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Dictionnaire de l'ancienne

langue française et de tous


ses dialectes, du IXe au XVe
siècle,... par Frédéric
Godefroy,...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Godefroy, Frédéric (1826-1897). Dictionnaire de l'ancienne
langue française et de tous ses dialectes, du IXe au XVe siècle,...
par Frédéric Godefroy,.... 1888.

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ET DE TOUS SES DIALECTES

DU IXE AU XVE SIÈCLE


CHARTRES. — TYP. ET STÉR. III IIAMI
DICTIONNAIRE
DE

i
COMPOSÉ D'APRÈS LE DÉPOUILLEMENT DE TOUS LES PLUS IMPORTANTS DOCUMENTS

MANUSCRITS OU IMPRIMÉS
QUI SE TROUVENT DANS LES GRANDES BIBLIOTHÈQUES DE LA FRANCE ET DE L'EUROPE
ET DANS LES PRINCIPALES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES,
MUNICIPALES, HOSPITALIÈRES OU PRIVÉES

PAR

FRÉDÉRIC GODEFROY
PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

ET HONORÉ,PAR L'INSTITUT, Dl. GRANDPRIX GOBERT

TOME CINQUIÈME
LISTE — PARSOMME

PARIS
F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR
E. BOUILLON ET E. VIEWEG, SUCCESSEURS
67, RUE DE RICHELIEU, 67
1888
AVERTISSEMENT

Avec le tome V, nous voici parvenu presque aux deux tiers du Dictionnaire. La composition a dévoré encore plus de
matière que je ne prévoyais. Moins de huit volumes suffiront pour enfermer toutes les lettres.
Plus de deux volumes resteront donc disponibles. Ils seront remplis par un large supplément qui me permettra de
donner satisfaction aux réclamations de plusieurs éminents philologues, en admettant, à côté d'une multitude de trouvailles
nouvelles, les mots écartés d'abord parce que la langue moderne les avait gardés, et en les étudiant tous, sous toutes leurs
acceptions anciennes, vieillies ou conservées.
Un volume à part, tout à fait indépendant de la publication actuelle, mais la complétant, présentera la langue savante.
individuelle et hasardée du xvie siècle et de la première partie du xvne.
Dès maintenant, tous les matériaux sont soigneusement préparés et amenés aux proportions nécessaires. L'immense
répertoire que j'avais rêvé de dresser, il y a tant d'années déjà, pourra donc être livré au public dans un espace de temps
qui ne sera pas trop long, si les circonstances me favorisent.
Une nouvelle fois, je fais appel à toutes les bonnes volontés pour m^ seconder dans une entreprise si vaste, si pénible.
et j'aime à remercier encore tous ces aides dévoués, véritable bataillon sacré : M. J. Bonnard. mon second, mon bras droit,
mon ami le plus dévoué, le plus sûr, MM. L. Taulier, C. Royer. A. Delboulle, qui n'ont cessé de s'intéresser avec un admi-
rable zèle à cette œuvre nationale.
J'adresse aussi de vifs remerciements à des personnes qui ont commencé dans ces dernières années à prêter un très
utile concours à mes vastes entreprises lexicographiques : M. Ernest Deseille, archiviste municipal de Boulogne-sur-Mer.
M. Jules Petit, conservateur de la Ribliothèque royale de Bruxelles, M. Emile Ouverleaux, conservateur adjoint à la même

bibliothèque, M. Albin Body, archiviste de Spa.


Je ne saurais terminer sans payer un tribut tout particulier de gratitude à la ville de Tournai, dont les incomparables
richesses en vieux textes français s'étalent à toutes les pages, à toutes les colonnes de mon Dictionnaire. Il m'aurait fallu
des années de séjour en Belgique pour recueillir tant de trésors. Il me suffit de faire de temps
en temps quelques explora-
tions dans l'ancienne cité française, grâce au zèle au-dessus de tout éloge de l'archiviste, M. Pierre Maquest, qui bien
a
voulu se charger de lire pour moi, de transcrire et de m'envoyer, avec de précieuses annotations, les documents les plus
importants dans tous les genres de son inépuisable fonds : M. Maquest acquiert ainsi des titres non seulement à
ma recon-
naissance personnelle, mais à la reconnaissance de tous ceux qui s'intéressent aux études du moyen âge.
DICTIONNAIRE
DE

L-ISTE, listhe, lite, litte, listre, licte, littre, comme ornement, et, aussi, ce semble, de ou qui avaient quelque grande dignité
s. f., orle, lisière, bord, frange, bande : peintures, de sculptures, de recherches comme les ducs, les maréchaux de France,
Devers senestre li brans d'acier coula d'architecture. les princes, les connétables. L'une était
Desus la targe, que onques n'aresta :
La maistre liste d'une part li trança
Dans le diocèse de Beauvais on appelait pour le fief, l'autre pour la dignité..On les
Et du hauberc quanqu'il alaint en a. et on appelle même encore litre une large triplait pour les souverains, et la troisième
(RAIMBERT, Ogier, 1868, Barrois.) bande noire peinte sur la muraille, soit à marquait leur souveraineté.
Ou milleu du tissu a une litte cheveron- l'intérieur soit à l'extérieur des églises. Les patrons ecclésiastiques, qui repré-
nee de soye blanche et vermeille. (1360, Autrefois tout seigneur ou patron d'une sentaient les fondateurs d'une église,
Invent, du duc d'Anjou, n° 330, Laborde.) église possédait le droit honorifique de jouissaient du droit de litre, comme les
Escu de sinople a liste d'or. (Perceval, faire peindre, après son décès, sur les
1° 84, éd. 1630.) patrons laïcs, avec cette différencequ'ils
Sont tenus tous les subgetz tenans de murs de l'édifice, de ces bandes funèbres ne devaient pas faire peindre les armes de
ladite eglise et abbaye, ayans terres et sur lesquelles on blasonnait ses armes. Le leur famille, mais celle de leur fondateur.
prez contigus et joignans a la riviere du seigneur haut justicier avait lemêmedroit (Bulletin de la Commission archéologique
Molinet, rellever et nettoyer, chascun a dans les églises de sa seigneurie.La forme du diocèse de Bèauvais, 1846.)
l'endroit de son tenement, pré ou terre, de la litre représentait un lé de velours.
ladite riviere autant et si avant que leurs De riches listes ert listee (la tombe).
"ditz prez, terres et tenemens se comportent Quelquefois on faisait usage d'une espèce (Floire et Blanceflor, Ie vers., 640, du Méril.)
et jusques au milieu de ladite riviere, en de litre en velours, damas, drap, serge, En la quarte tire des lit es
coste et liste de leur tenemens, en telle futaine, ou autres étoffes, mais seulement Fu por les quatre euvangelistes
façon que ladite riviere puist avoir son Onyche.
cours pour fleuer a la mer. (1507, Prév. de au dedans des églises. Ces sortes de (Lapid., E 1215, L. Pannier.)
litres nedemeuraientsuspendues aux murs

Rouen.)
Vimeu, Cout. loc. du haill. d'Amiens, I,
427, Bouthors.) que pendant un an et un jour. Les cein- Deus aunes de deus listes. (tir. Chartede
Estant la tumeur ouverte, si leperitoine tures funèbres appelées litres pouvaient J. s. Terre, Cart. de Pont-Audemer,fo 83 yo,
Bibl.
en quelque lieu n'est atteint et coupé de
frais, ains a seulement l'ulcere vieille, il être conduites sur tout le pourtour de De cascune liste que li feme u li
en faut couper une petite bande ou liste, l'édifice, quand même il se fût
trouvé au listeroit. (1262, Bans aux échev., QO,garçons
ass. s.
qui entame seulement le bord. (DALESCH., dehors un bâtiment adossé au mur. les drap., fu 13 yo, Arch. mun. Douai.)
Chir., p. 290, éd. 1570.)
La largeur des litres variait suivant les Li rois fu en sa sale d'or pàinturee a liste.
— Liste se disait aussi de diverses espèces dignités. On les doublait tant à l'intérieur
- (Berte, 2218, Schelari)
de bordures, de broderies, employées qu'à l'extérieur pour les seigneurs titrés Une autre pitpee de soudanin d'icelle
façon a cinq littes. (1380, Inc. de Ch. V, Livré quatorze quartiers chascun de A sambue, couvre-chef, bande,
"11"3372, Labarte.) —
.ix. piedz de long emploiez a faire licles écharpe, ceinture, plume :
Une longue ceinture sur un blanc tixu, audit pont, qui avoient esté rompues.
a deux lictes de jaune. (1400, Pièces relai. (1498, Compt. faits p. la ville d'Abbev., Ri- Mesire Durmars l'a levee
au règne de Ch. VI, II, 334, Douët d'Arcq.) chel. 12016, Coil7 ro.) Sur la sambue d'or listee.
(Durmars le Gallois, 4927, Stengel.)
Que par dedans J'eglize tout a l'environ Un tailleur de gretz retaille les littes,
soit une lite de bougran ornee et semee joinctures et paremens. (1505, Gand, ap. Car cuevrechief de noble atour
des armes du dict seigneur. (Roi RENÉ, La Fons, Art. du Nord, p. 130.) Sour son elme le jour porta,
QEuv., I, 86, Quatrebarbes.) Dame ou pucelle li donna,
Lillois, liste, lisière. Suisse, liste, bande Listes d'or a pierles massis.
Ne voulons qu'il soit mis es lites de la (Coud, 5643, Crapelet.)
dicte eglise aucuns draps de soye, mais mince de bois, règle de bois mince et
bougran seulement. (ID., ib., p. 108.) étroite. Valles, c'est cist as armes d'or,
A celle bende troncenee,
Le seigneur chastellain est fondé d'avoir D'argent et d'azur est litee.
preeminance,avant ses vassaux, es esglises LISTÉ, tité, luisté, litté, - ei, adj., bordé, (BRETEL,Tourn. de Chauv., 2208, Delmotte.)
estans en et de sa chastellenie ; comme entouré d'une bande ou bordure, peint à
Icelle escharpe estoit richement listee de
d'avoir et tenir littres en ses armes et bandes ou à bordures, orlé, frangé ; s'ap- douze cloquetesd'argent. (DEGUILLEV., Pe-
timbres au dedans et dehors desdites plique à quantité d'objets : lerin. de la vie hum., Ars. 2323, f° 34 ro.)
eglises et peut prohiber et deffendre
qu'autres ses vassaux ne mettent littres ne
armoiries esdites eglises, su prejudice de — A palais, chambre, tour, tente : Et d'unes ceinctures ceints sont
Li paleis fa listes de asur e avernanz. Qui a fin or toutes littees
sa preeminance. (Cout. de Tours, Cout. (Voy. de Charlem., 344, Koschwitz.) Sont et de fins saphirs clouees.
gén., t. II, p. 4, éd. 1604.) (ID., Trois Pelerin., f 145a, impr. Instit.)
On palais montent de vert marbre listé.
—Liste a désigné particulièrement une (Les Loh., ms. Montp., f° 232c.) Ses plumes (du faucon) doivent estre
bande de poils blancs qu'ont sur le chan- blanches coulourees de vermeil, et doivent
Nique cuident deffendre et les palais listes. estre littees, grosses et bien coulourees.
frein ou au bout du nez certains chevaux, (Chans. d'Antioche, II, v. 396, P. Paris.) (Modus, fo 77 vo, Blaze.)
que dans les ouvrages sur la connaissance Du grant p leiz lité.
des chevaux on appelle fautivement lisse (Fierabras, Vat. Chr. 1616, f° 60a.) LISTEL, - iel, litel, litrel, s. m., bordure,
en tête, lisse au bout du nez : La se braist, si ait un cri gitei, bande, raie :
Le cheval sera de gentil cueur et de bonne Si que li rois de son palais listei Couverture a listel. (1262, Bans aux
vertu, qui aura l'estoille blanche au front, Celle part vint corrant. échev.,
, 00, ass. s. les draps, fo 2 rO, Arcb.
(Garin de Mongl., Romv., p. 343.) [mpr., libei. Douai.)
ou la liste et raie blanche qui lui descende mun.
par la face ou chanfrin, sans .toucher aux A icest [mot] s'atorne vers lo palais lité. Sor le listiel de cascune parL. (Ib.,
sourcils ni arriver jusques au museau. (O. (Parise, 200, A. P.) f° 15 v°.)
DE SERR., Th. d'agr., IV, 10, éd. 1605.) Et firent grans palais liteis. Litrum, litrel. (Olla patella, p. 36,
On trouve encore au XVIIe s. au sens de (Rose, Vat. Chr. 1858, f° 82d.) Scheler.)
bande de terre : Je vous ay chy mandet en ma cambre listee. Les .II. postiaux et le soverain litel de
(Chev. au cygne, 597, Reiff.) l'uis. (De l'Aignelet, Richel. 423, fo 132a.)
Plus une littre d'un autre jardin y joi-
gnant contenant trois boicelées. (1675, Virent le rice mur et les. tors cretelees, Ils moullierent du sang de l'aigneau les
Ste-Croix, Montbernage, Arch. Vienne.) De blanc marbre et de bis menuement lislees. listeaux de leurs huys. (Fleur des hyst.,
(Roum. d'Alix., CO35c, Michelant.) Maz. 530, fo 27b.)
Une listre ou chaintre en bois mal planté.
(1695, S.-Benoit, ib.) Li due en est venus en sa tente litee; Et tout entour ledit pié, par le bas, a un
Du cheval descend) qui la resne ot doree. grelle litel fait aux armes de France. (1360,
— Espace entre deux piliers : (Cuv., du Guesclin, 13812, Charrière.) Invent. du D. d'Anjou, no 281, Laborde.)
Font feur et marché de faire la charpen- Pour avoir fait mettre par Martin de
terie d'un clocher sur les quatre princi- — A targe, écu : Villers et Simonnet Bouissart, carpen-
paulx piliers de la dicte eglise de la lon- Et fiert Simon en la targe listee. tiers, ung listiel en laditte maison servant
gueur de dix bracees et de la largeur de (Les Loh., ms. Berne 113, f° 33c.) entre les deux fenestres d'icelle. (Compt.
dix pies par ambas, dessus la dicte eglise de la tutelle et curatelle de Miquelet Tuscap,
avesques de toute la charpenterieque ser- Vait ferir Estorgant sor la large luistee. rendu en 1418, 4ei somme des mises, Arch.
vira pour les dicts quatre piliers jncques a (Aiol, Richel. 25566, f° 167a.) Tournai.)
joindre la novelle au pié de la dicte eglise Le destrier broiche, le frainc abandoné,. Suisse rom., liteau, latte.
au cuer et a la couverture au dessus du Et fiert B. sor son escu listé. v
cuer, et qui couvrira la largeour d'un pié (Raotd de Cambrai, 4073, A. T.) LISTELURE, lict., s. f., bordure :
les deux piliers paracheves devers le
marché au blé avesques listre et arche De bandes d'or ot un escu lité. Comble a feste et a sourfeste faisant lis-
entre deux. (16 mai 1468, Chapit. de Cor- (Aleschans, 1328, ap. Jonck., Guill. d'Or.) telure de loyures, croisies et montans.
nouaille, 1" reg. des contr., Arch. Finist.) Devant lui a son fort escu lité. (1416, Béthune, ap. La Fons, Glois. ml.,
(G. de Mongl., Vat. Chr. 1360, f° 16b.) Bibl. Amiens.)
— Rang,
dans l'exemple suivant : Ledit Eustace a livré deux pieces de
Son escu devant soi, qui lu a or listes.
Et garnisiez nés et gaiies, (Chans. d'Antioche, VIII, 1389, P. Paris.) bois portans chascune .XII. piedz de long
Tout ordeneement par listes et servant [de] lictelures. (Compt. faits p.
De mariniers sages et vistes. la ville d'Abbev., Richel. 12016, p. 109.)
(GUIART,Roy. lign., t. l, p. 152, Buchon.) — A mur, marbre, cristal, table
Li mur de mabre tôt noef et bien lislé. LISTEOR, - eur, s. m., ouvrier qui fait
— Fig. : (Les Loh., Vat. Urb. 375, f° 5d.) la lisière d'un drap :
On a accoustumé de sonner la cloche Desor le mur a resgardé, Robert le Lisleur. (Chirog. de fév. 1259,
escholiers. La leçon
pour resveiller lesavoir
que nous devons est de bien haute Qui fu de fin marbre lislé. Arch. mun. S.-Quentin, 1. 24.)
liste, il faut avoir l'esprit ouvert. (Les (Floire et Blancheflor, 2e vers., 2579, du Méril.) Que nus listeres ne puist drap lister ke.
Apresdinees du Sr de Cholieres, I, fa 1 v°, Mesire Gauvains del destrier s'il avenoit cose que alcuns de ces listeurs
éd. 1587.) Descent sor le mabre listé. fust malades. (1262, Bans aux échev., 00,
(Gauvain, 2022, Hippeau.) ass. s. les drap., fO 13 vo, Arch. mun.
— Barrière? D'or est la bucle e de cristal listet.
Douai.)
Le sabmedy se fist unes joustes que les (Roi., 3150, Müller.)
Portingallois firent sans donner prix; et LISTER, v. a., faire la lisière d'un
furent abbatues toutes les listhes qui estoient Roy Pietre fist seoir a sa table litee
Et a guise de roy fu servi la journee.
drap :
sur la place. (S.-REMY, Mém., ch. CLV, Bu- Que nus listeres ne puist drap lister
chon.) (Cuv., du Guescl., 9850, Charrière.)
-
ke. (1262, Bans Arch.
aux échev., 00, ass. s. Par littees les raisins esgrumes et le
fousteau sont mis dans un tonneau de-
LITELET, s. m., petit lit :
les drap., f° 13 v , Douai.)
mun. .11. petits litelels sans coussin. (1389,
foncé par un des costes. (O. DE SERRES, Invent. de Rich. Picque, p. 56, Bibliopb. de
1. LISTRE, voir LITRES. Th. d'agr., III, 9, éd. 1605.) Reims.)
2. LISTRE, voir LISTE. On les enferme (les raisins) dans des .11. petits liteles, les coussins et deux
paniers d'oziers entasses les uns sur tes petits couvertoirs rayes. (1389, Inv. d llette-
LIT, lict, s. m., tas, couche : autres, y meslnnt parmi des feuilles de niville, ap. Varin, Arch. adm. de Reims,
vigne, par littees, et les panniers couverts. III, 747.)
Un lit de
gerbez de blé a batre contenant (ID., ib., III, 13.)
une travee de la nef de la granche, a tout L'entredeux est rempli de terre argil-
Les poètes du xvia s. font un fréquent
une chambree. (1395, Bail, Arch. MM 31, leuse, ou pour le meilleur, de pure argille, usage de ce mot.
fo 223 rO.)
qu'on y espard peu a peu esgalement par
— Terme de meunier : littees, en la pressant avec un battoir pour LITER, lither, v. n., enduire :
l'affermir. (ID., ib., V, 13.) Ce sont les remedes que Galien approprie
Le meusnier est tenu rendre la farine de par dedans a gargouiller, lither, oindre et
rez a comble outre le droit de mouture et Pour la mesme cause de la santé, faict souffler au dedans. (JOUB., Gr. Chir.,
tenir le lict et cercle de ses moulins a rond. on du pain bigarré de blanc et de gris, p. 167, éd. 1598.)
(Cout. du pays'de la Marche, Cout. gén., dont les couleurs distinctes se voyent par
II, 518, éd. 1604.) littees a travers du pain, qu'on compose 1. LITERAGE, s. m., écritures, titres,
brisé, mariage dissous :
de paste blanche de froment et de grise
de seigle. (ID., ib., VIII, 1.)
documents :
— Lit Et est besoing que j'abandonne toutes
En cas de lictz Misez et mariages di- : ces ancienetes (combien qu'elles soyent
vers entre gentils hommes, les fils exclue- — Progéniture dignes de memoire, et a la louenge de
ront les filles des successions de leurs Butor li a dit : Dame, or ne soies iriee, voz ancestres et de vous) pour venir aux
peres ou meres communs en apportionnant Vous aves deles vous vostre douce portee, prochaines lignees congneues et de bonne
icelles de ce que leurdoit estre donné pour La royne des cieus en puist estre loee ; et prompte memoire, tant par crouiques,
leur dot. (Cout. de Lorraine, Cout. gén., Et par ma foy ves cy grascieusse litee traites, literages, mariages et autrement
II, 1081, éd. 1604.) Qui loue temps a esté de nous .n. desiree. (que l'on trouve tous les jours, pour la
deffait, mariage subsis-
(Brun de la Mont., Richel. 2170, f 34 r°.)
preuve de mon escrit), comme aussi par
— Lit entier, lit : vives voix mesmes, tesmoignans aucunes
tant et mariage fini par la mort d'un des — Portée parties de mon récit. (LA MARCHE, Mém.,
conjoincts : Quand leurs lisses sont chaudes, ils les introd., chap. l, Michaud.)
tiennent attachées es forests; toutefois ils
Homme marié non ayant enfans, ne ne nourrissent ny la première ny la se- Cf. LETRAGE et LETHIAGE.
pourra vendre les fiefs ne mainfermes conde littee. (Du PINET, Pline, VIII, 40,
venant du costé de sa femme plus avant éd. 1566.) 2. LITERAGE, - aige, s. m., litière :
que durant le lict entier, mais prestement Quand une chienne ne fait qu'un chien
Par lequel (bois) ilz pevent prandre fou-
le lict delfait et l'homme vendeur mort, giere, feille d'ierre et autre literaige pour
iceux fiefs et maiDfermes, retourneront a d'une lictee il voit a neuf jours. (ID., ib.) leurs bestes et engreis. (1467, Usem. de la
la femme, si vivante est, ou a ses hoirs. On dit que la tygresse ayant retrouvé l'un for. de Brectlien, Cart. le Redon, Eclaire.,
(Cout. de Hainaut, Cout. gén., I, 803, de ses petits, que le chasseur luy laisse sur CCCLXXVIII, A. de Courson.)
éd. 1604.) le chemin pour l'amuser, tandis qu'il
emporte le reste de la littee, elle s'en LITEHA TURE, S. f., capacité :
LITARGE, lyt., S. f., léthargie : charge, pour gros qu'il soit, et pour cela Ordonnons que tous les notaires que
Ceulx qui sont endormis de lytarge. n'en est point plus pesante, ains plus par nous seront creez et constituez seront
(Platine de honneste volupté, f 35 rO, legere a la course qu'elle faict pour le sau- tout premier examinez par nostre juge
éd. 1528.) ver dans sa tasnipre. (FR DE SAL., Vie dév., maj"ur et d'appeaux sur la suffisance et
On trouve letharge au xvie siècle.
préf., OEuv., 1,550, Albanel et Martin.) lilerature d'iceux. (Coustumes de Bueil,
Nouv. Cout. gén., Il, 1242.)
On trouve au XVIIe et au XVIIIe s.:
LITAUGERE, Voir LlTARGIRE. Deux chiens qui viennent a la lumiere LITERIL, voir LETRIL.
LITARGIRE, - gere, s. m., litharge, du jour d'une mesme litlee. (CAMUS,Cleor.,
I, 615.) LITERNIER, s. m., marchand délits:
ancien nom du protoxyde de plomb demi- Marchans literniers. (1582, Valenciennes,
vitreux : Pline dit, d'après Aristote, que les In-
diens faisaient couvrir leurs chiennes par ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
En metant par desus litargire confit o des tigres, et qu'il en naissait des chiens-
chaleur de souleil. (H. DE MONDEVILLE, tigres, mais qu'ils ne se servaient que de 1. LITERON, litt., lict., s. m., petit lit :
f
Richel. 2030. 48e.) ceux de la troisième littee, ceux des deux En ce sollier avoit .I. povre litteron ou
Soit mise dessus poudre de litargire ou premières étant trop dangereux. (BERN. DE tous enfans de la povre femme gisoient.
de hermodactiles. (ID., fo 57e.) S.-P., Mém. s. la Ménag.) (FROISS., Chron., Richel. 2644, fo 209 vO.)
Plus bas : licteron.
Por ce que les medicines sèches si LITEIGNE, s. f., litige, procès, contesta-
comme litargires et les autres mineraus 2. LITERON, litron, s. m., mesure pour
qui ne descendent pas ne trespercent les tion :
Sans prejudice du droit des parties d'une les solides ; mot conservé sous la forme
porres. (BRUN DE LONG BORC, Cyrurgie, litron :
ins. de Salis, fo 20d.) part et d'autre, lesquels sont en liteigne a
Tu encorporeras le litargere avec ces cause du dit fié comme ils disoient. (1523, Le muid de blé mesure de Paris contient
choses. (ID., ib., fo 21d.) Aveu de la seigneurie de Balaines,paroissede douze sestiers : le sestier, deux mines ; la
de Hilli, chastell. de Romorentin, ap. Le Clerc mine, deux minots ; le minot, trois bois-
de Douy, t. II, fo 16 vo, Arch. Loiret.) seaux ; boisseau, quatre quarts ; le quart,
le
1. LITE, adj. f., blessée; lite magesté, quatre literons. (O. DK SERR., Th. d'Agrie.,
lèse-majesté : LITEL, voir LISTEL. 1, 3,éd. 1805.)
La justice laye ne peut bannir ung clerc
LITELER, v. a., border : Literon, litron, seizieme partie du mui,
ne ung prestre fors de lite magesté. (Cou- Pour abatre une saus et esquarrir, plan- quatrieme de la quarte, mesures de choses
tumier de Guynes, fo 209.)
chier les moulins la ou il convenoit, clorre arides. (MONET, Paral. des langues, Rouen
Cf. LES. d'esselles et liteler. (1328. Compte de Odarl 1632.)
de Laigny, Arch. KK 3a, fo 14 vo.) Literon ou litron, une sorte de petite
2. LITE, voir LISTE. de legumes a Paris environ d'une
mesure(DUEZ,
Ung aultre tablies, ouvré et litelé. (1482, peinte. Dict. fr.-all.-lat., Amsterdam
LITÉ, voir LISTE. Inv. du château de Coursan, Rev. des Soc. 1664.)
savantes, t. III, 7e série, 28 liv.)
LITECONTESTER,voir LITISCONTESTER. Pop., à Paris, litron, litre de vin.
Suisse rom., Neuchâtel et Fribourg, lite-
LITEE, littee, lictee, s. f., couche: ler une paroi, liteler un plafond. LITHER, voir LITER.
LITICONTESTATION, voir LlTISCONTKS- Liticontestation est nyer la demande de Si quelque partie faisant residence
TATION. partie par ung ny pour toutes deffences. dans ladite ville s'en retiroitsapendant la
Et pour ce l'appelle liticontestation qui li- litispendance ou le procès, tous ajourne-
LITICONTESTER, voir LlTISCONTESTER. liconteste par général ny, sur toute la de- mens seront faits au domicile dont il est
mande,ne ne quiert declinatoire ne dilatoire sorti. (Cout. d'Ipre, ch. CCXLIII.)
LITIGANTJ s. m., celui qui a un litige : autre que peremptoire que nyer purement
Quand ung des litigans a obtenu contre la demande qu'on luy fait pour toutes def- Ledilbailly de Marie a offert de faire
l'autre, par sentence diffinitive, condemp- fences, car devant ce ny n'est le juge sei- roir promptement que pour raison appa- de ce
nacion ou appoinctement du juge. (Coust. gneur de la cause que pardevant luy est y a appellation et litispendence en la ditte
du XIVe s., Arch. législ. de Reims, 2' p., liticontestee. (BOUT., Somme rur., 1' p., cour de parlement des cinquante deux ans.
vol. I, p. xvi, Doc. inéd.) 1° 32d, éd. i486.) (1557, Proc. verb. des cout. de Laon, Cout.
Nous ordonnons que tous plaidans et Statuons et ordonnons que pour quel-
gén., t. I, p. 560, éd. 1604.)
litigans seront tenus au jour de la pre- que récusation qui soit baillee contre nos Chose qui tournoit grand ravallement
miere comparition en personne, ou par ditz.seneschaux allouez et juges ilz ne s'en dudit Sainet Siege, auattendu mesmement
procureur suffisammentfondé, declarer ou abstinent de proceder au jugement des la litispendence qui en estoit devant les
eslire leur domicile au lieu ou les procez proces pendans par devant eulx, sinon juges deputez par Sa Saincteté. (M. DU
seront pendans. (1539, Ord. de Franç. Il, que la recusation soit baillee par avant BRLLAY, Mém., 1. IV, fo 111 ro, éd. 1569.)
pour l'abreviat. des procez, XXIII.) le proces litiscontesté et les parties ap-
LITREL, voir LISTEL.
Ung tas d'asnes advocatz ou plus tost pointees en droit, ou que depuis la dicte
larrons qui plaident les causes. tant litisconteslation et appointement en droit LITRES, listre, S. m., cas sujet, lecteur:
seullement pour attirer l'argent des liti- aulcune chose de recusation juste et rai-
sonnable contre lesditz seneschaulx al- Lors vient li litres au livre. (Trad. de
gans. (JEH. LE BLOND, Instit. de la chose louez et lieutenans feussent de nouvel Beleth, Rishel. 1. 995, fo 16 v°.)
publique, fo 26 ro, éd. 1549.)
venuz a cognoissance de partie qui les Listre, lector. (Gloss. gall.-lat., Richel.
LITIGE, s. m. et f., mot très douteux, propose et allegue. (Coust. de Bret., l. 7684.)
ignifiant avocat, selon Tarbé : f° 219 ro.)
Et encore au xvi* s. :
Tres amoureuse (Vierge), de gaité hosteliere, LITISCONTESTER, liticontester, litecon-
Soyes ma litige. Les doyen, chanoines et chapitre Sainct
(Chans., ap. Tarbé, Romancer.de Champagn., 1,66.) tester, verbe. Estienne d'Auxere comparans parmaistre
François de la Barre, doyen, Edme The-
— Neutr., introduire le premier acte de venon, chantre, Estienne le Muet, peniten-
LITIGIEUSEMENT, adv., en se querel- procédure qui donne ouverture à la con- cier, Charle Grillet, archidiacre, Germain
ant : testation judiciaire : de Charmoy, Nicole David, listre. (1561,
Mais quant ce vint aprez disner, vindrent Il convient deffendre, lilisconlester et Proc. verb. des cout. d'Auxerre, Cout. gén.,
devers ceulx du Nortb,litigieusement,deux I, 213, éd. 1604.)
chevalliers. (WAVRIN , Anchienn. Cron.
d'Englet., II, 408, Soc. de l'H. de Fr.)
entrer en plait. (Cout. et Ord., collect.
Dupuy 247, 48, Richel.)
LITTE, voir LISTE.
Pleniere puissance. de eus deffendre,
LIITIGUEUX, adj., litigieux : de excepter, proposer, repliquier, tripli- LITRON, voir LITERON.
quier,quadrupliquier,delitecontester.(1324,
f Chose litigueuse.
111 rO, éd. 1483.)
(Coust. de Norm.,
Arch. JJ 62, fo 115 rfl.) JUTTÉ, voir LISTÉ.
Et ceste rubriche est tenue et observee LITTERAL, adj., exprimé par écrit :
LITISCONTESTACION,- tion, liticontes- en parlement : et raison le veult, car ja
lation, s. f., terme de procédure, premières Que ses gestes feussent mis en recordt
ilz ont liticontesté. (BOUT., Somme rur., littéral. (FOSSRTIER, Cron. Marg., ms.
défenses préparées par le défendeur contre 1'08b, éd. 1537.) Brux. 10511, VII, v, 17.)
la demande du demandeur, premier acte Il ne peult poynt appeller de son judge
de procédure qui donne ouverture à la mayntenant, car il a liticontesté. (PALS- LITTERATOIRE, adj., littéral, fondé sur
contestationjudiciaire : GRAVE, Esclairc., p. 683, Génin.) des lettres, des titres :
Car il apparoit clerement qu'elle averoil Quand un tiers detempteur d'aucun hé- Firent escrire ladite loy comme de nos
endamnee la liticontestation. (Pièce de 1310, ritage est poursuivi pour raison d'aucune jours
diger a esté observé pour reformer et re-
rente dont est chargé ledict heritage qui luy en preuve litteratoire les coutumes
ap. Varin, Arch. admin. de Reims, II, 116.) a esté vendu sans la charge de ladite de France. (Du TILLET, Rec. des R. de Fr.,
Impr., licontestation. rente et dont il n'avoit eu cognoissance p 11, éd. 1580.)
Ladite cause et proces eust esté advoc- paravant ladicte poursuitte, apres qu'il a
qué en nostre cour de parlement ou icelle sommé son garant ou celuy qui luy a LIT rit E, voir LISTE.
a longuementesté sans avoir aucunement
procédé vendu et promis garantir ledict héritage,
fors seullement par presentation lequel luy deffaut de garantie, ledict tiers LIU, voir LIEU.
chacun an et sans ce que litisconteslation detempteur ainsi poursuivi, paravant litis-
i ait esté faite. (1324, Tiltre touchant les contester, peut renoncer audit héritage. LIUEE, voir LIEUEE.
droits depayseison des marets de Mortaigne, (Cout. de Paris, Cout. gén., t. T, p. 4, éd.
Arch. mun. Mortagne.) 1604.) LIUETE, voir LIEUETE.
Delay ne leur sera donné par le juge, LIURE, voir LIEURE.
apres litiscontestationfaire. (1367,Ord., VII, — Act., introduire, en parlant d'un pro-
706.) cès : LIUTER, v. a. ?
En faisant sur ce litiscontestation.(Juill. Vous sçaves que des l'an passé Le raifort sauvage fleurit en juin, et
1373, Lett. de G. de Cluney, bailli d'Auxois, Y eust ung proces commencé bientost apres il liute sa semence. (L'Es-
Arch. mun. Montbard.) Entre la Simple et la Rusee, CLUSE, Hist. des plant. de Dodoens, V, 36.)
Apres laquelle response et litiscontesta- Dont la cause a esté plaidee
cion ainsi donnee par ledit prisonnier, fu Et aussy liticontestee LIUVESCHE, voir LIVESCHE.
Par devant vous.
par ledit lieutenant demandé aus dessus (COQUILL., Enqucste, II, 73, Bibl. elz.) LIUVREE, voir LIVREE.
nommez leurs opinions et comment il se-
roit bon de proceder contre ledit prison- Part. passé, litiscontesté, introduit, LIVACION, voir LEVATION.
nier. (Reg. du Chât., II, 458, Biblioph. fr.) —
Respondent que il ne chiet nulle res- en parlant d'un procès : LIVAGE, voir LEVAGE.
ponse pour ce'qu'il est regetté comme non Proces litiscontesté. (Coust. de Bret.,
pleidoiable pour ce que les parties furent f° 219 r°.) LIVANE, s. f., pélican
appointees a bailler, et furent liticontesta- Causes. entieres et non liticontestees. Pelecanes et onocrotalus en grec, platea
tions avant les dictes lettres impetrees. (1512, Lettres de Louis XIf, ap. Félibien, et platalea en latin, livane en françoys,
(1398, Acte de procédure au somm. de la llist. de Paris, t. III, p. 266a.) agrotti en italien. (BELON, Nat. des oys.,
.justice de Bonneval, chastell. d'Yenville, III, 11, éd. 1555.)
ap. Le Clerc de Douv t. II, fa 16 r°, Arch. LITISPENDENCE,-ance,s. L, temps pen-
Loiret dant lequel un litige est pendanten justice : LIVECOP, voir LIFECOP.
LIVEE, voir LEVRR. Estoit poldree espessement, taux, pipages, impositions, gabelles et
De cief en cief tôt ivelment. livrages. (1395, Sent. arbitr., ap. Lobin.,
LIVEL, liveau, leveal, s. m ,conservé (Parton., 10826, Crapelet.) il, 775.)
sous la forme niveau, plus anciennement Herselot, sez me que loer LIVRAIRE, livrare, s. m., livre :
nivel, qui apparaît au xve siècle : Conmant m'an vanche ?
Charmez li chiere par lavanche, Qui buens livraires veut cerchier.
Or chu assiet om les iiii. coens dou Escrivez brief de sanc et d'anche. (G. DECOINCI,Mir., ms. Brux., 1'D163*.)
clostre sens plonc es sens livel. (Alb. de (De Richaut, 113, Méon, Nouv. Rec., 1.) Impr., la
V.ill. de Honnec., p. 151, Lassus.) Laiens erent li grant livraire
vanche. Estendu sour une establie.
Et si doit on metre el fossé de vint pié Foir deit on o une beche (Mir. de S. Eloi, p. 33, Peigné.)
trois estaches a livel, une ou fossei dou bos
del Fau, desous le conduit respondant a La racine de la liuvesche.
(Ms. St Jean, ap. Littré, Livèche.) — Bibliothèque :
livel, ces trois deseure selonc ce ke l'eauwe
A Saint Maarc ou biau livrare
se portera. (Août 1256, Flines, Arch. Nord.) Levistiscum, luvesche, luvestiche. (Voca-
Trnis i. biau livre donc biau traire
Abaisser la moitié du planchier du bulary of the names of plants (of the
middle of the thirteenth century), p. 139, Vodrai encor bele matiere.
solier de ladicte maison qui est de quatre
marche au liveau du pré. (1410, Arch. MM Wright.) (G. DECOINCI,Mir., ms. Brux., f 105a.)
32, fo 53 vo.) Levisticum, livesche. (Gloss. lat.-fr., Brit. A Saint Maart ou grant livraire
Tout d'ung egal et a ung liveau que l'ung Mus. Harl. 978, fo 26a.) Trouvai i. livre en i. aumaire.
(Nativ. N.-S., Reinscb, die Pseudo-Evangelien,
ne passe pointl'autre. (1446, Bourbonnais, Bullir la racine de luvesche en eve. (Or- p. 40.)
Arch. P 13552, pièce 4.) natus mulierum, ms. Oxf. Ash. 1470,
Usaige est que toutes beraines faisant fo 278e.) LIVRAISON, -eison,-eisun,- oison, - ison,
forches une ou pluseurs, que delle alhe Rasine de lovache. (Quentyses, ms. Edim-
del heraine de chialle forche qu'elle doient bourg, Advocates library, 18.4.9.) - isson, - eson, - exon, levr., liver., s. f.,
estre detenues aus commons frais et aux action de livrer, de donner, de distribuer:
Lupistica, luposche. (Gloss. rom.-lat. du
commons coustanges, et del fourche en XV41s., Scheler.)
Ainz n'ot en la vile borjois
amont que chascun doit tenir son leveal a Ne si vilain ne si cortois,
ses frais et costanges, se covent ne les en Semence de livesche. (LE FOURNIER, Se il volt demander prison,
oustent. (J. DE STAVELOT, Chron., p. 231, Decor. d'hum. nat., f° 33 vo, éd. 1530.) Qu'il n'en ait un de livroison.
Borgnet.) Snurnium, levesche. (C. EST., De lat. et (Floire et Blancheflor, 2" vers., 3449, du Méril.)
Qui ne commence son euvre sur affec- grœc. nom. arbor., p. 70, éd. 1547.) Et donna, a leur neuf contez
tion vertueuse, et ne la conduit au liveau Levisticum dit levesse. (A. Du MOULIN, Franc arbitre par livroison.
et sous la mesure de raison, semble a Quint. ess. de tout. chos., p. 82, éd. 1549.) (J. DE MEUNG,Tres., 149, Méon.)
celuy qui edifie sur faulx fondement. (A.
CHART., l'Esper., OEuv., p. 298, éd. 1617.) Wallon, lavase, ache des montagnes. La mere, pour la pauvreté en laquelle elle
Ils ont loué et estimé la campagne qui Rouchi, louvesse. estoit reduicte, consent la livraison de sa
n'est du tout plate et a liveau, mais va un fille, qui n'y vouloit du commencement
LIVEUR, voir LIVOR. entendre, toutesfois enfin vaincue par les
peu en penchant. (COTTEREAU, Colum., II, remonstrances violentes de sa mere elle
2, éd. 1555.) LIVEVRE, S. f. ? passa par sa volonté, et de ce pas conduite
Quant aux dents, il y en a de trois On entretenait encore deux vols pour par le valet et mise en une garderobbe.
sortes : car elles sont disposees a mode de milan, un pour héron, deux pour cor- (PÀSQ., Rech., VI, 19.)
scie, ou elles sont toutes d'un livel, ou neille et un pour livevres. (Compt. de la Les roys de Perse faisoient livraison des
bien elles sortent de la bouche. (Du PINET, vénerie de Ch. VIII, p. 17.) vivres qu'on leur servoit a leur table, non
Pline, XI, 37, éd. 1566.) seulement a leurs amis, aux gardes et
LIVOIR, s. m.? capitaines, ains vouloient que le manger
— S'est pris au sens de nivellement : Peu de temps après, rencontray un mesmes des esclaves, voire des chiens, fut
Au dit Jaquet pour argent par lui baillé pauvre vigneron, auquel les nommez chi- servy sur table, puis leur fust distribué.
depuis que les dessus diz eurent fait leur rurgiens avoyent faict despendre jusques (G. BOUCHET, Serees, XXXI, éd. 1635.)
devis que les paveurs y furent touz seulz a la serpe et livoir. (CHRISTOFLE L\NDRÉ,
et attendirent le liveau et trouverent qu'il Oecoiatrie, p. 878, éd. 1588.) — Engagement, bataille :
ne falloit pas tant a haulser ledit pavé Sovent s'en ist par tel devision
comme ilzavoient la premiere foiz. (Compt. sorte d'animal :
LIVON, s. m., Que a l'espee lor faisoit livrison.
de J. Chiefdail, 1412-1413, Forteresse, ni, Li livons sivoit l'emperer ausi com .1.
Arch. mun. Orléans.) (Les Loh., ms. Berne 113, P 9c.)
levriers. (Rom. de Kanor, Richel. 1446,
Wallon, levai ; anc. liégeois, leveau. fo 6 ro.) Et quant Waudri le voit : Avois! a escrié,
Or cha, a livreson, trailour parjuré !
Guernesey, livé. Ensi com ele cuida trover arriere son Encui verra on bien qui a droit a ouvré.
enfans, eme vous le livon u il avoit pris (Doon de Maience, 5961, A. P.)
LIVERANCE, voir LIVRANCE. le daerain des .mi. et sel'emportoit atout
le bierçuel en la forest. (lb., fo 26 vo.) Provision, munition, ration, pitance :
LIVERAUL, voir LIVRAL. —
De la maniere et de la nature au faon- Cascun jor orent livrisons.
LIVERE, cas suj., voir LIVREOR. ner dou livon. (Machabees, Richel. 15104, (WACE,Rou, Richel. 375, f° 220~.)
LIVEREISOX, voir LIVRAISON.
f 19d ; et passirn.)
De chandeile e de vin e d'altre livreisun.
LIVOR, - our, - eur, s. f., couleur livide : (Chron. ascend. des ducs deNorm., 211, Andresen.)
LIVERIE, s. f., action de livrer ; liverie Noirsure ou liveur. (B.DE GORD., Pratiq., La livroison aront li escuier,
de seisin, investiture : I, XI, éd. 1495.) Fuere et avainne et plenté a mengier.
Aver un liverie de seisin. (LITTL., Instit., (Raoul de Cambrai, 1357, A. T.)
Se c'est de melencolie elle se lirea livour.
58, Houard.) (ID., ib III, 24.) Icele nuit paserent a poi de livrison.
, (Roum. d'Alix., f° 32a, Michelant.)
En ceo cas chescun poit enter en l'auteur Le symptome qui ensuit telle maladie,
terre issint mise en eschange sans ascun est meurtrisseure, dite d'Hippocrate en la Et si'n n'areit ses livraisons.

ei.
liverie de seisin. (ID., ib., 62.) section seconde du livre des fractures Deniers, pain, vin e poissons.
peliosis ou melasma, c'est a dire, noirceur (GUILL.DE SAINT-PAIR,Mont Saint-Michel, 335,
LIVESCHE, liuvesche, luvesche, levesche, ou liveur. (PARÉ, OEuv., X, i, Malgaigne.) Michel.)
levesse,levenque, lavanche, luposche,lovache, Et dans et livreisuns richement lur duneit.
s. f., ache des montagnes : LIVOUR, voir LIVOR. (GARN., Vie de S. Thom., Richel. 13513, f6 v°.)
Et n'ert pas jonchie de jonc (l'église), LIVRYGE, s. m., taxe, imposition : E livreisun li asist. (Rois, p. 438, Ler. de
Mais d'inde flor de violete Que pour certaines justes causes il eust Lincy.) Lat., annonam quoque constituit
Et de levenque menuete mis suz par tout son pays de Bretaigne
Croistre lor fist lor livraison, Fetes li a force amener, Sorte d'hommage :
Por -ce qu'il avoit compaignon. —
Et puis tel livroison doner Humage vos frai e liverance
(Floire et Blancheflor, 28 vers., 2965, du Méril.) Dont il en apres se recort. Si vus m'aidez a la fesance.
Estre, presenz et autres dons, (Renart, Br. I, 225, Martin.) (Tristan, II, 969, Michel.)
Ceo seit sa dreite livereisons. livraison, coups donnés
(G. GAIMAR, Chron., ap. F. Michel, Chr. angl.-n., — Coups de LIVRARE, voir LIVRAIRE.
t. I, p. 48.) abondamment,en guise de ration :
Car batus fust villainnement, i. LIVRE, lyvre, s. m., livraison :
La livreson de mon destrier
Vos partirai sans engignier De livrison ot sant cops. Tout cen doi ge prendre la ou il eschiet,
(Ysopet, Richel. 1594, f° 20 vO.) sans livre de verdier et de sergens. (1420,
Por doner a vostre cheval. t
(Durm. le Gai., 10509, Stengel.)
Mavaixe robe en aureis
Et livrexon petite.
Lors est Tybert molt asailliz,
Qu'il prist cent cox de livroison
Eins qu'il partist de la meson.
reg.4.)
Aveux du bailliage d'Evreux, Arch. P 294,

Le cambellan doit le grant jeudi lyvrer


1

(Chans., ms. Berne 289, f° 11 vO.) (Renart, Br. I, 870, Martin.) a soixante pauvres. et cest lyvre es-
Volentiers li alast doner ballier par le grant celarier. (G. DE SRYTU-
Et mandes partot cevaliers ; RIERS, Man. adm., ap. Ferroul-Montgail-
Un coup ou deus de livroison
Je lor donrai ricement dons
Parmi la teste d'un baston. lard, Hist. de l'abb. de S.-Claude, 11, 296.)
Et bien plenieres livrisons.
(Parlonop., 2056, Crapelet.) (Ib., Br. XXII, 522.) 2. LIVRE, S. f., étendue de terre capable
Or ont eu lor livrisons,
Soixante cox de livreison de rapporter au propriétaire une rente
Li a donez en un randon.
Apres demanderont lor dons.
(Do Pré tondu, ap. Méon, Nouv. Bec., I, 292.) d'une livre :
(Ib., 2593.) Les cinq mille livres de terre dessus
Pour mions garnir ses garnisons, .XL. cous de livroison dites. (Ch. de 1369, Roisin, ms. Lille 266,
Li a poiez en .1. randon. fo 417.)
S'orent armes et livrissons. (D. LAVESNE,Trubert, Richel. 2188, f° 23 rO.)
(MousK., Chron., 27037, Reiff.)
Cf. LIVREE 2.
Li dux Godefroiz, qui grant pitié en ot, —
Robe de livraison, robe donnée à une
li donoit chascun jor de livraison un pain fête solennelle, par opposition à la robe de 3. LIVRE, s. f., balance, signe du zo-
qui n'estoit guéres granz ; mais li dux ne pitance, robe d'uniforme : diaque :
se pooit plus.eslargir vers lui, car il n'avoit Se aucun frere a une robe en drap qui li La creation du monde fut au temps que
de quoi, et cil le tenoit a mout grant Ii. le soleil se trouva au signe de la livre, qui
vraison. (GUILL. DE TYR, VI, 14, P. Paris.) ait esté dounee et au frere semble que celui
drap soit soutil et vaudra plus de faire le est en septembre. (G. BOUCHET, Serees, I,
Deus jours i ont esté sans autre livreson, taillier au pasquor, il doit prendre celui 54, Roybet.)
Que il n'i ont mengié pain ne char ne poisson. drap et le doit faire coudre en .1. drap de action de livrer, li-
tele et metre dessus son escrit, et doit venir 1. LIVREE, s. f.,
(Doon de Maience, 1271, A. P.)
au drappier et dire : Sire, vees ci une robe vraison :
.1. galon de vin et .11. mes de cuisine de qui est nostre, je vous prie que vous la me Et s'ilz veulent avoir maree,
livreison a la Saint Oen. (Jurés de S.-Ouen, faites garder. Car le drap est drap soutil On en fait es halles livree
fo 98 vo, Arch. S.-Inf.) de vestir en yver, je prendrai ma robe de Pour l'argent trois fois la sepmaine.
Au soir fu mis en prison a petite livrai- levreison, et quant vendra au pasquor je (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 411a.)
son; car on ne lui donnoit chaque jour vos rendrai la robe de levreison et vo me J'ay droit de prendre boys vert en estant
que pain et eau tant seulement. (Gr. rendres mon drap. Le drapier le doit faire verdier.
et le frere puet rendre sa robe de levreison, en icelle forest par la livree du Conches,
Cron. de Fr., II, 20, P. Paris.) (1459, Denombr. de la Vie. de
et sera quite de justise se plainte se feist Arch. P 308, f 52 rO.)
A petite livroison. (Ib., ms. Ste-Gen., de ceaus qui ont robe de pitance et pre-
fo 31e.) nent robe de levreison. (Regle del hospit.,
Richel. 1978, fo 175 v°.) — Dépense :
Que trere a qui sera comandé d'aler de- Il tenoit grant estat et estoffet et faisoit
hors aucune part au servise de la maison grans livrees et grans despens. (FROISS.,
puisse demander et avoir levreison por un LIVRAL, - aul, lev., liveraul, s. m., ba-
lance : Chron., II, 340, Kerv.)
jour ou por .n. jours. (Regle del hospit.,
Richel. 1978, fo 89 vo.) Qui doit jugier de fauses mesures et de — Ce
qui est livré, ration :
Et livraison de chandelle chacun deux fauz pois ou fauz livraul ou de fauz ses- Si faictes que ma livree de vin soit dou-
quayers. (1317, Ord. de l'host. Phel. le Long, tier. (Droit de la cort li rois d'Alam., ms. blée. (Perceforest, vol. V, f° 99, éd. 1528.)
Mart., Thes., I, 1352.) Berne A 37, fo 2a.)
Ses forriers envoia pour faire livroison. Utatur bono pondéré., bono levraux. — Dans une acception érotique :
(Cuv., B. du Guesel., 10473, Charrière.) (1368, Comm. s. le plait gen. de Lausanne, Et quand la livree ne suffit pas a la dame,
Nous devons. le dimence des octaves Doc. de la Suisse rom., VII, 346.) Var., li- posé qu'elle soit bonne preude femme et
Saint Ouen aux seraens de la viconté de vraulx. qu'elle n'ait aucune volonté de mal faire,
l'eaue de Rouen quatre livresons, aux sept .IIII. viez henaps de bruyere, .1. liveraul. si ne laisse pas de croire que son mary
portes de Rouen sept livresons. (1393, (Sept. 1395, Invent. de meubles de la mairie est de moindre pouvoir que nul autre.
de Dijon, Arch. Côte-d'Or.) (Quinzejoyes de mar., vu, éd. 1734.)
Denombr. du baill. de Rouen,Arch. P 307,
f" 57 ro.) Et pour ce que sa livree est diminuee
LIVRAMENT, voir LIVREMENT. deliz, les
chacun jour, les plaisances, les ensemble
Sa livroison li vois porter. beaux semblans qui se fasoient
(Mir. de N.-D., XXXII,505, A. T.) LIVRANCE, - vrense, - vranche, - ve- en la jeunesse et en la puissance du mary,
Tant et si longuement que icelle seigneu- rance, s. f., action de livrer, livraison : tournent en noises et en riotes. (Ib., VU,
rie de Hongrie fut a Paris, leur fut pré- Apres est des livrenses des possessions. Bibl. elz.)
senté chacun jour livroison de pain et de (Fragm.d'un ancien man. de l'Ev. d'Amiens, qui peut être livré, qui est
vin. (J. CHARTIER, Chron. de Chari. VII, ap. A. Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, — De livree,
c. 282, Bibl. elz.) t. I, p. 89.) en bonne condition :
Prometans que contre cheste baillanche, Puis leur disoit (un prêcheur, aux
— Fig., dans le sens de mauvais traite- femmes) : Vos gros culs ainsi enflez
ment : -
livranche et otrianche ne venrai el tens
avenir. (1295, Liv. blanc, f° 27, Arch. mun. semblent aux paniers des chasses marees
Quant voit si male livrison Abbeville.) et proviseurs, qui sont bravement couverts
le des-
De la gent a mult grant pitiet. de couverture de livree, mais par vieilles
(Florimont, Richel. 792, f° 10a.) La vendition et livrance d'une flute. soubs vous n'y trouverez que de
(27 juill. 1518, Arch. Gironde, F, Not., IV,

H. Dervault, 206-1.) rayes puantes. (G. BOUCHET, Serees,
livreison. 173, Roybet.)
(Ib., Richel. 1374, f 182c.) Ce qui fut en partie cause de la livrance
livreson. de la battaille. (BRANT., Couronn. franç., —
D'une livree, loc., en une seule fois,
(Ib., Richel. 15101, f° 18a.) VI, 226, Lalanne.) à la fois :
Les heraulx allerent publier le tournoy, Ai bien par toi acuis VI. livrees de tiere. — Mesureur de bois :
et icelluy publierent tous quatre d'une (Le roi Flore et la belle Jehanne, Nouv. fr. Que nulz n'entre dans le nef chergee,
livree, c'est assavoir en Picardie, North- du xme s., p. 91.) arrivee au rivaige,
se n'est les eswardeurs,
mandie, Bourgogne, Bretagne, Engleterre, Quinze levrees de tearre. (1278, Lett. de le livreur et Tendeur. Et que nulz livreur
-
(DOQUESNE, Hist. de J. d'Avesn., Ars.
etc. J. Arragon de Mont Moret, sire de Criti, qui a commenchié a livrer laisne, ne me-
5208, f° 21 r°.) Cart. de l'év. d'Autun, te p., xxx, A. de che a se plache autre que eswardeur.
En chose que soit, je ne m'accorderay Charmasse.) (XIVe s., Ord. sur les bois, Arch. mun.
jamais de faire les meilleurs et les pires Nous devons et avons enconvent a mon- Douai.)
d'une livree. (LA BOETIE, Mesnag. de Xe- seigneur Gillon. a aseir perpetuelment
noph., Feugère.) vint livrees de terre au tournois par an de — Sauveur :
monnoie courant en Haynau. (1284, Accord Li mens refuges et li livere.
— Vêtements que les seigneurs don- entre le Cte Gui et Gilles, Chartrier de Na- (Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, fomens
i9 r°.)
naient à leurs familiers ou aux personnes mur, Borgnet et Bormans.)
envers lesquelles ils prétendaient faire Or veons se uns bons a soixante livrees LIVRER, - etr, v. a., pourvoir :
acte de gracieuseté. de terre d'un fief, et il y a quatre enfans. De vin et de viande vout bin sa gens livreir.
(BEAUM., Cout. de Beauv., xiv, 27, Beu- (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 19366, Scheler,
Les livrées consistaient en un hoqueton, gnot.) Gloss. philol.)
habituellement aux armes du personnage Car li ceval estoient foulet et mal livret et
qui le donnait ou avec une manche à ses Cinq mile livrees de terre. (Chron. de S.-
Den., Ri<hel. 2813, fo 456c.) mal fieret. (FROISS., Chron., II, 157, Kerv.)
armes. La livrée était un habit que l'on Quatre lyvrees de pré. (1328, Fontevr., Et livroient leurs garchons portion
n'octroyait qu'à un fidèle. Il eût été très Arch. Maine-et-Loire.) bien escarsement. (ID., ib., II, par
170.)
inconvenant d'en revêtir le premier venu. Cyt cens livreies de terre. (1340, Coll. de
— Livrer garde, prendre garde :
Celui qui por tait la livrée était tenu de la Lorr., 184, 22, Richel.)
faire respecter, comme le seigneur qui la Quant il (l'enfant) est grans, se li livre
Lesdites dix mille livrees de terre. (Ch. om garde que il ne kiece en fu. (Serm
donnait assurait sa protection à celui qui de 1369, Roisin, ms. Lille 266, f° 417.) du XIIIe s., ms. Mont-Cassin, fo 98b.)
la recevait. La livrée n'était point dès Si couturent tant les paroles, que li rois
lors une marque de servage, mais une li promist .um. livrees de tieire. (Rist. des — Livrer le guet, lui donner l'ordre de
D. de Norm. et des rois d'Anglet., p. 98, partir et de se rendre à son poste :
sorte de contrat passé entre le donateur Michel.)
et l'acceptant. (VIOLLET-LE-Duc, Dictionn. Pour ce que pluseurs ont esté trouvez
Cf. D. GRAPPIN, Recherches sur les anciennes faisans faux gues avant heure que ledit
du mobilier, Vêtements.) guet feust livré, avons ordonné que ledit
Les Parisiens avoient fait une livree de monnoies du comté de Bourgogne, p. 29, et guet de cheval et de pié se presentera en
blans chapperons, que ilz portoient et fai- L. DELISLE, Classes agricoles, p. 538. esté a heure de queuvre feu sonné Nos-
soient porter a pluiseurs seigneurs. (J. LE tre Dame, et en yver a l'anuitier. a(1363.
FEVBE, Chron., 1, 78, Soc. de l'H. de Fr.) — Par extension : - Ord., m, 671.)
Il avoit esté de leur mestier et en avoit Et un chevalier de son conseil dit que
porté robe et livree. (COMM., Mém., II, 3, je ne fesoie pas bien quant je aportoie tiex — Livrer une foire, l'ouvrir légalement :
Soc. de l'H. de Fr.) neuvelles au roy,la ou il avoit bien sept mil L'en prent entree viii. jors après foire
livrees d'outrage. (JOINV., Hist. de St Louis, livree .et jusqu'au paiement. (Li Cout. des
— Garde-robe : p. 141, Michel.) foires de Troies, m s. Troyes 365.)
La femme qui est belle, bien paree et LIVREISON, voir LIVRAISON.
bien abillee de tieulx abillemens que a l'a- LIVRESON, voir LIVRAISON.
venture son mary n'a pas paiez ; car l'on LIVREMENT, - vrament, s. m., action LIVRET, s. m., sorte de balance :
lui fait acroire que son pere ou sa mere les de livrer, livraison :
li ont donnez de leur livree. (Quinze joyes Et ont fait le devant dit bâillement et
Quant au pain des bolongers, que MM,
de mariage, i, Bibl. elz.) les sindiques y mettent bon ordre
fassent peser et vendre a balances, etetnon
le
livrement en la fourme ke il est contenu
2. LIVRÉE, eie, lyv., liuvree, levree, s. es leclres. (Chart. de 1301, Grenier 280, au livret. (1544, Lélib. du conseil de Bourg,
- cote 28, Richel.) ap. Baux, Mém. hist. de la ville de Bourg,
f., valeur d'une livre : 1 1, 125.)
Et l'en affeyt et fey cession, vendicion,
Quinze livrees de rente. (1267, Bonne- livrament et quitanssa. (1358, Arch. Gi- Cf. LIVRAL.
Nouvelle, K P3 A, Arch. Loiret.) ronde, G 401.)
Juques a la value de trente livrees de Libramentum livrement. (Catholicon, LIVREURE, s. f., action de livrer, li-
rente. (1274, la Guische, Arch. Loir.et. Richel. 1. 17881.) , vraison :
Cher.)
Libramentum, livrement,equalitez.(Gloss. Et avec ce paieront cbascun an disme
Et furent assises les dis liuvrees de rente de Salins.) de tout ce qu'il croistra esdites
sus tout l'eritage que le dit Guillaume terres
tient. (1312, Lett. du vie. de Falaise, Ju- Livrement : m. A livery, or delivery, comme il faisoient par avant ceste li-
and seisin. Livrement de fust et terre. vreure. (1337, Cart. Alex, de Corbie, Ri-
mièges, Arch. Seine-lnf.)
Livery and seisin. (COTGR., éd. 1611.) f
chel. 24144, 422 r".)

Étendue de terre capable de*rap- Lequel bail et livreure dessusdit nous
porter au propriétaire une rente d'une — Action de livrer, en parlant d'une prometons a tenir ferme et estable. (1388,
bataille : Bail, Arch. MM 31, fo 80 r°.)
livre :
De terre dis livrees dune a ceste maisun Au bout de quelque temps, ilz assem- — Délivrance, accouchement :
Od les trente livrees dont vous fist ainz le dou blèrent quelques grandes forcrs,qui furent Morte fu d'enfant livreure.
(Th. le martyr, 161, Bekker.)
Il ad saisi un bastuncel, a Brien l'ad tendu
cause du livrement de la bataille de Phi
lippes. (BUANT., M. de la Noue, VII, 251 (EVRAT,Genese, Richel. 12457, f 71 vO.)
Lalanne.) LIVREXON, voir LIVRAISON.
Dis livrees de sa terre pur le travail qu'ot eu.
(JORD. FANTOSME, Chron., 2032, ap. Michel D. de
Norm., t. III.) LIVRENSE, voir LIVRANCE. LIVRIÉ, adj., rusé, fin :
Gupilz est molt livrié e forment vezié.
Li chevaliers ot non Lorois,
Si ert del castel de Morois,
LIVREOR, - vreur, - veor, s. m., celui (P. DE THAUN,Best., 872, Wright.)
S'ot .v..c. livrees de terre.
qui livre une marchandise :
LIVRISON, voir LIVRAISON.
(Lai du Trot, p. 71, Michel.) Distributaires et livreurs. Est deffendu
Rices mousons lor a livrees au livreur de faire aucune livraison a mes- LIVRISSON, voir LIVRAISON.
Et de tiere .cc. livrees.
sieurs. (Reglem. du Chap. de S.-Vine. de
Mdcon, Cart. de S.-V. de Mâcon, p. 434, LIVROIR, ouer, s. m., mesure équiva-
(MOCSK.,Chron., 19797, Reiff.) Ragut.) -
lente au minot :
Le suppliant print et emporta un li- Le louage de la dicte meson. (1360, En maisons, court, jardins, louages.
vrouer de froment. (1393, Arch. JJ 145, Mont-S.-Michel, paroisse, Arch. Manche.) (1425, Arch. JJ 173, pièce 340.)
pièce 198.) Le louage de une maison. (1373, Reven. Des maisons et louages ledit feu
Et en receut ung livroir qui est ung de l'hosp. de S. J. de Jer., Arch. S 5543, Filleul teneit en son vivant que
a Paris en la
minot, c'est ia quarte partie d'ung sep-
tier a la mesure de Paris, pleine de florins
f 18 r°.) rue de la ICoulombe. (1428, Arch. JJ 174,
Avons baillé et affermé ou nom et a pièce 205.)
d'or. (Les Passages d'oultremer, f° 16 r°, tiltre de loyage,a Lambert de Bruisselles,.
éd. 1492.) En l'an mil cccc et x, ladicte moictié
uns celier, ensemble une estable. (1378, des dictes maisons et louaiges de Paris
Bail à loyer pour 19 ans, Arch. MM 30, valoit de louage par an, charges paiees,
LIVROISON, voir LIVRAISON. f 108 r°.) huit livres parisis. (1428, Arch. JJ 174,
LIVROUER, voir LIVROIR. Louwage de maison. (1389,Dépensés,etc., pièce 205.)
Ann. de la Soc. de l'hist. de Fr., 1864.) Habitans es loages dudit colliege. (1428,
LIWEE, voir LIECEE. Pour le loyaige de .11. bestes et ung Arch. L 547, pièce 12.)
LIXE, S. f., maitresse : vallet qui portèrent la dite finance. (1390, Une autre maison a appentiz sur rue
Comptes de l'évacuation anglaise, Arcb. qui souloit contenir trois petites maisons,
Vous le verrez (le fol amant) aller, courir, venir
Par cy, par la, sans maniere tenir.
KK 322, f
43 r°.) estables, louages, ainsi que tout se com-
Veiller aux huys et y perdre le temps Le maistre sera tenu de faire savoir le- porte. (19 oct. 1432, Tit. concern. les droits
dit louage avant qu'il mette l'apprentiz en de l'Abb. de S.-Germ. des Pt'és, Arch. L
Et supporter les mespriz et contemps 804.)
Qu'on fait de luy souvent par la malice œuvre, aux maistres dudit mestier. (1397,
De ceste la, qu'il veult faire sa lixe. Ord., VIII, 151.)
(J. BOUCHET,Triumphes de la Noble Dame, — Récompense, rémunération, prix :
Pour le louaige d'un cheval. (Compt. de Mandement si est commoincement de
f° 130 r°, éd. 1536.) Jehan Lebreton, 1399-1400, V, Arch. mun. servir et amitié, et s'en en prent loer, ce
: Orléans.) regarde plus loage que amitié. (De jostice
LIZARDIN, s. m., petit lézard
Ha dyable 1 noz enfans s'en vont,
De la quelle maison Papin le Peltier en et de plet, VII, 10, § 2, Rapetti.)
Mes lizardins, mes grenouillons.
tient pour loyage a present pour la somme
(Actes des Apost., vol. H, f° 102d, éd. 1537.)
de .lx. s. (1400, Terrier S.-Didier, f° 3 ro, LOAGEMENT, lowagement, s. m., louage:
Arch. hospit. Nevers.) Le terme passé du lowagement que je
LIZON, voir LESON. Tu estoyes serf sans louage et sans pris. avoie fait a mon seignur Aliaume. (1289,
(0. DE S. GEL.. Ep. d'Ov., Ars. 5108, ° 37 rO.) Cart. de Ponthieu, Richel. 1. 10112
1. LO, voir LOI. f° 368 r°.) ,
Seront tenulz eux obligier ou dit loyage,
2. LO, voir LE. envers le dit bailleur. (1480, Lett. de P. 1. LOAGIER, louaigier, adj., pris ou
LOAGE, louage, liuage, lievage, lieuwage
Bruyer, prév. de Troyes, ap. Harmand, donné à louage :
Léproserie de Troyes, p. 233.) En ce terrestre monde et habitation
leuage, lowage, louwage, loyage, louhage;
S'il prenoit des chevaux a loage. (CALV., louagere. (Du FAIL, C. d'Eutr., xxx, Bibl.
- aige, s. m., action de louer, de donner Serm. s. le Deuter., p. 444b, éd. 1567.) elz.)
on de prendre à location ; location ; signi- Il avoit prins a louage en la ville de Les maisons et boutiques louaigieres a
fication conservée : Boulogne un fort beau palais. (LARIV., meilleur prix des deux tiers. (15 déc. 1584,
Cil qui prent une chose a louage doit Facet. Nuicts de Strap., II, II, Bibl. elz.) Reg. mun. de Bourg, ap. J. Baux, Mém.
faire totez choses selonc la loi del loage. historiq. de Bourg, p. 94.)
(Institutes, Riche!. 1064, fo 61b.) Prix de la location :

Aux termes accoustumes de paier loyages 2. LOAGIER, louagier, louager, leuwa-
Ce est louages se loiers en est donnez.
(lb., fO 62c.) de maisons. (1378, Bail, Arch. MM30, gier, s. m., locataire, qui prend des terres
S'il i prent a loage taverne. (P. DE FONT., f° 108 r°.) et autres biens à louage :
Cons., xxix, 2, Marnier.) Il lui devoit le louage de son liostel. Tous les manans et habitans dudit lieu
Ke nus ne liue ne tiegne a liuage os- (1391, Grands jours de Troyes, Arch. Xia d'Auxi ou autres ayant maisons manables
tille. (1262, Bans aux échev., 00, ass. s. 9184, fo 29 r°.) en icelle,qui les baillent a louage pœultent,
les drap. de Douay, f° 4 v°, Arch. mun. Lesquels jardins ou la pluspart d'iceulx a chascun des termes de la ville, cons-
Douai.) lesdits venerables ont occupez, tenuz et traindre et justicier leurs louagiers pour
Li eschevins et le ville de Douay doivent possedez et des autres ont levé des lou- ce qui leur seroit deu de leurs louages.
haiges. (Lett. de J. Rolin, proton, du S. (1507, Prév. de Doullens, Cout. loc. du
avoir en tous tans tous les profits des baill. d'Amiens, II, 61, Bouthors.)
liuaiges des haies de le ville de Douay. Siège apost., Protoc. ms. de Jeh. d'Aigue-
(1265, Etabl. d'une fête, Tailliar, p. 266.) morte, vol. l, f° 148, Arch. mun. Autun.) Iceluy doibt avoir plusieurs gens de la-
Leuage. (Compte de 1292, Arch. comm. Si avez une boutique, vous pouvez aller beur, serviteurs et louagers, qui ayent la
tiennent, et les prier qu'ils charge du labourage et des choses cham-
Mons.) a ceux qui la pestres. (J. LE BLOND, Liv. de pol. hum.,
Des rentes en deniers. du lieuwage de vous avancent un quartier du loyage. (LA- fo 71 vo, éd. 1544.)
le maison. (1307, Revenus des terres de RIV., le Fid-t IV, 9, Bibl. elz.)
l'Art., Arch. KK 394, fO 11 ro.) Que de ce jour en avant nulz censiers,
— Maison louée, partie louée d'une leuwagiers ou admodiateurs De pourront
Lowage ou cense. (1324, Arch. JJ 62, maison : rentrer en nouvelle cense d'eulx mesmes.
fo 58 r°.) (Cout. de Hainaut, ch. 75, éd. Anvers
A prendre ladicte somme de .xx. 1. six
De louwages de maisons. (ROISIN, ms. sols par. de rente sur plusieurs lieux et 1553.)
Lille 266, p. 49.) maisons. c'est assavoir douze liv. par.
Se aucune persone a louwet aucune J'ay plus six louagers, procureurs et sorgens.
en et sur une maison, jardins et louages et (LASPHRISE, la Nouv. Tragic., Ane. Th. fr., VII,
maison en cheste vile, ele doit tenir la sur toutes ses apartenances. (1372, Reg. 480.)
maison l'anee qu'elle l'aroit louwet, se chius du Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MM 29,
cui li maison seroit ne le donne a rente f° 69 v°.) Et au regard des baux de cens en fermes,
dedans le quart jour de le Pentecouste louages et rendages annuels, soit de mai-
avant que li anee dou louwage soit enta- Sale, chambres et estables, granches, et héritages situez aux villes
louages et autres ediffiees quelconques. auxcenses
sons,
champs, ordonnons que si avant
mee. (ID., ib.) (8 oct. 1392, Ch. de Jean de Foleville,Chap.
ou
censiers, louagers et fermiers en
La ou il pourront trouver maison ou que les
d'Amiens, Arch. Somme.) ayent pu jouyr, ains ayent esté totalement
grange par lieuage ou par autre maniere. des fruits et
,
(Cart. de Picquigny Arch. 0 19628 , Sur une maison et louages seans en la cmpeschez en la
leursdits
perception
louages et fermes, ils
f 9 vO.J mesgisserie. (1396, Fondai., Arch. S 116,
pièce 3.)
profit de
dechargez.
en seront quittes etmodération des (Edit de
Et avons fait ce bail et loage des la teste Philippe Il sur la renies,
S. Remy jusques a la fin de xix ans. Certaines maisons et louages appartenans
IX, 3i oct. 1587.)
Arch. MM 28, fo 34
(1355, Reg. du Chap. de S. J. de Jerus,. aux escoliers du college. (1409, Arcb. S
58, pièce 24.) Voir dans le Nouv. Cout. gén. des textes
analogues des coutumes de Boulenois, art. La dame de sa chambre ouoit rir, c'est un lobeur, c'est un flateur.
6i et 128, de Boulogne, art. ii, de Lille, 186 Che que li chastelains disoit, (ORESME, Eth., Richel. 204, fo 3?8d.)
Si s'est lors coiement levee, Mais il ne feut mie tost hardy de plaine-
et suivants, de Mons, chap. 15,25 et 46, de Et a bien sa chambre fermee ment dire sa pensee, comme font les lo-
Tours, art. 226, de Bourbonnois, art. 119. Au les devers sa garderobe beurs du temps present, qui sans desserte
Serviteur à gages :
Com celle qui moult sot de lobe. vontbaudement aux dames requerir qu'ils
— (Couei, 4601, Crapelet.) soyent aymez. (Livre des faicts du mareschal
Le louagier s'esgale au citoyen, et le Trop set feme d'engin, de barat et de lobe. de Boucicaut, 1re p., ch. 9, Buchon.)
citoyen au louagier. (LOYS LE ROY, Polit. (Chastie-Musart, ap. Jub OEuv.de Ruteb., II, 481.)
d'Arist., p. 469, éd. 1568.) , Debouter les assentemens des lobeurs.
Beaulx seigneurs, forment vous ennuie, (Miroir historial, Maz. 557, fo 185 ro.)
Guernesey, louagier, locataire. Bien le voy, que Jhesu vit tant. Ses ruffiens, garsons et lobeurs. (Boc-
Mallement le alez despitant CACE, des Nobles malheureux, II, 12,
LOAING, voir LOIN. Et dictes qu'il ne dit que lobes. fo 37 v°, éd. 1515.)
anche, lou., s. f., (Pass. N. S., Jub., Myst., II, 218.)
LOANCE, - ence, - Fém., loberesse :
action de louer : Quoy, dea ! chacun me paist de lobes. —
(Pathelin, p. 82, Jacob.) Cel bon avocat qui a la langue si plate
Colaudatio, louance. (Gloss. de Conches.) et loberesse. (Miroir du monde, ms. La
Li ung qui estoit ung très grant flateur Sarra, Chavannes, p. 73.)
— Conseil : et ung grant menteur et tout plain de lobes
Galopin saut en pies quant oi la loanche, lui deist en telle maniere. (Girart de Ros- Ces bourderesses, loberesses, flateresses
Et vient a son signor sanz nule demoranche. sillon, ms. de Beaune, éd. L. de Montille, langues. (Ib., p. 73.)
f
(E. Je S. Gilles, Richel. 25516, 88d.) p. 232.) Morv., lobeur, s. m., celui qui se moque,
gloire : Et quoy qu'il soit souvent regarde qui aime à plaisanter aux dépens d'autrui.
— Renommée, Qu'aucun ne te serve de lobe.
Et avoient li tribun loance (GREBAN,Mist. de la pass., 15158, G. Paris.) LOBER, lobber, louber, verbe.
Et de sant et de dilijance. par des paroles
(J. DE PRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604, Qui chercheroit dedens voz garde robbes, — Act., cajoler, séduire
f 20a.) L'on trouveroit le Rommand de la Rose,
Matheolas, toutes fables et lobes.
flatteuses et artificieuses, enjôler, tromper,
duper :
Participant avoec lui toute louence de la (J. MAROT,la vray disant Advocat. des dam., Poés.
victoire. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. fr. des xve et XVIes., X, 258.) De bien lober buen mestre sui.
Brux., II, fo 176 vo.) (Renart, Br. IX, 9667, Martin.)
Morv., lobe, compliment, louange de
LOANCHE, voir LOIANCE. raillerie, de moquerie, plaisanterie vide de Se nel poes vous destorber
Ja ne vous quier de ce lober.
LOBANCE, loubance, s. f., flatterie : sens. (Rose, 3194, Méon.)
Adulatio, lobance. (Gl. l.-g., Richel. 1. LOBELET, s. m., dim. de lobe : Et pluseurs en reva louber.
7692.) Quant Lupal ot fine son dit (Ib., ms. Corsini, f. 92b.)
- Adulatio, loubance, lousangerie. (1464, A tous samble qu'il a bien dit. Chescun te soufle en l'oreille,
J. LAGADEUC, Cathol., éd. Auffret de Quoet- S'en dit Margot, de lobelet Et chescun te lobe et te flate.
Telz rime et fait bien le varlet
queueran, Bibl. Quimper.) Qui ne saroit faire un rondel
(Advocac. N. D., p. 53, Chassant.)

LOBANT, loubant, adj., artificieux, flat- Si gracieux. Qant il l'ot oy parler conment il avoit
(Pastoralet, ms. Brux., fO5 r°.) lobé les Englois. (FROISS., Chron., IV, 256,
teur, cajoleur : Luce, ms. Rome.)
On s'il est doubles et lobans. LOBEMENT, - mant, s. m., manière Glout, a pou je ne t'afole
(Rose, 19016, Méon.) flatteuse, cajolerie : Que parlez au roi Herode.
Loubans, lobes et lobeurs. Lors fu il lantost acolez De tes bourdes .r. pou le lobe,
(Ib., ms. Corsini, f" 78c,) Et besiez tant par lobemant. S'en auras plus soer martire.
(Du Chevalier a la robe vermeille, 154, var., Mon- (Pass. N. S., ap. Jub., Myst., 11,212.)
LOBBE,voir LOBE.
taiglon et Raynaud, Fabl., III, 329.) Et vont les pauvres gens lobant,
LOBBER, voir LOBER. Decevant le monde et robant !
LOBEOR, lobeeur, lobeour, lobeur, adj. (A. CHARTIER,Liv. des quatre dames, p. 617, éd.
LOBBERIE, voir LOBERIE. et s. m., flatteur, cajoleur, frompeur, 1617.)
menteur, railleur, mauvais plaisant : railler, se moquer :
LOBE, lobbe, s. f., discours flatteur, ar- — Neutr.,
tificieux, cajolerie; séduction, tromperie, Il est truanz et forz lobierres. Pandaro en soy mesme rioit, lobant de
(Vie des Pères, Richel. 23111, fO 149c.) ce que Troylus disoit. (Troilus, Nouv. fr.
perfidie, mensonge, ruse : du XIVe s., p. 270.)
Et s'uns sages d'amors parole
Jhesus Cris n'a cure de lobes. A une damoisele foie,.
(SIe Thais,Ars. 3527, f 13d.)
Ne pensez ja qu'il i aviegne.
Ainsi c'aucun traitre vont a la fois lobant,
Que de chose c'on die homme n'iray créant.
Damedien n'a cure de lobbes. Qu'el cuide qu'il soit i. lobieres, (CUVEL.,B. du Guesel., 17904, Charrière.)
(Ib., Riche!. 1544, f° 32a.) .1. renarz, uns anfanlosmieres.
(Rose, Richel. 1573, f° 65d.)
Sur lobbe, qui est un viel mot qui si-
Je sai bien conoistre tes bordes gnifie mocquerie et raillerie. tu pourras
Et tes lobes et tes falordes. Qu'el cuide qu'il soit uns lobierrei, faire lobber qui signifiera mocquer et
(Renart, Br. IX, 1303, Martin.) Uns regnarz, uns enfantosmieres. gaudir. (RONS., Préf. de la Franciade, Bibl.
Mes mult cher te sera rendus, (Ib., 7795, Méon.) elz.)
Que orendroit seras pendus ; Car qui oiseus hante autrui table, Morv., lôber, louer en plaisantant, en
Ne t'i vaudra engin ne lobes.
(Ib., Br. Xi, 3335.)
Lobierres est et sert de fable.
(Ib., 11525.)
goguenardant, en raillant.
tjng acteur qui ot non Macrobes, LOBEREL, s. m., dimin. de lobeor, flat-

'
Mes ge qui vest ma simple robe,
Qui ne tint pas songes a lobes,
Ainçois descript la vision
Lobanz, lobez et lobeors
Robe, robez -et robeors.
teur, trompeur :
Qui avint au roy Cypion. (Ib., 11744.) L'asne le vit au tumberel,
(Roje, 7, Méon.) Si li a dit : Dant loberel,
Ainsi l'ont fait maint lobeour. Ou est vostrj bel ornement ?
Ains vous di sans lobe
Que vous aures mantel et robe.
(Ib.,
r:"-<!_::-,,,-,-¿."-/;. Vat. Chr. 1858, f° 66b.)
Et cil lobent les lobeors.
Trop estiez enorgueilliez,
Mes or estes bien avielliz.
(Ib., 14899.) (Dou Cheval et de l'asne par orgueil, ms. Chartres
(ROTEB.,de l'Esial du monde, I, 220, Jub )
a ne les connoistrez au s robes 620, f°137d.)
Li faus treistres pleins de lobes. Celui qui. veult plaire a chascun. se il
(Ib., Richel. 1573, f° 99b.) le fait pour cause de aucun proufit acque- LOBERIE, lobberie, s. f., syn. de lobe ;
S'a pliçon lone et lé d'envie seau, locarl, etc. (ELIE VINET ET ANT.
Enorfrigié de loberie
A .1. boutoncel de toeil.
(De Dame Guile, ap. Jub., longl. et Trouv.,
MIZAUD, Maison champestre,
1607.) p. 286, éd. Pet. Dict. fr.-lat.)
locatif, louaper. inqui)inus. FsT
ou (R.
Cœnacularius, un locatif qui ne tient
p. 65.) LOCAT, adj., ébouriffé, en désordre : que
chambres en hault. (ID., Dictionariolum )
Plaisant escu ot Loberie, Chascuns sostient le riche et aide, Mais si un locatif s'y range,
(Tournoiement de l'Antecrist, p. 26, Tarbé.) Maintenant a .111. avocaz Mauvais mesnager, mal
Qui dient : Fui, vilains locaz, songneux,
L'atache en ert de doublerie Salle, sans cœur, ord, paresseux,
Et li tassiel de loberie. Ne sez que diz. Le mur, le toict, le fenestrage
(Ren. le Nouv., 6615, Méon.) (G. DE COINCI,Mir., ms. Drux., fO 1651'.) Se sent de son mauvais
mesnage.
Cf. Locu. (BELLEAU, la Reconn., IV, G, Bibl. elz.)
doubta moult et
Il se que le roy
d'Arragon ne le faisoit pensa
fors par loberie. LOCATAIRE, adj., que l'on a loué, pris - A gages:
(Grand. Cron. de France, l'Istoire roy
Phelippe, fils Mgr Saint Loys, xxxiv,auvar., à son service: Le serviteur mercenaire
principalement pour avoir et locatif sert
P. Paris.) Mais combien trouverez vous de
nour- louyer. (H DE
rices, soyent meres ou locataires, qui GRANCHI,Trad. du Gouv. des Princ. de Gille
Voir ne me tairai je ja pour telle loberie ; ayent telle discrétion et prudente obser- Colonne, Ars. 5062, f° 144 r°.)
Tu es trop bien taillié pour avaler boullie. vation? (JOUB., Err. pop., ire p., y, 9, éd. Et telz amateurs de Jesus peut on mieulx
(Dit de menage, 45, Trébutien.) 1587.) dire mercenaires ou locatifz que filz ou
Loberies et toutes fraudes de grans dé- espouse. (Intern. Consol., I, xi, Bibl. elz.)
ceptions. (J. DE SALISB., Policrat., Richel. LOCATEUR, s. m., celui qui donne à Il le fit tuer. de ses meurtriers affectes
24287, f° 4b.) loyer : et locatifs, comme dit est dessus. (MONS-
Loberies et blandices. (Le Miroir hislo-
rial, Maz. 557, f° 261 v°.)
Helas ! mon caear a tant ou y
D'enx les parolles
Et leurs grands lobberies folles,
Leurs decevans blandices molles !
Le locateur pourra par justice faire
mettre ses meubles sur les carreaux.
(Cout. de Meleun, Cout. gén., 1, m, éd.
1604.)
Locateur de maison. (Cout. de Senlis,
CCLXXXVII, Nouv. Cout. gén., II, 733.)
Et peut le locateur contraindre le
éd. 1486.)
TRELET, Chron., 1, 77, Soc. de l'H. de Fr.)
Varletz locatifz. (La tresample et vraye
Expos. de la reigle M. S. Ben., 93',
On dit encore familièrement un cheval
locati, un locati, pour désigner un cheval
f

(A. CHARTIER, Liv. des quatre dam., p. 611. éfl.


1617.) ducteur a garnir la maison loueecon- de
de selle qu'on prend à louage.
meubles exploitables et suffisans pour la
LOBIS, S. m., sorte de plante : sureté de son louage. (Cout. de Calais, LOCATURE, s. f., loyer; mot ancien
Small beanes, lupins. CCXXXVI, Nouv. Cout. gén., 1, 15A.) dont il n'a pas été rencontré d'exemple
AU one, lobis. Par ladite coustume avant le commencement du XVII* siècle :
(Du GUEZ, An Introd. for to lerne to speke locateur est
french trewly, à la suite de Palsgrave, éd. preferé et precede par un voye de gagerie Pour la locature de vostre maison. (1618,
Génin, p. 915.) devant tous autres crediteurs le Registres des minutes civiles et criminelles
bien du louager ou conducteur sur estans du For l'Evêque, Arcli. Z2 3151.)
LOC, s. m., loquet, serrure : trouvez en ladite maison louee. (1569,
Coust. de la ville de Mortaigne, ms. appar- On a dit encore au xixe siècle :
A l'us de la chambre est un des moines venuz, tenant à M. Bocquillet, p. 134.)
Le loc ad pris a dons mains, la ad Deus fet Les vignes étaient déracinées, et le vin
[vertuz : S'employait encore dans le style juri- soigneusement conservé pour payer la
Quant le loc volt estuerdre, el puinz Il est chauz. dique, au XVIIe siècle : locature emporté avec ses futailles. (E.
(GARN., Vie de S. Thom., Richel. 13513, SUE, Envie, xxxii.) Le mot est souligné par
fO90 rO.) Celui qui baille une chose à jouir, s'ap- l'auteur.
pelle le bailleur ou le locateur : et on
As autres chaumbres ont une chambre ajustee, donne ces mêmes noms à celui qui donne :
Par ou la veie esteit al cloistre plus privée; à faire quelque ouvrage ou quelque tra-
— Maison louée
Mes a cel ore esteit a un grant loc fermee. vail. (DOMAT,Lois civ., lro p., 1. I, tit. 4, Lorsqu'un vigneron n'a point de maison
(ID., ib.) sect. 1, 2.) et qu'il n'en peut trouver chez les bour-
geois, il est obligé d'en louer une pour se
Par la posterne est tost entrp, Dans les louages ou prix faits du tra- loger, cela s'apele metre en locature.
Li valet ad le loc seré. vail et de l'industrie, les ouvriers ou en- (BOULLAY, Man. de se cultiv. la vigne, 3e éd.,
(Protheslaus, Richel. 2169, f° 72d.) trepreneurs tiennent aussi en un sens lieu p. 672.)
Sera, loc. (Gloss. de Glasgow, P. Meyer.) de localeurs, car ils louent et baillent leur
peine. (ID., ib., 1re p., l. I, tit. 4, Sect. 1, Berry et Saint., locature, maison louée :
Car son povoir degasteroit 1.)
Tous nos locz et engins subtilz, Nous n'avons pas même de maison,
Et encontre rebuqueroit LOCATIF, adj. et s. m., locataire : nous payons loyer d'une petite locature.
Le plus trenchant de nos outilz. (G SAND, Claudie, 1, vi.)
(1474, Myst. de l'Inc. et Naliv., i"
jonrnre, 192, S'ilz sont yssuz de millourdz locatifi.
(Contredictz de Songecreux, fO 124 vo, éd. 1530.) LOCCION, voir LOTION.
Le Verdier.)
Les proprietaires des maisons de ladite
LOCAGE, locaige, s. m., loyer : ville et fermiers des champs peuvent suivre LOCEL, s. m., désigne un animal de
Et aura ladite vicomtesse en comptant les biens de leurs locatifs ou fermiers pris trait encore indompté :
sus son doaerre toute la chastellenye de par execution a la requete d'autres créan- Uns saiges hons mit por donter
Corlé o ses appartenances et le remaignant ciers. (Cout. de Calais, CCXXYII, Nouv. A la charrue un locel traire.
de son douaire, si elle ne souffist, sur les Cout. gén., I, f.ih.) (Lyonn. Ysop., 2640, Foersler.)
autres terres au vicomte, en telle maniere Dont, pour iceluy (emprunt) paier, fut Tu qui as du jou (le labour) la pesance
que elle aura sa tierce partie dou locaige, advisé qu'il seroit levé sur les locatifz des Apris par longue acostumance
des herbaiges et des esmonumens des louages des maisons de Paris, dont les
foretz et des ventes et revenues des bois
qui aont esté autrefois venduz ou temps au
riches paieroient neuf solz six deniers pour
livre de leur louage, qui estoit environ la
Cel juvene locel soef moine.
(Ib.,
vicomte. (1306, Assignai, de douaire, Mor moitié, et les pauvres en paieroient le tiers. Ainsinc li hons per son buef saige
Pr. de l'H. de Bret., 1, 1208.) , Dontai dou fol locel l'outraige.
(Journ. d'un bourg. de Par. s. le règne de (Ib., 2661.)
Fr. I, p. Michaud.)
376,
LOCART, s. m., sorte d'arbre :
Esquels (sauvageaux) faut mettre quatre Aux proprietaires et locatifs d'icelles I.OCERET, s. m., tarière, vrille, per-
estuves. (1533, Ordonn., Felib., Hist. de çoit :
ou cinq greffes qui doivent estre cueillies Paris, III, 608.)
et gardees en terre de pieça, si ce n'estoit Quod si forte dicti homines fagum vel
qu'on ne peust encores trouver ces arbres Les propriétaires, conducteurs et loca- jarronem succiderint talis grossitudinis,ut
des tardives, qui ne fussent point encores tifs et voisins des maisons. (1539, ib., 111, tarrabrum, quod vulgo dicitur loceret, de
bourjonnees, comme de capendu, bous- 618.) quo factores rotarum perforant rotas suas.
Cartul. Aremar., ch. 9, ap. Duc., Il n'y a rien en mon fait qui loche. La barbe ot longe et drue, les grenons lons et les ;
(1206,
Tarrabrum.) (EUST.DESCIIAMPS, Poés., Richel. 840, f
237a.) Et la teste locue, les chevox enmesles.
(Conq. de Jérus., 6378, Hippeau.)
Cf. LOSSE. Toujours avons on fer qui lnche.
(Farc. des femm., Ane. Th. fr., II, 102.) Il prist chape locue a i. grant chaperon.
LOCERVERE, voir LOVECERVIERE. Guarit le mal des dents et les conferme (Ren. de Montaub., p. 250, Michelant ; ms. Oxf.
qu'elles ne lochent. (Bastim. de receptes, Bodl. Hatton 59, f° 82 r°.)
LOCET, voir LOUCHET. f° 3 r°, éd. 1548.) Une pel d'ours locue que il a escorchie.
Dent qui loche. (DALESCH., Chir., p. 143, (Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, fO 155'.)
LOCHE, voir LOUCHE. éd. 1570.) La grant pel d'ours locue prist donques a ostor.
LOCHEFROYE, voir LECHEFROIE. Le voisin Gerard m'a promis (Ib., fO t56b.)
LOCHEMENT, S. Ill., branlement : Que l'alliance commencee
ne Madelon, ma fiancee,
Florens a son coup entesé,
Le jaiant en a tel doné
Nutatio, nutationis, fœm. gen. Verbale, Se parfera l'un de ces jours ; En la teste qu'il out locue
branslement, lochement, penchement. (R. Mais je pense, moy, que tousjmrs Que la cervele a espandue.
EST., Dictionariolum.) Elle aura quelque fer qui loche. (Othevien, ms. Oxf. Bodl. Hatton 100, fO 51 rO.)
(GREVIN, les Esbahis, I, 1, Bibl. elz.)
LOCHETE, s. f., petite loche : Tant meste qu'il veule la chace
La langue moderne a gardé ce dernier Corte et estroite a poil locu.
Prandront
emploi : (Couronn. Renart, 1146, Méon.)
Du ruisselet la lochete qu'aront
Pour leur soupper moult chiere. Une fille toujours a quelque fer qui loche. Un chien loqu, qui par floquiaus
(Roi RENÉ, Regnault et Jeanneton, OCuv., t. Il, (REGNARD, Bal, sc. 6.) Fautre son poil.
(J. D'ESTRUEN,Chans., Scheler, Trouv. belg.,
p. 112, Quatrebarbes.) — Boiter : nouv. sér., p. 124.)
LOCHETTE, voir LOUCHETE. Fut affollé d'une jambe messire Mauroy Deslavez ert, s ot chief locu,
de Saint Legier, de ung vireton qui le
LOCHIER, loscher, locier, loigier, verbe. ferit a ung assault qu'il faisoit a une bar-
Il ot bien cinquante anz vescu.
(Du Vilain au buffet, 89, Montaiglon et Raynaud,
— Act., agiter, secouer :
rière, et en locha toute sa vie.
(Mém. de Fabl., III, 202.)
L'anel loiga : li chambreluns l'oi. P. de Fenin, an 1417, Soc. de l'H. de Fr.)
Ses cheveux meslez et loquz
(R. de Cambrai, 1979, A. T.) - Lochant, part. prés., branlant: Par mi ces espaules descendent.
De mautalent et d'ire le chief prent a lochier. (Livre de Leesse, Romv., p. 378.)
Sitost que viellesce nous prant
(Vie Ste Christ., Richel. 817, f°180 rO.) Tousjours avons un fer lochant, Sa crine locue et diverse
Quant il velt ke un home seit très bien Tondis fault ouvrer en viez selle. Pingne des gros dens d'une herse.
ferme en aucune vertu, donc le loche il a (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO252e.) (GUILL. MACHAULT, Livre du Voir dit, p. 290,
destre et a senestre pur ficher la vertu plus Biblioph. franç.)
Car vous voyez d'amours les tours lochans
ferm en son quer. (Le Pater Noster, Richel. Qui des enfers sont par trop approchans. Messire Jehan, maistre locu.
19525, fo Si v.) (J. BOUCHET,
1522.)
les Regnars traversant, f54e, éd. (COQUILLART, Œuv., II, 279, Bibl. elz.)
Il n'est n'en aveine n'en vesche, — En désordre, négligé :
En grenier, taverne ou baliche, Centre de la Fr., losser, v. n., remuer. Il n'avoit nul drap qui fust nient entiers,
Jusques en un tronchon de saussiche branler. Bourg., Yonne, Venoy, loucher, Mais estoit plus locus c'uns povres brououtiers.
Que je n'aye tatté ny loché. (Brun de la Mont., 130, A. T.)
(1477, Jeu extraordin. fait par Jeh. d'Estrées, ap. v. a., secouer. Guernesey, lochier. H.-
Beauvillé, Doc. concern. la Pic., II, 149a.) Norm., vallée d'Yères, pays de Bray et Un homs a grans ongles locus
Or sus [sus], Paté Chaut, loschez pays de Caux, locher un arbre, le secouer Demanda :
Guillot, que fes tu ?
(Les Rues de Paris, Méon, Fabl., Il, 258.)
Ce Vert Janet, a qui Dieu aide. pour en faire tomber les fruits :
Mourir faut : il n'y a remede. Locher des noix. (FLAUBERT, Bovary, LOCUPLET, adj., riche :
(1537, le Discours du trespas de Vert Janet, Poés. II, 7.) Au meillieu de ceste closture feist He-
fr. des xv' et XVIes., l, 291.) rode faire une salle royalle la plus grande
Réfl., branler : LOCHIERE, voir LORCHIERE. et la plus locuplette, car il y feist mettre la
— plus part de ses trésors. (BOURGOING, Bat.
J'ay eu une dent qui se est lochee pour LOCIER, voir LOCHIER. jud., VII, 55, éd. 1530.)
ung peu de temps, et apres qui se est LOCION, voir LOTION.
fichee par elle mesmes. (PALSGRAVE, LOCUPLETACION , S. f. , amour des
Esclairc. de la lang. franc., p. 700, Génin.) richesses :
LOCOUSTE, voir LAOUSTE.
— Neutr., branler, se remuer, être près voir LOUCHE. Que ceulx qui veulent estre riches
LOCQUE,
de tomber : Enchient en temptacion
Pour leur locupletacion.
Si sont saelé li quarrel, LOCQUEBAULT,voir LOQUEBAULT. (J. LEFEBVRE,Resp. de la mort, Richel. 994,
Por maul, por pic ne por martel f° 13c.)
Que nul(e) ne s'en muet ne ne loiche.
LOCQUET, voir LOQUET.
(Poëme alleg., Brit. Mus. Add. 15606, fO 10b.) LOCQUETTE, voir LOQUETTE. LOCUPLETER (se), v. réfl., s'enrichir :
L'aigue dont la pierre est lavee T'es garnie et locupletee
Tient le dent qui loche serree. LOCTION, voir LOTION. En acquerant riches joyaulx.
(Lapid., C 701, L. Pannier.) (Therence en franç., f°173b, Verard.)
LOCTONNER, v. a., battre, donner sur
Le hiaume qui el chief li loche. les loques : LOCUSTE, voir LAOUSTE.
(HUONDE MERl, le Tornoiemcnt Anticrist, Richel.
25407, P 219c.) Parbieu ! je te vay bien frotter et loctonner. LOCUTION, cion, loquution,
- s. f., parole,
(P. TROTEREL,les Corrivau.v, Ane. Th. fr., VIII,
Mout me poise quant je le sent, 280.) langage :
Tel deable de pendeloche Quand l'en me fait quelqu'assignation
Qui entre les jambes vous loche. LOCU, loqu, adj., ébouriffé, hérissé ? A moi payer est tout le monde lent ;
(Du Pescheor de Pont sur Saine, Montaiglon et Cavels ot Ions contreval vers les pies ; L'en ne me sert que de locucion.
Raynaud, Fabl., III, 68.) Mellé estoient, locu, recercelé. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO367 rO.)
Si veoit bien l'estrain hocier, (RAIMB.,Ogier, 8569, Barrois.) Famen, inis, parole, locution. (Voc. lat.-
Et vit le chapelain locier. En reprouvier li dist : Viellart, teste locue, fr., 1487.)
(Le Villain de Bailleul, Jub., Nouv. Rec., I, 315.) Vostre mort avez hui toute jor porseue. Par quatre manieres nous laissons Dieu,
Ses dens li lochoient et sa char estoit (Test. d'Alix., Richel. 24365, P 142 rO.) c'est assavoir par delectation, loquution,
teinte et pale. (CONF. DE LA R. MARG., Vie Li vavasors qui le chief ot locu. operation et coustume. (La Mer des
de S. Louis, Rec. des Hist., XX, 80.) (Gaydon, 2881, A. P.) hystoir., t. I, fo 22d, éd. 1488.)
— Faire locution de, parler de : point sentir de gravelle? (D'AUBIGNÉ, Fae- Trad. de la Chron. d'E. de Dynter, II, 16,
Celluy conteAimery fut grant pere sainct nest., 1.1, c. 2, Bibl. elz.) Xav. de Ram.)
Guillanen qui fust conte et delaissa posses-
sions mondaines pour servir nostre créa- - Matelas: Mes se james il est trouvé,
Le loudier, nous le destruirons.
teur, et se mist en l'ordre et religion des Il prent, quand et quand, des preceptes (GREBAN,Myst. de la Pass., 14676, G. Paris.)
Blancs Manteaulx ; et de ce ne vous veulz d'Attalus de ne se coucher plus sur des
je faire grand locution, mai8 veulz proceder loudiers qui enfondrent. (MONT., ESS., m, Vieulx loudier, que sçaurois tu faire?
avant en nostre histoire. (J. D'ARRAS, 13, p. 206, éd. 1595.) Tout ton fait ne gist qu'en malheur.
Melus., p. 27, Bibl. elz.) Impr., location. (Farce de Tout, Rien et Chascun, Ane. Th. fr.,
Bossuet a em ployé ce mot, par archaïsme, Il était encore très usité au dix-septième III, 208.)
pour dire élocution. et au commencement du dix-huitième De faict il avoit quelcques traietz de lo-
siècle : dier lourdault. (RAB., 1. IV, c. 9, éd. 1552.)
LOD, voir LOT. Les vilageois couvroient le chemin par Loudier, puttaniere, une grosse loudiere,
LODDES, laudes, s. f. pl., syn. de lods, où il devoit passer de tapis et loudiers. una grossa berghinella, une vieille loudiere,
forme de los :
(A. LE GRAND, Saints de Bret., p. 340, una vecchia poltrona. (OUDIN, Dict. (r.-
éd. 1626-1637.) ital.)
Ventes et loddes. (1547, Lett. pat. de Lodier ou loudier. Couverture de lit,
H. II, enfav. des Cord., Arcb. des C.-du- — En parlant de chose :
remplie de coton, ou de laine, ou de bourre,
N.) Alias laudes. entre deux lais de satin, où de taffetas, ou Leurs faulses langues loudieres. (Apol.
Cf. Los. de toile, ou d'autre étoffe. Il faut pronon- mul., ms. Barberini, fo 8 r°.) -
cier loudier. (MÉN., Dict. étym., éd. 1750.)
LODER, voir LOER. —
Fém., lodiere, loudiere, fille perdue,
Lodier ou loudier. Grosse couverture femme de rien :
1. LODIER, loudier, s. m., sorte de
sur- piquée, remplie de laine ou de ploc entre
porté deux étoffes ou deux toiles. (SAVARY DES La maint une dame loudiere
cot ample par les gens de petit état ; BRUSL., Dict. du commerce.) Qui maint chapel a fait de fueille.
chemisette remplie de coton; couvre-pied, Loudier ou lodier. Le dictionnaire de (Dit des Rues de Paris, Méon, Fabl., II, 240.)
courte-pointe de lit : l'Académie dit lodier, les tarifs toujours Ales avant, dame putain,
L'autre porte une houpelande; loudier. (ID., ib.) Orde ribaude, orde loudiere.
L'antre un pourpoint, l'autre un lodier. (SARRAZIN, Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. des
Monet écrit lodier mais Danet, Oudin, ducs de Norm., p. 325.)
(G. MACHAULT, Remede de Fortune, p. 119, Tarbé.)
écrivent loudier, Furetière écrit lodier, et
Lors prisent a entrechangier Vous mentez, très orde loudiere.
Leurs abis de la bregerie ;
loudier. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840,f 379\)
Gobins vesti un grant loudier Poitou, Vienne, lodier, couverture de Et si ne puis ceste lodiere
Et Guios une sousquanie. lit, couvre-pied fait de coton ou de laine Que je quier trouver nulle part.
(FROISS.,Poés., Richel. 830, f 277 r°.) piquée entre deux toiles ; courte-pointe (Un Mir. de N.-D, comm. Ostes roy d'Esp. perdi
Un gipon de satin noir appellé lodier. d'un lit. Haute-Normandie, vallée d'Yères, sa terre, Th. fr. au m. d., p. 462.)
(24 mars 1395, Inv. de Regnaut Chevalier, Se nous est ung grant vitupere,
tailleur du D. de Bourg., Inv. de meubles lodier, grosse couverture.
Se de par nous n'est confondue
de la mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
Item ung lodier. Item une table a des.
2. LODIER, loudier, adj. et s. m ma- , L'orde, vile, faulce lodiere!
(Mist. du siège d'Orl., 12715, Guessard.)
chargier draps. (Vente des biens de Jacques nant, gueux, vaurien, et très souvent, par
terme de mépris, libertin, ribaud, coureur Vielle loudiere, viel cabas,
Coeur, Arch. KK 328, fo 91 v.) Comment t'es tu habandonnee?
Lict garny d'un matellat et lodier. (1519, de mauvais lieux : (Farce du Raporteur, p. 10, ap. Ler. de Lincy et
Invent., Trinité, Abbay, ch. 2, art. 19, Je croy, dist Helyas, que tu es le loudier Michel, Farces, Moral, et Serm. joy., t. II.)
Arch. Vienne.) C'on nomme Mauquaré, le traitere mouidrier. Vien ça, traistre, filz de loudiere,
Stragula, lodier. (R. EST., Dictionario- (Chev. au Cygne, 1341, Reiff.) Vien ça tost qu'on te puist brûler.
lum.) Voiz dou lodier, dit Perrins, or m'anoie. (1?LOY DAMERNAL,
éd. 1507.)
f
Livre de la.deablerie, 3c,
Lodier, lodix. (ID., Pet. Dict. fr.-lal.) (Rom. et Pastour., II, 77,37, Bartsch.)
Laquelle Rao.ule dist au suppliant qu'il Son filz Fricquet qui beuvoit a grans traictz
Ils n'ont en tout sinon quelques coussins Fut aprentiz de careur de retraietz,
pour s'appuyer, et quand le soir est venu, estoit un malvais loudier. (1372, Arch. JJ
103, pièce 350.) Il essaya s'en faire passer maistre,
ils estendent un lodier pour passer la Il fut chiffré parquoy il s'alla mettre
nuictee : et le lendemain matin ils plient Par desespoir dessus une loudiere,
le lodier, et le mettent dessus un ais, ou le Eulx donner viande ne vins,
Fors leur loyer, c'est bien estins : Et feist Fricquot qui chauffa la chaudiere.
pendent a une perche. (BELON, Singulari- (La grande plus inclite et très amirable Genealogie
Gré n'en scevent tant sont loudiers.
lez, III, XVII, éd. 1554.) (E. DESCH.,Poés., Richel. 840, f° 356a.) du magnanime Frippelippes, par ung jeune Poëte
Lequel (vestement) est fait a lasemblance Champestre, dans les OEuv.de Cl. Marot, éd.
d'un simple loudier, de quoy l'on couvre Gens de l'eglise, on doit purgier 1731, VI, 67.)
les lits en Italie. (LEON, Descr. de l'Afr., D'entrer ens tout paillart loudier,
I,50, éd. 1556.) Truandes n'y doivent manoir. Nom propre, Loudier.
(ID., ib., f° 335*0
Enveloppé de sa robe imperiale, ou LODMANAGE, voir LAMANAGE.
d'un petit lodier. (DE LABOUTIERE, Suetone, Vous y mentez, par saint Nicaise,
Comme faulx, lodier et parjure. voir Los.
p. 114, éd. 1569.) (ID., ib., f° 375c.) LODS,
Loudier embourré. (LA PORTE, Epith., LOEDIEU, s. m., celui qui a toujours
éd. 1571.) Il trouva un boucier sur le pavement, un
fort loudier, qui bien l'avoit veu passer. la louange de Dieu à la bouche :
Lodier, couverture du lit, parement. (FROISS., Chron., VII, 247, Luce.)
(JÙN., Nomencl., p. 183, éd. 1577.) Or regardez de ces hermites,
Il entendy moult fort comment il peuist Ces loedieu, ces ypocrites.
Lorsque le vespre est venu ils estendent estre saisy des quatre loudiers qui avoient (Hist. des 3 Maries, ms., p. 275, ap. Ste-Pal.)
un loudier pour passer ainsi la nuict. estranglé son oncle le duc de Glocestre.
(Voyag. du S. de Villamont, p. 507, (ID., ib., XVI, 192, Kerv.) LOEE, voir LIEUEE.
éd. 1598.)
Lors l'appela ribault, loudier. (Louis XI, LOEEMENT, louement, adv., d'une ma.
Cens qni de leur cohorte ont les meilleures mines
Sont vestus de loudiers et de vieilles courtines.
Nouv., I, Jacob.) nière digne d'éloge :
(ANGOTDEL'EPERONNIERE, Nouv. Satires, p. 92, Gueres n'eurent esté en leur ostellerie, De louement gouverner et ordonner leurs
Lemerre.) que voicy venir quatre gros loudiers, char- royaumes. (Ord. pour le gouvernement du
Est il possible que ce gros lodier qui retiers ou bouviers. (ID., ib., XCVIII.) roy, Regist. du Parlem., 1317-1340, ms.
Ces mauvais loudiers. (J. VAUQUELIN, Louvre 1253b, fo 61 ro.)
vous monte autour des reins ne vous fasse
LOEF, voir LOF. Cum il volt la mer passer acate de loenche, doit .1. o. de c. toisons.
E Yrlande conquester (1328, Tarif de tonlieu; Arch. S.-Omer,
LOEGNIER, voir LOIGNIER. Trestut par le loement CXGIX, 4, n° 28.)
Del gentil conte.
1. LOEIS, loyeis, s. m., loyer, location : (Conquest of Ireland, 2581, Michel.) LOENGEMENT, s. m., louange :
Recepte des loyeis des maisons assises Peres du ciel, fait il, merci, A Deu en a rendu (mut) grant loengemenl.
en la cité. (1409-10, Compt. de la fabrique Qui feis que tes filz nasqui (Horn, 3218, Michel.)
de S.-Pierre, Arch. Aube G 1559, fo 118 rO.) Por sauver li humaine gent
Que feis par ton loement. LOENESIEN, voir LAONISIEN.
2. LOEIS, loueis, loweis, leuis, lowiz, (Parlonop., Richel. 19152, f° 144c.)
LOENISIEN, voir LAONISIEN.
louwiz, lois, loouis, adj. et s. m., loué, Ce qu'il m'en loeront ferai,
aux gages, mercenaire : Selonc leur loement prendrai LOENOIS, voir LAONQIS.
Signeur et a vostre plaisir.
Quant lowiz en la maison de mon pere (Amadas et Ydoine, Richel. 375, f° 331f.) LOENTAINE, voir LOINTAINE.
sont raemplit de pains ! (Dial. Greg. lo
pap., p. 62, Foerster.) De vostre loement 1. LOEOR, loeeur, loeur, loueur, s. m.,
Et en soadees, com serjans loueis.
Et dou courtois ensaignement celui qui Joue, qui recommande, qui ap-
Que m'avez fait moult vous merci.
(Auberi, p. 104, Tobler.) (ADENET,Cleom., Ars. 3142, f° 38c.) prouve, qui conseille :
Pledeor loeis, entendez, entendez, Par Den, dist
Buiemons, ci a mal loement. Cornent puist ceu estre ke li ameres et
Grans dolors vos vient près, quant vo sen vous (Poëme de la Croisade, Romania VI, 493, 12.) li loeres de communiteit et ki habiteir
[vendez. fait ceos d'unes mours en une maison
Sire, dit Cassanius, tant parles saigement dewerpist communiteit et fesist escandle
(THIEBAULT DEMAILLI,Vers de la mort.)
Que nuns ne doit desdire le vostre loement. as altres ? (S. BERN., Serm., Richel. 24768,
Je ne vueil pas le los avoir
Que je face tort por avoir
(Veus dou paon, Richel. 1554, f
4 va.) fo 86 vo.)
Ne que ma cort soit loouice, Par le loement as barons de France mist Et que li loerres de Deu ne soit sor-
Ainz vueil estre loial justice. ses mains entre les mains le roi. (Bist. des montez dou deable. (Trad. de Beleth, Ri-
(Renart, Br. XXIII, 59, Martin.) Impr., loonice. ducs de Norm. et des rois d'Anglet., p. 13, chel. 1. 993, fo 16 ro.)
Michel.) Se mon legat fet entendre a l'eriter que
Les fax pledeors loeis.
(GUIOT,Bible, 2465, Wolfart.) Conduite, direction : la chose au mort vaille plus que li teste-
Car chevaliers estre volra
— ment, et il ons croit par le tesmoing de
La novele en vint au roi que cil seur celui sanz voir la chose, et la chose vaut
De la main au roi Loeis, qui il avoit mis le fet et le loement de meins, l'en a contre le loeur auction de
Qui n'estoit mie loeis. - l'ost s'estoit si mauvesement contenuz. tricherie. (Liv. de jost. et de plet, III, 8,
(Blanche et Jehan, 4757.) (G. DE TYR, XXII, 29, Hist. des crois.) § 3,Rapetti.)
Cius hom est campions leuis.
(BAUD.DE CONDÉ,li Contes des hiraus, 306, — Louange : Por ce est plus digne de loengne ma
dame que la vostre, et por ce sui je plus
Scheler.) Oi, Deus,mun loement, entent a ma orei- noble ameeur, loeeur, et serviteur de ma
Et qe nul fuster ne sustree autri ap- sun. (Liv. des Ps. , Cambridge, LX, 1, dame que vous de la vostre. (Evaste et
t
prentiz, Michel.) Blaq., Richel. 24402, fo 50 vo.)
ne autri louwiz, denz son terme.
(Lib. Custum., I, 81, 2 Edw. II, Rer. brit. Loemens de ses paroles vendra a Deu.

,
script.) (Bible, Richel. 901, f° 11e.) Le vray loueur.
(VAUQ.,Art. poët., III, éd. 1862.)
Le tyrant si fait aussi comme celi qui Li airs o tôt lo firmament
est pasteur loueis, qui, quant il voit le lou La langue moderne a gardé loueur, ce-
Representent ton loement.
venir, si s'enfuit. (J. DE VIGNAY, Ensei- lui qui donne des louanges à tout propos.
gnem., ms. Brux. 11042, fo 25h.) (De .v. gaud. B. M., ms. Reims fD 136d.)
Ung povre bons qui estoit nostre loweis — Fém., loeresse, celle qui loue :
teullié. (1428, Preuv. de Metz, V, 82.) 2. LOEMENT, lowement, louement, loie-
ment, - ant, s. m., action de louer, de
Laudatrix, loueresse. (Gloss. de Salins.)
— De vil prix : prendre à louage Laudatrix, louresse. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
Pour ses bas sollers lois A cest lowement et asenement furent
Est si cointis apelet. (Ch. de janv. 1263, Ghislenghien, Loueur, laudator. Loueresse, laudatrix.
Et pour sa cote bise Arch. du roy.. de Belg.) (R. EST., Pet. Dict. fr.-lat.)
Qu'il cuide tout valoir. Un maistre frette sa nef a un marchant
(WILLAUM.LI VINIERS,ap. Bartsch, Rom. et Past., et devise un certain terme au louement
2. LOEOR, loueor, loieor, s. m., celui
III, 31,32.) dedens. (1396, Cout. de Dieppe, fo 3 vo, qui prend à louage :
Arch. S.-Inf.) Nule coze ne doit estre mise en autre
1. LOEMENT,
- mant, s. m., conseil,
avis, consentement, permission : S'ils viennent (les mariniers) plus pres uzage que en celi por qui ele fu louee ;
que la ou le louement fut prins, nonobs- et qui le convertiroit en autre uzage. li
Mais ne l'ferez par le mien loement. tant ce ils debvent avoir tous leurs louyers. loueres est tenus a rendre le damace.
(Rot., 1709, Müller.) (Cout. de la Mer, Mor., Pr. de l'H. de (BEAUM., Cout. de Beauv., XXXVII, 7, Beu-
Bret., I, 790.) gnot.)
Anuit mais remanrons par le mien loemant. Li premiers- loierres contera les .L. be-
(Mainet, p. 17, G. Paris.)
— Louage des domestiques : sans. (Digestes, ms. Montp. H 47, fo 237e.)
Droit, li ferai de gré et volentiers De le Sainte Crois en sietembre dusques
Au loement des barons chevaliers. Fém., loeresse, celle qui tient un
au loiement de Bar ki vient en apries.(1262,
(Les Loh., ms. Montp., f 79a.) Bans aux échev., 00, ass. s. les drap. de

bureau de placement :
S'il a vers vous de nules riens mespris Douay, fo 14 vo, Arch. m'un. Douai.)
Et il se vuet amender devant ti Roberte le louweresse louwe meschines
Au loement des chevaliers gentis,
De le Saint Nicholai dusques au loiement et varlets et mainte nouriche en l'an.
Vous nel devez eschiver ne guerpir.
de Ligni. (Ib.) (Dialog. fr.-flam., fo 19c, Michelant.)
(Garin le Loh., 2e chans., xx, p. 284, P. Paris.) Loyer, location : A une louresse, pour une meskine louer.
— (1351, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.

verbe.
Ceus maurlient amerement Quiterons et laisserons a dit conte de
Qui donerent !e loement Amiens.)
Burg. ieu loiemant dou dit fyé en bien et
C'unques li chasteiaus fust renduz.
(BEN., D. de Norm., II, 32302, Michel.) en pais. (1293, Lett. de Hug. de Bourg., 1. LOER, louer, louher, louver, Ioder,
Arch. J 217, pièce 37(15).) loier,
La dame le consolle de foi et leaument, -
Lors a dit que croira dou lot son loemant. LOENCHE, S. f. ? conseiller, approuver, ave un
(J. BODEL,Chans. des Sax., CCXXIII,Michel.) — Act.,
Se aucuns hons en la vile aucune cose rég. dir. de chose :
Carles apelet ses cuntes e ses ducs : Si t'en loe dont a astenir bien emploié sa mise. (J. D'ARRAS, Melus.,
Que me loez de pels qu'ai retenuz ? Se tu viex mon consel tenir, p. 148, Bibl. elz.)
(Roi., 3947, Müller.) Fai que la dame aies avant,
Se li baissielle te plaist tant. — Se féliciter de :
Et dist Fromons : JJ ne lo pas l'issir. (JACQ.D'AM.,Art d'Am., ms. Dresde, Kort.,
(Garin le Loh., 28 chans., xxxv, p. 158, P. Paris.) Eve, je te castoi a tart ;
402.) Peu eus sens et petit art.
Baron, dit Guiteclins, tôt a voz volantez. Ceulx ne vous aymeront pas qui vous Se tu fuisses soûle engignie,
Puis a fait tôt ensi com il li ru loez. loeront a refuser cest honneur. (Lancelot J'en loasse le moie part.
(J. BOD.,Saz., CLXX,Michel.) du Lac, 1re p., ch. 55, éd. 1488.) Mais te folie trop s'espart,
Il li loent sa volonlei. Car tu as toute te lignie
(Brut, ms. Munich, 1901, Vollm.) — Suivi d'un infinitif sans préposition: De droite ligne deslignie.
(RENCLUS DEMOILIENS, Miserere, CLXVIII,1,
Et Floires ensi esploita Ne viel, n'enfant, famé, ne fol Van Hamel.)
Comme ses ostes li loa. Ne servir ja je te lo.
(Floire et Blanceflor, 1e. vers., 1953, du Méril.) (Ane. prov., XIIIes., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
— Réfl., se loer de quelqu'un, a quelqu'un,
Fai çou que loent ti baron. Et pour ce je ne loue point a nulle suivre son avis, s'en rapporter à lui :
(Ib., Ie vers , 2763.) femme mariee amer par amours ne estre Faites a vo volenté, kar je l'otroi, et si
Dites, que loez que j'en face? amoureuse d'amours qui les maistroye. me loc molt de vous. (Flore et la Bielle
f
(Rom. de Floirem., Richel. 353, 5b.) (Liv. du Chev. de La Tour, c. cxxim, Bibl.
elz.)
Jehane, Nouv. fr. du XIIIe s., p. 125.)
Fol hardement ne loe je mie. Laquelle fille respondi que elle s'en
(Amadas et Ydoine, Richel. 375, fO 328e.) conseiller : loueroit a son maistre ; pourquoy et en
— Loer que, que
despit duquel louenge icellui Jacobin lui
Se vos ce voles faire, vos an repantires ; Qui ço vus'lodet que, cest plait degetuns, donna unegrant buffe sur le visage.(1416,
Mes fetes une chose que je vous loeré. Neli chalt, sire, de quel mort nus muriuns. Arch. JJ 169, pièce 283.)
(Gui de Bourg., 3802, A. P.) (Roi., 226, Müller.)
Amez la, jel vous loo einsi. Al rei loout qu'il l'oceist —
Loé, part. passé, célèbre, renommé :
(R. DE HOD., Meraugis, ms. Vienne, f° 4C.) On essillast ou destruist. Veez l'orgaill de France la loee.
E cest escheinge je lou et conferme. (G. DE SAINT-PAIR,Mont S. Michel, 1579, (Roi., 3315, Müller.)
(Mai 1248, Barzelle, Arch. Indre, H 112.) Michel.)
En la tiere loee apres l'aube aparant,
Et lou ausi et confirme et outroie les E encore te loruns nus Este vus devant l'ost iiii. viellars courant.
dons que mes sires Hues de la Faiche fist. Que tut te tenisses a nus. (Roum. d'Alix., f" 52c, Michelant.)
(Janv. 1256, Ch. de Joinv., Arch. Allier, (MARIE,Purg. de S. Patrice, p. 464, Roq.)
Val-des-Choux.) Pepins l'en traist (l'épée de Closamont), de
Si loc bien ke vous le'siervois. [France la loee,
(Sle Thais, Ars. 3527, f° HC.)
Que il garantiront es diz freres ces Kant corone ot premieremant portee.
chouses vers toutes janz, et que il les fe- Je lo que vos li requeroiz (Gerard de Viane, V, 2675, Bekker.)
ront loer a toz ces que loer les devront. Qu'il vos pardoint sa malveillance. Et li riche barnaige de France la loiee.
(Sept. 1269, Lett. du prév. d'Arc en Barrois, (Rose, Richel. 1573, f° 27a.) (Destr. de Rome, 32, Grœber.)
Sept-Fonts, Vauclair, Arch. Allier.)
Je lo que nous le cuer d'un porcel enportons. Wallon, laweder, approuver, encourager,
Toutes les choses devant dites. je (Berte, 657, Scheler.)
vueil, loi, gree et otroi. (1279, Lett. d'Em- flatter.
meline dame de Brissel, Cart. év. Laon, Mes pour issir de soupechon,
f° 63a, Arch. Aisne.) Lo ge que sans arestoizon 2. LOER, louer, luer, lieuer, luier, loier,
Faites que vous soies certains
Ceste vandue loois, vuel, outrois et con- S'ensy i vient li chastelains. v. a., avec un rég. de personne, salarier,
fermois. (Déc. 1295, Cîteaux, no 63, Arch. (Coud, 4303, Crapelet.) soudoyer, récompenser :
Jura.) D'or e d'argent .[. c. mulz cargiéz.
Vuis, louois et outroy. (1297, Cîteaux, Pries de mon iermitage a une abeie de Cinquante carre qu'en ferat carrier ;
Arch. Jura.) blankes nounains ki molt sont bonnes
nO 19, dames, et la loe jou ke vous en ales. — Bien en purrat luer ses soldeiers.
(Roi., 32, Müller.)
Ciertes, dist li kapelains, il vos loa Sire, dist elle, vous aves bien dit : tout
boin consel. (Flore et la Bielle Jehane, ensi le ferai jou, puis ke vous le loes. (Li Vos serez mout bien luiee,
Nouv. fr. du XIIIe s., p. 128.) Contes dou Roi Flore et de la Bielle Jehane, De novel vos vestirai.
Nouv. fr. du XIIIE s., p. 122.) (Rom. et Past.. Bartsch, II, 97,14.)
Je vous merci moult a tous ceulz qui
m'ont loé m'alee en France. (JOINV., Hist. Vos lo ge c'avant prendres tant Dient paien : Ves chi boin menestrel ;
de St Louis, p. 131, Michel.) C'apries n'en ales repentant. Il le convient moult ricement lieuer.
(Huon de Bord., 7341, A. P.)
Ay louhé et loux ceste vendue. (Mardi (JACQ.D'AM., Art d'Am., ms. Dresde, Kôrt.,
av. Pentec. 1370, Arbois, Arch.
Jura.) 2133.) Hues a bien les maronniers lieues,
Lo duc Ioda que Salerne remanist a lo D'or et d'argent lor donna a plenté.
En louvant, approvant et confermant les prince Gisolfe. (AIME, Yst. de li Norm.,
(Ib., 8676.)
choses sursdites. (31 janv. 1373, Livre des VIII, 12, Champollion.)
Bouillons, CXIII. p. 376, Bordeaux 1867.) Dont il luia les chevaliers et serrans
Ont esté (les robours) per diverses lieges La pluspart louerent et furent d'advis
luy fust
que
gardee. qu'il mena en le bataille. (Chron. dEr-
et subgitez du roy deins les costes de di- la seureté qu'avoit le roy de noul, p. 219, Mas-Latrie.)
(COMMYNES, Mém., II, 9, Soc. de 1 H.
verses countees receites abettes,etprocures, Fr.) Que les bons et loyaux marcheans soient
counseiles et louees, sustenus mainte- (1325,
loiez et avanciez dez bones œuvres.de
nus. (Stat. de Henri V, an n, impr. goth., Que m'en loez vous que j'en face ? (Lan- Ord. de la drap. de Louv., Cart. Ph.
Bibl. Louvre.) celot du Lac, 1re p., ch. 55, éd. 1488.) d'Alenç., p. 856, Arch. Seine-Inf.)

— Loer
d, conseiller de rég. de pers., loer quelqu'un, Avec un rég. de chose, se procurer à
— Avec un
:

Et neporquant en esperance conseiller quelqu'un : prix d'argent :
Ne vous 10 je pas a pechier. Quant li haut home orent luié l'estoire,
(Le Lai du Conseil, p. 107, Michel.) Dame, fait il, quant le loez, qu'il feroient
Dites li dont se vous volez. si parlerent entr'auls et disent d Ernoul,
Vous parleres as barons et as poisans (Floire et Blanceflor, 1e vers., 849,
du Meril.) d'un d'eaus signor. (Chron.
honmes de ceste tiere, et en aures celleconsel.
p. 339, Mas-Latrie.) Var., loié, louee, (CM;
Or m'en loes si que je ne mesprenge ne
Et se il le loent ensi a faire, je sui ki
signeur. (Chron. de les nés lieuees.
ja n'en yrai encontre. (Li Contes dou roi a Dieu ne a mon
Coustant l'Emper., Nouv. fr. du XIIIe s., Rains, c. III, L. Paris.) :
— Donner
p. 27.) Et sachies, quoy que on vous en die, Or fu Memprities coroneiz
Galiens ne loe mie le bouc a manger, c'est ung des plus preux chevaliersfoy,
que
s'il Et li regnes li fu loeiz.
je vis oncques en ma vie. Par ma
engenre mauvais sanc. (ALE-
por ce qu'il de loer, si a il (Brut, ms. Munich, 2467, Vollm.)
BRAND,Reg. santé, Richel. 2021, fo 46 rO.) vous avoit ores loué pour le
La parole lor est acreanteie, la boline à fin que le navire boline et coule qu'ele n'avoit talant de dormir. (Lancelol,
La fille al roi lor est loeie. mieux. (NICOT.) Richel. 339, f° 18 r°.)
(Ib., 3010.Ï Si demende ou. est la reine, et
3. LOER, voir LUER.
LOGE, loje, loige, loghe, s. f.,'
feuillage
abri de dit qu'ele est es loges.l'en li
(Ib.)
: Si voit devant la loge seoir deux damoi-
1. LOERIE, louerie, s. f., action de louer, Loiges i lisent aprester et rengier. selles. (Ib., Richel. 754, to 73 v°.)
de conseiller : (Raoul de Cambrai, 2101, A. T )
Celluy jour firent les deux roys loges
Declare que tielx tuerie, roberie, espoil- A une part sa loge ad feit, dresser emmy les prez, ou il y avoit fe-
lerie, rumberie des trieux et sauve con- Del ramill k'il i ad atreit. nestres et appuyaulx aux dames et
duites et voluntaries receit, abettement, (Vie de St Giles, 1483, A. T.) damoiselles; car la coustume estoit auxque
procurement, conseill, louerie, sustenance Ele prist des flors de lis les roynes et les haultes dames alloient
et maintenaunce des tielx personnes Et de l'erbe du garris, veoir les tournoyemens pour veoir- les
affairs en temps avenir per ascuns des Et de le foille autresi, meilleurs chevaliers. (Lancelot du Lac, Il,
lieges et subgitz du roy deins le roialme Une bele loge en fist. 82, éd. 1533.)
d'Engleterre, d'Irlande ou de Galles ou sur (Aucass. et Nicol., p. 23, Suchier.) Le Petit Jehan de Saintré offre plusieurs
la haut mear soient adjugges et determines Si emploiai l'esprit, le corps aussi, exemples curieux de cette acception.
par haut treason fait encontre la coronne Aux choses plus a tel aage sortables,
et dignité le roy. (Stat. de Henri V, an II, :
impr. goth., Bibl. Louvre.) Impr., lonerie. A charpenter loges de bois portables, — Chambre supérieure d'une maison
A les rouler de l'un en l'autre lien, Haute tor i ot et dongon,
2. LOERIE, louerie,s. 1., loyer, location : A y semer la jonchee au milieu. Riches sales et beles loges.
(MAROT,Egl. au roy, p. 35, éd. 1596.) (Perceval, ms. Berne 113, f° 89F.)
Pour 2 commissaires qui ont congé du
roi de prendre loueries des estangs a — Tente : Et des loges et des estages
bondes. (Compt. de l'H.-D. d'Orl., 1408-9, Parmi les loges vint uns cers eslaissies, Avalent dou palais marbré.
exp. de Lorciaco, Hôp. gén. Orl.) Blans corne nois, quatre rains ot el cief. (G. de Dole, Vat. Chr. 1725, P 92D.)
Bessin, louerie, foire aux domestiques. (RAIMBERT, Ogier, 271, Barrois.) Il y afiert (dans une maison) des cam-
Quant les dames l'entendent,si lor vint mult a gré; bres, des solliers, des greniers et boinz de-
Louerie de domestiques. (Caen, Ordre et gres pour monter es loges de ledite maison.
Liberté du 25 juin 1864, affiche du maire Main a main sont venues as loges et as très.
(Gui de Bourg., 4003, A. P.)
(Dialog. fr.-flam., fo 2% Michelant.)
de Cheux.)
Il fu adont ordonné que chacuns se trai Le cambre aussi do chafoy ensi comme
LOERROUR, voir LORREOUR. sist a sa loge pour souper et boire. (FROISS., elle s'estent deseur de dortoy des povres,
Chron., Il, 140, Kerv.) loge aussi de devant delle dite grande
LOES, voir LUES. mason. (1393, Cart. de Dinant, I, 132, Bor-
— Petite maison, cabane : mans.)
LOETE, voir LIEUETE. Et s'est a savoir que Gossuins devant dis Chil qui estoient monté en loges et en -
LOEUS, voir LUES. et Savaris li machekeliers dovient livrer soliers sur ces estroites rues. (FROISS.,
noke entre leur loghes a droite moitiet, et Chron., IV, 412, Kerv.)
LOF,loef, louf, 100, s. m., côté du navire li euwe doit cair souz le tiere Savari.
frappé par le vent : (1288, Fonds des Titres divers, Layette -- Tenir loge, résider :
de 1288, Arch. mun. Tournai.) De Lotaire qui a Liege avoit loge terme.
Mariniers sallent par ces nés
Et desplient voiles et très ; Et aquasteit lor lojes ke sieent. (1295, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 37713, Scheler,
Li un s'esforcent al vindas, Lend. de Noël, S.-Sauv., Arch. Mos.) Gloss. philol.)
Li autre al lof et al betas. Pour gaiges laisses a la loige dou guet. Bourg., Yonne, loge, hangar, remise,
(WACE, Brut, 11488, Ler. de Lincy.) (1329, Cart. de Provins, fo 204b, Bibl. petite cabane dans les champs. Morv.,
Li un se efforcent al wyndas, Prov.) loige, cabane construite avec des
Li altre al loef et al betas. Et y avons d'ancienneté loge et maisons branches d'arbre. Bas-Valais, Vionnaz,
(ID., ib., var.) pour nos bestes. (1450, Denombr. du baill. lodze, galerie.
Cil qui al governail s'assist f
de Constentin, Arch. P 304, 196 vo.)
Estreitement al vent se prist Pour la façon de plusieurs loges, sur les LOGE LOGE, sorte d'interjection pour
Le lof avant et le lispreu, Chaumes, ou se retirerent les malades de rimer :
Siglant vindrent a Barbefleu. la peste. (1525-1526, Compte de Pierre Gar-
(ID., ROIt, 31 p., 9881, Andresen.) nier, Arch. mun. Avallon, CC 141.) De nous se rit le François ;
Mais, vrayement, quoy qu'il en die,
Qui subtils estoient et savoient bien Le sidre de Normandie
tourner leur voile au louf du vent. (G. — Abri couvert aux balles et foires : Vaut bien son vin quelquefois.
CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., III. Les coustumes devant dites doivent touz
95, Buchon.) Coule a val, et loge ! loge !
marcheanz vendeeur ou acheteeur, s'il ne Il fait grand bien a la gorge.
inférieur d'une basse voile qui sont haubannier ; et s'i sont haubannier, (Vaux-de-Vire d'O. Basselin, xxin, Jacob.)
— Coin si doivent il les coutumes devant dites,
est du côté du vent : tant comme les foires Saint Germain et LOGEIS, logeys, logis, loigiz, loygis, lou-
Ne Iur estoet muver lur greie, Saint Ladre sient, s'il ne tiennent loge gis, s. m., logement pour une armée, cam-
Ne n'i out la nuit lof cloé. couverte. (E. BOIL., Liv. des Mest., 28 p., pement, troupe campée :
(Vie de St Giles, 884, A. T.) xxx, 17, Lespinasse et Bonnardot.)
Les fosses des logeis et des tentes rou-
Sire, fait Jubar, u en irrum Qui est assené sur rente de bezans si maines. (BERSUIRE, Tite Live, Richel.
Et quel part cest lof tornerum ? come est fonde ou cheene ou loge ou bou- 20312ter, f° 36 v°.)
(Protheslaus, Richel. 2169, fO Ha.) cherie ou pescherie ou molins. (Ass. de
Jér., t. I, p. 274, Beugnot.) Il est cinq loigiz de gens d'armes de
S'est dit jusqu'au XVIIe s. : mondit seigneur le Daulphin qui loigerent
Loo qu'on dit aussi lof est un terme de — Boutique : par partie es feursbours dudit Luxeul.'
mariniers par lequel ils entendent Il refist depecier les loges al orde gent (4 nov. 1444, Inform. par Hug. Belverne,
la traicte Ch. des compt. de Dijon B 11881, Arch.
et longueur d'un navire depuis le mast el temple. (Rois, p. 426, Ler. de Lincy.) C.-d'Or.)
jusques a un bord ou autre conme il va a Lat., Bediculas.
la boline, car, selon le vent duquel on Les mareschaulx it fourriers pour or-
boline, les escoutes de ladite boline sont — Tribune, galerie pour un tournoi : donner les logeis et logier les seigneurs
amarées tantost a l'un bord tantost a Quant il vint endroit les mesons si es- chevaliers. (Roi RENÉ, OEUfJ., II, 41, Qua-
l'autre. De la viennent ces phrases mari- garde cele part et vit une dame as loges, trebarbes.)
nesques : Le navire a tant de pieds de !oo et c'estoit la reine qui avoit convoié le Adonc s'en yssit hors de la maison, et
c'est a dire tant de telle traicte dit. roi qui en aloit en bois jusque es loges se rendit a Creel ; et plusieurs logeys de
Bouter de loo, c'est a dire au vent que
suyvant sanz plus, si - s'pstoit ilec apuiee por ce gens d'armes passa qui estoient bourgoi-
gnons. (Mir. de Mad. Ste Catherine, p. 35, cloché S. Martin. (1462, Compt. de Nevers, des feux de Châtillonnais, Arch. Côte-d'Or
Bourassé.) CC 57, fo 18 vo,Arch. mun. Nevers.) B 11569.)
— Logement d'une pièce d'artillerie: Clef pour la logecte des portiers du
A Symon Rabache, charpentier, qui fit f
pont de Loire. (Ib., 19 ro.) LOGIS, voir LOGEIS.
la chambre et lougis du veuglaire. (1466- Le petit enfant Amour LOGNE) voir LOIGNE.
1467, Cahier des dépenses de Perrin de Cueilloit des fleurs a l'entour
Praelles, Arch. mun. AvallQn, CC 115.) D'une ruche, ou les avettes LOGRE, s. f., droit proportionné au
Font leurs petites logettes. revenu d'une terre :
— Obligation de loger les troupes, et, (RONSARD, l'Amour voleur de miel, Bibl. elz.)
Item habebunt dicti Guillelmus et suc-
par extension, vexation : LOGEUR, s. m., celui qui s'occupe du cessores sui ratione dicte juzerie (de Am-
.Sumes.de pieça adverti des dommaiges logement : berria) bonagia, vendas, logras, et lo
et loygis que les gens dudit bastart avoient faymidret hominum. (1273, Trinité, Arcb.
fait et .s'efforçoient faire sur les pays et Ceste façon (d'un chef de guerre) tou- Vienne.)
subgietz de nostre très redoubté seigneur chant le logis estoit que toutes ses com- Item quolibet anno emolumenta seu les
mons" le Duc. (1445, Lett. du Cons. de paignies chacune avoit un mestre logeur.
Bourg, au bailli du Charollais, Lh. des f
(Le Jouvencel, 53, ap. Ste-Pal.) logres mestivarum dictarum curtum.(1310,
Trinité, S.-Julien, ch. 2, art. 5, Arch.
compt. de Dijon B 258, Arch. C.-d'Or.) Vienne.)
Des logeys et dommaiges qu'ilz disoient —
Celui qui reçoit dans une demeure :
Cf. LOIR.
avoir souffert et enduré des gens de mon- Affin que de ta gloire exquise
dit seigneur.(24janv. 1446, Inst. de Ch. VII, Tu nous soys vray guide et logeur.
LOHE, voir ALOE au Supplément.
Bibl. de l'Instit., Coll. Godefroy, portef. (La Paix faicte a Cambray, p. 16, éd. 1508.)
96; Ecorch. s. Ch. VII, p. 153.) voir LOGE. LOHERENG, - rang, lohor., adj., lorrain;
LOGHE,
Des logeis et dommages. (Richel., Coll. Notes loherenges, sorte de chanson :
Dupuy, 760; Ecorch. s. Ch. VII, p. 164.) LOGICAL, adj., logique, de logique: Si chantoit li uns rotruenges,
Étape : Mieulx vous vauldroit estre plains de inscience Li autres notes lohorenges,
— Et vivre bien, sans logicaulx argutz. Por ce c'on fet en Loheraigne
Un soir se logerent sur une ripviere (J. BOUCHET, Opusc., p. 129.) Plus beles notes qu'en nul raigne.
nommee Meuse. et de la n'avoit pas plus (Rose, Richel. 1573, f° 7b.)
deux logis jusques au siege de Lucembourg. Ceste reigle logicale entendue. (RAB., Li autres notes loheranges.
(JEH. D'ABRAS, Melus., p. 218, Bibl. elz.) Garg., ch. x, éd. 1542.) (Ib., Richel. 1559, fO 7d.)
Norm., Orne, logis, habitation princi- Logicales subtilitez. Li autres notes loherenges.
pale d'une paroisse ou d'une commune. (SIBILET,Contramour, p. 135, éd. 1581.) (Ib., ms. Corsini, fO 6d.)
Propos logicals et sophistiques. (JOUB.,
LOGERIE, s. f., logement : Gr. chir., p. 605, éd. 1598.) LOHORENG, voir LOHERENG.
Fu si grant chierté de logerie que qui 1. LOI, lei, adj., juste, loyal ?
voulloit estre couché en lit, en aucuns LOGICALEMENT, - allement, adv., con-
endroits dudit voyage, et par especial a formément à la logique, logiquement : Por Deu vos pri, beau douzamis,
Sainet Pierre de Corbie, ou plusieurs gens Que ne partez de cest pais
Arguer logicalement. (H. DE GRANCHI,
alairent, il paiet 10 sous tournois. (P. Trad. du Gouv.des Princ. de Gille Colonne,
Tant q'vos saciez comment li rois
CocH., Chron., c. 45, Vallet.) Sera vers moi iriez ou lois.
Ars. 5062, f° 115 r°.) (Tristan, I, 2776, Michel.)
LOGEST, s. m., logement, logis : En parlant logicallement. (FABRI, Rhet., D'Equitan qui mut fu curteis
Logest ou appatis. (1478, Ord., XVIII, f° 11 v°, éd. 1521.) Sire des Naunsjostis e leis.
444.) : (MARIE,Lai d'Equitan, 11, Roq.)
LOGICHE, s. f., loge, cabane
LOGETE, - ette, - ecte, s. f., abri de Si comenchat a plovoir tout li jour si 2. LOI, loy, lei, lai, ley, lo, lois, loys, lays,
feuillage : fort que la riviere devient si grand qu'ilh s. f., religion : -
- vient as nos logiches. (Chron. de Jehan le Et li manda salut par un sien drugue-
Une logete illnec truva. Bel, p. 31.)
(MARIE,Dit d'Ysopet, IX, 6, Roq.) ment ;
et bien seust il, se il povoit tant
faire que il l'en peustmeneir, elle le pen-
Si fist la dame une logette pour y de- LOGIER, loigier, verbe. roit a seigneur et relanqueroit sa loi. (MÉN.
mourer. (Artus, Vat. Chr. 738, fo 2b.) — Neutr., construire des abris de feuil. DE REIMS, 7, Wailly.)
Es vous n yst d'une logette lage :
Uns chevaliers. — Serment en justice, serment en géné-
Si y avoit peu de ceulx qui eussent ral :
(Richars le biel, ms. Turin, f° 131e.) happes ne congnees ne ferremens ne ins-
Serjanz de pié refont logetes trumens pour logier ne pour coupper bois. En tous les cas la ou l'en se puet passer
De beles fueillies qu'il cueillent. (FROISS., Chron., Richel. 2641, fo 14 r°.) par loi selonc nostre coustume, quant li
(GUIART,Roy. lign., 17890.) seremens est fes, l'en ne puet puis traire a
— Réfl., camper sous des abris de feuil- amande chelui qui le fet; et se l'en deman-
Et il fait aval les logetes doit a aucun aucun meffet douquel il ne
En l'eure Bonnet les trompetes. lage, sous des tentes :
(ID., ib., 9487.) se devroit pas passer par loi, et il advenoit
Sous S. Quentin se loigent d'une part. que chil qui l'accuse en prenoit loi, il
Adam planta ce raincel devant sa logete (Raoul de Cambrai, 2049, A. T.) auroit renontié a tel droit comme il auroit
et devint grant arbre. (Mir. histor., f° 18d, Soz S. Quentin se loigent el gravier. en l'amande, et a che puet on veoir que qui
M. 1479.) (Ib., 2058.) prent loi chil doit estre creus qui la loi fet,
mes chest cas entendon nous en acusation
Romps tes flageols, Dieu Pan, par violence, Li viel moine, li fill Folain. de travers emportes, ou tonlieuz ou cham-
Et va gemir en champestres logettes. Se soloient es bos logier. parts, cens ou rentes ou de masures des-
(CI. MAR., Ballade, de Caresme, p. 274, éd. (RENCLUS DE MOILIENS, de Carité, CXLVII,1, queles l'en se puet passer par son serement,
1-S96.) Van HameL) car nous veions bien aucuns cas esquiex
be Bauce ét Philemon entré dans la logette. E li dus se loja sos .1. pin verdoiant. il convient bien fere serement. (BEAUM.,
Ode au Roy Henry II, Bibl. elz.)
(RONSARD, (Parise, 2244, A. P.) Cout, de Beauv., p. 159, ap. Ste-Pal.)
Abri en général : Crestien se logent et herbergent et Socrates dit : Qui pert sa foy
— assieent la citei. (MÉN. DE REIMS, 376, Il ne peut gueres perdre plus,
-Li iens s'en fuit a sauveté Wailly.) Et celluy qui ne tient sa loy
Sous le paupiere, en se logete. Est de honneur et renom forclus.
(RENCLUS DE MOILIENS,Miserere, cxxxv, 3, — Infin. pris subst., action de loger : (MARTIAL,Vig. de Ch. VII, fO 103h, éd. 1491.)
Van Hamel.) Appovriz par les loigers des gens d'armes Mettre a choais de loy ou de serment
Boys quarré pour fournir a la logecte du qui plusieurs foys y ont esté. (1423,Cerche (Ane. Cout. de Bret., f° 81a.)
Si aucun particulier, homme et tenant Ne doivent loi ne amende fors de paier a vingt sols de gros inclusivement et au
d'aucune maison et tenement situé en les'.vi. d. sans'plus. (Chirog. d'oct. 1218, dessous et non au dessus en action per-
ladite ville et banlieue, est traité et mis Arch. mun. S.-Quentin, liasse 24.) sonelle seulement. (Cout. de Gand, Nouv.
en cause par devant le maieur et eche- Et enjoingnons as eskevins, que, toutes Cout. gén., I, 993.)
vins, par le seigneur de qui il tient le dit fois que aucuns yra contre ches ordenan-
tenement pour aucuns arrerages qu'il ches, avant che que il jugent ne prengent — Frere de loi, combourgeois :
maintient luy estre dus : si ledit homme auchunes lois, qu'il les raportent as prevos L'on tient pour freres et sœurs de loy
et tenant offre de venir a la loy et affirmer et as jures les noms et les sournons de tous tous les natifs de la ville et chastellenie
qu'il a payé la ou et quand il a du, il cheaus et chelles qui seroit alet ou aroient nés de freres de loy ou de ceux qui avant
sera reçu audit offre. (Cout. d'Abbeville, • fait contre ches ordenances dessus dittes. l'union estoient bourgeois de ladite ville,
Nouv. Cout. gén., I, 105b.) (22 novembre 1355, Reg. aux Public., veu que tous les bourgeois de la mesme
r°, Arch. Tournai.) ville sont devenus freres de loy ou d'elec-
— A loi, légalement : f° 90
tion par ladite union, ou nés de ceux qui
S'en desyrita bien et a loy de toutes les Le boulenghier qui fait ou fait faire n'ont point de bourgeoisie en nulle autre
chozes deseuredittes. (1294, Cari, de Na- l'assit, seroit condamné, a l'assens d'iceulx place. (Cout. de Bergh St Winox, Nouv.
mur, Borgnet et Bormans, Mon. p. serv. a eswars, en une petite loys pour chascune Cout. gén., I, 509.)
l'hist. des prov. belges, 1, 44.) tire ou tires de pains. (31 oct. 1424, Reg.
Disons que ly avowet at a menner les
aux Consaux, Arch. Tournai.) — Titre auquel les monnaies doivent
hommes de tout la castelerie a droit et a Fuissent pugnis et condampnez, pour être fabriquées :
loy, et reclammer si auchuns les a pris ou chacune fois, a une grosse lois d'amende. Que nul baron qui ait monnoie ne la
arestez. (1301, Cart. de Couvins, p. 27, (16 août 1428, ib.) puisse amenuisier ne de pois ne de lays
Borgnet.) d'autre forains des
Que si aucuns bourgeois sans changier le coing et devers crois et
quatre bourgs ou lieux qui se devers pile ou il l'aura commencié. (1271,
— Coutume, usage,
mode : dient estre privilégiez, estoient envahis- Ord., xi, 348.)
Forment le plaint a la lei de sa tere. seurs en meslees ou débats, dont loix Iront des maistres de nos monnoies par
(Rol., 2251, Müller.) soient sur eux jugez, ils devront estre touttes les monnoies des prelats et barons
Huidelon les apele a la loi paienie,
contraints a les payer a ceux souz et a et prendront des boestes desdites mon-
qui profit sera adjugé, sans ce que leur noies et en feront essai, pour sçavoir si
Et li portiers li oevre, ne li contredit mie. bourg les puist affranchir. (Cout. de Hai-
(Gui de Bourg., 3272, A. P.) icelles monnoies seront faites de tel poids
nault, Nouv. Cout. gén., J, 785.) et de tel ley comme elles devront estre.
.le ne sui pas deable ne je ne sui manfé, (1313, Ord., i, 523.)
Ains sui de la partie au roi de majesté —
Faire la loi du i,ays d quelqu'un, le
Qui en chest siecle m'a issi fet don donné juger suivant la loi du pays : Il creoit que lesdiz gros feussent de bon
Que par le monde vois tout a ma volenté, poix et loy. (1422, Arch. JJ 172, pièce 189.)
Et en toutez manieres est bien mon cors mué, Aprehender,tenir
pays en prison et luy faire
Mes n'ai lai de maufere homme crestienné. la loy du selon ses merittes ou de- — Monnaie légale :
(Gaufrey, 8913, A. P.) merittes. (1377, Cart. de Couvins, p. 34, Ils ordonnerent faire une loy, qui auroit
Borgnet.) cours. (FROISS., Chron., I, 69, éd. 1559.)
— A loi de, à la manière de, comme : — Corps municipal, échevinage : 3. LOI, loy, s. m., loisir, faculté :
S'estoies si hardiz que deisses que non,
Je le te proveroie a loi de champion. Monseigneur donna a disner a toute la Et quant ilz le veirent, ains qu'il eust
(J. BOD., Sax., CCLXXX, Michel.) loy, eschevins, doyens et consaulx.(FROISS., loy de parler, l'ung d'eulx luy demanda
Chron., X, 449, Kerv.) qui il estoit. (Perceforest, vol. IV, ch. 12,
éd.
Alixandres cevauce a loi d'empereour.
r
(Roum. d'Alix., 71a, Michelant.) Messeigneurs les eschevins, doyens, 1528.)
-loix et consaulx de la ville de Gand. Si j'ay le log plus avant vous escripre,
Karlon salue a loi d'omme mari. (ID., ib.)
(Huon de Bord., 1010, A. P.) Le Dieu Mercure ysra pour le vous dire.
Ladite demiselle fut rendue a la loy de (CH. BOURDIGNÉ, Lég. de P. Faifeu, Epistre ans
Faites .x. damoisiaus fervestir et armer, la ville de Douay, quy pour la ravoir et Angevins, p. 14, Jouaust.)
A loi de mesagiersles faites atorner.
(Gui de Bourg., 1642, A. P.)
pour ceste cause estoit la venue ledit:
abbé fut rendu aulx prevostet echevins de Un chef de guerre a bien plus de plaisir
De voir son camp, s'il a loy de choisir,
Floovanz se desfant a lo de combatant. la cité ; et les quatre femmes et ledit Tout de soldats le devoir bien faisans
(Floovant, 2090, A. P.) Jean Le Febvre a la loy d'Arras. (J. Du Que commander a un tas de paisans.-
CLERCQ, Mém., 1. IV, ch. 3, Buchon.) (MELLINDE SAINTGELAIS,OEUV.,Epistr. à Diane
A loy de marcheant se vesti et para.
(B. de Seb., n, 429, Bocca.) Vindrent au devant de luy l'archevesque ma niece, p. 217, éd. 1574.)
de Lyon, Adolphes de Clesves, Anthoine Cettuy cy, sous titre de sa science, se
Ou la vie y lairez a loi de recreant. bastard de Bourgongne, et plusieurs aul-
(Cuv., Bertran du Gùesclin, 1486, Charrière.) donna loy de choisir autrement. (MONT.,
tres seigneurs, avec la loy de la ville. (ID., Ess., 1,16, p. 31, éd. 1595.)
Et li dist : Noble duc, or n'aiez marrison ib., 1. V, cb. 2.)
Se j'ay fait mon devoir, a loy [de] danselon, Ils eurent loy de tourner leur pensee a la
Contre vo chevalier ; fait m'avoit desraison. Seront tenus rendre compte et re- perte qu'ils venoient de faire, et lascher la
(ID., ib., var. des v. 2576-2609.) lica par devant les commis al'audicion des bride aux lamentations. (ID., ib., l, 17,
comptes de la dicte ville de Bouvingnes, p. 33.)
Pierres getoit aval a loi de bon ouvrier. au renouvellement de la loy d'icelle. (1473,
(ID., ib., 3556.) Cart. de Bouvigne, p. 34, Borgnet.) 4. LOI, loy, s. m., syn. de loie, galerie :
: Fut adverty comme ses biens estoient Venle d'un cens suz la maison a lois an
— De la loi, selon la manière, l'usage le plaice a Porte Musele. (1227, Cart. S.-
Il la salue, de la loy mescreant en la cité de Cambray, si en escrivit de-
De par la fille Corsuble le poissant. vers la loy d'icelle ville. (MONSTREL., Sauveur, Ricbel. 1. 10029, fo 42 ro.)
(Enf. Ogier, 3487, Scheler.)
Chron., I, fO 145, éd. 1516.) Et les loys que sont dairier la dicte
Que doresenavant, affin de mestre ordre maison. (1390, S.-Simplice, Arcb. Mos., G
— Pere en loi de mariage,
beau-père : aux finances de ladite ville, soyent chosis 2391, no 1.)
Le roy luy a fait si grant honneur et et esleuz par messeigneurs les consaulx Cf. LOIE 1.
monstré si grand signe d'amour et d'a- deux bons personnages qui ne soyent de la
mitié qu'il l'a fait pere en loy de mariage loy, lesquelz assisteront au fait des dites LOIAKLE, leauble, adj., loyal, hono-
de très noble et très puissant seigneur finances et auront regard a ce que l'on
monseigneur le duc de Guyenne daulphin garde bon ordre au payement des rentes rable :
f 35a, éd.
de Viennois. (MONSTR., Chron., I,
1516.)
deues par ladicte ville selon que il aura
esté commandé faire au dit massart. (Reg.
Considéré sa bonne devocion et les
granz et leaubles services qu'il a faiz a
des Consaux, 1519-1522, Assemblée du 22 nos. (Juin 1328, Arch. JJ 65, fo 150 vo.)
— Somme fixée par la loi, amende : janvier 1520, §25, Arch. Tournai.) Catoun dist qe lede chose est au mestre
Mais, par celui qi haut siet et loins voit, Les petites loix nommees vinderen on quaunt la coupe est tournee sur luy ;
N'i ares mais ne homaige ne lois. la connoissance et judicature des dettes mais bien dire est loiable a celui qi le
(R. de Cambrai, 5949, A. T.) entre les bourgeois et les habitans jusques fait. (Lib. Custum., I, 22,Rer. brit. script.)
LOIABLEMENT, leablement, adv., loya- 1. LOIE, loye, s. f., galerie en bois ser-
lement : vant à relier deux parties d'une muraille
— Attaché d'amour, amoureux :
Se aucun ait feru autruy, et complaincte Et sacies que pas n'est entiere
est faicte de ce au majeur de le commune ou à relier entre eux deux bâtiments : Feme puis qu'ele est loiemiere.
Nos avons vandut. toute l'ouvraingneki N'en li ne se doit nus fier
en quelconque maniere qu'il ait feru, s'il S'il ne se veut pas faire huer.
est ainsi, il l'amende de cent sept sols ; et est faite ou mur de la citeit decoste sa (GUILL. LI VINIERS,Chans., Poet. fr.
s'il n'est actaint de ce leablement, il s'en maison. etla volte ki estdedens samaixon av. 1300
et les travalz devant, et les loies dezour t. II, p. 825, Ars.)
purgera lui tiers jurans. (1215, Lett. de
Gui, sire de Caumont, Ord., xv, 553.) les travalz, et les loies sus la porte et Toutes sont loiemieres, se font pluseurs accointes.
l'antree. (Noël 1235, S.-Sauv. de Metz, (GILLON LE MUISIT,Poés., l, 216, Kerv.)
LOIAL, loyal, loiel, leau, adj., légal, Arch. Mos., texte reproduit dans une pièce
légitime, de bonne qualité : du même fonds, datée de 1280 et cotée G LOIEOR, voir LIEOR..
Il n'est plus de kemins loiaus. 1710, nO l.)
1. LOIER, louier, louer, luier, luiier,
(RENCL.DEMOILIENS, Miserere, cci, 5, Van Hamel.) Lor loies ke sieent sus lai porte dou
pont. (1295, ib., n° 2.) luyer, luer, looier, lowier, lowieir, leuier,
(Les enfants) doivent estre tenu por leuwier, luwier, louwier, loigier, s. m..
bastart et estre osté de tele partie qu'il Ki a loies apant sus la porte dou pont
emportassents'il fussent loiel oir. (BEAUM., des mors et sur ceu. (1306, ib., n° 3.) salaire, récompense :
Cout. de Beauv., XVIII, l, Beugnot.) Avons vendus a Jaicomin Martel une loie Qui mult te sert, maltais luer l'en dunes !
Venderes de blé et de toutes autres ma- au traver de la ruelle saint Aultre, darrier (Roi., 2584, Müller.)
nieres de graim boin et leau. (E. BOIL., sa maison, pour aller de son hostel en sa Asez sunt malparliers,
Liv. des Mest., 1re p., ni, l, Lespinasse et grainge. (1303, S.-Simplice, Arch. Mos. G Par mult petiz luiers.
Bonnardot.) 2391, n° 1.) (P. DE THAUN,Compoz, 117, Mail.)
Tantot comme il vendront a aaige loial. Intra civitatem vel villam Lausannam non Bestes sûmes, qu'a c'entendum
(1265, Arch. K 32, pièce 5.) debent esse aliqui avanthey nec alique En quei nos plus nos delitom,
C'est assavoir ke nous Tbiebaus dessus loyes. (1386, Plaict gén. de Laus., Doc. de U n'a atente ne luiier.
dit donnons audit Monsignor Guys, a la Suisse rom., VII, 396.) (BEN., D. de Norm., II, 24337, Michel.)
famme damoiselle Marguerite notre aisnee Le quaitriesme (gait) estoit sur le con- Et sulunc lor deserte lur luer receverrunt
fille, et je Guys dessus dit la vois prendre tour des loyes Pargney. en la grant rue. (GARN.,Vie de S. Thom., Richel. 13513, f° 13 il.)
a ma loyale fame se sainte Euglise s'i con- (Chron. de Metz, p. 840b, Huguenin.)
sent. (1311, Contrat de mariage entre Guy
Était aussi un nom de lieu ancien :
N'est hom ki tant Diu en messerve
Ne si mal loier en desserve
de Flandre et Marguerite de Lorraine,
Com li prestre.
Annales du Comité flamand de France, VI, A parte grangie religiosorum que vocatur (RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, LXXIX,6, Van
45.) La Loye. (1285, Cart. de Montiéramey, Hamel.)
Enfant de loial mariage. (FROISS., Chron., p. 379, Lalore.)
Il alsiment la mort, ki anaises a trestoz
VIII, 371, Kerv.) In quo est campus de La Loye. (1327, est poine, amevet alsi com entreie de vie
ib., p. 389.) et lowier de son travailh. (Dial. St Greg.,
— S. m., fidèle, chrétien : Bas-Valais, Vionnaz, luye, galerie de p. 5, Foerster.)
Quant Sarazins ont guerre entre eaulz
Honnour portent a leur ydolles ; grange. Esjois vos de ce ke vos jai aveiz receu les
Maix li dus est plus desloiaulx ; dons de la sinestre, esjois vos de ce ke vos
2. LOIR, S. f., louange : atendez les luyers de la destre. en la
De Deu laissiei ait les escolles,
Car les Juifz par ces parolles Cler veit, s'en ad grant joie sinestre sont sei mérités, et en sa destre
Et dist sei luyers. (S. BERN., Serm., Richel. 24768,
Ait ameneis avec loiaus. : Gariz sui, Deu loie. fo 31 ro.)
(Guerre de Metz, st. 272a, E. de Bouteillier.) (Est. de S. Aedw. le rei, 2884, Luard.)

LOIALTAGE, s. m., loyauté : 3. LOIE, S. f., aloi : De tel seigneur tel louier.
(Renart, 8410, Méon.)
Vesci Lunbars, poi i a loialtage ; .XIIII. sols et plus de ligois de vielhe loie.
Traitor sont et plain de cuvertage. (JEH. En paradys celeste en iert grans ses leuwiers.
DESPREIS,Geste de Liege, II, 7194, Scheler, (De St Alexis, Richel. 2162, f° 130a.)
(RAIMBBRT, Ogier, 4980, Barrois.) Gloss. philol.)
Or enporte cil double looier.
LOIANCE, voir LIANCE. Cf. LOI. \Du Foteor, Richel. 19152, f° 49e.)
LOIAUTÉ, Zoy., s. f., légalité, légitimité: LOIEE, voir LIEUEE. Ciens dist que bien le gariroit,
Qui bien son leuier l'en donroit.
Se il n'avoit enfant de sa char par loyauté LOIEL, voir LOIAL. (De l'Emper. Constant, 223, Romania, avr. 1877.)
de mariage. (FROISS., Chron., VII, 78,
Kerv.) 1. LOIEMENT, leiement, leemant, adv., Fevre, masson et charpentier

— Bonne foi : loyalement, légalement : Ont les vies robes en lowier.


(ROB. DE BLOIS,Beaudous, Richel. 24301,
Phelippos qui adjoustoit en toutes ces Si ferez, dist li rois, se Deuplait, leemant. p. 476.)
paroles grant loyauté. (FROISS., Chron., (J. BOD.,Sax., xxi, Michel.) Qui done a chascun selonc son cove-
VIII, 183, Kerv.) Leiement ont entrepris. nauble loioier. (BRUN. LAT., Tres., p. 318,
(FERRISDEFERRIERES,Chans., ms. Berne 389,
LOICHEFRAIE, voir LECHEFROIE. fO 202.)
var., Chabaille.)
Li valet tacheeur aus tailleeurs ne puent
LOICHEFROYE,voir LECHEFROIE. Petit vaut fere bon jugement se la jotice demander autre louier de leurs mestres
n'est apres fete loiement. (1279, LAURENT, que le droit pris que il ont usé des pieça.
LOICHEOR, voir LECHEOR. Somme, ms. Chartres 371, fo 39 vo.) (E. BOIL., Liv. des Mest., 1* p., LVI, 7,
Lespinasse et Bonnardot.)
LOICHERTE,voir LECHERIE. 2. LOIEMENT, voir LOEMENT.
Si covient que li aprentis aprenge sen
LOICHETTE, voir LESCHETTE. 3. LOIEMENT, voir LIEMENT. mestier .II. ans ançois qu'il prenge louier.
(1262, Bans aux echev., 00, ass. s. les
LOICHIER, voir LECHtER. LOIEMERIE, loyemerie, s. f., ouvrage de drap. de Douay, fo 14 rO, Arch. mun.
lormier : Douai.)
LOICHOIS, voir LECHOIS.
Item cheval qui porte loyemerie doit .v. Et ce il vosist laissier la maison, et il
convient
LOIDUIT, adj., qui connaît bien la loi, den. (Cart. de Corbie, ap. Duc., Lorma- n'eust nul de ses ensoignes, il li a
qui sait bien ce qu'il faut faire : rius.) paier tout le luer. (Ass. de Jér., t. II, p. 71,
Beugnot.)
Lii rois li dist : Moult es loiduit.
De bien parler ies asses dois,
LOIEMIER, adj., attaché à, désireux de : Por parvenir a la gloire et au louer de
Et moult par ies courtois messages. D'amer autrui que Dieu ne soyons loiemiers lor confession. (Vie de St Denis, Brit. Mus.
(Eleocle et Polin., Richel 375, fO 40a.) (GILLONLE MCISIT, Poés., I, 163, Kerv.) Add. 15606, f° 130b.)
paier ce que il doivent,
Cil qui ne vuelent LOIGE, voir LOGE. En France ert venus de Bologne
et qui retiegnent a tort les loigiers a lor Pour mangier el que car de logne.
(MOUSK.,Chron., 22297, Reiff.)
sergenz. (LAURENT, Somme, Richel. 938, LOIGER, voir LOGIER.
f 17 rO.) 1. LOIGIERJ voir LOCHIER. Ou porc au mains une loigne.
(Rose, Vat. Ott. 1212, f° 89e.)
Mercia le molt docement,
E si li promet bon luer 2. LOIGIER, voir LOlER. Une longe.
Se Des li done a gaaigner. (Ib., Vat. Chr. 1858, f° 101b.)
Luzarche.
(Vie du pape Greg., p. 55, 3. LOIGIER, voir LEGIER.
E de la langue e de la loigne
Et li malvais receoivent lou luyer de LOIGIZ, voir LOGEIS. Del nés la ou il fu plus bel
vertu. (Consol. de Boèce, ms. Montp., f° 19d.) Firent li verms tut lur avel.
Ne me vout pas Diex pour noient doner 1. LOIGNE, loingne, longne, longe, s. f., (Besant de Dieu, 180, Martin.)
Tous les soulas k'ai eus en ma vie ; longe, corde, lanière de cuir : Char de porc, la loingne en rost. (Ens.
Ainz les me fet cierement comperer,
Il aura de corde une loigne p. apar. viand., Richel. 1. 7131, fo 99 v°.)
S'ai grant paour chis loiers ne m'ocie.
De col on l'en merra brûler. Char de chevrel, la loigne en rost ou en
(Couci, 7397, Crapelel.)
De Doon cuide avoir paiement on louier.
(Rose, Vat. Ott., f 89'.) pasté. (Ib.)
(Doon de Maience, 5554, A. P., Une longe. L'utilité de la creation des longes est que
(lb., Vat. Chr. 1858, fO 101b.) les reins s'i reposent. (H. DE MONDEVILLE,
Mes le roi Gloriant lor en rendra louier. Richel. 2030, f° 30e.)
Il aura de corde une loingne.
(Gaufrey, 9515, A. P.)
f
(Ib., ms. Corsini, 80a.) Tien, mengeue ceste chaste loigne.
Pour ce mettent il (les princes) loys et Que l'esprevier pas ne s'eslongne, (Mart. de SI Etienne, ap. Jub., Mist., I, 20.)
punicionset premiations ou loiers. (ORESME, K'il est atacies a la longne. La langue moderne a conservé ce mot
Eth., Richel. 204, fo 359e.) (Aire per., Richel. 2168, fO 18d.)
Pour la retribution et lou lowieir que sous la forme longe.
A l'esprevier ses loingnes oste,
j'en atten. (Ps. lorr., Maz. 798, CXVIII, A garder les baille son oste. 3. LOIGNE, s. f.,syn. de loie, galerie :
112.) (GIB.DF. MONTR.,Violette, 4205, Michel.) La loigne de la sale du dit manoir, la
E tes prestres respondent pour louier. Oste li dont, fait il, la longe, queminee de la dite sale. la loigne de la
(J. DE SALISB., Policrat., Riche]. 24287, Sel lai aler molt volentiers. granche, la closture des murs. (Chron. de
f° 65a.) (Rom. de l'Escouffle, ap. Michel, Lais inrd., S.-Ouen,p. 20, Michel.)
En prison gist vos soldoiiers,
p. 150.)
4. LOIGNE, voir LAIGNE.
Petitement m'est li leuiers Il reprenoit son faulcon par les longnes.
De mon service remeris. (FROISS., Chron., Richel. 2644, fo 219 vu.) LOIGNEE, longnee, s. f., longueur :
(FROISS., Poés., Richel. 830, fO 202 r°.)
Tourner bride et loigne d quelqu'un, Item, la longnee de la dite jetee en venant
Et en faire les fruis, proffis, leuwiers et —
le déconcerter, l'obliger d'abandonner un vers la mer, le parement en contient de
eumolumens leurs. (1408, Arch. MM 32, lonc dix toyses. (Pièce de 1518, ap. Stephano
fo 1 ro.) projet : de Merval, Doc. relatifs d la fondation du
Son louyer et sa retribucion sera de loing- J'ay veu roy d'Angleterre Havre, p. 106.)
tains pays et des dernieres régions, c'est Ung grant tresor coeillir i. LOIGNEMENT,s. m., séparation :
assavoir de Paradis. (Intern. Consol., I, XI, Pour la françoise terre
Bibl. elz.) Conquerre et bataillir, Virge saintisme e clere e pure,
Item labeurs et semences, leuwiers et Il assiegea Boulloigne, Mande, senz tache e senz laidure
paine de serviteurs et servantes sont a pre- Mais le grant Crevecueur Conjoinst a sei si sainte iglise,
ferer avant toutes debtes. (1569, Coust. de Luy tourna bride et longne, Senz loignement e senz devise,
la ville de Mortaigne, ms. appartenant à Sy luy changea le cueur. Od duces ovres, od veraies.
(MOLINET,Faits et dits, p. 178, éd. 1540.) (BEN., D. de Norm., Il, 24121, Michel.)
M. Bocquillet, p. 135.)

— Prix de location : La langue moderne a gardé ce mot sous 2. LOIGNEMENT, adv., longuement :
Sens nul lowier a prendre. (Trad. du la forme longe. A l'occasiondes guerres quy sy loignement
XIIIe s. d'une charte de 1250, Cart. du Val ont duré. (1439, Tract., etc., Rym., 2e éd.,
St Lambert, Richel. 1. 10176, f° 26e.) 2. LOIGNE, loingne, logne, luingne, luine, X, 719.)
longe, lonze, lunze, s. f., longe, moitié de
Cincq sous de fors de lowier pour la
l'échiné d'un veau, d'un chevreuil, d'un LOIGNET, loingnet, longnet, adv. dimin.,
maison ou il demoure. (Mai 1287, S.-Nic. loin, de loin :
de Verd., Arch. Meuse.) porc; les reins, en parlant d'un homme : Des autres fu un poy loingnet.
Pour le louier du dit cheval, .11. s. par E li altre Tristran navrez (Rose, ms. Corsini, P 4d.)
jour. (1344, Arch. K 45, pièce 1.) Parmi la luingne d'un espé
Ki de venim fut entusehé. Et arriverent .1. pou loingnet de la ville.
Pour le leuwier de i.
keval. (Compt. du
Massart, 1348-82, Arch. mun. Valen- (Tristan, II, 1046, Michel.) (Godefroi de Buillon, Richel. 22495, f 28d.)
ciennes.) Parmi la luine d'une espee Loignet de lui le trait d'un arc bien entesé.
Ki de venim fu estnschee. (Veus dou paon, Richel. 1554, fO124 v°.)
Luwier d'osteil. (1353, Hist. de Metz, IV, (Ib., III, p. 45.)
146.) Longnet de luy.
Des les lunzes en amont et des les lonzes (lb., f° 131 r°.)
Parmi le leuwier et le frait de sen keval.
(1358, Compt. de la ville de Valenciennes, en aval. (Greg. pap. Hom., p. 73,Hoffmann.) Loingnet de l'ost, près de l'yglise.
no 17, p. 16, Arch. mun. Valenciennes.) (GUIART,Roy. lign., 19977, W. et D.)
Le glouton voit a descouvert desouz,
Le louwier de sa maison pour cinq ter- Li quens Guillaumes le feri comme prouz, Si n'y ot oncques entremes,
mines. (1380, Arch. Meuse B 1041, f° 75.) Parmi les loignes l'assena du baston, Sachies certainement, ne mes
Toute la char et les os li derront Gros et gras oyseaulx de riviere;
2. LOIER, voir LOER. Et le mestre os et trestout le braon. Si y ot moult très bien manière
(Aim. de Narb., Richel. 24369, fO44 VO) A les rostir un peu loignet,
LOIERE, loyerre, s. f., comme aloiere : Pour ce que la cher dure en est.
Bien a sens d'enfant (GACES,Rom. des deduiz, ms. Condé.)
Pour loyerres, gibecierres, gans, les
faulconniers de mondit seigneur.pour(1365,
Cil qui bargeigna avant
La loigne et puis la coree en prent. Si y ot molt très bien manière
Compte, Mém. de la Soc. éduenne, 1880, (Chans., Vat. Chr. 1522, f° 166 rO.) A les roustir-ung pou longnet.
p. 365.) (Ib., Ars. 3332, f° 23 v°.)
Bretel, barginier le loigne
LOIEURE, voir LIEURE. Et le coree emporter, Allons en quelque gracieux lieu loignet
Puet on? de ycy. (Troilus, Nouv. fr. du XIVe s.,
LOIG, voir LONG. (BRET., Chans-, ms. Sienne H. X. 36, fO 47b.) p. 250.)
Icellui coup esglinda et eschappa devers — Neutr., s'éloigner,être éloigné : — Fig. :
ledit Berthelemot, qui estoit assez longnet Bien quiderentles plusurs Les efforts de nostre invention sont
de costé hors du tray. (1372, Arch. JJ 103, Que icil erent les traiturs loing au dessous de leur merite. (MONT.,
pièce 366.) De Weyseford la cité Ess., 1. I, ch. XXXVI, p. 136, éd. 1595.)
L'exposant qui de leuremprise ne sçavoit Que cest erent longgé. Chascun ne regarde pas plus loin main-
rien, les suivit de loignet. (1379, Arch. JJ (Conquest of Ireland, 994, Michel.) tenant que a sa commodité particulière.
116, pièce 148.) Quant me covient, dame, de vous loignier, (1595, Lettres missives de Henri IV, t. IV,
Lesquelx trouverent laditte Margot et Onques certes plus dolant home fu. p. 243, Berger de Xivray.)
l'emmenerent loingnet d'ilec. (1394, Arch. (THIB.DE NAV.,Chans., Poet. fr. av. 1300, 1,
JJ 116, pièce 75.) 266, Ars.) — De loin, d'une grande distance :
Assise loingnet de ses ouvriers et a part. N'i a garant ou s'eschive ne loigne. Partonopeus de lonc le voit,
(Ménagier, I, 72, Biblioph. fr.) (Enf. Ogier, 5458, Scheler.) (Parton., 8305, CrapeleO
Assez loignet marchoit Charles. (D'Au- De lonch choisi un chevalier.
— Différer :
TON, Chron., Richel. 5083, fo 81 ro.) (De Sainte Ysabel, ap. Jub., Œuv. de Ruteb.,
Saichoiz qui s'an repantira II, 384.)
Et se joignirent ensemble ung peu loignet Se tôt li tarde .I. pou et loinne.
de la place d'Octodore. (BOUCHARD, Chron.
de Bret., fo 23% éd. 1532.)
(Bible de Hugue de Berzi, Brit. Mus. Add. 15606, — Depuis longtemps :
f° 1041.) Et furent prests a sortir des le jour
Des dessusdits un peu loingnet
2. LOIGNIER, voir LAIGNIER. mesme, comme s'ils s'y fussent prepares
Plusieurs jadis moult honorez de loin. (LESTOILE, Mem., 2e p., p. 224,
Se tapissoient en un coingnet. Champollion.)
(GOHORY,Comm. sur la font perill., éd. 1572.) LOIGNIR, - yr (se), v. réfl., s'éloigner :
Le gentilhomme dit a ses gens qu'ils Si saurez quant a fin menez — Fig. :
l'attendissent assez loignet. (Du FAIL, Cont. Feu cilz rommans, a Poligny, Si tu veux suyvre Dieu, suy de loin les idoles.
d'Eutr., XVI, Jouaust.) Dont le Crere s'est pou loigny (D'AUBIGNÉ, Trag., IV, Bibl. elz.)
Qui le rommant en rime a miz.
—Adj., long : (Boece de Consolacion, ms. Arras 729, fO 154 r°.) — De bien loin, de beaucoup :
Il m'a tousjours semblé qu'en la poésie,
Chemin loignet, longum iter. (FED. Mû- LOIGTAIGNERIE, S. f., éloignement: Vergile, Lucrece, Catulle, et Horace tien-
REL, Petit Thresor des mots françois, p. Se les ymaiges de nos amis lointains nent de bien loin le premier rang. (MONT.,
110, éd. 1632.) nous sont joieuses qui nous renouvellent f
Ess., 1. II, ch. x, 170 ro, éd. 1588.)
LOIGNETÉ, lontey, s. f., éloignement : la remembrahce et alegent le desirrier de Par ou il acqueroit une très parfaicte in-
la loigtaignerie par faus et vains confors. telligence et prudence; et en conduisoit
Pour cause de lontey de l'ague. (1348, (J. DE MEUNG, Epist. d'Abeilard et d'Hel., de bien loin plus heureusementsa vie, que
Affranch. de Gy, Arch. mun. Gy.) Richel. 920, fei ro.) nous ne sçaurions faire. (ID., ib., 1. II,
Parenté éloignée : ch. XII, p. 290, éd. 1595.)
— LOIlAL, S. f. ?
Et se aucun se marie au quart degré, il Et es vies de ces heros du temps passé,
L'orelhe et les balevre jusqu'al dent en l'eirba il y a quelque fois des traits miraculeux,
ne soit deffendu de la loigneté des paranz. Ly ot Ogier getteit a toute le loiial. et qui semblent de bien loing surpasser
(Liv. dejost. et de plet, X, 14, § 8, Rapetti.) (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 19332, Scheler,
Gloss. philol.) noz forces naturelles. (ID., ib., 1. 11,
ch. xxix, p. 465, éd. 1595.)
1. LOIGNIER, loegnier, longnier, lui-
LOIIENS, voir LAIENS.
— En loin, loin :
gnier, luiner, verbe.
— Act., s'éloigner de, être éloigné de : LOIME, loyme, s. m., lien, bride : Et tant s'eslonge k'il se trait
En sus des autres molt en loing.
Mon cuer tenroie por legier Armeures, chevaux de service, loymes. (G. DECAMBRAI, Barlaam, p. 15, P. Meyer.)
Se ne le poeie loignier (3 nov. 1313, Thiron, Arch. Eure-et-Loir.)
Pais que je l'ai en ma baillie.
— A
loin, plus tard :
(Florimont, Richel. 353, f 23d.) LOIN, loing, luin, loaing, lonc, lonch,
Li empereres Bauduins et li cuenz Loys
sejournerent en Costantinoples porce qu'il
avoient l'estoire loegniee plus que il n'avoient
long, adv., à une grande distance dans
l'espace :
Luin et près. (Lois de Guill., 42, Che-
Qu'ele se gart de faire chose
Dont ele se repente alloi[n]g-
(De l'Onbre de l'anel, Richel. 19152, f°
prép., à distance de :
8
en covenant. (Est. de Eracl. Emp., xxix, vallet. ) — Loin de, loc.
2, Hist. des crois.) Lone de sa gent aloit pensant.
Sa besague a lone jetee. (WACE,Rou, Richel. 375, f° 219f.)
Mal savez la besoigne : (Parton., 3369, Crapelet.)
Mainte longue semaine
Vous parles de ce qu'ai le roi si poarloignié. De son ceval lone le trebuce.
Ou mes fors me faudra ou je l'ay pou loignié. (Ib., 8147.) Trai quant sui loing de lui.
(Couci, Chans., VIII, Crapelet.)
(Girart de Ross., 1622, Migoard.)
On doit bien reculer por le plus loing saillir. Car je sai de voir que il vient

Éloigner : (ADENBT, Berte, 368, Scheler.) Et qu'il n'est mie lone de ci.
(Atre per., Richel. 2168, f° 9b.)
Entrent en mer, vent unt par Deu Comment que de Tournay dusqu'a le court lone a.
Qui les luinet del isle Albeu. (GILLONLE MUISIT,Poés., I, 320, Kerv.) Un jour virent une isle ne mie lonc
(S. Brandan, 784, Michel.) A neuf lieues loaing ou mains. (1404, d'iaus. (De Saint Hrandaine, p. 79, Jub.)
Dont ains qu'allieurs loignez le pas Aveux du bailliage d'Evreux, Arch. P1 294.)
Declairez moy ceste matiere. LOINCEL, voir LUISSEL.
(Le Rousier des dames, Poés. fr. des XVeet — Au loin : 1. LOING,voir LOIN.
XVIes., V, 174.) Fit loin estinceler sa flame petillante.
(S.-AMANT,Moyse sauvé, I, Bibl. elz.) 2. LOING, voir LONG.
— Prolonger :
Il pourront longnier lou terme s'il voient — Longuement,
longtemps : LOINGINQUITÉ,voir LONGINQUETÉ.
que mestier soit. (1274, Arch. Meuse B Geres long n'i demora.
256, fo 279 vo.) (Guy de Warwick, ms. Wolfenbüttel, f 68e.) LOINGNE, voir LOIGNE.
LOINGNET, voir LOIGNET.
— Réfl., s'éloigner de, aller loin de : —
Tard :
Quar la terre tnte muveit, Chez le grand Seigneur, ceux qui le ser- LOINGNIER, voir LAIGNIER.
E de la nef malt se luignet. vent sous titre de beauté, qui sont en
(St Brandan, 456, Michel.) nombre infini, ont leur congé, au plus LOINGS, voir LONS.
Ki de ces amys soi loigne. loing, a vingt et deux ans. (MONT., Ess., LOINSEAU, voir LUISSEL.
(De stult., Brit. Mus. Harl. 507, P 99e.) 1. III, ch. III, p. 28, éd. 1595.)
LOINSELET, voir LUISSBLET. Se ensi le maintienent par lointaine folour. Pour la lortgtainneté des terres. (J. VAu-
(Guy de Camb., Richel. 24366, p. 222h.) QUELIN, Chron. d'E. de Dynter, IV, 25,
LOINSIEL, voir LUISSEL. Grant dolonr et grant poene
Xav. de Ram.)
Trait on d'amors lontainne. La loingtaineté du pais ou il demouroit.
LOINGTAIN, voir LOINTAIN. (Chans., ms. Berne 389, fO 95 vo.) (MARG. D'ANG., Hept., X, Jacob.)
LOINGTAINETÉ, voir LOINTAINETÉ. Ils ne mistrent mie lointanes paroles as Distantia, différence, distance, lointai-
conseils prendre d'assembler les os. (Esto- neté. (Calepini Dict., Bâle 1584.)
LOINGTZ, voir LONS. ries Rogier, Richel. 20125, 25d.) f Tant de petis enfans qui ne peuvent ou
LOINGUEIN, voir LONGAIN. Si ne veurent point ces gens d'armes la par indisposition ou par loingtaineté arri-
faire trop lontain séjour. (FROISS., Chron., ver au lieu ou heure de leurs presches.
LOINNER, voir LOIGNIER. VI, 151, Luce.) (JACQUES GAULTIER,Estat du christianisme,
p. 29, éd. 1609.)
LOINS, voir LONS. Le longtain service du peuple cons- Loingtaineté, distantia,
trainct labourer insalairiié en plusieurs longuiquitas.
(FED. MOREL, Petit Thresor des mots fran-
LOINTAIN, loingt., longt., lont., lunt., lieux. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., çois, p. 110, éd. 1632.)
- ien, -in, - an, - eig, adj., éloigné : II, fo 115 v°.)
Ne viut que l'os le sace ne entor lui s'acaine Lassé par longtain siege (ID., ib., — Longueur, longue durée :
Ne que la gens de pres le die a la lontaine. f° 120 v°.) En la loigtiegneté des jorz, ce est sanzfin.
(Boum. d'Alix., f° 13d, Michelant.) (Comm. s. les Ps., Richel. 963, p. 269b.)
LOINTAINE, loentaine, s. f., éloigne-
De cors li ai estei luntaine,
Or li serai del cuer prochaine. ment : Porce que je abit en la meson nostre
seigneur en lointeneté de jours. (Psaut., Maz.
(Brut, ms. Munich, 3359, Vollm.)
Hom, anchois ke le mors t'empaigne,
Et est a savoir que se ledit seigneur de
Rochefort ou temps avenir dedens dez ans f
258, 30 v°)
De vanité te descompaigne. peut aprochier audit vicomte de Rohan De lointeneté de jors le raempliré, car il
Puis que mors a trait se saiete, cent livres de rentes en la vicomté de regnera sanz fin. (Ib., f° 112 rO.)
Est pietes as fous lontaigne. Rohan, tant recouvrereit de ladite assiette, Veu la longtaineté de son voyage. (D'Au-
(RENCLUSDE MOILIENS,Miserere, ccxxix, 1, que il ly aureyt faite a la loentaine doudit TON, Chron., Richel. 5083, fo 6 vo.)
Van Hamel.) vicomte. (1307, Contr. de mar., Mor., Pr. de
l'H. de Bret., I, 1212.) LOINTAINGNETÉ, voir LOINTAINETÉ.
Quant ele m'esl loinglaine.
(Couci, Chans., vin, Crapelet.) einement, - ainne-
LOINTAINEMENT, - LOINTAN, voir LOINTAIN.
Cuers enveious n'iert ja a eise, ment, lontainement, lontenement, lontiengne-
Poi voit onques qui bien li plaise ; ment, lungtainement, adv., au loin, à une LOINTEINEMENT,voir LOINTAINEMENT
Ne ja d'enveiousplus ne mains
Ne quier plus dire, mais lonlains
longue distance : LOINTENNETÉ,voir LOINTAINETÉ.
Ne soit il ja ens en sa vie. De Rome ert en France venus (César)
(Liv. des estoires, P. Meyer, Romania XIV, 56.) Por conquerre vers Ocident LOINTERAIN, - rang, adj., lointain :
Car qui n'ai pidié don suen, Les regions lontainement. En lointera[n]g pais lungement conversai.
Commant l'aura il dou lointin ? (WACE, Brut, 3906, Ler. de Lincy.) (GUICH.DE BEAULIEU,
Serm., p. 27, Techener.)
(Poëmeallég., Brit. Mus. Add. 15606, fO 12b.) Les reliques e les cors sainz,
Ki en Normendie erent ainz,
LOINTIEGNETÉ, voir LOINTAINETÉ.
Quant de mon cuer sui si lointiens,
Si m'ait Dieus, por fol m'en tiens, Porterent clerc lungtainement, LOINTIEN, voir LOINTAIN.
(Rose, ms. Corsini, fO 17a.) Quantqu'il porent celeement.
Qu'il te souviengne (ID., Rou, 1e p., 374, Andresen.) LOINTIEU, loinglieu, adj., éloigné :
Que t'amie est trop loinliengne. Mius l'aime pres plus povrement Es leux loingtieux. (Cont. de G. de Tyr,
(Ib., Vat. Chr. 1522, f° 21b.) Que roine lontainement. ch. xi, Hist. des crois.)
(Athis, Richel. 375, fO 130b.)
Dont vient ce que ma fille, qui plus bele est k'Elaine, Pour ce que les dis bois et buissons a
Se fait ainsi hair gent voisine et lointaine ? Miens l'aime pres plus povrement tiers et dangiers sont en divers lieux, et
(Berte, 1782, Scheler.) Qoe roine lontiengnement. aucuns lointieux des forez royaux et en
Car se ma dame est loingtaigne f
(lb., Ars. 3312, 34b.) diverses vicomtez. (t376, Ord., vi, 235.)
Mes cuers n'est pas lointeig de li. Car petitjieu seroit puis lontenement dou
(Chans., ms. Montp. H 196, fO 172 rO.) chastel que il sauroit que ge en seroie hors. LOINTIN, voir LOINTAIN.
Que la forest leur estoit moult lontiegne. (Lancelot, Richel. 754, fo 3b.) LOIR, S. m., argent :
(1359, Lett. de Philippe, duc d'Orléans, pour
droit d'usage en faveur de Perrot de Gaudi- Ke tuz ces de la curt venquit lointeinement. Li loir et les dones portent forces as lois.
gni, ap. Le Clerc de Douy, t. II, fo 10 v°, (Horn, 2686, Michel.) (Dial. anime conquerentis, ms. EpinaI, Bon-
Arch. Loiret.) nardot, Arch. des Miss., 3" sér., I, 277.)
— Longtemps : Lat.,pecunia et dona legibus vires tulerunt.
Il n'est nulz rois, tant soit proçains,
poissans ne lontains, qui au temps pré- Et dist la letre ki ne ment Cf. LOGRE.
sent vous osast couroucier. (FROISS., K'il vivera lointainnement.
(De S. Daniel, Richel. 2039, fO 19a.)
Chron., VI, 201, Luce.) 1. LOIRE, lorre, s. f., cuve de pressoir :
Leur conversacion(des prêtres) doit estre LOINTAINETÉ, - eineté, - eneté, - enneté, Qaidies ja bone note dire
secrete et lointaine des faitz aux gens lointaingneté, aignetei, lontiegneté, loing- De soul orflel nos puis bien dire
laicz. (1474, Stat. synod., ap. Lalore, Anc. -
taineté, loigtiegneté, Que ja de loire vuide et vaine
longtaineté, ainneté,
discipl. du dioc. de Troyes, II, 88.) - N'ares boin gré a longe estraine.
Pas ne seray de vous loingtain. s. f., éloignement, distance : (Couronnem. Ren., 2839, Méon.)
(Act. des apost., vol. 1, f
86c, éd. 1537.) Selonc la lointaignetei des leus. (Ordin. Item d'avoir erublé. en la loire dou
Tancrei, ms. Salis, fo 2d.) pressouir de Acy. six sestiers de vin.
— D'une parenté éloignée : Quand dui signe ont ivelment une lon- (1356, Arch. JJ. 85, pièce 119.)
Il plot az ancienz que lez famez aient gour et une lontiegneté del cercle equinoc-
l'eritage au mort par droiture de lynage se tial. (Introd. d'astron., Richel. 1353, fO 22a.) .11. cuves a fouler, vins, et .1. cuvier a
eles sont ses sereus, et se elez sunt plus mettre dessobz la lorre. (1388, Bail, Mau-
lontaignes eles ne l'aient paz. (Institules. Sont autre signe dunt li un ne regar- pas et Soissons Rosieres, Arch. MM 31,
Richet. 1064, f° 46b.) dent l'autre por la lointiegneté (Ib., fJ 22b.) fo 80 rO.)
Prochainneté et lointaingneté sont egaus
: 2. LOIRE, loirre, s.
m., orthographe par-
— Long, qui dure longtemps entre l'ami et l'amé. (Evast. et Blaq.,
ticulière de loir, correspondant au pro-
Li jors Matussale et ses lontains aes Richel. 24402, fO 81 ro.)
Qui pruec vesqui mil ans lor seroit bries
asses. Pour cause de la lointenneté. (BERSUIRE, vençal glire :
(HERMAN, Bible, Richel. 1444, fO 73 rO.) T. Liv., ms. Ste-Gen., f° 130a.) Loire, rosereul conreé ou a conreer
doivent chacun obole de tonlieu. (E. BOIL., 1341, Lett. de Ph. VI, ap. L. Delisle, Hist. faict. (Livre des faicts du mar. de Boucic.,
Bonnardot.) Var., loirre.
Liv. des Mest., 26 p., xxx, 8, Lespinasse et
Nules piaus de loire ne de rosernel ne de
,de St-Sauveur, Pr., p. 87.)
Par voie loisable ad chou. (Î343, Cart.
4e p., ch. 15, Buchon.)
Qu'il en ce cas l'auroit peu faire loysible-
de Guise, Richel. 1. 17777, fo 274 r°.) - ment. (1521, Préc. des confér. de Calais,
gourpil ne doit point de obole. (ID., ib., 10.) Papiers d'Et. de Granvelle, I, 149 Doc
Ceus qui seront trouvez robans les pois-
1. LOIRIER, loirrer, leurrer, v. a., ins- sons de ladicte riviere ou en ycelle pes- inéd.)
truire, dresser : chans a engins non leisables. (1348, Arch. On permet plus d'affiquets aux filles,
JJ 77, f° 144 v°.) parce qu'elles peuvent loisiblement desirer
A ce ten cuer afaite et loire Illicitus, non loysable. (Gloss. de Salins.) d'agreer a plusieurs. (FR. DE SAL., Viedev.,
Qu'il croie consel de provoire. III, xxv, éd. 1608.)
(Vers de la mort, Richel. 375, f
335d.) Et que a nul des nobles homes ne se-
roit lisable prendre ou accepter tel ma- Pour jouer et danser loisiblement, il faut
Un certain messagier qui bien faisoit a croire ; niere d'office. (BERSUIRE, T. Liv., ms. que ce soit par récréation, et non par
Pour bien faire un message n'estuet pas c'on le Ste-Gen., f° 40e.) affection. (ID., ib., III, xxxiv.)
[loire.
(Berte, 1595, Scheler.) Faire mettre hors de le boucherie les LOISIBLETÉ, S. f., permission, faculté :
chars non loisables a vendre. (Stat. de
Car tout oisel qu'on doit prisier Noyon, ms. Noyon.) Se Dieu luy volloit ottroyer sa grace et
Soient loiries ou a loirier, loisibletéd'y povoirentendre. (G. CHÀSTELL.,
Sont desous soi. Chrono des D. de Bourg., I, 31, Buchon.)
(FROISS., Poés., I, 313, 3127, Scheler.) LOISABLEMENT, adv., loisiblement,
Aucuns sont mis (à l'étude) pour ap- librement : — Licence :
prendre trois ou quatre mots de latin en Et totes les choses ki soloient en moi Leur authorité est si haultaine, et leur
attendant qu'ils soient grandelets pour mettre lo dolor, assembleies loisablement loisibleté si extresme que nul ne pourroit
faire le voyage d'Italie, afin que la on venroient devant mes oez. (Dial. St Greg., contredire a leurs plaisirs. (LE MAIRE,
acheve de les leurrer ou (comme dit le p. 5, Foerster.) Lat., licenter. Illusir., I, 26, éd. 1548.)
proverbe), qu'on acheve de les peindre.
(H. ESTIENNE, Apol. pour Herod., p. 91,
éd. 1566.)
i LOISAMMENT, leisanment, adv., loisi- LOISIER,leisier, s. m., loisir :
Bonleisier a d'estudier.
blement :
(G. DECOINCI,Mir., ms. Brux., f° 113d.)
Loirié, part. passé, dressé, bien Neient discret sont li veu des enfanz qui La paix dez ieus quierrent li boin et li
— sont encore soz le pooir as peres ; si ce
dressé, prudent : malvais por ceu que il aient loisier de
ne sont veu que l'on puisse leisanment faire lor malvestié. (Disc. d'auc. phylos.,
Ne croi celui qui Diens maudie, garder et laissier. (Trad. de Beleth, Ri-
Tu feroie grant ribandie, chel. 1. 995, fo 13 rO.) ms. Berne 365, fo 80 vO.)
Mes soiez sages et loirrez. loisier, à loisir :
(Fabl., ms. Chartres 261, fO 141 v°.) LOISANCE, loissance, s. f., loisir, per- — Par
mission, faculté : Puis li benda se plaie par loisier.
2. LOIRIER, adj., terme de faucon- (Huon de Bord., 909, A. P.)
nerie, dressé au leurre : Premierement seront esleuz deux bons
personnaiges dudict mestier pour estre LOISIL, voir LOISIR 2.
Et me fut dit que (le faucon) estoit loi- esgardz, lesquelz auront loissance de vi-
rier pour les aigles. (FROISS., Chron., XVI, siter en ladite ville et banlieue tout ce que 1. LOISIR, V. neutr. et impers., être
44, Kerv.) a bons et loyaulx jurez appartient de faire. permis.
(8 mars 1529, Statuts des vanniers d'Amiens, Présent de l'indicatif :
LOIRRE, voir LOIRE. ap. A. Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, —
LOIRRER, voir LOIRIER 1.
t. II, p. 580.) Men evesqaet nem lez tener
Por te qui sempre m'vols aver.
(Vie de S. Lég., ms. Clerm., st. 16.)
1. LOIS, adj., louche : LOISANT, loissant, laisant, adj., permis,
Lors l'a d'aventure encontree
à qui il est permis : Meie evesquiet ne m' leist teneir.
(Lect. de M. G. Paris.)
Uns chevaliers, Belchis li lois, Issint que li deffenderes est loissanz de
Qui a le front plus noir que poix. prandre la prove de li et de son garant. Ben li leist ocire l'avultere. (Lois de Guill.,
(Meraugis, p. 160, Michelant.) (Liv. dejost. et de plet, vu, 4, § 2, Rapetti.) 37, Chevallet.) Var., laust, laist, ap. Ste-
Pal.
Par les devises des camois Il est loisanz de prendre la prove a la
Voent tuit cil qui ne sont lois feme. (Ib., xix, 8, § L) E si i aureit trop a dire,
Plus bel et plus fine blanchor E mei ne list pas demorer,
Li copable est laisanz de prandre la i
Car mult a de el a parler.
Que flor d'espine en pascor.
(Parton., Richel. 19152, fO 1628.) prove. (Ib., xix, 11, § 2.) (BEN., D. de Norm., I, 180, Michel.)
Largece tient le chief enclin, LOISARDE, voir LAISARDE. Quand ne lairoie a moi atouchier n'avenir
Les iens bendes, c'est estre lois Nul home fors Ugon s'il m'en loist convenir.
Tout ensement con la vies lois. LOISAUBLE, voir LOISABLE. (AUDEFROY LEBASTARD, Beatris, P. Paris, Roman-
(B. DECOND.,li Contes dou pellicam, 40, Scheler.) cero, p. 32.)
LOISCHE, voir LESCHE. Se Deus li vult doneir, très bien li list avoir.
2. LOIS, voir LOBIS. LOISER, voir LUISIER. (Vie de S. Thaïs, ms. Oxf., Canon, mise. 74,
fO 56.)
3. LOIS, voir Loi. LOISET, s. m., var. de forme pour Cum l'en liest. (Mars 1220, Cathéd. de
LOISABLE, - auble, loys., leis., lis., adj., loisir : Metz, Arch. Mos.)
loisible, permis : Que li dit religieux puissent a leur En autre maniere ne loist il mie jurer.
- loiset assener. (Vend. av. Pent. 1336, S.- (LAURENT, Somme, Richel. 22932, fo 21d.)
Quant vous estes ravis a mauvaise et a Sulp., foi et homm., 78 1., Arch. Cher.)
nient loisable delectation. (Miseric. N.-S., Pour esloignier la compaignie
ms. Amiens 412, fo 93 ra.) LOISIBLEMENT,loy., adj., d'une manière
Des choses qui pas ne lour lisent.
Toutes mauvaises pensees et nient loi- (Dial. de S. Greg., ms. Evreux, fO 101.)
sibles. (Ib-) permise, licite :
Cest gieu (des échecs) est noble et honourable,
tex Que aucune foiz l'en puet flater celi que Non suspect et non dommagable,
Que raisons n'est pas loisable. l'én veult occirre et que il se puet faire
(JACQ.D'AMIENS,Rem. d'Amour, ms. Dresde, Et loist bien a tonte personne
loisiblement. (J. DE SALISB., Policrat., Ri- Qui au jouer entente donne.
Kôrt.y 142.) chel. 24287, fo 97a.) (J. LEFEVRE, la Vieille, 1647, Cocheris.)
Et chiet an choses noiant loisaubles. Si est doncques vraye chose et assez De plus avant aler,
(Ms. Ars. 5201, p. 332a.)
prouvee que tout vaillant honme peut et Belle fille, ne nous loist mie.
Laquelle chose n'est honorable loi- doibt loisiblement vouloir et desirer los, (CHR. DE PISAN,Liv. du chemin de long estude,
sable a eulz a faire maintenant. (30nemars honneur et gloire au monde du bien que il 1547, Piischel.)
hebrieu, grec, ne latin, s'il ne loisoit a Parquoy nous loise, compete et appar-
La XXVII. maniere si est par quel temps qui l'avoit tienne en disposer. (Lett. pat. de Louis XI,
il loist apprehender l'orie ou se ce non le auscun de ce faire sinon a celui
crediteurs peuvent obligier a dé naturé. (Du GUEZ, An Introd. for to 7 oct. 1471.)
seigneur
eulx ou lerne to speke french trewly, à la suite de
par benefice de loy. (BOUT., Somme PALSGRAVE, éd. Génin, p. 895.)
Mais si quelc'un en doute ou pense
rur., fo 25b, éd. 1479.) Que ne soy juste en ma defense,
Luy loise en toute liberté
Mes list a chescun de soy eyder par — Parf. de l'indic. : Tel qu'est son advis, le me dire.
garaunt vocher. (BRITT., Trouv., c. 18, Pur quei lut la vielz lei que li ordened (J.-A. DEBAIF,les Mimes, 1. I, f
37 v°, éd. 1619.)
Houard.) en
oussent muillers. (Rois, p.l,Ler. de Lincy.) A qui plus loise que raison
Mais il loist obéir a ciaus qui sont le plus.
(Geste des ducs de Bourg., 2551, Chron. belg.)
Pur quei lur lut aveir plusurs muillers. Osera plus qu'il ne luy loise.-
(Ib., p. 2.) (ID ib., 1. Il, fO 53 vo.)
Apries vous prie je que vous me faites ,
Que, sauf les ruffiens, a l'homme ne loise
entendant clerement qu'est baus et as ques Onques ne li lut dire nés A Deu vos commant.
personnes le loist a iestre. (Coust. d Ar- (J. BOD., Sax., LXXIII, Michel.) porter en son doigt anneau d'or, ny robbe
tois, p. 76, Tardif.) Le confanon de soie lut au vant baloier.
delicate.
1588.)
(MONT., ESS., I, 43, fo 112 V éd.
(ID., ib., LXVII.)
La mere en enraige
Qui veult qu'elle soit damoiselle. Dune les asailli Rou, une garir ne lur lut. Imparf. du subjonctif :

Le pere, par bonne cautelle, (Rou, 2e p., 622, Andresen.) Il me requist ententivement ke li leust
Dit et respond qu'il ne loit pas aler en Bethleem. (Rois, p. 80, Ler. "de
Et qu'il n'appartient point a elle Onc ne lor lui parole dire,
Ne l'une ne l'autre escondire. Lincy.)
De porter si tresgrans éstatz. (Ren., Br. Ib, 3051, Martin.)
(COQUILLART, Nouv. Droitz, 1re part., de Statu Je l'espeir bien que creu fust,
Hominum, I, 82, Bibl. elz.) Si n'i ot encor nul esliut, Si un petit al rei leust.
Au haut justicier a cause de sa seigneu- Pour le roi ne faire nel liut. (GUILL.DE ST PAIR, Mt St Michel, 1581, Michel.)
(ID., ib., 27573, Méon.)
rie et haute justice, loist faire edits et sta- Ja puis ne li leust que il fast releves,
tuts es mettes d'icelle, mettre et imposer Se ne li lut ne parler ne gehir. Dusqu'il fust contre tere mourdris et estranles.
amende arbitraire. (Covst. gén. du Comté (Huon de Bord., 2162, A. P.) (Fierabras, 682, A. P.)
d'Artois, 12, Arras 1679.) Onquesplus dire ne li lut. Je volroie
S'il me plait, il me loist. (PASQ., Lett., (Parton., 9216, Crapelet.) K'il m'eust .1. des dois cousté
XX, 5.) De mon pié, mais les son costé
Ne Ii lut sa raison finer.
Fas, qui loist et n'est pas desplaisant a (Ib., 9209.) Me leust une nuit gésir.
Dieu. (FED. MOREL, Petit Thresor des mots (GIB. DE MONTR.,Violette, 2733, Michel.)
françois, p. HO, éd. 1632.)
Quand le possesseur d'aucun heritage
Oiant tos ciaus qu'iestre la liut.
Li capel.ains esrant les liut (les lettres),
Part. passé, leu, permis, loisible :

(Mousx., Chron., 4608, Reiff.) Aucuns dudict mestier, autres que les-
ou droit reel reputé immeuble,est troublé Ne ainc service ne hommage dicts maistres, ne pourront ne leur sera
et empesché en sa possession et jouys-
sance, il peut et luy loist soy complaindre Ne l'en fist entrues qu'il li lut (convenir). leu ne permis tenir ouvrouoir en nostre
et intenter poursuite en cas de saisine et (Lai de l'Ombre, p. 46, Michel.) dicte ville de Tours, fors et excepté les
de nouvelletédedans l'an et jour du trouble Dit ci que l'en doit ce tenir, que il ne lut troys ordonnez a servir nostredicte court.
a luy fait et donné audit héritage ou droit femes,se otroi
unques a nului avoir plusors volenté. (1468, Stat. des cordonn., Ord., XVII, 166.)
reel contre celuy qui l'a troublé. (1668, ne fut a aucun par devine (Liv. Ainsi que leur estoit leu et permis.
Cout. de Paris, art. 96.) de jost. et de plet, X, 19, § 8, Rapetti.) (1475, Ord., XVIII, 182.)
Homme et femme conjoints par mariage, Ne onques toute la nuit ne li lut dormir.
estans en santé, peuvent et leur loist,faire (Ms. Berne 697, fo 5 ro.) 2. LOISIR,leisir, lisir, lissir, laissir, lasir,
donation mutuelle l'un a l'autre également lesir, leizeir, loissir, loisil, s. m., faculté,
de tous leurs biens. (Ib., art. 280.) — Futur : permission : -
Loist a savoir, ce loist a savoir, c'est- Item au taverne, en sa maison tant seu- De cest droit faire pandrions puis lasir.
— lement loera prandre gaige de ce qu'il f
à-dire : vendra ; mais fors de sa maison, ne luy
(Les Loh., ms. Montp., 188A.)

