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Considérations sur les causes

de la grandeur des Romains


et de leur décadence /
Montesquieu ; édition revue
et annotée [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Montesquieu (1689-1755). Auteur du texte. Considérations sur
les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence /
Montesquieu ; édition revue et annotée d'après les manuscrits du
château de La Brède, avec un avant-propos et un index, par M. H.
Barckhausen,.... 1900.

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MONTESQUIEU

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D'AIDES LES MANUSCRITS W CHÂTEAU DE LA BRÈDE

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MONTESQUIEU

SUR LES CAUSES

DE LA GRANDEUR DES ROMAINS


ET

DE LEUR DÉCADENCE
IMPRIMÉ POUR L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900

DÉCISION DE M. LÉON BOURGEOIS


GARDE DES SCEAUX,MINISTRE DE LA JUSTICE

APPROUVANT LE RAPPORT DE M. LE DIRECTEUR DE L'IMPRIMERIE NATIONALE

EN DATE DU 17 FEVRIER 1893


MONTESQUIEU

CONSIDÉRATIONS
SUR LES CAUSES

EDITION REVUE ET ANNOTEE

D'APRÈS LES MANUSCRITS DU CHÂTEAU DE LA BRÈDE

AVEC

UN AVANT-PROPOS ET UN INDEX

M. H. BARCKHAUSEN
COUKlïSrOXDAXT DE L'INSTITUT
J'HOrESSKUlV DE DI'.OIT X L'U.NIVEI'.SIïÉ DE l'.Ol'.UEAUX

PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE

M DCCCG
AVANT-PROPOS
AVANT-PROPOS.

En tête du volume réservé aux Lettres persanes, nous avons exposé dans quelles
circonstances nous fûmes chargé, en 1893, de publier à nouveau les deux chefs-
d'oeuvre littéraires de Montesquieu. M. Doniol, alors directeur de l'Imprimerie
nationale, eut l'idée d'y faire composer, pour l'Exposition de 1900, une édition
des Lettres persanes et des Considérations sur les Causes de la Grandeur des Romains
revue et annotée d'après les papiers que l'auteur aurait pu laisser en mourant, et
qui existeraient encore dans les archives de La Brède. La famille de Montesquieu
se prêta gracieusement à l'exécution du projet et consentit à communiquer tous
les documents qu'elle avait en sa possession. M. le Garde des Sceaux Léon
Bourgeois approuva l'entreprise par une décision officielle. Nous eûmes l'honneur
d'être choisi pour diriger le travail.

L'intérêt que présentent les archives de La Brède à l'égard des Considérations


sur les Causes de ta Grandeur des Romains et de leur Décadence diffère complète-
ment de celui qu'elles offrent par rapport aux Lettres persanes.
Pour le premier chef-d'oeuvre de Montesquieu, elles font connaître la forme
définitive que l'auteur avait entendu lui donner. Sans elles, on ignorerait encore
quelles lettres il avait, en dernier lieu, voulu comprendre dans le recueil, et à
quel texte de ces lettres il s'était arrêté sans retour. La mort, en effet, l'avait
empêché de publier lui-même l'édition ne varielur qu'il avait très soigneusement
préparée en 175/1.
Au contraire, quant aux Considérations, dès 17/18, c'est-à-dire treize à quatorze
ans après l'apparition du livre, il en fit paraître une «nouvelle édition, revue,
corrigée et augmentée^ ». Or rien de ses papiers inédits ne permet de croire qu'il
ait eu plus tard l'intention d'introduire dans l'ouvrage des modifications plus ou
Considérations sur les Causes de la Grandeur des
l1' corrigée et augmentée par l'Auteur. A Paris, chez
. .
Romains et de leur Décadence, nouvelleédition, revue, Guillyn. 17/18.
. .,
iv MONTESQUIEU

moins sérieuses. Les Avariantes que l'on trouve dans les textes imprimés après son
décès semblent être absolument arbitraires et malencontreusesle plus souvent.
Loin d'avoir à proposer ici des leçons inconnues, nous n'aurons qu'à défendre
le texte de 17/18 contre les corrections inintelligentes dont il a été l'objet.
On n'en trouve pas moins dans les archives de La Brède des indications d'une
haute importance pour les éditeurs du livre que Montesquieu appelait familière-
ment Mes Romains.
Ce sont, tout d'abord, des renseignements de détail sur la genèse d'un grand
nombre des idées qu'on y rencontre, et sur les changements que le texte a subis
ou faillit subir.
Mais les documents que nous avons en main ont surtout le mérite de nous
édifier sur le dessein que se proposait l'auteur en rédigeant son oeuvre. L'assertion
paraîtra sans doute paradoxale. Nous oserons dire, cependant, que la plupart des
nombreux critiques de Montesquieu, en appréciant ses Considérations, ont mé-
connu l'objet même de ce traité classique.
C'est là un des points, et le plus curieux peut-être, que nous espérons établir
au moyen des divers manuscrits dont nous allons maintenant donner une idée
sommaire, avant d'en tirer les notions nouvelles qu'on en peut induire.

II
Parmi les manuscrits que l'on conserve à La Brède, il en est un seul qui se
rapporte exclusivement aux Considérations sur la Grandeur des Romains.
Montesquieu possédait,une série de registres où il avait l'habitude de consigner
la plupart des faits et des idées qu'il pensait utiliser tôt ou tard dans ses écrits.
Sur l'un d'eux, qui subsiste encore, sont notés les changements qu'il se proposa
de faire subir à son deuxième chef-d'oeuvre, aussitôt après la publication du livre.
C'est à cette époque, du moins, que remonte, selon nous, le travail de revision
dont le texte nous est heureusement parvenu. On y trouve, en effet, le brouillon
de YErrata annexé au troisième état de l'édition princeps^. De plus, quelques-
unes des additions qui y sont indiquées trahissent, par une vivacité de ton très
exceptionnelle, la première surprise d'un auteur qui se voit mal compris et mal
apprécié par la critique®.
(') Diverses Corrections de mes « Considérations sur (2) Diverses Corrections, pages 3 et 37, où Ton
les Romains », pages 43 et 44. retrouve la même citation d'Horace.
AVANT-PROPOS v

Le registre que nous mentionnons a l\ centimètres d'épaisseur sur 2 4 de hau-


teur et 18 de largeur. U était à l'origine (sans parler de deux gardes aux couleurs
voyantes) composé de deux cent trente-deux feuillets de papier blanc. De ces
feuillets, il en a été coupé cinq et mutilé trois. Une reliure solide, en veau fauve,
protège le volume. Le dos est orné de dorures, mais n'a pas de titres.
Sur la ire page, une main moderne a écrit quelques lignes au crayon. Le tra-
vail de Montesquieu ne commence qu'au 2e feuillet et s'arrête au recto du 87e.
Les 385 pages qui suivent sont restées en blanc.
En tête de la 3e page, on lit ces huit mots : Diverses Corrections de mes « Consi-
dèrations sur les Romains ». Puis vient immédiatementl'indicationde changements
à faire à la page 45 de l'édition princeps. Les corrections qui se rapportent au
commencement de l'ouvrage sont insérées plus loin. C'est au recto du 4e feuillet,
par exemple, qu'on rencontre deux remarques visant, l'une, la page 21, l'autre,
la page 3, et, entre les deux, un vers et une moitié de vers d'Horace destinés à
servir d'épigraphe aux éditions ultérieures des Considérations. L'auteur a noté
visiblement ses observations critiques à mesure qu'elles lui venaient à l'esprit.
Aussi la dernière n'a-t-elle trait qu'à la page 128, alors que le texte du livre n'en
compte pas moins de 277, et que les 1/19 pages de la fin ont été revues et
amendées avec autant de sollicitude que les précédentes.
Tout le travail est écrit de la main de Montesquieu, sauf un long morceau, un
chapitre additionnel, inséré par un copiste au 37e feuillet et aux deux suivants.
(Test encore Montesquieu lui-même qui a dû rayer presque toutes les correc-
tions de notre registre, après les avoir utilisées plus ou moins dans l'édition
de 17/18, et qui a marqué celles qu'il adopta, au moins provisoirement, en
inscrivant Mis en marge. Ces annotations sont, d'ailleurs, quelquefois trompeuses.
On aurait tort d'en conclure que tous les changements qu'elles visent aient passé
effectivement dans le texte définitif de l'oeuvre.
Nous n'insisterons pas davantage ici sur le seul manuscrit de La Brède qui
n'ait trait qu'aux Considérationssur la. Grandeur des Romains, ainsi que nous l'avons
dit plus haut.
Moins intéressant pour nous en est un autre dont le titre semble nous pro-
mettre bien plus qu'il ne donne. H est formé de deux cahiers de papier non
cousus. Sur la première page, on lit : Remarques sur dès (sic) certaines Objections
que m'afaites un Homme qui m'a traduit « Mes Romains » en Angleterre.
A. pari, cinq ou six lignes qui sont autographes, le manuscrit est de la main
VI MONTESQUIEU

d'un secrétaire, et d'un secrétaire des plus ignorants, auquel Montesquieu a dicté
les Remarques.
Elles sont, d'ailleurs, presque toutes relatives à l'Esprit des Lois. Une seule
a pour objet l'examen d'un passage des Considérations. On la trouvera imprimée à
la lin de ce volume, dans les Notes et Variantes, aux pages 2 43 et 2 44-
Des renseignements d'une tout autre importance nous sont fournis par les
trois registres que Montesquieu désignait sous le titre de Mes Pensées.
Ils nous apprennent que le Président enchâssa dans ses Romains des réflexions
qu'il avait faites et formulées bien avant de travailler à ce livre ; qu'en revanche il
en retrancha des fragments nombreux qu'il y avait destinés tout d'abord; et qu'il
sacrifia même, à l'occasion,plus d'un morceau achevé pour nen conserver qu'une
ou deux lignes, en artiste qui sait subordonner les détails à l'ensemble de son
oeuvre.
C'est aussi dans les Pensées (manuscrites), au IIe tome, qu'on rencontre, outre
une liste de changements à faire aux Considérations^, l'épigraphe que l'auteur
choisit en dernier lieu pour cet ouvrage®, et qu'il eut bien tort de ne point
imprimer en tête du volume, dont elle révèle si nettement l'idée-mère, comme
nous le montrerons plus loin.
Nous devons signaler enfin les notes et les mémoires qui se réfèrent aux péré-
grinations de Montesquieu hors de France. Us ont été récemment publiés sous le
titre général de Voja.qes^. Grâce à eux, on peut découvrir l'origine d'un certain
nombre de remarques que l'on trouve dans la Grandeur des Romains, et que l'on
est presque étonné d'y voir. Tels sont les passages sur les destinées éventuelles
de Berne, sur la misère des Lazzaroni et sur les mines du Haiiz®. En les rédi-
geant, l'auteur ne faisait que se souvenir d'incidents qui l'avaient frappé pendant
son séjour en Italie et en Allemagne®.

III
S'il est très probable que les Lettres persanes furent publiées d'abord en Hol-
lande®, le fait ne saurait être douteux pour les Considérations sur la Grandeur des
(') Pensées, tome 11, folio 2.35. ('') Considérations. chapitres îx, xiv et xvii.
.,
.
I'2' Pensées, tome II, folio a3o V. (») Voyages de Montesquieu, tome l'1', page 187, et
(;ii Voyages de Montesquieu, publiés par M. le baron tome II, pages 20 et 2i5, etc.
Albert de Montesquieu (Bordeaux, G. Gounouilhou, (5) Yoyci.YAvanl-Proposde notre édition des Lettres
1894-1890). persanes, pages v, x et xm.
AVANT-PROPOS vu
Romains. Nous avons à cet égard le témoignage explicite du père Castel, qui
corrigea les épreuves de l'ouvrage®. Le conseiller littéraire ou plutôt, théologique
de Montesquieu nous apprend, en outre, que le comte Van Hoey, ambassadeur
des Pays-Bas en France, servit d'intermédiaire entre l'auteur et l'imprimeur de
l'édition princeps.
Cette édition est sûrement celle dont le titre porte la mention : « A Amsterdam,
chez Jaques [sic) Desbordes, 1734- » H n'y en a point qui n'ait une date plus
récente. Nous la connaissons, d'ailleurs, en trois états, dont le second, et le der-
nier se distinguent du premier par des variantes qui ont passé dans le texte de
toutes les autres éditions connues.
Quelques-uns de ces changements furent imposés par la Censure. Mais beau-
coup d'entre eux sont des corrections faites librement par l'auteur, qui ne devait,
point s'en tenir à cette revision-là. L'histoire des Considérations, comme celle des
Lettres persanes, montre le soin, la passion, la conscience admirables, avec lesquels
Montesquieu amendait ses oeuvres.
Le tirage de l'édition princeps était à peine achevé sans doute, lorsqu'on en
remplaça six ou sept feuillets, pour faire disparaître des fautes typograpliiqu.es ou
des expressions moins heureuses. Quelques exemplaires seulement ne subirent
point cette modification. Pour les reconnaître, on n'a qu'à voir, au haut de la
page 5, si l'on y trouve, dans une phrase sur Tarquin le Superbe, la leçon ori-
ginale : « son nom a servi de topique à tous les orateurs», au lieu de : « son nom
n'a échappé à aucun des orateurs ».
Mais les corrections purement grammaticales ou littéraires laissaient subsister
les passages qu'à Paris la Censure estimait scandaleux au point de vue moral ou
politique. Pour que l'ouvrage pût entrer en France, il fallut y insérer de nouveaux
cartons. C'est alors qu'on supprima un éloge du suicide et deux appréciationspeu
flatteuses pour l'Espagne, qui ne se rencontrent plus dans le troisième état de
l'édi tion princeps.
Une table d'errata, visant surtout des détails minutieux, fut du même coup
ajoutée au livre.
Quand la Grandeur des Romains eut paru, les critiques de profession en ren-
dirent compte en France. Mais les oeuvres de Montesquieu sont des os à moelle
qui. résistent aux dents impatientes*©!!, creuses. Comment de simples gazetiers

'•') L'Homme moral opposé à l'Homme physique de Monsieur R. (Toulouse, 1756), page 101.
. .
c
mi'imimu: NATIONAL)..
rai MONTESQUIEU
le temps et la peine de comprendre, avant de l'apprécier, l'écrit
lui raient-ils "pris
d'un auteur qui exprime ses pensées plutôt qu'il ne les expose? Leur affaire était
de gagner « quelques pièces de vingt et quatre sols^ ». De là, bien des jugements
hâtifs, superficiels ou ineptes.
Montesquieu s'en émut très vivement, même plus qu'il n'aurait dû. Susceptible,
comme tout artiste, il se promit de mettre en tête de son ouvrage une épigraphe
vengeresse et l'inscrivit sur le registre des Corrections®. Mais, en sage qu'il était,
il l'y laissa, quand les éditions nouvelles parurent. Sa rancune était apaisée. Le
succès du livre auprès du public compétent l'avait, d'ailleurs, consolé des in-
justices de la critique.
Nous serions disposé à croire que ce fut à propos des Considérations qu'il con-
signa, au tome II, folio 16, de ses Pensées (manuscrites), la réflexion suivante :
« Le succès
de ce livre a pleinement rempli mon ambition, puisque toutes les
critiques que l'on a faites, après un mois de vie ou d'engourdissement, sont ense-
velies dans la nuit éternelle du Mercure, avec les énigmes et les relations des
gazeliers :
« Hoc
miserai plebi slabat commune sepulchrum. »

Mais l'auteur des Considérations était trop modeste pour se croire infaillible.
Tout, en s'irrilant des censures niaises ou perfides, il écoulait; fort docilement
les objections sérieuses. On sait que lui-même épluchait passionnément ses ou-
vrages.
11 se mil donc à revoir, ligne par ligne, Je volume qu'il venait de publier et
nota, sur le registre que nous décrivions tout, à l'heure, les corrections qu'il
comptaitintroduire dans les réimpressions prochaines de la Grandeur des Romains.
Ce premier travail lui servit plus tard, lorsqu'il prépara l'édition de 1748. Toutefois,
un certain nombre des amendements qu'il se proposait de faire en 1734 ou 1730
ne furent pas retenus dans le texte définitif du livre.
Parmi ces changements qu'il ne réalisa point, les plus curieux sont relatifs à
la coupe et au nombre des chapitres. Ils devaient résulter d'un remaniement de
quelques parties des Considérations. Montesquieu songea, en effet, à fondre dans
ce traité, plus ou moins complètement, les paragraphes 1, 11, m, iv, vi, vu, vra

O Pensées, tome III, folio 342. a la io° satire du rr livredes Satires d'Horace :
('-' Diverses Corrections, page 3. Celte épigraphe A/m' moveal. cime.v PantUius? aul. crncicr qnod
se composait d'un vers cl d'un demi-vers empruntés VeUicel absenlein ?
AVANT-PROPOS ix

et xni de l'opuscule qu'il avait rédigé naguère sur la Monarchie universelle en


Europe®. Il eût, de la sorte, accentué le sens politiqxie de son oeuvre. Mais il en
eût, en revanche, compromis l'unité et le caractère si original.
Du reste, pendant treize à quatorze ans, il laissa publier des éditions succes-
sives de ses Romains absolument conformes à l'édition princeps en son troisième
état. Sa pensée était ailleurs. 11 avait entrepris et voulait terminer YEsprit des Lois,
où il comptait présenter le tableau de ses idées politiques et sociales.
Ce ne lut que lorsqu'il eut. achevé ce monument de son génie qu'il se remit
aux Considéraiions, pour en arrêter sans retour le fond et la forme.
L'édition de 17/18, fruit de cette revision suprême, se distingue des pré-
cédentes par des corrections de style et surtout par des rectifications, qui visent
les idées comme les faits. Un certain nombre de noies y sont reportées dans le
corps du texte, dont plusieurs alinéas sont également transposés. On y relève en
quelques endroits des références additionnelles et même des développements
nouveaux.
Ces divers remaniements ont eu pour effet d'allonger l'ouvrage de vingt et une
pages, sans compter YIndex, (pion y adjoignit alors, pour la commodité des
lecteurs.
L'édition ainsi «revue, corrigée et augmentée» fut reproduite à plusieurs re-
prises, presque lettre pour lettre, du vivant de Montesquieu, notamment à Lau-
sanne, en 17/19, el îl Edimbourg, en 1761. Elle servit aussi de modèle pour la
réimpression qui parut avec la mention : «A. Paris, chez Guillyn. 1755».
. .,
Mais, à la même date et dans la même ville, fut publiée, chez Siméon-Prosper
Hardy, une autre édition qui diffère assez de celle de 17/18.
Nous ne saurions qu'approuver les corrections de fautes d'orthographe qu'on y
a faites; mais les autres changements nous paraissent discutables et purement,
arbitraires. A. quoi bon modifier la rédaction de certains passages qu'on ne rend,
pas meilleurs, loin de là? De quel droit reprend-on le texte de l'édition princeps,
quand l'auteur a cru devoir l'amender? Pourquoi ajouter au chapitre xm une note
empruntée au registre des Corrections®, mais non insérée par Montesquieu dans
l'édition de 17/18? Toutes ces variantes sentent furieusement «la témérité des
libraires^ », spéculant, sur le goût ou. sur la curiosité du public.

(])Deux Opuscules de Montesquieu, publiés par le P) Diverses Corrections, page 21.


baron de Montesquieu (Bordeaux, G. Gounouilhou, ("0 Voyez VAvant-Proposde noire édition des Lettres
1891), page 11. persanes, page xiv.
X MONTESQUIEU

11 enest surtout ainsi pour l'idée de rétablir dans le chapitre xi l'apologie du


suicide. Rien ne semble moins conforme aux intentions dernières du Président.
Ne s'était-il pas récemment, en 1764, prononcé contre le meurtre de soi-même
dans une lettre nouvelle, intercalée par lui dans le recueil des Lettres persanes®?

IV

11 est fâcheux pour un grand nombre de critiques qu'ils ne sachent pas


1res
lire. A cet égard, ils ressemblent à Voltaire. N'a-t-on pas reproché au trop spi-
rituel écrivain de refaire les livres qu'il devait juger, et puis de juger des livres
qu'il aATaitfaits lui-même®.
Montesquieu a publié un volume sous le titre de Considérations sur les Causes
de la Grandeur des Romains et de leur Décadence. Presque tous les critiques ont
traduit : Histoire philosophique de Rome. Ensuite, ils ont comparé cette Histoire aux
ouvrages soi-disant semblables; ils se sont étonnés de n'y trouver rien sur tel
événement ou sur telle institution; et même ils ont déclaré qu'ils ne saisissaient
point l'ordre, la succession des chapitres. Us paraissent ne s'être point, doutés
qu'ils étaient en présence d'une oeuvre originale par la forme comme par le fond,
politique autant qu'historique, ne rentrant dans aucun genre classiquement dé-
fini, non plus (soit, dit en passant) que les Lettres persanes, qui sont autre chose
qu'un simple roman, ou que YEsprit des Lois, qui n'est point un traité de juris-
prudence ordinaire. Quelque net et explicite que fût le litre du livre, ils n'ont
pas su éviter une assimilation inexacte.
En revanche, ils se sont complus à dresser la liste des auteurs anciens et mo-
dernes, connus ou inconnus, dont Montesquieu pourrait bien s'être inspiré. —
N'a pas qui veut des idées personnelles! — Toutefois, et bien qu'ils se soient appli-
qués à cette recherche ardue, nous croyons qu'ils n'ont point relevé le nom de
Flavio Blondi. L'omission est regrettable. Hâtons-nous de révéler que les traités
de cet illustre érudildu xvc siècle figurent sur le catalogue de la Bibliothèque de
La Brède®. Or, l'un d'eux est relatif à la grandeur, un autre, à la décadence de

C) C'est la 77e Lettre persane. trata in Regiones seu Provincias divisa xrui; Hisloria-
I2' Lettre de Montesquieu à l'abbé de Guasco, du rmn ah inclinaio Imperio Rom. Décades très. {Basileoe,
8 août 1752. Frobcn, i55().) Fol., 1 vol. » Le dernier traité est
l:i) Dans le Catalogue de la Bibliothèque de La ('gaiement cité dans le registre que Montesquieu appe-
Brède, à la page /171, on lit : «Blondi (Flavii). De. lait son Spicilegium (folio /|35v"). C'est lui, du moins,
Roma triumphanle Libri decem; Roinoe- inslauratoe Libri qui semble y être désigné ainsi : Flavius Blondus {De
très; De Origine ac Geslis VenetorumLiber; llalia illus- la Décadencede L'Empire romain).
AVANT-PROPOS xi
Rome. Aurait-il suffi, par hasard, de souder ces deux traités pour composer, sauf
retouches, le second chef-d'oeuvre de Montesquieu?
Mais, parmi ses inspirateurs prétendus, il en est un auquel on a attribué sur
lui une influence plus que contestable. C'est Bossuet. Peu s'en faut que certains
éditeurs de la Grandeur des Romains ne représentent cet ouvrage comme une
sorte d'amplification de quelques chapitres du Discours sur l'Histoire universelle.
Prenez les deux livres, et lisez-les avec soin! Vous verrez qn'ils ne s'accordent
que sur les points où il est impossible de ne pas avoir le même avis : les vertus
militaires des légions ou la sagesse politique du Sénat, par exemple. Sur les
questions douteuses et graves, ils se contredisent constamment et si bien, parfois,
que telle phrase des Considérations semble viser tel passage du Discours, pour le
réfuter. S'agit-il de remonter à la cause de la décadence de Rome? Bossuet la
voit «dans la jalousie perpétuelle... des Plébéiens contre les Patriciens®».
A quoi Montesquieu répond : « On n'entend, parler dans les auteurs que des divi-
sions qui perdirent Rome; mais on ne voit, pas que ces divisions y étaient néces-
saires, qu'elles y avaient toujours été, et qu'elles y devaient toujours être®. » Le
dissentiment; des deux auteurs n'est pas moindre lorsqu'ils apprécient les ellels de
la conquête romaine : l'un assure que «les Romains rendaient meilleurs tous
«les pays qu'ils prenaient®»; l'autre estime que leur domination fut «fatale à
l'Univers® ». Ces citations qu'il serait facile de multiplier, montrent dans quelle
mesure le Président s'est inspiré de l'Evêque de Meaux.
Il serait puéril de prétendre que l'auteur de YEsprit dçs Lois n'ait rien appris de

personne. Lui-même aimait à citer ses sources de faits et d'idées. Nous trouvons,
au contraire, une preuve de son génie dans le fruit qu'il lirait de ses lectures.
Il est très possible que telles lignes assez insignifiantes de Platon ou de Machiavel
aient fait naître dans son esprit certaines de ses théories les plus célèbres. Seule-
ment, quand le philosophe d'Athènes ou le publiciste de Florence écrivaient les
passages du Traité des Lois ou des Discours sur Tiie-Live auxquels nous faisons
allusion, eux-mêmes ne se doutaient guère des vérités fécondes qu'un autre
penseur saurait découvrir dans des phrases banales à leurs propres yeux.
C'est; par sa puissance de généralisation surtout que Montesquieu fut créateur
ou, pour mieux dire, inventeur : une étincelle du dehors faisait jaillir en lui une
flamme éclatante.

'') Discours sur l'Histoire. IIIe part., chap. vi. Discours, IIIe'part., chap. vi.
..,
(-' Considérations, chapitre îx.
(3)
('') Considérations,chapitre 1er.
XII MONTESQUIEU

Nous ne serions point surpris que quelques mots de ce Florns dont il goûtait
tant le petit livre ne fussent comme le germe des Considérations. Dans YÊpitomé,
on trouve : « Ac nescio an salins fuerit populo roma.no Sicilia. ci Africa conlenlo
fuisse, aut his eliain ipsis parcere, dominanti in Ha.Ua. sua, quant eo maxjniludims
crescere ut. viribus suis confceretur®. » Ne serait-ce pas en lisant celle observation, si
conforme à ses principes sur les extensions des Etats, que Montesquieu projeta
de mettre en lumière la folie des vastes conquêtes, par l'exemple du peuple
conquérant entre tous?
Déjà Machiavel avait dit que les agrandissementsde territoires étaient une cause
de ruine plutôt, que de grandeur pour les Républiques mal organisées®. Mais il
avait ajouté qu'il en était autrement pour les Etals qui sauraient suivre les prin-
cipes des Romains. En démontrant le contraire, Montesquieu s'attaquait donc à
«ce grand homme®», dont il admirait profondément,le génie. Quoiqu'il se fût
pénétré de ses oeuvres, il combattait ses doctrines lorsqu'elles lui paraissaient
dangereuses. Avant de s'en prendre à une théorie particulière des Discours sur
Tile-Live, il avait composé une réfutation d'ensemble, bien qu'indirecte, de ce
livre du Prince, où Machiavel a idéalisé la ligure de César Bor<ria®.
A l'époque où il se mil à rédiger les Considérations, le problème des conquêtes
le préoccupait depuis quelque temps. Il venait sans doute d'achever et de faire
imprimer ses R.éflexions sur la Monarchie universelle, dont il supprima l'édition
lui-même. Or, voici en quels termes cet. opuscule débute :
«
C'est une question (pion peut faire si, dans l'état où est actuellement l'Europe,
il peut arriver qu'un peuple y ait, comme les Piomains, une supériorité constante
sur les autres. »
Réflexions et Considérations furent inspirées par un même sentiment : la haine
des grandes extensions territoriales. Il est donc tout naturel (pie Montesquieu ait
eu, un instant, l'idée de fondre, en partie, son élude sur la Monarchie universelle
dans son traité sur la Grandeur des Romains. On relèverait, d'ailleurs, plus d'une
ressemblance de détail entre les deux ouvrages.
Mais il nous faut démontrer ce que nous venons d'admettre par avance dans
les pages précédentes : que les Considérations ont. pour objet d'établir, par l'his-
(') JuliiFloriEpitomoe. (Lcipsick, B.-G.Teubncr, On trouvera ce qu'il reste de la réfutation de
('')
. .
1879), p. 6h. Montesquieu dans les Pensées et Fragments inédits de
I2' Discours sur les Décades de Tile-Live, livre 11, Montesquieu,publiés par M. le baron Gaston de Mon-
chapitre xix. tesquieu (Bordeaux,G. Gounouilhou', 1 899), tome l':r,
I3) De l'Esprit des Lois, livre Yl, chapitre v. pages /117 et suivantes.
AVANT-PROPOS xm
Loire romaine, comment, les conquêtes exagérées ont pour effet de perdre les
Etals qui les font.
Dans le tome II de ses Pensées (manuscrites)®, Montesquieu lui-même nous
révèle son dessein. 11 y donne une liste des épigraphes qu'il avait choisies pour
ses oeuvres principales. Celle de la Décadence des Romains (sic) est le commence-
ment d'un vers pris à un auteur du ivc siècle. Après avoir dit, dans son poème
contre Ru fin :
Tollunlur in altum,
Claudien avait ajouté :
Ut lapsu qraviore ruant!

Imprimés tête des Considérations, ces quatre mots en résumaient la. morale.
en.
La réflexion lugubre qu'ils expriment, est tellement la pensée essentielle du
livre, qu'on l'y trouve développée magnifiquement dans un alinéa qui est comme-
la clef de voûte de l'oeuvre entière. Les critiques avisés ont été frappés par l'am-
pleur de ce morceau ®. Montesquieu lui-même en a indiqué l'importance. « C'est
ici, dit-il, qu'il faut se donner le spectacle des choses humaines®. » Puis il con-
tinue : «Qu'on voie dans l'histoire de Piome tant de guerres entreprises, tant
de sang répandu, tant de peuples détruits, tant de grandes actions, tant de
triomphes, tant de politique, de sagesse, de prudence, de constance, de cou-
rage; ce projet, d'envahir tout si bien formé, si bien soutenu, si bien fini; à quoi
aboutit-il, qu'à assouvir le bonheur de cinq- ou six monstres? Quoi! ce Sénat
n'avait fait évanouir tant de rois que pour tomber lui-même dans le plus bas
esclavage de quelques-uns de ses plus indignes citoyens, et. s'exterminer par ses
propres arrêts. On n'élève donc sa. puissance que pour la. voir mieux renversée? Les
hommes ne travaillent à augmenter leur pouvoir (pie pour le voir tomber contre
eux-mêmes dans de plus heureuses mains? »
Celle explosion est. préparée dans les chapitres antérieurs par le retour pério-
dique de la même idée, exprimée plus discrètement :
« Les puissances établies par le commerce peuvent subsister longtemps dans
leur médiocrité; mais leur grandeur est de peu de durée. » (Chapitre iv.)
« Ce furent les conquêtes mêmes d'Annibal qui commencèrent à changer la
fortune de cette guerre. » (Chapitre iv.)

I1) Pensées, tome II, folio a3ov°. tième Siècle (Paris, Didier, i855),tomc ]"'', page 3/|6.
(-) Villemain, Tableau, de la Littérature au dix-hui- (3) Considérations,chapitre xv, 10e alinéa.
xiv MONTESQUIEU

«
L'empire des Perses et celui de Syrie ne furent; jamais si forts que celui des
Parthés, qui n'avait qu'une partie des provinces des deux premiers. » (Chapitre v.)
« Il y a de certaines bornes que la Nature a données aux Etals pour mortifier
l'ambition des hommes» : témoin l'histoire des Romains, des Par thés et. des
Turcs. (Chapitre v.)
« Ce fut alors que Pompée, dans la rapidité de ses victoires, acheva le pompeux
ouvrage de la grandeur de Rome :. . . le pouvoir n'augmenta pas, et la liberté
publique n'en fut que plus exposée. » (Chapitre vu.)
« Lorsque la domination de Rome était bornée dans l'Italie, la République
pouvait facilement subsister. » (Chapitre ix.)
«Si la grandeur de l'Empire perdit la République, la grandeur de la Ville ne
la perdit pas moins. » (Chapitre ix.)
« Ce fut uniquement la grandeur de la République qui lit le mal. » (Cha-
pitre IX.)
Arrêtons ici ces citations, qui font l'effet de glas funèbres.
Du reste, même après avoir paraphrasé l'hémistiche de Claudien, Montesquieu
ne cesse point de rappeler les inconvénients des conquêtes :
«
Ainsi, comme la grandeur de la République fut fatale au gouvernement répu-
blicain, la grandeur de l'Empire le fut à la vie des Empereurs. » (Chapitre xv.)
«Ainsi, quoique l'Empire ne fût déjà que trop grand, la division qu'on en fit.
le ruina. » (Chapitre XVII.)
«Voici, en un mot, l'histoire des Romains : ils vainquirent tous les peuples par
leurs maximes; mais, lorsqu'ils y furent parvenus, leur République ne put
subsister : il fallut changer de gouvernement; et des maximes contraires aux
premières, employées dans ce gouvernement, nouveau, firent tomber leur gran-
deur. » (Chapitre xviu.)
« Ces conquêtes qui avaient pour cause non
la force de l'Empire, mais de cer-
taines circonstancesparticulières, perdirent tout. » (Chapitre xx.)
Et notre auteur redoutait les extensions violentes non moins dans l'ordre
spirituel et religieux que dans l'ordre matériel et civil :
«
Mais ce qui fit le plus de tort à l'état politique du gouvernement fut le projet
qu'il conçut de réduire tous les hommes à une même opinion sur les matières de
religion, dans des circonstances qui rendaient son zèle entièrement indiscret®. »

W Considérations, chapitre xx.


AVANT-PROPOS xv

Puis Montesquieu nous expose que l'intolérance de Justinien affaiblit l'Empire


«du côté par où, quelques règnes après, les Arabes pénétrèrent» pour détruire
le Christianisme.
Lorsqu'on cherche dans les Considérations, au lieu d'une Histoire romaine,
qu'elles n'ont jamais été, ni dû être, une démonstration, par l'histoire romaine, de
la vanité des grandes conquêtes, on saisit aisément l'ordre des chapitres, bien que
certains critiques n'aient pas su s'en rendre compte.
Prenons le commencement, qu'on a censuré bien des fois.
Montesquieu, y montre d'abord : que les Romains étaient voués à «une guerre
éternelle et toujours violente » pour des raisons politiques et économiques (cha-
pitre icr); qu'ils «mirent tout leur esprit» à perfectionner l'art de la guerre
(chapitre n) ; et que leur état social leur permit longtemps d'entretenir de bonnes
et de nombreuses armées (chapitre m).
Dans ces conditions, ils purent vaincre les Gaulois, Pyrrhus, Cartilage, les
villes grecques, les rois de Macédoine, de Syrie, etc. (chapitres iv et v).
La prudence du Sénat vint, d'ailleurs, puissamment en aide à la bravoure des
légions (chapitre vi).
Un seul prince, Mithridate, « mit. en péril » la fortune de Rome, mais ne put
l'empêcher d'unir « au corps de son empire, des pays infinis » (chapitre vu).
Avant la conquête de «l'Univers», les divisions perpétuelles (pie provoquèrent
les rivalités des Plébéiens, d'une part, et. des Patriciens ou des Nobles, de l'autre,
n'aboutirent, en somme, qu'à la correction des abus, grâce au patriotisme généra!
des citoyens (chapitre vin).
Ce ne furent, pas elles qui perdirent, ensuite la République, mais bien la gran-
(leur de l'Etat : retenus pendant, des années dans les pays lointains, les soldats
finirent par ne reconnaître que l'autorité de leurs capitaines, dont le pouvoir était
conféré à des ambitieux sans scrupules par une plèbe qui n'était plus romaine
que de nom (chapitre ix).
Ne poursuivons pas davantage cette analyse.
Dans la seconde partie du livre, on voit tomber, une à une, les pierres du
«pompeux» édifice que les légions eL le Sénat avaient construit au prix de tant
d'efforts et de constance.
Si Montesquieu déplorait les conquêtes de Rome au point de vue des vain-
queurs, il les condamnait plus sévèrement encore au point de vue des vaincus.
Elles furent, à son avis, (nous l'avons rappelé plus haut) «fatales à l'Univers».
B
iv.i'i-.iMr.uii: NATION AU:
XVI MONTESQUIEU
Dans le tome III de ses Pensées (manuscrites)® se trouve un curieux fragment
où il développe ainsi son opinion :
« Du superbe Ouvraqe des Romains. — Si l'on pouvait douter des malheurs
qu'une grande conquête apporte après soi, il n'y aurait qu'à lire l'histoire des
Romains. Les Romains ont tiré le Monde de l'état le plus florissant où il pût
être; ils ont détruit les plus beaux établissements, pour en former un seul, qui
ne pouvait se soutenir; ils ont éteint la liberté de l'Univers et abusé, ensuite, de
la leur, affaibli le Monde entier, comme usurpateurs et comme dépouillés, comme
tyrans et comme esckwes. »
Bien entendu, les apologistes du régime impérial ne souscriventpoint à cette
sentence. Ils se plaisent à célébrer « la paix romaine » et à glorifier un gouverne-
ment qui dota de roules, d'aqueducs, de basiliques, de temples et de théâtres,
des contrées aujourd'hui plus ou moins désertes. Mais n'oublions point que la
fameuse paix romaine fut courte et très relative : même au siècle des Antonins,
les Barbares pénétrèrent; jusqu'à la Piave®, et, à partir du mc siècle, la guerre,
étrangère ou civile, fut, en quelque sorte, permanente. Quant aux constructions
de l'Arabie ou de la Numidie, laissons ingénieurs, architectes et archéologues ce-
lébrer l'administration qui les exécuta. Sous elle, l'Italie (sans parler du reste de
l'Empire) fut; réduite à un état tel, qu'elle n'eut plus de soldats, ni de cultivateurs.
Un esprit politique, comme l'était Montesquieu, ne saurait méconnaître que la
mission essentielle de l'Autorité est de conserver la société qu'elle dirige, et non
pas de décorer des paysages. Quand un grand peuple ou grand système de peu-
ples en arrive à ne pouvoir plus se défendre, ni se nourrir, ses institutions d'ordre
privé ou public sont jugées.

nous reste à exposer le plan que nous avons cru devoir suivre dans cette
11
édition de la Grandeur des Romains.
Nous avons fidèlement reproduit le texte de l'édition de 17/18, dont l'authen-
ticité est certaine. Toutefois, dans le dernier chapitre, nous avons modifié un
renvoi qui eût été en désaccord avec la pagination de ce volume. De plus, nous
avons modernisé l'orthographe et la ponctuation et corrigé quelques fautes de
grammaire évidentes, pour que rien ne gênât et n'arrêtât le lecteur.

f1' Pensées, tome III, folio 55. —- '2' En 167 après .1.-G., les IWarcomans saccagèrent Oderzo.
AVANT-PROPOS xvn

Quant aux passages où l'on peut soupçonner des erreurs qui intéresseraient le
le droit de les rectifie]'.
sens des phrases, nous ne nous sommes point; reconnu
Nous les avons simplement signalés dans nos notes. On a trop souvent louché à
la prose de Montesquieu parce qu'on ne l'entendait point®. En songeant à l'au-
dace malheureuse des autres, nous nous sommes interdit toute témérité. Sans
excuse de la part d'un simple légiste, elle nous eût attiré justement le reproche
de suffisance.
Entre autres procédés qui nous semblent condamnables, citons la pratique des
éditeurs qui ont repris certaines leçons de l'édition princeps corrigées dans l'édi-
tion de 17/18, et cela même lors qu'elles sont moins satisfaisantes que les nou-
velles. Ainsi, au chapitre xi, c'est bien l'administration, non l'admiration du peuple®,
et, au chapitre xxin, c'est des choses, non des causes®, qu'il faut lire. Dans le
premier passage, il s'agit du gouvernement de Rome, désigné également par le
mot. (ïadminislration dans un endroit du chapitre xix®, et, dans le second pas-
sage, il est plus correct de mettre (pie l'Empire était soutenu, par des choses que
par des causes particulières : car une cause ne soutient point;.
On ne saurait trop se défier de la manie de corrige]' les grands écrivains, en
substituant des locutions inexactes ou plates à des expressions qui étonnent un
peu au premier abord.
Dans YAppendice, dont nous avons fait suivre le texte des Considérations, nous
avons recueilli tous les fragments que nous ont fournis les archives de La Brède,
et que l'auteur s'était; proposé de mettre dans son ouvrage alors qu'il le rédigeait,
ou quand il le revit plus tard. Bien entendu, ces morceaux présentent un intérêt
inégal. Les plus curieux sont les chapitres additionnels où sept ou huit para-
graphes de la Monarchie universelle en Europe devaient, être reproduits ou re-
fondus.
D'autres extraits des mêmes manuscrits ont; été insérés dans les Noies et Va-
riantes de ce volume. Les uns sont; empruntés au registre des Corrections, dont
nous avons donné le texte intégral, mais en rangeant les divers articles (sauf pour
les chapitres additionnels dont il vient d'être question) dans l'ordre des pages
auxquelles les corrections se rapportent. Les autres sont pris dans les trois tomes

(]) Ainsi presque tous les éditeurs modernes des (2) Considérations, chapitre xi, i5° alinéa.
Considérations ont substitué Orient à Occident, dans le W Considérations, chapitre xxm, 9e alinéa.
i/lc alinéa du chapitre xxm,parcequ'ils n'ont pas com- (') Considérations, chapitre xix, uo'! alinéa : «Celte
pris qu'il s'agissait de l'Oceidentdel'Empire dclïyzance. division dans l'administration »,e'csl.-à-dircdc l'Empire.
D.
XV111 MONTESQUIEU
des Pensées : ce sont des réflexions politiques ou historiques, ayant trait aux
matières dont il est parlé dans la Grandeur des Romains, et semblant oiême, en
partie (bien que rien n'en avertisse), être une rédaction première de certains
alinéas de ce livre-
On peut dire des notes dont nous venons d'indiquer l'origine que Montesquieu
s'y commente lui-même.
11 en est autrement de celles où nous nous sommes efforcé de spécifier les
faits et les personnes visés ou nommés dans la Grandeur des Romains. L'auteur
comptait beaucoup trop sur la science historique de ses lecteurs. Dans sa mo-
destie, il la supposait égale à la sienne.
Pour cette partie de notre travail, nous nous sommes aidé principalement de
l'édition des Considérations publiée, en 1896, par M. Camille Jullian®; de la
Chronologie de l'Empire romain, par M. Georges Goyau®; et de la Chronoqra.phie
byzantine, par M. Edouard de Murait®.
Quant aux variantes, nous avons relevé avec le plus grand soin celles de l'édi-
tion princeps en ses trois étals. Nous donnons aussi quelques leçons curieuses de
l'édition publiée à Edimbourg, en 1701. Enfin, nous avons cru devoir signale]'
les changements plus ou moins arbitraires, mais adoptés par la plupart, des édi-
teurs modernes, qui distinguent les éditions parues, en 17;")."), elle/, Hardy, et,
en 1758, chez, Arkstée et Merkus®.
Pour abréger, nous avons désigné, dans les Notes et Variantes, par une lettre
spéciale chacune des éditions ou chacun des tirages que nous avons conférés :
A signifie, édition princeps, icr étal; A', édition princeps, :>/ état; A", édition prin-
ceps, 3e étal ; B, édition de i 7/18; c, édition de 1 7.V1 ; n, édition de 1755-, et K,
édition de .1708.
Avant la Table des Matières, on trouvera un Index nouveau, plus complet, que
celui qu'on réimprime traditionnellement depuis un siècle et demi.
Quant, à l'illustration du volume, elle ne consiste (pie dans la reproduction du
frontispice allégoriepie dessiné par Eisen pour l'édition de 17/18. On y voit, au
premier plan, Rome trônant dans sa gloire, avec une aigle plantée fièrement der-

(" Montesquieu, Cornidéralions. publiées par ÛOô'K, cl. de J057 à. iJiô'6, par Edouard de Mu-
. .,
Camille Jullian (Paris, llachettle el G1", 1896).
. . .
— rait, 2 volumes in-S", en trois tomes (Saint-Péters-
Une seconde édition a paru en 1898. bourg, Eggers et G"', 1855-1871).
(2) Chronologie de l'Empire romain. Georges C1'Dans l'édition des OEuvres de Monsieur de Mon-
. ., par
Goyau (Paris, G. Klincksieck, 1891). tesquieu (Amsterdam et Leipsick, Arkstée et Merkus,
(:l) Essai de Chronologie byzantine... de 395 à 1758), lome 11], page 0/19.
AVANT-PROPOS xix

ri ère elle. Mais, au fond, on l'aperçoit au milieu de ruines, consternée à son tour
et pleurant sur les débris d'une aigle rompue.

Il manquerait quelque chose à cet Avant-Propos, si nous n'exprimions pas notre


gratitude à M. Henri Doniol et à la famille de Montesquieu, qui nous ont fom'ni
l'occasion et les moyens de faire celle édition nouvelle des Considérations.
Nous avons à remercier aussi M. Henri Monnier, professeur à la Faculté de
Droit, et M. Raymond Céleste, conservateur de la Bibliothèque de la Ville de
Bordeaux, pour les très précieux renseignements dont nous leur sommes rede-
vable.
Enfin, nous n'oublierons pas de dire combien nous sommes obligé à M., le
baron de Montesquieu, à M. Ernest Labadie et à M. Reinhold Dezeimeris, de
nous avoir confié leurs plus rares éditions de la Grandeur des Romani*.
Ce n'est pas tout.
Au moment de prendre congé de l'Imprimerie nationale, nous tenons à nous
louer encore une fois, publiquement, du concours si courtois que nous y avons
Iromé, sous la direelion de M. Arthur Christian, comme sous celle de son
prédécesseur.
CONSIDERATIONS
SUR LES CAUSES

DE LA GRANDEUR DES ROMAINS


ET

DE LEUR DÉCADENCE
CONSIDÉRATIONS
SDR LES CAUSES

DE LA GRANDEUR DES ROMAINS


ET

DE LEUR DECADENCE.

CHAPITRE PREMIER.
J. COMMENCEMENTS DE HOME. — 11. SES GUERRES.

Il ne faut pas prendre de la ville de Rome, dans ses commencements,


1 idée que nous donnent les -villes que nous voyons aujourd'hui, à moins

que ce ne soit de celles de la Crimée, faites pour renfermer le butin, les


bestiaux et les fruits de la campagne. Les noms anciens des principaux
lieux de Rome ont tous du rapport à cet usage.
La Ville n'avait pas même de rues, si l'on n'appelle de ce nom la
continuation des chemins qui y aboutissaient. Les maisons étaient pla-
cées sans ordre et très petites : car les hommes, toujours au travail ou
dans la place publique, ne se tenaient guère dans les maisons.
Mais la grandeur de Rome parut bientôt dans ses édifices publics.
Les ouvrages qui ont donné eL qui donnent encore aujourd'hui la plus
haute idée de sa puissance ont été faits sous les Rois(1). On commençait
déjà à bâtir la Ville Éternelle.

(,) Voyez l'élonnement de Denys (THalicarnassesur les égouls laits par Tarquin (Anl. Rom., tiv. 111).
Ils subsistent encore.
i
mi'r.isinur. NAIION.U.I:.
MONTESQUIEU
Romulus et ses successeurs furent presque toujours en guerre avec
leurs voisins pour avoir des citoyens, des femmes ou des terres. Us re-
venaient dans la Ville avec les dépouilles des peuples vaincus : c'étaient
des gerbes de blé et des troupeaux; cela y causait une grande joie. Voilà
l'origine des triomphes, qui furent dans la suite la principale cause des
grandeurs où cette ville parvint.
Rome accrut beaucoup ses forces par son union avec les Sabins,
peuples durs et belliqueux comme les Lacédémoniens, dont ils étaient
descendus. Romulus prit leur bouclier, qui était large1", au heu du petit
bouclier argien, dont il s'était servi jusqu'alors, et on doit remarquer que
ce qui a le plus contribué à rendre les Romains les maîtres du Monde,
c'est qu'ayant combattu successivement contre tous les peuples ils ont
toujours renoncé à leurs usages sitôt qu'ils en ont trouvé de meilleurs.
On pensait alors dans les républiques d'Italie que les traités qu'elles
avaient faits avec un roi ne les obligeaientpoint envers son successeur;
c'était pour elles une espèce de droit des gens(2'. Ainsi tout ce qui avait
été soumis par un roi de Rome se prétendait libre sous un autre, et les
guerres naissaient toujours des guerres.
Le règne de Numa, long et pacifique, était très propre à laisser Rome
dans sa médiocrité, et, si elle eût eu dans ce temps-là un territoire moins
borné et une puissance plus grande, il y a apparence que sa fortune eût
été fixée pour jamais.
Une des causes de sa prospérité, c'est que ses rois furent tous de
grands personnages. On ne trouve point ailleurs, dans les histoires, une
suite non interrompue de tels hommes d'Etat et de tels capitaines.
Dans la naissance des sociétés, ce sont les chefs des républiques qui
font l'institution, et c'est ensuite l'institution qui forme les chefs des
républiques.

(1) Plutarque, Vie de Romulus. — M Cela paraît par toute l'histoire des rois de Rome.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 3

Tarquin prit la couronne sans être élu par le Sénat ni par le Peuple1".
Le pouvoir devenait héréditaire; il le rendit absolu. Ces deux révolutions
furent bientôt suivies d'une troisième.
Son fils Sextus, en violant Lucrèce, fit une chose qui a presque
toujours fait chasser les tyrans des villes où ils ont commandé : car le
Peuple, à qui une action pareille fait si bien sentir sa servitude, prend
d'abord une résolution extrême.
Un peuple peut aisément souffrir qu'on exige de lui de nouveaux
tributs : il ne sait pas s'il ne retirera point quelque utilité de l'emploi
qu'on fera de l'argent qu'on lui demande; mais, quand on lui fait un
affront, il ne sent que son malheur, et il y ajoute l'idée de tous les maux
qui sont possibles.
Il est pourtant vrai que la mort de Lucrèce ne fut que l'occasion de
la révolution qui arriva : car un peuple lier, entreprenant, hardi et ren-
fermé dans des murailles, doit nécessairement secouer le joug ou adoucir
ses moeurs.
Il devait arriver de deux choses l'une : ou que Rome changerait son
gouvernement; ou qu'elle resterait une petite et pauvre monarchie.
L'histoire moderne nous fournit un exemple de ce qui arriva pour
lors à Piome, et ceci est bien remarquable : car, comme les hommes
ont eu dans tous les temps les mêmes passions, les occasions qui pro-
duisent les grands changements sont différentes, mais les causes sont
toujours les mêmes.
Comme Henri VII, roi d'Angleterre, augmenta le pouvoir des Com-
munes pour avilir les Grands, Servius TuiJius, avant lui, avait étendu
les privilèges du Peuple pour abaisser le Sénat'2'; mais le Peuple, de-
venu d'abord plus hardi, renversa l'une et l'autre monarchie.

(1)Le Sénat nommaitun magistrat de l'interrègne, qui élisait le Roi. Cette élection devait être con- '
f.rmée par le Peuple. Voyez Denys dTIalic., liv. II, 111 et IV. — <2> Voyez Zonare et Denys dllali-
carnasse, liv. IV.
MONTESQUIEU
Le portrait de Tarquin n'a point été flatté; son nom n'a échappé à
aucun des orateurs qui ont eu à parler contre la tyrannie. Mais sa con-
duite aArant son malheur, que l'on voit qu'il préA-oyait, sa douceur pour
les peuples vaincus, sa libéralité envers les soldats, cet art qu'il eut
d'intéresser tant de gens à sa conservation, ses ouvrages publics, son
courage à la guerre, sa constance dans son malheur, une guerre de
vingt ans qu'il fit ou qu'il fit faire au peuple romain, sans royaume
et sans biens, ses continuelles ressources, font bien voir que ce n'était
pas un homme méprisable.
Les places que la postérité donne sont sujettes, comme les autres, aux
caprices de la Fortune. Malheur à la réputation de tout prince qui est
opprimé par un parti qui devient le dominant, ou qui a tenté de détruire
un préjugé qui lui survit!
Piome, ayant chassé les Pxois, établit des consuls annuels; c'est encore
ce qui la porta à ce haut degré de puissance. Les princes ont dans leur
vie des périodes d'ambition; après quoi, d'autres passions et l'oisiveté
même succèdent. Mais, la République ayant des chefs qui changeaient
tous les ans, et qui cherchaient à signaler leur magistrature pour en
obtenir de nouvelles, il n'y avait pas un moment de perdu pour l'am-
bition : ils engageaient le Sénat à proposer au Peuple la guerre et lui
montraient tous les jours de nouveaux ennemis.
Ce corps y était déjà assez porté de lui-même : car, étant fatigué sans
cesse par les plaintes et les demandes du Peuple, il cherchait à le dis-
traire de ses inquiétudes et à l'occuper au dehors(1).
Or la guerre était presque toujours agréable au Peuple, parce que, par
la sage distributiondu butin, on avait trouvé le moyen de la lui rendre utile.
Rome étant une ville sans commerce et presque sans arts, le pillage
était le seul moyen que les particuliers eussent pour s'enrichir.

ll) D'ailleurs, l'autorité du Sénat était moins bornée dans les affaires du debors que dans celles de la
Ville.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 5

On de la discipline dans la manière de piller, et on y


aA^ait donc mis
observait à peu près le même ordre qui se pratique aujourd'hui chez les
Petits Tartares.
Le butin était mis en commun, et on le distribuait aux soldats{". Rien
n'était perdu, parce qu'avant de partir chacun aA<aitjuré qu'il ne détour-
nerait rien à son profit. Or les Romains étaient le peuple du Monde le
plus religieux sur le serment, qui fut toujours le nerf de leur discipline
militaire.
Enfin, les citoyens qui restaient dans la Ville jouissaient aussi des
fruits de la victoire. On confisquait une partie des terres du peuple
vaincu, dont on faisait deux parts : l'une se vendait au profit du Public;
l'autre était distribuée aux pauvres citoyens, sous la charge d'une rente
en faveur de la République.
Les consuls, ne pouvant obtenir l'honneur du triomphe que par une
conquête ou. une victoire, faisaient la guerre avec une impétuosité ex-
trême : on allait droit à l'ennemi, et la force décidait d'abord.
Rome était donc dans une guerre éternelle et toujours violente. Or
une nation toujours en guerre, et par principe de gouvernement, devait
nécessairement périr ou Avenir à bout de tontes les autres, qui, tantôt
en guerre, tantôt en paix, n'étaient jamais si propres à attaquer, ni si
préparées à se défendre.
Par là, les Romains acquirent une profonde connaissance de l'art mi-
litaire. Dans les guerres passagères, la plupart des exemples sont perdus :
la paix donne d'autres idées, et on oublie ses fautes et ses vertus mêmes.
Une autre suite du principe de la guerre continuelle fut que les Ro-
mains ne firent jamais la paix que vainqueurs. En effet, à quoi bon faire
une paix honteuse aA^ec un peuple, pour en aller attaquer un autre?
Dans cette idée, ils augmentaient toujours leurs prétentions à mesure

<" Voyez Polybe, liv. X.


6 MONTESQUIEU
de leurs défaites; par là, ils consternaient les A<ainqueurs et s'imposaient
à eux-mêmes une plus grande nécessité de Araincre.
Toujours exposés aux plus affreuses A^engeances, la constance et la
valeur leur d.eArinrent nécessaires, et ces vertus ne purent être distin-
guées chez eux de l'amour de soi-même, de sa famille, de sa patrie et
de tout ce qu'il y a de plus cher parmi les hommes.
Les peuples d'Italie n'aAraient aucun usage des machines propres à
faire les sièges(", et, de plus, les soldats n'ayant point de paye, on ne
pouvait pas les retenir longtemps deArant une place; ainsi peu de leurs
guerres étaient décisives. On se battait pour avoir le pillage du camp
ennemi ou de ses terres; après quoi le vainqueur et le vaincu se re-
tiraient chacun dans sa ville. C'est ce qui fit la résistance des peuples
d'Italie et, en même temps, l'opiniâtreté des Romains à les subjuguer;
c'est ce qui donna à ceux-ci des victoires qui ne les corrompirent point,
et qui leur laissèrent toute leur pauvreté.
S'ils avaient rapidement conquis toutes les villes voisines, ils se seraient
trouvés dans la décadence à l'arrivée de Pyrrhus, des Gaulois et d'Anni-
bal, et, par la destinée de presque tous les états du Monde, ils auraient
passé trop vite de la pauvreté aux richesses et des richesses à la cor-
ruption.
Mais Rome, faisant toujours des efforts et trouvant toujours des ob-
stacles, faisait sentir sa puissance sans pouvoir l'étendre, et, dans une
circonférence très petite, elle s'exerçait à des vertus qui ckrvaient être si
fatales à l'Univers.
Tous les peuples d'Italie n'étaient pas également belliqueux : les Tos-
cans étaient amollis par leurs richesses et par leur luxe; les Tarentins,
les Capouans, presque toutes les villes de la Campanie et de la Grande-
(l> Denys d'Halicarnasscle dit formellement, liv. IX, et cela paraît par l'histoire. Us ne savaient point
faire de galeries pour se mettre à couvert des assiégés; ils lâchaient de prendre les villes par escalade.
Ephorus a écrit qu'Arlémon, ingénieur, inventa les grosses machines pour battre les plus fortes mu-
railles. l5ériclès s'en servit le premier au siège de Samos, dit Plularque ( Vie de Périclès).
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 7

Grèce, languissaient dans l'oisiveté et dans les plaisirs. Mais les Latins,
les Berniques, les Sabins, les Eques et les Volsques aimaient passionné-
ment la guerre; ils étaient autour de Rome; ils lui firent une résistance
inconceArabie et furent ses maîtres en fait d'opiniâtreté.
Les "villes latines étaient des colonies d'Albe qui furent fondées par
Latinus Syfvius1". Outre une origine commune aArec les Romains, elles
avaient encore des rites communs, et Servius Tullius les aArait engagées
à faire bâtir un temple dans Rome, pour être le centre de l'union des
deux peuples 121.Ayant perdu une grande bataille auprès du Lac Régille,
elles furent soumises à une alliance et une société de guerres aArec les
Romains(3).
On vit manifestement, pendant le peu de temps que dura la tyrannie
des Décemvirs, à quel point l'agrandissement de Rome dépendait de sa
liberté : l'Etat sembla avoir perdu l'âme qui. le faisait mouvoir(/)).
11 n'y eut plus dans la Ville que deux sortes de gens : ceux qui souf-
fraient la servitude, et ceux qui, pour leurs intérêts particuliers, cher-
chaient à la "faire souffrir. Les sénateurs se retirèrent de Rome comme
d'une ville étrangère, et les peuples voisins ne trouvèrent de résistance
nulle part.
Le Sénat ayant eu le moyen de donner une paye aux soldats, le siège
de Veïes fut entrepris; il dura dix ans. On vit un nouvel art chez les
Romains et une autre manière de faire la guerre : leurs succès furent
plus éclatants; ils profitèrent mieux de leurs victoires; ils firent de plus
grandes conquêtes; ils eiwoyèrent plus de colonies; enfin, la prise de
Veïes fut une espèce de réArolution.
Mais les travaux ne furent pas moindres. S'ils portèrent de plus rudes
coups aux Toscans, aux Eques et aux Volsques, cela même fit que les
(1'Comme on le voit dans le traité intitulé : Ori.go Gentis Romance, qu'on croit être d'Aurelius Victor.
— (2) Denysd'tlalicarnasse, liv. IV. — (3) Voyez dans Denys d'Halicarnassc, liv. VI, un des traités faits
avec eux. — (,l) Sous prétexte de donner au Peuple des lois écrites, ils se saisirent du gouvernement.
Voyez Denys d'Halicarnassc, liv. XI.
S MONTESQUIEU

Latins et les Herniques, leurs alliés, qui aA^aient les mêmes armes et la
même discipline qu'eux, les abandonnèrent; que des ligues se formèrent
chez les Toscans; et que les Samnites, les plus belliqueux de tous les
peuples de l'Italie, leur firent la guerre aArec fureur.
Depuis l'établissement de la paye, le Sénat ne distribua plus aux
soldats les terres des peuples Araincus; il imposa d'autres conditions : il
les obligea, par exemple, de fournir à l'armée une solde pendant un
certain temps, de lui donner du blé et des habits{1).
La prise de Rome par les Gaulois ne lui ôta rien de ses forces :
l'armée, plus dissipée que A~aincue, se retira presque entière à Veïes; le
Peuple se sarrva dans les Ailles voisines; et l'incendie de la Ville ne fut
que l'incendie de quelques cabanes de pasteurs.

") Voyez les traités qui furent faits.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 9

CHAPITRE IL
DE L'ART DE LA GUERRE CHEZ LES ROMAINS.

Les Romains se destinant à la guerre et la regardant comme le seul


art, ils mirent tout leur esprit et toutes leurs pensées à le perfectionner.
C'est sans doute un Dieu, dit Végèce(1), qui leur inspira la légion.
Us jugèrent qu'il fallait donner aux soldats de la légion des armes
offensives et défensives plus fortes et plus pesantes que celles de quelque
autre peuple que ce fûtl2).
Mais, comme il y a des choses à faire dans la guerre dont un corps
pesant n'est pas capable, ils voulurent que la légion contînt dans son
sein une troupe légère qui pût en sortir pour engager le combat, et,
si la nécessité l'exigeait, s'y retirer; quelle eût encore de la cavalerie,
des hommes de trait et des frondeurs pour poursuivre les fuyards et
achever la victoire; qu'elle fût défendue par toute sorte de machines
de guerre qu'elle traînait avec elle; que, chaque fois, elle se retranchât
et fût, comme dit Végèce(3), une espèce de place de guerre.
Pour qu'ils pussent avoir des armes plus pesantes que celles des autres
hommes, il fallait qu'ils se rendissent plus qu'hommes; c'est ce qu'ils
firent par un travail continuel qui augmentait leur force, et par des
exercices qui leur donnaient de l'adresse, laquelle n'est autre chose
qu'une juste compensation des forces que l'on a.

(1) Liv. 11, chap. i. — <-) Voyez dans Polybe et dans Josèphe [De Bello Jadaico, liv. II), cruelles étaient
les armes du soldat romain. H y a peu de différence, dit ce dernier, entre les clievaux chargés et les
soldats romains. «Us portent, dit Cicéron, leur nourriture pour plus de quinze jours, tout ce qui est
à leur usage, tout ce qu'il faut pour se fortifier, et, à l'égard de leurs armes, ils n'en sont pas plus em-
barrassés crue de leurs mains » [Tuscul., liv. III). — (3) Lib. II, cap. xxv.
?.
IM|.|!IMLI;II: îiAïioN.u.i:.
10 MONTESQUIEU
Nous remarquons aujourd'hui que nos armées périssent beaucoup par
le traA^ail immodéré des soldats 01, et, cependant, c'était par un travail
immense que les Romains se consentaient. La raison en est, je crois, que
leurs fatigues étaient continuelles, au lieu que nos soldats passent sans
cesse d'un travail extrême à une extrême oisiveté, ce qui est la chose
du Monde la plus propre à les faire périr.
Il faut que je rapporte ici ce que les auteurs nous disent de l'éducation
des soldats romains{2). On les accoutumait à aller le pas militaire, c'est-
à-dire à faire en cinq heures vingt milles, et quelquefois vingt-quatre.
Pendant ces marches, on leur faisait porter des poids de soixante livres.
On les entretenait dans l'habitude de courir et de sauter tout armés;
ils prenaient, dans leurs exercices, des épées, des javelots, des flèches
d'une pesanteur double des armes ordinaires, et ces exercices étaient
continuels3'.
Ce n'était pas seulement dans le camp qu'était l'école militaire : il y
avait dans la Ville un lieu où les citoyens allaient s'exercer (c'était le
Champ de Mars). Après le travail, ils se jetaient dans le Tibre, pour s'en-
tretenir dans l'habitude de nager et nettoyer la poussière et la sueur(/|).
Nous n'avons plus une juste idée des exercices du corps : un homme
qui s'y applique trop nous paraît méprisable, par la raison que la plu-
part de ces exercices n'ont plus d'autre objet que les agréments, au lieu
que, chez les Anciens, tout, jusqu'à la danse, faisait partie de l'art mi-
litaire.
Il est même arrivé parmi nous qu'une adresse trop recherchée clans
l'usage des armes dont nous nous servons à la guerre est devenue ridi-
cule, parce que, depuis l'introduction de la coutume des combats singu-

l" Surtout par le fouiilcmenl des terres. — l'^ Voyez Végèce, liv. 1. A'oyez dans Tile-Live,liv. XXV1,
les exercices que Scipion l'Africain faisait faire aux soldais après la prise de Carthagc-la-NeuYC.Marius,
malgré sa vieillesse, allait tous les jours au Champ de Mars. Pompée, à l'âge de cinquante-huit ans,
allait combattre tout armé avec les jeunes gens; il montait à cheval, courait à bride abattue, et lançail
ses javelots. (Plutarque, Vie de Marius cl de Pompée.) — (:i) A'égèce, liv. I. — (,,) Végèce, ibid.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 11

liers, l'escrime a été regardée comme la science des querelleurs ou des


poltrons.
Ceux qui critiquent Homère de ce qu'il relève ordinairement dans
ses héros la force, l'adresse ou l'agilité du corps, deATaient tromper
Salluste bien ridicule, qui loue Pompée de ce qu'il courait, sautait et
portait un fardeau aussi bien qu'homme de son temps(1).
Toutes les fois que les Romains se crurent en danger, ou qu'ils A^OU-
lurent réparer quelque perte, ce fut une pratique constante chez eux
d'affermir la discipline militaire. Ont-ils à foire la guerre aux Latins,
peuples aussi aguerris qu'eux-mêmes? Manlius songe à augmenter la
force du commandement et fait mourir son fils, qui avait vaincu sans
son ordre. Sont-ils battus à Numance? Scipion Emilien les prive d'abord
r

de tout ce qui les aArait amollis(2). Les légions romaines ont-elles passé
sous le joug en Numidie? Métellus répare cette honte dès qu'il leur a fait
reprendre les institutions anciennes. Marius, pour battre les Cimbres et
les Teutons, commence par détourner les fleuves, et Sylla fait si bien
travailler les soldats de son armée, effrayée de la guerre contre Mithri-
date, qu'ils lui demandent le combat comme la fin de leurs peines(;5).
Publius Nasica, sans besoin, leur lit construire une armée navale : on
craignait plus l'oisiveté que les ennemis.
Aulu-Gelle donne d'assez mauvaises raisons de la coutume des Ro-
mains de faire saigner les soldats qui avaient commis quelque faute'"1';
la vraie est que, la force étant la principale qualité du soldat, c'était le
dégrader que de l'affaiblir.
Des hommes si endurcis étaient ordinairement sains; on ne remarque
pas dans les auteurs que les armées romaines, qui faisaient la guerre
en tant de climats, périssent beaucoup par les maladies; au lieu qu'il
(1<)Cum alacribus salin, cuin velocibus cursu, cam. validis vccie ccrtabal. (Fragm. de Salluste rapporté
par A'égècc, liv. 1, chap. îx.) — '-' 11 vendit toutes les bêtes de somme de l'armée et lit porter à chaque
soldat du blé pour trente jours, et sept pieux. [Somm. de Florus, liv. LVJ1.) — (3' Frontin, Slralaqem.,
liv. I, chap. xi.
— (/l) Liv. X, chap. vin.
12 • MONTESQUIEU
arrive presque continuellement aujourd'hui que des armées, sans aA^oir
combattu, se fondent, pour ainsi dire, dans une campagne.
Parmi nous, les désertions sont fréquentes, parce que les soldats sont
la plus vile partie de chaque nation, et qu'il n'y en a aucune qui ait ou
qui croie aA'oir un certain aA^antage sur les autres. Chez les Romains,
elles étaient plus rares : des soldats tirés du sein d'un peuple si fier, si
orgueilleux, si sûr de commander aux autres, ne pouvaient guère penser
à s'avilir jusqu'à cesser d'être Romains.
Comme leurs armées n'étaient pas nombreuses, il était aisé de pour-
voir à leur subsistance; le chef pouvait mieux les connaître et Aroyait
plus aisément les fautes et les violations de la discipline.
La force de leurs exercices, les chemins admirables qu'ils aAraient con-
struits, les mettaient en état de faire des marches longues et rapides(l\
Leur présence inopinée glaçait les esprits : ils se montraient, surtout après
un mauvais succès, dans le temps que leurs ennemis étaient dans cette
négligence que donne la A'ictoire.
Dans nos combats d'aujourd'hui, un particulier n'a guère de confiance
qu'en la multitude; mais chaque Romain, plus robuste et plus aguerri
que son ennemi, comptait toujours sur lui-même; il avait naturelle-
ment du courage, c'est-à-dire de cette Arertu qui est le sentiment de ses
propres forces.
Leurs troupes étant toujours les mieux disciplinées, il était difficile
que, dans le combat le plus malheureux, ils ne se ralliassent quelque
part, ou que le désordre ne se mît quelque part chez les ennemis. Aussi
les voit-on continuellement, dans les histoires, quoique surmontés dans
le commencementpar le nombre ou par l'ardeur des ennemis, arracher
enfin la Adctoire de leurs mains.
Leur principale attention était d'examiner en quoi leur ennemi pou-

ii; Voyez surtout la défaite d'Asdrubal et leur diligence contre A^iriatus.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 13

vait avoir de la supériorité sur eux, et d'abord ils y mettaient ordre. Us


s'accoutumèrent à voir le sang et les blessures dans les spectacles des
gladiateurs, qu'ils prirent des Etrusques0'.
Les épées tranchantes des Gaulois(2), les éléphants de Pyrrhus, ne les
surprirent qu'une fois. Ils suppléèrent à la faiblesse de leur cavalerie'3',
d'abord, en ôtant les brides des cheAraux, pour que l'impétuosité n'en pût
être arrêtée; ensuite, en y mêlant des vélites/j. Quand, ils eurent connu
l'épée espagnole, ils quittèrent la leur(5). Us éludèrent la science des pi-
lotes par l'invention d'une machine que Polybe nous a décrite. Enfin,
comme dit Josèphe'0', la guerre était pour eux une méditation; la paix,
un exercice.
Si quelque nation tint de la Nature ou de son institution quelque
avantage particulier, ils en firent d'abord usage : ils n'oublièrent rien
pour aA'oir des chevaux numides, des archers crétois, des frondeurs
baléares, des vaisseaux rhodiens.
Enfin, jamais nation ne prépara la guerre avec tant de prudence et
ne la fit aArec tant d'audace.

(O Fragm. de Nicolas de Damas, liv. X, lire d'Athénée, liv. IV. Avant que les soldats parlissenl. pour
l'année, on leur donnait un combat de gladiateurs. (Jules Gapil., Vie de Maxime cl de Balbin.) — '-1 Les
Romains présentaient leursjavelots, qui recevaient les coups des épées gauloises et les éinoussaienl.—
(:i) Elle fut encore meilleure que celle des petits peuples d'Italie. On la formait des principaux citoyens,
à qui Je Public entretenait un cheval. Quand elle mettait pied à terre, il n'y avait point d'infanterie plus
redoutable, et très souvent elle déterminait la victoire. — w C'étaient déjeunes hommes légèrement
armés, et les plus agiles de la légion, qui, au moindre signal, sautaient sur la croupe des chevaux ou
combattaient à pied. (Val. Max., liv. 11; Tite-Live, liv. XXVL) — (5) Fragm. de Polybe rapporté par
Suidas au mot Ma'^aipa. — !''' De Bello Judaico, liv. 11.
14 MONTESQUIEU

CHAPITRE III.
COMMENT LES ROMAINS PURENT S'AGRANDIR.

Comme les peuples de l'Europe ont, dans ces temps-ci, à peu près les
mêmes arts, les mêmes armes, la même discipline et la même manière
de faire la guerre, la prodigieuse fortune des Romains nous paraît in-
concevable. D'ailleurs, il y a aujourd'hui une telle disproportion dans la
puissance qu'il n'est pas possible qu'un petit état sorte, par ses propres
forces, de l'abaissement où la Providence l'a mis.
Ceci demande qu'on y réfléchisse; sans quoi, nous verrions des événe-
ments sans les comprendre, et, ne sentant pas bien la différence des
situations, nous croirions, en lisant l'histoire ancienne, Aroir d'autres
hommes que nous.
Une expérience continuelle a pu faire connaître en Europe qu'un
prince qui a un million de sujets ne peut, sans se détruire lui-même,
entretenir plus de dix mille hommes de troupes; il n'y a donc que les
grandes nations qui aient des armées.
Il n'en était pas de même dans les anciennes républiques : car cette
proportion des soldats au reste du Peuple, qui est aujourd'hui comme
d'un à cent, y pouvait être aisément comme d'un à huit.
Les fondateurs des anciennes républiques aA^aient également partagé
les terres. Cela seul faisait un peuple puissant, c'est-à-dire une société
bien réglée. Cela faisait aussi une bonne armée, chacun ayant un égal
intérêt, et très grand, à défendre sa patrie.
Quand les lois n'étaient plus rigidement observées, les choses rêve-
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 15

naient au point où elles sont à présent parmi nous : l'avarice de quelques


particuliers et la prodigalité des autres faisaient passer les fonds de terre
dans peu de mains, et d'abord les arts s'introduisaient pour les besoins
mutuels des riches et des pauvres. Cela faisait qu'il n'y aArait presque plus
de citoyens ni de soldats : car les fonds de terre destinés auparaA^ant à
l'entretien de ces derniers étaient employés à celui des esciaAres et des
artisans, instruments du luxe des nouveaux possesseurs; sans quoi l'Etat,r

qui malgré son dérèglement doit subsister, aurait péri. Avant la corrup-
tion, les revenus primitifs de l'Etat
r étaient partagés entre les soldats,
c'est-à-dire les laboureurs; lorsque la République était corrompue, ils
passaient d'abord à des hommes riches, qui les rendaient aux esclaAres
et aux artisans; d'où on en retirait, par le moyen des tributs, une partie
pour l'entretien des soldats.
Or ces sortes de gens n'étaient guère propres à la guerre : ils étaient
lâches et déjà corrompus par le luxe des villes et souvent par leur art
même; outre que, comme ils n'avaient point proprement de patrie, et
qu'ils jouissaient de leur industrie partout, ils avaient peu à perdre ou
à conserArer.
Dans un dénombrementde Rome fait quelque temps après l'expulsion
des Roisu), et dans celui que Démétrius de Phalère lit à Athènesf2), il se
trouva, à peu près, le même nombre d'habitants : Rome en aArait quatre
cent quarante mille; Athènes, quatre cent trente et un mille. Mais ce
dénombrementde Rome tombe dans un temps où elle était dans la force
de son institution, et celui d'Athènes, dans un temps où elle était entière-
ment corrompue. On trouva que le nombre des citoyens pubères faisait
à Rome le quart de ses habitants, et qu'il faisait à Athènes un peu moins
du vingtième. La puissance de Rome était donc à celle d'Athènes, dans

M C'est le dénombrementdont parle Denys d'Halicarnasscdans le liv. IX, art. a5, et qui me paraît
être le même que celui qu'il rapporte à la fin de son sixième livre, qui fut fait seize ans après l'expulsion
des Rois. — (5) Ctésiclès, dans Athénée, liv. VI.
16 MONTESQUIEU

ces diA<ers temps, à peu près comme un quart est à un AÙngtième, c'est-
à-dire qu elle était cinq fois plus grande.
Les rois Agis et Cléoménès Aboyant qu'au lieu de neuf mille citoyens
qui étaient à Sparte du temps de Lycurge(", il n'y en aArait plus que
sept cents, dont à peine cent possédaient des terres{~\ et que tout le
reste n'était qu'une populace sans courage, ils entreprirent de rétablir
les lois à cet égard(3), et Lacédémone reprit sa première puissance et
redeArint formidable à tous les Grecs.
Ce fut le partage égal des terres qui rendit Rome capable de sortir
d'abord de son abaissement, et cela se sentit bien quand elle fut cor-
rompue.
Elle était une petite république lorsque, les Latins ayant refusé le se-
cours de troupes qu'ils étaient obligés de donner(/l), on IeAra sur-le-champ
dix légions dans la Ville. « A peine à présent, dit Tite-Live, l\ome, que
le Monde entier ne peut contenir, en pourrait-elle faire autant si un
ennemi paraissait tout à coup devant ses murailles : marque certaine
que nous ne nous sommes point agrandis, et que nous n'avons fait
qu'augmenter le luxe et les richesses qui nous travaillent. »
« Dites-moi, disait Tiberius Gracchus aux
Nobles(r,), qui Aimt mieux,

un citoyen ou un esclave perpétuel, un soldat ou un homme inutile à


la-guerre? Voulez-vous, pour avoir quelques arpents de terre plus que
les autres citoyens, renoncer à l'espérance de la conquête du reste du
Monde ou vous mettre en danger de vous voir enlever par les ennemis
ces terres que vous nous refusez?»

C'étaient des citoyens de la Ville, appelés proprementSparlialcs. Lycurge fit pour eux neuf mille
(J)
parts; il en donna trente mille aux autres habitants. A'oycz Plutarquc, Vie de Lycurge. — (i) Aboyez Plu-
tarque, Vie d'Acjis cl de Cléoménès. — i:''> Voyez Plutarquc, ibid. — (4) Tite-Live, lre décade, liv. \'IL
Ce fut quelque temps après la prise de Rome, sous le consulat de L. Furius Camillus et d'Ap. Claudius
Crassus. — lr>>Appian, De la Guerre civile, liv. 1.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 17

CHAPITRE IV.
1. DES GAULOIS. — IL DE PYRRHUS.
111. PARALLÈLE DE CAUTHAGE ET DE ROME. — IV. GUERRE D'ANMBAL.

Les Romains eurent bien des guerres aArec les Gaulois. L'amour de
la gloire, le mépris de la mort, l'obstination pour vaincre, étaient les
mêmes dans les deux peuples; mais les armes étaient différentes : le
bouclier des Gaulois était petit, et leur épée, mauvaise. Aussi furent-ils
traités à peu près comme, dans les derniers siècles, les Mexicains l'ont
été par les Espagnols. Et ce qu'il y a de surprenant, c'est que ces peu-
ples, que les Romains rencontrèrent dans presque tous les lieux et dans
presque tous les temps, se laissèrent détruire les uns après les autres,
sans jamais connaître, chercher, ni prévenir la cause de leurs malheurs.
Pyrrhus vint faire la guerre aux Romains dans le temps qu'ils étaient
en état de lui résister et de s'instruire par ses victoires : il leur apprit à
se retrancher, à choisir et à disposer un camp; il les accoutuma aux
éléphants et les prépara pour de plus grandes guerres.
La grandeur de Pyrrhus ne consistait que dans ses qualités person-
nelles1". Plutarque nous dit qu'il fut obligé de faire la guerre de Macé-
doine parce qu'il ne pouvait entretenir six mille hommes de pied et cinq
cents chevaux qu'il aArait!2). Ce prince, maître d'un petit état dont on n'a
plus entendu parler après lui, était un aArenturier qui faisait des entre-
prises continuelles parce qu'il ne pouvait subsister qu'en entreprenant.

(l) A'oyez un fragment du liv. I de Dion, dans l'Extrait des Vertus et des Vices. — '"-' Vie de Pyrrhus.

IHI-MMt.r.li:>.MIONAtl..
18 MONTESQUIEU

Tarente, son alliée, aArait bien dégénéré de l'institution des Lacédé-


moniens, ses ancêtres'". Il aurait pu faire de grandes choses avec les
Samnites; mais les Romains les avaient presque détruits.
Carthage, deArenue riche plus tôt que Rome, aArait aussi été plus tôt
corrompue : ainsi, pendant qu'à Rome les emplois publics ne s'obte-
naient que par la Arertu et ne donnaient d'utilité que l'honneur et une
préférence aux fatigues, tout ce que le Public peut donner aux parti-
culiers se vendait à Carthage, et tout service rendu par les particuliers
y était payé par le Public.
La tyrannie d'un prince ne met pas un état plus près de sa ruine que
l'indifférence pour le bien commun n'y met une république. L'avantage
d'un état libre est que les revenus y sont mieux administrés. Mais lors-
qu'ils le sont plus mal? L'avantage d'un état libre est qu'il n'y a point
de fiworis. Mais, quand cela n'est pas, et qu'au heu des amis et des
parents du Prince il faut faire la fortune des amis et des parents de
tous ceux qui ont part au gouvernement, tout est perdu : les lois sont
éludées plus dangereusement qu'elles ne sont violées par un prince,
qui, étant toujours le plus grand citoyen de l'Etat, a le plus d'intérêt à
sa conservation.
Des anciennes moeurs, un certain usage de la pauvreté, rendaient à
Rome les fortunes à peu près égales; mais, à Carthage, des particuliers
avaient les richesses des rois.
De deux factions qui régnaient à Carthage, l'une Adulait toujours la
paix, et l'autre, toujours la guerre; de façon qu'il était impossible d'y
jouir de l'une, ni d'y bien faire l'autre.
Pendant qu'à Rome la guerre réunissait d'abord tous les intérêts, elle
les séparait encore plus à Carthage'21.
M Justin, liv. XX. — La présence d'Annibal fit cesser parmi les Romains toutes les divisions.
•-'
Mais la présence de Scipion aigrit celles qui étaient déjà parmi les Carthaginois; elle ôta au Gouverne-
ment tout ce qui lui restait de force; les généraux, le Sénat, les Grands, devinrent plus suspects au
Peuple, et le Peuple devint plus furieux. A'oyez dans Appien toute cette guerre du premier Scipion.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 19

Dans les états gouvernés par un prince, les divisions s'apaisent aisé-
ment, parce qu'il a dans ses mains une puissance coercitive qui ramène
les deux partis; mais, dans une république, elles sont plus durables,
parce que le mal attaque ordinairement la puissance même qui pourrait
le guérir.
A Rome, gouvernée par les lois, le Peuple souffrait que le Sénat eût
la direction des affaires. A Carthage, gouvernée par des abus, le Peuple
voulait tout faire par lui-même.
Carthage, qui faisait la guerre aAree son opulence contre la pauvreté
romaine, aA^ait par cela même du désavantage : l'or et l'argent s'épuisent;
mais la vertu, la constance, la force et la pauvreté ne s'épuisent jamais.
Les Romains étaient ambitieux par orgueil, et les Carthaginois, par
aA'arice; les uns voulaient commander, les autres voulaientacquérir; et
ces derniers, calculant sans cesse la recette et la dépense, firent toujours
la guerre sans l'aimer.
Des batailles perdues, la diminution du Peuple, l'affaiblissement du
commerce, l'épuisement du trésor public, le soulèvement des nations
voisines, pouvaient faire accepter à Carthage les conditions de paix les
plus dures. Mais Rome ne se conduisait point par le sentiment des biens
et des maux : elle ne se déterminait que par sa gloire, et, comme elle
n'imaginait point qu'elle pût être si elle ne commandait pas, il n'y avait
point d'espérance ni de crainte qui pût l'obliger à faire une paix qu'elle
n'aurait point imposée.
Il n'y a rien de si puissant qu'une république où l'on observe les lois,
non pas par crainte, non pas par raison, mais par passion, comme furent
Rome et Lacédémone : car, pour lors, il se joint à la sagesse d'un bon
gouvernement toute la force que pourrait avoir une faction.
Les Carthaginois se servaient de troupes étrangères, et les Romains
employaient les leurs. Comme ces derniers n'avaient jamais regardé les
vaincus que comme des instruments pour des triomphes futurs, ils
3.
20 MONTESQUIEU
rendirent soldats tous les peuples qu'ils aA^aient soumis, et plus ils eurent
de peine à les vaincre, plus ils les jugèrent propres à être incorporés
dans leur république. Ainsi nous voyons les Samnites, qui ne furent
subjugués qu'après vingt-quatre triomphes(", devenir les auxiliaires des
Romains, et, quelque temps avant la seconde guerre punique, ils tirèrent
d'eux et de leurs alliés, c'est-à-dire d'un pays qui n'était guère plus grand
que les Etats du Pape et de Naples, sept cent mille hommes de pied et
soixante et dix mille de cheval, pour opposer aux Gaulois®.
Dans le fort de la seconde guerre punique, Rome eut toujours sur
pied de vingt-deux à vingt-quatre légions; cependant il paraît par Tite-
Live que le cens n'était pour lors que d'environ cent trente-sept mille
citoyens.
Carthage employait plus de forces pour attaquer; Rome, pour se dé-
fendre : celle-ci, comme on vient de dire, arma un nombre d'hommes
prodigieux contre les Gaulois et Annibal, qui l'attaquaient, et elle n'en-
voya que deux légions contre les plus grands rois; ce qui rendit ses
forces éternelles.
L'établissementde Carthage dans son pays était moins solide que celui
de Rome dans le sien. Cette dernière avait trente colonies autour d'elle,
qui en étaient comme les rempartsf3). AArant la bataille de Cannes, aucun
allié ne l'avait abandonnée; c'est que les Samnites et les autres peuples
d'Italie étaient accoutumés à sa domination.
La plupart des villes d'Afrique, étant peu fortifiées, se rendaient
d'abord à quiconque se présentait pour les prendre. Aussi tous ceux qui
y débarquèrent, Agathocle, Regulus, Scipion, mirent-ils d'abord Car-
thage au désespoir.
On ne peut guères attribuer qu'à un mauvais gouvernement ce qui
leur arriva dans toute la guerre que leur lit le premier Scipion : leur

;1) Flor., liv. I. — (i) A'oyez Polybe. Le Sommaire de Florus dit qu'ils levèrent trois cent mille hommes
dans la Ville et chez les Latins. — ^ Tite-Live, liv. XXVII.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 21

AÙlle et leurs armées même étaient affamées, tandis que les Romains
étaient dans l'abondance de toutes choses".
Chez les Carthaginois, les armées qui aA^aient été battues deAre-
naient plus insolentes; quelquefois elles mettaient en croix leurs gé-
néraux et les punissaient de leur propre lâcheté. Chez les Romains, le
consul décimait les troupes qui avaient fui, et les ramenait contre les
ennemis.
Le gouvernement des Carthaginois était très dur - : ils avaient si fort
tourmenté les peuples d'Espagne que, lorsque les Romains y arrivèrent,
ils furent regardés comme des libérateurs, et, si l'on fait attention aux
sommes immenses qu'il leur en coûta pour soutenir une guerre où ils
succombèrent, on Arerra bien que l'Injustice est mauvaise ménagère, et
qu'elle ne remplit pas même ses vues.
La fondation d'Alexandrie avait beaucoup diminué le commerce de
Carthage. Dans les premiers temps, la superstition bannissait en quelque
façon les étrangers de l'Egypte,
r
et, lorsque les Perses l'eurent conquise,
ils n'avaient songé qu'à affaiblir leurs nouveaux sujets. Mais, sous les rois
grecs, l'Egypte
r fit presque tout le commerce du Monde, et celui de Car-
thage commença à déchoir.
Les puissances établies par le commerce peuvent subsister longtemps
dans leur médiocrité; mais leur grandeur est de peu de durée. Elles
s'élèvent peu à peu et sans que personne s'en aperçoive : car elles ne
font aucun acte particulier qui fasse du bruit et signale leur puissance.
Mais, lorsque la chose est venue au point qu'on ne peut plus s'empêcher
de la voir, chacun cherche à priver cette nation d'un avantage qu'elle
n'a pris, pour ainsi dire, que par surprise.
La cavalerie carthaginoisevalait mieux que la romaine par deux rai-
sons : l'une, que les chevaux numides et espagnols étaient meilleurs que
m Voyez Appien, Liber Libyens. — '-' Voyez ce que Polybe dit de leurs exactions, surtout dans le
fraum. du liv. IX, Exlr. des Vertus et des Vices.
22 MONTESQUIEU

ceux d'Italie, et l'autre, que la caAralerie romaine était mal armée : car
ce ne fut que dans les guerres que les Romains firent en Grèce qu'ils
changèrent de manière, comme nous l'apprenons de Polybe(I).
Dans la première guerre punique, Regulus fut battu dès que les
Carthaginois choisirent les plaines pour faire combattre leur cavalerie,
et, dans la seconde(2), Annibal dut à ses Numides ses principales Aric-
toires.
Scipion, ayant conquis l'Espagne et fait alliance avec Massinisse, ôta
aux Carthaginois cette supériorité : ce lut la cavalerie numide qui gagna
la bataille de Zama et finit la guerre.
Les Carthaginois avaient plus d'expérience sur la mer et connaissaient
mieux la manoeuvre que les Romains; mais il me semble que cet aA^an-
tage n'était pas pour lors si grand qu'il le serait aujourd'hui.
Les Anciens, n'ayant pas la boussole, ne pouvaient guère naviger
que sur les côtes; aussi ils ne se servaient que de bâtiments à rames,
petits et plats; presque toutes les racles étaient, pour eux des ports; la
science des pilotes était très bornée, et leur manoeuvre, très peu de
chose. Aussi Aristote disait-il qu'il était inutile d'avoir un corps de ma-
riniers, et que les laboureurs suffisaient pour cela(;il.
L'art était si imparfait qu'on ne faisait guères aA^ec mille rames que
ce qui se fait aujourd'hui aA^ec ecntw.
Les grands vaisseaux étaient. désaArantageux, en ce qu'étant difficile-
ment mus par la chiourme ils ne pouvaient pas faire les évolutions né-
cessaires. Antoine en fit à Actium une funeste expérience(r>) : ses navires
ne pouvaient se remuer, pendant que ceux d'Auguste, plus légers, les
attaquaient de toutes parts.
Les A^aisseaux anciens étant à rames, les plus légers brisaient aisément
W Livre VI. — l"2' Des corps entiers de Numides passèrent du côté des Romains, qui, dès lors, com-
mencèrent à respirer. — !>:,)Polit., liv. AMI, chap. \i. — (4) Voyez ce que dit Perrault sur les rames
des Anciens -. Essai de Physique, tit. III; Mcclianique des Animaux.
— (r>) La même chose arriva à la
bataille de Salamine. (Plut., Vie de Th.émisloclc.) L'histoire est pleine de faits pareils.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 23

celles des plus grands, qui, pour lors, n'étaient plus que des machines
immobiles, comme sont aujourd'hui nos A^aisseaux démâtés.
Depuis l'invention de la boussole, on a changé de manière : on a
abandonné les rames(1, on a fui les côtes, on a construit de gros vais-
seaux; la machine est deArenue plus composée, et les pratiques se sont
multipliées.
L'iiwention de la poudre a fait une chose qu'on n'aurait pas soup-
çonnée; c'est que la force des armées navales a plus que jamais consisté
dans l'art : car, pour résister à la Ariolence du canon et ne pas essuyer
un feu supérieur, il a fallu de gros navires; mais, à la grandeur de la
machine, on a dû proportionner la puissance de l'art.
Les petits vaisseaux d'autrefois s'accrochaient soudain, et les soldats
combattaient des deux parts; on mettait sur une flotte toute une armée
de terre : dans la bataille navale que Regulus et. son collègue gagnèrent,
on vit combattre cent trente mille Romains contre cent cinquante mille
Carthaginois. Pour lors, les soldats étaient pour beaucoup, et les gens
de l'art, pour peu; à présent, les soldats sont pour rien ou pour peu, et
les gens de l'art, pour beaucoup.
La victoire du consul Duillius fait bien sentir cette différence : Jes
Romains niwaienl. aucune connaissance de la navigation; une galère
carthaginoise échoua sur leurs côtes; ils se servirent de ce modèle pour
en bâtir; en trois mois de temps, leurs matelots furent dressés, leur
flotte fut construite, équipée; elle mit à la mer; elle trouva l'armée
navale des Carthaginois et la battit.
A peine, à présent, toute une vie suffit-elle à un prince pour former

une flotte capable de paraître devant une puissance qui a déjà l'empire
de la mer; c'est peut-être la seule chose que l'argent seul ne peut pas
faire. Et si, de nos jours, un grand prince!2) réussit d'abord, l'expérience

(l1En quoi on peut juger de l'imperfectionde la marine des Anciens, puisque nous avons abandonné
une pratique dans laquelle nous avions tant de supériorité sur eux. — '-' Louis XIV.
24 MONTESQUIEU

a fait voir à d'autres 1" que c'est un exemple qui peut être plus admiré
que suivi.
La seconde guerre punique est si fameuse que tout le monde la sait.
Quand, on examine bien cette foule d'obstacles qui se présentèrent de-
Arant Annibal, et que cet homme extraordinaire surmonta tous, on a le
plus beau spectacle que nous ait fourni l'Antiquité.
Rome fut un prodige de constance. Après les journées du Tésin, de
Trébie et de Trasimène, après celle de Cannes, plus funeste encore,
abandonnée de presque tous les peuples d'Italie, elle ne demanda point
la paix. C'est que le Sénat ne se départait jamais des maximes anciennes :
il agissait aArec Annibal comme il avait agi autrefois aArec Pyrrhus, à
qui il avait refusé de faire aucun accommodement tandis qu'il serait en
Italie. Et ]e trouve dans Denys d'LIalicarnasse que, lors de la négociation
de Coriolan, le Sénat déclara qu'il ne violerait point ses coutumes an-
ciennes12'; que le Peuple romain ne pointait faire de paix tandis que les
ennemis étaient sur ses terres; mais que, si les Volsques se retiraient,
on accorderait tout ce qui serait juste.
Rome fut saiwée parla force de son institution : après la bataille de
Cannes, il ne lut pas permis aux femmes mêmes de verser des larmes; Je
Sénat refusa de racheter les prisonniers et envoya les misérables restes
de l'armée faire la guerre en Sicile, sans récompense ni aucun honneur
militaire, jusqu'à ce qu'Annibal fût chassé d'Italie.
D'un autre côté, le consul Terentius Varron avait fui honteusement
jusqu'à Venouse. Cet homme de la plus basse naissance n'avait été élevé
au consulat que pour mortifier la Noblesse. Mais le Sénat ne voulut pas
jouir de ce malheureux triomphe; il vit combien il était nécessaire qu'il
s'attirât dans cette occasion la confiance du Peuple : il alla au-devant de
Varron et le remercia de ce qu'il n'avait pas désespéré de la République.

(l' L'Espagne et la Moscovie. (-' Anliq. Rom., liv. VJ.IJ.



GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 25

Ce n'est pas ordinairement la perte réelle que l'on fait dans une ba-
taille (c'est-à-dire celle de quelques milliers d'hommes) qui est funeste
à un état, mais la perte imaginaire et le découragement, qui le prive
des forces mêmes que la Fortune lui aA^ait laissées.
11 y a des choses que tout le monde dit parce qu'elles ont été dites

une fois. On croirait qu'Annibal fit une faute insigne de n'aAroir point
été assiéger Rome après la bataille de Cannes. Il est Arrai que d'abord
la frayeur y fut extrême; mais il n'en est pas de la consternation d'un
peuple belliqueux, qui se tourne presque toujours en courage, comme
de celle d'une Arile populace, qui ne sent que sa faiblesse. Une preuve
qu'Annibal n'aurait pas réussi, c'est que les Romains se trouvèrent en-
core en état d'em'oyer partout du secours.
On dit encore qu'Annibal fit une grande faute de mener son armée
à Capoue, où elle s'amollit. Mais l'on ne considère point que l'on ne re-
monte pas à la vraie cause. Les soldats de cette armée, devenus riches
après tant de victoires, n'auraient-ils pas tromré partout. Capoue? Alex-
andre, qui commandait à ses propres sujets, prit, dans une occasion pa-
reille, un expédient qu'Annibal,qui n'avait que des troupes mercenaires,
ne pouvait pas prendre : il fit mettre le feu au bagage de ses soldats et
brûla toutes leurs richesses et les siennes. On nous dit que Kouli-Kan,
après la conquête des Indes, ne laissa à chaque soldat que cent rou-
pies d'argentll).
Ce furent les conquêtes mêmes d'Annibal qui commencèrent à chan-
ger la fortune de cette guerre. Il n'avait pas été emroyé en Italie par
les magistrats de Carthage; il recevait très peu de secours, soit par la
jalousie d'un parti, soit par la trop grande confiance de l'autre. Pen-
dant qu'il resta aA^ec son armée ensemble, il battit les Romains; mais,
lorsqu'il fallut qu'il mît des garnisons dans les villes, qu'il défendît ses

'"' IJist. de sa. Vie, Paris, i 7/12 p. /402.


,
h
mi'KiMi.v.ii: XATIOXJI.K.
26 MONTESQUIEU
alliés, qu'il assiégeât les places, ou qu'il les empêchât d'être assiégées,
ses forces se trouvèrent trop petites, et il perdit en détail une grande
partie de son armée. Les conquêtes sont aisées à faire, parce qu'on les
fait aArec toutes ses forces; elles sont difficiles à conserver, parce qu'on
ne les défend qu'avec une partie de ses forces.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 27

CHAPITRE V.

DE L'ÉTAT DE LA GRÈCE, DE LA MACÉDOINE, DE LA SYRIE


ET DE L'EGYPTE,
APRÈS L'ARAISSEMENT DES CARTHAGINOIS.

Je m'imagine qu'Annibal disait très peu de bons mots, et qu'il en


disait encore moins en ferveur de Fabius et de Marcellus contre lui-
même. J'ai du regret de voir Tite-Live jeter ses fleurs sur ces énormes
colosses de l'Antiquité; je voudrais qu'il eût fait comme Homère, qui
néglige de les parer et sait si bien les faire mouvoir.
Encore faudrait-il que les discours qu'on fait tenir à Annibal fussent
sensés. Que si, en apprenant la défaite de son frère, il aA-oua qu'il en
prévoyait la ruine de Carthage, je ne sache rien de plus propre à dés-
espérer des peuples qui s'étaient donnés à lui, et à décourager une
armée qui attendait de si grandes récompenses après la guerre.
Comme les Carthaginois, en Espagne, en Sicile, en Sardaigne, n'oppo-
saient aucune armée qui ne fût malheureuse, Annibal, dont les ennemis
se fortifiaient sans cesse, fut réduit à une guerre défensive. Cela donna
aux Romains la pensée de porter la guerre en Afrique : Scipion y des-
cendit; les succès qu'il y eut obligèrent les Carthaginoisà rappeler d'Italie
Annibal, qui pleura de douleur en cédant aux Romains cette terre où
il les avait tant de fois A^aincus.
Tout ce que peut faire un grand homme d'Etat et un grand capi-
taine, Annibal le fit pour sauver sa patrie. N'ayant pu porter Scipion
à la paix, il donna une bataille où la Fortune sembla prendre plaisir à
confondre son habileté, son expérience et son bon sens.
28 MONTESQUIEU
Carthage reçut la paix, non pas d'un ennemi, mais d'un maître : elle
s'obligea de jiayer dix mille talents en cinquante années, à donner des
otages, à livrer ses vaisseaux et ses éléphants, à ne faire la guerre à per-
sonne sans le consentement du peuple romain; et, pour la tenir tou-
jours humiliée, on augmenta la puissance de Massinisse, son ennemi
éternel.
Après l'abaissement des Carthaginois, Rome n'eut presque plus que
de petites guerres et de grandes victoires, au lieu qu'auparaArant elle
aArait eu de petites A'ictoires et de grandes guerres.
11 y aArait dans ces temps-là comme deux mondes séparés : dans l'un
combattaient les Carthaginois et les Romains; l'autre était agité par des
querelles qui duraient, depuis la mort d'Alexandre; on n'y pensait point
à ce qui se passait en OccidentU) : car, quoique Philippe, roi de Macé-
doine, eût fait un traité aArec Annibal, il n'eut presque point de suite,
et ce prince, qui n'accorda aux Carthaginois que de très faibles secours,
ne que témoigner aux Romains une mauvaise A-olonté inutile.
fit.
Lorsqu'on voit deux grands peuples se faire une guerre longue et
opiniâtre, c'est souvent une mauvaise politique de penser qu'on peut
demeurer spectateur tranquille : car celui des deux peuples qui est le
vainqueur entreprend d'abord de nouvelles guerres, et une nation de
soldats va combattre contre des peuples qui ne sont que citoyens.
Ceci parut, bien clairement dans ces temps-là : car les Romains eurent
à peine dompté les Carthaginois qu'ils attaquèrent de nouveaux peuples
et parurent dans toute la Terre pour tout envahir.
11 n'y avait pour lors dans l'Orient que quatre puissances capables de
résister aux Romains : la Grèce et les royaumes de Macédoine, de Syrie
et d'Egypte. 11 faut Aroir quelle était la situation de ces deux premières
puissances, parce que les Romains commencèrent par les soumettre.

"' Il est surprenant, comme Josèphe le remarque dans le livre contre Appion, qu'Hérodote ni Thu-
cydide n'aient jamais parlé des Romains, quoiqu'ils eussent fait, de si grandes guerres.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 29

Il y avait dans la Grèce trois peuples considérables : les Etoliens,


les Achaïens et les Béotiens; c'étaient des associations de Ailles libres,
qui avaient des assemblées générales et des magistrats communs. Les
Etoliens étaient belliqueux, hardis, téméraires, aAddes du gain, toujours
libres de leur parole et de leurs serments, enfin, faisant la guerre sur
la terre comme les pirates la font sur la mer. Les Achaïens étaient sans
cesse fatigués par des Aroisins ou des défenseurs incommodes. Les Béo-
tiens, les plus épais de tous les Grecs, prenaient le moins de part qu'ils
pouvaient aux affaires générales : uniquement conduits par le sentiment
présent du bien et du mal, ils nWaient pas assez d'esprit pour qu'il
fût facile aux orateurs de les agiter; et, ce qu'il y aArait d'extraordinaire,
leur république se maintenait dans l'anarchie même 111.
Lacédémone avait conservé sa puissance, c'est-à-dire cet esprit belli-
queux que lui donnaient les institutions de Lycurgue. Les Thessaliens
étaient en quelque façon asservis par les Macédoniens. Les rois d'Illyrie
avaient déjà été extrêmement abattus par les Romains. Les Acarnaniens
et les Athamanes étaient nwagés tour à tour par les forces de la Macé-
doine et de l'Etobe.
r Les Athéniens, sans forces par eux-mêmes et sans
alliés12', n'étonnaient plus le Monde que par leurs flatteries envers les
rois, et l'on ne montait plus sur la tribune où avait parlé Démosthène,
que pour proposer les décrets les plus lâches et les plus scandaleux.
D'ailleurs, la Grèce était redoutable par sa situation, la force, la mul-
titude de ses Ailles, le nombre de ses soldats, sa police, ses moeurs, ses
lois : elle aimait la guerre, elle en connaissait l'art, et elle aurait été
invincible si elle avait été unie.
Elle aArait bien été étonnée par le premier Philippe, Alexandre et
Antipater, mais non pas subjuguée, et les rois de Macédoine, qui ne
(,) Les magistrats, pour plaire à la multitude, n'ouvraient plus les tribunaux; les mourants léguaient
à leurs amis leur bien pour être employé en festin. Aboyez un fragm. du XXe liv. de Polybe, dans l'Ex-
trait des Vertus et des Vices. — '2' Ils n'avaient aucune alliance avec les autres peuples de la Grèce.
(Polybe, liv. VIM.)
30 MONTESQUIEU
pouvaient se résoudre à abandonner leurs prétentions et leurs espé-
rances, s'obstinaient à travailler à l'asservir.
La Macédoine était presque entourée de montagnes inaccessibles; les
peuples en étaient très propres à la guerre, courageux, obéissants, in-
dustrieux, infatigables, et il fallait bien qu'ils tinssent ces qualités-là du
climat, puisque encore aujourd'hui les hommes de ces contrées sont
les meilleurs soldats de l'empire des Turcs.
La Grèce se maintenait par une espèce de balance : les Lacédémo-
niens étaient, pour l'ordinaire, alliés des Etoliens, et les Macédoniens
l'étaient des Achaïens; mais, par l'arrivée des Romains, tout équilibre
fut rompu.
Comme les rois de Macédoine ne pouvaient pas entretenir un grand
nombre de troupes(I), le moindre échec était de conséquence; d'ailleurs,
ils pouvaient difficilement s'agrandir, parce que, leurs desseins n'étant
pas inconnus, on aArait toujours les yeux ouverts sur leurs démarches,
et les succès qu'ils avaient dans les guerres entreprises pour leurs alliés
étaient un mal que ces mêmes alliés cherchaient d'abord à réparer.
Mais les rois de Macédoine étaient ordinairement des princes habiles.
Leur monarchie n'était pas du nombre de celles qui Aront par une espèce
d'allure donnée dans le commencement : continuellement instruits par
les-périls et par les affaires, embarrassés dans tous les démêlés des Grecs,
il leur fallait gagner les principaux des villes, éblouir les peuples, et di-
Ariser ou réunir les intérêts; enfin, ils étaient obligés de payer de leur

personne à chaque instant.


Philippe, qui, dans le commencement de son règne, s'était attiré
l'amour et la confiance des Grecs par sa modération, changea tout à
coup : il devint un cruel tyran dans un temps où il aurait dû être juste
par politique et par ambition(2). Il Aboyait, quoique de loin, les Cartha-
(l) Voyez Plularcme, Vie de Flaminins. Aboyez dans Polybe les injustices et les cruautés par les-
— ('2)
quelles Pbilippe se décrédita.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 31

ginois et les Romains, dont les forces étaient immenses; il aArait fini la
"lierre à l'avantage de ses alliés et s'était réconcilié aA^ec les Etoliens. Il
o o
était naturel qu'il pensât à unir toute la Grèce aA^ec lui pour empêcher
les étrangers de s'y établir; mais il l'irrita, au contraire, par de petites
usurpations, et, s'amusant à discuter de vains intérêts, quand il s'agis-
sait de son existence, par trois ou quatre mauvaises actions, il se rendit
odieux et détestable à tous les Grecs.
Les Etoliens lurent les plus irrités, et les Romains, saisissant l'occa-
sion de leur ressentiment, ou plutôt de leur folie, firent alliance avec
eux, entrèrent dans la Grèce, et l'armèrent contre Philippe.
Ce prince fut. Araincu à la journée des Cynocéphales, et cette victoire
fut due en partie à la valeur des Etoliens. Jl fut si fort consterné qu'il
se réduisit à un traité qui était moins une paix qu'un abandon de ses
propres forces : il fit sortir ses garnisons de toute la Grèce, livra ses vais-
seaux, et s'obligea de payer mille talents en dix années.
Polybe, avec son bon sens ordinaire, compare l'ordonnance des Ro-
mains avec celle des Macédoniens, qui fut prise par tous les rois suc-
cesseurs d'Alexandre : il fait voir les avantages et les inconvénients de la
phalange et de la légion; il donne la préférence à l'ordonnance romaine,
et il y a apparence qu'il a raison, si l'on en juge par tous les événe-
ments de ces temps-là.
Ce qui avait beaucoup contribué à mettre les Romains en péril dans
la seconde guerre punique, c'est qu'Annibal arma d'abord ses soldats
à la romaine. Mais les Grecs ne changèrent ni leurs armes ni leur ma-
nière de combattre : il ne leur vint point dans l'esprit de renoncer à des
usages aArec lesquels ils avaient fait de si grandes choses.
Le succès que les Romains eurent, contre Philippe fut le plus grand
de tous les pas qu'ils firent pour la conquête générale. Pour s'assurer
de la Grèce, ils abaissèrent par toutes sortes de Aroies les Etoliens, qui
les aAraient aidés à Araincre; de plus, ils ordonnèrent que chaque ville
32 MONTESQUIEU

grecque qui avait été à Philippe ou à quelque autre prince se gouArerne-


rait dorénavant par ses propres lois.
On voit bien que ces petites républiques ne pouvaient être que dépen-
dantes. Les Grecs se livrèrent à une joie stupide et crurent être libres
en effet, parce que les Romains les déclaraient tels.
Les Etoliens, qui s'étaient imaginés qu'ils domineraient dans la Grèce,
voyant qu'ils mwaient fait que se donner des maîtres, furent au déses-
poir, et, comme ils prenaient toujours des résolutions extrêmes, Aroulant
corriger leurs folies par leurs folies, ils appelèrent dans la Grèce Antio-
chus, roi de SArrie, comme ils y avaient appelé les Romains.
Les rois de Syrie étaient, les plus puissants des successeurs d'Alex-
andre : car ils possédaient presque tous les états de Darius, à l'Egypte
r

près; mais il était arrivé des choses qui aA-aient fait que leur puissance
s'était beaucoup affaiblie.
Séleucus, qui avait fondé l'empire de Syrie, aA~ait à la fin de sa Arie dé-
truit le royaume de Lysimaque. Dans la confusion des choses, plusieurs
provinces se soulevèrent : les royaumes de Pergame, de Cappadoce et
de Bithynie se formèrent. Mais ces petits états timides regardèrent tou-
jours l'humiliation de leurs anciens maîtres comme une fortune pour
eux.
Comme les rois de Syrie Arirent toujours aA7ec une emne extrême la
félicité du royaume d'Egypte, ils ne songèrent qu'à le conquérir; ce qui
fît que, négligeant l'Orient, ils y perdirent plusieurs provinces et furent
fort mal obéis dans les autres.
Enfin, les rois de Syrie tenaient la haute et la basse Asie. Mais l'expé-
rience a fait A^oir que, dans ce cas, lorsque la capitale et les principales
forces sont dans les provinces basses de l'Asie, on ne peut pas conserA~er
les hautes, et que, quand le siège de l'empire est dans les hautes, on
s'affaiblit en voulant garder les basses. L'empire des Perses et celui de
Syrie ne furent jamais si forts que celui des Parthes, qui n'aArait qu'une
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 33

partie des provinces des deux premiers. Si Cyrus n'avait pas conquis
le royaume de Lydie, si Séleucus était resté à Babylone et aArait laissé
les proAnnces maritimes aux successeurs d'Antigone, l'empire des Perses
aurait été inAUIIcible pour les Grecs, et celui de Séleucus, pour les Ro-
mains. Il y a de certaines bornes que la Nature a données aux états
pour mortifier l'ambition des hommes; lorsque les Romains les passè-
rent, les Parth.es les firent presque toujours périr(,); quand les Parthes
osèrent les passer, ils furent d'abord obligés de reA^enir; et, de nos jours,
les Turcs, qui ont aArancé au delà de ces limites, ont été contraints d'y
rentrer.
Les rois de Syrie et d'Egypte aA^aient dans leur pays deux sortes de
sujets : les peuples conquérants et les peuples conquis. Ces premiers,
encore pleins de l'idée de leur origine, étaient très difficilement gou-
vernés : ils n'avaient point cet esprit d'indépendance qui nous porte à
secouer le joug, mais cette impatience qui nous fait désirer de changer
de maître.
Mais la faiblesse principale du royaume de Syrie venait de celle de
la Cour, où régnaient des successeurs de Darius, et non pas d'Alexandre.
Le luxe, la vanité et la mollesse, qui, en aucun siècle, n'a quitté les cours
d'Asie, régnaient surtout dans celle-ci. Le mal passa au peuple et aux
soldats et deArint contagieux pour les Romains même, puisque la guerre
qu'ils firent contre Antiochus est la Arraie époque de leur corruption.
Telle était la situation du royaume de Syrie lorsqu'Antiochus, qui
avait fait de grandes choses, entreprit la guerre contre les Romains.
Mais il ne se conduisit pas même aArec la sagesse que l'on emploie dans
les affaires ordinaires. Annibal voulait qu'on renouvelât la guerre en
Italie, et qu'on gagnât Philippe, ou qu'on le rendît neutre. Antiochus
ne fit rien de cela. Il se montra dans la Grèce aA^ec une petite partie de
O .l'en dirai les raisons au chap. xv. Elles sont lirées en partie de la disposition géographique des
deux empires.
5
3/J MONTESQUIEU

ses forces, et, comme s'il aArait voulu y voir la guerre, et non pas la
faire, il né fut occupé que de ses plaisirs. Il fut battu, s'enfuit en Asie,
plus effrayé que Araincu.
Philippe, dans cette guerre, entraîné par les Romains comme par un
torrent, les sentit de tout son pomroir et deArint l'instrument de leurs
Arictoires. Le plaisir de se Arenger et de ravager l'Etolie, la promesse
qu'on lui diminuerait le tribut, et qu'on lui laisserait quelques villes,
des jalousies qu'il eut d'Antiochus, enfin, de petits motifs le détermi-
nèrent, et, n'osant concevoir la pensée de secouer le joug, il ne songea
qu'à l'adoucir.
Antiochus jugea si mal des affaires qu'il s'imagina que les Romains
Je laisseraient tranquille en Asie. Mais ils l'y suivirent. Il fut Araincu

encore, et, dans sa consternation, il consentit au traité le plus infâme


qu'un grand prince ait jamais fait.
Je ne sache rien de si magnanime que la résolution que prit un mo-
narque qui a régné de nos jours 1" de s'ensevelir plutôt sous les débris du
trône que d'accepter des propositions qu'un roi ne doit pas entendre;
il avait l'âme trop fière pour descendre plus bas que ses malheurs ne
l'avaient mis, et il savait bien que le courage peut raffermir une cou-
ronne, et que l'infamie ne le fait jamais.
C'est une chose commune de Aroir des princes qui savent donner une
bataille; il y en a bien peu qui sachent faire une guerre, qui soient égale-
ment capables de se servir de la Fortune et de l'attendre, et qui, aA^ec
cette disposition d'esprit qui donne de la méfiance aArant que d'entre-
prendre, aient celle de ne craindre plus rien après avoir entrepris.
Après l'abaissement d'Antiochus, il ne restait plus que de petites puis-
sances, si l'on en excepte l'Egypte, qui, par sa situation, sa fécondité,
son commerce, le nombre de ses habitants, ses forces de mer et de

!'> Louis XIV.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 35

terre, aurait pu être formidable. Mais la cruauté de ses rois, leur lâcheté,
leur avarice, leur imbécillité, leurs affreuses Aroluptés, les rendirent si
odieux à leurs sujets qu'ils ne se soutinrent la plupart du temps que
par la protection des Romains.
C'était, en quelque façon, une loi fondamentale de la couronne
d'Egypte que les soeurs succédaient aArec les frères, et, afin de main-
tenir l'unité dans le gouvernement, on mariait le frère aArec la soeur.
Or il est difficile de rien imaginer de plus pernicieux dans la politique
qu'un pareil ordre de succession : car, tous les petits démêlés domes-
tiques deArenant des désordres dans l'Etat; celui des deux qui aArait le
moindre chagrin souleArait d'abord contre l'autre le peuple d'Alexan-
drie, populace immense, toujours prête à se joindre au premier de ses
rois qui Aroulait l'agiter. De plus, les royaumes de Cyrène et de Chypre
étant ordinairement entre les mains d'autres princes de cette maison,
aArec des droits réciproques sur le tout, il arrivait
qu'il y aArait presque
toujours des princes régnants et des prétendants à la couronne, que
ces rois étaient sur un trône chancelant, et que, mal établis au de-
dans, ils étaient sans pouvoir au dehors.
Les forces des rois d'Egypte, comme celles des autres rois d'Asie,
consistaient dans leurs auxiliaires grecs. Outre l'esprit de liberté, d'hon-
neur et. de gloire qui animait les Grecs, ils s'occupaient sans cesse à
toutes sortes d'exercices du corps : ils aAraient dans leurs principales
villes des jeux établis, où les A'ainqueurs obtenaient des couronnes aux
yeux de toute la Grèce; ce qui donnait une émulation générale. Or, dans
un temps où l'on combattait avec des armes dont le succès dépendait
de la force et de l'adresse de celui qui s'en servait, on ne peut douter
que des gens ainsi exercés n'eussent de grands aA^antages sur cette foule
de Barbares pris indifféremment et menés sans choix à la guerre, comme
les armées de Darius le firent bien A^oir.
Les Romains, pour priver les rois d'une telle milice et leur ôter sans
36 MONTESQUIEU
bruit leurs principales forces, firent deux choses : premièrement, ils éta-
blirent peu à peu comme une maxime, chez les A-illes grecques, qu'elles
ne pourraient aA'oir aucune alliance, accorder du secours ou faire la
guerre à qui que ce fût, sans leur consentement; de plus, dans leurs
traités aA<ec les rois, ils leur défendirent de faire aucunes levées chez
les alliés des Romains"; ce qui les réduisit à leurs troupes nationales.

(,) Us avaient déjà eu cette politique avec les Carthaginois, qu'ils obligèrent
par le traité à ne plus
se servir de troupes auxiliaires, comme on le voit dans un fragment de Dion.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 37

CHAPITRE VI.
DE LA CONDUITE QUE LES ROMAINS TINRENT

POUR SOUMETTRE TOUS LES PEUPLES.

