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MATERIAUX
POUR SERVIR À L'ÉTARLISSEMENT

D'UN

DICTIONNAIRE D ARCHÉOLOGIE ÉGYPTIENNE


MATÉRIAUX
POUR SERVIR A L'ETABLISSEMENT

D'UN

DICTIONNAIRE D'ARCHEOLOGIE EGYPTIENNE


PAR

GUSTAVE JEOUIER

[Extrait DU Bulletin de l'Institut français d'auciiéologie orientale, t. XIX.]

LE CAIRE
IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANÇAIS
D'ARCHÉOLOGIE ORIENTALE

1922

Tous droits de reptoduclion réservé»


iNSTiTure
OF FINE ARTS

Dr
.J2ù>
MATERIAUX
POUR SERVIR À L'ÉTABLISSEMENT
D'UN

DICTlOrSNAIUE D'ARCHÉOLOGIE ÉGYPTIENNE.

Les circonstances m'ont obligé à renoncer à mon projet de publier un


jour un dictionnaire des antiquités éjjyptiennes. De nombreux documents
avaient été réunis à cet efTet et même, pour une bonne partie des sujets qui

devaient figurer sous la lettre A, la rédaction des notices était déjà terminée,

ou tout au moins très avancée.


Pour utiliser ces matériaux, j'en réunis ici une série, en suivant l'ordre
alpbabélique français, après avoir supprimé d'une part tout ce qui a pu servir
à d'autres travaux spéciaux, ainsi que les articles n'apportant ni documents
nouveaux ni appréciations originales, et d'autre part les grandes notices d'ordre
général. De même l'illustration, qui devait être très abondante, a été réduite
aux seules vignettes indispensables à la compréhension du texte et à quelques
reproductions de documents inédits.

A.

I
. Le f'brasr du cbar égyptien, donc très probablement le limon, suivant

linterprétalion de Ghabasf'), plus plausible cpie celle de Brugsch'-) qui, s'ap-

puyant sur l'Iiébreu dIt'^^ veut y voir les essieux. Ce mot hébreu, qui signifie

''' CnkM!i,VoijriirecriiuEgui>lim,]i.û'] i-'ij^; ''''


Dicllomiairc lnèrojr}ijphi(iue , Supplément,
(JARDINER, Ejjyptian hieialic Tcxls, I, p. 28, p. 9 2 5.
note 6. <''
1 Rois, vu, 3a.

Bulletin, I. Xl\. t
proprement les mains (et non les bim), scml)le plutôt devoir se rapproclier de
deux noms égyptiens qui désignent également des parties du cliar non encore
identifiées avec certitude, dit ^ l'extrémité antérieure du timon, l'attache du
joug CM le joug lui-même, ctdithaou ^'^\^. l'an-ière-main, sans doute
la parlic du timon qui touche à Tessieu ; ces deux rmiainsn aui-aicnt ainsi

leur place toute naturelle


aux deux extrémités du
"hras-ii ou timon.
Les ouvriers syriens
chargés de la réparation
du char d'un oflicier égyp-
tien commencent par re-
mettre en état l'àO, pièce
Fij;. 1. — Caisse de chah (croquis de l'autour d'après le tombeau essentielle et délicate qui
de llepou, à Cheikh Ahd el-Gournaii, n° C6). •< i \ *< i -v
avait du être la première
brisée lorsque les chevaux avaient cassé le joug ((/?/) pour se débarrasser de

leur harnachement'-'. Dans un autre texte'^', le «brasii est cité après les pièces
de la caisse, avant les roues et leurs accessoires, à côté d'autres parties nom-
mées mâaml ^^^^i (essieux?); il était fait en bois provenant du pays
d'Aoupa ^ ^ ^ j^, qu'il faut j)robal)lement situer dans le Liban''', ou en bois
zdgd 3<^'n^| ''•
Dans la nomenclature fournie par l'Hymne au char du roi'**',

l'rt ne paraît pas, et il semble que ce soit le mot àqunit .=—


i^ J^ (voir ce

mot) et la grande canne ti qui le remplace pour désigner le timon.


Le timon est une pièce de bois d'une forme particulière'''' : solidement fixé

au milieu de l'essieu, il se dirige d'abord horizontalement sous la caisse dont


il forme ainsi le support, puis remonte obliquement après un coude brusque et

une courbe plus ou moins accentuée'-'. Celte dernière partie, soigneusement

<" Pap. Anaslasil, pi. XXVI, I. 6. '°'


Erman, Congirs prov. des Oriental, à Saint-
'''
I/iid., pi. XXIV, 1. 5-7; Chabas, Voyage Etienne , II, p. /i.3a.

d'un Egyptien, \i. aio-a/ia. '''


Textor de Ravisi, Congres prov. des Oriental,
'''
Pap. Anaslasi IV, pi. XVI, 1. 11. à Siiinl-Etienne , II, p. i5i: Wii.kinsom, Manners
'*'
Chabas, op. cit., p. 97. and Cii.stonis, 1, p. dlth (édition de 18/17).
'*'
Pap. Koller, pi. H, ]. 1 [(}.broker, Egyj)- '*'
Le limon est visible avec tous ses détails

lifin Iiirrtitic Tcxts, 1, p. 8h). dans les scfrnes de cliarronnag-e des lonilîeaux
polie eL souvent dorée et recouverte de cuir sur une partie de sa longueur,
constitue la flèche et parfois se divise à son extrémité antérieure de manière
à former le joug, mais celui-ci est le plus souvent indépendant et se fixe au

bout du limon au moyen de chevilles et de courroies. Pour fabriquer le timon,

on devait employer des branches ayant naturellement cette forme à double


courbure''), ou faire un assemblage de deux pièces, l'une droite et l'autre

courbe.

^ — I .Hta>.. Ce nom, qui désigne sans doute un objet, ne paraît qu'aux textes
des Pyramides et seulement dans la locution ^>t- ffle grand du r('^',

qui paraît être une épithète divine. Cet objet est un meuble plus long que
haut, avec deux petits pieds, et surmonté à une de ses extrémités d'une pièce
en saillie, plus ou moins arrondie; parfois une autre pièce, posée verticale-
ment, le termine à l'autre bout. L'a(?) pour-
rait donc être un
muni de longues
lit ou plutôt, puisqu'il paraît
tiges fixées à sa partie infé-
ImmS _^H t3
rieure et dépassant de chaque coté, une sorte FijJ. 2. VAniiNTES DU SIGNE À (?)

DANS LES TEXTES DES PiRAMIDES.


de chaise à porteurs d'un modèle un peu diffé-

rent de celui qui est généralement en usage; ce serait alors un lit portatif,

peut-être analogue aux cafas modernes.


La lecture de ce nom est incertaine, le — ' pouvant être la première lettre

du mot aussi bien que le mot tout entier.

AA.

ç|, àdl . Nom donné à une des catégories d'étoffes fai-

sant partie du mobilier funéraire le plus ancien, à côté des adnia ^, des

'' NuoFFER, DerReunwagen im Alicrtum, p. aS.


Ihébains, entre autres ceux de Menklieperra-
senl), n" 86 (VVRESziNSKr, Atlas zur alltli^. h'ultur- '^)
Pyi: Ounas, \. 68 Pépi
: l", 1. 86 , 1 6ii ;
Pépi

geschichte, I, ])l. XVII, I,XIX), et de Hepou, II, I. hh, 328,861; cf. édit. Selhe, 56', 811",

n" CT), dont nous donnons un cioquis. Cf. Ciiam- 8()a'. — Maspero {Les liiscr. des pijr. deSnqqa-
POLLioN, Momimi'Hts ,
|d. CCCCXXXVIII (chars rnli , p. 160, 36a, /106) traduit, diiliitativemcut

du Musée de Floionce et du tombeau de Rekh- du reste, par (rie jTiand de la porter ou "le grand
mara). clief du tombeau 1.
,

shesrou —•
>
et d'autres. La nature exacte de ce genre de tissu n'est pas con-

nueî'\ mais il est à pre'sunier que c'était de la toile de lin; on en faisait,

comme du reste aussi pour les autres étofl'es, de plusieurs espèces; sur une
représentation figurée, les àii sont de couleur brune'-'. Le sens ordinaii'e du

mot ^ étant rr grande, il est possible qu'il faille voir dans les étoiles qui

portent le même nom des pièces de toile de grandes dimensions, draps, cou-
vertures, linceuls'^'.

La série des étoffes âd parait à la IV"" dynastie dans les tableaux donnant la
liste du mobilier funéraire, qui remplissent le centre de la stèle fausse-porte

ou le bas-relief qui la surmonte''); on y remarque toujours cinq ou six varié-

tés, qui doivent se distinguer non pas d'après la force du fil employé pour
le tissage, comme on l'admet généralement'-), mais d'apiès leur largeur,
indiquée par un nombre plus ou moins grand de groupes de franges''"''. Ce
genre de l'eprésenlation disparaît dans les tableaux d'olïrandes des tombeaux
de la dynastie suivante, où il n'est plus fait mention des -<
— ; ceux-ci, par

contre, se retrouvent dans les petites cbambres funéraires de la VP dynastie,

à côté d'autres tissus; ici les figurations qui accompagnent les noms.montrent
des pièces d'étoffes pliées, empilées les unes sur les autres, généralement au
nombre de cinq, ou réunies en ballots de couleur jaune'"'.

'''
L'identification de lV/« avec Xadmn, qui mot suivant). ^

repose sur une variante d'un texte d'Aliydos '''


MtiRRAY, Saqqara Mastabas, I, pi. I, II (cf.

cité plus bas (Brugsch , Diclionn. hiérogt. , Suppl. ,


Maiiiette, Les Mastabas de l'Ane. En.p. , p. 78):
p. 17.3, 178), est inacceptable tout au moins PiTRiE, Medum, pi. XIII (cf. Mariette, Monu-
pour les époques les plus anciennes, où ces deux ments divers, pi. XVIII); Lepsils, Denkmâler, II,

étoffes apparaissent toujours l'une ù côté de pi. Ml, XIX, XXVIII; Brugsch, Dictionn. hiérogl.,
l'autre. M. Dévaud (Zellsrlir. fiir (iffi/pl. Sprnclie Siqypl., p. 1118 (relief Louvre, B. ig); vox
XLIX, p. 11.3) rapproche ce mot du copte BissiNfi, Denicm. iig. Sculplur, pi. XIV; Maspero,
eixx'>,% liiiiim. Ilisl. anc. des peuples de l'Orient, I, p. aSo (stèle
'"'
Stèle de Ra-IIotej) t\ Meidoum (Mariette, de Liverpool): collci-tion Rarracco, pi. I.

'"'
Monuments divers, p. h). Bruiiscii , Dictionn. hiérogl. , Suppl. , p. ga a ,

'''
Au temple de Séli I" à Abydos, le bas- . 118.
relief représentant l'offrande de l'étoffe m mon- '"'
JiiouiER, Les frises d'objets des sarcophages

tre le roi enveloppant la slatne du dieu d'une du Moyen Empire, p. 38 (Mémoires publiés par

sorte de grand manleau droit, poui'vu de cor- les membres de l'inst. franc, du Caire, XLVll).

dons (Mariette. Abydos. 1, pi. XLIV), mais cet '''


Maspero , Trois années de fouilles ( Mémoires
exemple isolé de la XIX" dynastie n'est pas con- de la Miss, franc, au Caire, 1), p. 900. 201
cluant par rapport à l'Ancien Empire (voir le et pi. III; Pétrie, Dendereh, pi. 111.
.

Au Moyen Empire on ne voit plus les àd, même dans les listes d'étofTes,

dans les frises d'objets à lintérieuf des sarcophages. Elles leparaissent à une
ou deux reprises, au Nouvel Empire''' et à l'époque ptolémaïque'-), toujours

comme des étoiïes réservées aux usages cultuels; il semble du reste, vu la

rareté de ce mot, qu'il n'était j)his le nom réel de certaines étoffes, mais une
dénomination peu précise, employée par recherche d'archaïsme.

AAA.

^-^\ '"'
W-" (^;^- "'
nés époques seulement, pour désigner certains vêtements qui porlent en outre
\-^^}> ^^^ en usage aux ancien-

les noms spéciaux ba-{qema) ^ ^, Içhesdez ®p— '^, mash y'p j-, iQu- *! Y"^'
sur les stèles de Sokar-kha-baou et de sa femme (•^),
c'(;st sous ce nom général

que sont rangées quatre sortes de pagnes différents, accompagnées chacune


du signe []^'''l

Au tombeau d'Amten'-'', dans une théorie de serviteurs portant divers objets


qui peuvent êlre utiles à leur maître s'il veut, en voyage, se reposer ou faire
sa toilette, un cliàlit, nn chevet, une aiguière, des parfums, à côté d'un bâton
et d une paire de sandales, un personnage tient à la main une sorte de long

manteau à cordons d'attache, nommé ndù, et qui rappelle par sa forme le

vêtement dd dont Séti \" enveloppe la statue du dieu dans une scène d'Aby-
dos''^'); cet objet ne doit pas êlre confondu avec un autre aht f
^— ', qui se

trouve au même tombeau d'Amten, sur l'épaule d'un autre porteur, et qui

représente un étui d'armes.


Quant au moiàùd ^^, qui dans un sarcophage du Moyen Empire semble
'''
Mariette, Ahtjdos , I, [jI.XI^IV , où 1V'« rem- '''
MuRRAY, Saqqam Masiabas, I, pi. I et 11.

place Vadma, mentionné aux autres variantes du '*'


Ce signe a été en {jénéral pris pour un
même texte du rituel (cf. Moret, Rituel ch aille vase (Mi'RRAv, op. cit., p. 3^-35), niais il repré-
divin jmirnnlier, p. 179); Schiaparelli, // I.il/ro sente incontestablement un pagne avec sa cein-

dei riiiicrali, II, p. 19, .3/i; Newiiebry, Tlic Life ture et la queue [lendante; le mot Uiesdei ne
of Reklimnrti , pi. V (peul-i'lre ici seulement laisse aucun doute à cet égard (cf. Pijr. Téli,

adjectif). I. 1 /|/|) : Jkquier, Rec. de trao. , XXXVII. p. 1 l ^1.

C' Mariette, Demlmd, XXXVl '*'


Bsnkmàlcr,
, IV, pi. et liEPsius, 11, pi. IV.

XXXVII (col. 00 et 6/1); LoRET, Bec. de irav. . 1\ '"'


Voir [). A, note 3. Cf. Ji'qiiier, Les frises

p. 9.1 et 95. d'objets des sarcophages du Moijen Empire, |). i^i.


, ,

s'applinuei' à un pagne, sa lecture est très douteuse''', et il ne pourrait être


identifié à Yadd que sous toutes réserves.
Il y a donc lieu de croire que le mot aàd est, à l'origine tout au moins, un

terme général désignant tout vêtement porté par les grands seigneurs égy|)-

tiens.

ÂÂÂ.

- I "V ^^
'
( var. ^^ .= I
)
, dmàdà ^ — V ^— Ik i i
,^^. iNom donné à

certains réservoirs, bassins, puits ou citernes qui pouvaient être remplis d'eau

comme ceux des champs d'Hotep, où le mort allait s'abreuver (-'. D'autres de

ces ddà, mis en rapport avec un liquide coulant de la bouche du dieu Set,
étaient un obstacle et une menace pour le défunt (^); nous devons sans doute

y reconnaître les bassins de feu attisés par la salive enflammée du serpent


Set ("^ ^) et où se consument les réprouvés, dans la XI^ heure de l'Am-

Douatf"'. Les textes des Pyramides en parlent encore ailleurs, mais de façon
moins claire (''',

AAAÏT.

|\k \k * , add i\^ \^ *^I. (id I^W *^- Nom d'une plante dans laquelle

on voulait autrefois reconnaître le lin (copte lAy, giaay)'"'. D'après les recher-

ches de M. Loretta', il semble que ce nom, qui a donné naissance à celui d'un

canton de la Syrie méridionale, | \ iv ^'^'' f^ésigne plutôt VArundo isiaca

Del., plante ligneuse atteignant k mètres de hauteur, et qu'il soit un synonyme


du mot nebaït j^->^*. 11 dériverait alors du mot a
|
,4!, appliqué plus spécia-

lement au panicule de roseau qui a servi de modèle au signe hiéroglyphique


|('), et désignant, par extension, non seulement le roseau, mais toute tige

<' Lepsius, Aelle.slr Texte, [À. XXVIII; cf. [[c,\^\.\\U\, Lkmo^K, Le Domicile des E.frils

Steindorff, Grabjunde des miulereii Bciclts, I, pi. III, etc.


<^)
p. Q^. P^)-.iVo/e)-Â-aw,I. i85(édit..Sellic, 1788-).

(''
Pi/r. Pépi i\ 1. /m {=Merenra, 1. 588; '°i
BnuGscii, Dicitonn. hicroffi, \). 99.

Noferkara, 1. 1 19/1; édit. Sethe, 1200''). '''


Loret, Revue égij2)tol., XI, p. -j'i ;
Sphinx,
(')
Pyr.Merenra,\.i3G{=Noferl!aiv,,\.ù!f]; VIII, p. i58.

édit. Sethe, iGaS).


'*'
Maspeuo, Les Mémoires de Siiioiihît, j). 9
'*'
JiQviEn^I^e lioie de ce qu'il ij admis l'Hiidès 1. 11 et p. 45.

p. 127; L^vÉBVRE, LeTombenudeSélil", 2' par- '"'


Loret, Bec. de li-ao., I, p. 195.
— vj.( 7 )^-»—

végétale longue, droite et mince, dont on pouvait l'aire des hâtons tels que le

support d'enseigne ^F («"'«'//


^IkIK'T')' '-'^' ^^^ verges pour donner la bas-

tonnade'''. Le nom de la même plante se retrouve avec l'orlhograplie ^


-si

dans une recette me'dicale, pour un remède diurétique'-', puis, écrit sous sa

forme pleine, au Livre des Morls^^\ dans des textes du Nouvel Empire'''' et

dans des comptes'^'.

A À AIT.

j\. .^^ T
1 .^^ -^^ ^^^-^ '
1 1 -^ .^- T '
1 .^^
de sceptre connu par quelques textes religieux et en particulier par ceux des

Pyramides, qui le mettent toujours en corrélation avec le sceptre àhd :


||î
\

^—'^ji^l^jj^^^^^-^ ril frappe avec Yàbd, \\ assomme (?) avec


rrtrta'ïi 11
''''.
Dans les litanies du Soleil, il se retrouve comme une arme que le

dieu tient dans son poing et avec laquelle il détruit ses ennemis, mais toujours

en rapport avec rrièft''*'.

Vàbd était primitivement un casse-lête en bois; le fait que Yaiidtt n'est jamais
cité seul, mais toujours à coté de Yàbd, semble bien indiquer qu'il s'agit d'un
sceptre de la même nature, ce que confirme du reste la forme du détermina-
tif; peut-être même n'y a-t-il ici qu'un autre nom pour le sceptre àhd, comme
c'est le cas pour le hou et le kJierp qui représentent aussi le même objet.

Pour l'Ancien Empire, aucune représentation du sceptre addït ne nous est

parvenue, et nous devons nous en tenir aux déterminalifs des textes des Pyra-
mides, qui montrent tous un sceptre |, dont la tête est plus ou moins forte,

parfois même arrondie ou pointue'^'. Dès le Moyen Empire, il est accompagné


du déterminatif ^— ou même 'ï, ce qui pourrait faire croire qu'on avait perdu

'"'
Vogelsang-Gardixer, Die Klagcii des Bau- par lu plante "îi (Lacau, Rec. de trav., XKX,
ern ,
pi. II, I. 72; pi. Y, 1. 29. p. 191).
<-'
Pap. Ehers, pi. XLIX, 1. 2. <')
Pyr. Péfi l" , l Uh; cf. 1. 1/16, 4i5
'''
Lepsius, D«s Todtmbueh dcr Agijjyler, cliap. (édit.Setlie, 866'', 1 iSg', 1 aoi'); L.acao, Teates
xxxiv, 1. 1 (pi. XVII), et xcviii, I. 6 (pi. XXXV). religieux, $ XXXIX, 1. 5 {Bec. de trav. , XXX,
'''
Pleyte, Eludes égijplol. , p. 1 1 4, 122. p. 191); Mariette, Abydos , I, p. .jy.

'*'
Griffitii, The Peine Papijri , pi. XIX, '*'
Navili.e, ittenic rfw So/ei/, p. 91 , note iJo;

1. 59,p.5o. pl.XlII,1.23:pl.XIX,1.26;pl.XXXI,1.2i,22.
'*'
Une fois même le bois >^— est remplacé '''
Setiie, Die allâg. Pijramidcnlexle, I, 866''.
,

— !-».( 8 )m:h—

le soiivcnii- de sa l'orme originale; (^ii ciïcl, dans le livre tK; rAm-Doiial. nous
"^
voyons un personnajjc nommé le rseigneur de Yadml-n W^\^ ^- ']"'

])oi'le un bâton droit tordu dans sa partie supérieure ''*, mais cette représen-
tation ne donne ;im( imk; indication sérieuse sur la foinii; de l'objet puisque, im-

médiatement à côté, d'autres génies portant les mêmes sceptres sont qualifiés

l'un de -f'^"-^'.^*
^^^ 7' ''''^''''' 'le /jiq-nelerou-f '^
'"^^l^, deux allusions

évidentes à des sceptres bien connus, ('e n'est qu'à la période ptolémaïque
que nous trouvons l'image de l'objet liii-mènie accompagné de son nom,
ortliograpbié aâ 1^""^''^ ' il " 'i^> 'orme (jiie lui donnent les textes des Pyra-

mides et est employé par le roi pour la consécration du mat érigé aux fêles

de Min, et son emploi l'assimile donc aux sceptres de même forme.


M. Pierret'^) signale, dans une sièle du j.ouvre, l'existence d'un mol ald

^-''^—». (pii est évidemment une roiiiic l'aulivc de adïl


W^^- l^n ce (pii

concerne les mots dann ''^ |^.^>-, tiddil


W^\^-^^ i's n'ont aucun rapport
avec le scej)tre addit. Par contre, b) mot addïl peut être employé dans un sens
plus large que celui de sceptre et s'applicjuer à un simple bâton, une baguetle
(pic l'on cueille à un arbre pour frapper qucbpi'un '''l

ÀÂÀOUÏ.

^^ m
I

-, ùdmil i-'l (lolonnetle; mot désignant plus


spécialement les quatre colonneltes (pii supporleiit le baldaquin abritant la

châsse divine, au milieu de la barque sacrée''''. Placées exactement aux quati'e

angles du naos et fixées dans le bordage de la Ixiri ou dans le traîneau qui la

supporte, ces colonnetles, très minces pai' rapport à leur hauteur, vu le poids

très minime qu'elles ont à supporlei-, ont surtout un caractère décoratif; elles

sont en bois, souvent incrustées de métaux précieux. Le plus souvent elles

n'ont comme chapiteau que le renllcment en forme de cloche par lequel se

<''
Lkkkburi:, />e 7'o)»iMH '/('Sé/t /', 2' parlie, '''
Vogei.sang, Kommenlar zu den klagcn des

])1. XVII, ic{j, iiif. lïauciH, |). 53.


'^'
'''
Lei'.sius, Itenhmiilcr, IV, pi. Xlill''. Nouvel Kmpire. l'iiiir Torthograplie rlii

'"'
Recvcil â'inscv. iiml. du Musée du Lvuorc iikiI ;i ré|)0(|iio [jlolt'iiiaïiine, voir plus lias.

I, p. /i : Bnucscii. Diclioiiu. Iilérngl. . Siippl. '"'


C(.\iMGScii, Dielionii. liicto(rl. , SuppL, p.

p. 10. 179.
terminent ordinairement les colonnes de bois, mais sur certaines barcj[iies elles

prennent le symbole même du dieu comme motif de couronnement : ainsi

celles que fit faire Hamsès III pour la barque sacrée


du grand tem|)le de Mempbis''' étaient surmontées
du dad et de la menai, deux emblèmes de Ptah'-'; de
même dans des représentations, où du reste le nom
àWddouï ne paraît pas, on voit les colonnetles de
la barque d'Osiris à Abydos se terminer par des
dad^^\ et celles des ban's de Moût, d'IIatlior et de

Mehit, par le sistre hatborien (').


p.^ 3 _ ^^^^ ^^ ^^^^^^

A l'époque ptolémaïque, les grands naos portatifs (d'après Reisneii, Modela nfSh'ps

d'LI iK 1 ril I (1 '


1
""'' Bonis , \t\. Xin, n" /i88i)-
'
Hatlior et u liorus sont aussi lianqu»;s aux quatre '

angles de colonnettes terminées par le chapiteau hathorien ou


par celui du type ordinaire, qui supportent, comme dans les
barques, un léger baldaquin'''. Le nom en est le même, avec

de petites dilTérences orthographiques : àdïniri \~~\'^\^>, àdon

J!V I I 1

Nous ne savons si dans le langage courant ce mot pou-


Fig. i. — Naos poR- vait s'appliquer à toutes les colonnettes, quelle que lût Icui'
TATip b'Hathor clestinalion, par exemple à celles qui supportaient le dais
(d'après Mariette
Dendérah, IV, pi.
l'oyal daus Ics gi'audes cérémonies. Au Livre des Morls tout au
IX). moins, son sens est plus généralisé : ainsi il s'applique ù une

amulette, la petite colonnette j en spath vert, sous la forme ^ ^ 1^ '''^

I')
Pap. Han-isn-I. pi. XLVI, I. 8-9. '''
Cadlfeild, Temple of ike Kingx ,
pi. III.

''*
Le (hd est non senlenient une des paclies C' Lepsius, Dmlmâli-r, III ,
pi. CCXLV ; dk Ro-

principales dn sceplie de Plah, mais il lui sert CHEMONTEIX-ClIASSINAT, Lc TcmpIc d'ElIJott, I, pl.

encore de support, dans plusieurs de ses repré- XIV, XXX', XI/.


sentations. De même, sur les slaluelles, la menât '''
Mariette, Dendéi-fdi , IV, pl. IX (cf. pl.

est souvent figurée comme coiili'cpoids de son XVIII); de RociiEMONTEix-CiiAssmAT, Le Temple


collier, ce qui est très rare pour les autres dieux d'Ed/ou, I, p. 5S/i. Ces textes, ainsi que les

(cf. Dauessy, Slrtlues de dwinilcs, I, p. 1 1 6-128). représentations qu'ils accompagnent, ne laissent

Il est difficile de se rendre compte comment se aucun doute sur la position de ces colonneUes

ci)nd)inaicnt ces deux emblèmes pour former aux quatre angles du naos.

un chapiteau : ils étaient sans doute simplement '"'


Cliap. ci.ix (Lepsius, Das Todlenlmch der
posés l'un sur l'autre. Agijpter, pl. I,X\VI, 1. 9,).

Bitlletin, 1. XIX.
, ,

— »».( 10 )<,—

et aux malereaux qui servent de supports aux fjouvernails des liatcaux'''.

«o»'^, '
L'identification proposée par Brugsch''-) d'àdàoui avec «| n'est

pas démontrée de façon sufTisante. Ce dernier mot parait plutôt désioner un

arbre; en effet, la lecture de ce groupe semble être àié et non àqn^'^'i.

AÂB.

1 ^k \W- Nom d'un sceptre on d'un insigne de dignité, d'origine très

ancienne, qui ne se trouve jamais à côté des objets analogues dans les repré-
sentations, et n'était donc sans doute plus en usage sous l'Ancien Empire. Le

souvenir s'en est néanmoins conservé dans certains textes


religieux, un entre autres où il est mis en parallèle avec le

sceptre î^hi*'''. Cet objet, composé d'une liampe surmontée


d'un bouton bémispbérique, d'une tablette et d'une sorte de
Le scEPinE aU. longue olive, a servi de prototype au signe ab ^ tf l'Orient,

5. Déterminailf des icx- la gauclier, dont l'ortbograplie pleine était également adh'^^^;
tes des Pyramides, -i,!
est donc
,

a
,

présumer nue
i
le
, ,1 ^
sceptre aub devait se porter
l
r
o.
v
Enseigne ,1 •

Uiinite.
•. 11
1 1 J. 1

7. Hiérogi. du Moyen dans la main gaucbe. Sur la plaque de scbiste du Louvre,


"'"'""'
qui est d'époque tbinite, un des cliasseurs tient de la main
gaucbe un bâton ou une arme qui ressemble beaucoup t\ l'r/r/è'''', mais dont
nous ne pouvons apprécier exactement l'usage.
A partir du Moyen Empire, les variantes très nombreuses du signe ^ mon-
trent que la notion du sceptre primitif adb s'était complètement perdue'"'.

AABERTIT.
Nom, ou plutôt dénomination spéciale d'une sorte d'àn/t ou
r.:
d'encens, qui est plus fréquemment appelée shemevkhel '5?^P.'^; cette variété

'''
Gliap. xc : Naville, Dasiigijpt. Todtenbuch [il/id., 1. tgo) ne donne pas un sens aussi pré-
II, p. 292 (nombreuses variantes gra[)liiques); cis (édit. Sethe, 1000', 1790').
iÉQVlER, Bidl.di; riiist.frruiç. ilii Cfiire ,\X,\^.iiçi. ''' Pi/r. Tcli, 1. JQf), 38.5; Pépi I", I. 369
'^'
BnuGscii, Diitionii. hiémirl., p. 16/i. (édit. Sethe, Goi', 743\ ii.5C'').

'''
Lepsius, Benkmàlev, IV, pi. LXIX: Dl'mi- '"'
Legge, Prnc. of die Soc. of Bihl. ArchœoL,
CHEN, Altâgypdsche Tempelinschriflcn , II, pi. XXII, pi. II et IX.

LXXXVII, I. 1.
•''
Par exemple Griffitii, Béni Hasaii , III,

'*'
Pi/r. Nofcricara , I. 9/1/1; un autre passage pi. III.
rentre dans la série de celles qui sont employées pour les besoins du culte et
occupe le 5"^ rang dans une liste d'époque ploléniaïque '''. Vddbcrtil se pré-

sentait sous la forme de bulbes (?|||*) et avait une couleur jaunâtre'"^';

délayée dans l'eau, elle avait l'aspect «du soleil en hiver ^^ Cette espèce
d'encens provenait du pays de Kliet ^ et, au point de vue mythologique, on
disait qu'elle sortait de l'œil de Touni. En suite de la ressenddance de ce mot
avec le terme hébreu i^a iu ^ Myrrha lacrimansr on a voulu y reconnaître une
sorte de myrrhe'-'', et la chose est fort possible, le mot ànli, dans cette liste

du moins, désignant non seulement l'encens, mais aussi des substances ana-
logues, de même origine.

ÂÂDINÂ.

"V • Nom dune sorte de <>raine qui pouvait se conserver et

qu'on serrait dans des greniers, avec le blé, la farine, les fèves, les lentilles

et une quantité d'autres végétaux, cités dans le même texte (*'. On a ra])pro-

clié ce mot très rare de l'hébreu ]tj rt délices r'*', mais il semble que le sens

primitif de la même racine py cfêtre flexible, moun'''' serait plus approprié à


un nom de plante. Cette graine ne paraît jamais dans les recettes médicales.

ÂÂDir.

^^ . ^>^^k . Sorte de pain mentionné dans des comptes du

Moyen Empire ^'J; on ne le trouve pas dans la grande liste des ofl'randes funé-
raires; sa forme et la manière de le préparer sont inconnues. 11 diffère certai-

nement de Yadit (|^, voir ce mot), qui parait un peu plus loin, ou immé-
diatement à côté, dans les mêmes textes.

'''
r^aljoraloire du temple d'Edfou, Dïsikuien, '''
Iîrigscu, Diclinmi. hiérogl., SuppL, p. 201.

Recueil (le Moiium. égypL, IV, pi. LXXXVI, <'''


Pap. Anastasi IV, pi. VIII, i. 11.

1. II. — L'arJjre produisant le shcmerlçhel était '^'


Mxspero, Du genre épislolnirc, [i. i 3, noie 5.

représenté dans le temple d'Atlu'iijis (Pétrie, '°'


Gesenius, Ihhr. tind avam. Ilanda'ôiiei-
Athribis, pi. XVIII, XiX). buch (lo- édit.), p. 602.
'"'
DïjiiciiEN, Geogr. Inschi: allâg. Deiihn., '''
GRirmii, The Pelrie Papijii ,1^1. Xl\,\. 1 1;

Text, p. 6(j. pl. XX, 1. i3.


->o.( 12 )^v.

AAGASOU.

V VN ° r;p :
'"
k°k
^^"•-
»">)
"'

Courroie, lien au moyen duquel on assujettissait ensemble


(- ^v
les dilTe'rentes pièces d'un instrument, ou bien la lame d'un
outil à son manche'').

AAIRTA.
rilJ. H. — LlGATUBB
d'uer.misette (d"a|)rcs ^_^ w
le tombeau de Hor- ^^ 1 I ^ mlùia ,
(*). Mot d'ori-
emheb [croquis de -»' I I 1 I I I if I I 1 I I I

l'auieur]). gine st'uiitique (de la racine r^b'j rr monter n) désignant des


parties spéciales d'un mur d'enceinte, aussi bien dans un mur de pierre,
comme celui (pii existe encoie à Mcdinet-HabouH que
dans les fortes murailles de briques que Ramsès III fit

construire autour des temples de Thinis, d'Hermopolis,

d'Abydos et d'Assiout'"'; dans les mêmes textes sont men-


tionnées d'autres. portions des murs d'enceinte, les zdkdï-

ces derniers
rnn
^''v "T'i'v'i
^^ '*^^ tesmsloii ^^C'vl'
désignant probablement les parapets. La signification

exacte du mot àdh-ta n'a pas encore été déterminée, mais — SurEKsrnccTiJKES
Fig. g.

on le traduit en général par r escaliem '"'',


en se basant sur DE LA FOniERESSE DE Da-
pocR d'après une plioto-
le sens qu'a parfois le mot hébreu correspondant n^^^y'*); (

giapliie).
toutefois, comme ce mot désigne le plus souvent une

chambre haute, une chambre bâtie sur une terrasse ''•),


on pourrait aussi, et

avec plus de raison, voir dans les àdirla des constructions édifiées sur le

<) Pap. Sailiei- I, pi. VI, 1. 4-5; pap. Sallier f'i


Pap. Ilanis n" I, pi. LVII, I. i3; pi.

II, pi. V, 1. 8; pi. VI, 1. 2. LVIII, 1. 5, lo; pi. LIX,I. 2.

'=)
Pap. Anasiasi \, pi. XVI, I. 4; celle va-
'''
liv,vGscn, Dictionn.hiérogl. ,Suppl. , p.^ya;
riante est probablement fautive, pour l'ortlio- Bbeasted, Anciciil Recorch , IV, p. 11 4, note 1 :

grapbe comme jioih- le déterminatif. Bircli (Fac-siiuile ofan Egypt. Iiierat. Pap., p. 6)
'''
Brugsch, Diclioiin. hiéroirl., p. aaO; cf. traduit rrentrances".

Masi'ero, Du (renie épislolaire , p. Sg, 53. '''


II Chroniques, w, h.

'*'
Ce mot est toujours employé au pluriel. '"'
Juges, m, 23, 25; 1 Uois, xvii, if), 23;
i^l
Pap. IIamsn^'l,pl. IV, 1. a. H Rots, IV. 10.
,

— M.( 13 )^-.—

haut (les murs, sortes de tours de garde ou de défense, dont du reste aucun
exemple ne nous est parvenu, ces murailles étant aujourd'hui trop en ruines,
mais qui correspondraient assez bien aux superstructures des forteresses sy-

riennes qu'on voit représentées dans les tableaux éjjypticnsC'.

ÂÀÏT.

^k ^k , (iil
\^ '-). Bâton porté par le roi, à l'époque plolémaï-

que, dans certaines cérémonies d'oll'randes. et semblable en tout point à

Vaines, pour la forme comme pour l'emploi''' : une tige droite interrompue vers
le milieu par une pièce faisant saillie, en forme de Heur de lotus ou de cône
tronqué; le haut de cette canne est parfois légèrement renflé,
le bas strié transversalement,pour imiter l'enroulement d'une
cordelette. C'est, à la dillerence près qu'il n'y a pas dans le

bas la petite cheville traversant le bàlon, l'ancien modèle du


makes '^'.
Le mot ddït est très probablement dérivé de l'ancien nom
du sceptre «««7^
l^^"! (voir ce mot), dont le sens pri-

mitif paraît s'être perdu déjà très anciennement. On retrouve


donc ici le même phénomène que pour Vaines, ra])plicalion

de vieux mots, dont la signification précise n'était plus connue ^'s- lo. — Le scei-

que vaguement, pour designer un


1 , •
1-11
ustensile du
11
culte dont on
1 (
TBE i.</ï- (d'apivs
CisfunKr, Le Temple

avait oublié le vrai nom. <r£<i/oi(,ll,pi.XL'',(.

Dans la plupart des cas où ce bâton pai-aîl entre les mains du roi dans les
scènes dolîrandes, les légendes ne le nomment pas; on peut lui donner indif-

féremment le nom <Vd<iil qui ne se tiouve que dans les deux exemples cités
plus haut, ou celui d'aines, qui est un peu plus fréquent, ces deux mots
semblant être absolument synonymes.

'''
HôLSCiiER. Dus Hohe Tor von Medinct Habu se faisant pendant, le bâton est nommé une fois

1). Gi-(J2. cmcs, l'autre fois âdïl.

'^'
Chassinat, Le Temple d'Eâfon, 11, p. ai '*'
Pour le mtilci's et Ynincs, voir la partie

et 62 (pi. XI/ et XL''). concernant les bâtons et les sceptres dans Jiî-

'^*
Voir la planclic XL'' du Temple d'Edfou, ouier, Les frises d'objets des sarcophages du

où dans deux tableaux exactement semblables et Moijen Empire.


.

iÀÏT.

^ m. Nom d'une substance qui était employée pour les besoins du culte, à

répoijue ptol(''mai(|ue''); on la conservait dans des vases à parfums du modèle


ordinaire ^. et il est à présumer que c'était une sorte d'onguent. Une recette

du laboratoire d'Edfou '-) donne avec détails le procédé de fabrication de


ïâdtl, dans la composition de laquelle entraient divers ingrédients végétaux
et minéraux (•*', mais surtout du cinnamome (] ^ j™| '^) '^' '^*^ '"* manne
("^,) qu'il fallait bi'oyer, passer au tamis, puis cuire à plusieurs reprises à
quelques joui's de distance.
Le mot àd'il. est toujours accompagné de l'épitbète "] ou '^ f divine. On
trouve dans certains textes du Livre des Morts, d'époque tbébaine, un mol
semblable ^T''^ iiiais son sens n'est pas absolument certain et l'on ne peut
que sous toutes réserves l'identifier à l'onguent àml.

A À M.

aind i^r4^''^^' '"" I


fi^' 1 1
^' ^ ik '^f - • ^^^^ désignant un arbre
qui croissait en Egypte déjà sous l'Ancien Empiie et qui faisait certainement
partie de la flore primitive du pays; on a voulu y voir un nom s'appliquant au
datlier ou une sorte de palmier nain'"), mais ces opinions ont été reconnues
inexactes'"'. Le déterminalif de ce mot ^''*' représente un arbre au tronc d'un
brun rougeâtre, gros et court, supportant une branche maîtresse verticale

(')
Mariette , Dendérah , IV, |.l. XXXVI , 1. 63. p. -a
99 , 33 1

Cf. LoRET, liée, lie liav., III, j). 56. qui donne '*'
Ces premières formes représentent l'ortlin-

ia Iraduction trcouverclc, sans (lu reste I:i jus- graphe de l'Ancien Empire, les autres sont

tifier. postérieures.
'^'
DÏMiciiEX, Recueil de Monum. égypt., IV, '"'
Jjkvgscji , Diclioiin. hicrogl., [). 66; SiippL,
pi. XCVI et XCVII. — On retrouve ce mot dans p. 66 Wcsmc Die Pfaiiten tm
; , altcn Ag. , p. 3o5.
le même ouvrage, pi. LXXX, I. 6. '''
Moldenke, Ueber die in allâgypt. Texlen
*''
lb!d., texte, p. yS-yi. erwtihnlen Bâmiie, j). 6o-G5.
'*'
Pap. de Non, cliap. cxxxvi", I. iC; ilia]). '*'
Bmcii, Cofui of Amamu, pi. XX, XXV-
cxLiv, I. I 6 : Rudge, The Book of the Dead, Text, XXVII.
,

-M.( 15 ).«1-

(Voù partent craulrcs branches obliques, ramifiées à leur tour et couvertes


(l'une épaisse frondaison de petites feuilles vertes. Comme le nom même de
l'arbre mm (ou am) a pu être pris, à une époque indéterminée, dans le. sens
général d'a/-i;-e''', de même son déterminatif est aussi appliqué à d'autres
végétaux de même nature, mais il appartient primitivement bien à Yadm
puisque, dès l'origine, le même signe est employé phonétique-
ment pour désigner la syllabe àm^'l Les documents ne sont pas
sulfisants pour permettre de déterminer l'espèce exacte de Vmm,
mais nous pouvons nous rendre compte qu'il s'agissait d'un arbre
ressemblant comme forme et comme aspect général au sycomore

et au napéca et appartenant sans doute à la même famille; dans

les textes des Pyramides ''', il est du reste cité généralement en


parallèle avec ces deux arbres, le nehnl 'ra^^ et le Jiehes j~ji^; il Kig.!].— L.).iu

(liiéroglyplio
devait cependant être moins abondant que ces deux autres essen-
du sarcopliago
ces, puisque dans le jardin d'Anna'*' on n'en voit paraître que d'Amamon).
trois exemplaires, à côté de 90 sycomores. Enfin Yadm élait con-
sidéré comme arbre sacré dans les nomes de Goptos et d'Apbroditopolis (''
et

élait donc sans doute un arbre originaire de la Haute-Egypte; d'après certains


textes religieux, il aurait été voué à Ilathor'-'; à l'époque ptolémaïque, il est

considéré comme un arbre divin au même litre que Wished et le sont^"'> et il

se trouve parfois en rapport avec le culte funéraire d'Osiris**).


Les textes ne parlent pas de l'emploi du bois dV/w pour les constructions;

en menuiserie, on l'utilisait très rarement, entre autres pour la fabrication

'''
Par exemple an papyrus Harris n" I, pi. sacré du XiV" nome de la Haufe-Ég-ypte doit-il

VIII, I. 6; pi. XXVIIJ. 8. également se lire atim (Moldenke, Uebcr die lu

<''
Erman, Aegi/pùsche Grmnmadk {li° édit.), idlSgi/pt. Texien enràliiilcu Baume, p. \h).

p. 3oo. '"'
Liove des Moiis , cliap. i.xviii, i. 10 (pap.
<''
Pijr. Téd, 1. 90, 334; Pépi l", 1. G7, 8/1 ;
de Nou, édit. Budge, pi. XII, The Rod- of dw
Mcrenra , 1. 720 (cf. édit. Selhe, Slia"*, 699% Dead, Text, p. i5i); cliap. lxxxii, 1. 6 [ibid.

791°, 808', i7a3'). p. 180).


'''
Setiie, Urhuiiden der XVIII. Dijn. , p. 70. '''
De Rochemonteix-Ciiassinat, Le Temple
— Les napécas (iicbes) sont ici aussi en petit dEdfou, I, p. 990, 997 (pi. XXIX'').

nombre (5).
''•
Mabiette, Dendérah, IV, pi. LXXI, où
'*'
Liste géogr. d'fidfuu : Bnucscii, Dicdonn. trois am sont plantés sous le lit funèbre d'O-
géogr., p. iSGa. — Peut-être le nom de l'arbre siris.

— ^^.( 1G )^H

(l'iin joug''', d'une staliielte''-'. Par contre, certaines de ses parties, telles que
les feuilles {yà et ;^^) et les graines on fniils (^, ^"^ Q ! ! *' ! 2l!^ô
""

J^u), sont souvent employées en me'decine, généralement en même temps


que les parties correspondantes du sycomore et du napéca; elles entrent
dans la composition de divers emplâtres ou onguents pour les blessures''),
les bridures''', les fractures'^', les ulcères'"', les maux de tête'"' ou d'oreilles'"',

la chute des cheveux'^', les rhumatismes (?)''"', et aussi pour assouplir, forti-

fier ou rafraîchir les membres''''.

AAMADII.

Jk^ Jj^â^. Partie du cliar égyptien; dans ce mot qui a une appa-

rence sémitique, liriigsch veut retrouver la racine loy, d'oii viennent des
mots comme -•n:i", :>ji tf colonne, supports ''^'. Ce seraient alors les montants
verticaux de la caisse du char, mortaises dans la pièce d'avant du châssis et

supportant la bordure supérieure ou main courante. Ces montants ne parais-


sent en général pas dans les peintures on bas-reliefs représentant des chars,

mais on les retrouve, par contre, au nombre de dix, dans le char funéraire
de louaa''^' : étant l'ecouvcrts extérieurement d'une garniture de Itois et de
cuir, ils n'étaient visibles que dans l'intérieur du char; une couche de peinture
jaune, destinée à imiter l'or, les recouvrait. Dans le char de Florence '''Ml n'y
a qu'un seul montant vertical, an milieu de la face antérieure de la caisse''^';

'''
LoRET, Roc. ih ti-fw., IV, p. a'i (1. Go): 1. 8.

V, p. 97. M. Loret remarque à ce propos que


('»)
Pap. Ebers. pi. LXXX,1. 18: pap. Hearst,
ie joug du char de Florence est en bois de cliar- pi. VI, 1. 3; pi. V11I,L à.

'"'
me oriental [Cmflnwt orieiitalin Lahk). Pap. Ebers, pi. LXXXIII, 1. 3, A; pap.
'"'
lÀore des Morts, cliap. cxxxvn" [ibid., p. Hearst, pi. XVI, 1. .3.

?)i-?.). — Na VILLE, Les h stèles orieiitccs de Mar- ''"'


Bruoscii, Diclioiiii.liié7-ogI,,Siippl., p. t-ili.

''^'
seille, p. 8, pi. I (XII). QuiBr.LL, Tomb ofluaa and Thuiu {Catal.
<')
Pap.Ebers,pl. LXXI, 1. 10, iG. n;éii. du Musée du Caire, n° 5i 1S8), p. G6. pi.
c Ibid., pi. LXVII, 1. 21. LI-LIlI.
''''
f'i
Pap. Hearst, pi. I, 1. i4; pi. XIV, 1. 17. CiiAMPOLLioN, Monuments de l'Egypte et de
!°'
Pap. Ehers, pi. LXXXVi,l. la. la Nubie, pi. CCCC\XXV1II.
'"'
'')
Ibid., pi. XL Vil, 1. 11. Voir la scène de cbarronneric du tombeau
m 7i!V/.,pl. XC1,1. a. d'Aba : Scheil , Mémoires de la Miss, franc, au
(')
Ibid., pi. LXVII, 1. 1 ;
pap. Hearst, pi. X, Caire, V, p. G36, pi. IV.
,

--•M.( 17 )<^—

c'était sans doute le modèle ordinaire, celui des cliai's dont le manteau des-
cend de chaque côte' en une courbe régu-
lière, et qui sont de beaucoup les plus nom-
breux.
Le seul texte''' où ces objets soient nom-

trses ddniddii dorés r les place en tète d'une


liste des parties du cliar, qui commence en
eft'et par énumérer les divers éléments de la
2. — Caisse du ciiab de Ioi;aa.
caisse, ainsi le klict-ir-klirl ^,'='^,^ ban-
dage en bois, les lokkir "7" panneaux de cuir incrusté, la peUinit
] ^ ^ T !' J ^

iv^" l3oi"*^l^""G en bois courbé'-', etc.

A A MOU.

Plante médicinale non encore identifiée; le déterminalif du mot, qui est


alternativement et indifféremment • et -ï, montre que c'étaient les graines

de cette plante qui étaient utilisées en pharmacie. Leur effet paraît avoir été

surtout laxatif: elles entraient, en proportion plus ou moins forte, dans la

composition de divers purgatifs'-*' et même de suppositoires'''. C'est sans doute


au môme titre qu'on employait ces graines dàdinoa, toujours à côté de beau-
coup d'autres ingrédients, dans des médicaments pour les maladies afl'cctant

les voies digeslives'-''. On les retrouve dans des fumigations contre les nau-
sées'''', dans des pâtes qu'on devait mâcher pour guérir certains maux de la

bouche'"', ou dans des gargarismes pour affections de la langue (aphtes?)''*',

<'i
l'ui). Anaslasi IV, pi. XVI , I. 8. Lill. : » ses <"'
Pup. Ebers, pi. IX, 1. 5.

àdmâdii (ion[ en) (luvail d'ori. <^'


/Wrf., pi. XXIV, 1. 1 1; pap. niéd. n" .3o38
'"'
Le sens exact de ces mois n'est pas encore de Berlin, pi. XI, I. 8; pi. XII, 1. 5, 9; pi.
d'une certitude absolue. MU, 1. 9: pi. XIV, 1. Zi; pap. Hearsl, pl. II,

('I
Pap. Ebeis, pi. III, 1. i; pi. VII, 1. ifr. 1. 11, 1.^).

pap. méil. n' 3o38 de Berlin, pi. 1,1. 2 ; pi. XI! <"'
l'ap. Ebei-s, pl. LIV, 1. 19.

i.
7 (Wrkszinsm Der jrrosse mediiiniftche Pnpynis
,
c Ibid., pl. XXVII, 1. 8; pap. méd. n° 3o38
des Ijerlincr Muscums); pap. Hearst (éclit. Reis- de Berlin, pl. III, 1. 9.

ner), pi. I, I.
Cl l'ap. Ebei-s.pl.LXXXV, 1. 17.
7 (?).

BuUetui, I. Xl\.
,

])our des emplâtres contre des maux de tête''' ou même pour des pansements
à appliquer sur des membres cassés'-'.

Ce mot ne doit pas être confondu avec d'autres noms de plantes qui s'en

rapprochent beaucoup pour la forme, àmninqu ^\i^W ,'} , et àmàdm —'^


n^Mi (^'oii' ces mots), plantes qui sont également employées en pharmacie,
mais dont les propriétés médicinales paraissent très différentes.

ÀA OU.

\k i V vo>-r.^. Sorte d'arme, probablement une lance ou tm bâton; ce mot

n"a été signalé que dans un exemplaire de basse époque du chapitre cxlv du
Livre des Morts''^\ comme variante de heli |'^|'''', mot plus fréquemment em-
ployé et qui signifie d'ordinaire et lancer mais peut aussi avoir le sens plus gé-
néral d'ffarmeii :
^"^Pl'f'ï C'''^ "î) ^1^'''^^! '^ "" ^'j'^' "" bâtdh dmes
comme arme (bâton?)'-. IJans ce chapitre, il est dit, en effet, que ce sceptre
tient lieu au mort de plusieurs sortes d'armes aux noms peu fréquents, qui ne
peuvent être considérés comme des noms de bois rares, ainsi que les ont inter-
prétés plusieurs traducteurs'^', car une des formules parallèles'"' dit clairement

^^^^^-::=| *yi^^,ti^ "j'-^^i ^"^ '"'*<^s pour frapper les ennemisf.

AÂSEB.

i \k I I , asch II I
. .leu de combinaisons qui consiste à faire manœuvrer
des pions sur une tablelte divisée à cet effet en un certain nombre de cases'"',

et qui est analogue au jeu de senail ^; comme pour ce dernier jeu, les pions

sont de deux espèces, les uns blancs, coniques ou arrondis du haut, les autres

verts, plus grands et munis d'une petite saillie à leur partie supérieure, mais
ils se placent sur le damier d'une façon différente, en deux groupes de cinq

'''
I'a|i. Ilearsl, |il. V, 1. iG. ''''
Pikrret, Livre des Morts, \). hCA eLsuiv.;
<''
ULi, 1)1. XIV, 1. i5. l'.LDOE, The Bovk of thc Demi, Transi., p. 244
'''
Pa|i. Ud'iiig; cl. Brugscii, /)/t7/oH)i./(((;Vfig-/. el siiiv.

'''
p. 1. Lïpsius, op. cit., |il. LXII, 1. 20.
''''
Lepsius, Das Todlciibuch dcr Agijpter, pi. '''
Wiedemann, dans A' Conjjrcs des Oricnlal.

liXI, \. II. â Genève, IV, p. Itj.


— ^».( 19 ).«^—

pions chacun, sépares par un espace libre. Les deux joueurs sont assis pnr
terre l'un en face de l'autre, aux deux extrémités d'une petite table basse,

chacun ayant devant lui ses pions quil déj)lace en les prenant entre le pouce
et l'index ('). Nous ne connaissons ni les règles du jeu. ni même le genre de
damier employé, mais il esta présumer que, puisque Yadseb est toujours mis
en parallèle avec le senait, le jeu à trois rangées de dix cases, il devait repré-

senter celui dont le plan est tracé sur l'autre face de la boîte à jeu ordinaire,
avec un carré de douze cases au bout d'une rangée de huit cases, et qu'on a

coutume d'appeler le jeu de la voie sacrée'-). D'après la disposition même du


damier, il n'est guère possible d'installer les pions autrement qu'en deux
camps ''' l'un en face de l'autre, sur le carré de

douze cases, et comme le damier se plaçait entre

les joueurs de manière que chacun ait devant lui ) ~>^^iiLii^iW!r^^^/]

un des côtés longs'*', la disposition correspond à


celle qui est donnée dans les représentations figu- ''''!T-
'3. — L'^.isEB (d'après Cimm-

rees, saut en un seul pomt : u ny a, en eiiet, place


de chaque côté que pour quatre pions, et non pour cinq, ce qui ne permet
pas de donner cette explication pour absolument certaine.
Ce jeu, dont le nom a été rapproché du mot|^PJ^^~^ poutre n ou
adseb fr

plutôt cf trône 11 (voir .i.sB/r) t'^',


était en usage au Moyen Empire, mais il n'est
nommé que très rarement; il est possible qu'il faille le reconnaître dans des
représentations d'une époque plus récente, où la disposition des pions en
deux groupes est exactement la même''''.

AB.

T
' "^ If. Nom du reliquaire d'Osiris dans le sanctuaire d'Abydos, ch^îsse

de forme spéciale dans laquelle était conservée la tête du dieu. D'excellentes

'' Newberrv, Beiii Hasan, II, pi. Vit, XIII; '*'


WiEDEMANN, daus X' Cougrès des Oriental,

cf. CriAMPOLLlON, Monuments, pi. CCCLXIX. à Genèoe , IV, p. ij ; ce mot désignerait alors le
'''
Falkener, Games ancient and oriental, bloc de bois dans lequel était taillé le damier
p. 91. primitif, avant l'adoption du modèle classique,
'''
Dans le jeu de senaïl les pions devaient, la boite à jeu ii deux faces.

au (It'parl, être alternés sur une seule ligne. '')


Lepsius, Denhnfdcr, III, pi. CCVI (Ram-
'*'
Garstang, BurialCustoms rif Ancient Egijpt, sès III et ses femmes), et siutoul Lepsius,

p. i5i, fig-. \hf\. Austvahl der wicliliffKteit Urkunden, pi. XXIII.

3.
représentalions sculptées sur les parois du temple de Séti I'^ à Abydos, nous
font connaître exactement l'aspect de cet objet, sorte de caisse plus haute que
large, arrondie dans sa partie supérieure ('); le bas de cette cliâsse est décoré
très simplement de quatre zones de petits carre's en échiquier, séparées par
des bandes nnies; devant le couvercle en forme de dôme se dresse un double
urœus dont la queue retombe de l'autre côté du reliquaire, très bas. Le tout

est surmonté de deux hautes plumes droites, et fixé sur une longue et forte

hampe qui vient à son tour se planter dans un meuble spe'cial en forme de
table que des tringles fixées des deux côtés permettent de transporter dans
les processions; sur le plateau de la table sont deux uranis, deux chacals et

des figurines de rois faisant des offrandes ou soutenant la hampe, et au bas


de celle-ci sont accolées deux ou trois statuettes léontocéphales mummiformes,
protégées par des vautours déployant leurs ailes '-l Des enseignes diverses se

dressent à côté de la châsse, et pai-mi celles-ci les plus importantes sont celles
des deux béliers qui semblent en être les gardiens. Sur un autre bas-relief du
même temple '')
on voit sortir d'un des côtés de la ch;isse la tète même du
dieu, coifTée du grand serre-tête d'étoffe, barbue et l'urteus double au front.
Enfin dans la barque sacrée d'Osiris*'', au-dessus du tabernacle, se dressait
le même emblème, mais terminé dans le haut par la tête du dieu, surmon-
tée comme d'ordinaire des deux plumes; c'était ici soit une reproduction de
la châsse sainte, soit la chasse elle-même qu'on pouvait hisser sur la bnri en
certaines occasions.

En tant que chasse d'Osiris, cet objet parait encore dans d'autres repré-

sentations, entre autres sur des stèles'^) et sur des sarcophages'''' du Nouvel

•''
Caulfeild, Temple of tlic kiiigs, pi. II. M. l'époque romaine : Lepsius, Denkmâler, IV, pi.

Pétrie (ibid., p. i 5) voit dans cet objet la figu- LXXXVI ; BÉPiÉuiTE, Le Temple de Plitlœ ,
pi. XL.
ralion d'une grande perruque. Il n'est pas pos- '*
Gallfeild, Temple of llte Kings, pi. III.

sible de voir d'après les bas -reliefs si la base de '*'


Stèle n" igiS de Bologne (phot. Pétrie,

la caisse est eaiTee ou ronde. n" 287). Mariette, Abijdos, 11, pi. XLI. — Ces
'"'
Au le7nple de Hanisès II à Abydos, seule deux stèles datent du lègne de Ramsès 11, et

ceUe base est encore visildc sur un bas-relief sont donc presque conleniporaines des reliefs

représentant le même relicjuaire (Mirrav, An- du temple d Abydos. — Roeseb, Bcsclireibiing

cient Egi/pl, 111, p. ia5). der ôgypl. Sammlung in Leideii , IV, pi. XXXI \'
'''
Caulfeild, op. cit., pi. XII. — Le mètne (porte d'un tombeau).
emblème se retrouve au temple de Phila?, à '"'
Caisse de momie de Bologne, n" 1972
,

Empire, ainsi que dans une vignette dn Livre des Morts^^\ 11 sert toujours

d'insigne an nome d'Abydos et se trouve, à ce titie, dans les listes géogi'a])hi-

ques de toutes les époques; il est luèmc employé parfois


pour écrire le nom de la ville même d'Abydos'-'; dans

ces cas, il est en général représenté sommairement "t\ ,

traversé de part en part par le serpent ^ qui dans


certains textes est figuré à côté de l'objet, comme s'il

s'agissait d'un signe phonétique :


jf^n^^'' ^'^^^ '^"'

cas, il faudrait lire le nom de


ce reliquaire ahez^''^ et non ah,
et voir en lui non seulement
la cliàsse d'Osiris, mais le sym-
bole éponyme de la ville d'A-

bydos, Ahdm f J*©*-


D'autre
part, il est possible, et même

probable, que ce serpent ne


soit autre chose (pie l'urfeus Fijj. l 'i. — La châsse d Osiiiis

fixé au liautde la châsse comme (stèle 11" igiS de Bologne


[croquis (le l'auleur]).

Kij;. i5. — I.A CHASSE oOsinis


au front même d'Osiris, et ne

(sarcophage n" 1972 de Bo- doive pas être Considéré comme un signe phonétique.
logne [croquis de i'auleur]).
,^^ ^j^.^^^ ^ ^^ ^^^^^^ .^^^j,. ,^^^^^^^^ y^^^^.ovi d'origine

avec son homophone ah ^, l'Orient (voir li/i').

ÂBÀB.
s • -^'ot d'origine inconnue, qui ne se trouve que sur un monument
I I

(phot. Petrio, n" 33o), où \ab est accomp.igné lenbuch , 1, [il. CLII. Dans les manuscrits de
(les mêmes erabl(^'nies ([lie dans le temple de basse (époque, rohjet est represenli^ de façon

Séti; sarcopliage n" iQfii de Bologne: Britisli plus sommaire.


Muséum, n" 2 3989 [Guide lo ike 1'' nnd a"' •''
Par exemple Dïmiciiex, Recueil de Monuni.
(gtfpl. Booms, pi. VII); CiiASsrxAT, Lu accoude égijpt., 111, pi. XCIII, 1. G, etc.

Irouvaille de Deir et-Daliaii [Cnlnl. fjén. du Musée '''


WiEDEMANN, Zeilschr. fïir (igijpt. Spiache

du Caire), I, p. 3, 28; Pétrie, Ramcssetim , pi. XVI, p. 99; cf. vos Bergmann, Das Buch vont
XVI, XXIV; Lanzone, Dizioii. di Milol. cffizia, Durchirniidelu der Ewigkcit, p. 17.

p. 819; etc. <*'


Brl'gscii, Dictioun. gcogr., p. 116/1;
'' Chap. cxxxviii : Naville , Dus (igiji'l. Tod- Brugscii, Diclionii. Iiiérogl., Suppl., p. 'i.t.
éthiopien (')
et tlonl le sens n'a pas encore été déterminé. La phrase où il se

rencontre "^ ^ P
^. ^ 5
^ ^^ "j^ s doit se ti-aduire : fj'y coucliai, car

il est mon ^^ '-'. Gomme sens, on n"a proposé jusqu'ici que des hypothè-
ses, comme rMnanteaii royale ou rhandeau royal 15 (^^; le déterminatif indique
en ed'et une étofl'e, mais vu le contexte, il s'agit prohahlement d'une pièce
de literie, une couverture ou quelque chose de semhiable.

ABÂÏRI.

l'jN^fci.<=»l| T ''',
alidr J f^ -y^^'^'- Mot dérivé d'une racine sé-

mitique et pouvant s'a])|)liquer, comme son correspondant hébreu T13N*''' (litt. :

rètre fort 11), soit à l'étalon, soit au taureau. Dans la liste du butin fait par
Thoutmès m après la bataille de Mageddo, bien que le déterminatif >» ne
soit pas absolument certain, il s'agit sans aucun doute de chevaux, donc d'éta-

lons'"'. Par contre, dans un texte hiérali({ue du Nouvel Empire, la phrase

!lfc¥-=nJ.Va:'2'Kl.r^.T,-!â!frti.-^«''-^" de premier
ordre du pays de Kheta, kalm d'Aïrsar ("*), pourrait désigner des taureaux et
des vaches'^) aussi bien que des étalons et des juments, mais cette seconde
alternative est plus probable, vu que la Syrie était surtout un jiays producteur
de chevaux.

ABÂQR.

^\^W- \ \ VW\^''°'' !
JtV'"'-Motsigninantrlesauteurr
(de la racine ah
\ \^ ff sauter, dansen^) et désignant un quadrupède vivant
sur les confins de la vallée du Nil dès la plus haute antiquité et s'y trouvant

'' Stèle de Nastosenen : Lepsius, Denkmiiler, Iitstov. (2' i^dil.), p. lili-2: CiiAnAS, Voyage d'un

V, pi. XVI. 1. 7. Egyptien, p. 87.


'''
ScnAFER. Dieûihiop. kôniffshisclir. des Derl. '''
Setiie, loc. cit. Il n'y a que G «irt'r contre

Mus., p. 99. 20/11 juments et 191 poulains.


^''
Maspero, Ci Pap. Anastasi IV, XVll,
Mélange.'! d'archcol. égtjpt. et pi. 1. 9; cf.

fissyr., I, p. 990, noie 3. BnuGscii, Dictimn. hiérogt., Suppl., p. 3G.


(»'
Pap. AnastasilV, pi. XVIIJ. 9.
'''
Le mot kat désigne loiil animal femelle
'^'
Sethe, Uikiinden der XVIII. Dyii., p. GG3. Erman, Aegypiisches Glossar, p. i3G.
'"^^
Gesenius, //(?/;)•. iiiid aram. Ilandaorlcrhuch <"' Lacau, Rec. de trao., XXIX, ]). 1/19.

(10' édit.), p. 6; Chabas, Eludes sur l'anllq. i") Figurations de Béni Hassan.
— ^ï-( :>;3 )<-.—

encore au Nouvel Empire!''. Cet animal aux jambes fines, à la robe brune,
aux cornes très recourbées et dirigées en deliors, jaunes ainsi que les sabots,

a été identifié avec le mouflon, soit le moullon à manchettes [Ammotragus


lrogelaphus)'-\ soit le
17 IC)

mouflon égyptien (Iw-


moimgus leriviay^\ Les

représentations ne sont
pas assez caractéristi-
ques pour qu'on puisse Fijj. i6 à 18. — Le mouflon.

le déterminer avec cer- 1'). D'apros PEiRiE-QuiiiELL, Ndijadu and BtiUas, pi. LIX.

titude : ainsi il n'y a


'''
17. — VON BissiNG, Mnslnbn ries Gein-in-l.ai, I, pi. XXV.
CiiAMi'oi.LiON, Mon limerais, pi. (jCCGWVIll''.
aucune indication de
crinière ou de manchettes ('''
sur les figurations les plus détaillées dans les
mastabas de l'Ancien Empii-e'^' et à Béni Hassan'"'.

ADASHTOV.

c^^. Dans une liste de pains, datant du Nouvel Empire ("',


^ mS 7^
ce mot se trouve placé le second de la série, avec l'épithèle '^
i*^, | f pains

bons 11'"*'. Dans une autre liste analogue ''-'',


il est orthographié ahaskui "^ ^
Llx^ ^ ^
(^ et qualifié de p.s |P<^, c'est-à-dire (ju'il s'agit d'une sorte de
pain cuit au four. Plutôt que d'attribuer à ce mot une origine sémitique'"'', je

'"'
Au Ramesseum (d'après Hartmann). XXV, n" '1; Mariette, Les Mastabas de rAiic.
''
Hartmann, Zeilschr.fûrâgi/pl. Spmchc, II. Emp., p. 288.

p. 28.
'"'
GiiAMPOLLioN, Monuiiteuis, pi. CCCLXXXIV
''*
MATscniii (von Bissing, MaHlaba dus Gcm- et CGCGXXVIII qualcr; Newberrv. Déni Uasan,

ni-kaî, I, p. .3.5); cf. Marshall, T)k Tierc der ll,pl. IVetXIll.


Erdc , II, p. fiG; Gaillard-Daressv, La Fmmc C' Pap. .\nastasi IV, pi. Xl\', 1. 1.

momifiée de l'antique Egypte du Musée y a 10.000 de ces abdshinu, tandis que


'*'
( Catal. ffén. Il

du Caire), p. 26-36. les autres pains nommés dans cette liste sont
'''
On ne rclrouvc ces détails (jii« sur une en général au nombre de looo ou aooo.
représentation d'époque areliaïquc : PiitRiE-Qui- '''
Glossaire Golénischeff, VI, 11 (transcrip-

Biiu.,Naqada and Ballas, pi. LIX, fig. 6. D'autres tion de M. Gardiner pour le dictionnaire de

figurations de cette période ne les ont pas : Berlin).


''"'
OtniELL, Hierahoi.polis , I, pi. \II, XIV. BuRCHARBT, Die aille anaanfàschen Fremd-
'*'
VonBissing, Mastaba des Gem-ni-Lai, I, pi. ivorle , 11, p. 2 , n° ?)0.
, —

— n.{ 'l'i ).e-i

serais lenlc de le rapproclier du mot hesJi


J ^^_,
hci>hd
J LLl^ ', sorte de grain

(ju'on réduisait en farine et dont on faisait des pains''), plus spécialement desti-

nés à la fabrication de la hière; ïabdshlnu serait alors un pain tirant son nom
de la matière même avec laquelle il était fait, peut-être du dourah(?).

.] BIJOU.

-^J ç X^ •
-^ J y, (ilxl
-^ J ^, ^ J ^.
Nom
(ihnni d\in ani-

mal qui était considéré par les Egyptiens comme un on émis poisson; a l'opi-

nion'-) que ce mot correspond au copte ec|>cDT, ^w^J! et s'applique à la tortue

du Nil, Tcsliido Irmnguis FonsK.'^), et non au poJyptère comme d'autres l'ont


bicliir,

cru'''); les Orientaux du reste considèrent souvent la tortue comme un poisson'^).

Vabchju est mentionné dans quelques textes médicaux : on en employait


le fiel
(?/'^«ç/J V")
^^^^ ^'^ fabrication d'un collyre pour les maux d'yeux'"'
et dans un emjilàlre contre les maux de tète'"'). Une aulre partie de son corps

(le sedbou
P-^J j,,^) était utilisée pour un remède contre une certaine mala-
die d'enfants'-'. Un remède magique renfermait également un liquide tiré du
même animal '^'.

Vabdou paraît surtout dans les textes mythologiques et magiques, mais


toujours comme un poisson; c'était un dieu, fi-ère d'Horus''"', un poisson d'or

qui nageait dans l'étang sacré de lîa et qui avait une fois été mangé par
Horus'"); tandis (|ue le poisson anil i^^-^^ suit la barcpie du soleil, il l'ac-

compagne en la précédant''-', lui montre le chemin et en même temps la

'''
l^ar exemple Steindorkf, Z>«s Gmb des Ti '"'
l'ap. Eljcrs, pi. LXII, 1. G. — Un remède
[il. LXXXV. arabe pour les yeux, donné par Ibn al-Baïlàr,
'''
LoRET, Zcilschi: fur Sgypi. Sprache, XXX, contient également du fiel de tortue (Loret,

p. 25; WiiîDEMANN, Sphiiix , XIV, p. a4-2. Zeilschr.fûr àgypt. Spraclie, XXX. p. aS).
''*
Peyron, Leœ. ling. copl., p. /i5; IjOret.
f'i
I^ap. Ebers, pi. LXV, 1. G.

Annales du Serv. des Anliq. , I, p. .53. ii" i/kj. '*'


Erman Zauberspniche fur Mutter uud Kinâ,
,

(ieoffroy Saint-IIiiaire [Descr. de l'Egyplr, p. 12.


_
^

XXIV, p. 1-1 3) donne à celte lorlue le nom de ''*


Pleyte, Eludes égyplo!. , 1, [>. >jo.

''"'
Trionyx œgypliacvs. GÔLÉNISCHEIF, Metlernichslele, pi. IV. 1. 78
'''
Ebers, Papyrus Ehers. Die Matisse uiid das et p. 11.

kapilel iber die Augenlcraiikheileii, a8G. '"* Pleïte, op. cil., I, i38.
|).
J).

'''
'''
S. DE Sacy, Relat. de l'Ejypte par Abd- Pleytb-Rossi, Piipyrus de Turin, lû.CWW,
Allalif, p. 1 h-]. 1. 1 li el ]). 160.
,, ,

— o.( 25 ).e-.—

défend contre certains monstres''). C'est aussi en vertu de ces rapports inliuies
avec la barque solaire qu'il est mentionné dans deux cliapitres du Livre des
l\lorls^'-\ Nous voyons en eflet, sur des stèles et des papyrus du Nouvel Em-
pire, deux poissons, sans doute Xahdoii et Xanil, accompagner la barque de
Ha (^).

A BER.

UT'
rentrant ilans
^''"'HJ^^Î.;"''"*'!]
la catégorie des huiles et onguents, employée en médecine aussi
T*' "'"'IJIi?.-
^"'^^'^"•^*:

bien qu'en parfumerie, mais dont nous ne connaissons pas la composition.


L'aher paraît dès le Moyen Empire à la suite de la liste des huiles canoni-

ques, en plus des sept essences réglementaires, renfermé dans des vases ayant
la même forme que ceux qui contiennent ces substances, ^ ou '^''''; on l'ollre

aux dieux ou aux morts en récitant en même temps, comme pour toute
ollrande, une formule magique qui repose sur un jeu de molsf''). Dans les

cérémonies du culte, tout au moins du culte funéraire, le prêtre s'en oignait

avant de commencer l'oflice '''.


A partir du Nouvel Empire et à l'époque j)to-

lémaïque, ïaber est la pommade dont on se sert couramment pour s'oindre


les cheveux (''';
on l'apporte aux dieux dans des vases fermés, en même tem|)s

que d'autres parfums'-'; elle est souvent assimilée à l'onguent maz ^i ('').

'"'
CiiABAS, Papi/nis iiiag. Ilavrls, pi. V, 1. 7. vel Empire : Sciiiaparelli, Il Libro dei Funerali

iM. (jolénisclieir(.'l/t'(/cni/c/w/(7e, p. 1 1) a reclifK' H, p. 5i, 8!i.

la IraJiR-lion de ce passage. '*'


IjEPSIIIs, Dus Todlenbuch dcr Agijpler, cliap.
'"'
(]liap. \v: Naville, Dus ngypl. ToJténbuch cxi.v, pi. LXll, 1. iç). C'est le mort qui parle,
I, pi. XIV. 1. l3; BiDGE, Papi/ius nf Aiii, pi. 1. mais en s'assimilant à llorus céléljianl l'office

1. 1.5; — chap. V. : Naville, op. cit., pi. CXIIi, funéraire d'Osiris.

I. 7. Cf. WlEDEMANN, SpIllIlX , XIV, p. 2^0, 9^1.3. '''


nierai. Pap. aus den hônigl. Mus. zn Ber-
'''
Mariette, Monuments divers, pi. lAI. — lin, 11, pi. V, 1. 1 (pap. 3o5o', cf. Lepsius, Denlc-

Slôlc (le Turin': \Iaspero, Bec. de trac, IV, p. màler, VI, pi. (J\M); BnDGSCii, Dictionn. hic-

l38; Lanzone, Dizionario di Mitologia egizia rOjjl., p. ii-'ia; de Rociieuonteix-Chassinat, Le


pi. CGLV. Temple d'Edfou, I, p. i.'3o, i33, etc.

'* Gai'tier-Jéqiier, Fouilles de Liclit, pi. C' Mariette, Dendéral, , I, pi. Ll, I.XXiX.
XXV; Steindorfe, Grabjundcdes tnillleren Reiclis 1. 8.

II, pi. I, p. 10. *''


De Rociiemonteix-Ciiassinat, oj). cil. , I , p.
'•^'
Ces textes ne sont pas antérieurs au Nou- /i.5, 1 33 ; 11, p. i3, etc.

BuUetin, l. Xl.\. Il
.

—n.{ 26 ).e-i—

En pharmacie, ïabcr entre dans la composition de divers remèdes, rare-

ment pour des médicaments internes''', mais très souvent pour des onguents

ou des emplâtres, contre les maux de tète, d'yeux ou d'oreilles!"-), les brûlu-

res, l'eczéma et certaines tumeurs'^', contre la chute des cheveux'"', pour

l'assouplissement des muscles (?)'"', comme aussi pour soustraire à l'influence

des revenants les personnes qui en étaient tourmentées''''. Dans tous ces cas,
le mot aber désigne une substance bien déterminée, et non un terme général
comme onguent ou pommade.
11 y a tout lieu de croire que Yaher est exactement la même pommade que
Yah
W^'^ mentionné dans les listes d'oil'randes de la llf" dynastie (voir ico//).

ABHETI.

i 1
17] ^. Nom d'une pierre qui se trouve mentionnée parmi les pro-

duits syriens rapportés par Tlioutmès III ''' et qui était sans doute considérée
comme rare ou précieuse ('=''.
H est possible, mais non certain, qu'il faille l'assi-

miler''-"' avec une pierre nommée behit * ^7. ^^^"^ '"-'^ inscriptions ptolémaïques,

pierre provenant, non pas de Syrie, mais du pays de Koush''"' ou d'une mon-
tagne située à l'ouest de l'Egypte'"'. On a également, mais sans raisons suffi-

santes, proposé l'assimilation de ce mot avec l'hébreu lona, qui désigne nne

sorte de marbre ou, suivant la version des Septante, la fausse émeraude


(o-jU.a/sa)rîlTj;> )''-'. Enfin on a voulu y voir un mot dérivé du nom de la loca-

lité ablidït Jra^^''^', située près d'Assouan, et où se trouvaient des carriè-


\

res de granit''"'. Cette hypothèse n'est guère plus concluante que les autres.

'''
Pap. Ebci-s, pi. XXVIl, i. G. '*'
Eviakti, Zaubenpniche fût- Muller md Kind,
(=)
Ibid., pl.XLVII, 1. 12: pi XLVIll, 1. 6; p. io {ocr.w, pi. IV, 1. 7).

pi. LU, 1. 11, 1/1; pi. LVIl. 1. 10; pap. méd. '°'
Brlgscii, Z)/c/. /i/éro^/., %j;j/., p. 07. i38.
'"' DCmiciien, Reaieil de Monum. égypl., VI,
n° 3o38 de Berlin, pi. XXIII, 1. 10.
"1 Pap. Ebers, pi. LXVIll,!. 9; pl. EXXXVl, pi. CLXXVI.
'"' IImL, IV, pl. LXV11,1. g.-
1. 20.
"' Ibid., |il. lAV, I. 12, 1.5, 16: [il. LXVi, ''-'
Enthsr, i,G; d. GESEmcs, flebr. und amiii.

]. |5. Ifaiidœôrlerbuch (10° édil.), p. 96; Levi, ]'ocrih.

'*)
7/«y.,pl.lAXX[,l. i,-2i;pl.L\X\llJ.2. gcrogl., 11, p. 160.
<'>
Pap.méd.n°3o38 de Berlin, pi.VIlM.3, ''''
Dévaud, Rcc. de irav., XXXIX, p. 2^1 :

h: pl. IX, 1. 2. inscription d'Ouna, 1. 38 et '11.


'"' Breasted, Aiicient Records, note
''j
Sethe , Urhundrn der XVIII. D./ii. , p. 716. I. p. i '18, 1
-.K 27 y

ABNOUSA.
I I J^i»x.Tj. Piaille mentionnée dans la recelte d'un médicament
pour certaine maladie de cœur ('l Un double de cette ordonnance '-) indique, à

la place de cette plante, celle, plus connue, qui porte le


|J ^ nom d\iboit
,^f,

(voir ce mot). Il faut donc voir dans ïabnmsd une plante particulière, on l'i-

dentifier avec Yabou, plutôt qu'avec Yabsd


| J
>îi ^'''^ (voir ce mot), comme on
a coutume de le faire '^h le mot copte xbccum, Aycon, qui désigne une espèce
de menthe JuJl çLou (la menthe de montagne?)'''' et qui correspond assez
exactement à l'égyptien abnousd, semble bien indiquer que ce nom doit s'ap-

pliquer à une plante spéciale, sorte de menthe sauvage.

ABOU.

U^ 1 ?r U^^
préparations pharmaceutiques, surtout des emplâtres et des onguents pour
I ? i"
^? I i"
^''^"^^^ employée dans diverses

assouplir et fortifier les muscles et les membres (^', pour les maux de tèlef"',

les hépatites!"', les brûlures'"', les enflures'^', comme aussi pour certaines
maladies de l'épine dorsale ('"'
ou d'ailleurs'"', et même contre les mauvaises
odeurs produites par la sueur''-'; des suppositoires pour arrêter les gaz conte-
naient aussi de raèou''^'. Il est plus rare dans les médicaments internes, mais
on le retrouve cependant dans des potions destinées à comballre la chlorose'''''

et dans un diurétique''^'.

(')
Pap. méd. n" 3o38 rie Berlin, pi. IX, f Pap. Hearst, pl. IX, !. 1/..

1. 11 (éflit. Wreszinski, p. aa et 78). ''°)


Pap. Ebers, pl. LXXVlil, 1. n: pap.
f^i
Pap. Ebers.pl. XLVI,1. i-5. Hearst, pl. Xll, 1. 7, iG.
'''
Brugsch, Dklionn. hiérogl., Siippl., p. ho. '"i Pap. Ebers, pi. XXVI, 1. 5, 8.
'*'
Peyron, Lex. a; Loret, ("1 LXXXVI,
Unir, copl., p. Ibid., pl. 1. 9; pap. Hearst, pl.
Annales dn Scrv. des Antiq., I, p. 62, n" 877. X, 1. 11.
<^'
Pap. Ebers, pi. LXXXl, 1. 1 1: pi. LXXXIII, '"' Pap. Ebers.pl. XXXI, 1. 10.

1. G; pl. LXXXIV, 1. 6: pap.' llearst (édit. Reis- ('*>


Uid., pl. XXXI V, 1. 1-2, iG; pl. XXXV.
ner), pl. VIII, 1. ^1. 1. a; pi. XLV, 1. 5, 9, 23; pl. XLVI, 1. 1, 2.
'»'
Pap. Ebers, pl. XLVIII, I. G. Cf. JoACHiM, Papyros Ebers, p. xiv.
'''
IbnL, pl. XC, 1. 7.
''^'
Pap. Ebers, pl. L, 1. 1 '1, i5; pap. Hearst,
(" lUd., pl. LXVIII. I. 19. pl. V, 1. a, 3.
— ^-i.{ 28 >e^—

Les stèles funéraires de la III'' dynastie'') nomment parfois une essence d'ai

j __* M "IW^ fjni est très probablement extraite de la plante ahou; dans Fiin

de ces textes'') on trouve à côté de l'essence à'ab l'essence iïabsd qu'on tirait

d'une plante nommée également dans les papyrus médicaux (voir Aiis.i) et

appartenant sans doute à la même famdle. Cette essence à'ab parait être

identique à l'onguent abcr (voir ce mot), en usage dès le Moyen Empire en


pai'fumerie.

11 y avait deux espèces lYabou, celui du Nord et celui du Midi ('); en général
on ne dit pas quelle était la partie de la plante qui était employée, mais

c'était sans doute la tige, les feuilles ou les fleurs, puisque le déterminatif est

toujours -a, jamais la graine •; les textes parlent cependant quelquefois des
l)aics (^>',7,)''' cl'«^OM. Ils disent en outre qu'on pouvait réduire Yabçm en

poudre (i^)''' et en tirer une graisse (^\, g)'"'- J^ans un remède pour les
seins, on trouve un mot semldable, mais du genre féminin, abù ^^'''; sous

une orthographe un peu dilïérente tj^i?!' ^^ "^'^'' t^ésigne une graine qui
entre dans la composition d'une pommade contre les maux de tête''*).

On a voulu rapprocber le mot ahjn du copte


{c^^, ImcIucu icub, cdb, oy'i

saliva)^''\ mais sans preuves suffisantes; ce sens de laitue paraît en elfet mieux
convenir à l''/*
Cl! iv*^^
(voir ce mot), qui est une plante comestible aussi
bien que médicinale. Dans une des recettes médicales, une variante''") donne
au lieu du mot abm, celui à'abnousd UTT-^Y*^ [\o\v ce mot); il est donc
possible que les deux mots désignent la même plante.

ÂBOU.
.3 I I V*Ti, ùb ^-'è, •=4-' '"*• Bouquet que dans certaines cérémo-
nies le roi présente au dieu Min; quand il s'agit, comme dans une scène du

'')
MiiiinAY, Snqqnva Masiahas , I, |il. 1, II: '''
Pap. Ebers, [il. XCV, I. lo, i3.

[-Ei'sius, DciiLmiilcr, II, j>I. III; Maspcro, III.sI. <'' Ihid., |.l. LXIV, I. ai.

nnc. dex pupics di- iOrleiil, \, [t. '2^0. '''


Peiron, Lcx. Ihif;. copt. , |). 58, iSg,
'' Pétrie, Mcdum , pi. XIII (cl'. Mariette, 270: Loret, La Flore pluimoniiiue (a'édif.),
Mnnuiiienls divers, pi. XIX). p. 69.
('1
Pap. Ebeis, pi. L, I. i4, i5. ''"'
Pap. Ebers, pi. XLVI, I. /. = pap. inéd.
<*>
Ibhl, pi. XXVI, I. 5, 8; pi. LXXXI, I. 1 i. n" 3o38 tic Bei-Iin, pi. IX, 1. 11.
"
'"' La forme employée dans
'''
Ibid., pi. XLVI, 1. 9. plurielle est les

'"'
On un suc? Pap. Ebers, pi. XLVIII, 1. G. textes ptolémaïqnes.
Nouvel Empire, d'un bouquet monlé du type ordinaire, gros et court, FoOlVant

le prend à deux mains pour l'élever vers la figure du dieu'''. Dans les présents
que fait llamsès III aux temples d'Amon se trouve une série de i
g i 5o grands
l)ou(|uels iihm faits en fleurs — 'J ^ *^
Î2Z 'Ç'^ *^ ^^IT"^"^'^ '"' ^n auti'c

texte du Nouvel Empire les nomme, mais sans

parler de leur qualité de bouquets consacrés à une


divinité particulière (-^l

A l'époque ptolémaïque, Vàh paraît de Houvcau,


mais sous une forme un peu dillérente, plus petit,
puisque le roi en tient un dans cbaque main; il est

régulier, amygdaloide, pointu Fi.;, i^. - D'apris Lepsuis,

du haut et rond du bas, avec Df«/.m«7fi-, m, pi. c\LI.

une couile tige'"' et rappelle, par son profil, les grandes

plantes qu'on voit souvent dressées derrière le dieu Min

sur un édicnle ou dans un carré de jardin.


Le même oI)jet, où M. Loret croit pouvoir retrouver,
Fi 0. — D'après
sans doute à cause de sa forme cône de pint"'', se pré-
|, le
Gauthier, Le Tem-
ple de Kalabehnh , I ,
sente avec l'ortliograplie pleine àbou ^—ij^>l"); il a ici la

pi. LV. forme du déterminatif, qui est celle d'une feuille'"), et

peut donc être considéré comme la réduction d'un bouquet; c'est à Amon que
le roi le présente.

AB(MÏ.

I |\\ VI) I |\\% J f-


ï^om d'un arbre consacré à Ilorus, sans doute dans
son temple d'Edfou. Ce mot, qui est très rare et ne se rencontre que dans les

'''
Lepsius, Deiil.maler, lit, [il. C\IjI; Roeder, (pi. XL''); J.DE Morgan, Kom Ombos , 11, n°.'îA(i:

Zeilsclir.fiir (igljpt. Spi-ache , XLVIII, p. 117,118. Gauthier, Le Temple de Knlabcliah , 1, p. itls,


<^)
Pap. Hai-ris n" I, pi. XX1\ 1. i..Amon pi. LV; BÉnédite, Le Teii,ple de Pliilœ , p. 3o.
illiyphalliqac est une forme de Min; tes â/jon pi. XL
ne se retrouvent pas dans les dons faits aux '^'
Loret, La Flore pharaomifie (•.!" édil.),

autres temples. p. /ia.


''''
Pap. Anastasi 177 (scène
'"'
111, pi. 11, 1. 5. C,ï. Rrugscii, RRtifisrii, Dictioiiii. hirrngl., p.

Dictiojin. hiénigl., Siipp!., p. aog. de Karnak).


'*'
De RoClIESIONTEIX-CuASSINAT, Lu TcDipill' '')
Cf. Lepsius. Denhnàh'r, 111, pl.X\ II'', on la

u'Edfou, 1, p. 3f,G (pi. XXXir): II, p. 4/. feuille est très liion dessinée, mais pas nommée.
— «.( 30 )^H~

textes ptolémaïquest^', ne doit pas être confondu avec celui de la plante abou

W^'i (voir ce mot), mais par contre on pourrait le rapproclier d'un autre
\

nom d'arbre, ab
| J|, \\^ qui parait dans les textes des Pyramides; avec les

feuilles (ou les fleurs?) de ce dernier arbre, un faisait des guirlandes qui se

mettaient autour du cou (-).

A BSÂ.

I I ^WT »Ix, ]^l»iTr*5. Plante médicinale qui enti'e dans la composition

de diverses recettes, rarement pour des remèdes internes'^', plus souvent


pour des pommades ou onguents destinés soit à combattre les maux de tête''''

ou une maladie nommée nuhd ^ "$"^ • '^') soit pour oindre les membres et

assouplir ou fortifier les muscles'*^'. Enliii on la trouve une fois dans un mé-
dicament destiné à guérir des morsures de porc('). Les parties de la plante

employées en pbarmacie étaient la tige, les feuilles ou les fleurs, puisque le

déterminatif est toujours -a, jamais •, comme pour les plantes dont la graine

seule est employée; on pouvait réduire en poudre (^ri^ti'yi) ^^'^'^

substance médicinale'**'.
On a coutume '"' d'assimiler cette plante à celle qui est nommée abnousd | J
'
*>ç V,5i (voir ce mot) et qui parait dans une recette'"*' dont un duplicata'"'
donne comme variante, non pas le mot absd, mais abm ^ J ^ i^^^^
(voir ce mot);

il semble donc qu'il ne faille pas maintenir cette identification. 11 en est de

même pour celle du mot rtis« avec le copte abccom, a>,'Com, qui désigne une

espèce de mentbe {j.f4- ^^^^, '^ menthe de montagne)''-', l'adjonction de la

'' Brcgsou, Diclionn. géogr., p. 52i2; DiJMi- <«)


Pap. Ebers, pi. LXV, 1. 3.

cnEN, Allâgyplische Tempelinscliiiften, I, pi. <''


Brl'gscii, Diclioim. hiérogl., SuppL, p. ho.

xr,viii,i. 8. On la trouve citée encore dans une liste de


<^'
Pyr. Pépi 1" , \. ^27 { = Mereiiv/i , 1. 61 1 ; plantes, dans l'histoire du paysan : Vogelsang-

Péjji II, \. iai5); cf. édit. Sethe, lai."!'. GARDiNEn, Die Klagen des Bnuerti, pi. I, 1. 25.
'») Pap. méd. n° 3o38 de iX,
(^)
Pap. Ebers, pi. XC,1. 0.. Berlin ,
pi. 1. 1 1 ;

(" 7tà/., pi. XLVIII, 1. 9: pi. LXV, i. 3,.5. dans ce papyrus (voir l'édition Wreszinski) la

(^1
/iiW.,pl. XXVI, 1. 2. plante abul ne parait pas.

LXXXV, <"> XLVI,


(°)
Ibkl., pi. LXXXIV. I. .-!,
7; pi. Pap. Ebers, pi. I. /i-5.

''"'
1. 10; pap. llcai-st (édit. Reisner), pi. YIII, Pevron, L«j'. liiig. copt., p. 2; LoRET,

I. 8, 11; pi. X,I. 2; pi. XV, 1.9. 11. Annales du Service des Aiitiquilés, I, p. C2,
f) Pap. lleaisl, pi. XVI, 1. 6. n" 377.
,

lettre n paraissant cliose peu admissible; de plus, la menthe a des propriéte's


toniques qui ne seraient que de peu d'utilité dans les remèdes où entre Yabsd.

Quelques plaquettes d'époque thinile'') et des stèles funéraires delà 111'=

dynastie nomment parfois à côté de l'essence à'ab une essence d'absii | *\ \


"JW-»- "^'-^ qui est certainement semblable à la pommade employée en phar-
macie. 11 est pi'obable, d'après cela, que les plantes obnii et absd appartenaient
à la même famille.

ACACIA.

Genre d'arbres de la famille des léf^umineuses, habitant surtout les pays


cliauds; plusieurs espèces deviennent très grandes, tandis que d'autres restent
plutôt à l'état d'arbrisseaux ou même de buissons. Le bois, plus ou moins
teinté, en est dur et lourd, mais fournit rarement des pièces d'une certaine
longueur, le tronc étant le plus souvent très irrégulier; il est armé d'épines
très acérées, en général droites; ses feuilles sont composées d'un grand nom-
bre de petites folioles ovales, disposées j)ar paires, et ses fleurs, toujours

blanclies ou jaunes, sont aussi composées, et ont la forme de petites boules ou


d'épis; les graines sont renfermées dans de longues gousses plates. La plupart
des acacias sécrètent naturellement de la gomme.
On a relevé dans tout le bassin du !Nil vingt-quatre espèces d'acacias'-^',

tant arbres qu'arbrisseaux, dont du reste la plus grande partie habitent les
régions tropicales, le Soudan et l'Abyssinie; les conditions climatériques de
l'Egypte s'étant plus ou moins modifiées depuis quelques milliers d'années,

il est possible qu'autrefois certaines de ces espèces aient habité jusque dans
le Delta, mais actuellement on ne retrouve plus, dans l'Egypte même, tant

dans la plaine cultivée que dans le désert qui la borde, que sept espèces

différentes d'acacias'*''.

'') I'etrie, Royal Tombs , II, pi. VIII, ii" h , cl tiœa, XXW, ji. Sog-SyC, pi. IV-X\II.

1, pi. XII, 11" 2 (?); NiiWBERRY, Proc.ofthc Soc. '"'


On ne peut citer dans le nombre, bien
nf Bibl. Archœol. , XXXIV, p. aSS. (ju"il se reti'ouve (le nos jours en Egypte, VAca-
'"'
Pétrie, Medum, pi. Xlll (cf. Mariette, C(n/«rHe.sm/îa Willd., qui est originaire d'Anié-

Moimments divers, pi. XIX). riipie et n'a été introduit dans l'ancien monde
'''
Schweinflirtii, AnfzïMung imd Ueschirl- ^u an \\n° ùbcla (]jOret, La Flore phninoiiique
bunjj der Acacien- Arien des Nilgebiels , dans Lin- 2° édil., p. 85).
—«.( 32 ).fr^

J . Acacia nilolica Del. ''' (arabe : sonl laÀ«) : un des arbres les pbis répandus
dans toute FEgyple, où du reste il ne croît plus sj)onlanément; il borde les

loutos. forme des bosquets près des villages, et, par les emplois multiples de
son bois, de ses llcurs, de ses graines et inéme de son écorce, est un des
arbres les plus utiles du pays. L'écorce est foncée, brun-noir au tronc, brun-
rouge aux branches, et contient beaucoup de tanin; le bois est dur, lourd,

brun-rouge, les épines droites et longues (G-io centimètres). Les feuilles ont
h à 8 nervures, portant chacune i 5 à 27 Folioles; les fleurs forment de petites
boules jaune -clair, et les semences, ellipti(jues, sont renfermées au nombre
de 7 a 10 dans des gousses qui ont jusqu'à 90 centimètres de long.

2. Acacia seijàl Del. <-'


(arabe : scijàl JL«, Inlh J^) : liabite la vallée du Nil,

de la Haute-Egypte jusiju'au Soudan; c'est un petit arljrc de ^1 à 1 mètres


de haut, au tronc droit, mince, avec des branches horizontales allant dans
tous les sens, ou parfois un simple buisson. L'écorce est rougeàlre et lisse,
les épines blanches et fines, longues de 5 à 7 centimètres. Les feuilles ont gé-
néralement de 3 à 5 nervures portant chacune 8 à 10 paires de folioles; les

lleurs, réunies sur un axe par groupes de ^10 ou Bo, forment de petites
boules jaunes de 10 à i3 millimètres de diamètre; les gousses sonl longues
[)arfois de i5 centimètres et contiennent de G à 8 graines ovales.

3. Acacia Elirenhergiana IlAY^E t^) (arabe : selem L«). Arbrisseau à branches

longues, droites et minces, qui pousse dans les déserts de la Haute-Egypte


aussi bien qu'au bord de la mer Rouge et en Nubie; il devient rarement un
arbre. L'écorce est brune et s'écaille facilement; le bois est clair, lourd et dur;

les épines sont très aiguës, blanches ou grises, plus longues que les feuilles,
qui ont une ou deux nervures avec 8 à 1 o folioles. Les indorescences sonl de

jietites boules jaunes de près de 1 centimètre de diamètre, au bout d'un pé-


doncule, composées de 5o à 60 fleurs. Les gousses, longues et minces, rouge
pourpi'e, recourbées en croissant, contiennent 8 graines noires et sont le plus

souvent réunies en grappes.