Conut la virgene de Deu estre restablie a loet pas. (1263, Cart. de Commercy, ap. Or pues tu bien avoir lisir
-
Duc., Licere.) Par mecine de toi guérir.
salut, en cui cele meisme salut de celei li
serjant Deu Equitius la dist lonz poseiz : — Conditionnel :
(Athis, Ars. 3312, 8E.) f
loista savoir enla vertutdel miracle tenanz Onques n'ot loisil de plus dire
l'exemple del maistre. (Dial. Greg. lopap., Nel dis ge dunkes el jar d'ier, ke se nos N'espace de li escondire.
p. 18, Foerster.) n'alons mânes, ke ja (ne) nos loiroii pas (Vie des Pères, Ars. 3641, P 66b.)
Nos chiers amis, se loist a savoir E. conte aleir? (Dial. Greg. lo pap., p. 23, Foerster.)
Et que il ont lissir dou dire. (Liv. de J.
de le Mark, W. signour de Yorne. (Ch. subjonctif : d'Ibelin, c. XLVIII, Beugnot.) Var., lisir,
de 1292, Mart., I, 1246.) — Prés. du leisir.
Ceo me li8e en paiz guverner,
Acorderent et seelerent li troy pays, loist Tut le plus gerp e lais ester. Si donna lesir et occasion a Ausicore de
a savoir, Flandres, Haynau et Braibant. (BEN., D. de Norm., II, 637, Michel.) soy adjoindre aus Penois. (BBRSUIRE, T.
(FROISS., Chron., 111, 216, Kerv.) Liv., ms. Ste-Gen., f° 216e.)
Pourvec que il faire li loisse,
— Impari. : S'il ne s'en venge poi se proisse.
(MOUSK.,Chron., 7284, Reiff.)
Et truvent tant de cavillacions
Que faire ne leur loizoit. (1264, Vente Pour mieux faire la partie endormir,
d'une rente fonciere d l'hôpital de Douai, Se cil a qui l'on met sore le crime ne Et d'autres riens dont asses hont laissir.
Tailliar.) veaut atendre jugement, ja soit ce que la (Poés. du XIVeet du XVes., p. 37, Ritter.)
corz lou li offre, et offre certaine pecune aise, à son choix :
Quant la bone dame ot son seignor encuser por l'amende, et le crime soit tex douquel — A loisir, à son
De qui il li loisoit toute la robe user. l'en a costume recevoir amande de deniers,
(De la Foie et de la Sage, Jub., Nouv. Bec., 11, Sa custume est qu'il parolet a leisir.
il lisse a la cort recevoir icele, se il voent (Rol., 141, Müller.)
74.)
que ele soit convenable. (Liv. de jost. et de Il parle a trait et a lesir et ordeneement.
Et mesires Renaut disoit qu'il s'estoit plet, Append., p. 340, Rapetti.)
presentes dedens hore, et disoit que bien (ORESME, Eth., Bichel. 204, f°426a.)
Encor il est contenu que il ne lise a nul
li loisoit avoir tel hiame. (BEAUM., Cout. Qu'a lesir la voie.
de Beauv., LXI, 63, Beugnot.) a laisier pluz que les trois pars de tôt son (JEH. LESCUREL, Chans., Ball, et Rond., XVI, Bibl.
patremoinne. (Institutes, Richel. 1064,
Et maungea les pains de proposition fo 39e.) elz.)
que ne lisoit a li maunger. (Bible, St Ma- Et sis me faites bien garder Que que l'on voudra tenir justice
le jour fieront
thieu, chap. xil, v. 3, Richel. 1.) Tant que mei luise retorner. que les gaites .VII. ou .VIII. cop a
On ne trouveroit ame qui ensegneroit (Chasloiem.d'un pere, conte XIII, 209, Bibliopb. fr.) la cloche de la gaite, et puis apres bien a
lisir de la grossa clochi .vu. ou .vm cop. Car c'est li drois neus del vilain,
(1429, Arch. Fribourg, 1re Coll. de lois, LOJE, voir LOGE.
Qu'il soit tosjors de bone main
no 369, fo 103.) Vers celui de cui a peor, LOKERELE, S. f. ?
Pour iceulx proces visiter tout a lesir. Tant que de mal faire ait laissor.
(D'AUTON, Chron., Richel. 6082, fo 6 r°.) (Ib., 2661.) Uns autres porte lokerele,
Si fait du grant markié ruele
Volentiers i parlast s'il en eust leisour.
— Par loisir, à son aise : (Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, fa 164d.)
Et volenté a de combatre.
(JEH. AURIS, Mir. de S. Tortu, Dinaux, Trouv.
Cist le firent ensevelir artes., p. 258.)
Mult hautement e par leisir. De mari prendre est or sur moi
(BEN., D. de Norm., II, 235, Michel.) Quant congié en ai et laisseur
De prendre a volenté signeur. LOLIGE, s. m., sorte de monstre marin:
Que s'il mande ses homes tôt par leizeir, (Amaldas et Ydoine, Richel. 375, fl 331g.) Lolige est ung monstre en mer lequel
Ne quit qu'en en bataille li contresteir. est plain et couvert d'escaille et va au
(Ger. de Rossill., p. 323, Michel.) Se vous m'en donnes le laisseur
Que je le prenge a montalant. parfont de la mer ainsi que les aultres
— Sans loisir, sans retard : (Ib , f° 33f.) poyssons. (Platine de honneste volupté,
f° 97 v), éd. 1528.) ,
Auberis l'ot, si respont sans lesir. La contesse l'ot en prisson
(Auberi, p. 55, Toble~.) A Gant, pour çou qu'en mesproisson LOLLARD, lolhard, s. m., disciple de
Avoit faite de sa serour, Walter Lollard, hérésiarque anglais du
Met pié a terre, vers li ceurt sans loisir. Pour çou que il en ot laissour.
(Ib., p. 247.) (MOUSK.,Chron., 23209, Reiff.) commencement du quatorzième siècle qui
Chançon, va t en tout sans lois8ir, Et cil distrent a lor seignor : prêcha ses doctrines en Allemagne, en
Au pui d'Arras te fai oir Sire, n'avez mie lessur Autriche, en Bohême, etc. :
A ceulx qui sevent chans fournir. D'amer ceste, car ele creit en Dé.
(A. DODCHE,Chans., Richel. 1593", fO T.) (Vie Ste Morguer., Richel. 19525, f" H2 rD )
Voillant encontre la malice des tielx he-
retikes et lollardes mettre pluis outre re-
— Bon loisir, bonne volonté : Qui est cil qui apres sa mort ait leissor medye et punissement. (Stat. de Henri V,
Li aporta desour son cief de toi louer ? (Psaut., Maz. 258, f° 106 rD.) an ir, impr. goth., Bibl Louvre.)
.1. kallau pour souef dormir, Que li deciples ait petite laisseur de Et vos, beguines et lolhars,
Et il si fist par buen loissir. parler. (Riule S. Ben., ms. Angers, fo 7 ro.) Selon toutes vos lois et ars,
(MousK., Chron., 5895, ReifT.) Faites vos vies sororines
Tels coses et apertises d'armes furent, En plusieurs vilites sorines.
Besançon, noëls anciens, lesi. parmi le roiaulme de France, escoles de (Nefdes fols, ap. Goujet, Bibloth. franç., X, 196.)
LOISON, voir LIOISON. toutes iniquites et mauvestes ; car trop
fort se mouteplyerent par le laisseur et LOLLARDERIE, lollardrie, s. f., l'hé-
LOISOR, - our, loissor, laissor, laissour, ampleceque il orent de commencement, résie des lollards
laissur, laisseur, leissor, lessur, laisor, lei- ensi que vous ores recorder avant en l'is-
tore. (FROISS., Chron., V, 227, Kerv.) Secte de heresie appellé vulgariment
sor, leisour, lexour, s. f., loisir, faculté, Se retournerent tousjours Franchois si
lollardrie. (Stat. de Henri V, an II, impr.
permission : tost qu'il pooient avoir un peu de lais- goth., Bibl. Louvre.)
La ou il sorent forteresce ne tour, seur pour venir en France. (ID., ib., VIII, LOLLARDIE, s. f., hérésie des lollards :
Bien se garnissent q'il en orent loissor. 59, Kerv.)
(Raoul de Cambrai, 4124, A. T.)
La conissance de heresie, errours et
—Plaisir : lollardies appertient as juges de seint es-
Mais de laisor n'aveient tant glise. (Stat. de Henri V, an II, impr. goth.,
Qu'il parlassent ne tant ne quant. Laiens se font les dames ventouser et baignier Bibl. Louvre.)
(BEN., Troie, 4639, Joly.) Grant laisseur en avoient li keu et li huissier.
De turner ne de revertir, (J. BOD.,Sax., LXXVIII,Michel.) LOLLARDRIE, voir LOLLARDERIE.
Queque lor fust a avenir, Et puis s'en montait el solier amont et
N'aveient pensé ne lessur. LOMBARDERIE, S. f., droit perçu sur
(ID., D. de Norm., I, 633, Michel.)
s'apoiait a une fenestre por recevoir le les Lombards, aux foires de Lagny :
vent et lexour avoir, car moult esteit li
En pur la custume anciene esteis grans et chais. (S. Graal, Richel. La rue d'Arnestal .XXIIII. 1. La lombar-
Que la teneit la gent paene, 2455, fo 289 ro.) derie .IIIIXX. 1. Le cordouan de Montpellier
D'aver des femmes lur laissur et de Marceilles .LX. 1. La pelleterie de
Senz nul chalenge de seignur. Marceilles .c. s. (Trad. d'une charte de 1212,
(ID., ib., II, 57.) — A loisor, tout à son aise : Cartul de Lagny, Richel. 1. 9902, fo 246 v°.)
Se me sire Alixandres vos tenoit a laisor,
Ja ne vos ert mais laissor donee Mins aroit esploitié que tout si ancissor. Nom de lieu, Lombarderie (Nièvre).
Que contre mei sachiez espee.
(ID., ib., II, 2895.) (Roum. d'Alix., fO 60a, Michelant.)
LOMBARDIE, s. f., espèce d'étoffe, sorte
S'il s'amasent de fol amor, Quar cil de Lobes et plusior de fourrure ou de doublure :
Ci avoient asez leisor. Disoient auques, a laisor,
f
(Tristan, Richel. 2171, 31; Michel, I, 20(0 Que teus entresains ot mostres
Que c'iert li quens en vérités.
Combien faut il bien de manteaux
(Par vostre serment) de quarreaux
Molt avion bele loisor, (MOUSK.,Chron., 24667, Reiff.) (Pourla fourrer) de lombardie?
Se il m'amast de foie amor. (Pathelin, p. 140, Jacob.)
f
(Ib., Richel. 2171, 4e ; Michel, I, 459.)
— Par loisor, tout à son aise : Gardez vous bien vendre a l'homme ignorant
Cui il ataint a cop, n'a de mie loisor. Maulvais pour bon, le peché seroit grant,
(Roum. d'Alix., f° 21d, Michelant.) Si se sont assenti a rendre au derrain jour,
A venir a merci bellement, par loisour, Et ne vendez par chere trop hardie
N'ont pas après ses cos de mire grant loisour. Chacun la hart ou col, a loy de bosaour. Les peaulx d'aigneaux pour fine lombardie.
(Tb.)
) (J. BOUCHET, Ep. mor., l, 8, f° 43 rO, éd. 1545.)
(Cuv., B. du Guescl., 21833, Charriée
Et il vos doint laissor LOMBART, lum., s. m., prêteur à in-
D'avoir vo desirrier. LOISOUR, voir LOISOR. térêts, usurier :
(AUDEFR.LI BASTARS, Bartsch, Rom. et Past., l,
61,85.) LOISSANCE, voir LOISANCE. Ne peut ne ne doit metre euvre. soit
ourdie ou sanz ourdir, en gages a juif, a
Perdra la teste, se je en ai laissor. lombart, ne a nul autre maniere de gent.
(Gaydon, 6111, A. P.) LOISSANT, voir LOISANT.
(E. BOIL., Liv. des Mest., Il p., xuv, 8,
Qu'a ans ne me combatte, se jo en ai laissour. LOISSEL, voir LOISSEL. Lespinasse et Bonnardot.)
(Chans. d'Antioche, VII, v. 233, P. Paris.)
LOISSIR, voir LOISIR. Bon orfevre et soutil lombart,
Si orent en lor cuers grant joie Prestant or a autrui priere.
Quant il orent aise et laissor LOISSOR, voir LOISOR. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 356 r°.)
De corre seure a lor segnor.
(Parton., 236, Crapelet.) LOIURE, voir LIEURE. — Adj., rapace,
avide, dur :
Sont bien que cardonal sunt pernant et lumbart LOMMIE, s. f., sorte de fruit : Quant maintes gens sont asamblees
Coveitus sunt d'aveir plus que vilein d'essart ! Si mengut piertris, caurois, veel, mais De lenges terres et de lees.
(GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, ke ce soit au vert jus ou en vin aigre u (JEH. AU Ris, Mir. de S. Tortu, Dinaux, Trouv.
ro 38 r°.) artés., p. 258.)
au vin de puns ou a jus de somac ou a
La rue des Lombards à Paris était à jus de citracigles ou de lommies. (ALE- Les gens voisins manda, car il n'eust pas
l'oripine la rue des usuriers. BRANT, Reg. de santé, Richel. 2021, fo 27b.) loisir de mander loings soudoiers. (Chron.
de S.-Denis, I, 233, éd. 1493.)
LOMBERNE, voir LUBERNE. LOMPUIS, S. m., sorte de légume : Habandonnee (la ville) a touttes incur-
Farine de vesce, lompuis et leur sem- sions de gens d'armes et aultres malvueil-
LOMBET, s. m., longe: blablez. (H. DE MONDEVILLE, Richel. 2030, lans, seule, avironnee de touttes partes
d'estranges
Un lombet de pourceau. (Du PINET,Pline, fo 65a.) contrees, lonce de comfort et
XXVIII, 11, éd. 1566.) soccour. (26 nov. 1484, Modération des
i. LONC, lune, lung, prép., le long de, à cens, fo 57 vo, Arch. commun. Dinant.)
LOMBLE, lonble, lumble, lumbe, lombre, côté de :
lumbre, s. m., nombril : Lune un alter belement l'enterrerent. — Faire les longs yeux, tenir les yeux
Que nns empirier nel pooit (Roi., 3732, Müller.)
baissés :
S'el lomble ne l'aconsivoit. Les lermes lung sa face li vunl jus dévalant.
Apres ce, se tourna le gentil roy par
(MOUSK.,Chron., 5910, Reiff.) (JoRD. FANTOSME,Chron., 498, Michel, D. de
devers Lyonnel le bon chevalier qui es-
Petit apries, a grant traval, Norm., t. III.)
toit assis a sa dextre et se humilyoit en-
Li a boutee Durendal Un jornal de vigne ke geist lone Moselle.
vers luy et luy dist : Lyonnel, beaux
Droit, parmi le lonble, ens el cors. (Déc. 1243, collég. de Metz, Arch. Mos.)
amys, moult nous avez fait longz yeux
(ID., ib., 6042.)
long temps et a toutes foys soyez vous le
Saint Pere sist lune lui. (Adieux de J.-C. bien venu. (Perceforest, vol. II, fo 129d,
Et doit on essambler toute la loieure sor d N.-D., Richel. 19525, fo 10 vo.) éd. 1528.)
le lombre dou braier. (BRUN DE LONG BORC,
Cyrurgie, ms. de Salis, fo 159b.) : — S. m., longueur, côté :
— Selon
— Au plur., reins : Lonc le servise li rendez son loier.
(Charr. de Nymes, 717, Jonck., Guill. d'Or.)
Tenant d'ung long a.
et d'autre long.
(1578, Partage, Hospice de Gien, Fonds
Li mien lumble empli sunt de illusiuns. des Ursulines, série III B, cote III B3.)
(Lib. Psalm., Oxf., XXXVII, 7, Michel.) Var., Cil molt loial consel et sain
lumte. L'en dona lone s'entention. Par un long. (Ib.)
Justice sera ceinture de ses lumbres. (CHREST.,du Roi Guill., 90, Michel.)
(J. GOULAIN, Ration., Richel. 437, fo 77b.) Chanterai lone mon sens. — Espace, distance :
(GUIOT,Chant., l, 3, Wolfart.) Devant l'ost chevaucha le loig d'une traitie.
LOMBRE, voir LOMBLE. (J. BOD., Sax., CLXXIX,Michel.)
Par coi scet cornent on doit
LOMBRIC, lombrye, lumbrie, Chascun jor vivre lonc son droit, — Au long de, loc. prép., tout le long
lombris, s. m., ver de terre, ascaride :
- icque, En mangier et en labourer, de :
Et en Dame Dieu aorer,
La char quant ele muert fait mangier as lumbris. As saintes loix et as annez, Et au matin bien main qant il ot oi
(Du Mépris du siecle, Richel. 19525, fO 61 vO.) Et as saints jours solempnez, messe monta et erra au lonc du jor.
Contre aguilles, autrement nommees Lone la coustume sainte Eglise.
(Artur, Richel. 337, fo 176a.)
lumbriques, qui sont plus petis vers que (GAUTIERDEMES, Image du Monde.) Vint livres de rente annuelle et perpe-
filandres. (TARDIF, Fauc., F l, éd. goth., S'il veut, en romans dou latin tuelle, a distribuer egaument a ceulx qui
s. 1. n. d.) Li cnic si traire lone la letre. seront au lone des dites messes. (1391,
Les petis vers et lumbricques. (Jard. de (Liv. des estoires, P. Meyer, Romania XIV, 56.) Arch. JJ 140, pièce 93.)
santé, I, 381, impr. la Minerve.) Lone mes uevres et ma justice Et avoient tendu kainnes au loing des
Ladicte mente tue les lombrys et vers du Me randeis, Dieus, lou mien servise. rues. (FROISS., Chron., IV, 374, Luce, ms.
ventre. (Platine de honneste volupté, fo 30 (Lib. Psalm., XVII, p. 272, Michel.) Amiens, fo 101.)
v°, éd. 1528.) Il feroit la poinne que devisé y est lone prép., tout le long de :
— Du
long, loc.
Prens lumbris ou vers de terre telle lou meffait. (1251, Rist. de Metz, III, 210.)
quantité que bon te semblera et les distile. Cela faict. revint a son siege, ou il y
(Bastim. de receptes, fo 8 r°, éd. 1548.) Lone le serviche le loier. avoit cinq degres, et n'en bougea du loing
(G. DE CAMBRAI,Barlaam, p. 18, P. Meyer.) la messe, si non quand vint que l'on de-
Aulcuns ont escript que telz intestins de voit lever Nostre Seigneur. En ladicte
terre, c'est a dire lumbriques, broyes et Et a chascun il paiera
appliques sus la blessure des nerfz font Lone ce qu'il aura deservi. messe furent cantees deux epistres et
soubdainement grand bien. (TAGAULT, (La Voie de Paradis, Richel. 837, 92d.) f deux evangilles en grec et en latin, et fut
servy du long la dicte messe par le sei-
Inst. chir., p. 405, éd. 1549.) L'an donons plain pooir de faire paiz et
Lombrics ce sont vers longs. (EVON., aliance do devant dit evesque et de nos gneur de Montpensier et monseigneur de
Bresse. (J. MOLINET, Chron., ch. CCLXXX,
Tresor, c. vi, éd. 1555.) et des siens et des nostres lone la parole Buchon.)
Que les dragonneaux ne soient vers do dit evesque. (1267, Cart, de Champ.,
blables aux lumbriques. (PARÉ, VI,sem- 23,
Richel. 1. 5993, fo 415a.)
— Du long, loc. adv., complètement,
Malgaigne.) La u tuit seront acusé d'un bout à l'autre :
La poudre des vers de terre, dicts lom- Et condampné lone lor meffait. Elle luy compta du long les parolles
brics, bien laves, puis seches, prinse avec (Renart le Nouvel, 7598, Méon.) qu'elle luy avoit oy dire. (MARG. D'ANG.,
une pleine cueilleree de vin blanc, est Hept., LXX, Jacob.)
aussi bonne contre la jaunisse. (0. DE 2. LONC, voir LOIN.
SERR., Th. d'agr., vin, 5, éd. 1605 ) Le faire long, être long à quelque
Lombris, a ground worme. (COTGR., éd. 3. LONC, voir LONG. —
chose :
1611.)
LONCEL, voir LUISSEL. Dieux que vous le faites long.
Lumbrique, s. m., ver de terre ; il s'en (FILB. BRETIN, Poés. amour., le lever de sa
engendre aussi dans le corps des enfans LONCH, voir LOIN. maistresse, éd. 1576.)
(OUDIN.)
LONDREIS, adj., de Londres : — La faire longue, tarder :
LOMBRIS, voir LOMBRIC. Une piecze de gris londreis. Tané lon- Que cils lombars le fait longe 1 il nous
dreis. (1510, Invent, par la cour de fait ci morir de froit. (FROISS., Chron.,
LOMBRYNE, s. f., sorte de poisson : Treourec, Arch. Finist.) V, 237, Kerv.)
La lombryne est ung poisson semblable
au corbeau de mer. (Platine de honneste 1. LONG, lonc, loing, leng, loig, adj., éloi-

Traîner de longue, traîner en lon-
volupté, fo 102 rD, éd. 1528.) gné : gueur :
Comme cela traisnoit de longue et que Ciertes, distli cuens, je ne sai que vous LONGAINE, voir LONGAIGNE.
rien ne s'effectuoit touchant les disposi- en feres ; mais, se joue estoie conme de
tions volontaires que l'on demandoit. vous, et lor cors fussent contre moi et lor LONGAINEMENT, longennemeut, adv.,
(1406, Instruct. touchant le schisme, ap. cuer deviers moi, se jou les cuers dont li longtemps :
Godefroy, Annot. sur l'hist. de Ch. VI, cors seroient contre moi tenoie en mes
p. 611, éd. 1653.) mains, je les jeteroie toz en une orde Moynes y ot eint devant longennement.
longagne. (Hist. des ducs de Norm. et des (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 27550, Scheler,
— Tirer de longue, tirer en longueur, rois d'Anglet., p. 100, Michel.) Gloss. philol.)
s'enfuir :
Tirer de longue, passar de larga, hazerse —
Excrément : LONGAING, s. m., syn. de longaigne :
a la larga.(C. OUDIN,Dict. fr.-esp.,éd. 1660.) Si avoient aparilie la puinesie et la lon- Par saint Lagado de Bretaing
gaigne, si li ruoient sor la teste. (Chron. Vous serez mis en i. longaing.
— S'en aller de longue, continuer sa d'Ernoul, p. 94, Mas-Latrie.) (Privilege aux Bretons, Jub., Jongl. el Trouv.,
route : Pisas et longuaines. (Est. de Eracl. Emp., p. 60.)
Si au retour dudit évêque, Sa Majesté est XXIII, 14, Hist. des crois.) LONGAINGNE, voir LONGAIGNE.
encore a Fontainebleau, il l'y verra, sinon
je lui feray trouver ici sa dépêche, pou r — Chose sale, chose de très mauvaise LONGAINQUITÉ, voir LONGINQUETÈ.
s'en aller de longue. (Mém. de Bellievre et qualité :

LoiN.
de Sillery, p. 36, éd. La Haye, 1696.)
2. LONG, voir
LONGAGNE, voir LONGAIGNE.
Et vos plorastes por un cien de longai-
gne. Mal dehait ait qui ja mais vos prisera !
(Aue. et Nie., p. 29, Suchier.)
Ja ne vous leroie bouter
Vostre longaigne de boiel.
LONGANEUR,

tance :
Selon
voir LONGAIGNEUR.
LONGANIMITÉ, s. f., éloignement, dis-

la longanimité des pays. (1330.


(Pescheor de Pont sur Seine, 56, Mootaiglon et Ord., II , 59.) J ,
LONGAIGNE, longuaigne, longaingne, Raynaud, Fabl., III, 70.)
lungaigne, longagne, longainne, longaine, LONGAON,s. m., rectum, gros intestin :
longuaine, longayne, lungainne, lenguaine, LE DRAPPIER. Cil lieus est cartillaginous, et en l'extre-
Aulneray je par arriere ?
s. f., latrine, cloaque, lieu infect : PATELIN.
mite dou longaon est terminé ce qui con-
tient le pertuis. (BRUN DE LONG BORC,
Si emporterent l'ydle e la statue Baal Nenny, ce n'est qu'une longaigne
Cyrurgie, ms. de Salis, f 87C.)
hors de sun temple, si l'arstrent e tut le Il y a plus perte on plus gaigne
si en firent lungai-
temple destruistrent.Mois, En la marchandise. La fistule passant au boiau culier dit
gnes el despit Baal. p. 384, Ler. de (Pathelin, p. 36, Jacob.) longaon sus les muscles separans les
Lincy.) feces. (H. DE MONDEVILLE, Riche!. 2030,
— En
parlant de personne, terme d'in- f° 95a.)
Ha ! Sathan fel et plains d'engaingnes, jure grossière répondant au mot excré- On congnoit tenasmon par ce que la dou-
Sires des merdes, des longaingnes. ment: leur ne monte pas entre le nombril, mais
(GEFF., Yii. Est. du monde, Richel. 1526, est entour longaon et entour le cul avec
f 116d.) Tel poor m'a il ores fete,
Ceste longaine, ceste sete, pointure. (B. DE GORD., Pratiq., V, 15,
Car eus tenent ans! grant plet Une longaine, une priveise, éd. 1495.)
De gisir en une grant lungainne Fous est qui de lui s'apriveise. L'orifice de longaon. (Triumphede dame
Cum el plus beau temple d'Espainne. (Renart, Br. VII, 787, Martin.) Verolle, Poés. fr. des xva et XVlc s., IV,
(CHARDRY, Set dormans, 342, Koch.) Monseigneur Jehan de Biaumont, le bon 276.)
Il chiet adens en la longaigne. chevalier, "qui estoit son oncle et avoit
(GIB. DE MONTR.,Violette, 3763, Michel.) grant talent de retourner en France, l'es- LONGARDER, v. n., traîner en longueur:
Puisque li ors et li argent cria moult felonnessement et li dit : Orde Chil ouvrier par journees ne font fors longarder.
Est tornez a la fauxe gent, longaingne, que voulez vous dire ? (JOINV., (GILLON
LE MUISIT,Poés., II, 84, Kerv.)
Qnar des terres et des montaignes Hist. de St Louis, p. 129, Michel.)
Descent li tresors a longaignes, LONGAYNE, voir LONGAIGNE.
Si avalent li monz as vans LONGAIGNEUR, longaneur, s. m., vidan-
Que les merdes vont as cbevaus. geur : LONG BOIS, S. m., pique :
(De quoi viennent li traitor, Richel. 19152, Pierre Longaneur. (Taxe de 1385,Paroisse Le massacrerent de sept coups, tant
f 344.) St-Georges, Arch. mun. Abbeville CC 30.) de long bois que d'espee. (t562, Hist. de la
sédit. de Saint-Médard, Arch. cur., lere sér.,
Et eus getez en la longuaigne. LONGAIGNIER,longuaignier,longuagnier,
(J. BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 564, Delmotte.) IV, 53.)
Miels vos venist or en dortoir s. m., vidangeur : Le fer bien acéré de mon aigu long bois.
Dormir, que en ceste longaigne. Parla forfeture du corps Jehan de Cor- (JAMYN,Iliade, XIII, éd. 1577.)
(Du Segretain moine, Richel. 19152, P 37'.) beuil, jadis longuaignier. (1325, Arch. S Avec l'aigu long bois il presse et fait carnage
5063, pièce 23, Suppl.) De ceux qui l'attaquoient.
Beaus sire, vos et vostre gieus
Fussiez ore en une longaigne. Mes il ne pooit trouver le corps de Ste ([D., ib., xv.)
(Du Foteor, Richel. 19152, f° 48d.) Concorde, car il avoit esté gecté en une Appian escrit qu'estant occis César, l'un
chambre aesiee. si vint a .1. longuagnier des conspirateurs eleva sur le bout d'un
Delivrez vous d, la longaine ; qui avoit non Hyreneus. et li dist : Garde
Faites bien tant com vous porres ; long bois ce chappeau par lequel il appel-
Petit trouverez qui vous plaigne.
mon secret et trai hors le corps de Con- loit le peuple Romain a liberté. (A. LE
corde de la chambre coie. (Légende dorée, Pois, Disc. s. les medall. ant., fo t07 vo,
(C'est li mariag. des fill. au diable, Jub., Nouv. Maz. 1333, f° 195b.)
Rec., I, 286.) éd. 1579.)
Hec furica, hec cloaca, longaine. (Gloss. LONGAIN, - ein, loinguein, adj., long : 1. LONGE, prép., pendant ;
de Glasgow, P. Meyer.) Que trop seroit longaine matere. (Voy.
de Marc Pol, c. xix, Roux.)
Et si ne soit nus si hardis qui ki venge
Latrina, longainne. (Pet. Vocab. lat.-
sen sel plus kier longe le semainne k'il ara
franç. du xiiie s., Chassant.) Éloigné, lointain : vendu le deluns en plain markiet. (Bans
E si s'en essi de la cité, mes ço fu par — d'Hénin, Rec. d'act. des xiie et XIIIe s. en
mi les lenguaines. (Chron. de Turpin, Ri- Et vit que aucunes parties del ciel lang. wall., p. 405.)
chel. 5714, f° 49a, Auracher.) estoient loinguegnes des habitans de terre.
(Introd. d'Astron., Richel. 1353, f° 7 v°.) 2. LONGE, voir LOIGNE.
Dieu 1 come cesti dorreit graunt flaut
En une longayne, s'il cheit de haut. — Adv., longtemps : LONGECE, voir LONGUECK.
(Le Roi d'Anglet. et le jongl. d'Ely, ap. Michel, Et nous dient les fisechiens que sa feivre
la Riole del monde, p. 41.) de la
ne li puet pas longein durer. (Lett.Morice, LONGECHR, voir LONGUECE.
Reporter le lavai en la longaingne. Duch. Blanche au roi d'Anglet.,
(JOINV., S. Louis, CXII, Wailly.) Hist. de Bret., I, 997.) LONGEICHE, voir LONGUECE.
voir LONGAJN. Ausi curn oisel sunt joios Faire les longeres de muraille et voultes
LONGEIN, pour porter et tenir les terres de la dicte
Encontre le dulz teus pluios,
plate forme. (26 mars 1592, Marché, Arch.
LONGEMANT, voir LONGUEMENT. Esteient cist joios e lié
Maine-et-Loire, E, not. Grudé.)
Quant a longes s'ecent baigné.
LONGENNEMENT, voir LONGAINEMENT. (BEN., D. de Norm., II, 1425, Michel.)
LONGIEUL,s. m., couverture tissée :
LONGERE,voir LONGIERE. - Par longes, longuement : Longieul ou tlossaie, 1. lodex. (1464, J.
LAGADEUC, Catholicon, éd. Auffret de
Asses fu par longes retrait
LONGES, lunges, longues, longhes, Ion- Ço que Gonor ot dit et fait. Quoetqueueran,Bibl. Quimper.)
guez, adv., longuement, longtemps (WACE,Rou, Richel. 375, f° 220b.)
LONGINQUETÉ,longinquité,longainquité,
Se je vif longes tart iert li repentirs voir LOIGNIER.
(Les Loh., ms. Berne 113, f 48c.) LONGGER, longiquité, loinginquité, s. f., longueur,
étendue :
Se longes dure nos somes escarni. LONGHECHE, voir LONGUECE.
(Ib., f° 52b.) La longainquité de vie que par la grande
LONGHES, voir LONGES. misericorde de Dieu il a eue, luy tournera
Se je vif longues bien te sera meri
(Tb., Ars. 3143, f° 12a.) a malédiction. (Mer des hystoir., t.I, fo 22d,
LONGHET, voir ONGUEL. éd. 1488.)
Hom desleaus ne puet longues garir.
(Ib., ms. Montp., f° 49 a.) LONGHUESSE, voir LONGUECE. Par la longiquité du temps. (Ib., f° 52 v°.)
S'est sage chevaliers, moult puet longes durer. LONGIÉ, adj., tissu : Et n'y avoit forteresse qui par loingin-
(Ib., Romania VI, 485.) quité de guerre ne fust subversee. (BOUR-
Et si li a un laz baillié GOING, Bat-jud., VII, 69, éd. 1530.)
.Ne puet estre longes celee Quesa fille li ot laissié :
Parole. De ses cbeveus estoit longiez. Éloignement, grande distance :
(WACE,Rou, Richel. 375, f° 220e.) —
(Floire et Blancheflor, 2* vers., 1797, du MérH.) Selon la longinqueté des lieux. (Li
Lunges dura cel assaut. Ordin. maistre Tancrei, Richel. 25546,
(JORD.FANTOSME, Chron., 1217, Michel, D. de LONGIERE, longere, s. f., linge beaucoup fa 3 v°.)
Norm., t. III.) plus long que large, essuie-mains :
Et de faict s'i fust il opposé vindicative-
Ke hom apres longes em pleure. xxi. draps de lit, quatre touailles, deux ment s'il eust esté sus le lieu ou pres de la,
(Délivr. du peup. d'Isr., ms. du Mans173, longieres. (1389, Arch. JJ 138, pièce 145.) mais la cogitation de la longinquité le re-
f° 13 v°.) .v. longieres de doubliers. (1409, Déclar. primoit. (BOURGOING, Bat. jud., v, 26,
Li fiz Girart deust or iestre ocis, des biens de Clisson, fd~ Bizeul, Clisson, éd. 1530.) Impr., longingnité.
Se il vit longues, il iert nostre annemis. Bibl. Nantes.)
(Jourd. de Blaivies, 685, Hoffmann ) LONGINQUITÉ, voir LONGINQUETÉ.
Une piece de doubliers de Venise garnie
Tantost, sanz lunges atendre, de longieres, contenant .XLIII. aunes, dont LONGIQUlTÉ, voir LONGINQUETÉ.
Fist mut largement despendre on a fait dix nappes. (1450, Compt. de l'hôt.
De son tresor ki est mut grant du roi Ch. VII, ap. Douët d'Arcq, Compt. LONGIS, s. m., homme lent, lambin :
A menestraus ki li furent devant. de l'hôt. des R. de Fr., p. 331.)
Certes, m'amye, je vous assure
(CHARDRY, Set dormans, 1785, Koch.) Une longiere fine du grant tablier. (Vente Que, depuis environ huit jours,
De ses eles ad longes batu. des biens de Jacques Coeur, Arch. KK 328, J'ay fait plus de quarante tours
(De Peches, ms. Cambridge, Univ. E e. I. 20, fo 492 v°.) Icy entour vostre logis;
f° 4b.) Et peut avoir telle piece de tabliers ou Mais toujours vostre gr ind longis
Mes jeo ne sei cunme lunges i converse. longieres ouvree qui lui empeschera son De mary present y estoit.
(De S. Alexis, Richel. 19525, P 27 r".) mestier demy an. (1481, Ord., XVIII, 626.) (Farce du Badin qui se loue, Ane. Th. fr., l, 187.)
Jubar longes en pes se tint Des amoureux qui montent et devallent Se dit encore dans la H.-Norm., vallée
Tant fu suspris et esbai de nuyct du hault de deux ou troys estaiges d'Yères, dans le Maine et même populai-
(Protheslaus, Richel. 2169. f° 21b.) par une touaille ou longiere pour entrer en rement à Paris.
Ele l'ot lunges suef gardé. une maison sans eulx blesser ou malfaire.
(M. D'AUVERGNE, Arr. d'am., xxix, éd. LONGISME, adj., très long :
(Ib., f° 26e.) 1533.)
Se longues dure en vie et en santé. Un longisme bâton.
Deux bassins et deux longieres pour (Prise de Pampel., 36, Mussafia.)
IEnf. Ogier, 4390, Scheler.) laver les mains en chapitre. (1500, Ste-
Tant com longes i demora, Croix, Arch. Vienne.) LONGITUDE, S. f., longueur, durée :
De lui bonerer se pena.
(RER. DEBEAUJEU,li Biaus Desconneus, 3618, — Mesure de terre : La longitude et l'altitude
Hippeau.) De toy, profondeur et haultesse,
Longeria terre. (Titre du 3 mai 1423, S.- Loons.
Miex voudroie estre mort que longuez chi languir.
(Doon de Maience, 1301, A. P.)
Pierre-le-Puellier,1. 17, Arch. Vienne.) (Pass. de J.-C., ms. Valenciennes 56'), f 3 v°.)
Était encore en usage avec ce sens, dans Je te donneray longitude de jours. (FER-
Rois sera li siens enfes se longues a vesqiiy.
le Poitou, au dix-huitième siècle : GET, Mirouer de la vie hum., fo 146 r°,
(Charles le Chauve,-Richel. 24372, fO 23a.) éd. 1482.)
Longere de terre. (Pièce de 1737, Arch.
Ja li houmeki est sages Vienne.) Affin aussi que je habite en la maison du
Entre mais veisinages Seigneur Dieu, en la longitude des jours.
Longes ne demorra. d'architecture : (LEF. D'ETAPLES, Psaum., XXII, éd. 1530.)
(Prov. del vilain, ap. Ler. de Lincy, Prov ) — Terme
S'ensuit ce qu'est neccessaire a faire de i. LONGNE, VOirLAIGNE.
K'ele n'i volt plus longhes metre. maçonnerie en la chambre*du conseil :
(Renart le Nouv., 4140, Méon.) c'est assavoir une longiere de mur qui a 2. LONGNE,voir LOIGNE.
Que longes per pais aler trente piez de long ou environ depuis la
Fait molt tost resembler trnant. longiere de la salle jusques a l'autre pignon LONGNÉ, adj., frotté à la pierre d'ai-
(Vie du pape Greg., p. 91, Luzarche.) devers la douve. (3 juill. 1466, Compt. du mant:
R. René, p. 25, Lecoy.)
Saches que vos n'en goires rdie longes, Nus deicier ne puet ne ne doit fere n'a-
ains en pores bien tuit perdre les vies. Aussi auront deux piedz de haulteur sur chater dez longnez, ce est a savoir dez fro.
(Estories Rogier, Richel. 20125, fo 73a.) la vaouste, non comprins les longieres de tez a pierre, car l'euvre est fausse. (E.
la muraille qu'il sera tenu faire sur ledit BOIL., Liv. des Mest., 1" p., LXXI, 12, Les-
Et Panalois mainent revel, pont et aux deux coustez d'ycelluy,
piedz les pinasse et Bonnardot.)
Mais pas n'y quierent longhes estre. quelles longieres auront troys de
(Pastoralel, ms. Brux., fO 4b v°.) haulteur et ung pié d'eppes. (1531, Marché LONGNEE, voir LOIGNEE.
p. la construct. d'un pont d Craon, Chart.
— A longes, pendant longtemps : de Thouars, Arch. M.-et-L.) LONGNET, voir LOIGNET.
LONGNIER,voir LOIGNIER. de la longuece de .v. piez. (Chron. de Ce qu'il y a de vif et de mouelle est
France, ms. Berne 590, f- 101d.) estouffé par ces longueries d'apprets.
LONGNIERE, s. f., long récit, histoire (MONT., Ess., II, 10, p. 205, éd. 1595.)
allongée : Por la longuece du cors. (Ib., fo 8\)
Espee de longuece couvenable. ( VieChar- Tibere, adverti de ceste émotion, n'en
La dame fut lye de grant maniere de son lem., ms. Berne 41, f° 12a.) feit pas grand compte et sembloit nourrir
seigneur qu'elle sçavoit arriere pour les la guerre par sa longuerie. (FAUCHET,
grans biens que ceulx luy en disoient : Grosismes sunt (ces hommes) corne il Antiq. gaul, I, 18, éd. 1611.)
mais ly faulx home lui en faisoit longniere, est convenable a lor longesse. (Voy. de Et combien qu'il eust de grandes forces
pour mieux sçavoir d'elle a sa maniere, se Marc Pol, c. cxci, Roux.)
il sollicitoit neantmois Galbe de recevoir
son cueur oste de Margon qu'il prisoit. .XIIII. pies de longece. (Estories Rogier, l'empire; la longuerie duquel le contraignit
(Perceforest, vol. V, f° 111c, éd. 1528 ) Richel. 20125, fo 14d.) de se nommer empereur. (ID., ib., 1, 19.)
LONGOIER, v. a., faire attendre : Luy monstra ung champ environné de Il n'y a rien qui matte tant le François
Or sachies bien que moult li grieve murs diligemment culturé et complanté que la longuerie ; ostez luy une victoire
Qu'ele le va si longoiant.
d'arbres, et comme Lisander s'esmerveil- prompte des mains, vous obtenez sans
(D'un Soucretain, Ars. 3527, P 18lb.)
last pour les longuesses des arbres et pour coup ferir la plus grande partie de la
leurs droites renges en quoy les arbres vostre. (PASQ., Lett., I, 169, éd. 1619.)
LONGRE, s. f., nappe longue, essuie- plantez estoient a cinq piez l'ung de l'autre.
: (LAUR. DU PREMIERFAIT, Traietié conso- LONGUES,voir LONGES.
mains
Napes, touuailles, longres, tasses d'ar-
f
lalif de vieillesse, Richel. 1009, 107 v.)
LONGUESSE, voir LONGUECE.
gent. (Maniere de langage, p. 384, P. Tant sceussent ilz bien parler que
Meyer.) amour en cueur bien embrazé se sceust LONGUET, adj., un peu long :
desfaire ne deslier si non d'elle mesmes par Une longuete boicte plate et noire. (1474,
Et la endroit n'en luy donne de l'yauve longuesse de temps. (Troilus, Nouv. fr. du Inv. des bagues de Gabrielle de Latour,
a laver ses mains, et luy apporte une XIV. s., p. 138.) Ann. de la Soc. de l'hist. de Fr., 1880,
longre de les essuer. (Ib., p. 393.) Et comment se oserent ilz combatre, qui p. 285.)
Cf. LONGIERE. sont si menuz et petiz de corps contre la
haulteur et longuesse des Allemans. (Traité Les bleds, les orges, les avoines.
LONGTAIN, voir LOINTAIN. des Tourn., Richel. 1997, fO 9 ro.) N'ont elles pas leurs pailles blondes,
Ensemble longuettes et rondes ?
LONGTAINETE, voir LOINTAINETÉ. Prolixitas, tis, longuesse. (Gloss. lat.-fr., (Louanges de la bosse, Cabinet satirique, p. 656,
Richel. 1. 7679, fo 233 rD.) éd. 1624.)
LONGUAGNIERj voir LONGAIGNIER. Proceritas, longuesse ou hautesse. (Gloss.
de Salins.)
- Adv., un peu longtemps:
LONGUAIGNE, voir LONGAIGNE. Gesir longuet pour eschever labour.
Longuesce, hautesse,proceritas. (Gl.gall.- (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 214d.)
LONGUAIGNIER, voir LONGAIGNIER. lat., Richel. 1. 7684.) Nom propre, Longuet.
LONGUAINE, voir LONGAIGNE. Par la longuesse du temps qu'il les avoit
norrys. (G. CHASTELL., Chron. des D. de LONGUETÉ, s. f., longueur :
LONGUECE, longh., long., lung., - esce, Bourg., III, 79, Buchon.) Li premiers mos mostre la longueté de
- esse, - eice, - eche, - esche, - eiche, - ecce, Cent milles de longhuesse et .XL. de sa trinité. (LAURENT, Somme, Richel. 22932,,
longhuesse, s. f., longueur, au propre et au largesse. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. fo 43e.)
figuré : f
Brux. 10509, 44 vo.) Ses dens aguisiees et Ions com longueté
Et n'as point demandé longuesse de jours. de très. (Hagins le Juif, Richel. 24276,
.VIII. cenz liues a de lungece. (LE FEVRE D'EST., Bibl., Rois, III, 3, éd. fo 24 vo.)
(Brut, ms. Munich, 7, Vollm.) 1534.) La longueté de sa vie. (Jard. de santé,
Abbes, esgarde le longeche II, 30, impr. la Minerve.)
De ton baston, com il se dreche. —
Dans les exemples suivants, lon-
(RBNCLUS DB MOIUBNS,de Carilé, CXII,1, guece parait désigner une petite cire LONGUETEMENT, -ettement, adv., dim.
Van Hamel.)
longue et mince comme celle avec la- de longuement :
Ke vos poiez conpanre ensamble toz les quelle on allume les lampes : La demouray longuetement.
sainz, quels soit li largesce, li longesce, li (G. MACH.,Poés., Richel. 9221, f° 36a.)
haltesce et li perfondesce. (Greg. pap. A Jacqmon de Warenghien, pour une
longheche (des chires) devant Nostre Dame, Quant dansé orent assez longuettement
Hotn., p. 49, Hofmann.) Tant que chascun suoyt en son harnois.
donnet par eschevins et wit honmes. (Banquetdu boys, Portef. de l'Ami des livres.)
.1. candeler de la longhece d'un char. (1338, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
(Artur, ms. Grenoble 378, f° 2e.) Amiens.) Longule, un peu long, longuettement.
Par longuesce de tens. (BRUN. LAT., Tres., (FED. MOREL,Dictionariolum, 1633.)
Pour offrandes et longheces offiertes par
p. 319, Chabaille.) les dis kevaus le jour St Eloi. (Compt. de :
LONGUIR, v. a., allonger
Je le ranpliray de la longueese des jours 1368, Arch. mun. Valenciennes.) A longuir l'alee du premier bateiz.
pardurables. (Psaut., Riche). 1761, fo 112e.) (Compt. de Nevers, 1389-92, CC l, fo 7 ro,
1. LONGUEL, adj., un peu long :
Et en traviers et en longecce Arch. mun. Nevers.)
Et en costiere et en largecce. Le cors aveit auques longuel,
(MOUSK.,Chron., 12863, Reiff.) Bien s'afubloit de son mantel. LONGURE, s. f., longueur :
(BEN., Troies, Richel. 375, f° 79e.) La longure de .XXVIII. aulnes. (Stat.
Et quiert tos tans k'il ujoingne adies se
keue a se teste (un poisson), et ne le voir ÛNGUEL. d'Edouard III, an .XIVII, impr. goth.,
2 LONGUEL,
puet pour le grant longeche. (De Saint Bibl. Louvre.)
Brandainne le Moine, p. 69, Jub.) LONGUEMENT, longemant, s. m., pro-
longation, délai : LONISIEN, voir LAONISIEN.
.XLI. aune de longeiche. (1266, Bans des
buriaus, Bans aux échev., 00, fo 17 y-, Se consoiller t'an doiz, n'i met pas longemant. LONNONNETTE, S. f., pinceau :
Arch. mun. Douai.) (J. BOD.,Sax., LVII, Michel.) Une livre de soie de pourcheau pour faire
De longeice. (Ib.) La dame de Falwy commanda a son lonnonnettes pour blanchir une chambre.
Longheche et largeche de le draperie. bailli qu'il feist prisonnier son sergent et (Compte de 1539, Béthune, ap. La Fons,
Art. du Nord, p. 196.)
(1282, Reg. aux bans, Arch. S.-Orner, AB y pourveist d'un autre sergent, lequel
XVIII, 16, no 614.) bailli. y mist longuement, cuidant que la LONS, loins, luinz, loings, loingtz, adv.,
ditte dame se deust raviser. (1408, Arch.
Et n'ont pas le corps de grant longheche. JJ 163, pièce 170.) à une grande distance dans l'espace :
(Remedes anc., Richel. 2039, fo 12 ro.) Ne luinz ne pres De poet vedeir si cler
Et fist le cors metre en .1. vaissel d'a- LONGUERIE, s. f., longueur, prolonga- Que reconuisset nisun hume mortel.
rain et de cuivre de chascune partie gros tion, délai : (Rol., 1992, Müller.)
Plus est la chose loings et plus samble Et Renart li a fet la lope les saints Evangiles ledit loup avoir esté
petite. (EVRART DE CONTY,Probl. d'Arist., Porce que si tost le descoit. mort par les loppins y gestez par ledit
Richel. 210, fo 76e.) (Renart, Br. i, 544, Martin.) Michiel. (1378, Compt. des receveurs de la
gruerie de Bourg., Arch. Côte-d'Or.)
Maiz ilz n'allerent guairez toingtz que ilz Qant ramposnes ot assez faites,
ne s'en retournassent en leur dite bastille. Louffes et moes pluseurs traites,
— Coup, horion :
(J. CHARTIER, Chron. de Chari. VII, c. 37, Tournez s'en est.
Bibl. elz.) (Ib., Br. VI, 257.) Tout droit a Monmiral, ou moustier Saint Martin,
Commencha ly rois Huez un mervilleuz hustin ;
Atant se part Isengrins de Renart, et
— Longtemps : Renarz li fait la loupe. (MÉN. DE REIMS,
Dessus lez trayteurs fierent un grant lopin.
(H. Capet, 6066, A. P.)
He ! belle, plaixant, douce amie, 416, Wailly.)
En guéridon veil demandeir Icelui Pesiere print une congnee
Adonques a cil le renon de la teste de laquelle il donna a l'exposant
A vos ke me faicies aide Qu'il l'a trai, si n'i a coupes;
Del mal ki si lons m'ont dureit. un loppin parmi la teste ; duquel loppin il
Et non pourquant l'en fait on loupes. l'abbati a terre. (1407, Arch. JJ 161,
DELARCAPELLE,Chans., ms. Berne
(PIEREKINS
f
389, 99 rD.)
('OUSK., Chron., 22940, ReilT.)
A elles n'en est point la coulpe,
pièce 306.)
Chis de Sain Tron y ont rechuis mains gros loppin.
— Lons de,
loc. prép., loin de : Mais on en doit faire la loupe (.JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 31290, Scheler,
L'uns voise a Nelle et l'antres a Chauni, A tout homme qui les desprise. Gloss. philol.)
L'autre a Peronne qui n'est pas Ions d'enqui. (De Leesse, Vat. Chr. 1519, f1 37a.)
Wallon, namurois, lopin, coup, crachat.
(Gar. le Loh., 2e chans., xii, p 228, P. Paris.) Les uns sunt si tres mokauns,
La lufe et la mowevont fesauns, LOPINAILLE, s. f., jeune fille ?
Et manderai de mes riches amins, Grant orguil est ceo, sachetz.
Aubri mon frere, et l'allemant Ouri, (De Peches, ms. Cambridge, Univ. E e. 1. 20, Tu as .xv. ans,
Gautier d'Hanau, Huon de Cambresis, f° 21a.) Il est heure qu'aval les champs
Mes cosins sunt ; ne sunt pas lons de ci. Ailles, que del armer est temps.
(Ib., 38 chans., x, p. 250.) Et quant Bauduins l'ot, durement s'en fourgoe, Si me regarde
En derriere li fait le loupe, et puis le moe. Une lopinaille gaillar le,
Comme sont loins de cele hautesce ceus.. (B. de Seb., VI, 656, Bocca.)
(Mir. du monde, La Sarra, Chavannes, Qui ton cuer tiegne en sa garde.
Renart li fist cent loupes (G. DE CHARNY,Liv. de cheval., ms. Brux.,
p. 231.)
En derriere. f 33 vo.)
.l. castel a veut lons de lui au chemin. (Ren. le Nouv., 3160, Méon.)
(B. de Seb., II, 129, Bocca.) LOPINELLE, lupinelle, s. f., sorte d'ins-
Dont aux seigneurs en est grant coupe, trument de musique :
— Lons, prép., le long de : Bien leur doit on faire la loupe,
Et si averont fretel,
Quant les ars sont ainsi péris
En un pré lons un destour. Par eulx, et les mauvais chieris Pipe et muse et calemel,
(Rom. et Past., Bartsch, I, 21,3.) S'amie cascuns amis ;
Et exauciez en hault degré.
Lons les rans vinrent costoiant. (J. LE FEVRE,la Vieille, 1. I, Y. 2039, Cocheris.) Et si ert li gaite Guis
(BRET., Tourn. de Chauv., ms. Oxf., Douce 308, Notant de la lupinelle
f 112.) Se font a leur norisces, quant il sont grant, le loupe.
(GILLONLE MOISIT,li Estas de tous gens seculiers, Et dont do, do, do.
(JBHANS ERARS,Chans.,Vat. Chr. 1490, fù 111 r°.)
LONSEL, voir LUISSEL. Il, 26, Kerv.)
Et se font les signours par derrieie le loupe. Ausi com la gaite Guis
LONTAIN, voir LOINTAIN. (ID., ib., II, 154.) Notoit de la lupinelle.
(ID., ie., Bartsch, Rom. et Past, III, 22,41.)
LONTAINEMENT, voir LOINTAINEMENT. Et la se souille comme uns pors,
Au retour m'en fait grigne et louppe. Avec ceaus se tenoit Guis
Poés., Richel. 840, f° 449aj Notant de la lupinelle :
LONTENEMENT,voir LOINTENEMENT. (E. DESCHAMPS,
Do, do, do, do, do, do, do, do, do, do.
LONTEY, voir LOIGNETÉ.
M'en est que ne puisse durer (Id., ib., III, 22, 30.)
Ne telle douleur endurer
Et Raison me face la loupe. En ce temps vint une mainie,
LONTIEGNETÉ, voir LOINTAINETE. De par leur dame ypocrisie,
(FROISS., Poés., III, 157,26, Scheler.)
Qui de courgies se batoient,
LONTIENGIN, adj., lointain :
LOPET, loppet, s. m., celui qui se moque Et adens se crucifiaient,
Se aucuns est en pelerinage, comme a des gens en faisant la grimace, gouailleur, En chantant de la lopinelle
Rome ou outremer, ou en lontiengin pais Ne say quelle chançon nouvelle.
et li anz passe, puet il chalongier quant il vaurien : (G. MACHAULT, Jugem. du Roi de Nav., p. 70,
sera venuz? (Liv. de jost. et de plet, IV, 8, Et ansi y (à Liège) truve on des malcortois loppes, Tarbéj
§ 1, Rapetti.)
LONTIENGNEMENT , voir LOINTAINE-
Et des cortois ausi.
(JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 10491, Scheler,
Gloss. philol.)
LOPINER, lopp., verbe.
Neutr., manger un morceau, casser

MENT. Quant l'entendit Basin, se respont li lopes. une croûte :
voir LOIGNE 2. (ID., ib., 14487.) Je n'ose aler souper a court
LONZE,
Cf. LOPE. Pour Savoisi et pour Poitiers
LOO, voir LOF. Qui lopinent trop volontiers.

LOOIER, voir LOIER.


LOPIDANE, S. f. ? E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 177d.)
Ladicte justice faite, ilz furent apportez En lopinant opiner des substance, cou-
LOONISIEN,voir LAONISIEN. en la ville et sepulturez en la lopidane. leur. (RAB., Tiers livre, Prol., éd. 1552.)
(Chron. des Pays-Bas, de France, etc., Mais ce mauvais conseilvient souvent de
LOOS, voir Los. Rec. des Chr. de Fland., III, 396.) ce que ceux qui opinent, lopinent, ou pour
le moins veulent lopiner. Et a fin que
LOOUIS, voir LOEIS 2. LOPIN, loppin, s. m., morceau. Signifi- demeurans en la bonne grâce, ils empor-
cation conservée. tent un jour le lopin auquel ils bayent ils
LOPE, loppe, loupe, louppe, louffe, lufe, accommodentleur harangue a cela a quoy
— Aimer le lopin,aimer, rechercher les
s. f., agitation de la langue par dérision, bons morceaux, les repas fins : le prince encline desjaplus. (H. EST., Dial.
grimace en général : du nouv. lang. franc. italian., p. 231,
Femme qui ayme le lopin, éd. 1583.)
Dieus 1 des miracles qu'ont retrait Le vin et les frians morceaulx.
Pour qu'est nus tieus que langue en trait, (COQUILLART, Nouv. Droitz, 1re part., de Pre- — Act,, diviser en lopins :
Ne fait la loppe, ne fait Ja lippe. sumptionibus, I, 104, Bibl. elz.)
(G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., fO 210a.)
Lopiner. To eut into gobbits, part into
cantles, divide into lumps ; also, to muncb,
Ses conpainz.lors li fist la lope. — Morceau empoisonné, poison : or nuncheon it, to eat greedily in a corner.
(ID., ib., ms. Brux., fO 175a.) Michiel Renart affirma par serment sur (COTGR., éd. 1611.)
Et encore au XVue s. : 1. LOQUE, S. f., mot conservé, employé Santé, biauté, force,.bonne loquense,
bonne voiz. (LAURENT, Somme, Richel.
Lopiner, pour dire diviser en lopins, est dans la loc. méprisante loque des folz :
un mot qui est fort en usage dans le palais 22932, f°6d.) ,
Ledit Boutepois, qui, le mardi devant
d'Angers, ou on s'en sert particulièrement avoit perdu sa fenme par lui habandonnee Quant ce oyrent li mesage Daire,si s'en-
au sujet des partages ; comme quand on penante a la mort, fut envoié come loque tremerveillierent mout dou grant sens et
dit : On doit autant considérer la commo- des folz audict Becqueriel, accompaignié de la plaisant loquence qui estoit ou roy
dité d'un partage que l'égalité. Et quand il de pluiseurs sergents et aultres a leur vol- Alixandre. (Le Liv. dou roi Alix., Richel.
y a plusieurs terres en une succession,on lunté, armez et furnis de culluevrines 1385, f" 14b.)
doit mettre en chaque lot les héritages qui chargees et arcs ballestres et - aultres,
sont de proche en proche. On y doit mettre Nuz hom, tant ait boine loquenche,
conme pour entrer en baptaille, lui meismes Ne porroit dire.
les pièces de terre entières, et non pas les estant armé a la couverte. (Chron. des
lopiner. (MÉNAGE, Dict. étym., éd. 1750.) Pays-Bas, de France, Rec. des Chr. de (J. DEJOURNI,Dime de Pentt., Brit. Mus. Add.
Flandres, t. III, p. 524.) f
10015, 4 vo.)
— Garnir de pièces : Chieus qui set loquense amoyer
Et de petits lopins lor cotes lopinoient. 2. LOQUE, voir LOUCHE. A biaus dis faire et rimoyer.
(GILLONLE MUISIT,Poés., II, 29, Kerv.) (J. DECONDÉ,Dit de boin non, 1, Scheler.)
LOQUÉ, adj., ébouriffé :
Sanz faire plus longue loquence
— Houspiller, tourmenter : Il devient chetif et quoqué,
Ses cheveulx meslez et loqué
Délivré toy.
Arrivez est a dure feste, (Miracle de Nostre Dame et de sainte Bauteuch,
Parmy ses espaules descendent. Richel. 820, fO 187b.)
Car point ne voit qui le loppine, (Le Rebours de Matheolus, p. 15, éd. 1518.)
Mais bien sent les coups sur l'eschine. Li damoiseal Lotringe qui ot bonne loquenche.
(Mellusine, 6068, Michel.) Cf. Locu. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 1676, Scheler,
Bourg., Yonne,Migé, loupiner, téter avec Gloss. philol.)
1. LOQUERAULT,
- baut, locq., s. m.,
avidité. loquet, serrure : Trestoute sa conteit de quoy je fay loquenche.
A Toussaint, fevre, pour quattre loque- (ID., ib., 25756.)
LOPINERIE,s. f., gourmandise : bault pour les fenestres, .VIII. s. (1597, Ne fault que ayez telle loquence.
Friandise, lopinerie Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. (Mist. du siege d'Orl., 6406, Guessard.)
Qui font au corps humain nuysance. Amiens.) Pour la louer a souQisance
(Le Chasteau de labour, éd. 1499.) .VI. forts locquebauts pour fermer les N'ay le sens ne l'entendement,
fenestres. (Ib.) Ne cueur, ne penser, ne loquence
LOPINET, lopp., s. m., petit morceau : Locquebault.(Ib.) Pour parler assez dignement.
Bathuel est homme courtois (Le Miroir des Dames, ap. Michault, Dance aux
aveugl., p. 188, éd. 1748.)
Pour nous mettre en quelque quignet 2. LOQUEBAULT,
- baut, locq., s. m.,
Et avancer le loppinet ; homme qui fait l'important : Quant un enfant est né, qui lui porte-
Il Icet que c'est de bergerie. roit le petit boyau jusques au chief, il en
(Mist. du Viel Testam., 13809, A. T.) — Quoy, tu es grant comme ung pommier, auroit longue vie, douce alaine, bonne
Mais regardez quel locquebault. voix et gracieuse loquense. (Evang. des
As tu prins quelque lopinet î
Je buroye bien un tantinet — Pensez que c'est ung beau ribault Quenouill., p. 22, Bibl. elz.)
S'il estoit bien enharnaché.
Pour oisiveté eschever. (Act. des apost., vol. I, f° 106b, éd. 1537.) Venez dicter sous piteuse loquence
(GRINGORB, Vie S. Loys, p. 11, Bihl. elz.) Livres plainctifs de tristes chansonnettes.
Encoire pins fort te diray je,
Mais gardez quelque lopinet Mon beau loquebautde seclin, (CL. MAR., Ballad. de Caresme, p. 273, éd. 1596.)
A vostre garçon Esopet. De tant plus qui s'i sent enclin Lors cuydant repliquer, ma loquence
(Farce du Cousturter, Anc. Th. fr., Il, 163.) Et il y va fort resistent interrompit par un rondeau qu'elle tira
De tant plus va il méritant. du coffret de sa jeune rhetorique, disant
Friand lopinet, morceau friand. (No- (ELOYDAMERNAL, Livre de la deablerie r 12h, ainsi. (ID., Temple de Cupidon, a Fr.n.Il,
mencl. octil., éd. 1619.) éd. 1507.) dédicace placée en tête de l'éd. s. 1. d.
Flocculus, lopinet de laine. (FED. MOREL, Quel forrage in-So de i2 ff.)
Dictionariolum, 1633.) Pour paistre moutons en gerbe! Les poetes grez comiques. devisoient
les intervalles du narré de leurs jeux, in-
LOPINEUR, s. m., mangeur, gourmand : Sa ! que deable sorte rige,
Soit en reponse le loquebault. terposant certains motetz chantez par une
Ces lopineurs flatereaux. (J. DE CORAS, (Farce de lapippee, fO51, ap. Michel, Poés. goth.) troupe de gens duitz a ce faire : et aussi
Altère, en forme de dial., p. 310, éd. 1558.) par le moyen de ceste raison cubique
LOQUELE, -elle, s. f., discours, propos : soulageoient les loquences de leurs person-
LOPPE, voir LOPE. Ce ne sont pas loqueles ne paroles. (Bible, nages. (JAN MARTIN, Vitruve, Co 67 vo, éd.
Richel. 899, fo 236d.) 1547.)
LOPPEE, S. f., petit morceau :
Or voos a espoir deceu —
Élocution, éloquence : Charité, qui les cueurs attire,
Contre Orgueil dresse sa loquence.
Et en est voustre amour trompee, Je n'aurai trop soif ne trop fain,
Tant com j'aie cele loquele. (1560, Debat de Charité et d'Orgueil, Poés. fr.
Et le bien qu'avez receu des xv" et XVIes., XI, 296.)
Est tout en ung moment cheu, (De Cortois d'Arras, 79, ap. Méon, Fabl., 1, 359.)
Dont vostre joye est atrappee ; Merveilles est de sa memoire et belle Doubte tu point rencontrer quelque maistre
Si [n']en avez c'une loppee. Qui mocquera ta rusticque loquence
loquelle. (CRIST. DE PIZAN, Charles V, (JULYOT,Eleg. de la belle fille, p. 5, Willem.)
(L'Outré d'amour, ma. Ste-Gen., 10 19 vo.) 2* p., cb. 16, Michaud.)
Pic., Wall., Namurois, loquence, facilité
LOPPET, voir LOPET. Tu surmontas en doctrine et loquelle
d'élocution, babil, loquacité. Bourg., envi-
Tous escoliers.
LOPPIN, voir LOPIN. (Poés. fr. de G. Alione, Louang. à Ste Cather., rons de Saulieu, avoir bien de la loquence,
Brunet.) bien parler, Poitou, Vienne, Deux-Sèvres,
LOPPINER, voir LOPINER. Wall., loquèle, facilité d'élocution. Norm., pays de Bray, Champ., Troyes,
LOPPINET, voir LOPINET. Reims, Bourg., Yonne, avoir de la loquence,
LOQUENCE, - quense, - quenche, s. f-,
avoir bonne loquence, avoir une voix forte,
LOPPYON, s. m., discours : élocution, parole, discours, bavardage :
Ce mut vostre foie loquence
qui indique qu'on se porte bien. Alençon,
LEFOL.
J'ay une imaginacion Qui bret et crie et noise et tence. loquence, parole : dire une loquence.
(Rose, Ricbel. 1573, f° 102d.)
Qui en la teste me repose,
Vous en orrez mon loppyon Celui oi qui preschoit LOQUENCER, v. n., causer, jacasser :
Tantost, si je le vous propose. Et par sa loquence techoit Un autre exemple vous diray de celle
(Myst- de S. Did., p. 208, Carnandet.) Le pueple de mestre a la queste. qui loquençoit et jengloit a l'esglise quant
(J. LE MARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres, elles doivent ouir le divin office. (Liv. du
LOQU, voir Locu. f° 31e.) Chev. de La Tour, c. xxvm, Bibl. elz.)
LOQUET, locquet, luquet, s. m., serrure, LOQUETEUX, adj. et s., qui a ses vête- 1. LOQUETTE, locq., s. f., verrou :
fermoir, cadenas : ments en loques, misérable : Les viviers aux locquettes, a Chiry. (1372,
Noyon, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Unum luquet de metallis. (1449, Inveni. Et mainteffois ne font labeur qui vaille (les la- Amiens.)
ex tabul. D. Venciœ, ap.
Duc.,Luchetum.) - [boureurs),
Et bel espoir qui paist les loqueteux
La quelle chasse est close et fermee soubz Les fait changer et pour grain cueillir paille.
Locquelle siet a la paroit,
le loquet de douze clefs gardees par Se vous y mettiez votre doit
(Contred. de Songecreux, f° 74 vo, éd. 1530.) Sachiez que elle vous morderoit.
douze des plus suffisons citoyens deGennes,
Ste-Pal.)
(J. D'AUTON, Ann. de Louis XII, p. 119, ap. Paris estoit pauvre loqueteux. (RAB.,
Pantagruel, ch. xxx, éd. 1542.)
(C. MANSION, Adevin. amour., Techener.)

2. LOQUETTE, s. f., diminutif de loque ;


Loquet d'un huis, pessuli genus. (FED. Ces pauvres loqueteux qui mendient leur
MOREL, Petit Thresor de mots français, pain es carrefours. (JEAN DE MONTLYARD, flocon de laine qu'on peut carder :
p. 110, éd. 1632.) Apulee, fo 5 vo, éd. 1616.) Loquette. f. A little rag, or tatter. (COTGR.,
Langes loqueteux. éd. 1611.)
— Patte de fer : (HARDY,Corn., III, n, éd. 1609.) Loque ou loquette, particulamentun.
A Gillequin Prendeul, serrurier, pour dix Pic., loqueteux, marchand de loques. (FED. MOBEL, Petit Thresor de mots fran-
barres de fer, loquetee chascune de .vin. Berry, loqueteux, loqueteuse, homme, çois, p. 110, éd. 1632.)
loques mis par voie. (Compte Jeh. Gilon, Il y a à Blangy, Seine-Inférieure, une
1399-1400, Arch. KK 264-266.) femme en loques.
foire appelée à loquettes ; autrefois c'était -
— Patte
boutonnée qui retenait la braie, On trouve dans un célèbre écrivain de la foire dite des chiffonniers et des reven-
braguette : notre siècle à qui le parler berrichon est
Que toutes chausses abraye et locquels
seront bien garnies dedans et dehors.
familier :
C'est honteux, tant de loqueteux dans
petit morceau.
deurs. Bourg., Yonne, loquette, petite pièce,

(1472, Statuts des chaussetiers de Poitiers, les rues et sur les chemins. (G. SAND, La LOQUUTION, voir LOCUTION.
Ord., XVII, 567.) Daniella, LI.)
Wallon, loké, cadenas. Cette loqueteuse de Claudie. (ID., Claudie, 1. LOR, leur, adj. poss., pouvait dans
i. LOQUETÉ, adj., bariolé, bigarré : II, VIII.) l'ancienne langue être précédé de l'ar-
De velut noir fu son destrier couvert, Un autre romancier du xix" siècle a dit, ticle :
Et loqueté tant de blanc que de vert.
(L. DE BEAUYAU,Pas d'arm. de la bergère, 522,
en employant loqueteux comme adjectif : Puis qu'il ont fait le lorservice.
f
(S. Brandan, Ars. 3516, 102d.)
Crapelet.) La robe débraillée et loqueteuse d'une
chanteuse de concert en plein air. (E. Puis sera li tornoiemens
Comme panthere loqueté
Sont, et de pluseurs draps brodé. DE CONCOURT, Chérie, LXXIX.) Des nostres et de la lor gens.
(Florimont, Richel. 792, f° 38a.)
(E. DESCHAMPS, Œuv., III, 195, A. T.) 1. LOQUETIER, s. m., nille pour rece-
Vestu d'une robe de pers, loquetee par Une lor vigne. (1268, Pothières, Arch.
voir les clavettes : Aube.)
dessoubz. (1415, Pièces relat. au règ. de
Ch. VI, t. Il, p. 146, Douët d'Arcq.) .v. grans barreaux de fer garniz de lo- Et en firent li paien une lor loge quant
queliers.IIIE. paillettes de fer qu'il a li- il habiterent en Jherusalem, du lieu ou
Auquel Jehan Alain ledit homme lo- vrées pour fermer le voirre es loquetiers
queté demanda des nouvelles. (Ib.) cils autels d'arain seoit. (GUIART, Bible,
des diz barreaux de fer. (1490, Arch. K Trois. liv. des R., xvui, ms. Ste-Gen.)
Affublé d'un petit chapperon loqueté. 272.)
(MONSTRELET, Chron., 111, 88, Soc. de l'H. Parce qu'il avoit l'imaige d'une leur
de Fr.) 2. LOQUETIER, s. m., marchand de lo- deesse. (Moralit. des phil., ms. Chartres
ques : 620, f
te.)
2. LOQUETÉ, locquetté, adj., garni d'une Li ganres au loquetier. (1226, Censier du Vendre les leurs choses. (1373, Reven. de
patte de fer : Paraclet de Provins, f° 5 vo, Arch. Aube.) l'hosp. de S.-J. de Jérus. Arch. S 5543,
A Gillequin Preudeul, serrurier, pour fo 4 vo.)
H.-Norm., vallée d'Yères, loquetier,
dix barres de fer, loquetees chascune de
.Vill. loques mis par voie..xx. montans marchand de loques. 2. LOR, s. m., laurier :
mis l'un sur l'autre parmi mortaises de
fer. (Compte Jeh. Gilon, 1399-1400, Arch. 1. LOQUETIERE, S. f., serrure, fermoir : Gentils pucele, sos ces lors
KK 264-266.)
loques, pour
la
Pour une loquetiere double neuve a 16
porte de l'ospital de der-
De cest cendal bendes mon cors.
(Eteocle et Polin., Richel. 375, fO41 s.)
Leequelz compaignons commancerent a rieres. (1356, Arch. hospit. de Paris, II, Mix vos vient de lor et de mirre
ruer de plançons loquetez l'un contre 152, Bordier.) Encenser vos lis et vos cambres.
l'autre. (1413, Arcb. JJ 176, pièce 313.) (CHRBSTIEN, du Roi Guillaume, p. 52, Michel.)
Barreaux de fer loquetez pour asseoir .1. loquet et lcquetiere. (Compt. de P. de Impr., del or.
les voirrieres, xii. barreaux de fer de .n. S. Mesmin, 1391-1393, xiv, Arcb. mun.
piez et demi de long chacun et tous lo- Orléans.) 3. LOR, voir LE.
quetez et blanchis au net. (1490, Arch. K Pour .mi. laces, .IIII. loquetieres et les
272.) crampons servans aux tonniaulx ou on LORAIN, lorein, s. m., courroies de
Les petiz barreaulx locquettez et verges mist le pain quant on envoya gens d'armes cuir façonnées, ornant le poitrail et la
vers Douai. (1403, Lille, ap. La Fons,
servans aux verrieres. (1497-8, Arch. Aube, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) croupe du cheval et servant à maintenir
reg. 3, G 357.)
la selle. On les couvrait quelquefois de
Loquets et loquetieres. (Ib.)
LOQUETER, v. n., remuer le loquet Une loquetiere, un correau et les corril- nœuds de velours ou d'étoffes riches,
d'une porte : lieres. (Compt. de P. Mareau, 1408-1410, avec des boutons d'or garnis de perles, le
Lequel huyz ils Irouverent fermé, et Forteresse, iv, Arch. mun. Orléans.) tout entremêlé de petits écussons armo-
pour ce hurterent et loqueterent ensemble. Lyonnais, loquetière, clé de la porte riés :
(1393, Arch. JJ 145, pièce 233.)
d'entrée. Li lorain valent .M. s. de parisis.
LOQUETEUR, S. m., mendiant couvert marchande de (Les Loh., ms. Montp., fO 44d.)
de loques : 2. LOQUETIERE, s. f.,
Molt doit avoir riche lorain et cele,
Emboureurs de bastz, loqueteurs, cla- loques : Et bon barnaige qi vers tel gent revele.
quedens. (RAB., Pantagr. prognost., ch. v, Loquetieres. (Voc. des Mét., ap. Géraud, (Raoulde Cambrai, 1007, A. T.)
éd. 1542.) Paris sous Phil. le Bel.)
Cist feL hiaumes et cist haubers,
Loqueteurs, besaciers. (Lett.d'ecorniflerie, H.-Norm., vallée d'Yères, loquetière, Cist lorein et cist esperon.
Var. hist. et litt., IV, 49.) marchande de loques. (Perceval, ms. Montp. H 247, f 37e.)
Son lorein ne sa couverture, LORDE" voir LOURDE.
Son poitra) ne s'afeutreure (d'un cheval) Le conte de Namure ne fat mie lorgnars.
Ne peust nus horn achater. LORDEL, voir LOURDEL. (Id., ib., 34511.)
(Ib f° 132b.) Wallon, lognâr, nigaud.
Beaus palefroiz et beaus destriers, LORDER, voir LOURDEF.
Dorez lorains, dorez estriers 1. LORGNE, lorne, adj., louche:
(G. DECOINCI,Mir., Richel. 2163, f 8C.) LORDET, voir LOURDET. Ouvrez vos borses et vos eus
Si ne soiez aver ne lorne.
Ne les seles ne li lorein. LORDIBUS, s. m., lourdaut : (Vie des Per., Ars. 3641, f 39c.)
(GUIOT,Bible, 982, Wolfart.)
Que mauldit soit le lordibus; Lambertus le lorgne. (Pièce de 1236, Ri-
Es autres biens qui sont forain Il n'a. sens non plus que ung oyson. chel. 1. 11926, f° 237 v°.)
N'as tu vaillant .II. viez lorain. (Farce de Guillerme, Ane. Tb. fr., I, 328.)
(Rose, Richel. 1573, fO 45e.) Saves cuj je tieng moult a lorgne,
S'ert d'or et de pieres li frains, LORDIE, voir LOURDIE. Un grant, un lonc Gerart le borgne.
Et si ot tout itels lorains. (Poët. fr. av. 1300, t. IV, p. 1330, Ars.)
(Chev. as deus esp., 1127, Foerster.) LORE, S. f., coup :
Girars li lorgnes. (1270, Souilliers, I, 12.
De moy recevront mainte lore, Arch. Meurthe.)
Uns palefrois bien acesmes Car ilz le deservent moult bien.
Li fu amenes, puis monta. (Myst. de S. Crespin, p. 12, Dessailles et Cha- Jehans li lorgnes. (1328, Compte de Odart
La siele et li lorains costa baille.) de Laigny, Arch. KK 3a, fo 4 vO.)
.C. mars et plus, au mien cuidier.
Et n'y ait dedens sos ne bourgne,
(GIB. DE MONTR.,Violette, 907, Michel.) LOREIN, voir LORAIN. Saige, subtilh, loxar ne lorgne
Chascune ot sambue et lorain.
(Dolop., 2970, Bibl. elz.) LOREISE, lorr., adj. f., à deux tran- Qui a defendre ne fist bon aquilte.
(J. DESTAVELOT,
chants : Chron., p. 372, Borgnet.)
Cil l'en baise de joie l'estrief et le lorain.
(Berte, 1771, Scheler.) Bipennis, hache loreise. (Gloss. de — Faire le lorgne, traiter quelqu'un
Or n'est nus clers, tant vius bediaus,
Conches.) comme s'il n'y voyait pas :
Qui lues n'ait lorains et oisiaus. Bipennis, hache lorreise. (Gl. l.-q., Richel. Adonc font au vilain le lorgne,
(Compl. de Jerusalem, ms. Berne 113, f° 198b.) 1. 7692.) Et voit li vilains, qui n'est borgne,
Qu'il le moquent en la meson.
Pour robes, lorains et chevaus, LOREL, lorr., s. m., courroie, rêne, (De Boivin de Provins, 209, Montaiglon et
N'aient pas agnisiez les graus bride : Raynaud, Fabl., V, 59.)
Dont il font les chevaliers braire.
(Mariag. des filles au Diable, Jub., Nouv. Rec., 1, Hiaumes, barbieres et lorriaus Bien sait faire le lorgne, s'est tous li plus maistis.
291.) Font jus flatir et defrocer. (GILLON LE MDISIT,Poés., II, 122, Kerv.)
Lormiers, c'est a savoir faiseurs de frains (J. BRETEL, Tourn. de Chàuvenci, 1904, Delmotte.) - Fig. :
et de lorains dorez. (E. BOIL., Liv. des
Mest., i 8 p., LXXXII, 1, Lespinasse et Bon- — Tresse : Jo ne te loseng ne blandis,
nardot.) Sincinus, lorel de baisselette. (Olla pa- Mais tos les lorgnes contredis :
tella, p. 47, Scheler.) Savoir dis et folie fais !
.VII. muls a riches lorains d'or. (Chron. (JEHANBODEL,Congé,418, Romania, IX, 242.)
de S.-Den., ms. Ste-Gen., fa 120a.) Mais en tout le monde n'a mie
Pastourelle dont il s'esmaie Argot, lorgne, borgne. Deux-Sèvres,
Arneischies et atournes a merveilles
orgueilleusement de lorains et d'autres Qui luy plaise fors Florimaie Parthenay, lorgne, morne, triste, abattu,
appareils. (Gr. Cron. de Fr., le premier Ta belle fille aux blons loriaux. se dit des bêtes et des gens.
(Pastoralet, ms. Brux., fO43 rO.)
roy Phelippe, ch. xi, P. Paris.) Cf. TORCHE LORGNE.
Fallera, lorains. (Pet. Vocab. lat.-franc.
du XIIIe s., Chassant.)
— Petit morceau : 2. LORGNE, S. f., coup capable de faire
Tant seullement des bribbes et lorreaux,
Un lorain garni de soie semé de boutons Pour le soupper des compaigoons lureaux. loucher:
dores. (1313, Trav. aux chât. d'Art., Arch. (BOURDIGNÉ, Leg. de P. Faif., ch. XIII, Jouaust, Les gensdarmes sont furieux
KK 393, fo 44.) p. 51.) Chocquans au visage et aux yeux,
I. lorain garni de soie, semé de boutons Il ne fault qu'une telle lorgne
dorés et de camahieus. (1316, Invent, de la LOREMIER, voir LORMIER. Pour faire un gentilhomme borgne."
comtesse Maheu d'Artois, ap. Laborde, (CL. MAR.,3c Epist. du Coqà l'Asne, VI, 495,
LORENIER, - rennier, - reinier, - renner, éd. 1731.)
Emaux.)
s. m., sellier :
Il encontra ung chevalier armé de toutes La coutume dou pain, les jaloies. les Fracasse n'y pouvoit cheminer que tout
armes et une damoiselle qui moult avoit .III. cuilletes des hares, lorenner, sellier,
voûté; car autrement il se fust donné de
riche lorrain. (Lancelot du Lac, 2e p., borrellier. (1296, Rentes d'Orliens, Arch. bonnes lorgnes en la teste contre le haut
ch. 98, éd. 1488.) de la voûte. (Merlin Coccaie, p. 638,
Loiret, fo i ro.) éd. 1606.)
LORANDIER, s. m., valet de charrue ; Lorennier qui font les frens. (Ib., fo 5 ro.)
:
Jehan Rode bouvyer, lorandier, servi- Loreinier qui font les frains. (Ib., copie du LORGNER, v. n., frapper rudement
teur et varlet pour suivre les beufz et xiv" siècle.) On crye haro, qui vive, tue,
labourer la terre en la baronnie d'Apchon. Cf. LORAIN et LORMIER. Alarme, au guet, rens toy, ribault,
(1472, Arch. JJ. 197, pièce 294.) Torsche, lorgne, depesche, rue,
LORANDRON, s. m.) rhododendron: LORETIERE,S. f., lieu planté de lauriers : Frappe, combat, taille, ~emue.
(COQUILLART, le Blason des armes et des dames, II,
Rododendron en vulgaire langaige et le .1. p. de terre en la Loretiere. (1316, 1 73, Bibl. elz )
mot corrompu est appellé lorandron pour Liv. pelu, f° 33 r°, Bibl. Bayeux.)
Et a grands coups de poing il lorgnoit
ce que il est semblable aux fueilles de LORGE, s. f., rive, bord, extrémité : dessus luy. (DESPERIERS, Nouvelles recrea-
laurier et a la fleur ainsi laque la rose. tions, de Triboulet, fo 244 vo, éd. 1572.)
(Jard. de santé, I, 395, impr. Minerve.) La moitié de l'estang du dit lieu de
Chesne Arnoul commençant lez la lorge du
LORCHIERE, lochiere, s. f. ? dit estang en allant droit aux terres du dit LORGNERIE,s. f., infirmité de celui qui
Item .1. pou de pré qui siet entre la lo- lieu. (Oct. 1403, Aveu de Chesne-Arnoul, louche, qui voit mal en général :
chiere mons. Garnier et le perier asont ou ap. Le Clerc de Douy, t. II, fo Ii rD, Arcb. Cil qui a tel maladie qu'il ne puet veoir
finage d'Andelot. (1309, Arch. JJ 41, Loiret.) au main ne au soir, que aucuns quident
fo 92 ro.) Plus haut : lorchiere. que ce soit lorgnerie, quant l'en ne puet
LORGNART,adj., malavisé, sot : veoir a la candoile. (Digestes, ms. Montp.
LORD,voir LOURT. Ja fnissies ci noiié se je fuisse on lorgnart. H 47, f° 256d.)
(JEH. DESPREIS,Gestede Liege, 16877, ap. Scheler,
LORDART, Voir LOURDART. Gloss.philol.) LORICARDER, verbe.
Neutr., flâner, muser, trainer çà et LORIET, s. m., lieu planté de lauriers : aux éperonniers. « Les larmiers fabri-
— « quaient des freins, longes, étrivières,
là, vagabonder: En [la] lande du bos, vers les lories.
(Auberon, 658, Graf.) « mors des chevaux ; ainsi ils travail-
Il vilote, or loricarde, comme ung chien
que n'a poynt de maistre, and je vagua- : « laient à la fois en cuir et en métal ; ils
bonde. (PALSGRAVE, Esclairc. de la lang. LORILART, s. m., sorte d'épieu « maniaient même l'or et l'argent pour
franc., p. 613, Génin.) Jehan le Pannetier demanda a icellui
Vincent: Que feras tu de ce lorilart ? c'est « satisfaire au luxe de la chevalerie. Dans
Loricarder, to lnske, lo-wt, or lubberit ; assavoir dudit espié. (1415, Arcb. JJ. 168, « la suite, le mot de lormerie passa au
to loyter about like a masterlesse man.
(COTGR., éd. 1611.)
pièce 287.) « commerce de clouterie et petits objets
« en fer. » (DEPPING.)
néfl., dans le même sens : LORIN, adj., de laurier :
— Huille lorin. (LANFRAY, l'Ecurie du S. Et ele fait errant mander .I. loremier,
Veez cy comment en alant regardoie Grison, Malad. qui peuv. surv. à un che- Les caaines li baille, si li rouva forgier.
Se de chascun estoie regardé; (Chev. au cygne, Itichel. 795, f° 51 v°.)
val et les remed., éd. 1598.)
Veez cy comment je me loricardoie, Aveuc celi ira li lorentiers gentis.
Servant a court ou me suis ma] gardé. LORIOT, S. m., atour de tête féminine, (Ib.)
(ROI RENÉ,l'Abuzé en court, ŒUV., t. IV, p. 110,
Quatrebarbes.) ressemblant peut-être au loriot, au ba. Estes vos a itant le loremier venant,
quet des boulangers dans lequel on lave Qui une des caaines ot forgie devant.
LORICART, loricard, loriquart, loric- l'écouvillon : (Ib., I, 1757, Hippeau.)
quart, loricar, s. m., fanfaron, guilleret, Quiconques veut estre lormiers a Paris,
Femmes porteront des loriotz,
qui fait le galant, et quelquefois qui fait Par rues, par chemins, par sentiers. c'est a savoir faiseurs de frains et de l~ains
le mauvais : Et les hommes des grans poriaulx dores, senrargentes, estâmes et blans,
Serois je bastard, Velus, qu'on emprunte aux barbiers. pstre le puet franchement. (EST. BOIL.,
De mon droit, et ce lorieart (COQUILLART, Droits nouv., 1e part., l, 66, Bill. Liv. des Mest.. 1re p., LXXXII, 1, Lespinasse
Sera premier anctorisé? elz.) et Bonnardot.)
(Mist. du Viel Testam., 12996, A. T.) Lormirrs,seliers, baudroiez,
Toy ne aultre ne savez a quoy ce peult LORIQUART, voir LORICART. Orbaleurs, ne targiez mie.
estre bon, sinon pour gaster le bonnet LORMERIE, s. f., la profession de faire (Le Dit de la queue de Ren., ap. Jub., Nouv.
contrefaisant le loricart. (Roi RENÉ, Œuv., Rec., Il, 92.)
IV, 68, Quatrebarbes.) toutes sortes de petits ouvrages en fer
tels que clous, éperons, etc. : Premièrement li glougleour
Or avoit. ung bonnet fendu au dessoubz 1 gaaignoient cascun jour,
de l'oreille et lacé au long de la fente d'une Chandeliers, potiers, lormerie, Et li hiraut et li lormier,
petite cordelete. Et en ceste manière por- Marcheanz de feronerie. Li marissal et li selier.
toit assez des enseignes des loricars. (JD., (Le Dit des Mareheans, ap. Crapelet, Prov. et Diet. (SARRAZIN,Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. des
ib., IV, 76.) popul., p. 163.) rois d'Anglet. et des ducs de Norm., p. 217.)
Il faisoit tant du loricquarl, Les forgeours de la lormerie de Londres. Ferris li lormiers. (Comm. XI". s., Prise
Du temps qu'il esloit fiancé. (Lib. Custvm., I, 78, 45, Henr. 111, Rer. de ban, Richel. 8708, ap Aupr. Prost, Etude
(Farcc du Nouv. Marié, Ane. Th. fr., ~, 19 ) brit. script.) sur le rég. ancien de la propriété, p. 215.)
Et toy coquart, Rue de la Lormerie. (Ch. de 1323, Arcb. Loremiers. (1323, Franch, de Montmirey,
Vieux loricart. Sarthe.) Arch. Doubs. Nouv. Ch. des comptes3 M 308,
(Ane. Noël, ap. Ménage, Dict. étym:, éd. 1750.) .XII. d. pour livre de toute sellerie et Terrier de Montmirey de 1461.)
Sathan, ennemy traistre et faulx, lormerie. (1359, Compt. mun. de Tours, Nouvel fermier de l'impnsicion des lor-
Ou es tu, mauldict lorieart ? p. 120, Delaville.) miers et fourbisseurs d'espees. (1358,
(Mor. des blasph., p. 11.) Sur la ferme de ladicte imposicion des Arch. K 47, pièce 49.)
Car aucun rapporter pourrolt graisses, baterie, lormerie et armeurerie. David le lormier est un boin ouvrier de
D'elle quelque chose a plaisance (1.360, Rançon du roi Jean, Arch. KK 10a, faire seelles, frains et esporons. (Dialog.
Pour le mary mellre en doublance, fo 43 vo.) fr.-flam., fo 13a, Michelant.)
Ou quelque gracieulx regard Une maison en la lormerie d'Orliens.
Getté dessus ung loricard Les poulailliers et lormiers seront fol ;
maniéré. (Ch. de 1365, Ste-Croix, mais. du Cloître, Riens ne vendent.
Ou quelque petite
(J. BOUCHET, les Regnars frat-ersant f° 60a,
Arch. Loiret.) -
En la lormerie. (Cens. de l'H.-D. de Pro-
(E. DESCHAMPS, f
Poés., Richel. 840, 239b.)
éd. 1522.) Les selliers, lormiers, coffretiers, (Entrée
Foy de mon corps, elle est tant gayo
vins, f1 38a.) du roi Henry II à Paris, Felibien, Hist.
Oue je suis côntrainct de l'aymer. N'avait pas cessé de se dire au xvm" siècle : de Paris, V, 361.)
Si quele'un m'en venoit blasmer
Contrefaisant le loriquart, Ouvrage de lormerie. Sous ce mot sont On lit encore au XVIIIe siècle:
Je lui dirois tost, sans chommer, compris tous les menus ouvrages de fer, Lormier. qui fait des ouvrages de lorme-
Un bien brie mot, pour le sommeij comme gourmettes de. chevaux ,trourots des rie. Les cloutiers, selliers et éperonniers
Et faire laire le coquart. brides,des aDneaux de licols et autres sem- sont qualifiés dans leurs statuts et lettres
(R. DE COLLERYE, Monol. de Resolu, p. 63, Eibl. blables , qu'il est permis aux maîtres de maîtrise, maîtres lormiers. (SAYARYDES
elz.) cloutiers-lormiersde la ville et fauxbourgs BRUSLONS,Dict. de commerce.)
de Paris de forger et de fabriquer. Ou
L'exemple ay veu d'un moneulx lorieart, appelle aussi de la sorte tous les différents Noms propres, Lormier, Lorimier.
Trop plus màulvais que ne fust onc Judas,
Qui a femme, enfans, monstre la voye et l'ail ouvrages que forgent et vendent les maîtres LORNE, voir LORGNE.
De rapporter, semer noises, debatz.
èperonniers, comme mors, éperons, caves-
(Pronost. d'Halenragel, Poés. fr. des xv' et xvies., sons, étriers, mastigadons, cavesines, filets,
servant LORPIDON, lorpidum,lôurpidon,s., terme
et autres semblables choses aux
VI, 42.) brides et harnois des chevaux, soit de d'injure adressé à une vieille femme, qui
Et en effect ce maistre lorieart selle, de carosse ou de charois, soit de répond à vieille sale, vieille trompeuse :
Deist que ce n'est aux pardons seullement tous autres animaux propres à la monture Vous avez menti, lorpidon,
Ou elles vont. ou au tirage. Il vient quantité de cette
Vieille ribaude et maquerelle.
(L'Advoeat des Dam. de Par., Poés. fr. des xve il lormerie de Normandie, particulièrement
XVIes., XII, 20.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, Io 330a.)
de Vire et de l'Aigle. (SAVARY DES BRUSL.,
Loricard, luske, lowt, lorell, slow backe, Dict. de commerce.) Feut advisé par une vieille lourpi-
an unhandsome, or mishapen lellcw. Il y a encore à Provins la rue de la don que son royaulme luy seroit rendu a
(COTGR., éd. 1611.) la venue des cocquecigrues. (RAB., 1. I,
Lormerie. c. 49, éd. 1542.)
Du temps de la Fronde, selon Ménage
(Dict. étym.), on appelait à Angers lori- LORMIER, loremicr, s. m., soite d'arti- Putes, maraudes, lorpidons etbripandes.
(Du FAIL, Prop. rust., p. 54, Bibl. elz.)
cards, les frondeurs. san, qui répond à peu près aux selliers et
Il y avoit en la ville d'Angers en avoit le los et le huee li gentilz cheva- Toutes ces choses sunt faites par lou
Unir lorpidum, qui partout sans dangers. liers. (FROISS., Chron., II, 153, Luce.) loux et par l'outri ma dame Aalis. (1255,
Se transportait, si bien je la denotte : ib.)
Elle avoit nomMaceela devolte. Los s'est dit jusqu'à la fin du XVIIe s. J'ai vendu par le loux de ma feme.
(BOURDIGNÉ, Leg. de P. Faif., ch. VIII, Jouanst, au sens de louange : (1262, La Motte, I, 4, Arch.Meurtbe.)
p. 41.) La Garde, vous m'en croirez donc,
Lorpidons, garde clapiers. (Lett. d'écor- Prometons en bone foi que nos james
Que si gentilhomme fut onc contre cest otroi devant dit ne contre ce
niflerie, Var. hist. et litt., IV, 49.) Digne d'éternelle mémoire, los n'irons par nous ne par autre. (1265,
Lourpidon, the name of an old witch or Par vos vertus vous le serez, Cari. d'Yerres, Arch. LL 1599, fo 211 r°,
hag, in Amadis ; hence, any such decre- Et votre los rehausserez Mus.)
pite and devilish creature. (COTGR., éd. Par votre docte et sainte Histoire.
(MALH.,Od. à la Garde, 125, Hach., I, 290.) Nous ne pouvons prendre ne empes-
1611.) chier ses biens ne sa personne, dedans
Ménage assure que de son temps ce Quelque jour on verra chez les races futures. les termes de la liberté et du lauds de la
Sous l'appui d'un grand nom, passer ces aventures. ville. (1266, Franchise d'Orgelet, Droz,
mot était usité en Bourgogne, et se pro- Vendôme, consentez au los que j'en attends ;
nonçait orpidon. Mais Le Duchat (sur Ra- t. 26.)
Faites-moitriompher de l'envie et du temps.
belais, 1,149), déclarait, peu de temps après, (LA FONT.,Philem. el Baueis.) Por le comandement le roi
Et par le loos de la royne.
qu'il n'était point connu dans cette pro- puisse le tout, ô charmante Philis, (R. DEHOD.,Meraugis, ms. Vienne, f° sa.)
vince. Aller si loin, que notre los franchisse
La nuit des temps ! Du lox et du consentement. (Nov. 1293,
LORPIDUM, voir LORPIDON. (!c., Belphégor.) Dole,~Asur79,
A
Chamb. des compt. de Arch.
Tous renonçoient au los des belles actions. 79
LORRAIN, voir LORAIN. (ID., Fabl., XII, 1.) Doubs.)
LORRE, voir LOIRE. Le mot de los pour louange, antique, se Ils y entrerent sans son lods et sans
conserve dans la poésie, et y a même de son gré. (Chron. de St-Denys, ap. Duc.,
LORREISE, voir LOREISE. la noblesse. (Boss., Lett. à Mme d'Alb. de Gloss. de Villeh.)
Luyn., 29 mai 1696.) Se vous li avez fait ne tort ou deraison,
LORREL, voir LOREL. Vous l'ires amender vers Ji en sa maison,
— Autrefois
il signifiait encore appro- Au loux et a consoil de trestont son bernaige.
LORREOUR, loerrour, s. m., employé de bation, agrément, consentement, ensei- (Gir. de Ross., 1231, Mignard.)
cave : gnement, conseil : Et Yi. c. de brochetons de VIII. a .*.
Item a Perrot le lorreour de la boteille- Rois, prens conseil au los que je te dis. poulces de long et moyson a departir esdiz
rie, .xv. lib. Item a Perrot mon lorreour, (Gar. le Loh., Ie chans., XXII, p. 77, P. Paris.) estang, au los de nostre conseil. (1397,
de Jehan Il,
.xx. lib. (1304, Legs du Test.1195.) Arch. MM 31, f° 250 v°.)
Mor., Pr. de l'H. de Bret., I, Et s'empres li ont demandé
Par qui los et par quel garant De l'auctoritey, loux, licence, consente-
A Pierre le loerrour. pour amende- Il vait en la forest caçant. ment et voluntei de. (1429, Atfranch.
ment de ses guages etcol.pour toutes ses
autres demandes. (1b., 1196.) (WACE,Brut, 816, Ler. de Lincy.)
d'Oiselay, Arch.
Haute-Saône,
E -
Puis le fera au lox de Sarazins jugier. 143
Cf. LOIRE. (J. BOD., Sax., CXXXIX, Michel,) Que vous mesme soyes juge de l'a-
LORRIER, voir LOUTRIER. Qui conseil croit n'est mie fous, mende qui sera discutee par le loux de
Buer creumes en votre lous. vostre meilleur conseil. (Girart de Rossil-
LORT, voir LOURT. (CHREST.DE TROYES,Erec. el En., Richel. 1420, ton, ms. de Beaune, éd. L. de Montille,
fO 6a.) p. 269.)
1. LOS, loz, Jous, loux, lox, lods, lauds Quand pere, mere ou parastre mettent
loos, laouds, lus, s. m., louange, hon- Prestre, par le los del amit
Garde ta bouke de mesdit. leurs enfans ou enfant de leur femme hors
neur, réputation : (RENCLUS DEMOILIENS, de Carilé, LXXV,1, de leur pain, et puis leur font louer et con-
Van Hamel.) sentir les vendages des héritages et rentes
Respunt Rollanz : Ja fereie que fols ! epoticquicz au droit desdits enfans, tels
En dulce France en perdreie mun los ! Sans mon los et sans mon seu. vendages et loz ne sont vallables si lesdits
(Roi., 1053, Millier.) (CHREST.,du Roi Guill., 257, Michel.) enfans ne sont eagiez. (Cout. de Mons,
Gloire et lous soit en toi, beau doz sire, et ennor. Et lendemain si s'espouserent Nouv. Cout. gén., 1, 819.)
(HERMAN, Bible, ms. Orl. 374M'.) Au los de lor meillors amis.
(Dolop., 7313, Bibl. elz.) — A los, loc., d'une manière qui mérite
Cil qui Daire ont ocis m'ont mis en grant repos,
Et ont crute m'ounor et ensancié mon los. Ke il la ferunt bien a lous de pro- l'approbation, parfaitement :
(Roum. d'Alix., f° 41d, Michelant.) dommes. (1214, Coll. de Lorr.,975, Richel.) Il doit refaire la maison ceu qu'il en
Car de foire chonse conter Il n'en puet point vandre se par le lous tient a bien et a lous. (1226, Cath. de
Puet l'eu en pris et lous monter. de sa famé non. (1231, Charte d'affran- Metz, Maisonnerie, Port-Sailly,Arch. Mos.)
(J. LE MARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres, chissement de Morville, Bulletin du Comité Et si la retenrit bien et a lous. (1226,
f° 4d.) de la lang. et de l'hist. de la France, t. J, Arch. Mos., Chap. de la cathédr.)
Homes, famés, juene et chanu
p. 125.)
Disoient honnor et bon lox Et rcest vendage ont il fait par mon — Mesure, taux :
De lor bon roi Dolopathox. creant et a mon los. (Août 1246, Lett. de Cinc sestiere d'avoienne, a la mesure ot
(Dolop., 292, Bibl. elz,) Thib. cle de Bar, Arch. Mos.) au lous dou minage de Joinvile. (1278,
Mes que le lous des gienz aquierent.
Ceste plegerie prissent li eskievin de Ldt. de J. de Joinv., S.-Urb., liasse 1,
( Ymagedu monde, ms. S.-Brieuc, f° 8b.) Saint Brisse por les enfans qu'il avoient a Arch. Haute-Marne.)
warder, ki orfene estoient et desaagiet, et payaient aux seigneurs
Porcliace lous et renommee. (LAURENT, par le los de lor comuns parens. (Charte — Droits qui se
Somme, ms. Chartres 371, f°,6 vo.) de 1248, ap. d'Herbomez, Etude sur le à chaque mutation de propriétaires :
Kar grant estreit la hunte e vilain reprover dialecte du Tournaisis, p. 38.) Car quant a ce qu'en cas d'achapt, il
Si renportent de nus sanz le lus comparer. A mon crante et a mon lous. (1250, Cart. faut payer les lots et ventes, cela est venu
(Iloin, 4647, Michel.) de l'abb. St-Martin de Glandiere, Richel. d'un autre vieil mot françois, lot, qui si-
Pour diffamer l'estat d'icellui suppliant. 1. 10030, fo 35a.) gnifie gré et volonté : duquel encores nous
le clama coup, en reputant la femme du- Por le loux et por l'asentement. (1251, disons allouer pour la chose que nous
our ribaude
dit suppliant aoulens ;
lequel sup Donat., Preuv. de l'Hist. de Bourg., t. 11, avons pour agreable. Par quoy
et ventes la
nous appel-
recognois-
pliant moult et courciez du los p. XVIII.) lasmes payer los
que lui alevoit ledit Cuvelier. (1367,Arch. feume. (Fév.
Par le lous de Aalis maChaslelvillair, sance qui se faisoit par nous ale gré et sei-
nostre
JJ 97, pièce 425.) 1252, Lett. de Sim. sire de gneur direct et foncier, par
impatronisez, et
los
duquel nous estions en-
Sour tous les aultres le faisait bien et Sept-Fonts, Vauclair, Arch. Allier.)
trions en plaine saisine de la chose qui Couvert d'un tapis de fioureles losanges. (Li Purgatoire de Saint Patrice,
Richel. 423, f° 37a.)
nous estoit vendue. (PASQ., Rech., II, 16.) Et de lavande losengié.
(AL. CHARTIER, Poés., p. 696, éd. 1617.)
Rien ne sera commis dans la cité, a rai- Sire, fait ele, sans lozenge
Avez le mien cuer en eschainge.
son des recongnoissances,et laouds non — S. m., losange : (ROB. DE BLOIS,Poés., Richel. 24301, p. 590'.)
pavez. (PARADIN, Hist. de Lyon, p. 187, éd. Pour avoir faict un grant preau esdits
1573.) Ne a ce menee par force, ne par losainge,
jardins, et faict de merrien un lozengié tout
Le seigneur direct est celuy, auquel est autour a fleur de lis et a creneaux.( Compt. mais de son bon gré. (1310, Pitancier de
deue la foy et hommage, servis, laouds, de P. Culdoe, Hist. litt., XXIV, 650.) S. Germ., fo 100b, Bibl.Auxerre.)
ventes ou tels autres devoirs. (Coust. Alas ! qe je unqe cru cest chevaler! qnar
d'Aouste, p. 219, éd. 1588.) LOSANGIER, voir LOSENGIER. par son losenge m'ad yl desçu. (Foulq.
Filz Warin, Nouv. fr. du XIVe s., p. 40.)
2. LOS, s. m., sorte d'engin de pèche : LOSANJADOR, voir LOSENGEOR. Nos ancetres userent de barat, guille et
L'en apele les degrez (de parenté) a la : lozange, pour tromperie, et barater, guiller
semblance d'eschieles et des los a claives, LOSCHART, loxar, adj., celui quilouche
et lozanger, pour tromper. (EST. PASQUIER,
en quoi l'en entre en l'un par l'autre. (Liv. Messires Wittmes li loscharz. (Vend. ap. Rech., II, 107, Feugère.)
dejost. et de plet, XII, 5, § l, Rapetti.) S. Remi 1267, Arch. Doubs B 400.)
Une maniere de pescheries, que l'en Et n'y oit dedens sos ne bourgne, 1. LOSENGEMENT,
- gament,- guement,
appelle los, qui prenent toute maniere de Saige, subtilh, loxar ne lorgne losangement, s. m., tromperie, parole
petits poissons, doivent estre abatues.(1295, Qui a defendre ne fist bon aquitte. trompeuse, cajolerie :
Mem. E de la Chambre des compt. de Paris, (J. DESTAVELOT, Chron., p. 372, Borgnet.)
f° 302 ro, ap. Duc., Laus 1. ) Morv., louessart, louche, celui qui regarde Et ki la quiert par ces losengemens.
3. LOS, s. m., terme de vénerie : de travers.
(Chans., ms. Berne 389, f
93 vo.)
Les losengamenz que illi lor disie. (Pass.
Il doit encizer de son coutel jusques a la S. Sebast., Richel. 818, f° 213 ro.)
Noms propres, Louchart, Lochard.
queue et puis oster l'eschine des costes Miels est a estre repris delsage que estre
que l'en doit appeller los et du cerf costes. LOSCHER, voir LOCHIER.
(Gast. Feb., Maz. 514, f° 61e.) deceus del losengement des fos. (Bible,
LOSE, louse, s. f., renommée : Richel. 901, Co4\)
4. LOS, voir LE. Or fut de si grant louse. L'en le doit chastier de paroles et de
5. LOS, voirLous. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 1318, Scheler, losangement et de promesses et de dons.
Gloss. philol.) (Sydrac, Ars. 2320, § 340.)
LOSAINGE, voir LOSENGE. Louange, flatterie : Éloge trompeur :
— —
LOSAINGIER, voir LOSENGIER. Cist chapitres fu faiz sanz lose. Ung chascun pour elle (Renommée) traveille,
(GUIOT,Bible, 2431, Wolfart.) L'un mains, l'un plus diversement,
1. LOSANGE, loseingne, s. f., morceau Le laboureur fait mainte veille
de bois en forme de losange : Bessin, louse, mensonge, fourberie.
Pour avoir son losenguement.
A Pierre Sauvage, pour perches et lo- Cf. Los 1. (LEFRANC,Champ. des Dam., Ars. 3121, f° Ha.)
sanges a lui achetees pour les reparacions LOSEINGE, voir LOSENGE. 2. LOSENGEMENT, losengment, adv., en
des jardins. (1364, Compte de J. Dou Four,
Arch. KK 3h, fo 63 v°.) LOSEINGNE, voir LOSANGE.
losange :
Pour l'amenage d'icelles planches et Une fourme de blanc voirre losengment
LOSENGABLE, adj., trompeur, perfide : contenant XVIII. peniaux. (1425-26, Répa
losanges. (Ib.)
Si les mainent dampnement ration des verrières de l'église de Noyon,
harpe : Arch. Oise.)
— Instrument de musique, p.-ê. Par losengable lechement
David ot sa loseingne traite. A dampnable perdicion.
(Paraphrase du Ps. Eruclavil, Brit. Mus. AdJ. ( Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 191.) LOSENGEOR,- eour, - eur,- ador,- etor,
15606, f° 22c.) - etour, - or, - ur, losanj., lousangeur, lo-
David ot sa losange traite.
LOSENGAMENT,voir LOSENGEMENT. zengor, subst. et adj., flatteur, trompeur :
( Ib., Richel. 2094, f° 177d.) LOSENGANT, adj., flatteur : Mentent fellon losengetour.
Parole losengant. (Miseric. N.-S., m s.
(ALDERIC, Alexandre, 29, P. Meyer, Rec., p. 282.
2. LOSANGE, voir LOSENGE.
Amiens 412, f° 110 v°.) Or m'ont si encusé ti serf losengeor,
LOSANGEMENT,voir LOSENGEMENT. Ja ne m'en tornerai a loi de traitor.
LOSENGE, losange, lozenge, lozange, lou- (Roum. d'Alix., f 57b, Michelant.)
LOSANGERIE, voir LOSENGERIE. senge, loseinge, louseinge, losainge, s. f. et Et dist ja pur conseil n'iert clamé losengor.
LOSANGIÉ, losengié, loz., les., - iet, adj., m., fausse louange, cajolerie, flatterie in- ( TH.DEKENT,Geste d'Atis., Richel. 21364,
en forme de losange, composé de losanges sidieuse, tromperie, ruse, supercherie : f 45 vo.)

de diverses couleurs : De ces losaingestant a ma dame dit Oriolanz li dist : Amis,


Malgré losengeors chaitis
Cele baniere en hait drecie
Qu'il la monta sor i. mul arrabis.
Estes vos or de moi saisiz.
(R. de Cambrai, 7133, A. T.)
D'or et de vermel losengie, (Rom. et Past., Bartsch, l, 10,50.)
C'est monsaignor Erec le sage. Que ses filles le blandissoient
Et de losenge le servoient. Cumme sunt mauveis losengurs
(Durm. le Gai., 8451, Stengel.) E de maufere consaillurs.
(WACE,Brut, t. l, p. 84, Ler. de Lincy.)
Chevauchoient estroit rangiez (PIERRE,Rom. de Lumere, Brit. Mus., Harl. 4390,
Embraçant l'escu losengiez. Et fu losenge quanqu'il list. f° 3b.)
(BRETEL, Tourn. de Chauv., 2107, Delmotte.) Et par losenge acorde quist.
(Parton., 3803, Crapelet.) Moult fort pria l'enperador
Un escu portoit losengiet Qu'il ne creust losanjador.
D'or et de geulles. Par ma lousenge te cuidai (Renarl, Suppl., p. 177, Chabaille.)
(Couci, 1200, Crapelet.) Tote honir.
(Vie de SteJul., ms. Oxf., Douce 381.) Ot illuec maint losengeour
En ay ung autre [parement] de satin Ki l'acusoient chascun jour.
bleu, lesengé d'orfaverie a noz lettres bran- Par la parole de l'einge (G. DE CAMBRAI, Barlaam, p. 14, P. Meyer.)
lans qui sera bordé de letisses. (Pet. Jeh. Qui te salua sanz loseinge.
7-1!1 Il sont trop fort losengeour.
de Saintré, cb. XXIII, éd. goth.) (De .v. gaud. R. M., ms. Reims
788' f° 134
vO.) (Rose, ms. Corsini, f
17C.)
Le siege ou amours je vy estre Issl ke li losengur
Estoit de flories jennetes Péchiez de adulation ou de louseinge. De ambe part fu traitur.
Tendu a destre et a senestre (LAURENT, Somme, Richel. 938, Co3 rO.) (Trah. de Th. de Turbeville, Brit. Mus. Cott.,
Do giroflées, violetes, Et despitoit aux et lur menaces et lur Caligula, A XVIII,f" 21 rO.)
Et qui sara mentir et iert losengeors Une chainture de tissu de soie a losen- Guiteclins les canjot et salue et mercie,
Cil sera honorez et servi par ces cors. ghielles de pierles et estoffee. (Test. chirog. Qar biea doit losengier qui mestier d'aie.
(Serm. de Guieh. de Beaulieu, p. 15, Techener.) du 19 déc. 1377, Arcli. mun. Douai.) a
(J. BOD.,Sax., VII, Michel.)
Apres vos di ke lozengor Ains tant nel seustes priier
N'aiez jai chier, ne traitor. LOSENGIÉ, voir LOSANGIÉ.
Ne de paroles lowengier
(ROB. DEBLOIS,Poh., Richel. 24301, fO 500 ~.)
Por hair touz les losengors.
1. LOSENGIER,
- ger, lozengier, loszen-
gier, losenger, lousenger, louzangier, losan-
Que de vous presist vestemeas.
(Florimont, Richel. 792, f° 21e.)
(ID., ib , p. 5281b)
gier, losaingier, lausengier, losoigier, adj. Qui le sauront miens acoinlier
Mes a dame de valour, et s , flatteur, enjôleur, complimenteur, Et de paroles loszengier.
Belle et bonne et acesmee (Ib., f° 41b. )
Qui ne croit losengeour, ami perfide, suborneur :
Et honorer et losengier,
Doit on penser nuit et jour. Malvais rois losaingier. (La Charrette, Vat. Chr. 1725, f° 13e.)
(Couci, 381, Crapelet.) (R. de Cambrai, Richel. 2493, P 102 v°.)
De sa parole le va molt losenjant.
Car lozengor failli seroient a vilté Malvaise genz et lausengier.
Et loial voir disant et prisié et amé. (Aubery, p. 63, Tarbé.)
(Brut, ms. Munich, 361, Vollm.)
(JACOT DEFOREST,ap. Settegist, Jeh. de Tuim, Bels dois amis, ne vos sai losengier.
Remembra li des amisliez Mais de fin cuer vos aime et sans trechier.
p. 53.) Que lui e Rous s'erent pramis (Bele Yolans, P. Paris, Romancero, 40.)
Adulateurs, flateurs et losengeurs. (Traict. L'uns al autre mais a tuz dis : p.
de P. Salem., ms. Genève 165, fa 12 rn.) Ne volt pas estre losenger Eve dist tant et losangait
Ne vers lui faus ne mençonger. C'Adans apres li ea manjait.
Lousangeur, loubeur, adulalor. (1464, J. (BEN., D. de Norm., II, 2290, Michel.) (Dolop., 11715, Bibl. elz.)
LAGADEUC,Catholicon, éd. Auffret de Quoet-
Josaphazdit : Or losengez
queueran, Bibl. Quimper.) N'en ot resgart de loszengier.
Cuvent a tuz teus devenir.
(Florimont, Richel. 792, f' 32h.)
(CHARDRY,
LOSENGER, adj., orné de losanges : Un fauz plaideor losengier.
Josaphat, 608, Koch.)
(Durmarsli Galois, 7400, Stengel.) Et par ses diz le losoingoit.
Le sire de Ventoillet. Losenger d'argent (Paraph. sur le Pater, Richel. 763, f° 277C.)
et de gueules a un chief d'or. ( Arimorial de Li guileor, li losengier.
Fr. de la fin du xive s., Cabin. histor., V, (GUIOT,Bible, 910, Wolfart.)
Car tu soloies quant celle estoit avec
21.) toi blasmer ley per herdies parolles com-
Font ceste departie losengier et fclon. bien qu'elle te lossenjast. (Boece de Con-
LOSENGERIE,- angerie,s. f., tromperie, (ID., Chans., III, 47, Wolfart.) sol., ms. Berne 365, f° 10 ro.)
flatterie, cajolerie : Amis, trop vos font esloignier Elle te losenjoit. (Ib., fO il ro.)
Demoi félon et losengier.
Ois est cil qui sert, mais de losengerie (Rom. el Past., Bartsch, J, 10,4.) Il a fallu que Petrarque, ayant ici besoin
Services est perdus, savoirs ne li aie. d'un beau mot et bien choisi, le soit venu
f
(Roum. d'Alix., 84b, Michelant.) Et louzangier louzangour cruelment
De lor signor amblent deloiaument.
emprunter de nos romans, qui disent
losenger pour decevoir ou pjur le moins
Mener l'en volt, et cil li prie, (Chans., Richel. 20050, f° 91 v".) attraire par blaudissemens et flatterie. (H.
Qui moult sot de losengerie,. ESTIENNE,Precell., p. 275,
Que par francise li rendist. Mauderanzet Maudoires sont cuvers losoigier. Feugère.)
(Floov., 697, A. P.)
(CHREST.,Erec et En., Richel. 375, fO 2899.) LOSENGIS, s. m., losange :
Quant il voit ses voisins ensemble De lousenger ausi n'en ayez cure,
Car de losenges il te feroit pasture Un corporailler de drap ouvré, fait à
Troublez, faint par losengerie l'esguille, de losengis et de diverses sortes.
A chascun qu'est de sa partie. Disant mensonges par toy fere plesance.
(1416, le Livre Caumont,45, Galy.) (1420, Pièces relal. au règ. de Ch. VI,
( Ysopel,Richel. 15213, f° 2 vO.) t. Il, p. 389, Douët d'Arcq.)
L'esloire an trova l'on dedanz .1. abaie ; Amours est cruel losangiers.
N'est mie de mençonge ne de losangerie.
(AL. CHANTIER,la belle Dame sans mercy, p. 510, LOSENGMENT, voir LOSENGBMENT.
Ne de mauvaise jant, de larrons ne d'espie, éd. 1617.)
Mais de molt fiere geste et de grant soignorie. Car losengier, cruel et fort, LOSENGOR, voir LOSENGEOR.
(Chans. des hauts faits des douze pairs de Fr. en Doulx a mentir, et aspre en euvre LOSENGUEMENT, voir LOSENGEMENT.
Perse, Richel. 3G8, f° 140a.) L'appelle.
Car ce n'est pas losengerie, (ID., Parlement d'Amours el de sa belle Dame sans LOSEXGUR, voir LOSENGEOR.
S'on dist le bien quant on le voit. mercy, p. 705.)
(Durmars li Galois, 8182, Stengel.) Losengier, m. Chocarrero, lisonjero. LOSOIGIER, voir LOSENGIER.
Mesdisan?, Dex vos maodie ! (O. OUDIN, éd. 1660.) LOSOINGIER, voir LOSENGIER.
Maintes fois m'avez grevé.
Par vostre losengerie — En parlant de choses, trompeur, LOSSE, s. f., couteau à l'usage des bou-
M'a cele coilli en hé décevant : chers :
En qui j'ai tot monaé
Dousiecle puant et horrible, L'on print la propre losse de boucher, de
M'entente enploie.
(PERRIND'ANGECOURT, Chans., ap. Tarbé, les Chan-
M'estuet commenser une bible, quoy le dit mal faicteur avoit coupé la
sonn. de Champagne aux xiio et XIIIes., p. 12.)
Per poindre et par aiguillonner, gourge a son maistre et maitresse et
d'icelle meisme
Et per bons exemples donner. l'on lui en fraippoit trois
Dîme, saichies certainnement Ce n'est pas bible losengere, ou iiii. grants coupts parmi la Laborde,
gourge.
Ke sens losengerie Mais fine et voire et droituriere, (PHILIPPE
DE VIGNEULLES, ap.
Ft cuer et cors tout vos present. Mirouer ert a toutes gens. Émaux.)
(JAQUES D'AMIENS, Chans., ms. Berne 389, f° 91 rO.) (GUIOT,Bible, 1, Wolfart.)
Bourg., Yonne, losse, lousse, tarière,
Par raison en devoie avoir la seigneurie, De maint avez oi parole losengiere. bondonnière, outil à l'usage des tonneliers
Mais tu la m'as tolue par ta losengerie. (Gaul. d'Aupais, p. 15, Michel.)
( Desput.de l'ame et du corps, Vat. Chr. 367, Pic. et Norm., lausengier, flatteur, com- pour percer le trou des bondes. Aunis,
f° 41b.) Morv. et Champ., Troyes, losse.
plimenteur. Cf. LOCERET.
LOSENGETE,- gecle, s. f., petit losange :
2. LOSENGIER, ger, lozengier, losan- LOSSENGIER, voir LOSENGIER.
Et aux bouts (de ladite mitre) a .x. losen- -
gier,loszengier, lossengier,losoingier,v. a.,
gectes pendans a chayennetes. (1420, Pièces :
relal. au règne de Ch. VI, t. Il, p. 367, flatter, cajoler, tromper par des caresses LOSTURGNE, S. f., sorte d'oiseau
Douët d'Arcq.) fallacieuses : Les mesenges n'i sont pas mues,
Les loslurgnes ne li piochons.
LOSENGETOUR, Voir LOSENGEOR. L'en ne doit homme amer por losangier, (WATRIQUET, Tournoi des dames, 72, Scheler.)
Mais por s'onor lever et essancier.
LOSENGHIELLE,s. f., losange : (Gar. le Loh., 2° chans., Il, p. 139, P. Paris.) LOSZENGIER, voir LOSENGIER.
1. LOT, loth, lod, s. m., sorte de mesure debvroit couster un escu le lot. (BRANT., LOTH, voir LOT.
Gr. Capit. fr" V, 56, Lalanne.)
pour les liquides. Dans l'Ile-de-France, A Jehan Douchet, receveur du celier de LOTIE, loltie, s. f., lot, part, portion
la Picardie, l'Artois et la Flandre, le lot la ville pour XXIIIJ quennes de vin a XL s. échue par le partage à l'un des cohéri-
valait quatre pintes. A Douai, le lot à la le lot qu'il a livré a M. S. l'ambassadeur tiers:
bière contient 128 pouces cubes; le lot au d'Engleterre auquel les dites quennes ont Puis fait metre le remenant
vin 107. (Rapport de M. Saladin sur les été portees par MM. de la loy LXXII1. A luy De sa gent es nés crenelees
poids et mesures de Douai.) pour xxim quennes a XXXVIII s. le lot a Que Pedrogue ot la amenees
M. S. l'admirante d'Aragon LXVIII 1. vin s. Que ne conduisl pas par sotie,
Il fist d'un lot de vin qui estoit en .1. ( 1601, Rôle special des dépenses faites pour Chascune en reçoit sa lotie.
tonnel que li tonniaus fu tous plains. la joyeuse enlree des archiducs Albert et (GUIART,Roy. lign., 18220, W. et D.)
(Mir. de St Eloi, p. 48, Peigné.) Isabelle, Bulletin de la Commission his-
torique du département du Nord, XII, 507.) Sur lequel fief et revenues Jehan Deny,
Ke nus ne soit si hardis ki mete sor sen a cause de damoiselle Agnes sa femme,
estai pot de moustarde ne de lot ne de solides : prent annuelment douze livres dix sols
demi lot ne de pinte ki ne tiegne le droite — S'est employé aussi pour les tournois de rente par an pour et en aug-
f
mesure. (Pans aux échevins, QQ, 17 vo, Pour XXXI. lot et demi de sain de hie- mentacion des loties faites et parlables
Arcb. mun. Douai.) rang. (1356, Compte de Valenciennes,no 8, par entre ladite damoiselle. et ladite da-
p. 37, Arch. mun. Valenciennes.) moisi'lle Denise Dupont. (1404, Denombr.
Anssitost.
C'uns bons compains aroit buit demi lod de vin. La mesure au blé, soille et toute autre dubaill. de Rouen, Arch. P 307, f° 110 ro.)
(B. de Seb., XII, 598, Bocca.) sorte de grains, sauf d'avoine, devra con- Et par la ditte emancipation ont donné,
tenir la rasiere, le nombre de trente huit
il. pos d'argent, li uns d'un loi, et li lots, gauge de ce pays ; et sur la mesure cédé et transporté a leur dit fils par ma-
autres de demi lot. (1310-1320, Cart. de d'avoine y devroit estre adjoutee de niere de lotie et pour luy aider a avoir ses
Flines, ccccxv, p. 530, Hautcœur.) succroy un higuet ou quatre lots, aussi
vivres, livres et autres necessites trois ar-
pents de vigne, etc. (29 juin 1409, Acte
.1. lot de vin., .1. pot, et demi lot de gauge de ce pays, et pour interpretation de d'émancipation paternelle, ap. Le Clerc de
vin. (1337, Cart. Alex, de Corb., Richel. ce, est que la mesure du grain de ce dit Douy, t. II, f° 12 ro, Arch. Loiret.)
f
24144, 23 r°.) pais doit estre plus grande que celle de
Saint Omer d'un lot et de l'avoine de
saulcieres d'estain, .1. lot, un demi Lotlie de meubles. (Un partage mobil. en
lot,vit. pinte d'estain. (1377, Arcb. MM 30, quatre lots. (Cout. de Langle, Nouv. Cout. 1412, St-Germain, p. 21.)
une gén., I, 309.)
fo 87 vo.) Oflt fait faire par le conseil de leurs diz
Tonneau de burre, tonneaux de savon parens et amis loties ou parties. (1449,
.vm. pos d'estain, desquelz y en a III. et samblables, pesans deux poises quy sont Partage, Etude Mallet, not. à On., minute
de
(1387, .m. deMMdemi lot, et .II. chopines.
lot, Arch. ensamble XIIII los. ( XVIes., Mémoire pour Arnoul Sarre.)
31, fo 35 v°.)
les habitants de Douai contre le seigneur de La premiere lottie. La seconde lotlie.
Le pinte nomme on en aucun lieu cho- Mortagne, Arch. mun. Mortagne.) (1500, Partition, Barb. de Lescoet, Arch.
pine, et le lot une quarte. (Dialog. fr.-
flam., fo 2c, Michelant.) 2. LOT, s. m., mot conservé ; jeter lots, Finist.)
Et si vous faut encore vaissiaus d'estain, tirer au sort :
LOTION, locion, loccion, laution, s. f.,
pots d'estain et canes d'estain de. II. lots, Il convient que ele (la departie) se face action de laver en général :
lots et demi lots. (Ib., f° 2e.) par l'une des quatre voies, si comme par
.XII. los de vin a son retour de la ville segneur ou par juise, ou par los geter, ou Cele poureture doit estre lavee o locions
par l'acor de cix qui ont les parties a faire. froides. (Frag. d'un liv. de medecine, ms.
de Rome. (1463, Archiv. de l'hôt. de ville Berne A 95, fo 22 vo.)
de Lille, f° 62 v°, ap. Wavrin, Anch. Cron. (XIIIe s., ap. Littré, Lot.)
d'Englet., III, p. XLV, Soc. de l'hist. de Fr.) On dit que les arballestriers de Lille Que le lavement que l'en fait par dehors
Je m'en voy querir demy lot de vin doulz. tinrent estat au jetter los et recepvoir les ne profite riens s'il n'i ha loccion par de-
presentations des arballestriers de dehors. dens. (J. GOULAIN, Ration., Richel. 437,
(Evang. des Quenouill., p. G9, Bibl. elz.) f° 32e.)
(1493, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Pour l'achapt d'un pot de lot d'estain, Amiens.) La loccion des mains. (Io., ib., fo 100 ro.)
rapporté de Paris pour aller a l'aumosne, La lotion des piez. (ROB. CIBOLE, Pass.,
pesant 8 livres, payes 21 s. 4 d. par. Examiner, choisir dans la distribu- f
(1505, Comptes de l'hôtel-Dieu de Soissons, — ms. Ste-Gen., 37 r°.)
ap. Mathon, Mém. lu d la Sorbonne, 1868, tion par lots : Par la lotion des pieds est entendu le
p. 561.) Une femme est condamnee a .xx. s. de lavement de l'ame quant, a tous pechies.
ban enfraint pour avoir vendu fresq he- (Le Repos de conscience, c. XXVIII, Trep-
Il pleuist a messeigneurs les gens du
reng en bauste sans avoir honme du perel.)
roy de deffendre en tout le balliaige vendre mestier jettant los avoec elle. (1424, Lille, Lave Les mains et ta face de eaue venant
boires appellez keultes plus de ung blancq ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
le lot. (Reg. des Consaux, 1519-1522, Assem- de estre puisee et d'eaue la plus froyde
blée du 22 janv. 1520, § xxxiv, Arch. Tour- LOTAGE, - aige, s. m., distribution par que tu pourras trouver, car telle laution
nai.) rend bonne veue, claire et ague. (La Nef
lots : de santé, f° 45 r°.)
Ordonné que tous les tonneaux des Certains lotaiges de partaiges furent faits
brasseurs indiferament livrant bieres en Il en lavera pareillement la face et ses
des heritaiges. (1476, Arch. JJ 206, pièce mains ; car telle lotion resjouit et fortifie
ce pays devront contenir quarante quatre 1065.) les vertus. (PARÉ, XXIV, 23, Malgaigne.)
lois, jauge de ce pais, revenant pour in-
terpretation a soixante douze lois, mesure
de Saint Orner. (Cout. de Langle, Nouv. LOTE, S. f., lotus : LOTIR, lotyr, v. a., partager, séparer;
Cout. gén., I, 310a.) Comme du Grec la troupe errante et sote, tirer des lots au sort, tirer au sort une
Le seigneur viscomtier en ladite ad- Affriandee aux douceurs de la lote,
Sans plus partir vouloit la sejourner.
chose quelconque :
vouerie et gouvernauce de Bethune a (RONS., Amours, l, CLXIII,Bibl. elz.) Lendemain montèrent en la halle des
accoustumé prendre de son droit de prevosts et jurez les ciefz des cinquante
forage, de chacun fond de vin, cervoise, ou LOTEE, s. f., contenance de la mesure noef sermens qui estoient venus a ladicte
autre breuvage qui se vend, un loth : sauf de liquide appelée lot: feste et trairie pour lotir et scavoir la
et reservé qu'es mettes de ladite ville et journee que ilz debvcroient traire. (Chron.
banlieue de Bethune, le seigneur dudit Be- Va querre, a la taverne, le plus forte vinee des Pays-Bas, de France, Rec. des Chr. de
thune seul prend pour sondit droit de Que tu i trouveras, s'aporte grant lotee. Fland., t. III, p. 532.)
forage sur chacune pièce de deux muyds (B. de Seb., vu, 545, Bocca.)
et en dessoubs un loth de vin. Et si elle Cf. LOT 1. —
Prédire, présager :
excede deux muyds, il en prend deux lots. Calabre la royne le m'avoit bien loty.
(Coust. gen. de bethune. Cout. gén. du LOTER, v. n., tirer des lots : (Chev. au Cygne, 11439, Reiff.)
Comté d'Artois, Arras 1679.)
Le XVIIIe jour on lotat et fist on grans
Ilz ayment a faire bonne chere et
boire tous jours de ce bon piot, quant ila
esbatement. (J. DE STAVELOT , Chron., LOTISSEMENT, lott., s. m., tirage des
lots :
p. 455, Borgnet.)
En ceste maniere lotirent les LIX. ser- LOUANGEABLE, adj., digne de louange: Et Loquifier a II. poins le feri,
ments., l'ordre duquel lotissement advint La virginité et netteté des hommes est De la grant loque durementl'envai
en telle maniere : le premier los eschei a plus louangeable et recommandable que Desus son heaume qui fu a or broni.
la ville de Songnies. (Chron. des Pays- cette des anges. (JEAN DE BARRAUD.Epist. (Bat. d'Alesch., Richel. 24369, f° 252 v°.)
Bas, de France, Rec. des Chr. de Fland.,
t. III, p. 533.)
dorees de Guevara, f
210 v°, éd. 1584.)
Pierre le Maire trouva d'aventure en la
Certain lottissement de la lotterie de LOUANGER, v. a., célébrer par des maison un baston, que l'en appelle loque.
louanges : dont il ferit ledit Jehan. (1361, Arch.JJ 91,
Sainct Georges, a Bruges. (1538, Béthune, pièce 181.) ,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Il faut quitter du tout tes regrets et tes plaincle,
Ht ne louanger plus le Seigneur par complainotes.
Icellui Jeban entra en sa chambre,print
LOTISSEUR, loiisseeur, s. m., individu (BENOIST VORON,Resjouiss. sur la France desolee, un baston appellé locque. (1463, Arch. JJ
chargé de faire la division et l'attribu- 199, pièce 215.)
Lyon 1574.)
tion des lots : Louanger, to laud, praise, commend, Cf. LOUCHET.
Lotisseeur. (Voc. des Mét., ap. Géraud, extoll, renown. (COTGR., éd. 1611.) 2. LOUCHE, louce, lousse, locque, s. f.,
Paris sous Phil. le Bel.) L'Académie donne le mot louanger. grande cuiller, cuiller à pot :
S'est dit jusqu'au XVIIIe s. : LOUANGIER, adj., louangeur, flatteur: Et le pot et la louce
LoUisseur, celui qui fait le partage et la Estans la plupart des historiens de ce Ou la poree grouce.
division des lots. La plupart des commu- temps louangiers, plustost que vrai disans. (L'Eslillem. au vil., Richel. 837, f° 120a.)
nautés qui font lottir les marchandises ont (FAUCHET, Antiq. gaul., 2e vol.,VIII, 6, éd. Une grant louce poteress~.
des lottisseurs choisis d'entre les maîtres 1611.) t.
(Poet. fr. av. 1300, IV, p. 1339, Ars.)
de la communauté; il y en a quelques-unes
qui ont des lotisseurs en titre d'office, en- LOUBANCE, voir LOBANCE. Sayze louches d'or. (t297, Invent. d'E-
tr'autres celle des corroyeurs et autres douard I, ap. Laborde, Emaux.)
artisans qui vont enlever les marchan- LOUBANT, voir LOBANT. Pour une louche. a jeter soudure et
dises propres à leur métier, à la halle aux fleurs de lis. (1320, Trav. aux chât. d'Art.,
cuirs de Paris. (SAVARY DES BRUSL., Dict. LOUBAS, s. m., ancien terme d'argot Arch. KK 393, fo 50. )
du commerce.) exprimant l'idée de vaurien :
Villains, tuffes, giveliers, bomules, ter- Il fault qu'il soit bien tost hasté (le diner)
LOTIZER, v. a., partager en lots : mulons, tacriers, craffeurs, marrados et
cratinas, petaulx et gars loubas. (FROISS.,
De peur qu'on n'avance la louche.
L'ESCUIER.
Fief lotizé et parti. (1536, Edit du Roy Chron., V, 323, Luce.) Il auront tout de brocque en bouche
François l'r, art. 7, ap. Laurière, Gloss. du Et seront servis a souhet.
Droit franç., t. II, p. 71.) LOUBER, voir LOBER. (Mist. du Viel Testant., 36103, A. T.)

LOUBIER, S. m. ? Une louche d'argent. (Test. de 1440, Cart.


LOTTIE, voir LOTIE, de Corb., ap. Duc., Lochea.)
Pour ung loubier de l'enfermerie. (1465,
1. LOTURE, s. f., lavage : Compt. de l'aumosn. de S.-Berthomé, Grand nombre de louches de bois et
Les aultres baptizé avez,
fo t3 r\
Bibl. la Rochelle.) d'estain. (Troubles de Gand, p. 105, Chron.
belg.)
Et j'en veil bien estre laves LOUCE,voir LOUCHE 2.
Ponr mieulx esprouver la loture. Et doit le queux en sa cuisine comman-
(GREBAN,Mist. de la Pass., 10347, G. Paris ) LOUCEOR, voir LOUCHEOR. der, ordonner, et estre obey, et doit avoir
une chaiere entre le buffet et la cheminee,
2. LOTURE, s. f., terme de monnayeur : LOUCERON, S. m., petite louche ? pour seoir et soy reposer si besoing est,
Pur ceo que devant ses heures graunde Li uns a un platiel, li autres d'un louceron. et doit estre assise icelle chaierp en tel
doute et awereste ad esté le quele tonsure, (Geste des ducs de Bourg., 556, Chron. belg.) lieu qu'il puist veoir et congnoistre toutce
cuisine, et doit
que l'on faict en ladictegrande
loture et filinge de la moneye de la terre avoir en sa main une louche de
duissent estre adjugges treason ou nient a LOUCERVE, lousserve, loupcerve, leu-
bois, qui luy sert a deux fins, l'une pour
cause que nul mencion eut esté fait en la serve, s. f., femelle du loup-cervier:
assayer potaige et brouet, et l'autre pour
declaracion dez articles de treason faitez On présente au duc de Bourgogne quatre chasser les enfans hors de la cuisine. (OLIV.
en le parlement tenus l'an xxv del noble moutons et une leuserve. (xve s., Lille, DE LA MARCHE, Estat de la maison de
roy E. besaieul a nostre seigneourvoillant
le roy,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Charles le Hardy, du tiers estât, Michaud.)
mesmes nostre seignour le roy
ouster tiel doute et le mettre en cer- Et que la foy crestienne les preserve Paiges et gros valletz estoient chargez et
teyn ad declaré en cest parlement que De l'infernalle et mortelle lousserve. accoustrez d'aighieres, tasses, louches et
tielx tonsure, loture et fyler soient adjugges (OCT.DE S. GEL., Sej. d'honn., fO 90 rD, éd. ,
gobelets. (MOLINET Chron., ch. CCLIX,
pur treason, et ceux qui tondent, lavent et 1526.) Buchon.)
filent la moneye de la terre soient adjugges Il me suffit que mon troupeau preserves Delivré au Prince, le jour des cendres
traitours a roy. (Stat. de Ilmri V, an m, Des loups, des ours, des lyons, des loucerves. cinq escuelles, une .xi!", de trenchoirs, six
impr. goth., Bibl. Louvre.) (CL. MAROT,Eglogue au Roy, soubz les noms de tailloirs rondz et sept louches de pot, sont
Pan et Robin, p. 38, éd. 1596.)
1. LOU, voir LAU. ,TIll. sols, III. den. (1539, Béthune, ap,
Revestu de la peau Laborde, Emaux.)
2. LOU, voir LE. De loupcerves mouchettees.
(J.-A. DE BAIF, Poemes, 1. VI, f 181 vO, éd. —
Droit en nature perçu sur les grains
3.Lou, voir LIEU. 1573.) de la halle :
: Li cuens y a le tonneliu et les louches
4. LOU, voir Loup. — S. m., loup-cervier de le haie du blé. (129i, Cart. de Namur,
LOUAGE, voir LOAGE. Suyvirent chascun leur chemin, tirant le I, 128, Bormans.)
chevalier du dragon a gauche et celuy du
~ROUAGER, voir LOAGIER.
loupcerve a droit. (D. Flores de Greee, Droit de la louche, droit sur la
f 154 r°, ap. Ste-Pal.) —
vidange :
LOUAIGIER, voir LOAGIER. LOUCET, voir LOUCHET 1. De le requeste Guillaume Flahault,exé-
LOUAIL, S. m. ? cuteur des jugemens criminelz de ceste
LOUCETTE, voir LOUCHETE. ville, requerans avoir les drois de le locque
Des louailz qui vont au jeu par pais. — ainsy que avoient heu ses predecesseurs.
En troys villaiges peult avoir et aller un 1. LOUCHE, loche, loque, locque, s. f., (15 octobre 1521, Rqg. des Consaux, Wl9-
louail a jeu et a guerb pour tant qu'il soit bêche : 1522, Arch. Tournai.)
souffisant a sauldres les vaches. (Coust.
de Bret., f'O 127 ro,) La veissies tant bon baston frasnin, — Loc. fig., avoir sa loche mal lavee,
Tante grant loche et tant crochet saisir. être traité :
LOUANGE, voir LOANCE. (Les Loh., ms. Berne 113, fO 16 .) mal
H se puet bien tenir por las des fourchiers et des congnees estoient Jehans Bruniaux, Jehans li Louckiers.
S'il ne sait auques d'enviaus; usees. (LE FEVRED'EST., Bible, Sam., I, (1306, Cart. de Cisoing, p. 287, Cousse.
S'il n'est remuans et isniaus, xiu, éd. 1534.) maker.)
Et s'il ne sait bien cottener, Le long louchet ou la courte faucille.
Et bien froier et cropener, 2. LOUCHIER, loukier, v. a., avaler :
(J. DOUBLET, Poés., p. 63, Jouaust.)
Il iert al matin mal venus; Rois, se plus ies enclos de mur,
De ce ne li puet aidier nus — Houlette : Se plus as dras, vin et pain pur
Qu'il n'ait sa loche mal lavee Le suppliant osta audit berger sa hou- K'uns autres, ies por chou empains
Tantost con la dame iert levee. lette, ou louchet. (1393, Arch. JJ 144, En orguel ne plus asseur
(G. LE LOXG,la Veuve, 360, Montaiglon et Ke chil ki louke son lait sur.
Raynaud, Fabl., II, 209.) pièce 472.) (RENCL.DE MOILIENS,de Carité, UXYIJ, 1, Vaa
Aunis, losse, Wallon, lose, Rouchi et Un bnston ferré, appellé loucet de ber- Hamel.)
Pic., louche, Norm.,lousse, cuiller à potage. chier. (1409, Arch. JJ 163, pièce 434.)
Louces ou maquet de bregier. (1443, LOUCQUETTE, voir LOUCHETE.
Aux environs de Lille, la louche est une Arch. JJ 176, pièce 279.)
écuelle emmanchée à un long bâton et qui LOUDIER, voir LODIER.
La langue moderne a conservé louchet
sert à répandre les excréments humains LOUEE, voir LIEUEE.
liquides sur les terres. (Dict. d'agr., 1809.) au sens de hoyau, pelle à fouir. Dans cer-
taines provinces il a affecté une forme LOUEIE, voir LIEUEE.
Argot, louche, main, loche, oreille. particulière : Ardennes et Champ., Béru,
loucet ; Champ., Troyes, et Bourg., Yonne, LOUEIS, voir LOEIS.
LOUCHEFROYE, Voir LECHEFROIE.
lochet. LOUEL, s. m., lieu, endroit :
LOUCHEL, voir LUISSEL.
Li louaus u fu la maissons
2. LOUCHET, adj. dim. de louche; en
LOUCHEOR, louceor, s. m., avaleur : louchel, de travers : Le roi de Jude Ezechie.
(MOUSK.,Chron., 10489, Reiff.)
Tout maintenant li prist a dire Donnez vous garde deceulx quiregardent
Vees quel louceor de pois ! 1. LOUEIIENT, voir LOEEMENT.
(Du Vilain au bufet, Richel. 1553, f 505 v° ; en louchet. (PALSGRAVE, Esclairc., p. 829,
Génin.)
Montaiglon et Raynaud, Fabl., III, 202.) 2. LOUEMENT, voir LOEMENT.
Cf. LOUCHIER. LOUCHETE, - elle, lochelle, loucette, loue- LOUENCE, voir LOANCE.
quelle, s. f., dimin. de louche, cuiller :
LOUCHEPOIS, loukepois, s. m., grand 1. LOUER, voir LOER.
avaleur de pois : Pour le calisce, le platine et le loucette.
(Compte des Testamenteurs signeur Pieron 2. LOUER, voir LUER.
Vies augustins et beneois Boin Enfant, Rôles des comptes,Déc. 1344
Ne doivent as nues avoir vois ; Juil. 1345, Arch. Tournai.)
Dur furent cil viel louchepois, LOUERESSE, voir LOEOR.
tor mes as festes furent oef, Une palene et le louchette. (Compt. de
Mais li nouvel comme courtois 1365-66, Arch. Nord.) LOUERIE, voir LOERIE.
Ne desdaignent d'yaue ou de bois Un hanepel d'argent et une petite lou- LOUEUR, voir LOEOR.
Poisson, oisel ne porc ne buef. chette. (1371, Invent, de l'égl. de Cambrai,
RECL.DEMOILIENS, Dit de Charité, Ars. 3142, ap. Duc., Lochea.) LOUF, voir LOF.
fo 222b.) i calisce doré sans esmaillure, estoffé de
Dut furent chil viel loukepois. patene et de louchete. (1386, Invent, de S.- LOUFÉ, adj.?
(Ip., ib., CXLVI,8, Van Hamel.) Amè, Arch. Nord.) Mais c'estes vous qui estes l'ours.
Cf. LOUCHEORet LOUCHIER. Uns grans caitis loufé se waigne.
Le louchete pour l'encens. (lb.) (A. DE LAIIALLE,li Jus du Pelerin, p. 419,
i. LOUCHET, loucet, lucet, locet, Un caliste d'argent doré et a lochetles Coussemaker.)
s. m., nellees sans aultre estofement. (xiV s.,
sorte de bêche : Douai, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. LOUFFE, voir LOPE.
Pour un louchet noef acaté pour les Amiens.)
courtillages du manage. (1342, Trav. aux Une louchette d'argent servant a prendre LOUFFRE, voir LUFRE.
chât, d'Art., Arch. KK 393, f°93.) l'encens. (xv° s., Cart. de Flines, p. 912, LOUGAUGUE, s. f., langueur, faiblesse
Un oustil a pionnier, nommé lucet. Hautcœur.)
Icellui varlet hauça ledit lucet et voult ferir Un petit potkin d'or, et est audit potkin
de cerveau :
le suppliant. (1394, Arch. JJ 146, pièce 353.) Le suppliant a esté si malades de lou-
une petite louchette d'or. (1536, Inventaire gangues qu'il en a esté bien souvent en
Pelles, haves, louces et grans cros c'on forga. de Charles-Quint, ap. Laborde, Emaux.) grant fureur pour la vuidance de la teste.
(Geste des ducs de Bourg., 7175, Chron. belg.) Cire convertie en loucqueltes pour aller a (t388, Arch. JJ 135, pièce 120.)
Ordonna a faire faire multitude de lou- l'offrande. (1551, La Bassée, ap. La. Fous,
cels et de pelles de fer pour maronniers. Gloss. ms., Bibl. Amiens.) LOUGIS, voir LOGEIS.
(G. CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., Un calisse, une platine et une louchette.
II, 65, Buchon.) (Cap. S. J -Bapt., Mém. de Vermand., II, LOUHAIGE, voir LOAGR.
Menoit les manouvriers et gens de pied, 866.) LOUHER, voir LOER.
lesquels portoient coignees, serpes, scies
et louches, pour couper barrieres, remplir LOUCHIE, s. f., droit de mesurage : LOUIER, voir LOIER.
fosses et refaire chemins. (ID., Chron., 11, Nous y assentons que chascunsvenderres
261, Kerv.) de blé ait les mesureurs nostre chier sei- LOUKEPOIS, voir LOUCHEPOIS.
Pour avoir adoubé deux loces. (1465 gneur et dame devant diz delivrement pour LOUKIER, voir LOUCHIER.
Comptes de l'aumosn. de S - Berthomé, ablai mesurer, et que il le mesurt de sa
o 98 r°, Bibl. la Rochelle.) main se il Il plaist parmi les louchies ren- voir NOMMER.
dant au visconte sans don et sans autre LOUMER,
Paysans ne laissoient louces ni plateaux; loier donner ent. (1273, Cart. de Ponthieu,
n'y avoit tant malheureux qui n'emmenast Richel. 1. 10112, f° W9 v°.)
LOUP, lou, leu, s. m., nom donné autre-
veau ou vache. (MOLINET, Chron., ch. fois à certains ulcères rongeants (tels que
XLVII, Buchon.) Louchie. (xive s., Cart. de Rue, ap. Cor l'érysipèle gangreneux), que l'on compa-
Autres compagnons de monseigneur blet, Gloss. pic.)
rait à des loups dévorants :
lesquels avoient fait charger louchets, pelles 1. LOUCHIER, s. m., fabricant de louches: Li leus est maladie qui mangue char et
et picques pour pionner se mestier estoit
(ID., ib., ch. XLVIII.) Presens furent au délivrer en le main os, et met a nient le membre ou il se
et le warde des eskievins de Tournav, dont prent. (Ms. Berne 697, fu 99 r°.)
Les "pointes des ceultics, des louchetz li noms sont tel : Jehans Desmoulins, Aucuns appellent ceste maladie chancre,
aucuns le lou, aucuns, si comme Françoiz, moult cruelle. (C. MANSION,Bib. des poet. LOURDART, lor., s. m., lourdaud :
le mal Nostre Dame, aucuns Lombars le de metam., fo 5 vo, éd. 1493.)
mal Saint Antoine. (Trad. de Lan franc, Ri- Tant lordarz vilain, tant encoistre
chel. 1323, f° 44 v°.) Museau lupin. (R. GOBIN, Livre des loups Et lant sotart avoit en lui,
- ravissans, ch. ni, éd. 1525.) Que poi amez ert de nului.
Jambe pesante est snbjecte avoir loups. (G. DE COINCI,Mir., ms. Brux., fO 166b.)
(CH. DE LA HUÉTTERIE,Contre Blason de la — A la tête de loup :
jambe.)
Brandist l'espee o le fer bon et fin, LOURDASSE, adj. f., pénible :
Jean Morin, lieutenant criminel de la Isnellement fiert le pean lupin, La froidure etreignante, indiscrete et lourdasse
prevosté de Paris, apres avoir fait mourir La :arge perce et l'aubert doubletin. Les cors plus diferans pesle mesle ramasse,
tant de fideles, fut finalement frappé de (Rom. d'Aquin, 940, Jouon des Longrais ) Joignant le mol au dur, le pesant au lepier.
loups aux jambes, dont ayant perdu l'usage (J.-A. DE BAIF, OEuv., fO 6b, éd. 1573.)
mourut aliené de son sens. (LA PLANCHE, LOUPOT, s. m., louveteau : 1. LOURDE,lurde, s. f,, syn. de lour-
Ceremon. de l'estat et de la relig., f° 7% Ung loup, une louve et deux loupoz.
ap. Ste-Pal.) derie :
(1413, Comptes des receveurs de la gruerie
— Machine de guerre appelée corbeau, de Bourg., Arch. Côte-d'Or.) Fors de le vile t'eumoinrai (Satan)
Et as paiens te mosterrai,
destinée à saisir la tête du bélier et à l'en- As paiens mosterrai la lurde
lever :
LOUPTIER, s. m., syn. de lovier, officier Por koi il sunt tnit si avogle.
chargé de la destruction des loups : (rie Ste Juliane, ms. Oxf. Bodl., Canon, mise.
Item leur fault avoir ung aultre engin Les lovptiers. (Compt. de gruerie du 74, f° 76 VO,)
nommé loup ou quel a ung fer courbe qui XIVe
et du xv" s., Arch. Côte-d'Or, dans les Mém.
a de très fortes dens et agues, qui sont de la Soc. éduenne, 1876, p. 178.) 2. LOURDE, lorde, adj., lourdaud, sot :
assis de telle maniere sur le mur qu'ilz Trop par est fol, trop par est lordes
viegnent engouler le tref du mouton et le LOUPVAT, voir LOVAT. Quant il ne lait ester ses bordes.
tiendront si fort qu'il ne pourra tirer ne (G. DECOINCI,Mir., ms. Brex., Co 119a.)
avant ne arriere, et aulcune fois le tire LOUPVEAU, voir LOVEL.
l'en en hault a force de cordes, si que plus Amis, dit il, tu me, falordes,
ne leur peut nuire. (Le Jouvencel, f° 87b, LOUPVESSE, voir LOVESSE.
De parler me sambles trop lordes.
(De Trubert, 2052, ap. Méon, Nouv. Rec., l,
ap. Ste-Pal.) - LOUPVET, voir LOVET. 256.)
LOUPASSON, louppasson, s. m., loup
desse, s. f., lourdeur,
marin : LOUR, voir LE. LOURDECE, -
pesanteur, au propre et au figuré :
Quant il fait gros byver, tous poissons 1. LOURCHE, adj., déçu, embarrassé,
s'en sentent, et principallement ceux Il n'apartient mie a lourdece
qu'on tient avoir certaines pierres en la attrapé, dupé : Que ait compaigne avec noblece.
teste : comme sont les umbres, pagres, Et ce pendant demeurent lesdictz marys f
(Renart, Riche]. 1630, 152b.)
castagnos. et les lupins ou louppassons. chiffres et lourches. et gardent les mules, Sa sœur aussi l'autre Minerve
(Du PINET, Pline, IX, 16, éd. 1566.) pendant que mes mignons triumphent sur (De qui le ciel nous feit reserve
-
Loupasson m. a little seawolfe. (COTGB., l'amour. (MARTIAL, Arrests d'amours, LU, Pour l'envoyer durant ces jours
éd. 1611.) t. II, p.
456, éd. 1731.) Que tous beanlx chantz reprennent cours)
Sur ce propos quelque mutin me dira Est de chanter trop grant maistresse
Pour ne juger vostre lourdesse.
LOUPGERVE, voir LOUCERVE. que je suis un schismatique, qui sous le -
(Contre ~Sagn et les siens, Epist. par ung amy
masque du papisme ay proferé tout ce
LOUP CERVIN, s. m., loup-cervier : que dessus. Car c'est l'objection de ceux de Cl. Marot, à la suite des Œuv. de CI. Marot,
éd. 1731, t. IV, p. 531.)
Et .appelloient icelles bestes coepballes qui se trouve ni lourches. (PASQ., Rech.,
III, 7.) Les mules. ont une lourdesse impos-
en leur langaige, mais au nostre ce sont sible a corriger. (Du PINET, Pline, VIII, 44,
liepars ou loups cervins. (Orose, vol. I, Par ce partage la part et portion de éd. 1566.)
fo 210b, éd. 1491.) Louys roy de Bavieres estoit racourcie au
petit pied sans esperance de ressource, Or iceux demons peuvent en beaucoup
Cf. CERVIN. de manieres et façons tromper nostre ter-
advenant la mort de son pere. Et quant
au jeune prince Pépin, il demeuroit lour. rienne lourdesse, a raison de la subtilité de
LOUPE, voîr LOPE. che, son royaume d'Aquitaine estant con- leur essence et malice de leur volonté.
(PARÉ, Œuvr., XIX, XXIX, Malgaigne.)
LOUPER, v. n., se livrer à la boisson : fus en celuy de Charles le Chauve son
oncle. (ID., ib., V, 3.)
Ensi s'emplist li glous mastins, LOURDEL, lordel, adj., sot, niais :
Otant vausist qne il sonpast, La chance du jeu se tournant, il se Bien maschiez le putain lordel.
Qu'ensi beust, qu'ensi loupant. trouva lourche, qui pensoit estre maistre (Sal. d'Am., Richel. 837, fO 82 r".)
(Vers de Job, Ars. 3142, f° 271C.) du tablier. (ID., ib., VIII, 56.)
Mont fist bien le putain lordel
Le langage populaire emploie louper au C'est de lui mesme, dedans les epistres La dame, qui bien le sot fere.
duquel nous trouvons quelques échantil- (Des Braies au Cordelier, 156, ap. Montaiglon et
sens de boire, faire le paresseux. Ions qui nous servent d'instructions et Raynaud, Fabl., III, 280.)
memoires pour connoistre en quel estat
LOUPHAT, voir LOVAT. estoient lors les escoles de Paris, quand il LOURDER (se), Y. réfl" faire des balour-
LOUPHIER, voir LOVIER. y vint pour estudier ; car a vrai dire, nous dises, des bêtises :
serions lourches sans lui au recit de l'an-
Je vous ai faict de l'ennui un milier
1. LOUPIN, s.m., louveteau : cienneté dont je vous ai ci dessus parlé.
En ce jour cy, mais c'est joyeuseté.
Deux aighieres a loupin. (1466, Valen- (ID., ib., IX, 6.)
Pour eviter chagrin, oisiveté,
ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Quoy faisant, le testament alloit a vau Comme sçavez on baille quelque bourde;
Amiens.) l'eau, comme nul, et tout d'une suite les Mon doux amy, soit hiver ou esté,
legs : de manière que, si ainsi le faut dire, En passant temps bien souvent je me lourde.
Une loupve pregnante cerchant lieu tous demeuroientlourches. (ID., Lett., XIX,
commode pour faire ses petits loupins. (Le Loyer des folles Amours, p. 319, ap. Sle-
13.) Pal.)
(Novv. Fabrique des excell. traits de verité,
p. 162, Bibl. elz.) 2. LOURCHE, s. m., sorte. de jeu de LOURDERIE, s. f., stupidité, grossiè,
2. LOUPIN, lupin, luppin, adj., de loup : trictrac : relé :
La jouoyt, au flux,. au lourche. (RAB., Ma lourderie et faulte tant apperle.
Violence loupine. (GERS., Serm., ms. Garg., ch. xxii, éd. 1542.) (CRÉTIN,Poés., p. 223, éd. 1723.)
Troyes, fo 10 r°.)
Je pensois au jeu du lourche ettricque- Venez, ses disciples genliz,
Cruaulté lupine. (MONSTRELET, Chron., trac. (ID., le Tiers livre, cb. xii, éd. 1552.) Combattre ceste lourderie.
II, 238, Soc. de l'H. de Fr.) (FRIPPELIPPES,à François Sagon, à la suite des
voir LOURT. OEuv.de CI. Marot, éd. 1731, t. IV, p.
420.)
Ilz ont la pensee luppine, rapineuse et LOURD,
Lui mesme (Antoine) commença a se Dementres qu'a ce lotirdoierent Tabonrs et fleules de chois,
mocquer de la grosserie et lourderie du Pierre Le Roi querre envoyerent Patins en lourdois,
service de sa maison aupres de la somp- 0 ceus qui baraz durent estie. Laces au gallois
tuosité, propreté et elegance de celui de (GUIART,Roy. lign., 14805, W. et D.) Pour mener aucuneffois
Cleopatre. (AMYOT, Vies, Antoine, p. 23, éd. Briet, leur grand chien.
s. m., lourdaud, imbécile:
1783-1805.)
Ils n'entendent jamais le vray et com-
mencent seulement a l'apprendre quand
Je
1. LOURDOIS,
m'y en vois,
Ma foy, voyla un grand lourdois;
(GREBAN,Mist. de la Pass., 4729, G. Paris.)

LOURE, s, f., instrument de musique,


par quelque mauvais succez ils descouvrent Il a moins d'esprit qu'ung thoreau. la grande musette :
leur lourderie, de laquelle leurs ennemis (Farce du badin qui se loue, Ane. Th. fr , l, 190.) Ung rebequet et une loltre,
leur donnerent le premier advertissement.
(EST. PASQUIER, Pourparler du Prince, p.
Centre de la France, lourdois, lourdaud, Ung bassin, ung pot, une poille.
(Farce de Jolyet, Ane. Th. fr., I, 59.)
1038, éd. 1723.)
imbécile.
Tout beau et sy l'a condamné
Wallon, lourderie, vertige. 2. LOURDOIS, lourdoys, s. m., esprit D'estre en ce jourd'huy mené
: lourd, petit esprit, et aussi esprit simple Avecques un tabour et loure.
LOURDET, lordet, adj., un peu lourd (Farce de la Mere, la fille, etc., p. 21, ap. Ler.
et naïf ; ou langage grossier, manière
De mai voix lordette. de Lincy et Michel, Farces, Moral, et Serm.
(Rom. et Paul., Bartsch, II, 54,28.) d'agir et de parler rustre: joy., t. I.)
C'est trop cuider en ton lourdois.
LOURDETÉ, s. f., lourdeur, pesanteur : (JEH. DE MEUNG,Remonstr. de Nat., 724, Méon.)
Luy, cuidant qu'il deust complaire mieulx
A ses amours jouant agrestement,
Ils les entretiennent tousjours en leur Si j'avoye ma fleute a troys troux, D'une loure toucha villainement.
lourdeté. (PALISSY, Recepte, Cap.) Dont je m'esbas en mon lourdoys. (Le Testant, d'un amoureux, Poés. fr. des xve et
Je sonneroye une chanson. xvie s., IV, 198.)
LOURDIE, lordie, s. f., bêtise: (Mist. du Viel Testam., II, 30, var., A. T.) Pin forestier a la fueille pointue,
Lasches, couars, ne homs plain de lordie. La se deguysent chascun en son lourdois Qui tiens ma loure a ton etoc pendue.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, 1° 128'.) Le mieulx qu'ilz peuvent. (V. DELAFRESNAYE, Forest., p. 31, Travers.)
LOURDIER, s. m., lourdaud : (Banquet du boys, Portef. de l'ami des livres.)
Mais despuis que j'ay veu dissiper mon troupeau,
Aux raisons je ne m'y congnoys, Je n'ai soin de bourdon, d'anche ny de pippeau,
Quand le lourdier sa foy brisa, Fors que je pense en mon lourdoys De loure ou de flageol.
Il vint et son maistre baisa. Que L. en bruit penlt au ciel toucher, (P. DE BRACH,Poem., P 145 r°, éd. 1576.)
(GREBAN,Mist, de la Pass., 22019, G. Paris.) Et tant pompe en son cler harnoys, Mais ta loure est entiere et le ventre en est bon,
LOURDIN, s. m., lourdaud : Que M. de L. n'ose approcher.
(J. MAROT,Voy. de Venise, la Prinse du Chasteau L'anche, le chalumeau, le soufloir, le bourdon
Ne perdent point leur vent.
Entens, lourdin, je ne dy mie de Pesquiere,f° 88 v°, éd. 1532.) (R. BELLEAU,Berg., I9 j-, fO 3 vo, éd. 1578.)
Que mort nulle puisse estre vie. Car je luy eusse assimenty son trou d'u-
(Le Mir. MmeSte Genev., Jub., Myst., I, 242.) rine, a mon lourdoys. (RAB., Gargantua, Et moy, j'ay bien perdu ma loure toute entiere,
ch. XIII, éd. 1542.) Que Pernet desroba dedans ma panet:ere.
Et dea, vecy trop bon lourdin, (RONS.,Ecl., IV, Bibl. elz.)
Il fait le sourt. Et a mon lourdoys je me peine et efforce
(GREBAN,Myst. de la Pass., Ars. 6431, f° 162b.) Et tenant sous le bras, pour loure, une bouteille.
envers ceulx que je prens en cure. (ID., 1. (TROTEREL,les Corriv., III, i, Bibl. elz.)
Rusticulus, lourdin. (FED. MOREL, Dic- IV, prol., éd. 1548.)
tionariolum, 1633.) Et n'y a animal qui soit plus fin et plus S'est dit jusqu'au xviii9 siècle :
malicieuxen son lourdois que cestuy (l'ours). Mais la saillie,
LOURDINOT, adj., dimin. de lourdin: (Du PINET, Pline, vin, 36, éd. 1605.)
Et l'effort d'un grand génie,
Rusticulus, qui sent aucunement son Il s'abusoit aucunement, parce que le C'est mon petit menuet, et ma loure,
rustique, et lourdault, lourdin, lourdinot. procez du sieur de Montaigu n'avoit esté Et mon rigaudon,
(FED. MOREL, Dictionariolum, 1633.) fait par juges, ains seulement par com- Diguedon.
missaires, conme s'il eust voulu inferer en Double Veuve, III, 7.)
(DUFRESNY,
LOURDISE, s. f., lourdeur : son lourdois que tels commissaires dele-
La dinde pour sa lourdise et pesanteur, guez a l'appétit d'un seigneur qui pouvoit Loure, s. f. Vieux mot, qui étoit ancien-
lors toutes choses, n'apportoient en leurs nement le nom de la musette, et qui signifie
ne pouvant conduire les canetons, qui sont aujourd'hui un air, dont le mouvement
d'eux mesmes très lourds. (0. DE SERRES, jugemens la conscienceordinaires des bons
Th. d'agr., p. 378, éd. 1605.) juges. Soit que ceste parole fust proferee s'appelle louré, c'est à dire, qui est dans
par un moine en son gros lourdois, ou par le goût des airs de musette. (PREVOST,
— Lourdeur d'esprit,inintelligence : un artifice affeté, elle appresta a rire, com- Manuel Lexique.)
Par lourdise d'entendement ou par ma- bien qu'elle se deust tourner a edification. Pays de Bray et pays de Caux,loure,flûte,
lice. (VIRET, Pref. du vray usage de la croix (PASQ., Rech., vi, 8.) flageolet.
par Guill. Farel, Fick.) L'autheur introduit Patelin advocat,
La lourdisé de plusieurs qui soustien- maistre passé en tromperie, une Guille- LOURER, v. n., jouer de la loure :
nent que. (PALISSY, OEuv" p. 369, Cap.) mette sa femme qui le seconde en ce mes- Puis voir au soir les pastoureaux
Lui, qui en cet endroit nous impute cette tierdirois
un Guillaume drapier, vray badaut, Lourants ramener leurs troupeaux.
parole a lourdise. (PASQ., Recherch., I, n.) je volontiers de Paris, mais je ferois (V. DELA FRESNAYE, Poés., II, 539, Travers.)
tort a moy mesme, un Aignelet berger,
Si la trouvez bien faite (ma pastorale) lequel discourant son fait en lourdois et H.-Norm., vallée d'Yères., lourer, chan-
pensez, Madame, que c'est a vous seule a prenant langue de Patelin, se faict aussy tonner entre ses dents.
qui je le dois,., si au contraire, mal faite, grand maistre que luy. (ID., ib., VIII, 59.)
vous l'imputerez seulement a ma lourdise. LOURESSE, voir LOEOR.
(ID., Poes" à la duch. de Retz.) En peu de rime et grossiere ecriture,
Il estime modestie, poltronerie, prudence Vous peindrai ci d'un trait de mon lourdois LOURPE, S. f. ?
Une fort nouvelle aventure. Une lourpe de saffir. (1445, Valenciennes,
lourdise. (CHARR., Sag., 1. I, c. 48.) ,
(JEANDOUBLET, Poés., p. 112, Jouaust.)
Wallon, lourdise, vertige. ap. LaFons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Il va respondre en son lourdois que ceux
qui ne sçavent pas le chemin de la mer et LOURPESSEUX, s. m., terme d'argot
LOURDOIEMENT, lourdoyement, s. m., :
lourdeur : y veulent aller, n'ont qu'a suivre la ri- présentant le sens de vaurien
viere. (G. BOUCHET, Serees, xxxiv, V, 55, Envieulx suys et remply d'arrogance
Vertigine, ou lourdoyement de teste. Roybet.)
(EVON., Trésor, c. xxxv, éd. 1555.) Que lourpesseulxde trop mauvaise sorte.
Lourdois, parlare o proceder goffo. (Testam. de maistre Levrault, Poés. fr. des xve et
(DUEZ.) xvie s., X, 142.)
LOURDOIER, v. n., s'occuper lourde-
ment, gauchement : — En lourdois, grossièrement : LOURPIDON, voir LORPIDON.
LOURT, lort, lourd, lord,
adj., avec tin LOUSE, voir LosE. LOUVATIN, adj., de la race du loup :
nom de personne, niais, badaud, sot, idiot:
LOUSEGNOLER, v. n., chanter comme Quand Usure, l'orde, vieille, punaise,
Fol le claiment, lort, sodoisnaz.
(BEN., D. de Norm., II, 28574, Michel.) un rossignol : Ouyt Commun, elle fut aussi aise
Comme une chienne de rage furieuse,
Vilain, fait ele, de mal aire, Quant ele ot canter l'oselet Louvatine, qui est par force née.
Qui deseur l'ente lousegnole. (La Plaincte du Commun contre les bouletigers el
Lorsz e enputres e enpoz, (Dist d'Ignaures, Richel. 1553, fO485 vo.)
Ne sunt or pas li oistil noz. laverniers, Poés. fr. des XVeet XVIes., II, 233.)
(ID., ib., II, 7203.) LOUSEINGE,voir LOSENGE. LOUVEAU, voir LOVEL.
Mesele fet oreille sorde
Qu'ele n'est pas foie ne lorde. LOUSENGE, voir LOSENGE. LOUVEE, voir LIEUEE.
(Renart, Br. II, 560, Martin.)
LOUSENGER,voir LOSENGIER. LOUVEGNOÏS, voir LOVENGNOIS.
Apries si fa jus amenes
Et par la vile ponrmenes, LOUSSERVE, voir LOUCERVE. LOUVEL, voir LOVEL.
Tôt ausement com on fait l'ours
Pour les lourdes et pour les lours. LOUSSIER, v. a., houspiller : LOUVER, voir LOER.
(MousK., Chron., 25301, Reiff.) Vilains, fuies de chi
Ou vous seres mout tost loussies et desvestus. LOUVERIE, S. f., engeance de loups :
aucuns bons, ou autres qui fussent
Se
(A. DELAHALLE,Jus du Peler., Richel. 25566, Au dyable soit la louverie,
mehaingnies. et un autre qui soit sours fo 29 r° ; Coussemaker, p. 417.) Hz ont bien tost perdu la vie.
ou lours. (1270, Etabliss. St Louis, c. 168, (R. GOBIN,le Livre des loups ravissans, ch.
Ord., I, 245.) LOUSTU, adj., qui a la bouche grande : éd. 1525.) XII,
Sansons ne fa ne fox ne lors Loustu, ou geullard, qui a la bouche
Ançois se fist amer a toz. grande. (JUN., Nomencl., p. 313, éd. 1577.) LOUVESSE, voir LOVESSE.
(De Richaut, 755, Méon, Nouv. Rec., 1, 61.)
LOUTIER, S. m. ? LOUVET, voir LOVET.
Hau, damoyselle, parlez a nous ;
Est elle sourde, on s'elle est lourde Loutiers et baireaulx. (1604, Noyon, ap. LOUVETEUR, voir LOVETEUR.
(Farce d'un chauldronnier, Ane. Th. fr., II, 111.) LaFons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
En promettant aux gens irraisonnables, LOUVETON, voir LOVETON.
Lords, ignorans, de vivre en volupté. LOUTRESSE, s. f., fém. de loutre :
Les espraintes de la loutresse sont ung LOUVETTE, voir LOVETTE.
(GRINGORE, Blaz. des Heretiq., I, 317, Bibl. elz.)
petit plus noires et plus cleres. (Modus, LOUVIER, voir LOVIER.
— Avec un nom de chose, stupide, foU vo, Blaze.)
grossier : LOUTREUR, s. m., chasseur de loutres :
LOUVIERE, voir LOVIERE.
Qui vouldra assez de bourdes, Celuy qui est maistre loutreur doit avoir LOUVIGNIS, voir LOVENGNOIS.
Faulx contraz, baraz, fraudes lourdes. deux varletz ou plus du mestier. (Modus,
(CHR. DE Pis., Poés., Riche). 604, f° 189 r°.) LOUVIN, voir LOVIN.
fo 41 vo, Blaze.)
Fors de trouver baraz et bourdes
Frauduleuses, laides et lourdes. LOUVIS, voir Lovis.
LOUTRIER, lorrier, leurrier, lurrier,
(ID., ib., fo 192 vO.)
s. ID." chasseur de loutres : LOUVISSEMENT,voir LOVISSEMENT.
Mais qu'ades estoient actains
De condicions forment lourdes.
Symon li lurriers. (Fin XIIIe s., Obit. de LOUWAGE, voir LOAGE.
(ID., ib., f° 194 r°.) S.-Et., Lalore, Obit. du dioc. de Troyes,
p. 231.) LOUWERESSE, voir LOEOR.
Cela est trop sot et trop lourd. (RAB.,l. IV, Pour chacune leurre que noz leurriers
c. 2, éd. 1552.) avoient pris. (1375, Ord. du D. de Bourg., LOUWIER, voir LOIER.
Et qui suis encores appellé pauvre, qui Mém. de la Soc. éduenne, 1880, p. 377.) LOUWIS, voir Lovis.
est a mon advis la plus lourde injure et A Jehan Dapres, lorrier de mondit sei-
le plus sot reproche qu'on me face. (LA LOUX, voir Los.
BOET., Mesnag. de Xenoph., Feugère.) gneur, pour ung lorre par lui prins au moys
de janvier mil trois cens .LXXVI. (Compt,
LOUYER, voir LOIER.
—A la lourde, grossièrement : de gruerie du xiv8 et du XVe s., Mém. de
la Soc. éduenne, 1876, p. 176.)
Vous vestir moins honorablement et LOUZANGIER, voir LOSENGIER.
plus a la lourde. (LARIV., Ecol., III, i, La chaucee est destruicle et le hourdis : LOVACHE, voir LIVESCHE.
Bibl. elz ) Tarir le fault. Maint y prannent herbaige,
Et le loutrier en emprunte sur gaige,
Wallon, lourd, atteint du tournis. Morv.,
Ce que ne fist onques son devancier. LOVAGE, - aige, louv., s. m., droit
lâr, même sens. (E. DESCH.,Poés., Riche]. 840, fO 292C.) payé au seigneur pour la destruction des
1. LOUS, los, adj., misérable : Les loutriers de Davenescourt vinrent a loups :
Pierrepont pour cachier les loutres es vi- Ledit seigneur pœult commetire ung
Cis garchons vint en France povres et lous. viers. (Pièce de 1415, ap. Beauvillé, Doc. louvetier en ladite forest de Goyenval, le-
(Aiol, 4191, A. T.) inédits sur la Picardie, IV, 109.) quel pœult prendre et lever, chascun an,
taquin, dans une phrase sur les nourequiers ayant bestes a laine
— Méchant, A Jehan le Boulernet et Vienot Rosselet
pernoctans ou parquans a deux lieues a
très incorrecte : leurriers la somme de 4 1. 1/2 qui deus la ronde de ladite forest, une obole parisis
leur estoient pour le prinse de trois leures
Tout en tel point di de la lose prinses a force de chiens,de filez et angins, pour chascune desdites bestes, pour droit
Amours, de ce que je n'avré, de louvage, pourveu qu'il ait chassé et
une en la riviere de Bietre devant le chas- prins ung ou plusieurs loupz en l'annee.
Et si m'a si entenavré tel de Brascy et les autres en la riviere de
De trenchanLamour qui bien taille. Voige au dessus du molin rouge. (1442, (1507, Prév. de Vimeu, Cout. loc. du baill.
(BAUD,DECOND.,li Contes de la rose, 96, Scbeler.) Arch. Côte-d'Or, B 3480, fo 44 rD.) d'Amiens, t. I, p. 424, Bouthors.)
Braconniers, fauconniers, loutriers, lou- Sont aussi les sieurs de la comté de
2. LOUS, voir Los. Guisnes francs et quittes du droict de
viers, etc. (Cout. de Haynault, Cout. gén., louvaige et de tous travers. (1567, Cout.
LOUSANGEUR, voir LOSENGEOR. t. I, p. 812, éd. 1604.) gén. de la Cté de Guisnes, n, Nouv. Cout.
Loutrier : m. An otler hunter, or otter gén. I, 236a.)Impr., lonnaige.
LOUSCHET,s. m., fine étoffe de laine : catcher. (COTGR., éd. 1611.)
De la toison de ces moutons seront Lesdits du pays de Langle sont exempts
faietz les fins draps de Rouen ; les louschetz LOUVAGE, voir LOVAGE. et ne payent point d'ayde, quand le filz
des balles de Limestre, au pris d'elle, ne d'un seigneur est creé chevalier, ni pareil-
sont que bourre. (RAB., IV, 6, éd. 1552.) LOUVAT, voir LOVAT. lement au mariage de sa fille aisnee, et
sont semblablement exempts du droit de Et contraingnez les dis mastins Dormir en la voie est clore les oez de la
louvage. (Cout. de Langle, xi, Nouv. Cout. A restablir les larrecins pense en sus del deseier des veables choses
gén., I, 299.) Des chars, des tripes, des boyaulv enz el cuers de cez lovergeanz jors. (Moral,
Qu'ils ont, encontre les louveaulx, sur Job, p. 334, Foerster.)
LOVAT, louvat, loupvat, louphat, s. m., Ravi en leur grant prejudice.
louveteau : (ID., ib., f° 410e.) — Fig., lubrique, débauché :
Chasser le loup et les lovas, au mont. Louveau seul de poy se chavist, De ce est ke li bieneurous Job regardanz
(Trad. du Dante, ms. Turin L. V. 33, Mais o sa mere tout ravist. cest meisme delit de la char estre en
ch. XXXIII.) (Pastoralet, ms. Brux., f° 24 vO.) puor, donat sentence del luxurious et del
Loupveaux. (1524, Acquit, Arch. mun.
loverjant disanz : Li vers est la dolzors de
Jehan Thomas de Baignouls, louphier de celui. (Moral.sur Job,p. 249, Foerster.) Lat.,
monseigneur le duc, apourta a Argilly Laon.) de luxurioso ac lubrico.
trois louphas tous vis. (i2 janv. 1398, Cer- Et est la leçon que pour celluy jour
tificat de Guillemin de Franconville, dans donna le grant loup ravissant a ses lou- LOVESSE, louvesse, loupvesse, leuvesse,
les Comptes des receveurs de la gruerie de veaulx. (R. GOBIN, Livre des loups ravis- s. f., louve :
Bourg., Arch. Côte-d'Or.) sans, prol., éd. 1525.)
Nicolas le Loupvat, marchant, demeu- Lupa, louvesse. (Gloss. l.-fr., ms. Montp.
Orguillez vous, louveaulx, en tout endroit. H 110, f° 168 v°.)
rant a Troyes. (1555, Arcb. Aube, E 579.) (ID., ib., ch. iv.)
Li dui jumiaus qui norri furent
Littré donne louvat comme un terme Et les roides bouveaus Du lait de la louvesse crurent.
peu usité. La Fontaine l'a employé :
Ne redouteront plus la fureur des louveaus. (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, fO 21 6b.)
(CHASSIGN.,Mespris de la vie, p. 391, éd. 1594.)
Au bout de quelque temps que messieurs les Dame, ce dist li sires, je nel di pas por vous :
[louvats
Louveau: m. A young wolfe. (COTGR., éd. Vous avez oi dire quand leus va en amors,
1611.) Que la leuvexse enchace le plus joli de tous
Se virent loups parfaits.
(Fabl., III, 13.) OUDIN, Gramm. franc., 1656, p. 90, Et si fiert de sa keue tout le plus soufretous.
Des sis Manieres de fols, Jub., Nouv. Rec., II, 71.)
Nom propre, Louvat. range louveau parmi les « diminutifs mal
Une loupvesse. (FOSSETIER, Cron. Marg.,
ormez et hors d'usage parmy les vrays
LOVECERVIERE, leuecerviere, leucre- François. » ms. Brux., II, fo 52 vo.)
viere, loveciviere, locervere, lucervere, s. f., Centre de la Fr., louaise, louve.
femelle du loup-cervier : - Fig. :
LOVET, louvet, loupvet, s. m., louve-
Hyena est griu num, que nus beste apellum, S'il a guieres de teus loveaus teau :
Ceo est lucervere, oler vait e mult est fere. Entre tes apostres noveaus,
(P. DE THAUN,Best., 73, Wright.) Iglise, tu ies maubaillie Adam le Lovet. (1291, Rotul. de S.-Sauv.
Se ta citez est assaillie. d'Orl., Arch. Loiret.)
Hardie plus chascone e fierre
Que urse ne lovecerviere.
(Rose, Richel. 1573, f 93d.) Jehan de Saulx, dit le Loupvet. (25 avr.
(BEK., D. de Norm., II, 27359, Michel.) S'il a gaires de tex loviaus. 1389, Trans., Arch. Côte-d'Or, Protoc.,
Vivres e tygres e tortues,
(ID., ib., 11173, Méon.) n* 87.)
Sagittaires e locerveres, Trop me dueil de telz cas nouveaulx Car par eux maint louvet pelu
E serpenz de mutes maneres. Et de plaidier a telz louveaux, S'en est fuy n'emportant rien.
(Vie de St Giles, 123G, A. T.) N'ose pas le fait entamer, (R. GOBIN,Livre des loups ravissans, ch. m, éd.
Ly lyns,qu'on appelle aultrementieuecer- Je me bouteroye en la mer. 1525.)
viere. (LAURENT, Somme, ms. Troyes, (EOST. DESCHAMPS,Poés., Richel. 840, f° 430c.) Penses y, louvetz estourdis,
f° 24 v°.) Noms propres, Louvel, Louveau. Vous feres très grande sagesse
On vous serez de Dieu mauldis,
Li lins que nous apelons autrement
leucreviere. (ID., ib., ms. Milan, Bibl. LOVENDRANT, s. m., philtre d'amour : Loups excommuniez, interdis.
Ambr., f° 26b.) Qu'il ot beu le lovendrant. (ID., ib., ch. IT.)
Li lins c'on apele autrement loveciviere.
(Tristan, l, 2126, Michel.) Louvet : m. A little wolfe, or young
(ID., ib., Richel. 938, f
38 ro,) Cf. LOVENDRIC. wolfe. (COTGR., éd. 1611.)
Li liins qu'on apele autrement le locer-
LOVENDRIC, s. m., philtre d'amour : —Fém., louvette :
vere. (ID., ib., ms. Chartres 371, fo 23 r°.) Loups, louvettes et louveteaulx. (1604.
Mais ne savez, ce m'est avis,
LOVECIVIERE, voir LOVECERVIERE. A combien fu déterminez Noyon, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl,
Li lovendris, li vin herbez. Amiens.)
LOVEL, - eau, louv., loupv., s. m., lou- (Tristan, l, 2103, Michel.) Produit de l'accouplement d'un loup
veteau : Cf. LOVENDRANT. —
et d'une chienne :
Li louveau prindrent asses tost
A huiler. LOVENGNOIS, lovengnhois, louvegnois, Une louvette s'engendre de l'accouple-
(Ysop. l, fab. XLIX, Robert.) louvignis, s. m., monnaie de Louvain : ment d'un loup et d'une chienne. (GENTIAN
HERVET, Trad. de la cité de Dieu avec les
Et conpissa toz mes lovaux. Louvegnois. (1265, le Papier velu, fo 30 vo, commentaires de Loys Vives, II, 80, éd. 1579.)
(Renart, Br. l, 35, Martin.) Chambre des compt. de Lille, ap. Duc.,
Lovaniensis.) Suisse rom., lovet.
Li baron et toutes les genz disoient
qu'on arsist et la truie et les loviauls. Livres de louvignis. (1284 ,
Cart. de Nom propre, Louvet.
(Artur, Richel. 337, Flandre, ap. Duc., Lovaniensis.)
LOVETERIE, s. f., chasse au loup :
fo 91/),)
Gardl si vi venir une leuve orguillouse Pour un lovengnhois de cens. (Trad. du 7 frans 7 sols 6 deniers de Jaquemin
Qui menoit apres li de petiz loviaus .xu. XIIIE s. d'une charte de 1247, Cart. du Vion pour loveterie. (1583-85, Arch. Meuse,
(Un dit d'Aventures, 27, Trébutien.) Val St Lambert, Richel. 1. 10176, fo 51a.) B 493, fo 39 vo.)
Entor moi s'assemblerent la leuve et si louvel.
LOVER, voir LOVIER, LOVETEUR, louveteur, s. m., louvetier,
(Ib., 33.)
Asnes , cameals, louveauls. (ORESME. LOVERGEANT, voir LOVERJANT. celui qui chasse le loup :
Quadrip., Richel. 1348, f° 84 r°.) Comme Jehan de Serain escuier et lou-
LOVERJANT, - geant, adj., qui glisse, veteur fust venus chascier aus loups.
Il n'est que renars et louvaulx
Qui estranglent brebis, moutons.
qui s'écoule, caduque : (1394, Arch. JJ 146, pièce 370.)
(EUST, DESCHAMPS, Mes maleurous corages hurteiz par la
Poés., Richel. 840, fO 267c.)
plaie de sa occupation ramenbret queiz il LOVETON, louveton, s. m., louveteau :
Et parce y a eu maint louvel fut jadis el monstier, coment astoient des-
Peri pour ceste tricherie. Si n'est il loup, louve, ne louveton.
soz lui totes choses loverjanz. (Dial. St (CL. MAROT,Epist. aux dam. de Par., p. 148,
(ID., ib., f° 410b.) Greg., p. 5, Foerster.) Lat., labentia cuncta, éd. 1596.)
Louveton : m. A littie young wolfe. Pour tendre les .n. loviers de Vanveix. garda plus de six semaines, dont enfin il
(COTGR., éd. 1611.) (Ib mourut. (BRANT., Cap. fr., II, 393, éd.
Wallon, leûton. 1666.)
4. LOVIER, louvier, -adj., de loup, qui
1. LOVETTE, louvs. f., tique, insecte appartient au loup : Nom de lieu, Louvières.
parasite qui s'attache aux bœufs, aux LOVIN, louvin, adj., de loup :
chiens, aux moutons :
Il ne faut point nourrir une engence louviere.
(A. JAMYN,Œuv. poét., fO 69 v°, éd. 1579.) Louvine habitacion. (Vie el mir. de plus. s.
Louve. Une petite bestelette qui vit Louvier : wolvie, wolfe like, of, or be. confess., Maz. 568, fo 197d.)
ayant la teste fichee dedens le sang des longing to, a wolfe. Melancholie louviere. Pierre pensa veritablement estre changé
bestes et n'ayant point de trou par ou A frenzie which makes the patient shun
s'en aille la viande, elle se creve, laquelle en loup, tellement qu'il eut horreur en
ail companie, upou a conceit that he is voyant ses quatre pieds louvins et son poil.
aucuns appellent louvette, Redivius, Rici- turned wolfe. (COTGR., éd. 1611.) (GREVIN, Impostures des diables, fo 411 re,
nus. (ROB. ESTIENNE,Dict. fr.-laf., éd.1549.)
éd. 1567.)
Louvette : f. Aticke, or tike. (COTGR., éd. — Lovier de, avide de :
1611.) Ce masque et transformation louvine.
Pensent que se li espriviers (ID., ib., fo 414 r°.)
Louvette est une petite bestelette qui vit Venist familleux et louviers
ayant la teste fichee dedans le sang des De prendre sur eulx la pasture A voir de loin son port, a voir la peau louvine
bestes et n'ayant point de trou par où Qu'il n'aroit d'autre chose cure. Qui luy couvre le dos, a peu pres je devine
s'en aille la viande, elle se creve. (NICOT.) (G. MACH.,Poés., Richel. 9221, fO 71a.) Que c'est luy.
(J.-A. DEBAIF, Eclog., xix, éd. 1573.)
2. LOVETTE, louvette, s. t., panetière Cf. ALOUVI.
Louvin : wolvie, wolfe like, of a wolfe.
de berger de peau de loup : LOVIERE, louviere, - yere, s. f., tanière (COTGR.,éd. 1611.)
S'avoit du pain en sa louvette. du loup :
(G. MACH-,Poés., Richel. 9221, f 96".) Il ne prendra ja proie pres de sa lo-
— Fig., de
refrogné :
loup, horrible, menaçant,
LOVICEMENT, voir LOVISSEMENT. viere. (RICH. DE FOURNIVAL, Bestiaire d'A-
mour, p. 9, Hippeau.) De ces plus fieres bestes qui vienent de rapine
1. LOVIER, lover, luver, levier, s. m., 1 avoit plusors testes qui font chiere louvine,
Por ce m'en cleim au conmenchier Moult sont de male part et de malvese orine.
lucarne : Que dant Renart ala tencher (Signiflcat. de la mort d'Alexandre, Richel. 368,
Lodium, lovers. (Gloss. de Neck., Scheler, A mes loveax en la tesniere, f° 119b.)
Lex., p. 113.) Et si pissa sor ma loviere.
Specularia, fenestraus et luver s. (Ib., (Renart, Br. Va, 360, Martin.) Si me faites chere lovine.
p. 102.) (Renart, Br. XII, 83, Martin.)
Les noces furent molt pleneres :
Lodia, lovers. (Gloss. de Garl., ms. Que les fosses et les lovieres Patte louvine, sorte de plante véné-
Bruges 446; Scheler, Lex., p. 78.) Var., Farent de bestes tôt pleines. neuse, l'aconit :
leviers, (ms. Lille) (Ib., Br. 1, 163.)
Por la garde de ses chaels ne prent (le Patte louvine. The yellow, or blacke
Qant je veneie a la maison, wolves banes ; most poisonous herbs, and
En es le pas montoue en son ; loup) proie es contrees qui sont voisines a little differing but in the colour of their
Tout droit au lovier m'en aloue. sa loviere. (BRUN. LAT., Très., p. 247, var., flowers. (COTGR., éd. 1611.)
(Chastoiem. d'un pere, conte xxi, v. 49, Bi- Chab aille.)
blioph. fr.) Lupiarium, louviere. (Gloss. l.-fr., ms. LOVINACE, adj. f.j de loup ; faire la coe
Si ja ne fust fenestre overte Montp. H 110, fo 168 v°.) lovinace, faire la nique :
Si pont um vere de lover, Ou lieu dit la Louviere. (1384-85, Compt.
Qaar um porroit un boyer A plusors i fait on le coe lovinace.
des annivers. de S.-Pierre, Arch. Aube, G (Chron. ascend. des ducs de Norm., ap. Michel,
Launcer par mi on tons ces buefs. 1656, fo 149 v°.)
(Du Ckev. a la Corbeille, 132, Michel.) D. de Norm., Introd., p. XIV.)
Hoc lodium, lover. (Gloss. de Glasgow, Une fosse nommee la Louviere. (J. LE LOVIS, loviz, louvis, louwis, adj., affamé,
FEVRE, Chron., I, 332, Soc. de l'H. de
P. Meyer.) Fr.) avide comme un loup :
2. LOVIER, louvier, iouphier, s. m., lou- Le loup prent en aucune maniere
De la covoitise des Romains qui tant
vetier: Sa proye aupres de son nid ou louviere.
sont loviz et covoiteus. (Chron. de S.-
(P. GRINGOIRE,Menus propos, XIII, éd. 1525.)
Den., ms. Ste-Gen., fo 236c.)
Li loviers ne fa pas confns.
(Couronn. Renart, 724, Méon.) La mere pleine de mehain