Dans le cours de tant de prospérités, où l'on se néglige pour l'ordi-


naire, le Sénat agissait toujours aArec la même profondeur, et, pendant
que les armées consternaient tout, il tenait à terre ceux qu'il trouvait
abattus.
Il s'érigea en tribunal qui jugea tous les peuples : à la lin de chaque

guerre, il décidait des peines et des récompenses que chacun avait mé-
ritées; il ô lai t. une partie du domaine du peuple vaincu pour la donner
aux alliés; en quoi il faisait deux choses : il attachait à Rome des rois
dont elle avait peu à craindre et beaucoup à espérer, et il en affaiblis-
sait d'autres dont elle n'avait rien à espérer et tout à craindre.
On se servait des alliés pour faire la guerre à un ennemi; mais d'abord
on détruisit les destructeurs. Philippe fut vaincu par le moyen des Eto-
liens, qui lurent anéantis d'abord après, pour s'être joints à Antiochus.
Antiochus fut vaincu par le secours des Rhodiens; mais, après qu'on
leur eut donné des récompenses éclatantes, on les humilia pour jamais,
sous prétexte qu'ils avaient demandé qu'on fit la paix aA^ec Persée.
Quand ils avaient plusieurs ennemis sur les bras, ils accordaient une
trêve au plus faible, qui se croyait, heureux de l'obtenir, comptant pour
beaucoup d'avoir différé sa ruine.
Lorsque l'on était occupé à une grande guerre, le Sénat dissimulait
toutes sortes d'injures et attendait dans le silence que le temps de la
38 MONTESQUIEU

punition fût Arenu. Que si quelque peuple lui emroyait les coupables,
il refusait de les punir, aimant mieux tenir toute la nation pour crimi-
nelle et se réserver une Arengeance utile.
Comme ils faisaient à leurs ennemis des maux inconcevables, il ne
se formait guère de ligues contre eux : car celui qui était le plus éloigné
du péril ne voulait pas en approcher.
Par là, ils receAraient rarement la guerre, mais la faisaient toujours
dans le temps, de la manière et aArec ceux qu'il leur comrenait, et, de
tant de peuples qu'ils attaquèrent, il y en a bien peu qui n'eussent souf-
fert toutes sortes d'injures si l'on aArait Aroulu les laisser en paix.
Leur coutume étant de parler toujours en maîtres, les ambassadeurs
qu'ils eiwoyaient chez les peuples qui n'avaient point encore senti leur
puissance étaient sûrement maltraités; ce qui était un prétexte sûr pour
faire une nouvelle guerre(1).
Comme ils ne faisaient jamais la paix de bonne foi, et que, dans le
dessein d'envahir tout, leurs traités n'étaient proprement que des sus-
pensions de guerre, ils y mettaient des conditions qui commençaient
toujours la ruine de l'état qui les acceptait : ils faisaient sortir les gar-
nisons des places fortes, ou bornaient le nombre des troupes de terre,
ou se faisaient livrer les cheA-aux ou les éléphants, et, si ce peuple était
puissant sur la mer, ils l'obligeaient de brûler ses Araisseaux et quelque-
fois d'aller habiter plus aA-ant dans les terres.
Après aA^oir détruit les armées d'un prince, ils ruinaient ses finances
par des taxes excessives ou un tribut, sous prétexte de lui faire payer
les frais de la guerre : noiweau genre de tyrannie, qui le forçait d'op-
primer ses sujets et de perdre leur amour.
Lorsqu'ils accordaient la paix à quelque prince, ils prenaient quel-
qu'un de ses frères ou de ses enfants en otage; ce qui leur donnait le

'" Un des exemples de cela, c'est leur guerre contre les Dalmates. Aboyez Polybe.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 39

moyen de troubler son royaume à leur fantaisie. Quand ils aA^aientle plus
proche héritier, ils intimidaient le possesseur; s'ils niaient qu'un prince
d'un degré éloigné, ils s'en servaient pour animer les réAroltes des peuples.
Quand quelque prince ou quelque peuple s'était soustrait de l'obéis-
sance de son souverain, ils lui accordaient d'abord le titre cïalhé du
peuple romain'®, et, par là, ils le rendaient sacré et inviolable; de ma-
nière qu'il n'y avait point de roi, quelque grand qu'il fût, qui pût un
moment être sûr de ses sujets, ni même de sa famille.
Quoique le titre de leur allié fût une espèce de servitude, il était néan-
moins très recherché(2) : car on était sûr que l'on ne recevait d'injures
que d'eux, et l'on aArait sujet d'espérer qu'elles seraient moindres; ainsi
il n'y avait point de sendces que les peuples et les rois ne fussent prêts
de rendre, ni de bassesses qu'ils ne fissent pour l'obtenir.
Ils avaient plusieurs sortes d'alliés. Les uns leur étaient unis par des
privilèges et une participation de leur grandeur, comme les Latins et
les lierniqu.es; d'autres, par l'établissement même, comme leurs colo-
nies; quelques-uns, par les bienfaits, comme furent Massinisse, Euménès
et Attalus, qui tenaient d'eux leur royaume ou leur agrandissement;
d'autres, par des traités libres, et ceux-là d^en aient sujets par un long-
usage de l'alliance, comme les rois d'Egypte, de Bithynie, de Cappadoce,
et la plupart des villes grecques; plusieurs, enfin, par des traités forcés
et par la loi de leur sujétion, comme Philippe et Antiochus : car ils n'ac-
cordaient point de paix à un ennemi qui ne contînt une alliance, c'est-
à-dire qu'ils ne soumettaient point de peuple qui ne leur servît à en
abaisser d'autres.
Lorsqu'ils laissaient la liberté à quelques villes, ils y faisaient d'abord
naître deux factions(:i) : l'une défendait les lois et la liberté du pays,

(1) Aboyez surtout leurtraité avec les Juifs, au .!''' liv. des Machabccs, cbap. vin. — (2) Âriaralhe lit un
sacrifice aux Dieux, dit Polybe, pour les remercier de ce rra'il avait obtenu cette alliance. — '^ Aboyez
Polybe sur les villes de Grèce.
/JO MONTESQUIEU
.
l'autre soutenait, qu'il n'y avait de foi que la volonté des Romains; et,
comme cette dernière faction était toujours la plus puissante, on Aroit
bien qu'une pareille liberté n'était qu'un nom.
Quelquefois ils se rendaient maîtres d'un pays sous prétexte de suc-
cession : ils entrèrent en Asie, en Bithynie, en Libye, par les testaments
d'Attalus, de ]Nicomède(,) et d'Appion, et l'Egypte fut enchaînée par celui
du roi de Cvrène.
Pour tenir les grands princes toujours faibles, ils ne A7oulaient pas
qu'ils reçussent dans leur alliance ceux à qui ils avaient accordé la
leur(2), et, comme ils ne la refusaient à aucun des Aroisins d'un prince
puissant, cette condition, mise dans un traité de paix, ne lui laissait,
plus d'alliés.
De plus, lorsqu'ils avaient A-aincu quelque prince considérable, ils
mettaient dans le traité qu'il ne pourrait faire la guerre pour ses diffé-
rends aArec les alliés des Romains (c'est-à-dire, ordinairement, aArec tous
ses Aroisins), mais qu'il les mettrait en arbitrage; ce qui lui ôtait pour
liwenir la puissance militaire.
Et, pour se la réserver toute, ils en privaient leurs alliés même :
dès que ceux-ci avaient le moindre démêlé, ils envoyaient des ambas-
sadeurs qui les obligeaient de faire la paix. Il n'y a qu'à voir comme
ils terminèrent les guerres d'Attalus et de Prusias.
Quand quelque prince aArait fait une conquête, qui soiwent l'avait
épuisé, un ambassadeur romain smvenait d'abord, qui la lui arrachait
des mains. Entre mille exemples, on peut se rappeler comment, aA^ec
une parole, ils chassèrent d'Egypte Antiochus.
Sachant combien les peuples d'Europe étaient propres à la guerre,
ils établirent comme une loi qu'il ne serait permis à aucun roi d'Asie
d'entrer en Europe et d'y assujettir quelque peuple que ce fût(3). Le

Fils de Philopator. — ® Ce fut le cas d'Antiochus. — (:i) La défense faite à Antiochus, même,
(1)

avant la guerre, dépasser en Europe, devint générale contre les autres rois.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 41

principal motif de la guerre qu'ils firent à Mithridate fut que, contre


cette défense, il aArait soumis quelques Barbares(1).
Lorsqu'ils Aboyaient que deux peuples étaient en guerre, quoiqu'ils
n'eussent aucune alliance, ni rien à démêler aArec l'un ni aArec l'autre,
ils ne laissaient pas de paraître sur la scène, et, comme nos chevaliers
errants, ils prenaient le parti du plus faible. C'était, dit Denys d'Hali-
carnasse, une ancienne coutume des Romains d'accorder toujours leur
secours à quiconque Arenait l'implorer'2'.
Ces coutumes des Romains n'étaient point quelques faits particuliers
arrivés par hasard; c'étaient des principes toujours constants, et cela se
peut voir aisément : car les maximes dont ils firent usage contre les plus
grandes puissances furent précisément celles qu'ils aAraient employées
dans les commencements contre les petites villesqui étaient autour d'eux.
Ils se servirent d'Euménès et de Massinisse pour subjuguer Philippe
et. Antiochus, comme ils s'étaient servis des Latins et des Herniques pour
subjuguer les Volsques et les Toscans; ils se firent liA^rer les flottes de
Carthage et des rois d'Asie, comme ils s'étaient fait donner les barques
d'Antium; ils ôtèrent les liaisons politiques et civiles entre les quatre
parties de la Macédoine, comme ils avaient autrefois rompu l'union des
petites villes latines(3).
Mais surtout leur maxime constante bit de diviser. La république
d'Achaïe était formée par une association de villes libres; le Sénat dé-
clara que chaque Avilie se gmrvernerait dorénavant par ses propres lois,
sans dépendre d'une autorité commune.
La république des Béotiens était pareillement une ligue de plusieurs
villes. Mais, comme, dans la guerre contre Persée, les unes suiA^irent le
parti de ce prince, les autres, celui des Romains, ceux-ci les reçurent en
grâce moyennant la dissolution de l'alliance commune.

(0 Appian, De Bcll.o Mitkrid. — ^ Fragment de Denys, tiré de l'Extrait des Ambassades. — W Tile-
Live, liv. VII.
6
iMi'niMi;iui: XJITMINAI.I:.
42 MONTESQUIEU

Si un grand prince qui a régné de nos jours avait suivi ces maximes,
lorsqu'il vit un de ses Aroisins détrôné, il aurait employé de plus grandes
forces pour le soutenir et le borner dans l'île qui lui resta fidèle : en
dÎA-isant la seule puissance qui pût s'opposer à ses desseins, il aurait tiré
d'immenses aA^antages du malheur même de son allié.
Lorsqu'il y aArait quelques disputes dans un état, ils jugeaient d'abord
l'affaire, et, par là, ils étaient sûrs de n'aAroir contre eux que la partie
qu'ils aAraient condamnée. Si c'était des princes du même sang qui se
disputaient la couronne, ils les déclaraient quelquefois tous deux rois{";
si l'un d'eux était en bas âge, ils décidaient en sa faveur, et ils en pre-
naient la tutelle, comme protecteurs de l'Univers(2). Car ils avaient porté
les choses au point que les peuples et les rois étaient leurs sujets sans
saAroir précisément par quel titre, étant établi que c'était, assez d'avoir
oui parler d'eux pour devoir leur être soumis.
Ils ne faisaient jamais de guerres éloignées sans s'être procuré quelque
allié auprès de l'ennemi qu'ils attaquaient, qui pût joindre ses troupes
à l'armée qu'ils envoyaient, et, comme elle n'était jamais considérable

par le nombre, ils observaient toujours d'en tenir une autre dans la pro-
vince la plus voisine de l'ennemi 13'et une troisième dans Rome, toujours
prête à marcher. Ainsi ils n'exposaient qu'une très petite partie de leurs
forces, pendant que leur ennemi mettait au hasard, toutes les siennes14'.
Quelquefois ils abusaient de la subtilité des termes de leur langue :
ils détruisirent Carthage, disant qu'ils aAraient promis de conserver la Cité,
et non pas la Ville. On sait comment les Etoliens,
r qui s'étaient abandon-
nés à leur foi, furent trompés : les Romains prétendirent que la signifi-
cation de ces mots : s'abandonner à la foi d'un ennemi, emportait la perte

l" Comme il arriva à Ariaratbe et Holopberne en Cappadoce. (Appian, in Syriac.) Pour pou-
— l2)
voir ruiner la Syrie en qualité de tuteurs, ils se déclarèrent pour le fils d'Antiocbus, encore enfant,
contre Démétrius, qui était chez eux en otage, et qui les conjurait de lui rendre justice, disant que
Rome était sa mère, et les Sénateurs, ses pères. — (3) C'était une pratique constante, comme on peut
voir par l'histoire. — w Aboyez comme ils se conduisirent dans la guerre de Macédoine.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 43

de toutes sortes de choses : des personnes, des terres, des villes, des
temples et des sépultures mêmes.
Ils pouvaient même donner à un traité une interprétation arbitraire :
ainsi, lorsqu'ils voulurent abaisser les Rhodiens, ils dirent qu'ils ne leur
avaient pas donné autrefois la Lycie comme présent, mais comme amie
et alliée.
Lorsqu'un de leurs généraux faisait la paix pour sauver son armée
prête à périr, le Sénat, qui ne la ratifiait point, profitait de cette paix
et continuait la guerre. Ainsi, quand Jugurtha eut enfermé une armée
romaine, et qu'il l'eut laissée aller sous la foi d'un traité, on se servit
contre lui des troupes mêmes qu'il aArait sauvées; et, lorsque les Nu-
mantins eurent réduit vingt mille Romains prêts à mourir de faim à de-
mander la paix, cette paix, qui aArait sauvé tant de citoyens, fut rompue
à Rome, et l'on éluda la foi publique en envoyant le consul qui liwait
signée 1.
Quelquefois ils traitaient de la paix avec un prince sous des condi-
tions raisonnables, et, lorsqu'il les aArait exécutées, ils en ajoutaient de
telles, qu'il était forcé de recommencer la guerre. Ainsi, quand ils se
furent, fait livrer par Jugurtha ses éléphants, ses chevaux, ses trésors,
ses transfuges, ils lui demandèrent de livrer sa personne(2) : chose qui,
étant pour un prince le dernier des malheurs, ne peut jamais faire une
condition de paix.
Enfin, ils jugèrent les rois pour leurs foutes et leurs crimes parti-
culiers : ils écoutèrent les plaintes de tous ceux qui avaient quelques
démêlés aArec Philippe, ils eiwoyèrent des députés pour pourvoir à leur
sûreté; et ils firent accuser Persée deA^ant eux pour quelques meurtres
et quelques querelles aArec des citoyens des villes alliées.
(1) Ils en agirent de même avec les Samnites, les Lusitaniens et les peuples de Corse. Voyez, sur ces
derniers, un fragment du liv. I de Dion. — (2) Ils en agirent de même avec A'iriate : après lui avoir
fait rendre les transfuges, on lui demanda qu'il rendît les armes; à quoi ni lui ni les siens ne purent
consentir. (Fragm. de Dion.)
G.
44 MONTESQUIEU
Comme on jugeait de la gloire d'un général par la quantité de l'or et
de l'argent qu'on portait à son triomphe, il ne laissait rien à l'ennemi
vaincu. Rome s'enrichissait toujours, et chaque guerre la mettait en état
d'en entreprendre une autre.
Les peuples qui étaient amis ou alliés se ruinaient tous par les pré-
sents immenses qu'ils faisaient pour conser\rer la firveur ou l'obtenir plus
grande11', et la moitié de l'argent qui fut eiwoyé pour ce sujet aux Ro-
mains aurait suffi pour les A^aincre.
Maîtres de l'Univers, ils s'en attribuèrent tous les trésors : nwisseurs
moins injustes en qualité de conquérants qu'en qualité de législateurs.
Ayant su que Ptolomée, roi de Chypre, aArait des richesses immenses,
ils firent une loi, sur la proposition d'un tribun, par laquelle ils se
donnèrent l'hérédité d'un homme viArant et la confiscation d'un prince
H*ie/ ". (91

Bientôt la cupidité des particuliers acheA-a d'enlever ce qui avait


échappé à lïwarice publique. Les magistrats et les gouverneurs ven-
daient aux rois leurs injustices. Deux compétiteurs se ruinaient à l'envi
pour acheter une protection toujours douteuse contre un rÎAral qui n'était
pas entièrement épuisé : car on n'aA^ait pas même cette justice des bri-
gands, qui portent une certaine probité dans l'exercice du crime. Enfin,
les droits légitimes ou usurpés ne se soutenant que par de l'argent, les
princes, pour en avoir, dépouillaient les temples, confisquaient les biens
des plus riches citoyens. On faisait mille crimes pour donner aux Ro-
mains tout l'argent du Monde.
Mais rien ne servit mieux Rome que le respect qu'elle imprima à
la Terre. Elle mit d'abord les rois dans le silence et les rendit comme
stupides; il ne s'agissait pas du degré de leur puissance, mais leur per-
sonne propre était attaquée : risquer une guerre, c'était s'exposer à la
Les présents que le Sénat envoyait aux rois n'étaient que des bagatelles, comme une chaise et un
(,)
bâton d'ivoire, ou quelque robe de magistrature. — (2) Florus, liv. III, chap. ix.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 45

captiAÛté, à la mort, à l'infamie du triomphe. Ainsi des rois qui Avaient


dans le faste et dans les délices n'osaient jeter des regards fixes sur le
peuple romain, et, perdant le courage, ils attendaient de leur patience
et de leurs bassesses quelque délai aux misères dont ils étaient menacés0'.
Remarquez, je Arous prie, la conduite des Romains. Après la défaite
d'Antiochus, ils étaient maîtres de l'Afrique, de l'Asie et de la Grèce,
sans y aAroir presque de AÛlle en propre. Il semblait qu'ils ne conquissent
que pour donner; mais ils restaient si bien les maîtres que, lorsqu'ils
faisaient la guerre à quelque prince, ils l'accablaient, pour ainsi dire,
du poids de tout l'Univers.
Il n'était pas temps encore de s'emparer des pays conquis. S'ils avaient
gardé les Ailles prises à Philippe, ils auraient fait ouvrir les yeux aux
Grecs; si, après la seconde guerre punique ou celle contre Antiochus,
ils avaient pris des terres en Afrique ou en Asie, ils n'auraient pu con-
server des conquêtes si peu solidement établies 12.
Il fallait attendre que toutes les nations fussent accoutumées à obéir
comme libres et comme alliées, aArant de leur commander comme su-
jettes, et qu'elles eussent été se perdre peu à peu dans la République
romaine.
Voyez le traité qu'ils firent aArec les Latins après la victoire du Lac
Régille(i); il fut un des principaux fondements de leur puissance. On n'y
trouve pas un seul mot qui puisse faire soupçonner l'empire.
C'était une manière lente de conquérir : on vainquait un peuple, et
on se contentait de l'affaiblir; on lui imposait des conditions qui le mi-
naient insensiblement; s'il se relevait, on l'abaissait encore daArantage, et
il deA^enait sujet, sans qu'on pût donner une époque de sa sujétion.

(1)Ils cachaient, autant qu'ils pouvaient, leur puissance et leurs richesses aux Romains. Aboyez là-
dessus un fragm. du liv. I de Dion. — '-' Us n'osèrent y exposer le\irs colonies; ils aimèrent mieux
mettre une jalousie éternelle entre les Carthaginois cl Massinisse et se servir du secours des uns et
des autres pour soumettre la Macédoine et la Grèce. — ':i) Denys d'Halicarnasscle rapporte, liv. \\,
chap. xcv (édit. d'Oxf.V
/JÔ MONTESQUIEU

Ainsi Rome n'était pas proprement une monarchie ou une république,


mais la tête du corps formé par tous les peuples du Monde.
Si les Espagnols, après la conquête du Mexique et du Pérou, avaient
suivi ce plan, ils n'auraient pas été obligés de tout détruire pour tout
conserArer.
C'est la folie des conquérants de vouloir donner à tous les peuples
leurs lois et leurs coutumes; cela n'est bon à rien : car, dans toute sorte
de gmrvernement, on est capable d'obéir.
Mais, Rome n'imposant aucunes lois générales, les peuples niwaient
point entre eux de liaisons dangereuses; ils ne faisaient un corps que
par une obéissance commune, et, sans être compatriotes, ils étaient tous
romains.
On objectera peut-être que les empires fondés sur les lois des fiefs
n'ont jamais été durables, ni puissants. Mais il n'y a rien au Monde de
si contradictoire que le plan des Romains et celui des Barbares; et, pour
n'en dire qu'un mot : le premier était l'ouvrage de la force; l'autre, de
la faiblesse; dans l'un, la sujétion était extrême; dans l'autre, l'indépen-
dance. Dans les pays conquis par les nations germaniques, le pouvoir
était dans la main des vassaux; le droit seulement, dans la main du
Prince. C'était tout le contraire chez les Romains.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 47

CHAPITRE VIL
COMMENT MITHRIDATE PUT LEUR RÉSISTER.

De tous les rois que les Romains attaquèrent, Mi th ri date seul se dé-
fendit aArec courage et les mit en péril.
La situation de ses états était admirable pour leur faire la guerre.
Ils touchaient au pays inaccessible du Caucase, rempli de nations fé-
roces dont on pouvait se servir. De là, ils s'étendaient sur la mer du
Pont. Mithridate la couvrait de ses vaisseaux et allait continuellement
acheter de nouvelles armées de Scythes. L'Asie était ouverte à ses in-
vasions. Il était riche, parce que ses villes sur le Pont-Euxin faisaient un
commerce aArantageux avec des nations moins industrieuses qu'elles.
Les proscriptions, dont la coutume commença dans ces temps-là,
obligèrentplusieurs Romains de quitter leur patrie. Mithridate les reçut
à bras ouverts : il forma des légions où il les fit entrer, qui furent ses
meilleures troupes(''.
D'un autre côté, Rome, travaillée par ses dissensions civiles, occupée
de maux plus pressants, négligea les affaires d'Asie et laissa Mithridate
suivre ses victoires ou respirer après ses défaites.
Rien n'avait plus perdu la plupart des rois que le désir manifeste
qu'ils témoignaient de la paix : ils avaient détourné par là tous les au-
tres peuples de partager aA^ec eux un péril dont ils Adulaient tant sortir
(l1 Frontin [Slralaqem., liv. 1.1) dit quArchélaûs, lieutenant de Mithridate, combattant contre Sylla,
mit a\r premier rang ses chariots à faux; au second, sa phalange; au troisième, les auxiliaires armés à la
romaine, mixlis fugilivis Italioe, quorum pervicacioe mullttm fulcbal. Mithridate fit même une alliance avec
Sertorius. A'oyez aussi Plutarquc, Vie de Lucullus.
48 MONTESQUIEU

eux-mêmes. Mais Mithridate fit d'abord sentir à toute la Terre qu'il


était ennemi des Romains, et qu'il le serait toujours.
Enfin, les Ailles de Grèce et d'Asie, Aboyant que le joug des Romains
s'appesantissait tous les jours sur elles, mirent leur confiance dans ce
roi barbare, qui les appelait à la liberté.
Cette disposition des choses produisit trois grandes guerres, qui for-
ment un des beaux morceaux de l'histoire romaine, parce qu'on n'y voit
pas des princes déjà vaincus par les délices et l'orgueil, comme Antio-
chus et Tigrane, ou par la crainte, comme Philippe, Persée et Jugurtha,
mais un roi magnanime, qui, dans les adArersités, tel qu'un lion qui re-
garde ses blessures, n'en était que plus indigné.
Elles sont, singulières, parce que les révolutions y sont continuelles
et toujours inopinées : car, si Mithridate pouvait aisément réparer ses
armées, il arrivait aussi que, dans les reArers, où l'on a plus besoin
d'obéissance et de discipline, ses troupes barbares l'abandonnaient; s'il
avait l'art de solliciter les peuples et de faire révolter les villes, il éprou-
vait, à son tour, des perfidies de la part de ses capitaines, de ses en-
fants et de ses femmes; enfin, s'il eut affaire à des généraux romains
malhabiles, on envoya contre lui, en divers temps, Sylla, Lucullus
et Pompée.
Ce prince, après avoir battu les généraux romains et fait la conquête
de l'Asie, de la Macédoine et de la Grèce, ayant été Araincu à son tour
par Sylla, réduit par un traité à ses anciennes limites, fatigué par les
généraux romains, deA^enu encore une fois leur A'ainqueur et le con-
quérant de l'Asie, chassé par Lucullus, suivi dans son propre pays, fut
obligé de se retirer chez Tigrane, et, le Aboyant perdu sans ressource,
après sa défaite, ne comptant plus que sur lui-même, il se réfugia dans
ses propres états et s'y rétablit.
Pompée succéda à Lucullus, et Mithridate en fut accablé : il fuit de
ses états, et, passant l'Araxe, il marcha de péril en péril par le pays des
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 49

Laziens, et, ramassant dans son chemin ce qu'il troiwa de Barbares,


il parut dans le Bosphore, deArant son fils Maccharès{)), qui avait fait

sa paix avec les Romains.


Dans l'abîme où il était, il forma le dessein de porter la guerre en
Italie et d'aller à Rome aA^ec les mêmes nations qui l'asservirent quelques
siècles après, et par le même chemin qu'elles tinrent®.
Trahi par Pharnace, un autre de ses fils, et par une armée effrayée
de la grandeur de ses entreprises et des hasards qu'il allait chercher, il
mourut en roi.
Ce fut alors que Pompée, dans la rapidité de ses AÙctoires, acheva
le pompeux ouvrage de la grandeur de Rome. 11 unit au corps de son
empire des pays infinis; ce qui servit plus au spectacle de la magnifi-
cence romaine qu'à sa vraie puissance. Et, quoiqu'il parût par les écri-
teaux portés à son triomphe qu'il aArait augmenté le revenu du fisc de
plus d'un tiers(î), le pouvoir n'augmenta pas, et la liberté publique n'en
fut que plus exposée.

ll)Mithridate l'avait l'ail roi du Bosphore. Sur la nouvelle de l'arrivée de son père, il se donna la
mort. — î2) A'oyez Appian, De Bcllo Milhridal.ico. — (:l) Aboyez Philarque., dans In Vie de Pompée, el
Zonaras, liv. 11.
50 MONTESQUIEU

CHAPITRE VIIL
DES DIVISIONS OUI FURENT TOUJOURS DANS LA VILLE.

Pendant que Rome conquérait l'Uinvers, il y avait dans ses murailles


une guerre cachée : c'étaient des feux comme ceux de ces Arolcans qui
sortent sitôt que quelque matière vient en augmenter la fermentation.
Après l'expulsion des Rois, le gouAfernement était devenu aristocra-
tique : les familles patriciennes obtenaient seules toutes les magistra-
tures(l), toutes les dignités et, par conséquent, tous les honneurs mili-
taires et civils®.
Les Patriciens, Ajoutant empêcher le retour des Rois, cherchèrent à
augmenter le mouvement qui était dans l'esprit du Peuple. Mais ils fi-
rent plus qu'ils ne A'Oulurent : à force de lui donner de la haine pour les
Rois, ils lui donnèrent un désir immodéré de la liberté. Comme l'auto-
rité royale avait passé tout entière entre les mains des consuls, le Peuple
sentit que cette liberté dont on voulait lui donner tant d'amour, il ne
l'avait pas; il chercha donc à abaisser le consulat, à avoir des magistrats
plébéiens, et à partager aA<ecles Nobles les magistratures enraies. Les Pa-
triciens furent forcés de lui accorder tout ce qu'il demanda : car, dans
une ville où la pauvreté était la vertu publique, où les richesses, cette
A^oie sourde pour acquérir la puissance, étaient méprisées, la naissance et.
les dignités ne pouvaient pas donner de grands aA^antages. La puissance
Les Patriciens avaient même, en quelque façon, un caractère sacré : il n'y avait qu'eux qui
(1)
pussent prendre les auspices. Aboyez dans Tite-Live, liv. VI, la harangue d'Appius Claudius. — (2) Par
exemple, il n'y avait, qu'eux qui pussent triompher, puisqu'il n'y avait qu'eux qui pussent être consuls
et commander les armées.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 51

devait donc revenir au plus grand nombre, et l'aristocratie, se changer


peu à peu en un état populaire.
Ceux qui obéissent à un roi sont moins tourmentés d'envie et de ja-
lousie que ceux qui vivent dans une aristocratie héréditaire. Le Prince
est si loin de ses sujets qu'il n'en est presque pas vu, et il est si fort
au-dessus d'eux qu'ils ne peuArent imaginer aucun rapport qui puisse les
choquer. Mais les Nobles qui gouvernent sont sous les yeux de tous
et ne sont pas si éleArés que des comparaisons odieuses ne se fassent
sans cesse. Aussi a-t-on vu de tout temps, et le voit-on encore, le Peuple
détester les Sénateurs. Les républiques où la naissance ne donne au-
cune part au gouvernement sont à cet égard les plus heureuses : car le
Peuple peut moins envier une autorité qu'il donne à qui il Areut, et qu'il
reprend, à sa fantaisie.
Le Peuple, mécontent, des Patriciens, se retira sur le Mont Sacré. On
lui euA-oya des députés, qui l'apaisèrent, et, comme chacun se promit
secours l'un à l'autre en cas que les Patriciens ne tinssent pas les paroles
données0' (ce qui eût causé, à tous les instants, des séditions et aurait
troublé toutes les fonctions des magistrats), on jugea qu'il Avalait mieux
créer une magistrature qui pût empêcher les injustices faites à un plé-
béien®. Mais, par une maladie éternelle des hommes, les Plébéiens, qui
avaient obtenu des tribuns pour se défendre, s'en servirent pour atta-
quer : ils enlevèrent peu à peu toutes les prérogatiA^es des Patriciens.
Cela produisit des contestations continuelles. Le Peuple était soutenu ou.
plutôt animé par ses tribuns, et les Patriciens étaient défendus par le
Sénat, qui était presque tout composé de patriciens, qui était plus porté
pour les maximes anciennes, et qui craignait que la populace n'éleA^it
à la tyrannie quelque tribun.
Le Peuple employait pour lui ses propres forces et sa supériorité dans

l" Zonaras, liv. II. — <2' Origine des tribuns du Peuple.


52 MONTESQUIEU

les suffrages,, ses refus d'aller à la guerre, ses menaces de se retirer, la


partialité de ses lois, enfin, ses jugements contre ceux qui lui avaient
fait trop de résistance. Le Sénat se défendait par sa sagesse, sa justice et
l'amour qu'il inspirait pour la Patrie, par ses bienfaits et une sage dispen-
sation des trésors de la République, par le respect que le Peuple avait
pour la gloire des principales familles(n et la vertu des grands person-
nages, par la Religion même, les institutions anciennes et la suppression
des jours d'assemblée sous prétexte que les auspices n'avaient pas été
lavorables, par les clients, par l'opposition d'un tribun à un autre, par
la création d'un dictateur125,les occupations d'une norwelle guerre ou
les malheurs qui. réunissaient tous les intérêts, enfin, par une condes-
cendance paternelle à accorder au. Peuple une partie de ses demandes
pour lui faire abandonner les antres, et cette maxime constante de pré-
férer la conservation de la République aux prérogatives de quelque ordre
ou de quelque magistrature que ce fût.
Dans la suite des temps, lorsque les Plébéiens eurent tellement abaissé
les Patriciens que cette distinction de famille devint Araine, et que les
unes et les autres furent indifféremment élevées aux honneurs'35, il y eut
de nouvelles disputes entre le bas peuple, agité par ses tribuns, et les
principales familles patriciennes ou plébéiennes, qu'on appela les Nobles,
et qui avaient pour elles le Sénat, qui en était composé. Mais, comme
les moeurs anciennes n'étaient plus, que des particuliers avaient des

Le Peuple, qui aimait la gloire, composé de gens qui avaient passé leur vie à la guerre, ne pouvait
(1)
refuser ses suffrages à un grand homme, sous lequel il avait combattu. 11 obtenait le droit d'élire des
plébéiens, et il élisait des patriciens. 11 fut obligé, de se lier les mains, en établissant qu'il y aurait tou-
jours un consul plébéien. Aussi les familles plébéiennes qui entrèrent dans les charges y furent-elles
ensuite continuellement portées, et, quand le Peuple éleva aux honneurs quelque homme de néant,
comme A'arron et Marius, ce fut une espèce de victoire qu'il remporta sur lui-même. — (2) Les Patri-
ciens, pour se défendre, avaient coutume de créer un dictateur; ce qui leur réussissait admirablement
bien. Mais les Plébéiens, ayant obtenu de pouvoir être élus consuls, purcnl aussi être élus dictateurs;
ce qui déconcerta les Patriciens. Aboyez dans Tite-Live, liv. VIII, comment Puhlihus Philo les abaissa
dans sa dictature : il lit trois lois qui leur furent très préjudiciables. — (:;) Les Patriciens ne conservèrent
que quelques sacerdoces et le droit de créer un magistrat qu'on appelait entre-roi.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 53
richesses immenses, et qu'il est impossible que les richesses ne donnent
du pouvoir, les Nobles résistèrent avec plus de force que les Patriciens
n'avaient fait; ce qui fut cause de la mort des Gracques et de plusieurs
de ceux qui travaillèrent sur leur plan 05.
Il faut que je parle d'une magistrature qui contribua beaucoup à main-
tenir le gmrvernement de Rome : ce fut celle des censeurs. Us faisaient
le dénombrement du Peuple, et, de plus, comme la force de la Répu-
blique consistait dans la discipline, l'austérité des moeurs et l'observa-
tion constante de certaines coutumes, ils corrigeaient les abus que la
Loi n'avait pas prévus, ou que le Magistrat ordinaire ne pouvait pas
punir(2'. 11 y a de mauvais exemples qui sont pires que les crimes, et
plus d'états ont péri parce qu'on a violé les moeurs, que parce qu'on a
violé les lois. A Rome, tout ce qui pouvait introduire des nouveautés
dangereuses, changer le coeur ou l'esprit du citoyen, et en empêcher,
si j'ose me servir de ce terme, la perpétuité, les désordres domestiques
ou publics, étaient réformés par les censeurs : ils pouvaient chasser du
Sénat qui ils Aroulaient, ôter à un chevalier Je cheval qui lui était en-
tretenu par le Public, mettre un citoyen dans une autre tribu et même
parmi ceux qui payaient les charges de la Ville sans aA7oir part à ses pri-
vilèges(i).
M. Livius nota le Peuple même 141,et, de trente-cinq tribus, il en
mit trente-quatre au rang de ceux qui n'avaient point de part aux privi-
lèges de la Ville : « Car, disait-il, après m'avoir condamné, A^OUSm'avez
fait consul et censeur. Il faut donc que vous ayez prévariqué une fois,
en m'infligeai!t une peine, ou deux fois, en me créant consul et ensuite
censeur. »
(l) Comme Saturninus et Glaucas. — (2) On peut voir comme ils dégradèrent ceux qui, après la
bataille de Cannes, avaient été d'avis d'abandonner l'Italie; ceux qui s'étaient rendus à Annibal; ceux
qui, par une mauvaise interprétation, lui avaient manqué de parole. — <3) Cela s'appelait : /Erarium
aliqnem facere aul. in Cwriliim. tabula* referre. On était mis hors de sa centurie, et on n'avait, plus le droit
de sufl'rage. — (,|) Tite-Live, liv. XXIX.
54 MONTESQUIEU

M. Duronius, tribun du Peuple, fut chassé du Sénat par les censeurs


parce que, pendant sa magistrature, il avait abrogé la loi qui bornait
les dépenses des festins(1).
C'était une institution bien sage : ils ne poirvaient ôter à personne une
magistrature(2), parce que cela aurait troublé l'exercice de la puissance
publique; mais ils faisaient, déchoir de l'ordre et du rang et privaient,
pour ainsi dire, un citoyen de sa noblesse particulière.
Servius Tullius aArait fait la fameuse diArision par centuries, que Tite-
LiAre 35 et Denys dTJalicarnasseW) nous ont si bien expliquée. 11 aA-ait
distribué cent quatre-vingt-treize centuries en six classes et mis tout le
bas peuple dans la dernière centurie, qui formait seule la sixième classe.
On voit que cette disposition excluait le bas peuple du suffrage, non pas
de droit, mais de fait. Dans la suite, on régla qu'excepté dans quelques
cas particuliers on suivrait dans les suffrages la division par tribus. Il
y en aArait trente-cinq, qui donnaient chacune leur Aroix : quatre de la
Ville et trente-une de la campagne. Les principaux citoyens, tous la-
boureurs, entrèrent naturellement dans les tribus de la campagne, et
celles de la Ville reçurent le bas peuple 155,qui, y étant enfermé, influait
très peu dans les affaires, et cela était regardé comme le salut de la
République. Et, quand Fabius remit dans les quatre tribus de la Ville
le menu peuple, qu.'A.ppius Claudius avait répandu dans toutes, il en
acquit le surnom de Très Gra.nd{b). Les censeurs jetaient les yeux, tous
les cinq ans, sur la situation actuelle de la République et distribuaient de
manière le Peuple, dans ses diverses tribus, que les tribuns et les am-
bitieux ne pussent pas se rendre maîtres des suffrages, et que le Peuple
même ne pût pas abuser de son pouvoir.
Le gmrverncment de Rome fut admirable en ce que, depuis sa nais-
sance, sa constitution se trouva telle, soit par l'esprit du Peuple, la force
A'alère Maxime, liv. II.
— (2) La dignité de sénateur n'était pas une magistrature. — Liv. I.
(,) (3)

(''' Liv. W, art. i5 et suiv. (5' Appelé tarbaforensis. (G) Aboyez Tite-Live, liv. IX.
— —
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 55

du Sénat ou l'autorité de certains magistrats, que tout abus du pouvoir


y put toujours être corrigé.
Carthage périt parce que, lorsqu'il fallut retrancher les abus, elle ne
put souffrir la main de son Annibal même. Athènes tomba parce que ses
erreurs lui parurent si douces qu'elle ne voulut pas en guérir. Et, parmi
nous, les républiques d'Italie, qui se vantent de la perpétuité de leur
gouvernement, ne doivent se vanter que de la perpétuité de leurs abus;
aussi n'ont-elles pas plus de liberté 115que Rome nen eut du temps des
Décemvirs.
Le gouvernement d'Angleterre est plus sage, parce qu'il y a un corps
qui l'examine continuellement, et qui s'examine continuellement lui-
même, et telles sont ses erreurs qu'elles ne sont jamais longues, et que,
par l'esprit d'attention qu'elles donnent à la Nation, elles sont souvent
utiles.
En un mot, un gouvernement libre, c'est-à-dire toujours agité, ne
saurait se maintenir s'il n'est, par ses propres lois, capable de correction.

''' Ni même plus de puissance.


56 MONTESQUIEU

CHAPITRE IX.
DEUX CAUSES DE LA PERTE DE KOMIS.

Lorsque la domination de Rome était bornée dans l'Italie, la Répu-


blique pouvait facilement subsister. Tout, soldat était également citoven :
chaque consul levait une armée, et. d'autres citoyens allaient à la guerre
sous celui qui succédait. Le nombre des troupes n'étant pas excessif, on
avait attention à ne recevoir dans la milice que des gens qui eussent
assez de bien pour avoir intérêt à la conservation de la Ville(,). Enfin,
le Sénat Aboyait de près la conduite des généraux et leur ô lai t. la pensée
de rien faire contre leur devoir.
Mais, lorsque les légions passèrent les Alpes et la mer, les gens de
guerre, qu'on était obligé de laisser pendant plusieurs campagnes dans
les pays que l'on soumettait, perdirent, peu à peu l'esprit de citoyens,
et les généraux, qui disposèrent, des armées et des royaumes, sentirent
leur force et ne purent plus obéir.
Les soldats commencèrent donc à ne reconnaître que leur général, à
fonder sur lui toutes leurs espérances, et à voir de plus loin la Ville. Ce
ne furent plus les soldats de la République, mais de Sylla, de Marius,

(" Les affranchis et ceux qu'on appelait capite censi, parce qu'ayant très pou de Lien ils n'étaient
taxés que pour leur tète, ne furent point d'abord enrôlés dans la milice de terre, excepté dans les cas
pressants. Servius Tullius les avait mis dans la sixième classe, et on ne prenait des soldats que dans les
cinq premières. Mais Marius, partant contre Jugurtha, enrôla indifféremment tout le monde. Milites
scribere, dit Salluste, non more majoruni neque classibns, sed uli cuj:isq:w libido era.l, capite censos ple-
rosque [De Bdl.o J:iqarlh.). Remarquez que, dans la division ptr tribus, ceux qui étaient dans les quatre
tribus de la Ville étaient à peu près les mômes que ceux qui, dans la division par centuries, étaient dans
la sixième classe.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 57

de Pompée, de César. Rome ne put plus saAroir si celui qui était à la


tête d'une armée, dans une proAnnce, était son général ou son ennemi.
Tandis que le peuple de Rome ne fut corrompu que par ses tribuns,
à qui il ne porrvait accorder que sa puissance même, le Sénat put aisé-
ment se défendre, parce qu'il agissait constamment, au lieu que la po-
pulace passait sans cesse de l'extrémité de la fougue à l'extrémité de la
faiblesse. Mais, quand le Peuple put donner à ses favoris une formidable
autorité au dehors, toute la sagesse du Sénat deAunt inutile, et la Répu-
blique fut perdue.
Ce qui fait que les états libres durent moins que les autres, c'est que
les malheurs et les succès qui leur arment leur font presque toujours
perdre la liberté, an heu que les succès et les malheurs d'un état où le
Peuple est soumis confirment également sa servitude. Une république
sage ne doit rien hasarder qui l'expose à la bonne ou à la mauvaise for-
tune : le seul bien auquel elle doit aspirer, c'est à la perpétuité de son
état.
Si lagrandeur de l'Empire perdit la République, la grandeur de la
Ville ne la perdit pas moins.
Rome avait soumis tout l'Univers avec le secours des peuples d'Italie,
auxquels elle avait donné en différents temps divers privilèges 05 : la
plupart de ces peuples ne s'étaient pas d'abord fort souciés du droit de
bourgeoisie chez les Romains, et quelques-uns aimèrent mieux garder
leurs usages("\ Mais, lorsque ce droit fut celui de la souveraineté uni-
verselle, qu'on ne fut rien dans le Monde si l'on n'était citoyen romain,
et qvùwec ce titre on était tout, les peuples d'Italie résolurent de périr
ou d'être romains. Ne pouvant en venir à bout par leurs brigues et par
leurs prières, ils prirent la voie des armes : ils se réA^oltèrent dans tout

Sl) Jus Lalu,jus ilaliciim. — ('-' Les Eques disaient dans leurs assemblées : « Ceux qui ont pu choisir
ont préféré leurs lois au droit de la cité, romaine, qui a été une peine, nécessaire pour ceux qui n'ont pu
s'en défendre. » (Tite-Live, liv. IX.)
8
58 MONTESQUIEU

ce côté qui regarde la Mer Ionienne15; les autres alliés allaient les suivre.
Rome, obligée de combattre contre ceux qui étaient, pour ainsi dire,
les mains aArec lesquelles elle enchaînait l'Univers, était perdue; elle allait
être réduite à ses murailles : elle accorda ce droit tant désiré aux alliés
qui n'avaient pas encore cessé d'être fidèles 65, et, peu à peu, elle l'ac-
corda à tous.
Pour lors, Rome ne fut plus cette A'ille dont le peuple n'avait eu
qu'un même esprit, un même amour pour la liberté, une même haine
pour la tyrannie; où cette jalousie du pouvoir du Sénat et des préroga-
tives des Grands, toujours mêlée de respect, n'était qu'un amour de
l'égalité. Les peuples d'Italie étant devenus ses citoyens135, chaque ville
y apporta son génie, ses intérêts particuliers et sa dépendance de quelque
grand protecteur. La Ville, déchirée, ne forma plus un tout ensemble,
et, comme on n'en était citoyen que par une espèce de fiction, qu'on
n'avait plus les mêmes magistrats, les mêmes murailles, les mêmes Dieux,
les mêmes temples, les mêmes sépultures, on ne vit. plus Rome des
mêmes yeux, on n'eut plus le même amour pour la Patrie, et les sen-
timents romains ne furent plus.
Les ambitieux firent venir à Rome des villes et des nations entières
pour troubler les suffrages ou se les faire donner; les assemblées furent
de véritables conjurations; on appela comices une troupe de quelques
séditieux; l'autorité du Peuple, ses lois, lui-même, devinrent des choses
chimériques, et l'anarchie fut telle qu'on ne put plus savoir si le Peuple
avait fait une ordonnance, ou s'il ne l'avait point faite*'5.
On n'entend parler dans les auteurs que des divisions qui perdirent
(1)Los Asculans, les Marses, les A,7eslins, les Marrueins, les Férentans, les llirpins, les Pompeïans,
les A'emisiens, les Japiges, les Lucanicns, les Samnites et autres. (Appian, De la Guerre civile, liv. 1.)
— ('2) Les Toscans, les Umhricns, les Latins. Cela porta quelques peuples à se soumettre, et, comme
on les fit aussi citoyens, d'autres posèrent encore les armes; cl, enfin, il ne resta que les Samnites, qui
furent exterminés. — M Qu'on s'imagine celte tête monstrueuse des peuples d'Italie, qui, par le suffrage
de chaque homme, conduisait le reste du Monde. — (/|' Aboyez les Lettres de Ciecron à Allions, liv. IV,
loti. 8.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 59

Rome. Mais on ne Aroit pas que ces divisions y étaient nécessaires, qu'elles
y avaient toujours été, et qu'elles y devaient toujours être. Ce fut unique-
ment la grandeur de la République qui fit le mal, et qui changea en
guerres civiles les tumultes populaires. Il fallait bien qu'il y eut à Rome
des divisions, et ces guerriers si fiers, si audacieux, si terribles au de-
hors, ne porrvaient pas être bien modérés au dedans. Demander, dans
un état libre, des gens hardis dans la guerre et timides dans la paix,
c'est vouloir des choses impossibles, et, pour règle générale, toutes les
fois qu'on A7erra tout le monde tranquille dans un état qui se donne le
nom de république, on peut être assuré que la liberté n'y est pas.
Ce qu'on appelle union dans un corps politique est une chose très
éqmVoque : la Arraie est une union d'harmonie, qui fait que toutes les
parties, quelque opposées qu'elles nous paraissent, concourent au bien
général de la Société, comme des dissonances dans la musique concourent
à l'accord total. Il peut y avoir de l'union dans un état où l'on ne croit
Aroir que du trouble, clest-à-dire une harmonie d'où résulte le bonheur,
qui. seul est la ATaie paix.. 11 en est comme des parties de cet Univers,
éternellement liées par l'action des unes et la réaction des autres.
Mais, dans l'accord du despotisme asiatique, c'est-à-dire de tout
gouvernementqui n'est pas modéré, il y a toujours une division réelle :
le laboureur, l'homme de guerre, le négociant, le magistrat, le noble,
ne sont joints que parce que les uns oppriment les autres sans résistance,
et, si l'on y Aroit de l'union, ce ne sont pas des citoyens qui sont unis,
mais des corps morts, ensevelis les uns auprès des autres.
Il est vrai, que les lois de Rome devinrent impuissantes pour gou-
verner la République. Mais c'est une chose qu'on a vue toujours, que de
bonnes lois, qui ont fait qu'une petite république dcAdent grande, lui de-
viennent à charge lorsqu'elle s'est agrandie, parce qu'elles étaient telles
que leur effet naturel était de faire un grand peuple, et non pas de le
2'OUArerner.
o
S.
60 MONTESQUIEU

y a bien de la différence entre les lois bonnes et les lois comre-


11
nables, celles qui font qu'un peuple se rend maître des autres, et celles
qui maintiennent sa puissance lorsqu'il l'a acquise.
11 y a à présent dans le Monde une république 05 que presque per-

sonne ne connaît, et qui, dans le secret et dans le silence, augmente


ses forces chaque jour. Il est certain que, si elle parvient jamais à l'état
de grandeur où sa sagesse la destine, elle changera nécessairement ses
lois, et ce ne sera point l'ouvrage d'un législateur, mais celui de la cor-
ruption même.
Rome était faite pour s'agrandir, et ses lois étaient admirables pour
cela. Aussi, dans quelque gouvernement qu'elle ait. été, sous le pouvoir
des Rois, dans l'aristocratie ou dans l'état populaire, elle n'a jamais cessé
de faire des entreprises qui demandaient de la conduite, et y a réussi.
Elle ne s'est pas trouvée plus sage que tous les autres états de la Terre
en un jour, mais continuellement; elle a soutenu une petite, une mé-
diocre, une grande fortune, aArec la même supériorité, et n'a point eu
de prospérités dont elle n'ait profité, ni de malheurs dont elle ne se soit
servie.
Elle perdit sa liberté parce qu'elle acheva trop tôt son ouvrage.

il! Le canton de Berne.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 61

CHAPITRE X.

DE LA COIUUJPTIOX DUS IlOMAIXS.

Je crois que la secte d'Epicure 05, qui s'introduisit à Rome sur la fin
de la République, contribua beaucoup à gâter le coeur et l'esprit des Ro-
mains. Les Grecs en avaient été infatués aArant eux. Aussi aA'aient-ils été
plus tôt corrompus. Polybe nous dit que, de son temps, les serments
ne pouvaient donner de la confiance pour.un Grec, au lieu qu'un Ro-
main en était, pour ainsi dire, enchaîné'25.
Il y a un fait dans les lettres de Cicéron à Allieus'-55 qui nous montre
combien les Romains avaient changé à cet égard depuis le temps de
Polybe.
« Memmius, dit-il, vient de communiquer au Sénat l'accord, que son
compétiteur et lui. avaient but avec les consuls, par lequel ceux-ci
s'étaient engagés de les faAroriser dans la poursuite du consulat pour
l'année suivante; et eux, de leur côté, s'obligeaient de payer aux consuls
quatre cent mille sesterces s'ils ne leur fournissaient trois augures qui
déclareraient qu'ils étaient présents lorsque le Peuple avait fait la loi
euriate(4), quoiqu'il n'en eût point fait, et deux consulaires qui affirme-
raient qu'ils avaient assisté à la signature du sén a tus-consulte qui réglait
(l) Cynéas en ayant discouru à la table de Pyrrhus, Fahricius souhaita que. les ennemis de Rome
pussent tous prendre les principes d'une pareille secle. (Plularque, Vie de Pyrrhus.) — i2' « Si vous prêtez
aux Grecs un talent, avec dix promesses, dix cautions, autant de témoins, il est impossiblequ'ils gardent
leur foi; mais, parmi les Romains, soit qu'on doive rendre compte des deniers publics ou de ceux des
particuliers, on est fidèle, à cause du serment que l'on a fait. On a donc sagement établi la crainte
des Enfers, et c'est, sans raison qu'on la combat aujourd'hui. » (Polybe, liv. VL) —(3) Liv. IV, lell. îS.
— ('"' La loi curiale donnait la puissance, militaire, et le sénalus-consulte réglait les troupes, l'argent,
62 MONTESQUIEU

l'état de leurs provinces, quoiqu'il n'y en eût point eu. » Que de mal-
honnêtes gens "dan s un seul contrat!
Outre que la Religion est toujours le meilleur garant que l'on puisse
avoir des moeurs des hommes, il y avait ceci de particulier chez les Ro-
mains, qu'ils mêlaient quelque sentiment religieux à l'amour qu'ils avaient
pour leur patrie : cette ville fondée sous les meilleurs auspices, ce Ro-
mulus, leur roi et leur Dieu, ce Capitole, éternel comme la Ville, et la
Ville, éternelle comme son fondateur, aA7aient fait autrefois sur l'esprit
des Romains une impression qu'il eût été à souhaiter qu'ils eussent con-
servée.
La grandeur de l'Etat fit la grandeur des fortunes particulières; mais,
comme l'opulence est dans les moeurs, et non pas clans les richesses,
celles des Romains, qui ne laissaient pas d'avoir des bornes, produisirent
un luxe et des profusions qui n'en avaient point 05. Ceux qui avaient
d'abord, été corrompus par leurs richesses le furent ensuite par leur
pauvreté; avec des biens au-dessus d'une condition privée, il fut difficile
d'être un bon citoven; avec les désirs et les regrets d'une grande fortune
ruinée, on fut prêt à tous les attentats; et, comme dit Salluste®, on vit
une génération de gens qui ne pouvaient avoir de patrimoine, ni souffrir
que d'autres en eussent.
Cependant, quelle que lût la corruption de Rome, tous les malheurs
ne s'y étaient, pas introduits : car la force de son institution avait été
telle qu'elle avait conservé une valeur héroïque et toute son application
à la guerre au milieu des richesses, de la mollesse et de la A^olupté; ce
qui n'est, je croîs, arrivé à aucune nation du Monde.

les officiers que devait avoir le gouverneur. Or les consuls, pour que tout cela lut fait à leur fantaisie,
voulaient fabriquer une fausse loi cl un faux sénatus-consulte. — '" La maison que Corné!ie avait
achetée soixante et quinze mille drachmes, Lucullus l'acheta, peu de temps après, deux millions cinq
cent mille. (Plutarquc, Vie de Marias.) — *"2' Ul. merito dicatur genilos esse qui nec ipsi. ha.bere possenl. ras
familiares, nec alios pâli. (Fragm. de YHistoire de Salluste, tiré du livre de la Cité de Dieu, liv. II,
chap. xvin.)
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 63
Les citoyens romains regardaient le commerce et les arts 05 comme
des occupations d'esclaAresK; ils ne les exerçaient point. S'il y eut quel-
ques exceptions, ce ne fut que de la part de quelques affranchis qui con-
tinuaient leur première industrie. Mais, en général, ils ne connaissaient
que l'art de la guerre, qui était la seule Aroie pour aller aux magistratures
et aux honneurs135.Ainsi les vertus guerrières restèrent après qu'on eut
perdu toutes les autres.

l" Romulus ne permit que deux sortes d'exercices aux gens libres : l'agriculture et la guerre. Les
marchands, les ouvriers, ceux qui tenaient une maison à louage, les cabareliers, n'étaient pas du
nombre des citoyens. (Denys d'Halicarnassc, liv. II; ibid., liv. IX.)
— (2) Cicéron en donne les raisons
dans ses Offices (liv. I, chap. XLII).
— '3) H fallait avoir servi dix années entre l'âge de seize ans et celui
de q-uarante-sept..A'oyez Polybe, liv. VI.
64 MONTESQUIEU

CHAPITRE XL
I. DE SYLLA. — 11. DE POMPÉE ET CÉSAR.

Je supplie qu'on me permette de détourner les yeux des horreurs


des guerres de Marius et de Sylla; on en trouvera dans Appien l'épou-
vantable histoire : outre la jalousie, l'ambition et la cruauté des deux
chefs, chaque Romain était furieux; les nouveaux citoyens et les anciens
ne se regardaient plus comme les membres d'une même république 05,
et l'on se faisait une guerre qui, par un caractère particulier, était en
môme temps civile et étrangère.
Sylla lit des lois très propres à ôl.er la cause des désordres que l'on
avait vus : elles augmentaient l'autorité du Sénat, tempéraient le pouvoir
du Peuple, réglaient celui des tribuns. La fantaisie qui lui lit quitter la
dictature sembla rendre la vie à la République; mais, dans la fureur de
ses succès, il avait fait des choses qui mirent Rome dans l'impossibilité
de conserver sa liberté.
Il ruina, dans son expédition d'Asie, toute la discipline militaire : il

accoutuma son armée aux rapines® et lui donna des besoins qu'elle
n'avait jamais eus. Il corrompit une fois des soldats, qui devaient dans
la suite corrompre les capitaines.

''' Comme Marius, pour se faire donner la commission delà guerre, contre Mi thridate au préjudice de.
Sylla, avait, par le secours du tribun Sulpitius,répandu les huit nouvellestribus des peuples d'Italie dans
les anciennes, ce qui rendait les Italiens maîtres des suffrages, ils étaient la plupart du parti de Marius,
pendant que le Sénat et les anciens citoyens étaient du parti de Sylla. — '"2l Voyez, dans la Conjuration
de Ca.tili.na, le portrait que Salluste nous fait de cette armée.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 05

Il entra dans Rome à main armée et enseigna aux généraux romains


à violer l'asile de la liberté'15.
rendit avides
Il donna les terres des citoyens aux soldats 2\ et il les
pour jamais : car, dès ce moment, il n'y eut plus un homme de guerre
qui n'attendît une occasion qui pût mettre les biens de ses concitoyens
entre ses mains.
Il inventa les proscriptions et mit à prix la tète de tous ceux qui
n'étaient pas de son parti. Dès lors, il fut impossible de s'attacher d.a-
A^antage à la République : car, parmi deux hommes ambitieux, et qui
se disputaient la victoire, ceux qui étaient neutres et pour le parti de la
liberté étaient surs d'être proscrits par celui des deux qui serait Je vain-
queur. Il était donc de la prudence de s'attacher à l'un des deux.
Il vint après lui, dit Cicéron(5), un homme qui, dans une cause impie
et une victoire encore plus honteuse, ne confisqua -pas seulement les
biens des particuliers, mais enveloppa dans la même calamité des pro-
vinces entières.
Sylla, quittant la dictature, avait semblé ne vouloir vivre que sous
la protection de ses lois mêmes. Mais cette action, qui marqua tant de
modération, était elle-même une suite de ses violences. Il avait donné
des établissementsà quarante-sept légions dans divers endroits de l'Italie.
Ces gens-là, dit Appien, regardant leur fortune comme attachée à sa
vie, veillaient à sa sûreté et étaient toujours prêts à le secourir ou à le
venger(/|î.
La République devant nécessairement périr, il n'était plus question
que de savoir comment et par qui elle devait être abattue.
Deux hommes également ambitieux, excepté que l'un ne savait pas
aller à son but si directement que l'autre, effacèrent par leur crédit,
'J' Fugalis Muni copiis, primas iirbcm. Romain ciini urmis inqressus est. (Fragment de Jean d'Anlioche,
dans l'Extrait des Vertus cl des Vices.)
— ('2) On distribua bien, au commencement, une partie des terres
des ennemis vaincus; mais Sylla donnait les terres des citoyens. (;i) Offices, liv. II, chap. vin.
— —
(/,) On peut voir ce qui arriva après la mort de César.
0
im'iujiu.u: ï,AiuixAi.i..
06 MONTESQUIEU

par leurs exploits, par leurs vertus, tous les autres citoyens : Pompée
parut le premier, et César le suivit de près.
Pompée, pour s attirer la faveur, fit casser les lois de Sylla qui bor-
naient le pouvoir du Peuple, et, quand il eut fait à son ambition un
sacrifice des lois les plus salutaires de sa patrie, il obtint tout ce qu'il
voulut, et la témérité du Peuple fut sans bornes à son égard.
Les lois de Rome avaient sagement divisé la puissance publique en un
grand nombre de magistratures, qui se soutenaient, s'arrêtaient, et se
tempéraient l'une l'autre; et, comme elles n'avaient toutes qu'un pouvoir
borné, chaque citoyen était bon pour y parvenir, et le Peuple, voyant
passer devant lui plusieurs personnages l'un après l'autre, ne s'accoutu-
mait à aucun d'eux. Mais, dans ces temps-ci, Je système de la Répu-
blique changea : les plus puissants se firent donner par le Peuple des
commissions extraordinaires; ce qui anéantit l'autorité du Peuple et des
magistrats et mit toutes les Grandes affaires dans les mains d'un seul ou
de peu de gens'1''.
Fallut-il faire la guerre à Sertorius? On en donna la commission à
Pompée. Fallut-il la faire à Mithridate? Tout le monde cria : « Pompée ».
Eut-on besoin de faire venir des blés à Rome? Le Peuple croit être perdu
si on n\m charge Pompée. Veut-on détruire les pirates? Il n'y a que
Pompée, lit, lorsque César menace d'envahir, le Sénat crie à son tour
et n'espère plus qu'en Pompée.
« Je crois bien,
disait Marcus au Peuple'-5, que Pompée, que les Nobles
attendent, aimera mieux assurer votre liberté que leur domination; mais
il y a eu un temps ou chacun de vous avait la protection de plusieurs,
et non pas tous la protection d'un seul, et où il était inouï qu'un mortel
put donner ou ôter de pareilles choses. »
A Rome, faite pour s'agrandir, il avait fallu réunir dans les mêmes

!n Plcbi.s opes imminuta!, paucorum polenlia crcvil. (Salluste, De Conjurai. Calil.) — l'2) Fragment de
YJ-Iisl. de Salluste.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 67

personnes les honneurs et la puissance; ce qui, dans des temps de


trouble, pouvait fixer l'administration du Peuple sur un seul citoyen.
Quand on accorde des honneurs, on sait précisément ce que l'on
donne; mais, quand on y joint le pouvoir, on ne peut dire à quel point
il pourra être porté.
Des préférences excessives données à un citoyen dans une république
ont toujours des ellèts nécessaires : elles font naître l'envie du Peuple,
ou elles augmentent sans mesure son amour.
Deux fois Pompée, retournant à Rome, maître d'opprimer la Répu-
blique, eut la modération de congédier ses armées avant que d'y entrer,
et d'y paraître en simple citoyen. Ces actions, qui le comblèrent de
gloire, firent que, dans la suite, quelque chose qu'il eût faite au préju-
dice des lois, le Sénat se déclara toujours pour lui.
Pompée avait une ambition plus lente et plus douce que celle de
César : celui-ci voulait aller à la souveraine puissance les armes à la
main, comme Sylla. Cette façon d'opprimer ne plaisait point à Pompée :
il aspirait à la dictature, mais par les suffrages du Peuple; il ne pouvait
consentir à usurper la puissance, mais il aurait voulu qu'on la lui remit
entre les mains.
Comme la faveur du Peuple n'est jamais constante, il y eut des temps où
Pompée vit diminuer son crédit11', et, ce qui le toucha bien sensiblement,
des gens qu'il méprisait augmentèrent le leur et s'en servirent contre lui.
Cela lui fit faire trois choses également funestes.
Il corrompit le Peuple à force d'argent et mit dans les élections
un
prix aux suffrages de chaque citoyen.
De plus, il se servit de la plus vile populace pour troubler les ma-
gistrats dans leurs fonctions, espérant que les gens sages, lassés de vivre
dans l'anarchie, le créeraient dictateur par désespoir.

'" A'oyez Plutarquc.

0-
68 MONTESQUIEU

Enfin, il s'unit d'intérêts aA7ec César et Crassus. Caton disait que ce


n'était pas leur inimitié qui aArait perdu la République, mais leur union.
En effet, Rome était en ce malheureux état qu'elle était moins accablée
par les guerres civiles que par la paix, qui, réunissant les Aaies et les
intérêts des principaux, ne faisait plus qu'une tyrannie.
Pompée ne prêta pas proprement son crédit à César; mais, sans le
saAroir, il le lui sacrifia. Rientôt César employa contre lui. les forces qu'il
lui avait données, et ses artifices même; il troubla la Ville par ses émis-
saires et se rendit maître des élections : consuls, préteurs, tribuns, furent
achetés au. prix qu'ils mirent eux-mêmes.
Le Sénat, qui Arit clairement les desseins de César, eut recours à
Pompée : il le pria de prendre la défense de la République, si l'on pou-
vait appeler de ce nom un gouvernement qui demandait la protection
d'un de ses citoyens.
Je crois que ce qui perdit surtout Pompée fut la honte qu'il eut de
penser qu'en élevant César, comme il avait fait, il eut manqué de pré-
voyance. Il s'accoutuma le plus tard qu'il put à cette idée; il ne se mettait
point en défense, pour ne point avouer qu'il se fût mis en danger; il
soutenait, au Sénat, que César n'oserait faire la guerre, et, parce qu'il
l'avait dit tant de fois, il le redisait toujours.
H semble qu'une chose avait mis César en état de tout entreprendre;
c'est que, par une malheureuse conformité de noms, on avait joint à
son gouvernement de la Gaule Cisalpine celui de la Gaule d'au delà les
Alpes.
La politique, n'avait point permis qu'il y eût des armées auprès de
Rome; mais elle n'avait pas souffert non plus que l'Italie fût entièrement
dégarnie de troupes. Cela fit qu'on tint des forces considérables dans la
Gaule Cisalpine, c'est-à-dire dans le pays qui est depuis le Rubicon, petit
fleuve de la Romagne, jusqu'aux Alpes. Mais, pour assurer la Adlle de
Rome contre ces troupes, on fit le célèbre sénatus-consuite que l'on voit
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 69

encore gravé sur le chemin de Rimini à Césène, par lequel on dévouait


aux Dieux infernaux, et l'on déclarait sacrilège et parricide quiconque,
avec une légion, avec une armée ou aA'ec une cohorte, passerait le Ru-
bicon.
A un gouvernement si important, qui tenait la Ville en échec, on en
joignit un autre plus considérable encore : c'était celui de la Gaule Trans-
alpine, qui comprenait les pays du midi de la France; qui, ayant donné
à César l'occasion de faire la guerre, pendant plusieurs années, à tous
les peuples qu'il voulut, fit que ses soldats vieillirent aArec lui, et qu'il ne
les conquit pas moins que les Rarbares. Si César îAwait point eu le gou-
vernement de la Gaule Transalpine, il n'aurait pas corrompu ses soldats,
ni fait respecter son nom par tant de A-icloires. S'il n'avait pas eu celui
de la Gaule Cisalpine, Pompée aurait pu l'arrêter au passage des Alpes;
au lieu que, dès le commencement de la guerre, il fut obligé d'aban-
donner l'Italie; ce qui fit perdre à son parti la réputation, qui, clans les
guerres ci AHles, est la puissance même.
La même frayeur qu'Annibal porta dans Rome après la bataille de
Cannes, César l'y répandit lorsqu'il passa le Rubicon. Pompée, éperdu,
ne vit, dans les premiers moments de la guerre, de parti à prendre que
celui qui reste dans les affaires désespérées : il ne sut que céder et
que fuir; il sortit de Rome, y laissa le trésor public; il ne put nulle part
retarder le vainqueur; il abandonna une partie de ses troupes, toute
l'Italie, et passa la mer.
On parle beaucoup de la fortune de César. Mais cet homme extra-
ordinaire aArait tant de grandes qualités, sans pas un défaut, quoiqu'il
eut bien des vices, qu'il eut été bien difficile que, quelque armée qu'il
eut commandée, il n'eût été vainqueur, et qu'en quelque république
qu'il fût né il ne l'eût gouvernée.
César, après avoir défait les lieutenants de Pompée en Espagne, alla
en Grèce le chercher lui-même. Pompée, qui avait la côte de la mer et
70 MONTESQUIEU

des forces supérieures, était sur le point de A'oir l'armée de César détruite
par la misère et la faim. Mais, comme il avait souverainement le faible
de vouloir être approuvé, il. ne poirvaft s'empêcher de prêter l'oreille aux
vains discours de ses gens, qui le raillaient ou l'accusaient sans cesse/ 15.
« Il veut, disait l'un, se perpétuer
dans le commandementet être, comme
Agamemnon, le Roi des Rois. » — « .le vous avertis, disait un autre, que
nous ne mangerons pas encore cette année des ligues de Tusculum. »
Quelques succès particuliers qu'il eut achevèrent de tourner la tête à
cette troupe sénatoriale. Ainsi, pour n'être pas blâmé, il fit une chose
que la postérité blâmera toujours, de sacrifier tant d'avantages pour aller
avec des troupes nouvelles combattre une armée qui avait Araincu tant
de fois.
Lorsque les restes de Pharsale se furent retirés en Afrique, Scipion,
qui les commandait, ne voulut jamais suivre l'avis de Caton, de traîner
la guerre en longueur : en lié de quelques avantages, il risqua tout et
perdit tout; et, lorsque Brulus et Cassius rétablirent ce parti, la même
précipitation perdit la République une troisième fois -.
Vous remarquerez que, dans ces guerres civiles qui durèrent si long-
temps, la puissance de Rome s'accrut sans cesse au dehors : sous Marius,
Sylla, Pompée, César, Antoine, Auguste, Rome, toujours plus terrible,
acheva de détruire tous les rois qui restaient encore.
Il n'y a point d'état qui menace si fort les autres d'une conquête que
celui qui est dans les horreurs de la guerre civile : tout le monde, noble,
bourgeois, artisan, laboureur, y devient soldat; et, lorsque, par la paix,
les forces sont réunies, cet état a de grands avantages sur les autres,
qui n'ont guère que des citoyens. D'ailleurs, dans les guerres civiles, il
se forme souvent de grands hommes, parce que, dans la confusion, ceux
qui ont du mérite se font jour, chacun se place et se met à son rang; au

!l) A'oyez Plutarquc, Vie de Pompée. — ('2) Cela est bien expliqué dans Appien, De la Guerre civile,
liv. J.\^. L'armée d'Octave et d'Antoine aurait péri de faim si l'on n'avait pas donné la bataille.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 71

lieu que, dans les autres temps, on est placé, et on l'est presque toujours
tout de travers. Et, pour passer de l'exemple des Romains à d'autres plus
récents, les Français n'ont jamais été si redoutables au dehors qu'après
les querelles des maisons de Bourgogne et d'Orléans, après les troubles
de la Ligue, après les guerres civiles de la minorité de Louis XI11 et
celle de Louis XIV. L'Angleterre n'a jamais été si respectée que sous
Cronrwell, après les guerres du Long Parlement. Les Allemands n'ont
pris la supériorité sur les Turcs qu'après les guerres civiles d'Allemagne.
Les Espagnols, sous Philippe V, d'abord après les guerres civiles pour
la Succession, ont montré en Sicile une force qui a étonné l'Europe. Et
nous voyons aujourd'hui la Perse renaître des cendres de la guerre civile
et humilier les Turcs.
Enfin, la République fut opprimée, et d n'en faut pas accuser l'ambi-
tion de (juelqu.es jiarticuliers; il en faut accuser l'Homme, toujours plus
avide du pouvoir à mesure qu'il en a davantage, et qui ne désire tout
que j)arce qu'il possède beaucoup.
Si César et Ponqiée avaient pensé comme Caton, d'autres auraient
pensé comme firent César et Pompée, et la Pxépublique, destinée à périr,
aurait été entraînée au précipice par une autre main.
César pardonna à tout le monde. Mais il me semble que la modé-
ration que l'on montre après qu'on a tout usurpé ne mérite pas de
grandes louanges.
Quoi que l'on ait dit de sa diligence après Pharsale, Cicéron l'accuse
de lenteur avec raison : il dit à Cassius ' qu'ils n'auraient jamais cru que
le jiarti de Pompée se fût ainsi releA7é en Espagne et en Afrique, et que,
s'ils avaient JDU prévoir que César se fût amusé à sa guerre d'Alexandrie,
ils n'auraient j3as fait leur j;>aix, et qu'ils se seraient retirés aArec Scipion
et Caton en Afrique. Ainsi un fol amour lui fit essuyer quatre guerres,

''' Epilresfamilières, liv. XV.


72 MONTESQUIEU

et, en ne prévenant pas les deux dernières, il remit en question ce qui


avait été décidé à Pharsale.
César gouverna d'abord sous des titres de magistrature; car les hommes
ne sont guère touchés que des noms. Et, comme les peuples d'Asie ab-
horraient ceux de consul et de proconsul, les jueuples d'Europe détestaient
celui de roi; de sorte que, dans ces temps-là, ces noms faisaient le bon-
heur ou le désespoir de toute la Terre. César ne laissa jias de tenter de
se faire mettre le diadème sur la tète; mais, voyant que le Peuple cessait
ses acclamations, il le rejeta. Il fit encore d'autres tentatives ', et je ne
puis comprendre qu'il pùl croire que Jes Romains, pour le soulfrir tyran,
aimassent pour cela la tyrannie ou crussent avoir fait ce qu'ils avaient
fait.
Un jour que le Sénat lui déférait de certains honneurs, il négligea de
se lever, et, pour lors, les jilus graves de ce corps achevèrent de perdre
patience.
On n'olfense jamais plus les hommes que lorsqu'on choque leurs cé-
rémonies et leurs usages. Cherchez à les opprimer, c'est quelquefois une
preuve de l'estime que vous en laites. Choquez leurs coutumes, c'est
toujours une marque de mépris.
César, de tout temps ennemi du Sénat, ne pul. cacher le mépris qu'il
conçut pour ce corps, qui était devenu presque ridicule depuis qu'il n'avait
plus de puissance. Par là, sa clémence même fut insultante : on regarda
qu'il ne pardonnait pas, mais qu'il dédaignait de punir.
Il porta le mépris jusqu'à faire lui-même les sénatus-consultes : il les
souscrivait du nom des premiers sénateurs qui lui venaient dans l'esprit.
«J'apprends quelquefois, dit Cicéron'-, qu'un sénatus-consulte passé à
mon avis a été porté en Syrie et en Arménie avant que j'aie su qu'il ait
été fait, et plusieurs princes m'ont écrit des lettres de remerciements sur

!li 11 cassa les tribuns du Peuple. — !'2) Lcll. faillit.., liv. IX.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 73

ce que j'avais été d'avis qu'on leur donnât, le titre de rois, que non seule-
ment je ne savais pas être rois, mais même qu'ils fussent au Monde. »
On peut Aroir dans les lettres de quelques grands hommes de ce
temj3S-là, qu'on a mises sous le nom de Cicéron parce que la plupart
sont de lui(lî, l'abattement et le désespoir des premiers hommes de la
République à cette réArolution subite, qui les priva de leurs honneurs et
de leurs occupations mêmes, lorsque, le Sénat étant sans fonctions, ce
crédit qu'ils avaient eu par toute la Terre, ils ne purent plus l'espérer que
dans le cabinet d'un seul. Et cela se Aroit bien mieux dans ces lettres
que dans les discours des historiens : elles sont le chef-d'oeuvre de la naï-
veté de gens unis par une douleur commune et d'un siècle où la fausse
politesse n'avait jias mis le mensonge partout; enfin, on n'y voit point,
comme dans la plupart; de nos lettres modernes, des gens qui A'eulent
se tronquer, mais des amis malheureux qui cherchent à se tout dire.
Il était bien difficile que César pût défendre sa vie : la plupart des
conjurés étaient de son jDarti ou avaient été par lui comblés de bien-
faits 125.Et la raison en est bien naturelle : ils avaient trouvé de grands
avantages dans sa victoire; mais plus leur fortune devenait meilleure,
plus ils commençaient à avoir part au malheur commun'31 : car, à un
homme qui n'a rien, il importe assez peu, à certains égards, en quel
gouvernement, il vive.
De jilus, il y avait un certain droit des gens, une opinion établie dans
toutes les républiques de Grèce et d'Italie, qui faisait regarder comme un
homme vertueux l'assassin de celui qui. avait usurpé la souveraine puis-
sance. A Rome, surtout depuis l'expulsion des Rois, la loi était précise,
les exemples reçus : la République armait le bras de chaque citoyen, le
faisait magistral; pour le moment, et l'aA^ouait pour sa défense.
(1; A'oyez les lettres de Cicéron et de Serv. Sulpil. Decimus Bru lus, Caius Casca, Trebonius,
(2)

Tullius Cimber, Minulius Basillus, étaient amis do César. (Appian, De Bci.lo civiii, liv. II.)
— (:i) Je ne
parle pas des satellites d'un tyran, qui seraient perdus après lui, mais de ses compagnons dans un goii-
vernement libre.
10
7/i MONTESQUIEU

Rrutus ose bien dire à ses amis que, quand son jDère reviendrait sur
la Terre, il le tuerait tout de même"; et, quoique, par la continuation
de la tyrannie, cet esprit de liberté se perdît jDeu à peu, les conjurations,
au commencement du règne d'Auguste, renaissaient toujours.
C'était un amour dominant jiour la Patrie qui, sortant des règles or-
dinaires des crimes et des A7ertus, n'écoutait que lui seul et ne Aoyait ni
citoyen, ni ami, ni bienfaiteur, ni père : la vertu semblait s'oublier pour
se surpasser elle-même, et, l'action qu'on ne pouvait d'abord approuver
parce qu'elle était atroce, elle la faisait admirer comme divine.
En effet, le crime de César, qui "vivait dans un gouvernement libre,
n'était-il pas hors d'état d'être puni autrement que jiar un assassinat? Et
demander pourquoi on ne l'avait jias poursuivi jiar la force ouverte ou
par les lois, n'était-ce pas demander raison de ses crimes?

''' Lettres de Brulus dans le recueil de celles de Cicéron.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 75

CHAPITRE XII.
DE L'ÉTAT DE HOME APRÈS LA MORT DE CÉSAR.

Il était tellement impossible que la République put se rétablir qu'il


arriva ce qu'on n'avait jamais encore vu, qu'il n'y eut plus de tyran, et
qu'il n'y eut pas de liberté : car les causes qui l'avaient détruite subsis-
taient toujours.
Les conjurés îiavaient formé de plan que pour la conjuration et n'en
avaient point fait pour la soutenir.
Après l'action faite, ils se retirèrent au Capitole, le Sénat ne s'assembla
pas, et, le lendemain, Lepidus, qui cherchait le trouble, se saisit, avec
des gens armés, de la Place romaine.
Les soldats vétérans, qui craignaient qu'on ne répétât les dons im-
menses qu'ils avaient reçus, entrèrent dans Rome. Cela fit que le Sénat
approuva tous les actes de César, et que, conciliant les extrêmes, il ac-
corda une amnistie aux conjurés; ce qui produisit une fausse paix.
César, avant sa mort, se préparant à son expédition contre les Parthes,
avait nommé des magistrats pour plusieurs années, afin qu'il eût des gens
à lui qui maintinssent, dans son absence, la tranquillité de son gouverne-
ment. Ainsi, après sa mort, ceux de son parti se sentirent des ressources
pour longtemps.
Comme le Sénat avait approuvé tous les actes de César sans restriction,
et que l'exécution en fut donnée aux consuls, Antoine, qui l'était, se saisit
du livre des raisons de César, gagna son secrétaire, et y fit écrire tout ce
qu'il A^oulut, de manière que le Dictateur régnait plus impérieusement
10.
76 MONTESQUIEU

(jue pendant sa vie : car ce qu'il n aurait jamais fait, An tome le faisait;
l'argent qu'il n'aurait jamais donné, Antoine le donnait; et tout homme
qui avait de mauvaises intentions contre la République trouvait soudain
une récompense dans les livres de César.
Par un nouveau malheur, César avait amassé pour son expédition des
sommes immenses, qu'il avait mises dans le Temple d Ops. Antoine, aAec
son livre, en disposa à sa fantaisie.
Les conjurés avaient d.abord, résolu de jeter le corps de César dans
le Tibre ' ; ils n'y auraient trouvé nul obstacle : car, dans ces moments
d'étonnement qui suivent une action inopinée, il est facile de faire
tout ce qu'on peut oser. Cela ne lut point exécuté, et voici ce qui en
arriva.
Le Sénat se crut obligé de permettre (pion fil; les obsèques de César,
et elfectivement, dès qu'il ne l'avait pas déclaré tyran, il ne pouvait lui
refuser la sépulture. Or c'était une coutume des Romanis, si vantée par
Polybe, de porter dans les funérailles les images des ancêtres et de faire
ensuite l'oraison funèbre du défunt. Antoine, qui la lit, montra au Peuple
la robe ensanglantée de César, hn lut son testament, où il lui faisait de
grandes largesses, et l'agita au point qu'il mit le feu aux maisons des
conjurés.
Nous avons un aveu de Cicéron, qui gouverna le Sénat dans toute
cette affaire, qu'il aurait mieux valu agir aArec vigueur et s'exposer à
périr, et que même on n'aurait point péri 1'2. Mais il se disculpe sur ce
que, quand le Sénat fut assemblé, il n'était plus temps, et ceux qui sa-
vent le prix d'un moment dans des affaires ou le Peuple a tant de part
n'en seront pas étonnés.
\foiei un autre accident : pendant qu'on faisait des jeux en l'honneur

Cela n'aurait pas été sans exemple : après que Tiberius Craccbus eut été lue, Lucretius, édile,
îl}
qui lui depuis appelé Vaspillo, jeta son corps dans le Tibre. (Auret. A'icl., De Viris illusl.) — '-> Lettres
à Allicus, liv. Xl\'\ lelt. 16.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 77

de César, une comète à longue chevelure parut pendant sept jours; le


Peuple crut que son àme avait été reçue dans le Ciel.
C'était bien une coutume des peuples de Grèce et d'Asie de bâtir des
temples aux rois et même aux proconsuls qui les avaient gouvernés ' :
on leur laissait faire ces choses comme le témoignage le plus fort qu'ils
pussent donner de leur servitude; les Romains même pouvaient, dans
des Iaraires ou des temples particuliers, rendre des honneurs divins à
leurs ancêtres. Mais je ne A^ois pas que, depuis Romulus jusqu'à César,
aucun Romain ait été mis au nombre des Divinités publiques -.
Le gouvernement de la Macédoine était échu à Antoine; il voulut,
au lieu de celui-là, avoir celui des Gaules; on voit bien par quel motif.
Decimus Rrutus, qui avait la Gaule Cisalpine, ayant refusé de la lui re-
mettre, il voulut l'en chasser. Cela produisit une guerre civile, dans la-
quelle le Sénat déclara Antoine ennemi de lu Patrie.
Cicéron, pour perdre Antoine, son ennemi particulier, avait pris le
mauvais parti de travailler à l'élévation d'0etaA7e, et, au lieu de chercher
à laire oublier au Peuple César, il le lui avait remis devant les veux.
Octave se conduisit avec Cicéron on homme habile : il le flatta, le
loua, le consulta, et employa tous ces artifices dont la vanité ne se délie
jamais.
Ce qui gâte presque toutes les allaires, c'est qu'ordinairement ceux
qui les entreprennent, outre la réussite principale, cherchent encore de
certains petits succès particuliers, qui flattent leur amour-propre et les
rendent, contents d'eux.
.le crois que, si Caton s'était réservé pour la République, il aurait
donné aux choses tout un autre tour. Cicéron, avec des parties admi-
rables pour un second rôle, était incapable du premier : il aAait un beau

'" A'oyez là-dessus les Lettres de Cicéron à Alliais, liv. A\ et la remarque de M. l'abbé de Mongaut.
— '<->Dion dit que les Triumvirs, qui espéraient tous d'avoir quelque jour la place, de César, (iront
tout ce qu'ils purent pour augmenter les bonneurs qu'on lui rendait (liv. XLV1.1).
78 MONTESQUIEU

génie, mais une âme souvent commune. L'accessoire chez Cicéron, c'était
la vertu; chez Caton, c'était la gloire(1). Cicéron se voyait toujours le
premier; Caton s'oubliait toujours. Celui-ci voulait sauver la République
pour elle-même; celui-là, pour s'en Aranter.
Je pourrais continuer le parallèle en disant que, quand Caton pré-
voyait, Cicéron craignait; que, là. où Caton espérait, Cicéron se con-
fiait; que le premier voyait toujours les choses de sang-froid; l'autre, au
travers de cent petites passions.
Antoine fut défait à Modène; les deux consuls Hirtius et Pansa y pé-
rirent. Le Sénat, qui se crut au-dessus de ses affaires, songea à abaisser
Octave, qui, de son côté, cessa d'agir contre Antoine, mena son armée
à Rome, et se fit déclarer consul.
Voilà comment Cicéron, qui se vantait que sa robe avait détruit les
armées d'Antoine, donna à la République un ennemi plus dangereux,
parce que son nom était plus cher et ses droits, en apparence, plus lé-
gitimes(2).
Antoine, défait, s'était réfugié dans la Gaule Transalpine, où il avait
été reçu par Lepidus. Ces deux hommes s'unirent avec Octave, et ils se
donnèrent l'un à l'autre la vie de leurs amis et de leurs ennemis'3'. Lépide
resta à Rome; les deux autres allèrent chercher Rrutus et Cassius, et ils
les trouvèrent clans ces lieux où l'on combattit trois lois pour l'empire
du Monde.
Rrutus et Cassius se tuèrent avec une précipitation qui n'est pas ex-
cusable, et l'on ne peut lire cet endroit de leur vie sans avoir pitié de la
République, qui fut ainsi abandonnée. Caton s'était donné la mort à la
fin de la tragédie; ceux-ci la commencèrent, en quelque façon, par leur
mort.
Esse qnam videri bonus malebai; ilaque quoininus gloriam pclebal, co mugis illa.m asseqn.ebai.ur. (Sal-
!J)
luste, De Bell.o Caiii.) — (2) Il était béritier de César et son lils par adoption.
— &) Leur cruauté lut
si insensée qu'ils ordonnèrent que chacun eût à se réjouir des proscriptions sous peine de la vie. Aboyez-
Dion.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 79

On peut donner plusieurs causes de cette coutume si générale des Ro-


mains de se donner la mort : le progrès de la secte stoïque, qui y encou-
rageait; l'établissement des triomphes et de l'esclavage, qui firent penser
à plusieurs grands hommes qu'il ne fallait pas survivre à une défaite;
l'avantage que les accusés avaient de se donner la mort plutôt que de
subir un jugement par lequel leur mémoire devait être flétrie et leurs
biens confisqués 1; une espèce de point d'honneur, peut-être plus rai-
sonnable que celui qui nous porte aujourd'hui à égorger notre ami pour
un geste ou une parole; enfin, une grande commodité pour l'héroïsme :
chacun faisant finir la pièce qu'il jouait dans le Monde, à l'endroit où il
voulait-
On pourrait ajouter une grande lacililé dans l'exécution : l'âme, toute
occupée de l'action qu'elle va faire, du motif qui la détermine, du péril
qu'elle va éviter, ne voit point proprement la mort, parce que la passion
fait sentir, et jamais voir.
L'amour-propre, l'amour de notre conservation se transforme en tant
de manières et agit par des principes si contraires qu'il nous porte à sa-
crifier notre être pour l'amour de notre être, et tel. est le cas que nous
faisons de nous-mêmes que nous consentons à cesser de vivre par un
instinct naturel et obscur qui fait que nous nous aimons plus que notre
vie même.

'" Eorum qui. de se slulucbanl li.ainabanl.nr curpora, ma.ncbanl. leslamenla : pretium jcslinandi. (Tacite,
Annal., liv. A''l.)
80 MONTESQUIEU

CHAPITRE XIII.
AUGUSTE.

Sextus Pompée tenait la Sicile et la Sardaigne; il était maître de la


mer, et il avait avec lui une infinité de fugitifs et de proscrits qui com-
battaient pour leurs dernières espérances. Octave lui fit deux guerres très
laborieuses, et, après bien des mauvais succès, il le vainquit par l'habi-
leté d'Agrippa.
Les conjurés avaient presque tous fini malheureusementleur vie, et il
était bien naturel que des gens qui étaient à la tête d'un parti abattu tant
de fois, dans des guerres où l'on ne se faisait aucun quartier, eussent
péri de mort violente. De là, cependant, on tira la conséquence d'une
vengeance céleste qui punissait les meurtriers de César et proscrivait
leur cause.
Octave gagna les soldats de Lepidus et le dépouilla de la puissance
du triumvirat; il lui envia même la consolation de mener une vie ob-
scure et le força de se trouver comme homme privé dans les assem-
blées du Peuple.
On est bien aise de voir l'humiliation de ce Lepidus : c'était le plus
méchant citoyen qui fût dans la République, toujours le premier à com-
mencer les troubles, formant sans cesse des projets funestes, où il était
obligé d'associer de plus habiles gens que lui. Un auteur moderne s'est
plu à en faire l'éloge(1) et cite Antoine, qui, dans une de ses lettres, lui

!l> L'abbé de Sainl-lAéal.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 81
donne la qualité d'honnête homme. Mais un honnête homme pour An-
toine en devait guère l'être pour les autres.
Je crois qu'OctaAre est le seul de tous les capitaines romains qui ait
gagné l'affection des soldats en leur donnant sans cesse des marques
d'une lâcheté naturelle. Dans ces temps-là, les soldats faisaient plus de
cas de la libéralité de leur général que de son courage. Peut-être même
que ce fut un bonheur pour lui de n'avoir point eu cette A^aleur qui peut
donner l'empire, et que cela même l'y porta : on le craignit moins. 11
n'est pas impossible que les choses qui le déshonorèrent le plus aient été
celles qui le servirent le mieux : s'il avait d'abord montré une grande
âme, tout le monde se serait méfié de lui, et, s'il eût eu de la hardiesse,
il n'aurait pas donné à Antoine le temps de faire toutes les extnwagances
qui le perdirent.
Antoine, se préparant contre Octave, jura à ses soldats que, deux mois
aj3rès sa AÙctoire, il rétablirait la République; ce qui fait bien voir que
les soldats mêmes étaient jaloux de la liberté de leur patrie, quoiqu'ils
la détruisissent sans cesse, n'y ayant rien de si aveugle qu'une armée.
La bataille d'Actium se donna. Cléopàtre fuit et entraîna Antoine avec
elle. Il est certain que, dans la suite, elle le trahit(1); jieut-être que, par
cet esprit de coquetterie inconcevable des femmes, elle avait formé le
dessein de mettre encore à ses pieds un troisième maître du Monde.
Une femme à qui Antoine avait sacrifié le Monde entier le trahit; tant;
de capitaines et tant de rois qu'il avait agrandis ou faits lui manquèrent;
et, comme si la générosité aArait été liée à la servitude, une troupe de gla-
diateurs lui consenti une fidélité héroïque. Comblez un homme de bien-
faits, la jiremière idée que vous lui inspirez, c'est de chercher les moyens
de les conserver : ce sont de nouveaux intérêts que vous lui donnez à
défendre.

(l> Voyez. Dion, liv. I.

1 1
82 MONTESQUIEU

Ce qu'il y a de surprenant dans ces guerres, c'est qu'une bataille déci-


dait ])resque toujours l'affaire, et qu'une défaite ne se réparait pas.
Les soldats romains n'a\raient point proprement d'esprit de parti :
ils ne combattaient point pour une certaine chose, mais pour une cer-
taine personne; ils ne connaissaient que leur chef, qui les engageait; par
des espérances immenses; mais, le chef battu n'étant plus en état de
remplir ses promesses, ils se tournaient d'un autre côté. Les provinces
n'entraient point non plus sincèrement dans la querelle : car il leur im-
jiortait fort peu qui eût. le dessus, du Sénat ou du Peuple. Ainsi, sitôt
qu'un des chefs était battu, elles se donnaient à l'autre()) : car il fallait
que chaque ville songeât à se justifier devant le Arainqueur, qui, ayant des
promesses immenses à tenir aux soldats, deArait leur sacrifier les pays les
jdus coujiables.
Nous avons eu en France deux sortes de guerres civiles : les unes
avaient, pour prétexte la Religion, et elles ont duré, jxirce que le motif
subsistait, après la victoire; les autres n'avaient pas proprement de motif,
mais étaient excitées par la légèreté ou l'ambition de quelques grands, et
elles étaient d'abord étouffées.
Auguste (c'est le nom que la flatterie donna à Octave) établit l'ordre,
c'est-à-dire une servitude durable : car, dans un état libre où l'on vient
d'usurper la souveraineté, on ajipelle règle tout ce qui jieut fonder l'auto-
rité sans bornes d'un seul, et on nomme trouble, dissension, mauvais gou-
vernement, tout ce qui peut maintenir l'honnête liberté des sujets.
Tous les gens qui avaient eu des projets ambitieux avaient travaillé
à mettre une esjDèce d'anarchie dans la République. Pomj^ée, Crassus et
César y réussirent à merveille : ils établirent une impunité de tous les
crimes publics; tout ce qui j^ouvait arrêter la corrujDtion des moeurs, tout
ce qui pouvait faire une bonne j^olice, ils l'abolirent; et, comme les bons
(" Il n'y avait point de garnisons dans les villes pour les contenir, et les Romains n'avaient eu besoin
d'assurer leur empire que par des armées ou des colonies.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 83

législateurs cherchent à rendre leurs concitoyens meilleurs, ceux-ci tra-


vaillaient à les rendre pires. Us introduisirent donc la coutume de cor-
rompre le Peuple à prix d'argent, et, quand on était accusé de brigues,
on corrompait aussi les juges0'. Ils firent troubler les élections par toutes
sortes de violences, et, quand on était mis en justice, on intimidait en-
core les juges. L'autorité même du Peuple était anéantie : témoin Gabi-
nius, qui, aj3rès avoir rétabli, malgré le Peuple, P toi ornée à main armée,
vint froidementdemander le triomphe'2.
Ces premiers hommes de la République cherchaient à dégoûter le
Peuple de son pouvoir et à devenir nécessaires en rendant extrêmes les
inconvénients du gouvernement n'publicam. Mais, lorsque Auguste fut
une fois le maître, la jiolitique le lit travailler à rétablir l'ordre, jiour
faire sentir le bonheur du gouvernement d'un seul.
Lorsque Auguste avait les armes à la main, il craignait les révoltes des
soldats, et non j3as les conjurations des citoyens; c'est, pour cela qu'il
ménagea les j3.rei.uiers et fut si cruel aux autres. Lorsqu'il fut en jiaix, il
craignit les conjurations, et, ayant toujours devant les yeux le destin de
César, pour éviter son sort, il songea à s'éloigner de sa conduite. Voilà
la clef de toute la vie d'Auguste. 11 porta dans le Sénat une cuirasse sous
sa robe, il refusa le nom de Dictateur, et, au lieu que César disait insolem-
ment que la Réj3ubiique n'était rien, et que ses paroles étaient des lois,
Auguste ne j3arla que de la dignité du Sénat et de son resjiect jiour la
République. Il songea donc à établir le gouvernement le j3lus caj3able
de j3laire qui fût jiossible sans choquer ses intérêts, et il en fil;-un aristo-
cratique par raj3j3ort au civil et monarchique par raj3port au militaire :
gouvernement ambigu, qui, n'étant pas soutenu j3ar ses projDres forces,
ne j30uvait subsister que tandis qu'il plairait au Monarque, et était entiè-
rement monarchique, par conséquent.
l" Cela se voit bien dans les Lettres de Cicéron à. Alliais.
— ('2) César lit la guerre aux Gaulois, et Crassus,
aux Parlbes, sans qu'il y eût eu aucune délibération du Sénat ni aucun décret du Peuple. Voyez Dion.
84 MONTESQUIEU

On a mis en question si Auguste aA-ait eu véritablement le dessein de


se démettre de l'empire. Mais qui ne voit que, s'il l'eût voulu, il était im-
jiossible qu'il n'y eût réussi? Ce qui fait voir que c'était un jeu, c'est qu'il
demanda tous les dix ans qu'on le soulageât de ce poids, et qu'il le porta
toujours. C'étaient de petites finesses pour se faire encore donner ce qu'il
ne croyait j3âs avoir assez acquis. Je me détermine par toute la A<ied'Au-
guste, et, quoique les hommes soient fort bizarres, cependant il armre
très rarement qu'ils renoncent dans un moment à ce à quoi ils ont ré-
fléchi pendant toute leur Ane. Toutes les actions d'Auguste, tous ses règle-
ments, tendaient visiblement à l'établissement de la monarchie. Sylla se
défait de la dictature; mais, dans toute la Arie de Sylla, au milieu de ses
violences, on voit, un esprit républicain : tous ses règlements, quoique
tyranniquement exécutés, tendent toujours à une certaine forme de ré-
publique. Sylla, homme emj3orté, mène violemment les Romains à la li-
berté; Auguste, rusé tyran!l), les conduit doucement à la servitude. Pen-
dant que, sous Sylla, la Réj3iiblique re]3renaît des forces, tout le monde
criait à la tyrannie, et, j3endant que, sous Auguste, la tyrannie se for-
tifiait, on ne parlait que de liberté.
La coutume des trionij3hes, qui avaient tant contribué à la grandeur
de Rome, se perdit sous Auguste, ou plutôt cet honneur devint un jiri-
vilège de la souveraineté®. La j3lupart des choses qui arrivèrent sous les
Empereurs a Avaient leur origine dans la République(3), et il faut les rap-
j3rocher : celui-là seul avait droit de demander le triomj3he sous les
auspices duquel la guerre s'était faite(4); or elle se faisait toujours sous

(" .Vcmploie ici ce mol dans le sens des Grecs cl: des Romains, qui donnaient ce nom à tous ceux qui
avaient renversé la démocratie. — !2) On ne donna plus aux particuliers que les ornements triomphaux.
(Dion, in Aug.) — (V' Les Romains ayant changé de gouvernementsans avoir été envahis, les mômes
coutumes restèrent après le changement du Gouvernement, dont la forme même resta à peu près. —
(/" Dion (in Aug., liv. LIA') dit qu'Agrippa négligea par modestie de rendre compte au Sénat de son
expédition contrôles peuples du Bosphore et refusa même le triomphe, et que, depuis lui, personne
de ses pareils ne triompha; mais c'était une grâce qu'Auguste voulait faire à Agrippa, et qu'Antoine ne
(it point à A'entidius la première fois qu'il vainquit les Parthes.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 85
les ausjiices du chef et, par conséquent, de l'Empereur, qui était le chef
de toutes les armées.
Comme, du temps de la République, on eut pour principe de faire
continuellement la guerre, sous les Empereurs, la maxime fut d'entre-
tenir la paix : les Anctoires ne furent regardées que comme des sujets
d'inquiétude, aArec des armées qui pouvaient mettre leurs senrices à troj3
haut prix.
Ceux qui eurent quelque commandement craignirent d'entreprendre
de trop grandes choses; il fallut modérer sa gloire, de façon qu'elle ne
réAreillât que l'attention, et non pas la jalousie du Prince, et ne point
paraître devant lui aArec un éclat que ses yeux ne pouvaient souffrir.
Auguste fut fort retenu à accorder le droit de bourgeoisie romaineU);
il fil; des îois(2) pour empêcher qu'on n'affranchît trop d.'esckwes(3). Il re-
commanda par son testament que l'on gardât ces deux maximes, et qu'on
ne cherchât point à étendre l'Empire j3ar de nouvelles guerres.
Ces trois choses étaient très bien liées ensemble : dès qu'il n'y aArait
plus de guerres, il ne fallait j3lns de bourgeoisie nouvelle, ni d'affran-
chissements.
Lorsque Rome avait des guerres continuelles, il fallait qu'elle réparât,
continuellement ses habitants. Dans les commencements, on y mena une
partie du peuple de la Arille Araincue; dans la suite, j3lusieurs citoyens des
villes voisines y Aunrent pour avoir part au droit de suffrage, et. ils s'y éta-
blirent en si grand, nombre que, sur les plaintes des alliés, on fut souvent
obligé de les leur renvoyer; enfin, on y arriva en foule des provinces.
Les lois favorisèrent les mariages et même les rendirent nécessaires.
Rome fit, dans toutes ses guerres, un nombre d'esckwes prodigieux, et,
lorsque ses citoyens furent comblés de richesses, ils en achetèrent de
toutes j3arts; mais ils les affranchirent; sans nombre(/l), j3ar générosité, par

(" Suétone, in Aiuj. — (2) Suétone, Vie d'Anqnsie. Voyez les lnstitui.es, liv. 1. <:i>Dion, in Auq.

— (''' Denys d'Halicarnassc, liv. IV.
86 MONTESQUIEU

avarice, jiar faiblesse : les uns voulaient récompenser des esclaves fidèles;
les antres voulaient recevoir en leur nom le blé que la République dis-
tribuait aux pauvres citoyens; d'autres, enfin, désiraient d'avoir à leur
j3onij3e funèbre beaucoup de gens qui. la suivissent aArec un chajDeau de
fleurs. Le Peujile lut presque composé d'affranchis(1); de façon que ces
maîtres du Monde, non seulement dans les commencements, mais dans
tous les lemj3S, furent, pour la plupart, d'origine servile.
Le nombre du petit peuple, ]3resque tout composé d'affranchis ou
de fils d'affranchis, deArenant incommode, on en lit des colonies, par le
moyen desquelles on s'assura de la fidélité des provinces. C'était une
circulation des hommes de tout l'Univers : Rome les recevait esclaves
et les renvoyait Romains.
Sous jDrétexte de quelques tumultes arrivés dans les élections, Auguste
mit; dans la Ville un gouverneur et une garnison; il rendit les corps des
légions éternels, les plaça sur les frontières, et établit des fonds j3arlicu-
liers pour les payer; enfin, il ordonna que les vétérans recevraient leur
récompense en argent, et non pas en terrest2).
11 résultait plusieurs mauvais effets de celle distribution des terres que
l'on faisait depuis Sylla : la pixmriété des biens des citoyens était, rendue
incertaine. Si on ne menait pas dans un même lieu les soldats d'une
cohorte, ils se dégoûtaient de leur établissement, laissaient les terres in-
cultes, et devenaient de dangereux citoyens(3); mais, si on les distribuait
j3ar légions, les ambitieux j30uvaient trouver, contre la Réj3ublique, des
armées dans un moment.
Auguste fît des établissements fixes pour la marine. Comme, avant lui,
les Romains n'avaient j3oint eu des corps perpétuels de troupes de terre,
ils n'en aA^aient point; non JDIUSde troupes de mer. Les flottes d'Auguste
Tacite (Annal., liv. XI.II) : Laie fusain id corpus, etc. — ;'2) 11 régla que les soldats prétoriens
(1' Aboyez
auraient cinq mille drachmes : deux, après seize ans de services, et les autres trois mille drachmes,
après vingt ans. (Dion, in Auq.) — (:i) Aboyez Tacite. (Annal., liv. X.W) sur les soldats menés à Tarenle
et à Antjum.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 87

eurent pour objet jirincipal la sûreté des coirvois et la communication


des diverses ]3arlies de l'Empire : car, d'ailleurs, les Romains étaient les
maîtres de toute la Méditerranée. On ne naArigeait dans ces temj3S-là que
dans cette mer, et ils n'avaient aucun ennemi à craindre.
Dion remarque très bien que, depuis les Empereurs, il fut plus diffi-
cile d'écrire l'histoire : lout deAnnt secret; toutes les dépêches des pro-
vinces furent jiortées dans le cabinet des Emj3ereurs; on ne sut. plus que
ce que la folie et la hardiesse des tyrans ne Aroulut j3oint cacher, ou ce
que les historiens conjecturèrent.
88 MONTESQUIEU

CHAPITRE XIV.
T1IJÈKK.

Comme on voit un fleuve miner lentement et sans bruit les digues


qu'on lui Oj3j30se, et, enfin, les renverser dans un moment et couvrir
les campagnes qu'elles conservaient, ainsi la j3uissance souveraine sons
Au q;u s te a oit insensiblement et rem-ersa sous Tibère aA<ec AÛolence.
Il y avait une Loi de majesté contre ceux qui commettaient quelque at-

tentat contre le pcnjDle romain. Tibère se saisit de cette foi et l'appliqua,


non jias aux cas jiour lesquels elle avait été faite, mais à tout ce qui j3iit
servir sa haine ou ses défiances. Ce n'étaient j3as seulement les actions
qui tombaient dans le cas de cette loi, mais des j3aroles, des signes et
des j3ensées mêmes : car ce qui se dit dans ces éjjanchements de coeur
que la conversation jiroduit entre deux amis ne j3eut être regardé que
comme des pensées. Il n'y eut donc JDIUS de liberté dans les festins, de
confiance dans les jiarentés, de fidélité dans les esclaves; la dissimula-
tion et la tristesse du Prince se communiquant j3artout, l'amitié fut re-
gardée comme un écueil, l'ingénuité comme une imj3rudence, la vertu
comme une affectation qui porwait raj3j3eler dans l'esjirit des jieuples le
bonheur des temj3S précédents.
Il n'y a j3oint de j3lus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à
l'ombre des lois et aA^ec les couleurs de la justice, lorsqu'on Ara, pour
ainsi dire, noyer des malheureux sur la planche même sur laquelle ils
s'étaient sauvés.
Et, comme il n'est jamais arrivé qu'un tyran ait manqué d'instruments
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 89
de sa tyrannie, Tibère trouva toujours des juges prêts à condamner au-
tant de gens qu'il en put soupçonner. Du temps de la République, le
Sénat, qui ne jugeait point en eorj3s les affaires des particuliers, con-
naissait, jiar une délégation du Peuple, des crimes qu'on imputait aux
alliés. Tibère lui renvoya de même le jugement de tout ce qu'il appelait
crime de lese-majesté contre lui. Ce corjis tomba dans un état de bassesse
qui ne peut s'exjirimer : les sénateurs allaient au-deArant de la servitude;
sous la faveur de Séjan, les plus illustres d'entre eux faisaient le métier
de délateurs.
II me semble que je vois ]}J.usieurs causes de cet esj3rit de servitude
qui régnait jiour fors dans le Sénat. Ajirès que César eut vaincu le parti
de la République, les amis et les ennemis qu'il aA'ait dans le Sénat concou-
rurent également à oter toutes les bornes que les lois aA'aient mises à sa
puissance, et à lui déférer des honneurs excessifs : les uns cherchaient à
lui plaire; les autres, à le rendre odieux. Dion nous dit que quelques-uns
allèrent jusqu'à j3roj30ser qu'il lui fut permis de jouir de toutes les femmes
qu'il lui plairait. Cela lit qu'il ne se défia point du Sénat, et qu'il y fut
assassiné; mais cela fit aussi que, dans les règnes smVants, il n'y eut point
de flatterie qui. fût sans exenij3le, et qui put révolter les esprits.
Avant (pie Rome fût gouvernée jiar un seul, les richesses des princi-
j3aux Romains étaient immenses, quelles que fussent les voies qu'ils em-
ployaient pour les acquérir. Elles furent j3resque toutes ôtécs sous les
Emj3ereurs : les sénateurs n'avaient plus ces grands clients qui les com-
blaient de biens; on ne pouvait guère rien j3rendre dans les proAmices
que j30ur César, surtout lorsque ses procurateurs, qui étaient à peu près
comme sont aujourd'hui nos intendants, y furent établis. Cependant,
quoique la source des richesses fût coupée, les dépenses subsistaient tou-
jours, le train de Arie était pris, et on ne pouvait plus le soutenir que par
la faveur de l'Empereur.
Auguste aArait ôté au Peiqile la puissance de faire des lois et celle de
1 :>.
90 MONTESQUIEU

juger les crimes publics; mais il lui aArait laissé ou, du moins, avait j3aru
lui laisser celle d'élire les magistrats. Tibère, qui craignait les assemblées
d'un peuple si nombreux, lui ôta encore ce privilège et le donna au
Sénat, c'est-à-dire à lui-même(1). Or on ne saurait croire combien cette
décadence du poinoir du Peuple avilit l'âme des Grands. Lorsque le
Peu]3le disjiosait des dignités, les magistrats qui les briguaient faisaient
bien des bassesses; mais elles étaient jointes à une certaine magnificence
qui les cachait, soit qu'ils donnassent des jeux ou de certains rej3as au
Peuple, soit qu'ils lui distribuassent de l'argent ou des grains. Quoique
le motif fût bas, le moyen aArait quelque chose de noble, jiarce qu'il con-
vient toujours à un grand homme d'obtenir par des libéralités la faveur
du Peuple. Mais, lorsque le Perqile n'eut j3lus rien à donner, et que le
Prince, au nom du Sénat, disjiosa de tous les enij3lois, on les demanda
et on les obtint par des voies indignes : la flatterie, l'infamie, les crimes,
furent des arts nécessaires jiour y j3arvenir.
Il ne paraît, pourtant point, que Tibère voulût avilir le Sénat : il ne se
plaignait de rien tant que du jienchant qui entraînait ce corj3S à la servi-
tude; toute saA'ie est jileine de ses dégoûts là-dessus. Mais il était comme
la pluj3art des hommes : il voulait des choses contradictoires; sa politique
générale n'était ]3oint d'accord, avec ses jiassions particulières. Il aurait
désiré un sénat libre et capable de faire respecter son gouvernement;
mais il voulait aussi un sénat qui satisfit à tous les moments ses craintes,
ses jalousies, ses haines; enfin, l'homme d'Etat cédait continuellement à
I homme.
Nous avons dit que le Peuple avait autrefois obtenu des Patriciens
qu'il aurait des magistrats de son corps, qui le défendraient; contre les in-
sultes et; les injustices qu'on pourrait lui faire. Afin qu'ils fussent en état
d'exercer ce pouvoir, on les déclara sacrés et iiwiolables, et on ordonna

"> Tacite, Annal., liv. 1. Dion, liv. LIV.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 91

que quiconque maltraiterait un tribun, de fait ou par jiarole, serait sur-


le-chamj3 puni de mort. Or, les Emj3ereurs étant reA'êtus de la jiuissance
des tribuns, ils en obtinrent les privilèges, et c'est sur ce fondement
qu'on fît mourir tant de gens, que les délateurs purent faire leur métier
tout à leur aise, et que l'accusation de lèse-majesté, ce crime, dit Pline,
de ceux à qui on ne peut point imputer de crime, fut étendue à ce qu'on
voulut.
Je crois j30urtant que quelques-uns de ces titres d'accusation n'étaient
jias si ridicules qu'ils nous paraissent aujourd'hui, et je ne puis j3enser
que Tibère eût fait accuser un homme jiour avoir A<endu aArec sa maison
la statue de l'Enijiereur, que Domilien eût fait condamner à mort une
femme ]30ur s'être déshabillée devant son image, et un citoyen j3arce
qu'il avait la description de toute la Terre j3einte sur les murailles de sa
chambre, si ces actions n'avaient réveillé dans l'esprit des Romains que
l'idée qu'elles nous donnent à présent. Je crois qu'une partie de cela est
fondé sur ce que, Rome ayant changé de gouvernement, ce qui ne nous
jiaraît j3as de conséquence poirvait l'être pour lors. J'en juge par ce que
nous voyons aujourd'hui chez une nation qui ne peut jias être soupçonnée
de tyrannie, où il est défendu de boire à la santé d'une certaine personne.
Je ne j3iiis rien passer qui serve à faire connaître le génie du peuple
romain. U s'était si fort accoutumé à obéir et à faire toute sa félicité de
la différence de ses maîtres qu'après la mort de Germanicus il donna
des marques de deuil, de regret et de désespoir que l'on ne trouve plus
parmi nous. Il faut voir les historiens décrire la désolation jiublique, si
grande, si longue, si peu modérée(1>; et cela n'était jioint joué : car le
corj3S entier du Peuple n'affecte, ne flatte, ni ne dissimule.
Le j3euj3le romain, qui n'avait plus de part au gouvernement, composé
presque d'affranchis ou de gens sans industrie, qui vivaient aux dépens

10 A'oyez Tacite.
l'i.
92 MONTESQUIEU

du trésor public, ne sentait que son impuissance; il s'affligeait comme les


enfants et les femmes, qui se désolent, par le sentiment de leur faiblesse :
il était mal; il j3laça ses craintes et ses esj3érances sur la personne de Ger-
manicus, et, cet objet lui étant enleAré, il tomba dans le désespoir.
Il n'y a jioint de gens qui. craignent si fort les malheurs que ceux que
la misère de leur condition pourrait rassurer, et qui devraient dire aA^ec
Andromaque : « Plût à Dîeu que je craignisse! » 11 y a aujourd'hui à Na-
ples cinquante mille hommes qui ne vivent que d'herbes et n'ont pour
tout bien que la moitié d'un habit de toile. Ces gens-là, les j3lus mal-
heureux de la Terre, tombent dans un abattement affreux à la moindre
fumée du Vésuve; ils ont la sottise de craindre de deArenir malheureux.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 93

CHAPITRE XV.
DES EMPEREURS, DEPUIS CAIUS CALIGULA JUSQU'À ANTON1N.

Caligula succéda à Tibère. On disait de lui qu'il n'y aA*ait jamais eu


un meilleur esclaA<e, ni un jilus méchant maître. Ces deux choses sont
assez liées : car la même dis]30silion d'esprit qui fait qu'on a été Arive-
meiil; frapj3é de la j3uissance illimitée de celui qui commande fait qu'on
ne l'est j3as moins lorsque l'on Arient à commander soi-même.
Caligula rétablit les comices(1), que Tibère aA7ait êtes, et abolit ce
crime arbitraire de lèse-majesté qu'il aArait établi. Par où l'on peut juger
que le commencement du règne des mauvais princes est souvent comme
la lin de celui des bons; parce que, j3ar un esj3rit de contradiction sur la
conduite de ceux à qui ils succèdent, ils peiwent faire ce que les autres
font par Arertu, et c'est à cet esprit de contradiction que nous devons bien
de bons règlements, et bien des mauvais aussi.
Qu'y gagna-t-on? Caligula ôta les accusations des crimes de lèse-
majesté, mais il faisait mourir militairement tous ceux qui lui déj3lai-
saient, et ce n'était jias à quelques sénateurs qu'il en voulait : il tenait le
glaive suspendu sur le Sénat, qu'il menaçait d'exterminer tout entier.'
Cette éj30irvantable tyrannie des Emj3ereurs venait de l'esprit général
des Romains. Comme ils tombèrent tout à coup sous un gouvernement
arbitraire, et qu'il n'y eut presque point d'intervalle chez eux entre com-
mander et servir, ils ne furent jioint j3ré]3arés à ce ]3assage jiar des moeurs

"' 11 les ôta dans la suite.