'"'
'''
ScllWEINFURTII. Aufziihiulllj- tllld Ihscluci- ScilWEIMa'RTIl , /oC. flV. , [). 3/l8-352 ; BoiS-

huHg (1er Acaci;ii-Arlcn des NUgebiets, dans sier, f/ora orie;i(«//,ç, 11, p. 636.
Liimtea, XXXV, p. 333-334: Boissier, Flora '''
SciiwEipiFiiRTii. hic. cit., p. 35a-355, pi.

mieiilaUs, 11, p. 635. XV, XVI: Boissier. loc. cit., \\, p. 636.
— »-»•( 33 )^t^~

^i. Acacia spirocarpa HociisT.f'' (arabe : sammôr ^^); ilans le désert éfj;y[i-

tien, c'est un arbuste qui ne dépasse pas 6 mètres de hauteur, tandis qu'en
Abyssinie il acquiert une taille beaucoup plus élevée; le tronc se divise dès
sa naissance puis se ramifie de manière à former une sorte d'écran ])arfaite-

ment horizontal, qui, par suite de la sécheresse du sol, est dépourvu de


feuilles pendant la plus grande partie de l'année. Le bois est blanc, l'écorce

claire dans le bas, plus foncée aux branches, les épines longues, droites,

blanches, alternant avec d'autres très petites, recourbées en hameçon. Les


feuilles ont de 5 à lo nervures, avec lo à i5 paires de folioles sur chacune;
les fleurs sont réunies par groupes de a 5 pour former de petites boules blan-

ches; les gousses se recourbent sur elles-mêmes et contiennent h graines vert

olive foncé.

5. Acacia loiiilis HAY^E f-^ (arabe : seijùl JIaw); arbre croissant dans les

déserts de la Haute-Egypte, et qui atteint lo à la mètres de haut, avec un


tronc plus ou moins droit, souvent assez épais (plus de oo centimètres), à
écorce rouge ou brune, avec des épines semblables à celles de l'espèce pré-
cédente. Les feuilles ont a ou 3 nervures, chacune avec 5 à i a paires de fo-

lioles; les (leurs forment de petites boules blanches; les gousses, plus ou moins
contournées, renferment lo à 12 graines ovales, gris olive.

6. Acacia hela B. Bu., Benth''); ne se trouve en Egypte que près d'Assouan;


c'est un arbre élancé de 3 à 5 mètres de haut, au bois ressemblant à l'ébène,
à l'écorce foncée et très rugueuse, habitant surtout les régions plus méridio-
nales. Les épines sont noires, recourbées; les feuilles, gris-vert, de forme
variable, à a ou 3 nervures doubles ayant chacune 3 à 5 paires de folioles;

les Heurs forment des épis blanchâtres, peu fournis; les gousses, vert olive,

contiennent 2 à 5 graines arrondies, de même couleur.

'''
ScHWEiNFURTii. Ai(f:aliluiig iiiiil Deschici- espèce parail être identique à celles (jui portent

/jioiif (1er Acacien- Arien des Nilgcbiels , d;ins Li)i- les noms suivants : A. fasciciilata G. P. H., A.
t:œa, XXXV, p.oaa-SaG, pi. IV-YI. Cette espèce raJcliaiia Savi, Mimosa toriilis ForskÂl. — Bois-

conespond àl'yt. ^i/mmi/è/vi Del.: BoissiER, F/orrt sier, Flora orienlalis, II. p. GoC.
orienlalls, II, p. 03,5. '''
Schweikfurtii, loc. cil., [). 3G7-371, pi.
'''
ScHWEiNFiRTii, loc. cil. , p. Sûj-onS. Cette XIX-XXI; Boissier, loc. cil., H, jj. 638.

Bulletin, t. XIX. 5
7. Acacia oWida Del.''' (arabe : liam'is ^1^); cet arbre, qui ne quille pas

les terrains arrosés, devient très granJ au Soudan, mais ne se rencontre en

Épypte que sous la forme d'un petit arbuste à écorce lisse et blancbe, à épines

droites, jaunâtres. Les feuilles ont k à G nervures doubles portant 8 à i5

paires de folioles; les fleurs sont disposées en épis blancs, grêles, longs de lo
centimètres; les gousses, contournées, renferment 8 graines.

NOMS ANCIENS DE L'ACACIA.

Pour cliacune, ou à peu près, des espèces énumérées ci- dessus, les Arabes

emploient des mots spéciaux, qui sont du reste loin d'avoir la précision de nos

noms scientifiques : ainsi le même mot seyàl JL« est employé pour deux
espèces très différentes '^l Les anciens paraissent avoir déterminé les espèces

d'une manière plus sommaire encore : ainsi les Grecs et les Romains <-^', qui

connaissaient l'acacia d'Egypte, l'employaient souvent et lui donnaient les

noms généraux à'àxixKia, ctKavda, Spina œgypiia, ou même Spina tout courte,

mais n'en distinguaient que trois sortes, l'acacia noir [axctvda v fx-éXatra),
l'acacia blanc [ânavBa v Xsvxn'j)'^^^ et l'acacia altéré [anavOn v Siipâ.?, Spina

sî7fe?îs)'"l La première espèce, qui correspond sans aucun doute à Y Acacia


nilotica, donne un excellent bois, très supérieur à celui de la seconde, qui se

pourrit facilement C'; la troisième sorte est certainement un arbre du désert,

et peut aussi bien être YA. spirocarpa que l'.^. seyàl avec lequel elle a été

'"*'.
identifiée

Des mots employés par les Egyptiens eux-mêmes pour désigner cet arbre,

il n'y en a qu'un seul dont le sens soit absolument certain, celui de l'^^. nilo-

lica, shenz^''^i, shemlel X "^^; les autres, nàr ^i, per-shen ^ ^,, mer

'''
Raffeneau-Delile, Uncr. de Vligiiplc, XV, 67 1), 68o (citations d'HeUanicus et de Dé-

XIX, p. 385 ScuwEiNFCRTH, Aujiàhlung.


;
. . (kv métrius).

Aeaclen- Arien, p. 358-359 ; Boissier, . F/ora <''


Théophraste, //w^ p?aH/., IV, 2, 8.
''' IV, 7, 1.
orienlalis, II, p. 687. Tiiéopubaste, op. cil.,

<' Voir plus haut, n"' 2 et 5.


'''
On a identifié celte espèce avec YA.fanic-
<''
Pauly-Wissowa, Real-EnrijclopSdie, I, p. siana, qui na été introduit que récemment en
ti5r) à 11G2; WiEDEMANN, Heivilots zweites Éfjypte. Il faut donc y reconnaître plutôt i'/l.

Buclt , p. 08 '1. albida on Y A. torlilis.

'*'
Pi.iNE, Hist. imt., XIII, G3, 66; Athénée, '*'
Loret, Rec. de triw., II, p. 61, note 9.
— «.( 35 )^^—

^y et mdfet )'^^|, désignent probablement certaines variéle's de ce


genre d'arbres, mais leur identification est douteuse; le mot dsh ^•j, sou-

vent traduit par cracacian, de'signe sans aucun doute un conifcre syrien'''.
Quant au copte TApiiioii, qui dans les scalœ^-'> correspond à l'arabe ^da et

désigne donc YAcacia seyàl, on ne l'a pas encore retrouvé en égyptien ancien.

EMPLOIS DE L'ACACIA.

Bois. — On ne s'est guère occupé jusqu'ici à déterminer les bois dont


sont faits les objets anciens qui nous sont parvenus, aussi ne pouvons-nous

savoir exactement quels sont ceux pour lesquels on avait coutume d'employer
l'acacia, d'autant moins encore que les noms de cet arbre ne sont pas iden-
tifiés avec certitude. Suivant les espèces, la qualité des bois d'acacia, au point
de vue cbarpente et menuiserie, présente de grandes différences : le meilleur
était le sont [A. niloùca) dont le bois noir, dur, imputrescible, convenait par-

ticulièrement à la construction des bateaux; les classiques, qui le connaissaient


sous le nom d'iracacia noirr, nous ont laissé, de la manière dont procédaient
les cbarpentiers pour faire une barque, une description'^) qui correspond en
tout point avec une scène figurée à Béni Hassan : ici, à côté d'ouvriers abat-

tant des sont à la baclie, d'autres sont occupés à la cbarpente'*', assemblant

au moyen de cbevilles des pièces de bois longues d'un mètre à peine et dispo-

sées les unes à côté des autres comme les briques d'un mur; la membrure
n'était pas nécessaire, paraît-il, pour ce genre de bateaux, mais l'on employait
le même bois pour d'autres pièces, le pont, la quille, et même le màt'^'. De
nombreux textes parlent de ces bateaux en shent, ainsi que de ceux en ùsh,

en mer ou en nàr; un modèle de lettre du Nouvel Empire donne même des

détails précis sur les réparations à faire à une vieille barque sacrée''''.

'''
LoRET, Annales du Seru. des Aiiliq., XVI, — Même scène, avec moins fie détails : I^epsiis,

p. 33-5i. De»toâ/er, II, pi. LXIet GVIII; Steindorff, Drts

'^'
LoRET, loc. cit., I, p. 55, n° ai. Grab des Ti , pi. CXIX.
'^'
''>
Hérodote, II, 96 (Wiedemann, Herodols Théopliraste {Hisl. plan/., IV, 9, 8) dit

zweites Biich, p. 38^1); cf. Tiiéopiiiuste , Hisl. ([u'on pouvait tiiei- de l'acacia des pièces de

pliml., IV, a, 8; Pline, Ilisi. nal., XIII, 63; douze coudées de long.
'"'
WoExiG, Die PJJanzen im alleu Affijplen, p. 299. Pap. Anasiasi IV, pi. Vil, 1. 9, à pi. Vlll,
'*'
CnA.MP0LLi0N, Monuments, pi. CCGLV- \. -i. Maspero, Du genre épistolaiie chez les égyp-
GGCLVI; Newberrv, Béni Hasan, 1, pi. XXI\. tiens, p. i5-iC.
—«•( 36 )<+—
Pour faire des manches de miroirs, des poignées d'armes ('', on employait
volontiers le bois d'acacia, sans doute V Acacia Jœla qui sert encore aujourd'hui

à ces usages'-). Les branches droites de Y Acacia Elirenbergiana sont très recher-
chées pour faire des bâtons, des cannes ''), et il en était probablement de
même autrefois.

Egorge. — On emploie aujourd'hui pour fabriquer des cordes l'écorce de


Y Acacia spivocarpn, qui est fibreuse et très résistante''"'. Celle de Y Acacia nilo-
lica est très ricbe en tanin; elle sert à la préparation des cuiis'^' et entre
dans la composition d'un remède contre la fièvre'"'; elle se retrouve dans une
recette ancienne (^, |^,
'—>î"^-4^)'"'-
Epixes. — 11 en a été retrouvé dans des tombeaux, avec des objets de toi-

lette; elles ont pu servir d'aiguilles ou de poinçons'**'.

Gomme. — Celle que sécrètent les acacias, soit naturellement, soit quand
on les traite d'une certaine manière, était très appréciée des anciens'^', mais
est loin d'avoir la môme valeur, pour les diverses espèces : ainsi celle du seyâl

[talh) est la meilleure''"', et celle du sont ne vaut pas grand'chose'"'. f^a gom-
me d'acacia est employée dans la fabrication des couleurs, et surtout en phar-
macie.

Fleurs. — On tressait des guirlandes et des couronnes avec les fleurs


odorantes de l'acacia, et on en jonchait le sol des maisons pour les parfumer,
les jours de fête''-'. Elles entraient aussi dans la composition du kyphi et de

l'onguent a|)pelé aiyvirliov (xv^ov''^', comme dans celle de divers remèdes.

'''
\NiiKKSo?i, MannersnmlCitsloiiis{^' éd'û.), '''
Musée (le Florence, n° 363o (Loret, La
m, p. iC8: Bknkditiî, Miroirs [CaUd. gén. du Flore pharaonique , p. 8i).

Musée du Caire), p. xw. '''


Paii.v-Wissowa, Real-Encydopâdie , I, p.
<"'
ScinvEiNFiiRTii, Auftâhhmg und Besckrei- 1160.
''"'
hungder Acacien-Arlen des f^dgehiels,{\a.ns Lin- Wilkinson, Waîiners and Cusioms, III, p.

nœa , XXXV, p. 870. 168.


''' '"' ScinVEINFlRTH 334.
ScilWEINFlIRTH, IcC. Cit., p. 35/|. , loC. cit. , p.
'*' ''^'
ScilWElXFURTII, loC. Cit., p. SaG. TllÉOPIlRASTE , //l's/. p/dHÏ., IV, 2, 8 ; PlINE ,

**'
WiLKiNSON, op. cit., m, p. 162. llist. nat., XIII, 63; Athénée, XV, 95; Woe-
'°*
Sciiweinfurtii, Ioc. cit., p. 33i. nig, Die PJlanzen iin allen Agijplen, p. 3oa.
'''
Pap. Ebers, pi. XXIV, 1. i.5. ("' Pally-Wissowa, op. cit., I, p. i i6i.
Graines. — Le jus qu'on obtenait en pressant les graines, vertes ou mûres,
était IVéquemment employé en médecine, comme astringent et rafraîchissant,

contre les maladies de peau, les inflammations, ainsi que pour régler la

menstruation et assouplir les membres, au dire des auteurs classiques'''. La


substance tirée de certains acacias et nommée zerz ^ par les papyrus médi-
caux est employée dans les mêmes cas et représente sans doute ce jus de

graines d'acacia '"-'.

Pour la préparation des cuirs, on emploie fréquemment les graines d'aca-


cia, qui contiennent beaucoup de tanin'''. On s'en servait aussi probablement
pour nettoyer les vêtements'^'. Le suc était employé pour teindre les cheveux
en noir'='.

Les tableaux où est figuré un acacia sont des plus rares'''', et cela tient

sans doute au fait que les Egyptiens dessinaient presque toujours leurs arbres
d'une façon toute schématique, où il est impossible de reconnaître les genres
et même les familles.

Il devait y avoir autrefois en Egypte de vraies forêts d'acacias (sans doute

de sont^, entretenues et exploitées comme bois de construction. Les auteurs

classiques en mentionnent dans les environs d'Abydos et de Memphis'"''; une


bourgade en tirait même son nom d'Akanthos'*'.

ACCOUCHEMENT.
Dans l'Egypte moderne, les femmes s'installent, pour mettre au monde
leurs enfants, sur une sorte de fauteuil où elles se tiennent assises, à peu

(')
Pline, Hht. nai., XX, 48, aSo; XXIV, '"'
DioscoRiDE, I, i33; Pline, XXIV, 110;
iio; XXX, 56; Hippocrate, II, 689; Galiex, Pétrone, a 3.
X, 298, 339; DioscoRiDE, I, i33. Cf. Padly- '''
En plus de la figure ci-dessus : Rosellini,

WissowA, Real-Encijchpûdic , I, |>. ii(Jo-ii6i. Monumenticiv., II, 8 (cf. Woenig , loc. cil. , p. 3o3 ).
'''
Pap. Ehers, ;m.ç.çi'(rt {\o\r Glossaire , p. iC). Ces deux arbustes au tronc gros et court sont

M. Loret voit dans ce mot la gousse de l'acacia dans une scène de chasse aux oiseaux, à Béni
(Rec. de trav., XV, p. lai). Hassan (cf. Newberry, Béni flasnn , IV, pi. 1, VI.
<''
TnÉopiiRASTE, IV, a, 8; Pline, Xill, 03; Vît) et représentent probablement Y A. seijâl.

XXIV, io9;\VoENiG, Die PJlnnim im alleu Agi/p- '''


Strabon, XVII, 35; Diodore, I, 97.
leii, p. 3o2. '"'
Ptolémke, Géoffiaphio , IV, 5, 55; Amkli-
") Pline, XXIII, 65. neau, Géog-r. de l'Eg. à l'époque copte, p. 17.
— «•( 38 )^H—

près droites, pendant toute la durée de l'opération''). Cette manière de pro-


céder, qui ne peut que retarder et même contrarier l'accouchement, est
extrêmement ancienne, et nous la retrouvons exactement semblable dès la

WllP dynastie tout au moins; elle est répandue, maintenant encore, dans
beaucoup de peuples peu civilisés, africains ou autres.
Les monuments égyptiens ne parlent guère des accouchements ordinaires,
mais quelques-uns relatent avec détails certaines naissances miraculeuses :

c'est d'abord le conte renfermé dans le papyrus VVestcar, avec le récit de la

venue au monde des trois premiers rois de la V"" dynastie''^', puis les séries de
tableaux des temples de Deir el-Bahari''' et de LouxorC'), avec la figuration

des naissances de Hatshopsitou et d'Amenophis 111, tous deux procréés par

Amon lui-même. Enfin un certain nombre de tableaux mythologiques de basse


époque sont relatifs à la naissance du soleil ou d'autres dieux. De ces divers
documents, on peut tirer certaines données assez précises sur les procédés
ordinaires d'accouchement, en les complétant au moyen des renseignements
fournis par les papyrus médicaux'^) et magiques '''l

Les médecins avaient divers moyens pour reconnaître d'avance si une fem-
me serait stérile, ainsi que pour déterminer le sexe de l'enfant à venir; leurs

procédés les plus simples consistaient à juger d'après la couleur des yenx
de la femme ou d'après le degré de limpidité de ses urines''*.
Pour accoucher, on n'employait pas le siège aux époques les plus ancien-
nes; comme l'indique le déterminalif des mots f|i[l-4^ ines, ^^4^ pàpà et

J
*»- <|i,'*' bekhd, qui ont tous les trois ce sens, la femme enceinte s'accroupissait

'"'
Larrey, dans la Descv. de l'Egi/ple, XIII, XCIV (cf. la traduction dans JoAciini, Papyros

p. 2 1 3. Ebers, p. 169-173). Pap. méd. n" 3o38 de


'''
Er5IAN, Die Mâvcheu des Papijrus Weslcar, Berlin : Brugscii, Recueil de Momini. égxjpt. , II,

pi. X, 1. 7; pi. XI, 1. 3, p. 62-65: Maspero, ])1. G VI, GVII; Wreszin.ski Der grosse medizi-
,

Contes populaires (4' édit.), p. 38. nisclie Papyrus des Bcrlincr Muséums, p. hh-h'].
<')
Navillr, Deir cl Bahari, pi. XLVl-LV. '"'
Erman Zaubersprûchefur Mullcr und Kind,
,

'*'
Gayet, Le Temple de Loiixor, pi. LXVI- p. 2/1-28.

LXVII; Champollion, Monuments, pi. CCCXL- '''


Brugscii, Recueil de Monum.égypt., II, pl.

CCCXLI; Lepsius, Denhnàler, III, pi. LXXlV- GVI, GVll, p. 117; Griffith, The Pétrie Papy-
LXXV. ri, pl. VI, p. 10-11.
<*'
'"'
Pap. méd. de Kalioun Griffith : , The Pétrie Brl'gscii, Dictirinn. Iticrcgl., p. /i 1 a , ti&3,

Pflp^)(,pl. V, VI, p. 7-1 1 : pap. Ebers, pl.XCIlI, 696.


,

par terre, ie buste droit; deux ou trois matrones se tenaient debout à côté
d'elle pour la soutenir, tandis que celle qui devait faire i'ofllcc d'accouclieuse

s'agenouillait devant la patiente. Tout se faisait entre femmes, le médecin ne


paraissait pas.

Le système du fauteuil, d'un usage courant sous le Nouvel Empire, est

d'origine beaucoup plus ancienne, et son développement dut avoir lieu de la

manière suivante ''' : pour faciliter l'opération et peut-être aussi pour rendre

moins inconfortable la position de la femme en couches, on commença par


mettre sous elle deux briques, une de clia{[ue côté, et elle s'y installait accrou-
pie, comme le montre un hiéroglyphe de basse époque, très caractéristique

^ ('-^; le verbe hems ^-^, employé comme synonyme de pàpà dans le sens

d'accoucher, indique clairement la position que devait prendre la femme,


assise et non couchée'"'. Déjà très anciennement on apporta à cette coutume
des perfectionnements importants, et certains déterminatifs des textes des
pyramides |^ et
f^ montrent, au lieu des deux briques primitives, une vraie
construction vide au centre et ouverte sur le devant, qui porte le nom de

lljP;.^^ meskhenil
'''l On y ajoutait aussi une étoile, tapis ou coussin, pour
rendre le siège moins dur, et sous la XVIH" dynastie, le tabouret d'accou-
chement était devenu semblable, comme forme extérieure, au trône cubique
des dieux.
A côté du mot meskitenit
(||P'™^,
qui est le plus usité, le siège en question

en porte un autre, composé des deux mots qui désignent ses parties constitu-
tives, la brique et l'étoffe :
V J i ^T'TT'" ou |1::I,1T^ V J i '"'•

D'après le mot copte iceMici, on pourrait conjecturer l'existence d un troi-

'''
SriEGELBEnc, Zeilschr. fur Assijriohgic sente te plan de i'oljjct el non i't'lévalion. Si'in-

XIV, sGq; cet ;irtiele ;i t'U' re|iii]ilié tl;ins : celbeug, Agyplologischc Itavdglosscn zmn Allen

Affi/plologische Rttiiilfflossen zu7n Allen Tcslniiient; Testaiiieiil, p. a a.

'^'
p. 19-25. l'ap. EJjers, pi. XCIII, 1. kj; I^rjian, /.au-
'-'
Stèle Harris : Spiegelberg, Rec. de trao., hcrspriiclie fiir Multcr und kiml , p. 25.

XXVI, p. h-].
w l'ap. VVestcar, pi. X, 1. 12, 20; pi. XI,
'''
Ghassinat, Le Matnmisi d'Edfou, p. 90; 1. .'!. (Jonime c'est là qu'on dépose les enfants

Chassinat, Bull, de l'Insi. franc, du Caire, X, nouveau-nés, il faut voir sans doute, dans ce

p. 1 90. cas particulier, un de ces immenses lits où se


'*'
f^r. Pepj /", 1. 393.- jl/e)'?;ir«, j. 56o (édil. [natiipiaient les accouclienients royaux (voir
Sethe, 1180M. Le signe en (pieslion rcpré- ci-dessous).
,

sième nom -^K-i n fîlP'''


4"^ ^^ ^^ retrouve pas dans les lextesO. Enfin,
dans un passage de XE.vodc relatif à la persécution des Israélites et aux ordres
donnés aux sages-femmes pour faire périr les enfants mâles, se trouve le mol
hébreu désignant les tabourets d'accouchement, c^ax (sing. j^n)''''.

Les bas-reliefs de Deir el-Babari et de Louxor*'', qui représentent la nais-

sance d'enfants royaux, avec le cérémonial le plus compliqué, mettent sur la

scène un mobilier beaucoup plus riche, nn immense lit à deux étages sur

Fig. 2 1. — Naissance de Hatshopsitod (d'après Naville, Deir et Bahari, pi. LI). ^

lequel prennent place non seulement raccoucbée assise sur le siège tradition-

nel, mais encore toutes ses assistantes et un certain nombre de divinités. Etant

donné les lois de la perspective égyptienne, il est possible que nous devions
voir dans cet échafaudage deux lits semblables placés l'un à côté de l'autre,
avec un intervalle entre eux et le tabouret d'accouchement reposant sur les
rebords des deux lits, comme autrefois la femme elle-même sur les deux bri-

ques primitives f''l

'''
Si'iiiGELBUHO, Ajjijptologische Randglossen '''
Navili.e, Deir eî Bahnri, pi. Ll; Champol-

zuin Allen Testament, p. 20. iiON. Monuments, pi. CGGXL; cf. Moret. Du
'' Exode, I, 16. Le sens orilinuiiu tie ce mol caractère religieux de la royauté pharaonique

esl trlour de polieri; on jiourrait aussi le rap- p. 54.

procher tki mot px (rpierrei (cf. Gesenius, '''


Sui' certains tal)leaux de basse épocpic
Ilebr. und araiii. Unndwôvterbuch, p. 8). (Lepsius Denhnàler, IV, pi.
, LXXXII) l'accouchée
Pour hâter ou faciliter l'accouchement, on pouvait recourir à des médica-
ments soit externes, sous forme d'applications sur le bas-ventre, soit internes,
injections ou boulettes introduites dans les organes de la femme; les matières
les plus diverses entraient dans la composition de ces remèdes : sel, miel,
oignon, huile, encens, menthe, vin, même des morceaux de tortue et de sca-
rabée'''. Pour faire sortir le placenta, on introduisait dans la matrice de
l'huile chaude additionnée de diverses substances '-); pour que la matrice se
remette, on employait aussi des médicaments internes solides, mais de préfé-
rence des fumigations sur les parties inférieures (''. Certains désordres dans
ces organes étaient soignés au moyen d'injections ("'. 11 entre dans tous ces
remèdes les substances les plus bizarres, jusqu'à des copeaux de bois, des
excréments humains, de la corne de vache, à côté d'autres très simples, comme
le lait, l'huile, le sel.

On pouvait reconnaître immédiatement, d'après son premier cri, si l'enfant

vivrait ou mourrait '^); de même, on voyait à l'odeur si le lait de la mère


était bon*"', et s'il manquait, on pouvait le faire venir, par exemple en fric-

tionnant l'épine dorsale de la femme avec une décoction d'arêtes de poisson


dans de l'huile (''';
il y avait aussi des médicaments et des incantations pour
soigner les seins malades '^'.

En plus des remèdes, on utilisait encore les formules magiques; celles qui

nous sont parvenues sont destinées à faciliter l'accouchement ''''.

Suivant une croyance encore en vigueur chez certains peuples sauvages,


la nouvelle accouchée était considérée comme morte, et pour la faire revivre,

il fallait lui faire subir une opération d'ordre magique, l'ouverture de la


bouche : dans ce but on présentait à la femme une galette àperit j^ et un

est assise sui' le iit supérieur, sans siège intermé- '*'


Pap. Elieis, pi. XGV, 1. i5; pi. XCVI,
diaire. Le grand lit doul)le reparaît, avec de 1. la.

légères différences, dans les scènes d'allaitement '^'


/iiW. ,
pi. XCVII, i. i3-ii.
(Naville , Detr el Bahari, pi. LUI ; Ciiampoi.lion, ("'
lùid. , pi. XCIII , 1. 1 7-1 8 ;
pi. XCIV, 1. 8-10.

Momimenls, pi. ('.CCXLl; Lepsius, Denkmâler, '''


Ib'ul, pi. XCVIF, 1. 10-1 a.

IV, pi. LXXXIl). '«


Ihid., pi. XGV, 1. 1-1 6 ; pap. méd. n" 3o38
<')
Pap. Eljers, pi. XGIV, 1. 1/.-22. • de Bei'lin, pi. II, 1. i-5; pi. XII, i. 2-3.
'''
Ibid., pi. XCIV, 1. ii-ih. '''
EmiM^. Zaïiberspiûchcfvr Mutlerund hind,
'')
Ibid., pi. XCIII, 1. 18; pi. XCIV, 1. 7. p. 25-28.

Bulletin, t. XIX. 6
,

peu de miel'''. Puis on procédait à des purifications, par l'eau et l'encens'^',

qui duraient assez longtemps : celles de la mère des trois futurs rois d'Egypte,

d'après le papyrus Westcar'^', furent de quatorze jours.


Nous sommes assez bien renseignés sur le côté mythologique et magique
de l'opération : une déesse spéciale, Meskiienit, est préposée aux naissances,

auxquelles elle préside sans y mettre personnellement la main : c'est la fée

qui décide des destinées de l'enfant et qui, au moment où il voit le jour,

prononce la phrase magique qui influera sur toute sa vie et lui apporte le

bonheur ou la misère''''; elle n'est autre, comme son nom l'indique, que la

divinisation du tabouret d'accouchement'^'. Son signe distinctif, qu'elle porte

sur la tète, ^, est celui de l'organe féminin'"'. Parfois ce sont les sept Hathors

qui la remplacent dans ce rôle de déesse du destin'"'.


Une fonction plus active est celle du dieu Khnoum et de sa compagne
Heqit''*', la déesse à tète de grenouille : c'est Khnoum qui modèle sur son

tour de potier l'enfant et son double, au moment de la conception ou tout


au moins bien avant la naissance, tandis qu'en même temps Ileqit leur in-

sullle la vie''-''. Lors de l'accouchement, dans les grandes occasions, c'est

Heqit elle-même qui fonctionne comme sage-femme et qui active la nais-

sance''"', puis Khnoum reparaît pour donner au nouveau-né, déjà formé par

lui, une dernière retouche'"'. Parfois aussi on trouve, dans des rôles analo-
gues, Ptah"'-' ou Heka ''=>'.

'"'
Chassinat, Bull, (le Vlml. franc, du Caire, cliœoL, XXI, p. 277: cf. (iRiFFiTii, Hieroghjphs

X,p. i83-i86. p. Co.


'^'
Ibid., p. 190.
'''
Dans le conte des deux lières (pap. d'Oi-
'''
EMlkfi , Die Mârchcn des Papt/riis Wcslcar, bincy, pi. IX, 1. 8) et dans celui du Prince

pLXIJ. 18. prédestiné (Maspero, Etudes ég)/ptie)incs, I, p.

'*'
Lanzone, Dliion. diMilol. egizio , p. Sag; /i); cf. Maspero, Contes populaires [l\° édit.),

Naville, Deir cl Baliari, II, p. 17. Son rôle p. 12 et 1


97.
apparaît surtout lii's net dans le conte du roi <*'
Divinités de la ville de Her-our, dans le

Klionfon et des magiciens {Emm,Die Mârchcn XVI' nome de la Haute-Egypte (Brdgsch, Dic-

des Pfipijrus U'eslcnr, pi. X, 1. i3, 20, a6: Mas- lionn. géogr. , p. 62/1).
Ci Naville, Doir Bnluiri , pi. XLVIII.
PERO, Contes pcyiiidaircs, p. 38-ii): cf. Setiie, el

Die ahâg. Pijrmnidcnicxie, 11 83'', 11 85. ('"'


Pap. Westcar, pi. X, 1. 8, 10, a3.
*'' Rumlglos- <"' Ibid., pi. X,l. i4,2i; pi. XI, 1. 2.
Cf. SpiKGELBEnG, Agi/plologisclie
'"' Chassinat, Le Mammisi d'Edfou, 91.
sen zum Allen Teslamenl, p. ai. p.

Ar- (") Ibid., p. 31.


<''
Griffitii, Proc. nf ihe Soc. of Bibl.
Isis et Nephthys ont aussi un rôle bien défini : elles viennent se placer de
cliaque côté de la patiente, la soutiennent dans leurs bras, et l'une d'elles tout

au moins lui murmure les paroles magiques qui faciliteront l'opération en


empêchant l'enfant de se présenter d'uner façon anormale''*. Parfois elles sont

remplace'es par d'autres déesses, comme Neit ou Nebouout.

On voit encore paraître toute une série de divinités secondaires, mais elles

se tiennent à l'écart, en général sous les lils'-', et leur fonction semble être
surtout de veiller sur l'enfant, d'écarter de lui les mauvaises influences et les
mauvais esprits, et de lui garantir d'innombrables années de vie: ce rôle est

nettement indiqué par la présence constante au milieu de ces dieux et de ces


génies dont la plupart ne sont pas nommés, de Khnoum le modeleur de l'en-

fant, et surtout de Bes et de Thouèris, ses protecteurs attitrés'').

Dans le domaine purement mythologique, la naissance journalière du soleil


était considérée comme un accouchement réel, mais un accouchement divin
qui n'a pas grand'chose de commun avec ceux des femmes égyptiennes, du

Kig. 22. — Naissance uu Soleil (d'après Lepsius, DenhinAler, IV, pi. LX).

moins si nous en jugeons d'après les tableaux qui représentent le disque solaire

paraissant entre les flancs de la déesse-ciel, femme ou vache, ou sortant de


l'horizon sur sa barque. La seule scène un peu réaliste, simple croquis sur un
ostracon'"', est celle qui montre le petit enfant-soleil dans le sein de sa mère.
La naissance du dieu-fils, dans chaque triade égyptienne, était cependant

'''
Pap. Westcar, pi. X, 1. 7-10, li-iy, 22- XXXVlI,p. 11/1.

ih.
'*'
Daressy, Oslracn , pi. XV [Calai, j^cii. du
'"'
Voir les tableaux cités ci-dessus. Musée du Caire, n° aSoyi); Spiegelberc, Oricii-
'''
Cf. Jéquier, Bec. de Irav., XXX, p. /lo; laltslischc Lillcralurzeilung, V, p. Sog.

— 1^( Uft )•«^-

célébrée solennellement, suivant des rites paticuliers, et des salles spéciales


portant le nom
de vieshhcnil ffJPJ^c^ ''' étaient réservées à cet eflel dans les
temples. A partir de l'époque plolémaïque, on en vint même à construire pour
cet usage de pelils temples spéciaux à côté des grands temples; la décoration

de ces chapelles, auxquelles on a donné le nom de mammm, montre bien


l'usage exclusif qu'on en faisait : au lieu des perpétuels tableaux d'offrandes
des sanctuaires de l'époque, on voit à la place d'honneur la scène représen-
tant le dieu naissant comme un simple mortel, son nourrissage, son dévelop-
pement, et l'image des divinités qui pouvaient le protéger (-1

ACORE.

Acorus caJamiis L., plante vivace de la famille des aroïdées, à feuilles ruba-

nées et engainantes, à fleurs terminales, au fruit composé d'une aggloméra-


tion de petites baies rouges. La seule partie de cette plante utilisée actuelle-

ment est le rhizome odorant, très développé, cylindrique, annelé, et de


couleur roussâtrc, qu'on emploie surtout en parfumerie. Ces propriétés
étaient connues des anciens, qui lui donnaient le nom de Calamus aroma liens,
le jonc odorant.
Les Egyptiens employaient l'acore pour les mêmes usages ''^ : les recettes

d'époque ptolémaïque pour la préparation du kypin monlvent qu'il en était,


avec le bois de cinnamome, un des principaux ingrédients'*); il entre aussi
dans la composition de certains parfums '•"^l Le nom employé pour le désigner
est kenen
^ ]
«— , kcnna ^ | ]
, kdnou "^ * ^ ^ (var. : gânou Q ^ '^)-, nom qui

est exactement semblable à l'hébreu n;]?'''', à l'arabe Us. dont la signification

est la même, et qui est sans doute l'origine de xâvvy, canna ft canne n*''); on

'' ^RVGSCU, DictIonn.hiérogl.,\^.-/Oj;Siippl., '"'


GeseiNius, //eér. uiid aram. Haiidworlerlmch

p. Gia. (i o°éclit.), p. 7^7 ; ce mot (lésigneaussi souvent


'"'
Ghampollion, Monmnenls, ])J. CXLV sejH.; l'acore que le jonc en général, et le mot égyp-
Lepsius, Denhnâkr, IV, pi. LX, LXXXIl. lien était sans cloute aussi eniployé dans ces
'*'
LoRET, Rec. de irav., I, p. 190; IV, p. deux sens.
i5G; La Flore pharaonique , p. 3i. '''
Brugsch, Diclionn. hiérogl., Suppl, p.
'*'
DujiicnEN, Geogr. Iiischr., II, pi. LXXXIl, ia54. — L'assimilation avec le copte kn^Yi
1. 1; pi. LXXXIII, 1. 1; [)1. LXXXIV', 1. 1. KriWY, hpi-)ij.a, spica (Birch, Papi/ius Ilanis
'''
lùid., pi. LXX.X1X, 1. 2, 6; pi. XCVI, 1. G. no. I, p. i5, note 38) parait plus aventurée.
le désigne aussi parfois d'une manière plus spéciale par le ternie p J]î|| seb

jie:e«t crie roseau odorant T.


Cette plante ne pousse pas actuellement en Egypte; au Nouvel Empire, où
elle porte le nom un peu dill'érent de qenen j~^], qenna ^|]^, on l'impor-
tait de SyrieC; elle se tiouve, parfois en très grandes quantités, parmi les

dons faits aux temples par les rois'-', presque toujours à côté du bois de cin-

namome, donc aussi pour le même usage. 11 est possible que plus ancienne-
ment Tacore ait cru en Egypte même, car des bas-reliefs de l'Ancien Em-
pire ''' montrent des bergers aux cbamps occupés à tresser des nattes avec

les liges (ou les feuilles) de la plante qen J_^U; il se pourrait alors que ce
fut l'origine du nom d'un vêtement sacerdotal employé pour la cérémonie
de Yap-7'o, la qena J^^A (voir ce mot).

ACROBATIE.

Ij'art de divertir le public par des tours de force et des exercices d'équilibre
ne constituait pas en Egypte une profession spéciale, apanage plus ou moins
exclusif d'une certaine classe d'individus. L'acrobatie, qui forme en réalité

l'intermédiaire entre la gymnastique et la danse, est en rapport intime avec

ce dernier art surtout, se confond souveni avec lui, et est exercée par les

mêmes personnages''''.

Comme partout et de tout temps en Orient, la danse est un divertissement


au(juel les gens de qualité assistent sans s'y livrer eux-mêmes : ce sont des

subalternes, esclaves ou salariés, quelque cbose d'équivalent à nos bateleurs

et jongleurs du moven âge, qui exécutent devant eux, au son de la musique,


en troupe ou séparément, des mouvements rytiimés plus ou moins agiles,

souvent lascifs, parfois violen(s. Dès que les évolutions des exécutants cessent

'"'
BiRCu, Zeilsclir.fiir âgypt. Sprache , XV, p. LXVl ; cf. Pereot-Ciiii>iez, Illul. de VArl, I, p.

.32 (lombeau de Rekhniara). 3G.


'"'
Pap. Harris ii°I,pl. X\\l. i6; [)1. XX.X1V% !*'
Wilkinson, Maimcrs and Cusloms, II, p.

1. 8,9 ;
pi. Lin% 1.6; pi. LXIVM.il; pi. LXXI-, 328-34o ((''ililion de 18^17); Erman, Âgypicn
1. 13; dans une decescitationson en voitpai'aître iiml
âu;.
I.eben, j). 336-3/io. Comparer pour les
pius de 2000 IjoUes. acrobates en Grèce et à I\omc, Daremberg et
'^'
Lepsids, Dsnkmàler, II, ])1. LXXVIl; Qui- Saglio, Diciiuim. des Anllq. gr. et rom., article
BELL, Excaoaûons al Satjqara [iQO'j-igoS), pi. Cernuus (I,p. 1078).
de se succéder d'une manière harmonieuse, que les pas ryllimés sont rempla-

cés par des sauls, des culbutes ou des tours de force, que les danseurs cliei--

client à faire valoir leur adresse plutôt (]u"à donner aux spectateurs l'impression
de la beauté des formes ou des mouvements, ce n'est plus la vraie danse,

mais l'acrobatie, qui n'en est qu'une déformation ou une exagération.


De même au point de vue linguistique, les mots signifiant danse ou danser,

comme ah
^ J É "', 'erf S i% M o J ff
"'
(
var. °
J f '
oT t' '"') peuvent
J J
fréquemment employé
'

aussi s'appliquer aux exercices acrobatiques; le plus

dans ce sens est le dernier de ces trois mots, dont la signification n'est du
reste pas exclusive.

D'après les monuments figurés, on pourrait croire que sous l'Ancien Em-
pire on n'allait pas, en fait de danse, jusqu'à des mouvements qui devraient
être qualifiés d'acrobatie. Qu'elles soient

données en l'honneur des morts ou pour


amuser les vivants, les danses, presque

toujours exécutées par des femmes, soit


en chœur, soit en groupes distincts, res-
tent de vraies danses, rythmées et ordon-

nées, même quand les mouvements sont


violents et donnent l'impression d'un can-
can échevelé, comme ceux qui consistent
à renverser le corps en arrière pour
arriver à jeter une des jambes en l'air,

''''.
[)resquc vei'tiealement
Fig. 23- — Jeu fioubé au mastaba de Meba ( )n voit parfois aussi ('')
des scènes d'une
(dessin de G. Legrain).
nature plus spéciale, où des jeunes gens,

garçons et filles, se livrent à divers exercices : porter un enfant en équilibre

sur les bras étendus, s'asseoir en croisant les jambes ou en redressant le buste

'' Brugsch, Dictionn.hiérogL, i>.


.35; Suppl., mots représente un liomme se recourbant en

p. 35.
airiére, les deux mains à terre.

'-'
Brdgsch, op. cit., ]). 1087; cf. k' copte '*'
Capart, Une rue de tombeaux, jil. LX;
TBHp, sallus. Davies, Detr el Gebrawi, II, pi. Vil.

'^'
Brugsch, op. cit., p. io65. '"'
Paget-Pirie, Tomb ofPlnh-hetq), pi. XXXllI,
'*>
Le détermliialif employé pour ces deux p. 27; Daressy, Mastaba de Mera [Mémoires de
pour arriver à touclier ses pieds avec ses mains, ou encore faire la r ligure de
la Ireiller, c'est-à-dire se mettre à ^i ou à G pour tourner rapidement sur

n c::^ 8]

Fig. a'i. — Jeu de h treille, au mastaba de Meiia (dessin de G. Legraiii).

place, deux des danseurs servant de pivot. Plutôt que des tours d'acrobates,
ce sont des jeux d'enfants, jeux d'adresse qui se font dans les fêtes champê-
tres, au moment des récoltes ou des grandes battues O.
I^es jeux gymniques sont particulièrement en honneur sous le Moyen Em-
pire, au moins dans les provinces
qui nous ont fourni le plus de do-
"cuments sur cette époque; on en
voit l'inlluence sur la danse, qui

parfois se transforme complète-

ment dans le sens de l'acrobatie.


Ainsi lors du transport de la statue Fi;; 2.'). DaNSECBS du COnTÎiGE FUNÉRAIBE (d'api'ès
Newberrv, Béni Ihsan, I, pi. XIII).
du ka au tombeau, les gens qui,
au son des instruments de musique, accompagnent le cortège, se livrent à

des danses spéciales'-' qui, pour les femmes, restent calmes et modérées.

l'Inst. égypi., 1898), p. 55 1. Dans ce Jm-nier description de ces scènes.


'' Voir dans ces tombeaux les scènes qui se
tombeau , les scènes sont plus complètes (fig'. a.'î

et a A). Des exercices semblables avaient lieu déroulent immédiatement à côté de celles ci.

dans les harems du Moyen Empire Ciia jipollioîs '-'


Newberry, Béni ffasan, 1, pi. XIII; 11, ]il.
( ,

Monuments, ])1. CCCIjXXXVII); cf. plus bas la VIl.XlIl, XVII.


mais deviennent pour les hommes de vrais exercices d'acrobatie : les uns gam-
badent de diverses façons, d'autres font la pirouette '^^ sur un pied, levant à

angle droit l'autre jambe et écartant les bras, d'autres encore vont jusqu'à
sauter à pieds joints sur le dos d'un de leurs camarades.
Une autre fois'-', dans la même procession, ces danseurs sont remplacés

par un groupe de cinq femmes qui font des exercices d'un ordre tout diffé-

rent : elles miment de vraies scènes, comme celle du roi massacrant un ennemi
terrassé ''Sous les pieds n as ^ ^
'•''',

M (Jh tandis que les trois autres exécutent


la figure du rf venir 1^, qui consiste
à faire la roue en arrière avec rapi-
dité en se jetant sur les mains W.
Le costume de ces femmes, petit
pagne qui par-devant se réduit pres-
que à la largeur d'une ceinture, est

celui des danseuses en général, dès


FijJ. 36. BaLADINKS du COUTÈGE FUNtRAlKE l'Ancien Empire; quant à leur coif-
(d'après Lepsids, Denlcmàler. II, pi. CXXVI).
fure caractéristique, les cheveux
dressés sur la tête, maintenus en l'air par un procédé spécial et liés à leur
extrémité, de manière à donner à peu près le profil de la couronne 4^, elle

correspond à celle de cerlaines femmes occupées dans le gynécée aux beso-


gnes les plus rudes, par exemple à moudre le grain '"'. C'étaient, à n'en pas

douter, des servantes, peut-être des esclaves étrangères; on le voit d'une ma-
nière plus claire encore dans d'autres scènes des mêmes tombeaux, oïl sont
retracées les occupations habituelles des femmes du harem, dans leurs appar-

tementst'^') : pendant que les unes fdent ou tissent, d'autres, les plus nombreuses.

'"'
Cf. ia représentation d'un lionime dressé ''"'
D'après M. Erman {ihicL), les femmes no
tout droit sur la tête, sans doute aussi pirouet- feraient que se pencher en arrière pour repré-
tant : Champollion, Monuments , jJ. CCCLXXXI; senter des roseaux courbés par le vent.

Notices desciipt., II, p. 352; Neweerry, Bent ''^i


Même paroi du même tombeau , a' registre

Hasan, II, pi. XVI. à gauche de la porte (Newberry, Béni Hasan,


'' Champollion, Notices descripl., II p. kok : I, pi. XXIX).
,

Lepsids, Denlcmàler, II, pi. CXX.VI; Newberry, <»'


Newberry, Béni Hasan, II, pi. IV, XIII;

Béni Hasan, I, pi. XXIX. cf. Champollion, Monuments, pi. CCCLXVII,


''>
Erman, Agypten uud âg. Lehen, p. 338. CCCLXXXVII;iVoftmf;Mcr!>(.,II,p. 3/12, 363.
se livrent à des exercices variés et montrent un ceiiain talent d'acrobates,
soit en exécutant divers sauts à pieds joints, soit en faisant le moulin en se
saisissant deux à deux en sens inverse, à bras-le-corps, pour faire une série
de culbutes dont les divci's états sont représentés successivement dans les

peintures; d'autres enfin jonglent avec adresse à plusieurs balles, dans diver-

ses positions, et même à

cheval sur le dos d'autres


femmes.
D'après ces divers ren-
seignements, il semble
donc évident que les

grands personnages en-


tretenaient dans leur

maison certaines et mê-


me peut-être certains

domestiques dont le rôle

était, non seulement de _.


danser, mais aussi de FijT. 3 7. — E.XERCii.iiS AcnoBATiQUES (cl'aprcs Champollion,
Monuments , pi. GGCLXVII ).
savoir faire des tours
d'adresse et d'acrobatie pour récréer leur maître, comme pour fonctionner

dans certaines cérémonies religieuses, ou tout au moins funéraires.


Dans les banquets du Nouvel Empire, tels que les montrent les tableaux
des tombes thébaines, il paraît bien encore parfois, à côté des musiciens et

musiciennes, une ou deux danseuses, qui n'exécutent plus comme autrefois

des mouvements d'ensemble bien ordonnés, mais des danses plus libres, plus

hardies et plus variées, et c'est ainsi que nous les voyons parfois |)rendre les
attitudes des baladines de Béni Hassan, par exemple faire la roue en com-
mençant par se jeter en arrière sur les mains'''.

Pendant cette période, les nègres pratiquent encore des danses d'allure très

violente, avec sauts périlleux et autres gambades. Ils exécutent ces exercices

'''
Ostracon du Musée (11' Tui'iu (pliof. Peliie, niencmlial à Cheikh Abd el-Goui'nah, n" 53. Le
n" 2o3); Masi'ero. Uisi. une. ths i^ehiA'x do costume se compose du petit pagne long par
l'Orient, II, p. 5-2r). Une danseuse dans \in(: dci'iièi'e et court par devant; les cheveux sont
posture semblable est figurée au tombeau d"A- longs et dénoués.

Balktin, t. Xl\.
acrobatiques jusque (levant le mi tVE^jypIe auquel ils viennent rendre hom-
mage!''.

Les danses funéraires ne sont plus en usage alors, pas plus que les pirouettes

et gambades auxquelles donnait lieu la procession de la statue du ka : les

pleureuses ont remplacé les danseuses. On reti'ouve cependant un vestige de


ces dernières dans certains personnages qui prennent part à la cérémonie au
même titre, semble-t-il, que toute une série d'accessoires surannés et démo-
dés, par tradition et sans qu'on en comprît le sens('-l (lomme elles, ces maïou
'^\\ portent parfois l'étrange coillure haute qui resseml)le à la couronne
blanche, mais il paraît bien que ce soient des hommes et non des femmes,
et le pas qu'ils esquissent est bien timide à côté des cabrioles d'autrefois.

ACROSTOLE.
Pièce oi'nemcnlale fixée à la j)roue d'un bateau (•*), et correspondant à Yaplus-

Irc, qui décore la poupe.


Les plus anciens bateaux égyptiens, aux époques arcliaï-

pies, ne présentent à leurs extrémités aucun ornement pou-


vant être rangé dans cette catégorie. Sous l'Ancien Empire,
les grandes barques en bois, qui correspondentaux dababiebs

Ki(J. 28. Acr.OSTOLK modernes, sont en général dans le môme cas : leur proue est
DU LA V° DYNASTIE le plus souvent coupée droit, comme la poupe, niaisparfois,
(Musée du Caire,
dans certains vaisseaux allongés et bas sur l'eau, elle se re-
n" 1696 [croquis
de l'autourl ). courbe légèrement en arrière et se termine par une tête

d'animal (|ui regarde vers l'intérieur du bateau; le caractère de cette tête est

(li(li(il(! à déterminer : il semble qu'il faille y reconnaître celle d'un lion''''.

{)\\ n'a pas rencontré jusqu'ici d'acj'ostole sur les proues pointues des

'" Daviiîs, 77(0 roch Toiiths of El Amarn» , II, les plus élevées d'un navire, à ses deux exlré-
|.l. XXX.V1II. niilés. Ce sens n'est plus usité aujourd'hui.
'"'
ViKEv, I.c Tomhomi de llekJimara [Mémoires '"1
Lei'SIUS, Denhnàler, H, ji. XXII, XXIV,
de la Miss, franc, au Caire, V), pi. XXVI; Mas- XXVIll; WiEDEMANN-PôRTNER, A(r. GrabreUefs in

l'EUo, Le Tonihemi de Monlnuhikhnfshoufiihid.), karisruhe , p. 18, pi. IV. I5as-rclicf n" i(>f)G du
p. hhiy, l5()ii.ssA(;, J,c Tombeau d. Anna [ibid., Mus('e du (laire. Purl'ois la proue est simj'lement
XVIII); I)Aviics-(iAni)iM:ii, Tlic Tomh of Amenem- l'ccourljée, mais sans scid|)lnre : Lei'SIUs, DeiiL-

hêl, pi. XI. miiler, II, pi. XCVI. Au lias-i-elicf n" 1/1101 de
'^'
Ce mol dôsigriail pi-iiiiiliveineiil les pai'tics Beilin (V' dynastie) elle porle une tèle d'oie.
-.>{ 51 ).*^—

bateaux du Moyen Empire, pas plus sur les bas-reliefs et les peintures que sur
les modèles de barques trouvés dans les tombes (''. 11 reparaît au Nouvel Em-
pire, mais pas d'une façon régulière : les bateaux ordinaires le portent rare-

FijT. ag à 33. — AcBOSTOi.ES des niiioiiES de Hatshepsou (d'après DCmiciien, Ilislnr. Insclu:, II, pi. XXII).

ment : leur avant est non seulement coupé franc, mais porte une large entaille

qui est sans doute destinée à permettre d'y fixer à certaines occasions une
pièce indépendante de la ro<|ue. Les barques royales ont en

eiîet souvent, à cet endroit, une grande tète sculptée en ronde


bosse et regardant en avant, (|ui est tantôt celle d'une déesse,

tantôt celle d'un animal quelconque, lion, taureau, antilope,

faucon, surmontée d'un symbole divin '-l La tête de taureau,


toute nue, se retrouve sur la proue de quelques bateaux de

transport '''. Ailleurs, la pièce qui termine la proue se divise

en deux cornes ('*'


ou se recourbe en arrière pour s'épanouir Fi;[. 3/i. — AcnosToi.i;

eu lOTUS (d'après
en une fleur de lotus, donnant ainsi un acrostole du modèle Namm.e, Deir el

llahari, pl.CLIII).
employé d'ordinaire pour l'apluslref'^'. Les vaisseaux de liante
nieront une proue relevée, mais droite et sans sculpture ('', ou bien terminée
par une tête de lion formant éperon'"'.

'''
Le fragment de [leindire monlionné dans '"'
CnAMPOLLioN, Monuments, pi. CrjA'.
Wiedemann (j4^. Grabreliefs in Karlsvuhe , p. 1 8 ,
<')
Naville, Deir cl Bahuri , pi. CLllI; Na-

pi. IV) comme étant la proue d'une barque à viLLE, Bas ôgypl. Todlenhuch, 1, pi. ('XII et

tête de lion (Newberrï, El Bevsheh, II, pi. IX) yassmi.

pourrait aussi être l'avant d'un autre ohjet, par <»'


mviihE, Deir dBahari, pi. LXXIl-LXXlV.
exemple un traîneau (cf. Virey, Le Tombeau de '''
Champollion, cp. cit., pi. (IGXXII (vais-
Rehhmava, pi. XXll). seaux de Ramsès 111; les deux extrémités des
'" ^mu.?.,DeielBaliari, pi. lAXXlX. XCl; vaisseaux ennemis se terminent par des tôles
cf. Di^JUCHEN, Hisloi: hisrhr.. II, pi. XXII. d'oiseaux grossièrement sculptées); cf. Gharas,
'"'
Lepsius, Deiikmàlei; III, pi. lAXVl. Eludes sur l'antiij. histor., p. .3i i.
~M.( 52 ).e^—

Les nacelles faites de bottes de papyrus liées ensemble, ainsi que les bateaux

en bois construits sur le même modèle, ont les extrémités qui vont naturelle-

ment en s'e'vasant et s'épanouissent plus ou moins, do manière à ressembler

soit à un cbapiteau palmiforme, soit à une (leur de lotus''); parfois, comme


dans certaines barques funéraires, ces extrémités se reconr-
bent en arrière et se redressent'-', et celle de l'avant est sou-

vent surmontée d'un petit faucon qui constitue l'acroslole


proprement dit''', tandis que l'appendice fleuronné doit être

considéré plutôt comme la terminaison naturelle de la coque


que comme une pièce indépendante.

Les barques divines ont toutes une décoration spéciale de


proue et de poupe, qui consiste en général en une tète bu-
maine ou animale, semblable à l'avant et à l'arrière; cette tête

est celle du dieu lui-même, tête d'homme pour Osiris''*', de

FijT. 35. — AcnosTOLE fcmmc pour Moût'-'', pour Hathor'"' et pour Isis'"', de bélier
DR BARQUE FiiNÉRAinE pQ^,j. Auiou''^', de faucon pour Horus''-'', Klions''"', Nekbeb'^'' et
(d'aprôs N a ville, , •
i
.

'6 TOI

lui-nieme
i
''-'
\ it
elle est

toujours surmontée de sa
/ ^ i »
coulure
Deir cl Bahari, pi. ;

LXXXIX). grand collier nnselik qui recouvre


ordinaire et repose sur le

toute l'extrémité du bateau. Quelques divinités ont des barques dont l'aplustre

'"'
Exemples très nonihreux : voir LErsius, Irouve a!!ssi sur certaines des grandes barques

Denhnàkr, 11, pi. L\, LXXVH, CI, CVl: III, royales : Navu.le, Deir el Bahari, pi. LXXXIX:
pi. CXllI; Davies, Deir cl Gebrawi, 1, pi. III, cf. Di\Mir.iiEN. Uislor. Lischr. , II, pi. XXII.

X; VU, XIV: Newberry,


II, pi. Deui Ilfisrm, 1,
'*'
Cailfeild, Temple of ihe kivgs, pi. III.

pi. XXXII, XXXIV; Garstang. Bur'wl Cusloms <^'


LEPSits, Denkmâkr, lll, pi. CCXLV.
of Ancien t Egtjpt, p. 69, 60, elc.
('»
Mariette, Dendérah , I, pi. XIJV, XLV.
'''
Newberrï, Béni Hasan, I, pi. XXIX; \'inF.v,
<''
Pétrie, k'oplos, pi. XlX; Ghampollion,
Le Tombeau de UMiiiaia [Mémoires de In Mifs. Monuments ,
pi. LXXXII.
franc, au Caire, V), pi. XXVI; Bocriant, Le <')
Lepsius, Denhnàler, III, ]il. XIV, CLXXX,
Tombeau à'Harihhahi (ibid.), pi. V; Sciiâfer, CLXXXIX, GGXXXV, CCXLIV; Caulfeild, /oc.

Prieslergràber... vum Tolenlenipel des Konigs Ne- cil., pi. IV.

User-Rè, p. 100. Celli^ foi-me est souvent celle ''>


Mariette, Dendérah, 1, pi. XLIV.
(le la Iinrqiie ipii porlc le soleil : Lepsiis, Deuh- ''»'
Lepsies, Denhnàler, III, pi. GCXLV.
imilcr, m, ].l. LXV, CCXXII, CCLXXX. <") Lepsics.^;). cit., m, pl. LXXX.
'''
Ainsi dans la liairjiie de Senousrit III, rpii ('-'
Lepsuîs, op. cit., III. pl. GLXXX. Pour

peut être considérée comme une Ijanpie divine : celui-ci, on emploie aussi la tète liuniaine :

Lepsius, Deiilimâler, III, pi, XLVIII, L. 11 se GnAMPOLLioN, Monuments ,


pl. CL bis et ter.

— »-»•( 53 )<<

(liiïère de l'acrostole : celui-ci représente, pour Harmakliis('), un dieu ac-


croupi sur un riche tapis, soulevant le ciel et le soleil; pour Toumf'-), un
30 37 38 39

Fig. 30 à 30. — Af.nnsTOLF.s des habiiues divines.

36. Amon : d'apivs C.iulfeii.d, Temple nf the Kings , pi. IV.

3'j. Hallioi- : — Mariette, DeiideVaA, pi. XLV.


38. Le roi : — Lepsius, Denhnâler, III, pi. CLXXX.
Sg. Osiris : — Caulfeii.d, op. ct(.,pl. lit.

pavois de même nature surmonté d'un petit oiseau, et enlin, pour l'étrange
barque de Sokaris'^', une tête d'antilope avec divers accessoires.

L'acrostole était fait en bois, souvent en un bois plus précieux que le reste

du bateau et qu'on allait chercher au loin'*'. Los Egyptiens lui donnaient le nom
de * '-^^ ''la It'le d'avant('''r ou "J^*^, (lelien^''\ quand il s'agit d'un
acrostole en forme de tète, ou, d'une façon plus générale, onazU ]\\^.

1> MJl'" '^ la verte r(?).

(''
Lepsids, Denhnider, III, ].l. CXXXVIll, Monuments, pl. LXXXVIII. Cf. l'avant d'une des
CLXXXI : Caulfeild , Temple of tlic hings , pi. \' : barques funéraires de Piamsès III ((.iiampollion,

cf. I.E Page-Riînoif, Proc. of the Soc. rif Bibl. Monuments , pl. CCLVU).
Arcliœol. ,W\', \t. 17; J. de Morgan, kom Oiii- '"'
Pap. Golénisdiell, 1. ."iy-.SS; cf. Maspero,
bos, I, j). i85. Pour les ilivei'ses liaïques du so- Uec. de trac, XXVlll, p. 1 G.

leil, voir Champoi.lion, Monuments , pi. (JXXIV, <')


Ibid.

CXXX, etc.
'"'
IJaiifiscH, Dirtionn. tnérngl. , SiippL, p.
(^'
DiisilciiEN, llialov. Insclir., 11, pl. XLIV. 137..
'"'
Caulfeild, Ioc. cit., ])1. VI; Mariette, Don- '''
Naville, Dasûgypl. Todlenbuch , II, p. 222
dérah, IV, pl. LXIV, LXXXV; Lanzone, Dhion. (variantes du chapitre xci.\). Dans cette liste des

(K Milol. egizùi ,
pl. CGCLXV; Champollion, parties du bateau, ce mot est le seul qui puisse
à\ i2 iO

Fig. lin à ^2. — Ornements de prode des bahoies divines.

/io. Ilarmakliis : d'apros Cuiifeild, Temple of ihe kings, pi. V.

il. Toiim : — DÎMICHES, Ilislor. Inschr., pi. XLIV.


hi, Sokaris : — Mariette, Dendernh , IV, pi. LXXXV.

ADGA.
J j-r '^^- Nom d'une pièce de vêtement, de forme et d'usage
f^*»^^'
inconnus, qui se faisait en étofî'e royale (=^^ = ) ou en étoffe du Sud (•=i-'| =

ou -^»), et que Ramsès III disti'ii)ne aux temples en quantite's assez considé-
rables''). La racine de ce mot doit être cherchée dans le verbe defld "tT V '
A-^)

réouvrira (cf. le vieux nom -^^^^)'^''

A DIT.

I '"'
(
var. ad i-^i^^ «' 1^,. "dii I "V • addït I x ("', adouit l-^*<

être appliqué à ia piouc, Pielil ayant démontré '"'


BnuGscn, Diclioiin. hiéroirl., Suppl., p.
{Proc. oflhe Soc. of Bill. Archœol., XV, p. a 64] 1.378.

que le mol iwfrh désignait la poupe. (L'opinion '^^


Lacau, Savcq)h. anlér. mi Nouvel Emp. , I,

contraire émise par Le Page-Renocf, Book of the ]i. 56.


Dead, p. 3i.) '")
Pip-.Oanas, \. ii5 (édit. Setlie. 67'*).
f Paj). llarris n" I, pi. XIV, 1. i5; pi. X1V\ *''
li faiidi'ait peut-être lire nàdil (Murrav,
l 9; pi. LXIllM 10; pL LXIIP, l i, 10. Saqqava Mastabas, I, p. 38).
— M.( 55 ).«-»-—

%o'''' "^^'*' ^
'"
/ ^^^'^^ ^^ gâteau employé pour ]'olïrande funéraire et

mentionne avec les autres victuailles du même ordre, dans la pancarte. Ce


mot est toujours suivi de la loculion hak '^"»^, nit liak '^'^'—^ rr derrière
toi 11 ou cla hak ^ "^""^^ ^fà mettre derrière toi'^'n; ces pains ou gâteaux qui,
d'après le déterminatif, étaient de forme ronde, étaient donc destinés à être

déposés, au nombre de quatre, derrière le mort ou plutôt derrière la statue

du mort, pendant la cérémonie funéraire'*'.

Dans des comptes de denrées diverses, datant du Moyen Empire, on re-


trouve ce mot à coté d'autres pains, mais sans l'adjonction hak^'='\

A DO II.

%^t ,
(id
_ ^^. _ ^^- '^O'" 'l'i"^ poisson qui se trouvait

dans le Delta'"' et dont la chair était généralement appréciée'"' bien qu'elle

fût considérée comme impure dans certaines localités, ainsi dans la ca])itale

du XX'' nome de la Basse-Egypte'*'. On en lirait une sorte d'huile (^|^j


^ ^ V^) qui était employée en médecine dans la composition d'un emplâtre
destiné à assouplir les muscles ''''.
Ce poisson est cité également dans les textes

démotiques''"' et au Livre deti Morts^^^l Cette citation Ç*^^^-^ V^^^^ )

a pu faire croire qu'il s'agissait non d'un j)oisson, mais d'un animal aquatique
avançant à reculons''"-', un cruslacé, un homard; mais les variantes graj)hiques

du titre bien connu ^, qui s'écrit parfois ^=— =, àd mer, permettent de

'''
l'oui- ces variantes, voir Dïmiciiex, Gmb- <'>
Pap. Anasiasi IV, pt. XV, I. 7.

palast des Paluamenap , I, ])1. XXII, n" 67. t" Pap. Anasiasi III, pi. 11, I. S; pi. 111,
'')
Pur. Noferkara, 1. /.ai. 1. 1.

'''
M. Maspero [La lahle d'ofjrundes des tom- '''
De RociiEMONTEix-CuAssiiVAT, Le Temple
bemix cgi/pt. , p. Sg) tiaduil rrle gàleati de der- d'Edfou, I, p. .335; lÎRUGscii, Diclioiin. Iiiérogl.,

rière le douljiei , Ijien (pron ne trouve jamais le p. 228 (g-iande liste de nomes à Edfmi).
sijjne il à la place du ^. Pour le sens, cela Cl
Pap. Kbers, pi. LXXXll, 1. y.

revient au même. ''"'


Brlgsch, op. cit., p. 227.
'*'
C'était sans doute une mesure de protec- '"' Cliap. cxxui et cxxxix : Naviixe , Das l'igypl.

tion contre les jjénies qui seraient tenlés daUa- Todtenl/ucli, pi. GXXXI, 1. 3; Lepsius, Dus Tod-
(pier le mort par derrière. teiibucli dcr Agi/pter, pi. XLV et LVII.
<*'
Tlw Pétrie Papyri , ''"'
(!i\iFFiTH, pi. XIX, 1. 13; BiKCii, Zeilschr. fiir âgijpt. Sprache, VI, p.

pi. XX, 1. ili. 1 1 ; Le Page-Renouf, Doih of the Ikud, j). 2 1


9.
,
, .

repousser celte ideiilifi cation et d'en adopter une autre, plus sùrc"'; ïàdon
est certainement un poisson, et dans les inscriplions de l'Ancien Empire, où
ce titre est très fréquent, l'animai est assez bien dessiné pour (pion puisse
i3 lia
mulet
y reconnaître le
(mH/j/7), poisson de mer
([ui remonte très sou-

vent en eau douce ''^'.


A

FijT. 43 et 44. — Le mulet égïi'tien. celte époque, il devait

43. D'après von Bissing, Maslaba des Gem-nil;ni , I, |il. XXVI. se trouver en grande
44. — Gbikfitii, Ptahhetep , I, pi. IX.
abondance dans le Nil

et ses dérivés, car on le voit dans presque toutes les scènes aquatiques, surtout

celles de pêche à la seine '').

Aux époques les plus anciennes, la lecture de ce mot était probablement


flttz"^^, valeur phonétique originale du signe ^—c, mais on n'en a pas

trouvé jusqu'ici d'exemple pour le nom du poisson âd. La signification de ce

mot doit être rc poisson grasn '''^


pliilùt (pie -'poisson perceur '^'-i.

A FA.

Plante employée fréquemment en pharmacie, et qui enli'c le plus souvent


dans la composition d'emplâtres ou d'onguents pour assouplir ou fortifier les

muscles et les membres'^), pour certaines douleurs de côté'"*', pour les maux

<''
Von Bergsunn, Ree. de trao. , VII, p. lyy: RAv, Saqqarn Mastabas , I, pi. XXXVIIl; Davies,
Le Page-Renoijf. Proc. nf ihc Soc. of B'M. Ar- Mastaba <f Plakhetep and Ahliellictcji , I, p. 20,
chœoL, XII, p. 36i (ii/e woii- , II, p. 353); [il. IX, n" i5 i

Gbikfitii, Proc. of the Soc. of BihL ArchwoL '*'


MispiiRo, Du genre épislolaire , p. io5;
XIV, p. 455; Maspero, Les Mémoires de Siiwii- Brugsch, Dictionn. hiérogl., p. 227.
'*'
hil, p. 7'2 ; Brcgscii, Dielionn. ffcogr., y. 906. Griffith, Plahhetqi, 1, p. 28.
'^'
BouLENGER, (lans Davies, Deir el Gehraivi, '"'
Ces deux dernières formes, qui paraissent
II, p. iy; VON Bissing, Mastaba des Gem-ni-kai un peu douteuses, n'appartiennent qu'au pa-
I, p. /io cl pi. XXVI, II" 4o-4i; Montet, Vndl. ])yrus nii^dical de Berlin.
"<')
de riiist. franc, du Caire, XI, p. 4o. Pap. Ebers, pi. I.XXVII, I. 8, 11; j.l.

« Davii;s, Beirel Gehrawi, I, pi. III, IV, V, LXXX, I. n; pi. LXXXUI, 1. l'i, 17: pap.
XXI; II, pi. IV, V. — Comme signe Iiiûi'ogly- Hearsl, pi. III, 1.3, 12 (édit. Reisner).
<»i
phicpie, voir Pétrie, Mediim, pi. IX, XII; Mirn- Pap. Ebers, pi. XIII, I. i3.
, —

—»->•( 57 )-<-i

d'oreilles''' et la calvitie'-', comme aussi pour l'aire cesser les pertes de


sang (?)'*'. Elle se retrouve dans quelques médicaments internes, purga-
tifs (?)''"', vermifuges'^', ou remèdes pour certains maux d'estomac ou d'in-

testin'"', ainsi que pour une maladie des yeux'^' et une maladie d'enfants'**'.

Il n'y a |)as d'indication qui nous permette de savoir quelle partie de la

plante on employait pour ces préparations; c'étaient probablement les tiges,


les feuilles ou les fleurs, puisque le déterminatif est toujours -a, sauf dans un

seul passage oii le -a est remplacé par la graine ,*,''"''

LWJd est en même temps une plante comestible : elle est citée en première
ligne parmi les légumes que mangeaient les prêtres de Phihï''"'. Ce fait est de
nature à rendre assez plausible l'identificalion du copte icdk, cdk, o^,-'i, ^il,
Lacluca sai/i'rt'"', avec Yàfd, qui serait alors une sorte de lailue; la chose n'est
cependant pas certaine, la laitue étant connue pour avoir en pharmacie des

vertus calmantes, tandis que plusieurs des remèdes égyptiens où entrait Yùfd
devaient avoir des propriétés tout à fait diil'érentes.

AFAOU^

M. % T| . Nom d'une espèce d'étofle figurée dans une chambre fu-

néraire de la VI'' dynastie ''-', à côté des peqil 271"' ""^''*' '^*"^ /^"^ -^'^ T"' ^^

autres, sous la forme de pièces d'étoile pliées, empilées les unes sur les autres

et réunies par des liens S. Ce mot ne revient pas ailleurs. Il est à remarquer
que dans une autre cliambre funéraire de la même époque et de la même

<' Pa|.. mrd. n° 3o38 de Berlin, pi. XXllI, <"'


P;ip. Hearsl, ])1. III, 1. 3.
''"'
1. 10 (édit. Wreszinski). Stern, Papi/ro.i Ebers, II, Glossarîum
'"'
Pap. Ebers, ])I. LXVI, 1. \h. hierngi, p. 4, s. v. annek.
W IbiiL, |il. LXXI, 1. 5. (") Peyron, Lex.ling.c<ypl., p. 58, i5ç), 273:
'*'
U/h]., [il. XXIII, 1. 3. LoRET, Annales du Sero. des Anliq., I, p. G-'.

'^'
Ibid., ]il. XX, 1. 2; pi. XXI, 1. 3. (n° 389). — On a proposé aussi le rapproche-
'"'
Ibid., pi. LUI, 1. 16; pap. méd. n° 3o38 nient de ce mot copte avec celui de la plante

de Berlin, pi. III, 1. 11; pi. XIV, I. > , 10. nbgu (voir ce mot), mais sans ])reuves sudisantes
<''
Paj). El)ers, jil. LXXXIX, 1. 19. (Loret, La Flore j)liaraoitiqite , 2* édit., p. Cg).
<*'
EMikJi , Zauberspriiclie fur Mutler und Kind ''''
Maspero, Trois années de fouilles {Mémoires
[I. 12. de la Miss. franc, au Caire, I), ]). 20/i.


Bullelw, 1. Xl,\'. S
,

localité, oxactemenl siunblable comme disposition''', c'est l'étolTe àd ^@ qui

est nommée ;\ la place de Vàfiiqu, ce (jiii poiirraii faire cioirc soit à une erreur
de copiste dans le premier cas, soit à la similitude des deux étoiïes.

Une petite plaquette d'époque tliinite ('-',


ayant dû servir d'étiquette à une

caisse, porte le mot (if^ P\ qui désigne sans doute le contenu du cotTret et

pourrait être la forme primitive du mol àfim-

A FI).

désignant, à en juger par son étymologie (|^Ë


V 00' ^^^^ ^^'^^ ^'^^^

cr quatre n) et son déterminatif, un édifice carré, ou tout au moins rectangulaire,


un pavillon ouvert, orné de colonnes, analogue de forme à celui oii se tient

le roi pendant la fête sed. Ce nom peut aussi s'appliquer à un temple tout en-
tier : ainsi le temple d'Edfou s'appelle parfois ^^Qû^î©'"''- On
afd-ni-tes

a voulu rapprocher le mot afd du copte akht, abot, aoybut, a\'ht, man-
sio, monaslermm, et même de l'hébreu ]7SN rr palais " '''; cette dernière identi-

fication est extrêmement douteuse.

AFFUT.

Lieu caché où Ton se poste pour guetter le gibier. Les Égyptiens ne l'utili-

saient que pour la chasse au filet, quand il s'agissait de capturer des oiseaux

d'eau sur un (Uang'-''. D'ordinaire on choisissait pour cela, immédiatement

sur le bord de la pièce d'eau, un abri nalurel denière lequel le chef de

chasse pouvait S(? dissimuler, observer le gibier et donner, sans être vu, le

signal de tirer la corde à ses hommes postés un peu plus loin : c'était soit une

'''
MiSPEîio, Trois années de fouilles {Mémoires I, pi. CI, I. ^i.

de la Miss, franc, au Caire, I), p. 201.


'"'
Brugscii, Diclioiin. hiérogl., p. 62.
'" Manners and Cusloms [éàiXion
'"'
Pétrir, Pioyal Tombs , 1, pi. X, n" 11; \^ \i.KKSon ,

Newberry, Proc. tf ihe Soc. nf Bihl. Archœnl.. ilc 18/17), "L V-


^''^' Rosellim, Monumenli
XXXIV, p. 28.5. civili, Teslo, I, ]i. iV7;Erman, Agi/pten iind â/r.

•''
Di'siiCHKN, ylllâgyptische Teinpelinschriflen Leben, p. 02(1.
toiill'e de roseaux ou do papyrus dans laquelle le chasseur disparaissail [)resque
en enlier''', soit un arbuste quelconque, mémo parfois un tronc de palmier (-1
Comme ces abris naturels ne se

trouvaient pas partout à lendroit


voulu, on commença déjà sous l'An-

cien Empire à les remplacer par


des allùts artificiels qui étaient pro-
bablement construits surplace avec
des matériaux de rencontre '^), bran-
ches d'arbres ou roseaux : ce sont

des sortes de claies de la hauteur


d'un homme, revenant un peu en
arrière dans leur partie supérieure

j)Our mieux cacher le chasseur. La


corde qui
comman-
Fig. 45. — Affût NAïunEL
de le dé- (d'après Citart, Une rue de loinbeaux, pi. XXXVII)
clic du h-
let passe au travers de ce clayonnage, qui est en-
core en général percé de plusieurs autres trous
permettant de surveiller l'arrivée des oiseaux (''. Un
tableau du Moyen Empire montre même, à la place
Fij;. 46. — Affût ARTIFICIEL (d"a- Jc ces abris ])artiels, une vraie hutte ronde dans
— A.. K.
près „„»„ Béni
Newberrï, B„...- tf
Hn I

pi. XXXIII).
laquelle se tient le chef de chasse H Les scènes du
Nouvel Empire, plus rares mais reproduisant tou-
jours le même thème sans variantes appréciables, n'apprennent rien de nou-
veau à ce sujet''''.

'''
Capart, Une me de lambeaux, ])1. XXXVII, p. .30.

\ XXIX Qt icELL E.vrtwalions


; , al Sfiqijnra ( / r)OÔ- '''
A Bi'iii II;iss;in, ccI (ilijcl i-sl pciiil en lii'im

ujo6). |il. \X, 11" 5: Daviks, Tlic ruch Tniii/is of (Lepsius, Dciihmàlcr, II, pi. GX\X).
Sheikh Snïd, pi. Xll; .1. de Morcan, De la fron- '*'
(">APART, Une rue de tombeaux , pi. LXX.XVII ;

tière df Nubie à hoiii Oinhos , p. ido; Nlwbeiirv, MiRRAY, Saqijnra Mastabas, I, ])1. XI ('?): New-
BeniHasan,\,iA. XII, XXX; II, pi. VII, XXII'. RERRV, Béni Hasan , I. |il. XXX. XXXIIL
'^'
Lei'sius, Denkmûler, II, pi. IX; von Bissikg, '*'
.XEWBERRy, Hcui Ilasan II, pi. XXXV.
,

Mastaba de.s Gem-iii-hiii , 1, pi. VIII. IX. XXVI, '"'


l';ii' cxciiipli' Tvi.oR-dRiri'iTii , Tonib uf

— ^».( 60 )^—
Pour la chasse au l)ouni»>rang ou à l'air,, qu'il s'ajjissc d'oiseaux ou de qua-
drupèdes, jamais on ne se mettait à l'aHùt pour jjuetter le gibier.

Le nom de la Initie d'alFùt, ùjdiqdit ^ -«^ | |


-«^ ^".^ ''s' donné dans les

chants d'amour du papyrus Harris n" 5oo'''.

AFZET.

":) , et poste'rieurement à l'Ancien Empire, àfdet ^ ^Ê


/'^^Vv^^, ,
* )*"'• ^'Offre ou cassette quadran-
-^
1 HiL
wulaire, mais de formes et sans doute aussi de dimensions variables, employé
]iour le mobilier funéraire (^' aussi bien que pour celui des

temples, et très probablement aussi pour l'usage de la vie

ordinaire. Le même mot sert aussi parfois à désigner le

cercueil''', sans aucun doute, à l'oi'igine, le sarcophage carré


en bois.
Sous l'Ancien Empire, Yàfzet se fait eu bois; il est large

et bas, ou haut et étroit, avec ou sans pieds '''l Les àfdcl que

Ranisès 111'''^ donne aux temples de Thèbes sont en argent


Fijj. /l 'y
.
A FZF.T [A'a- et munis d'un couvercle Jp ,), de petites dimensions, [Ijebes
|
prrs Maspeko, Trois
puisque leur poids moyen ne doit guère dépasser 3ao gram-
années de fouilles,
pi. II). mes'''. Ceux dont on se servait dans les temples ptolémaï-
ques'*' jiour serrer divers objets et ustensiles du culte étaient
en bois, hauts d'environ o m. (io cent, sur o m. 90 cent.'-'', et leur forme est

Palteri {Egi/pt Eaplor. Fuiid), pi. IV: Boiriaint, Miss, franc, au Caire, I), jil. Il; Steinoouit,

Le Tombeau d' Hariiihnl/i [Mémoires de la Miss, Das Grab des Ti, pi. CXXXIII.
franc, nu Caire, V), pi. VI. f' Pap. Han-is n° I, pi. Xm\ I. 11. — Nous
'''
MASi'Eno, Eludes cgijiH.,\, ]>. aW, nolo 9. n'avons pu Irouvei' aucun CNcnijilc île eel olijel,

'''
Brugscii , Dictionn. hiérogl. , p. 18."); SiippL, au Moyen Empire.

p. 318.
'''
2 1 dfdet pèsent 7/1 deben et k Jàt ((j kilogr.
'''
Insi'riplion de Sabni, I. iS (Setiie. Ur- 770)-
Jiundcn des allen Rriclis , I, p. i3q).
'')
Mariette, Z)«WeV«//, IV, pi. XXXV, XXXVI
'''
GiiASSiNAT, f.fi seconde Iroitvaille de Deir el- et XXXVIII, I. 22, /i3, !ih, ii5 (cf. LoRET,
Bnhnri , I, ]). 08, 79 et pnssim. /.Vf. de Irnv., III, ]>. f,f>; V, p. 89).
'''
MiiRRAY, Srtf/ijfrtJYf Mastabas, I, pi. M: Mas- '''
Une couili'c el une jiairne île li;uit, ?i |ki]-

PERO, Trois années de fouilles [Mémoires de la mcs (le côté.


~i->{ 61 )^-i—

indiquée par le déterminatif J : c'étaient donc des meubles semblables à


ceux que portaient les prêtres dans certaines processions, ou que le roi offrait

aux dieux et qui contenaient des étoiles ou


des pierres précieuses'''.
Dans les textes religieux, Vàfdel prend
parfois un sens plus spécial, dérivé directe-

ment de celui de coiïre à objets sacrés : il

devient le naos, le lieu de résidence, la re-


traite du dieu lui-même, que ce soit le reli-

quaire des entrailles d'Osiris'-', la cabine de


la barque solaire'^', ou l'anlre d'un serpent

sacré W; c'est aussi le naos en pierre conte-


Fig. 48. CoKFRET PTOLÉMAÏQUE
nant la cliàsse même du dieu, qui est faite (d'après Mariette, Dendérah , IV, pi. X).

en bois H
A l'époque ptolémaïque, on emploie le même mot pour désigner la cas-

sette royale, ou la caisse des temples, à laquelle étaient payées certaines

redevances ('').

AGA.

Nom d'une essence ou d'un parfum dont mort devait


Q '\^i le

s'oindre pour se présenter devant le gardien du sixième pylône des enfers, au


cbapitre cxi,v du Livre des Morts^'^\ tandis que pour passer les autres portes,

il s'oignait lYaber ou d'une des huiles rituelles. S'il fallait tenir compte du
signe '^, on aurait y\ne huile ou une graisse animale. Il est possible aussi

<')
Cf. Mariette, Dendérah, II, pi. Mil: 111, '^'
Pap. Wesicar, ]il. IX, 1. i, o : cf. Jkquieh,

|il. XXIII, XXIV; IV, |.l. I\-XI, XVllI-XX, Rcc. de trav., XXXIV, ]>. i uj.

X\lll, etc.
'"'
Papyrus tléiiKitiquw de Berlin : cf. Bkijgscu,
'"'
Livre des Morts, cli.ip. xvii (p:i[). d Aiii, Dictionn. Jiiéro(rl., p. )85.

pi. X, 1. la.i; cf. Pleyte, Zeilschr. fur âgifpt.


'''
Lepshis, Das Todlenbuch der Afjijpter, pi.

Sprach', IV, ]i. i4 ). LXlI, I. a/i, et pour la rédaction lliéhaine du


'''
Liore des Morts, cliap. lxxvh (éilil. N'a- Livre des Morts où ce clia[iitre est exlrême-

\iu.r. , Das âgtjpl. Todieitbuch , M , p. i6i). nienl lai'e, le loiiiheaii d' Anieii-lii-kliopeslief :

'*'
Livre des Morts, cliap. cxxxviB {M\\. 'Sa- Colin Campbeli,, Two Tlieban princes sous nf
Mii.E, op. cit. , I, pi. CiXLlX, I. ai). Ramesscs III, p. i i ^i , 1. 7.
,

ninl faille raj)proclicr ce mol de celui d'àdgil


^^^f i
>i"ii' <! iiiic matière
employée dans la composition d'un emplâtre contre les cmids de san{{n (fu-
roncles?)*'' et qui, d'après le déterminatif employé, désigne aussi une subs-
tance grasse.

Â(;Âï.

em|)loyé dans la fabrication du l,ypli.i à l'époque ptolémaïque '''; il a été assi-

milé à la menthe [Mcnllia piperiln L.)'''', bien que d'après les déterminatifs |

ou • on soit en droit d'y voir un arbre, une graine ou un fruit plutôt qu'une
petite plante, dont le nom serait accompagné du signe 'ï. Il ne paraît y avoir
aucun rapport entre ce mot et celui iVdgquit, àgil (voir ce mot). IJàgdi portait
aussi le nom de nclnel I
'

"^^F^ <^
'

I
*
1 I
î^'.

ÂGÂÏNÂ.

^k II \. *Jl. Mol désignant un i)ouquet'''', ou plutôt niK^ partie de

bouquet, et paraissant dans la phrase suivanic d'un texte du Nouv(d Empire :

^V^Ti '"T^ V M 'ïT'-'!


' '
'

-^ JT ^e'"' ^rzcdmel (ou zeihiier) et àgdtnd de bou-


quets, too". Les grands bouquets montés se composent en etfet de d>îu\ par-
ties essentielles, d'abord la hampe, formée généralement de trois tiges de
papyrus qui se terminent par leur ombelle, puis les Heurs, feuilles et fruits

qui y sont attachés; comme ce sens de garniture de bouquet paraît s'appli-

quer plus particulièrement au mot zeilmct^^\ il faudrait en conclure que àgdïnd

<''
Pap. Ebeis, pi. LXXVl, 1. 6: Jo.u.him. '*'
DÏMiCHEN, Recueil de Monum. égypt., pi.

Pnpifros Ebevs , ]i. 129, noU' a. LXXXIII. 1. 2. D'après Levi, Vucab. gcrogl.,\\,
'' CcUo (lernii''i-(! xaiiantc dans Brlgscii, Dk- p. 1S7. eu mol dôsignorait uno sorte d'astra-
lioiiii. hicrogl.,\^. 22G (cl. Liivi, Vocal), gcmjrl. {jalc, arbrisseau prodiiisanl de la goniiiie adra-

1, !>. -j-iG). jjan(c.

''' (Ptlilfoii
'' Blirciiardi, Die altkanaanâischen Vremd-
I,al)(iral()irc ilu l('iii])lc : IJïjii-

ciiEN. Recueil de Monum. ég-ypt., IV, j)l. LXXXII, worle, 11, p. 16, n" 291.

1. a:])]. LXXXIII,!. 2. i''


Pap. AnastasilV, pl.Xlll,l. 11.
'''
I^ORET, La Flore pharaonique (y° édil.), m l»ap. Harris n°l,pl. XXIM. 10: .1. XXI"
p. 53. 1. /.; pi. lAXIlI.l. 5.
désigne la partie rigide, la hampe; peut-être même doit-on rapprociier ce
mot d'un autre qui lui ressemble beaucoup, et qui s'applique probablement

l''iij. àg à fiQ. — BouijUETS monti':s

(d'après les loniboaiix de Horemliel), Pelisoukiier, Ameneinlipl) ot Rm'. Croquis de l'aufcur)

au bâton de rallume-feu (voir ce mot), àgiind tous deux alors


"^^'x'^'^;
auraient le sens primitif de fdige droites. Ces mots seraient, suivant certains
— M.( 64 )^—
auteurs''', d'origine sëniiti(|iie, mais il n'est guère possible de savoir quelle

racine étrangère a pu leur donner naissance.

AGEN.

. Nom d'un support de vase de forme ordinaire, sorte de cylindre


LA Li
creux, aux parois légèrement évasées en Iiaut et en bas, cintrées an milieu.
Cet ustensile, nommé sur un seul monument de la XVIl^ dynastie'-), était en

argent, et servait de base à un vase de forme spéciale appelé zni ^ J •, en or


ou aussi en argent. Ce mot est peut-être apparenté à celui de gennu ^* ^ I,
employé plus fréquemment dans les textes pour désigner aussi un support de

vase'-*'. Il n'a j)ar conti-e pas de l'apport avec le mo\ (igdnd ^^'^^'^i 4"'

désigne une partie de l'alhime-feu.

AGIT.

tr^. Nom d'un métal ou d'un alliage employé en Syrie pour l'ornemen-

tation des chars de guerre'"'; cette matière encore indéterminée était consi-

dérée comme ayant une certaine valeur, puisque son emploi alternait avec
celui de l'or; peut-être faut-il y voir une sorte de cloisonné dans le genre de
celui qu'on trouve sui- des sarcophages et divers objets, dès la X\ Ml'' dynastie.

A G OUÏ T.

% , àpù ,
*, plus rarement au masculin, dgm

•• ^'^^^ 1"^'' désigne une sorte de graine et qui, étant })ro-


TT l^*' "ïï n

'"'
BuRCiiARDT, Die altlcaiinaïuiisclien Fremd- ]). Q02 (rf. p. 196); BiRCH, Transnclious of tlie

worte, II, p. i6, n° 391. Soc. (if Bibl. Archwol., 111, ]i. iiG cl pi. 111,

'^'
StMe d'Ahmes, de Karnak, i. 28 el 29 : I. ilx'.

'' Setiie, Urkundcn der XVIII. Dyn., G69,


liEGRAis, Annales du Serv. des Anliq., IV, p. 29; p.

Lacal- , Stèles du Nouvel Empire ( Catal. gén. du (lyo (Annales de Thoulmès III); Chabas, Voi/a(re

Musée du Caire, n" 3/i 00 1 ) , I , p. 4 ,


pi. I. Breasied d'uH Ëgijplini, p. 27/1, 3G6. Maspero [Rec. de

{Ancienl Records, II, § 3a) traduit r standard n. Irav., II, ]). i5o) traduit ce mot par m^niail (?)t
''^'
Daressv, Annales du Serv. des Antiq., XVI, et Biug;scli [Dictionn. hiérogl., p. 226) par n clou 1.

— -i-s«( C") )•«-«-

bablemenl dérivé de la racine dgd


^\^l '-être chaud, être sec Or, s'ap-
plique plus spécialement aux grains secs. Ces grains so conservaient, aux
plus anciennes époques, dans des vases'-', puis dans des greniers'^'. Dans
la grande liste d'ofl'randes funéraires, la ^ pancartes '', ce mot, employé
à deux reprises, désigne deux sortes de grains, les 7t^^^' '^I"'
''"'i^ des
grains rougeâtres, et les ^f qui sont des grains jaunes (''; il est à jiré-

sumer que ces espèces dirt'érentes sont, la première, le froment, la seconde,


l'orge'''', et que le mot est ici un simple adjectif, signifiant rfséclicn ou
ff grillé T)
('',
tandis qu'aux époques plus anciennes il aurait été employé sub-
stantivement. D'après une scène où l'on mesure des provisions'*' au boisseau,
on voit un las à'àgQuIt immédiatement à côté des (ixhdm ^"j (fruits du
balanit(;) et des sekiiel p
|lr (pistaches?). Ce serait alors ])lul(jt un petit fruit

qu'un grain.
Un mot analogue, quoique d'une forme un peu dilTérente, ùdgtl ^^Q
M*' "S^"'' "s^^M»' "8'^^ "5^!!^' ^^ trouve dans les papyrus médicaux
pour désigner soit des sortes de granulations (?)'*' qui peuvent se former
sur une plaie ''"', soit un produit végétal tiré d'un arbre [am, uqerou ou
slieniy^^\ il est possible qu'il faille y voir un fruit, une Ijaie. mais peut-être
aussi une épine; dans ce cas ce serait un mot tout dilférent dont l'origine

serait non la racine ùgd fètre seci% mais Ni mot àgdil ^^7 "clou, ongle,
sabot 11''-'.

*''
Ervcsch, Dictloiw. liiérogL, p. s-j.t.
''''
Maspero, La table d'offrandes des tombeaux
<''
PiiTRif:. Roijal Tumùs, 1, pi. Xt.ll, n" Gi ;
kHP'-' P-
•*''•

AiiMKD liEy Kamal, Tables d'offrandes {Calai. '''


DiJMiciiEN, Grabpalasi des Paluamenap, I,

gén. da Musée du Caire, ri° a.'îoi.'i), p. i.3 cl li-2.


J).

pi. Vif. '*'


Von Bissiw,, Mastaba des Gem-ni-kai , II,
'''
MrnRAY, Saqqara Mastabas, I, |il. I, II, ]>I. IX, p. «.T, .39.

p. .35, 36. — I>es exemples de ce mot ilans les ''''


LiRiN(;, Die iiber die mcdicinischen Kennl-

textes snnt rares : (jBIFFITII, The Pétrie Papi/ri, nisse der alten .'igijpter bcriclitenden Papijri,

pi. XWIll, 1. .'!.


p. 35.
<'")
<*'
Pyr. Oiuias, I. i.")7', ih>^'; Téli, 1. i-jS', Pap. Ebers, pi. LXXI, 1. ./i.

\-ii)' (('(lit. Sdlie, S gy). — DïMiciiEN, Qrnh- ("' Pap. Klmis, pi. LXVII, 1. )8; j-l. LXIX,
palasl des Paluamenap , I, pi. XWI, n"' to8 cl I. 11; pi. LXXI, I. iG: pi. LXXIX. 1. G; pl.

i(i(): MrRRAY, Saqqara Mastabas, 1. pi. XVIII. LXXXVI. I. M>.: pap. Hcaisl, pl. VIII, I. 2:pl.
XXI, XXIII, XXIX, XXX, e(r. XII.I. 10.
''"*
'*'
fiRiFFiTH, Béni llasan', III, i). 3o. Hrccscii, Diclionn. liiérogL, p. 2 a 5.

Bulletin, t. XIX.
,

»{ 66 y.

AH.

^'^'^^ désignant ;i l'origine le grand fiiet à poissons''', la seine, et


^9 Ml"
paraissant tombé en désuétude à une époque très ancienne, puisque dans
aucune représentation de pêche nous ne voyons ce mot appliqué à l'objet lui-

même, qui est très souvent figuré; dans ceux de ces tableaux où la seine est
désignée par son nom, on lui donne celui, plus général, d'addù ^^'^'''- Le
mot ah frfiletr, s'étant donc perdu très tôt, il resta le signe
^ qui continua

à être employé comme syllabique avec sa valeur primitive ah : il s'applique

ainsi à divers mots tels que ah \l^^ cr étendre, embras-


sera (^', qui peut encore se rattacher en une certaine
mesure à la racine originale, et surtout ahouli ^^Cj^
tfpaysanr (''), qui doit êli'e d'une origine toute dilTérente.
Une réminiscence de l'ancienne signification du mot se

retrouve dans le mot ys=>, qui s'applique à la chasse

Fig. 53. — HiÉnoGLïPiiEDE iiiix animaux enfermés dans un parc entouré de filets î^',

l'Ancien Ewrine (d'après


^[ (|a,-,s fgj^,} Jg ^/j | n
|
qui désigne, au Nouvcl Empire,
I.EPSius, Deiihnuïler, II,
,„>
,
la corde
i
commandant
i , i
le
i ^ i i
decianchement du t)orand
, i in,
tiiet
,
[il. Ul).

à oiseaux'''. Enfin, dans les textes du mythe d'ilorus'"'

on voit un objet indéterminable, nommé ||^. qui sert au dieu à combatti'c

ses ennemis, et qui est censé appartenir à Min f"*'.

'''
Neubisbrï, Ihoc. ofihe Soc.of Bibl. Anhœol., el ne ]ieu\ent l'iie piises en considéialion.

XXII, ji. iSa. G'esl sans doute Dcxéiia <jiii re- '"'
Neuberrï, El Ikisheh, I, \\\. VU.
connut le premier le vrai sens de ce mot ( PiiiBREx, '"'
Cha.mpollion, Monuments , pl.CCLXXXVIl:

Vocab. hiérogl., p. 44). chasse rituelle célébrée en l'honneur de Min,


'"'
Davies, Deir el Gebraxvi, I, pi. IV. ou d'Amon ithyplialli(pie.
'"'
'''
Brugsi:ii, WciioM». /(('eVo^'/. , ]). toj :Siq)pl. Xavili.e, Le Mijllte d'IIorus, pi. Il, 1. i, et

p. i-:!'i. — Quant au mol ah noub, au déhrit de pi. Vil, 1. 1. — Rien dans les illustrations du
la ligne lia de la stèle de Piankiii, e'esl luie texte ne ])eut faiie supposer ce qu'est cet ah.

laule évidente jxiur lie: trargent", coninie le '*'


Celle indication n'est pas sullisante pour
jirouve le contexte. en faiie un enddènie de Min qui, comme le
'*'
Maspkro, Eludes égypiieiiiies , H. ]>. 170. voudrait Lelébure, serait la petite huile conique
Les étymologies j)roposées par MM. Moret (llcc. dressée souvent deri'icre le dieu (Proc. of ihe
de Iriw., XIX, ]). I 17) et Baillet (ibid.. XX VII, Soc.of BiU. Airhœul.. VIII, p. 19/1: ci. Jkouier,

p. 20.'!) ne l'eposenl sui' aucune base sérieuse Bull, di' l'Iusl. franc, du Cniie , \1, p. ."!ô).
— ts.( G7 ).«—

Dans les plus anciennes inscriptions où paraît le signe Jl*'', il est fait de
façon si claire qu'il n'y a pas à se méprendre sur sa signification : c'est, en
miniature, la reproduction exacte de la seine avec ses deux cordes, son réseau

de mailles, ses flotteurs triangulaires découpés et les pierres ovoïdes servant


de plombs. Plus tard, les variantes du signe, qu'on ne comprenait sans doute

plus très bien, deviennent extrêmement nombreuses et il est difficile d'y

Fig. 5^1. — Variantes du sicne mi au Nouvel Empire.

reconnaître un filet, bien que la corde maîtresse soit toujours représentée,


agrémentée soit à l'intérieur do lignes transversales qui rappellent les mailles,

soit en dehors par les plombs, très exagérés (-1

ÂH.

^ 8 )
/'"
ç iL
'''• '^om diin aliment qui paraît dans les plus

développées des grandes listes d'oflVandes, ou pancartes, et qui, d'après le

déterminatif usuel, semble être un pain; sa place n'est cependant pas dans la

série des pains, au milieu du grand repas, mais dans la petite collation qui
se faisait avant la toilette, entre un autre pain [depit ^l) et une viande

{sehhcn "o"^), avec diverses boissons'''). D'après M. Maspero'''^, ce seraient


(^probablement les ancêtres àcs Jatlir ("Uîaj) de l'Egypte moderne, sorte de
galettes au beurre, aplaties et repliées sur elles-mêmes, qu'on mange comme
pain ou entremets suivant qu'elles sont ou ne sont pas préparées au mieln;
les non-miellées ])euvent avoir été employées en guise d'assiettes, à poser
les morceaux de viande trop gros pour être mangés d'une seule boucbée.