Piège à'loups : Y a cuit et mengé son filz,
A Thiebault de Villiers le Duc, lovier, Tant est cueur famileux louvis.
pour .IIII. loups pris par lui. (1354, Compt. Dicipula, louviere. (Gloss. lat.-gall., Ri-
chel. 1. 4120.) (ROB. GAGUIN, Passe temps d'oysiveté, Poés. fr.
de Geoffroy de Blaisy gruier de Bourg., des xva et XIIe s., VII, 265.)
Arch. Côte-d'Or, B 1398.)
Jehan Thomas de Baignouls, Iouphier — Nature de la femme : Fig., hargneux, querelleur :
De sel puis bien saupouldrer ma louviere. —
de monseigneur le duc. (12 janv. 1398, Louwis. (ROISIN.)
Certificat de Guillemin de Franconville, (E. DESCH.,Poés., Richel. 840, fO 230d.)
dans les Comptes des receveurs de la gruerie Wall., lovis, lovèse, goinfre, goulu.
de Bourg., Arch. Côte-d'Or.) — Vêtement fait de la peau d'un loup : Cf. ALOUVI.
Le louvier, pour la prinse d'un loup ou Sa houlette, son arc, sa fronde et sa louviere.
d'une" cayell.ee, devant le S. Remy, ne (JAN VITEL,Eglogue, p. 45, Robillard de Beaure- LOVISSEMENT, - icement, louv., adv.,
paire.) goulûment, avec l'avidité d'un loup :
pourra pourchasser qu'une lieue a la
ronde du: lieu de prochain
la dite prinse,
trouppeauet ne Tout auprès de son chien couché sur la louviere. Dont boivent si louvicement
prendra au plus de (GEN., Pastor.)
Qu'il sanle au veir qu'il estranlent.
blanches bestes qu'un seul mouton, quel
nombre de chiens qu'il ait. (Cout. de Hai- — Loup, sorte
de masque : (Vers de le mort, Richel. 375, f 336'.)
naut, Nouv. Cout. gén., II, 147.) Louvyere doublee de velours. (J. BANS, La roine pensa a ce une morteil trai-
Nom propre, Louvier. Entrée de D. Pèdre d Fontainebleau.) son et fist enquerre d'un enfant qui fu
Ayant combattu ce jour la très vaillam- nés au point de son cousin. Celui mist ele
3. LOVIER, s. m., panneau pour prendre si soutilment el liu de son cousin qu'il ne
ment et s'y estant par trop eschauffé et fu nus qui garde s'en donast, ne fu l'em-
des loups: retournant tout suant le soir qu'il faisoit
Thiebault de Villiers le Duc, lovier, pereres qui garde s'en douna al allaitier,
A un froid extreme et son page escarté ne car elle trova celui si lovicement u il alai-
pour IIII. loups pris par lui es loviers de l'aiant peu trouver pour luy donner sa toit que li cuers li dist que ce n'estoit mie
Villiers. {i3M, Compt. de Geoffroy de
Blaisy, gruier de Bourg., Arch. Côte-d'Or,
louviere, il fut contraint de boire ainsi sa
sueur, qui se refroidit sur son corps, et
siens. (Rom. de Kanor,Richel. 1446, 28r°.)f
glou-
B 1398.) pour ce engendra une fausse pluresie qu'il Et quand il mangeoit, c'estoit bien
tement et louvissement. (Juv. DES URS., LUANCE, s. f., lueur, lumière : — Fig., dangereux, pénible, sombre,
Hist. de Charles VI, an 1405, Michaud.) Et vit de hiaumes flanboier la luance triste :
Wall., lovisement, goulûment. Contre la lune, qui de corre s'avance, Mes lubres sentemens.
Oit des destriers la noise et la bruiance. (VILLON,Grand Test., XII, Jouaust, p. 25.)
LOVON, voir LAON. (Gaydon, 9063, A. P.)
Pour gesir en lieu lubre et aveugle. (La
LOWAGE, voir LOAGE. LUAVINE, s. f., descente d'une rivière ; Nef de santé, fo 1 v°.)
Et passant par la dite Noue. pres le Lubrique, lascif :
LOWAGEMENT, voir LOAGEMENT. lieu de la petite Saviniere en suivant la —
luavine de la dite riviere vers aval. (1609, Afin que tout homme fuie lubre vie et
LOWEIS, voir LOEIS. Aveu du petit Lude, paroisse de Chaumont, luxurieuse. (CHRIST, DE PIS., Cité, Ars.2686,
voir LOEMENT. ap. Le Clerc de Douy, t. II, fo 13 rD, Arch. f° 9a.)
LOWEMENT, Loiret.) Lubre concupiscence.(J. MOLINET,Chron.,
LOWIEIR, voir LOIER. ch. ix, Buchon.)
LUBAUWE, s. f., lubie :
LOWIER, voir LOIER. On me tenroit voir a musart — Adv., en glissant :
Se paroil des cipauwes La renommee de chaasté perdue cuert
LOWIZ, voir LOEIS, Du gentil cuer Henri Nazart ligierement et lubre. (Mir. de N. D., V,
Et de ses grans lubauwes;
LOX, voir Los. N'a pas paroles flauwes,
93, A. T.)
Ains est preudom ; se je ne ment, Dans le Haut-Maine, lubre s'emploie
LOXAR, voir LOScHART. Il set bien faire un testament.
(La Venue de Dieu à Arras, Jubinal, Nouv. Rec.,
pour signifier fort, lourd, pesant, épais,
LOY, voir LAI. c'est un lubre gas : et aussi pour signi-
II, 381.)
LOYAGE, voir LOAGE. fier malpropre, peu digne de confiance,
LUBERGNE, voir LUBERNE. peu rassurant. < Quand une entreprise
LOYAMMENT, adv., loyalement : n'est pas bien sûre, remarque l'auteur du
En bonne foy et loyamment. (1348, Hist. LUBERNE, lup., lubergne, leuberge, lam-
de Metz, IV, 119.) berge, lauberge, lomberne, s. f., femelle du Vocabulaire de cette contrée, nous disons
léopard, panthère, et fourrure faite avec qu'elle est lubre. » Norm., Orne, lubre,
LOYANCHE, voir LIANCE. la peau de cet animal : glissant ; en parlant de personnes, gourd
Une autre maniere de loups sont, que embarrassé, empêtré.
LOYE, voir LOIE.
on apele cerviers ou lubernes, qui sont 2. LUBRE, s. m., a désigné une mau-
LOYEIS, voir LOEIS. pomelé de noires taches, autressi comme
l'once. (BRUN. LAT., Très., p. 248, Cha- vaise monnaie qui avait cours en Bour-
LOYER, voir LIER. baille.) Var., luperne. gogne, au commencement du xv siècle :
Piaus de faine, piaus de chat sauvage, Il couroit a Paris blancs de Bourgongne
LOYERRE, voir LOIERE. piaus de lubernes, piaus de martrine, de huit deniers parisis piece qu'on appe-
piaus de genetes, les vi. piaus doivent
LOYGETON, S. m., traverse : .II. den. de tonlieu. (EST. BOIL., Liv. des
loit lubres, qui ne valloient mie trois de-
niers, et avec ce estoient rouges comme
.x. frans payes et delivres. XL. frans mest. et marchand., 2° p., xxx, 11, Lespi- meriaux. (Journ d'un bourg, de Paris, an
et demi a François Macquart charpentier, nasse et Bonnardot.)
demorant a Savonnieres, pour avoir refaict 1419, Michaud.)
touttes les vantellerie des escluses, c'est Lubernes, .II. d. (Li Cout. des foires de En ce temps quatre viels deniers pari-
assavoir charpenterie, soyrie, pionnerie, Troies, li tonneus de la peleterie, ms. sis valloient mieux qu'un gros de i6 de-
Troyes 365.) niers, qui pour lors couroit, et faisoit on
vane, hollandry, glassie, petille, contre- Pour .1. cent de leuberges, xiii. d. (Cout.
petille, loygeton, et les deux halle devant de très mauvais lubres de huit deniers,
et darrier, et les agrappes. (20 juillet 1532, de la vie. de l'eau, xi, p. 287, de Beaure- qui par devant furent tant refusez, et par
Compte de Jean Marie Chapache, gruyer paire.) Var., lamberges. Germain de La justice deffendus les gros dessus dits. (Ib.,
de Bar, Arch. Meuse, B 728, Co 67 v°.) Tour met dans ses explications : lubergnes. an 1420.)
(Ib., p. 288.)
Des blans bourguignons, appeliez lubres,
LOYGIS, voir LOGEIS. Lauberges, lombernes. (Tarifs norm., qui lors avoient cours. (1424, Arch. JJ.
Fréville.) 172, pièce 619.)
LOYME, voir LOIME. Et luy affublerent ung manteau de
LOYS, voir Loi. pourpre fourré de fines hibernes. (Perceval, LUBREMENT, adv., en glissant :
f" 170a, éd. 1530.) Lesquels mesmes en leur alleure, cou-
LOYSON, voir LIOISON. La luberne est le lyepard femelle. (Du lent et glissent plus lubrement qu'anguille
LOYURE, voir LIEU RE.
PINET, Pline, VIII, 17, éd. 1566.) ou femme lubrique. (SIBILET, Contramour,
bar p. 112, éd. 1581.)
voir LUBIN, s. m., sorte de poisson, le
LOZENGE, LOSENGE.
ou loup : — Lubriquement,lascivement :
LOZENGIÉ, voir LOSANGIÉ. Lupus, piscis. a Gallis lubin pro lupin, Parler lubrement. (CHRIST, DE PIS., Cité,
a lupo. (Traité des poissons, Richel. 1. Ars. 2686, fo 10a.)
LOZENGIER, voir LOSENGIER. 6838e, ch. 16.)
— D'une manière équivoque, avec dissi-
LOZENGOR, voir LOSENGBOR. Lubin, espece de poisson de mer, labrax, mulation :
lupus. (FED. MOREL, Petit thresor des mots Li Engles dissoient bien que li rois de
1. LOZERE, S. f. ? françois, éd. 1632.) Portingal
Baie de lozere. (Quenlyse, ms. Edimbourg.
s'estoit lubrement aquites envers
Advocates library 18.4.9.) LUBINE, s. f., syn. de lubin : euls. (FROISS., Chron., IX, 489, Kerv.)
Oyes, lubines, aloses. (RAB., IV, 60, éd. LUBREQUEMENT, voir LUBRIQUEMENT.
2. LOZERE, S. f. ? 1552.)
Li blanc drap doivent estre tendu as LUBRICANT, adj., glissant, coulant :
liches en lonc .XXXVI. aunes et demi quar- LUBINER, v. n., niaiser : Humidité lubricant. (B. DE GORD., Pra-
tier de lei, et si le doit on faire a lozere de- Lubiner, Trichanear, (U. OUDIN, 1660 ) liq., V, 16, éd. 1495.)
dens en la laine ordir .m. aunes de lei.
(1282, Reg. aux bans, Arch. S.-Omer AB 1. LUBRE, adj., glissant, lisse, poli : Fleume lubricant ou Quant. (ID., ib.)
XVIII, 16, nO 599.) Alors que le poisson
Lubre ne peut nager a cause du glaçon LUBRICATIF, adj., propre à lubrifier :
1. LU, voir LE. Qu'il rencontre a tous coups. Ceste ptisane.. est visqueuse, lenitive.
(Le Gan de Jean Godard, 1588, Var. hist etlilt., mole et lubricative. (EVRART DE CONTY,
2. LU, voir LIEU. V, 183.) Probl. d'Ar., Richel. 210, f 29 ro.)
LUBRICITÉ, s. f., caractère de ce qui LUCEL, lusel, s. m., petit brochet : Et si fut fils Radus, l'Ardennois lucidaire.
est glissant : Et ne pourront prendre barbel, carpe, (ID., ib., II, 6542.)
La lubricité de l'eau de mer, qui est tenche ne breme si chacun ne vaut un
toujours unctueuse. (RAB., Pantagruel, denier, le lucel s'il ne vaut deux deniers. LUCIDARIE,voir LUCIDAIRE.
ch. xxv, éd. 1542.) (1326, Ord., i, 793.)
LUCIDART, S. m., celui qui apporte la
Ne porront prendre barbel, carpe, lusel lumière, en parlant de Jésus-Christ :
LUBRIETÉ, s. f., lasciveté excessive : (1388, Ord., VII, 779.)
Pour sa grant lubrieté tant de fait Maintes miracles fist li très dons lucidars.
Les loustres vont querre carpes, barbeaalx ; (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 1946, Scheler,
comme de parolle. (CHRIST, DE PIS., Cité, La vont peschier les hérons blans et bis ; Gloss. philol.)
Ars. 2686, f° 11b.)
Amaigriez sont tanches et luciaux.
LUBRIFICATIF, adj., lubrifiant : (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 292e.) LUCIDE, adj., luisant, brillant :
D'ung noir si vif et si lucide, que.
Les noix. par les humidité sont lubrifi- LUCERNE, voir LUISERNE. (ARETIN, Gen., p. 184, éd. 1542.)
catives et laschent le ventre. (Régime de
santé, f° 2i vo, Robinet.) LUCERVERE, voir LOVECERVIERE. Entre les sucs quatre sont lucides le sel,
l'alun,
j le nitre, et l'encre a noircir le cuir.
Clysteres lenitifs et lubrificatif s. (Du 1. LUCET, s. m., petit brochet : (LB BLANC, Trad. de Cardan, fo 123 ro,
PINET, Dioscoride, VI, 21, éd. 1605.) éd. 1556.)
Soles, plaiz, barbels, luces, leynge. (La
LUBRIQUE, - icque, adj., glissant, où Maniere de langage, p. 393, P. Meyer.)
LUCIDEMENT,adv., clairement :
l'on peut glisser, qui glisse facilement : Et ne pourront prendre. le lucet s'il ne
vault huict deniers. (REBUFFE, Rubricque J'ay declaré lucidement
Ceste voye estoit non pas seullement des eaux et forests, f" 177 vo, éd. 1547.) Aux juges en plain jugement
estroicte et royde, mais avec ce estoit tant Ce qu'il falloit que témoignasse.
longue et si lubricque que nul ne se povoit 2. LUCET, s. m. ? (Therence en franç., f° 310a, Verard.)
soustenir. (Sec. déc. de Tit. Liv., I, 23,
éd. 1530.) Une huplande sanghine fouree de lucez.
(1450, Valenciennes, ap. La
Fons, Gloss. LUCQUET, voir LUQUET.
Viandes lubriques. (PARÉ, OEuv., Introd., ms., Bibl. Amiens.)
xiv, Malgaigne.) LUCRATIVE, s. f., gain :
Ayans le corps glissant et lubrique, ils 3. LUCET, voir LOUCHET. Toute soutil science, hanlte et intellective,
1 en-
(les poulpes) evitent les dentees de voir Se pert hui par nos clercs ; car a la lucrative
nemi. (JEAN DE MONTLYARD, Hierog. de LUCHE, NOSCHE.
Queurent plus tost qu'il pueent por leur vie che-
Jan Pierre Valerian, XXVII, 19, éd. 1615.) LUCHIDAIRE, voir LUCIDAIRE. [tive.
(J. DE MEUNG,Test., 625, Méon.)
— Relâché : LUCHNERE, s. f., chandelier, bougeoir,
Une femme disoit a son medecin : Ne me ou veilleuse :
Plusieurs y alloient plus pour la lucra-
tive que pour l'honneur du prince. (Orose.
baillez pas une forte medecine : car il n'y
a femme en ceste ville qui ait le ventre Licinitorium, luchnere. (Gl. de Garl vol. I, f° 187b, éd. 1491.)
plus lubrique que moy. (G. BOUCHET, ms. Bruges 546, ap. Scheler, Lex., p. 73.) Il proposa certaines lucratives a ceux
Serees, I,128, Roybet.) Voir à l'article LUMIGNON l'exemple du qui de toutes parts iroyent acheter bleds.
Les femmes ont le ventre plus lubrique (DE LA BOUTIERK, Suetone, p. 229, éd. 1569.)
Glossaire de Neckam, ou lychnus est traduit
que les hommes. (ID., ib., I, 134.) par lumilon. LUCRATIVETÉ, s. f., amour du gain :
LUBRIQUEMENT, lubrequement, adv., Celui Simon, pour lucrativeté,vouloit sur
d'une manière équivoque, avec dissimu. LUCIABEL,n. pr., Lucifer : les ouvriers et sur les gaengnes aucune
lation Sire, por cel siege emplir chose pratiquer et prendre d'eulx. (COURCY,
: Que Luciabel feis guerpir, Hist. de Grece, Ars. 3689, f* iU".)
Chils dus de Bretagne s'acquitta lubreque- Faites home, si vos plot.
ment et faussement envers le conte de (Flore et Blancheflor, Richel. 19152, fO 195f.) LUCRATOIRE, adj., lucratif :
Bougighem. (FROISS., Chron., IX, 462, Hé corps, pour chou que tu es biaus, Donation lucratoire est reputee a cause
Kerv.) Ne fais pas corne Luciabaus, de mort, quand elle est conferee apres la
Dans la langue moderne il ne signifie Que Dex fist de si gente faiture, mort, ou faite par malade de maladie vray-
Qu'il fa de Paradis joians. semblablement dangereuse de mort, ou
que d'une manière lubrique. (Le Despisement du corps.) par personne estant en vray semblable
LUBRIQUER, verbe. danger de mort, ou pour doute de la
Voulloir meilleur que nous deffaire, mort, remettant l'effect et execution d'i-
— Act., rendre glissant, rendre poli, C'est de l'art de Luciabel. celle apres la mort, n'est qu'il soit nom-
lubrifier, relâcher : (C. FONTAINE, la Complaincle et testam. de F. Sa- mement dit par le donateur qu'il veut la
gouyn, à la suite des Œuv. de CI. Marot, éd. donation estre d'entre vifs et irrévocable.
Prens clystere le jour suyvant, ou mange 1731.)
quelques bouillons ou jus de pruneaux, (Cout. de Cambray, ni, 4, Nouv. Cout.
qui te puissent lubriquer le ventre. (LIB- 1. LUCIDAIRE, - chidaire, gén., II, 287.)
BAULT, Mais. rust., p. 277, éd. 1597.)
- ydaire, - Usure lucratoire. (Du MOLIN, Des con-
arie, s. m., registre, titre d'un livre des-
tracts, c. v, éd. 1561.)
— Neutr., être relâché :
tiné à résoudre des questions embarras-
En elles (les feuilles du poreau) y a hu- santes : LUCRER, v. a., gagner :
midité qui fait vaciler et lubricquer l'enfant Pouns nus bien mettre itel title que bien
et faon. (Jard. de santé, I, 375, impr. la Domine den il les lucrat.
pot estre appelé lucidarie, ce est a dire (Vie de S. Lég., 214, Koschwitz.)
Minerve.) esclareor. (Lucid., ms. Oxf. Bodl. Douce
— Se livrer à la
lubricité : 270, fo 86 r°.)
LUCRIER, adj., mercenaire :
Lucydaires de grant sapientie. (Ms. Ri
Pour mieux lubriquer a sa guise. (Sept chel. 186, f° 49.) Chies un lucrier felon s'est herberjaz.
Sag., p. 202, G. Paris.) (Ger. de Rossill., p. 359, Michel.)
Luchidaire en romant. (Div. traicl. de
Enclins a lubriquer. just., ms. Bibl. Rouen.) LUCROTE,S. f., sorte d'animal :
(J. BOUCHET, Ep. mor., II, éd. 1545.)
Lucidaire, lucidarium. (Gloss. gall.-lat., Lucrote est une beste es parties de Inde
LUCARNE, voir LUISERNE. Richel. 1. 7684.) qui de isneleté passe touz autres animaus
: et est grans comme asne et a croupe de
LUCE, s. f., luxation : 2. LUCIDAIRE, adj., brillant, précieux cerf et piz et jambes de lyon et chief de
Saphir vaut contre forceries et contre Et li fondement fut de pire lucidaire. cheval, piez de buef et bouche granz
luces et esleveures. (Li Livres des pierres, (JEU. DESPRBIS,Geste de Liege, 29639, Scheler, jusque as oreilles, et si dent sont tuit d'un
Richel. 12786, fo 30a.) Gloss. philol.) os. (BRUN. LAT., Très., p. 248, Chabaille.)
LUCT, voir LUT. Sire roy, vous avez bien dit 1.LUER, loer, louer, verbe.
Et parlé luculentement ;
LUCTANT, voir LUITANT. Si veuil respondre a vostre edict. — Act., enduire de boue, barbouiller :
(JAQ. MILET, Destruct. de Troye, 27035, Stengel.) Del sanc luat sun corse sun visage.
LUCTATIF, adj., de la lutte : (Roi., 2276, Müller.)
Art luctative. Et luciative est dit de LUCUN, s. m., p.-ê, faute pour lutun, Defors les fist couvrir de tay (les écrins)
-
luicter et est prise ici pour toute exercita- forme de luiton :
tion proffitable a santé et bonne disposi- Et environ loer de bray.
Outre cel regne n'a nus habitement, (De Josaphat, Richel. 1553, fO 204 yO.)
tion de corps. (ORESME, Politiq., 2e p.,
f° 93e, éd. 1488.) Fors sajetaires et lucuns ensement. Por louer et enduire de tere. (Trav. aux
(Aleschans, 5981, ap. Jonck., Guill. d'Or.) chat, des Ctes d'Art., Arch. KK 393, fo 21.)
LUCTATION, S. f., lutte : L'édition des anciens poètes (v. '5705)
Por clorre et louer un travers. (Ib.)
Gagnant, perdant, Rome la glorieuse porte :
Longtempsbranla soubs luctation dure. Por clorre et louer les travers des
(C. CHASTELLAIN, Fors sajetaire et noirons ensement. grans estauvles. (Ib.)
la Mort du roy Charles VII,
t. VI, p. 447, Kerv.) LUDE, s., toile fabriquée à Lude : Clorre de verges et louer de tere le
LUCTÉ, voir LUTÉ. Un sac de lude dans lequel y a certaine garde mengier, (Ib.)
quantité de pouldre d'artilharie. (Inv. des :
LUCTRE, S. f. ? arnoys, Liv. des serai., Arch. mun. Mon- — se couvrir de boue
Réfl.,
La dite robbe ouverte a grosses luctres tauban.) Quant se est enboee e del limun luee (l'hydre).
d'or, si que l'on veoit sa robbe simple de (P. DE THAUN,Best., 313, Wright.)
velours cramoisi. (MOLINET, Chron., LUDIBREMENT, adv., insolemment :
ch. cccxiv, Buchon.) Qui en faveur et gloire prent plaisance 2. LUER, voirLoiER.
Ludibrement injustice l'accueult,
LUCTUEUX, adj., plongé dans la tris- Et n'en faict pas apres ainsi qu'il veult. 3. LUER, voir LOER.
tesse, dans le deuil; déplorable, funeste : (Contredietz de Songecreux, f° 165 rO, éd. 1530.)
Ainsi il estoit contraint par grant des- voir LIEU. LUES, leus, loeus, lueus, loes, adv., alors,
tresse et luctueuse passion. (Chron. ethist. LUE, maintenant, aussitôt :
saint. et prof., Ars. 3615, f° 112 vo.) 1. LTJEC, lec, laie, adv., là, alors : Si le bouta aval que il fu lues tues.
La tube du ciel espandera voye lue- Au matinet luec en convent Ogier, (Roum. d'Alix., f° 5b, Michelant.)
tueuse, c'est a dire plaine de doeil. (Fos- N'i aroit garde fors d'un seul chevalier.
SETIER, Cron. Margarit., ms. Brux., l, (RAIMB., Ogier, 2020, Barrois.)
S'aloient en Espainge leus maintenant,
f° 190 r°.) Tout droit a Pampelune la chité grant.
Egar, luec, voy une maison. (Aiol, 377, A. T.)
La trompette du ciel se orra (Mir. de Nostre Dame, de Rob. le dyable, p. 35,
Nus d'aus deus cose ne savoit
De par tout a voix luciueuse Antiq. de Norm.) Que lues a l'autre ne disoit.
De laquelle tout tremblera,
Tant sera la voix furieuse. Laie ou lour plairat. (3 mai 1395, Ch. de (Flore et Blancheflor, 225, Bekker.)
Mahaut, dame de Valangin, Neuchât.,Arcb.
(CHAHPIER,les Prophéties, dilz et vaticinations des
du Locle, n° 4.) Car, quant il i passe pucele,
Sibilles.) Lors est li eve clere et bele,
Cruente et luctueuse victoire. (J. D'AU- Puis le conte de Vantadour, Et au passer de feme eue,
TON, Chron., Richel. 5081, f° 38 vO.) Les sires de Bellay, Fontaines, L'eve en est lues toute meue.
Acheront,c'est a dire sans salut ou luc- Se trouveront lec alentour, (Ib., 1e vers., 1811, du Méril.)
Avecques autres cappitaines.
tueux. (J. BOUCHET, Triumphes de la noble (MARTIAL Li oins est lues a nient menes,
Dame, fo IÕi rD, éd. 1536.) DE PARIS, Vig. de Charl. VII, B vi vo, Quant a te main est amenes.
éd. 1493.)
(RENCLUS DE MOILIENS,de Carité, st. xx, 6,
La bonne dame consomma ce luctueux Les autres gens d'armes ce jour Van Hamel.)
et lamentable jour de l'operacion de ses Si furent logez au vilaige,
angoisses, amertumes et pleurs. (ID., Mém. Près dudit Rouen lec autour. Karaite u kars ki s'en va lues.
de La Trém., ch. XXVII, Petitot.) (ID., ib., K VI rO,) (MOUSK.,Chron., 1137, Reiff.)
La luctueuse journee d'Azincourt. (PASQ., Aine a fait prendre lues batant
Mors sur la place lec encontre.
Recherch., III, xxvi.) (ID., ib" L III r°,) As bourjois, as moines, as clers
Luctueux spectacle. (ID., Lett., V, 3.) Tant d'avoir k'il en fu tous fers.
Une pompe funebre autant exquise 2. voir LIEU.
LUEC, (ID., ib., 1785.)
jamais de roy ait esté faicte, que je que ne Il le terst a ses joues, si fu lues esclaircis.
descriraypoint, et autant luctueuse et triste. LUECQUES, voir LUEQUES. (Chans. d'Antioche, V, Y. 327, P. Paris.)
(BRANT., Gr. Capit. fr.,III, 173, Lalanne.)
LUEE, voir LIEUEE. Sire, quant en un tournoy
Tous ceux qui ont encore le cœur fran- Prendes chevalier
çois attendent si votre prudence guidera LUEP, voir LIEU. Pour lui faire fiancier,
leur courage, si votre autorité fortifiera Loes le deves laissier quoy
leurs ames; ou si votre connivence et LUEQUES, luecques, lucques, leuques, Qu'il est a fiance mis.
dissimulation les abandonnera a une hon- leucques, lecques, adv., là : (A. DELA HALLE,Chans., Richel. 1109, fO 321b.)
teuse servitude, vous precipitera, vous et Atant se partirent de luecques. (Mort
vos enfants, a une luctueuse misere. (Du
Sire, d'amant est mont grans estrelois
VAIR, Har. au pari., 28 juin 1593.) Artus, Richel. 24367, fo 14d.) Qui prie loeùs c'amours l'a assailli,
Aussi c'uns courliex sur voie.
Furent faites les luctueuses barricades. Mais Talebot ne saillit point, (ID., Jeu parti, p. 171, Coussemaker.)
(J. CHANDON, Mém., Cab. hist., IV, 105.) Ains se tint lecques tout le jour.
(MARTIAL D' Auv., Vig. de Charl. VII, 1 vu r°, Car je revenrai certes lues.
LUCTZ, voir Lus. éd. 1493.) (ID., li Gieus de Robin el de Marion, Coussemaker,
p. 401.)
LUCULENT, adj., clair : — Puis lueques en avant, de lueques en Quant ot Eufemiens le pelerin proiier
La forme d'elle est luculente. avant, désormais : Por l'amor Alexis l'ostel et le mangier,
f
(Therence en fr., 1938a, Verard.) Ne ne sui tenus a aler puis lucques en
avant aveques monsegneur en sa guerre.
Si li ramenbre leus de son grant destorbier.
(De SI Alexis, 632, Herz.)
LUCULENTEMENT, adv., clairement, (BEAUM., Cout. du Beauv., XXVIII, 6, Beu-
Moult est male ceste painture
nettement : gnot.) Qui fait l'ame acroire a usure
Valere, en ses dicts mémorables, Que de leuquesen avant il.
(1321, Délib.,
Liv. rouge, fo 105 vo, Arcb. mun. Abbe-
Amertume qui tosjors dure,
Luculentement raconta Por douçor qui lues est alee.
Les bienvegnans incomparables ville.) (THIB. DEMARL.,Vers sur la mort, XLIX,Crapelet.)
Qu'on fit a Pessimionta. De leucques en avant, (1321, Ordonn De toutes pars fu lues avirounee.
(Myst. de S. Did., p. 417, Carnandet.) ib., fo 106 vo.) , (Enf. Ogier, 993, Scheler.)
L'amena lues Charlemaine au fier vis. Uns pekieres LUIGER, S. m. ?
(IB., 6075.) Qui n'est ne lufres ne trekieres.
t.
(Poët. fr. av. 1300, IV, p. 1319, Ars.) Arbalesters, archiers, luigers. (16 oct.
Huimain vinc por maure a Aleus, 1325, Mém. adressé d H. le Despencer,
Et ro barons si me dist leus Li Camus qni est nés d'Arras Delpit, Doc. fr. en Anglet., p. 57.)
Que ne porroie maure a pieche. Dist du marcis de Monferras
(ENGUERR.D'OIST,dou Maunier de Aleus, 145, Qui n'est ne lufres n'esbahis LUIGNE, voir LOIGNE.
Montaiglon et Raynaud, Fabl., II, 36.) Ains est sires de sen pais.
Mais qui d'avoir donne grant masse
(Ib., p. 1350, et Richel. 12615, f° 210.) LUIGNIER, voir LOIGNIER.
Chil trouvera leus tantost grasse. Sos est et luffre, bien le sai. LUIIER, voir LOIER.
(J. DEJOURNI,Disme de penit., Brit. Mus. Add. (Combat de St Pol, ap. Scheler, Trouv. belg ,
10015, f° 73 v°.) p. 252.) LUIN, voir LOIN.
Pour çou vous di ge que nus hom Quant tu verras luffres maintiens
Ne doit emprendre tel mestier, En dames,loing d'elles te tiens, LUINE, voir LOIGNE.
S'il n'est montes sur bon destrier : Et croy qu'elles ont petit sens.
LUINER, voir LOIGNIER.
C'on est lues du feble abatu. (FROISSART, Poés., III, 36,1209, Scheler.)
(SARRAZIN, Rom. de Ham, ap. Michel, Hisl. des LUINZ, voir LONS.
rois d'Anglet. et des D. de Norrn., p. 306.) Quant l'enfant est nouvellement né, et
avant qu'il suche la mamelle, se on lui 1. LUIRE, loire, v. n., faire des éclairs:
aussitôt que : donne a mengier d'une pomme cuitte, ja-
— Lues que, mais, après, toute sa vie, il n'en sera si Quant il loist en estes.
Lueus que il vit la bataille pesant, luffres ne gourmant a table, en boire et en (Poét. ms. av. 1300, IV, 1367, Ars.)
Si s'entorna li traitres fuiant. mengier. (Evang. des Quen., p. 21, Bibl.
(RAIMB.,Ogier, 779, Barrois.) elz.) 2. LUIRE, v. a., couvrir la brebis, en
Lues qe por[r]ont les garn[em]enstenir Mais tant estoit lors Perceval lafre et parlant du bélier :
A la bataille porront molt tos venir. lourd, que la defense d'icelle ne luy peult
(R. de Cambrai, 4579, A. T.) Einz puis que soi beler ne muirc
profiter qu'il ne la baisast voulsist ou
Et conoit, lues ke il le voit, f
non. (Perceval, 5d, éd. 1530.)
Ne finai de ses berbis luire.
Ces bestes ai jei enjendrees.
Ke par la dolour de tristesce Pour enfonser le fer dans ses louffres entrailles. (Peler. Renart, p. 419, Martin.)
Li est venue tele destresce. (GACCH.,Plais. des Champs, p. 125, éd. 1604.)
(Dolop., 1900, Bibl. elz.) Au moys de septembre que les moutons
saillent et luysent les brebis portieres. (J.
Mors nous auroies LUFREMENT, luff., adv., gloutonne-
DE BRIE, Bon Berger, p. 40, Liseux.)
Se tu molt tost nel secouroies ment, avidement, malproprement :
Lues droit grl'n auroit abatu
Son oisiel. Ceste vierge ainsi aournee 3. LUIRE, s. f., bande propre à couvrir
~(Escouffle,ap. Michel, Lais inéd., p. 149.) Entre en l'euvre des l'ajournee
Et voit se queue si bien faire et à entourer le cou :
Tant fu biaus Bauduins et de gente fachon, Que sur toutes puist le miex plaire, Se vantent de m'y de arrester (en champ
Leus que dame le voit desire le baron. Et combien que le fin desire clos) d'une luire fer. (23 avril 1547,
(B. de Seb., III, 434, Bocca.) Non pourquant elle se consire Lettre au roi, ap. Le Laboureur, Addit. aux
LUESEL, voir LUISEL. Que ne face trop lulfrement Mém, de Castelnau, II, 602.)
Ce que veult faire proprement.
LUET, s. m., terme de féodalité :
(Anti-Claudianus, Richel. 1634, fO12 v°.) LUIS, voir Lus.
Devoir de luets. Qui est un boisseau de Ceux qui vont luffrement (à la commu-
seigle sur chacune tenue et chacun me- nion) sans discerner quelle viande c'est, LUISARLE, luysable, adj., lumineux,
nager tenant feu et fumee et labourant mais vont beer la gueule sans considerer brillant :
terres en la paroisse, dont est fait men- que c'est du Sacrement. (XVIe s., np. La Li mandement del Seignur luisable, en-
tion au recueil des Arrêts des chambres Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
de Bretagne du 16 octobre 1561, et du
luminanz oilz. (Liv. des Ps., Cambridge,
20 mai 1564. (LAURIÈRB, Gloss. du Droit LUGE, s. f. ? xvin, 8, Michel.)
franç., t. II, p. 72.) Ils se prindrent a tempter les fosses a L'entree de tes paroles luisable. (Ib.,
tout plombs, luges, lattes, entes ensemble. cxviii, 130.)
LUETTE, s. f., jeu de cartes espagnol, (J. MOLINET, Chron., ch. CLI, Buchon.) Venus est estoile luisable bien fortunee.
qui se joue encore particulièrement en (Introd. d'astron., Richel. 1353, fo 34b.)
Bretagne et sur le littoral du Bas-Poitou : LUGMAILLE, s. f., terme collectif qui,
Lucidus, luisable. (Gloss. l.-fr., ms.
A la sequence, aux luettes, au tarau.
comme legumage, désigne toute espèce de Montp. Il 110, f° 167 r°.)
(RAB., Gargantua, ch. XXII, éd. 1542.) légumes :
Lucibilis, luisablez. (Gloss. de Salins.)
Lentilles, pois, febves et autre lugmaille. Lucibilis, luysable. (Gloss. de S.-Germ.,
LUEURE, S. f.? (Practique de P. Bocellin, f° 6 r°, éd. Lyon.) Richel. 1. 13032.)
Hyraut li vont criant a destre,
Le petit pas a la lueure : LUGEAU, voir LUISEL. Luisable, lucibilis. (Gloss. gall.-lat., Ri-
« Sansuerre au bacheler sansuere !
chel. 1. 7684.)
« Sansuerre a l'anfant preu et saige ! LUI, voir LE.
(BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 1590, Delmotte.) LUISAMMENT, luys., adv., avec éclat,
LUICEL, voir LUISSEL.
d'une façon brillante :
LUEUS, voir LUES. LUICRE, s. m., sorte de bâtimentgréant Des clairs raiz du soleil nature façonna
LUEZ, s.m. ? des voiles à bourcet et d'une extrême Une beauté luisamment admirable.
Et voit Baudoin sordre don ravoi et do luez. légèreté : (LOYSLE CAROW, f
Poés., 69 va, éd. 1554.)
(J. BOD., Sax., CXXX,Michel.) Lors se mirent les pietons es luicres, Une cotte de soye
lesqueles sont petis vaiseaus cotidiiens et Rayee d'or qui luysamment ondoye.
LUFE, voir LOPE. de voisinage. (FOSSETIER, Cron, Marg., ms. (J.-A. DEBAIF,Euvres en rime, IXe livre des
Brux. 10512, X, v, 6.) poemes, f° 249 v°, éd. 1573.)
LUFRE, luffre, louffre, lafre, adj., gour-
mand, friand, écornifleur, goinfre, glou- La langue moderne a conservé ce mot Et au soleil si luisamment ressemble,
Qu'elle esblouit mes yeux de tous costez.
ton, lascif : sous la forme lougre. (PONT.DETYARD, ŒUV.poët., p. 49, éd. 1573.)
Je di k'en amour mesprent LUICTEMENT, voir LUITEMENT. LUISANCE, s. t., lueur, lumière, éclat :
Qui luffres est : cascuns doit garandir
L'ouneur sa dame et mesdisans cremir. LUICTERESSE, voir LUITERESSE. Son esloille de grant luisance
(BBETEL,Chans., à Ad. de la Halle, Richel. Avons choisie.
1109, P 317* ; Coussemaker, p. 19i,) LUIER, voir LOER. (Myst. de la Pass., ms. Troyes, 1re j., f° 140 v°.)
Tu auras. douceur sans douleur, auto- Et jusqu'au XVIIe siècle : Celluy qui attend de faire aumosne jus-
semblable
rité sans austérité, honneur horreur,
sans Le 4 de may on at enterrez deux enfans ques apres sa mort est fait a
et luisance sans nuisance. (LE MAIRE DES d'une portée dans un lugeau. (1684, Lens, l'homne qui porte sa lucerne et Iumiere
BELGES, Ill. des Gaules, i, 248, Stecher.) derriere son dos. (Prem. Vol des exp.
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) des Ep. et Ev. de Kar., f° 33 v, éd. 1519.)
'Un auteur du XIXe siècle a dit : Luseau, lieu où l'on met les morts ; Six petites lucernes representans les sept
châsse de saint. (MÉN., Dict. Etym.) pianotes. (GUILL. DU CHOUL, Relig. des Ro-
Dans un sonnet plein de grâce, le pri-
sonnier supplie une chatte de lui prêter la Wall., lûjd, bière, cercueil. Rouchi, mains, p. 9, éd. 1561.)
luisance de ses yeux pour remplacer la luiseau,. luyseau. Lillois, lusiau, luigeau.
lumière dont on l'a privé. (CHATEAUBRIAND, P.-de-Cal., lujiau. Pic., luisel, luseau, lusel. — Lumière, lueur : - -
Mém. d'outre-tombe, Ferrare, 18 sept. 1833.) -
La sus amunt pargetent tel luiserne
2. LUISEL, s. m., lumière, lueur : Que par la noit la mer en est plus bele.
LUISARNER,v. a., briller : Andemantiers qu'il celebroit, .vi. home (Roi., 2634, Muller.)
Soleil qui luisarne au matin, virent sor son chief un luisel ardant. (Vie Enveie la tue luiserne e la tue vertef.
Femme qui parle latin, saint Martin, Richel. 988, 10 235b.) (Liv. des Ps., Cambridge, XLII, 3, Michel.)
Enfans nourri de vin
Çou meisme sacies des ieus
Ne viennent point a bonne fin.
(COTGR.)
LUISELET, s. m., dimin. de luisel, Que dei voirre et de la lanterne,
petite bière : Car es ieus se fiert la lucerne
Haut-Maine, luiserner, luisarner, répandre Pour l'accat d'un luiselet a ens mettre La u Ii cuers remire et voit
une lueur pâle ou sinistre. un petit enfanchonnet. trouvé noyet es L'oevredehors, quels qu'ele soit.
LUISART, luysart, s. m., soleil levant :
fosses de la ville. (1387, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
(CHREST.,Cliget, Richel. 375, f 269\)
Quar es eulz se fiert la luisserne.
Vers le luysart sont aulcuns très notables (ID., ib., Richel. 1374, P 26b.)
Chevaliers, chiefs de guerre, gouverneurs. LUISELIER, s. m., fabricant de cer-
(RENÉ MACÉ,Voy. de Ch.-Quint, 1260, G. Ray- cueils : Sous la luiserne du soleil
nand.) Ne trovast .on un tel parel.
Jehans li Cevaus, et Wautiers li luise- (Eleocle et Polin., Richel. 375, f° 639.)
Argot, luisard, soleil ; luuarde, lune. liers. (Ch. de 1240, ap. D'Herbomez, Etude
sur le dialecte du Tournaisis, p. 31.) Il ne vaut pas que la luserne
1. LUISEL, iel, luysel, luissel, lusel,
- Fust longement sous la chisterne.
luseau, luesel, lugeau, s. m., cercueil, LUISEMENT, s. m., lumière, éclat : (Mir. de S. Eloi, p. 46, Peigné.)
tombeau, châsse de saint : Le luisement du soleil. (Hagins le Juif, Dieu ne vaut plus que la luisierne
Richel. 24276, fo 78 v°.) Fust esconsee en la lanterne.
Mais morte le trouva et mise en ung luisiel. (Ib., p. 66.) -
(Chev. au cygne, 29759, Reiff.)
LUISER, v. a., couvrir la brebis, en par- Vees vous cete petite luiserne la. (Artur,
En la terre ne l'osent metre, lant du bélier : ms. Grenoble 378, fo Õ2b ,t
.1. luisiel de fier forgier font, Si nous voulons avoir des brebis et Et il se cuevre de son escu et s'en ala le
Le cors Mahom couchier i font.- plus droit que il pot envers la luserne del
(A. Du PONT, Rom. de Mahom., 1900, Michel.) femelles, il les fault tourner au vent du
midi et les faire ainsi luiser et couvrir. huis que il veoit. (Ib., fo 53e.)
Ke nus ki fache luiseaus ne soit si har- (COTEREAU, Colum., VII, 3, éd. 1555.;
dis k'il fache ne fache faire fose por gens Moult estoit cler celui pais
enfouir. (Pièce de 1284, ap. Tailliar, p, 351.) Et tôt ausi, ce li est vis,
LUISERNE, luisierne, luserne, luisserne, Com souleus estoit la luiserne
Il morust, et accompli sont li an de sa lucerne, lucarne, s. f., flambeau, lampe, D'une très petite lanterne.
vie, cent et dis ans, et fait est par juge- lanterne : (GEFF., ,'\III. Est. du monde, Richel. 1526,
ment et mis en luisel en Egypte. (Bible, f° 165a.)
Genèse, chap. 50, vers. 25, Richel. 1.) Tu enlumines la meie luiserne, sire.
Lat., in loculo. (Lib. Psalm., Oxf., xvii, 31, Michel.) L'omme est ansi com la lenterne
Mais cant ja li tôt poissanz Deus et On la chandoile rent luiserne.
Item un drap lequel on suet mettre as (ID., ib., f° 178d.)
exeques des mors sur le lusel ou autre re- Romain voloit cesseir de son travailh, et
présentation du corps. (1371, Invent, de l'é- mostreir la vie Benoit en exemple az Un grant cirge el une lanterne -
glise de Cambrai, ap. Duc., Lucellus 1.) hommes, ke la luserne mise sor lo chan- Qui mult getoit clere luserne.
Moy mort et expiré je supplie que de
deleir renderoit clarteit par k'ele luiroit a
toz ceaz ki sont en la maison Deu. (Dial.
(Eil. de la g. s., Vat. Chr. 1659, 10a.)f
Le beau souleil par sa luserne
moy ensevelir soit attendu par l'espace de de S. Greg., liv. II, ch. i, p. 58, Foerster.) La region do feu gouverne
douze heures ou environ, affin que apper-
ceu.soye tout expiré, et lors mis en un A la quele escriture nos faiz bien si vos
entendoiz (J. LEFEYRE,la Vieille, 1. III, v. 4443, Cocheris.)
plat luisel couvert d'un linceul tant seule- i assi cum a la lucerne ardant Les brebis s'ostent des pourceaulz
ment (BOUT., Test., à la suite de la Somme en .1. oscur leu. (Greg. pap. Hom., p. 57, Et les bestes de mainte guise
rur., 26 p., fo éd. 1486.)
69d, Hoffmann.) Se separent, mais la divise
Adevinez que c'est cellui qui le vent en Des homnes comme faucons planne,
Por lire son sautier s'assist,
est joyeux et cellui qui l'achate en est Sa luiserne devant lui mist. Mais une fois venrront au sanne
courrouchiez et cellui qui en besoingne le (Vie des Pères, Richel. 23111, 1° 6e.) Du grant et du hault justicier,
met n'en scet riens, c'est un luysel. (C. La passeront par sa lucarne;
MANSION, les Adviniaux amoureux, Te- Doit li hom qui fait le puis avoir enlor ~Cascun fait contre son mestier.
chener.) soi une lucerne ardant. (BRUN. LAT., Très., ~Poés., Richel. 840, f° 294 r°.)
(E. DESCHAMPS,
Pour luisel a sepulturer ung enflant p. 178, Chabaille.) Metz, luhene, lugèue, lumière. Forez,
trouvé, vi. (1492, Dépenses faites par la
ville de Lille pour les enfants trouvés,
Areb. mun. Lille.)
Incontinent mon conducteur ralume
La lucarne de mon petit esprit.
(BOURDIGNÉ, Faiseu, p. 111, éd. 1723.)
laeur pâle.
lusarna, ver luisant ; Haut-Maine, lucerne,

Le luesel, enterrement, messe, luminaire Les vaisseaux de Dieu, les lucernes do- LUISEUR, voir LUISOR.
d'un enfant trouvé coûtent xxs. (1495, ib.)
rees, l'aire doree. (COQUILL., Guerre des LUISIBLE, adj., brillant :
Et se demonstra ainsy pouriture de la Juifs, II, 310, Bibl. elz.)
planche ou aselle du dessoubz au fons du A tous amans fut bien luisille
Si que de leurs beaulx faietz toutes terres L'anel qu'en ung chev..! d'arain
dict lugeau sur laquelle les dictz ossemens sont illumineez, et. speciallement celles
furent trouvez reposans.(A. DE BEAULATNC.,
Rapp. au Conseil d'Et. de Ch. Q.) dont ilz sont natifz haultement decorees
d'avoir porté si nobles candelabres, si
Gises trouva, dont-invisible
Estoit quant t'avoit en sa main.
(LEFRANC,Champ. des Dam., Ars. 3121, fO 84d.)
Ung hugier fait ung luyseau devant le splendides lucernes par qui les entende-
grant hostel a cellebrer les services des menz des hommes peuvent estre menez LUISIEL, voir LUISEL.
deffunetz. (1585, La Bassée, ap. La Fons, a la congnoissance des choses a eux in-
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) , congneues. (Orose, vol. I, Prol., éd. 1491.) LUISIER, lusier, toiser, verbe.
— Neutr., luire, briller : et ravist nostre oraison, orne et fait res- devuider et liceler. (Calepini Dict., Bâlc
,
plendir tout le monde, et a toutes choses 1584.)
Et voit contre soleil les vers elmes luisier. baille ses couleurs par sa clarté et luiseur.
(Age d'Avign., 3508, A. P.) (CHAMPIER. Nef des dames vertueuses, LUISSELET, lisselel, louselet, loinselet,
— Faire un temps clair, un beau temps : liv. I, ch. 2, éd. Lyon.) s. m., pelote, peloton de fil, écheveau :
Loiser, c'est éclairer. (E. CLEIBAC, Term. Tout environné de la luyseur de la lune. Ou de fil ung biau luisselet.
de mar., Termes ordinaires aux marins (La Nef de santé, fo 7 r°.) Si cnm font nonains par coustume.
pour expliquerle calme et beau temps.) LUISSAU, voir LUISSEL.
(Rose, 14620, Méon.) Impr., linsselet.
Ou nn biau petit costelet,
— Réfl., dans le même sens: LUISSEL, luicel, luisseau, lussel. loissel, On de blanc fil un lisselet.
U james puis n'ert dolent ne irrez loinsel, cel, iel, iau, - eau, luxel, lousel, (lb., 14855, Lantin de Damerey.)
Ne de nul mal enblemiz ne tnchez, - - - Le suppliant rompy ledit coffre ou il
loucel, louchel, s. m., pelote, peloton de fil,
Ainz se lusera corn soleil en estez.
écheveau: trouva. un loinselet de fil pers. (1389,
(Petite philosophie, ms. Cambridge, S. John's l, Arch. JJ 138, pièce 133.)
11, P Meyer, Rom.) Et li un l'antre ensi sostient Louselet. (Gloss. de Lille, ms. Lille 369,
Que terre en mi lieu s'atient f° 10a.)
LUISIERNE,voir LUISERNE. Comme loinceaus de fil reont.
LUISION, s. f., lueur, lumière :
(Image du monde, ms. Montp. H 437, f 70 r°.) LUISSERNE, Voir LUISERNE.
Et en la main li assena
Ke par la Inr veneit del soleil luision. Le clef d'un luiciel de fil blanc. LUISSEUL, voir LUISUEL.
(TH. DE KENT,Geste d'Alis., Richel. 24364, (MOUSK.,Chron., 12578, Reiff.) Impr., linciel.
f° 64 r°.) LUISSOIRE, voir LUISOIRE.
Lors fu menes en paradis,
LUISIR, v. n., luire, briller : Plain de repos et de delis, LUISTÉ, voir LISTÉ.
La veissies ces banieres bruir, Caries li Caus par le loinsiel
Contre soleil les vers biaumes luisir. De fil qu'il ot en sa main biel. 1. LUISUEL, S. m., cercueil :
(Les Loh., ms. Montp. H %43, CO113e.) (ID., ib., 12629.) Impr., lainsiel. Que il ne soit nus si hardis ki face luisuel
Begons esgarde, vit lor hiaumes luisir. Glomos fili. Lussel de fil. (Gloss. de puis ore en avant en toute ceste vile se de
(Gar. le Loh., ~1°chans., XXXIV,p. 110, P. Paris.) Neck., ms. Bruges, Scheler, Lex., p. 92.) bois blanc non sor le forfaitde.c. s. et banis
de le vile et sor perdre le luisiel. (1284,
Parmi la plaine vit chevaliers venir Si tenoit un luissel de fil. (Chron. de S.- Dan, Tailliar, Rec. d'act. des XII* et XIIIe s.
Et les vers hiaumes flamboier et luisir. Den., ms. Ste-Gen., f° 199d.) Lat., glome- en lang. wall., p. 351.)
(lb., 2* chans., V, p. 167.) rum lineum. Vermand., luiseu, cercueil.
Li anciens enemis dont il les buens voit Il s'en ala devant luy en distordant le
luisir a gloire, de ce les parverz par envie fil de ce luissel resplendissant. (Gr. Chr. 2. LUISUEL, luisseul, s. m., cierge :
ravist a poine. (Dialog. St Greg., p. 138, de Fr., Charl. le Chauf, XIII, P. Paris.) Walerants le tourneur tourne pluseurs
Foerster.) Cest luissel de filé tendrai coses, et si fait luisseus et cherges et
Li vrais soalens commença Au chief, et vous l'emporteres, toirses et candeilles de chire. (Dialog. fr.-
Petit et petit a luisir. Et par ce luissel troveres flam., fo 20c, Michelant.)
(GEFF., Yii. Est. du monde, Richel. 1526, Le chemin qui de la prison
f° 113d.) Vous metra hors a garison. LUITANT, luctant, adj., opposé, con-
En cel bruellet voi ces elmes luisir. f
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, 111a.) traire :
(Huon de Bord., 681, A. P.) Un loucel de fil. (Estories Rogier, Richel. Capara est composé de vertus contra-
20125, f 158e.) rientes et luctantes. (lard, de santé, I,126,
LUISOIRE, luissoire, adj., qui est en Glomus, louseaus. (Gloss. de Douai, Es- impr. la Minerve.)
chaleur, en parlant d'une femelle d'a- callier.) Impr., lonseaus.
nimal : Globus, luissiau de fil, monceau. (Ca- LUITEL, voir OITEL.
Quant les brebis estoient saillies, au thol., Richel. 1. 17881.) LUITEMENT, luitl., luict., s. m., lutte :
commencement du temps qu'eles sont Huit toisons de laine et deux loisseaulx Damledeus son non li enquier
luissoires, pour ce que les faons (en sont) de fil de lin. (1398, Arch. JJ 154, pièce 97.) A celi qui si le requiert
meilleurs que en la fin du temps, metoit Ici en icel luitement.
Jacob les verges et cbaniaus devant les Quatre livres de fil blanc en luissel.
(Un partage mobil. en 1412, p. 28, St- (EVRAT,Bible, Richel. 12457, fO65 v°.)
yeus des moutons et des brebis par quoi Germain.) Impr., linssel. Luittemenl, luctamen. (Gloss. gall.-lat.,
eles conceussent en eles regardant.
(GUIART, Bible, Gen., LVII, ms. Ste-Gen.) Desveloppant le fil dudit loinsel resplen- Richel. 1. 7684.)
Du tamps qu'eles sont luisoires. (ln., ib" dissant. (J. VAUQUELIN, Chron. d'E. de Luictement, luctatio. (R. EST., Pet. Diel.
Maz. 538, fo 19°.)Lat.,in ipso calore coitus. Dynler, II, 56, Xav. de Ram.) fr.-lat.)
(Gen., xxx, 39.) Luisseau de fil. (1464, J. LAGADEUC, Ca-
thol., éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl. LUITER, luyter, v. a., synonyme de sail-
LUISOR, - eur, - our, - ur, luys., lus., Quimper.) lir :
s. f., lueur, lumière: Ilz y oit tant d'iawe en ung celiez ou Quand ilz sont en estât de saillir et luytev
les brebis portieres. (JBAN DE BRIE, le Bon
La forme del soleil i fut od sa lusur. ung tuxerant ouvroit de son mestiez, que Berger, p. 152, Liseux.)
(TH. DE KENT,Geste â'Alis., Richel. 24364, l'yawe enmenoit ses luxelz de filz aval le
f° 2 V°.) celliez. (J. AUBRION, Journ., an 1483, Si advient. que aulcunes brebis portie-
Les piez cognat a la luisor. Larchey.) res sont luitees et saillies en aoust. (ID.,
(Les Pass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. 108a.) ib., p. 118.)
Ung louchel de cordelle .XII. d. (1539,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Cf. LUISER et LUIRE.
Mes ja estoit don sonteus escondue la ~luisour.
(Prise de Pampel., p. 141, Mussafia.) Amiens.)
LUITERESSE,luict., s. f., celle qui lutte :
Radius, rais, luiseur. (Gloss. de Salins. Loinseau de fil. A clue, or bottome of
thread. (COTGR., éd. 1611.) Lors celle parla qui sembloit estre luic-
Resplendissantluiseur lucifericque. teresse, a elle me prens pour luicter. (DE-
(Mist. du viel Test., 72, A. T.) Rouchi, louseau; wall., lonhai; namur., GUILLEV., Pelerin. de la vie hum., Ars. 2323,
Ils donnoient si terribles coups les poul- lonnha ; pic., loinseau; norm., linssel, lis- Co 147 rD.)
ungs
sur les autres que la fumee avec la sel. Guernesey, cllunsé. LUITERIE, S. f., lutte :
driere qui partoit d'eulx obfusquoit la luy- La y ot bonne luiterie
seur du soleil. (Pereef., III, fo 99a, éd. LUISSELER, liceler, v. a., mettre en
1528.) peloton : De moi a li pour retourner
Mon mantel et au droit tourner.
Ainsi comme le soleil qui le matin monte Agglomero, mettre du fil en plotton, (FROISS.,Poés. Richel. 830, p. 355a.)
LUITION, s. f., annulation : .i. ganboisond'un luitonel ausi Trovons la vertus dou diable
Mon cousin, chers et féaux, nous vous Ot Maillefer endossé et vesti. Est ens es rains sans nule doute,
envoyons cy jointes certaines nos lettres (Mon. Renuart, Richel. 368, f 252e.) Ou lombril est sa force toute.
patentes qu'avons fait decreter par forme Cf. LUITON. (Lapidaire, E 1024, Pannier.)
de loy et edit perpetuel, pour advertir tous
LUMBRE, voir LOMBLE.
et un chacun a quel prix, valeur et estima- LUITRONEL, adj., de luiton, de lutin :
tion d'or et d'argent l'on pourra faire les Li crisolites. a si grant vertu que ane- LUMBRIC, voir LOMBRIC.
remboursemens, extinctions et decharges mis ne puet aprochier celui qui le porte sor
des deniers capitaux des rentes parlettre, lui, et percies veut estre par mi d une soie LUMBRIL, voir LUMBLIL.
partages, gageries et autres facultez de d'asne a tout les peu(r)s luitroneus. (Des-
rachat et luition des ventes et acquitte- cript. lapid., ms. Berne 113, f° 169'; Pannier, LUMBRIQUE, voir LOMBRIC.
mens des contracts anciens et nouveaux. p. 79.)
(Lett. pat. des Archid. touchant l'extinction LUME, voir LUM.
des rentes, Brux., 25 juin 1601.) LUITTEL, voir OITEL.
LUMEIGNON, Voir LUMIGNON.
LUITIS, s. m., lutte : LUITUMIERE, s. f., demeure des luitons :
Et certes se ne fust la guerre et le luitis
Plus volentiers y fusse trois mois ou cinq ou sis.
(Restor du Paon, ms. Rouen, P 76 V°.)
Si
t'entraîneront
Es tenebres d'enfer, en l'orde luitumiere
LUMEILLON, voir LUMIGNON.
LUMELLE, voir LEMELE.
Ou jamais ne verras ne clarté ne lumiere.
1. LUITON, luition, luytton, luton, luthon, (Vie Ste Christ., Richel. 817, fO 184 r°.) LUMER, verbe.
s. m., lutin : 1. LUM, lun, s. m., limon, boue, fange : — Act., allumer :
Sont venut recorder Godefroit de Buillon Nule chose nen est plus halte de Deu, E dejuste le red fust un cirge lumed.
De l'iermite vaillant qui mort a le luiton (un ser- totevoies
[pent, un monstre). ne nule chose plus vils ke luns,et
humiliteit el
(P. DE THAUN,Liv. des creat., 120, Wright.) Mail,
(Chev. au cygne, 20406, Reifî.)
descendit Deus par si grant 256 : alumet.
lum, et par si grant humiliteit montat li Mester lur uni lumeit
En guise estoit d'un luilon figures. luns a Deu ke tôt ceu ke Deus fist en lui Herbes qui sunt enbetumeit.
(Huon de Bord., 5320, A. P.) crocet om ke li luns lo fesist, et tôt ceu ke (S. Brandan, 802, Michel.)
Le grant porte fut ouverte, par laquelle li luns soffrit, dict om que Deus lo soffrit
Ke nus feu avoir ne pooit
sailly ung monstre en luiton, mout estran-
deffiguré. en lui par mervillous et par niant conpren- Si sa chaundaille ne lumoit.
gement (MATHIEU D'ESCOUCHY, navle sacrement. (S. BERN., Serm., Richel. (GAUT.DEMES,Image du monde, 1. l, c. 6, Richel.
24768, fo 30 r°.)
Chron., II, 143, Soc. de l'H. de Fr.)
Il mellat a cest lum terrien force vivavle,
f
25407, 29E.)
Et Cerberus, l'ort infernal luton. Éclairer :
(CRETIN,Chants roy., fO 37 rD, éd. 1527.) si cum ens arbres. (ID., ib.) —
Si n'est il loup, louve, ne louveton, Anz donat ancor apres a nostre lum Puis prenoient. torses et falos, pour eus
Tigre, n'aspic, ne serpent, ne luthon, sentement, si cum ens beestes. (ID., ib.) lumer, car il faisoit très brun. (Chron. des
Qui jamais eust sur moy la dent boutee, Ancor volt plus grant honor faire a nostre Pays-Bas, de France, etc., Rec. des Chr.de
Si mon excuse il eust bien escoutee. lum, et si mist en lui force resnavle, si Fland., t. III, p. 208.)
(CL. MAR., Epist. aux Dam. de Par., p. 148,
éd. 1596.) cum ens hommes. (ID., ib.) Neutr., éclairer, briller :
Car celemaisteiz se
contrastpor ajunnre —
Orgueil est devenu glouton, Ledicte lampe faire ardoir et lumer.
Il est de tout vice entaché; a nostre lum la meillor chose qu'il avoit, (1347, Test. de Rob. de Nam., Arch. mun.
C'est tout ung et fust ung luton.
c'est lei mismes. (ID., ib.) Valenciennes.)
(1530, Débat de Charité et d'Orgueil, Ane. Poés. Et Criz parolet en la salme et si dist : Je L'accoustrement de la dite voye monta
fr., XI, 304.) suis, dist il, fichiez el lum de la meir, nos a plus de dix mille flambeaux, sans com-
Je vous prometz que je yray en orbelle,
fumes jai za d'avant luns de paradis, mais prendre ceulx qui lumoyoient aux despens
Par voz maisons menant tant de luyttons, or sommes nos luns de meir. (ID., ib., d'aulcuns particuliers. (MOLINET, Chron.,
Et donneray tant de coups de bastons. fa 35 r°.) ch. cccv, Buchon.)
(BOURDIGNÉ, Leg. de Faifeu, p. 9, éd. 1723.) En la premiere oyvre de nostre creation Lumer, lucere, lumen fundere. (FED.
Mille fantosmes noirs, mille luiltons encor
fist Deus l'omme del lum de la terre. (ID., MOREL, Petit recueil des mots francois, éd.
Foulent, malencontreux, mon accoustrement d'or. ib., fo 51 vo.) 1632.)
(A. DERIVAUDEAU, OEuv.poét., p. 113, éd. 1859.) Et furent les fosses curez de lun dehors Champ., comm. de Sommepy, lumer,
Et la rencontreront les bestes sauvages et dedans. (JOINV" Hist. de St Louis, p. 174,
et des isles : et le luitton criera apres son Michel.) éclairer.
compaignon. (Bible, Isaie, ch. XXXIV, éd. LUMETTE, s. f., bribes de substances
1556.) Lat., et pilosus clamabit alter ad 2. LUM, lun, lume, s. m., lumière :
alterum. Li luns estoit jai d'avant creez. (S. BERN.,
inflammables :
Et habiteront illec les austruches et les Serm., Richel. 24768, fo 51 vo.) , Le suppliant pour y veoir cler getta des
luitons sauteront la. (Bible, Isaie, ch. XIII, Mes lo reverent conte quant il connut li
chenevottes ou lumettes en son feu, qui
fo 385 r°, éd. 1563.) ,
navie de li Grex o 10 lume comme estoille, tantost furent alumees. (1478, Arch. JJ
ala lor encontre plenement. (AIMÉ, Chron. 206, pièce 82.)
Luiton a été encore employé au XVIIe s. : de Rob. Viscart, I, 22, Champollion.) On dit encore à Paris une lumette pour
Notre ami Monsieur le luiton,
Dit l'homme, vous perdez un peu trop tost courage.
Ou est le glorieux lume de vostre renom. une allumette.
(LA FOHTAINE,Contes, 11, 153, Lemerre.) nee resplandissant par le monde univers? :
(J. MOMNET, Chron., ch. xiv, Buchon.) LUMIERE, s. f., flambeau, lampe
Wall., luton. Nus deu mestier desus dit ne doit ouvrer
Guernesey, lum, lun, lumière.
Nom propre, Lutton. par nuit, a clarté de feu ne de lumiere. (E.
Cf. NUITON. LUMBART, voir LOMBART. BOIL., Liv. des Mest., 1re p., LXV, 3, Les-
pinasse et Bonnardot.)
2. LUITON, s. m., sorte de peau: LUMBE,voir LOMBLE. De rechief quatre lumieres de cuivre,
D'un cuir de cerf avoit son chief vesti, LUMBLE, voir LOMBLE.
c'est assavoir une grant et trois petites.
D'un chapelet, onques meillor ne vi, (1338, Arch. JJ 75, pièce 54.)
bouilli
lumbriz.
LUMBLIL, lumbril, lombril, s. m., reins :
D'un viel luiton bien serré et Quatre lumieres de cuivre. (1344, Lett. de
(Mon. Renuart, Richel. 368, f
252e.) Tu posas hisdur a noz lumblilz. (Liv. des Ph. de Val., Arch. JJ 75, fo 30 vo.)
Cf. LUITONEL. Ps., Cambridge, LXV, 9 Michel.) Var., Une lumiere de fer. (1352, Renonc. de
Jeanne de Bar, ~Cessede Garennes, Pontigny,
LUITONEL, s. m., dim. de luitov, sorte
Mi lumblil sicume fus fumant. (Ib., LXXII, Arch. Yonne H 1439.)
de peau : 21.) , Le suppliant getta une lumiere qu'il
tenoit en sa main, ou il avoit de l'uille et Trois livres de lumeignon. (Ib.) depuis la porte S. Denys jusqu'à l'eglise.
une mesche ardant,. et cheut le lusse- Pour avoir faictes lesdictes torches et mis (JUVENAL DES URSINS, an 1422, Michaud.)
ron, qui estoit soubz laditte lumiere,a terre.
(1419, Arch. JJ 171, pièce 165.) lemignon. (Compte de Jaquet Delogne, 1424- S'en retournerent les Gandois mout
1426, Commune, Despence, r, Arch. mun. joieux et fut la paix criee en leur ville et
Les suppliants prindrent en l'hostel d'i- Orléans.) furent feux, luminaires et carolles de joye.
cellui Mosnier une lumiere. (1471, Arch. JJ Que nul ouvrage de chire ne soit fait et (LA MARCHE, Mém., I, p. 407, éd. 1616.)
195, pièce 608.) vendu en le dite ville et banllieue qu'il n'ait
poix de la chiere nette sans lumeignon. et — Faculté de voir, vue :
— OEillères, dans le masque du heaume sans baton en ouvrage de torsses et cierges. A son oncle Henry, qui tôt son luminaire
au xiiie s., puis dans la visière, au xiv* s. : (Ch. de 1459, ap. A. Thierry. Mon. du Tiers Ot perdut de noveal.
Tout droit par devant la lumiere, Etat, IV, 267.) (JEH. DESPREIS, Geste de Liège, 37 420, Scheler, *
Un poi deseure la barbiere. Sans estouppes ne limeignon. (Ib.) Gloss. philol.)
(Couci, 1649, Crapelet.)
Que son vis parmi la lumiere
A la fin du mois l'on compte au fruitier — Exemple, modèle :
Del elme esgardoit la maniere
bastons [et] luminons, pour les torses et De decreis et de lois astoit fins luminaire.
Sa dame as samblans amoureus.
flambeaux qu'il a despendus en iceluy (JEH. DESPREIS,Geste de Liège, II, 6539, Scheler,
(Ib., 1679.) mois. (OL. DE LA MARCHE, Estatde la mat- Gloss. philol.)
son de Charles le Har.ly, Du tiers estât,
Ils se consieuvirentsur les lumieres des Michaud.) — Fabrique d'une paroisse :
heaulmes si dur et si roit que ils se des- Li quele terre avoit esté aumosnee pie-
heaulmerent. (FROISS., Chron., XIV, 117, L'eaue ou l'on estaindoit les lumeillons
esmouchies. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. cha au luminare de le parroche Nostre
Kerv.) Dame de Aimeries. (Ch. de juin 1248,
Brux. 10509, f° 133 r°.)
Anchin, Arch. Nord.)
— Embouchure d'un cor : Ciminum destrenche et detient le flux du
En aumosne au luminaire de Nostre
De l'olyfant la lumiere doree sang qui decourt des narines.dedens quant de Dame de Aymeries. (Ib.)
Mist en sa bouche. luy est fait lemignon et mis les
(Roncisv., p. 21, Bourdillon.) narines. (Jard. de santé, I, 123, impr. la Cf. LUMINIER.
Minerve.)
— Ouverture en général : Des rameaulx du serpoullet nous pouvons LUMINARE, voir LUMINAIRE.
Il est eswardé que cascuns mauniers doit faire lumignon et alumettes pour faire lu-
traire son relais le samedi a nonne son- miere. (Ib., I, 429.) LUMINARIE,voir LUMINAIRE.
nant et remettre le diemenche a solail verbe.
esconsant, et auve ne doit courre sor Une lampe qui ha ung ou plusieurs LUMINER,
semaine,fors par une lumiere. (Livre rouge lumignons. (R. EST., Thes., Lucerna.) — Act., illuminer :
d'Abbeville, fo 35a, ap. ~Duc., Lumen 2.) Torche, baston d'aune ou de tilleul. Il De la vostre naissence fu li mons lumines.
y a du lumignon au bout, c'est-à-dire, une (Fierabras, 1175, A. P.1
LUMIERETÉ, s. f., jouissance de la lu- sorte de chanvre à moitié filé qu'on couvre luminer. (Gloss l.-
Lumino, clarifier ou
mière : de cire. (Dict. des arts, Paris 1694.) fr., ms. Montpell, H 110, f° 168 r°.)
Celluy qui est en tenefcres voit l'œul qui
est en lumiereté et non pas au contraire. —
Pièce de fer sur laquelle on fixe une - Fig. :
(B. DE GORD., Pratiq., III, 4, éd. 1495.) chandelle : Douce amors ki m'atalente,
En la chandeille ke deust porter Quant voi le termine gent,
LUMIGNON, lumeignon, lyumignon, limi- Un limingon de fer mist. Me remaine el caer la gente
gnon, limeignon, limegnon, lemignon, limin- (Conlin. du Brut de Wace, Michel, Chron. anglo- Ki lumine montalent.
gon, luminon, lumilon, lumeillon, s. m., norm., t. I, p. 161.) (G. DESOIGNIES, Chans., Scheler, Trouv. belg.,
: nouv. sér., p. 17.)
mèche Suisse rom., lumignon, sorte de petit
Lychnus, lumilon. (Gloss. de Neck., ms.
Bruges, Scheler.)
lampion, sorte de veilleuse. Je ne dors — Allumer :
pas tranquille si le lumignon n'est pas Ils lumineront la lampe du moustier.
Li feus qui est on limegnon. allumé. (BONHÔTE, Gloss. neuchât.) (1357, Cerny, ap. Mannier, Commanderies,
(Ymage du monde, ms. Montp. H 437, f 156 rO.) p. 531.)
Nicolas le candilleur vent boines can- LUMILLETTE, voir LUMINETE.
deilles et ont boins lyumignons. (Dialog.
—Neutr., briller :
fr.-flam., fo 17a, Michelant.) LUMILON, voir LUMIGNON. Estant venue la foy chrestienne a lumi-
ner. (SEYSSEL, la Grand Monarchie, T, 9,
Qui veut faire chandelle, l'en doit avant LUMINAIRE,- arie, - are, s. m., lumière, éd. 1540.)
faire secher au feu très bien le limignon. clarté :
(Ménagier, II, 5, Biblioph. fr.) Luminé, part. passé, illuminé :
Que de sun lignage luise clarted e lumi- —
Le limegnon de chandelle. (Gl. gall.-lat., narie en Jerusalem. (Rois, p. 280, Ler. de Et de color ensi bien luminee
Richel. 1. 7684.) Lincy.) Qu'en toute France, qui tant est longe et lee,
Lumignon de chandele. (Ib.) Si bele dame ne fu onc esgardee.
Sans pareil et sans essemplaire (Aleschans, 3100, Jonck,, Guill. d'Or.)
Que nul ouvrage de chire ne soit fait et Resplendist de grant luminaire
vendu en laditte ville, se il ne poise le poix Le dame douche et debonaire. — Lumineux :
de la chire nettement,sans limegnon et sans (RENCLUSDEMOILIENS, 6,
de Carité, St. CLXXIV, Mais toutes sont luminees (les étoiles)
baston, en ouvrage de torse et de chierges, Van Hamel.)
Quel part que eles soient trovees.
a peine de perdre l'ouvrage, et .xx. s. 0 saintuaires precions, (L'Ym. dou monde, Richel. 1553, fO 187 rO.)
d'amende.Item, que oudit ouvrage n'ait que 0 luminaires glorious,
une seulle chire, telle dessoubs comme 0 dame rike, plentivouse LUMINETE, lumillelte, s. f., sorte de
dessus, sans aucune mauvaise chire mettre (ID., Miserere, st. CCLXII,1.) plante, l'euphraise :
sur le limeignon, sur ladicte amende. (1406, Eufraize vient de racine plus facilement
Statuts de la corporationdes merciers, épi- Si fisent si grant goie le nuit, qu'il n'i
ciers, et chiriers, ap. A. Thierry, Mon. inéd. eut si povre qui ne fesist grant luminaire,
branches et plus seurement que de semence : se
du Tiers Etat, t. II, p. 20.) et portoientenson les grans torkes plaist en terre legere et humide, non expo-
appellee, lu-
see au soleil. Elle est aussid'illuminer
Deux livres et ung quarteron de lemignon de candeilles. (ROBERT DE CLARY, p. Il, et
Riant.) minete, pour estre sa vertu d'a-
pour faire les torches de la ville. (Compte esclarcir les yeux. (O. DE SERR., Th.
de J. Boileve, 1406-1408, Commune, Des- Par cel solail qui nous fait luminaire.
pence commune, Arch. mun. Orléans.) (Auberon, 1022, Graf.)
gr., VI, 15, éd. 1605.)
Lumillette, c'est l'herbe que les apothi-
Deux livres de limeignons pour les dictes - Illumination : cairesnomment Euphrasia.(NicoT,éd.1606.)
torches. (Compte de Gilet Baudry, 1416-
1418, Commune, Despence, II, Arch. mun. C'estoit chose merveilleuse du luminaire Lumillelte : f. The herbe eye bright.
Orléans.) (aux funérailles de Charles VI) qui estoit (COTGR., éd. 1611.)
Luminelte, as lumillette. (ID.) Et ceulx qui avoient les dyables es LUNC, voir LONC,
corps, et les lunages et. les paraletiques il
LUMINIER, s. m., clerc chargé d'éclairer les curoit tous. (Bible hist., Maz. 538, LUNE, s. f., prob. luette :
l'église. f° 197d.) Quant on a mal en la lune, en doit faire
Aucunefois sont chiens malades et lu- cendre de la racine du chol seiche et si la
Dans la coutume d'Auvergne, ce mot met on sur la lune, si garist on. (Liv. de
signifie la même chose que marguilliers.
naiges. (GAST. FEB., Maz. 514, f° 42a.)
fisiq., ms. Turin, fo Il rO.)
Du Cange dit que cela vient de ce qu'ils Huet, je te tien pour lunage
avoient soin du luminaire ; et en effet on De ceci dire. — Maladie de la luette :
appelle de ce nom le clerc qui, dans une (Mir, de N.-D., V, 115, A. T.) Le jus de ceste herbe beu garist de la
lune et de toutes maladies qui viennent en
église, est chargé du luminaire. (Denisart, Hz sont toutes tressages dames,
la gorge et en la boche. (Liv. de fisique,
Mais a la fois sont si lunages
Collect. de decis. nouv., t. 3, p. 205, éd. Que vous verrez que les plus sages ms. Turin, f° Il ro.)
in-4°, 1771.) Sont les plus nices.
(lb., VI, 60.) LUNEAU, voir LUNAL.
Luminiers des esglises. (1462, Ord., xv,
513.) En parlant de chose, étrange, mer- LUNER, voir LUNIER.
Nominations annuelles de 2 luminiers en —
veilleux
l'eglise Saint-Etienne. (1596-1604, Arch. : LUNET, adj., qui présente des taches
mun. Agen BB 10.) Passion lunage. de forme ronde :
(Lapidaire, B 597, Pannier.)
Gens d'eglise, communautez, collèges, Deux acquenees, l'une grise et l'autre
luminiers, confreres et autres semblables. A Mêlant sont venus, celle citeit lunage. lunette. (1588, Char trier de Thouars,
(Cout. d'Auvergne, ch. 22, art. 16, Nouv. (JEH. DESPREIS, Geste de Liège, 36051, Scheler, p. 263.)
Cout. gén., IV, 1177b.) Glosi. philol.) Cf. LUNAL.
LUMININ, s. m., lumignon : LUNAIRE, - air, s. m., livre qui explique ;
Pour le batton et luminin des jours de les influences de la lune :
LUNETE, - ette, s. f., dim. de
ployé pour désigner un objet digne d'ad-
lune em-
joies et de la chandelleur, iiii. s. (1566, Le Lunaire que Salemons fist. (Fabl,
Noyon, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. miration :
Amiens.) Méon, Nouv. Rec., I, 364.)
Cele pucele avoit non Lunete por la grant
voir LUMIGNON. —
Lunaison : biauté dom ele estoit. (Artus, Richel.
LUMINON, 337, fo 182e.)
L'an legitime conmence au lunair d'ap-
LUMINOSITÉ, s. f., éclat : vril. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., divers objets de
I, f° 134 r°.) — Désigne forme
Affin que par vicieuse tenebrosité elle ronde :
(l'âme dévote) ne soit jamaiz de luy se-
paree, mais que en vertueuse luminosité LUNAISON, - oison, s. f., étendue de Il sont d'un drap d'or a oisiaus
luy appare tousjours plaisante et amou- terre qui peut être labourée en un mois? Vestu a Hors et a lunetes.
reuse. (La tresample et vraye Expos, de la Colin et pris bans sur une lunaison que
(L'Escouffle, Ars. 3319, f 20 r°.)
reigle S. Ben., f 71e, éd. 1486.) il et aqesté al abbasse dou val Seinte Ma- Pour iiii. lunetes et iiii. gons a fust,
Luy qui paravant avoit clarté admirative, rie. (Rôle de Bans de tréfond de l'an 1220, avecques .11. verrouls pour les huys.
perdit incontinent la plus grande partie cabinet de M. le comte Fr. Van der Straten (1335, Compt. de Odart de Laigny, Arch. KK
de sa science et luminosité, laquelle il
avoit eu et receu de Dieu. (Prem. Vol.
Ponthoz à Bruxelles.) 3a, f 271 v°.)
des exp. des Ep. et Ev. de Kar., f
52 rD, — Caprice ?
Icellui Clavet sacha un baselaire et en
fery ledit Nicaise sur la teste et lui abati
éd. 1519.) Au tiers point ou il parle taisamment en une lunette de fer, dont il avoit la teste
voir LUM. la faveur et verité de son maistre, disant armee. (1408, Arch. JJ 163, pièce 179.)
LUN,
que si fortune lui est amie, n'y preniez En ce jour la le Seigneur ostera l'orne-
1. LUNAGE, - aige, s. m., lunaison : point de desplaisir aussi, non plus que ment des escarpins, et les coiffes et les
nous de la vostre, car de vous ne lui lunettes. (Bible, Isaie, III, 380 vo, éd. 1563.)
L'enfes ki Daist en cel lunage vient point ceste haute lunoison. (G. CHAS-
Sera caitis tout son eage.
TELL., Verité mal prise, VI, 335, Kerv.) voir
(De S. Daniel, Richel. 2039, f°19 rO.) LUNG, LONC.
J'ai veu cinq personnaiges LUNAL, - eau, adj., de la lune : LUNGAINNE, voir LONGAIGNE.
D'ung triumphant hostel,
Et or mustrum la fin
En mains de dix lunaiges
~Del lunal eclipsin. LUNGECE, voir LONGUECE.
Payer tribut mortel. (PH. DE THAUN,Cumpoz, 2753, Mall.)
(MOLINET, à la suite de la Lég. de P. Faifeu, LUNGES, voir LONGES.
p. 169, éd. 1723.)
— Lunatique : LUNGTAINEMENT, Voir LOINTAINEMENT.
Lunage, dans la Suisse romande, dé- Ou est il allé mon luneau ?
signe une mesure de champ qu'on peut Je le trouveray quoy qu'il tarde. LUNIER, luner, adj., de la couleur de la
cultiver dans un mois lunaire. (CHEVALL.,
Myst.S. Christ., P II.) lune, d'un blond clair :
2. LUNAGE, - aige, adj., lunatique : Et taisez vous, le grand diable y puist estre ! Ele out bien fest le cors
Il est luneau, vous le ferez troubler. E les crins lùners et sors.
An siecle es fous, sos et lunages, (Farce de Marchand., Ane. Th. fr., III, 259.) (Lai du Corn, 513, Michel.)
A Dieu discres, soutiens et sages. Le glorieux luneau
(D'un Vil. ki ne dout. escumen., Ars. 3527,fo 149d.)
Tomba du hault du puys jusques en l'eau. LUNOISON, voir LUNAISON.
Home lunage. (MARB., Lapid., Richel. 1. P. Faif., ch. v, p. 28, éd.
14470, fo 111 vo.)
(BOURDIGNB,
1723.)
Leg. de
LUNS, s. m., lundi :
Le luns, mars et mercres tanque amedie.
Car je sai bien k'en trestout son visnage
N'a si très bien tenchant ne si lunnge. — S. m., cycle lunaire: (Compt. de P. Serrer, prév. de Montbrisson,
(J. BAILLEHAUT, Chans., ap. Dinaux, Trouv.
Réparat. du donj., 1382-1383, Arch. Loire.)
Del lunal reguler
brab., p. 402.) Des epactes truver. Lyonnais et Forez, lun, liun, lundi.
Touz ceus a qui leurs fames gisent d'enf- (P. DETHAUN,Cumpoz, 197, Mail.) Cf. DELUNS.
fant, tout home lunage. (Ordonn. sur les Bourg., Yonne, Villiers-Saint-Benoît,
Mét., xxxv, à la suite du Liv. des Mét, éd. LUNZE, voir LoiGNE.
Depping, p. 426.) , lugneau, sot, nigaud, bêta. Aunis, lunia,
nom donné à un bœuf qui a une tache ou ) uoisoN, s. f., lueur, clarté :
Et li pria qu'il venist sener sa fille qui
lunaige estoit. (Vie saint Bertholomee Ri- lune sur le front. Des ci au main que vit la luoison.
chel. 988, fo 18IC.) , Noms propres, Lunel, Luneau. (Amis et Amiles, 2816, Hofmann.) Impr., luoirson.
Mes ainz que faille du jor la luoison, tardes. (1612, Reg. Journ. des Prévols et Morir m'estnet de desplaisir,
Orront novelles dont seront en friçon. jures [1562-1617], Arch Tournay.) De vivre plus pas non donroie
(Otinel, 31, A. P.)
Le valiment d'une coroie
2. LUQUET, voir LOQUET. Qant ai perduz ma clere luz,
LUPARDEL, - iel, - iau, lupp., s. m., Ma puissance et ma vertnz.
petit léopard : LUQUIER, v. n., regarder:
Un gobelet d'argent a trois lupardeaux A un costeit visat, par la citeit luguoit.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, f 4".)
dores. (1245, Reg. aux test., Arch. mun. (JEH. DESPREIS,Geste de Liège, II, 2664, Scheler, 2. LUS, luz, lux, luis, luus, luctz,
s. m.,
Douai.) Gloss. philol.) sorte de brochet :
D'un samis vermeil noble et chier
Semes de lupardiaus d'or fin.
(Couci, 1894, Crapelet.)
Wall., Hainaut, louqui, regarder. Liège,
louqué. Bessin, luquier, regarder avec per-
sistance. Val de Saire, Manche, lurquier.
Luz ne lamproie ne saumon.
Mes ne cuidiez pas que il ait

(Perceval, ms. Montp. H 249, fO 41 J.)


Sage sont qui s'en wardent, che sont tout lupardiel. Et de grans lus et de saumons.
(GILLONLE MUISIT,Poés., Il, 186, Kerv.) LURADÉ (à), adv., furtivement : (Parton., 10559, Crapelet.)
Une lampe d'argent esmaillee assise sur Fait moult grant honte a li bons Dé Eles me mangeront plus tost crue que cuite,
luppardiaux. (Test. chirog. du 10 fév. 1394, Quant il i entre a luradé. Tout aussi volentiers com li lus fait la truite.
Arch. mun. Douai.) (GAUT. DE COINCI,Ste Léocade, 861, ap. Méon, (Berte, 926, Scheler.)
Trois hanaps d'argent assis sur trois Fabl., I, 298.) Saumons et lus, pierkes, plays.
lupardeaux. (1433, Reg. aux test., Arch.
LURDE, voir LOURDE.
(Richars li biaus, ms. Turin, f 132a.)
mun. Douai.) A mois paste lus chie leine.
lureau, dit (Prov. del Vilain, ap. Ler. de Lincy, Prov.,
LUPARDIN, adj., de léopard ; de la fa- LUREAU, s. m. Un M. Cb
p. 460.)
mille des rois d'Angleterre qui ont un léo- Nisard (Cur. de l'étym. fr., p. 78), était
Du poisson qui est nommez lus
pard dans leurs armes : proprement un bon compagnon, qui avait Leur dirai la nature et l'us.
Ancession et succession lupardine. (Prol. son couvert mis partout ailleurs que chez Quant on l'a mis en un vivier,
sur la totalle recollation des sept vol. des lui, vivait de repues franches, trompait Moult despert le truevent et fier
les femmes, volait les marchands, un fri- Autre poisson, qu'il les deveure.
anc. et nouv. cron. d'Anglet., Brit. Mus. (J. DECONDÉ, Dis des Lus et des beches, 27,
Reg., 15E. IV.) pon enfin, maître en l'art de la pince et Scheler.)
Le sang leonique et lupardin. (Ib.) du croc : Hic lucius, hic lupus aquaticus, luz.
LUPART, s. m., vase portant la figure Avoir des gens qui portassent corbeilles, (Gloss. de Glasgow, P. Meyer.)
d'un léopard : Barriz, flascons, pincernes on bouteilles,
Faire semblant de vouloir tout tuer, On treuve bien en Vezeneuf
Du baulme fin de nostre saincte vigne, Sans rien frapper, mais les destituer Povre, saffran et aultre espice,
Soie, sandel, draip d'or tous gneus ;
ung bel lupart, trois escuelles de pource- Tant seulem nt des bribbes et lorreaux,
A Porsaillis compe et calice ;
laine. (MATHIEU D'ESCOUCHY, Chron., l, Pour le soupper des compaignons Iweaux.
124, Soc. de l'H. de Fr.) (BOURDIGNÉ, Lég. de Faifeu, ch. XIII, Jouaust, Vers Sainct-Martinpenne et pelice ;
p.51.) En Chambiere les montigneus
LUPEGE, voir LUPOGE. Et les grans lus, quoy que nulz die.
(Guerre de Metz, st. 12., E. de Bouteillier.)
LURELLE, lurielle, s. t., lange, linceul :
LUPERNE, voir LUBERNE. Cist lo conoist lai ou il (J.-C.) est clofi- Des rivieres mangies les luus et les
chiez de clos ; cil lo conoissent lai ou il est bresmes. (Dialog. fr.-flam., fo 5a, Miche-
1. LUPIN, voir LOUPIN. lant.)
envolepeiz en lurelles. (S. BERN., Serm.,
2. LUPIN, s. m., terme de médecine, Richel. 24768, fo 82 ro.) Pour deux gros luz qui furent présentés
défini dans l'ex. suiv. : On donne .x. s. a ung povre homme des qui au receveur xxvi. s. (An 1396, ms. du
Lupins ce sont neux qui viennent es garde ung enfant trouvé pour avoir Poitou.)
paupieres et es autres parties du corps de lurielles pour ledit enfant. (1483, Dépenses Deux gros bars et ung gros lux. (Compt.
matiere fleumatique. (B. DE GORD., Prat., faites par la ville de Lille pour les enfants de J. Boileve, 1406-1408, Commune, des-
trouvés, Arch. mun. Lille.) pense commune, Arch. mun. Orléans.)
1, 19, éd. 1495.)
Pour chincq laignerons et lurelles, lin- Un grans lus et deux galons de vin.
LUPINELLE, voir LOPINELLE. ceulx pour faire lurelles, chemises et (Compte de G. Desch., 1428-29, Arch. S.-
autres choses. (1493, ib.) inf., G 30.)
LUPOGE, lupege, s. f., oiseau, espèce de
huppe : .III. coucques de lurelles. (1515, Lille, .L. cras moutons, .m. cras boes, xii.
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) lus. (Chron. des Pays-Bas, de France, etc.,
Huppe, putput, lupoge. (BELON, Portr. Quatre couches de lurelles. (1521, ib.) Rec. des Chr. de Fland., t. III, p. 244.)
d'oys., fo 72 ro, éd. 1557.) Luclz et querpes. (Mar. d'A. de Foix,
Lorraine, lurelle, braie, linge dont on
Lupege :
f. The whoope, or dung-hill enveloppe le derrière des enfants : Mettre
fo 4.)
cock. (COTGR., éd. 1611.) Luz, lamproie , carpe, saulmon ne
des lurelles à un enfant, le charger de quelque autre poisson. (Percevais fo 34d,
Lupoge, as Lupege. (ID.) Ihrelles. Il y avait à Metz, Chaude lurelle éd. 1530.)
LUPOSCHE, voir LIVESCHE. rue, Chaulurellerne. avait une différence entre le
— Il y
LUPPIN, voir LOUPIN. LUREMENT, s. m., sorte de fil : lus et le brochet :
Se vos volez fere galentine a luis. (Ens.
1. LUQUET, lucquet, s. m., lucarne : Ilest defendu a tous ciergiers ou autres f
de se servir pour la fabrique des flam- p. apareil. viand., Richel. 1. 7131, 100a.)
Les entreprendeurs seront tenus de faire beaux, cierges ou autres ouvrages de leur Plus bas, brochet.
pour la premiere estaige deux huysseries profession, d'autre chose que de la cire Taillevent aussi, dans son chapitre des
avecq deux lucquet pour donner veue au pure, pas meme pour fricasser les mei- poissons d'eau douce,après avoir parlé des
celier. (Pièce de 1593, ap. Houdoy, Halle ches, qui seront de filet nommé lurement,
échevinale de Lille, p. 106.) luis cuis en eaue, parle du brochet rosti.
ou de cotton, et non de chanvre cru, bien
Tout les pieds droits, tant des deux huis- proportionneesa la cire dont elles seront Guernesey, lu, espèce de poisson.
series, lucquet et fenestres porteront mol- couvertes. (Ord. des arts et mét. de Be-
lures. (Ib., p. 107.) sançon, Ord. des apoticaires, xxix.) 3. LUS, voir Los.
aultre cassy pour le iiie estaige
feraUng
de cincq formes de fenestres et LURIELLE, voir LURELLE. 4. LUS, voir LE.
se
cincq luquetz Deux aultres cassis pour LURIER, voir LOUTRIER. 1. LUSEL, voir LUCEL.
le pignon, l'un de quatre fenestre et quatre
lucquez ; et l'autre de deux fenestres bas- 1. LUS, luz, s. f., lumière : 2. LUSEL, voir LUISEL.
Lustreux, ce qui est brillant, ce qui a du LUTON,voir LUITON.
LUSERNE, voir LUISRRNE. lustre. Il se dit particulièrementdes étoffes.
Le satin est le plus lustreux de toutes les LUTTEL, voir LUTEL.
LUSETE, s. f., ver luisant ? étoffes de soie.
Avint que .11. singes mistrent buscbo sus LUTTER, v. n., jouer du luth :
cuidoient que ce fust
une lusete, car elescele LUSUR, voir LUISOR. Ryme, raille, cymballe, luttes,
feu Si souffloient busche pour alumer Comme folz, faintis, eshontez.
le feu. Sus .I. arbre estoit .1. papegaut qui 1. LUT, s. m., sorte de bois : (VILLON,Grant Test., Bail, de la bonne doctr.,
disoit aus singes que ce que il souffloient Table de cipres, table de bois de lut. Jouaust, p. 107.)
n'estoit pas feu, et les singes n'escoutoient (JuN., Nomencl., p. 170, éd. 1577.)
point ses paroles. (Evast et Blaq., Richel. LUTTRE, v. n., lutter :
24402, fo 39 vo.) 2. LUT, luct, S. m., boue, terre à potier : Depus qe je dey luttre ou juer malgré
mien, je jueroy ou vus en la manere qe
LUSIER, voir LUISIER. Comme le lut qu'ung potier
j'ay apris. (Hist. de Foulques Fitz Warin,
Torne a quanque est de son mestier.
LUSIRIOUSEMENT, voir LUXURIEUSE- (Nature à l'alchimiste, 181, Méon.) Nouv. fr. du xive s., p. 86.)
MENT. Tant que ladicte paste ou terre et luet LUUS, voir Lus.
soit cuite. (Jard. de santé, I, 454, impr. la
LUSSEL, voir LUISSEL. Minerve.) LU VER, voir LOVIER.
LUSSERON, s.
m., mèche, lumignon: voir LEUT.
3. LUT, LUVESCHE, voir LIVESCHE.
Le suppliant getta une lumiere qu'il te-
noit en sa main, ou il avoit de l'uille et LUTATION, s. f., enduit de boue : LUWIER, voir LOYER.
une mesche ardant. et cheut le lusseron Et faut laisser secher cette lutation avant
LUX, voir Lus.
qui estoit soubz laditte lumiere a terre. que commencer l'affaire. (Tresor de Evo-
(1419, Arch. JJ 171, pièce 165.) nime, p. 253, éd. 1555.) LUXEL, voir LUISSEL.
Autres composent la lutation qu'ilz ap-
LUSTAMEZ, S. m.? pellent lut de sapience. (Ib., p. 65.) LUXINE, S. f. ?
Et fu moult bien d'un mantel affublez, Hz ne mangerent que pain d'orge presty
Pene i ot ermine covert d'un lustamez. LUTÉ, lucté, adj., boueux, enduit de de luxine. (Girart de Rossillon, ms. de
Onques ne fa ne toissuz ne filez, boue : Beaune, éd. L. de Montille, p. 189.)
D'or et de soie a merveilles ovrez. Prenes ung chaton et le mettes en une
(HERB.LEDUC,Foulq. de Candie, ms. BRUX.,
olle en ung four fort couverte et l'oulle LUXURIABLE, adj., luxurieux :
fO 137 rG.)
lutee et le laisses ardoir tant que on le Vieulz sommes et non convenables
puisse pulvériser. (B. DE GORD., Pratiq., Aux embracementsluxuriables.
LUSTRATEUR, S. m., purificateur: II, 24, éd. 1495.) (J. LE FEVRB,la Vieille, 1. Il, v. 3371,Cocheris.)
Apulee l'a nommé (Hercule) lustrateur L'eaue devient incontinent trouble ot Lubricus, ca, cum, estrillable, ou glis-
du monde, purgateur des bestes feroces. luctee. (Du FOUILHOUX, Orig. des font., sable, ou luxuriable. (Voc. lat.-fr., 1487.)
(GUILL. DU CHOUL,de la Relig.desAnc.Rom.,
p. 193, éd. 1581.) p. 63, éd. 1592.)
LUXURIAL, adj., de débauche:
LUTEÉ, et, part., purifié :
- Et vous gardez des faiz luxuriaux.
LUSTRE, s. m., endroit où un cerf se E flum Jorda lavet e luteet. (EUST. DESCH., Poés., Richel. 840, fO 351a.)
baigne : (Sponsus, 18, Koschwitz.)
Mais qui a plus grant deduit tire (le cerf)
LUXURIER, verbe.
De ses lustres le fait lever, LUTEL, luttel, luteau, s. m., p.-ê. dim. — Neutr., s'adonner à la luxure, à la
Combien qu'il lui doye grever, de lut, boue, dans un nom de lieu : débauche :
Car la mourroit il voluntiers. (Lesquelles terres) sieent auprès le Les chastes cuers point et encite
(J. LE FIVRE, la Vieille, 1. I, v. 916, Cocheris.)
masun dou Luttel. (1254, Le Luteau, Arch. Jor et nuit a luxurier.
S 4967, suppl. n° 11.) (G. DECOINCI,Mir., ms. Brux., f° 118b.)
— Lustration :
Le lustre, c'est la purgation de la cité, : Luxurio, luxurier. (Gloss. l.-fr., ms-
LUTENAIRE,s. m., joueur de luth Montp. H HO, fo 169 r°.)
lequel se continuoit de chinc ans en .v. Et pour mener quelque solas,
ans par sacrifices. (FOSSETIER, Cron. Marg., Faictes jouer le lutenaire. Quand ilz y ont beaucoup luxurié et fait
ms. Brux. 10512, X, l, 10.) Comdamn. de Banquet,
(N. DE LACHESNAYE,
maintes folies. (La Mer des hystoir., t. 1,
fo 145a, éd. 1488.)
LUSTRER,v. a., purifier : p. 300, Jacob.)
Trouveurs de nouvelles manieres de
Et ha l'en rendu graces aux Tusculains, LUTEUS, adj., boueux : luxirier. (BOCCACE, Nobles malh., VII, 3,
et ha esté le Capitole purgié et lustré, c'est Humidité oinctuose et visqueuse, et non f° 171 v, éd. 1515.)
a dire reconcilié. (BERSUIRE, T. Liv., ms. pas iaveuse ne luteuse ne boeuse. (EVRART
Ste-Gen., f 54b.) DE CONTY, Probl. d'Arist., Riche]. 210,
Qui dormez es liz pares et tendus et qui
luxuriez en vos luxures. (P. FERGET,Mi-
Quant ilz furent tous assemblez, il les fo 92d.)
rouer de la vie hum., éd. 1482.)
f° 164 v°,
nombra par parties et puis fut mis le Si la vigne est luteuse et en bourbier, il
nombre ensemble, et puis le lustra, c'est Car quant elles auront eu desir de
se faut bien garder d'y labourer au cœur luxurier contre Christ, elles se veullent
a dire purga par sacrifice, car il sacrifia du jour. (Du PINET, Pline, XVII, 22, éd.
pour la purgation de eulx une truye, une 1566.)
marier. (LEFEBVRE D'ESTAPLES, Bible,
brebis et trois tors. (SYM. DE HESDIN, Trad. 1re epit. à Timothee, ch. 5, éd. 1530.)
de Val. Max., fo 183e, éd. 1485.) Terre. Luteuse. (LA PORTE, Epith., éd.
Laquelle chose fut reputee a signe et a 1571.) — Act., exercer la luxure sur :
prodige. Et pource l'en a lustré et purifié Vieillart enclin a luxure et qui convoi-
le
Capitole par certains sacrifices. (Prem. LUTIION, voir LUITON. toyes luxurier les femmes. (BOCCACE,Nobles
Vol. des grans dec. de Tit. Liv., fo 50b, : malh., VII, 3, fo 173 rO, éd. 1515.)
LUTINEUX, adj., boueux
éd. 1530.) L'ambre jaune ou blanc attire le fetu et — Neutr., être luxuriant, se propager
LUSTREUX, adj., brillant : la paille, a cause de son humeur gras et rapidement :
lutineux. (G. BOUCHET, Serees, IV, Rouen S'il n'estoit cueilly continuellement (le
Lustreux : Lustrous, radiant, shining, 1635.)
glistening, glistering, glittering. (COTGR., champ) il est de si grant gresse qu'il
éd. 1611.) LUTIS, - iz, s. m., boue, argile : luxuriroit et porteroit estranges fruietz et
bastars. (FRERE NICOLE, Trad. du Liv. des
H se disait encore au XVIIIe siècle. On lit La mousse, les drappeaux, ou escorces Prouffitz champ, de P. des Crescens, f°15 ro,
de saule pour torquer et barder l'ente par éd. 1516.)
dans le Dictionnaire de Commerce de Savary sus le lutiz. (LIEBAULT, Mais, rust., p. 412,
des Bruslons : éd. 1597.) Qui les seme meures elles luxurient et
font bastardied'estranges herbes. (ID., ib., LUYER, voir LOIER. LYMEXDER,voir LIMANDER.
f° 24 v°.)
En ces isles de Madere luxurient si LUYSEUR, voir LUISOR. LYMER, voir LIMER.
abondanmentles herbes et arbres, et les LUYTE, s. f., botte ?
qu'ils contrains en LYMEUX, voir LIMEUX.
et brusler une sont
fruits a semblable,
partie. (THEVET, Deux luytes de loien de sacq pour faire
coupper les tentes de la nef de l'eglise a la Pen- LYMONNÉ, voir LIMONÉ.
Singul. de la Fr. ant., c. IX, éd. 1558.)
tecôte. (1552, La Bassée,ap. La Fons,Gloss.
ms., Bibl. Amiens.) LYMONNEL, voir LIMONEL.
LUXURIEUSEMENT, - eusment, - ouse-
ment, lusiriousement, adv., luxueusement, LYMPHE, voir LIMPHE.
LUYTTON, voir LUITON.
gourmandement:
LYNCEE, voir LINCEE.
Vivre lusiriousement. (Inslitutes, Richel. LUZ, voir Lus.
1064, fo 73e.) LYNCELE, voir LINCELE.
Vivre luxurieusment. (Cout. de Norm., LYAIS, voir LIOIS. voir LIGNE.
LYNE,
ms. Ste-Gen., fo 2, Marnier, p. il.) :
LYCEON, s. m., lycée
Mangier luxurieusement. (Bib. hist.,Maz• LYNOIS, voir LINUIS.
532,f° 215b.) J'alloye un jour de l'Academie droict au
Lyceon. (DESPBR., Queste d'Amytié, OEuv., LYNUMPLE, voir LINOMPLE.
En vivant luxurieusement. (Bible, Maz. p. 1, éd. 1544.)
684, f° 273d.) LYOINE, S. f. ?
Se aucun frere. enporte monoie de la LYCORNET, voir LICORNET. Son escu fu moult fort, fet fu d'une lyoine.
maison et il la despent luxuriousement. LYÉ, voir LIÉ.
(Gui de Nant., 1907, A. P.)
(Regle del hospit., Richel. 1978, f° 133 r°.)
LYOIS,voir LIOIS.
Trop luxurieusement LYEGE, voir LIGE.
Espris. LYOISON, voir LIOISON.
(Vie S. Magloire, Ars. 5122, fO55 v°.) 1. LYEMENT, voir LIEMENT.
Superfluement et luxurieusement men- LYONAGE,voir LEUNAGE.
2. LYEMENT, voir LIEEMENT.
gier. (Gl. gall.-lat., Richel. 1. 7684.) LYONIQUE, voir LEONIQUE.
LYEN,voir LEUN.
Les hommes vie desordonnee
LYS, voir LIS.
Mainent luxurieusement. LYENS, voir LAIENS.
(Mist. du viel Test., 5454, A. T.) LYSABLE, voir LISABLE.
1. LYESSE, voir LEECE.
Les ministres de la maison de Dieu
substrayent du temple or et argent. et LYSCOP, voir LYSTOL.
les despendent luxurieusement.(P.FERGET,
2. LYESSE, voir LAISSE.
Mirouer de la vie humaine, f° 168 ro, éd. LYSEAU, voir LICEL.
LYEURE, voir LIEURE.
1482.) LYSTOL, lyscop, hiscop, s. m. ?
LYEZ, voir LIOIS. On luy doit pour le lyslol des quarre-
LUXURIEUSMENT , voir LUXURIEUSE-
LYGEMENT, voir LIGEMENT. liers, pour peles. (1440, Arch. P.-de-Cal.,
MENT. S.-Bert.)
LUXURIOSITÉ, s. f., luxure, débauche: LYLIAL, voir LILIAL. Pro decimis de Wgh adeensandis et
Acomplir libidineuse luxuriosité. hiscop cum capellis roseis. (1447, ib.)
sa LYMACE, voir LIMACE.
(FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10511, Lyscop. (Bull. du Com. hist.,III, Archéol.,
VI, il, 4.) LYMBE, voir LIMBE. p. 168 )
Se ung prince aussi quiert luxuriosité. 1. LYMECHON, voir LIMAÇON.
~(Contredictixde Songecreux, f° 155 r°, éd. 1530.) LYTARGE, voir LITARGE.
2. LYMECHON, voir LIMEÇON. LYTESTE, voir LIETESTE.
LUXURIOUSEMENT, Voir LUXURIEUSE-
MENT. LYMEÇON, voir LlMEÇON. LYUMIGNON, voir LUMIGNON.
LUY, voir LE. LYMENDE, voir LIMANDK. LYVRE, voir LIVRE.
MA, voir MAL. masclerie, maiselerie, s. f., boucherie, pro- Machecrier ert, sa char vendeit.
MAADRE, voir MADRE.
fession de boucher : a (WACE, Rou, 3e p., 10228, Andresen.) Var.,
machecliers, marchecriers. -
Le mestier de macheclerie. (1270, Reg.
MAAGNAN, voir MAIGNAN. aux bans, Arch. S.-Omer AB XVIII, 16, Forment le vont gabant cil chevalier,
no 58.) Et dames et puceles des haus soliers,
MAAGNIER, voir MESHAIGNIER Imposicion de la fruicterie etmaise[le]rie. Et cil riche borgois, cil macheclier.
(1360, Ranc. du roi Jean, Arch. KK 10a, (Aiol, 1954, A. T.)
MAAIGNE, VOir MESHAIN- f° 43 v°.) Borgois et macheclier l'ont molt gabé,
MAAIGNIER, Voir MESHAIGNIER. Des pomons de lor vakes l'ont il rué.
— Par extension, carnage : (Ib., 2581.)
MAAILLE, VOir MAILLE. A leur brans nus font tel macheclerie Iluec truevent un macecrier
Que de sanc est la terre vermillie. Ou il acatent lor mangier.
MAA1LLETE,voir MAILLÉTE. (LesLoh., Riche]. 4988, fO 174 rD.) (Floir. et Blancefl., 1033, Ie vers., du Méril.)
MAAILLIERE, VOir MAILLIERE. La veissies fiere macheclerie. ,
Sor bolengiers sor macecliers. (1240,
(Ib., f° 227 rD.) Ch. de Ren. de Hooucort, S.-Aubert, Arch.
MAAIN, voir MESHAIN. Ains s'entrefierent par si grant aramie Nord.)
'MAAING, voir MRSHAIN. Que de leur cors font grant macheclerie. Uns macecriers saut avant etlefiert d'une
(Ib., fO !52L.) hache et l'ocit. (MÉN. DE REIMS, 222,
MAAIS,voir MAIS. De nostre gent feist macequerie. Wailly.)
(Aleschans, 5352, ap. Jonck., Guill. d'Or.) Uns machecliers sali avant et le feri
MAAISTIRE, voir MAESTIRE. A espees d'acier en font grant macheklie. d'une hache a .II. mains. (Chron. de
voir MAILLETE. (Chev. au cygne, Richel. 795, fO 223 r°.) Rains, c. xvii, L. Paris.)
MAALETE,
De Sarrazins font grant maceclerie. Et est si vilainne l'injure,
MAALLE, voir MAILLE. (ADENET,Enfanc. Og., Ars. 3142, fO 105"; Que tant cum li escoillies dure,
MAAR, voir MAR. Scheler, 5685.)
Et en font teil masclerie que li ruixelz Au massecrier et ataine.
Tous jors mes procurra haine
(Rose, t. III, p. 258, Méon.)
MABERIN, voir MARBRIN. i estoient par entre les loges de sanc et
de cervelle si grant que li chival i estoient Nous vous mandons de par le maieur
MABRÉ,voir MARBRÉ. jusqu'elz argos. (S. Graal, Richel. 2455, et les echevins d'Amiens qu'il ne soit nulz
f° 320 r°.) si hardis machecriers qui ait compagnie
MABREAU, voir MARBREL. de marchandise de nulle beste a nul ma-
— Boucherie, lieu où l'on tue les ani- checrier, se n'est de bœufz ou de vacques
MABRER, voir MARBRER. maux : tant seulement. (1282, Règlement de l'é-
chevinage d'Amiens pour la corporation
MABRT, voir MARBRI. En la petite macecrerie. (1382-83, Compt. des bouchers, ap. A.Thierry, Mon. inéd. du
de la fabrique de S.-Pierre, Arch. Aube,
MABRIAU, voir MARBBEL. G 1559, f° 59 r°.)
Tiers Etat, I, 243.)
La rue de la Machecrie. (1532, Compt. Il vint a Waurin pour akater et trouva les
MABRIN, voir MARBRIN. de S.-Ladre, p. 106, Hosp. Clerm.-s.-Oise.) macheliers de Lille et les salua. (Inv. de
Rupelmonde, pièce 369, Arch. de la Flandre
MACAIN, maquain, adj., ajoute à l'idée Machecrye. (Ib., p. 107.) orientale.)
de sage : La rue appelée autrefois rue de la Mache- Jehans Waflare le macecliers. (Ib.)
Sage est ceste jenz e macaigne. criek Clermont-sur-Oisesenomme aujour- Jakemes Ligous boulanghiers de Waurin
(BEN., Ducs de Norm., Il, 16036, Michel.) d'hui rue des Masqueries. Il y a à Alençon dit que il vit que Sandras Demouillier et
Trop estoit saiges et macain. autre macelier de Doay estoient venut au
une rue des Marcheries. Des altérations markiet
(ID., Troies, Riche!. 1610.) Var., maquainz.
différentes ont produit ces deux formes a Vaurin. (76.)
Autre var., Trop ert riches et de sens plains. Et puis si dits que puis celui jour li
à des époques où maceclerie était oublié.
MACACRIER, VOir MACECLIER. maceclier targierent de venir a Waurin.
MAGECLIER, macheclier, - yer, messe-
(Ib.)
MACALE, voir MASSACRE. clier, macecrier; macacrier, massecrier, Ly meysselliers qui font meysel ou mar-
de Chalamont, Arch. P 1384.)
MACALEB, VOir MAGUELET. marcheclier, marchecrier, machecrier, mas- chié. (Coust.
crier, maskelier, macelier, machelier, mase- Li meyssellier qui vent cher. (Ib.)
MACAUT, voir MAGAUT.
lier,mazelier, masaleir,meyselier,-ler,meys- Se massecriez vent char soufflee, il
paiera sols. (XIVe s., Ordonn. de la
MACECLERIE, macheclerie, macecrerie, sellier, meiselier,maisellier,mazilier, mece- ville de .x.
Vaily, Arch. admin. de Reims,
macequerie ,
machecrie, ye, macheklie,
- lier, maserier, s. m., boucher, charcutier : t. TU, p. 485, Doc. inéd.)
Que li meyseler soit tenu au cens. (1304, Traytours, poysonnours, filloux de bur- trument servant à briser le chanvre;
Franch. de Clairvaux, LVII, Arch. Clair- ses, usurers, macegrefs achatauns et ven-
vaux.) dauns a escient chars embles. (BRITTON, pommeau; bosse à la tête; têtard, petit
Denis le mazelier deus deniers d'une Loix d'Anglet., f° 71, ap. Ste-Pal.) de la grenouille; chabot têtard, sorte
eschele. (1309, Arch. JJ 45, fo 89 r°.) d'insecte qui court sur l'eau. Namur., id.,
MACEIS, - eys, - is, -i, s. m.,deuxième et de plus, boule tenant à une queue,
Jehan Vaninaus mascriers. (1326, Arcli.
JJ 64, f° 238 v.)
écorce de la muscade : telle, par exemple, que le fruit du pla-
La livre de safran, de noiz muguetes, de tane. Hain., id., grumeau. Rouchi, id., gru-
Gerars li macheclyers. (1327, Cart. de girofle, de citoal, de garigaut, de macis,
Guise, Richel.l. 17777, f° 210 VO,) etc. (Li Cout. des foires de Troies, li ton- meau qui se trouve dans la bouillie lors-
Guicherdet de la Cauta, Peronet Dorers, neus d'avoir de pois, ms. Troyes 365.) qu'elle n'a pas été bien délayée: morceau
meiseliers. (1352, Proc.-verb., Cart. mun. Demi livre de macis. (1358, Compt. de D. de sureau qu'on place au bout d'une flèche
de Lyon, p. 456, Guigne.) Collors, Aumale, p. 116.) de jonc pour lui donner du poids. (Grand-
Jaquemot Neyrot, Jean Doret dit Por- .1. quarteron de maci. (Ib., p. 117.) gagnage, Dict. élym. de la lang. wall.)
chet, meyseliers. (1355, ib., p. 462.)
Item demie livre de macis, 18d. (1359, Bourg., Yonne, Collan, machelote, piège
Robert Messicliers. (1360, Rançondu roi Comptes de l'argenterie, Douët d'Arcq, contenant un assommoir.
Jean, Arch. KK 3a, Co 192 rD.) p. 206.)
As machecliers pour le restor de l'assise Macis, demie livre, 2 s. (Ib., p. 217.) MACEQUERIE, voir MACECLERIE.
dou markiet. (Compte de 1373, Arch. mun.
Valenciennes.) Maceys, 4 livres, valent Us, (Ib., p. 232.) MACEQUOTE, s. f., sorte d'instrument
Que les bouchiers ou maiselliers nous Lentiscus est un arbre qui rent huille, et de musique :
rendent annuelment la cense de quatre la racine est une espece appellee macis. Et granz estrumenz orz et sales,
deniers. (Franck. de Monnet, trad. du xves., (Ménagier, I, p. 67, Biblioph. fr.) Et cliquetes et macequoles.
Ch. des compt.de Dijon, 122, Arch. Doubs.) Macis, muscades, mirre, encens, (Fauvel, Richel. 146, f° 34e.)
Por nostre masaleir. (1410, Arch. Frib., Et toute estrange droguerie.
MACERABLE, adj., qui peut être ma-
1re Coll. de lois, n° 189, f° 53 vo.) (Mist. du Viel Testam., 17597, A. T.)
céré :
Le suppliant vendi icelles vaches a ung Collyre faict avec demie once de tuthie,
boucher ou maselier. (1454, Arcb. JJ 191, Nous parlerons aussi en cest endroict
un quart d'once de macis qui est l'escorce d'aucunes drogues macerables ou destrem-
pièce 95.) de muscade. (OL. DE SERR., Th. d'agric., pables en vin. (EVON., Tresor, c. XI ,
Gouverneur ou collecteur des maseriers. vin, 5, éd. 1805.) éd. 1555.)
(1457, Arcb. JJ 189, fo 69 v°.)
MACEL, voir MAISEL. MACEREL, makeriel, s. m., rhume :
Se uns maskelier at achateit porc ou
vaiche ou buef por ochier. (J. DE STA- MACELIER, voir MACECLIER. Il a souvent le makeriel.
VELOT, Chron., p. 155, Borgnet.) (A. DU PONT,Rom. de Mahom., 451, Michel.)
MACELIN, voir MADERIN. Ceste herbe. seiche les humeurs qui
— Bourreau : grievent au pis et font bien aler a chambre,
En la joie que elle atent MACELLE, s. f., petite masse : et si garist du macerel. (Liv. de flsiq., ms.
Au macacrier dist lieemeot : Tenoit sa main a sa macelle, son costé
appuyé sur l'ung des piez du tabernacle,
f
Turin, 18 v.)
Amis, si te vient a plaisir,
Or fier, c'or en as bon loisir, pas qu'il
non qu'il fust dormist, mais bien mons- MACERETÉ,s. f., macération :
Et cil la feri a l'espee. troit serf a tristesse. (Perceforest, Que la prison est faicte a seureté,
(Vie Ste Marg., ms. Chartres 620, f° 47a.) vol. II, fo 42, éd. 1528.) Et non pour peine et pour macereté.
: (J. BOUCHET, Opusc., p. 47.)
— Fém., macecliere, bouchère MACELOTE, -lotte, -rotte, mass., mach.,
Si ros iront por moi tout redoutant, s. t., petite masse, petite boule : MACERIN, voir MADKRIN.
Car je sui marchecliere, je vos créant. La dame treslout coiement
(Aiol, 2699, A. T.) Taste a son cul isnelement, MACHACOLLER, voir MACHECOLLER.
Nom propre. Masquelier. Si i a trové une crote MACHACRE, voir MASSACRE.
Qui resamble une machelote
MACECRERIE, voir MACECLERIE. Qui estoit plus grosse d'un pois. MACHANION,voir ACHATION.
(Fablel de la Crote, Richel. 837, fO352d; Moutai-
MACECRIER, voir MÀCECLIER. glon et Raynaud, Fabl., III, 47.) MACHE, s. f., meule :
MACÉDONIEN (exception du), loi d'après S'a trovee une masserote. Comme j'eusse mis saisine en un préqui
(Ib., Riche!. H93, f° 177 r°.) siet en finage de Rus, ouquel l'abbé et
laquelle un père n'est point responsable couvent d'Escurey ont et doivent avoir
des dettes contractéespar son fils : Bâton terminé par une boule : dous maches de foin chascun an pour l'a-

Filius familias ne se peut obliger, ne le Yceulx pere et filz se mirent a defense mour que j'ai au dit couvent. (1300, Ch. de
pere n'en sera point tenu de luy donner de ce que il avoient, c'est assavoir le pere, Joinv., ap. Duc., IV, 168, éd. Didot.)
auctorité, mais aura recours a l'exception d'une petite macelotte dont il s'appuyoit
du macedonien, qui ne souffre pas que le MACHECLERIE, VOIRMACECLERIE.
sur le chemin. (1376, Arch. JJ 109, pièce
pere soit contrainct pour la debte du fils. 125.) MACHECLIER,voir MACECLIER.
(Gr. Cout. de Fr., III, 344, ap. Ste-Pal.)
Ainsi que les diz enfans croissoient en-
semble, icelluy suppliant frappa ledit Jehan MACHECOLEMENT,machicolement, s. m.,
MACEFONDE, machef., machf., s. f., ma- mâchicoulis :
chine de guerre pour jeter des pierres : d'une grosse ou masselote qu'il tenoit.
(1397, Arch. JJ 152, pièce 253.) Sur ce avoit ung machicolement sauffi-
De perdriaus, de macefondes i avoit qui samment garité. (Trahis. de France, Chron.
regitoient mout espessement. (GUILL. DE Icelui Robert frappa ledit Colin d'une
machelote qu'il tenoit. (1401, Arch. JJ 156, belg., p. 194.)
TYR, vin, 13, P. Paris.)
pièce 453.)
Pierres meneurs leur gitoit l'en assez a MACHECOLIE, machicolie, s. f., mâchi-
macefondes et aus mains. (ID., XIII, 6.)
— Gros bout d'un bâton : coulis :
Les aultres jetloient a machefondes grant De la macelotte ou teste dudit billart lui Les murs de devers la terre sont très
plenté de pierres. (Hist. des Emp., Ars. donna plusieurs coups. (1389, Arch. JJ 138, gros et hauts, et dessus y a barbacannes
5089, fo 283 ro.) pièce 63.) et machicolies, et au dehors faux murs et
A machfondes. (Ib., ms. Valenciennes fossez. (J. CHARTIER, Hist. de Charles VIT,
493.) Masserotte : f. A wood-cleavers beetle ; p. 272, éd. 1661.)
also, the head, or but-end of a club, or
MACEGREF, s. m., forme altérée de beetle. (COTGR. ,éd. 1611.) MACHECOLLER,-couler, machi.,macha.,
maceclier, boucher : Wall., makelote, massue; macque, ins- march., v. a., garnir de mâchicoulis :
Machicouler l'eglise de Si Michiel. (1358, MACHERER, VOir MASCHURER. Paris six ou sept d'entre les chantres qui
Compt. mun. de Tours, p. 46, Delaville.) sont destinés pour faire par semaine la
Fortes tours machicollees. (J. D'ARRAS, MACHERIE, S. f., arrière-faix, placenta : fonction de choristes les jours semi-
Melus., p. 72, Bibl. elz.) Macherie est une 'peauchele en lequele doubles. (MÉN., Dict. étym.)
li enfes est envelopes el ventre. (Bib. hist.,
Grosses tours machacollees tout autour. Maz. 538, fo 22b.) MACHICOTERIE, massicoterie, s. f., bé-
(CAUM., Voy. d'Oultr., p. 27, La Grange.) néfice de machicot. Il y avait au chapitre
Que le donjon soyt repparé et marchi- MACHERON, s. m., sorte de pièce de de Notre-Dame-la-Grande,à Poitiers, trois
collé. (23 janv. 1438, Ord. du cap. gén. de bois: offices ou bénéfices appelés massicoteries.
Bresse, Compt. de la châtell. de Châtill. en
Doubs, B 7639.) Les macherons de bacquets, a .m. d. Ceux qui en étaient pourvus avaient au-
(1501, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., trefois la garde des reliques et du trésor
Boulevarts creneles et machecolles de Bibl. Amiens.)
bonne et suffisante matiere. (1488, Proc. de l'église, faisaient l'aspergés aux pro-
verb. de la nouv. enceinte d'Orleans, ap. Le Cf. le moderne MACARON. cessions et disaient chaque jour une messe
Clerc de Douy, t. II, f 25 v.)
MACHERONERIE , s. f., fortification de Beata ou de Requiem. Dans la suite,
MACHECRIE, VOir MACECLEBIE. composée de macherons : leur service se borna à faire l'aspersion
Conme icelle ville soit situé et assize sur de l'eau bénite les dimanches et à célé-
MACHECRIER, voir MACECLIER. la mer, et frappe deulx foys le jour aux brer chacun trois messes d'anniversaire
MACHEFAIN,voir MASCHEFAIN. mures et fortifications d'icelle ville, et ne pendant l'année. Leur revenu était fort
se pouroit sousteiner sanz grans deffenses médiocre et ne consistait pour chacun
MACHEFER, voir MASCHEFER. de boiz et de macheronerie, nommees ge-
tee. (1421, De concessis villae de Dieppe, qu'en 30 livres de gros, 7 livres de dis-
MACHEFOIN, VOir MASCHEFAIN. Rym., 20 éd., X, 51.) tributions, 8 livres de processions et an-
MACHET, s. m., sorte de petit oiseau : niversaires, et 8 setiers de froment que
MACHEFRAIN, voir MASCHEFREIN.
Au tans qae l'an va giboiier
leur fournissait le chapitre à la condition
MACHEKLIE, VOir MACECLERIE. De l'esprevier et del brachet de résider. Les trois massicoteries furent
MACHELER, maisseler, masseller, s. m., Qui quiert l'aloe et le machet. unies à la mense capitulaire par décret de
: (Cligel, 6430, Foerster.) J'évêque en date du il mars 1682.
sorte d'ouvrage de maçonnerie
Et puis apres tu me prendras (pour faire un pâté) Consulter la Requête des Abbé et chanoines
Se il leur plaist encores a faire une ven- Une douzaine d'alouetes
taille ou deux avec ceuls qui sont devant Qu'environ les cailles me mettes. de N.-D. d l'èvêque, de 1681, pour obtenir
ledit molin, faire les y porront si avant que Et puis prendras de ces mâches l'union des trois massicoteries d la mense
le bonne qui y est mise se porte, sauf le Et de ces petis oiseles. capitulaire, conservée aux Archives de la
voyerie pour aier et pour venir en maniere (GACEDE LA BIGNE,dans le Ménagier de Paris, II,
acoustumee, et le masseller de pierre, celui 186, note, Biblioph. fr.) Vienne.
au lez devers mon dit castel, retraire et
rapporter sur mon dit beritaige tant que li MACHETTE, S. f., chouette : MACHICOULER, Voir MACHECOLLER.
uns desdiz ventaus ou li doy peussent avoir Machette, f. Lechuza. (C. OUDIN, 1660.)
leur cours. (1339, Arch. JJ 72, f° 224 vo.) MACHIER, s. m., serpette, couteau,
Les machelers du rivage couverts de MACHEURE, voir MASCHEURE. couperet :
plancques de gretz. (xv9 s., Béthune, ap. Lui donna un coup sur la teste d'un
La Fons, Gloss. msBibl. Amiens.) MACHFONDE,voir MACEFONDE. cousteau, autrement appelé machier. (1482,
Les machelers des puchots des fon-
taines. (Ib.)
MACHICOLEMENT , voir MACHECOLE-
Arch. JJ 207, pièce 289.)
MACHIGNIER, voir MESHAIGNIER.
MENT.
Les maisselers d'un pont. (1425, Lille, ib.)
MACHICOLIE, voir MACHECOLIE. MACHILLON, voir MASCHILLON.
MACHELIER, voir MACECLIER. MACHINAIGE, VOir MESCHINAGE.
MACHICOLLER,voir MACHECOLLER.
MACHELLET, -deelet, massmasc., s. m., MACHICOP, S. m., mâchicoulis : MACHINANCE, s. f., machination :
sorte d'ouvrage maçonnerie : Et toutesfois que le duc Charles par
Pour couronner, machicouler l'eglise de
.xv. pies de masseles deseure le suel d'une St Michiel de la Guierche, faire le plan- effect cecy veist et parceust bien, avoit
part et d'autre. (Ch., de 1254, ap. Duc., II, cher de la tour de la dicte eglise, faire merveilleusement le cuer fier et gros, et
164e.) petit en soing et en peur de leur machi-
.vi. machicops, plancheer et clorre la gue-
Pour le goulaut du molin paver et les rite. (1358, Compt. mun. de Tours, p. 46, nance. (G. CHASTELL., Chron. des D. de
machelles faire tous noefs. (1326, Revenus Delaville.) Bourg., III, 198, Bucbon.)
des terres de l'Art., Arch. KK 394,1° 44.)
Pour remachonner les ventailes du vivier MACHICOT, macicot, maciquot, s. ID., MACHINATIF, adj., intrigant :
et les mascelles faire tous noefs. (Ib.) officier d'église, inférieur aux bénéficiers, Il n'est pas machinatif ne convoiteux ne
mais supérieur aux simples chantres à ambitieux. (ORESME, Politiq., 20 p., ~1°7a,
.xvi. rasieres de cauch pour faire les éd. 1489.)
masselles dou vivier tous noefs. (Ib., fo 45.) gage, et qui chantait des morceaux de
Apres dois autres pons de bois fist. plain-chant avec les enjolivements con- MACHINEMENT, s. m., machination :
Sas masselles de pieler. nus sous le nom de machicotage : Ceulx de la cité ne mettoient nul remede
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 27389, Chron. contre tele maniere de machinement, car
belg.) Destitues .11. macicots de l'eglise Ste
Croix. (Ch. du 14 août 1391, Hôp. gén. toute leur esperance estoit en armes et
MACHELOTE, voir MACELOTE. Orléans.) en ardement. (BERSUIRE, T. Liv., ms.
Ste-Gen., f° 380a,)
: Item le lieu du Bouchet et les apparte-
MACHENERIE, s, f., mécanique nances. chargé de deux maciquos, les- Comme sage guerroier, il redoubtoit les
A carpenterie, a machenerie et a orfa- quels sont continuellement ou service a agues et les machinemens. (CHASTELLAIN,
verie. (Li Ars d'Am., II, 151, Petit.) toutes les heures, et a chacun maciquot Chron., 1, 284, Kerv.)
toutes les semaines .IIII. sols parisis. (1420, Par leurs faulx machinemens. (MONSTRE-
MACH ER, voir MASCHER. Déclaration des nouveaux acquests du Cha- LET, Chron., I, 106, Soc. de l'H. de Fr.)
pitre de S.-Agnaii, ap. Le Clerc de Douy,
MACHEREL, s. m., sorte de poisson : t. Il, fo 26 rD, Arch. Loiret.) MACHINEOR, - eeur, -eur, s. m., machi-
Megarus, macherel. (Gloss. du xue s.,ms.
S'est dit jusqu'au XVIIe s. : nateur :
de Tours, ap. Léop. Delisle, Bibl. de l'Ec. Tous les machineursd'iche. (Ch. de 1247,
desch., 69 sér" t. V, p. 328.) On appelle machicots dans l'Eglise de Clerm., Kichel. 4663, f° 94 v°.)
Metius est celui qui 4 esté cause, ma- 2. MACICOT, voir MACHTCOT. de losange percé à jour par le milieu.
chnieeur et empreneeur de ceste bataille.
(BERSUIRE, Tit, Liv., ms. Ste-Gen., fe (Ba. MACIEN, adj.? La maison de Rohan en portait dans ses
armes, avec cette devise : Sine macula:
MACHINERIE, g, f., machination :
Durant lequel temps ilz ne pouvoient ne
devoient faire machineries contre la ma-
jesté royalle de France. (N. GILLES, Ann.,
t. II, f° 259 r°, éd. 1492.)
Pommes maciennes et aigres. (FRERE N[-
COLE, Trad. du Liv. des Prouffitzchamp, de
P. des Crescens, fo 3 r", éd. 1516.)
MACILENT, macillent, - ente, maxillent,
adj., maigre :
° 300 v°.)
L'escu a la gauche chargé de sept macles.
(Acte de 1298, Richel. Blancs-Mant. 73a,

La famille de Bois Boessel portoit d'her-


mines au chef de gueulles chargé de trois
adj., intrigant : Toutesfois on doit garder que on ne face macles d'or, et celle de Brehan, de gueulles
MACHINEUX, a sept macles d'or. (LE BAUD, Rec. armor. de
pas ces choses yci en corps maxillent, ou
Declarons par ces presentes l'aux, traitre, en vertu foible, mais en moult grant ne- Bret., éd. 1633.)
cessité et ainsi que en desesperacion. (B.DE
mauvais, parjure, conspirateur et machi-
GORD., Pratiq., IV, 4, éd. 1495.) S'est dit en ce sens jusqu'au
neux. (Pièce de 1378, ap. Martène, Anecd., Le nom et les macles de Rohan ne
XVIII* s, :
t. I, c. 1530.) Il a regard aux hommes douloureux semblaient res-
Melencoliqnes, noirs, aussi macillentes. en rien au
nom ni
aux armes
MACHINNIER,VOir MESHAIGNIER. de Bretagne. (ST-SIMON, ch. 166, P. 220,
(La Nef de santé, t° 48 r".)
MACHINOIR, s. m., outil de cordonnier, Il estoit noyr de coulleur et exillié de Pic., macque, maille.
donné par Ste-Pal., qui cite l'Hist. du habitude, mais une ame heroique et très
noble habitait en son noir, macillent et au-
Théât franc., p. 16 et 18 du t. II. guste corps. (BOURGOING, Bat. jud., VII, MACLÉ, adj., chargé de macles :
4, éd. 1530.) Le sceau d'Alain de Rohan est un homme
MACHOIRE,s. f., meurtrissure : armé a cheval, l'espee en la main droite
Du mal des machoires qui vient dedans Estoient revenuz macilens et jaunastres 1 escu a la gauche chargé de sept macles.
le bec. (Du FOUILLOUX, Fauconnerie, f° 22a, comme icteriques. (P. MART.,Rec. des Isles, Le cheval maclé, avec ces paroles autour
f° 79 vo, éd. 1532.) Sigillum Alani. (Acte de 1298, Richel:
ap. Ste-Pal.) f
Blancs-Manteaux 73a, 300 v°. )
MACINAL, s. m., certaine mesure de
MACHOMISTE, macom., s. m., mu- Cf. MACLE2.
sulman terre :
: Item cope et demie de froment seur un
Machomistes. (xive s., ap. La Fons, MACOMETIQUE, voir MAHOMETIQUE.
macinal de tere. (1361, Arch. JJ 93, pièce
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) 69) MACOMISTE, voir MACHOMISTE.
Et si estoient des mille plus de six
Illec dançans, bien denssent estre tristes, MACIPLE, voir MANCIPE. MACOMMETISTE, voir MACHOMMETISTE.
Car tous furent desloyaulx macomistes. voir MACHIGOT.
(OcT. DE S. GEL., Sej. d'honn., f° 64 rD, éd.
MACIQUOT, MAÇONAGE,- onnage, - onnaige, mach.,
1526.) MACIR, voir MARCIR. mass., masc., s. m., travail de maçon,
Nous a montré que son Ire dessend maçonnerie, construction en maçonnerie :
Sur Machomet et sur ces Machomistes. 1. MACIS, voir MACEIS. Pour ce que il nuisoit a .I. maçonnage
(GRINGORE,Blaz. des Heretiq., 1, 317, Bibl. elz.) 2. MACIS, voir MASSEIS. que lidiz Perrins faisoit en son héritage.
(1328, Compte d'Odart de Laigny, Arch.
MACHOMMBTISTE, macom., adj., maho- 1. MACLE, s. f., châtaigne d'eau, trapa KK 3a, f° 23 r°.)
métan, musulman : En machonnaige. (1339, Arch. JJ 72,
natans :
La secte macommetiste. (LE MAIRE, Il- Tribulus est une herbe dont l'on n'a f° 225 r°.)
lustr., 1. III, fo 13 vo, éd. 1543.) point es contrees de France, au moins du Maçonnage de pierre de taille. (1368,
La secte machommetiste. (ID., De la differ. terrestre : car l'aquatique est ce que nous Arch. S 74, pièce 7.)
des scismes.) nommons macles ou chastaignez d'eau. Sires, qui venlt faire aucun maçonnaige
(BELON, Singularitez, I, 18, M. 1554.)
MACHONNAIGE, voir MAÇONAGE. Doit son vouloir aux maçons découvrir,
Si Plustarque eust icy trinqué Aux charpentiers parler du charpentage,
MACHONNER, Voir MAÇONNER. Comme nous, il n'enst revoqué Et aux couvreurs marchander du couvrir.
En doute, pourquoy les oracles (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 304 r*.)
MACHONNESSE, s. f., ouvrière en ma- Sont en Delphes plus mats que macles- Le roy monstra a l'empereur les beauls
çonnerie : (RAB., le Cinquiesme livre, ch. XLVI,éd. 1564.)
murs et maçonnages qu'il avoit fait au
Jehenne le machonnesse. (1372,Noyon, ap. Macle est resté en Poitou pour désigner Louvre edifièr. (CRIST. DE PIZAN, Liv. des
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) la châtaigne d'eau. fais et bonnes meurs de Charles V, 3' p.,
ch. 42, Michaud.)
MACHOTER, voir MASCHOTER. 2. MACLE, macque, s. f., maille d'un Despencer pour massonnage. (1409-10,
filet à pêcheur, d'une cotte de mailles : Compte de la fabrique de S.-Pierre, Arch.
M ACHRECIER, voir MACECLIER. Nous voulons que tous les engiens des- Aube G 1559, f° 125 r°.)
MAÇUELE. quels l'en peschera et seront faits de fil, Deux parois de fort masconnaige. (Flave
MACHUELE, Voir soient faits a nostre macle, c'est a savoir a Vegece, IV, 3.)
MACHUETE, voir MAÇUETE. la largeur d'un parisis. (1293, Ord. de Phi- Bourg., Yonne, Vassy-sous-Pisy, mace-
lippe le Bel, ap. Duc., Macula 2.)
MACHURE,voir MASCHEURE. Que nul ne ayt a porter, mectre ou bail- nège. Wall., machonnage.
MACHURER, voir MASCHURER.
ler, pour pescher ledit harencq, aulcunes MAÇONIERE, s. f., édifice :
saignes qu'elles ne soient de la longueur
de seize aulnes pour le mains, et trois cens Ung grant encencier d'or, a façon de
MACICATIF, adj., amaigrissant, dessé- maçontere a six pignons, et est le pié de
chant : macques de parfont. (1526, Ord., Reg. des dessoubz a jour. (1380, Inv. de Ch. Y, 244,
stat., p. 367, Arch. mun. Abbeville; Mon. Labarte.)
Habiter souvent aux femmes engendre du Tiers Etat, IV, 371.)
fumees et vapeurs macicativesdes tuniques Avons défendu a toutes personnes de MAÇONNE, mass., adj. f, ; esquarre ma-
des yeulx et des esperitz visifz. (Regime de vendre ny user de rets, seynes et aplets
santé, fo 60 vo, Robinet.) pour les harens, si elles n'ont vingt aulnes çonne, équerre à l'usage des maçons :
1. MACICOT, s. m. ? de long pour simples, et trente hait pour Il ne faut que provision de cordes,
doubles et soixante macles pour largeur. reigles, esquarres massonnes, et compas
De fin asur d'esmail et fin macicot. (Edit sur la jurid. de l'amiral, le droit de pour ceste besongne. (EUE VINBT ET ANT.
(Janv, 1557, Marché pour le maître-autel de prise, etc., mars 1584.) MIZAUD,Mais, champestre,p. 126, éd. 1606.)
S.-Germ. des Prés, Arch, de l'art franc., eiz,-ys, s. m., bâtiment
III, 141.) — Terme de blason
désignant une espèce MAÇONNEIS, -
Le grant maçonneiz qui poise MACQUERELLIE, voir MAQUERELIE. La massuetle a levee.
Fait tel poudriere aveuc la noise, (ID., ib., Bartsch, III, 49,37.)
, Que l'en ne voit la endroit goûte. MACQUlGNONNERIE, voir MAQUIGNON-
Maçuele et gibet.
(GUIART,Roy. lign., t. I, p. 181, Buchon.) NERIE. (L'Oustillement au Vilain, 90, Montaiglon et
Maçonnys vindrent tôt entour. (Merlin, Raynand, Fabl., II, 151.)
Brit. Mus. Arund. 220.) MACRE, S. f.? E fery de la masuele dont les clefs pen-
Noz phisiciens s'en leur macre dyrent un coup qu'a resoun ly grevereit
MAÇONNEMENT, mass , s. m., maçonne- De teus herbes auques trovoient pur sa fute. (Hist. de Foulques Fitz Warin,
rie : Tel largece pas n'en feroient. Nouv. fr. du XIVe s., p.61.)
(G. DE COINCI,de l'Emper., Richel. 23111,
Tous maconnemens, reparacions. qu'il fO 269d.)
fera faire. (1344, Arch. S 62, pièce 2.) MAÇUETE, - elle, mach., mass., s. f.,
No fisicien sor lor macre petite massue, houlette :
Et semble estre fait tout nouvellement (ce cloître) Se teus herbes auqaes trovoient
Tant est fin blanc, et le maçonnement Quant el chef out le chaperon,
Tel largece pas ne feroient. E la panere e le baston
Et ens et hors fait joliement. (ID., ib., ms. Brux., f° 125d.)
(CHR. DE PIS., Poés., Richel. 604, f° 73a.) E la verge e la maçuelle
Pendue al col, la tarluette,
Hz maçonnent leurs maisons au pendant MACREZE, VOir MAIGRECE. Riens ne sembla sos cel meius sag.j,
de la montagne, usans de celle bricque Pastor de bois n'ome sauvage.
jusques au plus hault comble des edifices : MACROCOSME, s. m., le grand monde,
(BEN., D. de Norm., II, 28530, Michel.)
dont le maçonnementest plus large entour l'ensemble des choses :
le bas et se diminue peu a peu. (Q. Curse, C'il vos voit, ribaut,
VI, 8, éd. 1534.) Je congnois icy et confesse J'aurai tel niket
Que vous estes mere et maistresse (la Nature), De sa massuette.
— Bâtiment : Gouvernante du macrocosme
Qui fut créé pour microcosme.
(Pastourelle l, ms. Oxf., Douce 308, P. Meyer,
Arch. des Miss., 2' sér., V, 235.)
En hault assis son fondement (JEH. DEMEUNG, Resp. de l'Alchymiste a Nat.,
Estoit, et son massonnement De mon cheval descendi
Devives pierres fait estoit.
5, Méon.) :
Et li dix Deus vos sault, belle!
(DEGUILEV.,Trois Pelerin., f° 2a, impr. Instit.) L'aucteur de ses principes dit,
Et raison pas ne le desdit,
Pastourelle, a vos m'afi !
Lors ait pris sa massuete,
,..h.).,
MAÇONNER, machonner, v. a., pris fig. Que le mondé a nom macrocosme, Au chien tire la cordelle. 1
au sens de machiner : Et homme si est microcosme.
(Fauvel, Richel. 146, f° 28c.)
« (Rom. et past., Bartsch, II, 4,13
Es vos Robin ki vint tous esmarris
Il bouta son seigneur en l'oreille et char- Trainant sa massuete,
penta et machonna tant que le conte se MACROLE, - olle, - oule, s. f., ma- Escrie a la bergerete :
desdit. (FROISS., Chron., XIV, 373, Kerv.) creuse, un des noms vulgaires de la grande Diva, t'a il atouchie.
En maçonnant la mort du roy de Saint Denis. foulque : (J. DE CAMBRAI, Bartsch, Rom. et past., III,
(Geste des ducs de Bourg., 40t, Chron. belg.) 48,48.)
Hairons, macrolles. (Enseig. p. apareilier
tout. man. de viand., Bibl. de l'Ec. des En sa main une maçuele.

Fabriquer: (GOIART,Roy. lign., 17667, W. et D.)
Ch., 5e sér., I, 216.)
Il fit maçonner et fabriquer lettres res- Pour doubte de mort se mirent a def-
ponsives aux lettres dessus dites dudit duc Macroles. (Ib.)
fense, c'est assavoir Jehan Pourcel le pere,
d'Orléans bien longues. (Juv. DES URS., Apres avoir parlé des plongeons et de la d'une petite massuette qu'il portoit. (1376,
Hist. de Charles VI, an 1411, Michaud.) poulie d'eau, voulons parler d'une autre Arch. JJ 109, pièce 289.)
maniere de poulie d'eau differente a la
Préparer, établir : susdicte, que les habitans de Normandie Et potteray comme brigant
Quant no redemption Trinités machonna nomment macroule, et a Paris un diable Mon arc et ma machuele.
(GILLONLE MUISIT,Poés., l, 210, Kerv.) de mer. (BELON, Nat. des Oys., 3, xxvi, (Myst. de Griselidis, C II, éd. 1832.)
éd. 1555.)
: MACULEUX,adj., taché :
— Appliquer Les macroules ou poules d'eau sont hup- Se la couleur du corps est rouge, fusque
Se quelqu'un ung seul mot me sonne, pees. (Du PINET, Pline, XI, 37, éd. 1566.) et maculeuse, elle est de sang. (B. DEGORD.,
J'ay bien cueur et hardy courage, Pratiq., I, j2, éd. 1495.)
Et sans qu'on le pille et rançonne, MACROULE, voir MACROLE.
Que mon franc vouloir luy maçonne Ordure maculeuse. (ID., ib.)
Ung coup ou deux sur le visage. MACTABAS, voir MATTABAS.
(R. DECOLLERYE, Monol.d'une Dame fort amoureuse MAD, voir MAT.
d'ung sien amy, p. 76, Bibl. elz.) MACTATION, s. f., immolation :
Les grandes mactations de cent bœufs. MADAGLOIRE,voir MANDEGLOIRE.
MAÇONNEURE, massonneure, s. 1., ma- (GUILL. DU CHOUL, de la Relig. des anc.
çonnerie : Romains, p. 313, éd. 1581.) MADAGOGIE, s. f., sorte de magie :
Accusee de sortilege et de madagogie.
Et leur demanda se possible seroit MACTER, v. a., immoler : (1385, S.-Quentin, ap. La Fons, Gloss. ms.,
avec force de cyment et autres fortes Le porceau ou la truye. luy estant con- Bibl. Amiens.)
massonneures estouper la voye d'entre les
deux montaignes. (Orose, vol. I, f° 207d, sacree ou mactee (à Ceres). (GUILL. DU MADAGOIRE, voir MANDEGLOIRE.
éd. 1491.) CHOUL, de la Relig.des anc. Romains, p. 144,
éd. 1581.)
Grand nombre d'ouvrages de masson- MADAISSE, s. f , écheveau de fil, pelo-
neur[e], haultes columnes,le tout excellent MAÇUELE, - elle, mass., mas., mach ton ; mot conservé sous la forme matasse,
et magnifique. (XVIe s., Trad. de Lactance,
2e livre de la source d'erreur, p. 172.)
mess., s. f., partie de la masse d'armes : au sens technique de soie qui n'a pas
Li rois Artus fiert si durement que il li encore été fllée :
MACONSILLIER, voir MALCONSEILLIER. fait voler sa masse d'armes en deus tron- Le suppliant et Raymond Jouquet.
çons par empres la maçuele de devant. prindrent un plain sac de blé, certaine
MAÇOT, s. m., massue : (Artur, Richel. 337, f° 65b.) quantité de fil, une hoye, geline, mappes,
Chascun fu du cheval a terre descendus, Petite massue, houlette : essuye mains,. et eut ledit suppliant sa
Les lances en lor goins et au dos les escus, — part dudit blé, mappes et madaises. (1454,
Et s'avoient cugnies a grans maços dessus. Tenoit une machuele entre ses poins. (S. Arch. JJ 182, pièce 130.)
(Cuv., du Guesclin, 4519, Charrière.) Graal, Vat. Chr. 1687, fo 130d.)
Macueles et pipes.
MADALAINNE, VOir MADELAINE.
1. MACQUE, voir MAQUE. (Aucassin el Nicolette, p. 25, Suchier.)
MADALOIGNE, voir MADELAINE.
2. MACQUE, voir MACLE. La messuelle ait levee
Marot quant l'entendi. MADANT, adj., humide, trempé, mouillé,
MACQUERELERIE, Voir MAQUERELERlE. (JAIKESD'AMIENS, Chans., ms. Berne 389, f° 89 rD.) coulant :
Madanl. Wet, moist ; flowing. (COTGR., Anemis a moult grant puissance Desns ma table meles mon macerin.
éd. 1611.) Et tant set de la vielle dance
Qu'a sa dance fait bien baler
(Les Loh., ms. Montp., f 138d.)
MADARCHE, s. f., sorte d'animal : Ceus qui plus d oit cuident aler ; Hanas et coupes et mainz bons maserinz.
En la nostre tierre naissent li olifant et Assez souvent guile et mesmaine f
(Ib., Àrs. 3143, 11e.)
autres manieres de biestes que vous n'avez Ceus qui plus font la Mazalaine; Henas et copes, maint riche maserin.
mie, ki sont apielees niorictore, madarche, Car un bevrage leur fait boire (Ib., f° 12d.)
tbodomaire. (Lettre de Prestre Jehan, ap. Qu'il destrampe de vaine gloire. Hainas et coupes et des chiers maizerins.
Jub., QEuv. de Ruteb., II, 456.) (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f 191,.) (Ib., Richel. 19160, C" 31b.)
MADDRE,voir MADRE. MADELARE, madelaer, s. m., entremet- Baillies le moi le vin.
teur, médiateur, qui fait les affaires d'une Gibers le prant, si li donnai iqui,
MADEFIER, v. a., mouiller, humecter, succession, le gardien des effets d'une Desor la tauble ferit le maserin
mot conservé : succession obérée :
(Girbert de Metz, p. 512, Stengel.)
Soit (le vif argent) madefié et estaint en Le survivant ou la survivante peut avant
Est vrais et purs et enterins,
celle eaue. (Modus et Racio, f" 130 rD, ap. Et nez plus que nus mazerins.
Ste-Pal.) tout autre et, après l'un ou l'autre d'eux, (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f° 30'.)
l'un des héritiers, estre establi mediateur
Madefier. To wet , moisten , liqtfifie. ou madelaer, si ce n'estoit en cas d'oppo- Le vin porte le roi dedens r. maselin.
(COTGR., éd. 1611.) sition. (Cout. de Bergh St Winox, Nouv. (Gui de Nant., 214, A. P.)
Madefier, Humedecer. (C. OUDIN, 1660.) Cout. gén., I, 533.) Tres pordevant Richier feri le macelin.
Es maisons mortuaires ou il y a beau- (Floov., 1044, A. P.)
MADEGLOIRE, voir MANDEGLOIRE. coup de debtes, tant actives que passives, Cil prent touailles, cil bacins,
de grandes recherches, on y commet per. Cil coupe d'or, cil madrins.
MADELAER, VOir MADELARE. sonnage appellé madelare, contre lequel (Athis, ap. Laborde, Emaux.)
on doit agir, et est tenu rendre
respondre aux Nicolete, flors de lis,
MADELAINE, - amne, - eine, -. aigne, demandes que l'on fera et compte
de son administration. (1700 , Cout. du Douce amie o le cler vis,
- egne, - ene, - enne, - oine, - oinne,- oi- Plus es douce que roisins
gne, mada., magde., magda., mase., maze., pays de l'Aigle, Nouv. Cout. gén., I, 299b ) Ne que soupe en maserin.
maza., mauze., s. f., fête de sainte-Made MADELENIER,voir MADERINIER. (Aucassin et Nicolette, p. 15, Suchier.)
leine, le 22 juillet : voir MADERIN. Et aporterent estrelins,
MADELIN, Hanas, coupes et maserins.
Nul talemeliers ne puet cuire le jour de (MOUSK.,
la Magdeleine. (E. BOIL., Liv. des mest., MADELINIER,voir MADERINIER. Chron., 21101, Reiff.)
1e p., I, 27, Lespinasse et Bonnardot.) Donne moi por Dieu de ton vin,
Londemain de la Mauzelaine. (1245, Ro- MADELOINE, voir MADELAINE. Envoie moi ton mazelin,
Sel fai verser en mon vessel.
sières, I, 2, Arch. Meurthe.) MADEL STEDE, s. m., terme de pra- (GEFF., vu. Est. du monde, Richel. 1526,
Lou dimeinge apres la Mauzelainne. (12 tique : f° 75d.)
juill. 1264, Ch. de Joinv., Richel. 1. 9035.) Le plus jeune fils tiendra la place du de- Puis prent .1. riche maserin.
La feste de la Madeloine. (1269, Ch. du funt, ce que l'on appelle madel stede, c'est (Du Prestre et du Chevalier, Montaiglon et Ray-
Cte de Viann., Cb. des compt. de Dole, a sçavoir cinq quartiers de terre et au naud, Fabliaux, II, 75.)
— dessous la ou la maison ou le manoir est Le vin metoit es maserins,
Arch. Doubs.) situé, ensemble le principal manoir, au
325', Puis le puisoit as peterins.
cas qu'il puisse recompenser les autres (Mir. de S. Eloi, p. 29, Peigné.)
Le jour de la Mazeleine. (1271, Compro- avec de pareils heritages, s'il y en a, ou
mis, Lebœuf, Hist. d'Auxerre, nouv. éd.) en autres héritages, a l'estimation des Ou grant maaillie de vin,
Apres la Magdeloigne. (Sam. ap. la Ma- gens de partage. Nul n'est tenu de prendre Trestout plein i. gran madelin
del. 1286, Quitt. de la Ch. de Dole, Arch. ce droit s'il ne veut. (Cout. de Cassel, Nouv. Qui bien vaudroit .n. bons deniers.
Doubs.) Cout. gén., t. l, p. 717a,) (De la Maaille, Jub., Jongleurs et Trouvères,
p. 103.)
Magdalegne. (Ch. de 1286, S.-Wandrille, MADERE, voir MADRE. J'ai le poivre, j'ai le comin,
Arch. S.-lnf.) J'ai fil d'argent a mazelin.
Madalegne. (Ib.) MADERER, voir MADRER. (D'un Mercier, ap. Crapelet, Proverb. et dict.
Le venredi devant la Mazeloinne. (1291, popul., p. 154.)
MADERIN, madrin, maserin, mazerin,
Arch. C.-d'Or, B 464.) macerin, maizerin, madelin, magdelin, E li dona de son bon vin
Le sanbaidi devant la Mazelenne. (1291, Trestuit raze un mazelin.
maselin, mazslin, macelin, manderin, adj., (Vie dupap. Grég p. 89, Luzarche.)
Arch. mun. Besançon, reg. mun.I, f° 25 v.) de madré : ,
Le mardi devant le Madalainne. (1295, Apres li done de son vin
Arcb. mun. S.-Quentin, 1. I, no 18.) Il m'ont tolu et mon pain et mon vin, Trestot rase i. maserin.
Mon coutelet, mon henap mazerin. (lb., Ars 3527, f° 166e.)
Le mardi après la Mazeloinne. (1299, (Les Loher., ms. Montp P 55b.)
Arch. C.-d'Or, B 478.) , Marchans et vendeurs de magdelins, soit
Et mon coutel, mon henap maserin. magdeliniers ou autres paieront
Le mardi devant le Maselaine. (1301, (Gar. le Loh., 2e chans., xxx, p. 79, P. Paris.) chascune begne de hennaps de madré. pour
Pet. reg. de cuir noir, f° 38 rD, Arch. Ne cope d'or ne hennap maserin. (Reg. Pater, fo 253b, ap. Duc., Madreli-
Tournay.) (lb , Ars. 3143, f° if.) nerius.)
Le jour de mardi devant la Magdaleine. Ne gardeir robes ne hanas maserins. Ains bevoient cervoise a ces grans maserins.
(Ch. de 1308, Jumièg., Herteauv., Arch. S.- (Les Enfances Guillaume, Ricbel. 1448, f° 69 rD.) (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 35236, Scheler,
Inf.) Gloss. philol.)
Lou jour de la Madaloigne. (Compte de — De bois :
MADERINIER, madrenier, madrinier,
1341, Ch. des compt.de Dole, ~,
Arch.
Et le pont manderins
Trovat tôt avaleit.
(JEH. DESPRKIS,Geste de Liege, 17517, Scheler,
madrelinier, madelenier, madelinier, made-
linnier, magdelinier, mandelinier, mazeri-
Doubs.) Gloss. philol.)
nier, mazelinier, mazelinnier, s. m., fabri-
— Sorte
de monnaie : : cant de vases à boire appelés maderins,
— S. m., syn. de madré
Alphonsinse rides, magdalenes. (1496, Si lor aporte pain et vin etc. Il y avait cinq de ces ouvriers à Paris,
Inv. de Ch. d'Orl., Arch. Charente.) A .1. hnap de mazerin.
(Floriant, 6893, Michel.) en 1292 :
— Faire la
Madelaine, affecter le repen- Mazelinniers, madelinniers. (Voc. des
tir, l'humilité : — Sorte de coupe, de vase à boire : mest., ap. Géraud, Paris sous. Ph. le Bel.)
Marchans et vendeurs de magdelins, soit MADOURRÉ, adj., syn. de madourre : .1. hennap de madre plat. (15 déc. 1301,
magdeliniers ou autres paieront pour chas- Par le corbieu Hespaignc se rendra, car Cart. de Flines, CCCLXI, p. 501, Hautcœur.)
cune begne de hennaps de madré. (Reg.
ce ne sont que madourrez. (RAB., Garg., Les hanas de maddre et d'argent. (Août
Pater de la Ch. des compt. de Paris, 253b,
f- ch. XXXIII, éd. 1542.) 1307, Test. chirog., Arch. mun. Douai.)
ap. Duc., Madrelinerius.) Maudoulé était encore en usage dans le Deus hanas de madere au piet doré.
Pierre le mazerinier. (Reg. cueill. du Boulonnais, du temps de Ménage. (1310-1320, Cart. de Flines, ccccxv, p. 530,
Temple, Arch. MM 128, fo 109 r°.) Hautcœur.)
A Gieffroy le mazelinier pour la bor- MADRAIRE, s. m., désigne un homme Vasselemented'argent et de madre. (Oct.
deure d'argent de 3 henaps et pour la voué à la pénitence ; 1315, Test. chirog,, Arch. mun. Douai.)
façon. (1327, Arch. hospit. de Paris, II, 157, Or vous falent hanaps d'argent, d'or et
Bordier.) C'anchois vestiroit haire
Tout son vivant, et devenroit madraire. de madere. (Dialog. fr.-flam., fo 3a, Miche-
A Robert de Susay, madelinier, demou- (Anseis, Richel. 789, f ~11e.) tant.)
rant a Paris, pour six hanaps couvers, de Touz boiz pour maisonner et autrement.
fin madre blanc, achetes de lui le iv* jour MADRE, maddre, maadre, masdre, mazre,
d'octobre. (1390, Comptes royaux, ap. La- excepté maadre, bresil et fustot. (1360,
borde, Emaux.) masre, masere, madere, magdre, s. m., Rançon du roi Jean, Arch. KK10a, f° 120 r°.)
semble avoir désigné soit une matière pré- Hanap de madre vermeil prisé douze
Dans un compte de 1392 on trouve un cieuse, que l'on croit être l'agate onyx,
henapier qui raccommode des hanaps, et sous parisis. (1376, Arch. JJ 108, pièce 66.)
un mandelinier qui en vend. (Arch. K 23, soit des imitations de cette matière en Une couppe de madre garnye d'or.
f° 102b.) bois veiné. (1380, Inv. de Ch. V, 775, Labarte.)
— Officier
chargé de la garde des made- « Nous ne pensons pas, dit M. Douët Pour deux autels benois de madre noir,
enchassillez en bort d'Illande. (1398,
rins. Il y avait un maderinier sur tous les « d'Arcq (Bibl. de l'Ec. des Ch., 1854, Comptes royaux, ap. Laborde, Emaux.)
états des officiers domestiques du roi : « p. 186), que le madré soit un bois, et
cela pour deux raisons principales: Une couppe de madre a pié d'or. (HOO,
Le madrenier, .VI. den. par jour, une Pièces relat. au règ. de Ch. VI, t. II, p. 293,
provende d'aveine, .I. valet pour lui et « l'une, que l'on trouve des autels Douët d'Arcq.)
,JI. autres pour les hanas et les voirres « portatifs en madré, et l'on sait que la Un petit escrinet de cypres ou de madre.
querre et porter. (1261, Orden. de l'ost. le liturgie défendait de les faire en d'autres
f
roy, Arch. JJ 57, 21 ro.) substances qu'en pierre ; l'autre, que la
(Ib" p. 344.)
Le maderinier. (1316, ib., fo 38 r°.) Murra, madre. (Gloss. rom.-lal. du xve s.,
« coupe de saint Louis qui nous est restée, Scheler.)
Le mazerinier mengera a court, et doit
« et qui est dite, dans un ancien inven-
recueillir et garder les hanas d'argent. (Ib , — Sorte de vase à boire :
f" 51 vo.) « taire, être de madre, a été reconnue pour
Au curé de Courmissi et à M* G. Salmon
Il y aura un madrinier qui servira de - être une agate onyx. Nous avions con- un magdre et un sac d'argent a cbascun.
voires et de hanaps et aura .III. deniers de « jecturé qu'il avait pu y avoir deux est ( 1389,Invent, de Rich. Picque, p. 94, Biblioph.
gages par jour pour toutes choses. (1317,
ib.) « pèces de madré. L'un, le madre, véri- de Reims.)
« table et original, auiait, suivant nous, Gobles, madres, terrins, plas, escuelles.
MADEUR, s. f., humidité : « désigné différentes espèces de pierres (La Maniere de langage, p. 384, P. Meyer.)
Elle (la fievre) se faict par l'expiration « translucides ou autres, telles que l'agate Ferons tous .II. sur son madre.
et evaporation incongneue aux sens, ou (Passion Nostre Seigneur, Jub., Myst., II, 203.)
« et le jaspe, etc., et ce serait là le madre
par madeurs et sueurs benignes. (Lovs « qui paraît sur les tables royales et prin- Je laisse a mes enfans ainsnez
GUYON, le Miroir de la beauté, II, 124, Mes grans boteilles et mes potz ;
éd. 1615.) « cières; l'autre madré, celui que l'on Leurs vies leur sont assignez
« trouve en usage dans les tavernes, A suyvre banquetz et escotz ;
MADGNYE, voir MESNIEE. « dans les couvents et ailleurs, aurait Affin de boire a tous propos,
« été une imitation plus ou moins gros-
juron, mot corrompu de si Ilz auront escuelles et madres,
MADIA, Et seront plus rouges que cocz.
m'aist Dieus, maidieu : « sière de ces pierres jaspées ou veinées. » (Gr. Testam. de Tastevin, Poés. fr. des XVeet
Ma Dia je ne veulx par ce inferer qu'elle Tut s'apareille cum fuz lazre, XVe s., III, 80.)
ne monstre. diminution ou accroissement E puis prent un hanap de mazie Aunis, madre, plat de bois.
de sa clarté. (RAB., Pantagrueline prognos- Ke la reine li duna.
tication, ch. VII, éd. 1553.) (Tristan, II, 511, Michel.)
Nom propre, Madre.
Ulisses retourna il querir son espee en Cf. le Glossaire de Du Cange, au mot
la caverne du cyclope? madia non. (ln. .i. hennap de masdre.(1200, Test. de Agnes Mazer ;les observations de M. Douët
, de Ferriere, Tailliar.)
le Cinquiesme livre, ch. xv, éd. 1564.) d'Arcq dans la Bibliothèque de l'École des
Quiconquesveut estre esqueliers a Paris,
Selon Le Duchat (Alphab. de Rab.), ma c'est a savoir venderres d'esqueles, de chartes, 3e série, t. IV, numéro de novembre-
dia était un serment usité dans le Maine, hanas de fust et de madre, de auges, décembre 1852, p. 131-133, et le Glossaire
la Touraine et le Poitou. fourches, peles, beesches, pesteuz et toute des Émaux de M. de Laborde, p. 371-376.
Cf. AIDIER.
autre fustaille, estre le puet franchement.
(EST. BOIL., Liv. des mest., 1re p., XLIX, 1, MADREGOLE, voir MANDEGLOIRE,
MADIAN, adj., de la ville de Médéah
Lespinasse et Bonnardot.)
Henap de madre de foire doivent, i. d., et MADRENIER, voir MADERINIER.
Li très estoit ouvres d'un paile madian.
(Chant. d'Antioche, ch. vm, 1002, P. Paris.) se il i a henap de fust, si aquite li madres MADRER, maderer, verbe.
le fust tout pour i. d. (Du Paager qui sieta
MADIERE, voir MAIERE. petit pont, Richel. 20048, fO 128a.) — Act., veiner, marbrer, donner au bois
la couleur du bois naturellement veiné et
voir MALARDE. .1. henap de masre. (Charte de 1257,
MADLARDE, Arch. mun. Laon.) marbré :
MADOURRE, madoure, modourre, mo- Nous avons vendu bien et loiaument. Madrer, ondear. (C. OUDIN, 1660.)
durre, adj., grossier, stupide, maladroit, as eschievins de Douay ditea oes le commu- :
maroufle : nité de le vile devant tous nos menus — Réfl., se veiner
tonlius, fors de l'iauwe. c'est a savoir et Il y a une imperfection generale en tous
Ung Lychaon patepelue, ung modourre hanas de madre et de fust. (Pièce de 1263. bois, quand leurs veines se madrent et
Cocytus de la Toscane. (RAB., le Tiers livre, Brassart, Pr. de l'Hist. du chût. de Douay, s'entortillent a l'entour de leurs nœuds.
ch.XII, éd. 1552.) Var., modurre. (Éd. 1553.) I, 87.) (Du PINET, Pline, XVI, 39, éd. 1566.)
Madoure : m. A dull, or sencelesse log- hanas de masere. (Vers 1268, Arch.
.IX. Le marbre dit d'Auguste est fait a ondes
gar-bcad. (CoTGn., éd. 1611.) prov. de Gand, Rupelmonde, n* 118.) qui se madrent et s'enveloppent a mode
d'un tourbillon de vent. (ET. BINET, ap. Qui lui ouvre les aelles, regardant par- MAESTIRE, maist., mest., maiest.,maiet-,
Laborde, Emaux.) dessous, lui voit des madrures de blanc de
fort bonne grâce. (ID., ib., p. 226.) maaist., maiestiere, magesteyr, s. m., au-
— Neutr., être veiné : Voy, voy comme l'autour a la rousse madreure
torité, puissance :
Madrer. The graines of wood to be full Attaque la perdrix d'une aisle prompte et seure. Aysis conten en magesteyr
of crooked and speckled streaks, or veins. (Du CHESNE,Six. liv. du grand miroir du monde, Cum trestot teyne ja l'empeyr.
(COTGR., éd. 1611.) (ALBERIC,Alex., 80, P. Meyer, Rec., p. 283.)
p. 98, éd. 1588.)

Madré, part. passé, rayé, veiné : Et (l'alun de plume) a certaines veines Rois, entierementdois traitier
et madrures, telles et semblables qu'on Chiaus sor cui tu as maiestiere.
« Tout ce qui, substance minérale ou voit au bois. (Du PINET, Dioscoride, Y, 113, (RENCLDS DE MOILIENS, de Carité, st. XIXII, 8,
végétale, ou composition factice, dit éd. 1605.) Van Hamel.)
M. de Montaiglon, avoit des raies ou des Les Allemands font grand cas des ais de Car le maisnie est costumiere
taches, pouvoit être dit madré ; ainsi de ces pins. a cause de leur madreure. (ID., De graer a son maiestiere.
l'agate, de la malachite, des racines ib., l, 74.) (ID., ib., st. XII, 7.)
d'arbres, du stuc de plusieurs couleurs, Pour rendre la racine (du buis) solide et Cil qui est forsenes retient son estat et
de la faïence sans figures ni ornements, lui confirmer la beauté de sa blonde cou- la dignité s'il l'avoit et son maielire et
leur et bigearre madreure. (0. DE SERR., son pooir. (Digestes, ms. Montp. H 47.
mais couverte d'émaux fondus, comme Th. d'agr., VI, 10, éd. 1605.) fo 6».)
certains plats de Palissy, des marbres et Madrure de bois, crepure a ondes, plis Mes ce seroit bien parlers a rebours, se
des porphyres rares, et de beaucoup et replis de veines ondoiantes. (MONET, je disoie chose a nului, dont il me vousist
d'autres choses encore. » 1 Parall. des langues, Rouen 1632.) traire en chause et mener mestire sor moi.
Sur drap qui est parfaitement coictez et Madrure de peaux de betes, ferae macu- (La Resp. del Rest. mestre Richard de Fur-
maderez. (Stat. de Richard III, an i, impr. losa varietas. (ID., ib.) nival, li Cocodrille, p. 89, Hippeau.)
goth., Bibl. Louvre.) Ke nus demange les cles des portes pat,
Celle partie qui regarde la ville de Candie MADRIAN, s. f., sorte de fruit : nuit par segnerie ne par maiestire. (Bans
est bien munie de forestz esquelles les Conserve de madrian. (1359, Journ. des aux échevins, QQ, fo 14 vo, Arch. mun.
erables sont fort madrez. (BELON, Singu- dép. du R. Jean, Douët d'Arcq, Compt. de Douai.)
laritez, I, 16, éd. 1854.) l'argent., p. 219.)
— Supériorité de science, de talent,
Les erables croissans par les froides Pasté de roy bien arrangée, art, habileté, adresse :
montagnes ont le bois plus madré au mont Annis, madrian, noix confites.
Ida qu en nulles autres places. (ID., ib., I,
17.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 497C.) S'ele m'occit, de poc se puet vanter,
Qu'il n'afiert mie trop grand maiestire
pas tousjours d'une MADRIN,voir MADERIN. De son ami engignier et occire.
Touts œufs ne sont (THIBAULT IV, Chans. d'amour, p. 38, var., Tarbé.)
mesme couleur car les uns sont touts MADRINIER,voir MADERINIER.
blancs, les autres pailes, les autres de Trouvai Tolir, un divers osle,
couleur de plomb, les autres bleuz, les MADURER, voir MATURER. Qui de mentir ot le màistire :
autres rouges, les autresmadrez de diver- De Foi Mentie est mestre et sire.
ses taches. (ID., Nat. des oys., I, ix, MAE, S. f. ? (RAOULDEHOUDENC, Songe d'Enfer, 104, Scheler,
éd. 1555.) Trouv. belg., nouv. sér., p. 180.)
Le maistre carpentier demande XXVIII.
Grande partie des oyseaux de rapine ont de et livré les deux maes,
s. pour avoir fayt Et si ne poes pas avenir
communement les plumes de la queue et leur brocques fer, avoec les testes d'i- A moy, ja soit que tu y tires,
des œlles beaucoup madrees. (ID., ib., 11, ceulx pavillons. (1467, Lille, ap. La Fons, Se par yauls n'en vient li mestires.
XIII.) Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (FROISS., Poés., 11, 177, 520, Scheler.)
Ils ont le col plus long que l'aigle et Par maestire, a maestire, excellem-
sont encore plus madrez de rousses taches. MAELER, voir MAILLIER. —
(G. B., Rec. de tous les ois. de proye.) ment, parfaitement :
MAELLE, voir MAILLE.
Leur queue est bien fort madree de Par mont grant maielire ot assis i. oisel.
taches larges. (ID., ib.) MAEMEMANT, voir MEISMEMENT. (Geste d'Alix., Richel. 24365, fO 18 VO,)
Je te donne une coupe Les denz de la bouche et le nez
MAEMENT, voir MEEMENT. Avoit toz fez par maiestire.
De fresne bien madré, faite dessus le tour.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f° ?!')
(R. BELLEAU,Berg., N# j., fO 110 vO, éd. 1578.) MAENERESSE, voir MOIENEOR.
Le bois d'erable est le plus madré, figuré Ces lances ou H penoncel
et demasquiné que nul autre, et pour ceste MAENETÉ, voir MOIENETÉ. Sont atachié par maiestire.
cause les Flamands en font des tables MAENIE, voir MESNIEE.
merveilleusement belles. (BEBNABD PA- Des foilles i ot quatre paire
LISSY, ap. Laborde, Emaux.) MAERISME, S. f.î Que nature par grant mestire
1 ot assises tire a tire.
Ce cabinet sera couvert d'un esmail Lesqueux beekenes, par les hydouses (Rose, 1670, Méon.)
blanc, maderé, moucheté et jaspé de di- concourses et rages del meer, sont tout dys
verses couleurs par dessus ledit blanc. enfeblissez et empirez : si bien des peres Wistasce les ot fait confire
(ID., ib.) hors buttez de l'estuffure d'ycelles, corne Molt très bien et a grant maistire.
ausi de maerisme. (1389, Req. au roi d'An- (Wistasse le Moine, 1829, Michel.)
Coffre tres beau, coffre mignon,
Coffre du dressouer compaignon, glet., Lett. de Rois, t. II, p. 300.) Et Raphaël, qui pas ne tence,
Coffre de boys qui point n'empire, Ains obeist au premier mot,
Madré et jaune comme cire. MAESEMENT,voir MEESMENT. Les navres, que de cuer amot,
(G. CORROZET, Blasons domest., Blas. du Coffre, Gari par la vertu celestre,
Poés. fr. des xv* et XVIes., VI, 255.) MAESMEMENT, voir MEISMEMENT. Et a Largesce sa main destre
Rendipar si bel maieslire
voir MESNAGE.
MADREURE, madrure, s. f., veine, mar- MAESNAGE, Qu'il n'est home qui seust dire
brure de bois veiné, moucheture des peaux maysté, s. t., image de la Laqnel main l'on li a copee.
1. MAESTÉ,
(HUONDE MERY,le Tornoiement de l'Antéchrist,
de bêtes : Vierge : p. 89, Tarbé.)
Portant mesmes madrures sur ses plu- Si ot faite une maysté
mes. (BELON, Nat. des oys., II, xxxv, De la mere Den, nostre amie. — Art,
métier :
éd. 1555.) (Vie des Pères, Ars. 3641, fO 155\) Cele soupire durement
(Du coq des bois) les plumes sont voul- Et fait par senblant grant martire,
tees,lec'est a dire courbees en arc, et larges 2. MAESTÉ,voir MAISETÉ. Qui bien en sot le maiestire.
par
drures
bout, ayants quelques petites ma-
blanches. (ID., ib., V, x.) MAESTIER, voir MESTIER. (Du Prestre et d'Alison, Richel. 19152, f 50 vo.)
Por qoi ne vous maint ausi pres Il faut piler les boutons de peuplier a Chose magicalement sortie.(COURCY,Hist.
Li biaus parlers com li mesdires ? part, et tres bien, puis les broyer encore
derechef avec la graisse et en faire des
f
de Grece, Ars. 3689, 93e.)
En est ce mauves maistires ?
Oil, certes, lais et vilains. pains ou magdaleons. (JOUB., Pharmacop., MAGICIEN, adj.;de magicien, magique :
(Le Lai du Conseil, p. 119, Michel.) p. 281, éd. 1588.) Par quelque engin magicien.
J'en i sai millenr maaistire. Les masses ou magdaleons. (ID., ib., p. (LEFRANC, Champ. des Dam., Ars. 3121, f 134a.)
(JEHANDERENTI,Jeu parti, Dinaux, Trouv. artés , 335. ) Science magicienne. -
p. 302.) Magdaleon, a langate, a rowler. (COTGR., (Actes des apost., vol. II, f° 49d, éd. 1537.)

— Enseignement : éd. 1611.) Ceux qui employent les paroles sainctes


et divines a des sorcelleries et effects ma-
D'un chat ci apres vous veuil dire MAGDELEINE, voir MADELAINE. giciens. (MONT., Ess., l, 56, f° 134 v, éd.
Qui appris fu, par grant maistire, 1588.)
A servir et tenir chandeille. MAGDELIN,voir MADERJN.
(MARIE,dû Chat qui savoit tenir une chandoile, Telles autres singeries qui ont plus le
Robert, Fait, inéd., l, 155.) MAGDELINIER, voir MADERINIER. visage d'un enchantement magicien que
de science solide. (ID., ib., il, 37, f° 333 V.)
Chil ki de tous maistres est sire MAGDELOIGNE, voir MADELAINE. Il blasme volontiers toutes ces foies
Nous en aprent bon maistire
Et mont bien aperte raison. MAGDRE, VOir MADRE. superstitions magiciennes. (TAHUREAU, Se-
(RENCLUS DE ~MÔILIENS, Miserere, st. XXXV,1, cond dial. du Democritic, p. 321, éd. 1602.)
Van Hamel.) 1. MAGE, mague, s. m., magicien : 1. MAGINOIS, magynois, adj., puissant,
Il fist avuigler un mague. (BRUN. LAT.,
MAESTRANCE, voir MAISTRANCE. Très., p. 73, Chabaille.) riche, noble :
Si sont monté el palais maginois.
MAEUR, voir MEUR. :
— Adj., de mage - (RAIMBERT,Ogier, 2150, Barrois.)
MAEUT, s. m., faiseur de salades, de Ovrez la porte, mage gent. Grans fu la noise el palais maginois.
sauces : (WACE, Conception, Brit. Mns. Add. 15606, (ID., ib., 2186.)
fO M'.)
Maeut. A mnker of sallads, or may saw- La bele monte el palais maginois.
ces. Rab. (COTGR., éd. 1611.) 2. MAGE, maige, adj., principal, supé- (R. de Cambrai, Richel. 2493, f° 94 v°; A. T.,
rieur : 5771.)
MAEZ, voir MAIS.
Et ly soudans est on palais maginois.
L'artifice mage est comprins en quatre (Chev. au cygne, 10903, Reiff.)
MAFFAIRE, voir MALFAIRE. magisteres. (Secretz d'Alquimie, c. l, éd.
1557.) Foi que doi vous, ainz i serai .x. mois,
MAFFAISOUR, voir MALFAISOR, Qne ge n'en aie le palais magynois.
Le juge mage de Carcassonne. (D'AUTON, (Aym. de Narb., Richel. 24369, p. 8a.)
MAFFÉ, voir MALFÉ. Chron., Richel. 5082, fo 201 r°.)
En troysiesme lieu, messieurs le juge Puis sont monté el palais maginois.
MAFFET, voir MALFÉ. maige, les lieutenants et conseillers presi-
-
(Anseis, Richel. 793, fO 47a.)
: diaulx. (1560, Arch. mun. Agen, BB 5.) Quant de Pietre oy qui tant fa maleois,
MAFLER, v. n., manger beaucoup A sa court le manda ou palais maginois.
Mafler, comer con dos carrillos. (C. Ou- Voyant de que touis estoient mors getta (Cuv., Bertran du Guesclin, 15299, Charrière.)
DlN, 1660.) le corps Loupgarou tant qu'il peut
contre la ville, et tomba comme une gre- Nouris fu a Sebonrc, le castel maginois.
MAGARI, voir MARGARI. noille sus ventre en la place mage de la- (B. de Seb., I, 84, Bocca )
dicte ville. (RAB., Pantagruel, ch. XXIX, On chastel a Courtrai dont bans est li berfrois,
MAGAUT, magault, magau, macaut, mas- éd. 1542.) La trouveres ma soer ou chastel maginois.
caut, s. m., bourse, poche, sac : Nom propre, Mage. - (Ib., vi, 674.)
Fut ordonné que tous les chars, char- 3. MAGE, S. f., imprimerie : Portent escus et lanches et aubers maginois.
rettes, chevaulx, macaux, vivres et autres (Chev. au cygne, I, 6221, Hippeau.)
telles besongnes seroient mis et retrais Mages ou imprimeries en pappier. (1603,
en ladicte abbaye de Royaulieu. (MONS- Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibi. Fery le quens d'Estampez sur l'escn maginois.
(H. Capet, p. 55, A. P.)
TRELET, Chron., II, 96, Soc. de l'H. de Fr.) Amiens.)
Car il avoit trouvé le mascaut et argent Pepin Ii maginois.
de son pere bien enflé. (Du FAIL, Cont. MAGENDOMME, s. m., receveur des (JEH.. DESPREIS, Geste de Liege, 12635, Scheler,
d'Eutrapel, f 60 v°, éd. 1585.) deniers publics : Gloss. philol.)
A Paris il fait fort dangereux mettre de Le receveur du lieu de Rosan, que l'en Ses grans os maginois.
l'argent dans sa pochette ou porter bourse; appelle au commun langaige du pays ma- (ID., ib., 18444.)
il y a des furons qui, en moins d'un tour- gendomme. (1457, Arch. JJ 188, pièce 157.) Ja fassent mort on pris ly enfant maginois,
nemain, auront mis la main sur le magau Car contre tant de gent fu petit leur pooirs.
et vous gripperont l'escu. (CHOLIERES, MAGERIE, voir MARGERIE. (Hugues Capet, 2638, A. P.)
Contes, fo 67, éd. 1610.)
MAGESTEYR, voir MAEST1BE. Chances de paile et sollers maginois.
Sorte de vaisseau : f 92
(Beuves d'Hanstone, Richel. 12548,
— MAGESTRE, voir MAGISTRE. En unc preit maginois.
Deux magaulx chacun d'une pipe. (1473, (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 37250.)
Invent, de la Faye-Monjau, Arch. Vienne.) MAGIAN, adj., magique :
Sour l'an de grasce maginois.
Wall., mago, estomac des animaux. Art magian. (ORESME,.Divinations,Richel. (ID., ib., 33419.)
19951.)
MAGDALEGNE, voir MADELAINE.
MAGICAL, adj., magique : — S. m., chef :
Qui fut Ii maginois et maistre de la guerre.
MAGDALEINE, voir MADELAINE. Science magicalle. (Fleur des hist., Maz, (JEH. DES PREIS, Geste de Liege, II, 7804,
530, fo 209d.) Scheler, Gloss. philol.)
MAGDALENE, Voir MADELAINE.
Il envre de l'art magicalle. MAGINOUX, adj., syn. de maginois :
MAGDALEON, s. m., rouleau, petit (GREBAN,Myst. de la Pass., Ars. 6431, f° tHC,)
cylindre de soufre, d'onguent, ou d'autre Qui fut tous li plus riches et li plus maginoux.
Art magical. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 14408, Scheler,
substance, que vendaient les apothicaires : (ID., Act. des apost., vol. I, f° 75\ éd. 1537.) Gloss. philol.)
Et passoient leur temps a la faire reve-
nir entre leurs mains, comme un magda- Ars magicaux.
(J. BOUCHET,Opusc., p 148.) 1. MAGIQUE, s. f., magie :
leon d'entraict. (RAB., Garg., cb. xi, éd. De magique, l'art au deable.
1542.) MAGICALEMENT,adv., par la magie : (Rose, ms. Corsini, f° 97a ; Méon, 14823.)
La science de magique. (Ben. de Mon- guerre fort magistral. (1449, Arcb. JJ 179, Sachez que touz offices publiques estoient
taub., Ars. 5072, fo 108 ro.) pièce 354.) appellez magistraz en général. (BERSUIRE,
Saichant en magique. (Ib.) - De maître, de savant:
Tite Live, Richel. 20312ter, f* 2b.)
Deux grans livres de magique, escript en Et s'estant monstré entre ceulx qui pour-
espaignol, l'un couvert d'une pel rouge et Instrumens magistraux. (Perceforest, IV, suyvoyent le Consulat, il fut incontinent
l'autre d'une blanche pel sans aiz. (1416, fo 69% éd. 1528.) avis au peuple qu'il ne se presentoit
Inv. de J. de Berry, ap. Ste-Pal.) tant pour accepter ce magistrat, commepas
Sortilege, suppersticion, magique, qui -TantS. m., magistrat : il
leur apportait la victoire toute certaine, et
font la povre ame aourer et croire en leurs avoit vacqué et donné son entente asseurance d'heureuse issue de ceste
dieux. (GERSON, Serm., ap. Bourret, Essai a l'estude, qu'en tout le pays n'y avoit clerc guerre. (AMYOT, Vies, Paul. Æm., éd. 1565.)
hist. sur les serm. fr. de Gerson, p. 178.) de plus grant renommee par les magistraux Environ la fin de son magistrat, deux
de la cité. (Louis XI, Nouv., c, Jacob.)
ou trois jours avant que son temps expi-
Se magique n'y a en cours. Jean de Brillac, lieutenant et juge magis- rast. (ID., ib., Cicero.)
(GREBAN,Mist. de la pass., 7889, G. Paris.) tral criminel en la dite senechaussee de Ou est, je vous prie, cette grande hum-
C'est magique on enchanterie. Poictou. (1559, Proc.-verb. des Coust. de blesse et honnesteté, laquelle voluntiers
(ID., ib., 15244.) Poictou, Cout. gén., II, 608, éd. 1604.)
accompagne ou doit accompagner ceux
qui sont elevez aux magistrats? (TAHUREAU,
L'art — Mistral : Dialog., fo 78b, éd. 1606.)
De magique et de nigromance. En ce pays la les vents de garbin po-
(1474. Myst. de la Pass. et Nativ., 233, 2" journée, nante et magistral regnent tousjours es- Menaçant tout le monde d'user a l'en-
Le Verdier.) dictes saisons. (Voyage du S. de Villamont, contre d'eux de son office et magistrat.
(G. BOUCHET,Serees, II, 151,Roybet.)
2. MAGIQUE, adj., mage : p. 276, éd. 1598.)
Cf. MAISTRAL.
Appuyé des forces gauloises non moins
Baltazar, qui d'Orient avecques deux que des romaines, il se feit dictateur per-
autres roys magiques, nommez 1 ung Mele-
hyar, l'autre Gaspar, vint en Bethleem. MAGISTRALITÉ,- traulté, s. f., magis- petuel de la chose publique de Rome un
magistrat d'autorité royalle, et duquel les
:
(D'AUTON, Annales de Louis XII, ms., p. 95, trature, fonction : Romains n'usoient qu'en nécessité. (FAU-
ap. Ste-Pal.) Les non ordonnes en aucune magistra- CHET, Antiq. gaul., I, 17, éd. 1611.)
lité frequentoient ceuls qui avoient les Usant de l'authorité de son magistrat.
MAGIQUER, v. n., exercer la magie :
de
offices concioner et de jugier. (FOSSE- (ID., ib., vol. II, 1. 1, ch. 8.)
De deviner, ne de pronostiquer, TIER, Cron. Marg., ms. Brux., II, fo 68 rO.)
Nygromancer, ni aussi magiquer
En cette republique, ceux qui estoient
Pour oster le vray successeur de la ma- commis a l'exercice de tel estat pendant
N'est pas mon faict, ains en toute saison gistraulté. (BOURGOING,Bat. jud., IV, 16, l'an de leur magistrat, leur estoit prohibé
Faire rondeaulx, ballade, on oraison. éd. 1530.) de sortir hors de leurs limites. (PASO.,
(R. DE COLLERYE, Rond., LXXIII,Bibl. elz.)
Quand voicy arriver un maistre pédant, Rech., I, II.)
MAGIS, s. m., mage : tenant en main une poignee de verge,
sceptre vrayement digne de sa magistra-
Magislrat, l'office et dignité d'un magis-
Quant il sunt malaides, il se font venir trat. Magistratus. (NICOT.)
lité. (DES AUTELZ, Mitistoire barragouyne,
]or magis, ce sunt les enchantior des ch, 14, Biblioph. belge, t. IV, p. 372.)
diables. (Voy. de Marc Pol, c. cxx, Roux.) MAGISTRAULTÉ, voir MAGISTRALITÉ.

MAGISTERE, - eire, s. m., supériorité — Science : MAGISTRE, magestre, s. m., maître :


d'un maître sur son disciple, enseigne- quelle magistralité il y a
Je savoye aussi Sorbonne, Ab n magistre semprel mist.
ment, science du mattre : aux docteurs de ou plus tost (St Leger, 22, Koschwitz.)
quelle felonie en leur orgueil. (CALVIN, la
Et dessuz son magisteire soi donerent el vraye Façon de reformer l'Eglise, p. 319, Magestres ab beynaffactaz,
servise del tôt poissant Sanior. (Dial. de S. éd. 1559.) De totas arz beyn enseynaz.
Greg., p. 133, Foerster.) (ALBERIC,Alex., 82, P. Meyer, Rec., p. 283.)
Et toutesfois c'est une chose merveilleuse
Mais nekedent sont a la foie ki parmei lo de l'audace et magistralité avec laquelle Quant d'aage .xv. anz aura (l'antecrist)
magisteire del Espir par devenz ensi sont Adonques preeschier voudra,
nos adversaires proposent telles bague- Filz Dieu se fera et magislres,
apris. (Ib., p. 9.) nauderies. (NIe. COLLADON,Traitté de l'au-
thorité du magistrat en la punition des here- Par le monde aura ses menistres.
Les sçavans chopent volontiers a ceste
pierre, ils font tousjours parade de leur tiques, p. 413, éd. 1560.) f
(GEFF., VII.Est. du monde, Richel. 1526, 179e.)
Voyant ces choses ces magislres ou gou-
magistere et sement leurs livres partout. N'est de merveille si ces grands maistres
verneurs de la ville, dont j ay parlé, qui
(MONT., Ess., 1. 111, c. 3, fo 358 rO, éd. dedaignoyent de lire un tel livre, car leurs estoient en ce palais. (COMMYN.,Mém., VI,
1588.) magistralitez eussent perdu créait a con- 4, Chantelauze.)
Magistère se dit encore quelquefois en sommer le tems en œuvre (a leur advis)
si grossiere. (Du VERDIER, Biblioth., p. 16, Et des plus grans magislres et censeurs.
langagereligieux. Voir les Œuv. de Mgr Pie, éd. 1580.) (D'AUTON, Chron., Richel. 5083, f° 141 r°.)
évêque de Poitiers, t. V, p. 344. Et le mettroient en leurs sieges et tiltres
MAGISTRANCE, s. f., magistrature : Les anciens orateurs et magistres.
— Vertu,
pouvoir, excellence : (J. BOUCHET,
Mais en une petite cité ou ville la ou plu- Ep. fam., LXIII,éd. 1545.)
Les philosophes de maintenant et les sieurs ne pouvent mie presider es offices Et quand j'en veu ton eloquente epistre
medecins aussi ignorent du tout en toute pour tant que peu de gens y habitent et Je la jugé faicte d'ung grant magistre.
ceste quinte essence et la vérité d'icelle. la ou les offices n'ont pas grant cure an- (ID., ib., LXV.)
Mais je te reveleray ci apres le magistere nexee, les offices et magistrances peuvent
d'icelle. (A. Du MOULIN, Quinte ess. de tout. bien estre congregez tellement que divers Car pour argent, or, ou pecune avoir,
chos., p. 16, éd. 1549.) offices soient commis a ung officier. (H. DE De bien narrer tu en es le magistre.
Cf. MAESTIRE. GRANCHI, Trad. du Liv. du Gouv. des Princ. (R. DECOLLERYE, Epistres, xvi, Bibl. elz.)
de Gilles Colonne, Ars. 5062, fo 145 ro.) Car en ce faict tu es ung lourd magistre.
MAGISTERIAL, adj., grand, élevé : (Apolog. de Nie. Glotelet pour CI. Marot, à la suite
Le chastelain de Coucy MAGISTRASGE, s. m., commanderie : des Œuv. de Ci. Marot, t. IV, p. 505, éd. 1731.)
Moult de féaux a terriaux,
— S. f., maîtresse :
Et voulons que lesdites deux sommes se
S'en a de magisteriaux. payent, relievent et recouvrent sur les
Puis clame Ii de revenue fruietz des magistrasges d'Espaigne, dont Ele respont : Bele magistre,
Hommesleudes a teste nue. Bien doit estre pensive et trislre.
nous avons pouvoir et permission de pou- (Tristan, l, 309, Michel.)
(Assises de Jérus., note de la p. 251, La Thau- voir disposer. (28 oct. 1540, Sec. Codicille
massière.) de Ch. Quint, Pap. d'Et. de Granvelle, t. II, MAGISTRER,v. a., créer docteur :
MAGISTRAL, adj., babile : p. 604, Doc. inéd.) Adfin que oudit habit il peust estre el
Ung appelé Pierre qui estoit valet de MAGISTRAT, s. m., magistrature :
feust doctorezet magistrez en ladictefaculté
et science. (1388, ConcessArch. MM 3i, (G. CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., Le figuier ensuyt en grandeur et magni- :
fav.) lre p., Proesme, Buchon.) -• - tude le poirier. (Jard. de santé, I, 194,
impr. la Minerve.)
Auquel habit il ait esté honnorablement
doctorez et magistrez. (Ib.) MAGNIFICE, s. f., magnificence : Par le bruit elle engendre le tonnerre,
Magnifice et largesce que doit avoir par et par la multitude et magnitude de la
Pais les fault aler aux decrez, especial tout bon prince. (ORESME, Eth., clarté, la foudre. (AMYOT, OEuv. mesl. de
Ains qu'ils soient magistrez Richel. 204, f° 358e.) Plut., f° 233 r°, éd. 1574.)
Estudient Yiii. ou .x. ans. Et quant il eust recité ses notables faietz
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 502d.) de chevalerie par oraison solennel en ma- 2. MAGNITUDE, adj., digne d'une haute
MAGLE, voir MAIGLE.
gnifice en égalant les faietz aus ditz il des-
nua sa poictrine laquelle estoit toute
situation: - -
Le magnitude est tel que il se dignifie,et
MAGLESEUR, Voir MARGLISEUR. plaine de traces et cicatrices prinses en se fait et se repute digne de grans choses
MAGLISSEUR, VOir MARGLISEUR. Liv., f°103d, éd. 1530.)
guerres. (Prem. vol. des grans dec. de Tit et en est digne. (ORESME, Eth., Richel.
204, fo 421e.)
MAGNABLE, Voir MENABLE. MAGNIFICENT,adj., magnifique, illustre,
glorieux :
MAGNON, s. m., rouge-gorge :
MAGNALLE, voir MANGEAILLE. En ses chambres et sales grandes et
Qui ne hairent onques ne margos ne magnons.
(GILLONLE MOISIT,Poés., II, 260, Kerv.)
MAGNE, voir MAINE. magnificens. (CHRIST. DE PIS., Charl. V.)
Plus fist bastir édifices, donna grans MAGOGUET, maugoguet, maugauguet,
MAGNEE, VOir MONEE. dons, tint plus magnificent estât, ot plus s. m., espèce d'infirmier chargé d'enterrer
adv., surtout :
grant despence. (ID., ib., 2e p., ch. 10, les pestiférés :
MAGNEMENT, Michaud.)
Si leur semble que ne doyvent estre (En cas de peste) les médecins indiquent
Des choses qui sont avenues a plusieurs le traitement à suivre, mais en laissent
charges pour l'atruy fait, magnement que magnificens hommes. (ID., Policie, Ars. prudemment l'administration aux deux
certain fogage a troys francs pour feu est 2681, XIII.) barbiers-chirurgiens désignés par leurs
mis et se lieve sor ledit pais. (6 fév. 1367, confrères. Ceux-ci ont pour aide quatre
Rép. des habit. de Lyon au bailli de Macon, De sa couronne ay souvenance
Arch. mun. Mâcon, Reg. secretar.) Que moult estoit resplendissant, maugoguets ou seconds, qui, de plus, en-
Moult haulte et moult magnificent. lèvent les cadavres et les ïnhument loin
MAGNESIE, adj. f., d'aimant : (ID., Liv. du Chem. de long estude, 2334, Püs- des habitations. (Jos. GARNIER, Hist du
chel.) quartier de Bourg, p. 24, d'après les Reg.
N'est point l'ayment meilleur, la roche des ord. sur la peste, 1564, de la mairie de
magnesie meilleure. (Nef des fols, fo 20 va, MAGNIFICENTEMENT, adv., magnifi- Dijon.)
ap. Ste-Pal.) quement : Les cirurgiens commis a faire les sai-
MAGNETE, manette, s. f., la pierre d'ai- Leurs ambassadeurs amenerent a Ronme gnees des pestiferes porteront des bonnets
mant : une statue de piere laquele ils rechuprent jaunes a l'instar des maujoguets. (1531,
Magnete trovent troglodite
en admirable reverence et la mirent ma-
gnificentement hault en ung temple. (Fos-
Délib., Arch. mun. Dijon.)
Aux magoguetz ensepulturans et enter-
En Inde, e precins est dite, SETIER, Cron. Marg., ms. Brux., I, f°77 r°.)
Fer resemble e si le trait, rans. (1596, Compted'EtienneCaillat, Arch.
Altresi cum l'aimant fait. MAGNIFICQUER, v. a., rendre magni- mun. Avallon, CC 203.) Alias,^maugauguet.
(MARB.,Lapid., Richel. 1. 14470, fO 1 r'.) fique :
Par la vertu de la manette.
MAGOGUIER, s. m., syn. de magoguet:
Ceste vertu (justice) est celle qui main- Magoguier. (Arch. mun. Avallon.)
(GOIOT,Bible, v. 633, var. du ms. Richel. 25437. ) tient les seigneurs, celle qui croist les
Et por Saturne la planete seigneuries, celle qui magnificque lès citez MAGON, voir MANGON.
Puet on la veoir la magnete. et ceux qui par elle se gouvernent. (La Sa-
(MACÉDELA CHARITÉ,Bible, Riche]. 401, f 89a.) lade, fo 3, àp. Ste-Pal.) MAGREABLE, voir MALGREABLE.
MAGNIAUD, s. m., ver à soie :
En France vers a soye : en Languedoc,
Provence, et es environs,magniaux. (0. DE
SERR., Th. d'agr., V,
15, éd. 1605.)
MAGNIFIEMENT
louange, gloire :
, s. m., honneur,
Et tu auras victore et magnifiement.
(Girart de Ross., 3431, Mignard.)
.- MAGRECE, voir MAIGRECE.
MAGREGHE, voir MAIGREGE.
1. MAGUE, voir MAGE.
Magniaux. Silkworm. Langued. (COTGR., MAGNIFISÉ, part. passé, magnifié :
éd. 1611.) 2. MAGUE, s. f., panse :
Que a produit ceste Marie ?Quoy? Certes,
Dans quelques provinces magnaud est un enfanchon, un petit fieuchon nouveau Le dernier jour de karesme, un souldard
encore le nom du magnan. né, conçu du Saint Esprit et magnifisé en Qui de jeusner ne prit oncqnes la peine,
Apres'soupper, qu'il estoit ja tout tard,
MAGNIEN, voir MAIGNAN.
:
en nouv. regne, VII, 16, Kerv.)
grâce. (G. CHASTELL., Entree du roy Loys Ayant la mague ou la pance fort plaine,
Voyant aussi la Pasque estre prochaine
MAGNIFIANCE,s. f., magnificence 1. MAGNITUDE,s. f., grandeur, étendue: Et luy bien saoul, a peu dire en soy mesme :
Mes mestres et mes privez requerront en Une nef peut venir a telle magnitude ou Je voudroye bien, c'est chose très certaine,
moi, et fui restabli en mon regne, et ma- quantité que aucunesfois que elle fera Avoir jeusné tout au long du karesme.
gnifiance fu greigneur ajoustee. (Bible, Maz. mauvaise navigacion et -ne vaudra rien a (Le plaisant Boute hors d'oysivelé, Poés. fr. des
684, fo 190e.) nagier pource que elle est trop petite et XVeet XVIes., VII, 173,)
aucunesfois pource que elle sera trop Une doazainne
MAGNIFICATEUR,s. m., celui qui ma- grande. (ORESME, Politiq., 28 p., fo 34E, éd. Telz que moy ne suffiroyent pas
gnifie : 1489.) Pour bien ta mague rendre plaine
Arismetique et geometrie sont bien né- Et t'y donner un bon repas-. : .:
Orque tels magnificateur s et eslargisseurs (GDILL.HOUDENT, Fabl., 3, 28 partie, Lormier.)
de leurs fimbries voysent par quel chemin cessaires, car l'une fait mention des nom-
qu'ils voudront. (JEAN DE BARHAUD, Epit. bres et l'aultre déjà magnitude des choses. Gésier d'un oiseau :
dorees de Guevara, fo 160 r", éd. 1584.) (P. FERGET, Mirouer de la vie humaine, —
f° 123 v°, éd. 1482.) - Mague, magone dell uccello. (OUDINI
MAGNIFICATION,s. f., action de ma Dict. fr.-ital.)
Qui est maintenant celluy- qui ne fust
gnifier : esbahy non mye de veoir seullement, MAGUELET, macaleb, s.' m., corail
Dont respondi Marie, en latin le diron : mais de ouyr racompter la magnitude de bâtard, ou pommede senteur, pu troène,
cestes choses. (Translat.* de la prem. guerre
Me sires ait de m'ame magnification.
(HERMAN,Bible, Richel. 1444, f° 28 ] 0,) pun., à la suite du Prem. vol. des grans dont on fait des bracelets :
decades de Tit. Liv. translatées de latin en Macaleb The bastard corail, or poman-
En magnification- de la gloire de Dieu. françoys, f° 179e, éd. 1530.) der, privet, of whose sweet, and shining
black berries, chaines and bracelets be breche (à l'université de Paris). (PASQ., Se vont veoir en la mahommerie le Sar-
made. (COTGR., éd. 1611.) Rech., p. 849, éd. 1643.) razin mort devant Mahomet et devant les
Maguelet, as Macaleb. (ID.) A été repris au XIXe siècle :
autres dieux. (Lancelot du Lac, II, f° oi6\
éd. 1533.)
MAGYNOIS, voir MAGINOIS. Déodat avait un flair pour deviner ces
MAHAIGNIER, VOir MESHAIGNIER.
maheutres. (L. VEUILLOT, le Fond de Gi- — Par extension, église des Templiers :
boyer, p. 144.) Si un templier eust entour lui une
cour-
MAHAIM, voir MESHAIN. MAHEUTRE,voir MAHEUSTRE. roye, ou lié une corde qui estoit en leur
mahommerie. (Gr. Chron. de Fr., Phelip
MAHAIN, voir MESHAIN. le Bel, LXV, P. Paris.)
MAHEUTRESSE, - dresse, s f., terme
MAHAING, voir MESHAIN.
d'injure, huguenote : — Foi musulmane, islamisme :
Aiant esté recongneue pour maheudresse. Home ne feme n'i remanra en vie
MAHAINGNIER, voir MESHAIGNIER. (LESTOILE, Mém., 2" p., p. 185, Champol- S'il ne velt estre de lor mahomerie.
lion.) (RAIMBERT,
MAHANG,voir MESHAIN. Ogier, 10793, Barrois.)
Hormis deux femmes du lieu, Et trestouz ceulz qui croient en la mahonnerie.
MAHANGIER, VOir MESHAIGNIER. Dont l'une est servante a Dieu, (Girart de Ross., 5052, Mignard.)
L'autre au diable et maheutresse Si attourna tellement le menu peuple
MAHARE, voir MAIERE. S'accusant comme traitresse. qu'ils revindrent a la mahommerie. (Lan-
(1591, Chans. de la mirac. delivr. du duc de Guise, celot du Lac, II, f° 45, éd. 1533.)
MAHAYN, voir MESHAIN. ap. Ler. de Lincy, Ch. hitl. fr., II, 529.)
MAHÉ, voir MESHAIT. voir MESHAIGNIER. —Superstitions rappelant celles des
MAHEYNIER,
mahométans :
MAHEGNIER, voir MESHAIGNIER. MAHIERE, voir MAIERE. Quant j'ay Yeu tous les mondains estas
MAHELIN, s. m., enseigne d'argent : MAHIEUR, voir MAIOR.
Des lieux royaulx, et de chevalerie,
Et advisé des plus haulx aux plus bas
Lequel mareschal fist deux ferremens Les pratiques et la mahommerie.
en façon d'estrilles, cuident que ce fust MAHIGNIER, voir MESHAIGNIER. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, P 9".)
pour faire des enseignes d'argent ou ma- MAHING, voir MESHAIN.
helins. (1470, Arch. JJ 196, pièce 165.) — Pays
des musulmans :
MAHIUESTRE,voir MAHUSTRE. Jamais an tote Espaine ne ares senorie,
MAHEUDRESSE, voir MAHEUTRESSE. Ainz te trabucherons de la meomerie.
MAHNIE, voir MESNIEE. (Simon de Pouille, Richel. 368, f
MAHEURTRE, Voir MAHUSTRE. 158°.)