94 MONTESQUIEU

douces; l'humeur féroce resla; les citoyens furent traités comme ils
aAraient traité eux-mêmes les ennemis vaincus, et furent gouvernés sur
le même jilan. Sylla entrant dans Rome ne fut jias un autre homme
que Sylla entrant dans Athènes : il exerça le même droit des gens. Pour
les états qui n'ont été soumis qu'insensiblement, lorsque les lois leur
manquent, ils sont encore gouvernés par les moeurs.
La vue continuelle des combats des gladiateurs rendait les Romains
extrêmement féroces : on remarqua que Claude devint plus porté à ré-
jiandre le sang à force de voir ces sortes de sjiectacles. L'exemjile de cet
emj3ereur, qui était d'un naturel doux, et qui fit tant de cruautés, fait
bien Aroir que l'éducation de son temps était différente de la nôtre.
Les Romains, accoutumés à se jouer de la Nature humaine dans la
personne de leurs enkmls( 1) et de leurs esclaves, ne jiouvaient guère con-
naître cette vertu que nous aj3]3elons humanité. D'où jieut venir celte fé-
rocité que nous trouvons dans les habitants de nos colonies, que de cet
usage continuel des châtiments sur une malheureuse jiarlie du Genre
humain? Lorsque l'on est. cruel dans l'état civil, que j3eut-on attendre
de la douceur et de la justice naturelle?
On est fatigué de voir dans l'histoire des Enijiereurs le nombre infini
de gens qu'ils firent mourir pour confisquer leurs biens. Nous ne trou-
vons rien de semblable dans nos histoires modernes. Cela, comme nous
venons de dire, doit être attribué à des moeurs jilus douces et à une reli-
gion plus réprimante; et, de plus, on n'a poînt à dépouiller les familles
de ces sénateurs qui aA7aienl raAragé le Monde. Nous tirons cet avantage de
la médiocrité de nos fortunes, qu'elles sont, plus sûres : nous ne Avalons
j3as la j3eine qu'on
nous ravisse nos biens(2).
Le peuple de Rome, ce que l'on appelait Plebs, ne haïssait j3as les j3lus

tes lois romaines sur la puissance des pères et celle des mères.
(i) Voyoy.
— 'a' Le duc de Bragance
avait des biens immenses dans le Portugal. Lorsqu'il se révolta, on félicita le roi d'Espagne de la riche
confiscationqu'il allait avoir.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 95

mauvais empereurs. Depuis qu'il avait perdu l'empire, et qu'il n'était


plus occupé à la guerre, il était devenu le plus vil de tous les peuples; il
regardait le commerce et les arts comme des choses propres aux seuls
esclaves, et les distributions de blé qu'il recevait lui faisaient négliger les
terres; on l'avait accoutumé aux jeux et aux spectacles. Quand il n'eut
plus de tribuns à écouter ni de magistrats à élire, ces choses vaines lui
devinrent nécessaires, et son oisiveté lui en augmenta le goût. Or Cali-
gula, Néron, Commode, Caracalla, étaient regrettés du Peuple à cause
de leur folie même : car ils aimaient avec fureur ce que le Peuple ai-
mait, et contribuaient de tout leur pouvoir, et même de leur personne,
à ses plaisirs; ils prodiguaient pour lui toutes les richesses de l'Empire,
et, quand elles étaient épuisées, le Peuple voyant sans peine dépouiller
toutes les grandes familles, il jouissait des fruits de la tyrannie, et il en
jouissait purement : car il trouvait sa sûreté dans sa bassesse. De tels
princes haïssaient naturellement les gens de bien : ils savaient qu'ils n'en
étaient pas approuvés(1). Indignés de la contradiction ou du silence d'un
citoyen austère, enivrés des applaudissements de la populace, ils par-
venaient à s'imaginer que leur gouvernementfaisait la félicité publique,
et qu'il n'y avait que des gens malintentionnés qui pussent le censurer.
Caligula était un vrai sophiste dans sa cruauté. Comme il descendait
également d'Antoine et d'Auguste, il disait, qu'il punirait les consuls s'ils
célébraient le jour de réjouissance établi en mémoire de la victoire d'Ac-
tinm, et qu'il les punirait s'ils ne le célébraient pas. Et, Drusille, à qui il
accorda des honneurs divins, étant morte, c'était un crime de la pleurer,

(" Les Grecs avaient des jeux où il était, décent de combattre, comme il était, glorieux d'y vaincre;
les Romains n'avaient guère crue des spectacles, et celui des infâmes gladiateursleur était particulier. Or,
qu'un grand personnage descendit lui-même sur l'arène ou montât sur le théâtre, la gravité romaine
ne le souffrait pas. Comment un sénateur aurait-il pu s'y résoudre, lui à qui les lois défendaient de
contracter aucune alliance avec des gens que les dégoûts ou les applaudissementsmêmes du Peuple
avaient flétris? Il y parut pourtant des empereurs, et cette folie, qui montrait en eux le plus grand
dérèglement, du coeur, un mépris de ce qui était beau, de ce qui était honnête, de ce qui était bon, est
toujours marquée chez les historiens avec le caractère de la tyrannie.
96 MONTESQUIEU

parce qu'elle était Déesse, et de ne la pas pleurer, parce qu'elle était sa


soeur.
C'est ici qu'il faut se donner le spectacle des choses humaines. Qu'on
Aoie dans l'histoire de Rome tant de guerres entreprises, tant de sang-
répandu, tant de peuples détruits, tant de grandes actions, tant de triom-
phes, tant de politique, de sagesse, de prudence, de constance, de cou-
rage! Ce projet d'envahir tout, si bien formé, si bien soutenu, si bien fini,
à quoi aboutit-il, qu'à assouvir le bonheur de cinq ou six monstres? Quoi !

ce Sénat n'avait fait évanouir tant de rois que pour tomber lui-même
dans le plus bas esclavage de quelques-uns de ses plus indignes citoyens
et s'exterminer par ses propres arrêts? On n'élève donc sa puissance que
pour la voir mieux renversée? Les hommes ne travaillent à augmenter
leur pouvoir que pour le voir tomber, contre eux-mêmes, dans de plus
heureuses m ai n s ?
C al i gui a ayant été tué, le Sénat s'assembla pour établir une forme de
gouvernement. Dans le temps qu'il, délibérait, quelques soldats entrèrent
dans le Palais pour piller. Ils trouvèrent, dans un lieu obscur, un homme
tremblant de peur; c'était Claude : ils le saluèrent Empereur.
Claude acheva de perdre les anciens ordres en donnant à ses officiers
le droit de rendre la justicell). Les guerres de Marins et de Sylla ne se
faisaient principalement que pour savoir qui aurait ce droit, des Séna-
teurs ou des Chevaliers(2). Une fantaisie d'un imbécile l'ôta aux uns et aux
autres : étrange succès d'une dispute qui avait mis en combustion tout
l'Univers!
a point d'autorité plus absolue que celle du prince qui succède
11 n'y

a la république : car il se trouve avoir toute la puissance du Peuple, qui

'° Auguste avait établi les procurateurs;mais ils n'avaient point de jurisdiclion,et, quand on ne leur
obéissait pas, il fallait qu'ils recourussent à l'autorité du gouverneur de la province ou du préteur. Mais,
sous Claude, ils eurent la jurisdiclion ordinaire, comme lieulenanls de la province; ils jugèrent encore
des affaires fiscales; ce qui mit les fortunes de tout le monde entre leurs mains. —^ Voyez. Tacite,
,bnm/.,liv. XII.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 97

n'avait pu se limiter lui-même. Aussi voyons-nous aujourd'hui les rois de


Danemark exercer le pouvoir le plus arbitraire qu'il y ait en Europe.
Le Peuple ne fut. pas moins avili que le Sénat et les Chevaliers. Nous
avons vu que, jusqu'au temps des Empereurs, il avait été si belliqueux
que les armées qu'on levait dans la Ville se disciplinaient sur-le-champ
et allaient droit à l'ennemi. Dans les guerres civiles de Vitellius et de Ves-
pasien, Rome, en proie à tous les ambitieux et pleine de bourgeois ti-
mides, tremblait devant, la première bande de soldats qui pouvait s'en
approcher.
La condition des Empereurs n'était pas meilleure. Comme ce n'était
pas une seule armée qui eût le droit ou la hardiesse d'en élire un, c'était
assez que quelqu'un fût élu par une armée pour devenir désagréable aux
autres, qui lui nommaient d'abord un compétiteur.
Ainsi, comme la grandeur de la République fut fatale au gouverne-
ment républicain, la grandeur de l'Empire le fut à la vie des Empereurs.
S'ils n'avaient, eu qu'un pays médiocre à défendre, ils n'auraient eu qu'une
principale armée, qui, les ayant une fois élus, aurait respecté l'ouvrage
de ses mains.
Les soldats avaient été attachés à la famille de César, qui était ga-
rante de tous les avantages que leur aurait procurés la révolution. Le
temps vint que les grandes familles de Rome furent toutes exterminées
par celle de César, et que celle de César, dans la personne de Néron,
périt elle-même. La puissance civile, qu'on avait sans cesse abattue, se
trouva hors d'état de contre-balan cer la militaire : chaque armée voulut
faire un empereur.
98 MONTESQUIEU

soutint, que c'était au Sénat à juger des autres1"; il leur envoya des députés
de ce corps. Ceux qui ont cessé de craindre le pouvoir peuvent encore
respecter l'autorité. Quand on eut représenté aux soldats comment, dans
une armée romaine, les enfants de l'Empereur et les envoyés du Sénat
romain couraient risque de la vie(2), ils purent se repentir et aller jusqu'à
se punir eux-mêmes'"1. Mais, quand le Sénat fut entièrement abattu, son
exemple ne toucha personne. En vain Othon harangue-t-il ses soldats
pour leur parler de la dignité du Sénat'"; en Arain Vitellius envoie-t-il.
les principaux sénateurs pour faire sa paix avec Vespasien 151: on ne rend
point dans un moment aux ordres de l'Etat le respect qui leur a été ôté
si longtemps. Les armées ne regardèrent ces députés que comme les plus
lâches esclaAres d'un maître qu'elles aA'aient déjà réprouvé.
C'était une ancienne coutume des Romains que celui qui triomphait
distribuait quelques deniers à chaque soldat : c'était peu de choseî0); dans
les guerres civiles, on augmenta ces dons[i\ On les faisait autrefois de l'ar-
gent pris sur les ennemis; dans ces temps malheureux, on donna celui
des citoyens, et les soldats voulaient un partage là où il n'y avait pas
de butin. Ces distributions n'avaient lieu qu'après une guerre; Néron les
lit pendant la paix; les soldats s'y accoutumèrent, et ils frémirent contre
Galba, qui leur disait avec courage qu'il ne savait pas les acheter, mais
qu'il savait les choisir.
Galba, Othon!s), Vitellius, ne firent que passer. Vespasien fut élu
comme eux par les soldats. Il ne songea, dans tout le cours de son

Coelera Senalni scrvanda. (Tacite, Annal., liv. I.)


!l)
— <-' Voyez la harangue de Germanicus. (Ta-
cite, Annal., liv. I.) — -:s) Gaadehat coedibus miles, quasi seinel ahsolvcrel. (Tacite, Annal., liv. I.) On
révoqua dans la suite les privilèges extorqués. (Tacite, ihid.) — (l' Tacite, JTisi., liv. J. — !"'' Tacite,
ÏJisl., liv. III. — !l,) Voyez dans Tile-Live les sommes distribuées dans divers triomphes. L'esprit, des
capitaines était de porter beaucoup d'argent, dans le trésor public cl; d'en donner peu aux soldats. —
'"' Paul-Emile, dans un temps où la grandeur des conquêtes avait fait augmenter les libéralités, ne dis-
tribua que cent deniers à chaque soldat; mais César en donna deux mille, et son exemple fut suivi par
Antoine et Octave, par Brulus et Gassius. Voyez Dion et Appicn. — M Sasceperc duo manipulares impe-
rium popiili romani transferendam,et iransLaleranl. (Tacite, liv. I.)
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 99

règne, qu'à rétablir l'empire, qui avait, été successiArement occupé par
six tyrans également cruels, presque tous furieux, soiwent imbéciles
et, pour comble de malheur, prodigues jusques à la folie.
Tite, qui lui succéda, fut les délices du peuple romain. Domitien fit
voir un nouveau monstre, plus cruel ou, du moins, plus implacable que
ceux qui l'avaient précédé, parce qu'il était plus timide.
Ses affranchis les plus chers et, à ce quelques-uns ont. dit, sa femme
même, AOA/ant qu'il était aussi dangereux dans ses amitiés que dans ses
haines, et qu'il ne mettait aucunes bornes à ses méfiances ni à ses accu-
sations, s'en défirent. Avant de faire le coup, ils jetèrent les yeux sur un
successeur et choisirent Nerva, vénérable A^eillard.
Nenra adopta Trajan, prince le plus accompli dont l'histoire ait jamais
parlé. Ce fut un bonheur d'être né sous son règne : il n'y en eut point de
si heureux ni.de si glorieux pour le peuple romain. Grand homme d'Etat,
grand capitaine, ayant un coeur bon, qui le portait au bien, un esprit
éclairé, qui lui montrait le meilleur, une à me noble, grande, belle, avec
toutes les vertus, n'étant extrême sur aucune, enfin, l'homme le plus
propre à honorer la Nature humaine et représenter la divine.
Il exécuta le projet de César et fit avec succès la guerre aux Par thés.
Tout autre aurait succombé dans une entreprise où les dangers étaient
toujours présents, et les ressources, éloignées, où il fallait absolument
vaincre, et où il n'était pas sûr de ne pas périr après avoir Araincu.
La difficulté consistait et dans la situation des deux empires et dans la
manière de faire la guerre des deux peuples. Prenait-on le chemin de
l'Arménie, A^ers les sources du Tigre et de l'Euphrate? On trouvait un
pays montueux et difficile, où l'on ne pouvait mener de convois, de façon
que l'armée était demi-ruinée avant d'arriver en JVJ.édie{1).Entrait-on plus
bas vers le midi, par Nisibe? On trouvait un désert affreux, qui séparait

!l)Le pays ne fournissait pas d'assez grands arbres pour faire des machines pour assiéger les places.
(PJutarquc, Vie d'A iiloine. )
i3.
100 MONTESQUIEU
les deux empires. Voulait-on passer plus bas encore et aller par la Méso-
potamie? On traversait un pays en partie inculte, en partie submergé, et,
le Tigre et l'Euphrateallant du nord au midi, on ne pouvait pénétrer dans
le pays sans quitter ces fleuves, ni guère quitter ces fleuves sans périr.
Quanta la manière de faire la guerre des deux nations, la force des
Romains consistait dans leur infanterie, la plus forte, la plus ferme et la
mieux disciplinée du Monde.
Les Partli.es n'aAraient point d'infanterie, mais une cavalerie admi-
rable. Ils combattaient de loin et hors de la portée des armes romaines;
le javelot pouvait rarement les atteindre; leurs armes étaient l'arc et des
flèches redoutables. Ils assiégeaient une armée plutôt qu'ils ne la com-
battaient. Inutilement poursuivis, parce que, chez eux, fuir c'était com-
battre, ils faisaient retirer les peuples à mesure qu'on approchait, et ne
laissaient dans les places que les garnisons, et, lorsqu'on les avait prises,
on était obligé de les détruire. Us brûlaient avec art tout le pays autour
de l'armée ennemie et lui étaient jusquesà l'herbe même. Enfin, ils fai-
saient à peu près la guerre comme on la fait encore aujourd'hui sur les
mêmes frontières.
D'ailleurs, les légions d'Ulyrie et de Germanie, qu'on transportait, dans
cette guerre, n'y étaient pas propres 10 : les soldats, accoutumés à manger
beaucoup dans leur pays, y périssaient, presque tous.
Ainsi, ce qu'aucune nation n'avait pas encore fait, d'éviter le joug des
Romains, celle des Parthes le lit, non pas comme invincible, mais comme
inaccessible.
Adrien abandonna les conquêtes de Trajan et borna l'Empire à l'Eu-
phrate {-\ et il est admirable qu'après tant de guerres les Romains n'eussent
perdu que ce qu'ils avaient voulu quitter, comme la mer, qui n'est moins
étendue que lorsqu'elle se retire d'elle-même.

Voyez Hérodien, Vie d'Alexandre.


(l)
— ('2) Voyez Eutrope. La Dacie ne fut abandonnéeque sous Au-
rélien.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 101

La conduite d'Adrien causa beaucoup de murmures : on lisait dans les


livres sacrés des Romainsfl) que, lorsque Tarquin voulut bâtir le Capitole,
il trouva que la place la plus convenable était occupée par les statues de
beaucoup d'autres Divinités. Il s'enquit, par la science qu'il aArait dans les
augures, si elles voudraient céder leur place à Jupiter. Toutes y consen-
tirent, à la réserve de Mars, de la Jeunesse et du Dieu Terme. Là-dessus
s'établirent trois opinions religieuses : que le peuple de Mars ne céderait
à personne le lieu qu'il occupait; que la jeunesse romaine ne serait point
surmontée; et qu'enfin le Dieu Terme des Romains ne reculerait jamais :
ce qui arma pourtant sous Adrien.

(1) S. Aug., J)e la Cité de Dieu, liv. IV, chap. xxm et xxix.
102 MONTESQUIEU

CHAPITRE XVI.
DE L'ÉTAT DE L'EMPIRE DEPUIS ANTON1X JUSQU'À PU015US.

Dans ces temps-là, la secte des Stoïciens s'étendait et s'accréditait dans


l'Empire. Il semblait que la Nature humaine eut fait un effort pour pro-
duire d'elle-même cette secte admirable, qui était comme ces plantes que
la Terre fait naître dans des lieux que le Ciel n'a jamais vus.
Les Romains lui durent leurs meilleurs empereurs. Rien n'est capable
de faire oublier le premier Antonin que Marc-Aurèle, qu'il adopta. On sent
en soi-même un plaisir secret lorsqu'on parle de cet empereur; on ne
peut lire sa vie sans une espèce d'attendrissement; tel est l'effet, qu'elle
produit qu'on a meilleure opinion de soi-même, parce qu'on a meilleure
opinion des hommes.
La sagesse de INerva, la gloire de Trajan, la valeur d'Adrien, la vertu
des deux Antonin s, se firent respecter des soldats; mais, lorsque de nou-
veaux monstres prirent leur place, l'abus du gouvernement militaire
parut dans tout son excès, et les soldats qui avaient vendu l'empire as-
sassinèrent les Empereurs pour en avoir un nouveau prix.
On dit qu'il y a un prince dans le Monde qui travaille depuis quinze
ans à abolir clans ses états le gouvernement civil pour y établir le gou-
vernement militaire, .le ne veux point faire des réflexions odieuses sur
ce dessein; je dirai seulement que, par la nature des choses, deux cents
gardes peuvent mettre la vie d'un prince en sûreté, et non pas quatre-
vingt mille; outre qu'il est plus dangereux d'opprimer un peuple armé
qu'un autre qui ne l'est pas.
Commode succéda à Marc-Aurèle, son père. C'était un monstre, qui
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 103

suivait toutes ses passions et toutes celles de ses ministres et de ses cour-
tisans. Ceux qui en délivrèrent le Monde mirent en sa place Pertinax,
vénérable vieillard, que les soldats prétoriens massacrèrent d'abord.
Ils mirent l'empire à l'enchère, et Didius Julien l'emporta par ses
promesses. Cela souleA'a tout le monde : car, quoique l'empire eut été
sorwent acheté, il n'aA^ait pas encore été marchandé. Pescennius Niger,
Sévère et Albin furent salués Empereurs, et Julien, n'ayant pu payer les
sommes immenses qu'il avait promises, fut abandonné par ses soldats.
Sévère défit Niger et Albin. 11 aArait de grandes qualités; mais la dou-
ceur, cette première Arertu des princes, lui manquait.
La puissance des Empereurs pouvait plus aisément paraître tyrannique
que celle des princes de nos jours. Comme leur dignité était, un assem-
blage de toutes les magistratures romaines; que, dictateurs sous le nom
d'empereurs, tribuns du Peuple, proconsuls, censeurs, grands pontifes
et, quand, ils voulaient, consuls, ils exerçaient souvent la justice distri-
butive : ils pouvaient aisément faire soupçonner que, ceux qu'ils avaient
condamnés, ils les aA<aient opprimés, le Peuple jugeant ordinairement
de l'abus de la puissance par la grandeur de la puissance; au lieu que
les rois d'Europe, législateurs et non pas exécuteurs de la Loi, princes
et non pas juges, se sont déchargés de cette partie de l'autorité qui peut
être odieuse, et, faisant eux-mêmes les grâces, ont commis à des magis-
trats particuliers la distribution des peines.
Il n'y a guères eu d'empereurs plus jaloux de leur autorité que Tibère
et Sévère; cependant ils se laissèrent gouverner, l'un par Séjan, l'autre
par Plautien, d'une manière misérable.
La malheureuse coutume de proscrire introduite par Svlla continua
sous les Empereurs, et il fallait même qu'un prince eut quelque vertu
pour ne la pas suÎArre : car, comme ses ministres et ses favoris jetaient
d'abord les yeux sur tant de confiscations, ils ne lui parlaient que de la
nécessité de punir et des périls de la clémence.
104 MONTESQUIEU

Les proscriptions de SéArère firent que plusieurs soldats de Niger(1) se


retirèrent chez les Parthes(2) : ils leur apprirent ce qui manquait à leur
art militaire, à faire usage des armes romaines et même à en fabriquer;
ce qui fit que ces peuples, qui s'étaient ordinairement contentés de se
défendre, furent dans la suite presque toujours agresseurs(3).
Il est remarquable que, dans cette suite de guerres civiles qui s'élevè-
rent continuellement, ceux qui aAraient les légions d'Europe vainquirent
presque toujours ceux qui aAraient les légions d'Asie6', et l'on trouve dans
l'histoire de Sévère qu'il ne put prendre la ville d'Atra, en Arabie, parce
que, les légions d'Europe s'étant mutinées, il fut obligé de se servir de
celles de Syrie.
On sentit cette différence depuis qu'on commença à faire des levées
dans les provinces'5', et elle fut telle entre les légions qu'elle était entre
les peuples mêmes, qui, par la nature et par l'éducation, sont plus ou
moins propres pour la guerre.
Ces levées faites dans les provinces produisirent un autre effet : les
Empereurs, pris ordinairement dans la milice, furent, presque tous étran-
gers et quelquefois barbares; Rome ne lut plus la maîtresse du Monde,
mais elle reçut des lois de tout l'Unirers.
Chaque empereur y porta quelque chose de son pays, ou pour les
manières, ou pour les moeurs, ou pour la police, ou pour le culte, et
lléhogabale alla jusqu'à A'ouloir détruire tous les objets de la vénération
de Rome et ôter tous les Dieux de leurs temples, pour y placer le sien.

IJérodicn, Vie de Sévère.


— ('2) Le mal continua sous y\lcxandre. Arl.axcrxès, qui rétablit l'empire
(l)
des Perses, se rendit formidable aux Romains, parce que leurs soldais, par caprice ou par libertinage,
désertèrenten foule vers lui. [Abréc/é deXiphilin du liv. LXXX de Dion.) M C'est-à-dire les Perses, qui

les suivirent. —''' Sévère délit les légions asiatiques de Niger; Constantin, celles de Licinius. Vespasien,
quoique proclamé par les armées de Syrie, ne lit la guerre à Vitellius qu'avec les légions de Moesic, de
Pannonie et de Dalmalie. Cicéron, étant: dans son gouvernement, écrivait au Sénat qu'on ne pouvait
compter sur les levées faites en Asie. Constantin ne vainquit Maxence, dit Zosime, que par sa cavalerie.
Sur cela, voyez ci-dessous le septième alinéa du chap. xxn.
— (51 Auguste rendit les légions des corps
fixes et les plaça dans les provinces. Dans les premiers temps, on ne faisait des levées qu'à Rome; en-
siiile, chez les Latins; après, dans l'Italie; enfin, dans les provinces.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 105

Ceci, indépendamment des voies secrètes que Dieu choisit, et que


lui seul connaît, servit beaucoup à l'établissement de la Religion chré-
tienne : car il n'y aArait plus rien d'étranger dans l'Empire, et l'on y était
préparé à recevoir toutes les coutumes qu'un empereur voudrait intro-
duire.
On sait que les Romains reçurent dans leur Arille les Dieux des autres
pays; ils les reçurent en conquérants : ils les faisaient porter dans les
triomphes. Mais, lorsque les étrangers Adnrent eux-mêmes les rétablir, on
les réprima d'abord. On sait, de plus, que les Romains avaient coutume
de donner aux Divinités étrangères les noms de celles des leurs qui. y
avaient le plus de rapport. Mais, lorsque les prêtres des autres pays Arou-
lurent faire adorer à Rome leurs Divinités sous leurs propres noms, ils
ne furent pas soufferts, et ce fut un des grands obstacles que trouva la
Religion chrétienne.
On pourrait appeler Caracalla, non pas un tyran, mais le destructeur
des hommes : Caligula, Néron et Domitien bornaient leurs cruautés dans
Rome; celui-ci allait promener sa fureur dans tout l'Univers.
Sévère aArait employé les exactions d'un long règne et les proscrip-
tions de ceux qui avaient, suivi le parti de ses concurrents, à amasser des
trésors immenses.
Caracalla, ayant commencé son règne par tuer de sa propre main
Géta, son frère, employa ses richesses à faire souffrir son crime aux sol-
dats, qui aimaient Géta et disaient qu'ils avaient fait serment aux deux
enfants de Sévère, non pas à un seul.
Ces trésors amassés par des princes n'ont presque jamais que des effets
funestes : ils corrompent le successeur, qui en est ébloui, et, s'ils ne gâtent
pas son coeur, ils gâtent son esprit. 11 forme d'abord de grandes entre-
prises avec une puissance qui est d'accident, qui ne peut pas durer, qui
n'est pas naturelle, et qui est plutôt enflée qu'agrandie.
Caracalla augmenta la paye des soldats; Macrin écrivit au Sénat que

mi'imir.nu; SATION.*I.V..
106 MONTESQUIEU

cette augmentation allait à soixante et dix millions n de drachmes{2). 11


y a apparence que ce prince enflait les choses, et, si l'on compare la
dé-
pense de la paye de nos soldats d'aujourd'hui aArec le reste des dépenses
publiques, et. qu'on suiA'e la même proportion pour les Romains, on Arerra
que cette somme eût été énorme.
11 faut chercher quelle était la paye du soldat romain. Nous appre-

nons d'Orose que Domitien augmenta d'un quart la paye établie(3). 11


paraît, par le discours d'un soldat dans Tacite, qu'à la mort. d'Auguste
elle était de dix onces de cuivre w). On trouve dans Suétone que César
aA'ait doublé la paye de son temps(5). Pline dit qu'à la seconde guerre pu-
nique on l'aArait diminuée d'un cinquième(G. Elle fut donc d'eiiA7iron six
onces de cuivre dans la première guerre punique(/), de cinq onces dans
la secondete), de dix sous César, et de treize et un tiers sous Domitien(t".
.le ferai ici quelques réflexions.
La paye que la République donnait aisément lorsqu'elle n'aArail qu'un
petit état, que, chaque année, elle faisait une guerre, et que, chaque
année, elle recevait des dépouilles, elle ne put la donner sans s'endetter
dans la première guerre punique, qu'elle étendit ses bras hors de l'Italie,
qu'elle eut à soutenir une guerre longue et à entretenir de grandes ar-
mées.
Dans la seconde guerre punique, la paye fut réduite à cinq onces de
cuivre, et cette diminution put se faire sans danger dans un temps où
la plupart, des citoyens rougirent d'accepter la solde même et A^oulurent
servir à leurs dépens.

Sept mille myriades. (Dion, in Macrin.) — ^ La drachme atliquc était le denier romain, la
(l)
huitième partie de l'once, et la soixante-quatrième partie de notre marc. — i:il II l'augmentai en raison
de soixante et quinze, à cent. — '''> Annal., liv. 1. — tr>) Vie de César. — (0) TJist. nat., liv. XXXII1,
art. i3. Au lieu de donner dix onces de cuivre pour vingt, on en donna seize. — (7) Un soldat, dans
Piaule (ï/i Moslellaria), dit qu'elle était de trois asscs; ce qui ne peut être entendu que des asses de dix
onces. Mais, si la paye était exactement de six asses dans la première guerre puniqxie, elle ne diminua
pas, dans la seconde, d'un cinquième, mais d'un sixième, et on négligea la fraction. — ^ Polybe, qui
l'évalue en monnaie grecque, ne dilTèrc (rue d'une fraction. — (9) Voyez Orose et Suétone, in Domit.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 107

Les trésors de Persée(l) et ceux de tant d'autres rois, que l'on porta
continuellementà Rome, y firent cesser les tributs. Dans l'opulence pu-
blique et particulière, on eut la sagesse de ne point augmenter la paye de
cinq onces de cuivre.
Quoique, sur cette paye, on fît une déduction pour le blé, les habits
et les armes, elle fut suffisante, parce qu'on n'enrôlait que les citoyens
qui aAraient un patrimoine.
Marins ayant enrôlé des gens qui nWaient rien, et son exemple ayant
été suivi, César fut obligé d'augmenter la paye.
Cette augmentation ayant été continuée après la mort de César, on
fut contraint, sous le consulat de Hirtius et de Pansa, de rétablir les
tributs.
La faiblesse de Domitien lui ayant fait augmenter cette paye d'un
quart, il fit une grande plaie à l'Etat,
r dont le malheur n'est pas que le
luxe y règne, mais qu'il règne dans des conditions qui, par la nature des
choses, ne doivent avoir que le nécessaire physique. Enfin, Caracalla
ayant fait une nouvelle augmentation,l'Empire fut mis dans cet état que,
ne pouvant subsister sans les soldats, il ne pouvait subsister avec eux.
Caracalla, pour diminuer l'horreur du meurtre de son frère, le mit au
rang des Dieux, et ce qu'il y a de singulier, c'est que cela lui fut exacte-
ment rendu parMacrin, qui, après l'avoir fait poignarder, voulant apaiser
les soldats prétoriens, désespérés de la mort de ce prince qui leur avait
tant donné, lui fit bâtir un temple et y établit des prêtres flammes en son
honneur.
Cela fit que sa mémoire ne fut pas flétrie(2!, et que, le Sénat n'osant
pas le juger, il ne fut pas mis au rang des tyrans, comme Commode, qui
ne le méritait pas plus que lui.

lis disent; la même chose sous différentes expressions. J'ai fait ces réductions en onces de cuivre, afin
que, pour m'entendre, on n'eût pas besoin de la connaissance des monnaies romaines. — !l> Cicéron,
Des Offices, liv. II.
— {î) /Elius Lampridius, in VU. Alexand. Sev.
1/1.
]08 MONTESQUIEU
De deux grands empereurs, Adrien et Sévère, l'un établit la disci-
pline militaire, et l'autre la relâcha0'. Les effets répondirent très bien
aux causes : les règnes qui suivirent celui d'Adrien furent heureux et
tranquilles; après Sévère, on vit régner toutes les horreurs.
Les profusions de Caracalla envers les soldats avaient été immenses,
et il avait très bien suivi le conseil que son père lui avait donné en mou-
rant, d'enrichir les gens de guerre et de ne s'embarrasser pas des autres.
Mais cette politique n'était guère bonne que pour un règne : car le
successeur, ne pouvant plus faire les mêmes dépenses, était d'abord
massacré par l'armée; de façon qu'on voyait toujours les empereurs
sages mis à mort par les soldats, et. les méchants, par des conspirations
ou des arrêts du Sénat.
Quand un tyran qui se livrait aux gens de guerre avait laissé les ci-
tovens exposés à leurs violences et à leurs rapines, cela ne pouvait, non
plus durer qu'un règne : car les soldats, à force de détruire, allaient jus-
qu'à s'ôter à eux-mêmes leur solde. 11 fallait donc songer à rétablir la
discipline militaire : entreprise qui coûtait toujours la vie à celui qui
osait la tenter.
Quand Caracalla eut été tué par les embûches de Ma crin, les soldats,
désespérés d'avoir perdu un prince qui donnait sans mesure, élurent
H6liogabalc(2); et, quand ce dernier, qui, n'étant occupé que de ses sales
voluptés, les laissait vivre à leur fantaisie, ne put plus être souffert, ils
le massacrèrent. Ils tuèrent, de même Alexandre, qui voulait rétablir la
discipline et parlait, de les punir(3J.
Ainsi un tyran, qui ne s'assurait point la vie, mais le pouvoir de faire
des crimes, périssait, avec ce funeste avantage que celui qui voudrait
faire mieux périrait après lui.
Après Alexandre, on élut Maximin, qui fut le premier empereur d'une

Ci Voyez YAbré(jé de Xiphilin, Vie d'Adrien, et Uérodien, Vie de Sévère. — '-> Dans ce temps-là, tout
le monde se croyait bon pour parvenir à l'empire. Voyez Dion, liv. LXXIX. — i3) Voyez Lampridius.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 109

origine barbare, Sa taille gigantesque et la force de son corps liaient


fait connaître.
Il fut tué avec son fils par ses soldats. Les deux premiers Gordiens
périrent en Afrique. Maxime, Balbin et le troisième Gordien furent mas-
sacrés. Philippe, qui aArait fait tuer le jeune Gordien, fut tué lui-même
aArec son fils. Et Dèce, qui fut élu en sa place, périt à son tour par la
trahison de Gallus0'.
Ce qu'on appelait l'Empire romain dans ce siècle-là était une espèce
de république irrégulière, telle, à peu près, que l'aristocratie d'Alger, où
la milice, qui a la puissance souveraine, fait et défait un magistrat qu'on
appelle le Dey, et peut-être est-ce une règle assez générale que le gou-
A-ernement militaire est, à certains égards, plutôt républicain que monar-
chique.
Et. qu'on ne dise pas que les soldats ne prenaient de part au gouverne-
ment que par leur désobéissance et leurs révoltes. Les harangues que les
Empereurs leur faisaient ne furent-elles pas à la fin du genre de celles
que les consuls et les tribuns avaient faites autrefois au Peuple? Et,
quoique les armées n'eussent pas un lieu pour s'assembler, qu'elles ne
se conduisissent point par de certaines formes, qu'elles ne fussent pas or-
dinairement de sang-froid, délibérant peu et agissant beaucoup, ne dis-
posaient-elles pas en souveraines de la fortune publique? Et qu'était-ce
qu'un empereur, que le ministre d'un gouvernement violent, élu pour
l'utilité particulière des soldats?
Quand l'armée associa à l'empire Philippe, qui était préfet du prétoire
du troisième Gordien, celui-ci demanda qu'on lui laissât le comman-
dement entier, et il ne put l'obtenir(2); il harangua l'armée pour que la

(,) Casaubon remarque, sur YHistoire Aiu/nstalc, que, dans les cent soixante années qu'elle contient,
il y eut soixante et dix. personnes (fui eurent justement ou injustement le titre de César : Adco erant in
Mo principata, qacm iamen omnes mirantur, comilia imperii semper incerta! Ce qui fait bien voir la dillé-
renec de ce gouvernement à celui de France, où ce royaume n'a eu, en douze cents ans de temps, que
soixante-trois rois. — <-' Voyez Jules Capitolin.
110 MONTESQUIEU
puissance fût égale entre eux, et il ne l'obtint pas non plus; il supplia
qu'on lui laissât le titre de César, et on le lui refusa; il demanda d'être
préfet du prétoire, et on rejeta ses prières; enfin, il parla pour sa vie.
L'armée, dans ses divers jugements, exerçait la magistrature suprême.
Les Barbares, au commencement inconnus aux Romains, ensuite
seulement incommodes, leur étaient devenus redoutables. Par l'éAréne-
menl. du Monde le plus extraordinaire, Rome avait si bien anéanti tous
les peuples que, lorsqu'elle fut vaincue elle-même, il sembla que la Terre
en eût enfanté de nouveaux pour la détruire.
Les princes des grands états ont ordinairement peu de pays voisins qui
puissent être l'objet de leur ambition. S'il y en aAait eu de tels, ils au-
raient été enveloppés dans le cours de la conquête. Ils sont donc bornés
par des mers, des montagnes et de vastes déserts, que leur pauATeté fait
mépriser. Aussi les Romains laissèrent-ils les Germains dans leurs forêts
et les peuples du Nord dans leurs glaces, et il s'y conserva ou même il
s'y forma des nations qui enfin les asservirent, eux-mêmes.
Sous le règne de Gallus, un grand nombre de nations, qui se rendirent
ensuite plus célèbres, ravagèrent l'Europe, et les Perses, ayant emrahi la
Syrie, ne quittèrent leurs conquêtes que pour conserver leur butin.
Ces essaims de Barbares qui sortirent autrefois du Nord ne paraissent
plus aujourd'hui. Les violences des Romains aA^aient fait retirer les peu-
ples du Midi au Nord. Tandis que la force qui les contenait subsista, ils
y restèrent; quand elle fut affaiblie, ils se répandirent, de toutes parts".
La même chose armra quelques siècles après. Les conquêtes de Charle-
magne et ses tyrannies aAraient, une seconde fois, fait reculer les peuples
du Midi au Nord; sitôt que cet empire fut affaibli, ils se portèrent une
seconde fois du Nord au Midi. Et, si aujourd'hui un prince faisait en
Europe les mêmes ravages, les nations repoussées dans le Nord, adossées

;i 1 On voit à quoi se réduit la fameuse question : Pourquoi le Nord n'est plus si peuplé qu'autrefois.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 111

aux limites de l'Univers, y tiendraient ferme jusqu'au moment qu'elles


inonderaient, et conquerraient l'Europe une troisième fois.
L'affreux désordre qui était dans la succession à l'empire étant venu
à son comble, on vit paraître, sur la fin du règne de Valérien et pendant
celui de Gallien, son fils, trente prétendants divers, qui, s'étant la plu-
part entre-dé traits, ayant eu un règne très court, furent nommés Tyrans.
Valérien ayant été pris par les Perses, et Gallien, son fils, négligeant
les affaires, les Barbares pénétrèrent partout. L'Empire se trouva dans
cet état où il fut, environ un siècle après, en Occident(i), et il aurait, dès
lors, été détruit, sans un concours heureux de circonstances qui le rele-
A'èrent.
Odénat, prince de Pahnyre, allié des Romains, chassa les Perses, qui
avaient envahi presque toute l'Asie; la ville de Rome fit. une armée de
ses citoyens, qui écarta les Barbares qui venaient la piller; une armée
innombrable de Scythes, qui passait la mer avec six mille A<aisseaux, périt
par les naufrages, la misère, la faim et sa grandeur même; et, Gallien
ayant été tué, Claude, Aurélien, Tacite et. Probus, quatre grands hommes
qui, par un grand bonheur, se succédèrent, rétablirent l'Empire prêt à
périr.

(l' Cent, cinquante ans après, sous lfonorius, les Barbares remahircni.
112 MONTESQUIEU

CHAPITRE XVII.
C H A iVG E M E N T 1) A N S L'É TAT.

Pour prévenir les trahisons continuelles des soldats, les Empereurs


s'associèrent des personnes en qui ils aA'aient confiance, et Dioclétien,
sous prétexte de la grandeur des affaires, régla qu'il y aurait toujours
deux empereurs et deux césars. Il jugea que, les quatre principales ar-
mées étant occupées par ceux qui auraient part à l'empire, elles s'inti-
mideraient les unes les autres; que les autres armées, n'étant pas assez
fortes pour entreprendre de faire leur chef empereur, elles perdraient
peu à peu la coutume d'élire; et qu'enfin, la dignité de césar étant tou-
jours subordonnée, la puissance, partagée entre quatre pour la sûreté
du Gouvernement, ne serait pourtant, dans toute son étendue, qu'entre
les mains de deux.
Mais ce qui contint encore plus les gens de guerre, c'est que, les ri-
chesses des particuliers et la fortune publique ayant diminué, les Em-
pereurs ne purent plus leur faire des dons si considérables; de manière
que la récompense ne fut plus proportionnée au danger de faire une
nouvelle élection.
D'ailleurs, les préfets du prétoire, qui, pour le pouvoir et pour les
fonctions, étaient, à peu près, comme les grands visirs de ces temps-là
et faisaient à leur gré massacrer les Empereurs pour se mettre en leur
place, furent fort abaissés par Constantin, qui ne leur laissa que les fonc-
tions ciA^les et en fit quatre au lieu de deux.
La Arie des Empereurs commença donc à être plus assurée; ils purent,
mourir dans leur lit, et cela sembla avoir un peu adouci leurs moeurs :
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 113
ils ne versèrent plus le sang aArec tant de férocité. Mais, comme il fallait
que ce pouvoir immense débordât quelque part, on Arit un autre genre
de tyrannie, mais plus sourde. Ce ne furent plus des massacres, mais
des jugements iniques, des formes de justice qui semblaient n'éloigner la
mort que pour flétrir la vie. La Cour fut gouvernée et goiwerna par plus
d'artifices, par des arts plus exquis, aArec un plus grand silence. Enfin,
au lieu de cette hardiesse à concevoir une mauvaise action et de cette
impétuosité à la commettre, on ne vit plus régner que les vices des âmes
faibles, et des crimes réfléchis.
Il s'établit un noiweau genre de corruption. Les premiers empereurs
aimaient les plaisirs; ceux-ci, la mollesse. Us se montrèrent moins aux
gens de guerre; ils furent plus oisifs, plus livrés à leurs domestiques, plus
attachés à leurs palais, et plus séparés de l'Empire.
Le poison de la Cour augmenta sa force à mesure qu'il fut plus sé-
paré 11 : on ne dit rien, on insinua tout; les grandes réputations furent
toutes attaquées, et les ministres et les officiers de guerre furent mis
sans cesse à la discrétion de cette sorte de gens qui ne peuvent servir
l'Etat, ni souffrir qu'on le serAre aArec gloire.
Enfin, cette affabilité des premiers empereurs, qui seule pouvait leur
donner le moyen de connaître leurs affaires, fut entièrement bannie. Le
Prince ne sut plus rien que sur le rapport de quelques confidents, qui,
toujours de concert, souvent même lorsqu'ils semblaient être d'opinion
contraire, ne faisaient auprès de lui que l'office d'un seul.
Le séjour de plusieurs empereurs en Asie et leur perpétuelle rivalité
avec les rois de Perse firent qu'ils voulurent être adorés comme eux, et
Dioclétien, d'autres disent Galère, l'ordonna par un édit.
Ce faste et cette pompe asiatique s'établissant, les yeux s'y accoutu-
mèrent d'abord, et, lorsque Julien voulut mettre de la simplicité et de la

(,i Voyez ce. que les auteurs nous disent de la cour de Constantin, de Valons, etc.


iMi'|..im:]::i:xiTiojj.ii.r.
114 MONTESQUIEU

modestie dans ses manières, on appela oubli de la dignité ce qui n'était


que la mémoire des anciennes moeurs.
Quoique, depuis Marc-Aurèle, il y eût eu plusieurs empereurs, il n'y
avait eu qu'un Empire, et, l'autorité de lous étant reconnue dans les
provinces, c'était une puissance unique exercée par plusieurs.
Mais Galère et Constance Chlore n'ayant pu s'accorder, ils partagèrent
réellement l'Empire11', et, par cet exemple, qui fut dans la suite siûvi par
Constantin, qui prit le plan de Galère, et non pas celui de Dioclétien,
il s'introduisit une coutume qui fut moins un changement qu'une réAO-
lution.
De plus, l'envie qu'eut Constantin de faire une ville noirvelle, la va-
nité de lui donner son nom, le déterminèrent à porter en Orient le siège
de l'empire. Quoique l'enceinte de Rome ne fût pas à beaucoup près si
grande qu'elle est à présent, les faubourgs en étaient prodigieusement
étendus12'. L'Italie, pleine de maisons de plaisance, n'était proprement
que le jardin de Rome : les laboureurs étaient en Sicile, en Afrique, en
Egypte(3), et les jardiniers, en Italie. Les terres n'étaient presque cultivées
que par les esclaves des citoyens romains. Mais, lorsque le siège de l'em-
pire fut établi en Orient, Rome presque entière y passa : les Grands y
menèrent leurs esclaves, c'est-à-dire presque tout le Peuple, et l'Italie fut
privée de ses habitants.
Pour que la noirvelle ville ne cédât en rien à l'ancienne, Constantin
voulut qu'on y distribuât aussi du blé, et ordonna que celui d'Egypte
serait envoyé à Constanlinople, et celui de l'Afrique, à Rome; ce qui,
me semble, n'était pas fort sensé.
Dans le temps de la République, le peuple romain, souverain de tous
les autres, devait naturellement aA^oir part aux tributs; cela fit que le
(i) Voyez Orose, liv. VU, et Aurelius Victor. ("Exspatiantia leeta mulias addidere urbcs, dit Pline
2)

[Hisl. nul., liv. III). — (:si « On portait autrefois d'Italie, dit Tacite, du blé dans les provinces reculées,
et elle n'est pas encore stérile. Mais nous cultivons plutôt l'Afrique et l'Egypte, et nous aimons mieux
exposer aux accidents la vie du peuple romain. » [Annal., liv. XII.)
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 115
Sénat lui A<endit d'abord du blé à bas prix et ensuite le lui donna pour
rien. Lorsque le Goiwernement fut deA<enu monarchique, cela subsista
contre les principes de la monarchie; on laissait cet abus à cause des
incoiwénieiits qu'il y aurait eu à le changer. Mais Constantin, fondant
une A'ille noirvelle, l'y établit sans aucune bonne raison.
Lorsque Auguste eut conquis l'Egypte, il apporta à Rome le trésor des
Ptolomées. Cela y lit à peu près la même révolution que la décoirverte
des Indes a faite depuis en Europe, et que de certains systèmes ont faite
de nos jours : les fonds doublèrent de prix à Rome11'. Et, comme Rome
continua d'attirer à elle les richesses d'Alexandrie, qui receArait elle-même
celles de l'Afrique et de l'Orient, l'or et l'argent deArinrent très communs
en Europe; ce qui mit les peuples en état de payer des impôts très consi-
dérables en espèces.
Mais, lorsque l'Empire eut été divisé, ces richesses allèrent à Constan-
tinople. On sait, d'ailleurs, que les mines d'Angleterre n'étaient point en-
core ouvertes12'; qu'il y en aArait très peu en Italie 13' et dans les Gaules;
que, depuis les Carthaginois, les mines d'Espagne n'étaient guère plus tra-
Araillées ou, du moins, n'étaient plus si richesl/,). L'Italie, qui n'avait plus
que des jardins abandonnés, ne pouvait par aucun moyen attirer l'argent
de l'Orient, pendant que l'Occident, pour aAroir de ses marchandises,
y envoyait le sien. L'or et l'argent devinrent donc extrêmement rares en
Europe. Mais les Empereurs y voulurent exiger les mêmes tributs; ce
qui perdit tout.
Lorsque le Gouvernement a une forme depuis longtemps établie, et
que les choses se sont mises dans une certaine situation, il est presque
lu Suétone, in Aagusto. Orose, liv. VI. Rome avait eu souvent de ces révolutions. J'ai dit que les
trésors de Macédoine qu'on y apporta avaient fait cesser tous les tributs. (Cicéron, Des Offices, liv. IL)
— ® Tacite [De Moribus Germanorum) le dit formellement. On sait, d'ailleurs, à peu près l'époque
de l'ouverture de la plupart des mines d'Allemagne. Voyez Thomas Sesreiberus sur l'origine des mines
du Hartz. On croit celles de Saxe moins anciennes.
— (3) Voyez Pline, liv. XXXVII, art. 7•y. — '4) Les
Carthaginois, dit Diodore, surent très bien l'art d'en profiter, et les Romains, celui d'empêcher que les
autres n'en profitassent.
)5.
110 MONTESQUIEU

toujours de la.prudence de les y laisser, parce que les raisons, souvent


compliquées et inconnues, qui font qu'un pareil état a subsisté font qu'il
se maintiendra encore. Mais, quand on change le système total, on ne
peut remédier qu'aux incoiwénients qui se présentent dans la théorie, et
on en laisse d'autres que la pratique seule peut faire découvrir.
Ainsi, quoique l'Empire ne fût déjà que trop grand, la diArision qu'on
en fit le ruina, parce que toutes les parties de ce grand corps, depuis
longtemps ensemble, s'étaient, pour ainsi dire, ajustées pour y rester et
dépendre les unes des autres.
Constantin1", après avoir affaibli la capitale, frappa un autre coup sur
les frontières : il ôta les légions qui étaient sur le bord, des grands fleuves,
et les dispersa dans les provinces; ce qui produisit deux maux : l'un, que
la barrière qui contenait, tant de nations fut ôlée; et l'autre, que les sol-
dats vécurent et s'amollirent dans le cirque 121et dans les théâtres13'.
Lorsque Constantius envoya Julien dans les Gaules, il trouva que cin-
quante villes le long du Rhin 1'1' avaient été prises par les Barbares; que
les provinces avaient été saccagées; qu'il n'y aArait plus que l'ombre d'une
armée romaine, que le seul nom des ennemis faisait fuir.
Ce prince, par sa sagesse, sa constance, son économie, sa conduite,
sa valeur et une suite continuelle d'actions héroïques, rechassa les Bar-
bares1'1', et la terreur de son nom les contint tant qu'il vécut10'.
La brièveté des règnes, les divers partis politiques, les différentes re-
ligions, les sectes particulières de ces religions, ont fait que le caractère

(l) Dans ce qu'on dit de Constantin, on ne choque point les auteurs ecclésiastiques, qui déclarent
qu'ils n'entendent parler que des actions de ce prince qui ont du rapport à la piété, et non de celles qui
en ont au gouvernement de l'Etat. (Euscbe, Vie de Constantin,liv. I, chap. ix. Socrate, Yix. I, chap. i.)
— (2) Zosime, liv. VIII. — (3) Depuis l'établissement du Christianisme, les combats des gladiateurs
devinrent rares. Constantin défendit d'en donner. Us furent entièrement abolis sous Ilonorius, comme
il paraît par Théodoret et Othon de Fiïsingue. Les Romains ne retinrent de leurs anciens spectacles
que ce qui pouvait affaiblir les courages et servait d'attrait à la volupté. — (/l) Ammien Marcellin,
liv. XVI, XVII et XVIII. — (:,) Ammien Marcellin, ibid. — (r,) Voyez le magnifique éloge qu'Ammien
Marcellin fait de ce prince (liv. XXV). Voyez aussi les fragments de. YHistoire de .lean d'Antioche.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 117

des Empereurs est venu a nous extrêmement défiguré. Je n'en donnerai


que deux exemples : cet Alexandre, si lâche dans LTérodien, paraît plein
de courage dans Lampridius; ce Gratieii, tant loué par les Orthodoxes,
Philostorgue le compare à Néron.
Valentinien sentit plus que personne la nécessité de l'ancien plan : il
employa toute sa vie à fortifier les bords du Rhin, à y faire des levées,
y bâtir des châteaux, y placer des troupes, leur donner le moyen d'y
subsister. Mais il arriva dans le Monde un éArénement qui détermina
Valens, son frère, à oiwrir le Danube et eut d'effroyables suites.
Dans le pays qui est entre les Palus-Méotides, les montagnes du Cau-
case et la Mer Caspienne, il y avait plusieurs peuples qui étaient la plu-
part de la nation des Huns ou de celle des Mains. Leurs terres étaient
extrêmement fertiles; ils aimaient la guerre et le brigandage; ils étaient
presque toujours à cheAral. on sur leurs chariots et erraient dans le pays
où ils étaient enfermés; ils faisaient bien quelques ravages sur les fron-
tières de Perse et d'Arménie, mais on gardait aisément les Portes Cas-
piennes, et ils pouvaient difficilementpénétrer dans la Perse par ailleurs.
Comme ils n'imaginaient point qu'il lut possible de traverser les Palus-
Méotides1", ils ne connaissaient pas les Romains, et, pendant que d'autres
Barbares ravageaient l'Empire, ils restaient dans les limites que leur
ignorance leur avait données.
Quelques-uns ont dit que le limon que le Tanaïs avait apporté avait
formé une espèce de croûte sur le Bosphore Cimmérien, sur laquelle ils
avaient passé(2). D'autres, que deux jeunes Scythes,poursuivant une biclie
qui traversa ce bras de mer, le turversèrent aussi13'; ils furent étonnés de
voir un nouveau Monde, et, retournant dans l'ancien, ils apprirent à
leurs compatriotes les nouvelles terres et, si j'ose me servir de ce terme,
les Indes qu'ils avaient découvertes(/|).

(l)Procope, Histoire mêlée. — (î) Zosime, liv. IV. — (:i) .lornandès, De Rcbns Gcticis. Hist. mêlée de
Procope. — M Voyez Sozomcne, liv. VI.
118 MONTESQUIEU
D'abord, des corps innombrables de Huns passèrent, et, rencontrant
les Goths les premiers, ils les chassèrent devant eux. 11 semblait que ces
nations se précipitassent les unes sur les autres, et que l'Asie, pour peser
sur l'Europe, eut acquis un nouveau poids.
Les Goths, effrayés, se présentèrent sur les bords du Danube et, les
mains jointes, demandèrent une retraite. Les flatteurs de Valens saisirent
cette occasion et la lui représentèrent comme une conquête heureuse
d'un nouveau peuple qui A-enait défendre l'Empire et l'enrichir(".
Valens ordonna qu'ils passeraient sans armes12'; mais, pour de l'ar-
gent, ses officiers leur en laissèrent tant qu'ils voulurent. Il leur fit. dis-
tribuer des terres; mais, à la différence des Huns, les Goths n'en culti-
vaient point13'. On les priva même du blé qu'on leur avait promis; ils
mouraient de faim, et ils étaient au milieu d'un pays riche; ils étaient
armés, et on leur faisait des injustices. Ils ravagèrent tout, depuis le Da-
nube jusqu'au Bosphore, exterminèrent Valens et son armée, et ne re-
passèrent le Danube que pour abandonner l'affreuse solitude qu'ils avaient
faite(/".

l" Ammien Marcellin, liv. XXIX.


— (2) De ceux qui avaient reçu ces ordres, celui-ci conçut un
amour infâme, celui-là fut épris de la beauté d'une femme barbare, les autres furent corrompus par des
présents, des babils de lin et des couvertures bordées de franges. On n'eut, d'autre soin que. de remplir
sa maison d'esclaves et ses fermes de bétail. [Hisl. de Dexippe.) •— W Voyez YHistoire Gothique de Pris-
cus, où celle différence est bien établie. — On demandera peut-être comment des nations qui ne culti-
vaient point les terres pouvaient devenir si puissantes, tandis que celles de l'Amérique sont si petites.
C'est que les peuples pasteurs ont: une subsistancebien plus assurée que les peuples chasseurs. Il pa-

rait par Ammien Marcellin que les Huns, dans leur première demeure, ne labouraient point les champs;
ils ne vivaient que de leurs troupeaux, dans un pays abondant en pâturages et arrosé par quantité de
fleuves, comme font encore aujourd'hui les Petits Tartares qui habitent une partie du même pays. Il y a
apparence que ces peuples, depuis leur départ, ayant habile des lieux moins propres à la nourriture
des troupeaux, commencèrent,à cultiver les terres.
— ("' Voyez Zosime, liv. IV. Voyez aussi Dexippe,
dans YExtrait des Ambassadesde Constantin Porphyrogénète.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 119

CHAPITRE XVIII.
NOUVELLES MAXIMES PUISES PAR LES ROMAINS.

Quelquefois la lâcheté des Empereurs, souvent la faiblesse de l'Em-


pire, firent que l'on chercha à apaiser par de l'argent les peuples qui
menaçaient d'envahir1". Mais la paix ne peut point s'acheter, parce que
celui qui l'a Arendue n'en est que plus en état de la faire acheter encore.
Il vaut mieux courir le risque de faire une guerre malheureuse que
de donner de l'argent pour avoir la paix : car on respecte toujours un
prince lorsqu'on sait qu'on ne le vaincra qu'après une longue résistance.
D'ailleurs, ces sortes de gratifications se changeaient en tributs et,
libres au commencement, devenaient nécessaires; elles furent regardées
comme des droits acquis, et, lorsqu'un empereur les refusa h quelques
peuples ou voulut donner moins, ils devinrent de mortels ennemis.
Entre mille exemples, l'armée que Julien mena contre les Perses lut
poursuivie dans sa retraite par des Arabes à qui il avait refusé le tribut
accoutumé12'; et, d'abord, après, sous l'empire de Valenl.inien, les Alle-
mands, à qui on avait offert des présents moins considérables qu'à l'or-
dinaire, s'en indignèrent, et ces peuples du Nord, déjà gouvernés par le
point d'honneur, se vengèrent de cette insulte prétendue par une cruelle
guerre.
Toutes ces nations qui entouraient l'Empire en Europe et en Asie ab-
sorbèrent peu à peu les richesses des Romains13', et, comme ils s'étaient

(l) On donna d'abord tout aux soldais; ensuite, on donna tout aux ennemis. — (2' Ammien Mar-
cellin, liv. XXV. — (s) Ammien Marcellin, liv. XXVI.
120 MONTESQUIEU
agrandis parce que l'or et l'argent de tous les rois était porté chez eux1',
ils s'affaiblirent parce que leur or et leur argent fut porté chez: les autres.
Les fautes que font les hommes d'Etat ne sont pas toujours libres :
souArent ce sont des suites nécessaires de la situation où l'on est, et les
inconArénients ont fait naître les ineoiwénients.
La milice, comme on a déjà vu, était deArenue très à charge à l'Etat. r

Les soldats avaient trois sortes d'aA'antages : la paye ordinaire, la récom-


pense après le service, et les libéralités d'accident, qui deA^enaient très
soirvent des droits pour des gens qui avaient le Peuple et le Prince entre
leurs mains.
L'impuissance où l'on se trouva de payer ces charges fit que l'on prit
une milice moins chère. On fit des traités avec, des nations barbares,
qui n'avaient ni le luxe des soldats romains, ni le même esprit, ni les
mêmes prétentions.
11 v avait une autre commodité à cela
: comme les Barbares tom-
baient tout à coup sur un pavs, n'y ayant point chez eux de préparatifs
après la résolution de partir, il était difficile de faire des levées à temps
dans les provinces. On prenait donc un autre corps de Barbares, tou-
jours prêt à recevoir de l'argent, à piller et à se battre. On était servi
pour le moment; mais, dans la suite, on avait autant de peine à réduire
les auxiliaires que les ennemis.
Les premiers Romains ne mettaient point dans leurs armées un plus
grand nombre de troupes auxiliaires que de romaines12', et, quoique
leurs alliés fussent proprement des sujets, ils ne Ajoutaient point avoir
pour sujets des peuples plus belliqueux qu'eux-mêmes.
(1) « Vous voulez des richesses? disait un empereur à son armée qui murmurait. Voilà le pays des
Perses! Allons en chercher. Croyez-moi : de tant de trésors que possédait la Républiqueromaine, il ne
reste plus rien, et le mal vient de ceux qui ont appris aux Princes à acheter la paix des Barbares. Nos
finances sont épuisées; nos villes, détruites; nos proA'inces, ruinées. Un empereur qui ne connaît d'autres
biens que ceux de lame n'a pas honte d'avouer une pauvretéhonnête. » (Ammien Marcellin, liv. XXIV.)
— ('2' C'est une observation de Végèce, et il paraît par Tite-Live que, si le nombre des auxiliaires ex-
céda quelquefois, ce fut de bien pou.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 121

Mais, dans les derniers temps, non seulement ils n'observèrent pas
cette proportion des troupes auxiliaires, mais même ils remplirent de
soldats barbares les corps de troupes nationales.
Ainsi ils établissaient des usages tout contraires à ceux qui les aA<aient
rendus maîtres de tout, et, comme autrefois leur politique constante fut
de se réserver l'art militaire et d'en priver tous leurs Aroisins, ils le dé-
truisaient pour lors chez eux et l'établissaient chez les autres.
Voici en un mot l'histoire des Romains : ils Arainquirent tous les
peuples par leurs maximes; mais, lorsqu'ils y furent parvenus, leur
République ne put subsister, il fallut changer de gouvernement, et des
maximes contraires aux premières, employées dans ce gouvernement
nouveau, firent tomber leur grandeur.
Ce n'est pas la Fortune qui domine le Monde. On peut le demander
aux Romains, qui eurent une suite continuelle de prospérités quand ils
se gmwernèrent sur un certain plan, et. une suite non interrompue de
revers lorsqu'ils se conduisirent sur un autre. Il y a des causes géné-
rales, soit morales, soit physiques, qui agissent dans chaque monarchie,
l'élèvent, la maintiennent, ou la précipitent; tous les accidents sont sou-
mis à ces causes, et, si le hasard d'une bataille, c'est-à-dire une cause
particulière, a ruiné un état, il y avait une cause générale, qui faisait que
cet état devait périr par une seule bataille. En un mot, l'allure principale
entraîne avec elle tous les accidents particuliers.
Nous voyons que, depuis près de deux siècles, les troupes de terre de
Danemark ont presque toujours été battues par celles de Suède. 11 faut
qu'indépendamment du courage des deux nations et, du sort des armes
il y ait dans le gmrverncment danois, militaire ou civil, un Ance intérieur
qui ait produit cet. effet, et je ne le crois point difficile à découvrir.
Enfin, les Romains perdirent leur discipline militaire; ils abandonnè-
rent jusqu'à leurs propres armes. Végèce dit que, les soldats les trou-
vant trop pesantes, ils obtinrent de l'empereur Gratien de quitter leur
122 MONTESQUIEU
cuirasse et ensuite leur casque(i); de façon qu'exposés aux coups sans dé-
fense ils ne songèrent plus qu'à fuir.
Il ajoute qu'ils avaient perdu la coutume de fortifier leur camp, et que,

par cette négligence, leurs armées furent enîeArées par la caAralerie des
Barbares.
La cavalerie fut peu nombreuse chez les premiers Romains : elle ne
faisait que la onzième partie de la légion, et très souvent moins; et,
ce qu'il y a d'extraordinaire, ils en avaient beaucoup moins que nous,
qui avons tant de sièges à faire, oit la cavalerie est peu utile. Quand les
Romains furent dans la décadence, ils n'eurent presque plus que de la
cavalerie. Il me semble que, plus une nation se rend savante dans l'art
militaire, plus elle agit par son infanterie, et que, moins elle le connaît,
plus elle multiplie sa cavalerie. C'est que, sans la discipline, l'infanterie,
pesante ou légère, n'est rien; au lieu que la cavalerie va toujours, dans
son désordre même1-'. L'action de celle-ci consiste plus dans son impé-
tuosité et un cerlain choc; celle de l'autre, dans sa résistance et une cer-
taine immobilité : c'est plutôt une réaction qu'une action. Enfin, la force
de la cavalerie est momentanée; l'infanterie agit plus longtemps; mais il
faut de la discipline pour qu'elle puisse agir longtemps.
Les Romains parvinrent à commander à tous les peuples, non seule-
ment par l'art de la guerre, mais aussi par leur prudence, leur sagesse,
leur constance, leur amour pour la gloire et pour la Patrie. Lorsque,
sous les Empereurs, toutes ces vertus s'évanouirent, l'art militaire leur
resta, avec lequel, malgré la faiblesse de la tyrannie de leurs princes,
ils conservèrent ce qu'ils avaient acquis. Mais, lorsque la corruption se
mit dans la milice même, ils devinrent la proie de tous les peuples.
Un empire fondé par les armes a besoin de se soutenir par les armes.

''' De Re militari, liv. I, chap. xx. — (î' La cavalerie tartare, sans observer aucune de nos maximes
militaires, a fait, dans tous les temps, de. grandes choses. Voyez les Relations, et surtout celles de la der-
nière conquête de la Chine.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 123

Mais, comme, lorsqu'un état est dans le trouble, on n'imagine pas com-
ment il peut en sortir, de même, lorsqu'il est en paix et qu'on respecte
sa puissance, il ne vient point dans l'esprit comment cela peut changer;
il néglige donc la milice, dont il croit n'avoir rien à espérer et tout à
craindre, et souvent même il cherche à l'affaiblir.
C'était une règle inviolable des premiers Romains que quiconque
avait abandonné son poste ou laissé ses armes dans le combat était puni
de mort. Julien et Valentinien aAraient, à cet égard, établi les anciennes
peines. Mais les Barbares pris à la solde des Romains(1), accoutumés à
faire la guerre comme la font aujourd'hui les Tartares, à fuir pour com-
battre encore, à chercher le pillage plus que l'honneur, étaient incapables
d'une pareille discipline.
Telle était la discipline des premiers Romains qu'on y avait vu des
généraux condamner à mourir leurs enfants pour avoir, sans leur ordre,
gagné la victoire. Mais, quand, ils furent mêlés parmi les Barbares, ils
y contractèrent un esprit d'indépendance qui faisait le caractère de ces
nations, et, si l'on ht les guerres de Bélisaire contre les Goths, on verra
un général presque toujours désobéi par ses officiers.
Sylla et Sertorius, dans la fureur des guerres civiles, aimaient mieux
périr que de faire quelque chose dont Mithridate put tirer avantage.
Mais, dans les temps qui suivirent, dès qu'un ministre ou quelque grand
crut qu'il importait à son avarice, à sa vengeance, à son ambition, de
faire entrer les Barbares dans l'Empire, il le leur donna d'abord à
ra-
Arager(2).
II n'y a point d'état où l'on ait plus besoin de tributs que dans ceux

(l) Ils ne voulaient pas s'assujetlir aux travaux des soldats romains. Voyez Ammien Marcellin
(liv. XVIII), qui dit, comme une chose extraordinaire, qu'ils s'y soumirent en une occasion,
pour plaire
à. Julien, qui voulait mettre des places en état de défense.
— (2) Cela n'était pas étonnant dans ce
mélange avec des nations qui avaient été errantes, qui ne connaissaientpoint de patrie, et où souvent
des corps entiers de troupes se joignaient à l'ennemi (rai les avait vaincus, contre leur nation même.
Voyez dans Procope ce que c'était que les Goths sous Vitiges.
iG.
124 MONTESQUIEU
qui s'affaiblissent; de sorte que l'on est obligé d'augmenter les charges
à mesure que l'on est moins en état de les porter. Bientôt, dans les
provinces romaines, les tributs deA'inrent intolérables.
11 faut lire dans Salvien les horribles exactions que l'on faisait sur les
peuples 115. Les citoyens, poursuivis par les traitants, n'avaient d'autre
ressource que de se réfugier chez les Barbares ou de donner leur liberté
au premier qui la voulait prendre.
Ceci servira à expliquer dans notre histoire française cette patience
aArec laquelle les Gaulois souffrirent la réArolution qui devait établir cette
différence accablante entre une nation noble et une nation roturière.
Les Barbares, en rendant, tant de citoyens esclaA-es de la glèbe, c'est-
à-dire du champ auquel ils étaient attachés, n'introduisirent guère rien
qui n'eût été plus cruellement exercé avant eux(2).

>') Voyez tout le Ve livre De Gubernalionc Dci. Voyez aussi, dans YAmbassade écrite par Priscus, le
discours d'un Romain établi parmi les Huns, sur sa félicité dans ce pays-là. — '2' Voyez encore Sal-
vien, liv. V, el les lois du Code et du Digesle là-dessus.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 125

CHAPITRE XIX.
I. GRANDEUR D'ATTILA. — II. CAUSE DE L'ÉTABLISSEMENT DES BARBARES.
III. RAISONS POURQUOI L'EMPIRE D'OCCIDENT
FUT LE PREMIER ABATTU.

Comme, dans le temps que l'Empire s'affaiblissait, la Religion chré-


tienne s'établissait, les Chrétiens reprochaient aux Païens cette déca-
dence, et ceux-ci en demandaient compte à la Religion chrétienne. Les
Chrétiens disaient que Dioclétien avait perdu l'Empire en s'associaiittrois
collègues1", parce que chaque empereur voulait faire d'aussi grandes dé-
penses et entretenir d'aussi fortes armées que s'il aArait été seul; que,
par là, le nombre de ceux qui receAraient n'étant pas proportionné au
nombre de ceux qui donnaient, les charges deA7inrent si grandes que les
terres furent abandonnées par les laboureurs et se changèrent en forêts.
Les Païens, au contraire, ne cessaient de crier contre un culte nou-
veau, inouï jusqu'alors; et, comme autrefois, dans Rome fleurissante, on
attribuait les débordements du Tibre et les autres effets de la Nature
à la colère des Dieux, de même, dans Rome mourante, on imputait les
malheurs à un nouA^eau culte et au renA^ersement des anciens autels.
Ce fut le préfet Symmaque qui, dans une lettre écrite aux Empe-
reurs au sujet de l'autel de la Victoire®, fit le plus valoir contre la Reli-
gion chrétienne des raisons populaires et, par conséquent, très capables
de séduire.

(I) Lactance, De la Mort des Persécuteurs.


— (2) Lettres de Symmaque, livre X, lett. 5l\.
120 MONTESQUIEU

«
Quelle chose peut mieux nous conduire à la connaissance des Dieux,
disait-il, que l'expérience de nos prospérités passées? Nous devons être
fidèles à tant de siècles et siùvre nos pères, qui ont suivi si heureusement
les leurs. Pensez que Rome Arous parle et A<OUSdit : « Grands Princes,
« Pères
de la Patrie, respectez mes années pendant lesquelles j'ai toujours
« observé
les cérémonies de mes ancêtres : ce culte a soumis l'Univers
« à mes lois; c'est par
là qu'Annibal a été repoussé de mes murailles,
« et que
les Gaulois l'ont été du Capitole. » C'est pour les Dieux de la
Patrie que nous demandons la paix; nous la demandons pour les Dieux
indigètes. Nous n'entrons point dans des disputes qui ne conviennent
qu'à des gens oisifs, et. nous voulons offrir des prières, et non pas des
combats. »
Trois auteurs célèbres répondirent à Symmaque : Orose composa son
Histoire pour prouver qu'il y avait toujours eu dans le Monde d'aussi
grands malheurs que ceux dont se plaignaient les Païens; Salvien fit
son livre, où il soutint que c'étaient les dérèglements des Chrétiens qui
avaient attiré les raA7ages des Barbares(1); et saint Augustin fit voir que la
Cité du Ciel était différente de cette Cité de la Terre où les anciens Ro-
mains, pour quelques A'crtus humaines, avaient reçu des récompenses
aussi vaines que ces vertus(2).
Nous avons dit que, dans les premiers temps, la politique des Ro-
mains fut de diviser toutes les puissances qui leur faisaient ombrage.
Dans la suite, ils n'y purent réussir. Il fallut souffrir qu'Attila soumît
toutes les nations du Nord : il s'étendit depuis le Danube jusqu'au Rhin,
détruisit tous les forts et tous les ouvrages qu'on aArait faits sur ces fleuves,
et rendit les deux empires tributaires.
«
Théodose(3), disait-il insolemment, est fils d'un père très noble, aussi
bien que moi. Mais, en me payant, le tribut, il est déchu de sa noblesse

Du Gouvernement de Dieu. — (2) De la Cité de Dieu. — (:i> Histoire Gothique et Relation de l'Ambas-
îl)
sade écrite par Priscus. (C'était Théodose le Jeune.)
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 127

et est devenu mon esclave. Il n'est pas juste qu'il dresse des embûches
à son maître, comme un esclave méchant. »
«Il ne convient pas à l'Empereur, disait-il dans une autre occasion,
d'être menteur. Il a promis à un de mes sujets de lui donner en mariage
la fille de Saturnilus. S'il ne veut pas tenir sa parole, je lui déclare la
guerre; s'il ne le peut pas, et qu'il soit dans cet état qu'on ose lui dés-
obéir, je marche à son secours. »
Il ne faut pas croire que ce fut par modération qu'Attila laissa subsister
les Romains : il suivait les moeurs de sa nation, qui le portaient à sou-
mettre les peuples, et non pas à les conquérir. Ce prince, dans sa maison
de bois, où nous le représente Priscus{1), maître de toutes les nations bar-
bares(2) et, en quelque façon, de presque toutes celles qui étaient poli-
cées, était un des grands monarques dont l'histoire ait jamais parlé.
On voyait à sa cour les ambassadeurs des Romains d'Orient et de
ceux d'Occident, qui venaient recevoir ses lois ou implorer sa clémence.
Tantôt il demandait qu'on lui rendît, les Huns transfuges ou les esclaves
romains qui s'étaient évadés; tantôt il voulait qu'on lui livrât quelque
ministre de l'Empereur. Il avait mis sur l'empire d'Orient un tribut de
deux mille cent liArres d'or; il recevait les appointements de général des
armées romaines; il envoyait à Constantinople ceux qu'il voulait récom-
penser, afin qu'on les comblât de biens, faisant un trafic continuel de la
frayeur des Romains.
Il était craint de ses sujets, et il ne paraît pas qu'il en fut haïî3). Prodi-
gieusement fier et, cependant, rusé; ardent dans sa colère, mais sachant
pardonner ou différer la punition suivant qu'il eoirvenait à ses intérêts;
ne faisant jamais la guerre quand la paix pouvait lui donner assez dWan-
iages; fidèlement servi des rois même qui étaient sous sa dépendance :
(" Hist. Gothique : Hoe sedes régis barbariem lotam tenentis, luec ca.ptis civita.tibas habitacala proeponebat.
(Jornandès, De Reb. Geticis.) — <2) Il parail, par la Relation de Priscus, qu'on pensait à la cour d'Attila
à soumettre encore les Perses. — (3' Il faut consulter, sur le caractère de ce prince et les moeurs de sa
cour, Jornandès et. Priscus.
128 MONTESQUIEU

il aA'ait gardé pour lui seul l'ancienne simplicité des moeurs des Huns.
Du reste, on ne peut guère louer sur la bravoure le chef d'une nation
où les enfants entraient en fureur au récit, des beaux faits d'armes de
leurs pères, et où les pères versaient des larmes parce qu'ils ne pou-
Araient pas imiter leurs enfants.
Après sa mort, toutes les nations barbares se redivisèrent. Mais les
Romains étaient si faibles qu'il, n'y aArait pas de si petit peuple qui ne
put leur nuire.
Ce ne fut pas une certaine invasion qui perdit l'Empire, ce furent
toutes les hwasions. Depuis celle qui fut si générale sous Gallus, il
sembla rétabli, parce qu'il n'avait point perdu de terrain. Mais il alla,
de degrés en degrés, de la décadence à sa chute, jusqu'à ce qu'il s'af-
faissât tout, à coup sous Arcadius et Honorius.
En vain, on avait rechassé les Barbares dans leur pays : ils y seraient
tout de même rentrés pour mettre en sûreté leur butin. En A<ain, on les
extermina : les villes n'étaient pas moins saccagées; les villages, brûlés;
les familles, tuées ou dispersées(1).
Lorsqu'une province avait été ravagée, les Barbares qui succédaient,
n'y trouvant, plus rien, devaient passer à une autre. On ne ravagea au
commencement que la Thrace, la Mysie, la Pannonie; quand ces pays
furent, dévastés, on ruina la Macédoine, la Thessalie, la Grèce; de là, il
fallut aller aux Noriques. L'Empire, c'est-à-dire le pays habité, se rétré-
cissait toujours, et l'Italie devenait frontière.
La raison pourquoi il ne se fit point sous Gallus et Gallien d'établisse-
ment de Barbares, c'est qu'ils trouvaient encore de quoi piller.
Ainsi, lorsque les Normands, images des conquérants de l'Empire,
eurent, pendant plusieurs siècles, ravagé la France, ne trouvant plus

C'était une nation bien destructive que celle des Gollis : ils avaient détruit tous les laboureurs
(l)
dans la Thrace et coupé les mains à tous ceux qui menaient les chariots. [Hist. Bizant. de Malchus,
dans YExtrait des Ambassades.)
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 129
rien à prendre, ils acceptèrent, une province qui était entièrement, dé-
serteu), et se la partagèrent.
La Scythie, dans ces temps-là, étant presque toute inculte (2\ les peuples
y étaient sujets à des lamines fréquentes; ils subsistaient, en partie par un
commerce aA-ec les Romains, qui leur portaient des viATes des proAdnces
voisines du Danube'3'. Les Barbares donnaient en retour les choses qu'ils
avaient pillées, les prisonniers qu'ils avaient, faits, l'or et l'argent qu'ils
recevaient pour la paix. Mais, lorsqu'on ne put plus leur payer des tri-
buts assez forts pour les faire subsister, ils furent forcés de s'établir(4\
L'empire d'Occident fut le premier abattu; en voici les raisons.
Les Barbares, ayant passé le Danube, trouvaient à leur gauche le Bos-
phore, Constantinople et toutes les forces de l'empire d'Orient qui les
arrêtaient. Cela faisait qu'ils se tournaient à main droite, du côté de
l'Ulyrie, et se poussaient vers l'occident, il se lit un reflux de nations
et un transport de peuples de ce côté-là. Les passages de l'Asie étant
mieux gardés, tout refoulait vers l'Europe; au heu que, dans la première
invasion, sous Gallus, les forces des Barbares se partagèrent.
L'Empire ayant été réellement divisé, les Empereurs d'Orient, qui
avaient des alliances avec les Barbares, ne voulurent pas les rompre
pour secourir ceux d'Occident. Cette division dans l'administration, dit
Priscus'r", lut très préjudiciable aux affaires d'Occident. Ainsi les Ro-
mains d'Orient refusèrent-ils à ceux d'Occident une armée navale, à
cause de leur alliance avec les Vandales0'. Les Visigoths, ayant fait
'Ji Voyez, dans les chroniques recueillies par André du Cliesne, l'élal; de celle province vers la lin du
neuvième et le commencement du dixième siècle. [Script. Nurmann. Hisl. veteres.)
— '-' Les Goths,
comme nous avons dit, ne cultivaient point la terre. — Les Vandales les appelaient Trnll.es, du nom
d'une petite mesure, parce que, dans une famine, ils leur vendirent fort cher une pareille mesure; de
blé. (Olympiodore, dans la Bibliothèque de Plwtien, liv. XXX.)
— (3> On voit dans l'histoire de Priscus
qu'il y avait des marchés établis par les traités sur les bords du Danube.
— i?,) Quand les Goths en-
voyèrent prier Zenon de. recevoir dans son allianceThcuderic, lils de Triarius, aux conditions qu'il avait
accordées à Theuderic, fils de Balamcr, le Sénat consulté répondit que. les revenus de l'fttat n'étaient
pas suffisants pour nourrir deux peuples goths, et qu'il fallait choisir de l'amitié de l'un des deux.
— (r>!Liv. II. — ^ Priscus, liv. II.
[Hisl. de Malchus, dans YExtrait des Ambassades.)
i -,
130 MONTESQUIEU

alliance avec Arcadius, entrèrent en Occident, et Llonorius fut obligé


de s'enfuir à Ravenne ' Enfin, Zenon, pour se défaire de Théodoric, le
.
persuada d'aller attaquer l'Italie, qu'Alanc avait déjà ravagée.
Il v avait une alliance - très étroite entre Attila et Genséric, roi des
Vandales. Ce dernier craignait les Gothsu ; il avait marié son fils avec la
fille du roi des Goths, et, lui ayant ensuite fait couper le nez, il l'avait
renvoyée; il s'unit donc avec Attila. Les deux empires, comme enchaînés
par ces deux princes, n'osaient se secourir. La situation de celui d'Oc-
cident fut surtout déplorable : il n'avait point de forces de mer; elles
étaient toutes en Orient!/|, en Egypte, Chypre, Phénicie, lonie, Grèce,
seuls pays où il y eut alors quelque commerce. Les Vandales et d'autres
peuples attaquaient partout les cèles d'Occident; il vint, une ambassade
des Italiens à Constantmople, dit Priscus, pour laire savoir qu'il était
impossible que les affaires se soutinssent sans une réconciliation avec
les Vandales"J.
Ceux qui gouvernaient en Occident ne manquèrent pas de politique,
lis jugèrent qu'il fallait sauver l'Italie, qui était en quelque façon la tète
et en quelque façon le coeur de l'Empire. On fît passer les Barbares aux
extrémités, et on les y plaça. Le dessein était bien conçu; il fut bien
exécuté. Ces nations ne demandaient que la subsistance : on leur donnait
les plaines; on se réservait les pays montagneux, les passages des rivières,
les défilés, les places sur les grands fleuves : on gardait la souveraineté.
Il y a apparence que ces peuples auraient été forcés de devenir Romains,

et la facilité avec laquelle ces destructeurs furent eux-mêmes détruits


par les Francs, par les Grecs, par les Maures, justifie assez cette pensée.
Tout ce système fut renversé par une révolution plus fatale que toutes
les autres. L'armée d'Italie, composée d'étrangers, exigea ce qu'on avait
accordé à des nations plus étrangères encore : elle forma, sous Odoacer,

Procope, Guerre des Vandales. — (i-) Priscus, liv. II. — K1 Voyez Jornandès, De Rcb. Gel.
!l)
chap. xxxvi. — ''-' Cela parut surtout dans la guerre, de Constantin et de Licinius. — lr,; Priscus, liv. II.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE loi
une aristocratie, qui se donna le tiers des terres de l'Italie, et ce fut le
coup mortel porté à cet empire.
Parmi tant de malheurs, on cherche avec une curiosité triste le destin
de la ville de Rome. Elle était, pour ainsi dire, sans défense; elle pouvait
être aisément affamée; l'étendue de ses murailles faisait qu'il était très
difficile de les garder; comme elle était située dans une plaine, on pou-
vait aisément la forcer; il n'y avait point de ressource dans le Peuple,
qui en était extrêmement diminué. Les Empereurs furent obligés de se
retirer à Puwenne, ville autrefois défendue par fa mer, comme Venise
l'est aujourd'hui.
Le peuple romain, presque toujours abandonné de ses souverains,
commença à le devenir et à faire des traités pour sa conservation ' ; ce
qui est le moyen le plus légitime d.'acquérir la souveraine puissance.
C'est ainsi que l'Armonque et la Bretagne commencèrent à vivre sous
leurs propres lois(2.
Telle fut. la lin de l'empire d'Occident. Rome s'était agrandie parce
qu'elle n'avait eu que des guerres successives : chaque nation, par un
bonheur inconcevable, ne l'attaquant (pie quand l'autre avait été ruinée.
Rome fut détruite parce que toutes les nations l'attaquèrent à la fois et
pénétrèrent partout.

•'J Du temps d'Honorius, Alaric, qui assiégeait Rome, obligea celte ville à prendre son alliance même
contre rtëmpcreur, qui ne put s'y opposer. (Procope, Guerre des Goths, liv. I.) Voyez. Zosinie, liv. VI. —
'"-' Zosinie, liv. VI.
132 MONTESQUIEU

CHAPITRE XX.
I. DES CONQUÊTES DE .1UST1N1EN. — 11. DE SON GOUVERNEMENT

Comme tous ces peuples entraient pêle-mêle dans l'Empire, ils s'in-
commodaient réciproquement, et toute la politique de ces temps-là fut
de les armer les uns contre les autres; ce qui était aisé, à cause de leur
férocité et de leur avarice. Ils s'entre-détruisirent pour la plupart avant
d'avoir pu s'établir, et cela fit que l'empire d'Orient subsista encore du
temps.
D'ailleurs, le Nord s'épuisa lui-même, et l'on n'en vit plus sortir ces
armées innombrables qui parurent d'abord : car, après les premières in-
vasions des Goths et des II uns, surtout depuis la mort d'Attila, ceux-ci
et les peuples qui les suivirent attaquèrent avec moins de forces.
Lorsque ces nations, qui s'étaient assemblées en corps d'armée, se
lurent dispersées en peuples, elles s'affaiblirent beaucoup : répandues
dans les divers lieux de leurs conquêtes, elles furent elles-mêmes ex-
posées aux invasions.
Ce fut dans ces circonstances que Justinien entreprit de reconquérir
l'Afrique et l'Italie et fit ce que nos Français exécutèrent aussi heureuse-
ment contre les Visigoths, les Bourguignons, les Lombards et les Sar-
rasins.
Lorsque, la Religion chrétienne fut apportée aux Barbares, la secte
arienne était en quelque façon dominante dans l'Empire. Valens leur
envoya des prêtres ariens, qui furent leurs premiers apôtres. Or, dans
l'intervalle qu'il, y eut entre leur coirversion et leur établissement, cette
secte fut en quelque façon détruite chez les Romains. Les Barbares
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 133

ariens, ayant trouvé tout le pays orthodoxe, n'en purent jamais gagner
l'affection, et il fut facile aux Empereurs de les troubler.
D'ailleurs, ces Barbares, dont l'art et le «"énie n'étaient smère d'atta-
quer les Ailles et. encore moins de les défendre, en laissèrent tomber les
murailles en ruine. Procope nous apprend, que Béhsaire trouva celles
d'Italie en cet état. Celles d'Afrique avaient, été démantelées par Gen-
séric''', comme celles d'Espagne Je furent dans la suite par V irisa, dans
l'idée de s'assurer de ses habitants 2.
La plupart de ces peuples du Nord, établis dans les pays du Midi, en
prirent d'abord la mollesse et devinrent incapables des fatigues de la
guerre 3). Les Vandales languissaient dans la volupté : une table délicate,
des habits efféminés, des bains, la musique, la danse, les jardins, les
théâtres, leur étaient devenus nécessaires.
Ils ne donnaient plus d'inquiétude aux Romains7|, dit Malchus "', de-
puis qu'ils avaient cessé d'entretenir les armées que Genséric tenait tou-
jours prêtes, avec lesquelles il prévenait ses ennemis et étonnait tout le
monde par la facilité de ses entreprises.
La cavalerie des Romains était très exercée à tirer de l'arc; mais celle
des Goths et des Vandales ne se servait que de l'épée et de la lance, et
ne pouvait combattre de loin (". C'est à celte différence que Bélisaire at-
tribuait une partie de ses succès.
Les Romains (surtout sous Justinien) tirèrent de grands services des
Huns, peuples dont étaient sortis les Parthes, et qui combattaient comme
eux. Depuis qu'ils eurent perdu leur puissance par la défaite d'Attila et
les divisions que le grand nombre de ses enfants fit naître, ils servirent
les Romains en qualité d'auxiliaires, et ils formèrent leur meilleure ca-
A^alerie.

u- Procope, Guerre des Vandales, liv. I. — '>'-' Mariana, Hisl. d'Esp., liv. VI, chap. xix. — w Pro-
cope, Guerre des Vandales, liv. II. — ',|) Du temps d'Honoric. — i5) Hisl. Byzant., dans YExtrait des
Ambassades. — '°' Voyez Procope, Guerre des Vandales, liv. 1, et le même auteur, Guerre des Goths,
liv. 1. Les archers goths étaient à pied; ils étaient peu instruits.
134 MONTESQUIEU

Toutes ces nations barbares se distinguaient chacune par leur ma-


nière particulière de combattre et de s'armer(1\ Les Goths et les Van-
dales étaient redoutables l'épée à la main; les 1:1uns étaient des archers
admirables; les Suè/ves, de bons hommes d'infanterie; les Alains étaient
pesamment armés; et les Héruies étaient; une troupe légère. Les Romains
prenaient dans toutes ces nations les divers corps de troupes qui conve-
naient à leurs desseins, et combattaient, contre une seule avec les avan-
tages de toutes les autres.
Il est singulier que les nations les plus faibles aient été celles qui fi-

rent de plus grands établissements : on se tromperait beaucoup si l'on


jugeait de leurs forces par leurs conquêtes. Dans cette longue suite d'in-
cursions, les peuples barbares ou plutôt, les essaims sortis d'eux détrui-
saient ou étaient détruits; tout dépendait des circonstances, et, pendant
qu'une grande nation était combattue ou arrêtée, une troupe d'aventu-
riers qui trouvaient un pays ouvert y faisaient des ravages effroyables.
Les Goths, que le désavantage de leurs armes fit fuir deArant tant de na-
tions, s'établirent en Italie, en Gaule et en Espagne. Les Vandales, quit-
tant l'Espagne par faiblesse, passèrent en Afrique, où ils fondèrent un
grand empire.
Justinien ne put équiper contre les Vandales que cinquante vaisseaux,
et, quand Bélisaire débarqua, il n'avait que cinq mille soldats2'. C'était
une entreprise bien hardie, et Léon, qui avait autrefois envoyé contre
eux une flotte composée de tous les vaisseaux de l'Orient, sur laquelle
il avait cent mille hommes, n^wait pas conquis l'Afrique et avait ])ensé
perdre l'Empire.
Ces grandes flottes, non plus que les grandes armées de terre, n'ont
guère jamais réussi. Comme elles épuisent un état si l'expédition est
longue, ou que quelque malheur leur arrive, elles ne peuvent être se-

Un passage remarquable de Jornandès nous donne, toutes ces différences : c'est à l'occasion delà
(l1
bataille que les Gépidcs donnèrent aux enfants d'Attila. — ^ Procope, Guerre des Goths, liv. II.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 135

courues ni réparées; si une partie se perd, ce qui reste n'est rien, jiarce
que les vaisseaux de guerre, ceux de transport, la caA^alerie, l'infanterie,
les munitions, enfin, les diverses parties dépendent du tout ensemble.
La lenteur de l'entreprise fait qu'on trouve toujours des ennemis pré-
parés. Outre qu'il est rare que l'expédition se fasse jamais dans une saison
commode, on tombe dans le temps des orages, tant de choses n'étant
presque jamais prêtes que quelques mois plus tard qu'on ne se l'était
promis.
Bélisaire envahit l'Afrique, et ce qui lui servit beaucoup, c'est qu'il tira
de Sicile une grande quantité de provisions, en conséquence d'un traité
fait avec Amalasonle, reine des Goths. Lorsqu'il fut envoyé pour attaquer
l'Italie, voyant que les Goths tiraient, leur subsistance de la Sicile, il com-
mença par la conquérir; il affama ses ennemis et se trouva dans l'abon-
dance de toutes choses.
Bélisaire prit Cartilage, Rome et Ravenne, et envoya les rois des Goths
et des Vandales captifs à Conslantinople, où l'on vit après tant de temps
les anciens triomphes renouvelés!\
On peut trouver dans les qualités de ce grand homme les principales
causes de ses succès-. Avec un général qui avait toutes les maximes des
premiers Romains, il se forma une armée telle que les anciennes armées
romaines.
Les grandes vertus se cachent ou. se perdent ordinairement dans la
servitude; mais le gouvernement tyranniquc de Justinien ne put oppri-
mer la grandeur de cette âme, ni la supériorité de ce génie.
L'eunuque Narsès fut encore donné à ce règne pour le rendre illustre.
Elevé dans le Palais, il avait plus la confiance de l'Empereur : car les
Princes regardent toujours leurs courtisans comme leurs plus fidèles
sujets.

!'! .lustioien ne lui accorda que le Iriomphe de l'Afrique. — '- Voyez Suidas, à l'article Bélisaire.
136 MONTESQUIEU

Mais la mauvaise conduite de Justinien, ses profusions, ses vexations,


ses rapines, sa fureur de bâtir, de changer, de réformer, son inconstance
dans ses desseins, un règne dur et faible, devenu plus incommode jiar
une longue vieillesse, furent des malheurs réels, mêlés à des succès
inutiles et. une gloire vaine.
Ces conquêtes, qui avaient, pour cause, non la force de l'Empire, mais
de certaines circonstances particulières, perdirent tout : pendant qu'on
y occupait les armées, de nouveaux peuples passèrent le Danube, déso-
lèrent l'Illyrie, la Macédoine et la Grèce, et les Perses, dans quatre in-
vasions, firent à l'Orient des plaies incurables 15.
Plus ces conquêtes furent rapides, moins elles eurent un établissement
solide : l'Italie et l'Afrique furent à peine conquises qu'il fallut les recon-
quérir.
Justinien avait jnis sur le théâtre une femme qui s'y était longtemps
prostituée'2'. Elle le gouverna avec un empire qui n'a point d'exemple
dans les histoires, et, mettant sans cesse dans les affaires les passions et
les fantaisies de son sève, elle corrompit les victoires et. les succès les plus
heureux.
En Orient, on a de tout temps multiplié l'usage des femmes, 'pour leur
ôter l'ascendant prodigieux qu'elles ont sur nous dans ces climats. Mais,
à Constantinople, la loi d'une seule femme donna à ce sexe l'empire; ce
qui mit quelquefois de la faiblesse dans le gouvernement.
Le peuple de Constantinople était de tout temps divisé en deux fac-
tions : celle des Bleus et celle des Verts. Elles liraient leur origine de
l'affection que l'on prend dans les théâtres pour de certains acteurs plu-
tôt que pour d'autres : dans les jeux du cirque, les chariots dont les co-
chers étaient habilles de A<ert. disputaient le prix à ceux qui étaient ha-
billés de bleu, et chacun y prenait intérêt -jusqu'à la fureur.

') Les deux empires se ravagèrent d'autant plus qu'on n'espérait pas conserver ce qu'on avait con-
quis. — '*-' L'impératrice Théodora.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 137

Ces deux factions, répandues dans toutes les villes de l'Empire, étaient
plus ou moins furieuses à proportion de la grandeur des villes, c'est-
à-dire de l'oisiveté d'une grande partie du Peuple.
Mais les divisions, toujours nécessaires dans un gouvernement répu-
blicain pour le maintenir, ne pouvaient être que fatales à celui des Em-
pereurs, parce qu'elles ne produisaient que le changement du Souverain,
et non le rétablissement des lois et la cessation des abus.
Justinien, qui favorisa les Bleus et. refusa toute justice aux Verts, aigrit
les deux factions et, par conséquent, les fortifia' 11.
Elles allèrent jusqu'à anéantir l'autorité des magistrats : les Bleus ne
craignaient point les lois, parce que l'Empereur les protégeait contre
elles; les Verts cessèrent de les respecter, parce qu'elles ne pouvaient
plus les défendre -.
Tous les liens d'amitié, de parenté, de devoir, de reconnaissance,
lurent ôtés : les familles s'enlre-détriusireut; tout scélérat qui voulut faire
un crime lut de la faction des Bleus; tout homme qui fut Aolé ou assas-
siné lut de celle des Verts.
iJn gouvernement si peu sensé était encore plus cruel : l'Empereur,
non content de faire à ses sujets une injustice générale en les accablant
d'impôts excessifs, les désolait, par toutes sortes de tyrannies dans leurs
affaires particulières.
Je ne serais point naturellement porté à croire tout ce que Procope
nous dit là-dessus dans son Histoire secrète, parce que les éloges magni-
fiques qu'il a faits de ce prince dans ses autres ouvrages affaiblissent son
témoignage dans celui-ci, où il nous le dépeint comme le plus stupicle et
le plus cruel des tyrans.
Mais j'avoue que deux choses font que je suis pour YHistoire secrète.
'' Cette maladie était ancienne. Suétone dit que Caligula, attaché à la l'action des Verts, haïssait le
Poiuple parce qu'il applaudissait à l'aulre. — '"•'' Pour prendre une idée de l'esprit de ces temps-là, il
faut voir Théophanès, qui rapporte une longue conversation qu'il y eut au Théâtre entre les Verts et
i'Lmpereui'.
.8
138 MONTESQUIEU

La première, c'est qu'elle est mieux liée avec l'étonnante faiblesse où


se trouva cet empire à la fin de ce règne et dans les suivants.
L'autre est. un monument qui existe encore parmi nous : ce sont les
lois de cet empereur, où l'on Aroit, dans le cours de quelques années, la
jurisprudence varier davantage qu'elle n'a fait dans les trois cents der-
nières années de notre monarchie.
Ces Arariations sont la plupart, sur des choses de si petite importance
qu'on ne voit, aucune raison qui eût du jiorter un législateur à les faire'",
à moins qu'on n'explique ceci par YHistoire secrète, et qu'on ne dise que

ce prince vendait également ses jugements et ses lois.


M.ais ce qui lit le plus de tort à l'état politique du gouvernement lut
le projet qu'il conçut de réduire tous les hommes à une même opinion
sur les matières de religion, dans des circonstances qui rendaient son
zèle entièrement indiscret.
Comme les anciens Romains fortifièrent leur empire en y laissant toute
sorte de culte, dans la suite on le réduisit à rien en coupant, l'une après
l'autre, les sectes qui ne dominaient pas.
Ces sectes étaient des nations entières. Les unes, après qu'elles avaient
été conquises par les Romains, aAraient conservé leur ancienne religion,
comme les Samaritains et les Juifs. Les autres s'étaient répandues dans
un pays, comme les sectateurs de Montai! dans la Phrygie; les Mani-
chéens, les Sahariens, les Ariens, dans d'autres provinces. Outre qu'une
grande partie des gens de la campagne étaient encore idolâtres et entêtés
d'une religion grossière comme eux-mêmes.
Justinien, qui détruisit ces sectes par l'épée ou par ses lois, et qui, les
obligeant à se révolter, s'obligea à les exterminer, rendit incultes plusieurs
provinces : il crut avoir augmenté le nombre des fidèles; il n'avait fait
que diminuer celui des hommes.

(|) Voyez les Novel.les de Justinien.


GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 139

Procope nous apprend que, par la destruction des Samaritains, la Pa-


lestine devint déserte, et ce qui rend ce fait singulier, c'est qu'on affai-
blit l'Empire, par zèle pour la Religion, du côté par où, quelques règnes
après, les Arabes pénétrèrent pour la détruire.
Ce qu'il y avait de désespérant, c'est que, pendant que l'Empereur
portait si loin lin tolérance, il ne convenait pas lui-même avec l'Impé-
ratrice sur les points les plus essentiels : il suivait le concile de Chalcé-
dome, et l'Impératrice JWorisait ceux qui y étaient, opposés, soit qu'ils
lussent de bonne foi, dit Evagre'1', soit qu'ils le fissent à dessein.
Lorsqu'on ht Procope sur les édifices de Justinien, et qu'on voit les
places et les loris que ce prince lit élever partout, il Arient toujours dans
l'esprit une idée, mais bien fausse, d'un état florissant.
D'abord, les Romains n'avaient point de places : ils mettaient toute
leur confiance dans leurs armées, qu'ils plaçaient le long des fleuves, où
ils élevaient des tours, de distance en distance, pour loger les soldats.
Mais, lorsquon neut plus que de mauvaises armées, que souvent
même on n'en eut point du tout, la frontière ne défendant plus l'inté-
rieur, il lallut le tortiller ", et alors on eut plus de places et moins de
forces, plus de retraites et moins de sûreté. La campagne, n'étant plus
habitable qu'autour des places fortes, on en bâtit de toutes parts. Il en
était comme de la France du temps des Normandst3\ qui n'a jamais été
si faible que lorsque tous ses villages étaient entourés de murs.
Ainsi toutes ces listes de noms des forts (pie Justinien lit bâtir, dont
Procope couvre des pages entières, ne sont que des monuments de la
faiblesse de l'Empire.

'' Liv. IV, chap. x. — '-' Auguste avait établi neut frontières ou marches. Sous les empereurs sui-
vants, le nombre, en augmenta. Les Barbares se montraient là où ils n'avaient point encore paru. Et
Dion (liv. LV) rapporte que de son temps, sous l'empire d'Alexandre, il y en avait treize. On voit par
la Notice de l'Empire, écrite depuis Arcadius et Honorius, que, dans le seul empire d'Orient, il y en
avait quinze. Le nombre en augmenta toujours : la Pamphylic, la Lycaonie, la Pisidie, devinrent des
marches, et tout l'Empire (ut couvert de fortifications.Aurélien avait été obligé de fortifier Rome. —
i:i) Et des Anglais.

18.
140 MONTESQUIEU

CHAPITRE XXI.
DÉSORDRES DE L'EMPIRE D'ORIENT.

Dans ce temps-là, les Perses étaient, dans une situation plus heureuse
que les Romains. Us craignaient peu les peuples du Nord (li, parce qu'une
partie du. Mont ïaurus, entre la Mer Caspienne et le Pont-Euxin, les en
séparait, et qu'ils gardaient un passage fort étroit, fermé par une porte®,
qui était le seul endroit par où la cavalerie pouvait, passer. Partout ail-
leurs, ces Barbares étaient obligés de descendre par des précijiices et de
quitter leurs chevaux, qui faisaient toute leur force'3'; mais ils étaient
encore arrêtés par l'Araxe, rivière profonde, qui coule de l'ouest à l'est,
et dont on défendait aisément les passages.
De plus, les Perses étaient tranquilles du côté de l'orient; au midi, ils
étaient bornés par la mer. Il leur était facile d'entretenir la division parmi
les princes arabes, qui ne songeaient qu'à se piller les uns les autres. Ils
n'avaient donc proprement d'ennemis que les Romains. « Nous savons,
disait un ambassadeur de l:Iormisdasw, que les Romains sont occupés à
plusieurs guerres et. ont à combattre contre presque toutes les nations,
ils savent, au contraire, que nous n'avons de guerre que contre eux.
»
Autant que les Romains avaient négligé l'art militaire, autant les Perses
l'avaient-ils cultivé. « Les Perses, disait Bélisaire à ses soldats, ne vous sur-
passent point en courage; ils n'ont sur vous que l'aA^antage de la disci-
pline. «

(l) Les Huns. — '-' Les Portes Caspiennes. (:i) Procope, Guerre des Perses, liv. 1. —w Ambas-

sades de Ménandre.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 141

Ils prirent, dans les négociations, la même supériorité que dans la


guerre. Sous prétexte qu'ils tenaient une garnison aux Portes Caspiennes,
ils demandaient un tribut aux Romains; comme si chaque peuple n'aA^ait
pas ses frontières à garder. Us se faisaient payer pour la paix, pour les
trêves, pour les suspensions d'armes, pour le temps qu'on employait à
négocier, pour celui qu'on aArait passé à faire la guerre.
Les AArares ayant tarversé le Danube, les Romains, qui, la plupart du
temps, n'avaient point de troupes à leur opposer, occupés contre les Perses
lorsqu'il aurait fallu combattre les AArares, et contre les AA^ares quand il
aurait fallu arrêter les Perses, lurent encore forcés de se soumettre à un
tribut, et la majesté de l'Empire fut flétrie chez toutes les nations.
Justin, Tibère et Maurice tiraillèrent aA-ec soin à défendre l'Empire.
Ce dernier avait des vertus; mais elles étaient, ternies par une aA^arice
presque inconcevable dans un grand prince.
Le roi des Avares offrit à Maurice de lui rendre les prisonniers qu'il
avait faits moyennant une demi-pièce d'argent par tête. Sur son refus,
il les lit égorger. L'armée romaine, indignée, se nWolta, et, les Verts

s étant soulevés en même temps, un centenier nommé Phocas fut éleA^é


à l'empire et fit tuer Maurice et ses enfants.
L'histoire de l'Empire grec — c'est ainsi que nous nommerons doréna-
vant l'Empire romain — n'est plus qu'un tissu de révoltes, de séditions
et de perfidies. Les sujets n'avaient pas seulement l'idée de la fidélité que
l'on doit aux Princes, et la succession des Empereurs fut si interrompue
que le titre de Porphyrogénete, c'est-à-dire né dans l'appartement où ac-
couchaient les Impératrices, fut un titre distinctif, que peu de princes
des diverses familles impériales purent porter.
Toutes les voies furent bonnes pour parvenir à l'empire : on y alla par
les soldats, par le Clergé, par le Sénat, par les paysans, par le peuple de
Constantinople, par celui des autres villes.
La Religion chrétienne étant devenue dominante dans l'Empire, il
142 MONTESQUIEU
s'éleArasuccessivement plusieurs hérésies qu'il fallut condamner. Arius
ayant nié la divinité du Verbe; les Macédoniens, celle du Saint-Esprit;
Nestorius, l'unité de la jiersonne de Jésus-Christ; Eutychès, ses deux na-
tures; les Monothélites, ses deux AroIontés : il fallut assembler des conciles
contre eux. Mais les décisions n'en ayant, pas été d'abord uniArersellement
reçues, plusieurs empereurs, séduits, reA-inrent aux erreurs condamnées.
Et, comme il n'y a jamais eu de nation qui ait jiorté une haine si vio-
lente aux hérétiques que les Grecs, qui se croyaient souillés lorsqu ils
parlaient à un hérétique ou habitaient avec lui, il arriva que jilusieurs
enijiereurs jierdirent l'affection de leurs sujets, et les peuples s'accoutu-
mèrent à penser que des princes si souvent, rebelles à Dieu n'avaient pu
être choisis jiar la Providence pour les gouverner.
Lue certaine opinion prise de cette idée qu'il ne fallait pas répandre
le sang des Chrétiens, laquelle s'établit de plus en plus lorsque les Mabo-
métaus eurent paru, lit que les crimes qui n'intéressaient pas directement
la Religion furent, faiblement punis : ou se contenta de crever les yeux''1',
ou de couper le nez ou les cheveux, ou de mutiler de quelque manière
ceux qui avaient.excité quelque révolte ou attenté à la personne du Prince.
Des actions pareilles purent se commettre sans danger et même sans cou-
rage.
Un certain respect pour les ornements impériaux lit que l'on jeta
d'abord, les yeux sur ceux qui osèrent s'en rcArêtu\ C'était un crime de
porter ou d'avoir chez soi des étoffes de pourpre. Mais, dès qu'un homme
s'en vêtissait, il était d'abord, suivi, parce que le respect était plus attaché
à l'habit qu'à la personne.
L'ambition était encore irritée par l'étrange manie de ces temps-là, n'y
ayant guère d'homme considérable qui n'eut par devers lui quelque pré-
diction qui lui promettait l'empire.

'" Zenon contribua beaucoup à établir ce relâchement. Voyez Mal chus, Hisl. Byzani., dans l'Extrait
des Ambassades.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 143

Comme les maladies de l'esprit ne se guérissent guère'1', l'astrologie


judiciaire et l'art de prédire par des objets vus dans l'eau d'un bassin
avaient succédé, chez les Chrétiens, aux divinations par les entrailles des
victimes ou le vol des oiseaux, abolies aArec le Paganisme. Des promesses
vaines furent le motif de la plupart des entreprises téméraires des parti-
culiers, comme elles devinrent la sagesse du conseil des Princes.
Les malheurs de l'Empire croissant tous les jours, on liit naturellement
porté à attribuer les mauvais succès dans la guerre et les traités honteux
dans la paix à la mauvaise conduite de ceux qui goirvernaient.
Les révolutions mêmes firent les révolutions, et l'effet devint lui-
même la cause. Comme les Grecs avaient vu. passer successivement tant
de dÏA^erses familles sur le trône, ils n'étaient attachés à aucune, et, la
Fortune ayant pris des empereurs dans toutes les conditions, il n'y avait
pas de naissance assez basse, ni de mérite si mince qui put ôter l'espé-
rance.
Plusieurs exemples reçus dans la Nation en formèrent l'esprit général
et. firent les moeurs, qui régnent aussi impérieusement que les lois.
Il semble que les grandes entreprises soient parmi nous plus difficiles
à mener que chez les Anciens. On ne peut guère les cacher, parce que la
communication est telle aujourd'hui entre les nations que chaque prince
a des ministres dans toutes les cours et peut avoir des traîtres clans tous
les cabinets.
L'invention des postes fait que les nouvelles volent et arrivent de
toutes parts.
Comme les grandes entreprises ne peuvent se faire sans argent, et
que, depuis l'invention des lettres de change, les négociants en sont les
maîtres, leurs affaires sont très souvent liées avec les secrets de l'Etat,
et ils ne négligent rien pour les pénétrer.

(1' Voyez Nicétas, Vie d'Andronic Coinnène.


144 MONTESQUIEU
Des variations dans le change sans une cause connue font que bien
des gens la cherchent et la trouvent à la fin.
L'invention de l'imprimerie, qui a mis les livres dans les mains de
tout le monde, celle de la gravure, qui a rendu les cartes géographiques
si communes, enfin, l'établissement des papiers politiques, font assez con-
naître à chacun les intérêts généraux pour pouvoir jilus aisément être
éclairci sur les faits secrets.
Les conspirations dans l'Etat sont devenues difficiles, parce que, de-
puis l'invention des postes, tous les secrets particuliers sont dans le pou-
voir du Public.
Les Princes peuvent agir avec promptitude, parce qu'ils ont les forces
de l'Etat dans leurs mains; les conspirateurs sont, obligés d'agir lente-
ment, parce que tout, leur manque. Mais, à présent que tout s'éclaircil.
avec j)lus de facilité et de promptitude, pour peu que ceux-ci perdent
de temps à s'arranger, ils sont découverts.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 1/4 5

CHAPITRE XXII.
FAIBLESSE DE L'EMPIRE D'ORIENT.

Phocas, dans la confusion des choses, étant mal affermi, Méraclius


vint d'Afrique et le fit mourir; il trouva les provinces envahies et les
légions détruites.
A peine donné quelque remède à ces maux que les Arabes
aArait-il
sortirent, de leur pays pour étendre la religion et l'empire que Mahomet,
avait fondé d'une même main.
Jamais on ne vit des progrès si rapides : ils conquirent d'abord la
Syrie, la Palestine, l'Egypte, l'Afrique, et em^aliirent la Perse.
Dieu permit que sa religion cessât en tant de lieux d'être dominante,
non pas qu'il l'eût abandonnée, mais parce que, qu'elle soit, dans la gloire
ou dans l'humiliation extérieure, elle est toujours également propre à
produire son effet naturel, qui est de sanctifier.
La prospérité de la Religion est différente de celle des empires. Un
auteur célèbre disait qu'il était bien aise d'être malade, parce que la ma-
ladie est le vrai état du Chrétien. On pourrait dire de même que les bu-
mi hâtions de l'Eglise, sa dispersion, la destruction de ses temples, les
r

souffrances de ses martyrs, sont le temps de sa gloire, et que, lorsqu'aux


veux du monde elle paraît triompher, c'est le temps ordinaire de son
abaissement.
Pour expliquer cet événement fameux de la conquête de tant de pays
jiar les Arabes, il ne faut pas avoir recours au seul enthousiasme. Les Sar-
rasins étaient depuis longtemps distingués parmi les auxiliaires des Ro-
mains et des Perses; les Osroëniens et eux étaient les meilleurs hommes
146 MONTESQUIEU

de trait qu'il y-eùt au Monde : Sévère, Alexandre et Maximin en avaient,


engagé à leur service autant qu'ils avaient, pu, et s'en étaient servis aArec
un grand succès contre les Germains, qui désolaient de loin; sous'Va-
lons, les Goths ne pouvaient leur résisterU); enfin, ils étaient dans ces
temps-là la meilleure cavalerie du Monde.
Nous avons dit que chez les Romains les légions d'Europe valaient
mieux que celles d'Asie. C'était tout le contraire pour la cavalerie : je
parle de celle des Parthes, des Osroëniens et des Sarrasins; et c'est ce
qui arrêta les conquêtes des Romains, jiarce que, depuis Antiochus, un
nouveau peuple tarlare, dont la cavalerie était la meilleure du Monde,
s'empara de la Haute-Asie.
Cette cavalerie était pesante 121,et celle d'Europe était légère; c'est au-
jourd'hui tout le contraire. La Hollande et. la Frise n'étaient point, pour
ainsi dire, encore faites'3', et l'Allemagne était pleine de bois, de lacs et
de marais, où la cavalerie servait, peu.
Depuis qu'on a donné un cours aux grands fleuves, ces marais se sont
dissipés, et l'Allemagne a changé de face. Les ouvrages de Valentinien
sur le Necker'1' et ceux des Romains sur le Rhin ont fait bien des chan-
gements !r'\ et, le commerce s'étant établi, des pays qui ne produisaient,
point de chevaux'0' eu ont donné, et on en a fait usage.
Constantin, fils (THérachus, ayant été empoisonné, et son fils Constant,
tué en Sicile, Constantin le Barbu, son fils aîné, lui succéda'7'. Les grands
des provinces d'Orient s'étant assemblés, ils Aroulurent couronner ses deux
autres frères, soutenant que, comme il faut croire en la Trinité, aussi
était-il raisonnable d'avoir trois empereurs.
!" Zosime, liv. IV.
— (2) Voyez ce que dit Zosinie (liv. I) sur la cavalerie d'Aurélicn et celle de
Pnlmyre. Voyez, aussi Ammien Marcellin sur la cavalerie des Perses. — <:!' C'était, pour la plupart, des
terres submergées, que Fart a rendues propres à être la demeure des hommes. — (,() Voyez Ammien
Marcellin, liv. XXVII.
— (r>>Le climat n'y est plus aussi froid que le disaient les Anciens. — (fii César
dit que les chevaux des Germains étaient vilains et petits (liv. IV, chap. n), et Tacite [Des Moeurs des
Germains) dit : Germania pecorum foecnnda, sed pleraqne improcera.
— (7' Zonaras, Vie de Constantin le
Barbu.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 147

L'histoire grecque est pleine de traits pareils, et, le petit esprit étant
parvenu, à faire, le caractère de la Nation, il n'y eut plus de sagesse dans
les entreprises, et l'on vit des trouilles sans cause et des révolutions sans
motifs.
Une bigoterie universelle abattit les courages et engourdit tout l'Em-
pire. Constantinople est, à proprement parler, le seul pays d'Orient oii
la Religion chrétienne ait été dominante. Or cette lâcheté, cette paresse,
cette mollesse des nations d'Asie, se mêlèrent dans la dévotion même,
lin Ire mille exemples, je ne veux que Philippicus, général de Maurice,
qui, étant prêt de donner une bataille, se mit à pleurer '\ dans la consi-
dération du grand nombre de gens qui allaient être tués.
Ce sont bien d'autres larmes, celles de ces Arabes 2' qui pleurèrent de
douleur de ce que leur général avait fait une trêve qui les empêchait
de répandre le sang des Chrétiens.
C'est, que la différence est totale entre une armée lanatique et une
armée bigote. On le vit, dans nos temps modernes, dans une révolution
fameuse, lorsque l'armée de Cromwell était comme celle des Arabes, et
les armées d'Irlande et d'Ecosse, comme celle des Grecs.
Une superstition grossière, qui abaisse l'esprit autant que la Religion
l'élève, plaça toute la vertu et toute la confiance des hommes dans une
ignorante stupidité pour les images, et l'on vit des généraux lever un
siège'3' et perdre une ville'/0 pour avoir une relique.
La Religion chrétienne dégénéra, sous l'empire grec, au point où elle
était de nos jours chez les Moscovites, avant que le czar Pierre I" eut fait
renaître cette nation et introduit, plus de changements dans un état qu'il
gouvernait, que les conquérants n'en font dans ceux qu'ils usurpent.
On peut aisément croire que les Grecs tombèrent dans une espèce

(lî Thcophylncte, liv. chap. ni, Hisl. de l'Empereur Maurice. — '-' Histoire de la Conquête de lu
11,
Syrie, de la Perse et de l'Eqyple par les Sarrasins, par M. Ockley. — ^ Zonare, Vie de Romain Lacapène.
— W Nioélas, Vie de Jean Comnène.
148 MONTESQUIEU

d'idolâtrie. On ne soupçonnera JKIS les Italiens ni les Allemands de ce


temps-là d'avoir été peu attachés au culte extérieur. Cependant, lorsque
les historiens grecs parlent du mépris des premiers pour les reliques
et les images, on dirait que ce sont nos controversistes qui s'échauffent
contre Calvin. Quand les Allemands passèrent pour aller dans la Terre-
Sainte, Nicétas dit que les Arméniens les reçurent comme amis, parce
qu'ils n'adoraient pas les images. Or, si, clans la manière de penser des
Grecs, les Italiens et, les Allemands ne rendaient pas assez de culte aux
images, quelle devait être l'énormité du leur!
Il pensa bien y avoir en Orient à jieu près la même révolution qui
arm^a, il y a eirviron deux siècles, en Occident, lorsqu'au renouvellement
des lettres, comme on commença à sentir les abus et les dérèglements oii
l'on était tombé, tout le monde cherchant un remède au mal, des gens
hardis et trop peu dociles déchirèrent l'Eglise,
r
au lieu de la réformer.
Léon î'isaurien, Constantin Copronyme, Léon, son fils, firent, la guerre
aux images, et, après que le culte en eut. été rétabli par l'impératrice
Irène, Léon l'Arménien, Michel le Bègue et Théophile les aboliront
encore. Ces princes crurent, n'en pouvoir modérer le culte qu'en le dé-
fraisant; ils firent la guerre aux moines'1', qui incommodaient l'Etat, et,
prenant, toujours les voies extrêmes, ils voulurent les exterminer par le
glaive, au lieu de chercher à les régler.
Les moines'2', accusés d'idolâtrie par les partisans des nouvelles opi-
nions, leur donnèrent le change en les accusant à leur tour de magie'3',
et, montrant, au Peuple les églises dénuées d'images et de tout ce qui
aArait fait jusque-là l'objet de sa vénération, ils ne lui laissèrent, point, ima-
giner qu'elles pussent servir à d'autre usage qu'à sacrifier aux Démons.

111 Longtemps avant, Valens avait l'ait une loi pour les obliger d'aller à la guerre et fit tuer tous ceux
qui n'obéirent pas. (Jornandès, DeRcqn. Success., et la loi 26, Cod., De Decur.) — '-' Tout ce qu'on
verra ici sur les moines grecs ne porte point sur leur étal. : car on ne peut pas dire qu'une chose ne soit
pas bonne, parce que, dans de certains temps ou dans quelque, pays, on en a abusé. — (:ii Léon le Gram-
mairien, Vie de ]J;on l'Arménien. Ibid., Vie de Théophile. Voyez Suidas, à l'article Constantin, fils de Léon.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 149

Ce qui rendait la querelle sur les images si vive et fit que, dans la
suite, des gens sensés ne pouvaient pas proposer un culte modéré, c'est
qu'elle était liée à des choses bien tendres : il était question de la puis-
sance, et, les moines l'ayant usurpée, ils ne pouvaient l'augmenter ou la
soutenir qu'en ajoutant sans cesse au culte extérieur, dont ils faisaient
eux-mêmes partie. Voilà pourquoi les guerres contre les images furent
toujours des guerres contre eux, et que, quand ils eurent gagné ce point,
leur pouvoir n'eut plus de bornes.
Il arriva pour lors ce que l'on vit quelques siècles après dans la que-
relle qu'eurent Barlaam et Acyndine contre les moines, et qui tourmenta
cet empire jusqu'à sa destruction. On disputait si la lumière qui apparut
autour de Jésus-Christ sur le Thabor était créée ou incréée. Dans le fond,
les moines ne se souciaient jias plus qu'elle fût l'un que l'autre; mais,
comme Barlaam les attaquait directement eux-mêmes, il fallait nécessai-
rement que cette lumière fût incréée.
La guerre que les empereurs iconoclastes déclarèrent aux moines lit
que l'on reprit un peu les principes du gouvernement, que l'on enijiloya
en faveur du Public les revenus publics, et qu'enfin on ôta au corps de
l'Etat ses entraves.
Quand je pense à l'ignorance profonde dans laquelle le clergé grec
plongea les laïques, je ne puis m'empêcher de le comparer à ces Scythes
dont, parle Hérodote'1', qui crcA^aient les yeux à leurs esclaves afin que
rien ne pût les distraire et les empêcher de battre leur lait.
L'impératriceThéodora rétablit les images, et les moines recommen-
cèrent à abuser de la piété publique. Ils parvinrent jusqu'à opprimer le
clergé séculier même : ils occupèrent tous les grands sièges'2' et exclurent
jieu à peu tous les ecclésiastiques de l'épiscopat. C'est ce qui rendit ce
clergé intolérable, et, si l'on en fait le parallèle aA^ec le clergé latin, si

<» Liv. IV. — «2» Voyez Pachymè.re, liv. VIII.