'''
Lepsids, Dciihnàler, II, pi. III; Pétrie, fpic dans la pyiamiile d'Onnas, 1. .')0.

Mediim pi. IX. '*'


Sethe, Die nlu'qj. Pyramichnlcxte , 38''.
,

'^'
Brugscii Diclionn. hiérogl.
, , Suppl. , p. i a .3 ;
'''
Les imci-iptions des pyramides de Saqqa-
Levi, Vocah. Qerngl. , I, p. i3i. rnh , p. 36o: La table d'offrandes des tombeaux
'''
Cette variante inétatlit^i'e ne se liinixe

— H>.( G8 ).«—

\ùili ne païaît ni dans les textes littéraires ni dans les comptes de victnail-

les, aussi peut-on supposer que son emploi était rare aux époques historiques,

pour la nourriture ordinaire des Egyptiens. Par contre, on le retrouve écrit

IT" *^'" IkI '''' '^^^ parfois sous la forme féminine dhh ^|Ô*"'' "^'^"^
''*^'^
1k. I

nombre de recettes pharmaceutiques, sans doute à titre d'excipient plutôt


que de substance médicamenteuse : ainsi il entre dans la composition de

divers remèdes à prendre pour régulariser les fonctions digestives et intesti-

nales, aussi bien contre la diarrhée et la dysenterie'^' que contre la constipa-

tion'''; il en est de même pour la vessie, qu'il s'agisse d'urémie ou d'inconti-

nence d'urine''', il csL aussi employé dans un remède interne contre la chlo-

rose (?)'"' et dans des emplâtres pour les démangeaisons'"', les maux du côté

droit '*', les mauvaises odeurs''-'' et d'auli-es infirmités (iliumatismes? )''"'. Dans
grande majorité de ces cas. Vdh de frais le déter-
la est qualifié (^fT^H);
minatif étant parfois s au lieu de c^, on a pu considérer la matière en ques-

tion comme une bouillie, une pâte ou une purée'"', non un pain. Vu la place

(jiic le mot occupe dans la pancarte, il semble cependant qu'il faille s'en tenir

au sens de r pain v.

ÂlI.

=""'9 @"^' ^^'^^ donné à cei'lains cordages de bateau, peut-être même à

toutes les manœuvres; ce mot ne parait que dans l'expression S^^.i_i|^s,<

"^y'TM^ ^ ^ t^'^^''"' "' manoHivre (?) les cordages; le roi rassemble

les bacsi'.

'')
Cette loriiie seiileiiient dans la (leiiNièiiic
''*
Pap. F.liers, pi. LWXVIli, i. 2; pap.

partie <lu papyrus Klicis, à partir île la plan- Heai'st, pi. IX, 1. 9.

cheL. <''
Pap. Ebers, ])1. XG, 1. G, 19.
'''
Pa]). nn'il. n" 3o38 île Berlin seulement. <''
Pap. Ebers, pi. LXXXVI, 1. 1.3: pap.
'';
Pap. Ebers, pi. XIV, 1. i3; pi. XVI, 1. <); lleaist, pi. III, 1. . ;
pi. X, 1. 1-2.

"°' Pap. Ebers, XLVl, XLVII,


pi. XXXIl, 1. iG; pap. Heaist, pi. II, 1. 4. pi. 1. 1 '1 : pi.

(')
Pap. Ebers, pi. XXWII, 1. 7: pap. niéd. 1. 3; pap. niéil. n" 3o38 de Berlin, pi. Xll. I. 9,

n" 3o38 de Berlin. |d. Xlil. 1. 7: pap. Hearst, 3; pap. Hearst, pi. IV, I. 1 4 ; j)l. V, 1. i3.
'"' Ster.n, Papijros Ebers, Glossarium
]il. Vil, 1. i3. 11,

'''
Pai). Ebers, pi. L, 1. 4, 7. i4, uj: jiaj). kierogL, p. 1 : puis quaedam; Joaciiim, Papi/ros

Hearst. pi. V, 1. 3. Ebers, passim : frische Griilze, Brei.


'"'
'"'
Pap. Ebers, pi. XL1\, 1. 9.1; jiap. Hearst, Pi/r. Mereni-a, I. 782, 785 (édit. Sctlie,

pi. VI, 1. 16. 1376= et 174-2").


,
,

__v_^ 69 )<^~-

ÂflÂOU.

^^_i%N_tÈs, àhùi 9~—j 1 1 i^ifes. Nom désignant certains bateaux, de

grandes dimensions, qui pouvaient être employés aussi bien pour transporter
des marchandises que comme vaisseaux de guerre f')
: ainsi les navires de
Piankhi sont souvent nommés âhâou^'-\ de même que ceux de l'expédition de
Pount sous Hatshepsou (''. Dans une inscription de Médinet-Habouî'', les «dhàou

de guerre "
? ^ ,"t1|;0 iVi
^'^ placent en tète de la série des vaisseaux de la flotte

qui attaque lîamsès 111. D'après les représentations de Deir el-Baliari'''', ce sont
de grands et lourds navires construits pour pouvoir tenir la mer : le pont est

absolument horizontal, avec la proue et la poupe moins relevées que dans les

autres bateaux; un fort câble, tendu horizontalement au-dessus du pont, assure


la cohésion des diverses pièces de la coque; il' n'y a que deux petites super-

structures, à l'avant et à l'arrière; le màt, placé au centre, porte une grande

voile rectangulaire dont les vergues sont presque aussi longues que la coque;
une rangée de rames fixées au bordage peut servir à aider la manœuvre, et

les deux grands gouvernails sont déposés, une fois le vaisseau amarré.

ÂHÂQU.
S Y . Ce ujot désigne, dans un des textes ihi chapitre cxxv da Livre

des Morts '^''\ le support d'une balance :


^^^^^'^'^''^f'V'i^ ff poser
la balance sur ses supports^. Ce mot est toujours au pluriel, sans doute parce
qu'il s'applique à l'ensemble des pièces constituant ce support, le pied propre-
ment dit et la tige verticale avec sa traverse de suspension. En l'absence de
tout déterminatif (^', la signification du mot âhâou reste cependant encore

'''
Maspero, Les Mémoires do Sinouliîl, p. 20, et pi. LXXXIV, 1. ih.

l. 8; Newbgrrï, Béni Hasan, I, pi. XLIV, 1. 6; '*'


Brdgsch, Thesamus, p. 1208, 1. 5.

Daressy, liée, (le trav., XXH, p. •?., i. 17 (slMe


'*'
Naville, Deir el Bahari, pi. LXXI-IAXV.
d'Amasis). '"'
Naville, Das àifi/pt. Todlenbuch, I, pi.

''^'
LoRET, L'inscriinioiuV Ahmhs ,fds d' Ahana CXXXVll, 1. 16; II, p. 3iç); Budre, The Bonk
1.3i (p. 5). SlMe (le l'ianklii, 1. 9, 20, 89, gi oflheDead, Text, p. 9.62,1. a (pap. de Non).

95, 106, i58 (Mariette, Monuments divers, '''


On ne peut eonsidéi-cr comme délermina-
pl. 1-VI). tifs les si{(nes a ou o 1, qui sont des complé-
''^'
Naville, Deir el Bahari, pi. LXXIV, 1. 1, ments de la racine ôhâ.
,

douteuse; certaines variantes le remplacent par ouzd ^ i


^^ ou par ouou ^
""^.
On retrouve ce même mot au chapitre clxxxii du même recueil''), pour

Fig. 55 à 57. — Supports de balances (tombeaux irAnna, de Tliotnofer cl do IIouï. Croquis do l'auteur).

désigner le support du cœur. 11 dérive sans aucun doute de la racine âhâ

erse tenir debout ^^ '-l

ÂIJÂfM-
''^~*
T 1^ ^^ T'
1^ /^" '^^'^^ "^^ "" e'chassier, sorte de grue ou dfe héron,

que les déterminalifs des textes des Pyramides, seul endroit où il paraisse, ne

permettent pas d'identifier; ])arfois l'oiseau a derrière

la tète une, deux et même trois grandes plumes, par-


fois rien de semblable. Dans presque toutes les cita-

tions'^), le verbe employé dans la phrase où est nommé


Ydhàqu se rapporte à son vol : c'est gap ou agap ^Tïïf,
Fig. 58. — - DtTERMINATlFS
DES TEXTES DES PïBAMIDES. ^
^TïïT rr tourbillonner'"), voler comme un nuage n'^); une
fois'') cependant on trouve le mot qebeh -«Jlf}
cf rafraîchir,

se baignerr, qui est bien approprié à un oiseau d'eau. Le verbe àM |"^ ctêtre

<" Naville.oj). c("/.,I,pl. CCVII,i. 18. '*'


Maspero , Les inscr. des pijr. de Saqqarah
'''
Brucsch, Dictionn. hiérogl., p. 927. p. ho6.
*''
Sethe, Die altdg. Pyramidenle.rle ,
891'' '''
Erman, Aegyptisches Glos.inr, p. iSg.
'"'
Sethe, op. cil., lioia''.
_M.( 71 )k^~

debout 1^ dont ce mot est sans doute aussi dérivé, s'applique particulièrement
bien à un échassier.

AHMEN{?).
IrO ^=-^. objet en bois (jui doit être une arme dans le genre de Ydam,
du benben, du benen, donc une sorte de lance ou de javeline''); le bâton dmes
que porte le mort en se présentant devant les gardiens des portes de l'enfer'-)

se transforme pour lui par une arme difféi-ente à chacune des portes : ^^=
P|^^^-= ^ Ji^^T 'fii""J'i ""*<^-^ est comme un ahmeiir. La lecture de ce
mot n'est pas absolument certaine; ainsi le Livre des Morts de Turin donne

AHOU-

le V*^î Je m ' "/"^ lo T.< "(i lo^- l'iante ayant certaines propriétés

médicinales, employée dans des remèdes très divers, soit comme médicaments
internes destinés aux maladies des voies digestives '^), de la vessie'') ou des
yeux'-^', soit comme onguents pour les maux de seins'") ou de jambes''), les

brûlures'*) ou la calvitie'''). D'après les déterniinatifs employés, -s ou •, on


peut conclure (pion se servait soit de la plante elle-même, parfois broyée,
soit de ses graines, qui sont une fois qualifiées de sèches.
Le sens du mot est donné par un tableau d'Edfou, qui montre le roi oiTrant

à Horus deux longues liges de papyrus |


parfaitement reconnaissables à leur

ombelle éj)anouie, avec la légende * —'||, *?,'"''• Ahou est donc le papyrus, ou
tout au moins une espèce de papyrus. Il se retrouve dans la liste des arbres

du jardin d'Anna, sous la forme simple y^'"', sans doute à titre de plante

'''
Peut-être aussi une liinie ou pagaie, de *'"'
Pap. inéd. n .3o38 de Berlin (édit. Wres-
nième ijue Yahm ipii paiait ilans li; même texte. zinski), pi. II. 1. 3.
"'
(lliap. cxi.v du Livrfi des Morts, c''dili(m '''
Pap. Hcarsl , pi. II. I. il.

saïte: IjIîpsrs. Dos Todtenbuch der Agypter, pi. '"


Pap. Elieis. pI.LXVlII, I. 4, 7.

LXIt, I. 12; Legrun, Rec. de irau., XV, p. -jo. '''


Pap. Ebers, pi. Xt.II, 1. >).

'"'
Pap. EliiTS, pi. XXMI, 1. i(i. ''"'
Bkvgsch Dklioiin.
,
hiérogl. , Suppl. , p. f?.-î.
'*>
Pap. Eliei-s, pl.XLIX, 1. i;j; pap. lleaisl "' Sethe, Urhunden {IV) dcr XVlll. D,ji,.,

(édit. Reisner), pi. V, 1. i. p. -j'i. — Dans le Ijassin, un xoit en ell'et des


'*'
Pap. Eix'is, |il. LXXXIX, 1. Kj; pap. |)lanlos a([uali(pies, mais 011 ne peut eu dislin-
Hearst, j)I. Xlll, I. iG, jjuci' res[)èce (Boussac, Le Tombeau d'Annu,
V
,

d'agrément dans la pièce d'eau qui forme le centre de tout jardin funéraire.

Le mot égyptien ahou a passé sans modificalion à l'hébreu inx'"', et de là

au grec, a^^et, a.-/j,^-\ mais avec un sens un peu généralisé, puisqu'il ne paraît
plus désigner le papyrus seulement, plante inconnue en Palestine, mais toute
herbe de marais. Dans les mêmes passages, les versions co])les donnent aJ)i ,

.\x.\, xape, A2p(-^), mot qui ne se retrouve pas ailleurs et semble donc une
transcription du grec plutôt qu'un dérivé de l'égyptien ancien.

AHOU.

JbVI, ah iç^^- «ùlik \ ^V • Sorte d'aviron, [)agaie (litl. : rrle

battoir^', An verbe ah ||, ancienne variante de hou |^ ^ abattre, frappem :

l'objet avec lequel on frappe l'eau). Ce mot ne se trouve que


dans des textes religieux, en particulier dans le Livre de ÏAm-
Doml, où il s'applique aux rames portées par certains génies

infernaux qui accompagnent la barque solaire lors de son


passage dans la IX% la X'' et la Xil'' heure de la nuit'*' : la

])ale large el en forme d'amande, le manche court et droit,

et surtout la manière de tenir cet instrument avec les deux


mains, l'une en haut, l'autre tout en bas du manche, mon-
ti-ent clairement quel était son "usage; ce n'est pas nne rame
ordinaire qu'on tiendrait de cette façon-là, mais une jiagaie,
Fig. 59.
telle qu'on la voit enqjloyée dans certaines embarcations, sous
GÉNIE PAOAIEIR.
l'Ancien Empire '•').

Celte pagaie peut aussi servir d'arme; le bâton dmes que porte le mort
en se présentant devant les gardiens des portes des champs Adrou^''^ doit en

Mémoires de la Miss, franc, au Caire. XVIII )il. X\l et \1X {rcg. niiiyen): Lanzo>'e, Le
11 est bon de noter la i'onue du déleiniinalif, (jiii Domicile des Esprits, pi. 1, 1. ^)8; pi. II, 1. 56;
semblerait désigner plutôt un aibi-e. pi. V. 1. 1^16.
'''
Genèse, xli, mu, ''
-j
, 18; Job, 11. Par exemple Lepsius, Denhnàlcr, 11, |d.

'"'
Traduction des Seplanle : Genèse, xli, a. WII, XXIV, XXXll. Quand les rameurs sont
1 8 ; IsAÏE , XIX, 7 ; Ecclésiastique , xi. , 1 0. — Dans tournés face à l'avanl du bateau, c'est toujours
le passage de Job, le grec traduit TsàiTvpoi. à la pagaie ijirils manœuvrent.
'''
Peïron, Lex. ling. copt., p. 16. '"'
Lei'sus, Bas Todlenbuch der Agyp/er, pi.
'*'
Lefébure Le Tombeau de
, Séli I" , 2' partie LXlI, 1. 28 (cliap. cxLV du Livre des Morts).
eflet pouvoir lui servir de lance ou de javelot, sans doute pour se défendre
contre les monstres infernaux, comme le montre l'emploi des mots dam,
benben, bcnen, ahmen, etc., parallèlement avec celui (Wihm pour iiualifier cette

sorte de sceptre.

Dans les textes des Pyramides '') on trouve ])our de'signer la rame, et même
plus probablement la pagaie, un mot (jui se rapproche beaucoup de celui-ci,
ùnnli .—1^11, et malgré la dillérence de la première lettre, il est très possi-

ble qu'il s'agisse du même mot.

AIGUILLON.

Bâton pointu dont ou se sert pour piquer et faire avancer les bœufs, spé-
cialement ceux qui sont attelés à la cliarrue. Les agriculteurs et les éleveurs

égyptiens ne paraissent pas avoir employé cet instrument; les bouviers font
avancer leurs bêtes en les frappant à l'aide d'un bâton plus ou moins long'-),
et les laboureurs font de même sous l'Ancien Empire f-^',
tandis que plus
tard ils se servent de préférence d'une sorte de fouet à lanières larges ('). 11

y a cependant une circonstance dans laquelle paraît un objet qui ne peut être
autre chose ((u'un aiguillon : c'est la cérémonie dans laquelle le roi amène au
dieu quatre veaux de robes dilïérentes*^^; dans sa main gauche, le roi tient

l'extrémité des cpiatre cordes auxquelles les veaux sont attachés, et une sorte

de long bâton ondulé, et dans la droite, un antre bâton à l'aide duquel il fait

marcher les animaux qu'il conduit. La façon dont il tient ce dernier objet

montre qu'il s'en sert, non j)our frapper les veaux, mais pour les piquer, et

sur un sarcophage du Nouvel Empii-e '"'


qui reproduit la même scène, on voit

'' Pyr. Pépi 1", i63 (édil. Sethe. 88(j'').


1. 11. p. 70
Le fait (jiie le inoit ne reçoit qirun seul âow/i '*'
TiLOR-GRiFEiTH Tomb ofPahcri,
, pi. I II , etc.

montre (|iril s'iijjit pliilôl du ni' pagfaie i[iie '> Xa VILLE, Drir d Bahari, pi. CXXXIV,
(l'une l'anie oiiliiuiiie. CLXl; CiUAiMi'oLLioN, Munumcnis . pl. CtjGXLIV;
'''
Davies, /lia«toJrt of Plahlu'tep ami Alchetlie- (javet, Le Temple de Louxov, pl. 1\, XXXVI,
tep, II, |il. X1V,XXII; \ii«RERriv, ElBersheh. 1. LXIX; DE RoCIlEJlONTI-lX-CllASSINAT. I.C TeVipJc

pi. XVII. XVill; lEPSiuii, Dciémiilcr. II, pi. IX, d'Eilfou, pl. XXXIl'', \l.^ XLV1'\
X\XV, XLV, LIV, LX, et.-.
'*'
CiiASSiNAT, La seconde trouvaille de Deir cl-

'')
Lepsius, Denhimler, 11, |1 MJll, IJ, Biilinn [Calai. if eu. du Musée du Caire , m° fioiU),

I.\l, t-VI, fie; cf. Masi'euo. Eludes éjjijptirniics . 1 , 1)1. V.

llutletin, t. XIX.
-»->• J II •«^-

uii détail (|ui a'apparait pas sur les bas-reliefs des temples : le i)àton terminé

par une vraie pointe légèrement recourbée, peinte d'une couleur plus foncée,
donc probablement en mêlai. Le mot \^ « frap-

per •«, employé dans celle occasion, montre qu'il

ne devait pas y avoir de mot spécial pour désigner


l'aiguillon, dont l'usage restait confine à cette seule

cérémonie.
Les tableaux de l'Ancien Empire qui représen-
tent le piélinage du terrain nouvellement semé
au moyen de clièvres que des bommes font courir

continuellement, montrent ces bommes tenant


Fig. 60. - PnKSK^TATioN DES VEAM j-^^^^g ,,^gj,^ ^^^^^ ,g,^j^ courbacbc avcc laquelle
(d'après Chassinat, La seconde

trouvaille de Deir ei-Bahari . I, ils frappent leurs chèvres, et de l'autre un bâton


p'-^')- court et nn instrument bizarre qui ne se retrouve

pas ailleurs'''. G est un anneau portant d'un coté quatre brandies pointues,
légèrement recourbées, mais rigides, une sorte de rrcoup-
de-poingii dont les ouvriers pouvaient se servir pour parer

les coups de corne et en même temps pour stimuler au


passage les bêtes paresseuses pour lesquelles la courbacbe
ne sutTirait pas*'-'. Les textes ne donnent pas le nom de
cette espèce toute spéciale d'aiguillon particulière à l'Egypte , , f;,, g 1. — D'après Da-
vies, j/te roW. ï'«m6«
qui ne nous est connue que par les figurations que nous
avons citées, ii usage seml^le du reste s en être perdu Ires
tôt, car on ne le retrouve plus sur les tableaux du Moyen Empire, où les

'"'
La seiik' rcpi-ésenlaliun paifailcment claire jeunes l)(}les n'est pas très \ raisendjjaljle : daljord

(le cet ol)jct se trouve dans Davies, Tlie rock les clièvres eniployt^es sont toutes des adultes,
Tombs ofSheikh SnU, pi. VllI et XVI; elle per- puis les hommes ne seraient pas rcpi'(5scntès
met (le conipi-endi'e celles (le Lei'siis, Deiikiiullcr. liiMJoins de la ni('me manière, la main en bas,
II, pi. LI, LVI, CVI, et Ergânziingslwnd, [A. pliil(')l |Hiiir se garer tpic pour frapper; enfin
XXXII, iii'i la loriiic jjt'ni'i'ale de riiistrunient des coi'di's pendraient pktl(jl (jiie de se tenir
est seule iiidi(jU('e, ce ((ui le rend à peu piès raides, et je ne puis voir des nœuds dans les

méconiiaissalde. jielilcs ])iotul)éjances de clia(pie liranclie. On


'"'
L'opinion de M. Davies {loc. cit., p. ai). peut constater la grande différence «ju'il y a
qui y voit un faisceau de coides à nœuds desti- sui- ce point avec les tableaux du Moyen Em-
n(;es à frapper avec plus de mt'nagcnicnl les pire.
bergers emploient pour cet usage u» vrai paquet de cordes ou de tiges végé-
tales O.

AIL.

AUhim sativuin L. (grec nxôpoSov, latin aUium, hébreu avi^r, arabe p^->). Les
bulbes de cette plante (ou gousses d'ail) sont très fréquemment employés,
surtout dans les régions voisines de la Méditerranée, comme condiment et

même comme aliment; ils ont aussi certaines propriétés médirinales et peu-
vent servir de vermifuge et d'antisc])tique.
Les anciens connaissaient lail; on on distribuait aux soldats romains pour
leur donner de la force; les auteurs classiques vantent les qualités de cette
plante, qu'ils employaient aussi en médecine, surtout contre les maux de
(-'.
dents
Dans l'Egypte moderne, l'ail provient surtout de Syrie''', mais on le cultive

aussi dans le pays même'''). Hérodote parle du nombre d'aulx et d'oignons que
mangèrent les constructeurs de la grande pyramide (-'); les Hébreux, dans le

désert, regrettent l'ail d'Egypte '''l l^ans des lombes de l'Assassif et de Drab
Aboul Neggali, pou postérieures aux Hamessides, on a trouvé des restes de
piaules qui ont été reconnues pour être V AUium snlivmn, et où la présence des

feuilles et des (leurs semble bien indiquer que ce n'était pas un produit d'im-
portation'"'. Cet ail dilfère légèrement de celui qui est cultivé actuellement

en Egypte, et ressemble plutôt à celui des Oasis.


A côté du nom grec cKopA-on, cxopA.ofi, les Coptes emploient aussi celui
de a;GiMi, ci).xiim(^', qui dérive du mot ancien °^'>f,*y, hhj^ànd, cité au

'''
Nf.wberrv, ElBer.iheh, I, pi. XXV. <l(ile esl du rosiclirs disciilalilc :MAsi'ïiio,7iWra
(')
PuxE. Hisi. nul., XX, 2.3; XXXVl, i-k de Mylhol. HcVArchéol. [BMoth. cgijploL,'^\\),

WoENiG, Die PJlanten im allen Agijpten , ]). i()'). III, p. 4iC.


>''
Raffeneau-Delile, Florœ œg. illustr., ii"
'"'
Nombres, xi, 5.

.369 {Descr. de l'Égtjipie, XIX, 84); Sonmni, Schweinfurtii, (hins Eiiglers Holaii.
<'* liilir-
]).

\'oii(igedanslaIlaul(n!lliiBa.ssc-Égypte,\\,\i.G(^. Intchcr, Vlil, 1, p. 10; Loret, dans Spliiii.v,

<*'
FoRSKÂL, Flora œg. arnb., p. lxv, m 197; VIII, p. i38-i ho. On en a relrouv('! également

Wn,KiNSON, Manners and Ciisloms (édilion de dans nne lonilie de I)eii- el-Médincli (Musée de

i8'i7), IV, p. 70. Tniin).


'''
I.ivre II, cliap. cxw; WiEOEMANN, //erof/o/s '**
I-oret, La Flore pliaraoni/iue (.>,* édil.),

zweiles ïïuch , [). li-]-i. — CeUe assertion d'IIi-in- l>. .)


,

papyrus Hairis ii" I"'; d'après ces textes, on voit qu'au Nouvel Empire il élait

consonnué dans les temples des rpiantilés assez considérables d'ail, (pi'on me-
surait soit par boites'-^, soit par boisseaux. Le même mol se reiroiive dans une
recette médico-magique de basse époque '^l

Les représentations d'oignons sont fre'qnentes, au milieu des autres légu-


mes, dès l'Ancien Empire, mais parmi toutes les divergences de dessin de ces
(igiirations, aucune ne s'éloigne assez du type usuel pour que nous puissions
l'attribuer avec quelcpe probabilité à l'aiM'l

AILE.

A part le signe liiéroglyphique ^^s, l'aile n'est jamais représentée coupée


ou isolée, mais elle est toujours attenante à un corps, que ce soit celui d'un
être de forme animale ou humaine, ou même parfois à un objet inanimé. Les
ailes des oiseaux, qui sont de beaucoup les plus fréquentes dans les repré-
sentations, sont ligurées soit étendues, en plein vol, soit repliées contre le

corps, au repos, soit encore à demi ouvertes, quand l'oiseau volette ou qu'un
homme le saisit par ses membres antérieurs pour le porter. L'aile étant la

partie la plus caractéristique du corps de l'oiseau, les artistes égyptiens l'ont

toujours observée avec grand soin, et rendue avec autant de sincérité que de
naturel, tenant compte non seulement des diverses sortes de plumes qui com-
posent l'aile, rémiges ou tectrices, mais aussi, au moins dans les représenta-

tions soignées, des différences importantes qui existent entre les ailes des

nombreuses es[)èces de volatiles. La face inférieure de l'aile étendue, avec


l'indication du relief de l'os, est aussi parfois très nettement distincte de l'autre

face, où ne sont mar(pu;es que les imbrications des plumes, mais le plus
souvent le dessin est stylisé, ne présentant que les caractères les plus saillants.

Les ailes des insectes sont moins souvent représentées et ont un aspect

!''
PI. XIX". 1. ).3-i-'i: p]. LXXII. 1. 10. '*'
M.\Yœmg{DiePfaHzeniviaItenÂgyplen,
li'ideiilificalion de ce mol csL due ;i M. txinET, p. ii)6) croit reconnaiire t'ait dans un lalileaii

Sphinx, Vllt, p. l'ii. de liéni Hassan [Dean: de l'Egypte, Anliquhès


'"'
Ou plutôt par {jiappes (voir le ninl Aysov). IV. jil. LXM: cf. Newberp.y, Béni Hasan . II. pi.

'^'
LoRKT, op. cit., p. i/io: Maspero, Uec. de Wll): le dessin est insnlllsant pour pormcltre

trav., I, p. 33, note 67. cette idenlilication.


— <^( 77 )^-.—

plus conventionnel, moins conforme à la nature, ainsi celles des guêpes \|^''',

des mouches 'jIj^^-\


des sauterelles''); celles des papillons'"' et des scarabées'-''
sont plus fantaisistes encoi-e. Pour les autres animaux qui par exiraordinaire
sont pourvus d'ailes, comme le grillon royal''', certains monstres composi-
tes'"' et les serpents infernaux'^', ce sont celles d'oiseaux quelconques, sans
caractère particulier, qui sont représentées; il en est de même pour celles que
portent certaines divinités, les urneus, le disque api et l'on^"'-

Le nom le plus ancien donné à l'aile est zeiih ^|nK^ (arabe ri^), devenu
plus tard den/iou
"^l ^ nvi^'^'; on trouve aussi le mot dema [^iiss^'"'', ainsi

que melj =<='^|ii«^ et sAom/î ^'^iss^ ''^', ces deux derniers ayant du reste plutôt

le sens de tr plume-.

SYMBOLIQUE DE L'AILE.

Les texies religieux ne donnent pas aux ailes, comme telles, nue significa-

tion mystique ou symbolique : dans les textes des Pyramides, Tliot transporle
sur son aile le mort au delà du lac des enfers''-' et soutient de même ma-
la

nière l'œil d'Horus''^'; le mort lui-même est pourvu d'ailes, comme les dieux,
pour pouvoir franchir l'espace''''. Le Livre des Moris ne contient aucune don-
née utile à ce sujet. Dès les plus anciens teuq)s, cependant, on voit dans les

représentations figurées de nombreuses scènes où les ailes jouent un i-ôle tout


particulier, qui a]i])araît nettement comme symbolique : ce sont ou bien des

oiseaux planant au-dessus du l'oi, enli-'ouvrant et abaissant sur lui leurs ailes,

'''
Voirie sigiiu liiéroglypIiiijiK' usuel. pL XXIll.
'^'
Décoration mililaire flu Nouvel Empire. '°'
BnuGSCH . DicliniiJi. Iiiéro'rl. , |). 1 Ci 'ly : I.evi .

'' CiiAJii'OLLioN, Momiiiienis pi. riCCIjXIll: Vocah. gerngj.. V, p.


, S."), 87.
(iAPART, Une rue de tombeaux , pi. XXXVIIl. '"' lÎRLGScii, Dictionn. hicvogl., p. lO.'icS; Levi,
'"'
GnAîiPOLLiON , ihid.; Capart, Inc. cil., pi. \ocnb. gerogl. , V, p. 97.
XXXIX. '"'
Levi, Vocab. gerogl., III, p. 73; BRUCsnii,
"' E. Brugsch, Tente fum'r. â'himhheli IV i3G8; SiippL,
, pi. Dictionn. hiérogl., p. p. 1172.
et V. Le scarabée ailé a tlu resle le plus souvent ''-'
Pijr. Ounas, I. ^199; Téti, \. 187, i8<j:

(les ailes d'oiseau. Pépil", I. 390, /i59 (é(!i(. Scllie, 387^ 89 V,


™' Carter and XinvnEnnv, Tomb
Tlic o/' Tlioiit- 59.6", 1176% laSf)").

môsis IV, pi. XII. '"' Pijr. Pépi I", (édil. Setlie, 976').
1. 19^1
"' MonnmenVi CCCrjXXXlI, '''
CiiAMPor.LioN, ,
](l. Pi/r. Ouna.i , 1. .'J70, 579; Pépi I" . 1. 90^1

(;CGGXXVlll4/.s. + iC: Pépi U, 1. 738, 953 (édil. Sethe, /ifii',


'*'
Lefébcre Le Tombeau de
, Séti l", 2° partie, li(,Z\ ioi8', 19^8', 2043").
— *s.( 78 )^^ —
ou bien encore «les déesses aux bras armés de grandes ailes dont elles se

servent ])onr abriler, presque pour envelopper le personnage placé devant


elles. Dans les deux cas, la signification de la scène' est la même : le geste des

ailes exprime la faculté de l'être qui en est pourvu, de défendre, de protéger


celui qu'il accompagne ou qu'il suit, vertu qui, par conséquent, réside essen-
tiellement dans les ailes : c'est une protection efl'ective, rentrant dans les attri-

butions d'une divinité et qu'elle exerce sur un liomme ou sur un autre dieu,
non une protection magique comme celle qu'on obtient au moyen d'amulettes
on de formules et qui est à la portée des hommes eux-mêmes [sd «=jîî§=). Cette
vertu divine n'appai'tient du reste qu'à ceux des dieux ou des déesses qui

portent des ailes, et non à toutes les divinités indifi'éremment.

Les ailes ont également une vertu magique : Isis battant de l'aile arrête le

cours d'un fleuve''); elle produit la lumière au moyen de ses plumes, elle

fait naître le vent avec ses ailes'-'.

A. Les oiseaux protecteurs. — Us sont au nombre de deux seulement : le

faucon qui personnifie Horus d'Edfou, donc une divinité solaii'e, ])uis le vau-
tour qui représente alternativement soit Neklieb, soit Ouazil, les déesses de
la Haute et de la Basse-Egypte.
Le faucon, sur certaines statues royales, surtout des plus anciennes'^', vient
se placer debout sur le pilastre postérieur, donc immédiatement derrière la

tête du roi; il ouvre ses ailes et les applique contre la coiflure, faisant ainsi

presque corps avec le nemes auquel il est si étroitement uni et derrière lequel
il est si bien caché que, ponr qui regarde la statue de face, l'oiseau divin
passe inaperçu : de même les sujets du roi ne pouvaient voir le dieu planant au-
dessus de son successeur et le protégeant de ses ailes'''. Dans les bas-reliefs,

le faucon planant au-dessus du roi paraît dès les dynasties memphites'^'

'"'
GiUBAs, Papi/rus mag. Hairis, p. 102. lue de Ramsès VI (IjEgrain, Stalui's el slatueltes
'^'
Chabas, Biblioth. égyptol., IX, p. 108, de ivis et de parliculiers, II, n" IfitSii, ]A. XV.
]il. II, 1. i5 (Ilynino ;\ Osiris). Cf. Ghampollion, Moiiuiiieiils, pi. LVI, 1).

'''
Statues (le Kliéfien au Musée flu Caiio: ''''
M.vnnBissing (/oc. ciV.) y voit plutôt Horus

statues d'Ameiiopliis III cl Ramsès II, au Caire |)rolé{jeant le loi considéré lui-même comme
(n°' 636, 7^3 du Catalogue général); statue à un Osiiis.

Vienne (Ilofnuiseen XVI, etc. : cf. von Bissing, •''


Cardiner-Peet, hiseriplinits ofSinal, T,

Denkm.iig. Scidplvi; pi. X, texte, note 7); sta- ]il. III, VIII.
tout au inoins; une de ses ailes est étendue en avant, l'autre retombe obli-

quement en arrière; c'est du même principe mystique, le dieu protégeant

son descendant qui le remplace sur le trùne d'Egypte, que dérive cette re-
présentation, si fréquente pendant tout le Nouvel Empire'''.
Au point de vue funéraire, le faucon d'Horus joue un rôle un peu différent
quand il se pose, les ailes retombantes, dans un geste similaire, sur la momie
d'Osiris ou sur son catafalque '-); sa fonction est sans aucun doute de protéger
son père mort et en même temps de le ranimer : il semble que l'idée de résur-
rection soit ici en quelque sorte confondue avec celle de protection.
Le vautour des deux déesses Ouazit et Neklieb joue auprès du roi le même
rôle prolecteur (jue le faucon, avec lequel il est souvent échangé sans raison
apparente, comme si tous deux avaient exactement la même signiGcation. On
ne l'a pas retrouvé jusqu'ici sur les stahies, derrière la tête du roi, mais il est

par contre plus fréquent que le faucon dans les bas-reliefs et peintures depuis

les dynasties thinites^'', et surtout au Nouvel Empire''"'; à l'époque ptolémaï-


que, le vautour seul est en usage. La position des ailes du vautour est toujours
la même que lorsqu'il s'agit du faucon, l'une étendue en avant, l'autre retom-
bant à demi en ariièrc.
Les ailes largement éployées des vautours tapissent les plafonds de la plus

grande partie des édifices religieux, répondant sans doute à la même idée de

la protection divine planant sur le lieu sacré.


On applique fréquemment au vautour à demi éployé l'épitliète (içm ''
AV
^ (f celle qui étend le bras-n'-'l

Parfois, et tout spécialement dans les scènes de bataille, on voit deux


oiseaux'"', soit tous les deux de la même espèce, soit un vautour et un faucon,

'' Bahaii, XX, XXII,


Naville, Dell- el pi. ]i.
89 (V' dynastie).
XXIV, XXXIII, XXXVil, XXXIX, lAVI, »i
Lei'sius, />c;(/m«/ec, III,prtM»«; N.vviLLE,
lAXVII, etc.: Lepsius, Dcnhnûler, lit, pi. Dclrcl Baknrl, pi. IV, VI, VII, XVIII, XIX,
Wll, XX, XXI, XXXllI, XXXV, XXWI, XXI,XX1II, XXXVI, XXXVIII, etc. — Vautour
XLIX, LXIX, CXXIV, etc. planaiil au-ilcssus d'inie scène religieuse : Lep-
<=' MARn;TTE,7)m/cVrt/(,lV.pl.LXVIll,LXiX, sus, Denkmàkr, III. pi. Mil; N.u'ille, Ikiv A
LXX, LXXI, LXXll, LXXXVlll, LXXXIX, XC; Bakarl, pi. XXXV.
AsiÉLiNEAD, Le Tombeau d'Osiris, pi. lit et IV. '''
Levi, Vccah. gerogl., II, p. 18.
'''
QnBEi.i, IlicralMipoUs. I,pl. XXVl":BoR- ''>
Lev^s, Deiibii. , lll,pl. CXXX, CXXXIX,
ca.KRDT, Dus Graùdeiilcmal des Kunigs Nc-ifsei-Pic, (AL, CLIX, GXCIV, CGVII, CCIX, CGX.
,,

—+».( 80 ).«^—

volant danl le haut du lalileaii, liin au-dessus du roi, coiiiiuc d ordinaire,


l'autre en sens inverse, allant à la rencontre du premier; la position des ailes

est toujours la même et le sens de cette pailie de la scène est des ])lus clairs :

le roi courra moins de dangers s'il est sous la [)rotection ellectivc de deux
divinités plutôt (|ue d'une seule.

Le disque ailé ^ remplace fréquemment le faucon'''; dans les scènes fu-

néraires on voit souvent à la place de l'un ou l'autre des deux oiseaux, un


ouzri ailé de la même fa(;on <-'.

B. Les divinités protectrices. — Lide'e de la puissance protectrice résidant


dans les ailes est plus évidente encore quand il s'agit de déesses qui, jjour
pouvoir mieux exercer leur sauvegarde sur le dieu ou le roi jilacé devant elles,

sont munies de deux grandes ailes qui paraissent fixées aux aisselles et sup-
portées par les bras. En étendant leurs bras en avant, légèrement inclinés

vers la terre, ainsi qu'elles paraissent dans les groupes statuaires, elles

couvrent pres(|ue complètement leur protégé, des épaules jusqu'aux pieds (^';

dans les bas-reliefs et les peintures, étant donné les besoins de la perspective
égyptienne, une des ailes descend bien vers le sol, mais l'autre se relève,
formant avec la première un angle à peu près droit. La déesse (jui est le plus

souvent représentée ainsi est Màït'*', qui cache de ses ailes l'image d'Amon
dans son naos, puis Isis et Nephthys'''), à côté de la momie d'Osiris, tel enfin,

beaucoup plus rarement, des dieux comme Menton derrière le roi combat-
tant '"'. Parfois les déesses sont remplacées par des urœus, qui portent alors

les mêmes ailes C'I

''>
Lm-siis, Dcnkmàlev, lit, [il. XL1\, L, LUI, (J(JXX\V, CC.XLIV: Cuampollion, Munuiiienls
Ij\ , LVIll. Le disijuc n";i alors en générai (]irune pi. GXLViil, eux, GCCXLlll.
seule aile, tendue en a\ant. '*'
Lefiîbure , Le Tombeau de Séti 1" , h' partie,
'"'
Daressv, Cercueils des cachettes roi/ales ( Ca- pi. XXIII ; ClIAMl'OLLIo^• , Moiniiiieiits , pi. LXXXIII
lai, géii. -(lu Musée du Caire), n"' (J1027, (iio-.>8, L\XXIX; Xavii.i.iî, Das âgi/pl. Todteubucli , I. pi.

()iot!(), Gio3o, Oioja, GioSi; Ciiassi;(at, L« CLlll.

seconde trouvaille de Drir el-Bakari ,


passiiii. '''
Carteu and X'e^bkbrv, Ttio Tnmh of Thout-
'''
l'ai- exciMi)lo Daressï, Statues de divinités n.ùsis IV, pi. XII.

{Catal. géii. (ht Musée du Caire), n" 388yi, '''


Laxzone , Dizioii. di Mitol. egizia , p ! . L\' 1 1 1
,

39471, 3927>. I.XIX. CGXXXV, CCLXXII,


LXXI, CXLIV,
'')
[-Ei'sius, Denlcmiilcr, III, pi. \IV, CCIL ccxniv, CCCXXIII. cccxlix. ccclxxxii.
— K>.( 81 )^-.

Au fond de certains sarcophages du Nouvel Empire, la déesse Nouït (parfois


aussi Anientit) étend non seulement ses bras pour protéger le mort, comme
<l'lial)itude, mais est encore pourvue de grandes ailes qui, remontant sur les

parois intérieures du cercueil, semblent envelopper complètement la momiet''.


Nouït reparaît encore avec les mêmes attributs, et beaucoup plus fréquemment,
sur le couvercle des sarcophages anthropoïdes, du Nouvel Empii'c aux épo-
(jucs les plus récentes'-' : elle occupe alors la partie médiane, au-dessous des

colliers et est représentée accroupie, étendant, tout droits de chaque côté, ses
deux bras où sont fixées d'immenses ailes, et ces ailes indiquent clairement
que le mort est sous la sauvegarde île la déesse : n "j^ 'jjj
* '^.
•} rT" muTTi
^
^ "descends, mère Nouït, étends les ailes sur inoinW.
Certains sarcophages monumentaux, comme ceux d'Aï et de Horemheb'''',

portent à chaque angle la représentation d'une déesse debout, étendant ses ailes.

Des divinités protectrices, comme Bes'"'' ou certains dieux panthées'"', por-


tent aussi une ou deux paires de grandes ailes, ou même davantage.

EMPLOI DE LAILE DANS EE COSTUME.

Les déesses possédant des ailes qu'elles étendent sur leurs protégés peuvent
au.ssi, au repos, les leplicr sur leur propre corps, et ces ailes multicolores, dont
on ne distingue plus l'allache, mais qui sont alors indépendantes des bras, se
croisent et se recroisent sur le torse et les jambes, formant ainsi une robe

collante d'une grande richesse. Ce costume paraît dès le Nouvel Empire, mais
semble l'éservé aux déesses qui occupent le fond des sarcophages, en particu-
lier Isis'"'; il ne devient fréquent (|u'à partir de l'époque ptolémaïque, pour

'''
Daressv, Cercueils des cachelles royales, Tomb of Yuaa and Tliuiu, n°' 5iiio, ôiiia;
n°' 6102/1, 61028, 6io3o, 61082. D\KESS\, Slalues de divinilés, n"' 38846, .388/i(),

'''
Darf.ssv, ibid.; Ghassinat, La seconde trou- ."58850.

vaille de Deir cl-Bahari, |iassim, clc. '"'


Amon paiilhée : J^ainzone, DIziou. di Milol.
'^'
Daressy, Cercueils des cachettes royales, p. e/rizia, pi. XXIV, GLXVI, CCXIII. — Moiil pan-

?)C> til prisf^liii ; Gm imT.R. Cemif'ilsanlhrop. des prc- lliée : ibid., pi. CXXXVI, CXXWII, CXXXVIil
très de Mon loti, U. pi. H', \ 1, Vil MX, XI, XII, elc. (cf. Livre des Morts, chap. ci.xiv, édif. Lepsius.
'*'
STEixDORKr. Die niiilezeii des Phnraonen- pi. I^XXIX, 1. i.'!).

reichs, p. iGo. '''


Dakessv, Cercueils des cachettes royales,
'*'
.Naville, Goshen, pi. II, 111, \ ; (Juiuell, pi. XLIX, n" 6io3o.

B«//p(m, t. XIX. II
,

— 1^( 82 )^H~

la plupart des divinités représentées dans les temples, mais il est probable qu'à
celte époque sa vraie signification s'était perdue et qu'on ne le considérait
plus que comme un vêtement somptueux, puisque à coté d'lsis'''et de Nouït'-',

on le voit porté par des déesses de toute espèce, Anoukit'-*^, Satit''', Tefnout'''),

Neit'"), Hatborf'', Sefkhitf'*), et même par des dieux comme Horus''-') et Kbon-
souf'"'. 11 est ce])endant des cas où un dieu peut porter avec raison le même
costume pour représenter non plus une divinité prolectrice, mais une divinité

protégée, enveloppée dans les ailes de la déesse sous la sauvegarde de laquelle


il est placé; ainsi pour Osiris'"' ou son remplaçant, le Dad''-', au lond de
quelques cercueils du Nouvel Empire.
Ce costume n'est du reste pas spécial aux divinités : il élail revêtu parfois
par des reines comme Karomama''^', ou même, à une époque plus ancienne,
par certaines femmes attachées au service du mort'*').
Les rois portent à la guerre, au moment de la bataille, une sorte de jus-
taucorps qui doit leur servir d'armure magique : de chaque côté du corps,
deux faucons brodés sur l'étolTe et disposés de manière que leur tête arrive
sous l'aisselle du roi, étendent leurs ailes de façon à les croiser sur sa ])oi-
trinc et sur son dos, le couvrant ainsi de la protection divine''^), (le genre de
costume date du Nouvel Empire.

'''
Ghampollion, Monuments , pi. LUI. L\\] Giiassinat, La seconde trouvaille de Deirel-Biihari,

XCVI bis. 1, pi. IV, n" 6o-3o, A.


''''>
Ghampollion, Monuments, pi. LIV; J. de '"' Ghassinat, Une statuette de la reine knro-
Morgan, kom Oinbos , (\g. i4g. mama [Monuments Piot, IV), p. 8.
'''
GiiAMi'OLLioN, Monuments , pi. XCI ter. '"' Cuassinat-Palanque Fouilles dans , la nécrq).
<*'
Ghampollion, op. cit., pi. LXXVIIF. d'Assiout, pl. X.
'*'
Ghampollion, op. cit., pi. 1^111, LXXXF. <'•'
Naville, Deir el Bahati, pl. GLXIV (seul
<"'
J. DE Morgan, Kojn Ombos, lig. iCa. exemple de ce cosliime porté dans une cérémo-
'' Ghampollion, Monuments, pi. LXXVIll; nie non militaire); Ghampollion, Monuments,
Mariette, Dendérah, I, pi. 111. pL XI, XIll, XXV, LXIll, LXXXVl, CXGVII,
'*'
Champoliion, Monuments, pi. XGVI. GGV. — G'est peut-être aussi à des statues ro-
''''
Ghampollion, op. cit., pi. LXXVIIF. yales qu'appartenaient deux torses de cliacpie
<'"'
J. DE Morgan, ATow OjhJo*, llg. 129, i5G. côté desquels on voit des oiseaux ressemblant
'"' Daressy, Cercueils des cachettes royales, aux faucons et qui ont été attriliués par M. Da-
pi. LX, n" (5io34; Giiassinat, La seconde trou- ressy (Statues de divinités, pi. XXVIIl, n"
vaille de Deir el-Buhai-i, I, pi. IV, n" 601G. 38/i()8 et 38699) à des statues du dieu Min. —
''"*
Daressv, Cercueils des cachettes royales, Van CiENNKP-JÉQiiir.R, Le tissage aux cartons et

pi. XLV, L, LIX, 11°' 6io3o, 6io3i, 6io34; son utilisation décorative, p. 9,'j.
Les ailes forment la |)arlie la plus importante de la coiflure classique des

reines, le vautour dont le corps même constitue un bonnet épousant exacte-


ment le contour du crâne : elles retombent de chaque côté, obliquement, et

passent derrière les oreilles en recouvrant toute la chevelure jusqu'à la nuque;


il s'agit ici encore du même symbole des ailes douées d'une puissance protec-
trice. Ce vautour servant de coiflure peut parfois afl'ecter des formes un peu
difl'érentes, comme lorsque, placé sur l'os occipital, il enveloppe le crâne de
ses ailes''' ou que. beaucouj) plus petit, il n'est plus qu'un accessoire du dia-
dème royal, sur le derrière duquel il vient s'accrocher'-), toujours dans le

même but de sauvegarde. 11 se retrouve même parfois, appliqué sur la partie

postérieure de la couronne du roi, mais avec des dimensions très réduites'^'.


Dans le bijou, les ailes éployées du vautour ou du faucon, étalées à plat
de façon à dessiner un large croissant ou même un cercle presque complet,
constituent certains colliers qui ne se retrouvent guère que dans le mobilier
funéraire peint sur les parois des sarcophages du Moyen Empire'*'. Suivant

l'oiseau qui sert de support à ces ailes, le collier porte le nom (Yousekh
(^P®)
du vautour, du faucon, ou même du vautour et du serpent.

L'AILE DAiNS LA DÉCORATION.

En plus du disque ailé, qui occupe une place si importante dans la décora-

tion des édilices religieux, et des vautours aux ailes éployées des plafonds, on
voit souvent dans les temples des frises dans lesquelles alternent des faucons
et des vautours (parfois aussi des ur*us) debout et couvrant de leurs ailes

étendues le cartouche royal : c'est toujours la même idée de {)rotection, passée

dans le domaine ornemenlal''^'.

Dans les sarcophages anthropoïdes, à coté de ceux sur la cuve et le cou-


vercle desquels sont figurées de nombreuses déesses ailées, il s'en trouve une

*''
Tuniheiiii (le Tii : AvRTori, Pruc. oftlie Soc. du Moyen Empire { Mémoires publiés par les mem-
of Bibl. Archœol., WIX, p. 07g. bres de l'Insl. franc, du Cnire , XI>\II), |). 71-73.
''
.1. DE Mor.ciAN, Fouilles à Dalichour, II,
''''
Lepsius, Denhmlcr, III, [)1. CLXXXVI,
|,1. \1. CGVI, CGXVIII; Mariettk, Deudérah, IV, pi.

>^*
.Xaville, Deir el Bahari , pi. C. XL, XLIII: J. de Morgan, Kotn Ombos, I. p.
'*'
Jéoiier, Les frises d'objets des sarcophages 216, .35 '1, 386, 887, de.
.

— »».( 8/1 ).<H —


catégorie spéciale, ayant appartenu à des rois ou à de grands personnages de

la XVI^ et du commencement de la XVIIP dynastie''), dont le couvercle est

orne de deux grandes ailes tombant des épaules (sous le grand collier nvsekh)

jusqu'aux pieds, verticalement, ne laissant entre elles que la place nécessaire

pour une longue bande d'hiéroglypbes : ce sont les deux ailes de la déesse

protectrice, invisible elle-même, qui recouvrent entièrement le mort. Les

Arabes ont donné à ce type de cercueils le nom de richi {^^.) "à plumesT],

nom sous lequel ils sont généralement désignés. •

AIRE.

Surface plane sur laquelle on foule le grain. Dans la plupart des villages

orientaux, on aménage à cet etlét une partie des terrains vagues qui en géné-
ral les entourent, en humectant et en pilant le sol jusqu'à ce qu'il forme une
place horizontale, bien durcie et sans crevasses. Quand l'étendue est sullisante,

il y a plusieurs de ces aires les imes à côté des autres; les habitants du village

les remettent en état chaque année, et viennent tour à tour y dépiquer leurs

récolles'-'.

Les bas-reliefs antiques montreni ([ii'il en était de même autrefois et que


l'endioit où Ion faisait cette opération et oij Ton vannait ensuite le gi'ain,

était situé loin des champs et à proximité des greniers : il faut, en effet, des

convois incessants d'ànes ou d'hommes pour transpoiler les gerbes du lieu ou

se fait la moisson, tandis qu'après le vannage, les ouvriers qui ont mesuré le

grain semblent n'avoir que quelques pas à faire avant de mettre le pied sur
l'échelle des magasins'^'.

'''
UAiiEssv, Cercueils des cncliellcs rntjuliis Klioinuilen (Musée du Caire, inédit). Aux basses
1). H et 2 : n°' G loo i, (Jiooj , GiooS , 6iooi , époijues, on letioiue des cercueils décorés d'ai-

(iioolî, ()ioo8; DAiiiissv, Annales du Scrv. des les, inspiri'S sans doute du mémo |)rincipc; voN

Auliij., IX, ]). (Il ; Sriin'uoRKF, Zeitsrhr. fiir lîissiNc. Denhii. ii(f. Sciilptur, [il. L\\\ (texte).

àjri/pt. Spmche, XXXIII, [). 8-'i et 85; I'errot- ''*


(iiiunn, dans la Descr. de l'Egyple, XVll,

CiiiPiEZ, Hisl. de l'Art, I, p. 16-2; Mariette. p. -jG, .So, 07: Maspero, Etudes égyptiennes,
Momimenls divers, p). Ll, p. iC; Pétrie, Qur- 11. p. .)'..

)wJi, p. 7, pi. XXIll; BiDGE, Guide to the 1" and '''


lin des meilleurs exemples à Ei-Kab :

-"'
^oHP'- liooms , p. 68, pi. X. — Le })liis TïLou-liRnFiTii, Tomh of Paheri, pi. 111: cf.

l'éccnl (le ccllc'sérip de sarco[)li;iges est celui de (jOstaz, dans la Descr. de T Egypte, M, ji. i-JO.

„H..( 85 ).«^

Le aoiii égyptien de laiie est ©][^V^i'''' kketil , ou comme on le dit

parfois pour en préciser le sens,


©^ V^iT^ivI \2i "l^^''^ sur la liau-
teur^'; le mot qui sert ici de déterminatif, -"^ 1 1^, ([nit, désigne un terrain
assez élevé pour être à l'abri de la crue du Nil, et les terrains de cette

nature ne peuvent être dans les parties cultivées, mais seulement sur la

lisière du désert ou à coté des villages. Cette situation est d'autant plus indis-
pensable que par certains textes, nous voyons que le dépiquage et le vannage
se faisaient, sous le Nouvel Empire, au moment ofi l'inondalion battait son
(-).
plein

Il devait y avoir, à côté de l'aire, ou des aires, une certaine surface de ter-

rain libre, car les récoltes y sont toujours amenées immédiatement après la

moisson et emmagasinées pi'ovisoirement, soit en menles ordinaires, soit en


fausses meules, sortes de bâtis en cliarpente légère ou en clayonnage, en forme

de pyramide tronquée, qui se ferment au moyeu d'un couvercle.


Dans l'Egypte moderne, l'aii'e a en général un diamètre de i 5 à lo mè-
tres-^'; ces dimensions sont nécessaires pour la manœuvre de la noreg, sorte de
traîneau à dépiquer, ti'aîné par des bœufs; cejtendant comme dans les monu-
ments antiques cet instrument ne paraît pas^"') et qu'on se sert seulement
d'ànes et de bœufs pour fouler le grain, elles peuvent avoir été moins grandes :

une aire de lo mètres de diamètre semble snllisanle pour faire évoluer en


ordre serré une troupe de buit à dix ânes ou bceufs'"'), cbillVe qui paraît avoir

'''
Ce sens a été (télerniitié pai- le \icomte E. considérerles dates comme exactes et non comme
de Rongé [Zeiischr. fur ûgi/pt. Sprache , VI,]). de la pure fantaisie, ainsi que le veut de Rongé.
i.*!!): cf. Brugsch, Diclioim. Iiiétogl., p. ii/iâ: I^es l'écoltes auraient ainsi séjourné environ
SiippL, p. 97'!. Par exlensidii, ce mol osl aussi riii(| mois siu- l'aire axant d'être foulées. Il serait

employé pour désigner une mesure de siipcrli- aussi [lossilile ipiii s'agisse delà seconde ri'colte,

cie, de 100 coudées carrées. — Le mot lemioul (pii se lait plus tardivement.

I
. pourrait aussi axoir le sens daii'C '''
(îiRARi), dans la Descr. de l'Egijple, WII,
(I5iiuc.si:ii, Dklioiiii. hicrogl., StippL, |). i.'î8A). p. 5o.
'"
Textes au re\ers i\h [lapyrus Sallier IV '
Il est |iossilil(' cependant (|u il ail iMe ui-

(cl. (iooDuiN, Zi'ilsclii: fiir âffi/pl. Sprache, V, p. (rciduil en l'-gypte à la lin du Nouvel l']mpirc.
.îy-Go; DE RoifiK, iliid. , VI, p. r -jg-i.ji). Ce soni ([loipie à iaipielle il était employé eu Palestine.

des comptes écrits à la hâte <pii ont tous les ca- '•'
I.Ersius, Deiihmûler, II, pi. IX, XLVil:

ractères de notes prises an moment des ti-avaux, Davies, TIw rock Tombs of Shciich Saïd, pi. \\ I .

par le scribe sui'veillant, et destinées à être plus etc.: Ki.KBs. Die Reliefs des tdieit Reiclis, p. ln)-

taid remises au net. 11 v a donc tout lieu ilc


M.( 86 )<^—

été rarement dépassé'''; il peut niéiiie y en avoir en de beaucoup phis ])elitcs,

car parfois on ne voit rpie trois on quatre ânes au Iravail'-'.

(le n'est naturellement pas l'aire proprement dite qui est représentée sur

les monuments, mais la récolte qui y est répandue pour être dépiquée; sur

les bas-reliefs de l'Ancien Empire, cette couche d'une épaisseur de o m. 3o


cent, environ, dans laquelle les animaux enfoncent jusqu'au jarret, est ligurce

rij;. 6-2. AlBt DOLBLE DU TOMBEAU DE Tl

(d'apri's Meïer, Geschichte Aegyptens, planche à la pajjp 68).

comme une bande horizontale coupée net aux deux extrémités '•''; très rare-

ment on voit les grains sur cette surface''', qui est presque toujours unie.
Presque dans chaque représentation, le travail se fait sur deux aires à la fois,

d'un côté avec des ânes, de l'autre avec des


bœufs. •

Dans les tableaux du Moyen Empire il

n'y a pas de dillercnce notable f"^',


et il faut

se reporter aux scènes de la XVIII" dynastie


pour trouver une recherche plus accentuée
Fig. eS. — AiHE DU Nouvel Empire (J-apr-'s ,] ^ naturel : SOUS IcS picds deS bœufs, Seuls
Tilob-Grikfitii, Tmiih nf Palieri . iil. llf I. .
i r ^ , r i i i ?
animaux employés a cette époque, le blé est

repoussé vers l'extérieur, et la couche devient moins épaisse au centre, aussi

'''
Uno si'iik' l'ois, à ma l'iiiiiiaissaiicc. un le ilussiiialeiii' a oiiMii' diniliijiier celle liande,

voil |Kiiaili(_' (iiize ânes (Mirrav, Saqijara Mas- el ânes et liœuls semblent marcher sur le sol nu.
'"'
Inhns, I, |)]. XI). Pétrie, Deshasheh, pi. XXIII.
'''
Pai' exemple Lei'sr'S, Denhnàki-, 11, pi. '^'
Lei'Sius, Denkmàler, II, pi. CXXVII, où
XLIII, LXXI. la couche de gi'ains est très mince , et Newberry,
'''
Voir les l'envois des noies piécédenles. El Berxheh, I, pi. XXXI, où elle forme un M-ai
Une l'ois (Davies, Deir el Gebnnvi, 1, pi. \11) las aux coins arrondis.
— —

— ^s.( 87 ).H

le tas de grain prend-il la forme du si}>ne »-•('). Parfois même, on voit la

meule dressée au centre de l'aire, comme cela se fait actuellement '-l

Aussitôt après le dépiquage, on vannait le grain sur l'aire même ou immé-


diatement à côté, puis on le mesurait et on le portait dans les greniers.

ÂKEKOU.

âhchil -^^ ,
(idkehil ''). Sorte de pain fait avec

la même farine et de la même manière (jue le kyllestis, mais plus gros;


c'étaient des miches, parfois de forme liémispliérique .^, qui pesaient dans la

règle i3 deben 1/2 (1228 grammes), soit à peu près la valeur de quatre kyl-
lestis, mais qui pouvaient aussi être nn peu plus petites (11 à 12 deben)^"K
Ce genre de pain, qui ne doit pas être confondu avec Yàqou "^ ^ <^ (voir

ce mot), ne se trouve guère mentionné que dans les comptes de boulangerie

du papyrus Rollin''') et dans certaines listes de Médinet Habou '"'.

Le dérivé copie de dkcknii. est Gxae, gxxgc^'^; on reti'ouve le même mot


dans les langues S('miti(jnes, sous la forme chaldéenne N'?^'?, imi ai'abe Jji.5^

qui soni sans donti' aussi des (léri\i's de ri-gyplicn ''*).

A KEN.

1 ¥. Vase à boire, gobelet, de la même forme, à en juger d'api'ès le

déterminalif employé, que les vases à et aàb. On n'en connaît qu'un exemple
certain, datant du Moyen Empire : IVI""^ ' CIÎ "t"" V )1 îi:::^ » I 1
-.^(a) cnin

verre d'eau élanche la soifii. Mais il est fort possible qu'il faille retrouver le

''1
Dans la ])lnpart des tombeaux de Thèbes. pi. XI-XIII, passim.
*' WiLKiNsoN, Maimers and Customs (édition '"'
DïJiicHEN, Kalendevinschr. , pi. XX, 9, et

de 18/17), IV, P- f)''- XXXIII, 9.


'^'
fja forme masculine date de la XIX* dy- '''
Spiegelberg, Uec. tic Ivav., XXIII, p. 9.0'i;

nastie, la forme féminine, de la \X°. Peyron, Lex. liiijj. copt., p. 'laS.

'''
Chabas, Zeilschr.fûr àgijpl. Sprache, VU, '*'
BuDGE, Egijjiliaii Diclionunj, p. 109.

p. 88; EiNSENi.oiiR, Proc. of ihe Soc. of Bibl. '''


Pap. Pri-ise. pi. I, 1. S. Pour le détermi-

Arcliœol. , XIX, |i. 1 I


7. nalif, voir MiiiJ.Eii, Hirriitisclie Palâographie , I,

'' I'lkvte, Les ptij). Itoltin à lu Uil/liolli. Iiiip., m" a 9!.


.

—»•( 88 )•*^' —
même mot, dans une phrase analogue, an papyrus Weslcai-, où le détermi-
nalif. très eiïacé, a été lu ^, ce qui a fait traduire '-
une main pleine d'eau "C.
tandis qu'on pourrait aussi fort Nicn le liic *.

Ce mot ne doit pas être identilié, comme on le fait d'ordinaire''', avec

Yaqdnd \[}'\V, vase d'une tout autre forme, de très grandes dimensions, et

d'origine étrangère, sans doute syrienne (voir .40111'), tandis ([unl.rn est très

certainement un mot purement égyptien.

A KENNOU.

J*jS * V' I \ • ^^^^^ désignant un instrument employé [)ar les

gens du peuple et dont les scribes n'ont pas à se servir'^'; d'après le délermi-
natif, il s'agit très probablement d'une houe, de la grande pioche en boisC''

qu'emploient souvent les laboureurs en guise de charrue.

A KM.

O ^^, _ ^
_ âklia iiMï, àkliou j(^'. Ustensile sur lequel on faisait
O 1^^^ O e 1 /
du l'en, sorte de brasero on de loyer mobile (''l Cet objet faisait partie, avec
des marmites et des vases de formes diverses, dn mobilier funéraire des
grands personnages au début de l'Ancien Empire'"' et devait servir au mort
à faire cuire ses aliments; d'après les déterrainatifs employés à cette époque
pour ce mot, 5»e, TT,i-i, on voit que ce genre de foyer était exactement sem-
blable à celui sur lequel les cuisiniers faisaient rùtir leurs viandes ou bouillir

'' PI. XII, 1. 18; Erman, D!e Marche,, des XX, L 45.
Piipy>-us Weslcar, I , p. 71.
'''
Les papyrus de Kalioun donnenl l'indica-
'''
Brcgscii, Diclionn. hiérogl., SiippL, p. i54 linn fpie l'objet est en bois ^^—
(le signe •#• (lonno comme di^teiminalif au mnl <''
L'oi-llingraphe àkhou esl la plus usuelle et

alce,i par.iit tri'S dmileiix); I..KVI, Vocnh. jjei'nirl., date du Nouvel Empire; les deux autres sont
I, p. lii. les plus anciennes.
(')
Pap. Anastasi II. pi. Vit, I. 1. — Ma.s- '"'
Copie Aty, Kiiuvoç, fornax.
PERO, Du genre épislolaii-e , p. 3/i; Griffitii, Tito
'''
MrRRAV, Saqqnra Mastabas, I, pi. 1 el 11:

Pei,ie Papy,-!, p. 5o-5i, pi. XIX, 1. ^7; pi. Pétrie, Medum, pi. XIII.
— H>-( 89 ).o—

leurs casseroles''). Gost une masse rectangulaire, épaisse, avec une forte dé-

pression sur la face supérieure, à l'endroit où l'on mettait le charbon pour


faire le feu; j)arfois de petits pieds l'isolent de la terre, le faisant ressembler
à une petite table basse, tandis que d'autres fois il est un peu plus large du
haut que du bas et ferait plutôt penser à une sorte de cuvette, de vase très

aplati ou de mortier muni d'ailettes, comme dans les déterminatifs des textes
des Pyramides "W on ^ *"'• La matière dont étaient faits ces braseros était sans

doute de la pierre, ou plutôt encore de la terre cuite ''', comme ces foyers

d'époque ihinite qui ont la forme de grandes cuvettes à fond plat et dont la

bordure est oi-née d'un motif emprunté à l'art du vannier'''.

Au Moyen Empire on ne trouve plus le foyer dans le mobilier funéraire

tel qu'il est figuré sur les sarcophages : le mort n'avait plus à faire lui-même
sa cuisine, et les petits groupes en bois peint représentant des serviteurs en
train de cuire, de pétrir on de brasser étaient considérés comme suffisants

pour lui préparer sa nourriture dans l'autre monde '^'. Quelques rares modèles
de fours, dans ces groupes ou dans les tableaux de l'époque''"', rappellent
bien encore le type ]trimitif de l'Ancien Empire, mais la plupart sont déjà
d un genre tout dillerent, mieux approprié aux diverses exigences de la cuisine.

VàkllQii reparaît au Nouvel Empire, mais sous une autre forme et avec un
rôle tout durèrent. Ce n'est plus un ustensile d'usage courant, mais un vase

'''
Miss Miirray [Snqqara Masiahas, I, p. .3.3) (-'
Pyr. Téll, 1. 85; Merenm, 1. sSg (cdit.

voit dans ce signe une pierre à moudre le grain. Selhe, 558').


Le sens de foyer est cependant absolument cer- '^'
A Me'idoum, le déterminatif est peint en
tain. On peut citer encore à l'appui la phrase rouge (Pétrie, Mediim, pi. Xlll).

suivante i \ ^^ [I
| _^ j^ ^^ tt rrtu lais
'''
Pétrie, Abijdos, I, pi. LUI, p. a.'). Le dia-

la cuisine (ou du l'eu) sur le l'oyer» (Lacau, mètre de ces objets était d'environ o ni. 6o cent.

Textes rcllgieti.v, $ IjXXIII, 1. 5, dans Rec. de >*'


BoRciiARDT, Zeitschr. fur (igypt. Sprnche,
Irav., XXXI, p. ag). Pour les scènes de cuisine XXXV, p. 126; SciiÂFER, Pries torgrâber... vom
avec foyer ifkhqu, voir Lepsius, Deiiknu'iler, 11, Toleiitempel des Ne-User-Rc, ]>. G5-69; Quiuell,
pi. idi, r.XVI; D.iviES, Tke rock TomLs ofShcikIi Excavations al Saqqara ( i()o<)-irjoj ), pi. XVII,
Sfiiil, pi. \, Xll; Pétrie, Deshaslich, pi. XXV, XIX.
XKVll; Davies, Deir cl Gebraivi, 1, pi. IX, XII; '"'
lîoRCiiARDT, Zeitschr. fiir âgypt. Sprnche,

WiEDEMANN-PôRTNER, l/j. GmliiTliefs tii Kaih XXXV, p. t27;NEWBERnv, Béni Ilnsaii , l,pl. Xll;

rube, pi. IV, etc. II, pi. XXX.


Bullelin, t. XI.X. 13
,

spécial faisant partie du mobilier des temples!'', un récipient en métal, géné-


ralement en bronze, dans lequel on faisait du feu, une sorte d'autel portatif.

H en existe deux modèles : le premier, très simple, est un vase creux aux parois
droites, large du liant, w, qui peut se monter sur un trépied posé sur un traî-

neau, le ^~^, àlilLQM n sidon "Ydkkqu à iranien-' '-'; l'autre, plus répandu,
consiste en une écuelle peu profonde, à fond ar-

rondi, (|ui se ])lace sur un haut supj)ort J'^'; l'en-

semble de ce dernier objet a de grandes analogies


de formes, comme de nom et d'attributions, avec
le petit autel à feu hhàfmil
^^^-X''' '^1"'^^' ' "^"^

tient le plus souvent à la main et qui paraît toujours

Fi;;. 64 et 65. — Les àkhou de fait d'une sculc ])ièce, tandis que YàMiOll, de plus
m
Thoutmès
lo;;raphie).
(d'après une pho-

... ]^^

vait avoir le pied


dimensions, devait se poser à terre et pou-
en pierre et la coupe en métal. Les
textes qui donnent des listes du mobilier sacré ne les confondent du reste
jamais ('', tout en les citant l'un à côté de 1 autre et en leur donnant des dé-
terrainatifs semblables.

A KHI.

_^ Il 4fc^^- Nom d'un oiseau cité dans un lexlclilléi'aire du Nouvel Empire :

^^ J[_^^^^^ 1^1 ^ V| ftlon cœur sautille, lu es comme les r^''l

Il n'est pas possible de savoir si ce mot désigne un oiseau spécial, ou si c'est

un nom général, déi'ivé de la racine àkh "^bk^t r voler r et s'appliquant à

*''
Lei'sii's, Deiikmâlei; lit, pi. I^W '. I. u> Setue, op. cit., p. G'ih ; Lepsiis, Denicmâler, 111

(stèle d'Amada). — Pap. Harris n° I. [)1. XLIX, pi. IX.

1. 8 ; Navillk , Uulmstis, \A. Ll , (j , 1. 5 ; Brucscii ,


'*'
Biu'fiscii, Dicliimn. Iiicroirl., p. loai (voir

Thcsdunis, p. 1 280, 1. 8; Maspero, Annales du ce nidt).


'''
Son. des Aniiq., IX, p. 187. Textes cités plus liant (note 1 ). I,c texte
<"'
Tableau de Thoutmès III à Karnak. Ciiam- liiéialique du papyrus Hariis donne comme
poLLiOiN, Monuments, pi. CGGXVI; Setue, Uv- déterminalif un vase (|uelcon(jue.

kundcn des /Ig-. Ail., IV, p. 689; Jkoiier, L'Ar- '"'


Pap. Anaslasi IV, pi. II, 1. 5 (cf. Maspero.

chitecture et la décoration dans l'Egi/ple ancienne, J)ii genre épistolaire, p. 28), et pap. Koller, pi. I,

I, pi. XLVII. 1. 9.1 (GAnr)l^En , Egijptian hieratic Texls, I .


p. .38'
'''
Ibid.; Ghampoli.ion, op. cit., pi. CCGXMI; et 8/4).
toute espèce de volatile C; il est sans doute apparenté au mot àkh-ter ^ j^.
<[ai désigne un petit oiseau blanc à longue queue, aux jambes fines et assez
longues, dans une peinture de Béni Hassan'-); le bec est légèrement recourbé,
les ailes paraissent courtes. D'après l'adjonction ter
j^
ff saison r, il Faudrait considérer comme un oiseau de
passage Yàkh-ler fpii. à en jngei- par ses formes géné-
rales, appartiendrait à l'ordre des passereaux ("'l

Fijj. CG. — L'oiseau Àkh-teu


ALARASTRON. (d'après Champoi.i.ion, Mo-
iiumeiils ,
]il. CCCL).
Les Gi'ecs et les Romains donnaient le nom d'àÀâ-
êarrlpov {^alabastcr, alabastriimy'''' à des vases à j)arfums de petites dimensions,
qui peuvent avoir diverses formes, mais sont le plus souvent d'un type spé-

cial, avec le fond ariondi, la panse allongée, plus large dans le bas que dans
le liani, munie à sa partie supérieure de ])etites oreillettes percées d'un trou,
en guise d'anse, et se terminant pai' un col très étroit, à orifice large et

aplati. Les matières employées pour ces vases étaient la terre cuite, le verre,

même le métal, mais surtout l'onyx ou albâtre oriental, et il est probable,


sinon certain f-^',
que le nom même de l'objet dérive de celui de la piei're dans
laquelle on le taillait le plus souvent.

La forme babituelle de ces vases est empruntée à l'Egypte, aussi bien que
la matière. Déjà sous le Nouvel Empire ''''
on trouve des vases à parfums en
albâtre dont la panse, plus large en bas qu'en baut, affecte la forme d'un œuf,

porte deux petits oreillons percés pour permettre de le suspendre au moyen


d'un fil ou d'une cordelette, et se termine à sa partie supérieure par un col

'''
Les autres textes où ee mol paiail ne lion- '''
Dauemberg et Saglio, Z)iV(iO)i«. dos Antiij.

nenl pas non plus d'indication à ce sujet : pap. gr. et rom., I, p. 17C; Pauly-Wissowa, Pieal-

Anastasi IV, pi. V, 1. 1, et pap. niéd. n° 3o.38 EHCijclopàdic , 1, p. laya.


deBei'lin (édil. Wreszinski), pi. XXI, 1. -i.
'''
Quelfpies auleins veulent qu'au contraire
'^'
CiiAMPOLi.ioN, il/oni/î/iCTite, pi. GCiCl;: No- ce soit le nom de rall)àlre(pii soit dérivé du nom
(/cm f/eM^]p^, II, p. 366 XEwnERiîY. Ce»!
: //rts«H , de rolijet: létymologie de ce dernier mot se-
II, pi. IV. jait alors iXriSii nsans ansesn. 0. Mïlier,
'''
Peut-être pounait-on soii(jer à l'identifier Arch. der Kuitsl (édil. Welckcr), p. Il 10.

avec la petite lieigeroiinette, si commune en '"'


\ox Iîissing, Steingejassc {(ktal. géii. du

Egypte. Musée du Caire), p. xu. xxxvi, pi. III.


étroit et aplali du haut. Peu à peu ces vases s'allongent et se rétrécissent, le

col devient de plus en plus mince et la partie aplatie par laquelle il se ter-

mine forme un viai disque percé d'un petit trou : c'est le type classique de

l'alabastron |, qui se trouve à partir de l'époque saite. Plus tard, à la période

ptolémaïque, on remarque souvent au haut de la panse des cordons en relief

et parfois le col n'est plus qu'un long tuhe très mince aboulissanl au disque
d'embouchure'''.
On trouve à l'époque perse des vases du même type, mais de plus grandes

dimensions et avec un col plus lai-gement ouvert, qui ont pu servir de mesu-
res plutôt que de flacons à parfums. Ces vases qui, vu leur forme, peuvent
rentrer dans la catégorie des alabastra, ])ortent souvent le nom du loi en hié-
roglyphes, accompagné de la triple légende cunéiforme en perse, élamite et
chaldéen, des souverains achéménides ('^'.

ALBATP.E.

L'albàti'e calcaire, le seul qui se trouve en Egypte, pierre plus ou moins


translucide, relativement facile à li-availler, est une variété de chaux carbona-
tes, une calcite concrétionnée, qui peut se former de deux manières dilVéren-
tes, soit par voie d'incrustation dans les grottes calcaires, quand les sttdagmifes

forment des couches très étendues, soit pai" éva])oration dans les sources chau-
des, 01*1 les travertins caverneux deviennent de ])lus en plus conij)acls j)ar de
nouvelles cristallisations de carbonate de chaux. C'est sans doute le premier de
ces deux modes de formation (jiii est celui de l'albâtre d'Egypte, ou alhàlre
oriental, li'ès belle variété aux nuances diverses, du blanc crémeux jusqu'au
brun clair, mais qui est le plus souvent d'un jaune de miel avec des veines
laiteuses distribuées iri'égulièrement par zones ondulées. Cette esjièce est par-

ticulièrement appréciée à cause de la finesse du grain, de l'uniformité de la

texture, comme aussi de sa (lemi-lransj)arence et de l'éclat cju'elle ])eul pren-

'''
Par exemple Bologne, Miiseo civico, p. /iM , /jgy. Quelqiies-unsdeces vases, trouvés
11°' Saoi el S-iyo. en Perse, ne poilent que la léjjeiule cunéiforme
'' \'ase de Xerxès CiAYLUS, Recueil d'Aiili- [Mémoires de Délég. scienl. franc, en Perse,
: la

qiiilés, V, pi. XXX. — Vase d'Ai-faxerxès : I.ONfi- 1. p. f)3 cl i3o); d'autres ont aussi le nom en
pÉKiER, Revue archéol., i" série, 1, 9° partie, liiérogiyplies [ibid., Vil, p. ho).
. ,

dre au polissage; déjà les Grecs el les Romains, qui lui donnaient aussi le nom
d'onyx, et qui le tiraient non seulement d'Egypte, mais aussi de la Syrie, de

l'Arabie, de l'Inde, le pi'éféraient à l'albâtre provenant de tla])padoce. de Grèce


ou d Italie, (pii est d'une qualité inférieure et d'un moindre éclat'''. Quant aii

faux albâtre, ou alabaslrite, c'est tme pierre d'une nature toute différente, un
gypse, ou sulfate de cliaux, ijui ne se trouve ])as en Egypte.

NOM ANCIEN DE L'ALBÂTRE.

Les Egyptiens semblent n'avoir eu, dès les plus anciens temps, — car l'ex-

pression fr pierre de Hat-NoubTi comme ^'—'[^'"-' ne saurait être considérée


telle — qu'un seul mot spécial pour désigne)- l'albâtre, qes _^mm, ]^mM, en
^

copte Kcuc, <ycDc'^'; ce mot a souvent été lu shes, considéré comme signifiant
ff matière blanche, brillantes et rappi'ocbé de l'hélireu 'C]'d , 'd'c ,
qui désigne
en effet l'albâtre; cette ojjinion''') ne paraît cependant pas justifiée, étant
donné la variante ]^mm.
Ge mot a donné naissance à plusieurs noms de villes, voisines sans doute

(les endroits d'où l'on exti-ayait l'albàtrc : d'abord Qestl rjj^, Koûtrat, Cusœ,
xxoyiJ!, Kousicli^''), au nord de Sioût, puis Qesqesil (ou Qesil) [^q, kcdc, Apol-
Unopolis parmi, ^^i, Kous '''',
au nord de Tiièbes, Ces ^O, ville probable-
ment située sur la rive droite tlu Nil, dans le XVIH'' nome, près de Cheikh
FadI'''', et Assa-qes-mer-ànkh M^M tj;!^"^©' localité dont le site n'est ]»as

connu (^'. Les noms coptes kcuc Bepsep, kcuc kam et kcuc kocu, <{ui n'ont

pas encore été identifiés avec certitude, se rapportent probablement à la pre-

mière et à la deuxième de ces localités ('•''.

•''
Daremberg et Saglio, Dictionn. des Aniiq. Dictionn. géogr., p. 87 a.
gr. el rom., I, p. lyS; Pauly-Wissowa, Real- '^'
Brugsch, Dictionn. géogr. , p. 868.
Eiici/clopâdie , 1 , p. i a7 i
m Ibid., p. 86/1.
(')
Newberry, El Bersheh, I, j)!. XIV. '''
Iliid., p. 876. Pour la position de ces trois
'^'
Brvgsch Recueil Je Moiiiwt.éirypt.
, , I, p. 9 3; \iltes. voir la carte de Dïjiicuen, Zur Geogr. des
Pleïte, Zeitschr.fûr ngijpt. Spniclie, IV, p. iG- allen Agyplen, pi. VII.

l'j; Bmgscu, Dictionn. hiérogl., p. 1/17/1; Da- '*'


Brugsch, Geogr. Inschr., I, p. 288,
RESSY, Rec. de trao., X, p. l'i.*!. 11° i55g.
'**
Brugscii , DictioHH. liiénigl. , Suppl. ,
]i. /j 1 •?
'''
Brugscii, Recueil de Moiium. égijpt., I,

12o3;Levi, Vocal), gevigl., IV, p. 2 25; Brugscii, p. -28; CuAMPOLLiON L'Egypte sous
, les Pharaons, I ,
,

Lo mot {Tcc ixkix£y.<rl pos , àCkàSao-l pov (liiliii (ihdmsier, iilnhaslrnm), tlonl.

rélymologie n'a pas encore été t'Iablic''', sert à l'ornioM- le nom de la ville

d" À'kaëâfrl p(A.^v (,l/«/w.s<j'Mm),silii(''e par Pline dans le nome (lynopolite, et (|ni

paraît devoir ùlrc la même que ^©. l)i»'ii (|iie les auteurs ne soient |ias abso-

lument d'accord à ce sujet'-'.

CAUIUEUES, EXPLOITATION, TECHNIQUE.

Les {jisemcnts d'alliAtre se tronvc-nt dans la chaîne arabique, assez éloignés


de la vallée; le plus im|)ortant est crhii de lliil-Nmh Qr^"^' H' *' 1'^" ^^''

distance au sud-est de T(dl el-Ainarna, immense carrière d'où l'on extrayait

les blocs de la plus grande dimension '•''


et de la meilleure qualité, et qui fut
largenieut exploitée sous l'Ancien et le Moyen Kmpiret''; il est possible que
la proximité de Kousieli, seule ville imj)ortante des environs, ait fait de cette
lo(;alité le déj)ôt des matériaux exti'aits de llat-Noub et lui ait valu son nom.

Une autre cariière, plus ancienne encore, semble-t-il, et où devaient s'appro-

visionner les constructeurs des pyramides, était celle du Ouadi Gerraoui, non
loin de Tonrali cl du (lebel Alimarf'"'; la (pialité de l'albâtre qu'on y trouvait

était inférieure à celle de rall);Ur(! de llat-Noub ("'. Quant au centre d'ex-

ploitation de cette matière qui. d'a|)rès l'Iine, se trouvait dans le nome Gyno-
polite. il n'a pas encore été retrouvé, mais sou existence est des plus proba-
bles, dans les environs de l'endroit où l'on croit retrouver la ville d'Alabas-

tron '"'.
-Malgré le nom de la ville de kous, aucun gisement d'albâtre n'a
encore été signalé dans son voisinage. Enlin, par des inscriptions de basse

p. 272, a8/i: .1. Masimoro (d (1. \\ iiît. M(ilvnmi:v '*>


l'^RASEn, Proc. oflhe Soc. nj'Pnlil. Archœnl.,

pour servir à lu nvoffraphic il- rEgi/jylc ( Mémoires XVI, p. 7.3-82 ; IJi.ackuen-Fraser, ///eirt/. (JrnJ}'.

publiés par les membres de l'inst. franc, du Caire of llanub (passini); NEWREKRy, El Bershch, il,

XXXVl),p. i55-iG(). j). /17-5A, pi. XXll el XXlll. Celle carrière n'é-
'''
DAnuMBEnG el Saglki, Diclionn. des Antiq. tail plus connue: elle l'ut retrouvée par M. Fra-
gr.elrom., I, p. lyG: l'Aii.Y-WissnwA, Real- sei' en i8() 1.

<'' dc
Enci/clopûdie . I, p. 127.'!. SoHWEINFLRTIl . Itllll. l'IlISl. égtjpt. , S*

(='
Vu^K, Hist. M,l., V, 61; WXVII, 109, série, VI, ]i. 1.39-1/1."); Maspero, Uist. une. des

1/1.3 ; I^toi.i'mke, IV, 5, .')(); Jomaud. Dcscr. de peuples de l'Orient, 1, p. 383.


rErri/pic, IV, ]). 380; 1'aiji,v-Wisso« A , loc. cit. '''
BoRtuARDT, Das Ile-Heiliglum des Ne-Wo-
'''
Ia" colosse (te TImlliolep, ipii en venait, ser-Ile , 1, ]i. .'>7.

'' JojiARD, Descr. dc l'Egijple, \\, .38G.


avait 1.3 coudées de tiant. j>.
,

époque, nous savons que les Kjjypticns tiraient aussi l'alhatrc de la Nultie-'l

Ces carrières étant assez loin <Im fleuve, en pleine nionlafjnc, il y avait en
général, tout auprès, des villa'fes dont on a reirouvé les ruines et qui étaieni
destinés à loger les ouvriei-s'''; au Ouadi (lei'raoui, on avait même barré la

vallée au moyen d'une énorme digue, de manière à avoir une importante


réserve d'eau '''.

L'exploitation se faisait sans doule de la même manière que dans les autres
carrières, celles de calcaire eu particulier, au pic el au ciseau ('"'.
A llat-Noub,
on peut se rendre comple de la façon générale de jiiocédei' aux plus ancien-
nes époques : la cari'ièi'e de l'Ancien Em|)ire est un vasie pnils de /io mètres
de diamèti'é environ et de j)lus de 3o mèlres ilc ])rofond(Mir, au fond diupud
on accède par une tranchée et une roule en pent»;; à c(! moment-là on tra-

vaillait donc enlièremenl à ciel ouvert, tandis que loul à cùlé, la carrière du
Moyen Empire est entièi'ement souterraine ('^'.

Pour pouvoir amenei' au bord du lleiive les blocs extraits de la carrière,

qui atteignaient parfois de ti'ès grandes dimensions, on avait aménagé des


roules larges et diditcs où l'on pouvait facilement faire circuler les traîneaux
lourdement chargés : elles se voient encore sui' presque tout leur paicours,
des carrières de Hat-Noub à la vallée ''').
Les blocs étaient du reste dégrossis
sur jdace et même parfois la taille complètement terminée dans la cairièic

même, de laçon à diminuer le ])oids i\n monument à ti'ansjjorter'''.

Actuellement, l'albàtii!, qui est une pierre relativement tendre, se travaille

indilléremment au tour, à la scie, au ciseau ou à la râpe; il est probable que


les Egyptiens, qui connaissaient les trois pi'euiiers de ces procédés, les em-
ployaient aussi ])our lalbatre; quant au foiage des vases, il se faisait à l'aide

<l un insiruiiieiil sj)écial aux ouvriei's de la vallée du Nil. Le polissage est assez

difficile : il se fait maintenant à la pierre ponce, puis avec une j)àle de craie

'"'
lÎRur.scii, (ic'ifr. Insclir. , 1. pi. Mil. Caire, Vltl, p. 35;i-:î6i.
'''
1''ra.seb. l'rric. iifihc Soc. nf Ihlil. Aniiœol. '''
Fraser, loc. cil., p. 7.5.

XVI, p. 76.
''^'
Pétrie, Tell el Amarna ,i>l.W\l\ ; 'IYmme,
'•''
SciiWEl.NFi nui, lliill. de riiml. éifijiJl., a' Tell il Amarna vor der deuischen Aiisgrabiiiiff

série, VI, ji. i.'ÎQ-i/i.^. im .Jiihrc if)ii, pi. VI et VIII.


'*'
Masi'ero, Aichcol. ('gi/pl. ( r'wlil.), p. !*?}, '''
Ainsi pour le colosse de Tiiofliofep : New-
i. DE Morgan, Mémoires de la Miss, franc, au BEliRY, El Jicrshch , 1 ,
pi. X\ .
,

mélangée de savon et de lail; il est probable que les Egyptiens employaient

simplement leur polissoii' oïdinaire en pierre avec des ponssici'es de substan-

ces plus dures.

L'ALBÂTRE EN AHC.UITECTURE.

A partir île la iV'^ dynastie, (piand la pierre Cul définitivement sul)stilue'e

à la brique pour les grands monuments, on clierclia d'abord à orner les parois

des temples de matières belles par elles-mêmes, et ainsi TaUjàtre fut fre'quem-
ment employé d'aboid comme dallage, puis comme revêtement des murs,
sous la forme de grandes dalles polies et bien ajustées, sans sculplures d'au-

cune sorte; le seul exemple bien conservé en est le soi-disant temple du


Spbinx (portique inférieur de la pyramide de Khéfren)('', mais il en était

de même dans certaines cbapelles funéraires aujourd'hui ruinées (-' et dans

une partie du temple solaire d'Abousiri". Dès la ¥•= dynastie, on commença


à substituer à ce luxe de matières précieuses le luxe de l'ornementation et

aux murailles des temples, l'albàlre nu céda la place an calcaire ou an grès

sculpté; ce n'est ([ue par exception (pi'on reliouve paifois une pièce entière
construite en albâtre, comme l'était le sanctuaire du temple de Ramsès II à

AbydosC').

Eu revanche, on emploie assez fréquemment l'albâtre dans les temples, de

l'Ancien au Nouvel Empire, pour faire des seuils de portes'"'', des socles de

naos'''') e-t, d'autres parties secondaires de l'édifice ''''.


Sauf dans des cas très

rares et pour des colonnes de petites dimensions'^', il ne paraît pas qu'aux

'''
PERnoT-GiiiriEz, IIlsl. ilc FAi-t, p. •'Soo: Ne-Usev-R(>, \^. 60.

HÔLSCHER Das Gvahdenhnal des Kôiiigs Chephren


, ,
'^'
Stèle Northanipton, 1. -l'-i (Spiegeliîerg,

p. 19, 29. On l'elronvc encore des dallages en Uec. de Irav., XXll, p. 119, lai).

albâtre au Nouvel Emj)irc: Petuie, TcH cl Ainnr- '''


Inscription du spéos Arteniidos, 1. 28 :

ii(i
, p. 8. CiOLÉNiscuEFF, Rcc. dc Irai}., M, p. 20 (enca-
<''
Pétri R. Pummids and Temples of G'ncli drement de porte?).
p. kU.
'*'
Taniljours de colonnes dc Piamsès III au
'''
BoRcnARDT, Das Re-HciUglum des Ne-Wo- Caire (Masi'ero, Guide to ihc Gain Muséum,
ser-Be, I, p. 1*6. n" 5/1 4 , p. 1
1)7 de l'édition de 1908); ces colon-
''''
Mariette, Abijdos, II, p. 12, iG. nes piovcnaient non d'un temple, mais d'un pa-
'^'
BoRr.iiARDT, Das Grahdcuhnal des hûiiijrs lais, par conséquent d'une constrnction légère.
—«•( 97 ).e-.—

époques pharaoniques on ait fait des supports d'albâtre, sans doute parce
qu'on ne considérait pas cette pierre comme assez résislante.

Parmi les pièces architecturales qui ne rentrent pas dans le domaine de la

construction proprement dite, l'albâtre est utilisé pour des naos qui parfois
atteignent de grandes dimensions, comme celui qui se trouve au fond du sou-
teri'ain derrière le temple de Mentouhotep II à Deir el-Bahari^), ou pour des
tables d'olTrandes souvent aussi très grandes, de deux types différents : les

unes, sans sculptures, sont taillées en forme du signe -a- quatre fois répété,
et se plaçaient dans la cour des temples'-', tandis que les autres, celles des
chapelles funéraires, devant les pyramides, sont de forme plus ou moins cubi-
que et couvertes de figurations, sculptées en creux '^l Une série de grandes
vasques d'albâtre occupait un coin de la cour du temple du Soleil à Abou-
sir'"'.

Dans les monuments funéraires, les sarcophages en albâtre sont très rares;

ceux qui ont été trouvés à Dahchour ne paiaissent pas avoir jamais contenu
de momie '^), et un seul roi, Séti I'^'', semble s'en être fait faire un en cette ma-
tière ''''.
Un roi de l'Ancien Empire donne à un de ses sujets un sarcophage
d'albiUre (''.
Les caisses à canopes ne sont guère plus fréquentes f"*'.

Un certain nombre de tables d'olTrandes, de dimensions ordinaires, se

faisaient en albâtre, surtout sous l'Ancien et le Moyen Empire (°'; quelques-


unes proviennent des temples, mais la plupart, des tombeaux. Les stèles

funéraires du Moyen Empire sont aussi parfois en albâtre, mais toujours de

'''
Na VILLE, The XI''' DijH. Temple at Deir cl '"'
BoNOJii-SnARPE, The Alabaster Sarcophagus
Bfihari, I, jj. 35; Archœological Report i()o6- of Oimeneplhah , l , p. ik.

07, p. 3, j)l. III; ce naos n'est pas monolithe, '''


Ostracon de Florence : Golénisciieff, Rec.

mais construit en blocs appareillés et recouvert de trac, III, p. 4.

d'une dalle de granit. (»)


Fragments de celle de Horemlieb au Musée ,

'"'
BoRciiARDT, Das lie-Heiliglum des Ne-Wo- du (laire. — Caisse à canopes en forme de naos,
ser-Re, I, p. 3, i/i, 43; Sktiie, Urlumclen der de Sbesbonq 1", Berlin n° 1 1000. — Daressv,
XV[II. Dyn., p. G4o (Annales de Tboulmès III). Fouilles de la Vallée des Rots, pi. L, p. a 4 3.
'''
BoRCHARDT, Das Grahdenkmal des Kôiiigs "' Musée du Caire, n" iSaS, iSag, i332,
Ne-User-Re, p. 55, G8; Das Grabdenhnal des i35q (Calai. Borcbardt); 23oi3, â3o43,
Kôiiigs NcJer-ir-ke-Re , ]i. 7. 23047, 2 3o8 g, 23092 , 23 io5, 20 180, 93187
''*
BoRCiiARDT, Das Re-IIeiligluiu des Ne-Wo- (Ahmed cey Kamal, Tables d'offrandes). ^Mu-
ser-Re, I, p. 3, 5, i5, /17. sée de Berlin, 11°' ii3f), ii4o, 120J, laoa
'''
J. DE Morgan, Fouilles à Dahchour, I, p. 75. (cf. Lepsii's, Denhnàler, Tcxl, I, j). 12, i4).

Bulletin, t. XIX. i3

— !-»•( 98 )^

petite taille'''; cette matière est encore plus rarement employée pour les stèles

déposées dans les temples (-1

L'ALBÂTRE EN SCULPTURE.

i.a ])eaiilé nitMiie de cette matièi'e lui donne sur d'aulres pierres, au point
de vue de la scul|)luie, une infériorité très manpiée : sa demi-transparence
nuit à la netteté des contours et des détails et donne une apparence un peu
floue à la figure entière. Les Egyptiens l'employèrent cependant au même
litre (|ue les autres pierres de valeur, hien que moins fréquemment. Les
statues et statuettes dalbàtre de l'Ancien Empire qui nous sont parvenues
représentent toutes des rois, qu'elles soient de grandeur naturelle'-^' ou de
dimensions beaucoup moindres''''; aux époques postérieures, celles des sim-
ples particuliers sont aussi nombreuses que celles des l'ois ''''.
La plus belle est

la fameuse statue d'Aménéritis, au Musée du Caire''''.

Il existe aussi des statuettes en albâtre de certains dieux'''', Thot, Nepbtliys,


Selkit, ou d'autres, mais elles sont beaucoup plus rares. Un groupe de petites

dimensions re[)résentait deux dieux piiriliaut le l'oi ''*',


et un autre, actuelle-
ment au Louvre, un scribe au pied d'un monument surmonté du cynocéphale
de Tliot, petit objet d'une exécution remarquablement soignée'"'.
Le plus ancien des colosses d'albâtre connus est celui que le nomarque
Tbotliotep se fit tailler dans les carrières de llat-Noub, qui relevaient de son

'''
Lange-Schâfer, Grah- und Denicsteine des n" /i-2ooO, !i-2ohk, /iao45 (Moyen Empire),
milllercn Reiclis [Catal. gén. du Musée du Cnire). /i-.!oGo à 'iaoG3 (XVIII' dynastie), /la iGC (XIX'
n"' 20'.]li>, •^.o'u^ï), 2051j/|. Si;HIAPARELLI, dvnaslie) et d'aulres statues saïtes provenant
Museo airlieol. di Fireuze, n" i55i. de la carlielle de Karnak. — Musée de Rerlin,
'"'
Peti'.ie, Ti'll el Amarna, p. 8: Maspero, n° 7790 , elc.

Annnlcs du Serv. des Antiq., \, |). 8k (stèlo '"'


Mariette, Album du Musée de Boulaq,
d'Anklinas-nofer-ab-Ra). pi. XXXV.
'''
SlaUie de Mycérinus, (h'cnnverle par M. '''
Daressv. Statues de divinités (Calai, géii.