MAHEUSTRE, maheutre, s. m., homme MAHNIEE, voir MESNIEE. Une nef s'en yra parmy la mer chargee
de payens qui s'en iront a leur mahonne-
grossier, sot, malotru : MAHNIER, voir MESHAIGNIER. rie. (Les Prophecies de Merlin, fo 11a, éd.
Maheustre : m. A swaggerer, swash 1498.)
buckler, desperate or carelesse yonker. MAHOISTRE, voir MAHUSTRE.
(COTGR., éd. 1611.) — Idole :
MAHOITRE, voir MAHUSTRE.
U fossé jeteron chele mahommerie,
— Terme d'injure spécialement appli- MAHOMERIE, mahomm., mahum., ma- L'n ymage i metron u nom sainte Marie.
qué aux huguenots et aux membres du houm., mahonn., meomerie, s. f., temple (Doon de Maience, 10502, A. P.)
parti politique : mahométan, et par extension temple MiHOMBT, mahommet, s. m., idole :
Et avec une gaillarde armee mipartie, • païen : S'aoure .1. mahommet cornu.
m'en allay haster d'aller les maheutres, Les sinagoges et les mahumeries. (J. BOD., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au m.à.,
qui suyvant les bons advis qu'en avoit (Roi., 3662, Müller.) p. 175.)
receuz madicte dame et sœur, s'enfuyoient Et aimoient les idoles et les mahommes
outre mer a petit train. (Sat. Men., Har. Atalie la felenesse reine e li suen ourent
de M. le Lieut., p. 45, éd. 1593.) mult destruit le temple Nostre Seignur, qui sont sans parole et sans entendement.
de riches aurnemenz del temple aveient (Hist. de Tournay, Richel. 24430.)
Ne seriez vous pas bienheureux d'estre honured la mahumerie Baalim. (Rois,
assis la haut en Paradis au dessus des p. 389, Ler. de Lincy.) Et sur sa teste un mahommet
confesseurs et patriarches, et vous mo- Portoit qui ses yeux encliner
quer des maheutres, que vous verrez des- Cum li bons huem out parlé encuntre le Li faisoit et jus regarder.
sous vous rostir et bouillir aux chau- altel de Bethel e encuntre les mahumeries (DEGUILLEVILLE, Pelerinage, ap. Duc., Mahum.)
dieres de Lucifer?(Ib., Har. de Pelvé, p. 75.) de la cuntree de Samarie. (Ib., p. 290.)
Lat., contra omnia fana. Et en ce temps j ectera tout homme arriere
Ou se voyoyent les Espagnols, Lorrains, de soy ses ymages de son argent et ses
et autres catholiquesromains,par mocquerie Ly abes le mena et prist par le gierou mahommetz de son or. (Bible, Esaye, 2,
ou autrement, monstrer leur cul aux ma- En le mahommerie ou temple Salomon. éd. 1543.) Lat., idola argenti sui et simu-
heustres. (Ib., Pièce de Tapiss., p. 30.) (Chev. au Cygne, 3179, Reiff.; lacra auri sui.
C'est un maheutre et un frelu,
Pire qu'un Turc on mammelu.
Par les mahommeries ont les trimbes sonné.
(Fierabras, 4311, A. P.) —
Favori, mignon :
(Ib., Har. de M. d'Aulvray, p. 170.) Li dis des mahomes aus grans seigneurs.
Li rois paiiens i estoit couronnes (à Tail- (Pièce de J. de Condé, p.p. Scheler, CEuv.
Les maheulres et politiques, lebourc), et i estoit la mahoumerie plus
Quoyqu'ils se disent catholiques, de B. et J. de Condé, u, 161.)
Ne seront jamais bons Romains :
haute et plus riche que en nule autre Li dis des mahommes. (Pièce de Watri-
chité. (S. Graal, Vat. Chr. 1687, Co66h.)
Les huguenots, encore moins. quet de Couvin, p. p. Scheler, Œuv. de
(Ib., Sur le bruit qui courut, p. 245.) La fez Jesu Crist a abatu toz les faus Watriquet, p. 77.)
Dialogues d'entre le maheustre et le ma- Deus par tôt lo monde, et sunt fetes en
nant, contenant les raisons de leurs de- leur mahomeries les belles eglises ou non MAHOMETIQUE,-icque,mahum., macom.,
de Jhesu Crist et en l'eneur de sa douce musulman, mahoinétan:
bals et questions en ces presens troubles
mere. (Comment. sur les Ps., Richel. 963, - edique, adj.,
au royaume de France (par Crucé). (1595, f° 201 vo.) Hz estoient environ quinze chevaux
pet. in-12.) turez et non plus, les hommes habillez de
La mort mal heureuse et inopinee de Et les maisieres sont fondues divers habitz et diverses couleurs ; et
Henri II, le bas aage de ses enfans, bigar- De la maistte mahommerie. estoient de deux qualitez pour le moings,
(G. DE CAMBRAI, Barlaam, p. 2U, P. Meyer.) les ungs gentilshommes ou princes sécu-
remens de religions, desbauche frequente
de trouble. sous mots de faction mal- Le legat vint premierement a la mahom- liers en laiz, et les aultres ministres pre-
heureusementcontrouvez de ligueur, poli- merie et en fist giter les faus ymages. latz de leur faulse religion et loy macome-
ue, maheustre, luy ont fait ceste grande (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., 348b.) f ticque. (HATON, Mém.,an 1562, Bourquelot-,)
Pour l'eglise defendre, que séparait une ligne de démarcation. Il pies et des monguons. (Rom. de Kanor,
Qu'ils veulent par le fer mahumelique rendre. s'agissait pour chaque parti de la franchir Richel. 1448, f° 36 r°.)
(GARN.,Bradant., I. i, éd. 1582.)
en repoussant les adversaires à coups de Les espaules, le blazon, les asselles,
Loy mahometique. (Du BELLAY, Mém., poing. Comme il en résultait parfois de les bras, les mahutres, les coubtes. (La
liv. IV, f° 106b, éd. 1569.) Maniere de langage, p. 383, P. Meyer.)
graves accidents, ce jeu fut interdit par
Religion mahumedique. (LA BOD., Har- Le suppliant feri de soncoustel un seul
une ordonnance du 28 janvier 1515, con- cop icellui defunt par en droit la poitrine,
mon., p. 711, éd. 1578.) signée dans le registre de l'Hôtel de ville lequel
lcellui
e coup escrilla et entra au bras d'i-
MAHOMETISEK (se), v. réfl., embrasser d'Amiens. defunt endroit la mahurtre. (1394,
le mahométisme : Arcb. JJ 146, pièce 411.)
Consulter Corblet, Gloss. pic.
Il n'y a nation plus subjette a se maho- Icellui Desrues print Guillaume le Breton
metiser que fait le juif. (THEVET, Cos- MAHONNAGE, s. m., syn. de mahon,sorte par les mahutres des bras ou par l'un d'i-
mogr., II, 3, éd. 1558.) de jeu. ceulx. (1415, Arch. JJ 169, pièce 74.)
Consulter Corblet, Gloss. pic. Lacerulus, li, petit bras, petite mahutre
MAHOMIE, mahommie, mahonnie, s. f., de bras. (Voc. lat.-fr., 1487.)
mosquée:
MAHONNE,mahone, maonne, s. f., galère Lacertus, ti, bras ou mahutre de bras.
Adont a prins Guion le roy (Aquillant) sans nul (Ib,)
[detrie turque, dite aussi doliman :
Et si l'en a mené dedens sa mahommie, De telles navires dictes maonnes l'on en — S'est dit en parlant du coq :
Par devant Mahommet qui ne vault une allie voit tous les matins grand nombre arriver Le col relevé et haut, les malheustres et
L'ont mené faire hommage. a Constantinoble. (BELON, Singularitez, 11, vol des aisles grands. (LIEBAULT, Mais.
(Ciperis, Richel. 1637, fO 112 rO.) 2, éd. 1554.) rust., 1. 1, c. xv, éd. 1597.)
Pratiques de mécréant, méchanceté : Que l'on fasse tous preparatifs de mer,
— tant de galleres que de galleaces et ma- —
Épaulette :
Li vesque se dechoit bonnes pour mettre sus une grosse armee. Portoient aussi a leurs pourpoints gros
Qui par teis mahonnies et diableries croit (8 déc. 1561, Négoc. de la France dans le mahoitres a leurs espaules, pour monstrer
Avoir de moy venganche. Lev., t. II, p. 681, Doc. inéd.) qu'ils fussent larges par les espaules.
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, II, 1188, Sche-
ler, Gloss. philol.)
Cette armee. estoit composee de six (MONSTREL., Chron., III, p. 1291., éd. 1516.)
vingts grandes galeres et deux mahones, Sur leurs testes ils portoient ung bonnet
MAHOMMERIE, voir MAHOMEUJE. sans conter force autres petits vaisseaux. de drap d'un quartier ou quartier et demy
(BRANT., Cap. estr., t. II, p. 66, éd. 1666.) de haulteur, et les nobles et les riches,
MAHOMMETICIEN,
s. m., mahométan : grosses chaînes d'or au col, avec pourpoint
Les opinions des Mahommelicienset Sar- MAHONNERIE, voir MAHOMERIE. de velours ou drap de soye et de longues
razins. (La Thoison d'or, vol. J, fo 6i vo,) poullaines a leurs solliers de ung quartier
MAHONNIE, voir MAHOMIE.
ou quartier et demy de long, et a leurs
MAHOMMETOIS, adj., mahométan : MAHOTE, s. f., épaulette : robes gros maheurtres sur leurs epaulles
.1. Sarrazin mahommetois. (Cont. de G. de Les archiers ne porteront nulles mahotes
pour les faire apparoistre plus gros et plus
Tyr, ch. xii, Hist. des crois.) fournis. (Du CLERCQ, Mém., 1. V, ch. 3,
a leurs pourpoins. (1473, Ord. de Charles Buchon.) Var., mahoistres (ap. Ste-Pal.)
le Témér., ap. Duc., Maheria.)
1. MAHON, s. m., coquelicot :
D'une pugnie de gerbe que on dit ma- Cf. MAHUSTRE. MAHUTE, adj., huméral:
hon que ladite femme cueilli en allant son MAHOUMERIE, voir MAHOMERIE. Les os mahutes sont les premiers os de
chemin, bati sur les fesses d'icelles jeunes chasque aisle, que les latins nomment os
filles. (1401, Arch. JJ 156, pièce 254.) MAHOUR, Voir MAIOR. humeri. (DESPARRON, Fauconn., IV, 3.)
Pic. et H.-Norm., vallée d'Yères,mahon,
MAHUMEDIQUE, voir MAHOMETIQUE. MAHUTRE, voir MAHUSTRE.
coquelicot.
Pic., garde mahon, se dit ironiquement MAHUMERIE, voir MAHOMERIE. 1. MAI, may, mé, moy, s. m., branches
d'un garde champêtre, parce qu'il garde vertes :
MAHUMETIQUE, voir MAHOMETIQUE.
les champs de blé où poussent les coque- Chapel de mai
licots. MAHURTRE, voir MAHUSTRE. Faisoit et d'aiglentier.
(Rom. et past., Bartsch, II, 96,6.)
Nom propre, Mahon. MAHUSTRE, - hutre, - hiuestre, - hurtre, De chant issent les amors,
2. MAHON, s. m., cuivre, bronze, mé- - heurtre, - lheustre, mahoistre, mahoitre, Qui en vertu tienent les fiors,
daille de cuivre ou de bronze. mohoistre, s. m. et f., partie de l'épaule, Et li arbres et toz li mez.
On nommait mahon le cuivre dont se
moignon : (Lais de l'Oiselet, 119, ap. Méon, Fabl.,III, 118.)
Avec la salle tapissee,
composaient les vieilles médailles que Et quant elle (S. Anastasie) vit nez l'enfant Paree de mays et de jonchee.
Ses mahiuestres tent avant (Serm. des Maulx de mariage, Poés. fr. des xv*
l'on trouvait en terre, et dont l'on regar- Coume ainz pot, ce vouloit faire
dait sans doute les figures comme étant Prendre l'enfant et vers lui traire. et xvi* s., Il, 8.)
celles des divinités païennes. Ce nom, dit (GEFF., .VU. Estaz du monde, Richel. 1526,
de mai :
l'abbé Lebeuf (Dissertations sur l'histoire fO 42a.) — Mois
Seur l'espaule descent li brans et dévala,
Jusques elles aient accompli le temps de
ecclésiastique et civile de Paris,t. Il, p. 169), quatre feuilles et un may. (1307, Cart. de
U mahustre se fiert.
est encore usité parmi quelques-uns de (Doon de Maience, 5122, A. P.)
Pontigny, Richel. 1. 5465, p. 172.)
ceux qui commercent en vieux cuivre. Mais avant qu'il euist tout ce fait, se
L'esmende des bestes prinses ez bois
D'après Ménage on appelait mahons en hasta Japhus de traire l'espee, et li donna taillis durant trois ans et un may apres
la couppe d'icelle, est de soixante sols.
Normandieles médailles anciennes, qui se .1. cop amont qu'il li abati l'une oreille a (Cout. de Berri, p. 193, La Thaumassière.)
trouvaient assez fréquemment en terre en toute la seniestre joè, et de ce meime li
ce pays-là. copa la main de coi il sachoit le piel de- — Sorte de fête :
seure nomei. Quant ce senti li cuviers si Item disoit nostre procureur que l'an
n'eut en lui que courechier ; lors Ii curent
3. MAHON, s.m., sorte de jeu fort dan- seure, et si le cuida ahierdre a l'autre quarente les moines de Moustierender
gereux, auquel se livraient autrefois les main. Mais cil qui fu legieret fors li guenci avoient fait crier un maya Gommenaire
habitants d'Amiens, sur le rempart qui et ne chaça fors que l'autre main et li leur ville et justice. (1346, Arch. JJ 75,
abati jus a tout le mohoistre, et dont jeta pièce 521.)
avoisinait le faubourg de Noyon. Les
cil .1. cri si grant que toute la cité en tenti, Comme les maistres ouvriers et varies
joueurs se partageaient en deux camps, et comança a lanchier apres Japhus des du mestier de thissanderie de draps de
nostre ville de Monstivillier aient volonté MAIDIN, s. m., pièce de monnaie : MAIERES, voir MAIRE.
chascun an de. aler esbatre hors d'icelle Ou trouvasmes a la porte quelques
ville, aussi comme par manière de may, Turcs, accompagnez de leur santon, les- MAIEROLLES, s. f. pl., les danses, les
sans y avoir aucun desguisement. (1397, quels moyennant un maidin par teste nous divertissements qui accompagnaient la
Arch. JJ 151, pièce 311.) en permirent l'entree. (Voyag, du S. de fête du mai :
Villamont, p. 359, éd. 1598.)
— Planter le mai, flg., à peu près comme Les puceles dont i ot tant
donner l'étrenne : 1. MAIE, s. f., sorte de cancre : Vienent chantant et font quarolles
Si grans que onques as maierolles
Le lendemain, qui fut le premier jour Nous mettrons donques au rang des Ne veistes greigoour.
de mai. apres quelques devises que le cancres, les maies, qu'on appelle en Italie (R. DE HOD.,Meraugis, ms. Vienne, f 191.)
duc et luy eurent ensemble ilz adviserent grancevoles. (Du PINET, DtOMoWde, II, 10,
de presenter aux Angloys quelque assaut éd. 1605.) MAIESMEMENT, voir MEISMEMENT.
pour leur planter le may. (BOUCHARD, 2. MAIE, voir MER.
Chron. de Bret., fo 175a, éd. 1532.) MAIESTIRE, voir MAESTIRE.
— Donner le mai, faire un cadeau : MAIELLE, voir MAILLE. MAlET, mayet, s. m., mai :
J'aloye tout par moy MAIEMENT, voir MEEMENT. Des fosses en la court pour attacher et
Donner le beau moy ficher les trois mayes qui ont esté portes a
A quelque bergiere MAIEN, voir MOIEN. monseigneur et a mes damoyselles le pre-
Joyeuse et entiere, mier jour de may, attacher et lyer iceulx
De belle maniere, MAIENARRESSE, voir MOIENEOR. mayes devant les chambres de monsei-
Ou printemps et gay.
voir MOIENEOR. gneur et de mes damoyselles. (Compt. du
(MARTIAL,Vig. de Chari. VII, C VIII, éd. 1493.) MAIENEOR, Cellerier de Nancy, 1548-9, Arch. Meurthe.)

— Bon temps, plaisir,


agrément : MAIENETÉ, voir MOIENETÉ. MAIETIRE, voir MAESTIRE.
Orguellous, tu as mout bon mai. MAIENNESCE,voir MOIENECE MAIEUR, voir MAIOR.
(RENCLUS DEMOILIENS, Miserere, st. xc, 1,
Van Hamel.) MAIENNETÉ, Voir MOIENETÉ. MAIGE, voir MAGE.
Moult avoit bon temps et bon may
Qu'elle n'a voit souci n'esmay MAIENS, s. m. pl., foins que l'on fauche MAIGL, voir MAIL.
De nulle riens fors seullement au mois de mai : megle,
Qui est cause qu'elles (les eaux froides) 1. MAIGLE, magie, meigle, mergle,
De lui atonrner noblement.
(Rose, ms. Corsini, P 5C.) ne peuvent beaucoup servir pour les pre- mesgle, mesgue, s. f. et m., houe; bêche,
Li aduin ont melhor mai
miers foins, dits maiens par estre cueillis pioche, binette :
Ke n'ont li felon conbatant. au mois de mai; mais bien pour les sui- Ensi fait li vilains sa maigle,
vants. (OL. DE SERR., Th. d'Agric., IV, 3,
(GAUTRIERLE LONG,Scheler, Trouv. belg., p. 241.) éd. 1805.) Dont il vit et dont il ahane.
Moult bon may ot un bien lonc tans
Suisse rom., Valais, mayen, chalet et
(CHREST.,Cliget, Richel. 375, f 275d.)
Et moult se fist amer ans genz. Acraventee entre les pierres,
(Lai de l'Ombre, p. 45, Michel.) pâturage. De fossoers foiee de maigles,
De ratiaus bechiee.
— Fig., toute idée agréable : i. MAIERE, mayere, mahiere, madiers, (Le Martyr. de Saint Baccus, ap. Jub., Nouv.Rec.,
Tout son plaisir estoit de se retirer soli- mahare, s f., menu bois : I, 258.)
taire au fond d'un bois, entretenant son
amour des plus delicieux maiz de ses
pensees. (CYRE FOUCAULT, Trad. d'Aris-
tenet, p. 44, Liseux.)
Il a fait taillier la mayere de xxii. sages
ou environ de ceulx (les bois) de la ville,
cuidant qu'ilz feussent siens. (11 févr 1421,
Reg. consul. de Lyon, I, 357, Guigue.)
de Jeanne de Bar, c'
Une maigle et une pioche. (1352, Renonc.
de Garennes, Pon-
tigny, Arch. Yonne H 1439.)
Mayeres cueillies au broteau du pont du Icellui Guillaume ferist le dit Oudin de
— En Pic., colonnade de menuiserie de Rhone. (Achat par J. deJuys, Act. consul. sa magie, qu'il apporta des vignes, sur les
forme pyramidaleterminée par un cierge : 1446-55, Arch. mun. Lyon, BB 5.) bras et sur la teste. (1378, Arch. JJ 114,
pièce 165.)
Chaque corps de métier d'Amiens portait Une quantité de bois appellé mahiere ou
un mays, à la fête du Saint-Sacrement. puet avoir .xxxv. charretees. (Vente des Les dites gens d'armes. prenoient che-
Les marchandisesqui y étaient suspendues biens de Jacques Cœur, Arch. KK 328, vaux, jumans et utillemens d'ostel, et les
faisaient connaître la corporation. (COR- fo 222 r°.) megles et hostiz des vignerons. (1381,Arch.
BLET, Gloss. pic.) Du bois appellé mahiere que l'en gastera JJ 121, pièce 83.)
es puiz et voyages. (Compt. des mines de Ilz trouverent un escrin fermant duquel
Berry et Poitou, mai,aubépine. Quimper, Jacques Cœur, Arch. KK 329, fo 18 ro.) ilz leverent a une mergle la serreure. (1397,
mai, branche de hêtre et le hêtre même: Deux charretees de mahare achapté de Arch. JJ 153, fO 155 v°,)
« C'est du mai dont ça. » Suisse rom., lui pour soubstenir le planchier du dit Deux mesgles, que l'en dit pioches a la-
Neuch., mai, hêtre qui commence à pous- voyage. (Ib., fo 225 rO.) bourer es vignes. (1400, Arch. JJ 155,
ser ses feuilles : « Le mai est sorti au Une charretee de madieres, ung den. de pièce 370.)
mois d'avril. » (BONHÔTK, Gloss. neuchât.) leyde. (1462, Ord., xv, 520.) Le suppliant ot a sa part un pot et une
Noms de lieux : les Mai, Bellefonds, Autre chose est des fruicts naturels, meigle. (1414, Arch. JJ 167, pièce 37.)
Vienne. comme noix, foing, mayeres, pommes, Tenant ung vouge ou mesgue pour batre
poires, et autres semblables. (Cout. de ou tuer le dit Paruchon. (1457, Arch. JJ
2. MAI, voir MAIS. Bourbonn., CCLXXXIV, Nouv. Cout. gén., 189, fo 89 vo.)
III, 1254.) Et ne faut pas seulement fouyr avec la
3. MAI, voir MET. 2. MAIERE, S. f., levain qui sert à faire bisnoire. ou avec le megle qu'on appelle
fermenter la bière, et le droit qu'on en l'auxerrois. (LIEBAULT, Mais, rust., VI, 10,
MAIAGE, s. m., prestation faite au moi p. 560, éd. 1658.)
, de mai: payait au seigneur :
Aube, les Riceys, maigle, meigle, charrue,
19 solidos de maiage. (Cart. de om- En 1179, Henri, comte d'Eu, concède à
piègne, ap. Duc., Maiagium.) mamde la du
l'abbaye Tréport
maiere. : Apud
(Orig., Arch.Augum, deci-
Seine-Inf., le hoyau.
Tréport, ap. Léop. Delisle, Cl. agric., p. 482 voir MAILLE.
2. MAIGLE,
MAIAIN, Voir MESHAIN.
Dont li vesques a les omages, MAIGNABLE, voir MANABLE.
MAIGT, voir MET. A çaus ki n'ont les iretages,
Et de lui tient on le maiere MAIGNAGE, voir MESNAGE.
MAICTRIS, voir MERETRIS. C'on prent et avant et ariere.
(MOUSK.,Chron., 1120, Reiff.) MAIGNAGIER, voir MESNAGIER2
MAIDIEUX, voir AlDIERf
MAIGNAN, maagnan, magnan, maignen, noire comme un magnin. » (BONHÔTE, -
Par maigreche te casti. - - ,-
(G. DE CAMBRAI, Barlaam, p. 266, P. Meyer.) -
meignan, maignin, magnien, mengnien, Gloss. neuchât.) Jura et Suisse rom., Vaud,
mengnein, mengnen, mengnem, mesgnen, magnin, hongreur. Bas-Valais, Vionnaz, L'asne lo voit ploins de paresce,
Si lo moque de sa magresce.
s. m., chaudronnier ambulant: magnen. (Dou Cheval et de l'asne, 2321, Foerster, Lyoner
Nus maagnan, soit dedenz la vile, soit Noms propres, Magnan, Magnien, Ma- Yzopet, p. 62.)
de dehors, ne puet nule des œvres apar gnin, Maignan, Magnein, Magniant, Lemai- Ses dois li a creu mescresse.
tenans au mestier de potiers d'estain nien. f
(Rose, ms. Corsinl, 68d.)
vendre aval la vile, ne en son ostel, se
l'œvre n'est de bon aloiement et de loial. MAIGNANT, VOir MANANT. Mesgresce.
(EST. BOIC., Liv. des mest., 1re p., xu, 4, (Ib.)
Lespinasse et Bonnardot.) Var., maignen.
Pierre le Mengnien. (Ch.de 1286,Jumieg.,
MAIGNE, voir MAINE. De palisseur et de magreche.
(Ib., Vat. Ott. 1212, f° 3b.)
Arch. S.-Inf.) MAIGNEDE, VOir MESNIEE. Toz iert chenuz e toz peluz,
Au mengnien de Seglas. (1336, Lett. de MAIGNEE, VOir MESNIEE. E de magrece confonduz.
Gir. de Châtill., S.-Sauv. de Blois, Bibl. (Vie du pap. Greg., p. 105, Luzarche.)
Blois.) i. MAIGNEN, adj., mutilé, estropié : Ja se monstrqit la magrece en lor faces.
Item autres menues coustumes, c'est Et Martins, qui n'ert pas maignens (AIMÉ, Yst. de li Norm., vin, 25, Champol-
assavoir des magniens, des seilles, des Des membres, as genz afaiter lion.)
fruiz. (1342, Arch. JJ 103, pièce 316.) Prist por testrot a agaiter Et en l'autre semaine tant fam oppresse
Des peauxalayne, du chanvre, des mai- Saveir ou li cors saint giseient. cest seignor, qu'il furent constrainst, et
(PIAN GATINEAU,Vie de S. Martin, p. 117, pour la troppe macreze tant aloient et cur-
gnans, des seilles, etc. (1342, Arch. K 49, Bourrasse.) roient li chaval, quant li seignor et l'autre
pièce 58.)
Guillaume le mengnen. (1360, Rançon du Cf. MESHAIGNIER. gent a pié. (ID., ib., VIII, 22.) -
roi Jean, Arch. KK loa, fo 158 v°.) La lune aide generalmenl en tout temps
2. MAIGNEN, voir MAIGNAN. et en megresse et en moiteté. (ORESME,
Thomas le mengnein. (Reg. ceuilloir du Quadrip., Richel. 1348, f° 152 v°.)
Temple, Arch. MM 128, f° 22 r°.) MAIGNENERIE, meignennerie, meigne- -
L'an mil quatre cent cinquante nerye, maignengerie, s. f., travail et métier Les reins seiches par leur maigresce.
Et quatre fus nommé Aignan, du maignan, chaudronnerie : (J. LE FEVRE, la Vieille, 1. II, v. 3195, Cocberis.)-
Fondu et fait par bon entente, Meignennerie aussi comme pos, paales, Les rains secz par grande maisgresse.
Sans y frapper coup de meignan. trepies. (1296, Rentes d'Orliens, fo 14 rD, (Ib., var.)
(Inscript. d'anc. timbres de la ville d'Orléans.) Arch. Loiret.) Male digestion n'engendre point. mai-
A maignans, leurs poisles mener. Parmi les redevances dues au seigneur gresse, mais elle mue l'espece de maladie.
(VILLON,Bali. des povres Housseurs, Jacob, du Blanc est mentionnée « la meignenerye (B. DE GORD., Pratiq., l, 21, éd. 1495.)
p. 154.) en ladite chatellenie, » qui pouvait valoir Mesgresse fet ainsi ses escournes.
A vous que faire du maignen, -
f° 52an dix sous de rente. (1404, Gr. Gaulh.,
par (BOURDIGNÉ,Leg. de P. Faif., Ep. aux Angev.,
Du maignen, commere, du maignen' v°, Arch. Vienne.) Jouaust, p. 7.)
(Farce des Femmes, Ane. Th. fr., Il, 94.) Au seigneur du moulin d'Anfrenet a Pour ce le seigneur dominateur des ar-
Quant le soleil sera sans tournoier Gençai appartenait « lamaignenerie et office mees envoyera la maigresse sur ses gras.
Et les maignens leurs poisles donneront. de maignens dedans les fins et mectes de (Bible, Isaie, x, éd. 1563.)
(La Loyautédes Femm., Poés. fr. des XVOet la chastellanie de Gençay. » (Ib.,f° 279 v°.)
XVIes., II, 37.) Le dit advouant. est tenu de faire MAIGRECHE, voir MAIGRECE,
Les maignans a jours de foire, iiiid. appareillier en la cuisine du dit monsei- MAIGRETÉ, ecté, meigrelé, megretéi
(Tarif des foires de Nieuil, Trinité, li. 124, gneur a Millauçai a ses frais tout ce qui
appartiendra a maignengerie. (12 déc. 1426, s. f., maigreur : -
n° 4, Arch. Vienne.) Aveu de la vicomté de Millançai, chastell. Ta maigretes te fait penser
A Mars, comme. lanterniers, maignins. de Romorentin, ap. Le Clerc de Douy, t.II, Aillors que a toi deliter.
(RAB., Pantagr. prognosticalion, ch, v, fo 68 r°, Arch. Loiret.) (G. DE CAMBRAI, Barlaam, p. 268, P. Meyer.)
éd. goth.)
Comme le commence a regarder le voit
Maignen ou chaudronnier, Ærarius faber. MAIGNENGERIE, VOir MAIGNENERIE. si grant et si merveilleux et si bien taillié
(FED. MOREL, Petit Thresor des mots fran-
çois, éd. 1632.) MAIGNERIE, s. f., sorte de pourboire : de tous membres selonc la meigreté qu'il
avoit. (Tristan, Richel. 1434, fo 10b.)
On lit dans le Dictionnaire étymologique Si doit doner a ses compaignons jusques
a .c. s. de parisis et ne plus ne mainslife-
ne Moult ataint de maigreté. (Vie et mir. de
de Ménage : « En plusieurs lieux de France, autre buverage ne autre maignerie, ne plus. s. confess., Maz. 568, fo 199b.)
« les chaudronniers crient par les rues, cop, ne bonté. (1280, Arcb. S.-Omer, Couleur jaune ou rouge, megrelé
« magnan, magnan. Les Berruiers disent CXLIII, 10.) Debonnairelé
« mignan en la même signification. » lign., Richel. 5698, f° 352 v°.)
(G. GUIART,Roy.
MAIGNIE, voir MESNIEE.
Bessin, magnan, chaudronni er ambulant. Adont il sembloit que par long pleur et
Beauce, maignen. Morv.,maignin. Champ., 1. MAIGNIER, voir MESNIER. maigrecté les œilz lui saillissent du chief.
(L. DE PREMIERFAIT, Decam., Richel. 129,
maignien.Poitou, maignin. Berry, mignan. 2. MAIGNIER, voir MANIER 2. f° 128 v°.)
Bourg., maignié, selon Le Duchat. Metz, La meigreté du corps. (Le grant Herbier,
MAIGNIN, voir MAIGNAN.
magni, selon Le Duchat. Dans le canton de fo 84 ro, Nyverd.)
Mesvres, on appelle maignins les ouvriers MAIGNON, s. m., galantin? Pour ce le Seigneur dominateur des
de passage qui viennent au printemps Il n'est maignon ne hanette armees envoyera la maigreté en ses gras.
raccommoder les souliers, les parapluies, Qui ne vieste la heuquette. (Bible, Isaie, x, éd. 1556,)
la faïence. Suisse rom., Neuchâtel,magnin, (Chron. des Pays-Bas, de France, etc., Rec. des Macror, maigreté. (R. EST., Thes. lat.
drouineur, chaudronnier ambulant « La : Chr. de Fland., t. III, p. 344.) ling.)
cocasse a un trou, eh bien ! portez-la au MAIGRECE, - esce, - esse, - esche, - Macies, maigreté ou maigreur. (Calepini
magnin.. Quand le temps est très sombre eche, maisgr., mesgr., megr., magr.,mescr., Dicl., Bâle 1584.)
et le ciel très chargé, nous disons figuré- macreze, s. f., maigreur : Gracilitas, graisleté, maigreté, maigreur.
(Ib.)
ment et facétieusement : « Il va pleuvoir D'autrui craisse envie amaigrie,
des magnins. » Nous disons aussi d'une Autrui maigreche le norrist.. Vous estes emerveillé, dites vous,.de mon
(RENCLUS Miserere, st. cix, 11,
DE MOILIENS, enbonpoint et de vostre maigreté. (LARIV.,
personne sale ou au teint foncé : « Elle est Van Hamel.) Facet. Nuicts de Strap., VI, n, Bibl. elz.)
MAIGROIER, mesgroier, v. a., faire mai- La huge ovrirent, s'i troverent
— En particulier, taie sur l'œil :
grir : Le mail et le brief, et rien plus.
Obtalmius les ex esclaire
(Chastoiem. d'un père, conte XXVII,262, Bi-
C'est ce qui la pel te maigroie. blioph. fr.) Et les deffant de tôt contraire,
(Rose, Vat. Chr. 1522, fO 30d.) D'ongle, de toile, et de la maille.
Hic malleus, mail. (Gloss. de Glasgow, (Lapid., C 1107, Pannier.)
Pen a peu lui soit ostes (au faucon) P. Meyer.)
De la chair dessus les costez En l'un des euz avoit une maille. (GUILL.
Sans le trop fort mesgroier. Maus et enclumes. (Vies desHermil., ms. DE TYR, XIX, 5, P. Paris.)
(GACEDELABIGNE,des Déduits, ms., f° 73 vO, ap. Lyon 698, fo 2 ro.) Je tire la maille de l'oeil
Ste-Pal.) Luy osta ou fist oster par ceulx qui en Sans blesser en rien la prunelle.
: son aide furent venuz ung baston nommé (Varlet a louer a tout faire, Poés fr. des XVeet
— Maigroié, part. pass., amaigri mail de plonc. (1384, Arch. JJ 125, pièce 104.) XVIes., I, 86.)
L'ostes prist son roncin, qui molt ert maigroies. Ilz sont batus de ces terribles mailz de C'est pour s'en servir aux tayes et
Gant. d'Aup., Richel. 837, f° 344b; Michel, p. 2.) fer. (Traict. de Salem, ms. Genève 165, mailles des yeux. (Du PINET, Pline, XXIV,
1566.)
fo 59 vo.) 15, éd.
MAIGUE, s. t., espèce de poisson, dit
ombre ou perche : Et a iceluy lieu de la Bernaudiere, l'u- Quand on a quelque nuee ou cicatrice
Umbra a toto illo tractu, qui a Massilia sage en la dite forest de Mondebrene aux en l'œil, ou la taye ou l'onglee ou la maille.
ramoisons, au bois entresec, au croich, au (ID., ib., XXVIII, 11.)
est Neapolim usque umbrino vocatur, mail et au cassé. (1404, Aveu de Chesnoy, Jemailles, lentilles et rousseurs.
de gratelles, j'oste
Baionæ borrugat. a Gallis maigue, in paroisse de Langesse, chastell. de Loris, ap. guary j'effaceles
toutes sortes
les
Gallia nostra Narbonensi daine. (Traité des
poissons, Richel. 1. 6838e, chap. 19, ap.
Le Clerc de Douy, t. II, f° 27 v°, Arch. (LARIVEY, la Veuve, Ane. Th. fr., V, 126.)
Loiret.)
Duc., Piscis regius.)
Si le ferit en la teste d'ung mal. (Lancelot — Tache ou moucheture sur les ailes
MAIHAIN, voir MESHAIN. du Lac, 2e p., ch. 103, éd. 1488.) d'un oiseau :
Et tenoit sa hache en ses mains, qui Les esperviers blancs roux sont bons
MAIHNEE, voir MESNIEE. furent grosses haches pesantes, dont le mais qu'ils ayent la maille traversee noire.
mail estoit faict a maniere de trois coings (ARTEL., Fauc.,f° 88, ap. Ste-Pal.)
1. MAIL, maill, maigl, mal, maul, s. m.,
maillet, sorte d'arme qui avait un marteau a fendre bois. (O. DE LA MARCHE, Mém., I, Ceux avec deux plumages, c'est assa-
H, Michaud.) voir de deux couleurs, et non de maille,
de fer ou de plomb à l'extrémité : sont les plus mechans. (ID., ib.)
Un maill de fer li ala aporter. — Fourche servant à tirer le fumier : Morv., maille, taie sur l'œil.
(Charr. de Nymes, 1259, ap. Jonck., Guill. d'Or.) Quelquefois il se trouve je ne say quoy
de bon,comme disoit la bonne femme, qui 2. MAILLE, maile, maaille, meaille, me-
Cil ot quatre elz, deux nes et deux menton, peschoit atout un mail en la mare de son
Et quatre bras ; les poins gros et reon, haille, maalle,mealle,maielle,maelle,malle,
fumier. (Contes d'Eutrapel, fo 50 vo, éd.
Quatre mais porte tos de fer dusqu'en son. 1585.) maigle, maisle, melle, s. f., petite monnaie
(RAIMB.,Ogier, 12855, Barrois.) de valeur variable :
Mais cil qui depecier la veulent, — Marteau d'une porte : Don sont preadroit onze et maaille.
0 maus de fer brisier la seulent. Passe avant jusques a ceste porte,. et (RENCLUS DE MOILIENS, Miserere, st. ci, 12,
(GUILLAUME, Best. div., 3146, Hippeau.) prens le mail qui pend aupres a une Van Hamel.)
Si com le tour fait trebukier chayne, si bucque tout beau, tellement que Unquesmaielle ne toli
Maus de mineour sousterrain. le portier vienne parler a toy. (Perceforesl, A homme nul por venir ci.
(REKCLUS DEMOILIENS, Miserere, st. eux, 8, vol. IV, ch. 33, éd. 1528.) (G. DE S. PAIR, Mont S. Michel, 3012, Michel.)
Van Hamel.)
2. MAIL, s. m., maille : Tôt li mont ne prise maalle.
Et prenent maus de fer et grant picois d'acier. Quatorze livres monnaies o la sequelle, (GUILLAUME, Best, div., 3416, Hippeau.)
(Chanson d'Antioche, IV, v. 342, P. Paris.) maulx etinterestz. (8 oct. 1393, Pont-l'Abbé, A le messe des espousailes
Si sont saelé li quarrel Arch. Finist.) N'ot pas ofrande de meailles ;
Por maul, por pic ne por martel Mars d'or osfrent et pailes blans,
Que nul(e) ne s'en muet ne lo che. 3. MAIL, s. m., marne : Et li plus povre osfrent besans.
(Poime allég., Brit. Mus. Add. 15606. f° 10b.) Le mail blanc, et qui est rude comme le (Parton., 10799, Crapelet.)
La n'orra lou mal ne martel tuf, est fort bon pour le bled. (Du PINET, Treis prevenders de froment. et treis
Por asseoir fnst ne quarrel. Pline, xvii, 7, éd. 1566.) maailles asis sus une minee de terre. (1260,
(Ib" f° 10c.) 11 s'employait encore au commencement Acquis., Ste.Croix, Ste-Radeg. Arch. ,
Vienne.)
0 haches et o maus ont li portaux brisé. du XVIIe siècle.
f
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, 74b.) Bessin et Val de Saire (Manche), mâle,
Treis mealles de cens. (1268, Vente,
Bagneux, Arch. Maine-et-Loire.)
Par devant le postel est li glous arestes, fumier.
Sor son col une hace, dont li mausest bendes. J'ai proumis a faire douze milliers de
(lb., 4741, A. P.) Impr., mans. mallies au gros milliers ; dont li miliers
MAILAISSER, voir MALAISIER. fait unze cenz et vint cinc livres de mailles
As pierres et as maus ont le maufé ocis. doubles. Et doivent estre faites les malles
(Ib., 4885.) Impr., mans. MAILBAILLI, voir MALBAILLI. Lett. de
a trois deniers de loi. (Mars 1269,Rochele,
Et portent maus de fer et bons espies tranchant. MAILE, voir MAILLE. Bern. de Guiterges,bourgeois de la
(Aye d'Avign., 1194, A. P.) Arch. JJ 24d, fo 23 vo.)
Il oirent la noise des foux souflans et les MAILENTER, voir MAILLENTER. Ceu sunt les mailles constans et les
escroiz des maux de fer. (Vie et mir. de cens deuz au dit conte. (Arch. J 192a,
plus. s. confess., Maz. 568, f° 48L.) MAILHEE, voir MAILLIE. pièce 64.)
A bien fait garnir son castel MAILHERE, voir MAILLIERE. Les nobles mehailles d'argent que l'en
De grans haces et de machnes, apele ducat. (MARTIN DA CANAL, Cron. des
De maus et de pieres agnes. MAILHOL, voir MAILLOL. Veniciens, Archivio storico italiano, VIII,
(Blancand., 1076, Michelant.) 320.)
MAILL, voir MAIL 1.
Li vilains a la face bise voir MALART.
Li chanjor des mehailles. (ID., ib., p. 272.)
Qui resemblait espovantail MAILLART, Quatre deniers et maille de tournois.
Sant de la chambre a tout son mail. (20 sept. 1330, Cart. de Flines, CCCCXLII,
(Dame qui conchia le prestre, ms. Berne 354, 1. MAILLE, maile, s. f., tache en général :
p. 546, Hautcœur.)
f 86d.) Lors engroissa la vierge sainte,
Qui onques nul jur ne fa tainte Item deux sistiers de blé, trente siz soulz,
Je di que l'en devroit de maçue ou de maigl
De nule maile de pecchié.
trois melles et six gallois rendables. (1330,
Tuer feme qui vent a deniers son charnal. Arch. JJ 66, pièce 421.)
(Chastie Musart, Richel. 19152, CO106a.) (Joies Nostre Dame, Richel. 19525, f° 89 rD.
As, assis, maelle. (Gloss. lat.-fr., ap. 2. MAILLÉ, adj., émaillé: S'est dit dans un sens spécial jusqu'au
Labbe, Etym., p. 489, éd. 1661.) Au lieu d'os de trespassez mis en croix XVIIII s. :
Et en aucune part se trove que une gé- ou en lacz mortuaires, au lieu de larmes Mailleau. Petit instrument de bois en
neration de meallez de liquelle se trove os de jayet ou d'or maillé, ou en peincture. forme de maillet, qui sert aux tondeurs de
quatre por un denier. (AIMÉ, Yst. de li (BRANT., des Dames, IX, 659, Lalanne.) draps pour faire mouvoir celui des deux
Norm., III, 49, Champollion.) couteaux des fonces à tondre que l'on
Un garcon qui ne vault pas trois mailles MAILLEE, voir MAILLIE. nomme le mâle. (SAVARY DES BRUSLONS,
est vestu et paré de pourpre. (J. DE SALISB., Dict. de Comm.)
Policrat., Richel. 24287, fo 76d.) MAILLEI, s. m., action de frapper avec
Payer ung maile a chacun premier di-
des maillets : MAILLENTER, mailenter , malenter ,
manche de juing. (18 mars 1439, Aveu, Ten feis, teu cbaple, ten maillei. verbe.
Arch. Morb., fam. Coëtdor.) ,
(BEN D. de Norm., II, 21638, var., Michel.)
— Act., souiller, ensanglanter :
Encor ay je denier et maille MAILLEIL, malleil, s. m., maillot : Ses brans en fu moillies et sanglentes
Qa'oncq' ne virent pere ne mere. Et ses cevalx trestos soillies et mailentes.
Lieu a Lers et le berceil
(Patelin, p. 32, Jacob.) Faut pour l'enfant et le malleil
(BAIMBERT,Ogier, 5235, var., Barrois.)
Et vous devez, comme il me semble, Et la bavete. Quant aurai l'escut fraint et le hauberc fausé,
Six solz, quatre deniers et maille. (Le Ditlé des choses qui faillent en menage, etc Et le hiaume eu .c. lius trancié et enbaré,
,
(Farce nouvelle, tres bonne et fort joyeuse, Ane. ap Jub., Nouv. Rec., II, 168.) Et jou aurai le cors en plusiors lius navré,
Th. fr., II, 122.) Et le hranc acerin souillé et maillenté.
La vertus de la coloquintide est purga- 1. MAILLEIS, malleiz, maleys, malleys, (Roum. d'Alix., f 18D, Michelant.)
tive, quant on prent d'icelle le poix d'une marlays, s. m., marne, engrais : Son brant d'acier soillez et maillentez.
maisle. (Jard. de santé, 1, 131, impr. la Icellui Jehannin avoit mené aux champs (Aleschans, 718, Jonck., Guill. d'Or.)
Minerve.) deux chevaux avec une charrette ou tum- Sera s'espee, ce cuit, ensanglantee,
Maigle. (8 août 1526, Inv., Not., Charrier, berel chargié de fembroy ou marlays.(1390, Et de noz cors soilliee et malentee.
fo 146, Arch. Gir.) Arch. JJ 139, pièce 230.) (Ib., 3118.)
N'ayant jamais dans sa bource une maille. Service de malleiz mectre hors, et de Tiens estendi mont ses bras ier
(CL. MERMET,la Boutique des Usuriers, Poés. fr. curer les estables. (1412, Denombr. du Cui ame gist hui on brasier
des ne et xvie S., II, 178.) baill. de Constentin, Arch. P 304, fo 112 ro.) De le flame d'infer pnllente,
Je ne sçay ou me retirer pour coucher Comme les suppliants menoient du ma- Ki put et art et si mailtente.
leys. pour faire du labour, lequel mal- (RENCL.DE MOILIENS,Miserere, st. CCIXVI,4,
ny pour vivre, n'ayant denier ny maille. leys ilz prenoient en une marre. (1456, Van Hamel.)
(LARIV., le Fidele, IV, 9, Bibl. elz.) Arch. JJ 183, pièce 194.) Une lance a trovee gisant en .t. lairis
Il est sans commodité, sans moyens, Norm., malais, fumier. Et une espee nue dont li brans fa malmis,
sans denier et sans maille. (ID., les Esprits, Tos estoit ruellies, maillentes et noircis.
1, 5.)
m., action de frapper à
2. MAILLEIS, s. Li fourials par defors estoit demi porris.
L'on m'a desrobbé tout l'argent que m'a- coups de marteau, combat à coups de (Les Chetifs, Richel. 12558, f" 96d.)
voit donné Philippes ; tellement que me
voila demeuré sans denier ny sans maille. marteau : Tant i ferrai anqui de mon branc d'acier cler
De lor sanc les ferai soillier et maillenter.
(ID., le Morfondu, V, 7.) Grans est et durs ly mailleis, (lb., f° 102b.)
Et crueux ly abateis.
— Pas maille, aucunement, rien du (Pastoralet, ms. Brui., f" 47 rO.) Réfl., se souiller :
tout : —
voir MAILLETE. (L'eve) s'est corrompue et maillentee
MAILLEITE,
Rien quiconques ! Et refroidie et engelee.
Que me grevera il ? pas maille 1. MAILLEL, - au, adj., d'une maille : (G. DE CAMBRAI, Barlaam, p. 173, P. Meyer.)
Soubz mon esselle.
(Patelin, p. 39, Jacob.) Item le prieur de Saint Sepulcre doit MAILLEOR, S. m., ouvrier qui travaille
chascun an deux fois l'an treze œus fris
Non, non, pas maille de craincte. (RAB., et six pains maillaux. (1328, Lett. de l'as- avec le marteau :
le Quart livre, ch. XXIII, éd. 1552.) siette de terre faicte d la R. Jeh. de Bourg., Tubal Chaym fu maillierres et fevres en
Vostre povoir ne prise maille. Pièc. relat. àl'Hist. de Fr., XIX, 78.) toutes huevres d'arain et de fer. (Bible, Ri-
(Un Mir. de N.-D., comm. Ostes roy d'Esp. perdi chel. 899, fo 2a.)
sa terre, Th. fr. au m. û., p. 433.) — S. m., pain d'une maille : Sella engendra Tubal Caym qui fu mail-
Ung des treses et deux des sargent al- lerre et fevre en tout ouvrage d'arain et
Posé soit ores que je tremble, lont par tout les boulengies de Mets, et
Sang bien, je ne vous crains maille. de fer. (GUIART, Bible, Gen., xv, ms. Ste-
prindrent en l'ostel d'un chacun ung da- Gen.)
(Farce du Franc Archier, Ane. Th. fr., II, 327.) ralz et un maillau. (J. AUBRION, Journ., an
1488, Larchey.) Malleator, mailleres. (Catholicon, Richel.
— Prendre maille pour marc, donner 1. 17881.)
plus qu'on ne reçoit : 2. MAILLEL, maull., s. m., maillet :
— Fém., mailleresse :
Si vos pri que me desloyes Et des mailliaus ne di je pas Malleatrix, mailleresse. (Catholicon, Ri-
Et qu'amenuisies la grant dete Qui li sont au cul atachié, chel. 1. 17881.)
Ke j'ai envers vo daç fil faite, Qu'il ne soient fet et taillié
Si que por le marc prende malhe.
(JACQ.DEBAISIEUX,
Tel corn a tel ostil covient. MAILLERACE, voir MALERECE.
Scheler, Trouv. belg., p. 212.) Du Fevre de Creeil, Montaiglon, Fabl., l, 232.)
Faire la maille bonne de sa parole, la Pro uno croich, et pro heussez et mail- MAILLET, mallel, s. m., nom donné aux

tenir: laux emptis. (Compt. de l'H.-D. d'Orl., Parisiens révoltés le 1 er mars 1382, au su-
1340-41, exp. de Mamonville, Hôp. gén. jet de l'établissement de nouveaux impôts.
Ce que la crainte m'a fait fois vou- Orléans.)
loir, je suis tenu de le vouloirune
encore sans Que les fauchilles. soient faictes et ou.
Ils s'étaient armés de maillets de plomb
crainte. Et quand elle n'aura forcé ma trouvés dans l'arsenal et dans l'hôtel de
langue sans la volonté, encore suis queje tenu vrees de bon fer, bien trempees et ache- ville:
de faire la maille bonne de ma parole. rees de bons maulleaux d'acber. Et
avant que lesdis maulleaux soient saudez, Le premier jour de mars l'an 1381, que
(MONT., Ess., 1. III, ch. I, p. 10, éd. 1595.) la commotion fut a Paris. de ceux qui
ilz seront monstrez aux eswars du mes- couroient lors parmi la dite ville de Paris,
1. MAILLÉ, adj., tacheté, marqué : tier, afin qu'ilz ne soient mis en œuvre se
l'estoffe n'est bonne, et ne les porront que on dit mailles. (1383, Arch. JJ 123,
Voyla comme ce n'est d'aujourd'huy que sauder sur fer brisant. (1374, Ord. de l'éche- pièce 120 )
les dames ayment les pages, et mesmes vinage d'Amiens sur le métier des fèvres, ap.
quand ilz sont maillez comme perdriaux. A. Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, t. I, — Par extension, ce mot s'appliqua à
(BRANT., des Dames, IX, 706, Lalanne.) p. 677.) toute espèce de séditieux :
Quant les bonnes gens se dient au roy MAILLETER, v. a., frapper à coups de Mais de chose qui fut parlee
et s'en aveuent, il les appelle villains, ma- maillet: Charles n'en voult tenir maillee
tins, maillez. (1395, Grands jours de Troyes, Ne de l'acort.
Arch. X~a 9184, f 153 r°.) Tant le mailletay et fery (GUILL.DE ST-ANDRÉ,Libvre du bon Jehan, 551,
Que tendre et mol je le rendy.
Lequel sergent dist que c'estoit grant (DEGUILEV.,Trois Pelerin., fO 13d, impr. Instit.) Charrière.)
dommage que lesdis de Dieppe n'avoient Cf. MAILLE.
les testes coppees,. qu'ils n'estoient que MAILLETON, s. m., morceau de sarment
hareleux, traistres, rebelles a nous et faulx de vigne, appelé ainsi parce que la partie 1. MAILLIER, mailler, mallier, malhier,
mailles. (1397, Arch. JJ 152, pièce 236.) maller, verbe.
du vieux bois qu'on y laisse lui donne la
— Marteau d'une porte : forme d'un maillet : — Neutr., frapper avec un maillet, avec
D'un maillet qui la pend a sor fois assené. La crocette ou mailleton est un nouveau un marteau ou avec une massue, frapper
(Berte, 1086, Scheler.) jecton qui est sorti du bois de l'annee pre- comme avec le maillet :
Le maillet troverent pendant cedente ; et est dit mailleton parce que en
la partie et endroict d'ou il est couppé du La veissiez et maillier et ferir,
A la porte par de devant Couper verrous et chevilles croissir.
(Peler. Renart, p. 414, Martin.) vieil sarment, il ressemble a un petit mail- (Gar. le Loh., 2* chans., XLII, p. 207, P. Paris;
let. (COTEREAU, Colum., III, 6, éd. 1555.)
Passelion. voit le maillet dont on ap- ms. Berne 113, f° 26e.)
peloit le portier, si heurta. (Percef., vol. Mailleton, crocete, jeune sarmant coupé As murs mallent e: fierent cescun jor a engres.
IV, ch. 33, éd. 1528.) a la tete de bois vieil dont il sort, aiant f
(Roua. d'Alix., 16', Michelant.)
l'endroit de la coupe façonné en maillet.
Ferir le maillet, exposer en vente en (MONET, Parall. des langues, Rouen 1632.) Com au mur par giant air maillent.
— (Floire et Blanceflor, l'vers., 443, du Méril.)
frappant un coup avec un maillet : MAILLI, S. m. ?
Vende ne achete bleidz ne avoines ne En la grant presse fiert et malle.
Le mailly de la despence. (1424, Béthune, (Durm. le Gall , 7834, Stengel.)
autres quelconques grains. venant au ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
marchié se dont n'est en le balle de bledz Mes dessus tous les autres W. si i maille.
jusques a ce que le mallet sera ferru
l'heure ci apres deciairee. (Sept. 1488, Reg. a MAILLIE, - iee, - ee, mailh., mail., meill.,
(W. de Monbrans, ms. Montp. H 247, f°176b.)

aux ordonnances et publications, 1465-1519, s. f, valeur d'une maille, la maille elle- Cele part fu grans la batalle,
fo 11 vo, Arch. mun. Namur.) même : Ernous i fiert, Ernous i malle.
(MOUSK.,Chron., 22137, Reiff.)
Cy apres est ordonné et statué que pour .1. pot de maillie de tonlieu. (E. BOIL., Va toz jors avant soi ferant et maillant
le bien publicq chacun jour de marchiet Liv. des mest., 28 p., xx, 1, var., Lespi- et abatant chevaliers et chevaus. (Lancelot,
seront ferru .II. maillez pour les bledz sui- nasse et Bonnardot.) ms. Fribourg, f° 40a.)
vant que ce soit par temps d'estee a com- J'ai proumis a faire douze milliers de
mencher a Pasques jusques a la sainct mallies au gros milliers. (Mars 1269, Lett. Nus ne les pooit percier ne estroer, tant
Remy ensuivant a dix heures xi heures le de Rem. de Guiterges, bourgeois de la Ro-
sachent sor els ferir ne maillier. (Artur,
dernier. (1491, Reg. aux Sieultes, nO II, chele, Arch. JJ 24d, f° 23 v°.) Richel. 337, f° 159e.)
Arch. mun. Dinant, fo 12 rD.) Et fiert desus els et sor els maille. (Tris-
Chacun talemeler qui fet pain a vandre tan, Richel. 1434, fo 22d.)
1 MAILLETE, - ette, s. f., tache, marque: doit chascune quinzaine maillee de pain.
Si doit si bien te bouche terdre (1296, Rentes d'Orliens, fo 1 vo, Arch. Ne se menacent point, chaplent, fierent et maillent.
Quen'i laist nnle craisse aerdre, Loiret.) (Girart de Ross., 3503, Mignaid.)
Au mains en le levre deseur. Jamais n'arai denree ou n'aies le maillie. Sus Sarrasins felons commencha a maillier.
Car quant graisse en chele demeure (B. de Seb., XVII,496., Bocca.) (Gaufrey, 6518, A P.)
El yin en perent les mailletes
Qai n'i sont ne beles ne nettes. Une maillie de cens. (1319, Arch. S 262, La veissiez grans coups donner et capillier,
(Rose, Vat. Ott. 1212, f
102b; Méon, 13631.) pièce 11.) Dessus bras et sus gambez fort ferir et mallier.
(Ciperis, Richel. 1637, (054 vo.)
Maillettes. Ceste malliee de fein. (Compos. de la s.,
(Ib., Vat. Chr. 1858, f° 117b.) escript., ms. Monmerqué, t. II, f° 61 r°.) Les deux osts vinrent l'ung contre l'autre,
Le voyer St Jeban de Otrayes reçoit demi et commencerent a frapper et mailler l'ung
2. MAILLETE, - ette, maaillete, maallete, sur l'autre de toutes manieres d'armures
arpent et maillee de cens d'heritages. (Rec. de guerre que on peust penser de traict ou
maalete, s. f., dimin. de maille, petite du 26 dée. 1389, ap. Le Clerc de Douy,
pièce de monnaie : t. II, f° 28 r°, Arch. Loiret.) d'autre chose. (Journ. d'un bourg, de Pa-
ris, an 1424, Michaud.)
Quant aucuns preudons Ii donnoit Tous ceulx de la ville de Verno et de
U poitevine u maalete. fors qui vendent pain vendable doivent Monsgr Gerard qui les amonestoit de
(G. DECOINCI,Mir., Riche). 15212, f
132 v°.) danree de pain un dimanche et l'autre di- bien faire estoit tousjours au plus espes,
manche maillee. (Cart. de l'archev. de Tours, qui frappoit et mailloit a dextre et a senes-
Ou poitevine ou maaillete. tre. (Girart de Rossillon, ms. de Beaune,
(ID., ib., ms. Soiss., f 45d.) p. 182, Arch. Ind.-et-L.) éd. L. de Montille, p. 141.)
Ou poitevine ou maallete.
ms. Brux.)
Soit entenuz de payer
possedans lesdicts fours
a. tenans et
une meillie vien.
Et tant maillierent et frapperent l'un sur
noise de monnaye de Savoye et une es- l'aultre que, en pou de temps, leurs cops
Car d'un denier le prince a la maillelle furent fais et acomplis. (OLIV. DE LA
pongne de paste a la valeur de deux meil- MARCHE, des Gages de bataille, p. 88, Prost.)
Tant seulement, se bien le compassez. lies viennoises.. (1456, Déclar. du D. de Sav.,
(GRINGORE, Foll. Entrepr., p. 20, Bibl. elz.) Cart. de Bourg, p. 571, Brossard.) Chascun frappe et maille.
Sa barque estoit desbiffee et viellctte, (Actes des aposl., vol. l, f° 154a, éd. 1537.)
Étendue de terre rapportant une
Si n'eut de moy ne denier ne maillelle. — Nous laisserons Bourguignons et Lor-
(LE MAIRE,les deux Episl. de l'amant vert, à la maille par an : rains bucquer et mailler au dit siege.
fin du Prem. liv. des Illustrations, éd. 1513.) Dix poingnerees de pré dont les quatre (MOLINET, Chron., ch. XXXIII, Buchon.)
3. MAILLETE, - eite, s. f., p.-6. pour
poinerees ou mailhees font l'arpent en Chascun y monstroit sa force en maillant
deux pieces; la premiere contenant sept l'ung sur l'autre menu et souvent. (Per-
mulete, estomac : mailhees ou environ. (1471, Arch. JJ 197, cefor., vol. I, c. 32, éd. 1528.)
En la mailleite d'un poisson. (Compos. pièce 159.)
de la s. escrip., ms. Monmerqué, t. II, Mais fiert et frappe et roulle et maille.
f° 195 r°.) — Pas maillie, rien du tout: (Jaloux qui bat sa fem., Poés fr. des XVeet
Onques de li n'aprirent maillie ne denree. XT!"s., III, 162.)
MAILLETEMENT, s. m., coup de mail- (Berte, 2486, Scheler.)
:
Act., battre, frapper
let ; pris au fig. dans l'ex. suiv. : Qui ne sevent maillie des saintes escriptures.

(GILLONLE MUISIT,Poés., l, 374, Kerv.) Li uns le fiert, l'autre le maille,
Tant fis par longs mailletement
Li mastins durement baaille.
Que ses larmes fil hors saillir.
(DEGUILEV.,Trois Pelerin., f° 13d, impr. Instit.) —
Tenir maillie, tenir compte : (Ren., Br. X, 603, Martin.)
Ainsi fiert, et frappe, roulle et maille Et li haubers menu mailliez. Le tere dehors le pont duskes as mal-
Cele qui brait et crie et baille. (La Charrette, Vat. Chr. 1725, f° 15b.) lieres. (Charte de 1247, Moreau 168, f° 77 r°,
(Rose, Vat. Chr. 1522, f° 60d.) Les .II. haubers li faussent, qui sunt mallié menu.
Richel.)
Ses contraires a si buisies (Fierabras, 1682, A. P.) Les maillieres sont kemuns a aisement
AI branc d'achiet, et tant malhies Il a un blanc aubert vestu as homes. (1247, Ch. de B. de Boves, ap.
Ke lor escus a detalheis.
(JAK. DE BASIU,des trois Chev. et del Chainse,
Fort et sérré, mailliémenu
(Parton., 9613, Crapelet.)
Duc., Maria.)
Item le bois de Bruisselle. item les mo-
228, Méon, Nouv. Rec., I, 98.) lieres de ce bois. (Chart. de Blanche de
Et blanc au berc menu maillié. Navarre, f° 248, ap. Duc., Moleria 1.)
Tuit cilz que j'ai nommes qui ont Girart rcscous (Ib., 2979.)
Ont le plus de Franceois si durement escous
.1. arpent de terre seant a la malliere
Que plus sont defroissié n'est de frument la paille Ce sunt hauberc maillié menu
tenant a la terre Pierre le filz Symon.
Quant a quatre fleaux do foit bras l'on la maille,. (Blancand., 80, Michelant ) (1283, Cart. de St-Denis, Richel. 1. 5415,
(Gir. de Ross., 5265, Mignard.) Une chasucle mailliee. (lnv. du très, de St- p. 399a.)
Et fu ces cors de toutes parts Sauv., Cart. de St-Sauv. de Metz, Richel. Item les molieres de ces bois. (1300,
D'armes debatuz et mailliez. 1. 10029, fo 67 r°.) Cart. de S.-Germ. des prés, Arch. LL
(WATRIQUET, Dit dupreu Chevalier, Richel. 24432, De sa toile maillee ourdissoit les filets. 1026, fo 248 v°.)
fO 389e.) J -A. DEBuF.PoeMM, 1. VIII, Lemerre, II, 379.) Et l'autre piece (bute) sus les mallieres.
Tant chauffe on le fer, qu'il rougist ; (1312, Ch. du garde du sceau de Valognes,
Tant le maille on, qu'il se debrise. — Dont le tissu est serré, solide : S.-Sauv., Hamesvez, Arch. Manche.)
(VILLON,Bail. des Prov., Jacob, p. 148.) Le maillé cordage. Soit ou en forest ou en près,
Icellui le Douche s'efforça de prandre le (GAUCH.,Plais. des Champs, p. 199, éd. 1604.) Ou soit a puis ou a marliere.
suppliant a la gorge et le vouloirmaller. (ALARD, cCsse d'Anjou, Richel. 765, f° 22 r°.)
(1471, Arch. JJ 197, pièce 110.) — Dans cet autre ex. le sens est peut-
être dont les parcelles sont fines, en par- En la piece qui hurte our les molieres.
S'il vous maille sur la teste, je ne don- (1323, Arch. JJ 61, f° 131 VO,)
neray pas ung denier pour vostre vie. lant du sable :
(PALSGBAVE, Esclairc., p. 632, Génin.)
Icellui Polart. avoit esté occit et mis a
En haut bos, pres de fontenele mort. et par lesdiz malfaiteurs avoit esté
Courans seur maillié gravele. porté et geté en une malliere. (1380, Arcb.
— Maillier un coup, donner un coup de (A DELAHALLE,li Jus Adan, Th. fr. au m. à., JJ 118, pièce 423.)
maillet: p. 57.) Treise arpens de terre seans ou terroer
Granâ cops i done et hurle et maille. de Boulay, entre les moulieres et cres-
3. MAILLIER, mailler, maller, marier,
(Othevien, ms. Oxf. Bodl. Hatton 100, fO 90 rO.)
v. a., marner, mettre de la marne, de
f
ches. (1387, Arch. MM 31, 31 ro.)
Monsgr Gérard frappoit et mailloit les Se ilz chevauchoient cellui pays ilz
cops si grans que il sembloit que ce feus- l'engrais sur une terre : trouveroient tant d'empeschemens de
sent coups d'homme immortel. (Girart de Si comme a fumer ou a maller, ou a mollieres et de mauvais passaiges qu'ilz
Rossillon, ms. de Beaune, éd. L. de Mon- vigne planter. (BEAUMAN., Cout. du Beauv., ne se pourroient tenir ensemble. (FROISS.,
tille, p. 399.) XIII, 16, Beugnot.) Chron., Richel. 2644, fo 232 rD.)
— Réfl., se frapper réciproquement : Doit maller toutes les terres. (Ch. de
1285, ap. Duc., Mallare.)
Iceulz estocqz sont mis et assiz diverse-
ment en plusieurs lieux (du fossé) pour
Des pnins, des espees se maillent les molieres. (1497, Compt. faits p. la ville
Es visaiges et es maisieles. Or refait ses tieres marier d'Abbev., Richel. 12016, p. t08.)
(GIB. DEMONTR.,la Violette, 1973, Michel.) Et faire entour fosses et haies.
(BAUD.DECONDÉ,li Contes de l'aver,222,Scheler.) A poy que ne me voys occire
Suisse rom., mailler, v. a., tordre, Ou jecter en une maliere,
fausser, froisser, marteler. Mailler uue Les Grecs n'ont mis en oubly ce mail. Sy en devant ny en derriere
clef. Mailler un osier pour en faire un Ils appellent leucargillon une terre grasse Vous voyes en moy deshonneur,
lien. A force de le tirailler il a fini par lui blanche, dont ceux d'Alcatoe avoient ac- Ne m'espargnes poinct.
coustumé de mailler leurs terres, et prin- (Farce du Bon Payeur, p. 17, ap Ler. de Lincy
mailler le bras. Au neutr., se dit de la cipalement celles qui estoient froides et et Michel, Farcet, moral. el serm. joy., t. III.)
viande qui a été cuite trop fraîche, et qui humides. (De PINET, Pline, xvil, 7, éd. Iceulx maire, eschevins et bourgeois,
s'aplatit, s'étend, s'écrase sous la dent plu- 1566.) ont de toute anchienneté accoustumé de
tôt que de se couper. Ce mouton serait bon Se disait encore au XYI1' siècle : mener leurs bestiaulx pasturer sur les
s'il ne maillait pas tant. (BONHÔTE, Gloss. larris et molieres scitueez pres dudit Boi-
Mailler ou fumer un champ, luy donner mond. (1507, Prév. de Vimeu, Cout. loc.
neuchât.) du mail ou de l'amendement ; mailler une du baill. d'Amiens, t. I, p. 386, Bouthors.)
cisterne ou un puits et autres choses, Si d'aventure la mailliere d'ou est tiré
2. MAILLIER, mallier, maeler, verbe. plastrer ou enduire par dedans d'une ledit mail se rencontre parmy des fon-
— Act,, revêtir d'une cotte de mailles :
crouste de ciment. (DUEZ, Dict fr. all. lat., taines, ce mail rendra la terre desmesure-
Amsterdam 1664.)
Si Cosme duc de Florence n'eust tous- ment fertile. (Du PINET, Pline, XVII, 7, éd.
jours esté bien maillé quand il empieta la Bessin, mâler, fumer un champ. 1566.)
seigneurie, on l'eut tué cent fois. (BODIN, En la maison d'un gentilhomme estoit
Rep., IV, 7, éd. 1583.) 4. MAILLIER, merlier, s. m., marnière: une chienne de bien, laquelle eut cinq
Mailler, pour endosser une cuirasse, Pour leur manoir et merliers. (Denombr. chiens d'une portee, que l'on jetta dans
était encore en usage au XVIIe siècle. des baill. d'Am., Arch. P 137, fo 109 rD.) une marliere, pour cause qu'elle avoit esté
Cf. MAILLIERE. mastinee. (Nouv. Fabrique des excell.
— Réfl., s'empêtrer dans des mailles :
Traits de verité, p. 114, Bibl. elz.)
mailhere, s. f., étendue Terre tremblante, et pleine de mollieres.

Ste-Pal.)
1. MAILLIERE,
Il fant retirer du panneau assez pour
estre lasche, afin que le loup s'y maille et de terre qui rapporte une maille : (FA VIN, Th. d'hon., 1, 152.)
s'y embrouille. (SALNOVE, Ven., p. 276, ap. La quatrieme piece contient trois mail- Bessin, mâlière, fumière. H.-Maine, mol-
heres et une lievrade de pré. (1471, Arch. lière, fondrière. Meuse, mârleilrc, mare
JJ 197, pièce 159.)
- Maillié, part. pass. et adj., formé de
mailles : 2. MAILLIERE, malliere, maliere,
d'eau croupissante.
mar- 3. MAILLIERE, maailliere, - lere, adj.
Que sur escuz e sur quirees liere, moliere, molliere, mouliere, s. f., f., qualiliant une femme qui se livre pour
mine de marne, puits à marne, marnière,
une maille :
E sur broines menu maelees
Bruisent mil lances de sapin. fondrière :
(BEN., D. de Norm., II, 3767, Michel.) Je ne sai rien de putain chanberiere
Sire, ce n'est marliere viez Qi ait esté corsaus ne maaillere.
Chauces de fer li baillent, hauberc maillié menu.
(J. BOD., Sax., LXXXII,Michel.)
Ne grant fousez ne parfont biez. (R. de Cambrai, Richel. 2493, f
20 rD, A. T.,
(Renart, Br. XXII, 451, Martin.) 1329.)
Je De fil onques corsaus ne maailliere. 1. MAILLON, m., maillot :
s. Qu'a Juppiter sonl de sa main mobile
(Ib., 1338.) Qui m'a esté plus doulx que ~mere Tollus les dardz en Etna maillotez.
(V. PHILIEUL,Euv. vulg. de Fr. Petrarque, p. 19,
MAILLIS, s. m., clôture en fer maillé : A enfant levé de maillon.
(VILLON,Grant Test., LXXVII,Jacob, p. 61.) éd. 1555.)
Item unam insulam, l'isle d'amours nun-
cupatam, in salicetis undique plantatam, 2. MAILLON, s. m., lien pour attacher MAILLOUL, voir MAILLOL.
a maillis gallice clausam. (1536, Arr. du la vigne : MAILLU, adj., formé de mailles :
Parl, de Paris, Cart. de Chissé, ap. Duc.,
Mail.) Quant est de l'appuy, s'il ne le fault re- Lor hyaumes resonner et croitre lour escus,
faire de neuf, ou mettre quelque
les nouvelle Et ferir des espees es bons aubers maillus.
MAILLOEL, voir MAILLOL. perche, suffira renouveller liens et (Veus dou paon, Richel. 1554, fO 120 r°.)
maillons. (COTEREAU, Colum., IV, 26,
1. MAILLOL, - oui, - oel, mailot, mail- éd. 1555.) Et ferir leurs espees es bons haubers maillus.
(Ib., ms. Brux. 11191, ro 140 vo.)
luel, s. m., maillot :
— Nœud : Il li a son esca d'outre en outre fendu
En la cambre vont cil tôt droit Et sus le bras senestre trenchié l'aubert maillu.
Un maillon, nodus. (FED. MOREL, Petit
U li enfes petis estoit, thresor de mots françois, éd. 1632.) (Ib., ms. Rouen, fO113 rO.)
Porté l'en ont en son mailloel.
(Siege de Theb., Richel. 375, P36'.) Centre de la Fr., maillon, maille ou MAILLUEL,voir MAILLOL.
Le bers i trueve et le mailluel. anneau d'une chaîne, nœud qui réunit les
(De Gombert, 101, Montaiglon, Fabl., l, 241.) deux poignées de glui destinées à former MAILOL, voir MAILLOL.
Mais, puis que je gea en mailluel, par la torsion de leurs extrémités le lien MAIMANT, voir MEBMENT.
Ne vi chevalier mix venant. d'un fagot de paille.
(SARRAZIN, Rom. de Ham, ap. Michel, Hisl. des MAIMBOURG,voir MAINBOUR.
ducs de Norm., p. 299.; MAILLOQUE, S. f. ? MAIMBOURME, voir MAINBOURNIE.
Croyx a mailloques. (5 fév. 1535, Arr.,
— Sac de mailles pour enfermer un Arch. mun. de Bord., Reg. des clercs, MAIMBOURNISSEMENT, voir MAINBOUR-
oiseau : fo 13.) NISSEMENT.
Et si vente oultrageusement,.
Je ne tiens pas cellai pour fol MAILLOT,s. m., maillet : MAIMBURNIE, voir MAINBOURNIE.
Qui adonq le mect a mailol. Cil fiert o le maillot desus.
(G. DE LA BIGNE,f 90, ap. Ste-Pal.) Var., mail- (Dolop., ms. Chartres 620,P 30a.) MAIMEMENT, voir MEISMEMENT.
loul. (Ms. Ars.) Et fait mailloz pour batre lesd. paulx a MAIMPLANT, voir MAINPLANT.
2. MAILLOL, mailhol, malloil, s. m., faire le piloteiz. (1452, Compt. de Nevers,
CC 48, f06 vo, Arch. mun. Nevers.) MAIN, s. f., mot conservé, formant dans
sarment, sorte de provignure :
Columelle dit que si l'on veut faire que Ung maillot de horme pour batre les l'anc. langue un grand nombre de locu-
esguilles. (1462, ib., CC 57, fo 16 v°.) tions
les raysins n'ayent point de grains par :
dedens, l'on doit fendre et partir le mal- A faire les mailloz et mectre a poinct les être maître de, pos-
loil ou le serment que l'on veult planter paulx. (1468, ib., CC 63, fo 23 r°.) — Avoir en main,
séder :
par le millieu. (Platine de honneste vo-
lupté, f° 12 rO, éd. 1528.) 1. MAILLOTER, V. a., emmaillotter : Je suis sa mere nourrice, qui ay tous ses
Puis ces maillolz, plantes, sarmens, ra- Fist porter ledit pere en sa compaignie secrets en main. (AMYOT, Theag. et Car.,
par ladicte norrice sondit enfant en pèleri- ch. xx, éd. 1559.)
cines, prouvins, n'est ce point assez pour
repaistre l'œil humain ? (Devis sur la nage en l'eglise de Saint Germain des
vigne et vend. d'Ort. de Suave, éd. 1542.) Prez lez Paris, ou ilz firent offrandes pour — Avoir a main, dans le même sens ;
ledit enfant, et y laisserent l'une des bandes J'avais ce langage (Je latin) en mon. en-
— Vigne nouvellement plantée : de quoy l'en envelopoit a mailloter. (1424, fance si prest et si a main qu'ils (mes
Arch. JJ 172, pièce 430.)
Le suppliant print. son fessouer pour maîtres) craingnoient eux mesmes a m'ac-
aller houyer ou fougier en ung mailhol ou Maillotez bien, or amaillottez bien vostre coster. (MONT., Ess., l, 25, fo 65 rD, éd.
vigne nouvellement plantee. (1459, Arch. enfant, nourrice. (PALSGRAVE, Esclairc. de 1588.)
JJ 188, pièce 56.) la lang. franc., p. 744, Genin.)
Cf. MAILLKTON. Et fier
berseau
ou je fus mailloté.
— Prendre la parole en main, prendre la
(VASQUIN PHILIEUL,Euv. vulg. de Fr. Petrarque,
parole :
MAILLOLER, mayloler, v. a., envelop- p. 114. éd. 1355.) Artus prist la parole en main.
per d'un maillot : Puis luy en oindras les reins (de la ma- (Tristan, 1,4150, Michel.)
lade) et mettras apres des estouppes mains en, mettre la main
Kaunt Ii enfes serra nez chaudes dessus, puis la maillotte, comme — Mettre les
Cet enfaunt donnk maylolez. sur:
(G. DEBIBLESWORTH, 5, Meyer, Rec., p. 361.) on fait les petits enfans. (Les secrets d'Alexis
piemontois, p. 47, éd. 1588.) Ils disent qn'on a mys
MAILLOLET, s. m., petit maillot : 2. MAILLOTER, - olter, v.
En eulx publicquement les mains.
Si vous oi plorer tôt sol sanz compaignon a., frapper à (Act. des Apost., vol. II, f° 18c, éd. 1537.)
El maillolet petit qui fa de grant renon coups de maillet : Toucher a la main, toucher du doigt,
(Haugis d'Aigr., Richel. 766, fO9 vO.) Je maillotte — 1 mail cloddes. Maynte- —
nant qu'il a fait de labourer nostre terre, comprendre aisément :
Encore en ai le paile qui est a or sarti allez la maillotter. (PALSGRAVE,Esclairc. de Nous touchons a la main que la forme
On fus envolepé u maillolet peti la lang. franç., p. 632, Génin.)
{Ib., ms. Montp. H 247, f° 173a.) de nostre estre despend de l'air, du climat.
Pour la fin, en dernier martyre il fust (MONT., Ess., II, 12, f° 243 rO, éd. 1588.)
Et les puceles entresoit roué et maillotté, dont il ne mourut point, côte :
L'ont lavé et apareillié,
car on ne luy avoit donné que sur les bras — Main d main, côte à
Puis l'ont el maillolet couchié. et jambes pour le faire plus languir.
(Florimant, 543, Michel.) Main a main vinrent en la sale.
(BRANT., Grands Capit. estrang., 1. I, c. (MARIE,Lai de Gugemer, 765, Roq.)
L'enfant au maillolet et es mains des xxvii, Bibl. elz.)
nourrices. (O. DBLA MARCHE, Mém., p. 618, Gerars et Hues sont main a main aies.
Afin qu'en tirant la graine (du lin), en la (Huon de Bord., 9036, A. P.)
éd. Denis Sauvage.) maillotant,tellesordures ne soy.ent meslees
En un enclostre a moines main a main se rendi.
Petit sac de mailles pour enfermer avec la filasse. (LIEBAULT, Mais. rusl., p. (Poème mor., ms. Oxf. Bodl., Canon, mise. 74,
— 658, éd. 1597.)
un oiseau : f° 24 r".)
Mettez vostre oiseau en maillolet. (Du — Mailloté, part. passé, fabriqué à coups U qu'il fuist main a main s'en tnrnoient fuiant
FOUILLOUX, Faucon., 10 32a, ap. Ste-Pal.) de marteau : (Ib., f° 27 r°.)
La premiere alloit a Madamoiselle de — A vair
la main douce, terme de véne- Ç'a fait uns hom de basse main
Bourbon, et puis Madamoiselle d'Estampes,
et puis Madamoiselle de Coimbre : mais
rie, être manié doucement : Que j'alevai, fils d'un vilain.
(Partonop., 3575, Crapelet.)
elles alloient touttes main a main. (ALIEN. Si (l'oiseau) n'a la main douce et le Chevaliers ne doivent pas estre ensi
maistre debonnaire qui le traicte amiable-
DE POICT., Honn. de la Cour.) ment, il ne s'apprivoisera jamais. (BUDÉ, menes comme bourges, ne bourges et
main d main, combattre des Oiseaux, fo 108d, ap. Ste-Pal.) gens de basse main corn chevaliers. (Ass.
— Combattre de Jerus., ch. 2, ap. Ste-Pal.)
corps à corps : — Avoir mauvaise main a, avoir de la Par ma foy sire je suis ung
Ilz vindrent combatre et escarmoucher peine à : Gentil homme de basse main.
lesditz Angloiz main a main. (J. CHARTIER, Aussi me trouve je par experience avoir (Act. des Apost., vol. II, f° 85a, éd. 1537.)
Chron. de Charl. VII, c. 54, Bibl. elz.) mauvaise main et infructueuse a persuader. Comme un gentilhomme,
Se disait encore au XVIIe siècle : (MONT., Ess., III, iv, fo 363 rD, éd. 1588.) Je dy gentil de basse main.
(Ib., f° 112b.)
La fut combatu main d main. (D'ABLAN- — Venir sur la main, créer des em-
COURT, Trad. de Tacite, Ann.,11, 2.) barras : — De pute main, dans le même sens :
main en main, de main a main, Car les gherres d'Engleterre li vinrent si Grant joie mainnent li serf de pute main,
— De main qu'il li convint cesser sa dévo- Il en apellent Fromontle fil Alain
tout de suite, les uns après les autres : sur le D'autre traison querre.
tion. (FROISS., Chron., VI, 370, Kerv.)
Quant ils furent a cheval, ils vindrent (Jourd. de Blaivies, 148, Hoffmann.)
aux tentes ou la chevalerie descendoit, et —
Faire la main de, agir au gré de : La femme al vilain
les allerent festoyer de main en main jus- Se vous voules faire la main de vos Ki moult estoit de pute main.
ques a soleil couchant. (Perceforest, III, deux oncles. (FROISS., Chron., XI, 7, Kerv.) (MOOSK.,Chron., 13701, Reiff.)
fO 135, éd. 1528.)
Voyla l'histoire qu'Androdus recita a Partir de la main, faire ou dire quel- — Main s'est employé de diverses ma-
l'empereur, laquelle il fit aussi entendre de
main a main au peuple. (MONT., Ess., II, 12,

que chose de premier mouvement : nières dans le sens d'action, d'effort :
f 197 r°, éd. 1588.) Billiad, parlant de la main, luy répliqua.
(Du VILLARS, Mèm., XI, an 1559, Michaud.)
Je vous prie donc, mess", continuer
de mesme main. (13 janv. 1581, Lett. miss,
sécurité : de Henri IV, t. I, p. 349, Berger de Xivrey.)
— A main sauve, en des mains basses, faire main
A main sauve. Safely, securely, without — Jouer J'envoy une despeche bien ample aux
any manner of losse, dammage, or dan- basse, massacrer, égorger : ~Sre de Saint Vincent, vicomte de Gour-
ger. (COTGR., éd. 1611.) Si on eust joué des mains basses en ce don et de Bournasel, pour tous ensemble-
lieu d'Orléans comme il estoit aisé, nous ment, et d'une commune main, s'employer

Entre mains, en train : n'eussions veu les troubles et guerres ci- a la reddition de la dicte place et punition
Ceste discention avoit occupé les cou- viles que se sont veues. (BRANT., Cap. fr., de ceulx qui y sont dedans. (5 fév. 1582,
raiges des hommes en ung temps qui III, p. 79, éd. 1666.) ib., t. I, p. 438.)
n'estoit pas convenable pour ce que tant d'une main, pour signifier tout
de guerres estoient entre mains. (Prem. — Mener les mains basses contre,
faire — Tout
vol. des grans déc. de Tit. Liv., f° 78c, main basse sur : d'une suite :
éd. 1530.) Il arresta que l'on meneroit les mains Apres disner, ce jour tout d'une main,
basses contre tous ceux de ceste religion. Le roy alla coucher a Sainct Germain.
sa main, terme du jeu de dés,
— Aler de (N. PASQ., Lett., IV, 6, éd. 1723.) (A. DE LA VIGNE,le Vergier d'honneur.)
être le premier à jouer : Apres quelques propos par luy desduits
Cilz ala de sa main ; —
Être bas d la main, se laisser facile- sur la cause et motif de son entreprise, il
'****
Gaigae .x. frans ; j'ay mon argent perdu. ment gagner par de l'argent : adjouste tout d'une main. (PASQ., Rech.,
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 207a.) 1, 10.)
— Hz l'ont mis dehors par pecune.

Étre plus d main, être plus à.portée — Vous y avez donc vostre part. — A sous main, en sous main :
Ma resolution estoit de m'approcher de — Mauldict soit de Dieu Agrippart On voit deja l'appareil des gendarmes
Et tous ces compaignons aussi,
Castres, afin d'estre plus a main pour ap- Se a cause de cest honme cy Comme a sous main finement se dresser.
pliquer le remede au mal. (Janvier 1580, Eust oncques maille ne denier, (RONS., les Poëm., 1. II, les Nues, p. 261,
Lett. miss, de Henri IV, 1.1, p. 269, Berger Mais vous enquerrez ce geollier Bibi. elz.)
de Xivrey.) Et Briffault son cousin germain,
Car tous deux sont bas a la main, — Par sous main, dans le même sens :
— Bon d la main, facile à conduire : Au moins s'ilz ne se sont changez. 11 est bon et expedient de luy celer et
François et Gascons estoient montez sur (Act. des Apost., vol. l, f° 139c, éd. 1537.) luy faire couler le bien et secours par
bons et forts chevaux, vistes et bons a la sous main. (CHARR., Sag., 1. 3, C. xi.)
main, et pour ce abbatoient et tomboient —
Main s'est employé au sens de peuple:
tout ce qu'ils trouvoient a eux contraire. La main menude ki l'almosne desire[n]t, — De toutes mains, à tout propos :
(A. CIIART., Charles VII, ap. Ste-Pal.) S'il nus funt presse. Nostre roy va dire en latin, car il s'en
d la main, agréable, commode : (Alexis, XIe s., st. 105d, Stengel.) aidoit a toutes mains : Consuetudo altéra
— Bien Ceste mains ehi truanderie natura. (G. BOUCHET, Serees, 1,164,Roybet.)
Ce voiage la ne nous est pas bien a la
main, il nous est trop loingtain. (FROISS., Est nommee et coquinerie.
Trois peler., ap. Duc
(DEGUILLEVILLE, , II, 593, — Avant les mains, avant la main, avant
Chron., XIII, 96, Kerv.) éd. Didot.) main, d'avance: préalablement :
— Mal à la main, en la main, désa- Espèce, condition : Pour douze livres et diz soulz de tour-
gréable, incommode : —
Je sui chil qui tôt a vaincu,
nois dont je me tieng pour bien paié avant
les mains. (Ch. de 1295, S.-Wandr., Arch.
HQnguerie est uns trop lontains pais et Je sai li miedres de ma main. S.-Inf.)
mal en le main pour les François. (FROISS., (R. DE HOUDENC, Rom. des Eles, 132, Scheler,
Chron., X, 374, Kerv.) Trouv. belg., nouv. sér., p. 253.) Comme Estienne Bertran charpentier
La Turquie est ung pays moult grant et eust pris de Thomas Girot exposant cer-
mal a la main pour errer et chevauchier. — De
basse main, de basse extraction : ledit parmi certains pris
tains ays a soyer,
(ID., ib., XVI, 38.) Cil n'erent mie castelain, d'argent que Bertran lui en paia
Ne vavassour de basse main, avant la main. (1377, Arch. JJ 112, pièce
la bonne main, à droite : Ains ert rice roi et poissant. 29.)
— A
Qant ce vint a l'endemain, toute li hoos (BEN., Troies, Richel 375, f81°.) Mais pensez y, de par le diable,
fu logie en Escoce, et laierent Bervich a la N'en i a un fil de vilain, Et me payez avant la main.
bonne main. (FROISS., Chron., I, 327, Luce, Ne qui soit nés de basse main. (Nouv. Pathelin, p. 161, Jacob.)
ms, Rome.) (Eleocle et Polin., Richel. 375, f° 48e.) Et combien que vous n'aiez rien prins,
18 MAI MAI MAI
il vous en prisera bien mieux, et vous — Tenir main forte s'est aussi employé
donra apres plus largement que si vous — Droit de mainet d'issue,droit d'entrée
en parlant de choses morales, pour signi- et de décharge levé sur les voitures de
eussez prins de luy avant la main. (Quinze fier protéger :
joyes de mar., v, Bibl. elz.) bois :
Je le te dy affin que tu ne faces rien Tenant main forte a la droiture. Toutes personnes qui viennent carier
folement, ne que tu n'ayes cause de dire (J.-A. DEBAIF,Mimes,I. II, f° 81 r°, éd. 1619.) bois. soit qu'ils l'ayent acheté ou le
que on ne le te avoit point dit avant la carient a l'argent, doibvent droict d'issue
main. (Therence en franc., f° ii r°,Verard.) —
Main forte s'est dit pour violence en et de main. (1561, Cout. de Saulty, Nouv
Mais avant la main furent par Nostre général : Cout. gén., I, 407b.)
8ainct Pere advertis et priez de ne point
— Vendre d la main, vendre de la main
Le premier fut qui par guerre et main forle
ennuyer l'Empereur en propos. (GUILL. A mis soubz pied mon renom d'invincible.
à la main :
DU BELLAY, Mém., 1. V, f° 154 vo, éd. 1569.) (J. MAROT,Voiage de Gênes, f° 20 vO, éd. 1532.)
Et ja recueilloit avant la main le fruict Or je vay donc user d'une main (orle Les biens immobiliaires des mineurs
et contentement de ]a victoire qu'il tenoit Pour vous avoir. que l'on vendra. doivent estre vendus
sienne indubitable. (ID., ib., I.VII.f° 199 v°.) (RONS.,Amours, II, 65, Amourette, Bibl. :lz ) publiquement et a l'enchere, et non a la
main, si ce n'estoitque les tuteurs eussent
Pourquoy praticquent les medecins Pour autant que tous me cognoissent, obtenus une permission speciale pour les
avant main la creance de leur patient, De crier et heurter ne cessent, pouvoir vendre a la main, apres avoir de-
avec tant de fauces promesses de sa gue. Usans quasi d'une main forte claré le prix qui en est offert. (1667, Cout.
risoD, si ce n'est afin que l'effect de l'ima- Pour rompre et enfoncer ma porte, de Bruges, Nouv. Cout. gén., I, 586.)
gination supplisse l'imposture de leur Depuis quinze jours seulement
aposeme ? (MONT., Ess., 1.1, c. 20, fo 36 rD, Qu'ils ont peu entendre le vent — Main ouverte, partie pour laquelle la
éd. 1588.) De dame Agnes, qui est chez moy. procédure est ouverte :
(GREVIN,les Esbahis, III, 1, Bibl. elz.)
— Devant la main, comme sous la main: Devront toutes matieres provisionnelles
Et dont j'ay labeur assez devant la main, — A forte main, comme à main forte : pour main ouverte et semblables estre
plaidoyees verbalement. (1619, Cout. de
grace a Dieu. (0. DE LA MARCHE, Mém., 1, Ne edifiez la haulte tour Babel Hainaut, Nouv, Cout. gén., II, 112b.)
22, Michaud.) Pour assaillir le ciel a forte main.
(GRIHG.,Folles Enlrepr., p. 20, Bibl. elz.)
— Main close, partie pour laquelle la
— Main forte, secours : Il y en a qui par leurs fiers oultraiges procédure est close :
D'autre part, si ces impetueuses furies, Venllent avoir d'autruy les heritaiges,
Les sergeans. seront tenus de faire
sans que vous y mettiez ordre, exercent Contre raison y vont a forte main. les commandemens, significations,. et en
toujours cruauté par prisons, fouets, ge- (ID., ib., p. 24.)
hennes, coupures, brulures : nous certes, cas d'opposition de partie, luy assigner
A forle main possession prenez jour competent. toutesfois les matieres de
comme brebis devouees a la boucherie, Des dignitez. complainte pour prisonniers, ou main
serons jetes en toute extremité ; tellement (ID., ib., p. 96.) close, requerantes provision pour compte.
neanmoins qu'en notre patience nous pos-
séderons nos ames, et attendrons la main se pourra donner journee de comparition
forte du Seigneur. (CALV., Instit. chrest., — De même, par main forle : plus briefve a la discrétion de la cour.
pref. au roi, éd. 1561.) Dites de quel costé vous prendrez a plaisir (1619, Cout. de Hainaut, Nouv. Cout. gén.,
Que j'aille par main forte un empire choisir. II, 104.)
qu'on prête à (J. DE SCHEL.,Tyr et Sidon, 2" journ., v, 5,
— En particulier secours Bibl. elz.) — Main
brisee, opposition au cours de la
la justice, afin que la force demeure à justice :
main forte, au sens moral,
ses agents, et que ses ordres soient exé-
cutés, signification dont nous n'avons
— Avec
violemment, de haute lutte :
Au roy. seul appartient la cognois-
sance, jugement, décision, punition et
rencontré d'exemple qu'au XVIIe s. Tu ravis d'Apollon la lyre avec main forte. correction des asseuremens donnez et
Henry, qui d'abbé de Clervaux avoit
:
(Sonnet de très-ill. princesse Anne de Rohan, A jurez en sa
"Q quelque
cour
terre et
et des mains brisees,
juridiction que ce soit,
été fait evêque d'Albe, ayant, en qualité Prométhée sur son larcin, un tète des Trag.
de d'Aub., Bibl. elz.) et n en tloit estre fait aucun renvoy. (Gr.
de légat, assemblé des troupes assez nom- Cout. de France, liv. I, p. 19, ap. Ste-Pal.)
.breuses, les alla visiter (les popelicains)
— Et encore dans le même sens, de
avec main forte l'an 1181. (MEZER., Abr. main forte : — Main sequestre, séquestre :
de l'Hist. de France, Eglise du XII. siècle.) Le seigneur du fief ne doyt lever les
Il fant qne la faces ranger fruict et esmolumens de la chasse feodale,
A mon vouloir en quelque aorte
— On a dit, tenir la main forte, tenir ne les faire siens, ains seront levez. a la
main forte, comme prêter main-forte : Ou par priere ou de main forte requeste des parties. ou sinon officio
Ou sans bruit. judicis, par main sequestre. (Cout. de
Ausquels grands jours seront tenus les (J.-A. DEBAIF,l'Eunuque, II, 3, éd. 1573.) Berry, p. 363, La Thaumassière.)
gouverneurs, nos lieutenans generaux des juridique, main a
provinces, avec les baillifs et seneschaux — Dans la langue — Donation de main chaude, entre vifs :
d'icelles, assister en personne, pour tenir signifié pouvoir, autorité de suzerain : Chacun estant maistre de soy et ayant
main forte a la justice et execution des Que il ne ses heirs ne autres qui aient le pouvoir de disposer de ses biens, aura
arrests. (Ord. de Henry III, Blois, mai 1579, demander
CCVI.) cause d'eulx leur puissent hom- la faculté de donner de main chaude, et par
mage, aidez, reliefs, leurs mains passans donation inter vivos. (Cout. de Bergh,Nou\.
Le Senat craignant que ceste accusation ou demourans, ne autres redevanches Cout. gén., I, 521.)
de Milo, qui estoit homme courageux et quellez que ce soient. (1313, Cart. de De la donnation de main chaude. L'on ne
personnage de qualité, ne fust cause de Préaux, f° 162 vO, Arch. Eure.) peut donner de main chaude, dit inter
quelque trouble et sedition en la ville,
donna vivos, plus que le juste tiers en general de
commission a Pompeius de tenir — Garantie, sauvegarde : ses biens de souche, estant des heritages.
la main forte a la justice. (AMYOT, Vies, Et veul ke ki k'il soit ki cheste mairie (Cout. de la Seign. de Pilgam, Ruhr. IX,
Cicero, éd. 1563.) tenra ne maniera, k'il soit tenus de paier Nouv. Cout. gén., I, 544a.)
Accompagné des plus gens de bien et les douze livres devant dites et de faire
des plus apparents de la ville, qui l'en- plainne main au devant dit Lambert. du foie, terme de physiologie
(1273, Arch. Nord, B 130.) — Mains
vironnoyent tout a l'entour et luy tenoyent ancienne :
la main forle. (ID., ib.) En enfraignent nostre dite main et sau- Les mains du foye. Certaine branches of
vegarde. (Ch. de 1398, Arch. Loiret, la the port-veine, winch convey the juice of
Veuilles, sage prélat, l'appuy des bons espris, Cour-Dieu.)
Me tenir la main forte, et voy de ma jeunesse concocted meat unto the liver. (COTGR.,
Ces très humbles presens, qu'umble vers toy j'a- Par ces presentes levons et ostons la éd. 1611.)
[dresse. main du namptissement par eulx baillé.
(TAHUREAU, Pois., à Mgr le Card. de Guyse, éd. (1479, Cart. Esdras de Corbie, Richel. 1. 2. MAIN, mein, mains, adv., matin, de
1574.) 17760, fo 72 rD.) bon matin :
Quant meneirMets doit le bancent A signer Alexandre Makerel et amaistre
Quant hui main me dist le meaaige
Que la nef estoit au rivaige, On fait la nuyt meute sonner, Eudon ke sont meribor de la devise maistre
Vos compaignons armer feistes. Lou main en vont millier et cent. Laubert. (1278, Cart. de S.- Vinc. de Metz,
(Floire et Blancheflor, 2' vers., 2047, du ~Méril.) (Guerre de Metz, st. 31a, E. de Bouteiller.) Richel. 1. 10023, fo 124 r°.) -«
1er main a tierce avionz jougleor, main Je, Busele, femme a Werrion devant dit
— Emploi pléonasmatique, le et je Lowis delle Nueve Vilhe ses manbors.
Or avonz duel et dammaige et tristor.
(Jourd. de Blaivies, 140, Hoffmann.)
matin : (1285, Cart. du Val SI-Lambert, Richel. 1.
Jut tant que parut la lumiere 10176, Co 12a.)
A ces mos li Galois entent
Que c'est la roine al cors gent
Du soleil et del main matin. Elle manda tous les barons du royaume
Qui est en la vermeille tente
(Perceval, ms. Montp. H 249, fO 256a.)' son fils, et Landri que le roy Gontran avoit
Dont il perdi ui main la sente. fait devant tuteur et manbourg son fils,
(Durmars le Gallois, 4039, Stengel.) 3. MAIN, adj,? pource qu'il estoit encore en enfance. (Gr.
Adont Berte veult par sa force Cron. de Fr. iv, 8, P. Paris.)
Mes hier main s'en ala au bois.
(Couci, 192, Crapelel.) Et le main grain et puis l'acorce. Nous Evraird, comte de Vurtemberch,
(Le Sermont le pappegay, 61, ap. E. de Bouteil- mimborgs et governeures de la duchiet de
Apres commande a aprester 1er, Guerre de Metz, p. 328.) Loheraine. (1357, Hist. de Metz, IV, 169.)
C'on face le lit del chastelain Et vous pourcacerai tele chapitainne et
Qui se levera, ce croy, main. 4. MAIN, s m., maison, selon Foerster :
(Ib., 262.) tel mainbour. (FROISS., Chron., V, 115,
Dont vous di je, fait chilz, sans ghille, Luce.)
Au main lever est la jornee. Qu'eb le main le prêvost ales ;
(Ane. prov., XIIIeS., ap. Ler. de Lincy, Prov.) Par ceste voye en avales. Se il avenoit que li royne sa femme se
(Richart le bial, 1076, Foerster.) acouchast d'un fil, il volloit que messires
Et dessoubz ses piez soir et main Phelippes de Vallois, ses cousins germains,
Un hault roy couronné tenoit. ~.IIII. jours plains ot chevauchié, en fuist mainbours. (ID., ib., II, 212, Kerv.)
(CUR. DEPIS., Liv. duehem. de long estude, 2342, Et an quint jour sont hierbegié
Piischel.) En la grant chilé d'Osterriche, Fit nostre dit très redoubté signeur Phe-
En le main d'un bourgois mont riche. lippe, ducq de Bourgongne,serment comme
J'ay faict justice soir et main (Ib., 4327.) mambourcqet bail dou pays. (1427,2e Reg.
Et au gentil et au villain. des Consaux de Mons, fo 25 v°, Arch. de
(Moral, d'ang. Emper., Ane. Th. fr., III, 138.) Apries souper oste on les tables Mons.)
Et li rois o ses connestables
Le mal que seuffre soir et mains. S'en vint en le main au prevost. On leverait les sommes sur leurs biens
(Le Debat le deux Dem., Poés. fr. des xve et (Ib., 4793.) Impr., la main. et sur leurs mainbours. (1431, Hist.de Metz,
xvie s., V, 285.) V, 235.)
Lors luy envoye l'en, soirs et mains, MAINABLE, voir MESNABLE.
Le grant manbour de Liege em l'estour deirà.
Des sergens pour l'executer.
(JEHAND'IVRY,les Secrelz et loix de mariage, MAINAGE, Voir MESNAGE. (Geste des ducs de Bourg., 2441, Chron. belg.)
Poés. fr. des xve et xyle s., III, 187.) Luy fut offert que le tiltre de gouver-
MAINAGIER, voir MESNAGIER, neur ou mambourg du pais luy demoure-
— Bien main, de bon matin : MAINANT, voir MANANT. roit avec tout le revenu. (COMMYN., Mém.,
Un jour s'estoit leves bien main. IV, l, Chantelauze.)
(Renart, Snppl., 19, p. 2, Chabaille.) MAINBALISTAIRE, s. m., archer: Mambour et pere de vous. (OL. DE LA
— Employé avec matin : En la quatriesme bataille estoient aucu- MARCHE, Mém., Introd., ch. i, Michaud.)
Quant vint au matin bien main, si firent nesfois mis les carrobalistes, les mainba-
listaires, les fonditeurs. (Flave Vegece, Et fut, en effect, tel l'appointement faict
li Saisne lor boisines soner. (Artur, Richel. entre le duc et la duchesse sa tante, que
337, f° 137d.) m, 14.) le bon duc entreprendroitla conqueste de
la duché de Luxembourg, sous tiltre et
Nous i serons le matin bien main. (MÉN. MAINBARNIE, voir MAINBOURNIE. querelle d'elle, et se diroit mambour et
DE REIMS, 411,Wailly.)
MAINBOR, voir MAINBOUR. gouverneurde ladicte duché. (ID., ib., 1,10.)
— S. m., le matin : Par la paix que le comte de Charolois
La nuit i dort et au main s'en parti. MAINBORNERIE, voir MAINBOURNEBIE. accorda aux Liegeois, l'an 1465, il fut con-
(Les Loh., ms. Montp., f° 59b.) venu que les ducs de Brabant. seroient
Et Fromondins par main la messe oi. MAINBORNIR,voir MAIMBOURNIR. tousjours. mainbrugs et capitaines de
(Gar. le Loh., 2e chans., xxxv, p. 158, P. Paris.) tout le pays de Liege, a deux mille flo-
MAINBOTE, ou manbote, comme on lit rins de pension chacun an. (MONSTRELET,
Un jor refu levé par main. dans Selden, s. f., composition à laquelle Chron., III, p. 124, éd. 1516.)
(BEN., D. de Norm., II, 25283, Michel.)
était tenu un meurtrier. Il devait payer Feirent iceux Liegeois du dit seigneur
Et nous, et au soir et au main,
Le comparons hui et demain. au seigneur une somme plus considérable de Piervels. leur principal maimbourg,
(RENCL.DEMOILIENS, Miserere, st. XIII, 7, Van si l'homme qu'il avait tué était serf que et gouverneur de tout le pays de Liege
Hamel.) s'il était libre, attendu que dans le premier (ID., ib., vol. I, p. 27.)
Quant il se departi au main cas, cet homme était la propriété particu- Lequel avoit conclud recevoir mondit
Aincque puis n'ot jor le cuer sain. lière du seigneur, et que le préjudice occa- seigneur le duc comme bail et mambour de
(REN. DEBEAUJED,li Biaus Desconneus, 3658, mondit seigneur le duc Philippe, son filz.
Hippeau.) sionné à celui-ci était plus grand que si (Compte de Jean de la Croix, de l'aide de
Dou main au soir et dou soir au main. on eût tué un homme libre, sur lequel il 18000 liv. t., assise en février 1482, fo 40 v°,
(1294, Cout. de Dijon, Richel. 1. 9873, n'avait que de simples droits seigneuriaux : Arch. de l'Etat à Mons.)
fo 27 ro.) Si home occit alter, et il seit conusaunt, Item que les'comtez de Bourgogne, Ar-
Tel rit au
mein qui au soir plure. e il deive faire les amendes, durrad de sa tois, etc., seront rendus au roy dés Ro-
(Prov., Richel. 1. 16481, n° 107.) mainbote al seignor, pour le franc home mains comme pere et mainbourg de mon-
Fol gaicon récréant, or puet on bien savoir .x. solz, et pur le serf .xx. solz. (Lois de dit seigneur l'archiduc. (1495, Traité de
Que voulez estre prestre pour en repos manoir Guill., vin, Chevallet.) Charles VIII et Maximilien, ap. Ste-Pal.)
Et pour boire bon vin et au main et au soir. Encores croy je qu'il ne niera point que
(Dit de Menage, 285, Trébutien.) MAINBOUR, mainbourg, maimbourg,
mon amitié et intelligence ne luy. nuisit
Compains, n'as tu pas honte, mau feu t'arde la main, mimborg, mambourg, mambourcq, man- pas a le tirer des mains de Madame. Mar-
Qui te vantes d'amer et au soir et au main. bourg, manbour, manbor, mambour, main- guerite sa tante et de la subjection de son
(Ib., 5.) brug, menbor, membourg, s. m., tuteur, grand pere, qui a ceste heure la estoit son
Le soir un mes de char. cum le main.
XIVe s., li Ordenances de la prevende au
couvent de Favernay, Arch. Haute-Saône,
gardien, procureur, gouverneur, curateur,
administrateur, receveur, exécuteur testa-

mainbrug. (GUILL. DU BELLAY, Mem., 1. V,
161 v°, éd. 1569.)
H 526.) mentaire : - S'est dit aussi au féminin :
Lorate Witier, li femme Perrin Anchier Nos enfans estans avec nous en nostre La geut de son pays avoit a mamlurnir.
dezour dit, que est souverainnemainbor de mainbournie. (1301, Ord. de Ph. le B., (Ib., ms. Brux. 11191, f° 106r°.)
lai devize Perrin. (Comm. du XIVe s., Felib., Hist. de Paris, IV, 517.)
Prise de ban, Richel. 8708, ap. Aug. Prost, Et generaument tout ce que lidiz ven-
Et ces .XII. s. de cens desordis ont li dis dierres a, tient, possede
Et. s. le rég. anc. de la propriété, p. 218.) Airnolz et Blancherons aquasteit des biens et mainburnût,
et que il avoit, tenoit et possedoit et main-
Nous, Jehenne de Bar, contesse de Ga- de lai mainburnie dame Marguerite lai bournissoit au jour de la confeccion de ces
renne, mainbour et gouverneresse de la femme Maiteu de Plaipeville ke fut dont il presentes lettres. (1316, Arch. JJ 53,
conté de Bar. (29 nov. 1352, Engagement de sont mainbors. (1308, Arch. Mos., Egl. f° 44 v°
Condé-sur-Moselle, ap. Servais, Annales S.-Livier, G 2189, n° 1.)
du Barrois, I, 360.) Que les dictes religieuses la dicte terre
Hors de maimbournie. (1310, Arch. JJ saisisseint, teigneint et mambornissent
Ce mot est resté dans les patois du Nord. 47, f° 69 v°.) comme la leur. (1317, Cour-Notre-Dame,
Le Wallon dit au masculin mambor, et au Aianz le bail et la manburnie de Arch. Yonne H 798.)
fém. mambornèse; en Hainaut et dans la fanz. (1334, Arch. JJ 69, fo 117 vo.) ses en- Attendu mesmes qu'il a lesdites terres
Flandre française, on dit mambour. Apries ce que recheu fu bail, main- mainbournyes et amendees. (Pièce de 1524,
burnie et gouvernement audoudi pays. ap. Stephano de Merval, Doc. rel. à la
MAINBOURNERIE. mainborneru, S. f (Compte de Jean Mauraige, massard de fondat. du Hâvre, p. 298.)
syn. de mainbournie : Mong, de la Toussaint 1426 à la Toussaint
1427, Arch. de Mons.) — Par extension :
Il pretend avoir la mainbornerie des per- Or, me convient estre entoatis
sonnes et pays de nos très chiers freres. Et, contre vostre volonté, fustes tenu
separé de vostre pere, et hors, par puis- De ce que j'ai a mambornir,
(Lett. de Louis XII, p. 106.) Et en ma jouste parfournir.
sance violente, de la mambournie et tu- (J BRETEL.Tourn. de Chauvenei, 1712, Delmotte.)
MAINBOURNEUR,mambourneur, s. m., telle que pere doit avoir de son enfant.
(LA MARCHE, Mém., Introd., ch. vi, Mi.
gardien, gouverneur : chaud.) MAINBOURNISSEMENT,- burnissement,
Et les ciefs de ladite artillerie, conme maim., s. m., curatelle, tutelle :
Ledit seigneur roy des Romains sera
gardes et mamboumeurs d'icelle, estoient reintegré pleinement et paisiblement en la Que des biens des orphelins li maires
et furent sire Jehan Buriau, tresorier de mainbarnie et tutele de mondit seigneur ne li eschevins ne puissent riens prendre
France, et Jaspard Buriau, son frere. l'archiduc Philippe et recevoir ne tourner par devers eulx en
(Chron. des Pays-Bas. de France, etc., Rec. 195.) son fils. (1489, Ord., xx, leur profit, ainçois soient baillié aux amis
des Chr. de Fland., t. III, p. 468.) plus prochains des orphelins, se il sont
Entre gens nobles, les veufves ont la souffisans, et se non abonnes gens dignes
MAINBOURG, voir MAINBOUR. tutelle et mainbournie de leurs enffanlz de foi.,et desdiz biens soit rendu compte
mineurs. (1519, Coustumes du duchié de par devant la justice .11. foiz en l'an et
MAINBOURNIE, mainbournye, maimbour. Lorraine, p. 95, Bonvalot.) sanz le mainburnissement desdiz enfans et
nie, mainbornie, mainburnie, maimburnie, de leurs biens. (1318,Arch. JJ 56, f° 261 rO.)
mambournie, manburnie ,mamburnie, — Fig. et poét. :
Quant son maistre a tray Tout le droit, l'aucion, la saisine et pro-
mainbrunie, mainbarnie, s. f., curatelle, prieté el le maimbournissement que li rois
puissance paternelle et maternelle, tutelle,
Qui ne l'avoit mie hay,
Mais sus tous ceux de sa maisnie
nostre sires a. en ladite place. (1336,
Arch. JJ 70, fo 30 r°.)
garde, exécution testamentaire : Ly faisoit donlce manburnie.
(Pastoralet, ms, Brux., f° 62 rO.)
Li ampereres ait la ville saissie, MAINBOURNISSEOR, mainburnisseor,
Ci1 la tenoit de lui a mainbrunie, MAINBOURNIR, mainbornir,mainburnir, - eur, s. m., tuteur:
A ceste fois ne la tenra il mie. mambornir, menbornir, manburnir, mam- Ces enfans et leur mainburnisseurs.
(Les Loh., Richel. 1622, f* 183 v°) burnir, v. a., protéger, défendre, gouver- (1320, Cop. des Chart. des R. de Franche,
Et la france royne, qui l'ot en sa baillie, p. 32, Arch. mun. S.-Quentin.)
Avoit ceste cité adont en mamburnie. ner, administrer : Landry que le roy Gontran avoit fait.
(Chet. au Cyg., 8240, Reiff.) Tôt cil estoient haut conte en lor pais, mainbournisseur de son fils. (Chron. de
Son pere le tramet qu'il l'ait en mainbrunie.
Nevou et frere d'an parage et d'an lin
Et lor mainie qu'il ont a mainbornir.
S.-Den., I, f 65b, éd. 1493.)
(Roum. d'Alix., f* 69c, Miehelant.) (Les Loh., Ars. 2983, fa 159b.)
— Qui a la puissance maritale :
Set cent barnns at en sa mainburnie. J'ai cest roialme a mainburnir. Compaignie se fait par mariage, car, si-
Tait joefne gent de grant chevalerie. (Sept Sages, 4070, Keller.)
(Olinel, 724, A. P.) tost comme mariages est fes, li bien de
Apres chest mot grant dnel relisent, l'un et de l'autre sont commun par le vertu
Ne ne sont pas tenu li freres ne li nies Brairent, crierent et puist disent : du mariage : mes.voirs est que tant comme
d'achater le mestier du roy, ne de gaitier, Peres, qui nous mainburnira ? il vivent ensanlle li hons en est mainbur-
ne de taille paier, tant corne il sont en la (Mir. de St Eloi, p. 115, Peigné.) nissieres. (BEAUM., Cout. de Beauv., ch.
mainburnie leur frere ou leur oncle. (E. xxi, 2, Beugnot.)
BOIL., Liv. des mest., lé p., L, 5, Lespi- Biens dont nous estions tenons et
nasse et Bonnardot.) mainbomissent. (Pièce de 1255, Dupuy voir MAINBOUR.
MAINBRUG,
CCXXVI, 56, Richel.)
A jor k'il furent an aige et k'il furent
fors de mainburnie. (1272, Cart. de S.-Vin- Dont nous estions tenant et mainburnis- MAINBRUNIE, voir MAINBOURNIE,
cent, Richel. 1. 10023, fo 76 r°.) sant. (Ib.)
MAINBURNIE, voir MAINBOURNIE.
Que nobles homz Ferriz due de Lor- Tout ce dont il estoient tenant et men-
raingne ai mis par devant nos hors de sa bornissant. (1255, Arch. K 31, pièce 2.) MAINBURNIR, voir MAINBOURNIR.
maimburnie Thiebaut son ainnei fil. Jura li maistre le roi que les biens de la
(1278, Nancy, I, 3, Arch. Meurthe.) maison il gardera et manburnira bien et MAINBURNISSEMENT,voir MAINBOUR-
loyalment. (1261, Cart. de Champagne, NISSEMENT.
Et morut il et la roine sa famme, et en fo 189b, ap. Duc., Manbornia.)
demoura une fille ; et fu li roiaumes en la Si voloit Pierres penre de ces vilenages MAINBURNISSEOR, voir MAINBOURNIS-
main aus barons, et orent la mainbournie
de la damoisele et la garderent de ci a por les enfans mainburnir de ce quietlor SEOR.
tant qu'elle ot aage de marier. (MEN, DE faloit, par desor ce que li fies valoit; li
REIMS, 134, Wailly.) ami as enfans ne le vaurrent pas soufrir, MAINBURNIXE, S. f., tutelle :
ains requirent au conte que Pierres feist Vehu qu'il est, passeis nuef ou dix ans,
Il disoit que li maries est hors de le bone seurté de rendre as enfans, quant il ruer de may mainburnixe. (1428, Hist. de
tnainburnie de son pere. (BEAUM., Coust. seroient aagié, toutes les yssues de lor Metz, V, 75. )
de Beauvoisis, XLI, 9, Beugnot.) teres vilaines. (BEAUM., Cout. de Beauv.,
ch. xv, 6, Beugnot.) Cf. MAINBOURNIE.
Sire, il est bien voir que ma mere me
doit encore tenir quatre ans en sa main- Caleos qui fn princes d'Aumarie et d'Asir MAINCOT, voir MENCHAUT.
bournie. (JOINVILILE, Hist. de Si Louis, Et les Assyriens avoit a mainburnir.
p. 160, Michel.) (Reslor du Paon ms. Rouen, 1° 79 VO,) MAINDEGLOIRE,voir MANDEGLOIRE.
MAINDRE, meindre, v. n., rester, sé- Haes ly maine ot non ; çus conte se croisa. Par ladite coustume hayes croissantes
journer : (Chev. au Cygne, 5494, Reiff.) ou fossets estans entre un fief et main
C'est ly quens Hues ly maines de France par de la.
ferme sont reputez appartenir au fief.
N'osoit nus homs maindre as rivages.
(Ib., 23193.)
(Coust. de Tournay, ms. appartenant à
(WACE,Brut, ap. Jal, Archéol. nav., 1, 202.) M. Bocquillet, p. 38.)
Et que cil qui sunt coustumiers Li maines rois les suit o sa rice conpagae. En heritages cottiers ou mainferme, a la
De maindre es palais principiers. (Roum. d'Alix., fO 43h, Michelant.) vente, n'y a que quatre deniers d'issue et
(Rose, 18953, Méon.) Li dus ala ferir Alixandre le Maine. quatre deniers d'entree. (GUENOYS, Conf.
Fortune m'a longue seson
Cescune
(Ib., f
7d.) des coustumes, f° 327 vo, éd. 1596.)
Fet en grant seignorie maindre. des batalles est par soi devisee, Que les sergents de ladite court, quand
(P. DELABROCHE,Qui dispute a fortune par de- Si corn li maines rois l'avoit bien ordenee. ils auront mis la main a aucuns fiefs
vant reson, Riehel. 837, P 138a.) (Ib., f° 8"J allouez ou mainfermes, et il sera mestier
Le lin et meisun on meindre deit Mainnes rois qui gis la, mors et deschoulouris ;
de leur exploit renouveler, que pour iceux
Net et tempre par tnt seit. Com as or poi de tiere, corn est petis tes lis.
renouvellement faire il auroit de chacun
(Les Enseignemens d'Aristote.) (Ib., f° 81a.) quarante sols tournois. (Cout. de Hayn.,
- LXVIII, Nouv. Cout. gén., II, 12.)
— S. m., demeure, palais :
Vers Babiloine vait li grans os au roi mainne.
(Rom. d'Alex., Richel. 792, fO 1 38e.)
— Faire fief de main ferme, fieffer une
Mon seigneur, bien soiez venuz
En vostre maindre. Courouchié sui a Kalle, le maigne empereour. roture :
(Mir. de N.-D., IX, 641, A. T.) (Quatre fils Aymon, ms. Montp. H 247, f° 184b.) Si un homme a aucune terre qu'il tient
Cf. MANOIR. Li quatre compeignons don magne empereour. en main ferme, et d'icelle veuille faire fief,
(Prise de Pampel., 828, Mussafia.) il devra la ditte terre rapporter en la main
MAINDROIT, s. m., terme d'escrime, L'avant garde conduit Rolland e sa compagne du seigneur duquel il la tient, puis après
le seigneur devra la ditte terre rendre et
coup droit : A vint mil civalers de sainte yglise magne.
rapporter en la main d'iceluy a tenir a foy
Aux deux autres, en deux revers et deux (Ib., 5829.) et hommage de luy. ledit heritage sera,
maindroits, j'ay coupé les jarrets droits et Lors a ven en son doit maine dela en avant, tenu pour fief simple ou
avalé les" espaules gauches. (TOURNEBU, .1. anelet qui fu sa faime. ligé, ainsy que le seigneur le voudra de-
les Contens, IV, 2, Bibl. elz.) (CHREST.,du roi Guill., 2440, Michel.) clarer. (1619, Cout. de Hainaut, Nouv. Cout.
gén., II, 126.)
1. MAINE, maigne, s. m., demeure : Or le voie honneur, dame maine.
(NIC. DE MARGIVAL, Panthère, 2646, A. T.)
Appelle on septentrion, Magne, c. grande. (C. OUDIN, 1660.) — Adjudication d'une ferme :
Et prent de .VII. estoilles non Main ferme, Etrousse d'un droit d'un
Qui torne devers l'autre maigne. Nom de lieu, Marmagne (Berry). heritage au plus offrant. (MONET, ParaU.
(Image du monde, ms. Montp. H 437, f° 80 r°.) Noms propres, Maigne, Magne. des langues, Rouen 1632.) -
— Manoir : MAINÉ, voir MAINSNÉ.
Cette baillee d'heritage a un fermier.
est peut etre la cause que le preneur à
Icellui Guerin demourant ou maine ou main ferme porte le nom de fermier. (NICOT,
manoir appelle de Coustans en la senes- MAINEE, voir MANEE.
Die t. }
chaussee d'Agennoys. (1468, Arch. JJ 197,
pièce 27.) MAINEL, voir MANEL.
MAINGALLIE, voir MANGEAILLE.
: MAINELET, voir MANELET.
— Village MAINGE, s. f., sorte de lien, de bande:
Item le maine ou villaige de la Broa MAINEMENT, mayn., mann., s. m., do- Li pautenier vourent panre la mainge
avec toutes ses appartenances et appen- micile, domaine, propriété, territoire : dont il estoit bandez. (Serm., ms. Metz 262,
dances. Item le maine ou. villaige de Gales fo 70c.)
et toutes ses appartenances. (1343, Arch. Et la royne en ont portee
La sus en son grant mannemenl.
JJ 74, pièce 144.)
(Sones de Nansay, ms. Turin, fO 94r.)
MAINGEURE, voir MANGEURE.
2. MAINE, s. f., espèce : Les .III. parts du mainement du Mas MAINGNAGE, voir MESNAGE.
Nus n'i poeit se acuinter avec toutes les terres et vignes du maine-
Ne nus nel poeit manier, ment. (1418, Cart. de Nanleuil en Poitou, MAINGNAGIER, voir MESNAGIER.
Fors sul la raine .e Brengaine, ap. Duc., Mainamentum.) MAINGNEE, voir MESNIEE.
Tant par esteit de male maine. Planter en leurs maynemens. (1569,
(Tristan, ap. Constans, Chrest. de l'anc. fr., Arch. Dord., B 87.) MAINGNON, S. m. ?
p. 84.) Foy que doi saint Anthone, le saint aux Bonr-
Et encore au XVIIe s. :
3. MAINE, mainne, maigne, magne, adj., Dénombrement de l'hostel et
mainement
fguoigoons
grand : de La Brée. (Commenc. du XVIIe s., D 11,
Qui gist en Viennois et fait a mains maingnons.
(Gir, de Ross., 661, Mignard.)
Jesus rex magnes sus monted. Arch. Charente.)
Cf. MESHAIGNIER ?
(Passion, 26, Koschwitz.) Une piece de terre et un bois situés dans
le maynement de la Pregerie. (1675, Arch.
Caries li reis nostre emperere magnes Dord., B 156.) MAINGS, voir MOINS.
Set ans tus pleins ad ested en Espaigne.
(Roi., 1, Müller.) MAINGUEUX, voir MANGEUX.
MAINETE, voir MANETE.
Cil qui Paris a, qui tant vaut, MAINIE, voir MESNIE.
E tote France, poi en faut : MAINFERME, s. f., roture, terre rotu-
Maignes doit bien estre apelez, rière, censive, héritage roturier tenu d'une 1. MAINIER, voir MESNIER.
Kar trop est granz sa poestez. manière permanente et ferme, moyennant
(BEN., D. de Norm., II, 15022, Michel.) 2. MAINIER, voir MANIER.
un cens déterminé. « On appelle ainsi la
Hue le Maigne.
(ID., ib., II, 17881.) « baillée d'un heritage a un fermier, à MAINIR, v. n., demeurer :
« certain temps; et prix d'argent, ou Tout chil ki de mestier sunt et ki ont
Si cum Hues li m aines fist le duc Ri- mainit et ovrei de Cheste vile. (1281, Reg.
chart chevalier a Paris. (ID., ib., Rubrique, « moisson. » (NICOT.) « La main ferme est
une terre non noble. 1 (LAURIERE, Gloss. aux bans, Arch. S.-Omer AB XVIII, 16,
t. II, p. 88.) n° 475.)
du droit franc., p. 77.)
Li maine rois ot a non Charlemaine. Cf. MANOIR.
(Li Coron. Looys, 15, Jonck., Guill. d'Or.)
Se telles terres y a que ungs homs
claime comme main ferme et uns autres le MAINJAVLE, voir MANGEABLE,
Karles li maines a moult son temps osé. claime comme de fief, (XIIIe s., Cout. des
(ID., ib., 54.) Bourg, de Cambrai, Tailliar, p. 385.) MAINJELLE,voir MANGEAILLE.
MAINJURE, voir MANGEURK. si luxurieuseque aucunefois est avenu que damages de .vi. d. (Year books of the reign
le memonet a efforcié les femmes. (MAIZ., of Edw. the flrst, years xxx-xxxi, p. 203, •
MAINMESSE, s. f., messe du matin : Songe du vielpel., 1, 47, Ars. 2682.) Rer. brit. script.)
A faire dire et celebrer chacun jour a Fort beau mimmonet. (xve s., Valen- Item du descort meu en parlement entre
perpétuitéle saint office divin d'une main- ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. nous doyen et chapitre dessusdit pour
messe quy sera dicte au point du jour. Amiens.) nous, nos chapellains, nos clers, noz fa-
(Acte du 9 sept. 1492, Arch. de la chap. S. miliers et noz sergens, comme d'autres
Il ne portoit point ses droites armes, personnes de noz mainpast. (1339, Arch.
Georg., Mous.) ains portoit ung escu d'azur a ung mymon- JJ 73, pièce 280.)
MAINMETRE,- mettre, v. a., affranchir :
net d'or. (Perceforest, vol. III, ch. 20,
éd. 1528.) Il n'est nent de son saunk, ne son home
Et meismementpour la somme de deus nent ne fuit, ne son nourry, ne son main-
cens livres donnez et bailliez desdiz Jehan MAINMORTABLE,s. f., mainmorte : past, ne par luy ne fuit levé de founs de
et sa fame et dont nous nous tenons pour baptesme. (BRITTON, Loix d'Angleterre,
Nous leur vousissions quitter et remectre f° 44 r°, ap. Ste-Pal.)
bien paiez,. et en avons franchi et mainmis, a touzjours, pour eulx, leurs hoirs et suc-
franchissons et mainmetons ledit Jehan et cesseurs en ladicte ville, la mainmortable Ausi soient a mercies ceux qui ont .xn.
sa famé. de toutes servitudes. (1324, et formariage, et iceulz affranchir. (1372, ans. et ceux ausi qui maynpast ils ount
Arch. JJ 62, fo 73 v.) Ord., v, 473.) esté. (ID., ib., fo 73 vo.)
Iceluy prieur de Saint Belin, leur seigneur Voacreours par pays, qui ne sount de
ordinaire et temporel, les a mainmis et MAINMUABLE, s. m., serf qui pouvait nulz meynpast, de qui suspicion est de
affranchis desdites servitudes de forma- changer de seigneur : mal. (ID., ib., f° 72 v°.)
riage et mainmorte. (1461, Ord.,xv, 69.) Se il avenoit. que li maires etli juré
Si aucun seigneur a homme ou femme devant dit receussent ou eussent receu MAINPLANT, maim., s. m., plantation
de servile condition, et il les mainmet par aucun home ou aucune femme de cors de faite par la main de l'homme :
ladite coustume, ils sont acquis au roy, Peglise de l'abé devant dit en lor com- Que ledit bois est maimplant et semé et
et sont serfs au roy s'ils ne se rachetent du mune, qui ne fust des mainmuables. coustivé par maneuvre de home. (1314,
roy. (Cout. de Meaux, CLVIII, Nouv. Cout. (1255, Cart. de S.-Jean de Laon, ap. Duc., Arch. JJ 50, fo 35 rD.)
gén., VII, 394.) Manumutabilis.)
En icelles vignes surpris de vin prist
Dedans la coustume de Meaux et Vitry plusieurs racimaux de jeune mainplant.
mainmettre, pour ce que nous disons ordi- MAINNAGE, voir MESNAGE. (1398, Arch. JJ 153, pièce 256.)
nairement manumettre. (E. PASQUIER,
Rech., vin, 50.) MAINNE, voir MAINE. Manoir, maisons eteddifficesjardinaiges,
mainplans,haies, fosses et clostures. (1409,
mainmetre, loc., sans frais, sans MAINNÉ, voir MAINSNÉ. Aveux du bailliage d'Evreux, Arch. P294,
— Sans reg. 4.)
peine inutile : MAINNEMAIN, adv., aussitôt, sur le
Et estimerai que nous ferons renaistre champ : Auquel fief du Bose a manoir, maisons et
le siecle d'or lorsque, laissant ces opinions ediffices, colombier, jardinaiges et hayes
bastardes d'affectionner choses estranges, Il li corrent sus mainnemain, et mainplant. (1413, Denombr. du baill.
Ensamble l'essaillent tait quatre. d'Evreux, Arch. P 308, fo 19 rD.)
nous userons de ce qui nous est naturel et (Lyon. Ytop., 300, Foerster.)
croist entre nous, sans mainmettre. (PASQ., Cloutures, haies , mainplant d'arbres
Lett., I, 2.) Se tn amble tout mainnemain fruis portans et non portans. (Ib., fo 27 vO.)
Que maingerai je don demain ?
Cf. MANOMETRE.
MAINMISSION, s. f., affranchissement :
(Ib., 1243.)
MAINPRENABLE, maynprenable, adj.,
qui peut donner caution :
MAINNESSE, adj. f., cadette :
Lesquelles mainmission et affranchisse- Le fort au foible se dresse, Que ceux qui serront enditez ou pris
ment ont esté consenties, agrees et rati- Le pere contre l'enfant, parles ditz gardeyns ne soient pas lesses
fiees par lesdits religieux, abbé et couvent Le mainsné a la mainnesse. a maynpris par les viscontes ne par nulx
de S. Benigne, comme par leurs lettres de (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f nb.) auters ministers s'ils ne soient maynpre-
mainmission et consentement peut appa- nables par la ley. (Stat. d'Edouard III,
roir. (1461, Ord , xv, 70.) MAINNESTE, voir MANETE. an iv, impr. gotb., Bibl. Louvre.)
MAINMOELLE,voir MAINMOLE. MAINNET, espèce de pomme : MAINPRENDRE, meynprendre , v. n.,
MAINMOLE, - moelle, s. f.,
moulin à Icellui Rendu apporta audit Eloy une accepter une caution :
main : pomme de mainnet, en lui disant : Tient, Qe nul de la curt le roi, ne de autre
Eloy, Gillette le t'envoye. Auquel ledit court, justice.ne clerke, ne serjaunt,nul coun-
Et porroi avoir mainmole en la dite ma- Eloy respondy : Je l'amasse mieux de tour, ne atturné, ne apprentiz, ne se-
sure se jeu vuil. (1282, Cart. de S.-TTan- blandurel. (1369, Arch. JJ 100, pièce 52.) neschal de haut homme ne de autre, ne
drille, I, 952.) baillif, ne nul autre homme de la terre, ne
On veut savoir le nombre de mainmoelles MAINNIER, voir MESNIER. meynpreigne, ne meynteigne nul plai en
estans a Lille. (1382, Lille, ap. La Fons, curt, ne en autre, a
nostreCustum., chaumpart.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) MAINOUEMENT, voir MANUELMENT. (Lib. I, 203, 20, Edw. l, Rer. brit.
Mainmoelles mises et assises en le halle MAINPARNOR,voir MAINPRENOR. script.)
pour les sceurté et pourveance de le ville. mainpar-
(1383, ib.) MAINPAST, maynpast, meynpast, s. m., MAINPRENOR, meynpernor,
d'un
On fet mettre sus les mainmoelles de le l'ensemble de ceux qui sont au pain d'un nour, s. m., caution, qui est garant
ville pour la necessité des boiues gens autre, comme domestiquesou autrement, autre :
d'icelle pour moire. (1385, ib.) qui sont sous tutelle mineure : plege de
Serjant qi serra retenuz troeve mainpar-
la loialment servir le seigneur et
MAINMONNET, memonnet, - onet, mim- Ai donné. a l'abé et au convent de de nour de faire amendement dez chosez qi
monet, mymonnet, s. m., sorte de singe? Trinité de Fescan et a touz lor serjanz meffaitz ou perduz. (TV.
lor mainpast, quictance et franchise ple- par lui serront 34, Bibl. de 1 Ec. des Ch.,
le d'écon. rur., c.
Tout si en cantant descendi. niere en ma vile de Honneflue por passerFé. 4e sér., II, 375.)
Sinsons li mainmonnes l'oi travers de Seine. (1283, Cart. hist. sur de atendre
Ki l'avoit amee grant tans. camp, Arch. S.-Inf.) Trovez donkes meynpernors termmo Pas-
(Ren. le Hottv., 6865, Méon.)
L'enqueste dit qe le filz la femme qe fut l'enqueste. (1305, Placita de of Edward
en le boys, chæ, Year books of the reign 427, Rei,.
Mais que se dira de la vile beste d'un son maynpast avoyt fet damage la femme. E
the first, years xxxn-xxxm, P.
memonnet a destre de la seraine, qui est e il vynt e prist deus souz de brit. script.)
puant, et tort a destreindre la
pur ce qe ce futmaynpast,
une laide, orde et vile beste etluxurieuse, femme pur son si agarde la ni., caution
de sa nature parfaitement deus MAINPRIS, mayn., s.
approchant a la fourme d'umanité, et est curt q'ele rescovre sez souz e sez
Que les ditz gardeins maundent devant La mere du comte d'Armagnac et du Dient cil qui l'esgardent mainte communalment.
les justices lour enditementz et eient poair seigneur de Perdriac, son frere, avoit plus (Ib., 9936.)
d'enquerir sur viscontz, gaolers et auters grand amour a Perdriac moinsné que a Lors veissies vile estormir,
en qui garde tielx enditez serront s'ils l'aisné. (COUSINOT, Chron. de la Puc., La gent armer et fervestir
facent delivrance ou lessent a maynpris c. 17, Vallet.) Et issir mainte communal
nuls issint enditez qui ne sont my mayn- Et estoyent les chrestiens déconfits sans Et cet a pié et a cheval.
prenables. (Stat. d'Edouard III, an iv, remede, quand Frédéric, le maisné, arriva (Guill. de Palerne, 3975, A. T.)
impr. goth., Bibl. Louvre.) sur la place, et sa compagnie. (OL. DE LA
MARCHE, Mém., Introd., ch. 1, Michaud.) MAINTENANCE, s. f., protection :
MAINPRISE, mein., meyn., meim., s. f., AI duc de Normendie, ne sout aler aillurs,
caution : Nostre seur maisnee. (Perceforest, vol.V,
ch. 16, éd. 1528.) Ala Herlain querre maintenance e sueurs.
Vous maundouns qe ceux qe vous tro- (WACE,Rou, 2' p., 1817, Andresen.)
qi i averount esté desobeisaunz,
verez,mettre Rouchi, maisnê, dernier né, selon la Leur grace et leur maintenance. (1272,
facez par bone meinprise taunt(Lib.
qe coûtume de Valenciennes, le plus jeune Cart. de Bourg., Arch. Doubs B 1.)
nous en eiouns nostre volenté dite. des enfans orphelins. (HËCART, Dict. rou-
Custum., I, 189, 28, Edw. I, Rer. brit. Il n'aureit plus ne s'aye ne sa mainte-
script.) chi-fr.) nance. (1282, Arch. J 973, pièce 2bis.)
Soit baillé par bone mainprise de so.
lemne gentz. (Ib., 1, 289.)
MAINSNEESSE, maisneesse, s. f., état du
— Pouvoir :
cadet, du puîné ; droit du puîné à l'héri- Ja de vostre maintenance,
Auditors furent donez, e Richard trova tage de ses père et mère : Amors, ne me quier oster.
meynprise de atendre l'aconte. (Year books (Poët, av. 1300, III, p. 996, Ars.)
of the reign of Edw. the first, years xxx- Sans mettre ou entendre division ou
xxxi, p. 35, Rer. brit. script.) temps de aisnesse ou de maisneesse.(MAIZ., MAINTENANT,mein., man., adv., immé-
Songe du vielpél., 1, 7, Ars. 2682.)
Prise, action de s'emparer : diatement, bientôt :
— MAINSNETÉ, maisneté, maisneetet, mai- Renart par les deus gambes prent,
Mes li riche fet tele meimprise
Tut ensemble par coveitise.
neté, manité, s. f., état de cadet, de puîné ; Et meintenant a tret s'espee,
droit du puîné dans l'héritage de ses père Par les gares li a botee.
(PIERRE,Rom. de Lumere, Brit. Mus. Harl. 4390, (Renart, Br. XI, v. 646, Martin.)
f 23d.) et mère : Et elle manda maintenant le roi Henri
MAINRES, Cas suj., Voir MENOR. Pour cause de se maisneelet. (1395,Bibl.
Va- d'Engleterre. (MÉN. DE REIMS, 12, Wailly.)
lenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.,
1. MAINS, voir MAIN. Amiens.) Et commencerent a boivre des vins, et
furent maintenant touz ivres. (JOINV., Hist.
2. MAINS, voir MOINS. La maisnee a le manoir tenu de main de St Louis, p. 111, Michel.)
ferme pour sa maisneté avant part. (BOUT.,
Somme rur., le p., fo 125b, éd. 1486.) J'auray dit maintenant.
MAINSINE, voir MOISSINE. Monseigneur.
Maisneté est un droit, tant mobiliaire que (COQUILL.,Playd., II, 63, Bibl. elz.)
MAINSNÉ,mainné, maisné, mainé, meins- hereditaire, du a l'enfant du premier et
né, mcyné, moinsné, - nei, net, moin né, noble mariage qui est trouvé le maisné Tout à l'heure :
- des enfans dudit mariage survivant, apres —
moisneit, adj., puiné : Cette ancienneté se pourra encore mieux
les deux deces de leur pere et mere.(1574, averer par le moyen des chants royaux,
Li ainsnes est Gerins, Coust. gen. de Cambresis, Cout. gén., t. II,
Et li mainsnes ot a non Hernaudin. ballades et renvois d'iceux dont je parlois
(Gar. le Loh.,a' chans., I, P. Paris.) p. 851, éd. 1604.) maintenant. (PASQ., Rech., 1.7, c. 5.)
En execution de simples debtes l'en
Tu mas sor l'ansneit ta sinestre et sor prendra premier, et vendra on les meubles, :
— Tantôt
lo moisneit ta destre. (Greg. pap. Hom.) soit du vivant ou trespassé : excepté la Les macrii naissent tousjours masles et
p. 6, Hoffmann.) maisneté, et si lesdits meubles ne sont suf- femelles, exerçans par tournees maintenant
La mainnee apele fisants, le reste se prendra sur la dite un sexe, maintenant l'autre. (G. BOUCHET,
Robin son ami. maisneté. (Cout. de Valenc., M, Nouv.Cout. Serees, III, 258, Roybet.)
(Rom. et pasl., Bartscb, 1, 20,9.) gén., II, 229.)
La moinnee a dit ansi, Maisneté mobiliaire. (Ib., LXXXVIII.) S'est dit jusqu'au xVJII s. :
(Ib., l, 21,7.) Et se prendra ledit droit de maisneté en Le cardinal ayant perdu sa peine à les
L'autre, sa suer, Meliors la mainee. dedans six semaines, par celuy qui sera prescher, ne voulut point entendre à la
trouvé apres le trespas du survivant des paix pour cela; mais transporté de sa
(Auberon, 404, Graf.) fureur ordinaire, il retourna vers les Suisses,
Donnons a noz deus fils meinsnez. (1285, deuxconjoincts estre le mineur ou maisné.
(Ib., XCVIII.) et les harangua avec tant de force, leur
Charte de Philippe le Hardi, Douet d'Arcq, representant maintenant les outrages qu'ils
Rech. histor. et crit. sur les anc. comtes de Maineté, manité, droit que le plus jeune avoient receus des François, tantost leur
Beaumont-sur-Oise, p. 121.) des enfans orphelins de père et de mère gloire militaire, avec laquelle ils avoient
Cil rois Loeys si ot de sa femme deus avait par la coûtume de Valenciennes, de seuls delivré l'Italie des Barbares, et pro-
fius : li aisnes ot non Robiers et li mains- prendre une pièce de chaque sorte de tégé le saint siège et le duché de Milan ;
nes Loeys. (Chron. de Rains, c. 1, L.Paris.)
l'ameublement au décès du dernier vivant. ensuite le butin inestimable, et l'honneur
Si la pièce était unique, elle lui appartenait. qu'ils pouvoient acquerir, qwau préjudice
Droques avoit nom li ainznes et li mainez (HÉCART, Dict. rouchi-fr.) de leur foy, ils entreprirent de terminer
Grimoart. (Chron. de S.-Den. ms. Ste- cette guerre par leurs seules forces. (ME-
Gen., f" 99e.) P. Paris : mainsn p MAINSNIE, voir MESNIEE. ZERAY, Hist. de France, 1. VI.)
Mist sa main destre sor le moinsnei, et
la senestre sor l'ainznei. (JOINV., Credo, MAINSNIEE, voir MESNIEE. — Tout maintenant, tout de
suite :
832, Wailly, éd. 1874.) Dont est en une chambre tout maintenant entres
MAINSSER, VOir MINCIER.
Tu as en ta garde les grauntz, et les Ou avoit armeures largement et asses.
petiz, et les meynes. (Lib. Custum., I, 21, MAINSSOUFFISANCE, s. f., insuffisance: (Gaufrey, 2110, A. P.)
Rer. brit. script.) Demourront les .vu. guettes de nuit, Tout à l'heure :
On m'appelle Olivier, du Guesclin sui nommez, cascune a cent sols de pension l'an, pour —
Je ne scay si ce fut point ce mesme singe
Et sui freres Bertran ; je sui de lui mainez. tout; et feront leurs offices en la maniere dont nous parlions tout maintenant. (DES
(Cuv., du Guesclin, 2172, Charrière.) accoustumee; et se il y en avoit aucune
mainssouffisance, le gouverneur y pour- PER., Nouv. Reer., Du singe qui beut la
MonsigneurPhelippe le mainnet, qui fu Ord., xir, 106.) medecine, fo 245 r°, éd. 1564.)
depuis dus de Bourgongne. (FROISS.,Chron., verra. (1366, Qu'il vient tout maintenant d'estre ad-
V, 12, Luce.) MAINTE, adv., en grand nombre : verty qu'il ne falloit esperer aucun secours
Sa mainsnee sueur. (Girart de Rossillon, Puis partirons l'eskiec mainte communalment. du costé de Lyon. (Du VILLARS, Mém., XI,
ms. de Beaune, éd. L. de Montille, p. 208.) (Aiol, 5824, A. T ) an 1559, Michaud.)
S'est dit jusqu'au XVIIe s. :
Ce que tout maintenant tu viens de faire icy.
(RACAN, Berg., II, 5.)
Je viens de recevoir tout maintenant
votre lettre. (F. MAINARD,Lett., p. 619, éd.
éd. 1488.)
Il estoit leur secours et leur maintene-
ment et plus avoient de esperance a lui que
a nul autre. (Lancelol du 6ac, 1" p..ch 51

— Maintien, conduite :
Avec un rég. de chose, soutenir :
Ne meynpreigne, ne meynteigne nul plai
en nostre curt a chaumpart. (Lib. CMstMtn
1, 203,20, Edw. 1, Rer. brit. script.)
1655.) Li quint cas, si est quant cil qui les tient — Entretenir un commerce illégitime
aussitôt après, sans
(les
(j enfants) est de si fol maintenement avec, entretenir :
— De maintenant, qu'il n'a en line conseil n'arreance.(BEAUM., Ce fu por ce qu'il maintenoient,
discontinuation : Cout. de Beauv., xxi, 16, Beugnot.) L'un la seur du duc de Bourgoingne,
Florant, brace levee, va baisier son enfant, Si verrons le maintien de celle Yndoise gent, Dont il faisoit sa grant vergoingne.
Et pnis trestot les antres cent fois de maintenant. L'aler et le venir et le mainlienement. (GODEFROYDEPARIS,Chron., 6234, Buchon.)
(Renaud de Montauban, Richel. 24387, P 10 v°.) (Veus dou paon, Richel. 1554, f° 103 rD.) Icelle femme confessa u son mary
Li mantenemanz du cors est enseignement ledit Tvmonnier la maintenoit, que
Un colp li veit doner de mantenant ;
povoit et qu'elle
Mais li paen jette l'escu devant. des cuers et des coraiges des hommes ne resister ne soy destoyer audit
(Otinel, 874, A. P.) (Ms. Ars. 5201, p. 318b.) Tvmonnier. (1402, Arch. JJ 157, pièce 27.)
L'autre semence chei en terre perreuse — Agissement : A il quelque fille qu'il maintient?
ou ele n'ot mie molt terre, et esgerma de Ne de tous leurs maintenemensvous ne (Farce du nouveaumarié, Ane. Th. fr., 1, 13.)
maintenant. (Bible, Maz. 684, fo 249d.) devez parler ne murmurer. (Le Chastel pe-
Voir d'autres exemples de cette locution rilleux, Richel. 1009, f° 42 rO.) — Conserver, garder :
S'il maintenissent lor mestier
à l'article DEMAINTENANT.
MAINTENEOR, - eour, - eur, - our, A quoi il furent establi.
— Le maintenant, sur-le-champ : mein., meyn., s. m., celui qui soutient, qui (GUIOT,Bible, 1923, Wolfart.)
L'~evesquem'a mere donee :
Tout fust il nafres a mort, il ne morut garde, qui défend, qui protège, qui entre-
tient : Ou soit a droit, on soit a tort,
pas le maintenant. (Le Liv. dou roi Alix., Si la me covient maintenir.
Richel. 1385, fo 15c.) N'avum aie de Rou, nostre mainteneur, (Du Prestre qui ot mere a force, Montaiglon et
Ne de cels ki od lui turnerent de l'estur. Raynaud, Fabliaux, V, 148.)
— Maintenant que, lorsque, aussitôt (WACE, Rou, 28 p., 980, Andresen.) Impr.,
que : Bien a passé xii. ans entiers
n'avum mie.
Que je maintien ceste priere
Maintenant que Alixandre vit ce, il s'age- Neis li cheveus del juste ome ne perira Qui moult est douce et sainte e chiere.
noilla et proyat a celui Dieu que les Juis ja, car Dieux en est garde et maintenierres. (De celui qui disoit : Miserere tui Deus, 200, Le
ahouroient que il deust faire chasser le (Psaut., Maz. 258, fo 41 v.) Coultre, Cont. dév., p. 37.)
torment. (Le Liv. dou roi Alix Richel. 1385, Or aroie mestier d'un bon mainteneour.
r*B2«.)
(Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, P 161d.) — S'occuper de :
Maintenant que li Arydiens virentlor sei- Quant contre Deu erres, moult faites grant folor, Maintenes chou ke Job maintint !
gnor ocis, si guerpirent place. (Ib., fo 13a.) Ne fesissies pas çou se ele eust segnor, Sousteoes povres k'il soustint!
Il ajornoit maintenant que les batailles Mais por ço que la dame nen a mainteneor (RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, st. CCXIY,7,
s'entrevindrent. (Ib., fo 31c.) S'aves Ruillon saisi et le palais auçor. Van Hamel.)
f
(Enf. God., Richel. 12558, 23c.) Et qui vilainne oeuvre maintient.
— Tout maintenant que, aussitôt que : .Dame ne pnet avoir greignor (GUIOT,Bible, 1014, Wolfart.)
Et tout maintenant qu'il la voit il li dit. Desrois que tenir soi del tout a son seignor ; Quant il les vit si enseigna sa gent
(Tristan, Richel. 1434, fo 10c.) Mais s'ele avoit soz li un cortois ameor, De maintenir caple e tornaiement.
Bien porroit consentir foible mainteneor. (Bible, Richel. 902, f° 3b.)
MAINTENEMENT, - mant, maintien., (De la Foie el de la Sage, Richel 837, f338c.)
maintienn., manten., s. m., maintien, con- Cornent les Eskoz se lierent as ceus de — Syn. de porter :
servation : Fraunce par le fol enticement Williame C'estoient les couvertures que le cheva-
Au bon maintiennement de vostre sei- Waleys qui fust feit maintenour de lour lier qui gaigna le tournoiement portoit et
gneurie etde vostre royaume.(14 juill.1411, derrainere guerre. (Fragm., ms. Oxf., maintenoit. (Hist. du chev. Paris et de la
Lettre de Charles duc d'Orléansd Charles VI, Fairf. 24, fo 9 r°.) belle Vienne, f° 24 v°, éd. 1835.)
dans Juv. des Urs., Hist. de Charles VI, an Le poeple ad esté sovent maumené e
1411, Michaud.) destruit par teus meyntenours. (Lib. Cus- — Réfl., s'y prendre, se comporter :
Nous qui desirons le relievementet bon tum., I, 204,20, Edw. 1, Rer. brit. script.) Et d'autre part li Barrois se maintenoit
maintenemant et entretenement de nos- si bien qu'il n'encontroitchevalier qu'il ne
De ore avum nus mult bon meinteneur.
dictes villes du Chasteau et de Marchans (Horn, 4896, Michel.) meist a terre. (MÉN. DE REIMS, 100, Wailly.)
d'Ostun. (U déc. 1440, Lett. de Ph., D. de Et se maintint ades comme preudons.
Bourg., Arch. m un. Autun.) — Qui tient
fidèlement, qui observe : (Ib, 196.)
J'estime tant, magnifiques seigneurs, Ung ferme mainteneur de ses promesses Jusques a tant que li communs pays
etde ses apprises devocions.(G. CHASTELL.,
vos praves et saincts jugements, que, Chron. des D. de Bourg., III, 86, Buchon.) aroient aviset comment on s'en mainten-
quand vous serez bien au vray informez de roit. (FROISS., Chron., II, 84, Kerv.)
tout ce qui se passe par deçà, vous main- MAINTENIR, meyn., verbe.
tiendrez toujours nostre innocence contre
rég. de pers., protéger, — Maintenu, part, passé, entretenu :
tous ceulx qui la voudroient artificieuse- — Act., avec un Li maM/cattt de putain
ment calomnier, et mettrez peine pour avoir sous sa garde : Vaut pis que serpens.
l'entiere affection que portez a ceste cou- Et li gerson sunt a la cort Pépin, (Li Droiz au clerc de Voudoi, Richel. 1593,
ronne, que la volonté qu'a monstree le roy Senichaus est Gibers li fis Garin. f° 110a.)
aumainlienement de la paix jusques a ceste Si les maintient la franche enpereris.
heure ne soit traversee et alteree par ceux (Girb. de Metz, p. 461, Stengel.) Gouverné :
qui, servans a leurs desseings et passions —
Prestre, le fouc ke tu maintiens Estats et grandes polices maintenuesdes
particulières, taschent a tourner ses bonnes femmes,sanshommes.(G. BOUCHET,Serees,
intentions en quelques mauvais effects Garde dou lou come bons kiens.
(RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, St. LXIV,1, 1,88, Roybet.)
contre le bien et repos de cest estât. (Lett.
Van Hamel.)
miss. de Henri IV, fin de l'année 1583, 1.1,
Je ne puis maintenir les moines.
MAINTENUE, s. f., conservation :
p. 621, Berger de Xivrey.) La consideration des deux livres poste-
(GUIOT,Bible, 1051, Wolrart.)
rieurs vous résoudra a la maintenue du
— Soutien, secours : Une infinité d'autres braves, desquelz la premier. (G. BOUCHET, Serees, IV, 89,
Puis fa ocis pur vus, asez savez cnment proffession estoit, et la gloire, de secourir Roybet.)
Unkes puis n'en eusmes de vus maintenement, les dames et les maintenir en leurs afflic-
Ainz nus avez esté tuz tens en nuisement. tions et traverses de leur vie. (BRANT., Des Maintenue, conservation. (MONET,Parall,
(WACE,Rou, 2* p 2933, Andresen.) Dames, VIII, 56, Lalanne.) des langues, Rouen 1632.)
,
— Confirmation par un jugement dans MAIOLÉ,mayolé,adj., orné de branches — S. m., supérieur :
ta possession d'un bien ou d'un droit li- vertes : Amour est subject et obéissant à -ses
tigieux: Navires mâyolees. (FOSSETIER, Cron. prelatz et majeurs. (Intern. Consol., II, v,
Si le recreancier perd la maintenue, il Marg., ms. Brux. 10511, VI, v, il.) Bibl. elz.)
doit rendre et retablir les fruits. (LOYSEL, Les aultres d'exhiber reverence a leur
Instit. cout., I. V, t. IV, de possession, MAIOLET, mayollet, s. m., jeune porc : maieur. (P. FLRGET, Mirouer de la vie hu-
Dupin et Laboulaye.) On chastre bien a point les verratz d'ung maine, f° 129 v°, éd. 1482.)
an, et ne les doit on pas chastrer plus
MAINTIEN, - tin, s. m., agissement, jeunes que de six mois, et la ilz muent le Ancêtre
procédé, conduite : nom de ver, et les appelle l'en mayolles. Demande tun pere, e il annuncerat â
(FRERE NICOLE, Trad. du Liv. des Prouffitz
Le plus grant partie de ces fais et de ces champ. de P. des Crescens, fo 110 vo, éd. tei; les tuens maiurs, e dirrunt a tei.
maintiens. (FROISS,, Chron., 1, 38, Luce.) 1516.) (Liv. des Ps., Cambridge, 2e Gant. de
Quant tout se maintien et usaige furent Moyse, 9, Michel.)
lus et bien entendu. (ID., ib., 11, 96, Kerv.) MAIOLIER, mayolier, s. m., arbre chargé A ous ou a lor maors. (1299, Chap.

Pour desbaucher par an doux stile


de branches vertes : cath. Metz, Maisonnerie, Arch. Mos.)
Au mayolier vert et plaisant. Je ne me puis assez esbahir de nos
Quelque fille de bon maintien, (Pastoralet, ms. Brux., f° 3 v°.) maieurs et ancestres, pour quoy c'est
Point ne faut de vieille subtile. qu'aux richesses ils ont donne le nom d-e
(CL. MAR., Ballade Frere Lubin, p. 262, MAIOR, major, maieur, mahieur, majeur, biens. (Am. ressusc., p. 108, ap. Ste-Pal.)
éd. 1596.)
maiour, majour, maiur, majur, meior, Nous avons pieça apprins a vaincre et a
— Appui, protection : meiour, maor, maour, mahour, maur, n estre jamais vaincus, nous ferons
Voir aussi ce qui se trouvera dans l'his- meor, adj., plus grand : part de nostre vertu et de la gloire derem-
nos
toire du maintien que les rois ont donné à majeurs. (Du VILLARS, Mém., IV, an 1553,
Maior forsfait que i querem. Michaud.)
leurs ministres contre tous ceux qui les (Passion, 183, Koschwitz.)
ont choqués. (Note autogr. de Richelieu.) Nos derniers majeurs. faisoient repré-
Granz en avem agnd errors, senter quelques jeux, farces ou moralitez
— Effort, force : Or en aurem pece majors.
(Ib., 366.) en public. (VAUQ. DE LA FRESNAYE, Préf.
Et Tongris s'apoia de trestous ses maintins. des Satires, I, 127, Travers.)
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 542, Scheler, Anguice est en sun curage
Gloss. philol.) E peine e pité e dolur, — Parent :
Unques uncore n'ot maur. La mere disant du contraire
— Importance : < (Tristan, Il, 1488, Michel.) puisque
venté estoit qu'elle estoit femmeetespousee
En regardant trovat choose de grant maintins, Ele n'est graindre ne maor. au dit mary, et que verité estoit que l'en-
Car les rentes Irovat. (Florimont, Richel. 353, P 42d.) fant estoit son enfant, ne que les deux
Des englieses de Tongres. Uncor veras peines meiours.
maieurs ne pouvoient estre deniez, et que
(JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 6564, Scheler, (La Vision S. Paul, Richel. 19525, 10 14 rO.)
l'enfant estoit nez durant leur mariage,
Gloss. philol.) de toute raison elle devoit estre dicte fille
Por maor fermeté. (1281, Test. de Guy de legitime, et par conséquent avoir succes-
— Employé au pluriel avec le sens du Lusignan, Arch. J 270, pièce 19.) sion. (BOUT., Som. rur., la p., fo 141d, éd.
singulier : La cité estoit la meior que fust en toute 1486.)
Ainsi com je la remiroie Persie. (Voy. de Marc Pol, c. IV, Roux.) Maire d'une ville, chef d'un corps de

Et en sa biauté me miroie, métier ou d'une confrérie :
Regardant ses biaux maintiens sages, — Grand, puissant :
A la court vi venir messages. Teie majur remaindreit en repos ! Devant nos maors et no justices. (1225.
(CHR. DE PIS., Liv. du chem. de long estude, (Roi., 600, Müller.) Cart. du Val St Lambert, Richel. 1. 10176,
fo Sb.) *
2555, Püschel.) Ains ne fina, a Gironville vint,
Iluec trovai le majour Foucherin. Par consoil de bones genz et por la
Morv., maintin, entretien. lanté dou maour et des vo-
(Girb. de Metz, p. 500, Stengel.) juriez et de la
Li barnages s'areste de la tere maiour.
commune de Dijon havons estaubli
MAINTIENEMENT, voir MAINTENBMENT. (1268, Cart. de Dijon, Richel. 1. 4654,
(Fierabras, 4578, A. P.) fo 11 ro.)
MAINTIF, voir MENTIF. Et Auberi se met. en la forest major. Fuers que tant que li prevoz de -Dole
(Aubery le Bourgoing, p. 55, Tarbé.) aurai l'execution de la grant justfse haute
MAINTIN, voir MAINTIEN. Au plus rice mostier majour, de la persone delivree a lui ou à mahour
Font les espousailles a joie. dou leuf. (1281, Saint-Vivant,cote 8, Arch
MAINTRIS, voir MERETRIS. (Amaldas et Ydoine, Richel. 375, f 331c.) Doubs.)
MAIOLE, mayole, Et eslirent le prevost de la Vile Nove a
branches vertes: - olle, mayoille, s. f., Vanta mise, chele chité majour.
(Gaufrey, 4695, A. P.) estre maior de Senz. (Liv. de jost. et de
Moult par fu grant la forche sus u pales majour.
plet, I, 5, § 3, Rapetti.)
Le sacq d'Austrice et mayolle. (17 août
1512, Ord. touch. le tonl. de S.-Berl. et S.- (Ib., 4700.) Il esleussent autre persoiie a maor.
Om., Arch. mun. S.-Omer.) Qu'ensi voles entrer en ma chité majour ?
(Ib.)
La maiolle pour la dedicacé,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms.)
(1600, (B. de Seb., xvn, 586, Bocca.)
Plus de honours et de biens maours
Une vile ert sanz meor. (Ib., § 4.)
Comment le roy corriga ses bailliz, ses
Deux cherges de maiolle, .VIII. Ont a sainte Eglise donné prevos, ses maieurs. (JOINV., Hist. de St
s. (Ib,) Qu'onques n'ont fait clerc couronné. Louis, p. 220, Michel.) -
Mayoille. (Ib.) (GEOFF., Chron., Richel. 146.) Que nos metions un mahour oudit
Deux bottes de mayolles. (1612, ib.) En Inde entrasmes la majour, Montbeliard. (10 av. 1301, Lett. de Ben.
Alant vers orient tousjour. de Bourg., Arch. Montbeliard.)
— Le premier jour de mai : (CHR. DE PIS., Liv. du chem. de long estude,
Il n'i vaut riens sens ne savoir,
Prima die maii, vulgariter maiole 1407, Püschel.)
appellatur, eidem quæ
adjudicavimus. (1246
Commandement d'empereor,
Ne de prevost, ne de mcor.
Ch. de Marchiennes, Miraeus, Opera — La majour, le principal, l'essentiel ?
diplomatica, IV, 244.) ap. J'ay a cuer grant freour
(GODEFROY DE PARIS, Chron., 5622, Buchon.)
Et quant che vint encontre le jour de la De chu que tu moy dis ; non pourquant la majour Maieur des eswardeurs. (1370, Ord., v,
375.)
mayole, il s'en repaira en haste viers Croi ge certainement.
Nyors. (Hist. des D. de Norm. C'est que mors est l'evesque. Le mahieur de Londres a tout le com-
et des rois (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 7556, Scheler
dAnglet., p. 101, Michel.) mun vindrent au devant du duc. (Trais.
Gloss. philol.) de Rich. II, p. 62, Williams.)
Jean Dubois maistre ou maieur de la E teus ovres e tel afaire Nulz maieres dedens le mairye n'oseche
confrairie de la feste de Toussaint. (1479, N'en est nule plus grant ne maire. tourbier les jurez sergens de l'eglise; et se
Arch. JJ 206, pièce 318.)
-"
,
(ID ib., 4303.) che il presume faire, il donra .c. s. Item a
Toutes sentences rendues par les reu Qu'unemais ne fu en maire esfrei. le simple complainte des maieres ne soit
wart, paiseurs, maieur de la perse, trip (ID., ib., 2509.) aucun es prison se ilz n'ont prouvé par de-
piers de velours, commis a la vingtaine, vant eschievins de les villes le fourfaict
et autres collieges subalternes aeschevins,
De ses cures fu ceo la maire. qu'ilz lui imposent. (Trad. du 27 juill.
(ID., ib., 7113.) 1489 de la Ch. de Marolles, Bull, de la
sortissent, par appel, par devant les dits Comm. hist. du Nord, IV, 340.)
eschevins. (1533, Cout. de Lille, Cout. gén., La u a maire fermeté.
1, 777, éd. 1604.) (ID., ib., 8627.) Quant a deux fiefs des maires heritables
de la ville de Pernes, ils sont indivisibles
David du Crocq, maieur de banniere Plus grant chose n'os puis ne maire
et non partables, en quelques degrez que
d'Abbeville. (Cout. d'Abbeville, Nouv. Offrir, pramettre ne doner.
Cout. gén., 1,108.) (ID., ib., 9057.) ce soit, pour ce que les possesseurs pro-
prietaires d'iceux fiefs sont soumis a rece-
Belle Doette prist s'abbaie a faire, voir un apres autres les mesmes rentes de
— Maior volant : Qui mout est grande et ades sera maire. la ville de Pernes, et les faire bons en une
Aucuns mayeurs volans vouldroient (AUDEFR,LE BAST., Bele Doele, P. Paris, Roman- somme. (1507, Cout. de Pernes, Nouv. Cout.
mettre et maintenir la pluspart des dites cero, p. 48.) gén., I, 38311.)
seigneuries, estre en chemins royaux. Le maire (à mon advis) eut première-
(1507, Proc. verb. des Cout. de Troyes, En maire garentie de vérité. (Ch. de 1229,
Nouv. Cout. gén., III, 280.) Perrot de la Rochelle, Arch. Vienne.) ment charge de la maison du roi et de la
jurisdiction sur les officiers domestiques.
Cil qui eslurent Geffroi apelerent au roi, (FAUCHET, Orig. des dignit. et magistr. de
Fém., majeure, première proposition
— que li autre n'eleussent sanz le mere con- France, 1,10, éd. 1611.)
d'un syllogisme: sentement de la vile. (Liv. de jost. et de
Disant que ceste majeur ne le pouvoit plet, I, 6, S 27, Rapetti.) — Maire
d'entrecours :
destruire par raison. (BOUT., Somm. rur , La mere partie des borgois si s'en con- Le serment de pauvreté admis et receu,
1e p., f° 141c, éd. 1486.) sentist, li coritrediseor ne soient plus oi. pour obtenir lettres d'entrecours, il faut
(Ib., § 31.) delivrer au maire d'entrecours treize gros
— Mayeuresse, s. f.,
supérieure : Se li nombres des requereors est mere au quatre deniers barrois. (1624, Cout. de
Et par toy est mise la bonne double. (Ib., § 39.) Gorze, Nouv. Cout. gén., II, p. 1078.)
A justice la mayeuresse.
(DEGUILEVILLE,Trois Pelerinaiges, f 69b, impr. La mere partie. (Ib.) — Maire volant :
Instit.) Ne vos puet venir enor maire. Les subjets pour cuyder eulx exempter
Cf. MAIRE. (Vie du pape Greg., p. 67, Luzarcne.) de la jurisdiction des hauts justiciers, et
afin que leurs delicts demourassent im- 0
A mere fermeté de cestes choses. (1303, punis, feroient chacun pour les dites en-
MAIRALTÉ, meirauté, meiraltee, s. f., Accord, Mor., Pr. de l'H. de Bret., l, 1182.)
mairie, fonction de maire : treprises voyes de fait et delicts, et leurs
Par oc recommence li dels si granz noises et debats sur les dits chemins, et
A nostre seignur le roi monstre la comu- E la guerre mortals maire que anz. consequemment eulx (seigneurs), et aucuns
nalté de la ville de Seint Milyon qe, come (Ger. de Ross., p. 299, Michel.) mayeurs volans vouldroient mettre et
il eient esté en possession de aver comu- En maire garentie. (Lundi apr. N.-D. de maintenir la plus part des dites seigneu-
naltee et meyre en mesme la ville de tous ries, estre en chemins royaux, pourleur pro-
tins, jesk'un poi avant la guerre de Gascoi- mars 1351, S.-Berthomé, Bibl. la Rochelle.) fit particulier; et a esté le dit article mis
gne qe en Peres de Scarleton lour meire Et puis le roy d'Itale qui n'astoit mie maire sus. par la sugestion importune des dits
moruist, et par sa mort fu la meiraltee Que roy de Septmontagne. mairesvolans. (1507,Proc.-verb.desCout. de
prise en la main nostre seignur le roi de (JIR. DESPREIS,Geste de Liege, 110, ap. Scheler, Troyes, Nouv. Cout. gén., III, 280.)
Engleterre. (1290, Pétit. de la ville de S.- Gloss. philol.)
Emilion, Lett. de Rois, etc., t. I, p. 383.) Fener les prez a merre pris. (1471, S.- MAIRE, mayre, mere, s. f., matrice :
En cele temps fut Hamon de Cbikerville, Omer, ap. La Fous, Gtoss. ms., Bibl. Contre flux du sang du nez et de la
meir, aldermans,viscountes et clers somo- Amiens.) mayre. (Reg, des dames, Richel. 1327,
nez d'estre devant le roy a Weimoster, et Clerc qui est ordonné a maires ordres.
fo 117 vo.)
lors le roy par son eindegré saunz nul (Stat. de Paris, Vat. Ott. 2962, fO 65a.) Le suppliant parla a ung barbier, et
acoupementousta le dit Hamon de sa mei- lui demanda si vouloit seigner une sacou-
rauté. (Chron. deLond., p. 45, Aunger.) L'en ne peult faire maire villanie a
homme que le prendre de cas de crime.
hade des vaines de la mere, ledit bar-
bier saigna icelle Katerine es quatre par-
MAIRAMAS, voir MAIIRAMAS. (Coust. de Bret., f° 46 r°.) ties de son corps, c'est assavoir en chacun
1. MAIRAN, s. m., vaisseau vénitien : Or se faisoient les prestres de tous ces pié et en chacun bras. des veines de la
pièce 64.)
clercs, qui residoient en la maire et prin- mere. (1467, Arch. JJ 200,
Asses envoient d'aultres vaisseaux par
cipale eglise. (PASQUIER, Rech., III, 37.)
mer comme nafves, coques, paufriers, MAIREL, S. m. ?
mairans, destrieres, grippories et aultres l'exemple suivant, meres s'ap- Sor l'image a un aiglel
vaisseaulx. (D'ANGLURE, Saint Voyage de — Dans
plique à un nom de personne pluriel avec D'or tresjeté sor un mairel
Jherusal., 3H, A. T )
Qui moult par est bien fais et biaus.
le sens de plus fort : (BEN., Troies, Richel. 375, f° 96C.)
2. MAIRAN, voir MAIRIEN.
Por estre plus certains e meres
1. MAIREMENT, merrement, s. m., bois
MAIRANCE,s. f., autorité : E qu'il n'i sorsist encombrier,
Revont l'ovre plus esforcier. de construction :
Se il an voet venir a chief
Lise et relise de rechief (les commandements)
(BEN., D. de Norm., Il, 36515, Michel.) Ont lid. bourgeois ou dit bois de Loo-
Il i troverai sanz dotance l'a employé abusivement avec mont le merrement pour chars, pour char-
Maintes choses qui font mairance. — On rottes, pour charrues et pour maysoner.
(Ms. Ars. 5201, p. t81'.) plus : (1308, Franch, de Blamont, Arch, mun, Mont-
_o. Quel tenant ad pluis mere droit que ad beliard.)
1. MAIRE, mere, merre, mare, maiere, le disseisor. (LITTL., Inslit., 478, Houard.) Doibvent avoir lid. borgeois at lour boirs
adj., cas suj., plus grand, dans un sens fa- aussy boys et merrement pour chers,
vorable ou défavorable;majeur, principal; —
S. m., sorte de magistrat : charottes, cherrues et por maisonner.
(1311, Franch. de Neufchalel, Cart. de
s'est employé fréquemment, dès les plus Il estoit mares au Loherant Garin. Neufchatel, appartenant au comte de Dur-
anciens textes, pour le cas régime : (Les Loh., ms. Montp., f 125d.)
fort-Civrac.)
Li maires l'oit, a poi n'enrage vis.
La u ert maires lur esforz. (lb., f°125d.,
d 2. MAIREMENT,voir MARREMENT.
(BEN., D. de Norm., Il, 5394, Michel.)
Que la u ert plus granz l'oiguilz Et si an est vestis nostres maires an leu MAIREMENTER, merrementer, v. a.,
E des lances maires li bruiz. de nous par lou maiour. (1233, Cart. de
(ID., ib., 2407. S.-Vincent, Richel. 1. 10023, f°51 r°.) échalasser :
-
Il feront les dites vignes de totes façons. Fors les bois de vente, qui en sont Pierre Baratte, maironnier et carpen-
de tallier e de merrementer e de lier e de excepté, sauf ce que nostre dite dame y lier. (17 oct. 1506, Testament, Arch. mun.
plaier, de bechier, de biner e de provai- ay son usaige por affoer, por maisoner, Douai.)
gnier soffesaument. (Ch. de 1271, Silly, por marroner, et por la paisson de ses Marchantmairenier. (1507, Valenciennes,
Arch. Orne.) pors. (Ch. de 1277, ap. Pérard, p. 541.) ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Une granche de iii. travees a une croup Mergnier. (1534, ib.)
MAIRE N, voir MAIHIEN. bonne et souffisante de bon merrien et
bien merriennee et couverte d'essaule. Au sr Pierre Delimal, marchant a Val-
MAIRENAGE, marrenage, marenaige, (1376, Arch. MM 30, f° 60 v.) lenciennes, pour avoir acquitté le bureau
maronage, marnage, s. m., bois de char- et voitture desdites marchandises de la
Bois pour maisonner, mesrainer, edeffier. maison du mernier jusques au chariot or-
pente, droit de prendre ce bois : (1391, Denombr. du Baill. de Rouen, Arch. dinaire de St Amand a Vallenciennes, luy
Mon usuaire en bois de ladite Coxei por P 307, f° 39 v°.) at esté payé .XXVIII. s. (1671, Comptes du
mon afeu et pour marenaige pour mon Nous avons en ladite forest bois pour receveur de Morlagne, ms. appartenant à
ostel. (1276, Neufchastel, 3, Arch. Meurthe.) maisonner, mesrainer, ediffier, repparoir M. Bocquillet.)
Les diz honmes auront leur usage en (1419, Denombr. de la Vie. de
et ardoir.Arcb. Wall., maireni, mairli, marchand de bois;
tous les bois non bannez pour marrenage, Conches, P 308, fo 12 ro.)
anc. liég., mairnier, merenier ; rouchi, mer-
effouage et closure des terres gaignables.
(1381, Ord., vu, 32.) — Echalasser : nier.
Usagiers ayans droits de prendre bois Pour la façon de la vigne dou Croset en 3. MAIRENIER, voir MARINIER.
de maronage pour leurs bastimens. (Cout. l'an 1331 pour lou taillier, merrenier et
de Lorr.,xv, 17, Nouv. Cout. gén.,II, 1115.) lier et fossorer .11. fois. (Compt. du dom. MAIRER, merer, merrer, verbe.
de Mahaut d'Artois, Richel. 8551.)
Usagiers ayant droit de prendre bois de
Ils ayent accoustumé, eux et leur prédé- — Act., maîtriser, opprimer, subjuguer,
marnages, affouages, ou fournages, doivent gouverner :
user de ce droit en bon pere de famille. cesseurs, de avoir usage et de user en la
(Cout. de VEv. de Metz, xiv, 12, Nouv.
Cout. gén., II, 422.)
A l'effet des. réparations, et pour y
garde de Chaumontoir. pour les reffec-
tions et repparations de leur maisons, et
mesrienner aussi leur vignes du dit usage
Li quers li estreint, clot e serre.
Quant grant dolor tient home e merre
(BEN., D. de Norm Il, 30186, Micbel.)
,
fournir, elle peut prendre es bois de haute en rapportant ou ramenant le viez mes- A ceus le fait douner (les trésors) que li povretes
fustaye. les bois de marnage nécessaires. rien d'icelles. (15 mai 1369, Lett. de Phil. [mere.
(Cout. de Metz, Nouv. Cout. gén., II, 416.) due d'Orl., ap. Le Clerc de Douy, t. II, (Roum. d'Alix ,
fO 6b, var., Michelant.)
fo 48 ro, Arch. Loiret.)
Que les bois en seront distraits, esquels Car bien voy que cest ost me destruist et me
elle ne pourra rien pretendre, sinon pour — Neutr., couper du bois merrain : [maire.
(Chev. au Cygne, 13826, ReilT.)
son chauffage, maronage et pesselage. Par tel maniere que les genz du dit sei-
(Ch. de 1622, ap. Duc., Materia.) gneur de Gransson puissent et doibgent Malvais consaus le tnoira,
Le droit de prendre du bois dans les marriner eis jours du dit seigneur de Et tant le petilla envie,
Neufchastel. (1350, Ch. de Thibaut de Neu- Theophilus sa signorie
forêts communales est encore appelé Toli, et fist novel vidame.
châtel, Arch. du prince, Neuchâtel, M 12,
droit de maronage dans le département n° 15.) (De Theoph., Richel. 375, f° 310c.)
de la Sarthe. Or li proie que pitié l'en preingne ;
2. MAIRENIER, merrenier, merenier, me- Trop me maire et peine souvent.
MAIRENAL, adj., maternel : rainier, merrinier, marenier, maironnier, (BLONDEL DBNEELE,Chans., ch. 18, Tarbé.)
Toute la eschoyte de biens pairenals et marronnier, maronnier, maroner, meron- Si goie jou de li, qant plus me maire
mairenals. (1374, Lelt. du Cte de Boul., nier, murennier, mergnier, mernier, s. m., S'amours et point, mains me tourne a contraire.
Just., H. de la mais. d'Auv., p. 96.) (MART.LI BEGINSDE CAMBRAI,ap. Maetzner, All-
marchand de bois de charpente et de cons- franzœs. Lieder, p. 56.)
1. MAIRENERIE, maironnerie, maronne- truction ; charpentier : Por moi le dis, que pas ne me puis taire
rie, s. f., bois de construction : Hé ! Kalles sires, li engigneres dist, Du grant ennui, qui me destraint et maire.
L'imposicion de maironnerie. (Ch. de Aves me vos les carpentiers porquis ? (EusTACHELEPEINTRE,Chans., ap. Tarbé, Chan-
1367, ap. Beauvillé, Doc. inéd. concern. la Tos céans de l'ost me faites cha venir. sonn. de Champagne aux xii* el xnne s., p. 70.)
Pic., L SO.) Kalles les mande et Namles li floris, Thomas, grant sotie maire
Tant q'il en ont trois cent et quatre vingt, Vo cuer.
Desdictes repparacions tant de maron- Estre les antres maroners du pais, (GILEBERTDE BERNEYILLE, Chans., Richel. 12615.)
nerie comme de charpenterie. (1466, Arch. Dont il i ot ben pres de quatre mil.
S 13, pièce 11.) A son voloir tous ciaus maire
(RAIMB.,Ogier, 6720, Barrois.) Impr., marovers. Ki aimment de fin voloir.
Se rencontre comme nom de lieu ancien : Merreniers. (Liv. de la Taille, ap. Géraud, (Chans., ms. Sienne H.X. 36, fO i5a.)
Wareskais sur Escaut, en le Mairenerie. Paris sous Phil. le Bel.) Il me doit bien plaire,
(1380, Compt. de Valenciennes,n° 49, f°10 v°, A Adam le merenier de le crois pour bos Se boine amours pour enmiudrer me maire.
Arch. mun. Valenciennes.) accatet a lui. (1358, li Cout. des frais p. le (Ib., f° 2ob.)
nouv. cloque, XXVII, Arch. Valenc.) Quant (amours) par oir son cuer destraint et
2. MAIRENERIE, voir MARONNERIE. [maire
Hommeaux vendus par un meronnier.
(1423, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Par regars vient que miez sa force paire.
1. MAIRENIER, merrenier, merrienner, Amiens.) (Auberon, 996, Graf.)
mesrainer, mesrienner, marrenier, paors
eir, marriner,
- er, Betremieu de Brou, maronnier. (29 mai En la fin tant le maire
- marroner, verbe. 1429, Vente, Arch. mun. Douai.) Ke le chanse al valet rendi.
- Act., construire avec du mairien, ou
bois de charpente : Jehan Boistel, murennier, pour bos.
(JAK. DE BASIC,des trois Chev. et del Chainse,
134, Meon, Nouv. Rec., I, 95.)
(1462, Compte de l'hospital des femmes ge- Gautiers s'en est tornez, qui grant angoisse maire.
Por ardoir, por marreneir. (1251, S.- santes, Arch. mun. Douai.) (Gaut. d'Aup., p. 14, Michel.)
Mihiel, 2, Arch. Meurthe.) Vente de rente a trois vies par Jehan
Burette, merainier. (19 janv. 1471, Arch. Ainsi amours le tient et maire
L'abbes et li couvens de Saint Ourbain Que il ne se set conseillier.
doient et puent panre pour la teulerie de mun. Douai.) (Couci, 2544, Crapelet.)
Sonbru refaire, marrenier et maintenir ce Marronnier. (1487, Lille, ap. La Fons, Mais amours, qui est dame et mestre
que mestier sera en grant bois de Maas- Gloss. ms., Bibl. Amiens.) ,
Del mont. qui justice et esmaistre
ton. (1264, Lett. de J. de Joinv., S.-Urb.,
Arch. Un maronnier livre une barbaquesne. Tous ciaus o cui elle se prent
Haute-Marne.) (Ib.) Et maire et abat les desrois.
Qu'il peuent panre marrien por maison- Nayveurs, soyeurs, mareniers, carpen- (J. DECONDÉ,liDis dou levrier, 187, Scheler.)
ner et por marrener por toutes les aisances tiers, mâchons, covreurs. (J. DE STAVEL., C'est celle (l'envie) qui les coers toudis de tous
de la dite grainge. (Lett. d'oct. 1266, Ecu- Chron., p. 326, Borpnet.) Impr., mare- [mauls maire.
rey, Arch. Meuse.) mers. (GILLONLE MUISIT,Poés., I, 307, Kerv.)
— Réfl., être gouverné, être dressé :
Ahi Charles, bons roys ! on pouroit mont re-
[traire
association. (Vermesse, Dict. du pat. de la
Flandre française et wallonne, Douai
1867, p. 322.)
e'
ne viennentet si le prevost et
haute voix,
commis
son
recepvoir le dict droit,
iceluy charton est tenu de mettre en ung
De bien de vos amours, et tant bel essamplaire, estocq aupres du lieu ou il a chargé son
C'est drois c'oisiaus gentiex par lui s'afaite et Wall., mairesse, femme du maire. car, les deux deniers, en lieu patent.
[maire. (1561, Cout. de Saully, Nouv. Cout. gén.,
(ADAMDELAHALLE,du Roi de Sezile, 236, Cous- MAIRETÉ, mey., me., s. f., fonction de t. I, p. 407».) °
semaker, p. 289.) maire :
Que le devant dit maire puisse faire sa MAIRIEN, marrien, marrian, marrein,
MAIRERIE, marerie, s. f., mairie, justice joutice par la raison de sa mereté, comme marien, mairrien, mairieng, merrien, me-
seigneuriale : en lay fyeu. (1289, Arr. de l'Echiq. de rien, mairian, mairen, marrain, marrein,
Pour les grands complainteset clameurs Norm., Arch. mun. Rouen, tir. 2 i.) marrin, merrain, merrein, mairain, me-
que eues avons des griefs et oppressions En le meyreté de Bordeux. (l'r fev. 1325, rain, mer-rin, merym, merim, mairan,
qui au temps passé ont esté faits a nostre Lett. de J. Travers à H. le Despencer, Del-
peuplelesdes personnes qui ont tenu a pit, Doc. fr. en Anglet., p. 55.) masrien, mesrien, marreng, maisrieng,
ferme prevostez, maireries et jugeries mesrayn, mereme, s. m., bois à bâtir, bois
de nostre royaume, nous, voulans eschever MAIRI, mairit, part. passé, pétri : de charpente propre à toutes sortes de
telles choses et relever nostre peuple, Item .v. s. pour cieu mairit, pour les constructions et d'usages, en particulier
nous ordonnons que doresenavant toutes chars. (Pièce de 1336, ap. Varin, Arch. bois à faire des douves et des tonneaux,
les dictes prevostez, maireries et jugeries adm. de la ville de Reims, II, 750.)
soient baillez en garde. (1413, Ord., x, douvain :
114.) Cf. MAIRIER.
Qnant li feus fu bien alumez,
Iceulx suppliant aient justice en toute MAIRIE, mayrie, mairrie, merie, s. f., Et li merriens bien anbrasez.
leur marerie et banlieue. (Pièce de 1442, sorte de fief : (WACK, Conception, Brit. Mus. Add. 15606,
ap. J. Garnier, Chart. bourg., J, 112.) Nuef setiere de grain. et les prenoit et
10 40a.)
Nos bien amez les maires de nostrebonne recevoit surs la merie especialment et surs Si emportad la pierre e le mairen dunt
ville d'Angiers nous ont entre autres choses les biens d'icelle. (1282, Cart. des Vaux de li reis Baasa velt edefier. (Rois, p. 303,
remonstré qu'ils ont plusieurs beaux pri- Cernay, Arch. Seine-et-Oise.) Ler. de Lincy.)
vilèges, franchises et libertez, tant du fait Mes voisins pot apoier son merien contre
de l'erection de leur mairerie, justice et En la merie ou en l'eritage dudit Joban.
jurisdiction que autres a eux donnes par (Ib.) mon mur qui joint a li, voille ou non.
(BEAUM., Cout. de Beauv., ch. xxiv, 22,
nos predecesseurs. (1498, Ord., xil, 160.) Que il avoit et posseoit paisiblement Beugnot.)
Jean Tizard, grenetier de Sully sur Loire, une mairie e Champaignes que il tenoit en Que li futaiges et li marrins
seigneur de la mairerie de Goumarville. fié dou roi de France, en la quele mairie
desus dite li devant dis Prevos disoit Soit fins el bons et enterins.
(1556, Proc.-verb. des Cout. d'Etampes, (J. DE PRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604,
Cout. gén., I, 247, éd. 1604.) apartenir un arpent de pré. (Ch. de 1287,
Senlis, Arch. Seine-et-Oise.) Var., merie. f° 691.)
Les estatz tenus par chacun an es pro- (Cart. dePontoise, Ricbel. 1. 5657, fo 32 r°.) Et si nos raconte l'estoire de Amphion
vinces, les maireries des villes, eschevi- qu'il fist la cité de Ateine (de Thebes) ;
nages. sont démocratiques. (Loys LEROY, Toute la duchié d'Acquitaineainsi comme
elle s'estent et comprent en toutes ses il faisoit venir les pierres et le marrien a
Polit. d'Aristote, p. 178, éd. 1568.) la douçor de son chant. (BRUN. LAT.,
metes et toutes ses limitations, senes-
Mairerie, f.p. Est ores l'office du maire, chaussees, bailliages, mairries, seignouries Tres., p. 469, Chabaille.)
comme si on disoit majoratus. Et ores le et vassaudies. (FKOISS., Chron., XV, 158, Il deivent avoir en la dite forest le mai-
ressort et estenduë de la justice de tel Kerv.) rieng affere les pons. (Jurés de S.-Ouen,
office, tout ainsi qu'on dit la prevosté et f° 14 ro, Arch. S .-lut.)
vicomté deParis s'estend a tel et tel lieu et Fiefs appeliez mairies, qui ne sont que
sergeantises qui ne se divisent point.(1539, Touz les hommes de la parroisse de Pe-
bailliage de Melun. Ainsi dit-on la maire- riers deivent et sont tenuz a aidier a lever
rie de tel lieu est vacant, et la mairerie Proc.-verb. des Cout. de Senlis, Cout. gén.,
t. I, p. 349, éd. 1604.) le mairieng, chescun une journee, toutes
d'iceluy lieu s'estend jusques à tel lieu, et fiees que il plaist a l'abbei et au couvent
en cette signification adjoustoit-on ce mot
justice disant : la mairerie et justice de — Sorte de redevance : a edeffier le maneir de Periers. (Ib.,f# 15v°.)
Gatim ou du Chesnoy. (NICOT, éd. 1606.) Com Estevenars Racine, maire heri- Bon est q'il eyt lielx charetters et char-
Mairie, mairerie de palais : Palatii ma-
tavies de Montbrehaing, mes homs, euist ruers qi sevent overir lour merym de-
gisterium. Regiae magisterium. Palatinum ou bos de Forestel. les mairies, c'esl a meisne. (Tr. d'Econ. rur., c. 13, Lacour.)
dire une maille de chascune charretee, E soun merim a la valiance de .c. s.
magisterium. Praetorii praefectura. Praeto- quant on vendoit le bois devant dit. (1288,
riana praefectura. (MONET, Invantaire des pristerent e enporterent. (1304, De termino
Cart. du Mont S.-Martin, Richel. 1. 5478, S. Hillarii, Year books of the reign of
deus langues françoise et latine, Lyon
1636.)
f 127.) Edward the first, years XXXII-XXXIII,p.41,
Doivent encor les diz habitans (de Rer. Brit. script.) Plus bas, mereme.
Morv. et Lyonn., mairerie, mairie. Rortey) une rente qui se nomme la may- Pour .XII. charretes qui amenerent. le
rie, qui se paye par chascun an, le lende- marreng dou pont. (1310, Revenus des
MAIRESSE, meresse, s. f.. femme du main de Noel, qui monte a trente deuz terres de l'Art., Arch. KK 394, fo 23.)
maire : 601z petite monuoye. (1497, Aveu, Arch.
P 176, pièce 118.) Pieces de mesrien. (1312, ib., f°38.)
Ja n'ert faroe qui d'aus se gart,
C'ele iert contesse o meresse, : Vers Preney firent grant damaige,
Qu'il ne facent lor volanté. — Sorte de juridiction Marrien, molin en amenerent
(Des Clers, ms. Berne 354, f
57 r°.) L'abbé saint Benoist a jurisdiction sur
les habitans dudit Plessis, et simple may-
Et aaltre bien de grant proaige.
(Guerre de Metz, st. CiO., E. de Bouteiller.)
Le perilg hors de mort et de mehaing de rie sur les habitans de Sainville. (1556,
Jehanne la meresse. (1332,Registrecriminel Qu'ilz ne laissent mairien, essendre,
de St-Martin-des-Champs, p. 19, Tanou.)
Proc.-verb. des Cout.d'Etampes,Cout. gén., Ou autrez biens a Mets venir.
1, 252, éd. 1604.) (Credo Henreis de Heis, 146, ap. E. de Bouteiller,
les confréries de Sainte-Cathe- Guerre de Metz, p. 374.)
— Dans que ceux qui avaient droit de
rine ou les sociétés établies à Douai pour — Cri Pour amplir le premier arc de la cha-
prendre du bois étaient obligés de pousser, pelle de merrien. (1327, Arch. hospit. de
offrir chaque année un présent aux églises lorsqu'ils ne trouvaient pas le sergent ou Paris, Il, p. 78, note, Bordier.)
paroissiales, à l'époque des processions,
son commis, à qui ils devaient payer les Kerguier et deskerguier le kar qui
merra
on élisait une des associées à laquelle on deux deniers dus pour le droit d'issue : le maisrieng. (1344, Trav. aux
donnait le nom de mairesse, comme dans chât. d'Art., Arch. KK 393, fO 98.)
la confrérie de Saint-Nicolas l'élu s'ap- L'on est tenu payer avant sortir du
bois, et se le prevost ou son commis ne Environ millier et demi de marrien a
pelait le mayeur. Ces dignitaires avaient, charton est
y sont pour le recepvoir, le trois vin. (1389, Invent. de Rich. Picque, p. 51,
fois, a Biblioph. de Reims.)
pendant une année, la direction de leur tenu crier au dit bois, par
Marrian a vin. (Compt. de l'hôt -D. Paradis est de tel merrien maran, matériaux. Suisse rom.,Neuchâtel,
d'Orl., 1392-1400, to il r°, Hop. gén. C'on ne l'a pas par Dieu flater. marain, bois de construction : « Le marain
Orl.) (Dou Pest au vilain, Richel. 1593. f° 71 de sa maison lui a été donné par la com-
Devant la table du roi, tout au long Et de si vil matere et de si vil mesrien.
descendant, avoit unes bailles de gros (JEH. DE MEUNG,Test., 243, Méon.) mune. » (BONHÔTE, Gloss. neuchâlelois.)
merrien par raison a trois entrees. (FROISS., Les vertus sont de foible merien.
Chron., 1. IV, c. i, Buchon.) MAIRIENG. voir MAIRIEN.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 307d.)
Les hommes sont subgeitz a amener les 1. MAIRIER, marrier, merrer, v. a.,
meules et merrien appartenans et néces- Li ventres a esté eureux
saires au dit moulin. (1484, Aveux du bail- Qui fust emplis de tel merien. pétrir :
liage d'Evreux, Arch. p1 294.) (ID., ib., f°, 559c.)
Il amolie le cuer et le fet tretable comme
Ladicte lice fut quarree, de moult grande J'ay les jambes de trop foible merrien. ciremerree.(LAURENT,Somme, ms. Chartres
(ID., ib., f° 38d.) 371, f° 27 r°.)
et spatieuse grandeur, et estoit toute
double, et de gros marrien. (0. DE LA Moult furent de fort merrien Dous et traitable comme cire marrie.
MARCHE, Mém., I, 14, Michaud.) Julien, (ID., ib.,
ms. Milan, Bibl. Ambr., fo 31a.)
Et es villages qui estoient pres des ri- Valentin, Crispinien.
(ID., ib., H. 176, A. T.) Si prist .I. poi de chire et le prist a mairier.
vages, furent par ladite inondationplusieurs
petites maisons conme abatues , et en Povre est nostre merriens ; (B. de Seb., XIV, 222, Bocca.)
venoit le marrein et morceaux de bois De telz amours ne vaillance n'est riens. Centre de la Fr., mdrer, presser.
aval l'eaue. (Juv. DES URSINS, Hist. de (ID., ib., 210 )
Charles VI, an 1405, Michaud.) Si pensay que pour l'amour d'elle (la Mère du 2. MAIRIER, mairryer,v. n.. remplir les
Et charpenterent nefz des masriens [Christ) fonctions de maire :
de leurs maisons. (BOCCACE, des Nobles Je louray les femmes de bien,
Rent a moi raison et se me compte de ta
malheureux, V, 16, fo 129 vo, éd. 1515.) En faisant une œuvre novelle-
meairie, car tu ne poras plus mairryer ne
Lambrassee de viez marrien.
Il a basty sa mayson de mesrayn et ses (BOUTON, Miroir des Dames, ap. P. Michaull, Dance mes biens plus avant dispenser. (xve s.,
cheminees de bricque. (PALSGRAYE, Es- aux aveugl., p. 188, éd. 1748 )
Valenciennes, up. La Fons, Gloss. ms.,
claire., p. 455, Génin.) Bibl. Amiens.)
Nous somme toutes d'un mesrien.
— Bois a mairien, bois de construction : (Deb. de la Dam. et de la Bourg., Poés. fr. des MAIRIOT, s. m., dim. de maire :
Sylva non cadua est bois de haute fus- xve et xvi* s., V, 11.) Il n'est si petit mairiot ou aultre officier
taye en laquelle on ne fait aucunes ventes. s'est encore employé pour que par phas ou nephas ne despuile son
ains est gardee pour en tirer du bois a — Mairien voisin. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms.
mesrien tant pour edifier que pour faire désigner une personne, comme on se sert Brux. 10512, X, II, 9.)
navires. (GUILL. TERRIEN, Comm. du droict quelquefoisdu mot marchandise :
civil observé d la duché de Normandie,
Fox est qui garde tel mesrien ;UDOfemme). MAIRIR, voir MARIR.
p. 610, éd. 1654.) (Rose, 11596, Méon.)
MAIRLIER, voir MARREGLIER.
— Syn. de pieu : Foulz est qui garde tel merrien.
Que pot il prendre en Guienne de fors, (Ib., ms. Corsini, f 95J.) 1. MAIRONNERIE, voir MARONNERIE.
Bien emparez de pierre et de merrien. Fous est qui garde teil marien. 2. MAIRONNERIE, voir MAIRENERIK.
(E. DESCHAMIS, OEuv, III, 101, A. T.) (Ib., Vat. Chr. 1858, fO125c.)
Grans mairiens. (FROISS., Chron, III, MAIRRIE, voir MAIRIE.
346, Luce, ms. Amiens.) — Meubles :
Dont est venu tant de merrien MAIRRYER, voir MAIRIER.
Il fisent grant attrait de mairiens et de Et de mesnage que j'ay veuf
velourdes. (ID., ib., II, 109, Luce.) (Farce de Colin qui loue et despite Dieu, Ane. Th. 1. MAIS, maiz, maix, meis, mes, mez,
fr., I, 245 ) mees, mai, mas, adv plus, davantage :
— Bois des forêts, et un bois, une forêt : ,
— Syn. de lignée :
Cum peis lor fai, il creissent mais.
Entre ouy parmy les merriens (Passion, 498, Koschwilz.)
Deduit de trompes et de chiens. Et si verront leur lignie et merien
(Chasse d'Amours, p. 102b, ap. Ste-Pal.) Vivre et regner au monde diffamee. Tens .xx. mil l'anchaucent et mes.
Hz attrainoient les sapins et les marins (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO436c.) (BEN., Troie, Ars. 3314, f° 77c.)
de la forest a si grant effort et de tel cueur Illuec en ocist Acilles,
qu'il sembloit" proprement que chascun — Rendre à quelqu'un le mairien de son Cinq cent, ce dist l'escris, et mes.
ouvrier deust gaigner ung royaulme. (Per- fust, lui rendre la pareille : (ID., ib., Richel. 375, fO 99b.)
ceforest, vol. VI, fo 62a, éd. 1528.) A tels chanteurs respondez courte messe, Heriçoné sunt li destrier
Du fust qu'ils font rendez leur le merien, De saettes od fers d'acer

Bois de cerf : A grant moqueur il faut grant moqueresse. Treis cenz eu unt perduz e mais.
L'en voit les cerfs naturelment muer, (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 225b.) (ID., D. de Norm., II, 21728, Michel.)
L'an une fois, le merrien. Au XIIIe siècle le quai de la Grève, *t
(E. DFSCHAMPS, Si avoit moult de gent Ii rois
Poés., Richel. 840, fO 327d.) Paris, étai t dit rue aux Merrains. A son mengier, et .IIII. mes
Tels cerfs n'ont la teste ronde, car ceux Ce mot est resté dans la langue moderne Avoient sans plus et non mes.
qui l'ont ne touchent que du milieu de (MOOSK.,Chron., 2963, Reill'.)
leur marrin au bois. (Chasse de CharleslX, sous la forme merrain, aux xvne et XVIIIe s. Tôt ce li fait li reis que velt e niais.
p. 102, éd. 1625.) meirain, merrein, mérain; pour désigner du (Ger. de Rossill., p. 369, Michel.)
substance, bois de chêne fendu en menues planches dois avoir souveraine
— Fig., matière, nature, Et mais
dont on fait des panneaux, des douves de joye que jeencores
espèce, en parlant de choses matérielles ou ne te espargne point et af-
morales : tonneau et autres ouvrages; et, en termes flige en douleurs. (Inlern. Consol., II,
Nostre sire Dex dona a home signorie de vénerie, pour désigner la matière de la xxx, Bibl. elz.)
sor tote autre creature, meismes sor la perche et du bois du cerf. plus de, plus que :
— Mais de,
feme que il avoit faite de plus soufissant Wall. et Namur., mairain, merrain;
mairien que il n'avoit fet l'ome. (Li Prolog. Dunt il ocist mes des treis cenz.
anc. liég., mayrin, mairrin, bois en grosses (Cliget, Richel. 1420, ro 59a.)
a la response sour l'arriere ban maistre pièces, telles que le commerce les reçoit.
Richard de Fur nival, p. 54, Hippeau.) Considerans que nulle chose n'est si
Marrein est fort usité en Savoie pour dire certaine comme de la mort, ne maiz in-
Les plnsors fist de son merrien (l'hypocrisie),
Si l'obeissent,
vieux plâtre, débris de maçonnerie. Dans certaine de l'eeure d'icelle. (1329, Arch.
Nous engingnent et Dieu traissent. le Lyonnais on ditmarrain,marain,marin, hospit. de Paris, II, p. 25, Bordier.)
RUTEB.,du Pharisian, I, 206, Jub.) pour débris de mur, décombres.Livradois, — Et mais, et de plus :
Lors sa sagette par Eneas tremyse — Jamais, quelque jour, en quelque Tosjors mais serai vostre ancele.
Fat en sa targe si fort et avant mise
Qu'elle faussa la clere et forte enseigne
temps : (REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 865,
Furent mais gens en cest siecle vivant Hippeau.)
Et transperça lors sa cuysse el mais l'aigne.
(0, DES. GEL., Eueid., Riche]. 861, f° 10,C) Qui por autrui livraissent lor anfant, Et sera ton nom lousjours mais en
Com fist Reniers et sa famé ausimant ? louenge. (Grand. Ci on. de France, des
— Beaucoup : (Jourd. de Blaivies, 709, Hoffmann.) Fais et des Gestes Charlem., IV, l, P.
Paris.)
Elle respont : Tricheor
Sont mes trop cil chevalier. — .Ve. mais, ne. plus : Donne, delesse a touzjours mais. (1360,
(Li ROIS DE NAVARE,Bartsch, Rom. et pasl., Ja non podra mais Deu laudier. S.-Evroult, Arch. Orne.)
III, 5,17.) (S. Leger, 162, Koschwitz.) Sire, qui es mon Dieu, a touz jour mais
Plutôt : Quant veit li pedre que mais n'aurai enfant. je me confesserais a ti. (Psaut. de Metz, l,
— (Alexis, st. 8a, XIe s., Slengel.) 85, Bonnardol.)
Puis lor a dit : Seignor, se vos le créantes, Et le nom du preudom li tomme A tous jours mes se tiendront lesdilcs
Je irai la desous a Huidelon parler. N'en tôt le monde n'a mai on foires en semblable guise que dessus.
Sire, ce dist Bertrans, mais moi laissies aler. Qui mieus devisast la façon (18 avr. 1420, Reg. consul, de Lyon, I, 238,
Mais moi, ce dist Torpins, por Dieu de majesté, Du chaste!. Guigue.)
Que je sai les haus nons au besoing reclamer.
(Gui de Bourg., 2170, A. P.)
(Perceval, ms. Montp. H 249, f15c.) Tantseullement ne me deboutes pas a
Or n'en ai maix talent. tous jours mais de vous. (Intern. Consol.,
— Désormais, maintenant : (CUNESDEBETUNES,
F 123 rO.)
Chans., ms. Berne 389, II, XVII, Bibl. clz.)
Lairons du roi, diron ~es de Henri. Se ainsi le faictes, vous me obligerez a
(Gar. le Loh., 1e chans., xx, P. Paris.) Ne mes (Diex en ait los qui tôt puet justicier!) tousjours mais en vostre service. (Louis XI,
N'i perdirent li nostre vaillisanl un somier. Nouv., XLIV, Jacob.)
Vous remanres anuit mes ci. (Chans. d'Antioche, vu, v. 300, P. Paris.)
(Perceval, ms. Mons, p. 72, Potvin.) Se d'aventure, comme il advient chas-
De ceste vile me convient départir, cun jour, elle faisoit ung enfant, elle se-
Dunt tant cum France ait mais duiee S'estoie hors, ne vous en quier mentir, roit a toujours mais deshonnouree. (ID.,
N'en ert la perte restoree. Mes en ma vie n'i querroie venir. ib.)
(BEN., D. de Norm., II, 4907, Michel.) (Aim. Je Narb., Richel. 24369, f° 41 r°.)
Ce tien e ciit, certes, sera lesmoin
Par lot vait mais lor seignorance, K'en sa ~vie A tousjours maix de l'amitié ouverte.
Lor poesté e lur puissance. Ne vit mais, ki la seignorie Laquelle m'as de si bon cueur offerte,
La terre est mais desabilee, Par raison de biauté cust. Que la reçoi.
E la geni morte e afamee. (Chev. as .II. esp., 5453, Foerster.) (CL. ~MAR.,Epist. a Prevost, p. 191, éd. 1596.)
"ID., ib., II, 6107.)
Que j'aie le castel a mon quemandement,
Batailles avnm maint nues Tant te donroi avoir et fin or et argent — A mais lozjors, dans le même sens :
E tantes vers Franceis vencues Que ne seras mez potre en trestout ton vivant. Seront tenuz a rendre. chascun an a
Que tens est mais de reposer. (Gaufrey, 4191, A. P.) mes tot jors. (1285, Lieu-Dieu, Arch. Indre,
(ID., ij., II, 6409.) H 769.)
Si use mais ta vie en pais.
Et de lo piimier la fortune commensa
a estre contraire a li Grex quar maiz ou Chasqun an a mes toz jors. (1291, La
(ID., il'., Il, 6536.) Clarté, Arch. Indre-et-Loire.)
poi non orent victoire. (AlMÉ, Chron. de
Cil qi ça L'envoia avoit de toi anvie, Rob. Viscart, I, 4, Champollion.) A la saint Michau chascun an a mes
Ne voloit que durast mais en avant ta vie. Et bien besoing leur estoit, car ja es- touz jorz. (Act. de 1293 el de 1297 passés d
Chinon,
(J. BOD.,Sax., CILI, Michel.) toient si batus que mais aider ne Fontevr., anc. tit., Arch. Maine-
Se mes vos croi, le maufé m'arde ! voient. (Livr. des faits de J. Bouciq.,se c.pou-
3t, et-Loire.)
(Renart, 1798, Méon.) Buchon.) A cueillir les choses de ladite assiette et
Pou me pourrai mais soubstenir les emolumens d'icelle a mes tousjours.
Mieulx vault vivre soubz gros bureaux (1319, Assiette de 200 liv. de rente, Morice,
Fors a bastons on a potence. Povre, qu'avoir esté seigneur,
(Rose, 13408, Lantin deDamerey.) Pr. de l'H. de Bret., l, 1290.)
Et pourrir soubz riches tumbeaux !
De ceste pucele vous pri. Qu'avoir esté seigneur ! Chantera tres messes en chacune sept-
que dys ? maine de chacun an a mes tosjours.
Que ma suer le gart ~anuitmais. Seigneur ! Helas ! ne l'est il mais.
(Atre per., Richel. 2168, f° 7d.) (VILLOW,Grand lest., xxxvi, Jouaust, p. 33.) (Vend. apr. S. Lorent 1322, Cart. de
Cormery, Bourrassé.)
Lasse ! conment vivrai mais jor ?
(REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 1558, — N'en pouvoir mais, n'en pouvoir plus,
Hippeau.) n'y rien pouvoir : — A toz tens mais, toz lens mais, dans
le même sens:
Por les faus samblanz qu'il m'a fez Quant vous dcrmez, nous en avons Savent aveient des baruns
Doit l'en mes tout le mont mescroire. La noise qui mais n'en pouvons. E des nobles dames beaus dans,
(Le Lai de l'Omtre, p. 65, Michel.) (Rose, 3776, Lantin de Damerey.) Pur mettre lur nuns en estoire,
Reconnu et confessa de sa bonne vo- Qi tant ad fait q'il ne put mees, Que tuz lens mais fust de eus memoire.
lonté, sans nul parforcement, avoir vendu L'em le deit lesser en pees. (WACE,Rou, 3e p., 147, Andresen.)
et ostroyé, et en nom de vente avoir (Provertes de Fraunee, ap. Ler. de Lincy, Pror.) Prent et a acense a tout temps mes.
quitté et delaissié mes por li et por ses Les enfans ont esté tuez pour l'occasion (1315, Fontevr., anc. lit., Arch. Maine-et-
hoirs au deen et au chapitre de l'eglise d'une chose de laquelle ils ne pouvoyent Loire.)
Nostre Dame d'Esverenes, une disme laye mais. (H. ESTIENNE, Apol. p. Herod., c. 18, Tenir les diz molins en bon estaut tout
assise a Chambere. (1288, Lett. de l'offic. p. 291, éd. 1566.) temps mes. (1323, Arch.J 192, pièce 60,
d'Etreux, Pr. de l'Hist. du Clé d'Evreux.) Poitou.)
Et quant tu saras rien que celer tu vourras, — Pouvoir mais ,
pouvoir quelque Et cttroie a touz temps mes perpétuelle-
Ne le dy a ta femme nullement, ce tu l'as; chose : ment. (Charte de 1412, Arcb. de Solesm.,
Car ce elle le scet, tu t'en repentiras Que peut il mais de vostre ignorance ? 20.)
Au premier desplaisir que tu maix luy feras. (MONT., Ess., II, 5, p. 235, éd. 1595.) Quitte ledit achateur touz lemps mes,
(Doon de Maience, 2471, A. P.) (Charte de 1476, Arcb. de Solesm., 100.)
Pour le regard des murmures elle s'en
Allons nous en or mais; assez nous donne peu de peine, si ce n'est lors
sommes nous arrestez a ces gens. (Troi que le confesseur la presse et afflige, — A mais toz tens, dans le même sens :
lus, Nouv. fr. du XIVe s., p. 244.) comme si elle en pouvoit mais. ( Du CHEVRE, Otreierent a mez toz tens pardurable-
Trad. du Chasteau de l'ame, f° 147 vo, éd. ment. (1271, S.-Florent, Arch. M-ct-Loirr .)
— Toujours : 1601.) A mes lot tens pardurablement. (1277,
Jeune mais de ten outrage.
A lozjors mais, lozjors mais, à per- Fontevr., Arcb. Maine-et-Loire.)
(RENCLUSDE MOILIENS,Miserere, CCXVII,11, ean —
Hamel.) pétuité : — A tens mais, dans le même sens:
pardurablement. (Ch. du Mats que il plaise a Nostre Seigneurriens
vous Ainsi en revenimes sanz riens perdre'
À temps mes
XIIIe s., Fontevr., anc. til., 228, Arcb. garder en bonne santé, je ne crains mes que ce que le mestre de Saint Ladre
Maine-et-Loire.) en les maulx qui me sauroient advenir. y avoit perdu. (JOINV., Hist. de S. Louis,
(Ib., lett. LXIII, au roy, 1527.) p. 167, Michel.)
— Mais toz
dis, dans le même sens : Il sont certeins que il ne pevent vivre
Mais que je vive, je n'ay cure
~Despuisl'avons ceens norrie et alevee De m'enrichir d'un plus grand bien.. mez que tant comme il plera a monsei-
Et l'avons, mais tous dis, nostre niesce apelee. (BELLEAU, la Reconn., V, 5, Anc. Th fr., t. IV.) gneur. (ID., ib., p. 136.)
(Berte, 2826, Scheler ) Qui ne trouvera admirable de veoir les Lors li dit le roy que il li redeist ce que
il li avoit dit au matin ; et il dit que il
mais, dans le même sens : gens d'armes meiner les chevaux au grand
— A tout pas rangez en bataille ? et quibataillon
sera l'ennemy n'avoit pas conseil du redire, mes que de-
Car j'ay vouloir te priser a tout mais, qui ne s'effroye, voyant le des vant ceulz qui estoient au matin avec le
Ven qne je suis le tien a tout jamais. corselets, des boucliers, la cavallerie, les roy. (ID., ib., p. 137.)
(Epist. du Cheval. gris, Poés. fr. des xve et archers, les tireurs de fonde, et chascun Ly maire, ly eschevins et ly jurez ne
XVIes., III, 279.) mis'a part, et bien a poinct, tous suivans pourront tesmoigner mai que une annee
leurs chefs en belle ordonnance? Et ainsi, apres leurs offices. (1320, Ch. d'affranch.
— Ves
mais en avant, dorénavant : mais qu'ils aillent d'ordre, et fussent ils de Fresnes, etc., Verdun, Cabinet de
Des mes en avant. (1343, Lett. de Phil. cent mille hommes, si marcheront ils tous M. de Labry.)
de Valois, Arch. Loiret, Ste-Croix, N.-D.- ensemble paisiblement et a leur ayse, Et qui est Dieux mai ques nostre si-
des-Barres.) comme si chascun d'eux estoit tout seul. gnour? Ou qui est Dieu mai ques nostre
(LA BOET., Mesnag. de Xenoph., Feugère.) Dieu? (Ps., XVII, Maz-798, f°48 vo.)
— Onques mais,
jamais : Et bien, o Ischomache, dis je, mais que
ton homme soit bien apprins a comman- Li latins ait plusour mos que nullement
Jeune mais de ten outrage,
Onkes mais ne t'en desqnaresme. der, de sorte qu'il se sçache faire obéir, en romans on ne puet dire, mai ques per
tout bien ainsi et
penses tu qu'il soit du ib.) circonlucution et exposition. (Ib., f°4 r°.)
(RENCLUSDEMOILIENS,Miserere, CCXVII,11.
Van Hamel.) vrayment parfait? (ID., Il n'ait mai kes iniquiteit et mauvistieit
Ne cuit c'onkes mes dame fast Et est chose merveilleuse qu'ils se lais- penceit. (Ib., f° 89 vo.)
Par i.
tel home deceuc. sent aller ainsi tost, mais seulement qu'on Q'ils vendront ou parmiteront mesques a
(Dolop., 4181, Bibl. elz.) les chatouille. (ID., Serv. vol.) ledit terme. (31 janv. 1373, Livre des Bouil-
lons, CXVIII, p. 375, Bordeaux 1867.)
L'eglise de Dieu desolee
— Quand, lorsque :
Est plus qu'oncques mais adoulee.
Mon pere. mais que j'aye dit deux mots Je n'ay mais que cest esguillette.
(CHR. DE PISAN,Liv. du chem. de long. estude, Couchez vous tousjours, ma fillette ;
371, Püschel.) a madame Françoise,je vous iray trouver.
(TOURNEBU, les Contens, II, 2, Anc. Th. fr., Incontinent vous suiveray.
nul lens mais, dans le même sens : t. VII.) (Farce d'un amour., Anc. Th. fr., 1, 217.)
— A
Ne reclameront. a nul tens mes. (1279, Ce sera grand pitié de la vie qu'elle fera — Ne mais que, dans le
même sens :
Barzelle, Arch. Indre, H 112.) tantost, mais que tout nostre mystere soit Quant Rollanz veit la cuntredite gent
Et sanz venir encontre a nuls temps mes. descouvert. (ID., ib , III, 7.) Qui plus sunt neir que nen est arremenz,
(1342, Hôtel-Dieu d'Angers, B. 19, Arch.
0 Vous prendrez bien encores plus de passe Ne n'unt de blanc ne mais que sul les denz.
Maine-et-Loire ) temps, mais que m'ayez entendu conter ce (Roi., 1932, Mûller.)
qni s'est passé. (G. BOUCHET, Serees, I, Prenons bataille a .I. jor ademis,
— jf<ns nul jor, dans le même sens : 200, Roybet.) Qe n'i ait home qi de mere soit vis,
Reeognu que mais nul jor cis terrages Helas ! ma fille, helas ! qui me cloria les yeux Ne mais que. II. qi diront el pais
ne li pooit resceir. (1263, Cart. d'Aine, Mais que monpâle esprit soit monté dans les cieux? Li qeus de nous en escera ocis.
f 158 ro, Arch. de l'Etat àMons.) (RACAN,Berg., III, 2, Bibl. elz.) (Raoul de Cambrai, 4260, A. T.)