150 MONTESQUIEU

l'on compare la conduite des Papes avec celle des patriarches de Constan-
tinople, on Arerra des gens aussi sages que les autres étaient peu sensés.
Voici une étrange contradiction de l'esprit humain. Les ministres de
la Religion chez les premiers Romains, n'étant pas exclus des charges et
de la société civile, s'embarrassèrent peu de ses affaires. Lorsque la Re-
ligion chrétienne fut établie, les ecclésiastiques, qui étaient plus séparés
des affaires du monde, s'en mêlèrent avec modération. Mais, lorsque,
dans la décadence de l'Empire, les moines furent le seul clergé, ces
gens, destinés par une profession plus particulière à fuir et à craindre
les affaires, embrassèrent, toutes les occasions qui purent leur y donner
part : ils ne cessèrent de laire du bruit partout et d'agiter ce monde
qu'ils avaient quitté.
Aucune affaire d'Etat, aucune paix, aucune guerre, aucune trêve, au-
cune négociation, aucun mariage ne se traita que parle ministère des
moines : les conseils du Prince en furent remplis, et. les assemblées de
la Nation, presque toutes composées.
On ne saurait croire quel mal il en résulta : ils affaiblirent l'esprit
des Princes et leur firent faire imprudemment même les choses bonnes.
Pendant que Basile occupait, les soldats de son armée de mer à bâtir une
église à saint Michel, il laissa piller la Sicile par les Sarrasins et prendre
Syracuse, et Léon, son successeur, qui employa sa Hotte au. même usage,
leur laissa occuper Tauroménie et l'île de Lemnos'11.
Andronic Paléologiie abandonna la marine parce qu'on l'assura que
Dieu était si content de son zèle pour la paix de l'Eglise que ses ennemis
n'oseraient l'attaquer'-. Le même craignait que Dieu ne lui demandât
compte du temps qu'il employait à gouverner son état, et qu'il dérobait
aux. affaires spirituelles.
Les Grecs, grands parleurs, grandsdisputeurs, naturellement sophistes,

•'' Zonaras, Vie de Basile et. de Léon. Nicéphore, Vie de Basile et. de ]J:on. — ;'i; Pachymère, liv. VU.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 151

ne cessèrent d'embrouiller la Religion par des controverses. Comme les


moines aAraient un grand crédit à la Cour, toujours d'autant jilus faible
qu'elle était plus corrompue, il arrivait que les moines et la Cour se gâ-
taient réciproquement, et que le mal était clans tous les deux. D'oii il
suivait que toute l'attention des Empereurs était occupée quelquefois à
calmer, souvent à irriter des disputes théologiques, qu'on a toujours re-
marqué devenir frivoles à mesure qu'elles sont plus vives.
Michel Paléologue111,dont le règne fut. tant agité jiar des disputes sur
la Religion, voyant les affreux ravages des Turcs dans l'Asie, disait, en
soupirant, que le zèle téméraire de certaines personnes, qui, en décriant
sa conduite, avaient soulevé ses sujets contre lui, l'avait obligé d'appliquer
tous ses soins à sa propre conservation et de négliger la ruine des pro-
vinces. « Je me suis contenté, disait-il, de pourvoir à ces parties éloignées
par le ministère des gouverneurs, qui m'en ont dissimulé les besoins, soif
qu'ils fussent gagnés par argent, soit qu'ils ajipréhendassent d'être punis. »
Les patriarches de Constantinople avaient un pouvoir immense :
comme, dans les tumultes populaires, les Empereurs et les grands de
l'Etat se retiraient dans les églises, que le Patriarche était maître de les
livrer ou non et exerçait, ce droit à sa fantaisie, il se trouvait toujours,
quoique indirectement, arbitre de toutes les affaires publiques.
Lorsque le vieux Andronic fit dire au Patriarche qu'il se mêlât des
affaires de l'Eglise
r
et le laissât gouverner celles de l'Empire : « C'est, lui
répondit le Patriarche, comme si le corps disait à l'âme : « Je ne prétends
« avoir rien de commun avec vous, et je n'ai que faire de votre secours
« pour exercer mes fonctions'2. »
De si monstrueuses prétentions étant insupportables aux Princes, les
patriarches furent très souvent chassés de leur siège. Mais, chez une
nation superstitieuse, où l'on croyait abominables toutes les fonctions

"' Pachymcre, liv. VI, chap.xxix. (On a employé la traduction de M. le président Cousin.)— ('2' Pa-
léologue. Voyez YHistoire des deux Andronic, écrite par Cantacuzène, liv. I, chap. i..
152 MONTESQUIEU
ecclésiastiques qu'avait pu faire un patriarche qu'on croyait intrus, cela
produisit des schismes continuels : chaque patriarche, l'ancien, le nou-
Areau, le plus nouveau, ayant chacun leurs sectateurs.
Ces sortes de querelles étaient bien plus tristes que celles qu'on pou-
Arait aA7oir sur le dogme, parce qu'elles étaient comme une hydre qu'une
nouvelle disposition pouvait toujours reproduire.
La fureur des disputes devint un état si naturel aux Grecs que, lorsque
Cantacuzène prit. Constantinople'1', il trouva l'empereur Jean et l'impéra-
trice Anne occupés à un concile contre quelques ennemis des moines,
et, quand Mahomet II l'assiégea'25, il ne put suspendre les haines théolo-
giques, et on v était jilus occupé du concile de Florence que de l'armée
des Turcs'3-.
Dans les disputes ordinaires, comme chacun sent, qu'il peut se tromper,
l'opiniâtreté et l'obstination ne sont, pas extrêmes. Mais, dans celles que
nous aArons sur la Religion, comme, par la nature de la chose, chacun
croit être sur que son opinion est. vraie, nous nous indignons contre ceux
qui, au lieu de changer eux-mêmes, s'obstinent, à nous faire changer.
Ceux qui liront. l'Histoire de Pachymère connaîtront bien l'impuissance
où étaient et où seront, toujours les théologiens jiar eux-mêmes d'accom-
moder jamais leurs différends. On y voit, un empereur'70 qui passe sa vie
à les assembler, à les écouter, à les rapprocher; on voit, de l'autre, une
hydre de disputes qui renaissent sans cesse, et l'on sent. qu'aArec la même
méthode, la même patience, les mêmes espérances, la même envie de
finir, la même simplicité pour leurs intrigues, le même respect, pour
leurs haines, ils ne se seraient jamais accommodés jusqu'à la fin du
Monde.
En voici un exemple bien remarquable. A la sollicitation de l'Em-
l" Cantacuzène, liv. fil, chap. xcix. — Ducas, Histoire des derniers Paléoloques.
— (s) On se de-
(-'
mandait si on avait entendu la messe d'un prêtre crui eût consenti à. l'union : on l'aurait fui comme le
feu ; on regardait la grande église comme un temple profane. Le moine Gcnnadius lançait ses anathemes
sur tous ceux <|ui désiraient la paix. (Ducas, Histoire des derniers Paléoloqnes.) — '''' Andronic Paléologue.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 153

pereurfl), les partisans du patriarche Arsène firent une conArention avec


ceux qui suivaient le patriarche Joseph, qui portait que les deux partis
écriraient leurs prétentions, chacun sur un papier, qu'on jetterait les
deux papiers dans un brasier, que, si l'un des deux demeurait entier, le
jugement de Dieu serait suivi, et que, si tous les deux étaient consumés,
ils renonceraient à leurs différends. Le feu dévora les deux papiers; les
deux partis se réunirent; la jiaix dura un jour. Mais, le lendemain, ils
dirent que leur changement aurait dit dépendre d'une persuasion inté-
rieure, et. non pas du hasard, et la guerre recommença plus vive que
jamais.
On doit donner une grande attention aux disputes des théologiens;
mais il faut la cacher autant qu'il est possible : la jieine qu'on parait.
prendre à les calmer les accréditant toujours, en faisant Aroir que leur
manière de penser est si importante qu'elle décide du repos de l'Etat et
de la sûreté du Prince.
On ne peut pas plus finir leurs affaires en écoutant leurs subtilités
qu'on ne pourrait abolir les duels en établissant des écoles où l'on raffi-
nerait sur le point d'honneur.
Les Empereurs grecs eurent si jieu de prudence que, quand les dis-
putes furent, endormies, ils eurent la rage de les réveiller. Anastase'21,Jus-
tinien'^, lléraebus'/'), Manuel Comnène'r,), proposèrent des points de loi
à leur clergé et à leur peuple, qui aurait méconnu la vérité dans leur
bouche quand même ils l'auraient trouvée. Ainsi, péchant toujours dans
la forme et ordinairement dans le fond, voulant faire voir leur pénétra-
tion, qu'ils auraient pu si bien montrer dans tant d'autres affaires qui leur
étaient confiées, ils entreprirent des disputes vaines sur la nature de Dieu,
qui, se cachant aux savants, parce qu'ils sont orgueilleux, ne se montre
pas mieux aux grands de la Terre.
'>'> Paohymère, liv. I. —® Évagre, liv. III. — '3> Procope, Hisl. secrète. — « Zonare, Vie d'Hé-
rackus. — ^ Nicétas, Vie de Manuel Coinnène.
154 MONTESQUIEU

C'est une erreur de croire qu'il y ait dans le Monde une autorité hu-
maine à tous les égards despotique : il n'y en a jamais eu, et il n'y en
aura jamais. Le pouvoir le plus immense est toujours borné par quelque
coin. Que le Grand Seigneur mette un nouvel impôt à Constantinople,
un cri général lui fait d'abord trouver des limites qu'il n'avait pas con-
nues. Un roi de Perse peut bien contraindre un fils de tuer son père ou
un père de tuer son filsllî; mais obliger ses sujets de boire du vin, il ne
le peut pas. Il y a, dans chaque nation, un esprit général sur lequel la
puissance même est fondée. Quand elle choque cet esprit, elle se choque
elle-même, et elle s'arrête nécessairement.
La source la plus empoisonnée de tous les malheurs des Grecs, c'est
qu'ils ne connurent jamais la nature ni les bornes de la puissance ecclé-
siastique et de la séculière; ce qui lit que l'on tomba, de part et d'autre,
dans des égarements continuels.
Cette grande distinction, qui est. la base sur laquelle pose la tranquil-
lité des peuples, est fondée non seulement sur la Religion, mais encore
sur la raison et la nature, qui veulent que des choses réellement séparées,
et qui ne peuvent subsister que séparées, ne soient, jamais confondues.
Quoique, chez les anciens Romains, le Clergé ne fit pas un corjis
séparé, cette distinction y était aussi connue que parmi nous. Claudius
aArait consacré à la Liberté la maison de Cicéron, lequel, revenu de son
exil, la redemanda. Les pontifes décidèrent que, si elle avait été con-
sacrée sans un ordre exprès du Peuple, on pouvait la lui rendre sans
blesser la Religion. « Ils ont déclaré, dit Cicéron(2), qu'ils n'avaient exa-
miné que la validité de la consécration, et non la loi faite par le Peuple;
qu'ils avaient jugé le premier chef comme pontifes, et qu'ils jugeraient
le second comme sénateurs. »

ll> Voyez Chardin. (2> Lettres à Atlicns, liv. IV.



GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DÉCADENCE 155

CHAPITRE XXIII.
1. RAISON DE LA DURÉE DE L'EMPIRE D'ORIENT.

IL SA DESTRUCTION.

Après ce que je Ariens de dire de l'Empire grec, il est naturel de


demander comment il a pu. subsister si longtemjis. .le crois pouvoir en
donner les raisons.
Les Arabes l'ayant attaqué et en ayant conquis quelques provinces,
leurs chefs se disputèrent le caliphat, et le feu de leur premier zèle ne
produisit plus que des discordes civiles.
.Les mêmes Arabes ayant conquis la Perse et s'y étant divisés ou. af-
faiblis, les Grecs ne lurent, plus obligés de tenir sur l'Euphrate les prin-
cipaîes forces de leur empire.
Un architecte nommé CaUmujne, qui était venu de Syrie à Constan-
tinople, ayant trouvé la composition d'un feu que l'on soufflait jiar un
tuyau, et qui était tel que l'eau et tout ce qui éteint les feux ordinaires
ne faisait qu'en augmenter la violence, les Grecs, qui. en firent usage,
furent en possession, pendant plusieurs siècles, de brûler toutes les Hottes
de leurs ennemis, surtout celles des Arabes, qui. venaient d'Afrique ou de
Syrie les attaquer jusqu'à Constantinople.
Ce feu fut mis au rang des secrets de l'Etat, et Constantin Porphyro-
génète, dans son ouvrage dédié à Romain, son fils, sur l'administration
de l'Empire, l'avertit que, lorsque les Barbares lui demanderont du feu.
yrécjois, il doit leur répondre qu'il ne lui est pas permis de leur en donner,
parce qu'un Ange, qui l'apporta à l'empereur Constantin, défendit de le
communiquer aux autres nations, et que ceux qui avaient osé le faire
156 MONTESQUIEU
avaient été dévorés par le feu du Ciel dès qu'ils étaient entrés dans
l'Eolise.
ConstantinojDle faisait le plus grand et presque le seul commerce du
Monde, dans un temps où les nations gothiques, d'un côté, et. les Arabes,
de l'autre, avaient ruiné le commerce et l'industrie partout ailleurs : les
manufactures de soie y avaient passé de Perse, et, depuis l'invasion des
Arabes, elles furent fort négligées dans la Perse même. D'ailleurs, les Grecs
étaient maîtres de la mer. Cela mit dans l'Etatr d'immenses richesses et,
jiar conséquent, de grandes ressources; et, sitôt qu'il eut quelque relâche,
on vit d'abord reparaître la prospérité publique.
En voici un grand exemple. Le vieux Andronic Comnènc était le Né-
ron des Grecs; mais, comme, parmi tous ses vices, il avait une fermeté
admirable pour empêcher les injustices cl les vexations des Grands, on
remarqua que, pendant trois ans qu'il régna, plusieurs provinces se ré-
tablirent!,!.
Enfin, les Barbares qui habitaient les bords du Danube s'étant. établis,
ils ne furent jihis si redoutables et servirent même de barrière contre
d'autres Barbares.
Ainsi, pendant, que l'Emjnro était affaissé sous un mauvais gouverne-
ment, des choses particulières le soutenaient. C'est ainsi (pie nous A'oyons
aujourd'hui quelques nations de l'Europe se maintenir, malgré leur lai-
blesse, par les trésors des Indes; les Etats temporels du Pape, par le res-
pect que l'on a pour le Souverain; et les corsaires de Barbarie, par l'em-
pêchement qu'ils mettent au commerce des petites nations : ce qui les
rend utiles aux grandes(2Î.
L'empire des Turcs est à présent à peu près dans le même degré de
faiblesse où était autrefois celui des Grecs. Mais il subsistera longtemps
:
car, si quelque prince que ce fût mettait cet empire en péril en pour-
''' Nicélns, Vie d71 ndronie Comnène, liv. II. '-' Ils troublent la navigation des Italiens dans la

Méditerranée.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 157

suivant ses conquêtes, les trois puissances commerçantes de l'Europe


connaissent trop leurs affaires pour n'en pas prendre la. défense sur-
le-champ(1).
C'est leur félicité que Dieu ait permis qu'il y ait dans le Monde des
nations propres à posséder inutilement un grand empire.
Dans le tenijis de Basile Porphyrogénète, la puissance des Arabes fut
détruite en Perse. Mahomet, fils de Sambraëî, qui y régnait, appela du
Nord trois mille Turcs en qualité d'auxiliairest2).Sur quelque mécontente-
ment, il envoya une armée contre eux; mais ils la mirent en fuite. Ma-
homet, indigné contre ses soldats, ordonna qu'ils passeraient deArant lui
vêtus en robes de femmes; mais ils se joignirent aux Turcs, qui d'abord
allèrent, ôter la garnison qui gardait le pont de l'Araxe, et ouvrirent le
j^assage à une multitude innombrable de leurs compatriotes.
A|)rès avoir conquis la Perse, ils se répandirent d'orient en occident
sur les terres de l'Empire, et, Romain Diogène avant voulu les arrêter,
lis le prirent prisonnier et soumirent presque tout ce que les Grecs
avaient en Asie, jusqu'au Bosphore.
Quelque temps après, sous le règne d'Alexis Comnène, les Latins
attaquèrent l'Occident. 11 y avait longtemps qu'un malheureux schisme
avait mis une haine imjilaeable entre les nations des deux rites, et elle
aurait éclaté plus tôt si les Italiens n'avaient plus pensé à réprimer les
Empereurs d'Allemagne, qu'ils craignaient, que les Empereurs grecs,
qu'ils ne faisaient que haïr.
On était dans ces circonstances, lorsque tout à coup il se répandit en
Eurojie une opinion religieuse que les lieux où Jésus-Christ était né, ceux
où il avait souffert, étant profanés par les Infidèles, le moyen d'effacer

(li Ainsi, les projets contre le Turc, comme celui qui lut fait sous le pontilicatde Léon X, par lequel
l'Empereur devait se rendre parla Bosnie à Constantinople;le roi de France, par l'Albanie et la Grèce;
d'autres princes, s'embarquer dans leurs ports : ces projets, dis-je, n'étaient pas sérieux ou étaient faits
par des gens qui ne voyaient pas l'intérêt de l'Europe. — (2) Histoire écrite par Nicépbore Bryenne-
César, l'ies de Constantin Duras et Romain Dioqène.
158 MONTESQUIEU

ses péchés était de prendre les armes pour les en chasser. L'Europe était
pleine de gens qui aimaient la guerre, qui avaient beaucoup de crimes
à expier, et qu'on leur proposait, d'exjiier en suivant leur passion domi-

nante : tout le monde prit donc la croix et les armes.


Les Croisés, étant arrivés en Orient, assiégèrent Nicée et la prirent;
ils la rendirent aux Grecs, et, dans la consternation des Infidèles, Alexis
et .Jean Comnène rechassèrent les Turcs jusqu'à l'Euphrate.
Mais, quel que fut l'avantage que les Grecs pussent tirer des expédi-
tions des Croisés, il n'y avait pas d'empereur qui ne frémît du péril de
voir passer au milieu de ses états et succéder des héros si fiers et. de si
grandes armées.
Ils cherchèrent donc à dégoûter l'Europe de ces entreprises, et les
Croisés trouvèrent partout des trahisons, de la perfidie, et tout ce qu'on
peut attendre d'un ennemi timide.
11 iaut avouer que les Français, qui avaient commencé ces expédi-
tions, n'avaient rien fait pour se faire souffrir. Au tnwers des nwectivcs
d'Andronie Comnène contre nous(1), on voit, dans le iond, que, chez une
nation étrangère, nous ne nous contraignions point, et que nous avions
pour lors les défauts qu'on nous reproche aujourd'hui.
Un comte français alla se mettre sur le trône de l'Empereur; le comte
Baudouin le lira par le bras et lui dit : « Vous devez savoir que, quand
on est dans un pays, il en faut suivre les usages. — Vraiment, voilà un
beau paysan, répondit-il, de s'asseoir ici, tandis que tant de capitaines
sont debout! »
Les Allemands, qui passèrent ensuite, et qui étaient les meilleures
gens du Monde, firent une rude pénitence de nos étourdenes et trou-
vèrent partout des esprits que nous avions révoltés'2'.
Enfin, la haine fut portée au. dernier comble, et quelques mauvais trai-

Histoire d'Alexis, son père, liv. X et XL de Manuel Comnène, liv. 1.


!l)
— '-' Nicétas, Hisl.
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 159

tements faits à des marchands Arénitiens, l'ambition, l'avarice, un faux


zèle, déterminèrent les Français et les Vénitiens à se croiser contre les
Grecs.
Ils les trouvèrent aussi peu. aguerris que, dans ces derniers temps,
les Tartares trouvèrent les Chinois. Les Français se moquaient de leurs
habillements efféminés0'; ils se promenaient dans les rues de Constanti-
nople revêtus de leurs robes peintes; ils portaient à la main une écri-
toire et du papier, par dérision pour cette nation qui avait renoncé à la
profession des armes; et, après la guerre, ils refusèrent de recevoir dans
leurs troupes quelque Grec que ce lut.
Ils prirent toute la partie d'Occident et. y élurent empereur le comte
de Flandres, dont les états éloignés ne pouvaient donner aucune jalousie
aux Italiens. Les Grecs se maintinrent dans l'Orient, séparés des Turcs
par les montagnes et des Latins par la mer.
Les Latins, qui n'avaient jias trouvé d'obstacles dans leurs conquêtes,
en ayant trouvé une infinité dans leur établissement, les Grecs repassè-
rent d'Asie en Europe, reprirent Constantinople et presque tout l'Occi-
dent.
Mais ce nouvel empire ne lut que le fantôme du premier et Wen eut
ni les ressources ni la puissance.
11 ne posséda guères en Asie que les provinces qui sont en deçà du
Méandre et du Sangare; la plupart de celles d'Europe furent divisées en
de petites souverainetés.
De plus, pendant soixante ans que Constantinople resta entre les mains
des Latins, les vaincus s'étant dispersés et les conquérants, occupés à la
guerre, le commerce passa entièrement aux villes d'Italie, et Constanti-
nople fut privée de ses richesses.
Le commerce même de l'intérieur se lit par les Latins. Les Grecs,

(" Nicélas, Hisl. après la prise de Const., cbap. m.


](î() MONTESQUIEU

nouvellement rétablis, et qui craignaient tout, voulurent se concilier les


Génois en leur accordant la liberté de trafiquer sans paver des droits'1',
et les Vénitiens, qui n'acceptèrent point de paix, mais quel (pies trêves,
et. qu'on ne voulut pas irriter, n'en payèrent, pas non plus.
Quoique, avant la prise de Constantinople, Manuel Comnène eut laissé
tomber la marine, cependant, comme le commerce subsistait encore, on
pouvait facilement la rétablir. Mais, quand, dans le nouvel empire, on
l'eut abandonnée, le mal fut sans remède, parce que l'impuissance aug-
menta toujours.
Cet état, qui dominait sur plusieurs îles, qui était partagé par la mer,
et qui en était environné en tant d'endroits, n'avait point de vaisseaux
pour y naviger. Les provinces n'eurent plus de communication entre
elles; on obligea les peuples de se réfugier jilus avant dans les terres
pour éviter les pirates'2'; et, quand ils l'eurent fait, on leur ordonna de
se retirer dans les forteresses pour se sauver des Turcs.
Les Turcs faisaient pour lors aux Grecs une guerre singulière : ils
allaient proprement à la chasse des hommes; ils traArersaient quelquefois
deux cents lieues de pays pour faire leurs ravages. Comme ils étaient di-
visés sous plusieurs sultans3', on ne pouA^ait pas, ]iar des présents, faire
la paix avec tous, et il était inutile de la faire aArec quelques-uns. Ils
s'étaient faits mahomélans, et le zèle pour leur religion les engageait
merveilleusement à ravager les terres des Chrétiens. D'ailleurs, comme
c'étaient les peuples les plus laids de la Terre'1', leurs femmes étaient
affreuses comme eux, et, dès qu'ils eurent vu des Grecques, ils n'en
purent, plus souffrir d'autres'5'. Cela les porta à des enlèArements con-
(l!Cantacu/.ène, liv. IV. — {-j Paehymère, liv. VII. — M Cantacuzène, liv. 1.1.1, chap. xevi, et
Pachymère, liv. XI, chap. îx. — '"' Cela donna lieu à cette tradition du Nord, rapportée par le Gol.li
Jornandès, que Philimer, roi des Goths, entrant dans les terres gétiques, y ayant trouvé des femmes
sorcières, il les chassa loin de son armée; qu'elles errèrent dans les déserts, où des Démons incubes
s'accouplèrent avec elles, d'où vint la nation des Huns : Gcnns Jérocissimnm,qnod. fuit priinnm inler pa-
ludes, minntum telram atque exile, nec alla voce noliun. nisi qnoe hnmani sermonis imaqinem. assiqnabat. —
,
(5) Michel Ducas, Hist. de Jean Manuel, Jean et Constantin, chap. i\. Constantin Porphyrogénète, au
GRANDEUR DES ROMAINS ET LEUR DECADENCE 101

tinuels. Enfin, ils avaient été de tout temps adonnés aux brigandages,
et. c'était, ces mêmes M uns qui avaient autrefois causé tant de maux à
l'Empire romain(l!.
Les Turcs inondant tout ce qui restait à l'Empire grec en Asie, les
habitants qui purent, leur échapper fuirent devant eux jusqu'au Bos-
phore, et ceux qui trouArèrent des A^aisseaux se réfugièrent dans la partie
de l'Empire qui était en Europe, ce qui augmenta considérablement le
nombre de ses habitants. Mais il diminua bientôt. Il v eut des erierres
civiles sifurieuses que les deux factions apj)clèrent divers sultans turcs
sous cette condition, aussi extravagante (pie barbare, que tous les habi-
tants qu'ils prendraient dans les pays du parti contraire seraient menés
en esclavage2', et, chacun, dans la vue de ruiner ses ennemis, concourut
à détruire la Nation.
Baprzet ayant soumis tous les autres sultans, les Turcs auraient, fait
pour lors ce qu'ils firent depuis, sous Mahomet 11, s'ils n'avaient pas été
eux-mêmes sur le point d'être exterminés par les Tartarcs.
,1e n'ai pas le courage de parler des misères qui suivirent; je dirai
seulement que, sous les derniers empereurs, l'Empire, réduit aux fau-
bourgs de Constantinople, finit comme le Rhin, qui n'est plus qu'un
ruisseau lorsqu'il se |)ord. dans l'Océan.
commencement, de son Extrait, des Ambassadrs, avertit que, quand les Barbares viennent à Constan-
tinople, les Romains doivent bien se garder de leur montrer la grandeur de. leurs richesses, ni la
beauté de leurs femmes. — (l' Voyez la note pénultième. — (i) Voyez YHistoire des Empereurs Jean
Paléoloqne et. Jean Cantacuzène, écrite par Canlacuzènc.
APPENDICE
DES CONSIDÉRATIONS
APPENDICE DES CONSIDÉRATIONS.

I. EPIGRAPHES.
Me11 moreal cinoe.r Paiililius? oui crucier ijiiod
Vcilicel a Osen leni ?

Ut lapsa qraviore ruant.

Menda.rtjiie Dicspilcr oh m
« liit/wrium sine fuie dedi », di.risse probatur.
(Sulpiriu'Sut.'

Duo sunl quibus c.rliilil inijcns


llonia capul : rictus brlli et sapicnlia paris.
:Sul|j. .S(//.l

11. FRAGMENTS INEDITS.

I. TOA1E I DES "PENSEES" MAMSCRITES.

1. MOKCKWX IMT1LKS I)K L()I\ 1UGK Slil', LKS HUMAINS.

De quelque iaçon qui! ait phi aux Romains de nous raconter leur guerre avec
les Gaulois, ils n'en firent pas moins ce traité honteux par lequel ils s'engageaient
de ne se servir désormais de fer que pour le labourage, et Brennus, malgré la
défaite dont ils parlent tant:, n'en poursuivit pas moins sa roule et ses brigan-
dages.
166 MONTESQUIEU
Philippe et Persée furent plutôt effrayés que vaincus. Les rois d'Egypte ne
j)arurent que suppliants. Tous les autres rois courbèrent la tête. Ceux de Per-
game et de Bilhynie se Adultèrent de leur servitude.

Il n'y a point de raison pour avoir fait une espèce d'époque à Nerva et
d'avoir compté douze Césars jusqu'à lui, comme s'ils n'avaient fait qu'une même
famille, qui se serait éteinte à Domitien. Il y a apparence que, Suétone ayant
écrit la vie de ces douze Césars, et que, comme nous n'avons de Tacite à peu
jirès que l'histoire de ces douze empereurs, on s'est accoutumé à les mettre en-
semble et à compter, pour ainsi dire, une dAmastie nouvelle à Nerva.

Les Anciens, qui avaient une religion qui leur faisait adorer les anciens héros
comme des Dieux qui étaient venus se manifester aux hommes, avaient des idées
1res fausses de la solide gloire et de la vertu; et, comme Hercule, et Thésée, et
les autres, avaient été mis au rang des Dieux par leurs actions militaires, cela
faisait regarder ceux qui les imitaient comme des gens vertueux et d'une nature
j)lus excellente que celle des autres hommes.
La vanité d'Alexandre raisonnait très conséquemment lorsqu'il se disait lils de
Jupiter, comme Hercule et Bacchns. H ne croyait point qu'ayant fait les mêmes
choses qu'eux, il ne lut qu'un homme pour les avoir faites après eux. 11 fallait
dire qu'il v avait un temps où Hercule et Bacchus n'avaient été que des Alexan-
dres, ou dire qu'Alexandre était encore Hercule et Bacchus.
Aussi les hommes conquéraient-ils sans motif, sans utilité. Ils ravageaient la
Terre pour exercer leur vertu et montrer l'excellencede leur être. Depuis que nous
pesons un peu mieux la valeur des choses, les héros ont été couverts de ridicule,
si bien que celui qui voudrait les défendre serait mille fois plus ridicule encore.

Marc-Antonin. — Jamais philosophe n'a mieux fait: sentir aux hommes les dou-
ceurs de la vertu et la dignité de leur être : le coeur est louché; l'âme, agrandie;
l'esprit, élevé.

La liberté ne s'obtient que par des coups d'éclat, mais se perd par une force
insensible O.

'" Mis (je crois) dans les Domains.


APPENDICE DES CONSIDERATIONS 167

Les mauvais pays sont ordinairement libres. C'est qu'ils ne fournissent pas
assez au Prince pour pouvoir se rendre le maître.

Persée était un homme entre les mains duquel une grande entreprise ne ])cut
jamais réussir. Il avait une avarice slupicle, qui lui faisait regarder la conservation
de ses trésors comme indépendante de celle de son royaume. Tout ce qui lui
pouvait coûter de l'argent n'était point pour lui un moyen de se défendre. Dès
qu'il avait le moindre succès, il trompait ses alliés. Au moindre revers, il tombait
dans une consternation qui lui ôlait le sens. Il n'avait qu'à tenir les passages de
la Macédoine fermés; il les ouvrit dans sa frayeur. Enfin, ce prince, toujours
occupé à discuter de petits intérêts, qui regardait la ruse comme la seule des
vertus royales, aimait les affaires, aArec une totale incapacité d'y réussir.
S'il avait eu des qualités personnelles, il était dans des circonstances où les
peuples de Grèce commençaient à voir que les Romains ne leur j)arlaienl. de
liberté que pour devenir leurs maîtres. Les Rhod.iens ne voulaient pins agir que
cornm e m éd.i a Ieurs.

2. SUMÏP.FI.i; 1)1' MON orVlîWJK SI.:Il LKS l'.OM UNS.

Lorsque l'on voit, un prince dont la vie est pleine de belles actions flétri |)ar
les historiens, c'est une marque certaine qu'il s'est trouvé dans des circonstances
qui ont plus frappé leur manière de penser que toutes ses vertus n'ont pu faire.
El, quand un autre, malgré ses vices est élevé jusqu'aux nues, il est sur qu'il
s'est trouvé dans des circonstances qui on! plus flatté le préjugé de l'historien
que ses défauts n'ont choqué sa raison.

Les éléphants employés dans les armées d.es Orientaux et des Africains
n'étaient bons que les premières fois contre une nation : ils inspiraient d'abord,
de la terreur; mais on trouvait bientôt le moyen de les rendre furieux contre
leur armée même.

Les Romains eurent, le bonheur de trouver une machine qui leur donnait
une grande facilité pour accrocher les vaisseaux ennemis; de façon que leurs
soldats, meilleurs que ceux des Carthaginois,.combattaient d'abord, et il arriva
168 MONTESQUIEU

que, quoiqu'ils n'eussent aucune connaissance de la manoeuvre, des côtes, des


saisons et des temps", ils eurent, enfin, l'avantage comme l'honneur; si bien que
la victoire du consul Lu ta tins termina la première guerre punique.

Dion dit qu'Auguste voulut se faire appeler Romutus^; mais qu'ayant: appris
que le Peuple craignait qu'il ne A7oulût se faire roi il s'en déporta.
Les premiers Romains ne A7oulaieut point de roi, parce qu'ils n'en pouvaient
souffrir la puissance. Les Romains d'alors ne voulaient point de roi, pour n'en
point souffrir les manières : car, quoique César, les Triumvirs, Auguste, fussent:
de Aréritables rois, ils avaient gardé tout l'extérieur de l'égalité, et leur vie privée
contenait une espèce d'opposition avec le faste des rois d'alors. Et, quand, ils (sic)
ne voulaient point de roi, cela signifiait, qu'ils voulaient garder leurs manières et
ne pas prendre celles des peuples d'Afrique et d'Orient.
Simplicité des manières de Florence. — Malheur d'Alexandre d'avoir voulu se
faire adorer des Macédoniens.
Les princes qui ont changé la forme de l'Etat, qui se sont rendus les maîtres
cl veulent empêcher le Peuple de le sentir, doivent garder tant qu'ils peuvent, la
simplicité des manières de la République, parce que rien n'est plus capable de
faire penser que l'Etal: n'a pas changé ou a changé peu, puisqu'il (sic) voit tou-
jours l'extérieur de l'Etat républicain. El c'est ce que les grands-ducs de Florence
firent à merveille : ils prirent la domination et conservèrent la simplicité de la
République.

Auguste établit un tribut du vingtième des revenus'-1. Cela lit murmurer le


Peuple et. le Sénat. Il leur dit de chercher quelque autre manière de lever de
l'argent, moins onéreuse. Us furent: fort embarrassés, et, enfin, il fallut revenir
au vingtième. Il serait, facile, aux Princes de retirer leurs sujets du désespoir où
les jette le nom seul de certains impôts. La faiblesse naturelle du Peuple et
l'ignorance où l'on le tient lui donnent des maladies qu'il A7 a de la dureté de
ne A7ouloir pas guérir.

C' Mis au livre sur les Lois. — (-) Mis dans les Lois.
APPENDICE DES CONSIDERATIONS 169

3. FRAGMENTS DISPERSÉS.

Il était permis'1', à Rome, à tout le monde d'accuser ceux qui étaient soup-
çonnés de A7ouloir opprimer la liberté de la République. Mais, comme toutes ces
accusations ne produisaient que des débats, elles ne faisaient qu'augmenter la
division, armer les principales familles les unes contre les autres, et les remèdes
contre les factions naissantes étaient bien longs, puisqu'on n'avait recours qu'aux
harangues.
A Venise, au contraire, le Conseil des Dix étouffe, non pas seulement les fac-
tions, mais les inquiétudes.
C'est une grande prudence que celle des Vénitiens, de ne réunir jamais dans
une même personne les honneurs et la puissance.

Ilne faut point ^ être étonné du changementd'esprit des Romains après César.
Us étaient les mêmes que du temps des Gracches, des Marius et des Calilina;
sans compter que ce changement n'est, pas plus grand que celui que nous avons
vu dans notre France, de siècle en siècle; surtout le passage de Charles Vil à
Louis XI.

Ce qui l'ait les forces de la France'5', c'est qu'elles se communiquent si bien


qu'il semble qu'elles soient rassemblées en un point. L'armée de Flandre est
tout près de celle du BJiin; celle du lih'm, de celle du Dauphiné; celle du Dau-
phiné, de celle du Pioussiîlon; celle du Roussilton, de celle de Guyenne : seuls
endroits par lesquels le royaume (d'ailleurs défendu par des montagnes, de
grandes rivières ou par la mer) peut être attaqué par terre. Ces armées peuvent
se transporter, en tout ou en partie, d'un de ces lieux dans un autre voisin, dans
huit jours de temps, et les ordres s'envoient dans un jour ou un jour ou deux.
Enfin, si vous en aviez besoin, dans trois semaines de lemps, vous pourriez
joindre toutes vos armées. Ainsi vous avez, pour ainsi dire, vos forces partout,

O [Noie biffée. :\ J'ai mis cela clans ce que j'ai (ail sur la République romaine.
— (-' [Nol.t: hij/ce :} Mis
cela dans la République, romaine. (•"')[A7o/<>biffée ;] Mis cela sur les Romains.

170 MONTESQUIEU

et vous ne craignez aucune des entreprises qui ont besoin de j)lus de quinze
jours ou trois semaines pour être exécutées; et presque toutes les grandes en-
treprises ont besoin d'un temps beaucoup plus longC).
C'est la médiocre grandeur du royaume de France qui lui donne ces avan-
tages, grandeur proportionnée et à la vitesse que la Nature a donnée aux hommes
pour se transporter d'un lieu en un autre, et à la longueur du temps nécessaire
pour l'exécution des entreprises ordinaires des hommes. Ainsi, si une puissance,
ayant battu l'armée de Flandre, allait assiéger Paris : premièrement, les débris
de l'armée se rassembleraient aisément, parce que les retraites en seraient ])ro-
chaines, et. que, le soir ou le lendemain, un nouveau corps serait formé, au lieu
qu'il est. impossible qu'une armée dispersée, et qui n'a de retraite qu'à cent lieues
de là, puisse jamais se rassembler, ou, au moins, d'un très long teuqos; —
\i" une partie de nos troupes recevrait les ordres de venir au secours de Paris,
dans un, deux à trois jours; elles arriveraient, partie huit jours, partie quinze
jours après®; et: il iàudrail: que l'ennemi, embarrassé d'un grand siège, occupé
d'ailleurs des difficultés de faire vivre son armée dans un pays ennemi et de
faire venir tout ce que demande une grande entreprise, essuyât de grandes ba-
tailles et tous les obstacles infinis que l'on mettrait à ses desseins en coupant les
vivres, brûlant tous les bateaux, ôlantla communication des rivières.
Examinons, à présent, un grand, et. A7asle royaume. Prenons celui de Perse.
C'est un royaume d'une si prodigieuse étendue qu'il faut des deux ou trois mois
|)Oiir (pie des troupes se puissent communiquer. Remarquez même que l'on ne
force pas des troupes dans leur marche, pendant trois mois comme on fait pen-
dant huit ou quinze jours^. Supposons l'armée de Candahar dispersée. Un parti
de l'armée victorieuse s'avance à grandes journées, ne trouve point de résistance,
va se saisir des postes aA7antageux de la A7ilîe capitale, et remplit tout: de conster-
nation. Le ATailiqueur est arrivé devant Jspahan et en forme le siège '[l'\ lorsqu'à
jieine les gouverneurs des provinces frontières sont avertis d'envoyer du secours.
Ces gouverneurs, qui voient une révolution prochaine, et. que la capitale sera
prise, et le Prince aussi, avant qu'ils ne puissent arriver, hâtent: et déterminent
la révolution en n'obéissant pas et songeant: à leurs intérêts particuliers. Des gens
accoutumés à obéir parce que la punition est: extrêmement: proche n'obéissent
plus lorsqu'ils la voient extrêmement loin. L'Empire se dissout, la capitale est
[Noie biffée :] Sur les Romains. — "' [Noie, biffée :] Mis cela sur les Romains. —
(') ("'' C.'esl. un joueur
qui a son argent à deux cents lieues de lui. — ''' [Noie biffée :] Sur les Romains.
APPENDICE DES CONSIDERATIONS 171

prise, et le conquérant dispute les provinces avec les gouverneurs. C'est ainsi
que l'empire de la Chine a été plusieurs fois détruit par les chefs de voleurs, el
plusieurs fois, parles Ta r tares.
Enfin, il faut, pour qu'un état soit dans une situation permanente, qu'il y ail.
un rapport de la vitesse a\7ec laquelle on peut exécuter contre lui une entreprise,
avec la vitesse que l'on peut employer pour la rendre vaine.
Remarquez que les princes des grands états' 1' ont ordinairement peu de pays
voisins qui jouissent être l'objet de leur ambition. S'il y en avait, eu de tels, ils
auraient élé engloutis dans la rapidité de la conquête. Ainsi ce sont ordinairement
de vastes déserts, des mers ou des montagnes, des pays, enfin, que leur pauvreté
fait mépriser. Ainsi un vaste étal; fondé par les armes ne se soutient plus par les
armes, mais tombe dans une profonde paix, et comme, lorsque le trouble et la
confusion est: (sic) quelque part, on ne peut imaginer comment la paix y peut:
rentrer, de même, lorsqu'une pleine paix et. obéissance y règne, on ne peut ima-
giner comment elle ])eul cesser. Un pareil gouvernement néglige donc nécessaire-
ment la milice el; les troupes, parce qu'il croit n'avoir rien à espérer, ni rien à
craindre des ennemis. Elle (sic) ne peut être que contre l'Etal. Ainsi le Prince
cherche plutôt à l'a (faiblir. 11 est donc la proie du premier accident.

N'allons point chercher les merveilles dans l'Antiquité^. (Ailles de Babylone


el. de ces autres villes qui contenaient un monde d'habitants, c'était una seule,
ville dans un état. On avait employé l'art el: un travail immense à faire des mu-
railles qui pussent empêcher l'escalade. Celle ville faisait la force de l'Etat; tout
le reste n'était rien. C'est ce qui faisait, que, chez les Anciens, vous voyez les (sic)
expéditions, et jamais des guerres, et il n'était pas possible qu'un prince qui avait
perdu plusieurs batailles ne vît: son pays envahi. Le merveilleux, c'est la France,
la Flandre, la Hollande, etc. Nous avons vu, sous Louis XIII el: sous Louis XIV,
des choses qui ne se trouvent que dans notre histoire : sous Louis XIII, les Es-
pagnols, pendant vingt ou vingt-cinq campagnes, presque toujours malheureux,
sans perdre, cependant, qu'une petite partie d'un petit pays qu'on attaquait;
Louis XIV, dans la dernière guerre, accablé, des j>lus cruelles plaies qu'un prince

''' Mis cela sur les Romains.


— ('-) [Noie biffée :) J'ai mis cela dans les Pwmain.s."
172 MONTESQUIEU

jienl recevoir : Hochslaedl, Turin, Ramillies, Barcelone, Oudenarde, Lille, sou-


tenir la supériorité continuelle et les foudres des ennemis, sans avoir j^resque
rien perdu de sa grandeur. C'est ce qui ne se trouve point chez les Anciens, et
il n'y a rien de comparable à cela chez eux que la guerre du PélojDonèse; encore

ne dura-l-elle ainsi que parce que la victoire fut très longtemps partagée, et, dès
qu'elle se détermina contre un parti, il fut soudain anéanti.
Les villes d'Asie pouvaient être plus grandes : primo, parce qu'il faut beaucouj)
moins de choses pour la subsistance des Asiatiques que pour celle des Européens :
car ce qui peut empêcher l'accroissement des villes, c'est la nécessité d'y faire
subsister un peuple; ce sont les mortalités, les pestes, etc.; c'est la difficulté des
communications, la cherté presque inévitable par les transports d'un quartier à
un autre.
Je trouve qu'il y a plus de merveille au roi de France dWoir deux cents places
bien fortifiées sur les frontières de ses états, el. d'y en avoir trois rangs, qu'il n'y
en avait au roi de Babylone d'en avoir une au centre, dans laquelle il avait em-
ployé toute sa puissance.

Je dis» 1' qu'il n'est JKIS vrai que, quand nous aurions gagné la bataille d'Hoeh-
sUedl, nous eussions été les maîtres de l'Europe. Notre frontière devenait trop
étendue. Les Allemands se seraient réveillés, et, au lieu de vendre des troupes,
auraient fait leur affaire propre.

Sijamais un corps^ qui a beaucoup de réputation dans le Monde écrit: tout


à son aise notre histoire moderne, je crois que les princes qui se sont reposés

sur lui de leur conscience el. de leurs affaires seront bien grands, el. que les
autres seront, bien petits.

Cette coutume des soldais^ d'élire des empereurs avait son origine dans les
temps de la République. Lorsqu'un général avait fait quelque belle action, ses sol-
dats le proclamaient Empereur. Ce n'était; qu'un titre d'honneur'"'; mais, lorsque

O Mis dans les Romains.


— (-) J'avais mis cela dans mon ouvrage sur les Romains el. l'ai ôlé. — '"') J'ai
aussi ôlé ceci. — ('') Ces deux titres ne laissaient pas d'être toujours distingués : car, quand un empereur avait
fail quelque belle action, ses soldais le saluaient encore Imprralor.
APPENDICE DES CONSIDERATIONS 173

ce nom emporta la puissance, les armées continuèrent à le donner, et il arriva


(ce. qu'on voit toujours) que les noms font les choses et gouvernent l'Univers.

11. TOME II DES «PENSEES» MANUSCRITES.

1. MORCEAUX OUI N'ONT PU ENTRER DANS MES «ROMAINS".

Je disais sur Tarquin : «On avait dans ce tenxps-là de l'éloignement pour le


gouvernement d'un seul : lesVeïeus, pour s'être donné un roi, furent abandonnés
de toutes les villes de la Toscane; Albe s'était déjà mise en liberté; le royaume
de Porsenna ne subsista pas. »
Je disais sur son caractère : « Tout est extrêmement mêlé dans le Monde : les
méchancetés particulières, dans un étal: où l'institution est bonne, contractent
toujours quelque chose des vertus publiques; et les vertus que l'on voit dans une
république corrompue tiennent également de sa corruption. »>

Servius avait transporté du Sénat au. Peuple le droit: d'élire les Rois, celui de
nommer des juges dans les affaires civiles; il avait payé les dettes des particuliers,
donné des terres à ceux qui n'en avaient point; il avait ôlé l'arbitraire dans les
taxes et. en avait exempté les pauvres citoyens; il avait admis dans les assemblées
du Peuple les affranchis, et, dans le Sénat, les Plébéiens'1'.

Galon lut l'exécuteur de l'infâme loi qui confisquait les trésors du roi de
Chypre; il mit toute sa vertu à ne j)oinl voler les ravisseurs.

•2. ARTICLES OUI N'ONT PU ENTRER DANS LES AUGMENTATIONS 1)1) LIVRE
DE LA «CONSIDÉRATION SUR LA GRANDEUR DES ROMAINS".

une maladie que l'on appelait, la maladie des camps M. Elle venait de
Il y avait
ce que, les Romains n'ayant point de forteresses, il fallait que leur camp leur en
Uonys d'Ilaliearnasse, liv. IV, et Zonare. — (-) Vovez Végécc. Nous ne la connaissons plus : nos
(') Voyez.
camps, aujourd'hui, ont une aulre étendue que ceux des Romains.
174 MONTESQUIEU
tînt lieu. Ils y étaient enfermés et pressés. Pour prévenir celle maladie, ils chan-
geaient souvent de camp, et cela même les rendait jilus robustes, en multipliant
leurs travaux.

Les citoyens pouvaient être distingués de trois manières : par l'origine, comme
les Patriciens l'étaient des Plébéiens; par l'ordre, comme les Sénateurs l'étaient
des Chevaliers, et les Chevaliers, du reste du Peuple; et, enfin, par le droit,
d'image qu'avaient ceux dont les pères avaient obtenu des magistratures curules,
ce qui a quelque rapport à notre noblesse d'aujourd'hui.

III. TOME III DES «PENSEES* MANUSCRITES.

I. CEL\ N'A PU ENTRER DANS LES "ROMAINS".

La conjuration de Catilina était un dessein maT^onçu, mal digéré, difficile à


commencer, impossible à finir, et qui était moins l'elfet de l'ambition que de l'im-
puissance et du désespoir. Mais elle est singulière par celte conspiration si gé-
nérale de détruire Rome, la République. Tous ceux à qui Svlla avait donné des
terres, et. tous ceux à qui il les avait, ôlées, tous les grands qui avaient de l'ambi-
tion, tous ceux qui n'avaient point de bien, et tous ceux qui haïssaient Pompée,
tous ceux qui étaient du parti du Sénat, Ions ceux qui étaient, pour le Peuple,
désiraient une révolution.
Nous trouvons dans les lettres de Cicéron un monument bien authentique de
la corruption romaine.
La conjuration de Catilina n'est fameuse que par le nombre des scélérats qui
la formèrent, des grands personnages qui cherchèrent, à la favoriser : car, d'ail-
leurs, c'était un dessein mal conçu, mal digéré, et qui était moins l'effet de l'am-
bition que de l'impuissance et du désesj~>oir.

Sylla, étant consul, lira au sort les provinces avec son collègue el; eut la
commission d'aller faire la guerre à Mithridate. Marius, pour l'en priver, chercha
à mettre dans la République plus de désordre qu'il n'y en avait; déjà. 11 gagna
le tribun Sul])icius, et, avant appelé à Rome le menu peuple des villes d'Italie,
APPENDICE DES CONSIDERATIONS J 7T>

j>ar de nouvelles lois et j>ar ces (sic) violences, il se lit donner la commission de
Sylla.
Celui-ci courut, à l'armée; celui-ci courut: à Capoue, où étaient les légions qui
lui avaient été destinées, et leur représenta si bien le tort que Ma ri us voulait leur
faire, de donner à d'autres soldats les honneurs et les avantages de cette smerre,
quelles le suivirent à Rome, d'où, il chassa Marins et ses partisans (''.

Justinien et un autre prince que je ne nomme ])as sont deux j^rinces que les
historiens peuvent louer et blâmer tant qu'ils voudront.

On souhaiterait peut-être que j'entrasse ici dans le détail du gouvernement


j)olilique de la République, romaine; mais je renverrai à Polybe, qui a admirable-
ment bien expliqué quelle part; les consuls, le Sénat, Je Peuple, prenaient dans
ce gouvernement : d'autant mieux qu'il parle d'un temps où la République venait
d'échapper à de si grands j)érils et faisait actuellement de si grandes choses.

Le peuple de Rome, avec une haine toujours active contre les Nobles, changea
de movens, sans changer de lin : d'abord, il son«ea à les abaisser en diminuant
leurs privilèges et, ensuite, en augmentant, l'autorité d'un seul.
Le peuple d'Athènes avait une jalousie naturelle contre tous ceux qui. l'avaient
servi avec quelque gloire. II. s'en défaisait une fois, pour ne les jias craindre
toujours. A Rome, au contraire, le Peuple adorait ceux qui, 'par leurs exploits,
s'étaient mis au-dessus des autres, et, les comblant toujours de nouveaux hon-
neurs, il semblait vouloir les porter lui-même à la tyrannie. C'est que le peuple
d'Athènes, composé de citoyens choisis, se sentait libre, et que celte immense
|)0]u:ilace de Ruine se jugeait esclave. Celui-là ne craignait, rien que de l'am-
bition de ses principaux citoyens; celle-ci n'espérait que de la faveur de ceux
qui avaient fait de grandes choses, et, toutes les fois qu'elle entendait parler des
victoires de quelque générai, il (sic) l'appelait dans son coeur contre une orgueil-
leuse noblesse. Le peuple d'Athènes n'étant pas nombreux, les gens sensés se
taisaient entendre et trouvaient le/moyen de le rappeler à ses intérêts; mais cette
populace devint si immense qu'elle ne pouvait être instruite, avertie, ni corrigée.
Le Sénat était dans cet état, qu'il n'était pas même dé fondu j)ar ceux qui le

'< Appien, Dr la (itterrc civile, liv. I'1'.


170 MONTESQUIEU

composaient. Plusieurs, qui voulaient faire fortune, agitaient le Peuple comme


des tribuns, et la plupart avaient lant d'autres intérêts que ceux du Sénat y étaient
sans cesse subordonnés. Quelques gens qui s'étaient distingués dans les fonctions
civiles, qui aAraient une fortune bornée, étaient seuls les vrais sénaleurs. Mais
l'amour pour la République était, devenu incommode. Tout le monde suivait Sylla,
Marins, César, Pompée, Crassus, pendant que Favonius et Caton restaient seuls
à parler d'anciens usages et de lois.

2. CELA N'A PU ENTRER DANS LES 'ROMAINS".

« Le cens en lui-même ou le dénombrement des citoyens était une chose 1res


sage : c'était, une reconnaissance de l'état de ses affaires el: un examen de sa puis-
sance. 11 fut établi par Servi us Tullius. Avant lui, dit Eulrope (livre F1"), le cens
était inconnu dans le Monde. »
Ceci est une note que j'ai ôtée de mes Romains. Je voulais y ajouter :
« Eutrope n'est guère judicieux quand il dit qu'avant ce prince le cens était
inconnu dans le Monde. »

Ne pouvant plus avoir de vertus politiques ni militaires, ils n'obtinrent de dis-


tinction que par quelques connaissances dans le Droit civil et la perfidie de cet
art du barreau qui savait confondre l'innocence ou armer le crime.

Patron. — Celle réciprocité de devoirs entre le patron et le client était très


propre à maintenir certaines vertus parmi les Romains.

Ces lois qui donnaient permission à tout le monde de tuer, dans les crimes qui
emportaient le dévouement: du coupable, étaient bonnes pour la terreur; mais
elles pouvaient être dangereuses. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas être étonné
que la Loi permît à chacun de tuer un tyran. Cela était dans les moeurs des Ro-
mains pour bien d'autres crimes Il faut, voir Festus et autres dictionnaires,
ï/i verbo SACEB. — Telle était celle de Numa contre celui qui ôlait ou transportait
une borneW, et. contre celui qui faisait violence à un tribun du Peuple^.

'"' Dans Denys d'Haliearnasse, page /|io. — (-' Denys d'tlalicarnasse, page i'.\'.\.
APPENDICE DES CONSIDERATIONS 177

Les prisonniers n'étaient jolus regardés comme citoyens : il fallait vaincre ou


cesser d'être Romain(i).

Pour cause de l'affaiblissement de l'empire de Syrie, la succession des pré-


fectures dans la même famille, depuis "Séleucus Nicator. Les pirates, par la fri-
ponnerie de ces préfets, rirent, partout des esclaves^2'.

Vovez, dans mon extrait de Strabon (liv. XIV), pourquoi Ses Romains ai-
ment (sic) mieux souvent confier à des rois de certaines provinces qui avaient
besoin d'une certaine déférence perpétuelle, qu'à des magistrats romains.

A Athènes, niuruni ascendcre non licebal, sous peine de mort>''. —C'était plutôt
une idée d'injure que de danger : car, comme dit Marcellin, qu'y aurait-il en cela
d'injuste si la Loi ne l'avait défendu? Je crois que c'est cette manière de penser
qui, ayant passé des Grecs aux Romains, (il tuer Remus.

Vovez, dans mon extrait: des Vertus et des Vices de Constantin Porphvroirénèle
(au volume Hisl. univers., page 3OQ), les raisons qui tirent que Caracalla donna à
tous les sujets de l'Empire le droit de bourgeoisieromaine : c'était pour augmenter
le fisc.

C'est une question, savoir si les Goths vinrent de la Scandinavie aux Palus Méo-
lid.es, comme dit Jornandès, ou si, au contraire, ils vinrent des Palus Méotides
en Scandinavie. Quelques gens prétendent que ces nations, qui étaient dans l'ar-
mée de Mi ih ri date, et avec lesquelles il voulait pénétrer à Rome, furent chassées
par les armes ou la crainte des Romains et se réfugièrent en Scandinavie, et cela
rentre dans mon explication des peuplades immenses du Nord.

Valeriano et Ga.tli.eno imperanl.ibiis, Scylhoe, Irajecto Jlu.mi.ne htro, Thraciam


rnrsnm proedali, T/iessalonicam, Jllyrioriim iirbem, obsedernnl. Ils furent repoussés.
Groeci, melu percalsi, Thermopylas missa cuslodia liilali sunl. Alhenienses miiriun a
Sylloe temporibus dirnlum reslauravern.nl. Peloponesii a mari ad mare Isthmiim muro
construclo miiniveruni. Scylhoe spoliis onnsli domos se receperunl;^.

O Voyez la loi. — (-' Voyez mon extrait de Strabon ou Strabon lui-même, liv. XIV. — W Marcel.,
7/) llermoçjen.; A'licliaël Ephesius, In Arislotclem, Elhica, liv. V.
— ('') Le Syncelle, page 38i.
•y.."
178 MONTESQUIEU

Romains. — Les Piomains avaient une manière de penser qui distinguait entiè-
rement les esclaves des hommes O.
Us les faisaient combattre contre les bêtes farouches. Us s'en servaient comme,
de gladiateurs et les obligeaient, pour leurs plaisirs, de s'enlre-détruire. Ils les
mettaient la nuit dans des fosses, où ils les faisaient descendre, et, ensuite, re-
tiraient l'échelle qui les avait descendus. Ils les mettaient à mort à leur fantaisie.
Lorsque le maître aA7ait été tué dans la maison, on menait au supplice tous ses
esclaves, coupables ou non, en quelque nombre qu'ils fussent. Lorsqu'ils étaient:
malades ou vieux, ils les abandonnaient et les faisaient porter au Temple d'Es-
culape. Ils les privaient de tous les sentiments naturels les plus chers : ils les pri-
vaient de la vertu de leurs femmes, de la chasteté de leurs filles, de la propriété
de leurs enfants.
Pourquoi dégrader une partie de la Nature humaine? Pourquoi se faire des
ennemis naturels? Pourquoi diminuer le nombre de ses citoyens? Pourquoi en
avoir qui ne seront retenus que par la crainte?
Guerre servile, la plus juste qui ait jamais été entreprise, parce qu'elle voulait:
empêcher le plus violent abus que l'on ait jamais fait de la Nature humaine.
Malheur à tout législateur Malheur à tout état
Multiplication d'esclaves, multiplication de luxe.
Il ne faut pas que, dans un état, il y ait un corps de gens malheureux.
Gladiateurs et esclaves : marques de fidélité qu'ils donnèrent.

Les Romains se croyaient, dans un étal de grandeur où ils n'avaient plus rien
à espérer ni à craindre, lorsque trois choses inattendues les mirent en danger de
périr.
Les Cimbres et les Teutons, ennemis inconnus, parurent, dans un moment
et vinrent, comme Annibaî, attaquer Rome dans l'Italie. Us étonnaient par leur
nombre, leur férocité, leurs cris. Enfin, ils venaient pour détruire ou pour être
détruits. Marius et Sylla eurent le bonheur de les exterminer et reculèrent de
plusieurs siècles la grande révolution que les nations du Nord devaient faire.
Bientôt, une guerre s'alluma, non moins dangereuse encore, parce qu'elle ten-
dait à mettre en pièces le corps intérieur de la République, d'où dépendaient
toutes les conquêtes du dehors. On sait que les petites républiques qui étaient

C Voyez les différents litres du Code De Auri. ni Aryenti Fodinis.


APPENDICE DES CONSIDERATIONS 179

autour d'eux (sic) leur donnèrentune part; dans leur propre gouvernement, suivant
les conventions ou la faveur qu'ils avaient données aux. colonies qu'ils y avaient
envoyées.
Ainsi, malgré la corruption générale, il resta assez de force à la République
pour résister à trois échecs qui lui vinrent, coup sur coup : la guerre des Cimbres
et des Teutons, la guerre des Esclaves et. celle des Gladiateurs; et elle se lira de
ces trois affaires d'autant plus heureusement qu'elle détruisit les Teutons presque
sans résistance el: se défit des deux autres sans altérer son gouvernement; au lieu
que, dans la Guerre Sociale et dans la paix qui suivit, elle l'altéra entièrement.

Dénombrement, des Hottes de Licinius et de Constantin : celles de Licinius


plus fortes, possédant. l'Egypte, qui avait. 80 trirèmes; la Phénicie, 80; l'Ionie, la
Dorie (sic), 60; la Chypre, 3o; la Carie, 90; la Biibynie, 3o/1'.

Quand, la Loi Alinienne permit, selon Aulu-Gelle (xiv, 1 8), aux sénateurs d'être
tribuns, cet emj)loi, établi pour tenir en bride le Sénat, perdit son utilité..

Corruption de Rome. —Vestilia^, pour éluder les lois faites pour conserver la
dignité des matrones, se déclara courtisane publique. — La loi de Tibère chassa
les dames romaines de cet indigne retranchement.

Sur la Fin de l'Empire d'Occident. — Quel état: que celui où une partie des terres
étaient employées à entretenir des armées entièrement indépendantes, et. l'autre
partie, à en entretenir d'autres pour contenir les premières!

C'était la coutume de ces rois de Macédoinede transporter les j^euj^les d'un en-
droit; de leurs états à un autre; c'est que cet état (sic) s'était, formé de diverses
pièces. Voyez ce que dit ici Justin (liv. VIII, page 77) sur les transports de peu-
ples faits par Philippe, père d'Alexandre. Voyez aussi, dans Tite-Live, ceux que
fit Philippe, père de Persée. C'était, le même goût, même politique et; dessein(;i).

Il n'était plus question de gloire militaire. Les Empereurs, occupés à Rome


à faire condamner ceux qui. leur étaient odieux, craignaient la moindre vertu

C Zosime, page n/|. — (-> Tacilc, liv. Il'', page /|3. —>:l> Extrait de Yllist. univers., page 1/1S.
a3.
ISO MONTESQUIEU
distinguée de ce côté-là. Ainsi, ils étaient tant qu'ils pouvaient, la matière des
triomphes.Ainsi, on ne voit que des guerres défensives ou arrêtées d'abord qu'elles
furent offensives. Les généraux mêmes ne se souciaient guère jîlus de gloire mi-
litaire : cela ne pouvait: les mener qu'à obtenir les ornements triomphaux, et. cet
honneur fut si souvent mal à j)roj)os refusé et mal à propos accordé, on l'accorda
à tant de gens, surtout à ceux qui n'en étaient pas dignes, que l'on ne s'en soucia
plus guère. D'ailleurs, les procurateurs de César ayant augmenté leur pouvoir,
ils troublèrent les généraux dans leurs entreprises, .le suis persuadé que celle
politique des Empereurs depuis les victoires de Germanicus, pendant plusieurs
siècles, fut cause que les Barbares, derrière le Danube et le Rhin, reprirent leurs
forces et se multiplièrent à milliers.

Probus, après avoir vaincu les Barbares : Francs, Bourguignons, Vandales, en


envoya une partie en Angleterre, qui s'y établirent et rendirent, dans la suite,
de bons services aux Romains'1).
Probus place en Thrace les Baslarnes, nation scvlhe qu'il avait vaincue, qui
gardèrent la foi et furent toujours romains. — C'est qu'il le fit. dans la force de
l'Emjfire el avec bien des précautions'"2'.

Nous sommes étonnés que les consuls romaius, qui changeaient tous les ans,
fussent de si «munis hommes et de si «mmds héros. 11 en était comme de nos
secrétaires d'il ta t : de lions bureaux et de bons secrétaires; de même, eux, de.
bons capitaines de cohorte et de légion, de bons chefs de file.

3. CONTINUATION DUS IIATKIUAUX DES -ROMAINS".

s'en faut bien que les triomphes où le peuple romain vit passer devant lui
U
les images de tant de rois qu'il ne connaissait pas fût un spectacle si doux pour
lui que ceux où, avec ce plaisir que donne la haine, il voyait passer les troupeaux
des Volsques et. porter les armes brisées des Samnil.es.

î1) Zosinie, liv. 1'', page 3;)0. — '-) Zosime, liv. 1e', in fine.
APPENDICE DES CONSIDÉRATIONS 181

III. CHAPITRES ADDITIONNELS.

destructive aujourd'hui^.
CHAPITRIS IV.
— Pourquoi la Guerre continuelle est
Ce qui achève de révolter notre imagination sur les Romains, c'est que nous
n'avons point d'exemple moderne d'un peuple qui ait eu, comme eux, une supé-
riorité constante sur les autres; ce qui vient de ce que nous sommes dans d'autres
circonstances.
De nouvelles découvertes pour la guerre ont égalé les forces de tous les
hommes et, par conséquent, celles de toutes les nations, qui ont à peu près,
aujourd'hui, les mêmes arts, les mêmes armes, la même discipline et la même
manière de faire la guerre.
Le Droit des gens a changé, et, par les lois d'aujourd'hui, la guerre se fait
de manière qu'elle ruine par préférence ceux qui y ont de plus grands avan-
tages. Autrefois, on détruisait les villes qu'on avait prises, on vendait les terres et.
(ce qui allait bien jilus loin) tous les habitants. Le saccagement d'une ville payait
la solde d'une armée, et une campagne heureuse enrichissait un conquérant^.
A présent qu'on n'a plus qu'une juste horreur pour toutes ces barbaries, on se
ruine à prendre des places qui capitulent, que l'on conserve, et que l'on rend, la
plupart du temps.
(Les Romains portaient à. Quand un monarque envoie Le luxe
. . . .
(lui )
On fait, aujourd'hui, la guerre avec tant d'hommes qu'un peuple qui la ferait
toujours s'épuiserait infailliblement.
Autrefois, on cherchait des armées pour les mener combattre dans un pays.
A présent, on cherche des pays pour y mener combattre des armées.
(Celle terre des Pays-Bas, formée, dans nos temps modernes, par l'industrie de
ses habitants et sortie, pour ainsi dire, de dessous les roseaux, nous a donné des
armées immenses : car, quand une fois il y a eu un coin de l'Europe où elles

O [ A n-dessns de ce lilre :] Page il en fa ni. ajouter un qui sera le IV"; do façon


aô. Après le chapitre 111",
(pie le cliapil.ro qui commence par les mots Les Bomains eurent sera le Ve, et ainsi de suilo. — [En marge :]
Mis. Mis. — '-' [En marge :] A'iis.
182 MONTESQUIEU

pouvaient subsister, on les y a assemblées, et il a fallu forcer tout pour en avoir


ailleurs.)
De plus, il y a des raisons particulières qui font qu'aujourd'hui, en Euroj^e, la
prospérité ne peut être permanente nulle part, et qu'il y doit avoir une variation
continuelle dans la puissance, qui, dans les trois autres parties du Monde, est,
pour ainsi dire, fixée.
L'Europe fait, à présent'1', tout le commerce et toute la navigation de l'Uni-
vers. Or, suivant qu'un état prend plus ou moins de part à cette navigation ou
à ce commerce, il faut que sa puissance augmente ou diminue. Mais, comme la
nature de ces choses est de varier continuellement et d'être relatives à mille ha-
sards, surtout à la sagesse de chaque gouvernement, il arrive qu'un étal qui paraît
victorieux au dehors se ruine au. dedans, pendant que ceux qui sont neutres
augmentent leur force, ou que les vaincus la reprennent, et la décadence com-
mence surtout dans le temps des plus grands succès, qu'on ne peut avoir ni
maintenir que par des moyens violents.
On sait que c'est une chose particulière aux puissances fondées sur le com-
merce et l'industrie que la prospérité même y met des bornes. Une grande quan-
tité d'or et: d'argent dans un état faisant que tout y devient: plus cher, les ouvriers
se font payer leur luxe'"', el les autres nations peuvent, donner leurs marchandises
à plus bas ])rix.
Autrefois, la pauvreté pouvait donner à un peuple de grands aA7anlages. Voici
comment: :
Les villes ne se servant dans leurs guerres que de leurs citoyens, les armées
de ceux qui étaient riches étaient comjDOsécs de gens perdus par la mollesse,
l'oisiveté et. les plaisirs. Ainsi, elles étaient, souvent détruites par celles de leurs
voisins, qui, accoutumés à une vie pénible et dure, étaient plus propres à la
guerre el aux exercices militaires de ces temps-là. Mais il n'en est pas de même
aujourd'hui que les soldats, la plus vile partie de toutes les nations, n'ont; pas
plus de luxe les uns que les autres, qu'on n'a plus besoin, dans les exercices
militaires, de la même force et de la même adresse, et qu'il est plus aisé de
former des troupes réglées'3'.
[Souvent un peuple fort se rendait; formidable à tous les autres parce qu'il
était féroce, et que, sortant de ses déserts, il paraissait tout entier et tout à coup

l'I [En marge :] Mis. — ("-) [En marge .-] Mis. — <:1) [En marge :] Mis.
APPENDICE DES CONSIDERATIONS 183

devant une nation qui n'avait de force que par le] respect que [l'on avait: pour
elle. Mais, aujourd'hui] que les peuples, tous policés, sont, pour [ainsi dire,] les
membres d'une grande république, ce sont les richesses qui font la puissance,
n'y ayant point, aujourd'hui, de nation qui ait des avantages qu'une plus riche
ne ])uisse presque toujours avoir.
Mais ces richesses variant toujours, la puissance change de même, et quelque
succès qu'un état conquérant puisse avoir, il y a toujours une certaine réaction
qui le fait rentrer dans l'état dont il était sorti.
( 1. Si on se rappelle les histoires )
(•}. Bien des gens ont remarqué. )
(3. .l'en donnerai une raison )
(4- Dans le combat: )
(5. On voit bien ''')
(7. A préseul., nous nous copions )
(8. Chez, les Perses W)
(Quant à la guerre de mer, si l'on fait attention aux changements que. l'inven-
tion de la boussole a produits, on verra qu'elle n'a jamais été ni si ruineuse, ni si
peu décisive.)

CHAPITRK XVI ';i).

Galba''1', Othon, Vitellius, ne firent que passer. Vespasien fut élu, comme eux,
parles soldats. ne songea, dans tout le cours de son règne, qu'à rétablir l'Em-
U
pire, qui avait été successivementoccupé par six tyrans, également cruels, presque
tous furieux, souvent imbéciles et, pour comble, de malheur, prodigues jusqu'à
la folie.
Il ne faut pas confondre avec les méchants empereurs tous ceux qui régnèrent
avec un pouvoir despotique. Un grand empire suppose nécessairement une auto-
rité illimitée dans celui qui le gouverne. Il faut que la promptitude des résolutions
supplée à la distance des lieux où elles sont envoyées, que la crainte empêche la
négligence du gouverneur ou du magistrat éloigné, que la Loi soit dans une seule

O [Ligne biffée, :] ((5. Il n'y a point d'exemple. .)


. — (2' [Lignes biffées :] (9. Les desseins qui ont. . .)
(10. Or les conquêtes demandent. .) — M [Au-dessus de ee litre. :] Page 1 63. Il faut finir le chapitre XV
.
à la ligne 1/1 et mettre un autre chapitre.
— '''' [En marge :] Il ne faut point ajouter (je crois) tout cela.
LS'i MONTESQUIEU

tête, c'est-à-dire changeante (sic) sans cesse, comme, les accidents, qui se multi-
plient toujours dans l'Etat à proportion de sa grandeur.
C'est ce qui fit que l'empire de Charlemagne ne put subsister : le Prince n'y
ayant pas une autorité absolue; se (sic) divisa d'abord; et les divers peuples, lassés
d'une domination qu'ils regardèrent bientôt comme étrangère, commencèrent à
vivre sous leurs propres lois.
Ce qui fait, que la puissance est toujours despotique dans l'Asie que nous con-
naissons, c'est qu'elle est le théâlre de plus grands empires; elle a de ])lus grandes
plaines; elle est coupée à (sic) plus grands morceaux par les montagnes et les
mers; les montagnes y sont moins inaccessibles; et, comme elle est plus au midi,
les fleuves, moins grossis, y forment de moindres barrières'1'.
La puissance y doit donc être toujours illimitée : car, si la servitude n'y était
pas extrême, il se ferait d'abord un partage que la nature du pays ne peut: pas
soulï'rir.
En Europe, le partage naturel forme plusieurs étals d'une étendue médiocre,
dans lesquels le gouvernement,des lois n'est pas incompatible avec le maintien de
l'Etat. Au contraire, il y est: si favorable que, sans elles, cet état tombe dans la
décadence et devient inférieur à tous les autres.
C'est ce qui y forme, d'âge en âge et dans la perpétuité des siècles, un génie
de liberté qui rend chaque partie très difficile à être subjuguée et soumise à une
force étrangère autrement: que par les lois et l'utilité de son commerce.
Au contraire, il règne en Asie un esprit de servitude, qui ne l'a jamais quittée,
et, dans toutes les histoires de ce pays, il n'est; jias possible de trouver un seul
trait qui marque une âme libre.
Les ennemis d'un grand prince qui a régné de nos jours l'ont mille fois accusé,
plutôt sur leurs craintes que sur leurs raisons, d'avoir formé el. conduit; le projet
de la monarchie universelle. S'il l'avait entrepris, et qu'il y eût réussi, rien n'au-
rait été plus fatal à l'Europe, à ses anciens sujets, à lui, à sa famille. Le Ciel, qui
connaît les vrais avantages, l'a mieux servi par des défaites qu'il n'aurait fait par
des victoires, et, au lieu de le rendre le seul roi de l'Europe, il le favorisa plus, en
le rendant le plus puissant de tous.

O Voir la géographie des deux parties du Monde, pour voir si je parle avec solidité sur la dilférenle situation
des choses géograpliiquement.
APPENDICE DES CONSIDÉRATIONS 185

[CHAPITRE XXIV.]
— Qu'il est plus facile qiiun grand Empire subsiste en Asie qu'en
Europe ^.

De plus, il est plus facile qu'un grand, empire puisse subsister, sans se dé-
membrer, en Asie qu'en Europe.
En Asie, on a toujours vu de grands empires; en Europe, ils n'ont jamais pu
subsister. C'est que l'Asie que nous connaissons a de plus grandes plaines, est
coupée à plus grands morceaux par les montagnes et les mers, et, comme elle
est plus au midi, les fleuves moins grossis y forment de moindres barrières'2'.
En Europe, au contraire, le partage naturel forme plusieurs états d'une étendue
médiocre.

'"' [AU-DESSUS ni; CE TITIVIÏ :] A la page '.'.68, après la ligne i i, iiuilileinciil un. grand empire, il faut mellre
ce cliapilre XXIV. — (-) [ALINÉA isinnî :] Pour qu'un grand empire puisse subsister, il l'uni que la puissance
soit despotique dans celui qui gouverne.

'. ï
NOTES ET VARIANTES
NOTES ET VARIANTES.

Page i, ligne 6. — Dans les Corrections des Considérations, page 5, on lil :


« Avant la page i, il faut mettre :
» Men moveai: cimex Panlilius? aul crucier t/uod
« Vellicel absenlem? »
Celle épigraphe, qui est empruntée aux Satires d'Horace (livre Ier, satire x, vers 78 el 79),
lut, sans doute, choisie par Montesquieulorsqu'il eut pris connaissance des premières critiques
dont son livre fut l'objet.
Page 1, ligne ] o. — J>, E, n'ont pas le premier de. — La Crimée élail habitée, au temps où
Montesquieu écrivait, par les Tarlares-Nogaïs, qui reconnaissaient la suzeraineté du sultan de
Constantinople.
Page 1, lignes i 1 el 12. — Lan principaux lieux dont it est ici question sont le J^oruni boa-
rium, le Forum olitorium, etc.
Page 1, lignes 17 à 20. —A, A', A", n'ont pas cet alinéa. L'addition est indiquée dans les
Pensées manuscrites de Montesquieu, tome 11, folio a 35.
Page 1, ligne 19. — D'après la tradition, Rome serait restée sous les liais de 760 à 5 1 o avant
J.-G.
Page 1, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note. L'addition est indiquée dans les Pensées
manuscrites de Monlesquieu, tome 11, folio a35 \".
Page 1, note i, ligne i. — Denys d'Halicarnassc, rhéteur et historien grec du 1e1'siècle avant
J.-C., nous a laissé, entre autres ouvrages, ses Antiquités Romaines, dont Montesquieu s'est
beaucoup servi, surtout dans le chapitre 1e"'des Considérations. — Le Tan/uiii qui entreprit la
construction des é<jouls de Rome est Tarquin l'Ancien, qui régna, d'après la tradition, de 6iG
à 578 avant J.-C.
Page i, note 1, ligne 2. — B : Il subsiste, au lieu de Ils subsistent., que donnent c, o et ii.
Page a ligne 1. — Romains régna, d'après la tradition, de 760 à 7 i 6 avant J.-C.
,
Page 2, ligne 7. — A, A', A" : Les forces de Rome s'accrurent beaucoup, au lieu de Rome.
. .
ses forces.
Page 2, lignes 7 à 9. — C'est sur la foi de Denys d'Iialicarnasse que Montesquieu donne
190 MONTESQUIEU
les Lacédémoniens pour ancêtres aux Sabins, qui habitaient les montagnes situées au nord-nord-
est de Rome.
Page a, ligne 8. — A, A', A" : peuple dur, au lieu de peuples durs.
Page a, lignes 8 et 9. — A, A', A" : il était descendu, au lieu de ils étaient descendus.
Page 2, ligne 9. — A, A', A" : prit la façon de leur, au lieu de prit leur.
Page 2 lignes 1 l\. à 18. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa.
,
Page 2, ligne 19. — Numa, ou Numa Pompilius régna, d'après la tradition, de 7 j 5 à G70
avant J.-C.
Page 2, lignes 2 3 à 28. — A, A', A", n'ont pas ces deux alinéas.
Page 2, note 1. — Plularque, biographe el moraliste grec, naquit vers l'an 5o et mourut
vers l'an 1/10 après J.-C. Montesquieu s'est beaucoup servi de ses Vies parallèles, spécialement
dans les chapitres xi el xn des Considérations. Le changementde bouclier que Plularque attribue
à Romulus n'aurait eu lieu qu'en 3/to avant J.-C, si l'on en croit Tile-Live (livre Vlll, cha-
pitre vin). — ]•; : Plularque dans la, au lieu de Plularque.
Page 2, note 2. — A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 3, lignes 1 à 3. — n'ont pas cet alinéa.
A, A', A",
Page 3, ligne j. — 11 s'agit ici de Tarquin, dit le Superbe (fils de Tarquin l'Ancien), qui
régna, d'après la tradition, de 534 «' 5io avant J.-C
Page 3, ligne l\. — \, A', A" : Sexlus, fils de Tarquin, au lieu de Son/ils Sexlus. — Lucrèce
était la femme d'un parent de Sexlus, L. Tarquunus Collalinus.
Dans les Corrections des Considérations,page 5, se trouve une indication, qui. se rapporte ici,
et dont le renvoi vise l'édition princeps, comme les autres renvois du même manuscrit :
« Page 3, ligne 17 : fil^ une chose, mettez cette note :
«C'A Athènes, tlarmodius el Anslogilon conjurèrent contre Hipparque, ob injtiriam formoso
« puero illatam. —
Diodore de Sicile, dans YExtrait des Vertus et des Vices, page.
. . »
«
('Hhie action encore plus criminelle fut cause à Athènes de la conpiration d'Harmodius et
«
d'Arislogilon. — Voyez Diodore, dans YExlrail des Vertus el. des Vices, page a5i. »
Le tout est bille, ainsi que les mots Voir mieux cela., qui sont en marge du deuxième alinéa;
tandis que le mol Mis, écrit en marge du troisième, n'a pas élé rayé, bien (pie la note ne soil
pas insérée dans l'édition de 1 7/18.
Page 3, ligne 5. — i), E : d'une ville, au lieu de des villes.
Page 3, ligne 1 8. — A, A', A", n'ont pas quelle.
Page 3, lianes el a5. — Henri Vil régna en Angleterre du 22 août 1 à&b au 22 avril
2/1

1 509. Fondateur de la dynastie des Tudors, il lit légitimer son pouvoir par des actes du Parle-
ment el s'efforça d'abaisser l'autorité des grands seigneurs. Mais H. Mallam estime qu'on a exagéré
ses visées politiquesO.

(1) The c.oiulilatiimal Hislory qf England (Londres, .1. Murrny, 187a), tome T", pages 10 à i3.
NOTES ET VARIANTES 101

Page 3, ligne 2 5. — Servius Tullius régna, d'après la tradition, de 578 à 534 avant J.-C.
Page 3, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette noie.
Page 3, note 2. A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 3, noie 2 ligné' 1. — Zonare ou Jean Zonaras, auteur byzantin mort en 1 1 3o, écrivit,
,
entre autres ouvrages, des,Annales, qui vont de la création du Monde jusqu'à la mort de l'em-
pereur Alexis Comnène, en 1118. Montesquieu s'est beaucoup servi de celle histoire, spéciale-
ment dans le chapitre xxn des Considérations.
Page 4, lignes 1 et 2. — A: a servi de topique à tous les, au lieu de n'a. échappé ci aucun des.

Page 4, ligne 7. — A, A', A", n'ont pas le second qu'il.


Page 4, ligne i3. — Dans le tome III des Pensées manuscrites de Montesquieu, le fragment
(pie nous avons imprimé ci-dessus, dans VAppendice de ce ATolume, page 172, ligne 21, el qui
commence par les mots Sijamais un. corps, fait suite au paragraphe qui Jinil à cette ligne.
Page 4 ligne
, 1 4- — Les Rois furent chassés en l'an 5io avant J.-C.
Page 4, ligne 22. — Dans les Corrections des Considérations, page 67, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page 6,
ligne 9, au mol portée, mêliez celle noie :
« Dans la suite, le Sénat, qui avait peu
O d'autorité au dedans, el qui était t'arbitre de loul.au
« dehors, s'agrandissanl.avec les affaires, on voulut toujours avoir, après celte d'Afrique, celle de
« Grèce,
celle d'Asie. Aussi les étrangers, dit Polybe, regardaient-ils lionie comme une arislo-
« cnitie. »
On lit en marge de celle noie : « Posai islam nolam inj'ra, p. 60. »
Ce dernier renvoi vise, bien entendu, la page 60 de l'édition de 1734, «oit la page 38 de
notre édition; mais on n'y trouvera point la note annoncée.
Page 4, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 5, lignes 2 el 3. — Les Petits Tartares sont les Tarlares-Nogaïs, qui habitaient la
Crimée du temps de Montesquieu.
Page 5, lignes 5 el. G. — A, A', A" : (pie chacun avait juré, avant, de partir, de ne détourner, au
lieu de (/u avant de partir. détournerait.
. .
Page 5, ligne 6. — A, A', A" : el. que, au lieu de Or.
Page 5, ligne i 8. — Après le mol toujours, A, A', A", renvoient à une note qui ne se trouve
pas dans B, et qui est ainsi conçue :
« Les Romainsregardaient les étrangers comme des ennemis. Hostis, selon Varron (De Liiiqua.
Lalina, livre IV), signifiait, au commencement, un étranger qui A'ivait sous ses propres lois. »
Celle suppression est indiquée dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome 11, folio
2 35 v°.
Page 5, ligne 2G.
— Dans les Corrections des Considérations, page 53, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
192 MONTESQUIEU

« Page 8,
ligne i 5, au mol vainqueurs^, mêliez cette note :
« Dans
O les deux premières guerres puniques, les Carthaginoiseurent d'aussi grands succès que
< les
Romains. Toute la différence fut que les uns tirent la paix dans le temps de leur prospérité;
«
les autres, dans le temps de leurs malheurs.
i [Je parle des deux premières guerres : car la troisième ne fut qu'une conspirationt1'] des
« Romains; guerre
odieuse, en ce que là où il y avait plus de force, on vit aussi plus de four-
« berie. »
Les mêmes idées sont exprimées au tome II. des Pensées manuscrites de Montesquieu, dans
un fragment et dans une note transcrits au verso du folio 23 i :
ii
Dans les guerres puniques ^, Carthage eut sans doute d'aussi grands succès que les Romains.
Toute la différence fut que les uns firent la paix dans le temps de leur prospérité; les autres,
dans celui de leurs malheurs. »
(")Je ne parle que des deux premières : car la troisième ne fut point une guerre, mais une
«
conjuration. »
Page 5, noie î. — Polybc, né à Mégalopolis, vers la lin du mc siècle avant J.-C, el mort
vers l'an 122, écrivit une histoire générale de son temps, dont les cinq premiers livres, plus
de nombreux fragmenls des autres, nous sont seulement parvenus. Montesquieu l'admirait beau-
coup, ainsi (pie cela ressort du passage de VEsprit des Lois où il le qualifie de'judicieux^, et
du fragment de ses Pensées manuscrites que nous avons imprimé ci-dessus, dans VAppendice
de ce volume, page 175, ligne 9, et qui commence par les mots On souhaiterait. 11 s'est d'ailleurs
beaucoup servi de l'ouvrage de Polybe dans les Considérations, spécialement aux chapitres 1, 11,
iv, v et vi.
Page G, ligne l\. — A, \\ A" : des vertus nécessaires, et elles, au lieu de nécessaires, el ces
vertus.
Page G, ligne G. — A la suite de l'alinéa qui Jinil par les mois les hommes, A, A', A", donnent
deux alinéas elune note qui manquent dans JS, parce que Montesquieu pigea sans doute qu'alinéas
et noie faisaient douille emploi avec des passages qui se trouvent ailleurs, notamment avec la
lin du chapitre xxi :
« Il était arrivé à l'Italie ce que l'Amérique a éprouvé
de nos jours : les naturels du pays,
faibles et dispersés, ayant cédé leurs terres à de nouveaux habitants. Elle était peuplée par
Irois différentes nations : les Toscans'', les Gaulois elles Grecs. Les Gaulois n'avaient aucune
relation avec les Grecs, ni avec les Toscans; ceux-ci composaient une association, qui avait une
langue, des manières et des moeurs particulières; elles colonies grecques, qui liraient leur ori-
gine de différents peuples souvent ennemis, avaient des intérêts assez séparés.
« Le Monde de ce temps-là n'était pas comme notre
Monde d'aujourd'hui : les voyages, les
conquêtes, le commerce, l'établissementdes grands états, l'invention des postes, de la boussole
et de l'imprimerie, une certaine police générale, ont facilité les communications et établi parmi
nous un art qu'on appelle la Politique. Chacun voit d'un coup d'oeil tout ce qui se remue dans
l'Univers, et, pour peu qu'un peuple montre d'ambition, il élirai e d'abord tous les autres. »
(1) Les mois mis par nous on Ire crocliels sont, spécialcmenl rayés dans l'original.— (2) De. l'Esprit, des Lois, IV, vin.
NOTES ET VARIANTES 193

«
(') On ne sait pas bien s'ils étaient du pays ou venus d'ailleurs; Denys d'ilaticarnasseles croit
naturels d'Italie, liv. Ie1'. »

La suppression de ces alinéas et de celle noie est indiquée dans les Pensées manuscrites de
Montesquieu, tome II, folio 2 35 v°.
Mais, dans les Corrections des Considérations, page 35, se trouve une indication biffée, qui se
rapportait à la fin du premier alinéa :
«
Page 9, ligne i 8, au mot assez séparés '*>, il faut mettre cette note :
« ^ Les villes grecques ne laissaient pas de former de certaines associations particulières; ce
« qui faisait des républiques, à peu près comme sont aujourd'hui celles de Hollande et de Suisse.
«Les villes qui avaient la môme origine s'alliaient ordinairement; ce qui pouvait changer
« selon les circonstancesdes temps. Ainsi Core et Pométie, quoique de nation latine, étaient de
« la
ligue des Volsques; Cruslumère, d'abord de la ligue des Sabins, entra dans celle des Latins;
«
elTile-Live (décade première, livre Ier) dislingue les anciens Latins de ceux qui étaient entrés
»
dans l'alliance de ces peuples. »
O Les Phahsques, les Nolans, les Arbellans, étaient des colonies de Chalcis. Les Bruliens,
«
« tes Sabins. les Sammles, les Tarentins, venaient de Lacédémone. Tliurinorum urbem condidisse
« Philoclelem ferunl. (Voyez Justin.) La plupart de ces peuples formaient des associations parh-
«
euhères; ce qui faisait des républiques, telles, à peu près, que sont aujourd'hui celles de llol-
«
lande el de Suisse. »
En marge du second alinéa, on ht : « Mis »; el en marge du troisième : « Il faut que je lise
Justin »; el au-dessous : « Mis; mais autrement. »
Page G, lignes 7 el 8. — Dans les Corrections des Considérations, page 11, se trouve une
indication biffée, qui se rapporte ici :

10, lignes 7, 8 et 9, il faut mettre ainsi :


« Page

« Les peuples d'Italie n'avaient aucun usage des machines propres à faire les sièges'*). Ils ne
« taisaient point de galeries pour se mettre à couvert, et, de plus, les soldats n'ayant point de
« paye, etc. »
En définitive, Montesquieu laissa le passage tel. qu'il était d'abord, et modifia la noie qui s'y
rapportait.
Page G, ligne 10. — Dans les Corrections des Considérations, page 37, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page 1 o, ligne 1 3, au mol pitlaçje :
« On ne se taisait même la guerre que pour ravoir le butin enlevé, comme il parait par les
«
formules du droit fécialien, droit ancien en Italie : car les Romains l'avaient pris des /Equieules,
« comme le dit Aurelius Victor. »
lui marge, on lit ces mots rayés : < Voir ces formules. »
Page 6, lignes 17 cl 18.
— Pyrrhus arriva en 280; les Gaulois, en 390; Annibal, en 218
avant J.-C. Montesquieu reparle des uns et des autres dans la suite des Considérations.
Page 6, lignes 2 5 el 26. A, A', A", n'ont pas les Toscans. par leur luxe.
— . .
194 MONTESQUIEU
Page 6, lignes 26 et 27. — A, A', A" : Ceux qui tenaient la partie orientale, comme les Taren-
iins el les Capouans, 'au lieu de les Tarentins, les Capouans, presque.

Page 6, noie 1. — Dans les Corrections des Considérations,page 1 1, se trouve une indication
biffée, qui se rapporte ici :
«
Page 10, mettez ainsi la note :
n Denys
'*> d'Halicarnasse le dit formellement, livre IX, et cela parait par l'histoire : ils ne sa-
n
vaient point faire de galeries pour se mettre à couvert des assiégés; ils tâchaient de prendre
«
les villes par escalade. »
En marge, on lit : « Mis. »
Page 6, note 1, lignes 1 et 2. — A, A', A", n'ont pas lis ne savaient. des assiégés.
. .
Page 6, note 1, ligne 2. — A, A', A" : tâchaient avec des èctictles, au lieu de lâchaient.

Page 6, note î, ligne 3. — Ephorus, de Cymé en Eolide, orateur et historien grec, mort
en 3oo avant J.-C,, écrivit un ouvrage, en trente livres, sur l'histoire des Grecs, ouvrage dont
nous ne possédons que des fragments cités par des auteurs anciens, tels que Plutarque et Polybe.
Page 6, note 1, lignes 3 et 4- — A, A', A", n'ont pas Ephorus. ( Vie de Péricîès).
. .
Page 7, ligne 6. — Latinus Sylvius, roi légendaire du Lalium, fit (dit-on) épouser sa fille
Lavinie à Enée, quand ce dernier s'établit en Italie.
Page 7, lignes 7 à 9. — Le temple que les habitants de Rome construisirent en commun
avec les Latins était situé sur le Mont Aventin et dédié à Diane.
Page 7, ligne g. — La bataille du Lac Régille fut livrée en l'an 496 avant J.-C.
Page 7, lignes 12 et i3. — Les Décemvirs gouvernèrent Piome de 45 1 à /|/j9 avant J.-C.
Page 7, ligne \l\. — A : mouvoir. Sous prétexte de donner au Peuple des lois écrites, ils se
saisirent du Gouvernement, au lieu de mouvoir.
Page 7, ligne 20. — A, A', A" : solde, au lieu de paye.
Page 7, lignes 20 et 21. — Le siège de Veïes dura de 4o5 à 3g5 avant J.-C.
Page 7, note 1. — Sous le nom d'Aurelius Victor, historien du iv° siècle après J.-C, il nous
est parvenu quelques ouvrages médiocres, tels que YOrigo Genlis Romance et le De Viris illus-
tribus, qui pourraient bien être l'oeuvre de quelque rhéteur du Ve ou vic siècle après J.-C.
Page 7, note 2. — A, A', A", n'ont pas liv. IV.
Page 7, note l\.— A n'a pas Sous prétexte. . . du gouvernement.
Page 8, lignes 5 à 8. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa.
Page 8, ligne g. — La ptise de Rome par les Gaulois eut lieu en l'an 390 avant J.-C
Page 8, lignes 9 à 12. — Voyez ci-dessus, dans YAppendice de ce volume, page iG5,
ligne 1 5, une réflexion de Montesquieu sur la prise de Rome par les Gaulois.
NOTES ET VARIANTES 195
Page 8, note 1. — A, A', A", n'ont pas celle noie. "

Page 9, ligne l\. A, A', A", n'ont pas ils.



Page 9, ligne 5. — Véqèce, auteur latin du rv,: siècle après J.-C, écrivit un traité De Ile
militari, dont Montesquieu s'est beaucoup servi, notamment au chapitre n des Considérations.
Page 9, ligne i5. — A, A', A" : soir, au lieu dafois.
Page g, note 2, ligne 1. — Flavius Josèphe, auteur juif du Ier siècle après J.-C, écrivit en
grec, entre autres ouvrages, une Histoire de la Guerre des Juifs contre les Romains et une Ré-
ponse à Appion. C'est au livre III (chapitre v), el non au livre II de cet ouvrage, que se trouve
le passage auquel renvoie Montesquieu.
Page 9, note 2, lignes a à 5. — A, A', A" : un soldai romain el un clieval chargé, au lieu de
les chevaux. (TuscuL, liv. 111).
. .
Page 9, note 2, lignes 3 à 5. — Montesquieuabrège le passage qu'il emprunte ici aux Tus-
culanes de Cicéron, et qui se trouve au livre II (chapitre xvi), et non au livre III de cet ouvrage.
Le grand orateur romain, dont il sera parlé plus bas dans le texte même des Considérations, a
fourni d'autres documents pour la rédaction de cet ouvrage. Le recueil de ses Lettres, en parti-
culier, a beaucoup servi pour les chapitres xi et xn.
Page 10, lignes 1 à G. — Montesquieu a inséré, de sa main, dans ses Pensées manuscrites,
tome Ier, folio 45g, une première rédaction de l'idée qu'il exprime ici :
'i J'ai longtemps cherché la raison pourquoi les soldats romains qui faisaient tant de travaux,
qui étaient si chargés que l'on appelait les soldats de Marius des mulets, ne mouraient pas
comme les nôtres lorsqu'on les faisait travailler, comme nous avons vu au camp de Meinlina (?)
et ailleurs. Je crois que la raison en est que les soldais romains ne mouraient point dans les
travaux, parce qu'ils travaillaient toujours; au lieu que les nôtres sont des fainéants qui ne re-
muent jamais les terres : car on se sert, parmi nous, des pionniers pour cela, ou des paysans
du heu.
« Voyezquelle était la charge d'un soldat romain. «
En marge, on ht : « J'ai mis cela dans les Romains. »
Page 10, ligne 9. — Le mille des Romains valait 1,478 mètres 70 centimètres.
Page 10, ligne 19, à page i 1, ligne G. — A, A', A", ne donnent pas ici ces trois alinéas, ni
la note qui se rapporte au dernier; ils les transportent au chapitre xv.

Page 10, note 2, ligne i.


— C'est au chapitre u cla livre XXVI de son Histoire Romaine
que Tile-Live parle des exercices auxquels Scipion soumit ses soldats, en l'an 210 avant J.-C.
Montesquieua fait bien d'autres emprunts à l'oeuvre du célèbre historien, qui naquit en l'an 5g
avant J.-C. et mourut en l'an îg de notre ère. Notre auteur s'est, servi tout, spécialement, de
YHistoire de Tile-Live pour les chapitres iv, v et vin des Considérations.

Page 10, note 2, ligne 2.


— Le Scipion l'Africain dont il est ici question est le premier ou
P. Cornélius Scipio, qui naquit en a35, A'ainquit Annihal, cl mourut en 1 83 avant J.-C.

•2 5 .
196 MONTESQUIEU
C .Marias, né vers )53 avant J.-C, fut sept fois consul, vainquit Jugurtha, les Teutons el
les Cimhres, et ne mourut que le 13 janvier de l'an 8G.
Page 10, noie 2, ligne 3. — Le Pompée dont il est ici question est, bien entendu, le rival
de J. César, Cn. Pompeius Magnus, qui naquil en io5 et mourut en l'an 4 g avant J.-C.

Page lignes 3 et 4- — Montesquieu fait allusion au Discours sur Homère que La Motte
1 1,
mit en tète de sa traduction de YIliade, publiée en 1714-
ligne 5.
Page 1 1, — Végèce, auquel Montesquieu emprunte le mot de Sallusle, n'indique
point où lui-même l'a pris. L'auteur des Considérations a utilisé, dans la suile de son livre, aux
chapitres x et xi notamment, les fragments des Histoiresde Sallusle, ainsi que sa Conjuration de
Catilina. C. Crispus Sallustius naquit en l'an 86 et mourut en l'an 3(5 avant. J.-C

Page 11, lignes 7 à 18.


— Les faits que Montesquieu rappelle ici se passèrent, celui de
Manlius, en 34o, celui de Scipion Emilien, en 1 34, celui de Metellus, en i og, celui de Marins,
en 10G, et celui de Svlla, en 87 avant J.-C.
Page 1 1, ligne 10. — T. Manlius Torquatus était consul et faisait la guerre aux Latins, en
34o avant J.-C, lorsqu'il condamna son fils à mort.
Page ligne 12. — Scipion Emilien ou P. Cornélius Scipio /Ennhanus, né en i85 et mort,
1 1,
en 129 avant. J.-C, était fils de Paul-Emile. H ne devint un Scipio que par adoption. Après la
destruction de Cartilage, on le surnomma le second Africain.
Page 1 1, ligne i3. — Dans les Corrections des Considérations, page 17, se trouve une indi-
cation biffée, cpii se rapporte ici :
« Page 1 7, ligne 20, au mot amollis O, mettez cette noie :
OU fil vendre toutes les bêtes de somme, de peur que les soldats ne s'en servissent
« pour se
«
décharger de leurs fardeaux (Somm. de Flor. ). »
En marge, on lit : « Mis. »
Page. 11, ligne i/j. — Le Metellus dont il est ici question est (v). Cecilius Metellus, dit.
le Numidicjue, cpii fil heureusement la guerre à Jugurtha, en 109 avant J.-C

Page 1 1, ligne 1 6. — Sylla ou L. Cornélius Sylla, né en 1 36 et mort, en l'an 78 avant. J.-C,


se distingua dans les grandes guerres de son temps. Pendant quatre ans, de 81 à 78, il exerça
le souverain pouvoir à Rome; puis il abdiqua. Montesquieu a publié un dialogue philosophique
sous le litre de Dialogue de Sylla cl d'Eucrate.
Page lignes 17 el 18. — Le Mithridale dont il est ici question est Milhridate Vil, qui
1 1,
régna sur le Pont de 1 23 à 63 avant J.-C, et dont. Montesquieu reparlera longuement dans la
suite.
Page ligne 18. — A : demandèrent, au heu de demandent.
1 1,

Page 1 1, ligne 1 g. — Frontin, auquel Montesquieu emprunte ce fait, n'indiquepoint de quel


Publius Nasica il parle.
NOTES ET VARIANTES 197

Page 1 1, ligne 20. — A la suite de l'alinéa qui finit par les mots les ennemis, A, A', A", niellent
celui qui commencepar les mots Dans nos combats, et qui se trouve plus bas dans is el, par suite,
dans notre édition. (Voyez page 1 2 ligne 1 7.)
,
Page 1 1, ligne 21. — Aulu-Gelle, écrivain latin du n'! siècle, après J.-C, rédigea les Nuits
A niques, où il recueillit toutes sortes de renseignements sur la littérature et l'histoire anciennes.

Page 1 1, lignes 21 à a4- — A, A', A", n'ont pas cet alinéa.


Page 1 1, ligne 2 5. — A, A', A" : Ces, au lieu de Des.
Page 1 1, note 1. — A, A', A", n'ont pas celle note.
Page 1 1, note 2. A, A', A", n'ont pas cette noie.
Page 1 1, note 2, ligne 2. — Les Sommaires que Montesquieucite ici sont ceux de. YHisloire
Romaine de Tite-Live. On les attribuait à Florus, parce qu'ils se trouvent dans les mêmes manu-
scrits cpie YEpilomé de cet auteur. Montesquieus'est, du reste, inspiré souvent, et, par exemple,
dans les chapitres iv, vu et vin des Considérations, de YEpilomé lui-même, rédigé sans doute au
temps de Trajan ou d'Adrien.
Page i 1, note 3. — Fronlin, auteur latin qui naquit vers l'an 4o el mourut vers Fan 1 06
après J.-C, rédigea, entre autres ouvrages, le Slralegematicon, recueil de faits de guerre. Mon-
tesquieu s'en est servi spécialement dans le chapitre n des Considérations. — A, A', A" : Slra-
tegein.; D, E : Stratagèmes, au lieu de. Slralagem.
Page. 1 1, note l\.
— A, A', A", n'ont pas celle note.
Page ligne 5.
1 2, — A, A', A", n'ont, pas qui.
Page 1 2, ligne i 1. — Dans les Corrections des Considérations, page 63, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page 1 g, ligne 11\, il faut mettre :
« Us se trouvaient en étal de faire ces marches promptes el rapides que nous pouvons bien
« admirer, et. non pas imiter, et ils ne se montraient jamais plus inopinément qu'après une dé-
" laite el dans le temps que l'ennemi était dans la joie ou la négligence que donne la victoire.
« Rien ne glace plus les esprits, quelque aguerri qu'on soit, que la présence subite d'un ennemi
« qu'on n'attend pas.
« Us avaient peu de cavalerie el en avaient besoin de (sic) inoins cpie nous, soit parce qu'ils
« y mêlaient des velh.es, soit parce que leur infanterie était plus difficile à rompre. »
En marge, on lit : « Voir cela pour la cavalerie »; el plus bas : « Mis et l'ai changé. »
Page lignes 1 2 à 1 6. A, A', A", n'ont pas cet. alinéa.
12 , —
Page 1 2, lignes 17 à 21.
— Nous avons déjà dit. cpie A, A', A", donnent cet alinéa à la suite
de celui qui est à la page 1 1, ligne 1 g, et qui est relatif à un certain Publius Nasica.
Page 12, ligne 20.
— Dans les Corrections des Considérations, page 3, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
198 MONTESQUIEU

«
Page i 8, ligne 1 6 : qui est le sentiment, il faut mettre qui est un sentiment. »
En marge, on lit : «"Mis », bien que la phrase soit restée telle quelle.
Page 12, ligne a3. — A, A', A" : quelques Romains, au lieu de ils.
Page 12, ligne 2 4- — A, A', A" : mît aussi, au lieu de mît.
Page 12, ligne 27. — Dans les Corrections des Considérations, page 53, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
«Page ig, après la ligne 25, mettez cet article entre celui qui finit par ces mots : de leurs
mains, et celui cpii commence par ceux-ci : Leur principale :
«
Ils aA'Oienl pour maxime de ne point racheter leurs prisonniers, et de ne les plus regarder
« comme
citoyens '*).
«
^Vovez les Inslil. de. » . .
lui marge, on ht : « Mis », bien que l'addition n'ait pas été faite.

Page 1 2, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note. — Asdrubal fui défait près du Mélaure,
en 207 avant J.-C, par les consuls Cl. Néron et Livius Sahnalor. — Les Romains firent contre
Virialus ou Viriathe, de 1/17 à 1/10 avant J.-C, une série de campagnes, qui ne furent pas
toutes heureuses, ni même honorables : la dernière, celle de Servilius Cépion, surtout.
Page i3, lignes 1 à 3. — A, A', A", n'ont pas Ils s'accoutumèrent.
.
des Etrusques.
.
Page i3, lignes 6 et 7. — A, A', A" : afin que l'impétuosité enfui irrévocable, au lieu de pour
que... arrêtée. — Dans les Corrections des Considérations,page 3, se trouve une indication biffée,
qui se rapporte ici :
« Page 20,
ligne 6, au heu de ces mots : afin que l'impétuosité enfui irrévocable, il faut mettre :
afin que l'impétuosité n'en pût être arrêtée. »
En marge, on lil : « Mis. »
Page 1 3, lignes 7 el 8.
— A, A', A", n'ont pas Quand ils eurent. . . la leur. —Le changement
d'épée dont il est ici question eut lieu pendant la seconde guerre punique.
Page 1 3, lignes 8 el g.
— Il s'agit ici du corbeau ou grappin grâce auquel le consul C. Dui-
lius Nepos remporta, en 260 avant J.-C, la première victoire navale des Romains sur les Cartha-
ginois.
Page i3, ligne 1 2. — A, A', A" : eut, au lieu de tint.
Page i3, ligne
17. — A, A', A" : de hardiesse, au lieu de d'audace. — Dans les Corrections
des Considérations, page 5, se trouve une indication biffée, qui se rapporte ici :
ligne 8, au lieu de avec tant de hardiesse, il faut mettre avec tant d'audace. »
« Page. 2 1,
En marge, on lit : « Mis. »
Page 1 3, note 1.
— A, A', A", n'ont pas celle noie. — Nicolas de Damas, historien et philo-
sophe grec cpii vécut du temps d'Auguste, écrivit de nombreux ouvrages, dont il nous est par-
venu peu de chose. Du temps de Montesquieu surtout, on ne possédait guère cpie des fragments
NOTES ET VARIANTES 199

de son Histoire universelle. Celui qui est visé ici se trouve dans le recueil qu'Athénée, de Nau-
cratis, compila, vers le commencementdu 111esiècle, sous le litre de Deipnosophistes.
Page i3, note 1, ligne 2. — Jules Capilolin, auteur latin qui vécut sous Dioclélien et sous
Constantin, écrivit une douzaine des biographies d'empereurs romains dont l'ensemble est
connu sous le nom d'Histoire Auguste.
Page i3, note 3, ligne 1. — A, A', A" : Lorsqu'ilsfirent la guerre aux, au lieu de Ellefut. . .
celle des. — A, A', A" : leur cavalerie se trouva meilleure que celte de leurs ennemis. C'est qu'on prenait
pour la cavalerie les meilleurs hommes el les plus considérables, au lieu de On la formait des prin-
cipaux.
Page i3, note 3, ligne 2. — A, A', A" : ils mettaient, au lieu de elle mettait.
Page i3, note 4, ligne 3. — Valère Maxime, auteur latin qui vécut du temps de Tibère,
écrivit une compilation ayant pour titre : Faciorum DiclorumquememorabiliumLibri IX.
Page i3, note 5. — A, A', A", n'ont pas celle note.
Page i3, note 5, ligne 2. —Suidas, qui vécut sans doute au siècle de notre ère, est
Xe
l'auteur d'un Lexique grec, historique, biographique el géographique à la lois.
Page i3, noie 6. — Ici, comme plus haut, Montesquieu met II, au lieu de III.
Page i4, lignes 3 à 8. — Dans les Corrections des Considérations, page 46, se trouve une
indicationbiffée, qui se rapporte ici :
«
Page 2 1, changer ainsi le premier article du chapitre ni :
«
Ce cpii nous rend inconcevable la prodigieuse fortune des Romains, c'est qu'entre les nations
il
« d'aujourd'hui y a une
telle disproportion dans la puissance, qu'il n'est pas possible qu'un petit
« étal sorte, par ses propres forces, de
l'abaissement où la Providence l'a mis. »
En marge, on lit : « Mis. »
Montesquieu avait exposé plus longuement la même idée dans un fragment qu'il a écrit, de
sa main, au folio 454 du tome 1er de ses Pensées manuscrites :
H n'est plus possible qu'une petite puissance, aujourd'hui, en arrête une grande, et les élats
«
sonl plus disproportionnés qu'ils n'étaient autrefois. Dans la plupart des petites républiques de
Grèce et d'Italie, ou plutôt d'Europe d'autrefois, il y avait un partage des terres : chaque citoyen,
également riche, avait un intérêt égal et dominant à défendre sa patrie, et sa vie était peu de
chose quand il la comparait avec la perle de sa liberté, de sa famille el de ses biens. Voilà qui
faisait une nation entière propre à la guerre, autant qu'une armée disciplinée. Mais, quand le
partage n'était plus égal, le nombre des citoyens diminuait aussitôt : la vingt ou trentième partie
du peuple avait tout, elle reste, rien. De là, les arts, tant pour satisfaire au luxe des riches, que
pour être un état pour l'entretien des pauvres. De là, deux choses : de mauvais soldats (car les
artisans n'ont pas proprement de pairie el jouissentde leur industrie partout : car ils ont partout
des mains); de là encore, peu de soldats (car il faut cpie le produit de ces fonds de terre, cpii
ne nourrissait cpie des soldats, nourrisse aussi tout le train des riches et un certain nombre d'ar-
tisans, sans cpioi l'Etat périrait, et c'est une chose éprouvée aujourd'hui qu'un étal qui a un
million de sujets ne peut qu'en vexant beaucoup les peuples entretenir dix mille hommes).
200 MONTESQUIEU

«
Lacédémone,Lycurgue avait établi. . parts, d'où il lirait autant de citoyens. La Loi ayant
A
.
permis d'acheter, il n'y eul plus que sept cenls citoyens. (Voyez Plularque, Vie de Cléoménès.) »
En marge, on lit : « Mis dans les Romains. »
Page i4, ligne 3. — A, A', A" : notre Europe, au lieu de l'Europe. — A, A',
A", n'ont pas dans
ces temps-ci.
Page 1 5, ligne 5. — A, A', A" : employés, au lieu de destinés.

Page i 5, ligne 6. — A, A', A" : ne servaient plus qu'à, au lieu de étaient employés à.

Page i5, ligne 8. — Dans les Corrections des Considérations, page 65, se trouve une indi-
cation biffée, cpii se rapporte ici :
«
Page 23, ligne î 3, après les mots aurait péri, il faut ôter tout, le reste de l'article, c'est-à-
dire les huit lignes suivantes, et mettre à la place :
« . . .
aurait péri : dans le premier cas, les revenus primitifs de l'Etat étaient partagés entre
«
les soldais, c'esl-à-dire les laboureurs; dans le second, ils passaient, d'abord, à des hommes
«
riches, qui les rendaient aux esclaves el aux artisans, d'où on en relirait une partie pour l'en-
«
Irelien des soldats. »
En marge, on lit : « Mis. »
Montesquieu n'a pas supprimé définitivement, mais simplement, modifié les huit lignes qu'il
avait condamnées d'abord.
Page i5, lignes 8 à i3. — A, A', A", n'ont pas Avant la corruption. . .
l'enlrelien des soldats.

Page î 5, ligne i 4- — A, A', A" : El, au lieu de Or. — A, A', A" : ne pouvaient, être de bons sol-
dats, au heu de n'étaient. à la guerre.
. .
Page i5, ligne î g, à page 16, ligne a. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa, ni la noie qui s'y
rapporte.
Page i5, ligne ao. —Démélrius de Phalère, qui naquit en 3/|5 el mourut en 283 avant
J.-C, gouverna Athènes pendant dix ans, de 3i8 à 3o8.
Page i 5, note i. — \, A', A", n'ont pas celle note.
Page i5, note a. — A, A', A", n'ont pas celle noie. — Clasiates est l'auteur de Chroniques,
dont Athénée nous a conservé deux fragments.
Page i 6, ligne 3. — Agis, fils d'Eudamiclas, ou Agis IV, régna à Sparte de 2.44 ;i 23g avanl
J.-C. — Cléoménès, fils de Léonidas, ou Cléoménès 111, régna à Sparte de 236 à 221 avant J.-C.
— A, A', A" : irenle, au lieu de neuf.
Page 16, ligne l\. — A, A', A", », E : Lycurgue, au lieu de Lycurge. Montesquieu emploie les
deux formes pour désigner le législateur qui passe pour avoir corrigé la constitution de Sparte,
au ixc siècle avant J.-C.
Page 16, ligne 7. — A, A', A" : et, d.ès ce moment, au lien du premier el.
Page 1G, ligne M). — Tiberius Gracchus, qui naquit en 1G2 et mourut en i33 avanl J.-C,
NOTES ET VARIANTES 201

prononça le discours dont Montes(piieu cite un fragment, l'année même de sa mort, alors qu'il
était tribun du Peuple.
Page i 6, ligne 20. — A, A', A" : d'un, au lieu du premier un. — A, A', A" : d'un, au lieu du
second un. — A, A', A" : perpétuel. Qui est-ce qui. est plus utile, au lieu de perpétuel. — A, A', A" :
impropre, au lieu de inutile. C'est à cet endroit cpie se rapporte une indication biffée, qui se
trouve dans les Corrections des Considérations, page 7 :
«
Page a5, ligne. 3, au lieu de cm un homme impropre à. la guerre, il faut mettre ou. un homme
qui ne peut servir à la guerre. «
En marge, on lit : « Mis. »
Page 16, ligne a/|. — Dans les Corrections des Considérations, page 65, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« A la page a5, à la fin du chapitre, il faut ajouter :
« Non seulement, dans les républiques où les terres étaient également partagées, il y avait, plus
«
de soldats, mais ils y étaient, meilleurs. Les artisans sont lâches el déjà corrompus par le luxe
«
des villes el. souvent par leur art même. Outre que, comme ils n'ont point proprement de
« patrie, el
qu'ils jouissent, de leur industrie partout, ils ont peu à perdre ou à conserver.
[II Mais Rome était une ville de laboureurs; elle renfermait, dans son sein, un très grand
nombre de gens propres pour la guerre.
[« Ce qui fait quelquefois (pie des étals qui nous paraissent llonssanls sont néanmoins faibles,
si
c'est que, pendant (pie les villes y regorgent, d'habitants inutiles, la campagne y manque
d'hommesnécessaires ''.]
« On a vu très souvent des étals qui paraissaient très florissants, et qui se sont trouvés très
« faibles. Une des causes des plus communes de cet etfet est que les habitants y étaient mal dis-
«
tribués, et que, pendant que les villes y regorgeaientd'hommes inutiles, la campagne y manquait
«
d'hommes nécessaires : malheureux effet que la prospérité même produit!
«
Tile-Live, après avoir rapporté les longues, sanglantes et continuelles guerres des Samniles
«
(Volsqu.es), dit. qu'il craint, de perdre toute créance : « Car (dit-il) où pouvaient-ils trouver assez
«
de jeunesse dans un pays où il n'y a à présent que quelques soldats vétérans que l'on y envoie.
»
« .11 était aisé de lui répondre que les champs qui étaient, employés à nourrir des soldats dans
«
le pays des Volsques servaient de son temps à entretenir le luxe de quelques Romains. »
En marge, on lit à deux endroits : « Mis », bien (pie l'addition n'ait pas été faite.

Page 16, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note.


Page 16, noie lignes el 2. Lycurgue, au lieu de Lycurqe.
1, 1 — 0, E :
Page iG, note a, lignes 1 et a. — A, A', A" : Plularque, dans la, au lieu de Plularque.
Page 16, note a, ligne a. — A, A', A", n'ont pas a"Agis et.
Page 1 6, note 3. — A, A', A", n'ont pas celle noie.

,1) Les mois (juc nous mutions entre crochets sonl rayés dans l'original.
202 MONTESQUIEU

Page i6, note 4, lignés a et 3. — L. Furius Camillus el.Ap. Claudius Crassus furent consuls
en l'an 34 g avanl J.-C.
Page 16, note 5. — Appian ou Appien d'Alexandrie, auteur grec du JIC siècle après J.-C,
écrivit une HistoireRomaine, dont huit livres (sur vingt-quatre)nous sont parvenus. Montesquieu
s'esl beaucoup servi de son ouvrage dans les Considérations, notamment aux chapitres m, îv, vil,
ix el xi. 11 désigne les livres qu'il utilise par le nom des guerres dont il y est traité. — E n'a pas
liv. L

Page 17, ligne 1. — Dans les Corrections des Considérations, page .4.7, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici, et cpii nous apprend que Montesquieu avait songé à insérer
en cet. endroit un chapitre additionnel. Dans ce chapitre, dont le litre devait être : Pourquoi la
Guerre continuelle est destructive aujourd'hui, il avait utilisé bien des passages de ses Réflexions sur
la Monarchie universelle en Europe W. On en trouvera le texte, à la page 1 8 1 de ce volume, dans
YAppendice des Considérations.

Page 17, lignes 8 et g. —Montesquieu,dans ses ouvrages connus el inédits, fait des allusions
Jréquenles aux cruautés commises en Amérique par les Espagnols; il avait spécialement étudié
YHistoire de la Conquête du Mexique, par Antoine de Solis''-).