Reisner (Musée du Caire). du Musée du Caire), n" 38G48, 38926, 38987,


''''
Slaluetles de Klii''IVeii, Mycérinus cL un .'M)ao7. 39078. — Pap. Harrisn°I,pl.XLI", 1. 4.

autre roi de la l\'' dynastie, au Caire : Le Mu- <"'


Darkssy, Fouilles de la Vallée des Rois
sée égiiptien, I, pi. VIII, XI, XII. (Cntid. gén. du Musée du Caire), n° 26157.
'*'
Lecrain, Slalues et slaluetles de rois el de '"'
Bkm'iiite . Scribe et babouin [Moauriieiils

p/irliculieis [Catid. gén. du Musée du Caire). I, Piot. XIX). |,l. I el H.


fief; il mesurait plus de 7 mètres de hauteur'''. Celui que Ramsès II érigea
devant le temple de Memphis atteignait pins ilc 19 mètres'-'; (piant à ceux
de Ilamsès III à Médinet-Ilabou î-^', il n'en reste plus trace; ceux de Séti I''' à

Karnak étaient plus petits, en plusieurs morceaux assemblés au moyen de


mortaises i''; une grande statue de Ramsès H est actuellement au Louvre'^'.
De petits sphinx d'albâtre tenant des deux pattes de devant des vases à
parfums, très soignés comme travail, proviennent de la cachette de Karnak'"';

ils sont faits à la ressemblance de rois du Moyen et du Nouvel Empire'"'.


Dans cette catégorie peuvent encore rentrer les deux tf tables à libations

aux lions 11 de Saqqarah (IV" dynastie), qui semblent être })lutot des sortes de
moulins votif^''*'.

A part les tables d'offrandes de l'Ancien Empire, citées plus haut, et le

sarcophage de Séti P''. qui poi'lent des représentations gravées en creux, il

ne paraît pas y avoir eu d(; lias-reliefs sur albâtre.

VASES D'ALBAtRE.

C'est surtout pour la fabrication des vases de luxe que l'albâtre a été em-
ployé, à toutes les époques, et les exemplaires qui nous en sont parvenus
sont innombrables.
Les vases les plus anciens (période archaïque) sont irréguliers de galbe,
n'étant pas faits au tour; les formes les phis courantes sont le vase plus ou
moins renllé, parfois presque globulaire, avec de petites ailettes servant
d'anses, ou le vase à peu près cylindrique, aux parois légèrement cin-
''-''.
trées

Un progrès considérable s'accomplit à l'époque ihinite, la période où les

'''
NKWiiERRy, El Hrrslieli , I, pi. \IV cl XV. parliniliers . I, n"' /iao33, i2o68, ^2070.
'''
I'ktuie, Mempliis , I, p. .">
, 10. O Nous jugeons inulile ilo donner ici la l'e-

'^'
Pap. Ilarris n" l, pi. IV, 1. cS-çj. |)résentation de tous ces objets, qui ne difforenl
'*'
Legrain, Slaliics et statuettes de rois et de en rien pour la forme et la teclinique des objets

particuliers (Catfil. gcn. du Musée du Cnire), II, semblables faits en d'autres matières.
n" iiai.39 ^^ !•'• '• '*'
Mariettk, Les Mastabas de l'Ane. Emp.,
'''
Statue A. 22. Lapartieinférieure du corps p. SQ; Hqvier, Rec. de trao., XXXIX, p. 12.
'''>
seule est ancienne. Qiiibell , Archaic abjects [Calai, gcn. du
'''
Legrain, Statues et statuettes de rois et de j¥Mxeerf« CVaVe), pi. lilII-LVI(cf. index, p. .jay).

i3.
,

vases en pierres dures de loulc espèce furent le plus en honneur et où

cctle industrie prit- son plus grand développement : la majorité de ces vases

sont faits en albâtre, matière qui avait le double avantage d'être d'un très

bel effet et relativement facile à tailler et à creuser'''; les formes ordinaires

de ces ustensiles sont d'abord les coupes, plates ou creuses, les gobelets, les

vases globulaires ou cylindriques, et enfin les grandes jarres, dont quelques-

unes atteignent près d'un mètre de hauteur.


Sous l'Ancien Empire, les vases d'albâtre sont déjà moins abondants et de
beaucoup plus petites dimensions; les plus nombreux sont les petits vases à

parfums, les uns à la panse plus ou moins rcnllée, ])ointu^ du bas, avec une
embouchure très ouverte, les autres cylindro-coniques, s'élargissant de nou-

veau au pied et munis à la partie supéi'ieure d'un large l)ord plat, en saillie,

enfin les petits vases globulaires à bord plal et ouverture étroite'-'. On imi-

tait aussi parfois en albâtre des formes de vases de bronze, comme les ver-

seuses d'aiguières au goulot proéminent'^'.

Au Moyen Empire, ce sont toujours des vases à parfums, à peu près du


même type (jue pendant la période précédente, mais d'un galbe moins pro-
noncé; aux vases à pointe sont substitués ceux à fond plat et à panse plus

renllée, aussi larges que hauts, puis viennent les cylindro-coniques et les sphé-

riques '*'.

A partir de la WIII'^ dynastie, on ne trouve guère que la bouteille de


Nouvel-An, le petit pot à kohol du type Moyen Empire, le vase à parfums

à panse sphérique avec pied et embouchure haute et large, les ustensiles en

Cl Petkie, Iloyal Tomhs , I, pi. XXN.VI11; II, !>'.]-. Pétrie, Gizch and Rifeh, jil. ^ 11"; clc.

pi. LFàUlt'; Ah,iâo^, I, pi. XL1V-XLVI;Qli- '''


Garstang, Mahnsiia and Bel-khallaf,

BEM,, Hierahoiipolis , pi. XXX, XXX VI; Pétrie, [il. \\I: Garstanc, The tliird Egijpt. Dynaslij,

Gizeh mil m/eh, \A. V"', Vl"-': .1. de Morgan, pi. Xll.

Reclierclies sur les ()i-ii<iiics de iEgijiJte, II, '''


Pétrie, Demlercli , pi. \XII; Diospolis

p. 3^5 ; clc. panm, pi. XXIX; MacIver aiul Mage, El


'"'
Pétrie, Demloreh ,
pi. XXI; Diospolix Amnih and Ahijdos , p. Gg: Quibell, El Kab,
piiwa, pi. XX.VIII; Abydos, II, pi. XXI; pi. X; .1. DE Morgan, Fouilles à Dahcliour, I,

Ayrton, AbijdoK , m, pi. XI; Quibell, El Kab p. Go, 71, lOf), 110; Garstang, El Arabah,
pi. X; Garstakg, Mahasiia ami Bct-Khallaf, ])1. lit, IV, X; Pétrie, Qurneit ,
pi. IX; Gars-

pi. XI-XIV, XXI-XXII, XXXIV-XXXVII: Gars- ïang, Bminl Cusloms nf Ancicnt Effijpl, p. 1 16-

TANG, Burial Custotns of Andent Effijpt, p. ho- n 8 ; etc.


— , ,

«( 101 )k^—

forme d'animaux et, peu avant Tépoque grecque, l'alabastron'''. De nombreux


vases fictifs en bois sont peints à l'imitation de l'albâtre, avec des zones
rubanées et ondulées (-'.

Les canopes les plus ricbes se font en albâtre, tant au Moyen qu'au Nou-
vel Empire'-^'; à de rares exceptions près'''), ils ont la même forme ([ue ceux
qui sont en pierre calcaire.

AUTRES EMPLOIS DE L'ALBÂTRE.

Aux périodes arcbaïques on employait l'albâtre à fabriquer divers menus


objets, tels que pendants, fusaïoles, pieds de meubles'^', et surtout des mas-
sues'"', dont l'usage se perpétua jusqu'à k XIP dynastie'"', ainsi que le plus

ancien type de table à manger, le guéridon bas formé d'un disque plat monté
sur un pied'**', dont on se servait encore beaucoiij) au commencement de
l'Ancien Empire ('•''.

C'est de l'Ancien Empire que datent les cbevets d'albâtre (ju'on trouve dans
les tondues et qui sont en général d'un très beau travail''"', et de la période
suivante, les objets votifs, images de victuailles (oies troussées)'"'. Plus tai'd

on voit paraître des palettes de scribe de la même matière, palettes qui du


reste ne semblent être que des objets funéraires ou votifs.

'''
MacIver and Mace, El Ammh and Ahijdos Musée du Caire), n" ihhbh-ihh^o; ii/i3i;
1)1.XLVI,XLVIII;Garstang,£'/ Arahah, pi. XVil 1 1980.
à XXI; Pethie, Gizeh and lUfeh, pi. XXYII-"; '"'
Ideh, ibid., n" iltlti^-ililiûS. — J. i>r

Qurueh, pi, XXVIl; Fabretti, Rossi, Lanzone, Morgan, Recherches sur les origines de l'E-

Rc'gio Museo di Torino, n" Saa/i à 33oi; etc. gypte, II, j). 71; etc.

'"'
QuiBELi, , Tomb ofYuaa and TItuiu [Calai, '''
J. DE Morgan, Fouilles à Dnhchour, 1 , p. 7 1 ;

gvn. du Musée du Caire), [il. XX, etc.; cf. les re- Jéolier, Les frises d'objels des sarcophages du

[)réseiitalions de vases d'alltàtre peintes sur les Moyen Empii'e, p. 200.


sarcopliagres du Moyen Empii-e. '*'
QuiBELL, Archaic objecls , n° 11 9.'17.

'^'
Musée de Berlin, n°' y/iiS, 717C, ii638 '''
Garstang, Mahasna and Bel-khallaf,
(Nouvel Empire), atoS (époque élliiopienne), ]il. XXIX; The ihird Egypl. Dyuasly, pi. VIll.

7166, 7166, 71 08, 7172 (basses époques). '"' Musée de Berlin n" 1809,7791,7808.
.

Musée de Turin, n"' .j2o8-39a.3 (Nouvel Empi- Garstang, Mahasna and Bel-Kliallaf, pi. XXXVll
l'e); Reisner, Zeitschr. fur âgypt. Sprarhe, et XXXVlll; Burial Cusloms of Ancienl Egypl
XXXVII, p. 61-72; etc. p. ho; Jéquier, Les frises d'objels des sarcopha-
'*'
Canopes plats : .1. de Morgan, Fouilles à ges du Moyen Empire , p. 307.
Dnhchour, '"' Maspero, Etudes de Myihdl. d'ArchêoL,
I, p. 73. el

'*'
QuiBELL, Arckaic objccls [Calai, gén. du I, p. 1/.8.
— !-».( 102 )^^~

Dans les fondations des édifices, on déposait de petits objets d'albâtre, en


général des plaquettes portant un cartouclie ''l C'est aussi sur albâlrc qu'avait

été écrit, à une époque très ancienne, le chapitre i.xiv du Livre des Moris, qui

fut découvert sous les pieds du dieu Tbot, donc sans doute dans un dépôt de
fondation ('). Des dalles d'albaire portant des textes religieux ont été décou-

vertes dans le tombeau du roi Hor'-'^ et ailleurs''' : les inscriptions gravées


en creux sont rehaussées de couleur bleue.
11 convient de mentionner encore, comme objets pouvant se faire en albâ-

tre, les liants sup])orts de vases'-'', les socles des statues ou des symboles sacrés,
décorés comme les sarcopbages de l'Ancien Empire''"'', les msliablis de la

WlIP et de la XIV dynastie.

Enfin, en pharmacie, l'albâtre réduit en jtoudre élail employé dans la com-


position de certains remèdes, empilalres pour les contusions'"', pâtes pour
soigner les maux de langue'^' ou [tour embellir la peau''-'', comme aussi pour
prévenir la chute, des cheveux ''"'.

ALLUME -FEU.
Pour obtenir du (eu, im procédé des plus simples et qui a été en usage de
tout temps chez les peuples primitifs, consiste à frotter énergiquement deux
morceaux de bois l'un contre l'autre; on emploie en général à cel^ ellet un
bâton de bois dur taillé en pointe, qu'on fait tourner avec la plus grande rapi-
dité possible, au moyen d'une cordelette, dans une petite entaille pratiquée

à la surface d'une planchette de bois plus léger et facilement inflammable :

une friction prolongée finit par produire une braise dans la planchette. En
Egypte cet instrument a été en usage dès les plus anciens temps et nous le

connaissons aussi bien jnir les représentations qu'en donnent certains signes

<'l
Pétrie, Abi/dos , 1, pi. LXX. 7: II,
^''
Setiie , Udiiiidcn dcr W'Ill. Di/ii. , p. 63^
jil. XXIII, 5, G. — Musée de Berlin, n" 2o4.5. (Annales de Thoulmès III).

'' Naville, Comptes rendus de V Acad. des '°'


Le Musée égyptien, I, jil. VII.
'''
Inscr., XXXVIII, 2" partie, p. lio. Pap. Ebers, pi. I.XIX, 1. tg.
« J. DE Mo^G\ti, Fouilles à Dahchour,\, p.9/1. <*>
Ibid., pi. LXXXVI, I. 3.
'''
'''
GoLÉNisciiEFF, Iiweiit. dc la coll. égijpl. de Ibid., pi. LXXXVII, l.."}, l'i.
'">)
rEmiilago, p. iC<). Ibid., pi. XCII, 1. i,^).
—+>.( 103 ).«—

hiéroglyphiques''' que par des exemplaires usagés, datant de diverses époques,

qui ont été retrouvés dans le pays même'-'. Le hàlon, le plus souvent légère-

ment renflé à sa partie inférieure, parfois côtelé pour donner plus de prise à la

cordelette motrice, était maintenu dans la position verticale au moyen d'une


noix que l'opérateur tenait dans le creux de sa main, tandis qu'il l'actionnait
avec un archet, à la façon des menuisiers perçant le hois au foret; parfois on
se servait d'un morceau de bois dur très court qui se fixait dans un manche
cannelé, semblable au manche de foret. La planchette n'avait pas de forme
définie.

Le nom égyptien de l'allume-feu i^Jl^'^'; ce mot doit être très


est ui

ancien, puisque le signe ^ au moyen duquel il s'écrit figure l'objet lui-même


et a été employé dès l'origine pour représenter la syllabe zii; parfois même
on le voit muni de sa corde '^. 11 est probable que c'est aussi le bâton et la

corde d'un allume-feu que représente le signe 1*, syllabique de la racine nez,

dont le sens original est rr frotter n (''. La chose est moins probable pour le

signe lui |, bien qu'il s'écrive parfois avec une cordelette'^).


Le mot âgdnd "V* iv- 'iT ""^ '
'^
'
^""^^ doute d'origine sémitique (cf. l'hébreu

]P'j
ff tourncrr), désigne aussi probablement l'allume-feu, ou (ont au moins
le biiton tournant qui en est la pièce importante; ce mot se trouve dans
la phrase r;l.e.?;Vk'rZi;>lk^'kX ^'l^o's Pei-cé (la planchette),

bâton tournant de bois (? cf. l'bébreu bpv f^verger^n. Si par contre on voulait
i'ap|)rocher ce mot de âgen ^'~^, suj^port de vase (voir ce mot), il faudrait
traduire un peu difl'éremment, et voir dans àpdnd la planchette, le ffsupportn
de l'alluHie-feu.

'''
TiRiFFiTii, floiii lliiKan , III, p. 20, o..'î; ('''
Soldi, Im lanjjue sacrée, j). :!i.'!, ai.'J:

11°'
|il. \ . (j4 et G8; CiRiFFiTii. //i'ero^f/^/is, p. 5o, Maspeko, Proc. of ihc Soc. of llilil. Aichœol.,
|il. IV, VIII, n°' k-2 et 19,9: BoRCHARDT, Zei7sc7u'. XX, p. 1.37.

fur àgypt. Sprache,WW, p. io5. '*'


Le PiGE-PiENOUF, Life work, II, p. 211.
'^'
Pétrie, Illaliun, Kahun, Guroh , p. 11, 11 j a peut-être eu pour ce signe une confiisidii

]il. MI (n" a/l-96): Kahun, Gurob and lia- avec l'expression nesit
f
" ^ rrl'enflammeii-

wnra, p. 29, pi. IX; Daressy, Fouilles delà se, dont la lecture est du reste encore douteuse

Vallée des Rois [Catal. géii. du Musée du Caire), (Jéquier, Les frises d'ohjels des sarcophages du
n° 2^980, pi. LVII. Moijen Empire, p. 296).
!''
(:NriNAD,Ze(V.?c/(r./;V)%y;)/..S/);v(f/,p,XLIIl. <''
Paj.. Ilarris n'I, pi. XXXlV^ I. .3;RRUfiscif,

[i. i(m; GoLÉNiscuEFF, iHd. , XLV, p. 8."). Diclionn. hiérogl., SuppL, p. 291.
1

On a aussi voulu reconnaître l'allume-feu ilans le terme J^H^^ | ^ Jl, 1

qui se trouve au calendrier d'Edlbu (" et qui paraît otre une locution composée
plutôt qu'un mot spécial.

Un texte religieux du Moyen Empire, consacré à la lampe (-', donne un


groupe ^\ qui, en juger par le contexte, doit être une désignation idéogra-
;\

pliique de rulliime-l'eu, par la cordelette et la branche verticale de l'instru-

menl; le terme qui suit, am-à \\'^ ffce ({ui est dans la main-i, indique la

partie de i'aliume-reu où se produit la flamme.


Un autre moyen dont on se servait pour allumer le feu était le briquet; si

l'on n'a pas retrouvé ou reconnu jusqu'ici cet objet, son nom scshit
^ |
-,

nous est parvenu dans une liste d'ustensiles '^l

Beaucoup de cérémonies, tant funéraires''' que religieuses f^', débutaient

par l'allumage des lampes, qui était considéré comme un acte sacré et accom-
])agné par la récitation de formules et de prières; il est dit une fois expressé-

ment que cette opération ne devait pas se faire avec la main !-', et il est donc
vraisemblable qu'on devait faire fonctionner l'allume-feu sur place, de manière
à obtenir la llamme par le frottement des deux bois. Le nom de cette céré-

monie est set teha P-'*f*'tjl 'fjel'er (la flamme sur) la lampe r (var. P-lûl ^'^^'

lumer la lampe.)M, nu sekhscla P° ^P;"^!*'» (var. p V, >®


J> -1 )
<'^'
^^f'-ap-

per (?) la flamme n. v

ALOÈS.
Genre de plantes de la famille des liliacées, aux feuilles longuest épaisses

et cbarnues formant comme un bouquet au bas de la tige, qui elle-même se

<''
Brucscii, Thésaurus, II, p. h-jo. 1. 391, 996; ^m\k^ Zeilschr. fir âgypt. Sprache,
,

'"' ScHACK-ScHACKENRliRG, DuS Buch VOU (ku XX, p. )6i; DiMioHEN, ibid., XXI, p. 1 1.

zœei Weiren, cliap. v, p. 26 et pi. IV. — Les '''


Lemm, Zeilsclir.fûr àgypt. Sprache, XXV,
variantes inédites du même texte (sarcopliages p. 1 ih.

du Caire et du Louvre) ne donnent aucune dif- '''


Brugsch, Thésaurus, II, p. ^70.
férence pour ces mots (communication de M. '''
Erman, Zeitschr. fur figypt. Sprache, XX,
Lacau). p. iC>!).

'''
Maspero, Annales du Serv. des Anllq. , IX, '*'
Lemm, lUlualbuch des Amondienstcs , p. 9.

p. 187 (XVIII' dynastie).


'''
ScilACK-ScHACKENBURG, Das Buch VOU dcH
'*'
Griffitii, Siul and Der-Pdfeh , pi. VII, zwei Wegcn, cliap. v, p. 2 G.
— M.( 105 )<^

prolonge en liauleur, pour servir de support à des fleurs de couleurs variées


disposées en grappes. Plusieurs espèces sont originaires de l'Afrique tropicale,
mais aucune ne pousse naturellement en Egypte, où ce-
pendant on en cultive encore aujourd'hui de nombreux
exemplaires, en pots, pour les mettre soit dans les cime-
tières, soit au-dessus des portes des maisons; aux yeux
des Egyptiens, l'aioès est un symbole de force vitale et
sert aussi à protéger contre le mauvais œil'''. Fjg. 67. — Plante d'aloès
(d'après J. be Moi\g.4n,
M. Schweinfurlh reconnaît l'aioès dans certaines repré-
Origines, I, i>l. VU).
sentations des vases peints d'époque archaïque où l'on

voit, planté dans un vase ou dans une caisse, un végétal ayant six à dix

])aires de feuilles longues et recourbées en demi-cercle, retombant de chaque


coté, et une tige haute, portant encore le pédoncule des (leurs tombées, et

tout au bout, la fleur terminale '-l (Jette plante serait alors soit YAloe abyssi-
nica Lam., aux fleurs rouges, très répandue en Abyssinie et au Soudan, soit

plutôt YAloe vera L. (A. vulgaris Lam.) à fleurs orange ou jaunes, originaire

de l'Arabie Heureuse, et qui est celle que l'on cultive encore maintenant en
Egypte'-'). Cette identification semble absolument justifiée, mais par contre
celle que voudrait établir M. Schweinfurlli '''),
de l'aioès avec la plante qui
symbolise la Haute-Egypte J[;,
est beaucoup moins plausible, cette plante

])araissant devoir être considérée plutôt comme un iris'-''. 11 n'y a du reste,

pour l'époque historique, aucune autre représentation de plante qui puisse


être assimilée à l'aioès.

Le suc qu'on tire, au moyen d'incisions, des feuilles d'aloès, élait bien connu
des anciens pour son amertume et employé par eux en médecine, comme
astringent et rafraîchissant, contre les maux d'yeux, de tête, d'estomac, pour

des purgatifs, etc. f'^^'.


On ne l'a pas retrouvé jusqu'ici d'une manière certaine

'''
ScHWEiNFURTH, VerhatulluiigeH (1er Bcrliiicr '''
ScinvEiNFuRTii, Inc. Cit., p. .SçiS-.'igl).

Ge.i. fur Anlliropoloffie , 181)7, P- ''D"^-


'''
Dans les tombeaux peints du Nouvel Em-
'''
.1. DE Morgan, Recherches sur les orijrincs pii'e, où (-es fleurs entrent souvent eoninie motif
de l'Effyple, I, pi. VI et Vil; PETRiË-QLiBELL,/\^rt- décoratif, elles ne sont jamais entièi-ement rou-

qada and Brillas , pi. XXXIV; Pétrie, Diospolis ges, mais rouges el; bleues. De même sur les

parm , pi. XVI; MacIver and Mace, El Amrtih piliers de gi-anit de Karnak, etailleuis.
and Ahtjdos , pi. XIV. '°'
Wagler, dans Pauly-Wissowa , Ueal-En-
'^'
ScilWEINFDRTIl, loC. Cil., [).
3(J2.
cyclopûdie^ I, p. iSgS (article Aloiî).

BnUclm, I. XIX. j4
.

~^>( lOG )^^—

dans les papyrus médicaux, bien que certains auteurs l'aient identifié avec le

p T'i parait dans la composition de nombreux médicaments'''.


*
ta-sjicpscs
]^P,
On n'a ])as non plus trouvé de trace en Kgypte du bois d'aloès, importé
d'Extrême Orient, et mentionné à plusieurs repiises dans l'Ancien Testament
sous le nom c^^nxf-'. Le mot arabe désignant l'aloès comme le bois d'aloès

est :>j£.

ALUN.

Pour les anciens, le nom d'alun (^arlvTclvplci., (ilumen) ne désignait pas une
substance nettement caractérisée, mais tout un oroupe de sels, en particulier
des sulfates d'alumine et de potassium, qu'on ne savait sans doute pas distin-
guer nettement les uns des autres, et qu'on employait indilTéremment à divers

usages, en industrie comme en médecine'-*'. Il y avait donc des aluns de plu-


sieurs espèces, partant, de diverses qualités, dont le meilleur était, au dire

des écrivains classiques, celui qu'on tirait d'Egypte'''. Bien certainement les

Egyptiens eux-mêmes ne devaient pas se faire une idée plus nelle de ce


qu'était le vrai alun et comprenaient sous cette dénomination tous les sels

astringents : cette dernière propriété était en effet la seule qui pour eux
pouvait avoir de l'importance; ils pouvaient même le confondre j)arfois avec le

natron, comme cela arrive encore dans les temps modernes '''.

Le nom égyptien de l'alun estahennm, ahnm IJT^i*,^ ^J-^rtiîi''^


copte cuBGN , ABGM '"'
(=A.u)a)in6, Zk£1\); ce mot, qui ne parait pas avant

'''
Stern. Glossariiim hicrogl., p. 5o, dans '" Pline , Hist. uat., WXV, 1 84 (cf. XXVIIl
EiiERS, Papyrus E/jcrs, II: JoAcnni. Papyios 100, lO'i, 3 1 A); Diosr.oRiDE, De malcria iiic-

Ebers , p. igC), cic. 11 osf plus probable que ce (lica, V, 1-1 2; Gelse, De arle mcdica, V, 28,
nom, cjiii désigne aussi un arbre, soil celui 12: ScRiBOMUs, De coiiipos. medic., lij.

(lu cinnanionie (LoiïET, La Flore pharaonique, '''


A lY'poque de l'expédition française, on

p. 5i, 1 4.3). appiirtail parfois au Caire de l'alun presque pur,


'"'
I^osT, dans Hastinos, Dictioi. o/lhe Bible, (ju'on faisait passer sans dillicuilé' pnui' du
I, p. 69. nation du Sennar (de IloziiiRE, Z)racc. de l'Egyp-
'' Pauly-Wissowa, XXI,
lîeal-Encydopùdic, I. te, Ilisl. liât., p. 2i5, 931).
p. 12()6; Blïmner, dans Feslschrifl zur Sçf" '"'
IjORet, Rec. de Irav., XV, [). Kyy, Max
Versammiuiig deutsclier Philoloncn in Zurich Miller, Asien inid Europa, p. 188.

(1887), p. ,3/1; WiEDEMANN, Heroilols zxvciies


'''
Stern, Zeitschr. fur âgypt. Sprache , XXIII,
Buch , p. (îl G, p. 119.
— H.( 107 ).H

le commencement du Nouvel Empire C, doit être d'origine sémiti(|iie (cf. le

mot |?x et pierre ")(-); il est probable qu'auparavant on employait un autre


mot, ])eut-ètre un de ceux rpron traduit en ge'néral par 7ialvon^^\ comme bed

^1, qui de'sigue une substance servant à clarifier l'eau ('l ou encore
J_— ^,
hesmen in"*"!'.

FABRICATION DE L'ALUN.

Les procédés employés par les Egyptiens ne sont pas connus, mais devaient
être des plus primitifs. Ils pouvaient employer l'alun à peu près tel qu'il se

trouve dans la nature, ou bien le purifier d'une manière sommaire, soit par
des lavages, soit par une calcination plus ou moins poussée '''),
de manière à
obtenir des produits analogues à YAlumen rolundum, XA. iislum des écrivains
classi(pies.

La production d'alun de l'Lgyple était assez considérable, puisque Amasis


put en donner mille lalenls au temple de Delpbes ''').
Les quantités données

|)ar liamsès III à divers temples d'Egypte sont moins fortes'"'; on mesurait à

ce nH)ment-là l'alun dans de grands paniers comme ceux dont ou se servait


pour le raisin et d'autres fruits.

L'ALUN EN MÉDECINE.

Les papyrus médicaux donnent quelques recettes dans lesquelles paraît


Wdmou à côté d'autres ingrédients, pour des médicaments destinés à des ma-
ladies très diverses, et qui, sous la forme de pommades et d'onguents, sont

'''
An ]iapyi'us I']liers. ce mot ne parait plus dans des textes comme
'"'
Max Miller, .Eirijpltaca(Fcsl.sclinftfiir G. le papyrus Harris n I , où le mot abitqii est en
Ebevs), |i. 78. usage, tandis que Ton continue, dans ces mêmes
'''
De même que l'on coiifondail juufois les textes, à se servir du mot hesmen potu' désigner

deux substances, il est permis de supposer qu'on le natron.


devait employei- le même nom pour les dési- '''
Le procédé par cristallisation ne date que
gner. de l'alchimiste arabe Gebcr (vin'-i.v' siècles de
'*'
Maspero, Les inscr. des pijr. de Sri(jq/imh , noire ère).

[>. .35(j; cf. Dlmiciies, Graùpalast des Paluame- '''


Hérodote, U, cliap. clxxx.

imp , 1, ]il. XVIH et XXII; Naville, Z('i7»'c/ic. //ij-


Cl Pap. ilanis n" 1, pi. LXIV\ 1. 1 .t :

àsiipt. Spmche, XI, p. 28. Il esta remarquer que |,]. LXXlll. 1. iC.
— «.( 108 ).«—

en général |ioiii- l'usage externe. D'après les auteurs classiques, on voit que
l'alun (itait employé en Grèce et à Rome pour les mênties maladies, et entrait

dans des compositions pharmaceutiques analogues!''.


l'ourles maux d'yeux, une recette d'origine phénicienne (-) recommande
un onguent où entrent en quantités égales de l'alun, du sel, puis diverses

substances végétales, du safran, de la maijolaine, des figues, etc., le tout

prépare' avec de la graisse et de l'huile.

L'alun se mélangeait h de l'encens, de la résine odorante et dt's graines

d'acacia (?), pour combattre les odeurs fétides qui se produisent en été, et

qui sont sans doute les sueurs (''.

Pour certaines exci'oissances ou ennui'es(?), en plus des cataplasmes recom-


mandés on conseillait d'oindre la place avec de l'huile saupoudrée d'alun (''),

et pour finir on la traitait avec de la graisse et du miel.

Enfin, pour une maladie interne nommée serf (pesanteurs d'estomac?), on

pouvait faire des fumigations où l'alun entrait pour une bonne pai't''^'.

EMPLOI DE L'ALUN DANS L'INDUSTRIE.

On en est réduit, à ce point de vue, aux dires des écrivains classiques et


surtout à l'examen des habitudes des ouvriers égyptiens modernes, (jui sont

encore presque toujours les mêmes qu'à l'époque pharaonique. Il est des plus

probable qu'on se servait autrefois de l'alun de la même manière qu'aujour-


d'hui, surtout dans certains cas où son emploi est pour ainsi dire indispen-

sable.

Les tanneurs emploient pour durcir lus cuirs, soit le tanin, soit l'alun et

le sel''"'. Poui- donner aux cuirs la couleur rouge, on les passe à l'alun après

les avoir travaillés sur le chevalet pour les écharner, et avant de les teindre''';

'''
Voii' Pline, DioscoRiDE, Gelse, etc. , loc.cit. Ki, Der grosse medizinische Papyrus des BerUiier

(p. loG, noie h). Muséums, p. 10, 61.


('1
Pap. Eljeis, p]. LXIll, 1. 8-i i; MAxMii.- '^>
Pap. méd. n" 3o38 de Berlin, pi. IV, 1.5

LEn, dans /Egijptincn , p. 77-81. (l'dil. Wreszinski , p. 9, 58-59).


<'*
Pap. El.eis, pi. LXXXVI, 1. 8-9; pap. '"'
BoiDET, Descr. de VEgi/pIc, Elal moderne,
llearsl, pi. II, 1. 17-III, i. i. XVIII, 3" parlic, p. 81, 8/1.

(')
Pap. nukl. n- 3o38 de Reilin, pi. V, 1. 3; '''
Ihid., p. 7G, 79. On emploie le mi^ine

LoBET, dans Rec. de Irao., XV, p. 200; Wreszins- piocédé pour le maroquin rouge ou jaune.
— ,

— «-9.( 109 )^

la plupart des cuirs anciens étant d'une couleur rouge ou rosée, ils ont sans
doute passé par un traitement analogue.
Los mégissiers, pour obtenir des peaux souples, les font passer dans un
bain d'alun '''.

Les teinturiers se servent de 1 alun comme mordant; c'est même un des


principaux emplois de cette substance'-*.
Les orfèvres anciens cmployaieul l'alun pour séparer l'or de l'argent et pour
le purifier, comme aussi pour la dorure''', et les cliaiidromuers ,
pour souder
des feuilles de cuivre'''.

AUTRES EMPLOIS DE L'ALUN.

Pour ignifuger le bois, au moins dans une certaine mesure, les anciens
l'imprégnaient d'alun'^'; nous ne savons si les Egyptiens usaient du même
procédé. Nous ignorons de même s'ils l'employaient aussi pour le traitement
des vins''''.

Dès la plus haute anlitpiité, on employait pour clarifier l'eau, des boulettes
de certaines substances, entre autres le
J-^^' ^^à qui, comme il a été dit

plus iiaut, est probablement un des noms de l'alun'"''.

Les magiciens modernes brûlent de lalun sur un feu de charbon pour arri-
ver à reconnaître, par la forme que prend l'alun calciné, la personne qui a
jeté un mauvais sort'**'.

AU.

It . Dans la recension saïte du chapitre cxlv du Livre des Morls^'^\ ce

mot est donné comme une variante {^^) 'lu mot ^^î™^ et devrait donc

'"'
/ii'(/. , p. 83; Pline, W/sf. )(rt<. , XXXV, 190. '''
Maspero, Zm /w-çcr. des pyr. de Sciqqamh

Rml-Encyclopâdie , p. 35G. Ce renseignement se trouve sur


<''
PAULY-^^ISso\vA, I, la

p. 1297. grande pancarte des offrandes : cf. DiJuiiciiEN,

'^'
Pline, Tlist. nal., XXXIII, 8'i, 65. Gralrpalasl des Paliiameiiap , I, pi. XXII.
'*'
Idem, ibid., XXXIII, g/j. '*'
Lane, Modem Egijpliaiis, p. a5o.
'"'
Aulu-Gelle, XV, 1; Ammien Marcellin, '''
Lepsius, Dus Tod(enlmch der Agi/pler,

XX, 11, ilî. pi. LXII, I. 3i. Cette phrase ne se trouve pas
'"'
Geopoiika , VII, i-2, a 9. dans les textes antérieurs.
-~^i.{ 110 )<^—

designer une sorte de vêlement. Il est cependant très probable qu'en réalité
ce nom n'existe pas et qu'il repose uniquement sur une mauvaise lecture d'un
texte hiératique, les deux groupes
f '^ et
^ ^ !^ étant ])resqne idculitpios
dans l'écriture cursive.

A MA.

\^ \k ^—i. Oiseau non encore identifié, représenté dans une peinture de

Béni Hassan'''. Comparé aux autres volatiles figurés à côté de lui'-', c'est un
échassier de petite taille : le bec est fort, légèrement recourbé, ])lus long que
la tête et entièrement noir, le rou très court,
la tête blanclie ainsi que le coips, tacheté de
bleu à la partie postérieure; les ailes sont bleues

striées de noir, aussi longues que la ([ueue, très

petite, qui est également bleue à son extrémité;

les jambes sont minces et assez longues, elles

ont à 1 "arrière un doigt au niveau des doigts an-


Fig. 08. — L'oiseau .uià (d'après
térieurs.
Champoluon, Miimim., [il. CCCL).
L'oiseau qui correspondrait le mieux à celui-
ci serait le pluvian [Chnmdrius mclanorephalns)'^^\ mais certaines divergences''''
ne permettent pas de présenter cette identification comme certaine.

11 ne semble pas qu'il y ait |»arentc entre ce mot et le mot nmà-ler qui
désigne un oiseau analogue, dans le môme tableau (voir ce mot).

AMAAIT.

- —'V^^— '
jK.* I
y'^^'- ^'"'"''' ^^ — Ji
'
i^ )•
^^^^ connu par un
texte du Moyen Empire'^' et désignant un liàton recourbé, servant d'arme de

'''
GiiAMPOLi.iox, Mfimimmls , pi. CCCL: No- '*'
Le pluvian a enire aulrcs des plumes noi-
tices (lescripl., 11, p. 3Gfi. l'es à la lêle et au cou , le bec un peu plus court
'' Newberry, BeniHasan, 11. pi. IV. "el pas de doigl postérieur. Les autres caractères
'''
Savigny, dans Desciipùon de l'Egypte, sont à peu près les mêmes.
XXIII. p. .'i8/i, el//i,v(. nat., \,Oisemi.r, pi. VI, '''
Lacau, Textes religieux, $ XXll, 1. 09-71
fil!-- ''•
{Ucc. (le tnw., XXIX, p. 1/18).
, — .

— ^».( 111 )^-l

jet et employé pour la chasse aux oiseaux''', donc le boumerang dont se ser

valent avec tant d'adresse les

seigneurs égyptiens dès les âges


les plus anciens. Il se retrouve

sous la forme masculine àmà


^^ dans une scène de chasse
un peu plus ancienne (V"^ dy-
nastie) ('-',
et peut-être dans un Fj;;. 69 à 72. — Boumeranus du Nouvel EsiniiE (lonibeaux
(l'Amenenihel), d'Amenemhat de Senmout et de Zaunl:
texte des Pyramides, avec l'or-
,

croquis de l'auleur).
thographe mùadlm ^ ^_i | ^
-.^^^^''. Il est possible qu'il l'aille l'assimiler au luot imàmd ^;^ ^
qui paraît au Nouvel Empire (voir ce mot).

AMAAOU.

sition
\ *^. Plante non encore

de divers médicaments, sans doute en vertu de certaines propriétés léni-


identifiée, qui entrait dans la comno-

lives. On la trouve dans des recettes d'emplâtres destinés à assouplir les mus-
cles'^', à calmer des démangeaisons''^' ou à guérir des pustules, des plaies ou

certains rcniaux divins'^'"' comme aussi dans les ordonnances pour la fabrica-

tion de pâtes à mâcher, contre les maux de dents''' ou de langue''^'.

Pour ce mot, on employait le déterminalif • plus souvent encore que -a, et

cela prouve que la partie de la plante utilisée en pharmacie était la graine;

ce sens de te graine 11 a même pu pi'évaloir sur celui de la plante elle-même et

être pris dans un sens lout à fait général ; ainsi nous avons des âmààou de blé''''.

'''
Grapow, Zeilschi: fur Hgijpt. Sprachc («'
Pap. Ebcis, pi. XLVI, L ao; pi. LXXXIV,
XLVII, p. i33. 1. li-ït; pi. CIV, 1. 12; pap. niéd. Hcarst (i^dil.

'^'
Davies, Deir cl Gcbrawi, I ,
|il. \ : cf. Im.aiii- lîeisnei), pi. V, 1. 9.

MAH, Rock Toiiihs of Mcir, I, [)). II. "' Pap. Ebcrs, pi. LXXII, 1. 17 ; pi. LXXXIX
(''
Pijr. Péjn l", i. 170 («lit. Sethe. ()<)8'). 1. f) (il s'ag;itsansdoutede périosliles ou d'abcès).
GeUe forniu élanl celle du jdiiiiel, le sinjfiilior !"'
Pap. Ebeis.pl. LXXXV, 1. i8:pl.LXXXVI,
serait mâadil. 1. 2 (probablement les aphtes).
<"'
Pap. F.hois, pi. r.XXXIII, 1. I. <')
Pap. Ebeis, pi. LXXIV, 1. 9: P«P- Heaist.
W Ibld., pi. LXXV, 1. 9 0. pi. 1,1. 11.
n( 112 )<-.—

flo dattes'"', et même de nalron'-'. Pour les recettes mentionnées ci-dessus, on


réduisait souvent ces graines d'ànwàoii en poudre ^n^^^*''^'-
Il ne faut pas confondre ce nom avec ceux des deux autres plantes dmdmnu

^\^\\n, *^^ àdnion ^^-s dont les propriétés médicinales paraissent un

peu dill'érenles (voir ces mots). Elles se rencontrent parfois dans une même
recette, ce qui ne permet pas de les assimiler l'une à Taulrc.

Par contre le liquide àmàil ^—i^"^» (voir ce mot), qui paraît aussi avoir

une vertu adoucissante, est probablement le suc extrait de la plante âmââou.

A MA ÏT.
I 7*. Nom d'un quadrupède à la robe brune, aux cornes noires forte-

ment recourbées, qui encore au Moyen Empire habitait le désert sur les

confins de la vallée du Nil'*', et que déjà plus anciennement les Egyptiens

Kig. 78 cl 74. — L'.iwi/r sois l'Ancien et le Moyen Empire


(d'après Steindorif, Das Grab des Ti , pi. CXXVIII, pt Chajipollion, Moiiuiiienls , pi. CCCLXXXIII).

capturaient et sans doute domestiquaient, de même que les antilopes, les gazel-

les et autres animaux du même genre''''. D'après la forme du corps et surtout

des cornes, Yamdït est très probablement une sorte d'ibex; il ressemble égale-
ment beaucoup à Vabdou, qui paraît dans les mêmes scènes (voir ce mot) et
qui semble devoir être assimilé à un moullon.

''
Pap. Ebers, pi. XXII, 1. 17. II, pi. IV; MoiNTET, Bull, (k l'Iiisl. franc, du
<''
Ibici, pi. LXXVJ. i5. Caire, IX, p. 27.
'''
Ibid., pi. XLVI, 1. 20; pi. LXXXIV, lit; <^>
Steindorff, Das Grab des TI, pi. GXXVIIl.
pi. LXXX\'II,1. 17; pi. CIV, 1. la. Dans ce tableau, où paraissenl la plupart des
'''
GiiAMPOLLioN , Monuments , pi. CCGLXXXIII animaux domestkpiés par les Egyptiens, l'amàit
et GCCGXXVIII quater; Newberry, Béni Hasan, est une femelle accompagnée de son faon.
ÂMÂÏT.

j -'Ik *• Li<|iiitle qualifie de noir (^^) et employé en médecine


comme première ajiplicalion sur les brûlures C; il avait donc des propriétés
adoucissantes et était pi'obablement le suc extrait de la plante ùmààon =—
'^
^î^i, dont les graines avaient des vertus analogues (voir ce mot). Certains
tableaux des temples ptolémaïques montrent le roi offrant au dieu deux vases
ronds contenant un liquide âmâ ^7^ qui est sans doute le même que Xàmù'il

d'une éj)oquc plus ancienne'-'.

AMAM.
^ ' ' ^^^^^ *^ ^"^ récipient, sans doute d'une sorte de grande
f^^^ lK'
corbeille dont on se servait, au Moyen Empire, pour mettre des pains de
diverses espèces ''). Comme il s'agit d'un ustensile employé pour des victuail-
les, on peut songer à rapprocber ce mot de
^-'^— *
la racine ùm ^^î 'ftt^angern

et du mot àmàm nourriture ' ce ^^ ('').

AMA M A.
amaou Au Livre des

Portes, à la iX'' lieure'''', certains génies infernaux portent

un objet mince, long et recourbé, qui pourrait être une


corde, une baguette ou une courbache, et qu'ils tiennent
à deux mains, par les extrémités, le brandissant au-dessus Fig. 75. — D'après Bo-
'"'"-S"^'""-
de leur lète, comme si c'était une arme("'. Peut-être l'ori- ^'''-'-f
Oiineiieplliali ,
i^].
\U.
gine de ce terme doit-elle être cberchée dans le mot plus

ancien àmàdit =— '


^—^ '
-•
]
(voir ce mot), qui désigne le boumerang; elle

'" Pap. lîhers, pi. LXVII, I. 17. ''


BoNOMi-SiuRPE, The Alahaster Sarcopha^us
'''
Mariette. Demiérah, III, pi. WIII, /. nf Oimeneplhah ,
pi. XII, reg. siip. ; pi. XIII,
'^'
GrifI'Itii. Tlic Pétrie Papi/iù , pi. \iX, reg. m éd.
1. 10-. 3; pi. X\. 1. .1. '"'
Hnigsrli [Diclloini. Iiiérogl. , p. 1 90) Iratliiil :

'*'
Druc.scii , Dicùonn. hiéionl. , Suppl. ,
ji. -i 1
8- crcorde à piendro. t'îpiiiseUn, laeel, lacs, collets,

219. etc.".

Bulletin, t. XIX. i5
reposerait alors sur une erreur de lecture, et dans ce cas, le bouiueraiiy lui-

même serait si démesurément allongé et aminci (ju'il ne pourrait plus être


employé ])Our son nsagc ordinaire; du reste, le texic (pii accomjjagne les

figui'ations ne dit pas qu'il s'agit d'une arme.

 MA MOU.

. ^^\^%*"^. Plante médicinale (pii n"a pas encore été identifiée;

le délcrminatii" de ce mot étant indiflererament • ou 4i, on peut en conclure


que la partie de la plante employée en pharmacie était la grain(». Nous ne
pouvons guère nous rendre compte des propriétés spéciales de ces graines,
qui entrent dans la composition de médicaments très divers : c'étaient surtout

des remèdes internes, pour les pesanteurs d'estomac''', les maladies de cœur'-',
les faiblesses (?) ''', certaines afTections des voies digestives'''', et surtout des vci'-

mifuges'"). On employait encore ces graines {ïànuimou, toujours avec d'autres


substances, dans des emplâtres pour les pustules et certaines grosseurs'"', des
fumigations contre les pesanteurs d'estomac'''', et enfin dans une pâle qu'on
devait màcliei" pour combattre une maladie de la bouclie'"*'.

Les àmdmoii ne doivent pas être confondus avec d'aulres plantes qui ont
des noms analogues, mais des propriétés médicinales diiïérentes, les âàmou

iZliCm ^^ '*^^ (hiiàdon —'^^*y, (\oir ces mots). Les graines des trois
piaules se trouvent du reste employées dans une même recette, ce qui prouve
très clairement leur diversité''*'.

ÂMÂOJIÏ.

^>^ m?' (ou àindouli']). Mot s'appliipiaut à une action qui est sans nul

doute en rapport avec les travaux de l'agriculture; la scène qu il désigne, dans

'" Pap. mi'd. n" :]o38 de IVilin, pi. \1V, i. a <''


Pnp. El)crs. pi. XXII, 1. lo, i a , 16, iS.
(cf. .'Mlit. Wreszinski). ;"'
Ibid., pi. GV, 1.
7; pi. CX, 1. 8.
'''
l'ap. Ek'is, pi. XLIV, 1. G: pap. Ilearst, '''
ML, |)1. LIV, 1. 8.

pi. IV, '''


1. .3 (cf. c'MJit. Reisner). Pap. iii-mI. n' ,'îo.'î8 de Berlin, pi. 111, 1. 10
« Pap. EIj.ts, pi. LV, 1. 7. {ci édit. Wieszinski, |.. 5G).
'"'
IhiiL, pi. X\l\', 1. 5. C Voir note précédente.
,

.( 115

un papyrus mythologique du Musée de Turin''', fait pai'lie d'une repre'senta-


lion des champs Adrou, analogue à celle du chapitre ex du Livre des Morls'^-l

Une série de génies mumniiCormcs divise le tahlcau en deux parties : d\in


côté le mort lahoure et moissonne, de l'autre il navigue
sur le lleuve des enfers, puis il frappe ses bœufs pour
le dépiquage du grain, et enfin il se penche sur le bord
de l'eau en tenant dans chaque main un instrument
exactement semblable de forme au van généralement
en usage en Egypte; c'est à cette dernière scène que
s'appli(|ue le mot mmioui. Ici il ne peut être question
de vannage, puisque l'action se passe au bord du lleuve
et qu'aucun tas de grain n'est représenté; le défunt Fig. 76. — D après Laszone.
Dizioii. ili Mitol. egizin,
, .
1 r 1 / 11 1 1

semble puiser de 1 eau avec ses deux ecuelles de bois et j


y
il s'agit peut-être là d'un mode d'arrosage très primitif
(pii s'opérerait en aspergeant simplement les terrains voisins du fleuve ou
d'un canal quelconque. Dans ce cas, le mot en question serait celui qui est

employé au papyrus Hood pour désigner la boue àmdouï ^^^,,V'' '^^^ "'^

nom d'agent dérivé de la même racine, s'appliquant au personnage en frain

de travailler et pouvant se traduire ffle boueux r.

AMAIUIAGE.

La façon d'amarrer les bateaux n'a pas varié suivant les époques et est

encore aujourd'hui sensiblement la même qu'autrefois ''). Que le bateau

'' (Pevron, Lea\


N° 1768. lÎRiGscn, Dicitnnn. hiérogl., tirgillii liiig. copt. . p. iho).

SuppL, [).
-3
-3 2. — La scène complète est rcpio- '*'
Champollion, Monuments do l'Egypte et de

fluite dans Lanzone, Dizion. <H Mitol. egizia la Nubie, IV, pi. CCCLXXVll ijualer (le pilote

[)1. V; ces deux copies sont loin d'être <les fac- prêt à lancer l'amarre, cf. Newberrv, Béni Ila-
similés de Toiiginal. un papyius lunéiaire de san , 1 , pi. XXIX) ; ibid. , pi. CGCGIIl iî's (hommes
liasse é|)n(|ue et d'assez mauvais style, comme plantant les pieux, cf. Béni Ilasan.U. [d. XII);

dessin. Lepsils, Bcnkmàlcr, 111, pi. CXVl; Wilkinson,


'"'
Dans li's nomlireuses variantes de la vi{jnet- Manners and Cusloms [étWimw de 18/17), 111.

te de ce cliapiti'e, aucune scène ne correspond p. ig.j; Davies, El Amarna, 1, pi. XXIX; Virey,

à celle qui est appelée ici àmâoui. Le Tombeau de Rekhmara [Mémoires de la Miss,
'''
Maspero, Etudes cjjijpticnnes , II. p. fi (pap. franr. au Caire, V), pi. XXV et XXVI (liateaux

llood, [il.l, 1. I 1); cf. OMC, OOMC, OUI .lulum aniai'rés).

>5.
— v5.( IIG ).e^—

rcmniilc ou redescende le ÎNil, le premier soin fies matelots qui veulent ahorder

est de le tourner la proue contre le courant, puis de ficher en terre un solide

])iquet et d'y attacher une corde parlant d'un |»oint du hordagc voisin de l'a-

Fij;. 77. — Bateacx à l"amabi\e (d'après Lepsius, Denhnâkr, 111, pi. CXVI)

vant. Si le vaisseau est grand ou le courant rapide, on fait la même opération

à l'arrière C; si le hateau reste stationnaire pendant quelque temps, il est

nécessaire de resserrer souvent les amarres et même de changer de place les

pieux, que le ballottement et nn e(Toi-t pi'olongc finissent par ébranler.

Suivant que le bateau est grand ou petit, on jdante vers l'avant un ou deux
piquets qu'on relie au bordage par une corde sini[)le, double ou triple, fixée

sans doute à la barque au moyen d'une bitte, d'un taquet ou d'un cabillot sur

lequel lesmonuments ne nous donnent aucun renseignement, pas plus les


tableaux que les modèles en bois stuqué du Moyen Empire. Le nom donné
par les Egyptiens à ces deux amari'es est, poui' l'une, ':1a corde d'avantn haîit

—'s,, pour l'autre '-la corde d'arrière n pchit Jfc \


\7^'^-

Le pieu d'amarrage est une pièce de bois pointue, longue de o m. 5o cent,

à 1 mètre, munie parfois d'un crochet ou d'un renllement formant saillie sur

un seul colé, comme le montre rhiérogly])he \. Son nom de meii "], menam
""l V 1 ,j«, menait
*"' I -. -1 ('), a donne lieu à des sens dérivés nombreux : le

Davies, El Amurna, V, pi. V. C'est sans (^)


M( mes ri'fi^ronccs. C'est le qantarouz j^ilali •

doute [Kii- erreur (]iril n'y a (le diaque côté que Les jii(|uets peuvent aussi être désignés par
deux pieux d'amai ra^je pour quatre bateaux. les iiiènics noms que les amarres de proue et

'^'
iVlASPEKO, Ftec. de trnv., XXIX, p. 107; de poupe : BoxoMi-SiunPE, T/ie j4/«Jrts/(>î' Srtrco-

Erman, Zeilschr. fur ûgyipl.Simichc ,\L\\\ . p. 5. plingus of Oimcneplluih, pi. XIII, reg. sup.
HS.( 117 )^-H—

verbe qui en est formé sert à désigner d'abord l'action d'cr amarrer n ''', puis
celle d'ff abordent, d'rf arriver au port-, et, comme cela devait se produire

naturellement dans un pays où le lleuve est pour ainsi dire la seule voie de
transport, il finit par exprimer l'idée générale crarriven'' et enfin, dans un
sens plus spécial, celle de ff mourini ('-',
c'est-à-dire ari'ivcr au terme de sa vie,

de son voyage sur terre.

Le maillet dont on se
sert pour enfoncer les

pieux est une grosse masse


ovoïde, sans doute en bois,
et muni d'une courte poi-

gnée, comme ceux dont se


servent les menuisiers et
les tailleurs de pierre; il

est assez lourd pour qu'on


doive le manier à deux
mains. Son nom est kher- Fig. 78. — Matelots plantant le piquet 1)"amarhage
(d'après Ciiampollion, Monuments, pi. CCC'JIII bis).
pou {^khorp)
^^ -=-- (3)_

Amarre, pieu, maillet, constituent les plus importants des accessoires d'un
bateau : ils sont cités en tête de la liste du cbapitre xcix du Livre des Morts,

où le mort s'adresse successivement à toutes les pièces principales de la bar-

que divine dans laquelle il doit être reçu''''. On en trouve aussi parfois des mo-
dèles en miniature à coté des barques funéraires en bois du Moyen Empire f-^'.

Quand l'occasion s'en présentait, on pouvait utiliser comme moyen d'amar-


rage les arbres poussant sur la berge, en attacbant l'amarre autour du tronc,
comme c'est le cas pour les vaisseaux de l'expédition de Pount-'''. Quant à

c Stèle de Pianklii. !. 89 et ijL Caire, IX, p. 77.


'''
Brugscii, Dictionii. liiérogL, p. 643. '^'
ScnlFEïi, Prie.'ilergràbcr... lom Tolcnleiiipd
'''
Maspero, iîec. c/e frny. , XXIX. p. 107. C'est des Ne-User-Rc , p. 78; Steindorfe, Grabjunde

le baria jù.U moderne. des miuleren Reichs , 1, p. 35, pl. X; Quibell,


''''
Naville, Dasâgypl. Todteubuch , 1 ,
[il. CXI; Excavations at Saqqara( igoG-iQOj), pl. XXVI.
II, p. 221. Le texte du Moyen Empire est plus W Naville, Deir el Bahari , 111, pl. LXXII:
complet : Lacao, Rec. de irao., XXX, p. fiO- cf. DiMicnEN.//i«?0)-. Inschr., II, pi. XL L'extré-

08; ici les accessoires de l'amarrage sont à la mité de la corde est enroulée autour de la corne
fin (1. 'lo-lg); Jéolier, Bull, de l'Insl. franc, du verticale de la proue.
— M.( lis ).C1

remploi lIc l'aiicic ou de quelque chose de semblable, pour mouiller, il esl

encore très problématique (anciie).

L'amarrage des barques funéraires, au momeul du IransporL de la momie


au tombeau, donne lieu à certaines cérémonies : une fois que les deux pieux,
celui d'avant et celui d'arrière, sont plantés en terre, on leur fait une ofl'rande

de pièces de viande, puis on y amarre bi barque et l'on termine par la pic-

sentalion de vases d'eau. Les deux piquets sont donc en quelque sorte divinisés

et c'est par leur entremise que certaines des olïrandes peuvent parvenir au
morte.
Dans certains textes religieux'-', c'est Isis cpii saisit l'amarre d'avant, !Nepb-

tbys qui se charge de celle de l'arrière. Ailleurs, ce sont des génies de la

Haute et de la Basse-Egypte qui dressent les deux piquets'''.

I V ^^ I
I . Oiseau non encore identifié, représenté dans un tableau de

Béni Hassan (''. Que ce mot soit ou non identiijuc à celui d'un autre écbassier
qui paraît dans le même tableau, dvid ^^^—
(voir ce mot), l'adjonction du terme ter ^, qui
signifie rc saison n, donnerait alors comme signifi-

cation (d'aiiià de saison n, donc un oiseau migra-


teui" cette qualification s'accorde très lùen avec

l'aspect même de l'animal, qui est certainement


un écbassier.

.,.
hig. 'jg. — ,.
L OISEAU -M-
.i>n-ri;ii (d;i-
Comparé aux
1
autres oiseaux du même tableau''^',

pn's Chamtollios, Moiiumciiis, cclui-ci est de taille moyenne; son corps est entiè-
c*^'^^)-
P''
rement blanc, sauf les ailes, très courtes, qui sont

noires et rouges, ainsi que la queue; la tète est ronde, le bec fort et court,
triangulaire et de couleur rouge; les jambes, longues et minces, onl un doigt

'''
ViREV, Le Tomhemi de Rckhmarn. p. 9/1,
'''
BoNOMi-SiiARPE, The Alabastcr Sarcnphagus

pi. XXV et XXVI. of Oimenepihuli , pi. Xlll.


'''
Pyr. Pépi 1", 1. 60 4. — Jéqiier. Les fri- '*'
CiiAMroLLiox, Monuments , pi. CCGL, el

xes d'objets des sarcophages du Moijch Empire, Notices descript. , II, p. 366.
p. .828.
'*'
NEWnEBRV, Benillnsnn, II, pi. 1\ .
.

— Hi.( 119 ).e-.—

postérieur placé plus liaut que les ante'ricurs. Ces caractères sont à peu près,
mais non pas exactement, ceux du grand pluvier (^Chorodrins liiullcuh^ ''); cette

identification n'est donc aucunement certaine, surtout vu l'absence du doigt


postérienr chez le pluvier.

AMETHYSTE.
Variété de quartz, de couleur violette plus ou moins foncée, translucide.
Elle jouait chez les Egyptiens le rôle de pierre précieuse, au même titre que
le grenat, mais son emploi était beaucoup moins fréquent que celui de la

cornaline, du lapis-lazuli et de la turquoise (-'; on s'en servait pour faire des

perles de formes variées ainsi que des scarabées et des amulettes, toujours
de dimensions 1res petites; il ne paraît pas qu'on Tait jamais employée pour
l'incrustation. Les perles se tournaient et se polissaient comme celles qui

étaient faites en dautres matières, mais le lapidaire rencontrait pour l'exécu-


tion (les objets moins simples de réelles diflicultés jM'ovenant de la dureté de
la pierre; aussi ces petits monuments sont-ils généralement travaillés de façon
somrnaiic ''', les détails à peine indiqués. L'amétliyste est sni'tout en usage
sous la \ll" dynastie; c'est aussi de cette épo([iie (|ue datent les pièces les mieux
ti'availlées et les pierres de la meilleure qualité, en cette matière; on en trouve
néanmoins, mais beaucoup plus rarement, à toutes les péi'iodes de l'empire

égyptien, des rois thinites aux Ptolémées t''l

Les perles ne varient guère suivant les époques : elles sont indilleremment
ovoïdes, aplaties en losange, ou en forme de barillet, mais le type (jui est

de beaucoup le plus fréquent est la perle globulaire, parfaitement ronde,

d'un (liamèli'e qui ne d('passe guère un demi-centimètre '^l Toutes ces perles

'''
Dcscr. (h l'Égijple, XXItl, j). ."iSo, el '**
Garstanc. , El Arabah, p. 28.
'''"''

Hisl. nal. , I. Oiscnii.r, pi. XIV, lig-. i. Les tlilTt'- Pétrie, Diospolis faroa, p. 27, h-i-hh^ 53 ;

renees les [liiis imporlanles sont (jiie le phiviei' PETiiWi-OiiiBEi.i, , Naqada and Ballas, p. /i , 8,

a cerlaiiics paiiies de la tète, de la niupie et du til> , G7 ; Pétrie, Deiideieh, p. 25 : Avrton, Abtj-


cou , noires et brunes, entre autres vm large col- dos, 111, p. h']; MacIver and Mace, El Amrak
lier noir; le bout du bec est noir. and Abtjdos, p. 69, 87; Quiiiei.l, El Kab , p. i5;
'' Vernier, La bijouterie (Iarstang, El Arnbah
et Iti Joaillerie éui/p- , p. 4 et 5; Pétrie, Hijksoa
lieniies , p. 9,21, nA , .3i and Israelilic Cities , p. t3; (Jarstang, Burial

p. 2.'18.
'''
Maspero, Aiclicol. égi/j)!. ,
Cuslonis of Aucient Eiiiipl, p. 111.
, ,

— ^».( 120 )^~


sont percées de part en part et devaient l'aire partie de colliers, soit simples,

soit composés de diverses sortes de pierres. Les plus belles, admirablement


calibrées et d'une très belle eau, proviennent des trouvailles de Dabcliour'''

et d"lilalinun (Xil'' dynastie)'-'; il n'y a que peu de perles datées avec cer-
titude du Nouvel Empire'-^'.

Dans un des bracelets d'Om el-Gaab (l''= dynastie), certains éléments sont

constitués par des sortes de ])erles affectant la forme générale d'un 8, avec
un renflement an milieu, permettant de les attacber, car elles ne sont pas
percées '"'.

Les scarabées en amétbyste sont épais, un i)eu lourds de formes, et souvent


les élytres et le prothorax ne sont même pas indiqués par un trait ''); rare-

ment ils porlent des inscriptions, même quand le plat est doublé d'une feuille

d'ori"', et dans aucun cas les signes ne sont gravés assez profondément pour
avoir pu servir de cachet ('. Parfois ils sont montés en bague'**'. Les uns da-

tent du Moyen Empire, les autres du Nouveau et même de l'époque saïte.

Divers petits objets, ayant dû servir d'amulettes, étaient parfois faits en

amétbyste, mais se rencontrent beaucoup plus rarement que les scarabées de

la même matière; ce sont des têtes de taureaux, des faucons, des sphinx, des
lions couchés, des cœurs, soit en forme de vase, soit ornés d'une tête hu-

maine ''^'.

Aucune indication ne permet de supposer que l'améthyste ait eii pour les

'' J. DE Morgan , Fouilles â Dahchour. I , p. 63 Arabah, p. 25: SctikvE^, Prieslergrâber... vom


ce . pi. XXIV. Toleidempel des Ne-User-Rê, p. 3/i; Pétrie,
'"'
Brlnton, Lahun, I, p. 26. 28, 3a, .IS, Diospolis 2>arca, p. /i3; etc.
'''
])L I, VIII; VViNLocK, AncientEgijpl, 1920, p. 80. }iE\vttE.R9.Y,Scarab-shaped Seals, n"' 86967,
'''
Pétrie, Diospolis pnrva , ]>. f).^. 37/159, avec feuille d'or : n" 37/101, 37/102.
'")
Pétrie, Royal Tombs, II, ],1. I, p. 18; '''
L'inscription du n" 87/159 du Caire rrAmon
Verîvier, Bijoux et orfèvreries [Calai, gén. du est dcrritre, il n'y a pas à craindre indique
Mrisèe du Caire), n° 62010. que certains de ces scarabées avaient le caractère
'*'
Pétrie, Scarabs and Cyliiiders, p. 8; New- d'amulettes.

BERRY, Scarab-sliuped Seals [Calai, gén. du Musée


'"'
Newberry, Scarah-shaped Seals , n°' 37/120
du Caire), n°' 37/120-37^22, Z'jhah, 87459, 87/128.
(" QuiBELL, El Kab, p. i5; Pétrie, Gizeli
37/183, Z-]hih, 37/186, 37/188;Fabretti,Ros-
si, Laxzgne, llcgio Museo di Tortno, n" Cioi, aud Rlfeh , p. i3; Reisner, Amulets (Calai, géii.

61 69, G173, 6181, 6187; Ayrton, Abijdos,\\\, du Musée du Caire), n" i2o5i, i2o52, 12859,

p. /17; QuiBELL, El Kab, p. t5; Garstang, El 1 2860.


~y>{ 1-21 ).e-H—

Egyptiens une signification symbolique, comme chez les Juifs, où (îUe se trou-
vait parmi les douze pierres du pectoral du grand prêtre ('), ni des propriéte's

magiques, comme chez les Grecs, où une amulette d'amc'thyste préservait de


l'ivresse celui qui la |)ortait, vertu (jui a donin' à la piei'i'c son nom d'àfxé-

L'origine de l'améthyste emjdoyée par les Egyptiens n'est pas connue; il

est pi'ohable néanmoins qu'ils la tiraient des Indes, comme plus tard les Grecs

et les Romains, soit directement, soit plutôt indirectement; ce sont en effet

des Indes que proviennent les ame'thystes de la plus belle qualité', semblables
à celles des perles de Dahcliour. On pourrai! aussi songer, pour la ])rovenance

de cette pierre, à la Sibérie ou à l'Espagne, qui sont d'autres centres de pro-


duction, et d'où les amiUliystes pouvaient arriver en Egyj)t(! ])ar la voie du
commerce.
Le nom ancien n'a pas encore été déterminé. Brugsch pensait le retrouver
dans le mot ® 1^' khenem, qu'il identifie au nij^ijx hébreu, en suite de
diverses considérations de nature linguistique et phonéti(|uc '^); cette attribu-

tion ne saurait du reste être maintenue, puis(jue le mot en question désigne


très clairement dans certains textes la cornaline, dont on faisait l'amulette la.

I'''.
Le mot herset |^.7.''' paraissant être aussi le nom d'une sorte de cor-
naline nu de jaspe, il n'y a guère dans la liste des pierres précieuses em-
ployées en Egypte'") que le mot hemdgd fy'^s^*, fl^f ;, qui pourrait
s'appliquer à l'améthyste : il représente une pierre qu'on apportait des pays
du Sud'"', en petits morceaux déposés dans des corbeilles et qui, dans les

peintures, ont une couleur rouge foncé'**); cette pierre joue un certain rôle

'''
Exode, xvviii, Kj: xwix, 12. L'aîné- '^'
C'est une pierre généialenienl rouge, em-
lliyste ne paraît dans aucun autre passage de pioyée entre autres pour les grosses perles ovoï-

l'Aticien Testament. des qu'on attacliait au Ijras. 11 y en avait aussi


'''
Pauly-Wissovva , Real-Encydopâdie , I, une variété blanche (agate?),
p. 1828. '*'
Dl'michen, Geogi: Insclir. aJli'ig. Denicm.,
'^'
Bmcsi-.ii, Dictioiiu. hiérogl., |i. i loo. Les U (Recueil de Moniim. égypl- , IV), pi. IX, 1.52;
ouvrages plus récenis du uième auteur (Die pl.XXlV, 1. i i i;cf. pi. LXlll, 1. i5,etLX.\,l. i o,

Agyplologie , p. ioa) ne reproduisent pas celte '''


Bnifiscii. Recueil de Monum. égi/pl., 1,

identification. pi. XV, 1. i5.


'*'
Liore des Morts , diap. ti.vi. — Maspero, *''
Setue, Urhindeu dcr XVIII. Diju., [>.

Mémoire sur quelques impijrus du Louvre, p. ?., 1099. IjCS peintres égyptiens n'ayant |)as de
h, 5, 7. couleur violette, employaient la nuance la plus

BuUclin, t. XIX. il)


-•«.( 1-22 >ci—

dans l;i cérémonie de Yap-ro, sans doute pour colorer les lèvres du mort'''.

Celle idenlificLition avec l'amélliyste n'est du reste aucunement certaine, les

pierres Ijcmdgd faisant partie des tributs apportés par les populations du
Soudan '-l

A M MA.

AfXfia. I)"aj)i'ès les auteurs classiques ''', cl, en particulier Héron d'Alexan-
drie et Didynic, Yamina serait une mesure de longueur purement égyptienne
qui équivaudi'ait à ho coudées ( i o brasses), soit 21 mètres ('"';
c'est donc sans
doute un simple cordeau à mesurer comme ceux dont se servent les arpen-
teurs (voir arpentage) ('); les mêmes auteurs le nomment aussi dans d'autres

passages rr-^omov ou TOLVcâpiov, mais le nom oi'iginal égyj)ti('n n'est ])as connu.

AMOU-

!.<=: V V:^Ats. fini I


I
:^tfe4, lA . Sorte de bateau, non encore déter-

minée et rarement mentionnée dans les textes, paraissant être un terme gé-
néral plutôt qu'un mot désignant un vaisseau de forme spéciale'*''. Ce nom
devait cependant être assez répandu, puisque le signe >-*« est employé couram-
ment, aux basses époques, comme plionétique pour la syllabe am^'\ La forme
ancienne lïnmon paraît avoir été mom ^=*>.('*).

i"i])proché(', donc soi) un roiigo foncé, soit un '"'


.Sléle n" ii5<j du Musée de Turin (Or-
Lieu fonce. Lepsius [Les métaux dans les iiiscr. ciiBTi, Ctital. illustrato, II, p. ûh, n° 18). Pap.
égijpl. , p. 2 1 ) traduit hemâgâ par jaspe rouge. Sailier il. pi. XII, 1. (j; Sethe, Urhundcn der
'"'
SciiiAPinELLi, // Libro (Ici Funerali, 1, XVIII. D//».. p. 686 (Annales deTlioulmèsIII)
p. i3/., i38, pi. I.XI. et p. i32 (inscription funéraire); BRLGscii,Z)m
'"'
M. Gardiner (Zi^^jj/mH hkvalic Te.xts , 1, Kalemler Insclir., pi. X, 1. 19.

p. il*, n. Il) propose, aussi sous réserves,


''*
la Brugscu, Dictionii. hiérogl., SiippL, p. 64.
même identificalion. '*'
Erman, Aegyylisckcs Glossar, p. 10. — La
'''
Dare.mberg et Saglio, Dictlonn. îles Aiitiq. iecluio de ce mot. qui se trouve dans une des
jrr. et 1-om. , l, p. aSo; Paui.y-Wissowa , lleat- inscriptions de Hirkiiouf (II, 19 : Sethe, Ur-
Enci)clopaclie , I, p. i84i. hinden des alten lîeiclis, p. i3o), est douteuse,
'''
IluLTSCii, Gr. mid rom. Métrologie, p. 38, le signe .<= ou =i pouvant se lire ges; il a
358, Gia; Lepsius [Lângenmasse der Alten, été traduit aussi par «les deux côtés du bateau^,
p. 3/1), prenant comme unité la petite coudée, au lieu de tfle bateau mem-n (Erman, Zeilschr.
ne donne à Wniuita que 17 ni. 80 cent. fiir âgijpt. Sprache, XXXI, p. 69; Breasted,
'*'
Daremberg et Saglio , toc. cil. Ancienl Records, I, S 353).
-^>.( 123 )^-i~

AMURE.

Cordage servant à fixer le coin inférieur d'une grand'voile à la muraille


du navire, du coté du vent, tandis que l'écoute, qui lui fait pendant, s'attache
du coté de l'arrière, sous le veni; dans les vaisseaux modernes, chaque voile

carrée est donc munie de. deux amures et de deux écoutes. Dans la marine
grecque, les trrô^ss (écoutes) et les tspônoSsî (amures) paraissent être le plus

souvent confondues et ne former qu'un seul cordage l'rajipé par son milieu à

l'angle de la voile et dont la moitié antérienre constituai! lamui'e, et l'autre


moitié, l'écoute (''. Il eu est vraisemhlahlement de même pour les hateaus
égyptiens à voile rectangulaire, du type en usage à partir de la fin de l'Ancien
Empire '-), à cette différence près que la voile, étant montée sur deux vergues,
a dans sa ])artie inférieure une rigidité sullisante qui ne nécessite pas la pi'é-

sence de deux cordages à chacune des extrémités de la basse-vergue, mais d'un


seul, servant plutôt d'écoute que d'amure'^'. En réalité, dans les représenta-

tions figurées, on ne voit jamais la manière dont la basse-vergue se fixe au


bord du haleau; elle paraît tout à fait libre, chose inadmissible au point de
vue nautique-'), sauf dans les plus anciens modèles de ce bateau, où elle est
munie de deux vrais bras semblables à ceux de la vergue supérieure et ma-
nœuvres de la même manière'"''. Les amures ne seraient donc pas indispensa-
bles; mais un mot ([ni paraît dans une liste d'agrès, au Livre des il/or/.s (''',

àlou-klierit
^Te "^ '^' étant déterminé, dans une des variantes, par quatre cordes,
semble, vu sa place dans la nomenclature, ne pouvoir s'appli([uer ([u'à l'en-

semble des deux écoutes et des deux amures.

'''
Serre. Les marines de guerre dans l'anlt-
'''*
I^a voile t'-tant fiffnrée de face et le bateau

(juité, 11, p. .1.39. (le profil, le dessinatcm- n'aurait pu représenter


'^'
Les voiles triang-uiaircs on Irapézoïdes ees petits cordages qu'en leur donnant une ton-
des hateaux plus anciens, ('tant fix(îes par le bas giieur très exagérée; de là sans doute l'oniissicm

sur le pont, n'ont pas besoin de cordages de ce de cette manoeuvre.


genre, puisqu'elles sont nianœnvrées uniqu(;- '*'
Jtîquier, Bull, de l'inst. fraiir. du Caire,

ment par le haut. * IX. pi. III, fig. •?..

'^'
Gîikser^, Dds Seeivcsoi der alten Aen.. [). i5 *"'
Chap. xcix (Naville, Das iigjipl. Tndlcn-

(dans DiJMiciiEx. Restdlale, I). buch, I, pi. CXI, 1. 19).

16.
. ,

*n.( 12'i ).e-i-

AN.

î , ao±tn •'l^v. j;^^ i o j


('), ou pliilùl i 1 I "le l)iUon li(niopolilainr.Noni

(run des bâtons faisant partie du mobilier l'iinéraire et rentrant dans la série
des quatre hores (?) ^Pou
i,',*JiJ^ bâtons de campagnes
(-) ces sortes ff :

de cannes sont sans doute destinées à permettre au mort qui les a en sa pos-
session de parcourir en tous sens les champs de l'autre monde, de même
que l'autre série, les quatre j,!,*" "'^''tons des bassinsu doivent lui donner
la faculté de traverser en toutes directions les terrains inondés. Ce nom se

rencontre presque chaque fois que les noms spéciaux de chacune des cannes
sont indiqués ('', et ne semble pas alterner avec d'autres (la variante j J_^"'"'
est peut-être fautive, mais il est également admissible qu'il y ait eu un ff bâton
de Pan comme il y avait un r bâton d'Héliopolisn, la première de ces villes

ayant aussi joué un rôle important au point de vue religieux et funéraire);


comme les trois autres, c'est le plus souvent une canne droite du type de
Vames avec pomme et virole métallique H parfois un gourdin renflé à sa partie
inférieure''). Dans une reproduction saïle des mêmes textes funéraires, ce

bâton est appelé aqur ^ '| ('l

AN.

C^E) C^E)
B, A, y
I

anou
ou ''').
A l'origine, ce mot
désigne la grande tablette rectangulaire, en bois stuqué et peint en blanc, sur

'' (JeUe variante est celle de rAneien Empi- <^i Lacau. op.n(., II, pLXL VI, fig..34/1, 345,
re: les aiilres appartiennent au Moyen. ."j/ig; Steindorff, Grahfunde des miuleren Beichs
'"'
Cette (léiioniinalinn générale se trouve I, pi. V; II, pl.II,etc.
entre autres au sarcopliage de Sepa, an Louvre. 1''
Lacau, op. cit., II. pi. XLVI, fig. 3/17;
Cf. Jéociep. , Les frises (ï objets des sarcophages Steindorff, Grahfunde des miuleren Reichs, I,

du Moyen Empire, j). iGo. ]il. 111; Gautier-Jiîouier, Fouilles de Lichl,


•''
Pijr. Noferfcara ,1.298. — Laça v , Sarcoph |d. XXVII.
antér. au Nouvel Emp. ( Calai, gén. du Musée du '''
Maspero, Annales du Sero. des Aniiq., I.

Caire), 28086, n° A7 Steindorff, Grahfunde des


; p. 2/10.

miuleren Reiclis, I, jil. 111, p. 17; (Iautif.r- '"'


Brl'csch, Dlctionn. hiérogl.. p. 192. —
Jéoiiier, Fouilles de Liclil ,
pi. XXVII. L'orlliograplie thiqu ou dnnnu est exclusivement
'*'
Lacau, op. cil., 28034. n" 1*8. employée à partir du Nouvel Empire.
,

— v-».f 125 ).e--i—

laquelle les scribes font leurs écritures couranlcs; une cordelette fixée à une

des extréniite's permettait de la suspendre ou de la sortir facilement de son


étui; c'était même une des pièces les plus importantes de l'attirail d'écrivain,

aussi ce nom de an a-t-il pu être employé comme une des valeurs phonéti-
ques du signe ||, qui est en usage aussi bien pour désigner l'écriture elle-même
que la fonction de scribe'''. Au Moyen Empire encore'-), le mot an ^ ne s'ap-

plique qu'à la tablette de bois, mais son sens s'étend progressivement, et dès

le Nouvel Empire on s'en sert pour désigner tout objet ayant à peu près la

forme d'une tablette et sur lequel on insci-it des documents d'une certaine
importance. Ces plaquettes sont alors généralement en métal, souvent en
métal précieux, ainsi la tablette d'argent sur laquelle était consigné le traité

de Ramsès II avec les Khétas'^', et celles des temples qui portaient des textes
sacrés et que les prêtres lisaient pendant les cérémonies du culte'''. Dans les

dons que Ramsès 111 fait aux divers temples d'Egypte, on voit figurer un cer-
tain nombre de ces tablettes en argent ou en bronze; il est dit expressément
que les unes porteni des inscriptions'-'', tandis que jiour les autres'''' on se

borne à indiquer le poids, variant de lo à 20 kilogrammes, ou la dimen-


sion, qui correspond à peu pi'ès à celle des anciennes tablettes de scribes, en
bois.

Dans le même texte, d'autres de ces dnqu qui sont en bronze, couleur d'or

et portent également des textes, sont cités avec la mention / — J^^^'^!


'
,'

I'
'

et représentent probablement des soi'Ies de prismes à six faces''''.

'"'
Urigscu Dictionn., kiérojrl. ^ p. 1 ijo ; Siippl. Cf. Bkugsch , loc. cil.

]i. 327. '^'


Bmcii, Fac-similé nf an Cffi/pL hievnt. Pnp.
'' En pailiciiliei- dans la IViso d'objets des (l>:i|i- Ilanis n°I).]il.VI, I.7: |il. XIAII. i. .'!.

sarcophages : IjAcal- . Sarcop/i. anlér. au Nouvel '•"'


Ibid., pi. XUl''. 1. i/i; \>\. XIV', 1. Pi:

Emp. {Calai, gén. du Musée du Caire). M. p. 10-] pi. XXXllI', 1.


9 , i5; pi. LU', 1. 11.

(index); Steindgrff, Grahfunde des iniulercu '''


/4i(/. ,
pi. \ 1, 1. 9: pi. XLVIl, 1. 6 ;
pi. I.ll'',

lieictis, I, p. .3o; Bircii, Cnjfin of Amamu, 1. 9,10.


pi. XXIV; Jkqiier, Les frises d'objets des sarco- -*'
Birch, ibid., p. G, 19 (note aG) et ai.
phages du Moyen Empire , p. a66. Cf. au cliapi- Brugsch (Diciiann. hiérogl., Suppl., p. io5'))

Ive dL^m (\\\ Livre des Moris [^vnGZ, The Book y \oit plutôt une composition de six métaux
of ihe Dead, Text, p. 366, 1. 5). dillérents, opinion qui ne parait pas sontonablc.
'"'
Lepsils, Denicmàler, III, pi. CXL\I, 1. (i. vu la mention très nette que ces objets sont en
'''
Mariette, Dendérali , I, j)l. XXIX, J, 1. 2. bronze.

— M.( \-2C) )<-.

/liV.I.

J l\<,."» 1 (5, , rt/'CH 1 ,s*w^ (5, • l';ii'lic d'iiii l)atean; (liins lin fies rares

textes''^ où il j3araisse, ce mot s applique à la Neshmit, barque sacrée d'Osiris


à Abydos. mais le determinatif élant difTérent dans les deux variantes, on ne
peut savoir sil s'agit de la membrure ou des cordages. L'analogie avec le mot
(tnqa "^^ j e. <-', qui est aussi du Moyen Knijtire et signifie r cordages, manœu-
^ ^

vres d'un bateau à voilesr, paraît justifier plutôt cette deuxième byj)otbèse; de
même il existe (sncore un aulrc mot analogue, aniil \'^^'^- (voii- ce mol),

qui signifie également corde. C'est évidemment aussi ce sens (|u'il faut adopter
dans un autre texte du Moyen Empire, où Van parait à coté du piquet d'a-

marrage '^).

yi Ni OU A OU.

'
Jele^i, (inaoji lA^^w^i .^''\nnaoiii II çll»ïr- l^lante employée dans

nelques recettes pharmaceutiques, soit pour des frictions contre la chlorose'^',

S(l| 10UI' des l'iimigalions destinées à guérii' des morsures ''^^'.


Oetlc plante n'a
pas élé identifiée; c'est probablement la même, avec une ortliogi'apbe un peu
différente
H''^, anonaou, dont il est parle dans un texte de Dendérali'"', par-
lant d'un oM,z«' fait en cette matière, donc sans doute en bois : ce serait alors

une plante ligneuse, arbre ou arlnisle. Peut-être faut-il également reconnaîti'e


la même plante dans Yaiioun ^"^'^i^.v qui est employée pour fabriquer des
emplâtres''*'.

'"'
Stèles n°" 2o538 cl aoSSg (lu Musée du franc .nu Cuire, 1), p. ilKi: IjEpsuis. Aellesle

Caire(Abyilos) : Catnl.IvANr.E-ScHAFEP., II, p. 1 iS Texte, pi. XiV, 1. 56.


(1. /i) et i55 (1. 7). Les deux textes ensemble '"'
Cette dernière oi'tliograplic est celle de
dans Daressv, Rec. de trnv., X, p. ihG. roslramn de Berlin.
'"'
Dans les différentes variantes de la liste '•'
Pap. méd. n" 3o,38 de Berlin (édit. Wres-
des parties de bateaux (Jkquier, Bull, de l'Iiist. zinski), pi. VI, 1. 5. — Ostiacon de Berlin P.
franc, du Caire, IX, p. 60), les deux mots 6670, 1. 6, 7, 8 (Hieral. Pap. ans den kônigJ.
alternent et sont donc considérés comme syno- Mtis. zii Berlin, III, pi. XXVII).

nymes. '"'
Pap. niéd. de Berlin, pi. \1I, 1. G.
''''
Sarcophage de Horbolo]), 1. ASa .-Maspero, '''
Brlgsch. Diclioiin. hiérogl., Stqrpl., yi. ijo.

Trois années de fouilles (^Mémoires de la Miss. '"'


Pap. Ebers, pi. LXXV, 1. 19.
.

— »»•( 1:27 )<-t —

ANBI.

J |ll*ÎI,rt"/'l *ÎI. Plante médicinale non identitiée, enlranl;


I

dans la composition de divers remèdes, spécialement des purgatifs''' et des


vermifuges'"-'; on l'employait aussi pour des emplâtres ou onguents destinés
à fortifier ou assouplir les muscles ''' ainsi qu'à guérir des blessures''', et pour
des fumigations'"''. Cette plante produisait également des graines comesti-
bles''"'. Les ])lus anciennes mentions de cette plante datent du Moyen Empire,
avec la forme anha | ^ J |
-^ et nnbqu ^
^'''
J ^ ^^ '^'.

On a rapproché ce mot, sans raison suflisante du reste, de l'hébreu 2:v


tr raisins 15 '**'.
Peut-être faudrait-il y voir j)lutùt une sorte de plante grimpante,
une te plante de muraille iî.

ÂNBOU.

Jm<j. Nom dune plante non identifiée (pii devait être comeslible,

puisqu'on la conservait dans des greniers, au même titre que le blé, les fèves,

les pois cliiches et quantité d'autres végétaux ''•''.


Elle se trouve aussi à plu-

sieurs reprises parmi les dons que Ramsès 111 fait aux temples''"'. L'ànhnu se

trouve en général cité à coté des raisins ou de la plante dedmel ^^^^ qui est

peut-être la mandragore'"'. On a rapproché ce mot, sans doute avec raison,


de l'hébreu 2jï (cf. v^) r- raisin, grappe-. H se trouve au grand papyrus
Harris, avec un déterminatif dilférent, ^ J ^ ^. pour désigner l'unité de

"> Pap.Eljers.i)i.V.I.2:pi.XXlIl,l. i3, iG. trav., XXXI, p. 26.


(='
Ibid., pi. XXI, 1. 17. m Levk Vocab. gerogl., I. j). 81.
m IbiiL, pi. LXXXIll, 1. 7.
!''
Pap. Anastasi tV, pi. VIII, I. 12. — Le
''"'
Ibid., pi. LXXI, I. 11. ren\(ii donné par Hnucscii, Diclioiin. Iiicrogl..

'"'
Pap. méd. n" .'îo38 de Berlin (édil. Wres- p. igO, à DiMiciiEN, Hisior. Iiisckr. , pi. XXMII,
zinski), pi. VII, 1. .j. est inexact.
'''
Chabas, Mélanges égi/piol., II, p. a.ja. <"''
Pap. Hanis n" 1, pi. XIX'', 1. a ;
pi. LXV\
'''
Vogelsang-Gardiner , Die hlageu des Bau- 1. 7; pi. F^XXII, 1. 1 1

eni ,
pi. I. 1. 2O: VooEi.sAXG, Knmmenlar zu deit '"' Masi'ero, Du genre épistolaire, p. 1^1 (fin

Klagen îles Bauern, p. 3o, Sa; Lacau, Bec. de de la note 5 de la page 10).
mesure quand il s'agit de com[)Lcr les aulxO. Celle planle ne paraît pas dans
les papyrus médicaux, car il ne senihle pas possible de l'assimiler, comme on
l'a lait*'), avec celle qui porte le nom d\inl)i \'Z!^\\\^'i (voir ci-dessus), pas

plus, du reste, qu'avec la planle hena ^y^it^'.

ANCHE.

Une des conséquences naturelles de la navigation fluviale est (jue, lorsqu'on

veut arrêter un bateau à un endroit quelconque, on l'amarre au l'ivage plutôt

que de mouiller en pleine eau; aussi rencontre-l-on de npmbreux exemples


d'amarrage, tandis que l'usage de l'ancre reste encore pi-oblématique.
Il se trouve cependant, parmi les

accessoires en miniature des modèles

de barques du Moyen Empire, des


objets ([ui peuvent représenter des
sortes d'ancres : ce sont de petites

pièces de bois, peintes en blanc, co-

niques et percées d'un trou à leur

pai'tie supérieure ('); il est dillicile d'y

\oir autre chose que la réduction de


gros poids de pierre destinés à être
Kig. 80. — iMoiiLLAOE d'uxe AN"CI1e(?)

(d'après Datiës, Deir d Gebrawi, II, pi. VII). descendus au fond de l'eau au moyen
d'une corde et qui pouvaient sullu-e

à maintenir une barque immobile au milieu du fleuve, au moins pendant un


certain temps, si le courant n'était pas trop fort'"'.

Ci Pap. Hanis m" LXXII, 10. '*'


SciilvEti, Prk'slergràber... vom Totentempel
1, ji!. i. Il y a

interversion de délerminalils entre la planche des Ne-User-Rc , p. 71 et 78.

\\\\ i. 1/1. et la planche XIX', 1. a, ce tpii '''


Ces petits objets onl de ni. o4 cent, à

prouve sulhsaniment i'équi\alence des deux o m. o5 cent, de haut; en admettant que ce


mots. 11 s'agit sans dente de gousses d'ail sont des réductions à 1/10 environ, échelle
(voir ce mot) réunies en g-rappes. normale jiour les accessoires des bateaux, les
'''
Levi, Vocab. gerofrl, , \U. p. 6). objets qu'ils leproduisent auraient eu environ
'''
Breasted. Anciciit Rcconk, V, p. laa m. 5o cent, de liant, ce (pii les rendrait tout

(cf. IV, UgS). à l'ait aptes à renqilir cette l'onction iTancre.


,

C'est peut-être une scène de mouillage dans laquelle est employé un objet
de celle espèce, que représente nu bas-relief de l'Ancien Empire''' où l'on

voil un liommc descendre dans l'eau ou en sortir un objet suspendu à une


corde. Dans une peinture de la même époque'-', on remarque sur un grand
bateau une corde enroulée au milieu du pont, dont l'autre extrémité passe
par-dessus la proue avant de plonger dans l'eau, tandis qu'un bonime est en
train de la manceuvrer, dans un sens ou dans l'autre; comme ce bateau est

sous voile, il s'agit sans doute d'im mouillage provisoire pour prendre le vent,

après le démarrage '^'.

Ce système d'ancre, très primitif, a aussi été employé ])ar d'autres |)eu-
ples''''; les Crées le désignaient sous le nom (Veiiin): nous n'en connaissons pas
le nom égyptien.

Sur aucun monument d'Egypte on ne voit paraître l'ancre en métal, le

croc de fer. L'ancre de pierre ne se rencontre plus à partir du Nouvel Empire,


même sur les vaisseaux de baule mer.
Hérodote''"' parle d'une sorte d'ancre flottante composée simplement d'une
pierre plus ou moins grosse au bout d'une corde fixée à la poupe et quon
mouillait en descendant le fleuve, pour maintenir le bateau dans le fil du
courant, tandis (piunc claie retenue par une autre corde, mais à lavant,
l'entraînait dans la bonne direction.

AN ET 11.

Plante de la famille des om])ellifères, à feuilles très découpées, fleurs jau-


nes et |)etits fruits plats de saveur piquante et aromatique, qui doit avoir été
cultivée; déjà très anciennement en l^^gypte, mais ne paraît pas y avoir jamais

'''
Mastalia du Musée île t^eydc (tloij.wERDA- eoralif. comme à la proue de la lianpie de So-
BoESER, Denkmiiler des alten Tteichs, pi. XX). karis (voir plus bas, p. 1.33).
'''
Davies, Deir el Gebrtiw! , II, ]il. VII. '' Vj. RosciiACii, dans DAREMnEHi; el Saci.io,
'' De d'une des liaïqnes
l'apluslre luni'- Dktioini. (les Aiili/j. jrr. et ram., article Am:iira
l'aires de Ramsès III (Ciiampoi.lion, Monuments (I, p. 366).
pi. CCLVll) pend jus(pi"au ras île l'eau ipiel- '*'
Livre 11, cliap. \i;vi: cf. Wiedemann, //cro-

qiie cliosc qui ressenihle à une i-liaine: il esl dols zweites Biich, p. 388; Wii.kinson. Maii-
cependant fort peu pi'obable ipTii s'agisse d'iuie nersand (hsloms nftlie nncicnt Egyptiaiis (édilion

rliaino d'ancir : re serait plulôl un éli-Tueul di'- de 18/17). III, '^^-


I'-

Bulletin, l. XIX.
— M.( \?,{) ).«H

poussé spontanéiiienl ''); les espèces ([iron y [i-ouvc son[ \Aiielhnm graveolcns

L., puis 1'^. acre, VA. fœniculatum cl \A. dulce^-\ Les graines d'aneth, em-
ployées par les Orientaux surtout comme condiment pour certains mets, ont

aussi des ])ropriétés médicinales qui étaient bien connues des anciens : ils les

utilisaient comme calmant et comme galactagogue, puis contre les coliques,


les tumeurs, les ulcères, les névralgies, les maux d'oreilles, mais surtout
pour les maux d'estomac '*'.

Le nom égyptien de l'anetli est amesit


| jfc ffl P !*

| "^ P ^ '
''' *^'" mestdmi , mesti

mp»^*^' îîiP«'^^'^''
''
P^''^''^
f'^'^s les papyrus médicaux oi'i il entre dans la
composition de certains remèdes, fumigations pour diverses maladies, onguent
pour les maux de jambe, friction pour les gens ayant peur des revenants''"''.

Dans beaucoup de cas, les mêmes (>n général pour lesquels les classiques uti-

lisaient l'anetb, les Egyptiens employaient un liquide appelé aussi inestd


[|jP7
V CZ^. (Mil n'est sans doute qu'une décoction ou une infusion de m-aines

d'aneth : on s'en servait comme boisson ou comme injection, mais surtout


dans la préparation d'emplâtres contre les maux de ventre, les ulcères, les
maux de pieds, etc.'"'.

Le copte AMici, GMicG, MiCG, qui (lérivc directement du mol (-gyptien,


est en général rendu dans les scalw par l'arabe ov-i. mais parfois aussi par
^;m, qui signifie menthe^^''; il s'agit sans doute d'une confusion provenant de
ce (|ue, au poini de vue culinaire, on cmplovait la menthe et l'arfeth à peu
près pour les mêmes usages. Une autre confusion a été provoquée par l'emploi
en copte du mot grec Aiineœii, remplacé, souvent par aijgcon, aiigco^^mi,
nom de Yanis, plante très voisine, d'un usage presque semblable, l'assonance
des deux mots étant à peu près identique''*'.

'''
l'usT, dans IIasïings, Diction, of llic Bille, (leiililicaliiin de ces mois est li-ès prolialdcniais
I. ji.
99 (article Anise): LoRET, La Flore phairio- |)as alisolument certaine(WRKSziNSKi, i)erg-)OMe
nique (2° édil.), p. 71: Boissier, Florn orieiilalis . mediziiiische Papyrus des Berliiier Muséums, p. cfi).

II, p. 102 G. m Pap. Eheis. pl.XLVII, 1. i.'î; pi. lAXXI.


'•'
WoENiG, Die Pjlanzcn im alleu Agijpten , I. 1 1; paj). méd. de Bcilin, pi. V. 1. ij;pl.MI,
p. i225. 1.3; pi. VIII, 1. 11.
<''
Olck, dans Paily-Wissowa. ReaUEnaj- (^'
Pap. El.ers. pi. XXIV, I. 2 ;pl.XXXV,l. 1 1;

dopUdie, V, p. 6.39 (ariicle Dill). pl.XUXJ. 18: pi. LXXIV. 1. 2 . i9;pl.LXXVI,


'"'
LoRKT, Rec. detrav., VII, ],. i o(\ : La Flore I. 1
.'î
;
pi. LXXVll, 1. 17: pi. XGVI, J. n.
pharaonique , p. 71. 1,37. '*'
Loret, La Flnre pharaonique , p. 53, 71.
'"'
Brlgscii, Diclionn. liiérogL, p. 71a. L'i- '"'
Loret, liée, de trav., XVI, p. 92.
-( l.'îl )«H-

ANGUILLE.
Bien ([ii'il soil abondant dans les eaux du Nil, ce poisson ne joua jamais
un rôle important chez les Egyptiens; on le voit figurer parfois dans les scènes
de pèche de l'Ancien Empire''', parmi les autres poissons, mais moins fré-
quemment que les individus de n'importe quelle autre espèce : dans ces repré-
sentations, l'anguille est très reconnaissable à sa forme allongée, sa tète ronde

et ses longues nageoires dorsale et ventrale qui viennent rejoindre la nageoire

caudale'-', mais il n'est guère possible de déterminer exactement s'il s'agit de


YAngm'lla vulgaris, ou d'une autre espèce, telle que Y A. nilotica^^l Son nom
ancien n'a pas encore été retrouvé, et les mots copies caxoyki et moykaci '"'

ne paraissent pas avoir d'équivalents parmi les nom])reux noms de poissons


qui nous sont parvenus. Maspero '"''
traduit dubitativement par rf anguilles
le nom du poisson batidan J)^s^[^|-

Fig. 81 à 83. — AsGiiLLE-; (d'apivs \on Bissisu, MasUiha des Gem-iii-liai, 1, pi. XXVI.
ie mastaba de Mera [croquis G. Lograin] ot J. dv. Mohgan, Fouilles à Dahchour, II, pi. XXIII).

Les Grecs, siii' la foi de certains auteurs comiques qui raillaieni les Egyp-
tiens à ce sujet, pi'ét(mdaient que l'anguille était un poisson sacré '"'; néan-
moins aucun texte ni aucun monument figuré ne permet de contrôler cette

'''
J, DE Morgan. Fouilles à Dahchour, W, <'*
VoM BissiNG, Mastaba des Gem-ni-kai, I,

\i\. XXIII; Lepsils, Deiilcmâler, II, pi. XLVl, p. '10.

