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AU C Œ U R D U DÉLUGE
LA TRADITION KÛACMTE
ET LA FRANC MAÇONNERIE
Pascal Baique
M y-
CAllintf VILLARDDt llONNECOURTNr 103
Chaos ah ordJne
R cm «rques c o m p le m e n ta ire s su r u n e publication
d e le ttre s d e R e n é G u é n o n
d an s les C a h iers V illa rd d e H o n n e c o u rt
dopes?
Un trésor de pacotille
“d ' - o r d enrre M. P rn C a rd «
ipal de cette publication est de faire connaître
nous : M om ent pn n r ^ ^ G u é n o n , et plus particulièrem ent
’cnseignemcn , ■l’initiation
1 . ,
dans cet
cet eenseignem
n se ig n e ment
e n t Mais, peut-on
peut o n
faire connaître cet enseignem ent sans tenir c o m p te de la form e
X e dans laqueUe il a été exposé p ar G u e n o n lu,-m em e ? O n le
textes était en cours d ’im pression, G uénon
sait, quand l’un de ses
attachait une importance extrême a ce que soit respecte non
seulement les tenues qu’il avait choisis, mais aussi que la moindre
virgule figurât à sa place. Pour M. Pinchard et les membres du
comité de rédaction, ce qui importe, c’est d’éditer les lettres de
Guénon à Maugy dans « l’urgence», à partir de la «copie
simplement ronéotée». L’enseignement expose par Rene Guenon
peut-il ainsi être fidèlement présenté ? Si tel est le cas, cette édition
s’avérerait effectivement être « nécessaire » ; sinon, les lecteurs
pouvaient s’en dispenser, et continuer à consulter gratuitement
cette correspondance Gucnon/M augy sur plusieurs sites internet
S’il est louable de privilégier l’enseignement de René
Guénon, il ne faut pas que la façon de procéder retenue altère ledit
enseignement. Nous ne retiendrons que trois exemples pour
montrer que la simple reproduction d’une version ronéotée pose
des problèmes.
Dans le domaine documentaire, quand on lit que « Le
Frère Maridort m’a également communiqué les renseignements que
vous lui avez envoyés au sujet de “J ” et “B” » (n° 101, p. 75), qui
peut comprendre qu’il faut lire en fait : « au sujet de ]. B. », c’est-à-
dire de Jules Boucher ? O n se reportera à nos remarques dans les
Cahiers de l’Unité, n° 6, p. 95.
Dans le domaine symbolique, on publie : « l’ornementation
des chasubles et des étoles » (n° 102, p. 95). O r, c’est « pales », et
non « étoles » qui devrait figurer (cf. Cahiers de l ’Unité, n° 6, p. 103).
Là encore, celui qui s’intéresse au symbolisme des objets
liturgiques ne saura pas qu’il doit porter en réalité ses recherches
sur les pales, et non sur les vêtements et ornements liturgiques que
sont les chasubles et les étoles.
1ai fin, dans le domaine rituel maçonnique, donc dans ce
qui a « rapport à l’initiation », on édite : « Pour aborder leur plateau
et pour des circumambulations - détail rituélique - , il semble que
es Officiers devraient toujours le quitter et le regagner en se
conformant au sens» (n° 101, p. 83). Cette phrase est
complètement incompréhensible, puisqu’on ne sait pas à quel sens
9 » n i * doivent se conformer (cf. Cahiers de l'Unité, n° 6, p.
' î iu ’ a <î ucst’on est d ’im portance, car G u é n o n signale au
préalable q u ’elle « sem ble to u t à fait inconnu(e) en France ».
Ainsi, pour ne pas égarer le lecteur, et lui donner une
'dioon qui respecte l’enseignement de Guénon, ce qui est tout de
^ême ce qui importe le plus en l’occurrence, les éditeurs actuels
doivent trouver des solutions aux problèmes que nous venons de
oulever. Sans ces dernières, il est « nécessaire » de s’abstenir de
\iblier des documents qui nuisent à l’enseignement auquel on
attache pourtant à juste raison une grande considération.
_ A u * , -fi, f -fi-
/ ^ /V ^C. f L\W|-Cxyu>Vv^
' / CT* —
d. 2**t)
P. B.
NOTES
Rccucil annuel 2016 » des Cahiers de IVnité,
1. Cf. leur recension dans c «
n ?23, n. 20. , .
p' . texte même de ce Cours, son existence était
2. si l’on ne connaissait mèmc pa8 trop comment je f a * , si je
attestée par Guenon . <)e " d>avance » (faite du 3 janvier 1918). Jean
n'avais mon cours tout prep <( un couf8 qutl a lui-meme
M om ct té m o ig n a que extrait du Bulletin de (Association des anciens
écrit » (« René G uenon a m • > p a u l Chacornac, La me simple de
Hem du lycée de Blois, 1154, p. ,
RenéGuénon, 1958, p. 58).
vi i Rcné Guénon » de Science sacrée, 2003, pp. 399
3. Cf. le « Numéro spécial Kene
et sqq.
4. René Guénon, DenyS Roman ec la Franc-Maçonnerie - « Arche vivante
des Symboles ».
8. P. 105 ; le lecteur non averti pensera qu’il s’agit aussi d’une lettre à
Maugy, alors qu’elle était destinée à Edmond Gloton, et qu’elle date du 17
mai 1947.
i An
présent de l’indicatif, etc., on s’empressera d’écrire les verbes suivants et
ceux qui leur sont apparentés : “connaître”, “apparaître”, sous les forces
“connaître”, “apparaitre”, etc. Le m ot « événement », que Guénon utilise
sous cette form e, sera désormais écrit : « évènement» ; c’est l’orthographe
voulue par la réforme. D ’ailleurs, cette graphie était largement répandue
avant 1990 et considérée com m e plus conforme à la prononciation. On
ne tiendra donc pas com pte des réfutations de ces remarques dans le
dictionnaire du Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL)
s. v., rubrique : « Prononciation et O rthographe ».
D e plus, certains se perm ettront tôt ou tard de revoir des
expressions utilisées régulièrement par G uénon dans ses divers livres, car
elles font partie des « questions disputées » chez les linguistes,
grammairiens, philologues, etc., m êm e si elles sont actuellement admises
par l’Académie française - mais, pour combien de temps ? Ainsi, là où
Guénon écrit « voire m êm e », ce que certains regardent comme un
archaïsme, d ’autres com m e un pléonasme, d ’autres encore comme une
redondance inutile, on se contentera de : « voire » ou de « même ». La
locution adverbiale : « par contre » sera remplacée par : « en revanche »,
conform ém ent aux idées de certains puristes, etc. Q uant à « moyen âge »,
Guénon ne l’écrit-il pas ainsi comme lorsqu’on parle, de façon péjorative,
d’une période d ’arriération et d ’obscurantisme en disant : « c’est un (ou :
du) moyen âge » ? Mais quand les historiens s’intéressent à l’époque
connue com m e étant le Moyen Age, ou le Moyen-Age, ils n’oublient pas
de mettre des majuscules. Comme on le voit, pour certains, les occasions
de « rectifier » l’orthographe dans les livres de Guénon ne manquent pas.
Ajouterons-nous que les exemples que nous avons mentionnés, avec leurs
“justifications” nous ont été rapportés par tel ou tel ?
11. Compte rendu paru dans les Études Traditionnelles, juillet 1936, p. 286