— AfoKShMt, voir MAISHUI.


— Sinon, excepté, si ce n'est que : Onques n'ot oir ne mais que moi.
(REX. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 4843,
Mais oan, voir MAISOAN. Tot sos fidels i saciet Hippeau.)
— Mais que Judes Escharioh.
(Passion, 99, Koschwitz.)
— Mais que, pourvu que : L'en dit, sire, je ne sai ce c'est voir,
Et pardonrai trestot, par S. Richier, Et estoit (le vaisseau) touz ou flun, mais que le roy n'a encore despendu nulz de
Mais qe mes oncles puisse a toi apaier. qu'il en paroit entour un pié. (MÉN. DE ses deniers, ne mes que des deniers aus
(R. de Cambrai, 2284, A. T.) REIMS, 161, Wililly.) clercs. (JOINV., Hist. de St Louis, p. 128,
Michel.)
E mes ke ja n'eusse dit ceo k'est avant Et se il failloit de prover son estaige
Fors sus le sen ke es ensivant, qu'il tanrront aillors, il ne porroit estre
Enfin vus suffira assez acusez masquez de paier la taille qui li — Ne mais, dans le même sens :
À tu[z] vos éovres ke ferez. seroit gestee avenammont. (1268, Cart. de Tuit sont ocis cist Franceis chevalier,
(Enseignemens d'Aristote, ap. Roq Enbrechier.) Dijon, Richel. 1. 4654, fo 12 rO.) Ne mais seisante que Deus ad espargniez.
, (Roi., 1688, Müller.)
Bon l'aurez par raison, Amiles ne trouvai qui fust por lui mas que
Mas qu'ennuit demores en ma povre maison. Hildegarde. (Li Amitiez de Ami et Amile, Guenes respunt : Jo ne sai veirs nul hume
(Girart de Ross., 2065, Mignard.) Nouv. fr. du XIIIe s., p. M.) Ne mais Rollant.
Dont Il mist M. les bras au col et li fist (Ib., 381.)
Si s'acorda avec les Genevois et leur
dona le lieu de Galatas, et les franchi de une fause acolee; elle jeta sur son bras a Et fu covers d'un vert paile vergiet
tous peages, gnbeles et usages par toute l'envierse main et dist : Ha, sire, por Dieu Dessi en terre menuement trencié,
Romanie, mais que ils lui aidaissent a con- merci, je savoie bien qu'il ne vous chaloit Qu'il n'en paroit ne mais l'oel et le pié.
quester son empire. (Liv. de la Canqueste mais que vous fussies de moi partis. (Rom. (RAIMB.,Ogier, 4617, Barrois.)
de Moree, p. 26, Buction.) de Kanor, Richel. 1446, f° 42 v°.)
L'espee an duc lur a mnstree ;
Il n'est homme plus necessaire ne plus Et ne verra l'en mes que bestes sauvages E quant chascun l'a esgardee,
proffitable que le mire. mais que il soit par la berrie. (Livre au filz Agap, ms. Od le dévié que cil lor fait,

Richel. 24287, t°71a.)


,
loial et sage. (J. DE SALISB Pvlicrat., Berne 307, p. 153~e.) Si n'i ont anc puis antre plait
Quant on doue aucune popsteit dou Mais drl eissir senz demorance.
Pineegnerre, Vivant vons prie monde ou de l'esglisp a ceus qui perver- (BEN., D de Norm., II, 10193, Michel.)
Qu'a ly vegniez met qu'il vous phise. sement vivent, que fait on autre chose Tuit li chanoine a tant s'en vunt,
(Pass. Nostre Seigneur, Joh Myst., II, 162.) mail ques on envre porte
la d'axarrance ? Ne meis sol dui, qni remeissunt.
, (Ms. Berne 365, to 137 V.) (G. DE S. PAIR,M. S. Michel, 1915, Michel.)
Toutesfois j'espere, mais que il soit ques-
tion d'aller voir le roy, que sa santé re- Li faivres ne doit forgier es frères Ni a celui qni ait talent.
doublera. (Lett. de Marg. d'Angoul., lett. mesque ce que il doivent avoir de costume. Ne mais li hi as Desconneus.
LIX, à M. le grant-maistre, 2 avril 1527, 3a p. des cout. des Chartr., ms, Dijon, (RFN. DE BBAJEIT, li Bians Desconneus, 200,
Gêuin.) f° 11 r°.) Hippeau.)
Plusieurs sont qui ne visent a aultpe patine. (1386, Invent. de S.-Amé, p. 18, Eatour avoit blanques maissailes
cbffl ne mais a bien avoir sans regarder Arch. Nord.)
Faisant au ris .n. foiseles.
dont il vient. (J. LEGRANT, Livre des bonnes Cacodemon, mais ange. (Gloss. deSalins.) (A. DELA HALLE,Jeu Adan, Vat. Chr. 1490,
meurs, f° 8b.) f° 132b.)
Il est donc maez logicien.
Mais s'est conservé au sens de plus dans (Le Martyre de S. Denis et de ses compagnons, Un poi pensa, sa main a sa maischele.
plusieurs provinces, telles que la Sain- Jub., Myst., 1,106.) (Anseis, Richel. 793, f° 3b.)
tonge, le Poitou, la Flandre, la Bourgogne Adonc se mettra en toy Sa main a sa maxele.
(Rom. et past., Bartsch, I, 9,3.)
et la Bresse. < 1 fon mai de charivari. » Et abatra la maise loy.
(Noëls de Bourg, 1661.) * Y o bien mé de (Nativ. N. S. J.-C., Jub., Myst., II, 50.) Bele ont la maissele.
El sy vendra a maise fin. (MONIOTDE PARIS,Bartsch, Rom. et past., III,
mondo. » (Chans. Bress., Bugeys. et Domb., 43,33.)
(Geu des trois Roys, Jub., Myst., II, 114.)
Philib. le Duc, p. 323.) Dans l'Orne, mais Sa main a sa maixelle,
s'emploie au sens de très : « Elle n'était A tort et a maise cause. (16 août 1428,
En sospirant, son dous amis rappelle.
point mais grande. » Dans l'Ouest ne
Reg. aux Consaux, Arch. Tournai.) (Cuens Guis, ap. P. Paris, Romancero fr., p. 37.)
ftMMj!? signifie « n'est-ce pas ? » Le wallon Que s'une t'ois y sont logez Qels ieus ! qel bouce! Et qel mascele 1
maîe a le sens de jamais.Dans le Dauphiné En quelque ville, en quelque bourc, Bien aferroit a.I. baron.
Nous ne les pourions devoyer (Chans., Vat. Chr. 1490, f° 112 r°.)
et la Suisse rom. mais s'emploie pour dire Et nous seroit ung mais destourt.
encore : « Et puis je resterais mais toute (Misl. du siege d'Orl., 20070, Guessard.) A poi ke li cners ne li fent,
De pitié moille sa maisselle.
seule. » (L'Enf. de l'Hôpit., Biblioth. univ. Et plus leur maise volenté (Poet. ms. avant 1300, t. III, p. 1355, Ars.)
et Revue suisse, 1884, no 71,p. 257.) Dans la Ce croistra de plus vous mal faire.
La pucele que je vos di
Champ. on dit mesque, pour quand,lorsque. (Ib., 5679.)
N'avoit pas a biató failli,
Mais que est resté dans le patois de Mor- Ce fa par fans onort de gens de maise vie. Ains avoit la color novele
(Geste des ducs de Bourg., 208, Chron. belg.)
tagne Flandre) pour signifier seulement : Sor chascune blanche massele.
(Durm. le Gai., 1921, Stengel.)
Vous estes une moise personne.
« J'avos 10 sous, j'enné pus mais qu'huit. » (Farce d'un amour., Ane. Th. fr., 1, 214.) Le baisa cent fois en le masselle.
Norm. et Canada, mais que, lorsque, après Rouchi, mais, mauvais: « Sentir mais », (Baud. de Seb., l, 833, Bocca.)
que : « Jelui en parlerai mais qu'il arrive. » Le destre pié devant du loup porte me-
Maine, mais que, en attendant que, pourvu
sentir mauvais.
decine au mal des mamelles et es bouces
que, dès que. Berry, mais que, à moins 3. MAIS, s. m. ? qui viennent aux porceaux privez dessoubz
que. Morv., mâque, lorsque. Forez, mâque, Par pluseursplaces mesle mais,
les maisselles. (Gast. Feb., Maz. 514, f° 24a.)
pourvu que. Pic., ma que, excepté, si ce 1 met huille et lart et remais, Vos simples et plaisans masselles
n'est que. Et tout ce que l'en puet entendre Qui a point blanches et vermeilles
Qui plus grant flambe doie rendre. Sont coulourees.
2. MAIS, maiz, maais, maez, mois, adj., (G. GUIART,Roy. lign., 3513, Buchon.) (FROISS.,PoésRichel. 830, fO120 rO.)
mauvais, dans tous les sens de ce mot : 4. MAIS, voir MET. Son sceptre sur les genoulx, et sa main
Fils de maise pntain, comment osas penser,
a sa macelle. (Perceforest, vol. II, ch. 38,
MAISAASIER, VOir MESAAISIER. éd. 1528.)
De si villainementencontre moy jouer !
(Le Livre Oger de Dannemarche, Mort Baudouinet,
MAISAWAN, voir MAISOAN. — Visière :
Brit. Mas. reg. 15 E VI.)
L'ung des clous de la maisselle se rom-
Robert, comme aves maise genle ! MAISCEL, voir MAISEL. pist. (J. D'ARRAS, Melus., p, 95, Bibl. elz.)
(A. DE LA HALLE,li Gieus de Robin el de Marion,
Cousemaker, p. 404.) MAISCELE, - elle, maischele, maissele, Poit., Vienne, Deux-Sèvres, maisselle,
maisselle, messele, massele, masselle, mas- mâchoire, dents. Bourg., Yonne, Perreuse,
Et que aucune maise souspeçon i pour-
roit avoir. (La Response del Best. mestre cele, macelle, maissaile, maiselle, maisele, mancelle,bouche, mâchoire. Wall. et Na-
Richard de Furnival, li Lions, p. 66, Hip- mazele, maixelle, maisiele, maxele, s. f., mur., masale, mâchoire, joue. Bouchi,
peau.) mâchoire, joue : maciele, grosse joue. Guernesey, maiscelle,
Deux femmes sont banies de Valencien- Tu as ferut la maissele de tuz les miens maisselle, la harpe ou jambe d'une porte.
nes « pour maais ostel. » (1280, Lelt. des enemis. (Liv. des Ps., Cambridge, m. 8,
échev. de Val. aux échev. de S.-Quentin,Arch. Michel.) MAISCELETE, maisselete, - ette, messe-
mun. S.-Quentin, 1. 30, A 4bis.) En cheveistre e en frein lur maiseles
lete, masselete, s. f., dim. de maiscele, mâ-
Ci a maise eicusacion, cunstrein. (Ib., XXXI,10.) choire, joue. On le trouve souvent employé
Et ancor pire entencion. pour dire joue mignonne, visage délicat :
(Renard contrefait, Tarbé, Poët. de Champ, ant. Atant s'aisait, sa main a sa maissele.
(R. de Cambrai, 4699, A. T.) De lis, de roses qu'i mellerent
à Fr. I, p. 54.) Les messeletes colorerent.
La dame demoura Cleres les denz, la buche bele ;
N'out pouint de barbe en sa mazele.
f
(Alhis, Ars. 3332, 122b.) Masseletes, maisseleles.
(Var. de la cop. de Ste-Pal., à l'Ars.)
Enfremee en latoar ou grant dolor mena;
(Vie de SI Giles, 61, A. T.)
Pleure pour son enfant et mult le regreta : De lis, de roses qu'ils mellerent,
Maidist le maise famé c'au naistre li aida. De bou parforet nostre sires la massele Les maisselettes coulourerent.
f
(Charles le Chauve, Richel. 24372, 21d.) de cest leviathan. (Moralit. sur Job, ap. (Ib., ap. Duc., Maxillarii dentes.)
Mais cescun fu en cuer fans, traytrez et lais, Foerster, Dial. de Greg. lo pap., p. 357.)
Car encontre Huon firent pluseur jeus mais. MAISCHELE,voir MAISCELE.
Ele depaint se metMe/e
(H. Capet, 4340, A. P.) Ausi
corne on pMat une aissele. 1. MAISE, s. f., mauvaise action :
Con povre prisonnier, maise robe vestie. DEMOILIENS,
(RENCLUS 6, Van
Miserere, LXXXVI, Il a fait a tort et a maise. (30 mai 1409,
(Cuv., du Guesclin, 14320, Charrière.) Hamel.) Cart. de Flines, DGCLXXXV,p. 739, Haut-
Et un rois villains, qui feroit Diva, por qu'a cis enfes moillie sa maisiele ? cœur.)
Maises œuvres et villenie. Dame, il s'esvolla ore et menoit si grant herle, Cf. MAIS 2.
(G. MACHAULT, Confort d'ami, p. 97, Tarbé.) Jel fia bien alaitier a une damoisele.
Banis a .m. ans pour anieus et pour (Enf. God., Richel. 12558, fO48d.) 2. MAISE, mese, meze, mase, masse,
meslin et pour maisesenfances faire. (1362, Dont met sa main a sa messele. meisse, meeze, meesse, moise, mose, s. f.,
Reg. des chos. comm., Arch. mun. Valen- (Dolop., 3553, Bibl. elz.) Var., maisselle. caque :
ciennes.) .m. fois le baise, par moult grant amisté, Que nuls ne puisse vendre ne acheter
Une maise casure inde, iiii. touaillez de Ens le maisele. ledit harenc en maises ne en tonniaus
soie que bonnez que maises pour tenir le (Huon de Bord., 4834, A. P.) sans compte : c'est assavoir en chascune
maise de harenc sor doit avoir un millier Pour chascune mase on on demeure. N'oi l'om mais si fait mazel.
inéd.
(Ch. de 1365, ap. Beauvillé, Doc. (BRN., D. de Norm., II, 20019, Michel.)
et vingt harens pour forneture. (1320,
Ord., IL, 576.) concern. la Pic., III, 178.) Des gens Raoul faisoit molt grant maisel.
Qu'il ne puisse achater ouvendre harenc (R. de Cambrai, 2765, A. T )
— Sorte
de mesure de terre :
en maise ne en tonnel sanz compte. (1326, Tuit li treffonz de ces bans desor no- Quant ce vit Guiteclias que d'ax font tel maisel.
Arch. JJ 64, 1° 200 vo.) meiz sont l'abbeit et l'eglise de S. Vin- Il fait croser soz terre a pic et a martel
A ses angigneors dont ot pris miint chastel.
Se le vendeur ne l'acheteur s'acordent cent de Mes, fors .m. meizes de terre c'on (J. BoD., Sax., ix, Michel.) Var., messel.
que li harens soit comptez le vendeur tient en fiez de moi ki gisent dedans ces
prendra une mese et l'achateur une autre bans. (1255, Cart. de S.-Vincent, Richel. 1. Et d'une part et d'autre fu molt granz li maisiax.
par main estrange. (Ib., fo 201 vo.) 10023, f° 80 vo.) (ID., ib., CCXXVIII.)
Et si le vendeur et l'acheteur s'accor- MAISEAL, voir MAISEL.
De sanc et de cerveles i est granz li maisiax.
dent que haran soit compté, le vendeur (ID., ib., CXCIII.)
prendra unemose,et l'acheteur une autre,
par main estrange, et a la revenirrevenue que 1. MAISEL, - siel, - seal, -
ssel, - scel, De nostre gent fesoit moult grant maissel.
(Aleschans, 6269, Jonek., Guill. d'Or.)
ces deux reviendront, doit tout le meys., mas., maz., mac., mess., s. m., bou-
remanant du haran. (1350, Ord., 1, 358.) cherie : Jo vous ai orendroit des Turs fait grant maisel.
Var., moise. (Chans. d'Aulioche, II, v. 557, P. Paris.)
Si ne soit macecliers si hardis ki venge
Que tous herens eu masse demeurent car ens el maisiel desloial ne soursamee. Hui cest jor nos confient morir, -
en le masure de quoysoit il sont enmasé.du (Bans d'Hénin-Liétard, Tailliar, p. 405.) Si nos fera ensevelir,
lieu dont ils viennent, blanc ou roux, Que les biesLes et li oisiel
Li preudom mainne son buef au maisel
sans remuer des mases la u il ont esté en- Ne facent de nos cors maisiel.
masé. (1394, Reg. des stat., p. 39, Arch. por ocire. (Serm. du XIIIe s., ms. Cas-in, (MOUSK.,Chron., 7494, Reiff.)
Abbeville ; Mon. de l'histn du Tiers ro 100a.)
mun.
Etat, IV, 191.) Var., meses (ap. Duc., Meisa1.) Apres çou ferirent entr'aus et ont fait un
Pour cause de ce que les bouchers des masiel tel que bien .II. c. en i misent a
Sur chascun millier de harens amenez grans, petis maiseaux, et aussi les autres mort. (Kassidor., ms. Turin, fo 84 vo.)
bouchers de le vile d'Amiens s'efforchoient
par charroy, en mande, a sommier ou en
Ord., de leurs moutons, veaux, agneaux, pour-
mezes, quatre deniers parisis. (1403, Mais uns riches rois le guerrie,
VIII, 614.)
cheaux et autre menu bestail acorer et Si siet a tout se baronnie
tuer en leurs maisons et prez de leurs Entour Rochebourc le castel,
Ung estrelin chacune meisse de harenc. estaux. qui tournoit a grant deshonnes- Si li est tournee a maissel,
(1450, Arch. JJ 185, pièce 83.) teté et corrupcion d'air. est ordonné que Ses homes et ses fies gasles,
Une meeze de sores contenant ung mil- tous bouchers quelzconques. tous leurs Arses viles, bours et chites.
lier. (26 août 1512, Ord. sur le tonlieu, bestiaux gros et menu. feront acorer et (Fregus, p. 161, Michel )
Arch. mun. S.-Orner.) tuer au lieu de l'escorcherie ordonné a
tuer les bœufz et autre gros bestail, sur Si escrie chiaus don caslel :
: .XX. sols parisis d'amende. (1282,
Régle- Feres ! Tourné sont a maissel
— Botte Li traitour, li losengier.
En la paroisse de Chasteauneufen plu- ment de l'êchevinage d'Amiens pour la cor-
poration des bouchers, ap. A Thierry, Mon. (Ib., p. 81
sieurs héritages le suppliant prinst quatre inéd. du Tiers Etat, 1.1, p. 243.) Les Juifs en ont mors, molt en font grant maiscel,
meesses d'osier, dont il en trouva les trois Mais que dis en garirent en la crote Japhel.
meesses cueillies. (1402, Arch. JJ 157, pièce Ainsi que ung boucher fent la char adz masiaux.
(De Vaspasianus l'empereor, Ars. 3516, f 83c.)
274.) (Ciperis, Richel. 1637, f° 61 rO.)
Nos poons remuer le commun meysel en Diex ! tu i enduras .t. dolorous maisel.
— A maise, à la fois : quelque lue que nos vodrons. (1304, (B de Seb., ix, 137, Bocca.)
S'ont si lor cemin droit tenu Franch. de Clairvaux, LVIT, Arch. Clair- Adossons le dous aigniel
Que devant vespre sont venu vaux.) K'en crois fist de son cors maisiel.
Devant le roi de Catanaise ; Comme char a maisel le vont tout decopant. (Ren. le Nouv., 6743, Méon.)
Tôt iii. le saluent a maise. (CUVEL.,dit Guesclin, 22456, Charrière.)
(Du Roi Guillaume, ap. Michel, Chron. angl Il en feront moult grant maisiel.
norm., III, 115.) Et ossi poront chil .vi. dessus dit aler (JEAN DE CONDÉ,la Messe des oisiaus, 376,
en leur mois visiter le maisiel s'il tiennent Scheler.)
Sancerrois et Fr.-Comté, Sauget, maisse, l'ordenance dou maisiel, et parler as
wardes dou maisiel, et yaux commander On trouve encore ce mot avec le sens
paquet de chanvre formé de plusieurs
poignées. qu'il facent bien tenir l'ordenance. Et aront de boucherie au commencement du XYJle
chil .vi. tel salaire que chi apres sera or- siècle:
3. MAISE, meise, meize, meyse, meze, dené. (1381, Reg. de la vinnerie, draperie,
etc., 1343-1457, fo 140 v°, Arch. Tournai.) Ce voyant les gouverneurs le lundy sui-
mase, s. m. et f., jardin potager : vant firent abbattre tous les bancs des
Icellui Hugonin s'estoit mucié ou grant bouchers et tout le grand meseau, qui fut
Teil partie de champ. et teil partie de masel ou boucherie de la vil de Chalon. grand perte et donmage. (Le levain du
meyses. (1229, Cart. de S.-Vincent, Richel. (1388, Arch. JJ 133, pièce 24.) Calvinisme, p. 51, éd. 1611.)
1. 10023, fo 33 ro.)
Comme cars an masiel fu ses cors decopes.
Toutes les terres, gastines, meises, de- (Geste des ducs de Bourg., 6302, Chron. belg.) Maizeau, mazeau, désignait une bou-
serz et ajonz. (Ch. de 1310, Arch. Loiret, Lequel tantost Flamens dehnchierent cherie à Valenciennes. Il existe encore
Ste-Croix, Olivet, F.)
En hebergement de Perrois le Fort, item, menu comme char a masel. (Trahis. de dans cette ville, dit l'auteur du Diction-
les meises du Peray et du Coudray. (1353,
France, Chron. belg., p. 94.) naire Rouchi, une rue Entre deux mazeaux
Aven de Pré-le-Fort, ap. Le Clerc de Douy, Laquelle femme le suppliant trouva en réellement située entre deux boucheries
Arch. Loiret. ) la boucherie ou macel. (1460, Arch. JJ 192, avant qu'on ne fit disparaître celle qui
pièce 84.)
Et fit fonder la religion des sœurs Col- était sur la place. Cette rue existait déjà
lettes, cituee en grant meize de costé lez Nous pourrons faire maiseal en la ville
frere Baude. (1480, J. AUBRION, Journ., de Mugnet. (Franch. de Monnet, trad. du au xvi" s. :
p. 108, Larchey.) XVe s., Ch. des compt. de Dijon, 122, Arch. Le reng de la maison de la ville depuis
Doubs.) le coing de entre deux maiseaulx jusques
La maisonnette. que. ciet en grant
meize. (1531, Arch. mun. Metz, carton Avec ce debvera ledict maistre faire au coing de derriere la tour. (Réglem. de
oster du masel ladicte mauvaise chair. 1553, ap. Ch. Paillard, Hist. des troubles
935.1 relig. de Valenciennes, III, 410.)
(1534, Arch. Meurthe, B 419, fo 114.)
Aucun des habitans ne peut tenir plus A Metz et à Verdun, il y a la rue Mazel.
grand nombre de bestail. ez parchiers et On dict maisel. (Ib.)
mezes communs. (Cout. d'Auvergne, Cout. : 2. MAISEL, s. m., boucher :
gén., II, 474, éd. 1604.) — Carnage, massacre, tourment
D'umes funt e de femmes mult dolerus maisel. Je cognois trop mieuls mes agniaus,
— Habitation : (WACE,Ron, 2" p., 4190, Andresen.) Mes brebis et mes moutonciaus,
La saison, le terme et le mois Tout avoient chargié pain, vin, char
Sait aux bouchiers ou aux maiseaux, et forment, Pour leurs terres des buissons dis
Qui vaudront .xx. sols de tournois.
Et toutes garnisons dont ilz ont grandement, huit deniers par , et pour leur terre de et
la
A la fin, se li fais fust alez maisement,
(FROISS.,Poés , II, 311,44, Scheler.) Qu'ilz se fussent partis bien et hastivement.
maiserete huit deniers. (1323, Aroh. JJ 62,
fo 45 v°.)
Nom propre, Mazeau. ,
(ID., ib 1341.)
MAISELE, voir MAISCELE.
Pour le vin de rente cy dessus escript MAISERIL, maz., mes., s. m., petite
dont on est maisement paiez. (1384, Dé-
nombrem. du temporel de l'abb. de S.-Remi
maison :
MAISELEMENT, mas., s. m., carnage, Arch admin. de Reims, t. III, Ip. 607, Uns viez meserilz assis en la ville de
massacre: Doc. inéd.) Tours. (1371, Reg. du Chap. de S.-J. de
Saisne vont par la vile, fon lor maselement. Jerlts., Arch. MM 29, f° 41 v°.)
Le garda maiiement.
(J. BOD.,Sax., XII, Michel.) (Geste des dues de Bourg., 8255, Chron. belg ) Sera tenue de faire esdiz meserilz une
granche a ses coux. (Ib.)
MAISELER, - eller, - aleir, meis.,
mas., La corde estoit maisement tournée.
(Compt. de 1445-46, S.-Amé, Arch. Nord.) Un appentiz et un mazeril. Une alee
v. a., abattre, en parlant d'un animal de devers le dit mazeril. (20 av. 110), Bail
boucherie : La machonncrie qui a esté maisement a rente, Arch. de Solesmes, XIVe s., 8.)
fondee. (1459, Devis p. la reconstr de la
Que nul qui non haura banc ou masel, cath. de Noyon, Arch. Oise. Ung maiseril avec le courtil gis en la
non maselleit chers fresche en nul temps ville de Sollesmes. (Acte de 1402, Arch. de
de l'an pour vendre a personne qui soit. Suis je maisement Sole.smes, XVe s., 5 )
(1400, Régi. p. les bouch., copie Arcb. Frib., Avec ce comment!
Leur déduit me plalt.
Deux mazeris et une ouche. (1470, Bail,
cart. 1bis.) S.-Cyprien, 1. 30, Arch. Vienne.)
(1477, Jeu extraord. fait par Jehan d'Estrées, ap.
— Absolument : Beauvillé, Doc. concern. la Pic., l, 152h.) Et encore au XVIIe s. :
Fasons savoir a tôt que cornent nos ja- Qui de leur jugement (des ecbevins)
dix haons fait lettres et ordinances por parlé maisement dehors jugement et deara
ce
Mazeril et fondis où il soulloit avoir des
maisons. lesquelles ont esté ruinées du-
nostre masaleir (et) masalent in nostre puist estre convencu par tesmoings il rant les troubles et guerres. (1610, Chap.
masel. (1410, Arch. Fribourg, 1" Coll. de donra .xx. s.(Trad. du 27 juillet 1489 d'une de Mirebeau, S.-André, Arch. Vienne.)
lois, n° 189, f° 53 v°.) ch. lat. de 1245, Bull. de la Comm. hist. du
Nord, IV, 240.) MAISETÉ, - et, maesté, s. f., qualité de-
— Maltraiter : Maisement ce qui est mauvais, mauvaise action :
Ses crins dernmpre e sen vis maiseler. Faulsement
(Alexis, st. 86c, XIe s., Stengel.) Tu t'es encontre moy portee.
(GREBAN,Mist. de la Pass., 27075, G. Paris.)
Tant sui pleine de vile ordure
De maesté et. de luxure
C'est Huelin qui vos meisele, Ke el temple ne puis entrer.
Qui l'autrir fut a vos herberges Vous soupesonnez moysement; (De Sie Marie l'Egipt., Richel. 19525, f° 18 rO.)
Le message Lowis faire. A cela ne vous fault arter.
(Mort du roi Gormond, 237, ap. Reiff., Chron. de (Farce d'un amour., Ane. Th. fr., I, 214.) PI in est (le siècle) de maesté et de maesesmeurs.
Nousk., Il, p. XVIII.) (GUICH.DEBEAULTEU, Serm., p. 15, Techener.)
La fu se bielle bouche — Milaisément, difficilement : Et par ce sanle il que li prodi-bes ne
Tainte, noire et raiee Vous estes si tendre, vous porries mai- soit mie mauvais de maisetet moraf; car ce
Et sa très clere fache sement mangier char de cheval, de tor ne n'est mie apetit de malvaiseté, ne corrum-
Tainte et descoulouree, de vaque,de poulain ne de jument. (Dialog. pans ne defaillans de vigeur. (Li Ars d'Am.,
Et si biel oel estaint fr.-flam., 1° 4e, Michelant.) I, 406, J. Petit.)
Et sa car maiselee Fols est qui ne se veut servir
Qui par le S. Espir fu concene et nee. Quant n'a dont sergens puist tenir ;
MAISETER, v. a , souiller :
(Li Soulfranche N.-S., Richel. 2039, f° 17 r".) Maisementpenseroit d'autruy, Li boins dus de Buillon a le chiere membree
Messin, mezaler, broyer, abîmer, exter- Quant il ne veult penser de luy. Fa pié a pié as Turs, tint traite l'espee,
miner. Suisse rom., Fribourg, mazaller, (Quatrains moraux, ur, tiré d'un ms. da xv8 s.) De sanc et de cervelle fu tainte et maisetee.
(Chev. au cygne, Richel. 795, f° 222 r*.)
abattre un animal de boucherie. Le chevalier dressé s'estoit, mais maise.
ment passoit sur son dextre pied. (Perce- MAISGNAOE, VOir MESNAGE.
MAISELERIE, voir MACECLERIE. forest, vol. i, f" 148e, éd. 1528.)
Dans le Haut-Maine on dit mâsement, MA.TSGRESSB, voir MAIGRECE.
MAISELLIER, voir MACECLIER.
moasement, dans le sens de méchamment,
MAISELOIRE, s. f., boucherie : malicieusement, et aussi dans le sens de
MAISHUI, - huy, - huit, - huyt, - ui, mes.,
adv., aujourd'hui, dès aujou-d'hui, dès ce
Maiseloire. (1348, Compt. de Champ
,
Duc Machecarii.)
, ap. presque, tout au plus, il s'en faut peu. moment, maintenant :
Wall., majemint, mal. Et cent dahez ait, qui mesui
MAISEMENT, maissement, maesement, MAISENCELLE, voir MAISONCELE. Lessera a joer por lui !
masement. moysement, adv., mal, mauvai- (CHREST.DE TROYES, Chev. de la Charrette, p. 53,
sement, méchamment : MAISENNAGE, voir MAISONAGE. Tarbé.)
Che fu une parchon masement ordenee. Allez vous logier pour maishuy, car il
(B. de Seb., v, 117, Bocca.)
MAISERE, voir MAISlERE. est assez tard, mais demain, au plaisir de
Dieu et de Nostre Dame, nous vous verrons
Se maisement cilz le vendi, MAISERER, meis., v. a., construire, ma- de plus prez. (WAVRIN, Anchienn. Cron.
Pour quoi a acheter tendi ? çonner, en parlant d'un mur : d' Englet., t. I, p. 287, Soc. de l'hist. de Fr.)
(Renardcontrefait, Tarbé, Poët. de Champ.ant. à
Fr. 1, p. 55.) Entre dons altels est cil pilers meiserez, Car occuppez
A la Mere Deu est cil de desuz sacrez. Est, qu'il ne peut venir maishuil.
De la lei Den furent mestre, (GARN., Viede S. Thom., Richel. 13513, f° 91 v°.)
Mais il la garderont maesement. (Un Mir. de N.-D., de l'empereris de Romme,
(ta VisionS. Paul, Richel. 19525, fO14 r°.) Quant il l'ot trouvé (le puits), si le fist Th. fr. au m. â., p. 376.)
vuidier et maiserer tout neuf. (Chroniq.
Tiens est l'estat de ma nature : d'Ernoul, ch. XI, Mas-Latrie.) Je vous avisse que vous ne venesmeshui
A nuli ne fais maisement plus avant. (FROISS., Chron., VI, 333,
Qui me prent resonablempnt. Et si avoit .IIII. palais Luce, ms. Amiens.)
(Desputois. du vin et de l'iau, ap. iub., Nouv E .IIII. cors sur les murs fais,
Dont li mur maiseré. estoient. Nostres chevaus se passeront bien mes-
Rec.; l, 299.) hui de ce que nostres varies trouveront.
Qui a la mer se comhatoient.
Vous gardes maissement. (Li Riote del (Sones de Nansay, ms. Turin, f° 91b.) (ID., ib., II, 398, Lucp, ms. Rome.)
monde, p. 10, Michel.) Et je te le acorde meshui et demain, et
Il a moult bien la chiere de niaisement paier. MAISERETE, s. f., dim. de maisiere, encores le tierch jour apries. (ID., ib., IV,
(Cuv., du Gnesclin, 13690, Charrière.) habitation : 354, Kerv.)
Ha ! ma dame, en telle demeure ennuyer d meshui, il se fâche d tout mes- Mesiere proprement est murs sanz mor-
tier que l'en fait entour cez vignes et entour
Vueillez sanz plus estre weshuil, hui. » Aimaheu. tout à l'heure, il n'y a
cez jardins. (Comm. s. les Ps., Richel. 963,
Pour mon solaz et mon deduit qu'un instant. Meuse, mêzeu, toujours, p. 194b.)
Mouteplier.
(Mir. N.-D., XIII, 1363, A. T.) sans cesse. Champ., Troyes, meshui : « Je Messiere escrolce. (Ib., p. 53b.)
Il seroit meshuit temps de nous partir. n'en veux meshui, je n'en veux plus. » L'ardeur du feu le pion fundi,
(Hist. du chev. Paris et de la belle Vienne, Bourg., Yonne, Rugny, majeu, encore. Trebuchierent murs et mesieres,
éd. 1830, p. 35.) Comtois, Besançon, Masheu, maishui, dé- Brisereat cloches et verrieres.
Taisez vous meshuy. sormais. Jura, maishui, dorénavant. Haut- (LEMARCHANT, Mir. de Notre-Dame, ms. Chartres,
(Farce de l'Obstination des fetn , Ane. Th. fr., 1, Maine, meshuy, ademeshuy, dorénavant.
f 5b.)
24.) Si verrez a seneslre main
Vendée, de meshui, désormais. Haute-Bre-
Se tu sors meshuy sans congé, Une meson moult orguilleuse.
Par bien, je te romperay la leste. tagne, gallot, mézé, déjà. Côt.-du-Nord, Et s'a escrit en la mesiere :
(Farce de Guillerme, Anc. Th. fr., I, 343.) meshui, du meseit, désormais. Ceenz est a Orguex li cointes.
(RUTEB.,la Voie de Paradis, II, 29, Jub.)
Et Chailot a Dieu se lempesla, MAISIEIL,voir MAISEL.
Dit qu'il n'y tireroit mrshvyt. Et vit les coulombes dorees
(COQUILL.,Monologue Coquillart, Il, 228, Bibl. Et les masieres ~argentees.
MAISIELE, voir MAISCELE. (MOUSK.,Chron., 12293, Rciff.)
elz.)
Seray je meshuy MAISIERE, maisere, maissiere, meisiere, Car adies commence on a faire
A tracasser sur le pavé. meiziere, mesiere, masiere, maziere, ma- Au fondement une maziere.
(J.-A. DEBAIF, le Brave, V, 3, éd. 1573.) zeyre, messiere, meisere, masere, mazere,
(BAUD.DECONDÉ,li Prisons d'amours, 500, Sche-
ler. )
Et sembleroil que meshuy ce vous serait maisire, maixiere, maixeire, s. f., muraille:
grand heur de tenir a moitié vos biens, Çou est (la mer Rouge) li mers que
A quei destruisis tu la maisere de li, e Moises feri de la verge, et li mers se parti,
vos familles et vos vies. (LA BOhT., Serv. vendengent li trestuit chi passent pres la et si ru comme maisiere d'une part et
vol., Feugère.) veie ? (Lib. Psalm., Oxf., LXXIX, 13, Mi- d'autre. (Chron. d'Ernoul, cb. VII, Mas-
Il m'est advis que meshuy j'ay assez bien chel.) Lat., sepes. Latrie.)
entendu pour la première fois le debvoir Son mostier de cest ville oindrez Es ruines entre les maissieres. (Cont. de
de ta femme. (ID., Mesnag. de Xenoph.) Les meiseres e les degro. G. de Tyr, Flor. B. Laur. LXI, 10,1 )
Ses responces devoient meshuy servir de (WACE,Vie de SI Nicholas, 388, Delius, éd 1850.)
loix. (MONT., Ess., 1. JI, ch. XXXIII, f° 314 v, Baissa sei, si se inist ariere,
Li piler sunl d'argent massis,
éd. 1588.) Et a fin or entailleis
Si se traist endreit la masiere. lerent ovrees les maisieres
La Guyenne etant rapaisee,le roi estima (ID., Rou, 38 p., 2057, Andresen.) Aornees de bonnes pieres.
qu'il estoit meshu i temps de parler au ma- Une maisiere li mostrerent, (Floriant, 1309, Michel.
rcschal de Biron. (PASQ., Lett., XVII, 5.) E distrent ke le Mans ert la. Qui a beau corps et beau visage
Ouvrez leur, dit elle, la porte ; il est mes- E il dist que par la ira ; Poy li vallent se il n'est sage
hui temps que je sorte de cette terrestre Por cent mars d'argent, ço diseit, Quer il est tout on la maniere
prison. (ID., nech., VI, xv.) Del Mans cent piez n'esloignercit Com yma6e point en maisere.
Il l'envoya prier de le resigner (son em- De la ou il ses piez lencit, (Clé d'amour, p. 11, Tross.)
pire) au roy son filz et fit en sorte que les Quant li bescig del Mans oeit.
eslecteurs l'esleussent empereur, et que Donc fist abatre la maisiere, Pour faire le dite maisiere et pilers pour
meshuy, estant fort sur l'aage, il devoit Qui mult estoit bone e entiere : faire les fondemens. (i306, Trav. aux
faire de mesmes que luy, quitter le monde La maisiere fu abatue chât. d'Art., Arch. KK 393, fo 29.)
et servir Dieu. (BRANT., Gr. Capit. estrang., E faite fu si grant l'cissue Pour .II. valles qui laverent les messieres
I, 88, Lalanne.) Que li reis Ros e li vassal de la sale. (1313, ib., f° 38.)
I passèrent tuit a cheval.
Il est temps meshuy de finir le discours (ID., ib., 9846.) Jehan de la Maisiere. (1330, Aveu,
de ce grand duc. (ID., ib., I, v, Bibl.-dz.) Arch. P26.)
Grant i fa li destruiemenz,
maishui, dans le même sens : N'i remist quarrel en maisiere Requareler le masiere de le sale. (1314,
—A Ne tor demie ne entierre. Trav.aux rhât. d'Art., Arch. KK393, f° 94.)
Mesavenir (BEN., D. de Norm., Il, 15449, Miehel.)
Vous puist il! Et est ce a meshuy? Les aucuns on murs ou mazieres
(Pathelin, p. 54, Jacob.) Son sarcon fist metre en l'iglise On en la mer ou en rivieres.
U il voudra que sis cors gise, (DEGUILEV., Trois Pelerin., f° 112b, impr.
Il se disait encore au dix septième Non pas dedenz n'en la maisiere, Instit.)
siècle : Mais tôt defors soz la gotiere. Il se fery de la teste contre la masiere.
(ID., ib., H, 26284 ) (Liv. du Chev. de La Tour, c. xxix, Bibl.
Il ne pourroit des meshuy boire ny manger Ronpent le fondement qui soustient les masieres, elz.)
qu'il n'eust fait restitution. (A. LE GUAND, Et traient par engien les quarraus et les picres.
Saints de Bref., p. 36, éd. 1626-1637.) (Roum. d'Alix., f° 35a, Michelant.)
Plusieurs places widez et une grant
masiere de cailleu. (Chartrier de Dieppe,
Vaugelas a fait sur cet ancien adverbe la Remest dedani la sale anclos f47 rO, Arch. S.-Tnf.)
remarque suivante : Qui tote estoit cielee a clos
Dorez et pointes les meisieres L'exposant chargié de vin print un es-
Meshui, dès-meshuy. Ce mot n'est plus. tuy de cuir bouilli et onze cuillers d'ar-
De boene oevre et de colors chieres.
,
en usage parmy les bons escrivains, ny (Chev. au Lyon, 961, Helland.) gent dedens ; et ainsi abuvré les porta
mesmes parmy ceux qui parlent bien. Il mussier sur une mesiere. (1399, Arch. JJ
faut neantmoins avouer qu'il est très doux Adonc s'en vont sonef par le mouslier; 154, pièce 155.)
et très agreableà l'oreille. Au lieu de meshui

temps.
Les la masiere se prennent a mucier,
ou dés meshuy on dit désormais, tantost, Les .L pilier qui fu do liois chier. Faire les messieres qui fallent au manoir.
:
comme il est tantost temps, pour il est
meshui
(Auberi le Bourg., p. 118, Tarbé.) (1453, Arch. P 305, pièce 127.)
-Ditrent que partie de ladite mazeyre Le jour est venu que tes mafsieres soient
Après Vaugelas, quelques écrivains ont estet au fé au prious. (1220,. Hist. de la ediffiees. (Bible, Michée, vu, éd. 1543.)
mais. de Chasteignier, Pr.,p. 27.) Les mazieres et les ruisseaux
continué de l'employer :
Le maisiere ke dame Meheut a fait faire On giseat vos corps a monceaux
Devin, sorcier, nécromant, astrologue,
A l'Opéra meshui sont relégués. a sen kost entre sen tenrment et le tene- En porteront bon tesmrignage.
(SÉNECÉ,Cont., Filer le parfait amour, I, 99,
ment Adan li Herbergier. (Chirogr. d'avr. (1587, Cimetière des Reyslres, ap. Ler. de Ltncy,
1250, S.-Jacq. de Douai, Arch. Nord.) Ch. hist. fr., II, 414.)
Bibl. elz.)
Aussi comme a paroi encline A Joseph Bonneau, paveur, pour avoir
Lorr., à meshui, à tout meshui, à chaque 0 a la maisire sovine. refait le pavé a prendre depuis la maisiere
nstant, à tout propos : « Il vient vous (Lib. Psalm., LXI, p. 301, Michel.) du bastiment appellé le Presche. (1605,
Compte des deniers de fortification, Arch. MAISNIE, voir MESNIE. Bourg., mashuan : * Je ne vo voirai
mun. Avallon, CC 212.) huan. » Guernesey, maisouain, aujour- mas.
MAISNIER, voir MESNIER.
— Débris, décombres : d'hui.
Chescuin sceit bien que Il roy veult - MAISNIL, voir MESNJL.
Que de maison faice on maixiere. MAISON, s. f., mot conservé :
MAISOAN, maisouan, maisuan, maisa- :
(Guerre de Metz, st. 77', E. de Bouteiller.) — Locutions
wan, mesoan, mesouan, mesouen, meshoen,
— Maison : meshouan, meshoven, messoven, mesuant, — Maison fort, manoir fortifié :
Avoit fait et fermé une maison fort
.xi. s. de mt de cens k'il avoit sus la mesen, adv., maintenant, désormais, alors: puy et en la montaigne dou mont de Roi-ou
maixeire et sus tôt lo resaige ki apant ke
siet devant la cors de Villers. (1293, Vil- DesHaisoan, senz nul pro, gnom. (29 avril 1293, Tr. de paix entr.
lers Betnach, Cens, no 14, Arch. Mos.) que perdu ai mon nevo, l'arch. et la comm. de Besancon, Arch.
Ne m'i snureie contenir. mun. Besançon )
Sus un cortil e les messieres esquelles (BEN., D. de Norm., II, 19382, Michel.) La dite fort maison. (Ib.)
Gefrei Dalidon soleit meindre. (1297, Cart. Ne plus vezié humme ne verrez maisuan.
de S.-Aubiv, Arcb. des C.-du-N.) (GARN., Vie de S.-Thom:, Richtl. 13513, — Maison plate, manoir non fortifié :
Une masere qui fut Symon., une masere f° 6 v°.) Laquelle maison est sans forteresse et
qui fut Guillot le fournier. (1376, Bail
Ja
ne perdrai marcies ne foire plate maison sans defense. (1424 Arch. JJ
d'une masure, Arch. MM 30, fo 47 v°.) 173, pièce 12.)
La u jou puisse maisawan.
Item Bertrand de Chastillon en la pa- Bien me connois en cordouan
roisse de Crequeville pour une maisiere et Et en alun et en bresil, — Maison de la paix, maison où l'on
vergier assis au dit lieu de Crequeville. Et ausi gorges de woupil rend la justice :
(1407, Registre de la taxe des francs fiefs,
fArch.
63, ap. Le Clerc de Douy, t. II,
Loiret.)
fo 29 vo,
Gaaignerai awan asses.
(Du Roi Guill., 1979, Michel.)
Comme pour le souspeçon de l'omicide
commis. eussions fait appeller icellui
De pélican vos devon dire, Jacqueme de Langle a la bretesque de le
Une veille mazere o le courlil. (25 mars Ou moult a reson et matire : maison de le pais. (1389, Arch. JJ 138,
1442, fam. du Breignou, Arch. Finist.) N'orreiz plus bele mesoan. pièce 100.)
Quand on fait feu aux masieres, le roi a (GUILL.,Best, div., 507, Hippeau.)
droit a 9, gros de bourgeoisie. (1486, Ter- Se je le seusse de voir — Maison Dieu, hôtel-Dieu :
rier du roi, Arch. mun. Avallon, II 1.) Qu'elo me fesist teil mesbaing A la maison Dieu de Paris.
a toutes les
i
Je n iroie maisawan. autres maisons Dieu. (1294, Testam., Mart.,
Morv., masière, masure. Centre de la (ROB. DEBLOIS, Poés., Richel. 24301, p. 534b.) Thes., J, 1266.)
Fr., masière, fente, crevasse d'un mur.
Ha, quoy ! chacun me trompera MAISONAGE, - onnage, - onnaige, - ou
H.-Norm., vallée d'Yères, masière, bord Mesouen, se je n'y pourvoie.
d'une rivière. Pic., masière, bord d'un nege, -ennage, -ennaige, mes., meiss., mas.,
(Pathelin, p. 86, Jacob.)
bois, d'un fossé, d'une rivière, d'un en- mass., s. m. et f., construction, action de
Puis qu'ainsi est, gentes bergères, construire :
clos. « Les bois étaient autrefois bordés, Pour meshoen adieu vous dy.
Et devons tenir la dite maladerie
(Chans. du XVes., p. 7, v 25, G. Paris.) sof-
chez nous comme actuellement en Fran- fisant estat cumme an maisonnage.an(1267,
che-Comté, dit l'abbé Corblet, de petites Adieu pour meshoen, adieu. Cart. de Champ., Riche). 1. 5993, fo 274a.)
murailles qui servaient tout à la fois de (Ib., p. 79, n° LXXXII.)
Pour sçavoir lesquels de tous iceux mou-
limites et de défenses. La rue des Fossés, Et il fust mestier que vous et moy fus- lins sont les milleurs et en milleurs estât,
sons en paradis, et ne seroit pas mesen a soit de pierres de muelles, de bus de
à Amiens, s'appelait autrefois rue de Lon- grant dommage. (Quinze joyes demar., ix, maisennaiges comme autrement. (1425,
, gue-Maisière , parce qu'elle occupait la Bibl. elz.) Hist. de Metz, V, 23.) Impr., mauennaiges.
longue ligne des anciens fossés de la Des maintenant je t'acorde L'evesque de Saint Malo a usaige plan-
ville. » Que tu soies noslre boursier nier sans merc ne monstre a boays de
Nom de lien, Mezières. Mesouen et le despensier mesonnaige et de chaufaige generale-
De tout ce qu'on nous donnera. ment par toute la dicte forest. (1467, Usem.
Noms propres, Maisière, Mezières. (GREBAN, Misi. de la Pass., 11108, G. Paris.) de la for. de Brecelien, Cartul. de Red.,
éclairc., CCCLXXII,A. de Courson.)
MAISIL, masil, 9. m., maison : Je penseray mienlx me conduyre,
Se Dieu plaist, ma dame, messouen. De la fermeté des fondemens en mai-
Ne gentis hom ne plaide a son voisin (La Farce des povres deables, p. 10, ap. Ler. de sonnages. (JAN MART., Archit. de Vitr.,
La ou estoient li champ et li masil. Lincy et Michel, Farces, moralit. et serm. joy., p. 192, éd. 1572.)
(Les Loh., ms. Montp., f°111d.) t. I.)
De toutes cours, de palais signouris, J'en ay assez dit pour meshuyt, — Bâtiment, édifice, demeure :
Et de chites, de bours et de maisis. La vaillance qu'est on moutier et on
(Ib., RicheL 4988, f 205 v°.) Et n'en diray plus pour meshouen.
(COQUILLART, Monol. Coquillart, II, 233, Bibl.
maisennage dou priolei. (1265, S.-Epvre
de Toul, Arch. Meurthe, H 6.)
MAISIRE, voir MAISIERE. elz.)
Quant ceulx partirent de Rouen, Tous les meissonages et toutes les apar-
MAIS LE, voir MAILLE. Qu'envoyastfs a l'entreprinse, tenances. (Trad. de la fin du XIIIe s. d'une
Vous ne cuidiez pas mesouen ch. de Childeb., Cb. des compt. de Lille, I,
MAISMEMENT,VOir MEISMEMENT. En souffrir ne marque ne prinse. Arch. Nord.)
(A. CHART.,la Ball, de Foug., Œuv., p. 717, Venir un vent et un ourage
MAISMENT, voir MEESMENT. éd. 1617.) D'aversilé qui tout esrage,
MAISNABLE,voir MANABLE. Il seroit meshouansaison Fondement, comble et masonnaqe.
D'aller ung peu en marchandise. (G. MACH.,Poés., Richel. 9221, P 25'.)
MAISNAGE, voir MESNAGF. (CHEVALET, Myst. S. Christofle, X, éd. 1530.) Pour faire aucun maisonnage. (1357,
En feroys je bien toutesfois Reg. du Chap. de S.-J. de Jerus., Arch. MM
MAISNÉ, voir MAINSNÉ. Mesouenung en chascun moys, 28, f° 79 ro.)
Puisque si subtille vous estes ? Demourans en trois petites maisouneges
MAISNEDE, voir MESNIEE. (Farce de Jolyet, Ane. Th. fr., l, 55.) joingnans
afuture, Arch.
ladicte eglise. (1431, Enqueste
MAISNEE, voir MESNIEE. Les perdrix nous mangerontles aureilles législ. de Reims, t. 1, p. 488,
mesouan. (RAB., Gargantua, ch. XXXIX, éd. Doc. inéd.)
MAISNEESSE, voir MAINSNEESSE. 1542 ) Nutrenallement fu par nous adversaires
Pense a te taire, il est temps mesouen. le feu bouté a Herbichaingne et y ars plu-
MAISNEETET, voir MAINSNETÉ. (Apolog. de Nie. Glotelet, pour CI. Marot, à la sieurs maisonnages.(1466, Reg. aux Mis-
suite des Œuv. de Marot, IV, 611, éd 1731.) sives, fo 26i vO, Arch. mun. Dinant.)
MAISNETÉ, voir MAINSNETÊ.
maintenir en bon estât. (1385, Bail, Arch. — Bois de construction : Haut-Maine,maisonnier,- ère, s. m. et f.,
MM31, f° 54 r°.) Donnons a nostre très cher et très amé sédentaire; enfant de bonne maison ; pro-
La dicte maison ediffier et maisonner. filz Philippe d'Artois. son franc maisonner priétaire de maisons ; domestique demeu-
(1404, Arch. Côte-d'Or B 479, Argilly, de chesne, son ardoir empres terre. (1379,
cote 81.) Arch. JJ 115, pièce 348.) rant dans la maison de ses maîtres ;
Lequel a son ardoir de haitre, son mai- habitant-propriétaire d'une petite maison
Cornent auconnes gens sont descoragié
de maisonar et mantenir en bon estat sonner de quesne, pasturages pour bestes à la campagne. Le maisonnier était autre-
lour maisen. (1420 , Arch. Fribourg, franchement en ladite forest. (1400, De- fois le fermier d'une maison avec quelques
pa Coll. de lois, Arch. dipl., vu, 80.) nombr. du baill. de Caux, Arch. P 303, terres. (Du Cange, Mansionarii.) Nous
f° 42 r°.)
Pour ediffier, maisonner et faire les es- pourrions encore prendre celui-là pour
coles, chappelle. (22 juin 1423, Lett. de — Maisoné, part. passé, construit, garni nous. Nous disons maisonnier pour dési-
Phel. de Bourg., Univ. de Dole, Arch. de maisons :
Doubs.) gner les animaux qui habitent des terriers
En une grant cité bien masonnee ou des demeures souterraines, ceux qui
Maisonner, aedificare. (FED. MOREL, Petit Li dus Judas la pucelle a trouvee.
Thres. de mots françois, éd. 1632.) habitent nos maisons et ont des congé-
« (.4uberon, 372, Graf.) nères vivant à l'état sauvage. Ainsi le
— Absolument, construire une maison : Pont Neuf est bien maisonné. (GUILLEB.
lapin maisonnier (ne pas confondre avec le
DE METZ, Descr. de Par., xxn, Paris et ses
Comment l'om doit maisoner et en quel historiens.) lapin de maison qui est celui de clapier),
leuc. (BRUN. LAT., Tres., p. 176, Cha- Et aura pour son habitation le chastel de
baille.) Var., meissoner, masonner. se dit pour celui qui terre, par opposition
Benevent duement appareillé et maisonné. au bussonnier; il y a aussi le rat maison-
Mais en maisonner covient veoir se li (Lett. de 1406, ap. Lobin., II, 819.)
tens et li leus est en guerre ou en pais. nier, par opposition aux rats des champs
(ID., ib., p. 179.) —
Logé : et aux rats d'eau, etc. (Vocab. du Haut-
Dou bois pour maissener. (1267, S.- Riche sont et bien maisoné. Maine.)
Epvre de Toul, Arch. Meurthe, H 6.) (GUIOT,Bible, 1756, Wolfart.)
MAISOUNEGE, voir MAISONAGE.
Sont tenuz les diz Renaut et Johan me-
sonner, planter, edifier es diz leous. — Assis sur une maison :
Le livre de rente iretavle sera prisie a MAISRIENG, voir MAIRIEN.
(30 sept. 1299, Arch. Maine-et-Loire B 96,
f° 184.) .x. lib., et se uns hom eust une maison ki MAISSAIGE, voir MASAGE.
autant vausist ke rente iretavle et le loast,
Usaige de prandre et de couper bois on le priseroit a xii. lib., et autre rente MAISSAILE, voir MAISCELE.
empres pié en ladicte forest, pour ardoir maisonee priseroit on .vm. lib. (1282, Reg.
et maisonner en sa maison de Choisy. aux bans, Arch. S.-Omer AB XVIII, 16, MAISSÉ, adj. ?
(1336, Arch. JJ 70, fo 68 ro.) no 912.)
Hé ! faus parviers maisses, de coraige mues.
S'acquestent et vont maisonnant. Hte-Bret., maisonner, construire une ,
(Gesle des ducs de Bourg 8159, Chron. belg.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 285d.) maison.
Qui voloit maisoneir, terre asseis H donoit. MAISSECHIRE, masquechire, s. m., em-
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, "21309, Scheler, MAISONIER,- onnier, massonyer, maxo- ployé du chancelier dont la fonction était
Gloss. philol.) nier, maixenier, s. m., habitant d'une mai- de préparer la cire pour sceller les actes :
Defense de faire couper bois pour chauf- son, tenancier : Vin presenté au promoteur et maisse-
fer et pour maisonner en une place situee Et veullent bien les dessus nommeis que chire de l'évêque de Tournai. (1361, Lille,
proche la riviere de Cousin. (1488, Procès li .11. maxonier peusse chesc'ant aller ap. LaFons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
entre la ville et Aubert de Reposeur, Arch. quant il lor plairait en laidite maxon et y
mun. Avallon, DD 58.) puixent mener lor masson et lor cherpen- .III. s. donnes au masquechire du chan-
thiers. (Cart. de Metz, Richel. 1. 10027, celier. (1411, ib.)
Comme de coupper boys anciens et
fruictiers, planter, maisonner. (Coust. de fo 78 ro.) Donné en courtoisie au masquechire
Bret., fo 89 ro.) Clers et maxonniers de lai grant esglize .IIII. s. (1429, ib.)
Haulx bois bons a maisonner et ediffier. de Mes. (1312, Cart. gr. égl. de Metz, Ri-
(Coust. de Troyes, fo 69 vO, éd. 1546.) chel. 11849, fo 78 ro.) MAISSEL, voir MAISEL.
An l'osteil lou clerc dou chapistre qui MAISSELE, voir MAISCELE.
— Agir : sereit maixeniers por l'esglize desus dite.
Si comme il maisonera a son pere, tôt (Ib.) MAISSELÉ, adj., de la mâchoire, mâ-
autressiliremaisonera ses fils. (BRUN.LAT., Comme il nous fu rapporté par nos chelier :
Tres., p. 599, Chabaille.) mayeurs et massonyers. (1323, Arch. JJ 61,
pièce 418.) Et un autre en fendi tresqu'aos dens maisseles
— Neutr., se tenir à la maison, être Et le tiers dusqu'al pis en est li brans coles.
sédentaire, tranquille : — Adj., qui garde Ja
maison, qui a rap- (Chans. d'Antioche, IV, v. 216, P. Paris.)
Tout son vivant volentiers maisonna. port, ou qui sert à la maison : MAISSELER, voir MACHELER.
(Auberon, 38, Graf.) Qui souloient estre receuz tant par le
boursier maisonnier que par la prieuse. MAISSELETTE, voir MAISCELBTE.
— Infin. pris subst.,construction,action (1505, Archiv. hospit. de Paris, I, 86, Bor-
de bâtir: dier.) MAISSEMENT, voir MAISEMENT.
Si poeult amener mairien pour sen mai- Aime laine, aime fil, aime estaim, maisonniere, MAISSENER, voir MAISONER.
soner, si comme a Douay. (Pièce de 1260, Longue, palladienne, enflee, chansonnière.
Brassart. Pr. de l'Hist. du chat, de
ap.
Douay, I, 85.)
(RONS.,Amours, II, LXV,la Quenouille, Bibl. elz.) i. MAISSIER, s. m., sorte de bois :
:
Maisonier m., ere : f. Keeping a house ; .xnr de latte de maissier. (1458, Béthune,
Por mon masoner et por mon ardoir. also, belonging to or serving for, a Bibl. Amiens.)
(1276, La Marche, 1,5, Arch. Meurthe.) house. (COTGR., éd. 1611.) ap. La Fons, Gloss. ms.,
Ne puissent vendre ne faire vendre ne 2. MAISSIER, voir MASSIER.
donner ne couper de ma forest de Chevrie — Qui est propre
à bâtir :
que deus cens arpens de bois chascun an Bois maisonnier, chaux maisonniere. MAISSIERE, voir MAISIERE.
et ce qui couvendra por nostre ardoir et (LA PORTE, Epith., éd. 1571.)
por nostre mesonner. (1283, Cart. de St- MAIST,voir MET.
Denis, Richel. 1. 5415, p. 285a.) Dans l'Est maisonnier a désigné un cha-
noine qui a acquis de son chapitre une MAISTIC, adj., de métier :
Bois. pour mon mesonner et hebergier. maison canoniale. (Baltus, Suppl. au
(1490, Denombr. du bnW. d'Evreux, Arch. N'espargne gens maistis ne les gens de parages.
P 308, f° 29 r°.) Vocab. austras.) (GII.ONLEMUISIT,Poés., II. 127, Kerv.)
Et li moiene gent et li peuples maisds. appartiennent à la justice inférieure. Ils trance que de garder que autre ne le
(III, 154.) avaient l'obligation de prélever les rede- puisse apeler de cel murtre. (Liv. de J.
d'Ibelin, ch. xci, var., Beugnot.) -
Comme tonte gent font, maistic et de parages. vances du seigneur et de veiller à ses in-
(ID., ib., Il, 163.) Impr., maistit. térêts. Le mestral devait ouir les causes de Corps de maîtres d'un navire, d'un

Le siecle les a tous si bien ademestis sa compétence devant sa maison et pro- arsenal :
Que nuls ne connoist mais vilains, fransne maistis.
(ID., ib., II, 272.) noncer sur toutes clames ou plaintes, Et auzent se vanter que leurs derniers re-
nonobstant le châtelain d'une autre juri- cords et ad vis ont esté cause de faire re-
froydir S. H. et revocquer et casser la
— Utile : diction. (Hisely, Hist. du Comté de Gruyère, maestrance de son arsenal ou se faisoient
Bien sait faire le lorgne, s'est tons li plus maistis. Doc. de la Suisse rom., IX, 383.) tous les preparatifs de la guerre de Hon-
(GILONLE MUISIT,Poés., II, 122, Kerv.) grie. (8 avr. 1559, Négoc. de la France
Petrus de Laude dictus Maitraul. (Mar- dans le Lev., t. II, p. 560, Doc. inéd.)
MAISTIER, voir MESTIER. tyrologe de N.-D. de Beaune, p. 262, Bou-
drot.) 1. MAISTRE, mestre, mistre, mitre,
MAISTIERE,S. f. ? A maistre Renaut Jou maistral de Be- mittre, s. m., docteur, médecin :
Une maistiere de noies toute comble. sençon pour sa pension de cel an. (1311, Si resgarda la plaie de son chief;
(Racionale de S. Claude, fo 34 v, Arch. Compt. du dom. de Mahaut d'Artois, Ri-
chel. 8551.) Tante i fait mestre a i. maistre Guarnier.
Jura.) (Raoul de Cambrai, 6269, A. T.)
Perrout, mistraul de Romont, notaire
MAISTIRE,voir MAESTIRE. de la dicte dyocese. (1354, Testament de Emergaert gist malade;. on portera
Louis de Neuchâtel, Arch. du prince, Neu- s'orine demain au maistre. (Dialog. fr.-
MAISTRAILLE, maistralle, s. f., princi-
pale voile d'un navire :
châtel, J 3, n° 1.) f
flarn., 14a, Michelant.)
Se vous trouves que il soit plus pro-
Mettre voiles bas, mejane, contreme- fitable a nous de y mettre officiers ou —Maistre le roy, maire du roi, major-
jane, triou, maistralle, epagon, civadiere.
(RAB., mistraux, que vous y pourvees de souffi- dome :
le Quart Livre, cb. xvm, éd. 1552.) sante personne. (1367, Ord., v, 80.) Je sni maistres le roy qui France a a garder.
Maistraille. The main faite (of a ship). Le mestraulx doibt toutes mesures taillir (Berte, 2716, Scheler.)
(COTGR., éd. 1611.) ou coupper et fayere soub son signel et le
seigneur toutefoys qui voudray les peult Maistre des testamens, officier judi-
1. MAISTRAL, adj., principal : faiere venir devant soy et la petite mesure

ciaire auquel ressortissait la juridiction
La veine maistrale. (L'Ecuirie du S. Gri- rompre, et est (le vendeur) entenuz au relative aux testaments :
son, Malad. qui peuv. survenir à un cheval, seigneur en troys solz si le mestraulx la
éd. 1598.) couppe et si le mestraulx ne la couppe et Le maistre des testamens faisoit adjour-
soy treuve faulce, est entenuz au seigneur ner les executeurs pour compter, et le
— Impérieux : en soixante solz. (Coutume de Gruyère, commissaire portoit la commission de-
vant le maistre des testamens. (Grand Cout.
Le conseil de Platon ne me plaist pas, Doc. de la Suisse rom., IX, 383.)
Le mestral de Cossonay. (Arch. de Cos-
de Fr., p. 500, ap. Ste-Pal.)
de parler toujours d'un langage maistral a
ses serviteurs. (MONT., Ess., 1. III, ch. m, sonay, dans les Doc. de la Suisse rom.,
p. 23, éd. 1595.) , t. V.) — Titre particulier aux soldats à che-
val, peut-être parce que dans l'ancienne
Le mestral d'Yverdon. (Ib.) gendarmerie chaque cavalier avait à sa
2. MAISTRAL, - aul, mest., mist., mait.,
s. m., sorte d'officier municipal au moyen Surveillantd'un métier :
— suite quelque fantassin, archer ou autre,
âge. Et pour assembler en un lieu mesteraux dont il était regardé comme le maître :
Sous cette dénomination générique de de plusieurs mestiers qui moult sont ne- Nous pouvions estre de cent a six vingts
cessaires a l'ordonnementde ce monde a maistres. (MONTLUC, Mém., t. II, fo 36 v,
mistral il faut entendre deux sortes de garder et maintenir vie d'omme et de éd. 1592.)
fonctionnaires ; les uns, d'un ordre rela- femme. (L'Ord. de cheval., Ars. 3240,
tivementélevé (majores mistrales), rendant fo il V.) — Bourreau :
la justice, dirigeant l'administration et MAISTRALIE, mestralie, mistralie, s. f.,
Fuitis soient de l'Eglise et chaciez,
-
recueillant les impôts dans les villes, soit Et au gibet pandns et trainez,
circonscription administrative et finan- Et comme faulx aient de papier mitre
au nom du comte, soit au nom de l'é- cière soumise à l'autorité du maistral : Pour esch eler parle bourriau ou mittre.
vêque; les autres (minores mistrales), Pource que ja pieça nous avions or- (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, ro 333C.)
agents ou fonctionnaires inférieurs, donné et mandé que les mistralies de Le maistre qui estoit venu es dittes pri-
laïques ou clercs, le plus ordinairement nostredit Dauphiné fussent mises et ré- sons pour executer icellui Wastelier, qui
de condition servile, chargés de faire va- duites en nostre main et a nostre do- estoit condempné. (1395, Arch. JJ 148,
maine, il nous plaist et voulons que en pièce 93.)
loir et d'exercer les droits des seigneurs conseil et deliberation aux auditeurs des
féodaux sur leurs vassaux et sujets dans comptes de nostredit Dauphiné sur ce, Le mistre qui la estoit venu pour exe-
l'administration de la justice, la levée des si vous trouves que il soit plus profitable cuter ledit Watelier qui estoit condempné
a nous de y mettre officiers ou mistraux, a morir. (1400, Arch. JJ 155, pièce 238.)
impôts, la perception des amendes et des
redevances de toute sorte, l'exploitation que vous y pourvees de souffisante per- Comme feu Laurens Lambers bouchier,
sonne. (1367, Ord., v, 80.) bourgois de Liège, eust a son vivant esté
des domaines ruraux, etc., etc. (Marion, La mestralie de Cossonay. (Arch. de maistre de la cité de Liege. (1404, Arch. JJ
Carlulaires de l'Eglise cathédrale de Gre- Cossonay, dans les Doc. de la Suisse rom., 159, pièce 152.)
noble, Introduction, p. LX.) t. V.) Maistre Collinet, qui estoit mitre, frap-
Les mistrales ou mestraux, dont il est pit d'ung coutel ung compaignon, pour
MAISTRALMENT, - elment, - ielment, aucuns debet qu'ilz oient ensamble; dont
souvent fait mention dans les chartes du adv., syn. de maistrement : il fut prinz. Et fit ons proveance d'ung
moyen âge, étaient des officiers subalternes aultre mitre. (J. AUBRION, Journ., an 1483,
Jules César, qui voloit les prisons def- Larchey.)
des comtes et seigneurs, chargés de l'of- fendre, parla par coverture maistrielment
— Enchanteur :
fice de juges de première instance et en ceste manière. (BRUN. LAT., Très.,p.506,
d'autres fonctions qui dépendaient de Chabaille.) Var., maistrelment, maistral-
ment. Je sui maistre
l'administrationde la justice. Ils avaient Par carnin face erbe paistre
le soin des causœ minores, c'est-à-dire de MAISTRANCE, mestrance, maestrance, A ceuls ki amer ne vuelent.
s. f., fonction de magistrat :
(Rom. et past., Bartsch, II, 59,20.)
prononcer dans les procès sur des objets
d'une certaine valeur ou sur les délits qui Que en tel claim n'i a mestier de mes- — Adj., principal :
Lors alerent au mostier a S. Estienne Et dois tendre tes poches en ceste
qui lors estoit la mestre yglise de Bamaa- nière : On doit bien couvrir le maistrema- MAISTREL, s. m., pétrin :
de
lot. Li rois avoit acostumé qu'il oist as la poche, et doit on mettre la poche ou Le suppliant porta laditte tasse en uns
maistreaulx, en laquelle il trouva douze
hautes festes la messe a la mestre yglise. terrier, le plus avant que on puet. Et doit
(Lancelot, ms. Fribourg, fo 109b.) on faire soustenir le maistre de la poche sols. (1391, Arch. JJ 141, pièce 290.)
Li eschançon metent le vin entour le terrier a branchettes, afin que la
Es nés et es copes d'or fin : poche se tiengne ouverte dedans la bouche, MAISTRELMENT, voir MAISTRALMENT.
A maistre dois li eschançon et doit on lyer le bout du maistre a au-
Ne metent vin, se en or non. cune chose par dehors le terrier, afin que MAISTREMENT, mestrement, adv., avec
(Parton., Riche!. 19152, P 127°.) quant il tirera la poche, qu'elle se cloe. science, avec art et habileté, en maître,
(Modus, fo 75 v, Blaze.)
Aymeris fet soner .xxx. olifanz, en souverain, avec puissance, autorité,
Bondir en fet Nerbone la plus grant, 5. MAISTRE, s. m., nord-ouest : magistralement :
La mestre tor et lo dur aymant. La cité de Samarcan est vers maistre. Le bot devant a (le tinel) d'acier virolé,
(La Mort Aymeri de Narbonne, 3361, A. T.) (Liv. de Marc Pol, LI, Pauthier.) Et a granz bendes moult maistrement ferré.
De Finamonde l'a sor l'clme feru, Vous conterons d'une autre cité qui est (Alesch., 5296, var., ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Trenchié li a lo mestre coing desus. vers maistre. (Ib., LVII.) A l'avaler du pont est i. berfrois leves ;
(Ib., 816.) Desus est maistrement grans martemens fermes
En son plus maistre mandement MAISTRE ESCOLE, - escolle, mestre., Et de la grant caine trestous avironnes.
Ert l'emperere avec sa gent. maetre., s. m., écolâtre, scolastique d'un (Fierabras, 4713, A. P.)
(G. de Palerme, Ars. 3319, fO 105 v°.) chapitre : Pur çoe se fiot tant cel cul vert reneiez
Il chevauchoit par la maistre rue de Maetre escole. (Ch. de 1289, Arch. Loiret, K'il ert tant mestrement e jetez e temprez
Rome a grant compaignie de gens qui le Ste-Croix, Chantay.) D'un metal ke n'ert mie legieroment devinez.
suivoient. (Liv. du Chev. de La Tour, c. Chanoine et mestre escolle d'Orlians. (Horn, 3190, var., Michel.)
CXXVIII, Bibl. elz.) (Ch. de 1359, Arch. Loiret, Ste.Croix, Mes- En çoe mustre Godmod mut grant afaitement
La maistre cité du royaume d'Egypte est nilgirault.) Dunt l'enseigna Herland e bien e mestrement.
appellee Kaire. (J. HAYTON, Livre des hyst. Maistre escole et chanoine en l'eglise (Ib., 2684, var.)
des parties d'Orient, ms. Berne 125.) d'Orliens. (Ch. de 1365, Arch. Loiret, Ste- Devant Doon ont mis i. riche garnement
Toute la terre est enclose de la grant Croix, S.-Vincent.) De drap de soie a or, ouvré moult mestrement.
mer que on appelle Occeen qui entre par De la partie de noz bien amez le maistre (Doon de Maience, 3223, A. P.)
bras dedens la terre et la devise en iii. escole et docteurs regens en l'estude d'An- Fenestres, porte et huis frema moult mestrement.
principaus parties dont la plus mestre est giers, nous a esté exposé que comme le- (Ib" 9918.)
apelee Aise. (Cron. de Normendie, ms. dit maistre escole a cause de sa dignité de
Berne 307, p. 113a.) maistre escolerie soit chief et recteur du- Nous disons aujourd'hui magistrale-
La maistre rue d'Orliens. (Vidim. de dit estude. (1395, Arch. JJ 153, pièce 311.) ment, Hugues de Bersy maistrement qui
1399, Arch. Loiret.) La grange au maistre escolle du Mans. est moins latin. (E. PASQ., Rech., VIII, 3.)
(1409, Enq., Arch. Sarthe, E-3, 26.)
Le roy Basaach. vint descendre a grant MAISTREOR, mestreor, s m., celui qui
foison de menestrels, selon l'usage que ils Maistre escolle de l'eglise du Mans. (Ib.) renseigne :
ont en leur pays , devant la maistre Il estoit dedié a l'esglise et longtemps a
tente qui avoit esté au roy de Honguerie. il porté le nom et le titre de maistre escole Cil qui vera l'image, ja nen ert en error
(FROISS., Chron., XV, 321, Kerv.) de Xainctes, qui est une dignité canon- De connoistre Alixandre sans autre mestreor.
Le coup va descendre sur le col du niale. (BRANT, Gr. Capit. fr., VI, 171, f
(Roum. d'Alix., 58e, Michelant.)
cheval, si aprement qu'il lui va coupper le Lalanne.) MAISTRER, v. a., dominer :
maistre nerf. (Perceforest, II, 12, éd. 1528.) Il disoittous les jours, devant sortir de sa Nus ne vos sauroit si governer et si mais-
Quant il adviendra que nous donnerons chambre, ses heures canoniales avec un de
ses prebstres, et le plus souvent avec son
trer corn ge, qui vostre sire sui. (VILLEH.,
aucune verderie ou maistre sergenterie a confesseur, nommé M. Georges le Macalot, 65, Wailly.)
aucun sergent, iceluy jurera. qu'il tien- qui estoit religieux de l'ordre de S. Au-
dra les ordonnances de poinct en poinct. gustin, grand theologien et bien entendu MAISTRERE, voir MESTRAIRE.
(Gr. Cout. gén., p. 67, ap. Ste-Pal.)
au droit canon ; lequel il aimoit fort, et MAISTRERIE, s. f., autorité, puissance:
2. MAISTRE, mestre, meestre, s. f , gou- fit maistre escole en l'eglise Sainct Pierre
d'Angolesme. (J. Du PORT, Vie de J. d'Or- Vous avez une telle seigneurie et mais.
vernante, servante ; léans, comte d'Angoulème, ch. 5, Bull. de trerie sur moy, que vivre ne puis sans
Une see mestre apela (Médée), la Soc. archéol. de la Charente, t. III vostre amoureuse pitié. (J. BOUCHET, la
Tot son consoilIi a gehi, p. 65.)
noble Dame, fo 67 r°, éd. 1536.)
Car ele se fioit an li. MAISTRESSE, S. f., celle qui possède,
(BEK., Troie, ms. Naples, fO 10') MAISTREESCOLERIE, S. f., fonction,
dignité d'écolâtre : qui a des biens en propriété :
Une soe mestre apela.
(ID., ib., 1522, Joly.) De la partie de noz bien amez le maistre Apres ce que son seigneur fut mort, elle
escole et docteurs regens en l'estude d'An- nourrit ses enfans, sans soy vouloir con-
Et Thessala, qui m'anorrie, giers, nous a esté exposé que conme le- sentir a mariage. combien qu'elle n'es-
Ma me8tre, en qui je moult me croie. dit maistreescole a cause de sa dignité toit pas grant maistresse. (LE CHEVAL. DE
(Cliget, Richel. 1420, f° ~52°.) de maistreescolerie, soit chief et recteur LA TOUH, iMS<r. d ses filles, fo 55e, ap. Ste-
Sa meestre, par grant merci, dudit estude, et a lui seul compette et ap- Pal.)
partiengne a faire congregacions et assem-
Li prie de ce qu'a oi
Que ja endroit s'en entremete. blees, proposer et mectre en deliberacion — Femme de chambre :
(Florimont, Richel. 353, CI 27a.) les fais touchans ledit estude. (1395, Apres soupper et caroles fines la royne
Lett. qui confirment les stat. faits pour fut menee en la chambre, et apres estre
Fet la meestre: Bien l'as dit. l'université d'Angers par des commiss. du desatournee sa maistresse la mena au jar-
(ID., ib.,f28D.)
roy, Ord., vin, 222.) din. (Triomphe des IX Preux, p. 406, ap.
3. MAISTRE, s. f., partie d'une charrue, Ste-Pal.)
MAISTRE GEN, voir MATSTREJEHAN.
la haie : Sorcière, magicienne :
Guillaume Vernis prist audit lieu, ou
MAISTREIER, voir MAISTRIER. —
Celle maistresse estoit vieille dame, si
estoit ledit tumbereau, le fer et le coultre MAISTRE JEHAN, maistre gen, s. m., sçavoit assez de charmes et d'enchante-
de une charrue, le vennelier, la maislre, intrigant : mens. (Lancelot du Lac, II, fo 30, éd.
le tirot et l'esparre qui se tient au venne- 1533.)
lier, a quoy on attelle trois chevaux. (1377, Que c'est le propre fondement
Arch. JJ 111, pièce 35.) De la secte des maistres gens. MAISTRIE, mestrie, maitrie, maestrie,
(H. BAUDE,au seign. de Bourb., Richel. 17t<!, :
4. MAISTRE, s. m., bord ? fO40 yO.) mastrie, s. f., puissance, force, autorité
Ung homs qui avoit la mastrie ne ses armes ert desgarniz
Environer par sa maitrie
La corne de ses adversaires. De fermer l'uys et deffermer E veit cil est de lui saisiz
Liv. de Vegece, Richel. 1604, Et de faire dedens entrer Qui a son talant le mestreie.
(J. DE PRIORAT,
p.46c.) Ceulx qu'il vouloit. (BRN., D. de Norm., Il, 16582, Michel.)
(DEGUILLEVILLE, Trois Pelerinaiges, fO 2c, impr. Que cil qui l'garde e qui l'maistrie.
Amours, trop vous doi cherir Instit.)
Et hair com anemie ; (ID., ib., II, 12888.)
Souvent me faites pâlir Par la .xxx. chanson de ses jeux: partis
Greivillier Se fine amours qui tous les bons maistrie.
Et fremir par vo meslrie. Jehan Bretel demande a Deux (CHOLARS Li BOUTELLIERS, Chans., Maetzner,
(LBSCUREL,Chans., bail, et rond., 7, Bibl. elz.) dames sont d'un sens, d'une valleur et Allfr. Lieder, p. 39.)
Cuidez vous, par menacier, beauté : l'une aime, est aimee, et a aimé :
Que vous m'aiez esloingnié l'autre n'a point d'amour : Ou a plus Fine amors ke me maislroie. -
(BOUCHART, Chans., ms. Berne 389, Dinaux,
De celle a qui adrecier. belle maistrie, ou a conquerre celle qui Trouv. brab., p. 98.)
Me fist Amours par mestrie ? bien aime et a ami : ou l'autre qui oncq
(ID., ib., XXIX.) ne sceut aimer. (FAUCHET, de l'Orig. de la C'est loiaulteis ke gairde et ke maistrie
lang. et poes. franc., II, CVII, éd. 1581.) Tous ceauls sor cui fine amor signorie.
— Acte d'autorité :
(Li Rois AMATISDE CREONS,Chans., ms. Berne
— Par
maistrie par grant maistrie, 389, f° 78 vo.)
Willam, ki fu rois e sires, excellemment, parfaitement :
,
Partot fist ses mestries. Li felon ne sont pas segneur de lor
(Continuat. du Brut de Wace, ap. Michel,- Chron. Sa gent a fait armer par grant mestrie. cuers, mes ire les mestroie. (LAUR., Somme,
angl.-norm., I, 74.) (RAIMB.,Ogier, 5006, Barrois.)
Richel. 22932, fo 65c.)
plur., troupes : Envers Baudas s'en va, chevauchans par mais- Amors, qui fins amanz mestroie,
— Au [trie. N'a cure d'ame qui mesdie.
La (à Windesorde) avoit il maistries (B. de Seb 829, Bocca.) (Le Dit de la Rose, ap. Jub., Jongl. et Trouv.,
, XIII,
que le gardoient. (Trais. de Rich. Il,, p.111.)
p. 13, Williams.) — Oeuvre
de maître : Li chastelains, qu'amours mestroie,
Maistres Pieres de l'abeie Ne se puet tenir qu'il ne voie
— Qualité de maître : Fist de ceste euvre maistrie. Sa dame quant le poet veoir.
Li maire et li eschevins doient porter (Ane. inscript. de la porte S. Nicolas d'Arras, (Couci, 423, Crapelet.)
leurs maistries cinq ans. (1249, Affranch. ap. A. Dinaux, Trouv. artés.) Ce lor dit Deus que cil seroit
de Conflans, vidim. de 1533, Arch. mun.
Luxeuil, AA 1.) — Tour d'adresse : Qui le puiple maistroieroit.
(Bible, Richel. 763, f° 259a.)
Que si les aultres mestiers de Mets n'es- Estornel, gai et pie
t.oient tenus ne soubjects d'obéir audit Font bien autel maistrie La premiere chose qu'ilz firent, eulz
grand maistre des mestiers, qu'ils n'y Con leur aprant l'usaige. entrez dedens la ville, fut de prendre sai-
vouloient estre soubjects non plus que les (Prov. du Comte de Bretagne, Richel. 19152, sine de ladite tour, corne ceulz quy bien
aultres mestiers et renonceoient a ses f° 115d.) sçavoient que, sans ycelle tour avoir, ne
povoit on totalement maistrier la ville.
frairies, maistries et doyenneries, et n'en- :
tendoient avoir aultre justice que la — Artifice, supercherie (WAVRIN,Anchienn. Cron. d'Englet., 1,227,
haute justice de Mets. (1335, Hist. de Metz, Soc. de l'H. de Fr.)
Le roi, se mere, et lor meslrie
IV, 74.) Maudist et se novele amie. Que mauvaise temptacion ne vous mais-
Les merciers de la dicte Escey paient (Parlon., 4061, Crapelet.) troye. (Liv. du Cheval. de La Tour, c. VII,
Bibl. elz.)
par chascun an aux seigneurs le lende- Et le vous liverrons ains qu'il soit anuitie.
main de Noel 2 libvres de poivre pour Comment ? ce dit Mahieu, ne par quelle maistrie ? Il advient souvent que telle ardeur d'a-
leurz estaulx et maistrie. (1415-16, Arch. (CUVEL.,Vie de B. du Guescl., 9437, Charrière.) mour et cellui fol plaisir les mestroye et
Meuse, B 1532, fo 40 r°.) les maine a avoir aucun villain. (Ib.,
— Caractère impérieux : c. CXXIV.)
— Supériorité de science,talent,science, Icellui chevalier, par sa maistrie, arro- Il n'est disciple ne sergent
art : gance, grant puissance et volenté irrai- Qui soit son seigneur maistriant.
sonnable. (1372, Arch. JJ 104, pièce 92.) (DEGUILLEV.,Trois Pelerin., f° 179°, impr. Instit.)
Or veez par maistrie
Quei iço signefie.

Dignité de maire du palais : Et voloient li doi signeur mestriier et
(P. DETHAUN,Cumpoz, 1733, Mail.) sormonter tous les signeurs d'Engleterre.
Si fut le duc Geoffroy au moyen de la-
De bois, de chiens, de venerie, dicte comté d'Anjou seneschal de France, (FROISS., Chron., 1, 12, Luce.)
Conoisseit tot[e] la maistrie. lequel office anciennement estoit appellé Il maistria les hommes et bestes terri-
(WACE,Rou, 38 p., 10559, Andresen.) la maistrie ou majorité du palais. (LE bles, comme il mist a mort l'orgueilleux
D'engignement sot tote la meslrie. BAUD, Hist. de Bret., ch. xxvn, éd. 1638.) gayant Golyas. (xv9 s., Second mariage et
(Charr. de Nymes, 921, Jonck., Guill. d'Or.) espousement entre Dieu le filz et l'ame pé-
Sy nous convient viser par confaite mestrie MAISTRIELMENT, voir MAISTRALMENT. cheresse, ms. Valenciennes 233, fo 46 vo.)
Nous arons ceste tour qui tant est renforcie. Reboutez, maistriez les larmes et les
(Chev. au cygne, 19566, Reiff.) 1. MAISTRIEMENT, adv., syn. de mais- cris. (G. CHASTELL., Chron. du D. Phil.,
Mes Virgile ot la mestrie trement : ch. ii, Buchon.)
Deseur toz et la signorie. Jules César, qui voloit les prisons def- Pour ce que jamais femme ne le avoit
(Dolop., 1957, Bibl. elz.) fendre, parla par coverture maistriement point encores maistrié. (Perceforest, IV,
An cel an meismes avint en ceste manière. (BRUN.LAT., Très., p. 506, 14, éd. 1528.)
var., Chabaille.)
Que Virgilles partit de vie ; - Et ou est celuy qui peult mes trier loyaulx
Ains ne remeist por sa maistrie.
2. MAISTRIEMENT, s. m., tutelle, auto- amoureux ? Il n'est si saige ne si advisé
La mors n'espargne fol ne saige ; qui s'y saiche seurement conduire.
Ainsi prant lo fol comlo saige. rité d'un maître : (Louis XI, Nouv., XXVI, Jacob.)
(Ib., 11382.) La i regnout Robert lor fiz, Vous avez accoustumé de vous laisser
Cornaille est uns oisiaus de longue vie Preisiez e amez e joiz ; maistroyer si que par droit usaige l'en
de cui li ancien dient que ele devine que Uncor ert soz maistriement, vous tient et possede en subjection. (Prem.
Qu'en enfance ert e en jovent. vol. des grans dec. de Tit. Liv., fo 103a,
a home doit avenir ; et le demostrent a (BEN., D. de Norm., II, 38807, Michel.)
celui par maintes enseignes que il puet éd. 1530.)
bien aperçoivre se il en set la maistrie. 1. MAISTRIER, - yer, - iier, - oier, - oyer,
(BRUN, LAT., Tres., p. 210, Chabaille.) Mais douleur me maistroye
Var., maestrie. - eier, mes., mas., verbe. Et de cuenr je lermoye.
(JACQ.MILLET,Deslruct. de Troye, fO4c, éd. 1544.)
Et la maistrie est asses legiere, (Ass. de — Act., maîtriser, dominer, dompter,
— Elever, diriger :
Jér., t. II, p. 434, Beugnot.) gouverner :
Livré l'ont a la damoisele, — Inf. pris subst., victoire : Jhesu vient seens a sa gnise,
Por çou qu'ele estoit sage et bele, La nef espagnole estoit plus grande et Par sa force et par sa mestrise.
A norrir et a maistroier, plus grosse que la leur ne fust : si avoient (Pass. nostre Seigneur, Jub., Myst., Il, 294.)
Fors seulement de l'alaitier. bon avantage dou mestryer. (FROISS.,
(Floire et Blanceflore, te vers., 177, du Méril.) Chron., V, 264, Kerv.) — Manière d'agir en maitre, arrogance :
Ne je ne sai qui les maistroit C'estoit certainement une maistrise qui
Pour eus apenre et ensignier. 2. MAISTRIER, adj., qui domine tout, montroit signe de subject tendant a male
(J. BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 3528, Delmotte.) qui a empire sur : lin contre le roy. (MONSTRELET, Chron., 1,
44, Soc. de l'H. de Fr.)
— Malmener, vexer, tourmenter : Le temps maistrier ayant reduit les vo-
lontez a ce point. (Nie. Lett., VI, 2, — Supériorité de science, de talent ;
C'est la terre don conte qui si fort me mastrie. PASQ.,
(Dit de Guill. d'Anglet., Brit. Mus. Add. 15606, éd. 1723.) science, talent :
f° 150d.) :
— Habile Fist tant par sa maistrise
Por vostre trop me guerroie
Amis, Que a sa dame en un destour
D'un art maistrier les vieux sapins transforme
amour mes maris et maistroie. De larges naufs leur fait prendre la forme.
A fait sa plainte et sa clamour.
(ACDEFROY LEBASTARD, Bele Emmelos, P. Paris, (AUDEFROYLE BASTARD,Bele Isabeaus, P. Paris,
Romancero, p. 28.) (RoNs., Franc., I, Bibl. elz.)
Romancero, p. 6.)
Qui mon cuer tient et destrent et maistroie. MAISTRIERE, s. f., maîtresse : Se maçons ou charpentiers
(Rom. et past., Bartsch, I, 44,3.) O.nt plusieurs ouvraiges méfiais,
Je ne fa onques corsaus ne maaillière ;
Si sai de voir c'a son tort me maistroie. S'uns gentils hom fist de moi sa maistriere Mais que li uns en soit bien fais,
(Gr. chant, P. Meyer, Arch. des Miss., 2e sér., .i. fil en oi, dont encor sui plus fiere.
Il ne souvient du mal premier,
V, 226.) (R. de Cambrai, Richel. 2493, P 20 vO; A. T., Et dit on qu'ils sont bon ouvrier
133-U Et les loons de leur maistrise.
En aucun tens n'aurai confortement
De la plaisant, qui destraint et maistroie
(E. DESCHAMPS, f
Poés., Richel. 840, 5044.)
Le sien ami sans pitié longuement. MAISTRIEUSEMENT, mes., adv., im- Et y trouva tant d'art et de maistrise
(GASTEBLÉ, ap. Tarbé, Chansonn. de Champagn.,
périeusement : Que pour le stile il loua l'entreprise.
p. 53.) (MELL.DES.-GEL., OEuv.poét p. 118, éd. 1719.)
Je ne sui pas mestres pour ordonner si ,
Force d'amors me destraint et mestroie. mestrieusement que pour estre nommes ne Nous vous promettons. rendre la cité
(EUST.LEPEINTRE, Chans., ap. Tarbé, Chansonn. recommandes entre les ouvriers de cel de Sebille, ainçois qu'il soit demain au
de Champagne, p. 67.) art. (FROISS., Poés., I, 323, Scheler.) soir. Adonc, dist iceluy Anglois, pourra ce
Comment sa femme est assegie, Trop maistrieusement les commençoit a estre, ne par quelle maistrise ? (Hist. de B.
Con li esmankies le mestrie. traiter. (G. CHASTELL., Chron. du D. Phil., du Guesclin, p. 215, Menard.)
f
(Rich. li biaus, ms. Turin, Hia.) ch. xci, Buchon.)
— Par maistrise, par grant maistrise,
Tout emporte avant li quanque agrape et manoie, MAISTRIEUX, mestrieux, adj., impé- excellemment,parfaitement :
Et du son de la queue si fort le retapoie
Et si fort le pourchaint que trestout le desploie rieux, dominateur :
Entre les autres, par mestrises,
Et devant et derier malement le meslroie, Lequel il sentoit assez maistrieux et Sont les tentes le roi assises
Et l'aguillon li ront et le cuir et la coie. roidde en oppinion. (G. CHASTELL., Chron. Plaisanz, avenantes et beles.
(Doonde Maience, 1550, A. P.) des D. de Bourg., II, 24, Buchon.) (GUIART,Roy. lign., 19655, W. et D.)
Ans espees, des plaz, mult formant la mailrient. Maistrieuses parolles. (xve s., Valen- De faire boulevers au dehors de toutes
(Floov., 260, A. P.) ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. leurs portes, de gros chesnes plantez en
Lequel Milet qui a son temps a voulu Amiens.) terre par grant maitrise. (MONSTRELET,
batre, suppediter et maistrier touz les Que mondit seigneur vostre neveu seroit Chron., 1, lU, Soc. de l'H. de Fr.)
autres du pays. (1381, Arch. JJ 130, si maistrieux et plain de ses voulentez qu'il
pièce 253.) n'est a gouverner ne conduire. (16 sept. - Action qui demande du talent :
1513, Lett. du seign. de Beersele d Marg. Si te aprendray une des plus belles

Étreindre, faire souffrir en serrant d'Autr., Négoc. ent. la Fr. et l'Autr., t. I, maistrises que oncques ouysses, car je te
trop : p. 551, Doc. inéd.) aprendray a garir cuer malade en cuer
Celle male gorgiere par la gorge tant me haitié. (Lancelot du Lac, lr* p., ch. 33,
Mais nature, en son œuvre vitieuse éd. 1488.)
maistroie qui semble que estrangler me Serree appert et l'autre glorieuse
doye. (DEGUILEV., Pelerin. de la vie hum., :
Ars. 2323, f° 46 v°.)
A levé sus a venue mestrieuse
— Artifice, supercherie
Dont noblesse a commencé sa vigueur voulenté. et
Que l'homme acquist par vertu et doulceur.
Que chacun s'arme a sa
— Absol., se conduire en maître : f
Contredicli de Songecreux, 116 rO, éd. 1530.) les targes soient de nerfs et de cornes sans
Ne vuet obéir, ainz vuet maislrier et si- ce qu'ils soient de fer, ne d'acier, ne qu'il
gnorier. (Ms. Ars. 5201, p. 334*.) MAISTRISAMMENT,adv., en maitre, en y ait aucune maistrise. (MONSTRELET,
souverain, d'un ton impérieux: f
Chron., vol. I, 2 r°, éd. 1516.)
— Neutr., t. de jurisprudence : Les uns disoyent que le roy Jaques vou-
Et bien se gart celui qui s'avoe por MAISTRISEUS, adj., qui maîtrise, qui
loit trop maistrisamment vivre avec elle,
mahaignié ou pour avoir passé aage, que tant sur le gouvernement du royaume, sert à maîtriser :
il soit garni de champion : car se il ne comme sur ses plaisances et passe temps. Les quelz les doivent plus corrigier par
l'eust au jour, il seroit attaint, et se il (OL. DE LA MARCHE,Mém., I, 1, Michaud.) bons exemples et paroles introduisans a
meismes se vosist combatre, il ne poroit, bonnes meurs que par verberacions ou
se il avant n'eust moult maistreié oudoner Le premier qu'ils rencontrerent fut bateures maistriseuses. (CHR. DÉ PISAN,
des gages. (Liv. de Ph. de Nav., Ass. de Coppenolle, qui leur dit assez maistrisam- Charles V, ap. Constans, Chrest. de l'anc.
Jér., t. I, p. 483, Beugnot.) Var., maistreé. ment pourquoy ils ne faisoyent ce qui leur fr., p. 206.)
(Ib., p. 4041.) estoit commandé. (ID., ib., II, 15.)
MAISTRISIÉ, adj., qui a pris le grade de
Celui qui est apelé peut bien mestroier MAISTRISAT, s. m., charge de grand-
quant le premier apelor l'apele. (Ib., maître : maistre, de docteur :
p. 491.) Ou cas que aucun non maistrisié es
Lequel a esté d'advis que pour riens du
monde sciences dessus dictes vouldroit dire et
- T. de drapier: l'on ne doit demander les maistri- maintenir soy estre souffisant pour ladicte
Ils ne doivent (les tainturiers) maistrier satz de Saint Jacques Callatrave et Alcantre science exercer, nous ne voulons que au-
les draps ou lainnes de aucuns faulz pour l'infante don Fernando. (Corresp. de cunement il y soit receu jusques a ce qu'il
maistres comme en froit gaide, en flos de l'emp. Maximilien 1" et de Marg. d'Autr., et trouvé
t. 1, p. 271, Doc. inéd.)
vous appere qu'il soit examinéappartient.
warance ou de de gaude, de fueil, de caulx souffisant par ceuls a qui il
ou de cendre ou cendre feree ou tourble. (1390, Ord., VII, 354.)
(1410, St. de la drap, de Chauny, Arch. MAISTRISE, mestrise, maitr., s. f., auto-
mun. Chauny.) rité, puissance : Cf. MAISTRE 1.
MAISTRISIER, - ser, verbe. Le jour du S. Sacrement, il ne fit point MAJORANCE, s. f., la plus grande
l'emporter sur : fort bel ne fort chault jusques sur le ves- partie :
— Act., pre ; par quoy lez may ne furent point
Ne d'estour ne de bataille n'est qui le fort maixis (J. AUBRION, Journ., an 1483, Fu de la guerre la commençance,
peust en riens maistriser. (Girart de Ros- Larchey.) E sera del damage la majorance..
sillon, ms. de Beaune, éd. L. de Montille, (Ger. de Rossill., p. 327, Michel.)
p. 93.) MAIZEE, mayzé, s. f., assemblée com-
munale : MAJORANE, voir MAPIORAME.
— Neutr., dominer:
Tout cecy fait, tient ses termes le maire MAJORAU, voir MAJORAL.
C'est beaucoup encores pour ces gens la, chascun jour, environ heure de tierce de-
quand les passions qui maistrisent en eux, vant disner, et a relevee apres disner; et MAJOREMENT, - eurement, - ourment,
ne sont pas des pires. (CHARR., Sag., 1. II, ordenne le maire sa premiere mayzé, a adv., surtout :
c. 1, p. 305, éd. 1601.) laquelle sont tenus de venir tous les des- Et sacrifia as deus qui onques ne furant
voir MAISTRIER. sus nommez, a jour de vendredy, le sain vaincu et majorement al deu Apolin.
MAISTROIEK, de la commune sonné ; et estant en leur ( Vie et pass. St Jorge, Richel. 423, fo 92C.)
MAISTROSTEL, s. m., maître de mai- eschevinaige en leurs sieges, demande le
maire se ils veulent que le soubs maire et Et si commandit a ministros que feissant
son : sergent qui ont accoustumé a y estre y parer toz los templos et los autros as deus
Que cascuns et chascune garde la can- soient, ou se ilz seront changé ; de la- et majorement lo templo ou Apolin estoit.
delle et sen feu, et se feu prent en aulcune quelle chose le maire en ordenera, o le (Ib.)
maison par dedans le ville, que chascun conseil de tous ; et ce fait, prendront et Majourment cum a presens aions a de-
maistrostel ait muderon ou vaissiel tel ordeneront quatre pairs, qui a toutes les
qu'il puist porter ens de le yaue au feu. maizee et convocations que le maire feroit, mourer comme seigneur et duc. (22 mars
1394, Liv. des Bouillons, LXXXIII, p. 263,
(Ordonn. de la fin du XIVe siècle, ap. A. vendront. (1373, Ord., v, 681.) Bordeaux 1867.)
Thierry, Mon. de l'hist. du Tiers Etat, IV,
211.) MAIZERIN,voir MADERIN. Et c'estoient toux confesses, ainsi que
tout bon crestien doit fere, majorement
MAISTROYER, voir MAISTRIER. MAIZOWIER,voir MASUIER. qui est si pres de le mort. (CAUM., Voy.
d'Oultr., p. 93, La Grange.)
MAISUAN, voir MAISOAN. MAJESTABLE, adj., majestueux :
Ils prirent aussi les habits desdits sa- MAJORIE, mayorie, s. f., puissance :
MAISUNCELE, voir MAISONCELE.
cerdots, la rasure du poil du sommet de La chose qui prent naisance
MAISVESIER (se), v. réfl., se donner leurs testes ; puis ils escourterent leurs Sont element ja puissance
cheveux; au lieu du Lituus, ils prirent la E poesté e majorie.
pour plus habile que l'on n'est : crosse pastoralle, jadis bien plus courte (BEN., D. de Norm., I, 119, Michel.)
Sire Dieus, mes cuers n'est pas essauciez qu'aujourd'huy, comme aussi des Juifs la
en orgueil, ne mi ueil ne sont eslevé, je mitre, et autres ornements pontificaux, — Mairie :
me penai onques de moi maisvesier, c'est ainsi que choses indifférentes, mais plus La mayorie de Vaultravers. (1380, Re-
de grant feire, ne de mostrer plus merveil- majestables. (FAUCHET, Antiq. gaul., 11,19,
leus que je ne fuse. (Riule S. Beneif,Riche!. éd. 1611.) comm. au seign. de Neuchât., Neuchât.,
24960, fo 12 v°.)
Arch. du Prince, J 4, nO 27.)
Cf. MAIS et VEZIÉ. MAJESTAL, magestal,adj., qui a rapport MAJOROIS, adj., très grand :
à la dignité royale : Vez Gloriete le pales majorois.
MAIT, voir MET. Et la estant l'empereursis en son trosne (Prise d'Orenge, 1132, Jonck., Guill. d'Or.)
MAITRAUL, voir MAISTRAL. et haultain siege magestal dist. (xiv8 s.,
Récits d'un bourgeois de Valenciennes, p. MAJOUR, voir MAIOR.
MAITRIE, voir MAISTRIE. 166, Kervyn.)
MAJOURAUT, voir MAJORAL.
voir MAISTRIER. Et le fist seoir dales lui, au dessus de
MAITRIER, tous ses enfans, en estat majestal. (FROISS., MAJOURMENT, voir MAJOREMENT.
MAITRISE, voir MAISTRISE. Chron., VIII, 385, Kerv.)
Crime de l'estat majestal. (ID., ib., VI, MAJUR, voir MAIOR.
MAIVEISEMENT, voir MALVAISEMENT. 46, Luce.) 1. MAKE, s. f., bout du nez :
1. MAIX,voir MAIS.
MAJESTEUX, mag., adj., majestueux : Char et chevial li colpe, li sanc en est flastris,
Et le makede neis at il a son bran pris.
2. MAIX, voir MES. Pour sa vertu magesteuse et benigne. (JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 11, 2027,
(J.-A. DE BAIF, Poemes, 1. YIII, Lemerre, II, 374.) Scheler, Gloss. philol.)
MAIXEIRE, voir MAISIERE.
MAIXELLE, voir MAISCELE. MAJEUR, voir MAIOR. 2. MAKE, voir MAQUE.

MAIXENIER, voir MAISONIER. voir MAIOR. MAKELARE, s. m., courtier :


MAJOR,
Ke nus ne soit makelare de blei sour
1. MAIXIER, v. a., planter,enparlant du
MAJORAL, - au, majouraut, adj., puis-
.LX. s. (1270, Reg. aux bans, Arch. S.-
mai : sant :
Omer, AB XVIII, 16, no 12.)
Le jour du S. Sacrement, il pluit presque
tout le jour; et ne furent le may au champ Par le hault throsne majorai. MAKELARIE, s. f., office de courtier :
gran maixies. (J. AUBRION, Journ., an 1465, (Act. des Apost., vol. II, r 114d, éd. 1537.) Ke nus makelare ne soit sour l'estaple
Larchey.) s'il n'a son hanap et son foret, sour le
— S. m., supérieur, directeur : makelarie de l'estaple a perdre. (1270, Reg.
2. MAIXIER, s. m., enclos, jardin : Aucun mallade estrangier ne pourra aux bans, Arch. S. Omer, AB XVIII, 16,
Jennette. prist ban de treffon. la louger en ladicte maison plus hault de ung no 338.)
maixier daier la dite maixon. (1431, sus
Arch. ou de deux jours au plus long, sans con- :
piet du procureur ou majoral de ladicte MAKEMENT, s. m., machination
mun. Metz, cart. 935.) maison. (1526, Liv. des sermens, f° 171,
Bennoit Burtin le marchant prent ban de Par unt le poeple ad esté sovent mau-
rellevement sur la maisons les deux maixier Arch. mun. Montauban.) mené, desherité, e destruit par teus meyn-
de costes et sur ceu que appant. (1528, ib.) Majorau de la cabane. (Cout. de Soule, tenours, et par lour makemenz, par lour
ap. Duc., Majoralis.) travaus et par lour destourbaunces, qe teus
voir MAISIERE. ount fet al poeple. (Lib. Custum., I, 204,20,
MAIXIERE, Un certain majouraut des Landes qui Edw. I, Rer. brit. script.)
avait commis quelques exces contre un
MAIXIR, v. a., planter, en parlant du bourgeois de Bourdeaux. (Chron. Borde- Si jeo entre un tenement par mon tort
mai : loise, ri, 172, Delpit.) demeyn, e par makement entre vous e
moy vous taillez les tenementz a moy, en Le mauz tyranz. Et pourtant a mau chat mau rat.
reservant le reversion a vous, e le dreyt (Vie Ste Catherine, ms. Tours 897, fO 2 rO.) (J. MESCHINOT,Lunettes des princes, f° 28 v°,
heir porte son bref vers moy, e jo vous Ces qui sont de maule renummee. (Or- éd. 1539.)
vouche a garrantie par la reversion, ser- din. Tancrei, ms. Salis, f°2a.)
reyt il reson q'il fut délayé en ceo cas? Et leur administra Joseph ce que mes-
(Year books of the reign of Edw. the first, Que malles genz ne s'embaticent en- tier leur estoit quant aux vivres tant que
tr'iaus. (Cont. de G. de le mat temps dura. (Hist. de l'anc. test.,
years xxx-xxxi, p. 229, Rer. Brit. script.) Tyr, ms. Florence, fo 27c, impr. Maz.)
Bibl. Laur., 10, xxm.)
MAKERIEL, voir MACEREL. Par le mau temps que il orent. (Est. de Leur ymaginacion
MAKRE, S. f. ? Var., maulz temps.
,
Eracl. Emp. xxv, 8, Hist. des crois.) Faulse inicque, male et perverse.
(Act. des Apost., vol. II, fO 62b, éd. 1537.)
Un individu condamné à .Lx.s.d'amende S'il ont malle teste tous deux,
Si n'est pas li uns tourmanz si maus
pour avoir porté « une makre escainelee comme li autres. (Vie et mir. de plus. s. L'ung frappe, l'autre n'y retarde.
oultre les deffenses sur ce ». (1453, ap. La (Farce des Cris de Paris, Ane. Th. fr., Il, 307.)
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) confess., Maz. 568, fo 19d.)
Le maul temps est a ung matin passé.
Qui a maul voisin si a maul matin.
1. MAL, maul, mau, ma, mel, mol, adj., (Anc. prov., XIIIe s., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
(CRETIN,Chants roy-, f°167 rD, éd. 1527.)
mauvais, méchant, difficile, désagréable, Soy resjouyr n'est péché ny folie,
redoutable : A mal rat
mau chat. Sinon a gens de male intention.
(Proverbes de Fraunce, ib.) (CL. MAR., Epigr., Mommerie de quatre jeunes
Elle non eskoltet les mals conselliers. Vers lui a de mal cuer parlé. damoiselles, p. 386, éd. 1596.)
(Eulalie, 5, P. Meyer, Rec., p. 193.) (Vie du pape Grég., p. 91, Luzarche.) Tes males mules, respondit Panurge Tu :
fer mais conselz van demandan. Quant ne fut fete la pensee n'entends pas les topiques. (RAB., III, 28,
(Passion, 79, Koschwitz ) Que son mau cuer avoit pensee. éd. 1552.)
Li cuens Her. lor depart par iguel (GODEFROY DEPARIS, Chron., 626, Buchon.) S'ennuyer et prendre maul temps. (R.
C'autant en ot li bons comme le met. Chaicun doubtoit la malle estraine. EST., Thes., Capere laborem.)
(Les Loh., ms. Montp., f° 225d.) (GUILL.DE ST-ANDRÉ,Libvre du bon Jehan, 880, De mal avis malheur demeure.
Dure bataille i ont e male. Charrière.) Var., la male seraine. (Lobineau.) (J.-A. DE BAIF,Mimes, 1. I, f° 17 rD, éd. 1619.)
(BEN., D. de Norm., Il, 7594, Michel.) Et ad ce que vous dittes que le prierez Mau menage de riche annee.
Se jou i envoioie .1. autre messagier, siinstamment qu'il vous laisse y revenir (ID., ib., 1. II, f° 47 rO.)
Il en seroit estranges et maus a acointier. pour veoir voz parens et amys, a malle Qui meurt de male ambition.
(Roum. d'Alix., fO 59e, Michelant.) paine puis croire qu'il le face. (Troilus, (ID., ib., 1. 1, CO31 v°.)
Si mau pont ne si male planche.
(La Charrette, Vat. Chr. 1725, (0 1
La poissance honnouree
Nouv. fr. du XIVe S., p. 235.)
Les cerfs sont bestes plus maulx a des-
traindre que ne sont les noires bestes.
(Modus, fo 69, ap. Ste-Pal.)
Et encore au XVIIe siècle :
Je n'eus depuis ce jour de luy nouvelle aucune,
Doinst et voelle envoyer ma jour et pute annee ! Si ce n'est ce matin que, de male fortune,
(Chev. au cygne, 1929, Reiff.) Certains preudes hommes qui y estoient Je fus en cette eglise où, comme j'ay conté,
venus pour enseigner le pueple sy trouve- Pour me persecuter Satan l'avoit porté.
Qui a mau voisin si a mau matin. (REGNIER,Sal., vin, Jouaust, p. 72.)
(Artur, Richel. 337, f° 92c.) rent les gens de la ville moult maulx et
crueulx. (Liv. du Chev. de La lour, c. Les autres vaisseaux vaincus,
Molt sont mal et maufaisanz. (Tb., LXXXVIII, Bibl. elz.) Grace a Junon la male bête.
f°173c.) (SCARR., Virg. trav., 1. 1.)
Son seigneur estoit maulx homs et
Et lors sont venu a un mal pas et ot a crueulx. (Ib., c. xc.)
non le pas as esporons. (Ib., ms. Grenoble — Male action, terme de droit :
378, f° 90c. ) Si lui en sceult moult mal gré la dame.
(Ib., c. xx.) Et renonce le dit messire Raou a toutes
La ont le dnc Jehan mis et emprisonné, grâces et indulgences, a touts privileges
En un si très mau lieu et mis et enserré. La male volunté de la multitude. de croix prise et a prendre,dea l'exception
(Jehan de Lanson, Richel. 2495, f° 63 r°.) (ORESME, Politiq:, f° 174a, éd. 1488.) de boidise, tricherie et malaction.
Il forsligne et monstre qu'il est mal (Mars 1291, Acquisition par Philippe le
Ja Damediu ne plaice, qui en crois fa penes, engendré et de male heure né. (ID., ib., Bel de la seigneurie de Baugenci, ap. Le
Ke puisse tant veoir que cis jours soit passes,
ms. Avranches, fo 14c.) Clerc de Douy, t. II, f° 30 v°, Arch. Loiret.)
Si soit a meles armes ochis et afoles.
(Fierabras, 174, A. P.) Sur mer Espaignos sont malle gent et A l'exception de tricherie, de malaae-
ont grans vasseaulx et fors. (FROISS., Chron., cion en fait. (22 avr. 1339, Prévôté d'Orl.,
Refaites ces chaucies, ces maus pas estoupes. Ste-Croix, Arch. Loiret.)
(Renaud de Montauban, Richel. 24387, f° 9 v°.) IV, 328, Luce.)
Renart, fait Nobles, moult par es max, Helaz ! que j'auray mau temps ! — Maie amour, antipathie, mauvais
Tn sez plus que ton pain menger. (CHRIST.DEPIS., Poés., Richel. 604, P 6a.) sentiments :
(Renart, Br. XVI, 1304, Martin.) Maie feste Malle ameurs u hayeme. (1380, Instit.
Si est escrit en parchemin M'envoye la saincte Magdaleine de la confr. de S. Georg., Arch. comm.
Que cil a sovent mau matin Se vous en prenez ja la paine. Mons.)
Qui près de lui a mau voisin. (Patelin, p. ?9, Jacob.) L'exposant qui n'avoit envers eulz au-
(lb., Br. XVIII, 2.) Mal larron. cune malivolence ou malamour. (1388,
Et les max usaiges abaitre, (Passion de nostre Seigneur, Jub., Myst., II, Arch. JJ 133, pièce 172.)
(Dolop., 4603, Bibl. elz.) 246.) Tous differens, debas, ranckeurs ou
Bien doit aler a bone voie Et si coustoit le sextier a moudre huit malamourz. soient mis jus. (Déc. 1423,
Qui de la maule se desvoie. ou dix sols parisis, sans ce que le munier Ch. de l'év. de Liege, Chart. de Nam.,
(Vie des Pères, Ars. 3641, f° 21a.) en prenoit a mau prouffit. (Journ. d'un no 1329, Arch. gén. du roy. de Belg.)
bourg. de Paris, an 1419, Michaud.)
Por tant aront mole partie.
(Bible de Hugue de Berzi, Brit. Mus. Add. 15606, Et faisoit bien maul temps. (1432, Enq., — Mal an, mauvaise année ; mettre en
f i04d.) Arch. Indre-et-Loire.) mal an, accabler de maux :
Li mals mariz quant il l'ot laidangie, Et Dex le mete bai en mal an
Confort des bons, de maulxretraicte.
Il s'en repent. (VILLON,Dit de la naiss. de Marie de Bourgogne, Qui en avant le portera !
(Rom. et past., Bartsch, I, 9,19.) Jouaust, p. 140.) (Renart, 28806, Méon.)
Mau gré vus sai de la novele. Je suis paillard, la paillarde me duit. Et dit a soy meismes que ennuyt mec-
mesdisans
(Un Chival. e sa dame, ml. Cambr., Corpus 50, Lequel vault mieux? Chascun bien s'entresuit, troit jalouzie et ses en mal an
~f*93c, P. Meyer.) L'ung vault l'autre; c'est a mau chat mau rat. s'il les pooit actaindre. (LE ROI RENÉ,
(ID., Grant Test., Ball. de la grosse Margot, Liv. du cuer d'amours espris, OEuv., t. III,
Car puis lors ann avint une honte si maule.
(Floov., 893, A. P.) Envoi, Jouaust, p. 103.) p. 177.)
Le duc d'Alençon ne osa mener le co- Les François orientels conceurent male-
Paix ! villain, qu'an malle contree volenté contre le roy et firent conspiration
Ayez vous et mis en mal an ! nestable devers le roy pour la mallegrace
(Mist. du sieg. d'Orl., 2171, Guessard.) inéd. des ducs
en quoy il estoit. (Chron.Procès contre luy. (Grand. Cron. de France, des
d'Alençon, ap. Quicherat, de Jeanne Fais et des Gestes Charlem., I, vm, P.
Dieu met en mal an le folastre. d'Arc, t. IV,
p. 16.) Paris.)
(Farce de la Résurr. de Jenin Landore, Ane. Th.
fr., II, 30.) Il encourut par plusieurs fois la malegrace
du roy Alexandre. (AMYOT, Vies, Eum., — Male semaine, menstruation :
tromperie : Elle a sa male semaine. She bath her
— Mal art, artifice,
éd. 1565.) flowers. (COTGR., éd. 1611.)
C'est goupil qui tant set mal.art, Le mettant en la malegrace du peuple.
(ID., ib., Alcib.) Males semaines, mes de muger, mens-
Que nos ci apelon Renart,
Senefie le mal goupil
truo. (C. OUDIN, 1660.)
Une femme de Dauphiné se voyant estre
Qui le pueple met a essil.
en la malegrace de son mary, de ce qu'elle Noms de lieux anciens :
(GUILLAUME, Best., 1275, Hippeau.)
ne luy faisoit que des filles. (H. EST., Nous envoions nostre bien amé escuier
façon, s'est souvent employé Apologie pour Herod., p. 204, éd. 1566.) d'escuierie l'abbé de Male Paie, pour nous
— Male
comme substantif composé pour signifier Mettre la poesie en la malegrace des sages. servir en ces presentes guerres. (Pièce du
(Lett. de Mont. à M. de Foix, Vers fr. de 20 oot. 1364, ap. L. Delisle, Mand. de
méfait, mauvaise action : leu Est. de la Boetie, fo 2 vo, éd. 1572.) Charles V, p. 53.)
Que (si) les gardes du dit mestier treu- Luy commanda expressement, et souz Mesnil-Mautemps. (1477, Lett. du Procur.
vent aucun autre vice de malefaçon en peine d'encourir en sa malegrace, de faire 01. de Coettivy, Arch. Thouars.)
aucune des euvres dudit mestier, par quoy ce qu'il luy seroit commandé. (LARIVEY,
il puissent monstrer que elle soit fausse et Nuietz de Strapar., V, 1, Bibl. elz.) Noms de lieux actuels ; Maumont (Cha-
decevable. (EST. BOIL., Liv. des mest., rente), Mauprouvoir, Maloprobatorium,
1re p., XL, 12, Lespinasse et Bonnardot.) Plustost aymerois je me taire tout le reste
de ma vie, avec le contentement de ma bourg de Poitou, Vienne.
Nous establissons que nulz de nos bail- damoiselle Charilee, qu'encourir sa male- Noms de personnes : Maufillastre. (Cart.
lifz ne lieve amande pour debte que nos
subjez doivent, ne pour malefaçon.(JOINV., grace pour une seule parole. (EST. PASQ., d'Ardenne, Bibl. Caen.), plus tard Malfil-
Monophile, II, 731, éd. 1723.)
Hist. de St Louis, p. 224, Michel.) lastre et Malfillâtre ; Mauny, Maulny
Ledit Raymond est trouvé coupable des — Male hart, corde à pendre : (Auhe). Robert de Maldestor. (Jur. de S.-
cas, crimes et malfaçons proposez contre Et que faveur, ne amitié, n'or fins Ouen, 1271.)
luy. (23 av. 1328, Arrêt donné en la chambre Contre s'onneur ne soit escu ne dars
de Parlement, Chambre de justice, ms. Aux malheureux, fors tant qu'a malehais S'est conservé dans quelques locutions :
Louvre, no 169.) Soient pendus, ou taillez sur le tronc. On appelle male-bêle, en langage popu-
Se aucuns malfaicteurs faisoient aucunes (E. DESCHAMPS, Poés., Riche!. 840, f° ~1281u.) laire, une bête cruelle, que la faim, ou la
malefaçons. (Pièce de 1334, ap. Felibien, Sans estre prins a malehart rage, fait sortir des bois, et qui dévore ce
Hist. de Paris, III, 240a.) Dit on que cil pendre se face. qu'elle rencontre. (PRÉVOST, Manuel
Lesdites malefaiehons. (1335, Arcb. S (Ib., f° 211d.) Lexique.)
5060, pièce 3, Suppl.) J'eus comme un moment de malefièvre

Male honte, sorte de jeu : en songeant qu'il me fallait tout abandon-
Pour parfaire sa malefaction. (Ancienn. (G.
des Juifs, Ars. 5082, fo Ma.) Chascuns parle de divers jeux jouer, ner. SAND, les Maîtres sonneurs,
De cliner l'oeil, de porter maie honte xxx* veillée.)
la
Pour certaine malefachon de corps faicte
par ledit Jehannin en personne de Robert
Et de la briche aux compaignons donner. Wallon, mâle, mauvaise, fâchée, mé-
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, P 225d.) chante.
Dumoulin. (1428, Compte de Gault. Le
Bout., Arch. Seine-lnf., G 415.)

Maujour, mauvais jour, malheur : 2. MAL, ma, adv., s'est employé dans un
Les grandes mallefaizons que l'on fait
de jour en jour. (1454, Etabliss. de Jeh. III,
Dieus vous doint maujor.
(Chans. fr. du xm' s., ms. Monlp. H 19G,
certain nombre de locutions :
Mor., Pr. de l'H. de Bret., I, 1166.) 1° 131 r°.) — Sentir mal,
sentir mauvais :
Et que de passer cela par connivence,au As vilains done Dex maujor Pour ce qu'il (le corps mort) y sentoit sy
prejudice de l'arrest, ce seroit redoubler la Et male nuitie. - ma. (1516, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
malfaçon de la faute. (PASQ., Rech., VI, ~(Poêt.fr. av. 1300, IV, 1563, Ars.) Bibl. Amiens.)
34.)
De maujour soys tu estonné, Mal deuement, indûment :
On n'oseroit parler a toi. —
— Male fin, mauvaise fin : (Actes des Àpost., vol. I, Co 12e, éd. 1537.) Qui ont robet et pilliet et pris et couru
Lui donnant très expres mandement de mal deuement sus le rovaume de France.
les perdre et mettre tous a male fin en — Male paix, mécontentement : (FROISS., Chron., VI, 221,Luce.)
quelque maniere que ce fut. (AMYOT, Vies,
Eum., éd. 1565.) Que on ne puist nului rechevoir qui aist patiemment, impatiemment :
Mal
discorde, malepaix, u mataient as compai- —
gnons de le fierte. (1380, Instit. de la confr. Envis et mal patiemment portoient ce
— Male foi, mauvaise foi : de S. Georg., Arch. comm. Mons.) dommage. (Du BELLAY, Mém., fo 211 rO,
Obligacions procedent par moult de éd. 1569.)
Elles se hontoyoient ung peu, pour ce
manieres, par contrat, comme par contrat qu'elles doubtoient que ces parlers ne possible, difficile :
Mal
de malefoy, ou par malefices. (1507. Prév. —
de Fouilloy, Cout. loc. du baill. d'Amiens,
tournassent a la malle paix de leurs amys. Voyant qu'il estoit mal possible d'icelle
(Percef.,Vl, 106, éd. 1528.) forteresse conquerre, se deslogea. (MONS-
t. I, p. 298, Bouthors.)
THELET, Chron., Il, 137, Soc. de l'H. de Fr.)
Estant prouvee la science et malefoy de — Mal point, mauvaise situation :
l'achepteur lors du contract. (Du MOLIN, malavisé, qui se mé-
Toute cele contree estoit en maupoint et — Mal prenant,
des Contracts, c. xxxv, éd. 1586.) en grant perill. (G. de Tyr, xvn, 10, Hist. prend, qui prend le change :
des crois.) Tel estoit le dessein de l'empereur véri-
— Malegote, sorte de maladie :
Male rage, rage furieuse : tablement bien et malitieusement fondé,
La male gole aies es denz ! — s'il eust eu a faire a homme mal prenant
A tantes riens as lu fet honte, Tout le reste du peuple meurt de male et qui de ça n'eust entendu ses ruses.
N'est nus qui en sache le conte. rage de faim. (Sat. Men., Harange de M. (Du BELLAY, Mém., f° 287 r°, éd. 1569 )
(Renart, Dr. VI, 612, Martin.) le Bect. Roze, p. 108, éd. 1593.)
Impers., faire mal,causer de la peine :
Male grace, disgrâce : Pressez de malle rage de faim. (FAUCHET, —
— Antiq. gaul., 28 vol., II, 10, éd. 1611.) Il me faict bien mal que je ne me puis
Comme il se sentait plus en malegrace aultrement employer envers luy et vous,
du comte. (G. CHASTELL., Chron. des D. de — Maie
volonté, mauvais dessein, cons- pour monstrer ce qui est en mon cueur.
Bourg., II, 54, Buchon.) piration : (CALV., Lett., T, 176, Bonnet.)
Il nous fait bien mal que le voyage de mal des roses Nostre Dame. (1358, Arch. JJ S. Julien, dont il estoit entachiez. (1347,
Monsieur le comte ayt esté retardé. (ID., 86, pièce 157.) Arch. JJ 77, pièce 124.)
ib., JI, 529.)
— Le mal du pantois, l'oppression : — Le mal S. Ladre, la lèpre :
Il leur fait mal que Dieu puisse faire
plus que leur esprit ne comprend. (ID., Mal du pantois, difficultie of breathing. Quant ils sont malades du mal SI Ladre.
Predest., p. 24.) (COTGR.,éd. 1611.) (1369, Ord., v, 197.)

— Mal, exclam., malheur sur, maudit — Le mal de pipe, l'ivresse : — Le mal S. Leu, l'épilepsie :
soit: Mal de pippe, borrachez. (NICOT, Thresor.) Et disoit icellui Regnault. que du mal
S. Leu fussent eulx abatuz. (1379, Arch. JJ
— Le mal de saint, l'épilepsie :
Mal del congié qe il volsist rover!
{Raoul de Cambrai, 310, A. T.)
115, pièce 194.)
On appelle le mal caduc le mal de saint,
Mal larron as enfanté, pourtant qu'il se fait en une partie sainte — Le mal S. Main, l'érésipèle :
Mal dou ventre ou tu le portas. et sacree et divine entres toutes les autres, Les malades qui se rendent plus particu-
(RENCLUSDE MOILIENS, Miserere, st. cxx, 3, Van qui est le chef. (Recreat. des devis amou- lierement à ce pélerinage (à Attigny) sont
Hamel.)
reux, p. 19, ap. Ste-Pal.) ceux que tourmente le mal appelé mal de
Suisse, malmûr, qui n'est pas assez mûr : saint Meen ou feu Saint Antoine. (Bulletin
des raisins malmûrs, des poires malmûres. — Le mal S. Acaire, humeur acariâtre : du Comité hist. des arts et monum., 58 n°,
Mal deS. Acaire. As acariastreté. (COTGR., t. I, p. 223.)
3. MAI,, s. m., employé dans diverses éd. 1611.) On invoquait aussi S. Main pour la rogne
locutions : : ou gale des mains. (Alphabet de Rabelais,
— Le mal S. Antoine, l'érésipèle éd. Amsterdam 1711.)
— Le beau mal,
l'épilepsie : Icelle Jehanne qui estoit malade en sa
André Guibretea qui paravant pou de jambe du mal que l'en dit de sainte Gene- — Le mal S. Mammert, cancer au sein :
temps avoit esté detenu et cbeu de mal vieve et de S. Anthoinne. (1411, Arch. JJ
caduc, appelé vulgairement le beau mal. 166, pièce 85.) Mal de S. Mammard. Sorenesre or chap-,
(1404, Arch. JJ 158, pièce 360.)
in the breasts ofwomen. (COTGR.,éd. 1611.)
— Le mal S. Apollonie, le mal de dents : Mal S. Mammert,pechuguera. (C. OUDIN,
— Le bon mal, l'épilepsie : Mal de S. Apollonie. The toothache. 1660.)
Certaine maladie appellee le bon mal. (COTGR., éd. 1611.)
(1450, Arch. JJ 185, pièce 71.) — Le mal S. Martin, l'esquinancie :
— Le mal Ste Claire, la rougeur des Pour cause dou mal mons. S. Martin,
— Le mal chault, la fièvre chaude : yeux : qui le tenoit en la gorge et en la bouche,
La femme du suppliant fut surprinse de Mal de S. Claire. Red eyes ; or, a pain- si que a grant painne pouvoit parler et
la maladie de fievres, et aussi de certaine full rednesse of the eyes. (COTGR.,éd. 1611.) que il en avoit la gorge toute enflee.
maladie, que on appelle ou pais (Auvergne) (1342, Arch. JJ 81, pièce 424.)
le mal chault. (1459, Arch. JJ 188, pièce — Le
mal S. Eloy, la gangrène : Mathelin, la folie :
160.) — Le mal S.
l'our cause de son mauvez gouvernement Le mal sainct Mathelin,
grand mal, l'épilepsie : se engendra en la plaie du genou le mal
— Le de S. Eloy, et y vindrent deux ou trois Sans le mien, au coeur vous tienne !
Une maladie contagieuse que l'en appelle pertuis. (1376, Arch. JJ 110, pièce 148.) (Pathelin, p. 54, Jacob.)
le grand mal ou le mal S. Jehan. (1415, l'érésipèle :
Arch. JJ 168, pièce 294.) — Le mal S. Eutrope, l'hydropisie : — Le mal S. Messent,
La moindre desquelles (maladies) est le Depuis vint a laditte jambe une mala-
— Le mal d'Amiens, l'érésipèle : mal sainct Eutrope de Xaintes, dont Dieu die que l'en appelle le mal S. Messent, et
d'icelle maladie ledit Jehan fut au lit ma-
Par accident d'une maladie que on dit le nous sauve et guard. (RAB., IV, 7, éd. 1552.) lade .xv. jours, et puis est alez de vie a
mal d'Amiens, icellui Buisson ala de vie a trespassement. (1379, Arch. JJ 115, pièce
trespas. (1427, Arch. JJ 173, pièce 707.) — Le mal S.
François, la pauvreté :
62.)
Un autre je vy, lequel, en peu d'heure,
— Le mal le roy, les écrouelles : guariet neuf bons gentilshommes du mai Santin, la rougeole :
— Le mal S.
Scrofulla, escroelle, une maladie qui sainct François. (RAB., v, 21, éd. 1564.) Icelle femme fu emprise et entechiee
vient au col, c'est le mal le roy. (Gloss. d'une maladie nommee le mal N. Dame,
lat.-gall., Richel. 1. 13120.) — Le mal Ste Genevieve, l'érésipèle :
et aussi du mal saint Santin. (1381, Arch.
Icelle Jehanne qui estoit malade en sa JJ 119, pièce 156.)
— Le mal de mer, le scorbut : jambe du mal que l'en dit de sainte Gene-
Et lors commença en la navire le mal vieve et de S. Anthoinne. (1411, Arch. JJ — Le
mal S. Valentin, l'épilepsie :
de mer. (Rel. du capitaine de Gonneville, 166, pièce 85.) Mal de S. Valentin. The falling sicke
19 juin 1505, ap. Ste-Pal.) nesse. (COTGR., éd. 1611.)
— Le mal S. Jehan, l'épilepsie :
Mal S. Valentin, mal caduco. (C. OUDIN,
— Le mal de Naples, la syphilis : Des le temps de sa nascion le suppliant u 1650.)
Aucuns en apporterent (de Naples) esté entachié d'une maladie contagieuse.
quelque chose dont ils se sentirent toute que l'en appelle le grant mal ou le mal — Le
mal S. Victor, la folie :
leur vie. Ce feust une maniere de maladie S. Jehan. (1415, Arch. JJ 168, pièce 294.) Icellui Regnaut qui nagueres avoit esté
qui eust plusieurs noms. D'aucuns feust Mal caduque ou haut mal appelé aussi malades du mal S. Victor, et lié comme
nommé le mal de Naples, la verole ; les le mal S. Jan. (H. EST., Apolog., II, 315, homme hors du sens et de son memoire.
autres l'ont appellé le mal françois. moy, Liseux.) (1369, Arch. JJ 100, pièce 364.)
je l'appelle le mal de celui qui l'a. (Hist.
du chevalier Bayard, p. 56, ap Ste-Pal.) Mal S. Jean, mal caduco. (NICOT, Thre- S. Vitus, l'érotomanie :
sor.) — Le mal
mal Nostre Dame, le scorbut ou Mal S. Vilus. cierto mal como mordido
— Le mal S. Josse, le mal produit par la de tarantola. (NICOT, Thresor.)
l'érésipèle : — Le
Icelle femme fu emprise et entechiee morsure d'un serpent : Cf. MALADIE.
d'une maladie nommee le mal N. Dame et Du mau S. Leu, de l'avertin, 4. MAL, s. m., mât :
aussi du mal S. Santin. (1381, Arch. JJ 119, Du S. Josse et S. Matelin.
pièce 156.) Et de tous maulx soir et matin La voille ont faite au mal drecier.
(BEN., Troie, Richel. 903, f°56c.)
— Le mal des roses N. Dame, la rougeole :
Soit maistre Mahieu confondus.
(E. DESCHAMPS, Poé8., Richel. 840, fO 212 r°.) Malus, maulx de nef. (Gloss.
éd. 1661,)
lai.-
Pour certaine maladie que ledit grant Julien, abcès, apostume : ap. Ph. Labbe, Etym., p. 512,
Jehan avoit paravant ladite navreure, et — Le mal S.
dont il estoit entachiez, c'est assavoir du On trouva que il estoit mort du mal 5. MAL, s. m., audience :
,
Ils assemblerent les plus sages d'en- pour recevoir tix et celes qui cieent en tix trois ou quatre jours apres ce la maladie
tr'eux, et choisirent quatre seigneurs, maladies. (BEAUMAN., Cout. du Beauv., S. Fremin se mist. (1369, Arch. JJ 100,
qu'en trois rnalz (c'est a dire jours d'au- ch. LVI, 3, Beugnot.) pièce 113.)
dience ou de plaids) tenus aux villages Les maladeries furent fondees sur am-
Solehem, Bodehem et Vidoham, assis
mosnes et pour le commun porfit, por — Maladie S. Germain, érésipèle :
outre la riviere du Rhin, publièrent les dessevrer les sains des enfers de liepre. Une meschine amaladi; pour laquelle
loix et ordonnances qu'ils adviserent les (ID., ib., LVI, 4.) maladie, un nommé Jehan Marquein,.
meilleures pour appaiser tous différents. qui se entremettoit de garir de maladie de
(FAUCHET, Antiq. gaul., III, 12, éd. 1611.) Lo descort de la devandite maladerie. Saint Germain. (1408, Arch. JJ 162, pièce
(1267, Cart. de Champ., Richel. 1. 5993, 368.)
6. MAL, s. m., moulin: fo 190b.)
Jehan Morel print aux maulx d'Arceis Maladerie. (1342, Arch. Loiret, Ste-Croix, — Maladie S. Main, érésipèle :
quatre aulnes et demie de drap pers,. et N.-D.-des-Barres.) Jehan Trenchant pour luy aider a faire
A
porta icelles quatre aulnes et demie de Ils s'arresterent devant la maladrie de son voyage a Mons. S. Main, duquel il a la
drap aux maulx Badin pour fouler. (1397, Douay. (Trahis. de France, Chron. belg., maladie, .XL. sols. (1461, Compt. de dép. de
Arch, JJ 152, pièce 260.) P. 91.) la ville de Poil., Arch. Vienne.)
7. MAL, voir MAIL. La chappelle et malladerie de (lien.(1505, Si aucun d'eux est attainct de lepre ou
Invent., Hospice de Gien, Fonds de la de la maladie Sainct Main, il n'entre jamais
MALAAISIÉ, adj., malaisé : Maladrerie, série II D, cote II D 1.) dans les villes. (SALIAT,Herod., J, éd. 1556.)
Li porz estoit malaaisiez a penre. (MÉN. La maladrye de liespre. (1529, Péronne, On dit encore en Normandie la maladie
DE REIMS, 374, var., Wailly, Gloss., p.286.) ap. La Fons, Gloss. ms. Bibl. Amiens.) S. Main pour l'érésipèle.
MALACE, s. f. et m., mauvaise action : Pour estre pourveuz de vivres et alimens MaladieS. Mathurin, vertige, folie :
Cil qui bee a fere aucun malace. en la malladerie de Sainct Ladre deVallons, —
comme estant la plus prochaine malla- Le suppliant estoit seurprins d'une ma-
(BEAUM., Cout. du Beauv., LXIX, 20, Beu- derie de leur nativité. (1550, Arch. mun. ladie appelee la maladie Saint Mathurin,
gnot.) Avallon, GG 152.) qui encore bien souvent le tient deux ou
trois foiz le jour, et est tout estourdi quand
— Ordure, saleté : Maladerie et leprozarie. (14 fév. 1583, elle le tient, tellement qu'il ne scet ce qu'il
Dont le bonhomme leur disoit : Attendez Hospice de Gien, Fonds de la Maladrerie, fait. (1448, Arch. JJ
série H E, cote H E 1.) 179, pièce 173.)
que ce blé soit bien nettoyé, et faisoit os-
ter la malace qui estoit dedans. (Les Pro- La malladerye. (Ib.) — Maladie S. Nazaire, folie :
phecies de Merlin, fo 59e, éd. 1498.) Hospitaulx, maladeries. (2 avril 1594, Jehan Carbonnel, povre homme, insensé
Tourmente, tempête : Lett. de Ch. Hue, baron de Courson, con- de sens et entendement, malade et ente-
— seiller au grand Conseil, Hospice de Gien, chié de maladie de S. Nazaire. (1463,Arch.
Il fut assailly d'une si furieuse tem- Fonds des Ursulines, série III E, cote III JJ 199, pièce 277.)
peste que les trois vaisseaux qu'il me- E 2.)
noit furent escartez, l'un d'un costé, l'autre Nom de lieu, la Maladrerie (Nièvre). Maladie S. Quentin, hydropisie :
de l'autre, et coururent fortune de se —
perdre plusieurs fois, pendant deux jours Il survint a icellui varlet une maladie de
que dura cette malace. (SULLY, Œcon. MALADEXTRE, adj., maladroit : Saint Quentin, tellement qu'il fut tout enflé.
roy., ch. xxi, Michaud.) Tu as deffait, o lourde et maladextre ! (1459, Arch. JJ 189, pièce 368.)
Ta nonnuissance et nostre allegement.
MALADEIRE, voir MALADIERE. (MAROT,ap. Ste-Pal.) — Maladie S. Verain, érésipèle :
Lequel enfant cheoit en maladie que l'en
MALADEMENT,adv., à la manière d'un MALADIE, s. f., s'est employé dans di- dit de S. Othoine et de S. Verain, si avant
malade : verses locutions : que lesdiz clers ne le porent plus souffrir
Sire, comment vous est il ? Belle, dist il, —Grant maladie, épilepsie : en leur chambre, pour la puantise de laditte
maladement, mais mieulx attens s'il plaist maladie. (1389, Arch. JJ 135, pièce 225.)
Un tel homme entachié de mauvaises
a Dieu. (Perceforest, I, fo 48, éd. 1528.) condittions de maladies, et par especial de
la grant maladie, dont l'en chiet. (1395, — Maladie S. Vitus et Modestus, éroto-
MALADER, maladrer, v. n., être ma- Arch. JJ 149, pièce 124.) manie :
lade ;
Insensez frappez de la maladie de saincl
Apres aucuns jours icelle femme.. de — Grosse maladie, épilepsie : Vitus et Modestus. (G. BOUCHET, Serees, 1,
rechief rencheut,. et malada jusques au Icellui Jehannin chey a terre, si comme 158, Roybet.) » » »
quinzieme jour de juillet. (1416, Arch. JJ plusieurz autres foiz estoit cheu ; car il
169, pièce 285.) estoit malades de la grosse maladie. (1370, — Maladie S. Ytrope, hydropisie :
Je me my sur un lit, on dix jours et dix nuits
Arch. JJ 100, pièce 748.) Icelle femme, tant qu'elle peut, cela sa
ditte groisse et dist a son dit oncle qu'elle
Sans relâche eu avoir je maladay depuis.
(J.-A. DE BAIF, Eclogues, xvi, éd. 1573.) — Maladie obscure, épilepsie : doubtoit estre malade de laditte maladie de
Garin le Tresaudat povre homme, sourt S. Ytrope. (1447, Arcji. JJ 178, pièce 257.)
Bon, ou vas tu si tost ? ah, contre cette rage, malade de maladies obscures, desquelles il
De qui nous maladons, nous chetifs amoureux, Cf. MAL 3.
chiet souvent soubdainement. (1389, Arch.
Aucun medicament ne seroit vigoureux !
(ID., Euvres, Il 106 vO, éd. 1573.)
JJ 138, pièce 3.) MALADIER, v. n., être malade :
pipe, ivresse : Pour ce que ses fruis avoient pooir de
Neuf jours j'ay maladé sans te voir, mon aimee. — Maladie de
(P. DE BRACH,Poem., f 13 v°, éd. 1576.) Se desenyvrer et sortir de ceste maladie
garder la vie a ceulz qui en mengeroient
sanz morir et sanz maladier. (LAURENT,
de pippe. (G. BOUCHET, Serees, I, 38, Roy- Somme, ms. Soiss. 208, f° 51c.)
— Maladé, part. passé, frappé par la bet.)
maladie : Thomas Carnet fery et navra d'un coustel
Terre infertille et feu qui n'a duree — Maladie S. Antoine, érésipèle : ledit de Bay en son genoil, dont il maladia
Tousjours procez et maison maladree. La principalle maladie, dont le roy Henri
environ dix sepmaines et en moru. (1377,
(L. DE LA GRAVIERE, alla de vie a mort, lui vint par feu, qui lui Arch. JJ HI, pièce 81.)
à P. Beau Temps.)
Aunis, malader, être malade. print par dessoubs au fondement, assez Maladier ou estre malade. (1464, J. LA-
semblable que l'on dit estre la maladie GADEUC, Catholic., éd. Auffret de Quoet-
Sainct Anthoine. (MONSTRELET, Chron., 1.1, queueran, Bibl. Quimper.)
MALADERE, voir MALADIERE. ch. 265, éd. 1516.)
MALADERIE, - derye, -drie, -drye, mail., — Maladié, part. passé et s. m., malade :
s. f., hôpital de lépreux, léproserie : — Maladie S. Fremin, gangrène : Et guerisoit par mettre ses sainctes et
Icellui prestre fu navré et playé en plu- dignes mains sur les maladiez. (Pass. de
Les maladeries sunt establies as viles sieurs lieux sans mort, esquelles playes J.-C., Maz. 1313, f° 2b. ) 1.
Le peupledit maladier pour être malade MALADIR, v. n., être malade : La dolour et la grant rage
pendant longtemps. Son fruit (de l'arbre de vie) avoit vertu Quej'ai enduré
de garder la vie a ceulx qui en mengoient Tôt m'avroit de mon malage
MALADIERE,- adere, - adeire, - aitiere, sanz morir et sanz maladir. (LAURENT, Garit et sané.
met, s. t., maladrerie, léproserie : Somme, ms. Chartres 371, 1'0 27 ro, et ms. (Chanson, ms. Montp. H 19G. f° 161 r .)
La maladiere de Poloigni. (1288, Franch. Milan, Bibl. Ambr., fo 31b.) Molt sui sopris de grant malage,
de Poligny, Arch. mun. Poligny.) Que j'ai fet ireint pelerinnage.
— Maladi, part. passé, rendu malade. Or voi bien ne puis plus durer :
Dois lou melin de Goilles et la malaitiere malade ; Un malx fait moult mon cors grever,
d'Arguel a deçai de Besançon. (24 avril Certes je sais un chatis hon ;
1290, Trêve, Arch. mun. Besançon.) Mires firent par tut mander,
Mes fai moi or confession.
Deux jornauls assis pres de la meladiere Par maladis saner. (Renart, Br. V, 191, Martin.)
(Conquest of Ircland, 820, Michel.)
de Eignay. (Lundi apr. Toussaint 1295,
Lett. de Rob. D. de Bourg., Sept-Fonts, Val Moult est Giglain3 de mal laidis,
Quant il sara
Vostre malage et vostre a nui,
des Choux, Arnay-Ie-Duc, Arch. Allier.) Afebloies et maladis.
N'i ara plus dolant de lui.
(REN. DE BEAUJEU,li Biaut Desconneui, 4134,
La maladere de Mellout. (Mai 1322, Hippeau.)
(Couronn. Ren., 1456, Méon.)
Remirem., hôp. de Mari., Arch. Vosges.) Se n'aves vostre cors de malaige grevé.
Mon corps est forment maladis,
Maladiere. (Ib.) (Nativ. y. S. J.-C., Job., Myst., II, 16.) (Fierabras, 3980, A. P.)
Autre malades vivent in la dicte mala- Bien ail la dame et li mesages,
deire. (1417, Arch. Frib., 1" Coll. de lois, MALADIRER, v. a., perdre, égarer : K'or est alegies mes malages.
no 280, fo 82 v°.) Se un home a maladiré aucune soe chose,
(REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 4183,
Jehan Petitbault, archiprebstre et cha- Hippeau.)
il la peut arester quelque part que il la
noine d'Avalon, recteur et commis au gou- truisse et amener devant la justise. Et se Ne doit douter nul grief malage
vernement et regime de la maladiere dud. il se clame par l'assise come de chose ma- D'enfermeté de cors ne d'ame.
lieu. (1493-1494, Compte sixiesme de maistre ladiree, il deit jurer sur sains que il ne l'a (J. LEMARCHANT, Mir. de N. D., ms. Chartres,
Jehan Pelitbault, Arch. mun. Avallon, GG prestee ne vendue ne donee ne alienee en fO 45d.)
157.) aucune maniere, ainz li a esté preuprement Or ne tiengne mie a desdaing
Es ladres de la maladiere. (Racionale de maladiree. Et deit aveir deus garenz qui Ce que j'ai dit ; car ses malages
S.-Claude, fo 36 vo, Arch. Jura.) facent ce que garenz deivent faire, que il Garira par çou, s'il est sages.
le virent saisi et tenant come dou sien ; et (PHIL. DEREMI,Salut d'Amour, 914, Borilier,
A Loisia, dans le Jura il y a un champ
ce faisant, il recuevre la soe chose. (Ass. p. 285.)
et un bois de laMalatièreou des Malatières. de Jér., t. I, p. 465, Beugnot.)
N'a quel torment n'a quel malage.
Suisse rom., Lausanne,la Maladiere. Ruis- (De Ste Gale, ms. Avranches, f° 7".)
seau de la Maladiere (Nièvre). MALADIVE,s. f., maladie :
J'eusse plus cier le malage
Deux griesves maladives que le roy eust D'une fievre quartaine avoir.
MALADIEUSEMENT, adv., faiblement, tantost après. (JEHAN PETIT, dans la Chron. (JACQ.D'AMIENS, Art d'Amour, ms. Dresde,
en malade : de Monstrelet, I, 39, Soc. de l'H. de Fr.) Kôrt., 1410.)
Debilement, maladieusement. (Trium
Ling. Dict., éd. 1604.) MALADREL, mail., s. m., lépreux : Pleuroyent de compassion de son enfer-
meté et malage.(CRIST. DE PIZAN, Charles V,
Les maladraux. (1472, Noyon, ap. La 2e p., ch. 15, Michaud.)
MALADIEUX,
dif
- ieu, adj., malade, mala- Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Malla-
: dreaux. (Ib.) Dont je m'es merveille comment
Laquelle femme estoit ancienne, aagiee Ceulx qui vivent si sobrement
de soixante ans ou environ, et maladieuse MALADRER, voir MALADER. Cheent souvent en grand malaige,
de goutte. (1397, Arch. JJ 153, pièce 30.) (Debat de Nat. et de Jeun., Poés. fr. des xve et
t. MALADRIE,s. f., métierde malandrin ? XVIes., III, 91.)
Corps maladieux. (ORESME, Poliiiq.,
~2ep., f° 14c, éd. 1489.) Lancelot qui moult avoit grant douleur
De la maladrie est (il s'agit d'un brigand), mult ot de son malage le conforte moult. (Lance-
Mais il estoit maladieu de gouttes. [grant follianche.
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 34453, Scheler, lot du Lac, ire p., ch. 51, éd. 1488.)
(FROISS., Chron., I, 24, Luce.)
Ceste sueur guerist, sane et lave les Gloss. philol.) MALAGMAIRE, s. f., emplâtre :
maladieux. (De vita Christi, Richel. 181, 2. MALADRIE, voir MALADERIE. Cyperus est adjousté aux malagmaires
fo 121a.) chauldes et confections des huylles. (Jard.
Pourquoy les jouvençaulx de par decha MALADVENTURE, voir MALAVENTURE. de santé, 1, 121, impr. la Minerve.) Impr.,
estoient facillement infectez, maladieux et malaginaires.
MALAEURTÉ, voir MALEURTÉ.
expirez. (J. MOLINET, Chron., CCCXVIII, :
Buchon.) MALAGME, s. m., emplâtre
MALAFFECT, adj., malade :
Pour recreer les maladiruses ou mal- Elle sane le cœur malaffect, la poictrine Et des racines pilees avec leur tige en
haities. (xv. s., Cart. de Funes, p. 927, faire un malagme ou emplastre. (COTE-
trop seche. (EVONIME, Trésor, p. 139, éd. REAU, Colum., VI, 17, éd. 1555.)
Hautcœur.) 1555.)
Lors il devient maladieux par la replec- Emplastres, malagmes et acopes. (Trad.
tion. (J. LEGRANT, Livre de bonnes meurs, MALAGE, malaige, s. m., maladie, mal, de l'Hyst. des plant. de L. Fousch., ch.
f° 27a.) malaise, souffrance : CLXXXIX, éd. 1558.)
Malagme, m. A mollifying plaster for
Langueur maladieuse. (MICHAULT,Compl. Se il deit estre conforté
de la Cesse de Charrot., p. 127, éd. 1723.) Et respassé de ce malage scabs and hard impostumes. (COTGR., éd.
(GUILL., Besl. div., 454, Hippeau.) 1611.)
Il estoit de longtemps maladieux. (1533, Especie de emplasto.
Papiers d'Et. de Granvelle, t. II, p. 27, Doc. Que d'amors avoit le malage. Malagme, m.
inéd.) (Florimont, Richel. 792, f° 31c.) (C. OUDIN, 1660.)
Selon qu'il est vieulx, maladieux et débi- Un voultre viel et de grant aage, MALAGMER, v. a., amalgamer :
lité. (1539, ib., t. II, p. 559.) Deplumé et plein de malage.
Malagmer. To mingle, or incorporate
( Ysop.Il, fab. vil, Robert.) several things (especially metalls) together.
Pesant et maladie. je me sens a cette heure.
(A. MOKIN,Siege de Boni., qnatr. 123, Morand.) Sachies, cil sont trop honni qui n'iront, (COTGR., éd. 1611.)
Roquefort donne sans ex. la forme male- S'il n'ont poverte ou viellesse ou malage.
(QUESNE DE BETHUNE, P. Paris, Romancero, p. 94.) MALAGNER, voir MALIGNIER.
dieux.
Wall., Lorr., maladieux, maladif. Messin,
Issi muir, issi languis d'itel malage. MALAGREABLE, adj., inquiet, qui se
(PERRIND'ANGBCOURT, Chans., ap. Tarbé, les Chan-
tourmente :
sonn. de Champagne aux XIIe et xiii S" p
malediu. Meuse, maladiau. 4.)
Le malagreable se tourmente et ames- Elle se delectoit a sa malaiselé veoir. MALAISIF, malasif, adj., mauvais, de
grist. (Le Miroir historial, Maz. 557, f" (Lancelot du Lac, 1" p., ch. 37, éd. 1488.) mauvais caractère :
198 vo.) Vienne, arr. de Chàtellerault, malaiseté, Desuse toi et renovele
Car s'opposant malagreable privation, souffrance. De ta pensee malasive.
A la fortune variable (IIENCLUSDE MOILIENS,Miserere, Richel. 15212,
On la trouve double et fâcheuse. MALAISIBLE, malaisivle , malaisievle , f° 70 v°.)
(VAUQ,Epigr., de la vie hum., Genty.) adj., malaisé, difficile : De ta pensee malassive.
MALAGUETTE, S. f., poivre : Il li fera les ieus crever et li poing colper (ID., ib., Richel. 23111, f° 252a.)
Un voyageur du XVIE s. parlant des habi- u il l'envoiera en essil, u metera a tous- Orgeau partout est malasieus,
tants d'une côte de Guinée, qui ont con- jours en prison malaisievle u aisievle. (Li Orgeau est aigres come asieus.
servé quelques mots français d'une co- Ars d'Amour, II, 166, J. Petit.) (G. DE COINCI,Jlir., Richel. 2163, f° 17b.)
lonie qui s'y était établie, dit : Ils n'ap- C'est uns feus qui fuissonne, qui est De tant ert fols et malaisius
pellent pas le poivre sextos à la portugaise, legiers a esprendre et malaiîivlez a es- Qu'espouser feme ne voloit.
mais malaguette, et lors qu'un vaisseau taindre. (FROISS., Chron., II, 339, Luce, (Un Mir. de N.-D., d'un chevalier qui amoit
aborde, s'ils en ont, après le salut ils ms. Amiens.) dame, ap. Méon, FablI, 347.) une
crient : Malaguette tout plein, tout plein,
tant à terre de Malaguette, qui est le peu MALAISIBLETÉ,S. f., difficulté : MALAISIVLE, voir MALAISIBLE.
de langage qu'ils ont retenu de nous. Gieres quant faite fut la malaisibletez,
(VILLAUT DE BELLEFOND, Re!ation des côtes
dunkes fut envoiet al homme Deu, par ke MALAISON, voir MALEIGON.
d'Afrique appelées Guinée, p. 159, éd. 1669.)
il venroit. (Dial. Greg. lo pap., p. 73, MALAISSON, voir MALEIÇON.
MALAIMABLE, - aymable, adj., peu Foerster.) Impr., malaifibleteiz.
aimable : MALAISIER, mailaisser, verbe.
MALAISU, malasu, adj., impétueux :
Rompent l'escluse ki l'yawe ot detenue,
On sent bien le vers mol, avec un son
- Act., gêner, tourmenter : Et ensi est ens el fossé ferue,
rnalaymable. (DES Acc., Bigarr., 1. IV,
f°40r°, éd. 1620.) Le duc de Bourgongne malaisa tous Tant par keurt fort et tant est malasue
ceux de Camerolles, qu'il leur convint Plus keurt isnel ke faucons apres grue.
MALAIR, voir MALEIR. rendre a la voulonté du duc. (FROISS., (Les Loh., Richel. 4988, f° 278C.)
Chron., I, 279, éd. 1559.) De sa lance fist çou qu'il dut,
MALAISANCE, - aysance, s. f., difficulté,
— Réfl., se gêner, s'appauvrir :
Qu'il donna l'oncle un cop si grant,
gêne, souci : Si malaisu et si pesant
Ainsi ne voulant plus prendre de malaisance A l'entree, au lieu d'escalier, estoit le Qu'il en ot mont a soustenir.
De tout cela que Dieu n'a mis en ma puissance.
billot de bois plus bas que le seuil de (SARRAZIN,Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. des
(VAUQ.,Sal., 11, à Verigny, Geaty.) l'huis, afin que, sans se malaiser, on en- ducs deNorm., p. 347.)
Pour n'avoir jamais soin, peine ni malaisance.
trast plus facilement. (NOËL DU FAIL,
Baliverneries d'Eutrapel.) MALAITEMENT, voir MALEOITEMENT.
(ID., l, 228, Travers.)
La soif et la malaysance du chemin tra-
Nous gaignons et nous faisons perte, MALAITIERE, voir MALADIERE.
Nous nous aisons et mtlaisons.
vailloit les Romains. (AMYOT, Vies, Crass., f
éd. 1565.) (J.-A. DEBAIF, les Mimes, 1. II, 83 rO, éd. MALAMOUR, voir MAL.
1619.)
Et pour la malaisance des pais ou ilz se MALAN, - len, - lem, Ion, adj., quali-
soubleverent. (ID., ib., J. Cœs.) Mais si on vous attermoyoit a tel temps
fiant toute maladie qui- se manifeste par
que sans vous malaiser peussiez acquitter
L'un en malaisance des pais, ou il feit vostre debte, que diriez vous ? (PASQ., des boutons, la lèpre, la gale, etc. :
ses conquestes, l'autre en estendue des Rech., VI, 6.) Qui le cors Deu manoier doit,
régions qu'il adjousta a l'empire romain.
(ID., ib.) — Se gêner mutuellement : Ne doit tachier ne main ne doit
Au mal bu buis, au mal malan
Il ne fut pas en sa puissance de les se- Plaisir et profit se malaisenl. Qui tantes genz met en mal an.
courir, pour la malaisance des lieux. (MAI- (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. II, P 46 v°, éd. (De Monacho in flumine periclitato, 461, ap. Mi-
GRET, Polybe, I, 47, éd. 1542.) 1619.) chel, D. de Norm., t. III.)
Les Carthaginoisn'estoientpas tant com-
battuz de l'ennemy que de la malaisance — Neutr., être gêné: — S. m., cette maladie elle-même,
du lieu, d'autant que les chevaux et le Adieu, mes cheres sœurs, je vous fay malaiser, chancre, bubon, ulcère :
bagage faisoient une grande defaite d'ho- Je ne veux plus de vous que ce dernier baiser. Dunkes fut ferue en la mammele del
mes et de biens. (ID., ib., III, 25.) (GARN., Antig., IIII, éd. 1579.) malen del cancre. (Dial. St Greg., p. 211,
Ils estoient prets d'entrer en toutes très Foerster.) Lat., cancri ulcere percussa est.
Malaisié, part. passé, malade, mal
aspres malaisances de guerre. (DENIS SAU- —
conformé : Ki de ceste eve oint ses malanz
VAGE, Hist. de Paolo Jovio, i, 293, éd. 1581.) Tost garra, tant est vaillanz.
Nostre desir s'accroit par la malaisance. Le sire de Coucy. fut au lict d'une (LapidD 853, Pannier.)
(MONT., Ess., II, 15, fo 262 ro, éd. 1588.) course de cheval, dont il eut la jambe Des malanz la roife et l'escorce
malement malaisee. (FROISS., Chron., Cheoir li fet en un moment,
Il s'est encore employé au XIXe siècle : liv. II, 278, éd. 1559.) Et sanez est moult sainement.
L'extrême malaisance de ce ménage gou- Bestes blessees , mailaissees ou grevees. (GAUTIERDE COINCI,de l'Emperer. qui garda
sa
verné par deux femmes, dont une sortait (1398 , Noyon, ap. La Fons, Gloss. ms., chast., 2774, ap. Méon, Nouv. Rec., II, 88.)
à peine de l'enfance, tandis que l'autre Bibl. Amiens.) La char plus soef que toison,
menaçait d'y rentrer, s'accrut du départ Il estoit malaisé de sa personne : car il Si n'i ot bube ne malem,
d'un valet de labour. (KÉRATRY, Styndall, avoit une bosse sus le dos, et l'autre sus N'avoit jusqu'en Jerusalem
c. 3, éd. 1827.) l'estomach. (DES PERIEKS, Nouv. reereat., Fame qui plus bel col portast.
La vertu s'accommode très bien de la de Teiran. fo 132 vO, éd. 1564.) (Rose, Richel. 1573, P 5C.) Var., malen, (Ib.,
pauvreté, lorsque les mœurs sont simples; La nuict venue, se coucherent le roy et Richel. 1559, fO 6a.)
mais la mal-aisance est un écueil sur le-
quel la délicatesse finit presque toujours ;
la royne et le letidemain le roy disoit
qu'il avoit faict merveille. Toutesfois je
Les chens li veneient lecher les malanz.
(Serm., XIIIe s., ms. Poit. 124, fo 26 v°.)
par échouer. (LEVIS, Notice sur S. de Meil- crois ce qu'il en est, car il estoit bien
han.) Et loichoient les plaies et les malanz.
malaisé de sa personne. (FLEURANGE, Mém., (Serm., ms. Metz 262, f" 33d.)
En divers lieux, notamment à Quimper, c. 43, éd. 1731.)
on dit encore être dans la malaisance, Centre de la Fr., se malaiser, se gêner : Mais se sa bouche veissiez
Ainz si laide ne fu trouvee,
pour être dans la gêne. « Ce gas-là n'se malaise pas. » Granz fu, hideuse et decrevee,
MALAISETÉ, s. f., malaise, embarras : MALAISIKULE, voir MALAISIBLE.
De granz malans pleine ded nz.
(Du Cheval de fust, Roinv., p. 112.)
Par les cheveux bloos et laisanz MALARMAT, s. m., espèce de poisson, Tant fa la vielle malartouse,
Ou il n'ot ne malen ne festre. le peristedion cataphracte : Que putain fist de bonne espouse.
(G. GUIART, Roy. lign., Richel. 5698, P 60 rO
Or fault que tout tarisse,
:
Malarmat m. A kind of rough skaled (Chastoiem. d'un pere, Richel, 19152, Co 6d.)
gurnard, which being alive is red,but dying,
Et qu'a meschief et a doulour perisse, of another colour. (COTGR., éd. 1611.) MALASCHER, voir MALAXER.
Plain de malons et de povre enfonture.
(CHRIST.DE PISAN,Poes., Richel. 604, f4'=J 1.MALART,mail.,maill., mari., marll., MALASIF, voir MALAISIF.
STEGENEVIEVE. masl., mell., s. m., le mâle des canes MALASSE, adj. f., mauvaise :
Or souffrez donc que je vous oste sauvages : Les mavais mot la gloutenie
.1. malon qu'avez soubs la coste ; Grues et jantes et maillars et perdris. Dont malasse dame est honie.
Mez vous doubtez, espoir, la peine. (Hervis, Richel. 1244, F 6d.) (D'un Hermile qui avoit une Sarrazine
LA NONNAIN. par l'enkor
Grues et gentes et malars et pertris. tement de l'enemi, p. 18, Keller.)
Dame, je me sans toute saine,
Pourquoy parlez vous de tel chose ? (Ib., Ars. 3143, f° 2e.) MALASSIF, voir MALAISIF.
(Le Mir. Mme Ste Genev., Jub., Myst., t. 1, Au premier coup le mallart abati.
p. 218.) (ib., to 2d.) MALASTRU, Voir MALESTRU.
Norm., Manche, Bessin et Guernesey, Et cil achatent et mallars et perdris. MALASU, voir MALAISU.
malon, escarre, croûte galeuse. Poitou, (Ib., ms. Montp., fO 77a.)
malan, toutes sortes de plaies en général Et cil achete et malars et perdris, MALAUCIER, s. m., sorte d'arbuste :
et principalement celles qui présentent Grues et jantes et aigniaus de berbis. L'arbrisseau qu'ilz nomment en Savoye
(Gar. le Loh., 3* chans., p. 223, P. Paris.) un malaucier est nonmé en Crete codo-
de dangereux symptômes. (Beauchet- malo. (BELON, Singularitez, 1, 17, éd.
Grues et ganstes e mallars e plouviers. 1554.)
Filleau, Pat. poitevin.) (RAIMBERT, Ogier, 4023, Barrois.)
Noms propres, Malan, Malon. Nis li clerc en sevent bien l'art MALAURÉ,voir MALEURÉ.
De faire coue de mallart.
MALANDIE, voir MANANTIE. (REHCLUS MALAURTÉ, voir MALEURTÉ.
DEMOILIBNS, Miserere, xcvm, 4, Van
MALANDRE, malendre, mail., s. f., cre- Hamel.)
MALAUSTRUY, voir MALESTRU.
vasse aux genoux d'un cheval : Pris ait deus aines, deux mellars abatus.
Et gardez bien qu'il n'ait malandres; (Gir. de Viane, 2561, Tarbé.) MALAVENTURE, - vanture, maladv., s.
malandres est dedans le garret derriere. En pais erent ostoir et chien, f., malheur :
(Ménagier, II, 74, Biblioph. fr.) Li acroupi et li couart
Qui savoieot prendre un marlart. Il est conceuz en ordare,
Malandre, serot. (PALSGRAVE, Esclairc., (Cliget, Richel. 1420, f° 142a.) Et nest a grant malaventure.
p. 242, Génin.) (Vie de S. Alexi, 249, Rom. VIII.)
Grues et jantes et maslars et plouviers. Il s'estoient combattus leur grant
Une belle et honneste monture, saine,
nette, sans surost et sans mallandre.
(Jourd. de Blaivies, 814, Hoffmann.) lavanture a la gent d'une acontree si fortma-
et
(BRANT., des Dames, IX, 91, Lalanne.) Si tost se vont aval eoler si cruel qu'il avoient tous ses chevaliers
Que la ne lor puet eschaper occis. (Gr. Cron. de Fr., Robert, III, P.
Les grappes, malandres et vifves roignes Hairons ne ane ne mallars. Paris.)
sont gueries dans peu de temps par ces (Durm. le Gall., 9123, Stengel.)
remedes. (OL. DE SERR., Th. d'agric., VIII, Le roy pensoit sa maladventure estre
6, éd. 1805.) Un grant malart saisi et empieta. ,
prochaine il vouloit par temps faire
(Auberon, 113, Graf.) son testament. (Percef., VI, fo 109, éd. 1528.)
Malendre : f. The malanders (of horses).
(COTGR., éd. 1611.) Il a lues droit l'escoufle pris Ils firent bonne chere sans penser a leur
Tout ensement comme .t. marlarl. malaventure. (Louis XI, Nouv., LX, Jacob.)
Et encore au XVIII s. : (L'Escouffle, Ars. 3319, f°58 r°.)
MALAVENTUROS, - rous, - reus, malev.,
Tiennette n'a ni suros ni malandre. Ou plouvier ou marllart.
(LA FORT., les Troqueur8.) (Siege de Barbastre, Richel. 24369, f 146 rO.) adj., malheureux, infortuné :
En Saintonge, malandre désigne en Ne paons rôtis ne bons mallas ne grue.
Semble te il que je soie si chetis et si
(Sermon, Brit. Mus. Add. 15606, f° 92d.) malaventureus que je vende ce que Dieus
général tous les maux apparents. Manche, m'a donné ? (GUILL. DE TYR, XI, 22, P.
Val de Saire, et pays de Bray, malandre, Il ne me doutent mie vaillissant un mallart. Paris.)
pustule, ulcère. (Gaufrey, 3333, A. P.)
Quant voit que nus ne li aide
Marlars ne butors. (Dial. fr.-flam.,f° 4c, Por malaventureus se cuide.
MALANGIENG, voir MALENGIN. Michelant.) (Dou Lou et des oeilles, ms. Chartres 620, f 130e.)
Un mallart de riviere, d'argent, tout
MALAPERT, malappert, adj., imperti- esmaillié et a col vert, et en son bec tient Malaventurous sunt cil qui fenissent lor
nent, insolent : un poisson par la bouche duquel ist eaue.
vie el pecié de luxure. (Serm. du XIIIe s.,
Les uns sont hardis et appers, (1360, Invent. du duc d'Anjou, no 101, La- ms. Cassia, f° 100c.)
borde.) Que tu es malaventureus et povres et
Autres couars et malappers.
(E. DESCHAMPS,Poés., Richel. 840, f° 471 vo.) Pays de Bray, maillard, canard mâle f
avugles. (Bible, Maz. 684, 369d.)
Homelye saucye to perte. — M. mala- Ceste roine qui estoit si maleventurouse
Nom propre, Malard. renforsa mout Babiloine. (Estories Rogier,
pert, s. malaperte. (PALSGRAVE, Esclair- Richel. 20125, f" ~84a.)
ciss., p. 315, Génin.) 2. MALART, s. m., lépreux :
Aux malars et cacous de Penankueck. Les luxures et les murtres qui si mala-
Nom propre, Malapert. venturous furent entre aus m'estuet tres-
(1470, Compl. de S.-Melaine, Morlaix, Arch.
MALARDE, madlarde, s. f., femelle du Finist.) passer. (Ib., f° 88d.)
— Qui fait du mal :
malart : MALARTOS, - OMS,adj., fourbe, traître :
Hairons, quennes, malardes. Apres ce que li rois Belus fu mors, tint
f
(GACEDELA BIGNE, 125, ap. Ste-Pal.)
Se il est cointe e engignos
E veziez e malartos. Pigmalion le regne, et si devint si crueus
Vous me dounrez pour ces trois mad- (BEN., D. de Norm., II, 9086, Michel.) et si malaventurous de totes creatures qu'a
paines est il nus qui le vos seust conter.
lardes de rivere noef deniers. (La Maniere Suer, fait Melior, cil Ernols (Estories Rogier, Richel. 20125, f° 151b.)
de langage, p. 389, P. Meyer.) De Marbreon, li malartos.
(Parton., 7153, Crapelet.)
MALARDEL, S.m., dimin.de malart: MALAVENTUROSEMENT, - ousement,
Malardiaux, la piece quatre deniers.
Fors et fornis, lais et hisdos, adv., malheureusement :
Cruels et fet et malartos.
(1315, Ord., ~i, 600.) (Ib., 8103.) Il s'en maintinrent entr'aus apres sa
mort mout malaventurousement, quar Et vousist joie doner Aucuns disent que la cause du malcon-
la mort tentement du roy est pour les désobéis-
onques li uns n'ama l'autre depuis A ceus qui bien l'ont servi,
sances qu'on fait dans les pays de monsei-
le bon roi. (Estories Rogier, Richel. 20125, Et cens de dolor combler
fe 252&.) Qui son sens ont malbailli gneur de Bourgongne. (MATH. DE COUCY,
En mesdire et en guiller. Hist. de Charles VII, p. 728, éd. 1661.)
MALAVISEMENT, adv., maladroite- (JAQ. DBCISOING,8,41, ap. Scheler, Trouv. belg., Le bruit de ce malcontentement des Athé-
ment :
Qui donne malavisement,
Honteusementperd ce qu'il donne.
2e sér., p.
MALBASTER,
88.)
verbe.
Neutr., être en mauvais état :
niens fut incontinent semé partout. (AMYOT,
Diod., XI, 7, éd. 1554.)
L'aise que j'ay de vostre liberté
(J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. II, fO97 rO, éd. — Rend trop content mon malcontentement.
1619.) Le vice roy de Naples dom Charles de (MELINDESAINCT-GF.LAYS, Œuv., III, 62, Bibl. elz.)
Lannoy voyant les choses malbaster pour
MALAXER, malexer, malascher, v. a., luy, feit une trefve avec le pape au nom Je pourchassay de faire revenir au ser-
pétrir des drogues pour les rendre plus de l'empereur pour quatre mois. (MART vice du roy le sieur Marioul de Santa Fior,
DU BELLAY, Jlém., 1. 111, fo 75 ro, éd. 1569. et son frere le prieur,lesquels por quelques
molles, plus ductiles : maleontentemenss'en estoient ostes.(MONTL.,
Le duc Francisque Sforce voyant ses
Pernet cyre blanche et malaschet oveke affaires malbaster (car de nouveau il avoit Comm., liv. IV, p. 281, éd. 1594.)
oyle de camomille. (Euperiston, ms. Edim- perdu Pavie) chercha par le moyen du Aultrement j'aurois grande occasion de
bourg, Advocates library 18, 6, 9.) Pape et des Venitiens d'estre remis en la malcontentement avec toute l'Eglise. (Lett.
Et puis malaxes cire en ladicte huille et seigneurie de ses predecesseurs. (ID., ib., miss. de Henri IV, t. II, p. 160, Berger de
enfaictes emplastre. (B. DE GORD., Pratiq., 1. III, fo 94 ro.) Xivrey.)
III, 25, éd. 1495.) 1
Cire soitmalexee en ladite huylle. (ID., ib.) — Impers., mal réussir : MALCONTENTER,verbe.
Prenes cire blanche neufve malaxee en Ceux ci fortifierent une maison qu'ils — Act., mécontenter :
avoient dans Amboise, affin de s'y retirer
ces huiles devant dictes, et faictes emplas- s'il malbastoit pour eux. (SOUCHET,Hist. du
Esloignans ou malcontentans tous les
tre. (ID., ib., I, 30.) princes et tous les bons et vieux servi-
dioc. et de la ville de Chartres, IV, 3.) teurs. (CHEVERNY, Mém., an 1589, Petitot.)
Et puis frotee entre les mains (cette
graisse) la malaxent et font d'icelle pas- Beauce, malbaster, mal réussir.
teaulx qu'ilz appellent laudanum. (Jard. — Réfl., être mécontent :
de santé, 1, 247, impr. la Minerve.) MALCHIEF, chef, mau., s. m., mau- Dont le duc de Savoye se malcontenta.
Laudanum qui se peut manier et ma-
vaise fin : (D'AUTON, Chron., Richel. 5082, f° 72 v.)
laxer entre les mains. (Ib., p. 248.) Mais a ceo devriom entendre, Le jeune adventureux voulut aller dere-
Ainz que mauehef me feist prendre, chef en Italie et print congé de ses pere
Le tout malaxé avec terebenthine lavee Que de ses mains peusse eissir. et mere qui s'en malcontenterent.(Mém. de
en eau de vie. (PARÉ, OEuv., XVI, X, Mal- (BEN., D. de Norm., II,13856, Michel.) Rob. de la Marck, p. 80, ap. Ste-Pal.)
gai gne.)
MALCORAGIER,v. a., décourager :
trempcres dans Malchief prennent li traytour.
De mesme, malaxeres et (Renart, Br. XV, 57, Martin.)
vin blanc des racines de plantain et de Nos ne dison pas ceo pur ceo ke nus vus
parelle, et du vin en sera baillé au febri- Les lames neis se veulent vendre, voilum malcoragier. (Comment. s. le nouv.
citant pendant son accès. (OL. DE SERR., Mauchief puist telle vente prendre. Test., ms. Oxf., Bodl., Douce 270, fo 31 r'.)
Th. d'agric., VIII, 5, éd. 1805.) (Rose, ms. Corsini, fO36°.)
A mauchief en pourra venir. (DEGUILLE- MALCREANT, s. m., mécréant :
MALAYCHON, voir MALEIÇON.
VILLE, Pelerin. de la vie hum., Ars. 2323, Ont ilz mis diligence d'assembler lesdictes
MALBAILLI, - balli, - baly, mau., adj., f° 7 r°.) reliques et mys hors des mains des mal-
maltraité, en mauvais équipage, mal gou- Je sui plus mesceans que nus autres, creans. (Déb. des hér. d'arm. de Fr. et
d'Angl., 108, A. T.)
verné, détruit, ruiné : quant mes premiers enfes doit prendre
malchief. (Sept sag. de Rom., Ars. 3354, MALCREÉ, adj., indiscipliné:
Eisi faitement mauballi, f 5b.)
Mort e destruit e apovri Le duc en fit punition pour donner
Furent li maufaitar Engleis. MALCHÏJS, voir MALCUS. exemple a tels soldats malcrees. (BRANT.,
(BEN., D. de Norm., II, 4700, Michel.) Capit. estrang., II, 194, éd. 1666.)
Tous ceux sont fols et maubaillis, MALCONSEIL, mau., s. m., mauvais
Qui baillent a leurs ennemis conseil :
MALCUIDANT,adj., qui nourrit de mau-
Leurs espees ne leurs bastons. Mauconseil ruine les hommes.
vaises pensées :
(Ysop. II, fab. v, Robert.)
(J. A. DE BAIF, les Mimes, 1. II, fO 92 rO, éd. Si les conduit uns paiens malcuidanz.
Quant Renars voit qu'il a failli 1619.) (Prise d'Orenge, 638, Jonck., Guill. d'Or.)
Forment se tint a malbailli.
(Renart , Br. II, 297, Martin ) MALCONSEILLIÉ, mau. ,ma., part. passé, MALCUER,maucuer,s. m., ressentiment :
Qu'avez vos, damme, nel noz celez voz mie. qui a reçu de mauvais conseils : Ce ne puet estre a nul fner
Et dist la damme : Je suis molt malbaillie. Il a esté mauconsillies de vous avoir des- Qu'onques aie vers lui malcuer.
(Jourd. deBlaivies, 581, Hoffmann.) fiiet. (FROISS, Chron., 1, 478, Luce, ms, (Parlon., Richel. 19152, ~f°141 r"; Crapelet,
Ja fust le roi Brandoine et mort et malbaillis. Rome.) v. 4533.)
f
(W, de Montrans, ms. Montp. H 247, 177c.) Avoit esté rebelles et maconsillies. (ID., Onques aie vers lui maucucr.
f 16a.)
Seignor, ce dist li rois, je sui mult maubaillis ib., II, 375,.Luce, ms. Rome.) (Ib., Richel. 368,

MALCUS, malchus, s. m., épée :


De Bertrant le vassal, qui le presant me fist,
Et de ses compaignons qui vindrent avec lui.
(Gui. de Bourg., 2782. A. P.)
MALCONTENT, mau., adj., mécontent : Vendu avez dague et malcus.
Dolent en fu et maubaly.
(Merlin, Brit. Mus. Arund. 220.)
De la venue desquels Anglois furent les
seigneurs et le peuple de Bretagne plus
maucontens que devant. (LE BAUD, Hist.
(Les Regrets et complainte des gosiers alterez,
Poés. fr. des xv# et XVIes., VII, 77.)
Par .t. mesfait an fuit puis isi maubailiz. de Bret., c. XL, éd. 1638.) Il y est en image comme d'un homme
(Floovant, 19, A. P.) furieux, tirant a demy son grand malchus
— S. m., sorte de jeu de caries : de la guaine. (RAB., il, 5, éd. 1542.)
MALBAILLIR,mau., v. a., maltraiter : Puisque je n'ay rien impetré Polygame produisant son malchus. (Du
Quar qui me puet tant maubaillir,
Je iray jouer au malcontent. FAIL, Baliv., IV, Bibl. elz.)
(Condamn. de Banquet, p, 299, Jacob.)
Commea vous de secours faillir? Malcus, ensis falcatus, harpe. (NICOT.)
(Fauvel, Richel. 146, f° 25 r°.) Liégeois, cop di Marcusse, coup de mas-
MALCONTENTEMENT,s. m., méconten-
— Fig., fausser, dénaturer : tement : sue.
MALDAÉ, voir MALDEHAIT. Autant en faut il faire a ceux qui disent Garderez les tourneveis, reues, mouve-
chasser les nuees, aux maldiseurs, aux fai- mens du dit orloge sans les malduire, four-
MALDÉ, voir MALDEHAIT. seurs de fermaillets et aux devins. (GREVIN,
de l'Imposture des diables, f° 394 rO, éd.
faire. (Liv. rouge,
Noyon.)
f6 v, Arch. mun.
,
MALDEHAIT, maudehait, maudehé, mau- 1567.)
dahé, maudahet, maldaé, maldé, s. m., MALDUIT, mauduit, mauduict, adj., mal
malheur, disgrâce, déplaisir, mauvaise ren- MALDISSON, - çon. - çun, -chon, mau., mené, mal conduit :
contre : s. f., malédiction : Mauduict. Unmannerly, clownish, ill,
Asez distrent del rei vices et maldiçuns. behaved, illbrought up, uncivily, rude.
Maudehé ait sa compagnie
Ne qui en traitor se fie!
(WACE,Rou, 28 p., 723, Andresen.) Var., mau-
dichons. (Pluquet, p. 75.)
,
(COTGR éd. 1611.)
(BEN., D. de Norm., II, 13835, Michel Nom propre, Mauduit.
Si semble qu'il encoreust la maudicon
Mais maldehait el col et en visage monseigneur saint Pere. (GUILL. DE TYR,
Qui ja laira por paor de manace MALE, S. f. ?
XVI, 5, P. Paris.) Trois ostels aveuq trois pares de portes,
De cief en cief ne die son message.
(RAIMB.,Ogier, 4308, Barrois.) Ta maldiçons ne vaudroit rien. de .XVIII. chevrons et .II. staches aveuq
(Bible, Richel. 763, f° ~264b) maies. (1468, Résiliation de bail, ap. Mas
Maldehait ait el col et el visaige Latrie, Hist. de Chypre, III, 292.)
Qi ce fera. De cui li bouche est plenne de maldisson
(R. de Cambrai, 4399, A. T.) et de perolles ameires, fauces et mauvaises. MALEAHURTÉ,Voir MALEURTÉ.
(Psautier de Metz, ix, 29, Bonnardot.)
Maudahet ait et el col et el nés. voir MELANCOLIE.
(Aleschans, 2650, Jonck., Guill. d'Or.) Malle bosse, fiebvre quartaine, MALE ANCOLIE,
Et cent mille aultres maudissons
Seigneur, ce dist Rotols, ja ne vous ert celé, [A] chascun coup nous nous dis, ns. MALEATION, malleation, s. f., martclle-
Trop soffrons ces païens (lor cors ait maldaé !) (Farce moralisee, Ane. Th. fr., 1, 158 ) ment, action de, frapper au marteau :
Quant ne querons conseil qu'il soient enprevé. Plus durs a ployer que le fer,
(Chans. d'Antioche, III, 839, P. Paris.) La maudisson qui est sans cause ne
viendra point. (Bibl., Prov., 26, éd. 1563.) Et plus durs qu'une roche bise,
Maldehei ait qui m'engendra ! Car on la rompt, on la debrise
(Renart, Br. X, 1612, Martin.) Des blasphemes de notre temps et des Par art de malealion.
maudissons. (H. EST., Apol. pour Herod., (Act. des Apost., vol. II, f° 40c, éd. 1537.)
Confesser, fait il, ch'est diable ch. XIIII, p. 110, éd. 1566.)
Enterrai jou de chou en fable? Malleation : f. A hammering. (COTGR.,
Maudehait qui pour chou ira Les maudissons se font a l'instigation de éd. 1611.)
Ne qui les pies i portera. Satan. (GREVIN, de l'Impost. des diables,
(Du Chevalier au Barizel, 113, Méon, Fabl., J, fo 208 r°, éd. 1567.) MALEAURTEY, voir MALEURTÉ.
212.) Je ne dis pas que ceste fiebvre chaude f., médisance :
MALEBOUCHE, s.
Elliptiq. : ne luy causast force frenezies en la teste,
— et beaucoup de despitz, maudissons en Je tomberois en la malebouche de tons,
Li Turc le fiert, maldé l'ame son pere, soy. (BRANT., Gr. Capit fr., IV, tOO, La- éd. reussit a
si tant estoit que ce beau projet
lanne.) neant. (PASQ., Rech., p. 794, 1723.)
Par de deriere, c'est traison aperte.
(RAIMB.,Ogier, 11819, Barrois.) Bourg., Saulieu, maudition. Berry et MALEBRUN,s. m., probablement faute
Et dist Nabon : Trop nie faietes yrer. Meuse, maudisson, injure. pour galebrun, sorte d'étoffe :
Maldé celuy que ainsi vous attira.
(Perceforest, vol. V, ch. 42, éd. 1528.) 1. MALDIT, adj., malveillant, de médi- Puis les lui oste, si essoye
Com lui siet bien robe de soye,
MALDISEUR, voir MALDISSEUR. sance : Sandaux, molequins, malebruns,
Si aucun desdits freres dit aucune pa- Indes vermaux, jaunes et bruns,
MALDISNÉ, maldisney, adj., qui a mal roles maldites ou deshonnestes. (Vers 1400, Samits diaprés, camelos.
Ord. du jeu de l'arbal., Arch. lépisl. de (Rose, ap. Roq.)
dîné :
Reims, 2e p., vol. J, p. 329, Doc. iuéd.)
Jehan Maldisney. (Cart. orig. de Neuchâ- MALECHEVANCE, s. f., perversité :
tel-Comté, appartenant au comte de Durfort- 2. MALDIT, dict, mau., s. m., malé- Ce que nus sages hom ne poist eschiver,
Civrac, fo 6 vo.) diction : car nus conseus n'est contre Dame (G.
Dieu,
Il y a encore une rue des Maldiney à m'as tenu a folie et a maUchevance. DE
Par cel maldit ot il tel destorbier, Tyr, xi, 22, P. Paris.)
Besançon. Corn vos orez, de la teste trenchier.
(R. de Cambrai, 1134, A. T.) MALECOTE, maulecoute, s. f., sorte de
MALDISSEMENT, maul., mau., s. m., jupe:
malédiction : Pour amour de la serve reçut, cele jornee,
Maint dolereus maudit, basset a recelee. Une maulecoute rouge a femme fourré
Tu as aprin a maldire, et j'ay tesmoing (Berte. 1991, Scheler.) d'une veille penne d'escureulx. (1349,
ma conscience aprin contemner tous Compt. du prév. de Vesoul, Ch. des compt.
mauldissemens. (FOSSETIER, Cron. Marg., — Médisance : V
ms. Brux. 10512, VIII, II, 24.) A l'utilité de la chose publicque laquelle de Dole, — > Arch. Doubs.)
164
Maudissements execrables. (J. DECASTEL- je prefere aux maldicts de tous mes en-
NAU, Façons et coust. des anç. Gaull., vieux et détracteurs. (DOLET, Man. de bien Une malecote de pers a femme fourree de
fo 100 r°, éd. 1559.) traduire, éd. 1540. ) popres. (Déc. 1397, Invent. de meubl. de la
mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
MALDISSEUR, - cheur, - seur, maul., — Mauvaise allégation
d'un avocat : Une viez malecote de gris. (Ib.)
mau., s. m., celui qui maudit : Bien puet Phelippes rappeler le maudit Malecole se dit encore en Bourgogne.
Ainssi repaire li maudicbons du maudi- a son amparlier. car li amparliers n'a
cheur sour son propre chief. (Bib. hist., mie plaine poosté de dire en la querele MALEDICENCE,s. f., malédiction :
Maz. 532, fo 137c.) kanke il vaura. (P. DE FONTAINES, Conseil, Laissez le en sa maledicence, car a ce
Comme ung edifieurqui soit destruiseur ch. xi, § 9, Marnier.) faire il est possible provocqué de Dieu.
ne peut faire œuvre qui soit prouffitable, (ARETIN, Genese, p. 51, éd. 1542.)
MALDRE, s. m., mesure de céréales
et ung asommeur qui soit maldiseur sa équivalant à 1/3 de quarte, soit 22 litres : Comme si nous le debvions fouldroyer
voix ne peut estre envers Dieu exaucee. et exterminer du tout, avec ceste extrême-
(COURCY, Hist. de Grece, Ars. 3689, fo 41d.) Les bles avoient mal crus ou Pays Bas, ment sale, orde et deshonneste maledi-
Lat., maledicens. (Ecclésiastique,XXXIV,29.) tellement que les marchans les venoient cence, qui nous faict tant plus desestimer et
Qui te beneira il
sera beney, et ton querir en la terre de Mets, et aclietoient blasmer. (1543, Fragm. d'un écrit ahon.,
mauldisseursera mauldi. (FOSSETIER,Cron. le maldre de soiple .XXIIII s. (J. AUBRION, Pap. d'Et du card. de Granv., t. II, p. 654,
Marg , ms. Brux., J, 157 ru.)
fo Journ., an 1498, Larchey.) Doc. inéd.)
Sorte de sorcier : MALDUIRE, v. a., régler mal : Et comme ses familiers (à Philippe, roy

de Macédoine) luy conseillassent de chas- Il faut laisser les vices qui sont trop Ensi cum cil ki amat la malizon, et ele li
ser de sa court un mesdisant qui ne faisoit forts et parcrens, afin qu'il n'apparoisse, venrat. (S. BERN., Serm., Richel. 24768,
que detracter de luy, il leur respondit qui sont ceux auxquels on ne peut reme- f° 7 v°.)
qu'il n'en feroit rien, de peur qu'il n'allast dier : tout de mesme qu'une fistule a un A son nastre fuit despessiee la malleisson
par tout ailleurs semer sa maledicence. corps maleficié. (FAUCHET, Antiq. gaul., qui fut faite a la premiere femme. (Hist.
(AMYOT, Dicts notables des anciens roys,
XXVII, éd. 1819.)
2e vol., IV, 20, éd. 1611.) f
de Joseph, Richel. 2455, 27 ro.)
2. MALEFICIER, adj., qui jette des ma- Et soit maudit de la maleyson aveuques
UDe infinité de maledicences, calomnies, Cayn et Dathan et Abiron. (Stat. de S.-J.
faux bruits, praticques, desseins et entre- léfices : de Jér., roui., Arch. B.-du-Rh.)
prises incroyables, contraires aux propos Meschante royne maleficiere. (P. NODÉ,
de seureté qu'on fait tous les jours tenir
(CONDÉ,3fem.,p. Declam. cont. l'err. execr. des maleficiers, Es autres malaison et en ceste benaison.
audict seigneurprince. 660, etc., p. 55, éd. 1578.) (Fragm. de comment., Bibl. Verdun, f 2 ro.)
Michaud.) De pere et mere la malison.
MALEFICIEUX, adj., malfaisant : (De Peches, ms. CambrMge, Univ. E e. I. 20,
MALEE, voir MESLEE. Nuict maleficieuse. (LE MAIRE, lllustr., f° 11d.)
MALE FACTION, voir MAL.
I, 23, éd. 1548.) Il s'afubla de la malleysson si come d'une
: vesteure. (Psaut., Richel. 1761, fo 130c.)
MALEFAITE, - feite, - fete, maleff., MALEFICION, s. f., méfait
maudi Dieus et commencha les
Si les
malle., s. f., infraction, transgression Pour obvier aux maleficions. (1341, Arch. malichons. (Bib. hist., Maz. 532, f° 5d.)
d'une conv ntion, délit quelconque : JJ 72, f° 270 r°.)
Cele n'estoit pas parçoniere de la malieçon
Et ce il avenoit que vos trovissies nule MALÉFIQUE, - icque, mail., adj., mal- que nostres sires fist a Eve. (Vies des Saints,
personne faisant malefaite, qui se avouast faisant : ms. Epinal, f° 77d.)
por clerc. (Ass. de Jèr., t. JI, p. 364, Beu- Et Julien, evesque malleficque. Por fere les beneissons
gnot.) (GRINGORE, Blax. des Hereliq., 1, 312, Bibl. elz.) Et por doner malaissons.
De tote malefete et de tote lésion. (1272, Il n'y a point d'autres bestes malefiques
(MACÉDE LACHARITÉ,Bible, Riche!. 401, f 45b.)
S.-Aubin d'Angers, Arch. Maine-et-Loire.) Ledengemens, maliçons et mençonges.
aux poissons en Pont que le dauphin et le (Hagins le Juif, Richel. 24276, fo 38 v°.)
De decevance et de tote malefete. (Ch. marsouin. (BELON, Poiss. mar., I, 39,
de 1283 et de 1288, Fontevr., anc. tit., Arch. éd. 1551.) Les cites fondirent apres la maleisson des
Maine-et-Loire.) Des planettes malefiques. (RAB., V, xi, angeles. (Estories Rogier, Richel. 20125,
De tote mallefele. (Ch. de 1291, ib.) éd. 1564.) [0 3 ta. )
De tote malefeile. (Autre ch. de la même Regard maleflque. Quiconques te maleira la maleissons soit
date, ib.) (AMYOT,Prop. de table, V, 7, éd. 1819.) a lui. (Ib., f° 44 r°.)
Renonçanz. a toute exception de mal, Issus sont de Paris a leur maleychon.
de fraude, de lésion, de decevance, et de — Qui est en mauvais état de santé : (H. Capet, 842, A. P.)
toute maleffete. (Ch. de 1309, Fontevr.,anc. A ceulx qui sont pesans et maleflcques. Il ont eut l'estrive a leur malaychon.
tit., Arch. Maine-et-Loire.) (La Nef de santé, f° 48 r°.) (Ib., 3162.)
Et de toute malefete. (Ib.) MALEFIQUEUR, - icquer, v. n., produire T'aiez mallaichon !
Et de tote malefeite. (Ch. de 1311, ib.) des effets malfaisants : (Ib , 4666.)
La siderite ne dissone en riens de la Ditte mainte parole plaine de maliçon.
MALEFEITE, voir MALEFAITE. contemplacion du fer, car elle maleficque (Cov., du Guescl., 7625, Charrière.)
MALEFETE, voir MALEFAITE. en quelque lieu que on la porte, et excite De toutes maliçons
discordes. (Chron. et hist. saint. et prof., Et de tous maulx que de certain savons
MALEFICE, - ftsce, s. m., méfait :
Ars. 3516, f° 51 vo.) Que Dieu garist par sa digne pui-sance.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, ~f° 204d.)
Les guerres et les malefisces. (FROISS., MALEGRACE, voir MAL.
Chron., III, 377, Kerv.) Il aveit la maleyzoun soen pere. (Chron.
Pour ce que il sçavoitbien que il ysteroit MALEGRANATE, s. f., grenadier : d'Angl., ms. Barberini, f° 30 ro.)
de Paris de nuit a toute heure, se advisa jut sus une malegranate ki estoit en
E MALEIETEMENT, voir MALEOITEMENT.
il de ce malefice faire. (ID., ib., XV, 14.) un champ de Gabaa. (Rois, p. 45.) Lat.,
sub malogranato. MALEIR, - eyr, - air, mail., y. a., mau-
Pitié ne mercy n'y convient
Ne remede a tel malefice. MALEGREUS, voir MELLEGREUX, dire :
(GREBAN,Mist. de la Pass., 2486, G. Paris.) Fiz a putain, Deus maleie ti.
MALEGRIPE,s.,pillard,brigand, voleur : (Les Loh., ms. Dijon, f° 8d.)
1. MALEFICIER, malificier, v. a., jeter Cascuns sera malegrippe, et Deus malie ti.
des sorts, des maléfices sur : S'ilz treuvent les gens mancourtois. (Ib., ms. Montp. H 243, f° 31c.)
Ils ont condamné a mort telle canaille, (E. DESCHAMPS, Poés.. Richel. 840, f° 270c.) Lor pautonier, cui Decs puist maleir.
qui maleficioient les bleds et autres fruits MALEHURTÉ, Voir MALEURTÉ. Il m'ont tolu et mon pain et mon vin.
de la terre. (P. NODÉ, Declam. cont. l'err. (Ib., f 55".)
execr. des maleficiers, etc., p. 56, éd. 1578.) MALEIÇON, - sson, - son, -zon, - zoun, Fous messages, Deus le puist maleir.
(Ib., f° 67a.)
- çun, - chon, maley., mali., mail., malais-
— Maleflcant, part. prés., qui fait du mal :
Li evesque ensivront les cevres des ma- son, malaychon, mallaichon, malley., melais- E siaus qui la malleyront seront espar-
: pillies et perdus en feue d'infer. (Psaut.,
lificans. (De Seneke, Richel. 375, fo ~270g.) son, malieçon, melieçon, s.f., malédiction Richel. 1761, f° 51d.)
De maleiçun sa bûche est pleine. (Liv. des 0 la langue beneisson Dieu nostre pere,
— Maleficié, part. passé, maltraité, en Ps., Cambridge, IX, 27, Michel.)
mauvais état de santé : o cele mecsmes langue maleissions nos
Il
Que venue est sore toi nostre prisme. ( Vie des Peres, Richel.
Ce paovre homme est si fort maleficié en La melieçon de la loi. 23111, f° 192c.)
son corps, que c'est pitié et mesmes hor- (WACE,Conception, Rrit Mus. Add. 15606, Diex les puist maleir !
reur de le voir. (CALV., Lett., t. I, p. 67, fO.U..) (Couci, 856, Crapelet.)
Bonnet.)
Dont j'a tele melaisson. Il mit en son vil coffret
Vous estes gros et replet : vous estes (ID., ib., f° 45d.) La pomme qne cilz lui offret,
pesant et maleficié. (Sat. Men., Har. de M. Callos tes fix, qui ait maleichon, Que Dieu avoit ja maley.
le Rect. Roze, p. 105, éd. 1593.) Bauduinet tua a Mont Loon. (J. DE MEUNG,Tres., 475, Méon.)
Parquoy s'il y a convalescence, l'est (RAIMBERT,Ogier, 7261, Barrois.) Et li rois Sortibran qui estoit rois de Thir
convalescence maleficiee. (MONT., Ess., une
1.1, La terre aurat maleifon. Et freres au gaiant, que Dieus puit malair.
ch. il, p. 20, éd. 1595.) (Adam, p, 34, Luzarche.) (Rom. de Ch. le Chauve, Richel. 24372, (0 18d.)
Le Roman (de Pépin), et encores le Tote ceste malite gent que on apiele Ta- Mais malement s'est defendne.
comte Thibaut de Champagne en ses tars. (Fais des Tatars, ms. Turin L. V. 32, (Brut, ms. Munich, 3605, Vollm.)
amours (dit) maleir, pource que nous di- f° v°.)
195 Et avoient mallement fortefyet le pont,
sons mauldire. Le vieux valoit bien le En l'an de l'incarnation Nostre Seigneur et euls aussi. (FROISS., Chron., V, 6, Kerv.)
nouveau, si nous voulons nous arrester a VIe. .XXXII. la maloiste semence de Ma
l'analogie de beneir, qui est son contraire. hommet entra ou royaume de Syrie. (J. Extrêmement:
(PASQ., Rech., —
vin, 3.) HAYTON,Liv. des hyst. des parties d'Orient, Leur forme de visaige (des barbares),
Ab-olument : ms. Berne 125, fo !U".) leurs meurs et leurs contenances si sont
— Quant il estoit petit enfant, on l'appeloit trop malement diverses des Juifs. (J. LE-
Que proufite uns oranz et li autres ma-
leissanz. (Bible, Maz. 684, f° 42b.) Merlin le simple, et quant il fut roy, si fut LONG, Liv. des peregrinacions, ms. Berne
si félon que les gens l'appelloient Merlin 125, f° 265a.)
— Maleoit, part. passé, maudit :
le maloit. (Lancelot du Lac, t. III,
éd. 1533.)
15a,
,
f Appert homme d'armes malement.
Que la loi dit qne cil sera (FROISS., Chron., III, 119, Luce.)
Meloiz qui n'engenrera. Escoçois en bataille sont mollement fort,
— Maleoit gré, malgré, avec une énergie
(WACE, Conception, Brit. Mus. Add. 15606,
particulière d'expression : appert, dur et hardi. (ID., ib., IV, 236,
fO 44a.) Luce, ms. Rome.)
Nos somes an la marche d'un estrange pais, Mes ce fa maleoit gré mien
(Perceval, ms. Montp. H 249, fO6a.) Uns bons escuiers alemant, hardis homs
Chascun jor i conversent li Sarrasin maleis. d'armes malement. (ID., ib., IV, 339, Luce.)
(J. BOD., Sax., LIII, Michel.) Et li sors mal[e]oit gré suen Li roys de France fu trop mallement dur
Tranche, fiert et abat cele gent maleie. Doit faire a seignor tôt son buen, enfourmes contre lui. (ID., ib., IV, 383,
(ID., ib., CCXLVI.) Et laisser toz autres afaires. Luce, ms. Amiens, fo 101.)
(CHREST.,Cliget, Richel. 1420, f° 48e.)
Ahy, malotte gent, felon et recreant!
Et sanz ce, mal[e]oit gré mien,
Et donna li rois d'Engleterre au roy de
(Chev. au cygne, 6452, Reiff.) Cipre une nef qui s'appelloit Katherine,
Le me coviendroit il a faire. trop belle et trop grande malement. (ID.,
Malooit soient mi parent, (ID., ib., f° 52'.) ib., VI, 91, Luce.)
E li antre commnnement,
Si dirons ke il te tenoit Il estoit monté sus un malement haut
Qni a cest jalus me donerent.
(MARIE,Lai d' Ywenec,85, Roq.) Et a force te demenoit coursier. (ID., ib., XVI, 14, Kerv.)
Por fere de toi son délit
Uns buem i fud lores ki esteit de mult Et vonloit corrompre le lit Bourg., Yonne, Sommecaise, malement,
maleit afaire. (Rois, p. 197, Ler. de Lincy.) Son pere, maleoit gré tien. mal.
0 maloite creature! qu'ont il a faire de (Dolop., 4232, Bibl. elz.) Var., maleit.
la semblance de ceste science ? (S. BERN., Maleit gré sien l'estut atendre. MALEMENTER,v. a., tourmenter :
Serm., Riche]. 24768, fo 51 ro.) (ARGER,Dial. de S. Grég., C6, Meyer, Rer., Ma fille est malementee du deable.
Por les felenesses langues des maloiz p. 341.) (GUIART, Bible, S. Math., ms. Ste-Gen.)
homes. (Li Epistle saint Bernart a Mont La roine sa mere demoura avoec lui et
Deu, ms. Verdun 72, fo 6 ro.) le convoia III. jors maleoit gré le roi. MALEMORT, mallemort, s. f., sorte de
Li très malite jant. (Ib., fo 132 v°.)
(Chron. de Rains, c. xxvi, L. Paris.) jeu :
Cf. MALOITISMB. La jouoyt, au flux,. a malemort. (RAB.,
Marsilion et sa gent maleie. Gargantua, ch. XXII, éd. 1542.)
(Aim. de Narb., Richel. 24369, fO I'.) MALEISSEMENT,s. m., malédiction :
Malooile soit l'oure que il fu engendrez ! Il vesti corne vestement — Sorte de denrée :
(Simon de Pouille, Richel. 368, fO 147c.) Sor son cors maleissement. De Lambert Mieuxsonne par Escault
Maleoite soit France de Mahon qui me fist, (Lib. Psalm., CVIII,p. 336, Michel.) amont pour ~|xi. tonniaux de burre, savon
Quant ele puet .II. rois tanser et garantir! et mallemort. (1462, Comptes des rivieres
(Gui de Bourg., 446, A. P.) MALEIT, voir MALEIR. d'Escault et d'Escarp, Arch. mun. Mor-
Alez vous, malouet, ou pardurable feu. tagne.)
MALEITEMENT,Voir MALEOITEMENT.
(Psaut., Maz. 258, fo 8 vo.) MALEN, voir MALAN.
Que la tere soit maleoite dont ele fu MALEM,voir MALAN.
amenee en cest pais. (Aucassin et Nicolette, MALENCE, S. f., maladie :
MALEMENT, mail., maul., adv., mal,
p. 6, Suchier.)
Li maleois feus le vos arde.
méchamment : Le corps ly brisoit, et le chief
Et languissoit a grant mcschief,
(De la Crote, Richel. 1593, fO 177c; Montaiglon et En nom Den, sire, trop faites malement. Et neanmains celle malence
(Les Loh., ms. Berne 113, F 54a.) Soustenoit il en pacience.
Raynand, Fabl., III, 46 )
Mais quant recourt a sen meffait, (Trois Maries, p. 487, ap. Ste-Pal.)
Je ne vi mie cele beste maloite.
(Un Dit d'Aventures, Richel. 837, fO 344a.) Le mors sen enviai refait, f., infortune, désastre,
Car il a mestrait malement. MALENCHERE, s.
Et a la langne si malite (REHCLUSDE MOILIENS, Miserere, ccxxi, 10, Van calamité :
Que riens n'atouce, u qu'elle abite, Hamel.) Vous vous verrez la butte ou se fraperont
Qu'ele ne l'envenime a mort. Symon m'a deceu trop maulement. (Vie tous les coups de la colere du roy, lequel
(BAUD.DE CONDÉ,li Contes dou dragon, 233, saint Pierre et saint Paul, Richel. 988, vous fera porter la malenchere du funeste