Page 17, lignes i3 à 16. — Pyrrhus, roi d'Epire de ag5 à a7a, fit la guerre aux Romains
de a80 à a74 avanl J.-C.
Page 17, noie 1. — A, A', A", n'ont pas cette note. — Dion ou Dion Cassius, auteur grec
né à Nicée, vers le milieu du 11e siècle après J.-C, écrivit une HistoireRomaine, dont, il reste dix-
neuf livres (sur quatre-vingts) el quelques fragments. Montesquieu s'esl. beaucoup servi de cet
ouvrage, spécialement dans les chapitres xn à xvi des Considérations. Il cite ici un Iragmenl qui
nous a été conservé par Constantin Vil, empereur d'Orient. — Constantin VIL dit Porphyro-
génèle,m\ en 900, succéda à Léon VI, son père, le 1 1 mai gi 1 et mourut, le i5 novembre g5g.
Il écrivit, entre autres ouvrages, un Traité de l'Administration de l'Empire et deux compilations,
qui se composent d'exlrails de divers auteurs, el qui ont pour titres : Des Ambassades el. Des Vertus
el des Vices. .Montesquieu cite fréquemment ces oeuvres de Constantin, spécialement dans les
chapitres xvi, xxi et xxm des Considérations.

Page 18, lignes 1 à 3. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa. — Dans les Corrections des Consi-
dérations, page 45, se trouve une indication biffée, qui se rapporte ici :
«
Page aG, après la ligne 2.6, mettez cet article :
«'Parente, son alliée, ville d'origine lacédémonionne'•'), avait bien dégénéré de l'institution
«
de ses ancêtres. Pyrrhus trouva ses citoyens noyés dans la volupté. 11 aurait pu. faire de grandes
« choses avec
les Samnites; mais les Romains les avaient déjà presque détruits. »
« Selon Florus. »
O
En marge, on lit : « Mis. »

(l' Deux Opuscules de Montesquieu, publiés par le baron de Montesquieu (Bordeaux, G. Gounouilhou, 1891),
:-2' Pensées manuscrites, tome l' 1, page Ui:>..
page 11.—
NOTES ET VARIANTES 203
Page 18, ligne 3. — Après cinquante-trois ans de guerre presque continuelle contre les
•Romains, les Sanmites traitèrent avec eux en a go avant J.-C.

Page 18, lignes 4 à g. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome Ier, page 3g,
on trouve un fragment et une note qui se rapportent ici :
« Les Carthaginois, leur Fortune el. leur Humiliation subite^.
«
De grandes richesses,el point de vertu, militaire; de mauvaises armées, mais qu'ils réparaient
aisément.
« Leur
faiblesse venait de ce que leurs grandes forces n'étaient point dans le centre de leur
puissance. Vice intérieur.
« i° Les Ailles d'Afrique n'étaient point ceintes de murs.
« a" Ils avaient des A7oisins peu affectionnés, et qui les abandonnaient lorsqu'ils pouvaient le
faire sans péril; el, pour lors, les ennemis du dehors et du dedans,joints ensemble, les niellaient
à deux doigts de leur perle.
« 3°
Leurs imprudencescontinuelles : ils envoient la moitié d'une armée en exil; ils punissent
leurs généraux de leurs malheurs, de manière qu'ils songeaient plus à se défendre contre les
citoyens cpie contre les ennemis.
« 4° Leurs divisions funestes.
« 5° La mauvaise administration.
« 6° La fureur des conquêtes lointaines : Cartilage songe à conquérir la Sicile, l'Italie et la
Sardaigne, pendant qu'elle paie un tribut aux Africains. Aussi tous ceux qui débarquèrent en
Afrique les (.vie) mirent-ils au désespoir : Agalhocle, Piégulus et Scipion.
« Chaleur africaine. Domination pesante. Carthaginois haïs comme étrangers. »
«
''J'ai mis ceci dans les Considérations sur la République romaine. »
Page 18, lignes i i à i3. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu,tome 1er, page i36,
on trouve un fragment el une note qui se rapportent ici :
« Le gouvernement des Nobles, lorsque la noblesse est. héréditaire, el non pas le prix de la
vertu, est aussi vicieux (pie le monarchique.Le gouvernementrépublicain, où les fonds publics
sont détournés en laveur des particuliers, est encore vicieux comme la monarchie : car l'économie
est l'avantage du gouvernement républicain '*). Les états de France divisés en trois corps el as-
semblés en trois chambres : on mettait de la jalousie entre eux; ce (pie le Clergé voulait, le
Peuple ou les Nobles ne le voulaient pas. 11 aurait fallu que les Nobles el, le Clergé ne fissent
qu'une chambre. »
«
'M'ai mis, dans mes Romains, ce qui concerne dans celle remarque le gouvernement répu-
blicain. »

Page 18, ligne 16. — Dans les Errata de l'édition princeps, on lit: «Page 37, ligne a3 :
les lois sont, lisez : les lois y sont »; correction qui n'a pas été introduite dans l'édition de 7/18.
1
Page 18, ligne a 1.
— Dans les Corrections des Considérations, page 4 1, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page a8, ire ligne, au mol les fortunes^ niellez celte note :
no.
204 MONTESQUIEU

« Privalus
'*' illis census erai brevis;
« Commune magnum.
« Horace, Odes, [11, xv, v. i3 et 11\.]. »
En marge, on lit : « Mis », bien que la note ne soit pas insérée dans l'édition de 1748.
Page 18, ligne a3. —Les deux factions qui régnaient à Carlhaije étaient celle des Barcas
(à laquelle appartenait Annibal) et celle des Hannons.
Page 1 8, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note. — Justin, auteur latin qui vécut sous les
Antonins, écrivit un abrégé de l'histoire universelle de Trogue-Pompée, sous le titre de Trogi
Pompei Hisloriarum Philippicarum Epilome.
Pa«e 18, note 2, ligne 1. — Nous donnerons plus loin quelques extraits des Pensées manu-
scrites de Montesquieu, extraits relatifs à Annibal, le grand ennemi de Piome, né en a47 et
mort en 1 83 avanl J.-C.
Page 18, note a, ligne a. — Le Scipion dont il est ici question, et qui esl désigné plus bas
sous le nom du premier Scipion, est encore P. Cornélius Scipio, dit le premier Africain.
Page 18, note a, lignes a el 3. — A, A', A" : Ha les forces de la. Ville, au lieu de ola au.
. .
de force.
Pa°e 1 (), li'me a. — Demies Corrections des Considérations, page g, se trouve une indication
biffée, cpii se rapporte ici :
«
Page a8, lignes 1/1 el i5, au lieu de ces mois : une puissance coercitive qui ramène, il huit
mettre : une force qui ramène. »
En marge, on lit ces mots rayés : « 11 ne faut point ôler coercitive. »
Page 19, ligne 5. — A, A', A" : la, au lieu de le.
Page 1 g, ligne i/|. — A, A', A" : derniers, avec un esprit mercantile, au lieu de derniers. —
Dans les Corrections des Considérations, page i3, se trouve une indication biffée, qui se rapporte
ici :

« Page a g, ligne i4, effacer ces mots : avec un esprit mercantile. »


En marge, on lit : « Mis. »

Page i(), lignes a 4 à 37.—Dans les Pensées manuscrites de MonLesquieu,tome Ier, page a 1 7,
on trouve un fragment et une note qui se rapportent ici :
«
LacédémoniensW.
— 11 n'y a rien qui résiste à des gens qui observent les lois par passion,
qui soutiennent un étal par passion, et non pas avec cette froideur et cette indifférence que l'on
a le plus souvent pour la société où l'on est.
«
Idem, la plupart des républiquesde Grèce et les premiers Romains. »
'"'Je le mettrai dans les Romains.
« — Je l'ai mis. »
Page ligne a5. — A, A', A" : passions, au lieu de passion. La correction est indiquée dans
1 g,
les Errata de l'édition princeps.
Pa<>e ao, b<>'iic 1.
— A, A', A" : avaient rendu, au lieu de, rendirent.
NOTES ET VARIANTES 205
Page ao, ligne 5. — La seconde guerre punique commença en ai g et finit en aoi avant J.-C.
Page 20, lignes 5 à 8. — C'esl en aa5 avanl J.-C, que les Romains tirèrent d'eux el de leurs
alliés 700,000 hommes de pied el 70,000 de cheval.
Page ao, ligne i4- — A, A', A" : elle arma, comme nous venons de dire, au lieu de celle-ci,
comme. . . arma.
Page ao, ligne 20. — La bataille de Cannes fut livrée en ai 6 aA'antJ.-C
Page 20, lignes a4. à 26. — Agalhocle, tyran de Syracuse, débarqua en Afrique en 3 10;
Regulus, en 256; et le premier Scipion, en ao4 aA7ant J.-C.
Page ligne 11. — A A', A" : pour y, au lieu de pour.
2 1, ,
Page 2 1, lignes 1 a el 1 3. — Dans les Correctionsdes Considérations,page j 3, se trouve une
indication biffée, qui se rapporte ici :
«
Page 33, lignes 6 et 7, il faut mettre ainsi :
« On Arerra
bien (pie l'Injustice sert mal et ne lient pas tout ce (pi'elle promet. »
En marge, on lit : « Mis », bien que la phrase ait été modifiée autrement.
Paye 2 1, liane 1 2. — A, A', A" : est une, au lieu de est.
Page a 1, ligne 1 3. — A, A', A" : ne lient ]>as tout ce qu'elle promet, au lieu de quelle ne. . .
ses vues.
Page a 1, ligne 1 4- — Alexandrie fut fondée par Alexandre le Grand, roi de Macédoine, en
33 1 avant J.-C. Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome ltT, page a56, se trouvent
un fragment et une note qui se rapportent ici :
« Le plus grand
projet qui ait jamais été conçu '*), c'esl la fondation d'Alexandrie par Alexandre,
après la ruine de Tyr. Par là, il ouvrit le commerce avec les deux mers, affaiblit celui des Car-
thaginois, el ouvrit, pour ainsi dire, l'Orient. Il n'y a qu'à voir ce qu'en firent les Ptoloinées,
les plus riches rois du Monde : l'Egypte, le plus beau royaume de l'Univers par sa situation, sa
fertilité, le nombre des habitants. »
« '*'Mis, à peu près, dans les Romains. »
Page ai, ligne 16. — L'Egypte fut conquise par Cambyse, roi des Perses de 52g à 52 2, en
5a5 avant J.-C.
Page a 1, lignes 17 et 18. — Les rois grecs, c'est-à-dire les Ptolémées,gouvernèrent l'Egypte
de 3oi à l'an a g avant J.-C.
Page ai, note 2, ligne 1. — D, E : dit. Polybe, au lieu de Polybe dit.
Page 31, note s, lignes 1 et 2. — A, A', A", n'ont pas surtout, dans. el. des Vices.
. .
Page 22, ligne 4- — La. première guerre punique commença en a64 et finit en a/|.i avanl
J.-C, el Regulus fut battu et pris en 2 55.
Page 22, ligne 8. — C'esl de 210 à 306 avant J.-C, que Scipion reconquit l'Espaqne, et
c'est en 206 qu'il traita secrètement avec Massinisse, roi des Numides.
206 MONTESQUIEU

Pao-c *>•> lione 10.


o o — La bataille de Zama fui livrée en 202 avanl J.-C.
Pao-e 22, li<me 1 4- — Les édilions publiées du temps de Montesquieu donnent également
naviger, et non naviguer.
Pa«-e 22, lignes 18 et 1 g. — A, A', A", n'ont pas Aussi Aristole pour cela. Peut-être le
"•raiid philosophe grec, dans le passage de la Politique auquel il est fait allusion ici, s'occupe-t-il
plutôt du recrutement (pie de l'organisation des corps de mariniers. Dans ses Pensées manu-
scrites, tome 111, folio 7g, Montesquieu exprime, du reste, une opinion différente de celle
d'Aristole :
«
Ce que dit Aristote, cpie, toutes les fois qu'on a des laboureurs, on a des nautoniers'*-1, n'est
plus vrai aujourd'hui. 11 faut un grand commerce, c'est-à-dire une grande industrie, pour avoir
une marine. 11 n'est plus possible qu'un peuple passe tout à coup, comme les Lacédémoniens,
de la guerre de terre à la guerre de mer. »
«
WPolitique, livre VI, chapitre vr. »

Paoe 22, ligne 20. — A, A', A" : Leur art même, au lieu de L'art. — A, A', A" : ils ne faisaient,
au lieu de on ne faisait guères.
Pa»-e 2 2 ligne 21. — au lieu de qui se. — Dans les Corrections des Consi-
A, A', A" : que l'on,
,
dérations, page i5, se trouve une indication biffée, qui se rapporte ici :
«
Page 35, ligne 1 7, au mol avec cent, mettez celle note :
«
Voyez ce que dit Perrault sur les rames des Anciens : Méchan\ique] des Animaux, tome 1JI
« des Essais de Physique. »
En marge, on lit : « Mis. »
Paoe a6. — C'esl en l'an 3i avanl. J.-C, que la Hotte d'Antoine fut battue
aa, lignes a4 à
à Aclium par celle d'Octave, le futur Auguste.

P;i"-e aa, note a.


— A, s!, \" : Ce qui fil que les Romains commencèrentà respirer dans la se-
conde querre punique, c'esl que des corps entiers de cavalerie numide passèrent de leur côté en Sicile
et en Italie, au lieu de Des- corps entiers. à respirer.
. .
Page a a, noie 3. — A, A', A", n'ont, pas celte note.
D ' J-

Page aa, note !\. — A, A', A", n'ont pas celle note. — Le Perrault, dont Montesquieu cite
ici les Essais de Physique (parus en l\ volumes in-i a, de 1 680 à i 688), esl le fameux architecte
Claude. Perrault, né en 161 3 et mort le 9 octobre 1688.

Page aa, note 5. — A, A', A", n'ont pas cette noie. — La. bataille de Salamine fut, liATée par
les Perses aux Grecs, en 480 avant J.-C.
Page 33, lignes 7 a 11. — 11 esl curieux de rapprocher cet alinéa d'un passage du Voyage
de Montesquieu en Italie^. L'auteur y cite une opinion du célèbre comle de Bonneval (qui fut

C> Voyages de Montesquieu,publiés parle baron Albert de Montesquieu (Bordeaux, G. Gonnouilhou, 189/1-189(1),
tome I", page jb.
NOTES ET VARIANTES 207
d'abord officier de marine.) sur les constructions naATales. Elle n'est pas sans rapport avec les idées
émises dans les Considérations.
Page a3, ligne —Requlus et son collègue, Manlius Vulso, remportèrent, en 256 avant
i 4-
J.-C, une grande A'icloire sur les Carthaginois, à la hauteur d'Ecnome, promontoire de Sicile.
Page 2.3, ligne 1 g. — A, A', A" : Une qrande preuve de la différence, c'est la victoire que gagna,
le consul Duilius, au lieu de La victoire. celle différence. — Montesquieu a déjà fait allusion
. .
à la victoire cpie le consul C. DuilliusNepos remporta près de Myles, en a 60 aATant J.-C.
Page a4-, ligne 5. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, on trouve, entre autres
lragmenls relatifs à Annibal, celui cpie nous allons emprunter au tome II, folio aa6 :
«
Annibal.
— 11 imagina, entreprit aA7ec hardiesse. Un esprit juste, mais étendu; réglé, mais
fécond; prudent, mais hardi. Son ascendant fut égal sur l'esprit et sur le coeur.
« Qu'on se
figure un général hollandais, qui mène, à cinq ou six cents lieues de chez lui, des
Suisses et des Allemands pendant A7ingt ans, et sans qu'il leur A'inl dans l'esprit de se plaindre.
Annibal lit la seule lionne armée que Carlhage ait eue pendant toute la guerre. La jalousie d'une
faction contraire lui ôte tous les secours; il les trouve dans son génie. Ces secours, lant attendus,
arrivent enfin; ils sont détruits; Annibal reste ternie avec sa vieille armée. Après la paix, Annibal
se sauve de Carlhage; il trouve partout les Romains, et les Romains trouvent partout Annibal.
Il A:a, de cour en cour, animer des princes lâches, et il semble (pie sa présence seule (quelques
conseils qu'il leur donne) augmente leur puissance et les rende formidables. »

Page 24> hgnes 7 el 8. — Lesjournées du Tésin el de Trébie sont de l'an a 1 8; celle de Tra-
simène, de fan 317 avant J.-C.
Page 3/1, lignes i3 el. i4- — C'esl. à l'an 4go avant J.-C, qu'on rapporte la négociation du
Sénat avec ce C. Marcius, cpii devait à la prise de Corioles le surnom de Coriolan.
Page a4, ligne i5. — A, A', A" : pouvait point, au lieu de pouvait.
Page a4, ligne 18. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome J'-1', page 478,
on trouve le fragment qui. suit :
« Si Annibal fût mort d'abord après la bataille de Cannes, qui est-ce qui n'eût pas dit (pie,
sans sa mort, Rome eûl été perdue? Il y a souvent dans les états une force inconnue. »
Page 2.5, ligne 6. — A, A', A", D, E : croit, au lieu de croirait.
Page a5, ligne 9. — A, A', A", n'ont pua presque.
Page 3.5, lignes 1 6 à 30.
— C'est au moment de partir pour les Indes, en 32.7 avant J.-C,
qu'Alexandre le Grand prit la mesure dont il est ici question.
Page a5, hgnes 30 à 33.
— A, A', A", n'ont pas On. nous dit. . . roupies d'arqenl. —Tliamasp-
Kouli-Kan ou Nadir-Chah naquit en 1688 el mourut en 17.47- H était doué de grands talents
militaires et profita de la faiblesse des sophis de Perse pour leur imposer ses services, d'abord,
et pour leur succéder, ensuite, en 1786, à la mort d'Abbas Ul.
Page ao, lignes 21 el 22.
— La roupie valait au xvuic siècle inoins de deux francs.
208 MONTESQUIEU
Page a.5, lignes a4 et a5. — A, A', A" : ne recevait point de secours de Carlhage, au lieu de
n'avait pas. de "secours.
. .
Page ao, note i. — \, A', A", n'ont pas celle noie. — E : 16fl2, au lieu de 17 b2. — Une
Histoire de Tliamas Kouli-Kan, nouveau roi de Perse, fut publiée à Paris, en 17/12, par l'abbé
André de Claustre ou Declauslre.
Page 26, ligne 5. — Dans les Corrections des Considérations, page i5, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
«
Page 4 11 à la fin du chapitre iv, il faut ajouter ceci, en mettant à la ligne :
« Les historiens font
tenir à Annibal les discours du Monde les moins sensés. S'il a dit les bons
« mots
qu'ils lui attribuent, sur Fabius et Marcellus, si, en apprenant la défaite d'Asdrubal, il a
« avoué
qu'il en prévoyait la ruine de Carlhage, je ne sache rien de plus propre à décourager
« une armée
qui attendait, après la guerre, de si grandes récompenses. »
En marge, on ht : « Mis », et plus bas, ces mots rayés : « Examiner] les aut[orilés]. »
Montesquieu s'est décidé, en définitive, à mettre celle addition au commencement du cha-
pitre v, et en en modifiant la rédaction.
Page 27, lignes 5 à i/|. — A, A', A", n'ont pas ces alinéas.
Page 37, ligne 6. — On sait que, pendant la seconde guerre punique, Fabius fut surnommé
le Bouclier et Marcellus, YEpêe de Rome, pour les qualités opposées dont ils firent preuve en
combattant Annibal : l'un se tenant, sur la défensive, tandis (pie l'autre prenait l'offensive, môme
imprudemment.
Page 37, ligne g. — D, E : et <jui, au lieu de el.
Page 37, ligne 17. — A, A', A" : cesse, el qui ne recevait que peu de secours, au lieu de cesse.
Page 37, lignes ao et ai. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome I(r,
page 87, on trouve le fragment qui suit :
« On a pitié de Aoir
Annibal, de retour de Trébie, de Cannes et de Trasimène, aller faire la
police dans Carlhage! »
Page 28, ligne 1. — Carlhage reçut la paix en l'an aoi aArant.l.-C
Page 28, ligne 5. — Massinisse, qui ne deA'ait mourir qu'en i/ig avanl. J.-C, se fit rendre
les étals de son père, roi des Massylicns, et sévit attribuer, en outre, par Scipion, la ville de
Cria et une grande partie du royaume qui avait appartenu à son rival, Syphax.
Page 38, ligne; ia. — La mort d'Alexandre le Grand, en 3a3 aA7anl J.-C, fut Je signal de
guerres civiles (pu durèrent plus de vingt ans.
Page 38, lignes i3 el i4- — Le Philippe dont il esl. ici question est Philippe V, lits de Dé-
mélriusll, roi de Macédoine, qui naquit en a3/|., succéda en 220 à son oncle AntigoneDoson,
el mourut, en 178 avanl J.-C. C'est en 21 5 qu'il s'allia avec Annibal contre les Romains. Il eut
à s'en repentir dès l'année suiA7anle.
Page 28, note 1. — lin empruntantau livre 1°'', chapitre iv, de la Réponse à Appion, cette obscr-
NOTES ET VARIANTES 209
valion malheureuse, Montesquieu oubliait qu'Hérodote avait vécu au. milieu, el Thucydide, à
la fin du V siècle avanl J.-C
Page 2g, lignes 7 à 1 a. —Dans les Corrections des Considérations, page 1, se trouve une
indication biffée, qui se rapporte ici :
« Page 45,
ligne a : les Béotiens, les plus épais. — 11 faut ôler tout, jusqu'à l'alinéa, et mettre
ainsi :
« Les Béotiens,
les plus épais de tous les Grecs, vivaient ordinairement en paix el prenaient
«
le moins de part qu'ils pouvaient, aux affaires générales. Uniquement conduits par le sentiment
« présent du bien et du mal, ifs n'aA'aienl pas assez d'esprit pour qu'il lût facile aux orateurs de
«
les agi 1er.
11
Ils étaient tombés dans une corruption qui approchait de l'anarchie. Les magistrats, pour
« plaire à la mullilu.de, n'ouvraient plus les tribunaux'*'. Le Peuple se faisait distribuer les re-
« venus
publics el se volait lui-même. Les mourants léguaient à leurs amis'"' leurs biens, pour
« être employés en festins. »
^'JPendant près de vingt-cinq ans, on n'y fit aucun exercice de jurisdiclion. (Fragment de
«
«
Polvbe, de YExtrait des Vertus et des Vices de ConstantinPorphvrouénèle.'l »
«
'"Il y avait des citoyens à qui on aA-ail légué plus de rejnis qu'il n'y avait de jours dans le
« mois. »
lin marsre, on lit à deux endroits : « Mis. »

Page a g, lignes 8 et g. — A, A', A" : mais les plus sages, vivaient ordinairement en paix, au
lieu de prenaient le. affaires générales.
. .
Page ag, ligne 10. — A, A', A", n'ont pas présent.
Page a g, lignes 10 à 1 3. — A, A', A' : que des orateurs les agitassent el pussent leur déi/uiser
leurs véritables intérêts, au heu de qu'il fût facile. l'anarchie même.
Pa«;e an, lijme 1 1. — n, E : a., au lieu de avait.
Page 39, ligne 18. — A, A', A", E : force, au lieu de forces.
Page 39, ligne 36. — Le roi de Macédoine qui est appelé ici le premier Philippe fui, en fait,
Philip|)e II, fils d'Amyntas II, né en 383 et mort en 336 aAranl J.-C II régna à partir de 36o,
el. prépara la grandeur de son fils Alexandre. L'insignifiance du véritable Pliilipjie I1'', qui vécut
deux siècles auparavant, explique le terme dont Montesquieu s'esl. servi.
Page 39, ligne 37. — VAnlipaler dont il est ici question est le général qui gom'erna la Ma-
cédoine au nom d'Alexandre le Grand, d'abord, et de ses héritiers, ensuite, el qui mourut en
3 1 g avant J.-C.

Page 3g, noie 1. — A, A', A", n'ont pas cette note.


Page 39, note 1, ligne 3. — n, E -.festins, au lieu de festin.
Page 3o, ligne s5. — C'esl. de Philippe, père de Persée ou Philippe V, qu'il esl ici de
nouveau question.
27
210 MONTESQUIEU

Page 3o, ligne 38, page 3i, ligne 1. — A, A', A", n'ont pas
à les Carthaginois et.

Page. 3o, note 1. — A, A', A", n'ont pas celte note.

Page 3i, ligne 5. A, A', A" : petits, au heu de vains.



Page 3i, lignes 10 et 1 1. —L'édition de 1734 n'a jias ici d'alinéa. —Dans les Corrections
des Considérations, page 35, se trouve une indication biffée, qui se rapporte ici :
«
Page 48, ligne 22, il faut mettre à la ligne Ce prince fut vaincu à la journée. »
En marge, on ht : « Mis. »

— La bataille de Cynocéphales fut livrée en 11)7 avanl


Page 3i, ligne J.-C.
1 1.
Page 3i, ligne 17. — \, A', A", renvoient ici, avanl le mot Macédoniens, à une note, qui,
dans l'édition de 17/18, est devenue l'alinéa suivant du texte, avec une seule modification que
nous signalons jilus bas.
Page 3i, lignes ao el ai. — A, A', A" : car l'expérience le montra pour lors partout, au heu
de .v' l'on en
. . .ces temps-là.
Page 3 1, ligne :>5. — (en note) : put leur venir, au heu de leur vint point.
A, A , A"

Page 3), ligne 3o, à page 3a, ligne a. — C'esl en 1 g6 avant J.-C, pendanl la célébration
des jeux îsthmiques, (pie T. Ouincluis Flaminmiis rendit aux Grecs ce qu'il appela /(( liberté.

Page 3a lignes g et 1 o. — L*Aiiliocbns dont il esl ici question est Anliochus III, dit. le Grand,
,
qui régna de a a. a à 186 avanl J.-C
Paire 3a, li»ne 1 a. —Le Darius dont il est ici mieslion est Darius, dit Codoman, dernier
o — 1
roi des anciens Perses, de 336 à 33o avant J.-C.

Page 3a, lignes 13 et 1 3. - Plolémée, fils de Lagus, lit, en 5o5 avanl J.-C, de l'Egypte,
qu'il gouvernail depuis 3a3, un étal, un royaume indépendant.
Paire 3a, l'urne 1 5. — Séleucus, dit Nicalor, né en 35/i et. mort en 281 avant J.-C, ionda
l'empire de Svrie, grâce à une série de victoires, dont celle d'tjisus, en 3oi, fut la plus mé-
morable.
l'aire 3a. tenies i5 et 1 6. — Lysimatiue, fondateur du royaume éphémère de Thrace, lut
vaincu par Séleucus l'1', roi de Syrie, el, tué à la bataille de Cyropédion, en 383 avanl J.-C. On
sait (pie Montesquieu a écrit, sous le titre de Lysimaque, un morceau, historique el |)hilosopbique
à la fois, plein d'allusions à Stanislas I''', roi de Pologne.

Page 3a, lignes 17 el. 18. — On admet généralement que le royaume de Pergame fut
fondé, en 2 83 avant J.-C, par Philélère, celui de Cappadoce, vers 3i a, jiar Ariarathe, et celui
de Bilhynie, en 378, par Nicomèdc; mais, même avant. Alexandre le Grand, la Bithynie el la
Caj)jiadoce étaient, gouvernées, héréditairement, par des princes vassaux des rois de Perse.

Page 33, lignes 1 et a. — Cyrus, roi des Perses de 56o à 53g, conquit la Lydie, sur le roi
Crésus, en 548 avant J.-C
NOTES ET VARIANTES 211
Page 33, lignes 2 el 3. — Lorsque Séleucus]''', maître de la Babylonie et de la Haute-Asie,
eut remporté sur Anligone, qui dominait alors en Asie Mineure et en Syrie, la victoire d'Ipsus,
il bâtit Anlioche et en fil la capitale de son empire agrandi.

Page 33, lignes 8 à i o. —Montesquieu fait ici allusion aux échecs que les Turcs éprou-
vèrent de son temps, notamment en 1733, lorsqu'ils se firent battre par Thamasp-Kouli-Khan
ou Nadir-Chah, qui les obligea à renoncer à toutes les conquêtes qu'ils avaient faites, depuis un
siècle, à l'orient de leur empire.
Page 33, ligne 27. — A, A', A" : //, au lieu de Anliochus.
Page 33, note 1, ligne 1. A, A', A" : ai dit, au lieu de dirai. A, A', A", n'ont pas Elles
— —
sont.
Page 34, ligne 2. — Anliochusfut ballu aux Thermopyles en îgi avant J.-C.
Page 34, ligne 8. — A, A', A" : quelque jalousie personnelle, au lieu de des jalousies qu'il eut.
Page 34 lignes
, el 1 3. — Antiochusy»./vaincu encore à Magnésie en 1 go avant J.-C
12

Page 34 lignes i 5 à 17. — C'est pendant la guerre de la Succession d'Espagne que Louis XIV
,
prit la résolution de périr plutôt que d'accepter les conditions que ses ennemis lui proposèrent
aux conférences de Gerlruydenberg,en 1710.
Page 35, lignes i3 à 16. — A, A', A" : façon qu'il, y avait toujours des princes régnants el des
prétendants à la Couronne; el, comme les royaumes de Cyrène et de Chypre étaient presque toujours
entre les mains d'autres princes de celle maison, avec des prêtent ions respectives sur le tout, il arrivait,
au lieu de plus, les royaumes. la couronne.
. .
Page 36, ligne 2. — o, E : Grecs, au lieu de villes grecques.
Page.36, ligne 6. — A, A', A" : réduit, au heu de réduisit. La correction est indiquée dans
les Errata de l'édition princeps.
Page 36, noie 1, ligne 2. — Lefragment que vise Montesquieu esl. de ceux (pie l'on doit à
Fr. Orsini, et. se trouvait sans doute au livre XVIII de YHistoire de Dion.
Page 37, ligne 10. A, A', A" : des terres, au lieu de (/</ domaine. A, A', A" : les, au lieu
— —
de la.
Page 37, lignes 1 5 el. 1 6.
— Les Eloliens durent reconnaître,en 1 8g avant J.-C, « l'empire
el la majesté du peuple romain ».
Page 37, lignes 17 à 18. — Les Rhodiens se virent enlever la Carie et la Lycie en 167
avant J.-C
Page 38, ligne 23. 4i,
— Dans les Corrections des Considérations, page se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page 60, il. faut mettre cet alinéa ajirès la dernière ligne :
«
Lorsqu'ils résolurent de perdre les Achéens, ils commencèrent,par se faire donner en otage
27.
212 MONTESQUIEU

«
mille de leurs plus habiles el plus braves citoyens, faisant servir les gages d'une fidélité nui-
« lu
elle à l'affaiblissementde la puissance. »
En marge, on lit : « Mis », et, écrit d'une autre encre, dans le sens de la longueur de la page :
«
Tiré de l'extrait des Extraits. — Voir s'il faut mettre en noie, ou. non. »

Pa«e 38, li°ne a/|. — A, A', A" : en le mutclanl par un tribut ou, au. lieu de par. — A, A A
, ,
n'ont pas ou un tribut.
Pa»e 38, note i. — Le frairment de Polybe que Montesquieu cite ici est tiré du livre XXXII.

Pa«e 3q, li°ne 4- -v, ^\ A" : s'étaient soustraits, au lieu de s'était soustrait.

Pa»e 3o, h'irne i i- — Euménès. qui fut roi de Pergame de i q8 à i 5g avanl J.-C, reçut des
Romains, après la défaite d'Antiochus III, à Magnésie, la Lydie, l'Ionie, la Phrvgic, la Lycaonie
et la Myliade.

Pa»e 3q. li"ne i 8. — \SAllaius dont il esl ici question est-il Allale I' 1' ou Allale IL rois de
Perirame.1
Pa»e 3o, note i. — Les Juifs, «rouvernés par Judas Machabée, traitèrent avec les Romains
vers i fia avant J.-C

og, note a. — VAriaralhe dont il esl. ici question est Ariaratlie V, qui régna en Caji-
Pa<>e
padoce de 166 à i3o avant J.-C., et dont Polybe raconle le sacrifice au chapitre i5 du
livre XXXI de son Histoire.

Page 4o, ligne 6. — VAllulus dont il est ici question est Allale Ht, qui régna à Pergame de
i 38 à i 33 avant J.-C — Nicomède III, qui régna en
Bilhynie de l'an ga à l'an 75 avanl J.-C,
légua son royaume aux Romains. — Apion ou Plolémée Apion leur légua aussi la Cyrénaïque,
où il avait, régné de l'an 117 à l'an g5 avant J.-C.

Pa^e 4o, li»ne ai. — Lorsque Allalus H, roi de Pergame (i58 à 1 38 avant J.-C), lit, en
1 53, une «ruerre malheureuse à Prusias
II, roi de Bilhynie ( 1 qa à 1 4g), les Romains sommèrent.
ce dernier de conclure la paix aux conditions qu'ils lui imposèrent.
Pa"-e — hWiilioclius dont il est ici question est Anliochus IV ou Epi-
4o, lignes a4 et 2.5.
pliane, que C. Popilius La;nas arrêta, en 170 avant J.-C, au moment, où il envahissaitl'Egypte.
Pa"e 4.0, li<me aô. — Dans les Corrections des Considérations, page 83, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :

« Page 65, après la ligne 3, mettez cet article :


«
Notre peuple, dit Cicéron'*', en défendant ses alliés est devenu le maître du Monde. »
«
'*>Fragment du livre De la République de Cicéron, cité par Nonnius : Nosler auletn populus
« sociis
defendcndis lerrarum jam orbem polilus est. »
En marge, on lit : « Mis », bien que l'addition n'ait pas été laite.

Pa«i-e 4o, li«'iie 28.


— \, A', A" : attaquer, au lieu de assujettir.
NOTES ET VARIANTES 213
Page 4o, note i Nicomède 11, qui régna en Bithynie de i 48 à go avanl J.-C, avait été
. —
surnommé ironiquement Philopalor, parce qu'il aA7ait assassiné son père-
Page 4o, notes et 3. — L'Anliochus dont il esl ici question est Anliochus III.
2

Page 4 i, ligne i — Le Milhridale dont il est ici question est Mithridale VII, qui régna sur
.
le Pont de i a3 à 63 avanl J.-C, et que nous retrouverons plus loin.
Page 4i, ligne i a. — \, \', A" : qrands monarques, au heu de grandes puissances.
Page 4 i, lignes i 8 à ao. — A, A', A", n'ont pas ils é)lèrenl. villes latines.
. .
Page 4i, ligne ao. — A, A', A", intercalent ici, avec quelques variantes que nous signalerons,
l'alinéa que nous imprimons à la page suivante d'après l'édition de i 74 8, et qui- commence ainsi :
Lorsqu'il y avait quelques disputes.
Page 4 11 ligne a 1. — Lorsque quelque étalformait un corps trop redoutable par sa si-
A , A', A" :
tuation ou par son union, ils ne manquaient jamais de le, au heu de Mais surtout. fut de.
. .
Page 4i, lignes ai à 3.4- — C'est après la jin.se de Corinlhe, en i46 avanl J.-C, (pie les
Romains obligèrent les villes de YAchaïe à dissoudre leur liiruc.
Page 4i, ligne 36. — Persée, qui régna en Macédoine de 178 à 167 avant J.-C, fut défait
iiar les Romains, en 168, à la bataille de Pydna, et dut se rendre à eux quelque temps après.
— Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome I''', Jiage 444, on trouve un portrait
de ce jirince. Nous avons mijirimé ce morceau ci-dessus, dans YAppendice de ce volume, à la
page 167.
Page /|i, lignes 37 et 38. — C'esl en 171 avanl. J.-C qu'eut heu la dissolution de la Ligue
béotienne dont il est ICI question.
Page 4 1, ligne 38. — A, A, A", intercalent ici un alinéa, (pu est ainsi conçu : La Macédoine
était entourée de montagnes inaccessibles. Le Sénat la partagea en quatre parties, les déclara libres,
d.èfend.it toutes sortes de liaisons entre elles-mêmes par mariage,fil transporter les nobles en Italie, el,
par là, réduisit à rien celle puissance. Les Errata de l'édition princeps portent qu'il faut elfes,
même, au heu de elles-mêmes. La suppression de l'alinéa est indiquée dans les Pensées manu-
scrites de Montesquieu, tome 11, folio 236 v". Mais, dans l'édition de 1748, l'idée principale
de ce passage esl. résumée en une phrase qui se trouve un peu. Jilus haut, que nous avons im-
primée à la page 3o, ligne 3, el. qui manque naturellement dans A, A' et A".
Page 4 1, noie a. — A, A', A" : Ambassadesfait par Constantin Porphyrogénèlc, au lieu de Am-
bassades.

Page noie 3. — A, A', A", n'ont pas cette note.


4 1,

Page 4 2, ligne 1. — Montesquieu fait ici allusion à Louis XIV et à la politique (pie ce qrand
prince aurait dû SIÛATC, d'après lui, lorsque Jacques II, roi d'Angleterre, chassé de son royaume,
en 1688, tenta vainement de se maintenir en Irlande.
Page 4 2, ligne 6. — A, A', A" : quelque dispute, au lieu de quelques disputes.
214 MONTESQUIEU

Page 42, ligne 7. — A, A', A", n'ont pas ils.


Page 42, ligne g. — A, A', A" : rois et anéantissaient par Ici le pouvoir de l'un el de l'autre, au
lieu de rois. — Dans les Corrections des Considérations, page 4 1, se trouve une indication biffée,
qui se rapporte ici :
«
Page 66, ligne 27, au mol tous deux roi.v'-', mêliez celle note :
«''Ainsi ils ordonnèrent cpi'Ariaralhe et Holophernes régneraient conjointement en Cappa-
«
doce. Ainsi Scipion partagea les étals de Mussinisse. »
En marge, on ht : « Mis », et, de plus, écrits dans le sens de la longueur de la page, ces mots
rayés : « Examiner la partie de la note soulignée, parce que je l'ai mise de mémoire. »

Page 4 2, ligne 1 o. — A, A', A" (en noie) : se déclaraientpour lui, el, au lieu de décidaient.
. .
el ils.
Page 4 2, ligne 20. — A, A', A" : prêles, au lieu de prêle. — A, A', A" : n'exposaient jamais
qu'une, au heu de n'exposaient qu'une très.
Page 42, ligne 23. — Les Romains détruisirent Carlhage en i46 avanl J.-C.
Page 4a, note 1. — A, A', A", n'ont pas celle note. — ]j.\riiiralhc dont il est ici question
est encore Ariarathe V, auquel les Romains enlevèrent la moitié de son royaume, en 1/17 avant
J.-C. pour l'attribuer à son frère Holopherne.
Page 42, note 2, lignes 2 et 3. — \JAnliochus dont il est ici question est Anliochus V, (pu
succéda, en 1 64 aATanl J.-C, à son père Anliochus IV Epqihane, mais fui détrôné, en 162, par
son cousin Démélrius, fils de Séleucus IV.
Page 42, note 4- — A- A', A", n'ont pas celle note.
Page 43, lignes g à 11. —Jugurllia, qui régna sur les Numides de 1 ig à 106 avant J.-C,
obligea, en 109, l'armée d'Aul. Postumius à passer sous le joug, et fil promettre à ce général
que les Romains évacueraient son royaume.
Page 43, lignes 1 1 à i5. — Les Numanlins réduisirent, en 1 38 avant J.-C, l'armée de
('. Hoslilius Mancinus à promettre que les Romains ne leur feraient plus la guerre-
Page 43, lignes 18 à 20. — (Test, en 108 avant J.-C cpie les Romains sommèrent Jugurtha
de. livrer sa personne dans les conditions indiquées au texte.

Page 43, lignes a3 à 37. — Les Romains s'érigèrent en juges des rois de Macédoine, no-
tamment en 1 85 et en 17a avant J.-C : la première fois entre Philippe elles Thessahens, el
la seconde entre Persée el. Eumène, roi de Pergame.

Page 43, note 1. — A, A', A" : Quand Claudius Glycias eut donné la paix aux: peuples de Corse,
le Sénat ordonna, qu'on leur ferait encore la guerre, et/il livrer Glycias aux habitants de l'île, qui ne
voulurent pas le recevoir. On sait ce qui arriva, aux Fourches Caudines, au lieu de Ils en agirent.
. .
de Dion. La suppression de la note primitive est indiquée clans las Pensées manuscriles de Mon-
tesquieu, tome II, folio 236 v".
NOTES ET VARIANTES 215
Page 43, noie 1, ligne i. — Les Samniles firent passer sous le joug, en 32 1 avanl J.-C,
aux Fourches Caudmes, les légions des consuls Poslumms el Veturius. En i 4 i, les Lusitaniens
obtinrent un succès analogue sur l'armée du consul Servilianus. Quant aux peuples de Corse, c'est
en 236 que Glicias leur « donna la jiaix ». Les Romains violèrent, dans les trois cas, leurs enga-
gements.
Page 44, lignes î i à i4- — C'est en l'an 58 avant J.-C. cpie le Iribun Clodius fit voler la
loi par laquelle les Romains dépouillèrent Plolomée, roi de Chypre, fils de Ptolomée V11I, dit
Lalhyrus, et frère de Ptolomée X, dil Aulèlès, tous deux rois d'Egyjite. Nous avons imprimé ci-
dessus, dans YAppendice de ce volume, page 173, ligne 18, un Iragmenl de Montesquieu em-
prunté à ses Pensées manuscrites, tome H, folio 219 v°, el relatif au rôle que Calon joua dans
l'affaire du roi de Chvjire.

Page 44 ligne 1 7. — r. : envie, au lieu de envi, cpie donnent A, A', A", D, E.


,

Page 44, note :>.. — Diviliarum Initia faina eral, dit Elorus, ut victor qenlium. po-
A, A', A" :
pulus, el donare régna consuetus, socii vivique reqis confiscationem mandaveril, au lieu de Elorus.
La suj)|)ressioii de la cilalion est indiquée dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, lomell,
folio 236 v".
Page 45, ligne 3. — A, A', A", n'ont j>as ils.

Page 45, ligne 7. — A, A, A", D, E : villes, au lieu de ville.

Page 45, lignes 20 à aa. — A, A', A", n'ont pas cet. alinéa. Le traité dont il est ici question
lut conclu, entre les Romains elles Lalins, en 4g6 avanl J.-C

Page 4o, noie A, \ , \ , n'ont jias celte note.


1. —
l'agi' /|5, note 1, ligne a. — n, 1: : premier livre, au heu de lie. L

Page 45, noie 3. — A, A', A", n'ont pas celle noie.


Page 46, lignes 3 à 5. — Les Espagnols enlrcprirent la conquête du Mexique, en 1019 et
celle du Pérou en i53i. Les atrocités qu'ils y commirent avaient vivement frajijié l'esprit de
Montesquieu. 11 y fait, souvent allusion dans ses univres connues el inédites.

Page146, ligne i5. — A, A', A" : Goths, au lieu de Barbares.

Page 46, ligne 18. — A, A', A" : étais gothiques, au lieu de 'pays conquis. germaniques.
. .

Page 47, lignes 3 et l\. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome t1'1', |)age 46g,
on trouve un fragment cl une note qui se rapportent, ici :
« Le
seul Milbridale", avec un grand génie el une àme plus grande encore, suspendit la for-
lune des Romains. Il vieillit dans sa haine, dans la soif de se venger el. dans l'ardeur de vaincre.
Il s'indignait des coups qu'il recevait, tel qu'un lion qui regarde ses blessures. Toujours présent
ou prèl à reparaître, jamais vaincu cpie sur le point de vaincre, construisant sans cesse une nou-
velle puissance, il allait chercher des nations pour les mener combattre encore; il les faisait
216 MONTESQUIEU
sortir de leurs déserts el leur montrait les Romains. 11 mourut en roi, trahi par une armée
effrayée de la grandeur de ses desseins et des périls qu'il avait conçus. »
« ''Mis à jieu près dans les Romains. »
Page 47, noie 1, ligne 1. —Le Cappadocien Arclielaus, lieutenant de Mithridale, défendit
Athènes contre Svlla, en 87 avant J.-C, el se lit battre par lui à Chéronée, en 86.

Page 47, note 1, lignes 3 et 4- —Serlorius, après avoir soulevé l'Espagne contre Sylla et.
ses partisans, s'allia avec Mithridale VII, en 75 avant J.-C; mais il fut assassiné en 72, sans
avoir lire grand profit, de celle alliance.
Page 48, lignes 8 et 9. — C'est toujours d'Anliochus lit qu'il est ici question.
Page 48, ligne 9. — Tigrane, qui régna en Arménie de 96 à 56 avant J.-C, était le gendre
de Mithridale Vil. Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome I'T, folio 448, on trouve
un porlrail de ce prince :
«Tigrane, roi d'Arménie, également faible el présomptueux. Il se faisait servir par des rois,
parce qu'il n'était pas seulement un homme. 11 enlreprit la guerre contre les Romains, et. il n'eut
pas seulement l'espnl de douter qu'il jiùl ne pas vaincre. Il faisait mourir lous ceux qui venaient
lui dire, que les Romains osaient avancer. Lu seul jour — que dis-je?
— un moment l'abaltit,
et. son découragement acheva de l'anéantir. »

Page 48, lignes 19 et 20. — Mithridale eut à lutter contre Sylla de 87 à 84 avant J.-C,
contre Lucullus de 74 à 66, et contre Pompée de 66 à 63.
Page 48, ligne a3. — C'est en 84 avant J.-C. que Sylla réduisit Mithridale à ses anciennes
limites.

Page 48, ligne a 5. — A, A', A", n'ont pus fui.


Page 48, ligne 36. — A, A', A" : vaincu avec lui, voyant ce roi, au lieu de el, le voyant.
Page 48, ligne 37. — A, A', A", n'ont pas après sa défaite. Tigrane perdit deux grandes ba-
tailles : à Tigranocerla, en 69, et à Arl.axala, en 68 avant J.-C.
Page 4g, ligne a. — Maccltarès, qui avait trahi son père dès l'an 70 avanl. J.-C, se tua en
l'an 65.
Page 4g, ligne 7. — Pluirnace, auquel les Romains laissèrent le royaume du Bosphore, à la
mort de son père, en l'an 63 avant J.-C, reconquit plus tard le Pont. Mais il fui vaincu à Zéla
par J. César, le a août 4 7. 11 revint alors dans ses étals el y fut tué.
Page 5o, lignes 4 et 5. — Ce que Montesquieu dit sur les volcans rappelle les réflexions que
lui inspira son ascension du Vésuve, el notamment celles (pi'on ht au tome II, page a5, de ses
Voyages.

Page 5o, ligne 17. — A, A', A", n'ont, pas à.


Page 5o, note 1, ligne a. — C'est en 368 avanl J.-C. quAppius Claudius Crassus prononça
NOTES ET VARIANTES 217

la harangue dont il est ici question, contre le projet de loi des tribuns C. Licinius Stolon el
L. Sextius.
Page 5i, ligne 1. — A, A', A" : donc nécessairement, au lieu de donc.

Page 5i, lignes g el 10. — Montesquieu fut très frappé, en passant à Venise et à Gènes,
des abus que les Nobles A7commettaient au détriment des autres citoyens. Il en parle dans ses
Voyages^. C'est évidemment en souvenir de ce qu'il avait constaté en Italie, qu'il dit dans
ses Considérations, que l'on AToh encore le Peuple délester les Sénateurs.
Page 5 i, ligne 11\.
— Le Peuple se relira, sur le Mont Sacré, et créa les premiers tribuns en
4g3 avant J.-C.
Page 5i, ligne a 3. disputes, au lieu de contestations. — Dans les Corrections des
A', A" :
— A,
Considérations, page i 7, se trouve une indication biffée, qui se rapporte ici :
« Page 84,
ligne 1 3, il faut mettre : Cela, produisit des contestations continuelles. »
lin marge, on lit le mot rave : « Mis. »

Page 5i, ligne ao. — Dans les Corrections des Considérations, page 3g, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page 84, ligne 1 6, au mot
Sénal^'K mettez celle note :
«
"11 y avait celte différence entre le gouvernement de Lacédémone el celui de Rome, qu'à
«
Lacédémone le Sénat mettait l'équilibre entre le Peuple elles Rois, au lieu qu'à Rome, où il
« n'y avait, point
de dispute entre le Peuple et les Consuls, le Sénat, les Consuls et les autres ma-
« gislrats
servaient de contre-poids entre le Peuple el les Patriciens. »
«
Ou bien :
« '"'11 y avait celte différence entre
le gouvernement de Lacédémone et celui de Rome, qu'à
«
Lacédémone le Sénat mettait l'équilibre entre le Peuple el les Rois, au lieu qu'à Rome le
« Sénat,
les Consuls elles autres magistrats servaient de contre-poids entre le Peuple elles Pa-
«
triciens. Les auteurs et Polybe même n'ont pas parlé exactement lorsqu'ils ont comparé aux
« Rois, au Sénal et au
Peuple de Sparte, les Consuls, le Sénat el, le Peuple de Rome : car il n'y
« avait point de disputes entre
le Peuple et les Consuls. »
En marge de la première Arersion, on lit : « Mis », bien que l'addition n'ait pas été faite.
Page 53, ligne g. — A, A', A" : ses, au lieu de les.
Page 5s, ligne 17. — A, A', A" •.familles, au lieu de famille.
Page oa, note 1, lignes
à 3. — A, A', A" : avait tant de respect pour les principales familles
1
que, quoiqu'il eût obtenu le droit de faire des tribuns militaires plébéiens, qui avaient, la même puis-
sance que les Consuls, cependant il élevait toujours ci celle charge, au lieu de qui aimait. . . il
élisait.
Page 5a, note 1, ligne 3. — A, A', A" : et d'établir, au lieu de en établissant.

(l) Voyuijes de Montesquieu, tome I'', page oo, cl. tome II, pï>go aSçj.
iS
lMI'lïlMi:i:tL NAT10!.-.U.i;.
218 MONTESQUIEU
Page 5a, note i, ligne 4- — A, A', A" : El quand quelques, au lieu de Aussi les. — A, A', A",
n'ont pas qui. -r-A, A', A" : charges, elles y furent, au lieu de charqes y furent-elles.
Page 5s, note î, ligne 5. — A, A', A" : Celait avec peine que, au lieu de et quand.. — A, A',
A" : Peuple, dans te désir continuel d'abaisser la Noblesse, l'abaissait en effet, el quand il, au lieu
de Peuple.
Page 5a, note î, ligne 6. — Le Peuple nomma consuls Vairon en 216, el. Marius, pour la
première fois (car il le fut à sept reprises), en 108 aArant J.-C. — A, A', A", n'ont pas espèce de.
— A, A', A" : gagna, au lieu de remporta.
Page 52, note 2, ligne 3. — Le premier consul plébéien, L. Sextius, fut élu en 367, et le
premier dictateur plébéien, C. Marcius Rulilius, le fut en 3g8 aA7anl J.-C.
Page 52, note 2, lignes 4 el 5. — En 33g avant J.-C, Q. Publilius Philo, dictateur, lit dé-
cider : que les plébiscites seraient obligatoires pour les Patriciens, comme pour les Plébéiens;
que le Sénat ajiprouverail à l'avance les jirojels de lois présentés aux comices par centuries; et
que les deux consuls pourraient et un des censeurs devrait toujours être plébéiens.
Page 53, ligne 3. — Des deux Gracques, l'aîné, Tib. Sempromus Gracchus, périt en i33,
et le cadet, Cams, en 1 21 avanl J.-C —Montesquieu écrit Gracches, au lieu de Gracques.
Page 53, ligne 7. — Après le mot Peuple, A, V, A", renvoient à une note qui ne se trouve
pas dans 1$, et qui esl ainsi conçue :
«Le cens en lui-même ou le dénombrementdes citoyens était une chose très sage : c'était
une reconnaissance de l'étal de ses affaires el un examen de sa puissance. Il fut établi jiar Ser-
vius Tullius. Avant lui, dit.Eulrope (livre I), le cens était inconnu dans le Monde. »
La suppression de celle noie est indiquée clans les Pensées manuscrites de Montesquieu,
tome II, folio 2.37. Mais, au lome III, J'olio 456, celle même note esl reproduite avec une
observation que nous avons imprimée ci-dessus, dans YAppendice de ce volume, page 176,
ligne i 3.
Page 53, ligne 18. — A. réduire, au lieu de mettre.
A', A" :

Page 53, lignes 18 et 19. — A, A', A" : au nombre de, au lieu de dans une. même parmi.
. .
Page 53, lignes 19 el 20. — Après le mol privilèges, A, A', A", ajoutent la phrase cl la note
qui suivent :
«
Enfin, ils jelaicnl les yeux, sur la siluation actuelle de la République, et distribuaient de ma-
nière le Peuple'*', dans ses diverses tribus, que les tribuns cl les ambitieux ne pussent pas se
rendre mai 1res des suffrages, el que le Peuple ne jiùl pas abuser de son pouvoir. »
«
'''Les Plébéiens obtinrent contre les Patriciens (pie les lois elles élections des magistrats se
feraient par le Peuple assemblé par tribus, el. non pas par centuries. Il y avait trente-cinq tribus,
qui donnaient chacune leur voix : quatre de la Ville et trente el une de la Campagne.Comme il n'y
avait chez les Romains cpie deux professions en honneur : la guerre el l'agriculture, les tribus
de la Campagnefurent les plus considérées, el les quatre autres reçurent, cette Arile partie de ci-
toyens qui, n'ayant pas de terres à cultiver,n'étaient, pour ainsi dire, citoyens qu'à demi. La plupart
NOTES ET VARIANTES 219
n'allaient jias même à la guerre, : car, pour faire les enrôlements, on suivait la division par cen-
turies, et ceux qui étaient dans les quatre tribus de la Ville étaient, à peu près, les mêmes qui,
dans la division par centuries, étaient de la sixième classe, dans laquelle on n'enrôlait personne.
Ainsi il était dilïicile (pie les suffrages fussent entre les mains du bas peuple, qui était enfermé
dans ses quatre tribus. Mais, comme chacun taisait mille fraudes pour en sortir, tous les cinq
ans, les censeurs pouvaient corriger ce désordre, el ils menaient dans telle tribu qu'ils voulaient,
non seulement un citoyen, mais aussi des corps el des ordres entiers. — Voyez la remarque
qui est la première du chapitre xi. Voyez aussi Tile-Live, l10 décade, li\Tel, où les différentes
diA-isions du Peuple faites par Servi us Tullius sont très bien expliquées : c'était le même corps
du Peuple, mais divisé sous divers égards. »
Page 53, ligne ao/| avanl J.-C que M. Livius Salmalor, qui aATait été consul
ai. — C'est en
en a 18 et en 307, voulut exercer sur le peuple romain la vengeance dont il esl. ici question.
Page 53, noie — Saturninus et Glaucas, ou mieux Glaucia, ennemis de la Noblesse, furent
1.
lapidés en l'an 100 avant J.-C. — A, A', A", n, E : Glaucias, au lieu de Glaucas.
Page 53, note 3. — A, A', A", n'ont pas celle note-
Page 54, lignes 1 à 3. — C'est en 98 avant J.-C. que les censeurs M. Anlonius cl. L. Flaccus
frajipèrenl M. Duronius.
Page 54, lignes 8 36. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa, dont le. texte a beaucouj) de rap-
à
porls aArec celui de la longue note (pu ne se trouve point dans u, et. cpie nous avons imprimée
ci-dessus, à la lin de la page précédente.
Page 54, lignes ao à aa. — C'est en 3o/| avanl. J.-C. (pie Q. h'abius Maxunus revint sur la
mesure prise, en 3 1 a, par Appius Claudius.
Page 54, note 3. A, A', A", n'ont pas celte note.

Page 54, noie 5. — A, A', A", n'ont pas celle noie.
Page 5/|, noie, 6. — A, A', A", n'ont jias celle, noie.
Page 55, ligne 10. — A, A', A" : un des plus saqes, au lieu de plus saqe. La correction se
trouve déjà dans les Errata de l'édition princeps.
Page 56, ligne 8. — A, A', A", n'ont pas Enfin.
Page.56, ligne 1 7. — A, A', A' : regarder de, au lieu de voir de plus.
Page 56, noie 1, ligne !\. — C'est en 1 07 avant J.-C. que Marins enrôla, tout le monde contre
Jugurtha.
Page 56, note 1, lignes 6 à 8.
— A, A', A", n'ont pas ici Remarque:. . . sixième classe. Mais
une phrase -équivalente s'y trouve dans la longue note qui manque dans IÎ, et que nous avons
imprimée ci-dessus, à la fin de la page précédente.
Page 57, ligne 7. — A, A', A" : lorsqu'il, au lieu de quand, le Peuple.
220 MONTESQUIEU
Page 57, ligne 26, à page 58, ligne 1. — C'est en 90 avanl J.-C. que la Guerre Sociale
commença.
Page 67, noie i. n'onl pas celle noie. — Le Jus Latii était un ensemble de
A, A', A",

droits que les Romainsconcédèrent, d'abord, aux habitants du Latium el, plus tard, à ceux de
quelques cités ou pays situés dans les provinces plus ou moins lointaines.
— Le Jus ilalicum
élail accordé moins aux personnes qu'aux lerriloires, qu'on dotait d'un régime privilégié au
point de vue juridique el liscal, analogue à celui dont jouissait le sol italien.
l'âge 58, lignes l\ à G.
— Les Romains accordèrent le droit de cité aux alliés fidèles, en qo
avant J.-C, par la loi Julia, et à tous, sans distinction, par la loi Plaulia Papiria, en 8q.
Page 58, note 2, ligne 1. — o, E : (/uch/ue peuple, au lieu de quelques peuples.

Page 58, note /|. — A, A', A", n'onl pas celte note.
Page 58, noie !\, ligne 2. — Lisez : 18, au lieu de 8.
Page 09, ligne .').
— A, A', A", n'ont pas le second (/ni.
Page 5q, ligne 1 9. A, A', A", n'onl pas asiatique. La correction se trouve déjà dans les Errata

de l'édition princeps.
Page 5q, ligne 20. A, A', A" : quand il y a, au lieu de si l'on y voit.

Page 09, ligne 26. — Les éditions publiées du temps de Montesquieu donnent toutes ru,
nu lieu de rue.
Page 60, lignes l\ à 9. — Lors de son séjour en Toscane, Montesquieu rencontra à Florence
un M. de Be/.enval, de Soleure, qui le renseigna sur les alfaires de la Suisse, et lui parla no-
tamment de la puissance du canton de Berne. On peut lire cet entretien dans le tome I' 1' des
Voyages de notre auteur, à la page 182. 11 a sûrement inspiré les réllexions des Considérations
sur une république que presque personne ne cannait. — Dans les Pensées manuscrites de Montes-
quieu, tome .11, folio 207, cet alinéa est indiqué comme devant être retranché de « la nouvelle
('dition ».
l'âge 60, ligne 10. — Après le mol lois, A, A', A", renvoient à une note qui ne se. trouve pas
dans iî, et qui est ainsi conçue :
11 y a des gens qui ont. regardé le gouvernement, de Rome comme vicieux, parce qu'il élail
«
un mélange de la monarchie, de l'aristocratie et. de l'étal populaire. Mais la perfection d'un
gouvernement ne consiste pas à se rapporter à une des espèces de police qui se trouvent dans
les livres des politiques, mais à répondre aux vues que tout législateur doit avoir, qui sont la
grandeur d'un peuple ou sa félicité. Le gouvernement de Lacédémone n'élail-il pas aussi com-
posé des trois? »
La suppression de celle note est indiquée dans le tome 11 des Pensées manuscrites de Mon-
tesquieu, tome H, folio 207 v".
Page Go, ligne 12. — A, A', A" : liais, ou, au heu de ïiois.
NOTES ET VARIANTES 221

Page Go, ligne 18. — Les éditions publiées du. temps de Montesquieu donnent toutes servi,
au lieu de servie.
Page 61, ligne 3. — Epicure, philosophe grec, qui. naquit en 3/| 1 et mourut en 270 avant
J.-C, enseignait que l'homme devait poursuivre le bonheur, sans craindre ni espérer une vie
future.
Page Gi, ligne 9. — C'est en l'an 53 avant J.-C. que se produisit le fait rapporté par Ci-
céron dans la lettre dont Montesquieu insère ici un extrait. — A, A', A" : fait bien voir, au lieu
de nous montre.
Page G 1, ligne 1 7. — v, :déclaraient, au lieu de déclareraientque donnent A, A', A", C, D el 1;.
Page G 1, lignes 1 7 el 1 8. — Par loi curiale, on entendait une loi faite dans les comices par
curies.
Page Gi, note 1, ligne 1. — Cynéas ou plutôt Cméas était un Thessalien qui accompagna
Pyrrhus dans son expédition en Italie, el qui fui envoyé par lui à Rome, pour y négocier la
paix, en 280 avant J.-C. — C. Fabricius Luscinus fut envoyé, par les Romains, en 280 avant
J.-C-, négocier avec Pyrrhus un échange de prisonniers.
Page G2, ligne 7. — Le temple du Capitale, commencé par Tarquin l'Ancien et achevé par
Tarqum le Superbe, était un temple de Jupiter. A trois reprises, il fut incendié el. rebâti. Les
A'andales, en /|55, le pillèrent elle dévastèrent.
Page 62, ligne i G. — A, A', A" : pauvreté avec, au heu de pauvreté; avec. — A, A', A" : privée;
il, au heu de privée, il.
Page. G2, ligne 17. — A, A', A" : citoyen avec, au lieu de citoyen; avec.
Page.62, noie 1. — n'onl pas celle note.
A, A', A",

Page 62, note. 1, ligne 2. — n, 10 : soixanle-quin:e, au heu de soixante el quin:e.


Page G2, note 2, ligne 1. — A, A', A" : vos, au lieu de res.
Page G2, note 2, ligne 2. — A, A', A" : (/ni est perdue, cité dans le, au lieu de tiré du.— Le
fragment de. Salluste dont il est ici question se trouve dans la. Cité de Dieu de saint Augustin,
le grand théologien et évèque d'Hippone, qui naquit en 35/| el mourut en /|.3o.

Page G3, ligne 1. — A, A', A" : Le peuple romain ne cultivait point, au lieu de Les citoyens. . .
regardaient.
— A, A', A" : arts; il les regardait, au lieu de arts.
Page 63, ligne 2. — A, A', A" : esclave, au lieu de esclaves. exerçaient point. — A, A', A" :
. .
a, au lieu de eut.
Page 63, ligne 3. — \, A', A" : n'étaient anère que, au lieu.de nefut que de la. part.
Page 63, noie 1. — A, A', A", n'ont point celle noie. — Dans les Corrections des Considé-
rations, page 19, se trouve une indication biffée, qui se rapporte ici :
« Page 1 0/1,
ligne 1 3, au mol ne cultivait pointa, mêliez celle note :
222 MONTESQUIEU
Roiniilus, dit Denys d'iialicarnasse, livre 11, ne permit que deux exercices aux gens libres :
«
<
l'agriculture el la guerre. Les marchands, les ouvriers, ceux qui tenaient une maison à louage,
« les cabaretiers,
n'étaient pas du nombre des citoyens. (Ibid., livre IX.) »
En marge, on ht le mol rave : « Mis. »
Page 63, noie i, ligne 3. — i), i; : id., au heu de ibid.
Page 63, note 2, lignes î el 2. — A, A', A", n'ont pas en donne. ses Offices.
. .
Page 63, note 2, ligne 2. — A, A', A" : xui, Des Offices, dit : « llliberaies el sordidi quoeslus
mercenuriorum omnium quorum operoe, non quorum arles emunlur; est enim illis ipsa merces auclora-
inenlum servilulis. — Les marchands, ajoule-l-il, ne font aucun profil s'ils ne mentent. L'agricul-
. .
ture est le plus beau de tous les arts et le plus dujne d'un homme libre, » au lieu de xui.
Page 6/|, ligne 3. — A, A', A" : mes, au heu de les. La correction se trouve dé|à dans les
Errata de l'édition princeps.
Page6/|, ligne !\. — Les auerres de Marins el de Sylla ensanglantèrent le monde romain de
88 à 86 avant J.-C, el lurent suivies, jusqu'en 71, de celles de leurs partisans.
Page 6/1, lignes 10 à 1 2. — A, A', A" : d'asse: bonnes lois : il diminua la puissance des tribuns,
el sa modération ou la, au heu de des lois 1res. . tribuns. La.
.
Page 6/|. ligne i3. — \, A', A" : rétablit, pour un temps le Sénat, au heu de sembla rendre.
. .
Jiêpublique.
Page. 6/1, ligne i/|. — A, A', A" : deux choses (/ni, dans la suite, au lieu de des choses qui.
Page 6/|, lignes 16 à 19. — \", n'ont pas cet alinéa.
A, A',

Page G/|, note 1. C'est en 88 avant J.-C. que Marins brigua la commission de la. qucrre
contre Milliridate.
Page G/|, note 2. — A, A', A", n'onl pas cette noie.
Page 65, lignes 1 el 2. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa.
Page 65, ligne 3. — A, A', A" : par là, il les corrompit, au lieu de // les rendit avides.
Page 65, ligne 7. — i>, K, n'ont pas tous.
Page; 65, ligne 8. — Après le mot. lors, \ et A" renvoient à une note qui n'est, ni dans A, m
dans ii, mais dont 1$ reproduit presque textuellement la teneur dans l'alinéa qui va suivre.
Voici cette note :

«vint après lui un homme qui, dans une cause impie el une. victoire encore plus honteuse,
Il
ne confisqua pas seulement les biens des particuliers, mais enveloppa dans la même calamité
des provinces entières. (Cicéron, Des Offices, livre 11, chapitre vin.) »
Au heu de citer Cicéron à la lin et avec un renvoi au De Officiis, 15 met simplement dit Ci-
céron, à la première ligne et après II vint.
Page 65, lignes i3 à 20. — A, A', A", n'ont pas ces deux alinéas; mais la teneur du premier
NOTES ET VARIANTES 223

est reproduite presque sans modifications par A' el. A", dans la note dont nous Amenons de donner
le texte.
Page 65, note 1. — A, A', A", n'onl pas cette noie.
Page 65, noie 2, ligne 2. —A, A', A" : donna celles, au lieu de donnai! les terres.

Page 65, noie 3. — A n'a pas celle note. — A', A", mettent ce reirvoi à la fin de la note qu'ils
ajoutent, après le mol. lors, dans l'alinéa qui commence ainsi : « 11 inventa les proscriptions. . . <>
Page 65, note l\. — A, A', A", n'ont pas celte noie.
Page 66, ligne 2. — D, K, n'onl pas et.
Page 66, lignes 3 et /|. —Pompée, en tant que consul,/// casser, en 70 avant J.-C, la loi
qui avait enlevé aux tribuns du Peuple leur ancienne puissance.
Page 66, ligne 1 f\. — A, A', A", n'ont pas du Peuple et.
Page 66, lignes 17 à 22. — Pompée fut chargé : de combattre Sertorius en 76 el. Milbri-
dale en 66; de faire venir du blé en 07; de détruire les pirates en 67; et d'arrêter J. César en
/19 avant J.-C.

Page 66, ligne 20. — Le discours dont Montesquieu cite un fragment n'est, pas de Marais,
mais du tribun Licinius Macer, qui l'adressa au Peuple en l'an 7,3 avant J.-C
Page 66, ligne 25. — n, i<;: devait avoir, au lieu de avait.
Page 66, noie 1. — A, A', A", n'onl pas celle note.
Page 67, ligne 2. — A, A', A', D, K : admiration, au heu de administration. Les éditeurs mo-
dernes n'ont pas, en général, tenu compte de la variante que donne l'édition de 17/18. Elle semble
pourtant justifiée parla suite du texte.
Page 67, lignes 9 à i 1. — C'est, à son retour d'Espagne, d'abord, el à son retour d'Asie,
ensuite, qu'on vit Pompée congédier ses armées.
Page 67, ligne i 2. — Les éditions publiées du temps de Montesquieu donnent toutes/ai/,
au lieu de faite.
Page 68, ligne 1. — Pompée forma le premier triumvirat avec César et Crassus, en l'an 60
avant J.-C
Page 68, lignes 1 et 2. — Le mot est de Calon d'Ulique, q\ii naquit en 9/1 el se tua en /|6
avant J.-C, lorsqu'il désespéra de la République.
Page 68, ligne 3. — A, A', A" : elle, au lieu de Home.
Page 68, lignes 22 à 2/1. — Pendant qu'il était consul, en l'an 59 avant J.-C, .1. César fut
investi, pour cinq années : 1" du. (jouverneinenl.de la Gaule cisalpine el de l'illyrie par un plébis-
cite volé sur la proposition du tribun P. Valinius; el 2° du gouvernement de la Gaule d'au, delà
les Alpes par un sénalus-cpnsulle rendu à l'instigation de Pompée.
224 MONTESQUIEU
Page (JS, ligne 29, à page 69, ligne 5. — Montesquieu parle de ce sénalus-consulle dans
ses notes de voyageW. 11 croyait l'avoir A7Uijravè sur le chemin de liimini à. Césène. Mais l'inscrip-
tion qu'il vit en 1729, fabriquée sans doute au xvc ou. xvie siècle, n'est plus regardée comme
authentique; si bien qu'on l'a transportée à Césène, dans la Bibliothèque de la Ville.

Page 69, lignes 3 el l\. —Dans son Voyaije en Italie, Montesquieu dit : « Le fameuxRubicon,
qui n'est vénérable que par le respect que l'on y mit'2'. »
Page 69, ligne 1 1. — », 1; : point, au lieu de pas.
Page 69, ligne i 8. — C'est vers le 12 janvier de l'an /19 avant J.-C. que .1. César passa, le
Rubicon.
Page 69, lignes 18 à 23. — C'est le 17 mars de l'an /19 avant J.-C. que Pompée aban-
donna l'Italie.
Page 69, ligne 29. — J. César ne s'attaqua à Pompée qu'après avoir défait en Espagne ses
lieutenants L. Afranius, M. Pelrcius et M. Varro.
Page 69, lignes 29 el 3o. — C'est le /| janvier de l'an /|8 avant J.-C. que J. César passa en
Grèce.
Page 70, ligne i3. — La bataille de Pharsale fut perdue par Pompée le 9 août de l'an /|8
avant J.-C
Page 70, lignes i3 à 16. — Q. Cecihus Melellus Scipion, chef des troupes républicaines en
Afrique, fut battu à Thapsus, par J. César, le 6 avril de l'an /|6 avant J.-C.

Page 70, lignes 1 6 el. 1 7. — Lorsqu'en l'an !\ 2 avant J.-C, l'armée de Brulus et de Cassius
se trouvaient à Phihppes, en face de celles d'Antoine el d'Octave, celles-ci étaient à court de
vivres et pressées de se; battre. Cassius voulait dilférer. Mais l'impatience de Brulus fit accepter
la bataille et ruina Je parti républicain.

Page 70, ligne 1 9. — A, A', A" : dehors sous, au lieu de dehors : sous.
Page 70, ligne 20. — A, A', A" : Auijusle; Home, au lieu de Auijusle, Rome.
Page 70, ligne 2.5. — », K : forces y, au lieu de forces.
Page 70, ligne 26. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome J"1', pages 187
el 39/1 , se trouvent deux fragments (avec notes), qui sont comme des rédactions premières du
passage qui commence au mot D'ailleurs, el. qui se termine à la fin de l'alinéa.
Le fragment de la page 1 87 est ainsi conçu :
«
Remarquez qu'après les guerres civiles les plus funestes des étals, ils deviennent tout à coup
dans le plus haut degré de puissance0. Nous l'avons vu trois (sic) fois en France : sons Charles Vil'',
sous Henri IVe, Louis X.11.1.et Louis XIV; nous l'avons vu en Angleterre, sous Cromwell et sous
Henri Vlll; à Rome, après les guerres de Sylla el celles du parti de César. C'est que, dans la

l'! Voyai/es de Montesquieu, lome 11, page Si. —'"' Ibidem.


NOTES ET VARIANTES 225

guerre civile, tout le peuple s'aguerrit, et, lorsque, par une paix, les ails recommencent à re-
fleurir, et que les forces sont, réunies, l'Etat a un avantage très grand sur celui qui n'a que
des bourgeois H. Chaque état doit songer à faire des soldats, el celui qui en a plus est le plus
puissant. »
«
'"'Voyez page 09/1. — Mis cela dans mes Considérations sur l'Espaxjne. »
«
("'Mis cela sur les Romains, jusqu'à la raie. »
La raie est au-dessus de la dernière phrase.
Quant au fragment de la page 3 9/1., en Aroici la teneur :
«
Il n'y a point d'état si dangereux, el qui menace si fort les autres états de la conquête, qu'un
état qui est dans la guerre civile^''. C'est que tout le Peuple (nobles, bourgeois, laboureurs) de-
vient soldat. D'ailleurs, il s'y forme de grands hommes, parce que, dans la confusion, ceux qui
ont du mérite se font joui-, au lieu que, dans la tranquillité de l'Etat, on choisit les hommes, et
on choisit mal.
«Les Romains, après les guerres civiles de Marins el de Sylla, de César el de Pompée; les
Anglais, après les guerres civiles sous Cromwell; les Français, après les guerres civiles sous
Henri IV, après les guerres civiles sous Louis XI11, après les guerres civiles sous Louis XIV; les
Allemands, contre les Turcs, après les guerres civiles d'Allemagne; les Espagnols, sous Philippe V,
après les guerres civiles pour la Succession.
«
Si donc l'Etatn'est pas détruit, —ce qui arrive aisément,—il devient plus fort. 11 se détruit
par le partage ou l'usurpation d'un voisin. »
«
('Voyez page 1 87. — J'ai mis cela dans les Considérations sur la. République romaine. »
Page 70, ligne 27. — A, A', A" : toujours, au lieu de souvent. La correction se trouve déjà
dans les Errata de l'édition princeps.
Page 7 1, el 2. — Dans les Errata de l'édition princeps, il était indiqué qu'il fallait
lignes 1
mettre ici souvent, au lieu de presque toujours.
Page 71, lignes 3 à 6. — La France fut troublée, de 1/107 :1 '436, par les querelles des
Armagnacs el des Bourguignons; de 1576 à 1596, par les Ligueurs; en 1 6 11\, par les Princes;
el. en 16/18, par les Frondeurs. Elle n'en fut pas moins redoutable sous Charles Vil, d'abord,
et puis, sous Henri IV, Louis Xlll et Louis XIV.
Page 7 1, ligne 5. — », K : et de, au lieu de el.
Page 7 1, lignes 6 et 7. — Cromwell, après les guerres civiles qui durèrent de 1 6/1.2 à 1 65 1,
gouverna glorieusement l'Angleterre jusqu'à sa mort (3 septembre 1 658), sous le litre de Pro-
tecteur.
Page 7 1, lignes 7 et 8. — C'est après la guerre de Trente ans (1618 à 1 6/|8), que les Em-
pereurs d'Allemagne imposèrent aux Turcs les traités de Carlowitz, en 1699, el de Passarowitz,
en 1718.
Page 7 1, lignes 9 et 10. — C'est après la guerre de la Succession d'Espagne (1701 à 171/1),
que les Espagnols s'emparèrent de la Sicile, qu'ils ne gardèrent, du reste, que de 1718 à
1 720.
IMI r.iMi.r.ii:sATi(ixAU:.
226. MONTESQUIEU
Page 71, lignes 10 à 12. —Nous aATons déjà parlé des succès de Thamasp-Kouli-Khan ou
Nadir-Chah contre les litres.
Page 7 i, ligne a5. — Le parti de Pompée se releva d'abord en Espagne; mais il y fut vaincu
à Munda, par César, le i 7 mars de l'an /|5 avant J.-C.

Page 71, ligne 26. — Après la bataille de Pharsale, J. César poursuivit Pompée en Egypte
et y courut de sérieux dangers. 11 finit, par triompher glorieusement de ses ennemis. Mais il
s'oublia ensuite, pendant deux ou trois mois, en l'an /17 aA'ant J.-C, auprès de Cléopâlre, qu'il
maintint comme reine du pays.
Page 71, ligne 27. — A, A', A" : auraient suivi, au lieu de qu'ils se seraient retirés avec.
Page 72, lignes 3 à 7. — On peut rapprocher ce passage d'un fragment qui se trouve dans
les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome F', page /|68, et que nous avons imprimé ci-
dessus, dans ï Appendice de ce volume, page 168, ligne l\.
Page 72, ligne 6. — A, A', A" : ces deux, au lieu de ces.
Page 72, ligne 7. — A, A', A" : 11, au lieu de César.
Page 72, ligne 21. — Après le mol ridicule, A, A', A", renvoient à une noie qui n'est pas
dans 15, mais dont ]> reproduit presque textuellement la teneur dans l'alinéa qui va suivre.
Voici celte noie :
« Césarlaisait
lui-même les sénalus-consulteset les souscrivait du nom des premiers sénateurs
qui lui venaient dans l'esprit. Cicéron (Lettresfamilières, Jet. 9) dit : «J'apprends quelquefois
« qu'un sénalus-consullepassé à mon avis a été porté en Syrie el en Arménie, avant que j'aie
« su
qu'il ait été fait, et plusieurs princes m'ont écrit des lettres île remerciement sur ce que
« j'avais été d'avis qu'on leur donnai le titre de rois, que non seulement je ne savais ])as être
«
rois, mais même qu'ils fussent au Monde. »
Dans IÏ, il v a, au commencement : Il parla le mépris jusqu'à, faire lui-même les sénalus-
consulles; il, au. heu de César. les sénalus-consultes el; à la ligne 2 : « J'apprends quelquefois,
. .
dil Cicéron, au lieu de Cicéron. quelquefois; el à la ligne l\ : remerciement, au lieu de remer-
. .
ciemcn Is.

Page 72, ligne 2/1, à jwge 73, ligne 2.— A, A', A", n'onl j}as cet alinéa, mais ils ont la note
dont nous venons de donner le texte, et dont la teneur est presque identique.
Page 72, note 2. — A, A', A", n'ont j)as celte note; mais ils insèrent le même renvoi dans
la noie qu'ils ajoutent, après le mol ridicule, à l'alinéa qui commence ainsi : « César, de tout
leiorps ennemi...»
Page 73, lignes 22 à 27. — U opinion des Grecs et des Italiens sur le tyrannicide nous est
connue notamment par un j)assage du De Officiis de Cicéron (livre 11.1, chajjitre iv) : « A'um itjilur
se aslrinxit scelere, si qui tyrannuin occidil quamvis familiarem? Populo quidem liomano non vi-
delur, qui ex omnibus proeclaris faclis illud pulcherrimiimexislimai. » 11 se pourrait que Montesquieu
se lût inspiré de ce témoignage.
NOTES ET VARIANTES 227

Page 73, ligne 22. — Par droit des aens, il faut entendre ici, non le droit qui règle les
rajDjîorls de jjeuple à joeuple, mais le droit qui est commun à plusieurs ou à tous les peujîles.
Dans le Commentaire 1er de Gains, on lit : « Quod vero nalaralis ratio inler omnes homines con-
id apud. omnes populos peroeque custoditur vocalurque jus genlium, quasi quo jure omnes ijenies
st.itu.il.,
utuntur. »

Page 73, note 2, ligne 2. — A, A', A" : Atlilius Cinaber, au lieu de Tullius Cimber.

Page 73, note 3. — A, A', A", n'ont joas cette note.

Page 7/1, lignes 3 el l\. — Montesquieu fait ici allusion aux conjurations de M. Lepidus en
l'an 3o avant J.-C, de Fanni us Cejwo et de Murena en l'an 22, d'Egnalius el de Plautius
Puifus en l'an 1 9, ainsi qu'à celle de Cinna en l'an l\ de noire ère.

Page 7/1, ligne 9. — A : comme, au lieu de parce quelle élail.


Page 7/1, ligne 1 1. — A, A', A" : pas de s'être mis, au lieu de pas.
Page 7/1, noie 1. — A, A', A" : Lettre, au lieu de Lellres.

Page 75, ligne 9. — J. César fut assassiné le 1 5 mars de l'an t\[\ avant J.-C.

Page 7.5, ligne 10. — M. /Emilius Lepidus, qui forma le second triumvirat avec Antoine
el Octave, en l'an /|3 avant J.-C, fui déjmsé par Octave en l'an 36 el relégué à Circéi, 011 il
vécut encore vingt-trois ans, ne conservant que la dignité de grand-pontife.
Page 75, ligne 22. — Antoine ou M. Antonius, qui naquit, en l'an 86 aATant J.-C, fut un des
jiarlisans les jxlus dévoués de César. H entreprit de venger sa mort, et, aj>rès avoir formé avec
Léjîide et Octave le second triumvirat, il défit le jiarti républicain à Philijmes. Mais, bientôt,
il rompit, successivementavec ses deux collègues, et, lorsqu'il eut été vaincu à Aclium, il s'enfuit

en Egyjrle, où il se tua le 1l!r août de l'an 3o.


Pa»e 75, ligne 23. — A, A', A" : de raison, au lieu de des raisons. — Les Romains avaient
des registres (codices) dont les mentions constataient leurs obligations envers des tiers.

Page 76, ligne 6. — Le Temple d'Ops, Déesse de la Terre, élail situé sur le Mont Capilolin.
Page 76, ligne 2/1. A, A', A" : lorsque, au lieu de quand.

Page 76, note 1, ligne 2. — Vespillo signifie croque-mort.
Page 77, ligne L\.
— Dans les Corrections des Considérations, page 87, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rapporte ici :
« Page 126, au mot rois, ligne i 9, mettez celle remarque :
«
Cette coutume ne pouvait pas être plus ancienne chez les Grecs que le règne d'Alexandre,
«
puisque sa folie, à cet égard, souleva si fort sa nation. H y a ajiparence que celle manie joassa
«
de lui aux rois grecs, ses successeurs; après lesquels, les magistrats romains s'en infaluèrent. »
En marge, on lit : .. Avant de mettre cette noie, il faut voir les dissertations de l'abbé de
•..y.
228 MONTESQUIEU
Mongaul, et voir s'il a fait celte réflexion. » Au-dessus et au-dessous est écrit : « Mis ». Mais la
note ajoutée dans l'édition de 17/18 est rédigée tout autrement.
La même réflexion se retrouve, du reste, dans les Pensées manuscrites de Montesquieu,
tome 11, folio 2 3 1 :
«
Celle coutume (de se faire adorer) ne pouvait pas être plus ancienne chez les Grecs que le
règne d'Alexandre, puisque sa folie, à cet égard, souleva si fort sa nation. 11 y a apparence que
cette manie j^assa de lui aux rois grecs, ses successeurs, el, de là, aux magistratsromains. »
En marge, on lit : « Voir si M. l'abbé de Mongaul a fait celle réflexion. »

Page 77, lignes 1 2 et 1 3. — Dec. Junius Brulus résista d'abord à Antoine, qu'il battit près
de Modène, le 27 avril de l'an l\!\ avant J.-C; mais, abandonné ensuite jjar ses soldats, il lut
j)ris et tué j)rès d'Aquilée.
Page 77, ligne 1 5. — Dans les Corrections des Considérations, page 83, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rajmorle ici :

«
Page 127, ligne 16, au mol son ennemi particulier^, mettez cette note :
« C Ciceronemad insaniam propria perduxil inimicilia. »
En marge, on 111 une jmrase écrite dans le sens de la longueur de la page : « Voir si la citation
est bonne : Ajmien, Jjage 87. »
Page 77, ligne 1 6. — Octave ou C. Juhus César Oclavuis, naquit le 23 septembre de l'an 63
avant J.-C. Neveu et fils ado|)hl de César, il hérita de sa jjopulanlé. D'abord ennemi d'Antoine,
il forma ensuite, avec lui et .Lépide. le second Iriumviral. Mais il romjjit successivementavec
ses deux collègues et l'cmjjorla sur eux deux. La bataille d'Actium lit de. lui le chef unique de
l'Etat, qu'il administra, sons le litre 1YAuijusle, jusqu'à sa mort (19 août de l'an 1/| ajjrès J.-C).
Page 77, ligne 2.5, à page 78, ligne 8. — 11 est curieux de comjiarer ce jîassage au Discours
sur Cicéron, que Montesquieu avait rédigé dans sa jeunesse, el que l'on trouve dans ses Mélanijes
inédits, à la jjage 1 '''. C'était Cicéron qu'il préférait alors. Il finit j)ar décerner à Calon le pre-
mier raii"'.
n
Page 77, note 1. — L'abbé Nicolas-Hubert ///; Manquai ou plulùL Mongault, né le 6 octobre
1 67/1 el. mort le 1 5 août 1 7/16, fut membre de l'Académie française, et
publia, en 1 7 1 !\, une
traduction des Lettres de Cicéron à Allicus.

Page 78, lignes 9 cl 10. — La bataille de Modène fut perdue par Antoine le 27 avril de
l'an /|/| avant J.-C; mais les consuls A. Hirlius et C. Vibius Pansa, qui commandaient l'armée
victorieuse, y périrent.
Page 78, ligne 18. — A, A', A" : convinrent, au lieu de s'unirent. — C'est dans une île du
Reno qu'Antoine, Lépide et Octave se proclamèrent Iriumviri rei publiât! constil.uen.die, en l'an l\.!\
avant J.-C.

'"' Alétanqes Inédits de Montesquieu, publias par Je baron du Montesquieu (Bordeaux, G. Guunoiiiliiou, i8yj).
NOTES ET VARIANTES 229
Page 78, ligne 20. — A, A' : Rome; el, au lieu de Rome.

Page 78, ligne 23. — M. Junius Brulus et C. Longinus Cassius se tuèrent à Philippes, l'an /|2
avant J.-C.
Page 78, noie i, ligne 2. — A, A', A", n'ont pas De.
Page 79, ligne 6. — Après le mot flétrie, A, A', D et, E renvoient à une note, qui ne se trouve
pas dans A", ni dans 15, et qui est ainsi conçue :
« Si
Charles 1er, si Jacques II, avaient A'écu dans une religion qui leur eût permis de se tuer,
ils n'auraient j)as eu à soutenir, l'un, une telle mort, l'autre, une telle vie. »
La supj>ression de celle note est indiquée dans les Pensées manuscrites de Montesquieu,
tome II, folio 237 v°, avec celle remarque :
« .Vola. :
Noie ôlée j)ar le censeur de l'édition de Paris. »
Dans les Pensées manuscrites, tome 1er, jwge /170, se trouve la même réflexion, sous une
forme un jjeu différente :
«
Jacques H, avaient vécu dans une religion qui leur eût permis de se tuer,
Si Charles 1CT,si
auraient-ils reçu tant d'outrages de la Fortune? Quelle mort que celle de l'un! el quelle vie
que celle de l'autre'''! »
« Mis
>' dans l'ouvrage sur les Romains. »

Page 79, ligne 9. — », j; : ou jwur, au heu de ou. — Montesquieu met toujours le héroïsme.
Page 79, ligne 21. — \, A', » cl. K ajoutent ici un alinéa qui ne se trouve j)as dans A', 111
dans n, et qui est ainsi conçu :
« Il est certain que
les hommes sont devenus moins libres, moins courageux, moins porlés
aux grandes entreprises, qu'ils n'étaient lorsque, j>ar celle puissance qu'on jirenail sur soi-même,
on pouvait à tous les instants échajjper à toute autre puissance. »
Page 80, ligne 3. — Sexlus Pompée, fils du grand Pomjîée, après avoir combattu J. César,
qui le délit à Munda, recommençala guerre contre les seconds triumvirs. Mais, le 3 septembre
de. l'an 36 avant J.-C, sa flotte fut battue entre Myles et Nauloque. Il se réfugia alors en Asie,
où il lutta quelque temps encore, dut se rendre, et fut tué, en l'an 35, à Milel ou à Midée.

Page; 80, lignes cl 7. -- VI. Vijjsanius Aijrippa, qui naquit en l'an 63 et mourut en
6
l'an 12 avant J.-C, lût le JMUS grand général el le plus grand ministre d'Auguste. Par les
victoires navales qu'il remporta sur S. Pompée, à Nauloque, et sur Antoine, à Aclium, il assura
l'empire au neveu de J. César. Auguste, qui devait lui survivre, l'avait adoj)lé comme fils el
successeur.
Page 80, ligne 8. — Après le meurtre de J. César, on ATilpérir tour à tour, de mort violente,
Trebonius, Dec. Brulus, Min. Basil lus, Aquila, etc., sans parler de M. Brulus et de C. Cassius.
— Dans les Corrections des Considérations, page 21, se trouve une indication biffée, qui se
rapporte ici :
230 MONTESQUIEU

« Page i 3 2,
lijme i î, au mol malheureusemenl leur vie W, mettez celle noie :
«f'De nos jours, presque tous ceux qui jugèrent Charles une fin tragique. C'est
F'1" eurent

«
qu'il est imjjossiblede faire des actions jjareiHes sans avoir de tous côtés des ennemis mortels,
« el, j)ar conséquent, sans
courir une inimité de périls. »
En marge, on lit : « Mis ». Celle note ne ligure pourtant point dans «. Mais on la trouve dans
r> el E.

Page 8o, ligne 22 et note 1.


— L'éloije de Lépide, dont Montesquieu jxule ici, a été fausse-
ment attribué à César Vichard, abbé de Sainl-Réal, qui naquit en i63q et mourut en 1692.
Bien qu'il soit imprimé dans l'édition des OEuvres de cet historien publiée, en 1 73o, à Amster-
dam (tome H, page 16), il est de Joseph Bimard, baron de La Baslie, né le 6 juin 1700 el
mort le 5 août 17/12. Cet éloge a j>our litre Fragmens sur Lépide.
Page 81, ligne 6. A, A', A" : sa valeur, au heu de son couraqe.

Page 81, lignes 7 et 8. A, A', A" : eu. aucune des qualités qui pouvaient lui procurer, au lieu

de point eu celle. peut donner.
. .
Page 8i, ligne i 8. — La bataille d'Aclium fui livrée le 2 septembre de l'an 3i avant J.-C.
Page 81, lignes 18 et 19. — Cléopàlre, fille de Plolémée IX Aulète, née en l'an 67 el
morte en l'an 3o avant. J.-C, fut reine d'Egyjjle à partir de l'an 02, et séduisit tour à tour
J. César et M. Antoine; mais, Octave ayant résisté à ses charmes, elle se tua.

Page 81, lignes 22 28. — A, A', A", n'ont. j)as cet alinéa. — Dans les Correctionsdes Consi-
à
dérations, ])age 79, se trouve une indication bifl'ée, qui se rajmorle ici :
« Page i 3/i, après la ligne 2/1, mettez cet alinéa :
« Une femme à qui Antoine avait sacrifié le Monde entier le trahit; tant de capitaines et tant
« de rois
qu'il avait agrandis ou faits lui manquèrent. Une lrouj)e de gladiateurs lui conserva une
«
fidélité héroïque. Comblez les hommes de biens, la première idée que vous leur insju'rez, c'est
«
de chercher tous les moyens de les conserver : ce sont de nouveaux intérêts que vous leur
«
donnez à défendre. »
En marge, on lit : «Mis». L'alinéa figure, en effet, dans is, avec une addition après le mot
manquèrent : « Et, comme si la générosité aATait été liée à la servitude. » De jilus, dans la troisième
j)brase, les mots que nous imjjrimons en italiques sont mis au singulier.
Page 82, lignes 11\ à i 8.
— Montesquieu ojypose ici les guerres civiles qui troublèrent la
France pendant la jeunesse de Louis X1J1 et de Louis XIV, aux guerres de religion qui se succé-
dèrent depuis le milieu du xvi,: siècle jusqu'au commencement du xvinc.
Page 82, ligne 1 9. — C'est le janvier de l'an 27 aA7ant J.-C, que le titre d'Auijusle fut
)6
conféré à Oclave par le Sénat el par le Peuple.
Page 83, ligne 5. — E : violence, au lieu de violences.
Page 83, lignes 6 à 8. — A. Gabinius, qui fut consul l'an 58 et proconsul en Syrie l'an 57
avant J.-C, fut un peu moins impudent que Montesquieu ne l'a jDensé. Cicéron dit, en effet,
NOTES ET VARIANTES 231

dans ses Lettres à Quinlus, son frère, livre III, lettre 2 : « Quum Gabinius, quacumque veniebal,
Iriumphum se posliilare dixissel, subiloque bonus imperalor noclu in Urbem, Iwsliiim plane, invasissel,
in Senalum se non commillebal. »

Page 83, ligne 18. — A, A', A" : César pour, au lieu de César, pour.
Page 83, noie 1. — A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 83, note 2, ligne 1. — J. César fit la guerre aux Gaulois, en l'an 58 avant J.-C, sans
une autorisation formelle, en Arerlu d'un sénalus-eonsulle de l'an 61.
Page 83, noie 2, lignes 1et 2. —C'est malgré le Sénat et le Peuple que M. Licinius Crassus
partit, en l'an 5/j avant J.-C, pour son expédition contre les Parthes, où il devait être égorgé le
8 juin de l'an 53.
Page 83, note 2, ligne 2. — C'est, dans le chapitre xxxi du livre XXXVIII et dans le cha-
jnlre xu du livre XL de son Histoire que Dion rajmorte les faits dont il est ici question.
Page 8/|, lignes 1 el 2. — Auguste offrit de se démettre en l'an 27 avant J.-C.
Page 8/|, lignes 22 et 2 3- — D, 1: : approcher, au lieu de rapprocher.
Page 8/1, noie i, ligne 2. — A, A', A" : démocratie : car, d'ailleurs, depuis la. loi. du Peuple,
Auguste était devenu, prince légitime. « Lege regia, quoe de ejus imperio lala est, Populus ci el in
cum onmc imjH'rium Iranslulit (Instilules) », au lieu de démocratie. Montesquieu a eu bien raison
de supprimer la lin de la note qu'il avait d'abord, mise dans les Considérations.Ce n'est pas d'Au-
guste, mais des Emjjereurs en général que les Instilules de Justinien parlent au livre F'', litre 11,
par. 6, à propos de la Lex regia. Jamais loi unique et définitive n'investit de la toute-puissance
le neveu de J. César.
Page 8/1, note 3, ligne 2. — A, A', A" : l'essentiel, an lieu de peu.
Page 85, lignes 3 à 11. — Dans A, A', A", les deux alinéas n'en font, qu'un.
Page 85, ligne 1 3. — Auguste s'opposa à l'alfranchissemenl de trop d'esclaves par les lois
jElia. Senlia et Fiiria Caninia, édictées, l'une, en l'an !\ el, l'autre, en l'an 7 (?) après J.-C.
Page 85, note 2. — n, E : Idem, ibiil., au lieu de Suétone. d'Auguste. — A, A', A" : Insti-
. .
lules de Justinien, livre 1, lit., el Sue!.., in Aug., au lieu de Suétone. . . liv. ].
Page 86, ligne 7. — », E, n'ont pas pour.
Page 86, ligne 8. — E : toujours, au lieu de tout.
des cohortes
Page 86 lignes 1 3 et 1/1.
, — Auguste établit dans Rome un préfet de la Ville et
urbaines, sans parler du corps des vigiles.
Page 86, lignes i [\ à 16. — Auguste rendit les légions permanentes et leur attribua des can-
tonnements fixes sur les frontières. Il créa, en l'an 6 après J.-C, une caisse militaire ou oerarium
mililare, avec des ressources propres. C'était Yoerarium qui payait aux soldats leurs pensions de
retraite.
232 MONTESQUIEU

Page 86, ligne 25. — Auguste établit des flottes j)ermanentes : celles de Misène, de Ra-
venne, de Fréjus, etc. — A, A', A", n'ont j)as Comme.
Page 86, ligne 26. — A, A', A" : n'en avaient point eu. Comme, au lieu de n'avaient point eu
des.

Page 86, ligne 26, à page 87, ligne 2. — A, A', A": Comme ils étaient, au lieu de des corps
perpétuels. étaient les.
. .
Page 86, note — A,
A', A", n'ont j)as celle note.
1.
Page 86, note 2, ligne 2. —-Les drachmes valaient environ 70 centimes de noire monnaie.
— A, A', A", n'ont j)as deux. — », E : trois autres, au lieu de autres trois.
Page 86, note 2, ligne 3. — », E : ans de service, au lieu de ans.
Page 86, note 3. — A, A', A", n'ont pas celle noie.
Page 87, ligne 3. — A, A', A" : la Méditerranée et qu'on, au lieu de toute la Méditerranée. On.
Page 87, ligne [\. — A, A', A", n'ont pas/'/.
Page 87, ligne 9. — Dans les Corrections des Considérations, J)age 23, se trouve une indi-
cation biflee, qui se raj)porle ici :
«Page i/|5, ligne 7, au mot conjecturèrentC, niellez celte note :
«
("' Inscilia reipublicoe ut aliénai. (Tacite, Annales, hv. I.) »
En marge, on lit et « Examiner] la cil[alion] ». Les deux annotations sont également
: « Mis »,
rayées, et la citation de Tacite n'a j>as été insérée dans l'édition de 1 7/18.
Page 88, ligne 2. — Tibère ou Tib. Gandins Nero, naquit, en l'an !\ 2 avant J.-C, de Tib.
Néron et (le Livie, qui devint ensuite la femme d'Auguste. Son beaiwpère l'adopta en l'an !\ de
notre ère. Quand Auguste mourut., le 19 août de l'an 11\, Tibère lui succéda et régna jusqu'au
1 6 mars de l'an 37, date de sa mort.

Page 88, lignes 7 et 8. — Plusieurs lois de majesté furent faites successivementsous la Répu-
blique. L'une d'elles fui adojHée, en l'an 91 avant J.-C, sur la jjroposiliondu tribun Varius lly-
brida. Les incriminations relatives à la majesté du j)euj>le romain étaient, des j)lus ATagues : car
Cicéron nous ajmrend, dans le De Invenlione rhelorica (livre 11, chajDitre xvn), que « niajeslatem
minuere est de dignilalc, aul amj)liluiline, aut poleslale Popiili, aul eorum quibus Populus poleslatem
iledil, aliquid derogare ».
Page 89, ligne 1.
— A, A', A" : le Sénal prêt, au lieu de des juges prêts. — Après le mot con-
damner, A, A', A", renvoient à une noie qui ne se trouve j)as dans ii, et qui est ainsi conçue :
«
Avant les Empereurs, le Sénal, occupé des aflaires publiques, ne jugeait point en corps les
alfaires des j)arlicuhers. »
Page 89, lignes 2 à 6. — A, A', A", n'onl pas les j^hrases Du. temps de et
la. République.
. .
Tibère lui renvoya. Mais ils exjjriment une jjarlie des idées de la jiremière de ces jmrases dans
. .
la noie que nous rej^roduisonsquatre lignes plus haut.
NOTES ET VARIANTES 233

Page 89, lignes 3 à 5. — Entre autres cas où le Sénal jugea les alliés, sous la Réjrablique,
on j)eul citer l'aflaire des Cajjouans, en 21 i avant J.-C.
Page 89, lignes 5 et 6. — Tibère renvoya au Sénat cinquante-deux alï'aires de lèse-majesté;
mais la moitié seulement des prévenus subirent des condamnations.
Page 89, ligne 5. — », E : qui. s'appelait, au lieu de qu'il appelait.
Page 89, lignes 7 el 8. — au lieu de servitude; sous.
A, A', A" : servitude sous,

Page 89, ligne 8. — Séjan ou L. /Elius Sejanus fut nommé préfet du. Prcloire en l'an 16
ajjrès J.-C. Devenu le favori tout jouissant de Tibère, il n'en consjura j)as moins contre ce prince.
Mais l'Empereur eut Arent de ses jjrojels el le fil massacrer le 1 8 octobre de l'an 3 1. — A, A',
A" : Séjan; les, au lieu de Séjan, les.

Page 89, lignes 1 5 à 17. — C'est dans le chapitre vu du livre XL1.V de son Histoire que
Dion raj)porle le fait.
Page 89, ligne 22. — Après le mot sous, A, A', A", renvoient à une note qui ne se trouve pas
dans », et qui est ainsi conçue :
«
Les grands de Rome étaient déjà jmivres du temps d'Auguste. On ne voulait. j)lus être édile,
ni tribun du Peuple. Beaucoup même ne se souciaient pas d'être sénateurs. »
La sujmression de celle noie est indiquée dans le tome II des Pensées manuscrites de Mon-
tesquieu, au folio 2 38.
Page 89, lignes 25 et 26. — Les procurateurs furent établis, à la j>lace des questeurs, dans
les ju'ovinces où l'Emjîereur se réserva une autorité exclusive, à partir de l'an 27 avant J.-C.
Page 90, lignes 2 à f\. — C'est en l'an 1 !\, que Tibère ôla au Peuple, pour le transférer au
Sénat, le droit d'élire les magistrats.
Page 90, ligne 8. — A, A', A" : cachaient, par exemple de donner, au lieu de caclia.il, soit qu'ils
donnassent. — A, A', A'' : ou. bien, au lieu de ou.

Page 90, ligne 9. — A, A', A" : de lui distribuer, au lieu de soil qu'ils lui distribuassent.
Page 90, note 1. — A, A', A" : LIV. Culigula. rétablit les comices et les ôla ensuite, au lieu de
LIV.
Page 91, lignes 2 el 3. — Auguste se fil investir à vie de la puissance des tribuns en l'an 23
avant J.-C, et. la même autorité fut plus lard conférée à ses successeurs, lors de leur avènement,
par l'acte qu'on a appelé la Lex regia.
Page 91, ligne 6. — B, C, » : étendu, au lieu de étendue, que donnent A, A', A" et E.
Page 91, lignes 10 et 11. — En l'an i5, un chevalier du nom de Falanius fut accusé pour
avoir vendu, avec sa maison la statue d'Auguste. Tibère le lit absoudre. Cependant Tacite a l'air
d'attribuer à l'Empereurl'idée de la poursuite W.

(,) Annales, livre h', chapitre î.xxm

IMI'lllMLr.li: NATIONALL.
234 MONTESQUIEU

Page 91, lignes i 1 à i/|. — Dion rajiporte les faits dont il est ici question, au chapitre xn
du livre LXVJI de son Histoire; mais il ne nomme que le personnage qui jjéril pour avoir chez
lui une carte de ioule la Terre : il s'ajjpelait Melius Pompusianas.
Page 91, ligne 1 6. — A, A', A", », c, », 12, donnent égalementfondé.
Page 91, lignes 17a 1 9. — La nation dont il est ici question est la nation anglaise, où l'on
ne j)Ouvail pas boire impunément à la santé du Prétendant, de Jacques-Edouard Sluarl, fils du
roi Jacques II.
Page 9 1, ligne i 9. — A, A', A" : c'est un crime capital, au lieu de il est défendu.
— Dans les
Corrections des Considérations, page 37, se trouve une indication, dont la première partie seule
est billée, el qui se rajjporle ici :
Page 1 5i, ligne dernière, il faut mettre : où c'est un crime de boire à la santé;
« — où l'on ne
permet pas (où il n'est pas permis) de boire à la santé; — où c'est une espèce de crime de boire.
. .
«
Ou mettre celte noie :
("'Un imbécile dont j'ignore le nom a attaqué cet endroit sans l'entendre, et avec un emjior-
«
« temenl ridicule :
« Men' moveal cimex Panlilius? aul crucier quod
« Vellicel absentent? »
En marge du jjremier alinéa, on lit : « Mis. »
Page 91, ligne 22.
— Germanicus ou Tib. Drusus Nero, fils du frère de Tibère, naquit le
2/1 mai de l'an 1 5 avant J.-C. 11 fut adojjté jjar son oncle. Mais il mourut avant lui, le 1 o octobre
de l'an i 9 de notre ère, après s'être illustré jjar ses exjjloils, notamment en Germanie.
Page 91, ligne 27.
— A, A', A" : compose, au lieu de composé. La correction se trouve déjà
dans les Errata, de l'édition j)rinceps.
Page 91, note 1. — Tacite parle des regrets que la mort de Germanicus inspira aux Romains,
dans les Annales, livre 11, chapitres i.xxxn eti.xxxin.
Page 92, lignes 7 a i 1. — Montesquieu avait, constaté la misère des la::aroni de Naples
pendant son voyage en Italie, el ce qu'il en dit dans les Considérations n'esl que le résumé des
noies qu'il avait prises sur les lieux'1'.
Pa»e 90, ligne 2. — Caius Ca.litjn.la, fils de Germanicus el. petits-fils, par adoption, de Tibère,
naquit le 3 1 août de l'an 1 2 après J.-C, fut reconnu empereur le i 8 mars de l'an 37, el. fut lue
le 2/1 janvier de fan !\ 1
.
Pa«e 93, lignes 3 à 7. — Dans le tome I 01'de ses Pensées manuscrites, au bas de la page /176,
Montesquieu a inséré de sa main une première rédaction, presque identique, de la remarque
qu'il fait ici à jjropos de Caligula. Celle rédaction est biffée, ainsi que les mois Mis dans les
«Romains», qu'on lit dans la marge. Le jugement porté sur Caligula est attribué par Tacite
à un certain Passienus (Annales, livre VI, chapitre xx).

(1) Voyages île Montesquieu, l.onie 11, pages y.o, ui el aa.


NOTES ET VARIANTES 235

Page 90, ligne 8. — A, A', A" : ôlées, au lieu de ôlés.

Page 93, ligne 11\.


— », E : de, au lieu de des.
Page 93, noie 1. — A, A', A", n'ont pas celte note, qui y eût fait double emjuoi avec la fin
d'une note antérieure. (Voyez ci-dessus page 90, note i.)
Page 9/1, ligne 5. — A, A', A" : nous qui n'avons, au lieu de les états qui n'onl. —A, A', A" :
nous, au lieu de leur. — Les deux corrections qui précèdent se trouvent déjà dans les Errata
de l'édition princejis.
Page 9/1., ligne 6. — A, A', A" : nous sommes, au lieu de ils sont. La correction se trouve déjà
dans les Errata de l'édition jjrinceps.
Page 9/1 ligne 8. — Le Claude dont il est ici question est, bien entendu, Tib. Claudius,
,
frère de Germanicus et neveu de Tibère. Né le i OTaoût de l'an 10 avant J.-C, il succéda à
Caligula, son neveu, le 25 janvier de l'an l\ 1 de notre ère et mourut le i 3 octobre 5/|.

Page 9/1, note A, A', A" : le livre 1"' des Instilules de Justinien, au lieu de les lois ro-
1. —
maîtres, au lieu de mères, qui semble bien être une faute d'iirrpression.
maines. — A, A', A" :

Page 9/1, note 2. — C'est en 16/10, que Jean, 8e duc de Bra.gan.ee, né en 1 60/1 et mort le
6 novembre 1 G56, fit révolter le Portugal contre Philippe IV, roi d'Espagne, el devint roi de
Portugal sous le nom de Jean IV.
o
Page g5, ligne 1 — A, A', A" : n'avait plus, au lieu de avait perdu.
.
Page 95, ligne 5. — A, A', A" : Depuis qu'il, au heu de Quand il.
Page 95, ligne 6. — A, A', A" : qu'on ne faisait que souffrir, au lieu de vaines.
Page 95, ligne 8. — Néron, beau-fils el. gendre de Claude, naquit le i5 décembre de fan
.'Î7, devint empereur le i3 octobre 5/|, el. mourut le 9 juin 68. — Commode, fils de Marc-
Aurèle, naquit le 3i août 161, devint emjiereur le 17 mars 180, el mourut le 1''' janvier 19.').
— Caracalla, fils de Seplime Sévère, naquit le l\ avril 1 88, devint emj)ereur le !\ février 211,
el mourut, le 8 avril 217.
Page 95, ligne 1 2. — A, A', A" : voyait, au lieu de voyant.
Page 95, ligne i5. — A, A', A" : car ils savaient certainement, au heu de ils savaient.
Page 95, ligne 1 7. — Après le mot austère, A, A', A", renvoient, à une noie, qui ne se trouve
jias dans », et qui est ainsi conçue :
«
Comme, autrefois, l'austérité des moeurs n'avait pu sonlfrir la licence et les dérèglements du
théâtre, il était resté dans l'esprit, des honnêtes gens un mépris pour ceux qui en exerçaient la
profession. »
Page 95, ligne 1 9. — A la suite de l'alinéa qui finit jxir le mot censurer, A, A', A", en ajoutent
d'abord un qui n'est nulle pari dans », et qui est accompagnéd'une note :
«Lorsqu'un empereur lit voir sa force et son adresse, comme quand Commode C tua, devant
Ao.
236 MONTESQUIEU

le peuple, tant de bêtes à coup de Irait, avec une facilité si singulière, il devait s'attirer l'admi-
ration du peujîle-et des soldats, parce que l'adresse et la force étaient des qualités nécessaires
j)Our l'art militaire de ces leirms-là. »
«
('Quoique les gladiateurs eussent la JDIUSinfâme origine et la plus infâme jjrofession qu'il y
ail jamais eu (car c'étaient des esclaves ou des criminels qu'on obligeait de se dévouer et de com-
battre jusqu'à la mort aux funérailles des Grands), cejDendantla passion ]30ur leurs exercices, qui
avaient tant de raj)j>ort à ceux de la guerre, devint telle qu'on ne saurait la regarder que comme
une fureur : les empereurs, les sénateurs, les grands, les femmes mêmes, parurent sur l'arène,
net; virorum modo pugnas, sed cl feminarum (Suétone, in Domit.). Les Romains n'avaient pas
moins de goût pour les athlètes. »
L'alinéa Lorsqu'un empereur. est suivi, dans A, A' el A", de trois autres, que nous avons
. .
huprmiés ci-dessus, conformément à l'édition de 17/18, au chaju'tre il (pages 1 o et 1 1); ces
alinéas commencent : le premier, jxir les mois Nous n'avons plus. ; le second, ]3ar 11 est même
. .
arrivé. .; et le dernier, jxir Ceux qui critiquent Homère.
. . .
La suppression de la note sur les gladiateurs est indiquée dans les Pensées manuscrites de
Montesquieu, tome II, folio 238, où celle noie esl transcrite avec deux légères variantes.

Page 95, ligne 2.3. — Caligula, après avoir épousé sa soeur Drusille, la lit tuer el la déifia
sous le nom de Panthée, en l'an 38.
Page 90, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note, qui lient lieu de celle qui se trouve un
j)eu j)lus haut dans l'édition princeps, mais qui manque dans ». (Voyez ci-dessus la note sur la
ligne 1 7 de la jîage 90.)
Page 96, lignes i 1 el 1 2. — Montesquieu, dans la phrase On n'élève donc. traduit, le Ut
. .,
lapsu graviore ruant de Claudien, qu'il avait choisi pour servir d'é|)igraphe à son livre.

Page 96, ligne 18. — Dans les Corrections des Considérations, page 37, se trouve une indi-
cation biffée qui se raj3j)orle ici :
« Page i 61, ligne aô, mettre cet alinéa :
« Cet eflbrt du Sénat, pour rej)rendre sa liberté fut le dernier de tous; il ne fil que confirmer
« la servitude. »

Page 96, ligne 20. — Dans les Corrections des Considérations, J3age 7 1, se trouve une indi-
cation biffée, qui se raj3j3orlc ici :

«
Paire Iimic dernière, au mot rendre la justice C\ mettre celle noie :
16 1.
11
(''Ils jugeaient, les alfaires fiscales. On les nppolail. les procurateurs de César. Auguste les établit
« et
les envoya dans tontes les j3r0vinr.es. C'était des chevaliers ou des alfranchis. Ils levaient les
«
tributs de l'Emj3ire; ils avaient la surintendance du fisc de la jirovince, comme les questeurs
« el
les trésoriers de l'Epargne l'avaient à Rome. Mais ils n'avaient point de jurisdiclion, comme
« on
le voit dans j3lusieurs lois du Digeste el du Code, et, quand, on ne leur obéissait J3as, il
« fallait qu'ils recourussent à l'autorité du gouverneur de
la province ou du jsréleur. Mais, sous
«
Claude, ils eurent la jîuissance de juger. On ne put aj3pcler de leurs jugements qu'à l'Empe-
« reur, et leur pouvoir devint immense. »
NOTES ET VARIANTES 237
En marge, on lit : « Mis », el une jshrase, également biffée, qui est écrite dans le sens de la
longueur de la page, el qui se raj3j3orle aux «lois du Digeste et du Code» dont Montesquieu
parle dans le texte que nous venons de rej3roduire : « A'oyez ces lois; voyez quel est le changement
précis que l'établissementdes jsrocurateurs apj3orla ]3ar rapport à l'administrationdes Chevaliers,
et la puissance de juger du Sénat et d'eux. »
Page 96, ligne 25, à page 97, ligne 2. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu,
tome F1', ])age 357, se trouve une jsremière rédaction des idées qu'il exprime dans cet alinéa :
«
Il n'y a jsoint d'autorité qui ait moins de bornes que celle du prince qui succède à la Piéjsu-
blique, après l'avoir abattue C : car il succède à une puissance qui. n'a point de bornes, qui est
celle du Peuj3le ou de la République. Car le Peuj3le n'a point du ni |3U limiter sa j3roj3re puis-
sance. Aussi les rois de Danemark, les ducs de Toscane (qu'on ne saurait j3roj3reme.nl apjseler
princes), onl-ils une puissance <jui n'est limitée ]3ar aucun tribunal. »
«
('J'ai mis cela dans la République romaine. »
Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome II, folio 2 38 v°, l'alinéa qui commence
par les mots // n'y a point d'autorité. . . est indiqué comme devant être suj3j3i*imé.
Page 96, note 1. — A, A', A", n'ont jias celle note, qui est la rédaction définitive du j3rojet de
noie que nous avons donné vingt-quatre lignes j3lus haut, d'après le manuscrit, des Corrections.
Page 96, note 2. — A, A', A", n'ont, pas Annal, liv. Xll.
Page 97, lignes 1 et 2. — Le Danemark devintune monarchie héréditaire et absolue, sous le
règne de Frédéric jjresque nulle, mais qui se lit attribuer une
111, dont l'autorité fut d'abord
j3uissance sans limites |3ar les étals qu'il convoqua, pour le 8 septembre 1660, à Copenhague.
— Dans les Correctionsde* Considérations, page 2.5, se trouve une indication bifl'ée qui se raj3-
j3orle ici :
"
[^aor] ' ^''' Mnllc
' k-> au moL <;xc'rccr('\ mettez celle noie :
«
('Voyez YEtal présent du Royaume de Danemark (tel qu'il était en 1 692), Amsterdam, 1 695. »
En marge, on ht : « Mis »; ce qui est inexact.
Page 97, ligne 3. — A, A', A", n'ont j3as et les Chevaliers.