LXXVII, CXXX; Paget-Pirie, Tomb of Ptah- '"'


Peyrom, Lex. ling. copl., p. i()8, .322.

helep, ])1. XXXIl: Maspero, Hist. nnc. des peuples '*'


Du genre épistolaire , p. \oh.

de l'Orient classique, I, p. 61; J. de Morgan, '°'


Hérodote, II, cliap. lxxii; Wiedemasn,
Recherches sur les origines de l'Egypte ,\,t^. i^S, Ilerodots zweiles Buch , y. 17.5, .3 10. Certains
i76;Bi.ACKMAN, Roch Tomhs ofMnr, III, pi. VII pelils monuments de jjronze de liasse épocpie

et \ 111. renlei'manl des animaux endianmés [)orlent à


'^'
Dans certaines de ces figurations, le profil leur partie supérieure l'image d'un serpent,
(le l'anguille esl simplifié au point que les na- |iarlois étendu tout de son long, qui peut être
geoires disparaissent et tjue l'animal ressemble pris pour une anguille; ce fait a pu créer une
au serpent ^ confusion dans l'esprit des Grecs.
,

—*>( \'M ]'tt-

afîiiiiialion. 11 en est de même pour l'assertion d'HorapollonC disant qu'on


figurait par une anguille un homme se tenant à l'écart des autres, car jamais
l'anguille n'a été employée comme hiéroglyphe, pas plus comme détci'minatif

que comme phonétique.

ANHEBIT.

trouve dans

un des
U-
tomheanx
.. .Nom d'un oiseau non idenlilié, dont

de la Xll'' dynastie à Béni Hassan


la liguration se

<-'. Par rapport à ceux qui


sont représentés à coté de lui, cet oi-
seau est de petite taille '^'; il est blanc,

avec des taches irrégulières noires et


brunes sur la tête et les ailes; son cou
est très court, sa queue moins longue
que le corps, ses ailes fortes, ses pattes

minces et courtes; une petite aigrette


l'ijj. Si. — L'oiseau à,\heiiit
se dresse derrière la tête; le bec, très
(d'après Champollion, Mmiumenls ,
pi. CCCL).
long, droit et pointu, est noir en des-

sus, mi-parli blanc et noii' en dessous. Tous ces caractères paraissent devoir
faire rentrer cet oiseau dans Tordre des passereaux; c'est même de l'alcyon ou
marlin-chasseur qu'il se ra]q)iocherait le plus.

ANIT.

\ ^ . finail i Objet en bois faisant partie de l'accastillage de la

banpie solaire; d'après l'ordre adopté pour la nomenclature qui nous est ]>ar-

venue des divers éléments de la hari'^''\ il devait se trouver placé près de la

proue. La forme du déterminatif et les quelques mots, très obscurs du reste,

'' Iliéroirlyphlqucs , II. io3. '''


Texte funéraire du Moyen Empire : Lacau ,

'"'
ClIAMPOI.LION, il/oHKHiMÏi, pi. CCCL. L'ol'- Textes retigieuœ , $ XXVll, 1. 1 1 (Bec. de trav.,

lliograplie l'autivi' du nom [àhchk) doit cire ré- XXX. p. C6): Sarcoph. miter, au Nouvel Emp.
tablie d'après Champollion, Notices descripl., II, I. p. lig-iôa. Dans ces textes la matière

p. 366, n" .T ; Montet. Bull, de l'Inst.fmnç. du dont est faite l'olijet est toujours indiijuée par
Caire, IX, p. 29. un signe placé après clia(pie nom; ici il y
'''
NEWBEnnv, Béni Hasan , 11, pl. IV.
(lu commentaire explicatif qui accompagne le texte, montrent (}ue ce nom
doit très probablement s'appliquer à une sorte de grande caisse rectangulaire

située en elTet à l'avant, serrée entre liuit ]ii-

liers arrondis par le haut, et ayant exactement


la forme des sarcophages du type employé cou-
ramment sous l'Ancien et le Moyen Empire;
sur l'une des petites pai'ois, celle de lavant,
sont fixés deux faucons, la tète tournée vers
le ciel (').

Fi, j'. 85. LV(.\;7' DE I.A B-lnOUE SOLAlr.li


Cet accessoire ne faisait pas à l'origine par-
(il'après le Bull, de l'Inst. franc, du
lie de la Màdit-Sektil , ou barque du Soleil, et Caire, IX, p. .5.5, lig. 5).

ne parait pas encoie dans b^s représentations


les plus anciennes, telles que les signes hiéroglyphiques des textes des Pyra-
mides ('-)
et le monument de briques d'Abou rihoiab'^', mais il se trouve par

Fly. 80. — La ciihile de Sokabis (d'après Ciulfeilo, The Temple oj tlie Kings, pi. M).

contre au Moyen Empire, dans les modèles en bois provenant des tombeaux
de IJcrsheh'''; c'est un empi'unt fait à une auti'C barque sacrée, la hcnU de

Sokaris : ici Vanil, un peu plus massive de formes, occupe tout le fond de la

'''
JiÎQiiiER, Bull, de l'insl. franc, du Cuire, ''''
BoRWiAnuT, Dus Re-IIeiliglum des Ne-Wo-
L\, p. 55. ser-Uc, I, p. 02.
'"'
Sethe, Bic allàg. Pijramidenlexle , i5o, '''
Daressv, Annales du Sero. des Antiq. , I,

210, 335, 330, etc. p. Sa, Sy; Jéqlier, loc. cic, jil. II.
,

barque, les longs côtés reposanl direclenienl siu' les bordages, ce (jui justifie

le nom complet de l'objet |^'^p"^ rtlVm/'/ des lèvres^'') et le rôle des luiit

])iliers s'explique aussi très naturellement : ce sont les supports qui maintien-

nent la henil sur son socle et qui sont une des parties les plus caractéristiques

de cet étrange bateau*-'. La caisse, qui est la cbàsse même du dieu, est sur-

montée dune seule tète de faucon terminant le toit de cette sorte de reliquaire
qui alfecte plus ou. moins la forme d'un dôme'-''.

Dans la barque solaire, Yanit se ])résente d'une façon un peu dillérente :

au lieu d'un seul faucon qui semble s'étaler sur le couvercle de la caisse pour
proléger la relique divine, il y a deux de ces oiseaux placés d'une manière
très anormale sur ime des parois verticales; la chose s'explique si l'on consi-

dère la cbàsse comme une sorte de naos qui d'babitude était dressé sur un
de ses petits côtés, mais qu'on devait coucher pour le transporter dans une

barque'''; les faucons prolecteurs, les Ijhesjm ^^^ (défenseurs)'^' qui

étendaient leurs ailes au-dessus du dieu sur le toit de l'édicule, ne pouvant


être déplacés, se trouvaient alors dans cette position peu naturelle.

En passant sur la barque solaire, la destination de Xanit n'est plus tout à

fait la même que sur la henit; elle est allcctée non plus à une relique ou une
image de Sokaris, mais à une partie du corps de Toum, tous les accessoires

de la Màdil-Sehttl de\ant nécessairement ajtpartenir à des divinités solaires.

AN KM.
"^^ «wM/' •+"ll4î'"'. Mot désignant dune façon générale Heur de
Y n la

n'importe quel végétal. Avec un déterni inatifdiflérent, qui exprime l'idée d'un

'''
Ce mot (le rrlèvresi ap|)li(jué ;iu\ liordajjes '''
Ainsi faisait-on au Nouvel Empire pour
esl expliqué par les mois qui jirécèdenl eehii-ci les momies, ipii étaient diessées debout au mo-
dans la lisle : JÉgiiiER, Bull, de l'Inst. franc, du ment de la cérémonie funéraire, et que l'on cou-

Caire, IX, p. 55. chait sur le dos pour le transport en barque.


'"'
On remarque ces piliers même dans des '''
JiîouiEn, op. cit., p. 56.

représentations sommaires, comme les hiéro- '''


1>RUGSCH, Diclionn.hiérogl., j). 9.oo:SuppI.
glyphes des Pyramides (édil. Sethe, 061'). p. -j'17; Maspero, Mémoire sur quelques papyrus
'^'
Cai'lfeild, The Temple of the Kings , pi. ^ 1 du Louvre, p. 46 et iy; Mariette, Deudérah, I,

(ici un second faucon est placé en avant de la pi. X.MV ; II, pi. XLVIP; III, pi. LI\ : stèle de
châsse, sur le pont de la barque); Mariette, l'iani^hi, 1. io3; Chassixat, Le Temple d'Edfou,
Deudérah, IV, pi. LXIV et LXV. 11, p. 5o: etc.
.

lien le'uiiissaiil les ùnhhl, le même mol ^'^ 'T' ,


^ ^-^ désigne des fleurs réu-
nies en bouquet, un de ces grands bouquets montés composés de plusieurs
étages de lotus et de fleurs diverses, même de fruits, terminés par trois
ombelles de papyrus dont les tiges rigides forment le soutien de celle longue
barape fleurie, et qu'on présente en offrande aux dieux et aux rois, souvent
aussi aux défunts, dans leurs tombeaux ''l On rencontre même la variante

plus explicite encore •^^'"'^ (voir p. G3, fig. /ig à 59.).

En raison du nom même du bouquet ««M, il t!st naturel que les Egyptiens
aient parfois cberché à grouper leurs fleurs de manière à obtenir un bouquet

ayant la forme du signe ^, qui jiour eux avait une signi-


fication symbolique toute spéciale. On en trouve en eflet
des exemples, mais extrêmement rares.
Dans un tombeau de la XVIII'^ dynastie''), la femme
du mort porte à la main un objet qui n'est autre ([uiin

signe ^ de grandes dimensions, en perles bleues et rou-


ges, sur lequel sont fixées par le calice six fleurs de lotus
bleu qui rayonnent entre les bras de la croix et dans l'in-

térieur de la boucle. Comme les personnages de race non


r(tyal(! ne portent en aucun cas le •^, mais ont très sou-

vent à la main des fleurs ou des bouquets, il est certain

(|ue cet objet, uni(|U(^ dans son gcni'c doil êlic rangé
dans cette catégorie.
C'est peut-être aussi un bouquet que le gigantesque (d'après le lombeaii de
^ IIiiuï [croquis de l"au-
d'où sortent deux fleurs, et (ju'un personnage oftre à
lonr]).

Osiris, sur une stèle du Nouvel Empire, au Caire ('''.

Un des accessoires de la barque sacrée d'Amon au temple d'Abydos'"') repré-

sente également un bouquet d'un type analogue. Sur un meuble liant et étroit

''1
ViREV, Mémoires de la Misa, franc, au Caire , du Musée du Caire), 1, n" 3/i lao, [)1. Ll\

V, p. sAg, aSi. 3i8; Rœdbr, Zeitsehr. fur âui/pt.


'''
Caulfeild, î'/ie Temple qfllie Kiiigs , pi. IV.

Spi-ache, XL\'III, p. 1 18. La barque crAnion au temple de Karnak est de


'' I^EPSius, Deiihmâlcr, Itl, pi. L\1X. nirme aceonipag'née de l'image d'un roi portant
'^'
Tnmheaii do tldiiï à Clicikli Aiid el-(lnui- un Ijouquet, mais un liouquel de forme ordi-
nali (n" ai). naire (Lepsius, Denhiidler, [II, pi. CCXXXV,
''*
Lacau , Stèles du Nourel Empire ( CataJ. gén. Ct^.XLlV).
— ,,

-~n.{ 136 ).«-!

est (Iressc'o une ai-malure ayaiil la fonnc du signe ^. et soutenue par un roi

agenouillé, où sont fixées des Heurs de lotus, tandis qu'au-dessus s'épanouit


une l'iclie gerbe de Heurs; il n'est |)as possible de savoii-

si les (leurs sont naturelles ou si le tout est en orfè-


A'rerie.

Tels soni les seuls exemples d"un boufjuet en forme


du signi! ? (|U(', nous ayons pu recueillir.

ÂNKH_AM.

entre dans la composition de certaines recettes médicales'''


et dont on des boulettes (J-™^) destinées à être
faisait

mises dans les oreilles des momies ('-); son suc (î^) devait

Fij;. 8K. - Bouquet .î.vs/J


^^
avoir des propriétés mapiques, puisqu'on en oignait des
.. . ,.
(d'après Cadlkeii.d, tIic amulettes'^'. Elle croissait dans certaines régions sacrées'''',
Tfmpie ofthe Kkgs, p]. (ii^gj^ apporléc cu otTraude aux dieux '^'
et employée pour
l'embaumement''''.
Il est possible qu'il s'agisse ici simplement d'un mot composé désignant les

efllorescences de l'arbre am, comme semblerait l'indiquer un texte d'Edfou :

S^ '^^ ^—A
I J ^ ]
<=> ^'"J rrles bouquets de (leurs de Vam et du saules. Il ne
]Kir;iit pas y avoir de rapport entre ce mot et le am-ni-ànhh l^-^-s fc l'arbre

de \ie" qui est mentionné dans certains textes ptolémaïques '**',


expression
générale plutèl que désignation d'une plante déterminée, et qui semble n'être
(pùiuc! \ari:uite du lerme kliet-ni-(i)illi ^-Ç-^.^, en usage à toutes les épo-

ques.

''''
'''
Pap. nickl. lie Berlin (imIII. Wreszinski), Livre des Morts, cliap. fw.xsii (Naville,
(il. \, 1. /i, et verso, |il. III, 1. ô. Dds (igijpt. Todtenhuch , 1. pi. CXCIV, 1. 26).
'''
FjKpsius, Das Todtenbuch (1er Agijpler, pi. ''^'
Maspero, Mémoire sur quelques 2)npjjru s du
IV, cliap. xii:, 1. 9. Louvre, p. 33, Hy, '10, àh, 5o, Gt), 70.
'^'
Livre des Morts, chap. ci.v el ci.vi (pap. '''
Brugsch, Dictioiui.hiérogl. , p. '200: SuppL,
(le Non, dans Dunni;, l'hc l'on!; of llie Dcnd, j). -jAo.
"'
Text, ]). ^102, 1. 1 -i , et ho?>, 1. 8): Maspero, Di.MiciiiiN, Allàjjijptische Tniipelinschrifteii

Mémoire sur quelques papyrus du Louvre, p. 7, ij. pi. FjXXXI,!. 8; cf. nRUfi.sr.ii. Dirlionn. Iiiérojjl.

'*'
Bniicsnii, DIciionn. géogr. , p. i-'!. |l. 'K) I .
,

-H'i \ol ]^c^^

AN KHI.
Les textes qui parlent des vases •^'^^ Im''' "*^ donneat aucun détennina-
tif qui permette de reconnaître (juelle en était la l'orme; ils indiquent seu-
lement qu'ils faisaicnl ])arlie du mobilier des temples an même titi'c que les

encensoirs et les vases lies


J
et (jebeh j, cités en même temps. Par contre, on
retrouve, dans les tableaux où sont ligures les ustensiles du culte, des objets
qui correspondent exactement à ce renseignement et dont la forme est, à très

peu de cbose près, celle du signe ^ lui-même; lidentification de ces vases


avec ceux qui portent le nom de dnkhi est donc absolument certaine.
On voit souvent, posés à terre devant les images des dieux, de petits meu-
bles bas (pii servent de support à une série de vases ou | et sous lesquels
J

FJiT. 89 à qO. — Le vase i';vsff ( d'après les talilcaux du Nouvel Empiro).

se trouve un encensoir. Parfois l'uu de ces j ou '^ est remplacé par un vase
de forme analogue, mais traversé à mi-hauteur par une pièce horizontale qui
lui donne le profil du signe ^*-'. Ce nouveau type de vase s'ouvre dans sa

partie' supérieure par un col étroit sur lequel s'adapte un couvercle conique ''';

(1)
Pup lairis n" I, pi. XXVIII, 1. XUV; CiiADAs, Cmigrcs proy. des Oriental, à
1>1. XLIX, 1. 8. Saint-Etienne", p. 72.
<-)
Na VILLE, Deir el Bahari, pi. XVI, XXXM, '''
Les vases donnés par Tlioiilmcs III au
XXXVII; Lepsids, Dmhmàkr, III. pi, CIAXX, tnmpie (le Karnak jiorlaicnt comme couvercle
CiGXLV; Caulfeii-d, The Tcnqile of the Rings , pi. une lèle de bélier : Champollion, Monuments
IV, V, VI, XVII, XX; J. DE MoKGAN, Kom Ombos, pi. GCCXVl et CGGXVII; Jéquier, Les temples

fig. CG, i.17; DE RoriIKMONTEl'i-CllASSINAT, Lc mrmphiles el théhains , pi. XLVII.


Temple d'Edfou, I, pi. XXXV', XXXV; II, pi.

Bulletin, i. XlX. i«
la panse est plus on moins renflée et munie quelquefois d'un petit goulot

latc'ral; il se présente même cerlains cas oîi cette partie du vase nesl plus
qu'une sorte de tube recourbé, imitant parfaitement l'anse du signe ^'^K Quant
à la tige inférieure de la croix, creuse on pleine, elle servait de poignée.

Comme pour tous les vases, on exécutait parfois des exemplaires de grand
luxe de ce modèle, en métaux précieux, très ornementés, comme ceux que
les rois consacrèrent dans le temple d'Amon après leurs campagnes en Syrie'-'.

11 est probable que ceux dont on se ser\ait couramment étaient aussi en mé-
tal, sans doute en bronze, comme Tétaient d'babitude les vases \ ou ], ou
bien en terre émaillée.
On employait indilléremmcnl , et toujours dans les mêmes ci)'conslances,

les vases ànkhi. et les vases hesi : ainsi le roi s'en sert pour faire une libation

devant le dieu, tandis que, de l'autre main , il lui présente lencensoir allumé'^',

ou bien les dieux, le renversant sur la tète du roi, font ruisseler autour de

lui l'eau de la vief''. Ce dernier usage du vase ànkhi montre qu'il faut y voir

une simple transformation, due à un mobile d'ordre purement symbolique,


d'un objet d'usage courant, le \ ou le | : il pouvait paraître tout indiqué aux
prêtres égy])tiens de faire sorlir l'eau \i\iliaiile d'un vase ayani lui-même la

forme du signe de la vie.

Les vases de cette espèce qui nous sont parvenus ont été trouvés dans le

tombeau d'Amenophis 11; ils sont en tene émaillée bleue, avec boucle é vidée,

l'oi'maut anneau creux, et ouverture à la partie supérieure; leur liauleur est

de m. 2o cent, à o m. a 5 cent.'-"'. Ceux du tombeau de Tboutmès IV sont


des vases fictifs non évidés, aussi en faïence ''"'.

Sur certaines statues, le roi est l'eprésenté à genoux, tenant devant lui un

vase'"', sans doule ])our en faire bommage à une divinité. Une peinture d"un

<''
CiiAMi'OLLiON, Moiiumeiils , pi. CCXCIX. '''
Daressy, Fouilles de la l'allée des Rois
'"'
CiiAMPOi.i.ioN, Monuments, pi. GLWII Z/w, [Ciital. gén. du Musée du Caire), n"' a'iSyo à
CCACIX, GCGII: Lepsiis. Denhnàler, III, aASgS, pi. XXVIII el XXIX.
pi. CXXVII. '"'
Carter and Neweerry, The Toiiib o/Tkout-
'''
I^epsius, i)eH/««â/e)-, III, pi. GLXXX. r,CI. môsis IV [Catal. gcn. du Musée du Caire).
CCXXXV. Dans Naville, Deir el Bahari, pi. n" 46.388-/16397, pi. XXIV.
LXIII, il V a libation seulement, sans encense- "' Par exemple Legrain, Statues et slntuetles

ment. île rois el de particuliers [Calai, gén. du Musée du


'''
Ghajipoli.ion, Moiiuiiioiits, jil. XIA'. Cuire). I. n" /iao6o et /12061, pi. XXXIV el
tombeau de Cheikh Abd el-Gournah montre un oiivriei' cisclanl iiii monument
(le cette catégorie, où le roi tient un grand dad^ surmonté dun vnse diikhi; à
côté, un autre homme termine le cou-
vercle du vase'') : si Ton tient comple
de la proportion des personnages, la sta-
tue aurait été de grandeur naturelle et
le vase haut de près d'un mètre.
Créé uniquement en vue du service
dos dieux, le vase mkhi fut donc parfois
aussi emjdoyé au culte funéraire des rois.

Il ne se trouve qu'à partir du Nouvel


Fig. 97. — Sculpteur de statue porte-vase
Empire et continue à être en usage sous
(d'après le lombeau de Hapou [croquis de l'auteur] ).

les Ptolémées et les Romains (-); il se pré-

sente souveni aussi sur les lahles dolTrandes de l'époque, danqiu' (h; deux
vases liest, dont le liquide coule vers l'extérieur, tandis que celui des (tnkhi

sert plutôt à alimenler les l)assins à ablutions ou à faii'c pousser des fleurs '•'l

ANNER.

I 4r, ml; y, v*îr (


vai'. I^^»!! ), I *Ti. Phmte ayant cer-
taines propriétés médicinales, employée dans diverses recèdes (h' pharmacie :

il s'agit le plus souvent de médicaments internes pour les maux d'estomac'''',

la chlorose'^) et d'autres infirmités'''', même des maux de jambes ou des mem-


bres en général'''', comme aussi de purgatifs '*'
et de vermifuges''''; elle entre

encore (bans la composition d'onguents ou de pommades pour les maux de tête

XXXV; Lepsics, Dchmiler, III, pi. lAlV. (> '') Pap.Elieis, pi. XXXVII, 1. i.l^pI.XXXVlII.
ty|)e (le statues :ip[i;iili(>nl à ri''pn(|Me rV Amono- I. 1/1: pap. iiiéd. n" 3o38 de Berlin (rdil.

pliis II. Ures/.inski), pi. XIII, 1.9; pi. XIV, I. 1.

'"'
Tombeau de Ilapon (11° 06), XVIII" dy- (^1
Pap. Ehers, pi. XXIV, 1.
17 ;
pi. XXXV, 1. 1;

nastie. pap. raéd. de Berlin, pi. VI, I. a, 4.


'^'
Mariette, Dendérah , IV, pi. XXIV. f'')
Pap. méd. de Berlin, pi. XIV, I. q.
'•''
Ahmed bev Ka.mal Tables
, d'offrantlcs ( (klal. (')
/6iW.,pl. X,I. 8;pl.XlII,I. a.
géii. du Musée du Caire), n" aSiaS, a.jiaH, '*)
Pap.Ebers, pi. VI, 1. la.

a-TiSo, a3i6a, aSifio, a^ifiy, aHiyo. m /tà/., pi. XXI, I. 1(5; pi. XXII, 1. i5.
ou d'oreilles''' e(. pour forLifier les meml)res<-', dans des fmiii<>alioiis(-'', des

lavements (") cl des p;1tes à mâcher, ])oiir les abcès dans la bouche (^'.

Un texte ptolémaïqvie mentionne Yank jiaimi d'autres plantes rpii avaient

sans doute un certain caractère sacré et qui devaient servir de nourriture aux
prêtres de Philae (''').
Cette plante peut donc aussi être conside'rée comme un
légume. Dans un aulre texte de la même époque, elle ])ai'aJl jouer un iule

dans le culte lunaire'"''.

M. Loret croit devoir faire dériver du mot nnnck le copte ctir, GnoY"<'

ipii dans les textes bibliques répond à l'indircu i?!?'^', et l'assimile au conyza

[Erigeroii (t'[ry})li(ici(s h.), tout en reconnaissant ((uc la (jualilé de plante comes-


tible semide contraire à cette identification''''. Le sens de Ihym, suggéré par
le mot arabe »a»o, <pii correspond au copte iioyiiK ^1''""^ ^^s scnlœ, convien-

drait certainement mieux à IV/HHf/.''"'.

A NSI.

1*^0 "'^'^
i'^-~^P*Tr
''
PTT' ''''•^'^''
1*^ 5. Sorte dV'tolVe
*1Y*. •
i

de couleur rouge clair''-' (pii paraît avoir été réservée au culte et aux céré-

monies funéraires, nuiis sur laquelle on n"a pas de donnée précise. Les textes
les plus anciens ur font que la mcntionn(îr ''^', et elle ne paraît que très rare-
ment sur les fi'ises d'objets, à l'inlérieur des sarcophages du Moyen Empire"''.

(')
l'a|.. Elicis, 1)1. Xt.VlI, 1. i:); pp. llearsl '''
Loret, La Flore pharaonique {•?.' édit.),

(('(lit. lioisnei), |il. Vi, 1. 5: pap. Eliers, pi. p. fis.


''"'
X(Jl, 1. 1 i; pap. nii'il. de licrliii, vcrsn , pi. Il, Loret, loc. cit.

'"' GeUo variante représente Torlliograplie la


1. 7.
(=)
Pap. llearsl. pi. Ht, 1. ii; pi. XI. 1. 5. |iins ancienne (V° et XII* dynasties).

« Pap. méd. de Berlin, li. X, 1. 5.


''' Beprésentations d'Abydos (voir plus bas).
(")
Pap. Ehers, pi. XXXItIJ. 8. — Pap. Anasiasi IV, pi. XVI, 1. 9. — Brugscii,
<^)
Ibid., pi. lAXIIJ. i8. Diclioim. hiérogl., Suppl., p. 94-97.
("' Pyr., :i85', )464' (édit. Selhe):MASPERO,
'"'
Stern, Papijios Ebeis , II, Glossar'mm hio-
rogl., p. fi. Trois années de fouilles [Mémoires de la Miss,
'''
Brigscii, Dicitoiiii. hiérogl.. Suppl., p. 9"] franc, au Caire, 1), p. ii3 : Horholep , I. loa.

(Dondérali). '"''
Maspero, Trois années de fouilles , p. i3G;
'*'
IsAÏE, T.v, i?>. — BsciAi, Bec. (h Irac, le nom est écrit par le signe ^»< seul, sur un
Vil, p. t.5. paipiel d étoiles.
.

\h\ |.e^--^

Ail Liirc (les Morls, Winsi esl une ëloiVc plus spécialement l'ësei'vée aux vèle-

uKmls (FOsiris et de Sekhet'".

Au Nouvel Empire, Yand est au nombre des ipialre éloiïes rituelles pré-
sentées aux dieux et aux morts, et une formule spe'ciale est récitée par le prê-
tre qui en fait TolTrande ('^l Dès l'éporpie ptolëmaïque, rétoiïe arnuli \
"^ "'^^
remplace toujours, dans ce l'ùle d'élolVe riltielie, IVfHstt'' (|ui ne se ]trés(-nie

plus que rarement'*).


La r maison de Yansir Q [^ |^1T''^' flont parlent quelques textes de tou-
tes les époipies, est sans doute un nom donné à certaines ])ièccs des lemples

qui pouvaient servir de ma[;asins détolTcs,

A partir du Nouvel Empire tout au moins, le mol I^P» désigne d'une


façon générale la couleur rouge, ou tout au moins d'un certain rouge'"',
comme par exemple le rouge du cuir lenil ()

ANTHEMIS.
Plante de la famille des composées, dont plusieurs espèces sont actuelle-
ment communes en Egypte'***, et qui s'y trouvait déj;"! très anciennement, puis-
qu'on en a retrouvé de nombreux restes dans un tas de balle de froment rem-
plissant un tombeau du Moyen Empire''-''. La fleur blanche bien connue de
cette plante n'est jamais employée pour la confection des grands boiupiels

'''
Cliap. XVII (pap. tl'Ani, pi. IX, 1. io.5): (^'ErZ/bu, 1, p. .55, 57, 388,4 13; Mariette, /><»-
chap. xcix, 1. h (éflit. Naville, I, pi. CXI): cliap. f/eVa/(, 1, pi. LXXVI, I.XXVIII; IV, pi. XXXVII,

ci.xiv, 1. 1 et i3 (Lepsiis, Das Todtenhuch dcr 1-77-


Àgi/plcr, [,1. LXXVIII el I.XXIX); cliap. ciamv, '*'
Ilorholep, 1. loi-ioa (Maspero, Trois

1. 1 8 (é.lil..Naville. I, pi. CXCVll). années de fouilles, p. i/i3). — Livre des Morls,


(='
Pap. n" 3o55 de Beilin, pi. XXIX, 1. .5- chap. ,xvii (pap. d'Ani, pi. IX, 1. io5); de Ro-
pi. XXX, 1. 3 [Hierat. Pap. ans âen Icôiiigl. Mus. chemonteix-Ciiassinat, Le Temple d'Edfou , I ,

zu Berlin, I): Mariette, Abijdos , I


, p. Sa : .Schia- p. ifiy.

PARELLi, Il Librodei Funerali,U,i).3o h 34, 83: '"'


Bri'gscii, Diclionn. hiérogl., SuppL, ]). 97.
MoRET, Rituel du culte divin journalier, p. \ 85 Ci Pap. Anaslasi IV, pi. XVII, 1. ?..
;

'*'
Lemm, Rittialbuch des Amondiensles , p. (i i Raffeneau-Delile, Florw œg. illuslr.,

'''
I.e plus ancien exemple de celle sidislilu- n" 836-8/10 {Dcscr.de l'Egypte, XIX, p. io5).

tion dale île la XVlil' dynastie |_Xavili,e, Ikir -''


Scii«einflrtii, dans Scuafer, Z'riM/oy;)-»-

el Baliari, pi. GXXX). ùer... vom Tolentempel des Ne-User-Rê , p. i5o.


<*'
De Rociiemontrix-Ciiassinat, Le Temple L'espèce icdouvée ici esl VA. relusa Di:i,.
. ,.

moules; cllo ne s'csl jias non plus rencontrée jusiju'ici dans les gnirlantles

déposées sur certaines momies. Par contre, elle est utilisée en décoration,
surtout pour de petits ol)jets, tels que boutons d'oreilles ''^ ou rondelles sci-
vant à des incrustations; dans ce cas la lleur est représentée de façon tonte

scliématique et l'on ne tient même souvent pas compte de sa couleur : ainsi

les petites plaquettes trouvées à Tell el-Amarna sont le plus souvent bleues,
très rarement rouges, grises on blanches, et le nombre des pétales varie de

7 à 2^1 '-); les rosettes de Tell el-Yahoudieh la représentent avec huit pétales
réguliers, arrondis à leur extrémité, d'un blanc légèrement rosé, avec un
bouton jaune au centre, et ainsi se rap])rochent beaucoup de la fleur natu-
relle '''. On la retrouve sous le môme aspect dans la décoration peinte des
plafonds de tombeaux, à l'époque thébaine''). Le nom égyptien de l'anlhémis
n'est pas connu.

ÂNTI.

A»*»~~^ • .
s • . A*w<^ • m ». yvwv.wv ^^ ,
'

. I •
é > • A . • <K \\ • A>v^^ Jin • A _œV ^TT* 7j •

SIGNIFICATION OU NOM.

Ce mot, qui peut se rattacher à la racine ànt ^o, ^©, "briller, resplen-

dirflf^', désigne une gomme-résine provenant du pays de Pount, dont les Égyp-
tiens faisaient grand cas et qu'ils employaient pour divers usages; on appelait
parfois cette substance rr gomme (Vùnli"
V 2 ! 1 Â'^TZI^'^jIk
" ''^' *^" rr gomme
de PounI i' <
^ ^ | !_!! ^ !!E!
'"'•
L'opinion la ])lus répandue et la plus vraisembla-
ble est (piil s'agit de l'encens, ou oliban'*', mais certains auteurs considèrent

'''
Gaitieu-Jkquier, Foh(7/m (Ze£/c/i/, p. 1 o(); '*'
Naville, Deir cl Bahavi , [À. LXXIV.
Hilton Price, Calai, of egi/pl. Anliqnilics , F, '''
Dïmichen, ///«tor. /;wc/«r., I, pi. XXXIl.
'*'
|). 11 3. ,
Di'Mir.iiKX, Die Flotte einer ûg. kônigiii
'"'
Pétrie, Tell el Amarna ,
pi. X\11I, ]i. ai). p. i-j AIaupeuo , Ilisl. anc. des p^tiples de l'Orient
<''
E. Brugscii, Ree. de Irao., Vlil, pi. 1, p. ?>. 11, p. fl/iT): I.oret, Rer. de trnv., XVI, p. l 'iC:
'''•
Jéqiier, Décnralion égyptienne, pi. XXXI- Liebi,ei.\, ^e?«o;ùnli n'indique jtas myrrhe, mais
XXXIV, XL. Ici la (leur parait n'être rpriine encens, oUban (Christiania \i(lenskaljs Selskalis

adaptation nouvelle de l'aiicienne rosace miilti- Forliandl. 1910). Les auteurs plus anciens qui

colore [ibid. . p. 1 1 ). ont traité le sujet ne se prononcent pas BnuGson :

'''
Brugscii, D/c/î'oHH. /li'eVo^/. , Si/2);j/.,p. a.jo, Geogr. Inschr., 11, p. 1/1: Ciiabas, Etudes sur

253. l'antiq. histor. , T[>. 169.


comme étant la myrrhe ''\
IVm^t tandis que d'autres veulent y reconnaître la

gomme arabique''-'. En jdus des caractères qui appartiennent en commun à

ces trois substances, il eu est de spéciaux qui olTrent certaines contradictions


et ne permettent pas de trancher la (piestion avec certitude : ainsi la forme
et l'aspect général des arbres à ànti, l'emploi de cette matière pour des fumi-
gations, indiqueraient qu'il s'agit de l'encens, tandis (jue la forme irrégulière

des morceaux d'ànli et la mention fi'équente d'une huile ou d ini onguent


tiré de cette gomme-résine font plutôt penser à la myrrhe; enlin la grosseur
de certains des produits et leur emploi en peinture ou pour la fabrication de
l'encre semblent se rapporter à la gomme arabique. 11 est dilllcile de concilier
ces diverses données, si l'on tient à voir dans le mot dnli le nom d'une subs-
tance bien définie, mais il y a tout lieu de croire qu'il s'agit d'un terme plus
général désignant bien, en principe, l'encens-oliban, mais pouvant s'appliquer
aussi, par extension, à des produits similaires provenant de la même région,

tels que la myrrhe et la gomme arabique, matières (|ui du reste portent en-

core d'autres noms'-*'.

0RIG1M5 ET EXPLOITATION DE i;IY77.

Ce n'est pas en Egypte même qu'on recueillait Yànti, mais dans ce qu'on
appelait rrles échelles de l'encens i5
©^^ J^^ ;
'''''-
Pouiit et les pays avoi-

sinants, au sud de la mer Rouge, la côte des Somalis, l'Abyssinie et peut-être


aussi l'Yémen et l'Hadramaout. Les arbres qui le produisaient croissaient à
côté de cei'tains palmiers dans le voisinage immédiat des habitations indigè-
nes, simples huttes construites sur pilotis au bord des cours d'eau '''';
ces ar-

bres, qui étaient donc sans doute cultivés, sont de hauteur moyenne, gros de
tronc, avec de nombi'cuses branches couvertes d'une épaisse frondaison de

'''
Breasted, Ancieiil Records, passini (voir (I. i5o. loi, i53 : Goliîxischefk. Le coule du

l'index, p. i3o); M. Erniaii [Agyplen tind âg. Nnufrngé, )i. 8: MksvEno, Les coules populaires,
Lebeii, p. G70, 0-3, G77J liNiiluil iiiilillcreiii- h' éflil.. p. 11a).

ment -encens 1 011 tfniyii'lie-. '°'


Naville, ilciV t'/ 6«/(rtr(, pi. LXIX el L\X.
'''
Kn\Li,, Sludieii ziir Gescli. Aeg-., IV, Dus D'après ces représenlalions, il semlilerait f|iie

Laiid Puni, p. o"-.')!!. ces villages se tronvaionl inimédialement au


'^'
Jéqlier, SpItiiiJ-, X\l, p. 22-^17. liord de la mer où aliordcnt les vaisseaux t'jjyp-
''*
Voir les in?criplions do Deii' el-Baliaii, liens, mais vu la nalure même de ces côles. la

j)«s.s/m^ el loule la fin du conte du Xaulragé chose est très peu proljalile.
,

— H'( l'i'l )<-i-

petilcs fijiiillcs huicroh-cs (jiii rappellent beaiicuiip le feiulUijjc du Boswellla


Carlcrt, arbre produisant l'encens ou oliban et poussant également dans la

même re'gion. On trouve dans ces pays d'autres arbres appartenant aussi au
genre Doswellia et donnant des gommes-résines analogues quoique de qualité
inférieure, mais il n"y a j^as le moindre l'appoil entre les arbres à ânti tels
(]ue les monuments égyptiens les représentent'') et le Balsiimodcndron myrrlui,
qui produit la myrrbe et qui est également originaii'e de la cote des Sonialis

et du Sud de l'Arabie.

Les Egyptiens n'avaient pas de mot spécial pour désigner les arbres à àntl
et les nommaient simplement nehalqu nù ""^*
'^ A ^^^ITZI^^' '"' ^^^^

sycomores à encens r, le sycomore étant sans doute pour eux l'arbre égyptien

qui se rapprochait le plus, comme forme, de cet arbre exotique; parfois aussi
ils les appellent simplement khet-7ii-(tnti ^^^,* ''^ frbois àiinlin.

LWnli ou gomme de l'ount est la substance qui se forme sur le tronc de


ces arbres quand on y a préalablement fait de petites incisions. Au moyen
d'une baclie, on détachait ces morceaux de résine'') qu'on mettait en tas ou
qu'on recueillait dans des récipients quelconques, de préférence dans de gran-
des écuelles creuses''); parfois même on modelait cette substance de manière
à en faire de petits obélisques ou des ligui'ines d'animaux'"'. Celte matière
constituait le plus iuq)ortant ju'oduit d'exportation et d'échange des peuplades

du pays de Pount, tout particulièrement avec l'Egypte qui était un de leurs


principaux, sinon leur principal client.

HISTORIQUE DU COMMERCE DE VÂNTI.

Comme avec les autres pays avoisinants, le commerce de l'Egypte avec


l'ount n'était pas le fait d'entreprises particulières, mais se faisait toujours

'''
Naville, Deir el Bahari, pi. LXXVIII. Les Ueher die iii altà^ijiU. Textcn envàlmlen Bàumc
iiihrcs à (înli sonl aussi figui't'-s sur un inoiui- u. 92.

uR'iil |)liiléHiaï(jue (Petru;. Athiibis, j)l. XIX). '''


l'aj). llarris n" I, pi. XI\", 1. 7.
mais ils sont de facture Irop grossière pour ''''
Naville, DeiV c/ AV/wm', ])l. LXX.
qu'on puisse elierelier à les identifier. Lii-BLEix, '*'
Naville, loc. cit., pi. LXIX, LXXVI,
Le mol mû. n'indique ims vnjrvhc , mais encens, LXXIX; Virev, Le Tombeau de Behhmara,
oliban , p. h. pi. IV, etc.
<')
NAvn.LE,Z)e/re/ /;«/,«)•/, pi. I.XXlV. etc.— <"'
Dïmiciien, llistor. Inschr., I, pi. XXXII;
Pour les variantes de ce nom, voir Moldenke, Virev, loc. cil.
,

— i-s.( l/l.") )<-^ —


SOUS les auspices du gouvernement. Ces expéditions, qui étaient considc'rées
comme des éve'nements marquants, se faisaient par mer, et le roi devait

fréter pour cela une vraie flotte qui partait d'un ])oint quelconque de la mer
Uouge, emportant avec elle des marchandises égyptiennes de toute sorte
qu'elle troquait sur les côtes de Pount contre des produits du pays; ceux-ci,
à leur arrivée en Egypte, étaient considérés comme un tribut, un témoi-
gnage de vassalité île [iciqilades qui en réalité n'avaient jamais été soumises
aux Pharaons.
La première en date de ces expéditions dont le souvenir nous soit parvenu
est celle qui, sous le règne de Saiioura, rapporta 80.000 mesures (:) A'àiUi

en môme temps (|ue d'autres objets précieux !''; antérieurement à cette date,
on ne rencontre pas le nom de cette substance dans les inscriptions'-). Au
commencement du Moyen Empire, Se-ankh-ka-Ila charge un de ses ofïiciei's

(|ui devait exploiter les carrières du Ouadi Mammamat de pousser par mer
jusqu'au pays de Pount, ce qui nous indique la route suivie habituellement
par les expéditions de ce genre, Coptos et Koçeïr*''.
La jdiis célèbre de toutes ces missions commerciales en môme temps que
politiques est celle qui eut lieu au commencement de la XVlll'- dynastie sous

les ordres de Hatshepsou et qui est représentée tout au long sur les murailles
de son temple, à Deir el-Baliari'"). Ces scènes souvent reproduites montrent
l'arrivée des cinq vaisseaux égyptiens au pays de Pount, puis le chef égyptien

suivi de sa troupe de soldats se présentant aux indigènes près de leurs \ilia-

ges, parlementant avec eux, leur oflVant des marchandises égyptiennes pen-

dant que les naturels apportent les produits de leur pays, l'or, l'ivoire, l'ébène

et surtout Yànti. Il s'agissait en particulier de ramener un certain nombi-e


d'arbres produisant la précieuse substance, qu'on voulait chercher à acclimaler

'''
ScuAFER, Elu Bnichslûclc ahâg. Annalcn Ilotep faire un don lïànli à Osiris, peut-être

p. .38. en suite d'une nouvelle cxpédilion 1 Maiiiette,


'"'
Il se trouve par coiilic cilô dans les lexles AÙydox, 11, pi. XXIX, I. 17; I5l\EASTED, op. Cil..

des Pyramides : Setiie, Die ahâg. Pijramidun- I, p. 335).


texte, 5i3 , 5G3". '"'
Naville , Deir el Bahari , pi. LXIX el suiv. ;

'''
CoiVAT-MoMET, Les inscf. hicrogl. et hiérat. DiMiciiEN. Die Flotte ciner ûg. Kônigin, etc. On
du Oui'kU llawiiiàiiKil , p. 8i : Pireastei), Ancieiit refioiive la mention de cette cxpédilion sur

Records, I, p. }.(><). — Un peu plus lard, sous la iiase d'un des obélisrpies de Karnak : I.eckain,

la XIII' dynastie nous voyons un des Nel'er- Rec. de Irav., XXIII, p. i<)5, 1. 3.

Bulletm, t. XIX. '9


,

— «.( l'if) Vci~

on É<j)|)lc : Irenic cl une jeunes pliinles soni mises dans des caisses et cliar-

gc'es sur les navires avec les autres niarcliandises, puis ramenc'es à Tlièhes,
oi'i la reine les présente en grande pompe à Amon. Il ne semble du reste
pas que cette tentative d'acclimatation ait donné des résultats satisfaisants,

])uisque non seulement le Boswellia ne se trouve pas actuellement en Egypte,


mais encore qu'il n'est jamais cité dans les inscriplions parmi les autres arbres
du pays.
Ces expéditions commerciales se renouvelèrent sans doute de loin en loin
au cours des siècles suivants, au moins sous les pharaons les plus puissants,

(|ui, s'ils non parlent pas expressément, relatent au moins les quantités sou-
vent colossales (VàntJ qu'ils offrent aux dieux, ainsi Thoutmès IIII'', Ramsès
lit-', et surtout Ramsès III, aussi bien dans le temple de Médinet-Habou <')

que dans les listes du grand papyrus Harris''^, où l'on voit mentionner non
seulement la substance elle-même, mais aussi les ai'bres à ànti''^\ ainsi que
des graines et un récit détaillé de l'expédition elle-même'"). Les dons d'riw/t

sont encore relatés par d'autres rois ou grands personnages, comme le général

Sheshonq('), le grand prêtre Osorkon'^', Piankhi''-') et Tanoutamon''"), mais


il faut redescendre Jusqu'à l'époque ptolémaïque pour rencontrer de nouveau
la représentation des arbres à encens, représentation qui est du reste très
sommaire'"'.
En ])lus de ces expéditions égyptiennes au pays de Ponnt, on voit dans
quelques tombeaux thébains des tableaux qui montrent les habitants de cette
contrée apportant en tribut au pharaon les produits de leur pays, entre autres
de Vànli et même des arbres à (inti'-'-l

Cl SETiiiî,f/r/.«;K/c/( A'rA[7//.I»^».,l.. G(,5, W l'ai), ilanis n" I, pi. XXXlli'', 1. 7;

702, 730, 766 (Annales de Thoulmès III). pi. LXX'', 1. 8; pi. LXXVII, 1. 8-i3.
'°'
Ghampollion, Monuments, pi. LXIX. '''
Mariette, Abyilos, II, pi. XXXVII, 1. 19.
(^)
DilMiciiEN, Histor. Inscln:, I. pi. XXXII. ("i
I.epsius, Caî^wife)-, III. pi. GGLVIir, 1. 7.
l"i
Pii|i. Ilanis n' I, pi. VII, 1. 7; pi. XIV", '''Stèle de Pimiklii, 1. 10a, 110, 119
l./i-G.-pl.XXXVIlI''. l./i;pl.XLIX,1.6; pi. LU", (Scii\fer, Uricundm der tilt. Aethlopenkônigc

1. ili; pI.LV", I. !i; pi. LXII", 1. 2; pi. LXIII', p. .38, ia, 67).
J. ;3; pi. LXX", 1. 5-6: pi. LXWII, 1. 11. <'»i Slèle du songe, 1. ai [ibid., p. 68).
') Pqi. Ilanls n" 1, pi. XIV', I. 7; pi. XLIX, " "" Petiiie, Athnhl.s, pi. XIX.
'' "'
1.7: pi. LXX'', 1. 7. Ges ailires sont ligures dans le Virev, Ja' Tombeau de Ilelhmara [Mémoires
tubleuu de iMédiaet-IIaboii (Di.MicnEN, lac. cit.). de la Mi/is.Jranr. au Caire, V), pi. IV.
-^».( l'i7 ).'«*—

EMPLOI Di: L'ÂNTI

POUR LE SERVICE DU CULTE RELIGIEUX ET FLxNÉRAIRE.

La connaissance de Yùnti ne remonte pas à une très liante antiquité, puis-

qu'il n'a e'te' retrouve' flans aucune inscription antérieure à la V'^ dynastie, et

ce furent sans doute les premières grandes expéditions maritimes, vers cette

dal», qui l'amenèrent pour la première fois en Egypte. II n'y a donc rien (|ue

de très naturel à ce que cette substance nouvelle n'ait pu prendre, pour les

besoins du culte, la place qu'occiqiait depuis des siècles une autre résine, le

senter "1|^;; pai' tradition, on continua toujours à employer le senter jiour

les encensements et les fumigations l'ituelles, et Yànti , bien que supérieur


comme qualité^'), ne s'introduisit dans ces fonctions que lentement et pro-
gressivement, et ne tint du reste jamais (pie le second rang'-). 11 est même
certains rites pour lesquels il ne fut jamais utilisé, ainsi on ne retrouve son
nom à aucune époque sur la grande liste d'oflrandes funéraires (pancarte),

pas plus que dans le rituel de l'ouverture de la bouche (^ap-ro).

A partir du .Moyen Empire, on voit paraître Ydnti dans le mobilier funé-


raire, soit sous la forme (Vdnii frais (^^^"^ *
)
^'" sachets ''), soit comme
huile ou onguent!"). Ces exemples sont très rares, et il est probable que Yànli
figure dans ce cas non comme essence sacrée, mais en qualité de cosmétique
employé couramment pour la toilette des vivants (voir plus bas). C'est peut-
être du reste à cette époque que l'on commença à employer l'huile d'ànti pour
oindre le corps des cadavres, comme on le voit dans le rituel des funérailles t^)

et dans certaines formules du Livre des Morts à jjarlir du Nouvel Empire''').

'''
Le conle du iiaLifragé (1. i.5<)) dit claire- nat-Palanque, Fouilles dans la nécrop. d'Assioul,

ment que ïàiili est préféraliie au senter. p. 282 Jéqlier Les frises
; , d'objets des sarcupha-
'^'
Sethe, Uricunden der XVIII. Dijn., \\. 706 (^es du Moyen Empire, p. i5o.
''''
(Annales «le Tliniilnirs III, institution des saeri- Maspero, Mémoire sur quelques pafijrus du
fîces). Louvre, p. /i.'5, iîo.

'^'
Laçai-, Sarcoph. antèr. au Nouvel Emp. '"'
Cliap. cxxv (Naville, Bas à{;iipl. Tndtvn-

[Calal.gén. du Musée du Caire), \,\). t 1-2, II" ?>G. hucli, 1, pi. GXXXIX, 1. 3), exLV (Lepsies,
'*'
("lAUTiER-Jiii.iriER, Fouilles de Licht, pi. Bas Todlenhuch der Agyplcr, pi. liXIII, \. 36),
XXV; Lacau, op. cit., 1, p. 90, n° i/i; Ciiassi- cxlviii (Navili.e, op. cit., I, |)1. (If/XX, 1. Gi).

'9-
—t3'( l'l8 )-n-~

Des onctions analogues se pruliquaient aussi sur ics olïrandesf'' et sur des

amiilcUes '-'^
et ont par conséquent un caractère nettement rituel. OqI àiiti

sacre dont parle le Livre des Morts est indique comme étant le même (pie celui

dont les vivants se servaient pour leur toilette '').

Dans les temples, pour le culte des dieux, on se servait de Yânti, à partir

du Nouvel Empire tout au moins, de la même façon que du sciilcr, c'est-

à-dire pour faire des fumigations devant le symbole dix in ou an moment


de pi'ésenter l'olfrande. La résine se plaçait alors dans un simple pot à feu
évasé du haut que l'olliciant tenait à la main, et brûlait avec une longue
flamme; jamais on ne se servait pour Yùnti de Tencensoir ordinaire à long

manche, réserve au senler, mais par contre on brûlait indilleremment l'une


ou l'autre de ces deux substances dans le vase w, et cela fait qu'il est souvent
impossible de distinguer de laquelle des deux il s'agit, les légendes donnant
généralement l'expression très abrégée ^ cf faire l'encensement r; ou trouve
cependant des textes plus précis disant <ju"on met Yùnù sur la flamme, "^^
^'T2I '' '^"' '1"'"^ brûle r^m// ^ 1
1^ •
'''l Le rituel du culte contenait
certaines formules spéciales, (juon récitait pendant qu'on faisait la cérémonie

de lencensement à \\\iiti'-''\

Les rois présentaient encore ïànli aux dieux d une autre façon, sous la
forme d'huile ou d'essence, contenue dans un vase à parfums du type ordi-
naire'^); souvent on se servait pour cette olïrande d'un vaisseau ])lus compli-
(]ué, une llgui'ine représentant le même vase tenu à deux mains par un roi

agenouillé ou par wn sphinx androcéphale.

LMiV77 EN MÉDECINE.

Dans de nombreuses recettes de pharmacie, dès le Moyen Enq)ire, on voit

entrer Yànti sous diverses formes, soit sec """V* S^i soit frais """X *
'-fi,

'''
Gliiip. CLXxxix (|iri|i. (te Non, rdil. t)ii<lg(', ''''
Dr, l'ior.iiEsioMEix-CiiAssiNAT, l^e Temple
pi. XXXIX, ]. 18). (VEdfmi, I, p. 110, a/12, 971, /lof), '17C..
(=1
Gliap. Lxiv (pap. (le Non, (^dil. lUidge, '°'
Pap. n" 3o55 de Berlin, pi. XXXVlt, 1. 3
pi. XLV, 1. '17 ). (cf. pi. \ . t. 9): MoRET, Rilueldu culte divin jow-
''^'
Chap. cxxv, inirod. ( ])ap. d".\iii. t''dil. nalier, ^). 310(108).
Budge, pi. XXX, 1. 16). '')
Mahiette, Dcndéi-nh, IV, pi. V; de Bocue-
<'*'
LoiiET, Piec. de trm., X\I. ]>. 1/18, noie 1 iionteix-Chassinat, Le Temple d'Edfou, I, p. i3i,
{temple de liOiixoi-). l'ô-?., 587.
soil doux W\< soit encore à l'élat dliuile ou d'essence. On l'employait surtout
dans la composition d'emplâtres ou d'onguents destinés à assouplir ou à forti-

fier les muscles''), ou contre les ulcères '-), les plaies ''', les lu'ùlures''), les

démangeaisons (•'), les furoncles H les enflures!"'. Vânti entrait encore dans la

préparation d'auti'es emplâtres, en usage pour les maux de tète'^', dans cer-
taines maladies d'yeux (")
ou de pieds''"', pour faire rentrer la matrice ("', ou
encore simplement comme rafraîchissant-'-'. Parmi les remèdes internes, on
retrouve cette substance dans une potion pour la chlorose'"', un pui'gatif''''

et surtout des suppositoires'''''. Enfin Yànli entrait dans un onguent destiné


aux gens ayant peur des revenants''"'.

AUTRES EMPLOIS DE UANTI.

Nous avons déjà vu (pion tirait de Yànli une huile ou une essence dont on
se servait pour oindre les morts, et (jue les vivants employaient également
pour la toilette''"'. C'est même peut-être le plus ancien usage qu'on fit de
cette substance, piiiscpie sous le Moyen Empire, le déterminatif employé
ordinairement après le mol ànii est un vase à jiarfums ». et non les pelils
'.
grains

Poui- parfumer les maisons et les vêtements, on brûlait une sorte de kypiti,

<> Eliers, pi. L\\\. \A\\\, '"i


Pap. Ebers, LVl. 11: I.VllI.
l'nii. ]. 5; pi. pi. I. pi.

1. 10, 17: pi. LXXXII, 1. 10, i3: pi. LXWIII. 1. i: pi. LIX, 1. i. (j; pi. lA. 1. 3; pi. lAI,
1. 5 ; i>l. LXXXIV, 1. 1 1: pi. LXXXV, 1. 3 , ^1
; pap. 1. u: ])1. EXill,!. -2, 12.
''"'
Hearst, pi. Vil, 1. 16; jd. \11I,1.3, 6,8, 10, lùicL, pi. LXXVII, 1. 18.21.
XV, '"' XCIV,
1 1: pi. IX, 1. 1; pi. 1. 8, 9, 12, tG ;
]iap. IbUI., pi. 1. 2,3.
iiK'd. 11° 3o38 de Berlin, pi. V, 1. 1. "=' Ml., pi. XXXIX. 1. 20.
(='
Papyius Eljers, pi. LXXXVl. 1. ,,: pi. '"' Ihid., pi. XXIII, 1. iS. Des oiijjiienls poiii-

LXXXVIII, 1. 20; pap. Hearst, pi. H, i. 17; la même iiKiladie contiennent également, de
pi. X,l. 11. VÙHti: pi. XXIV, 1. 6; pi. XXVI, 1. 8, 9. 17.
t'i
Pap. Kljeis, pi. XXX, I. G; pi. LXXl, I. 3. "•' Pap. Ebers, 1.1. XL111,1. 7.
('^'
<"i
/iiV., pi. LXVIll, I. lA. lùid., pi. XXXI, 1. i3, >.<>: pl. XXXlll,
(''
Ibii, pi. LXXII, 1. 3; pi. i.Wlil. 1. la: 1. 3. 2).
pap. Hearst, pi. IX, (")
1. G. p :in. MU'il. (le lierJin, pl. Vlll. 1. 1, 5.
'«)
Pap. Kl)eis, pi. LXXVI, 1. :,.
''"'
En plus des exemples cités ci-dessus , voir
'')
/6/rf.,pl. Lll,l. ili. encore la liste d'onnuents du tombeau dAmen-
W lùid., pi. XLVIII, I. l'i; pi. I.XIV, l.afl: emliat (X\III'' dynastie} : Sf.tiii:, IJrkundcn dcr
pi. l.XV, 1. I, 3. XVIII. Dijn., p. 1058-1059.
.

mélange analogue sans doiile à celui dont on se servail dans les lenijdes, el

dont Vàtili formait la base'').

Les peintres se servaient aussi iïànti pour délayer leurs couleurs et pour
leur donner du lianl, surlout cpiand il s'agissait d'écrire sur toile ou sur pierre
certaines compositions mystiques pour lesquelles on devait préparer une encre
spéciale*"'); parfois aussi on trempait dans une solution d «h// l'objet à peindre
avani d'v metire la couleur'-').

LES DIVERSES SORTES U'ANTI.

Les textes pliaraoniques ne connaissent ou tout au moins ne nomment


(pi'une seule espèce <\'dntl et se bornent à indiquer pai' un qualificatif s'il est

frais ou sec, et par un simple déterminatif s'il s'agit d'biiile on d'essence. Par
contre, un long texte ptolémaùpie, gravé dans le «laboratoire-^ du temple
d'Edfout'), énumère toutes les variétés de celte substance dont on avait cou-

tume de se servir et donne certains détails sur la foi-me des produits, leur

couleur, et quelques autres particularités (jui mallieureusement ne sont pas


assez claires pour qu'on puisse tenter une attribution tant soit peu sùie. Les
onze premiers noms sont ceux des espèces employées pour le service du culte,
tandis que les trois autres étaient uniquement destinées à l'usage profane.

Nous trouvons des variantes de quel([ues-uns de ces nom,s dans un autre mo-
nument de la même époque, le temple d'Atbribis, où à coté du texte relatif
à cliaque espèce était représenté l'arbre dont elle était tirée (-'l La liste d'Edfou
se présente de la façon suivante''''' :

1. Aonisha ^iiLi*. 3. Gdr-setep{l)u\^^^.


2. Gdr-rer s ^^ ^ j à. G<ir-tou\^^{qdbMY\l:)-

'" Pap. Elieis, XCVlII.l. i3. Mariette, Deiidérah, IV,


1,1. pi. XXXVIll).
'^'
Maspero, Mémoire sur quelques papijrus '' DiMiciiEN, Recueil de Moimm. égijpl., IV,

(lu Loiwrc , p. 'i.3. — Ltore des Morts, ciiap. c pi. LXXXVI-LXXXVII ; Text, p. GS-Gg : Brugsch,
(|)a|i. (le Non, éilil. Biuljjo, pi. LIX, 1. i i). Diclio/m. Iiiérogl., SuppL, p. a.ïo-aSa,
r.i (ihiiL, pi. LVil, i. 9). ci.xiii (I.epsiis, Dus (^1
I^KTRiE, Alkribis, p. 18, pi. XVIII et XIX.
Toillcnluch der Agypter, pi. lAXVllI, 1. i5), '°'
Los variantes qui se rencontrent dans le

n.xiv ((•«(/., pl.LXXlX.l. i3). texte crAliniliis sont indiquées entre paren-
'''
LoniiT. Hcc. de trac, V. |i. ()i. I. i-ii\ {cL thèses.
-f 151

5. SheinerUict-Âdberlil.
^iS^Jl.'.-

6. Mûmàmù "^2'^* (iiMindà ^,^^ 10.. /] nhasàp-senen


J
"$"
P 1
'

P i^ • •

J^ • • • / 11. i/tm;|,^^:.

12. /IrtV/ |^ra4»].

8. Màshàab \i°^ * '.


{màlo... \i 1 o .

Mdsliàntou \i ^"^ '^,
j» y\ I • • •

Dans toute cette série de substances, les nues désignent Tenceus, d'autres
les matières analogues de même provenance et pouvant servir aux mêmes
usages, telles (pie la myrrhe, la gomme et le bdellium.

ANTIT.

^
nelelon ^«.' net (3)

Mot désignant une corde et plus particulièrement, dans les textes les 23lus

anciens, un cordage de bateau, dont nons ne pouvons déterminer le sens pré-


cis. A partir du Nouvel Empire, dans les textes du Livre des Morts, il s'appli-

que à la corde avec laquelle on attache les prisonniers ou les malfaiteurs (").

Ce mot ne se trouve que dans les textes funéraires et religieux ('); il est peut-

èti-e à i-ap|)rocher d'autres noms désignant également des cordes et commen-


çant ]»ar la même syllabe, tels que mia \'^\^ {
voir ce mot) el an(ia ^'^^ t^t.

âovaL
L\ \^\\^- ^f"l di'signani, dans une liste du Nouvel Em])ire(^), un
li(pude employé pour la cuisine au même titre que le vinaigie Ujoumàzd

<) Pyv. Ounas, iaa


1. (édit. Setlie, 985'). cviii (Na VILLE, op. cit., 1, pi. CXIX, 1. li: II.
'"'
IjAcac, Telles religieux, i XXXV (/?ef. de p. a/i5).
Iran., XX\, |). 187). '''
Le verlie dérivé de ce mot s=3 z rat-
'''
Livre des Morts. tacliem , se trouve dans des textes civils, dès
'''
Pyr. Téli, 1. 3.34 (édit. Setlie, mtç^'). l'Ancien Empire : Weill, Les décrets royaux,
'*'
Na VILLE, Le Mythe d'IIonis, pi. XX. p. 61, pi. IV (texte vertical col. 1).
'''
Chap. lxv(Naville, i)a.s âgypt. Todteiilmrh ,
'"'
Glossaire noléniscIieflT, VII, I.
7 (trans-
I, pi. LXXVn, 1. 8; II, p. i4i), ixxxM (Na- cription de M. (jardiner poni- le diclionnaiir
viLLE, op. cit., 1. pi. XCVIII, 1.5; If, p. 198). de Berlin).

— n.( ir)2 ).ei

^"^ 1k.*)" '*^ i


hdirhimi ^ •==> "^ ^ '"' '-' J]''iiis'^«' |I^*r "' <;ôlc (lesijiicls il

ligure, après la sci'io des vins cl avaiiL d'Ile dos viandes.

On Ironvo dans les textes nK'dicanx nn mol analogue sinon idenli(|m!,

àmàil —'^3K. ! ! • *' ''—"' """^ ! ! "m*''' t'>>'j'»"''s employé dans la locution

hesd-ni-doudil |p V^^,* ^^\y^ 1


1 - *,, dont le sens n'a pu encore être
étal)li de façon cei'iaine '-). (lel ingiédieni entre dans la composition de

médicaments pour les maladies de femmes ''), de remèdes pour les uian\

d'estomac '"^ de clystères (''^ de vermifuges*''', d'emplâtres on d'onguents

pour les muselles'"', pour les sueurs '. pour ]i>s iri'itations "l jiour les maux
d'yeux ('").

Dans les mêmes textes on i-encontre un autre mol composé, khcl àoud
""^£1 V* , dont le second terme est sans doute apparenté aux mots précédents,
l)i(Mi ([ue le tout désigne une substance solide, qui parait employée presque
exclusivement dans des collyres pour les maux d'yeux'"' généralemenl à coté

du fard noir (^incsdemt) ; on le retrouve cependant dans nn emplâtre contre

les maux de tète''-' et un onguent à ajqdiquer sur les membres''''. On consi-

dère généralement ce nom comme désignant soit du bois poui'ri "'', soit une
sorte de sciure de bois''"''.

(les trois nu)ts doivent sans doute se ratlaclicr à la racine ànn'i -"—
'fi^v Jli
ff enlever:) ''"' et indiquer (|ue ces substances contiennent certains ferments.

'''
CeUo (lornièi-o iirlli(ij;i';i|iliL' osl la [)Ius de lierliii. |il. III . 1. i i.

anricnnc, celle tlii papyrus inédical de Kalioim. '"'


Pap.Khers, pl.LWIlI. I. i i: [lap. Ilearst.

li'antie se trouve dans tous tes autres textes pi. IX. 1. 5.


""! Pap. Ehers, LVlll.i.
médicaux. pi. i.

plupart des tradurleurs ne lont t|ue '"' Pap. LVI, pi. IjVII, L
'"'
La l'^bers, [)1. I. i ; 7,

tianserire ce teime: seul M. Joacliiin ( /Vyiyro.s- i(j; pi. IJX, 1. 1 ti . i8; ])1. I.X . 1. 'i: ]d. lAI,
Ehei-s) le traduit par rrsaïu-e Milcli". 1. 5, 10; pi. lAIl, 1. 5. kj : pi. LXIII, 1. '?., T»,

("j
Grikfith. TItc Pétrie Papt/rl , [d. V, 1. /18: 1 1: pi. I,X1\, 1. -'1.

'"' /to^, XLVIII.l.


pi. VI,1. /i, C, 8. pi. t5.
'"'
'')
Pap. El.ers, pi. XLlll, 1. l'i. Pap. El.ers, pi. LXXIX, 1. G: pap. llearsl,
('1
Pap. niéd. n" 3o38 de lîerlin, pi. XVI, pi. Mil, I. 1.

'''
1. g, 1 ). JoAciiiM, op. cil., p. 89 clpasshii.
*"'
X\ll. pap. niéd. de '"' Eders, Papyrus Ebers. D\e Maasse unddas
Pap. Ehers, pi. I. -lo-,

Berlin, pi. I, 1. 7. kiipiteliibcr(lieAugeiiJîranhheitcii,^.'j^:LiKKC.,


'''
Pap. Ebcis. pi. r.ll. 1. ii|: pap. llearsl, Die ûber die mcdicinischen Reniilnisse der alteii

pi. 111, 1. 3. Agijpter berichlenden Pupijri , p. loç).


''"'
'''
Pap. Etjers, pi. t.lll, 1. in: pap. niéil. IÎrugscii, Z)ic;(OHH. /iieTO^'/., Sii]^;/. , p. 199.
,

— H>.( 153 ).e^~

AOUFITA.

**" li v^ (var. ), aonfdaU -^^ llv, «Ir. Plante paraissant

parmi les dons faits anx temples par l^amsès III et citée soit à côte des fruits,

soit après des ncmis de bois'''; il est donc possible que ce végétal, encore
indéterminé, soit un arbre'-' ou un arbuste portant des fruits; ses produits

sont toujouis comptés en mesUi ^^\\<^ ^ mesure fréquemment employée pour


les solides. Le mot est indin'éi'emmcnl masculin ou féminin, et probablement
d'origine sémitique '•''.

AOUMÂ.
•5^ Jju ^^.^.^ Dans un . texte énuméranl les diverses ])arties du cbar égyp-

tien (*), ce mot parait immédiatement après ceux qui se rapportent à la carros-

serie proprement dite, à la caisse du cbar et avant ceux qui désignent les

pièces du cbâssis ^ ^^ | ^prTi "^ "^rTî^P^ " *^ * '^^^^ aomnà en (forme de)
métier de tisserands. La seule pièce à la(pielle puisse s'appliquer cette indi-
cation est le cadre inférieur de la caisse, percé d'une série de petits trous et

qui en effet peut faire penser à un métier ou au cadre du fdet P®^; ce

cadre, en bois, se compose de deux paji'ties, l'une droite qui se fixe sur l'essieu,

l'autre, en demi-cercle, placée en avant, qui constitue la base des p«rois verti-
cales, et l'ensemble affecte ainsi la forme delà lettre D'"''; par les j)e(its trous,

régulièrement espacés, passent les lanières de cuir dont se comj)Ose le fond


même de la caisse et dont le nom est très probablement ùquzdïr ^ i ^"T" *ii

(voir ce mot), mot qui vient immédiatement après aoumà, aussi bien dans
le texte du papyrus Anastasi IV ipie dans l'Hymne au cbar du roi '''
cpii ne

'''
Pap. ITarris n" I, pi. XVI', I. .">
;
pi. I;III\ '^'
Ciiampom.io?j, Monuments de VEgi/pte et de

1. g; pi. LXIV', 1. 7: pi. l.XXl", 1. 5. la JSuhie, pi. CCCi^XXXVlIi; Carter ;umI New-
''*'
Wnxh {Fac-similé of an Egijpt. liicial.PHp. niiRiiY, The Toiiib of Thoutmôsis IV {Catal. gén.

III. p. 25, note 17) sujjgi're le i-approciiemcul du Musée du Caire), p. 2/1 et pi. IX: Qui
UIIIKM,

avec l'acacia, Spiua œgyptia. Tomh of Yuaa and TImiu , p. 06, pi. I.II, LV;
'''
BuRCHARDT, Die altlcanaonàischen Fremd- ^voffeu, Der Rennivagen im Allcrtum,ii. i'].

morte, II, p. ."5, n° iS. '"'


Ostracon crÉdimbourg: : Erman, Congrès
'"'
Pap. .Vnastasi IV, [)I. W'I, 1. 10; cf. proo. des Oriental, à Saint-Etienne , U, 11. lido-

Brugscii, Dictionn. hiérogl., SuppL, p. 22/1. li'i'-L

Bulletin, l. XIX. 20
contient du reste ii ce sujet aucune indication autre que des jeux de mots
sans inte'rêt pour nous.
On a voulu rattacher ce mot à la l'acine sémitique dçi", li, relier, attacher '^

et voir dans les aonfuï des pièces de hois, tenons ou chevilles servant à réunir
les diverses parties du char('). Cette hypothèse est difiicilemenl admissihle,

car outre l'étymologie très douteuse, ce nom se tiouve en tète de liste dans
l'Hymne au char royal, et cette place d'honneur n'est pas celle que devraient
occuper des pièces d'un ordre tout à fait secondaii'e.

ÂOUNIT.

^ iS!^ , àonniiQu ^^—t Sa. ('-'.


Canne ou sceptre mentionné dans

un conte du ÏNouvel Empire t-^l Cette grande liounil .=~>!^ ^'^ de Tliout-
mès III joue un rùle important dans le suhterfuge qu'emploie Tlioulii pour
s'emparer de la ville de Joppé : c'était un insigne royal connu au loin, qui por-

tait même un nom mystique spécial''', l'insigne que le roi remettait à son
envoyé particulier, comme marque des pleins pouvoii's qu'il lui attrihuait, et
cet ohjet d'apparat pouvait même devenir une arme dangei'cuse, puisque
Thoutii finit par s'en servir pour assommer le chef syrien. Sa forme n'est pas
indiquée, mais il est jirohahle qu'il s'agit d'une de ces longues cannes |"7^j^

""îv! ! 1^ rTi ''"'


*'*^'' g'ii'i^'^s '^01' '"'^ deux extrémités et faites en hois iïùoun-
''"^,
nov'^' le genévrier aux hranches flexihies, dont parle un antre texte
du Nouvel Empire '•'''.
La similitude des deux mots autorise même à supposer

que le nom de la canne est dérivé directement de celui du hois dont elle
était faite. D'après une rej)résentation de la môme époque, dont la légende
est un peu mutilée'"', ce serait plutôt une longue canne du modèle employé
surtout par les grands seigneurs du Nouvel Empire, avec une petite fourche
à l'extrémité supéiieure et une houcle en corde pouvant servir à le suspen-

'"'
Brugscii, Diclionn. Iiicrogl. , Suppl. , p. ^oç).
'*'
Il ne reste plus que la fin de ce nom : ...

'"'
Cette varianle masculine est sans cloute ta ouït iiofer [M asveho , loc.cil., p. 57).
fautive, puisrju'elle ne fait que leprnduire le '^^^
Pap. Anastasi IV, pi. XVII, 1. 3-i; cf.

nom de l'arbre noun, âounnou. d'autres cannes en bois d'âouti dans Pi.evte-
'''
Mâsveho, Eludes égyptiennes , 1, p. 5i, .5(j, liossi, Les papyrus de Turin, p. 1 1, pi. Il', I. 9.

57, 58, 5g, pi. I, 1. 8, 10. '°'


Setiie, Urkunden der XVIII Dyn.,]). 962.
,

— M«( 155 )'e-j~-

dre. Enfin, un autre texte du Nouvel Empire''^ dit qu'on employait parfois
pour faire les àqunil, un bois travaillé spécialement (voir 2. inoji).

Dans d'autres textes (-', Wlonnit paraît comme un des éléments du char royal
qui doit être, à en juger d'après le contexte, non pas un accessoire indépen-
dant, comme les armes, mais une des pièces constitutives de la carrosserie.
11 semble même que ce soit une dénomination du timon, un synonyme du
mot plus fréquent à ^ (voir ce mot), cette partie du char étant la seule dont
la forme rappelle en une certaine mesure celle d'une canne.

AOURl.
4l- \\ • \\
-^^
Ji*>.
^ aoiint
^\\ ! M e I •
hi
e

, en copte am , Apcu, OYru> ff lever '^l Gomme légume, il était en général


III
employé sec, ainsi que le disent le plus souvent les textes <*). Ramsès III en don-
ne aux temples des quantités considérables, des milliers de vases à (w), ce
qui prouve que cette culture se pratiquait en grand '^). Jamais ce nom ne porte
le déterminatif ordinaire des plantes «si, mais toujours celui de la graine •.

En pharmacie, la fève amir entre dans la composition de nombreux médi-


caments, surtout des emplâtres pour assouplir et fortifier les muscles'''),

pour les membi'es cassés ''), les tumeurs (*', les pustules ('-'',
les blessures ('")
et

d'autres maladies!"'; on l'employait aussi pour des onguents''-', des pâtes à

mâcher, contre les maux de langue ('^', ou à appliquer sur les dents malades ''''',

<' Mallel, \A. I, C-7 Maspero, Uec. LXXX, i3; LXXXII, 8, 17;
Paii. I. : I. 17; pi. I. pi. I.

de trav., I, p. AS. pi. LXXXIII,!. 1, i8,i9,2o:pI.LXXXIV,1.8;


'"'
EuMAN, Congres proo. des Oricnlal. à Saint- ])ap. méfl. 11° 3o38 de Berlin (édit. Wreszin-

Éllenne, II, p. 'i?,-2. — Pap. Kollcr, j)!. I, 1. 5 ski), pi. IV, Lia; pap. Hearst (édit. Reisner),
((lARDiNcn, Egt/plian liierritic Teints, I, p. 82). pl.IX,l. i5.
'^'
LoRET, La Flore pharaonique (-2" édil.), ") Pap. Heaisl, pi. XIV, I. l'i.

p. 9'i.
w Pap. Ebei-s.pl. CIV, 1. 5, 12, 19.
<")
I^aji. Anaslasi III, pi. VIII, 1. 1 : pap. Anas- <')
ibid., pi. ex, 1. 7.

tasilV, pi. VIII, I. 11: pi. \V, 1. 11. — Ostra- 1'°'


ML, pi. LXX, i. o; [,1. LX.^1,1. 9.
con n° 12337 de Roi'lin Uieral. Pap. nus den (") Ibid., pi. XXV,
: I. 17.

Icônigl. Mus. zu Berlin, III, pi. XXXI, i. h. <'^>


Ibid., pi. XLVI, I. 18; pap. Hearst, pi. V,
•" Pap. Ilaiiis R' I, pi. XXXIX, 1. i3; pi. I. 8.

LV\ i. 7.
("i Pap. Ebers, pi. LXXXVI, I. 2.
w Pap. Ehcis. pi. LXXIII, 1. 8: pi. LXX.V, <"> /iiW.,[)l. LXXXIX,I. 5.
— «.( 156 )^s—

ainsi ([iic pour des purgatifs ''', (les diurétiques ('-),


des clystères (^', des supposi-

toires ''' et des fumigations dans certains cas de chlorose''^'. Dans beaucoup de.

ces recettes les fèves devaient être préalablement réduites en poudre (^ >^
^Mm)' ""'^ f*^'^ ^*^" mentionne une espèce spéciale, la fève de Pbéniciet'''.

Aojisaii.

^\]^\^_'^^\—^\^\^- -^I«^ Joignant la

balance égyptienne'"', et plus particulièrement toute la partie mobile de la

balance, indépendamment du pied, comme le montre un texte du Livre des

Morls, au cbapitre cxxv Sji,»,^^^/rjl-==>fVîjll placer Yaousou sur ses


:
f'

supportsrW (voir ÂnÂqu). Ce mot est employé surtout dans les textes funé-

raires relatifs à la psycbostasie, ainsi dans la confession négative on trouve

encore les formules suivantes : rrJe nai pas ajouté au poids de laoMSOH t M, et

ff Je n'ai pas fraudé sur la justesse de IVtoi/soMiî ('"). Dans les rares textes litté-

raires où il se trouve mentionné, on voit que le mot pouvait aussi être pris

d'une façon plus générale et appliqué à la balance elle-même :


1 IJ '^ J:^
^^ra tr pesant avecla balance, connaissant grâce aux poids n '"';
J^^'^^
V r*>i^**"''^i'^^"^P"''']r^ tt mets-le sur lu balance, et vois combien il

pèsen ''-'.

Amsm est donc, à peu de cbose près, synonyme de màkhdïl ^1 ^^;


du moment qu'il s'applique spécialement à la partie mobile de la grande ba-
lance''^', on peut supposer qu'il désigne aussi la petite balance à main, dans

son ensemble, mais nous n'avons aucune preuve certaine de la chose''''.

''>
Pap. Ebers, pi. IX, 1. i8. 1. /i (pap. de ISou).
'-'
Ibid., j)l. XLIX, i. i4. ''"' Bbugsch, Diciioiin. hièrogl., p. S/ij (pap.
t')
Pap. mt'd. de Berlin, pi. XVII, I. 5. de Nekliton-Aiiu-n , à Berlin).
<'>
XXXIII, a, ao. <"' S(Me de Pianklii, iSi-iS-j.
Pap. Ebers, pi. I. 1.

<''
Pap. méd. de Berlin, pi. V. I. lo. ''''
Pap. Anaslasi I, pi. X, I. h (Gardiner,

'"'
Pap. Ebers, pi. IX, 1. i8. Egijpûun liller. 'fcxls, I, p. 38 el i3*).

de ce <"' Vk' y li; {Etudes ia8-io4)


'''
Pour les diverses inlerprétalions éiri/ptol., II, p.

mot, voir Levi, Voctib. ffcrogl., VII, p. 7G. considère ce mot comme désignant le plateau
'*'
Naville, Dns ûgiipt. Tadlenbuch, I. pi. de la balance; il est à remarquer que dans ce cas

GXXXVII, 1. 16: vav. II, p. .3! 9. on emploierait le pluriel et non le singulier.

'''
BuDc.E, r/ie Boo/É;o///ieZ)e«rf,Text,p. aSi, '"''
Les deux mots étant mis en parallèle au
,,

— M.( 157 )<H

A ou TOI].

M. m'^=>, M>. ^, M^ m , (^ m~'*^- J^lot employé dans les textes

funéraires et religieux pour désigner, avec un sens très général ('\ les ofl'ran-

des alimentaires, celles entre autres qu'on déposait sur l'autel de Râ à Hélio-
polis ("^^
ou à terre devant d'autres dieux '''. Parfois on oppose les doutnu aux

Jiotpqu
"VIVÎ' '^^''^'" 1 indication de cette dilTérence que les unes sont a an ciel,

dans les champs de Ràr et les autres rrà terre dans les champs d'Ialou n ('').

Le mort est dans certains cas qualifié de f? maître des dmlQun^-'\ et sans doute
par là même identifié à Osiris. Ce mot peut être pris dans un sens plus généi-al

encore et s'appliquer, non seulement aux ofTi'andes alimentaires, mais aussi à


l'encens et aux vêtements : il alterne alors avec àhtfm ^ ^ dans les variantes

du texte <''l

L'origine du mot donlou doit être cherchée dans le verbe am |(^v— i rt don-
ner, présenter r ('),
d'oii dérive aussi le substantif «OMi^^ (*» \ "T""
«don, ca-
deau n, employé dans des textes d'un autre ordre'"'. Ces deux mots ne doivent
pas être confondus, bien que les scribes égyptiens les aient parfois employés
l'un pour l'autre ''').

papyrus n" i!oa.i de Berlin, 1. i6()-i5o, on *''


Liore des Morts, chap. clxxx, 1. 3.5 (cf.

poinrail croire, comme M. Vogelsang (D/e Kla- 1. 17 el 35): Na VILLE, Das Sgijpt. Todlenbiich
gcn des Bauern, p. i-iQ), (juil s'agil dans ce I. ])1. CCIV; BoNOMi-SnARPE, The Alabasler Sar-
texte fies deux sortes de balances, mais l'oppo- cophagus of Oiineneptliali , pl. VI, B.
sition n'est pas suffisamment marquée pour ôtie '*'
Liore des Morts, cliap. CLXviii (Bcdge, The

concluante à cet égard. Book oftheDead, Text, p. ia3, /iai).


''•
Lacau, Textes religieux, S 111 et XXXll '"'
Livre des Morts, cliap. xcis (Budge, The

[Rec. (le trac, XXVI, p. 7G; XXX, p. i85); Book ofthe Dead, Toxl, p. 209; Naville, op. ciV.

Livre des Morts , cliap. lxxu ( Xaville , Das âgij2)t. II, p. aSi).
Todlenbncl,, 1. pi. LXXMV, 1. 4; II, ji. i5^i), cvi '''
Setiie , Zeitschr./iir iigypt. Sprache , XL VII ,

{ibid., 1, pi. CWllI. 1. 1: II, p. 2/)2), CXXVII p. 0. Ce verbe n"a encore été signalé que dans
A {ibid., 1. ])1. CXLI, 1. 10), CLXviii \{ibid., I. des textes de basse époque.
pl.GLXXXVlI.l.o), CL\:i\ni {ibid., l, pl.CClI, '*'
Maspero, Les Mémoires deSinouhît, p. i5,
1. 9.5). 1. a ; j). 90, 1. 8; p. i3.
'''
Lacau, Rec. de trao .
, XXVI, p. -jZ , yû. '"'
Dans les variantes du Livre des Morts,
<"l
Ibid., p. 76. par exemple Budge, op. cit., p. «oy.
— ,,

— ^9•( 158 )»e-j-

Â(MZÂÏR.

k ^lot d'origine sémitique'') de'signant une partie du cliar


Y^ '^'TI-
égyptien et paraissant dans l'Hymni' au char royal'-) immédiatement après
Vannmà , ^^(^^^ 4'ii t!st très proba])lement ie nom du cadre inférieur de
la caisse. Dans un texte plus explicite'') on trouve, également à la suite des

aoumà, un mot mutilé cpii peut aisément se restituer'') : '\'\ \^'^,[^ 1 V]


"T" T i^ ^ J^rTilïi Ce sont donc des
"'^•^^ [floi/sa]»' sont à mailles simples r.

pièces de cuir dans lesquelles il faut voir sans doute les lanières étroites dont est

fait le fond de la caisse du char'''), qui passent par les trous du cadre aoumà
et forment un treillis en même temps résistant et élastique; l'épithète s'ap-

plique à un lacis de ce genre aussi bien que le mot «cadre de filetr


(P®
x
^)
à un châssis percé de petits trous comme Ya(mmà (voir ce mot).

A P.

II. Nom plus connu sous la lecture inexacte atei)


W^^^ et s'appliquant à

un jeu analogue à la mourre, qui est populaire surtout dans l'Italie moderne
(rrtorra). mais qui était déjà pratiqué par les Grecs et les Romains sous le nom
de micatio {digihs micare)^'\ Le nom égyptien se rattache à la racine ttp \
*

recompter, calculera f'^).


D'après les représentations qui nous sont parvenues et

'''
Cetlo racine originale n'a pas été lehou- [Catal. frén. du Musée du Caire), p. ai, pi. IX;
vée, mais la forme même du nom indique un QuiBELL, Tomh ofïuaa and Tliuiu, p. 66 ,
pi. LU,
mot sémitique (Bdrciiabdt, Die althanaanâischcii LV; NuoFFER, Der Renmragat im Aller lum

Fremdivorle , II, p. 17, n' 802). p. 17.


'"'
Erjian, Congi'îs proc. des Oriental, à Saint- '' Lecture donnée par BRrcscri, Dictionn.

Elieime, II. p. i3i. hiérogh, p. i4o,à rectifier d'après Montet,


('1
Pap. Anaslasi IV, pi. XVI, 1. 10; cf. Bull, de l'Insl. franc, du Caire, IX, p. li, 18.

Brugsch, Dictionn. hiérogl., SiippL, p. 2 2 4. '''


PiiCH, Dictionn. des Antiq. rom. et gr.
'*'
Celte restitution est exti-êniement plausi- p. io6; Lafaye, dans Dahemberg etSAGLio. Dic-
ble : la lin des deux mots est la même, et leur tionn. des Antiq. gr. et rom., IIP, p. 1889: Fal-
position respective dans les deux textes, iden- KENER, Gâmes ancient and oriental , p. io3.

tique. '"'
M. Monlet [loc. cit.) considère les repré-
<*'
Champollion, MonMîH., pi. CCCCXXXVlll; senlations accompag-nées de ce mot comme des
Carter and Newberry, TIte Tomb of Thoutmôsis IV leçons de calcul, non comme des jeux.
— «.( 159 )K^—

qui datent presque tontes du Moyen Empire ('), les Égyptiens avaient plusieurs
manières de jouer à la mourre : les joueurs, accroupis à terre en face un
de l'autre, levaient simultanénienl
soit une seule main'-', soit les deux
mains chacun '^), avec un certain

nombre de doigts étendus, et sans

doute annonçaient en même temps,


très vite, comme cela se fait au-

jourd'hui, le chilfi'e qui doit être le


total des doigts levés''''; peut-être
aussi fallait-il cjue les joueurs éten-
Fig. 98. JoUEUnS DE MOURRE
dissent en même temps le même
(d'après CuAJiroLi.iON, Uoniimenlx ,
pi. CCCLXXXI).
nombre de doigts. D'après des ])ein-

tures de Béni Hassan, troji mal conservées pour qu'on pviisse compi'endre

Fig. gg et 100. — JoLEtns de mourre (d'après CnAMPOLLiON, Monuments. |)1. C(XLXXXI /O').

exactement la scène '''),


on ])ou\ait encore joner Wip de deux manières dilïé-

rentes : ou bien 1 un des joueurs présentait ses (h'ux mains, lune cachant les

<' Les représentations de l'Ancien Empire '^'


J. DE Morgan, Calai, des monum. el inscr.

(toniiieaux rie Ti et de Meiroiika) sont douteu- de l'Efr., I, p. iga.

ses; celles que reproduit W iikinson [Munners ''''


La légende de la scène de Béni Hassan
and Ciisloms, édition de iS'iy. II, p. 617) pro- semble siguifier : rrdis-Ie" ou rcombien?".
viennent de Tlièl)es et datent sans doute de la <''
Newiîerrv. Béni Ilasan . 11, pi. Vil et XVI;

XVIII' dynastie. CiiAMPOi.LioN, Monuments ,


pi. CCXLXXXI/er,
''' GiiAMPOLLiON, Monuments , ipl.GCCLWXl, fig. a et 3. — Dans les deux tonilicaux, les scè-

n" 1 (Newberry, BeniHasmi, II, [)i. XVI; Wii- nes sont évidemment copiées sur un même
KINSON, loc. cil.). modèle.
— ^».( 160 )^—
doigts étendus de l'autre, devant les yeux de son partenaire qui devait de-

viner un cliillVe (*=- ^ - 1


t'rn''^^ rrdonner Yap sur le crânen), ou faisait

un geste à peu près sendtlable. mais à la hauteur de la main du second,


e'tendue vers lui (^f^^]^ "donner IVfyj sur la main")('l

A PAT A.

JK^ \k 1(^^>. Sorte Ao pain employé pour l'apiirovisionnement des


1

troupes égyj)ticnnes faisant camjjagne en Syrie '-). Ce mot est vraisemblable-


ment d'origine se'mitique, et dériverait de la racine ncx cr cuire ii(^), mais d'au-
tre ]iart il pre'sente une telle ressemblance avec le vieux mot e'gyptien pmt

^^^ qu'il est permis de se demander s'il ne s'agit pas simplement d'une
forme sémitisée de ce dernier mot.

APER.

Le signe hiéroglyphique |, |, <|ui a de tout temps servi à désigner la syl-

labe àpcr ^, représente certainement un objet spécial, mais qui ne paraît


jamais dans les textes en cette qualité. Nous devons donc
chercher l'explication de la chose dans le sens même de
la racine âper, à laquelle ce signe est exclusiven\ent ap-
]diqué; or cette racine signifie en même temps rrmunir,
garnir n et «étendre, étalem '''',
aussi pourrait-on penser

Fig. 101. — Le SIGNE îPE/i


^ ""^ grande étoffe servant soit de sac, soit de manteau.
(d'après les textes des En effet, la forme la plus ancienne de l'hiéroglyphe | (^)

Pyramides et la stèle
^
, représenter
^
un sac fermé dans le bas et attaché
Barracco).
dans le haut, ou plutôt un 'de ces grands vêtements que
les serviteurs du mort a])portent à leur maître, dans les tombeaux les plus

'''
Falkener, Gaines ancienl and oriental, p.
'''
Blrciiardt, Die ahkanaanâischen Fretnil-
1 o/i , 1 o5 ; les scènes reproduites aux pages sui- ivorle, II, p. 3, n" 09.

vantes par cet auteur ne paraissent avoir aucun '''


IkuGSCB, Diclionn. hiérogl., p. 181-182.
rapport avec ie jeu de ia mourre. '°'
Sethe, Die altâff. Pyramidentexte , ']oi^,
'^'
Pap. Anastasi I, pi. XVII, I. 6; Gardiner, 7G0", 93o-^ •' ', 93i\ 938'' ^ ll82^ i/i65',

Egyplian liller. Texts , I, p. 99 et 19*. etc.


,

— H».( 161 )^->—

anciens'''. Cette signification de r manteau n se trouve confirmée par l'exis-

tence d'un mot àper 1», en usage à l'époque ptolémaïque '-'


et qui a bien

certainement ce sens.
Sous l'Ancien Empire, où le signe |, parfois

sculpté avec grand soin, se trouve entre autres dans

les titres
|,«^|_||(=)^^||I2^'^),+-||Î'^',
il est toujours strié longitudinalement, mais on ne
voit pas dans le bas la petite frange qui apparaît
plus lard et qni le rend semblable à la mânHit, le

contrepoids de collier, ce qui a pu donner lieu à

une confusion : ainsi dans les frises des sarcopbages


du Moyen Empire, certains devanteaux scliémati-
sés présentent déjà la forme de Yâper à franges ('), et ^'S- '"' - ^^ '"'''''' ^""' (J'^"
^ ' ' " prèsLErsios.Denfem., ll,pl. IV).
_
.

à partir du ^ouvel Empire, on trouve un mot àperou

I -^^î I ^ :*"'• s'ajipliquant de façon générale

aux bijoux, aux oinements de corps, colliers,

bracelets et bagues, objets qui peuvent tous


être f munis -^ d'une certaine vei'hi protectrice.
Dans la série des amulettes osiriennes t^',
on
lAAAAAAl voil un objet qni devait être en lapis et avait
Fig. io3 à io5. — Amclettcs (d'après exactement la forme du signe I. C'est sans
ReiSNEn, Amulets, pi. III, n" 5.554 et
i p •

5555, oi MAnitTTE, ûfW<>Va/,, IV, pi.


aucun doute 1 ancien manteau qui a pris,
Lxxxvii).
comme tant d'autres objets d'un usage cou-
rant, une valeur magi(|ue. Cette amulette âper seretrouve souvent aux basses

époques, toujours taillée dans une pierre dure, noire ou grise ''••).

'' Lepsius, Benhmâler, II, pi. IV. '*'


Jéquier , Les frises d'objets des sarcophages
'' BuL'Gscii Diclionn. Iitéro^l. Stippl. du Moyen Empire, p. 9 3.
, ,
, p. a i a.
''^'
Weill, Des monumenls et de l'Insloirc des f Setiie, Urkunden der XVIII. Dyn., p. 633
II et III' dynasties égypt., pi. IV (stèle Bar- 63/i. - Pap. Hairis n° I, pi. VI, 1. 3, i3;
racco); Mariette, Les Mastabas de l'Ane. Emp. , pi. XIIP, L 10; pi. XXXIIP, I. 6; pi. LU', I. 8,
p. 26/1-26.5. 54 1; Lepsiis, Deuicmâler, II, pi. 9; pi. LIP, i. 1; pi. LXir, I. 5, 9; pi. LXVIIP,
XGIII. I. 6, 8, 9: pi. LXX', I. 6.
'*'
Lepsils, Denkmàler, XGVII". Cl
II, pi. Mariette, Dendérah, IV, pi. LXXXVII.
'^'
Mariette, Les Mastabas de VAnc. Emp., '''
Reisner, Amtdets {Calai, gén. du Musée du
p. 279. Caire), n" 555 1-5565; 5590; pi. III.

Bulletin, l. XIX.
.( 102 ).eH—

A PES.

Ji I
(^- '^^^"^ "" '"^''' '^11 Nouvel Em|)ire rclalilaii Iransporl de gros
lil()cs( ( pierre, on li'diivc la plirase suivante :
^;^'!jv!''h^^^^^ 'IiO'^a
r-vois qu'on ne (ire pas la pierre sur Vaprs-^^l 11 s'ajjil, donc d'un objet qu'il
csl prdlerable de ne pas employer pour le transport des très gros matériaux,
peut-être le traîneau ordinaire'-). D'autres y voient ])lutot une sorte de plan
incliné, une plate-forme, un échafaudage fait en poutres (aspou
^P^^)'^).

APIGULTLIP.E.

Dans l'Egypte moderne'''' on emploie comme ruches des cylindres creux en


terre séchée au soleil, longs d'environ i m. -20 cent, sur m. 20 cent, à m.
^10 cent, de diamètre, qu'on empile les uns sur les autres, autant que possible
à l'ombre des arbres. Les pains d'alvéole, épais de m. o3 cent, à m. 06 cent.,

Fig. 106. — Récolte du miel (d'après Neiidercï, The Life of RcUniiara ,


pi. XIV).

y sont déposés verticalement les uns derrière les autres, ce quipei'metde les

retirer successivement, sans détruire l'essaim. La récolte se fait une fois par
an, de la manière suivante : on enfume les abeilles en faisant brûler devant
la ruche de la fiente séchée, et quand elles se sont retirées à l'autre extrémité,
on enlève le plateau de terre qui sert à fermer la ruche, puis avec une spa-
tule de fer, on détache les rayons les uns après les autres du cylindre, en

'"'
Pleïte-Kossi, Les iiiipi/riis de Turin ,
|il. 1\ ,
<''
GiRiRu, Descr. (k l'Egypte, XVII, j). 102 ;

1. 11. Mamy, Comptes rendus de l'Acad. des Inscr. et

'' Masi'ero, Du genre éptstolnire, p. 17. Belles-Lettres , 1901, p. 79; GiRAno, Lesabeillcs,
'''
I'leïïe-Iîossi, op. cil., [). 10. organes et fonctions , p. 267.
. ,

— M.( 163 ).c-.~

laissant à l'essaim tout le fond, soit environ un tiers. Une ruche de cette espèce

et de cette dimension produit environ 26 kilogrammes de miel et 1 kilogram-


me de cire en moyenne par an.

On fabriquait du miel en J^^gypte dès les temps les phis anciens, cl Ion em-
ployait pour cela les mêmes procéde's quaujourd'hui; la meilleure figuration

relative à l'élevage des abeilles se trouve à Thèbes, dans le tombeau de Rekh-


mai'a (XVIII" dynastie)''', où est représentée avec toute la clarté désirable la

récolte du miclf'-' : sur un massif de maçonnerie destiné à empêcher l'accès

du rucher à certains animaux nuisibles (*', sont placées l'une au-dessus de l'au-

tre ''')
trois ruches cylindriques, fermées à leur partie postérieui'e en forme
de demi-sphères. Un homme debout présente devant les ouvertures des ruches
une coupe remplie d'une matière enflammée, pendant qu'un autre, agenouillé,
recueille à la main, sans l'aide d'aucun instrument, les gâteaux de miel qu'il

dépose dans des écuelles; ces gâteaux sont de forme irrégulière et de petite
taille; quant aux ruches, on peut estimer leurs dimensions, en tenant compte
de la taille des deux hommes, à m. (Jo cent, de long sur o m. /io cent, de
diamètre environ. D'autres personnages sont occupés à mettre le miel dans
de grandes jarres, et peut-être, tout d'abord, à le faire égoutter pour le sé-

parer de la cire. De l'autre coté, ce sont des pâtissiers qui pétrissent et cui-

sent des gâteaux dans lesquels le miel entre pour une bonne part : il est

renfermé dans un énorme vase à quatre anses.

Dans le temple du Soleil à Abousir (¥= dynastie) se trouvait une scène


semblable ('', mais incomj)lète et beaucoup moins claire que celle de Rekhmara
grâce à laquelle elle s'explique cependant : le rucher n'est pas sur un socle
et se compose d'au moins six ruches superposées, ruches sans doute aussi à
peu près cylindriques, mais dont on ne voit plus que la partie antérieure,

'''
\ih\i\, Le Tombeau Je Rekhmara {Mémoires '''
L'usage de C(?tte sorte de socle est fonnu
ik la Miss, franc, au Caire, V), pi. X; Nevvber- poui'lcs l'iichers grecs et romains : Morei, ,
dans

RV, Tlie Life of Rekhmara , pi. XIV. Daremiierg et Saglio, Dictionn. des Anliq. gr. cl

'"'
Le sens de cette scène a été l'econnii par rom.. article Apes (I, p. oo5).