,
Scheler.) f° 104c.) cendroyement de son royaume. (Nie.
Por la persone maloiete chacier. (Vie des PASQ., Lettr., VIII, 1, éd. 1723.)
Pères, Richel. 23111, f° 57d.) Mais les chevaliers qui ce faire
Doivent, se pour l'autrui soustraire MALENCOLLIE,voir MELANCOLIE.
Terre malooite. Le font, ilz oeuvrent malement.
(De .v. gaud. R. M., ms. Reims f° 134 vo.) (CUR. DE PIS., Liv. du chem. de long cstinle, MALENCONIE, voir MELANCOLIE.
4427, Puschel.)
Mes tout chen ne valut une feuille de lis, MALENCONTRÉ, adj., malheureux, ma-
Que la forche fu grant des envers maleis. — Malheureusement : lencontreux :
(Gaufrey, 469, A. P.) Seigneur, dist il, mult malement nus vait. Toutes vos actions, si elles ne sont bien
Maloioit soient li coutel
(Roi., 2106, Müller.) estayees, jointes-et unies a Dieu, au pre-
De vostre espee qui si taille. Molt malement somes changié. mier heurt d'une malencontree fortune ne
(Fergus, 3037, Martin.) (GOIOT,Bible, 285, Wolfart.) pourront subsister entieres. (Nie. PASQ.,
Qui ne lait faire le gaingnaige Sire, malement est ; madame s'en voet Lettr., ni, 8, éd. 1723.)
De tout doit bien estre malois.
(Guerre de Mets, st. 251f, E. de Bouteiller.)
aler en Escalonie avec Salehedin. (Chron. MALENCURIE, maul., s. f., dommage :
de Rains, ch. I, L. Paris.)
Comment emblee fu dez larrons mallaiis. A eschiwir totte rancone et maulencurie
(H. ~Capel,466, A. P.) — Redoutablement :
qui porroyt avenir, quan chascon ant nos
mettons le jor de la Nativitei de saint Jo- Malengroigné, m. De mal humor. (C. - Act., remplir, amasser comme dans
hant Baptisthe noustron advoyé et les OUDIN, 1660.)
une malle :
offices qui sunt ehu acustumey de mettre Chascun entent tant a mater
le jor de la dicte saint Johant en la chap- MALENGROIN, s. m., mauvaise mine,
palede Nostre Dame. (1370, Arch. Fribourg, mauvaise humeur : Ses cras boiauj, sa crasse panse
Que tost se crie vent
Aff. de la vi!le, no 118.) Sa domination (de la jalousie) sus les (Sle Leocade, Richel. 19152, (0 31d.)
MALENDRE, voir MALANDRE. gens mariez, notamment ceulx qui au-
roient belles femmes ; ses sacrifices, soup- 3. MALER, v. a., assigner, faire régler le
MALENDUS, adj., souffrant : son, defiance, malengroin, puet, recherche,
et espies des mariz sus leur femmes. (RAB.,
sort judiciaire parle mail germain :
Nul[s] nen i at ki'o alget malendus. La vunt sedeir cil quis deivent cumbatre,
llld, le Tiers livre, ch. xxxiir, éd. 1552.) Bien sunt malel par jugement des altres.
(Alexis, st. Stengel.)
Cf. MALINGEUS et MALADIEUX. MAL ENTENDUE, s. f., mot probable-
(Rol., 3854, Müller.)
Ja qui le porte en champ o lui malle
ment ancien, dont il n'a été rencontré
MALENGEIGNEUX,- gineux, adj., trom- qu'un ex. de la première moitié du
Ne crient coup d'arme un denier moneé.
peur : (Agolant, p. 163, Bekker.)
Si le deves
Le bon duc. pour rien n'eust voulu XVIIe S. : i.campion trouver,
souffrir que soubz son jugement nul chose Le roy très chrestien déposera toutes A cui se puist combatre en camp maie.
malengeigneuse ou de fraude eust esté jalousies et-mal entendues en son endroit. (Huon de Bordeaux, 5818, A. P )
faite. (0. DE LA MARCHE, Mém., liv. I, (Ambass. de Bassompierre, I, 178, éd.
MALERECE, mail., maillerace, adj. f.,
p. 282, éd. 1616.) 1668.)
qui sert au transport :
Malengineux : Deceitfull, fraudulent, MALENTER, voir MAILLENTER.
cousening over reaching, false, double, Le selle mallerece. (Acte de 1393, Arch.
treacherous. (COTGR., éd. 1611.) mun. Douai, ap. Guillemot, Ext. des Arch.,
MALEOIT, voir MALEIR. - p. 1113.)
MALENGHIX, voir MALENGIN. MALEOITEMENT, maloit., maleit., ma- :
lait, maleiet., adv., méchamment : — S. f., selle
MALENGIEN, voir MALENGIN. Ung jeune escuyer ~tres bien monté sur
E s'out dedenz maint bon vassal ung cheval fort et royde et portoit ung
MALENGIN, - ghin, - gien, - gieng, - ging, Qui a defendre s'apareillent : escu couvert d'une verte housse, et
lance, et seoit sur une maillerace ouuneil
malan., mail., s. m., fraude, tromperie, Mais maleitemenl se conseillent.
ruse : (BEN., Ducs de Norm., Il, 3632, Michel.) Var., estoit bien apparent que il y eust armes
En bonne foy et sans malengin. (1325, ~maleietement. pour ung chevalier. (Perceforest, vol. VI,
ch. 48, éd. 1528.)
Hist. de Metz, IV, 20.) E siest Semei le fiz Jera fiz Gemini de
Baurim ki me maldist mult malaitement. Cf. MALIER.
En bone fuit et loialment, sans malen-
ging. (1327, ib., IV, 42.) (Rois, p. 228, Ler. de Lincy.) Lat., male-
dixit mihi maledictione pessima. MALERET, adj., qui sert au transport :
Sans mallangin. (1327, tb., IV, 44.) Item sas maleres, bahus, coffres et four-
Sans malangieng. (1327, ib., IV, 46.) Chils maudist doncquos Dieu et cose rures estoffees, et plusieurs sielles, frains
Il est sans fraude, malengien ou barat.
En se fâche maloitement. et brydes. (1338, C'est çou que Jehans liier-
(Vers de Job, Ars. 3142, fO 110'.) niers ly ainsné laissa en se maison a Val-
(FROISS., Chron., Richel. 2646, fo 40a.) lenrhiennes, Arch. Nord, Chambre des
Mais les espines el musiel
Sans malenghin. (24 juill. 1420, Ch. du Le ferirent maloitement. eomptes, B 768.)
Cte de Nam., Lhart. de Nam. 1326, Arch. (Ren. coroné, Richel. 1446, f° 81 v°.) Cf. MALIER.
gén. du roy. de Belg.)
Toutes lesquelles choses dessus dites MALEOURÉ, voir MALEURÉ. MALESCHERIE,S. f. ?
ont par lesdites parties esté accordees, Sire, dist la duchoise, ice n'otroi je mie
pour teniret accomplir le tout sans fraude, MALEOURUS, voir MALEUROS. Qu'a Ganor les envoies, que il ne les ocie.
barat ou malengin. (J. CHARTIER, Chron.de Guichart et Aulori n'ont point de felonnie;
Charl. VII, c. 182, Bibl. elz.) i MALER, v. a., tourmenter : Or lor rendez lor peres, si ferez cortoisie.
Toutes lesquelles choses devant dictes, Si se tiennent a vous, vostre est la compaignie,
Par eus fu molt li rois malez. Et se il vous reboisent, ce n'iert ne mort ne vie,
et chacune d'icelles, nous, conte de Du- (Tristan, 1, 2995, Michel.)
nois, lieutenant general du roy, devant A tous tens revendra le lor malescherie.
nommé, promectons, par la foy et le ser- Souhaiter du mal à : (Aye d'Avignon, 2918, A. P.)
ment de nostre corps et sur nostre hon- —
neur, tenir, actendre et acomplir de poinct Et cele qui forment le male MALESCIENTEUS, adj., malinten-
en poinct, sans fraude, barat, ne malengin. Par parole et moult le maudit, tionné :
(ID., ib., c. 224.) Lt a moult estoutement dit. Li soudans vit que ses ennemis puissanz
(L'Atre perill., Richel. 2168, P 28d.)
Les communes de Normendie, qui n'es- et sages et malescienteus estoit entrez de-
toient point encore bien rapaisiees du tort Norm. (arr. de Vire), maller, fatiguer. dens r,le roiaume d'Egypte. (G. DE TYR,
et du malengien que les Anglois leur XIX, 17, Hist. des crois.)
avoient fait, se mirent ensamble de re- 2. MALER, maller, - eir, v. a., charger :
chief. (MONSTREL., Chron., II, 169, Soc. de Court a le col, et gros a demesure, MALESTANCE, s. f., mauvais état, afflic-
l'H. de Fr.) Mais de teste se seit bien acemer, tion, malheur :
Crafte sleyht, malengin, regnardie. (PALS- Trois piez en a, qui a droit les mesure, Li glouz garde entor lui, qui Deus dont males-
GRAVE, Esclairc., p. 210, Génin.) Jusques es jambes li voit on avaler, [tance.
Rouchi, malenghien, trouble, empêche- Elle en a bien pour un roucin maler.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, to 220a )
(Maug. d'Aigr., Richel. 766, f 28 v°.)
ment, obstacle, fraude. Ce terme se met- Leurs chevals ont malleis. MALESTAST, adj., maladroit :
tait dans tous les actes de vente aux U,8, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 37974, Scheler, S'il ne fussent trop malestast.
158 et 16e siècles, à Valenciennes; il Gloss. philol.) Ne quid ja piez en eschapast.
fallait garantir la jouissance de tout ma. (BEN., D. de Norm., Il, 2151, Michel )
J'eusse voulu estre en prison,
lenghien. (Hécart, Dict. rouchi-fr.) Ou dessus quelque viel grison Cf. MALESTRU.
Dedans une maie malé.
MALENGINEUX, voir MALENGEIGNEUX. (Loyer des folles Amours, p. 307, ap. Ste-Pal.) MALESTRAINE, - ene, s. f., malheur,
: calamité, mésaventure :
MALENGOUS, voir MALINGEUS. — Absolument Henrry, qui fut destrois
Af,res commenchont a malleir, D'une mort laide et villaine,
MALENGROIGNÉ,adj., de mauvaise hu- Leveir leurs tentes et leur bagaige. Dont Pietre ot puis malestraine.
meur : (J. DE STAVEI.OT, Chron., p. 374, Borgnet.) (E. DESCHAMPS, Œuv., II, 327, A. T.)
Mort et langour, et tout mortel peril, Infandus, maldis, malestruis. (Gloss. de Et quant malestruament il morron
Guerre en tous temps, et loute malestraine. Salins.) (Pass. S. Sebast., Richel. 818, f° 219 v°.)
,
(ID ib., Richel. 840, f° 206 r°.)
Se guerroient ensamble mains en seroient clamé
Por cen por eschewir tel malestrene et MALESTRUIT, voir MALESTRU.
Maintenant malestruit, mort et deseritez.
cillour confondre, en exauczent leaulta et (Gir. de Ross., 922, Mignard.) MALET, adj., brancardier :
bonnes ouvres et leaul marchiandise. (Ord. S'ainsinc nous laissons pranre, nous serons males- Cheval malet.
au sujet de la fabric. des draps, 1412-1414, (1394, Arch. JJ 146,
Arcb. Fribourg, 1re Coll. des lois, Rec. dipl., truit. pièce 208.)
VII, 22.) Impr., malestreises. (Ib., 3274.)
La lasse ! la mal née, que fera la dolante,
t. MALETE, - ette, s. f., bonnette,espèce
— Mauvais traitement : La mainchant malestruite ! de voile, dit peut-être par jeu de mots :
Sausset, pour Dieu, veilliez en aviser, (lb., 4171 ) Le cap au seuil, malettcs hau. (RAB.,
Ou mes chevaux aront la malestraine, Trop est foulz malestrus qui ce ne considere. Quart livre, ch. xxn, éd. 1552.) ,
Car aussi m'a juré le tavernier, (lb., 5818.)
Vous n'arez plus de moy ne foing n'avoyne.
Calamitosus, chetis, malestruit. (Catho-
2. MALETE,
- ette, s. f., petite malle,
(E. DESCB.,Poés., Richel. 840, f 206 r°.)
lie., Richel. 1. 17881.)
valise, poche :
Lor maleles lor descarohoit,
MALESTRENE, voir MALESTRAINE. Mais nos Bretons, savez que font Et por sauf faisant les carchoit
Prendre les biens de l'autruy, A ses sergans qu'il les gardassent.
MALESTRENÉ, adj., qui éprouve un Et auxi chaicnn malaustruy (Mir. de St Eloi, p. 29, Peigné.)
malheur : Prenoit a destre et a senestre.
.III. aulnes de drap a faire malettes. (Ch.
Threnosus,malestrené gallice. (Gloss. lat. - (GOILL.DE ST ANDRÉ,Libvre du bon Jehan, 2461,
Charrière.) du 7 oct. 1373, Léop. Delisle, Mand. de
fr., Richel. 1. 521.) Charles V, p. 508.)
Deskires estoit ses abbis,
MALESTRIN, adj., malotru: Mout estoit povre et maloxtrue. Malettes a mettre les robes de la royne.
(JEH. DELE MOTE.Regret Guill., 1865, Scheler.) (13S7, ap. Laborde, Emaux, p. 378.)
Se partie se plaint de telles paroles le-
:
gieres, gorgees, comme Tu es ung mau-
vais garnement, tu es ung malestrin. (Cout.
Venlz tu les petis faire grans
Et les saiges des malostrus.
Se commencierent a lever tels manieres
de gens qui s'appelloient compagnes, et
de Chast. s. Saône, ap. Duc, Maleavisitus.) (E. DESCHAMPS, l'ois., 1, 206, A T.) avoient guerre a toutes gens qui portoient
malettes. (FROISS., Chron., V,95, Luce.)
Un paiien malastrus.
MALESTROUSSE, s. f., droit exigible (JEH. DESPREIS,Geste de.Liege, 6333, Scheler, A table et partout servoient,
sur les propriétaires de prés, droit seigneu- Gloss. philol.) Et les malettes troussoient
rial dû par ceux qui ont recueilli du foin : Derriere eulx moult ~voluntiers.
Cele gens malastrue. (EusT. DESCH.,Œuv., II, 216, A. T.)
Item ledit seigneur a en laditte terre et (ID., ib., 6230.)
baronie de Linieres un autre droit appelé Une malette, une soioire. (1451, Compt.
Mais vous, pauvres, helas ! malotrues canailles, de l'exéc. test. de Thomas de Turby, Arch.
l'estrousse et la malestrousse, qui est tel, Vous n'avez pas vaillant ensemble quatre mailles. Tournai.)
qu'un chascun homme ou femme serf et de (L'Enfer de la mere Cardine, Poés. fr. des xv* et
serve condition audit seigneur, ou autres XVIe s., III, 324.) Fit hastivement faire deulx marhaulx
manans et demeurans au terroire de Bis- a fachon de malettes de pelerins. (MOLINET,
coutau, qui ont recueilli foin en l'annee en —
En parlant de chose, fâcheux, pé- Chron., ch. CLXXXV,Buchon.)
leur prez ou autres héritages, doivent au- nible : Un pelerin passa par le lieu ou elle de-
dit seigneur par chascun an a chascune Tant attendy que troussey fu mouroit, lequel la voyant ainsi desolee,
feste de Noel .xv. den. tournois rendus, De mon fardel moult malostru. luy promist qu'il la vengeroit du tyrant,
conduits comme dessus. (Ch. de 1553, (DEGUILEVILLE,Trois Pelerinaiges, f° 108b, impr. moyennant que s'il mouroit en bataille
ap. Duc., Trossa 1.) Instit.) qu'elle mettroit son bourdon et sa mallette
dedans sa chambre pour remembrance de
MALESTRU, malastru, malostru, malo- —
Grossier : luy. (Violier des Hist. rom., c. xxv, Bibl.
tru, maloustru, maloistru, malestruit, ma- Li uns kiet yvres par les rues elz.)
lestruy, malaustruy, molatru, adj., mal Et dist parolles malostrues.
(JEH. DELE MOTE,Regret Guill., 1910, Scheler.) — Malete de bergier, sorte de plante, la
pourvu, incommodé, difforme, malavisé, bourse à pasteur :
malheureux : Malencontreux :
— Malette de bergier, tbe herb shepheards
Chaitifs, dolenz e malostruz Par une pome molatrue. purse, pouch, or scrip. (COTGH., éd. 1611.)
1 orent tuit les chefs perduz. (Bible de Hugue de Berzi, Brit. Mus. Add. 15606,
(BEN., D. de Norm., II, 27263, Michel.) f° 101'.) Morv., malette, mélette, panier rond garni
Se il estoit en Inde la perdue, Mal conformé, mal conditionné : d'une anse et d'un couvercle. Perche, mal-
En Aumarie la tiere maloshue,
— lette, boîte de colporteur. Wall., malette,
Grans espaulles et malostrues.
Querre l'iroie, se Diex me face aiue. (Clef d'amour, p. 94, Tross) sac, poche, gibecière où les bergers met-
,
(RAIMB Ogier, 10179, Barrois.)
Masque que son drap puisset estre long, tent des vivres pour la journée.
Tant i a voit des paiens malestruz. jasoit cen qui remagnie malestruz. (1412-
(Aleseh., 6160, Jonck., Guill. d'Or.) 1414, Arch. Frib., 1re Coll. des lois, Rec. MALETEUX,malleleux, adj., qui appar-
Alas ! dit il, corh je sui malestruz, dipl., VII, 28.) tient à la malle :
N'ai nul soller, ainz ai les piez toz nuz. Solong l'ordinance deis malestruz drap. Paquet malleteux. (LA PORTE, Epith.,
(Ib., var. des v. 6291-6501, ap. Jonck., Guill. (1420-1423, Arch. Frib., 1re Coll. de lois, éd. 1571.)
d'Or., t. II, p. 291.) no 297, fo 87 v°.) MALETIER, mail., mallatier, adj., qui
Le singe est lai et malostru. S'il laa panse malotrue.
(GOILL.,Best. div., 1849, Hippeau.) (1649, La Famine, ou les Put. a cul, Var. hist. appartient à la malle :
et litt., VIII, 340.) Courroie malletiere. (LA PORTE, Epith.,
Sus son esca feri an paien maloistru.
(W. de Blonbrans, ms. Montp. H. 247, f° 175c.) — Mal enlendu, mal conduit : éd. 1571.)
Dame orde, garce male osirue. Sy avint que leur pere, qui moult estoit — s. m., celui
qui fait des malles :
(Rose, ms. Corsini, f° 103b.) proudomme, les ala veoir toutes deux ; si
Jehan Paré maistre coffretier et mallatier
Ez folette, malle estrute. trouva chiez l'une grans honneurs et grans en ceste ville de Paris. (Pièce de 1550, ap.
(Pastourelle XII, ms. Oxf., Douce 308, P. Meyer, richesses et y fut receu moult honnora- Le Paulmier, Ambroise Paré d'après de
Arch. des miss., 2e sér., V, 239.) blement, et chiez l'autre, qui avoit l'eueil nouveaux documents, p. 163.)
trait, il y trouva l'arroy et le gouverne-
Ço sont une gent malestrue. ment nice et malostru. (Liv. du Chev. de Les lettres patentes accordées par
(Peti plee, Vat. Chr. 1659, f* 100'.) La Tour, ch. vi, Bibi. elz.) Henri IV à la communauté des maîtres
coffretiers de la ville de Paris leur donnent
Li asnes maloustruz et roide. aussi la qualité de malleliers. (SAVARY
(De l'Asne et dou lyon, ms. Chartres 620, MALESTRUEMENT, - ament, adv., mi-
f° 131d.) sérablement : DES BRUSL., Dict. de comm.)
MALETISME, voir MALOITISME. Par Desplaisance maleuree MALEURETÉ, voir MALEURTÉ.
Essaye souvent ses effors
MALEUR, s. m., mauvais destin : Pour la conquester par emblee MALEUREUSEMENT, voir MALEUROSE*
Maleur me fist cy venir. (Galien resthoré, Et nous bouter tous deux dehors.
(CH. D'ORL., Poés., p. 208, Champollion.)
MENT.
Constans, Chrest. de l'anc. fr., p. 34.) MALEUREUSETÉ, malh., s. f., malheur :
Gens infames et de malheuree naissance.
malheur : (G. CHASTELL., Chron. du D. Phil., Introd., Item, en ce temps, toute maleureuseté
- A maleur, pour son
vaincuz sunt Tur,
Buchon.) estoit a Paris. (1421, Journal d'un bour-
A l'aube apareissant geois de Paris, p. 161, Tuetey.)
Paien e Aufrican a maleur. Malheuree terre dont le roy est enffant.
(Ger. de Ross., p. 297, Michel.) (ID., ib.) Et nostre coeur peu fin,
Pensant trouver auprès d'eux seureté,
MALEURANCE, s. t., mauvais destin :
Pour la nouvelle ouyr tant malheuree. Acquis n'ha rien que malheureuselé.
(CL. MAR., Enfer, p. 63, éd. 1596.) (MARG.D'AMGOUL., Hist. des Sat. et nymph. de
Mais quel remede d'eviter Les augures tiennent la rencontre d'un Diane, dans les Marg. de la Marg., t II, p. 18,
Son bien, son eur, sa maleurance ? lievre malheuree. (J. DE MONTLYARD, éd. 1547.)
la Dance aux Aveugl., p. 100, éd.
(MICHAULT, Hiéroglyphiques de Jan-Pierre Valerian, Simonon donne les subst. : mâl'hureu-
1723.) XIII, 5, éd. 1615.) zisté, Mot'AMreMsefe, espièglerie. (Grand-
MALEURE, - ure, s. f., malheur : MALEUREE, male euree, s. f., mauvais gagnage, Dict. étym. de la lang. wall.)
Quant de nos crestiiens a veut la faiture destin :
Et que les mouskes font telle desconGture MALEUROS, - oz, -eus,- ous, maleourus,
Et comment ly ribaut y kacent tout malure :
!
Or s'en va Herchembant a sa male euree.
(Doon de Maience, 650, A. P.)
malevirous, adj., méchant :
Ahy ! Mahon, dist il, quelle debCODUHire Ne me bates mie,
(Chev. au Cygne, 26937, Reiff.) Salemon est noiez a sa maleuree.
(Ib., 464.) Maleuroz maris,
11 faut probablement lire tant malure. Vos ne m'aveis pas norrie.
Le guichet a passé a sa maleuree. (Rom. etpast., Bartsch, l, 45,1.)
MALEURÉ, malleuré, maleouré, maloré, (Gaufrey, 8983, A. P.)
Fol, vilain, maleurous.
maluré, malouré, malauré, malheure, adj., MALEUREEMENT, malheureement, adv., (ETIENNEDE MEAUX,Chans., ap. Tarbé, les Chan-
accablé de malheur, malheureux, infor- d'une manière malheureuse, dans le sonn. de Champagne aux XIIe et XIIIe s., p. 42.)
tuné : malheur : Et lors dira Dieux a l'aver :
Alet chailivas, alet malaureas. Je vueil a vous conter comme une femme Or en enfier, malevirous,
(Sponsus, 88, Koschwitz.) sarrazine fut malheureement belle, car en Despissans, faus et orgillous.
l'espace de quatre ans advint par sa (MOUSK.,Chron., 3071, Reiff.)
Fiz a putain, maleures, chaitis,
(Les Loh., ms. Montp., f° Ob.) beaulté que par neuf fois elle fist nouvelles Blasmant les vont et diffamant
nopces. (L. DE PREMIERE., Decam., Richel. Et foulz et maleureus clamant.
Maleuré, chaitif, a tart 129, f° 55 ro.) (Rose, ms. Corsini, fO 35a.)
S'en esteient donié regart. Par coy li maleourus hom et li chaitif
(BEN., D. de Norm., II, 4111, Michel.) Et morurenl maleureement. (Légende
dorée, Maz. 1333, f° 27b.) est aloignez de Deu. (Serm., Riche!. 123.
De tuz les cheilis sui li plus malourez. Co65b.)
(GARN., Vie de S. Thom., Richel 13513, Maleureement vivre. (G. CHASTELL.,
f 65 vO.) Chron. des D. de Bourg., II, 25, Buchon.) MALEUROSEMENT, - eusement, adv.,
Mais se Sathan sons toi n'abas On peut convenablement plorer la mort dans le malheur ;
Et le mal felon bien ne bas, de ceulx qui malheureement meurent. Je vous jure sur Dieu et sur mon sacrement
Sor tous seras maleures. (BOCCACK, Nobles malheureux, IV, 12, Que cest enfant ici, que la Toi a present,
(RENCLUS de Carité, c, 7, Van fo 96 v°, éd. 1515.)
DE MOILIENS, Que vous tenez ainsi maleureusement,
Hamel.) Si sera tant eureux et de tel hardement,
MALEURER, malh., verbe. C'onques si grant honneur n'orenttuit si parent.
Des or se claimme chaitis maleourez.
(lord. de Blaves, Richel. 860, f° 112 rO ; — Act., rendre malheureux, jeter dans (Cuv., du Guesclin, 136, Charrière.)
Hoffmann, v. 213.) le malheur : MALEURTÉ, mail., math., - eurleit,
En terre maleuree. Je hay la feinte, et quiconque ne pleure
(GCIOT,Chans., v, 4, Wolfarl.) L'estat present du sort qui me malheure. - eureté, - ehurté, - aurley, - aeurté,
(HARDY,Alcee, III, 4.) maleaurtey, maleahurté, marleurlé, s. f.,
Cheitif se cleime e maluré.
(CHARDRY, Set dormans, 1119, Koch.) 0 digne d'éprouver la fortune meilleure ! malheur :
Ton inique malheur deploré me malheure. Maieurteis est en lor voie.
L'arme qui la ira mont est malauree. (ID., Raviss. de Plut., IV, 2.) (Lib. Psalm., XIII, p. 269, Michel.)
(Des Poignes d'enfer, Brit. Mus. Add. 15606, v.
Coverz de maluurley. (Dial. B. Ambr.,
168, Romania VI, 16.)
— Avec un rég. de chose, rendre mal- ms. Epinal, Bonnardot, Arch. des miss.,
Maleuré sunt cil qui. heureux, faire échouer : 3e sér., I, 275.)
(Serm. dit XIIIes., ms. Mont-Cassin, fO 97a.)
Je ne pensay alors au fatal sort D'ordure et de maleurté.
Dount disra li maloré. Qui d'Acteon malheura l'entreprise. (GAUTHIER
(Le Roi d'Angl. et le jongl. d'Ely, Montaiglon et DEMES, Ymage du monde, Richel. 2021,
(BELLEFOREST, la Chasse d'amour, à Mlles Marie et f° 80a.)
Raynaud, Fabl., II, 254.) Marg., éd. 1561.)
Et cel arbre por coi faisoit
Il fust ne bon ne mal, ne beneuré ne Depuis le temps Ou telz maleurleiz estoit,
maleuré. (ORESME, Eth., f° 16d, éd. 1486.) Qu'amour a malheuré mes ans. Et telz dolors et telz damaiges?
(SCEV.DE STE MARTHE,Prem. Œuv., III, Compl.
Je croy que je suy la plus maleuree (Dolop., 11789, Bibl. elz.)
d'un amour, aux nymphes, éd. 1579.)
femme qui fust oncques. (Quinze joyes de Et ne va malheurer de mon malheur ta vie. Fut onkes mais nulle chaitive
mar., i, Bibl. elz.) (GARNIER,Antig., 1, éd. 1579.) Qui pansaist tel maleurteit,
Tel mal ne tel desloiauteit ?
Meschante malheuree. Bref tu as cruel honneur (Ib., 10256.)
(Myst. de la Pats., f° 88e, impr. Instit.) Malheuré tout leur honneur.
(G. DORANT,Contre l'honneur, éd. 1594.) Sa maleurté i gisoit,
La malheuree est en danger Et avant aler ne pooit.
Et respond trop despitement. Neutr., tomber dans le malheur : (Ren., 25779, Méon.)
(Act. des APO$t-, vol. 1, f
126', éd. 1537.)

Car jamais la fortune Car ceulz (les amis) que beneurtes donne
Ma fille malleuree, A nous hommes mortels ne se montre toute une, Maleurtes si les estonne
Il l'a par force defflouree. Elle fait prosperer et soudain maleurer Qu'il deviennent tuit anemi.
(Moral. d'ung emper., Ane. Th. fr., III, 150.) Le bien que nul devin ne pourroit assurer (Rose, ms. Corsini, f° 35a.)
De l'etat des humains. Malaeurté si les atome.
— En parlant de choses : (J.-A. DE BAIF,Antigone, V, 1, éd. 1573,) (Ib., ms. Brux., f° 37a.)
D'ordure et de marleurté. Lentulus fut contraint de renoncer a Malveisine les sajetes,
(ID., ib., Richel. 1553, f° 163 v°.) son magistrat de praeteur devant tout le Ne espringale ses mouchetas.
Li .1. quant n'ait richaces trové sénat, et changeant sa robbe de pourpre (DEGUILLEVILLE, ap. Dac., Malveisin.)
.1. autre quant n'ait maleaurtey.
en prendre une autre convenable a sa A le porte desseure avoit on mis une
malheureté. (AMYOT,Vies, Cicero, éd. 1565.) clocquette que on sonnoit, quant
(J. DE PRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 160i, les mal-
f° 2a.) C'est un suffisant obstacle pour divertir voisines jettoient. (Chron. de Flandres, II,
Mes longue pais et sauriez nos pensees de telles malheurtez tiranni- 296, Kervyn.)
Et aise et maleahurtez ques. (PASQ., l'Alexandre.)
Elle proposa en soy mesme avec magna- 2. MALEVOISINE, malevizine, s. f., sorte
Et les choses trop delitouses
Ont les homes traiz a oisouses. nimité de cœur de fouler aux piedz la d'étoffe :
(tD.,tt..f''i3<.) malheureté de sa fortune. (A LE MASSON, .xxn. pieces de maleolzine. (Compt. de
Tant i a de maleurté.
Decameron, 2eme journée, 7eme nouvelle, 1338, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Que n'en diroie la moitié.
édit. Lemerre, I, 235.) Amiens.)
(La Mule sanz frain, 204, ap. Méon, Nouv. Rec., La malheureté des occurrences. (BELLE- Cf. MALLEBIZEE.
I, 8.) FORESTS, Chron. etann. de Fr., des enfans
de France, fo 6 vo, éd. 1621.) MALEVOLENCE, voir MALIVOLENCE.
Lors chiet l'ame dolentement
En la tenebrense obscurtè Action malheureuse et méchante, MALEXER, voir MALAXER.
De profonde malehurlé. —
(Metam. d'Ov., p. 69, Tari é.) action coupable : MALEYS, voir MAILLEIS.
Maleurtém'a si fort suyvie, Marius doncques s'accointa de l'un des
Qu'a elle je suis asservant. tribuns du peuple, nommé Sulpitius, lequel MALEYSON, voir MALKIÇON.
(A. DELAVIGNE.Moral. de l'aveugl. et du boiteux, ne cedoit a homme vivant en toutes les
p. 218, Jacob.) plus extresmes meschancetez et malheurtez MALEYZOUN,voir MALEIÇON.
qu'on sçauroit dire. (AMYOT, Vies, Sylla,
Pluseurs autres avec lesquels il devisa éd. 1565.) MALFAÇON, voir MAL.
un petit de ceste malheurlé et demanda
conseil sur le remanant. (G. CHASTELL., Ceulxqui plus empeschoyent le repos et MALFACTEURE,voir MALFAITURF.
Chron., II, 130, Kerv.) la paix universelle de la Graece, estoyent
Clcon d'un costé, et Brasidas de l'austre, MALFAICTURE, VOir MALFAITURE.
Pour vengier rostre maleurelé, pour ce que lu guerre couvroit la meschcn- MALFAIRE, mauf., maff., v. n., mal
Vueil aler sur voz ennemis. ceté de l'un et bonoroit la vertu de l'aus-
(JAO. MILET,Destruet. de Ttoye, 2013, Stengel.) tre, donnant a l'un moyen et matiere de faire, mal agir :
Et en vient grant malteureté. commettre beaucoup de malheurtez, et a Maufeisiez de eus si laidir,
(MARTIAL DEPARIS, Vig. de Charl. VII, H v r°, l'austre de faire plusieurs beaulx et glo- Trop par les voliez honir.
éd. 1493.) rieux faicts d'armes. (lo., ib., Nicias.) (BEN., D. de Norm., II, 16604, Michel,)
Car je voy que les gens qui vivent Ce mesme personnage (Sylvius), outre Ançois, se Gascoins maufet urent,
Tant de maleuretez ensuivent l'avarice de laquelle il brusloit, avoit ceste Apres a pis fere s'esmurent.
Que je prise trop mieulx assez
malheurté, qu'il portoit envie a tous ceux (GODEFROYDEPARIS,Chron., 2422, Buchon.)
Le povre estat des trespassez. qui estudioyent en cest art duquel il faisoit Se aulcuns maffaoient de fait de crime.
(Les trou Mors et les trois Vifs, Poés. fr. des xv' profession. (H. ESTIENNE, Apol. p. Herod., (1425, Droits et redev. des habit, de Pont-
et XVIes., V, 65.) c. xvi, p. 226, éd. 1566.) sur-Madon, Remiremont, Arch. Vosges.)
Ponr ce doncques Dieu te punist Encore donc que nous voyons plusieurs
commettre des meschancetez enormes sans Car c'est la façon ordinaire
Et t'envoyè des maleuretez. Tenir pour fat qui ne malfait.
(Le Débat de la Vigne et du Labour., Poés. fr. des que les punitions s'en ensuyvent, (au moins (J-.A. DEBAIF,Poemes,I. VIII, Lemerre, II, 387.)
xv' et XVIes., Il, 323.) qu'elles nous viennent en notice) nous
avons grand tort si par la nous voulons — Malfet, part. passé et adj., mal fait,
Je croy aussi que grant planté inferer que les meschans eschappent la
Et habondance de richesse main de Dieu, et que leurs malheurtez contrefait :
Cause et fait la malheureté. demeurent impunies. (ID., ib., c. xxvi, p. Puis ont acaté un rastel
(GAGCIN,Passe temps d'oysivelé, Poés. fr. des 409.) .m. maailles, et un gastel
XVeet xvi* l" VII, 259.)
.1. denier maufait, plain de lie.
A quelque chose est malheurtébonne. — Pertes des femmes, leurs règles : (Le Vilain de Farbu, Montaiglon et Raynaud,
(Prov. g allie., ap. Ler. de Lincy, Prov.) Màleurteis. Fabl., IV, 84.)
(Lapid. de Marbode, col. 1658, ap. Ste-Pal.) Le pitz et tôt le corps maufet.
Un graciousnesse, maleureté. (PALSGRAVE, (R. DEHOD., Meraugis, ms. Vienne, f°2b.)
Esclairc., p. 285, Génin.) Centre, malheureté, malheur.
On mentionne un blessé qui avoit le
Ce que j'ay faicta esté pour vous retirer MALEUSEUR, adj., misérable : hatreau maufet. (1563, Lille, ap. La Fons,
de vostre malheurté. (MARG. D'ANG., Hept., Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
VIII, Jacob.) Encontre gens diffamateurs,
~Mateuseurs,larrons, decepveurs. Jadis la tortue moufette
J'ay essayé, ung an durant, a vous reti- (Mist. du siege d'Orl., 18384, Guessard.) Pressa l'aigle qui la rejette,
rer de ceste malheurté, par doulceur et De la faire voler en l'air.
patience. (ID., ib., XXXVII.) MALEVAISTÉ, voir MALVAISTIÉ. (J.-A. DEBAIF,les Mimes,1. l, [0 24 v°, éd. 1619.
Je vous ay bien voulu advertir de ma MALEVENTUROUS, VOir MALAVENTUROS.
malheureté. (1523,Lett. de S.-Vallier à M. le MALFAISABLE, adj., mauvais:
grand seneschal, ap. Guiffrey, Proc. crim. MALEVIROUS,voir MALEUROS. L'affaire de Wirtemberg estant succedé
de Jeh. de Poitiers, p. 28.) comme il est ettraicté en faict, seroit chose
MALEVIZINK, voir MALEVOISINE 2. malfaisable de y contrevenir. (Sept. 1534,
A grand malheurelé. Papiers d'Et. de Granvelle, t. II, p. il83,
(J. BOUCHBT,Ep. mor., Il, 1, éd. 1545.) 1. MALEVOISINE, malvoisine, malvei- Doc. inéd.)
Del&issant ceste fureur et malheureté sine, s. f., mauvaise voisine, nom d'une
d'ambilion. (G. SELVE, Timoléon,èd. 1547.) — Malaisé :
machine de guerre : Au regard d'appoincter les sieurs de
Quant a Jacob, il est comme un patron
et figure de la plus grande malheureté qu'on Et l'endemain par matin, fist li rois Chievres et de Berghes pour le renouvelle-
sauroit dire. (CALVIN, Inst. chrest., Il, 10, Phelipes assalir efforciement et fist gieter ment de la loy d'Anvers, comme me l'es-
éd. 1562.) Malevoisine, sa boine perriere, qui abatoit, cripvez, monseigneur,deil est bien malfai-
a cescun cop qu'elle giectoit, une grant sable a moy, a cause la picque qui est
Par ceste consolation ledit Solon ensei- brachie de mur. (Chron. de Rains, c. vi, entre eux. (Lett. de Louis XII, t. III, p. 91,
gna que les villes n'estoyent autre chose L. Paris.) éd. 1712.)
que cloistres et receptacles de maleuretez MALFAISANT, mau., s. m. , malfai-
et infortunes. (J. LE BLOND, Val. Max., Ne nuls tels dars n'i puet meffaire,
f° 308 v°, éd. 1579.) Combien que on i sache traire teur :
La grue le bec lance avant Et si la bas on punira, vostre ame Dist l'un a l'autre : Ce est ci .1. maufes.
Dedens le cors au malfaisant. Pour ce malfait d'une injuste rigueur. (Les Loh ,Ars. 3143, f° 24f.)
(MARIE,Ysopet, Richel. 2168, ~f°160b.) (RONS., Amours, II, vi, Madrigal, Bibl. elz.)- Que vues tu faire, enragies, maufes vis ?
Li vouz de Nostre Seigneur est seur les Chascun de malfaiet se gardera. (Gar. le Loh., te chans., XXXV;p. 171, P. Paris.)
maufaisanz. (Psaut., Maz. 258, f° U vo.) (DADOUV., les Moyens d'eviter Merencolie, Poés. Por q'as ostaiges cest malfé nos rendis,
fr. des XVe et XVIes., II, 45.) Au plus félon qi ait hauberc vesti
MALFAISOR, - faisour, - fesour, - fes- 2. MALFAIT, voir MALFÉ. (R. de Cambrai, 888, A. T.)
sour, - faceour, mauf., maff., maf., s. m., L'arme de lui enporterent maffet.
malfaiteur : MALFAITERESSE, -erresse, -faicteresse, (Ib., 6643.)
Li malfaisierres. (ALART, Dis des Sag., - fectresse, feteresse, mau., s. f., femme
Ars. 3142, fo 143b.) -
qui commet des méfaits :
Li paiens l'oit, plus lu fiers d'un maffé.
(Ib., 6965.)
Prist grant venjaunce des malfesours. Que il banniroient maufeteur ou mau. Quand il coisi Aiol, si s'est tornes
Chron. d'Angl., ms. Barberini, f° 58 ro.) feterresse de le ville. (1313, Arch. JJ 53, Vers lui geule baee comme maufes.
E dit qu'il se vengereit de tels malfe- fe 20 v°.) (Aiol, 1305, A. T.)
sours en son reaime. (Foulq. Fitz Warin, Maufaiteur ou maufaiterresse. (1316, Callot, mors es ; t'ame enporlent malfé.
Nouv. fr. du xiv" s., p. 47.) Arch. JJ 53, f° 20 v.) (RAIMB., Ogier, 8973, Barrois.)
Touz les mausaceours qui, durant les Ung malfecteur ou malfectresse. (1482, Et certes a Dieu moult merci
dites treves, seront faites, ilz feront adroi- Franchis. de Franquemont, Arch. mun. Qu'il vos ost cest malfé de ci (un serpent).
ter, reparer, et emender. (1357, Treugœ, Montbéliard.) (Perceval, ms. Montp. H 249, f° 96c.)
Rym., te éd., t. VI, P. 9.)
Malfaicteurs et malfaicteresses. (Cout. de Grant estoient comme malfez,
Ascun felon ou masessour. (1401, Or- Tournehem, iv.)
den. de Galles, ib., VIII, 184.) Fors et irons et eschaufez.
(Dolop., 8259, Bibl. elz.)
Murdrours, traitours, homicidours, ro- MALFAITEUR, mau., adj., qui commet
bours et autres malfaisours. (Stai. de le mal : Il est diaublez et malfes :
Aine ne fist bien en son aé.
Henri V, an il, impr. goth., Bibl. Louvre.) Si manda au roy d'Angleterre. que (Renart, Suppl var. des Y. 22022-24344,
S'aucuns maffaisours le font. (Ap- certain nombre des devant dis maufai- ,
p. 505, Chabaille.)
point de la ville de Faloize, Lechaudé, teurs hommes qui ainsi aboient sa gent Le Noef Chastel sur Tine serrad agraventez,
Gr. rôl., p. 273.) occis et mehaignies, envoiast a Pierre- Willame de Vesci, ses terres e ses fiez :
I.MALFAIT, - faict, - fet, s. m., méfait, gort en sa prison. (Gr. Cron. de Fr., Li Escot i curent par tut cume malfez.
Phelip. le Bel, vin, P. Paris.) (JORD. FANTOSHB,Chron., 1593, ap. Michel,
mauvaise action : D. de Norm., t. III.)
Kar il en seroit si grans maufais et tant MALFAITIER, malfaictier, s. m., mal-
faiteur : Genz cum maufié hidus e lait.
es grans mesaventures en avenroient. (S. (GAUTIERDE MES, Image du monde, Richel.
Graal, 11, 449, Hucher.) Aucuns malfaictiers qui reperoient es 25407, f° 52a.)
La venjance du souverain juge seut forbours de ceste ville. (1381, Grands
jours de Troyes, Arch. Mort l'abatit, l'ame en portent malfex.
aucunes foiz ensuivre le mauf et. (Chron. X1a 9183, f° 7 ro.)
(Otnvel, 1174, A. P.)
de S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 143b.)
Ne l'an ne doit pas vengier maufet par MALFAITURE, malfaicture, - teure, mal- C'est ans deables, un malfé, .1. tirant.
maufere. (Mor. des philos., ms. Chartres fact., malfesi., s. f., méfait, excès, vio- (Ib., 1799.)
620, f° 8a.) lence : Oltre les sains n'avoit convers,
Ne prent mie guarde a nos mausfais ne Lors ne puet il tenir conte Chievrels ne dains, bisce ne cers,
Ne beste nule fors maufes
a nos felonies. (Estories Rogier, Richel. Devant Dieu de sa malfaiture.
f
20125, 74b.) (Kassidor., ms. Turin, fO 39 rO.) Qui mangoient les esgares.
(Parton., 521, Crapelet.)
C'est maufait et grant pechié. Le duc de Bourgongne, pour cause
(CHR. DE PIS., Poés., Richel. 604, f° 59d.) desdites raençons et autres malfaictures, Or crient moult que ja viegne l'ore
print deux variez (1419, Pièces relat. Que vif maufé li corent sore.
Que chascun verdier. visite chascune au règne de Ch. VI, t. II, p. 110, Douët (Ib., 1119.)
quinzaine a tout le moins toutes les d'Arcq.)
gardes de la forest dont il est verdier. et Chil avresier ot chi] vif maufé
voye l'estat et le port des sergans, et les Ils rapporteront et dénonceront a jus- Furent de grant ire escaufé.
malfails qui y seront faits. (1376, Ord., vi, tice toutes les amendes, forfaitures et con- (Mir. de S. Eloi, p. 96, Peigné.)
227.) fiscations qui desdiz malfaictures pour- Dedens infer n'a diable ne maufé
Il vôuloit bien pardonner a tous les ront estre et nous doivent appartenir. Que il ne soit de mon grant parenté.
(1448, Ord., xiv, 32.) (Huon de Bordeaux, 5111, A. P.)
autres leurs malfaiz ou meffaiz. (Ancienn.
des Juifs, Ars. 5082, f° 17a.) Malfaicleure. (XVIe s., La Bassée, ap. La Car malfax l'avoit amusee.
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (De l'Armite que la femme vouloit tempter, p. 29,
Quant ilz viegnent en humilité con-
gnoistre leur malfait. (1467, Usem. de la
for. de Brecelien, Cart. de Redon, Eclaire., — Dommage : Keller.)
N'ont puis doute du maufei tricheour.
Gresles et vens, orage et malfaiclure.
CCCLXXXII, A. de Courson.) (RuTEB., Une chanson Nostre-Dame, II, 8, Jub.)
(OLIV. DB MAGNY, Amours, p. 80, Lemerre.)
Je les admoneste et conseille qu'ilz se Va tu, fet il, portier, au maufé le quemant!
reposent et délaissent a mal dire affin Défaut de conformation : (Doon de Maience, 7525, A. P.)

-

qu'ilz ne congnoissent de legier par nous Enfant fourni de tous membres, sans Or vos ont malfé respassee.
leurs maulxfais. (Therence en franç.. malfesture. (1501, Béthune, ap. La Fons, (Des Tresces, Richel. 19152, fO 123d.) -
f° 5 v°, Verard.) Gloss. ms., Bibl. Amiens.) A peyne out fyny sa preere, vynt le
Conclurent audit conseil que si les dicts malfee en semblance Geomagog. (Foulq.
seigneurs venoient au dit lieu d'Aucerre, —
Créature misérable : Fitz Warin, Nouv. fr. du XIVe .1;" p. 20.)
l'on les feroit mourir. Le dit messire Repens toy, povre malfacteure,
Pierre des Essars ne voulut oncques con- Femmefragille, detracteure, Le malfee hauça sa mace. (76.)
sentir ce malfait. (AL. CHARTIER, Hist. du De tout vice procurateure ! Et Olivier astoit entre les vif malfeir.
roy Charl. VII, p. 24, éd. 1617.) (Mist. du viel test., 1611, A. T.) (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 18673, Scheler,
Pour lé malfait d'un honme la feme ne Gloss. philol.) -.-
perd point son douaire. (Cout. du Perche MALFAX, cas suj., voir MALFÉ.
Un vif diable et malfeir.
Nouv. Cout. gén., III, 640.) , (ID., ib., 19354.)
MALFÉ, maufé, mauffé, maufei, maffé,
Ne fut en laditte ville d'Arles nouvelle maffet, malfeir, maufié, maufel, malfait, A tous ceulz qui sont et seront,
d'aucun malfaict, desobeissance, ne mu- Quant maufelz la tourmenteront,
tinement. (GUILL. DU BELLAY, Mém.,1. VIT, mauffait, malfee, s. m., diable, démon ; Sans pitié, sans fin, sanz cesser.
f° 231 v°, éd. 1569.) s'est employé aussi comme terme d'injure: (Mir. Mme Ste Genev., Jub., Myst., I, 219.)
Mais ou sont ly sainctz apostoles,
D'aolbes vestoz, d'amicts coeffez,
Quiconques aura frappé d'armes esmo-
lutes ou agues aulcunes personnes de
0 la belle chose a un roy que de faire.
punir les malgisans! (N. PASQ., Lett., vi, 1.
Qui sont ceincts de sainctes estoles, ladite ville et banlieue, de fait d'aguet, de éd. 1723.) ,
Dont par le col prent ly mauffez traison ou malfieument. commet amende
(VILLON,Crant Test., Bail. en vieil lang., Jouanst, de .LX. liv. par. (1507, Prév. de Montreuil, Un homme hergneux rt malgisant, plai-
p. 39.) Cout. loc. du baill. d'Amiens, II, 650, Bou- dant a toutes heurtes. (NICOT, Thesor.)
thors.)
Hobgoblyng, goblin, mauffé. (PALSGRAVE, MALGOUVERNE, mau., s. in., mauvais
Esclaire., p. 231, Génin.) MALFOURBI, mau., adj., mal dégrossi : gouvernement :
Atant arrive a tout sa belle cotte
— Dans les ex. suiv. les formes malfait, Ly maufourbis Gombault a ce bedon.
L'abbé de Peu de sens notable,
maxifait sont le produit d'une fausse éty- L'abbé de Maugouverneaussi,
(Banquet du boys, Porlcf. de l'ami des livres.) Et de Picque Pulce, en soucy
mologie : Seront pour tous vous faire asseoir
Nos ancestres nppelloyent mauffaits MALGAIGNE, s. f., extorsion, pillerie, Autant a inidy comme au soir.
ceux que nous appelons diables. (H. EST., brigandage : (Monol. des Solz joyeulx, Poés. fr. des xv* et
Prec. du lang. franc., p. 204, Feugère.) Ils avoient tant d'oppressions, tant de XVes., III, 19.)
Le Diable se nommoit le malfes, ou le tailles., tant de malgaignes, tant de grant Tu as prins l'estat de taverne,
malfait, d'autant que c'estoit la coustume cherté de pain et de tous autres vivres, Ou les enfans de Maugouverne
des peintres de représenter les diables en que oncques on eust veu depuis cent Ont mengétous leurs revenus.
la plus horrible posture qu'il leur estoit (Journ. de Paris sous Charles VIans. et (Le plaisant Quaquet et resjuyssance des Femmes
possible. (GARASSE, Doctr. cur., p. 840, Charles VII, dans les Mém. pour servir d pour ce que leurs maris n'yvrongnent plus en la
éd. 1623.) l'hist. de Fr. et de Bourg., p. 176, éd. 1729.) taverne, Poés. fr. des XVe.et XVIes., VI, 186.)
Guernesey, maufè, diable, malheureux. Vienne, malegagne, corvée, prestation Meuse,maugouverne,prodigalité, manque
on nature. d'ordre dans les affaires, et aussi homme
MALFEABLE, voir MALFIABLE. Nom de lieu, Malligagnes (Vienne). qui ne sait pas gouverner ses affaires.
MALFECTRESSE, voir MALFAITERESSE. Nom propre, Malgaigne. Cf. MALGOUYERT.

MALFEDUT, voir MALFEU. MALGAIN, mau., s. m., mauvais gain, MALGOUVERT, mau., maul., s. m.,
gain illicite : celui qui se gouverne mal, mauvais sujet :
MALFEE, voir MALFÉ.
Maugain aporte maudomage. Et an fut donné pareil arrest a la martin-
MALFEIR, voir MALFÉ. (J.-A. DEBAIF,Mimes, 1. II, f° 49 vO, éd. 1619.) galle de l'an dix et sept pour le maulgouvert
de Louzefougerouse. (RAB., Pantagruel,
MALFESOUR, voir MALFAISOR. MALGARDE, s. f., mauvaise garde, mé- ch. XII, éd. 1542.)
garde :
MALFESTURE, voir MALFAITURE.
Furent ceulx de la ville ainsi soubdainc- — Membre de l'abbaye de Malgouverne :
MALFETANT, s. m., malfaiteur : ment surpris par leur malgarde. (J. MOLI- On trouve à Neuchâtel, en 1451, l'abbé
Et li malfetant corrigié. (16 déc. 1314, NET, Chron , ch. LXXI, Buchon.) de la folie joyeuse et celui des maux-gou-
Offic. de Besançon, Arcb. Montbéliard.) Perdre par malgarde. (Trium ling. Dict., vers. (Descript. de la mairie de Neuchdtel,
éd. 1604.) p. 581.)
Aucun malfetant. (Tb.) L'abbaye des malgouvers. (Compt. de
MALFEU, malfedut, adj., misérable :
MALGESIR, mau ,
V n., être mal couché: 1582, Arch. Cossonay, Doc. de la Suisse
rom.)
Mesdisans riches gabe et rit
Ma longe atente a grant dol est venude. Quant il voit povres disetens, La plus répandue de ces corporations, à
Que porrai faire, dolente. malfedudeî Mes ch'est folie, car on dist : la fin du xve siècle, et pendant la durée
Ço' st grant merveile que li miens cors tant daret. Tant grate chievre que maugist du XVI8, était celle qui avait pris le nom de
(Alexis, st. 89e, XIe s., G. Paris.) Et que mauves est ses osteux. abbaye de Mal-gouvert, Mau-gouvert ou
Las, malfedut, cum esmes encombret. (Le Dict du médisant, ap. Roq.) Malgouverne, véritable abbaye en effet,
(Ib., st. m'.) sauf la régularité et l'édification, comme
— Malgisant, part, prés., qui est mal son nom l'indique assez, et qui avait ses
Las, malfeuz, cnm esmes avoglez.
(Ib., var. du ma. Hildesheim, f° 34b.)
couché : moines, ses dignitaires et son abbé fro-
qué et mitré. On trouvait presque partout
Tant grate chievre en gravelle des associations de ce nom, indépendantes
MALFI, adj, malséant : Qu'elle est maugisant. les unes des autres et vivant de leur vie
(ADANS LI Boçus, Chans., Poët. fr. av. 1300, propre. D'après le cérémonial manuscrit
Que tn as des propos malfiz. IV, 1404, Ars.) de Maçon, curieux recueil rédigé sur les
Esse a toy a tant flagoller ~? Ces deux cousines s'estans gouvernees registres de l'hôtel-de. ville, de l'année
(Plaisant Quaquet et resjuyssance det Femmes pour la nuict ne sçay comment, ou estans mau- 1389 à 1731, une abbaye de Mau-gou-
ce que leurs maris n'yvrongnent plus en la ta- gesanles et endemenees,se trouvent toutes vert existait depuis longtemps en cette
verne, Poés. fr. des xv* et xvi* s., VI, 184.) descouvertes dessus le lict. (G. BOUCHET, ville, dès 1582; on la suit sans interruption
Serees, XX, Rouen 1635.) jusqu'en 1596 pnr des actes reproduits en
MALFIABLE, malfeable, adj., à qui on extraits dans ce cérémonial. Elle se com-
ne peut pas se fier : — Fig., mauvais coucheur, mauvais posait d'un nombre illimité de conseillers
Et que ne vous laissiez entierement con- sujet : et de cinq officiers : l'abbé, son lieutenant,
duire a courroux et esperance, les deux Messire Guillaume de Tignonville, pre- le procureur général, un trésorier, un
greffier et un huissier. (Préf. de la Che-
plus mal seurs et malfiables autheurs du vost de Paris, fit pendre deux escoliers, vauch. de l'asne, ci Lyon, en 15C6 et 1578.)
monde. (GUILL. DU BELLAY, Mém., 1. VI, tous deux malgisans, qui avoient tué un
f° 17i vo, éd. 1569.) homme de sang froid. (E. PASQ., Rech , III, Meuse, maugouvert, qui se gouverne mal,
L'une (la vertu) est infructueuse, et XXIX.) dissipateur.
l'autre (la fortune) malfeable en ses dons. Comme estoit l'ordinaire des autres reli- Cf. MALGOUVERNE.
(AMYOT, Œuv. mor., t. V, p. 117, éd. gieux malgisants. (ID., ib., VI, XVII.)
1819.) Un jeune gars malgisaitt. (ID., ib., VII, MALGRACIER, maugratier, verbe.
: III. ) Act., maugréer contre:
MALFIANT, adj., méfiant —
Dunkes somonst il plus leement le Je ne vis jamais soldat malgissant, Il commença par esmaier,
malfiant et lo inobedient frere. (Dial. St contre lequel le temps n'ait enfin produit Dieu et s'ymage a maugratier
Greg., p. 95, Foerster.) Lat., diffidens. une bonne et juste vengeance. (ID., Lett., t
(GUIART,Roy. lign., I, p. 191, Buchon
XI, 3.)
MALFIEUMENT, adv., au mépris de la Exhereder ses enfans ingrats et malgi- — Neutr., maugréer :
Regnier, malgracier, c'espiter ou autre
foi jurée : sants en son endroit. (ID., ib., XVIII, 13.)
ment blasphemer. (21 mars 1460, Reg. des Si le dressoit contremont malgreit sien. Nous voulons el ordonnons qu'ilz ayent
délib. de la mairie de Dijon, Arch. mun. (Hist. de Joseph, Richel. 2455, fo 102 ro.) la langue couppee tout jus, afin que des
Dijon.) Car se li
homs façoit le mal dou tout
lors en avant ilz ne puissent dire ne pro-
ferer tels maulgreements, regniements et
maugré suen, il n'i auroit point de pechié. blasphemes de Dieu. (REBUFFE, Rubricque
MALGRACIEUSEMENT, - tieusement, (LAURENT, Somme, Hist. litt., XIX, 404.) des aventuriers, fo 257 rO, éd. 1547.)
mau., adv., d'une manière peu gracieuse : Et maugré sien, ce sai de voir,
Ains respondi audit Gilet très maugra- Li trouvera son estovoir. MALGREER, - gricr, - groier, - groyer,
cieusement. (1403, Arch. JJ 158, fo 20 ro.) (Du Preslre qui al mere a force, Montaiglon et
- graier, mau., maul., verbe.
— Act., blasphémer contre :
J'ayme mieux m'exempter d'un entretien Raynaud, Fabliaux, V, 148.)
malgracieusement entrerompu. (PONT. DE Malgré nostre, vostre, leur, malgré, Il en murmure contre Nostre Seigneur
TYARD, Dise. philos., fo 96 v°, éd. 1587.) — et maugree Dieu et ses sains. (LAURENT,
Maugratieusement. Hastily, rudely, im- nous, vous, eux : Somme, Richel. 22932, fo 10\)
pleasantly, improperly, unpleasingly. Ou ici estuet plorer a joie et a profit, ou Qui regnoient Dieu et malgreent. (MAIZ.,
(COTGR., éd. 1611.) ailleurs maugré nostre a nostre damage et Songe du viel pel., II, 56, Ars. 2683.)
a coitement de poines. (Vie des Pères,
MALGRACIEUSETÉ, s. f., manque de Richel. 23111, f° 190a.) Pour jurer ne malgroyer villainement
Dieu. (G. DE CHARNY,Lit. de Cheval., ms.
gracieuseté : Il enmaine .vi. de vos chevaus tout mau- Brux., f° 109 V.)
Malgracieuseté et incompatibilité de grei votre. (Artur, ms. Grenoble 378,
f° 103e.) Il estoit trouvé chargé d'avoir regnié et
mœurs. (GEORGE SELVF, Paule Emile, éd. malgroié nostre Seigneur Jésus Christ.
1547.) Quant vos la pucele enmenes, (1421, Registre criminel de sainte Genevieve,
Malgré vostre, le me laires. p. 397, Tanon.)
MALGRACIEUX,mau., adj., qui n'est pas (Durmars li Galois, 2803, Stengel.)
Ne regnient, despilent ne malgrient le
gracieux : Et i achatent moult de gens mauveises nom de Dieu. (1452, Ordonn., Reg. des
Et les paroles oultrageuses, denrees malgré leur de ceus qui mauveise- stat., Arch. mun. Abbeville.)
Qui estoint bien maugracieuses. ment les ont prises. (E. BOIL., Liv. des Ils les maugreent (les favoris du tyran)
(GUILL. DE ST ANDRK,Libvre du bon Jehan, 2079, mest., 1e p., LXXVI, 31, Lespinasse et Bon- en leur cœur, et les ont en horreur plus
Charrière.) nardot.) estrange que les bestes sauvages. (LA
BOKTIE, Serv. vol., p. 76, Feugère.)
Rades, malgracieux jamais plus ne sera. MALGREABLE, maug., mag., adj., désa-
(Cuv., B. duGuescl., 118, Charrière.) gréable, vilain, méchant : — Neutr.,
blasphémer :
Et quant ton fait est si maugracieux, Fame est la tremeur des dyables, Un roy ne doit jurer, regnier, ne maul-
Fnir te doit un cbascun et chascune. La dompteresse des enfers, greer. (Adv. d Is. de Bav., Richel. 1223,
(EUST. DESCHAMPS, Poés., T, 238, A. T.) Le tourment des magreables, f° 11a.)
Ne jamaiz mot maugracieux La main qui les a mis aux fers. A il parjuré ne maugroié i
De vostre bouche ne sauldra. (Le Chevalier aux Dames,) (Le Mir. J/me Sle Genev., Jub., Myst., 1, 232.)
(Livre des cent ballades, Richel. 2201, fO15 rO.) Et sous le nom mastin, s'entende le méchant Quant le souvenir leur vient, il leur fait
MALGRÉ, - grei, - greit, maul., mau., Sur qui j'enten vomir ce maugreable chant tortre la gueulleblasphemer.
rechigner, maugraier,
(J.-A. DEBAIF, Œuv. en rime, Tiers livre des despiter, jurer, , (Triumphe de
s. m., chagrin, peine, mécontentement: poemes, f° 65 v°, éd. 1573.) dame Verolle, Poés. fr. des xve et XXIe s.,
Se povres hum li fet henur IV, 274.)
E puis demant le guerredun, MALGRÉ BÉ, maugrébé, juron :
Ja n'en aura se maugrei nnn. Robert, je m'en creu morir ; MALGREERIE, maugreerie, maugrerie,
(MARIE, Ysopet, VII, Roq.) Car il l'ont fait maugré bé. s. f., action de jurer :
(THIBAULT IV, Chans., p. 10i, Tarbé.)
J'arai l'anel, vons en aies maugré. L'autre bataille est Maleboucbe,
iHuon de Bord., 5162, A. P.)
MALGREEMENT, - grement, mau., maul., Qui n'aime que mauvais repronche,
Vous ditles que Porrus s'est devant tous vantes
Qu'il aura mon cheval, et si soit mes maugres.
s m., blasphème : Mesdit, surdit, maugreerie.
(J. BRUYANT, Chem. de Porreté, à la suite du
(Restor du Paon, ms. Rouen, fO89 v°.) S'il y a regniementou
a'la maugreement, sera Ménagier, t. II, p. 13, Biblioph fr.)
dénoncé justice pour en faire pugni- Prudence. qui ot.oystes renoyemens
Le dit messire Robert d'Artois ne vouloit cion. (Ord. du jeu de l arbal., Arch. législ. et maugreries, les grans sermens que
point avoir de maugré. (Gr. Cron. de Fr., de Reims, 2' p., vol. I, p. 329, Doc. inéd.) l'en faisoit contre Dieu. (Modus et Racio,
Phelippe de Valois, xxv, P. Paris.) Duquel serement et maugreement icellui fo 221, ap. Ste-Pal.)
Elle fait gens pouvres et riches, Marquet s'est repentiz. (1394, Arch. JJ 147,
Elle fait gens larges et chiches, pièce 38.) MALGREEUR, - groyeur, maul., mau.,
El mect gens en bien hault degré A l'arbitrage dumaugreement,
juge soubs qui
despitement
il fera le- s. m., blasphémateur:
Et les descent en leur maugré. dit renoyement, Remplis d'orgueil et vanité,
(GUILL.DEST ANDRÉ,Lilrre du bon Jehan, 99,
Charrière.) ou blaspheme. (1420, Ord., xi, 105.) Maugreeurs,jureurs et félons.
(ilist. du siég. d'Orl., 6950, Guessard.)
Et ne donneront charge ne malgré l'un Soubz la juridicion duquel se feront les-
diz regniemens, malgreemens,despilemens. Lettres royaulx touchans les renieurs et
a l'autre. (1373, Ord., v, 648.)
(1460, Ord., xiv, 499.) maugreeurs de Dieu. (1460-1461, Arch. S.'
Elle doubtant le malgré de ses amis. Inf., G 660.)
(1401, Arch. JJ 156, pièce 52 ) Selon la faculté et puissance de celui qui
fera ledit reniement,(Ord.
maigrement, blas- Servantz, se vostre maistre estoit
J'ay tel dueil que le cueur me serre pheme ou jurement. de Charl. VIII Jureur et maulgreeur de Dieu,
Qu'il nous est ainsi eschappé; cont. le blasph., 3 déc. 1487.) Pourvoyez vous en aultre lieu.
Que Dieu en ayt ores maulgré. (Dortrinal des bons servileu-s, Poés. fr. des xve
(Vie du Maulv. Riche, Ane. Th. fr., III, 281.) Nous avons deffendu et interdit, def- et XVIe s., II, 143.)
fendons et interdisons a tous de blasphe- Tous jureurs et maulgroyeurs du nom
Maugré en ait bien de la femme, mer Dieu nostre createur, la Vierge Marie, de Dieu, yvroignes et gens noisifz. (HENRI
Tant el a de babil ! leurs saints ou leurs noms, sur peine, BAUDR, Elog. de Charl. VII, ap. J. CHAR-
(GRINGOIRE,Vie S. Louis, II, 194, Bibl elz.) ceux quirenieroient, desavoueroient, mau- TIER, Chron., III, 135, Bibl. elz.)
greeroient ou depiteroient Dieu, sa mere,
— Malgré mien, tien, sien, loc., malgré leur noms et leurs saints, d'estre consti- N'ont fait pugnition de plusieurs et in-
moi, toi, soi : tuez et detenus prisonniers par l'espace numerables renieurs, despiteurs et mal-
d'un mois entier en basse prison a pain greeurs, blasphemateurs et autres. (Cri
Maugreit mien li fis compagnie.
et eau, et que ceux qui feront lesdits re- du prév. de Paris contre les blasphém.,
(Dolop., 8475, Bibl elz.) 20 juill. 1493.)
niemens, desavouemens, maugreemens, ou
Malgreit mien m'en estuet depitemens d'un cœur dur et felon. Regnieurs, maugreeurs de Dieu.
Davant la gent ploreir. (7 oct. 1531, Plac. touch. les monnoyes, (ELOY DAMERNAL, Livre de la deablerie, fO 37e,
(GUIOT,Chans., l, 24, Wolfart.) monop., des Blasphémateurs.) éd. 1507.)
Jureurs et maulgreeurs. MALHEURER, voir MALEURER. vous sera facile a dissoudre. (JEHAN DE
(A. MORIN,Siege de Boul., quatr. 74, Morand.) LA TAILLE, le Negrom., 1, M, éd. 1572.)
MALHEURETÉ, voir MALEURTÉ. Malie, mot italien, duquel mesmes use
MALGREIT, voir MALGRÉ. le Rommant de la Rose, signifie ensorcel-
MALHEUREUSETÉ,voir MALEUREUSETÉ. lement. (ID., ib., note.)
MALGREMENT, voir MALGREEMENT.
MALHEURTÉ, Voir MALEURTÉ.
MALGRIER,voir MALGREER. MALIEÇON, voir MALEIÇON.
MALHEUSTRE, voir MAHEUSTRE. MALIER,mall., mari., adj., qui sert au
MALGROYER, voir MALGREER.
MALHEUTE, adj ; soute malheute, re- transport :
MALHABILLETÉ, s. f., défaut d'habi- créa nce : Entre moi et Bruiant alames
leté : Quand les parties alleguent possession Veir la joste au chevaliers
Nonobstant la malhabilleté dont paravant et demandent soute malheute, qui est re- Ausi gros comme un sas marliers.
avoit esté emply. (DUQUESNE, Hist. de (J. BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 1406, Delmotte.)
il creance, le juge appointe les parties et
J. d'Avesn., Ars. 5208, (0 10 v.) approuve sommairement leur possession. Et doit vuidier ses sas maliers
(Cout. d'Acs, Cout. gén., t. Il, p. 684, éd. Des vies robes as menestrieus.
MALHAIGNIÉ, adj., syn. de meshaignié : 1604.) li
(B. DECONDÉ, Dis don Bacheler, Ars. 3112,
Plusieurs chevaulx qui lors estoient f° 303d.)
malades et malhaignes de plusieurs ma- MALHIER, voir MAILLIER. - S. m., cheval de poste, de postillon,
ladies. (Mai 1416, Pièces relat. au règ. de
Ch. VI, t. II, p. 165, Douët d'Arcq.) MALHIOTTER, voir MAILLOTER 2 au cheval qui porte la malle et les bagages,
Supplément. suivant quelques auteurs; et limonier,
MALHAITIÉ, mauhetié, mal., adj., ma- ou cheval qui est attelé le plus près de
lade, mal à l'aise : MALHONNESTEMENT, - honiestement, la charrette ou qui la soutient, selon
adv., d'une manière malhonnête :
Anques en estoit mornes, penssiz et mauhetiez.
Or est tans eteure de faire l'amende a la
d'autres :
(Geste d'Alix., Richel. 24365, fO 17 rO.)
puciele que vos si malhoniestementtenies. Prestez moyaussi ung malier
Li mariscaus fu malhailies. (Rom. de Kanor, Richel. 1446, fo U V°.) Et ung roncin a chevauchier,
(PH. MOUSK., Chron., 22262, Reiff.) Charrette ausii pour mon bois querre.
Despouillié de son mantel et malhonnes- (DEGUILEV.,Trois Pelerinaiges, f, 60d impr.
Monlt trova son cuer fort et sain. tement escourchié de sa cotte. (De vita
Mais malhaitié senti le corps. Christi, Richel. 181, fo 124b.) Instit.)
(ID., ib., 28482.) Cent mille escus et ung malier
Tu faiz aler sanz froidure les nus, MALICEMENT, iscement, adv., mé- Meferoit tost cesser l'ouvrage.
-
Les malhetiez de l'iver respassas. chamment, malicieusement : (Farce de Colin qui loue et despite Dieu, Ane. Th.
fr., 1, 224.)
(EUST.DESCH.,Œuv., III, 4, A. T.) K'il plus malicement forsennet. (S.
Wall., mâhaitî, maûhaiti, malsain, insa- BERN., Serm., Richel. 24768, fo 64 vo.) Les malliers firent mener en dextre pour
leurs armes et leurs escus porter. (Per-
lubre. Celuy priour presenta covenable per- ceval, f* 56d, éd. 1530.)
MALHARDI, mauhardi, adj., couard : sone a l'avandite esglise. e il le re- Mon malier. s'arresta contre sa cous-
fusa de tut, e l'avandite esglise de un tiel tume, et commença a faire pouf, pouf. Je
Mauhardi, couard. (Trium ling. dicl., soun clerk dens les six moys malisce- dy a mon varlet: Picque, picque. (DESPER.,
éd. 1604.) ment encumbra. (1304, Year books of the Nouv. recreat., d'un Curé qui n'employa.,
On trouve dans Roq. malhardi sans reign of Edward the first, years XXXII- fo 257 vo, éd. 1572.)
XXXIII, p. 31, Rer. brit. script.) Bailla au tutteur son servilteur avecque
exemple.
MALICHON, voir MALEIÇON. son malier pour aller. (Compte de tut.,
Flandre, mauhardi : fo 92% Barb. de Lesc., Arch. Finist.)
Tais-toi ! mauhardie que tu es. (E. Sou- MALICIDE, adj., destructeurdu mal: M. le mareschal voulut aller trouver le
VESTRE, Traîneur des Grèves, II.) Car le justicier, comment que on ne roy en poste jusqu'à Compiegne, envoya
le doie mie dire homicide, mais appeler querir vingt chevaux de poste, mandant a
MALHE, voir MAILLE. malicide, pource que il n'entent que a des- Brusquet qu'il les luy envoyast bons, au-
truire le mal principalment. (J. GOULAIN, trement ilz ne seroient pas amis, et sur-
MALHETIÉ, voir MALHAITIR. Ration., Richel. 437, fo 155 ro.) tout trois bons malliers. (BRANT., Grands
Capit. estrang., 1. 1, c. XXXII, Bibl. elz.)
1. MALHEURB,voir MALEURE. Jamais n'est nommé tel homicide, mais
2. MALHEURE,s. f., heure funeste, mau-
mieulx malicide qui fait la vengeance et — Mesure du malier ?
est vray deffenseur de la loy Nostre Sei- Telles femmes ressemblent a ceux qui
vais sort : gneur. (Les Passages de oultremer, fo 9 y,, vont par pays, et mesmes en France, qui,
Je suis bien de malheure nee.
éd. 1492.) estans arrives le soir a la souppee du logis,
(Farce du Nouv. Marié, Ane. Th. fr., I, 12.) n'oublient jamais de demander a l'hoste
MALICIEUSETÉ, s. f., méchanceté, la mesure du mallier • et faut qu'il l'aye,
Et luy fist rescrire sur le champ avec malice : quand il seroit saou a plein jusqu'a la
force injures, qu'il renvoyast ce marchand gorge. Ces femmes de mesmes veulent
Tarentin a la malheure. (AMYOT, Vies, Alex. Astuce, cautele et malicieuseté. (ORESME, tousjours avoir a leur coucher, quoy qu'il
le Grand, éd. 1565.) Eth., Richet. 204, fo 4728.) soit, la mesure de leur mallier. (BRANT.,
Allez à la malheure, allez, âmes tragiques,
Malicieuseté, maliciositas. (Gloss. gall.- Dam. gai, Ier dise , Buchon.)
la!., Richel. 1. 7684.)
Qui fondez votre gloire aux misères publiques. S'est dit jusqu'au xvin8 s. :
(MALHERBE, Prédiction de la Meuse, Hach., I, Il n'est felicité qui puist eschiever les Mallier, s. m., cheval de valet, ou de
219.) dens de malicieuseté. (FOSSETIER, Cron. postillon, qui porte la malle. Les malliers
Les locutions envoyer d la malheure, Marg., ms. Brux., II, fo 22 vo.) sont sujets à estre escorchez, s'ils n'ont
aller d la malheure, employées jusqu'au de bons coussinets. (FURETIÈRE.)
MALIÇON, voir MALEIÇON.
commencementdu XVIIe s. répondent aux Berry, mallier, cheval de charge.
locutions actuelles envoyer, aller au diable. MALIDOINE,adj., propre à rien :
MALIERE, voir MAILLIERE.
Le Morvandel emploiemalheure, au sens Paresseux, paillard, malidoine.
de misère, comme interjection. Apol. pour Herod., p. 326, éd.
(H. ESTIENNE, MALIFAÇON, s. f., méfait :
1566.) Pour pluseurs malifacons, extorsions et
72, f° 255 V°.)
MALHEURÉ, voir MALEURÉ. : damages. (1341, Arch. JJ
MALIE, s. f., enchantement
Cf. la loc. malefaçon à l'article MAL,
MALHEUREEMENT, voir MALEURBE- C'est quelque malie qu'un homme ou
MENT. femme luy a fait par envie, et laquelle p. 105, col. 1.
voir MALEFICIER. chose et tenir le fié. (Liv de J. d'Ibelin, (Hist. de Foulques Fitz Warin, Nouv. fr.
MALIFICIER, du XVIe S., p. 48.)
ch. CLV, Hist. des crois.) Var., maliner.
MALIGNACION, s. f., mauvaise in- Car ceulx qui tiennent les princeyz par :
MALINGRE, s. f., sorte de pomme aigre
fluence : ung peu de temps ne peuvent pas mali- Les pommes de malingre sont ainsi
Le philosophe demonstre que SaLurne
gner ou faire mal contre le bien publicque appellées par Etienne, dans son Traité
semblablement ne si ligierement comme
Est a la vie contraire et importune, font ceulx qui tiennent les princeyz par des Arbres intitulé Seminarium. (CASE-
Du tont rempli de malignacion. Orig. fr.)
(La Nef de santé, fO 48 °.) ung temps. (ORESME, Politiq., f° 184d, éd. NEUVE,
1488.) Malingre. A sowrish apple, tearmed the
1. MALIGNE, mallingne, adj., malin : Ainsi met envie ses bonnes maligar apple. (COTGR., éd. 1611.)
Ne habiterat dejuste tei malignes. (Liv. De malagner contre les bonnes.
MALINIQUITÉ, s. f., mauvaise action :
des Ps., Cambridge, v, 3, Michel.) (Apol. mul., ms. Barberini, (f° 17 v°.)
Et au serpent il osta la voix comme cou-
Li malignes espirs en ceste hore vint a Puis qu'il a veu nostre obstination et rossé de sa maliniquité qu'il avoit faite a
vos. (Dial. St Greg., p. 74, Foerster.) que nous n'avons voulu cesser de maligner. Adam. (Chron. et hist. saint. et prof., Ars.
Comme homme mallingne qu'il estoit, (BOUCHARD, Chron. de Bret., ro 50d, éd. 3515, fo 28 ro.)
1532.)
se cuida esconser et recouvrer navire pour :
de rechief grever le roy Edouard (WA- Le roi très chretien n'eut onc le vouloir MALINJURE, s. f., blasphème
VRIN, An ch. Cron. d'Englet., III, 145, Soc. si mauvais ni adultere de maligner et te Qui doresenavant diront, de mauvais et
de l'irist. de Fr.) Impr., mallingue. courre sus, qui es son pere. (GUILL. BRI- felon courage, malinjure ou blasfemie de
ÇONNET, Remontr. au P. Jul. II, à la suite Dieu. (1480, Ord., xiv, 499.)
— S. m., le diable : des Chron. de J. d'Auton, t. IV, p. 335,
Soyent confroissieies les armes del ma- Jacob.) MALIS, s. m., pommier :
ligne. (S. BERN., Serm., Ler. de Lincy, Il a maligné contre moy despuis que Si comme li malis est entre les arbres
p 573.) nous eusmes noyse ensemble dela la mer. del bois, est mes amis entre autres homes.
(PALSGRAVE, Esclairc. de la lang. franç., (Bible, Richel. 901, fo 8a.)
2. MALIGNE,maline, s. f., malice, mé-
p. 632, Génin.)
chancaté : MALISCEMENT, voir MALICEMENT.
— Malignant, part. prés., trompeur :
A cest mot sailli la reine,
Qui plainne fu de grant maligne. Ilz l'appellent l'advoultire, voluptueuse, MALISME, malime, adj., très méchant :
(Dolop., 4486, Bibi. elz.) Var., maline. fornicaire, eglise malignante. (BROCHART, Puis li a dit : Fel malisme gloton,
Advis, etc., des quatre motifs pour faire le Ja n'i orois fors moi a canpion.
MALIGNEUX, adj., dangereux, malin: rnssage d'oultre mer, fo 3i rU.) (G. d'Hansione, Richel. 25516, f° 5 r°.)
Garde en esté que eaue corrompue ne S. m., homme animé de mauvaises Mais il a langue de malime
maligneuse ne soit trop pres. (J. DE —
MEUNG, Trad. de l'Art de cheval. de Veg., ntentions : Qui tous jors lecbe et envenime.
(BAUD.DB CONDÉ,li Contes dou dragon, 237,
Ars. 2915, 1° 46 r".) Kar avirunerent mei mult chien, con- Scheler.)
Les mers cruelles souffleront par vent cilie de malignanz pursist mei. (Lib. Psalm.,
maligneux. (Le Mir. historial, Maz, 587, Oxf., xxi, 17, Michel.) — Malisme gré son vis, tout à fait à
f° 43 r°.) Adonc toute ceste multitude de mali- contre-cœur :
Que, par la folleur maligneuse,
gnans se leva. (0. MAILLARD, Hist. de la Grant fu la noise, li bruis et li estris
Perdras toute joye fructueuse. pass., p. 41, Crapelet.) Et tant sorvint Beuvon de ses amis
(Mist. du viel test., 1239, A. T.) Et des barons des millors du pais
Maligner est un provincialisme signi- Que la ducoise perdi et ja et ris
Une fomee venimeuse, fiant dire des malices : Et si jura malisme gré son vis
Mal odorante et maligneuse. Que Beuves mais ne seroit asaillis.
(FLAMEL,Sommairephilosoph., ap. Borel.)
M. Gerbet s'entend aussi passablement
à maligner, mais il est en généràl plus sé- (G. d'Hanst., Richel. 25516, f° 5 v°.)
MALIGNIER, maliner, malagner, verbe. rieux que M. Féli. (M. DE GUERIN, Journal, voir MALEIÇON.
Letl. et poèm., 2e éd., p. 175.) MALI SON,
— Act., machiner, tramer : MALIT, voir MALEIR.
Cum granz choses maligna li enemis el MALIGNOSITÉ, s. f., malignité:
saint ! (Lib. Psalm., Oxf., LXXIII, 4, Mi- Se il treuvent la chose estre ainsi que MALITOUCHE, s. f., maladie dont les
chel.) ce ne soit point advenu ou perpetré par descendants de Pierre de Lentivi ont,
Sur le tuen pople malignerent cunseil. malignosité ouhayne. (1445,Sent.,ap.Duc., comme lui, prétendu pouvoir guérir par
(Ib., LXXXII, 3.) Malignitas.) le toucher :
Seur le tuen pueple malignerent leur 1. MALINE, s. f., haute marée : On rapporte qu'il (Pierre de Lentivi)
consuel et penserent felenie contre tes avoit le don singulier de guérir par le tou-
sainz. (Psaut., Maz. 258, fo 101 r°.) Maline. (Dial. fr.-flam., Michelant.)
cher d'une espece de mal appelé mali-
Et lors estant la maline, les galeres pas- touche. (Généal. de la maison de Lentivi,
— Neutr., tromper, être trompeur, user serent facilement sur les batlures et pla- dans le Mercure de France de sept. 1753,
de fraude : tins. (D'AUBIGNÉ, Hi3t., II, 302, éd. 1616-
1620.)
p. 205.)
Es miens prophetes ne voilez maligner.
(Lib. Psalm., Oxf., civ., 14, Michel.) MALIVOLE, -
volle, adj., malveillant :
2. MALINE, voir MALIGNE.
D'ices ki s'esdrecent encuntre mei ma- Se aucuns malivolles perscrutateurs le
lignanz, ot la meie oreille. (Liv. des Ps., MALINER, voir MALIGNIER. voulsissent mal interpreter. (MAXIMIEN,
Cambridge, xci, 11, Michel.) 2e Arrest du roy des Rom., Poés. fr. des
Se ensi n'esteit, l'on y porroit trop mali- MALINGEUS, malengous, adj., malingre : XVe et xvie s., VI, 122.)
gntr et faire de granz damages a la gent. La bonne fame malingeuse Si fault avoir recours à la vraye hystoire
(Ass. de Jér., t. 1, p. 201, Beugnot.) Qui de bien faire esL curieuse qui confondra toutes les oppositions et
Se il puet ce prover par garens anciens, Toz jorz mes Dieu reclamera argumentations frivoles et malivoles des
vois, ou coutume, ou par autre renomee, Por l'enferlé qu'el sentira; contredisantz. (LE MAIRE, Illtistr., 1.111,
(GEFF., Yii. Est. du monde, Richcl. 1526, fo 4 vo.)
que l'eritage ait esté des encestres dou re- f" 79d.)
quérant, et par longue teneure des mes- Mars, malivolle. (J. BOUCHET, Labyr. de
creans ou autres ennemis en ait esté Conmença assez tost a estre malingeus. fort., Maz. 10832, fo 62 vo.)
longuement dessaisi, le requerant ou ses (Chron. des rois de Fr., ms. Berne 607,
encestres rendre le doit, se il ne veaut Ha, faulce mort, tant tu me es malivole,
f° 16d.) tant tu me es oultrageuse de me tollir celle
maligner. (Ass. de Jérus., chap. 68.) alaquelle immortalité appartenoitde droict.
Le rey remist a Gloucestre ; quar yl fusl
Se le seignor viaut maligner en celle malengous, e gueres ne »poeyt traviler. (RAB., Pantagruel, ch. m, éd. 1542.)
~la Sapience n'entre point en aine malivole. MALLANGIN, voir MALENGIN. celle cité. ( Violier des Hist. rom., c.
(ID.,ib., ch. VIII, éd. 1542.) Bibl. elz.) XXI,
-
MALLART,voir MALART.
MALIVOLENCE, - ance, - ensce, - vou- MALLOIL, voir MAILLOL.
lence, malyv., malev., s. f., malveillance : MALLATIER, voir MALETIER.
Chascnngs redoute tant sa grant malivolance. MALLEATION, voir MALEATION. MALLON, s. m., canard sauvage :
(Girart de Ross., 1207, Mignard.) En riviere ere alez o un faucon,
L'exposant qui n'avoit envers eulz aucune MALLEBIZEE,s. f., sorte d'étoffe : S'avoie pris une ane et un mallon.
(Mort Aymeride Narb., 336, A. T.)
malivolence ou mal amour. (1386, Arch. JJ Un marchand de Florence livre moien-
nant VIIIxxII 1. certaine marchandise de Cf. MALART 1.
133, pièce 172.)
soie et de mallebizee. (1428, Valenciennes,
Escei en le indination et malivolensce ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
MALLOTREUX, adj., mal conditionné :
dou roy. (FROISS., Chron., III, 351, Luce, Il les vit arriver avec cinq cens chevaux
Cf. MALEVOISINE2. seulement a Genesve, bien mallotreux, du
ms. Amiens, fo 88.)
En grant malyvoulence. (De vita Christi, reste de leur naufrage. (BRANT., d'aucunes
MALLECE, S. f., lie de sucre : Retraictes de guerre, vu, 291, Lalanne.)
Richel. 181, fo 183e.) Mallece, molossus ; the dregs, or cour- Cf. MALESTRU. »
Lorsque Thibere l'eut regardé par despit sest, of sugar. (COTGIt., éd. 1611.)
et malivoulence. (Ib., fil 187 r°.) MALMARCHÉ, adj., blessé :
Toutte rancune et malivolence. (Trahis. MALLE GHAUSSEE, s. f., prestation en Cheval estocqué, ou malmarchê. (Mede-
de France, p. 229, Chron. belg.) avoine pour les chevaux du seigneur ; cine des Chevaux, p. 27, ap. Ste-Pal.)
Nous lui accorderons sa requeste et lui forme corrompue de mareschaussee :
pardonnons toute la malevolence que nous Item les malles chaussees d'avoine qui MALMESERT, maumissert, maumysert,
avons encontre lui. (MONSTRELET,Chron., souloient valoir grant pris, qui ne valent s. m., nom donné à de mauvais domes-
I, 49, Soc. de l'H. de Fr.) a present que quatre mines d'avoine. tiques :
Et sur quanque vous povez encourir de (1331, Aveu de la seigneurie de Malesherbes, Il (le comte de Foix) avoit iiii. clercs
malivolence envers nous. (ID., ib., I, 114.) ap. Le Clerc de Douy, t. II, f° 68 ro, Arch. secretaires pour escripre et rescripre
Loiret.) lettres, et bien convenoit que ces .IIII.
Je vous rends le chastel et vous pardonne Cf. MARESCHAUSSIEE. clercs lui feussent prestz quant il yssoit
toute malivolence. (Perceforest, vol. III, hors de son retrait, ne ne les nommoit ne
ch. 15, éd. 1528.) MALLEE, voir MESLEE. Jehan ne Martin,neGuillaume, mais quand
MALIVOLENT, adj., malveillant : on lui bailloit lettres et il les avoit leues,
MALLEIL, voir MAILLEL. il les appelloitmaumissert, ou pour escripre,
Pour le serviteur malivolent sont la tor- ou aucune chose qui leur commandoit.
ture et les liens. (LE FEVRE D'EST., Bible, MALLEISSON, voir MALEIÇON. (FROISS., Chron., Richel. 2645, fo 29 ro.)
Ecclesiastic., XXXIII éd. 1530.) Il les appelloitmalmesert,ou pour escrire,
MALLEIZ, voir MAILLEIS.
MALIVOULENCE, voir MALIVOLENCE. ou pour aucune chose qu'il leur comman-
MALLEL, s. m., dimin. de mâle, mari : doit. (ID., ib., liv. III, p. 29, éd. 1559.)
MALIZON, voir MALEIÇON. Car puis que feme est mariee Va qtierir du boys, Maumysert,
Ailleurs ne doit estre vouee Que je mette le feu au four.
,
MALJOINT, maujoint, - joinct, s. m., Fors seulementqu'a sen mallel (Farce d'un Genlilh., Ane. Th. fr., l, 252.)
nature de la femme : Qui espoussee l'a d'anel.
(Poët. fr. av. 1300, t. IV, p. 1316, Ars.) MALMETEURE, - meture, - mesture,
N'entendez vous pas bien ce point ?
Faites le mieulx que vous pourrez, maum., s. f., détérioration ;
Et si on ne dit mot, serrez, MALLEOLE, s. f., cheville du pied, Et la touaille remeint seinne
Donnez dedans sur ce maljoinct. veine qui s'y trouve : C'onques n'i ot maumeteure.
(Chasse d'Amours, p. 167b, ap. Ste-Pal.) (J. LE MARCHANT,
Mir. de N.-D., ms. Chartres,
Malleole : f. The ankle, or ankle bone ; f° 42d.)
J'en ai pitié : car plus comtes ne dnez also, a veine that runs along upon the
Ne peignerez; mais comme gens perdnz, ankle. (COTGR., éd. 1611.) Espee fort et ferme, sanz nule maumes-
Vous en irez besongner chaudement ture. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
En quelque estuve, et la gaillardement MALLER, voir MAILLIER. fo 153d.) P. Paris : malmelure.
Tondre maujoinet on raser Priapus.
(Rondeau des Barbiers, dans le Recueil de Poésie MALLET, VOir MAILLET. MALMETRE, -Viestre, - mettre, - mectre,
françoise, 1550.) mau., maul., mao., verbe.
MALLETE, voir MAILLETE 1 au Supplé-
Et quant elle en sera a poinct,
ment. — Act., maltraiter, gâter, nuireà, violer:
Elle en (d'un rasoir) ratissera maujoinet. L'escu del col li a frait et malmis.
(Farce des Bâtards de Caux.) MALLEURÉ, VOir MALHEURS. (Les Loh., ms. Berne 113, f
Ud.)
Je suis fort bon barbier d'estuves Li chastiaus ne sera abatus ne malmis.
Pour raser et tondre maujoint. MALLEURETÉ, voir MALEURTË. (Ib., ms. Montp. H 243, f° 35C.)
(CHRIST.DEBORD.,Varleta louer a tout faire, N'abaissies pas vostre hautece,
Poes. fr. des xv8 et XVIIIs., 1, 84 ) MALLEYS, voir MAILLEIS.
Ne malmetes ce qu'est en vos.
Le pape Calixte estoit barbier de mau- MALLEYSSON, voir MALEIÇON. (BEN., Troies, Richel. 375, f
102d.)
joinet. (RAB., Pantagr., ch. xxx, éd. 1542.) E la ville robee e destruite e maomise.
Nos - chambrieres sont condamnees do- MALLIE, voir MAILLIE. (Rom. de Charlem., Romv., p. 23.)
resnavant se couvrir et ne monstrer leur MALLIEE, VOir MAILLIE. D'ome et de fame me mervel
maujoint. (DUFAIL, Cont. d'Eutrap., XXXII, Qui chateé a Deu pramet,
éd. 1598.) 1. MALLIER, VOir MALIER. Et puis apres son veu maumet.
(GDILL.,Best. div., 2481, Hippeau.)
MALLAICHON, voir MALEIÇON. 2. MALLIER, VOir MAILLIER. A poi que Renart n'est malmis
Des gaignons qui si l'ont sorpris.
MALLANDRE, VOir MALANDRE. MALLIERE, VOir MAILLIERE. (Renart, 8085, Méon.)
MALLIIT, voir MALEIR. Mais qui vos a issi maumis?
MALLANGAGIER, adj., qui parle avec (Ib., 24814.)
insolence : MALLINGNE, voir MALIGNE. Abatu esteit la creance
Robin le Mareschal, l'un des sergens MALLIR, v. a., machiner :
De cele chose par mescheance
ou commis sur le fait des aides,. homme De heresie ki fa avant mise,
très rioteux et mallangagier. (1393, Arch. En celle fleur. de temps que le roy de Dunt la creance fu maumise.
JJ 145, pièce 483.) Perse mallissoit en son courage destruyre (CHARDRY, Sel dormans, 1683, Koch.)
Sor les escus vont les cols descendant ; Nos veismes jadis tenir MALOITISME, maletisme, maltime, adj.,
De sor les bougies les vont molt maumetant. Les riches cors, et departir maudit :
(Aubery le Bourgoing, p. 144, Tarbé.) Vair et gris, pailes et cendaus, Cil soi repentent vraiement de lor tres-
Or et argent et biaus chiraus; passeiz forfaiz, ki el blandissant enhor-
Le cuir li rompt et maumet le braon Et par les riches dons doner
Si que li sans li cort jusqu'au talon. Se faisoient il moult amer.
tement aparzoivent les aguaiz del maltime
(Gaydon, 4636, A. P.) enginior. (Moralit. sur Job, ap. Foerster,
Or est li monde si malmis Dial. de Greg. lo pap., p. 318.)
Desoz la boucle a or li a fraite et malmise C'on ne done ne vair ne gris.
Et l'aubert de son dos li deront et dessire. (ROB. DEBLOIS,Beaudons,Richel. 24301, p. 476.) Se vus vulez estre sauvé,
(Floovant, 283, A. P.) Gardez que cest seit ben celé.
Unes lettres sainnes et antieres, noient Se vus au rei sunez un mot,
Damedex les gari por la sue pilé, effaciez ne maulmises en aucune partie. Vus frez ke maletisme sot.
Que lor cors n'ont maumisdes bons espiez Torcois. (Mai 1300, Quitt. de la Ch. des compt. de (CHARDRY, Josaphaz, 993, Koch.)
(Ib., 1162.) Dole, Arch. Doubs.)
Mius vorroie estre arse en .1. feu Maloitisme son gré, tout à fait malgré
Nous avons veues unes lettres saines et —
Que je maumeisce le veu entieres, nient maumises, nient corrum- lui :
Que je promis a mon signor. pues, nient empiries. (Vidim. de 1304 d'une Buevon escrie : Cuivers, trop as duré,
(D'un Roi d'Egypte, etc., Ars. 3527, f° 95d.) charte de 1266, Arch. mun. Abbeville, Quant Yvorin mon oncle as vergondé
Si ne lou pot le fers del glaive ne percier AA 8.) Tolu sa femme, maloitisme son gré.
ne maumetre. (Lancel., Richel. 754, fo 15a.) (Beuve d'Anstonne, Richel. 12548, fO 182 rO.)
Il porroit avenir de uzer d'aucun mestier MALNÉT, maulnet, maunet, adj., mal-
Cf. MALEIR.
quei le
par feue ou par autre choze, demaumis. propre :
uzer d'aucun heritage seroit ars ou Maulsnettes bestes. (xv* s.,Valenciennes, MALON,voir MALAN.
(Ass. de Jér., t. II, p. 290, Beugnot.)
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) MALOOIT, voir MALEIR.
Cels qui par lor conseil font que l'orfelin Aulcunesfoys je les appelle non mau-
maumet ses biens. (Liv. de jost. et de plet, nettes, mais monettes, comme la Juno des MALORÉ, voir MALEURE.
1, xix, § 2, Rapetti.) Rommains. (RAB., le Tiers livre, ch. xvi,
Qu'il maumettent de tôt en eaus la sainte éd. 1552.) MALOSTRU, voir MALESTRU.
creence que nos avom de Dé. (Serm., Jambe maunette, crasseuse. (LA PORTE,
XUI9 s., ms. Poitiers 124, f°3 ro.) 1. MALOT, mallol, s. m., espèce d'in-
Qu'il (le diable) ne nos puisse maumeltre Epith., éd. 1571.) secte, guêpe, bourdon, frelon :
ne maufaire. (ID., ib., fo 9 v°.) Maunet, sordidus. (FED. MOREL, Dictio- Toz jorz doit puir li fumiers,
Qui ainques du feu ne fu brulee ne mau- nariolum, éd. 1632.) EL toons poindre et maloz bruire,
mise. (Chron. de S.-Den.. ms. Ste-Gen.,
f° 210a.) P. Paris : malmise. Namur, mâné, sale. Jura et Suisse rom.,
Fribourg, maunet, malpropre.
Et felons envier et nuire.
(CHREST.,Chev. au Lyon, 116, Holland.)
Ce te ferai connoistre comment il fu Mais plus poignant sunt par deriere
conceus sans charnel compaignie, et
comment il nasqui de la pucele sans le
MALNETIESE
preté :
,
mau., s. f., malpro- Que ne sunt wepes et malot.
(G. DE COINCI,Mir., ma. Soiss., fO29a ; Richel.
pucelage maumetre ne emperier.(Trait. de 19152, f
31a.)
l'incarn. et hist. de Joseph, ms. St-Peters- Qui getteront autre putie et maunetiese.
bourg 56, f° 4d.) (1387, Rec. diplom. de Fribourg, V, 7.) Qant li malos brut sor la (lor.
(Chans., ap. P. Paris, Mss. fr. de la bibliolh.
Ne vivons mie selonc le sens de char et
MALO, exclamation : du roi, VI, 61.)
ne malmetons mie la parole de Dieu. (Bible, Aloul, ceenz sont li malot,
Maz. 684, fo 320b.) Droit es visours s'est avanczie
Qui char en la Vierge preis,
Et va criant comme un Turc : Fet li prestres, en ce tinel.
« Malo, malo au riche duc ! » (4e Flabel d'Aloul, 596, ap. Montaiglon, Fabl.,
Sans sa virginité malmectre. (G. DEST ANDRÉ,Libvre du bon Jehan, 2221, l, 275.)
(JEH. DEMEUNG, Tres., H, Méon.) Charrière.)
Qui char en la Vierge preis
Quant il conviertit l'ot
Li peulles et li vesques de la cit dire l'ot
Sans sa virginité malmettre. MALOBATHRE, s. m., sorte d'arbre
(ID., ib., Vat. Chr. 1492, f 216b.) d'Égypte, de Syrie, d'Inde, aux feuilles Si qu'il n'i a celui S. Jehan moult ne lot
Quant il a miel jetet de si poinnant malot.
Li dyauble le maulmistrent durement. repliées : De si poinnant mallot a gietet ree et miel
(Serm., ms. Metz 262, fo 7d.) Malobattre, arbre d'Egypte, de Syrie et Qui soloit iestre plains de venin et de fiel.
Maumectre, to put one yvell. (Du GUEZ, d'Inde, ans feuilles repliées, dont on epre- (De S. Jeh., Richel. 2039, f
32a.)
An Introd. for to lerne to speke french gnoit une huile precieuse, à teindre et Plus timemus viros malos
trewly, à la suite de PALSGRAVE, p. 951, parfumer les cheveus : hoc malobathron, Que wueppes ne que gros mallos.
Génin.) malobathrum. (MONET, Invantaire des deus (MOLINET,Faictz et dietz, fO 215 vO, éd. 1540.)
langues françoise et latine, Lyon 1636.)
— Réfl., violer son serment :
Malot s'est conservé dans plusieurs pro-
Vers vus s'en est parjurez e malmis. MALOIET, voir MALEIR. vinces, en particulier dans la Picardie, la
(Roi., 3830, Müller.) Flandre, la Champagne et la Meuse. Rou-
Or vos volez del tôt maumettre. MALOIR, verbe. chi, malot, adj., qui gronde toujours.
(BEN., D. de NormM, 14552, Michel.)
— Act.,aimer mieux, préférer : Nom propre, Malot.
Tel garde i mette (à ma bouche) Si aucuns de la commune de Collomiers
Que jeo vers lui ne me malmetle mault paier .xx. liv. il sera quite do sere- 2. MALOT, s. m., pourceau :
En nule chose que jeo die. ment et de la prisie de cele annee vers Malot: m. A littleboar. Norm. (COTGR.,
(Besant de Dieu, 2019, Martin.)
moy. (1237, Hist. de Meaux, II, 127.) éd. 1611.)
— Neutr., valoir mieux :
— Malmis, part. passé, gâté, violé,
3. MALOT, voir MALEIR.
maltraité :
Catin, pitié mault mieulz qu'envie
Laquele (foi) se chascun entiere e nient En vertu, se disent les sages. MALOTE, s. f., valise :
malmise ne guarderat, senz dutance par- (Farce de Colin qui loue et despile D., Ane. Th. .r. malote en cuir.(1348, Compte, Ch.
durablement perirat. (Liv. des Ps., Cam- fr., I, 228.)
bridge, la comune fei, 2, Michel, p. 288.) des compt. de Dole, — Arch. Doubs.)
,
En i out merveilles oscis MALOIST, voir MALEIR.
Plaiez e nafrez e maumis. Fr.-Comté, Sauget, malouta, boule de
(BEN., D. de Norm., II, 5511, Michel.) MALOISTRU, voir MALESTRU. neige.
Car tant est de parler maumis (le mesdit) MALOIT, voir MALEIR.
Ke de noveles tous decourt. MALOTEUR, s. m., fabricant ou mar-
(KENCLUS DEMon., Miserer., cxiv, 8, Van Hamel.) MALOITEMENT, voir MALEOITEMENT. chand de valises appelées matotes :
Pointart le maloteur. (1324, Arch. JJ Trop de niauls m'esteut endurer Laisiés ces maupenses.
62, f° 210 V°.) Pour celi que j'aim sanz fausser ; (Quatre fils Aym., p. 6, Tarbé.)
N'est pas par Il, au voir parler,
MALOTRU, voir MALESTRU. Ains est par mauparliere gent.
(JEHANN.DE LESCUREL, Chans., IV, Bibl. elz.)
MALPENSER , mau., v. n., avoir une
mauvaise pensée; employé subst. pour dire
MALOUET, voir MALBIR.
Se ceste parole ont gent malparliere oie mauvaise pensée :
MALOURÉ, voir MALEURÉ. Partout sera contee. Cel jor fu l'enfant od le rei
(Gaut. d'Aup., p. 27, Michel.)
MALOUS, adj., mauvais : Senz manpensere senz effrei.
Li malparlier tant en parolent (BEN., D. de Norm., II, 12885, Michel.)
La gens malouse. Que l'amor ans fins amanz tolent.
(JER. DESPRBIS,Geste de Liege, 5691, Scheler, Si la reine ont maupenser,
(Le Dit de la rose, ap. Jub., Jongl. et Trouv., Petit li pout puis demostrer.
Gloss. philol.)
p. 116.) (ID., ib., II, 30784.)
MALOUSTRU, voir MALESTRU. Nus haus hom ne doit amer losengier
mesdisant, felon, mauparlier ne encusseor. MALPENSIF, mau., adj., en mauvaise
MALPAIRLIER, voir MALPARLIER. (JEH. DE TUIM, Yst. de Julius César, p. 103, pensée, malintentionné :
: Settegast.) Quidout que de fin quor leial
MALPARLEOR, maup., s. III., médisant Senz traison e senz nul mai
Ne soyes mie mauparlerres,
Tint i ad des feluns ki tant sont malparler. Vousist ceo qu'il aveit requis,
(Horn, 894, Michel.) N'ert de rien vers lui maupensis.
L'on gaigne po estre janglieres.
(Cathon, Richel. 401, fO 219a.) Ouvrer nous convient sagement, (BEN., D. de Norm., II, 12371, Michel.)
Trop sont de malparliere gent.
MALPARLER, mauparler, v. n., parler (Couci, 2269, Crapelet) MALPERTUIS, - uiz, s. m., mauvaise
mal de quelqu'un, médire : Et si redoubt tant la gent malparliere ouverture :
S'en fesiez apercevance Que de poor vois tout por eulz tramblant. La pucelle mena Andrence en la maison
Jamais de vostre delivrance (Panthere d'Amors, 904, A. T.) de la jouvencelle qui lors demouroit en
Mauparlereit rielns qui fnst nez, Langue malparliere. une rue nommee Malpertuiz ; cestui nom
Eisi serriez puis gardez. (FROISS.,Poés., Richel. 830, fO 22 rO.)
demonstre assez combien celle rue soit
(BEN., D. de Norm., II, 13876, Michel.) boneste. (L. DEPRRMIERF.,Decam., Richel.
MALPART, maulpart, s f., mauvaise 129, Co 46 ro.)
Cestuy ci de toy bien dira
Et cet autre en malparlera. répartition : Nom propre, Maupertuis.
(VAUQ.,Epigr., de mepriser le vulgaire, Genty.) Cinquante livres tournois pour survenir
ausdietz maulpart et evaluacion des mon- MALPITEUS, - eux, mau., adj., sans
— Infin. pris subst., médisance, calom- pitié :
nie :
noyes de l'impost. (1483, Compt. de Nevers,
CC 71, fo 10 r°, Arch. mun. Nevers.) Le pauvre trompette fut traité de ces
Car je criens que le malparler malpiteux Allemans plus rigoureusement
Des gens ne me laist plus atendre. 1. MALPARTI, adj., disproportionné, qu'auparavant. (F. DE RABUTIN, Comm.,
(L'Escouffle, Ars. 3319, f 50 rO.) mal partagé : IIII, éd. 1574.)
Le cœur de ce maupiteux ne fut au-
Voulons encore eschiver les obloqu- Illec commença une bataille malpartie,
cions et malparler de plusieurs medisans. aspre et cruelle. (Perceforest, vol. V, cunement amolly qu'il ne les fist tous sac-
(1352, Arch. JJ 81, pièce 493.) fo 26, éd. 1528.) cager. (Extr. de Jean de Marconville, Arch.
Je me tireray a la partie qui le pire en cur., ire sér., l. III, p. 445.)
— Malparlant, part. prés., médisant : aura, et feray tant d'armes, a l'aide d'a- Le malade qui mal se garde
lié 1 trahitor mesdisant, mours et d'amye, que la malpartie revien- Son medecin rend maupiteux.
Com vos estes malparlant ! dra au dessus, et la bien partie qui vie (J.-A. DEBAIF,les Mimes, 1. 1, f° 13 rO, éd.
(Rotruenge, P. Meyer, Rec., p. 377.) toire avoit au dessous. (Ib., I, f° 127a.) 1619.)
Mesdisans félons ne losengiers malpar- Un medecin aspre et maupiteux.
lans. (JEH. DE TUIM, Yst. de Julius Cesar, 2. MALPARTI, -y, s. m., mauvais parti: (AMYOT, Œuv. mor., les Dicts notables
p. 104, var., Settegast.) Tost apres changeant d'opinion, des Romains, IX, éd. 1819.)
Et combien qu'aucuns malparlans Je me trouvai a malparty rangee, La France est maintenant entre les
Dient que c'est pour veoir leurs chalans Et plus d'habit que de vouloir changee. mains d'usurpateurs, courue et brigandea
Qu'elles y vont mectre l'enchere.
(J. DUBELLAY,Œuv., Jeux rustiques, f° 491 vO, par les siens propres ou de maupiteux
(1500, l'Advocat des dames de Paris, Poés. fr. éd. 1492.) ,
estrangers. (FAUCHET Antiq. gaul., ie
des XVe.et XVIes., XII, 25.) vol., VIII, 1, éd. 1611.)
MALPAS, mau., s. m., mauvais pas,
malparler, malpairlier, passage difficile : Que tardons nous a chasser ces fas-
MALPARLIER, cheux hostes, maupiteux bourgeois, inso-
mauparlier, adj. et s., qui parle mal des Ains n'i garda ne maupas ne sentier. lents animaux, qui devorent nostre subs-
(Les Loh., ms. Montp., f° 187a.)
autres, médisant : tance, et nos biens comme sauterelles?
De G. sai, le malparlier.
Aureit il nul de vus ici (Sat. Men., Har. de d'Aubray, p. 228, éd.
(La Jengle au ribaut, Richel. 837, f 214a.) Ki maupas u destreit seust
U l'um encumbrer les peust ?
1593.)
Fine amor et entiere (MARIE,Lai d'Eliduc, 166, Roq.) Ah ! je prevoyoy bien ce maupiteux empire.
Doit on loer (SCHELANDRE, Tyr. et Sid., I° journ., II, 2, Bibl.
Et la gent mauparliere Ha, faulx Juifz, vous ne dites pas elz.)
Comment jadis de tous maulxpas. Cheflet ensanglanta sa dextre maupiteuse.
Sor tous blasmer. Il vous a d'Egypte gectez.
(GOBINSDE RAINS,Chant., ap. Tarbé, les Chan- (VAUQ., Sat., IIII, a Hier. Vauq., Genty.)
(DEGUILEVILLE, Trois Pelerinaiges, f° 193a,
sonn. de Champagne aux XIIe et XIII. s., p. 54.) impr. Instit.) Poit., maupitou, colérique, turbulent.
Por cele gent mauparliere
Qui ja les cuers n'auront las
De dire mal en derriere.
Lausanne, le Maupas, nom d'un quar-
tier de la ville.
MALPLAISAMMENT ,
mauplaisamment,
adv., d'une manière désagréable :
(GONTH.DE SOIGNIES, Chans., ap. Scheler, Trouv. Noms propres, Malpas, Maupas Injucunde, mauplaisamment. (R. EST.,
belg., 2° sér., p. 14.) Dictionariolum.)
Ne crees mie
MALPEIGNÉ, maupignié, adj., dont les
Mauparliere gent baie. cheveux sont en désordre : MALPLAISANCE, mau., s. f., mauvaise
(Duc DEBr.AB., Chans., ap. Scheler, ~Trous.belg , Hericé chief et maupignié. grâce :
p. 46.) (CHR. DEPIS., Pocs., Richel. 604, f° 172 vO.) Le champ en friche porte l'aluyne amere,
Li malpairlier, li medixant.
(JAIQUESD'AMIENS,Chans., ms. Berne 389, MALPENSÉ , mau., s. m., mauvaise
En malplaisance resemblant a sa mere.
(Trad. de l'Hlyst. des plant. de L. Fousch, c. 1, éd.
f 91 r° ) pensée : 1519.)
Mauplaisance, mauvaise grâce. (R. EST., MALSEAMMENT, adv., d'une manière Mon rude entendement mautaillié de
Dietionariolum.) inconvenante : parler ou d'escrire du gouvernement de ce
monde. (MAIZ., Songe du viel pei., III, 140,
adj., fâ- Quoy et comment sera bien ou malseam- Ars. 2683.)
MALPLAISANT, mauplaisant, ment fait. (J. DE CASTELNAU, Façon et
cheux, déplaisant : coust. des anç. Gaull., f° 58 vo, éd. 1559.) MALTALENT, - ant, mau., ma., maute-
Lui conta ceste malplaisante nouvelle, lant, matelant, s. m., irritation, colère,
laquelle du commencement on voulut MALSEANCE, s. f., messéance, incon dépit :
tenir secrete, de peur d'estonner le peu-
f venance, indécence : Espand sur eals tuen maltalent. (Liv.
ple. (Du BELL., Mem., 235, éd. 1569.) J'ay deja souvent protesté de l'imper- des Ps., Cambridge, LXVIII, 27, Michel.)
Je ne pense pas qu'il y ait femme au tinence et malseance de ces proces et im-
monde a qui les personnes malplaisantes mortels differens. (PARADIN, Hist. de Lyon, Guillames l'ot, de maltalenl rogi.
ennuyent tant qu'a moy. (ANT. LE MAÇON, P. 229, éd. 1573.) (Les Loh., ms. Berne 113, P 33a.)
Decameron, III, 227, Dillaye.) Et se donne loy de juger des bien ou Li dos l'entent ; si tinst de matalant.
Mauplaisant, injucundus. (FED. MOREL, malseances des comediens. (PASQ., Rech., (Ib., fragm. Châlons, v. 110, Bonnardot.)
Dictionariolum, éd. 1632.) III, 16.) Son maulalent li pardonne Pépins.
1. MALPOINT, maupoint, adj., pipé: Malseance : Uncomeliness, unseemli-
f. (Gar. le Loh., 21 chans., xxvm, P. Paris.)
L'exposant a esté trouvé saisy de quatre ness, unhansomeness, ill favouredness. Quand ire et mautaleuz les toche.
(COTGR., éd. 1611.)
dez maupoins, de deux qui estoient pers (BIN., Troie, ms. Naples, fO 9b.)
et autres deux non pers. (1399, Arch. JJ Malseance, f. Indecencia. (C. OUDIN, D'ire et de mautelant roigit comme cerise.
154, pièce 168.) 1660.) (J. BaD., Sax., XXIII, Michel.)
2. MALPOINT, - poynt, mau., s. m., MALSEHUR, voir MALSEUR. Mautelant ot li coens, si fist samblant pansif.
mauvaisesituation : fin., ib., XXIV.)
MALSENÉ, mau., adj., qui a de mau-
Tonte cele contree estoit en maupoint et N'en els tum maltalent vengier.
vaises intentions : (Brut, ms. Munich, 510, Vollm.)
en grant perill. (G. DE TYR, XVII, 10, Hist.
des crois.) Ne crees mie cele gent malsenee. Mais encor eirt en maltalent
Je le mets en malpoynt — 1 bringe him (Auteri, p. 88, Tobler.) Envers sa fille mult griement ;
out of favour or out of conceyte. (PALS- U Saigremors li desrees, Vers li avoit mult grant iror.
(Ib., 2964.)
GRAVE, Esclairc., p. 468, Génin.) U Percevais li malsenes.
(Fergus, 2307, Martin.) Finees apaisantet lo matalant del si-
MALPORTRAIT, adj., mal bâti : gnor. (Greg. pap. Hom., p. 55, Hoffmann.)
Dont s'entr'ocirent et defors et dedens
Vilains malportrait ! a grans dolors et a gries paines come Nostre empereres refraint son matelant.
Toz jors flairiez vous Ion vin ! gens mausenee et qui d'aus n'avoient cure. (Gir. de Viane, Richel. H48,F4')
(Pastour., CXXXVIII,Oxf., Bodl., Ponce 308.) (Estories Rogier, Richel. 20125, 114b.) f Par molt fier mautelant.
MALPRENDRE, v. a., voler, dérober : MALSEUR, malsehur, adj., incertain,
(Ib., f° 5a.)
Guillemin a confessé avoir fait plusieurs où il y a du danger : Tot plains de mataient.
larrecins et malpris et emblez plusieurs Touz li pais estoit si malsehurs que nuns
(Gar. de Mongl., Vat. Chr. 1517, f° ~10e.)
deniers. (1360, Arch. JJ 90, pièce 568.) ne osoit aler ne venir. (1316, Ord., I, 637.) De mautalant et d'ire prist color a muer.
MALPREU, maupreu, s. m., dommage : Et du pennage ailé les presages malseurs.
(Parise, 1038, A. P.)
Selonc le matalant qu'il ait.
Je croy qu'il face sa neufvaine a quelque (J. DE MONTLYARD, Mythologie, p. 57, éd. 1607.) (Lib. Psalm., IX, p. 267, Michel.)
sainct. Maupreu lui puist il faire de me
ainsi espargnier ! (Les Evang. des Que- MALSOIGNEUX,voir MAUSOIGNEUX. Par mont grant mautalant l'en a araisoné.
nouill., p. 71, Bibl. elz.) (Floovant, 85, A. P.)
MALSONANCE, s. f., dissonance Emelons fut proudons, son mautalant retint.
MALPRINS, adj., malheureux, désas- quelque diction l'une de-
Ou transposer J'eviter (Ib., 1041.)
treux : vant l'autre afin la dureté et ru-
Ce est li mautalentz
Entre ces haynes et maltalens mal- desse de quelque malsonance. (VIGEN., Qui nous départ.
prins. (FROISS., Chron., XV, 205, Kerv.) Comm. de Ces., Annot., p. 3, éd. 1576.) (R. DEHOD.,Meraugis, ms. Vienne, f° 4d.)
MALQUERANT , mau., adj., malveil- MALSONNANT,adj., qui sonne mal : Sages hom son mautalant quenvre.
Langaiges malsonnans. (1467, Ord., (Rose, Richel. 1573, P (Ji".)
lant, qui cherche à faire du : mal
XVII, 44.)
La vint li quens Tiebauz a eus, De ceste responsce eult li comtes de
Monfort grant matalant et se retrai ar-
Vers le duc mauqueranz e fens.
(BEN., D. de Norm., 11, 20404, Michel.)
MALSOUFFRANT, adj., impatient : rierre. (FROISS., Chron., II, 271, Luce, ms.
Doit amoncelé et ensanle assanlé aver et Et est courouseus et malsouffrans. (Des Amiens, fO 53.)
VII Plannettes, Richel. 2485, fo 13 V°.)
malquerant ensegnent. (Li Ars d'Amour,H. Por matalant. (J. DE STAVELOT, Chron.,
199, Petit.) MALSUIVRE, mausuyvre, verbe. p. 96, Borgnet.)
MALSAGE, mausage, aige, adj., qui à
— Act., accompagner son
désavantage : Les barbares enflammez d'ire et de
Camille, éd.
:- maltalent. (GEORGES SELVE',
n'est pas sage, insensé Si tost que les gens du duc faisoyent 1547.)
Delirus, mausages. (Petit. Vocab. lat.- une emprise contre ceux de Gand, des ils
A quoy le roy condescendit, comme ce-
franç. du XIIIe s., Chassant.) estoyent malsuivy par les cloches
villages qui avertissoient de l'un a l'autre. luy qui leur portoit et avoit conceu un
0 peuple fol, mausaige, quiers tu estre (O. DE LA MARCHE, Mém., p. 382, éd. 1616.) maltalent de cette condamnation. (PASQ.,
Vers ton Seigneur par ce recompenseur ? Var. de l'éd. Michaud (I, xxvii) mansins, Rech., III, 9.)
(B. DESPERIERS,Cant. de Moise, Poitiers 1551.) qu'il faut lire mausuis.
Depuis dix ans a prins aux boscageuses plaines
Et jusqu'à la fin du xviie s. :
échouer :
De malsages ramiers el cent et cent douzaines. — Neutr., Ayant appris que toute la chambre
(GAUCH.,Plais. des Champs, p. 254, éd. 1604 ) Si fut mausuy en son emprise, et sailli- murmuroit et menaçoit hautement de lui
rent les Gandois a grosse puissance, et faire cent difficultés à sa réception, il n'y
MALSAVOIR, s. m., ignorance : mirent embusches sur le passage qu'il de- songea plus, et garda pour ces messieurs
Et s'aiment mielz le bon saumon voit passer, (0. DE LA MARCHF, Mem., 1.1, un maltalent qu'il leur a bien fait sentir
Que le bon livre Salemon ch. xxvi, Michaud.) dans la suite de son ministère. (CHOISY,
Mém., I. II.)
Et le fort vin de malsavoir
Que le bon livre de savoir. MALTAILLIÉ, mau., adj , mal préparé, Si celui-ci n'a que vingt-cinq ans, il est
(Sie Leocade, Richel. 19152, fO 31'.) peu capable : plus probable qu'il n'est pas atteint de la
rancune et du maltalent de ceux qui Estes vous chascun des manfez Ici a chevalier penible
étoient hommes faits, au temps de la Mautalentiz et eschaufez. E endurant e mautraible.
grosse querelle de l'avis aux réfugiés. (Le Pet au Vilain, Montaiglon et Raynaud, Fabl., (BEN., D. de Norm., II, 6723, Michel.)
(BAYLE, Lait., à M.-Régis, 6 oct. 1697.) III, 105.)
En qui est force plus penible,
Je n'ai aucun maltalent contre M. de Tant estoit mautalentis et correciez. Plus enduranz, plus mautraible.
Bonnecorse du beau poême qu'il a ima- (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., fo 302b.) (ID., ib., Il, 23485.)
giné contre moi. (DESPRÉAUX,Lett., à Bros- Amis, fait li rois, en vo foi !
sette, 1" avril 1700.) Ne soies si maltalentis. MALTRAIRE, - trere, v. n., souffrir,
irriter (Fregus, p. 48, Michel.) avoir du mal, être dans la peine :
MALTALENTER, mau., v. a.,
Garins est retourné, le chevalier de pris,
courroucer : Et Robastre avec li, fier et mautalentis.
Mes l'en voit ans plusors maltrere
Toz jors tant come il viveront,
Arriers alerent et tempterent (Gaufrey, 453, A. P.) Ne ja por ce Dieu n'en auront,
Den, et si le mautalenterent.
Et Bertran respondy de cuer mautalantis. Ainz conquerront la grant pnor
(Lib. Psalm., LXXVII,p. 314, Michel.) (CUVEL.,Vie de B. du Guescl., var. des v. 21678- D'enfer, la paine et la dolor.
Maltalenté, part. passé, irrité : 21696, Charrière.) (Bible au seignor de Berze, 120, Méon, Fabl.,
397.) ,
Il,
— Quar li rois estoit mout mautalentis et
Si se tira ung peu arriere et faisoit sem- mal senes quant il estoit en ire. (Es tories Tous pecheurs, et qui maltraira,
blant qu'il se vouloit reposer, mais Lan- Rogier, Richel. 20125, fo 100d.) De requerir ces sains s'apreste,
celot, qui estoit courroucé et maltalenté En quelque peril qu'il l'ara,
de ce que la bataille avoit tant duré, si Dont se retrest messires Loeis d'Es- A sa priere ne fauldra,
lui courut sus. (Lancelot du Lac, 3e p., pagne vers les logeis tous mautalentis. Dieux essaucera sa requeste.
ch. xi, éd. 1488.) (FROISS., Chron., II, 177, Luce.) (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 336 rO.)
Li roys fu si courouchies et si mauta-
MALTALEBTIF, - tiu, - talantif, - tal-
adj., irrité,
lentis sus les Flammens. (ID., ib., III, 319, — Infin. pris subst., mauvaise récep-
tion, mauvais traitement :
lentif,
- telantif, mau., ma., Luce, ms. Amiens, f° 85 vo.)
courroucé, de mauvaise humeur : Trop me puis de chanler taire,
MALTALENTIU, voir MALTALENTIF. Se biens m'en peust venir
Rollanz ad doel, si fat maltalentifs.
(Roi., 2056, Müller.) MALTÉ, mauté, s. f., méchanceté : De celi dont li maltraire
Me font la color pâlir,
Entre ens se lancent fiers et mautalentis. U lar malté penst estaindre (Chans. attribuée à Thib. de Marly, ap. Crapelet,
(Les Loh., ms. Vat. Urb. 375, (o T=.) Ester en paiz aample e bien. Vers sur la mort, p. 8.)
(BEN., D. de Norm., I, 564, Michel.)

tourment.
Forez, mautraire, vivre mal, au physique
Li quens Fromons si fa maltalentis.
(Ib., ms. Berne 113, f° 49e.) Ainz mnnta puis tant lor mallez
et au moral ; vivre dans la peine et le
E lur orribles crueltez
Fiert en la presse com bons mautalentis. Que.
(Ib., Ars. 3143, fO 23e.; (ID., ib., l, 811.)
Li bers monta fiers et mautalentis, MALTRAIT, - iret, s. m., mauvais trai-
Conen a lor felonie tement
L'esca au col, en cantel l'a assis. E lor mauté e lnr envie. :
(Gar. le Loh., 2° chans., Y, p. 168, P. Paris.) Ne m'en puis taisir
(ID., ib., II, 10391.)
Devant les autres, plus qu'ans ars ne traisist, Lor mautez saveit afrener. Que mon maltrait, en chantant, ne vos die.
S'en va li dus d'ire mautalentis. (ID., ib., 17431.)
(Poët. ms. av. 1300, t. I, p. 165, Ars.)
(Ib., 28 chans., XXXII,p. 95.)
Qoi le quer a plein de venim, Ja n'aura tant de maltret.
Vers vos seront no prince fier et mautelantif. Plein de mauté, plein de deslei. (Romant d'amors, Richel. 837, f° 123 rO.)
(J. BOD., Sax., xxiv, Michel.)
(ID., ib., II,
21913.). MALTRAITABLE,maltraitt., maltraict.,
Vers Tous seront no prince fier et maltalentin.
(ID., ib., Ars. 3142, P ~232°.)
L'evesque, u n'ont maulé n'orgnil. adj., intraitable :
(ID., ib., II, 23015.)
Et ge qui sui mautalentive Des or vous conterai ades Toutes gens sont si maltraictables.
Jurai comme foie chetive (De Ceux qui carolerent un an pour empeschier le
Com a son pere fn marie,
Que sot lai vorroie venchier. Pour sa malté, pour sa folie, divin service, ms. Avranches.)
(Perceval, ms. Montp. H 249, f° 252d.) Des trois rois qu'ele avoit guerpis. Aucuns. sont si rudes et si maltrai-
Car dans Guillaumes au cort nés li marchis (ID., Troies, Richel. 375, ~f° 68g) tables a ceulx qui se confessent, qu'ils les
Se siet tos tens corrociez et marris, Que il prist autre fame et si fn maries, mettent plusieurs foys en peril de damna-
Irez et fiers et moult mautalentis. Qui moult estoit diverse et pleine de malles.. cion. (Doctrin. de Sapience, fo 42, ap. Ste-
(Aleschans, Jonrn. des Sav., janv. 1857.) (Gaufrey, 10581, A. P.) Pal.)
Car li dus est dolans et moult maltalentis Cis tu drois bues qui t'engendra, L'esleu empereur, quand ce vint a
De çou qu'aves estet enssement assalis. Ne ja nature ne faudra, traitter ladite délivrance, fut trouvé si rude
(Chev. au Cygne, 4974, Reiff.) Bien li sembles de cruauté, et maltraittable, demandant choses si
De felonnie et de maulé. desraisonnables qu'il donnoit assez a
Lors vint Gaheriez et sep conrois, et (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, fO 107b.) cognoistre n'avoir vouloir d'entendre a
furent .III. m., et tuit molt prou, et se fie- aucun appoinctement. (BELLEFORESTS,
rent entr'els irié et mautalantif. (Artur, MALTENIR, mau., v. a., maltraiter : Chron. et Ann. de France, François IER,
Richel. 337, f° 50b.) S'il m'unt laidi e mautenu, an 1525.)
Assez le lor ai cher vendu. Les uns et les autres deviendront inso-
E voz Rainnier fier et matalantis. (BEN., D. de Norm., II, 22216, Michel.) lens et maltraitables. (Du VILLARS, Mém.,
(Girard de Viane, Richel. 1448, f° 6a.) VII, an 1556, Michaud.)
Il est matallentis. — Brouiller :
IIb., fO 7b.) Et me voelent vers vus mesler et maltenir, MALTRAITEMENT, - aictement, mau.,
Si a .1. paison pris, Et l'amur et la peis desfere et envanir. s. m., action de maltraiter, mauvais trai-
A quoi le très fut tandus et assis : (GARRIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, fO 80a.) tement :
Il l'en esraiche com homs matalentis.
MALTIME, voir MALOITISME. En tel manière que par le baston et
(Ib., p. 111, Tarbè.) mautraitementque il li avoit fet ele avoit
Aine li frans hom ne se vot rendre vif, MALTOURNER, v. n., se trouver mal : abortie la creature que ele portoit. (1313,
Arcb. JJ 49, f0 9 v°.)
Ains se desfent comme hom mautalentis. Quant Englentine l'ouyt, peu s'en faillit
(Huon de Bord., 8404, A. P.) que de courroux et d'ire ne maltourna. S'est dit jusqu'au XVIIIe s. :
Mautalentis et pris d'ire (Gérard de Nevers, I, xxvi, M. 1727.)
Maltraictement, m. Malacogimiento.
Li recommencecil a dire
Une ramprone moult amere. MALTRAIBLE, mau., adj., dur à la (C. OUDIN, 1660.)
(Uns Mir. N.-D., Ars. 3527, f°142d.) peine : Je luy renvoyois sans maltraitementtous
mes prisonniers. (Journal du corsaire Jean vais morceau qu'elle lui avoit baillé. (1480, mavesté, mavistieit, mavisté, mavoistié, s. f.,
Doublet, 1663-1711, Charavay.) Arch. JJ 206, pièce 254.) qualité de ce qui est màuvais,méchanceté,
Suisse, Fribourg, maltraitement, mau- frais, ceux qui se payent à lâcheté, mauvaise disposition :
vais traitement. — Mauvais E jel laissai remeindre en la malvaistié
la commune pour des réparations : de lur quer. (Liv. des Ps., Cambridge,
MALTRERE,Voir MALTRAIRE. Toutes personnes tenans jour et an leur LXXX, 11, Michel.)
demeure en la ditte ville, ou en sa ban-
MALTRET, voir MALTRA1T. lieue et franchise, y payant les mauvais Peresce semble malvaistié.
frais. (Cout. de Bruges, Nouv. Co.ut. gén., (WACE, Rou, 38 p., 10971, Andresen.) Var.,
MALTROUVÉ, adj., faux, controuvé : I, 573a.) malvetié.
Il se doubtoit que le roy de Sicile, le Roberz, ii quens de Moreting,
connestable. estoient alliez ensemble, — Deniers mauvais, reste d'une somme Qui une de malveisté n'outsoing.
faisoient une praguerie, ce qui fut mal- divisée, plus petit que le quotient : (BEN., D. de Nnrm., Il, 36694, Michel.)
trouvé, car ils n'y pensoient point. (Hist. Pour lequel compte ilz deurent chacun Vus m'avez [voulu], dame, hunir
d'Artus, Ill, convest. de Fr., Paris 1622.)
ung petit blanc, sauf que en payant chas- Pur vostre moveisté plaisir.
terme du jeu de cun un petit blanc, ilz avoient deux deniers (Tristan, t. II, v. 38, Michel.)
MALUCASE, s. m., mauvais, voyant laquelle chose,. et que Valor qui lor defent malvestié et paresse
longue paume, action de mal servir la difficile chose leur seroit de partir et paier Les semont et conduit et aprent et adresse.
balle: entre eulx cinq les dits deux deniers, qui (AUDIFROYLE BASTARD,Argentine, P. Paris,
Au mettre et livrer l'estuef sur ou ilz estoient mauvais. (1447, Arch. JJ 179, Romancero, p. 25.)
jouoient par icellui Tassin, ledit Tassin pièce 91.)
Cil vraiement ne seit estre beste celes-
eust failli et fait malucase, si qu'il sembla MALVAISEMENT,mauv.,mav., malvese- tiene qui apres celei vie repairet a la tevor
a icellui Jacotin sa partie adverse, et pour de négligence et la falenie de malvistiet
ce lui eust dit que ledit coup ainsi servi ment, malvaissement,mauvaiscement, mai- qu'il avoit laiet. (Greg. pap. Hom., p. 38,
ne valoit néant et qu'il avoit gagné. (1396,
Arch. JJ 150, pièce 177.)
veisement, adv., ma], méchamment : Hoffmann.)
Mais vos l'aves mavaisement meri. Qui si l'a blasmé de mauveitié. (Lancel.,
(Les Loh., ms. Berne 113, fO 16b.)
MALUER, v. a., souiller, violer : Richel. 754, f° 26a.)
Il maluerent sun testament, diviset sunt Et il me vorent vaisement mordrir. Se seroit malvoistiê.
del ire del suen volt, e aprimast li cuers (Ib., f 20C.) (Jeu parti, ms. Berne 389, f° 2 r°.)
de lui. (Lib. Psalm., Oxf., LIV, 23, Michel.) Et malvesemenl se regardent Hom ki aimme et veult estre ameis
Deus, vindrent genz en la tue heredited, Nostre pastor, qu'il ne nos gardent. Doit toute malvestiet hair.
maluerent le tuen saint temple. (Ib., (GUIOT,Bible, 814, Wolfart.) (MESSIRESGAISEZBRULEIS,Chans.,
ms. Berne
LXXVIII, 1.) Lat., polluerunt. Quident maiveisement avoir clamei ou 389, f 81 v°.)
Maluees sunt ses veics de lui en tut tens. respoudu. (XIIIe s., Pan, Arch. S.-Omer, De mauvilié, ne de folie.
(Ib ix, 26, Michel.) Impr., malvees. Lat., cart. AB XVIII, 15, fo 55.) (Rose, Vat. Chr. 1858, f° 34b.)
,
inquinatæ viae ejus in omni tempore. Quant il revint, se li demanda comme il Car mavaistes ne desmesure
En veie nient maluedp. (Ib., p. 144.) se contenoient : Malvaissement fit il, car il Ne puet soufrir sens ne droiture.
Impr., malvede. sont tuit vilain devenu. (Pluseurs miracles, (Josaphat et Barl., ms. Mt-Cassin, f° -iM
Richel. 423, fo 93b.) Mais malvaisteis qui tôt efface.
MALURE, voir MALEURE. Mauldil soit le preud'homme qui cheva- (Ib., p. 2, Meyer.)
MALURÉ, voir MALEURÉ, lier de la Table ronde vous fist, car. vous C'est aperte malvestes. (BEAUM., Cout. du
en estes mauvaisement dignes. (Lancelot Beauv., c. v, 6, Beugnot.)
MALUS, s. m., tourment : du Lac, t. III, fo 14, éd. 1533.)
Cremant la malvaitié du roy. (Vie S" Fe-
Tout ansi comme Tantalus, Malbeureusement : bronne, Richel. 2096, fo 23 rD.)
Qui en infer soeffre malus. —
(CHREST.,du Roi Guill.. 902, Michel.) Il fut rué de pieres et morut mauvaisce- Que sa mauvaitez ne corrompe les autres.
ment. (J. VAUQUELIN, Trad. de la Chron. (Riule S. Ben., ms. Angers, 1'° 17 vo.)
MALUSANT, adj., qui use mal : d'E. de Dynter, II, 6, Xav. de Ram.) Impr., Trespassuns de malvoistié a seintié.
Les meubles sont par cousturne au mnry mauvaistement. (Comment. s. le nouv. test., ms. Oxford,
attribuez et en peult faire sa volonté faisant Bodl., Douce 270, fo 31 r°.)
prQvidence advenante a la femme durant — A son détriment : Ceux ausi qui leuent les mauves. de lor
le mariage entr'eulx jusques a tant que le Quant les archiers vont au bois pour mauvetez. (LAURENT, Somme, ms. Chartres
mary soit trouvé malusant des choses. trouver les bestes, ils ne doivent mener 371, fo 2 ro.)
(Coust. de Brel., fo 37 v°.) que deux chevaux au plus. La cause si est Que les dites lettres estieint faulses et
que quant il y a foison de chevaulx, les malvaises en escriptnre et en seaul, la quel
MALUTILLE, adj., peu utile : bestes attendent mauvaisement. (Modus et
Racio, f° 77, ap. Ste-Pal.) faulseté et la quel malvaistié li devant diz
Par le saufconduyt inulille priors et li procureres estieint apareillié de
De malheur et Dame Fortune, Vous savez mauvaisement que ceulx qui mostrer. (Oct. 1294, J ett. de Byalriz, veuve
En ceste cité malutille sont du lignage d'Arnautl'enchanteur et de de Hug. D. de Bourg., Sept-Fonts-Val des
Je n'ay gaigné chose aucune. la secte hayent mortellement le roy Perce- Choux, Arnay-le-Duc, Arch. Allier.)
(R. DE COLLERYE,Ballades, III, Bibl. elz.) forest. (Perceforest, vol. II,f° 145, éd. 1528.)
La maulvaistié. (Ib.)
MALVAIS, malvis, mauvais, adj., mal- MALVAISISSIME, adj., très mauvais : Le roi d'Angleterre, en demonstrant la
heureux : Lo malvaisissime mon fill Gisolfe. (AIMÉ, felonie et mauvestié que il a conceue des
Chetive e malvise fni
Yst. de li Norm., VIII, 1, Champollion.) longuement contre nous et nostre reaume.
(2 sept. 1297, Lett. de Ph. le B., Arch. S.-
Quant puis jo el ore vus crui. MALVAISSEMENT, voir MALVAISEMENT. Quentin, 1. I, no 21.)
(Tristan, t. II, v. 20, Michel.)
MALVAISTIÉ, malvaistei, malvaisté, ma- Que conoissom nostre péché
— Mauvais morceau, poison : levaisté, malvaitié, malveisté, malvestié, E tote nostre malvazté.
Perrette la Baudoyne empoisonnale sup- (Vie du pape Grég., p. 82, Luzarche.)
pliant et lui bailla ung mauvais morceau malvesliet, malvesté, malvetié, malvazté, Encontre l'ennemy d'enfer lequel de
tellement que a cause de ce et depuis ledit malvistiet, malvisté, malvitié, malvoistié, mauvaytié s'efforce tant qu'il peu!t d'em-sa
temps il ne s'est peu ne ne peut aider maulvaislié, mauvaistié, mauvaisté, mauvai- pescher le sauvement des creaturfs hu-
labourer, ne gaigner sa vie, mais a tou- seté, mauvaisseté, mauvaitié, mauvaytié, maines. (Traité de tribulacion, Richel.
jours esté, comme encores est, en lan- 1009, f° 2 r°.)
gueur, et ce cognoissant ledit suppliant mauvaité, mauveilié, mauvestié, mauvesté,
afin d'avoir alligence et garison, et mauvetiê, mauveté, mauvatié, mauvistieit, Pees est a moi, et jeo irroi en le malve-
que
ladite Boudoyne lui voulsist oster le mau- liez de mon quoer. (Bible, Deuter., xxix,
mauviliê, mauvoieté, mavaisté, maveisté, 19, Richel. I.)
Asquels en tesmoignance de malvestiez pais, et qe pur nule maveisté n'est départi. MALVESEMENT, Voir MALVAISEMENT.
la terre fumante est deserte. (lb., Sagesse, (Lib. Custum., I, 124,28, Edw. I, Rer. brit.
x, 7.) script.) MALVESTÉ, voir MALVAISTIÉ.
La maveisté de nos ditz enemis. (1310, Mavistieit et fauceteit fait. (Psaut. lorr.,
de treugis, Rym., t. III, p. 212, je éd.) , Maz. 798, LI, 8.) MALVESTIÉ, voir MALVAISTIÉ.
Improbitas,mauvetié. (Gloss. de Conches.) Et te garde de convoitise, MALVEUILLEUR, s. III., celui qui veut
E quant Fouke les vist, si avoit suspe- De tricherie, de mavoistié. du mal, qui cherche à faire du mal :
cion de mavesté. (Hist. de Foulq. Fitz (GUILL.DEST ANDRÉ,Libvre du bon Jehan, 4183,
Charrière.) Pour doubte que nostredicte ville ne
Warin, Nouv. fr. du XIVe s., p. 86.) soit eschielee par aucuns comme cou-
Nulle ayne ne mauvatié. (1348, Arch. P Les demendeurs ne proposent pas contre reurs, compaignons, pillars, et autres
1376, cote 2712.) lui (le lieutenant) collusion, corruption malveuilleurs de nostre royaume. (1365,
n emauvitié. (1381, Grands jours de Troyes, Ord., iv, 582.)
Selonc la mauvistieit de lour contrueves Arch. X1a 9183, f° 31 ro.)
et mensonges. (Ps., Maz. 798, fo 70 v°.) En cas de corruption ou d'autre mal- MALVRS, voir MALVAIS.
De grant mauvaitié plain. (Ren. de Mon- vaitié. (BOUT., Somme rur., fo 5d, éd.
taub., Ars. 5072, f° 9 v°.) 1537.) MALVISEL, S. m., dimin. de malvis,
Mauvetié, iniquitas. (Gloss. gall.-lat., Qu'on face aulcune mauvaitié. (Ren. de mauvis :
Richel. 1. 7684.) Montauban, Ars. 5072, f° 58 ro.) Michiel Malvisel. (1437, Amendeet exploict
de la cour et jurisd. de l'eslect. en la vi-
Plusieurs presumoient que les dits cha- Mais quelle mauveslé ou bonté qu'elle conté d'Argentan, Arch. Orne.)
noinnes l'avoient fait de malvitiez, pour- eust faite, elle fut arse celluy jour. (Journ.
tant qu'il leur sambloit que M. de Lorenne d'un bourg. de Paris, an 1431, Michaud.) MALVISTÉ, voir MALVAISTIÉ.
averoit toutes les places de l'eveschies en Ne souffrirestre faict ou commis quelque
main. (J. AUBRION, Journ., an 1484, Lar- fraude ou mauvoielé. (1464, Ord., xvi, MALVISTIEIT, voir MALVAISTIÉ.
chey.) 317.)
Des mauvetiez et crudelitez qui entre eux MALVITIÉ, voir MALVAISTIÉ.
regnoient. (Orose, vol. II, fo 7a, éd. 1491.) On trouve encore au XVIIe s. :
MALVOIER, voir MARVOIEH.
Vous protestant, puis qu'on m'a chastié, Tu pretends finement, par cette mauvaitié,
Ne faire tort a nul, ne mauvaistié, Luy donner plus d'amour; à moy plus d'amitié. MALVOISDIE, s. f , tromperie :
Par quoy je Bois de justice repris. (REGNIER,Elegie zelotipique, Jouaust, p. 169.) Car cil ki apres lo visce de lor malvoisdie
(Deploration de Robin, Poés. fr. des xv" et xvie S., Par la peine qu'il vous plaist de prendre repairent az ploremenz, ja soit ce ke il
V. 243.) de nous escouter, vous ne descouvrirez pris soient, nequedent ne muerent mie.
Oublie ma mauvaistié. que trop les mauvaistiez et infidelitez de
l'un. (Job, Ler. de Lincy, p. 446.)
(CL. MAR., Psalm., xxv, p. 183, éd. 1596.) et les indiscrétions et importunitez
de 1 autre. (D'URFÉ, Astrée, II, 8.) MALVOISEUSEMENT, adv., par mé-
Mais nostre mauvaistié garde :
Ne peut tant envers Dieu qu'envers nous sa pitié. Ce mot se rencontre aussi dans des
(J.-A. DEBAIF, Poemes, I. VIII, Lemerre, II, 378.) écrivains du XIXe s. :
Li queiz tamis laissiez sor la table mal-
voisousement par avenant aventure brisât.
Ce sont les keurs de benine amitié, Les hommes n'offrent aux hommes que (Dial. St Greg., p. 56, Foerster.) Lat.,in-
Qui n'ont soupson, ni fard, ni mauvestié. mauvaiseté ou insuffisance. (EUGÉNIE DE caute.
(JAQ. PELETIERDUMANS,Louanges, p. 20, GUÉRIN, Journ. el lett., p. 398, Trébutien.)
éd. 1581.)
Au reste il a été conservé dans un grand
MALVOISIÉ, adj., malintentionné
De premiere abordee on va entrer sur la Li borgois sont félon et malvoisié.
bonté et mauvaisté des femmes. (G. Bou- nombre de provinces. Poitou, mauvaisité,
(Aiol, 954, A. T.)
CHET, Serees, III, éd. 1635.) méchanceté,malignité, Centre, mauvai-
Sa mauvaiseté luy avoit fait crever un seté, mauvaistié. H.-Norm., vallée d'Yères, MALVOISIN, mauveisin, mav., adj., mau-
œil. (Chron. Bordeloise, II, 204, Delpit.) pays de Bray, mauvaiseté. Guernesey, vais voisin :
Ayans ou employé leur mauvaistié ou mauvaisquié. Pic., mauvaiseté. Rouchi, Pesme home i ont e mauveisin.
abusé de leur simplesce. (LA BOET., Serv. mauvaisté. Wall., mâvasté.Champ,,Reims, (BEN.,D. de Norm., II, 30480, Michel.)
vol., Feugère.) Malt i unt Normant maveisin.
mauvaiseté.
— Action
mauvaise, méchante, lâche : (ID., ib., 28650.)
MALVAITIÉ, voir MALVAISTIÉ. Nom propre, Malvesin.
Dist l'uns a l'autre : Nos faisonz mavisté
Que nos n'aidomes cel da moisial membré. MALVAZTÉ, voir MALVAISTIÉ.
MALVOISINE, voir MALEVOISINE.
(Les Loh., Richel. 19160, ro 32d.)
D'ordure et de malevaislé MALVEIGNANT, mauvengnant, maven- MALVOISTIÉ,voir MALVAISTIÉ.
Se gardera et de péché. gnant, adj., qui est le mal venu :
(WACE,Vita S. M. Virg., p. 19, Luzarclie.) Comencent a crier tuit a une vois : MALVOLOIR, mauvoleir, malvouloir, v,
Jusque tant que li cuers me soit on piz crevez, Mauvengnant sire chevalier, mavengnant a., vouloir du mal à :
Por paor de morir ne ferai malvistez. sire chevaliers, que vos avec le traitor Je ne vous puis malvouloir ne hair.
(J. BOD., Sax., CXLVI,Michel.) vos estes mis, certes vos la comper[ez] Œuv., lit, 13, Bibl.
OtHLUNDE SAINT-GELAYS,
Legiere est malvaistes a faire.
chieremant. (Gir. le Court, Vat.Chr. 1501, elt.)
fo 53a.)
(Blancand., 1805, Michelant.) Ceux qui apportent mauvaises nou-
Vous ki aves tous jors gietees MALVEISINE, voir MALEVOISINE. velles sont coustumierement malvoulus de
Les malvaistes arriere dos. ceux a qui ils les apportent. (G. BOUCHET,
(Chev, as deus esp., 3314, Foerster.) MALVEISTÉ, voir MALVAISTIÉ. Serees, IV, 180, Roybet.)
Li rois no tient mie a jeus Chefs dcsestimez et malvoulus. (MONT.,
MALVEL, s. m., p.-ê. faute pour man- Ess., II, 6, p. 414, éd. 1595.)
Quant dite li fu et retrete tel :
La malvaistié que Kex ot fete.
(Mule sanz frain, 324, ap. Méon, Nouv. Rec., I, Et les la dame fa sa fille posee — Inf. pris subst., mauvais vouloir ;
11.) En son malvel moult bien envolepee. E qui a tel ovre s'essaie,
(Auberon, 400, Graf.) Drelz est teus en reseit sa paie.
Vilenie ne mauvaissetê. (1262, Bans aux
échevins, 00, Ass. s. les drap. de Douay, MAL VERSION, s. f., malversation : reus la puissent tuit cil aveir
f'4 vo,Arch. mun. Douai.)
Pour empesclier qu'il ne se face aucun
Qui maupensé e mauvoleir
Unt de boisera lor seignors.
Les autres malvaistez. (Serm., xiiio s., desordre, malversion, vollerie et larcin. (BEN., D. de Norm., Il, 32618, Michel.)
ms. Poit. 124,f° 3 r°.) (1568, Ord. pour la police et règlement du
Se bien et loiaument se ad porté en son camp, Variét. hist. et litt., 1,263.) MALVOULANT,adj., malveillant :
Ainsi de toy qui de cueur malvoulant, Mammelette: f. A little dug, breast, ud-
der. (COTGR., éd. 1611.)
MAMET, s. m.?
Tout desplumé, trenche de hault vollant Tuit cil qui ameinent charretee de ma-
Pour assaillir ce fort gerfault royal, Mammelette, f. Teta pequena. (C. OUDIN, quereaux et ne sont des oances aux bou-
En te monstrant aux muses desloyal, éd. 1660.) chiers doivent 12 deniers ; et se il n'i a
Tu te deçoys. plus de 8 cents, por chascun cent un denier
(CL. MAROT,Apolog. de Nie. Glotelet, CEuv., VI, MAMELEUX, mamm., adj., qui appar- la demi obole ; et se il i a mamet, il n'en
158, éd. 1731.) tient à la mamelle, qui a de fortes ma- doit riens, et cil qui le portent hors de la
: melles : ville ainssint. (Ane. Cout. d'Orléans, p. 473,
MALVOULEIZ, s. m., mauvais vouloir ap. Ste-Pal.)
Comme sont plusieurs qui ne laissent Mammeleux, of or belonging, to the
point leurs baynes, leurs malvouleiz de dugs ; also, having great dugs. (COTGR., MAMILLANE,adj. f., en forme de ma-
nuyre, de faire dommaige a leur prou- éd. 1611.) melles :
f,
chain. (ROB. CIBOLE, Pass., ms. Ste-Gen.,
vo.) MAMELIER, s. m., pis :
Quant li cuirs sera bien tanes, cascune
Il y a des figues que on dit mamillanes
qui ont semblance de mammelles. (Jard.
de santé, I, 191, impr. la Minerve.)
MALVOULOIR,voir MALVOLOIR. desdites pieches sera merqué du fer de.
vant dit, est assavoir le dos en le queue a MAMINOTIER, s. m., dévot à Notre-
MAMAYE, s. f., grosse pèche de l'Inde,
dont on fait de la marmelade :
le fleur du cuir, les pans au mamelier a
le fleur, et le creste es narines a le fleur.
Dame :
(Stat. des corpor. industr., XIVe s., Arch. Dominotiers, maminotiers,patenostriers.
Mamaye: f. A great indian peach whe- mun. Abbeville.) (RAB., Pantagruelime prognost., ch. v,
reof a kind of marmalade is made. éd. 1553.)
(COTGR., éd. 1611.) MAMELIERE, elliere, s. f., armure des
mamelles, du sein : MAMMONE, s. f., trésor, mammon, en
MAMBORNIR, VOir MAINBOURNIR. style biblique :
Deux mamellieres, et deux chaiennes
MAMBOUR,voir MAINBOUR. pour icelles mamelieres. (1352, Compte Saint Gregoire dit que nous les devons
d'Et. de la Fontaine, Arch. KK 8.) appeler (les pauvres) nos patrons et amis,
MAMBOURCQ, voir MAINBOUR. et leur devons donner de la mammone de
MAMELIN, adj., efféminé : iniquité, afin que quant nous defaudrons
MAMBOURNEUR, Voir MAINBOURNEUR. ilz nous recoivent en l'eternel tabernacle.
Chevallier mamelin estoit (J. GOULAIN,Ration., Richel. 437, f° 365 v°.)
MAMBOURNIE, voir MAINBOURNIE. Qui son seignor rescous n'avoit
A donc de mort et de prison. Personnes avares, qui ont leurs mam-
MAMBRER,voir MEMBRER. Ou qui n'avoit rescous pucele, mones plus a cœur que le vray et sincere
Meschine ou dame ou damoisele. service de Dieu. (PARADIN, Hist. de Lyon,
MAMBREURE, voir MEMBREURE. (Perceval, ms. Montp. H 249, fl 208e.) p. 63, éd. 1573.)
MAMBREUSE, voir MEMBREURE. MAMELOTTE, mamm., s. f., dimin. de MAMMUQUE, s. t., oiseau légendaire
MAMBURNIE, voir MAINBOURNIE.
mamelle : sans ailes qui ne se corrompt point après
Les mammelottes poinnans. la mort :
MAMBURNIR, voir MAINBOCRNIR. (Myst. de la Pass., ms. Arras, fO 126.)
Mammuque : f. A winglesse bird, or an
MAMEILLON ,
s. m., objet de forme
ronde servant à marquer la ligne juste
J'ay mis mon cuer en une lourde
Qui est très belle bacelotte,
unknowne beginning, and after déath not
corrupting; she hath feet a band long, and
Mais elle a la mamelotte so light a body, so long feathers, that she
d'une mesure : Aussi grosse que la cahourde. is continuallycarried in the ayre, whereon
Que tous cervoisiers aient leurs pos de (HENRYDECROY,Art et science de rhelorique, ap. she feeds ; some call her the bird of Para-
lot et de demy lot sy grans qu'ilz aient ung Michel, Poés. goth., foaiiii.) dice, but erronously; for that hath wings,
pauch par desseure leur mesure, et que, adj., qui a de grosses ma- and differs in other parts from this.(COTGR.,
MAMELU, éd. 1611.)
a chacun lot et demy lot, soit mis eu fa- melles :
chon de clou d'estain ung mameillon pour
monstrer qu'ilz tiennent leur mesure. Vostre sein pommelu, MAMY, s. f., servante :
(Slat. des brass., xiv8 s., Reg. des stat., Ferme, arrondi, non mamelu. Ici est morte la fille du prince et la mamy
p. 12, Arch. mun. Abbeville.) OEuv., II, 588, Travers.)
(VAUQ.DELA FRESNAYE, lui dit ainsy. (Myst. de S. Clém., p. 115,
Abel.)
MAMELETE, - ette, memelette, mamme- —
Fig., bien fourni, en parlant d'un épi:
lette, mammellette, s. f., dimin. de ma. Il y en a aussi (du blé) d'une autre sorte, 1. MAN, s. m., manne :
melle : qui a son espi mamelu. (Du PINET, Diosco- L'eau du rocher d'Oreb, et le man tonsjours frais.
ride, II, 91, éd. 1605.) (D'AUBIGNÉ,Trag., VII, Bibl. elz.)
Sa douce boucette
Senti et sa mamelete. MAMERON, mammeron, memmiron, s. m , Ainsi nulle douceur, nul pain ne faict envie
(Chans., Vat. Chr. 1490, P 112 v°.)
Si li vienent les mameletes
mamelon : Apres le man, le fruict du doux arbre de vie.
(ID., ib.)
Assez i vint grant aleure
Autresi comme .II. pometes.
(Blanchandin, Richel. 19152, fO 176'.)
De gent coper sa vesteure 2. MAN, voir MON.
Des chevens et du mammeron
Les rains, le pis, la memelette. Li copa l'en le sommeron.
(BRETEL,Tourn. de Chauvenc., 2568, Delmotte.) (RUTEB., Vie Ste Elysabel, Richel. 837, f 293d.) MANAKLE,maignable, maisnable, mana-
Impr., mevelette. vle, menauble, adj., habitable :
Note pourquoy les mammelles croissent
Aller cueillir les flourettes en temps de pubescence et non pas es
S'on vent maison manavle li sires en ara
Et faire
chapeaulx par les bois homnes. Je dy qu'elles croissent en l'ung le tierc. (1240, Ch. de Ren. de Hooucort,
Et les donnera ces fillettes et en l'autre et s endurcissentles testes : et S.-Aubert, Arch. Nord.)
Qui ont ces dures mamelettes, ont petis memmirons ou papillons. (B. DE Maisons manavles. (1355, Reg. du Chap.
Et qui chantent a haute voix GORD., Pratiq., IV, 14, éd. 1495.) de S.-J. de Jerus., Arch. MM 28, fu 15 ro.)
Ces amoureuses chansonnettes. Luy demanda a monstrer la mammelle Maisons manavles. (1397, Valenciennes,
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO nt.) de laquelle le mameron ou bout perdu ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Les orgueilleux sussent ma mammelette. avoit. (Perceval, f° 100b, éd. 1530.) Chef lieu sur lequel a maison manable,
(Acte, des Apost., vol. I, f° 3d, éd. 1537.)
Plus blanche fut que laict pur et recent terres labourables. (1400, Cart. de l'univ.
Benoistes sont ses vierges mammellettes. Des mammerons de la brebis issant. des chap. de N.-D. d'Am., fu 34 ru, Bibl.
(J. BOOCHET,Ep. fam., cv, éd. 1545.) (EST. FORCADEL, Traduct., le Songe d'Ov., Amiens.)
Et resserrez vos blanches mammelettes. éd. 1551.) Ouquel jardin a deux maisons, l'une
(CL. MAR.,Ballade de Caresme, éd. 1596, p. 274.) Wall., mamuron. maignable, l'autre pour granche. (1404
Dénombr. de la Vie. de Couches, Arch. P Proiez le roi et menaide et merci. Corneline est piere asses laide ;
308, f° 120 v°.) (Les Loh., ms. Montp., CO43e.) Mais sages est qui le manaide.
Auquel lieu a deux maisons, l'une ma- En vont au roi, pour ta merci proier, (Lapid., B 460, Pannier.)
nable et l'autre pour grancbe. (1414 , Aveux De Frommonet menaides et pitié. Cf. MANAIER.
du bailliage d'Evreux, Arch. pl 294.) (Ib., f° 50b)
Bou.rgois manans et habitans de nostre Proiez Girbert et menaideet merci. MANAIE, manaye, maneie, menaie, - aye,
dicte ville de Paris,aians maisons manabtes (Ib., f 187e.) mennaie, manee, manoie, menoie, s. f., puis-
en icelle. (1431, Arch. JJ 175, pièce 303.) De F. ait et manaide et pitié. sance, protection, droit, pouvoir, propriété
Hostel maignable. (1451, Denombr. de la (Ib., ms. Berne 113, f° 17e.) que l'on a sur une chose, discrétion :
Vie. de Conches, Arch. P 308, f° 17 v°.)
Or en ait Deus et manaide et pitié. Malt umblement merci querra,
Aperceurent autour d'eulx. grans murs (Ib., 1° 27f.) En sa maneie se metra.
et maisons manables, haultes et eslevees. (WACE,Rou, 3e p., 1011, Andresen.)
(Perceforest, vol. IV, ch. 13, éd. 1528.) Or en ait Dieus et menaide et pitiés.
Comment le roy avoit voulu alliener le f
(Ib., Ars. 3143, 53°.) Cum Rous au rei Eagleis ses enemis apaie
E cum chacuns se met deu tut en sa manaie.
Pré aux Clercz de la ville de Paris, en Or en ait Diex et manaide et pitié ! (BEN., D. de Norm., liv. II, Sommaire, t. l,
baillant a ferme ou moyson ledit pré a (Ib., 2e chans., Il, P. Paris.)
p. 241, Michel.)
tousjours ou a annees, a la charge d'y faire Quant il li prie et manaide et pitié.
des bastimens et maisons manables par S'en sa manaie vostre fil li metes,
(Li Coron. Looys, 2342, Jonck., Guill. d'Or.) En poi de terme l'avera mort jeté.
ceux qui en avoient fait la prinse de sa (RAIMBERT, Ogier de Dan., 10772, Barrois.)
majesté. (HATON, Mém., an 1557, Bourque- Q'il soit avec ses druz, si ait pais bone antiere,
lot.) Ne ja vers Guiteclin menaide ne reqiere. Metez vus en Deu maneie,
(J. BOD., Sax., LXXXIX, MicheL) Et n'i ait nul qui s'esmaie.
La quatrieme partie d'un manoir et lieu
que on nomme la mayrie de Sauviler, au- Que de ce fait n'ares manaide ne pardon. (St Brandan, 225, Michel.)
quel a maison manable, grange, estables. (Chev. au cygne, 82, Reiff.) Quant li pucelle oit ceu, si lor cheit as
(Pièce de 1585, ap. Beauvillé, Doc. inédits Hé! gentis hons, et car penses de mi, pies, et dist qu'ele se metrait en lor
concernant la Picardie, IV, 342.) Et c'or te prenge et manaide et merchi menaie ; lors se penerent de li bien faire a
Granges, estables et mareschaussees (Huon de Bord., 2101, A. P.) lor pooirs. (S. Graal, Richel. 2455, f° 143 v°.)
sont catheuls, mais maisons manables, Dieu reclama, le roi de paradis, Je me rent a vos et me met del tôt en
chasteaux, portes, fours et coulombiers Qu'il ait de s'ame et manaide et merchi. vostre menaie. (Lancelot, ms. Fribourg,
sont héritages. (Coust. gén. du Comté (Ib., 8401.) MS-'.)
d'Artois, 144, Arras 1679.) Hé ! franche riens, puis qu'eu vostre manoie
Se vos aves de moi manaide
Manable : corn. Habitable; which may Jamais ne vos porterai faide Me sui tout mis, trop me secourez lent.
be inhabiled, ordwelt in, (COTGR.,éd. 1611.) De la mort Cardroain mon frere. (THIB.IV, Chans., p. 44, Tarbé.)
Manables ou habitables maisons, habi- (Durmarsle Gallois, 4793, Stengel.) Et St Andrius dira ausi
tabiles domus, vel aedes. (NICOT, 1606.) Del tôt me rent a vo manaide; Que il convierti toute Alkaie
Maison manable. (1639, Almenêches, Faites de moi vostre plaisir. Et remist en la Dieu manaie.
Arch. Orne, H 10.) (Blancand., 5510, Michelant.) (MOUSK.,Chron., 3883, Reiff.)
Si s'agenoille devant els et lors rent Du tout sui en vostre menaie.
Manable, c. Habitable. (C. OUDIN, 1660.) s'espee et se met del tout en lor manede. (Vieille escoillie, Ars. 3114, fOta!,.)
— Habitant, demeurant : (Lancelot, ms. Fribourg, f°69d.)
en ma manaie.
Puisque t'es mis (Rose,
Et s'iroie prier et manade et par ion Vat. Ott., f° 10e.)
Toz dis est en eve manable.
(GUILL.,Best, div., 1885, Hippeau.) A trestons cheuls qui sont de mon estration. Puisque mis fies en ma menaie
(B. de Seb., xiv, 852, Bocca.) Tou servise prenJré en gré.
Ne seres plus o moi maimables. (lb., 2034, Méon.)
(De la Belette, Richel. 2168, f° 203 vo.) — Sorte de redevance consistant parti-
Se m'en covient sa menaie
Durable, permanent, éternel : culièrement en vivres et qui pouvait se Souffrir, keil greit kej'en aie.

Veirs Deus de Dea, lax de lamiere,
payer en argent : (WILLAME LI VIMERS,Chans., ms; Berne 389,
Manaide vero sunt Ili. panes tam in P 80 rO.)
De grant grandor saintisme e chere,
Cil que sen d'angele ne comprent,
quantitate quam in qualitate receptione Et vees chi m'espee autant conme g'en
D'omnipotensomnipotent,
digni et spatula similiter et .H. denarii. ai et le te renc, et me ma je del tout en ta
Maignable, igal eternaument.
~(1228, Cart. du chap. de N.-D. de
Lausanne, manaie. (Li Contes dou Roi Flore et de la
(BEN., D. de Norm., II, 21015, Michel.) Doc. de la Suisse rom., VI, 135.) Bielle Jehane, Nouv. fr. du Xille s., p. 138 )
Reci moi aa ta compaignie Magne menayde debent III. panes et Or, vous metez dou tout en la moie manaie,
On toi an ta menauble vie. unum membrum carnium et III. denarios Et je soie honnie se je bien ne vous paie.
(Pats. J.-C., Brit. Mas. Add. 15606, f° 76a.) pro vino scilicet pro una cupa et caponem (Berte, 1415, Scheler )
in carniprevio. (Ib., p. 219.)
Quar je te vei eu oreison Car nus ne set, s'il ne l'assaie
Parvae menayde debent .n. panes et .1. Que c'est d'amors ne sa manaie.
Manable et en afflicion. membrum carnium. (Ib.)
(Vie de Sie Marguer.,41, Joly.) (JACQ.D'AMIENS, Rem. d'am., ms. DresJe, Kört.
Je ai donei en pure amone totes les 304.)
Norm., cour manable, cour qui tient à menaydes, totes les censes, et totes les
manaie, à discrétion, gra-
une exploitation rurale. Bessin, manâbe, autres choses que je avoie et que je re- — Servir en
habitable. clamoie ou cham qu'on dit dou chasne. tuitement :
(1266, Bellevaux,Arch. Haute-Saône, H 86.) Si j'ai servi en manaie,
MANA.DE, voir MANAIDE. En censes, en menaides, en justises. Gent guerdon en attent.
(1280, Lett. d'Othon Cte de Bourg., Belle- (PaM.M!. av. 1300, t. II, p. 547, Ars.)
MANADERIE,voir MANANDERIE. vaux, Arch. Haute-Saône, H 73.) Douce dame, ne creez mie
MANAEGE, voir MESNAGE. Cf. MANAIE. Que ce soit voirs, qoique nos die,
Qu'amors contredite soit vraie ;
MANAER, voir MANAIER. MANAIDER, v. a., traiter avec merci, Sachiez c'est servirs en manaie,
MANAGABLE, voir MESNAGEABLE.
avec ménagement : C'est une amor, si vaut, si vaille.
(Lai du Conseil, p. 115, Michel.)
L'amiraus i envoie Savari de Losenge
MANAGE, voir MESNAGE. Qui de la soie pirt li dist et fait entendre

En manaie signifie encore doucement,
Que les manaidera, se ni se laisent prendre.
MANAGHE, voir MESNAGE. (Roum. d'Alix., (0 63c, Michelant.) mollement :
Et cil nés manaidoil nient, Maint chevalierprist a ses mains.
MANAIDE, menaide, - ayde, manade, Ains les demenoit malement. Gifles et Blioblieris,
manede, s. f., pitié, merci : (Parton., t59, Crapelet.) Qui au gué perilloas fu pris,
Et l'OrguIllos et cil des Aies Bailler a manee les deniers des orphe- Compt. de l'exéc. test. de Thomas de Turby,
Ne poignoient pas en manaies, lins. (1362, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Arch. Tournai.)
Ains le parfaisoient si bien Bibl. Amiens.) Toutes manaderies, arbres, hayes et buis-
Que nus n'i puet amender rien. Pour le manee de .c. moutons dou roy, sons prochains estoient despouilles et mis
(REN. DE BEACJEU,li Biaus Desconneus, 5912, moutons du roy. (1365, ib.) au net. (J. MOLINET, Chron., ch. VII, Bu-
Hippean.) Baillier a manaie. (1405, Béthune, ib.) chon.)

Ménagement, merci, quartier, pitié : Cf. MANAIDE. MANANDIE, voir MANANTIE.
Quatorze conte li sunt chau au pie,
Qui tôt le prient et manaie et pitié. MANAIER, manaiier, manaer, v. a., MANANDIF, manendif, adj., syn. de
(RAIMB., Ogier, 140, Barrois.) avoir pitié de: manant:
Ci ne li porta morz manaie, Jettent pierres et quarreaux traient. Riches et d'avoir manendis.
Qu'ainz est en poi d'ure feniz. De nulle guise ne manaient, (Guy de Cambray, Richel. 24366, p.224a.)
(BEN., D. de Norm., Il, 3830, Michel.) Lancent dars et plommees ruent.
(WACE,Brut, ms., P 23 vo, col. 2, ap. Ste-Pal.) MANANDISE, voir MANANTISE.
Mes il c'i a point de manaie,
Puis qu'il les tient en son goitron. Donc point li sire de la Haie, MANANDRIE, voir MANANDERIE.
(GUILL.,Best, div., 1284, Hippeau.) Nul n'esparne ne ne manaie,
Il disoit ce qu'il avoit plaie, Ne nul ne Sert qu'a mort ne traie, MANANT, menant, mennant, mainant,
Mes de lui ot male manaie. Ne poet garir qui il fait plaie. maignant, adj. et s. m., habitant, qui de-
(ID., Rou, 3* p., 8595, Andresen.)
(Renart, Br. VI, 337, Martin.) meure, domicilié :
Et d'un baston li fist grant plaie : Cist le heent senz manaiier Touz qui sont manant el tenement de
Ne li porta pas de manaie. Si cum de la teste trencher, la vile de Drueul. (1279 ,Cart. de Ponthieu,
(Eteocle et Polin., Richel. 1420, fO 59d.) Cist de venir ne furent lenz Richel. 1. 10112, fo 350 ro.)
Od tiestotes lor meillors genz.
Ne cuic pas ke cil muire a honte, (BEN., D. de Norm., II, 21216, Michel.) Nostre mennant de Mes et nostre citain.
Qui muert por fine amour veraie. (1288, Hist. de Metz, III, 233.)
Mieus aim tel mort ke vil manaie. Mes Horn le[s] passa tuz de tules beautez,
D'ARRAS,l'Empereour Eracles, 4881, Si cum le voleit Deus k[i] maint en trinitez, Comment nostre cher fils, enfant, nostre
(GAUTIER cousin, nostre citain, nostre menant et
Massmann.) Ki mist a queor le rei k'il les ad manaez ;
Kar rien ne puet perir k'il vol[t] ke seit gardez. nostre aidant estoient et sont encor de-
Je vous proi, sire, par sainte carité, (Horn, 36, Michel.) tenus et prins. (1325, Rép. des Mess, au
De moi vous prenge et manaie et pité. Pape J. XXII, Hist. de Metz, IV, 17.)
(Huon de Bordeaux, 4446, A. P.) Cf. MANAIDIER.
Nos concitains et menans de nostre ci-
En remembrance de ton sanc MANAIIER, voir MANAIER. teit de Mes. (Mardi ap. Noël 1353, Cart.
Qu'issi fors, Dieus, de ton flanc de Metz, ms. Metz 751, fo 12 v°.)
Et de vo cors consacrè ci, MANAIS, voir MANOIS.
Je vous proie manaie et merci.
Quar je vey bien, par vostre semblant,
(Priere du sanc Jhesu Crisl, Richel. 837, CO26P.) MANANCE, megnance, s. f., séjour : qe vus n'estez mie de ce pays menant.
(Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr. du XIVe s.,
Mil cil atent bonne manaie Feissent estance e megnance ou dit clos. p. 87.)
Qui de celle plaie est plaies. (Mai 1320, Ste-M. de Boq.,Arch. Côtes-du-
(Rose, ms. Corsini, f° 8a.) Nord.) De tous marchans ou aultre menans de
la ville qui aient estes prains par les aver-
Mes cis atent bonne menaie Car ils acquierent lien es cieulx saires en leurs voyaiges faisans. (1405,
Qui de cele floiche est plaies. Pour faire eternelle manance. Hist. de Metz, IV, 565.)
(Ib., 956, Méon.) (MICHAULT, la Dance aux Aveugles, p. 117, éd.
1748.) Les menans et babitans en icelle ville.
Ja no te porterai menaie, (1409, Enq., Arch. Sarthe, E-3, 26.)
Se tu james passes la baie.
(Ib., 3213.) — Possession : Envoya inciter
Si c'est en cas reel, le demandeur en Les manant de Rivolte, qu'a luy se vueillent rendre
Leves tost sus, et si bouchies est mis en possession, et se c'est en meu- Ou qu'a sac seront mis, leur ville mise en cendre.
Tous les partuis de ceste haie, bles, il en est mis en saisine et manance. (J. MAROT,Voy. de Venise, Consult. de Dalviane
Et ne portes nului manaie : (BOUT., Somme rur., 18 p., f 9 1'0, éd. et Petiliane, fO 63 v°, éd. 1532.)
Il n'afiert mie a vostre non 1486.)
Que vous facies se anai non.
Que de lever des emprunts sur des
(Ib., 3702.) MANANDA, voir MANENDA. manans des villes de frontiere, comme
est tout le Piedmont, qui ne font aucun
Et ne portes nullui menaye. MANANDERIE, manandrie, manaderie, trafic a cause de la guerre, c'est traicter de
(Ib., Vat. Chr. 1492, f° 26e.) : l'impossible. (Du VILLARS, Mém., IX, an
s f., maison, habitation, résidence 1558, Michaud.)
Trop estes de maie menaie
Qui si m'avez despucelee. Ont illuec encontré, les une manandrie
Qui arsse avoit esté de le gent baptisie. Ils priverent du droit et privilege de
(Danoisele qui sonjoit, ms. Berne 354, 1° 1 12' ) bourgeoisie Romaine, les manans et habi-
(Chev. au Cygne, 17107, Reiff.)
Quar Diex aura de li et pitié et menoie. tants de la ville de Novocome en la Gaule
(Gir. de Ross., 2032, Mignard.) Selon la loy, seule mansion et avoir de devers l'Italie, ou Cesar de nagueres
ailleurs tous ses biens ne fait mie le ma- les avoit logez. (AMYOT, Vies, J. Caes., éd.
— Sorte de redevance, comme manaide: nant, si comme se ung home a en une 1565.)
Qe chil qi est tenans d'un iretage se ville la ou il est manant une maison tant
paine plus de metre son pooir en amen- seulement que il loue a aucun et n'y a - Qui habite, en parlant de choses
der le rente et le manaie q'il ne feroit autres biens,. ne doit estre entendu morales:
s'il n'i estoit baaus. (Vat. Chr. 1490, comme mananderie. (BOUT., Somm. rur.,
fo 145, ap. Ste-Pal.) 2e p., f 47d, éd. i486.)
Atant vous fineray l'istore
Et li contes des vrais amans
En particulier, intérêts d'une somme
Il jettoient pieres de fais qui rompoient En qui loiautes fa manans.
— tours et murs et thois de salles et de (Couci, 8166, Crapelet.)
prêtée : manandries. (FROISS. , Chron., IV, 279,
Et se doit li vile de Misele a Roais Kerv.) — Du sens de domicilié, manant a passé
.VIIlU. liv. en mennaie, et a Oudart Vike Les dictes tentes, paveillons et aultres à l'acception de riche, opulent, puissant :
xx. liv. en mennaie et a monsenieur Je- manandries furent extimees plus de .IIII. Chies un borjois menant et asasé.
han Le Dieu. VIII. liv. en mennaie. (1260, m. (Chron. des Pays-Bas, de France, etc., (Les Loh., ms. Montp., f° 257b.)
Athies, Arch. J 385, Dufour, Situât, (1,- Rec. des Chr. de Fland., t. III, p. 556.) Del treu et del convenant
nanc. des villes de Picardie.) De Denise qui fu meschine de sire Ni- Orent ostages avenant,
Des detes ke le vile doit en manaie caise, pour le loyer et ostage de la loge De Rome vingt et quatre enfans
(1260, Comptes de Montreuil,Douël d'Arcq, et manandrie[z] de dessuz la ditte maison, Des plus fors et des plus manans.
Rech. sur les comt. de Beaum.-s.-Oise.) ou elle demoura ung an et demi. (1451, (WACE, Brut, 2959, Ler. de Lincy.)
De petitet t'a mis en grant, .-. Lui et deus autres chevaliers Devant sa riche manantie
Et de povre t'a fait manant. Si estoient ses consilliers,
(ID., ib., 2837.) Avoit cil sa herbergerie.
Et si manant orrent esté (GEFF., .VII. Est. du monde, Richel. 1526,
E par lui est riche et manant. Tant commeil avoit rois esté. f°172a.)
(MARIE,Ysopet, XXIII, Roq.) (ID., ib., 2545.)
Li sénateurs tel manantie
Se bien le faitez, manant iestez et ri he,
MANANTIE, manentie, manauntie, me- Avoit, que li rois de Hongrie
De mes deniers voz donrai .v. c. livres. I vint, et luit si chevalier
(Jourd. de Blaiviet, 161, Hoffmann.) nantie, menauntie, manandie, mannandie,
Se peurent laiens herbegier.
Chascun (d'az) est riche et mananz.
menandie, mennentie, malandie, s. f., mai- (PRIL. DE REMI,la Manekine, 7715, A. T.)
(Floire et Blancheflor, 2" vers., 2681, du Méril.) son, habitation, demeure, domaine, ma- Por li aurez mult riche manantie.
Mult èsteit riches e mananz. (Rois, noir; bien, possession en général : Sires serez de tote Lnmbardie.
p. 195, Ler. de Lincy.) Ne remandra denier em abbaie, (Otinel, 643, A. P.)
Car menant sont et riche. Croiz ne calisce ne autre manantie. Ou mont n'a ville ne cité,
(BERTRAND, Girard de Viane, p. 9, Tarbé.) (De Charlem. et des Pairs, Romv., p. 162.) Chastel ne bourc ne manantie,
A Ruen mist grant manantie Que je n'i aye seignorie.
Qui leur amoine les neis et les chalans (Nie. DE MARGIVAL, Panthere d'amours, 332, A. T.)
Ne fnst la guerre Sinagot l'amirant, A Saint Oain en la abeie.
Molt fussent riche, assasé et menant. (WACE,Rou, 3d p., 703, Andresen.) La grainge et toute la menandie et tous
(ID., ib., p. 6.) le ressaige qui appant. (16 mai 1280, Cé-
A Troie sont li grant tresor lestins, maisons, 1e l., Arch. Mos.)
Que ses peres preudons estoit, De pailes et d'argent et d'or
Riches et combles et mennanz, Et de tote autre manentie. Qu'avant seront passes li .VII. ans et demie
D'amis, de grant avoir pouissanz. (BEN., Troie, ms. Naples, fO 14d.) Que Garins puist venir dedens sa manantie.
(S. Graal, 3858, Michel.) Je te donrai en Franche avoir et manandie. (Gaufrey, 788, A. P.)
(Aiol, 6341, A. T.)
Par mon chief, dist li Turs, teus noveles portes Et si vous di sus Dieu, qui ma foi a plevie,
Dont vos serois ancui menans et asasei. N'i avoit gent ne manandie. Que chel riche pales ou li or renambie,
(Gui de Bourg., 1712, A. P.) (Brut, ms. Munich, 1142, Vollm.) Ou les hautes tours sont et la fort manantie,
Or tu n'en soies et riches et manant. Aron tout quitement ains l'ore de complie.
Einsi li crut ades honurs et manauntie.
(Enf. Vivien, Richel. 24369, P 111a.) (GARN.,Vie de S. Thom., Richel. 13513, 5vo.)f (Doon de Maience, 10498, A. P.)
De dras, de pavoilons, de trex et de besanz, Se li pris demouroit dedans sa menantie.
Plusur ont poverté, li alquanz manantie.
D'or fin et de prisons, qui sont riche et menanz :
Tu cil qui iluc vindrent gaainerent itant
(ID., ib., f1 rO.) (Brun de la Mont., 2444, A. T.)
Dont sommez nous tous freres en ceste mannandie.
Que, tant com il vequirent, furent riche et me- De tote terre avez la seignorie, (H. Capet, 2187, A. P.)
[nant. D'oisels, des bestes e d'altre manantie.
(Adam, p 6, Luzarche.) Se donc n'estoit de nation, ou ne pre-
(Floov., 2513, A. P.) noit femme que fust de la nation de Mes,
El chié de rouge mer avoit herbergie et de la menandie de Mes. (1317, Hist. de
Et li dux de Borgoigne, qui est riches mena[n]z. Une cité malt bele plaine de manantie,
(Ib., 1431.) Metz, III, 329.)
Tant par ert bele et riche entur la peescherie
Car anuit vous ferai tous rices e mainans. Que trestote pessoit la terre de Sulie. Car en i.
fort avoit chascun sa manandie.
(Prise de Pampel., 5293, Mussafia.) (TH. DEKENT,Geste d'Alis., Richel. 24364, (CUVBL.,du Guescl., 8223, Charrière.)
Un livre nous escrist que en apele les anz : f* 14 rO.) Je croy que vela la maison
Qui croire le voudroit touz dis seroit maignanz. Je te desfen toute ma manantie, Ou Anne tient sa malandie.
(Prophéties d'Ezéchiel, ms. Rouen, dans le Bul- Ja n'i prendras vaillisant une alie. (GREBAN,Myst. de la Pass., Ars. 6431, f°175e.)
lel. de la Soc. des Anc. Text., 1883, p. 89.) (R. de Cambrai, 1881, A. T.) Var., manandie. (Ed. G. Paris, v. 21088.)
Il le ferait riche et manant. Et Floires dist : Laissiez m'ester, Sy ot ilz plux de mil lbz de dommaiges
(Couci, 2949, Crapelet.) Que ja por nule manantie en menandie, et l'eglise brullee. (J. Au-
Li plus rice et li plus manant. (FROISS., N'oblierai ma doce amie. BRION, Journ., an 1192, Larchey.)
Chron., IV, 289, Luce, ms. Rome.) (Floire et Blancheflor, 2e vers., 1726, du Méril.) Or nous en allons, je t'en prie,
Asez i metent pain et vin et farine, La bas en ceste manandie.
— Il avait quelquefois un
rég. indir.
: Et char salee et autre manantie, (Vie du mauv. riche, Ane. Th. fr., III,281.)
Rey furent fort et mul podent, Hauberz et eimes et espees forbies. Impr., manaudie.
(Mort Aymeri de Narb., 691, A. T.)
Et de pecunia manent.
(ALBBRIC,Alex., 19, P. Meyer, Rec , p. 282.) A bnez et vaches et autre menantie.
— Droit de l'habitant de la commune :
Gentilz fu de parage, et d'aveir fu mananz. (Girard de Viane, p. 82, Tarbé.) Et s'uns hom de manantie qui mansist
(WACE,Rou, 28 p., 72, Andresen.)
el tenement de le glize fust jugies a mort.
Clers et borjoiset rente et mueble (Mai 1247, Lett. de J. d'Audenarde, Arch.
Mananz est trop d'or e d'argent. Abandonerent en aie Nord.)
(BEN., D. de Norm., II, 6195, Michel.) Chascnn selon sa menantie.
(J. LE MARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres, Ke nous avons mis. fuers de la menan-
Avom del suen a sofisant f° 7b.) die, et de la paix, et de la justice de Mes,
E si'n sumes d'aveir manant. eus, lor cors et lor biens, et tous lor heri-
(ID., ib., 24511.) Je ne doins pas ma draerie taiges, kan k'il an ont.kefors de banlue de
A rentes ne a manandie, Mes. En teil maniere nos ne poons
Bains il mest, uns paisans Ains le doins a bon cevalier, jamaix reclameir, ne defendre par nulle
Qui d'enfans ert assez mananz
Douzefiz out granz e petiz.
; Doue en cambre, en bataille fier. justice, por la raixon de la menandie ne
(Parton. de Blois, 10287, Crapelet.) de la borgesie de Mes, ne ne les devons
(GUILL. DE SAINT-PAIR,Mont-Saint-Michel,265,
Michel.) Por lui tenroiz grant heritaige jamaix panre ne ressoivre a manans ne
Viles et chasteaux et citez, a borjois de Mes. (1287, Hist. de Metz, III,
Seignor, icelle terre, elle est tote par illes Se vos a feme la prenez 231.)
Et de bones cites menant et replenies.
(Aye d'Avign., 1413, A. P.) Assez aurez grant menantie. Et c'il avenoit chose k'il en prenissent
(Blanchandin, Richel. 19152, f° 184a.) nulz sans lou concel, ansi com il est si
E li borgeis sont riches e bien manent desour devis, il ne varoit niant, et se ne
De chevals e de mal, d'or e l'argent. Dedens les quels sis boniers se ma- seroit mies, ne bourjois, ne menans, et
(Ger. de Rossill., p. 339, Michel ) nandie est contenue. (Ch. de fév. 1242, perderoit cent livres de messains cil ke
Anchin, Arch. Nord.) panroit la mannandie, sans lou concel de
— S. m., serviteur : la ville. (1288, ib., III, 233.)
Ce fu fait si priveement ; N'a cité ne chattel, ne bourc ne manantie
Que je n'aie par force et par vertu conquise.
Fors sa maisnie seulement (Gui de Bourg., 66, A. P.) — Sorte de redevance :
N'avoit ; mais si menant i erent,
Qui dure ent se mervillierent Dient que de Guyon tenront lor mennenlie Et si a retenu ses menandies. (Sept. 1249,
De ce que li rois avoit fait. Et qu'i siront si homme toz les jors de lor vie. Lett. de l'abb. de Chatill., cart. 20, Arch.
(PHIL. DEREMI,la Manekine, 2041, A. T.) (Age d'Avign., 4044, A. P.) Impr., mennencie. Meuse.)
Et ai la moitié par tôt et cil l'autre, sauf Bref de manes. (ln., ib., fo 5 v.) toute doctrine leur seroit manque et inu-
ce que li abes et li couvens i retienent lor tile. (ID., ib., I. II, c. 3.)
menandiez. (Janv. 1256, Lett. du Cte de MANATIE, voir MESNATTIE. Ne voulant laisser mon œuvre manque
Bar, S.-Mihiel, Arch. Meuse.) et imparfait. (F. DE RABUTIN, Comm.,
MANAUNTIE, VOir MANANTIE. Epist., éd. 1574.)
Jouissance :

N'aurai d'amors manandie MANAUNTISE, voir MANANTISE. Mais manque en moi jamais ne sera l'amitié.
Se pitié ne vaint son talent. (P. DE BRACH,Poem., fO 7 vO, éd. 1576.)
MANAVLE, voir MANABLE.
(GAUTIERD'ARGIES,Chans., Dinaux, Trouv. artés., Par son parler ambigu et manque. (LA
p. 191.) MANBOR, voir MAINBOUR. BOD., Harmon., p. 53, éd. 1578.)
MANANTISE, manent., manaunt., ma- MANBOTE, voir MAINBOTE.
Sans besicles la visitation se fust trouvee
nand., s. f., habitation, maison : manque et défectueuse. (G. BOUCHET
Serees, III, 192, Roybet.)
,
Dunkes tot li moine emplirent lo cornant MANBOUR, voir MAINBOUH.
Il est fort peu d'exemples de vie pleins
de lur pere, et cel Basile boterent fors de MANBOURG, voir MAINBOUR. et purs. Et faict on tort a nostre instruc-
la manandise del monstier. (Dial. St Greg., tion de nous en proposer tous les jours
p. 19, Foerster.) MANBRER, voir MEMBRER. d'imbecilles et manques a peine bons a
S'el prent home por manenlise,
MANBURNIE, voir MAINBOURNIE. un seul ply qui nous tirent arriere. (MONT.,
Il ert tornez a covoitise. Ess., III, 13, p. 227, éd. 1595.)
(Parton., 6527, Crapelet.)
MANBURNIR, voir MAINBOURNIR. Sauf l'ordre, la moderation et la cons-
Conseillies nous ou manantise tance, j'estime que toutes choses soient
Puissions trouver ou berbegage. MANC, manque, manke, adj. et s. m., faisables par un homme bien manque et
(ALARD,Cesse d'Anjou, Richel. 765, f° 11 r°.) manchot, mutilé, estropié, privé d'un deffaillant en gros. (ID., ib., 1. II, ch. xxix,
Deduit d'oyseaulx a son estre
En l'air,
membre : p. 466.)
a mont, bien pres des cieulx E ert mans, et vos voi eschacier. Ou le compas, l'esquarre et la regle
Ou a sa manenlise Dieux. sont gauches, toutes les proportions qui
f
(G. DE LA BIGNE, 97, ap. Ste-Pal.) (R. de Cambrai, 2929, A. T.)
Meus voudroie estre d'un pié manc
s'en tirent, tous les bastimens qui se
Que volez vons, dit il, en ceste manandise! dressent a leur mesure, sont aussi néces-
(CUVEL.,Vie de B. du Guescl., 14885, Charrière.) Que tu enses maremenz. sairement manques et deffaillans. (ID., ib.,
(Renart, Br. II, 325, Martin.) 1. II, ch. xii, p. 397.)
As toix des manandises. (FROISS., Chron.,
III, 343, Luce, ms. Amiens.) Anieuse le cort sesir, Et falloit nommement qu'ilz eussent la
Laquelle alee le procureur desdits reli-
Qui n'ert pas petite ne manche. citadelle d'Anvers ; car leur revolte et vic-
(PIAUCELE, De sire Hain et de dame Anieuse, 270, toire demeuroit manque. (BRANT., Grands
gieux dit faire la separation de la terre de ap. Montaiglon, Fabl., l, 106.) Capit. estrang., 1.1, c. XXVII, Bibl. elz.)
monseigneur le duc et de la terre de
l'eglise, et que ses trois manantises sont Il i vont ci viel prestre et cil viel clop et Plus paroit que de nulle autre vigne la
en la justice de l'eglise. et le dit procu- cil manke. (Aue. et Nie., p. 8, Suchier.) laideur de ceste ci, quand les branches de
reur substitut de Boiscommun dit que la Se li sers est mances ou d'autre maniere ses arbres se treuvent manques et défec-
separation des terres et justice est au qu'il ne puetfere nul servise a son signeur. tueuses. (OL. DE SERR., Th. d'agrie., m, 4,
dessus des dits trois hostels et un pou éd. 1805.)
oultre. (1395, Information au somm. des
titres
de
de t.
Douy, tice
la I!, de Beaune, ap. Le Clerc
fo 32 r°, Arch. Loiret.)
.xxx. manc et .LU. boçu furent guéri.
(Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., P 139b.) — Qui manque, qui est dénué :
Ce prélat, qui n'estoit manque d'argu-
Comme le suppliant eust prins a louage. Un chevalier fu navré el bras en une mens, respondit a Montbazin qu'en tout
a Amiens une maison ou manandise. bataille si que la main pendoit au bras, en ce qu'il luy avoit mis en avant c'estoit se
(1455, Arch. JJ 183, pièce 30.) tel maniere que les mires et les amis con- vouloir tromper a escient. (Du VILLARS,
Nous avons bonne manendise
seillierent que ele fust coupee, mes celuy Mém., VI, an 1555, Michaud.)
En ce temple cy tout ouvert. qui avoit esté preus ot honte d'estre
(GREBAN,Mist. de la Pass., 11367, G. Paris.) manc, si fist mettre la main en son lieu et Sans toy, douce Santé,
lier de drapeaux. (Legende dorée, Maz. La Force et la Beauté
— Droit de séjour : 1333, f# 106b.) Sont manques de puissance.
Hors pris ausi ceux que ne sount mie (RONS., Od., V, VI, Bibl. elz.)
Il sana etguary ung homme manc,
conversauntz et continuement demorauntz ayant la main seche. (De vila Christi, Le dessein en fut beau, et conscieneieux:
en les hundres, tout eyent manauntise. Richel. 181, f° 76d.) mais, a mon advis, un peu manque de
(BRITT., Loix d'Angleterre, fo 73b, ap. Ste- Nous tuons, dit Seneque, nos enfans, prudence. (MONT., Ess., 1. II, ch. XXXIII,
Pal.) s'ilz sont manques, debiles, imparfaits ou p. 485, éd. 1595.)
Biens, richesses en général : monstrueux. (FR. DE SALES, ~Œur., II, 401, Et pourquoi permit il que ses paroles fussent
— Vivès.)
Ne li troi roi qui sont de Crise Si pleines de faveur, et si manques de foi'
U tant a or et manantise. (BERTAUT,Œuv., p. 446, éd. 1633.)
— Fig. :
(BEN., Troies, Richel. 375, fO 84b.)
Li reis Salomun fud eshalcied sur luz L'armee en resta fort manque et foible. — Gauche :
(BRANT., Capit. fr., Franc. 1, Bibl. elz.) Tu m'as ouvert le manque flanc
es reis de la terre en saveir e en riches Avccqoes cest yvoire blanc.
manentises. (Rois, p. 274, Ler. de Lincy.)
— Fig., défectueux, imparfait, incom- (J. DU BELLAY,Œuv., fO 102 vO, éd. 1597 )
Grant avoir et grans manantises plet : Argot, d la manque, à gauche.
Et grans richesces en a ~piises.
(Eneas, ms. Montp. H 251, P 148b.) Tant de or, tant de argent et de rame MANCEIS, voir MANSOIS.
Moult i trova grant menantise, fist faire monoie de manque poiz, et celle
Or et argent et dias de Frise.
(Chastoiem. d'un pere, Richel. 19152, fO Uh,)
qui estoit de poiz mancoit. (AIME, Yst. de
li Norm., IV, 39, Champollion.) MANCELE, s. f., manche :
Une pucele l'avoit pris,
Por quei se travallent il tant Metaphores, allegories, comparaisons, Si l'a en sa mancele mis.
De porchacier en mainte guise similitudes, energies, et tant d'autres fi- (Patton., 291, Crapelet.)
La terrienne manantise. gures et ornemens, sans lesquelz toute
(Ib., conte XXIII, 149, Biblioph. fr.) oraison et poeme sont nudz, manques et MANCELLES, manselles,s. f. pl., grands
debiles. (Du BELL, Illustr. de la lang. anneaux de fer avec lesquels le timonier
MANAS, manes, s. m., menace ? fr., 1.1, c. 5, éd. 1549.)
Brefs de manas, appels de felonie ou de est attaché à la voiture :
Qu'on ne m'allegue point aussi que les
meynpernours de mevnpris trové et poetes naissent, car cela s'entend de ceste Avalouere, coliers et manselles. (1397,
faillie en brefs de mands. (BRITTON, Loix ardeur et allegresse d'esprit, qui naturel- Bail, Arch. MM 31, fo 236 vo.)
d'Angleterre, f° 35 il, ap. Sle-Pal.) , lement excite les poetes, et sans laquelle Il luy alla souvenir que autresfois il avoit
bien sceu que il y atoit deux chevaliers chettes, sortes de manches pendantes qui deau que aile manchie. (1556, Reg. de ta
sur luy, lesquelz chevaliers avoient eu tenaient à l'habit et pendaient par der- cour des voir jurés du charbonnage, Arch.
leurs testes couppees grant temps par de l'Etat à Liège.)
avant, et les chevaulx aussi selon les rière :
mancelles de dessoubz. (Perceforest, vol. V, N'avoit mance ne mancheron MANCHIER, v. a., abaisser :
ch. 26, éd. 1528.) N'il n'a chape ne chaperon. Li duc atornoiant tuit et regardant as
Avalloueres, mancelles, chesnettes et (Dit du Barisel, Richel. 837, f° 3 r".) cites de ses anemis se combati pour eaux
autres harnois necessaires a charroyer. Le blanc se porte par jeunes filles en destruire et manchier lor honor. (AIMÉ
(1556, Compt. de Diane de Poitiers, p. 206, cordons et rubens,mancheronset coeuvre- Yst. de li Norm., VII, 4, Champollion.) ,
Chevalier.) chiefz.(Blas. des couleurs en armes, f° 39 r° Cf. MANC.
Pour retirer les coliers, seilettes, traits, éd. 1511.)
mancelles et autres outils pour les che- De mancherons, de braceletz, 1. MANCHISE, manchixe, s. f., défaut :
vaux. (LIEBAULT, Mais. rust., 1. J, c. v, éd. De gorgerins et de colletz, Tant par fu foible, la vie li feit manchixe.
1597.) De perles d'orient semez. (Pa8s. du Christ, 368, Boucherie.)
Mancelles : f. Great iron rings whereby (CORROZET, Blas. domest., Blas. du cabinet, Poés.
the thille horse is fastned unto a cart. fr. des XVeet XVIes., VI, 266.) 2. MANCHISE, s. f., syn. de manchie :
(COTGR., éd. 1611.) Un mancheron a sa main, dont il se Hors rabattus le tirce part pour serres et
bouchoit le nez et la bouche. (SULLY, pilers, demeurt pour ledit bonier 4266
MANCELON, s. m., manchettes, garni- OEcon. roy., cb. xxxiv, Michaud.) manchises desquelles estimons chacune
ture qu'on met au bout des manches : Mancherons, brachialia. (FED. MOREL, rendre 10 traits dont les 15 traits font une
cherree. (1555, Reg. de la
Dictionariolum, éd. 1632.) des voir
Une paire de mancelons, qui povoient
valoir deux sols, six deniers. (1457, Arch. jurés du charbonnage Arch.cour de l'Etat à
Norm., Centre et Canada, mancheron, Liège.)
JJ 189, pièce 186.)
manche de la charrue. Tournaisis, man-
MANCEVIR, manchevir, mansevir, v. a., cheron, Boulogne, manceron, manchon. MANCHOIR, menchoir, adj., à manche;
avertir, aviser : mot ancien qui n'a été rencontré quedans
MANCHET, manquet, mancquet, adj., un texte du Nord de la première partie du
Se ces escoutes oissent gens esmouvoir dim. de manc, manchot, estropié :
pour traire par devers le ville,il se devoient dix-septième siècle :
retraire viers chiaus qui gardoient les He that hath but one bande, manquet, Cousteau menchoir. (1620, Halle de
camps pour yaus manchevir et aviser. manchet. (PALSGRAVE, Esclairc., p. 315, Béthune, ap. La Fons, Art. du Nord, p. 112.)
(FROISS., Chron., II, 125, Kerv.) Génin.)
Jamais li Escot ne l'euissent eu (Bervich), Apres sa fesle MANCHON,s. m.,manche de la charrue:
puis qu'il en estoient mancevi. Toutes fois S'en repentist : Je sais bien beste, Stiva, manche de la charrue, manchon.
li chastiaus demora as Escos. (ID., ib., IV, Dist il, j'ay femme deshonneste, (Gloss. de Garl., Scheler, Lex., p. 59.)
143, Luce.) Posé que des biens elle acqueste, Manchon de carue. (Gloss. rom.-lal. du
Le dit jour vinrent nouvelle a Metz, que, Elle est muette, xve s., Scheler.)
Toute sourde et toute manquette.
au propre jour que lesdits Lorains firent
leur entreprinse, et par parelle fasson, le (R.' GOBIN,Livre des loups ravissons, ch. v, éd.
— Garniture de la manche :
riche duc d'Allemaingne volt panre la cité 1525.)
Quatre pieces de pierreries pour un
de Noirenberch. Maix, comme on dist, lez Plulost faisoit l'aveugle et le mancquet. manchon, dont il y en a deux qui sont
~srsde la ville en furent mansevis par ung (BODRDIGNÉ,Leg. de P. Faifeu, p. 108, éd. 1723.) faites en mirouers et des panaches dessus,
homme qui estoit yssy hors de la cité Aucuns demourerent manchetz,les autres garnis de diamans, de rubis et d'opalles,
bien mattin, et tellement qu'il se prepa- boiteux. (P. MART., Rec. des Isles, f°88 v°, prisé quatre cens escus. (1599, Inv. de
ront dedens la cité pour les attandre. (J. éd. 1532.) Gabrielle d'Estrées, ap. Laborde, Emaux.)
AUBRION, Journ., an 1473, Larchey.)
Un capitaine manchet d'un bras. (BEZE, Bassin, manchon, manche de la charrue.
Et adonc quant les waites oirent le frap- Hist. eccles., III, 266, éd. 1563.)
piche des gens d'armes, ilh cornont leurs MANCINE, voir MANSINE.
cors, et cheaux delle fortereche commen- Il fit couper les bras a tous ceux qu'on
chont a crier aux armes. Et adonc vinrent peut prendre, qui des garnisons romaines MANCION, voir MANSION.
ilhs a leurs deffenses et lassont courir partoient. afin qu'en les voyant ainsi
trois cbanons sour leurs anemis. Et adonc mancquets donnassent crainte aux autres MANCIP, voir MANCIPE.
quant les gens Johans de Bearen veirent de faire acte semblable. (JEH. LE BLOND,
che que ilh estoient manchevis et perveirs, Val. Maxime, fo 79 vo, éd. 1579.) MANCIPATION, s. f., syn. fie testament :
ilh retournont arrier et dessent qu'ilhs Faignant avoir leurs membres langoureux, Feist et ordonna par ces presentes son
astoient vendus. (J. DE STAVELOT, Chron., Manquets, perclus, impotens, douloureux. testament, mancipation et ordonnance de
p. 363, Borgnet.) (Le plaisant Boutehors d'oysiveté, Poés. fr. des derniere volonté. (1542, Test. de Guill. du
xv* et XVIeS., VII, 180.) Bellay, Commiss. hist. et archéol. de la
MANCEZ, voir MANSOIS. Mayenne, Proc. verb. et doc., 1880-81,
MANCHAL,, men., adj., manchot : — Par extension : p. 177.)
Plantes diminuées, manchettes et tron- MANCIPE, mancip, manciple, maciple,
Des menchaux. (1263, Constit. de la quees. (Trad. de l'Hyst. des plant. de L.
Mais.- Dieu de Troyes, LXV, Arch. Aube.) Fousch, cb. CCLIV, éd. 1558.) s. m., esclave, serviteur, servant :
MANCHÉ, maunchê, mauncé, adj., à Dans le Haut-Maine on appelle man- Ainsi alarent li deciple
Par tôt lo mont et li manciple.
manches : quette une femme qui ne peut nourrir son (Pass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. 136'.)
Jupam manubiatam, mauncé. (Gloss. de enfant que d'un côté. Ansinc alerent li deciple
Neck., ms. Bruges, Scheler, Lex., p. 88.) Par tôt lou mont etli maciple.
Capam tranubiatam, maunché. (1b.,
MANCHEVIR, voir MANCEVIR. (lb., Brit. Mus. Add. 15606, (CI76d.)
p. 89.) MANCHIE, S. f., mesure de longueurqui Cist meesmes sont apeles mancips porce
comprenait 14 palmes : qu'il sont pris par mains d'annemis. (Di-
MANCHERON, s. m., dimin. de manche:
Trouvons y estre pour ung bonier
gestes, ms. Montp. H 47, 5e.) f
Les mancherons de vos charmes. 6400 manchies. (1555, Reg. de la cour des Mancipiolum, mancip. (Gloss. lat.-fr.,
(Rose, ms. Corsini, f°130e.) Riche!. 1. 13032.)
voir jurés du charbonnage, Arch. de l'Etat
En labourant il est quasi tousjours à Liège.) Dy moy s'il te plaist qa'il te semble
droict, se soustenant et appuyant aux De ce mancife feminal.
oreilles ou mancherons de la charrue. — Instrument avec lequel on me- (Therence en franç., f° 95b, Verard )
(COTTKREAU, Colum., I, 9, éd. 1555.) surait : Ne devois tu sçavoir que le principe
— Manche, bouts de manches, man- Avons mesures et reseawes tant a cor- D'ung philosophe est, qu'il soit ung mancipe
D'Angerona, qui en painctnre froide MANCQUET, voir MANCHET. 2. MANDE, s. m., huissier, sergent :.
Tient ung dnr mors et une bryde royde, Et de entendre procéder et besongner
Pour demonstrer du bec le grand danger? MAND, voir MANT. diligeamment en ceste reformation, de
(Apolog. de Nie. Glotelet, pour CI. Marot, à la suite jour en jour, prestement et sans delay,
des OEuv. de Marot, IV, 505, éd. 1731.) MANDABLE, adj., mangeable :
Mandibilis, mandables. (Catholicon, Ri- par les voyes et mandes qù'ils verront
Povres mancipes captivez sous la ban- plus convenables et meilleurs. (1405,
chel. 1. 17881.) Conflrm. des lett. par lesquelles le duc de
niere de toute asnerie. (CHRISTOFLE LAN-
DRÉ, Oecoiatrie, p. 906, éd. 1588.) Berry, lieutenantdu roy dans le Languedoc
MANDAGLOIRE, Voir MANDEGLOIRE. et la Guienne avoit établi les réform. gén.