Page 97, ligne l.\. — A, A', A" : jtt.squ.es au, au heu de jusqu'au.
Page 97, ligne 6. — Vilellius, né le 2/1 se]3lembre de l'an i5 aj3rès J.-C, succéda à l'em-
pereur Olhon le 19 avril de l'an 69 el mourut, le 20 décembre suivant.
Page 97, lignes 6 et 7. — Vcspasien, né le 18 novembre de l'an 9 aj3rès J.-C, succéda à
l'emj3ereur Vilellius le 21 décembre de l'an 69 el mourut le 2 3 juin de l'an 79.
Page 97, ligne 1 9, à J3age 98, ligne 1 2. — A, A', A", n'ont pas ces deux alinéas.
Page 97, ligne 20. — », E : axait, au lieu de aurait.
Page 97, lignes 22 et 20. — Néron ne se rattachait à la famille de César, que j3ar une série
d'adoptions. 11 a j3j3ar tenait à celle des Domilii, et non à celle des Julii. Mais il avait été adopté
238 MONTESQUIEU

par l'empereur Claude, dont le père Drusus était fils adoptif d'Auguste., qui l'était lui-même de
César.
Page 97, note i. — A, A', A", n'ont pas celle noie.
Page 98, ligne 7. — Ollton, né le 29 avril de l'an ,32 après J.-C, succéda à l'empereur Galba
le i 5 janvier de l'an 69 et mourut le 1 7 avril suivant.
Page 98, ligne 8. — E : l'autorité, au lieu de /// dignité.
Page 98, lignes i3 à 21. — A, A', A", n'ont pas cet alinéa; mais ils ont, en revanche, au
chapitre xvi, une note qui manque dans », et dont la teneur est reproduite ici, du moins partiel-
lement.
Page 98, ligne 20. — Galba, né le 2/1 décembre de l'an 3 avant J.-C, succéda à l'empereur
Néron au mois de juin de l'an 68 de notre ère cl mourut le 1 5 janvier de l'année suivante.
Page 98, ligne 21. — C'esl à celle ligne que se rapporte l'indication bifl'ée qui se trouve
dans les Corrections des Considérations, à la page 73, et qui nous apprend (pie Alonlesquieu
avait, songé à insérer ici un chapitre nouveau, que nous avons inmrimé ci-dessus, à la J3age 1 83,
dans YAppendice de ce volume.
Page 98, ligne 23. — A, A', A" : temps, au lieu de cours.
Page 98, notes 1 à 7. — A, A', A", n'ont pas ces notes.
Page 98, note 5, lignes 1 el. 2. — », E : Id., ibid., au lieu, de Tacite, Hisl.
Page 98, note 7, ligne 1 — Paul-Emile ou L. /Emilius Paulus naquit en 22.7 avant J.-C. et
.
mourut en 108, après s'être rendu célèbre ]3ar la victoire qu'il remjiorla sur Persée, roi de Ma-
cédoine, à Pydna, le 22 juin 168 avant J.-C.
Page 99, lignes !\ à 6. — Les Corrections des Considérations, page 77, nous apprennent que,
lorsque Montesquieu songeait à insérer dans son livre le chapitre que nous avons imprimé ci-
dessus, à la J3age i83 de ce volume, il voulait aussi faire commencer un nouveau chapitre à
l'alinéa qui traite de Titus et de Domilien. Cet alinéa devait être modifié de la façon suivante :
«
Des deux enfants de Yespasien, Tilc fut les délices du j3euple romain; mais Domilien fit
voir un nouveau monstre, plus cruel ou, du moins, plus imjslacable (pie ceux qui l'avaient ]3i'é-
cédé, parce qu'il était plus timide. »
Puis, Montesquieu ajoutait un développement que nous donnons huit lignes plus bas.
Page 99, ligne l\. — Tile, né le 3o décembre de l'an /| 1 après J.-C, succéda à l'empereur
Yespasien, son j)ère, le 2.3 juin de l'an 79 et. mourut le 1 3 septembre de l'an 8i — Domilien,
.
né le 2.3 octobre 5i, succéda à l'empereur Titus, son frère, le i3 septembre de l'an 81 el
mourut le î 8 sej3tembre de l'an 96.
Page 99, ligne 6. — Dans les Corrections des Considérations, j)agc 57, se trouve une indi-
cation biffée, qui se rajjportc ici :
« Page i 6/1, aj3rès la
ligne 5°, mettez cet article :
NOTES ET VARIANTES 239

« 11 fallaitque, dej3uis toutes ces guerres ciAÙles et l'établissementde la monarchie, les revenus
«
de l'Empire fussent bien diminués. Quoiqu'on eût réduit des royaumes en ]3rovinces, el qu'on
« n'eût J3as
perdu un pouce de terrain, Vespasien, j3i*incejuste, modéré et économe, ne put sou-
ci tenir l'Emj3ire sans augmenter considérablement,les impôts. Domilien, ne J30uvanl j3as j3ayer
«
les soldats, pensa, d'abord, à en diminuer le nombre. Mais craignant les invasions des Bar-
ci
bares, il prit l'expédient, qui avait été tant pratiqué avant lui, de confisquer les biens des
« citoyens.
C'est que le Peuple était diminué, que les Ailles avaient été ruinées, el la culture
« des terres,
abandonnée; outre que, par la folie des tyrans qui se succédèrent, il se lit une
« aflreuse
dissipation des revenus de l'Etal.
«
Enfin, comme on ne servit ]3lus j3ar amour ]30ur la Patrie, jsar un désir de gloire ou pour
«
acquérir des magistratures, il fallut beaucouj) augmenter la j3aie du soldat : car il faut toujours
« rendre aux hommes
du réel, à mesure qu'on leur ôte de l'imaginaire. »
En marge, on lit : « Mis », bien que les alinéas qui précèdent n'aient pas été insérés dans l'édi-
tion de 17/18.
Page 99, lignes 7 el 8. — Domilien fut tué par l'alfranchi Slephanus, instrument d'un
comj)lot où étaient entrés la femme de l'Empereur, Doniilia, son chambellan Parlhenius el
d'autres personnes de son entourage.
Page 99, ligne u.— Nerva, âgé de plus de soixante ans, succéda à l'empereur Domilien le
1 9 septembre de l'an 96 el mourut le 25
janvier de l'an 98.

Page 99, ligne 12. — Trajan, né le 18 septembre de l'an 52, fut adopté j3ar l'emj)ereur
Nerva le 27 octobre de l'an 97, lui succéda le 2.5 janvier de l'an 98, et mourut le 8 ou 9 août
de l'an 117.
Piige 99, ligne 1 9. — Trajan lit la guerre aux Parthes de 1 1 5 à 1 i 7. Il vainquit Khosroès F'',
leur roi. Mais Parlhamasjihalès, qu'il leur avait donné comme souverain, ne jsul conserver sa
couronne.
Page 1 00, ligne. 1 3. transportaient, au lieu de faisaient retirer. —
A, A', A" : A, A', A" : de-

vant les Romains, au heu de à mesure. . . approchai!.
Page 1 00, ligne 2 1. — A, A', A" : périssant, au lieu de périssaient.
Page ioo, lignes 22 à 2/1. — Nous rapj3rocherons de cet alinéa un fragment d'une Histoire
tic la Jalousieque Montesquieu avait rédigée, et. dont il a conservé quelques morceaux dans ses
Pensées manuscrites. Ce fragment se trouve au tome F'', Jiage !\ 1 3. 11 est ainsi conçu :
« Dans le temps que
l'Empire romain élail. dans sa grandeur, il s'en forma un autre destiné
à le mortifier : ce furent les Parthes. Ils firent périr Crassus, couvrirent de houle Antoine; ils
insultèrent Tibère. Enfin, les Carthaginois, Milhridate el eux furent les seuls vrais ennemis des
Romains. »
En marq;e, on lit, mais biflé : « J'ai mis cela dans le traité des Romains. »

Page 100, ligne 25. — Adrien, né le 2/1 janvier de l'an 76, succéda à l'empereur Trajan
son parent, le 9 août i 1 7 et mourut le 1 o juillet 1 38.
240 MONTESQUIEU

Page 100, noie 1. — Hérodien, historien grec né en 170 et mort en 2/10, a laissé une
Histoire des Empereurs, qui ATade la mort de Marc-Aurèle à l'avènement de Gordien III. Mon-
tesquieu s'en est servi dans les chapitres xv el xvi des Considérations.

Page 100, note 2. — A, A', A", n'ont pas cette note. — Eulrojie, historien latin du \\K siècle,
est l'auteur d'un Breviarium Historien Romanoe, où il a résumé les annales de Rome, dejiuis la
fondation de la Ville jusqu'à la mort de l'empereur Jovien.
Page 101, ligne 2. — C'esl Tarquin. l'Ancien qui choisit l'emplacement du temple du Cajii-
lole sur la colline dont cet édifice portait le nom.
Page 101, ligne io. — Des quatre ]3rovinces qu'avait conquises Trajan, Adrien abandonna
la Mésojiolamie,l'Assyrie el l'Arménie; mais il conserva l'Arabie.
Page 102, ligne 3. —La secte des Stoïciens, fondée, vers l'an 3oo avant. J.-C, jiar Zenon,
de Cilium, devait son nom au portique (alod) appelé le Poecile, où le maître réunissait ses
disciples.
Page ]02, ligne 8. — Antonin, né le 19 septembre de l'an 86, fui adoj3té par l'empereur
Adrien le 25 février 1 38, lui succéda le 1 o juillet suivant, et mourut le 7 mars 1 G 1. — Marc-
Aurèle, né le 26 avril 121, fut adopté par l'emjîereur Antonin, son oncle, en février i38, lui
succéda le 7 mars 161, et mourut le 17 mars 180. On l'appelle aussi Marc-Anlonin. C'esl
même le nom que Montesquieu lui donne dans une de ses Pensées manuscrites que nous avons
imprimée ci-dessus, à la J3age 166, dans YAppendice de ce volume.
Page 102, lignes 18 à 20. — Montesquieu, fait ici allusion à Frédéric-Guillaume F'', roi de
Prusse, dont il j3arle longuementdans ses Voyages W.
Page 102, ligne 2,3. — A, A', A" : qu'un peujrfe armé est. plus dangereusement opprimé, au lieu
de qu'il est plus. peuple armé.
. .
Dans les Corrections des Considérations, page 3(j, se trouve une indication billée, qui se rap-
porte ici :
«Page 170, ligne 3 : «Outre qu'un J3euj3le armé est jslus dangereusement oj3j3i'imé qu'un
« autre
qui ne l'est pas; lisez : Outre qu'on court plus de ]3érïl à 0]3primer un J3euj3le armé
« qu'un autre
qui ni; Test j3as. »
En marge, on lil : « Mis », bien que la rédaction définitive ne soil pas absolument conforme
à celle qu'indiquent les Corrections.
Page io3, ligne 2. — Pertinax, âgé de 66 ans, succéda à l'empereur Commode le im" jan-
vier 19.3 el mourut, le 28 mars suivant.
Page io3, ligne 3. —Dans les Corrections des Considéralions, page 81, se trouve une indi-
cation qui se raj3j3orle ici :
« Page 170, aj3rès
la ligne 1 3, mettez cet alinéa :
«
C'est une chose digne de remarque que, comme les ]3lus mauvais empereurs ont élé ceux

(1) Voyages de Montesquieu, lome ]], pages i()0 el suivailles.


NOTES ET VARIANTES 241

«
qui ont le plus donné, comme Caligula, Claude, Néron, Olhon, Vilellius, Commode, Hélio-
« gabale el Caracalla, aussi les meilleurs ont été économes, comme Auguste, Vespasien, A.n-
« tonin-Pie, Marc-Aurèle et Perlinax. «Un empereur exempt de rapines, disait ce dernier, ne
« j3eut pas
beaucoup donner. »
A la ligne 2 de cet alinéa, la variante tels que est écrite au-dessus de comme, el, à la ligne 4,
la variante prince est écrite au-dessus d'empereur.
En marge, on lit : « Mis », et, de jilus, écrite dans le sens de la longueur de la page, celte
note : « Voir la citation de Perlinax. »
Page io3, ligne [\.
— Didius Julien, âgé de 60 ans, succéda à l'empereur Perlinax le
28 mars i g 3 el mourut le 1e1'juin suivant.
Page 1 o3, ligne 6. — Pescenniiis Niger, gouverneur de Syrie, aspira à l'emjure du vivant de
Didius Julien et maintint ses jirétenlions ajjrès l'avènement de Sejslime Sévère, dont les lieu-
tenants l'obligèrent à se réfugier à Antioche, où il fut lue en novembre 1 9/1.
Page io3, ligne 7.
— Sej3lime Sévère, né le 1 1 avril i/|6, aspira à l'emj3ire du vivant de
Didius Julien, entra à Rome le 7 juin 1 93, l'emporta sur tous ses rivaux, el mourut, le l\ février
211. — Albin, ou Cl. Ceionius Albinus, né en 1 [\ 2, était gouverneur de Bretagne en ig3, et
lut, d'abord, associé ]3ar Sej3lime Sévère à l'empire; mais, ensuite, il lui battu j3ar lui à Lyon,
et tué le 19 février 197.
Page io3, ligne 10. —Après l'alinéa qui finit par les mots lui manquait, A, A', A", interver-
tissant l'ordre des trois alinéas qui suivent, mettent celui qui commence par les mois La mal-
heureuse coutume. et que nous n'imjinmons dans noire texte que seize lignes plus bas.
. .,
Page io3, ligne 1 i. — A, A', A" : Il faut remarquer que la. puissance, au lieu de La puissance.
Page io3, ligne 19. — A, A', A" : des lois, au lieu de de la Loi.
Page io3, ligne 25. — Plaulien ou C. Fulvius Plautianus fut nommé préfet du prétoire en
19/1 el devint, le favori de Sej3lime Sévère, dont le fils Caracalla épousa sa fille Plaulilla. Mais
il fut accusé jsar son gendre de consjsirer contre l'Empereur et massacré, par ordre du jeune

j3rmce, le 22 janvier 2o5.


Page 1 o/|, ligne 1 6. — A, A', A" : effet : c'est que les, au lieu de effet : les.
Page 1 0/1, ligne 22. — Hélioqabale,âgé de 1 3 ans, succéda à l'empereur Caracalla le 1 6 avril
2 1 8 el mourut le 1 1 mars 222.

Page io/|, note 2, ligne 1. — Alexandre Sévère, né le icl' octobre 208, succéda à l'em-
pereur Iléliogabale, son cousin, le 11 mars 222 el mourut le i 8 mars 2 35.
Page 10/1, note 2, lignes 1 à 3.
— Arlaxerxès, vainqueur d'Ariaban IV, roi des Parthes,
restaura l'empire des Perses en 227, régna jusqu'en 2/1.1, el fonda la dynastie des Sassanides.
Page i 0/1, note 2, ligne 3. — Xiphilin a fait, au xic siècle après J.-C, un abrégé de YHis-
toire romaine de Dion Cassius, abrégé qui supjîlée, dans une certaine mesure, au. texte des
parties j3erclues de cet ouvrage.

IMI'Iintl.!:!!. NATKINAl.i:.
942 MONTESQUIEU
Pa<>e 1 o4
,
note k- — *, A', A"> noilt Pas cetle l,ole' mais en donnent la substance dans quel-
ques lignes ajoutées à la note 5.
Pao-e io/|, noie [\, ligne î. — Constantin, né le 27 février 27/1, succéda, le 25 juillet 3oG,
à son père Constance Chlore, empereur en Occident; puis, il soumit, en 31 2, 3 1 !\ el 3?.3, les
jjroAÙnces de l'Empire (jui ne lui obéissaient pas d'abord; il mourut le 22 mai 337. — Licinius,
né vers 263, régna en Orient, après la mort de Galère (5 mai 3i 1), sur un certain nombre de
provinces, dont Constantin lui enleva les dernières en 323, et fut tué le 27 mars 3a/i, malgré-
la promesse, qu'on lui avait faite de respecter sa vie.

Page 10/1, note ligne 2. — a : Moesie, au lieu de Moesie.


/>,

Page 10/i, note 5, ligne 2. — D, E : de, au lieu de des.

Pao-e 10/i, note 5, ligne 3. — provinces. Cicéron, étant dans son gouvernement,
A, A', A" :
écrivait au Sénat : « Vous ne pouvez compter sur les levées faites dans ce pays-ci. B Huilas, ayant une
commission /wur en faire en Asie, n'en a rien voulu faire. » Vespasien, proclamé empereur par les
armées de Syrie el de Judée, ne fit la guerre à Vilellius qu'avec les légions de Moesie, de Pannonie el
de Dalmalie. Sévère défit les légions asiatiques de Niger; Constantin, celles de Licinius, au heu de
provinces.
Pao-e io5 Iiciie 1. — \- \\ \" : employa, au lieu de choisit.
Pao-e 100, ligne l.\.
— \, \', \" : empereur y, au lieu d'empereur.
Pa»e io5 liane 7. \" pays; m"'* Us, au lieu de pays; ils. A', A" : les faisanI,
\. -- \. : --— A,
au lieu de ils les faisaient.
Pa»e io5, licne 8. — A, A', A". J3, K : établir, au lieu de rétablir.
Pa"-e io5, ligne i5. — A, A', A" : Caracalla, qui succéda à Sévère, au lieu de Caracalla.
Pao-e î o5 licne 22. — Gela, né le 26 mai 1 89, succéda à l'empereur Seplime Sévère, son
père, le /| février 21 1 el mourut le 27 février 2 1 2.
Page io5, ligne 3o, à page io(i, ligne 5. — A, A', A", n'onl pas cet alinéa.
Pao-e io5, lioiie 3o. — Macrin, né en 16/1, succéda à l'empereur Caracalla le 11 avril 217
el mourut en juillet 2 1 8.
Page 106, lignes G à 2/1. — n'ont pas ces trois alinéas.
A, A', A",

Paire 106, ligne 7. Orose, historien et controversisle du ivc siècle, a écrit, entre autres
ouvrages el. à la demandede saint Augustin, une histoire universelle, qui a pour litre Hisioriarum
adversum Paganos Libri VU. Mais le fait dont Montesquieu parle ici n'est pas rapporté dans cet
ouvrage. Il se trouve dans les Annales de Zonare, livre XI, chajiitre xix.
Page 10G, ligne 10. — Pline, dit VAncien, né en l'an 2.3 après J.-C. et mort en l'an 79, a
écrit, entre autres ouvrages, une Histoire naturelle, en trente-sept livres, qui nous est parvenue,
et qui est une sorte d'encyclopédie.
NOTES ET VARIANTES 243
Page 106, notes 9. — A, A', A", n'ont jias ces notes.
1 à

Page 106, note 7, ligne 2. — Le j3assage de Piaule qui est A'isé en cet endroit se trouve
dans le Revenant, acte II, scène r, Arers 9 et i o.
Page 106, note 7, lignes 2 el 3.
— Il y a ici deux fautes d'inu3ression, que Montesquieu a
relevées dans les Remarques sur certaines Objections^, que lui avait faites l'auteur d'une tra-
duction anglaise des Considérationssur la Grandeur des Romains.
Dans l'avertissement qui jirécède la deuxième édition de son travail (dont nous ne connais-
sons que quelques feuilles détachées d'un exemplaire du livre et conservées aux archives de
La Brède), le traducteur avait mis :

«
Quant à ce que l'auteur dit sur la paie de l'armée romaine®, le lecteur regrettera jieul-ètre
un j3eu sa concision. Je vais exj30serle sujet à la façon ordinaire, pour que nous puissions mieux,
jiroliler de sa manière d'en traiter.
«Le Baron se réfère à un passage du Moslellaria de Piaule, jsour prouver que, pendant la
première guerre j3unique, la jiaie du soldat, était de six onces de cuivre. C'est ce qu'il appelle,
dans la note, trois asses de dix onces; trois asses (je suj3j30se) dont dix valaient un denier et
étaient de deux onces chaque. « Où sont ces coquins, dit Piaule, qui conseillent à se faire tuer
« pour trois pièces jiar
jour®. » Si nous supjiosons ici, avec Li]3sius® et le Baron, que nutnini
signifie asses de deux onces, cela ne s'accorde ]3oinl avec l'éjioque du ]3oète, qui écrivait jiendanl.
la seconde guerre jiunique, alors que les asses étaient réduits à une once. Si, avec Puleanus®,
on admet qu'il s'agit d'asses d'une once, cela ne s'accorde jioinl avec Polybe, qui nous dit
(comme nous allons le Aroir) que la jiaie était alors de cinq asses d'une once. Et il n'est jias pro-
bable qu'il parlât des asses de son temps en traitant de la jiaie des temjjs antérieurs. Contre les
deux hypothèses, on fera remarquer que Plautus désigne toujours j3ar ntimmus le staier ou double
drachme, et jamais l'as®. De sorle que rien ne jieul (à ce qu'il semble) être déduit de ce j3as-
sage, quant à la question dont il s'agit. Essayons d'autres témoignages, etc. »
Voici ce qu'a répondu Montesquieu à ces critiques :
« Et je commencerai jiar dire qu'il y a deux fautes d'impression (dans une note) qu'il faut
corriger, et c'esl bien une faute d'impression, puisque, sans cela, celte note serait contradictoire
au lexle.
« La note commence ainsi : « Un soldai, dans Piaule (in. Moslellaria), dit qu'elle était (la paie)
« de trois asses, ce qui ne jieut èlre entendu que des asses de dix onces de cuivre»; niellez :
« ce qui ne peut être entendu que des asses de deux onces de cuivre ».
« La note continue : « Mais, si la paie était exactement de six asses, dans la jiremière guerre
«
punique. »; mettez : « de six onces de cuivre ».
. .
« L'objection qu'il fait sur le passage de Piaule (in Moslellaria),de ce soldat qui était assez

(1) Elles ont été imprimées dans les Mélanges inédits de « «Elect., 1, 11.»
Montesquieu, pages 201 cl suivantes. M «DeSlipend.mil.,cm.»
(2) « Pages a a/i, 2 a5.» (r,) Voyez, particulièrement Piaule, De Pseudol., 111,
11,
« . . . jénitvihaces viri. J 9 , et Salin., De Modo Usur., c 11 ; Rab. Scbclius, De Sti-
(3)

« Isti qui, trliini nuninioruni causa, suheunl sut) falas. pendia mllil., c. in; Gronov., De Pecun. Vel., page 130. »
«
Acl. 11,1, f). »
3i.
244 MONTESQUIEU
fou jiour se faire casser la tète pour trois asses, n'est pas fondée. J'ai dit que ces asses étaient
de deux onces de cuivre, et le critique dit, au contraire, qu'ils ne seraient que d'une once,
jsarce que, dans le temps de Piaule, qui vivait dans la seconde guerre punique, l'as ne valait
jilus [qu] une once de cuivre, el, qu'il ne serait pas jjrobable que Piaule eût jiarlé d'autres asses
que de ceux de son temjis, et qu'ainsi j'ai eu tort de conclure de ce passage que la jiaie du
soldat romain, dans la première guerre jiunique, était de six onces de cuivre.
« Mais le discours de Piaule n'est qu'une façon de jiarler jiroverbiale, qui ne jiouvail changer
tous les jours. (Il faut voir le passage que j'ai oublié.) De plus, il est visible que, quoique la
République fil frapjser des asses d'une once, ce ne fut point jiour les soldats; comme il ]3araît
par Polybe, qui dit que la paie, dans la seconde guerre punique, était de cinq onces de cuivre.
«
L'auteur ajoute que Plaulus jirend toujours le nummus jiour le stater, el qu'ainsi je ne puis
rien conclure de ce passage de Piaule. Je réponds qu'il lui serait très dilïicile de jirouver que
Piaule prenne toujours le nummus pour le stater. El, si cela élail, mes raisonnements seraient
encore j3lus forts, jjuisque la jiaie de la première guerre punique aurait été encore ]3lus forte.
«
De tout ceci, le critique conclut qu'on ne jieul rien fixer sur le jiassage de Piaule. Je ré-
ponds que je lie sais pas pourquoi on n'en ]3eul rien conclure. Mais, ce que je sais, c'esl que
Piaule ne parle |3as d'asses d'une once de cuivre, parce qu'il n'entre point dans l'esprit que les
Romains, dans les calamités de la seconde guerre punique, eussent augmenté la jiaie de trois
onces à cinq. »
Page 107, lignes 1 à 18. A, A', \", n'ont pas ces cinq alinéas.

Pao-e 107, lijnie in. — A, A', A" : de son action, mil Gela, au heu de du meurtre. le mil.
. .

Page 107, ligne 22. — A, A', A" : qui regrettaient, au heu de désespérésde la mort.

Page 1 07, note 1. — A, A', A", n'ont pas celle note.


Page 107, note 2. Elius Lainpridius, qui vivait sous Dioclélien, a écrit quatre des bio-
grajjhies d'empereurs romains dont l'ensemble est connu sous le nom d'Histoire Auguste.

Page 108, ligne 20. — Après le mot tyran, \, \', A", renvoient à une note qui ne se trouve
pas dans is, el. qui est ainsi conçue :
«
Ces libéralités faites aux soldats venaient d'une pratique ancienne dans la République : celui
qui triomphait distribuait quelques deniers, à chaque soldat, de l'argent pris sur les ennemis.
C'était peu de chose. Dans les guerres civiles, le soldat el le chef étant également corrompus,
ces dons devinrent immenses, quoiqu'ils fussent pris sur les biens des citoyens, el. les soldais
voulaient un partage là où il n'y avait pas de butin. César, Octave, Antoine, donnèrent souvent
jusqu'à 5,ooo deniers au simple soldai, le double au chef de file; aux autres, à ]3roportion. I 11
denier romain valait dix. asses ou dix livres de cuivre. »
Nous avons relevé déjà, à la J3age 238,ligne 7, que, dans l'édition de 1 7/18, la substance de
cette note a été ajoutée au texte du chapitre xv.
Page 108, ligne 28. — Maximin, né en i83, succéda à l'empereur Alexandre Sévère le
1 8 mars 2 35 et mourut le 1 7 juin 2 38.
NOTES ET VARIANTES 245
Page i 08, note i. — A, A', A" : Hadrien, au lieu de Adrien.
Page 108, noie 2. — A, A', A", n'onl pas celle noie.
Page 108, note 3. — A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 1 09, ligne 1. — A, A', A" : avait, au lieu de avaient.
Page 109, lignes 3 et l\. — Gordien Ie'' et son fils Gordien 11, né en 192, devinrent em-
jiereurs vers le 1 6 mars 2 38, mais ne régnèrent qu'une vingtaine de jours.
Page 1 09, lignes l\ el 5.
— Maxime, j3lus connu sous le nom de Pupien, et Balbin. devinrent
empereurs le 16 avril 238 et moururent le 23 juillet suivant. — Gordien III, né le 20 janvier
22/1, devint empereur le 23 juillet. 238 et mourut en février ou mars 2/1/4.
Page 109, lignes 5 et 6.
— Philippe, né en 20/1, devint empereur en 2/1/1 el s'associa son
(ils Philij3j3e-le-Jeime, âgé de 7 ans, en 2/16. L'un el. l'autre furent tués en 2/19 : le ]3ère, le
ivr septembre, el le fils, le 1 6 octobre.

Page 109, ligne 6. — Dèce, né en 191, devint emjsereur vers la fin de 2/18 et mourut pen-
danl l'été de 20 1.
Page 109, ligne 7. — Gallus, né en 19/1, devint enmereur |3endant l'été de 201 el mourut
en mai 253.
Page 1 09, ligne 12. — \ n'a pas à certains égards, que A' et A" ajoutent à la fin delà phrase.
Page 109, ligne 19. — A, A', A", n'ont point la négation pas. La correction se trouve déjà
dans les Errata de l'édition jirinceps.
Page 109, note 1. — Isaac Casaubon, né le 18 février 1 559 el 'nort le
juillet 161/1, a 1''''
jmblié, entre autres savants ouvrages, le texte annoté de YHistoire Auijusle (Paris, chez Drouarl,
i6o3, 1 volume in-/|").
Page 109, note 1, ligne 1. — A, A', A" : Auijusle, au lieu de Auguslale.
Page 1 09, noie 1, ligne 2. — n,
soixante-dix, au lieu de soixante el dix.
r. :

Page 110, lignes 6 et 7.


— A, A', A" : redoutables, par un événement qui n'avait jamais eu el.
qui peut-être n'aura jamais de pareil. Rome, au. lieu de redoutables. Par. extraordinaire, Rome.
. .
Page 110, ligne 10. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome I'1', page 287,
on trouve une dissertation sur « les forces de la France », dissertation à la lin de laquelle l'au-
teur a déveloj3j3é une J3remière fois l'idée qu'il exprime ici dans les Considérations :
« Remarquez (pie les jDrinces des grands états ont ordinairement neu de pays voisins qui
puissent être l'objet de leur ambition. S'il y en avait eu de tels, ils auraient, été engloutis dans
larajiidité de la conquête. Ainsi ce sont ordinairement dévastes déserts, des mers ou des mon-
tagnes, des pays, enfin, que leur pauvreté fait mépriser. »
En marge, on lit : « Mis cela sur les Romains. »
Page 110, ligne i 5. — A, A', A", n'ont pas le second il.
240 MONTESQUIEU
Page 1 io, lignes 17 et 18. — Montesquieu fait, ici allusion aux invasions des Goths, des
Boranes, des Burgondes et des Carpes, cités par Zosime (livre Ie'', chajiitre xxvn).
Page 110, lignes 18 el 19. — Les Perses prirent, à cette éjioque, Anlioche, qu'ils sacca-
gèrent.
Page 110, ligne 20, à page 1 i 1, ligne 2. — A, A', A", n'ont j3as cet alinéa, ni la noie qui s'y
ra]3]30rte.
Page iii, lignes l\6. — Valérien devint empereur en 2.53 el s'associa son fils Gallien.
à
Mais il fut l'ait prisonnier j3ar Sapor Ier, roi des Perses, en 260. Gallien n'en continua j3as
moins, jusqu'au L\ mars 268 date de sa mort, à régner sur les jirovinces de l'Empire où ses troji
,
nombreuxrivaux lui laissèrent quelque autorité.
Page iii, ligne 8. — Les Barbares dont il est ici question sont les Germains et les Scylhes.
Page 111, ligne 1 2. — Odénal II, d'abord gouverneurde Palmyre, remporta sur les Perses
des victoires qui lui firent, reconnaître, en 26/1, le litre de roi jiar l'empereur Gallien; mais il fut
assassiné deux ou trois ans ajirès.

111, ligne 17. — Claude II, né le 10 mai 21/1, devint emjiereur en mars 268 et
Page.
mourut en avril 270. — Aurèlicn, né le 9 sejitembre 21/1, devint empereur en avril ou. mai
270 el mourut en janvier 275. — Tacite, né vers l'an 200, devint, emjiereur le 2.5 septembre
275 et mourut en avril 276. — Probus, né le 19 août 232, devint empereur en avril 276
el mourut en octobre 282.
Page 111, ligne 18. — A, A', A" : lui, au lieu de se. La correction se trouve déjà dans les
Errata de l'édition jirinceps.
Page III, note 1. — Honorius, né le 9 sejitembre 38/|, succéda à Théodose F1', son père,
comme emjiereurd'Occident, le 1 7 janvier 3g5 el mourut le i 5 août [\:io.
Page 112, lignes !\ à 6. — Dioctétien, né en 2/15, devint emj3ereur le 17 sej3lembre 28/1
el. s'associa Maximien le 1u1' mai 2.85. Plus tard, le i''' mars 293, il éleva Galère et Constance
Chlore à la dignité de Césars. Le i '"' mai 3o5, il abdiqua, en même temps que Maximien; mais
il ne mourut qu'en 3i 3.

Page 1 1 3, lignes 11\ el. 1 5.


— A, A', A", rattachent à la seconde partie de l'alinéa la note 1,
que v, rattache à la première.
Page 1 1 3, ligne 26. — Galère, fait César j3ar Dioclétien (en même temps que Constance
Chlore), le mars 293 , lui
1er succéda, en Orient, le 1er mai 3o5 el mourut le 5 mai 3 1 1, après
s'èlre associéLicinius, le 1 i novembre 307.
Page 1i 3, ligne 27. — A, A', A" : ayant été établis, au lieu de s'établissant.
Page 1 i3, note 1. — A, A', A" : Consl.anl.ius, au lieu de Constantin, qui pourrait bien être
une faute d'imj3ression : car ce (pie dit Montesquieu, dans le texte, est plus vrai de la cour de
Conslance II que de celle de son j3ère. — Valons, né en 328, fut associé à l'empire, J3ar son
frère Valenlinien,le 28 mars 36/| et mourut le 9 août 378.
NOTES ET VARIANTES 247
Page i 1 [\, et 5. — u, E : la province, au lieu de les provinces.
lignes !\

Page 1 i4, lignes 6 et 7. — Orose, dans son Histoire (livre VU, chapitre x\v), dit formelle-
ment : « Galerius et Consl.an.tius Augusli primi. Roman uni Imperium in duos parles diuiseru.nl. » Le
partage que ces deux emjiereurs firent en mai 3o5 ne laissa jsas moins subsister l'unité virtuelle
de l'Empire.
Page 1 1/1, ligne 6. — Constance Chlore, né vers 25o, fait César jiar Dioclélien (en même
temps que Galère), le î"1'mars 293, lui succéda, en Occident, le 1 '''' mai 3o5 et mourut le
2 5 juillet 3o6.

Page ligne 1 1. — Constantin quitta Rome, pour n'y plus revenir, le 27 sejilembre 026,
1 11\ ,
posa, le /| novembre 328, la première pierre du mur occidental de Conslanlinople, el dédia
solennellement celte ville le 1 1 mai 33o.
Page 1 11\ ligne 1 5. — Dans les Corrections des Considérations, page .39. se trouve une indi-
,
cation biffée, qui se raj3porle ici :
« Page 188,
ligne 18, au mol. maison de plaisance^, mêliez celle noie :
«
Wjam patica ara Ira jugera regioe
« Moles relinquent. »
Ces vers sont empruntés aux Odes d'Horace (livre 11, ode xv, vers 1 et 2).

Page /|, note 1 . — A, A', A", n'ont ]3as celle note.


11

Page 1 1 5, ligne 6. — L'Egypte lut réunie à l'Empire romain en l'an 3o avant J.-C

Page 1 i5, ligne 8. — Toutes les éditions imprimées du temjîs de Montesquieu, donnent
deux fois fait, au lieu de faite. — \, A', A" : fuit, du, au lieu du jiremier faite. — \, A', A":
systèmes ridicules, au lieu de systèmes. Il s'agit, bien entendu, du Système de Law, dont Montes-
quieu a tant parlé dans les Lettres persanes.
Page 11 5, ligne 9. — \, A', A", n'ont pas de prix.
Page 1 i5, ligne 1 5. — \, A', A" : Allemagne, au lieu de Angleterre, qui semble être une
faute d'impression : car Tacite ne parle que des mines d'Allemagne dans le De Moribtts Gcrma-
noriim.
Page 11 5, ligne 1 7. — A, A', A", n'ont J3as ici depuis les Carthaginois.
Page 1 i5, lignes 17 et. 18. — v, A', A" : travaillées depuis les Carthaginois, au lieu de tra-
vaillées.

Page 1 i5,
ligne 2/1.
— \, \', A" : certaineforme, au lieu de forme depuis lonqlemps.
Page 1 1 5, ligne 2 5. — A, A', A", n'onl |3as certaine.
Page 11 5, note 1, ligne 1. — A, A', A", n'ont j3as Rome avait. . . J'ai dit que.
Page 1 i5, note 1, ligne 2. — A, A', A" : avaient apportés, au lieu de apporta. — A, A', A" :
tributs : « Uniiis imperaloris proeda finem al.lul.il Iributorum », au lieu de tributs.
248 MONTESQUIEU

Page 1 i5,
note 2, lignes 1 à 3. — A, A', A", n'ont jsas On sait. . .
moins anciennes.

Page 1 1 5, note 2, ligne 2. E, n'ont J3as de la plupart. — L'auteur que Montesquieu


— D,
apj3elle ici Thomas Sesreiberus, et dont il parle également dans ses Mémoires sur les Mines{}\ est
un certain Thomas Schreiber, qui écrivit, en allemand, un mémoire historique sur les mines du
Harlz, mémoire dont la seconde édition a été publiée à Rudolsladt, en 1678, sous le titre de
Thomoe Schreiber s kurtzer hislorischer Berichl von Aufkunfl und Anfang tlerfursllichBraunschweig-
LuneburgischenBergwerke an und. auf dem Hartz, etc.
Page i 1 5, note 3. — A, A', A", n'ont j3as cette note.
Page ) 1 5, note L\. — A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 116, ligne i 5. — Conslantiiis ou Constance II, né le 7 (ou le J 3) août 3 1 7, succéda
à l'enuiereur Constantin Ier, son jière, le 22 mai 337, avec ses frères Constantin II et Constant;
mais il resta seul empereur après la mort de ces deux princes (en 3/|0 el 35o) el mourut iui-
mème le 3 novembre 36 i. — Julien, neveu de Constantin F1', naquit vers 33 1. Fait César jjar
l'empereur Constance II, le 6 novembre 355, il se rendit en Gaule au mois de décembre sui-
vant. En novembre 361, il devint lui-même empereur; mais il mourut dès le 26 juin 363.
Page 116, lignes 19 à 21. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome F1',
jiage 88, se trouve un fragment où l'auteur a dévelopjsé son ojîinion sur I'emj3ereurJulien :
«
Julien n'était j3oinl apostat : car jamais il ne fut proprement chrétien : car on ne saurait être
chrétien sans renoncer au Paganisme, au heu qu'on jieul être jjayen sans renoncer au Christia-
nisme : le Paganisme adoptant toutes les sectes, même les intolérantes. C'est jiour cela que le
changement de Constantin ne fil pas de révolution dans l'Empire.
« Du temps de Constantin, [de j ses enfants el de
Julien même, le Christianisme était très jieu
étendu. Le Paganisme florissail comme avant, sous Constantin, et il ne lut détruit que sous
Théodose.
« que Julien, à son retour de Perse, aurait été fatal au Christianisme; mais
Il y a apj3arence

sa mort, fortifiée du jiréjugé de punition divine, fut un couji très favorable, j3arce qu'il Jraj3]3a
les esjirils chancelants.
«
On ne saurait assez admirer la modération de cet enijicreur sur les discours séditieux que
le Clergé chrétien tenait contre lui, même en sa présence, el jamais on n'a jiorté le crime de
lèse-majesté J3lus loin (pie l'on fit contre lui. »
Page 116, note 1 — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome III, folio 70 v",
.
se trouve un fragment sur les historiens de Constantin, fragment qui était destiné primitivement
à YEsjwil. îles Lois :
que, parlant ainsi de Constantin, j'ai peur qu'on ne me melle au nombre de ceux
« J'avoue
contre qui Orose a écrit, qui accusaient la Religion chrétienne d'avoir jserdu l'Empire, et qu'on
m'impute de n'avoir consulté que Zosime, noire ennemi déclaré. Mais il me semble que les
actions de Constantin ne sont guère disputées, et que Zosime et les panégyristes de Constantin

(1) Voyages du Montesquieu, tome II, pages 2/1.6, ?.5a, aâS, a5c), 269 et /|/|2.
NOTES ET VARIANTES 249
s'accordent assez clans les choses, quoiqu'ils les regardent différemment. Quand les Pères disent
que Constantin avait un grand amour pour la Religion chrétienne, c'est justement ce que Zo-
sime dit lorsqu'il l'accuse d'avoir abandonné le Paganisme. Lorsqu'ils disent que Constantin avait
beaucouji de respect J30ur les évèques, cela revient à ce que Zosime dit qu'il en était toujours
entouré. La vérité est couverte jiar la louange et par la satire, et il faut la dévoiler.
« Constantin lit un nouveau plan, comme Auguste en avait l'ait un. »

Page 16, note J, ligne 3. — Eusèbe, né vers 267, devint évèque de Césarée en 3i5 el
i
mourut vers 338. Il écrivit de nombreux ouvrages théologiques ou historiques. Nous citerons,
outre la Vie de Constantin, sa Chronique et son Histoire ecclésiastique. — Socrale, dit le Scho-
lastique, né vers la fin du iv': siècle, continua YHisloire ecclésiastique d'Eusèbe, de l'an 3o6 à
l'an 439.
Page i 1 6, note 2. — A, A', A" : Il, au lieu de VIII, qui est une faute d'impression, puisque
l'ouvrage de Zosime n'a que six livres, el qu'il esl question de la disjiersion des soldats dans
les provinces, au livre II, chapitre xxxiv.
Page i)6, note 3, ligne 2. — A, A', A" : Mais celle barbare coutume ne fut entièrement abolie
que, au lieu de Ils furent entièrementabolis.
Page 116, noie 3, ligne 3. — Théwloret, né en 387, devint évèque de Cyr en /|23 el
mourut vers /|58. 11 écrivit, entre autres ouvrages, une Histoire ecclésiastique, qui va de '62b à
/129. — Olhon de Frisingue, fils de Léopold, margrave d'Autriche, devint évèque de Freismgen
en 1 1 38 el. mourut en 1 1 58. Il écrivit, entre autres ouvrages, une Chronique, qui va depuis
Adam jusqu'au milieu du xu 0 siècle.
Page 116, noie 3, ligne l\. — A, A', A" : avait, au lieu de servait d'.
— A, A', A" : volupté.
Dans les temps précédents, avant que les soldais partissent pour l'armée, on leur donnait un combat
de gladiateurs pour les accoutumer à voir le sang, le fer et les blessures, et il ne pas craindre l'ennemi.
Jules Capil., Vie de Maxime eld.eBa.lbin, au lieu de volupté.
Page 116, noie l\. — Ainmien Marcellin, auteur latin du iV siècle, rédigea une histoire de
Rome dej3uis Nerva jusqu'à Valens (96 à ,378 après J.-C). Des trente et un livres de cet ou-
vrage, les treize premiers sont, jierdus. Montesquieus'est beaucouj) servi de ceux qui subsistent,
surtout dans les chapitres xvn el xvni des Considérations.
Page 6, noie 5. — D : /(/.; m : Idem, au lieu de Aniniien. Marcellin.

Page 116, note 6, ligne 2. — A, A', A", n'ont j)as Voyez aussi. Jean d'Anlioche. — Jean.
. .
d'Anlioche, historien grec du vii': siècle, rédigea une Chronique, dont les érudils byzantins nous
ont conservé des frainrienls.
D
Dans les Corrections des Considérations, page 85, se trouve une indication biffée qui se raji-
porte ici :
« Page i 93, à la fin de la noie :
«Voyez aussi ce que dit Jean d'Anlioche (dans les fragments de son Histoire conservés dans
«
le recueil de Constantin Porphyrogénète), auteur qui parait imjjartial, ce qui est très rare : car
«
il est étrange combien les dilférenls partis, les différentes religions et les différentes sectes de

mriMMU'.ii: NATIONALE:.
250 MONTESQUIEU
lâche dans
« ces religions ont défiguré le caractère des emjiereurs. Autant Alexandre nous J3arail
«
llérodien, autant "nous j3arart-il courageux dans Lampridius. Ce Gralien, qui a été tant loué
« j3ar
les orthodoxes, Philoslorgue le comj3are à Néron. »
En marge, on lit : « Inutile », plus une phrase qui est écrite dans le sens de la longueur de la
page : « Voyez ce que c'est que ce Jean d'. . . »
Page i 17, ligne 3. — Gralien, né le 18 avril 359, ^ut associé à l'empire par Valenlinien,
seul
son père, le 2/1 août 367. Quand Valenlinien F1' mourut., le 1 7 novembre 375, il gouverna
l'Occident.L'Orient lui échut, le 9 août 378, après la défaite et la mort de Valens, son oncle,
à Andrinojsle. Mais il l'abandonna, le 1 9 janvier 379, à Théodose F'', qu'il lit empereur. Il fut
lue à Lyon le 2 5 août 383.
Page 1 17, ligne f\. — Philoslorgue ou plutôt Philoslorge, historien grec du IVe siècle, ré-
digea une Histoire ecclésiastique, qui nous est connue jiar l'abrégé que Pholius en a fait au
ixK siècle.

Page 1 17, ligne 5. — Valenlinien F1', né en 321, succéda à l'empereur Jovien le 20 fé-
vrier 36/|. Il s'associa son frère Valens, le 28 mars suivant, et son fils Gralien, le 2/1 août 367.
Il mourut le 17 novembre 375.

Page i 17, ligne 19. — A, A', A" : de façon que, au lieu de el.
Page note 1. — Procope, auteur byzantin né vers 5oo et mort vers 565, rédigea,
1 17,
entre autres ouvrages, une Histoire, en huit livres, dont le vin^ est dit Histoire mêlée, jiarce
(ju'à la différence des autres il n'est j3as consacré spécialement au récit des guerres des Grecs
contre une nation déterminée. Citons, en outre, YHisloire secrète de Justinien F', peu favorable
à ce j3i'ince, et un Irailé Des Edifices, exécutés ou enlrejiris sous son règne. Montesquieu s'est
beaucoup servi de ces oeuvres, surtout dans les ehajjilres xix, xx et xxi des Considérations.
Page 1 17, noie 3. — Jornantlès ou Jordanès, historien latin du vic siècle, rédigea, entre
autres ouvrages, une histoire des Goths, sous le litre : De Origine et Aclibus Gelarum. Montes-
quieu s'en est beaucouj3 servi dans les chajiitres xvn el. xix des Considérations.
Page 1 17, noie t.\. — Sozomène, auteur byzantin du vi: siècle, rédigea une Histoire ecclé-
siastique, qui va de 32/1 à /|3y.
Page 118, ligne 1. — A, A', A" : armées, au lieu de corps.
Page ligne 2. — A, A', A", n'onl pas ils.
11 8,

Page 118, ligne 1 5. — Les Goths exterminèrentl'armée de Valens, à Andrinople, le 9 août


378.
Page 118, note 2, ligne L\. — Dexippe, d'Athènes, historien grec du m0 siècle après J.-C,
rédigea, entre autres ouvrages, une Chronique universelle el un livre sur les Scythes, dont les
érudils byzantins nous ont conservé des fragments.
Page 1 18, noie 3, lignes 1 et 2. — Prisais, historien grec du vc siècle après J.-C, rédigea
une Histoire byzantine, dont les érudils byzantins nous ont conservé des fragments.
NOTES ET VARIANTES 251
Page i 19, lignes 11\ à 16. —En 363, Julien relira aux Sarrasins les subsides qu'on leur
jiayail d'habitude; mais, lorsqu'il mourut, en combattant les Perses, les Romains se virent
harceler, à la fois, jiar les Perses et jsar les Sarrasins.
Page ) i g, lignes 16 et 17.
— A, A', A", rattachent aux mots les Allemands la noie 3, que B
rattache au commencementde l'alinéa qui suit.
Page î i 9, lignes i 6 à 20. — C'est en 365 et en 366 que les Allemands envaliirentla Gaule,
où ils finirent j3ar être écrasés à Chàlons-sur-Marne.
Page 119, note 1. — A, A', A", n'ont pas cette note.
Page 120, ligne 1. — A, A', A" : étaient, au lieu de était.
Page i 20, noie 1, ligne J. — A : Julien, au lieu de un empereur.
Page 120, note 1, lignes 1 et 2. — A, A', A" : de Perse, au lieu de des Perses.
Page 1 20, noie i, ligne 5. — A : honnête. Vous pouvez vous révolter; je
mourrai, et je méprise
assez une vie que la moindre fièvre m'olera. tout de même, ou je vais me retirer: car je n'ai point vécu
truite manière que je ne puisse bien mener une vie privée, au lieu <3.e Jionnële.
Page 121, lignes 23 et 2/1. — Montesquieu fait ici allusion à la série des guerres que se
firent les Danois el les Suédois ajsrès la rupture de l'uni on de Calmar, et qui aboutirent
aux traités de Sletlin, en 1570, de Sioeroed, en i6i3, de firomsebro, en i6/|5, de Roslvild,
en i658, de Copenhague, en 1660, de Lund, en 1679, do Travendal, en 1700, de Stock-
holm, en 1720, etc.
Page i2i, ligne 2/1. — A, A', A" : Dannemarc; v>: Dannemxtri; c, 13, i; : Dannemarck, au lieu
de Danemark.
Page 1 22, lignes 6 à 1 9. — A, A', A", n'ont jias cet alinéa, ni la note qui s'y raj3j3orte.
Page 1 22, ligne 2/1.
— A, A', A", O, E : et, au lieu du jireinuer de.
Page 122, ligne 27, à J3age 1 23, ligne 5. — Dans les Penséesmanuscrites de Montesquieu,
tome F1', page 291 et page /17], se trouvent deux rédactions, plus ou moins différentes, de cet
alinéa.
La jiremière termine la dissertation sur « les forces de la France « dont nous avons imprimé
le texte intégral, dans YAppendice de ce volume, à la page 169 :
« Ainsi un vaste état, fondé jiar les armes, ne se soutient jilus j3ar les armes, mais tombe dans
une jirofonde paix. Et comme, lorsque le trouble et la confusion esl (sic) quelque jiarl, on ne
j3cut imaginer comment la J3aix v J3eut rentrer, de môme, lorsqu'une jileine j3aix et obéissance
y règne (sic), on ne peut imaginer comment elle peut cesser. Un jjareil gouvernement néglige
donc nécessairement la milice el les troupes, parce qu'il croit n'avoir rien à esjiérer, ni rien
à craindre des ennemis. Elle (sic) ne ]3eut être que contre l'Etal. Ainsi, le Prince cherche plutôt
à l'affaiblir'1). 11 est donc la |3roie du premier accident. »

'' Les dix-huil, mois qui précèdent ont été ajoutés après coup.
02.
252 MONTESQUIEU
La version de la page /171, qui est bifl'ée, ne diffère du texte des Considérations, que par
quelques mots ajoutés, changés ou déjilacés, que nous soulignerons :
«
Un empire fondé par les armes a besoin de se soutenir par les armes. Mais, comme, lors-
qu'un état est dans le trouble et la confusion, on n'imagine jsas comment, il jieut en sortir, de
même, lorsqu'il est en paix, el que l'on respecte sa puissance, il ne vient point dans l'esprit
comment cela peut changer. Il néglige donc nécessairementla milice, dont il croit n'avoir rien à
espérer el beaucoup à craindre; il cherche même à l'affaiblir, et, par là, devient la proie du premier
accident. »
En marge, on lit ces mots, qui sont également biffés : « Mis dans les Romains. »
Page 122, noie 2, lignes 2 el 3.
— Il s'agit ici des Relations des missionnaires catholiques
en général, el plus spécialement, sans doute, du hvre que le jésuite Martin Martini jiublia en
1 65/i, à Rome, sous le litre : De Bello Tarlarico in Sinis, livre où il est traité de la conquête de
la Chine j3ar les Mandchoux, en 1 6/|/j.
Page 1 22, note 2, ligne 2. celle, au lieu de celles.
— 13, K :

Page 123, ligne 8. — A, A', A", n, y, : rétabli, au lieu de établi, qui semble bien être une
faute d'impression.
Page 1 23, lignes 1 3 à 1 5.
— Montesquieu a déjà cité, dans le chapitre II des Considérations,
le trait, de T. Manlius Torquatns, trait dont 011 peut raj3j3rocber celui de L. Papirius Cursor
condamnant à mort, en 326 avant J.-C, Q. Fabius Rullianus, son maître de cavalerie, vainqueur
des Samniles.
Page 1 23,
ligne 1 [\. — i>, E : leurs enfants à mourir, au lieu de à mourir leurs enfants.
Page 1 23, lignes 1 7 et 1 8. — Bélisaire, général de Justinien F1', naquit vers ^90 et mourut
le 1 3 mars 565. 11 vainquit les Vandales en 53/|, les Oslrogoths en 5/|0 et en 5/17, les Perses
en 5/|2 , les Bulgares en 559, e^c- ^es succès ne lui assurèrent point la faveur constante de Jus-
tinien, bien qu'on ait exagéré ses disgrâces.
Page 1 23, note 2, ligne 3. — \, A', A" : prenaient part j)our, au lieu de se joignaient à. —
Les Corrections des Considérations, jiage 27, nous apprennent, que Montesquieu avait eu, d'abord,
l'intention de rédiger autrement ce passage :

«
[Page] 206, ligne 28, il faut mettre :
prenaient part avec l'ennemi. »
« . .

Page i 23, note 2, ligne l\. — Vitiqès régna sur les Oslrogoths de 536 à 5/io. Il lutta contre
les Grecs, commandés par Bélisaire. Assiégé dans Ra venue, il dut se rendre, fut conduit à Con-
slanlinople, el vécut en captivité jusqu'en 553.
Dans les Corrections des Considérations,page 27, se trouve une indication biffée qui se rapporte
ici :

« faut ajouter à la noie, après le mot Viligès, ces mois :


Il
«
Ceux qui habitent les Alpes se joignent aux Romains. (Ibid., livre II, Guerre des Goths.) «
En marge, on lit : « Mis », bien que la note ne soit, pas insérée dans l'édition de 1 748.
NOTES ET VARIANTES 253
Page ligne 2. — A, A', A" : porter bientôt; dans, au lieu de porter. Bientôt, dans. La cor-
1 2/1,
rection se trouve déjà dans les Errata de l'édition princej3S.
Page 12/1, ligne l\. — Salvien, auteur ecclésiastique mort en 4S/|, représenta les Barbares,
dans son De Gubernaiione Dei, comme les instruments de la colère de Dieu, irrité de la cor-
rujilion du monde romain.
Page i 2/1, ligne 10. — A, A', A" : roturière; une nation qui se réservait la liberté el l'exercice
des armes, et une autre destinée par la loi de sa servitude ci cultiver les champs, auxquels chaque
particulier devait être attaché pourjamais, au lieu de roturière.
Page 1 2/1, lignes 11 à 1 3. — A, A', A", n'onl pas celle |3hrase; mais elle y est remplacée par
une autre qui commencela note 2.
Page 1 2/1, V, au lieu de Ve livre.
noie 1. — 0, M : liv.
Page 12/1, note 2, ligne 1 — A, A', A" : Les Barbares n'introduisirentguère rien qui n'ait été
.
plus cruellement exercé avant eux. Voyez, au lieu de Voyez.
Pag,e î 2/1, note 2, ligne 2.
— A, \', A", n'ont pas et les lois. . . là-dessus. — 11 s'agit ici du
Code de Justinien Ier, code dont une édition parut en 529, et une autre en 53/| '• la première
avant el la seconde après la publication du Digeste (533), où sont recueillies les décisions des
plus illustres jurisconsultes de Rome.
Page 1 2.5, ligne 2. — Attila, dit le Fléau de Dieu, fui roi des Huns de /|33 à /|53. Il ravagea
l'Empire d'Orient et l'Empire d'Occident. Arrêté en Gaule, par le patricien Aélius, près de Chà-
lons-sur-Marne, en /|5 1, il n'en envahit pas moins, l'année suivante, l'Italie, qu'il voulut bien ne
j3as ruiner totalement.
Page 1 25, ligne i5. — \, A', A" : florissante, au lieu defleurissante.
Page 1 2.5, ligne 19. —- Symmaque ou Q. Aurelius Symmachus, né vers 3/|0 et mort, en l\ 1 o,
fut jiréfel de Rome de 38/| à 386. On a conservé bon nombre de ses Lettres et des fragments
de ses Discours. Montesquieu s'est servi des Lettres.
Paoe 1 25, liane 20. — \\n 3T6 ou en 382, l'empereur Gralien lit enlever Yautel de la. Vic-
loire qui ornait, à Rome, la Curie sénatoriale. Symmaque, en 38/|, écrivit à Valenlinien II, au
nom du Sénat, j30ur qu'il revint sur celte mesure. Il ne put rien obtenir.
Paoe 125, note 1. — Laclance, auteur ecclésiastique mort vers 32.5, a écrit en latin plusieurs
traités et, entre autres, le De Morlibus Persecuiorum, que Montesquieu cite ici.
Paoe 1 26, liane 20. — Dans les Corrections des Considérations,page 69, se trouve une indi-
cation bifl'ée, qui se rajsporle ici :
«
Page 210, après la dernière ligne, mettez cet article :
« Une
des grandes raisons qui fil que le changement de Constantin ne causa pas de révolution
«
dans l'Empire, c'esl que, quoiqu'on ne puisse pas être chrétien sans renoncer au Paganisme,
« on pouvait être payen et faire profession
du Christianisme H : la religion payenne adoptanttoutes
« les autres.
254 MONTESQUIEU

«
dit-on qu'Alexandre Mammée avait clans son oratoire les images de Jésus-Christ el
("'Aussi

«
d'Apollonius de Tbyane. »
En marge, on lil une phrase écrite dans le sens de la longueur de la ]3age : « Celle réflexion
me paraît fausse. »
Page i 26, ligne il\- — A, A', A" : Rhein, au lieu de Rhin.

Page 1 26, ligne 27. — Thèodose II, né le 10 avril. /|Oi el mort le 21 juin /|5o, succéda,
le 1e1' mai 4o8, à son père Arcadius, enmereur d'Orient; mais son règne n'est remarquable que
jiar la j3ublicalion, en /|38, du code qui jiorle son nom.
Page 127, lignes 1 8 et 19. — C'est en /|/| 7 que Théodose II dut promettre de payer annuel-
lement à Atlila un tribut de deux mille cent livres d'or.
Page 128, ligne 1 o. — A, A', A" : invasions dejutis, au lieu de invasions. Depuis. — A, A', A" :
Gailus; il, au lieu de Gailus, il.
Page 1 28, ligne 1 3. — Arcadius, né en 377, succéda à Théodose F1', son père, comme em-
pereur d'Orient, le 17 janvier 39b et mourut le icrmai /108.
Page 1 28, ligne 1 5. — A, A', A" : y rapporter leurs dépouilles, au lieu de mettre en sûreté leur
butin.

Page ligne 20. — B, n, E : Misie, au lieu de Mysie.


1 28,

Page 1 28, ligne 26. — A, A', A" : Normans, au lieu de Normands.


Page noie 1, ligne i. — A, A', A" : destructrice, au lieu de destructive.
1 28,

Page 1 28, note 1, ligne 2. — Malchus, soj3hisle grec du v° siècle, écrivit une Histoire By-
zantine, où il a raconté en détail les faits qui se j3assèrent dans l'Empire d'Orient de /17/1 à /|8o;
mais nous jiossédons seulement des fragments de son ouvrage.

Page 1 29, lignes 1 et 2. — Dans les Corrections des Considérations, page 61, se trouve une
indication biffée, qui se raj3]3orle ici :
«
Page 2 1 5, ligne 22, au mol qui était entièrement déserte^, mettez celle noie :
O Voyez dans Dudon, doyen de Saint-Quentin, livre II, en quel état était celle partie delà
«
« Neuslrie,
lors de la concession. »
Page 1 29, ligne 1 o. — L'Empire d'Occidentfat abattu en /176.
Page 1 29, ligne i 7. — A, A', A", n'ont J3as sous G al. lus.
Page 129, ligne 18. — Après le mot réellement, A, A', A", renvoient à une note, qui ne se
trouve pas dans B, mais dont la substance y est insérée, un peu jilus bas, dans le texte :
«
Celle division de l'administrationde l'Empire fut très préjudiciable aux affaires des Romains
«
d'Occident, dit Priscus, liv. II. »
Page 129, ligne 19. — Après le mot alliances, A, A', A", renvoient à une note, qui ne se
trouve pas dans B, mais dont la substance y est insérée, un peu plus bas, clans le texte :
NOTES ET VARIANTES 255

« llonorius ajijsril que les Visigolhs, aj3rès avoir fait alliance avec Arcadius, étaient entrés en
Occident; il s'enfuit à Ravenne. (Procojse, De la. Guerre des Vandales.) »
Page 129, lignes 20 el 21. — A, A', A", n'ont jias Cette division. . d'Occident, phrase du
.
texte qui y est remj3lacée ]3ar une noie.
Page 1 29, ligne 21, à J3age i3o, ligne 2. — Tout le jsassage qui commence par les mots
Ainsi les Romains, el qui finit jsar à Ravenne, diffère dans A, A' et A", où il est rédigé de la ma-
nière suivante :
« Et comme ceux-ci '*' n'avaientpoint de forcesde mer, qui étaient toutes en Orient, en Egyjste,
Chypre, Phénicie, lonie, Grèce, seuls pays où il y avait alors quelque commerce, les Vandales^'^
el d'autres peuples attaquèrent les côtes d'Occident jiarlout. — Les Orientaux firent bien pis :
voulant se soulager des Barbares, ils les engagèrent à aller porter leurs conquêtes en Occident. »
O Ayant demandé une armée navale aux Romainsd'Orient,
« ceux-ci les refusèrent à cause de
leur alliance avec Genséric. (Priscus, liv. II.) »
«
HJI vint une ambassade à Conslantinoj)le de la jjarl des Italiens, pour faire savoir qu'il était
imj3ossi.ble que les affaires se soutinssent sans une réconciliation avec les Vandales. (Priscus,
liv. II.) »
Dans les Corrections des Considérations, j>age 59, se trouve une indication biffée, qui se rap-
porte au passage du texte de A que nous venons de citer, et où il est question des « A'andales et
d'autres peuples » :
« Page 218, ligne 7 :
« Depuis l'invention de la boussole, la guerre des pirates a absolument changé. Ils peuvent.
«
troubler le commerce, mais les terres sont en sûreté. Autrefois, ils entraient J3ar l'embouchure
« des rivières el jiénétraienl. si avant dans les terres qu'il n'y avait point d'asile contre eux, même
« dans les plus grands emjnres. A jîrésent, les j3elils j3rinces d'Italie sont tranquilles de la jiarl des
«
corsaires de Barbarie, qui n'osent s'exj30ser en mer avec de jielils vaisseaux, ni entrer dans les
«
rivières ou s'approcher des côtes avec de jilus grands.
« Enfin, en général, la guerre de mer est plus ruineuse qu'autrefois, el. ses avantages sont.
« moins décisifs. »
En marge, on lit : « Mis », bien que cette note ne soit J3as insérée dans B.

Page i 29, ligne 22. — », E, n'ont pas ils.


Page 129, note 1. — A, A', A", n'ont j3as cette note.
Page i 29, note i, ligne 1. Chesne, célèbre érudil, né en i58/| el mort le
— André du.
3o mai 16/10, )3ublia, entre autres ouvrages, ses Hislorioe Normannorum Scriplorcs anliqui, qui
jiarurent en 1619 (1 volume in-folio).
Page 129, noie 2, ligne l\. — Olymjnodore, historien grec, écrivit une histoire de l'Empire
romain qui allait des règnes d'Honorius et de Théodose II à celui de ValenlinienIII, mais dont
nous ne possédons que les extraits de Photius. — A, A', A", », E : Pholius, au lieu de Pho lien,
qui semble être une faute d'impression : car ce que Montesquieu aj3j3elle la Bibliothèque de
256 MONTESQUIEU

Pholien est le Myriobiblion de Pholius, où le savant patriarche de Constanlinople réunit, au


ixe siècle, des extraits de deux cent, quatre-vingts auteurs.

Page î29, note l\, ligne 2. — Zenon, dit l'Isaurien, succéda, au mois de novembre /17/1, à
l'emjiereur Léon II, dont il avait épousé la tante, et mourut le 9 avril /191 . — Theuderic, fils de
Triarius, j3rince goth, traila avec Zenon en 67g et mourut en /|8i.
Page 1 29, noie l\, ligne 3. — Le Theuderic que Montesquieu nomme à tort fils de Balamer
(d'ajirès Malchus) était fils de Théodomir. Né en 4 5 4, il devint roi des Oslrogoths en /175.
Après avoir exj3loilé les empereurs d'Orient, il finit par envahir l'Italie, en 489, et y fonda, en
493, un royaume, qu'il gouvernajusqu'à sa mort (18 août 526).
Page 12g, note 4, ligne 4- — n, E, n'ont jias le premier de.
Page 1 29, note 5. — Cette note correspond à la lin d'une note de A, A' et A", dont le com-
mencement a jiassé en substance dans le texte de 15, et que nous avons reproduite ci-dessus,
page 2 54 ligne 32.
,
Page 1 29, note 6. — Celle note correspond à la fin d'une note de A, A' el. A", dont le com-
mencement a passé en substance dans le texte de B, el que nous avons reproduite ci-dessus,
jiage 2 55, ligne 1 2.
Page i 3o, ligne 2. — A, A', A" : Ainsi, au lieu de Enfin. — Le Théodoric, dont il s'agit, ici,
est celui que Montesquieu appelle jilus haut Theuderic, fils de Balamer.
Page i 3o, ligne 3. — Alartc, roi des AVisigolhs, né vers 377, finit, ajirès avoir envahi, avec
plus ou moins de succès, lesEnmires d'Orient et d'Occident, en 3g5 el en /102, jiar s'emparer
de Rome en 4 J 1 el. mourut en l\ 1 2.
Page 1 3o, ligne l\, à page 1 3 1, ligne 2. — A, A', A", n'ont pas ces deux alinéas.
Page i3o, ligne l\. — Genséric, roi des Vandales, né en /|o6, succéda à Gundéric, son
frère, en /128, conquit la Mauritanie, la Numidie, l'Afrique romaine, etc., et mourut en /177.
Page 1.30, ligne 28. — Odoacer ou Odoacre, chef hérule, détrôna l'empereur Romulus-
Auguslule en /176 et pi'iL le lilre de roi d'Italie; mais il ne jiut résister à Théodoric, roi des
Oslrogoths, auquel il se rendit le 27 février, el qui le fit tuer le 5 mars /ig3.
Page i3i, lignes 3 et l\. — A, A', A" : Rome, au lieu de Parmi tant.
. .
Rome. Elle.

Page 101, ligne l\. A', A" : dire, une ville, au lieu de dire.
— A,
Page loi, ligne 7. — A, A', A" -.forcer, d'ailleurs, au lieu de forcer.
Page 1.31, ligne 8. — A, A', A" : diminué, de façon que les, au lieu de diminué. Les.

Page 1 3 1, lignes 8 à 1 o. — L'empereur Honorius est le premier qui ait jiris la précaution de
se retirer ci Ravenne, en 4o/|, pendant la première invasion
d'Alaric, roi des VVisigolhs, en Italie.

Page i3i, lignes 1 4 et i5. — A, A', A", n'ont jias C'esl ainsi. . . propres lois; mais la même
pensée s'y trouve exprimée dans une note.
NOTES ET VARIANTES 257
Page note i. — C'est, en /109, qu'Aiaric imposa celle condition à la ville de Rome.
1 3 1,

Page i 3 i, note 2. — », E : ibid., au heu de liv. VI. — Dans A, A' el A", celle note se rattache
à la précédente; mais, entre les deux renvois : Voyez Zosime, liv. VI, esl ajoutée une phrase
dont la substance se trouve dans le texte de B :
«
L'Armorique et la Bretagne, se voyant abandonnées, commencèrent aussi à vivre sous leurs
jiroj3res lois. »
Page 1 33,ligne 2. — Justinien F1', né en /182 ou 483, succéda à son oncle Justin F1', em-
jiereur d'Orient, le rr août 527, s'illustra par les victoires de ses généraux, par les recueils de
ses légistes el par les constructions de ses architectes, et mourut le 1 [\ novembre 565.
Page 1 32, ligne 1 4- — A, v', A" : peujûe, au lieu de peuples.
Page i3a, lignes 17 et 18. — Le royaume des Vandales fut reconquis par Bélisaire, en
534 et le royaume des Oslrogoths le fui par Narsès, en 554-
,
Page 1 3 2 lignes 18 à 20. — Montesquieu fait ici allusion aux victoires de Cl ovis F1'sur les
,
VVisigolhs,en 507, de ses fils sur les Bourguignons, en 53/|, de Mummolus, général de Contran,
sur les Lombards, en 572 et 576, de Charles-Martel sur les Sarrasins, en 732, etc.
Page 1 32, lignes 2 1 à 25. — La secte arienne jirofessail la doctrine d'Arius, le célèbre héré-
siarque né vers 280 et mort en 336. 11 n'admettait j3oint que Jésus-Christfût absolument l'égal
de Dieu. Ses enseignementsfurent condamnés, en 325, au concile de Nicée. Mais les empereurs
Constance II et Valens favorisèrent ses jjartisans. L'orthodoxie ne Irionrpha définitivement dans
l'Emjjire romain que sous Théodose F1', et chez les jjeuples barbares qu'au vie siècle.
Page i32, lignes 22 el 23. — Ulj)hilas, l'apôtre des Goths, qui mourut en 383 ou 388,
avait commencé son ajioslolal avant l'avènement de Valens, qui favorisa son oeuvre.
Page. 1 32, ligne 2 5. — A, A', A" : Romains; ce qui fit que, au lieu de Romains.
Page 1 33, ligne 2. — A, A', A" : qu'il, au lieu de il.
Page 1 33, ligne 6. — A, A', A" : Pour celles d!Afrique, elles, au. lieu de Celles il'Afrique.
Page i 33, ligne 7. — A, A', A", n'onl. jias comme celles. . . par Vilisa. — Vilisa. ou VViliza,
roi des VVisigolhs d'Espagne, fut associé au trône jiar Egiza, son père, en 696, régna seul à
partir de 701 et fut détrôné en 7 1 o.
Page. 1 33, ligne 8. — A, A', A" : des, au lieu de de ses.
Page 1 33, ligne 1 8. — A, A', A" : Romains et des Huns, leurs auxiliaires, au lieu de Romains.
— Aux mois el des Huns, A, A' el A" renvoient à une note, qui ne se trouve j3as dans B, mais dont
le contenu Y est inséré, un peu jilus bas, dans le texte. Nous allons reproduire celle noie, en
soulignant les passages que Montesquieu a modifiés dans l'édition de 17/18:
« Justinien lira
de grands services des Huns, J3euj3les dont étaient sortis les Parthes, el qui
combattaient comme eux. Dejiuis qu'ils eurent perdu leur jiuissance par les divisions que le grand
nombre des enfants d'Attila fit naître, ils servirent les Romains en qualité d'auxiliaireset formèrent

IMl'ItlMrt.Il NATlONil.lI.
258 MONTESQUIEU
leur meilleure cavalerie. Toutes ces nations barbares se distinguaient chacune par leur manière
jiarticulière de combattre et de s'armer : les Goths et les Vandales étaient redoutables l'épée à
la main; les Huns étaient des archers admirables; les Suèves, de bons hommes d'infanterie; les
Alains étaient jiesamment armés; el les Hérules étaient une troupe légère. »
Dans les Corrections des Considérations, J3age 29, se trouve une indication biffée, qui se rap-
porte à celle note :
«
Page 2 23, il faut ajouter ces mots à la première note, après le mot légère de la ligne 2/1 :
«
Un jiassage remarquable de Jornandès explique toutes ces différences; c'est à l'occasion de
«
la bataille que les Géjiides donnèrent aux enfants d'Attila. »
En marge, on lit : « Mis. »
L'alinéa est, en effet, inséré textuellement dans l'édition de 17/18, au mol exfliquc jirès.
Page 1 33, ligne 20. — Après le mot c'est, A, \ et A" renvoient à une note qui ne se trouve
jias dans B, mais dont la substance y est insérée, J3lus haut, dans le texte :
«Les Romains, avant laissé affaiblir leur infanterie, mirent toute leur lorce dans leur cava-
lerie; d'autant mieux qu'il fallait qu"i!s se portassent j3romplement de tous côtés, pour arrêter les
incursions des Barbares. »
Page i33, ligne 22, à Jiage i3/|, ligne 19. — A, A', A", n'ont J3as ces trois alinéas du texte;
mais le contenu du premier et des deux tiers du second s'y trouve dans une note.
Page i33, note 2. — Jean de Marianu, jésuite esjiagnol, né enet mort en 162/1, est
1 007
l'auteur d'une grande Histoire générale de l'Espaqne, qui va jusqu'à la mort de Ferdinand le
Catholique, et qu'il publia, d'abord, en latin (1 5g2 à 1 5g4), j3uis, en esjKignol.
Page i33, note t\. — llonoric ou. 11uneric fut roi des Vandales de /177 à 48/|.
Page i3/|, lignes 16 et 17. —Les VVisigolhs, ajirès avoir ravagé l'Italie sous Alaric, péné-
trèrent dans la Gaule sous Alaulf, en !\ 1 2, et envahirent l'Espagne sous Wallia, en 4 1 6; tandis
que les Oslrogoths, conduits J3ar Théodoric, subjuguèrent l'Italie, à leur tour el durablement,
de 48g à /ig3.
Page i3/|, lignes 17 à 19. — C'est au mois de mai 4?-gi qil« h'-1» A'andales passèrent en
Afrique, sous la conduite de Genséric.
Page 1 34 lignes 22 à 25. — Léon F1', dit le Thrace, qui succéda à Marcien, empereur
,
d'Orient, Je 3o avril 457 et mourut le 3 lévrier /17/1, envoya, en /|68, contre Genséric, roi
des Vandales, une flotte considérable,dont il ne revint que des débris à Conslanlinojile.
Page 1 34-, noie 1. — A, A', A", n'onl j3as cette note. Nous avons déjà dit que les Corrections
des Considérations jirescrivenl de l'ajouter. C'est en /|5/| que les Gêpides, conduits par Ardaric,
s'affranchirent du joug des Huns.
Page i35, ligne 3. — A, A', A" : chaque partie dépend, au lieu de les diverses. .
défendent.

Page i35, ligne 10. — A, A', A" : beaucoup, au lien de une qran.de quantité.
Page 1 35, ligne 1 1. — Amalasonlhe, fille de Théodoric, roi des Oslrogoths, fui régente sous
NOTES ET VARIANTES 259
le règne de son propre fils Athalaric (526 à 534); jsuis, reine, avec son cousin Théodal, qui la
lit tuer en 535.
Page î 35, lignes 12 et 1 3.
— La Sicile fut conquise par Bélisaire en 535.
Page 1 35, lignes 1 5 et i 6. —Bélisaire prit Carlhage le 3 octobre 534, Rome le 9 dé-
cembre 536, Ravenne en décembre 53g, et il conduisit à Conslantinople Gélinier, roi des
Vandales, en 535, el Viligès,roi des Goths, en 54o.

Page i35, ligne 2.5. — L'eunuque Narsès acheva la conquête de l'Italie, lorsque Bélisaire
fui rajipelé. Il vainquit successivementTotila el Teias, rois des Goths, l'un, jirès de Tagina,
en 553, et l'autre, près de Cumes, en 55/|. De 554 à 568, il gouverna l'Italie, dont il fut
nommé exarque. Mais, quand l'empereur Justin II eut succédé à Justinien F1', Nârsès fut révoqué
et mourut en disgrâce. Dans ses Voyages, à proj30s du Métaure, Montesquieu a écrit la note
suivante :
«
Auprès de là est le lieu où Tolila, roi des Goths, fut détruit par Narsès^'. »

Page i36, ligne i/|. — Justinien F"1' avait pris nour femme une certaine Théodora, ancienne
danseuse et courtisane, qui avait été d'abord sa maîtresse. L'inlluence politique de celte imjié-
ralrice fui grande et souvent funeste. Elle mourut le 28 juin 5/|8.
Page 1 36, lignes 2 1 et. 22. — A, A', A" :c'est-à-dire, au lieu de ce qui.
Page 1 36, ligne 22. A, A', A" : dans le gouvernement: une faiblesse naturelle, au lieu de quel-

quefois. gouvernement.
. .
Page i 36, note A', A", n'onl pas celle noie.
1. — A,
Page 137, lignes 5 el 6. — A, A', A" : un gouvernementdespotique, au lieu de celui des Em-
pereurs.
Page 1 37, ligne 6. — A, A', A" : pouvaient produire, au lieu de produisaient.
Page i 37, ligne 2/1. — Toutes les éditions publiées du temps de Montesquieu donnenty«i7,
au lieu défaits.
Page 137, note 2, ligne 2. — Théopltanès ou Georges Théojihane, dit. le Confesseur, auteur
byzantin, né vers 75 i et mort vers 818, a laissé une Chronoijraphie ou chronique générale, qui
va de 28/t à 8i 3.
Page 1 38, ligne 20. — Montesquieu ne confond point les Samaritains et les Juifs. Les Sama-
ritains, dont il existe encore quelques représentants, ont constitué, en effet, une secle distincte
depuis le ive siècle avant J.-C. D'une part, ils avaient primitivement un temple spécial à Garizim,
el, de l'autre, ils n'admettaient comme livres saints, que les cinq livres du Penlaleuque.
Page 1.38, ligne 21. — Monlan, hérésiarque du n<; siècle, oj3j30sa à la morale de l'Eglise
catholique une morale JDIUSrigoureuse, dont l'exaltation séduisit jusqu'à la piété de Terlullien.

(l) Voyages de Montesquieu, lomo JJ, page 78.


260 MONTESQUIEU
Page i38, lignes 21 et 22. — Les Manichéens, disciples du persan Manès (qui naquit en
2/10), admeltaienlTjue deux principes oj3j30sés gouvernaient le Monde. Celle hérésie disparut et
reparut sans cesse, et sous les formes les plus variées, jusqu'au xmc siècle. Au vne,lesPauliciens,
jsarlisans de celte doctrine, formèrent un jiarti politique et menacèrent Conslanlinople.

Page i38, ligne 22. — Les Sabatiens étaient les discijiles de Sabalius, qui exagéra, au
v° siècle, la sévérité des Novaliens et voulut rétablir la Pàque juive.
Page 1 38, noie 1. — Les Novelles de Justinien ]cr sont les constitutions que ce prince édicla
ajjrès la jiublication de son Code revisé.
Page 1 39, ligne ). — La destruction des Samaritains, en tant que peuple, eut lieu en 53o.
Page 1 3g, lignes 3 et 4- — C'esl une bataille sur les bords du Yennouk, affluent du Jour-
dain, qui ouvrit, en 634, la Syrie aux troupes arabes d'Abou-Bekr.
l'âge 1 39, lignes 7 el 8. — Le concile de Chalcédoine avait condamné, en 45 1, les M.0110-
]3hysites, c'esl-à-dire les hérétiques qui n'admettaient jioinl qu'il y eût deux natures, la divine
el l'humaine, en Jésus-Christ.
Page i3g, ligne 9. — Evagre, dit le Scolastique, auteur byzantin né vers 536, à Ejnphanic
(en Syrie), a laissé une Histoire ecclésiastique, en six livres, qui va de 43 1 à 5g3.
Page i 3g, lignes 1 3 el 1 4. — A, A', A" : toutes leurs confiances, au heu de toute leur confiance.
La correction se trouve déjà dans les Errata de l'édition princej3S.
Page 1 3g, ligne 1 6. — A, A', A" : el, au lieu du second que.
Page i 3g, ligne 1 7. — A, A', A", n'ont jsas même on n'en eut.
J^age i3g, ligne 21. — Par du temps des Normands, il faut entendre le ix 1' siècle el le x",
alors que les Normands ravageaient l'Empire carlovingien.
Page 3g, ligne 23. — A, A', A" : celle liste, an lieu de ces listes.
i

Page 1 3g, note 2, ligne 1 — A, A', A" : marchés, au lieu de marches. La correction se trouve
.
déjà dans les Errata de l'édition jirincejss.
Page i3g, noie 2, lignes 1 et 2. — A, A', A" : Le nombre en augmenta sous les empereurs sui-
vants, au lieu de Sous les empereurs. . . augmenta.
Page 1 3g, note 2, ligne 2. — A, A', A" : suivants, les Barbares paraissant de j)lus d'endroits,
au lieu de augmenta. Les. encore paru..
. .
Page i3g, note 2, lignes 3 et !\. — A, A', A" : treize par la, au lien de, treize. On voit par la.
La correction de la ponctuation se trouve déjà dans les Errata, de l'édition j3rinceps.
Page i3g, note 2, lignes [\. el 5. — A, A', A" : Honorius; il parait qu'il y en avait quinze dans
le seul Empire d'Orient; ce qui, au lieu de Honorius, que, dans. nombre en. La correction de la
. .
jionctualion se trouve déjà dans les Errata de l'édition princeps.
Page 1 3g, note 2, ligne 6. — A, A', A" : marchés, au lieu de marches. La correction se trouve
NOTES ET VARIANTES 261
déjà dans les Errata, de l'édition j3rinceps. — A, A', A" : Enfin, il fallut qu Aurélien fortifiai, au
lieu de Aurélien fortifier. — Aurélien, né le g sejilembre 21/1, devint empereur ajirès la
. . .
mort de Claude II, en ami 270; il commença, en 271, la construction de la seconde enceinte
de Rome et mourut en janvier 275.
Page 1 4.0, lignes 1 3 et 1 4. — A, A', A" :Les princes arabes, dont une partie étaient leurs alliés,
les autres l'étaient des Romains, se contenaient réciproquement, et, au lieu de // leur était. arabes,
. .
qui.
Page 1 4.0, ligne 1 f\. — A, A', A", n'ont j3as les uns les autres.
Page 1 4.0, ligne 1 6. — LTîormisdas dont il est ici question est Hormisdas IV, fils de Chos-
roès Fr le Grand. Il régna en Perse de 579 à 5g2. C'est en 58o, qu'Andigan, son ambassadeur,
adressa à l'envoyé de l'empereur Tibère II, Zacharias, le discours dont Montesquieu cite ici un
passage.
Page i 4o, ligne 20. — A, A', A" : Bélisaire disait ci ses soldats : «
Les Perses, au lieu de « Les
Perses. ses soldats.
. .
Page i4o, noie 4- — Ménandre, dit le Protecteur, auteur byzantin du vic siècle, avait con-
tinué YHistoire d'Agalhias, dej3uis 558 jusqu'à 582; mais il ne nous esl parvenu que des frag-
ments de son ouvrage.
Page 1 4 1, lignes 7 a 11. — C'est en 558 que Justinien F1' entra en arrangements avec les
Avares, qui, pendant Irois quarts de siècle, avaient menacé el ravagé sans cesse l'Emjnro
d'Orient.
Page ligne 12. — Justin 11 succéda à Justinien F1', son oncle, le 1 4 novembre 565 el
1/1 1,
mourut le 5 octobre 578. — Tibère II succéda à Justin II en 578 et mourut le 1/1 août 582.
— Maurice succéda à Tibère 11, son beau-père, en 582, fut détrôné le 2.3 et mourut le
27 novembre Go2.
Page 1 4 1, ligne 18. — Pltocas succéda à Maurice le 23 novembre 602 el. mourut le 6 oc-
tobre 610.
Page 1 4 1, lignes ?.3 à 26. — Constantin V el ConstantinVII, ainsi que Basile 11, sont géné-
ralement surnommés Porphyroijénèles, jiarce que l'apjiarlement où ils naquirent était tendu de
pourpre.
Page i/|. 1, ligne 29. — A, A', A" : villes des provinces, au lieu de autres villes.
Page 1/12, ligne 2. — Les Macédoniensétaient les disciples de Macédonius, qui JVit patriarche
de Constanlinojyle au milieu du îv 1' siècle, de 34 2 à 360.
Page 1/1.2, ligne 3. — Neslorius, patriarche de Conslantinople au vc siècle, de !\ 28 à 43 1,
fut le chef d'une secte, qui fut condamnée par le concile d'Ejibèse, en 43 1, mais dont il sub-
siste encore des jiartisans, notamment en Syrie.
Page 1/12, lignes 3 et !\. — Etilychès enseigna, au vu siècle, une doctrine radicalement oji-
posée à celle de Neslorius, doctrine qui fut approuvée par le concile d'Ejîhèse, en 44g, et con-
damnée ]>ar le concile de Chalcédoine, en 451.
262 MONTESQUIEU
Page 14 2 , ligne [\. — Les Monothélites furent, condamnés par le 3e concile de Conslanlinople,
en 68o.
Page ligne 22. vêtir, au lieu de revêtir.
i 4-2 , — A, A', A" :

Page i/|3, ligne ig. — A, A', A" : 11 est difficile de, au lieu de On ne peut quère.
Page i/|3, ligne 23. — A, A', A" : volent, pour ainsi dire, au lieu de voient. — A, A', A" :
viennent, au lieu de arrivent.
Page i43, lignes a3 et 24- — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu,tome Fr, jiage 5,
el tome II, folio 464 , se trouvent deux réllexions sur l'influence des relations jiostales :
«
L'invention des j30stes a produit la jiolilique : nous ne politiquons j3oinl avec le Mogol. »
« La
politique, telle qu'elle est aujourd'hui, vient de l'invention de la poste. »
Page i/|3, lignes28. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome F1', page
25 à
1 2g, se trouve un fragment qui se rapporte à cet alinéa :

« Les ministres peuvent connaître par le change les mouvementssecrets d'un étal voisin; jiarce
qu'une grande entreprise ne se peut jamais faire sans argent, et, jiar conséquent, sans un grand
changement dans le chance. »
En marge, on lit : « J'ai mis cela dans mes Romains. »

Page i/|3, ligne 27. — A, A', A" : toujours, au lieu de très souvent.
Page i/|3, note 1. — Nicélas, de Chôme (en Phrygie), auteur byzantin mort en 1216, ré-
digea des Annales, en vingt el un livres, qui vont de 1 1 18 à 1 206, et qui comprennent., par
suite, le règne d'Andronic F1' Comnène (1 1 83 à 1 1 85).
Page i/|/|, ligne 1. —n'ont pas une.
A, A', A",

Page i/|5, ligne


7. — Mahomet, le fondateur de l'Islamisme, naquit le 20 août 670 (ou le
20 avril 571), à La Mecque. Jl avait jjrès de 48 ans lorsqu'il se mil à jjrècher sa doctrine, el il
fut obligé bientôt (le 20 juin 622) de Fuir sa jsalrie. Mais, en moins de dix ans, jiar la j>arole
et J3ar les armes, il soumit à son autorité les émirs de l'Arabie, qui lui obéissaient tous lorsqu'il
mourut le 7 juin 632.
Page i/|5, ligne 8. — A, A', A", B, C, donnentfondé, mais » el E onl fondés.
Page i/|5, lignes g et 10. — Les Arabes conquirent, d'abord, la Syrie el la. Palestine de 632
à 638, l'Egypte de 638 à 6/|0 et la Perse de 636 à 652; jsuis, ils soumirent l'Afrique (dans le
sens ancien du mot) de 6g2 à 708.
Page i 45, ligne i 2. — A, A', A", n'ont J3as qu'elle.
Page i/|5, lignes i5 à 17. — L'auteur dont il est ici question est Pascal, qui s'exj3rimail
ainsi que Montesquieu le rajjporle, « au pi us fort de ses douleurs, quand on s'affligeait de les lui
voir souffrir W ».
(1) Voyez la Vie de Pascal, par M'"' Périer, dans la 'i* édition des Pensées de Pascal, publiées par M. E. Havel (Paris,
Ch. Delagi-ave, 1887), tome 1er, page xc.
NOTES ET VARIANTES 263

Page i 46, ligne 1. — A, A', A" : Alexandre, Sévère, au lieu de Sévère, Alexandre. Une autre
correction (Alexandre Sévère, sans virgule) est indiquée dans les Errata, de l'édition j3rincej3S.
Page i 46, ligne 3. — A, A', A", n, E : qu'ils, au lieu de qui.
Page i 46, ligne 4. — A, A', A" -.faisaient, au lieu de étaient.
Page i/|6, ligne g. — L'Anliochus dont il s'agit ici est sans doute Antiochus II, dit Tltéos,
sous le règne duquel Arsace F'1' fonda le royaume des Parthes, en 255 avant J.-C.
Page i/|6, lignes i3 et i/|. — Montesquieu parle des origines de
Hollande dans ses
la.
Voyages^. «Avant le vin" siècle, dit-il, la Hollande n'était jias habitée : l'hiver, elle était sous
l'eau; et, l'été, il venait des habitants d'Ulrecht, etc. » Les jilus beaux chevaux des Pays-Bas
viennent actuellement de l'île d'Ameland, en Frise.
Page i46, ligne 21. — Constantin 111, né en 61 3, succéda à Héraclius F1', son jsère, le
1 2 mars 6/|i el mourut le 2 3 juin suivant. — Héraclius F1' succéda à Phocas
le 6 octobre 610
el mourut le 1 1 mars 64 1. — Constant 11 succéda à Héracléonas en 6/| 1 el mourut au mois
de septembre 668.
Page 1/1.6, ligne 22. — Constantin IV, dit le Barbu, succéda à Constant II, son ]3ère, en
septembre 668 el. mourut le 1/1 septembre 685.
Page 1/16, lignes 22 à 25. — Constantin IV lit pendre les politiques théologiens qui vou-
laient lui associer ses deux frères Héraclius el 'l'ibère, auxquels il Jiml ]>ar enlever leurs litres et
]3ar J'aire coujier le nez.
Page 1 46, note 5. — A, A', A", n'onl pas cette note.
Page i/|6, noie 6, lignes 2 el 3. — A, A', A", n'onl j3as (liv. IV, chap. JI). . .
improcera.

Page 1 4.7, lignes g à 11. — C'est, en 586, à la bataille de Solacon, livrée j3ar les Grecs aux
Perses, que Philippicus versa les larmes dont Montesquieu s'est indigné.
Page 1/17, lignes 1 6 à 1 8. — Les escadrons d'Olivier Cromwell remportèrent, entre autres
victoires, celle de Marston-Moor, le 2 piillel 1 644 et celle de Naseby, le 1 4 juin 1 6.45, sur les
,
troupes de Charles F1', roi d'Angleterre.
Page 1/17, ligne .19. — Aj3rès le mol Une, A, A', A", renvoient à une note qui ne se trouve
pas dans B, mais dont le contenu y est inséré, un peu pins bas, dans le texte. Nous allons re-
produire celle noie, en soulignant les jiassages que Montesquieu a modifiés dans l'édition de
17/18:
«
On peut aisément croire que les Grecs tombèrent dans /'idolâtrie. Voici mon raisonnement.
On ne soupçonnera j3as les Italiens, ni les Allemands de ces temps-là, d'avoir été jieu attachés au
culte extérieur. Cependant, lorsque les historiens grecs parlent du mépris des j3remiers pour les
reliques et les images, on dirait que ce sont nos conlroversisles qui s'échauffent contre Calvin.
Quand les Allemands jîassèrent pour aller dans la Terre-Sainte, Nicélas dit que les Arméniens

(l1 Voyages de Montesquieu, tome II, page a3i.


264 MONTESQUIEU
les reçurent comme amis, jiarce qu'ils n'adoraient jias les images. Or, si, dans la manière de
jjenser des Grecs, les Italiens el les Allemands ne rendaient jias assez de culte aux images, quelle
devait être l'énormilé du leur? »
Page 1/17, ligne 24. — Pierre 1er, fils du czar Alexis F1', naquit le g juin 1672, succéda à
Fédor III, son frère, en juin 1682, el mourut le 8 février 1725.
Page î 4.7, ligne 27, à jiage i 48, ligne g. — A, A', A", n'ont ]3as cet alinéa, dont le contenu
s'y trouve, cependant, dans la noie que nous avons reproduite onze lignes plus haut.
Page 1/1.7, noie 1. — Théophylacle, dit Simocalla, auteur byzantin du vnu siècle, a laissé
une Histoire du Rèqne de Maurice.
Page 147, note 2. — Simon Ockley, né en 1678 el mort en 1720, a écrit un livre inti-
tulé : Hislory of the Saracens and llteir Conquests in Syria, Persia and Egypt, où il raconte la vie
de Mahomet el de ses successeurs jusqu'à la mort d'Abd-el-Meleck.
Page 1 48, ligne i. — D, E : ces, au lieu de ce.
Page 1/18, ligne 5. — Jean Calvin ou plnlôt Cauvin, le célèbre réformateur français, naquit
le 1 o juillet 1 5og, à Noyon, et mourut le 27 mai 1 564 à Genève.
,
Page 1 48, ligne 6. — Les Arméniens n'admettaient pas les doctrines orthodoxes sur tous les
jioinls, notamment quant à la double nature de Jésus-Christ.
Page i/|8, ligne 1 5. — Léon dit l'Jsaurien, succéda à Théodose 111 en 717 et mourut
111,
le 1 8 juin 7/1.1. — Constantin \, dit Copronyme, né en 718, succéda à Léon 111, son j)ère, en
7/1.1 et mourut le 1 4 septembre 775.
— Léon IV, dit le Khazarc, succéda à Constantin N,
son ]3ère, en 775 et mourut le 8 septembre 780.
Page i/|8, lignes 16 et 17. — Irène fut l'épouse de Léon IV el la mère de Constantin VI.
J'^lle gouverna l'Empire grec, au nom de son Jils, de 780 à 7(90 et de 792 à
797; jiuis, comme
souveraine, du i5 juillet 797 au 3i octobre 802. Détrônée j3ar Nicéphore F'', elle mourut le
9 août 8o3.
Page 1/18, ligne 17. — Léon V, dit l'Arménien, succéda à Michel F1' le 10 juillet 81 3 el
mourut le a5 décembre 820. — Michel \\, dit le Bègue, succéda à Léon V en 820 et mourut
le 1"'' octobre 82g. — Théophilesuccéda à Michel 11, son j3ère, en 82g et mourut le 20 janvier
8/12.
Page 1 48, note 2, ligne 3. — A, A', A" : quelques, au lieu de quelque.
Page 1/18, note 3, lignes 1 el 2.
— Léon le Grammairien, auteur byzantin du xiu siècle, a
laissé une Chronoqraphie, où il raconte l'histoire de Léon V et de ses successeursjusqu'en g4g.

Page i/ig, ligne 10. — Les ojîinions de Barlaam, moine de Calabre, et d'Acyndine (ou
mieux Acindyne) sur la nature de la lumière du Mont-Thabor furent condamnées,de i3/|i à
i 35 1, ]3ar une série de conciles. En 1 33g, Barlaam avait été chargé, j3ar Andronic le Jeune, de
négocier avec le J3aj3e la réunion de l'Eglise grecque. Après sa condamnation, il revint en Italie,
où il se soumit à l'Église de Rome.
NOTES ET VARIANTES 265
Page i4g, lignes 20 à 23. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome Ier, fo-
lio 445 v°, se trouve un paragraphe qu'il y a lieu de noter ici :
«
Il me semble que les ecclésiastiques d'Espagne el d'Italie, qui établissent l'ignorance des
laïques, sont les Tarlares qui crèvent les yeux à leurs esclaves pour qu'ils battent mieux leur
lait. »
En marge, on lit : « Mis dans les Romains. »
Page 1 4g, ligne 2 1. — A, A', A", E : le, au lieu de les.
Page i 4g, ligne 23. — A, A', A" : lorsqu'ils battaient, au lieu de el
les empêcherde battre.

Page i/ig, ligne 2/1. —La Thèodora dont il est ici question est la J'emme de l'empereur
Théophile, qu'elle épousa en 83o. Elle gouverna de 842 à 856, jicndant la jeunesse de son
Jils Michel III, dit l'Ivrogne. Mais, en 856, elle fut contrainte d'entrer dans un cloître, où elle
mourut vers 867.
Page 1 4 g, digne 2 5. — au lieu de jusqu'à.
A, A', A" : jusques à,

Page 1 4g, note 2. — Georges Pachymère auteur byzantin né vers 1 2/18 et mort vers 1 3 i o,
treize livres, où il raconte les événe-
a laissé, entre autres ouvrages, une Histoire d'Orient, en
ments des années 1 258 à i .308.
Page i5o, ligne 1. — A, A', A" : de nos, au lieu du jiremier des. La correction se trouve
déjà dans les Errata de l'édition jirmcejis.
Page i5o, ligne 19. — Basile F1', dit le Macédonien, succéda-à Michel 111, le 23 sejilembre
867 el mourut le 29 août 886.
Page. 1 5o, lignes 20 et 2 1 — C'esl en 876 (pie Syracuse fut ]3rise jiar les Sarrasins.
.
Page 1 5o, ligne 2 1 . — Léon. VI, dit le Philosophe, succéda à Basile F1', son père, le 29 août
886, el mourut le 1 1 mai 912.

Page 1 5o, ligne 22. — C'est en 902 (pie la ville de Tauroménie fui prise par les Sarrasins.
Page i5o, ligne 23. — L'Andronic Palèologue dont il est ici question esl "Andronic II, dit
le Vieux. Associé à l'empire par son ]3ère Michel VIII, le 8 novembre 1 271, il lui succéda le
1 1 décembre 1 282. Mais son jietit-lils
Andronic 111 le détrôna le 2/1 mai i328, el il mourut
le i 3 février i 33 2.

Page 1 5 1, ligne 8. — Michel. Paléoloquc ou Michel VIII gouverna l'Empire de Nicée au nom
de Jean Lascaris, d'abord, et, puis, en tant que collègue de ce jirinee (îabg à 1261). Mais,
lorsque les Grecs eurent recouvré Conslanlinoj3lc, le 2 5 juillet 1261, il régna seul dans sa nou-
velle capitale, jusqu'au jour où il s'associa son Jils Andronic II (8 novembre i 271). 11 mourut
le 1 1 décembre 1 282.

Page i5i, lignes 8 et g. — Michel VIII, dont le règne fut. tant agité J3ar la faction des Arsé-
nites à l'intérieur, s'efforça vainement de réconcilier les Grecs avec l'Eglise de Rome, confor-
mément aux décrets du second, concile de Lyon (127/1).

iMi'iuiirnir, NATIONALE.
266 MONTESQUIEU

Page 15 i, ligne 2 î. — A, A , A", B, c : Andronique, au lieu d'Andronic, que donnent D et E.

Page i5i, note i. — Louis Cousin, né le i i août 1627 el mort le 26 lévrier 1707, lut
président à la Cour des Monnaies de Paris; mais il est surtout connu jiar ses traductions des his-
toriens byzantins, dont il a fait une Histoire de Conslanlinople, publiée en 1672.
Page 1 5 1, note 2. — Après la mort d'Andronic 111. (i 5 juin 1 34 i ), Jean Caiilacuzène gou-
verna l'Emjiire d'Orient, en tant que tuteur, collègue ou rival de Jean AT, Jils du dernier em-
pereur. Mais il résigna ses jiouvoirs en janvier 1 355. Devenu moine, il rédigea des Mémoires,
où il raconte l'histoire de l'Empire d'Orient depuis i32o jusqu'en 1 36o. — A, A', A", IÎ, C :
Androniques, au lieu de Andronic, que donnent D el E.
Page 1 02, ligne 6. — A, A', A", D, E : déposition, au lieu, de disposition, qui semble être une
faute d'impression.
Page i52, lignes 7 à g. — C'est le 8 janvier 13/17, que Jean Canlacuzène prit Conslanli-
nople.
Page i52, ligne 8. — Jean jière, le i5 juin i3/|i; mais
AT, succéda à Andronic 111, son
son règne ne commença vraiment qu'ajirès l'abdication de Jean Canlacuzène el se prolongea
jusqu'au 1 6 février 1 3g 1.
Page i52, lignes 8 el g. — Anne, Jille d'Amédée A', comte de Savoie, naquit en i320,
éj30usa Andronic III en i326, et mourut en i35g.
Page 1 5 2, ligne i o. — Mahomet I], succéda à Mourad II, sultan des Turcs, en février 1 45 1,
j3rit Conslanlinople le 29 mai i/|53, el mourut le 2 mai 1/181. — A, A', A" : Mahomet second
s'assiégea, au lieu de Mahomet 11 l'assiégea. La correction se trouve déjà dans les Errata de
l'édition princejîs.
Page 1 52, ligne 1 1.
— Le concile de Florence (qui fut une suite du concile de Ferrare) avait
proclamé, le 6 juillet i 43g l'union de l'Eglise grecque avec l'Eglise de Borne, mais sans obtenir
,
plus d'effets que le second concile de Lyon.
Page 102, lignes i3 à 17. — Dans les Pensées manuscrites de Montesquieu, tome F1", fo-
lio 43g v" el folio 4/17 v", se trouvent deux rédactions successives cl antérieures de l'idée qui
est exprimée ici; elles sont biffées l'une el l'autre.
La première est ainsi conçue :
« A^oici sur quoi on fonde le zèle de religion ! Lorsque je dispute avec quelqu'un d'une opinion,
je sens que je J3uis nie tromper comme lui. Ainsi, je n'ai jias l'ojïiniàtrelô cl l'obstination ex-
trême. Mais, lorsque je suis dans une rel[ig]ion, jiar cela seul que je la crois bonne, je crois les
autres mauvaises. Je ne puis donc souffrir que les autres né voient jias ce que je vois clairement,
el un homme qu'on veut ]3i'ècher, et qui croit qu'on a tort, s'indigne de même qu'on veuille
le (sic) faire changer la vérité pour une erreur. »
En marge, on lit : « Mis dans les Romains. »
Quant à la seconde rédaction, elle ressemble beaucouj3 plus au texte des Considérations :
« Zèle. —
Dans les disputes ordinaires, comme chacun sent qu'il j3eul se tromper, l'opiniâtreté
NOTES ET VARIANTES 267

et l'obslinalion ne sont j3as extrêmes. Mais, dans celles de religion, comme, jîar la nature de la
chose, chacun est sur que la sienne est vraie, el celle des autres, Jausse, il s'indigne contre tous
ceux qui, au lieu de changer eux-mêmes, s'obstinent à le faire changer. »
En marge, on lit : « Mis dans les Romains. »
Page 102, ligne 27, à J3age 1 53, ligne 1 . — L'Empereur dont il est ici question esl toujours
Andronic II.
Page i5a, noie 2. —Michel Ducas, auteur byzantin du xve siècle, a écrit une Histoire de
la lin de l'Empire d'Orient, à jiartir du règne de Jean Canlacuzène.
Paoe 102. noie 3, hmie 3.
— Gennadius ou Georges Scolarius, né vers 1/100, lit tout ce
qu'il put pour enmècher la réconciliation des Grecs avec l'Eglise de Borne, réconciliation à la-
quelle il avait travaillé d'abord, au concile de Florence. Après la jîrise de Conslanlmojilepar
M.ahomel II, il fui nommé jialriarcbe de celle ville. Mais il se démit de celle charge en 1/158
el mourut en i 4.6/1.
Page 1 52, note 3, ligne !\. — D, E : ibiii, au lieu de Histoire. Paléologucs.
. .
Page i53, à 10. — Arsène, nommé patriarche de Conslanlinople en 12.61, fut dé-
lignes 1
]30sé en 1266 et eut Joseph pour second successeur, en 1 268. Des querelles violentes, qui du-
rèrent jusqu'en i322, furent la conséquence de celte substitution. Pour les l'aire cesser, il fallut
une sorte de réhabilitation posthume et solennelled'Arsène, (pu était mort dès le 3o sejilembre
i273.
Page i53, lignes 11 à 1 5. — C'est sans doute avant ou aj>rès cet alinéa que Montesquieu
avait sono'é à insérer un J'ra»inent de son traité sur les Princes, transcrit dans ses Pensées manu-
.sentes, tome F'', folio 432 v", avec celle annotation biffée : « Mis dans les Romains. »
Voici le texte du .Ira gmen t. :
«Lorsqu'un étal est tourmenté J3ar des dis|)iiles sur la Religion, il arrive que la providence
du. Prince esl. toute occupée de ces disjnites et néglige les autres points moins (sic) essentiels.
Il arrive qu'une infinité de gens sont dégoûtés du Gouvernement. Quoique la mauvaise volonté
d'une J3arlie des citoyens paraisse iinjuiissanle, jiarce qu'elle ne (ail. pas de coups éclatants, elle
ne laisse pas d'avoir des effets sourds, qui se produisent dans l'ombre el. le lemjis; d'où viennent
les'grandes révolutions.
. . »
Page io3, ligne 20. — A, A', A", n'onl. pas Anaslasc. Dans les Errata de l'édition jirinccjis
se trouve indiqué un autre changement, : le nom de Léon est ajouté à la liste, au lieu de celui
d'Anaslasc. En revanche, c'esl bien Anaslasc qu'on trouve dans les Corrections des Considérations,
où l'on ht à la page 3 1 :
« Page 261, ligne 1 8, il faut mettre :
« . . .la rage de réveiller. Anaslasc^,
Justinien("), UéraçliusC"), Manuel Comnène""'L
. . »
« H Evagre, livre III. »
« Procoj3e, Histoire secrète. »
('">
C") Zonare, Vie d!Héraclius.
« »
(""' Nicélas, Vie de Manuel Comnène.
« »
0/1.
268 MONTESQUIEU
En marge, on lit : « Mis. »
Anaslasc F 1' succéda à Zenon le i o avril 4 g 1 et mourut le 8 juillet 5 î 8.

Page i53, ligne 21. —Manuel F'" Comnène succéda à Jean 11, son père, le 8 avril 1 i43
el mourut le 2/1 septembre 1 180.
Page i53, ligne 22. — Toutes les éditions jiubhées du vivant de Montesquieu donnent au-
rait., au singulier.
Page 1 53, noie 1. — A, A', A" : Vil, au lieu de 1.
Page. 1 53, notes 2 à 5.
— A, A', A", n'ont pas ces noies, dont l'addition est indiquée dans
les Corrections des Considérations, comme nous l'avons vu plus haut.

Page i54, ligne 20.


— A, A', A" : Clodius, au lieu de Clatidiiis, qui est l'orthographe jirimi-
live du nom du personnage en question, orthographe qu'il modifia en devenant plébéien.

Page i5/|, lignes 20 à 22.


— C'esl en l'an 58 avant J.-C. que Clodius lit exiler Cicéron.
Mais, en l'an 57, ce dernier revint en Italie el réclama sa maison, qui avait été consacrée à la
Liberté. Clodius fut tué le i3 décembre 53.
Page i5/|, ligne 22. — u, E: demanda, au heu de redemanda.

Page i5/|, note 1. — A, A', A", n'onl. jias cette noie. — Jean Chardin, né le 26 novembre
i643 et mort le 26 janvier 1713, ]3arcourut l'Orient pour son négoce el recueillit des notes
jirécieuses, dont il Jil un ouvrage qui parut d'abord, à Londres, en 1 688, sous le litre de Voyage
de Paris ci lspahan, mais dont il jniblia, en 1711, une édition jilus comjilèle.

Page 1 55, ligne 8. — Le cahflial, c'est-à-dire le litre de Successeur de Mahomet, fui contesté
à Ali, le quatrième calife, aussitôt après son avènement, en 656.
Page 1 55, ligne i o. — A, A', A" : et, au lieu de ou.
Page 1 55, lignes 1(3 el 11. — Les Arabes se divisèrent aussitôt ajirès la mort de Moaviah F1',
en 680.
Page 1 55, lignes i3 à ig. — C'esl sous le règne de Constantin III, le Barbu, que fut in-
venté le feu dit gréijeois.
Page 1 55, ligne 21. — Romain II, né en 909, succéda à Constantin ATI, son père, le
1 o novembre 909 et mourut le 1 5 mars g63.

Page 1 55, ligne 23. — A, A', A" : tjréqeois, au lieu de grégois.

Page i56, ligne [\. A, A', A" : gotiques, au lieu de gothiques.



Page 1 56, ligne 1 1. — A, A', A" : exemple. Quoique le, au lieu de exemple.Le.
— Andronic Y'1'
Comnène, né en 1110, gouverna d'abord. l'Emjiirc d'Orient au nom d'Alexis II, son cousin.
Mais, au bout d'une année, le 3 octobre 1 i 83, il assassina le malheureux jirince. Lui-même fut
détrôné le 1 2 septembre 1 1 85 cl égorgé quelques jours après.— A, A', A" .fut, au lieu de était.
NOTES ET VARIANTES 269
Page 1 56, lignes i î et i 2. —Dans les Corrections des Considérations, J3age 27, se trouve
une indication biffée, qui se rapporte ici :
«
Page 266, ligne 1 5, il faut mettre :
« En voici un
grand exemple. Le vieux Andronique Comnène élail le Néron des Grecs. Mais,
« comme,
parmi tous ses vices, il avait.
. . »
Page 1 56, ligne 12. — A, A', A", n'ont pas mais.
Page 1 56, lignes 1 6 à 1 8. — Montesquieufait ici allusion aux établissements des Bulgares,
des Croates el des Serbes, que l'empereur Héraclius F1'favorisa tout particulièrement.
Page i56, ligne 20. — A, A', A", D, E : causes, au lieu de choses.
Page 1 56, ligne A, A' : l'Espagne et le Portugal; A"
: le Portugal, au lieu de quelques
2 1. —
nations de l'Europe.
Page 1 57, ligne 5. — A, A' : Turcs el des Espagnols, les hommes du Monde les plus, au lieu de
nations.
Dans les Corrections des Considérations, page 58, se trouve une indication biffée qui se raji-
porle ici, et qui nous a]3prend (pie Montesquieu songea un instant à terminer le chapitre xxm
à la lin de l'alinéa, pour commencer un chaj3iTre nouveau :
A. la page 268, a|3i'ès la ligne 1 1, inutilement un grand, empire, il faut, mettre ce chapitre xxiv :
«
«Qu'il esl. plusfacile qu'un grand. Empire subsiste en. Asie qu'en Europe. »
En le le de ce chapitre devaient être insérés trois ou quatre alinéas inédits, que nous avons
imprimés ci-dessus, page 1 85, dans YAppendicede ce volume.
Page 157, ligne 6. — Basile 11, dit Porphyrogénète, succéda nominalement à Romain 11,
son père, le 1 5 mars g63. Mais il ne régna vraiment qu'après la mort de Nicéphore Phocas et de
Jean Zimiscès, qui lurent les souverainsréels de l'Emjiire d'Orient, l'un, jusqu'au 1 o décembre
96g, et, l'autre, jusqu'au 10 janvier 976. Basile II mourut en décembre 1025.
Page 157, lignes 6 à i3. — Montesquieu suit ici le récit des historiens grecs, qui ont con-
fondu jieujjles el j3ersonnes. Les Turcs seldjoucides qui conquirent la Perse en io38, ne vain-
quirent j3oinl un prince arabe, mais un jirince gaznévite, c'est-à-dire turc comme eux. De plus,
ce prince s'aj3j3elail Massouxl, el non Mahomet.
Page 157, ligne 7. — Nicéj3hore Bryenne, (pic Montesquieu suit ici, n'apj3elle J3as le ]3ère
du jirélendu Mahomet dont il jiarle : Sambraël, mais lainbraël.
Page 157, ligne 1 5. — Romain. IV, dit Dioqène, fut empereur ajirès la mort de Constantin X
et par la grâce d'Eudoxie, veuve de ce jirince. Mais il ne régna que du 1IT janvier 1068 au
26 août 1 07 1, jour où il fut battu et pris, à la bataille de Malazkard, j3ar Alp-Arslan, sultan
des Turcs. Libéré j3ar son vainqueur, il mourut en 1 073.
Page 167, ligne 18. — Alexis F1' Comnène succéda à Nicéjihore 1.1.1.le 1e1' avril 1081 et
mourut le 1 5 août 1 i 1 8.
Page 157, ligne 19. — Bien que toutes les éditions imprimées du lemps de Montesquieu
270 MONTESQUIEU
donnent ici l'Occident, la pluj^arl des éditeurs modernes ont mis l'Orient. Ils ont. oublié que l'Em-
pire bvzanlin était divisé en thèmes d'Orient el thèmes d'Occident. C'esl de l'Occident byzantin
que Montesquieu jiarle dans les Considérations.
Page 157, ligne 2/1, à J3age )58, ligne l\. — C'esl. à la lin du xi° siècle que commença le
mouvement des Croisades, dont la première partit en 1 og6, el la huitième, en i 270.
Page 157, note 1. — C'est le 1 1 mars 1 5 1 7, par le traité de Courlrai, que l'Empereur, le
roi de France et d'autres princes prirent des engagements contre les Turcs.

Page 157, noie 1, ligne [\. — A, A', A" : l'intérieur, au lieu de l'intérêt. La correction est in-
diquée dans les Errata, de l'édition princeps et dans les Corrections des Considérations. Dans ces
Corrections, page 33, se trouve la ]3hrase biffée qui suit :
« Page 267,
ligne pénultième, il faut mettre :
« . . .ne voyaient jias l'intérêt de
l'Europe. »
En marge, on lit : « Mis. »

Page 107, note 2. — Nicéphore Bryennc-César,gendre de l'cm]3creur Alexis F"1', jiar son ma-
riage avec la jirincesse Anne Coinnène, essaya vainement de succéder à son beau-père. Il mourut
en 1 1 37. Nous avons de lui des Mémoires sur les règnes d'Isaac Comnène ( 1 007 à 1 o5g) el de
ses j3remiers successeurs : Constantin XI (io5g à 1067), Romain IV, etc.
Page ) 57, note 2, ligne 2. — A, A', A" : Vie, au lieu de Vies.
Page 1 58, ligne 5. — La ville de Nicèe fut jirise par les Croisés au mois de juin 1 097.
Page i58, ligne 7. — Jean II Comnène succéda à Alexis F1-, son jière, le 1 5 août 1118 el
mourut, le 8 avril i i/|3.
Page 1 58, ligne 1 o. — A, A', A", D, E : cl se, au lieu de el.
Page 1 58, ligne 1 7. — A, A', A" : Anne, au lieu de Andronic, qui est une faute d'impression :
car il est sûrement question ici d'Anne Comnène, fille de l'emjiereur Alexis F' el. lemme de
Xicéphore Bryenne. Elle naquit en io83 et mourut, en 1 i/|8. Nous avons d'elle une Alexiatlc
ou histoire d'Alexis F1*.
Page 1 58, lignes 20 el 2 i — Baudouin IX, comte de Flandres el de Hainaut, né en 1171,
.
devint emj3ereur d'Orient le 9 mai 120/1; mais il mourut déjà en 1206, aj3rès s'être fait
battre eljirendre, aux environs d'Andrinoj3le, le 1 !\ avril 1 2o5, jiar Joannice, roi des Bulgares.
Page 1 58, ligne 28, à Jiage i5g, ligne 3. — C'est en i 202 que jiarlil la quatrième croi-
sade.
Page i 5g, lignes i 6 à 18. — Ce furent les eumercursde Nicée, surtout Jean Ducas A'atacc
(1222 a 1 255) el Michel Paléologue (1 260-1 282), qui rétablirent l'Empire grec d'Orient.
Page 1 5g, lignes 17 el 18. — E : Orient, au lieu de Occident.
Page ) 5g, ligne 22. — A, A', A" : Sa.nga.re; et, au lieu de Sangare.
NOTES ET VARIANTES 271

Page i5g, lignes 2/1 et 25. — Conslanlinople ne resta entre les mains des Latins que du
4 avril 1 20/1 au 2 5 juillet 1 261; ce qui fait soixante ans, à trois ans trois quarts près.
Page 1 5g, ligne 25. — A, A', A" : étant:, au lieu de s'ela.nl.
Page 1 60, ligne 2. — A, A', A", n, E : de, au lieu de des.

Page 161, ligne 2. — A, A', A", lï, c, donnent c'était; mais D el E ont c'étaient.
Page )6i, ligne i/|. — Bajazel F1', sultan des Turcs, succéda à Mourad F1', son père, en
1 38g; mais il fut battu el
pris à la bataille d'Angora (28 juillet i 4.02), jiar Timour-Leiig, em-
pereur des Tartares, et mourut le 8 mars i/|o3.
Page 161, ligne 1 5. — A, A', A" : Mahomet second, au lieu de Mahomet 11.

Page 161, note 1. — A, A', A", n : première note de la. page précédente;]), E : première note de
celle page, au lieu de noie pénultième, que donne c, et que nous avons adopté, J3arce que celle
leçon esl la seule exacte pour notre édition.
Page i65, lignes 3 et 4- — Nous avons déjà indiqué l'origine de celle éjn'graphe, à la J3age
189, c'est-à-dire au commencement des Notes el. Variantes de ce volume.
Page i65, ligne 5. — C'esl dans le tome 11, folio 2 3o v", de ses Pensées manuscrites que
Montesquieu a indiqué ce demi-vers comme éjsigrajihe des Considérations. Il esl lire du poème
de Claudien, In Rufituim, livre F1', où l'on trouve aux vers 22 et 2 3 :
toi Iutiltir in. ailtim,
. . .
Ut lapsu. graviore ruant.
Dans le ehajjilre xv des Considérations (soit à la J)age 96 de ce volume), notre auteur a tra-
duit et commenté la jiensée de Claudien.
Page i65, lignes 6 à 1 1. — Dans le cataloguede la bibliothèque de La Brède, Montesquieu
lui-même a inscrit, à la suite du litre des Considérations, les vers 33 el 3/| el les vers 20 el 21
de la Satire de Sulpicia.
Page i65, ligne 1 3. — Les huit fragments qui suivent, se trouvent dans le tome F1' des
Pensées manuscrites de Montesquieu, où ils ont été insérés j3ar l'an leur lui-même, depuis le verso
du folio 44 î jusqu'au recto du folio 444.
Page 1 65, ligne 1 7. — B reniais était le nom ou plutôt le litre du chef des Gaulois qui prirent
Rome en 3go avant J.-C.
Page 1 66, ligne 1 2. — Hercule était, selon la légende grecque, Jils de Jupiter et d'Alcmènc,
femme d'Amphitryon, roi. de Tirynlhe. — Thésée jiassail pour être le Jils d'Egée, roi d'Athènes,
auquel il aurait succédé au xie ou xn^ siècle avant J.-C.
Page 166, ligne 17. — Bacclius était, selon la légende grecque, Jils de Jupiter et de Sé-
mélé, fondateur de Thèbes, en Béolie.
Page 167, ligne 16. Les cinq fragments qui suivent se trouvent dans le tome F1' des

272 MONTESQUIEU

Pensées manuscrites, où ils ont été insérés j3ar l'auteur lui-même, depuis la page 466 jusqu'à la
page 46g.
Page i 6g, ligne 2. — Ce fragment se trouve dans le tome F1' des Pensées manuscrites, où
il a été inséré par l'auteur lui-même, à la page 53.