Lefki!i;re, Sphinx, XI, p. i3; les éditeurs t\\\


'*'
On l'nne à côté de l'autre, si l'on lient

tableau y voyaient des pâtissiers mettant des compte des procédés habituels de la peispeclive

gâteaux dans des fours ou même dans des ar- égyptienne.


moires (Virev, op. cit., p. ^18; Newberry, op. '^'
Borchardt, Zeilschr. fir (iffupt. S;Jrrtc/ie,

«/.,p. 35). XXXVIII, pi. V et p. 9S.

•11
,

légèrement rétrécie''l On ne peut se rendre comple de ce que fait l'homine


agenouillé devant le rucher, et tenant à deux mains un objet qui ressemble à
un vase ovoïde'-'; la légende aussi est mutilée.

Il est possible qu'il faille ('gaiement reconnaître des ruches dans certains
objets allongés, arrondis à un bout, entassés dans une pièce d'un des maga-
sins royaux, dans la ville de Khoutaten, d'après la représentation d'un des
tombeaux de Tell el-Amarna'^l

D'après un texte démotique'''', on pourrait croire qu'il est fait allusion à

des ruches en roseaux pour les abeilles domestiques, en opposition aux abeilles
sauvages qui vivent dans les creux de rochers, (le texte est peu précis, mais

il pourrait faire supposer que les ruches étaient faites au moyen d'une natle
de roseaux enroulée de manière à former un cylindre qu'on enduisait d'ar-
gile.

Wilkinson'^' dit avoir vu dans un tombeau de Thèbes la représentation de


ruches semblables aux nôtres, mais avoir omis de les co]»ier; il est probable
que ce renseignement repose sur un souvenir erroné.

A PI T.

I
^ Canne, bâton mot
. . emjiloyé dans le grand Livre des Morts de Turin ''''

comme variante (2^) <lu mot ordinaire | J^, f(ui se trouve seul da,ns tous les
autres exemplaires de la recension saïte du chapitre i.xv '"'. Dans la vignette
qui accompagne ce chapitre, on voit en effet le défunt se promenant en tenant
à la main une longue canne droite qui, au dire du texte, devait être en or.

'''
Le reste tlu laliteau rcpiésente dos boni- cf. la planche XXXIl. dans les mag'asins du bà-
mes occupés à remplir des vases de miel et à liment attenant au grand jardin,
les sceller, aussi n'est-il guèio possible de voii' '''
Pap. de Leyde I, .384 : Reviliout, Revue
dans le groupe de gauche autre chose que le égyptol. , IX, p. i8--2i; Lefébire, Sphinx, XI,
rucher. p. i3.
'"'
Peut-être est-ce un grand giileau de miel '^'
Manners and Ciisloms (édition de 18/17),
qu'il retire de la ruche. 1\, p. 81.
'''
BAyiES , Tlie roch Tombs qf El Amarna , \
'"'
Lepsius, Das Todlenbuch der Agypler,
pi. XXXI. La pièce dans laquelle sont ces objets pi. XXV (cliap. lxv, 1. .3).

se trouve dans le bâtiment de gauche, en bas, '''


Le texte thébain qui porte le même titre

la plus rapprochée de la grande cour centrale ;


est absolument différent.
»( 165

APLUSTRE.
Ornement fixé à la poupe (Fiin bateau et Taisant en général pendant à l'acros-

tole, qui décore la proue. En Eg\pte, c'est une ])ièce de hois, pleine et taillée

en bosse, et non, comme Ya.(pXa.alov gi'ec et ïaphtslre j'omain, un assemblage


de planches découpées ayant la l'orme d'nne palme on d'une fjueue de poisson''^
L'aplustre ne se rencontre jias en Egypl(^ sur les monuments antérieurs au
Nouvel Empilée. Son origine doit sans doute être cbercliée dans les bateaux
du type le plus ])rimitif, les nacelles faites en faisceaux de tiges de papyrus
liés ensemble, dont l'extrémité

s'évase naturellement et finit sou-

vent par ressembler soit à un


chapiteau palmiforme, soit à une
fleur de lotus (-^; la même jiarti-

cularité se remarque dans les na-

celles de grand, modèle, utilisées

surtout comme barques funérai-

res, dont la poupe se relève ver- ^'>5- >07 «^ ">^- — Aplcstbes simples (d'aprùs Naviu.e,

,. , , , 5 1, . 1 Dfls «p-wpî. Torf^e/iJuc/i, I, 1)1. CXI, et Naville, Dcir el Ba-


ticalement après s être plus ou /,„,., m ,i LXXiv
moins infléchie vers l'intérieur du
bateau'^'. Le type daplustre qui en dérive, et qui parait èlre le modèle le

plus courant, est d'une grande élégance de l'orme : il continue la ligne gé-

nérale de la coque, se re])lie en demi-cercle vers l'avant en s'amincissant


graduellement et se termine par un papyrus épanoui''). 11 se rencontre aussi
bien sur les bateaux du Nil que sur les vaisseaux de hante mer'^'.

'' Daremberg et Saglio. Dktioim. des Aiitiq. gràber...vom Totentempel des Ne-User-Rê , p. loo,

gr. et rom. , I, p. 3o8. etc.; Champollion, Monuments, pi. CXXIII; cf.

'''
Par exemple Lepsius, Denhnàler, II, pi. JÉQUIER, Bull, de J'Inst. franc, du Caire, IX,

LX, LXXVII, CI, CVI; III, pi. GXIII; Davies, p. kk.

DeirelGebrawi, l. pi. III, X; II, ].l. VII, XIY; '"'


Lepsids, Denhnàler, III. |)i.CXIII: Naville,

Garstan'g, Biirial Customs of Ancienl. Egyj'l, Deir el Bahari, VI, pi. CLIII; Dlmiciien, Uistor.

p. Sg, 6o; etc. Inschr., II, pi. XXI; Naville, Das ûgi/pt. Tod-
''*
Newrerry, Béni Ilasan , I , [il. XXIX ; Virev, Icnbuch, I, pi. CXII et passiin.

ie Tombeau de Rekhmara (Mémoires de la Miss, (')


Naville, Deir el Bahari, 111, pi. lAXIlI
franc, au Caire, V), pi. XXVI; Schafer, Priesler- à LXXV.
— K».( 166 )<-.—

Dans les cas où lavant est décoré, en guise d'acrostole, dune lèle de divi-
nité on d'animal sacré, la môme tète se trouve aussi en général sur la poupe,

Fi;;. 109 à 11 3. — ApLUSTniiS ni; barquf.s p.oïales (d'après DCmichen, Ilislor. Iiischr., II, \i\. XXII).

comme aplustre, regardant de même vers la proue; ceKr ornementation se

rencontre sui" certaines barques royales C^.


,

Sur la plupart des barques divines, on voit de même à cliaque extrémité la

tète caractéristique du dieu dont elles recèlent l'image, tète surmontée de ses

attributs ordinaires et posée sur le grand collier ousekh qui recouvre complè-
tement la poupe aussi bien que la proue. Ainsi les barques d'isis'-), dHathor'''
et de Mout'^^ portent une tête de femme, celle d'Amon(^), une tête de bélier,
celles d'Horus'"'), de Klionsou (''),
de Neklieb'*' et du roi lui-même ''), une tête

de faucon. Pour celles de ([uelques divinités, l'ornement de ])roue diffère de


celui de poupe qui est alors ])lus simple : ou bien l'aplustre ordinaire à fleur
de lotus pour la barque d'Osiris''"). ou deux cornes sortant du collier onsekh

'> Naville, Dclr elBahari, IV, LXXXVIII- CLXXXIX, CCXXXV, GCXLIV;


pi. Callfeild, The
XCI; DiiMiCHEN, Ilislor. Insclir., II, pi. XXII; Temple nf (lie Kings, pl. IV.

cf. certaines barques funéraires du tombeau de '*)


Mariette, Dendémh , I, pl. XLIV et XLV.
Ramsès III (GnAMPOLLioN, Monuments de l'Egypte o Lepsiijs, op. cil., 111, pl. GGXLV.
et de la Nubie, pi. GGLVII). « Lepsius, op. cil., m, pl. LXXX.
'°'
Pétrie, Koptos, pi. XIX. '''
Lepsids, q). cit., 111, pl. CLXXX. — Pour
'''
Mariette, Deiidérah , I, pi. XLIV et XLV. les baitpies du roi et de la reine, on emploie
'"'
Lepsids, Denhnâler, III, pi. GCXLV; aussi la tête humaine : Giiajipollion, Momimenls,
Champollion, Monwnenls, pi. LXXXII. pl. CLbis, ter.

'')
Lepsids, Denkmàlev, III, pl. XIV, CLXXX, ''"'
Gadlfeild, The Temple ofthe Kings, jd. III.
,

--v9-( 1G7 )mh —


[)()Ui" celle dHarmakliis''', dérivation naturelle de la lorme de poupe des
nacelles primitives. Enfin la barque de Sckaris'-' n'a aucune décoration à
l'arrière.

Fig. Il') à 116. — Aplostbes de barques sacrées


(J'après Caulfeild, Tlie Temple of the Kiitgs, pi. V, et Lepsius, DeiiJanàler, III, pi. LXXX et CLXXX).

Comme l'acrostole, l'aplustre se faisait en bois, et de pre'férence, quand il

s'agissait de barques divines, en bois pre'cieux qu'on allait chercber au loint^l


Le mot employé pour désigner ceux en forme de tète élait * '^^^'= "1-'

tète d'arrière-'''; le terme général jiarait avoir été | ^ ^ | J!! nofril


"la

belle v(^), ou J^^ ^ J!^ semdït


rr l'assembleuse r (*'),
mots qui du reste peuvent
s'appliquer aussi bien à la poupe elle-même qu'à l'ornement qui la surmonte.

APPEAU.

Oiseau |)rivé dont on se sert à la cliasse pour attirer les oiseaux sauvages
à bonne jiortée; en Egy[)te, on peut considéi'er comme tels ceux qui sont

<' Lepsius, Dcàmàkr, III. pi. GXXXVllI, dans Bec. de Iriw., XXVlll, p. 17.

CIAXXI; Caulfeild, The Temple of ihe Kiiigs, <"'


md.
pi. V. — Les autres barques solaires oui en gé- '^'
PiEHL, Pioc. of ilw Soc. of BiM. Archœol.
néral une poupe sans aplustre. XV, p. 96i.
'"'
CAiLrEU.D, Ihc. cil., pi. \l; Mariette, '"'
Ce mot alterne avec le précédenl dans les

Dendémli , IV, pi. LXIV. variantes du chapitre xcix du Livre des Morts
(')
Pap. Golénisclien, pi. H, 1. 38; Maspero, (Navilli:, Das âgi/pt. Todlciibucli , 11, [). aaS).
,

^-^>-( 1G8 )<-.—

loi]j()ai'.s employés pour la chasse au jjoumerang, sport favori des grands sei-

gneurs, dès les temps les plus anciens C. De nombreuses scènes montrent ces

personnages, deboiil dans une légère nacelle et traversant des fourrés de ro-
seaux et de pajjyriis, en tenant de la main droite un boumerang prêt à être

lancé et de la gauche un, et même souvent deux ou trois oiseaux (-); le chas-

seur les prend par les pattes et les élève de manière à les tenir légèrement
au-dessus des plantes dans lesquelles il est caché : les

appeaux se débattent et crient, et les oiseaux sauvages,

venant voler autour d'eux, sont facilement abattus par


le chasseur.

D'ajjrès les peintures, les oiseaux employés pour cela


semblent être de petits échassiers blancs, probablement
le héron garde-bœuf [Bubulcus ibisy très commun en
Fig. 117. — Appeau (J'ai.rès
Égypie, et ([m s'ap])rivoise facdeuieut. Parfois l'on voit
^VRESZI^Skl, ^(/(IS . Tll. 11). , ,, ,
] ,, , 1, .

encore a lavant de la nacelle une autre espèce d oi-

seau, sorte d'oie ou de canard, qui doit être là aussi dans le même but.
pour appeler les oiseaux sauvages par son cri, comme chanterelle ou appe-
lant ^^l

Pour attirer les oiseaux dans les pièges à ressort, l'oiseleur, placé à peu de
distance, faisait lui-même l'oilice d'a])peau. en imitant leur cri avec la bouche,

et en v joignant certains mouvements de mains, sans doute destinés à repro-

duire le bruit de leur vol'*'.

'''
WiLKiNSON, Mmincrs and Customs (édition Mit. — -Nouvel Empire : Mémoires de la Miss,

de 18/.7). m, p. d8-h-2. franc, au Caire, V, tombeau de Nahht, p. /180;


'"'
Cette scène 1res fréquente, fiiisant pen- tunilieau de Horemheh ,
pi. -Vl; Wilkixson, hc.
dant à celle de la pèche au liai'pon , est sou- cil.; Wreszinski, Allas zur altâg. Kullurgeschi-
vent mutilée dans sa partie supérieure, de l'a- chle, pi. Il, LXX.
çon qu'on ne voit pas les appeaux; on les dis- '"'
Wii.KixsoN, op. cit., |). 09, !i-2; J. de Mor-
tingue très Ijieu dans les suivantes : Axciex gan, Assouau, p. 187 (Ancien Empire), où
Empire : Lepsius, Denhnâler, 11, pi. LX: Er- l'oiseau est en train de crier.

giinzungsband, pi. XVllI: J. de Morgax, .4.$- '*'


La seule scène connue de ce genre date
souan, p. ii6, i5(); Davies, Deir el Gebmivi du Moyen Empire (Newrerry, Béni Hasan, II,

I.pl. V; 11, pi. III; Qi'iBELL, Excavations al Suq- pi. XVI); sa signification est étaljlie depuis
qara (igo5-igo6), pi. XX, n"" a, li; Pétrie. longtemps : Rosellini, Monumenti civili, Testo,
Athribis, pi. Vil. — MoïEX Empire : INewberry, I, p. 166; WiLKmsoN, Manners and Customs,
Béni Hasan, 1, pt. XXXII; El Bet-sheh, l, pi. III, p. 38.

— (-»•( 1G9 )<H

11 est (les |)lus probable qu'on employait des moyens identiques ou analo-
gues [)our attirer les oiseaux de passage sur les étangs où l'on tendait le grand

Fi;;. 118. — Un oiselcdi! di: Biîni Hassan (d'aprùs Wlikinson ot Ncttljerry).

lilel , mais les représontalions de celte scène ne permettent pas de distinguer


les oiseaux-appeaux, s'd y en avait, des oiseaux sauvages, et aucune indica-
tion précise ne permet d'aflirmer (|ue l'oiseleur à l'airùt faisait des appels de
jjoucbe.

Llne description de cbasse avec mention de l'appeau ou plutôt de l'appelant se

trouve dans les cbants d'amour du papyrus Harris n" 5oo : le chasseur donne

à manger à l'oiseau pour le l'aire crier :


J-^^J^^J'^'^IPJI^^I^O
^-«V ( \^\ \ rcle cri de l'oie résonne plaintif, [car] elle a pris son ver [d'ap-

pAll-^'u/plus loin :
X^V ^ J
^^
!
"
! ! i:Z H V^.^-^ II^Z !

«'envoie, se pose, elle a


£i:!!,T. i:k^?T:r:;Hr:r.!i:[=] '-l'^i^

''^\
salué (?) les greniers de son cri; la foule des oiseaux croise sur le fleuve... 15

AP-RO.

Ou plus ancienne,
"^ \/
oiiap-ro, suivant la prononciation la \^/ ,

.
\j/ '-ouverture de la bouche 11
; rt/>ro-Ù7/(
\^ "ouverture

'''
Maspero, Eludes égyptiennes , I, p. o.hh. que les deux premiers veibes indiquent les

'^'
loKM, iùid. , p. a/i5-2/i6; il est possible mouvements d'ailes de l'oiseau appelant.

Bultelin, l. XIX. 22
~t-^( 170 )<H~

de la bouche et des yeuxn. Nom donné à l'ensemble des rites funéraires ayant

pour but de remettre le mort en possession de ses facultés, de manière à


pouvoir se nourrir des provisions déposées dans son tombeau. On emploie
aussi, pour désigner la même cérémonie, le terme oun-ro ^^ "T"- '1"'
^ exac-

tement le même sens.

I. — ANCIEN EMPIRE.

A. Ckrkmonie. — L'origine du rite de l'ouverture delà bouche doit remon-


ter à une très haute antiquité, ])uisque ])armi les lames de silex d'époque
archaïque, il s'en trouve quelques-unes qui ont exactement la forme du pesesh-

/i;»/ des âges postérieurs (voir ci-dessous B, p. 171)'''; nous n'avons aucun
autre renseignement sur la cérémonie telle qu'elle devait exister pendant
cette période.

h'ap-ro était en usage dans le culte funéraire des lois de la V'' et de la VI"'

dynastie, comme le montrent certains passages des textes des Pyramides, et

ce rite était déjà alors considéré comme ayant été institué par Horus lorsqu'il
s'était agi de rendre la vie à son père Osiris'-l La cérémonie avait lieu au mo-
ment où l'on installait la momie dans le tombeau et où on la munissait de
tout ce qui ])ouvait lui être nécessaire dans la vie d'outre-tombe; elle occupe

à cet effet (pielques-unes des premières cases de la grande liste d'offrandes,

et cette ])osilion même indique bien son caractère ])urement utilitaire, de


préambule obligatoire du repas. Nous pouvons, à l'aide de ces textes, re-

constituer l'ollice comme suit : ce qu Horus était pour Osiris, l'ofliciant l'est

])0ur le mort, son "fils qui laime^i ^^'''' ^^ commence par s'assurer que
le corps est bien entier ('), puis jirocède aux purifications avec de l'eau con-
tenue dans des vases de divers tyj)es, et avec plusieurs sortes d'encens et de
résines (^^, tout en récitant des formules qui ont pour but de débarrasser le
corps de tout, ce qui lui est mauvais ou nuisible et de le mettre en possession
de son double, comme les dieux ('', c'est-à-dire de lui j)ermettre de revivre à

p. ai: II.
'''
Pétrie, Abytlos, I, |il. F,I cf ])1.
'''
Sethe. Die allâg. Pi/ramidcnlexte , 1 i''-i5.

XLI et [1. 38. !''


C'est-à-dire enlièreiiienl recnnslilué a])i-f's

'^'
Sethe, Die nlliig. Pijnimideiitexle , 179'', l'ojxh'ation du démemljrement; îi/rf. .
g''.

589'', 644% iSag-iSoo. Une fuis c'est la terre '^'


Ibid., 10, 26-29.
(ou Gei) (jiii ouvre la bouche du niorl : 1 343\ ''*
Ibid., 17-18.
~ j-s-( 171 ).c-«~

nouve"aii. Puis commence l'opération proprement dite de l'ouverture de la

bouche, qui se fait soit à l'aide d'instruments spéciaux, les herminettes de fer
pour écarter les mâchoires et le pesesh-kaf ])Oi\r les consolider''), soit par la

présentation d'aliments comme la cuisse du bœuf sacrifié'-) ou de boissons


comme le lait, le vin ou la bière '^l

Les prêtres chargés de l'opération de Viip-ro du roi sont parfois figurés mu-
nis de leurs insignes, la peau de ])anthère et l'iierminette r-^'''.

Dans les tombeaux des particuliers on retrouve, très rarement du reste, la

mention de cette cérémonie, soit par une simple indication comme les mots
\/""^ou ^, inscrits à côté de la figure d'un prêtre du hd se présentant

devant le niort'-^', soit — et cela seulement à la fin de la VI" dynastie — par


les noms des instruments dans deux des premières cases de la '-pancarte^ ou

grande liste d'olfrandes'''). Il ne semble donc pas que ce rite ait été en usage
de façon constante pour les particuliers pendant cette période.

B. Instruments. — Pour la célébration de Yap-ro on employait, au dire


des textes des Pyramides, des vases nommés ncmstt jp^, des^^i (^ou décrit?)
el sour ^m'''\ et deux sortes d'instruments spéciaux : d'tm côté le pesesh-^nf

P^^, sorte de couteau fourchu, de l'autre deux objets nommés soit "|^

J J
et
"I
"^ J
" le fer du Midi et le fer du Nord ••
, soit '^ '^ (j]
® -^^ J t
" Ibcr-
minclte d'Anubiy(?) et l'iierminette meskhd, en ferr, soit encore J*^^
P i« fîi
® IK- "^^ J
'^^^ ^^^ '''^''^' ^^ ^^^ ^^ ^^ meskhd en fen^ '**).

Ces instruments se retrouvent dans certains petits monuments conservés


dans divers musées (') et qui représentent, en miniature, les nécessaires de

'"'
Sethe, Die allâir. Pyramidentcctc , i3', i i°, cien Empire ne portent aucune indication de

3o. ce genre.
<-'
ML. lî. '''
Setue, Die altàg. Pyramidentexte , 10.
'^'
Ibid., ']
i-'io. [iC luil se présente aussi sous '"'
On a retrouvé dans la pyramide dOunas
forme de Ijeiiij'e ou do [romn^e : Maspero, Les (pielques-uns de ces instruments, de forme r'^ ,

iiiscr. des pyr. de Saijqarnh , p. y. 358. en bois : Maspero, Les inscr. des pijr. de S/iqqa-
'' Bas-relief du Musée d'Aix : Wiedemann, rah, p. 86.
Proc. of the Soc. of Bihl. Arrliœo!., IX, p. 180. "1 Musée du Caire, n" 176/1. 1768, )8C/i,
'='
Lepsus, Denhnmhr, ]|. pi. IV, V, LXXMX". et Journal d'entrée, n" 077/11. — Brifisli Mu-
'"'
Capart, Chatiihre funcr. de In II' ihjn., p. séum, n" 5526 et aSaaa (Budge, llie Boole of
1 5 ;
peut-être aussi au tombeau de Mena ( Pétrie ,
npenin/r the Mnutlt , I, p. ix-xi, et frontispice du
Dendereh, pi. IV). Les autres paneaites de l'An- tome 11); Pétrie, Dendereh, pi. XXI.
,

—«-».( 172 )^-.~

prêtres pour l'ofTice de Vap-ro. Ce sont des plaques de calcaire où sont me'na-
gées, comme dans les écrins modernes, des cavités de formes diverses desti-

nées à recevoir des objets de petites dimensions; ces objets eux-mêmes sont

conserves sur plusieurs exemplaires, ce sont: i° un pesesh-kaf en pieri-e; 2° deux


petites lames de métal qui ne peuvent être autre chose que les deux liermi-
neltcs réduites à leur plus simple expression et ayant plutôt la forme de cer-

tains couteaux de silex; 3° quelques vases représentés par de petites pierres,


tournées, mais à peine évidées, les unes noires, les autres blanches, qui ont

la forme des ustensiles avec lesquels on faisait les purifications au commen-


cement de la cérémonie, les w, les 0, parfois aussi des vases plus grands, | ou
^; leur nombre est variable''). Ces objets, qui doivent dater de la fin de l'An-
cien Empire, étaient sans doute des modèles déposés dans les tombeaux et

destinés à rendre aux morts les mêmes services que la cérémonie elle-même.
Un de ces écrins en pierre, encore garni de ses petits instruments, forme le

socle d'une petite statuette représentant le défunt ('-';


il n'est pas daté de fa(;on

certaine, mais est probablement aussi de la même époque.


Un autre monument de la même catégorie (') peut, malgré la petite dimen-
sion des instruments, avoir réellement servi à la célébration du rite de Yap-ro.
C'est une cassette en bois, contenant un grand _»_, également en bois, qui en
occupe tout le fond et sur lequel sont disposés, comme sur une table, tous les

petits outils : un '^ en pierre, deux couteaux (?) en bronze (?) puis une pla-
quette d'albâtre à godets, pour l'oflVande des huiles sacrées, un plateau de
cuivre rempli de boulettes, une dizaine d'écuelles de bronze, et enfin la série

des vases: trois w. non évidés, en albâtre, pieri'e noire et porphyre, un • et

un I eu cuivre, un • en terre cuite et un v en faïence.

II. — MOYEN EMPIRE.

Les textes religieux qui couvrent les parois des sarcophages ne font que
rarement mention de l'ouverture de la bouclie, cl encore ces passages ne con-

'''
GénéraleiUL'iit (}aatix' ou huit, juu-fois il;i- de l'Orient, 1, p. aiô.
vantage. '''
Musée du Caire, n" 1765 ; Schiaparelli,
'' BiRCU, Calai, of the coll. of Alnwick Cuslle Il Libro dei Funerali, II, p. aSS. II doit dater

p. 6i, n° 5o5; Maspero, Hisl. anc. des peuples aussi de la VI' dynastie.
,,

—^j.' 173 )^-.~

tiennent-ils que des formules vagues, sans rapport direct avec la cérémonie
elle-même!'^. Par contre, commeàla fin de la VI"^ dynaslie, mais plus fréquem-
ment, on retrouve dans la grande liste d'offrandes l'indication sommaire de la

célébration de ce rite, à la place qu'elle devait occuper dans l'office des morts,
soit après les libations et ("umigations, avant la présentation des builes sacrées.
Deux ou trois cases de la r pancarte n sudisent pour cette indication sommaire,
puisqu'on se contente de donner les noms An yesesh-huf %{ des deux outils de
fer(^).

Parmi les instruments figurés dans la frise d'objets des sarcopliages de cette
époque, on voit paraître, assez rarement du reste, le /;eses^-Art/"( nommé aussi
'"^"^^ !!!!!!!!"^)- '^^ berminettes('\ ainsi que l'écuelle contenant la boule d'encens
ou la llamme, et la série des vases nemes et deshev employés pour les purifi-

cations préliminaires (''.

Nous avons remarqué, dès la VI"' dvnaslie, que le rite de Xap-ro tendait
à se vulgariser, à entrer, pour ainsi dire, dans le domaine public; si rares

soient-ils, les exemples du Moyen Empire, provenant tous de tombes de par-


ticuliers, sont suffisants pour montrer que cette tendance ne faisait que s'ac-

centuer.

III. NOUVEL EMPIRE.

A. Le rituel de •Cap-ro. — Piien ne pouvait faire prévoir, à la fin du


Moyen Empire, le développement considérable qu'allait prendre le cérémo-
nial des funérailles, et en particulier l'olfice concernant l'ouverture de la

bouclie(-'l A cette époque, ce n'était guère encore, autant que nous pouvons

'"'
Par exemple Lacau , Sarcr.ph. anlér. au Nou- Emp. , I, p. 1 8 et 201.
vel Einp. [Calai. gé)i. du Musée du Caire), I,|). 206 '''
Steindorff, Grabfunde des mittleren Reichs

(n° 28085), et Annales du Serv. des Antiq., \, I , [)1. IV Lacau


; , Surcopli. anlér. au Nouvel Emp.
]). a/i.T. En outre, le prototype du diapitre xxi II, pi. XXXM, Og-. 117; Jequier, Les frises
du IJore des Morts se retrouve à plusieurs re- d'objets des sarcophages du Moyen Empire , p. 3 ai.
prises (Maspero, Mémoires de la Miss, franc, au '' Steindorff, cp. IV
cit., I, pi. ; II, pi. Il;

Caire, I, p. 216, 2-j3; Lacau, Sarcopli. anlér. Lacau, Sarcoph. anlér. au Nouvel Emp., II,

au Nouvel Eiiip. , I, p. i65, 182, 2o5). pi. XXXII et XXXIII, fijj. 53 à 57.
'"'
Newberry, Béni Hasan , l ,
pi. XVII , XX \V ;
'*'
Les expressions de ap-ro et oun-ro pren-
II, pi. XV, XXX; Lacau, Annales du Serv. des nent du reste aussi un sens beaucoup plus éten-
Antiq., V, p. zhô; Sarcopit. anlér. au Nouvel du et ne s'appliquent plus uniquement à la
en juger, qu'un rite accessoire de la présenlation dos offrandes au mort, rite

dont on parle rarement, qu'on ne représente jamais, et pour lequel on


n'emploie que deux ou trois instruments des plus rudimentaires. Dès le

commencement de la XVII^ dynastie, par contre, nous sommes en présence


d'un oflice extrêmement compliqué, réglé avec la plus grande minutie jusque

dans ses moindres détails de mise en scène, où les poses, les gestes et les

paroles des acteurs sont fixés d une manière absolue, et qui ne variera plus
jusqu'aux derniers jours du paganisme.
Quelques tombeaux royaux donnent de bons exemplaires de ce texte, les

meilleurs et les plus complets qui nous soient parvenus '''; mais dans le plus

grand nombre de ces hy])ogées, nous ne trouvons aucune allusion à ce


rituel (-), comme si les rois, dédaigneux de ce qui maintenant était si apprécié

de leurs sujets, avaient préféré se contenter de ces représentations de l'autre


monde qui couvrent les parois de leurs chambres funéraires, innovation dont
ils avaient encore le monopole. Comme pour bien d'autres choses en Egypte,
le Livre de l'ap-ro, composé à l'origine pour le service funéraire royal, avait

été peu à peu adopté par les simples particuliers, et les rois adoptaient à leur
tour des textes nouveaux, destinés eux aussi à passer insensiblement au

service de tout le monde.


Dans la plupart des tombeaux de particuliers, en effet, on trouve la trace

de cette cérémonie; dans les uns, comme celui de Rekhmara, le rituel est

reproduit in extenso, dans d'autres il n'y a que les scènes de figurées, sans
texte, quel(|uefois les scènes j^rincipales seulement; dans d'autres enfin, la

représentation des instruments employés paraît suffire pour assurer au mort


le bénéfice du rite tout entier '''.

cf^iémonie en question, mais à n"imporle quelle '' Dans certains de ces tombeaux' , le rite est

oiïiande, \ictuai!le ou pailuni, (jui est aussi comme synthétisé dans un seul tableau, où
censée pouvoir ouvi ij' la liouclie du mort ou ilu deux prêtres, vêtus de la peau de panthère,
ilieu auquel elle est adressée. Nous ne nous ot- élèvent, Tun les quatre vases des purifications
cu[)erons pas ici de cette extension du sens pri- initiales, l'autre les jirincipaux instruments em-
niilif. ployés poiu- Vap-ro : (iiiLMAM, Le Tombeau do
<''
Tombeaux de Séti 1", lu-iinscs lit et Ta- Piamsls IX, pi. LXXKV.
ousert. I^EFÉBiRE, Les Hjjpogées royaux de Tltc- ' '
La liste à peu près com])lèle de ces tom-
bes,l, 3' partie, II, p. 118-119; iâi-i45 et beaux dans SciuAPARELLi, // Libre dei Funerali,
pi. LXVI. II, p. -iÔ^l-ÛOt).
— !->•( 175 )'C-i-—

Tel qu'il est parvenu jusqu'à nous, ce livre est divisé en une série de
sections ou de scènes qui se suivent, s'enchaînent de faron logique et forment
un certain nombre de groupes nellenienl distincts les uns des autres; poui-
chacune des petites subdivisions, un bas-relief ou une peinture nous donne la

mise en scène exacte, avec les noms des personnages, leur place et leurs ges-
tes, et au-dessous sont inscrites les formules qu'ils prononcent; ainsi, à part
quelques phrases dont nous ne pouvons encore que vaguement discerner la

signification, nous sommes à même de comprendre sans difficulté tout le texte

et de nous rendre un compte exact de ce que devait être la cérémonie en


question.

Suivant que l'oirice de Yap-ro est censé se faire au moment des funérailles
ou plus tard dans certaines fêtes commémoratives, nous le voyons se dérouler
soit devant le sarcophage dressé sur un petit monticule, soit devant la statue

du défunt; ce dernier mode est employé de préférence pour les rois et les

très liauts ])ersonnages'').

A en juger d'après les nombreux noms qui accompagnent les figures des
prêtres olïiciants, on pourrait croire qu'il y en avait dix ou douze pour le

moins; cependant on n'en voit jamais plus de quatre à la fois en scène, et

il est probable que ce nombre de quatre était en effet le nonilne réel des
acteurs, et que ces acteurs ne faisaient (jue changer de nom suivant les péripé-

ties du drame qu'ils avaient à représenter. Le mort étant un Osiiis, il faut,

pour lui rendre l'usage de ses organes, procéder de la même manière qu'au-
trefois pour Osiris lui-même, et l'opération doit être faite par les mêmes per-

sonnages, ou tout au moins par leurs représentants, leurs sosies. Ces embau-
meurs d'époque mythi(|ue, à ce (jue nous apprend la tradition, sont toujours

au nombre de quatre, que ce soient Horus et ses trois acolytes les masnili, ou
les dieux des points cardinaux, ou bien encore les quatre enfants d'Horus.
Tout semble être calculé, dans les cérémonies les plus somptueuses, pour
que Yap-ro puisse être exécuté par (jualrc hommes, image des quatre acteurs

'''
Ainsi pour Relvliniara. De même que le nés. — D'après M. Vii-ey [Mémoires de la Miss.

sai'copliage anlliropoiVle ilans les exemplaires franc, au Cuire, V, p. S/ig), au lomheau d'A-
moins développés, la statue ceste toujours la mouuzeli, la cérémonie se ferait sur un person-

même, sauf au tonijjeau de Ramsès III, où elle nage vivant, mais il s'agit très probablement ici

porte des couronnes diflérentes suivant les scè- aussi d'une statue.
, —

—»».( 176 ).«^

primitifs, et j30ur les enterrements plus. modestes, on pouvait se contenter de

deux et même à la rigueur d'un seul prêtre, puisqu'en somme c'est Horus ou
son repre'sentant qui agit à peu près seul, tandis que les autres ne sont que
des comparses lui donnant la réplique. Quant aux deux pleureuses, person-
nages muets qui se tiennent à la porte, on ne peut, bien qu'elles représentent
deux déesses illustres, les compter comme acteurs, pas plus que le boucher,
simple instrument qui opère aussi hors du tombeau.
Le principal acteur, l'officiant proprement dit. est donc celui qui tient le

rôle d'Horus. Il porte en général le nom de sain


p^ (ou setem P-^^ dans
le texte de Turin'''), comme le grand prêtre de l'tah à Mempliis, et se revêt

comme lui de costumes archaïques. A un moment donné, le sam passe pour


quelques scènes ses fonctions à un autre prêtre qui prend alors le nom de
1 *sc
sa -mer-f rie fds qui l'aimer, incarnation plus précise encore d'Horus
lui-même, (jui donne la dernière main à l'opération commencée.
A côté de ceux-ci parait presque toujours le |^ J khcr-heb, le prêtre né-

cessaire à toute cérémonie religieuse, ceint de son écharpe et tenant son


rouleau à la main; comme d'habitude, il est lecteur, répétiteur, souflleur, il

est l'organisateur de la fête, et en même temps donne la réplique aux acteurs;


il dirige le tout, non pas de la coulisse, mais sur la scène même; bref il

remplit le rôle de Thot vis-à-vis d'Osiris.

Moins important est le rôle du smer p^('-) te l'ami r, qui se charge des puri-

fications du début et paraît plus tard dans deux ou trois scènes; les autres

acteurs isolés ne sont guère, comme


[^ celui qui est dans le l'a^/i-as!; -[-
^
j^
p
f-

tombeau ", que des domestiques, ou bien des doublets du personnage qui rem-
place Horus, comme X ami-hhet-Hor
f ^'o^^ ^^*^ suivant d'Horus'^'n ou le

rei)â( "b'^j^ "le princes ('''.


Ils ne se montrent qu'une ou deux fois au plus.

Les mnsnitl ffi^^^, \\\, sont les '^ forgerons ou piquiers-i d'Horus'''', ceux qui

<'i
Pour tous ces noms, voir leur interpréta- '-'
Schiapabelli, // Libro dei Fiinerali, I, p.
tion dans Maspf.ro Eludes de Mijlhol. el d'Arcliéol.
, 35.
I, p. 290. Pour celui-ci spécialement : Schiapa- l'^'
Ibid., 1, p. 80 (var. 'V ^T^, p- 128).
\i.ELu, Il Ltbio dei Funevali,\, i^.
'28. Le sens da '*'
Ibid., I, p. ia3.

ce mot n'est pas encore établi, et on le traduit '*'


Maspero, op. cit., Il, p. 3i3-336 ; Schia-
en général soit par rr domestique 1 , soit par aau- parelli, loc. cil., p. 71-78. Ce nom parait si-

diteur". {jniûer plutôt les ffmodeleursi.


~vs.( 177 )<^—

l'accompagnèrent lors de la conquête de l'Egypte; ils forment un groupe qui


est ici de trois personnages, seulement leur rôle n'est pas belliqueux, comme
quand ils étaient à la suite de l'Horus d'Edfou, ce ne sont plus que de simples
embaumeurs qui ont aidé à Horus, (ils d'Osiris, à faire la momie de son père'''.
Les aiii-khenti
f ^(fjtl^ n^' ^dîtl' fo'''i^ent aussi en général un groupe
de trois personnes '-). Ce sont ceux qui se tiennent dans le khent, la grande
salle d'entrée du palais, le vestibule, sortes de gardes d'honneur ou de domes-
tiques d'un rang supérieur, un peu comme les ferraclies des grandes maisons
orientales modernes. Leur rôle, qui n'est pas nettement défini, pourrait en
effet bien (Mrc celui de serviteurs de confiance venant assister et coopérer à
l'ensevelissement de leur maître défunt.
Le résumé systématique'-'' que nous donnons ici du Livre de l'ap-ro, en

tenant compte de toutes les scènes et de leur groupement, est basé sur le
texte de Séti P"", complété au moyen des autres exemplaires, en particulier le

long texte hiératique du Musée de Turin'''', et même, pour quelques scènes


très abrégées, au moyen de l'édition saïte.

I. Purifications par l'eau et Tencens. — Toute cérémonie r eligieuse, toute

opération magique doit commencer par des purifications; c'est tout particuliè-

rement nécessaire pour Wip-ro (|ui s'adresse à une momie longtemps raani])ulée
et ayant subi nombre d'attouchements impurs. La scène est censée se passer
dans la chambre funéraire, la fsalle dom elle-même, mais pour des motifs
d'ordre pratique, on oilicie dans la première salle du tombeau ''"', qui est tou-
jours d'un accès facile et de dimensions sudisantes, ou même peut-être sur la

'''
Leur nom est suivi paii'ois des déternii- nap, II, ])1. 1-XIV; Maspero, Le Eitueldu sacrifice
nalifs ,^"i>.^ ,
qui indiquent assez leur rôle de funéraire. Etudes de Mythol. et d'Arcliéol., I, p.

paraschistes; ils ne paraissent du reste qu'au 283-.3ai; Bddge, The Book qf opening ihe Mouth.
moment où il s'agit de rappeler la momification '" Ce texte, de la XVIil" dynastie, couvre la

du mort. face interne des deux couvercles ilu sarcophage


'' SciiiAPAnELLi, /oc. cit., 1, p. Sy. du scribe royal Bou-teliaï-.\mon ; il est publié
'''
Pour les textes el la traduction suivie, con- dans ScHiAPARELLi. loc. cit., pi. l-XVIll.
sulter les ouvi'ages suivants : Lefiîbure, Le Tom- '^'
Au tombeau de lîekhmara (édit. Virey, pi.

beau de Séli I" , .3° partie; Scuiaparelli, // Libiv XXXI) on voit dans la première scène, pour
dei Fwurali; Virey, Le Tombeau de Relchmara bien montrer la valeur de cette fiction, la mo-
(Mém.de la Miss. franc, au Cai>e,\), pi. XXX- mie elle-même dans sa salle d'or, derrière la

XXXVI; Dl'michen, Das Grabpalast des Paluame- statue sur laquelle la cérémonie va s'accomplir.

Bulleiin. t. .\IX. 33
— v».( 178 >«—
liMTassc dcvaiil la tonihc. Là, sur un petit tas de sable qui faisait de l'endroit
même un lieu saint*'', on dressait soit la momie déjà enfermée dans son pre-

mier cercueil, soit la statue du mort, face au sud, et la cérémonie pouvait


commencer, dirigée au début par un des acteurs subalternes, le smer, et ce

fait indique que les premières scènes ne sont qu'une sorte de prologue'-'.

1. La statue est seule en scène; les mots ^tu es pur, tu es pur^^ sont sans

doute prononcés par les assistants en attendant l'entrée des acteurs.

Entrée du smer, avec (juatrc vases nenmi JP J7' ^' tom'it^ quatre fois au-
2.

tour de la statue, jetant de l'eau par-dessus sa tète, eu invo(piant alternati-


vement les dieux des points cardinaux; cette quadruple purification a pour
but de rendre au mort sa tète et de rassembler ou de nettoyer ses os, réminis-
cence du temps oiî l'on démembrait les morts avant de les ensevelir'-^'.

3. Même opération avec les quatre vases rouges (^dcshril ^ ^) pour pu-

rifier le corps de tout ce qui pourrait y être resté de mauvais ou d"iuq)ur après
la momification. Gomme dans la scène précédente et dans les suivantes, ce
sont les dieux des points cardinaux qui sont invoqués, Hor, Set, Tbot et Sop;

de cette façon on donnait au mort accès dans les quatre parties du monde de
Geb, le dieu terre.

/|. Le smer ofTre au mort, toujours en tournant ([uatre fois autour de la

statue, cinq grains de parfum du Sud, provenant d'El-Kab, réunis dans une
écuelle ou présentés séparément.

5. Même scène avec des grains sherpau (~ * ou "^11::;), de l'Ouadi Na-


troun, dans le Delta; ces deux parfums purifiaient la bouche eLdevaient ren-
dre le sens du <ïoût au nmrtt''.

'"'
Brugsci! , Die <4j-i/p/o?ofl-ie, p. ^iflC; Pf.tiiih, cherches sur les origines de rÉgi/pte, II, p. 210.

Nebesheh, p. 8; Lefébire, Riles égijpliens , p. 36: '''


Ces boulettes de natron et de parfum
MoRKT, Rituel (lu culte divin journalier, ]). 201. étaient employées non pour des fumigalions,
'"'
Seul le texte de Turin met ici en fone-. comme l'encens, mais pour clariCer et purifier

tion le sain, par ciTciif, et le revêt de la qena l'eau. Voir Maspero, La table d'ojfrandes des tom-

(pi'il ne doit endosser (ju'au courant du deu- beaux égi/pt., p. 10-11, et Eludes de Mijlhnl. el

xii'ine acte. d'ArchéoL, 1, p. 95)7. Klles n'étaient pas utili-

'''
Voir WiEDEMANN, dans J. de Morgan, Re- sées pour le culte ordinaire des dieux.
— M.( 179 ).e^~

6. Offrande Je cinrj grains de vrai encens, loujonrs présentés de la même


manière; cette opération doit pnrifier le kd et les os du défunt, et le smer
profite de cette dernière purification pour réca])ituler le résultat obtenu par
celles ([ui l'ont précédée ('l

7. Réunissant tous les grains d'encens dans une coupe w, le .wier les allume
et tourne une dernière fois autour de la statue pour lui en faire respirer la

fumée purificatrice.

II. Préliminaires et préscniaiions. — Malgré de nonihreuses obscurités ré-


sultant d'allusions un peu bi'èves à des faits que nous ne connaissons pas, nous
pouvons suivre l'idée générale de cet acte, ([ui nous reporte à une anli(|uité

très reculée, lors de l'établissement de la première momie, aux tempsofi après


avoir démembré le corps, il fallait le reconstituer. Les premiers embaumeurs
entrent en scène et, maintenant (|ue le défunt est presque revenu à la vie

grâce aux purifications par l'eau et l'encens, il faut qu'ils se fassent reconnaî-

tre de lui et que le principal d'entre eux, \esam, qui n'est autre que le fds
du mort, allii'me son rang supérieur vis-à-vis de ses collègues, et se présente
lui-même à son [)ère comme celui qui doit lui rendre la pleine possession de

ses organes, devoir filial dont il assume à lui seul la pleine responsabilité.

I. (letle scène, divisée en deux parties, se passe en même temps dans le

tombeau et au deliors : le kher-heb et un am-khenti arrivent à la tombe pour


voir le mort. A l'intérieur, un bomme, Vam-asi, veille, debout derrière la

statue, pendant ([ue le sam, envelo])pé d'un grand manteau'-^, dort coucbé
sur un cbàlit; en appelant f^père! pèrel", le gardien réveille le smn, l'avertit

'''
La présence du Mer-heh , dans re.xcniplaire Set dans les cérémonies funéraires, voir Le-
de Séti I", jiarait Idiil à fail injustifiée, bien FÉBURiî, Proc. nf ihc Soc. ofBibl. Archœnl., XV,

(|uc ia scène de l'encens soit plus ini|inrlanlc p. h^']-hl\i, et MoRET, Pàliiel du culle diviu jour-
(pie les autres. nalier, p. lih. — L'exemplaire du loird)eau de
'"'
Peut-èli'e une |)eau de vache, ou ia peau Taouserl (Lefébure, Les Hypogées royaux de
de Set dans lai|uelle lliirus enveloppait son père. Tlièbcs, II, p. \hh) (pii dimne au sam un man-
Maspero Mémoires de
, la Miss, franc, au Caire , V, teau à rayui'es horizontales l'oug'cs et jaunes,

p. 453 et suiv. ; Eludes de Mythol. et d'ArchéoL, semble cependant exclure l'idée d'une peau d'a-

I, p. '^,98. Sur le sens et le rôle de la peau île riiiual.


—w( 180 >eH—

de l'arrivée des visiteurs, et celui-ci se redresse, loujoui's étroitement em-


mailloté, et s'accroupit sur son siège.

2. Entrés dans la salle, les visiteurs viennent se ranger aux cùlés de


Yam-asi, et tous trois prennent alors le nom général (Vam-khenh; la conversa-
tion s'engage avec le sain, toujours assis sur ses talons, qui leui" dit avoir vu,

— sans doute en songe pendant son sommeil eu présence du mort — son p'ère
dans toutes ses formes. Le fait d'être favorisé d'un songe pareil montre aux
autres la situation privilégiée du sam, et ils la reconnaissent, puis ils constatent

tous (juatre que si l'âme est vivante, le corps aussi est bien reconstitué, qu'il
ne lui manque plus rien puis([u'il est doué d'une omlire'''. Dès ce moment le

mort peut être considéré comme vivant de nouA'eau, et la statue sur laquelle

s'opère la cérémonie peut prendre à la main, comme les images des dieux, le

signe de la vie •^.

3. Le sam, debout, a déposé son grand manteau poui' endosser une pièce
de vêtement de forme variable, la qena
J_^\ç\,
qu'on croyait probablement
être le costume que portait Horus lors de l'ensevelissement de son père et

qui était sans doute en vannerie plus ou moins fine. Un grand bâton à la

main'-', il s'adresse à ses trois acolytes, toujours debout en face de lui, mais
qui sont maintenant les masnili, les sculpteurs d'Horus, ceux qui l'ont assisté
dans ses travaux d'embaumement; il leur rappelle qu'il a voulu vi'avoir son
père, que c'est lui-même qui l'a reconstitué et modelé. Pendant ce discours,
qui se rapporte au temps où il n'existait plus, le mort tient pour la der-
nière fuis à la main son petit moucboir; ce n'est qu'à la scène suivante que,
convaincu d'être de nouveau bien vivant, il reprendra détinitivement le ^^^\

h. Même mise en scène; le sam interdit à ses interlocuteurs de frapper son


père, de le dépecer de nouveau; ces opérations sont inutiles dorénavant,
puisque le mort est ressuscité, leur rôle est terminé.

'"'
L'omljre est figurée au lias de ta légende, Jieau de Séti I" (édil. Leiébure, 3' partie, pi.

comme une figure noire. I-.es allusions au mort Xllt).

sous la l'orme d'une mante religieuse et sur les '''


Les rois seuls ont droit au ?•, qu'on ne
trois abeilles qui doivent le protégei-, sont en- reti-ouve pas à la main des simples particuliers
core très peu claires. dans les cérémonies de ïop-ro. Le groupe •? A,

<*' Peut-être le z-Ôom


| ^
| mentionné dans dans le cliamp de la vignette, dit expressément
la grande liste des accessoires de Vap-ro au tom- que c'est le sam qui donne la vie au roi.
— ^».( 181 )<->

5. Seul (levant la statue, le sam lui touche les lèvres de son petit doigt C,
pour lui montrer ce qu'il compte lui faire encore, l'ouverture de la bouche,
et en même temps pour se faire reconnaître de lui comme son fds, le seul

être qui soit qualifié pour accompli]" uiu) action de celle importance!-'.

6. Les masnili sont rentrés, ils se tiennent devant la statue, et le sam doit
leur réitérer, d'une manière plus énergique encore, sa défense de frapper son

père; avant de reconnaître définitivement ses droits, ils ont voulu le mettre à
l'épreuve, sans doule, pour voir s'il est Iiien celui qu il prétend être.

7. Un seul de ses interlocuteurs étant resté devant lui, le saiti aflirme

encore une fois son identité et lui interdit de refaire briller^' la tête de son
père, c'est-à-dire de la nettoyer de ses chairs; toute tentative pour revenir
sur la première opération funéraire, celle du démembrement, est désormais
inutile; le corps est définitivement reconstitué et le fils du mort a seul qualité

pour lui rendre la vie.

8. Enfin, les am-khenti sont convaincus que le personnage debout devant


eux est bien Yami-khet-IJor, le suivant, ou plutôt le représentant dllorust^l

Ils le reconnaissent en avertissant Isis, restée dehors'*', qu'Horus est venu


pour embrasser son père.

9. Toutes ces scènes s'étant accomplies suivant les rites, le hher-heh vient

donner au sam l'autorisation de r-voir son pèren, c'est-à-dire de continuer la

cérémonie.

m. Le 'premier sacrifice. — Les ennemis d'Osiris s'étant autrefois déguisés

en bêtes sauvages pour dévorer son œil qui contenait son ame, Horus les

avait poursuivis et capturés au lasso ou au filet'"', et enfin les avait immolés

'''
Ou avec ses deux petits (toigts, comme le '''
La (téesse ne- figure on effet pas sur la

veut le texte de Turin. vignette.


'"'
A partir de cette sctne, le dessinateur du '^'
On trouve une allusion à cette chasse d'Ho-
tombeau de Séti I" s'abstient de représenter la rus dans une phrase de la scène a de l'acte pré-
qena; cette omission n'a pas lieu dans d'autres cèdent (Sciiiaparelli, Il Libro dei Funernli, I,

exemplaii'es. p. G4) et dans d'autres textes comme le Livre


'^'
L'orthographe de ce nom, dans le texte de des rites d'Osiris (Pierret, Etudes égyptiennes,

Séti 1", est une faute manifeste. I, p. aS).


— M.( 182 )k^—

sur la tombe de son père, libérant ainsi l'ame du niorl. Ce sacrifice, qui avait

été l'acte initial du premier ap-ro, il était nécessaire de le répéter à l'intention

de chaque nouvel Osiris auquel on voulait rendre le libre jeu de ses organes.
Ainsi seulement tout le mal que pouvaient lui faire les puissances mauvaises

était écarté, et par la présentation des membres des animaux sacrifiés, on

assurait la réussite de la cérémonie proprement dite de Yap-ro.


Telle est du moins la signification que donne à ce sacrifice le rituel de

Yap-ro, mais il est des plus douteux que ce soit là l'idée première qui eût
présidé à cette opération : en Egypte, tout sacrifice est d'origine purement
utilitaire et a pour but de fournir des aliments soit au dieu, soit au mort,
suivant qu'il se fait dans un temple ou à côté d'un tombeau. Ici aussi i4

s'agissait primitivement d'un sacrifice alimentaire ('), et nous ne pouvons savoir


à quelle époque est venue se grelfer sur cette idée celle, toute mystique,

qui fait de faltatage des divers animaux un acte procédant de la légende


osirienne.

J. Le sam a déposé son bâton et quitté son vêtement 'd'embaumeur, la

qena, pour endosser la peau de panthère, ornement pontifical qui fut sans

doute le costume de guerre d'Horus lui-même, comme il devint par la suite


celui des grands seigneurs, sous fAncien Empire; dans une conversation avec
le kher-heb, il commente la portée du sacrifice qui va s'accomplir : U s'agit

d'arracher l'œil du mort de la bouche de son ennemi à qui l'on coupera la


cuisse, et ce faisant, on rendra au défunt son ame'-l

2. Les quatre acteurs, le s(i7n, le kher-heb, le smer et Yam-hhenti, réunis

autour de la statue, prennent silencieusement congé d'elle pour se i-endre

dans la cour.

3. Là, sous les yeux de la grande pleureuse (Isis). le bœuf (on veau) tache-

té est étendu à terre, pattes liées, et le boucher est prêt à faire son ofiice,

n'attendant qu'un signe du sam: celui-ci lève la main^"' : le bnnif est égorgé,

'''
S'il s'agissait d'un sacrifice expiatoire, on ''
Le lomljeaii de Séli I" donne pour cette

abattrait la victime devant la momie ou ta statue scène deux vignettes identiques,


du mort, ce qui n'est jamais le cas : les animaux '''
Dans le tableau de Reklimara. le sam tient
sont tués delioi's, dans la cour. à la niaiu le casse-tète -*- , faisant ainsi, comme
—K>.( 183 )-«H—

(»n lui enlève une cuisse, on lui arrache le cœur, puis on coupe la tète suc-

cessivement à deux antilopes (ou gazelles) et à une oie.

/l. Le sam, puis Yam-khenli, rentrent dans la salle où est la slalue et celui-ci

lui annonce (jue ses ennemis sont immolés.

5. Le bouclier, ayant donne au kker-heb la cuisse et au smvr le cœur de la

victime, ceux-ci viennent les présenter à la statue et les déposer devant elle;

on lui apporte aussi les deux gazelles et l'oie déca[)ilées.

6. Le sam saisit la cuisse déposée à terre, pour faire le simulacre de l'ou-

verture de la liouclie et des yeux; jusqu'ici personne n'a pu obtenir ce résultat,

ni les coups de sa mère en ])leurs, ni les coups de ses autres parents — allu-

sion aux opéralions de l'embaumenienl — mais il


y pai'viendra bien, lui (jui
est le fds du moit, Horus, et il lui ouvrira la bouche et les yeux à l'aide de
cette cuisse qui n'est autre chose que l'ofirande par excellence, l'œil d'Horus.

IV. Ouverture de la bouche cl des yeux. — Toul ce qui précède n'est en somme
que préambule, et si la présentation de la cuisse de bœuf était censée avoir
ouvert la bouche et les yeux d'Osiris, il faut la considérer ici comme une
image du résultat qui devait être obtenu dans les scènes suivantes, car elle ne

semble pas avoir agi d'une manière aussi etTicace sur les autres morts : pour
ceux-ci, en elTet, on emploie des moyens plus énergiques, des instruments qui
n'étaient autres, à l'origine, que des outils de menuisier, mais des outils qui ont
subi une évolution spéciale et qu'on a gratifiés de noms magiques, pour les

rendre plus eflicaces.

1. Le sain prend les deux herminettes à lame de fer, ctlesdivinesn"]^^-'^,


celles dont Horus s'était servi autrefois, l'cberminette d'Anubis^' '^^l'V J
et la r' cuisse de fer" ffJPo^ J! »' 4"' "^'^ réalité sont toutes deux semblables''';
il les présente par ([uatre fois à la bouche et aux yeux du mort. Horus en avait
lail autant pour Osiiis, et celui-ci avait pu dès lors reprendre sa couronne et

dans Ions lus saeilfices , le simulacie crassoninicr '"'


Nous avons déjà vu ces deux insliunicnts
lui-même la victime. H en esl de même pour le en usage sous l'Ancien Empire : cf. Devéria, Le
second sacrifice. La décollation des antilopes et fer et l'aimant {Mrlnngcs d'arcliéoLcgijpl. et assyr.,

de l'oie n'est pas représentée. I, p. 2-10, eiDiblioth. cgijptoL, V, p. SSg-SSC).


sa place irhoiiiieui' parmi les dieux de son cycle. Puis ]'am-asi'^^\ non repre'-

senté sur la vignette, s'écrie par quatre fois : «ô père! père!-.

2. (lotie ouverture ])rutale ne suffit pas, il l'iiul eicalrisrr les plaies faites

à la bouche et aux yeux par la lame des lierminettes et, pour cela, le sam
a à sa disposition Wmr-heMou ^|[J^'\- 1;> baguette magique qui, selon
les uns, avait aussi la forme d'une herminette, et selon les autres, était un
bâton recourbé, terminé par une tête de bélier surmontée d'un urœus. Le
pouvoir de cet objet est considérable, et, qu'on le présente au mort une, trois
ou quatre fois, on assure à celui-ci la protection des dieux (jui sont forcés de
faire derrière lui les passes magiques devant écarter de lui tout danger, car
il est lui-même devenu dieu, il s'identifie à Shou, fils de Toum. — Et Yam-asi
répète encore quatre fois : rpère! pèreîn.

3. Scèn(' triple, sorte d'intermède où l'olliciant change trois fois, sinon de


personnalité, du moins de nom, pour rappeler des événements qui se sont
passés antérieurement et que nous connaissons déjà : comme reyât fcprince

héritien-, il dit que le mort a été fiappé par sa mère en pleurs et par ses
parents ou alliés; comme rrsuivanl d'Horusr, ses acolytes annoncent à Isis
l'arrivée d'Horus, et comme smer ami-, interdit aux embaumeurs de
ce il refaire

briller- la tète de son père. Ces scènes sont presque identiques à celles qui

précèdent ou suivent le sacrifice'-', et leur répétition annonce l'entrée en scène


du fils, comme auparavant elles avaient préparé l'activité du sam.

à. Un nouveau personnage attend à la porte, et les acteurs en scène


sortent pour aller le chercher; c'est le vrai fils du mort, le V *T^ rtson fils

qui l'aime^'T venu pour parachever l'œuvi'e du sam et accomplir, à son côté,

quelques-unes des dernières cérémonies de Vap-ro.

5. Introduction et présentation du fils; le sain l'amène devant la statue et,


en l'annonçant, lui fait saluer son père en inclinant la tète.

'''
Peut-être le personnage nommé ainsi, rree- assiste aussi à celte scène,

lui qui est dans le tombeau^ , n'est-il autre que '^'


Voir les scènes II, 7, 8 (p. 181), et 111,
le sam lui-même, ou peut-être le kher-heb qui 6 (p. i83).

—«.( 185 )<-.

6. Le rùle du fils ressemble beaucoup à celui que le sam a rempli jus-


qu'ici; il reprend le travail de ce dernier avec de nouveaux outils, une sorte
de ciseau en fer, le màzcdjet ^]3^|? dont la forme est très variable, et

un doigt ^ en électrum. Comme la bouche a déjà e'té ouverte, il s'agit sans

doute d'en assurer le bon fonctionnement, de bien l'équilibrer, comme le dit

le texte (').

7. Le sam passe son petit doigt dans la bouche maintenant ouverte, pour
l'équilibrer et l'affermir.

8. 11 continue la même opération avec un sachet contenant des pierres


rouges hemdijd |"^ûlÊm' *^I^'''^ applique sur les lèvres et les paupières, sans
doute pour leur rendre leur coloration '-'.

9. A partir de ce moment-ci de la cérémonie, les textes du Nouvel Empire


sont très écourtés, les vignettes manquent presque toutes, et pour reconstituer
la fin de l'acte nous devons avoir recours à des textes d'époque saïte. Dans
cette scène, le smn, prenant une bande de toile, en frappe par quati-e fois la

bouche et les yeux du mort, c'est-à-dire qu'il essuie avec un mouchoir les
parties opérées (^).

10. PuiiOcation au moyen de l'aiguière ^, faite par le smcr'^''''.

Ll. Le sam présente au mort le pescsh-kaf, l'instrument dont on se servait

dès les temps les plus anciens, pour affermir les mâchoires et les diviser,
opération magique qui a certainement pour but de leur permettre de fonc-
tionner de nouveau normalement.

'''
Dans celle scène la statue tient de nouveau désigner l'améthyste (voir ci-dessus, p. 121).
à la main le petit mouchoir, sans raison appa- '''
Nous suivons ici Tordre du texte très bref
rente, peut-être par une simple erreur du des- de Turin, qui correspond à l'exemplaire de Pa-
sinateur, de même que par places, celui-ci ou- douanicnap (Dïmichen, Grabpalast des Palname-
blie de représenlei' la peau de panthère du saw. jwp , II, pi. V et VI). L'objet que tient le sam
'' Masi'ero, Etudes de Mijlhol. et d'Archéol., ne peut être autre chose que ce mouchoir et non
I, p. 3 12. Peut-être aussi l'audrait-il voir dans un cône funéraii-e comme le suppose Diimichen
ces pierres hemâgâ des poids de balance, étant {loc. cit., II, p. 8).

donné le délerminatif de ce mot, et le sens d'é- '''


Seul le texte de Turin indique la présence
quilibrer, sur lequel le texte insiste à plusieurs de ce vase; d'après les vignettes, la scène ne
reprises. Cependant en général ce mot semble comporterait pas d'accessoires.

Bulletin, t. XIS. a4
— V5.( 1SG ).«—

12. Le iiioil (loi! être maintenant à même de se nourrir, aussi le sam


commence-t-il par lui ofl'rir du laitage sous forme de boulettes posées sur une
écuelle, dans lesquelles on reconnaît sans peine les boulettes de beurre ou de
fromage (juon olfrait. sous l'Ancien Empire, à ce moment précis de la

cérémonie.

13. Le sens de cette scène, où le satii caresse le visage du mort avec une
plume d'autruche, n'est pas des plus clairs; il semble que cette plume serve
à humecter les lèvres du défunt avec la liqueur mensd-shou
"fï ou mow-
mensd ^^T (sorte de petit-lait ?) déjà mentionnée à cette place dans les textes

des Pyramides'').

là. Le fils reparaît pour présenter à son père quatre briques qui ne peu-

vent èti'e autre chose (|ue les (piatre briques magiques en terre crue, qu'on
avait coutume de placer dans les tombeaux, une contre chaque paroi, et qui

étaient consacrées aux dieux des points cardinaux'-'; en les offrant au mort,

on le mettait à même de se servir de sa bouche et de ses yeux, où qu'il aille.

Ce rite devait être assez important, car dans un des textes saïtes, nous le

voyons répété trois fois, (quelques scènes plus tôt, d'abord, exactement dans

les mêmes tei"mes, j)uis après celle que nous venons de décrire; ici c'est le

sam c[ui officie, avec «les paroles un peu dilTérentes'^'.

15. Le rùlo du fils est terminé, il vient s'incliner une dernière fois doA'ant

le moit, puis le smcr, le prenant par la main, le mène à celui (pii doit le

reconduire sur terre. ïam-lot, personnage qui ne paraît qu'à cette occasion''').

V. Deuxième sacrifice. — En terminant la cérémonie, on procède à un nou-


veau sacrifice qui n'olire aucune difféi'ence importante avec le précédent; c'est

à peine si pour ces trois scènes les formules sont légèrement écourtées.

'''
CeUe opinion, déjà émise par Maspeio XX, p. 1 44. La forme ovoïde que prennent ces
[Eludes de Mythol. et d'Archéol., I, p. 3ih), se otijets au tonil:)eaii de Séli I" est certainement
trouve confirmée par la présence, dans une vi- une erreur du dessinateur (cf. Maspero, loe. cil.,.

gnelte du papyrus d'Ani (pi. VI), parmi les I, ]>. 012).


outils de Yap-!o, d'une plume plongée dans un '''
Dïmiciiex, Grabpahist des Paluamenaj) , II,

vase (cf. Oimas, 1. 3i; édil. Sellie, 3a''). pi. V et VI.


'^'
Voir entre autres Navilliî, Los quatre stèles '''
Il ne se trouve du reste rpie dans la vignet-
oricutées de Marseille ; WiEi)EMA-s:i , Rec. de trav., te de Séli I".
,

— M.( 187 )kh —


1. Un taureau blanc tacheté de noir est couche' devant la statue, ligoté et

surveillé par la petite pleureuse, Nephthys. Arrive le sain, qui brandit son casse-

tète''' comme pour assommer l'animal, que le boucher égorge et découpe.


Pour que le parallélisme soit parfait entre cette scène et celle qui précède
Yap-ro, il faudrait que l'animal sacrifié soit le taureau du Nord et non celui
du Sud, comme le disent la plupart des textes, par uneeiicur (|ui devait être

reconnue plus tard'-'. On égorge aussi en même temps deux gazelles et une
oie.

2. Le sacrifice, figuré ici devant la statue, devait se faire hors du tombeau,


comme la ])remière fois. Dans cette scène on voit le kher-heb et \e smer venir

déposer devant le mort la cuisse et le cœur que leur a remis le boucher.

3. Le sam ramasse la cuisse et la présente à la bouche et aux yeux de la

statue, avec les mêmes paroles que précédemment.

VI. Epilogue. — De même que pour le deuxième sacrifice, ces dernières

scènes sont pleines de répétitions : c'est une manière de récapituler toute la

cérémonie en exposant une fois de plus au défunt ce qui a été fait pour lui,

pour libérer ses organes des liens de la mort.

1. Ileprenant les deux herminettes, le sain recommence quatre fois la cé-

rémonie initiale de Yap-ro, comme pour s'assurer que rien n'a été oublié; le

mort a été traité comme on a traité les dieux eux-mêmes, il ptMit par consé-
quent se considérer comme leur égal.

2. Enfin'-'), avant de passer aux cérémonies qui ont pour but de vêtir et
de parer le mort, le sain remet un peu d'encens dans une coupe, l'allume et

eu fait respirer la fumée odorante à la statue, comme purification dei'uière.

'''
D'après la liste dos accessoires de l'ap-io, que c'est le taureau du Nord (Sciiiaparelli, Il

au tombeau de Séti I" (Lefébire. Les II (/posées Libro dei Funerali, I, ]). i5i; DumicnEX, Grah-
rotjaux do Thebos, 1 , .3' partie, pi. XIII), le nom pnlasi des Paluamennp , II, pi. VII).

de celte sorte de massue serait me:dt V i •^f


'' Cette scène ne se trouve à cet endroit fpic

mot ipii, en réalité, signifie ciseau (Jéquier, Les dans Séti I": les autres textes la reportent beau-

frises d'objets des sarcophages du Moyen Empire, coup plus loin. Elle semble, cependant, bien
p. 278). faite pour clore la cérémonie (voir Sciiiaparelli,
'*'
Les textes de basse épo(pie disent en effet loc. cit., II, p. 121).

ail.
-»->•
>.( 1»» >
188 K+-

B. L\\p-iio AU L/ri?B DES Morts. — La longue vignette qui accompagne le

cliapitre i est comme le résumé de toutes les cérémonies de l'ensevelissement


depuis le cortège funéraire jusqu'à la mise au tombeau, et l'on y voit figurer
entre autres, très en abrégé, la célébration de l'ryj-î-of') : la momie, emprison-
née dans son cartonnage, est dressée devant la porte de la tombe, et pendant
que les femmes se jettent en pleurant à ses pieds pour lui faire leurs derniers
adieux, on dépose à terre, à côté des offrandes, le coffret contenant les divers
instruments, on étale ceux-ci sur une natte ou sur une ])etite table, puis le

sam, soit seul, soit avec l'aide d'autres prêtres, accomplit l'olfice. Le texte de ce

cbapitre ne contient du reste aucune allusion à la cérémonie.


Il y a par contre trois autres cbapilres (xxr, xxn, xxni) consacrés à l'ouver-
ture de la boucbe, mais leurs textes sont absolument différents de ceux du
rituel f'-);
il ne s'agit pas des détails de la cérémonie, mais de son résultat final,
aussi ne sont-ce guère que des formules par lesquelles le mort s'identifie aux
dieux, en particulier à Osiris. Dans les vignettes, on voit le sam employer
indifféremment l'berminette ou Xmr-hcki'um; souvent on se contente de
n'indiquer (ju'un geste de la main fait par l'officiant ou même par le mort
quand celui-ci est représenté seul. Un détail important à noter se trouve dans
une phrase du chapitre xxm, où il est dit que l'herminette est l'instrument que
Ptah employa pour ouvrir la bouche des dieux et que c'est lui-même qui doit

ouvrir celle du mort; cette allusion relative à un événement mythologique que


nous ne connaissons pas, explique en quelque mesure pourquoi le prêtre of-
ficiant porte le nom de sam, ce titre étant celui du grand prêtre de Ptah à

Memphis.

C. L'/)P-i!o DA\s LA LISTE DES OFFRANDES. — Cc u'cst quc dans les '• paucartesn
les plus développées, comme celle de Hatshepsou à Deirel-Bahari ('^, que nous

'''
La vigTielle la plus développée est celle fia Jicnr- au Caire, V, pi. VIII) et celle du tombeau
papyrus d'Ani au Biitish Muséum (édit. Budge, de l'arl (Scheil, ibiiL, p. 583).
pi. VI), où se voit entre autres la plume d'autru- '"'
Cliap.xxi(pap. deNou,édit. Budge,p. 17,
elle dans le vase de lait dont il a été question \A. IX), xxii (Naville, Dus Hgt/iit. Todtenbuch,
plus haut (p. 186, note 1). Pour les vignettes I, pi. XXXIII; pap. d'Ani, pi. VI), xxiu (Navil-
des autres papyrus, voir Naville, Das ûgypi. le, op. cit., I, pi. XXXI V; pap. d'Ani, pi. XV).
Todlenbuch, I, pi. II et IV; cf. la scène du tom- '''
Naville, Delr el Bahari, IV, pi. CX et

beau des graveurs (Sciieil, Mémoires de la Miss. CXIll.


—«.( 189 ).«—

voyons mentionner la ce'rémonie funéraire, de même qu'au Moyen Empire,


jiar les noms des instruments employés, le pesesh-kaf et les deux lierminettes.
Les petites listes n'en parlent jamais.

D. Instruments. — Dans les tombeaux, on se contente souvent de repré-


senter, au lieu de la cérémonie coniplèle ou abrégée de Vap-ro, les instruments
qui servaient à la célébrer, leur supposant s;ins doute un pouvoir magique qui
leur permettait d'opérer l'ouverture de la bouche sur le mort, par leur seule
— ^».( 190 k-.—

nécessaire à la célébration de TolTice funéraire, el qui comporte les catégo-

ries suivantes d'objets :

1. Accessoires de costume : la j)eau de panthère et peut-être la qena^'\

2. Sceptres de l'ofiiciant : le bâton à fleur de lotus du 2'' acte'-), et la mas-


sue pour assommer le taui'eau.

3. Vases divers, pour les aspersions, la présentation des pai'fums, la fumi-


gation à l'encens, et le lait'''.

à. La cuisse du taureau et même celle de la gazelle, résumé du sacrifice.

5. Instruments de Yap-ro : les herminettes, au nombre de quatre ou de


six, de même forme, mais de matières diverses, Your-hekdou, le pesesh-kaf, le

màzedfel, le doigt d'électrum, les quatre briques', les sachets de pierres rouges,

la plume d'autruche.
6. Accessoires des cérémonies qui suivent celle de l'ouverture de la bou-

che, et qui sont relatives à la toilette, à la parure et à l'habillage du mort :

vases à onguents, flagellum, étoffes.

Au tombeau de Séti !"("', le tableau des instruments est remplacé par une
liste très détaillée, donnant les noms de tous les objets, vêtements, animaux
de sacrifice, et se terminant par ces mots : rrde nombreuses offrandes pen-
dant de nombreuses années-. "^

Les instruments ayant servi aux cérémonies de Vafp-ro sont rares dans les
musées. Les petits nécessaires en miniature comme ceux de l'Ancien Empire se
retrouvent encore parfois dans les tombeaux, mais beaucoup plus rarement;
celui de la tombe de Tii était un coffret contenant deux pese^h-laf, le manche
d'un ciseau, quatre briquettes en albâtre, deux cailloux rouges et des couteaux
de silex '^^.

'"'
Je crois la i-econnaitre dans le reclaiifjle à la lljjure 1
19.
strié en longueur et en lai-geui-, sous la peau de '''
Edit. Lefébure, 3* partie, pi. XIII. Une liste

panthère, dans la figure lao, peut-èlre aussi analogue se relrouve dans un tom])eau au Musée
dans le grand reelangle l)lanc de la fignie i 19. de Leyde (Boeser, Bcschreil/uiig (fer iigypi.Sam-
'^'
Dans la Ggure 1
1
9 ce luiton prend la forme inhing in Leicleii . IV, pi. XIV).
d'une massue. <=)
Ayrton, Prac. 0/ ihe Soc. ofBibl. Archœol.,
'^'
Le lait est représenté par cinq boulettes XXIX. p. 280.
Parmi les amulettes retrouvées sur les momies, il en est qui rappellent
par leur forme certains outils de YajMV, ainsi le pesesh-kaf, qui serait repré-

senté par les deux plumes ][, Yq!ir-/ieJ,(ioti, par la tête de serpent"), le doigt
d'ck'ctrum par les deux doigts tendus j|, mais nous ne pouvons considérer ces
analogies que comme des rapprocliemeals, non des identifications certaines ('-).

E. PuTiJEL DU CULTE DIVIN. — Il y a uue très grande analogie entre les céré-

monies funéraires et celles du culte des dieux dans les temples, et l'on admet
communément aujourd'hui que celles-ci sont dérivées directement des pre-
mières. Il y a cependant lieu de faire ressortir ccriaines divergences très im-
2)ortantes, surtout en ce (|ui concerne les rites de l'ouverture de la boucbe,
divergences qui proviennent non pas nécessairement d'une origine ditlerente
de ces deux genres de culte, mais du fait que tous les deux poursuivent d'autres
buts. Le riluel funéraire doit mettre le mort à même de jouir à nouveau de la

vie, et surtout de pouvoir se nourrir des olfrandes. j'éelles ou fictives, (ju'on

met à sa disposition; il en est autrement pour le rituel du culie divin, ou tout

au moins pour le seul rituel de cette catégorie que nous connaissions à fond,
celui qui était en usage à Abydos aussi bien qu'à Thèbes, pour des dieux très
dilTérenls, ce (|ui nous porte à le considérer comme le rituel le plus courant
pour foifice journalier (•''
: le but des cérémonies décrites ici est de ranimer
l'image du dieu renfermée dans son naos, en faisant descendre chaque fois à

nouveau sur elle l'âme du dieu lui-même, puis de présenter son hommage et

son adoration à la divinité ainsi réincarnée, et enfin de la vêtir et de la parer.


C'est un service divin (jui ne comporte ni sacrifice, ni offrandes, par consé-
quent pas d'ouverture de la bouche; aussi nous retrouvons presque identiques
les purifications avec les vases d'eau, les parfums et f encens, mais il mancjue
toutes les scènes relatives à ïap-ro proprement dit, et il n'est pas parlé une
seule fois des instruments de l'opération, herminetles ou autres. Les quel([ues

'''
Masi'ero, Eludes de Mijthol. cl d'Avchéo!., nus den hônigl. Mns. zu Berlin, I: Riliiels d'A-
I, p. 3oG. Jjydos, voir Mariette, Ahijdos , I. — Tous ces
'''
Cf. SciiAFEK. Zeilschi: fiir âgypl. Siimchv, textes ont été compai'és et trailuits par A. Mo-
XLIII, [). Gy. RET, Le riluel du cidle divin journalier en Egijpte :

'"'
lUluels (l'Amon et de Mont, jiap. n°' .3o55, cf. 0. von Leshi, Das Rilualbuch des Amon-
3o53 et 3oi4 du Musée de Berlin : [lierai. Pap. diensles.
,

—+».( 19:2 )<-i~

allusions faites par ces textes à rouverliire de la bouciie'' son! île iiatiue plutôt

mythologi(|ue et n'ont aucun rapport avec la cérémonie en question, et la

scène de ïouverture de la face ^3^% la seule qui pouiTait en être rapprochée,

paraît plutôt consister dans le fait de dévoiler la statue, de la débarrasser des

linges qui l'enveloppent (-1

Certaines indications très brèves nous permettent cependant de supposer


(|u"il devait y avoir dans les temples, sinon à l'olTice journalier, du moins à

certaines fêtes et en particulier à celles où l'on présentait aux dieux des offran-

des alimentaires, une cérémonie de l'ouverture de la bouche '•''.


Malheureuse-
ment les tableaux des temples, si prolixes ([uand il s'agit des purilications et
autres cérémonies, sont pour celle-ci absolument muets.
Dans le culte de certains dieux des morts, par exemple Osiris, dont nous
ne connaissons pas le rituel, on procédait très certainement, comme aux épo-
ques postérieures, à des cérémonies d'ouverture de la bouche (voir plus bas,
S IV), mais nous n'en avons aucun exemple remontant au Nouvel Empire.

F. L'ip-iîo DES AMMAUX SACRES. — Les aniuiaux sacrés sont considérés comme
des dieux, et à leur mort on traite leur corps comme celui des hommes; à ce
double titre, on devait donc prati(|uer sur leur momie la cérémonie de Vap-ro,
en adaptant les formules usuelles de façon spéciale. 11 ne nous est resté de
ti'aces de cette coutume que dans quelques monuments du Sérapéum'^l

IV. — ÉPOQUES SAÏTE ET GRÉCO-ROMAINE.

Les exemplaires du rituel de Yap-ro postérieurs à la période thébaine nous


font connaître ([ue l'odice des funérailles continuait à èlre célébré delà même

'''
l'ap. n° 3o55 du Musée de Berlin , pi. \V1 (
Brigscii , Reise nach der Grossen Oase , pi. XVII,

1. 5 ;
pi. XVII, 1. g. L'ouverture de la boiiclic par i o), cl surtout les textes ptoléniaïïpies : de Rô-
le parfum, pi. XXXIV, 1. .I ;
jiI. XXXV 1,1. i.Voir ciiEiiOJNTEix-CiiAssiNAT, Le Temple d'ErIfou, I, p.

aussi (JHAJiPOLLiON, il/oHMWiefih, pi. CXLIX, l'ou- 178, 207, 220, où paraissent les textes des

verturedela bouche parla lilialinu ordinaire, elc. liermineltes et de Vour-hekdou, et Mariette,


(')
Pap. n" 3o55 du Musée de Berlin , pi. IV. Deudérah, II. pi. XXXVIII, et IV. pi. LI.
^'^
1. 3-6; ci'. MoRET, loc. cit., p. Zig-SS. Cuassixat, Rec. de tiav., XXI, p. 71-72
'''
Mariette, /4Jyios, I, pi. XXXVIII et XXXIX. (Mariette, Le Sérapêuiii de Mempliis, pi. XV et

Voir aussi un texte de l'époque de Darius XVIj.


— «.( 193 )^^—

manière qu'auparavant, sans variante appréciable; des textes très de'veloppés,

avec illustrations, couvrent les parois des tombeaux les plus importants, com-
me celui de Padouamenap, dont nous nous sommes servis pour complétei- cei'-

taines lacunes du texte du Nouvel Empire f'I

En plus de ces textes, on trouve la mention de ces cérémonies dans la grande

liste des offrandes, comme sous l'Ancien Empire, avec les noms des trois prin-

cipaux instruments employés, le pesesh-kaf et les deux liermincttos, par une


recherche d'archaïsme, courante à l'épocjue saïte'-'.

Le papyrus de la dameSaï, au Louvre, (juidatede la domination romaine,


est presque identique au texte hiératique du Musée de Turin (^); il était aussi

destiné à accompagner dans la tombe celle qui l'avait commandé et ne pré-


sente aucune particularité nouvelle. La collection des objets employés pour

la cérémonie est figurée au tombeau de Padouamenap, d'une manière plus


complète que dans les monuments du Nouvel Empire, avec, entre autres, l'an-

tilope et l'oie décapitées, et neuf herminettes au lieu de quatre ou six'"'; au-des-

sous, debout devant le mort assis, et séparé de lui par un guéridou d'ofl'randes,
un prêtre lui parle de la cérémonie qu'il va accomplir.
Il n'y a pas de difTérence notoire à signaler pour les chapitres du Livre des

Morts qui sont relatifs à Yap-ro. Un des plus importants de ces papyrus se ter-

mine par un long texte intitulé


^^P^^^i®"] f' livre des rites d'Osirisi^'-^^

invocation mise dans la bouche d'Isis et adressée à Osiris : toutes les cérémo-

nies faites après sa mort sont énumérées, entre autres le massacre des ennemis
et l'ouverture de la bouche, puis le corps étant de nouveau reconstitué, on
passe en revue toutes les parties de son corps et le rôle qu'elles sont appelées
à jouer, entre autres la bouche qui a été pressée par Horus'''l Ces cérémonies

se pratiquaient sans doute dans le culte d'Osiris et devaient faire partie du


rituel ordinaire de cette divinité.

'''
DÏMiciiEN, Grahpalûst des Paliinmeiiap , II,
P- 19
et pi. XtX-XLIX.
pi. I-VIII; cf. ScuiAi'ARELLi, /oc. Ci/. , II, p. Soy- '*'
DvmaiEJH, Grabpalast des Paliiamciiap, II,

809. pi. XIV; une de ces herminettes doit remplacer


'"'
Di'MiciiEV. loc. cit., I. pi. VI; Sciieil, Mé- ro«r-/ic/.Y(o«, non représentée; ni la peau de pan-
moires de la Miss, franc, au Caire, V, [)i. VIII thèrc ni la qena ne s'y trouvent,
(tombeau d'Aba). '*'
Pap. n° 8079 du Musée du Louvre. Cata-
'''
Paj). n° .115.5 ilii Musée du Louvre. Cala- logue Devéru, p. i2.3-i2^i.
log'ue DRVKniA, p. 170. Sciuaparelli, loc. cit., I, '*'
Pierret, Eludes égyplol. , I, p. 2/1 et aC.

Bulletin, t. XIX. 20
Dans les mammisi on voit paraître pour la première fois une coutume qui
est sans doute ])eaucoup plus ancienne, celle de l'ouverture de la bouche de
la déesse immédiatement après la naissance du jeune dieu; on faisait sur la
nouvelle accouchée l'opération de l'op-ro en lui présentant une galette nommée
âperil |q et un peu de miel'^', puis on procédait à des purifications par l'eau et
l'encens'"') qui, au dire d'un texte beaucoup plus ancien'^), duraient quatorze
jours. Comme chez certains peuples sauvages modernes, la femme, après l'ac-

couchement, était considérée comme morte (voir accouciiemeint).

,4 PTOU.

1
'.' —* si I 1
,

m,u3\
I, apdoii I
'
%
~ -», Jri II
(''. Mdl cmplové
J 1
toujouj's
J
au pluriel
i

pour désigner les découpures de bois assemblées de manière à former les

parois de certains édicules, catafalques de momies, naos de statues divines,

comme aussi le couronnement de quelques meubles de luxe, pavillons por-


tatifs, litières, etc. !''l La forme de ces pièces de menuiserie, qui correspon-

dent en nue certaine mesure aux moucharabiehs modernes, est le plus souvent
celle des amulettes
f
et |, ce qui indique qu'elles ont non seulement un rôle
décoratif, mais un caractère talismanique; parfois aussi elles représentent
deux ombelles de papyrus entr'ouverles, montées sur lige et adossées l'une à

l'autre. Elles étaient faites en bois précieux, en ébène, en caroubier, en


cèdre (?) âsh, et même en ivoire; on les taillait à l'Jierminette, en les polissant

soigneusement et en arrondissant les angles, et on laissait en haut et en bas


un petit tenon servant à les assembler entre les traverses horizontales qui
formaient l'ossature du meulde. ainsi que le montrent des représentations dans
les tombes thébaines ''''
et les quelques exemplaires originaux (jui nous sont
parvenus ('').

'''
Ghassinat, Bull, de l'Iiist. franc, du Caire, '^'
Jéqdier, Bec. de trac, XXXIV, p. 1 18.

X, p. i83-i86. Newberrï, The Life of Behhmara pi XVIIt.


(«)
,

'^'
Ibid., p. 190. Une réplique de ceUe scène, mais sans légende,
'''
Erman, Die Màrclun des Papyrus Wesicar, au tombeau des graveurs (Sciieil, Mémoires
I, pi. XI, 1. 18 et p. C7. de la Miss, franc, au Caire , V, j)]. II, après la
'*'
Celle dernière orllingraphe est celle du page 56'i).

Nouvel Empire; celle eu ^ est anlérieiu-e (pap. '''


GAUTitR-JÉQuiER, Mémoire sur les fouilles

Westcar). de Lichl, p. 69.


, ,

Quand il s'agissait d'un objet sacré comme Younit ^^ ou chasse de Tliot.


le nombre même des apton qui entraient dans sa décoration avait une impor-
tance capitale, une valeur mystique ou magi(|ue toute particulière, puisque
Klioufou, au diie du papyrus Westcar, attache tant de prix à pouvoir connaître
ce nombre de manière à faire copier avec une exactitude al)solue, pour son
propre tombeau, l'objet original qu'il parvient sans doute à retrouver après
de longues reclierclies'''.

Dans le Conte des deiuv frères ^-\ c'est en '-beaux apdfjuv que la femme de
Bitiou veut faire convertir les deux perséas miraculeux dans lesquels elle a

reconnu son ancien mari.


Pour certains naos aux parois pleines''*, on imitait parfois eu léger relief
la décoration ajourée des apdou, en reproduisant exactement la disposition

ordinaire des et des |.


J

AQA.

^^ ,
àqdoii
^^ V *^' ''*/
Il
'^''''- ^om s'appliquant de façon

générale à toutes les cordes employées pour la navigation, et non à un cor-


dage spécial'^); ce mot ne paraît donc pas dans les listes détaillées des parties

de bateaux, mais par contre il se trouve souvent dans les textes religieux t*^^'
re-

latifs aux bar(|ues divines, sur lesquelles l'action d'attacher la corde (^"7*^)
représentait à elle seule toute la manœuvre : cette expression a pu, par ex-
tension, devenir en quelque sorte un titre, et certains hauts fonctionnaires se

vantent d'être chargés d'attacher la corde sur la barque royale'''). D'après une

<')
PI. VII, I. 5 et7;pl. IX,I. 3;cr. Erman, 1. 2 (Rec. de Iran., XXVI, p. 64; XXXI. p. 37).

Die Mârchen des Papyrus Westcar, I. j). Itd. Livre des Moils, eliap. xxiv (Naville, Bas âgypl.
<')
Pap. dOrliiney, pi. XVIII, 1. i. Todlenbuch, I, pi. XXXV, I. 6), xcix (Naville,
« Naville, Deir el Balmvi , II, pi. XXV et (ip. cit.. pi. CXI, 1. .3, 8), c (Naville, op. cit.,

XXVII; The XI'" Dijn. Temple alDcir cl Baltan pl.GXIlI,!. 5), cLxix( Naville, op. cil., pl.CXC,
II, pi. XIV et XV. I. 5), CLXxxii (Naville, op. cil., pl.GCVII, 1. a/i);
'*'
Pour les deux sijjnes représentant des bâ- Sethe Uricunden der XVIII.
, Dijii. , j>. 1 1 6 1. i G ;

tons recourl)és qui se trouvent dans cette va- Vogelsang, Kommentar zu d^n Klagcn des Bau-
riante, voir 2. Ànon. ern, p. lia.
'''
Brugsch, DiclioHii. hiérogl., Siippl. , p. 28().
'''
Inscri[)lion d'Amenemlieb, 1. 34 {Zeitschr.
'°'
Sethe, Die allâfr. Pyrnmidcnleaie , Sgg', fiir âgijpl. Sprcuhe , XI, p. 7; Sethe, Uricunden
oili\ — Lacao, Textes religieux, S I et LXXIl, dcrXVIU.Dyn., III, p. 89.5).
, ,

~^>.( IDG )<t

formule des textes des Pyramides, les àqd seraient laits de la plante shemshe-

mil —^«^ — tL^ C. mais si vraiment ce nom désifjne le sésame '-', il serait

dillicile d'accepter à la lettre cette indication.

AQUilU.

Ijx^-^. Nom d'une matière en laquelle on fabriquait, en Syrie, des

armes ayant la forme de la hhopesh é<>ypticnne '^'. Le sens de silex, établi ])ar

BrujTscli f"), n'a pas encore été abandonné*''^; cependant, outre qu'on ne voit
pas la possibilité de tailler dans le silex de {^rands sabres courbes que les E<i;y])-

tiens pussent ([ualilier de khopc-sh, les dernières copies du texte des Annales

de Tlioutmès III, où paraît ce mot''), donnent comme déterminatif non pas


pourrait s'appliquer à une pierre, mais ^^^. (jui désigne toujours le
Ml' ^F'^
bronze ou une matière analogue. Il s'agit donc ici d'un métal, sans doute un
alliage spécial à base de cuivre, peut-être un métal particulièrement brillant
(cf. le mot l-'lifi
«rayon, flamme t<')).

I. ÂQOU.

'^^\(^^, y^c^^'-K ''^I '^f^ . '


ff^. ^Jom d'une sorte de

victuailles qui paraît être beaucoup plutôt une ration alimentaire qu'un pain
spécial, vu que ce mot ne figure ni dans la grande liste des offrandes funé-
raires (pancarte), ni sur des monuments comme la table d'offrandes de Ptali-
nefrou ('^'
où sont représentés les divers ])ains avec leurs noms. On le trouve
dès l'Ancien Empire, dans l'expression c^ "^ ^ rla maison des aliments ii
''"',

et au Moyen Empire, dans des textes religieux'"' et dans des comptes où la

'''
Setue, Die alliij^. Pyramidentexte , 5i!i\ '''
Urucscii, Dictionn. MérogL, p. loi.
'^'
LoRET, La Flore pharaonique (a' édit.), '*'
Lacau, Rec, de irav., XXVII, p. aSo.
p. 57.
'"'
Ahmed bey Kamai, Tables d'offrandes [Ca-
'''
Brugsch, Thésaurus Iiiscriplionum wgi/pl. tal. gén. du Musée du Caire), p. 10, pi. VII.

118a; Skthe, Urkwidcn der XVIIl. '"' Maspero, Eludes égyptiennes


V, p. Di/n., , II, p. 269
p. 726. note.
''''
Dictionn. hiérogl. Suppt. 22. '"' Lacau, Textes religieux, S XXI, 61;
. , p. I.

Breasted, Ancient Records , LXXII, 17 [Rec. de trav., XXVll, p. aSo;


''1
II, S 525. S 1.

'"'
Setue, loc. cil. XXXI, p. 27).
,

— -t-s.( 197 )<-•—

locution -^-^^^Q montre qu'il s'agit bien de rations journalières"'. Au


papyrus Prisse'-', il est employé clans le sens très général d' c aliments r, de

même qu'au papyrus moral de Boulaq'^'. Dans les textes du Nouvel Empire,
le mot àqou se trouve fréquemment ('',* en particulier dans la liste des dons

de Ramsès III aux temples, où il est toujours mis comme a])position au mot
ta
"* "paiii" et suivi d'un qualificalif indi(|uant la nature de l'alimenl (|ui
î n ou
constituait la ration 7 ITi "^ ITÎIZ ^ grands pains-rations <-'',
, ainsi

HXMHintïâ) '-gi-ands pains-rations, à mangent (''', ou TKl


r biscuils^''(?)", ou ^\ ' d'orgenf'*', ou \Z}
"^ '•
doux "'•''. Il no paraît jamais dans les textes médicaux. Au Livre

des Morts, Osiris est qualifié de miaître des âqm^^ '— '^^ |^, ''"'• Le même
mot se retrouve en copte sous la forme cuk, cdik, ogik, aik-

2. ÂQQU.
. Nom donné à un certain bois employé pour la fabrication des

cannes : ^^^ " l'^r' ^ ^i^V -"-""^(n) rrcanne, bâton droit (?) travaillé en

bois àqnu-'. Il s'agit sans doute ici non d'une espèce d'arbre, mais d'un bois
quelconque travaillé d'une manière particulière, en le présentant au feu pour

pouvoir ensuite le courber ou le couder : il sullisait pour cela d'introduire

l'extrémité du bois ainsi chauffé dans un appareil spécial, sorte de trépied fixé

solidement en terre, et d'exercer une forte pression à l'autre bout du bâton;


un tableau de Béni Hassan, où sont figurés deux hommes occupés à courber

C Griffith, The Pétrie Popijri, pi. XXII, '''


Pap. Ilariis n" I. pi. XVIP, 1. lo; pi.

L 38; cf. pi. XX, 1.7. XXXV.I. 3.

« PI. XVII, 1. 7.
'"'
Ibùi, pi. XVir, 1. 12.

'''
Mariette Les papyrus de Boutiiq
, ,
pi. XX ,
=''
lt>li. ,
pi. LXXII , 1. 5. Le nombre total des

I. ao: pi. XXI, 1. 'i et 5; Giubas, L'Egyplologie àqou tlistrijjués aux temples est de 6.272.4-2 :.

II, p. if). '19, 54, 55. '"' Clia]). clxxviii (Navilib, Das âgiji>l. Tod-
'"'
Par exemple Hieral. Pap. aus dcn hôiiiffl. leiibuch , I, pi. CCII, I. 29). Les à'jou reparais-
Mus. zu Berlin, \U, pi.XXXI, 1. 3; pl.XXX.III, sent au chapitre CLXXii (Naville, op. cit., pi.

1. -2, /j: pi. XXWIII, 1. /i; Pleïte-Rossi, Les CXCIV, I. 35).


<"' Maspero,
papyrus de Turin, pi. VIII, 1. 8. Pap. Mallef, pi. I, 1. : Ilcc.

t'i
Pap. Ilanis n° I, pi. XVIT, I. 11: pi. de Irav. , ] ,
i».
ti8. Le premier mot étant fémi-
XXXV \ 1. ti. nin, désigne une sorte de canne (voir Âoomt),
'"'
Ibid., pi. XVII", 1. 8; pi. LXXII, I. 5. non le bois de g-enévrier.

— ^».( 198 W^

une ti^jc de Luis Je celle façon ('l est acromjjajrné de celle léjjende 'V'^-. ,

cr courber le boisu, f[ui indique clairement la signification du mol (Uiqu. l^e

l'ij;. lai. — Ai'PABEiLS À coubiieb le dois (d'après NewbciTy et Monlct).

même mot est aussi appli(|ué à une opération analogue, laile sur un établi

un peu dilFérent, dans le même tableau. De là provient très probablement le


signe accompagnant toujours la racine "J^, le bàl(ui coudé 1. qui n'aurait

aucune raison d'être pour un mol signilianl r-ètre juste •\

ARGASSE.
Terme de marine désiguani la cliaipenle (jui forme la partie arrière d'un

navire, au-dessus de l'étandiot, quand cet arrière est carré; ce mot peut s'ap-

t'ig. 122. — Bacuot du Moyen Empibe (Mum'O tlu Caire, n" /i887; croquis de l'auleiir).

j)li(juer, en Egvpte. à la disposition de la pou])e dans certains bateaux, en par-

ticulier les bacbots non pontés, à fond plat ou arrondi, à double mât et à

''1
Newberry, BeniHasan. Il, pi. Yll (cf. l, pi. CGCXGIII; Montet, Bull, de rinsl. franc.

pi. XI; II, pi. XIII); GuAMPOLLioN, Monuments, du Caire, IX, p. i3 et pi. XI.
.

— M.( 199 ).«•.—

deux gouvernails, coiiiuis seulement par des modèles du Moyen Empire'''.


Dans ces barques, les lisses de plat-bord se prolongent en augmentant de
hauteur vers l'arrière et (juittent le bordage
pour former comme deux grandes ailes, réu-
nies dans le bas ]iar un pont léger, en haut

par une simple traverse; l'arrière reste ouverl

coupé seulement par une barre verticale sou-


tenant la traverse. Ce dispositif devait avoir

pour but de donner un peu plus de place au


matelot chargé de la manœuvre de la voile,

qui se tenait à la poupe; on le trouve déjà à


la lin de l'Ancien Em])ire sur des bateaux Fig. jaS. — Arcasse de l'Ancien Empire

beaucoup plus grands, à niAl simple et à voile (d'après jÉQniER, Bull, de l'iiist. franc,
du Caire, IX, pi. III, fig. 2).
carrée'-), mais il est alors muni d'une balus-

trade ajourée et l'orme une sorte de gaillard d'arrière. Les autres bateaux,
navires ou barques, n'ont ])as de supersli'uclui'e de ce genre.

ARCHAIS.