Fém., mancipe : MANDAGORE, Voir MANDEGLOIRE. dans ces provinces, Ord., ix, 83.)
Donne voie au seingneur de prendre sa A oultraigé les officiers et mandes des
mancipe ou sa serve. (BERSUIRE, T. Liv., MANDAMENT,voir MANDEMENT. consulz. (1485, Liv. des Jur., Arch. mun.
f
ms. Ste-Gen., 62b.)
MANDAST, voir MANDÉ.
Agen, BB 19, fo 198b.)
MANCIPER, v. a., livrer, abandonner ;
Est permis aux mandes et maistres des
transporter, céder en toute propriété par 1. MANDAT, s. m., mandement : haultesœuvresde la presente ville, prendre,
tuer et approprier a eulx les oyes et
suite d'une vente, ou de toute autre ma- Icelluy pape Clenient suspendit Gaul-
tier, evesque de Poictiers, en bayne de guyetes. (15 fév. 1518, Régl. des Cons.
nière : d'Agen, Arch. mun. Agen.)
ce que ledit pape estant arcbevesque de
Ses parens l'avoient du tout mancipee au Bordeaulx icelluy Gaultier l'avoit excom- Faictes que toutes les nuits ung consul
service de nostre seigneur. (Mir. historial, munié par ung mandat de l'archevesque d'Agen se promene la nuict par la ville
Maz. 557, fO 16 ro.) de Bourges comme primat d'Acquitaine. avec les mandes. (16 fév. 1569, Lett. de
(N. GILLES, Ann., t. I, fo 311 vO, éd. 1492.) Monluc d Lalande, Arch. mun. Agen.)
Que pouvez vous attendre de luy (H. IV)
qui des le ventre de sa mere estoit mancipé 2. MANDAT, voir MANDE. Les consuls ont accoustumé faire ap-
a Sathan? (Advert. des cath. (r. aux cath. pourter a ung de leurs mandes et sergens
angl., p. 64, éd. 1386.) 1. MANDE, s. f., espèce de panier sem- ordinaires de la maison de ville une ba-
Estant mancipé a toute volupté. (Ib., blable aux gabions, grande corbeille à niere en toutes processions. (Test. et
Mém., Arch. mun. Agen, EE.)
p. 107.) deux mains ou poignées :
Mancipé, part. passé, consacré : Del millier de herenc, un denier (de Et au XVIIe s. :
— droit) ; de le mande de raies quatre de- Nominations annuelles. des mandes de
Nous les frequentons devotement comme niers. (1202, Enquête faite d Capi, Tailliar, la ville, des portiers, charretiers, etc.
lieux saincts, dediez, mancipez au service Rec. d'actes des XIIe et xme s. en lang. (1605-1654, Arch. mun. Agen, BB 11.)
et honneur de Dieu. (GRENIER, le Bouclier wall., p. 15.)
de la foy, f
63 ro, éd. 1580.)
Pour iiii. cloies de xvi. pies et .11. ser-
Mande s'emploie encore à Agen, au
: voirs et ii. mandes. (1326, Revenus des sens d'appariteur.
— Dépossédé terres de l'Art., Arcb. KK 394, fo 45.)
Ainsi a esté la noble maison de S. 3. MANDE, voir MENDE.
Georges destruitte et inatic e. (0. DE LA
U4, éd. Gbiots li corbellieres a vendu ses vans,
MARCHE, Mém., 1. 1, p. 1616.) ses corbeilles et ses mandes. (Dial. fr.- MANDÉ, mandet, mandat, mandast, s.
flam., fo Usa, Michelant.) , m., le lavement des pieds du Jeudi-Saint
Meuse, les Vouthons, manciper, émanci-
En avallant atout cordes, mandes plaines dans les chapitres et abbayes, et surtout
per. de feu sur ledit bois quy estoit mis contre
leurs murailles. (WAVRIN, Anchienn. Cron. l'aumône qui se faisait à cette occasion,
MANCIPION, mancipon, s. m., esclave : d'Englet., II, 136, Soc. de l'H. de Fr.) et qui se continuait pendant l'année sur
En cel meisme jour li pechieres morut, la caisse dite du mandé; cette aumône
et fu fais fius de tenebres et mancipions Pour le mande de merlans. (1400, Cart.
d'infer. (Vie de S. Franç. d'Ass., Maz. de Corb., ap. Laborde, Emaux.) consistait tantôt en distributions de pain
1351, f 87d.) Une grande mande quarree, pour mettre, et de vin, comme à l'abbaye de St Claude,
L'un fu paire .G., l'autre Folcon, chargier et amener par charroy, treize ta- tantôt en distributions de pain et d'argent,
bleaux de bois. (1451, Ducs de Bourg.,
E li enfant refurent chevalier bon,
no 1466, Laborde.)
comme à l'abbaye de Ste Croix, tantôt en
E tans ja refurent mal mancipon. distributions de vin et d'argent, comme à
(Ger. de Ross., p. 300, Michel.) Une grande mande d'argent, a mettre
l'aumosne. (U67, ib.) l'abbaye de S. Maixent :
MANCIPLE, voir MANCIPE. La ceine freiz et le mandet.
Nous avons trouvé douze mandes
(S. Brandan, 878, Michel.)
MANCIPON, voir MANCIPION. Pour bouter ce qui demourra.
(GREBAN,Mist, de la Pass., 12987, G. Paris.) La chaine feres et le mandé.
MANÇOINGE, voir MENÇONGE. Du pain plein une mande (Ib., Ars. 3516, f
103e.)
Bouter en ses boyaulx. Il font la chaine et le mandé.
MANÇOIS, voir MANSOIS. (G. CHASTELL.,Poés., à la suite de la Lég. de (Ib., f°103d.)
Faifeu, p. 168, éd. 1723.)
MANÇONGE, voir MENÇONGE. Tost est riche qui s'i commande,
Une grande mande d'argent, faicte en Nés li povres cui ele mande
MANÇONGEOR, voir MENÇOIGNEOR. façon d osiere. (1536, Inv. de Ch. Quint, A s'omosne et a son mandé.
MANÇONIER, voir MENÇONGIER.
ap. Laborde, Emaux.) f
(G. DE Comci, Mr., ms. Soiss., 33b.)
Tondre draps, brusler ung porchel, Et le jor de la çaine Dieu
MANCOR, s. m., p.-ê. méteil, selon Tiltre ung sac, lascher une mande. Faisoit son mandé de cuer pieu.
M. Léopold Delisle (Class. agric., p. 320) (Watelet de tous mestiers, Poés. fr. des xv° et (De Sainte Ysabiel, ap. Jub., OEuv. de Ruteb., II,
qui l'a rencontré dans une charte de xvie s., XIII, 160.) 399.)
l'abbaye de Fontevrault, en 1199, et dans Tous, jusqu'aux moindres, employeront Et si doins pour Diu au couvent de Vau-
plusieurs passages du Cartulaire de la Tri-
la veillee des longues nuicts, faisans au-
près du feu des paniers, corbeilles, mandes,
celes.c. remanant
sol d'argent au mandet a saint
nité de Caen. Piere, et le que jou ai a le Noe-
vans, et semblables meubles du mesnage. vevile au mandet a saint Amet pour Diu et
Nom propre, Willelmus Maincoir, dans d'agric., 1, 6, éd. 1805.)
(OL. DE SERR., Th.
por m'ame. (Testament de 1252, ap. Taillar,
les textes indiqués ci-dessus. Mande, mante,est resté dans la Picardie, p. 197.)
dans l'arr. de Valenciennes et dans le Et si laist aussi au mandet c'on fait
MANCOY, s. f., guérite ? Hainaut, spécialement pour désigner le chaskun an a St Pierre 4 liv. et 10 s. pa-
Pour fere une mancoy au clocquier de panier à deux anses dont se servent les risis pour achater un fierton d'iretage,
S. Estevene pour le wete dudit clocquier. au mandet
pour aidier a paier chaskund'avril
(1372, Lille, ap. La Fons, Gloss, ms., Bibl. maçons et les jardiniers. Rouchi, mande à hiretavlement. (Testam'ent 1273,
Amiens.) bercher, berceau. Arch. mun. Douai.)
En les .n. quarantaines chascun samedi .1. herbe trove, ce -m'es[t] vis, MANDELEE,- ellee, s. f., contenu d'une
faisoient mandat de .xm. povres as queue
il iftvoiènt lor pies et a chascun donoient Mandegloire l'escriz la nomme,
Samblance a de feme et d'ome.
mande :
chemise et braies et soliers nues. (Stat. de (GERV.,Best., Brit. Mus. Add. 28260, f° 90e.) .xvi. mandelees de cendre (1403, Compt.
S.-J. deJér., roui., Arch. B.-du-Rh.) de tutelle des enfants de Gossart le Paret,
Vint a la mandeglore, .1. peu en a osté. roui, parchemin, Arch. Tournai.)
Certains moines en l'abeie de cele ordre (Fierabras, 2209, A. P.)
(Cistiax) doivent laver les piez as autres Lievres, cournis, corbeaulx, agaices et
Vint a la medegloire, i. poi en a levé.'
en fesant le mandé. (CONF. DE LA R. f
(Ib., Vat. Chr., 3211.)
petits oiseaulx que les paisans rapportoient
MARG., Vie de S. Loys, Rec. des Hist., XX, par mandelees. (J. MOLINET, Chron., cb.
78.) La femele trueve une herbe que on CCCXII, Buchon.)
Aucuns de ses chappelains disoient apele mandragore. (BRUN. LAT., Tres., De le navee de puns une mandellee de
l'office du mandé endémentieres que il p. 244, Chabaille.) puns. (xvi* s., Additions que mectent oultre
lavoit les piez as povres. (ID., ib., p. 92.) Mandra, une herbe, mandegone. (Gloss. les Eschevins et Conseil de la ville de Douay
Le mandast des trois enfanz. Est debuz l.-fr., ms. Montp. H 110, f° 172 ro.) contre Loys, seigneur de le Walle et de
Mortaigne, Arch. mun. Mortagne.)
par led. reverend pere en son dit celier Hec mandragora, mandeglore. (Glass. de
tous les jours sy n'i a recept trois miches Glasgow, P. Meyer.) Il se dit encore dans la Picardie, dans
de pain et six pot de vin, et ce delivrent Mandragora, maindegloire. (Gloss. de la Flandre française et dans la H.-Norm.,
es trois enfans qui sont commis ou dit
mandat. (Racional de S.-Claude, fo 19 ro, Salins.) vallée d'Yères.
Arch. Jura.) Madregoles, mandragores.(XIVO s., Dar-
mesteter, Glosses et Glossaires hebreux- MANDELETTE, mandellette, s. f., dimin.
Et avec ce doit querir les poualles qui français, 1878, de mandelle :
convient pour faire le mandé au couvent. p. 39.)
(Pièce de 1377, ap. Felibien, Hist. de Il n'est herbe ne mandegloire Pour une mandelette ouyavoit .11. poises
Paris, IV, 634b.) Qui y puisse mettre remede.
(J. LE FEVRE,Matheolus, l, 480, Bruxelles 1846.)
de
des
:
poy .m. d. parisis. (1462, Comptes
rivieres d'Escault et d'Escarp, Arch.
Du mandé en l'église Ste-Croix d'Orliens. mun. Mortagne.)
(Compt. de l'H.-D. d'Orl., 1412-13, exp. De ces mandagores mit l'Histoire sur
comm. dom., Hôp. gén. Orléans.) Bible moult d'oppinions. (Ménag., I, 89, Une mandelette a mettre voires. (1571,
Mobil. de la halle de Béthune, La Fons,
Item ledit jour de la Cenne doit (l'ab- Biblioph. fr.) Art. du Nord, p. 115.)
besse) a chascune dame ung double et Une paire de mandagloire en ung estuy
une grant miche de convent pour les de cuir. (1380, Inc. de Charles V, n° 1911, Une mandelette a mettre les chandelles.
pauvres du mandé. (1500, Ste-Croix, Arch. Labarte.) (Ib., p. 112.)
Vienne.) Une ymage de mandegore. (Reg. aux Une petite mandellette de delyé osier.
Item tous les jours de quaresme madame test., 1412-28, fo 7, Arch. mun. Douai.) (Pièce de 1597, ap. Beauvillé, Doc. inédits sur
doit .XIII. miches et ung plain plat de la Picardie, IV, 365.)
mandé Ung petit coffret de cuir noir, ferré de
febves cuytes pour le qui se doit laton, ouquel sont deux madegloiresmasle Pic., Rouchi, Mortagne (Flandre), mande-
faire a S. Michel pour les pauvres. (Ib.) et femelle. (1420, Ducs de Bourg., no 4116, lette, petite mande, panier en osier très fort.
Au mandast. (Off. claust. de S.-Oyan, I, Laborde.)
Génin.) Et en ce temps fist on ardre plusieurs MANDELIIER, s. m., vannier, fabricant
Faire le mandast. (Ib.) madagoires que maintes sottes gens gar- ou marchand de mandes :
Pour faire et furnir le mandet commen- foy doient en lieux repos, et avoient si grant Le mandelier vend epusches. (1542, S.-
chant le vendredit après le jour Saint- croyoient en celle ordure que pour vray ils Omer, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Baptiste. (1576, Compte de la Table du l'avoient, fermement que tant comme ils
Dans les Ducs de Bourgogne, publiés par
St-Esprit de St-Pierre de Douai, Arch. ment beaux mais qu'ils fussent bien nette-
mun. Douai.) en drapeaux de soye ou de Laborde (Paris 1851), on trouve des mande-
lin enveloppes, que jamais jour de leurs liers rapprochés des tonneliers.
Wallon, mandé, pain de- chapitre, d'a- vies ne seroient pouvres. (Journ. d'un
près Simonon ; petite pièce qu'on donnait bourg. de Paris, an 1429, Michaud.) Var., Dans le district de Valenciennes et dans
ynadagloires. le Hainaut, on appelle encore mandelier,
aux chanoines, d'après Duvivier.
Et va trouver de mandegloire qui est une un vannier, un ouvrier en osiers. Wallon,
MANDEA, voir MANENDA. racine qui porte formed'onme et de femme manderlier.
àucunefois, et dient aucuns que se une A Lille il y a la rue des Mandeliers.
MANDEE, s. 1., levée de troupes : femme qui est brahaigne prent le mande-
Ses adversaires se sont hastez gloire qui ayt le semblance d'omme et le MANDELINIER,voir MADERINIER.
De faire nouvelle mandee mect en son lict elle concepvra. (Hist. de
De tonz les nobles de la contree. l'anc. test., fo 6% impr. Maz.) 1. MANDELLE, s. f, dimin. de mande:
(GUILL.DE ST ANDRÉ,Libvre du bon Jehan, 672, Et si vous dy que qui porroit finer d'un Les bouchiers doivent livrer le bois et le
Charrière.) vrai mandegloire, et le couchast en blans charbon pour la cuisine, et ce pour le pris,
S'il est gentilhomme et le prince face draps, et lui presentast a mengier et a boire et par le marché du bois qui se delivre en
sa mandee et son armee, la si dame veult, deux fois le jour, combien qu'il ne mengue la fourriere, et se compte par cent de bois,
il ira. (Quinze joyes de mariage, xli, Bibl. ne boive, cellui qui ce feroit devendroit en et par mandelles de charbon, soubs la des-
elz.) pou d'espace moult riche et ne sauroit pence de la cuisine. (O. DE LA MARCHE,
comment. (Evang. des Quenouill., p. 33, Estat de la maison de Charles le Hardy, Du
MANDEGLOIRE,- glore, manda., mainde., Bibl. elz.) tiers estât, Michaud.)
made., mada., mede., mandagore, mande- Mandragoras, gallice mandragore, man-
madagoire, mandragore 2. MANDELLE, s. f., syn. de mandil :
gore, mandegone, degloire. (C. EST., De lat. et grœc. nomin.
madregole, s. f. et m., mot conservé sous arbor., p. 49, éd. 1547.) Une mandelle de drap d'Angleterre et des
bas d'estaminet pour varlet. (1593, S.-
la forme mandragore, plante narcotique de MANDEGLORE, voir MANDEGLOIRE. Omer, apud La Fons, Gloss. ms., Bibl.
la famille des solanées : Amiens.)
En avril u en mai quant li clers tans remiere, MANDEGONE, voir MANDEGLOIRE.
1. MANDEMENT, mandament, mend., s.
Li mandeglore i est, c'a trover est legiere;
De croistre en la forest siut estre costnmiere-
MANDEGORE, voir MANDEGLOIRE. m., commandement, précepte :
Nus hom n'est si hardis qui le meust, ne querre, MANDEL, s. m., lavement des pieds : Lores ne serai cunfundut, cume je es-
Ne l'estuece morir d'une mort isi fiere ; guarderai a tuz tes mandemenz. (Liv. des
Ja ne pora aler ne avant ne arierg
(AoMm.d'Alixf° 53d,
Michelànt.)
Lesd. jour des Brandons, commance le
mandel, que dure jusques au Grand Jeudi.
Ps., Cambridge, CXVIII, 6, Michel.)
(1550, Man. admini. de Baume-les-Moines, Je acertes parlerai en tes mandemenz.
Joste paradis en un mont, Arch. Jura, Prost, p. 65.) (Ib., 78.)
Ilec ou creist la mandagloire. Et li souvint de la prise de la raançon
(GuILLAUME, Bestiaire divin, 3011, Hippeau.) Cf. MANDÉ.
que li dus d'Osteriche li avoit fait par le Si est bons mires mecinaus, MANDEOR, - deur, s. m., mandant :
mandement et par les prieres le roi Phe- Sages et çortois et loiaus, Li mandemanz muert quant li manderres
lipe. (MÉN. DE REIMS, 87, Wailly.) Si a toz pleins ses mendemens muert se la chose est encore entiere.
Et donnons encore a nos eskievins et De laituarres, d'oignemenz. (Ordin. Tancrei, ms. Salis, f°4e.)
(Du Con, Richel. 19152, f° 63.)
au conseil de no ville de Mons plein pooir :
et especial mandement de noditte ville Sebourc, un riche mandement. — Huissier
fremer et emforchier en le maniere qu'il (Baud. de Seb., n, 144, Bocca.) Hz ont retenu Hervy leBastard pour
leur sanlera miels fait que laissiet. (7 oct. La mere du bastard qui le coer ot dolent badel et mandeur du Conseil de la ville.
1315, Charte du comte Guillaume Ier d'A- Estoit sus les garites du maistre mandement. (9 déc. 1418, Reg. consul. de Lyon, I, 141,
vesnes, Arch. mun. Mons.) (Ib., XII, 428.) Guigue.)
Obeissance, voire aux plus rudes et dif- Chacuns dreça citez et torz et mandemenz. Que toutes et quantesfois que lesdits
ficiles mandemens du pere. (CHARR., Sag., (Florence de Rome, Richel. nouv. acq. 4192, conseillers, notables et maistres des mes-
1. III, c. 14.) tiers de ladite ville par l'advis d'iceux
f° 1 rl.)
conseillers seront mandez en l'hostel
Viens, ma mignonne Iris, et si jamais fidele Sens ce que l'on avoit mandei au dit commun ou ailleurs en icelle ville par
Tu as mes mandemens d'une vitesse isnele
executé. ç seigneur de Granson que li henemi mon- les mandeurs ou massiers de ladicte ville,
Au monde seigneur avoient grant mandement de genz qu'ils soyent tenuz y aller comparoir et
Mythologie, vin, 21, éd. 1607.)
(J. DE MONTLYARD, d'armes a Remieremont pour venir par assister, pour deliberer, conclure et ar-
— Gouvernement : devant Montjustin. (1346-47, Arch. Doubs,
B 8i, fo H rO.)
rester nosdicts affaires. (Privileg. de la ville
de Lyon, p. 3, éd. 1574.)
Contar vos ey pleneyrament
De l'Alexandre mandament.
Es lieus et mandamens devantdis. (1363, Devant luy marchoient les gladiateurs
(ALBERIC,Alex., 25, P. Meyer, Rec., p. 282.) Permiss. du maréch. d'Audeneham, Pr. de et maistres d'escrime, les mandeurs et les
UH. de Nîm., II, 284.) officiers de la maison de ville. (CAYET,
— Autorité, pouvoir d'ordonner, de Esdis lieux ou es mandemens d'iceuls. Chron. sept., p. 122, Michaud.)
commander : (Ib., p. 285.) Dans le Dauphiné, on appelait encore,
Ildoit avoir mandé toutes ses genz en Il vint en la cité de Toulouse la Gaillarde il n'y a pas longtemps, mandeur de ville,
quoy il a mandement. (Chasse de Gaston ou ses mandemens estoit. (FROISS., Chron., l'huissier de la mairie.
Phebus, ms., p. 287, ap. Ste-Pal.) XVII, 175, Kerv.)
Et faisoit la son amas de gens d'armes, MANDEQUIN,s. m., dimin. de mande:
— Levée de troupes : car ch'estoit ou ses mandementestoit. (ID., Mandequins a mettre les chaudetreppes.
Li rois d'Engleterre fist un très grant ib., XVII, 396.) (Compte du xve s., Lille, ap. La Fons,
mandement par tout son royaumme, et eut Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
bien quatre cens vaissiaux appareilliez sus A Lucemborgilh tint son maistre mandement. Ung blancq mandequin a le buee. (1539,
mer. (FROISS., Chron., IV, 354, Luce, ms. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 12412, Scheler, Béthune, ib.)
Amiens, fo 100.) Gloss. philol.)
Un blancq mandequin a la buee. (1620,
Qant il senti que il estoit la arestes, il Al mandement Charlon faisoit droit la sojour. Halle de Béthune, La Fons, Art. du Nord,
fist secretement un mandement des cheva- (ID., ib., 18189.)
liers et esquiers de la environ et prist p. 112.)
tous les arbalestriers de Saint Orner, et se — Dans la Bresse et le Bugey on
donnait
MANDER, - eir, maunder, verbe.
partirent de nuit. (ID., ib., IV, 329, Luce, le nom de mandement à certaines parties
ms. Rome.) du territoire, comprises sous une même — Act., commander, ordonner :
Le duc d'Orléans faisoit mandement de Trestoz orar bien los manded.
juridiction inférieure. Le mandementétait (Passion, 124, Koschwitz.)
gens d'armes de toutes parts. (Juv. DES une subdivision du bailliage, répondant à
URS., Hist. de Charles VI, an 1405, Mi- Cio li mandat que revenist.
chaud.) peu près à ce qu'étaient, dans d'autres (S. Leger, 87, Koschwitz.)
provinces,la prévôté, le ban, la châtellenie, Sa dame mande que il viegne.
— Lieu de ralliement des troupes, place le petit bailliage, etc. : (Perceval, ms. Mons, p. 12a, Poivin.)
forte; demeure en général : Monsieur Desdiguieres, mon cousin le Le segnour loe ki manda
En la vile e el bois fist herbergier sa gent, duc de Nemours m'a faict voir une lettre Le vente, quant il comanda
Le saen ostel fist prendre el plus hait mandement.
(WACE,Rou, 2e p., 1859, Andresen.)
que le cappitaine Peronet, qui commande Ke povre gens i fust nomee.
a Salleneufve, a escript au chastelain et (RENCLUS DE MOILIENS,de Carité, st. CLXV,7,
Done moi, rois, Vaseure la grant, sindicq de Chaumond, par laquelle, sui- Van Hamel.)
Et avec Nymes et le fort mandement. vant la commission que vous lui aves Et puis que ledit Heymeri fu seignor dou
(Ckarr. de Nymes, 495, Jonck., Guill. d'Or.) faict expedier, il luy demande quelques reiaume, mandeit il querre les homes de
En lor mesons et en lor mandement
fournitures et contributions de vivres ; et Chypre. (Ass. de Jér., t. II, p. 428, Beu-
Por els deffendre se vont apareillant. ay cogneu encores par ladicte commis- gnot.)
(Ib., 1394.) sion que vous y aves comprins les man-
demens de Curzilles, de la Ballue et de Je vos mans et comans ke vos prignies
Fraindrons ces murs et ces hauz mandemenz. Clermont en Genevois. (27 sept. 1600, vos fies de Richiemont de mon signor
(Prise d'Orenge, 1769, ib.) Lelt. miss. de Henri IV, t. V, p. 311, Berger Thiebaut conte de Bar. (1259, Briey, 12,
Tuit furent mort et livré a formant de Xivrey.) Arch. Meurthe.)
Et trébuche tuit li haut mandemant, Demander ;
N'i remest tors ne haus murs en estant. Mandement est resté en ce dernier sens —
(Girard de Viane, Richel. 1448, f 293.) dans la Suisse romande; on dit encore le Lors a mandé s'espee
Et teu gent assemblée
Rechus les a moult gentement, mandement d'Aigle pour le district d'Aigle Ki ne sont mie kaurenel.
A mont, el maistre mandement, (canton de Vaud). Dans le canton de (J. ERART, Bartsch, Rom. etpast., 111, 21,59.)
En la soie cambre demaine
Les chevaliers ansdeus enmaine. Genève on appelle le mandement la portion Puis manda .1. fasselon d'ierbe.
(Eteocle et Polin., Richel. 375, P 38h.) de territoire située sur la rive droite du (MOUSK.,Chron., 14520, Reiff.)
Et li baron s'en vont la sus, el mandement, Rhône : :
— Déclarer
La ou li dus seoit entre lui et sa gent. Ce printemps, la coquetière est venue La bataille li manc o mes armes u nus.
(Ren. de Montaub., p. 12, Michelaot.)
Et li en fez monta o maistre mandement
m'offrir deux de ces nouvelles poules
qu'on appelle cochinchinoises et que j'ai (Roum. d'Alix., f 6d, Michelant.)

Et a trové Renier et se femme o cors gent. prises parce qu'elles font, dit-on, des œufs
L'En- — Envoyer :
(Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f 26 VO)
aussi gros que ceux du Mandement. Revue
fant de l'Hôpital, Bibl. univ. et Mande saluz Pandras lo roi.
Amont, el maistre mandemellt Suisse, 1884, p. 262 ) (Brut, ms. Munich, 489, Vollm.)
Monte li dus et li barnes. Dites li que salas li mant.
IB. DEMONTR.,la Violette, 3073, Michel.) 2. MANDEMENT, voir MENDEMENT. (Rose, ms. Corsini, f° 128a S
Dis tans plus qu'il ne faudrait flours mandibule d'ung asne. (LE FEVRE D'EST., MANDOCINE, VOir MANDOUCENE.
A faire un mont jusques es ciex, Bible, Jug., xv, éd. 1534.)
Mant a vous salas et douçours. Reliquaire en argent! de la mantibulle MANDOIRE, mandore, s. f., espèce de
(JEH. LESCULEL, Chans., bail, et rond., XXVIII, monsieur Saint Louys. (1532, Compt. de luth dont les cordes étaient de laiton :
Bibl. elz.) la gr. command. de S.-Den., Arch. LL.) Cymbales, rotes, timpanons,
— Faireconnattre par un envoi : Derechef a veu ledict chef saincte Ag Et mandoires et micanons
Ge chant d'amors leal, on j'ey m'antente, gatte, sof la mentibulle de desoubz. (1555,. ~Iot, et cornes et douçaines,
Ne ge ne kier ke mes caers s'en repente ; Authent. des reliques de Ste Agathe, Arch. Et trompes, et grosses araines.
Mais mon signor de Gisoar veil mandrir de l'église de Tannay (Nièvre). (Cleomades, 17279, Van Hasselt.)
Ke c'est honoars de leament ameir. La chevre a dens en une chascune man- C'est toy pour qui ma mandore résonné.
(Chans., Richel. 20050, f° 157 r°.) dibule. (Jard. de santé, II, 22, impr. la Mi- (FILS. BRETIN,Louang. de sog
mesme, éd. 1576.)
Élever : nerve.)
MANDORE, VOir MANDOIRE.
La mentibule de Saint Vincent. (1595,
Dedens la tour maaditte qae fist mander Sansson.
(Chev. au cygne, 26613, Reiff.) ms. Richel. 12838, f°) 231.) MANDOSIANE, voir MANDOUCENE.
prés., terme de méde- Et au XVII. s. MANDOUCENE, - doussane,
— Mandant, part. :
Et moi je crois que j'ai la mentibuledé- doussiane, -ducienne,
- dousiane,
cine, en parlant des membres dont la - -dçsiane, -docine,
mise. (HAUTEROCHE, Crtsp. Medecin.) f., plus
fonction est de sécréter et d'envoyer les s. arme courte que l'épée et plus
matières : Mandibule est resté en style trivial. longue que la dague, appelée de la sorte,
Qui sont les membres mandans el rece- MANDIEN, voir MENDIEN.
suivant Le Duchat, apparemment de
vans ? — Les membres mandans et rece- quelque seigneur espagnol de la maison
vans sont l'estomach, le foye, les veines 1. MANDIER, s. m., sorte d'officier pu- de Mendoce, qui en avait inventé l'usage :
et autres. (J. RAOUL, Fleurs du grand blic :
Guydon, p. 33, éd. 1549.) Une mandoucene. (1527, Invent. de mer-
Mestraux, mandiers, sergens et autres cerie, Arch. Gir., Not., Brunet, 67-5.)
Repercussion est un renvoy d'aucune officiers ne pourront proceder pour crime
matiere fluante a aucun membre, environ Mit la main a son espee ou mandous-
a l'emprisonnement d'aucunes personnes
la partie mandante, ou environ autres par- sans expres mandement des juges. (Coust. sane longue en la desgaynant. (Acte du
ties du corps. (ID., ib., p. 66.) d'Aouste, p. 78, éd. 1588.) XVIe s., feuill. détachées des arr. du par-
lem. de Bordeaux, Arch. Gir.)
Les causes de fluxion procedent de la
partie mandante ou recevante. (PARÉ, 2. MANDIER, voir MENDIER. Une manduciennesans foureau de petite
Œuv., V, 2, Malgaigne.) valeur. (Inv. des arnoys, Liv. des ser-
Les parties mandantes, quant au flegme,
MANDILI, - dilh, mendil, petit manteau : ments, Arch. mun. Montauban.)
Icelluy Guillaume perça au suppliant Dagues, mandousianes, poignars. (RAB.,
sont le cerveau et l'estomach; quant a la son rnandilh, qu'il portoit en droit de son tD
colere et autres superfluitez, le foye et les l. III, prol., éd. 1552.)
veines. (JOUB., Gr. chir., p: 413, éd. 1598.) estomac. (1468, Arch. JJ 197, pièce 59.)
Un mandil d'estamet escarlatin. (Chos. Dagues, poignardzavoient et mandocinet,
chevalerie, qui appelle sur fait, d Bayonne d l'entrevue de Ch. IX av. Qu'a se deffendre de près l'on trouve saines.
— Terme de (GRATIEN DUPONT,SIEURDE DRUSAC,
le terrain : la R. Cathol., f° 4 v°.) Controverses
des sexes masculin et feminin, 1. II, p. 4.)
La response receue de la partie appelant M. de Guise avoit fait faire quatre beaux
que alors on appelloit mandant. (Les cous- et riches mandilz de veloux cramoisi a Mandosiane : f. A broad (and old fas-
tumes des chevaliers de la Table-Ronde, broderie pour porter sur les armes. (J. DE bioned) short sword. Mandoussiane. The
Mém. de la Soc. arch. d'E.-et-L., 1873.) MERGEY, Mém., an 1562, Petitot.) same. (COTGR., éd. 1611.)
Au lieu de casaque (il porte) un mandil.
part. passé, envoyé :
— Mandé, (LANOUE, Disc., p. 286, éd. 1587.)
MANDOUSIANE, voir MANDOUCENE.
Et les quatre membres maundez par MANDOUSSANE, voir MANDOUCENE.
quatre citez d'Engleterre et penduz par Mendil jaune. (D'AUBIGNÉ, Hist. univ.,
quatre cheynes de fer. (Chron. d'Angl., l. III, c. XII, 1e éd.)
MANDRAGORE, voir MANDEGLOIRE.
ms. Barberini, fo 58 v°.) Et pour la colation qui se fit a cette oc-
Tournaisis, mander, demander : mandé casion, demeura(pour payement) le man- i. MANDRE, s. t., étable, chalet, cellule:
dil du laquais. (ID., Fœneste, III, 17, Bibl. 0 aire s'el est destrempree,
mai bien si, je me demandebien si. elz.) La mandre dedenz arosee,
MANDERIN, VOir MADERIN. Cf. MANTIL. Les berbiz lait asez avront.
(Lapid., A. 779, Pannier.)
MANDET, VOir MANDÉ. MANDILH, voir MANDIL.
Et loup rapace Gisolfe maistre de tout
MANDI, voir MENDI. MANDILLON, S. m., dimin. de mandil, malice pensa de rompre la mandre dove
voir MENDIEN.
petit manteau : estoient li peccoire, pour traire ent li ai-
gnel, c'est l'abbé Gayfere. (AIMÉ, Yst. deli
MANDIAN, D'an mandillon son espaule vestit. Norm., iv, 43, Champollion.)
(RONS., Franc., I, Bibi. elz.)
MANDIANCE, voir MENDIANCE. Je dormois au soir dedans les mandres,
D'un mandillon de pourpre eclatant par la nue, c'est a dire logettes des pasteurs, ou Hz
MANDIBLE, s. f., mâchoire : Ou d'un vestement verd son espaale est vestue. font leurs fourmages. (BELON, Singulari-
Si luy oindez la mandible dessoubz la (A. JAMYN,Œuv. poét., to 65 v°, éd. 1579.) tez, I, 17, éd. 1554.)
gorge. (B. DE GORD., Pratiq., II, 21, éd. dimin. de mandil : Mandre : f. The cell of a monke, or her-
1495.) MANDILLOT, s. m.,
Leve l'ancre et despeche, sinon je te mit ; also, a hovell, or shedd ; a stall, or
Quant on le trayt aux tenailles, on le doit froteray si bien les espaules que d'un mois foddering place, for beasts, in the fields.
premier esmouvoir ou on pourroit grever (COTGR., éd. 1611.)
la mandible ou infistuler. (ID., ib., III, 26.) ne te faudra mandil ne mandillot. (J. MAU-
GIN, Noble Tristan de Leonnois, c. XLV, éd. cassuj., voir
Les dens sont membres consemblables 1586.)
2. MANDRE, MENOR.
ou officiaus spermatiques fichies en la du- Surcot ou manaillot. (FAVIN, Theat. :
resté des mandibles. (H. DE MONDEVILLE, MANDRIER, s. m., berger
Richel. 2030, Co 20°.) d'honn., t. I, p. 394, ap. Ste-Pal.) Et si diront a celluy mandrier qui maine
MANDIQUER, voir MENDIQUER.
lezdictes gelines. (Trad. du Traité d'Em-
MANDIBULE, ulle, mant., ment., s. f.,
- manuel Piloti sur le passage de la terre-
mâchoire : MANDISON, S. f., requête, demande : sainte, 1420, fo 25 v°.)
Les os des mandibulles. (H. DE MONDE- Alixandres, li rois ki cuer a de lion, Cf. MANDRE 1.
VILLE, Richel. 2030, fo 96a.) Otroie plainement toute te mandison.
Lhors print la maschoire, c'est a dire la (Roum. d'Alix., f° 9d, Michelant.) MANDROITE, s. f., obéissance ?
Le dernier vœu (des jésuites) qu'ils ap- Quilibet qui vendit sal in burgo comitis a ung meigneaul de molure. (Compte du rec.
pellent le vœu de mission, et lors ils , debet unam manee salis usque ad policem. du baill. de Dijon, 1448-40, Arch. Côte-
prennent le tiltre de peres. auxquels ils (XIIIe s., Reg. terrier de l'évêéhé de Nevers, d'Or, B 4499, f° 88.)
font profession de mandroiie, tant en ge- p. 115.) Agrandissement de la fenestre, ou a esté
neral qu'en particulier, qui est une vraie mis « ung mayneau de tuffeau. » (28 juill.
piperie. (L'ESTOILE, M., 2" p., p. 240,
Certaines manees de sel qu'ilz avoyent a
Gueret de rante. (Pièce de 1447, Arch.mun 1466, Compt. du R. René, p. 27, Lecoy.)
Champollion.)
Guéret, Soc. archéol. de la Creuse, 1877, Ou pignon de dessus l'autel de ladicte
MANDUCIENNE,VOir MANDOUCENE. p. 70.) chappelle a une fourme de maçonnerie
Quiconque amena sel a Bourges, St sur deux mayneaulx. .III. fourmes de ma-
MANE, s. f., case d'un colombier : Supplice a pour chascun cheval une me. connerie sur un maynel chacune. (1490,
N'est loisible a aucun tenant en censive nee. (Cout. de Berry, p. 333, La Thaumas Arch. K 272.)
d'avoir colombier a pied ayant boulins,
manes et trous jusques au rez de chaussee,
s'il n'en a titre et permission du roy.
(Cout. de Calais, Cout. gén., 1, 1101, éd.
1604.)
Mais sera bien loisible a toute personne
sière.)
Manee : f. A smal vessel, or measure
whereof 96 make but one minot. (COTGR.,
éd. 1611 )

Fig., grande quantité :


Deville.)
Aux massons qui taillent les maineaux
des fenestres de la chappelle. (Compt. de
dépens. du chat, de Gaillon. xvie s., p. 63,

La dicte fenestre sera a cinq meneaulx.


(1543, Collège de Mur, Arch. Finist.)

avoir volieres en son héritage, non excé- Argent ot assembleit, dont astoit grant mynee. Meneau de fenestre. The transome, or
dant toutesfois la quantité de .L. boulins, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 31720, Scheler, crosse-barre of a window. (COTGR., éd.
manes et troux. (GUENOYS, Conférence des Gloss. philol.) 1611.)
coustumes, fo 258 ro, éd. 1596.)
Les canones mandat, s'en y vint grant menee. Meneau, m. Cruz de ventana. (C. OUDIN,
part. passé, manié :
MANÉ, (ID., ib., 405.) 1660.)
Mané. Handled,banded, wielded, mana-
ged, often touched or used. (COTGR., — Echeveau de fil à coudre : Bourg., Yonne, Lasson, maneau, hochet,
éd. 1611.) Et toutes pieces de laingne oevre, .1. o.,li jouet que les enfants tiennent à la main;
dousaine de manees, .II. douissiens. (XIIIe s.,
MANEABLE, adj., durable, éternel : Tonlieu de Douay, ap. Tailliar, p. 460.) 2. MANEL, - eil, adj., de la main :
Notee est vie maneable. Morv., mannée, poignée. Berry, manée, Li rois veut bien c'on jut as billes,
(MACÉDELACHARITÉ,Bible, Richel. 401, f 31b.) mainée. Pic., mainée. Wall., manêie, botte, U a juré son doit manel
«
K'il veut c'on jut au brionel
MANEBRE, voir MANUEVRE. paquet : ine manêie di ranchez di hoûbion, Et a le croce par raison,
un paquet de sarments de houbion. Rou- Quant li gelee est en saison.
MANECEOR, voir MENACEOR. chi, manée, poignée, plein la main; éche- (THIB. DECHAMP.,Chans., Richel. 12615, f° 214d.)
MANECHABLE,voir MENAÇABLE. veau de fil à coudre. Tôt entor son doit maneil.
(JEHANSERARS, Chans., Poët. fr. av. 1300, III,
Cf. MANVEE.
MANECHABLEMENT, voir MENAÇABLE- 1088, Ars.)
MENT. 2. MANEE, voir MANAIE. Trop m'est larges au doit manel.
(De Gombert, 69, Montaiglon et Raynaud, Fabl.,
MANECHEMENT,voir MENAGEMENT. MANEER, voir MANIER. l, 240.)
MANECHEOUR, voir MENACEOR. MANEFLE, s. m., outil à l'usage des Que vous ares son gent anel

MANECHIER, voir MENACIER.


bouviers : Qu'ele porte en son doit manel.
(Rom. du comte de Poit., 268, Michel.)
MANECIER, voir MENACIER. Puis a pris i.manefle cort,
Toz li sans jusqu'el doit manel
De qoi li bouvier de la cort
Appareilloient leur atoivre. Et jusqu'al pié li esfui.
MANEDE, voir MANAIDE. (Du sot Chevalier, 271, ap. Montaiglon, Fabl., (Le Lai de l'Ombre, p. 66, Michel.)
l, 229.)
i.
MANEE, mainee, menee, mynee, s. f., — S. m., doigt de la main :
poignée, ce que peut contenir la main : Il a le manefle chaufé,
Ausi com li bouvier fesoient Por cest anel
Mes il venant vandront o leece, o leece Que ele trest de son manel.
Quant lor harnas appareilloient.
portant leur manees. (Psaut., Maz. 258, (Ib., 286.) (G. de Dole, Vat. Chr. 1725, fO 91c.)
fo 159d.) Lat., portantes manipulos suos.
— Il s'est employé avec le sens de su- MANELET, main., adj., dimin. de manel,
Dras donne et deniers a manees
As menestriers et as hiraus. borneuse de jeunes filles. (Leroux, Dict. de la main :
(BAUD.DE CONDÉ,li Contes de l'aver, 128, com.)
Scheler.) Or en faites chapelet
MANEGLIER, VOir MARREGLIEB. A vostre doi mainelet.
Cil aportent de la laigne, (NICOLEDE MARGIYAL, la Panthere d'amors, Richel.
Si gietent el fa a mainees MANEIE, voir MANAIE. 24432, fO 161c.)
Dont il cuiront des charbonees
Et si port on cest anelet
Du bacon. MANEIL, voir MANEL. Miex ou petit doit mainelet
(De Haimet et de Barat, Richel. 19152, fO 53 v°.)
C'on ne fait en nul autre doi.
Prendes encore avoec chou de vos manees, MANEIS, voir MANOIS. , (ID., ib., fO 162e.)
siles gietes tout bielement a terre. si 1. MANEL, main., mayn., meneau, mei-
qu'elle n'ait nulle vergoigne de bien gle-
ner. (Bib. hist., Maz. 532, fo 86d.) gneaul, s. m., poignée : L MANELIER,S. m. ?
Une merciere qui vendoit de lez le petit
Mondes, de chaleur enflamee De lur ceinture e de peitrels portais par le grand manelier. (1389,
Qui de t'amour est enflamez, Lient estreit les mainels, Co,nptes de Notre-Dame de Chdlons, Ri-
Du lait a petite manee. Puis firent lit en la bière chel. impr. L7K 10769, p. 6.)
(WATRIQ. DE COUYIN,li Despii du monde, 116, De bele flours et de feugere.
Scheler.) (G. GAIMAR,Chron., ap. F. Michel, Chr. angl,.
n., t. I, p. 57.)
2. MANELIER, voir MARREGLIER.
Manee, quantum manibus et brachiis.
(SYLV., in Ling. Gall. Isagoge, p. 59, éd. Tost furent trenché li fussel
1531.) De quai firent li mainel. MANENDA,mananda, menenda, mennen-
(ID., ib.) da, mandea, sorte d'exclamation affirma-
Sorte de mesure :
— séparation des grandes
tive et de serment de femme :
Li soners donera do setier une manee — Traverse ou Se dit l'une : L'andouille est belle.
de laide. (1260, Coust. de la Perouze, ap. fenêtres : Beni soit de Dieu le pourceau
Duc., Manata.) Au dessoubz des armes de monseigneur Dont est sorti boiau si beau !
Que je la manie un petit gari. (AIMÉ, Yst. de li Norm., i, 28,
eL lo riens le ville n'en devoit avoir, a cascun
Manenda, j'y prens appétit. Cbampollion.) desdis Cambe et Halard .xn. gros, et au-
(Serm. de l'Endouille, Poés. fr. des xve et xvie s., dit maneur .vi. gros. (1368, Lille, ap. La
IV, 89.) MANESIER, v. n., loger ? Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Qui est celuy que j'oy compter, La pucele e&t plus gente que n'est flors d'olivier, Ainsi qu'on le menoit en prison, il en-
Et tellement se contenter ? Sa mere l'en mena a l'ostel manesier, contra sire Jacques du Mortier, souverain
Ha ! mananda, c'est mon badaut. La nuit fist la pacele acesmer et baignier. prevost, au quemin, auquel il dist de re-
(JOD., Eug., I, 3, Ane. Th. fr.) (Enf. God., Richel. 12558, fO 27d.) quief qu'il avoit appellé et appelloit. Et
Mananda, ce pauyre jeune homme me MANESOM, voir MENOISON. ce nonobstant, on envoya et mist maneurs
faisoit pitié. (LARIV.. le Laq., IV, 2, Ane. en le maison dudit Philippe. (21 juin
Th. fr.) MANESTREL, voir MENESTREL. 1425, Rég. aux Consaux, Arch. Tournai.)
Oh ! A Jaquemin Brinbet, pour avoir esté ma-
que ne me voit a cette heure mon MANESTREUR, voir MENESTREUR.
amoureux ! Menenda 1 s'il m'ayme bien en neur en l'ostel deladilte feue. (1441, Compt.
habits de tous les jours, je croy qu'il de l'exéc. test. de Regnault de Viestram,
mes MANESTRIER, voir MENKSTRIER. Arch. Tournai.)
m'adoreroit maintenant que je suis brave
comme une petite princesse. (ID., le Morf., MANESTRURE, S. f. ? A Willaume de ,le Bave, sergent de la
II, 1.) prevosté d'eschevins,
pour son sallaire d avoir, du
Le manestrure d'ung puich. (1442, Bé- command esté maneur en le
Avant que cheminer ii fault sçavoir qui est thune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Celny qui les demande et tient le disner prest, Amiens.) maison Daniel Thieullaine, affin de le
Et s'il contente bien ; c'est le principal point. constraindre de mettre son argent au
Autrement, mennenda, la dame n'yra point. chambge pour accat de rente viagere, le-
MANETE,-ette, mannete, mainete, main- quel estoit de ce refusant, ou il vaqua par
(Complainte de la mere Cardine, Poés. fr. des xve nette, mainneste, menette, s. f., dim. de
et XVIds., III, 298.)
deux jours, pour ce .xn. s. (1452, Lille,
main : ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
On diroit, par mandea, que je serois un
fat. (CHOLIERES, les Apresdinees, VIII, Çainturete bien séant, En ces jours, furent mis maneurs, de
fo 288 r°, éd. i587.) Biau bras et bele mainete. par lesdits doiens, es maisons de tous
(MONIOTDEPAR., Bartsch, Rom. et Past., III, ceulx qui ne s'estoient rendus ne mis pri-
— Emmanenda, dans le
même sens : 44,39.) sonniers, mais se estoient absentez de la-
Et sovant jointes ses mainnestes s'age- ditte ville. (Chron.des Pays-Bas, de France,
Emmanenda c'estoit grand pitié que de etc., Rec. des Chron. de Fland., t. III,
le voir. (TAHUREAU, Prem. dial. du Demo noilloit devant l'autel. (Vies et mart. des
critic., p. 52, éd. 1602.) beneur. virges, Maz. 568, fo 301d.) p. 394.)
Ja alast Bauduins le monooie haper
L'on ne peut commettre gardes ou ma-
Mananda était encore usité au XVII9 Quant i.
angeles vint le manete combrer. neurs aux biens d'un manant desdites
siècle: (B. de Seb., n, 37, Bocca.)
seigneuries estans heritiers des lieux, ne
soit par le rendre insolvable, ou du moins
Elle disoit au duc, son neveu
nanda ! mon neveu, la maison de La Ro-
: Ma- Manette blanche com fleur de lis.
f
l'attirant; et audit cas, peut commettre
gardes et maneurs ou faire sequestrer le
(EOST.DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, 250b.)
chefoucauld est une bonne et ancienne Tant de petites façonnettes, bien en luy sauf. (Cout. de Haubourdin,xx,
maison; elle étoit plus de trois cents ans Petis gans, petites mainnetles. Nouv. Cout. gén., II, 931.)
devant Adam. (TALLEM., Hist., CXXXI.) (COQUILLART, Monol. Goquill., II, 211, Bibl. elz.)
De l'exclamation manenda on peut rap- — Fém., maneresse :
Mes genoulx femme dudit Collerant, pour son
procher la forme bourguignonne (Yonne) A le
Ont froitz ; aussi ont mes menettes.
(Farce d'un Amour., Ane. Th. fr., I, 217.; sallaire, paine et deserte d'avoir esté ma-
manneté, lanneté. neresse sur les dis biens le terme de huit
Cf. : jours. (1465, Compt. de l'exéc. test. de demi-
— Menotte, lien
ENDA.
sielle de Mambours, Arch. Tournai.)
MANENDIF, voir MANANDIF. Manica, manche de robe ou manette
comme chainne de fera mettre en prison 2. MANEUR, manneur, adj., syn. de
MANENDISE,voir MANANTISE. par lez mains. (Gloss. de Salins.) manable :
Non seulement ilz sont tenus en ses La cense d'Escaulecque se consistant
MANENT, voir MANANT. pieges ou manettes, mais ilz sont con- de maison
traintz par le frein de sa bride a luy obéir. en ung lieu manneur amasséd'eauwes, et plu-
MANENTIE, voir MANANT~E. mannable environnee
(CALV., Instit., 1. I, c. 17, éd. 1561.) sieurs aultres ediffices contenant parmy
MANENTISE, voir MANANTISE. Le marquis, de ses propres mains, luy jardins, pretz et chaingles, le nombre de
osta le cordeau du col et luy deslia les cincq bonniers huit cens ou environ.
MANEQUE, s. f., anse : manettes. (LARIV., Nuicts, I, i, Bibl. elz.) (26 juill. 1612, Partage des biens d'Ant. de
Une coppe d'or a maneque. (Voy. de Wallon, manete, sous-garde d'un fusil, Mol et de Jeanne de Ligne, Arch. mun.
Marc Pol, c. LXXXVI, Roux.) Mortagne, cote 72, pièce 7.)
etc. Suisse, Fribourg, mannettes, s. f. pl.,
MANEQUINT, s. m., bottine : claquettes. MANEURE, s. f., manière :
L'empereur Charles le quint 1. MANETTE, s. f., petite manne : Clers fu de ceeiz en escripture
Et fu de bele maneure.
Ne portant botte ne manequint, Pour certaine quantité de basnes, bar- (Hist. de Guitl. le Maréchal, 391, P. Meyer,
Avec ses finesses toutes raulx, paniers, manettes, palles, poetraulx
Fut fort tourmenté de ses gouttes. Romania, XI, 52.)
et autres menues choses nécessaires pour
(BRANTOME, Capit. etrang., t. l, p. 11, éd. ladite montaigne. (Comptes des mines de voir MANUEVRE.
1666.) MANEUVRE,
, Jacques Coeur, Arch. KK 329, fo 62 ro.)
MANER, v. n., rester, séjourner : MANEUVREE, voir MANOUVREE.
2. MANETTE, voir MAGNETB.
Se nuz des homes saint Pierre ke soit MANEVI, adj., dispos, alerte, ardent :'
manans fors de ces leus aloit maner de- 1. MANEUR, s. m., habitant :
dans ces leus. (Charte de 1235, Ch. de Tant se tait forz e fiers e manevis.
Car Dieux appareille dansions en appa- (Roi., 2125, Müller.)
Metz, no 9.) reillant maneurs et mansions. (Bib. hist.,
Maz. 532, fo 228 rO.) Gardes que al ferir soit chascuns manevis.
Cf. MANOIR. (Chans. d'Antioche, II, v. 511, P. Paris.)
voir MANAS. Gardien, garnisaire : Gardes que del ferir soit cascuns manevis.
1. MANES, —
A Jaqmon de le Cambe, Boulard Halard, (Les Chelifs, Richel. 12558,f 66b.)
2. MANES, voir MANOIS. et .1. maneur avoec euls" envoyes a Ane- Atant es l'archevesque Turpin le manevi.
MANESER, v. a., toucher:des mains : tieres en Weppes saisir les biens d'un (Gaufrey, 6397, A. P.)
bourghois la trespasset pour avoir l'escas-
Saint Benoit lui apparut, et lo manesa, sement de le ville, dont trouves fu que Cf. AMANEVIR.
MANEVRE, voir MANUEVRE. pace de .XXXII. jours, ensois que cil de En la voix d'esleescement
Mes les eussent, avec la cure d'un cheval Sera li sons de maingement.
MANEWARDE,s. f., poste avancé : qui fuit blessies, tant pour les despens du- (Lib. Psalm., XLI, p. 289, Michel.)
dict vallet comme pour foinc, lythiere et
Ons leur avoit dit que les Namurois ve- avoine. (1346, Arcb. Meuse, B 1853,
Mil ans apres le mengement
noient sur eaz pour combatre, et que ilh fo 33 ro.)
Fu envoies vers Abrahan.
avoient bien .XIIc. chevals, sens les pitons; (Poème sur le Nouv: Test., ms. Grenoble 1137,
et etoient quart de liewe près d'eaux, et Sont si très convoiteux en maingallies f° 1 rO.)
veirent cheaux de Huy. leur manewarde al que on ne les puet nullement assevir. Occision ou mengement de bestes. (Ha-
delà d'on grant feus sour une tiers. (J. DE (1434, Hist. de Metz, V, 306.) gins le Juif, Richel. 24276, fo 89 vo.)
STAVELOT, Chron., p. 252, Borgnet.) Il faut aux Allemands grand victuaille et Convivium, mengement. (Gloss. de Con-
grand mangeaille. (0. DE LA MARCHE, ches.)
MANGABLE, voir MANGEABLE. Mém., II, 3, Michaud.) ,
Et qui sçaroit les mengemens
MANGAN, s. m., mangonneau : Dont tout jour montent mengaige a Qui aux plaz pays en font voir
Firont tielz mangan qe giteront si grant Dynant de .XXIIII. chevals qui lasont a ma- Grant pitié en devroit avoir.
pieres qe. (Voy. de Marc Pol, c. CXLVI, gnalles. (J. DE STAVELOT, Chron., p. 574, (CHR. DE PIS., Poés., Richel. 604, f° 198 vO.)
Roux.) Borgnet.)
Les destriers et les hommes qui estoient — Démangeaison :
MANGANESE,s. f., sorte de minéral : a magnalles furent tous quittes aux frais Pruriginosus, sa, sum, plain de menge-
Manganese, f. A certain minerall which de cheauz de Dynant. (ID., ib., p. 576.) ment. (Voc. lat.-fr., 1487.)
being melted with glasse, amends the co-
lour thereof, there is also good glue, or Il fanlt penser de la mengeaille. MANGENELE, voir MANGONELE.
(Act. des Apost., vol. I, f° 87a, éd. 1537.)
black enamell made of it. (COTGR., éd.
1611.) Vous estes de toute la ville MANGEOIRE, menjouere, s. f., mâchoire :
Le plus grant maistre et le plus riche ; Menjouere de homme, faux, faucis; men-
MANGANIER, s. m., boulanger forain : Il ne faut point que l'en vous trische. joueres, fauces. (Gloss. gallAat., Richel. 1.
La cour fera peser tous les mois le pain Ne payes plus de ces tailles, 7684.)
des bolangers et manganiers. (1616, Stat. Car se ne sont que mengealles.
d'Arles, vers. française, ap. Duc., Manga- (Moralité de Charité, Ane. Th. fr., III, 386.) MANGEOISON,- goison, - joison, - gison,
nerius.) - geson, - genson, meng., s. f., démangeai-
Action de manger :
— son :
MANGEABLE, - jable,
- gable,être mangé :
men., A ceste cause noma il entre les bestes,
oiseaus et poissons, quelques animants
Se nous sentons en nostre lit menjoisons
mainjavle, adj., qui peut et ne poons dormir. (Evast et Blaq., Ri-
Asseiz est et bien puet soffeire ke nos vi- purs et nets, l'occision et mangeaille des- chel. 24402, f° 23 r°.)
quels il permit aux Juifs. (MAUM., Euv. de
tailles soient mainjavles, c'est teiles c'um Just., éd. 1594.) Se nos sentons en nostre lit manjoi-
en puist maingier. (Li Epistle saint Ber-
f
S. fo 265 vo,
sons. (Ib., Richel. 763, 40 vo.) f
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, 66 ro.) Mangeaille se retrouve sous la forme Et se trop grans mengoisons i estoit, de-
Le pain esteit mut manjable.
mangouailledans le patois bressan : lie le et l'arouse o eve chaude. (Frag.
(CHARDRY,Set dormans, 1141, Koch.) On vend le poisson en totalité ou au d'un liv. de medecine, ms. Berne A 95,
f° 29 ro.)
K'asez eiez de warnesture cent. Quand on a vendu la totalité,débit
l'ache-
De blé et d'autre chose profitable teur peut enlever et le poisson de et Manjoisons, lermes, roignes, plaies, ma-
Ke bone seit e a gent mangable. la mangouaille. (Slatist. de l'Ain, 1808, cles. (Ib., fo 31 vo.)
le Secré de secrez, Richel. p. 528.) dez euz est curee o .(Ib.,
(PIERRED'ABEBNCN,
25407, f 182d.) MANGEANT, mangnant, mengant, adj.,
f La mengenson
33 v.)
Mandibilis , menjable. (Gloss. lat.-fr., mangeable : Prurignosus, pleins de mangisons.(Gloss.
Richel. 1. 7679, f° 215 ro.) de Salins.)
J'ai des brebis sur la bruiere
De toute beste mangeable qui est traite Qui sont bonnes et bien mengans. Quant on a mangisons. (Liv. de fisiq.,
hors du royaume, paye la disime partie. (FROISS.,Poés., U, 343,45.) ms. Turin, fo 21 ro.)
(1383, Ord., XII, 136.) -
Le foie de pastinaca contre la mangeson.
Celle viande n'est pas mengable. (An- Bieste mangnante. (Acte de 1386, ap. (L. JOUB., l'Hist. des poiss. de Rondelet, I,
cienn. des Juifs, Ars. 5082, fo 28d.) Borgnet, Chron. de J. de Stavelot, p. 44, 1, éd. 1558.)
note.) Impr., maugnante.
Danrees mangeables. (Ordon. de Salins, Il fut tourmenté. d'une mangeson de
1492-1549, Prost, p. 11.) — S. m., garnisaire : poux et vermine par tout son corps. (BOL-
Le fruit de l'arbre appelé cranea est suf- Ne on ne doit pas les biens apeticier par SEC, Hist. de Calv., ch. 22, éd. 1577.)
fisamment mangeable. (Jard. de sante, I, gardes ne par mengans, mais delivrer as m.,dimin.de mangeur,
138, impr. la Minerve.) creanciers au coust des cozes. (BEAUMAN., MANGEREAU,s.
Herbe mangeable. (0. DE SERR., Th. Cout. du Beauv., ch. LIV, 6, Beugnot.) voleur, pillard :
d'agr., I, l, éd. 1805.) Si le dit on nng homme plein de vice,
MANGEARD, adj., qui mange, glouton; Ung mangereau, ung fol, ung coquardeau.
Bonne bouche, pour tost se paistre de feu mangeard,l'éclair : (Contredictz de Songecreux, fO 164 vO, éd. 1530.)
toutes matieres mangeables. (ID., ib., IV,
10.) Le fea mangeard qui se tourne et se vire De nos mangereaux les malices
En tourbillons courant de part en part. (Ce dirons nous) nous esventons.
MANGE AILLE, - gaille, - jaille, -jalle, - (RONS., Franc., II, Bibl. elz.) f
(J.-A. DEBAIF, les Mimes, 1. III, 126 v°, éd.
gallie, gealle,
- - geille,-jelle, men.,main., Ce feu mangeart auroit fait peu de chose 1619.)
magnalle, s. f., tout ce qui sert à la nour- devorant les edifices, s'il n'avoit quant et MANGERESSE, adj. f., celle qui mange
riture de l'homme et des animaux : quant consommé tous les enseignemens,
tiltres et memoires de nos ayeuls. (LA beaucoup :
Qui panroit p. an, s'il n'en joioit, il paie- MORLIERE, le prem. Liv. des antiq. d'A- Estrix, mangeresse ou gloutonne. (Gloss.
roit la mangeille. (1264, Rist. de Metz, III, miens, 3e éd., p. 98.) lat.-gall., Richel. 1.13032.)
216.)
Seiche menjalle. (Trad. de Beleth, Richel.
1. 995, fo 11 ro.) geur, dépensier.
Norm. et Canada, mangeard, grand man-

Nom propre, Mangeard.


Une mangeresse, qui menge a force et
devore. (R. EST., Thes.3 Estrix.)
Tout cela fait, il met la force mangeresse
L'en fait present de la teste et du pié De la flame au bûcher, afin qu'elle se paisse.
aux seigneurs, et cela n'est point men- MANGEILLE, voir MANGEAILLE. (JAMYN,Iliade, ch. XXIII,éd. 1606.)
gaille. (Mênag., II, 5, Biblioph. fr.)
.IV. libres pour les mainjelles des .v. MANGEMENTVmen.,main., s. m., action MANGERIE, mengerie, s. f., action de
chevalz et les despens dou vallet por l'es- de manger : manger, festin :
E garde qu'il n'ajuste mie mangeues, quand ils vont manger. (Du MANGEUX, meng., maingueux, s. m.,
FOUILL., Yen., fa 107b, ap. Ste-Pal.)
Mangerie sur mangerie.
(PIERRED'ABERNUN, le Secrê de tecrex, Riche!. Mangeues: f. Maste, akornes; any thing
mangeur :
25407, fis?".) that wild swine usually feed on. (COTGR., Par l'enhortement. d'un frere mendiant
Je ferai un grant mangerie. (La Maniéré éd. 1611.) mengeux de turtes. (L. DE PREMIERF., De-
cam., Richel. 129, fo 99 rO.) .,
de langage, p. 385, P. Meyer.) Guernesey, manjue, démangeaison. Maingueux de trippes. (1393, Noyon,
— Lieu où l'on mange : La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) , ap.
1. MANGEUR, mengeur, s. f., démangeai-
Mangerie, lieu où tout se mange, et con-
sume : hæc vorago. (MONET, 1636.) son : MANGHENIE, voir MANGONIE.
Aloen deffaict avec eaue rose et vin 1. MANGIER,men., megnier, s. m., repas,
— Gourmandise, voracité : blanc vault a la mengeur des yeulx. (Le
et en particulier repas que le vassal devait
Li temples de luxure et de mangeries, et gra.nt Herbier, fo 2 vo, Nyverd.)
de mescreanz estoit plains. (MacchabII à son seigneur un certain nombre de fois
6, ap. Ste-Pal.) 2. MANGEUR,mengeur, s. m.,garnisaire: par an :
Pour le grand degast de fueille que les Gardes et mangeurs. (Arrêt de la cour de Se les poez del siege départir,
magniaux font en ce temps la, estant alors Paris de la Pentecôte 1260, ap. Laurière, De vous tendrai ma terre et mon pais,
leur plus grande mangerie. (OL. DE SERR., Gloss. du Droit franc., t. II, p. 90.) L'an, deux mengiers; ja n'i porrez faillir.
Th. d'Agric., V, 15, éd. 1805.) Jasoit que il et se predecesseurs soient (Gar. le Loh., 18 chans., xvn, p. 57, P. Paris.)
Mangerie, habitude, et maniere de fort en saisine. de fichier estoz en terre, de Item les mengiers de Pomeroit. (1319,
manger : haec edacitas. (MONET, 1636.) mettre et establir saisineurs et mengeurs. Arch. JJ 59, pièce 484.)
(Pièce de 1361, ap. Varin, Arch. adm. de la
Mangerie, f. Golosina. Item, ruina. (C. ville de Reims, III, 223, Doc. inéd.) Item ung mengier sur le dit evesque
OUDIN, 1660.) chascun an pour le prevot et sergent du-
Par mettre en leurs hostels mangeurs et dit vidame, et un mengier chascun
— Exaction : gasteurs. (1413, Ord., x, 139.) l'eglise de Toussains es jours et en an, en
la ma-
En ce mesme temps plusieurs choses se Avoir estably gardes, et mengeurs en niere accoutumez. (Pièce de 1383, ap.
faisoient par les seigneurs, comme prinse l'ostel apres le trespas dudit feu. (1451, Brussel, Usage des fiefs, II, 758.)
de bleds. et se faisoient plusieurs men- Compt. de l'exéc. test. de Thomas de Turby, Apres un grant et notable disner et
geries par les officiers particuliers. (Juv. Arch. Tournai.) mengier, qui fut fait en une maison et ta-
DES URS., Hist. de Ch. VI, an 1407, Mi- Mengeurs, sont sergens ou autres mis d'Aubmalle. (1392, Arch. JJ 144,
chaud.) verne
, par le juge en une maison, pour y vivre pièce 81.)
Faulcetez, griefz, pillerie, mengerie, et menger. (BOUT., Somme rur., p. 234, Item chacun an ung mangier sur le
Exaction et toute tromperie. note de l'éd. 1611.) commun de Tine pour le dit gruyer, pour
(MARTIAL,Vig. de Charles VII, 1 II vo, éd. 1493.) son chevalier, pour son escuyer, pour
MANGEURE, - jure, men., main., s. f., l'escuyer de son chevalier, pour son grant
Faites que. imposts excessifs tant de
fois redoublez sur le sel necessaire a la mangeoire, auge, crèche : cheval, lequel cheval doit avoir demie
mine d'avene et chacun des autres che-
vie du peuple (soient) abbatus, et que Puet om dons croire ke cil soit Deus,
vaux qui sont ovec le dit gruyer au man-
toutes autres sortes de mangeries que les cuy om mat en la maingeure ? (S. BERN., gier chacun ung boisseau d'avene a la
publiques sangsues ont introduict en ce Serm., Richel. 24768, f° 31 v°.) mesure de Pithiviers, et
siecle, soient revoquees. (Nie. PASQ., Lettr., pour son oysel
Une très petite mainjure. (ID., ib., une geline, et semblablement son bra-
II, 19, éd. 1723.) fo 47 ro.) connier et son varlet qui moine ses
Cum l'envolopet en dras et cum lo mat chiens, et a chacun des chiens qu'i moyne
MANGESON, voir MANGEOISON. denree de pain. Et puent avoir ses sergens
en la mainjure. (ID., ib., fo 58 ro.) au dit mangier leur chevaux et chacun
MANGEUE, manjue, mangue, menjue, Ou seroit nule citeiz, s'eleoyvet ceu, ke cheval doit avoir ung boisseau quaer d'a-
mengue, s. f., appétit, voracité: sor ti n'en aust envie de cel très precious vene. Et doit estre servi le dit gruyer et
Ainsi la nuit comme le jour estavles, et de la glore de cele maingeure ? ses gens qui ovec lui seront au dit man-
Tant par est plain de grant menjue, (ID., ib., Ler. de Lincy, p. 532.) gier de char de bœuf bon et suffisant,
Plus muert de faim quant plus menjue. Atant prent li hermites le cheval parmi c'est assavoir : deux a deux une piece de
(G. DECOINCI,Mr., ms. Soiss., f
45d.) le frain et le liet a la maingeure de son bœuf, lesquelles pieces doivent avoir ung
pié quarré quant elles sont creues, et
Rome est si plaine de mengue chavestre. (Hist. de Joseph, Richel. 2455, doivent avoir les dits gruyer et ses gens
Que tos ses membres demengue. to 285 vo.)
(ID., Sle Leocade, Richel. 19152, f
29 rO.) .1. viez raiteaul, une maingeure. (2 mai une longe du long d'un porc, et la queue
du porc tenant a la longe la plus belle de
1394, Invent. des biens de Girard de Re-
— Démangeaison : novés, Vente de meubles de la mairie de
la boicherie de Jargueau. Item ledit gruyer
doit avoir au dit mangier ung quaer de
Car menjue s'acoise, qui ung petit la grate. Dijon, Arch. Côte-d'Or.) cire devant luy, et ses gens enssuivant
(JEH. DE MEUHG,Test., 844, Méon.) Ilz entrent en l'estable, si trouverent le dobles de cire pour chandoilles. Item le
dit gruyer puet faire copper du bois ou
Se vus avez as oilz manjue cheval playé en plusieurs lieux et se gisoit
Dune prenez celidoine et rue. devant la mengeure, car il ne povoit men- bois de Tine, pour soy chauffer et pour
(Ma. St Jean., ap. Littré, Chélidoine.) gier. (Lancelot du Lac, 1re p., ch. 34, éd. faire cuir sa viande au dit mangier et luy
1488.) doit ledit commun de Tine pour luy, pour
A escrache et a mangue. (Bible, Deu- ses gens et pour ses chevaux selon l'estat
téron., ch. 28, vers. 27, Richel. 1.) — Démangeaison : des personnes qui seront au dit mangier.
(1393, Aveu de la gruerie de Seichebriere,
Gamache, noz pignes prenons Quar mengeure s'aquoise qui .1. petit la grate.
Et les costez lui en gratons (J. DE MEUNG,Test., ms. Corsini, fO 155a.) ap. Le Clerc de Douy, t. Il, fo 82 v°, Arch.
Pour la menjue. Loiret.)
(Un Miracle de S. Ignace, Th. fr. au m. à., Et li seurvint si grant mengeure ou dit
genouil, que- il ne se pooit tenir que il ne — Ce droit de mangier fut plus tard
p. 271.)
se gratast forment. (Les Mir. S. Lcys, Rec. converti en une redevance annuelle en
— Nourriture : des Hist., XX, 187.) argent qui se payait au seigneur conjoin-
Iceulx chiens chient sur les erres et man- Nourriture : tement avec le cens :
gues des truyes. (Modus, fo 51% ap. Ste- —
Philippot de St Aubin escuyer ou ses
Pal.) Il faut entendre que toutes especes de
fruits qu'il (le sanglier) peut manger sans hoirs pour un mengier montant .xvi. 1. pa-
Les mangues du sangler sont propre- fouger, se doivent nommer mangeures. risis qu'il doit a cause du lieu de la Tou-
ment nommees de gland et de fayne. (Le (Du FOUILLOUX, Venerie, (045 vo, Favre.) relle. (Etat des debtes dues d la recepte du
bon Varlet de chiens, p. 55, Lacroix et domaine depuis 1409 jusqu'en 1419, Chas-
„ Jullien.) Pays de Bray et vallée d'Yères,mangeure, tell. de Beaugenci, ap. Le Clerc de Douy,
On appelle de touttesbestes mordantes, démangeaison. t. II, fo 32 v°, Arch. Loiret.)
— Mangier vert,
récolte en herbe : Hacquinet Duderet, mangon, demourant MANGONNETTE, S. f., sorte d'offrande
Coupe de terre en riez et megniez vers. en la maison de Jaquemart Hanocque. faite à Notre-Dame-du-Puy :
(1448, Arch. JJ 176, pièce 590.)
(1386, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Toutes les mangonnettes appartiennent
Amiens.) Ponr Gregore ont esmay, sachies tôt sens gabel, en proprieté et possession ausdits de cha-
Terres en riez et mengiez vers. (Ib.) Que Tongris ot navreit comme mangons porchel. pitre seuls, et pour le tout. est ordonné
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 633, Chron. belg.)
Aucunes riez et megnies vers. (Ib.) que sur le totage desdites oblations. se
Et les mangons estoient atout leur pen- prendra le luminaire de l'autel. (19 avril
: gneceal dedens manpnie. (J. DE STAVE- 1402, Arrêt du Parlement, ap. Duc., Man-
2. MANGIER, v. n., démanger
LOT, Chron., p. 303, Borgnet.) gometa.)
Je comence a estre roignous, et tout le Mangons, taneurs, chandelons, flokeniers.
corps me mange très malement. (La Ma- (ID., ib., p. 126.) MANGUE, voir MANGEUE.
niere de langage, p. 403, P. Meyer.)
MANGUE PAIN, manjue pain, mengue
S'est dit dans le Nord jusqu'au xviiil s. :
MANGISSON, voir MANGEOISON. pain, s. m., celui qui ne mange que du
Nous avons défendu et défendons à pain :
MANGLER, v. a., mutiler, estropier : tous bouchers, macheliers, autrement dit
Del estru senestre fu le pee copé ; magons, valets des bouchers ou boucheres Je voys sans faire demoree
Mult graunt doel fa de ce corps qe issi fu manglé. d'aller hors ou dans la ville au devant des Criant a l'huys : Hau. Qni appelle?
(Poème angl-norm. sur la bataille de Mansourah, paysans. (27 mars 1693 et 10 juin 1707, C'est manjue pain, par faim desvee
Recueil des principales ordonnances des Pour ma trop povre destinee
ap. Joinv., St Loys, p. 347, Michel.) Magistrats de Lille.) Qui encontre moy se revele.
De lour espees trannchaunz li ount tut manglé. (DEGUILLEVILLE, Trois Pelerin., f° 96d, impr.
(Du bon Will. Longespee, ap. Job., Nouv. Rec., — Gourmand, goinfre : Instit.)
n, 353.) Il est vray que les riches et ces gros Cheste mains chi truanderie
MANGLISIER, voir MARREGLIER. mangons et ces gouffres qui ne demandent Est nommee et coquinerie,
qu'a tout ravir n'estimeront gueres ceste Hoguinele par non le clain,
MYNGNAGE, adj., de boucherie : bénédiction. (CALV., Serm. s. le Deuter., Et qui apelle mengue pain.
Biestes mangnages. (J. DE STAVELOT,
p. 812b, éd. 1567.) (ID., ib., ap. Due., II, 593e.)
Chron., p. 44, Borgnet.) Nom propre, Mangon.
MANGUIERE, S. f., clou de caravelle, à
MANGNANT, voir MANGEANT. MANGONELLE, mangenele, s. f., man- l'usage des vaisseaux :
: gonneau: Manguiere : f. A great headed and
MANGNIE, s. f., boucherie Fustibula, mangeneles. (Gloss. de Neck., short stalked nayle used about ships.
Fut parfaite la mangnie en marcliiel de- ms. Bruges, Scheler, Lex., p. 95.) (COTGR., éd. 1611.)
vant Rywchoin, por vendre chaire. (J. DE
STAVELOT, Chron., p. 398, Borgnet.) Peu de jours apres les nostres dresse- MANGUN, voir MANGON.
rent une machine qui se nomme man-
1. MANGON, -
un, mengon, s. m., sorte gonelle. (SORRIN, Hist. des Albigeois, f°57 v°, MANIABLE, - avle, adj., souple :
de monnaie d'or ; il fallait deux besants éd. 1585.)
Bien avum cuntre .1. chevalier
pour faire un mangon: MANGONIE, manghenie, s. f., halle des xxx. u .XL. paisanz
Entre les helz ad plus de mil manguns. bouchers : Maniables et cumbatanz.
(WACE, Rou, Richel. 375, fO 220' ; éd. Andresen,
(Roi., 621, Müller.)
Et li enfans de Franche, dont ilh astoit plusour, 38 p., 876.)
Asses i offrent e or fin e mengon. Vinrent en manghenie.
(RAIMB., Ogier, 327, Barrois.) Mais ençois se fugarni de ses armes.
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, II, 8655, Chron. lirois Artus fust relevez, car molt estoit
Mes homes ferai rices d'or quit et de mangons. belg.) vistes et maniables. (Arlur, Richel. 337,
(Roum. d'Alix., P 40d. Michelant.) f° 65b.)
MANGONIER, - gonnier, s. m., reven-
Tant vus durrad aveir entre or fin e mangun. deur : —Au sens moral :
(JORD. FANTOSME, Chron., 1400, Michel, D. de
Norm., t. III.) Feu Jehan Blanc, jadis mangonnier, habi- L'opinion de par deçà est, ou qu'il re-
tant de Besiers. (1459, Arch. JJ 188, pièce tiendra ledit estat pour soy, ou qu'il y
Pins clers ot les caveus que fin or en mangon. 200.) mectra personne maniable dont il puisse
(Gar.. de Mongl., Richel. 24403, fO 3e.) disposer, et ce avec la satisfaction du
La jurade declare qu'on ne peut elire
N'iroie arriere por un mui de mangons. pour consul un apothicaire ni un mangon- Francepappe et de ces seigneurs. (Négoc. de la
(Beuv. d'Hanst., Richel. 12548, f 117c.) nier. (1594, Liv. des jur., Arch. mun. dans le Levant, l, 322, Doc. inéd.)
Agen, BB 37.)
— Terme de droit, justiciable :
Si conquesis maint denier, maint mangon.
(Girard de Viane, p. 28, Tarbé.) Les marchands mangonnier s. (1593-1605,
Arch. mun. Agen, AA 26.) Le maison sera a tous jours mais tail-
Certes, je nel feisse por or ne por mangon. lavle, traitavle, justichavle et maniavle a
(Aye d'Avign., 405, A. P.) Crocheteux, mangoniers et crieurs d'al- le vile et a le commugnede Saint Quentin.
Ki dune as maveis sun or on sun mangun ,
lumettes. (GARASSE Rech. des rech., (Nov. 1252, Arch. mun. S.-Quentin, 1. 27.)
Mut s'en deit repentir. p. 238, éd. 1622.) Ceste terre devant dite iert justichavle
(I!orn, 2436, Michel.) A la fin du dix-huitièmesiècle, les con- et maniavle en autel point comme cis Ju-
A saint Michel ala fere son oraison, suls d'Agen soutiennent un procès contre liens et Agnes se femme et li .m. enfant
Et y fist moult riche et grande oblacion, les marchands mangonnierspour les obliger celi Agnes devant noumé l'ont tenue. (Avril
Ung marc d'argent ofrit et ung riche mangon. 1269, Arch. mun. S.-Quentin, 1. 265.)
(Aquin, 34, Jouon.) à faire peser leurs marchandises au poids
As cheveus la sesist par grant aireson,
public et à payer laredevance.(Arch. mun. seitS'ilteneuz
seit chose maniable si cum tere, e
del roy en chief, e aliené en-
Qui plus forent luisant de fin or a mangon. Agen, DD.) contre soun gré, ele sera prise en la mayn
(Doon de Maience, 172, A. P.) le roy, tant qe le purchasour eyt quys gré
1. MANGONNER, v. a., renverser à coups del roy. (1304, Year books of the reign of
Tendrai mil chevaliers en ta meson,
Sen ce que ja t'en quiere pris d'un mangon.
de mangonneau : Edward the first, years XXXII-XXXIII,
(Ger. de Rossill., p. 322, Michel.) Desor volra il piere et tiere reverser,
p. 39, Rer. brit. script.)
Et dcsor les arcieres et fondre et mangonner. Douze boisseaus de froment de la vente
2.MANGON, magon, s. m., syn. de bou- (Roum. d'Alix., fO 15d, Mirhelant ) de Joseph le Telier le joesne, cinc bois-
cher : seaus de froment de la vente de Joseph le
Bouchers, mangons ne autres ne se 2. MANGONNER, v. n., se frotter les Maniable. (1326, Arch. JJ 64, fo 145 ro.)
mellent de tuer pourchiaux pour autrui. yeux : Boulogne-sur-Mer, maniabe, propice.
(1442, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Mangonner, limpiarse los ojos. (C.
Amiens.) OUDIN, 1660.) MANIAC, voir MANIAQUE.
MANIACLE, adj., insensé, furieux : Car des le temps de mon adolescence MANIAVLE, VOir MANIABLE.
Le jeune David retiroit Saul de sa ma- Fortune print de moy la maniance,
niacle folie. (LA BOD., Liv.de la vie,III,20.) Me conduisant par maintz aspres buyssons. MANICLE, menicle, mennicle, s. f. et m.,
Fut ce quelle hardiesse et maniacle con-
(MARG.DF.NAV., Compl. p. un detenu pris., dans
les Marg. de la marg., II, 453, éd. 1547.)
partie de l'armure qui couvrait la main :
fiance, de n'en vouloir abandonner son Ne estes les manicles de cel auberc doublier.
entreprise. (MONT., Ess., 1. II, ch. xxxiv, Et pareillement remectre en noz mains (Aiol, 6026, A. T.)
f° 317v°, éd. 1588.) la manience de nostrcdite ville et les pri- Il prend congié as dames et as damoi-

— S.
m., insensé :
Depuys elle engendra tes matagotz, ca-
gotz et papelars : les maniacles pistoletz :
sons, pour en disposer a nostredit plai-
sir. (30 avr. 1540, Sent. rendue par Charl.
Quint, Pap. d'Et. de Granvelle, t. II, p. 576,
Doc. inéd.)
6e.)
seles et misire Y. li lace son heaume et
ses manicles. (Lancelot du Lac, Richel. 1430,
fo
Et tant soufrirent por leur hardement
les demoniacles calvins. (RAB., Quart livre,
ch. XXXII, éd. 1552.)
Les phrenetiques, maniacles et malades
de maladies ardentes. (CHARRON, Sagesse,
Entendant et vaccant continuellementa
nos plus grans et secretz aflaires d'estat
et aultres, tenant le principal soin et ma-
nience d'iceulx. (lb., t. II, p. 251.)
131e.)
qu'il n'i a celui qui n'ait la manicle del
haubere pleinne de sanc de si au poing. (/&.,
ms. Fribourg, f°
Puis abat la manicle de sa senestre main,
1.I, ch. xv, p. 119, éd. 1601.) Et iceux (biens) abandonner a leurs si esgarde l'anelet que sa dame dou lac li
créditeurs, sans en retenir la maniance. ot doué. (Ib., ap. Jonck., Roman de la
MANIANCE, -yance, -ience, -ianche,s. f., (Ord. de l'emp. Charl. V, touchant les por- Charrette, p. 32.)
maniement, gouvernement, administra- teurs de remiss., les respits, etc., 20 oct.
1541.) Lors sent qu'il est un poi blechies en la
tion : main senestre, s'abati ses manicles. (Artur,
Pour enquerre des droitures et de le ma- Vostre mary second, ms. Grenoble 378, fo 59a.)
niance de la dite justice. (Août 1275, Cart. Grave, loyal, vertueux et facond,
d'Eenaeme, fo 155 v°, Arch. de Belg.) Par qui avez de tresor manience. Li braz sont fort par les manicles
Eleg. de la belle fille, p. 65, Willem.) Qui faites sont d'or et d'ornicles.
Li dis abbes et li convens voloient estre (JOL-YOT,
(Parion., Richel. 19152, f 151d.)
remis en leur possession et en leur ma-
nianche de l'usage' k'il avoient el bois — Absol., le gouvernement des affaires : Les manicles sont de poules,
d'Anconay. (1276, Cart. de S.-Josse-au-bois, Jusques a icy ne voie encoires la chose Sa coiffe fa d'un fin saffré.
fo 26e, cabin. de Salis.) en extremité, ny puis conjecturer que en (Balail. de Karesme et de Charnage, 32 2, ap.
tous advenemens le roy de France ayt Méon, Fabl., IV, 90.)
A toutes demandes faites de saisine ou voulenté de commencer la guerre ouver-
de maniance qui touce a héritage, apar- Des manicles de fer, qu'a ses gans il porta
tement, ny que ceulx qui ont la manyance Fiert et maille le conte que li sans en raia.
tient jor de veue a celui qui le requiert, a l'entour de luy le desirent. (8 déc. 1534, (B. de Seb., XXII,936, Bocca.)
puisqu'il li touce. (XIIIe s., Cout. d'Artois, Lett. du Chancel. de Granv. au Cte de Nass.,
p. 53, Tardif.) Pap. d'Et. de Granvelle, t. II, p. 250, Doc. — Menotte :
Comme ainsi fust que Jehans du Nuef inéd.) Manica, mennicle. (Gloss. lat.-fr., ms.
Markiet et Maroie se famé fussent en sai- Richel. 1. 4120, fo 124 ro.)
sine et en manience des viviers de Dier- - Absol., au plur., affaires, intérêts
gnau. (1307, Arch. JJ 48, pièce 127.) dont on a le maniement,le gouvernement : Sa femme Richarde ala en la ville de
Caen. requerir les menicles pour le ame-
Nous baillames a la dicte Margherite le Et tant plus sont les maniances et af- nicler. (1384, Arch. JJ 125, pièce 120.)
maniance dudit about. (1336, Arch. JJ 68, faire? grandz et importans, tant plus il est
fo 23 v°.) difficile d'en ordonner et disposer esta- En toy se assurent ceux que les ceps et
blement. (28 oct. 1540, Sec. codicille de les manicles tiennent esliennez es tenpbres
De long tempz les Anglois avoient tenu des prisons. (AL. CHARTIER, l'Esper.,
ladite isle de Bervic, que oncques, pour l'Emp. Ch. Quint, Pap. d'Et. de Granvelle,
t. II, p. 599, Doc. inéd.) p. 331, éd. 1617.)
promesse d'or, d'arpent, n'en ne quelque Manicles, esposas. (C. OUDIN, 1660.)
alyance, les Escoçois avoient peu Suisse rom., Neucbâtel, maniance, ma-
avoir la maniance. (WAVRIN, Anchienn.
Cron. d'Englet., t. II, p. J05, Soc. de l'H. niement, administration, jou ssance ; ne — Bracelet :
de Fr.) s'emploieguère que dans cette expression : Et a cellui qui mieux aura batu d'espee
Pour ce qu'il y a regard de recepte et de Avoir en maniance; c'est-à-dire: Manier, sera donné ung riche manicle en maniere
maniance. (BOUT., Somme rur., fo 19e, éd. avoir le maniement de, administrer. Du de ung riche bracelet. (OLIV. DE LAMARCHE,
1537.) Des gaiges de bataille, p. 64, Prost.)
moment qu'il eut sa fortune en maniance,
Differoient en volupté de la cbair par il se dérouta. (BONHOTE, Gloss. neuchât.) Deux manicles d'or couverts de rubis
plus et par moins, et en manience d'argent d'Inde, prisez ensemble cent escus. (1599,
MANIANT, manoiant, adj., qui s'aban-
Invent. de Gabrielle d'Estrées, ap. Laborde,
par trop et par peu. (G. CHASTELL., Eloge Emaux.)
de Ch. le Hardy, Buchon.) donne :
Vouloient avoir leur monde a leur tour Dont il erent tuit si joiant
Aspersoir :

et a leur maniance, que point n'eussent eu Et a fester si manoiant Item, III. d. pour .1. menicle a espandre
par adventure. (ID. , Chron., IV, 229, Qu'en cascune vile, en cent liens iaue benoite. (1336, Arch. adm. de la ville
Kerv.) Veissies manieres de jeus de Reims, II, 745, Doc. inéd.)
Ils n'y ont eu point de vocation, ne de Biaus et plaisans et honorables.
pratique, ne maniance de publique néces- (La Manekine, 7971, A. T.)
— Frere de la manicle, coupe-bourse :
sité, avecques qui toute divine loi et es-
cript dispensent et ploient. (ID., ib., V, 55.) — Maniable,
souple : Frere de la manicle, cortabolsas. (OUDJN,
1660.)
Celluy aussi qui une charge accepte Je trouve nostre langage suffisamment
abondant, mais non pas maniant et vigou- être adroit, trom-
De maniance on de grosse recepte, — Etre de la manicle,
Pour son seigneur ou autruy edifie. reux suffisamment. (MONT., Ess., III, 5, peur. (Aresta amorum, p. 415, ap. Ste-Pal.)
(.P. MICHAULT, Doctrinal de court, fO 69 rO, éd. p.. 61, éd. 1595.)
1528.) Rouchi, manique, poignée, anse. Wall.,
MANIAQUE, maniac, adj., possédé de Borinage, manique, manivelle. Meuse, les
Chascun avoit pour joye desplaisance, manie : Vouthons, maniques, s. f. pl., instruments,
Pour doulx maintien, piteuse contenance,
Pour plaisans ris, tristesse lacrymeuse, Il est de costume que nule femme ma- outils, engin. H.-Norm., vallée d'Yères,
En lieu d'esbats, de douleur maniance. riee ne puet estre en jugemant sanz son connaître la manicle ou la manique, savoir
(ID Compl. sur la mort de la Ctessa de Charro- mari se ne estoit que li mariz fust ignoranz
,
lois, ou maniaques ou lunatiques. (Fin du s'y prendre. Argot, frère de la manicle,
p. 127, éd 1748.)
Par ceulx qui les auront (nos biens) en XIIIe s., Cart. de Dijon, Richel. 1. 4654, filou, voleur, coupeur de bourses.
garde et maniance. (1508, Test. de Marg. fo 32 vo.)
MANICORDION, s. m., instrument de
d'Autr., ap. Baux, Hist. de l'Eglise de Brou, Maniac. (LA FRAMBOIS., OEuv" p. 264,
2e éd., p. 360.) éd. 1631,) musique :
Cymballes, cors doulx, manicordions, maniement l'ervesque et ses ancisseurs, li Douche dame, j'ai eut desirier
Decacordes, choros, psalterions. avoerie demeure au segneur d'Oysi. (1237, Lonc ta nps de vous tenir et de vous embrachier,
(VIOLINET,Chans. sur la journ. de Guinegale, ap. Cart. de Cambrai, ap. Duc., Maniamen- Onques ne trouvai lieu, ne chambre, ne solier
Ler de Lincy, Ch. hist. fr., I, 389.) tum t.) La ou je vous peusse tenir ne manoier.
Musettes, cors et manicordions- De tous les tenemens et des maniemens (B. de Seb., VI, 742, Bocca.)
(CRETIN,Poés., p. 40, éd. 1723.) des seigneurs de le glize. (Ch. de mai 1250, Traiter :
Monstrecourt, Arch. Nord.) —
Jouer du manicordion, se prostituer. Se vous le feites vilement manier,
(OUDIN, Cur. fr.) < Requerant que toutes possessions, te- A tous jors mes en ores reprouvier.
Jouer du manicordion a double semelle, nues, manyemens et autres bons apaise- (Aubery le Bourgoing, p. 101, Tarbé.)
s'enfuir. (ID., ib.) mens luy puissent servir et valloir en
temps et en lieu. (30 mars 1500, Lettres — Maltraiter :
i. MANIE,s. f., figurine de cire pour pro- du bailli de Hainaut, Arch. Mons.)
Si fu telement li jones chevaliers gas-
céder à l'envoûtement : : cons maniies et batus que onques depuis
— Manière d'agir, coutume
Que est ce que voust ? C'est un image Ce sont les lois et li usaige et ly manie- ce tournoy il n'eut santé. (FROISS., Chron.,
de cire, que l'en fait pour baptisier, pour III, 85, Luce.)
ment des frans homes en comté de Cam-
grever ceux que l'en vuet grever. L'en ne bresis. (13" s., Coutum. du Cambraisis, ap. Fut d'opinion icellui suppliant que icel-
les appelle pas en ces pays voulz ; l'en les Tailliar, p. 377.) lui curé feust manié par aucunes gens
appelle manies. (Procès de Robert d'Ar- qu'ils trouveroieut, sans trop grant oul-
tois, ap. Duc., Maniœ.) Et par la bouche de mondit sieur le traige lui faire. (1456, Arch. JJ 183, pièce
chancelier apres plusieurs belles et no- 209.)
2. MANIE, voir MESNIEE. tables remonstrances luy a esté dict qu'il
y a deux voyes et maniemens touchant le- Pape Innocent le voult excommunier
MANIEE, voir MESNIEE. dit de Luxembourg, l'une de douceur et Parce que son filz Loys voult manier
l'autre de justice. (1475, Proc. crim. du Lors les Angloys, que le pape portoit.
1. MANIELLE, men., s. f., manivelle : Connét. de St Pol, ms. du Dép. gén. de (MARTIAL,Vig. de Charles VII, P IIII vo, éd.
Rompirent l'uis tant que l'uis chay sur la guerre, 2592, p. 2.) 1493.)
la menielle. (1395, Grands jours de Troyes, Action de remuer : :
Arcb. X1a 9186, f° 22 r°.) — — Conduire
Les deux manielles de fer d'ung engien. Les elephans ne trouvans place spa- La seconde (batalhe) manie
(1456, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., cieuse a leur maniement et surprins entre Ly boin conte d'Osterne.
Bibl. Amiens.) l'es tentes et escuiries, furent tirez de tous (JEU. DESVREIS,Geste de Liege, 3415, Scheler,
gens en butte, pour la contraincte du lieu. Gloss. philol)
2. MANIELLE, S. f., lien : (SEYSSEL, Appian Alex., fo 491 vo, éd. Ly diable vos manoie
1560.) Qui vos vat govrenant.
Les manielles d'un faulcon. (Compte de
1486, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Ils n'en auront la moitié tantde louange (iD., ib., II, 8816.)
Bibl. Amiens.) comme Madame la sucree, laquelle avec- Réfl., se conduire :
Cf. MANICLE.
ques un petit branlement de teste, un —
tour d'espaule et maniement de pied fre- Il firent savoir parmi les tentes que tut
tillard, sera trouvee cent mille fois mieux s'armaixent et issixent trestut des tantes
MANIEMENT, manyement, s. m., admi- faire que son pauvre confort, qui se sera
nistration : apres la banniere le roi Mordrain, et se
mis hors d'aleine a force de gambader. maniaissent si coiement que nulz i. tres-
Et li remanans de le mairie et li ma- (TAHUREAU, Prem. dial. du Democritic, tout soul mot n'i tentist ne sonest. (Hist.
niemens del remanant de le mairie si p. 113, éd. 1602.) de Joseph, Richel. 2455, f° 221 vo.)
come il l'avoit maniié dusqu'a cel jor d'ui
et .v. bonier de tiere demeurent al majeur. MANIENCE, voir MANIANCE. Il me sovient mult bien comment tu te manoie.
(Ch. de juill. 1241, N.-D. de Cambrai, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, If, 4867,
Arch. Nord.) 1. MANIER, - iier, - oier, - oyer, - oiier, Scheler, Gloss. philol.)
Et doivent chil doi chevalier enquerre - eer, men., verbe. Neutr., dans le même sens :
en bonne foy par boine gent creable des — Act., caresser,
tâter, peloter : —
forfais qui sont entre nous et nostre gent Et li quant li va reprochant
d'une part, et la devant dite royne d'autre Il li menoie les costes et le cief (du limier) Au plus bel qu'il set menoier.
partie et sa gent dusques au mardi pro- Et les oreilles por miens encouragier. (Lai de Conseil, Richel. 1593, f° 31d.)
chain apres les octaves de la chaiere saint (Gar. le Loh., 38 chans., II, P. Paris.)
Pierre si queme de maniemens. (1258, Mais de baisier n'est il mie or loisir ; — Act., porter :
Cart.de Ponthieu, Richel. 1. 10112, f, à-Ooro.) Quant je serai arier a Saint Quentin, Les armes que li dus de Loherains ori manie.
11 doivent chascune partie mettre en La vos vaurai manoier et tenir. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 36294, Scheler,
(R. de Cambrai, 6501, A. T.) Gloss. philol.)
sen maniement et doivent les parties de-
mourer en leurs maniemens dusques a La crupe li manie et les crins contreval.
l'aage del hoir de saint Waleri. (Ib., (Roum. d'Alix., fO5c, Michelant.) — Réfl., s'occuper :
f° 400 v°.) Le bras senestre li prist a menoier, Es vus le capelain qui de çou se manoie,
Par dedens leur banliue ou il avoient Puis la regarde. A le loi que il ont ensamble les aloie.
tout juigement et tout maniement. (Pièce (Aubery le Bourgoing, p. 99, Tarbé.) (Roum. d'Alix., f° 70d, Michelant.)
de juin 1266, Beauvillé, Doc. inéd. sur la De chief en chief le cors tasta
Pic., p. 27.) Et manoia secretement. — Se remuer :.
(Mir. de S. Eloi, p. 56, Peigné.) Lui ayant osté (au faucon) son chappe-
Et demoere a ceus de Doullens toute
ron, afin qu'il se manie. (BUDÉ, des Oi-
congnoissance et touz maniemenz de toute
joustice de toute gent. (Ib., l, 29.)
Uns hom la prioit d'amors et maneoit
tant que ele se consenti a lui. (Lancelot, f
seaux, 125, ap. Ste-Pal.)
— S'attaquer :
Cilz maniemenz soit nul. (Ib.) Richel. 754, f° 12a.)
Pour rasener les maniemens des hiretages, Et li manoie la char que ele avoit tendre Preu sont li dui vassal, si se sont manoies.
ensi comme il se portoient. (FROISS., et blanche. (Artur, Richel. 337, f° 236c.) Itenaus fiert de la forche comme hom enragies,
Chron., V, 221, Kerv.) Li commansait a manoier lou solier que
elle avoit estroit chaciet. (Hist. de Joseph,
Et Maugis giete pierre comme t.
renoiez.
(Ren. de Monfaub., p. 409, Michelant.)
Pour luy rendre raison de tout le manie-
ment de sa charge depuis qu'il estoit Richel. 2455, fo 153 vo.)
— Act., posséder,administreren parlant
party de la cour. (Mém. de Marg. de Val., Qui songe char menoier, si menoie cors
an 1569, Michaud.) ou malade qui muert. (Prophecies d'Eze-
d'une terre :
chiel, Richel. 12786, fo 84b.) Etes ne puent lor eauwe acensir ne
— Possession, : Li peres la vait manoyanl,
rnaniier se par lor convers u par lor mais-
S'il truevent ke li maniement le seigneur Oele le sueffre et joie en a.
nie non. (Août 1256, Flines, Arch. Nord.)
d'Oysi
, et ses ancisseurs valle mieus li (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, fO 6d.) Mi homme les tenront et manieront es
bans l'abbé et le couvent dedens ces Plus que ne gete un ars manier. Se de mon mestier es maniers
bonnes ci deseur dites ensi corn il les (Athis, Richel. 375, f° 144c.) Grans riches hom en devenras.
seurent tenir et manier. (1257, Cart. S.-Me- (Du Garç. et de l'aveugle, Richel. 24366, p MS''
dart, f° 9 ro, Arch. Aisne.) L'un loing de l'atre le trait d'un arc
manier. (Hist. de Joseph, Richel. 2455, INule gent n'est mes maniel e
Et me requisent ke je lor donaisse en f<'i97v.) De l'autrui porfit porchacier.
fiez l'usage des pessoers, ke je l'avoie ma- (RUTEB.,de l'Estat du monde, l, 218, Jub.)
niet et tenu. (1271, Cart. du Val SI Lam-
bert, Richel. 1. 10176, fo 25b.) — souple, habile : Et fet ses instrumens sonner
Bien fn maniers, l'espee a traite Con n'i oist pas Dieu tonner,
Ki k'il soit ki cheste mairie tenra ne Qu'il en ot de trop de manieres,
maniera. (1273, Arch. Nord, B 130.) Dont il a mainte plaie faite.
Si en ot les mains plus manieres
(WACE,Brut, 4143, Ler. de Lincy.)
Et les autres deus cens livrees de terre C'onques n'et Amphion de Thebes.
devant dites doit il, et ses hoirs, avoir ire- En mal eur, dist Rufrangiers, (Rose, ms. Corsini, P 139b.)
tavlement a toujours apres men deches, et Trop par estes ades maniers,
Mais chaucune est assez meniere
tenir et despoillier et manoiier en la fourme Ja mar du vostre i aura rien.
(Renart, 2545, Méon.) De bien plorer.
et en le maniere ke il tenra les autres. (Ib., Vat. Chr. 1858, f° 116d.)
(1280, Acte d'Ernous, Cie de G/tMMM, Tail- Quar il est preus et vites et maniers.
liar, p. 313.) (Lancelot, ms. Fribourg, fo 15a.) Tant estes de douce maniere,
Et de tout bien faire maniere.
Lequel bieke fius Hegard le tint jadis (Nie. DEMARGIVAL, Panthere d'Am., 1780, A. T.)
de nous et menia. (Fin XIIIe s., Arch. de Cortoisement le print a arraisnier :
la Ch. des compt. de Nevers.) Damoisiaus, sire, moult iez biaus et maniers, Si en avoit assez (de l'aigent), mes n'estoit pas
Et de tes armes seras preus et legiers. [maniers
Sauf che que ledit Thumas devoit ledit (Jord. de Blaves, Richel. 860, fOl20 vo.) De faire courtoisie a nului ne bonté.
fief maniier et tenir tant qu'il paieroit bien (Le Dit de Merlin Mellot, ap. Jub., Nouv. Rec., 1,
chascun an le ditte rente. (1336, Arch. JJ Quar Rousiaus, 1. sien cevaliers
Qui moult estoit preus et maniers,
135.)
68, f° 23 vo.)
Al conte Renaut s'amella, Mais de ciaus i voi grant plenté
— Juger : Son ceval li esbouela, Qui de nul bien ne sont manier.
Et de toutes les enfraintures nous leur Et li quens est cens a tiere. (BAUD.DE CONDÉ,li Contes dou pel, 86, Scheler.)
otroions k'il jugent et manient as us et as (MOCSK.,Chron., 21815, Reiff.) Impr., manriers.
Des gens y a quatre manieres
coustumes k il les jugierent et manierent Li petiz est maindres des autres, a loi De confesser asses manieres,
au tans le comte Robert d'Artois. (1255, de tercel, et est preuz et maniers et tost Maiz il y a grant différence.
Charte, Tailliar, p. 211.) volanz. (BRUN. LAT , Tres., p. 197, Cha- Les uns faignent leur penitence
Pour estre pour justes tenus.
Et nous ait otroié et volu ke nous ju- baille.)
geons et manoions tous les cas ki aven- (J. LEFEBVRE, Resp. de la mort, Richel. (HH,
ront et eskerront. (1269, Lett. des maire et Gete, joglieres, dit S. Peres, f 21a.)
échev. de Boulogne, Arch. J 1124, pièce 4.) Que tu as moult les meins manieres.
(D'un Jugleor, Richel. 19152, f" 46 rO.) Cil estoient si use et si mesnier d'armes
rég. de per- et ossi si bien pourveu de bonne artillerie
— Administrer, avec un Moult avez cel doiz meniers. qu'il n'en faisoient compte. (FROISS.,
sonne : (Cortois d'Artois, Richel.19152, CO84 rO.) Chron., VII, 366, Kerv.)
Et si ne 'soit nus si hardis bourgois ne S'il veut estre maniers u veut estre jolifs (l'autour).
habitans k'eskievin aient a maniier ki le (Horn, 4262, Michel.)
— De
même avec la prép. ci
bancloque sonne par coi li vile i ait da- A ses barons a dit : Cheste gent est desvee ! Quant jousterons as Saisnes bien lor sera a viere
mage. (13e s., Ban de l'échevinag. d'Hénin Trop sunt Francheis manier et cruel en meslee. K'ainc n'acointierent gent au ferir si maniere.
Liétard, ap. Tailliar, p. 415.) (Doon de Maience, 8569, A. P.) (Guiteclins de Sassoigne, Ars. 3142, f° 211b.)
de :
— Manier de, user En tous déduis graciouse et mesniere. C'est li miedres chevaliers
A user et manoier de toutes les choses (FROISS.,Poés., Richel. 830, f° 412 r°.) Et as armes li plus maniers
dont nous et nos anchiseur avons usé et Qui soit en la crestienté.
manoié au tans de ses anchiseurs. (1269, — Avec la prép. de, habile à, exercé à : (Durm. le Gai., 13475, Stengel.)
Lett. des maire et échev. de Boulogne, Arch. Chevaliers i a bons e maniers de juster. S'il devient chevaliers
J 1124, pièce 4.) (WACE,Rou, 2" p., 3378, Andresen.) As armes iert maniers.
Et sauf sen hiritage dont nous n'avons De part Kallon nos vient contralier, (De S. Daniel, Richel. 2039, f 22a.
usé ne manoié, ne ne devons user ne ma- Du ben respondre soions prest e manier. Et li vavassors por son preu
noier. (Ib.) (RAIMBERT, Ogier, 4086, Barrois.) Entendoit a autre maniere,
Au tref Baie montfurent li mes sans atargier, Qu'il avoit la langue maniere
— Absolument,dans le
même sens : A bien parler et sagement,
Cognois et otroi toute joustice et touz Gentilment le saluent, de parler sont manier.
(Chans. d'Antioche, VI, 286, P. Paris.; Et bien savait i. jugement
maniement et toutes amendes, ausi avant Recorder, c'estoit ses delis.
com il hont usé et manié en la ville. (Pièce Cil qui d'armes est maniers. (Du Chevalier a la robe vermeille, 18, Montai
de juin 1266, ap. Beauvillé, Doc. inéd. sur (ADEBET, Cleom., Ars. 3142,f° 38f.) glon et Raynand, Fabl., III, 35.)
la Pic., p. 26.) Ce afiert bien a chevalier Faucons ne nus oisiaz de mue
Que il soit du cheval manier. A prendre oisel n'est si maniers.
2. MANIER, mainier, maigniert menier, (ID., ib., f° 62a.) (Gilles de Chin, 358, Reiff.)
mesnier, adj., manuel : D'onneur faire estoit si maniere Car de ma fontaine est yssue
Hom qui fait labour manier.
(RENCLUS
DE MOILIENS, Miserere, st. CLVI,3, Que (Ib., ib, 68f.)
Tout quanque d'honneur est veue
Ou monde en quelque maniere.
Van Hamel.) A tous leurs faitz je suis maigniere.
Onques ne vi nus bom gent mains laniere
(La Fontaine des amoureux de science, p. 48.)
— A main : Ne qui si fust d'armes duite et maniere.
Couires e turqueis pernent e lur ars maniers tendent.
(Enf. Ogier, 5433, Scheler.) Il avoit la langue maniere a bien parler
(WACE,Rou, 28 p., 3347, Andresen.) Voirement est amours maniere et sagement. (FAUCHET, des Orig., 1.1,
N'orent pas chevauchié le trait d'un arc menier De gens sourprendre et desvoier. p. 85, éd. 1611.)
Qant le voient gésir de delez .1. rue hier. (Meraugis, ms. Vienne, fO 4'.) :
(J. BaD., Sax., cevi, Michel.) — Dominateur
Et cil samblent bien cevalier
Car j'estoie en vo cuer maniere,
Et voient no baron qui se vont esbatant, D'armes engignos et manier.
(Parton., 7907, Crapelet.) Qui de tous poins vous gouvrenoie.
A traire d'ars mainiers dont il vont biel jeuant. (JEH. DE LEMOTE,li Regret Guill., 2291, Scheler.)
(Chev. au cygne, 16363, Reiff.) Envie porte sa baniere :
Ceste est tut la plus maniere 3. MANIER, voir MESNIER.
Adrastus mande sez archiers
Qui sevent traire d'ars maniers. De la gent naffrer e ocire.
(Rom. de Thebes, Richel. 60, f° ne.) (Dit du Besant, Richel. 19525, f° III r°.) 1. MANIERE, s. f., pierre d'aimant :
Que je cuiday au départir Cas non notores et manifes. (Ib.)
Un art font qui mentir ne puet
Par la vertu de la maniere, Que li cuers me deust partir, Comme li cas dessus diz n'estoit notoire
Une pierre laide et bruniere, Si repris un po ma maniere. ne manifes contre ledit Jehan. (1324, Arch.
Ou le fers volontiers se joint.
(GUILL. DE MACHAUT, le Voir dit, 1864, P. Paris ) JJ 62, f° 186 vo.)
(GUIOT,Bible, 633, Wolfart.) : Li useriers maniffes. (1342, Franch. de
MANIERÉ, adj., dressé
Cf. MAGNETE. Chastillon, charte orig. app. à Mlle Mor-
Coursier bien duit et bien maniere, nay.)
2. MANIERE, menniere, s. f., apparence : (FROISS., Chron., III, iv, 66, Buchon.)
Se dedans demy an nous ne la con- MANIERETE, - ette, s. f., dimin. de
MANIGANT, s. m., manœuvre, artisan :
gnoissons charnellement, tellement que si
maniere, conduite, maintien : Combien est il vraysemblable; que il
plainement le ferons apparoir que ma- fut despendu es instrumens des mani-
niere ne sera du contraire, nous vous fai- A premiers le vi douchete, gans et artisans. (SALIAT, Her., II, éd.
sons seigneurs des villes et chastiaux et D'une atraiant manierete. 1556.)
de toutes les terres que nous tenons. (A. DE LA HALLE,Rond., Richel. 25566,
(Perceforest, IV, fo 46, éd. 1528.) f 23 vo.) MANIGLIER, voir MARREGLIER.

— Faire maniere de, faire mine de : Vo manierette


Joliette, MANIGOTTER, v. a., manigancer :
Vindrent devant la ville de Laigny les Simple, p[l]aisans, faitissette. On n'eust pas finalement forgé des dia-
Angloiz et les Bourgueignons a grant M'en donne désir. cres, pour lever la queue a un prestre, ou
puissance, faisant maniere d'y voulloir (JEH. LESCUREL, Chans., ball. et rond., XII, faire tel autre service, quand il manigotte
mettre le siege. (J. CHARTIER, Chron. de Bibl. elz.) la haute piece du capitaine Jean Blanc,
Charl. VII, c. 63, Bibl. elz.) ramasse de presques infinis lopins, les plus
— Sorte, espèce : mal agencez qu'il est possible de penser.
Faisants maniere de presenter la ba- (Le Cabinet dît roy de Fr., p. 227, éd.
taille. (J. MOLINET, Chron., ch. XII, Bu- Flourettes
1581.)
chon.) Indes, jaunes, rouges, blanchettes,
Les Flamens faisoient si bien la maniere
Et de toute s manierettes
D'erbes qui naissent. — Manier, empoigner :
d'estre bons François. (JUVEN. DES UR- (De GuillaumeaIt faucon, Richel. 19152, P 61 r°.) Manigotter. To handle, of finger much;
SINS, Hist. de Charles VI, p. 37, éd. 1653.) busily to trim, dresse or sold up with the
Et de toutes les manierettes hands , as children doe their babies.
— De même, tenir maniere, monstrer D'erbes qui naissent. (COTGR., éd. 1611.)
(JIH. LESCUREL, Chans., bail. et rond., XXXIII,
maniere : Bibl. elz.) Manigotter, manosear. (C. OUDIN, 1660.)
Jason luy jetta sa lance, et puis le com-
battoit de son espee, et tint maniere de se MANIFACTURE, loir MANUFACTURE. MANIGUET, s. m., syn. de maniguette;
ressouvenir d'un anneau que Medee luy état détaillé de la Poyre, gingembre, maniguet, et autres
donna. (MATH. DE COUCY, Hist. de Ch. VII, MANIFEST, s. Ill., espiceries pour mettre en nos paticeries.
p. 671, éd. 1661.) cargaison que le capitaine doit remettre à (PARÉ, Apologie, Malgaigne.)
A laquelle parolle le dit d'Alençon mons- la douane dès son arrivée : Maniguet : m. The spice called graines,
tra maniere d'estre bien desplaisant. (ID., Item que tous les dits marcbans doivent or graines of paradise. (COTGR., éd. 1611.)
ib., p. 703.) et ont acostumé estre creus de leur ma-
nifest par devant le dit vostre comerc. MANIGUETTE, S. f., cardamome, graine
— Modération, mesure : (1365, Arch. mun. Montpellier, Arm. A, de paradis :
En toutes choses doibt on adjouster cass. 13, pièce 4.) Noz marchans chrestiens se chargent
maniere. (Perceforest, II, f° 97 ro, éd. de ceste maniere d'espice, non toutesfois
MANIFESTANCE, s. f., action de mani-
1528.)
fester, de promulguer : si bonne que la maniguette, qui croist en
maniere, il faut tenir maniéré,
Il y a la coste de l'Ethiopie, et en la Guinee.
— Promulgatio, manifestanee. (Gloss. de (THEVET, Singul. de la Fr. antarctique,
il y a conscience, en voilà assez : Douai, Escallier.) c. XLVII, éd. 1558.)
Ha ! Bancqnet, il y a maniere. Graine de paradis, appellee maniguette.
(N. DE LA CHESNAYE, Comdamn. de Bancquet, MANIFESTATIF, adj., qui fait connaître : (1594, Déclar., Felib., Hist. de Paris, IV, 9.)
p. 336, Jacob.) 0 tu, Seigneur, createur de la nature Maniguette, as maniguet. (COTGR., éd.
Mais quoy ! il faut tenir maniere. angelique qui est a ton ymaige resembla- 1611.)
(Presompt. des femm. mond., Poés. fr. des xv8 tive et manifestative de ta mussee lu-
et XVI~s., III, 241.) miere. (ExIMINES, Liv. des anges, Richel. MANIIER, voir MANIER.
1000, fo 8d.)
— Intention : MANIL, voir MESNIL.
Chastelains, pour noient parles, MANIFESTER (se), v. réfl., se faire voir :
Car je n'ay vouloir ne menniere Un tyran devint si gros et monstrueux MANILLE, s. f., bracelet :
Que je face vostre priere. qu'il n'osoit se manifester au peuple, de Une manille d'escaille. (Inv. des arnoys,
(Couci, 274, Crapelet ) peur d'estre moqué. (G. BOUCHET, Serees, Liv. des serm., Arch. mun. Montaubau.)
IV, 169, Roybet.)
- Usage, coutume : Defense d'introduire en France des
manilles, parce qu'on pourroit en faire de
D'ardoir vert bois ont toudis la maniere: MANIPESTEUR, s. m., manifestateur : l'artillerie. f 1543, Lille, ap. La Fons, Gloss.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, P 232 r°.) Manifesteur de vérité. (G. CHASTELL., ms., Bibl. Amiens.)
— Conduite, maintien : Chron. du D. Phil., ch. XIII, Buchon.)
— Anse :
Plus aim gent corps, bonne manière, Les ciefs de la conjuration mais mani-
Que la beauté qui n'a sens ne advis. festeurs d'icelle furent par decret public- Manille : f. The handle of a pot. (COTGR.,
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 439 r°.) que recheups citoiiens romains. (FOSSE- éd. 1632.)
Quelle soit bien moriginee TIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10511, VI, Manille, f. Asa. (C. OUDIN, 1660.)
Et de sa maniere ordonnee ; IV, 7.)
Bonne soit, riche et saige Suisse rom., manille; Lyonnais, Forézien,
Dont l'en voit pou en mariaige. MANIFET, maniff., adj., manifeste, évi- manille, manely, manelli, maneilli, anse
(ID., ib., f° 496 r°.) dent : d'un panier et d'un vase.
reprendre conte- Si li meffait estoit notoire ou manifez.
— Reprendre maniere, (1275, Traité, etc., Moreau, 199, 1° 45 vo, 1. MANILLER, s. m., fabricant de bra-
nance, recouvrer ses esprits : Richel.) celets et d'anses :
Je prins congié et me parti; Cas clers, notores et maniffes. (Cart. Maniller, a bracelet maker. (COTGR.,
Mais ce fu en si dur parti noir de Corb., Richel. 1. 17558, f° 12 rO.) éd. 1632.)
Maniller, maestro che fà manichi ô ma- maniques ou lunatiques. (1294, Cout. de Ensuivent les noms et surnoms des
niglie. (NATHANAEL DUEZ, II partie du Dijon, Richel. 1. 9373, fu 27 vo.) personnes subjects à la chevauchée du
Dietionn. ital. et franç., Leide , Jean Manneluth et qui sont redevables en
Elsevier, 1659.) MANISSER, v. a., marner : rentes.
Maniller, m. Oficial de asas. (C. Ou. Les fermiers ne peuvent mottoyer ny Le sieur prieur de Bouhon subject d'as-
DIN, 1660.) ecorcher les franchises de leurs termes sister Monsieur, ses chevaliers et officiers
sous pretexte de manisser leurs terres la- à ladicte chevauchée.
2. MANILLER, voir MARREGLIER. bourables. (Cout. de Bret., Nouv. Cout. Le sieur du Mesnil subject comme des-
gén., IV, 415.) sus.
MANILLIER, voir MARREGLIER. Anthoine de Fprtescu subject comme
MANISTRE, voir MENESTRE. dessus.
MANIPLE, s. m., manipule : Jean Courtel. doibt quatre deniers.
Chasible, estoilles et maniples. (1449, MANITÉ, voir MAISNETÉ. François Lambert. doibt dix deniers.
Compt. du roi René, p. 300, Lecoy.) Les tenans des héritages Colin Vincent
MANIVEAU, s. m., petit panier : six den.
MANIPULE, s. m., petite bande d'étoffe Maniveau, m. Cestica. (G. OUDIN, 1660.) Les heritages ayant appartenu à Perrin
que le prêtre porte au bras gauche en cé- Caillemer dix den.
lébrant la messe : MANIX, s. m., marne, espèce d'engrais : M" François Boissel, advocat, aisné du
A l'égard des manix et engrais estant en fief es Sainctenès doibt au retour de lad.
Deux etoles, trois manipules et trois nature, l'homme congédié est tenu de les chevauchée ledict segond jour d'aoust à
amits de toile. (1380, Invent. des joyaux laisser sur le lieu, recevant la moitié du disner à Monsieur, ses officiers et che-
donnés d l'église de Reims, etc., Arch. aduiin. prix auquel ils sont estimez par experts. valliers.
de Reims, t. III, p. 506, Doc. inéd.) (Cout. de Bret., Nouv. Coutum. gén., IV, Ledit Boissel a satisfaict audict disner.
4tS".) Du trois* jour d'aoust audit an 1646 de-

Poignée: vant nous ledit Jullien. à la croix à Lif
Lyer garbes et manipules en ung champ MANJABLE, voir MANGEABLE. en la parroisse de St Georges de Bohon
• de bled. (Le premier Vulume des exposicions sur les sept à huict heures du matin pour
des Epistres et Evangilles de Karesme, MANJOISON, voir MANGBOISON. continuer lad. chevauchée. ont esté ap-
P 139 vo, éd. 1519.) pelés lesd. chevalliers et officiers.
Manipule s'emploie encore en ce sens
MANJOT, s. m., manche : En continuant la route de lad. chevau-
chée estant parvenu a l'endroict des héri-
Puis s'afuble laiz e eopos
comme terme de pharmacie. D'une viez chape senz manjot. tages de Pierre de Bray, escuier,..; avons
(BEN., D. de Norm., Il, 28528, Michel.) trouvé viron deux perches et demie de
MANIPULON, - um,s. m., manipule, longueur de chemin de difficile acceds et
petite bande d'étoffe que le prêtre porte au MANJUE, voir MANGEUE. en mauvaise réparation, ce qui estant im-
bras gauche en célébrant la messe : portant tant pour le passage de la che-
MANJUE PAIN, voir MANGUEPAIN. vauchée que pour le comerce avons par
D'estolles et de manipulum.(1345,Trans., l'advis des chevalliers presents condampné
Poitiers, Fonteueau, I, 45.) MANKE,voir MANC. les sieurs de Haultquesné et de Sangle
Ung manipulond'argent doré. (Très, de (Pierre de Bray et Anthoine de Fortescu
la cathédr. de Bourg., Mém. des Antiq., MANNANDIE, voir MANANTIE. bordiers dudit chemin), en chacun dix
t. XXIV.) sols d'amende faulte d'avoir réparé ledit
MANNE, s. f., sorte de pluie définie dans chemin suivant qu'ils y avoient esté con-
Une estolle et ung manipulum. (26 août l'ex. suiv. : damné en la chevauchée derniere.
1468, Invent. des poilles, vestem., orne-
Cest accident advint sur lesditz grains Dudit 3" jour d'aoust. comme nous
mens, etc., 71, St-Urbain, Arch. Aube.) voulions continuer la route à recevoir les
Estolles, manipulons d'ouvrage pareil a par petites pluyes , qui tomooient d'en rentes deues par Estieune Berthault et
hault par nuages et par divers climatz non Guill" Renouf. avons trouvé la route bou-
la dite chasuble. (Ib., 73.) a tire, en plain jour, le soleil luysant et
donnant sa clarté et chaleur par dedans chée. ce qui nous a obligé de prendre
A paremens, estolles, manipulons et co- un autre chemin..
leres. (Ib., 75.) lesditz nuages ; et appella t on cest acci- Après avoir parachevé lad. chevauchée
dent manne) et dist on lesditz bledz fro- du Manneluth. sommes allez au prieuré
Il n'a pas longtemps que par voz de-
mérites vous pocties le manipulum, autre- mens frappez de ce mal estre mannez. de Bouhon avec lesd. chevaliers et officiers,
(HATON, Mém., an 1574, Bourquelot.)
ment dit gonfanon, cou~u par derriere ou parvenus et estant descendus de che-
l'espaule senestre emmy l'aube. (Déb. des val sommes entrés à l'églize dud. prieuré
MANNER, v. a., être frappé de la et à nostre arrivée les prestres ont cèle-
hér. d'arm., 38, A. T.)
Une chasuble, une estolle et un manipu-
manne : bré la ste messe à haulte notte ou nous
lum de drap d'or. (1503, Iav. de l'égl. de Et appella ton cest accident manne, et avons assisté, et au sorty de l'eglize sommes
dist on lesditz blez fromens frappez de ce partis au manoir aud. prieuré ou avons
Chaource, 2, Lalore.) mal estre mannez. (HATON, Mém., an 1574, trouvé la femme du fermier laquelle nous
Trois manipulons de drap de soye verde. Bourquelot.) a fourni le disner. et avons dressé nostre
(Ib., 4.) procès verbal. (1646, Registre des pleds de
Cf. MANNE. la liefferme des Bouhons et table de Caren-
Manipulon : m. A maniple, or fannell ; tan, Arch. Manche.)
a scarfe-like ornameut worne about the MANNELUTH, meneluth, menelu, s. m.:
left wrist of a sacrificing priest. (COTGR., chevauchee du manneluth, tournée d'inspec- Chevauchée du Menelu appartenant à
éd. 1611.) Mgr le comte de Croisy proprietaire de la
tion : fiefferme des Bouhons. laquelle se faict
— Manipule, poignée, peloton d'infan- Du 2° jour d'aoust 1646 par devant nous tous les ans le segond et troisiesme jour
terie : Anthoine Jullien, advocat à Carenten, Ii- d'aoust. (1673, i674, Autre registre des
Manipulon,
fr.-ital., manipola. (NATH. DUEZ , centié aux loix exerceant la jurediction
pour l'absence du seneschai or-
des plès de
pieds de la fiefferme des Bouhons.)
Dict. 1659.) dinaire la seigneurie de la fiefferme La chevauchée du Meneluth se fait encore
Manipulon, m. manipulo. (C. OUDIN, des Bouhons, enervez du domaine de Ca. dans les années 1676, 1677,1678, 1679,1680,
Dict. fr. esp., 1660.) renten, et de present possedez par mon- 1684 et 1685.
seigr le compte de Croizy, comme ayant
Dans le Dict. esp. fr. d'Oudin on lit : esté engagez à messieurs les predecesseurs, MAJJNEMENT, voir MAINEMENT.
Manipulo, m. Une poignée, une javelle, en la presence de Raoul Vibet, greffier
une botte : une chambrée de dix hommes desdits plès, à la Croix du Bosq en la
MANNOUVRER, voir MANOUVRKK.
de guerre, un pelotton. parroisse de Sainct André de Bouhon, sur
les sept à huit heures du matin, pour pro- MANOBRABLE, voir MANÛUVRABLE.
MANIPULUM, voir MANIPULON. ceder à faire la Chevauchée du Manneluth,
selon et aux fins qu'il est usagé pour la MANOCQUE, voir MANOQUE.
MANIQUE, adj., maniaque : conservation des droits et rentes de la-
N'estoit que li mairiz fuest ignoranz ou dicte seigneurye comme il ensuit : MANOCQUET, voir MANOQUET,
INorth fumes nez, en north manum. Iluec tout droit enmi le pire
MANOCQUIERJ voir MANOQUIBR. (WACE,Rou, 3e p., 56, Andresen.) Estoit sa meson et son mez
Moit i avait longuement mez.
MANOELLE, - oyelle, - ouelle, - oie,
poignée :
- N'est lins si chers. Car c'estoit la droite Monjoie
uele, - uelle, s. f., manivelle, U mansesisse si volunters. De Paradis.
le (S. Brandan, 772, Michel.) (La Voie de Paradis, Richel. 837, f° Ofld,)
Item un pot esmaillié, s'a dessus
darses.
manuelle deus Pu-Piles contre Merlins de la cort se parti, Desouz vous mainent la gent de maint langage.
(1297, Inv. des joyaux d Edouard 1 ap. , Si vint manoir avec ma mere. (Enf. Ogier, 380, Scheler.)
Duc., Manicella.) (Perreval, ms. Berne 113, f° 113a.)
S'il vous convenoit amer
Issues, saillies, huisseries, huvrelas, ap- En enfer les covint mennoir, Une d tme de Bourgoingne
pentis, estaures ou manueles a puys, ne
edifices Tant com Diex le vont
(St Graal, 136, Michel.) Ki mansint a Saint Omer.
autres manieres d'ouvrages ou (1312,
S. Richier. (BRETEL,Chans., ms. Sienne H.X. 36, f° 47b.)
es fros de la ville de jaiant.
Arrest, Reg. Olim du parlem. de Paris, .1. destroit ont pasé u ja mesent Et qant il out tôt départi
(R um. d'Alix., f° 31c, Michelant )
fo 135, ap. Duc., Manualis 2.) Impr., Que nule rien ne li remest
Uns chastiaus riches ou manoit Fors sol la meson ou il mest.
apuys. (Chasloiem. d'un père, conte XXVII,8, p. 180,
Cil qui la gent outre passoit.
On remet deux noefves pieches et deux (Floire et Blancefior, Ie vers., 1289, du Méril.) Biblioph. fr.)
noefves manoyelles a une waghe. (1417,
Lille, ap. La Fons, Gloçs. ms., Bibl.Amiens.) Ki pus mist en O'Kencelath. Quar el s'en voit a .1. ostel
(Conquest of Ireland, 2939, Michel.) Ou une borgoise menoit.
Une manole de cœuvre servant a ung (Des Tresces, Montaiglon et Raynaud, Fabliaux,
baston. (1436, Béthune, ib.) Furent prochains voisins ; l'un les l'autre man-
[noient. IV, 72.)
d'icelluy
Seront tenus de faire l'ouvragetierchain, Je serai hounis si ensi demeure, et arai
(Dit de Guill. d'Anglet., 638, Michel.)
mestier tout de fin estain ou de pierdu ma cité ; car tout mi bourgois
ouquel tierchaiu il y aura les deux pars Ainz li dist k'il alast maneir a sa maisun. iront manoir a St Remi. (Chron. de
ploncq et non plus, dont les manouelles, (GARN.,Vie de S. Thom, Richel. 13513, Rains, c. xxxm, L. Paris.)
oreilles et couvrechaulx seront de pa- f° 20 r°.)
ilz servi-
reille estoffe a l'ouvrage auquelpotiers Si il avenoit que estagiers mainsissent
ront. (1495, Nouv. statuts des d'é- Tous li clergies et li home d'eage en celes places. (1270, Lett. du senéch. de
Thierry, Mon. inéd. du Tiers Qui en aumosne et en bienfais meinront, Nant., Fontevr., H. de Vers, 1270, Arcb.
tain, ap. A. Partiront tout a cest pelerinage. M.-et-L.)
Etat, t. II, p. 470.) (QUESNEDE BETBUNE,P. Paris, Romancero,
Deux manoelles pour servir au couron p. 94. Meinsissent. (Lett. du D. de Bret., même
des saies. (1508, Béthune, ap. La Fons, ann., ib.)
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Ensi totevoies qu'il manuit niant mor- En la vile ou je maindreie. (Ch. de 1285,
Bas-Valais, Vionnaz, manoille, oreille
tals por sa diviniteit. (Greg. pap. Hom., S.-Wandr., Arch. S.-Inf.)
p. 46, Hoffmann.)
d'un vase. Je di que uns chevaliersère
Ju voil qu'il ensi maignet en josk'atant De cele marche d'Engletere ;
MANOEUVRAGE, voir MANOUVRAGE. ke ju venrai. (S. BERN., Serm., Richel. De Loheranie et d'Alemaingne
24768, fo 62 rO.) Je ne cuit pas c'ans tels en maingne,
MANOEUVRE, voir MANUEV~E. De Chaalons jusqu'en Perçois,
Toz les cheveliers qui mainent dedenz Qui si ait tontes a son chois
MANOIANT, voir MANIANT. Mez. (1214, Paix de Metz, Arcb. mun. Bones teches comme cil ot.
Metz.) (Le Lai de l'Ombre, p. 43, Michel.)
MANOIE, voir MANAIE.
Toz ceus q'iront manoir fors de Mez.

:
Il avint, cum iluec manurent,
i. MANOIER, voir MANIEK. (Ib.) Que tuit li jonr acompli furent.
2. MANOIER, s. m., manoir de Amis, ge maing de la ce pont,
Mes j'ai de ça une meson ;
(Nativ. N. D., Reinsch, die Pseudo-Evangelien,
p. 36.)
Ledit manoier est prez du cbimentire .v. ans a k'il n'i mest nus hons. Li home Raol Chaperon qui mainent
l'ig[l]ise de Pierreville. (1312, Cart. de (Dolop., 4993, Bibl. elz.) en som fié de hauberc. (Echiq. de Norm.,
Troarn, Richel. 1. 10086, f° 218 vo.) p. 121, Marnier.)
Les seigneurs qui ont fiefz en garde doi- Cil Damediex de gloire qui meint en Trinité. Ou maistre Thierrys de Crevy, jadis
vent maintenir en estât les edifices, ma- (G. de Bourg., 2892, A. P.) chanoines de Mes, mainit. (1315, Hist. de
noiers, bois et autres choses de la garde. Metz, III, 324.)
(Coust. de Norm., f° 87 ro, éd. 1483.) En la terre le roi de Franche
Mest jadis a Sens en Bourgoigne Celui qui mant on chet de l'Osteil. (1326,
MANOIIER, voir MANIER. Uns clerc. ib., IV, 39.)
(A. Du PONT, Rom. de Mahom., 4, Michel.) Or ne me puis tenir que n'aille
MANOILI, s. m., anse, poignée : Ou Oliviers li furbeires manut. (1235,S.- La ou el maint.
Manoil, manutencium. (1464, J. LAGA- Sauv. de Mez, Arch. Mos.) (JEH. LESCCREL,Chans., bail. et rond., 33,
DBUC, Cathol., éd. Auffret de Quoetqueue- Bibl. elz )
ran, Bibl. Quimper.) Par mon chief, dist uns viex barbes, Se parti Looys de la maison l'evesque,
Cf. MANOELLE. Qui a Toulete ot .xx. ans mes.
(Eustach. le Moine, 101, Michel.) u il avoit esté a hostel ; si ala manoir el
maistre castiel por plus estre aseur. (Hist.
1. MANOIR, S. m., manche, poignée : Laienz mennoient li paien vil et ort. des ducs de Norm. et des rois d'Anglet.,
Li fers sailbanz fors del manoir chait el (Jotird. de Blaivies, 2713, Hoffmann.) p. 199, Michel.)
bruec. (Dial. St. Greg., p. 67, Foerster.) Pour oir et savoir comment de choses morales :
Cf. MANOIL. Li mondes est ou nous manomes, — Et en parlant
Et de quiex elemens nos somes. En siecle, sire, ta parole maint el ciel.
2. MANOIR, mannoir, maneir, menoir, (GACT. DE MES, Mappemonde, Hist. litt. de la
(Liv. des Ps., Cambridge, cxvm, 89, Mi.
France, XXIII, 293.) chel.)
mennoir, v. n., demeurer, habiter, séjour-
Et s'il auques i euist mes,
Cest raim vos met ju davant, car il
ner, rester : Il i fust mors, u, tout sans falle, trois ans manuit en soliteit, conuiz sole-
Elle non eskoltet les mals conseillers Pris et trais a la batalle. ment a Deu et ne mies as homes. (S.
Qu'elle Deo raneiet chi maeni sus en ciel. (MOUSK.,Chron., 20018, Reiff.) BERN., Serm., Richel. 24768, fo 125 ro.)
(Eulalic, 5, P. Meyer, Rcc., p. 193.) Bien aferroit que grans humilites
Trestot che que dit vous avons, Mansist avenc vo tres douce samblance.
Dient alquant que diable i meinent. Sachies por voir ke nous l'avons
(Roi., 983, Müller.) De bones gens qui le conurent, (ROBERSDE KASTELCLERS, Chans., Romv , p. 272.)
Se je prendrai mes pennes en la jurnee, Ki entor li mesent et furent.
maindrai el derrein liu de mer. (Liv. des (De Sainte Ysabel, Jub., Œuv. de Ruteb., II, — Manoir en, persévérer dans, persister
Ps., Cambridge, CXXXVIII, 10, Michel.) 400.) dans, conserver :
Il ama mult pais et justise, Li estur fut mut fier maneis. Manople : f. A kind of long gauntlet ; or
En bnntei mest et en franchise. (Mort du roi Gormond, 87, Scheler.)
(Brut, ms. Mnnich, 2636, Vollm.) as manipulon. (COTGR., éd. 1611.)
Nos ne volons plus manoir en cest pe- Le poign li fet voler maneis. Manople, manipolo, manopolo, guanto.
chié ne en cest blasme. (Hist. des ducs de (G. GAIMAR, Chron., Michel, Chr. angl.-norm., (N. DUEZ, Dict. fr.-ital, 1678.)
Norm. et des rois d'Anglet., p. 75, Michel.)
I, 9.)
vraiement soi vuelent esdrecier az
Cil ki — Manipule :
Par le ferme propos oa mains. halteces des vertuz, cant il les altrui pe- Une manuple, une estole. (24 mars 1395,
(Roi RENÉ,Regnault et Jeanneton, Œuv., t. II, chiez oient, manes ramoinent az lor cuers Inv.de Regnaut Chevalier, tailleur du D.
p. 133, Quatrebarbes.) lur malz. (Job, Ler. de Lincy, p. 451.) de Bourg., Inv. de meubles de la mairie
— Manant, part. prés., demeurant : Quant Honoreiz astoit escherniz de cez de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
L'cstole et la manuple de mesme drapt.
Com il fust menanz en la mairie. (Juin paroles, manes el convive defalit aigue al
1250, Arch. mun. Metz, cart. 93.) servise. (Dial. Greg. lo pap., p. 8, Foerster.) (Ib.)
Tuit ensamble fierent manois. voir MANOPLE.
3. MANOIR,
- oyr, menoir, s. m., habita- (Rom. de Thebes, Richel. 60, f° 12d.)
MANOPOLE,
tion, demeure, retraite : MANOQUE. - ocque, s. f., petite maison,
Dans la langue du moyen âge, dit M. L. Et Deus par sa pitié manois la délivra.
(Beuv. d'Aigrem., Richel. 766, fO 1c.) cabane :
Delisle (Classe agric., p. 213), en Nor- Tant qu'en une manoque virent
Ireement les vont ferir manois.
mandie et surtout en Angleterre, manoir (HERB.LEDUC,Foulq. de Candie, Richel. 25518, Ourer un preudomme d'eage.
désigne l'ensemble d'un domaine féodal, fUi v°.) (J. BOD., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au fil.
à p. 163.)
comprenant l'habitation du seigneur, les Enpres disner s'en voit menais ,
Comme pastis, pars et manoques.
terres non fieffées qu'il exploite lui-même Vers les degrez du grant palais.
(Pastoralel, ms. Brux, P 58 rD.)
et les droits dont il jouit sur les terres (Parton., Richel. 19152, f° 130 rG.)
fieffées à ses vassaux. A ses deciples vint manais.
— Sorte de bateau :
(Pass. D. N., ms. S.-Brieuc, fO49b.) Pour conduire les gallees parmy la ri-
As povres sont li manoir voit
De le chité ki est sans ire. Maneis le povre ilec laisseront. viere, il bailleroit quarante ou chinquante
(RENCLUS DEMOILIENS, de Carité, st. CLXVI,5,
(PEANGATINEAU, Vie de S. Martin, p. 142, bateaux, appelez manocques, qui sont
Bourra ssé.) d'une pieche, comme ung nocq aux pour-
Van Hamel.)
Si li dist : Or le pren (l'enfant) et si le ceaulz, longz et estrois. (WAVRIN,Anchienn.
Li abbes ou ses commandemanz iroit a Cron. d'Englet., t. II, p. 102, Soc. de l'H.
totes ces terres et a manoyr Jenin si com gete en cel four ardant, et il tantost l'i
geta, et li fours manois devint touz frois. de Fr.)
a sa propre chose. (1238, Cart. S.-Vincent, (Vie des Pères, Riche!. 23111, fo 161b.) Les Vallaques, quy avoient abatu el
Richel. 1. 10023, fe 32 vo.)
miné deux pans de mur de chastel Tur-
Si n'ai mez cure d'ermitages ;
J'ai lessié deserz et boschages, — Tout manois, dans le même sens : quant, se retrayrent en leurs manocques.
Et tout manois li deable pristrent celui, (ID., ib., p. 128.)
Et quit a Saint Jehan Baptiste si l'estranglerent. (Vie des Pères, Richel.
Du desert et menoir et giste. Et en autres bateaulz manocques en-
(Rose, Richel. 1573, P 98c.)
23111, fo 166c.) trerent les Turcqz avec toutes leurs bagues.
(ID., ib., p. 140.)
Dans les environs de Dunkerque,manoir — Maneis que, aussitôt que :
désigne l'ensemble des terres et des bâti- Li visce ne nos conoissent se nos sumes MANOQUET, manocquet, s. ni. ?
afflit, car manes ke il hurtent lo dolent Une manocquet de buffet. (1403, Compl.
ments qui constituent une exploitation cuer si resailhent. (Job, Ler. de Lincy, de la tutelle des enfants de Gossart le
agricole : p. 453.) Furet, roul. parchemin, Arcb. Tournai.)
Adjudication publique aux enchères. La char et le cuir de la beste morte n'est Cf. MANOQUIER.
de. un manoir avec maison d'habitation, pas conté au fruit ; li us faut menois que
grange, étables, moulin à moudre blé, et 4 la beste est morte. (Liv. de jost. et de MANOQUIER, manocquier, v.?
hectares 43 ares 43 centiares — le tout plet, IV, 15, § 1, Rapetti.) Pour xvi. pies de giste de quesne a
d'un seul tenant situé près du hameau de manocquier autour des queminees. (1492,
Saint-Nicolas. (La Flandre, 30 mai 1885.) — Trosque manois, jusqu'à l'instant où : Lille, ap. La Fons , Gloss. ms., Bibl.
— Pouvoir, puissance :
N'est esvellies trosque manois Amiens.)
S'est arives molt près de Blois. Cf. MANOQUET.
Soyons donc h&rdiz, vertueux, (Partonop., 1971, Crapelet.)
Orleans sera en vostre manoir.
(Mist. du siege d'Orl., 5585, Gnessard.) MANOTER, v. a., lier, mettre les ine
MANOLE, voir MANOELLE.
MANOIS, manoys, manes, maneis, manais, nottes à :
MANOPLE,manopole, manuple, s. m. etf., Ils contrefont les malades de saint Jean,
menois, menais, adv., à l'instant, tout de gantelet, arme préservatrice des mains et la bouche pleine d'escume, ce
ayans
suite, sur-le-champ : de l'avant-bras : qu'ils font facilement en machant la ra-
Li ans a l'antre le va menois conter. cine d'herbe a foulon, ou feront les demo-
Ce manuple vous veul baillier niacles se faisans manoter. (G. BOUCHET,
(Gar. le Loh., 1re chans., iv, P. Paris.) Qui a signiifance telle
Nos n'i trespasse qe mors ne soit manoii. Serees, IV, 270, Roybet.)
Que tousjours debvez batailler
Se il croit Den qi fu mis en la crois. Contre temptacion mortelle. Suisse rom., Neuchâtel, manotter, emme-
(RAIMB.,Ogier, 11157, Barrois.) (Myst. de S. Did., p. 104, Carnandet.) notter ; Les gendarmes Vontmanotté.
Quant dite fa e celebree (la messe) Si leur fist encore des banquets et fes-
Maneis, senz autre demnree, tins en public, accompagnez
de
tournoys MANOTTE, s. f., sorte de mesure :
Unt la biere e le cors assis et de combats d'honme a homme a la Il est permis a chacun faire vollet sur
La u il deveit es Ire mis. lucte, a coups de gros gantelets ou mano- le sien jusques a deux cens manottes.
(BEN., D. de Norm., l, 1699, Michel.) p/M. (VIGEN., Comm. de Ces., Abregé de la (Cout. de Clermont, Nouv. Cout. gén., H,
Sempres maneis vie de Ces., éd. 1576.) 886.)
Vont Rous que le seust li reis. Les poings armez de courroies de cuir
(ID., ib., II, 4496.) de bœuf entortillees tout autour d'iceux, MANOUELLE, voir MANOELLE.
H les commanda a jugier : en façon d'un gantelet ou manople. (J. DE MANOUVRABLE, manovrable, manobra-
Il se voloit menois vengier. MONTLYARD,Mythologie, V, l, éd. 1607.)
(Floire et Blancheflor, 2e vers., 2991, du Méril ) ble, adj., qui doit la corvée oumanuevre :
Les grammairiens prennent commune- Comme les hommes du lieu de la Faye.
Et Floire l'a menois feru, ment ces monopoles, gantelets ou moufles sont ensemble leurs terres et possessions,
Le blanc hanberc li a rompu. signifiez par le ceste, pour certaines de main morte, manovrable et taillable a
(ID., ib., 3221.) longues courroyes de cuir, au bout des- merci. (1389, Arch. JJ 139, pièce 26o.)
A'banacte envai manois. quelles fussent attachées et cousues des
(Brut, ms. Manich, 2134, Vollm.) plombees. (ID., ib., V, 1.) Attendu que ne sont ses hommes jus-
ticiables ne manobrables ne autrement ses — Faire subir une préparation à : Le vicaire de S. Jacques. comme es-
subjects. (Chron. de Medicis, II, 15, Chas- tant mansal dudit seigneur abbé. (Ch. de
saing.) A menovrer ce que mestier lour sera a 1571, ap. Duc., Mensa.)
lour escoaer. (1303, Preuves de l'Hist. de
Bretagne, 1, col. 1182.)
MANOUVRAGE, manœuvrage, S. III., MANSART, manss., adj., domestique,
œuvre, ouvrage, travail : Que il feront couper, mannouvrer et apprivoisé:
charier a leurs propres cous le bois donné.
Et quant li hom doit entrer en la con- (1318, Orden. des forez, Arch. JJ 57, Un jeune enfant monte sur un arbre
frarie de la hanse. il doit tout laissier fo 93 ro.) pour oster et desracher un ny de coulons
manouvrage de se main. (Statuts de la Que il feront couper, menouvrer et char manssars qui estoit audit arbre. (1420,
hanse de Saint-Omer, ms. St-Omer 889.) Arch. JJ 171, pièce 197.)
gier a leurs propres coux le bois donné.
Pour pluiseurs autres manouvrages ai- (1319, Ord., l, 686.) Pigeons ramiers et mansarts. (Malad.
dier a faire au command de mestre Wille d'amour, p. 182, ap. Ste-Pal.)
et de mestre Jake Vakenart, en faisant se
molle, et depuis que le molle fu fais jus- — Placer avec la main : Colomb ramier, mansart. (Trium ling.
ques adonc que li cloqfu fondue et nettye Asez savum de la lance parler Dict., 1604.)
et mise ou bieffroit ; pour tous ces ma- Dunt nostre Sire fut en la cruiz nafrez
nouvrages mis en somme par le main le- Cartes en ad l'amure, mercit Deu 1 — S. m., pigeon ramier :
dit mestre Jake Vakenart, xiiii. 1..XVIII. En l'orie punt l'ad faite manuvrer. Et (le guy) n'est produit sinon de l'es-
s..x. cloque,
d. (1358, Li Cont. des frais p. le (Rol., 2503, Müller.) meutissement des grives, traines, mansars
nouv. LVI, Arcb. mun. Valen- Tenir : et ramiers. (Du PINET , Dioscoride, lit,
ciennes.) — 87, éd. 1605.)
Ceux qui auront la charge et dépen- Une de noz bernes de Laons, celle que
Adelelinne li Reneverie tient et menovre Noms propres, Mansard, Mansart.
dance pour faire ledict manœuvrage,se- de noz. (31 mai 1263, Arch. Jura, E, mai.
lon que ledit maislre et visiteur general MANSAUR, adj.?
desdites mines advisera estre a faire. son de Chalon.)
Si a li cuens rentes des terres mansaurs
(1471, Ord., XVII, 450.) k'on apelle quartiers ; si tient chascuns
— Neutr., opérer :
Labour, culture, et façon donnée à la Mais or pensez d'ainsi ouvrer,
quartiers cinq bonniers. (1289, Reg. du
— comté de Namur, fo 8, ap. Duc., Massa 5.)
terre ou à la vigne : Se d'amours voulez manouvrer.
(Blanche et Jehan, 1915.)
Manouvrages de terre ou de vignes ou MANSEIS, voir MANSOIS.
d'autres héritages. (BEAUM., Cout. du Si ascun donour soit receu en ceux
Beauv., xxix, 18, Beugnot.) tenementz a foy le don par la debonerté MANSELLES, voir MANCELLES.
le purchassour, et il pusse apercever que
MANOUVREE, maneuvree, s. f., corvée, le donour le voille encetter ou desturber
de sa seisine, ou meynoverer si come se MANSENOTTE,S. f., sorte de droit :
ouvrage des mains, travail que les vassaux demeyne, tauntost se purchase par ceste Les nouveaux époux qui doivent être
devaient à leur seigneur : assise. (BRITTON, des Loix d'Anglet., domiciliés à Fonteneile et y tenir feu, sont
Ne seront tenus de nous faire charrois, fo 104 ro, ap. Ste-Pal.) obligés de payer à l'Abbé de St Vincent
maneuvrees, corvees, ne autres debvoirs pour les deux tiers et au curé pour l'autre
de servitude quelconque. (Couf. de Berry, — Infin. pris subst., construction : tiers le droit de mansenottes, consistant en
Nouv. Cout. gén., III, 1012.) Tant i ot riches perres ens mis an manovrer. un coupot de froment comble et une
(Conq. de Jerus., 5529, Hippeau.) quarte d'avoine mesure de Baume. (Re-
MANOUVREMENT,meneuvrement, s. m., cherches sur les anciennes monnaies du
œuvre, ouvrage, travail : — Manovré, part. passé, travaillé : comté de Bourgogne, par un bénédictin de
Que ledit bouchier et leur predecesseur Bois manouvré. (1507, Prév. de Vimeu, la Congrégation de St-Vanne, p. 133.)
ont tousjours paié au roy les dites dis Cout. loc. du baill. d'Amiens, t. I, p. 423,
livres pour reson de celle meson. et de Bouthors.) MANSER, v. a., peigner :
la fere appareillier et faire touz meneu- En tel point que par les caviaus
vremenz par x. ans, par .xx. ans. et par MANOVRABLE, voir MANOUVRABLE. Me doit li une hageter,
tant de temps qui leur souffrit a acquerre Et li autre me doit manser
et avoir bonne saisine et propriété. (1316, MANOVRER, voir MANOUVRER. Si la gorge qae j'en tressue.
Arch. JJ 54bis, fo 3 vo.) (JEH. D'ESTRUEN,Chans , ap. Scheler, Trour.
MANOYELLE, Voir MANOELLE.
belg., nouv. sér., p. 123.)
MANOUVRER, - ovrer, - uvrer, - overer, MANOYNER, v. a., manier, frapper,
mann., men., meyn., verbe. maltraiter : MANSERE, VOir MANZERE.
— Act., fabriquer : Poinsinet, de Juvigny,
Au grant estai, a la grant foire annel, Et Torchapel que je vy, MANSEVIR, voir MANCEVIR.
Selooc la porte roial, si m'aist Diens,
La ai .1. drap ven et esgardé,
M'ont manoyné de partie,
Pité n'ont, grace ne mercy MANSIAIRE, s. m., concierge, sacristain :
De samit est bien fez et menouvrez. Je pri Dieu qui les maudye. De Constantin lo mansiaire de la glise
(Les Loh., Ars. 3143, f° 13 .) (E. DESCHAMPS, Poés., Riche]. 840, P 204e.) saint Stevenon. (Dial. Greg. lopap.,Somm.,
Les deniers firent faire, forjer et menovrer. p. 3, Foerster.)
(J. BaD., Sax., xxxiv, Michel MANQUE, voir MANC. Cf. MANSIONAIRE.
Avoit i. arbre grant et lé MANQUEROT,s. m., manchot : MANSIBLE, adj., habitable :
Que nature avoit manovré, Le manquerot fera un enfant qui n'aura
Haut et follu, grant et plenier. point de bras. (G. BOUCHET, Serees, 111. Une maison mansible. (1488, S.-Omer,
(Perceval, ms. Berne 11 3, f
100e.) 175,Roybet.) ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Li pons estoit si figures Manquerot. A maimed, one that wants
Et si ert fait et manovres
some of his limmes. (COTGR., éd. 1611.) MANSILLON, s. m., mors:
Qu'il n'est hom qui! poist dire.
(Ib., f 104e.) MANQUET, voir MANCHET.
Or fault du harnoiz aux chevaulx,
Selles, cordes et mansillons.
Moult est riches li très, bien en doit on parier, (E. DESCHAMPS, Mirouer de Mariage, Richel. 840,
Mahomes Gomelins le fist tôt manovrer. MANRE, Cas suj., voir MENOR. f° 500d.)
(Conq. de Jerus., 5521, Hippeau )
MANS, voir MOINS.
MANSINE, mancine, mencine, s. f., le
Et Dieu leur a bien demostré,
Qui le drap avoit manouvré MANSAIS, voir MANSOIS. manche de la charrue :
En quoi Jhesus fu sepeliz.
N'appose point la main a la mansine après,
GEFF., Vli. Est. du monde, Richel. 1526, MANSAL, adj., commensal, attaché au Pour ficher ta charrue an milieu des guerets.
f" 122'.) , service de quelqu'un : (RONS., Sonn., v, éd. Lyon 1592, p. 257.)
sans eux (les gands) le laboureur ne pourroit en Ne jamais n'yrny en ce lieu moins celles choses estre tesmoings pour
[hiver On est paix sans division ceux de qui ils tiennent héritages, autre-
1a mancine tenir, ny les champs remuer. Et la très doulce mension ment que pour estage domicile. (Or-
(Le Gandde J. Godart, p. 10.) De Dieu et des saincz et saintes. donn. pour l'abrév. desouprocès en Bret.,
La Bibliotbèque elzévirienne qui repro- (Complaincte de l'âme dampnée, Poés. fr. des fév. 1510.)
xv* et XVIea., VII, 100.)
duit l'édit. de 1588 donne mencine. vf Nul n'est sujet aller mouldre au moulin
Vous, saintz peres et prophetes, qui tant d'autruy, s'il n'est son mansionnier.
MANSION, - lion, - cion, men., s. f., de- Au lymbe obscur avez faict mencion. (Coust. de Bret., art. 376, Nouv. Cout.
meure, habitation, domicile, station : (La Voye. de Parad., Poés. fr. des xv" et \Y)' s., gén., IV, 385.)
III, 160.) Nul ne doibt respondre a plainte de sei-
Qui muert por son signor o Den ot mansion.
(Roum. d'Alix., f° 19d, Michelant., Sur la diversité ou choix des mansions. gneur par sa court des obligations de con-
(D'AUBIGNÉ,Trug., VII, Bibl. elz.) traetz faictes par la court de celuy sei-
En terre de promission gneur que celuy seigneur deist que l'homme
Cuida troTer terre sans visse, MANSIONAIRE,- onnaire, menc., s. m., luy debvroit ou auroit fait o luy contract
Por chou ke Dius a son servisse syn. de mansionier : sur aultres faitz estranges qui ne touche-
L'eslut et la prist mansion. roient les debvoirs de son fié ou les of-
(RERCLUS DEMOILIENS, de Carité, st. xxvi, 9, Les droiz et les actions que nous avions fices qui luy toucheroient et a sajuridition
Van Hamel.) et avoir devions et poions en mil livres
en deniers, en quoy nous estoient tenuz ou les expletz de sa court ou ses amendes
FortHne a la sa mansion. les mencionnaires de la terre de Roche- selon qu'il est dit des amendes et des
(Rose, ms. Corsini, fO 42d.) fort. (1300. Liv. Rouge de la Chambre des choses qui touchent le seigneur ou ses
Comptes, f° 134 r°, ap. Duc., Mansionarii.) officiers, espiciallement de la ou ne seroit
En seculeire mancion. mansionnier. Et si celuy hommeest homme
(Tb., Vat. Chr. 1858, f° 95e.) Les mansionaires et les habitanz de la- a son gentilhomme, combien que cous-
Et g'irai dusqu'a la maison dite ville. (1313, Arch. JJ 49, f° 10 r°.) tume soit que le suzerain seigneur ne doie
De Den et sainte mention. Liquieus sont mansionnaires et vesins pas suivre l'homme de ses arrieres fiefz
(Lib. Psalm., XLI, p. 289, Michel.) dudit boys. (1328, Arch. JJ 64, 46 ro.)f devant son suzerain, la coustume s'extent
es choses qui touchent son office., mais
E Deus qui les bons loe et prise Auquel duchié lesdictes religieuses, ou s'il veut suivre celle personne comme dit
En sa plus haute mansion. leur abbaye dessusdicte, ou les tenans est, il debvroit le faire devant celuy a qui
(Les premieres Compilations fr. d'hist. ancienne, d'icelle abbaye, et les hommes mansion- il seroit mansionnier, et non pas devant
Romania, t. XIV, p. 57, Meyer.) naires, hostes ou demourans soubz icelle luy es choses qui touchent fiefz estranges
Plusors gens sunt, si comme marceans abbaye et religieuses, ont ou peuvent avoir de son office, de ses debvoirs et de ses
et gens errans par le pais, qui n'ont nules maisons, autres possessions, biens, choses amendes. (Coust. de Bret., fo i06 vo.)
mansions. (BEAUM., Cout duBeauv., LXVJI, et droicts. (1331, Ord., xvi, 78.)
25, Beugnot.) Nul ne doibt avoir cognoissance de
Pour laquelle chose ledit povre jeune cause sur aultre s'il n'est son mension-
An qneque leu que il fust ne feist homme, vallet alloué et mencionnaire s'est nier en fief ou en arriere fief. (Ib., fo 141 r".)
mansion. (1270, Cart. de Champ., Richel. absenté du pays. (1419, Arch. JJ 171,
1. 8893, f° 490~.) fo 23 ro.) MANSIONNE, s. f.,syn. de mansion :
Elas ! pourquoy aloit en telle mention Quelcunque homme que sera mansion- Mansionnes. ou eles purrount demorer
(Rom. de Ch. le Chauve, Richel. 24372, fO 8e.) naire ou residant dans icelles bosnes. leur quarentines. (BRITTON, des loix d'An-
(Vers 1436, Rôle de St-Ursanne, Trouillat glet., fo 275 ro, ap. Ste-Pal.)
Tout ades repairroit en chelle mantion. et Vautrey, Mon. de l'év. de Baie, V, 328.)
(B. de Seb., xvi, 118, Bocca.) MANSOINGNE, voir MENÇONGE.
Mension en l'air vos assit (aux oiseaux). — Celui qui a soin d'une maison : 1. MANSOIS, mensois, mançois, manxois,
(Vie de S. Fr. d'Ass., ms. Richel.) Uns hom d'onorable vie, Constances
mansais, mansays, manssais, manseis,
Il ait mis son tabernaicle et sa mansion par nom, servoit tenanz l'office de man-
on soloil. (Psautier de Metz, XVIII, 5, Bon- sionaire. (Dial. Greg. lo pap., p. 26, manseiz, manceis, mansseis, mansseys,
nardot.) Foerster.) Lat., mansionarii functus officio mansses, mancez, adj., du Mans :
deserviebat.
Et tout le monde l'i assent Vint deniers manxois de rente. (Ch. de
Que par toutes les nacions Pensionnaire du roi : 1272 Bercé et la Hubaudière, M', Arch.
Du monde ou gent ont mansions, — Sarthe.)
Le plus noble si soit le chief Ont pas voulu les roys vous heriter
Du noble estat des cent mansionnaires Dous deniers mansois. (Ch. de 1296,
De tous. S.-Vinc., no 67, Arch. Sarthe.)
(CHR. DE PISAN,Liv. du chem. de long estude, Que nous nommons royaux pensionnaires
Qui sont choisiz pour estre a l'entour d'eulx
3494, Püschel.)
Et les defendre en arroys belliqueux. — S. m., monnaie du Mans :
Et par le grant feu qui fu en la ville, li (J. BOUCHET, la Noble Dame, a Loys Rousart, éd. Menoies ferons querre ainz que porrons ançois,
abbeie d'Oregni et la mantion des dames 1536.) D'acier lor ferons faire angevins et mansois.
prist grant damages. (FROISS., Chron., I, (J. BOD., Sax., xxxm, Michel.)
462, Luce, ms. Rome.) MANSIONIER, - onnier, mens., man- Ne le vausist perdre li rois
Et establirent mansions et logeis pour sioner, s. m., espèce de colon ou fermier Por trois cens livres de mansois.
yaus et pour leurs chevaus. (ID., ib., III, qui devait un cens pour ce qu'il occupait (Eteocle et Polin., Richel. 375, f* 48b.)
76, Luce.)
en maisons et terres : Et Mille fet trosser près d'un mui de mensois.
Vostre fortrece et li tours par especial (Aye d'Avign., 738, A. P.)
Les hommes mansioniers des religious.
ou vous aves vostre mantion et si grant (1289, Traité, Morice, Pr. de l'H. de Bret, Toute no terre nos met en telt destrois,
fianche, n'est maintenant portée ne sous- 1, 1088.) Que n'i prenons vallissent .n. mançois.
tenue que d'estanchons. (ID., ib., V, 411, (Girard de Viane, p. 5, Tarbé.)
Luce, ms. Amiens.) Et les hommes mansioniers asdiz reli.
gious obeiront por nous e en nostre court Un sexter de froment a la mesure de
0 tresbenoiste mansion de la cité sou- sus toutes actions. (Lett. de 1293, ap. Lob., Thoarz e un manseis asis sus une lor pece
veraine. (Intern. Consol., II, XXXXVIII, 11,433.) de terre. (1260, Vente, Ste-Croix, Arch.
Bibl. elz.) Vienne.)
Olivier Guiguemer, chevalier, donne quit-
Deirers Tours en Touraine, le noble mansion. tance pour certaine somme receue pour Douze mansais. (1305, Trans., l'Epau,
(Geste des ducs de Bourg., 2578, Chron. belg.)
un fié scis sous sa seigneurie en la pa- Arch. Sarthe.)
Va t'en comme damné dyable roisse S. Sauveur de Dynan, ou le duc Un mansseis. (Ch. de 1317, Fontevr.,
En infernalle mention, avoit mis iransionniers et estagiers contre Mespied, Arch. Maine-et-Loire.)
(Mist. du viel test, 434, A. T.) raison. (1302, Test. du D. Jean, ap. Lobin., Treize mansseys. (Ib.)
0 gentil monde, o mansion très belle.
II, 458.)
(Poés. attrib. à Ci. Marot, Epistre de complaincte Les gentilshomnes qui ne seront esta- Cinq manssais d'anuel rente. (Ch. de
1323, Arch. Sarthe.)
a une qu'a laissé son amy, dans les Œvv de gers et mansioners, jaçoit qu'ils soient mançois appréciés a deux deniers
Marot, III, 417, éd. 1731.) hommes par autres voies, pourront nean- 51
tournois la piece. (1391, Ste-Croix, Saix, Le chevalier fist amener son cheval Quand li rois entendi le mant dou cas-
Arch. Vienne.) furieulx, et, en lui baillant a boire quel- telain si fu moult iries. (Chron. de Rains,
,
De gueules a .vi. manceis de gueules. que doulce potion et bruvaige, fut fait c. VIII, L. Paris.)
(Armor. de Fr. de la fin du xiv* s., Cab. tout doulx et mansuet. (Violier des Hist.
rom., c. LXVIII, Bibl. elz.) Li chastelains mieux ne demande,
hist., VI, 34.) Quant voit que sa dame li mande,
Avecquesce en doy vingt et ung manseiz — En parlant de chose :
Ne met pas se mant en oubli,
pour une aide. (1402, Denombr. du baill. Il sambloit que aucune mansuete et Ains l'aparaille sans detri.
de Constentin, Arch. P 304, f° 267 v°.) (Couci, 4402, Crapelet.)
bonne affection ne toucbast en leur ame
Dix sept mancez et un denier. (Ib., (BOURGOING, Bat. jud., vi, 38, éd. 1530.) Tu appelleras
f° 296 v°.) Ce dittier cy que parferas
Noms propres, Mansuy, Saint-Mansui. La Court de May par mon commant,
Dix blans, chacun du pris de cinq de-
Apres le porteras au mant
niers tournois la piece, deux mansses et MANSUETE, voir MANSUET. De ta dame, quant lui plaira.
un blanc breton. (1404, Arch. JJ 159, : (FROISS., Poés., III, 1319, 39, Scheler.)
pièce 114.) MANSUETEMENT, adv., avec douceur
Et premierement des tailles deues a la Mansuetement. Gently, meekely, mildly, A son mant sont alet maint noble cevalier.
me aoust sur la Morandiere onze mansays. courteously, tractably. (COTGR., éd. 1611.) (Geste des ducs de Bourg., 887, Chron. belg.)
(1419, Aveu de Jean de VilleArch. Mayenne, Saint pere, mais a vostre mant
E.) MANSUETUME,s. f., douceur, mansué- Venons, c'est droiz.
tude : (Miracles de Notre Dame, l, 8, 400, A. T.)
2. MANSOIS, manseis, s. m., ce qu'on Humiliteit de cuer et mansuetume. (S. Pardonnes luy, sire, et aussi
payait pour le droit de gîte : BERN., Serm., Richel. 24768, fo 59 V.) Tantost venra a vostre mand.
Concessimus. quemdam redditum ibi- Et si assemblat sor luy toz les oygne- ,
(Moral d'ung Emper Ane. Th. fr., III, 155.)
dem percipiendum, vulgariter dicitur les menz de benigneteit, de mansuetume et de
manseis. (1258, Ch. de S. Louis pour l'ab- Est il quelque mand a fournir ?
suaviteit. (ID., ib., p. 133, Foerster.) Dictes le moy, sire prevost,
baye de Bon Port, ap. Duc., Mansiona-
ticum.) Mansuetume, foet, atamprance, chesteit, Et je l'aray fait et plus tost
continance. (Li Epistle saint Bernard a Que la pie n'a fait un sault.
Cum medietate logiae et redditus, Ch.
qui Mont Deu, ms. Verdun 72, f° 32 rD.) (GREBAN,Mist. de la Pass., 4301, G. Paris.)
vocatur li mansois. (Reg. de S. Just,
des comptes de Paris, f° 199 rO, ap. Duc.,
Mansionaticum.) MANSUIR, manssuir, v. a., avertir : MANTEL, - eau, s. m., le moderne
Baillié et delivré a Phelebert de Don- manteau, employé figurément :
MANSOR, adj., qui sert de résidence : court, bailly de Bar , pour ses frais et Dieus aiue, or avomes hoste,
despens en alant a Pont a Mousson par
Vassaux, ce dist li rois, trop fesistez folor devers monseigneur pour l'adviser et Dahez ait il s'il ne vos oste
Quant blamastez me gent en mon palaiz mansor. manssuir d'une entreprinse que l'on disoit Encui le mantel de cet col.
(Hist. de Gér. de Blav., Ars. 3144, f° 234 Vn,) (Du Foteor, Richel. 19152, f° 49'.)
que Lahire devoit faire et entreprenre de
MANSSES, voir MANSOIS. gaignier de nuict le moustier de Loisey. désignait une certaine mesure
(1424, Arch. Meuse, B 497, fo 213 r°.) — Mantel
MANSUEF, adj., qui a de la modération Qu'ilz n'en f eussent mie mansuys si a en parlant d'étoffes : on disait un mante],
et de la douceur : temps comme pour moy mandeir a temns. deux manteauxet demi de telle fourrure :
Ensuyvant celluy Apius Claudius aveugle (1426, Hist. de Metz, V, 50.) Ung manteau de dos de martres sebe-
suyvoit ung autre avecques semblant Cf. MANCEVIR. lines. (Juin 1456, Arch. J 187, pièce 47.)
doulx et mansuef. (Triumph. de Petrarq.,
fo 141 v, éd. 1531.) MANT, mand, s. m., message, mande- MANTELEMENT, - mant, s. m., caution:
Cf. MANSUBT. ment, action de mander, ce que l'on Je dois modre et batre por moy es diz
mande, avertissement,ordre, commande- molins sanz paier mutuire ne batuire,
MANSUEL, adj., doux, bienveillant : sanz faire mantelement a atruy. (1284, Ch.
Seint Mansuel. (1318, Arch. Meurthe, H ment : des compt. de Dole, C 111, Arch. Doubs.)
3052.) Begons li dux me prise moult petit,
Quant il ne dengne a mon mant ci venir. Sanz mutuire et sanz bastuires paier,
MANSUET, mansuete, adj., qui a de la (Gar. le Loh., 28 chans., xvi, P. Paris.) sanz mantelement faire de atruy. (Ib.,
modération et de la douceur : Dou treu de Hernpe c'on reqist a lor tans,
C 110.)
Mais li mansuet heriterunt la terre. Rois, il le vos aportent, qar faiz an fu li mans. Je puis modre es diz molins sanz mu-
(Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, fo 39 vO.) (J. BOD., Sax., XL, Michel.) tuire et batre a batons des diz molins
Li hom qui se corrouce de ce que il Baron, dist l'ampereres, franc chevalier vaillant, sanz paier fouluire por moy et por
doit, et lors et tant comme il se convient, Se cist garz a voir dit, molt a ci riche mant. mon hostel sanz mantelemant faire de
il est apeles mansuetes. (BRUN. LAT., (ID., ib., XCII.) atruy. (Ib., C 113.)
Tres., p. 272, Chabaille.)
- eller, v. a., abriter :
Or vienent a vo mant li chevalier membre. MANTELER,
En ire a mi et extremitez; et li hom qui (Chans. d'Antioche, Il, v 257, P. Paris.)
tient le mi est apelez mansuetes. (ID., ib., Desoz son toit l'a recestee.
Por messaigers, por laitres ne por mant. Et contre le vanz manlelee,
p. 289.) (Auberi, Richel. 860, ro 1354.) Le froit li atempre per chaut.
En la matiere de ire a superhabun- Et bien certainement seust (Lyon. Yzop., 571, Foerster.)
dance et deffaute. mais celui qui tient le S'il i venoit que au sien mant
moien nous disons que il est mansuet. Venroit d'ui ce jour en avant. Fortifier :
(ORESME, Eth., Richel. 204, f° 378b.) (ADEN., Cleom., Ars. 3142, f° 59d.) —
Un roy doit estre mansuel et patient. Les bourgeois, pour se garantir, obtin-
(J. BOUCHET, Ep. mor., Il, 1, éd. 1545.)
Quant li roi ce mant entendirent, rent du roi de Suede Magnus permission
Leur avantage pas ne virent. de faire manteller la ville de courtine et
Qui rend les humains doulx, traictables (ID., ib., 397, Van Hasselt.) de bastions pour leur asseurance. (Us et
et mansuetz. (Entr. de Henry II d Rouen, Tant en ai requis (d'amour) la douce debo- cout. de la mer, Rouen 1671, p. 137.)
fO 64 ro.) Inaire
L'homme est le plus mansuet, plus gra- Par mans et par escris, qu'el me torne au con- MANTBLINE, - elline, s. f., petit man-
tieux et le meilleur de tous les animaux. [traire. teau :
(G. CHRESTIAN, Gener. de l'homme, (L'Arriere ban d'amors, Richel. 837, ro 257a.)
éd. 1559.) F 66,
p. la qui estoit
Ledit seigneur de Charroloys,
Quand li baron de la compaingnie l'em- armé de toutes pieces, sauf teste et les
Bénin, debonnaire ou mansuete. (Nie. pereur oirent chu mant que h marchis gardebras, et une manteline fort riche
DE LANGES, Chron. de llimb. Vellay, IV, avoit mandé, si en eurent moult grant sur la curasse. (PH. DE COMMYN., Mém., I,
ap. Jacob, Chron. de J. d Anton, t. IV.) engaingne. (ROB. DE CLARY, p. 78, Riant.) 8, Chantelauze.)
Mantellines, gaillardines, niture de cheminée. Suisse rom., manti, Expos. de la reigle M. S. Ben., f°119b, éd.
Bringandines, cappellines, nappe. 1486.)
Cuyraces, hasches et masses. Cf. MANDIL. Ses lettres de son scel, signees de son
(MOLINET,le Siege d'amours, à la suite de la seing manuel. (MONSTRELET, Chron., l,
Légend. de Faifeu, p. 130, éd. 1723.) MANTIN, s. m., espèce de crevette : 49, éd. 1572.)
Le roy (Charles VIII) avoit lors vestu uu Mantin : m. A kind of prawne. (COTGB., Œuvre qui mieulx semble miraculeux
sayon de drap d'or avec une manteline de éd. 1611.) que manuel. (D'AUTON, Chron., Richel.
satin gris et violet. (ANDRÉ DE LA VIGNE, 5082, fo 112 ve.)
Voyage d Naples de Charles VIII, ap. Go- MANTION, voir MANSION.
defroy, Hist. de Ch. VIII, p. 171, éd. 1684.) —
Justice manuelle, justice qu'on se
MANTIR, voir MENTIR. rend à soi-mêm e :
Armetz luisans, briquoquetz, capelines,
Hucques de pris, très riches manlelines. MANTIS, - iz, s. f., sorte de toile : Justice manuelle. Quand le seigneur,
(S. GELAIS,le Vergier d'honneur.) Jehan Charles de Besournay avoit pris pour avoir payement des arrerages de sa
Ilz estoient accouttrez de plumars de environ douze aulnes de toille, appellee rente ou charge, prent de sa main namps
mesme, de mantellines, seons de drap mantis. (1389, Arch. JJ 137, pièce 8.) sur l'heritage en la presence du sergent,
d'or, de velours ou satin decoupez.(BRANT., auquel il les delivre pour les discuter.
— Sorte de nappe : (COTGR., éd. 1650.)
Gr. Capit. fr., II, 304, Lalanne.)
Incontinent plus simple, elle vest desguisee
Une nappe ouvree appellee mantiz. — Fief manuel, fief dont le détenteur ne
(Compt. des mines de J. Cuer, Arch. KK devait que la garde du château de son sei-
Un modeste maintien, une manteline nsee. 329, f° 190 vo.)
(D'AUBICNÉ,Trag., p. 135, Bibl. elz.) gneur :
Puis prenant ce lyon a belles mains, il Linceux, mantiz, nappes et autres linges. En Champagne y a aulcuns fiefs qu'ils
(1457, Arch. JJ 185, pièce 325.)
le deschira avec ses ongles, et lui arracha appellent fiefs manuels. et ne doibvent
cette peau invulnerable dont il se fit une Cf. MANTIL. les dicts fiefs aulcun debvoir ny droict,
manteline. (J. DE MONTLYARD, Mythologie, sinon que le détenteur est tenu de la
VII, 1, éd. 1607.) MANTONETTE,voir MENTONETE. garde du chasteau en temps de guerre
(comme a Jully) ou quand il plaist au sei-
MANTENANT, voir MAINTENANT. MANUABLE, adj., que l'on peut tenir gneur féodal. (Cout. de Troyes, p. 96,
dans la main ? Pitliou.)
MANTENEMANT, voir MAINTENEMENT.
Toute icele roche neive qu'on peut
MANTERESSE, voir MENTERESSE. En parties neant nombrables — En parlant d'un livre,
Fent, et en pierres manuables. tenir à la main et qui contient la subs-
MANTE VOIR, voir MENTEVOlR. (Vie S. Magloire, Ars. 5122, P 49 vo.) tance de traités longs et étendus :
Un livre manuel. (VIGNAY, Mir. hist.,
MANTIBULLE,voir MANDIBULE. MANUBRES, s. f. pl., dépouilles : Vat. Chr. 538, fo 7b.)
Il avoit envoié ung très bel ymage de
MANTICE, s. f., divination : Jupiter, et l'a voit fait faire des manubres MANUELE, voir MANOELLE.
La mantice, c'est assavoir divinacion qui c'est a dire des despouilles des Cartha-
de soy est menteresse. (Chron. et hist. geniens. (SYM. DE HESDIN, Trad. de Val. MANUELLEMENT, voir MANUELMENT.
saint. et prof., Ars. 3515, fo 26 v°.) Max., f° 19b, éd. 1485.)
MANUELMENT, - ellement, et anglo-
MANTICORE,-ora,s. f., animal hindou : MANUCEL, S. m. ? norm., mainouement,manueement, monnou-
En Ynde une autre beste a Savoir combien pourroit couster XXIII. ment, adv., d'une manière manuelle :
C'on appelle manticora. tresces pour manuceaulx a canon avec- Et en porroit justicier manuelment sur
(Image du monde, ms. Montp. H 437, P 92 rO.) ques les tournans, sans la couverture. la dicte grange pour de faute de paiement,
Manticoresest une beste qui a face d'ome (Fournitures d'artillerie, ap. Kerv., OEuv. sanz faire autre justice ne urrest. (1334,
et color de sanc, et oilz jaunes, cors de de Chastellain, 1, 190, note.) Arch. JJ 69, fo 49 v.)
lion et coe de escorpion. (BRUN. LATIN., MANUCHRISTI,voir MANUSCHRISTI. Ordyné estoit que nulle home poet ca-
Très., p. 249, Chabaille.) rier ne amesner blees hors du roialme
Pour ce jour d'huy seront en sceureté de MANUEEMENT, voir MANUELMENT. d'Engleterre sauns licence du roy, per
ma sallive, aspicz. manticores. (RAB., le : cause de quelle fermours et autres homes
Quart Livre, ch. LXIIII, éd. 1552.) MANUEL, adj., qui se fait avec la main qui usent mainouement de lour terre ne
Operacion manuele. (Boece de consola- poiont vendre lour blees sinon a de bas
Manticore : f. A ravenous and mankind cion, Ars. 2670, fo 68 vo.) price. (Stal. de Henri VI, an xv, impr.
indian beast, that hath a face like a man, goth., Bibl. Louvre.)
a bodie like a lyon, and three rankes of Et ne caides qu'art manuel
Fermours et auters hommes qui usent
very sharpe teeth. (COTGR., éd. 1611.) Soit si parfaict que naturel. monnoumenl de lour terre. (Ib , an xx.)
(Remonslr. de Nat. à l'alchimiste, 739, Méon.)
MANTIL, menly, s. m., sorte de nappe : Les ars manuelz. (ORESME, Eth., Richel. Per cause de quelle fermers et auters
Les nappes, mantilz, serviettes doivent 204, fo 358d.) homes qui usent manueement de lour
estre blanches et nectes. (Platine de hon- terre ne poient vendre lour blees sinonlea
neste volupté, fo 6 vo, éd. 1528.) Et ont fait prises manuelles de plusieurs bas pris a graunde damage de tout
Ving neuf mantils dont y a ung de toille noz gens, serviteurs et officiers. (1413, roialme. (Ib., an xxm.)
Ord., x, 163.)
de lin limougé de soye bleue. (1542, Inv. Labourer manuellement. (La tresample
du trésor de la chapelle du D. de Savoie, Tesmoing mes saing manuel. (23 oct. et vraye Expos. de la reigle M. S. Ben.,
p. 155, Fabre.) 1439, Cart. de Flmes, DCCCXLVII, 780, fo 72b, éd. 1486.)
Hautcoeur.)
On leur a attribué (aux sous-diacres) je
Avons signé ces presentes de nostre sa main, de sa propre main :
-La Deconclusion
ne say quel estat frivole, d'apporter les seing manuel. (Information pour un procès et resolution de laquelle
burettes et le mantil près de l'autel. assemblee, laquelle, apres qu'il eust
(CALV., Instit., p. 486, éd. 1561.) soutenu par Thomas Basin, 23 mars 1449.)
Apres couraige repris , aigrement se aprouvee comme tendant directement a
Le refecturié preste les menty et verres.
mirent en deffences manuelles. (G. CHAS- l'extermination totale des heretiques et
(Off. claustr. de S. Oyan, III, Génin.) exclusion sans remission du roy de Na-
TELL., Chron. du D. Phil., ch. XL, Bu- soit qu'il se fist catholique ou non,
Mantil : m. A table cloth. (COTGR., éd. chon.) varre,
solennellement juree sur les saints
1611.) fut
Fait a Mons, soubz mon seel armoyé de Evangiles, puis fut enregistrée, et en après
Fr.-Comté, Jougne, marli, nappe com- Lettres
mes armes et saing manuel. (1466, l'Etat manuellement signee par messieurs les
mune. Tarentaise, manti, petite nappe qu'on de Jean de Rubempré, Alch. de à
evesques et cures du corps de la Faculté.
Mons.) (L'ESTOILE, Mém., 2" p., P. 12, Cliampol-
met devant le grand-père, à table, par
honneur. Forez., manti, couverture, gar- Œuvre manuele. (La tresample el vraye lion.)
la main : Des œuvres et reparation faictes pour la sons et manumettons, quictons et absolons
— De la main à fortification et emparemens de la forte- de tout jou et de tout lien de servitute
Jhesucrist bailla manuelment aux apos- resse d'icelle ville, et pour maneuvres Thiebaut le bis. (1338, Reg. des lett. de
tres le calice. (J. GOULAIN, Ration., Ri-
chel. 437, fo 150 vo.)
achettees pour se faire. (1440, Compte des franch., Arch. K 1511, f° i ra,)
octrois, Arch. législ. de Reims, te p., Icelle Hallinz franchissent et ont fran-
Qu'ilz voulsissent prendre de l'or et de vol. 1, p. 647, Doc. inéd.) chie, ont manumise et manumettent li et
l'argent qu'ilz leur presenterent manuele- Touchant les pierres, manuevres et ma- tous ses hoirs. de toutes servitutes quel-
ment. (Déc. 1421, Pièces relat. au règ. de tieres prises par ledict capitaine ou chas- conques. (1343, Arch. JJ 74, fo 60 ro.)
Ch. VI, t. II, p. 150, Douët d'Arcq.) tel de Porte Mar3. (1477, ib., p. 667.) Avons franchi et manumis, franchissons
Et pour chacun d'iceulx deux obitz et manumettons. (Quasimodo 1384, Foi et
paier manuellement et promptement en les MANUFACTURE,mani., s. f., travail fait homm., av. et denombr., 8e 1., Arch. Cher.)
celebrant la somme de .L. s. par. (1488,
Matrol. de S. Germ. VAux., Arch. LL 728,
à la main : Et iceulxnos homnes et femnes de con-
ro 38 r°.) Firent eriger et dresser aucuns arcs de dition, avons manumis, quittes et absolz,
triumphe et autres manufactures d'ex- manumettons, quittons et absollons de
Distribua quelques deniers manuellement cellent artifice. (Entrée de Henry II d tout joug et lien de servitude. (1423,
a uns et autres. (PASQ., Rech., 'VI, xv.) Paris, fo 2 ro, éd. 1549.) Ord., XIII, 33.)
MANUEVRE, - euvre, - oeuvre, - evre, Il y a trois parties d'architecture, a sa- Je trouve plusieurs manumissions an-
voir édification, regularité et manifacture. ciennes verifiees en la Chambre,mais entre
ebre, menuevre, s. f., service de bras, opé-
- (J. MART., Archit. de Vitr, p. 13, éd. toutes, je ne voy aucun formulaire plus
ration de la main, travail : 1572.) beau que celuy qui est inseré au Memorial
Que ledit bois avoit esté planté et cous- cotté V, dont la teneur est telle. Pierre le
De l'accoustrement ou manifacture des Blanc, demeurant a Sainct Amant, diocese
tivé par maneuvre d'ome. (1314, Arch. JJ fosses. (ID., Archit. de L. B. Alb., fo 217b,
50, fo 27 vo.) de Chaalons a présenté sa requeste a la
éd. 1553.) chambre, requerant qu'elle le voulust
Que se il fasoient esdictesportes aucune munumettre et affranchir de la servitude
maneuvre, innovacion ou mutacion nou- Le bois, pierre et fer mis en ouvrage gentil,
velle par lesqueles nouvel dommage fust Par rabbot, par cizeau et par marteau subtil en laquelle il estoit retourné envers le roy,
engendré audit sire de Guerres, que il les Fabriles et ouvres, ou de manifacture. par le moyen des manumissions et affran-
SCEYE,Microcosme, 1. III, p. 92,
chissemens qui luy avoyent esté faits de
peust demander. (1335, Arch. JJ 69, (MAURICE
sa personne par les chanoines et chapitre
fo 44 ro.) éd. 1572.)
de Chaalons, desquels il estoit auparavant
Manevre de bras en esté six den., en Ils disnoient de ce qu'ils trouvoient le homne de serve condition. Et apres qu'il
hyver quatre d. (BODIN, Rehauss. des premier, sans peine et sans manufacture nous est apparu des lettres de ladite ma-
monn.) de cuisine. (AMYOT, Prop. de table, Vill, numission, et aussi de celles de l'evesque
VI, éd. 1819.) de Chaalons, par lesquelles il a donné et
— Corvée
manuelle : conféré tonsure clericale audit Pierre :
Nous les devant dis homes d'Aumes et — Façon, travail : Nous consentons, aprouvons et ratifions
leur boirs quitons pour ches ~IIIIxx. lib. La cotte d'armes estoit de beaucoup plus ladicte manumission, et iceluy Pierre le
de par. devant dites ches coses ki chi sumptueuse et plus riche manufacture que Blanc manumettons et affranchissons par
apres sont noumees. Si est assavoir tout le reste de son accoustrement. ces presentes de toute la servitude en quoy
il pourroit estré retourné envers le roy a
.LX. s. ke li devant dis Robers et Ysa- (AMYOT, Vies, Alex. le Grand, éd. 1565.)
biaus se feme leur demandoient. Les- cause desusdite moyennant et parmy la
Une sorte de harnois, dont la manufac- somme de deux escus d'or sol, qu'il a
ques .LX. s. li devant dis Jehans d'A- ture est telle. (ID., Theag. et Car., ch.
miens et Agnes se femme aquisent a pour ce payez contens au thresor dudit
monsegneur Clarembaut d'Estrees, et le xxv, éd. 1559.) seigneur par descharge d'iceluy. Donné a
past k'il devoient au devant dit Jehans
d'Amiens Elle fait atteler son carosse que Vulcain Paris le 27 juin 1500. (PASQ., Rech., IV, 5.)
et Robert d'Aubourcmes et leur luy avoit soigneusement poli d'une subtile Or peuvent les gens de main morte con-
femes, et toutes les manuevres ke li de- manifacture. (J. DE MONTLYARD, Apulee, dition, estre manumis par leurs seigneurs,
vant dis Robers et se feme i avoient cas- fo 192 vo, éd. 1616.) mais a la charge de faire confirmer leur
cun an, ne devoient avoir. (1248, Réglem. manumission par lettres patentes du roy,
des droits de la ville d'Aumes, Cart. blanc - Fabrication: qui soient en après verifiees par la chambre
de Corbie, Richel. 1. 17759, ro 74 ro.) Sebastien Griffo , de Genes , faiseur des Comptes de Paris en payant par le
Et toutes les manœuvres que Robers d'ouvrages de terre et aultres pour servir manumis au roy telle finance qu'il est ad-
d'Amiens y avoit chascun an. (1248, Ch. de de veysselle, voulait introduire a Lyon la visé. (ID., ib.)
Rob. abbé de Corbie, ap. Duc., Manopera.) dicte manifacture de terre. (1555-6, Arch. Quand un vassal manumet son homme
Nous ne pourrons ne devrons prendre mun. Lyon, BB 78.) de corps, il vient et retourne de ce mesme
sur lesdiz habitans ne sur leurs biens, MANUI, adj., armé : fait au roy, en pareille condition qu'il estoit
taille, tolte, compte, queste, charroir, a son seigneur. (1509, Cout. de Vitry, Cout.
manebre, ne corvee, ne nul autre service. Fustibus et gladiis est caschuns bien manuis. gén., I, 462, éd. 1604.)
(1462, Ord., xv, 514.) (Pass. du Christ, 59, Boucherie.)
Gens de serville condicion, mainmorte,
Matériaux : MANUIANCE, manuyance, s. f., jouis- manumiz et affrancbiz. (1516, Cart. de La-
— gny, Richel. 1. 9902, fo 243,)
Se. cis de cui on retrait abat sa mai- sance, possession :
son ou grange que on li retrait en tout Et si doit avoir la vile de Biaufort,. et Avant qu'un serf manumis par son sei-
ou en partie, et refait en partie nouvel, tôt si avant en justices, en gardes et en gneur soit franc, il faut qu'il paye finance
ja soit ce que il le reface ou face refaire toutes autres droitures et manuyances. au roi, (LOISEL; Instit. coust., p. 31,
de la viez menuevre dou mur abatut, ou (Pièce de 1273, ap. Mart., Anecd., I, col. éd. 1665.)
dou torchis, ou dou toit ou dou plan- 1136.) Cf. MAINMETRE.
chier, ou d'autre partie queilconques, avec
nouvele menuevre, li retraieres est tenuz Cf. MANIANCE.
par lesdiz us et coustume a rendre a celui MANUMISSION, S. f., affranchissement :
de cui il retrait, avec le pris de la vendue, MANUIER,menuier, adj., habile : Nous promettons. que contre. la fran-
les coustanges et les mises de l'ouvrage D'armes estoit bien menuiers. chise, la manumission, la quittance et les
deseur dit. (Cousi,, etc., xiv" s., Arch. lé- (Eleocle et Polin., Richel. 375, Co59'.) convenances dessus dites. nous ne ven-
gisl. de Reims, je p., vol. I, p. vi, Doc. Cf. MANIER. drons james. (1324, Arch. JJ 62, fi 73 vo.)
inéd.)
En quelque place que nous faisons MANUMENT, s. m., acquittement : Item est ordiné et assentu que toutes
porter ou mener aucune ou toute ma- maners des manumissions, obligations, re-
Par les acquitz et manument de noz offi- lesses, et d'auters liens faitz par compul-
neuvre de bost. (1393, Denombr. du baill. ciers de Bretaigne. (1493, Ord., xx, 415.) sion, durasse etmanace, en temps decest
de Rouen, Arcb. P 307, fa 58 ro.) darrein rumour et riote encountre les leyes
L'aultre busche ou maneuvre nommee MANUMETRE,- mettre, x. a., affranchir: de la terre et bonne foy, soient de tout
gloe. (Ord., 1397.) Nous avons franchi, manumis, franchi- casses, irritz et tenus pur voides. (Stat.
de Richard II, an v, impr. gotb., Bibl. En sa main senestre tenoit Des gens, des bestes, des poissons
Louvre.) Ja la darreanne manvee Qni sont en celes regions
Sil'homme ou femme de condition de- Que il avoit des chans levee, Si com li livres le devise
viennent par privilèges, manumission ou De sa mein oster la vouloit Dont ceste mape fu or prise.
autrement. (Cout. de Nivernois, ch. vnr, Et mestre jus on il souloit, (GAUTH.DEMES,l'Ymage du monde, Maz. 602,
26, Nouv. Cout. gén., IIT, U36b.) Mes ne peust, por vif ardoir, f° 42 r°.)
De ses meins fere desardoir
De la mope del monde l'estre.
MANUMITER, - itter, v. a., aoranchir : La manvee de la senestre
(ID., ib., f 113 I°.)
Et la faucille de la destre.
Avons franchi et franchissons, avons (LEMARCHANT, De la mappe du monde l'estre.
manumittez et manumittons les enrans dudit Mir. de N.-D., ms. Chartres,
f° 41e.) (ID., ib., ms. S.-Brieuc, f° 40a.)
Jehan Camion. (1354, Arch. JJ 84, pièce
414.) Snn seul espi de la manvee La mappe du monde.
Peus oster ou arrachier. (ID., ib., ms. Berne 393.)
Une loy dit que le patron qui amanumité (ID., ib., f 41d.)
ung homme serf assigne cest homme a MAPPERIE, voir NAPERIE.
ung de ses enfans, ceste assignation si ne Si come il fit a Josep par les estoiles et
peut estre transportee en ung aultre tant par les manvees. (Dou Disciple et dou MAPPULE, S. f., petite pièce d'étoffe ou
que il y ait aulcun qui descende de celui maistre, Richel. 423, f° 88e.) de toile pour couvrir le ciboire :
filz. (Le Songe du Vergier, J, 142.)
Une manvee dont les iiiilix. xvi. font le Mappule : f. A little peece of lawne whe-
MANU PAST, s. m., syn. de mainpasl : minot. (Vente des biens de Jacques Cœur.
Arch. KK 328, f° 463 r°.)
rewith the (sacramentall) pix is covered.
(COTGR., éd. 1611.)
Les veufves femmes qui n'ont pere,
On qai n'ont fils, nepveu, ou frere, Manvée s'est conservé dans le Morvan et Mappule, f. Mapula. (C. OUDIN, 1660.)
De leurs manupasts aians aage. dans le patois bourguignon avec le sens
(Cout. de Norm., f
50, ap. Ste-Pal.) de poignée :
MAQUAIN, voir MACAIN.

