nlsch : f/o/Jilri/in11s saines .
.J. \\ i ulsch : Le Tronsiorrulsmc,
Doctoresse Pelletier : L"l/0111rnc cl la f,'e111111<'.
J'vl. Pierrot La <Hc,r11/c se.cuellr , l'Amour ri le Seulimeu!
d'infériOl'ilé.
ill. Piurrol /JiL'l(ÇIC1lio11 sur le Cnrlstianismr prirnili],
JVI. Pierrot : L'Amour-propre ri /,e Seruimeut !l'infhiorilé.
- -·-
Ht·1:11 pour Piu s Lc,i11 : Cal'riè1·es-sur-Se.inc. 5 fr.
Ll' o'"
HA ~QU ln :VIE~SUEL. DE~ Ai\HS DE
te J>tUS t011\ 1, uu ra lieu. connue les su i va n l s
désormais. duns 1111 cl-1·s salons d11 Hcsf auranl
1301\VALET. :?7, boulevard du TC'111pll', le VEi\-
DREDI :>.~ FIWRIER, i1 I'). h. 1/'.L
Le pri, d11 repas, soig-110, avec , iaudc, boj ssm t ,
t·,:I dt· , o francs, se rv ire compris.
/,,·s ,111,is </UÎ 1·eroiv1·1i/ fr, servicr d'e~s11i cl,• ce 11u111é1"<1
s1111/ c,,rdic1/cn,rnl i,n,ilés à y par/iciprr.
L<• Gérunt : Ch. LJF.SPLANQUES.
l111p. l.1·n111~ ï.AR10, 3g, I'. d1· ~lo111ro11gc, r.cnlilly (Sr-ine)