Etui dans lequel on renferme l'arc, par opposition au carquois, qui e.st

destiné uniquement aux llèches; c'est le -ycopvTÔs, KwpvTOS des Grecs, le corylns

des Romains '-^l On en trouve en Egyjite quatre modèles différents.

1. Varchais-gaine, de forme à peu près cylindrique, presque aussi long que


l'arc, est comme un long tube ouvert à une exlréniité, fermé à l'autre, cette
dernière se terminant soit en pointe, soi! carrément. D'après les peintures,
qui le représentent généralement blanc avec de grandes taches irrégulières
noires, cet objet devait être fait en peau encore revêtue de ses poils, sans

doute montée sur une armature légère en bois ou en roseaux. 11 est destiné

aux grands arcs droits, chaque archais pouvant en contenir plusieurs, trois ou

'''
Bateau K provenant de Meir, au Musée du IX. ](I. m, ûg. 2; Davies, Deir el Gehraivi , II,

Caire (Reis>'er, Models oj Ships and Doals, pi. VII.

n" /.882-/i887, pi. XIII et XIV). *''


Ricii, Diclionn. des Aniiq. rom. el gr.,
'''
Jéodier, Bull, de l'hisl. franc, du Ciiive,
r- 198-
, 8

même davantage, ilôiil on voit sortir l'extrémilé des cornes, car ces étuis

n'ont jamais de couvercle. Tel qu'il est, il ressemble beaucoup aux étuis dans
lesquels on serre d'autres armes, par exemple

m. des javelines!''.
L'arcbais-gaine ne se suspend pas, n'étant

pas muni de courroie; on le porte sur l'épaule


gauche, en le soutenant de la main. Sous l'An-
VA
cien Empire, on ne le voit que dans de très
Fijj. lai et laû. — Archais-gaine
( d'après Mariette , Monuments divers rares tableaux (-); il paraît aussi comme liiéro-
pi. XVIII, et NEHBEimr, Béni llasnn, glyplie'^'. Au Moyen Empire, il se trouve parfois
IKpl.V).
entre les mains des suivants de certains grands
seigneurs, ou de soldats qui semblent ici apporter des armes de rechange aux
combattants (''.

On ne se servait probablement plus de ce modèle d'archais à partir du


début du Nouvel Empire, l'arc n'étant plus guère une arme d'infanterie. Celui

qui a été retrouvé dans le tombeau d'Amenophis II est bien une sorte de gaine,

mais d'une forme très diiférente : il est recourbé et muni d'un couvercle; il

est fait en bois de sycomore; nous ne savons s'il était destiné à être porté à
la main ou fixé au char(').

2. Varchais triangulaire. Si le précédent modèle est fait pour les longs arcs
droits, celui-ci est destiné aux arcs triangulaires dont il a exactement la forme,
et ne paraît, comme eux, qu'avec le Nouvel Emjiire. Aucun exemplaire ne
nous en est parvenu, mais d'après les figurations ('^'',
on peut se rendre compte

'' Exemples de ces dans Lacau, Snr-


étuis recourbées.
coph. aniér. au Nouvel Emp. , II ,
pi. XLI Og.
, a 1
'')
Davies, Deir el Gebrairi, II, pi. XIX.
à 23 1 ; Jéqcier, Les frises d'objets des sarcophages <''
Pétrie, Medum. p. .3i, pi. IX; Mariette,
du Mot/en Empire, p. 218-220. Dans ces pein- Monuments divers, pi. XVI.

tures, des fourreaux exactement semblables con- '')


Newberry, BeniHasan, II, pi. V, XVI.
tiennent des javelines, ce qui est le cas aussi '*'
Muse'e du Caire, n° 261 ai (Daressv,
pour les étuis trouvés dans certaines tomites Fouilles de la Vallée des liois, p. 69, pi. XIX).
du Moyen Empire (GnASsiNAT-PALAiNQUE, Fo-uillcs '''
Tombeaux d'Amenmes (n" 89) et d'Ou-
dans la nécrop. d'Assiout, p. 47, pi. XllI). L'ar- serhat (n" 56), à Cheikh Abd el-Gournali. —
chais s'en distingue uniquement par ce qu'on Navili.e. Deir el Bahari , pi. LXIX, XC: Ciiam-
voit des ai'cs qu'il contient, leurs extrémités poLLioN, Monuments, pi. XXVll.
que c'était une simple forme en peau encore garnie de poils ou en cuir, à

laquelle on ne donnait jamais la riche ornementation des archais de chars, et

Fig. 126 et 137. — Arguais ibuncciaike


(d'après les peinlmes des tombeaux d'Amenmes et d'Ouserhat; croquis de l'auteur).

qui devait sou\rir sur Fuii de ses trois côtés. Il n'y avait pas de courroie pour
le suspendre, et les soldats le tenaient à la main, généralement dans la posi-

tion horizontale.

3. L'ai'chais-poignée ne recouvre pas l'arc tout


entier, mais sa portion centrale seulement ; il est

donc ouvert aux deux houts et peut se comparer à


une sorte de serviette avec laquelle on enveloppe-
rait l'arme; il est donc fait en une matière souple,
sans doute du cuir. Il est toujours représenté un peu
plus étroit au mdieu, dans la partie qui est tenue
par le poing de l'archer, et s'évasant aux deux ex- Fig. 1 3 Archais-poicnèe (d'a-

trémités. près JÉQUiER, Les tetnjjles mem-


pliitex et ihêbaiiis pi. XL [Deir
A l'origine, cet ohjet servait à serrer les flèches
el-Baliari]).
,

en même temps que l'arc, en un seul faisceau, à


un iiiomi'nt où l'on ne connaissait pas encore le carquois; il ne paraît du
reste pas avant le Moyen Empire, époque où on le retrouve dans les scènes
guerrières et entre les mains des suivants des grands seigneurs '''. Sous le

'' Newberry, Beiii Ilasan, I, pi. XIII, XIV, pi. XXIX; J. de Mohgan, Cnlalogiie général, I,

XLVII: II, pi. V, XV; Neweerry, El Bersheh, I, Assouan, p. i5i.

Bulletin, t. XIX. 26
— «.( 202 ).e-t—

Nouvel Empire, on le voit rarement, mais il paraît destiné à recouvrir uni-

quement l'arc ''^.

/|. Varchais de char est un des accessoires essentiels de tout cliar ('fjvptien,

et non seulement des chars dç guerre, mais même de ceux qui sont employés
pour les promenades les plus paciliques; il en est extrêmement peu qui ne

Fig. 1 29 à i3i. — Arguais de char (d'après les peintures des tomijoaux lliébains; croquis de Taulcur).

soient pas munis de cet accessoire. Celui-ci se compose de deu\ parties : une
jjaine et un couvercle; la première, de l'orme à peu près conique, arrondie
dans le bas, est rigide et se fixe à l'extérieur de la caisse du cliar, sur le côté
droit*-', obliquement, la pointe en bas, l'ouverture arrivant au ras de la bor-
dure appui-main. Les dimensions de cette gaine dépendent donc de celles du

<) Naville, Deir cl Bahnri , pi. CLV. rences qui ne sont que des erreurs de l'artisle.
'"'
C'est du moins ce qui senibie résulter de Pour les chai's des simples particuliers , (pii n'ont
l'examen des nomlireuses représentations du d'autre accessoire (pie l'arcliais, celui-ci est in-

cliar royal, où du reste le dessinateur indique diqué par le peintre ou le sculpteur, toujours
presque toujours l'arcliais du cûlé visible poiu' du coté visilile, ce qui ne signifie pas qu'en
le spectateur. Ce que l'on peut établir sùiement. réalité on l'ait mis n'importe de quel côté; de
c'est que l'étui à javelines fait pendant à celui même aussi dans la stèle tiiompliale d'Ameno-
de l'arc, de l'autre côté du char, et dans la même pliis m (Pétrie, Six Temples al Thebes, pi.
position , et que jamais les javelines ne sont X). où l'artiste voulait avoir deux cluu's se fai-

placées dans l'arcliais, malgré certaines appa- sant exactement pendant.


— «•( 203 )^^—

chai' liii-iuèmc; elle esl loiijuurs beaucoup plus courte^que Tare qu'elle doit

contenir, et il faut pour jji'otéger la partie supérieure de celui-ci, qui de'passe


l'étui diiii (|uart, d'un llers ou même de près de la moitié de sa longueur

totale, un couvercle qui est ici conslitué ])ar une sorte de capuchon en cuir
souple pendant sur le côlé quand l'arme n'est pas dans son fourreau. Ce
couvercle doit èlre assujetti sur le coté intérieur de l'ouverture de la gaine,

c'est-à-dire du coté cjui est tourné vers la caisse du char'').


La partie inférieure de l'arcliais, montée sur son armature, est en cuir
incrusté de diverses couleurs et décorée de la même manière que le cou-
vercle; le fond est en général rouge, avec des bandes bleues, blanches ou

jaunes formant bordures et des motifs spéciaux aux deux extrémités; an haut
de la gaine, une pièce retombante, en forme de demi-cercle, paraît indi(|uer
la présence d'une poche latérale. Des modèles de très grand luxe se trou-

vaient parfois sur les chars royaux, avec une ornementation beaucoup plus
compliquée, comme celui de Ranisès II qui était décoré d'un lion allongé en

pleine course '-).

La fabrication est parfois représentée dans les tombeaux de Thèbes, en


même temps que celle des autres accessoires des chars; les ouvriers incrus-

teurs de cuir travaillent à coté des charrons, sans doute dans le même ate-

lier (''.

Ce modèle d'airhais est fait pour contenir au moins deux arcs. Il jiaraît en
Egypte en même temps que le char lui-même, aux débuts du Nouvel Empire,
et se reirouve aussi sur les chariots de guerre des peuples syriens ('').

Le nom égyjitien de l'arcliais n'a pas encore été retrouvé; il se ])eut qu'il

faille le reconnaître dans le mot -^ fi ,


qui fait partie d'un titre de l'Ancien

Empire (^), étant donné son déterminatif ainsi que l'analogie avec le mot
Jr^=:"fT, copte TcuMG, TcocuMG, siiccuH niarsujm , '^''l Quant au mot employé

'''
Par exemple f-EPSins, Dcnhimkv, III, '''
Lepsiiis. Z)eH/.)H(ï/e)', III, jii. CXXX", CLXI,
pi. XCII, XCIII. CV, GVIII, CXXVI. CXXVII, CLXVI; cf. le chariot d'uiie princesse souda-

GXXVIII, CXXX, CLX, CLXVI, elc. naise, ibkl.,-ç\. CXVII.


'^'
Lepsiis, Denkmàler, III, pi. CLXV, <''
Pethie, Me(/i/»i, p. 3i, pi. IX; Mariette,

CLXXXVII". Monumenls divers, pi. XVIII.


'''
Tombeaux n" 6C (Hapoii) et 75 (Amen- <°'
Brugscii, Diciioiin. hiévogi, Suppl., p.

Iiotep-sisa). 1828.

a6.
— ^9.( 20'i )m:-.—

pour (lésioner l'archais de cliar, il se trouve sans doute dans les textes (jui

contiennent la liste des parties et des accessoires du char, mots qui ])our la

plupart ne peuvent encore être identifiés '').

ARCHER.

Dans les armées égyptiennes, les archers'-' forment des corps de troupes
spéciaux, une infanterie légère nettement distincte, tant par son équipement
que par ses armes, des troupes de ligne pourvues de lances et de houcliers,
parfois aussi de haches ou de sahres. Le costume de ces archers, à toutes les

époques, est des plus simples et se compose d'un pagne court et d'une per-
ruque ordinaire, quelquefois encore d'une douhle haudoulière croisée sur la

poitrine*^'; comme armes, ils portent à la main un arc et un paquet de flè-

ches serrées dans une gaine de cuir, et parfois une sorte de casse-tête, mais à
partir du Nouvel Empire seulement''''.

Au moment du comhat, les archers déposaient leurs paquets de (lèches à


terre devant eux, pour avoir les mains lihres. Souvent ils étaient accompagnés
de valets portant des provisions de flèches f-^'.

L'arc étant une arme employée en Egypte dès les temps les plus anciens, il

y eut des troupes d'archers dès les débuts de la royauté pharaonique, et les
documents que nous avons sur les armées de l'Ancien Empire établissent clai-

rement la distinction entre les deux genres de fantassins, l'infanterie lourde,


composée de piquiers. et l'infanterie légère, les archers'"'. Dès le commence-

<' Pap. Anastasi IV, pi. XVI, 1. 5 et suiv.; jdulôt un ornement emprunté au costume de
pap. Anaslasi I, pi. XXVI, 1. 5 et suiv. (Ciiabas, certaines tril)us iiltyennes (cf. RoRcnAROT, Das
Voyage d'un Egyptien , p. 271: Brigscii, Dklionn. Grabdenkmal des Konigs Sahu-Re, II, pi. I, VI,
hiérogl., SiippL, p. 9 2^; Gardiner, Egypiian \II; Ciiampollion, Monuments, pl. XCII). Dans
hieratic Te.rls, I, p. 28*). Ostracon d'I^Jim- les mêmes représentations, d'autres archers por-
bourg (Erma\, Hymne au char, Congrca proo. tent aussi sur leur coiffure un autre insigne li-

dos Oriental, à Saint-Etienne, p. i3o). byen, la plume (Montet, Bull, de V Lut. franc,
'''
Erman, Agyplen iind âg. Leben , p. 71/1; du Caire, IX, pl. III).

Maspero. Hixt. anc. des peuples de l'Orient, II, (*'


Naville, Deiv el Baliari, pl. CLV; Cham-
p. 9 1 3; Breasted, History ofEgypl, p. 23i. Poi.LloN, Monuments, pl. CCXXI.
(''
Newberry, Béni Hasan, II, pi. V et XV. '*'
Voir les représentations de Béni Hassan.
Celle douille écliarpe ne parait pas avoir une '''
Setiie, Urfcunden des allen Beichs, p. 101,

fonction pratique dans l'équipement, elle est io3, 106, io5, 127, 128, i33, i3/i, i35, etc.
— Kj.( 205 )<A~-

nient du Moyen Empire, les groupes de soldats de Sioiit'"' montrent bien qu'il

existait une différence entre les deux catégories de troupes : d'un côté les qua-
rante Egyptiens armés de la lame et du bouclier, de l'autre, quarante bommes
plus foncés de peau, très irréguliers de taille, tenant à la main des arcs et dos

flècbes à pointe de silex. Ce n'était donc pas dans la mi'ine population que se

recrutaient les deux genres d'infanterie : tant par leur armement que par leur

aspect physique, les arcbers paraissent appailenir à une race autre que celle

des piquiers, mais non à une peuplade nègre; celte différence s'expliquerait
par le fait que les seigneui's de la principauté de Sioùt recrutaient leurs archers
dans les provinces méridionales de l'Egypte, comme il est dit dans les inscrip-

tions de leurs tombeaux!-'; certains détails de costume semblent indiquer que


ces arcbers appartenaient souvent aux tribus libyennes'^'. Ceci justifie suffisam-

ment les divergences d'équipement, d'armement et de méthode de combal de


ces deux sortes de soldats qui, même lorsqu'ils luttent côte à côte, ne se con-
fondent jamais en une seule troupe'''). Au Nouvel Empire, les deux races sont
assimilées, mais les archers continuent à former une troupe spéciale, indépen-

dante de l'infanterie de ligne aussi bien que des mercenaires étrangers; on les

employait tout spécialement comme troupes d'occupation dans les pays


conquis'^'. Dans les temples'"' il y avait aussi des troupes d'archers pour la

garde des lieux saints, mais ces troupes étaient parfois formées de soldats
étrangers, amenés en Egypte à la suite d'une conquête ('').

Le nom que portent les archers est pedili ^ t^\ ^„;^|''''î dérivé d'un mot
désignant une des sortes d'arc, ped '-v ('•').
Les chefs portent le litre de hir

'''
Maspero Le Musée
, égijptien , 1 , pi. XXXllI- '^'
Dëlattre et WiEDEMANN, Proc. of ihe Suc.

XXXVI. ]>. 3 1-36; cf. Xaville, Rec. de Irav., o/Blbl. ArcIiœoL, XV, p. 3/17 (Lettre de P.ib-
XXXIIl, Y>.
201. Addou à Khayapazi... . 1. 27).
(''
Griffitii, Siut and Der-RIfeh, ]>]. XV, 1.
("'
Pap. Harris n° I, pi. XXVIII, 1. 3-4; pi.

17-18. XLV1,L i;pl. XLVIII.L 2.


'''
Les rapports de costume entre ces archers '''
Pap. Ilari'is n° I, pi. X, 1. lO.

et les troupes Hljyennes sont indiqués ci-dessus, '''


CiiAJiPOLLiON, Monuments, pi. CCXVIII;
p. 2o4, note 3; le vêtement des archers de Notices descript.,\\,\i.<^o, io3; Mariette, Âar-

Sioùt est un pagne tri''s court avec devanleau nah, pi. XXXV, 1. 63.
rappelant l'étui phalliipie des Libyens. '''
WlEDEMANX, loC. CÎI. ; Jl-'oriER, LcS flisCS
'*'
Voir les représentations de Béni Hassan d'objets des sarcophages du Moyen Empire, p.

(cf. la même note). 2l3.


— !-».( 206 )^-i—

peditton
^ J7i'
^''^^ '^'^ occupeni un liiii)]' ;isst'z élevé à la cour, passant im-

luédialcnicnl après les commandants (rinfanlenc de ligne, '"l"^^]'"'-


Un nom dérivé également d'un autre mot servant à désigner l'arc, nnli j"^,

s'applique non pas aux archers, mais à la peuplade reconnue maintenant


comme celle qui liahita primitivement l'Egypte f-^',
et la similitude de ces deux
noms est toute en faveur de l'hypothèse que les corps d'archers égyptiens se
composaient des descendants de l'ancienne race aborigène. Ce fait explique
aussi pourquoi les premiers conquérants du pays'') traitaient d'rr archers r ou
pediliqn "^" les nations étrangères avec lesquelles ils avaient été primitivement
en contact, nom qui plus lard l'ut employé poui' désigner la totalité des po-

pulations non égyptiennes : les étrangers étaient pour eux des races moins
avancées qu'eux dans la civilisation et dont la principale arme de guerre était

encore l'arc, tandis qu'eux étaient déjà en possession de la lance et des autres
armes de métal.

A côté des archers ordinaires, troupe de pied, on voit paraître dès le com-
mencement du Nouvel Empire les archers montés : les soldats qui combat-
taient sur les chars se servaient presque uniquement de l'arc, tandis que leurs
seconds, debout à côté d'eux, les protégeaient du bouclier; un archais et un
carquois fixés à la caisse du char servaient à serrer l'arc et les flèches pendant
le repos ou la marche ''^^

Sur les bateaux de guerre on retrouve les deux mêmes catégories de soldats
que dans les armées de terre : le contingent mililaire, l'infanterie de marine,
était composé en majeure partie d'archers '''^
qui attaquaient l'ennemi de loin
par des décharges de flèches, et étaient secondés au moment de l'abordage
par des soldats pourvus de piques, de haches et de boucliers'').

'''
Setre, Urktinden (kr XVIII. Dijii. ,]). !i6o; nient de ces conquérants, mais ne devait ce-

GoLÉNisciiEFF, Rec. de trav., XIII, pi. II, I. 176! pendant pas être pour eux l'arme de guerre par
18; DuMicHEN, Histor. In.ichr., I, pi. IV, 1. 45. excellence.
— Pap. Anastasi III, verso, ]il. VI, 1. l\; ]iap. '^'
Ciiampollion, Monuments, pi. XXIII, XXV,
Harris n" I , pi. LXXVII, 1. 5. XXVI, etc.
''>
Daressy, Rec. de imv., XIV, p. 3i. « Pap. Harris n° I. pi. VU, 1. 8: pi. XLVI,
(=>
Naville, Rec. de trav., XXXII, p. Sa. 1. 1; pi. LXXVII, 1. 9.
'*'
L'arc ligiuail probablement dans l'arme- '''
Ghampollion, Monuments, pi, CCXXII.
..( 207 y

ARCHET.
Outil employé en Orient dès la plus haute antiquité et jus([u'à nos jours
par les artisans et surlout par les menuisiers, qui s'en servent pour imprimer

nn mouvement de rotation très rapide à un insirument pointu et Irancliant

au moyen duquel ils percent des trous dans le Lcjis ou dans une autre ma-
tière. Dans les tableaux de l'Ancien et du Moyen Empire, où l'on voit des me-
nuisiers travaillant de leur métier, ils sont rarement représentés se servant

de l'archet el du foret''', mais par contre ces instruments sont souvent figurés
dans les Irises d'objets des sarcophages de la XIl" dynastie '-', et certaines scènes

peintes dans les tombeaux de Tlièbes (XVll^ dynastie)


montrent que l'usage en était exactement le même
qu'aujourd'hui (''.

L'archet était constitué par une pièce de bois in-


curvée en arc ou à peu près droite et recourbée à un
bout pour former poignée; près des deux extrémités
élait attachée une cordelette assez peu tendue pour
])ouvoir s'enrouler autour de lobjet qu'on voulait faire Fig. i Sa. — Maniement du per-
, /T , 1 • , '. -, •
I 1 7 -i- roir.rd'aprèsSTEiNDORFF, Dos
tourner. liCt objet était maintenu dans la jiosition
CrabdesTi .1 cxxxiin
verticale au moyen d'une noix indépendante que l'ou-
vrier tenait dans le creux de sa main, et était mis en mouvement d'une façon
très rapide, dès que l'on faisait mantpuvrer l'archet, alternativement en avant

et en arrière. La grandeur des archets, dont les musées possèdent quelques


exemplaires, ne dépasse guère o m. 5o cent. Le nom ancien de cet outil est
ounit ^ _r_ '''•

L'archet était également enqdoyé j)ar d'autres artisans, toujours pour per-

cer au moyen d'un foret un corps (]uelconquc : ainsi les joailliers s'en ser-

vaient pour faire des trous dans les pierres dures et spécialement pour percer

'''
Steindorff, Dus Grab des Ti , pi. CWXlll. Les frises d'objets des sarcophages du Moi/ru Em-
''''
LiCAU , Sarcoph. aiitér. au Nouvel Emp. pire, p. 275.

[Calai. g('n. du Musée du Caire), II, pi. XLI, ''1


NEWBERivy, The Life o/Rehhmara , [û.Wlll.
fi{j. 22 -2-22/1; SciiAFEii, Prioslergràher... voni '''
Lacaij, op. cit., II, ji. i3 (sarcophajre
Tolenlempel des Ne-Usev-Rè , p. 55 et 59 ; Jéqlier, n° 28088, n" i3); te dernier signe est floutcux.
,

— ^»-( 208 )^^~

les perles; ils avaient pour cela un oulil de forme spe'cialc, dont Tarcliel,
beaucoup plus long que celui des menuisiers, devait atteindre près d'un mètre
de longueur et avait exactement la

; forme d'un arcf'l

Pour allumer le feu, on se servait

d'un instrument semblable au foret,


avec un arcliet faisant tourner une
tige munie à une extre'mitc' d'une
pointe en bois dur, et à l'autre, d'une
noix mobile et indé})endante (voir
allume-feu); l'arcbet est semblable
Fi;;. i33. — Fouace de feules au tombeau d'Amen-
uOTEP-siSA (croquis Je l'auleur). de l'orme à celui des menuisiers '-).

Jamais on n'employa d'arcbet pour jouer des instrumenis de musique à


cordes; on avait cru en reconnaître im dans une sorte de lulli de la collec-

tion Passalacqua '^), mais il a été' prouvé (pi'il s'agissait d'un plectrum et non
d'un arcbet''''.

ABET.

\ ,^^^>k,- 1^^"^ '"le liste d'objets qui est sans doute l'état de la car-

gaison d'un bateau!^', ce mot se trouve suivi de deux noms de poissons : il

s'agit donc probablement de trois espèces de poissons sécbés emportés en


quantités assez considérables, comme provision ])our l'équipage '''l Cette expli-
cation n'est pas a])solument certaine, vu la présence du ^ à la lin du mot,
(|iii indiquerai! plulùl im oiseau qu'un poisson, mais il semble cependant qu'il

'''
Vernieb, La btjoulerte et la joaillerie égi/p- '^'
PaSsalacqua , Cato/. raisonné des antiquités,

ticnnes, p. 6a-66, 84, gg, ii4, 107, 189; n" 566 Lis et p. 106.
iNewberrv, The Life of liekhmara, pi. XVII; tom- '''
JoMARD, ibid., p. aSa.
beau d'Amenliotep-sisa (Glieikli Abd el-Gournah '''
Pi,EYTE-Rossi, Les papyrus de Turin, pi.

n° 75); ScHEiL, Tombeau des graveurs {Mémoires CLI, 1. I, et p. 2 1-2.

de la Miss, franc, nu Caire , V), |il. II. '"'


11 y a 5oo aret, contre 800 el 100 des
<"'
Pétrie, Illahuii , Kahun , Gurob , pi. VII; deux autres espèces de poissons, dont le nom
kalmn, Gurob and Haivara, pi. IX. est perdu.
—n-i 209 )^-.~

y ait là plutôt une inadvertance du scribe, surtout vu la valeur minime d'un


kit d'argent pour les 5oo aret.

ÂRF NE TER.
!''. Nom d'une étofTe; littéralement le sacliel^'-'i divin. Le signe "] e'tant

ICI sans doute comme d'iiabitudc une forme du ^, abréviation du mot adnid

^_^^r^ rfl'élotre divine n, il y a tout lieu de croire qu'il s'agit d'une de ces
sortes de tissus très fins dont on se servait pour faire des sachets. La seule
fois que paraît ce mot, sur un sarcophage du Moyen Empire*^', il est en corré-
lation avec le nom khenl-tenen
f|||l'^^=^-|- -|-'l-
'^iiip^oyé comme nom de divi-
nité, mais ([ui se retrouve ailleurs'') pour désigner une étoffe. Il est cependant
à remarquer que dans ce sarcophage la figure J^
à laquelle se rapporte ce

mot s'appli<[ue dans les autres cas non seulement aux étoffes, mais à des objets
de toute nature.

ARMOISE.
Plusieurs espèces appartenant à ce genre de plante, de la famille des com-
r

posées, croissent spontanément sur le sol de l'Egypte, de préférence dans les

lieux incultes et même en plein désert; celles qui ont été déterminées jus-
qu'ici sont les suivantes : Artemisiajudaica, A. monospenim, A. abrotanum, A. ar-

borescens, A. inculta, A. valentina {œthiopica), A. dracn7iculus^-'l La plupart de


ces variétés ont des propriétés médicinales qui résident dans les feuilles, les

(leurs ou les racines, et sont employées aujourd'hui par les pharmaciens arabes
aussi bien que par les Européens comme tonique, excitant, vermifuge, pur-
gatif ou emmenagogue. On se servait également des différentes sortes dar-
moise dans la pharmacopée ancienne ("'. D'après le mot o-ofxt, qui est employé

'''
Il est possible que le dernier signe doive '*'
Raffeneau-Delile, Descr. rfe/'^/j-i/pte, XIX,
être considéré comme idéogramme et ne pas se p. io4 (n"' 796-802) et p. 343-3^7; Atlas :

lire : le mot serait alors àrf. Hisl. nal., II, pi. XLIII.
'^'
Bp,iT.scii,Di'c/îo«i!./iiVro^/. ,Sw/)p/. , p. QG7. '"'
Pauly-Wissowa , Real-Encydopâdic , 111,

GAiTiER-Ji'ouiEn, /•'o«iWe«(/eLi'c/i/, pl.XXV. p. iç)5;V, p. 189/1, articles Bei/i/sx (Wagler) et


'^'

'*'
Frise dans le sarcophage intérieur de Sapa, Eberraule (ScnjUDi); Woenig, Die PJIanzen im
au Louvre. alteii Agi/plen, p. 227.

Bulletin, t. XIX. 27
— ^>.( 210 )•*+—

par Dioscoride pour désijjner l'absinthe''', une des espèces d'armoise les plus

répandues et les plus utilisées en Egypte, on a ci'u pouvoir reconnaître celle


plante dans celle qui est nommée sùm '^\^, sdiim ^'^\^\^ dans les pa])y-

rus médicaux; dans ces textes on voit en elYeL le sàm entrer IVéquenimcnl dans
la préparation de remèdes analogues à ceux pour lesquels on emploie encore
aujoui'd'liui l'absinthe ou une autre espèce d'armoise'-'. Celte idenlilicalion

est cependant loin d'être absolument certaine'*'.

ARMURIER.

D'après la Satire des métiers'''', l'armurier est un homme de condition indé-


pendante, libre de pi-atiquer son métier comme bon lui semble et de voyager
pour placer sa mai'cjiandise. Non seulement il i'abrique les armes, comme
l'indique son nom de "^1:^^^, mais il doit aussi aller les vendre lui-

même et courir à la reclierche du client; les voyages à l'étranger, la location

et l'entretien des bêtes de somme sonl pour lui de bien lourdes charges et
son sort, pas plus du reste que celui des auti'es artisans, ne paraît ...enviable
au scribe ami de ses aises.

La fabrication des armes en pierre '"'


n'est pas représentée dans les tableaux
qui nous sont parvenus. Une peinture du Moyen Empire montre trois ouvriers

occupés à la fabrication de haches de bronze '"'; à part cette scène, les armuriers

qui paraissent dans des bas-reliefs et peintures de diverses époques travaillent


le bois seulement, à la mêmes outils; ils sont
façon des menuisiers et avec les
placés à côté des charrons, charpentiers, menuisiers, comme s'ils représentaient,
non un métier tout spécial, mais une des branches de l'industrie du bois.

La plus ancienne de ces représentations date de la Vl" dynastie'"' : une

'''
De malerla medica , III, 23. couteaux de silex (Griffith, Bon Basan , III,
'''
Stern, Papyros E tiers, II, Glossarlum hie- p. .33-35, pi. VII et VIII), sont loiu d'èlre abso-
rogl. , p. 38. lument probants à cet égard (voir J. de Morgan,
'^'
Maspero, Eludes égyptiennes , I, p. aSA. Recherches sur les origines de l'Égyple, II, p. 9).
f'i <")
Pap. Salliei- II, pi. VII, I. i-6 : pap. Anas- Cua^ipoiuo:*, Momwicnls, IV, pi. CCCLXX.'
tasi VII, pi. II, 1. 6-8; Maspero, Du genre épis- (cf. Newberrv, Béni Hasan, II ,
pi. XIV).
''
lolaire, p. 59-60. Tombeau de Kbounes à Zaouiet el-Maïelin
'''
Les tableaux de Béni Hassan dans lesquels (GiUMPOLLioiv, Monuments, pi. CGCCII; Lep-
on a voulu reconnaître des hommes taillant des sics, Denhnàler, 11, pi. CVIlI).
— H».( 211 ).eH—

douzaine d'hommes y sont figurés accroupis par terre, taillant à grands coups
d'iierminette des arcs ou des hampes de lance, qu'ils achèvent ensuite en les
raclant soi;;neusement, toujours avec le même outil; pour cette dernière opé-

ration, l'arme est aj)puyc'e sur un petit billot posé à terre; les lances sont

déjà à ce moment munies de leur pointe métallique. La légende '^<=-|,


inscrite au-dessus de chaque ouvrier, désigne, comme toujours, le travail du
bois à l'heiminelte.

Sur (piehjues tableaux du Moyen Empire''' on voit les détails de la fabri-

cation des arcs et des flèches, et en particulier la manière de courber les bois

d'arcs après les avoir chauflcs sur un brasei'o. Le mot égyptien qui caracté-
rise cette opération est àqd "7*^ (voir ^. Âoov).

La scène la plus complète, reproduite ici, se froyve dans un tombeau de


la XVII^ dynastie'-^); les hommes sont assis auprès de ces petits billots qui

servent d'établi aux menuisiers, l'un courbe le bois d'un arc sur son genou.

Fig. 1.34. — Atelier DABMiiiiiEns (d'après le lomljcau de Menklieperra-senb ; croquis de l'auteur).

1111 iiiitre le retravaille à l'herminette, et un troisième le tend pour l'essayer;


un autre (iu\ liei' regarde si une flèche qu'il vient de fabriquer est bien droite,

])endanl que les deux derniers (^' sont occupés à façonner à l'aide de scies des

objets en l'orme de crochets dont la couleur blanche semble indiquer de l'ivoire,

'' CCGLXIX, scène est reproduite d'une


C.ii.uii'oi.i.ioN, Monumenls , pi. V), p. aia, où la

CGCLXX, CCGXClll; Newbf.hrv, Iknl Ilasan,], faroii liés incomplMe; Wreszixski, Atlas zur
pi. XI; II, pi. Vil, XI II: MoNTET, Bull, de Vhist. altâff. Kullurgeschichte ,
pi. XLI, LXXX, LXXXI.
fraiir. du Caire, IX, p. i.j.
'^'
Ces deux personnages ont une coiffure et

'"'
Toralieaii de MenkhepeiTa-senb (n" 86) un costume diUérenls des autres, qui sont de
à Clu'ikli AImI el-Gnurnali. Virev, Scpl tombeaux vrais ouvriers égyptiens. Faut-il y voir des étran-

thébains (Mémoires de la Miss, franc, au Caire, gers?

37.
cl (jui poiirraicnl avoir sei\i dapplicalions ou d'incrustations pour certains
grands arcs de luxe'''. li y avait encore dans d'autres tombeaux des représenta-
tions du même genre, quoique moins de'veloppées '-), mais jamais rien qui
a^il liait à la fabrication des armes métalliques.

ÂROU.

-Ik* Vv^lU' VvjL-' '"'


>.^é. . Nom d'un arbre qui était

considéré comme sacré dans le I'"" nome (b- la naute-Ejjy])te (Élépbantine)

et dans le 111'' de la Basse-Egypte (Libya)'-'', et <|ui par conséquent appar-


tient sans doute à l'ancienne flore indigène et n'a pas dû être importé d'un
pays voisin. Cet arbre était d'une médiocre utilité : nulle part nous ne voyons

qu'on ait employé son bois pour la construction ou la menuiserie, et il ne


figuré même pas ])armi les arbres fruitiers ou d'agrément dont se composait
le jardin d'Anna'*'; il ne paraît |)as non plus dans les textes religieux. En
médecine seulement, on se servait de certaines parties de Ydrou, les feuilles (?)

(v<), les fruits (^»-'7)' ^^^ copeaux de bois (\p^) et une sorte de farine
(«^^ *), dans des potions pour maux internes'^', pour purifier le sang ou
les cliairs boursouflées!''), ou encore dans des onguents employés pour guérir
des maladies de peau ("'
ou certains maux de jambe (").

Ces données sont insulfisantes pour qu'on ait pu jusqu'ici identifier avec

quelque certitude l'arbre àîw. On a proposé d'y reconnaître le cyprès, en

suite de l'analogie du nom avec le mot copte Apo '''',


ou le lérébintbe, en le
rapprocliant de l'bébreu n^xC»), étymologies (|ui toutes les deux sont très dou-

''>
Les défenses d'éiépliants apportées en fri- '''
Pap. Eljers, pi. XXIV, 1. i5; pi. XXXV,
but par les Ethiopiens sont parfois représentées 1. i3; pi. XLV, 1. i; pap. Hearst, pi. I, 1. 17;
cxadement semblables de forme (Cuampollion, pi. VI, 1. 17.
Monuments, pi. LXIX). Parmi les armes distri- '"'
Pap. méd. n° .3o38 de Berlin (édit. Wres-
buées aux soldats de Ramsès III, on voit aussi zinski), ])1. XX, 1. 8: pap. Ebers, pi. XXVII, 1.

une sorte de crochet de la même forme (CiiAjipoi.- 21; pi. LXXXVll, 1. 2; pap. Hearst, pi. X, 1. i4.
LION, ÈIoHumeiits, pi. CGLVIII: cf. pi. CCXVIll). '''
Pap. Ebers, pi. XCll, 1. ao.
'''
WiLKissoN, Manners and Cusloms (édition '*'
Pap. méd. de Berlin, pi. X. 1. 10.
de 1867), I, p. 3/i3. '''
MoLDEXKE, Ueber die in altâgijpl. Texlen
<^'
Liste géographique d'Edfou : Brugscu, erwàhnien Baume , tj\. lia.
Dictionn. géogr. , p. i362, 1370. ''"'
Stern, Papijros Ebers , II, Glossarium hie-
'"'
Setue, Urkunden der XVIII. Dyn., p. 70. rogi, p. lo.
— ^-».( 213 )^H—

teiises. 11 en est de même de la théorie d'après laquelle ârm ne serait qu'une


variante de àmn ^"(Pl, 1»" genévrier ('\ et de l'assimilation avec l'arbre ouâr
s^^, lequel est probablement une simple variante de oyân e^ » ^.

AROUT.
'-'. Les yeux figurés sur la coque de la barque solaire, à

l'extérieur du bordage, près de la proue'''; malgré la forme plurielle du nom,


il n'y a jamais qu'un seul œil représenté sur chacun des côtés, souvent l'œil

simple ou surmonté seulement de son sourcil s^-, ou bien , et cela surtout aux
époques les moins anciennes, Ymzd, le grand œil fardé ^''''; pour mieux
faire ressortir cet œil, on ménageait à l'endroit voulu un rectangle qui est

souvent peint d'une autre couleur que le reste de la coque, et il est probable
qu'à l'origine, quand la barque était réellement faite en roseaux, on accrochait
des deux cotés du bordage, à l'avant, une planchette portant l'image de l'œil

mystique''''. Comme pièce indépendante de la barque, mais surtout à cause

de sa valeur symbolique, Yaront prend place dans la liste des parties de la

Mddit-ScLitl , immédiatement après les objets qui constituent l'accastillage'''';

il représente les rayons solaires dardés sur la terre, mais aussi et surtout il

est l'emblème de la course du soleil pendant les deux moitiés de l'année'"'

ou plutôt de la journée; ainsi d'après un texte du Livre des Morts'''^'', l'œil droit

est sur la barque Scktil, We'û gauche sur la Màdil, et comme ces deux haris

peuvent se confondre en une seule, il est naturel que les deux yeux viennent

'''
LoRET, La Flore jjharaonique (2° «dit.), les voit par contre presque toujours dans les

p. 4i. Ces mots ne se trouvent jamais ensemljle vijjnettes du Livre des Morts (par exemple au
dans la même recette, mais ils ne sont jamais papyius d'Ani. édil. Budge, pi. X, XIX, XXI,
non plus pris l'un poui' l'autie. XXl"l, etc.).
'^'
Texte funéraire du Moyen l';m[)ire : Lacau ,
'*'
Les textes funéraires cités plus liant don-
Rec. du iriw., X\X, |i. Gy; Saixoph. mitér. au nent après le nom le déterminatif ^'--, indiquant
Nouvel Emp. , I, p. tliçj et ini. qu'il s'agit d'un objet en bois.
<''
Jkquier, Bull, de l'Iiist. franc, du Caire, IX, '"'
JÉQLIER, loc. cit.

p. 57.
'''
GooDWiN, Zeilschr. fur àgypl. Sprachc, X,
'*'
Ces yeux ont disparu sur tous les modè- p. 126.

les de barques provenant de Bersheh (Daressï, '''


Cliap. cLiiw (Navjlle, Das âgi/pl. Todten-

Annales du Serv. des Antiq., I, p. 02, 87); on buch, l,pl.GLXXIV, 1.5-6).


-^>{ mit )«:-v—

s'y placer, lun à bâbord, l'autre à tribord, sur la partie la [)iiis visible de la

coque.
De la barque du Soleil, les arotil ont pu passer sur celles daalres divinite's

qui ont également un caractère solaire, comme Anion''', Ilorus*-'), sur le ba-

teau de cérémonie du roi W et sur l'embarcation où était placée la momie pour


le transport au tombeau'").
Nous ne pouvons savoir si le même nom était appliqué à une représentation
analogue, celle des deux ouzd à l'extérieur de la paroi gauche des sarcophages
rectangulaires, sous l'Ancien et le Moyen Empire; ici du reste, l'idée symbo-
lique est diiîérente, les yeux n'étant plus un emblème solaire, mais l'expres-
sion sommaire de la théorie que le mort est', du fond de son tombeau, en
communication avec le monde des vivants''''.

ARPENTAGE.
Plus que partout ailleurs, étant donné les empiétements périodiques du Nil,
les habitants de l'Egyjite ont dû sentir de bonne heure le besoin de mesurer
leurs propriétés, et l'Etat, celui d'enregistrer les terres soumises à l'impôt.

De là l'invention de l'arpentage et du cadastre, que les anciens ne contes-


taient pas aux Egyptiens ''^^'.

Un certain nombre de scènes d'arpentage nous sont parvenues, peintes ou


scvdptées dans les tombeaux; elles proviennenttoutes de ïhèbes et datent de
la XVIIl" dynastie t"). Elles sont en quel(|ue sorte le couronnement des scènes

<) Lepsius, Deiikmàler, III, pi. GGXXXV. VON BissiNG , Denkm. âg. Sculphr, pi. LXXVI , tex-
'"'
Champollion, Monuments, pi. CGLV. te, note 10.
!')
Naville , Deir cl Bahavi, pI.CXXII, GXXV. '*'
tlÉRODOTE, II, cbap. CIX, et WlEDEMAKN,
'''
Vmey, Le Tombeau de Rehlimai'n (^Mémoires Ilcrodots zweltes Bucli , p. 4-29.

de la Miss. fiYinç. nu Caire, V). pi. XXVI; Bou- '''


Tomjjeau de Menna (Borciiardt, Zcitschr.

RlAiNT, Le Tombeau d'IIarmhabi [ihid.), pi. V; fur âgi/pt. Spraclie, XUI, p. 70); tombeau de
\ViLKixsoN, Manners and Ctistoins (édition de Kba-m-ha( Prisse d'Avennes , //à/, de l'Art égyp-

18A7), V, pi. LXXXIV; Naville, Das âgtjp. tien): tombeau de Zcserkara-scnb (Sciieh. , Mé-
Todtcnhuch , I , pi. I , etc. — Les autres barques moires de la Miss, franc, au Caire, V, p. 678 et

du cortège funéraire ne portent par contre ja- j)l. IV; Wresztnski, Allas zur allâg. Kullur-
mais Yaroul. grschichle, I, pi. XI); tombeau d'Anienliotep-
'*'
Jéqcier, I\ec. de trac, XXXII. p. i6(j. — sisa n° 70 (Borciiardt, loc. cil. , p. 7 1); peinture
Pour la bibliographie des diverses opinions émi- au British Muséum (Steindorff, Die Bliilezeit
ses sur la signification des yeux mystiques, voir des Pharaonenreichs , p. 57).

— 1*.( 215 ).es

relatives à la vie des clianips : en bas, le labourage, les semailles; au centre,


la récolte et toutes les opérations (|ui s'y rapporteni; en baul, l'arpentage,
f[ui devait toujours se faire au moment de la moisson, puisque chaque fois

la scène se passe devani un clianq) de blé loul jaune, où lUn distingue ])ar-
faitement les épis murs.
Les personnages principaux sont les mêmes dans tous les tableaux : si le

propriétaire du tombeau, qui est censé pi-ésider à l'opération, n'y assiste pas
toujours en personne*'', il y a toujours au moins deux ou trois de ses scribes,
souvent accompagnés de ])etits garçons qui leur portent leurs écritoires et
leurs tablettes; puis viennent les deux mesureurs, vêtus d'un simple pagne,
l'un tenant le bout de la corde t"^',
et l'autre marcbanl eu la déroulant; ils sont

munis chacun d'une corde de rechange, qu'ils portent accrochée à l'épaule;


parfois un homme portant le même costume marche à coté ou devani eux et

semble les diriger du geste. Knfin un ])aysan, reconnaissable à son vêtement

Fig. i35. — Scène d'aupentace, au tombeau de KtiA-ii-iiAT (croquis de l'auleur).

long derrière et coui't devant, et à sa coilTure d'une coupe négligée, spéciale à


la basse caste, les précède, armé d'un long bâton fourchu *'' : c'est sans aucun

'''
Quand il y est, il met volontiers des jam- sans bouger et non marcher, comme le dessin

liières, sans doute pour se garantir contre les l'indique, par une maladresse de l'artiste, assez

piqûres des herbes raides. (let accessoire de cos- naturelle du reste jionr un lîgyptieu.

tume n'est en usage que dans ce cas spécial. '^'


Le petit garçon qui l'accompagne, sur le

"' M. Borcliardt {loc. cil. , p. 7 i) a bien mon- tableau de Menna, est tout nu, tandis que les

tré que ce personnage devait se tenir debout enfants des scribes portent le pagne.
— «.( 216 )^H~

doute le cultivateui' ou le l'eiiiiier du champ qui doit montrer aux arpenteurs


les limites exactes du coin de terrain (|u'il cultive; avec son bàlon. (|ui res-

semble parfois au j[,


parfois au j, il avance en tâtonnant, cherchant la borne,
pour donner aux mesureurs le repère cherche'. Plus loin — parfois à côté''),

parfois au registre inférieur'-), — les chars qui ont amené sur place l'inspec-

teur et ses employés attendent tout attelés*^', pour les reconduire sitôt l'opé-

ration terminée, soit chez eux, soit plutôt à une nouvelle inspection. En géné-
ral, des rafraîchissements sont préparés sous un arbre du voisinage, à moins
qu'un des paysans ne vienne lui-même les apporter aux arpenteurs.
Cette opération n'a pas pour Imt la percepiion des impôts ou l'enregistre-
ment des champs au cadastre de l'État; cela se voit par le fait que trois fois

sur quatre, l'arpentear en chef n'est pas un employé du gouvernement, mais


un directeur des greniers, des champs ou des bestiaux d'Amon, et les récoltes

qu'il inspecte sont sans ancun doute celles des propriétés mêmes du dieu,

dont le fonctionnaire en question est survedlant; si nous voyons une fois dans
ce rôle un chef des greniers du roi, on peut sans dilhculté admettre qu'il

inspecte des terrains a])partenant personnellement au roi. Il est donc probable


que l'objet de ces relevés était de calculer d'avance la quantité de grain que

la récolte devait rajqiorter, et de pouvoir contrôler le compte des mesures de


blé après le foulage, en empêchant ainsi les fraudes et les vols de la part
^
des fermiers et des moissonneurs.
Cette charge de maître arpenteur, inhérente au titre de directeur des gre-
niers, avait pour les titulaires une importance honorifique se traduisant par
le fait que plusieurs de ceux-ci se sont fait l'cprésenter par des statues qui les

montrent agenouillés, tenant devant eux le l'ouleau de corde surmonté de la

tête de bélier. Comme ceux des hypogées, ces personnages sont des directeurs
des greniers, l'un d'Amon'''), l'autre d'Anhour'").
L'outillage est des plus réduit : le bâton employé parle vieillard qui cherche

'"'
Peinture du British Muséum. particuliers (Cataî. gén. du Musée du Caire), I,

'-'
Talileau de Klia-ni-ha. n° lu 1-28, jil. LXXVII; le vrai titre de ce per-
'''
On y remarque dans les deux cas le char sonnage dans Pierret, Rcc. d'iitscr. inéd. du

attelé de deux mulets blancs, qu'on ne retrouve Musée du Louvre, 1, p. 1; 11, p. 38.
'''
nulle part ailleurs. Statue n'y 1 1 duCaire(BoRCHARDT,Zeitec/ir.
'*'
Legraim, Statues et statuettes de rois et de fur âgypt. Sprache, XLII, p. 72).
— M.( 217 y-i —
les bornes est un simple bâton de paysan, qui n'a en réalité rien à faire avec

le matériel des arpenteurs, et l'attirail des scribes est le même que partout
ailleurs; rien ne nous indique qu'on se soit servi de llclies ou de jalons
d'une espèce ou d'une autre, bien que la cbose soit assez probable'"', et il ne
reste par conséquent à mentionner que la corde. Les tableaux ne nous don-

nent naturellement aucune indication sur la longueur de ces cordes, mais


nous savons par les auteurs classiques que la mesure de longueur, pour les
champs, était le ay^oiviov de lo àpyviai, l'orgye étant elle-même de k rou-
dées*^'; cette longueur de ai mètres serait une bonne longueur pour une
corde d'arpenteur, et sur la corde figurée au tombeau de Menna on voit des

divisions indiquées par des nœuds et qui paraissent bien, d'après les. dimen-
sions des personnages, devoir être distantes d'environ 9 mètres, donc 4 cou-
dées ou une orgye. 11 n'y a pas de divisions indiquées dans les autres tableaux,

il n'y en a pas davantage sur la seule corde actuellement conservée et qui ait

pu servir à des arpenteurs : cette corde, en fibres de palmier, longue de AT)

pieds (i3 m. 5o cent.), est entièrement lisse, se termine à un bout par un


simple nœud, à l'autre par une main qui paraît devoir permettre de la fixer

à une fiche (^'.

Les cordes de rechange portées sur l'épaule sont, sauf en un seul cas, sur-
montées d'une grande tête de bélier ({ui se retrouve aussi sur les cordes des

statues d'arpenteurs. C'est un emblème bien connu d'Amon^'', et, comme


tel, on fa soigneusement martelé dans la plupart des tombeaux, lors du
schisme de Khounaten; nous pourrions aussi le considérer de cette manière
dans le cas particulier, surtout étant donné que le seul tableau où les cordes

n'en sont pas ornées, est celui de Kha-m-ha, fonctionnaire du roi et non- du
temple; mais le fait qu'il se trouve aussi sur la statue du chef des greniers

'''
Dans ce cas, les jalons devraient hrc de p. ,9; BiiUGSCH, Die Agtjptolngie , p. 373-37^1.
la forme de ceux que les rois ont coutume '''
Passalacqca , Calai, raisonné des antiquités,

d'eni|)loyer pour piqueter l'emplacement d'un n° 828, p. 49 et i63.

tenq)le à construire, droits avec un l'enllement '''


Voir par exemple les statues d'hommes
conique au milieu, comme celui du tombeau portant devant eux cette tête de bélier posée sur
(lu roi llor, ([ui est encore muni d'une corde- un pilastre ou une colonnette, comme celles de
lette enroulée (J. de Morgan, Fouilles à Dah- Turin n" 3o3a et 3o35, entre beaucoup d'au-
choiir, I, p. gC). tres ( Pétrie Pholographs , n" 7 6 et
, 1 '1 4 ; cf. Bor-
'"'
EisENLOiiR, Ein malhematisches llandbuch, ciiARDT, Zeilschr.fiir ûgijpl. Spiache , \L1I , p. 7 1 ).

Bulletin, t. .\L\. 28
,

—!-».( 218 ).«^~

d'Aiiliour à Abydos est en op])osition 1res sérieuse avec celte conclusion, puis-
que le (lieu (le Tliinis n'eut jamais le bélier pour eniblèrno. Le sens de cet

objet ou de cet ornement reste donc indécis, et l'on peut y voir soit la mar-
fjue d'une mesure propre aux temples, soit l'indication d'une mesure ollicielle,

contrôl(^e par l'administration du temple d'Amon et a(biiise aussi ailleurs, soit

une sorte de tête de jalon, comme la main de la corde Passalacqua.

ÂRQOU. . .

>". rarlie du char egypden paraissant dans la nomenclature que

donne l'Hymne au cliar du roi'-'; la matière dont était fait cet objet nous est

inconnue, les déterminatifs étant indécbilTrables sur le manusi-rit; il se ])eut

qu'ils doivent se transcrire par -^^^, ^ ou », le bois, le cuir et le métal étant


les trois matières employées dans la fabrication des chars. Si l'on se reporte
au sens primitif de la racine ârq crlier, atlaclieni ''', on peut être tenté d'y

voir la pièce partant du haut de la caisse jiour la relier au timon et soutenir

celui-ci, auquel elle vient se fixer dans le premier tiers de sa longueur, un

peu au-dessus de sa courbe initiale; cette pièce est toujours double, très mince,
donc sans doute en métal plut(jt qu'en bois, la manière dont elle s'attache

au timon excluant l'idée d'une courroie; on la voit très souvent sur le char
de guerre du roi'''), mais assez rarement dans les chars des simples particuliers,

qui étaient sans doute moins solides (^^. Une chose qui pourrait confirmer cette
identillcation est que dans le même texte, le mot suivant dounil .—i^ J^ (voir

ce mot), paraît devoir désigner le timon lui-même.

AS.

I l~>|t'"'). Nom d'une des huiles ou essences employées pour la toilette et

appartenant à la catégorie j_l, qui ne paraît au complet que sur les listes

'''
I^acune de deux groupes illisibles. GLXV, CLXVI, CLXXXVIl, etc.
'"'
Ostraeon d'Édinilioui'g (Erman, Congres '•''''

Aiusi les chars représentés dans les toni-

provincitil des Orienhd. à Saint-Eliennc , II, p. beaux de Tlièbes n'ont pas cet accessoire, qui
43a). par contre se trouve à El-Kab(TvLOR-GRiFFmi,
'''
Hrvgsch, Dklioim. hiéroffl. ,
\).-20():Siq)pI. Totiib of Palieri , pi. lit),

p. 269. '°'
Mariette, Monuments divers, pi. XIX;
'''
Par exemple Lepsius, Denhnûlcr, III, Pétrie, Mcdum, pi. Xlll; Jéqiier, Les frises
pi. XGII, GXXVIl, GXXVIII, GXXX, GLIII, d'objets des sarcophages du Moyen Eînpirc, i>.
i5i.
— v».( 219 )<^—

d'oirrandes les plus anciennes (IIP dynastie). Les seules variantes de ce mot
sont p>)-~>^ et>f-p—>1|[ ffla grande (a)sii('). Cette huile devait s'extraire,
comme les huiles analogues, d'une plante, mais ici le signe -^ ou "s ,
qui re-
présente un sachet semblable à ceux dans les([uels on mettait les fards en

poudre, semble indiquer que la matière première devait se conserver en


poudre, en grains ou en petits morceaux, et comme, par analogie avec les
autres noms d'huiles des mêmes listes, le mot as doit s'appli(|uer aussi à la

plante elle-même, on peut admettre que cette plante n'était autre que Yasi

\\^%. (^oii" C6 mot), sorte de cyperus : les rhizomes de certaines cypéracées


contiennent en elTet une huile douce.

ASBIT.

'-^'-', nslxmil II 1
^f'', mot employé aussi parfois sous la forme

masculine aseb iu jv-^^^C'), adseb llk N'"^' ^'^^^^ K:-r^(^'. Ce


I

iV ^
terme peu usité sert à désigner le troue royal, aussi bien au figuré, dans l'ex-

pression rr monter sur le trône de ses pères ii, qu'au propre, pour indiquer le

bloc cubique, siège traditionnel des rois et des dieux. L'origine de ce mot est

encore incertaine : on le considère généralement comme une variante de asmdla


!P^^]!"^ fp(jutren ('), mais on pourrait avec plus de raison y voir une
transformation ])ar métathèse de abes ^ J^- b' banc des rameurs sur les ba-
teaux, vieux mol (jui n'était plus guère en usage au Nouvel Empire. Il y a
aussi un rap])roehement à signaler entre asbit-aseb et sep '^ ^, qui désigne

un siège royal de même forme, mais monté sur une sorte de corbeille et em-
ployé uniquement pour porter le roi dans les processions solennelles.

<''
MiiRRAY, Saqqara Mastabas, I, pi. I et II; <''
Pap. Harris n° I, pi. LXXV, I. 9.

dans CCS cas, on pouriait songer à lire ours ou '"'


Dïmichen, Hislor. Inschr., 1, pi. IV, 1. 36;
sour {ihkl., p. 34), mais lu position même Chabas, Papyrus mag. Harris, p. 208.
qu'occupe clans le groupe le signe "Sf-i semble '*'
Reiniscii, Die œg. Denlcm. in Miramar,
prouver qu'il s'agit plutôt d'un mot indépen- p. 278.
dant. '*'
Levi, Vocal, gerogi, I, p. 108; Wiede-
'''
Mariette, Abijdos, II, pi. XXXV, 1. ai; nxsii, Actes du X' Congrès des Oriental, à Genève,
Lepsius, Denkmâlcr, III, pi. CLIII, i. 8. IV, p. 48.

a8.
>.{ 220 )-«^—

ASBOUÏR.
w
. Fouet flos coiiflucteurs de cliarO, formé

d'un manclie droit, long d'environ o ni. ao cent, à o ni. 70 cent.'-', et portant
une lanière mince, plus ou moins lon-
gue, qui s'attache soit à l'extre'mite'

même, soit un peu sur le côTé; ce

manche j)eut se faire en bois de di-


verses espèces, en genévrier''') ou en

ébène, parfois avec une riche incrus-


lulinn''), et se termine soit par une
Fig. i36. FoniiTS (d'après Ip tombeau d'Amoiiom-
heb; croquis de l'auteur). lourde houle en ivoire ou en une
autre matière ('), soit par une courroie
formant houcle et j)ermettant au conducteur du char de la suspendre à son

poignet pendant qu'il tirait de l'arc''"''. Cet objet est nommé à la suite des

armes dans une énumération des accessoires du char'''; ailleurs il est parlé

du pommeau (?) du fouet'*).

La forme la plus fréquente de ce moi, <jui est celle employée dans les pajiy-

rus, asbouïr, semblerait indiquer une origine sémitique, comme pour son homo-
nyme asbdir
\^ \y^\^'^-^-, cjui désigne un arbuste ''•);
c'est sans doute une
déformation due à la manie scmitisante de beaucoup des scribes du Nouvel Em-
pire, de la forme asper, un peu plus rare, mais d'une tournure plus égyptienne.

'' I/idenlification de ce mot est due à Cliabas '"'


Tombeau d'Araounzeb (n° 8i) : cf. Vireï,

[Voyage (F un Egyptien, p. 120). Mémoires de la Miss, franc, au Caire, V, p.


'"'
A en juger d'après les représentations figu- 3.54; tombeau d'Amenemlieb (n°8ô); tombeau
rées, il n'aurait guère que o m. 5o cent, à de Ramsès III (Champollion, Monuments, pi.

ni. 60 cent. La longueur de o m. 76 cent, est CCLXIl).


celle d'un fouet provenant de la trouvaille des '''
Pap. Anaslasi IV, pi. XVII. 1. 2. Le papy-
prêtres d Amon ( Daressv, Annales du Serv. des rus KoUer, pl. I, 1. 5 (Gardiner, Egyplian hie-
Anliq., VIII, p. 33). ratic Texls, 1, p. 37*6182), parle des lanières
'''
Pleïte-Rossi, Les papyrus de Turin , pl.II'. du fouet.

1. 10 et p. 11. <')
Pap. Anaslasi I,pl. XXVI. 1. 8: voirCuA-
'*'
hzpsivs, DenJanâler, 111, pi. LXIV. BAs, Le voyage d'un Egyptien , p. 372 , et Gardi-
'*'
Iliid., et tondjeaux d'Amenemheb(n"85), ner, 8* et
loc. cil., p. a 76.
d'Amenendiat (n° 53) et de Klia-m-lia (n'Sy) o Pap. Sidller 1, pl. VII, 1. 5. Il n'y a pro-

à Cbeikli Abd el-Gournab. bablement aucun rapport entre ces deux mots.
<•{ 221 y

ASESIT.

J II ,
adsesil ijL —•— •
"«s I I Ir- «s Ir '*?• ^'"i^ flonné à une des par-

ties constitutixes du grand filet au moyen duquel on capturait des oiseaux, et

sans doute un des éléments les plus importants de ce genre de piège, puisqu'il
est cité en premier au chapitre clui^ du Livre des Moris, le seul texte où il

paraisse (''. D'après le déterminatif, qui est toujours e, il ne s'agit pas, comme
on l'a cru'-', dune pièce de bois, mais probablement, comme d'autres ont

traduit ce mol, de la grande corde de tirage ('' ou du réseau de mailles''').

Il faut peut-être rappi'ocher de ce nom un mot analogue qui se trouve

dans un autre passage du Livre des Morts^^\ également en rapport avec le fdet,

asiiii
IP^T^ (var. ansen ^^ J_,), et qui ne serait alors qu'une faute de copie '''l

ASH.

^. Vase employé pour la bière, qui d'après le déterminatif aurait eu

une panse ovoïde, un long col et point de pied; c'était sans doute une sorte
'"'.
de jarre de grande dimension

ASH ED.
|c=ss=i i^
J**~\é, oshel I A, I A. i^k- ^'om d'un arbre faisant

partie de la flore indigène de TEgyple et très répandu autrefois dans le pays,

où il était cultivé surtout ])0ur son fruit.

'"'
Naville, Das ûg'jpt. Todlenbuch , I, jil.
'''
Cliap. Lxv : Navii.le , Das âui/pt. Todlen-

GLXXVII, 1. /., et II, p. /1.33.: pap. de Non l/itch, II, p. lio (1. 7).
(édlt. Biulge), pi. XLI, I. !i.
'"'
Par confusion entre le —-^ et le —
/ \ hié-
'''
BÉNiÎDiTE, Zeilschr. fur àgypl. Spiaclie, ratiques.

XLVIII, p. 5; rciTcur provient de la similitude '''


Dans runi(pie exemple oii paraît ce mol
de ce mot avec celui d'asout rtpoufre' ( Ublcscm ,
(Stèle du Songe : Mariette, Monuments divers,
Dktlonn. hiérogl., p. 123). pi. VU, 1. 9; ScuÂFER, Urkunden der dit. Aethio-
'^'
BuDGE, Book (f the Dead, Transi., p. ayM. penkûnige , p. 6i), il s'agit d'une oITrande de
'*'
Na VILLE, dans Le Page-Uesouf, Book of 30 bœufs et de tio vases de bière, donc proba-
ihc Dead, p. 33 1. blement de grands vases.
, —

— M-( i222 )<^

Vashed él'd'il l'un des arbres qu'on vénérait le plus dans l'Egypte ancienne;
jusqu'à l'époque ptolémaïque, il fut considéré comme sacré dans dix-sept

nomes, depuis Edfou jusqu'à l'exlrème nord du Delta (''; dans les listes d'arbres

sacrés, il paraît le plus souvent à côté de l'acacia sont et du napéca (/têtes) ('-'.

Vashed était plus spécialement voué à Rà et était l'objet d'une vénération


particulière dans le temple du Soleil à Héliopolis : là il était l'image terrestre

de l'arlire divin (') sous lequel le cbat, personnification de Ra lui-même, avait


livré son grand combat au serpent des ténèbres (''; sur les fjuits de cet ashed
divin, les dieux venaient écrire le nom du roi pour lui assurei' l'immortalité

et la divinisation''''; dans une des régions de l'autre monde accessibles aux


morts, le Ro-staou, poussait également un ashed de Râ — sans doute le

même — sur les fleurs duquel les âmes pouvaient venir se poser et respirer

un vent rafraîcliissant^'''.

(''
Les représentations de cet ashed où les dieux inscrivent le cartouche royal
nous montrent ce que devait être l'arbre réel, en une image un peu stylisée

suivant l'usage égyptien, au moins pour la régularité du contour, mais aussi

précise que possible pour tout ce qui concerne les caractères généraux de la

plante : le tronc, de dimensions moyennes, est à peu près droit, un peu


noueux; tout le long de ce tronc, déjà prescpie depuis le pied, partent de

'''
Brugsch, Dlclioiiii. géogr., p. loGa et XVIII. Dijn., p. .358: de Roche.monteix-Ghassi-

i.'îyo; MoLDiiNKE, Ueber die in altâgi/pt. Tcxten xAT, Le Temple d'Edfoii , pl. XIX (p. 11 9) et
cnvàhnlen Baume, \\. i.'!-i6; Lefkbure, Spltiiix XXIX (p. aQi ,
297); dans ce dernier exemple
V, p. ;î. nous voyons, à côté de Vashed, deux autres
'"'
Le sont est sacré dans vingt-qualre nomes, arbres di\ins, Vaàm et le sont. — Lefébire,
te napéca dans seize, les autres arbres sont beau- Sphiiia , V, p. 1 et suiv. — Un rameau de
coup plus rares. l'arbre est figuré sur ie [ilat du socle d'une
''' it Vaxhed caclié» : Setiie, Urhunden der statuette de Ramsès II (Legrain, Statues et

XVIlI.Dijn.,Y<. 38/1.1. l'i. statuettes de rois et de particidiers , II, pl. V,


''''
Lioie des Morts , cliap. xvii (Naville. Das n^ /i2i/i3).

(igijpt. Todtenbuch, I, pi. XXIV et XXV, 1. 54- '°'


Maspero , Mémoire sur quelques papyrus du
57). — Lefébure (Sphinx, V, p. 78) donne à Louvre, p. 40, h-j. — Livre des Resjnralions

te mythe, dont la signilicalion est encore ob- (BoDGE, The Boolc of the Dead, Text, p. 011).

scure, une valeur toute astronomique. — Lefébure, Sphinx, V, p. 5-6.


'*'
CiiAMPOLLioN, Monuments, pi. XLIII. '''
Lepsils et CiiAMPOLLiox, loc. cit. Les vignet-
CCCXXXIV, GCGXLVII; Lepsiis, Denkmâler, tes du Livre des Morts sont trop sommaires pour
III, pl. XXXVII, CLXIX; Sethe, Urlcuiidcn der qu'on puisse en tenir compte ici.
longues branches flexibles qui montent (Vabord obliquement, jniis retombent
courbées par leur propre poids; de petites feuilles lancéolées, altei-nées, les

couvrent d'un bout à l'autre. Les fruits sont ovales ou plutôt ovoïdes, mais on
ne peut juger de leur dimension par rapport aux feuilles, les proportions en
étant forcément très exagérées, puisqu'il fallait pouvoir y inscrire le nom du roi.

Le bois de ïashed n'étant pas cité dans les textes, ne paraît jamais avoir

été employé pour la construction ou la menuiserie. Si l'on cultivait cet arbre


dans les jardins''', c'était peut-être comme arbre d'agrément, à cause de son
ombrage et do sa belle forme, mais c'était principalement pour son fruit. De
toutes les parties de la plante, la seule qui avait de l'importance pour les
Egyptiens était en effet le fruit, nommé généralement ashdit
\
^•^ f^f' ™T' \

qu'on recueillait dès le début de l'Ancien Empire pour le sécber et le conser-

ver : on le trouve déjà sur les plus anciens tableaux d'oflVandest-', parmi les
aliments les plus indispensables, généralement mis en tas à côté des grains et
des autres fruits, ou conservé dans de grands paniers '''; c'est aussi dans dès
paniers qu'on avait l'habitude de ])résenter aux morts les fruits de Xashed,
comme on le voit d'après la grande liste d'offrandes ou pancarte'') et certaines

tables d'olïrandes '').


Quand les couleurs sont indiquées, ces fruits sont peints
en noir'"' ou plus souvent en rouge. Le signe ^, qui accompagne souvent le

mot ashdit et qui représente des raisins suspendus à une corde pour sécber,
montre que ce fruit se mangeait généralement sec plutôt que frais. Les ashdil
ne paraissant pas une seule fois dans les listes d'offrandes de Ramsès III au
grand papyrus Harris, il est à présumer ([u'on n'avait pas l'habitude de pré-
senter aux dieux ce genre de fruit.

'"'
Janlin d'Anna : Setiie, Urhmden àer XV lll. plie primitive du mot (Pétrie, Roi/a Tlombs, II,

Dijn., |). 78. Le chilTrc imliquant le nombre de pi. XXV, n°i6).


ces arbres dans ce jardin a disparu. ("'
Pi/r. Ounas, 1. lo/l (édit. .Sellie, gS'). —
<"'
MuRRAY, Saqqam Maslahas, I, pi. 1 et II; DuMicHEN, Grabpahist des Patumiienap, I, pi.

Lepsius, Denhmàlcr, II, pi. 111; Schiapareli.i, XXV, n" io5; Maspero, La lahk d'offrandes des

Museo archeol. di Firenze, p. a3i (n' i5.3/i). tombeaux égijpt., p. 66.


'''
A l'origine on les conservait sans doute ans- '^'
Ahmed rey Kamal , Tables d'offrandes {Calnl.

si dans des vases de pierre : ainsi un fragment gèn. du Musée du Caire), n° aSoiS.
d'un de CCS vases (I" dynastie) porte l'inscription ''"'
Maspero, Mémoires de la Miss, franc, au
shed, (pii est vraisemblablement une ortliogra- Caire, I, p. 207 et pi. III (tombeau de Rokhou).
.

— ^>.( 224 y-i —


Les Egyptiens considéraient ïashdit comme le fruit par excellence, puisqu'ils
emploient le terme de rr maison des askdou-n ^ \'^i pour désigner le frui-

tier''), et qu'ils appliquent le mot lui-même anx fruits ou aux graines d'autres
arbres; ainsi nous voyons des ashdil de sycomore ^
^^ 1*^ '"-*
^^W | (-2)^
j^ napéca
:^
fr:,^Tp#'^'), de saule
-ff
^ ] |
W, iWidm ^— ^f— de degdmi

!r-iTTkï^^':''deMerfr:T^'-'^'-
En médecine, le fruit de Yashed est aussi très fréquemment employé, sur-
tout pour dos remèdes internes : il entre dans la préparation de nomljreux
médicaments destinés aux affections des voies digestives, et agissant le plus

souvent comme laxatif (**); on le retrouve dans des remèdes pour les inflain-
malions de l'anus'^), les enfluresC"), contre la fièvre'"', la polyurie''-^', la faibles-

se''^', les furoncles''*', les impuretés du sang''^', les maux du côté gauche'"'',
du foie''''' ou d'autres organes''^', contre la chute des cheveux'''-'' et les maux
de dents'-"), et enfin comme vermifuge'-''. Plus rarement on se sert de ïashdù
pour préparer certains emplâtres ou onguents qui doivent être appliqués sur
le ventre'--' ou sur d'autres parties du corps'"', ou encore pour une injection

'''
Mariette, Les Mastabas de VAnc. Emp., \). IX, L i5;pl. XV, 1. 17.
279 DïMiCHEN,
; Resuliate der airhâoloij-.-photogr. '"' Pap. Ebers, pi. XLIV, 1. 9; pi. XLV, Lu,
Exped., I, pi. VII; Maspkro, Etudes égyptien-
nes, II, p. aig. '') Ibid., pi. L, I. 10; pap. Hearst, pi. IV,
'•'
Pap. Ebers, pi. LXXV, i. 1; pi. LXXXI, L 16.
I. i3. <"' Pap. Ebers, pi. LV, 1. 4.
'''
Ibid., pi. LXXV, I. 1: pap. Heaist, pi. I. "*' Ibid., pi. LXXVI, 1. 2 ;
pap. Hearst, pi. X,
1. ih. 1. 3.
'*'
Pap. El>ers, pi. LXXV, 1. a. <•='
Pap. méd. n° 3o38 de Berlin ,
pi. XII, 1. 1 1

'''
Pap. Hearst, pi. I, 1. ih. ''°i
Pap. Ebers, pi. LXXIX, L 10, i4, 17;
'''
Ibid., pi. XI,1. 11. pap. Hearst, pi. H, 1. i3.
i')
Pap. Ebei-s, pi. LXXIV, L 20: pi. LXXV, '"> Pap. Ebers, pL LXVII, L 7, i3.
L5. '") Ibid., pi. LXXXIX, 1. a3; pap. Hearst, pl.
<" Ibid., pL 11,1. i8;pL V, L i3; pL XII, XIII, 1. i3.
1. 8; pi. XIII, L /i; pL XV, L 3; pL XXIII, 1. '"' Pap. Ebers, pL XCII, 1. 17.
A, 5, 8;pL XXIV, 1. 11; pi. XXXV, 1. 7, 22; ('"'
Ibid., pi. XXVII, i. 9; pi. LXXXVI, 1. 1;

pL XXXIX, I. i5; pi. XLIII, 1. 9; pi. LU, L 8, [il. LXXXIX, 1. 1


1; pap. méd. n''3o38 de Berlin,
16; pi. LIV, L 10; pi. LV, 1. 4; pap. Hearst, pLin,L 10.
pi. Il pi. IV, 8 pap. méd. n" 3o38 '"' Pap. Ebers, pL XXII,
, 1. 1 4 ,
1 7 ; 1. ; I. 12.
de Berlin, pL XIII, L 8; pL XIV, 1. 1, 4, 5. 1") Ibid., pl. XXXV, 1. 7.
'"'
Pap. Ebers, pL XXXII, I. i4. '"' Ibid., pi. LXXXIV, I.
9 ;
pap. méd. n" 3o38
'"'»
Ibid., pL XXVII, I. 18; pap. Heai-st, pi. de Berlin, pi. XII, L 1.
— «.( 225 )<*—

ayant la propriété de hâter les accouchements'''. Enfin pour un emplâtre


destiné à faire sécher les croûtes sur les blessures, on se servait de poudre

d'ashed vert'-'. 11 est à remarquer que dans la plus grande partie de ces
recettes, on ti'ouve mentionnée la figue à côté de Yashdil, et que ces deux fruits

sont en général en tête de l'ordonnance , comme s'ils en étaient le composant


le plus important.

Les opinions les plus diverses ont été émises au sujet de l'identification de
l'arbre ashed. Çhampollion voulait y voir le perséa'^', mais cette supposition
n'est plus acceptable, maintenant que nous connaissons le vrai nom de cette
plante, shoudh
^J|- D'autres assimilations sont à écarter d'emblée, comme
s'appliquant à des arbres non originaires d'Egypte, tels que le pin''*', le pê-
cher ('', l'abricotier'''', ou ne reposant que sur la forme du signe employé parfois
pour désigner le fruit '|"|', qui a pu faire croire qu'il s'agissait du raisin '''.
Quant
au sycomore'^' et au napéca ''-•',
non seulement l'aspect général de ces arbres
et la disposition de leurs branches diffèrent sensiblement des représentations
qui nous sont parvenues de Yashed, mais nous en connaissons les noms an-
ciens, qui ne permettent aucune confusion. Restent les deux identifications qui
sont de beaucoup les plus plausibles, et qui consistent à assimiler Yashed soit
au Cordia MyxiiM°\ soit au Balanites œgyptiaciis'^^^'i; de ces deux arbres nous ne
savons si le premier a vraiment fait partie de la flore indigène, ni à quelle

époque il a pu être acclimaté en Egypte, tandis que le second, le Balanites

œgypiiacus, a certainement poussé de tout temps dans la vallée du Nil, et de


plus tous les caractères de cet arbre, l'ancien lebakh des écrivains arabes, qui
tend aujourd'hui à disparaître du pays , correspondent exactement à ce que

1" Pap. Ebeis, pi. XCIV, 1. 19. (')


Mdrray, Saqqam Mastabas, I, p. .33.
'"'
IbUL, pi. LXXIV, 1. 16. '''
Stern, Papyros Ebers, l. II, Glossarium
'^'
BincH, ilans Bunsen, Egijpts Place in Uni- hierogl., p. 7.

versai Hislorij, V, p. ."îy/i; Lefébcre, Sphinx, '*'


Hrucsch, Dictionn. hiérogl., p. 128.
V, p. 19: Bluoe, Eiri/ptian Dictionanj, II, p.
'">
Moldenke, Ueber die in aluîffypt. Texten

817. erirâhnten Baume, [). 106.


''"'
'''
Masi'ERO, Mémoire sur quelques papyrus du Loret, La Flore pharaonique (a' tklil.), p.
Louvre, p. iG. 6.3; Dumichen, dans Moldenke, op. cit., p. 107.
'' '"'
Brlgscii, Diclionii. hiérogl., Suppl. , p. MkSPr.RO, Proc. ofthe Soc.o/Bibl. Aixhœol.,
i36i. XIII, p. /199.

Bulletin , 1. XIX. ag
,

nous savons de Ya^ed anti(}oe : aspect gene'ral, disposilion du (ronc et des

l)i'anches, forme des feuilles, utilisalion du fi'uit; la seule objection possible,

l'existence de nombreuses et fortes épines, surtout à la naissance des brandies,

n'est pas concluante, ces épines étant à peine visibles à une petite dislance,
cachées comme elles le sont par les feuilles. Nous pouvons donc admettre, si-

non avec une certitude absolue, du moins avec une grande probabilité, l'iden-

tité de Yashcd et du balanite.

ÂSHER.

%k ^»>. on plus fré(]ueniment td-dmer .


%^ /| ('l Mets nommé
dans la grande liste d'offrandes (pancarte) à la snile des pains; le nom indi-

que qu'il s'agit d'un pain rôti ou grillé, donc une sorte de biscuit ('-'
qui.

d'après le déterminalif, avait une forme allongée, légèrement conique; on re-


trouve ces pains dans la table d'offrandes de Neferou-Plali, placés dans une cor-

beille, au nombre de quatre, sous la forme féminine du mot. dsherit


^ ^i'*).

Ce mot vient du verbe dsher ^ ~|[ ff rôtim (''),


employé spécialement quand
il s'agit de volailles: un autre dérivé du même verbe, — généralement de
forme féminine, dsherit \^^^ ^^w- <
"^'^'^ ]»arfois aussi masculin, ^
°°^<s_, -^ s'applique à tout morceau de viande rôtie (^'.

A SUT IL

I A I V, amlm \ * ! ('4lcI I ^''^ ouivant une des plus anciennes

théories funéraires, on donnait ce nom à l'un des instruments essentiels de la

'''
Pijr. Ounas, i. 117 (édit. Selhe, 78''). — p. 20; Maspero, Les Mémoires de SinouMl, p. 98.

MuRRAY, Saqqara Mastabas, I, p. 38 (n" /i3); '*'


Sethe, Die alliig. Pijramidenteœte , 8-j\

Di'jiicuEN, Grabpdlast des Paiuamenap , I, pi. ûili'. — Ltoredcs Morls ,ch»\>.c\u{\ivi)GE,Boolc

XXIII , II" 69. ofthe Dead, Tc\l . p. 3 1 8 , 1. .1 ; d. Index , p. 3 ).

'"'
MkSVUKO, Les iiiscr. des injr. do Saqqarah '°'
Celle derrtière forme csl plus rare (Sethe,

p. 366. op. cit., i5io''), le mol s'appliipianl presque


'''
AiiiiED BEY Kamal, TaMcs d'ojfratides {Ca- toujours à un groupe d'objels semblables et se

tid. gèn. du Musée du Caire), p. i-i et pi. Vit niellant par conséquent au pluriel (ibid., 770',

(n" 23oi3). 82^', 8/17'', 106/1', i88i\ où certaines variantes


'''
Brugscii, Diclionu. hiérogl., p. 17; SuppL, omettent parfois Je signe du pluriel).
~f9.( 227 )<^~

transmission des offrandes destinées aux morts. L'ashlit était originairement


l'objet sur lequel on mangeait avant l'invention de la table-guéridon, une
grande galette plate ou peut-être une nappe i-onde qu'on plaçait par terre et

sur laquelle on disposait les aliments, solides et liquides; dans les tombeaux,
les nshlil étaient représentés par des disques de pierre, et grike à certaines for-
mules magiques''*, les mets déposés sur ces disques devenaient la propriété

d'un dieu, après quoi le dieu donnait la jouissance perpétuelle de ces victuail-

les à celui au nom duquel elles étaient consacrées, et cela par l'intermédiaire
de génies spéciaux'-'. Ces ashtil, au dire des textes, étaient généralement au
nombre de cinq'"'), trois d'entre eux au ciel, auprès de Râ, les deux autres
sur la terre, auprès de l'ennéade divine; ceux-ci seuls existaient réellement
et étaient placés dans le tombeau devant la stèle, pour servir au dépôt des
offrandes et à la nourriture du mort, tandis que les premiers, simples fictions,
représentaient les tables à manger du dieu et de ses deux intermédiaii'es.
Cette tbéorie est très ancienne, puisque les disques d'offi'andes sont devenus
très rares sous la V"" dynastie et que le mot ashtit ne se retrouve pas dans
les textes funéraires postérieurs à ceux des Pyramides. Dans les textes du
Moyen Empire on retrouve bien des formules analogues, mais oii le mot
inihùl, incompris sans doute, est remplacé par le terme plus général de hhft

"les biens:-'").
^Iy!

ASL

Ir
P
J I "5 , asii Hp J i *îr . «s J S;
P
»5 , (mm I F
P
m *5 • Plante aquatique '=*'

dont l'espèce n'est pas encore déterminée exactement, mais qui poussait à côté
des papyrus, des roseaux, des soucbets, aussi bien dans les marécages'") que
dans les étangs des jardins '^), où elle était cultivée comme plante d'agrément.

C Setiie, Die alh'lg. Pijramidenlexte, 120- 1er le sens de mijrle proposé par Maspero
lai, 124, 717. [Etudes égypliennes , I, p. 207), d'après l'ana-
'"'
Jéodier, Rec. de Irai)., XXXII, p. iGi. Ingie du mot avec l'arabe ^.
'''
Certains textes n'en nomment que trois '"'
Pap. Harris n° 5oo, verso, jd. II, 1. 8
(Sethe, op. cit., 1072). (Maspero, loc. cit.); pap, Anastasi lit, pi. II,
'"'
Lacau, Textes religieux, i III, IV, XXIII, 1. 12; pap. Anastasi IV, pi. Ibis, 1. !i.

(')
1. 53. Pap. Harris n" I. pi. VII, I. 12; pi. VIII,
>"'
Celle seule constatation empêche d'accep- 1. à: j»l. XXVII, 1. ii.
— ^».( 228 ).«—

Les Egypiions en faisaient des guirlandes, qu'ils portaient autour du cou en


signe de réjouissance'''. En pharmacie, ils faisaient entrer Yasi dans des potions
pour diverses maladies, entre autres celles du foie'-'), dans des vermifuges ''),
dans des emplâtres pour les maux de tête ''''
et des frictions contre la fièvre '•''l

Une utilisation d'aussi minime importance, la seule cependant dont parlent


expresse'ment les textes, ne peut guère justifier le fait que cette plante ait été

choisie parfois pour désigner les deux parties de l'Egyjtte :


|t^t§'''^ les

([uantités considérables, les centaines de mille tiges " ^ ou poignées (^)*''


(^ )

à'asi que Ramsès III donne aux divers temples d'Egypte UKjntrent bien que
l'emploi de ce végétal devait être beaucoup plus fréquent. Lîn autre mol asi

dérive sans aucun doute de celui de la plante,


nP" (|)lur.
^^PII^'^Mi) '["'

désigne un tissu grossier, employé pour les vêtements des gens du jieuple'**';

il faut en conclure c[u'on tirait de la plante asi une matière textile d'une qua-
lité inférieure. Un autre mot ayant très probablement la même origine, l'ad-

jectif as \\\}^ '°^ signifie ancien et se ra])porte plus spécialement aux vieux
écrits, et il existe même un substantif asomù IP^^J 41'' s'applique uniquement
aux anciens livres''"); nous sommes donc en droit de supposer qu'à l'origine

on tirait de Vasi la matière dont étaient fabriquées les feuilles sur lesquelles

on écrivait, avant que fût adopté le pajiyrus, sans doute mieux' approprié à

cet usage, et (ju'on avait gardé aux époques historiques, pour désigner les

vieux manuscrits, le nom de la plante anciennement em])loyée dans «e but.


Le syllabique as \, qui constitue la racine même du mot, est en eft'et l'image

soit d'une botte, soit d'un rouleau analogue au déterminatif ordinaire de tout
mot désignant quelque chose d'écrit ->--, également attaché par le milieu au
moyen d'un lien, mais posé debout pour le distinguer de l'autre signe''').

'''
Pap. Han-is 11° 5oo, verso, pi. II, I. 6. pi. LM", I. 7: pi. LXXIII, 1. 5. Dans un autre
'=>
Pap. Ebeis, pi. XXIII, I. 16: pi. l.XVII, passage (pi, XXXVIl", 1. 3), c'est sans doute

1. 10; pi. LXXIX, 1. 1 1. par erreur tjue le scribe a employé le mot didi,
'''
Pap. Ebers,pI.XVIII, 1. 23 ;
pi. XIX,1. i3. nom d'un vase, au lieu de dit rfpoignéen.
W Pap. Ebers, pi. XL VIII. Lia. '" Pap. Sallier II, pi. VIII, 1. i. — Brlcsch,
'*'
Pap. méd. n° 3o38 de Berlin (édit. Wres- Dictionn. Iiiérogl., Suppl., p. i4i.
'''
zinski), pi. VII, 1. 11. Brlosch, Dictionn. hicrngl., p. 120.
'"'
Qrvgscu, Dictionn. hiérogl. , Suppl.,]). i4i. '"' Inscription de Khnounihotep, I. 45 (New-
C Pap, Harris n" I, jil. XXI", 1. 5; pi. XXP, berry, BeniHasan, I. pi. XXV.
1. 6; pi. XXXVr, 1. 9, 10; pi. XL\ I. 1, 9; '"' DAMES,MiistabaoJ'Plahhelei)andAlehethetep,
— ,

— M.( 229 ).<H

Quant au déterminatif usuel de toutes les plantes, -a, il est employé comme
phonétique pour le mot asx, aussi bien que comme syllabique dans un autre
nom de plante, hen |
*^ ^îC'; il est donc très probable-
ment l'image de ces deux plantes qui devaient être peu m
diflérentes l'une de l'autre, et assez répandues dans le

pays pour que le signe ai ait pu devenir le dëlerminatil"

ordinaire de tout végétal. Les plus anciens monumenis


montrent bien clairement qu'il s'agit dune piaule de
Fig. 187 cl i3S. — L'.-i.'?/

marais, au\ li'ois tiges se séparant à la base et se lei'-


(d'après ^[iibriï, Saqqara
minant non par une lleur, uuiis par une sorte d'om- Mastabas, 1. pi. XF^, et

Gbifi'Itii, neiti Ilasaii


belle'-'. De tous ces faits on ])eul déduire avec la plus
m, pi. III).

grande jirobabilité que Xasi était une plante très voisine

du papyrus, sans doute une sorte de cyperus, peut-èlre le Cyperus clives C,


dont on fait encore aujourd'hui des nattes (•*).

ASIR.

e=»«jj, |-=.»jjU). Nom d'une plante de marais'^', employée par

les vanniers en même temps que le roseau gdsha sT^ = ^


].\t à coté duquel

elle est le plus souvent citée''''; on s'en servait en particulier pour faire des

nattes holpou ^* '"'.


On réunissait les tiges de cette plante en bottes appelées

merou ^"^^i et Hamsès 111 donne aux temples des quantités assez considé-

rables de ces bottes'**'.

I ,
pi. \[\ , n" 10, 3 1 ; Griffitii , ibid. , p. 3 a ;
Hist. nat. , II ,
pi. IV.

McRRAY, Saqqara Mastabas, I, pi. Xtj, p. Ii5. '*'


Cette orlliog-raphe est celle du grand pa-
La partie supérieure, qui est généralement pyrus Ilarris: la première appartient aux papy-
coupée en biais , est toujours droite dans les plus rus Anastasi IV et Vlll.
anciens exemples : Mariette, Monumenis dioers, <'>
Pap. Anastasi VIII, pi. 111, 1. 3, 9.
pi. XVIII; Setiie, Die allàg. Pyramidentexle , I,
(»'
Pap. Ilarris n" I, pi. XIX\ 1. 9 ;
pi. LXXII,
5Co^ 1. 1. — • Vasir est cité seul à la planclie LXV",
'"'
Griffitii, flteroglijphs , p. 26; cf. Brugscii, 1. i5.

Blctionn. géogr. , p. 869. (')


Pap. Anastasi IV, pi. XIII. 1. 11.
'''
Griffitii, Béni Hasan, 111, pi. III, n" 19. '*'
7860 en tout (pap. Harris n" 1, pi. LXXII,
'''
Delile, Dcscr. de l'Egijpic, XIX, p. laS,
— ,

— M.( 230 )^^

La forme même du mol indique une origine sémitique'''; on a voulu l'assi-

miler à l'arabe j^! ('-',


dont le sens un peu trop général de rr corde, fd, tenture t»

ne peut guère s'appliquer à une plante, mais par contre le mot J,*«!,
Juncus'
aculus L. , olTre une élymologie très salisfaisanlf t^'. Ce jonc aux tigos gi'èles et

1res souples est admirablement approprié aux ouvi'ages de vannerie, et est

encore aujourd'hui employé pour des travaux de ce genre. Il est à présumer


que dans l'antiquité, pour la fabrication des nattes et sans doute aussi des

corbeilles, on s'en servait pour attacher et lier ensemble les matériaux plus
solides et plus rigides tels que les roseaux gdsha.

ASP A TA.

prunté aux langues sémitiques (assyrien ispatti ^''^


; hébreu npç^xt'') pour dési-

gner, à partir des débuts du Nouvel Empire, le carquois en usage à cette


époque et ([ui fut introduit en Egypte probabiement par les Hyksos en même
temps que le char de guerre, dont l'emploi modifia considérablement les mé-
tliodes de combat ainsi que l'armement. Dans les scènes où l'on voit des étran-

gers apportant des cadeaux ou des tributs, les Syriens ont toujours avec eux
un certain nombre de carquois de ce modèle (''',
et les aspdta sont cités à plu-

sieurs reprises dans les listes d'objets conquis sur les ennemis, Syriens ou
parfois même Libyens Cl

'''
BcRCHABDT, Die (dlhnnaanàlschen Fremd- '"'
Tombeau de Reklimara (Virey, Mémoires
worle, II, p. 8, n° i38. de la Miss, franc, au Caire, V), pi. VII. — Cf.
''•
Ahmed bey Kamai, Vocab. ,
hiérogl. des no»is les représentations du tombeau de Meniilieperra-
de plantes, p. It-i. senb et d'Amounzeli (W. M. Miller, Egypio-
'*'
LoRET, Rec. de Irac, XVI, p. ii-i^t; lojjical Researches, II, pi. XV, XVI, XX, XXIV,
LoRET, Sphinx, VIII, p. i5o. XXVII).
'''
Deutzscu, Assijr. Handwôrterb. , p. liy. "' BoiiRiANT, Rec. de Irai)., XIII, p. i6i, I.
g
Ce mot n'apparaît qu'aux basses époques et (stèle d'Amenopbis II, cf. de Rocgé, Inscr.hié-
peut être d'une origine étrangère. rogl. , III ,
pi. LXXVI ) ; Dumicheîj Histor. Inschr.
,

'^'
Psaume cxxvii, 5; Job, xxxix, aS; Isaïe, I, pi. IV, 1. 35 (cf. Mariette, Karnnh, pi. LUI);
ïxii, 6; xLix, 2; Jérémie, v, i6. Dïmichen, op. cil., I, pi. XXI.
, ,

-_t^( 231 ).*^

Ce genre de carquois, dont la longueur est de près de o m. 80 cenl.('', se

fait en cuir de couleur, souvent couvert dune riclie ornementation en repoussé


ou en incrusté; il est de forme à peu près conique, arrondi dans le bas et

l'ig. 189 à lit'.). — • Cap.quois

(d'après les lombeaux d'Aniouiuch, Amenemliel) , Menklieperra-senb et Ilapou; croquis de M"" G. Je'quier).

largement ouverl du liant'-'; un couvercle |)eut se placer sur cette ouverture


|)ar où sorlent les extrémités empennées des flèches, un peu plus longues
que le carquois. Au moyen d'une couri'oie passée en sautoir, l'archer suspen-
dait le carquois sur son dos, assez bas, r(Hiverlure n'arrivant j)as à la hauteur
de l'aisselle, ou simplement à son bras-^'.

Les rejn'ésentations du carquois sont extrêmement nondjreuses : on le voit

sur le dos du roi'*' comme sur celui des soldats (''


ou des chasseurs''', ou dans
les magasins d'armes'^'. Le mot aspdta paraît aussi dans les textes littéraires,

'''
Les cai-<|uois de Maherpra (Daressv, Fouil- de Menklieperra-scnli.
les de la Vallée des Rois, p. 32 ) onl ni.
7 7 cenl.
("i
Lepsus, Denkmnler, 111, pi. CX.XVI,
et ceUc longueur corresjiond aux proj)orlions CXXVlll, CXXX, CLX, CLXVl, CLXXXUI, etc.

(le ceux fpii sont figurés sur les peintures de '''


GiiAHi'OLLiOiN', Monuments, pi. XVllI; Lep-
l'époque. sius, Denltnàler, 111, pi. CLR .

'^'
Les carquois de Malierpra [loc. cit.) onl '*'
ViREV, Mémoires de la Miss, franc, au Caire
une ouverture de cm. 16 cent. V, ]). 3.55 (cf. noire figure i39).
<''
Celle manière de perler le carquois esl '''
Cha.mpollion, Monuments, pi. CGLXIV;
celle des Syriens en particulier dans
, le tombeau Lepsics, Denkmàler, III, pi. LXIV.
,

— M.( 232 )<^—

toujours à côté de celui de l'arcC; dans liin de ces textes, il est dit que le

carquois pouvait contenir 8 o flèches :


^
^
nnnn î^ K IT ^ V X X ! P 1 ! V''-

ASPERGE.

Les anciens employaient le nom d'àcTTrâpayos, àa^âpayos, asparagus,


aspharagus, pour désijjner d'une manière générale les jeunes pousses tendres
et comestil)les de plantes très diverses, mais ils l'appliquaient plus spécialement

à Y Asparagus oJjicinaUs L. ,
plante de la famille des liliacées, sur la culture de
laquelle ils nous donnent des détails circonstanciés. A cùlé de cette espèce, qui

est encore aujourd'hui celle qui est le plus employée comme légume, les Grecs
et les Romains mangeaient aussi diverses asperges sauvages, telles que XAsim-
ragus acutifolius L., r.4. apliyllus L., Y A. horridus L. Ils connaissaient également

les propriétés médicinales de celte plante et l'employaient surtout comme diu-


rétique, mais aussi contre les maux de dents et de reins (^l

On trouve en Egypte, en plus de Y Asparagus ojfîcmalis, les trois autres espè-


ces sauvages mentionnées ci-dessus'*). Il est peu prohahie que les Egyptiens
aient jamais employé cette plante en médecine, car dans les nombreuses recet-
tes qui donnent des médicaments diurétiques, on ne trouve pas un seul mot
([ui puisse correspondre aux mots coptes xxix et KpiKOtixxix, seuls employés

])our désigner l'asperge '°). Par contre, il y a lieu de croire qu'elle était consi-
dérée par eux comme un légume et qu'ils la mangeaient, car on voit souvent

dans les représentations de victuailles, déjà sous l'Ancien Empire f*^^',


des corps
longs et minces, arrondis à un bout et coiq)és droit à l'autre, peints en vert

'''
Pup. Anastasi I, pi. XXV, I. 8 (Chabas, jouril'liui, les Somalis emploient les racines de
Voyage d'un Egijptieii , p. a G a); pap. Anastasi l'Asparagus relrojlexus F. pour tresser des pa-
IV, pi. XVII, 1. I. niers dans lesquels on met du lait (Schwein-
'"'
Pap. Koller, pi. I, 1. 4 (Gardiner, Egi/p- flrtii, Verhandlungen der BevUner Ges. fur
ùan Iner.alic Texts , I, p. 82 et 07*). H est pos- Aiitliropolngic , 1897, p. 097).
sible (ju'il s'agisse ici d'un carquois fixé au char, '*'
Lorkt, La Flore pharaonique (a* édit.),
puisipi'il est question dans ce lexle de l'équipe- p. '10.

ment du cbar aussi bien que de celui du soldat. '''


Lepsils, Denkmâler, II, [)I. LXI, LXIVi/s,
'''
Wagler, dans Paclv-VVissowa , Real-Encij- LXVII, LXVIII, LXX;Maspero, Trois années de
clopâdie, II , p. 1713-1716 (ai-lide Aa-rràpotyos). fouilles ( Mémoires de la Miss, franc, au Caire , I) ,

'"'
FiAffeneau-Delile, Florm œg. illuslr. pi. VI: Davies, Ptalihetcp and Akhethelep , II,

n" 377 {Descr. de VÈgypte, XIX, p. 8'.). — Au- pi. XXIl, XXVI, XXVII, XXXIII, etc.
— v».( 233 )<*—

clair, généralement réunis en bottes par deux ou trois liens, qui ne peuvent
guère être autre chose que des asperges f'I

Le nom ancien de. l'asperge n'a pas encore été reconnu, mais le seul dont

pourrait être dérivé le copte axia. semble être le adrel


W^^'^ ««^ !^*'
arer \^J^\^ qui se trouve au Nouvel Empire!'^); pour obtenir le correspon-
dant de KpiKONAxiA, il faudrait ajouter à ce mot celui de ^J^ * ''''
tr germe,
semence 1% ce qui donnerait *^^'2'"|l^' ff pousse d'asperger.