Page 16g, ligne 11. — Ce fragment se trouve dans le tome F1' des Pensées manuscrites, où
il a été inséré par un cojiisle, à la J3age 192.
Page 169, lignes i5 et i 6. — La France que Charles Vil laissa en mourant, le 22 juillet
1/161, élail, en effet, bien différente de celle que Louis AI transmit à Charles AT11, le 3o août
j/l83. Montesquieu a dévelojipé celle réflexion dans un travail sur l'ensemble de l'histoire de
France. Ce travail est imprimé dans le tome F1- des Pensées el Fragments inédits de l'auteur (''.
Page 1 6g, ligne i 7. — Ce fragment se trouve dans le tome F1' des Pensées manuscrites, où
il a élô inséré par l'auteur lui-même, à la page 287.
Page 171, ligne 1 9. — Ce fragment se trouve dans le tome F1' des Pensées manuscrites, où
il a été inséré par un copiste, à la page 32 2.
Page 171, ligne 26. — Montesquieu va faire allusion à la guerre de Trente ans, d'une part,
el à la guerre de la Succession d'Esjiagne, de l'autre.
Page 172, ligne 1. — Montesquieu rajipclle ici les défaites des Français à llochslivdl
(i3 août 170/1), à Turin. (7 sejilembro 1706), à Ramillies (2.3 mai 1706), à Barcelone
(1 2 mai 1706), à Oudenarde (1 1 juillet 1708) el à Lille (8 décembre J 708).

Page 172, ligne l\. — La guerre du Péloponèse dura de 43 1 à 4o/| avanl J.-C.
Page 172, ligne 1 7. — Ce fragment se trouve dans le tome F1' des Pensées manuscrites, où
il a élé inséré jsar l'auteur lui-même, au verso du folio 438.

Page 172, ligne 21. — Ce fragment et le suivant se trouvent dans le tome F1' des Pensées
manuscrites, où ils ont élé insérés par l'auteur lui-même, à la page 480.
Page 1 73, ligne l\. — Les trois fragments qui suivent se trouvent dans le tome II des Pensées
manuscrites, où ils ont été insérés jiar un coj3isle, au reclo el an verso du J'olio 2 i 9.
Page 173, ligne 8. — Porsenna, roi de Clusium (en Etrurie), lit, en 5o8, la guerre aux Ro-
mains, ]30ur rétablir Tarquin le Superbe sur le trône; mais celle guerre aboutit à un traité dont
Tarquin ne lira aucun profil.
Page 173, lignes 20 et 2 1.
— Les deux fragments qui suivent sont extraits d'une sorte d'er-
rata des Considérations, errata, qui a été inséré par un cojiiste dans le tome II des Pensées manu-
scrites. 11 y occupe j3rcsquc intégralement les folios 235 à 238. Le litre en est ainsi conçu :
Articles retranchés du. Livre de la. « Considération sur la. Grandeur des Romains », dans la. nouvelle
Edition, que j'en, donnerai, ou. qui n'ont pu. entrer dans les Augmentations. — Ce qui est imprimé esl
marqué par une croix.

(1) Pensées el Fragments Inédits de Montesquieu,publiés par le baron de Montesquieu (Bordeaux, G. Gounouilbou,
1899), tome 1er, page 338.
NOTES ET VARIANTES 273
Page 170, ligne 2 2. — Ce fragment se trouve au recto du folio 206 du tome 11 des Pensées
manuscrites.
Page 17/1, ligne l\. — Ce fragment se trouve au recto du folio 237 du tome II des Pensées
manuscrites.
Page 17/1, ligne 10. — Les cinq fragments qui suivent se trouvent dans le lome III des
Pensées manuscrites, où ils ont été insérés, jiar un cojiisle, du folio 16 au folio 1 8.
Page 176, ligne 8. — Les vingt et un fragments qui suivent se trouvent dans le tome III
des Pensées manuscrites, où ils ont été insérés, depuis le lblio 456 jusqu'au lblio 463 v", les
vingt premiers, par un coj3isle, el le dernier, par Montesquieu lui-même.

Page 176, ligne 25. — S. Pompeius Feslus, grammairien latin, qui vécut vers l'an 3ooajirès
J.-C, a laissé un abrégé du De Verborum Significaiione de A'errius Flaccus.
Page 1 77, ligne 6. — Slrabon, auteur grec, né vers l'an 5o avant J.-C, écrivit une Géo-
graphie, en dix-sept livres, qui. nous esl jiarvcnuc jjresque intégralement.
Page 1 77, ligne 10. — Marcellin, commentateur d'Hermogène (célèbre rhéteur du n': siècle
après J.-C), vécut vers l'an 5oo.
Page 177, ligne 12. — Renius, frère de Romulus, fut, d'après la légende, tué par celui-ci
au moment de la fondation de Rome, pour avoir franchi le fossé de la ville future.
Page 177, note 3, ligne 2. — Michaèl. Ephesius, commentateurd'Aristole, vécut au xi1':siècle
ajirès J.-C.
Page 177, note 4- — Georges Le Syncelle, auteur byzantin, mort vers 800, écrivit une
Clironograj)hie,qui va depuis la création du Monde jusqu'en l'an 28/1 après J.-C.
Page 178, lignes 2.5 el 26. — Les Cimbres el. les Teutons envahirent les pays soumis aux
Romains en l'an 1 1 2 avant J.-C. cl ne Jurent exterminés qu'en 102 et 101 : les Teutons, à Aix,
elles Cimbres, à Verceil.
Page 1 79, ligne 6. — 11 y eut deux guerres des Esclaves : l'une, en 1 33, et l'autre, de 1 o3
à 100 avant J.-C. C'est jîrobablemenl delà seconde que Montesquieu entend jiarler ici. Quant
à la guerre des Gladiateurs, c'esl de l'an 73 à l'an 7 1 qu'elle dura.

Page 179, ligne i3. — La Loi: Atinienne lut faite en l'an i3i avant J.-C.
Page 179, lignes 16 et 17. — C'est en l'an 19 après J.-C. que Tibère prit des mesures sé-
vères contre les désordres des femmes.
Page 180, ligne 12. — Probus, né le 19 août 232, succéda à l'empereur Tacite en avril
276 el mourut en octobre 282.

D ' D Ol
Paoe 180, ligne 22. — Le fragment qui suit se trouve dans le tome III des Pensées manu-
scriles, où il a élé inséré, par un coj3isle, au folio 4.67.
Page 181, ligne i. — Les Chapitres additionnels qu'on va lire, et que Montesquieu songea

IMI'MMllIUI; SATURAI i:.


274 MONTESQUIEU
quelque temps à ajouter aux Considérations, trouvent dans le manuscrit
se des Corrections au-
quel nous avons déjà fait de nombreux emprunts
pour nos notes.
Page i 81, ligne 2.
— Ce
Chapitre iv, qui se trouve à la page 4 des Corrections des Consi-
7
dérations, montre (pie Montesquieu eut l'idée de fondre,
en jsarlie, ses Réflexions sur la. Mo-
narchie universelle, dans l'ouvrage où il traité de la Grandeur des Romains.
a Tous les commen-
cements de phrase qui n'y sont qu'indiqués correspondent,
en effet, à des alinéas ou à des
paragraphes des Réflexions. Dans YAvant-Propos de
ce volume, nous avons indiqué les raisons
pour lesquelles notre auteur a pu renoncer à son projet de fusion, après l'avoir
conçu.
Page i83, ligne i 9.
— Ce Chapitre xvi se trouve à la page 73 des Corrections des Considé-
rations.
Page i85, ligne 1. — Ce Chapitre xxiv se trouve à la page 58 des Corrections des Considé-
rations.
INDEX
INDEX

Cet Index ne renvoie qu'aux textes de Montesquieu.

I^es chijfres italiques renvoient aux notes des bas de page

AC.AKNAMKN.S: Furent ravagés par les Eloliens el les Auguste en restreignit le nombre,
AFFHAXCIIISSKJIENTS:
Macédoniens, 29. 85. — Causes qui les mulli]>liaienl, 85, 80.
ACCUSATIONS runi.iQcr.s : Ell'els qu'elles produisaienl AFRICAINE (Chaleur) : 2o3.
ii Rome, 169. AFRICAINS : Leurs armées employaient des éléphants,
Ac.iiAÏE (République d"j : Sa dissolution, /il. 167. — Tribut que Carlhage leur payait, 2o3.
ACHAÏIÎNS ou AC.IIÉENS : Leur puissance, 29. AFRIQUE, ])ays : 109, i/i5, i55.
— For- — Les Romains y
maient une ligue, a;), /il. — Leur situation dilli- allèrent combattre Carlhage, 27. — Fut soumise
cile, 29. — Leur alliance avec les Macédoniens, aux Romains, /|5. — Les ennemis de .1. César s'y
oc). — Otages exigés d'eux par les Romains, 211, retirèrent, 70, 71. — Avait des laboureurs, 11/1.
212. — Son blé allait à Rome, 11/1. — Ses richesses
AC.TEUIIS : Sentiments des Romains pour eux, 95, 2.35. allèrent à Alexandrie, 115.
— Fut conquise pâl-
ACTIUM (Bataille d") : 22, 81.
— Fêles commémo- ies armées de .luslinien, i32, i3/i, i35, 1313.—
lives de celle bataille, 9 5. Les Vandales s'y établirent, i3/|.
ra — Fui conquise
ACYNDINE,moine : Sa querelle avec les moines grecs, Arables, i/j5. — Affaires
par les (pie le Sénat de
1/19. Rome y suscita, 191.
AiJiiiissiî : Est une juste dispensalion des forces (jue AFRIQUE (Peujiles d') : Leurs manières, 1 (58.
l'on a, 9. AFRIQUE (Villes d') : Etaient ])eu ou point Jbrliliées,
Anmiix, empereur de Rome : 2/15. — Abandonna les 20, 2o3.-— Avaienl élé. démantelées par Genséric,
conquêtes de Trajan, 100. — Sa politique causa i33, 207.
des murmures, 101. — Sa valeur, 102. — Ré- AcATiioc.i.E, roi de. Syracuse : Mil Carlhage au dés-
lablil la (liscij)line militaire, 108. — Ses .succes- espoir, 20, 2o3.
seurs furent tranquilles, 108. AGIS, roi de Sparte : Réforme qu'il fil, 1 (3.
— Sa Vie,
yEuus LAMI>IU»U;S,voir LAMI>UIIMI;S(Ai\.}. Voir .Pl.liTAllQI.IE.
/Foiiiciji.KS : Les Romains leur avaient pris le droil AGRICULTURE : Etait un des ails permis aux premiers
féeialien ] 93.
,
Romains, 63, 218, 222. — Finit par être négligée
/EnAinus : Nom donné au Romain privé du droit de en Italie, 95, 1 r/|.
suffrage, «'53. AGRIPPA (M. \ipsanius), ministre d'Auguste : Sa vic-
An Ainiîs : On les gâte en poursuivant des succès par- toire sur S. Pompée, 80. — Son habileté;, 80. —
ticuliers outre la réussite jirincipale, 77. Sa modestie, Si. — Son expédition contre les
AFFRANCHIS : Le peiqile romain finit
par en être com- peuples du Bosphore, SU.
])Osé, 85, 86, 91.
— Beaucoup de procuraleurs ALAINS : Pays qu'ils habitaient, 117.
— Etaient pe-
de César Pétaient, 206. samment armés, i3/|, 258.
278 MONTESQUIEU
AI.AKIC,roi des Visigolhs : Ravagea l'Italie, i3o. — accusaient de. mépriser les images, 1/18, 263, 26/1.
Assiégea Rome et lui inqiosa son alliance, loi. — Récej)lion que leur firent les Arméniens, 1/18,
ALBANIE, jiays : 157. 2(53, 26/1. — Filaient les meilleursgens du Monde,
ALISE, ville : Ses colonies, 7. — Se mil en liberté, 108. — Pâlirent en Orient des élourderies des
Français, 1 58. —Se seraient réveillés si Louis XIY
Ai.inx : Fui jiroclamé Empereur, io3. — Fut défait avait été vainqueur à Hochslaîdl, 172.
par Sévère, io3. ALLEMANDS (Soldats) : Employés dans les colonies
ALEXANDRE LE GRAND, roi de Macédoine. : Fit brûler hollandaises, 207.
les bagages de son armée, 2.3. — Sa mort, 28. — ALPES, montagnes : 56, 69, 25a.
— Limite de la
Etonna la Grèce, sans la subjuguer, 29. — Se Gaule Cisalpine, 68.
— Voir GAULE CISALPINE,
disait fils de Jupiter, 166. — Eut tort de vouloir GAULE THASSAI.PINE.

se faire adorer, 108, 227, 228. — Fonda Alexan- AMALASONTE,reine des Goths : Traité qu'elle fit avec
drie, 2o5.— Son temj3s, 227, 228. — Son père, Bélisaire, i35.
voir PHILIPPE II, roi de Macédoine. — Voir le mot AMBASSADEURS : Leur rôle dans les temps modernes,
suivant. 1/13.
ALEXANDRE LE GRAND (Successeurs d') : Adojilèrenl AMÉRIQUE (Nations de I') : Cause de leur petitesse,
l'ordonnance des Macédoniens, 3i. — Les rois de l'IS.— Ont cédé' leurs terres il de nouveaux habi-
Syrie étaient les plus puissants d'entre eux, 32. — tants, 192.
Les rois de Syrie étaient plutôt successeurs de Da- AM.MIEN MARCELLIN, historien latin : Cité, 110, 118,
rius que d'Alexandre, 33. 119, UO, P23, 166.
ALEXANDRE MAM.MÉE OU ALEXANDRE, SÉVÈRE, enq>ereur AMSTERDAM, ville : 2.37.
de Rome : Désertion des soldats sous son règne, ANASTASE, empereur d'Orient : Sa rage des contro-
106. — Sa mort, 108. — Jugements sur lui, verses, 1.53, 267.
117, 2,30. — Son règne, 139. — Auxiliaires qu'il ANCIENS : Leur goût pour les exercices du corj>s, 10.
])ril. il son service, i/|(5. — Son oratoire, a5/i. — \ oir GRECS. — Ignoraient la boussole, 22. — Leur
Ses Vies, voir HÉRODIEX, LAMPIUDIUS (/El.). marine, 22, 2.3, 206. — Les grandes entreprises
ALEXANDRIE, ville : 71. — Conséquences de sa fon- leur étaient plus faciles qu'à nous, i/|3. — Ren-
dation, ai, ao5. — Ses richesses allèrent ii Rome, seignements qu'ils donnent sur l'Allemagne, 166.
imis à Conslanlinople, i 15.— Sa fondation, ao5. — Adoraient les héros, 166. — Avaient de fausses
idées sur la gloire et sur la verlu, 166. — Faisaient,
— Voir le mol suivant.
ALEXANDRIE(Habitants d') : Etaient toujours prêts aux des conquêtes inutiles, 1 66. — Ne faisaient pas de
émeutes, 35. 1res longues guerres, 171, 17a.
ALEXIS l'r COMNÈNE, empereur d'Orient : Son règne, AXDROMAQUE, princesse Iroyenne : Mol qu'elle ])i'o-
157. — Repoussa les Turcs, i58. — Sa fille et nonça, 92.
son Histoire, voir COMNÈNE (Anne). ANDRONIC ou ANDHONIQUE F' COMNÈNE, enq)ereur
ALGER (Aristocratie d') : Est une république irrégu- d'Orient : Fut. le Néron des Grecs, i56, 269. —
lière, 1 09. — Voir DEY D'ALGER. Heureux elVels de sa sévérité, i56, 269. — Sa
ALLEMAGNE, pays : Etait, pleine de bois, de lacs el de Vie, voir NICÉTAS. — Voir COMNÈNE (Anne).
marais, 1/16. — A changé de face, 1/16. — Voir ANDRONIC 11 PALÉOI.OGUE,le Vieux, empereur d'Orient :
les mots suivants. 152. — Sa superstition, i5o. — Prolesta contre
ALLEMAGNE (Empereurs d') : Craints par les Italiens, les jwétentions du Clergé, i5i, 266. — S'elïbrça
i 57. —Projet de l'un d'eux contre les Turcs, 157. vainement d'accommoder les théologiens, i5a, i53.
ALLEMAGNE (Mines d') : 2/17.
— Leur ouverture, '115. — Sa Vie, voir JEAN V CAXTACUZÈNE.
— Voir HARTZ (Mines du). ANDRONIC. 111 PALÉOI.OGUE,tu Jeune : Sa Vie, voir JEAN V
ALLEMANDS : Ont jiris le dessus sur les Turcs, 71, CANTACUZIYNE.

2 25. — Leurs guerres civiles, 71. — S'indignaient ANGE : Un ange ajrporla le feu grégeois à Constan-
d'une réduction de tribut, 119. — Guerre qu'ils tin l'r, i55.
firent aux Romains, 119. —Culte qu'ils rendaient, ANGLAIS : Leurs invasions en France, 139. — Voir
autrefois aux images, 1/18, 263. — Les Grecs les les mots suivants.
INDEX 279
ANGLAIS (Peuple) : Chassa ses rois, 3. — Il y est dé- ANTIQUITÉ : La seconde guerre jmnique est le ])lus
fendu de boire à la sauté du Prétendant, 91, a3/i. beau spectacle qu'elle présente, 2/1. — Tile-Live a
— Fut ])uissant el res])cclé sous Cromwell, 71, tort de jeter des Heurs sur ses colosses, 27. — Il
22/1, 225. ne faut j)as y chercher des merveilles, 171. —
ANGLETERRE, jiays : 180. — Voir ANGLAIS et mots Voir ANCIENS.
suivants. ANTIQUITÉ (Rois de 1') : Politique que les Romains
ANGLETERRE (Communes d') : Accroissementde leur suivirent à leur égard, 35, 36, 37, 38, o\), 4o,
/11, /|2, /i3, 44, 45.
pouvoir sous Henri VII, 3. — Crainte que leur inspirait
ANGLETERRE (Gouvernementde 1') : Corrige sans cesse Rome, 44, 45. — Cachaient aux Romains leur
ses défauts, 55. puissance cl leurs richesses, 45. — La pliqiarl
ANGLETERRE (Grands d') : Leur avilissement sous d'entre eux se perdirent ])ar désir de la paix, 47.
Henri VII, 3. — Leur nom était odieux aux peuples d'Europe,
ANGLETERRE (Mines de I') : N'étaient pas ouvertes dans 72. — Furent déifiés en Grèce el en Asie, 77. —
l'Antiquité, 1 1 5. Leurs trésors lurent portés à Rome, 107.— Cour-
ANGLICTEURE (Rois d') : F'urenl délrônés par leurs su- bèrent la tète devant Rome, 166. — Voir ANTIO-
jets, 3. CIIUS III et passim.
ANNE DE SAVOIE, impératrice d'Orient : S'occupa d'un ANTIQUITÉSHOMAIXES,voir DEXYS D'HAÏ.ICAUXASSE.
concile pendant: un siège de Conslantinoj)le,i5a. ANTIUM, ville : Soldats qui y sont établis, SO.
ANNMSAL, général carthaginois : Son exj)édition en ANTOINE (M.), triumvir romain : Sa défaite à Acliuni,
Italie, 6, 18, 2/1, 2,5, 27, 178. — Guerres qu'il 22, 81. -—-Guerres civiles qu'il fomenta, 70, 77,
lit aux Romains, 6, 17, 20,22, 2/1, 25, 69, 126, 78, 81. — Danger que. courut son année, 10. —
207.— Politique du Sénat romain envers lui, 2/1. Sa conduite après la mort de César, 70, 76. —
— Ne fil pas une faute en allant il Cajwue, 25. — Voulut le gouvernement des Gaules, au lieu de celui
Ses troupes, 25, 207. — Se perdit ])ar ses con- de l;i Macédoine, 77. — F'ul déclaré ennemi de la
quêtes, 25, 26. — Fut mal soutenu j>ar Carlhage, Patrie, 77. — Son inimitié contre Cicéron, 77,
25. — Mot qu'on lui prèle, 27, 208. — Fui 78. — Sa défaite à Modène, 78. — S'unit a Lé-
vaincu par Seipion, 27. — Traité qu'il lit. avec ])ide et à Octave, 78. — Défit Brutus cl Cassius,
Phili])])e V, roi de Macédoine, 28. — Anna ses 78. — Son ('loge de Lépide, 80, 81. — Sa mora-
soldats à la romaine, 3i. — Conseils qu'il donna lité-, 81. — Ses extravagances, 81. — Promit à
à Antioehus 111, roi de Syrie, 33. — Romains qui ses soldats de rélablir la République, 81. — Fut.
s'étaient rendus à lui, 53. — Carlhage ne lui jier- abandonné de tous, sauf par des gladinleurs, 81,
mil pas (h; la réformer, 55. — Son portrait, 207. a3o. — N'accorda point le. triomphe h Venlidius,
— Ou'aurail-on dit s'il élail mort après Cannes? 86. — Etait un aïeul de Caligula, 90. — Distri-
207. butions qu'il fit aux soldats, 98, a44. — Fut dé-
ANTJGONE (Successeursd') : Provinces (pie les rois de fait par les Parthes, 239. — Sa Vie., voir Pi.u-
Syrie auraient dû leur laisser, 33. TARQUE.
ANTIOCHUS II, roi de Syrie : Son temps, i/|6. ANTONIN OU ANTONIN-PIE, empereur de. Rome : 102.
ANTIOCIIUS 111, roi de Syrie : Son alliance avec les — Ses vertus sloïques, 102. — Son économie,
FJoliens, 3a, 37. — Guerre qu'il lit aux Ro- a41.
mains, 3a, 3/i, 37, /11, /|5. — Ses fautes, 33, APOLLONIUS DE TYANE, philosophe : Son image, 254.
3/|. — Ses défaites, 3/|, 4 1, 45. — Paix qu'il AI'PIAN ou APPIEX, historien grec : Sa Guerre eiulle,
subit, 3/|, 60. — Fut obligé de s'allier aux Ro- 16, 58, 10, 73, 175. — Cité, 18, (54, 65, 98,
mains, 39. — Fut chassé' d'Egypte, /|0. — L'Eu- 228. — Son Liber Libyens, 21. — Son De licllo
rope lui fut interdite, 60. — Fut vaincu par les Millirulalleo, fil, fi9. — Son lu Syiiac., fi2.
délices et l'orgueil, /|8. APPION, roi de Cyrénaïque : Son testament, 4o.
ANTIOCIIUSV (Fils d'), roi de Syrie : Les Romains se APPION, savant, grec : Livre de Josèplie contre lui, 28.
déclarèrent pour lui, 62. APPIUS CLAUDIUS, voir CLAUDIUS (A]).).
ANTIPATER, général macédonien : Etonna la Grèce, ARABES :Arméeromaine qu'ils jjoursuivii'enl, 119.—
sans la subjuguer, 29. Conquirent la Palestine, la Syrie, l'Egypte, l'Afri-
280 MONTESQUIEU

que, la Perse, i39, i/|5, i55, i56. — Leurs chez les Anciens, 10. — Voir ROMAINS (Art mili-
princes étaient faciles à diviser, i4o, 261. — Leur taire des).
fanatisme, i45, L47- — Leurs qualités militaires, ARTS ET MÉTIERS : Les Romains ne les jiraiiquaicnl
i45. — Furent affaiblis jiar leurs divisions, i55. guère, 4. — Filaient abandonnés aux esclaveschez
— Incendie de leurs flottes, i55. — Ruinèrent les Romains, 63, 95.
le commerce et l'industrie, i56. — Perdirent la As, monnaie : Sa valeur, 243, 244-
Perse, 107. — Histoire de leurs conquêtes, voir ASCULANS : Leur révolte, 5S.
OCKLEY (S.). ASDRUBAL, général carthaginois : Sa défaite, 12, 208.
ARABIE, pays : 10/1. ASIATIQUE (Despotisme) : L'accord qu'il impose cache
ARAXE, fleuve : 48, 1/10. — Pont sur l'Araxe, 157. des divisions réelles, 59. — Voir ASIE, DESPOTIQUE
ARBELLANS: Etaient une colonie de Chalcis, 193. (Autorité).
ARCADIUS, empereur d'Orient : 126. — Son règne, ASIATIQUES : Ont peu de besoins, 172.
128,139. — Son alliance avec les Visigolhs, 129, ASIE, pays : 34, 45, 119, 1.57, i.5o, 161, 2/12.

i3o, a55. — Son fils, voir THÉODOSE II. Comment les Romains yr entrèrent, 4o. — Les
ARCIIÉLAUS, lieutenant de Milhridate VII : Disposition Romains y dominaient sans la posséder, 45. —
de ses troujies, 67. Les Romains la négligèrent, 47- — Conquêtes
AIIGIEN (Bouclier) : Les Romains y renoncèrent, a. qu'y fit Mithridale Ml, 48. — Invasion qu'y firent
ARIARATHE V, roi de Caj)padoce : Sacrifice qu'il fit les Perses, 11.1. — Influence qu'elle eut sur les
lorsqu'il devint l'allié des Romains, 39. — Diffi- empereurs de Rome, n3. — Les jiassages en
cultés qu'il eut avec Holopherne, son frère, 62, étaient bien gardés, 129. — Fut ravagée ]>ar les
21 4- Turcs, I5J. — Un esprit de servitude y règne,
ARIENS, hérétiques :
Leur j)rédominance jKissagère, 18/1. — Est favorable à l'établissement de grands
i3a, i33. — Furent les ])remiers apôtres des Bar- empires, 18/1, i85, 269. —Aflaires que le Sénal
bares, i3a. — Leur destruction, i3a, i38. — de Rome y suscita, 191.— Voir les mots suivants.
Voir Ames. ASIE (Basse-) : Fui soumise aux rois de Perse et de
ARISTOCRATIES: Héréditaires, elles inspirent au Peuple Syrie, 3a, 33. — Dangers de sa réunion à la
la haine des Nobles, 5i, 2o3. Haute-Asie, 32.
AmsToc.iTON : Conspira contre Hipjjarque, 190. ASIE (Cours de 1') : Leurs vices, 33.
AHISTOTE, ])hiloso])he grec : Son ojiinion sur les ma- ASIE (Haute-) : Fui soumise aux rois de Perse et de
rins, 22, 206.— Sa Politique, 22, 206. — Com- Syrie, 32, 33. — Dangers de sa réunion ii la
mentaire sur son Ethique, voir MiciiAiii. EPHESIUS. Basse-Asie, 3a. — Fut conquise ]>ar les Parthes,
ARIUS, héi-ésiarquc : Condamnation de ses opinions, 3/16.
i/ia. •— Voir ARIENS. ASIE (Légions d') : Etaient inférieures il celles d'Eu-
ARMÉES : Rien n'est plus aveugle, 81. — Les grandes rope, 1.0/1, 1 46, a4a.
ne réussissent guère, i34, i35. — Voir ROMAINES ASIE (Peuples de 1') : Abhorraient les noms de consuls

.
(Armées). ou proconsuls, 72. — Déifiaient les rois el les ma-
ARMÉES NAVALES, voir FLOTTES. gistrats, 77. —Leur mollesse, 1/17.
ASIE (Rois d') : Les auxiliaires grecs faisaient leur
ARMÉNIE, pays : 72, 99, 226.
— Ses frontières, 117.
ARXIÉ.NIENS : Réccjrlion qu'ils firent aux Allemands, force, 35. — L'Europe leur fui interdite j)ar les
1/18, 263, 26/1. Romains, 4o.— Les Romains se firent livrer leurs
ARMORIQUE, jiays : Se rendit indépendante, i3i, 257. flottes, 4 1.
ARSÈNE, palriarcbe de Conslantino]3le: Suites de sa ASIE (Villes de V) : Leur confiance en Mithridale Vit,
déposition, i53. 48. — Leur étendue, 172.
AiiTAXEiixÈs, roi des Perses : Rétablit l'Emjnre des ASTROLOGIE JUDICIAIRE : Les Grecs y croyaient, i/|3.
Perses, 106. — Devint formidable par la désertion ATHAMAXES : Furent ravagés par les Etoliens et les
de soldats romains, 106. Macédoniens, 29.
ARTÉMOX, ingénieur grec : Machines qu'il inventa, 6. ATHÉNÉE, écrivain grec : Auteurs qu'il cite, 13, 15.
A UT MILITAIRE: S'apprend par des guerres continuelles, ATHÈNES, ville : 190.
— Dénombrementqu'y fit Dé-
5. — Tous les exercices du corps en faisaient partie mélrius de Phalère, 1 5. — Comparaison entre elle
INDEX 281
et Rome, i5, i6. — Ne voulut pas se guérir de cessives, 83. — Ses ménagements pour le Sénat,
ses erreurs, 55. — Esprit d'une de ses lois, 177. 83. — Garda les formes de la République, 83,
84-, 88. — Son gouvernement fut monarchique en
— Voir les mots suivants.
ATHÈNES (Peuple d') : Sa jalousie contre les hommes fait, 83, 84. — Feignit de vouloir abdiquer, 84.
éminents, 175. — Se sentait libre, 175. — N'était — Faveur qu'il accorda à Agrippa, 86. — Son
])as nombreux, 170. — Voir le mot suivant. testament, 85. — Ne chercha point à étendre l'Em-
ATHÉNIENS: Leur décadence, i5, 29.
— Leur isole- jiire, 85. •— Mit à Rome un gouverneur el une
ment en Grèce, 29. garnison, 86. —Réorganisa l'armée de terre, 86,
A TUA, ville : Sévère ne jiut la prendre, io4- 106. — Réorganisa l'armée de mer, 86, 87. —
Ai TALÉ II, roi de Pergame : Rome se l'attacha par Droits qu'il enleva et qu'il laissa au Peujile, 89,
ses bienfaits, 39. — Les Romains terminèrent sa 90. — Etait un aïeul de Caligula, (j5. — Etablit
guerre avec Prusias II, 4o. les jirocuraleurs de César, 96, 2 36. — Distri-
ATTALE III, roi de Pergame : Son testament, 4o. butions qu'il fit aux soldais, 98, 244- —Sa mort,
ATTICUS (T. Pomponius) : Lettres que Cicéron lui 106. — Apporta à Rome les trésors des Ptolémées,
écrivit, 58, 61, 76, 77, 83, 156. i 15. — Etablit neuf marches, 139. — Voulut
ATTILA, roi des Huns : Sa grandeur, ia5, 127. prendre le nom de Romains, 168.—• Fut roi,sans

Ses succès sur les Barbares et sur les Romains, le litre, 168. — Impôt qu'il voulut établir, 168.
126, 127. — Ses paroles insolentes, 1.26, 127. — Légitimité de son jiouvoir, 231. — Son temps,
— Suivait les moeurs des Huns, 127. — Sa cour, 2.33. — Son économie, 2/11. — Donna une nou-
127. — Ses exigences, sa j)olitique et son carac- velle constitution à Rome, 2/19. — Ses Vies, voir
tère, 137, 128. — Son alliance avec Genséric, Diox CASSIUS, SUÉTONE (C. Tr.).
!.3o. — Sa mort, i3a. — Sa défaite, i33. — AUGUSTIN (Saint), théologien : Sa Crié de Dieu, 62,
Ses enfants, voir le mol suivant. 101, 126. — Répondit à Symmaque., 126.
ATTILA (Enfants d') : Leur nombre et leurs divisions, AULU-GEI.I.E, écrivain latin : Cité, 11, 179.
i33, 257. — Leur bataille contre les Géjndes, AURÉLIEN, emjiereur de Rome : Abandonna la Dacie,
136, a58. 100. —Rétablit l'Empire, 111. — Fortifia Rome,
ATTILIUS CINABER, voir CIMBER (T.). 139, 261. — Sa cavalerie, 166.
AUGUSTE, empereur de Rome : 80.
— Sa victoire AuBEi.ius VICTOR (S.), historien latin : 7.
— Son
d'Aclium, 22. — Guerres civiles qu'il fomenta, Orixjo Gentis Jionumw, 7. — Son De. Viris itlns-
70, 78, So, 81, 22/1. — Danger que courut son liibas, 76. —Cité, 116, 19.3.
armée, 10. — Conjurations contre lui, 7/1, 83. AUTORITÉ : La plus absolue est. celle d'un prince qui

— Etait héritier de .1. César, 77, 7S. — Dupa succède à une république, 96, 97. — Fille peut.
Cicéron, 77, 78. — S'unit à Antoine et à Lépide, être resjMîcléo j)ar ceux qui ne craignent jilus le
78. — Entra à Rome et fut élu consul, 78. — jiouvoir, 98.
Service que lui rendit Agrippa, 80. — Diqia et AVARES : Guerres qu'ils firent aux empereurs d'Orient,
humilia Lépide, 80. — Sentiments qu'il inspirait ] 4 1. •—• Tribut qu'ils se firent jjayer, 1/11. — Voir
à ses soldats, 81.— Sa lâcheté naturelle le servit, le mol suivant.
81. — Recul le nom <XAuguste,a la jvlacc de celui AVARES (Roi des) : Sa conduite envers des prisonniers,
d'Octave, 8a. — Etablit l'ordre, c'est-à-dire une 1/11.
servitude durable, 82, 83. — Ses défiances suc-

BABYLOXE, ville : Causes de sa grandeur, 171. BALAMER : Son fils, voir THEUDERIC, fils de Balamer.
BABYLONE (Roi de) : N'avait qu'une grande ville, 172. BALBIN, empereur de Rome : Sa mort, 109. — Sa
BACCHUS,dieu : Etait fils de Jupiter, 166. Vie, voir CAPITOI.IN (J.).
B-UAZET F1', sultan des Turcs : Ses succès, 161. BALÉARES (Frondeurs) : Auxiliaires des Romains, i3.

Sa défaite, 161. BARBARES : Leurs soldais étaient inférieurs à ceux des

oli
1 Ml'IIIMl.II1L NATIONAL!-..
282 MONTESQUIEU
Grecs, 35. — Mithridale VII en soumit divers, ]3ar ses officiers, 123. — Dans quel état il trouva
4i. —L'organisation qu'ils donnèrent à l'Europe, les villes qu'il jirit, i33. — Causes de ses succès,
fut l'ouvrage de la faiblesse, 46. — Mithridale VII i33. — Guerre qu'il fit aux Vandales, i34, 1 35.
y trouvait des soldats, 49. — Fournirent à Rome — Traité qu'il fit avec Amalasonte, i35. — Con-
des emjiereurs, dont Maximin fut le premier, quit la Sicile, i35. — Ses qualités, i35. — Fa-
108, 109. — Incommodes d'abord, ils devinrent veur qui lui fut accordée, 135. —Discours qu'il
redoutables aux Romains, 110. — Leurs inva- tint, i4o, 261. — Article sur lui, voir SUIDAS.
sions dans l'Empire, 110, 111, 123, 126, 128, BÉOTIENNES (Villes) : Ligue qu'elles formaient, 29,

12g, 23g, 258. — Vinrent du Nord, 110, i32. 4i. — S'allièrent, les unes, à Persée; les autres,
— Furent d'abord refoulés, 110, 111, 116, 128, aux Romains, 4i. — Dissolution de leur ligue,
180. — Villes des Gaules qu'ils jirirent, 116. 4i.
— Devinrent auxiliaires des Romains, 120, i?.3. BÉOTIENS : Leur puissance, 29. — Leur caractère el
— Exploits de leur cavalerie, 122. — Leur in- leurs moeurs, 29, 209.—Voir BÉOTIENNES (Villes).
discipline, 123. — Furent ajijielés par des Ro- BERNE (Canton de) : 60.— Sa grandeur possible, 60.
mains, ia3. — Des Romains se réfugièrent chez BiBUi.us (M.), consul romain : Recrutement dont il
eux, 124. — Instituèrent le servage, 12/1, 253. fut chargé, 2/12.
— Leurs établissements dans l'Emjiire, 125, 128, BiTiiYNiE, ]3ays : Comment les Romains y entrèrent,
129, i3o, i3a, i34, i56, 180. — Furent sou- 4o. — Etait soumise à Licinius, 379. — Sa ma-
mis par Attila, 126. — Leur destruction, i3o, rine, 179.
i3a. —- Leur affaiblissement, i3a. — Leur con- BiTiiYNTK (Rois de) : Leurs sentiments envieux, 3a.
version au Christianisme, i32, i33. — Firent — Etaient alliés aux Romains jiar traité, 3g. —
d'abord ariens, i32, i33. — Furent inquiétés par Se vantaient de leur servitude, 166. — Voir Nic.o-
les Empereurs, i33. — Ne savaient prendre ni MÈDE II], PRUSIAS II.
défendre les villes, i33. — Leur adresse dans BiTiiYNiE (Royaume de) : Sa fondation, 3a. — Voir
l'emjiloi de certaines armes, 134- — Les ])lus BiTiiYNiE (Rois de).
faibles d'entre eux firent les plus grands établisse- Approvisionnement de Rome, 66, 11 4,
BLÉ : i 1 5.
ments, i34. — Multiplièrent leurs attaques, 139, — Ajjprovisionnemenl de Conslanlinople, ii4,
260. — Le feu grégeois leur fut refusé, 1 55. — 11.5.
Les uns servaient de barrière contre les autres, BLEUS, faction de l'Empire romain : i3G, 137. —
i56. — Services qu'en lira Probus, 180. — Etaient Influence qu'ils curent, 1.37. — Filaient répandus
redoutés ])ar Domilien, 23g. dans tout l'Empire, 1.37. — Justinien I' 1' les favo-
BARBARIE (Corsaires de) : Troublent le commerce des risait, 137. — Leur origine, 137. —Etaient ap-
petites nations, i56. — Service qu'ils rendent aux jdaudis ]3ar le peuple à Rome, 131.
grandes nations, i56. — Ne sont plus craints par BOSNIE, jiays : 151.
les jirinces d'Italie, 2.55. BOSPHORE, détroit : 118, 129, 157, 161.
BARCELONE (Bataille de) : 172. BOSPHORE, ])ays : 4g.
BARLAAM, moine : Sa querelle avec les moines grecs, BOSPHORE (Peuples du) : Expédition d'Agripjia contre
i49- eux, 86.
BASILE Ior, empereur d'Orient : Sa superstition, i.5o. BOSPHORE (Roi du), voir MACCHARÈS.
— Ses Vies, voir NICÉPHORE, ZONARAS. BOSPHORE CIMMÉRIEN, détroit : 117.
BASILE II PORPHYROGÉXÈTE, empereur d'Orient : Son BOURGOGNE (Maison de) : Ses querelf •• ^c la maison
règne, 157. d'Orléans, 7].
BASILLUS (Minucius) : Ami de .1. César, 73. BOURGUIGNONS : Conquêtes que les Francs firent sur
BASTARNES : Etaient scythes, 180. — Leur établisse- eux, i32. — Leur établissement en Angleterre,
ment en Thracc, 180. 180.
BAUDOUIN, comte de Flandre : Observation qu'il fit, BOUSSOLE : Etait ignorée des Anciens, 22. — Consé-
1.58. — Fut élu emjiercur d'Orient, îbg. quences de son emjiloi, 23, i83, 192, 255.
BÉLISAIRE, général de Justinien Fr : Guerre qu'il fit BRAGANCE (Duc de) : Ses richesses et sa révolte contre

aux Goths, 123, i35, i36. — N'était pas obéi l'Espagne, 96.
INDEX 283

BBENNUS, chef de Gaulois : Sa ]3rélendue défaite à — Sa funeste jH'écipilation, 70. — Ses sentiments
Rome, i65. sur la tyrannie, 74. — Ses lettres à Cicéron, 76.
BRETAGNE, pays : Se rendit indéj)endante, i.3i., 2.37. — Guerre qu'il fit à Antoine et à Oelave, 78. —
BRUTIEXS : Venaient de Lacédémone, i g3. Sa défaite et son suicide, 78. — Distributions
BRUTUS (Decimus) : Ami de J. César, 73. — Refusa qu'il fit aux soldats, 9S.
de céder à Antoine le gouvernement de la Gaule BUTIN : Etait distribué sagement à Rome, 4,5. —
Cisalpine, 77. Elail l'objet de la guerre, 6.
BRUTUS (M. Junius) : Releva le parti réjmblicain, 70.

CMIUTUM TABULA:, voir MIIAMVS. Flallales soldats, io5, 108. —Augmenta la solde,
CALIGULA,empereur de Rome : Succédaà Tibère, 93. 107. — Fut déifié, 107. — Conseil qu'il reçut de
— Son caractère, g3. — Rétablit el supjirima de Sévère, 108. — Sa mort, 108. — Donna le droit
nouveau les comices, g3, a33. — Comment il de cité à tous les sujets de l'Empire, 177. — Sa
remplaça les accusations de lèse-majesté, g3. — jirodigalilé, 2/1.i. — Succéda à Sévère, 2/12. —
Terrorisait le Sénat, g3. •— Fut regretté du ]3eu])le, Son jière, voir SÉVÈRE.
gS. — Elail. so])histe dans sa cruauté, 90. — Ses CARIE, ]>ays : Elail. soumise à Licinius, 179. —- Sa
aïeux, g5. — Sa mort, 96. —Bornait sa cruauté' marine, 179.
ii Rome, io5.
— Favorisait les Verts, 131. — Sa CARTHAGE,ville : Sa richesse, 18. —F'ul affamée par
prodigalité, 2/11. — Sa soeur, voir DBUSILLE, Scipion, 20, ai. — Tort que lui causa la fonda-
CALIPHAT : Divisions qu'il occasionna chez les Arabes, tion d'Alexandrie, 21, 20.1. — Sa destruction, 42.
1.55. — Fut prise par Bélisaire, i35. — Voir le mot
CALLINTQUE, architecte : Inventa le feu grégeois, ]55. suivant et CARTHAGINOIS.
CALVIN (Jean),théologien : Controversislesquis'échauf- CARTHAGE (République de) : Guerres qu'elle soutint
fent contre lui, 1/18, 263. contre Rome, 6, 37, 18, 20, 22, 23, 2/1, 3o,
CAMPANIE (Villes de) : Leur mollesse, 6, 7. 3i, 45, 106, 168, 392, 206, 207, 208, 2/|3,
CANDAHAR (Armée de) : 170. 2/1/1. — Comparaison entre elle et Rome, 17,
CANNES (Bataille de) : 20, 2/1, 25, 53, 69, 207, 208. 18, 19, 20, 2i, 22, 23, 27, 167, 368. •— Sa
CANTACUZÈNE (Jean), voir JEAN V CANTACUZÈNE. richesse et sa corruption, 18, 39. — Factions qui
CAVITÉ CEXSI : Etaient exclus de l'armée, 56. la divisaient, 18. — Qualités et; défauts de ses ar-
CAPITOLE (Mont), à Rome : 7.5. mées, 19, 2i, 22, 36, 167. — Le peuple voulait
CAPITULE (Temple du) : Devait être éternel, 62. — tout y faire, 19. — Paix qu'elle subit, 19, 28,
Respect qu'il insjiirait aux Romains, 62. — Sa 42. — Faisait, de fortes attaques, 20. — Fragilité
construction, 101. — Les Gaulois en furent re- de son établissement, 20. — Se désesjiérail lors-
poussés, 126. qu'on l'attaquait en Afrique, 20. —Avait un mau-
CAPITOLIN (Jules), historien latin : Sa Vie de. Maxime vais gouvernement, ao, 21. — Tourmenta les Es-
el. de Balbin, 13, 2/19. — Cité, 109. jjagnols, ai. —Sa supériorité maritime, 22, 168.
CAPOUANS : Leur mollesse, 6, 7, 1.9/1.
— Ses magistratsn'avaient ]3as envoyé Annibal en
CAPOUE, ville : 17.5. Italie, 25. — Fui. mal secourue par Philippe V,
CAPPADOCE (Rois de) : Leurs sentiments envieux, 32. roi de Macédoine, 28. — Sa puissance, 3i. —
— Etaient alliés aux Romains ])ar traité, 3g. — Politique des Romains envers elle, 36. — Dut li-
Voir ARIARATHE V, HOLOPHERNE. vrer sa flotte aux Romains, 4i- — Sa rivalité avec
CAPPADOCE (Royaume de) : Sa fondation, 32. — Voir Massinissa, 65. — Ses succès et ses revers, 192.
CAPPADOCE (Rois de).
-— Causes de sa fortune et de son humiliation,
CARACALLA, cmjiereur de Rome : Fui regretté du 2o3. — Sa ruine, 208. — Voir CARTHAGINOIS.
peuj3lc, g5. — Sa cruauté s'étendait à l'Univers, CAUTIIAGE-LA-NEUVE, ville : Fut prise par Scipion,
io5. — Tua et déifia son frère Géta, io5,107.— 10.
36.
284 MONTESQUIEU
CARTHAGINOIS :Leurs richesses cl leur avarice, 18, CÉSAR (Jules) : Dévouement de ses soldats, 57, 69.
i 9. — Leurs divisions, 18. — Leur ambition, 1 9. — Sa mort, 65, 76, 83, 8g, 23i. — Son am-
— Exjiloilèrent les mines d'Espagne, ii5, 2/17. bition, 66, 67, 71. — Guerres civiles qu'il fo-
— Haine qu'ils inspiraient aux Africains, ao.3. menta, 66, 6g, 70, 224, 22.5. — S'unit à Crassus
— Furent de vrais ennemis de Rome, 2 3g. — et à Pompée, 68. — Dupa Pomjiée, 68. — Ob-
Voir CARTHAGE, CARTHAGE (République de). tint le gouvernement des Gaules, 68, 69. —
CASAUBON (Isaac), savant français : Ses notes sur Yllis- Guerres qu'il fit aux Gaulois, 69, 83. — Avait de
TOIIIE AUGUSTE, 109. grandes qualités, sans jias un défaut, 69. — Sa
CASCA (C.) : Ami de J. César, 73. clémence, 71, 72. — Faute qu'il commit ajirès
CASPIENNE (Mer) : 117, 1/10. Pharsale, 71, 72. — Guerre qu'il fit en Egypte,
CASSIUS LONGINUS (C.) : Releva le jiarli républicain, 71. — Garda des formes républicaines, 72. —
70. — Lettre que Cicéron lui écrivit, 71. — Tenta de devenir roi, 72. — Son insolence envers
Guerre qu'il fit. à Antoine et à Octave, 78. — Sa le Sénat, 72, 89. — Fit seul des sénalus-consultes
défaite el son suicide, 78. — Distributions qu'il et des lois, 72, 83, 226. —Devait être tué, 73,
fit aux soldats, .95. 7/1. — Ses partisans, 73, 176. — Ses meurtriers,
CATILIXA (Conjuration de), voir SALLUSTE (C. Cr.). 75, 76, 80, 23o. — Projetait une expédition
CATILIXA (L. Sergius) : Son temps, 169.
— Sa con- contre les Parthes, 75, 99. — Son secrétaire fal-
juration élail mal conçue, 17/1. sifia son livre de raison, 75, 76. — Trésor qu'il
CATON (M. Porcius) : Mot de lui, 68.
— Avis qu'il avait amassé, 76. — Ses funérailles, 76, 77. —
donna inutilement, 70. — Ses vertus, 71, 77, 78, Son testament, 76. — Sa déification, 77. — Ci-
173. — Se retira en Afrique, 71. — Son suicide, céron lerajipda au jieuple, 77. — Ses successeurs,
77, 78. — Comparaison entre lui el Cicéron, 77, 77. — Honneurs qu'on lui rendit, 77. — Dés-
78. — Exécuta une loi infâme, 173. — Fut dé- organisa la République, 82, 83. — Disait (pic la
laissé, 376. République n'était rien, 83. — Distributions qu'il
CAUCASE (Montagnesdu) : i 17. lit aux soldats, 98, 244. — Doubla la solde, 106,
CAUCASE (Pays du) : /17. 107. — Ses Commentaires, i/|6. — Fut roi, sans
le titre, 168.
CAUSES : Tous les accidents sont soumis à des causes
— Son temps, 169. — Guerres de
générales, 121. son jiarli, 22/1. — Son héritier, voir AUGUSTE. —
CAVALERIE : Son rôle, 9, 122.
— Moins un petqde Voir le mot suivant.
connaît l'art de la guerre, plus il multiplie sa cava- CÉSAR (Famille de) : Les soldais l'aimaient, 97.

lerie, 122. — Supériorité qu'avait autrefois celle Sa fin, 97, 366. — Détruisit les grandes familles
de l'Asie sur celle de l'Europe, 1/16. — Voir EUROPE romaines, 97. — Les douze Césars n'en étaient pus
(Cavalerie de F), ROMAINE (Cavalerie), el. passim. tous, 366.
CENS, dénombrement à Rome : Ce qu'il donna pen- CÉSARS : Origine de l'expression des Douze Césars,
dant la seconde guerre jninique, 20. — Son éta- 366. Voir SUÉTONE (C. Tr.), TACITE (C. Corn.).
blissement j3ar Servius Tullius, 176, 218. — — Création de deux Césars, 172.
Quand il fut connu dans le Monde, 176, 218. CÉSÈNE, ville : 69.
CENSEURS, à Home : Contribuèrent à conserver le CHALCÉDOIXE (Concile de) : Ses décisions, i3g.
Gouvernement,53. — Leurs allribulions, 53, 54 , CiiAi.cis, ville : Ses colonies, 1 g3.
218, 219. — Chassèrent un tribun du Sénat, 54. CHAMP DE MARS, à Rome : 10.

— Ne jiouvaienl ôter une magistrature, 54. — CHANGE : Ses variations servent d'indication aux
Privaient les citoyens de leur rang, 54. hommes d'Etat, 262.
CENTURIES, à Rome : On chassait un citoyen de la CHARDIN (Jean), voyageur français : Ci lé, 156.
sienne, 53. — Furent créées par Servius Tullius, CHABLEMAGNE, empereur d'Occident : Refoula les Bar-
54, 56, 219. — L'organisation en est exqm'quée bares, 310. — Son cmjiire élail trop grand pour
j)arDcnys d'Halicarnassc eljiar Tile-Live, 54, 219. durer, 18/1.

— Leur nombre, 54. — Servirent d'abord aux CHARLESF1', roi d'Angleterre : Sa mort, 229. — Mort
élections de magistrats, 218. de ses juges, a3o.
CÉSAR, titre : 109, 110. CHARLESVU, roi de France : Passage de son règne a
INDEX 285
celui de Louis NI, 169. — Puissance de la France CITÉ : N'était JKIS synonyme de ville, 42.
sous son règne, aa4- CITÉ DE DIEU, voir AUGUSTIN (Saint).
CHEFS DES RÉPUBLIQUES : Dans la naissance des so- CLAUDE I''r, enqiereur de Rome : Les combats de gla-
ciétés, ils font l'institution, 2. diateurs le rendirentcruel, g4- — Fut élu jiar les
CHEVALIERS ERRANTS : Comparaison entre eux et les soldats, 96. — Jurisdiclion qu'il conféra aux offi-
Romains, 4i- ciers de l'Empereur, 96, a36. — Sa prodigalité,
CHINE, jiays : Relation de sa dernière conquête, 122. 24 1.
CHINE (Empire de) : Fut détruit plusieurs fois par les CLAUDE II, empereur de Rome : Rétablit l'Empire,
Tarlares, etc., 171. — Voir le mol suivant. 111.
CHINOIS : Etaient naguère jscu aguerris, i5g. CLAUDIEN (Claude), jioèle latin : Vers de lui, xm,
CHRÉTIENS : Reproches qu'eux el les Payons s'adres- i65.
saient réciproquement, 125, 2/18. — Leurs jiéchés CLAUDIUS,voir CLODIUS.
auraient attiré les ravages des Barbares, 126. — CLAUDIUS (Appius) : Son consulat, 16.
— Harangue
Idée que leur sang ne doit jias être répandu, 342. qu'il jirononça, 50.
CLAUDIUS (Ajipius), censeur : Répandit les Plébéiens
— Leur crédulité, i43. — La maladie serait l'état
qui leur convient le mieux, i45. — Haine qu'ils dans toutes les tribus, 54.
inspiraient aux Arabes, 147. CLÉOMÈXE,roi de Sjiarle : Réforme qu'il lit, 16. —
CHRISTIANISME : Son établissement, io5, 116, ia5, Sa Vie, voir PLUTARQUE.
i5o.—Fut répandu chez les Barbares, i3a, 1 33. CLÉOPÀTRE, reine d'Egypte : Entraîna Antoine dans
— Sectes qui s'y formèrent et furent persécutées, sa fuite et le trahit, 81, 2.3o. — Sa coquetterie el
i38, 1/12. — F'init ]iar dominer dans l'Empire son ambition, 81.
romain, i/|i. — Perdit bon nombre de provinces, CLODIUS, tribun du jieuple : 268. — Consacra la
3 45. — Glorieux ou humilié, il esl toujours utile, maison de Cicéron à la Liberté, i54, 268.
345. — Engendra une bigoterie universelle chez CODE DE JUSTINIEN : Cité, 126, 168, 178, 236, 237.
les Grecs, 3/17- — A quel point il avaitdégénéré COLONIES FRANÇAISES : L'esclavage en rend les habi-
chez les Moscovites, 147. — Ne domina guère en tants cruels, g/|.
Orient qu'à Conslanlinople, 1/17.— Exclut toute COMÈTE : Il en ajiparul une à la mort de ,1. César, 77.
autre religion, 2/18, 9.53. — Voir CHRÉTIENS, COMICES : Dégénérèrent en troupes de quelques sé-
GREC. (Clergé). ditieux, 58.
CHYPRE, île : Sa marine, i3o, 17g, a55.
— Etait COMMERCE : Rome n'en avait pus, 4-
— Décadence
soumis à Licinius, 179. de celui de Carlhage, ai, ao5. — Importance de
CHYPRE (Boi de), voir PTOI.ÉMÉE, roi de Chypre. celui d'Alexandrie, 21, 11 5, 200. — Est un fon-
CHYPRE (Royaume de) : Etait gouverné jiar des princes dement, précaire ])our la grandeur des Etats, 21.
d'EgypIc, 35,211. — Le trône y élail chancelant, — Etait méprisé à Rome, 63, g5. — Impor-
00. tance de celui de Constanlinojile, i56. — Les
CICÉRON (M. Tullius) : Ses Tusculanes, 9.
— Ses Arabes et les Barbares ruinèrent le commerce des
Lettres, 58, 61, 71, 72, 73, 76, 76, 77, 83, pays qu'ils envahirent, i56. — Les peuples qui
156, i-jù, 226, 242. — Ses Offices, 63, 65, ont le plus inqiorlanl en Europe ])i'Olègenl l'empire
107, 115, 222. — Cité, 71, 72, 76, 212, 222. des Turcs, i56, 1.57. — Celui de Conslanlinople
— Lettres qu'il reçut, 7a, 73, 7//. — Son rôle passa aux Italiens, 109, 160.
après la mort de J. César, 76. — Son inimitié COMMODE, empereur de Rome : F'ut regretté du
contre Antoine, 77, 78. — Fui dupé par Octave, jieujile, cj5. — Succéda ii Marc-Aurèle, 102. —
77, 78.— Comparaison entre lui et Caton, 77, Ses vices, 302, io3, 2/11. — Sa mort, io3. —
78. — Son opinion sur les soldats d'Asie, 106. F'ut déclaré tyran, 107. — Filait un adroit, tireur,
— Consécration de sa maison à la Liberté, 1.54. 235, 236. — Son père, voir MARC-AURÈLE. —
Son successeur, voir PERTINAX.
— Sa République, 212.
CIMBER (Tullius) : Ami de J. César, 73. COMNÈNE (Anne), historien byzantin : Citée, i58.—
CIMBRES : Vaincus ]3ar Marius, 11, 179. Son Histoire d'Alexis, son jîèrc, i58.
— Mena-
cèrent Rome, 178. (IONCU.ES : Etaient assemblés pour condamner les héré-
280 MONTESQUIEU
tiques, i/|2. — Voir CHALCÉDOINE (Concile de), diateurs, 116. — Le feu grégeois lui fut apporté,
FLORENCE (Concile -de). i55. — Sa flotte était inférieure à celle de Lici-
CONFISCATIONS : Les Romains les jiratiquaienl quant nius, 179. — Sa conversion, 248, 253. — Son
aux terres des vaincus, 5. —Furent apjiliquéesaux temps el temps de ses enfants, 2/18. — Jugements
terres des citoyens, 65, 23g. — Poussaient au sur lui, a48, 2/19. — Ses sentiments jiour le
suicide, 79. — Devinrentd'une pratique constante Christianisme et pour les évoques, 2/19. — Donna
sous les Empereurs, g4 , 90. — Laissaient le jieuple une nouvelle constitution à l'Empire, 24g. — Sa
indifférent, g5. Vie, voir EUSÈBE.
CONQUÉRANTS : C'est leur folie que d'imposer leurs III, emjiereur d'Orient : Sa mort, i/|6\
CONSTANTIN
lois à tous les peuples, 46. — Son fils, voir CONSTANT 11. — Son père, voir
CONQUÊTES : Sonl ])lus faciles à faire qu'à garder, 26. HÉRACLIUS1er.

— Les Anciens en faisaient d'inutiles, 166. CONSTANTIN IV, le Barbu, emjiereur d'Orient : Son
CONSEIL DES DIX, à Venise : Etouffe jusqu'aux inquié- avènement, i46. — Collègues qu'on voulut lui
tudes, 169. imposer, i46. — Sa Vie, voir ZONABAS. — Son
CONSIDÉRATIONSsuit LA Gn.iXDEun DES ROMAINS : 1 el père, voir CONSTANT II.
passim. — Edition princeps de l'ouvrage, vu. — CONSTANTIN V COPROXYME, empereur d'Orient : Filait
Errata de l'édition jninceps, iv, vu, 2o3, 213, iconoclaste. 3 48. — Son fils, voir LÉON IV. •—
219, 22a, 2 25, 260. — Diverses Corrections de Son père, voir LÉON III. — Article sur lui, voir
mes « Considérations » sur les Romains, v, 181, i83, SUIDAS.
i85, 18g, 190, 191, 192, 11)3, ig4, 196, 197, CONSTANTIN VII PORPIIYROGÉNÈTE,emjiereur d'Orient :
198, 19g, 200, 201, 20a, ao3, 20/1, 2o5, 206. a49. — Ses Extraits des Vertus et des Vices, 17,
207, ao8, 209, 210, 21.1, 212, 21/1, 217, 221, 21, 29, 65, 177, 190, ao5, 209. — Ses Extraits
227, aa8, a3o, a3a, 234, 236, 237, 238, 2/10, ~ des Ambassades, 61, 118, 128, 129, 133, 162,
a/17, a/19, a5a, 253, 20/4, 2,55, a.58, 267, 269, 161, ai 3. — Son traité sur l'administration de
2.70. — Edition de Paris, 229. — Edition de l'Empire, i55. — Recommandation qu'il fit aux
1748, m. — Epigrajihes de l'ouvrage, i65. — Grecs, 160, 161. — Son fils, voir ROMAIN 1".
Chapitres il ajouter à l'ouvrage, 181, i83, i85. CONSTANTIN X.l
DUCAS : Sa Vie, voir NICÉPUOUE
— Traduction anglaise de l'ouvrage, v, a43. — BRYENNE-CÉSAB.
Voir I'EXSÉES DE MONTESQUIEU, REMARQUESsuit CER- CONSTANTINOPLE, ville: 127, i,3o, i35, i36, 156,
TAIXES OIIJECTIOXS.
. .
i55, 157, i5g, 161, 255. — Sa fondation, 114.
— Distributions de blé qu'on y lit, 11/1, 11 5. —
CONSIDÉRATIONSSUR I.'ESPACXE : 225.
CONSPIRATIONS : Plus dilliciles dans les temps mo- Attira les richesses d'Alexandrie, 1 1 5. — Arrêta
dernes (pie dans les temjis anciens, i44- les invasions des Barbares, 32g. — Fut presque
CONSTANCE F' 1 CHLORE, emjiereur d'Occident : Partagea la seule ville d'Orient où le Christianisme domina,
l'Empire avec Galère, 11/1. 3/17. — Fut jiris jiar J. Canlacuzène, i5a. — ]?ul
CONSTANCE ]], cirqicreur de Rome assiégé par Mahomet II, i52. — Fut attaqué par
: 2/16. — Envoya
Julien en Gaule, 11 6. les flottes des Arabes, i55. — Importance et dé-
CONSTANT II, empereur d'Orient Sa mort, 1/16.
: — cadence de son commerce, i56, i5g. — Fut pris
Son fils, voir CONSTANTIN IV, le Barbu.
— Son par les Latins, i5g, 160. — Fut repris jiar les
père, voir CONSTANTIN ]]]. Grecs, i5g. — L'Empire d'Orient fut réduit a ses
CONSTANTIN ]'r, empereur de Rome Sa victoire faubourgs, 161. — Voir les mots suivants.
: sur Li-
cinius, 106, 130, 2/12.— Sa victoire surMaxencc, CONSTANTINOPLE(Clergé de) : Faisait des empereurs,
106. — Sa cavalerie, 106. — Abaissa les jiréfcls i4i.
du jiréloirc, 112.— Sa cour, 113.—Divisa l'Em- CONSTANTINOPLE(Cour de) : Sa corruption, 101. —
]3irc entre ses fils, 114-
— Transjiorla le siège de Etait dominée jiar les moines, i5i.
l'Empire à Conslanlinople, ii4, n5. —Distri- CONSTANTINOPLE(Patriarches de) : Etaient peu sensés,
butions de blé qu'il fil. faire, 11/1, ii5. — Trans- i5o. — Avaient un pouvoir immense, i5i. —
porta les légions à l'intérieur de l'Empire, 116. Leurs dcjiosilions avaient des suites déplorables,
— Ses fautes, 116. —Interdit les combats de gla- i5i, i52, i»3.
INDEX 287
CONSTANTINOPLE (Pcujile de) : Ses divisions, i36. — jmblique, 82, 83. — Guerre qu'il fit aux Parthes,
Faisait des empereurs, i/|i. — Influence des 83. — Ses partisans, 176. — Sa mort, a3g.
moines sur lui, 1/18. CRETOIS (Archers) : Auxiliaires des Romains, i3.
CONSTANTINOPLE (Sénat de) : Réponse qu'il lit, 129. CRIMÉE (Villes de) : Comjiaraison entre elles et Rome,

— Faisait des empereurs, i.4i. i.


CONSULS, à Rome : Leur établissement, 4- — Com- CRIMES DE LÈSE-MAJESTÉ (Accusations de) : Furent
ment ils obtenaient le triomjihe, 5. — Décimaient jugés jiar le Sénat sous Tibère, 89. •— Leur ex-
les soldats qui fuyaient, 21. — Avaient hérité de tension abusive, 91. — Cessèrent d'être jioursuivis
l'autorité des Rois, 5o. — Le jieuple voulut les sous Caligula, g3. — Voir Loi DE MAJESTÉ.
abaisser, 5o. — Les Plébéiens obtinrent d'être CROISADES : Dirigées contre les Infidèles, 157, i58.
consuls, 52. — Par quelles fraudes on le devint, — Dirigées contre les Grecs, 1.5g.
6i, 62. — Leur nom était abhorré en Asie, 72. CROISÉS: Prirent Nicée jiour les Grecs, 1 58.
— Eprou-
— Pourquoi Caligula dit. qu'il les jiunirait, g5. — vèrent la perfidie des Grecs, 1 58.
Leur rôle, 175, 217. — Leur mérite, 180. CROMWELL (Olivier), protecteur de l'Angleterre : Puis-
CoiiE, ville : Apjiarlcnailà la ligue des Volsques, 1 g3. sance de l'Angleterre sous son gouvernement, 71,
CORIOI.AN (C. Marcius) : Négociations qu'il lit, 2/1. aa4, 225. — Fanatisme de son armée, 147.
CORNÉLIE, mère des Gracches : Sa maison, 62. CUUSTUMÈRE, ville : Passa de la ligue des Sabins a
CORPS POLITIQUES : L'union doit y résulter de l'har- celle des Latins, ig3.
monie des jiarlies, 5g. CTÉSICI.ÈS, historien grec : Cité, 15.
COUSE (Peuples de) : Perfidie des Romains à leur (CYNOCÉPHALE(Bataille de) : 3i.
égard, 63, ai l\. CYRÈNE (Roi de) : Effet de son testament, 4o.
COURAGE : lilsl le sentiment de ses propres forces, 12. CYRÈNE (Royaume de) : Etait gouverné par des jirinces
COUSIN (Louis), président à la Gourdes Monnaies de d'Egypte, 35, 211. — Le trône y élail chancelant,
Paris : Traduction qu'il a finie, 151. 35.
Cn.vssus (M. Licinius), triumvir romain : S'unit à Cvnus,roi des Perses : Conquit par malheur la Lydie,
J. César et à Pompée, 68. — Désorganisa la Ré- 33.

D
DAC.II:, pays : l'ut abandonnée sous Aurélien, 100. DÉCEMVIRS,il Rome : Leur tyrannie, 7, 55. — Pro-
DALMATES : Guerre qu'ils firent, aux Romains, 38. mirent des lois écrites aux Romains, 7, ig/|.
DALMATIE (Légions de) : Soutinrent Vespasien, 106, DÉFAITES : Leurs effets imaginaires sont pires que
2/, 2. leurs eflels réels, 25.
DANEMARK, pays : 251. DÉMÉTRius, fils de Séleucus IV : Fui otage des Ro-
DANEMARK (Etat présent du Royaume de) : 237. mains, qui se déclarèrent contre lui, 62.
DANEMARK (Rois de) : Leur desjiolisme, g7, 237. DÉMÉTRIUSDE PHAI.ÉBE : Dénombrement qu'il fit faire
DANEMARK (Troupes du) : Celles de terre ont été bat- à Athènes, 35.
tues souvent ]3ar les Suédois, 121, 251. DÉMONS : Sacrifices qu'on était sensé leur faire, 1/18.
DANUBE, fleuve : 118, 326, 1.29, i36, 1 4 1, i56, — Pères des Huns, 160.
377, 180. — Fut jiassé el repassé par les Goths, DÉMOSTIIÈNE,orateur grec : Tribune où il avait parlé,
11.7, 318. — Provinces qui en étaient voisines, 2 g.
129. — Marches qui y furent établies, 129. DENIER, monnaie romaine : Sa valeur, 106.
DARIUS, roi des Perses : Ses états, 32. — Les rois DENYS D'HALICARNASSE, historien grec : Cité, 1, 3, 6,
de Syrie étaient ses successeurs plutôt que ceux 7, 15, a4, 4i, !i5, 56, 63, 85, 173, 176, ig3,
d'Alexandre, 33. — Ses armées étaient inférieures ig4, aaa. — Ses Antiquités romaines, 1, 26. —
îi celles des Grecs, 35. A bien expliqué la division du j3euj)lc romain en
DAUPHINÉ (Armée du) : 169. centuries, 54-
DÈCE, empereur de Rome : Succéda à Gordien 11], DÉSERTIONS: Sont fréquentes chez les Modernes, 12.
109. —- Sa mort, 109. — Voir ROMAINES (Armées).
288 MONTESQUIEU

DESPOTIQUE (Autorité) : Esl toujoursbornée par quel- qu'elles sont ]ilus frivoles, i5i.— Indignentcontre
que chose, i54- -=— Sa nécessité dans les grands les contradicteurs,i5a, 266, 267. — Ne sauraient
états, i83. — Voir ASIATIQUE (Despotisme). être acco33imodécs par les théologiens, 102, i53.
DÉVOUEMENTDES CRIMINELS : Lois des Romains sur — Attention que l'Autorité doit leur prêter, i53.
celle peine, 176. — Influence mauvaise qu'elles ont, 267.
DEXIPPE, historien grec : Cité, 11 S. DIVINATION: Les Grecs y croyaient, i43.
DEY D'ALGER : Esl élu j)ar les soldats, 10g. DIVISIONS : Comment les Romains les faisaient naître
DICTATEURS, à Rome : Défendirent, les droits des Pa- entre leurs ennemis, 3g, 4o, 4i, /|2. — Sont né-
triciens, 52. — Les Plébéiens obtinrent de l'être, cessaires dans une république, 5g, 137. — Sont
52. nuisibles dans une monarchie, 137.
DIDIUS JUI.IAXUS, emj3ereur de Rome : Acheta l'Em- DOMITIEN, empereur de Rome : Crimes qu'il punît,
Jiire, io3. — Fut abandonné par les soldats, io3. gi. — Fut le plus cruel des tyrans, 99, 238. —
DIEU : Ses voies secrètes, 100. — Empereurs qui Sa mort, 99. —Bornait sa cruauté à Rome, io5.
étaient sensés lui désobéir, i42. — Permit l'humi- — Augmenta la solde, 106, 107. — Sa faiblesse,
liation du Christianisme, i/|5. — Se cache aux 107. — Fut le dernier des Douze Césars, 366. —
grands el aux savants, 1 53. — Permet que des Ses exjiédients financiers, 23g. — Son jière, voir
nations possèdent inutilement de grands empires, VESPASIEX.
157. — Voir GUIIERNATIONE DEI (De). DORIE, pays : Etait soumise il Licinius, 1.79.
— Sa
DIEUX : L'un d'eux insjiira la légion, 9. — Plusieurs marine, 1 79.
cédèrent leurs placesàJupiter sur le Capilole, 101. DRACHME, monnaie grecque : Sa valeur, 106.
— Héliogabale voulut ôter ceux des Romains de DROIT CIVIL : Sa connaissance fut le dernier mérite
leurs temples, io4-— Les Romains adojilaienl les des Romains, 17(5.
dieux étrangers, io5. — Noms qu'ils donnaient DROIT DES GENS: Celui des anciens Italiens en matière

aux dieux étrangers, io5. — Les dieux de Rome de traités, a. — Celui des républiques de Grèce et
s'irritaient du renversement de leurs autels, 1 2,5. d'Italie, en matière de tyrannicides, 73. — N'est
— Comment Rome avait été jirotégée jiar ses dieux , jilus le même qu'unirefois, 181.
I 26. — Voir BACCHUS, DIEUX INFERNAUX, HERCULE, DROIT FÉCIALIEN : Son origine, 3 <)3.
JEUNESSE (La), JUPITER, etc. DRUSILLE, femme de Caligula : Sa mort, g3, 96. —
DIEUX INFERNAUX : Personnes qui leur étaient vouées, Sa déification, g5>, 9(3. — Son frère, voir CALI-
6g. GULA.
DIGESTE : Cité, 126, 23(5, 2.37. DUCAS (Michel), historien byzanlin : Son Histoiredes
Dioci.ÉTiEN, emjiereur de Rome : Divisa le jiouvoir derniers Paléologues, 152, 160.
des lïirqicrcurs, 11a, 3 3 4, 12». — Voulut être Du CIIÈNE (André), savant français : Chroniques re-
adoré, 3 33. — Fut accusé d'avoir jierdu l'Emjiire, cueillies jiar lui, 1.29.
1 2,5. DUDON, doyen de Saint-Quentin, savant français :
DIODORE DE SICILE, historien grec : Cité, 115, 190. Cité, a54.
DION CASSIUS, historien grec : Cité, 17, 36, 63, 65, DUELS : Ont rendu ridicules l'adresse à l'escrime, 10,
87,'
77, 7S, SI, 83, 89, 90, 98, 108, 139. — 33.
Son histoire d'Auguste, 86, 85, 86. — Son his- Duii-ius (C), consul : Victoire navale qu'il remjiorla,
toire de Ma crin, 306. — Abrégé de son Histoire., a3, 307.
voir XiPiiii.ix. DURONIUS(M.), tribun du pcujile : Fut chassé du Sénat
DISPUTES THÉOLOGIQUES : Sont d'autant jilus vives jiour avoir abrogé une loi, 54.

lïcossiï (Armées d') : Leur bigoterie, 1 47- son abaissement, :i45. — Aurait dii être réformée
EGLISE CATHOLIQUE : Ses humiliations sont le tcmjis et non déchirée, 1/18. — Schisme malheureux de
de sa gloire, et ses triomphesajiparenls,le temps de l'Eglise grecque, 1 07.
JNDEX 289
EGYPTE, jiays Sa religion jiroscrivait les étrangers,
:
Guerres qu'y fil.]. César, 6g, 73. — Les Goths s'y
21. — F""ut conquise ]iar les Perses, 21. — Fit le établirent, i34. — Les Vandales l'abandonnèrent,
commerce du Monde, 21, 34. — Fut soumise à 1 34. — Voir les mots suivants.
Darius, mais non aux rois de Syrie, 32. — Etait ESPAGNE (Clergé d') : Etablit l'ignorance des laïques,
convoitée par les rois de Syrie, 3a. — Comment 265.
les Romains l'enchaînèrent, 4o. — Antiociius en ESPAGNE (Guerre de la Succession d') : 71.
fut chassé jiar les Romains, 4o. — Avait des la- ESPAGNE (Mines d') : Abandonnées jiar les Romains,
boureurs, i 1.4. — Son blé allait à Conslanlinople, il 5. — Exjiloilées jiar les Carthaginois, 115.
11/1. — Fut, conquise par Auguste, 11 5. — Sa ESPAGNE. (Rois d') : Félicitations qu'on adressa à l'un
marine, i.3o, 179, 2Ô5. — Fut conquise jiar les d'eux, 96. — Voir PHILIPPE V, roi d'Espagne.
Arabes, i45, 1/17. — Etait soumise à Licinius, ESPAGNE (Royaume d') : Inutilité de sa domination,

37g. — Voir les mots suivants. 269.


EGYPTE (Rois d') : Sous les rois grecs, l'Egyjile fut ESPAGNE (Villes d') : Démantelées par Vitisa, r33.
prospère, 23. — Ils avaient deux sortes de sujets, ESPAGNOLS : Les Romains jirirent leur épée, i3.

33. — Leurs vices, 35. — Se rendirent odieux a Délirent les Mexicains, 17. — Filaient tourmentés
leurs sujets, 35. — Furent jirolégés par les Ro- jiar les Carthaginois, 23. — Reçurent les Romains
mains, 35. — Loi qui réglait leur succession au en libérateurs, 21. — Conquirent et ruinèrent le
trône, 35, — Leurs droits éventuels sur Chypre Mexique el le Pérou, 46. — Politiquequ'ils auraient
el sur Cyrène,35. — Les auxiliaires grecs faisaient dû suivre, 46. — Leurs succès en Sicile, 71, 225.
leur force, 35, 36. — Etaient alliés aux Romains — Perdirent jieu de pays après une longue guerre
jiar traité, 3g. — Ne parurent qu'en siqiplianls de- contre les Français, 171.
vant les Romains, 366. — Voir le mot suivant. ESPAGNOLS (Chevaux) : Leurs qualités, ai, 22.
EGYPTE (Royaume d') : Sa prospérité et sa jiuissance ESPRIT DES LOIS (De l') : 168.
sous les Plolémées, 21, 28, 3a, 34, 35, ao5. — ESPRIT GÉNÉRAL : Chaque nation a le sien, dont, les
Voir EGYPTE, EGYPTE (Rois d'). despotes doivent, tenir complc, i54.
ELÉPHANTS : CCUN de Pyrrhus, i.">, 37. — Ceux des ETATS : Troupes qu'ils jiouvaient el qu'ils jieuveiit
Africains cl des Orientaux, 1 67. — Danger de leur entretenir, 1/1. — Dangers qu'ils courent jiar la ty-
emjiloi à la guerre, 167. rannie des princes ou par l'indilléreneedes citoyens,
EMPEREUR, lilro : Filait donné ]>ar les soldais romains 3 8. — Leur grandeur esl. précaire lorsqu'elle est
sous la République, 172. fondée sur le commerce, 21, 18a. — La Nature
EMPIRES, voir ETATS. leur inqiose certaines bornes, 33. — Les moins
ENFERS : Utilité qu'il y a à y croire, 61. durables sont, ceux qui sont libres, 57. — Ceux
EPHORUS, historien grec : Ci lé, 6. qui sont libres sont nécessairementagités, 5g. —
EPICURE (Secte d') : Mauvaise influence qu'elle eut sur Ceux qui sont livrés à la guerre civile menacent
les Romains, 63. leurs voisins, 70, 7:1, 22/1, 22,3. — Les moeurs
EQUES : Leur caractère belliqueux, 7. — Défaites (pie tiennent lieu de. lois dans ceux qui sont asservis
les Romains leur infligèrent, 7. — Leur jiréférenee lentement, 9/1. — Ceux qui sont, grands ont pour
jiour leurs usages, 57. bornes des mers, des monts et des déserts, 11.0,
ESCLAVAGE : Poussait, au suicide, 79.
— Rend cruel 173. — Ceux qui sont fondés jiar les armes se
dans les Colonies, 9/1. — Idée que les Romains s'en soutiennent, par les armes, 122, 1.71, aôi. — Ceux
faisaient, 178. — Voir AFFRANCHISSEMENTS, ES- qui se sont fondés jiar les armes finissent J3ar né-
CLAVES. gliger les armées el jiérisscnl, ia3, '171, 25 1. —
ESCLAVES : Cruauté des Romains envers eux, 178. — Plus ils s'affaiblissent,jihis ils ont.besoin de tributs,
Fidélité dont, ils donnèrent des preuves, 178. — 12.3, 12/1. — Influence qu'y ont les disjiutes théo-
Voir ESCLAVAGE, ESCUI.APE (Temjile d'). logiques, i53, 267. — Il doit y avoir un rajijiort
Esc.ui.ATE (Temjile d'), à Roi33C : Esclaves qu'on y entre les moyens de les allaquer el de les défendre,
portail, 178. 173. — Leur grandeur est jirécairc lorsqu'elle est
ESPAGNE, pays : 26, 27. — Fut conquise j3ar Scipion, fondée sur l'industrie, 382. — Quand ils sont
22. — N'a pas pu improviser une marine, 26. — grands, une autorité absolue y est nécessaire, i83,
•"'7
1m-MMI:HI i: SATIOS.WI;.
290 MONTESQUIEU
i84. — Ceux qui sont, grands subsistent plus aisé- grandeur des Etats y varie fatalement, 182. — lin-
ment, en Asie qu'en Europe, 18/1, i83, 26g. — jiorlance de son commerce, 182. — N'est, jias favo-
Les petits ne peuvent plus arrêter les grands, 199. rable à l'établissement de grands emjiires, 18/1,
— Conditions de leur conservation, 1.99. —Voir i85, 26g. — Voir les mois suivants.
ASIE (Peuples d'), IÎUBOPE (Peuples d'), GOUVERNE- EUROPE (Cavalerie de I') : Elait légère autrefois, 3/16.
MENT, PRINCES, RÉPUBLIQUES. EUROPE (Légions d') : Etaient siqiérieures à celles
ETOLIE, pays : Fut ravagée jiar Phil'qijie V, roi de Ma- d'Asie, 10/1, i/|5, 2/12. —Leur mutinerie sous le
cédoine, 34- — Voir le mot suivant. règne de Sévère, io4-
IvroLiENS : Leur jiuissance, 29. — Ligue qu'ils for- EUROPE (Peiqiles d') : Similitude de leurs moeurs, 1/1.
maient, 29. — Leur caractère, 29, 3i, 32. — — Inégalité actuelle de leur jiuissance, 1/1, 199.
Ravagèrent les pays des Acarnaniens et des Alha- — Troiqies qu'ils jicuvent entretenir, 3/1. — Sont
manes, 29. — Leur alliance avec les Lacédémo- propres à la guerre, 4o. — Etaient jirotégés par les
niens, 3o. — Se réconcilièrent avec Philippe V. Romains contre les rois d'Asie, 4o.— S'étonnèrent
3i. — S'allièrent aux Romains, 3i, 32, 37. — des succès des Espagnols en Sicile, 71. — Abhor-
Firent la guerre à Philijijie V, 33, 37. — Furent raient le nom de roi, 72. — Quelques-uns se main-
abaissés par les Romains, 3i, 37, 42. — S'allièrent tiennent jiar les trésors des Indes, 1.36. — Les
à AntiociiusIII, roi de Syrie, 32, 37. Grecs s'efforcèrent de les dégoûter des Croisades,
ETONNEMENT : Dans les moments d'élonnemenl, on 3 58.
jieut tout oser, 76. EUROPE (Provincesd') : Celles de l'Empire d'Orient se
ETRUSQUES : Les Romains leur empruntèrent les com- divisèrent en petites souverainetés, 3.5g.
bats de gladiateurs, i3, 198. EUROPE (Républiques d') : Leur étal, social dans l'Anti-
EU.MÈXE, roi de Pergame : Rome se l'attacha par ses quité, 3 99, 203.
bienfaits, 3g. •— Fut l'instrument des Romains, EUSÈBE, historien grec : Sa Vie de Constantin, 116.
4i- EUTROPE,historien latin : Cité, 100, 176.
EUPHRATE, lleuve : i55, i58. — Ses sources, 99. — EUTYCIIÈS, hérésiarque : Condamnation de ses o]>i-
Sa direction, 100. — Servit de limite à l'Empire nions, 3/12.
romain sous Adrien, 300. EVAGIUÏ, historien byzantin : Cité, i3g, 153, 267.
EUROPE, pays : 60, 97, 1 19, 35g, 16., 181. — Fut EXEMPLES : 11 y en a de jiires que les crimes, 53.

ravagée jiar les Barbares, 110, 32g. — Influence A'oir CENSEURS.
qu'y exerça la découverte des Indes, ii5. — Or el Trop dédaignés par les Modernes,
EXERCICESDU CORPS :
argent qui y aflluèrenl, jiuis s'en retirèrent, 3i5. 10, 33. — Goût des Anciens jiour eux, 10, 35.
— Son intérêt, 151, 270. — Les Français n'au- — Avantagesqu'ils assuraient dans l'Antiquité,35.
raient jias pu ni dû la dominer, 172, 18/4. — La

FABIUS (Q.), censeur : Répartit le jieuple dans les FIEFS : Les cm j) ires fondés sur eux étaient, faibles,
quatre tribus urbaines, 54. — Son surnom de 46.
Maxlmus, 54. ELAMININUS ( Vie de), voir PLUIARQUE.
FABIUS MAXIMUS (Q-), consul et dictateur : Mol qu'An- ELAMINIUS, voir ELAMININUS.
nibal aurail dit en sa faveur, 27, 208. FLANDRE, jiays : Est merveilleuse par le nombre de ses
FABRICIUS LUSCINUS (C.) : Mot qu'on lui prête, 61. villes, 371.
FAVONIUS : Fut délaissé, 176. FLANDRE (Armée de) : 169, 1.70.
FEMMES : On les mullij3lic en Orient jiour atténuer FLANDRE (Comte de), voir BAUDOUIN.
leur influence, 1.36. FLORENCE, ville : Simplicité des moeurs qui y régnent,
FÉBENTANS: Leur révolte, 58. 1.68.
FESTUS (S. Pompcius), grammairien latin : Son dic- FLORENCE (Concile de) : Préoccupait les Byzantins
tionnaire, 176. jienclanl le siège de Constantinople, i32.
INDEX 291
FLORENCE (Grands-Ducsde) : Leur habileté politique, 128. — Les Normands s'y établirent, 129. — Forts
168. qu'on y construisit, i3g. — Changement d'esprit
F'LOBUS (L. Annoeus Julius), historien latin : Ses Som- qui s'y produisit, 169. — Avantages de la mé-
maires, 11, 20, 196. — Cité, 20, 44, ao2, 2i5. diocrité de son étendue, 169, 170, 171, 172.

FLOTTES : Influence qu'a eue sur elles l'invention de Estmerveilleu.se jiar le nombre de ses villes, 171.
la jioudre, 23. — Ne jieuvent jilus s'improviser, — Voir FRANÇAIS, F'RANCE (Etats de la) et mots
comme chez les Anciens, a3, 2/1. — Les grandes suivants.
ne réussissent guère, 134 , i33. —Voir ROMAINES FRANCE (Etals de la) : Leurs divisions, 2o3.
— Au-
(Flottes). raient dû être constitués en deux chambres, ao3.
FORTUNE : Distribue cajiricieusementla réjiulalion, 4- F'RANCE (Histoire de) : L'histoire ancienne en exjilique

— Forces qu'elle laisse, 2.5. — Confonditl'habileté certains faits, 1 24.


d'Annibal, 27. — Peu de jirinces savent s'en servir FRANCE (Rois de) : Leur petit nombre, 109.
— Projet
el l'attendre, 34. — 1211e ne domine pas le Monde, de l'un d'eux contre les Turcs, 157. — Ont deux
123. —- Prit les cmjierem-s d'Orient dans toutes cents places forlcs, 372.
les conditions, i43. FRANCS : Ba3T3ares qu'ils détruisirent, i3o. Con-
•—
FOURCHES CAUDINES, lieu : Humiliation que les Ro- quêtes qu'ils firent sur d'autres Barbares, i3a. —
mains y subirent, 234. Leur établissement en Angleterre, 180.
FRANÇAIS : Furent plus redoutables après leurs guerres FRÉDÉRIC-GUILLAUMEFr, roi de Prusse : Veut rem-
civiles, 71, 22/1, 225. — Causes et durée de leurs jilacer le gouvernement civil par le militaire, 102.
guerres civiles, 82. — Ne savaient jias se con- FRISE, pays : N'existait jias dans l'Antiquité, 1/1(3.

traindre à l'étranger, 1 38. — Leur insolence en- Etait submergée, 166.
vers les Grecs, i58, i5g. — Se croisèrent contre FRONDEURS : Leur rôle, g.
— Voir BALÉARES (Fron-
les Grecs, r5g. — S'emjiarèrenl d'une j3artie de deurs).
l'Empire d'Orient et élurent un emj3ereur, i5g. FRONTIN (S. Julius), écrivain latin : Ses Stratagèmes,

— Voir les mois suivants. 11, 67.


F'RANCE, jiays : Le midi en corresjiond à la Gaule F'uiuus CAMILLUS (L.) : Son consulat, 16.
transaljiine, 69. — Fut ravagée jiar les Normands,

GABINIUS (Aulus) : Désobéit au Peujile el demanda le GAULE CISALPINE, jirovince romaine : .1. César fut
triomjihe, 83. chargé de la gouverner, (58, 69. — Troujies qu'on
GALBA, emjiereur de Rome : Parole qu'on lui jirète, y tenait, 68. — Son étendue, 68. — Antoine el
98. — Brièveté de son règne, 98, iS3. — Fut Dec. Brutus s'en disjiulèrcnt le gouvernement, 77.
élu par les soldats, 98. •— J. César
GAULE TRANSALPINE,jirovinceromaine : 78.
GALÈRE, emjiereur d'Orient : Voulut être adoré, 113. fut chargé de la gouverner, 68, 69. — Son éten-
— Divisa l'Empire avec Constance ]"', 11/1. due, 6g.
GALLIEN, emjiereur de Rome : Son règne, 111, i83. GAULOIS : 37.
— Leur arrivée en Italie, 6. — Guerres
— Sa négligence, 11 i. — Son jière, voir VAI.É- qu'ils firent; aux Romains, 8, 17, 20, 6g, 83, 126,
RIEN. i65. — Leurs armes, 3 3, 17. — Leurs qualités,
GALLUS, empereur de Rome : Trahit Dècc, 109. — 37. — Leur aveuglement, 17. — L'Eii3j3ire ro-
Invasion des Barbares sous son l'ègne, 110, 328, main les jiréjiara au servage, 12/1. — Traité qu'ils
129, 2.54. firent avec lesl\oi33ains,i65. — Leur établissement
GAULE, pays : Les Goths s'y établirent, i3/|. en Italie, 192.
GAULE (Mines de la) : Etaient peu importantes dans GÉNOIS : Privilèges que les Grecs leur accordèrent,
l'Antiquité, 115. 160.
GAULE (Villes de la) : Les Barbares en jirirent cin- GENSÉRIC, roi des Vandales : Son alliance avec Attila,
quante sous Constance 11, 116. i3o. — Redoutait les Goths, i3o. — Traitement
37.
292 MONTESQUIEU
qu'il fit subir à la femme de son fils, i3o. — Dé- 1.35. — Ne jiouvaienl résister aux auxiliaires sar-
mantela les villes d'Afrique, i33. — Ses armées rasins, 1/16. — Leur origine, 177. — Ceux des
étaient toujours prêtes, 333. — Son alliance avec Aljies se joignirent, aux Romains, a5a. — Leur
les empereurs d'Orient, 2.55. Histoire, voir JORNANDÈS,PRISCUS. — Voir les mots
GÉPiiiEs : Leur bataille contre les fils d'Attila, 136, suivants.
258. GOTHS (Reine des), voir AMALASONTE.
GERMAINS :Dans les jiays qu'ils conquirent, les vassaux GOTHS (Rois des) : Traitement que Genséric fil subir
à la fille de l'un d'eux, i.3o.
eurent le pouvoir, 46. — Les Romains les laissèrent — L'un d'eux fut en-
dans leurs forêts, no. — Furent repoussés par voyé captif à Conslanlinojile, i35. — Voir BALA-
des auxiliaires sarrasins, 1/16. — Leurs chevaux, MER, Piin.iMER, THEUDERIC, TOTILA, TUIAKIUS.
166. GOUVERNEMENT : 11 est toujours agité, s'il est libre, et
GERMANICUS (Tib. Drusus Nero) : Sa mort, gi, ga. — ne subsiste que s'il se corrige, 55. — Il est dan-
Fut pleuré des Romains, gi, 92. — Discours qu'il gereux d'y toucher quand, il a une forme établie
tint, 95. — Ses victoires, 1.80. dejiuis longtemjis, i 1/1, 3 1 5. — II n'est pas vicieux
GERMANIE (Légions de) : Leur mutinerie, 97, 98. — jiour être mixte, s'il assure la félicité du jieujile,
Souffraient en Asie, 100. 220. —Voir ETATS, GOUVERNEMENT CIVIL et le mol
GERMANIQUES (Peuples), voir GERMAINS. suivant.
GÉTA, empereur de R0133C : Sa mort, io5, 107, 2/1/1. GOUVERNEMENT CIVIL : Est aboli par le mililaire, 97,
— Etait aimé des soldats, io5. — Sa déification, 102.
107. — Son frère, voir CARACALLA. — Son père, GOUVERNEMENT MILITAIRE : Abolition jiar lui de la puis-
voir SÉVÈRE. sance civile, 97, 102. — A un caractère républi-
GÉTIQUES,xToir GOTHS. cain jilutôt que monarchique, 109.
GÉTIQUES (Terres) : 160. GOUVERNEURS DE PROVINCE : Leur jurisdiction, 96.
GLADIATEURS: Influence des combats de gladiateurs, GRACCIIUS (Tib.), tribun du jieujile : Discours qu'il
i3, 9/1, 2.36, 2/19. — Furent empruntés aux tint, 16. — Son corjis fut jeté dans le Tibre, 16.
Etrusques par les Romains, 3 3, 198. — Bons — Voir le mol suivant.
sentiments dont ils étaient capables, 81, 178, a3c GRACQUES: Succombèrent l'hostilité des Nobles, 53.
ii

— Devinrent particuliers aux Romains, 95. — — Leur plan, 53. — Leur temps, 16g.
Suppression des combats de gladiateurs, 116. — GRANDE-GRÈCE (Villes de la) : Leur mollesse, (i, 7.
Guerre des Romains contre eux, 17g. GRAND-SEIGNEUR, à Conslanlinojile : Limites de sa
GLAUCAS ou GLAUCIAS (C), jiréleur : Périt pour avoir puissance, i5/|.
travaillé sur le plan des Gracques, 53, 23g. GUATIEN, empereur de Rome : Jugements sur lui,
GLYCIAS (Cl.) : Paix qu'il accorda aux Corses, ai 4. 117, 200.— Concession qu'il lit aux soldats, 121,
GORDIEN- ]'r, empereur de Rome : Sa mort, 109. 322.
GORDIEN II, emjiereur de Rome : Sa morl, 109. GREC (Clergé) : Tenait le jieujile dans l'ignorance,
GORDIEN 111, empereur de Rome : Son avènement, 1/19. — Le régulier ojipriina le séculier, 3/19.

309. — Sa mort, ioy. — Prières qu'il adressa Se rendit, intolérable, 1/19. — Etait inférieur au
aux soldats, 3 og, 1 1 o. clergé latin, 1/19, i5o.
GOTHIQUES (Filais), voir les mois suivants. GREC (Empire) : Nom de l'Empire d'Oiient, i4i.

GOTHS : 2 35.
— Furent chassés jiar les Huns et reçus Voir ORIENT (Emjiire d').
dans l'Empireromain, 118. —Leurs usages, 118, GRÈCE, jiays : 22, 3i, 32, 33, 157. — Sa situation
129. — Défirent Valens el se retirèrent, 318. — politique, 3o. — Jeux jiublics qu'on y donnait, 35.
Ce qu'ils étaient sous Yiligès, 123. — Etaient une — Soumise aux Romains, 45. — Fui. ravagée par
nation destructive, 128. — Alliance qu'ils sollici- les Barbares, 128. — Sa marine, i3o, a55. —
tèrent, 129. —Filaient redoutés de Genséric, i3o. Alfaires que le Sénat de Rome y suscita, 193.

— Leur décadence, i32. — Leur cavalerie, 3 33. Voir GREC (Clergé), GRÈCE (Peiqiles de la) et les
— Leurs archers, 133. — Maniaient bien l'éjiée, mots suivants.
i34, 2.58. — S'établirent en Italie, en Gaule et GRÈCE (Peuples de la) : Leur jiuissance, 28, 29.

Espagne, i34- — S'ajiprovisionnaient en Sicile, Principaux d'entre eux, 29. — Leurs rajiporls avec
INDEX 293
les i-ois de Macédoine, 29, 3o, 3i. — N'avaient loi. — Confondirent toujours la jiuissance ecclé-
]ias d'alliance avec les Athéniens, 29. — Déifiaient siastique et la séculière, i54. — Les Arabes finirent
les rois el les magistrats, 77, 227, 228. — Décou- jiar être moins menaçants jiour eux, i55. — Se
vrirent la perfidiedes Romains, 167. servaientdu feu grégeois contre les flottes ennemies,
GRÈCE (Républiques de la) : Leur opinion sur le ty- i55. — Furent maîtres de la mer, i56. — Les
rannicide, 73. — Leur état social dans l'Antiquité, Turcs leur enlevèrent leurs jiossessions d'Asie, 1.37.
399. — Respect qu'elles avaient pour les lois, 20/1. — Les Croisés leur rendirent Nicée, i58. — Se
— Voir GRECQUES(Villes), SPARTE. montrèrent jierlides envers les Croisés, 108. —
GRECQUES(Colonies) : Diversité de leur origine el de Les Français et les Vénitiens se croisèrent contre
leurs intérêts, 192. eux, 109. — Les Français leur marquèrent leur
GRECQUES(Femmes) : Leur beauté?, 160, 161. méjiris, i.5g. — Rejirirent Conslanlinojile el une
GRECQUES (Mlles) : Etaient alliées aux Romains par jiarlie de 1'Enqiire, i5g. — Avaient conservé des
traité, 3g. — Leur confiance dans Mithridale Ml, jirovinces dans l'Orient, i5g..— Privilèges qu'ils
48. — Leurs ligues, ig3.— Voir GRÈCE el mois accordèrent aux Génois et aux Vénitiens, 160.

suivants. Furent pourchassés jiar les Turcs, 360. — Pré-
GRECS (Rois) : Leur déification, 77, 227, 228. cautions qu'ils devaient jirendre pour leurs biens el
GRECS ANCIENS : Redoutaient Lacédémone, 16. — Les leurs femmes, 160, 161. — Leur Néron, voir AN-
Béotiens étaient les plus épais d'entre eux, 29, DRONIC F 1' COMNÈNE. — Voir ORIENT (Emjiire d').
20g. — Conservèrent leur organisation militaire, GRÉGEOIS (Feu) : Son invention et son enqiloi, i55.
3i. — Liberté que leur accordèrent les Romains, — Elail un secret d'Elal, 3.55, i56.
3i, 32. — N'auraient pas subjugué l'Enqiire des GuilERNATIONE DEI (DE), voir SAI.YIEN.
Perses s'il avait élé moins grand, 33. — Siqié- GUERRE : Une nation qui la fait toujours doit jiérir ou
riorilé de leurs soldais, 35. — Leurs jeux jiublics, loul dominer, 5. — Dans les lenqis modernes, la
35, 95. — Leur irréligion, 61. — Ce qu'ils en- guerre continuelle esl destructive, 1.81, 182, i83.
tendaient par un tyran, S6.— Comment ils lurent — La guerre navale est moins deslruelive que rui-
protégés contre les Scylhes, 177. — Leurs élablis- neuse, i83, 2.55. — Voir les mots suivants et.
senienls en Italie, 192. — Noir GRÈCE et mois sui- PUNIQUES (Guerres).

vants. GUERRES CIVILES : Poussent aux conquêtes, 70, 22/1,


GRECS BYZANTINS : Barbares qu'ils détruisirent, i3o. 22.5. — Forment de grands hommes, 70, 71,
— Leur haine jiour les hérétiques, 1/12. — N'a- 2 2.5.
vaient jias de sentiments dynastiques, 343. — GUERRE SOCIALE : liflets funestes qu'elle eut à Rome,
Bigoterie de leurs armées, 1/17. — Etaient pres- 178, 179.
que idolâtres, 1/17, 1/18. — Accusaient, les Alle- GUERRES SERVII.ES : Les plus justes de toutes, 178. —
mands et les Italiens de mépriser les images, 1/18, Les Romains en soutinrent., 179.
265, 26/1. — Embrouillèrent la Religion, i.3o, GUYENNE (Armée de) : 169.

HALICARNASSE, voir DEXYS D'HAÏ.IC.ARNASSE. HENRI IV, roi de F'rance : Puissance de la F'rance sous
HARMODIUS : Conspira contre Hipparque, 1 go. son règne, 22/1, 2 2.5.
HARTZ (Mines du) : Leur ouverture, 115. HÉRACLIUS I'1',emjiereur d'Orient : Détrôna et lit
HÉi.iOGABAi.E, empereur de Rome : Voulut ôler les mourir Phoeas, i/|5. — Sa rage des controverses,
dieux romains de leurs temples, io4- — F"ut élu i53, 267. — Sa Vie, voir ZONARAS.
jiar les soldats, 108. — Sa mort, 108. — Sa jiro- HERCULE, dieu : Fut mis au rang des dieux jiour ses
digalilé, 2/11. exploits, 166. — Etait fils de Jupiter, 166.
HENRI VII, roi d'Angleterre : Augmenta le pouvoir HÉRÉTIQUES : Leur jicrsécution sous Justinien F1', i38.
des Communes et avilit les Grands, 3. — Fiaient condamnés par les conciles, i42. —
HENRI Vlll, roi d'Angleterre : Puissance de l'Angle- Haine qu'ils inspiraient aux Grecs, 34a. — Voir
terre sous son règne, 22/1- ARIENS, elc.
294 MONTESQUIEU

HERMOGEX. (In), voir MARCELLIN. jiouvoir, 71. — Ne sont touchés que par les noms,
HERNTQUES : Leur caractère belliqueux, 7.
— Leur 72. — Sont jilus sensibles au méjiris qu'à l'ojijires-
alliance avec les Romains, 8, 3g, 4i. — Aban- sion, 72. — Quand ils n'ont rien, sont indifférents
donnèrent les Romains, 8. aux formes jioliliques, 73. — Comblés de biens,
HÉBOiiiEN, historien grec : Sa Vie d'Alexandre, 100, deviennent ingrats, 81, a3o. — Bien que bizarres,
2.5o. — Sa Vie de Sévère, 106, 108. — Cité, 1 17. ne renoncent J3as brusquement aux projets de toute
HÉRODOTE, historien grec : Son silence sur les Ro- leur vie, 84. — Veulent des choses contradictoires,
mains, 2S. — Cité, 169. 90. — Ne s'élèvent que jiour mieux tomber, 96.
HÉRULES : Etaient armés à la légère, i34, 258. — Vitesse que la Nature leur a donnée, 170. —
HIPPARQUE, tyran d'Athènes : Conspiration contre lui, Il faut leur rendre en réel ce qu'on leur ôte de
190. l'imaginaire, 23g.
HIBPINS : Leur révolte, 58. HOMMES D'ETAT : Leurs fautes ne sont pas toujours
Humus (Aulus), consul : Sa mort, 78. — Rétablis- libres, 320.
sement, des tributs sous son consulat, 107. HOMMESDE TRAIT : Leur rôle, 9. — Voir OSROÉNIENS,
HISTOIRE AUGUSTAI.E OU AUGUSTE : Citée, 109, 245. SARRASINS.
HISTOIRE GBECQUE : Est jileine de traits de petit esprit, HONORIC, roi des Vandales : Son tenijis, 133.
.47- HONORIUS, emjiereur d'Occident : Son lemjis, 111,
HISTOIRE MODEBNE : Esl jilus douce que celle des Em- 128, 131, 139, 260. — Interdit les combats de
jiereurs romains, 9/1. gladiateurs,116. — Se réfugia à Ravenne, i.3o,
HISTOIRE UNIVERSELLE: Extrait de celle histoire, 179. i.3i, 255. — Rome s'allia à Alaric contre lui,
HISTORIENS : Jugement qu'ils jiorlenl sur les enqie- 131.
reurs qui se donnaienten sjieclacle, 95. HoRATius F'I.ACC.US (Q.), poète latin : Vers de lui, vin,
Hoc.HS'iVEDT(Bataillede) : 172. i65, 189, 20/1, 2.34, 2/17.
HOLLANDAIS (Général) : Sa situation dans les colonies, IloRMisiiAS IV, roi de Perse : Discours (pie tint son
207. ambassadeur, 1/10.
HOLLANDE, Jiays : N'existait |ias dans l'Antiquité, 1/16. JJosTis : Sens de ce mol, 191.
HUNS : Pays qu'ils habitaient, 117. — Leurs inva-
— Filait submergée, 166. — Est merveilleuse jiar
le nombre de ses villes, 171. — Est une réjiu- sions, 118, 126, i3a. — Chassèrent les Goths,
blique fédéralive, 1 g3. 118. — Leur manière de vivre, 1 18, 127, 1 a8.
lIoi.opiiERXE, roi de Cajqiadoce : Difficultés qu'il eut — Leur félicité, 126. — Attila en réclama quel-
avec Ariarathe, son frère, 62, 21 4. ques-uns, 1 27. — Division de leur enqiire, 128,
HOMÈRE, jioète grec : Critiques qu'on lui adresse, 1 1. 2.57. — Devinrent les auxiliaires des Romains,
1,33, 2.57. — Leur jiarenlé avec les Parthes, 1 33,
— Fait mouvoir ses héros sans les parer, 27.
HOMMES : Leurs jiassions, toujours les mêmes, causent. 2.57. — Filaient excellents archers, i34, 2.58. —
les révolutions, 3. — Attaquent, avec ce qu'ils ont N'étaient jias redoutés des Perses, 160. — Leur
reçu jiour se défendre, 5i. — Sont insatiables do origine, 160. — Leur laideur, 160.

ICONOCLASTES : Emjiereurs qui jiartageaienl leurs ojii- IMAGES (Culte des) :Divisions qu'il jiroduisit dans
nions, 1/18. — Leur hostilité contre les moines, ITImjiire d'Orient, i48, i.4y, 2(53, 26/1.
1/18, 1/19. — Voir IMAGES (Culte des). IMAGINATION : Son influence dans les défaites, 2.5.

1I.I.YRIE, pays : 129. IMPRIMERIE: Conséquencesjioliliqucs de son invention,


h.i.YRiE (Légions d') : Leur mutinerie, 97, 98. — 1/1/1, 192.
Souffraient en Asie, 100. jiays : Furent conquises jiar Kouli-Kan, 25.
INDES,
I1.1.YRIE (Rois d') : Furent abattus par les Romains, 29. — Conséquences de leur découverte, n5, 1.17.
ILLYRIENS (Ville des), voir THESSALONIQUE. — Leurs trésors maintiennent certains jieujiles
IMAGE (Droil d') : Privilège chez les Romains, 17/1. d'Europe, i56.
INDEX 295
INFIDÈLES : Profanaient la Terre Sainte, 1.17, i58. — Etait convoitée par Carthage, ao3. — Voir les mois
Fichée qui les consterna, 1 58. suivants.
INJUSTICE: Est mauvaiseménagère, 21, 2o5. ITALIE (Armée d') : Détruisit l'Empire romain, i3o.
INSTITUTES DE JUSTINIEN : Citées, 85, 198, 231, 235. ITALIE (Chevaux d') : Leur médiocrité, aa.
INSTITUTIONS : Sont faites, dans la naissance des so- ITALIE (Clergé d') : Etablit l'ignorance des laïques,
ciétés, jiar les chefs des républiques, mais les for- a65. — Voir LATIN (Clergé).
ment ensuite, 2. — Leur influence sur les vices et ITALIE (Mines d') : Etaient jieu inqiorlanles dans l'An-
les vertus, 3 73. tiquité, 1 1 5.
INTERRÈGNE (Magistrat de I'), à Rome : Sa nomination ITALIE (Peiqiles d') : Leur manière de faire la guerre,

par le Sénat, 3. — Fllisail le Roi, 3. 6, ig3. — Guerres qu'ils firent aux Romains, 6.
INTOLÉRANCE : Fut une cause de la ruine de l'Enqiire
— Leur caractère, 6,7, 8. — Leur cavalerie, 13.
romain, 1 38, i 3g. — Fuient fidèles aux Romains, 18. — Abandon-
FINIE, jiays : Sa marine, i.3o, 179, 2.55. — Elail nèrent les Romains ajirès les victoires d'Annibal,
soumise à Licinius, 17g. a/|. — Aidèrent les Romains ;i conquérir le Monde,
IONIENNE (Mer) : 58. 57, 58. —Privilèges qui leur avaient élé accordés,
IRÈNE, inqiéralrice d'Orient : Rétablit le culte des 57. — Leur révolte, 57, 58. — Obtinrent. le droit
images, 1 48. de cité, 58. — Formaient une lèle monstrueuse,
IRLANDE, jiays : Louis _YIV aurait dû y maintenir Jac- qui dominait le Monde, 58. — Leur l'éjiartition
ques 11, 42. entre les tribus romaines, 66. —Filaient les maîtres
IRLANDE (Années d') : Leur bigoterie, 1/17. des suffrages, 66, 1.7/1. — Avaient cédé leurs terres
ISPAHAN, ville : Assiégé, 170. à des étrangers, 192. —Leurs ligues, ig3.
JsTEii, voir DANUBE. ITALIE (Princes d') : Ne craignent plus les corsaires de
ISTHME DE CORINTIIE : Mur qu'un y construisit, 177. Barbarie, a55.
ITALIE, jiays : 2/1, 2.5, 27, 33, 63, 178, ig3, 206, ITALIE (Républiques d') : Leur droit des gens dans

2 1 3. •— Expédition qu'y lit Pyrrhus, 6. — Invasion l'Antiquité, a, 73. — Les abus y sont, jierjiéluels,
qu'y firent les Gaulois, 6. — Guerre qu'y lit An- 55. — Ojiinion qu'elles avaient sur le tyrannicide,
nibai, (5, 1S, 2/1, 2.3, 27, 178. — Mithridale VII 7,3. — Leur état social, 199.
voulut y aller, 4g. — Les Romains ne possédèrent ITALIE (Villes d') : N'étaient, pas fortifiées sous Jusli-
d'abord qu'elle, 5(5. — Ne jiouvail être dégarnie de nien ]''', i33. — Héritèrent du commerce de Con-
Iroiqies, 68. — Levées qu'on y faisait, 106. — slantinople, 1 5g.
Les Romains firent des conquêteshors d'elle, 106. ITALIENS : Ambassade qu'ils envoyèrent à Conslanli-

— Elail le jardin de Rome, 11 !\. — Perdit ses nople, 1 3o, a.55. — Culte qu'ils rendaient autrefois
habitants, 1 1/1. — Ne fut jiresque jilus cultivée, aux images, 1 48, 263. — Les Grecs les accusaient
1 i/|. — Exjiorlait jadis du blé, 116. — Dut s'ap- de méjiriser les images, 1/18, 263, 26/1. — Leur
provisionner au dehors, 11 5. — Devint frontière, commerce est troublé jiar les corsairesde Barbarie,
1 28. — Fui envahie par les Golhs, i3o, i34. — 1 56. — Craignaient les empereurs d'Allemagne et
Etait la tète el. le coeur de l'Emjiire romain, i3o. haïssaient ceux d'Orient, 107. — Ne redoutaient
— Fui reconquise jiar Justinien ]'"', i35, i36. — pas le comte de Flandre, i5g.

.1

JACQUES II, roi d'Angleterre : Sa Vie, 229. JEAN V CANTACUZÈNE, emjiereur d'Orient : Ses Aie-
JALOUSIE (Histoire de la), jiar Montesquieu : 2.3g. moires, 151, 152, 160, 161. Voir ANDRONIC II et
JAPIGES : Leur révolte, 58. III, JEAN IV PALÉOI.OGUE.— Prit Conslanlinople,
JEAN II COMNÈNE, emjiereur d'Orient : Repoussa les 3.52.
Turcs, 3 58. — Sa Vie, voir NICÉTAS. JEAN VI PALÉOI.OGUE, emjiereur d'Orient : S'occujia
JEAN IV PALÉOI.OGUE : Sa Vie, voir JEAN V CANTACU- d'un concile pendant un siège de Constantinople,
ZÈNE. 3.32.
296 MONTESQUIEU

JEAN MI PALÉOI.OGUE, emjiereur d'Orient : Son His- jilicilé iinjiériale, 11 3, 13 4- — Etal où il trouva
toire, voir DUCAS (M.). la Gaule, 116. — Ses qualités, 11(5, 2/18. — Re-
JEAN D'AN HOCHE, historien grec : Cilé, 65, 116, 2/19, jioussa les Barbares, 116. — Jugement sur lui,
2ÔO. 116. — Son exjiédition contre les Perses, 339,
JEAN MANUEL, emjiereur d'Orient: Son Histoire, voir 2/18. — Rétablit la discijiline militaire, 123. —
DUCAS (M.). Se fit obéir des Barbares, 123. — Ses senlin3enls
JÉSUITES : Leur manière d'écrire l'histoire, 172. religieux, 2/18. — Son temps, 2-48. — Fui attaqué
J'.'.SUS-CHRIST : Hérésies sur sa jiersonne, ses natures par le Clergé chrétien , 2/18.
i/|2. — Lumière qui l'envelojijia
el ses volontés, JUPITER, dieu : Accusé de mensonge, i 65. — Ses fils,
au Mont Thabor, 1/19. — Terre où il avait vécu, voir ALEXANDRE LE GRAND, BACGIIUS, HERCULE.
157, i58. — Son image, a54- JUPITER (Temple de), au Cajiilole: Sa construction,
JEUNESSE (La), dieu : Conserva sa jilace au Cajiilole, roi.
101. JuRisiiicTiON : Attribuée aux officiers inqiériaux, 96.
Ceux qui étaient en usage en Grèce,
JEUX PUBLICS :
— Disputée à Rome entre les Chevaliers el les Sé-
35, .95. — Dissensions qu'ils occasionnaient à nateurs, ()(i.
Conslanlinojile, etc., i36, 137. Jus hA Lie11M : 57.
JOBNANDÈS, historien latin : Son Histoire des Goths, Jus hAT11 : 57.
117, 127, 130, 136, 252, 258. — Son De Rexjn. JUSTIN, historien latin : Cilé, 18, 179, ig3.
Snccess., 16S. — Était golh, 160. — Cité, 160, JUSTIN .F1, emjiereur d'Orient : Défendit l'Empire, 1 4 1.
If'S, 177. JUSTINIEN 1''', emjiereur d'Orient : Ses conquêtes en
JOSEPH, jiatriurche (h: Conslanlinople : Suites de sa i3a, i34, i36.— Sou gou-
Afrique et.cn Italie,
nomination, i53. vernement, i3a, i33, 135. — Ses senlimcnts
JOSÈPIIE (Flavius), historien grec: Son De. Bello Ju- jiour Bélisaire et jiour Narsès, 1 35. — Ses fautes,
daïco, 9, 3.3. — Cilé, i3, 28. — Sa Réponse à. i36. — Guerre qu'il lit aux Perses, 1 36. —Sa
Appion, 28. conduite envers les Bleus et les Verls, K37. — Sa
JUDÉE (Légion de) : Proclama Vesjiasien Empereur, tyrannie, 13y. — Jugements sur lui, 137, i38,
2/12. 17.5. —Laissa lTlnqnro éjiuisé, i38. — Ses lois,
JUGURTHA, roi des Numides : Traité qu'il inqiosa aux i.38. Voir CODE, DIGESTE, JNSTITIITES, NOVEI.I.ES.
Romains, 43. — Exigences abusives des Romains — Sa vénalité, i38. — Son intolérance, 1 38, i3g.
à son égard, 43.
— Fut vaincu jiar la crainte, 48. — Ses divergences Ihéologiqucs avec sa femme,
— Guerre que lui lit Marins, 56. — Son Histoire, i3g. — Ses constructions, i3g. — Sa rage des
voir SALLUSTE (C. Cr.). controverses, 3 53, 267. — Services qu'il tira des
JUIFS : Leur traité avec les Romains, 39. Barbares. 2.57. Sa femme, voir TnÉonoiu,
JULIEN, empereur de Rome : Voulut rétablir la sim- femme (le Justinien F'.

KOUI.I-KAX, roi de Perse : Conquit les Indes, a5. — Argent (ju'il laissa à ses soldats, a5. — Sa Vie, 25.