À TE F.

I . ^k I, alefï ('', ddcf \^ A '-''^


Mot désignant un arbre en-
core inconnu qui sert à écrire le nom des XllI", XiV% XX'' et XXP nomes de la

Haute-Egypte 4-Dll] et 4- jt> '*', i Olp et i 3L . Ce nom a été traduit, mais sans

preuves à l'appui, par «térébinther ou '•


laurier-rose ^ (''),
mais comme il ne
paraît jamais ailleurs que dans ces noms de nomes, il est probable qu'il ne
désigne pas un arbre réel, mais un fétiche en forme d'arbre'*'. Les plus an-
ciennes variantes du signe montrent parfois, sortant de l'arbre, un bras te-
nant un morceau d'étoffe*^).

ATEN.
l/w^*^ Dénominalion s'appli(|iuinl dans quelques cas aux miroirs que les

rois présentent à certaines déesses, Isis et Hathor entre autres''"); ce mot


'''
WoENiG, Die PJlamcn im allai Agypten, '*'
Dans toutes les listes de nomes, on trouve
p. 207-309; LoRET, La Flore pharaonique , p. 'g. ces signes sur la tête des Nils représentant ces
<-'
Pap. Harris n° I ,
pi. VIII , 1. 5 : pi. XXXIX . deux provinces, sans variantes appréciables.
I. 3 , 4 ;
pi. XL", 1. 1 o ; pi. XL\ I. h ; pi. LV^ I. 9. '''
Maspero, Hist. anc. des peuples de l'Orient,
<^)
Pap. Ebers, pi. XCVI. I. la. I, p. 7a (cf. LoRET, Rec. de Irao. , XV, p. 102).
''*'
Ces lectui-es se trouvent entre autres dans '''
II faut remarquer que l'arbre sacré des

Di'.MicHEN, Recueil de Monum. égypl. , III, pi. VIII, deux premiers de ces nomes est l'acacia sont,

etLXI.LXIII. et non un arbre comme celui qui décore l'en-


'*'
Levi, Vocal), gerogl., I, p. la. — Dans seigne du nome (Dumichen, Zur Geogr. des alleu
le signe désignant les XIII' et XIV' nomes, l'ar- Âgi/pteu, pi. II).

bre est généralement traversé par le serpent, ce '''


Davies, Mastaba of Ptahhetep and Akhel-
qui n'est pas le cas pour les nomes XX et XXI, hetep, I, pi. X, etll, pi. X et XVI.
*'°'
de sorle fjiie [)our ces derniers, il est possible Mariette, Dendérah, III, pi. L; Bénédite,
fpie le nom doive se lire autrement, peut-être Le Temple de Philœ, p. 106; BnuGscn, Diclionn.
am. hiérogl., Svppl., p. i56.

Bulletin, t. XIX. 3o
,

s'explique par la simililude de forme qui existe enire le disque du niii'oir et le

disque solaire l^aleii) tel ([ue le ropre'sentaienl les Egyptiens, une surface qui
n'est ni circulaire ni ellij)tique, mais oblongue, légèrement aplatie aux pôles;
il y a encore un autre point de contact entre le miroir et le soleil, l'éclat et

le pouvoir mystérieux de reproduire les formes de la vie soumises à son action


réfléchissante ('l Le miroir alen a généralement un manche en forme de mas-
sue, modèle qui ne se présente jamais aux anciennes e'poques ''), et il ne paraît
qu'à la période ptolémaïque.

ATER.

donné
I T,> I *55 (idcr \ *^'
m *^' ^^^^^ à la partie de la

tige du papyi'us qui servait à la fabrication des feuilles sur lesquelles on éci'i-

vait, donc la pellicule ou les fdiresf^'. Ce mot est eni]iloyé sui'toul à l'époque

ptolémaïque pour désigner des liens de toute sorte qu'on faisait au moyen de
cette matière très résistante (')
et auxquels on donnait aux époques antérieures
le nom daddit \\^'^, cordons pour fermer les portes d'un naos, que le roi

ouvrait solennellement au début de roilice'''), attaches pour les rouleaux de


papyrus ('•),
liens pour certaines statuettes de divinités façonnées en vue de cé-
rémonies spéciales'"). C'est aussi avec des aterou qu'on fabriquait, en diverses

'*'
Bénédite, Miroirs {Calai, gén. du Musée disque peut appartenir au Nouvel Empire ( Béné-
du Caire), p. m. — Les taljleaux ptolémaïques dite, op. cit., p. 3, n° /i4oo6), mais celle à long
où les mêmes miroirs sont présentés sous des manche et petit disque est certainement de basse
noms plus usuels comme oun-hi^ renferment époque.
souvent le mot aten, établissant ainsi la compa- '^'
LoRET, La Flore pharaonique (a* édil.),
raison entre le soleil et le miroir : Ciiasswat, p. a 9.

Le Temple d'Eclfou, II, p. 76 ; J. de Morgan, "''


Brugsch, Diclionn. hiérogl., p. i45.
Kom Omhos, 1, n° /19a ; Lepsics, Denlcmàlcr, W, '''
De Bor.iiEMONTEix-lJiiASSiNAT, Le Temple
pi. LXV. d'Edfou, 1, p. ho: Mariette, Dendérah. I,

<^'
M. Bénédite ne fixe pas de manière absolue pi. XLl"; II, pi. LXIV'; J. DE Morgan, Kom Om-
la date des diverses formes de miroirs [op. cit., hos, II, p. 169 : etc.

p. xxxu-xxxv), mais on peut constater que ce '*'


Brcgscii, loc. cil.

modèle ne paraît qu'une fois dans les frises des '''


Textes des fêtes du mois de Klioïak (Ma-
sarcopliages du Moyen Enipii'e (Jéqcier, Les riette, Dendérah, IV, pi. XXXV-XXXIX), 1. ao,
frises d'objels des sarcophages du Moyen Empire aS, lia; Loret, Rec. de trav., III, p. ig, 5o:
p. 1 33- 1 36 ) ; la variété à manche comt et grand V, p. 88.
~t->{ -235 )-n —
occasions, des barques sacrées C, sur le modèle des nacelles de l'Ancien
Empire, faites en bottes de papyrus; enfin on s'en servait pour le cannage
des chaises'"-). On a voulu rapprocher le mot aler de la racine hébraïque
nnx rr fermer r '^', mais il est plus probable qu'il faille cbei'cher son origine
dans un ancien mot ([ui n'était plus en usage aux basses époques, son syno-
nyme ar/er ^^2''^' '^^'' 'désignant une certaine étoffe employée parfois pour
faire des ceintures, donc (pielque chose d'analogue aux alerou en libres de
papynis.

ÂTOU-KHEIUT.

„ „ , (itoH-nit-khcr zb . <i(H-nU-[iiLent I , an-mt-

klief . Les ff manœuvres inférieures r , ou les k mano-uvres du bas-

sont parmi les rares cordages mentionnés au chapitre xcix du Livre des Morts,

dans la liste des parties de la barque infernale'''. Le rang qu'occupe ce mot


dans la nomenclature, après le nom de la vergue, avant ceux du mât et de
la voile, ainsi que l'épithète r^ inférieure montrent qu'il ne peut être question

d'autre chose que des cordes au moyen desquelles on fixait la basse-vergue,


les deux amures et les deux écoutes (voir amure); une des variantes du texte

donne en effet comme déterminatif du nom quatre cordes enroulées. Ce sens


est de beaucoup préférable à ceux qui ont été proposés jusqu'ici, sans aucune
preuve à l'appui : cabine <''), quille'"'', pont inférieur'*'. Quant au nom mys-
tique de l'objet ^ ^ "^ ^ \7^ J ff c'est le support d'Ap-Ouaïtou ^^ , il repose
sur un simple jeu de mots entre àtm et adl et n'a aucune valeur explica-
tive.

'''
Mariette, Z)enc?era/i, IV, pi. XXX V-XXXIX, 1. i6. — Pour l'époque saïte, voir Lepsiis, Das
1. 78; Lor.ET, Rec. de trnv., IV, p. 28. Todienbuch der Affiipter, pi. XXXVI, 1. 12. —
'"'
Brugscii, Dictlonn. kiérogl., p. i45. Dans la plupait des variantes de ce chapitre, ce
'''
Brugsch , loc. cit. nom manque.
'*'
JÉni'iER, Les frises d'objets des sarcophages '"'
Pierret, Livre des Morts, p. 29g.
du Moyen Empire, p. 24 et .34 1. '''
Le Page-Rexocf, The Book oj the Dead,
'*'
Pour le Nouvel Empire, voir Naville, p. lyô.

Das âgijpt. Todtenbuch, I, pi. CXI, 1. 19: II, '*'


Bddge, The Book of the Dead, Transi., p.

p. 223; pap. de Nou (édit. Budge), pi. .XLVI, i58.

3o.
— !-».( 23C )-«-H—

AUBERGINE.
r

Solanum melongena. Plante cultivée aiijourdliul en E[;y])te''', mais dont on


ne retrouve aucune trace pour la période antique, ])as plus ]>armi les ollran-

des déposées en nature dans les lonibeaux (|ue dans les représentations ligu-
rées, où son fruit caractéristique serait aisément reconnaissable. Le seul indice
pouvant faire supposer que les anciens connaissaient l'auberfrine est le fait

que le mol copte BeTyKG, dérivé sans doute de Tégyptien beded{mhd j ~^


\ y"'!! des papyi'us médicaux, est indiqué dans les scahe comme correspon-
dant à l'arabe (^_^J! ^jl;s?i>'j. l'aubergine sauvage (-'.

AUTEL.

Très diflérent — sinon par sa forme, du moins par sa destination — de


l'autel des Sémites, sur lequel étaient immolées les victimes oITertes aux

dieux, l'autel égyptien n'est pas autre chose qu'un support d'ofl'randes, la ta-
ble sur laquelle on sert le repas du dieu. Les victimes étaient égorgées ailleurs,

en général sur le sol nu(^), et leur chair seule était déposée devant la divi-

nité, sur l'autel, avec les pains, les légumes, les boissons : la consécration se
faisait non par l'acte de l'immolation, mais par celui de la présentation.

A l'époque ptolémaïque cependant, on voit parfois le loi sacrifiant au dieu


une antilope placée sur un bloc rectangulaite plus ou moins haut, sans aucune
décoration, et ayant une vague ressemblance avec l'autel de pierre en usage
pour les oll'randest''; il peut y avoir là une coutume d'importation étrangère,
puisqu'elle ne correspond à aucun rite purement égyptien. Quant au monu-
ment dans lequel on a cru reconnaître un autel à sacrifices humains (''',
il
y

'''
Raffeneal-Delile, Descr. de V Egypte, y avait dans ics lem[)les des blocs sur lesquels
XIX, p. 79 (n° 255). on les égorgeait : Mariette, Kainak, pi. XVI,
'"'
LoRET, La Flore lûaraoniqvc (2° édil.), 1. Sa.

p. 78; LoRET, Annales du Serv. des Antlq., I,


'*'
De Rochemonteix-Cuassinat, Le Temple
p. 62, 11° 38i. Il semble bien cependant que d'Edfou, I, p. 77; II, p. 75; Mariette, Dendé-
le mot désigne plutôt la pastèque que l'auber- rah , III, pi. XXII, LXXI; IV, pi. LXXXV; JÉ-

gine. ouiER, Sphinœ , XVI, p. 1 17.


(''
Tout au moins pour les bœufs et autres '*'
Wekml, Annales du Serv. des Anliq., MU,
grosses bêtes; pour les animaux plus petits, il p. lih.
a tout lieu de croire qu'il s'agit d'un socle de statue ou de quelque chose d'a-

nalogue'').

L'autel égyptien , sur lequel on ne pratique donc pas de sacrifices sanglants,

présente de grandes analogies avec ceux des races indo-européennes qui ser-
vent aussi, le plus souvent, à exposer l'onVande ou à la brûler ('-', mais tandis

que chez les Grecs et les Romains Torigine de cet important monument du
culte est l'autel domestique qui dans chaque maison était le centre du culte
familial, il ne semble pas y avoir eu rien de semblable en Egypte : ici l'autel

est de nature simplement utilitaire, c'est l'objet qui sert à exposer ou à brûler
f offrande alimentaire. En Egypte, cette cérémonie de la présentation des of-

frandes, bien que très importante, n'est pas le but principal du culte renduaux
dieux, et l'autel n'est jamais l'objet qui forme le centre du temple, c'est un
accessoire, au même titre que tous les autres ustensiles du culte. Bien qu'Hé-
rodote allirme que les Egyptiens avaient les premiers inventé l'autel de pier-
re ''', il semble qu'à l'origine ce n'ait été pour eux qu'un meuble de minime
importance, tandis que l'objet qui dans le culte funéraire tient la place de

l'autel, la table d'offrandes, a acquis de bonne heure une place prépondérante.


Le rôle de support d'offrandes des autels est bien caractérisé par le signe
iji, qui est employé pour désigner un des plus importants monuments de
cette catégorie, celui de Deir el-Bahari ('', et par des textes plus développés
gravés sur d'autres autels; ainsi sur celui d'Ameni-Antef-Amenemhat, il est

écrit que le monument a été conslriiit pour cr élever les diverses sortes d'of-

frandes, zefâ, àb, holep-^ :


J. P^^^î-Ï ! rt J itl — ''^'' tandis que de celui

de Taharqa à Gebel Barkal, il est dit qu'il était lait ^-pour faire lollVande sur

lui dans le temple-^ ^ S:^"""! S


'
'•

La manière de présenter foU'randc n'étant pas toujours uniforme, et se

rattachant à des rites très dillerents les uns des autres, il existe plusieurs

types d'autels, qui peuvent se classer en deux groupes principaux; le but


qu'on se jiroposait d'atteindre était la transformation de l'offrande matérielle

'''
JÉniiER, Sphinx, XIV, p. 178. '*'
Naville, Deir el Bahnri, pi. VIII (soiitli
''^
Daremberc, el Saglio, Dictioim. des Anti/j. side).

gr. et 7-0111., I, p. Siy-oS.S. '*'


Ahmed bey Kamal, Tables d'offrandes [Ca-
'"'
Hérodote, II, cliap. iv; Wiedemann, llero- lai. gén. du Musée du Caire), p. 32-3.3.
dois zweiles Buch, p. 55.
'"'
Lepsiis, Denkmâler, V. pi. XIII.
en lin nicls spiritnel dont les dieux pussent se nourrir, et ])our cela, ou bien
l'on se bornait à exposer les aliments en récitant les formules magiques qui
en assuraient la transmutation, et en accompagnant la ce'rémonie de libations
et d'encensements, ou bien l'on avait recours à la combustion j)lus ou moins
complète des victuailles. De ces deux tliéories dérivent les deux catégories
d'autels, qui se subdivisent à leur tour en divers types secondaires : l'autel à

otlVandes jM-oprement dit et l'autel à l'eu. A côté de cela, on employait encore


le petit autel à libations, pour les offrandes de liquides. Quant à la table

d'ofl'randes, qui n'est guère alléctée qu'au service des morts, elle constitue
un monument d'un autre ordre, bien que le but auquel elle répond soit le

même que celui de l'autel et que ces deux genres de monuments aient pu
parfois se combiner de façon à donner des autels-tables d'oUrandes comme
ceux qu'on trouve dans les cliapelles funéraij-es des roisC'.

I. — AUTELS D'OFFRANDES.

A. Lk natte. — Cet objet très usuel n'est pas à proprement parler un autel,
mais il en est le prototype. A l'origine, les Egyptiens venaient simplement

déposer devant le dieu, c'est-à-dire devant son image ou son symbole, les

offrandes alimentaires qu'ils lui consacraient, et de même que dans leurs


propres repas ils ne posaient pas les mets immédiatement à même le sol, ils
durent très anciennement songer à isoler de la terre ceux qu'ils destinaient à

la divinité, et employer pour cela un meuble d'usage coui-ant, la natte, sur

laquelle on pouvait déposer aussi bien un buuif entier qu'un pain ou une
botte de légumes. N'ayant pour ainsi dire pas de représentations de cérémo-
nies cultuelles sous l'Ancien Empire, nous ne pouvons contrôler la chose de
façon absolument certaine, mais nous constatons qu'au Moyen Empire ('-)
la

natte était employée pour la présentation des offrandes, conjointement avec

le guéridon, et que cet usage persiste encore au commencement de la XVIII''

dynastie (''; à partir d'Amenopbis IV. on ne s'en sert presque plus dans ce

'' Gaktier-Jéquier, Fowi/fes de Licht, p. 22; Bahaii , t, jil. XXIV.


Bov.caki.Dt, Das Grabdenktnal des Kôiiigs Ne-User- <''
Naville, Deir el Bahari, pi. XV, XVI,
fie, p. 68. XXI, XXXVI, XXXVII, XGVIII, CIV, CV,
'"'
Naville, Tlie XI"' Di/ii. Temple at Deir el CXXIX, G.XLI, CXLIII; Gayet, Le Temple de
„*>( 239 )<4—

but''), et ce n'est que sous les Ploléraées'-^ que nous voyons reparaître la

natte d'offrandes, probablement par recherche d'archaïsme.

B. Le GLÉRiDON. — Du moment que les offrandes devaient constituer le re-

pas du dieu , il était naturel qu'on lui servît ce repas sur un meuble semblable
à celui dont se servaient les Egyptiens dès le commencement de l'Ancien

Empire, le gue'ridon classique, composé d'un plateau rond monté sur un pied.

Nous ne savons si son emploi dans les temples est antérieur ou postérieur à
celui de la natte pour la présentation des offrandes, mais on le trouve déjà
comme ustensile du culte dès la V*" dynastie (•*', et plus tard à toutes les épo-

ques, jusqu'à la lin de la civilisation égyptienne. Quelle que soit la date à

laquelle il i-eiiaonte, ce guéridon d'offrandes est toujours le meuble d'usage


courant, représenté dans tous les tombeaux devant la figure assise du défunt,
et ne varie pour ainsi dire pas de forme : c'est un plateau plus ou moins
épais, fixé sur un pied en cône tronqué, légèrement cintré''', dont parfois
les deux parties semblent indépendantes l'une de l'antre. Comme on ne pou-
vait pas disposer devant le dieu, sur un seul guéridon, toutes les victuailles
qui lui étaient destinées, on mettait d'habitude encore par terre des nattes
pour poser les aliments qui ne trouvaient pas place sur la table.
11 existe encore un guéridon d'offrandes d'un type un peu différent, qui par

son profil rappelle plutôt l'autel à feu (voir plus bas), la partie supérieure étant
beaucoup plus petite que le plateau ordinaire, profonde et en forme de
coupe; sa surface étant très pelite, on en installe généralement l'un à côté de
l'autre deux ou trois semblables sur lesquels on étend une natte, et c'est sur

Louxor, pi. XIV, XXXIV, XL, XLIX; Lepsius, Moyen Empii-e : Navili.e, The XI"' Dyn. Temple
Denkmàler, III, pi. XLV", XLVlir, XL1X\ L, atDeirel BahariJ^iû.WW-jÉQiiEi^, Les frises
LI, LVIII, LXVI. d'objets des sarcoi)hagesiluMotjenEminre,^.ih&.
<')
Lepsics, Denkmàler, 111. pi. CLXXIV. («>
Lepsius, Denkmàler, III, pL LXIV, LXVII,
'''
De RocuEMosTEix-CiiAssiNAT, Le Temple LXXVIll, CCXVll: Naville, DciV <?/ B«/irtn', pl.

iVEdfou, 1, pi. XVI, XVII, XVIll, XIX, XX, XXI, XXIV, CXXIX, CXXXIl; Gavet, Le Temple
XXX% XXXIV\ XXXV% etc. ; Mariette , Dendè- de Louxor, pi. XVI XLIX LUI LXX de Roche-
, , , ;

rali, I, pi. LX; II, pi. XXXM: 111, pi. XVIII, monteix-Ciiassinat, Le Temple d'EdJoii, jil. XL"";

LIV, LVI, LXXIV; IV, pi. XXIV, etc. Mariette, Dendérah, 11 , pi. LXXIl (avec iilateaii

*''
ScnÂFER, Ein Bruchstûck altàg. Annalen, arrondi par-dessous); Lepsids, Denkmàler, III,

p. 89; BiRcii, Transactions of the Soc. of Bibl. pi. CXLVIl, GCXXII; J. de Morgan, Kom Om-
ArchœoL, III, p. 1 16 et pi. 111, 1. 17. — Pour le ios^ II, p. 63, 396, 298, 3 1.3.
cette dernière qu'on entasse les offrandes. Géne'ralement, une on deux cou-
pelles à brûler l'encens sont posées sur le liant du monceau de victuailles, et

ce fait accuse encore la ressemblance avec le petit autel à -feu. Jamais h côté
des guéridons de ce modèle on ne voit des mets posés à terre sur des nattes;
ils ])araissent le plus souvent dans les scènes funéraires où l'on voit le mort
faisant une invocation à un dieu''), mais se rencontrent aussi fréquemment
dans les temples, tout spécialement dès la fin de la XVIII" dynastie <-'.

G. La table. — C'est sans doute rexigiiïté môme du guéridon, très insuffi-

sant pour porter les masses énormes d'offrandes déposées dans le temple
d'Aten, qui fit adopter, à la fin de la XVIII" dynastie, un meuble de plus
grandes dimensions, une vraie table du modèle ordinaire, mais si massive
qu'elle peut déjà être considérée comme un véritable autel. Sur les bas-reliefs,

cet objet est représenté comme un plateau épais, avec la cornicbe et la gorge
classiques, monté sur de gros pieds à section carrée, réunis par une traverse;
ces pieds qui, ainsi que le plateau, sont sans doute en bois, sonl au nombre
de deux, trois ou quatre sur un même côté; donc, si la table était carrée, ce qui
est probable , elle aurait pu avoir jusqu'à douze pieds. Entre les pieds sont des

panneaux décoratifs avec les cartouches royaux. Sur la table, tout à fait à
l'arrière, c'est-à-dire du côté de l'officiant, on voit toujours une sorte de bor-

dure qui devait comme sur les autels


être, de pierre, un petit parapet courant
tout autour du monument pour empêcher le tas de vivres de s'écrouler, mais
qui ici, pour ne pas masquer les mets, n'est représenté que d'un seul côté,
comme en coupe; à l'autre extrémité du plateau est une figurine du roi
agenouillé, tourné du côté du dieu et tenant à deux mains un haut pain(?)
pyramidal. Déjà employé sous Thoutmès II! '^). très fréquent sons les rois

hérétiques (''\ ce type d'autel continua à être en usage pendant le reste du

'')
BuDGE, Papyrus of Ani, pi. I, II, XXIX, màler, III, pi. CVI, CLXXXVIII, GCXVII.
XXXVI, XXXVII: SciiEiL, Tombeau des graveurs '''
Sethe, Urkunden der XVIII. Dijn., p. 030.
(Mémoires de la Miss, franc, au Caire, Y), ])1.V; '*'
Davies, The rock Tomhs of El Amarna , I,

Lepsius, Deuhnàler, pi. CCXXXIII, CCXXXVI. pi. XI, XXVIII, XXXIII; II, pi. V, VII, VIII;
(-'
Gavet, Le Temple de Louxor, pi. XLIV, LI; III, pi. XI : IV, pi. XV, XVI, XXXI; V, pi. III,

Davies, The rock Tombs of El Amnriia, 1, pi. XXXIII: VI, pi. II, XXVI. Après cette éporpie,

XXII, XXXIII; II, [)I. XII, XIX; III, pi. XI, XXX: la fig-urine du roi agenouillé se trouve très ra-

IV, pi. XVIII, XX; VI, pi. XVI; Lepsids, Denk- rement.
,

Nouvel Empire t^', ainsi qu'à l'époque ptolémaïqae et romaine t^), mais à ce

moment-là avec des formes un peu plus grêles.

Le motif pour lequel on adopta l'autel-table est peut-être aussi que de


tout temps on avait l'iiabitude de présenter aux dieux des vases réunis en
groupes sur des sellettes basses, légers meubles en bois à quatre pieds''), dont
le profd est exactement seml)lable aux premières tables employées pour l'ex-
position des mets solides, à l'époque d'Amenopliis 111 <") et même déjà au
Moyen Empire et antérieurement pour les besoins du culte funéraire ('^);
on
se servait du reste également de grandes tables du même genre pour y dépo-
ser les ustensiles du culte pendant l'ollice'').

D. L'autel de pierre. — La similitude de profil que présente l'autel de


pierre avec les lourdes tables de bois étudiées ci-dessus pourrait faire croire
qu'il n'en est qu'une dérivation, ce qui n'est cependant pas le cas, puisqu'il

apparaît avant ces dernières, dans la première moitié de la XVllI'' dynastie'');

cette ressemblance s'explique par la destination même du monument. Qu'il

soit un bloc mouolitbe ou un massif de maçonnerie, l'autel de pierre est

toujours un support d'offrandes de la forme la plus simple, à peu près cubi-

que, et comme il était généralement en évidence, on le décorait à la façon

ordinaire, de la classique corniche à gorge'*). Cette forme, qui n'est pas par-
ticulière aux autels, a donné lieu à beaucoup de confusions, et l'on a coutume

'''
Lepsil's, Denhnàler, III, [il. CLXXX, de fouilles (Mémoires de la Miss, franc, au Caire
CCXII, CGXXXV, CCXXXVII. I), pi. I, li, lit, Vit.
'"'
De Rociieaionteix-Chassinat, Le Temple '"'
CiiA.MPOLLioN, Monuments, pi. CCGXVII;
d'Ed/ou, !, pi. XXX V\ XXXV\ XLIII', XLIV"; ces taWes ont sur le côté des anneaux pour y
Mariette, Dendcmh , I, jii. LX; III, pi. XLIX; déposer les vases.

J. DE Morgan', Ko/n Ombos, II, p. ii5, laS. '''


Le plus ancien de ces monuments connus
i36, i.Sg, i8g, 227, 229. jusqu'ici est le grand autel de Deir ei-Baliari
'''
Naville , The XI"' Dijii. Temple al Deir el (règne de Hatsliepsou). Nous ne pouvons du
Bahari, I, pi. XXIV; Deir el Bahari, pi. XV, reste savoir avec certitude l'époque où furent
XVI, etc. inventés l'un et l'autre modèle d'autei.
'*'
Par exemple Gayet, Le Temple de Loiixor, '"'
Parfois il est plus simple encore et ne
pi. XXVI, XXVIII. Ces suiieltes n'ont pas de porte dans le haut qu'un bandeau plat surmonté
corniciie. de petits créneaux : Naville, Deir el Bahari,
'*'
.lÉQUiER, Les frises d'objets des sarcophûges pi. CLV. D'autres ont la cornielie et les cré-

du Moyen Empire, p. 287 Maspero,


; Tivis années neaux : CiiAMPOLLioN, Monuments , pi. CCCXVI.
Bulletin, t. XIX. 3i
(le classer sous le nom d'autels certaius monuments qui ne sont en réalite'

que des socles de statues ou de naos'''.

Parmi ces autels de pierre, les uns, de très grandes dimensions, comme
ceux de Deir el-Baliari'-) et du temple funéraire de Méneplitah '^', le maître-
autel du temple d'Aten '*' et ceux de la cour d'Ombos'-'' et de Barkal'') sont
pourvus, sur Tune de leurs faces, d'un escalier monumental ou d'une rampe
d'accès peu inclinée, montant du sol à la plate-forme; autour de celle-ci court

eu général un petit parapet, légèrement en retrait, pour soutenir les oll'ran-

tles amoncelées. Des autels plus petits, monolithes et de même forme, se


trouvaient dans la plupart des temples, entre autres à Karnak'''', Ibsamboul ^''\

en Ethiopie*''), etc.; dans la cour du temple d'Aten, à Tell el-Amarna, il


y

en avait toute une série qui entourait le maître-autel''"'.

Un autel de pierre beaucoup plus ancien, provenant de Karuak, celui

d'Ameni-Antef-Amenemhat'"', présente un type très différent, imitation dune


table de bois, puisque sur les deux blocs dont se compose le monument on
voit figurés, en saillie, les pieds et le plateau de la table; une série de petites
écuelles était sculptée sur la face supérieure pour recevoir, d'a^wès le texte

cité plus haut, les offrandes liquides et solides présentées au dieu : ce n'est

donc pas une table à libations, mais un véritable autel d'offrandes.

E. Lautel aux quatre _i_. — La forme de la table d'offrandes funéraire,


bien que très différente de celle des autels des temples, procède de la même
idée, celle d'une table servie''"-'; le signe _t_, en usage dès les temps les plus

'' Par exemple Ahmed bey Kamal, Bec. de pi. XII, XWII, XXVIII; II. pi. XVIlI; III, pI.X.
trav., XXXI, p. 3.3; Maspero, Annales du Sera, '^'
J. DE Morgan, Kom Ombos, I, p. 76.
des Antiq., IX, p. 187; von Bergmans, Rec. de ''^'
Lepsics, Denhmàler, V, pi. XIV.

trav., XII, p. !i.


— • Les inscriptions de ces mo- '''
Temple de Ptali.

numents et leur position dans le temple (voir '*'


Maspero Les Temples immergés de la Nubie,
,

plus bas. p. 2 43. F. Emplacement des autels), Rapports, I, pi. CLX à CLXII. Cet aulel a un
font connaître leur destination. — Cf. Setue, escalier d'accès.

Uricundeu dei- XVIII. Bijn., p. 633: Jéquier, o Lepsius, Denkmàler, V, pi. XIII, XXV,
Sphinx , XVI, p. 1 i4. XLVUI, LI.
'''
Naville, Deir el Baliari, pi. VIII. '"' Davies, loc. cil.

'^'
Pétrie, Six Temples al Tliebes, p. 12. '"' Mariette, Karnalc , pi. IX et X.
'*'
Davies, Tlie rock Tombs of El Amarna, I, ''"'
Jéqdier, Sphinx, XIII, p. 2o5.
-«.( 243 )<^
anciens, désigne ce genre de monuments, que les rois adoptèrent eux-mêmes
pour leurs chapelles funéraires, mais avec des dimensions un peu différentes
que celles des tables d'offrandes de leurs sujets. Ces blocs rectangulaires ont
été souvent qualifiés dautels, mais ce sont en réalité de vraies tables d'offran-
des ('', portant en relief sur leur face supérieure deux _i_, qui symbolisent la

contribution des deux parties du pays à la nourriture du roi défunt. Cette


idée devait être adaptée de bonne heure au culte divin, avec une petite mo-
dification : le dieu régnant sur le monde entier et non sur l'Egypte seulement,
on y représente non plus deux, mais quatre -i- dirigés chacun vers un des
points cardinaux, vers une des parties du monde. L'autel du temple du Soleil

à Abousir'-) est le plus grand et le plus ancien exemple de ce genre de mo-


nument qui se retrouve plus tard, sous Thoutmès III, dans le temple de
Karnak (^).

F. Emplacement des actels. — Comme on l'a vu , l'autel était destiné à rece-

voir les provisions de bouche du dieu, à lui servir de table à manger : il devait
donc être placé immédiatement devant son image ou son symbole. Pour les

autels mobiles, nattes, guéridons ou tables, on les installait à l'endroit voulu


au moment de la cérémonie, comme le montrent tous les bas-reliefs, puis on
les rentrait sans doute dans les magasins, tandis que les autels de pierre étaient
fixes et que pour la plupart d'entre eux nous pouvons encore les voir à leur
place originale : les uns se trouvent dans la grande cour du temple, où se fai-

saient les cérémonies publiques, dans l'axe même du sanctuaire et tournés vers
lui, c'est-à-dire avec l'escalier dirigé du côté de la porte du temple (''h parfois

aussi ils sont dans la salle précédant immédiatement le sanctuaire, toujours


dans l'axe du temple (-'l D'autres enfin sont installés de manière à présenter
les offrandes non plus au symbole divin enfermé dans le sanctuaire, mais au
dieu lui-même, qui est ici le Soleil; dans ce cas, l'autel se trouve dans une

'''
Galtier-Jéqiier, Fouilles de Licht, p. aa; salle an fond du temple); Sethe, Urlcunden der
BoRciiARDï, Das Grahdenhmal des Kônigs Ne- XVIII. Dyn., p. 6io.
User-Re, l^.
as. '*'
A Tell el-Amarna, où il était entouré d'une
'"'
îiohCHÀTiDt, Das Be-Heiltgtum des Ne-Wûser- série d'autels plus petits, dans le temple de
Re, p. lit, l*o. Ptali ù Karnak, et à Kom Oml)o.
'''
Mariette, Knrimk,p].\ (dans une petite '*'
Barkal : Lepsius, I>«i/««à7(;»', I.pl.GXXVIII.

3i.
,

petite cour ou chapelle spéciale, en delioi's de l'axe du temple, près de l'angle

nord-ouest; il s'oriente non plus vers le sanctuaire, mais vers l'est, c'est-à-dire

vers l'entrée, et une disposition spéciale de la muraille permettait aux pre-

miers rayons du soleil levant de tomber directement sur les ollVandes amonce-
lées à son intention'') : cette disposition est surtout frappante à Ibsamboul,
oii le mur de face est écliancre' de façon à avoir l'aspect d'un pylône, tandis

que devant l'autel se dressent deux obélisques, symboles solaires destinés à at-
tirer les premiers rayons du dieu, et que sur la plate-forme e'taient placés

quatre cynocéphales adorant; on a même supposé au premier abord que c'était

une sorte d'autel d'adoration où le prêtre serait monté chaque jour pour ado-
rer le soleil à son lever et à son coucher '-), mais cette hypothèse ne paraît pas
suflisamment justifiée par la seule présence des cynocéphales, et il est plus

naturel d'admettre que ce monument est, comme les autres, un autel d'of-

frandes '').

G. Matière et décoration. — Les autels monumentaux sont taillés dans les


pierres les plus diverses, albâtre, calcaire, grès, granit; ils peuvent être
ménagés dans le rocher sur lequel est construit le temple (Ibsamboul), ou
bâtis en moellons (Deir el-Bahari); on employait aussi des substances plus

précieuses, comme l'orf''', par quoi il faut comprendre sans doute un placage
d'or. Les tables devaient être en bois rehaussé d'incrustations ou plaqué '^l

Quant aux guéridons, ils se faisaient en pierre (albâtre), parfois en métal (''),

peut-être aussi en bois.


La décoration des autels de pierre se réduit en général uniquement à la
corniche, les côtés étant unis ou même frustes; paifois cependant ils portent

"' A Deir el-Baliari dans le temple de Mé- devant l'obélisque, jniiscjne le seul autel connu
neplitah et jieut-être aussi dans celui de Séti 1" de ce type, celui de Karnak, se trouve égale-
à Gournah; ces temples étant des temples f'uné- ment dans une position excentrique par rapport
raires, cette disposition de l'autel au nord-ouest au sanctuaire.
rappelle celle de la grande table d'olTrandes dans '"'
Maspero, Zeilschr. fur âgypt. Sprnclie

la cour des chapelles funéraires des pyramides XLVIII, p. 91-96.


'''
(ALousiretLichl). Legrandautelauxquatre_«_ Jéqiier, Sphinx, XVI. p. 109-11/1.
du temple du Soleil à Abousir était sans doute '"'
Setiie, Urlninden der XV UL Dijn., p. 6ag.
aussi destiné à présenter les offrandes au dieu '^'
Ibid., p. 636.
lui-même bien que
, se trouvant immédiatement '*'
Ibid., p. 6ii/i.
une bordure et des cartouclies (Ibsamboul) ou des figures royales accompa-
gnées d'inscriptions (Barkal). La décoration des tables-autels a été signalée
plus haut, les guéridons n'en ont aucune.

H. Cérémonies se rapportant aux autels. — Certains prêtres étaient pins


particulièrement attaciiés au sel'vice de l'autel, comme le montre le titre de

flS'—'"I*!""]' '^I^^'oi'' rencontre parfois au Nouvel Empire f'^.

L'installation de l'autel devant le dieu devait donner lieu à certaines céré-

monies rituelles qui ne nous sont pas connues, sauf celle où le roi lave de

ses propres mains Taulel-guéridon qu'on vient de mettre en place, séparant


pour cela le plateau de son pied'-). Nous ne savons pas s'il y avait des rites

spéciaux à accomplir au moment où l'on déposait les offrandes sur l'autel.

II. — AUTELS À FEU.

Dans cette catégorie, les autels employés peuvent se classer en trois grou-

pes : ceux pour la combustion des offrandes, qui présentent deux modèles très

dilTérents, ceux dont on se sert pour la présentation des mets, avant l'holo-

causte, et les autels à encens. Ici il n'y a plus de distinction à établir entre le

culte divin et le culte funéraire.

A. L'autel d'holocauste. — Dans la plupart des tombeaux thébains de la

XVIII'' dynastie on voit le mort offrant aux dieux des victuailles de toute sorte

entassées avec des morceaux de charbon sur un meuble de forme spéciale, et

tout autour de ce monceau sortent des flammes ''^l Ce nouveau modèle d'autel,

de construction très légère, est une sorte de caisse à claire-voie formée de deux
cadres sur lesquels se fixent des traverses posées verticalement et arrondies

'''
Champollion, Notices descript., I, p. 5 5 y; moires de la Miss. franc, au Caire, V), p. /ia7;
GniEYSSE-LEFÉBDRu, Pap. de Soutimes, p. 3 et tombeaux Je Rà (n° 72), Menkheper (11°
79),
passtm ; GRiffnn , Sitit and Der-Rijeh , pL VII, Zauni (n" 7/1), Sonnofcr (n" ()6) et Wenna
I. 284 (scribe de l'autel). (q' Cg), ù Cheikii .\bd el-Gournali (inéilits).
'''
De Rochemonteix-Chassinat, Le Temple Celte scène se trouve toujours dans la première
d'Edfou, \\ p. 671. salle du tombeau, de chaque côté de la porte
'''
BouRiANT, Le Tombeau d'Uarmhahi [Mé- d'entrée (Jéquier, fiec. (/e <ray.^ XXXII, p. 167).
~M.( 2/16 )^~
(lii haut; le tout est peint en blanc, et cela paraît indiquer qne l'objet se

faisait en bois stuqué''^ et devait par consé([ucnt brûler en même temps que
les olTrandcs; ce serait donc une sorte de bûcher'-), qui n'a e'té signalé jusqu'ici

que dans les scènes d'oH'randes aux dieux des morts et ne paraît pas dans les
temples ou les scènes religieuses ordinaires.
L'autre modèle d'autel d'holocauste, beaucoup plus fréquent, ressemble à
l'autel-guèridon dans celles de ses variéte's où la partie supe'rieure est formée

d'une coupe creuse; il est même souvent dilTicile de les distinguer l'un de

l'autre, les flammes n'étant pas toujours indiquées, et il se peut fort bien qu'il

y ait eu confusion pour les Egyptiens eux-mêmes, ou qu'ils aient employé le

même ustensile pour l'olTrande simple etpourrofl'rande ignéejindill'éremment.

Cet autel à feu n'est pas autre chose que l'ancien foyer élevé sur un pied, et
se pose à terre, généralement à côté d'un autel plus grand, soit l'autel de
pierre, soit i'autel-table dans les temples t^^, ou bien encore l'autel-bûcher, dans
les scènes d'offrande funéraire mentionnées ci-dessus*''). 11 est aussi souvent
employé seul, surtout m l'époque ptolémaïque, mais sa forme est alors un peu
différente, avec le foyer représenté en coupe'^lLa matière employée pour les

petits autels à feu était soit la pierre, soit le métal'"); comme aucun original

ne nous est parvenu, nous ne savons s'ils étaient faits en deux parties indépen-

dantes ou en une seule pièce.

B. L'autel à main. — Cet ustensile sert à offrir au dieu un mets quelconque


qu'on lui consacre plus spécialement que le gros tas des offrandes. L'officiant
prend à la main un ou deux de ces petits autels, remplis à l'avance d'une

substance en ignition, y dépose un pain ou une volaille et l'approche de la

'' Aucune autre matière ne poiu-rait se prê- n"'G8, 79, 81, 85.
ter à un foyer de cette forme, sinon les métaux, '^'
Gayet, Le Temple de Louxor, pi. XXXVII;
et la couleur blanche exclut celle supposition. MoRET, Rituel du culle divin journalier, p. 110;
'' Les Romains donnaient également le nom DE RocnEMOSTEix-CnAssiNAT, Le Temple d'Edfou,

d'«ra au bûclier sur lecpiel on brûlait les morts 1


,
pi. XVI, XXXV--, \U^''\ XLVI"'; MiRiETTE,
(Piicu, Diclioim. des Antiq. gr. cl rom., p. /16). Dendérah, II, pi. LXXII; III, pi. LXXIV.
*''
Na VILLE, Deir el Bahari, pi. CLV; Davies, '"'
A en juger d'après les couleurs, dans les
The rode Toinbs of El Ainarna, I, pi. XI et Xll; peintures de tombeaux, où ces autels sont gé-
II, pi. XVlII;III,pI. XI. néralement peints en blanc (calcaire) ou jaune
'*'
TombeaiLX de Cheikb Abd el-Gournab, (cuivre doré ou or).
figure flu (lieu, auquel il fait ainsi respirer le fumet de l'offrande brûlée. Cet

autel a la même forme que le précédent, mais il est plus petit et d'un galbe

plus élégant; il est en général en métal, parfois aussi en pierre.


Cet ustensile est d'origine très ancienne, étant probablement une simple
modification de l'encensoir du modèle primitif, la coupelle montée sur pied
et munie d'un couvercle''); il y a donc tout lieu de supposer que le combus-
tible déposé dans le récipient n'était pas du charbon, mais de l'encens, et
qu'on ne brûlait pas l'offrande sur lautel à main, mais qu'on se bornait à la

présenter en l'imprégnant de fumées aromatiques comme l'indiquerait la lé-

gende "^"11711 accompagnant une de ces scènes ("-'.


Il n'y a pas de cérémonie
où l'on emploie cet ustensile seul, mais on s'en sert pour consacrer l'offrande
qui est ensuite déposée sur un des grands autels, soit celui à holocaustes'^', soit
celui de simple présentation!'''; cette opération est réservée au culte funé-
raire'''' et s'applique généralement à l'offrande faite aux dieux des morts,
parfois aussi à celle qui est présentée au défunt lui-même ''"'; elle paraît n'avoir

été en usage qu'au Nouvel Empire; il est à remarquer que l'autel à main ne
paraît jamais parmi les ustensiles du mobilier funéraire.

C. L'autel à encens. — Dans les scènes du culte funéraire, on voit parfois

figurer, dès le Moyen Empire une , sorte d'autel sur lequel on brûle de l'encens;
cet ustensile'''', exactement semblable à l'autel à libations, consiste en un pied
massif sur lequel se pose la coupelle à brûler l'encens, et se jilace à terre. On
le retrouve ilans les cérémonies du culte, à l'époque ptolémaïque '*'.

'''
Lepsius, Dcnkmàler, pi. XX, L, LVII; XLIII (n- 3/io87), LVII (n" S/iiSy, 3ii38),
I^ETKiE, Gheh and Rlfch ,
[A. VII^ etc. Dans ces stèles, cette opération est en gé-
'"'
BoESER, Beschfeibmig der àgijiil. Sammlung néral accompagnée d'une libation, comme s'il

iiiLeiden, IV (Grâber des neuen Reichs) ,


pi. XVII. s'agissait du simple encensement.
Le pi'être tient dans l'aiilre main un vase à li- '*'
JÉoriER, Rec, de trav., XXXII, p. 167.

bations. '"'
Scène du tombeau de Leyde (voir plus
<'>
Lepsius, Denkmâler, III, pi. IX, CCXVII. haut).
— Tombeaux de Cheikh Abd el-(iournah, n" '''
New BERRY, Béni Hasan , I ,
pi. XXXV ; Virey,

77, 79, 81, 85, 88, 90, 93, etc. Le Tombeau de Rekhmara [Mémoires de la Miss.
'"'
LoAT, Gurob, pi. XV et XVI; Lacau, Stèles franc, au Caire, V), pi. XXVI et XXVII.
du Nouvel Empire ( Calai, gén. du Musée du Caire), '*'
De RociiEMoiNTEix-GnAssiNAT, Le Temple
1, pi. XXXIX (n' 3^075), XLII (n° 34o83), d'Edfou, pi. XX, XXX'.
III. — AUTELS À LIBATIONS.

On (rouvc dans les toml)eaux de l'Ancien Empire des nioniinients de pierre

(I II ne forme analogue au pied des guéridons d'ollVandes, c'est-à-dire à peu


près cylindriques ou cylindro-coniques, plus ou moins évase's à la base et à
peine renllés au sommet; à la partie supérieure se tronve une légère dépres-
sion ou un récipient en forme de coujie qui peut être indépendant ou taillé

dans le même bloc que le pied; le nom et les titres du propriétaire sont gé-
néralement gravés le long du fut '''. Ce n'esl pas autre chose, en somme, qu'un
support de vase du type usuel, mais appliqué à une fonction spéciale, que
certains tableaux des mastabas nous font connaître : les odiciants y faisaient

des libations d'eau pure devant l'image du mort'-). Dans le culte des dieux,
on employait également djes autels à libations semblables ''', qui sont en général

en granit et non en calcaire, comme ceux des tombeaux.


Aux périodes suivantes, l'usage de l'autel à libations se fait de plus en plus

rare dans le culte funéraire, mais est par contre très répandu dans les

temples. Dans les cérémonies où le roi fait l'encensement, il tient en général

dans une main un vase d'eau dont il verse le contenu sur un ou deux autels
à libations installés devant l'image du dieu''); parfois aussi la libation a lieu

sans l'encensement, mais à l'époque ptolémaïque seulement ''"'.


Sur ces autels
on avait la coutume de poser une fleur de lotus M et généralement aussi,
avant la cérémonie, le vase qui devait servir à la libation'"'. Quelques-uns

de ces autels du Nouvel Empire sont parvenus jusqu'à nous'**'.

<')
Mariette, Album du Musée de Boulaq, pi. XXXV, XXXV', \L\ XL^ XLV1\ XLVI\
''
XI; SciiAFER, Aegijpt. Inscln-. aus deii f,ôni[>I. De RocuE.MONTEix-CiiAssmAT, Le Temple
Jt/w., I,p. 54. d'Eclfou, XXIIh XXVIP, XXXI',
pi. XVII,
<^)
Lepsius, Denhmler, II, pi. XX, XXII. XXX V\ XXXV, XLIV^ XLV.
'''
Aulel de Pi'pi I", à Turin (ii" lySo) :
'''
Lepsius, Denkmâler, III, pi. XLIX, L,
BiRCii, Traiisac lions of the Soc. of Bill. ArchœoL, LX\ II, LXXI, CLXXX; Naville, Deir el Bahari,
III, p. 1 1.^. Les inscriptions nionlient que ce pi. XV, XVI, XXXVI, XXXVII, CXLI.
nionumeul n'a aucun caractère funéraire. '''
Lepsius, Denkmâler, III, pi. CXIV, GXLI,
'"'
Naville, Deir el Bahari, pi. XXVIII; GXLVI, GXLVII, CXLVItI, CLI, CLXVII,
Gaïet, Le rej«;j/ef/e iowa;or, pL XVII, XXXII, GLXXV. GLXXX, CLXXXV, CLXXXVIII,
LVII,LX;Lepsids, De«lHw7er, III, pL LX VIII, GXCI, CXCV, CG, GGXVII, GGXX, GGXXI;
LXXI, GX, GXLVlI, CLXXXIV, CLXXXVIII. Gavet, Le Temple de Louxor, pi. XXII.
CGI, CCVII, CGVIII, CGXIX; de Rochemonteix- '*'
Brugsch, Zeilschr. fiir âgijiH. Sprache, \ I,

Chassinat, Le Temple d'Edfou, pi. XII, XV, p. 78.


—!-»•( 2/(9 )^-i~

Un type tout différent d'autel à libations est représenté par celui de Necta-
nébo I" à Turin ('); il se compose d'un épais disque de pierre portant une
série de petites rigoles à sa partie supérieure et muni, en dessous, d'un tenon
servant ù l'encastrer dans un support qui devait être également de grandes
dimensions (-).

IV. — NOMS DES AUTELS.

Le mot employé couramment pour désigner l'autel, quel qu'il soit, est khd,

mot dont les variantes d'orthographe peuvent, suivant les époques, s'appliquer
à un type ou à un autre ainsi khdït sous l'Ancien Empire,
:
W^W-^^^^
paraît s'appliquer au guéridon d'offrandes, khdojiit \'^ -"^^ plutôt à l'autel à

feu; le déterminatif du nom est toujours le signe T'î^î^î'X, montrant bien


quelle était la forme primitive de l'autel.
Pour l'autel-table et l'autel de pierre, on emploie aussi d'autres mots qui
ont à l'origine un sens moins spécial, ainsi ovdhou \\l, qui signifie table, et
âba ^^f^, holep ou ouden ^ ^ "^^^
noms qui s'appliquent plutôt à l'of-
frande qu'au support. L'autel à feu ordinaire s'appelle aussi «M ©^ rt le foyer n,

mais le nom particulier de l'autel d'holocauste n'est pas connu. Enfin on appli-

que généralement aux autels à libations le nom de tenu ^'^\, parfois celui de

'"'
N° lySi. — BiucH, Transactions of ihe Soc. que ce ne peut être qu'un iiulel à libations.

of Bibl. ArchœoL, lit, p. iaS. Les inscriptions •*''


Le diamètre du disque est Je o m. 92 cenl.,
et scènes qui en ornent le pourtour monlrenl son épaisseur de om. aScent.

Bulklin, l. Xl\. 32
APPENDICE.

AKA.

I^JsLl . Nom d'une graine cite'e dans quelques papyrus liliéraires du


Nouvel Empire ('); le fait que ce mot est toujours de'termine' par le signe des
graines * et non par celui des plantes -si montre qu'on ne doit pas le confon-

dre avec le nom du ])oireau, adqif, |^ ^-s- maigre' l'analogie de forme. Par
contre, le copte okg rrse'samen en dérive probablement, en sorte qu'il faudrait
admethe <ju'il s'agit de cette plante et plus particulièrement de ses graines'"-'.

Ce mot ne paraît pas dans les écrits médicaux.

AKANA.

Jj [
X ^ . Vase d'origine non égyptienne, qui ne j)araît pas avant le

Nouvel Em])ire, et seulement au milieu des objets ajjportés en tribut par les

Syriens ''').
Le nom correspond exactement à l'bébreu i^x, qui se retrouve en

arabe (i^l^-j) et en syriaque pour désigner une sorte de vase {Xavirip crla-

brumr) ('').

h'akând était un vase de luxe, de grandes dimensions t-^', qui se faisait géné-
ralement en argent'''). La forme nous en est donnée par le dëterminatif même :

'''
Pap. Anastasi IV, pi. XV, 1. lo-i i: paj). III).

Maycr A (Liverpool), pi. II, 1. i ; cf. Goodwin, '*'


Ge.sz:iws,Hcbr.uiid aratn.Hamhvôrterbuch,
Zeitschr. Jiir â[rypt. Sprache, XII, p. 64. p. lo.
'"'
ClooDwiN, loc. cit.: LoRET, La Flore pha- <''
Setue, Urkuuden (1er XVIII. Dtjn., IV,

raonique (a* «dit.), p. ôy. p. 065.


'' Setue, Urlcutiden dcr XVIII. Dyn., IV, '*'
Ibtd., p. 717, 722, 7.31 (Iribut du pays
p. 665, 717, 722, 781 (Annales de Thoutmès de Rotenou).

3a.
)

— 1-:^( 252 ).e^~

Ir; corps du vase élail plus ou moins conique, mais à fond plal; le col, le'gè-

rcnient e'vasc, se Icrminail ])ar deux anses qui venaient rejoindre la partie
supérieure de la panse. Dans certains tombeaux de Tlièbes, où des tableaux

Fijj. i/i4 à ili'^. — Vases es métal

(d'après les peiutures des tombeaux lliébains; croquis do l'aulcur).

repre'sentent des peuples étrangers venant apporter leur tribut {^', on voit sou-
vent, au mdieu des présents des Syriens, des vases en or ou en argent, en

partie émaillés, dont la forme correspond en tout point à cette description

et qui peuvent être considérés comme la figuration fidèle du vase akdnd.


Le rapprochement de ce vase avec Và)(_âv7]^-\ mesure perse de capacité,
équivalant à /iB médimnes, soit 2882 litres, paraît douteux, étant donné
l'énormité de cette mesure. 11 existait une mesure béotienne'') du même nom,
de la grandeur d'un médimne (Ba litres 1/2), qui pourrait plus facilement
être caractérisée par le nom dun grand vase.
h'nkdnd ne doit pas être confondu, comme on le fait d'habitude'''), avec
Yaken |""^» (voir ce mot), vase à boire de forme différente et très probable-
ment d'origine égyptienne.

'''
ViREy, Le Tombeau de Rekhmara { Mémoires '"'
BRUGScn Dichonn.
, hicrogl. , SuppJ. , p. 1 54 ;

de la Miss, franc, au Caire, V), pi. V; Le Tom- Paulv-Wissowa, Ronl-Eiici/clupâdie , I. p. ao8.


'^'
hcnu de Ramenichcperseub (ibid.), pi. I (p. 202); Darebiberg et Saglio, Dictionn. des Anliq.
BoiJRiANT, Le Tombeau d'Harmhabi (^ibid. , pi. IV. gr. cl rom., 1, p. 2.5 ((rapri''s Hésycliius).

On ies relrouve aussi aux tombeaux n°' 7C ''


BRtGscH Dictionn. hiérogl. Suppl. , p.
, , 1 5/i :

(Tenna), 89 (Amenmes) et 91. Levi, Yocab. gcrogl., 1, p. i/ii.


— !-».( 253 )^H

MÂZEDFET.

^::i^f -:^^f .^^^f i^:^^- '-"-


ment employé au cours de la ce'rémonie funéraire de 1 ouverture de la bouche,
ou ap-ro, à partir de la XVIIP dynastie ('l C'est un simple ciseau de menuisier

dont la lame, que les textes disent être en fer, est en général étroite et courte

Fig. 148 à iSa. — Le stÀZEOFET


(d'après les lombpaux de Séli I", d'Ameneinheb , de Kha-m-ha et de Padouamonap).

et se fixe dans un manche en bois, de dimensions beaucoup ])lus fortes, ar-

rondi à l'extrémité t'-).


Plus tard, à lépoque saïtc, la forme de cet objet varie

davantage, puisque dans le même tombeau on le voit figuré tantôt comme


un ciseau ordinaire, à lame aussi longue que le manclie, tantôt comme un
outil tout à fait fantaisiste, à longue lame recourbée '').

Le prêtre qui emploie le màzedfet l'eprésente le fils même du défunt'*'; il

jirend son outil à deux mains pour l'élever à la hauteur de la bouche de la

statue. A ce moment, la vraie ouverture de bouche et des yeux est déjà faite,

et il ne s'agit plus que de cérémonies accessoires ayant pour ])ut d'en assurer

le ])on fonctionnement, d'équilibrer et d'assoiqdir le jeu des mâchoires, et c'est

'' Voir plus haut, i65 [ap-ro). Moyen Empire,


[). p. 977.
'^'
Voir les modèles de ciseaux du Moyen Em- '^'
Di^MICIIE^', Grabpnlast des Paluamenap , II,

pire . jieinis sur les sarcophages. Lacau , Sarcoph. pi. IV et XIV.


ailler, au Nouvel Emp., II, pi. XL, fig. 20/1-210; C' ScuiAPARELLi, // Lihro dei Ficiterali, I. p.

Jéquier, Les frisc! d'objets des sarcophages du 128.


— *->{ 25 i )«e-t—

i'i cela que sci'vcnl h mdzedjet , le doigl d'cleclrinn , les bricjiics magiques, les

sacliels de pierres rouges, qui ne; paraissent jamais avant le Nouvel Empire.

IjCS textes ne disent rien sur l'emploi de cet inslniment. et se bornent à


faire des jeux de mots, suivant la coutume égyptienne, avec le verbe "V^^l

Y^ ft presser!)''), qui, selon toute vraisemblance, constitue la racine même du


mot màzedfet '''^
: cette étymologie s'applique admirablement à un ciseau de scul-
pt(Mir sur bois pour le([uel on ne se sert pas de marteau ou de maillet, mais
(pion emploie en le dirigeant dUne main et en pressant dessus, de l'autre.

Le gros manche ai'rondi de ce ciseau est lout à fait approprie à un usage


semldable.

PESESH-KAF.
Instrument employé' dans les cére'monies funéi'aii'es, pour le rite de l'ou-

veiture de la bouclie du mort, ou ap-ro, dès les temps les plus anciens. Ce
mot s'ortliogi'apbie de diverses manières et se lit aussi pesesh-n-kaf, kaf-pesesh,

pesh-nek, etc.; en voici les variantes, par ordre chronologique :

T^ 1 JL .-r,
:
<^f?
(5) •

xm^ X "^ "v •


' — *
(')

Les i\v\\\ lacines verbales qui composent ce mot j)rennent donc alternative-

ment 1 une ou l'autre la première place, et par conséquent l'une ne saurait

'''
Brugscii, Dlclionii. liléro(rl., Suppl., p. (édil. Setlie, 3o°); Capart, C/mHiJre/MHeV. r/e /n

589-093, • Setiie, Zeitschr. fiir ugijpt. Spraehe, * VI' clijn., pi. I.

XXX, p. 53-50. " '" NE\VBiînRY,Bem//asfln,I, pi. XVII, XXXV:


'"'
Un mot qui semble avoir la mémo origine Lacau , Sarcoph. antér. au Nouvel Emp., 1 , p. 18,

esl V*^ — /, employé une fois sur un sarco- aSi; Lepsius, Aeltcste Texte, I, pi. V.

pliage du Moyen Empire pour di'signer un poi- '*'


Scuiapareli.i, // Libro dei Funcrali , I, p.

gnard, du type de ceux «jui jiorlenl toujours le \h\: II, p. 288.


nom de \k (Lacau, Sarcoph. antér. au '''
Dumichen, Grabpalast des Patiianicnnp , I,

Nouvel Emp., II, p. 18, i63, pi. XLIII). pi. III: II, pi. V; Schiaparelli, loc. cit., I, p.
'''
Pt/r. Ounas, 1. ^Ct'; Noferkara, \. 252" lii.
,

— -«•( 255 ).«-i—

être subordonnée à l'autre : il faut admettre qu'e'tant de même valeui-, elles

se complètent mutuellement pour de'terminer d'une façon plus exacte le sens

de l'objet en question ; le mot _|^


™ signifiant tr diviser, séparera, et
[^^^ ^^
cr étendre, écarter, dévoilera, le nom qui les réunit tous deux devra fort bien

se prêter à désigner un objet dont ou se sert jxiur sé[)arer et écarter de nou-


veau les lèvres du mort et ses mâcboires'"'.

I. — ANCIEN EMPIRE.

Dès la V'' dynastie, les grandes listes d'ollVandes (pancartes) des lombes

royales nous montrent que cet objet était employé au commencement de la

cérémonie de Yap-7V, immédiatement après les purifications et fumigations. (;t

avant les deux petits outils de fer qui prendront plus tard une importance
beaucoup plus considérable. Les petits écrins contenant le nécessaire du prèlre
pour cette cérémonie ('^)
nous ont conservé soit la foi'me exacte du pesesh-haf,

à la place d'bonneur, au milieu de la plaquette de calcaire, soit l'objet lui-

même, qui répond parfaitement au déterminatif y qui suit le mot dans les

textes : une tige droite, divisée à l'une de ses extrémités en deux parties qui
se recourbent en debors et se terminent en pointe. L'outil est toujours en

pierre (scbiste ou pierre rose?) et cela nous permet de le rapprocber de cer-


tains silex taillés d'une forme identique (^', dans lesquels on ne peut recon-
naître ni des armes ni des outils d'aucune sorte'*); ces silex, ([ui datent de

'' Les traductions proposées jusqu'ici pour tombeau.


ce mot sont : le diviseur de la mâchoire (Maspe- '''
Pétrie, Abijdos , I, p. a'i, pi. 1,1; 11, |>.

RO, Bibliotli. égijplol., I, p. 3i3); der Beivàltigcr .38, pi. XLI.


'*'
der Spahunij- (Dl.michen, Grabpalnst des Paliia- Les pièces qui s'en rapprocheraient le plus
mennp, I, p. 18-19). mais qui s'en distinguent en ce qu'elles n'ont
'"'
Musée du Caire, n°' lyGi, lyCô, 17G8, [)as les deux ailettes aussi bien caractérisées,

i864, et Journal d'entrée, n" 07761; Brilish sont les llèclies et lances à tranchant. La superbe

Muséum, n°' 5526 aoaaa , : Buor.E, Tlie Booh of pièce à manche d'or, au Musée du Caire (Qui-
opeuing ihe Mou lit , I, p. ix-xi, et II, frontispice. BELL, Annales du Serv. des Anliq., II, p. i3i),

Cf. Pétrie, Dendereh, pi. XXI; Naville, The rentre certainement dans cette catégorie d'armes

Cemeleries of Abydos , I, jd. IV. 11 est possible et doit être une sorte de poignard. Le type in-

que ces objets n'aient pas réellement servi à des termédiaire (Petrie-Quibell, Naqcida and Bal-
prêtres; ils seraient alors des modèles en minia- las, pi. LXXIIl, 66) représente aussi une pointe
ture destinés à accompagner le mort dans le de lance ou de javelot.
— H>.( 250 )m!-I—

l'époque lliinite, sont sans aucun doute des pesesh-kaf 'pv'miMs, ceux qu'on

employait à une époque où la cérémonie de Yap-iv n(; paraît pas encore dans

les textes, mais n'en existe pas moins.


Le pesesh-kaf en pierre doit donc être le premier insUiimenL cnipldyé pour
l'ouverture de la bouche, et si, vers la fin de l'Ancien Empire, nous voyons

paraître à côté de lui les outils de fer, c'est que nous assistons, à ce moment-là,

à un commencement de transformation des usages religieux. Le métal, qui est

déjà employé coui-amment dans tous les pays, tend à s'introduire aussi dans le
rituel du culte, où les vieux instruments datant de l'âge de ])ierre gardent

cependant encore la première place.

II. — MOYEN EMPIRE.

Les documents sont assez rares sur l'ap-ro, qui devait s'accomj)lir à peu près
de la même manière qu'auparavant; dans les listes d'offrandes (pancartes), le

pesesh-kaf garde toujours la première place, mais certains indices portent à


croire que son emploi commençait déjà à tomber en désuétude, et que c'était

plutôt un instrument de parade qu'un instrument d'usage courant : ainsi dans


les représentations des sarcophages, où il paraît du reste très rarement, nous

le voyons une fois dessiné correctement, mais avec un nom nouveau *_^
mend, qui ne se retrouve pas ailleurs, et une autre fois sous une forme
absolument fantaisiste qui rappellerait plutôt un motif ornemental assez connu
qu'un outil réel (^'.

III. — NOUVEL EMPIRE.

Le pesesh-kaf est passé à l'arrière-plan , le rituel très complet qui nous est

parvenu ne laisse aucun doute à cet égard : ce sont les petits instruments en
1er d'autrefois, devenus les herminettes, qui sont au premier rang et servent
à donner le premier coup pour l'ouverture de la bouche, et le vieil instrument
de pierre a été relégué, avec d'autres outils dont on ne sait trop que faire,

'''
Jéqdier, Lesjrtses d'objets des sarcophajes monté d'une tête Immaine (Pétrie, DiospoUs
du Moijeii Empire, p. 'i-ih. Le petit objet en pana, pi. XXV et p. hi) est sans doute une
cornaline et or représentant un pesesh-kaf sur- sorte d'amulette.
— 1^( 257 )^^—

dans une sorte d'appendice, au texte très abrège', qui ne comporte qu'une
illustration des plus réduites (').

Ce n'est que dans les lableaux représentant la série complète ou presque


complète des olijets employés par les prêtres pour la cérémonie de Yap-ro^-\
(pi'on retrouve le pesesh-kaf, peint en bleu , et sous une forme rappelant encore
celliî qu'il avait sous l'Ancien Empire, mais se rapprochant surtout de ces
amulettes assez fréquentes à partir de la fin de l'Empire thébain, qui repré-
sentent deux plumes d'autruche adossées et recourbées en dehors par le haut.

IV. — ÉPOQUE SAÏTE.

La recherche d'archaïsme propre à cette période se manifeste aussi dans les

figurations de Yap-ro, où l'on retrouve des vignettes représentant l'opération

du pesesh-kaf, mais toujours à la fin de la cérémonie; le texte, assez bref, dit

qu'il s'agit de consolider les mâchoires, et quant à l'objet, il a repris exacte-

ment la forme qu'il avait sous les premières dynasties.


C'est surtout à partir de cette période qu'on retrouve sur les momies des
amulettes en verre ayant la forme d'une double plume d'autruche avec ou sans
disque solaire à la base; l'opinion qui voudrait voir dans ces petits objets les
dérivés directs du pesesh-kaf ^^^ parait un peu avancée, car, outre que C(>t ins-

trument a. à cette époque, une toute autre forme, on est obligé de reconnaître
(jue les amulettes représentant des outils de Yap-ro sont fort rares, et même
il n'est pas absolument sûr que la tête de serpent soit Vqur-hekdgu, ni que le
double doigt reprcsenti; le doigt d'électrum. Par contre, on retrouve dans la
série des amulettes plusieurs couronnes, comme le |^, le 4^ et le ^, et il sem-
blerait assez naturel de voir dans le ][
l'ancienne coilïure des chefs indigènes
conservée par certains dieux d'Egypte aussi bien que par les tribus libyennes.

Cette question ne peut dune être considérée comme absolument élucidée.

QENA.
I A, I r
• Pièce de costume, ornement sacerdotal dont se pare le
J
prêtre olHciant au cours de la, cérémonie funéraire, lors de la célébration de

'''
SciiiAi'AREi,i.i, // Ltbio dei Funerali, I. [>. 1
p. 189), et Jéqiier, op. cil., p. 3a3.
<''
l'ii. Pétrie, Abydos , I, p. 2/1; Schâfer, Ze'U-
'*'
Voir au mot opîo, ies figures 1 19 et 120 schr.fûr âgi/iyt. Sprache , XLIII, p. 67.

Bulletin, t. XiX. 33
.

Hs.( 255

Yap-ro (l'ilc de l'oiiveiiure clc la bouche); le sam l'endosse peu après son en-
trée en scène, au moment où il se fait reconnaître par le mort comme son
llls, pendant, qu'il lie conversation avec les masniti qui l'ont aidé à embaumer
son père, pour récapituler cette opération et bnir enjoindre de le laisser seul

achever son œuvre.


Les textes de ce rituel antérieurs à la XVIIP dynastie ne nous étant pas
parvenus, on ne trouve la mention de cet objet que sous le Nouvel Empire'''.
I^a qena afi'ecte des formes diverses suivant les tombeaux dans lesquels elle

est représentée, mais c'est surtout dans la manicn; de la porter qu'on oljserve

Fig. i53 à loy. — La of.iia

(d'après les lombeaux de Séti F', de Rekhniara, d'Amouiueli et d'Amcnciidieh).

des différences sensibles : parfois elle s'étale sur la poitrine du prêtre, retenue
aux épaules par de petits nonids, et d'après cela, on a voulu y voii' une sorte
de rabat ou d'éphod, en verroterie ou en pierres fines'-); parfois elle est jetée

sur une épaule, et alors on l'a comparée à un camail'-^), ou ]>ien elle pend
derrière le dos, de la nuque à la ceinture, ou bien encore, beaucoup plus
longue, elle enveloppe tout le corps jusqu'à mi-cuisse, attachée seulement
sur l'épaule gauche'*). En somme, c'est une pièce de vêtement souple comme

'''
ScHlAPAliELLi, Il Libro dci Funerali , 1, [). I. p. Soi
a8, 68, Sa; '' Tombeaux de
II, p. 269, 3oa, Soi. Relcliniara et d'Aiiitiunzcli.
'"'
Dans tes lomljeaux des rois. Lefiîbure, ViREY, Mémoires de la Miss, franc, au Caire, V,
Lqs I] apogées roi/mix de Tlùb?s , I, 3° partie, p. 189 et pi. XXXI, XXXII, p. 35o.
pi. m (Séti I"), et II, p. i/i5 (Taouser); '"'
Tombeaux d'Amounzeli et d'Anienemlieb
Maspero.. Etudes de Myllwlogic et d'Archéologie, (voir nos figures i5G et iSy).
,

— !-».( 259 )^—


une étoile, épousant les formes du corps sur lequel elle repose, et qui a en
général nue forme à peu près rectangulaire, un peu plus étroite du bas, avec
les angles supérieurs plus ou moins allongés. Le détail de la texture est tou-
jours indiqué par des stries parallèles, par des lignes se recoupant à angle droit

ou en oblique, ou par un dessin plus compliqué qui peut faire penser à un


réseau de perles aussi bien qu'à un tissu (''.

C'est dans le nom même de i'ol)jet qu'il faut cbercher l'explication de sa

nature. Etant donnés les déterminatifs u ou A, le seul mot'"-) dont on puisse


le rapprocher est j™;|^'ï, qenna, origine du mot français canne, qui désigne

une sorle de roseau, ou plus exactement i'acore (voir ce mot), ie roseau odo-
rant'^). Un tableau de l'Aqicien Empire, dans un tombeau de Gizeli, montre
que celte plante poussait en Egypte à cette époque et indique en même
temps l'usage qu'on en faisait''') : deux bommes assis par terre tressent une
natte de roseaux qcn, comme le dit l'inscription
P'^^J ''
n,un,'^'.

La fabrication des nattes avait atteint en Egypte un rare degré de perfec-


tion; on en faisait de tous les genres, entre autres de très souples qui pouvaient
se rouler et se plier en tous sens, comme ces nattes de bergers qui nous sont
connues par le signe ^ et qui étaient de vraies couvertures. On a fort bien
pu, à une époque où l'industrie de la toile était encore peu développée, exé-
cuter, en tissant et tressant des fdjres de roseaux, certaines pièces de vête-
ment'''). Or les scèues de Yap-ro dans lesquelles le sam revêt la qena sont jus-

tement celles qui nous reportent à la mort d'Osiris, à son démembrement.

l'i
^[. (le Bissing- {Rcc. de trac, XXIX, p. p. 190; IV, p. i5G, et La Flore pliarnuniijiie

i83) voudrait y retrouver une de ces peaux de p. 3..

gazelle finement tailladées telles fpie celles qui '*'


Lepsids, Denlcmâlcr, II, pi. LXX\ 11.

proviennent du toniheau de Malierpra et qui '^'


Une scène analogue, mieux détaillée, se

sont en réalité un accessoire de certains costu- trouve au bas-relief n° iSôa du Musée du Caire,
mes inililaires (Jéqiier, Rec. de trao., XXXll, mais le nom de la plante n'est pas indiqué

p. 173). D'après Brcgscii, Dictloiiii. hiérogi, (.Jéocier, Rec. de trav., XXX, p. ho; Borchardt,
SuppL, p. 1253, ce serait une sorte de sac. Zeilschr.fiir dgijpt. Sprache, XLIV, p. 78).
'''
Le mot n -siège, trône 1, est probabie- <'^'
On pourrait se demander si nous n'avons
mcnt dérivé de la niènic racine, et doit s'èlre ap- pas la représentation de pièces de vêtements
pliqué à l'origine à lui siège eu roseaux tressés. analogues dans certains graffiti , ou marques de
<''
C'est le Qdamns avomalkus des anciens, poterie, d'époque archaïque (Petrie-Quibell,
V Acoriis cal/imus \j. , très employé en parfumerie, Naqada and Rallas , pi. LU). Ces figurations
déjà par les Egyptiens. Loret, Rec. de Irno., 1, étant toujours isolées, on ne peut en tirer do

33.
,

à la reconstitution de son corps, donc à une époque très reculée dont on


conservait pieusement les traditions; en dehors de ces quelques scènes, Torne-
ment sacerdotal en question n'est jamais porté par aucun prêtre. ])as plus

dans le culte des morts que dans le culte des dieux'''. En plus de cela, il

l'aut encore relever le rôle important qu'ont joué les nattes dans les coutumes
funéraires, puisque dans les plus anciennes sépultures ou ti'ouve souvent le

corps enveloppé dans une natte et que cet usage se perpétue jusqu'aux épo-
(pies liistori(jues'-'.

11 y a donc tout lieu de croire que la rye/ifl, faite en un (issu d(> fibres de
roseau, était à l'origine le costume des embaumeurs, ou tout au moins de

ceux qui préparaient les morts, et qu'elle est restée l'insigne du l'eprésenlant
olficiel de ceux-ci dans certaines cérémonies funéraires.

conclusion (cf. Petbif. , Rnijal Tombs , 1, pi. X d'un autre insigne de ce pontife, qui a une for-

et XVI). On pourrait aussi établir un rapproche- me analogue, le grand collier ou éj)hod sah qui
ment avec certaines nattes fijj'ui'ées au-dessus des s'étale sur sa poiti'ine (Mlrrav, Snqqara Masla-
nacelles, dans des scènes de pêche (Davies, Deir bas, I, pi. letXXXVl).
el Gebraivi, 1, [il. VI). '^'
MAcIvERand Mace, i'Mwira/i and Abijdos
'''
Le sam, prêtre funéraire, a en commun p. 3i; Pétrie, Deshasiieli , p. 35: Garstang,
avec le sain, grand prêtre de Ptali, non seule- Burial Custouis of Ancieiil Egijpt, p. iSg; SciiÂ-

ment le nom, mais certains détails de costume, FER, Priestergrâber... vom Totenlempel des Ne-
comme la ])eau de panthère et la tresse de che- User-Rê , p. 1 14, 117; Qdibell. ExcaiXitioiis at
veux : peut-être |)ourrait-on rapprocher la qe)M Saqqara [t^o5-tgo6), p. 9. etc.

ERRATA.

Page 2, ligne h, au lieu de : ham, lire : hùm.


Page i3, note i, i'" ligne, au lieu de : makes, lire : mûkes.

Page 60, légende de la figure U-j, au lieu de : Afxet, lire : Afzet.


Page 88, ligne G, au lieu de : Ào.hÂ, lire : AichÂ.
Page 93, ligne 9, au lieu de : I
^, lire : I
^.
Page 10/1, ligne tS, au lieu de : tel.a, lire : Ickd
Page loi, ligne ig, au lieu de : sela, lire : setâ.
— . .

INDEX HIEROGLYPHIQUE.

Los renvois en cliilTres {jras iiuliqiienl que le mot correspondant fait Itlijot d'une étude spéciale dans le texte.

Les variantes orlliograj)l]i([iies ne sont doiniées que dans les cas où elles modifient scnsildement la forme des mots.

I
V - I. élui d'armes, 5.

\^ •=j^, insi;;ne de dignité; orient, 10, ai.


y J

indéterminé. 14.
^ I ^ —, soiic craniu', S , 18. n JV^T' '"''"'^

233.
^ ! P J "^' ''""'^ ^'°y^^ '
'-*
' '•*
I^V?:- :'siierge(?),

jk -= —"(), soiie de vêteiiieni, !">.


I \^ ra :W( , variété d'encens . 1 f) 1

^^-^,pluvian(?), 110, >,8. I Jk PJ, jeu. 18; Irùne royal, 1 <) , 219.

sorie de scepli-e, uS - i. jk ^ «'i


,
poireau ,
2:") 1

J^^=P '|, , y

23/4.
\. ^_ •, variété d'enceus, i 5 i. llkH''''^"'

T|^ 1'=^' [jalelte au beurre, 67. I -—'1^1 sorte de vètemeni, 5.

JV ^Zl' '''^lii'i 296. ^ (^ V—1, donner, 1:17.

^~»-, biscuit, 226. ^ ^ ^, vautour éployé, 7(1.

^^'Z", pièce de viande rùlie, 22(J. ^ LLl •, variété d'encens, 1 Go.

V ^|, arbre indéterminé, 233. ^ "^ ] ! ^' r'^iiifc indéterminée, 153.

•^ "\h -^~, cadre de la caisse du cbai',

153, 1.58.

1 1, panicule de roseau, G. Jf», j^|, bâton de voyage, 12/1.

!k]k^'''"-'^eau,6. J,^^'7f^,réve,155.

IV V— |, sorte de sceptre, 7, i3. J*v


^ 4= ^ ^' 'ja'^">fc, (i<), 156.

! \X "T"' '^"'l'I'O'' ^l'enseigne, 7, 8, 2.3;: ^\<^=3, oH'randes alimentaires, 157.

I jk -^— ', sorte de véteiuenl, 5.


^ J If
, reliquaire d'Osiris, 19.
.

2G2 )k-i~

I
J II,
danser, Zi6. i
^^ J^ *P* ^ ^ ' J
siège d'accouche-

ment, '')(.).

^"'''^ croiiîjuent, aC, 98.


! J ^'f^-
I
^^ A, arhi'e indélei'ininé, 14, i,3(j, 22^.

de vêlement, 109.
^ ^' "
''Orte
\ l^"^*-*!
I
<^, sorle de pain, 23.

^
>-, ibéx, 112.
moullon, 22, 2.
^ J(*>^ f , 1 j

I
J ,
pièce de l'alhune-feu , in/i.

J ^
-^î, planle médicinale, 27, lio.
I

I
j-
^
|l
^_^, olliciant du rite de Wip-io. i-C.
'"''^'''' consacré à Iloriis, 29.
1 J "^i'

T A o^îV-' o"'cia'il tlu ''i''- Je Vap-ro,

^ J r^ ^ Y"^'?'^"^^ médicinale, 27, -iS, .7G.


3o.

I
-= ^ \ ^^*ii , sorte de bateau , 122.
'»', onnnent ou parfum, 25.
I J
||jj^'|"ï, aihre de vie, iSG.
lira i«, sorle de pierre, 26.
T m (lill CTTl'
olllcianl du rile d(> Vap-rn,

I
J ^^^,
banc de rameurs, 2 iij.
m-
M ,?^
* 4î, [)lanle médicinale, 27, 30. ! jV P
'î '
l^'î'o" ou sceptre, 1 3.

^ J "^ ^, sorte de poisson, 24.

^ _JJ_,
compter, i58. Jq, bâton de voyage, 124.

I , jeu de mourre, 158. i


^
^
^, sorte de poisson, 9/1.

IZl!'''=°'"^'''8:*^''
126, i5i.

"V^"^ , rite de l'ouverture do la bouche, 169. I >~~^ ^5 I


^, plante médicinale, 126.

) O'^A, traîneau ou plan incliné, 162. l'^^'ï, p'anle médicinale, i2(3.

'
I \ , tige de plante, 928. ! i!!!!^ J M '-' Pl'i"'"^ médicinale, 127, 1 28.

I ^, canne, 164. I .g. ,— j^^ ,


albâtre, ()3.

i ^î^ 'y', découpures en bois, 194. I**^!!^^, tlivm(?), 139.

édifice carré, kiosque, 58. d'encens 5


I^QQ, j5 Ht P
'
P ii I
'
^'i'"''^''^"
,
1 1
.

—>->{ 263

fouet, 220.
p J,<^_,
a, cordage, 12G, i5i. trône royal, 219.
I j I
p J^,
1*^, cliàsse (]c bar(|uc divine, 132. PX]|^, canpiois, 230.

1"^, arc, 206. * % poutre, i(i2.


P

I
'^^ ^^^e, cordage, i9(j,151. p-==, fouel, aao.

^^l^^"^"^, armurier, 210. P'


^, partie du lilct à oiseaux, 221.

'^^^
\ ""
, œil de l'a banjue solaire, 213. PP'^,
partie du filet à oiseaux, 221.

i
""^^
° sorte d'éloil'c , 1 A i
'^ t, disque dolTiandes, 226.
'^'fk 1

1"°^
V^Zk., soi'te (le poisson, 208. ~^. balanite. i5,221.

I ra
'*''*'
^—^ , arme indélerminée, 71. '^"^Q, fruil, i(i, (jf), 223, 22/1.

\\, balLre, 72.


•«
I
luî rayon, ir)Ci.

I
Ul' élendi-e, embrasser, OO, *
I V m' ^°'''^ ^"^ métal, 196.

y^, filet, 66. ^U *


, "raine de sésame (".'), 25 1.

I I ^ Ȕi, papyrus, 71.


LIT i* , vase à boire, 8.S,251.

y^i,]K.;;aie,72. "^^», !>obelet, 87, 2.^2.

5^ ^ v-j ^' paysan, (Kl.


HïZllh l'io'-l'e,88.

\\\}%, ancien, 228. Suit, tourbillonner, 70.

^p—^|, <'ssence de toilelle, 218. • •, orge, 65.

^P.:;;,cyperus, 21.), 227. —V — >., sorte de sceptre, 8.

'*
|^p<=>^:, jonc, 229. , arbre indéterminé, 2 33.

'^, miroir, 233.

vieux livre, 22S.


" -Ji, fibre de |)apyius. 234.
!P^^'
^pj,jeu,18. -—•Q J»., sorte d"élo(fe, 3, 20;).

""""Q, ceinture, 235.


!PJX\"T"'-^'''"'lj"slc, 220.
.

— '-'•l
26^1 )<-,-

1 s V"!^"' V(nemenl, i,.'i.


^ j ç
"^' genévrier, i5/i, 21 3.

1 «.o' so'"''-' (le gàleaii, i i, 54. •= —'^ J^i timon de cliai', a, 218.

^^^Jl' <-iinno, 154, n)-].

ji^, limon de cliar, 1.

^i^-==*y[, cannage de la caisse du


-=.— 1>^, lll poitalir, 3. char, 153, 158.

Zl^, sorte d'ûlofR', 3, 58.


^f^, autel, 2/1;,.

"— '
JV-Mi»' Ijas.siii de IVnrcr', 6.

... g ^^—^, colonnellc. 8. « pièce de literie, 21.


J J ,

IZ'T'] ! ."vl^
siijH'rsdiictuiesde tours,12. — '
J y -î, bouquet, 28.

-•^J ^^ •, variété d'encens, 10, i 5 i


Si^' oll'randes, 107.

;^, variété d'encens, i5i.


g ^ \ |, manteau, 160.

^^"T"!!^-' l'io'i'anls de la caisse


I
•='^5 ornements de corps, i(ji.
du char, 16.

galette,
ir©' Zi 1 , kj/i.
rZ iv Q IK P î "^
'
courroie .
12.

^^•a, laitue, 28, 57.

.=— I JV — T' '"'''''''•' ldiaiinaceuli(]ue, gra-


d"^ ^ IT' *"''•' cl"^'lo"<N 57.

nulation, Ga, G5.


^^ — , cassette, 60.

^2)' '"'''"8'^"'' ' '


^•

î!>^v^^l'0"e^ "5-

^ j^ ^ , sorte de pain, H. -»—


'^ _ ,„,
mode d'arrosage, 114.

-^-JVÎi J*^' ['l'''"te médicinale, 18,

n!^*^' l>'antû médicinale, 17, 112, 11/1. 112, 114.

•"-"^^v^j' t^n'ever, 162. -— '


J^
— Jy ^, ' hassin de l'enfer, (î,

^^"^^1' Iwumerang, 110, ii3.


'

h( 265 ).

^_iV """".Ti, plante médicinale, 18, IH, JL V ^^, grand bateau, 69.

13, 14.
1 1
1"^^, support de balance, 69, i5G.

.^-iV —'^, corbeille à pain, 113.


•— '

f \ ^1 échassier, 70.

^^, bouraerang(?), courbache(?), 1 1


1,
^i-i, foyer, autel, 88, 2/19.
113.
•=^ns^, voler, 90.
—'"
° ' *, nourriture, 11 3.

-^1^^, oiseau, 90.


.^—iV ^, liquide médicinal, 112, 113.
feuille, 16.
•"~'Y, rameau,
S^, tablette, 124.
" '*, vase à bière, 221.
""
1 V 'ï, raisin (?), grappe, 127.
-""* '
» |, ^, arbre ûsh, 10, 35.
"" V "*", mesure de capacité, 127.
I
""" V\ is,, cordage, 195.

;::;;|J.,alcyon(?),132.
^^^«, pain, 87,196.

"~''^^,
bois courbé, 197, 211.

^'^7, bouquet, 135.


^ V i^, sorte de pain, 87.

plante, 136.
^I^.^î, ^1^|, êtrecbaud,65.

t^ 0, briller, 1 i2. 'V I I à, produit pliarmaceu tique, 62.

''—
*, graisse, i52. "V I I T^ -tt , liampe de bouquet, 62.

;^ • , encens, 10, 11, 142. ^;^;(,), courroie, 19.

g"], espèce d'étoffe, 209.


" — allume-feu, 63, io3.
'^'vT"'^'
^~'
jksV ^, arbre indéterminé, 212.
""^ *
B, partie du char, 218. -^ II'*, granulation; produit végétal, 65.

— '|\'^, cordages, 68. ^\ " , sorte de grain, 64.

@" ', se tenir debout, 70. "^'^, support de vase, 64, 10 3.

l^^^, armes, ilècbes, 210, 282. ^, métal en alliage, 64.


34
Bulleiin, l. XIX.
— .i-s.( SGG )<-,-

^^ -çç, amures cl croiilos, 12.3. 235.


J
^"^
\ ^, iMulct (poisson), 55.

JtdiJ* '''"l"^]»)' i"sli'"i»<'"ts de


^, lili'c (le l'Aiicien Empire, 55. Vop-ro, 171.

''^ -=j=- ^* , iujirédienl de cuisine, i52.

^ sorle de jiagne, 5.
î}i D^'
M^k!^\v'",'i'"^|''f^"""'''t'^"-
JX^KV«"S"illeCO, i3i.

J li 'M, piaule iinléterminée, 128.

^ I I i'
suppoil de Lalance, yo. Jw, lielCO, 2i.

n ^ ^^ 1* n boulellc, i3G.
,™~,^
' P'"''^'"'-'
''•' l''i"'el ,
2/i5. J

'^
Z sorle de pierre, 2(».
]\\ ^, acioslole,
,
53.

e
^• ^4*1 sorte cVarbre, 2 13. J
«»— ^, accoucber, 38.

5^^, sorte d'arbre, 21 3. J LU \k • , sorte de grain , 26.

-fe . , y, rile du culle divin. 1(12. J


—^ ^, natron, alun, 107, 109.

"^^
[—1 , cluîsse divine, iç5. J V u"
"^ ' aubergine ou pastè(pie, 236.

•^_^, arcliet de menuisier, 207.

^ I Ll JV' — '
instrumenl de Vai)-ro, 1 8à ,

257.

in <^s, pain, 23.

^p® collier, 83. " ' .^, accoucber, 38.

\ P -^, copeau, 212. ^**'îU, variété d'acacia, 3/i.

î V M J^' ^crostole, 53. -'^, graine, 1 0, 28, 212.

^I!^^''iul«^^l' 2/..). 3È) N ^, amarre d'arrière, 1 1 G.

Jl^, autel, 2/19. Q^V --^^, bordure delà caisse du cbar, i


7.

^ I
^^, sup[)ort de balance, 70. P"i diviser, 255.
.

"^
p ^^ , iiislrunient de i'np-vo. i
y i
"!^1^ pi.pield'amarraj-e, 11 G.

i85, 254.
^,,„, manne, iZi.

^ 1, sorlo d'ûtolTe, 57.


»»ff#,pelit-lail(?), 18G.
' ' —-, arc, 9o5.
^^-—-, instrument de Vap-iv. 173, 2:jG
, archer, 90!).
^y, variété d'acacia, 35.

^ e
^___j,
bolle, aaf).

^^ I
î, huile, 55.
1^ff>rr;, essieux (?), 9.

°<^|ûs^, aile, plume, 77.


V V ^ {, variété d'acacia, 35.

(llP -^Si accoucliei-, 38.

(n ___
g, ollicianls de l'cr^j-ifi. 17G.

In
^ J
* , inslrumenl de Yiip-w, 171, I 83.

~~^
ni 1 /—'fil tabouret daccouclieuienl
•='l||^ ^p • , variole doncens, 1 5 1.

® 1^, salle d'accoiicbcment, /i/i.

^^^41, balance, i50.


'(JlP

ffiPT jV- * '~^' liqueur d'anetli, i3o.


\^ y^ "-^i, l)ou(juol, G2, i3(j.

jâ Œ^ ^^ variété dencens, 1 5 1
fîlP7K'^'«nelb, i3o.

j. ^ ^ <=.
^ ^ variété d'encens, li) 1.
||]P] I
n, mesure, i53.

V^^, sorte de sceptre, 1 3.


^ I, sorte d'onijueni, 25.

5^ i
— |, insliument de r»y^-io, 187.
-\|J^'^, presser, •3Î)li.

J^M^]^^ 4, instrument de rap-ro, i85,


253.

'— V, suc, I 3G. ^^|, variété d'acacia, 3/i.

— \ \, danseurs,
'
^ 5o. j^ '^, instrument de l'^^^-ro, 171, ns;

^ «S, petit-lait (?), .8G. J


|«3a!, Àruniio hiara . G.

^^ --4J», sorte de bateau, i2 9.


J p^, napeca, lo, 22/1.

?,h.
.

K».( 268 ).*^—

^/figure de danse, h8. ^p, bâton, 19/,.

!____ I IJ^, poupe, ajdustre, 1G7.


I ^^ ^ ^ ^, cornaline ou jaspe, 191.

JP^, vase à aspersion, 171, 178.

^ ^ '^, vêtement, iû<).


] «, sceptre, 8.

j^|, sycomore, i5, ii/i, aai. j, vase, 187, i38.

4=^«, éloiïe royale, 5i.


I ^^ |, sorte d'arme, 18.

^'im' P''otliiit pliarmaceutique, Ca. autel, a/iy.


^p,

•'^, insLrument de \'ap-ro. i83,


\ __^ ^^ ^j %, natte, 229.

»^ «. , cordage , 1 5 1
^m I 1
1'
olFrandes alimentaires, 157.

^ -= I , travail à i'herminetle, 911.

!.!"* *î* guyi'idon d'offrandes, 9/19.


i JV '

— % -^' ollirianl de lV(y)-io, 176.


1 ]K. ^ ^ T' ''"'t'I ^' ''"' 9O' 2/19.

^, danser, ZiC.
J
2^ ç., amarre d'arrière, 1 1 G.
cornaline, 19t. ^
/™a A''
I^'^--, canne, i5/i.

Éir^='-^'V1' ^^^^^^ 209.

1^*^, battre, 72, 7Z1.


='\, sceptre, 7.

I j^ |, sorte de sceptre, 7.
=j=>^ ~=-^, maillet d'amarrage, 117.

^^i^*'^''"'''iî''e, i52.
'^
{{, figure de danse, à8.
... ,
-S, ileur, 9().

1 -S- J' officiant de Vap-ro, 17G.


couvercle. Go.
1 JPï'
^ V , fruit, 16.

I / JV ^ ^ I'
amélliyste, 121, i85.
^^ ,,^1 accessoires de la barque divine,
_^-^, accoucher, 89. i3/i.

îi, cyperus, 299. |, sorte de pagne, 5.


©P"*^
. ,

( 269 )**—

"«Tv, pièce de viande, 67.


bois, lii.
^ i,

iiulélermiiié, 226.
n*îr, pistaches, 65.
"^-ï, arbre
pOx^*, métier de tisserand, i53, i58

— ^^^^ bandaRe eu bois de la caisse P® ôi liletde cliasse, i53.

du cliar, 17. ^ t •«, bri(]uet, 1 <jA.

^-^V J"~'\', échelles de l'encens, ~^ , froment, 05.


• • •

1/.3.
p'^'V J|, llamnie, toi.
®-''^^, biens, offrandes, 227.
- 111' '

P ^ T* Û 1' allumage de lampes, ici.


^^"^^ bois pourri (?), sciure (?), 1 52.
n-.y ^, olliciant de l'a/J-ro. 176.
^ û, '^ .11 , arbre de vie, 1 3G.
du corps d'un poi sson
n _— 1 j^
V-, partie

2i.

"W", protection magique, 78.

IJ^, olliciant de r^yj-ro, 170, 176. "^ J ^, perséa, 9 25.

""^V .«, armoise (?), 210. l'^ss»', aile, plume, 77.'

,171. gç=
^= ©- variété d"encens 10, 1 5 1
;^ H , vase à aspersion •c=^ I • • •
,

n >^, -^ ^ , essence de toilette, 2 1 9. c=. y ™=V- ^^1 sésame, 196.

pJ]|||,acore, i5. ^ ~^4, acacia soH/, i5, 3i, 36.

°"
~^ ^ , li'one royal ,219. <=. e

111'
, espèce de natron,
1
1 78.

py, olliciant de l'ap-ro. 17G.


>—«, sorte d'étoffe, h.

TV M J!L' POUP^'
aplustre, 1 67.

p^, olliciant de Yap-ro, 176.

j'y "V •^, sorte de (arine, 212.


1—-^, jeu, 18.

"1
i ^'i résine, 1^7.
j'y n "*
,,
terrain élevé, 85.

* 5o.
yj variété d'encens,
^
1
de la lampe, oi. • ,

1' allumage J
1

P ? ^ P »
H».( 270 )hi

*
! ! J y l^."' ^'''>'''"^tû rl'(Mirons, i îj i.

j variété (l'onccns,
I ^ ^P. ]
.1 i 5 i.

1<^, pain, 93, 197.


* '^'''''S'cliii', 70-
J I fi'
^, poudre, 98, i5G.
], vasi", 107, i38.
M « I T |i panneaux en cuii' de la caisse

du char, 17.

-=^1 is, étofre, ji. -^


I ^ "^ \3' '
^^^^^' '^^ P^gne, 5.

J^^O, vC'lemiMit nilluel, /lu, 180, 257. "^ J ^ ^ ^ [T, sièjie d accoucliement,

39.
i^], acore, 65, 25().

-/ fi, arcliais, 9o3.


<=>^.i,.'&crme, 933.

s 5Œa, albâtre, i, autel à libations, 9/10.


f)3.

] "=-|, saule, I 36, 29/1.

;=-, danser, 4(1.

^^^, écarter, 2 55.


^ ^ Q en ,
parapets, 1 2.

cinnamome, 106.
^ p
c=i=
^^ instrument de IVi^j-j-o, 254.
I Jb I
1""^*"' i/i,

y)[, lampe, 10/1.


' — »
I
^^-^ , acore , hit.

u
^''•
^|. pain, O7.
^\l -a-
''"^•"'*''

s ^^ •, variété d'encens, i5o.


i^iiw^, aile, 77.

;;2;f^^,aile, 77.
H j^ -'v^rTi' variété d"encens, 1 5o.

acrostole, .i.j.
S ^ ^ ,

j^,"7".i variété d"fincons, 1 5o.

f vase
, à aspersion ,171.
S jk ™= I ]
*^ ' roseau ,299.
^^

S TïïF , tourbillonner, -jo.


^^j, vase à aspersion, 171, 178.

^*^|, support de vase, autel à liba-


tions, G/i, q/ii). ])lante indéterminée, 22/1.
s j^J^'^1
K».( 271 )<-.

poignée, 228. !3<^' "\^ portion d'un mur d" en-


^ ,, -=j=» [TU ,

ceinte, 12.
^^, extrémité antérieure du timon, 9.

J^ Q JV r de bois,
^ "^ J^ ^, extrémilé postérieure du
•''0''tG 2.

timon, 2. !JX^B'»l''"st''e' ''^7-

_^^'ï, mandragore (?), 127. '^^Zi' ai'rostole, 53.

^^], sceptre, 8.

^ |]3;\|nv<^, aile, 77.

^1, l"euille(?), substance végétale, lO, 37,


allunic-feu, io3. 2 12.
i IV J^'

I ^ |, accessoire de r«/^-rr). 180.

3^ J , sorte de vase, 66.


— lîk, '^' garniture de boucpiet, 6a.
)CT 7 3

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