LACÉDÉMONE,voir SPARTE. ig3. — Passèrent brusquement de la guerre de


LACÉDÉMONIENS: Les Sabins étaient leurs descendants, terre à la guerre de mer, 206. — Voir SPARTE.
2, 1 g3. — Les Tarcnlins étaient leurs descendants, LACTANCK, auteur lalin : Son De la. Mort des Persé-
38, 3g3. — Observaient. les lois jiar jiassion, 19, cuteurs, 125.
20/1. — Etaient alliés des Elolicns, 3o. — Les LAMPRIDIUS (iElius), historien latin : Sa Vie. d'A-
Brutiens el les Samnitcs étaient leurs descendants, lexandre Sévère, 101, 25o. — Cilé, 108, 11.7.
INDEX 297
LATIN (Clergé.) : Etait supérieur au Clergé grec, i 4g, LIBERTÉ : Son influence sur la grandeur de Rome,
i 5o. — Voir ITALIE (Clergé d'). 7. — Se jierd jiar les malheurs et jiar les succès,
LATINES (Villes) : Etaient des colonies d'Albe, 7. — 57. — Dans les Etats où s'établit le desjiotisme, on
Leurs relations avec les Romains, 7,8. — Temjile ajijielle trouble ce qui l'assure, 82. — Ne s'obtient
qu'ellesbâtirent, 7. — Abandonnèrentles Romains, que jiar des coujis d'éclat, mais se jierd insensible-
8. — Les Romains ronqiirent la ligue des jieliles, ment, 1 66.
— Ligues qu'elles formaient, ig3.
4 1. LIBERTÉ (La), déesse : Maison qu'on lui avait con-
LATINS DE L'ANTIQUITÉ: Leur caractère belliqueux, 7. sacrée, i54.
— Leur alliance avec les Romains, 7, 8, 3g, 4 1, LIBYE, pays : Comment les Romains y entrèrent, 4o.
45. — Abandonnèrent les Romains, 8, 1.(3. — LICINIUS, emjiereur d'Orient : Fut. vaincu jiar Constan-
Guerre qu'ils firent aux Romains, 11. — Levées tin Fr, 106, 130, 242. — Sa marine, 179. —
qui furent faites chez eux, 20, 106. — Leurs li- Pays qu'il jiossédail, 179.
gues, i(j3. — Distinction entre les anciens et les LIGUE (La), en F'rance : Troubles qu'elle excita, 71.
nouveaux, 3g3. LILLE (Bataille de) : 172.
LATINS DU MOYEN AGE : Conquirent l'Emjiire d'Orient Livius (M.), consul et censeur : Nota le Peuple, 53.
et élurent, un emjiereur, 1,37, i 58, 1 5g. — Furent — Condamnation qu'il avait subie et charges qu'on
chassés de Conslantinojile, 1 5g. — Ce qu'ils con- lui avait confiées, 53.
servèrent en Orient, i5g. Loi ATINIENNE : 179.
L.vnxus SYI.VIUS, roi d'Albe : Colonies qu'il fonda, 7. Loi euiuATE : Siqijiosilion d'une loi curiale, 61, 62.
LAZIENS (Pays des) : 48, 49.
— Donnait la puissance militaire, 61.
LÉGIONS, voir ROMAINES (Armées). Loi DE MAJESTÉ : Ce qu'elle était, sous la Réjiubiique,
LEMNOS, île : Fut prise par les Sarrasins, 100. 88. — Ce qu'elle devint sous Tibère, 88, 91. —
LÉON F1', empereur d'Orient. : lîxjiédition qu'il lit en Voir CRIMES DE LÈSE-MAJESTÉ.
Afrique, 1 34. LOI ROYALE : Pouvoirqu'elle conférait, aux Empereurs,
LÉON 111, rjsaiirien, emjiereur d'Orient : Etait icono- 23l.
claste, 1/18. — Son fils, voir CONSTANTIN V COPRO- Effets de leur inobservation, 1/1, i5.
LOIS :
— Puis-
NYME. sance des républiques où elles sont observées jiar
LÉON IV, le Khazare, emjiereur d'Orient : Etait ico- jiassion, 19. — Celles qui font grandir une ré|iu-
noclaste, 148. — Son jière, voir CONSTANTIN V hliquc lui deviennent ensuite à charge, 5g. —
COPRONYME. Différence, entre celles qui sont bonnes el. celles qui
LÉON Y, l'Arménien, empereur d'Orient : Filait icono- sont convenables,60.
claste, i/|8. — Sa Vie, voir LÉON LE GRAMMAIRIEN. LOMBARDS : Conquêtes que. les Francs firent sur eux,
LÉON YI, le Philosophe, emjiereur d'Orient. : Sa super- l32.
stition, 1 5o. — Sa Vie, voir NICÉPHORE, ZOXAHAS. LONG-PARLEMENT (Guerres du), eu Angleterre : 71.
LÉON X, jiajie : Son jionlilical, 157. LOUIS XI, roi de France : Passage; du règne de Char-
LÉON LE GRAMMAIRIEN, historien byzantin : Sa Vie de les VII au sien, 1 6g.
Léon l'Arménien, i/|8. Louis XI]I, roi (h; France : Guerres de sa minorité,
LEPIDUS (M. /Emilius), triumvir romain : Sa conduite 71. — Puissance de la France sous son règne, 7 1,
ajirès la mort de .1. César, 7.5. — S'unit à Anloine 22/1, 2 2.3. — Son règne, 171.
et à Octave, 78. — F'ul dujié el. humilié jiar Oc- Louis XIV, roi de France : 23, 34. — Improvisa une
tave, 80. — Jugements sur lui, 80, 81. — Son marine, 2.3, 2/1. ;— Résolution magnanime qu'il
Eloçje, voir SAINT-RÉAL(C. Vichard, abbé de). jiril dans ses malheurs, 34. — Politique qu'il au-
LE SYNCELLE (Georges),historien byzantin : Cité, 177. rait dû suivre envers les Anglais, 42. — Guerres
LETTRES : Conqiaraison entre celles que s'écrivaient, de sa minorité, 7 1. — Puissancede la France sous
les Anciens el. celles que s'écrivent les Modernes, son règne, 71, 22/1, 22.5. — Guerre merveilleuse
70. qu'il lit, 171, 172. — Jugements sur lui, 17.3.
Rôle qu'elles ont dans la jioli- — .11eût été funeste que ses jirojels de domination
LETTRES DE CHANGE :
liqne, i/|3,
1/14- universelleréussissent, 1.8/1.
LE.X REGIA, voir Loi ROYALE. LucANiENs : Leur révolte, 58.
:s8
l'iinn.nii; NATM'NAI.I:.
111
298 MONTESQUIEU
LUCRÈCE, femme de Tarquin Collalin : Son viol et sa LYCAONTE, pays : Devint, une marche de l'Enijiire
mort, 3. d'Orient, 139.
LUCRETIUS, dit Vespiilo, édile : Fil jeter dans le Tibre LYCIE, jiays : Titre auquel les Romains l'avaientcédée
le corjis de Tib. Gracchus, 76. aux Rhodiens, 43.
LUCULLUS (L. Licinius) : Défaites qu'il infligea à Mi- LYCURGE OU LYCURGUE, législateur de Sparte : Son
thridate VII, 48. — Fut remjilacé jiar Ponqiée, lemjis, i 6. — Partage qu'il avait fait des terres,
48. — Prix qu'il donna de la maison de Cornélie, 16, 200, 201. — Ses institutions, 2g. — Sa Vie,
62. Voir Pl.UTARQUE.
LUSITANIENS : Perfidie des Romains à leur égard, LYDIE (Royaume de) : Sa conquête fut un malheur
63. pour les Perses, 33.
LUTATIUS CATULUS (C.) : Victoire qu'il rcnijiorla sur LYSIMAQUE (Royaume de) : Fut détruit jiar Séleu-
les Carthaginois, i 68. cus F'', 32.

MACCHARÈS, roi du Bosjihore : Paix qu'il lit avec les Sénal, io5, 106. — Fil tuer et déifia Caracalla,
Romains, 4g. — Mithridale VII l'avait fait roi, 307, 108. — Sa Vie, voir DION CASSIUS.
69. — Sa mort, 69. — Son jièrc, voir Mrniui- MAGIE : Accusation de s'y livrer, i48.
DATE VIL MAGISTRATS: Ambition de ceux qui sont annuels, 4-
MACÉDOINE, jiays : Sa situation, 3o, 2i3. — Soumise MAHOMET, jirojihèle : Religion et enqiire qu'il fonda,
aux Romains, 65. — F'ul ravagée jiar les Barbares, 3/, 5.
128. — Voir les mots suivants. MAHOMET, roi de Perse : Fut défait jiar les Turcs,
MACÉDOINE(Gouvernement de la) : Avait élé attribué 1.17. — Son jière, voir SAMBRAËL.
à Antoine, 77. MAHOMET II, sullan des Turcs : Assiégea el jirit Con-
MACÉDOINE (Peujiles de la) : Leurs vertus militaires, slanlinojile, i5a, 161, 271.
3o. — Voir MACÉDONIENS. MAIIOMÉTAXS : Effet de leur ajijiarilion, 1/12.
MACÉDOINE (Rois de) : Guerre que leur lit Pyrrhus, MAHOMÉTISME : Son établissement, 1/12.

17. — Leurs rajijiorls avec les Grecs, 29, 3o, 3i. MALADIE DES CAMPS : Ses causes, 1 73, 17/1. — N'est
— Ne jiouvaient avoir un grand nombre de troujies, jilus connue, 173.
3o. — Leurs qualités nécessaires, 3o. — Influence MALCHUS,historien latin : Son Histoire byzantine, 128,
que leurs l'ichesses exercèrent à Rome, 1 1 5. — 129, 133, 162.
Transjiorls de jieujiles qu'ils firent, 17g. — Voir MANICHÉENS, hérétiques : Leur destruction, 1.38.
ALEXANDRE LE GRAND, PERSÉE, PHILIPPE II et Y. MANLIUS TORQUATUS(T.) : Fit mourir son fils, 1 1.
MACÉDOINE (Royaume de) : Sa jmissance, 28. — Le MANUEL F'1' COMNÈNE, emjiereur d'Orient : Sa rage des
Sénat romain en isola les jiarties, 4 1, 2 1 3. controverses, 1,33, 267. — Négligea la marine,
MACÉDONIENS : Asservirent les Thessaliens, 2g. 1 60. — Sa Vie, voir NICÉTAS.
— Ra-
vagèrent les jiays des Acarnaniens et des Alhanianes, MARC-ANTONIX OU MARC-AURÈLE, emjiereur de Rome :

29. — Leur alliance avec les Achaïens, 3o. — Ses vertus sioïques, 102, 16(1. — F'ul adojilé par
Leur ordonnance militaire, 3i. Antonin, 102. — Eut. un collègue, 11 4- — Son
MACÉDONIENS,hérétiques : Condamnalion de leurs ojii- économie, 2/11. — Son fils, voir COMMODE.
nions, 1/12. MARCELLIN, rhéleur : Cité, 177. — Son commentaire
Al.iCllABÉES (Livre des) : Cité, 39. sur Herniogène, 11 7.
AIACIIAIRA, éjiéc : 13. MARGELLES (M. Claudius), consul : Mol qu'Annibal
MACHINESDE GUERRE : D'abord ignorées jiar les Italiens, aurait dit en sa faveur, 27, 208.
6, ig3. — Leur invention et leur emjiloi, 6, g. MARCUS : Discours qu'il tint, 66.
MARIANA (Jean de), historien esjiagnol : Son Histoire
— Invention du corbeau par les Romains, 1 3, 1 67,
168. d'Espagne, 133.
MACRIN, emjiereur de Rome : Lettre qu'il adressa au MARIUS (C.) : Exercices auxquels il se livrait, 10. —
INDEX 299
Travaux qu'il fit faire à ses soldats, 1 1. — Son MICHEL
3V (Saint) : lïglise qu'on lui bâtit, i.5o.
élection au consulat, 52. — Ses soldats et ses jiar- ft
MICHEL 11, le Bègue, emjiereur d'Orient : Etait icono-
tisans, 56, 66, 176, ig5. — Guerre qu'il fit à claste, 1/18.
Jugurlha, 56'. — Enrôlements qu'il lit, 56", 107. MICHEL
J\ Mil PALÉOI.OGUE, emjiereur d'Orient : Son
— Guerre qu'il lit à Sylla, 64, 65, 70, 96, 1.7/1, règne fut agité jiar des disjiules religieuses, i5i.
1 7.5, 22/1, 225. — Voulait faire la guerre a Milliri- MIDI
A : 110.
date VI], 66, 17/1, 175. — Rendit les Italiens ?
MIXES : Leur exjiloilalion dans l'Emjiire romain, 1 1 5.
maîtres des suffrages à Rome, 66. — Son tenqis, — Voir ALLEMAGNE (Mines d'), etc.
1 69. — Délit les Cimbres et les Teutons, i 78. — MmiRiDATE
? Vil, roi du l'ont : Guerres qu'il fil aux
Sa Vin, voir PI.UTARQUE. Romains, 11, 4i, /17, 48, 49, 64, 66. 2i5. —
MARRUCIXS : Leur révolte, 5S. Barbares qu'il soumit, 4 1- — Situation de ses étals,
MARS, dieu : Conserva sa jilace au Cajiilole, loi.— 47. — Recruta des Iroujies scythes, 47. — Em-
Les Romains étaient son jieujile, 101. jiloya des jiroscrils romains, 47. — Profila des
MARSES : Leur révolte, 5S. dissensions de Rome, 47.— Son alliance avec Ser-
MASSINISSA, roi des Numides : Son alliance avec les torius, 67. — Ses qualités, 48, 215, 216. —
Romains, 22. — Accroissementde ses étals, 28. Confiance qu'il insjiirail, 48. — Ses succès el ses
— Rome se l'attacha jiar ses bienfaits, 3g. — Fut revers, 48, 21 5. — Lutta contre Sylla, Lucullus
l'instrument des Romains, 4 1, 65. — Sa rivalité et Ponqiée, 48, 4g, 66, 174. — l'rai.o qu'il subit,
avec Carlhage, 65. —Ses états furent jiarlagés, a 1 4. 48. — Ses derniers efforts, 48, 4g. — Mourut en
.MAURES : Barbares qu'ils détruisirent, i.3o. roi, 4g, 236. — Voulut conduire les Barbares à
MAURICE, emjiereur d'Orient : Défendit l'Enqiire, 1 4 1. Rome, 4g, 177- — Avait l'ail Maccharès roi du
— Son avarice, 1 4 1 — Sa mort, 1 4 1. — Sa 1 le, Bosjihore, 69. -— Sertorius el. Sylla ne lui lurent
voir TIIÉOPHYLACTE. — Son général, voir PHILIP- d'aucun aide, ia3. — Fut un vrai ennemi des
PICUS. Romains, 2.3g. — Histoire de ses guerres, voir
MAXEXC.E, enqiereur d'Occident : Fut vaincu jiar Con- APPIAX. — Ses lils, voir MACCHARÈS,PIIARXACE. —
stantin l"r, 106. Son lieutenant, voir AIICIIÉI.AËS.
MAXIME, emjiereur de Rome : Sa mort, 10g. MODÈNE (Bataille de) : 78.
MAXIMIN, enqiereur de Bonn; : Son élection, 108. — MODÉRATION : Celle d'un homme qui a lotit, usurpé
Son origine barbare, 108, 109. — Ses qualités n'est jias très louable, 71.
jihysiques, 109. — Sa mort el celle de son lils, MODERNES : Les grandes enlieprises leur sont moins

109. — Auxiliaires qu'il jirit à son service, i/|6. faciles qu'aux Anciens, i/|3.
MÉANDRE, fleuve : 1 5g. MOF.SIE (Légions de) : Proclamèrent Yesjiasien 7i/n-
MÉDIE, jiays : 99. pereur, 106, 2/12.
MÉDITERRANÉE(Mer) : 156. MOGOL (Le Grand-) : Nous ne jioliliquons jias avec lui,
— Soumise aux Romains,
87, 232. 262.
MEIXTINA (Camji de) : ig3. MOINES GRECS : Troubles qu'ils excitèrent dans l'Ein-
MEMMIUS (C. Gemdlus) : Fraudes qu'il imagina jiour jiire d'Orient, 1/18, 1/19, i5o. — Etaient jiarli-
devenir consul, (i 1, 62. sans Au culte des images, 1/18, 1/19. — Loi qui
MÉNANiiRE, historien grec : Ses Ambassades, 160. fut. faite contre eux, 168. — Leur état, 168. —
MERCURE, gazette : vin. Leur ojiinion sur la lumière du Monl Thabor,
MÉSOPOTAMIE,jiays : 100. 1/19. — Leur influence déjilorable sur l'Etat, i5o,
METELLUS (Q. Ciccilius) : Rétablit la discijiline mili- 151.
taire, 1 1. MONARCHIES : L'envie y est moins vive jiarmi les gens
MEXICAINS : Furent vaincus jiar les Esjiagnols, 1.7. du jieiqile que dans les réjiubliques, 5J.

Voir le mol suivant. MONDE : Différence entre celui des Anciens et celui
MEXIQUE, jiays : Fut conquis et ruiné jiar les Esjia- des Modernes, 192. —Voir UNIVERS.
gnols, 46. MONGAUI.T (Nicolas-Hubert,abbé de) : Ses remarques
MiciiAËi. JÎPiiEsius : Son commentaire sur Ylilhlque sur les Lettres de Cicéron, 77. — Dissertation de
d'Arislolc, 117. lui, 227, 228.
08.
300 MONTESQUIEU
MOXOTHÉLITES, hérétiques : Condamnation de leur MOSCOVIE, jiays : 26. — N'a jias jiu imjiroviser une
ojiinion, 1/12. marine, 2/1.
MONTAN (Sectateurs de) : Leur destruction, i38. MOSCOVITES: Dégénérescence du Christianisme chez
MONT SACHE, jirès de Rome : Retraite qu'y lit le jieujile eux, 147. — Leur relèvement, 147.
romain, 5i. MYSIE, jiays : Fut l'avagée par les Barbares, L28, 20/1.

NAPLES (Pojiulalioiide) : Sa misère, 92. — Peur que NICÉTAS, historien byzantin : Sa Vie d'Andronic Com-
lui insjiirent les éruptionsdu Vésuve, 92. nène, 163, 156. — Sa Vie. de Jean Comnène, 167.
NARSÈS, général de Justinien I"r : Ses qualités, 3.35.
— Cilé, 1/18, a63. — Sa Vie de Alanuet Comnène,
— Sentiments qu'il insjiirail à Justinien Fr, i35. 153, 158, 267. — Son Histoire après ta Prise de
— Victoiresqu'il remjiorlasur les Goths, 1 35, 2.3g. ConstanI inople, 159.
NASICA (P. Cornélius Scijiio), consul : Flotte qu'il fil NICOLAS DE DAMAS, auteur grec : Cilé, 13.
construire à ses soldats, 11. NICOMÈDEIII, roi de Bithynie : Son testament, 4o.

NATURE HUMAINE : Trajan l'honora, 99. —Effort qu'elle Son jière, voir PHILOPATOH.
lit jiour jiroduire le Stoïcisme, 102. —Voir HOMMES. NISIRE, ville : 99.
NECKER, rivière : Travaux qu'on y fit, 1/16. NOI.ANS : Etaient une colonie de Chalcis, 190.
NÉRON, emjiereur de Rome : Fut regretté du jieujile, NOMS : Font les choses et gouvernent l'Univers, 17.1.
9.5. — Sa mort, 97. — Fut le dernier enqiereur NONTUS, grammairien latin : Cilé, 212.
de la famille de J. César, 97. — Distributions qu'il NORD : 110, 107. —Voir le mol. suivant.
lit aux soldats, 98. — Bornait sa cruauté à Borne, NORD (Peiqilcsdu) : Furent.négligés parles Romains,
io5. — Gralien lui fut comparé, 3.37, a5o. — 1.10. •— Réduction de leur nombre, 110, i.3'a.
Sa jirodigalité, 2/11. — Furent soumis jiar Attila, 126. — N'étaient
NÉRON DES GRECS, voir ANDRONIC F1'. jias craints des Perses, 3/10. — Leur tradition,
NERVA, emjiereur de Rome : Etait un vénérable vieil- 160. — Leur origine el. leur nombre, 177. —
lard, gg. — Adopta Trajan, 99. — Sa sagesse, 302. Leurs invasions, 177. — Voir ALLEMANDS.
— Ne commença jias une éjioque nouvelle, 166. NORIQUES, jiays : Ravagées jiar les Barbares, 128.
NESTORIUS, hérésiarque : Condamnation de ses oj>i- NORMANDS : Ravagèrent, la F'rance, puis s'y établirent,
nions, 1 4 2. 128, i3g, 2.5/|. — Leurs historiens, 129.
NEUSTRIE, jiays : Son étal, à l'époque des Normands, NOTICE DE L'EMPIRE : Citée, 139.
254. NOVEU.ES DE JUSTINIEN : Citées, 1 38.
NEUTRALITÉ : Inconvénients qu'il y a à la garder en Ire NUMANCE,ville : Echec qu'y subirent les Romains, 11.
deux grands jieuples, 28. NIIMA PoMPn.ius, roi de Rome : Son gouvernement, 2.
NIC.ÉE, ville : Prise aux Turcs jiar les Croisés el ren-
— Loi qu'il lit, 376.
due aux Grecs, 1 58. NUMIDES : Services qu'ils rendirent, à Annibal, 22.—
NICÉPHORE, historien byzantin : Ses lira de Basile et Passèrent, au service des Romains, 25, 206.
de Léon, 150. NUMIDES (Chevaux) : Les Romains se les jiroeurèrenl,
NICÉPHOREBRYENNE-CÉSAR,historien byzantin : Ses Vies 1.3. — Leurs qualités, 21, 22.
de ConstantinDucas el. Romain Dlogène, 157. NUMIDIE, Jiays : Echec qu'y subirent les Romains, 1 1.

0
OCCIDENT : 28, 1/18, 2.55.
— Voiries mois suivants ceux d'Orient, 1 29, i3o. — Ne manquèrent jias de
cl ORIENT (Empire d'). jioliliquc, i.3o. — Durent, se réfugier a Ravenne,
OCCIDENT(Argent d') : Son exjiortation, 1.15. 3 3i. — Voir HONORIUS.
OCCIDENT (Enijiereurs d') : Furent abandonnés par OCCIDENT (Empire d') : Fut envahi jiar les Barbares,
INDEX 301

111, i3o. — Envoyait ses richesses en Orient, nisme y dominait, — Hérésies qui y jiarurenl,
1 4 1.
1 i.ô. — Fut abattu avant celui d'Orient, 3 25, 129, 1/11, i/|2. — Son affaiblissement,i/i5, i55, i56.
2.54. — Ambassadeurs qu'il envoyait à Attila, 1 27. — Fut envahi jiar les Arabes, i/|5. — La bigo-
terie y domina, 1/17, i.48, 1/19, i5o, 101, i5a,
— Son étal déjilorable, i3o. — Ses côtes furent,
attaquées jiar les Barbares, i3o, 2.55. — Sa des- 1.33, i5/|. — Décadence et ruine de sa marine,
truction 13o, 13 1, 179.
, 100, 160. — Les divisions des Arabes suspen-
OCÉAX : 1 61. dirent sa destruction, i55. — L'inqioiiance de son
OCKLEY (Simon) : Son Histoire de la Conquête de. la. commerce le soutint, i,36. — Fut envahi jiar les
Syrie, etc., 167. Turcs, 1.37, 160, 161. — Sort de ses jirovinccs
OCTAVE, voir AUGUSTE. (l'Occident et d'Orient, 157, i58, i5g. — Fui
OIIÉNAT, jirince de Palmyre : Rejioussa les Perses, conquis en partie par les Latins, i5g. — Les Grecs
111. en rétablirent un nouveau, 1 5g, 160. — Faiblesse
OIIOACUE, roi d'Italie : Détruisit l'Enqiire d'Occident, du nouvel enqiire, 1 5g, 160. — Ses divisions der-
.13 1. nières, 163.— Etait réduit aux faubourgs de Cou-
OFFICES (Traité des), voir CICÉRON (M. T.). stanlinojile, 161. — Sa destruction, 161. — Livre
Oi.YMPioiioRE, historien grec : Cité, 129. sur son administration, voir CONSTANTIN Vil POR-
OPS (Temple d'), à Rome : 76. PIIYROGÉNÈTE.

ORDRE : C'esl. le nom qu'on donne à une servitude ORIENT (Imjiératricesd') : Ajijiarlementoù elles ac-
durable dans les étals où le de.sjiotisine s'établit, couchaient, 1/11. — Voir IRÈNE, THÉODORA.
82. ORIENT (Pays d') : Leurs richesses allaient à Alexan-
ORDRES DE L'ETAT : On ne leur re\u\ jias en un moment drie, 1 1 5. — Peu accessibles au Christianisme,
le resjiect qui leur a été ôlé, 98. .4 7-
ORIENT : 28, 1 1 4, 136, 1/18, i58, 2o5, 270. ORIENT (Petqilcs d") : Leurs niu-iirs 168.
ORIENT (Emjiereurs d") : Leurs alliances avec les Bar- ORIENT (Provinces d') : Assemblée el délibération des
bares, 129, 1 3o. — Abandonnèrent ceux d'Occi- Grands de ces jirovinees, i/|(i.
dent., 129, i 3o. — Arrivèrent au trône par toutes ORIENTAUX (Armées des) : Elles euqiloyaienl. des élé-
sortes de voies, 1/11. — Fiaient mal vus de leurs jibanls, 167.
sujets s'ils élaienl. jugés hérétiques, 1/12. — Plu- ORIC.O GEXTIS lioMAX/E, voir AuREi.ius VICTOR.
sieurs d'entre eux furent iconoclastes, 3/18. 1/19. ORLÉANS (Maison d') : Ses querelles avec la maison de

—- Leur
bigoterie, i3o, i5i. — Se réfugiaient Bourgogne, 71.
dans les églises, 1 5 1. — Leur rage jiour les contro- ORNEMENTS IMPÉRIAUX : Resjiecl qu'ils insjiiraicnl,

verses, 1.53. — Durent réjiriiuer les Grands, 1 36. .4 2.


OROSE (Paul), historien lalin : Cilé, 106, ll'i, 115.
— Elaienl haïs des Italiens, K17. —- Les Français
en élurent, i5g. — Etat de l'Empire sous les der- — Son Histoire élail. une ré|ionso a Symmaque,
niers cirqiereurs, 1.(31. —Voir ALEXIS l'r COMNÈNE, 1 2(1, 2/18.
etc. ORTHODOXES :Leur jugement sur Gralien, 1 17, a.3o.
ORIENT (Empire d') F'ul tributaire d'Allila, 126,
: — Habitaient les jiays conquis jiar les Barbares,
127. — Ambassadeurs qu'il envoyait à Attila, 127. 1.33.
Elaienl. excellents hommes de Irait el
— Ses forces détournèrent les Barbares, 129. —
OsiuiÉxiENS :
Sa puissance navale, 129, i3o, i34, 2.55. — excellents cavaliers, i/|5, 1/16.
Causesde sa durée, i3a, i55, i56. —Danger qu'il OTIIOX, enqiereur de Rome : Discours qu'il tint, g8.
courut, i34- — Plaies incurables que les Perses — Brièveté de son règne, 98, 183. — Fut élu jiar
lui firent, 1.36. — Elail divisé entre les Bleus et les soldats, g8. — Sa jirodigalilé, 2/11.
les Verts, 1.37. — Ses marches, 139, 260. —Dés- OTIIOX DE FUEISINGEN, chroniqueur allemand : Cilé,
ordres jioliliques et religieux qui s'y jiroduisirenl, 116.
1/10, 1/11, 1/12, i./|3, i44- — Sa majesté fut flé- OuiiENARDE (Batailled') : 172.
trie quand il Jiaya des tributs, i/|i. — Efforts OxFOiin (Edition d'), voir DEXYS D'HALICAUNASSE.

qu'on fil pour le défendre, 1 4 1. — Le Christia-


302 MONTESQUIEU

PACHYMÈRE,historien byzantin :Cilé, 169, 150, 151, grands étals, 110, 171. — Les jiays jiauvres sont
153, 160. — Son Histoire, i52. ordinairement libres, 167, 245.
PAGANISME : N'était jias exclusif, 2/18, 2.33. — Sa fin, JPAYS-BAS, jiays : Sont d'origine moderne, 181.

2/18. — Voir le ii3ot suivant. Ont donné des armées immenses,'181.
PAÏENS : Rejirochesqu'eux el les Chrétiens s'adressaient PÉi.oPONÈSE (Guerre du) : Sa durée, 172.
récijiroquemenl, 1.2.3. — Subsistaient dans les PÉI.OPONÉSIENS: Remjiarl qu'ils construisirent, 177.

camjiagnes, i 38. — Avaient foi en la divination, PERGAME (Rois de) : Leurs sentiments envieux, 3a.
.43. — Se vantaient de leur servitude, 166. — Voir
PAIX : La guerre vaut mieux qu'une jiaix achetée, 1 1 g, ATTALE 11 el III, FIUMÈXE.
120. PERGAME (Royaume de) : Sa fondation, 3a.
— Voir
PALESTINE, jiays : Sa ruine jiermil aux Arabes de jié- PERGAME (Rois de).
nélrer dans l'Empire, 1 3g. — Fut conquise jiar les PENSÉES (manuscrites) de Montesquieu : Tome Fr,
Arabes, 1 45. 1.(55, 19.3, 199, 200, 20/1, 20.3, 207, 208, 2i5,
PAI.MYRE (Cavaleriede) : 1/16. 216, 22/1, 229, 2.37, 2.3g, a/|5, 2/18, aôr, 262,
PAI.MYRE (Prince de), voir ODÉXAT. 265, 266, 267, 271, 272. —Tome II, vm, 17.3,
PALUS-MÉOTIDES : 117, 177.
— Fut traversé: jiar les 207, 228; 22g, a(i:2, 271, 272. — Tome III,
Scythes, 1 i 7. xvi, 1 7/1, 206, 2/18.
PAMPHYI.IE, jiays : Devint une marche de l'Emjiirc PÈRES DE L'EGLISE : Leur jugement sur Constantin Fr,
d'Orient, 139. 2 4 g.
PANNONIE, jiays F'ul ravagée jiar les Barbares, 128.
: PÉRici.Ès : Fil le siège de Sainos, 6. — Sa Vie, voir
PANNONIE (Légions de) : Proclamèrent Yesjiasicn /;rn- Pu 1TARQUE.
pereur, 106, 2/|2. PÉROU, jiays : Fui conquis cl ruiné' jiar les l'isjiagnnls,
PANSA (C. Yibius), consul : Sa mort. 78.
— Réta- 46.
blissement des tributs sous son consulat, 107. PERRAULT (Claude), savant français : Son Essai de Phy-
PAXTII.IUS : vm, i65, 18g, 2.34. sique, 22, 206.
PAPES : Leur sagesse, 1 5o. — Resjieclqu'ils insjiirenl, PERSE, Jiays : Ses frontières, 117. — Etait difficile a
1 3(5. envahir pour les Alains el jiour les Huns, 117.-—
PAPE (Filais du) : Se maintiennent malgré leur fai- F'ul. conquise jiar les Arabes, i43, 167, i55, i5(i.
' blesse, i 56. — F'ul perdue jiar les Arabes et conquise jiar les
PARIS, ville : 2.3, 22g. — Assiégé, 170. Turcs, 3 57. — Voir les mois suivants et PERSES.
PARTHES : Guerres qu'ils firent aux Romains, 33, 83, PERSE (Rois de)-: Leur rivalité avec les Enqiereurs de
99, 100, 2,3g. — J. César projelail une exjiédition Rome, ii3. — L'uni les de leur puissance, i.3'i.
contre eux, 7.1, gg. — Les Romains avaient jieine •— Voir Cvnus, DARIUS.
à les atteindre, gg, 100. — Excellence de leur PERSE (Royaume de) : Sa renaissance dans les lenqis
cavalerie, 100, 1/16. — Leur lactique, 100. — modernes, 71. — Ses guerres civiles, 71. — Hu-
Des Romains se réfugièrent chez eux, iu/|. — Fi- milie les Turcs, 71. — Son rétablissement par
nirent, jiar devenir agresseurs, 1 0/1 — Leur parenté Arlaxerxès, 106. —Inconvénientsde sa grandeur,

avec les Huns, 3.33. — Furent de vrais ennemis 1 70. — Voir PERSES (Empire des).
de Rome, 23g. — Voir le mot suivant. PERSÉE, roi de Macédoine: F'ul protégé par les Rho-
PARTHES (lïmpire des) : Fui plus puissant que celui diens, 37. — Guerre qu'il fit aux Romains, 4i.
des Perses et des Syriens, 32. — Sa situation géo- — Ses alliances avec les Béotiens, 4 1. — Les Ro-
grajihique, 33. -.— Son établissement, 23g. mains jii'élendircnt le juger, 43. — F'ul vaincu jiar
PATRONS : Influence de leur institution, 176. la crainte, 48, 1 GG. — Ses trésors jiorlés à Rome
PAUL-EMILE (Lucius), consul : Distributions qu'il fil y firent cesser les tributs, 107. — Ses défauts et.
aux soldats, 98. ses fautes, 367. — Son jièrc, voir PHILIPPE V.
PAYS : Des pays jiauvres bornent ordinairement les PERSES : i83. — Conquirent et voulurent affaiblir
INDEX 303

riïgyjilc, 21. — Guerres qu'ils firent aux Romains, PHILIPPE


1 II, roi de Macédoine : Etonna la Grèce, sans
106, nu, ni, î i g, i/|i, a48. — Prirent l'em- la subjuguer, 29. — Transjiorls de jieujiles qu'il
jiereur Yalérien, ni. — Furent rejioussés jiar lit, 179. — Son fils, voir ALEXANDRE LE GRAND.
Odénal, iii. — Attila voulut les soumettre, 127. PHILIPPE
] Y, roi de Macédoine : Traité qu'il fit avec
Annibal, 28. — Ne secourut jias Carlhage, 28. —
— Guerres (ju'ils firent aux Enqiereurs d'Orient,
3.36. Voir PROCOPE. — Leur situation avantageuse, Sa mauvaise jiolilique envers les Romains, 28. —
i4o. — Se jierfectionnèrent dans l'art militaire, Ses rajijiorls avec les Grecs, 3o, 3i. — Ses fautes,
i/io, i4i. — Leur habile politique, î4 î. —Tri- 30, 3i, 34- —Se réconcilia avec les Etoliens, 3i.
but qu'ils se faisaient jiayer, i/|i. — Leurs auxi- — Vue d'Annibal sur lui, 33. — Son alliance avec
liaires sarrasins, i43. — Leur cavalerie, i4(i- — les Romains, 34, 3g. — Guerre qu'il fit aux Ro-
Négligèrent l'industrie de la soie. 156. — Voir mains, 37, 4 1. — Les Romains jirétendirenl le
PERSE, PERSE (Royaume de), PERSES (Emjiire des). juger, 43. — Ailles que les Romains lui jirirenl,
PERSES (Enqiire des) : Fut moins jiuissant que celui 43. — Fut vaincu jiar la crainte, 48, 166. —
des Parthes, 3'i. — Moins grand, il n'eût jias été Transjiorls de jieujiles qu'il fit, 17g. — Son fils,
subjugué par les Grecs, 33. — Voir PERSE, PERSE voir PENSÉE.
(Royaumede). PHILIPPE V, roi d'Espagne : Son règne, 71, 220.
PEIITIXAX, enqiereur de Rome : Succéda à Commode, Piiii.ippicus,général de Maurice : Larmes qu'il versa,
io3. — Sa mort, io3. — Son économie, a/|i. — 3/17.
Mol qu'on lui jiréle, 2/11. PIULOCTÈTE : Fonda Thuries, ig.3.
PESCENXTUS NIGER (C), gouverneur de Syrie : Fut PiiiLOPATOR, roi de Bilhynie : Son fils, voir Nico-
jiroclamé Empereur, i o,3. — F'ul défait jiar Sévère, MÈDE 111.

io3, 2.42. — Quelques-uns(|(; ses soldats se reti- Piiii.osTORGE ou Piiu.osTORGUE, historien byzantin :
rèrent chez les Parthes, io/|. Cilé, 1 1 7, 25o.
PEUPLE : Sujijiorte jilus aisément de nouveaux inqiôls PnocAs, enqiereur d'Orient : Son avènement, 1/41. —
(pie des outrages, 3. — Devient libre, s'il est lier, Fil tuer Maurice, 1/11. — Fut détrôné jiar Héra-
3. — Des jiréférences excessives accordées à un clius, i/|5.— Sa mort, i45.
citoyen le lui rendent odieux ou troji cher, 67. — PnoriEN ou Pnom s, jiatriarche de Conslanlinojile :
Sa laveur n'est jamais constante, 67. — Dans les Sa Bibliothèque, 129.
affaires où il a une grande jiarl, un moment a du PiiRYGiE, |iays : 3 38.
jirix, 76. —Sa jmissanee absolue jiasse aux jirinees PIERRE ]'''", emjiereur de Russie : A relevé les Mosco-
qui succèdent il une réjiuhlique, 96, 97. — Lors- vites, 1 4 7.
qu'il est armé, il est dangereux de rojijirimer, 1 oa, PIRATES : Ponqiée lui. chargé de les délruire, 66. -—
2/10. — Plus il est. savant, dans l'art militaire, jilus Sont, moins à craindre dejiuis l'invention de la
il agit jiar l'infanterie, 1 22. — 11 faut guérir les boussole, 2.55.
maladies qui tiennent à sa faiblesse, 168. PisiniE,Jiays : Devint une marche de l'Jïnqiired'Orient,
PEUPLES CHASSEURS OU PASTEURS : Les jiastenrs ont une 139.
subsistance jilus sûre que les chasseurs, 118. PI.AUTE, comique latin : Cilé, 106. — Son Moslel-
PHALANGE : Son ordonnance élail inférieure à celle de laria, 106, 243. — Discussion d'un passage du
la Légion, 3 1. Moslellaria, 243, 2/1/1. — Son temps, 2/1/1.
PHAI.ISQUES : Etaient une colonie de Chalcis, ig3. PLAUTIEN (Fulvius), jiréfel du jiréloire : Son influence
PHARNACE,roi du Pont : Trahit Mithridale YI1, 49. — sur Sévère, 3 o3.
Son jière, voir MITIHUDATEVII. PLINE, dit l'Ancien, savant latin : Cilé, 106. — Son
PIIARSAI.E (Bataille de) : 70, 71, 72. Histoire naturelle, 106, 116, 115.
PnÉNiciE,Jiays : Sa marine, r3o, 1 7g, 2,55. — Etait PLUTARQUE, auteur grec : Sa Vie à'Agis, 16, 201;
soumise à Licinius, 17g. d'Antoine, 99; de Cléomène, 16, 200; r/<: Flami-
Piui.iMER, roi des Goths : Chassa des sorcières, 160. niniis, 30; de Lucnllus, 67; de Alartus, 10, 62;
PHILIPPE, emjiereur de Rome : F'il tuer Gordien 111, de Pérlclès, 6; de Pompée, 10,69,70; de. Pyrrhus,
1.09. — Sa mort et mort de son fils, 109. — Fut 17, 61; de Romulus, 2; de Théinistocle, 22. —
élu jiar les soldats, 109. Cilé, 17, 67, 190, 201.
304 MONTESQUIEU
POLITIQUE : Esl un art des temps modernes, 192. — I
PRÉFETS DU PRÉTOIRE : Leur jiuissance, 172. —Furent
Esl une conséquence de l'invention des jiosles, abaissés jiar Constantin Ier, 172.
262. I
PRÉTEURS, a Rome : Leur jurisdiclion, 96.
Poi.YisE, historien grec : Cité, 5, 9, 13, 20, 21, 22, I
PRÉTORIENS (Soldats) : Leur solde, 86.
2.9, 30, 31, 38, 39, 61, 106, 191, 2o5, 20g, PRINCES
1 : A quoi tient leur réjiutalion, 4. — Chan-
2/1/1. — Machine qu'il décrit, i3. — Son temjis, gement d'humeur qu'ils éjirouvent, 4- — Leur
61. — Son éloge, 76. — Exposition qu'il a faite tyrannie est moins funeste que l'indifférence des
du gouvernement de Rome, 175. citoyens, 18. — linrichissent leurs amis et leurs
POMÉTIE, ville : Aj3jiarlenait à la ligue des Yolsques, jiarcnts, 18. — Sont les jilus grands citoyens de
i93. l'Etat, 38. — Peuvent ajiaiser les divisions, 19.
POMPÉE (Le grand), triumvir romain : Exei'cices aux- — Les mauvais commencent jiarfois comme les
quels il se livrait, 10, 11. — Eloge qu'en a fait bons finissent, g3. — Ceux qui succèdent, à une
Sallusle, 3i. — Guerre qu'il fil à Mithridale VU, réjiublique ont une jiuissance indéfinie, 96, 97,
48, 4g, 66. — Acheva le jiomjieux ouvrage de la 237. — Regardent leurs courtisans comme leurs
grandeur romaine, 4g. — Ses soldais, 57, 67. — jilus fidèles serviteurs, i35.
— Sont jiuissamme.nl
Son ambition, 66, 67, 71, 82. — Commissions armés conlre les consjiiraleurs, i44. — N'arrivent
dont il fut chargé, 66. — Guerres civiles qu'il jias à se soumettre les pays jiauvres, 167. — Les
soutint, 66, 69, 70, 22.5. — Ses sentiments jioli- historiens les jugent sur leurs idées plutôt que, sur
liques, 66, 67. — Fui soutenu jiar le. Sénal, 06, leurs acles, 167.
— Politique qui convient, à ceux
67, 68. — Son entrée dans Rome, 67. — Cor- qui veulent s'enqiarer du jiouvoir, 168.
romjiil le Peujile, 67, 82 83. — Visait à la dicta- PRISCUS, historien latin : Son Histoire gothique, 118,
,
ture, 67. — S'unit à J. César el. ii Crassus, 68. — 126, 129, 130. — Son Ambassade, 12'i, 126,
Fut dujié jiar J. César, 68. — Abandonna Rome, 127.— Cilé, 329, i.3o, 254, 2,55.
69. — Ses lieutenants, 69. — liantes qu'il commit, PROISUS, empereurde Rome : Rétablit l'Enqiire, 111.
70. — Ses jiartisans, 71, 176. —Ses ennemis, — Ses victoires sur les Barbares, 180. — Etablis-
1 7.3. — Sa vie, voir PLUTARQUE. sements de Barbares qu'il organisa, 180.
POMPÉE (Sextus) : Tint la mer, la Sardaigne el la Si- PROCONSULS, à Rome : Leur nom élail abhorré en
cile, 80. — Guerre qu'il fil à Octave, 80. Asie, 72. — Leur déification, 77.
— F'ul
défait par Agrijijia, 80. PHOCOPE, historien byzantin : Son Histoire mêlée, 117.
PoMPEÏAXs : Leur révolte, 58.
— Cilé, 123, 1,33, 137, i.3g. — Son Histoire
PONT-EUXIN, mer : /17, i4o.
— Richesse des villes des Vandales, 130, 133, 2.55. — Sa Guerre des
que Mithridale VU jiossédail sur ses côtes, /17. Goths, 131, 133, 136. — Son Histoire secrète,
POPULACE : Passe de la fougue à la faiblesse, 57. 1,37, i38, 153, 267. •—• Ses oeuvres, 1.37.

PORPIIYROGÉXÉTE : Emjierciirs d'Orient qui reçurent, Son jugement sur Justinien l'r, 1,37, i.3S. —Son
ce s uni0313, 3/11. Traité des Edifices, i3g.
— Sa Guerre des Perses,
PORSÉNA, roi étrusque : Son royaume ne dura jioinl, 160.
373. PROCURATEURS DE CÉSAR : Leur établissement, 96,
PORTES CASPIENNES,défilé : Gardesqu'on y tenait, 236. — Jurisdiclion qui leur fut attribuée, 96,
1 1 7,
14 o, 141. 236. — Gênaient, les généraux, 180.
96.
— Inutilité de sa domination,
PORTUGAL, jiays : PROSCRIPTIONS: Leurs commencements, 47, (53, io3.
269.
— Leur continuation sous l'Emjiire, io3, 10/1.
POSTES : Conséquences jioliliqucs de leur invention, PROVINCES : Levées qu'on y faisait, 10/1.
— Légions
3/|3, 1 44, i 92, 262. qu'on y fixa, 106, 116. — Furent saccagées jiar
POUDRE : Conséquencesde son emjiloi, 2.3. les Baidiares, 316. — Comment les Romains les
POUVOIR : Ceux qui ne le craignent jilus jieuvenl faisaient gouverner indirectement, 177.
en-
core resjiecler l'autorité, 98. PRUSIAS II, roi de Bilhynie : Les Romains terminèrent
PRÉDICTIONS : Les Grecs y croyaient, 1/12.
— Pro- sa guerre avec Attale 11, 4o.
cédés de prédiction emjiloyés jiar les Chrétiens el PTOLÉMÉE, roi de Chyjire : Les Romains, ses alliés,
jiar les Païens, i43. s'attribuèrentson héritage, 44.
INDEX 305
PTOLÉMÉE XI, roi d'Egypte : Fut rétabli par Gabinius, 22, 2/1, 3i, 45, 106, ig2, 206, 244. — La troi-
83. sième, 192.
PTOI.ÉMÉES, rois d'Iïgypte : Leurs richesses furent jior- PYRRHUS, roi d'Ejiire : Guerre qu'il fit. aux Romains,
tées à Rome ]3ar Auguste, 1i 5. — Prosjiérilé qu'ils 6, 17. — Ses éléjihants, i3, 17. — Instruisit les
avaient jirocui'éc à l'iïgyple, 2o5. Romains dans l'art de la guei're, 17. — Ses qua-
PUBI.ILIUS PIIII.O, dictateur : Lois qu'il fit contre les lités, 37.— Guerre qu'il fit aux Macédoniens, 37.
Patriciens, 52. — Etait obligé à des enlre]3rises continuelles, 17.
PUBLIUSNASICA, voir NASICA. — Son alliance avec Tarente, 18, 202. — Aurait
PUISSANCES: Limites l'esjiectives de l'ecclésiastique el jiu faire de grandes choses axrec les Samnites, 18,
de la séculiè3-e, i54. 202. — Conduite du Sénat romain envers lui, 24.
PUNIQUES (Guerres) : La jiremière, 22, 2.3, 106, — Sa table, 61. — Sa Vie, voir PLUTARQUE.
168, 192, 243. — La seconde, 6, 37, 18, 20,

RAMILLIES (Bataille de) : 172. RÉVOLUTIONS : Les occasions en sont variables, mais
RAVENNE, ville : Les Enqiereurs d'Occident s'y réfu- les causes en sont constantes, 3.
gièrent, i3o, i.3i, 255. — Son ancienne situa- RiiEix ou RHIN, fleuve : 316, 161, 180, 254- —
lion, i3i. — Fui prise jiar Bélisaire, i35. Travaux qu'on y fil, 117, 1/16.
RÉFLEXIOXS SUR LA MONARCHIE UNIVERSELLEEN EU- RHIN (Armée du) : 169.

ROPE, jiar Montesquieu : Citées, xn. RIIOIIIENS : Les Romains leur jirirenl leurs vaisseaux,
RÉGii.LE (Bataille du lac) : 7, 45. i 3. — S'allièrenlauxRomains contre Antiociius III,
RÉGii.i.E (Lac) : 7. 37. — Furent humiliés par les Romains, 37, 43.
REGULUS (M. Attilius), consul Mil Carlhage au dés-
: — Intervinrent en faveur de Persée, 37, 367.
espoir, 20, ao3. — Défaite que lui infligèrent RICHESSES : Donnent fatalement du jiouvoir, 53.
les Carthaginois, aa. — Victoire navale qu'il rem- RiMixi, x'ille : 69.
jiorla, avec son collègue, sur les Carthaginois, a3. ROMAGNE, jiays : 68.
RELATIONS DES MISSIONNAIRES : Citées, '122. ROMAIN (Emjiire) : Eut un caractère jiacifiqne, 85.

RELIGION : Esl le meilleur garant de la morale, 62. Auguste était hostile à son extension, 85. •— La
— F'ul le jirélexle de guerres civiles en F'rance, |iuissance civile ne jiut: jilus y contrebalancer la
82. — Indulgence des Grecs jiour les crimes qui jiuissance militaire, 97. — Yesjiasion voulut le ré-
ne la louchaient jias, i/|2. — Veut, la distinction tablir, 99, i83, 2.3g. — Adrien fil. reculer ses
des jiuissances ecclésiastiques et séculières, i54- frontières, 3 00,1 01. — Fut mis aux enchères, io3.
REMARQUES SUR CERTAINES ORJECTIONS.
. ., jiar
Mon- — Les jirovinces en devinrent,maîtresses, ] o/|. —
tesquieu : Extrait des REMARQUES, v, 243. Etait une csjièce de réjiublique irrégulière, 109.
REMUS : Sa mort, 177. — Fut envahi jiar les Barbares, 110, 131, 116,
RÉPUBLIQUES : Danger qu'elles courent jiar l'indiffé- 1 17, 128, 180, 2.3g. — Quelques cmjiereurs le
rence des citoyens, 18. — Causes de leur déca- rétablirent, 1 1 1. — Fut.régi jiar d'autres maximes,
dence, 18. — Les divisions y sont, durables, 19. 1 1 2, 1 2 1. •— Les Emjicreurss'en sépai'èrent, 11 3.
unité
— Leur jiuissance est grande quand la jiassion des — Il y eut d'abord jilusicurs empereurs avec
lois y règne, 19. — Les lois qui les font grandir de l'Empire, i i/|. — F""ut divisé ensuite, 1.1.4,
ne leur jiermetlenl jias de se gouverner, 5g. — 1 ia, 1.16. — Sa division cul des effets funestes,
Effets qu'y jiroduiscnt les jiréfércnces accordées à 116, 12.5, 12g. — Son affaiblissement, 119, ia.5,
un citoyen, (17. — Puissance des jirinces qui les 3 38, i3g. — Des grands y ajijielèrcnt les Bar-
remplacent, 96, 97, 237. — Les jirinces qui bares, 123. — Les Barbares s'y établirent, 125,
veulent les rc33i]ilacer doivent en garder les ma- 1.28, 12g, i3o, 1.32, i34, i56, 180. — Se ré-
nières, 168. — Voir CHEFS DES RÉPUBLIQUES, trécit sans cesse jiar suile des invasions, 328. —
ÉTATS. Fortifications qu'on y éleva, i.3g. — Sa majesté
3'.)
!lll'imi|-r.!E NATIONAl.!..
306 MONTESQUIEU

fut flétrie quand il fut réduit a payer des tributs, Roi


ROMAINE (Conquête) : Fut fatale à l'Univers, xi, xv,
i4i. — Devint-riïmjiire grec, i4i- — Tous ses 6.
( Voir ROMAINS (Grandeur
— des).
sujets obtinrent le droit de cité, 177. — Des Bar- Ro:
ROMAINE (Histoire) : Les guerres de Mithridale VII
bares contribuèrent à sa défense, 180. — Effets < forment un beau morceau, 48.
en
de la diminution de ses revenus, 23g. — Influence Ro:
ROMAINE (Religion) : Inspirait le respect des serments,
du Christianisme sur sa ruine, 2 48. — Change- 5, 61. — Perdit de son action, 61. — Ajoutait
ments que Constantin Fr y introduisit, 2.53. — d'abord
1 aux sentiments jiatrioliques, 62. — Mil
Voir ROMAINE (République). Romulus, J. César, Géta, Caracalla, au nombre
ROMAIN (Peujile) : N'élut point Tarquin le Superbe, des dieux jiublics, 62, 77, 307. — Admettait le
3. — Chassa les Rois, 3,4- — Avait confirmé culte familial des ancêtres, 77. — Contenu de ses
l'élection des jiremiers rois, 3, TJ5. — Les Dé- livres sacrés, 101. — Héliogabale voulut la mo-
cemvirs lui promirent des lois écrites, 7. — difier complètement, io4- — Adopta des dieux
Dénombrements qu'on en faisait, i5, 53, 218. étrangers, io5. — Admit le culte des Enqiereurs,
— Nombre de soldats qu'il donnait, i5, 16, 20. 113. — Etait tolérante, i38. — Ses ministres
— Abandonnait au Sénal la direction des affaires, n'étaient jias exclus des charges de la société civile,
19. — Fut regardé comme un libérateur jiar les i5o. — Reconnaissait la séjiarationdes jiuissances,
Esjiagnols, 21. — Hérita d'Ajipion, d'Atlale III et 1 54- — Voir DIEUX.
de Nicomède III, 4o. — S'attribua l'héritage de R(
ROMAINE (Réjmblique) : Le jiartage égal des biens en
Ptolémée, roi de Chyjire, 44- — Etait dénombré fit la force, 16, 18, 201. — Les emplois y étaient
jiar les Censeurs, 53, 218. — Fut noté jiar M. Li- conférés à la vertu, 18. — La guerre y unissait
vius, 53. — Etait divisé jiar centuries et. jiar tous les citoyens, 18. — Etait gouvernée jiar les
tribus, 54, 56, 66, 218. — Comment il volait, lois, 19. —Avait un établissement solide, 20.—
54, 80. — Son inconséquence, 57. — Donnait Fut. sauvée dans ses éjireuvcs jiar la force de son
le jiouvoir à ses favoris, 57. — Soumit tout l'Uni- institution,2/1, 62. — Envoya jiartoul des secours
vers, 57. — Son autorité devintchimérique, jiuis ajirès la bataille de Cannes, 2.3. — Protégea
nulle, 58, 64, 66, 82, 83, 89, 90, g5. — Dés- l'Egypte, 35.
— Inspira la crainte à toute la
ordre de ses assemblées, 58, 86. — J. César et. Terre, 44. — Finit jiar dominer en Afrique, en
Crassus se jiassaient de son autorisation, 83. — Asie et en Grèce, 45. — Etait, un corjis formé
Domina la Méditerranée, 87. — Ajijilaudissements de tous les jieujiles de la Terri;, 46. — Son orga-
qu'il accordait aux acteurs, 95. — Harangues que nisation était jiuissante, 46. — Ses vassaux étaient
les Consuls et les Tribuns lui adressaient, 109. — sans jiouvoir, 46. — Son joug s'a|i]iesantil sur les
Souverain de l'Etat, il jirofilail des tributs, 11 4. villes de Grèce el. d'Asie, 48. — Son agrandisse-
— Ses attributions, i54, 175, 220. — Sa haine ment lui fut funeste, 4g, 66, 67, 97, 121. —
jiour les Rois, 368. — Murmures qu'un imjiôt Avait succédé à la monarchie, 5o. — D'aristo-
jirovoqua de sa jiart, 168. — Voir ROMAINS (Plé- cratique devint, démocratique, 5o, 5i, 191. —
béiens) el passim. Tout abus de jiouvoir y jiul d'abord être corrigé,
ROMAINIer LACAPÈNE, emjiereur d'Orient : Sa Vie, voir 54, 55. — Perdit sa liberté sous les Décemvirs,
ZONARAS. 55. — Fut d'abord dans de bonnes conditions
ROMAIN Y DIOGÈNE, empereur d'Orient : F'ul. jiris jiar de conservation, 56. — Finit jiar être réduite a
les Turcs, 357. — Sa Vie, voir NICÉPHOHEBRYENNE- craindre ses généraux, 57. — Sa sagesse fut cause
CÉSAR. de ses succès, 60. — Comment elle jicrdit sa li-
ROMAINE (Cavalerie) : Faisail partie de la légion, 9. berté, 60. — Sa grandeur enrichit, jiuis ruina ses
— Comment on l'améliora d'abord, i3, 22. — citoyens, 62. — Ajirès Sylla, elle était condamnée,
Son organisation, 13. — Fut d'abord inférieure à 65. — Fut jierdue jiar la concentration des jiou-
celle de Carthage, 23, 22. — Fut d'abord relati- voirs, (56, 67. — Prit un caractère monarchique,
vement jieu nombreuse, mais s'accrut ensuite, 67. — Pomjiée fut chargé de la défendre, 68. —
322, 197. — Était très exercée à tirer de l'arc, Elle accrut sa jiuissance malgré les guerres civiles,
i33. — Était inférieure à celle des Parthes, 70. — Ses jiarlisans la comjiromirent jiar leurs
i46. fautes, 70, 78. — Sa fin, 71, 75, 178. — Les
INDEX 307

ambitieux y mirent l'anarchie, 8a, 83. — Sylla de leur ordonnance, 3i. — Auguste les rendit
avait voulu la rétablir, 84-. — Elle eut un carac- éternelles cl les fixa sur les frontières, 86, 106.
tère guerrier, 85. — Payait aisément les soldats, — Celles de Germanie et d'illyrie souffraient en
io6. — Exjiosé de son gouvernement jiar Polybe, Orient, 100. — Celles de l'Eurojie étaient sujié-
375. — Critique de son gouvernement, 220. — rieures à celles de l'Asie, io4, 1/16, 2/12. —
Voir ROMAIN (Emjiire) el passim. Constantin Fr les transjiorla à l'intérieur de l'Em-
ROMAINES (Armées) : Leur résistance aux fatigues, jiire, 1.1.6. —Voir ROMAINES (Armées), ROMAINS
10, 1.1, i(j5, ig6. — Souffraient jieu des déser- (Armes des, Soldats) et passim.
tions, 32. — N'étaient jias nombreuses, 1.2, 42, ROMAINES (Lois) : Gouvernaient l'Etat à Rome, 19.

56. — Filaient bien ajijirovisionnées et bien sur- — Les Romains les observaient par passion, 19,
veillées, 32, 21. — Etaient très rajiides, 12, i g7- 2o4. — On finit jiar ne jias savoir quand le Peuple
— Etaient nationales, 19, 20. — Comment on en avait fait, une, 58, 61. — Elles devinrent im-
les ménageait, 4a. — Changèrent de sentiments jiuissanles jiour gouverner la Réjiublique, 5g. —
jioliliques, 56, 57, 82. — Furent corronqiucs Avaient sagement divisé les jiouvoirs, 66. —11 y
jiar Sylla, 64. — Ne connurent plus que leurs en avait contre les tyrans, 73. — Auguste en fit
chefs, 82. — Maintenaient la domination de Rome, jiour diminuer les affranchissements et mullijilier
82. — Devinrent jiernianenles, 86. — S'orga- les mariages, 85. — Réglaient la jiuissance des
nisaient d'abord très rapidement, 97. — Prirent jières et (les mères (ou maîtres), 96. — Elles in-
le dessus dans l'Emjiire, 97, 1.02, 109, 110. — terdisaient certains mariages aux Sénateurs, 95.
Elurent les Emjiereurs, 97, 98, 102, i.o3, 172. — Finirent jiar emjiècher les combats de gladia-
— Etaient attachées aux Césars, 97, 98. — Leurs teurs, 1.1.6. — Voir CODE DE JUSTINIEN, DIGESTE,
mutineries, 97, 98. — Leur avidité, 98, 108, IXSTITUTES, Loi CURIATE cl mois suivants, r\ovEi,u:s.
ROMAINES (Provinces) : Restaient indifférentes aux
120, a/i4- — L'infanterie en faisait la force, 100.
succès des diversesfactions et se donnaient aux vain-
— Resjieetèrenl les Aulonins, 102. — Mirent.
rEnqiire aux enchères, 102, io3. — Assassinèrent queurs, 82. — Les légions y furent fixées jiar
les Emjiereurs, 10a, 108, 109, lia. — Aimaient Auguste, 106. — Levées qu'on y fil, 106. —-
les lils de Sévère, io3. — Caracalla les enrichit, Constantin ]"' y disjiersa les légions, 116. — Com-
io5, 106, 107, 308.— On dut y l'établir la dis- ment les Romains les faisaient gouverner, 1 17. —
cipline:, 108, ia3, i35. — La discijiline s'y re- Voir GOUVERNEURS DE PROVINCES.

lâcha de nouveau, 108, i.a3. — Harangues que ROMAINES(Villes) : N'eurent jias d'abord de garnisons,
les Emjiereurs leur adressèrent, 109, 110, 120. 82.
Leur resjiecl du serment, 5, 61. — Leur
— Mesures qui furent jiriscs jiour les contenir, ROMAINS :

11a. — Devinrent moins séditieuses, ira. — courage el leur constance, 6, 12, 17, 2/1, 122.
Ruinèrent l'Iimjiire, 120. — Fmircnl |iar être — Leur fierté el leur amour de la gloire, 1 2, 17,
remjilacées jiar des troujics auxiliaires, 320, 121, 19. — Observaient les lois jiar jiassion, 19, 20/1.
i33, i34, i/|5, 1.46.—Devinrent mauvaises, i3g. — Quelques-uns de leurs jiroscrils servirent Mi-
thridale Vil, 47. — Quelques-uns se rendirent à
— Voir ROMAINE (Cavalerie), ROMAINES (Flottes,
Légions), ROMAINS (Armes des, Soldats) el passim. Annibal et lui manquèrent de jiarolc, 53. — Chan-
ROMAINES (Flottes) : Pourquoi P. Nasica en fit con- gemcnls qui se jii'oduisirenl dans leurs sentiments
struire une, 11. — Leur infériorité jiar rajijiorl. à politiques, 58, 62, 169. — Changements qui se
celles des Carthaginois, a2, 2 3. — Navires divers jiroduisii-enl dans leurs sentiments religieux, 61,
dont elles se comjiosaient, 22. — On y transjior- 62. — Leur enrichissement, el leur luxe, 62,
tait les troujics de terre, 23. — Comment fut con- aoi. — Méprisaient le commerce et l'industrie,
struite la jii'emière, 23. — Auguste leur donna 63, 9.5, 218, 222. — N'estimaient que l'agricul-
une organisation nouvelle, 86, 87. —Voir ORIENT ture et l'art de la gueiTe, 63, g5, 218, 222. —
(Emjiire d'). Souffraient un tyran, en haïssant la tyrannie, 72,
ROMAINES (Légions) : Leur organisation, 9, 3i.
— 73, 7/1. — Leurs funérailles, 76. — Rendaient
Comment, on réjiarait leurs défaites, 11. — On un culte a leurs ancêtres, à leurs jirinces, 77. —
en leva jusqu'à dix dans Rome, 16. — Sujiériorilé Se suicidaient aisément, 78, 7g. — Ce qu'ils en-
3 9.
308 MONTESQUIEU
tendaient jiar un tyran, 84. —- Pleurèrent Germa- de tribus, 53. — Pouvaient être jirivés de leurs
nicus, gi. — Leur humeur féroce, g.3, g4- — droits, 53. — Elaienl tous soldats, 56. — Les
Leurs sjieclacles, 95. — Leur méjiris jiour les Italiens voulurent le devenir, ,37, 58. — Quand
acteurs, 95. — Croyaient à l'éternité de leur em- les Italiens le furent, il n'y eut jilus unité de
pire, loi. — Anéantirent les jieujiles voisins, sentiments à Rome, 58. — L'augmentation des
î 30. — Négligèrentles Ge3T33ains et les jieujilesdu richesses fit qu'il fut jilus diflicile d'être bon ci-
Nord, no. — Ne surent jias exploiter les mines, toyen, 62. — Sylla en déjiouilla beaucoiqi de leurs
135. — Etaient inconnus de quelques Barbares, terres, 65, 86. — Auguste ne jirodigua jiointleur
137. — Discours que l'un d'eux tint, 12/1. — tilre, 85. — D'où ils sortaient, 85. — Blé qu'on
Avaient jieur d'Attila, 127.
— Auraient pu ab- leur distribuait, 86, n4, n5. — Leur ajijiau-
sorber les Barbares, i3o. — Disparition de l'Aria- viissemenl, 112. — Beaucouji d'entre eux se ré-
nisme chez eux, i32. — Maximes des jiremicrs fugièrent chez les Barbares, 124.
— Furent oji-
Romains, 335. — Travaux qu'ils exécutèrent en jirimés jiar le fisc, 128.
— Extension de leurs
Germanie, 3/16.— Influence que le jiatronatexer- droits à tous les sujets de l'Emjiire, 177. — Voir
çait chez eux, 376. — Prisonniers, ils cessaient ROMAIN (Peujile), ROMAINS.
d'être romains, 377, ig8. — Leurs idées sur ROMAINS (Décadence des) : Des succès troji rajiides
l'eschrvage, 178. — Leurs sentiments jiour les l'auraient jirécijiitée, 6. — Influence qu'eurent
étrangers, 191. — Avaient enqirunlé le droit fécia- sur elle l'inégalité des fortunes el J'ojiulence des
lien aux yEquicuIes, ig3. — Voir ROMAIN (Peuple), particuliers, i4, 1.5, 16, 18, 33, 62. — F'ul
ROME (Habitants de) el passim. causée |iar la grandeur de l'Etat, 33, 56, 57, 5g,
ROMAINS (Armes des) : Les Romains savaient les em- 60, 96, 97, i(55. — Influence qu'eurent sur elle :
jirunler aux étrangers, 2, i3, 22. — Leur sujié- les guerres lointaines, 56, 57; la grandeur de la
riorilé, 8, 17, 3i. — Leur jioids, g, 10, 121.— Ville, 57; l'extension du droit de cilé, 57, 58;
Furent emjirunlées jiar Annibal, 4i. — Furent l'insuffisance des lois anciennes, 5g, 60; les jiro-
cmjiloyées jiar les Parthes, io4-
— Les Romains grès de l'irréligion, 61, 62. — Fui relardée jiar -
les abandonnèrent, 323, 122. — Peine qu'on in- la conservation des vertus militaires, 62, 63.

fligeait aux soldats qui les jetaient dans les com- Influence qu'eurent sur elle : la comqition des
bats, 3 23. —Voir ROMAINES (Armées). soldais, 65, g8, io5, 108; l'établissement, du
ROMAINS (Art militaire des) : S'insjiirail des jiraliques des]iotisn3e, 83; l'abaissement du Sénat, 8g, go,
étrangères, 2, 12, i3, 17, 22. — Etait la jiré- 98; l'avilissement du jieiqile romain, 97, 116,
occujiationconstante des Romains, 5, 9, 1 a, 63. — 3 23; la sujirémalie des armées, 97, 109, 130;
Fut. renouvelé a|irès rétablissement de la solde, 7. les invasions des Barbares, 110, 111, 123, 126,
— Se maintint d'abord, malgré la corruption gé- 128, 129, 23g, 2.38; la corriqilion et. le faste des
nérale, 62, 63, 122. — Fut imjiorié chez les Emjiereurs, n3, 11/1; la division de riîmjiire,
Parthes, 10/1. — Finit jiar être négligé jiar les Ro- 11/1, ii5, 116; l'emploi de troujics auxiliaires,
mains, qui l'avaient enseigné aux autres, 1.21, 120, 121; l'abandon de l'art et de la discijiline
122, i4o. —Voir ROMAINE (Cavalerie), ROMAINES militaires, 121, 122, 123; l'exagération des im-
(Armées, Légions, etc.),ROMAINS (Canqiemenl,des). jiôls, 123, 12/1. — Influence que. le Christianisme
ROMAINS (Camj3cmenlsdes) : Les Romains s'y forti- ou le Paganisme auraientexercé sur elle, 12.3, 126.
fiaient, g. — Pyrrhus leur en enseigna l'art, 17.
— Influence qu'eulsur elle l'intolérance, i38, i3g.
— Les Romains cessèrent de s'y fortifier, 122. — ROMAIXS (Dissensions des) : La guerre les faisait
Voir ROMAINS (Fortifications des). cesser, 18. — Faisaient négliger aux Romains les
ROMAINS (Chevaliers) : Entrelien de leurs chevaux, affaires de l'Orient, /17. — Il y en eut toujours
13, 53. — Les Censeui's jiouvaicnt les jirivcr de sous la République, 5o, 5i, 5g. — Ne jierdircnl.
leur cheval, 53. —Disputèrent la jurisdiclion aux jias Rome, 58, 5g. — Sous la Réjiublique, elles
Sénateurs, 96, 237. — Leur avilissement, 97. étaient nécessaires, 5g, 137. — Elles furent fatales
— Formaient un ordre, 174. — Etaient choisis sous les Emjiereurs, 137. — Voir BLEUS, A?ERTS.
comme j3rocuraleurs de César, 236, 237. ROMAINS (Ennemis des) : Fabricius désirait qu'ils
ROMAINS (Citoyens) : Les Censeui's les changeaient fussent épicuriens,61.
INDEX 309
ROMAINS (Fortifications des) : Les Romains en firent Rois, toutes les fonctions el lous les honneurs, 5o.
sur leurs frontières, quand leurs armées devinrent — Sentiments divers qu'ils insjiiraicnl au jieiqile,
mauvaises, i3g. — Fortificationsde Rome, 139, 5o, 5i, 52, 217. — Concessions qu'ils durent,
261. — Voir ROMAINS (Canijiemenls des). faire, 5o, 5i, go. — Leur caractère sacré, 50,
ROMAINS (Grandeur des) : xu. —Parutjiar les édifices 52. — Créaient les Dictateurs jiour se défendre,
jmblics, 1.—Influence qu'eurent sur elle : l'usage 52. — Privilèges qu'ils conservèrent, 52. —Résis-
des trionqihes, 2, 84; les emjirunts des bons tèrent moins bien que les Nobles, 53. — L'étaient
usages étrangers, 2, 12, i3; les qualités des Rois, jiar leur origine, 37/1. — Voir ROMAINS (Nobles,
2; l'établissement de la Réjiublique, 3, 4, 7; les Sénateurs).
magistratures annuelles, 4, 5; les guerres éter- ROMAINS (Plébéiens) : Furent favorisés jiar Servius
nelles et violentes, 5; la constance, la valeur et Tullius, 3, 173. — Leurs réclamations étaient in-
le jialriotismc des citoyens, 5, 6, 19, 4i, 122; cessantes, 4- — Filaient jioussés à la guerre jiar
la sujiériorilé de l'art et de la discijilinemilitaires, le Sénat, 4- — Leurs sentiments envers les Patri-
5, 9, 10, 11, 12, i3, 17, 3i, 122, 123, i65; ciens el les Nobles, 5o, 53, 52, 175, 217. —
l'établissement de la jiaye, 7, 8; l'égalité des for- Voulurent jiarlicijier aux magistratures curules,
lunes, 1/1, 1.5, 16; la sagesse jiolitique du Sénat, 5o. — Concessions qu'ils obtinrent, 5o, 5i, 5.2,
37, 38, 3g, 4o, 4i, /12, 43, 44, 45, 46, 122, 90. — Se retirèrent sur le Mont Sacré, 5i. —
i(55. — Pomjiée en acheva le jiomjieuxouvrage, Etaient excités jiar les Tribuns, 5i, 5'2, 57, g5. —
4g. — F'ul arrêtée jiar les Parthes, i46. — Voir S'attaquèrent aux Patriciens el aux Nobles, 5 3, 52,
ROMAINS (Décadence, des). 17.1, 217, 218. — Leurs moyens d'action, 5i,
ROMAINS (Guerres des) : Elaienl agréables au Peujile, 52. — Votaient jiour les familles connues, 52. —
4. — Elaienl éternelles el violentes, 5. — Etaient Lois que Publilius Philo fit jiour eux, 52. —
jiréjiarées avec jirudence el faites avec audace, 1 3. Leur jiuissance fut diminuée jiar Sylla, 64, 6(5.
— Ajirès la défaite de Carthage, Rome n'en eut. — Pomjiée accrut leur jiuissance, 66. — Leur
jilus que de jielites, 28. — Hérodote el Thucy- jiouvoir était anéanti jiar les commissions qu'ils
dide n'en jiarlent jias, 28. — Les Romains les donnaient, 66. — S'engouèrent de Pomjiée, 66.
commençaientjircsquo toujours, 38. — Donnèrent — Discours qui leur fut adressé, 66. — On leur
beaucoiqi d'esclaves, 85. — Furent 1res nom- rajijiela J. César ajirès sa mort, 77. — Etaient
breuses, 96, 100, 1/10. — Voir passim. nourris aux frais du trésor jiublic, 86, 91, 92,
ROMAINS (Magistrats) : Leur cujiidilé, 44. g5. — N'étaient (pie des affranchis ou fils d'af-
•— Sage
division de leurs jiouvoirs sous la République, 66. franchis, 86, 91. — Leur déchéance avilit les
— Tibère enlève leur nomination au Peujile, jiour Nobles, 90. — Ne haïssaient jias les mauvais em-
l'attribuer au Sénal, 90, g3. — Comment, on ar- jiereurs, 9/1, 9.5. — Devinrent le jilus vil des
riva à les déifier, 2a8. — Voir CONSULS, etc. jieuples, g5, 97. — Leur jiassion jiour les sjiec-
ROMAINS (Nobles) : Discours que Tib. Gracchus leur lacles, g5. — Etaient indifférents aux malheurs
tint, 16. — Elections laites contre eux, 2/1. — Le des grandes familles, g5. — Furent admis dans
Peujile voulut jiartager les magistratures curules le Sénat jiar Servius Tullius, 173. — L'étaient,
el entra en lutte avec eux, 5o, 52, 17.5, 218. — par leur origine, 1.7/1. — Se jiassionnaicnl jiour
Résistèrent.mieuxque les Patriciens, 53.— Comji- les généraux victorieux, 17.5. — Voir ROMAIN
laient sur Pomjiée, 66. — Furent découragés (Peujile).
sous J. César, 73. — Etaient très 3'ichcs sous la ROMAINS (Politique des) : Etait de ne faire la paix que
République, 89. — S'ajijiauvrirenl sous l'Emjiirc, vainqueurs, 5, 6. — Les maximes en furent tou-
89, 233. — Leur jirodigalité les faisait dépendre jours les mêmes sous la République, 2/1, 4i. —
des Emjiereurs, 89. — Furent avilis jiar la suji- Sa |ierlidie, 37, 38, 3g, 4o, 4i, 42, 43, 126.
jircssion des élections, 90. — Furent décimés jiar — Sa jirudence, 37, /|2, 45, 46. — Son inso-
les Césai's, 97. — Etaient jalousés jiar le jieujile, lence, 38, 4o, 43. — N'imjiosail jias de lois uni-
175. — Leurs funérailles, 236. — Voir le mol formes aux vaincus, 46. — Les vieilles maximes
suivant et ROMAINS (Sénateurs). en furent abandonnées sous l'Empire, 139, 321.
ROMAINS (Patriciens) : Eurent, ajirès l'exjiulsion des
— Voir passim.
310 MONTESQUIEU
ROMAINS (Sénateurs) : Abandonnèrent Rome sous les 69. — Peur qu'elle eut de J. César, 69. — Entrée
Décemvirs, 7. -=— Les Censeurs jiouvaienl les qu'y firent les vétérans de J. César, 7.5. — Entrée
chasser du Sénat, 53. — Leur dignité n'était jias qu'y fit Octave, 78. — Léjiide y resta, 78. —
une magistrature,56. — 11 y en eut qui devinrent Lâcheté de ses habitants sous l'Emjiire, 97. —
délateurs, 89. — Avaient ravagé le Monde sous la Levées de soldats qu'on y faisait sous la Réjiu-
République, 94. — Les Emjiereurs les déjiouil- blique, 106. — Son enceinte, 3 34. — Ses fau-
lèrenl, g4. —Mariages qui leur étaient interdits, bourgs, 33/1. — Cessa d'être le siège de l'Emjiire,
95. — Il y en eut qui se donnèrent en sjicclacle, 1 1/1. — L'Italie n'en fut jilus que le jardin, 11 4-
95. —Disjiulèrenl la jurisdiclion aux Chevaliers, — Auguste y ajqiorla les trésors des Plolémées,
96, 237. — Purent devenir tribuns, 179. — 115. — La valeur des biens-fonds y augmenta,
Voir ROME (Sénat de). 1 i5. — Abandonnée jiar les Emjiereurs, elle se
ROMAINS (Soldats) : Établissement de leur solde, 7, défendit elle-même, i3i. — Fut assiégée jiar
8. — Elaienl admirablement discijilinés, 8, 11, Alaric, 131. — Fut jirise jiar Bélisaire, i35. —
12, 21. — On leur imjiosail des exercices et des Aurélien la fortifia, 139, 261. — Fut menacée
travaux jirodigieux, 10, il, 12. — Peines qu'on jiar les Cimbres et les Tenions, 378.
leur infligeait, 11, 21, 12.3. — Tous les citoyens ROME (Alliés de) : Les Romains interdisaient aux
l'étaient, 56. — Pendant combien d'années on autres jiuissances d'y faire des levées, 36. —Dons
élail tenu de l'être, 63. — Variations de leur qu'on leur faisait, 37. — Comment les Romains
solde, io5, 106, 107, a/|3, 2/1/1. — Voir Ro- les exjiloilaienl, 37, 4o, /12, 45. — Etaient dans
MAINES (Armées, Légions, etc.). une véritable servitude, 3g. — Leur litre élail
ROMAINS (Triomjihes des) : Influence qu'ils eurent très recherché, 3g, 44. — L'étaient dans les con-
sur la grandeur de Rome, 2, 84. — Comment ditions les jilus diverses, 3g. — Ne ]iouvaient
on les obtenait sous la Réjiublique, 5. — Les s'allier entre eux, 4o. — Etaient jirolégés jiar les
Romains en célébrèrent vingl.-qual.re il l'occasion Romains, 4o. — Leurs jilainles, 85. — Le Sénat
de leurs succès sur les Samnites, 20. — Fxrileaux jugeait, sous la Réjiublique, les crimes qu'on leur
jiorlés à celui de Pomjiée, 4g. — Etaient réservés imjiulail, 8g.
aux Patriciens, 50. — Poussaient au suicide, 79. ROME (Colonies de) : Leur fondation, 7.
— Servaient
-— Tombèrent en désuétude sous
l'Iinqiire, 84- de renqiarl à Rome, 20. — Elaienl alliées de
— Etaient réservés aux Emjiereurs, 84, 85.— Rome jiar leur établissement même, 3g. — Ne
Les jiarliculiers n'obtinrent sous l'iïmjiire que les furent jias d'abord établies en Afrique et en Asie,
ornements trionijihaux, 86, 180. — Donnaient 65.-— Assuraient la domination romaine, S2, 86.
lieu à des distributions, 98. — Les dieux étran- — Etaient comjioséesd'affranchis, 86. — Régimes
gers y étaient jiorlés, io5. — Joie qu'ils jirovo- auxquels elles étaient soumises, 179.
quaienl, 380. — Voir AGRIPPA (M. Vijis.), BÉLI- ROME (Emjiereurs de) : Leur jalousie jiaralysail leurs

SAIRE, YENTIDIUSBASSUS (P.). généraux, 85. — Difficulté qu'il y eut à écrire


ROME, ville : Ses commencements, 1, 189. — Noms leur histoire, 87. — Ruinèrent, les grandes fa-
de ses localités, 3. — Ses rues, 1. — Ses maisons milles el les rendirent déjieiidantcs, 89. — Dis-
jirivées, 1, 8. — Ses édifices jiublics, 1. — Ses jiosèrenl des emjilois par le Sénat, 90. — Etaient
égouts, 1. — Temjile que les Sabins y construi- revêtus de la jiuissance el des jirivilègcs des Tri-
sirent, 7. — Les Sénateurs l'abandonnèrent sous buns, 91. — Celait un crime de vendre leur
les Décemvirs, 7. — Fut jirise et incendiée jiar statue, gi. — Leur éjiouvantable tyrannie, g,3,
les Gaulois, 8, 16. — Siège qu'Annibal aurait jiu 9/1, 3o3, io4. — Les jilus mauvais n'étaient jias
en faire, 25, 6g, 378. —Mithridale Vil jirojela haïs par la plèbe, 9/1, 9-5. — Les mauvais haïs-
d'y aller, 4g, 177. — Sa grandeur jierdil la Ré- saient les gens de bien, g5. — Il y en eut qui se
jiubliquc, 57.— Son éternité, 62. — lïnlréc qu'y donnèrent en spectacle, 95, 235, 236. — De
fil Sylla, 65. — Son ajijirovisionncment en blé, leur lemjis, le jieuplc s'avilit, g7. — Leur con-
66, 3i4, 3 3 5. — Entrées qu'y fil Pomjiée, 67. dition élail triste, g7- — Furent élus jiar les ar-
— On en éloignait les années, 68. — Était tenue mées, g7, g8, 302, 3o3, 172. — FHlaic11lviclim.es
en échec jiar le gouverneur de la Gaule Cisaljiine, de la grandeur de l'Emjiirc, (J7. — Dangers que
INDEX 311

couraientleurs enfants, 98. — Défauts et vices de — Fut abaissé jiar Servius Tullius, 3. — Nom-
jilusieurs d'entre eux, 99. — Les nieilleui's furent mait l'inlerroi, 3. — Poussait le jieujile romain à
stoïciens, 102. — Etaient assassinés jiar les sol- la guerre, 4, 5a. — Son autorité sur les affaires
dats, 102, 308, 10g, 112. — Influence qu'eut étrangères, 6, ig, 191. — Donna une solde aux
l'origine étrangère de certains d'entre eux, io4, soldats, 7. — Sujiprima les distributions de terres,
io5. — Les sages et les autres mouraient égale- 8. — Suivait toujours les mêmes maximes, 24.
ment de mort violente, 108. — Haranguaient les — Sa conduite envers Varron, 24. — Sa con-
soldats, 109, 110, 120. — Désordre qui se jiro- stance, 37. — S'érigeait en juge des jieujiles, 37.
duisit dans leur succession, 333. — Précaution — Sa jiolitique jierfide et jirudente, 37, 38, 3g.
qu'ils prirent contre les soldats, 112. — Comment — Profilait de traités qu'il ne ratifiait jias, 43. —
leur pouvoir fut divisé, 112, 114- — Furent Faisait des présents sans x7aleur, 66. — Défendait
obligés de réduire leurs libéralités, 112. — Leur les Patriciens, 5i. — Etait jiresquc tout comjiosé
situation devint jilus sûre, 112, 113. — Leur ty- de jiatriciens ou de nobles, 5i, 52. — Redoutait
rannie jirit un autre caractère, n3. —Menèrent l'établissement de tyrans, 5i. — Ses moyens
une vie moins aclix'e el jilus isolée, 113. — d'action, 52. — Son patriotisme, 52. — Sur-
F'urent sous l'influence de leur cour, 113. — Vou- veillait les généraux romains, 56. — Comment il
lurent être adorés, 113. — Leur faste, n3, 11/1. jiouvait défendre son autorité, 57. — Communi-
— lïxigèrent toujours les mêmes tributs, n5. — cation qui lui fut faite, 61. — Sylla augmenta
Contradictions des jugements que les historiens son autorité, 64, 222. — Soutint Sylla, 66. —
ont jiorlés sur eux, 11.6, 117. — Leur lâcheté, Soutint Pomjiée, 66, 67, 68. — Se déliait de
i 1 9. — Lettre à deux d'entre eux, 1 25. — Com- J. César, (58. — Honneurs qu'il déféra à J. César,
ment Attila les traitait, ia7. — Leur conduite 72, 8g. — Méjiris que J. César lui témoignait,
envers les Barbares, i3a, i33, i 80. — Marches 72, 83. — Perdit ses fonctions, 73. — Son inertie
qu'ils établirent, 139, 260. — Leur jurisdiclion, ajirès la mort de J. César, 7.5, 76. — Dut absoudre
:>3(i. — Leur jirodigalilé, 23g. —Voir OCCIDENT J. César el. ses meurtriers, 7.3. — Proscrivit. An-
(Empereurs d'), ORIENT (Emjiereurs d'), ROMAIN toine, 77. — Etait, indifférent aux jirovinces, 82.
(Emjiire). — Resjiect qu'Auguste lui témoigna, 83. — Cras-
ROME (Habitants de) : Abandonnèrent la Ville, 8, sus ne tenait jias comjile de lui, S3. — Agrijijia
1 1/1. — Elaienl exjiosés à manquer de blé, 116. ne lui rendit jias conqile de ses succès, 86. — Ne
Abandonnés jiar les Emjiereurs, ils veillèrent, jugeait pas, sous la Réjiubliquc, les affaires des

a leur jirojire sûreté, i3i.— Voir ROMAINS, ROME. jiarliculiers, mais celles des alliés, 89, 2.3a.. —
ROME (Revenus de) : Vinrent, d'abord de la guerre, Jugea, sous Tibère, les crimes de lèse-majesté,
4, 5, 6, 44. — Provenaient en partie d'une l'ente 89. — Son avilissement, 89, 90, 98. — Fui
sur les terres distribuées jiar la République, 5. chargé de nommer aux fonctions jiuliliques, 90.
— F^urent. augmentés de jilus d'un tiers jiar Pom- — Fut sans cesse menacé sous Caligula, g3. —
|iée, 4g. —F'urent éjiuisés jiar la solde militaire, A quoi aboutit sa sagesse, 96. —- Voulut rétablir
106, 120. — Pour les augmenter, il fallut rétablir la Réjiublique à la mort, de Caligula, 96, 236. —
des impôts siqijirimés, 107. — Allèrent en dimi- Tibère s'en était servi, 97, 98. — Lettres qu'on
nuant, 112. —Ruinèrentl'Emjiire, n5, 12/1.— lui écrivit, 106, io5, 106, 2/12. — N'osa point
Voir TRIBUTS. juger Caracalla, 107. — Ventes el distributions
ROME (Rois de) : Leur gouvernement, 1. — Furent de blé qu'il faisait faire sous la République, n4,
en guerre avec les jieujiles voisins, 2. — Les 11 5. — Murmures qu'un imjiôt jirovoqua de sa
traites qu'ils concluaient leur étaient personnels, jiart, 168. — Cessa d'élire les Rois, 173. —Les
2. — Leurs qualités, 2. — Leur histoire, 2. — Plébéiens y entrèrent, 173. — Son rôle dans le
D'électifs, ils devinrent héréditaires et absolus, 3. gouvernement de Rome, 175, 237. — Finit jiar
— Leur expulsion, 3, 4, i5, 5o, 73. — Leur être mal défendu, 175, 176.— Était contenu par
éleclion, 3, 173. — Leur autorité jiassa aux Con- les Tribuns, 179.—Mesures qu'il prit en Macé-
suls, 5o. — Voir NUMA, ROMULUS, etc. doine, 213. — Voir ROMAINS (Sénateurs).
ROME (Sénat de) : N'élut jias Tarquin le Superbe, 3. ROME (Traités de) : Étaient viagers sous les Rois, 2.
312 MONTESQUIEU

— Fournitures qu'on y exigea, 8. — Les Romains Auguste songea à prendre son nom, 168. — Sa
abusaient des termes des traités qu'ils faisaient, Vie, xroir PLUTAUQUE.—Ses successeiu's,xToir ROME
4a, 43. — Le Sénat jirofitait même de ceux qu'il (Rois de).
ne ratifiait jias, 43. ROUSSILLON(Armée du) : 169.
ROME (Voisins de) : Etaient en guerre avec les rois ROUTES : Les Romains en construisirentd'admirables,
de Rome, i. — Quand les Gaulois jirirent Rome, 12.
les habitants se réfugièrent chez leurs voisins, 8. RUBICON, rivière : Limite de la Gaule Cisaljiine, 68.
ROMULUS, roi de Rome : Son gouvernement, 2.
— — Interdiction de le franchir avec une armée, 68,
Les Romains le regardaient comme un dieu, 6a, 69. — J. César le jiassa, 69.
77. — Professions qu'il auloiisait, 63, 222. —

SABATIENS, hérétiques : Leur destruction, i38. SARRASINS : Conquêtes que les Francs firent sur eux,
SABINS : S'unirent aux Romains, 2. caractère i32. — Furent des auxiliaires utiles pour les Perses
—- Leur
belliqueux, 2, 7. — Leur origine, 2, 1 g3. — et les Romains, i45. — Étaient excellents hommes
Les Romains leur empruntèrent leur bouclier, 2. de trait et excellents cavaliei's, i/|5, i46. —Leurs
— Leur ligue, ig3. conquêtes, 167. — Pillèrent la Sicile, i5o.

SAINT-ESPRIT (Le) : Sa divinité était niée jiar les Ma- Prirent Syracuse, Tauroménic, Lemnos, 100.
cédoniens, 3/1 a. SATURNILUS : Mariage de sa fille, 127.
SAINT-QUENTIN (Doyen de), voir DUDON. SATURNINUS : Péril jiour avoir travaillé sur le jilan
SAINT-RÉAL (César Vichard, abbé de), historien fran- des Gracques, 53.
çais : Son Eloge de Léjiide, SO. SAXE (Mines de) : Leur ouverture, 115.
SAI.AMINE (Bataille de) : 22. SCANDINAVIE,jiays : 177.
SAI.I.USTE (C. Crisjius), historien latin : Son éloge de SCHREIBER (Thomas), auteur allemand : Cilé, 115.
Pomjiée, 1.1. — Cité, 11, 56, 6a, 64. — Son De SCIPION (P. Cornélius), dit le premier Africain : Exer-
Bello Jagurth., 56. — F'ragmenls de son Histoire, cices qu'il imjiosail à ses soldais, 10. — Guerres
62, 66.— Sa Conjuration de. Catitina, 66, 66, 1S. qu'il fil aux Carthaginois, 18, 20, aa, 27. —Mil,
SALVIEN, auteur latin : Cilé, 124.
— Son De Guber- Carthage au désesjioir, 20, 2o3.
— Conquit l'Es-
nalione Del, 126, 126. — Réjiondil à Symmaque, jiagne, 22. — Son alliance avec Massinissa, 22.
126. — Alla en Afrique, 27. —Sa victoire sur Annibal,
SAMARITAINS : Avaient conservé leur religion, i,38. 27. —Partagea les états de Massinissa, 21./1.
— Leur destruction, i3g. SCIPION (Q. Coecilius Metellus) : F'ut battu en Afrique
SAMBRAËL,voir MAHOMET, roi de Perse. avec les Pomjiéiens, 70, 71.
SAMNITES: Leur caractère belliqueux, 8.
— Auraient SCIPION ÉMILIEN (P. Cornélius), dit le second Africain :
jiu faire de grandes choses avec Pyrrhus, 18, 202. Rétablit la discijiline dans son armée, 31.
— Furent presque détruits jiar les Romains, 18, SCYTHES : Mithridale VII y trouvait des armées, 47.
202. — Furent l'objet de vingt-quatre Iriomjihes, — Trave3-sèrcnl le Bosjihore Cimmérien, 117. —
20. — Devinrent les auxiliaires des Romains, 20. Leur coii3mercc avec les Romains, 12g. — Leur
— Après Cannes, ils restèrent fidèles, 20. — Per- établissement dans l'Empire, 129. —Traitement
fidie des Romains à leur égard, 63.
— Leur ré- qu'ils infligeaient à leurs esclaves, i4g.
— Leur
volte, 58. — Furent exterminés, 58. — Butin exjiédition en Thrace, 377.
— Les Bastarnes en
qu'on faisait sur eux, 180. —Leur origine, ig3. étaient, 180.
— Guerres qu'ils firent aux Romains, 201. ScvTiiiE, jiays :
Était inculte, 129.
— Misère de ses
SAMOS, ville : Fut assiégé par Périclès, 6. habitants, îag. Voir SCYTHES.
SANGARE, fleuve : i5g, 270. SECRÉTAIRESD'ÉTAT : Leur cajiacité, 180.
SARDAIGNE,île : 27.
— Etait tenue jiar S. Pomjiée, SÉJAN (L. JEHUS), jiréfel du jirétoire : Son influence
80. — Les Carthaginois la convoitaient, 2o3. sur Tibère, 8g, io,3.
INDEX 313
SÉLEUCUS l'r, roi de Syrie : Fonda le royaume de STOÏQUE (Secte) : Poussait au suicide, 79. — Ses
Syrie, 3a. — Détruisit le royaume de Lysimaque, jirogrès sous l'Emjiire," 102. — Fut un jiroduil
3a. — Aurait dû se contenter de la Haule-Asie, admirable de la Nature humaine, 302. — Donna
33. — Son tcmjis, 377. à l'Emjiire romain ses meilleurs emjiereurs, 102.
SÉNATUS-CONSULTES: Sujijiosés, 61, 62. géograjihe grec : Cilé, 177.
— Leurs SIRABON,
effets, 61, 62. — Celui du Rubicon, 68, 69. — SUCCESSION' D'IÏSPAGNE (Guerre de la) : 223.
Ceux que fabriqua J. César, 72, 73. SUÈDE (Troujics de la) : Celles de terre ont battu
SERTORIUS (Q.) : Son alliance avec Mithridale Ml, 67. souvent les Danois, 121.
SUÉTONE (C. Tranquillus), historien latin : Sa Vie
— Guerre que lui fil Pompée, 66. — Son jialrio-
lismc, i a3. d'Auguste, S5. — Cilé, 106, 137.
— Sa Vie de
SERVAGE. : Les origines en remontent à PEnqiirc ro- J. César, 106. — Sa Vie de Domilien, 106, 2.36.
main, 12/1, 2.53. — Ecrivit les Vies des Dolize Césars, 166.
SERVIUS TULLIUS, roi de Rome : Releva les Plébéiens SUÈVES : Étaient d'excellentsfantassins, i34, 258.
el abaissa le Sénal, 3, 173. — Temple qu'il fit SUICIDE : Pourquoi les Romains le (indiquaient cou-
bâtir à Rome, 7. — Divisa le Peujile en centuries, ramment, 79. — L'amour de notre conservation
54, 56, 219. — Institua le cens, 176, 218. y est sacrifié à l'amour de nous-même, 79. — Re-
SESREIBERUS,voir SCHREIBER(Th.). ligions qui l'autorisent, 229.
SÉVÈRE, enqiereur de Rome : FuljiroclaméEmpereur, SUIDAS, auteur grec : Cilé, 13.
— Son article sur Bé-
io3. — Défit ses comjiétilcurs, io3, 106, a/ia. lisaire, 135.— Son article sur Constantin V, 168.
— Ses qualités el ses défauts, io3, io5. — Fut SUISSE, jiays : Est une ré|iublique fédéralive, i g.3.
gouverné jiar Plaulien, io3. — Ses jiroscrijitions, SUISSES (Soldais) : Enqiloyés dans les colonies hollan-
io3, 10.3. — Relâcha la discijiline, 108. — Ses daises, 207.
successeurs, 108, 2/12. — Conseil qu'il donna à Sui.PiciA, jioétesse latine : Vers de. sa Satire, 1 65.
Caracalla, 108. — Auxiliairesqu'il jiril à son ser- Sui.prrius RUFUS (P.), tribun du jietqile : Fit modifier
vice, 1/16. — Ses fils, voir CARACALLA, GÉTA.— la répartition du Peujile jiar tribus, 66, 17/1.
Son Histoire, voir HÉRODIEN. Sui.prrius RUFUS (Servius) : Sa corresjioudance avec
SICILE, île : 27, 206. — Soldais qui y furent envoyés, Cicéron, 73.
2/1.
— Succès qu'y ont eu les Esjiagnols, 71. — SYLLA (L. Cornélius), dictateur : 64.
-—•
Travaux
Elail lenue jiar S. Pomjiée, 80. — Etait cultivée, qu'il fit faire à ses soldais, 11. — Guerre qu'il liL
il 4. — Subsistancesqu'on en lirait, i35. — Fut à MithridaleVil, 48, 66 1 7/1, 1 7.3.
, — Ses soldats
jiillée jiar les Sarrasins, i.3o. — Les Carthaginois el ses jiarlisans, 56, 66 , 65, 1 7/1, 1 76. •— Guerre
la convoitaient, ao3. qu'il fil. ;i Marins, 64, 65, 70, 96, 17/1, 175,
SOCIÉTÉS : Influence qu'y ont leurs chefs cl leurs in- 22/1, 22,5. — Ses actes jiaralysèrent les effets de
stitutions, 2. ses lois, 64- — Se démit de la dictature, 64, 65,
Sooi'.ATE,historien byzantin : Cilé, 116. 84• — Ruina la discijiline militaire, 64. — Ses
SOIE (Manufactures de) : Passèrent, de la Perse dans excès, 65, 67, 9/1, io3, 174. — Ponqiéo fit
l'Enqiire d'Orient, 1 56. abroger ses lois, 66. — Etait violemment réjiu-
SOLDAIS : Dans les Icnqis modernes, les excès de fa- blicain, 84. — Ses lois ramenaient à laRé|iuhliquc,
tigue les font jiérir, io, 11, 12. — Sont la jilus 84. — Son entrée à Athènes et à Rome, 9/1. —
vile jiarlie des nations, 12,1 8a. — N'ont plus con- Son patriotisme, ia3. — Son consulat, 17/1. —
fiance que dans leur multitude, 1 a. — Voir RO- Son temps, 177. — Délit les Cimbres el les Teu-
MAINS (Soldais). tons, 178.
SOZOMÈNE, historien byzantin : Cité, 111. SYMMAQUE (Q. Aurélius), jiréfel de Rome : Sa lettre
SPARTE, ville : Sa jiojiulalion, 16. Ses lois, 16, sur l'aulel de la Victoire, 3 2.3, 1.26.— Ses Lettres,

3 9, ag. — Sa grandeur, 3 6, ag. — Comn3cnt les 125. — Réjionses qui lui furent faites, 126.
terres y étaientjiarlagées, 16, 200. — Ses colonies, SYRACUSE, ville : Fui jirise par les Sarrasins, 1 5o.
ig3, 202. — Son Sénat y jiondérail le gouver- SYRIE, pays : 72, 1.35, 226. — F""ut envahie jiar les
nement, 237. — Son gouvernement était mixte, Perses, 1 10. —F'ul conquise Jiar les Arabes, i/|5,
220. — Voir LACÉDÉMONIENS. 167.
.'10
[>ii*r,iMi:i-.ii.NAI MINAI.],.
14 MONTESQUIEU
SYRIE (Empire de) Était moins jiuissant que celui
: SYRIE (Rois de) : Leur jiuissance, 32. — Leur affai-
des Parthes, 3a. -— Moins grand il eut été invin- blissement, 02, 33. — Jalousie qu'ils excitaient,
cible, 33. — Sa situation jiolitique, 33. — Com- 32. — Convoitaient; l'Egyjile, 3a. — Leur mau-
ment lés Romains le ruinèrent, 62. — Une des vaise jiolitique du côté de l'Est, 3a. — Eurent le
causes de son affaiblissement, i 77. malheur d'être maîtres à la fois de la Basse et de
SYRIE (Guerre de), voir APPIAN. la Haute-Asie.
— Avaient deux sortes de sujets,
SYRIE (Légions de) : Étaient inférieures à celles d'Eu- 33. — Voir ANTIOCIIUS II, 111 el V, DÉMETIUUS,
rojie, io4, 242. — Proclamèrent Vesjiasien Em- SÉLEUCUS F'.

pereur, io4-

TACITE, emjiereur de Rome : Rétablit l'Empire, 111. TERRES : Confiscation, vente el distribution de celles
(C. Cornélius), historien latin : Ses Annales, des vaincus jiar les Romains, 5, 16.
— Egalité
TACITE
79, 86, 90, 96, 97, 98, 106, 11.6, 179, a32. de leur jiarlage dans les l'éjiubliques anciennes,
— Cilé, 91, 116. — Ses Histoires, 98. — Son 1 4 , i5, 16. — Confiscationde celles des citoyens
De. Moribus Germanoruin, 115, 166. romains, 65, 9/1, g.3, 23g.
— N'a guère
traité que des Douze Césars, i 66. TERRE SAINTE : Expéditions qu'y firent les Allemands,
TAXAIS,fleuve : Croûte formée jiai' son limon, 1 17. 1/18, 1 58, 26.3. — Elail jirofanée |iar les Infidèles,
TARENTE, ville : Son alliance avec Pyrrhus, 18, 202. 1.37, 1.58-
— Avait dégénéré de l'institution des Lacédémo- TÉSIX (Bataille du) : 2/1.
niens, ses ancêtres, 18, 202. — Vétérans qu'on y TEUTONS : Vaincus jiar Marins et par Sylla, 1.1, 178,
mena, 86. 37g. — Menacèrent Rome, 178.
TARENTINS : Leur mollesse, 6, 7, 19/1.
— Leur ori- TUABOR (Lumière du Mont) : Querelle donl elle fut
gine, 193. — Voir TARENTE. l'objet, 1/19.
TARQUIN1er, l'Ancien,roi de Rome : Ses constructions, TiiÉMisroci.E : Sa Vie, voir PLUTARQUE.
1, loi. — Etait un savant augure, 101. THÉODORA, femme de l'empereur Juslinien F1' : 136.
TARQUIN11, le Superbe, roi de Rome : Son avènement,
— Son origine et son influence, i36.
3. — Son jiorlrail, 4, 17.3. — Guerre qu'il lit THÉODORA, femme de l'empereur Théophile : Réta-

aux Romains, 4. — Causes de sa chute, 173. — blit, le culte dos images, 1/19.
Son lils, voir TARQUIX (S.). THÉODORET, historien byzantin : Cilé, 116.
TARQUIN (Sexlus) : Viola Lucrèce, 3, 1.go.
— Son THÉODORIC, voir THEUDERIC.
père, voir TARQUIN IL THÉODOSE F1', empereur de Rome : Son règne, 2/18.
TARTARES : Leur cavalerie a fait de grandes choses, THÉODOSE II, le Jeune, emjiereur d'Occident : Ses
122. — Leur manière de faire la guerre, 1 2,3. — rajijiorls avec Attila, 1 26, i 27. — Son jière, voir
Conquirent la Haute-Asie, 3/16. — Excellence de ARCADIUS.
leur cavalerie, i46. — Trouvèrent les Chinois TUÉOPHANÈS, historien by/.anlin : Cité, 137.
jieu aguerris, i5g. — Faillirent exterminer les THÉOPHILE, empereur d'Orient : Etait iconoclaste,
Turcs, 163. — Ont détruit jilusieurs fois l'Emjiirc 1./18.
— Sa Vie, voir LÉON I-E GRAMMAIRIEN.
de Chine, 171. — Crevaient les yeux à leurs es- THÉOPIIYI.ACTE, historien byzantin : Son Histoire de
claves, 2 65. Maurice, 167.
TARTARES (Petits) : Distribuent sagement leur butin, TIIERMOPYI.ES (Délilé des) : 177.
5. — Vivent de leurs troujieaux, 11 S. THÉSÉE, 3-oi d'Athènes : Fui mis an rang des dieux
TAUROJIÉNIE, ville : Fut jirise jiar les Sarrasins, i5o. jiour ses exjiloils, 166.
TAURUS (Mont) : 3 4o. THESSALIE, jiays : Fut ravagée jiar les Barbares, 128.
TERME (Dieu) : Conserva sa place au Cajiilole, 101. THESSALUÏNS: Furent asservis jiar les Macédoniens, 29.
TERRE (États de la) : Celui des Romains fui jilus TIIESSALONIQUE, ville : Fut assiégée jiar les Scythes,
sage que tous les autres, 60, 62. 177.
INDEX 315
THEUDERIC, lils de Balamer, roi des Goths : Son TRASIMÈNE (Bataille de) : 2/1, 208.
alliance avec Zenon, 129. — Fut jioussé vers TRÉBIE (Bataille de la) : 2/1, 208.
l'Italie, i3o. TREDONTUS (C.) : Ami de J. César, 73.
TiiEuiiÉmc, lils de Triarius, roi des Golhs : Alliance TRÉSORS : Effets de ceux qu'amassent, les princes,
qu'il sollicita, 129. io5. — Voir MACÉDOINE (Rois de), PTOI.ÉMÉES.
TIIRACE, jiays : i8ci.
— Fut. ravagée jiar les Bar- TRIARIUS : Son lils, voir THEUDERIC, lils de Triarius.
bares, 128. — Atrocités qu'y commirent les TRIBUNS DU PEUPLE : Projiosilion de l'un d'eux, 44-
Golhs, 128. — Furent institués jiour défendre les Plébéiens,
THUCYDIDE, historien grec : Son silence sur les Ro- 5i, go, 37g. — Excitaient les Plébéiens contre
mains, 28. les Patriciens, 5i, 52.
— Le Sénal les ojijiosait
TiiURiEs, ville : Fut fondée )iar Philoctèle, ig3. les uns aux autres, 52. Elaienl contenus jiar
—r
TIBÈRE F1', emjiereur de Rome : 88.
— Ledesjiolisme les Censeurs, 54- — Leurs jirivilègcs, go, 91.

éclata sous lui, 88. — Usage qu'il fil de la loi de Elaienl jirolégés contre les violences, 176. — Les
majesté, 88, 8g, 91, g3. — Ses défauts, 88. — Sénateurs jiurent le devenir, 1.79. — Perdirent
Fut gouverné jiar Séjan, 8g, io3. — Comment leur raison d'êlre, 1.79.
il abaissa le Sénal, 8g, go, g7, g8. — Sujijirinia TRIBUNS MILITAIRES : Leurs pouvoirs et leur élection,
les élections de magistrats, 90, g3. — Ses contra- 217.
dictions, go. — Certains de ses actes furent peul- TRIBUS, à Rome. : Voles qui s'émettaient jiar tribus,
êlre moins étranges qu'ils ne semblent, 91. — Loi 54. — Leur nombre el leur réjiarlilion, 54, 56,
qu'il fil, 17g. — Son successeur, voir CALIGULA. 2 1 8.
TIBÈRE II, emjiereur d'Orient : Défendit l'Empire, 1 4 1. TRIBUTS : Sup|irimés el. rétablis à Rome, 107, 115.
TIBRE, fleuve : 10, 76.
— Causes de ses déborde- — Droits qu'y avait le Peiqile a Rome, 1 1/1. —
ments, 1 2.3. Furent jiayés d'abord facilement, et jiuis dillieile-
TIGUANE, roi d'Arménie : Ses défauts, 48, 21(3. — nienl dans l'Enqiire romain, 1 1 5. — Les Romains
Mithridale Ml se relira chez lui, 48. —F'ul vaincu finirent jiar en jiaver il d'autres jieujiles, 1 19.
jiar les Romains, 48, 21 6. TRINITÉ (La Sainte) : Comment, on voulait l'huiler
TIGRE, fleuve : Ses sources, gg.
— Sa direction, 1 00. en jiolilique, 1 46.
J'ri'E-LiVE, historien latin : Cilé, 10, 13, 16, 20, TRIUMVIRS: Filaient rois sans le. lilre, 168. — Voir
61, 50, 52, 53, 56, 57, 98, 120, 17g, ig3, ANTOINE, AUGUSTE, CÉSAR (J.), CIIASSUS, LÉPIDE,
201, 219. — .Telle des fleurs sur les colosses de POMPÉE.
l'Antiquité, 27. — A bien expliqué la division du TROUPES LÉGÈRES : Leur rôle, 9.
jieujile romain jiar centuries, 5/|. TIWLI.ES : Nom donné aux Golhs, 129.
TITUS, emjiereur de Rome : Succéda à Yespasien, TURIIA FORENSIS : Nom du bas jieuple à Rome, 56.

gg. — Fil les délices du jieujile romain, gg, 2.38. TURCS : Ont dû reculer les bornes de leur empire,

— Son jière, voir YESPASIEN. 3.3.


— Défaites que leur ont infligées les Alle-
TOSCANE (Grands-Ducs de) : Leur despotisme, 2.37. mands, 71, aa5. — Défaites que leur ont infli-
TOSCANE (Villes de) : Abandonnèrent les Yeïens, 1 7.3. gées les Perses, 71. — Ravagèrent l'Asie, i5i.
TOSCANS : Leur mollesse, 6, ig3. —Défaite que leur — Assiégèrent Conslanlinojile, i5a. — S'emjia-
infligèrent, les Romains, 7, [\ 1. — Ligues qu'ils rèrent de la Perse, où on les avait ajijielés, 157.
formaient, 8. — Leur établissement, en Italie, — S'emjiarèrenl d'une jiaiiie de l'Flmjiire d'Orient,
1 92. — Leur origine, 1 g.3. 1 57, 360, 161. — Ligue qui fut formée contre
TOTILA, roi des Golhs : Fut défait jiar Narsès, 258. eux, 1.57.— Furent rejioussés jusqu'à l'Eujibrate,
TUAIT (Hommes de) : Leur rôle, 9. — Voir OSROÉ- 1 58. —Limites de leurs jiossessions en Asie-mi-
N1ENS. neure, 1 5g. — Peur qu'ils inspiraient, 360. —
TRAJAN, emjiereur de Rome : Fut adojilé jiar Nerva, Faisaient, la chasse aux Grecs, 160. — Leur lai-
99. — Fut le jilus accomjili des jirinces, gg. — deur, 160. — Etaient; adonnés au brigandage,
Exécuta les projets de J. César contre les Parthes, 1 6 1. — Descendaient des Huns, 161. — Voulaient
gg, loo. — Adrien abandonna ses conquêtes, des femmes grecques, 161. — luii'cnl menacés
100. — Sa gloire, 102. jiar les Tartares, 161.
/m.
316 MONTESQUIEU
TURCS (Empire des) : Tire ses meilleurs soldats de 70, 74, 176- — Sentiments des satellites et des
la Macédoine, 3o."— Sa faiblesse, i56. — N'est comjiagiions des tyrans, 13. — J. César ne fut jias
maintenu que jiar la jalousie des grands Etals déclaré tyran, 76. —Princes qu'on ajipclail tyrans
d'Europe, 157. — Projet formé contre lui, 157. dans ('Antiquité, 84. — La tyrannie la jilus cruelle
Tunes (Sultans des) : Durent se soumettre à Ba- est celle qui s'exerce à l'ombre des lois, 88. —
ja/.et F1", 161. — Voir BAJAZET Fr, MAHOMETIL Les tyrans trouvent toujours des instruments, 88,
TURIN (Bataille de) : 17a. 89. — Les emjiereurs romains qui se donnèrent
TYR,.ville: Sa ruine, 2o5. en sjiectacle furent des tyrans, 95. —La lyrannie
TYRANNIE : Celle d'un ]3rince est moins dangereuse des Emjiereursromains changea de caractère, 11.3.
jiour l'Etat que l'indifférence des citoyens, 18. — TYRANS (Treille), à Rome : Brièveté de leurs règnes,
Ojiinion des Grecs et des Italiens sur le tyrannicide, 33 1.

u
Les vertus des Romains lui furent fatales,
UNIVERS : quêtes des Romains, 45. — Rome en devint la
6. — Ne jiut contenir Rome, 16. — Fut soumis tête, 46.
aux Romains, 44. — Fut l'instrument des con-

VALENS, empereur de Rome : Sa cour, 113. — Ou- VARRON (M. Terentius), écrivain latin : Son De. Lin-
vrit l'Empire aux Barbares, 1 17, 118. — Fut gua Latina, 191.
défait el lue jiar les Golhs, qu'il avait reçus dans VÉGÈCE (FI.), écrivain latin : Cilé, 9, 10, 11, 120,
PEmjiire, 118. — Favorisa les Ariens, i,3a. — lai, 122, 173. — Son De Re militari, 122.
Son règne, 1/16. — Loi qu'il fil contre les moines, YEÏENS : Les Toscans les abandonnèrent à cause de
168. — Son frère, xroir VALENTINTEN. leurs )-<iis, 1 7.3.
YALENTINIEN, emjiereur de Rome : Forlilia les fron- YEÏES, ville : l'ut assiégée et (irise jiar les Romains,
tières de l'iîmjiire, 117, i/|6. — Guerre qu'il fil 7, 8. — Servit de retraite à l'armée romaine, 8.
aux Allemands, 119. — Rétablit la discijiline mi- YÉi.iTES : Faisaient jiarlie des légions romaines, 9.
litaire, ia3. — Son frère, voir VALENS. — Elaienl mêlés à la cavalerie, i3, 197. —
YAI.ÈRE MAXIME, écrivain latin : Cité, 13, 56. Comment on les recrutait, 13.
YALÉÎUEN, emjiereur de Rome : Son règne, 111, VENISE, ville : 369. — Sa situation, .13 1.
— Voir
i83. — Fut jiris jiar les Perses, n 1. — Son fils, CONSEIL DES DIX.
xToir GALLIEN. VÉNITIENS : Se croisèrent contre les Grecs, i5g. —
VANDALES :Leur alliance avec les Emjiereursd'Orient, Privilèges que les Grecs leur accordèrent, 160.
129, 255. — Nom qu'ils donnaient aux Goths, — Leur jirudence, 169.
129. — Etaient ennemis des Empereurs d'Occi- AENOUSE, ville : 2/1.
dent, i3o, 2.35. — Leur cavalerie, i33. — Ma- YENTIDIUS BASSUS (P.) : Bien qu'il eût vaincu les
niaient bien l'éjiée, i.3/|, 258. — Quittèrent l'Es- Parthes, Antoine ne lui accorda jias le triomjihe,
pagne, i34- — S'établirent en Afrique, i34. — S6.
Exiiéditions des Emjiereurs d'Orient contre eux, YÉNUSIEXS : Leur révolte, 58.
334. — Leur établissement en Angleterre, 380. VERBE (Le) : Arius niait sa divinité, 1/12.
VANDALES (Rois des) : L'un d'eux fut envoyé cajitif à VERTS, faction de l'Emjiirc romain : 3.36, 1.37.

Constantinojile, i35. — Voir GENSÉRIC, HONORIC Influence qu'ils eurent, 337. — Etaient réjiandus
YAURON (C. Terentius), consul : S'enfuit, à Cannes, dans tout l'Emjiirc, 137. — Justinien 1"' les jier-
2.4. —Sa l'éceplion jiar le Sénal, 2/1. sécuta, 137. — Leur origine, 137. — Caligula
;— Son élec-
tion, a4, 52. les favorisait, 137. — Leur soulèvement, 1/11.
INDEX 317

YESPASIEN, emjiereur Guerre qu'il fit à


de Rome : VisiGOTiis : Leur alliance avecl'Emjiire d'Orient, 1 29,
Vilellius, 97, 106, a4a.—Vaines démarches que i.3o, 2.55. — Envahirent l'Italie, 129. — Con-
Vilellius fit aujirès de lui, 98, 2/12. — Fut, jiro- quêtes que les. Francs firent sur eux, 3 32. —
clamé Empereur jiar les soldats, 98, 106, i.83.— Voir AI.AIUC.
Voulut rétablir l'Jïnqiire, 98, 99, 183. — Ses VisiRS (Grands) : Comparaisonentre eux et les Préfets
légions, 106. — Augmenta les impôts, 23g. — du Prétoire, 1.72.
Son économie, 241. — Ses fils, voir DOMITIEX, YITELI.IUS, emjiereur de Rome : Guerre qu'il fil à
TITUS. — Son successeur, voir TITUS. Yesjiasien. 97, 106, 'ilx'i. — Vaines démarches
VESPILLO : Surnom donné à Lucrelius, 76. qu'il fil aujirès de Vesjiasien, 98, 2/12. — Brièveté
VESTILIA, matrone romaine : Sa corrujilion, 1.79. de son règne, 98, 1.80. — Fut élu jiar les sol-
VÉSUVE (Mont) : Effrois qu'il cause aux Najiolilains, dats, 98. — Sa jirodigalilé, 24 1.
92. VITIGÈS, roi des Golhs : Son lemjis, 1.23, 252.
VÉTÉRANS : Terres qu'on leur distribuait, 63, 86.
— VrrisA, roi des Golhs : Démantela les villes d'Es-
Récompenses en argent qu'on leur assura, 86. — pagne, î 33.
Leurs établissements, 86. — Leur solde, 86. VOLEURS (Chefs de) : Ont détruit jilusieurs fois l'Em-
VICTOIRE (Autel de la), à Rome : Lettre sur son en- jiire de Chine, 171.
lèvement, 1 2.3, 126. YOLSQUES : Leur caractère belliqueux, 7.
— Défaites
VILLE : N'était jias synonyme de Cité jiour les Ro- que leur infligèrent les Romains, 7," 4i, 201. —
mains, 4 2. Conditions de )iaix que les Romains leur jirojio-
ViRiATiiE, chef lusitanien : Diligence des Romains sèrent, 2/1. —Butin qu'on faisait sur eux, 180.
contre lui, 12. — Perfidie des Romains à son — Leur ligue, 1.9 1. — Leur jiays, 201.
égard, 63.

XIPIIILIX, historien byzantin : Son Abrégé de Dion Cassius, 106. — Sa Vie d'Adrien, 108.

YEUX CREVÉS (Peine des) : S'introduisit dans l'Emjiire d'Orienl, 1/12.

ZAMA (Bataille de)


22. :
ZÉXON, emjiereur d'Orienl : Les Golhs sollicitèrent
son alliance, 129. — Poussa les Golhs en Italie,
1 3o. — Adoucit les jieincs, 162.
ZONAIUSou ZONAUE, historien byzantin : Cité, 3, 69,
51, 173. — Sa Vie de Constantin le Barbu, 166.
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES.

Pages
AYANT-PROPOS i
CONSIDÉRATIONS SUR LES CAUSES DE LA GRANDEUR DES ROMAINS ET
DE LEUR DÉCADENCE i
Chajiilre I. J. Commencementsde Rome. — 2. Ses guerres 1
II. De I art de la guerre chez les Romains 9

— JU. Comment les Romains purent s'agrandir 1 [\

— IV. J. Des Gaulois. — 2. De Pyrrhus. — 3. Parallèle de Carlhage el de


Rome. — k. Guerre dAnnibal 17

— \. De l'étal, de la Grèce, de la Macédoine,de la Syrie et de l'Egypte, après


.l'abaissement des Carthaginois 27
VI. De la conduite que les Romains tinrent jiour soumettre tous les jieujiles. 07

— VII. Comment Mithridale juil leur résister /17

VIII. Des divisions qui lurent toujours dans la Ville .30


IX. Deux causes de la jierle de Rome 50
X. De la corrn|ilion des Romains 61

XI. 1. De Sylla.
— 2. De Pompée el de César 6/1

XII. De l'élal. de Rome ajirès la mort de César 7.3


XIII. Au»usle 80
o
-- XIV. Tibère 88
XV. Des Empereurs depuis Caius Caligula jusqu'à Antonin 90

XVI. De l'étal de l'Empire depuis Antonin jusqu'à Probus 10a

XV.1.1. Chano-emenl. dans l'État 11a
D
XVJ1.I. Nouvelles maximes prises jiar les Romains 119

XIX. I. Grandeur d'Attila. — 2. Cause de l'établissement des Barbares. —

3. Raisons pourquoi l'Empire d'Occident fut le premier aball.11. 1 a5
.
I. Des conquêtes de justinien.
— XX.
— 2. De son gouvernement 1 3a
/n
1111'mui:r.11; NAT10xAI.E.
322 MONTESQUIEU
Pages.
Chapitre XXI. Désordres de l'Empire d'Orient.'. i/|oJ
. . ? v. ....... .
-— XXII. Faiblesse de l'Empire d'Orient i /|5
. .
— XXIII el dernier. 1. Raison delà durée de l'Empire d'Orienl. —- 2.* Sa des- ~
truction î 55

APPENDICE DES « CONSIDÉRATIONS» ' 103

NOTES ET VARIANTES
......... .87

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