MANUPLE, voir MANOPLE. Une manvée de glui. (RESTIF DE LA BRE- MAQUE, maqe, make, macque, mâche,
TONNE, Monsieur Nicolas, t. II, p. 215, éd. mace, s. f., masse d'armes :
MANURE, s. f., nourriture : Liseux.) Le make el puing.
Grand subside et provision de tous biens (Les Loh., Richel. 4988, f
193 v" )
donnoit cotidiennement Coulogne aNusse, MANVIE, s. f., sorte d'herbe : Il saisi sa grant make et saut en pies.
comme sa domestique nourrice, par le Si me prenez un poi de cellande, du (Aiol, Richel. 25516, f
124b.)
Rin, ou elle tiroit sa manure ; car tous diaton, et panele et manvie, et coma) et
vivres lui affluoient par grands basteaux tormal, et de l'erbe Robert. (L'Erberie,
Mais i.
paiens tel li dona
devant la face. (J. MOLINET, Chron., ch. m, Richel. 19152, fo 89d.)
D'une moke turcoise grant
Buchon.) Qu'il l'abat jus de l'auferant.
(MOUSK.,Chron. 7617, Reiff.)
voir ,
MANUS CHRISTI, manu Christi, s m., MANXOIS, MANSOIS. Un escu moult grant et macque grosse
de fust. (Gir. le Court, Vat. Chr. 1501,
sorte d'épice : MANZERE, mansere, s. m., enfant de f° 15d.)
Et o les choses dessus dittès courtisane : Il meismes fu navres de iiii. lances, et
Convient pignolat qui refroide,
Manus Chrisli qui est roide Y en a d'autres qu'on appelle nothi, vul- de makes et de pieres férus. (Conq. d'Esp.
Et autres espices assez. go, concepli et spurii, quasi sine pâtre : par Charlem., Ars 2995, f° 23a.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 497e.) nez d'une femme publique et d'un pere
incertain. Aucuns ont estimé qu'ils sont D'espee et de maqes. (Voy de Marc
Anis confit, manuchristi, sucre rosat et aussi appellez manzeres ; mais ils s'abu- Pol, c. CXXIII, Roux.) Maces. (Ed. Paut.,
CXXII.)
citron a 16 sous parisis la livre, 66 liv. 8 sent, quia manseres, de quibus Deutero-
sous. (Compt. roy. relat. à Ch. VII, Cab. nom. 23, dicuntur qui ex probroso et lege Un baston appellé macque ou planchon
hist., IV, 260.) divina damnato coitu nati sunt, ut offendit de Flandres. (1415, Arch. J.1 168, pièce
Cujacius.
de l'éd. 1611.)
(BOUT., Som. rur., p. 544, note 235.)
MANUTENENCE, s. f., domination, pro- Si advint, ainsi que la voix couroit
tection : voir MALMETRE. avant la ville, que Lille Adam estoit prins,
Entra dedens Lintz a grant joie; la-
MAOMETRE, par grand nombre de communes s'esle-
vant a hacques et a macques. (G. CHAS-
quelle a demi consolee fut depuis en sa MAONNE, voir MAHONNE. TELL., Chron. du D. Phil., ch. LXVI, Bu-
manutenence et protection. (J. MOLINET, chon.)
Chron., ch. xi, Buchon.) MAOR, voir MAIOR.
A picques, a havets, a hacques et a
Soubz la man.utenence d'aucun prince MAOUE, voir MAUVE. macques. (Trahis. de France, Chron. belg.
chrestien. (LE MAIRE, Lég. des Vén., ch. i, p 100.)
éd. Lyon.) MAOUR, voir MAIOR.
L'en rompit la posterne
MANUTENEUR, s. m., gardien : MAPALE, s. m., sorte de droit : A force de haches et macques.
Et pour conservation de mesmes les Encoires hont iceulx du chappitre rentes r
(MARTIAL,Vig. de Ch. VII, 40b, éd. 1493)
trieves, ordonner commissaires,conserva- d'avoine appellees mapales, qui montent Le plus malheureux des aultres lui
teurs, manuteneurs et gardeurs tiels et a par an .XXIIII. muis, aux muis des lieux, donna tel cop en la teste, de sa grande
tel povoir comme bien vehu leur sera. qui vaulroient par aventure .vi. muis aux macque engantelee qu'il en mourut ch. sept
(1388, Appunctuamentumtreugarum, Rym., muis de Paris ou mains. (1384, Déclar. du jours après. (J. MoUNKT, Chron. ,
temporel du couv. de Clermarès, Arch. ad- XLVII,
Buchon.)
2e éd., VII, 595.)
min. de Reims, t. III, p. 591, Doc. inéd.) Ung nommé Jacquet Walin, dit le filz
MANUVRER, voir MANOUVRER. de la Macque, pource qu'en la maison de
MAPIORAME, majorane, s. f., sorte de son pere pend pour enseigne une macque.
MANVEDE, VOir MANVEE. plante : (1562, Pièce de 1562, ap. Paillard, Hist. des
Troubles religieux de Valenciennes, II,
La rue, majorane, cumin. (Jard. de santé, 275.)
MANVEE, -
ede, s. f., poignée, gerbe : I, il, Impr. la Minerve.)
Alant aloiient e ploroiient enveiant lur Prens aigremoine, mapiorame, doux de —Fig. :
semences, mais venanz vendrunt ot leece- geroffle. (ARNOUL DE VILLB NOVE, le Tré- Encontre le diable fait Dieus des boins se make.
ment portanz lur manvees. (Psalt. monast. sor des pauvres,fo 91 ru, éd. 1581.) (GILONLE MUISIT,Poés., II, 49, Kerv.)
Corb., Richel. 1. 768, f* 103 ro.)
Mais venanz vendrunt ot esledecement, HAPPE, mape, s. f., une des formes an- — Houlette :
portant lor manvedes. (Lib. Psalm., Oxf., ciennes du mot nappe, figure de la terre, Comme iceulx deux pasteurs. se
cxxv, 8.) Impr., manuedes. mappemonde : eussent prins, sur couleur d'esbatement
dmiable, de leurs iouces ou maques de
bregier, jetter oumaquier
trouver en l'assemblee qui se doit faire Trop sont lait ; ralons ont no voie,
l'un apres l'autre en Bourgogne de l'empereur vostre pere K'a poi de paour ne marvoi.
de la terre. Et en ce faisant, un d'eulx se il
et luy, et que la vous reprocheroit et
rameneroit en avant tous les maquerel-
Dist li autres : — Compains, mar voi
feust courroucié a l'encontre de l'autre, Tel mireoir, se ne m'i mire.
pour maque ou motte de terre dont il fu lages que luy avez fait au temps passé. (BAUDOIN DE CONDÉ,les iii. Mors et les .III. Vis,
feru. (1443, Arch. JJ 176, pièce 279.) (1510, Lett. d'André de Burgo d Margue- 34, Scheler.)
rite d'Autriche, dans les Lett. de Louis XII,
— Terme de charpenterie : t. II, p. 92, éd. 1712.) Sire, par Mahomet mon Dieu, mar le feris !
(Chanson d'Antioche, 1, y. 443, P. Paris.)
Une quesne de fer et trois crampons
emploiez pour tirer les macques a le porte MAQUERELLER, v. n., exercer le métier Mar fa la grant prouece dont tu es raenplis,
du mares. (1480, Béthune, ap. La Fons, de proxénète: Quant tu en Dia ne crois, qui en la crois fu mis.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Maquereller , alcahuetear. (C. OUDIN, (Fierabras, 724, A. P.)
Pont et macques. (Ib.) 1660.) Mar le pansa li glous, par ma barbe florie !
(Gui de Bourg., 3293, A. P.)
Les serures des macques. (Ib.) MAQUET, s. m., meule, tas de foin : Ahi, biax nies, com tu mar fus!
Pendre les contrepoix aux macques des Il avoit un petit maquet de foing des- Et com mar fu ta grans vertus ?
ponts. (Ib.) soubz une vassure d'icelle eglise, ou le (G. de Palerme, Ars. 3319, P 94 vo.)
On remplit de machonnerie les traux suppliant getta un tison de feu. (1427,
des macques. (Ib.) Arch. JJ 174, pièce 51.) Et si s'entrebaisierent a grant joie plorant.
Mar acointerent onques Persan l'acordement.
Huis des macques d'ung bollvert. (Ib.) Champ., maquet, petit tas de foin. (Floov., 1989, A. P.)
Wall., make, tête d'épingle ou d'un autre Noms propres, Maquel, Maquest. Ha ! mauvais vilains, mar i fai ;
petit objet. Boulogne-sur-Mer, maque, coup Pour coi tues tu mon faucon ?
MAQUIER, v. a., jeter à l'aide de la (A. DE LAHALLE,li Gieus de Robin et de Marion,
sur la figure.
En Normandieon appelle maque une ma-
maque : Coussemaker, p. 375.)
Comme iceulx deux pasteurs. se eus- Richece, mar te vi : j'en aurai dolors maintes.
chine à broyer le chanvre. Dans d'autres sent prins, sur couleur d'esbatement ad- (RUTEB., le Miracle de Théophile, II, 96, Jub.)
provinces on dit mache. miable, de leurs louces ou maques de bre- Mar vit raison, qui covoite trop haut
Cf. Littré Macquer. gier jetter ou maquier l'un l'autre de la Et bonement vuet estre fins amis.
terre. (1443, Arch. JJ 176, pièce 279.) (CHARDON DE CROISILLES,Chans., ap. Tarbé,
MAQUELETTE, s. f., petite massue : MAQUIGNONNERIE,macq., s. f., maqui-
les Chansonn. de Champagne aux XIIe et XIII" s.,
Ung baston ferré a maniere de maque- p. 31.)
lette. (1466, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., gnonnage, imposture : Se veus entreprendre ces fais,
Bibl. Amiens.) Dessus ce poinct ne puis que ne me rie, Por li mar plus te penerais.
Qu'on le fait (l'Amour) Dieu de maequignomerie. (Fregus, p. 136, Michel.)
Le suppliant qui tenoit une maquelette (CH. FONTAINE,la Contr'amye de court, éd.
ronde de fer. (1468, Arch. JJ 195, pièce 1568.) Tu qui m'os, ne t'en gabes ne de ce ne te ris,
128.) Que mar fus oncques nés, se tel cuer as norris.
Aussi ne vouloy je pas soustenir du
divinations (J. DE MEUNG,Test., 1519, Méon.)
MAQUEREAUX, s. m. pl., taches aux tout que leurs fussent veri-
tables pour le doute que j'en avois, et Mar nait qui n'amende.
jambes de ceux qui s'approchent trop d u (Ane. prov., XIIIes., Ler. de Lincy, Prov.)
leu : pour ceste cause je t'en demanday seule-
ment ton advis, auquel je croy maintenant Nulle ne m'en vient a plaisir
Maquereaux. Red scorches, or spots on d'avantage que je ne fis onques a leurs Fors vous, biele ; que je mar vi,
the leggs of such as use to sit neer the folles maqutgnonneries. (TAHUREAU, Se- S'en vous ne truis par tans mierci.
fire. (COTGR., éd. 1611.) cond dial. du Democritic, p. 281, éd. 1602.) (JACQ.D'AM., Art. d'Am., ms. Dresde, Kort.,
482.)
MAQUERELERIE, ellerie, macq., s. f., 1. MAR, maar, mare, adv., mal, mal à
- Mar penseront la folie
maquerellage : propos, malheureusement, pour son Si jeo les peus entreprendre.
Hostel de bordelerie et maquerelerie. malheur: (Un Chival. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50,
(Ch. du xive s., A. Thierry, Mon. de l'hist. Felnn paien mar i vindrent as porz : fO 93c, P. Meyer.)
du Tiers Etat, IV, 224.) Jo vus plevis, tuit sunt jugiet a mort !
Vaillans femmes et sages es ars de (Rol., 1057, Müller.) — Mar, suivi d'un futur, répond géné-
sorcherie, de quaraus et de maquerelerie. Tant mare fastes, ber! ralement à l'impératif négatif :
(Modus et Racio, f° 297, ap. Ste-Pal.) (lb., 350.) Il dist al rei : Ja mar crerez Marsilie.
Ou cas qu'il sera reputé de tenir. et Dient Franceis : Barun, tant mare fus ! (Roi., 196, Müller.)
avoir esté diffamé de bourdellerie et ma- (Ib., 1561.)
querelerie. (1371, Ord., v, 441.) Se le lor perdent, mar les i verra on !
Li empereres tant mare vus nurrit ! (R. de Cambrai, 1322, A. T.)
Lenocinium macque[re]lerie, (Gloss. de (Ib., 1860.) Tant que l'anel auras sor toi,
Sahns.) ,
Caries li magnes mar vus laissat as porz. Mar auras dote ne effroi.
Lenocinior, vivre de macque[re]lerie. (Ib., 1949.) (BEN., Troie, ms. Naples, fO 11b.)
(Ibid.)
Qui est ce qui te pourroit compter leurs
Mar le portai.
le s., st. 88b, Stengel.)
Respundi Samuel :
Mar aurez pour.
(Alexis, (Rois, p. 41, Ler. de Lincy.) Lat., Nolite
mensonges. leurs maquerelleries et leurs Et respont Bernars : Tais, Hervi, mar le dis. timere.
moqueries. (Nie. DE TROYES, le grand Pa- (Les Loh., ms. Montp., f° 55c.)
rangon, p. 231, Bibl. elz.) Va t'en d'ici, mar i aresterras. (Ib.,
Tuit disoient : Diex! quel domaige p. 53.)
MAQUERELIE,macquerellie, s. f., maque- De pucele de son aage i Dune redist Helyes : Mar avéras pour.
rellage : i
Tant mar fustes, Blancheflor? (Ib., p. 311.)
Soit convaincu de tenir hostel de bor- Encui morroiz a grant doulor.
dellerie ou macquerellie. (9 avr. 1473 Li rois meisme qui la voit, Emperere, dist il, mar aures marison.
Ord. des barb.-chirurg. de Reims, Arch. En son coraige le disoit : Je ferai le mesage, el non saint Simion.
législ. de Reims, ie p., vol. I, p. 983, Doc. Tant mar i fu ceste pucele, (Ren. de Montaub., p. 11, Michelant.)
inéd.) , Qu'en cest monde n'en a plus bele !
Or l'estovra encui morir ; Qui en lui crera bien, mar doutera nient
MAQUERELLAGE, s. m., avait autrefois Ne vueil ma loi laisser honir.
(Floire et Blancheflor, 2* vers., 505, du Méril.)
Que d'enfer le puant sente l'entoscement.
(Chans. d'Antioche, l, v. 158, P. Paris.)
un sens moins grossier que maintenant :
Li chevalier escrie a Galahaus moult Et dist Geriaumes : Mar vous esmaires,
Madame, en faisant vos recommanda- :
durement Maar baillastes l'escu. (Artur,
tions au roy il me dit que vous deviez Car tout a fait li fel nains boceres.
ms. Grenoble 378, fo 71c.) (Huon de Bordeaux, 3283, A. P.)
Et jura Mahommet, que il doit aorer, Il fesoit, Ung maraul de vin. (Pièce de 1382, an.
Que mar en leiront nul Sarrasin retourner. En la forest ou il estoit, Bulliot, Abb. de S.-Mart., II, 233.)
(Gaufrey, 348, A. P.) Ses vestemens de jons marages.
(Nativ. N. S., Reinschj die Pseudo-Evangelien, Le premier jour de novembre est.deu
2. MAR, s. m., marbre: aud. convent, a chascung religieux officier,
p. 37.) ung pain blan de quatre quartiers et
Et ma grant tour de mar et mes palais listes. De une corone de jons marages corones. deux maraulx de vin, qu'est demi pain
(Fierabras, 3414, A. P.) (Frag. au commenc. d'un Psautier latin, Bibi. et ung maraul de vin, pour le digné, et
3. MAR, s. m., plainte :
Tournai.) austant pour le soupper. (1550, Man.
admin. de Baume les Moines, Arch. Jura,
Car sa mort fist a Liege puis damage et mains — Fig., sauvage,dangereux : Prost, p. 55.)
[mars. Kar mult est la terre gerrive
(JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 9202, Scheler, Ung maral de vin. (Ib., p. 78.)
E de bones genz pleinteive,
Gloss. Philol.) Forz de recez e de passages
E de granz flums, parfunz, marages. MARAMAS, voir MARRAMAS.
MARABET, voir MARRABAIS. -
(BEN., D. de Norm., Il, 19410, Michel.)
MARAN, voir MARRANE.
MARABILLE, s. f., forme particulière
pour merveille :
Dame, trop sonmes tempesté
De ce monde amer et marage.
(RENCLUSDE MOILIENS, Miserere, Ars. 3142, MARANCE,
- anche, marrence, marr:,
Apres li a dit : Bele fille, f° 216d; Richel. 23111, f° 233d.) s. f., affliction, sujet d'affliction :
Or orras ja grant marabille. Li viaus l'entend, s'en ot au cuer marrance.
(Chastoiem. d'un père,Cont. 11, v. 273, Biblioph.) Par le mer qui tant est fiere et forte et marage.
(Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, fO141 rO.) (Les Loh., ms. Montp., fO 173°.)
MARABOTIN, VOIR MARBOTIN. Par ma foy ! pas ne dorment li Sarrazin marage : Cheste estoile de penilanche
Ains jurent Mahomet qu'il vous feront dommage. Estoit mise en mout grant maranche.
MARACHAL, voir MARESCHAL. (HERB.LEDUC, Foulq. de Cand., p. 160, Tarbé.) (RENCLUS DEMOILIENS, de Carité, st. CLXXXI,7,
Van Hamel.)
1. MARAGE, -aige, maraje, marraige, Li dus de Galles Porus fnt Sarrasins marages.
Ceste estoile de penitance
adj., maritime, situé au bord de la mer, ou (JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 3858, Scheler,
Estoit mise en moult grant marance.
d'une rivière; de mer, qui vient de la mer : Gloss. philol.) (ID., ib., Richel. 23111, fO 227b.)
Asses y orent pain et vin et fronmaige, — Fier : Car il n'est si bone science
Et venisson et boin pisson maraige. De si nobles barons, com Bastin le marage. C'on n'i puist entendre marance
(Les Loh., Richel. 4988, fO 2721..) (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 30480, Scheler, Et c'on n'en puisse en mal ovrer
Gloss. philol.) Se li homs s'en voloit pener.
Cele te volt dnner od riche mariage,
Des Eure vers la mer tut le pais marage.
(WACE,ROV,2e p., 1135, Andresen.)
S.marécageux,
lieu situé
m., sur le bord des eaux,
(GAUTHIER DR MES,Image dit monde, ma. Montp.
H 437, f° 168 r°.)

Lui doins Esclavonie, une tiere marage.


lieu et de plus lieu sauvage, Qu'an n'en puisse entendre marrance.
(Roum. d'Alix., fO 79a, Michelant.) dangereux : (ID., ib., ms. Stockholm, ap. Lidforss, Ane.
textes fr., p. 79.)
En ~miliuse seoit nne cites marage. En fuies tornent très parmi le marage.
(RAIMB.,Ogier de Dan., 8649, Barrois ) Qu'on n'i peust entendre marrance.
(Ib., fO 14c.) (ID., ib., ms. S.-Brieuc, f° 33c.)
Nel pot tenir castiaus, ne fors cites marage. A l'issue du regne troverent un marage.
(Ib., f° 49d.) (Roum. d'Alix., fO 14e, Michelant.) Sanz le domaige, anui et marrence du-
dit signeur. (12 mars 1359, Instruct.,
Tour, vile, ne dognon, ne fort castiel marage. Si leur tolons les guez et le rivage, Arch. admin. te Reims, t. III, p. 138,
(1b., f 83a.) Se poons estre entr'ens et le inarage,
En Arrabloy prenrions herbejage.
Doc. inéd.)
Cil ki tint Engleterre e la terre marage. (HERB.LEDUC,Foulq. de Cand., p. 113, Tarbé.)
(Chron. ascend. des ducs de Norm., 35, Andresen.)
Que fuisse alee par marage,
— Faute légère, péché, comme absence
Et vous serez noyez en une yaue marage. de l'office divin, et la peine dont elle était
Comme feme foie et sauvage,
(Rist. de Ger. de Blav , Ars. 3144, fO 11 v°.) Par tôt le mont de terre en tere. suivie :
En i. vivier marage. (Amadas et Ydoine, Richel. 375, f° 322d.) S'il advenoit que li dis chapelains qui le-
(Ib., fO 98 yO.) En Bretagne, Côtes-du-Nord, et dans dite capelenie ara et tenra, defaloit de
Os de pisson marage. l'Anjou, on appelle pie marange, une pie chanter aucune des messes dessusdites
(Blancand., 1200, Michelant.) de mer. par lui ou par autre personne souffisant,
ou non de lui; excepté causes necessaires
Et de poison maraige. Nom propre, Marage. et justes absences, comme de famille ou
(Florence de Rome, Richel. nonv. acq. 4192, de maladie, jou weill et ordonne que il
f° 3 r°.) 2. MARAGE, marr., adj., fâché: les restore et puisse restorrer es autres
Millier de poisson maraige. (Pièce d'a- jours de le semaine que il ne devra point
Quant Nogier l'entendit, si en fut mult marage. chanter se il lui plaist ; ou se che non,
vril 1529, Mantellier, March. fréq., III, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 24111, Scheler, il paieche sis deniers, en non de mar-
180.) Gloss. philol.) ranche et soie tenus de parler a mi, tout
un nom de personne, marin, — S. m., affliction :
mon vivant. (Ch. de la fond. d'une Cha-
— Avec pell. d Morcourt, Colliette, Mém. de Ver-
marinier : Fiert et frappe en l'estour, caple, fait mult ma- mand., II, 840.)
rrage.
As mariniers qui nagent saint Climent le marage. Lesdits chapelains qui feroient lesdits
(Aye d'Avign., 2328, A. P.) (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 973, Scheler, défauts, encberoient par chacune fois en
Gloss. philol.) deux sols parisis de peine, pour ma-
— De
marais : rance. (1400, Fondai., ib., III, 110.)
Trestout premièrement a la couronne ostee, — Courroux, fureur :
Grant duel et grant dolor demainent li message, S'ils font marance, seront mulctez par
Que Diex ot en son cief enbatue et serree ; l'advis du chapitre. (Stat. du Chapitre de
N'estoit d'or ne d'argent ne faite ni ouvree, Pour le fil Karlumaine, que on tenoit a sage,
Que Ji dus Bues ocist la sus en son marrage.
Soissons, ap. Duc., Marancia.)
Mais d'espines poignans estoit entoartillee,
Et d'aspres joins marages de lius en lius bordee. (Quat. fils Aym., p. 25, Tarbé.)
(Fierabras, 6052, A. P.) — Il se disait égal. de toute sorte de
3. MARAGE, voir MAREAGE. fautes, de défectuosités, d'infractions aux
Mais por yaux ne vot faire le pris d'un jon ma-
[rage. MARAIN, s. m., dépit, colère: règles, etc. :
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 3144, (°2.15 v°.) Ches commandemens daeriens
Par marain sa lance brisa.
De joins marraiges et d'espinnes poingnans (Perceval, ap. Borel.) Lise, si l'en verra grans biens :
Voz coronnerent celle mauvaise jant. Lise, et relise derechief,
(Amis et Amiles, 1301, Hoffmann.) MARAL, - aul, s. ni., mesure pour le vin : Se il en vent venir a chief ;
U y trouvera sans dontanche,
Toutes les dites dames et damoiselles MARAYER, VOIR MAREER.
Mainte cosaqui fait maranche. et toute la noblesse de ladite royne s'en
(Traduction des Distique, de Caton.) allont marander' ou gerdin Jehan Dex. MARAYEUX, S. m., marin :'
(Ib., an 1494.) Monsieur le predicateur vient harassé
15 deniers pour un messager pourtant comme un marayeux. (Moyen de parvenir,
lettres a Mgr. Jaque chastellain de Mous- Pour ce que souvent je n'ay mie
p. 337, éd. elz. s. 1. n. d.)
son de par maistre Jehan de Chastillon Esté marauder en esté
pour le plait de Waciencourt et pour les Et maintenir joyeuseté. MARBERIN, voir MARBRIN.
marrences que on faisoit en prevosté de
la (La Confess. de la belle fille.)
Chastillon. (1321, Arch. Meuse, B 492, Le langage rémois a marender, faire le MARBORÉ, adj., de marbre :
f° 86v. ) :
repas de l'après-midi, goûter. Dans la Effigies dorees, statues marborees. (J.
Touteffois que les eswars dudit mestier BOUCHET, le Labyrinthe de fortune, Maz. -
aront trouvé en aucuns desdis ouvrages commune d'Auve, on prononce marendeil. 10832, f° 3 rO)
aucun meffait ou marance a rencontre Marander se dit encore dans les localités
des ordonnances dessusdictes ou autre- qui avoisinent Châlons-sur-Marne,dans la MARBOTIN, marmotin, marabotin, s. m'1.
ment, ilz seront tenus par leurs serpmens Champagne, dans les Ardennes. Meuse, nom d'une pièce de monnaie d'or arabe
de le venir denuncher et le meffait ou qui valait environ vingt-six francs :
marance raporter avec l'ouvrage sans de- marader. Bresse, marando. Doubs, mère-
lay ausdis maieur et eschevins, pour sur
ce ordonner ainsy comme il sera de faire.
,
nai. Fr.-Comté merendâ. Suisse rom., Le pain vendi on a or fin
marreinda,marrenâ. Le quartier por un marbotin.
(1374 , Ordonnance de l'échevinage d'A- (Eteocle et Polin., Richel, 3.75, ro 56f.)
miens sur le métier des fevres, ap. A. mot est resté en Normandie, dans un
Ce
Ai doné. un marbotin de rente chascun
Thierry, Mon. inédits dit Tiers Etat, ~t. J, nom de lieu, Marendé, hameau près de. an sus ma maisun. (Ch. de 1242, com-
P. 678.) Val, où l'on va faire la collation, dit Le mand. de la Rochelle, Arch. Vienne.)
Héricber. Pour un denier alfonsin d'or, ou croisât
MARANDE, - ènde, mer., s. f., goûter,
collation ou marabotin d'or, qui est tout un, des-
: MARANE, VOir MARRANE. queux li LXIII. et un tierz font le m-arc
D'iava froide et de plueve li ont faite marende.
s. m., nom d'une au marc de Troies. (1267, Arch. JJ 24e,
(Roum. d'Alix., f 80b, Michelant.) MARANGAIS,marenget,
espèce de partisans :
fo 112 v°.)
De ewe freid e de pluie li ont fete marende. Marbotins et estellins blans
(TH DE KENT, Geste d'Alis., Richel. 24364, Deux cens Walons ou' marangais qui I trove l'en tôt por noient.
fO 84 r°.) sont tous Bourguignons. (Mém. ms. du (Lai de l'Ombre, Richel. 1593, fO 158 rO.)
maréchal de la Vieville, ap. Ste-Pal.)
Et a toute sa gent commande Rente d'un besant marmotin ou mar-
Que grant planté ait de merande, Par marangets et fouillars vilains, par- botin d'or apprecié a vingt solz. (1546, Ci-
Et rice ostel et bel alonr. tisans d'emprez de Metz estoient esgou- vray, Ansigny, Arch. Vienne.)
(Amadas et Ydoine, Richel. 375, f° 3228.) sillez et deffaits, (Hist. de la Popelin., J,
Icellui compaignon se transporta en f 44, ap. Ste-Pal.) MARBRE, adj., de marbre :
l'ostel de Bertran a heure de marende ou MARANGET,voir MARANGAIS.
Sobre piliers de pierre marbre. (CAUM.,
relevee. (1409, Arch. JJ 163, pièce 368.) Voy. d'oultr., p. 106, La Grange.)
16 sols, 4 deniers pour les frais et des- MARASKEI, voir MARESCHOI. MARBRÉ, - et, maubré, mabré, adj., de
pens de Cotterel et ses compaignons fais MARASMÉ, adj.. qui est dans le maras- marbre:
en l'ostel dudit prevost le premier jour de
juillet 1425 au disner et a la marende, et me : A la terre se couce joste un marbret piler.
estoient a route de .vu. chevaulx. (1425,
Arch. Meuse B 1245, fo 11 r°.) Massa raconte une histoire d'un qui (De Si Alexis, 548, Herz.)
estoit tout marasmé et desseiché. (A. Ses cuisses sont autresi
Le jour que on fist la feste S. Mamin, PARÉ, XIX, 12, éd. 1633.) Comme .II. colonnesmarbrees.
y oit ung grant debet,pour tantque aucuns Mesmes je l'ay veu aussi preparé avec (MACÉDE LA CHARITÉ,Bible, Richel. 401,
dez varlet d'ostel vinrent, apres les ma- f° 111a.)
randes, parmi la feste et les dances. (J. un seul profiter a des gens,
12.)
voire bilieux
-
marasmez. (ID., ib., diverses
— Tissu avec des laines de
AUBBION, Journ,, an 1492, Larchey.) XIX,
Auxois, marande; Morv., marande, mé- MÀRASSAU,s. m., cimeterre : couleurs :
rande; Fr.-Comté, marande, mérande, J'avois deux bourreaux derriere moy, Une piece de drapt mabré de Mau-
mouérande; Suisse bien equippez de leurs armes, et surtout buge. (Lundi av. Noël 1392, Vente de
rom., Genève, merende, d'un marassau bien trenchant. (MONTLUC, Meubles de la mairie de Dijon, Arch. Côte-
Vaud, marrena, repas du milieu du jour, Comment., 1. V, t. II, p. 21, éd. 1661.) d'Or.)
goûter. Wall., marende, Liég., marinke,
provision que l'on porte avec soi pour MARAUDAILLE, s. f., collectif de' ma- — S. m., drap tissu avec des laines de
raud, canaille : diverses couleurs :
faire ses repas au dehors. Meuse, marande, 13 aunes d'un marbré dont nostre sires
dimanche de la mi-carême où l'on faisait Maraudaille : f. A pacte oflousierogues, li roys fu vestu a Lions. (1316, Compt. de
autrefois une dinette d'enfants. a crue of beggerly vagabonds ; also, ras- Geoff. de Fleuri, Douet d'Arcq, Compt. de
callitie, scoundrellisme.(GOTGR.,éd. 1611.) l'Argent., p. 20.)
Nom de lieu, Marande (Nièvre).
Ceste maraudaille de valets. (JEAN DE Pour .XVIII. aulnes de fin marbré baillé
MARANDER, v. n., faire collation, MONTLYARD, Apulée, f° 264 r°, .éd. 1616.) a G. Toutain. pour faire une robe au
Fieufy,
goûter : Des locutions de maraudaille. (GARASSE, roy. (1319, Compte de. Gieffroy de
Doctrine curieuse, I, 68, éd. 1623.) Pièc. rel. à l'Hist. deFr., XIX, 59.)
Apres ce que les compaignons de la
Pour un fin marbré brun de la grant
ville de Boulzicourt. eurent marandé en
l'ostel de Jehan- Robart. (1470, Arch. JJ
195, pièce 487.)
Et apres les danses s'en allirent maran-
der en bonne aventure, on jairdin Jehan
Dex. (JACOMIN HUSSON, Chron. de Metz,
MARAUDIN, voir ESMERAUDIN.
MARAUDISE, s. f., métier, ou acte de
maraud, rusticité :
Maraudise : f. Beggerie, roguerie, idle
knaverie , base, vagabondrie. (COTGR.,
.,
moison deBroixelles. (1352, Compt. de-La
Font., Douet d'Arcq, Compt. de l'Argent.,
P. 83.)
Un marbré verdelet lonc. (Ibo)
Item pour neuf pieces de tiersains
;
ver-
p. 184, Michelant.) maulx fins, delivres de nostre comman-
éd. 1611.) dement le XVe. jour de may ensuivant a
Chaque aunee, au jour de my karesme,
apres qu'ilz seront retournez de tyrer le Maraudise, rusticité, haec rusticitas. Raoul de Segrie, nostre tailleur, -pour
papegay, avant que eulx asseoir a table (MONET, Parallelle, Rouen 1632.) fourrer une robe de Yi,. garnemens d'un
pour marander, ils font deux nouveaux Maraudise, f. Vellaqueria, picardia. (C. mabré violet de Brusselles en graine pour
maistres des plus notables de la compa- OUDIN, 1660.) nous pour le pentecouste derrainement
gnie. (J. AUBRION, Journ., an 1493, p. 323, passee. (Pièce du 9 déc. 1369, L. Delisle,
Larchey.) MARAUL, voir MARAL. Mand. de Ch. V, p. 307.) -
Ung couvertoer de marbré brun , MARBHI, mabri, adj., de marbre : Tout au plus haut des espaules marbrines
fourré de menu vair. (1380 , Inv. de Pein le sejou. des charités divines.
Ch. V, 3808, Labarte.) Partout sont li piler marbri. (RONS.,Amours,I, CCXXII,
(Florimont, Richel. 353, f° 36b.) Elég. à Janet, Bibl.
Une cote de marbré nuefve a femme. elz.)
(1380, Arch. JJ 118, pièce 233.) Richiers est devaulez toz les degrez mabris.
Ton front marbrin.
Une hopelande de maubré fourree de (Floovant, 1306, A. P.)
(BIRAG.,Sec. am., x, éd. 1581.)
viez gris. (1387-88, Compt. de la fabrique De murs marbris très hault muree. Cœur cruel et marbrin. (J. MAUGIN,
de S.-Pierre, Arch. Aube, G 1559, éo 87 v°.) (JACQ.MILLET,Destruct. de Troye, f° 164d, éd. Noble Trist. de Leonn., c. XLVII, éd. 1586.)
Un mantel de marbré de drap de Bru- 1544.)
celles, une cloche de drap de marbré ver-
delet. (1389, Invent. de Rich. Picque, p. 29, 1. MARBRIER,maubrier, adj., de marbre: MARBRINOIS, adj., de marbre :
Biblioph. de Reims.) Mais or me ditez, foi que voz me devois,
Sor le perron maubrier. Quel gens veistez ou palais marbrinois.
Une autre piece d'un mabré de Mont- (Aumont et Agrav., Richet. 2495, fO 68 r°.)
(Gaydon, 8524, var., A. P.)
cournet. (Lundi av. Noel 1392, Invent. de
draperie, Vente de meubles de la mairie de 2. MARBRIER, s. m., artisan qui scie et MARBROIS, adj., de marbre :
Dijon, Arch. Côte-d'Or.) polit le marbre ; mot conservé :
Maugis fu adossé a la roche marbroise.
.VII. quartiers d'un mabré de Raims. Jehan le marbrier. (Charte de 1311, D. (Maug. d'Aigr., Richel. 766, f° 35 rO, et ms.
(Ib.) Grenier 298, no 90, Richel.) Montpellier, H 247, f° 166a.)
Manteau de marbré rouge. (1397, Invent. -berin, - brerin, maub., mab.,
de P. Podebon, Arçh. Aube, St Etienne 6, MARBRIN, MARBRU, adj., de marbre :
G 1905.) adj., de marbre : Regardant adies les grans rues
Une cote hardie de marbré caignet, four- En est montes sus el palais marbrin. Dont les fenestres sont marbrues.
ree de gros vair. (1397, Arch. JJ 153, pièce (Les Loh., ms. Montp., Co60b.) (REN. DEBEAUJEU, li Biaus Desconneus, 2853,
74.) El palais monte tos les degres marbrins.
Hippeau.)
Une robe de mabré fourree de gros vairs (Ib., ms. Berne 113, f° 32c.)
viez. (27 juill. 1400, Invent. de meubles de t. MARC, s. m., place:
la mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.) Il descendirentel*palais marberin. Fut la place (des conférences pour la
(Ib., f° 321f.) paix entre le duc de Bourgogne et le duc
.1. mantel doublé de mabré brun. (Août de Berry) eslevé en un marc qui estoit
1400, ib.) Et Helvis en monta les marberins degrez.
(Ib., Ars. 3143, f° 11a.) seur, car chacun d'eux n'avoit pas grand
MARBREL, mabreau, mabriau, s. m., fiance en sa partie. (MONSTREL., Chron., J,
Puis remonterent ou palais maberin.
axe ou arbre de la roue qui sert à faire (Mort de Garin, p. 251, du Méril.) p. 152, éd. 1572.)
mouvoir une cloche, un pont-levis, etc. ; Les degres monte del palais marbrerin. 2. MARC, s. m., marais :
dim. de marbre, terme de marin, de meu- CR. de Cambrai, 6545, A. T.) En tant que le siege du roy Charles es-
nier, etc.: En son palais mabrin litey. toit devant Arras, ses gens passèrent,
Les registres mentionnent, à Béthune, (Florimont, Richel. 1376, f° 12b.) par ung dimence apres disner, la riviere
la courbe de bois destinée à la roue, les tl monta an la sale les mauberins degres. du marc Saint Michiel par une petite
mabriaux de cuivre, les bandes, les esco- (Parise, 201, A. P.) planque. (Mém. de P. de Fenin, an 1414,
rillons, les clous de pont. (La Fons, Art. Soc. de l'H. de Fr.)
Il en avale les mauberins degrez.
du Nord, p. 126.) (Amis et Amiles, 313, Hoffmann.) 3. MARC, voir MERC.
On fait a ung mabriau ung estrier et une Palais maubrin.
bende. (1526, Béthune, ap. La Fons, Gloss. (Gaydon, 3585, A. P.) MARCAANDER, voir MÀRCHEANDER.
ms., Bibl. Amiens.) Li mur mabrin.
Le mabriau de cœuvre d'un pont levis. (De Vaspasien, Richel. 1553, fa 385 r°.) MARCAANDIE, voir MARCHEANDIE.
(Ib.) Ou palais mauberin. MARÇAICHE, voir MARSESCHE.
Dix paires de mabreau pour les cloches. (Auberi, Richel. 860, fO 134e.)
(1551, La Bassée, ib.) Pierre marbrine. (S. Graal, Vat. Chr. MARCAIS, voir MARCHOIS.

— La cloche elle-même : 1687, f° 107d.)


MARCANCE, s. f., sorte d'arbre :
Pour ung marbrel que l'on avoit fait A la fenestre marbrine Marconce et poplier qui croissoient
benir a Arras servant a chelebrer messe. La s'apoia la mescine. En la rue ombre li faisoient.
(1486, La Bassée, ap. La Fons, Gloss. ms., (Aucatsin et Nicolette, p. 7, Suchier.) (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 76h.)
Bibl. Amiens.) E an nos bons palais mabrins.
(Bible de Hugue de Berzi, Brit. Mus. Add. 15606, MARCANDER, voir MARCHEANDER.
Et encore au XVIII* s., dans un texte du fO 104a.)
Nord: L'autre collome fu marbrine.
MARCANDIER,S. m., nom donné parmi
(MACÉDE LA CHARITÉ,Bible, Richel. 401, f" 4b.) les argotiers à ceux qui disaient avoir été
Marbraux des cloches. (1764, La Bassée, volés, et qui, en menaçant d'une accusa-
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) De diverses tables marbrines.
(JACQ.MILLET,Destruct. de Troye, fO 24d, éd. tion le passant à la bourse duquel ils en
MARBRER, mabrer, v. n., devenir de 1544.) voulaient, le faisaient ainsi chanter,c'est-
marbre, se glacer : Pierre mabrine. (Les prophecies de Mer- à-dire payer :
Tex paor ai, li cuers li ~mabre. f
lin, 35", éd. 1498.) Si quelque polisson ou marcandier a
(De l'Unicorne, Brit. Mus. Add. 15606, fO 108c.) Pierres dures et marbrines. (RAB., le cassé malicieusement l'escuelle de son
Quart Livre, prol., éd. 1552.) camarade, c'est icy qu'ils ont accoustumé
MARBRERIN, voir MARBRIN. A cause du grand nombre des phares d'en tirer vengeance. (Règlem. des savetiers
cordonn., Var. hist. et litt., V, 43.)
MARBREUR,s. m., marbrier : et haultes tours marbrines. (ID., ib., ch. n,
Un marbreur que j'ay faict venir pour éd. 1552.) Consulter le Dict. argot françois mis par
visiter les lieux ou il y aura des marbres Descendismes un degré marbrin soubs Grandval à la suite de son poème sur
beaux et faciles a transporter a Paris. terre. (ID., le Cinquiesme Livre, ch. xxxv, Cartouche, le Vice puni.
(3 oct. 1600, Lett. miss. de Henri IV, t. V, éd. 1564.)
p. 316, Berger de Xivrey.) A Dieppeet dans les environs on appelle
On leur a estably deux statues marbrines. marcandier un propre à rien, un hâbleur.
(CL. MAR., Epigr. St. de Barbe el de Jaquette,
MARBREux, adj., de marbre : p. 374, éd. 1596.)
Pierre marbreuse. (La Turbe des philos., MARCANET, s. m., sorte d'oiseau de ri-
Prcs emailles, o qu'heureux je vous vente, vière :
ms. Ste-Gen., fo 20 ro.) Ou mon amour de sa marbrine plante
Marbreux : m. Full of, or abounding Se promenant, ses pas viendra fermer. Marcanet, a kind of river fowle. (COTGR.,
with marble. (COTGR., éd. 1611.) (CL. BUITIET,Poés., I, 46, Jouast.) éd. 1611.)
voir MARCHAS.
MARCAS, Ilz aloient et frequentoient marchan- tat que Hz soient, ilz doivent coustume,
daument avec les Anglois. (1464, Ord., xvi, selon ce que ilz portent ou font porter
MARCASCHE, voir MARSESCHE. 198.) marchandement. (1395, Coust. de Dieppe,
Aler et venir marchandanment. (Mars p. 3, Coppinger.)
MARCAUCHE, Voir MARSESCHE. 1483, Lett. de Ch. VIII, Ord. et Arr., t. II, Pourront aler, venir, sejourner, con-
MARGE, s. f., p.-ê. forme féminine de pièce 3, Arch. Hérault.) verser marchandementet autrement en tel
: Mais leur dites et declairez de par nous habillement que bon leur semblera. (OL.
marc, sorte de monnaie DE LA MARCHE, Mém., II, 7, Michaud.)
qu'ilz ne viennent plus en noz royaumes
Li rois tramist Ysembart et obeissance marchandamment. (Pièce de Se l'on les volloit laisser passer et
Al roi Guion en Danemarce 1488, ap. Freville, Mém. sur le commerce de permectre aller et venir paisiblement et
Pour le trea ronver en marce. Rouen, II, 402.) marchandement par eauwe et par terre.
(MOUSK.,Chron., 14078, Reiff.) (MOLINET, Chron., ch. cxcix, Buchon.)
MARCEANDER, voir MARCHEANDER. — Au XIVe s. on appelait clercs vivant Les sujets des deux costez pourront fré-
marchandamment, des hommes d'église quenter, converser et retourner es pais
MARCEANT,voir MARCHBANT. tonsurés qui pouvaient contracter mariage l'un de l'autre marchandement. ( Traicté de
paix de Cateau-Cambresis,dans du Villars,
MARCEAU, adj.? et exercer les professions suivantes : Mêm., 1. XII, Michaud.)
Marceau, marcellinus. (1464, J. LAGA- jardinier, bûcheron, marchand, berger,
DEUC, Cathol., éd. Auffret de Quoetqueue- peintre, laboureur,écrivain, libraire, im- MARCHANDER, voir MARCHEANDER.
ran, Bibl. Quimper.) primeur ,pêcheur ou poissonnier, serrurier, MARCHANDIE, voir MARCHEANDIE.
MARCEBARBELIER, s. m., soldat qui charpentier, orfèvre, barbier, tailleur et
lance des dards barbelés : cordonnier : MARCHANDISE,voir MARCHEANDISE.
L'en doit aprendre aux jouvenceaulx Clercs maries vivant marchandamment.
l'usaige des durs barbellez, car en Grece (11 mai 1395, Rég. des Consaux, Arch. MARCHANDISER, v. n., exercer le com-
furent jadis deux legions dont chascune Tournai.) merce :
tenoit vi. m. chevaliers, et furent appel-
iez marcebarbelier, pource qu'ilz usoient
forment et sagement de telz gaveloz. (J.
MARCHANDAIENT, voir
DAMMENT.
MARCHAN- Marchandiser.P
Ung chascun a son gaigne pain

(ELOYDAMERNAL,
Livre de la deablerie, 19a,
DE MEUNG, Trad. de l'art de cheval, de éd. 1507.)
Veg., Ars. 2915, fo il ro.) MARCHANDEEMENT, adv., comme un
MARCEINCHE, voir MARSESCHE.
marchand : MARCHANT, voir MARCHEANT.
Au cas que en dedans trois sepmaines MARCHAS,marcas, s. m., marais, maré-
MARCEOINCHE, voir MARSESCHK. prochainement venant ils ne puissent
obtenir du roy de France declaration en- cage :
MARCEis, adj., qui se flétrit : tiere sans quelque limitation de leur fran- Del camp s'en est partis par dales i. marcas.
Marcidus, marceis. (Gloss. de Conchef.) chise, de pouvoir aller marchandeement (Roum. d'Alix., fO 64a, Michelant.)
ou aultrement a Therouanne et partout Cerberus, dont ele ot fait couche,
MARCELLE, voir MARGELLE. ailleurs. (Réponse des habitants de St-Omer, Est tresbuchié en .I. marcas,
dans J. Molinet, Chron., ch. cuv, Bu- Ou il remest honteus et mis.
MARCEFIET, VOir MARGHEPIÉ. chon.) (HUONDE MERY,Tornoiement de l'Antéchrist,
p. 74, Tarbé.)
MARCESQUE,VOir MARSESCHE. MARCHANDEIE, s. f., marchandage,
trafic : — Flaque :
MARCHAANDIE, voir MARCHEANDIE. Lai ot si grant essoine, tel noise et tel bruillas
Ne cuit pas que Sebile soit tant avilenie
voir MARS. Q'ele feist a vos de moi marchandeie. Que du sanc espando i avait maint marchas.
MARCH, (Veus dou paon, Richel. 1554, fO 115 rO.)
(J. BOD., Sax., CXLI,Michel.)
1. MARCHAGE, s.m., marais, marécage: Cf. MARCHOIS.
Le soleil espand ses rayes sur mer, MARCHANDEL,- eau, marc., s. m., petit
sur riviere, sur marchages et sur tous marchand : MARCHASSIE, voir MARESCHAUSSIEE.
lieux qui sont en terre. (Le Livre de clergie, prestation en avoine :
Un marchandel robe merveille MARCHAUCE, s. f.,
c. XIV.) Portera d'escarlate fine. La redevance d'avoinne, appellee mar-
2. MARCHAGE, s. m., droit qu'avaient
(H. BONNET,Apparil. de J. de Meun, P 15 vo, chauces, deue esdiz seigneurs. (1374,
Biblioph. fr.) Ord., vi, 59.) Impr., marchances.
les habitants de certains lieux de mener
Es groz marchans, aussi es marchandeaux. Cf. MARESCHAUSSIEE.
paître leurs troupeaux sur le territoire (J. BOUCHET,Labyr. de fort., Maz. 10832,
d'une commune qui confinait à la leur : fO 83 rO.) MARCHAUCIE, voir MARESCHAUSSIEE.
Si le bestail est trouvé pasturant en Un marchandeau de poires cuittes. (ANT.
autruy village, doit amende au seigneur LE MAÇON, Decameron, Nouvelle VIII* MARCHAUSIE, voir MARESCHAUSSIEE.
justicier, si ce n'est es lieux ou le droit t. IV, p. 5i, Dillaye.)
de marchage a lieu. (Cout. d'Auvergne, MARCHAUSSEE, Voir MARESCHAUSSIEE.
Cout. gén., II, 471, éd. 1604.) Nombre de marcandeaux et artisans de
ceste dite ville. (Pièce de 1560, ap. L. Paris, MARCHAUSSIE, voir MARESCHAUSSIEE.
3. MARCHAGE, Négociations sous François II, p. 658.)
marsage, s. m., action MARCHAUSSIEE, voir MARESCHAUSSIEE.
de fouler aux pieds : Un marchandeau banqueroutier. (1569,
Disc, des troubles advenus d Lyon, Arch.
Marchage, s. m., marsage, MARCHAZ, s. m., trace :
m. Tram-
plynge with fete. (PALSGRAVE,s. Esclaircis- cur., 1re sér., t. IV, p. 310.)
L'autre qui est de chasser coustumier,
sement de la langue francoyse, p. 282, Petit marchandeau. (Privileg. de la ville N'oblia riens et se mect au pourchaz,
Génin.) de Lyon, p. 97, éd. 1574.) Pensant trouver la trasse et le marchaz.
Un certain marchandeau. (Du FAIL (HUGUESSALEL,Chasse royale, p. 75, Jullien.)
4. MARCHAGE, voir MARSAGE. Cont. d'Eutr., xxxi, éd. 1598.) ,
MARCHE, s. f., trace, brisée :
MARCHAINE, voir MARSAINE. MARCHANDEMENT, adv., comme fait En la venerie des loutres, ce qu'on
MARCHAIS, voir MARCHOIS. un marchand, avec la liberté du trafic : voit par le pié est appelé marches. (Modus,
Comme le suppliant fust alez marchan-
f 41b, ap. Ste-Pal.)
MARCHANDAMMENT, - danment, dau- dement par mer en un vaissel chargié de Un bourgeois entre les autres hommes
-
ment, adv., par le commerce, pour gloe. (1363, Arch. JJ 101, pièce 7.) fut fort accort, se doutant qu'on alloit sur
son
commerce : Et se ilz sont marchans de quelque es- ses marches. (Nouv. Fabrique des excell.
Traits de verité, p. 98, Bibl. elz.)
MARCHEANDER,- chander, - cander, Item avons traitié, marchandé et accordé
audit Pierre que icellui Pierre aura sa de-
MARCHEANDISE, - chandise, - kaandise,
- quander, - quender, - keander, - caander,
-kaander, - chender, -ceander, mer., verbe. mourance et habitacion en la tournelle de
s. f., négoce, commerce :
la tour de Chantennelle, parmy ce que. Si fist li dux crier sen ban par toute Ve-
— Neutr., faire le commerce, tranquer : (1377, Arch. MM 30, f° 90 vo.) nice, que nus Veniciens ne fust si hardis
qu'il alast en nule markaandise. (ROBERT
De markeander le semont Uns hom qui ne vault pas mesprendre DE CLARY, p. 9, Riant.)
Une chites sor un haut mont. Marchanda de son fil aprendre
(RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, st. CLVII,4, Se tendra chascun a son mestier. li
A parler pour dix mars d'argent. marcheant a la marcheandise tant seule-
Van Hamel.) (Pasloralet, ms. Brux., f" 42 r.) ment, li corratier a la corraterie tant seu-
Si tosl comme vo message eurent fait Un faucheur marchanda a faucher une lement. (K. BOIL., Liv. des Mest., 1e p.,
convent a mi et a me gent, kemandai jou
n'alast piece de pré. (Nouv.Fabr. des excell. Traits LIX, 16, Lespinasse et Bonnardot.)
par toute me tere que nus marcaans de verité, p. 24, Bibl. elz.) Un marcheant qui avoit nom Samon.
marcaander. (ROBERT DE CLARY, p. 10,
Riant.) — Disputer : ak en Esclavonnie en marcheandise en
n'en lairont a parler, a boire, ne a compagnie d'autres marcheans. (Gr.
Ke il Chron. de Fr., v, 5, P. Paris.)
maignier, ne a markaander li uns as autres. Et n'y eut homme qui si près marchan-
(1262, Li pais de Huet Boine broke, Arch.
dast le prix sur monsieur d'Argueil, que Et mandoit bien li roys d'Engleterre tous'
fit ledict messire Jaques de Harchies. les jours as Flammens que il leur toroit leur
mun. Douai, A. I, 1. 2.)
(OL. DE LA MARCHE, Mém., II, 4, Michaud.) proultit et le marchandise, s'il n'estoient de
Porce que cil qui marquendent ne se son accord. (FROISS., Chron., Il, 362, Kerv.)
puissent pas legierement escuser par — S'exposer à un danger par ses agisse-
yvrece, quant il ont fet marcié ou conve- ments : Et fisent leurs emploites et marchean-
nence de quoi il se repentent. (BEAUM., dises. (iD., ib., V, 257.)
Cout. du Beauv., c. vi, 25, Beugnot.) Mon frere de Hainnau marceande de Si vous prie que le pays soit restauré
avoir son pais ars et courut. (FROISS., de villes, chasteaulx, et le peuple vague
Marchander de grain. (E. BOIL., Liv. des Chron., II, 386, Kerv.)
mest., ia p., IV, 9, Lespinasse et Bon- rassemblé, afin que marchandise reviengne
nardot.) : au pays, qui longtemps a esté exillee.
— Réfl., se vendre (Perceforest, IV, f° 159, éd. 1528.)
Quant vienent de marcheander N'ayant encores point appris
Il font mesoner lor mesons, De me marchander pour un pris. — Marché, convention :
Et mandent plastriers et maçons. (TAHUREAU, Poés., à M. de la Roche.)
(Dit des Marcheans, Montaiglon et Raynaud, Car quant li douerres a regart a son
: propre preu, ce n'est pas dons, ains est
Fabl., II, 124.) — Passer une convention marchandise. (LAUR., Somme, Richel. 22932,
Si les mesnies aus dessus diz chapelains Le duc de Bretagne s'estait rendu a Co 51b.)
marquandoyent,le congnoissance de leur lesdites
presme pour retenir terres, et les Lors commenchierent li chevalier a aller
marchandise appartendroit asdiz maieur avoit retenues, et les avoit eritaigiees a
et esquevins. (1327, Arcb. JJ 64, f° 31 r°.) la coustume de la terre, et les tint un an entre deux et a brisier le premiere mar-
chandise, et tellement moyennerent le be-
Se les diz regratteurs veullent marchen- en paix, et apres s'estoit marcheandé ledit soingne que il le dubt quiter de toy et de
der de blez. (Ord. du senesch. de Bourges, vicomte o ledit duc. (XIIIe s., Procès, Mor., prison. (Fuoiss., Chron., 1II, 40, Kerv.)
fin XIV. s., Arch. mun. Bourges.) Pr. l'H. de Bret., I, 1085.)
de
Et chis la marchandise faisoit erant outreir.
Le suppliant et icelle Jehanne ont tous- — Inf. pris subst., droit de trafiquer : (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 36773, Scheler,
jours demouré ensemble en hostel en
,
communauté et vivoient et marchan-
doient par commun. (1409, Arch. JJ 163,
Et si perderoit le marchander un an.
(Ord. de 1247, Bans aux échevins, QQ,
Gloss. philol.)
torcher etdepale sonner une
fo 25 v, Arch. mun. Douai.) Si me as fait
pièce 308.) paroy qui n'estoit pas nostre mar-
En marchandant, loyal seras. MARCHEANDERIE,s. f., marchandise : chandise. (1453, Arch. JJ 184, pièce 351.)
(Les Command. de Dieu el du dyable, Poés. fr. Si trosse en divers fardeaus sa mar- Nicolas de Bossu avoit faict une entre-
des xve et xvi* s., t. l, p. 214.) cheanderie. (Serm., XIIIe s., ms. Poitiers prise dline marchandise, par laquelle un
124, f° 17 ro.) de ses gens vendoit Guise aux impériaux.
— Neutr. et act., réfléchir, délibérer, (Du BBLLAY, Mém., II, fo 45, éd. 1569.)
méditer : MARCHEANDIE, - chaandie, - ceandie, -
Lies fa moult et joyant, en son c'oer marcanda. chandie, - candie, mer., s. f., marchandise : — Compagniedes marchands :
(GILLONLE MUISIT,Pois., I, 302, Kerv.) Veient qu'i poet venir navie Come Raoul le Feron, d'Amiens, eust
Lors les plus feibles et les couars mar- A porz e grant marchaandie. fet mener par yaue de Paris a Roan LXIII.
chandent de fuyr. (Gag. de bat., p. 61, (BEN., D. de Norm., II, 3111, Michel.) moles lesqueles Guill. Bordon, a ce tens
Crapelet.) prevost des marcheans, avoit fet arrester
Ne hom vos toll vostre marcheandie. come forfetes au roy et a la marchean-
Il medite et marchande la mort de ces (RAIMBERT, Ogier, 4183, Barrois.) dise. (Ord. sur les mest., XLVI, à la
deux miserables amans. (SCHELANDRE,Tyr Par la va li avoirs et li marceandie. suite du Livre des mét., éd. Depping,
et Sid., Arg., Bibl. elz.) (Roum. d'Alix., f° 79", Michelant.) p. 453.)
— Act., faire le commerce de : De mercanz qe hi acatent de maintes MARCHEANT, - ceant, - chant, - kant,
Alant et marcheandant sal et atres dan-
mercandies. (Voy. de Marc Pol, c. CLXIII,
Roux.) adj., affecté aux marchands :
rees par toute nostre terre. (1281, Saint Comme li rois fust en bone saisine de
Vivant, cote 8, Arch. Doubs.)
— Commerce : touz les chemins. marcheans en son regne
fere tenir en lor
On est d'assens de lui payer de ce que Diex soushauce marcheandie par terre et par yaue
en marchande a lui, en payant par rap- estât. (1284, Lett. du prév. de Paris, Cart.
Et gart marchoanz d'encombrier. de S.-Maur, Arcb. LL 114, fo 48 ro.)
port le moitié. (Résolution du 2 août 1519, (Dit des marcheans, Montaiglon et Raynaud,
Regist. aux résolutions des Consaux, 1516- Fabl., Il, 128.) Il n'oublia pas de dire que, s'il la ren-
1519, Arch. Tournai.) contre en quelque lieu marchant, qu'elle
Et a compté ce qu'il peut avoir de re- l'obeyra ou elle fera pis. (Louis Xl, Nouv.,
— Donner commission : venu, de pencion ou de marchandie, selon Jacob.)
On marchanda a un peintre de pour- l'estat dont il est, et sa despense. (Quinze XVII,
traire un cheval. (G. BOUCPET, Serees, II, joyes de mariage, vu, Bibl. elz.) conditionné, ayant les qualités
— Bien
127, Roybet.)
— Marché, accord : d'une bonne marchandise :
— Faire marché : Payé par ledict receveur audict Mansuy La nef ert fort e bele e grande,
Eust merchandez certains chapuis de ymageur pour la marchandie faicte avec Bone cum cel[le] ke ert markande.
Clerevalx de faire une escluse en la re- lui d avoir esté au lieu de Savonnieres. (Tristan, t. II, p. 92, Michel.)
viere. (1360, Ch. des compt. de Dole, C 319, (Compt. dit rec. gén. de Nancy, 1511-12,
Arch. Doubs.) Arch. Meurthe.) — Bien servi :
La table fa bien marceande : furent. tost seeuz. (Perceforesl, I, fo 131, Item nous deffendons marchepié a l'ar-
Grant plenté i ot de viande. éd. 1528.) chet de Pasques a Penthecouste. (1327,
(Floire et Blanceftor, 1e vers , 1049, du Méril.) Arch. JJ 65, pièce 69.)
MARCHEIZ, voir MARCHOIS.
voir MARCHEPIECE, s. t.,syn. de marchepié :
MARCHEAU, MARCHEL.
1. MARCHEL, adj., de marché : Dict que lesdits religieux ont plusieurs
MARCHEBANC, marchepan, s. m., sorte E ço (le mercredi) est jurz marcheis, fois donné congié de pescher a engins def-
de gradin : E enpur ço icels fendus, naces, la truble a marchepiece, et
Ki primes le truverent. la truble a loix. (1389, Droit de pesche,
Ung marchepan au dit maistre Pierre Cest num li enposerent. Felib., Hist. de Paris, IV, 541.)
Sohier. (Vente des biens de Jacques Coeur, (P. DE THAON,Cumpnz, 551, Mall.)
Arch. KK 328, fo 151 r°.) MARCHES, voir MARCHOIS.
Dans l'Inventaire des sires d'Asuel on 2. MARCHEL, s. m., degré?
relève des marches-bancs aux fenêtres, On refait les marcheaulx appartenant a
MARCIIESSE, voir MARSESCHE.

servant de gradins et d'armoires où l'on la plommerye de S. Berlin. (1507, S.- MARCHESTRE, s. m., grains ou, légu-
Orner, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
resserrait du linge de table. Amiens.) mes seinés en mars :
Il plut tant que les semences des mar-
MARCHECE, voir MARSESCHE. 3. MARCHEL, - eau, s. m., mare : cheslres, comme pois, avaines, orges, se.
MARCHECLIER, voir MACECLIER. Icellui Guiot trouva Peirote. estant courjons (impr., secouvons) furent comme
accroupie en ladite rue devant sa maison tous perdus. (J. VAUQUELIN, Chron. d'E.
MARCHECOUL, s. m., peut-être, dit pour son aisement faire. ledit Guiot li de Dynter, IV, 19, Xav. de Ram.)
Mantellier,la planche appelée aujourd'hui respondi : Allez pisser en votre marcheau. Cf. MARSESCHE.
marchepied, jetée de l'arrière du bateau- (1365, Arch. JJ 98, pièce 306.)
mère d'un train de remonte à l'avant du MARCHEMENT, s. m., action de mar-
MARCHET, s. m., marque :
Mesure marchee de son marchet. (1520,
tirot ou de l'allège qui le suit, pour servir cher : Cout. de Xainlonge, Cout. gén., 11, 652,
au passage d'un bateau dans l'autre : Des marchemenz, des pas (des chevaux). éd. 1604.)
S'il y a plus de six muys de sel en un (XIV s., Darmesteter, Glosses et Glossaires
chalan, est deu pour le marchecoul, en hebreux-français, 1878, p. 39.) MARCHETEUR, s. m., ouvrier chargé de
oultre led. acquit, III. s..iv. d. (1570, Il
convient
ouvrir la terre en toute mu- reproduire les armoiries ?
Péage de Chantocé, Mantellier, March. Ouvrier marcheteur. (1461, Valenciennes,
fréq., 111, 278.)
tation de plante pource que pour le mar-
chement des gens et des bestes et l'eaue qui ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
MARCHECRIER, voir MACCELIER. est cheue dessus la terre est si endurcie Jehan Savaige, marcheteur, livre .XII.
que nulle bonne influence ne doulx air ne coussins de tappisserie armoyez des armes
i. MARCHEER, v. n., commercer, négo- semence n'y ont peu entrer. (FRERE NI- de la ville pour la halle. (1494, Lille, ib.)
cier : COLE, Trad.du Liv. des Prouffilz champ. de
P. des Crescens, (o 14 v°, éd. t5i6.) Cf. MARCHET.
Ne marchement de pieds. (Enseignem. de
Un jor a une feire ala
Et cez deniers o sei porta, la duchesse Anne, p. 45, Chazand.) MARCHETTE, S. f., touche :
Plusors choses i bargagna, Les dentz leur tressailloyent comme font
Mes onques nule n'i trova Processus, marchement plus oultre. (IL les marchettes d'un clavier d'orgues. (RAB.,
Ou si bien peust marcheer EST., Dictionariolum.) Pantagr., prolog., éd. 1542.)
Comme de brebiz achater.
(Chastoiem. d'un père, Conte 10, v. 32, Biblioph. Parcours et inspection d'un terrain : 1. MARCHEURE, chure, s. f., action de
fr.)
— -
Marchement et declaration du territoire marcher, pas :
être limitrophe : de Roto fait en 1470. (Arch. du Calvados, Marche de pié, ce qui demeure apres la
2. MARCHEER, v. D., cité par Le Héricher, Gloss. norm.)
Cellui pais marcheoit sur deux régions.
marcheure du pié, vestigium. (Gloss. gall..
lat., Richel. 1. 7684.)
(J. DUPIN, Merancolies, Ars. 5099, f° 5 v°.) MARCHENDER, voir MARCHEANDER.
Et cheit ledit due de Clarcnce a terre,
MARCHEIL, s. m., marais, marécage : MARCHEPAN, voir MARCHEBANC. mort de ce cop, ou de la marchure des
chevaulx par dessus, car oncques a temps
E mener fors en marcheil. 1. MARCHEPIÉ, marcepiet, adj., sur ne polt estre rescours. (G. CHASTELL.,
(BEN., D. de Norm., Il, 7532, Michel.) Chron. du D. Phil., ch. LXVII, Buchon.)
lequel on pose les pieds :
Icest fait adonc remembrat
Quant par lu marcheil passat. .vi. tappis marchepiezde lainne. (xv" s., Chevaux instruire au saut et a marcheure
Inv. de S.-Victor de Paris, Richel. nouv. Est un labeur de pareille mesure.
(ANGIER,Vie de saint Greg., 2599, P. Meyer.) (LE BLANC,Georgiques, f° 75 v°, éd. 1608.)
acq. fr. 3245, fo 114a.)
Celler assis ou marcheil de Savenai. Allure, marchure. (Trium lina. Dict.,
(1287, Appoint. ent. l'abbé de Blanche-Cou- — S. m., tapis : 1604.)
ronne et J.- le Roy, Blanche-Couronne, Un couvertoir de conins, un marchepie,
Arch. Seine-Inf.) un seurcot a femme. (1397, Arch. JJ 152, 2. MARCHEURE, voir MASCHEURE.
pièce 72.)
MARCHEIS, - cheiz, - chiz, s. in., bruit Ung calich et le marcepiet. (1466, Compt. MARCHI, voir MERCI.
de pas, piétinement : de l'exéc. test. de Jeh. Gosse, Arch. Tournai.) MARCHICOLLER, voir MACHECOLLER.
D'ele daroit plus d'une archieo Ung lezon et marcepiet. (1466, Compt. de
Le marcheiz de la grant route. l'exéc. test. de Gillart du Gardin, Arch. MARCHIE, s. f., marche :
(Perceval, ms. Montp. H 249, f 117d.) Tournai.) Frontieres et marchies. (1361, Ord., III,
Les tripeteis et marcheis des chevaux. Ces tapiz et marchepiedz estoient ten- 490.)
(ORESME, Trad. des Rem. de fort. de Petr., dus pour la moisteur de la rosee du se-
Ars. 2671, 47 °.)° rain. (Perceforest, II, f° 134, éd. 1528.) 1. MARCHIER, s. m., préposé à l'étalon-
nage des mesures ?
Il souspeçonnoit aucunement avoir
sentu le marchiz des piez d'aucun homme
2. MARCHEPIÉ, - pied, - pier, s. m., A Jehan Cleuet, marchier, déduit luy a
allant par le dortoer. (L. DK PREMIERFAIT, engin de pêche prohibé : esté oan et par compte fait a lui le XXld
Decam., Richel. 129, fo 23 ro.) Le marchepié. (Lundi apr. Pâq. 1289, jour de may. (1415- 1&16, Receptes et mises
Ord. de la pèche, ms. Ste-Gen. 1133.) Var. de Boulogne-sur-Mer, p. 104, Ed. Dupont.)
Tantost que Jehan de Lorme oy la marchepier. Cf. MARCHET.
frainte et les marcheis desdiz jeunes
audit jardin. (1392, Arch. JJ 143, piècegens
Les trepignis et marchis des chevaliers
5.) Tous engins a pescher sont deffendus,
comme la trouble aux bois, la bourrache,
la chatte, le marchepied. (Ord., i, 794.)
2. MARCHIER,
- cier, - cher, verbe.
— Act., piétiner, fouler aux pieds :
Ariere traist pins tost sun pié d'Escosse qui marchist a la grant Bre- Le comte d'Ormont, qui marchist de
Ke hoem ki a serpent marchié. taigne. (Perceforest, vol. III, ch. 30, éd. terre a eux, fit un jour une chevauchee
(Rou, 3e p., 473, Andresen.) 1528.) sur eux. (FROISS., Chron., 1. IV, c. 42,
Ke hom qui a sarpent marcié. Buchon.)
(Ib., Richel. 375, P 220a.) — Marchir en :
En ceste terre de Cathay ne marchist — De même, marchir sur :
Ceste terre est molt convoitiee mie nulle terre fors que le royaume de Durant le siege de Aillac tenu par les
Et sovent de gerre marehice. Tharse vers Occident. (J. HAYTON, Liv. des Anglois marchissans sur le dit pays de
(Floire et Blanchellor, 29 vers., 1759, du Méril.) hyst. des parties d'Orient, ms. Berne 125, Limosin. (1441, Arch. K 67, pièce 2.)
Marchiez li foille et je quendrai la flor. fo 220a.)
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f° 71b.) — De même, marchir en :
Celle dame qui lai vait — Marchir endroit : Li citains de Metz ont usei paisiblement
M'ait lou piet marchiel, Et a nous appartenir les maisons ma- encontre ceulx qui en aulz marchisent.
Je li marcherai Ion sien navles avec tous les edifices et ce qui (1325, Hist. de Metz, IV, 15.)
Ce li leus en vient. marchisoit endroit les fros de la ville.
(Rom. et past., Bartsch, Il, 44,3.) (1355, Reg. du Chap. de S.-J. de Jerus., — Absol. :
Comme l'on plus marçoit le flor
Arch. MM 28, f" 15 r\) Se je n'ai tere que d'une part du que-
Tant en issoit plus bone odor.
min, et uns autres par devers d'autre part,
(Parton. de Blois, 10833, Crapelet.) —
Marchir d l'encontrede : le moitié du quemin par devers mi apar-
Auquns isles qui marcissent a l'encontre tient a moi et l'autre moitié a celi qui
.1. jour, pour lor orguel marcier, d'Irlande et de Norvegue. (FROISS., Chron., marcist par d'autre part. (BEAUM., Cout.
Leur apert i. mireoir Diex, de Beauvois., ch. xxv, 4, Beugnot.)
Tourble et obscur a veoir d'iex. I, 325, Luce, ms. Rome.)
(BAUD.DECONDÉ,Dis des trois mors et des trois Avoir a marchir a, avoir affaire à
vis, 8, Scheler.) — Absol. : —
Si vous dirons de la roine Blanche qui
Cum noz baronias, la ducheé de Bur-
Estans ignoramment marchez, ils (les goigne et la conteé de Burgoigne mar- menoit son grant duel. Et ce n'estoit pas
scorpions) mordent a l'impourveue. (Du chissent ensamble. (1279,Lett. de Rob.et Oth. merveille, car elle avoit trop perdu, et si
PINET, Dioscoride, épist. préi., éd. 1605.) de Bourg., Arcb. J 258, pièce 1.) enfant estoient petit, et elle estoit une
seule famme d'estrange contree. Et elle
— Infin. pris subt.,
démarche : Ma terre marchist si prez de son pays avoit a marchir a granz seigneurs, au
0 bien heureuse main. qui me servis de guide ! et royaulme. (J. D'ARRAS, Melus., p. 250, conte Phelipe Hurupel de Bouloingne, au
0 paisible marcher, qui tant me fust en ayde!
Bibl. elz.) conte Robert de Dreues. (MÉN. DE REIMS,
(Poés. du roy Franç. 1er, p. 152, Champollion.) La terre ou li prinches sejournoit mar- 336, Wailly.)
Son marcher estoit glorieux, et mons- cist asses pries de la. (FROISS., Chron., Comment gent qui ont a marchir au
troit bien l'orgueil de son esprit. (D'URFÉ, VII, 300, Luce, ms. Amiens.) roy d'aucunes choses, et comment li roy
Astrée, II, 12.) Et s'espardirent parmi la terre le si- esgarde droit a lui et a autruy. (Establ. de
S. Louis, I, 77, Somm., Duc.)
gneur de Biaugeuqui marcist illuech. (ID.,
— Marchié, part. passé, aux pieds:
foulé ib., VI, 65, Luce.) De justice qui a a marchir au roy. Si
Met sur sa viande (du faucon) pouldre Ceste nation (de François) est si pro- aucune justice a a marchir au roy de
de f!eurs de saulz marchees. (xv* s., Traité chaine d'Italie, que les deux pais mar- que ce soit, de heritage,
quelque justice d'autre
de fauconnerie, p. 90, Martin-Dairvault.) de seignorie, ou chose, li roy pour
chisent. (CL. FAUCHET, de l'Orig. de la le debat prendra la chose en sa main, et
l'attitude de la marche : lang. et de la poés. fr., I, 3, éd. 1581.) si esgardera droit a luy et a autruy. (Ib.,
— Dans II, 3.)
Et promptement je veis —
Avec un sujet de personne, marchir
Du grand portail sur sa sublimité d : Comment l'en va avant en toutes que-
Le corps tout nud et le gracieux vis reles, qui a a marchir au roy. (Ib., II, 19.)
De Cupido : lequel pour son devis Sire .1. rois qui a moi marcist En ce mesme temps, alla de vie a tres-
pas l'empereur de Constantinople; et
Au poing tenoit un arc riche tendu, Me vaut prendre et si me requist.
(Du roi Guillaum., ap. Michel, Chron. angl.
Le pied marché et le bras estendu,
norm., III, p. 146.)
pour lors tous les chrestiens ses parties,
Prest de lascher une flesche aguisee. qui avoient a marchir au Grand Seigneur,
(CL. MAR.,Temple de Cup., I, p. 7, édit. 1596.) Se li uns se velt enclore il doit metre a estoient en grant doubte qu'il vint sur eux
: raison celui a cui il marcist. (1255, Ban, encore a plus grand puissance qu'il n'a-
3. MARCHIER, v. a., border Tailliar, Rec. d'Act. des XIIe et XIIIe s. voit fait auparavant. (M. DECOUSSY, Chron.,
De beaulx topazes marchez de fins saphiz. en lang. wall., p. 226.) ch. xxvi, Buchon.)
(RAB., II, 21, éd. 1542.)
N'a baron qui a vos marchoisl, — Marchissant, part. prés. et adj., limi-
MAUCHIR, marcir, margir, v. n., confi- Qu'a vostre commant tos ne soit. trophe, voisin :
ner, être limitrophe, riverain, contigu : (REN. DEBEAUJEU, li Biaus Desconneus, 3534,
Hippeau.) Et tant iert doutes et cremus
— Avec un sujet de chose,
marchir à: Que ses marchisans faisoit mus.
Cils royalmes marcist a le gent deffaee. Il avoit de molt felons voisins et de (J. DE CONDÉ,Magnif., ms. Casan., v. 47,
(Godefr. de Bouillon, 31, Reiff.) molt poisans ki a lui marchisoient. (Li Scheler.)
Contes dou roi Constant l'Emper., Nouv.
Estoit sire de la terre estrangere qui fr. du XIIIe s., p. 24.) Moult fort avoit soubztenu la foy catho-
marchist au reaume de Norgales. (GAUT. lique en son temps contre les Sarrazins,
MAP, Lancel. du Lac, Richel. U30, fo 26b.) Uns rices soudans qui a lui marcissoit le roy de Craco, et les autres rois chris-
li fit sa terre laide, et le commencha a tiens marchissans a luy. (J. D'ARRAS, Me-
En cel pais qui marchisoit au roi Aume guerroier. (Comtesse de Ponthieu,Nouv. fr.
de Bretaigne. (Artur, Richel. 337, fo llb.) lusine, p. 240, Bibl. elz.)
du XIIIe s., p. 207.)
Grande partie tolue de sa tiere qui Et y a rendu le comte d'Ormont, qui
Celui a cui il marchist. (Bans aux éche- est marchissant a eux,grand peine. (FROISS.,
marcissoit a aus. (Le Saint Graal, II, 131, vins, QQ, f° 5 rD, Arch. mun. Douai.)
Hucher.) Chron., 1. IV, c. 42, Buchon.)
Li dux Dervanes qui estoit maistres et Es garnisons de Saint Omer, d'Aire, de
Une terre qui marchist a Blakie. (ROBERT garde des citez aus Esclavons qui aus
DE CLARY, p. 51, Riant.)
Tieruane et des fortereces françoises mar-
Francois marchissoient.(Chron. de S.-Den., cissans sus les frontieres de Flandres.
Les autres contrees qui marchisent a ms. Ste-Gen., fo 89C.) (ID., ib., II, 253, Luce, ms. Rome.)
Normendie. (Chron. de S.-Den., ms. Ste- Ses serors et ses filles avoit mariees aus
Gen., fo 245b.) princes A Anthoine Le Co, manouvrier demeu-
qui a lui marchissoient. (Ib., rant a Haulterive, pour une journee d'avoir
Le royaume de Hongrie qui marchist a fo 181b.) traivaillié a la reparation du chemin qui
la terre de Poulainne. (MANDEV., ms. A chiaus qui y marcisoient. (1380, conduict au bois des Rocheux, ainsy que
Didot, f° 2 v°.) Compt. de Valenciennes, no 99, fo 10 vo, tous proprietaires margisants et habor-
Je suis chevalier errantnatif duroyaulme Arch. mun. Valenciennes.) dants les chemins ont esté obligé de faire
par ordre de la cour, luy at esté payé la Querons on fosses ou markais droit de marciage était seulement de la
somme de .xxim. s. (1671, Comptes du Ou nos puissions dui mais tapir. moitié de la dépouille pour les terres la-
Receveur de Mortagne (Flandre), ms. ap- (G. de Palerme, Ars. 3319, P 103 rO.) bourables, les vignes ; et le tenancier ne
partenant à M. Bocquillet.) Wistaces ses pos a jeté, payait que la moitié du cens cette année.
En .J. marchais tous les depieche,
— S. m., confln : Trop les avoit portes grant pieche. Suivant la coutume du Bourbonnais, c'é-
.vu. ou.vin. mille paysans des marchis- (Euslache le moine, 1138, Michel.) tait aussi un droit de manœuvre ou cor-
sans et confins de Gennes s'assemblerent Lors virent en une valee vée dû à merci et à volonté. (Roquef.)
la. (D'AUTON, Chron., Richel. 5083,f° 80 v.) Ou un marchais avoit parfont. En la chastellenie de Billy, en choses
Il est resté comme verbe actif en roucbi: (Couronn. Renart, 754, Méun.) qui sont tenues en cens de directe sei-
« Héritier d'un bien marchissant le Cele terre est mout are et seche, sanz gneurie, marciage a lieu. Marciage est
chemin, » qui borde le chemin. (Hécart.) eaue corant, sanz fontaines et sanz mar- deu du costé et par la mutation par
chais. (GUILLAUM. DE TYR, XXII, 19, P. mort du seigneur, et du costé et par la
2. MARCHIR, marcir, verbe : Paris.) mutation du tenancier par mort : et en
— Act., fouler aux pieds, abattre,mater:
Quant li blans l'a ensi marchi
Et l'ii fait venir a merchi
Trop li ert chilz fais reprouves.
(J. DE CONDÉ,dou blanc Chevalier, ms. Turin,
Gen., fo 1
Que il fust plungiez ou en flueve ou en
marchois. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Pres de ce chastel estoit un marchois en
quoy l'en souloit habondamment trouver
vendition n'a point de marciage, parce qu'il
y a lots et ventes. (Cout. loc. de Billy,
Nouv. Cout. gén., III, 1276.)
Marciage a lieu es choses tenues en
censives et directe seigneurie : par le droit
de marciage, le seigneur censivier et di-
fO 24d.) eaue, mesmement quant il ne pleuvoit rect a droit de prendre de trois annees
point. (Grand. Cron. de France, Des gestes
Lieve toi ; alons nous esbatre, la dépouille de l'une, quand ce sont des
Marcir la rousee et abatie. au bon roy Phelippe J, xxiv, P. Paris.) fruits naturels : mais si sont fruicts indus-
(FROISS., Poés., II, 29,980, Scheler.) Toutes voies tant est alé (le ceif) triaux, comme labourages ou vignes, le
Mains grant paine me fait et forment me mar-
Qu'un petit marchais a trouvé seigneur ne prendera que la moitié de la
[chist.
On s'est aie resseauer. ditte depouille pour son droit de marciage.
(GACES,Rom. des deduiz, Ars. 3332, f° 53 rO.) (Cout. de Bourbonnois, Cout. gén., II, 411,
(JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 18921, Scheler,
Gloss. philol.)
Var. du ms. Condé, marches. éd. 1604.)
Aussi puet il traire aux bestes noires au
Et sont si gens marchis, ja ne seront estable. souil et doit regarder et serchier par les MARCIART, adj., de Mars :
(ID., ib., 19082.) forestz et parles buissons sur les ruissiaux, Le cirque, le comice, le champ marciart
Les Tongrois ont marchil par l'aide del diable. grevez, maraiz, marchis et autres lieux et autres lieux. (BERSUIRE, T. Liv., ms.
(ID-, ib., II, 1248.) molz. (Gost. Feb., Maz. 514, f° 101e.) Ste-Gen., fo ia.)
: Quant il ne puet trouver rivière, il va
— Neutr., piétiner aux estancz ou autres mares ou marches. MARCIDE, adj., f., flétrie, pourrie:
Et sus l'erbe fresce et nouvelle (Ib., fo 8e.) Ulcere avec chair molle superflue est
Commençamesnous a marcir. Item deux estans enclos dedans le ter- ulcere auquel chair marcide hors nature
(FROISS., Poés., i, 48, 1596, Scheler.)
rouer du dit Plessis, et deux marches. est engendree. (J. RAOUL, Fleurs du grand
(1367, Aveu du lieu de Perine, paroisse Guydon, p. 91, éd. 1549.)

Être abattu : St-Firmin de Baugenci, ap. Le Clerc de Ulcere avec chair molle superflue est
Et il se deffent quanqu'il peut Douy, t. II, f" 34 ro, Arcb. Loiret.) auquel se trouve chair marcide ou fanee
Mais veille ou non marchir l'esteut, Faire cisternes et marcheiz. (FRERE NI- contre nature. (JOUB., Gr. chir., p. 314, éd.
Car sa force lui amenuise. COLE, Trad. du Liv. des Prouffitz champ.
1598.)
(J. DECONDÉ,Dou blanc Chevalier, ms. Turin, de P. des Crescens, fo 4 ro. éd. 1516.)
1 24d.) 1. MARCIER, v. n., lever le droit de
Comme les supplians feussent alez pes- marciage :
3. MARCHIR, voir MARCIR. chier en un marchais commun en ladite
ville de Chesoy en Gastinois. (1410, Arch. Par la coustume du pays de Bourbon-
1. MARCHIS, voir MARCHOIS. JJ 165, pièce 378.) nois, l'eglise ne marcie point, c'est a dire
que l'eglise ne prend nuls marciages des
2. MARCHIS, voir MARCBEIS. Poitou, Vienne, Deux-Sèvres,marchais, choses tenues de sa censive et directe sei-
lac, mare, étang. Bas- Vendômois, marchais, gneurie par la mutation du prelat ou sei-
MARCHISSEMENT, merchissement. s. m. mares qui se dessèchent. gneur de l'eglise; car l'eglise ne meurt
délimitation : Nom de lieux, Marchais-le-Rond (comm.
jamais; mais prend seulement marciage
Si le seigneur contre seigneur ont dif- par là mort du tenancier. (Cout. de Bour-
de S.-Remi-sur-Creuse),le Marchais(comm. bonnois, Cout. gén., II, p. 411, éd. 1604.)
ferent pour le merchissement de leurs
terres et seigneuries, ils,ne leurs baillifs ou de Fontperron). Monseigneur le duc ne marcie point ;
prévôts, ne pourront user de prinses a Noms propres, Marchois, Marchais. c'est a dire qu'il ne prend aucun marciage.
ceste cause l'un sur l'autre, ains en de- (Cout. loc. de Billy, Nouv. Cout. gén., 111,
vront faire les plaintes et poursuites par 2. MARCHOIS, s.m., frontière : 1276.)
devant juges compétents. (Cout. de Hay- Et venait tournoier ou marchois de
nault, Cout. gén., t. I, p. 815, éd. 1604.) France et de Poiteu. (MEN. DE REIMS, 27, 2. MARCIER, voir MARCHIER.
Wailly.) 3. MARCIER, voir MERCIER.
i. MARCHOIS, - ais, - eiz, es, is
- -
mark., marc., s. m., marais, marécage : 3. MARCHOIS, voir MARÇOIS. ,
1. MARCIR marchir, macir, mercir,
Il s'enbuscierent dans un marcais parfont. MARCHON, s. m., chantier : maircir, v. n., se faner, se flétrir, au
(RAIMBERT,Ogier, 6480, Barrois.) Les petits vins se portent bien a fleur propre et au fig. :
Et il ont passé l'aive qui cort par le marchois. de terre; mais les vins puissans sepeuvent N'est pas merveille se marcist
(Simon de Pouille, Richel. 368, f 155C.) mettre a l'air, sur des marchons et pon-
tons. (Du PINET, Pline, xiv, 21, éd. 1566.)
Face que joie n'esclarcist.
(G. DE COINCI,de l'Emper. qui garda sa chasleé,
Se tuit li chevalier et serjant et borjois
Estoient luit ensamble deci c'a Estampois, Richel. 23111, f° 261e.)
MARCHURE, voir MARCHEURE.
Et cil de nostre terre, li damoisel cortois, L'amour de l'ame si l'esprent,
A voient Montorgueil assis et les destrois, MARCIAGE, s. m., droit par lequel un Que nul conroi du cors ne prent
Si porroient il estre i. an ou iiii. mois Bien set quant plus le cors marcist
Que il n'i mesferoient le vaillant d'un marchois. seigneur prenait de trois années la dé- L'ame tant plus en esclaircist.
(Gui de Bourg., 2119, A. P.) pouille de l'une, dans les fruits que la (ID., ib., f° 269d.)
Sorpris les ont et reusez terre produit naturellement; tels que les Ke la flur de casté ne puist en moi marchir.
Tresqu'au marchois enmi les prez. prés, les saules, etc., auquel cas le tenan- (Priere à la Vierge, Richel. 1. 1077, fO 9.)
(Parton., Richel. 19152, f 156d.) cier était quitte du cens cette année. Le Ceste beautei est corte, car tost fault et
macit comme la flour du champ. (LAU- 1. MARCOU, margout, s. m., matou, gros de Chateaureg., ap. Le Clerc de
RENT, Somme, ms. Troyes, fo 24 vo.) Douy,
chat mâle : t. II, f° 35 r°, Arch. Loiret.)
Quant voi de son orgnel marchir
L'iver et le temps esclarchir, Comme ces gros marcoux terribles .Se dit encore en Berry au sens d'excava.
Chanter le malvis et l'aloe. En longs miaulements horribles. tion fort ancienne du sol ayant la forme
(BAUD.DECONDÉ,Voie de Paradis, 1, Scheler.) ,
(J. DUBELL Epit. d'un chat, Œuv., t. VII.
d'un cône tronqué et renversé :
f° 47 r°, éd 1569.)
Quar ensi com foin bien tost sacberont, Le Berry, couvert d'antiques débris des
et tout ensi com joute d'erbes bien tost M'amie, dit l'abesse,le vostre n'est qu'un
chairont et merciront. (Psaut. de Metz, petit minon: quand il aura autant etranelé âges mystérieux, de dolmens, de menhirs
de rats que le mien, il sera chat parfait, il et de mardelles. (G. SAND, Légendes rusti-
xxxv, 2, Bonnardot.) sera marcou, margut ; et maistre mitou. ques, av.-propos, p. vu, Calmann-Lévy
Ses jours de son aaige comme )i flour 1877 ) J
(Moy. de Parv., p. 248, éd. elz. s. 1. n. d.)
dou champ floriront et seront mercis. (Ib., Nom de lieu, la Mardelle, château près
Les gros marcous s'entreregardent
cil, 14.) Var., florrirait et maircirait. On de leurs griffes ils ge lardent. de Chàtillon-sur-Indre.
Marceo,marcirou pourir conme la flour. (SCARRON, rirg. trav.)
(Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679, fo 215 vo.) MARDELLE, Voir MARGELLE.
Marceo, ces, marcir, flnistrir comme les — Coureur de mauvais lieux :
fleurs. (Voc. lat.-fr., 1487.) Le margout, quant suis retourné, MARDEROLLE, s. f., gros câble, notam-
Estoit muché en quelque lien- ment le câble des grues à arracher les pieux
(Farce de Guillebert, Ane. Th. fr., l, 323.) fichés dans le lit des rivières :
— Marci, part. passé, fané, flétri :
De grant mesaise ont le cors si marci. Beauce, Perche, Champ., Mayenne, Pour la vente de deux cables, marde-
(Les Loh., Richel. 4088, f° 241 rO.) Manche, Eure, Canada, marcou. Norm., rolles, poisant .CCLXXVII. livres. (Pièce de
1632, ap. Mantellier, March. fréq., II, 499.)
Onques ne mne sa color. marcou, marcau. Morv., marcau, maircau.
Ne' ja ne perdra s'odor Bourg., marcau. Suisse rom., Neuch., Marderolle est aujourd'hui, sur quelques
N'est marrie ne corronpne. margou. Fr.-Comté, margau, margou, mer- points de la vallée de la Loire, le nom du
f
(Poème allég., Brit. Mus. Add. 15606, llb.)
gou. Berry, macau, matou; marcou, enfant câble gros et court dont on se sert pour
Hom resnmhle la flor qui tant est de povre eftre mâle. Wallon du Luxembourg, marcau, de coupler les bateaux à la descente.
Qn'orendroit espanist, ja est marrie et flestre.
(Vie Ste Christ., Richel. 817,f 182 vo.)
Liège, marcou, de Mons, marou.
Noms propres, Marcou, Marcoux.
MARDRELLE, Voir MARGELLE.
Diens, qui de tous fais set la somme
Trebuce orgnel ou fons d'infier 1. MARE, s. t., sorte d'animal fabuleux :
0 le dyable Lucifier, 2. MARCOU, s. m., le lion de S.-Marc, à
Lamia, genus monstri, gall. mare, vel
S'il n'est marcis par repentance Venise : animal. (Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 4120.)
En ce monde et par penilance. La fut Marcou despaint en leurs banieres,
(J. DECONDÉ,Magnif., ms. Casan., v. 450, Lyon rampant, jettant ses griffes fieres 2. MARE, voir MAR.
Scheler.) L'une en ung livre, et deux autres sur terre.
L'autre est en mer, monstrant par ses manieres MARÉ, adj. ?
2. MARCIR, voir MARCHIR. Que Eglise et mer, la terre et leurs frontiereg, As tu ouy, ha! ame bien mareet
Il ravira, soit par cautelle on guerre. Entends a moy et tes faiz si arree
MARCISSURE,S. f., COUp : (J. MAROT,Voy. de Venise, Comment le Roy part Par mon conseil.
Li hom qui luitoit a Jacob l'atocha ou de Millan, f° 57 vo, éd. 1532.) (Roi RENÉ, Mortiflementde vaine plaisance,
nerf dou jareth, et tantost li retraist un Ces jours durans l'orgueilleusearinarie OEuv., t. IV, p. 10, Quatrebarbes.)
seul petit la jambe par cele marcissure. Au fier Marcou de la grant seigneurie
(Estories Rogier, Richel. 20125, f° 51d.) Ostee fut des tours, murs et pallis, MAREAGE, maroiage, mariage, marage
MARCK GELT, s. m., argent du marché :
Pour donner lieu aux nobles fleurs de lis. marr., s. m., navigation :
(ID., ib., Bataille du Roy contre les Venit., Comme le suppliant se feust alloué et
Le fermier du peage est accoustumé de f 81 v".) acueilli avec un nommé Hermen Vandou-
recevoir par chacun an iv. deniers parisis An lieu du fier Marcou, qui souloit baloier borne, maistre de la nef Marie Quenech,
d'un chacun venant avec des denrees ou Sur le hault du donjon, ilz ont faict desployer du lieu de Campes, pour le servir en fait
marchandises de quelque sortes que ce Et mettre ung linge blanc, sur le bout d'une de mariage par la mer et par voyages.
soit, aussi bien de victuailles que d'autres [lance, (1414, Arch. JJ 168, pièce 3.)
marchandises, les mettant dans le marché Qui de misericorde donnoit signifiance.
pour estre vendues aussi bien des habi- Et au regart de vostre gros navire, il
(In., ib , la Prinse du Chasteau de Pesquiere, fauldra qu'il pourrisse sur les vases par
tans de Renaix que des gens du dehors, fO 84 V.)
lequel est nommé marck gelt. (Cout. de faulte d'exercife et de mareage, (Déb. des
Renaix, Nouv. Cout. gén., J, 1142b.) Ung grant Marcou le dyable par ses ars hér. d'arm., 76, A. T.)
Mist par esclatz d'escler, fouldre et bruyne. Pour ce qu'ils sont bien aymez de tous
MARÇOIS, marchois, adj., de mars : (ID., ib., Har. de Montjoye a la seigneurie de
Venise, f° 44 v°.)
leurs voisins, ils se pevent bien retraire
Li vilains marcois si est cil qui ne voit en tous les havres qui sont depuis l'Es-
goute en mars' des le matin jusques a Oultre plus trente pieces de grosse artillerie cluse jusques a Bayonne : en Espaigne, en
primes et des vespres jusqu'à la nuit. (Des Aux armes de Marcou et de la seigneurie. Escosse, et partout es Almaignes, ilz sont
Vilains, Richel. 12581, f 372 vo.) (ID., ib., Bataille du Roy contre les Venit., receuz et leur fait l'on bonne chere. Et par
fO 75 v°.) ainsi ont grant avantage par droit de ma-
Li vilains marchois si est cil ki ne voit roiage sur vous. (Ib., 82.)
goute en mareb. (lb., p. 10, Jub.) Leurs estandars depainetz de leur Marcous
Jettent par terre.
(ID., ib., Bat. du Roy contre les Venit., f° 72 rO.) — Terme de droit maritime :
MARCOISCHE,voir MARSESCHE. Le maistre d'une nef. loue les maron-
MARDAILLE,VOir MERDAILLE. neaux les unz aux marreages et les autres
MARCOT, marquot, s. m., syn. de mar- a deniers. (Cout. de Dieppe, f° 3 ro, Arcb.
cotte : MARDELE, s. f., enfoncement quelque- S.-Inf.)
Marcos que l'en appelle planteys de fois boisé : Ceux (les maronnea.ux) qui sont a mar
vigne. (1398, Arch. JJ 153, pièce 148.) Jehan de Lalande fust tenu au roy reages le doivent sievre (le maistre). (Ib.
Icellui de Valees commança a dire.. nostre sire a cause de la vente des mar- Une nef est arrivee o sa charge a Bor-
que estoient devenus certains marquos de delesen la forest de Couches. (1346, Arch. deaulx ou en aultre lieu, le maistre est
vigne, que il disoit avoir mis au dit hostel. JJ 75, f° 281 ro.) tenu a dire a ses compaignons : Seigneurs,
(1397, Arch. JJ 153, pièce 122bix.) Item environ seize arpents de terres qui freterez o nous a maragez, ou vous loue-
Quand ce marquot ou provin aura un sont en genievres en une mardele ou il y rez au fret de la nef. Ils sont tenuz a res-
an. (COTEREAUJ, Columelle, IV, 30, éd. a bois seans en la paroisse de St Firmin. pondre lequel ilz feront. (Coust. de Bret.,
1555.) (1403, Aveu du lieu des Essarts, chastell. f° 209 r°.)
S'il advient chose qu'ilz ne trouvassent MAREE DIE, s. f., nom donné à lamarée Wallon,marmense,namurois,marimense,
fret, le maistre n'y a nul blasme, et leur que les pêcheurs,en Normandie, devaient gêne, embarras,
doibt monstrer leur remmaige, et peult fournir chaque semaine à leur seigneur,
mettre le pesant de leur mareage chascun, 1. MAREMENT,marremenf, mairement,
et s'ilz veullent mettre tonnel d'eaue ilz le jour qu'il lui plaisait de désigner : mariment,marriment,-ant, mer., merr., s.
peuvent bien mettre pour tonnel de vin. Voir les citations de M. de Beaurepaire
(Ib., f° 209 v°.) m., chagrin, douleur, déplaisir, affliction:
( Vicairie de l'eau de Rouen, p. 172) à l'ar- Granz fil li dolz, fort marrimenz.
Le maistre d'une nef loue ses mariniers ticle EAVIE, t. III, p.3a. (Passion, 121, Koschwitz.).
en la ville dont la nef est et les loue les
ungz a mareage, les aultres a denier, il Vint en la chambre, pleine de marrement,
advient que la nef ne peult trouver fret a MAREER, marayer, maroier, verbe. Si la despeiret que n'i remest nient.
venir a ses parties, et leur convient a aller — Neutr., naviguer : (Alexis, XIe s., str. 28a, G. Paris.).
plus Joing, ceulx qui sont a mareage le Une nave de mer garnie de voile et de De marrement e de pour
doibvent suivre, mais ceux qui sont a mast, ehastel devant et derriere, et de Ublia trie sa dolur.
deniers le maistre leur doibt croistre lou- tous autres abillemens et ordenances qui (WACE, Roul, 3c p., 1133, Andresen.)
yers. (Ib.) appartiennent a nefpourmarayer.(Chron.
de Nangis, an 1377, ap. Ste-Pal.) Fa plein d'ire e de marrement.
MAREAU, marreau, - au, s. m., lot de (BEN., D. de Norm., II, 6038, Michel.)
bois : Tu as fait que faux et traite d'aler ma- Or ad li reis d'Escoce el cuer grant marrement.
Marreau de bois. (1509, Foye-Monjau, reer avecques aultres que ceulx avec qui (Chron. de Jord. Fanlosme, 272, ap. Michel. D.
tu te estoie loué. (1391, Arch. JJ 141, de Norm., t. III.)
M'onstierneuf, Arch. Vienne.) pièce 89.)
Un marrau de boys dont la pluspart est De marement murut. (Rois, p. 16, Lcr.
Le pays de Bretaigne est de si grant de Lincy.)
en brandes. (1533, Bail, S.-Cyprien, 1.50, dangier que a peine par deux ans peult
Arch. Vienne.) nef mareer sans venir en danger de ladite Grant marement ai oud pur l'amur
Marreau de boys. (1547, Contrat, ib.) seigneurie. (Coust. de Bret., f° 204 v°.) Nostre Seignur de ço que guerpid le unt
icil de Israel. (Ib., p. 320.)
Ce mot est resté dans le Poitou, Vienne,
— Séjourner dans un port : Et crie et feit grant marrement.
pour désigner un lot de bois, une portion De chascune gabarre qui par ledit port (Rom. du S. Graal, 2730, Micliel.)
de bois prise dans un plus grand. Les mareera, dix soulz chascun an qu'elle Quant n'i truevent nului, si font grant merre-
coupes de bois sont divisées, assez ordi- mareera oudit port. (1342, Arcb. JJ 74, [ment.
nairement, par mareaux, soit pour les pièce 492.) (Dit de Guill. d'Anglet., 223, Michel.)
vendre en détail, soit pour les exploiter. — Act., gouverner un -vaisseau : Quant cil l'entendent molt ont grant marement.
Le suppliant, depuis qu'il vint a l'aage (Mort Agmeri de Narb., 3577, A. T.)
MARECHAULT, voir MARESCHAL. de .XVII. ans, ou environ, il s'est mis a N'enstez vos grant marrement,
MARECHON,voir MARESCHON. maronner sur la mer,. tellement qu'il Qant me veisles u tourment ?
savoit bien et sceurementmener,conduire, (Renart, Br. XV, 69, Martin.)
MARECLIER, voir MARREGLIER. et maroier ung navire. (1453, Arcb. JJ
182, pièce 59.) Si ert ci li tcrnoiemenz
Donc mes cuers a granz maremenz.
MAREE, s. f., bord de la mer : Aunis, mareant, homme qui va à la (Parton., 6623, Crapelet.)
Kant fait unt lor voleir vienent a la maree marée, qui va pécher ou ramasser des co-
Et entrent en Ja floté qui estoit eschipee. Il a enoi grans marremenz.
(TH. DE KENT, Geste d'Alis., Richel. 24364,
quillages à marée basse. (Ib., Riche]. 792, f° 2d.)
f° 4 v°.) MAREGLERIE, voir MARREGLERIE. Ele gent e plure,
Si entrerent tantost ens es plus appa- N'a ad nul ke sucure
reillies vaissiaux qu'il trouverent la sus la MAREGLIER, voir MARREGLIER. De sun marement.
maree. (FROJss , Chron., IV, 73, Kerv.) (1236, Chans. sur les exactions de H. III env. le
MAREI, adj., de mer : clergé, ap. Ler. de Lincy, Rec. de ch. hist., I,
— Grande quantité, foule : La sele resembloit dos de poisson marei. 189.)
La concquirent Franchois d'avoir grande maree. (Gaufrey, 5603, A. P.) A l'assambler ensamble y ot fort mairement,
(Ciperis, Riche]. 1637, fO 62 rO.) De lances et de dars oruel aco ntement.
1. MAREILLIER, voir MARREGLIER. (Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f° 328 rO.)
Firent tant le commun qu'en la sale pavee
Menerent dez bourgois une grande maree. 2. MAREILLIER, voir MERELIER. Lors vint avant la serve, cui Diex doinst mare-
(Ibid.) [ment,
Sont entré en Paris celle gent redouttee, MAREKEL,voir MARESCHEL. (Berte, 2287, Scheler.)
Ft trestout ly prison dont il y ot maree. Moult fa pensis et ot graDt marimant.
(H. Capet, 4001, A. P.)
MARELIER, voir MERELIER. (Beuves d'Hanstone, Richel. 12548, f
80e.)
Des menestreus hnchier fist li roys grant maree. MARELLE,voir MERELE. Ne mena duel ne marrement.
(Rest. dou paon, Riche!. 1554, f° 157 vO.) (Rose, Vat. Chr. 1858, f° 56e.)
De blefs et de bon vin y ot grande maree
MARELLEUR, s. m., directeur : Que querrez vous, gent esbahie ?
Et de Jars en lardier et de fleur bulelee. Procureur et marelleur du dit college. Que menez vous tel mariment ?
(Cuv., Bertran du Guesclin, 20394, Charrière.) (1507, Chap. de Léon, Arch. Finist.) (D'Aloul, Richel. 837, f° 145d.)
Combien (mais ne parlez point hault) MARELLIERJ voir MARREGLIER. Ne savoit pas le duel et le grant marrement
Coustera toute la maree ? Que fesoient dehors si frere et si parent.
(Nouv. Pathelin, p. 143, Jacob.) MAREMANCE, - enche, - anche, marim., (Doon de Maience, 3646, A. P.)

: s. f., affliction, déception, contrariété : Bien sout que marement aveit,


— Provisions, bagages Quer pensis et ploros esteit.
Dont grant marimenche
Mais ly roys des Taffurs et cil de sen armee
Ont ocis les payées, et toute leur maree Nos porroit avenir.
(JEH. DESPREIS. Geste de Liege, 7008, Scheler,
(Chastoiem. d'un père, conte XIII, 103, Bibliopb.
fr.)
Ont deniers Andiocbe ly pluiseur ramenee. Gloss. philol. )
(Chev. au cygne, 7592, Reiff.) Les voix et les complaintes
Mais onques maremanche Et les grans cris des meres maintes
— Mal de mer : Ne fist a Saint Lambiert. Qu'elles font, et les meremens,
Et les'pleurs et les villemens
Au retourner en Engleterre il fu dure- (ID., ib., 9242.)
Pour leurs enfans qui mors gisoient.
ment greves et oppresses de la maree. (Hist. des Trois Maries, fO 100, ap. Ste-Pal.)
(FROISS., Chron., IV, 161, Kerv.) — Sans
marimence, sans erreur :
Octaviane oit nomm trestout sens maremenche. Joseph, qu'avez vous apperceu,
Bessin, marée, quantité d'urine que (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 1656, Scheler, Qui demenez tel marrement ?
rend un animal. Gloss. philol.) (Nativ. N. S. J.-C., Jub., Myst., II, 54.)
Dont je doy faire marrement: 2. MARESCAUCHIE, voir MARESCBAUS- Maresal de France. (24 mai 1466, Lett.
(Ib., p 21.) IEE. de L. XI, Arch. mun. Péronne.)
2. MAREMENT, adv., misérablement : MARESCHAILLE,- quaille, s. f., marais : MARESCHALLESSE, s. f., femme du
Fai ce que vuoil, e si me crei, Pays de fossez et de maresquailles. mareschal :
Nos deas aore bonement (Chron. des Pays-Bas, de France, etc., Il donoit a sa fille, demoisselle Marge-
Ains que muires si marement. les
Rec. des Chr. de Fland., t. III, p. 489.) rite, le chastel de Mathe Griphon et
(WACI, Vie de Ste Morguer., 28, Joly., deux pars de la bnronie, sauve le tiers que
Cf. MAR. MARESCHAL, maressal, maresal, mara- il avoit doné a la mareschallesse. (Liv. de
chai, marescald, marechault, mareschell, la Conq. de la Morée, t. I, p. 254, Buchon.)
MARENAIGE, Voir MAIRENAGE. mareschaut, marischal, marisschal, maris- maressaticherie,
MARESCHAUCERIE, s.f.,
MARENDE, voir MARANDE. kal, marichal, marichault, marissal, ma- pansage:
rissael, marisiel, marissies,merchault, s. m., Se li kevaus est blechies, on le mettera
MARENE, s. f., sorte-de cerise aigre : artisan ou officier chargé du soin des che-
Les autres (cerises) sont aigres et agues en le main du mareschal, et paiera chil a
et ont trop plus petit arbre et ne se eslic- vaux et des écuries : cui il est loues le despens du keval et de
la maressaucherie. (Seconde coutume de la
vent pas en hault, mais seappellees
branches espandent en Agaso vel agasus, marescald. (Gloss. du cité d'Amiens, ap. A. Thierry, Mon.inéd. du
ça et la, et sont mare- XIIe s., ms. de Tours, ap. Léop. Delisle, Tiers Etat, t. 1, p. 175.)
nes ou marsches, et en aucuns lieux Bibl. de l'Ec. des Ch., 6e sér., t. V, p. 327.)
griannes. (FRERE NICOLE, Trad. du Liv.
des Prouffilz champ, de P. des Crescens,
Lowis li mareschaz. (1239, Cart. de S.- MARESCHAUCHAILLE,s. f., marais :
Vinc. de Metz, Richel. 1. 10023.) Se une partie de la ville n'eut eu paluds,
f° 49 r°, éd. 1516.)
Nus ne puet eplre fevre a Paris, c'est a sa- mareschauchailles, lacs et eaues pour mu-
MARENEL, voir MARINAL. voir marischax, greifiers, hiaumiers. que railles. (FOSSETIER,Cron. Marg.,ms. Brux.
il n'achate le mestier du roy. (EST. BOIL., 10511, VI, II, 11.)
MARENGIEN, s. m., terme injurieux Liv. des mest., 1e p., xv, 1, Lespinasse et
que les Français appliquaient aux Espa- Bonnardot.) MARESCHAUCIE,voir MARESCHAUCIE,
gnols et qu'on rencontre à la date de 1510 Quant vit le marissael, lors li dit sans cuidier. 1. MARESCHAUCIER, mairechaucier,
dans une pièce des Archives de la Meuse (B. de Seb., ux, 648, Bocca.) s. m., maréchal :
(B 1570). Et dist li marissaus : Par le corps saint Richier. Raour nostre mairechaucier. (1294 ,
Cf. MARRANE. (Ib., XIX, 651.) Charte de Soissons, Richel. 1.9873, fo 10v°.)
Quant li mari8siaus l'ot, ne li agrea mie.
1. MARENIER, voir MARINIER. (Ib., XX, 689.) 2. MARESCHAUCIER, - chausser, -
2. MARENIER, voir MAIRENIER. Hugues le mareschaut. (1399, Compt. de chauser, verbe.
Nevers, CC 7, fo 26 ro, Arch. mun. Ne vers.)
— Act., ferrer, panser, en parlant de
MARENNIER, voir MAIRENIER. Blondel, marechault. (4 nov. 1444, In- chevaux :
form. par Hug. Belverne, des
fo 11 rD, Ch.
MAREQUIER, voir MARESCHIER. compt. de Dijon, B 11881, Arch. C.-d'Or.) S'il avient que huns home luie autrui
bestes. et celui ou cele qui l'aura liuee
1. MARER, v. a., amarrer : La est le maistre des œuvres, carpen-
tiers, marisschaulx. forgeurs, et toutes
la fait mareschaucier. (Ass. de Jér., t. Il,
C'est par faulte du maistre et des ma- manieres de gens. (O. DE LA MARCHE,Estât p. 74, Beugnot.)
riniers de marer le tonnel. (Coust. de Bret., de la maison de Charles le Hardi, Du Se il n'a la beste faite mareschauser.
f° 211 r°.) quatr. estât, Michaud.) et il la veaut rendre, faire le peut. (Ib.,
ch. 106, ap. Duc., Mareschalcia.)
2. MARER, marrer, verbe. Ung forgeron ou marichault. (R. EST.,
Thes., Faber.) Pour mareschaucier ledit coursier, qui
— Neutr., séjourner dans un port : s'estoit blessies et affolez du voyage
Tant pour le hebergenent et recueil du Ung mareschell. (1580, Compt. de tut., (Compt. de 1338, ap. Duc., Mareschalcia.),
f° 72a, Barb. de Lesc., Arch. Finist.)
grant navire de nostre royaume qui y Por ferrar et mareschaucier chevaul, lois,
pourra marrer (au Havre) et poser a 1 adve- différentes dignités : (1405, Arch. Fribourg, lrt Coll. de
nir sans danger. (Pièce de 1520, ap. Ste- — Titre de
phano de Merval, Doc. relatifs d la fonda- Ge, Jofroit de Loupi, marachaus de no 145, fo 35 v°.)
Louppi, I, 2, Arch.
tion du Havre, p. 268.) Champagne. (1238,
Meurthe.) — Absolument :
— Act., gouverner un vaisseau : Jofroi de Loupi, marachal de Cham- Li mareschal qui lors estoient
Le maistre d'icellui balenier le voult ha- Enz ou pais ne gaaignoient
pagne. (Ib.) Nule riens a mareschaucier.
bandonner, disant que plus ne le mare- Marischauzde Champoigne. (Ch. de 1250, f 74.)
roit pour le grant trait qu'il portoit. (1453, (ADEHET,Cleom., Ars. 3112,
Arch. 182, pièce 52.) Ctes d'Artois, 223, Arch. P.-de-Cal.)
Ge, marichauz de France. (1263, Arch. MARESCHAUCIR,v. a., ferrer, panser
MARERIE, voir MAIRERIE. Mus., vit. 45, pièce 263.) en parlant d'un cheval :
MARESAL, voir MARESCHAL. Pour la tiere mious sostenir Qui acquiert son vivre et ce que mestier
Establirent .1. mariskal li est de mareschaucir chevals et de me-
MARESCAGE, - aige, adj., marécageux : Sage et prudoume et bien loial. deciner et guerir bestes. (Introd. d'astron.,
Non grandement loing dn rivage (MOUSK.,Chron., 1525, Reiff.) Richel. 1353, 584.) f
Une place fort marescaige Commandez a tous connestables et ma-
Et limonnense et argilleuse. MARESCHAUDE,S. f., femme d'un ma-
(DEGUILLEVILLE,Trois Pelerin., fO 74b, impr.
ressaulx qu'ilz entendent de ces nouvelles réchal :
Instit.) faire publier dilligamment. (WAVRIN, An-
chienn. Cron. d'Englet., t. l, p. 181, Soc. Nostre amee et nostre faelle Adeline la
: de l'H. de Fr.) mareschaude de Nevers. (1250, Chart. du
MARESCAGIER, adj., de marais Comté de Nevers, ap. Duc., Marescalcus.)
Serpens marescagiers. (GREVIN, des Ve- Le bossu merchault de Bourgonne. (JA-
nins, I, 20, éd. 1568.) COMIN HUSSON, Chron. de Metz, p. 101,
Michelant.) MARESCHAUSSIEE, - ssee, - ssie, - cie,
MARESCALD,voir MARESCHAL. - sie, marchauss., marchass.,marescauchie,
Son marissies apielle et dist : Vous en yres
1. MARESCAUCHIE, s. f., marais : Au les viers Saint Denis, l'iane vous paseres.
mer , s. f., écurie :
Pour la difficulté des lieus bas et mares- (Chron. des ducs de Bourg., 9875, Chron. belg.) La ont ostex par la vile saisis.
Mareschaussees de chevaux establis.
cauchies. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Sen maritiel Binet (Car. le Loh., ap. Duc., Mareschalcia.)
Brux., II, to 134 rO.) (lb., 6105.)
Tient en fief xix. mesures de broucq, Li reignes de Hongrie est touz ceinz et
Dedans une mareschaucie
Lui ont son cheval establé terre maresque. (1429, S.-Omer, ap. La avironez de granz eaues et de lees ma-
Et lui donnent et foin et blé. Fons, Gloss. ms., Bibi. Amiens.) reschieres et de parfondes paluz. (GUILL.
(Rom. de la Violette, ap. Duc , Mareschalcia.) DE TYR, XVIII, l, P. Paris.)
- S. f., marais : Un palus et unes mareschieres. ( Cont. de
Une mareschaussee pour dix chevaux. S'en vat par la maresse. G. de Tyr, Flor. B. Laur., 10, IV.)
(1246, Ch. de Joinv., ap. Duc., Mareschal- (JRH. DESPREIS, Geste de Liege, 1859, Scheler, Les lieux estoient si forts et si perilleus
cia.) Gloss. philol.) pour les fontaines et pour les mareschieres,
A l'uis de la maresckauciee Nom de lieu, Maresches (Nord). que quant ils estoient dedans embatus,
Se sont ambedui aresté.
ils ne les pouvoient de rien grever. (Gr.
(Des Tresces, 102, ap. Montaiglon et Raynaud,
Suisse rom., Fribourg, marée es, s. f. Chron. de Fr., I, 2, P. Paris.)
Fabl., IV, 70.) pl., terres marécageuses.
MARESCHOI, - coi, - chei, maraskei,
La maxon et la merchaussiee au costé.
(1294, Cart.Gr.-Egl. de Metz, Richel.11846,
MARESCHEI, voir MARESCHOI. s. m., marais, marécage :
Une bone contree, clos ert d'un maraskei.
fo 107 ro.) MARESCHEL, - kel, - quel, marekel, (Horn, 504, Michel.) Var., mareschei.
Sus la marchas sie. (1300, ib., fo 108 rD.) s. m., petit marais:
La merchauciee lou clerc Ochate. (1345, Willaumes Doublier et si parçonier del — Fig., aller au mareschoi, patauger :
Carl. deSte-Gloss. de Metz, Richel. 1. 10024, marekel outre le melin del castel, II. o. Sandrart, droit au marescoi
f° 14 r°.) (1250, Rentes de l'avoué d'Arras, Tailliar, Aies vers moi respondant.
Lequel varlet eust laissé une chandelle p. 188.) (J. D'ESTRUEN,Jeu parti, Scheler, Trouv. belg.,
ardoir en la mareschaucie. (1374, Arch. JJ Leur avons confermé tout le pasturage nouv. sér., p. 121.)
105, pièce 322.) dou mares et des reges et toultes les Encore alez vous au marescoi.
Le lieu de Montevron si comme il se issues et les entrees par ou on ist et entre (Chant., Vat. Chr. 1490, f°175 rO.)
comporte et poursuit tout en la closeure a cel mares et a cele commune pasture Nom de lieu, Maresché (Sarthe).
de la mothe comme dehors, comme de très le mareskel. (1258, Lett. de Marguerite,
comtesse de Flandre et de Hainaut, Tailliar.)
maisons, edifices, de grange, de court, de MARESCHOIS, - cois, - quois, - qois,
marchaucees, de fossez, de baies et de Maresquel. (1399, Cart. de Corbie, ap. s. m., marais, marécage :
buissons assis entour ledit lieu. (1404, Duc., Mariscus.) Li ceval fuient aval le maresqois.
Aveu du moulin de l'Esploit, chastell. de (RAIMB., Ogier, 1808, Barrois.)
Baugenci, ap. Le Clerc de Douy, t. II, MARESCHELL, VOir MARESCHAL.
fo 34 vo,Arch. Loiret.) Sanz fonteinne, sanz mareschois. (G. DE
Qui fut .m. jours a faire la marchaussee. MARESCHERIE, S. f., marais, marécage: TYR, XXII, 20, Hist. des crois.)
(Compt. de l'H.-D. d'Orl., 1408-9, exp. re- Une tour fort et haut, qui seoit en une S'arresta le chevalier eu ung maresquois,
parat. dom., Hôp. gén. Orl.) marescherie.(Merlin,ap. Duc., Marescheius.) et descendit de sa jument, et la laissa
aller paistre aux marestz. (Perceforest,
Tenant a la marchaucie de Jehan Re- m., petit ma-
gnaut. (1410, Chap. de N. D. la Grande, G, MARESCHET, - quet, s. vol. I, ch. 64, éd. 1528.)
1128, Arch. Vienne.) rais :
S'est dit au XVIIIe s., sous la forme
Mesures de bruch dits maresquez. (1429,
Jouxte les marchaussees de mon houstel
a Poictiers. (1414, ib.)
S.-Omer, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. marchais, dans le sens de mare :
Amiens.) Défense d'enlever de l'eau du marchais
Un tel tient en fief ung manoir amazé de Landouville. (1775, Mairie de Loens.)
de maison, cambre, grange, estable, et Nom de lieu, Maresquet (Pas-de-Calais.)
marescauchie. (1429, S.-Omer, ap.La Fons, 1. MARESCHIER,v.n.,creuser une mare MARESCHON, marechon, marisson, s.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
pour l'arrosage d'un jardin maraîcher : m., marais :
d'une prison de Londres : Decret de un manoir seant au marisson
— Nom Les habitans pevent et porront fouir une de le sauch Boineul en l'eschevinage de
Les Anglois revoltes contre la noblesse, gauge en parfont en leurs diz marez pour Douai, et de six quarantaines de terre.
1 vinrent es faux bourgs de Londres qui sont maresehier. (1364, Arch. JJ 96, pièce 75.) (Pièce du 3 sept. 1384, ap. Roq., Suppl.)
grans et beaux, et y abbatirent plusieurs 2. MARESCHIER, maresquier, mare- Les subjets dudit lieu de Nœux ont
beaux hostels, et par especial, abbaLirent accoustumé mener leurs bestes paistre au
les prisons du roy que l'on dit marchau- quier, s. m., le mod. maraîcher, jardinier marechon de Drucat. (1507, prév. de Doul-
des, et furent tous les prisonniers délivrez.
(FROISS., Chron., II, 137, éd. 1559.)
qui cultive des légumes : lens, Cout. loc. du baill. d'Amiens, II, 143,
Robert de Maiocq et Jehan le borgne, Bouthors.)
— Prestation en avoine pour les che-
marequiers. (1497, Compt. faits p. la ville
d'Abbev., Richel. 12016, p. 5.) MARESCHOUCIER, voir MARESCHAUCIER.
vaux du seigneur :
Mareschausie d'avoine. (1281, Chart. S. Maresquier. (1551, S. Orner, ap. La Fons, MARESCIERE,voir MARESCHIERE.
Steph., ap. Duc., Mareschalcia.) Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
MARESCOI, voir MARESCHOI.
Qu'ils paiassent certains abonniages, MARESCHIERE, - escierc, - esquiere,
mareschaucies, tierces, escharges, pas et
- ichiere, s. f., marais, marécage : MARESKEL, voir MARESCHEL.
corvees. (1390, Ord., vu, 39t.)
Homage plain pour l'avaine de la mar- Li fous qui au rosel s'apuie MARESME, s. m., bois :
Li rosiaus li faut par deriere Que les patenmarkers dedeins le roialme
chaussie laquelle avenne est amassee es Si qu'il chiet en la mareschiere.
parroisses de S. Maurice de Geuçay, de (Vie des Pères, Richel. 23111, fO 38b.)
d'Engleterre. ne facent ascuns patyns ne
Maigné, de Somere et de S. Segondin. clogges de maresme. (Stat. de Henri V,
(8 mars 1404, Gr. Gaulh., fo 84 vo, Arch. Et il ciet en la maresciere. an m, impr. goth., Bibl. Louvre.)
Vienne.) (Ib., Ars. 3527, f° 93b.) Cf. MAIRIEN.
Boulonnais, maréchaussée, étable, grange, Fu Auberi en une maresquiere
d'après Ménage. Ou est alé as oisials de riviere. MARESQUAILLE, voir MARESCHAILLE.
(Auberi, Richel. 24368, fO 19b.)
Cf. MALLE CHAUSSEEet MARCHAUCE. MARESQUE, voir MARESCHE.
Car il avoit .1. croleis et une marichiere
entor la citeit. (S. Graal, III, 513, Hucher.) MARESQUEL, voir MARESCHEL.
MARESCHAUT, voir MARESCHAL.
Lors vint en une mareschiere et vit de- MARESQUET, voir MARESCHET.
MARESCHE, - esse, - esque, adj., maré- vant lui une tor. (Lancelot, ms. Frihourg,
adj., de
cageux : fo 23e.) MARESQUEUS, - eux, - eulx,
La valee estoit seulement enlredeux et Icelle maison estoit en une moult grant marais, marécageux : 1
une palus maresche. (Rom. de J. Ces., Ars. mareschiere. (Hist. de Joseph, Richel. 2455, Pays mol et maresqueux. (Modus, f* 8 ro,
5186, f° 76d.) 13 vo.) Blaze.)
Est La ville de la grant Noegarde. avi- et rudesses, par la cueillette des roses La u li magaris gisoit.
ronnee de grans forests, et est en bas pais douces, qui font trouver ces espines, tem- (Ib., 9775.)
parfont de eaues et de places maresqueu- pestes, marettes et bourasques d'une
ses. (GHISL. DE LANNOY, Voy. et Ambass., douce seve. (N. PASQ., le Gentilh., p. 155.) Octaviuz, uns margaris, qui estoit amis
p. 32, Potvin.) Pompee. (Faits des Romains, Richel.
Et tant beschereot que ilz trouvèrent
Marette, maretta. (OUDIN.) 23083, f 122b.)
uug lac en forme d'ung petit vivier mares- 2. MARETTE, mareste, s. f., petite S'est employé anciennement comme
queulx. (BOUCHARD,Chron. de Bret., f° 37a,
éd. 1532.) mare : nom propre :
Hameau de la Mareste. Thomas de Ma- Curant i vint Margariz de Sibilie.
Aus lieus maresqueus. (LE BLANC, Trad. reste. (Ch. de 1317, ap. Prévost, Topog. des (Rot., 955, Müller.)
de Cardan, f° 150, éd. 1556.) comm. de l'Eure.)
Herbe maresqueuse. (ID., ib., Co195 vo.) 2. MARGARI, s. m., renégat :
Pays de Bray, marette, petite mare.
Lieux maresqueux. (SKYSSEL, Appian A l'uitisme jour ariva,
Nom de lieu, les Marettes (Oise). Et Gormons l'a bien retenu,
Alex., f° 375 vo, éd. 1560.)
Pour çon que biaus bacelers fu ;
A un aultre asne peust escheoir MAREVOILLABLE,voir MERVEILLABLE. Mais Dieu li a fait renoiier,
Qu'en passant un lieu maresqueux Ki garit l'avoit de noiier.
Vint a chopper. MARFOILLE, merfolle, s. f., mauvais
Mais moult en ot son cuer mari,
(GUILL.HAUDEAT, Fabl., 96, 2° partie; Lormier.) bois : Si le clama le margari.
Vindreat près d'un lieu maresqueux Est advenu en plusieurs terres, landes, (PH. MOUSK.,Chron., 14128, Reiff.)
Oa ilz ont veu grenoille mainte. marfoille qui ne portoient que poy de Cf. Duc., Magarizare, Margarizare.
(ID., ib., 134, LREpartie.) fruitz. (Coust. de Bret., fo 220 vo.)
Maresqueux oiseaux. Aulcunes personnes commencerent a y MARGAU, s. m., sorte de goëland :
(GAUCH.,Plais. des Champs, p. 206, éd. 1604.) edifier, les ungs a planter boys, vignes, L'on tuoit aussi des mauvis et des gros
les aultres merfolles. (Ib., f° 221 ro.) margaux qui dans les commence mens nous
MARÈSQUIER, voir MARESCHIER. en sucions les sangs. (Journal du corsaire
MARESQUIERE, voir MARESCHIERE.
MARFOILLEIS, - iz, s. m., mauvais Jean Doublet, p. 37, Charavay.)
bois : Cf. MERGAS.
MARESQUOIS, voir MARESCHOIS. Terres, landes, marfoilleiz qui ne por-
tent point de proufit. (Cout. de Bret., ms. MARGAUDER, v. n., s'accoupler avec
MARESSAL, voir MARESCHAL. S.-Brieuc, fo la.) une chatte :
f., poisson de mer, : Les bestes chevalines saillent, les asnes
MARESSAUCHERIE, voir MARESCHAU- MARGADE, s. sèche
baudouinent,. les pourceaux souillent,.
CERIE. Pour millier de margade ou seiche, .xv. s, les cerfs rutent,. les coqs cochent, les chats
(Pancarte iinpr., XVIIe. s., ap. Mantellier. maryaudent. (Moyen de Parvenir, p. 171,
MARESSE, voir MARESCBE. March. fréq., III, 245.) éd. elzevir. s. 1. n. d.)
MARESTANC,mereslenl, melestent, s. m., Sur chacun cent de margade ou seche, MARGAULT, S. m. ?
pierre de touche : .III. s. (Autre pancarte, ib., p. 247.)
LE BADIN.
Se chevalier, a droit esgart, MARGAIGNON, margainon, s. m., an- Le corps est joignant de laine,
Chil qui n'ont a lor non regart, guille mâle : Et la poincte sur le margault.
Ne conoissent (si est grans dues) (Farce du Cousturier, p. 16, ap. Ler. de Lincy
Ans ne lor non, ne lor nous eus,
Anguillas in marem et feminam distin- et Michel, Farces, Moralit. et serm. joy., t. [.)
Ques conoist dont ? gunt (sub. Galli). Marem vocant Margai-
— Li copteor, non quod breviore, crassiore, latiore est MARGE, s. m., bord :
Li hiraut et li vileor ;
De chiaux dist Raols de Hosdent capite. (Traité ms. sur les poissons, ch. 4, Le suppliant qui tenoit en ses mains ung
Ke sont esproveit mcrestent Richel. 1. 6838, ap. Duc., Margainon.) bernois, que ou appeile pouda ou podet
De chevalerie esprover ; Margaignon : m. A male eele. Langued. de fer avecques son marge de bois. (1481,
Et par itant le vuelh provcr (COTGR., éd. 1611.) Arch. JJ 209, pièce 105.)
Ke. caot li marcheaus assemble
L'cr et le meletlent ensemble. MARGAINON, voir MARGAIGNON.
Et combien que chascun redoubtoit
Sel fiert a! melestent, et lors monter, il monta le premier en soy ata-
Pnet on conoistre se li ors MARGAIRE, s. f., oiseau de diverses chant au marge des murs, ne povoit reboa-
Est blans u marcheans u fins ; couleurs, commun en Savoie : ter de son escu les dards qui de toutes
Et par itant, ce est la fias, parts cheaus le vexoient. (FOSSETIER,Cron.
Conoist on par les menestraus,
Margaire. A savoyan bird of sundry co- Marg., ms. Brux. 10312, IX, iv, 15.)
lours. (COTGR., éd. 1611.)
Qui es places et es hosteus Tu fais que l'igoeumon en Egypte adoré
Voient les bonors et les hontes, MARGARETE, voir MARGUERITE. Affranchit de poisons le marge labouré
Des queis on puet dire biaui contes Du fleuve Memphien.
Et des queis non. 1. MARGARI, magari, s. m., amiral, chef (bu BARTAS, la Sepmaine, vi, éd. 1579.)
(R. DE HOUD.,Rom. des Etes, 51, Scheler.) d'une flotte :
Et quant li marcheanz assamble MARGELLE, mard., marz., mars.,
- ele,l'assise
L'or et le marestanc easamble. Tel dol en ot le margari
marc., mardr., s. f., de pierres que
Que il se cuide esragié.
(JD., ib., Richel. 837, f° 54b.)
(Mort du Roi Gormond, 447, ap. Reiff., Chron. forme le rebord d'un puits, d'une fontaine :
MARESTANT, adj., entouré de marais : de Mousket, t. II, p. 26.) Il vont a la maryele ki d'or fu tresjstee
Si métrons nos agaiz soz le bruel marestant. Le margari les cris en ot ; Qui reçoit le conduit qui vient par le baee.
(Roum.d'Alix., f° 54c, var., Michelant.)
(Floo~vant,526, A. P.) A l'estandart poinant tost
MARESTE, voir
MARET, S. m.?
MARETTE.
Le roi Gormond ad trové mort,
Treis feiz se pasma sur le cors(Ib., 418.)
Fontaine riche et de moult grant bonté,
La mardrelleest de marbre esquarré.
(Brel. conquise, Richel. 2233, ~f°37 y
La vienent saudoyer qui portent ches dares,
La bataille dura treis dis Une mardetle pour le puits de la Grand
Ches gens de tous estas, chil robin, ches mares.
Entre Gormond et reis Lowis Porte. (Août 1442, Registre de vérification
(GILLONLE ~MUISIR, Poés., II, 88, Kerv.)
Al quart comencent a fuir des depenses faites par Guiot Chastellain,
Turz et Persanz et Arabis. Arch. mun. Avallon, CC 91.)
Le margari en ot les cris :
MARETE, voir MARRETE. U fuez vos, païens chaitifz ?
La marzelle du puyz. (1465, Compt. de
1. BIARETTE, S. 1., marée : (Ib., 426.) l'aumosn. de S. Berthomé, fo ~III v, Bibl. la
Rochelle.)
La gloire qui se trouve au fin feste amo- Fer&nt aloit le margari.
lit et radoucit toutes ces sortes d'aspretez (Parton., 8973, Crapelet.) Il tumba a la renverse dedans un puy
;
sans marzelle. (LE BADD, Chron. de Vitré, Tout autour on ot vregié Ceo que il vaiL contrefait, de gent escar hait
(le singe)
c. LXVII, éd. 1663.) De rainseles
E quant il est iret senes est merguillet.
Reffaire la maçonnerie du puys, et y Espessement et dur margiel
Et ouniement arrengié. (PH. DE ~TEAUN, Best., 929, Wright.)
mectre une mardelle. (4 mars 1504, Arch. (FROISS.,Poés, II, 195,26, Scheler.) Il escharnist la gent que il en mal suprent,
Basses-Pyr., E 379, IA 5625.)
Hors la marzele et circuict des d.fontaines.
Marginatus, qui ha grand bord, margé. E issi merguillerat celui k'il servirat.
(R. EST., Dictionariolum.) (ID., ib., 935.)
(23 août 1504, Reg. cons. deLimog., 1, 4,
Ruben.) Marger, to makej"a margent, brinke, Car quant la terre est bien moillie
Joignant le puis, il y a un grand vaisseau cdge, or brimme. (COTGR., éd. 1611.) Et de la plueve est mergullie,
Li vens l'essue et la ratorne
de pierre eslevé au dessus de la marselle, Marger, hazer margen. (OUDIN, 1660.) A la biauté qu'ele ot.
de cinq ou six pieds, ou l'eau se monte. (De Josaphat, Richel. 1553, f° 230 v°.)
(MONT., Voyag., p. 9, éd. 1774.) MARGINE, s. f., marge : Sanz temples destruirant
Mardelle d'un puits, the brink or brim Margine de libvre. (1464, J. LAGADEUC, E si mergullerunt.
of a well. (COTGR., éd. 1611.) Catholicon, éd. Auffret de Quoeiqueueran, (Liber regine Sibille, Richel. 25407, fO 167b.)
Bibl. Quimper.)
Margelle, as mardelle. (ID.)
La marzelle du puits. (A. LE GRAND, MARGIOLLE, s. f., espèce de monnaie : Di moi que li oisel feront
Qui par deseure voleront.
Saints de Bret., p. 414, éd. 1626-1637.) Dans un avis donné au roy l'an 1310, il Tost m'aront les ieus hors bekies,
Daviler (Cours d'architecture) dit mar- est fait mention de diverses monnoyes de Et mon luisant mergulies.
l'Empire, qui avoient cours en France. (Vies des saints, Richel. 23112, fa 326a.)
delle ou plutôt margelle. Karlins, Coronatz (Monnoyes du Roy Ro- Lesquels prindrent le suppliant au corps
bert), Esteveuone, Margiolles, et plusieurs et aux draps, et le margoilloient comme

Bord en général : autres, que l'on mettoit ~cinq! pour une un pourcel. (1385, Arch. JJ 127, pièce 172.)
Li tabernacle, li marzele (dn char) maille tournoise d'argent. (FRANÇOIS LE
Ert de cuir d'olifant poliz. BLANC, Traité hist. des monnoyes de France, — Réfl., se salir :
(BEN., Troie, Ars. 3314, f° 49b.) p. 224, éd. 1690.) Qui son cors em pechié touoille
Le tabernacle et la marcelle. Et s'i delite et s'i margoille
MARGIR, voir MARCHIR. De celi oste Deas sa face.
(ID., ib., ap. Duc., Marcellum.)
MARGLERIE, voir MARREGLERIE. (Rom. des Trois Ennem., Ars. 5201, p. 271a.)
Berry, mardelle.
MARGLESEUR, voir MARGLISEUR. — Act,, meurtrir :
MARGENIER, s. m., p.-ê. faute pour Toi leidiz e loz merguilliez
marrenier, ouvrier qui travaille à la MARGLIER, voir MARREGLIER. E toz les membres empeiriez.
mare : MARGLISEUR, - isseur, - eseur, magl.,
(BIN., D. de Norm., LI, 1387, Michel.)
Il (Poras) envoie ses mes par Bautre le souvragne, mergl., s. m., syn. de marreglier : Ceste vieille me ~fistmoult pis
N'i remest a semonre plaiu, ne val, ne montagne, Que les autres, car sur mon pis
Ne es li margenier qui la Liere gaagne. Des margliseurs de la ville d'Aloost. Se mist l'orde vieille puant :
(Roum. d'Alix., f
~47a,Michelant.) (Compte du 13 fév. U87 au 2 mai 1489, Tout le corps me fist tressuant.
Arch. Pas-de-Calais.) L'ame de lui au deable soit !
Cf. MARRENEUR.
Magleseurs , magliseurs ,
margliseurs. Car tant sur le pis me pesoit
MARGERIE, - guerie, magerie, s. f., (Compte de 1492, Béthune, ap. La Fons, Que mon cuer mettoit a malaise
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) De grant destresce et de mesaise.
perle : Aulx mergliseur de l'eglise Saint Es-
»
Trop foi t me print a marguillier;
.Que
Qui
cil fist grant folie tiene. (1516, Lille, ib.) Lors commençay a ventroullier,
entre les porciaus giete se margerie. Et eulray en si fort penser
(Roum. d'Alix., f° ~84b,Michelant.) Maglisseurs de l'eglise de Montauban. Que nul ne le sçauroit penser.
(1567, Arras, ib.) (J. BROYANT,Cliem. de Povreté, à la suite du
Por l'or et por les margeries. Ménagier, t. II, p. 5, Biblioph. fr.)
(Expl. du cant.des cant., ms. du Mans 173, Auquel seigneur appartient creer et
f° 43 v°.) instituer clerc parrochial, ministres, mar- Adonques me prindrent ensemble et
gliseurs et charitables des pauvres. (Cout. jus me abatirent, si me margoignerent par
Cornent puet estre altrement doneiz li de Lille, 1, 29, Nouv. Cout. gén., II, 894.) la gorge et tellement me poussèrent que
sainz as chiens, et les margueries as pors, je n'y povoie resister. (DEGUILLEV., Pele-
se cil ne sunt primiers espurgiet de lor Dans le Nord de la France, il s'employait rin. de la vie hum., Ars. 2323, f° 149 r".)
felonie, et cist de lor orl deleit. (S. BERN., encore au commencement du xvn* s. :
Serm., Richel. 24768, fo 37 rO.) Comme aussy margliseurs et maistres Besoing seroit, par cry imperial,
des pauvres. (18 mars 1630, Cart. de De margouller sans appel ou repliques
Rubins, topaces, margeries, Telz seducteurs, serviteurs de Belial.
Jaspes. Flines, MLXX, p. 901, Hautcoeur.)
(R. DECOLLERYE,Ballades, 1, Bibi. elz.)
(Deliv. du peup. d'isr., ms. do Mans 173, Rouchi, margliseur, marguillier.
f° 30 r°.) — Ronger, mâchonner :
Et s'ot a Margerie, MARGLISSER, voir MARREGLIER. Margouiller, to gnaw, to mumble with
Qui biele estoit com margerie. the teeth. (COTGR., éd. 1611.)
(Pu. MOUSK.,Chron., 24515, Reiff.) MARGOIGNIER,voir MARGOILLIER.
Besançon, XVIIIe s., margouiller, bara-
EUe est plus blanche que nule magerie, MAHGOILLIER, - guillier, - gulier, - gul- gouiner. Bourg., Yonne, Saligny, mar-
Et plus vermoille que [la] rosse florie. lier, - gouller, - goignier, mer., verbe.
(Olinel, 630, A. P.) gouiller, gâcher. Suisse rom., Fribourg,
— Act., rouler dans la boue, souiller, margaler, crotter. Centre de la Fr., mar-
Noms propres, Margerie, Marguerie. polluer : goiller, margouiller, v. a., crotter, salir;
Espristrent de fu le tuen saintuarie ; en v. n., patauger. Poitou, margouiller, v.
MARGETTE, s. f., fête de la Vierge terre merguitlerent le tabernacle del tuen
Marie : num. (Lib. Psalm., Oxf., LXXIII, 8, Michel.) a., faire un ouvrage agricole par un temps
Si les bois abbatus ne sont relevez de- E malvede est la terre en sans, e mer- pluvieux, dans l'eau, dans une boue li-
dans la margetle ensuivant la bauson a guillede est es ovres d'els. (Ib., cv, 36.) quide et grasse. Norm., margouiller, salir.
coupe, amande de soixante sols parisis, Var., merguilliee. Pays de Bray et vallée d'Yères, margoil-
(1507, Cout. de Pêronne, Nouv. Cout sen Marguillierent l'abitacle de tun num. lier, mâcher, mâchonner, parler entre ses
t. II, p. 601b.) (Liv. des Ps., Cambridge, LXXIII, 7, Mi-
chel.) dents. Bessin, margouoyer, manger sale-
MARGICERIE, voir MEGEISSERIB. ment.
Marguillierent le tuen saint temple.
MARGIER, marger, v. a., border : (Ib., LXXVIII, 1.) 1. MARGOT, s. m., lingot :
Deux colovrines garnies de 40 margoz Ce doyen dessusdict, fort animé et plain Cf. MARIAULLET.
de plonc. (7 décembre 1440, Invent. de de malvais esprit, fit hastivement faire
Hugues Girard, Arch. mun. Dijon, H, aff. deulx marhaulx a façon de malettes de pe- MARICHAL, voir MARESCHAL.
milit.) lerins, sur intention de y bouter les testes
d'aulcuns d'eulx. (J. MOLINET, Chron., MARICHAULT, voir MARBSCHAL.
2. MARGOT, s. f., pie : ch. CLXXXV, Buchon.)
Qui ne hairent onques ne margot ne magnons. MARICHIERE, voir MARESCHIERE.
(GILLONLE MUISIT,Poés., II, 260, Kerv.) 1. MARIABLE, adj., de mariage, con-
1. MARIEMENT, ant, s. m., mariage:
jugal : -
3. MARGOT, s. m., instrument dont se Je n'ai ne ja n'aurai envie
Sont grans les neuces de ce mariement.
servent les faux monnayeurs : D'enfraindre par aucun délit
(Les Loh., Richel. 4988, P 243b.)
Margot, a certain engine used by false La loy du mariable lit. Maugré en ait mes peres et mi millor parent
coinèrs. (COTGR., éd. 1611.) (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f 206e.) Qui de moi et de vous fisent mariement.

vivant.
(Aiol, Richet. 25516, f* 146d.)
MARGOUCHIER, - ousser, v. a., salir
Alon nous vers la mer un petit deporter,
Si vous voy margouchiez,que je vous voeil laver.
: 2. MARIABLE, Voir MARIAVE.
MARIABLEMENT,adv., conjugalement:
Connubiliter, mariablement. (Gloss. lat.-
Que mais n'ara moullier en droit mariement
En trestout son
(Chev. au cygne, 701, Reiff.)
*
le
(Doon de Maience, 317, A. P.)
fr., Richel. 1. 7679.) Je ne lais conte nul de ce mariement.
— Frapper, battre, meurtrir : Mariablement, nubiliter. (Gloss. gall.- (Ib., 15343.)
Et s'en retourne a bord, ou il trouve un lat., Richel. 1. 7684.) Jou n'i vine mie pour tel mariement.
cochon, lequel il margouase et faict crier (Huon de Bord., 6524, A. P.)
tant que le crocodile l'entend. (SALIAT, 1. MARIAGE, s. m., mari, homme Venuzi suis je voiremant
Herodote, II, éd. 1556.) marié : Por veoir lo mariemanl
H. Norm., vallée d'Yères, margousser, Dame, dist W., vous parlez de folage, De la plus bele creatnre.
Tu raras volentiers duc Buef ton mariage. (Rom. de l'Annunc., Ars. 5201, p. 89b.)
manger malproprement. (Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, f* 172e.) Car il y doit avoir .1. haut mariement
MARGOUILLIER, voir MARGOILLIER. Chevalier, prestre et mariage. D'Esmeret de Nimaye, qui de biauté resplent.
(Poës. av. 1300, IV, 1334, Ars.) (B. de Seb., n, 754, Bocca.)
MARGOUSSER, voir MARGOUCHIER. Que l'un de sez filz ot a mariement
2. MARIAGE, S. m., donation matrimo- Hermine la rouyne ou Engleterre apent.
MARGOUT, voir MARCOU. niale, biens des époux : (Ciperis, Richel. 1637, f° 53 r°.)
MARGUEILLIER, voir MARREGLIER. Gardes e mariages od ceo ke apent Or a li ber Phelipe au fier contenement
Dona a Normanz franchement. Afiee la fille a che roy proprement
MARGUELERIE, voir MARREGLERIE. (Continuai. du Brut, ap. Michel, Chron. angl.- Pour prendre et pour avoir en droit mariement.
norm., l, 75.) (Charles le Chauve, Richel. 24372, f° 17b.)
MARGUELIER, voir MARREGLIER. S'il avient que les mariages se partent Et pour ce fait yci lui avoit en convent
MARGUERIE, voir MARGLRIE. pat la mort dou marit, la raison conmande Li rois de Bel Marin a aidier loialment,
que un sien hair dou mort, ou cil qui ave- Et octroié sa fille en droit mariement.
MARGUERITE, - guarite, - garete, s. f. ront ces choses, devent rendre le douaire
a sa feme. (Ass. de Jér., t. II, p. 115, Beu-
(Cuv., du Guesclin, 15401, Charrière.)
perle : gnot.) La place, je vous di, avoit esté baslie
Ce sont ferrites Pour le mariement qui fa de grant lignie.
Et dyamans et cresperites, * 3. MARIAGE, voir MAREAGE. (ID., ib., 10121.)
Rubiz, jagonces, marguarites.
(RUTEB.,Dit de l'erberie, 34, ~Job., I, 252.) MARIAGÉ, part. pass., marié : Mais qu'il prende sa fille en droit mariement.
(Geste des ducs de Bourg., 3802, Chron. belg.)
Salis, Gentisfame, quand elle a eu enfans, ains
Margarete. (Apocal., ms. de qu'elle soit mariagee. (1270, Etablissements
fo 45 ro.) 2. MARIEMENT, marr., adv., avec cha-
de S. Louis, Ord., 1, 118.)
La precieuse marguerite est une fine grin, en colère :
perle blanche et ronde et clere sans quel- MARIAL, adj., marital, matrimonial : Marriement le vit venir
que tache. (LE CHEV. DE LA TOUR, Instr. Dam Herbert de Saint Liz fa de grant teneure, Vers sei.
a ses filles, f
56, ap. Ste-Pal.) Willeame prist sa fille par marial dreitnre.
(WACE,Rou, 2* p., 13M, Andresen.)
(G. DE S. PAIR, Mont S. Michel, 2610, Michel.)
L'amatiste, la crisolite,
Le baLty et la marguerite. Haus est li kemins mariaus MARIEN, voir MAIRIEN.
(G. CORROZET, Blasons domesl., Blas. du Cabinet, Et plus est chil des veves haus. 1. MARIER, verbe.
Poés. fr. des XVe.et XVIes., VI, 265.) (RENCLUSDE MOIUENS,Miserere, cci, 1,
Van Hamel.) — Compagnon d marier, célibataire :
Aux porcs jetter les marguerites.
(J. A. DEBAIF, les Mimes, 1. III, f° 130 r°, éd. Mais depuis, apres qu'ilz s'en seroient
MARIAULLET, s. m., notaire qui né- amplement enquis, auroient seullement
1619.) gocie les clauses d'un contrat : trouvé que ledict pretendu conventicule
MARGUERITON
guerite :
, s. m., petite mar- Recors d'exploicts, recors d'hommes et
de mariaulles. (Cout. de Haynault, Nouv.
estoit une assamblee de dix huict ou dix
neuf compaignons a marier qui, estans
Cout. gén., II, 8.) sur le grand chemin qui menu de Tournay
Une sorte de marguerites y a il ayant la
fleur large et espesse, de laquelle cinq ou Pour ouyr les tesmoings du poursuyvant au villaige de Blandaiu, auroient chanté
et mesmes les mariaulles comme autres quelque pseaume de David. (1562,Réponses
six margueritonssortent, chacun porté par des lieutenant du gouverneur, députés du
sa petite queue d'un doigt de long, faisans
tesmoings singuliers. (Ib., p. 31.)
tous ensemble un beau bouquet. (0. DE Cf. MARIAVE.
vicariat. de Tournai, d une lettre de la
duchesse de Parme, Richel. 9009, f° 104 v°.)
SERR., Th. d'agr., VI, 12, éd. 1805.)
MARI AVE, mariable, s. m., notaire qui Une inscription tuniulaire du XVII*
MARGUIGNEUR,s. m., maquignon : négocie les clauses d'un contrat : ou du xvin* s., placée dans une église
Ung marguigneur qui fut chercher ungne Volons et ordinons que toutes conve- située sur la place de Tournai, porte :
belle hacquenee. (1580, Compte de tut., nanches de mariages faites et affaires, qui
f° 92a, Barb. de Lesc., Arch. Finistère.) deutement sont approveez ou d'hors en Jeune homme d marier.
avant approvees seront par mariaves, et On appelle maintenant encore dans la
MARGUILLERIE, voir MARREGLER1E. par boins tesmons dignes de foid, dedens Flandre française jeune homme à marier
1. MARGUILLIER, voir MARREGLIER. .Ul. ans apres le sollempnization de ma-
riages fait, soient cuert, et vaillent en tout célibataire, quel que soit son âge.
2. MARGUILLIER, voir MARGOILLIER. toutes leurs clases et conditions. (J. DE prés. ; futur mariant,
STAVELOT, Chron., p. 51, Borgnet.) L'acte — Mariant, part.
MARHAL, s. m., valise : de 1386 porte mariables. futur époux :
Et ausdits futurs marians accorder les 3. MARIN, voir MAIRIEN. Et se pesqueurs apportent les diz pois-
dons, portemens et advanchemens soubz sons sans y avoir aucun harenc, ilz n'en
les promesses, retours et conditions con- i. MARINAGE, adj., situé sur le bord de doivent rien, mais sont tenus de venir
(28 janv.
venues entre lesdites parties. de la mer : quatre, c'est assavoir le maistre et ses
1644, Procuration par Jeanne Ligne,
Mais venes tost ça jus en cest plain marinage,
maronneaux, jurer devant la garde de la
baronne de Mortagne, d Messire Anthoine vicomté que oncques en leur pesquerie ne
Illneques si penrons encui nostre herbergage. virent harenc. (76., p. 73, Coppinger.)
de Mol, Arch. mun. Mortagne, cote 122, (Ren. de Montauban, p. 363, Michelanl.)
pièce 9.) Tous lesdiz pescheurs, maronneaux
2. MARINAGE, s. m., homme de mer, marchans n'en doivent rien. (Ib., p. 72.)
2. MARIER, marroier, verbe.
Act., égarer : marin : Plusieurs inconveniens, pertes et dom-
maiges en sont venus a plusieurs mar-

Lay outre vuell passer avec cel marinage. chans, marinaulx et vasseaux. (1398, Ord.
Voit Baudoin venir l'ansaigne desploie; (reus dou paon, Richel. 1554, (° 37 v°.)
Ne croit pas ce soit il, atant son san marie VIII, 303.)
Que vestuz est des armes Justamont l'Augalie. : Le suppliant demanda a un pescheur ou
(J. BOD., Sax., CL, Michel.) MARINAIRE, s. m., marin
maronnel, combien il faisoit une vente de
La outre vueilh passer avec ce marinaire. poisson qu'il avoit. (1410, Arch. JJ 164,
— Réfl.,
s'affliger : (nom. d'Alex., ap. Duc., Mariniarius.) pièce 220.)
Chascuns a chascun octrie Cf. MARINAGE 2. Comme le suppliant se feust mis en un
Son pechié, dont je me marroy.
(EusT. DESCH.,Poés., Il, 174, A. T.) vaissel en la compaignie du maistre et
MARINAL, - el, maren., maron., ma- autres marineaulx d'icellui vaissel pour
Cf. MARIR. ronn., marr., adj., de la mer, marin : aler peschier. (1412, Arch.JJ 166, pièce 279.)
3. MARIER, voir MARRIER. L'estoile marinai. Sur chascun des marineaulx maistres
(Roum. d'Alix., f° 52b, Mich lant.) de nefz. (1430, Denombr. du baill. de Cons-
MARIETTE, s. f., espèce de campanule : Entre les perieus marinaux.
tentin, Arch. P 304, f° 77 r°.)
Sa racine est chevelue comme celle des (RENCLUSDE MOILIENS,Miserere, Ars. 3527, Le roy commença a demander ou la nef
marielles. (JEAN DES MOULINS, Rist. des f° 134a.) Guillaume estoit, mais nul ne luy osoit
Plantes, VII, 19, éd. 1653.) dire. Adonc fut mandé le marinel qui
Estans marinaulx. (Ménagier, n, 196, conta toute l'aventure. (Cron. de Norm.,
Les Flamans appellent ceste plante ma- Biblioph. fr.)
rietle, pour ce aussi que dit Pena, qu'ils de nouveau corrigees, 1° 71 vo.)
en firent present a cause de la beauté de Ilz ne sçavoient comprendre ou ilz Si advint que la nuit les print, et que
sa fleur a Marie d'Hongrie, laquelle a estoient, fust par jugement marinai ou par les marinaux de la nef la ou Guillaume
esté tant renommee par ses hauts faits appercevence. (A. LE MASSON, Decameron, estoit ne sceurent pas le cours de la mer.
d'armes. Ou bien, dit Gesnerus, elle a 2ma journée, nouv. sept., Lemerre, I, 231.) (Ib.)
esté aussi appellee du nom de la Sainte
Vierge, a raison de la beauté de sa fleur. — S. m., marin : Si les passerent les mariniaux eu l'isle.
(Lancelot du Lac, 2e p., ch. 115, éd. 1488.)
(ID., ib., VII, 18.) Donc fist a toz dire e crier
E as marrineaux comander L'île des Marronneaux. (1645, Cess., S.-
MARIEUX, s. m., bourreau, celui qui Que les nés fussent depecies. Cyprien, 1. 27, prieuré de Lurai en la cbâ-
marie le condamné avec la potence : (WACE,Rou, 3u p., 6617, var., Andresen.) tellen. d'Angle, Arch. Vienne.)
EschetTost
seriez roupieux,
qu'acollez ne soyez
Assez out od lui chevaliers,
Gentes puceles e muilliers,
1. MARINANT, s. m., marin :
Par la poe au marieux. Esturmans e marineaus, Dame, dient li marinant,
(VILLON,Jobelin, Jouaust, p. 163.) E bachelers cointes e beaus. Vos i poes tres bien aler.
(BEN., D. de Norm., II, 41051, Michel.) (Othevien, ms. Oxf., Podl., Hatton 100, f° 12b.)
MARIGLIER, voir MARREGUER. Devers la mier mist marinaus. Al port droit vint a l'avesprer;
(G. GAIMAR,Chron., ap. F. Michel, Chr. angl.- Mais nen i puet maison trover
MARIGNIER, voir MARINIER. Fors la maison d'un pecheor
n., t. l, p. 17.)
MARILLE, S. f., registre : Fol, mal aient li marinel
Qui molt saveit petit d'enor.
Gregoire vint al marinant,
Marille : f. A register, or matricular Qui ça outre vos amenerent Si li pria, por Deu le grant,
book. (COTGR., éd. 1611.) Qant en la mer ne vos gitereLt. Qu'en son ostel le herberjast,
Marille, Registro. (C. OUDIN, 1660.) (Tristan, t. 1, p. 224, Michel.) (Vie du pape Grég., p. 85, Luzarche.)
La trovai cels enfanz senz oltre marinai, Dont jura Damedieu Fromer le marinant
MARILLEI, voir MARREGLIER. (Horn, 216, Michel.) Que il les rescourra ou il mourra u champ.
MARILLIER, voir MARREGLIER. Mis se sun t a la mer commun li marinal. (Gaufrey, 6832, A. P.)
(Ib., 2166.) Lors s'esquipent en mer li courtois marinant.
MARIMANT, voir MAREMRNT. La rue des marinaulx. (Noms des rues de (Ib., 7527.)
Paris, Richel. 4437, fo 243 v°.)
MARIMENCHE, voir MAREMANCE. Mes as undes de mer fud mis un vielz chalam,
Grant nombre de maronneaulx garniz Et nus i fumes mis sans altre marinanz.
1. MARIN, s. m., mer : d'espees et de couteaux. (1371, Arch. JJ
102, pièce 270.)
(Horn, 282, Michel.)
Pour l'iaue de Tiane qui ciet ens el marin.
(Chev. au cygne, 7305, Reiff.) Gieffroy Bertrand de Saint Malo de Lille, 2. MARINANT, adj., bon
pour la marine,
A itant s'en torna tut dreit
povre marinel. (1377, Arch. JJ 113, pièce propre à recevoir des vaisseaux :
vers le marin. 187.)
(Horn, 3980, Michel.) Auquel lieu y a une petite riviere et
Que nef s'en part d'aucun port chargé ou hable de barre marinant, de deux a trois
Que donné ly aray le plus noble orfenin wide et arrive en aucun port, les mare- brasses, que trovasmes lieu a nous pro-
C'aojourd'hui soit regnans par decha le marin. pice pour mettre nos dictes navires a sau-
(H. Capet, 2870, A. P.) neaux ne doivent pas issir hors sans le
congié du maistre. (1396, Cout. de Dieppe, veté. (Navigat. faite par Jacques Cartier
2. MARIN, adj., de la mer: f) 1 v°, Arch. S.-lnf.) en 1535 et 1536, p. 14, Tross.)
Se ainsi est que le maistre fiere nul de
Entrent es nés li marinier marin. MARINATIF, adj., qui se pratique par
f 226e.) ses mareneaulx, le marenel doit atendre la :
(Les Loh., Ms. Montp.,
Estoile marine.
premiere collee. (Ib., 2 v°.) f mer
Cest art cy (de marchandise) est divisé
Les maronneaux de Bretaigne ne doi.
(RENCLUSDE MOILIENS, Miserere, Ars. 3527,
vent avoir que une cuise. (Ib., f° 3 r°.) en trois parties., l'une marinative qui
f 135a.) ,
Les maronneaulx marchans achettent
se exerce par la mer, l'autre est onerative
qui se exerce par terre, l'autre est assis-
La coste marine. (SALIAT, Her., 1 éd. aucuns vivres de boire et mengier. (Ib., tente qui se faict en la maison. (Contre-
1556.) fo 26 vo.) dictz de Songecreux, fo 41 r°, éd. 1530.)
MARINE. - yne, - inné, mer., s. f., mer, Cf. MANIERE et MAGNETE. Si avons oublié et crucefis et marioles
bord de la mer : MARINIER, - ignier, - enier, - onier,
(MAIZ., Songedu viel pel., l, 26, Ars. 2682.)
Grant joie en font [sor] la marine. On dit trivialement, un beau mariole.
(Floire et Blancheft., 2e vers., 194, du Méril.) -onnier, - ounier, mairenier, merinier,
treis marnier, s. m., homme de mer, marin, MARIONNETTE, s. f., pièce de monnaie
Et tendirent et pavillons sour la batelier :
marine. (MÉN. DE REIMS, 296, Wailly.) qui vraisemblablement portait l'image
De la marine fu lasses. Li maroniers ot la brogne endossee. d'une Marie quelconque :
(MOUSK.,Chron., 19804, Reiff.) f
(Les Loh., ms. Montp., 184a.) Ducats a la marionnette. (Pièce de 1564,
Tôt entor coroit la marine. Li mairenier orent paour. ap. Fontnuon, Edicts et ord. des roys de
(R. DE BEAUJEU,le Biaus Desconneus, 3900, Hip- (WACE, Conception, Brit. Mus. Add. 15606, France, II, 974, éd. 1580.)
pean.) f° 37c.)
1. MARIOTTE, ote, s. f., image de la
Si faitaancrer Fes nés, puis issirentfors Nos face garnison aveir,
Vierge :
-
et se logierent sour le marine. (JEH. DE Nefs e vitaille e mariniers.
TUIM, Hist. de J. Ces., p. 141, Settegast.) (BEN., D. de Norm., II, 24592, Michel.) N'attendons point qu'on nous mette des
Li meriniers. mariolles, des marmousets devant les
Ciers fius, ciens calans fu li mors, yeux. (CALV., Serm. s. le Deuter., p. 672*
Qui vous traist le vie don corps, (GKRV., Best., Brit. Mus. Add. 28260, f° 200b.)
éd. 1567.)
Par le tourment de la marinne. Ainsinc font li bon marinier
(JEH. DELEMOTE, /i Regret Cuilh, 2196, Scheler.) Qui gardent vers la tresmontaine. — Marionette
Au bord de le meryne. (CAUM., Voy. (GUIOT,Bible, 827, Wolfart.) Ceux qui font jouer des images et ma-
d'oultr., p 105, La Grange.) Li maronniertost s'adrecierent : riotes de bois par petites chordettes.
Ouant Tongres voit si près et tonte la marine. Leur voiles croisies au vent misent (DALECHAMP,Galien, p. 209, éd. 1609.)
E li vens dedensse feri.
(JEH. DESPREIS. Geste de Liege, 1877, Schleer,
(PHIL. DE REMI,Manekine, 6445, Bordier, 201.) Tout ainsi comme on a de coustume
Gloss. philol.) p. faire jouer et remuer les marioles, ou
Maronniers est, le port a a garder. petites images, avec des courroyes ou cor-
— Marée : (Huon de Bord., 2568, A. P.) delles. (ID., ib., p. 47.)
Manger du poisson fraischement prins Si vint a un marounier, se fist tant 2. MARIOTTE, voir MAIOTTE.
augmente le mal, combien que la marine lui qu'il le mist en se nef. (Aucassin et vers
Ni-
soit bonne aux ladres. (G. BOUCHET,Serees, colette, p. 39, Sucliier.) marrir, mairir, merir, merrir,
V, 125, Roybet.) MARIR,
Comanda cescuns as maroniers que il s'i verbe.
MARINEE, - innee, s. f., bord de la adreçassent. Et li maronier disent que si
feroient il volentiers. (Chron. de Bains, — Act., égarer, perdre, en parlant d'un
mer : xxvi, L. Paris.)
c.
chemin :
Tout droit devers le Rin, a une marinnee Le marignier sailli de desoubz la soubte
Ot le queux un~ cbastel et une terre lee. Atant d'ilueques me parti,
(Doon de Maience, Richel. 12563, fO 1 v°.)
de la nef et print le gouvernail. (Ponthus, Mes onques chemin n'i mari.
ms. Gand, f° 19 r°.) (La Voie de Paradis, ap. Jub., Œuv. de Ruteb., II,
— Marée : La nef. garnie de quarante marniers et 228.)
La lune duit les ondes et marinees. dix pages. (1387, Arch. K 53b, pièce 69.) Net'i avons de rien menti,
(Compl. de Dignant, Anal. leod., v. 310, Chron. Ung marenier. (Chron. de Jeh. le Bel, One droit en paradis iras,
belg.) p. 88.) Ne ja chemin n'i mariras.
(Ib., p. 230.)
MARINEL, voir MARINAL. En le gouvrenance d'un maronnier.
(FROISS., Chron., JI, 120, Luce.) Ferri, miens a cil ki arive a port
Encore ait il au poi voie marie
MARINER, maronner, v. n., faire le mé-
tier de marin, naviguer : — Fém., mariniere : Ke cil ki henge a port et n'i vient mie.
(BRET., à P. de Nesle, ms. Sienne H. X. 36,
Le suppliant depuis qu'il vint a l'aage de Woman maryner, maronniere. (PALSGR., 45a.)
dix sept ans ou environ, il s'est mis a ma- Esclairc., p. 290, Génin.)
ronner sur la mer. tellement qu'il savoit MARINON, s. m., marin : —
Marir le sens, perdre l'esprit, perdre
bien et sceurement mener, conduire et la raison :
maroier ung navire. (1453, Arcb. JJ 182, Li enfant lunt en mer, ainsi corn vous dison,
pièce 59.) Tous seuls en i. batel, sans autre marinon. La dame l'ot, le sens cnide marir.
(Doon de Maience, 1269, A. P.) (Les Loh., ms. Berne 113, f° 49*.)
Et lui sembloit que n'estoit pas difficile
de soi abstenir de mariner et non hanter Quant Claranbas choisi son oncle ossiz
la mer. (Louis XI, Nouv., c, Jacob.) MARIOLE, - olle, s. m., terme de mépris, D'ire et d'aneoisse cuida le sens merrir.
(Ib., Richel. 19160, f° 35d.)
pour désigner la Vierge Marie :
MARINETTE, s. f., ancien nom de la Tel duel en a le sens quide marir.
Quant uns hon croit que li grant Deus
boussole, selon Littré : Fust nez de cele mariole. (R. de Cambrai, 3465, A. T.)
Mais celle estoile ne se muet, (G. DE COINCI,Mir., ms. Brui., f" 35e.) Voit l'Arragons, le sens cuide marrir.
Un art font qui mentir ne puet, (La Prise d'Orenge, 1621, Jonck., Guill. d'Or.)
Par vertu de la marinette, — Petite image ou figure de la Vierge
Tel dnel en a, tôt a le sanc marri.
Une pierre laide et noirette, Marie, et par extension toutes autres pe- (Bat. d'Alesch., var. des v. 6291-6501, ap.
On li fers volontiers se joint. tites figures de saints : Jonck., Guill. d'Or., II, 286.)
(HUGUESDE BERSI, cité par H. Estienne, Preeell.,
p. 205, Fengère.) Devant ne sai quel mariole Sire, dist il, as tn le sens mari ?
Quant a moy, je m'avanceray bien de Qui tient un enfant et acole T'aseuras hui matin le mescin,
Toute jor s'aloit acroupant. Et or le veus chi d'un coutel ferir.
dire que marinette, en poesie principale- (G. DBCOINCI,Mir., ms. Soiss., fO90a.) (Huon de Bord., 1278, A. P.)
ment, seroit celuy duquel je craindrois
moins user. (H. ESTIENNE, Precellence, Crois, crucifis, et marioles, — RéfL, s'égarer:
p. 206, Feugère.) Unes d'argent, autres de fust.
(G. GCIART,Chron., ap. Duc., Mariola.) Por ce qu'il ne s'i marisce
Cemot,justifié seulement par l'exemple Li vuel droit chemin ansaingnier.
que cite Henri Estienne, aurait été, selon Il fist faire plnsenrs ydoles, (Le Bacheler d'armes, ap. Jub , Nouv. Rec., 1,
Wolfart, forgé par Fauchet, dont Ménage Temples, autelz et mariolles. 331.)
a répété l'erreur. Les manuscrits de ce
(G. MACH.,Poés., Richel. 9221, f 96b.)
Neutr., s'écarter :
Ne croire en tant de marioles —
texte, qui est de Guiot de Provins, et De babouins et de fioles Notoirs heretiques, marissans et decii-
non de Hugues de Bersi, portent maniere Ou trop de fois ydolatrons. nans del foy catholique. (J. DE STAVELOT,
et manette. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 459 rO.) Chron., p. 15. Borgnet.)
— Perdre le sens : Plus no puet l'on faire mairir Le merrissement,sentement et indignité
Voit le Amboyns,a poi qu'il ne marri.
Quede sa levriere ferir. du peuple fut si grand contre ledit Italien
(Gaydon, 6173, A. P.) (Sept Sages, 2608, Keller.) que. (10 déc. 1536, Pap. d'Et. de Gran-
velle, t. II, p. 513, Doc. inéd.)
La rusee se print a marrir
— Act., affliger, chagriner, fâcher, De plus en plus et se troubler. Je ne me suis point assis au conseil des
offenser, léser, maltraiter : (COQUILL.,Enqueste, II, 104, Bibl. elz.) moqueurs. pour ce que tu m'as rempli
de marrissement. (Bible, Jeremie, xv, éd.
Cet ban contient grant loiauté, et sanz — Marri, part. passé, perdu,
égaré : 1563.)
marir nuil. (De Jost. et de plet, II, 2, § J, Dist leur qu'il est au roi de Paris la cité,
Rapetti.) Et que il est maris dedenz ce bois ramé.
Je suys de viellesse passé
Avecque griefve maladie
Et courrouça et marry les Atheniens. (Berte, 2774, Scheler.) Que encour me contrarie.
(ORESME, Politiq., f° 171c, éd. 1488.)
Guillaume Hureau dist a l'exposant de
Fig., fourvoyé : En après le marissement
Que j'ay la ce n'est que torment.
prime face moult arrogaument : Garson, Apprentie jongleour et escrivain mari (1567, Myst. de St Sebastien, p. 142, F. Rabut,
t'en faut il parler? Et se plus en pnrloit, Ont l'estoire faussee. 1872.)
qu'il le marriroit. (1390, Arcli. JJ 139, (Berte, 13, Scheler.)
Le fol enfant est marrissement a son
pièce 260.)
mariray du — Mari del sens, insensé : pere et amertume a celle qui l'ha enfanté.
(Bible, p. 467, éd. 1656.)
Se refus en faictes, je vous
A po qu'il n'est del san maris.
corps, pourquoy gardez que plus ne vous
en parle. (Perceval, (0 7d, éd. 1530.)
(Dame qui conchia le ~restre, ms. Berne 354, MARISSIES,voir MARESCHAL.
f 85d.)
Et encore au XVIIe s. : MARISSON, - son, çon, marr., mer.,
s. f. et m., chagrin, tristesse,ce qui attriste:
Il auroit battu, excedé et marrie outra- — Affligé, triste :
geusement la mestresse de ladicte Espée Li quens R. ot molt le cuer mari. Elle m'a fait a tort souffrir grant marisson.
de Bois. (31 janv. 1631, S. Martin-des- (B. de Cambrai, 861, A. T.) (Chev. au cygne, 2253, Reiff.)
Champs, Arch. LL 1398, fo 61b.)
Mires et mecine Telle honte ot au cuer et telle marison.
— Réfl., s'affliger, se désoler: Qui touz maris guarist et cure. (Ib., 5340,)
(G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., fO 40C.) La ly ocis son frere, s'en a grant merison.
Tant sunt ami, que ja por lui
Ne se marrireient il dui. Et cil qui en l'ost furent, firent chiere marrie. (Jehan de Lanson, Ars. 3145, f° 108 vO.)
(BEN., D. de Norm., II, 26961, Michel.) (Cuv.,' du Guesclin, 1419, Charrière.) Lors pleure tendrement et a grant marrison.
Sire, ge voi a ta color Je suis tant merrye (Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 217, f° 157d.)
Fait t'ont marri ti veneor ; Que cuer n'en peut plus, beaux amys. Et li enfes ploroit et menoit marison,
Ne te doiz ja marrir de chace. (GREBAN,Myst. de la Pass., Ars. 6431, P 65".) Kar il avoit grant fain a icelle saizon.
(Tristan, l, 3146, Michel.) Qui courant, sans chappeau, d'une face merrie, (Charles le Chauve, Richel. 24372, f) 23e.)
Pal las et Juno s'en marirent. Monstroit bien qu'il avoit quelque grand fascherie. Ja vees vous ichi tant nobile baron
(F.neas, ms. Montp. H 251, f° Il!}a.) (GAUCH.,Plais. des Champs, p. 125, éd. 1604.) Qui demainent grant duel de vostre marison
Or se corroce, or se marrit. H est resté quelque chose de cette signi- (Gaufrey, 4551, A. P.)
(Rom. de l'annunc., Ars. 5201, p. 100b.) fication dans la langue moderne. Ensement fu li ducs plains de grant marriçon.
Car Martins parler n'i rsa, Wall., mari, tromper. Namur., si mari, (Cnv., Bertran du Guesclin, 1180, Charrifre.)
Por ceu que sainz Briz le chosa; S'il ont mené grant marison
Et cremeit qu'il se morreisf, se tromper.
Plus sont liet sans comparison.
Si il Dulerien li deist. (Pastoralet, ms. Rrux., f° 29 r°.)
(PEANGATINEAU, Vie de S. Martin, p. 146, MARISCHAL, voir MARESCHAL.
Sy en vint la marison pn court et la
Bourrassé.) MARISIEL, voir MAUESCHAL. tristeur si desmesuroe qu'oncques telle
Ne vos marissez pas,
voir MARESCHAL. jusques a ce jour n'y avoit esté vue ne
MARTSKAL,
Ce que nos dimes n'est pas gas. ouye. (G. CHASTELL., Chron., IV, 207,
(Vie du rop. Greg., p. 106, Luzarche.) Kerv.)
MARISON, voir MARISSON.
Il se marrist que j'ay songé Et vient en temps et en saison
Que le dyable l'avoit au col MARISQUE, s. f., figue longue et sans Leur malefice a marrison.
Pour l'emporter, il est bifn fol. saveur : (GREBAN,Mist. de la pass., 13496, G. Paris.)
(Act. des Apost., vol. l, fO 37', éd. 1537.)
Marisque, Marisca. Marisques sont fi- Les melencolyes et marrissons. font
Ne s'esjouyr trop de fortune bonne,
gues grandes et sans saveur. (NICOT, grans dommages au corps humain. (Ré-
Ne soy marrir d'un malheur, s'el'le donne.
(Epist. dit Chevalier transfiguré, Poés. fr. des
éd. 1606.) gime de santé, f° 1 v,
Robinet.)
xv' et XVIes., t. IV, p 187.) Marisque : f. A great unsavory fig, that Marrisson, displeasure of mynde. (PALS-
ripening, opens on the side, and disco- Esclairc., p. 214, Génin.)
Les pescheurs se doivent marrir contre vers it seeds. (COTGR., éd. 1611.) GRAVE,
leurs propres vices. (J. BOUCHET, la noble C'est trop souffert de peine et marrisson
Darne, f° 95 v°, éd. 1536.) MARISSAEL, voir MARESCHAL. Pour le plaisir d'une jeune fillette.
Il y en aura assez qui ne se merriront (CL. MAR., Ballade du temps que Marot estoit au
de son trespas. (2 sept. 1550, Pap. d'Et. de MARISSAL, VOir MARESCHAL. Palais, p. 263, éd. 1594.)
Granvelle, t. III, p. 448, Doc. inéd.) MARISSEMENT, marr., merr., s. m., Qui sont ceux la qui ont si grand envie
Vous m'avez fait comme solte nourrice, chagrin, mécontentement : Dedans leur cueur et triste marrisson?
(ID., Ballade des enfans sans soucy, p. 259, éd.
Qu'a son enfant (afin ne se marrisse) , Car oncq hommeen nulle saison, 1596.)
Donne un cousteau, duquel souvent se blesse. Pour qu'il usast d'entendement,
(JULYOT,Elrg. de la belle fille, C'est Espoir qui sans marrisson
p. 20, Willem.) N'aima deuil ne marissement. Songer me fait en amourettes.
Sur le palais d'Olympe a l'heure se marrirent (Rose, 6742, Lantin de Damerey.) (ID., Chanson, IIII, p. 314, éd. 1596.)
Tous les dieux estonnez des mots qu'ils enlendirenl. Fame qui rit horriblement
(JAMYN, Iliade, chant xv, éd. 1606.) Indignation, marisson, fascherie.
Doit faire aucun marrissement. (A. LAVAL,Paraph. des Ps., p. 170.)
(Clef d'amour, p. 96, Tross.)

Ncutr., s'affliger, se désoler : De sa
chere Lison
Ja le pores veir Conforte lour contrition et Jour merris- Il appaisa la marrisson.
0 tels nouvieles ki feront n marir. sement. (Ps., CLXVI, Maz. 798, fll 344 l'n., (V. DE LA FBESKAYF.. Œtur., II, 568, Travers.)
(Les Loh., Richel 4988, f° 266~.) H nous faut la triste chanson,
Helas, tout mon marrissement
Que vaut ne marir, ne plorer Est a cause de mon mary. Dont accoise son marriçon.
Perde c'on ne puet recovrer ? (Farce de Colin qui loue et despite Dieu, Anr. (GARN.,Marc Antoine, II, éd. 1578.)
{fatton., 4955, Crapelet.) Th. fr., I, 234.) Cnlandrin. plein de courroux et de ma-
risson, commença a dire : Ho, meschante nesse, a wanton, or lustfull trick, as the MARJOLIER, s. m., sorte de plante :
femme, tu m'as destruit, mais par la foy groping of a wench, etc. (CoTGR.,éd. 1611.)
de mon corps je t'en payeray bien. (A. LE Anquelier et marjolier.
Marjollement, civettamento. (C. OUDIN
MAÇON, Decameron, huict. 'journ., nouv.
trois., t. IV, p. HO, A. Dillaye.) Dict. fr.-it., 1643.)
(FROISS.,Poés., Richel. 830, f 45 v°.)
Marjolement, m. Loqueamiento. (ID., MARKAANDER, voir MARCHEANDBR.
Ce n'est pas la façon Dict. fr.-esp., 1660.)
D'engendrermarisson MARKAANDISE, voir MARCHEANDISE.
En bonne compagnie. MARJOLER, v. a., cajoler?
(Bacchanal. et Chann., dans les Vaux-de-Vire MARKADE, S. f. ?
Les deux freres Palentins s'en vont vers
de Basselin, p. 246, Jacob.) M. de Wirtemberg, pour veoir s'ils En le terre monseigneur i. markade,
pour-
roient mettre le bien entre luy et Schwa- cest de XIII. menkaudees. (Rôle du comm
Aucuns disoient que ce marrisson res- du XIIIe s., Vaucelles, Arch. Nord.)
sembloit a celuy de Cæsar quand il vist la visch, dont, sire, il seroit bon que eussiez
teste de Pompee. (BRANT., Gr. Capit. fr., ordonné de besoingnier sans plus tarder,
aveuques Franciscus de Syckigen; car il MARKAIS, voir MARCHOIS.
VI, 121, Lalanne.)
est marjolé de tout cottez et homme pour 1. MARKANT, voir MARCHEANT.
Et encore au XVIII s. :
nuire et aider; et vouldroit mieux qu'il
fut de vostre costé que autre part. (25 fév. 2. MARKANT, VOir MARQUANT.
Petrarque et son remede y perdant sa rondache 1518, Lett. de P. Amestorff au roi de Cas-
En eust de marisson ploré comme une vache. tille, Négoc. ent. la Fr. et l'Autr., t. II. MARKEE, voir MARQUEE.
(REGNIER,Sat., XI, Jouanst, p. 105.) p. 281, Doc. inéd.)
0 creve cœur, ô marisson ! MARKOTTE, s. f., rachat de la première
(S.-AMANT,Rome Ridicule, LXXV,Bibl. elz.) MARJOLET, - jollet, - jaullet, s. m., nuit des noces :
Dont la colere trop constante
sorte de petit fagot : On appella markotte le demi-marc d'ar-
Et le trop cuisant marrisson Pour le cent piccavetz, marjolez, fouees gent que les serfs payerent à leurs sei-
Pour la perte d'une servante et grandz facheaux de raspe :.vm. pattars. gneurs, pour que ceux ci n'eussent aucun
Combla de tant de morts le Xante (1588, Taux et pris pour les journées des droit aux premières faveurs des nouvelles
(CHAPELLE, Lett. en stanc. à S.-Aignan.) maistres et serviteurs de tous mestiers, ms. épousées de leurs main- mortables.(Collect.
appartenant à Mr Bocquillet.) de mémoires pour et contre l'Abbaye de St-
2. MARISSON,voir MARESCHON. Claude, in-8°, p. 134 en note.)
Et qui pir est sy en une meisme nef sont
MARITAIME, adj.,maritime: raymes, faisseaulx, picavetz, marjolletz et MARLAGE, s. m., droit dû à Pâques par
samblables, prendt de chacune sorte ou
Villes maritaimes,. pays maritaimes. tyre lesdits .n. s..vi. d. (xvi* s., Mém. chaque communiant :
(MAIGRET, Polybe, l, 10, éd. 1542.) pour les habitants de Douai contre le sei- L'en doit chacun an audit marlier le
gneur de Morlagne, Arch. mun. Mortagne.) jour de Pasques communaulx chacune
MARITAIN, adj., marin, maritime: Petits fagots, que l'on appeloit marjolez. personne qui reçoit corpus Domini. son
Poissons marilains. (WAVRIN, Chron. et (Cout. de Hayn., cv, Nouv. Cout. gén., II, marlage, c'est assavoir du moins ung
anc. ist., p. 238, W. Hardy.) 35.) double. (Statuts des Echevins de Mézières,
ap. Duc., Marrelarius.)
Toutes les citez principales de la pro- Petits fagots, marjolets de raspe. (Chart.
vince de Phenice sont maritaines. (LEMAIRE de Hain., CXXXIII, 19, Nouv. Cout. gén., MARLART, voir MALART.
DES BELGES, Illustr., II, 101, Stecher.) II, 149.)
Aux ports et havres maritains de nostre MARLAYS, voir MAILLEIS.
royaulme. (Ord. de Fr. 1er, sur lefaictde — Fig., homme futile :
la just., fo 121 ro.) Et vous, quoquart et puant marjolet, MARLE, S. f. ?
Pas n'estes digne d'estre le mien varlet, Et escrit d'une marie grosse une grosse
Bors maritains. (E. DE LAIGUE, Comm. (Chàns. du ue s., XCVIII,25, G. Paris.) lettre. (Har. aux pèl. 'de N.-D. d'Am., D.
de J. Ces., f° 94 v°, éd. 1539.) Grenier, 158, Richel.)
Nos dits ports et havres maritains. Tant de pages, tant de vales,
(Pièce de 1539, ap. Fontanon, Edits et ord. Tant de laques, d'estradios, MARLEOR, s. m., sonneur :
des rois de France, II, 1212, éd. 1580.) Tant de chevaulx, tant de mules; Richard le Marleor. (1234, Cari, de St
Tant de sos et de marjoles. Acheul, nO 115, Arch. Somme.)
En lieux maritains, c'est a dire es ri- (Le Pelerin passant, p. 8, ap. Ler. de Lincy et
vages et près la mer. (Jard. de santé, I, Michel, Farces, Moral. et Serm. joy., t. III.) 1. MARLER, v. n., médire, déblatérer
480, impr. la Minerve.)
Mais tous voz ditz n'est que vielle matiere Et sur les boins voellent marier
MARITHICE, s. f., sorte de magie : Pour contenter sotz marjolletz de ville. Et yaus en tous temps deparler.
(J. MAROT,Cinquante rondeaux, xxvi, p. 72, éd. (GILLONLE MUISIT,Poés., J, 82, Kerv.)
L'art magicque contient cinq genres de 1532.)
malefices, c'est assavoir la marithice, la Seculer sour clergiet sevent mout bien marier.
meriticque, la maleficie,la sortilege et la Il ne se trouveroit plus de gentils (ID., ib., I, 362.)
prestiliagale. (Chron.et hist. saint. etprof., hommes qui ne fussent mestifs et plus
Ars. 3515, f° 26 v.) propres a faire les marjolets, berlandiers 2. MARLER, v. a., sonner :
et batteurs de pavé que s'employer a la La santinelle se mit a marier la cloche
MARITIN. adj., maritime: vraie vertu et aux arinees. (SULLY, Mém., et donna roydement l'alarme. (Mém. de J.
Lors que passames les maritins dangiers. V, 93, éd. 1725.) Burel, p. 250, Cbassaing.)
(0. DE S. GEL., Ep. d'Ov., Ars. 5108, fO 100 rO.) Vous n'aviez pas manqué de bien faire La santinelle de Cornelhe, ayant veu
Lieux maritins. (Perceforest, Prol., éd. la leçon et donner des instructions. aux admener le bestail, se mirent a marier la
1528.) jeunes gens et marjolets de Paris. (ID., ib., cloche. (Ib., p. 277.)
ch. cxvi, Michaud.) voir MAILLIER.
Acquitaine qu'on nommoit les Armo- Cajoleurs, marjolets, brelandiers. (ID., ib.,
3. MARLER,
ricques, qui est pays maritin et coste de
mer. (Ib.) éd. aux vvv verts, t. II, p. 339, ch. i.) MARLERE, voir MARLIERE.
maletote : Je ne puis desguiser la vertu ny le vice. MARLEURTÉ, voir MALEURTÉ.
MARITORNB, s. f., Entendre un marjollet qui dit avec mespris.
Redditus. vocatos communiter et gai- (REGNIER,Sal., III, Jouaust, p. 29.) 1. MARLIER,voir MALIER.
lice la maritorne. (1324, Arch. JJ 62, pièce Entre le vulgaire, dit Laurière (Gloss.
156.) 2. MARLIER, voir MARREGLIER.
du Dr. fr.), un mariaulet signifie un homme
MARJAULLET, voir MARJOLET. dont on ne fait estime, et qui n'est digne 1. MARLIERE, voir MAILLIERE.
MARJOLEMENT,- ollement, s. m., folâ- de foy, et de croire, soit à cause de son 2. MARLIERE, marlere, s. f., serpe :
trerie : jeune âge ou autrement. Sarpas, marleres. (Gloss. de Gari., ms.
Marjolement : m. Bawdery, lascivious- Nom propre, Marjolet. Bruges 536, Scheler, Lex., p. 60.)
MARLLART, VOir MALART. Faus trichierres ypocrites MARMITONNAGE,s. m., office de mar-
Qui singes semblent et marmites. miton, et fig., saleté :
MARLOTE, marlotte, s. f., manteau ou (Ib., f° 199b.)
Marmitonnage
mantelet d'homme ou de femme pour : m. Scullionry, or the
MARMITEE, s. f., contenance d'une ; also, nastinesse, grea-
office of a scullion
l'été : sinesse, slovenlinesse. (COTGR., éd. 1611.)
marmite:
En esté quelques jours en lieu de robbes
portoient belles mariotles des parures sus- Les marmitees de chair de cheval, asne MARMITONNER, v. n., agir comme un
dictes. (RAB., Gargantua, eh. LVI, éd. et mulet, qui estoit le manger ordinaire
des pauvres. (LESTOILE, Mém., 2e p., p. 23,
marmiton :
1542.) Marmitonner. To play the saucy rogue,
Champollion.)
24 1. t. pour deux marlottes achetees par the malapert rascall, to use knavish or
S. M. (1581, Dép. du r. de Nav., fev.-mars Bessin, pays de Bray et vallée d'Yères, saucy tricks; also to tend the beefe-pot
1581, Arcli. Basses-Pyr., B 63.) marmitée, Morv., mairmitée, plein une like a kitchin-boy. (COTGR., éd. 1611.)
Marlotte, a fashion of ligt gown. (COTGR., marmite, grande quantité. :
éd. 1611.) MARMITONNIER, s. m., marmiton
MARMITEUS, - eux, marmyt., adj., sou- Marmitonnier, m. Sollastre. (C. OUDIN,
MARMARA, mot de grimoire : cieux, préoccupé, affligé, souffreteux : 1660.)
Ostez ces gens noirs ! Marmara, Ele ot ploré, s'ot marmiteux le vis. MARMOELUE, s. f., sorte de bête veni-
Cari mari, carimara. (Gar. le Loh., 2e chans., xxxv, p. 112, P. Paris.)
(Patelin, p. 58, Jacob.)
Marmiteuse et escbevelee.
meuse :
Frois, et esplendres, et tortues,
MARMARIDE, adj. f., de marbre : (Vie de S. Alexi,, 785, Rom. VIII.)
Et tarentes et marmoelues.
Pierre marmaride, f. Especie de mar- C'est cele qui en recelee
Quant nus ne s'en pnet penre garde
(Eteocle et Polin., Richel. 375, f 38".)
mal. (G. OUDIN, 1660.)
De nul mal fere n'est coarde ; MARMOIRE, adj., de marbre :
MARMAU, adj., syn. de marmenteau : Et fet dehors le marmiteus, Qui por soie biauté aoire
Qui touppe ou abbat les arbres fruic- S'a ele vis simple et piteus. Se paint comme ymage marmoire.
tiers ou marmaux et les gros bois qui ne ---- f°
(Rose, Richel. 1573, -- 4b.) (RENCLUS Miserere, Ars. 3527,
DE MOILIENS,
le furent puis trente ans, doit perdre son Il fait très bien le marmiteux, f° 123e et Ars. 3142, f° 207a.)
douaire en la chose en laquelle elle a Mes regardez quel contenance. Une meule dure et marmoire.
malversé. (Cout. de Bourbonnois, CCLXIV, (GREBAN,Misl. de la pass., 19392, G. Paris.) (Mir. de S. Eloi, p. 88, Peigné.)
Nouv. Cout. gén., 111, 1252 )
Marmau est nommé par ceste coustume
Et vous le ferez plus honteux,
Plus esbahy, plus marmiteux, — S. f., marbre :
un bois de haute fustaye et de touche pour Qu'il fust oneques jour de sa vie. Defors virent clos, de çou me poes croire,
i.
la decoration du lieu. (GUENOYS, Conf. des (Farce des femmes qui demandent les arrerages, Fremé d'an mult haut mur, tout oavré de mar-
couslumes, f° 619 rO, éd. 1596.) Anc. Th. fr., I, 112,) [moire.
MARMELADE, mermelade, s. f., fruits S'on ne prent rien, Dieu quel debat ! f
(Roum. d'Alix., 76\ Michelant.)
On s'en revient tout marmyteux.
crus avec du sucre : f
(Contred. de Songecr., 28 vO, éd. 1530.) MARMONNKUR, s. m., murmure, mot
Confitures seches et mertnelades. (PARA- Manfroy luy mesme tout marmiteux, en
marmotté entre les dents :
DIN, Hist. de Lyon, p. 316, éd. 1573.) habit de dueil sortit devant le monde, et Apres avoir invoqué. les anges angu-
feit faire les services et funerailles hono- laires avec quelques marmonneurs, moi-
MARMER,voir MERMER. rables en toutes les eglises pour l'ame de tié inventez, moilié peschez dans Agrippa.
Conradin, tjui vivoit encore. (O. SAUVAGE (DES ACCORDS, Bigarres, liv. IV, p. 46, éd.
MARMEUSERIE, voir MARMOUSERIE. 1620.)
DE FONTENAILLES, Hist. du roy. de Naples,
MARMION, s. m., marmot : f° 157 vo, éd. 1546.)
MARMONTANT;d marmontantde, à rai-
Par les grandes conjunctions SECOND.
Qui se feront en mariage, Tu l'aymes donc pour l'espouser ? son de :
Veries troter les marmions PREMIER. Al dehours deldit citeit, frankiese et
Tant que nul n'en vit de son aage. Ouy, car je scay seurement, bainlieu, jusques a huy ou semblamment,
(Prenostical. de Songecreux, Poés. fr. des x ve et Que ceux qui ayment autrement, oussi long, auront il le double ; et oultre
xvie s., XII, 186.) Sont volontiers tous marmiteux. v lieues a marmontant de xxx sols le jour.
1. MARMITE, s., espèce de monnaie : ,
(CL. MAR Dialogue de deux amoureux, p. 29, (J. DE STAVELOT, Chron., p. 70, Borgnet.)
éd. 1596.)
Marmites, gros et petits tournois, de- Je vois avec despit en plusieurs mes- MARMONTAINE,voir MARMOTAINE.
niers, oboles. (MORICE, Rist. de Brel., nages, monsieur revenir maussade et tout
préf.,p. ix, ap. Ste-Pal.) marmiteux du tracas des affaires, environ MARMORAL, adj., de marbre :
midy, que madame est encore apres a se Ces ambassadeurs allerent a Troye, et
2. MARMITE, adj., désignant une sorte coeffer et attiffer en son cabinet. (MONT.,
de soie : Ess., 1. III, ch. IX, p. 131, éd. 1595.) venus a la grande regie de Priam descen-
dirent de leurs chevaulx et montèrent les
La livre de saye marmite de Geraut et Ledict gentilhomme contrefaisoit ainsy marmorauls degres. (FOSSETIER, Cron.
pampee .IIII. den. (Reg. Noster, Ch. des du maladif et marmiteux. (BRANT., Dam. Marg., ms. Brux., I, Co220 vo.)
Comptes, f° 36, ap. Duc., Marmito.) gai., 1er dise., t. II, p. 259, Buchon.)
3. MARMITE, adj.,doucereux, hypocrite, Ce fut a feu M. d'Orléans a faire le mar- MARMORÉ, adj., de marbre :
patelin : miteux et de l'estonné et fasché. (ID., Gr. Sur le portai soustenu par quatre mar-
Capit. fr., III, 181, Lalanne.) morees colonnes estoit le symulachre de
La marmite, la mitemoue volupté. (J. BOUCHET, la Noble Dame, f 66
Font tant qu'il (les papelards) sont desus la roe. Ce mot, donné par l'Académie comme r", éd. 1536.)
(G. DB COINCI,Mir., ms. Soiss., f° 90e.) très peu usité, a été encore employé au
Teus fait le simple et le marmite xixe s. : MARMORI, adj., marbré, tacheté :
En cui orguel maint et habite. Marmiteux malandrins, lamentables bougresses. Li amiraus avoit une jupe vestie;
(ID., de Theophil., Ars. 3527, f° 116e; ms Brax , (RICHEPIN,la Mer, p. 183, Dieyfoas.)
f 28a, et ms. Richel. 2163, f 17a.) De sadoine ert li dras plus vermax d'une alie,
La forreure en est de beste marmorie.
Car bien son faire le marmite, MARMITEUX, s. m.,marmiton: (Conq. de Jérusalem, 5665, Hippeau.)
Si que je ressembloie hermite. La barbotine des marmiteux. (RAB.,
(RUTED.,Œuv., II, 75, Jub ) Pantagr., ch. vu, éd. 1542.) MARMORIN, s. m., peau tachetée :
Li singe sont faux ypocrite Stille de ramonneur de cheminee, ou de Un peliçon vesti molt ben hermin,
Qui font le simple et le marmite. cuysinier et marmiteux ; non de juriscon- Bien entaillat a bestes de marmorin.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 199a.) sulte. (ID., ib., ch. x.) (Ger. de Rossill., p. 313, Michel.)
MARMOSET, voir MARMOUSET. MARMOUIN, marmouyn, s. m. ? Mes je ne puis trouver moyen
1. MARMOT, s. f., marmotte et aussi pe- Le marmouyn est tout a sec. A quoy je puisse gaigner rien,
tit singe : f
(Myst. de la Pass., 146b, Paris. Alain Lotrian, S'i prens trop grant marmouserie.
(GREBAN,
s. d.) JfM< de la Pass., 7136, G. Paris.;
Marmot, a marmoset, or little monkie ; S'i prens trop grant marmeuserie.
also, as marmotaine. (COTGR., éd. 1611.) MARMOUSEMENT, s. m., murmure, (ID., ib., f° 71b, Alain Lotrian, s. d.)
Épouvantail d'enfants: plainte légère :
— Anciennement se disoit marmouserie
Menues pensees, marmousemens,
En Theocrite, une nourrice menasse son pour melancholie, frenaisie et esgarement
enfant de la baboue ou du marmot: dont
Songer creux, muser a par soy, d'esprit. (TRIPPAULT, Celthellenisme, éd.
est tiré le mot françois marmot, estant
C'est le traict et les instrumens
Dont on sert quant vient nng effroy.
1580, s. v. marmot.)
mormo un espouventail d'enfans. (G. Bou- (COQUILL., Blason des Dames, II, 182, Bibl. elz.) Marmouserie, f. Fantasia. (C. OUDIN,
CHET, Serees, IV, 68, Roybet.) 1660.)
Trop long pensement
2. MARMOT, adj., ébahi, interdit: Et marmousement Marmouserie : f. Frenzie, doating, ra-
.N'est que amusement. ving, foolish, melancholy (an old word.)
Par Dé, de ce sais bien marmot, (Myst. de la Pass., f~ 39d, Paris, Alain Lotrian, (COTGR., éd. 1611.)
Il n'entend pas ce que je dy. s. d.) Marmouserie se dit encore dans les pro-
(Farce du Goutteux, Ane. Th. fr., II, 183 )
Ostez soncy et tout marmousement. vinces du centre de la France pour signi-
MARMOTAINE, marmoteine, marmon- (GRINGORE, la Coqueluche., I, 195, Bibl. elz.) fier bavardage, chuchotement, murmure
taine, marmolanne, s. t., marmotte : MARMOUSER, - muser, verbe. sourd.
Le herisson estoit en peine :
On se loger; la marmoteine — Neutr., marmotter entre ses dents MARMOUSET, marmoset, s. m., fou,
Il pria le vouloir loger. Dist li autres : Vos marmusez favori :
(J.-A DE BAIF, les Mimes, 1. III, fO 124 rO, éd. Et me tenez por aloat. Mais vrayement le terme que
1619.) (Vie des Pères, Art. 3641, f 168d.) j'ay couru
par le monde je n'ay veu nul prince ne
En Ægypte y a une espece de marmo- Dieu scet se le mary est triste ; seigneur qui n'eust son marmouset de
tanne qui s'assied ordinairement sur son Il songe, il marmouse, il radote. clergie ou de garchons montez par ou leurs
cul. (Du PINET, Pline, vm, 37, éd. 1566.) (COQUILL., les nouv. Droits, LR*part., De Pre- gengles et par leurs bourdes en honneur..
sumptiouibus, I, 116, Bibl. elz.) Je ne dy mie que les seigneurs qui usent
Quant aux marmontaines elles sont par leurs marmousetz sy soient folz, mais
Je pry Dieu que ravisans loups
grosses comme connilz. (lD., Diosc., II, 63, M'estranglent, se plus je marmouste. Hz sont plus que folz. (FROISS., Chron.,
éd. 1605.) (Le Retraict, p. 36, Ler. de Lincy et Michel, Richel. 2645, f 87d.)
Marmotaine : f. The alpine mouse, or Rec. de farces, moral, et serm, joy., t. III.) Marmoset, selon le langage de nos an.
mountaine rat ; broad backed, great eyed, ciens François, vaut autant a dire que rap-
and short-eared ; as big, but not so high, Qu'on ayme l'ung, qu'on ayme l'une
porteur, qui va souflant en l'oreille
au
Brouiller, marmouser, barbeter,
as a cony ; her haire is, as a budgers, Quester, remarcher, mugueted
prince des paroles contre l'un ou contre
long, and of diver colours ; her voice very (ROGER
l'autre, qui sont fausses, ou qui ne deussent
small, and shrill; her taile but short; DECOLLER.,Monol. d'une dame fort amou- point estre redites ny rapportées. Et me
her clawes so sharp, as with them she reuse, p. 73, Bibl. ell.) semble que ce nom de marmoset est fort
quickly digs her a hole into the hardest propre a telles gens, et qui mérite bien
earth. (COTGR., éd. 1611.) — Réfl., se fâcher, s'irriter : d'estre rappelé en usage, et croy qu'il est
Par grant despit je m'en marmouse tiré de ce que telles gens vont marmotant
MARMOTAN, s. m., marmotte : Si tresfort qu'il fanlt que je cloche.
(Actes des Apost., vol. l, fO 160d, éd. 1537.) a l'oreille du prince en secret leurs propos
Marmotan, as marmotaine. (COTGR., éd. adulatoires, lesquels ils n'oseroyent dire
1611.) Il me semble que c'est follie haut et clair en la presence de celuy du-
A l'homme de se marmouser quel ils detractent et mesdisent. (GENTIL-
MARMOTANNE, voir MARMOTAINE. Si très fort et se courroucer. LET, Disc, sur les moyens de bien gouverner,
(Myst. de la Concept., fO17a, Paris, Alaiu Lotrian, p. 125, éd. 1577.)
MARMOTS, marmotte, s. f., sorte de s. d.) Tournaisis, marmouset, gamin.
poisson, la lotte :
Marmote, the river lote, a little muddy — Act., marmotter : :
Ardez, c'est la fille a Piarre MARMUS, adj., de marbre
fish, headed, skinned and finned like an
eele. (COTGR., éd. 1611.) Qni luy fait toujoursla guarre, La croix marmuze. (1567, Merville, ap.
Et ce gars, tant il est sot, La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) ,
— Guenon : N"en marmuse pas un mot.
(Comédie des Chansons, Ane. Th. fr., IX, 113.) MARMUSER, voir MARMOUSER.
Marmotte, a she marmoset, or she mon-
key. (COTGR., éd. 1611.) Et encore au XVII* s. : 1. MARNAGE, voir MAIRENAGE.
On en marmuxe dans Paris.
MARMOTEINE, voir MARMOTAINE. (La Priton de M. Dassoucy, p. 61, éd. 1674.) 2. MARNAGE, voir MESNAGK.

MARMOTEMENT, s. m., action de mar- Poitou, cant. de Chef-Boutonne, et So- MARNEE, s. f., fourche :
motter : logne, marmuser, marmotter entre ses Merges, gall. marnee. (Gloss. lat.-gall.,
dents. Centre de la Fr., marmouser, mar- Richel. 1. 521.)
Faisant plusieurs gesticulations, marmo-
temens et grimaces. (Du FAIL, Cont. muser. Bourg., Yonne, Villeneuve-les- MARNEOR, s. m., celui qui exploite des
d'Eutr., xxxv, éd. 1598.) Genêts, marmuser, murmurer. Meuse, marnières :
marmeuser, murmurer tout bas. Wall., Li vilains marnerez si est cil qui trait la
MARMOTERIE, s. L, action de mar- marmouzer, tourmenter, donner de la marne as chans, et a la darrienne char-
motter : peine, du chagrin; importuner, vexer. retee chiet tout sus li. (Des Vilains, Richel.
En toutes ces singeries ft autres mar- 12581, f" 373 ro.)
moteries. (CHOLIERES, Contes, P. 120a, éd. MARMOUSERIE,marmeuserie, s. f., mé- Livilains marneres. (IbJub., p. 12.)
1610.) lancolie, frénésie : Robertus le Marneeur. (Tit. de Renne-
François Acreman s'en retourna a l'hos- ville, 39, 26.)
MARMOTIN, voir MARBOTIN. tel, et nt a ses varlets mettre jus ses ar-
MARMOTONNER, v. n., marmotter : meures, et entra en une marmouserie telle MARNIER, voir MARINIER.
Marmotonner. To grumble, mutter or
que. il alloit tout seul parmi la ville de
ou. il menoit un seul varlet ou un
Gand, MAROIAGE, voir MAREAGE.
murmure; to rumble, or make a rumbling seul enfant en sa compaignie. (FROISS.,
noise. (COTGR., éd. 1611.) Chron., liv. III, p. 123, éd. 1539.) MAROIE, forme de Marie, employée
Je pensoys aussi avoir faict
d'une façon méprisante pour signifier Si tes maronn's quett', mets des bertielles.
Quelque beau coup, et bien parfaict,
vieille commère, vieille sotte : (Vieille chansonlilloise, ap: Legrand, Pat. de Lille
Si en estois (moy gros marpaull)
et de ses environs.) Desja enflé comme ung crapault.
Aveis oiit, dist ilh, que dist damne maroie
(C. FONTAINE,la Complainte et testam. de F.
Qui nous weut aservir ? MARONNEL, voir MARINAL.
(JEH. DIS PREIS, Geste de Liege, II, 5845, Scbeler, Sagouyn, à la suite des Œuv. de Marot, VI,
Gloss. philol.) MARONNER, voir MARINER. 193, éd. 1731.)
Sire, ce seroit une chose fort detestable
MAROIER, voir MAREER. MARONNERIE, VOir MAIRENERIE. que une princesse qui est la fleur de toute
: gaillardise, fust donnee pour femme et
MAROIS, adj., de mer MARONNIER, voir MAIRENIER.
espouse a un lourdaut, sale, vilain, vi-
El ciercle de son elme sunt paint li .XII. mois, poupée, tête cieux et laid marpaux, qui n'a jamais
Et ses escus fa fais d'un grant poisson marois.
1. MAROTE, - otte, s. f., hanté que les estables et le parfum d'un
,
(Roum. d'Alix f° 56d, Michelant.) de poupée : fumier. (LARIV., Nuicts de Strap, X, III,
Met pié a terre sus le sablon marois. L'accouchee est dans son lit, plus paree Bibl. elz.)
(Auberi, p. 121, Tobler.) qu'une epousee, coiffee a la coquarde, Pour ce dernier chef, Demonac, mon
tant que diriez que c'est la teste d'une ma- marpaut, mon petit mistoudin, vous estes
Il fu couronnes en moquois rote ou d'une idole; au regard des brasse- fort mal fondé. (CHOLIERES, Apres disnees,
D'espinnes et de jons marois. roles elles sont de satin cramoisi ou satin fo 192 vo, éd. 1588.)
(Li XIl Cordon, Richel. 2039, P 13 v°.) paille, satin blanc, velours, toile d'or. Marpaut, an ill favoured scrub, a little
Nom propre, Marois. de
(1468, Speculum des pecheurs, ap. Leroux ugly or swarthy wretch ; also a lickorous
Lincy, Femmes célèbres de l'ancienne or sawcy fellow ; one that catches at what
MARON, marron, s. m., guide de mon- France, p. 518.) soever daintees come in bis way. (COTGR.,
tagne : éd. 1611.)
0 quelle belle teste a faire marotte !
Les gryphons et marrons des montai- (LARIV., le Laquais, IV, 4, Bibl. elz.)
gnes de Savoye, Daulphiné et Hyperborees, Et encore au XVIIe s. :
qui ont neiges sempiternelles, seront Aunis, marotte, tête de carton sur Il faut aussy que Landrumelle
frustrez de ceste saison. (RAB., Pantagrue- laquelle les femmes montent leurs bon- Soit comme la maistresse belle,
line Prognpstication, ch. vu, éd. goth.) nets. Flandre, marote, poupée; fig., petite Et que du marpaut le courrier
Arrivant a la Nouvalaize, on luy fit en- fille. Liégeois, mahote, tête de poupée ; Entendent fort bien le mestier.
(1623, Le Pasquil des Cocus, Var. hist. et litt.,
tendre que la tourmente estoit sur la mon-
tagne , ce nonobstant ou ne luy sceut fig., femme bavarde, volage, légère. III, 221.)
dissuader de passer ce jour la, pensant cor- .le ne souffrirois pas que tous ces laids
rompre le temps, contre l'opinion de tous 2. MAROTE, S. f.,mot obscur employé marpauts que je. vois s'approchassent de
les marrons, qui sont ceux qui congnois- dans la loc. s'en aller le marote, qui moi. (SOREL, Francion, 1. IX, Bibl. gaul.)
sent les tourmentes de la montagne, semble signifier s'en aller à grande vi-
conme font les mariniers celles de la mer. — Fém., marpaude :
(MART. DU BELLAY, Mém., 1. IX, fo 298 rG, tesse : Hee ! va te coucher, marpaude,
éd. 1569.) En Franche a roy Clotaire envoient Margalote, Tu es la plus faulce ribaude
Une messagier roial, qui s'en vat le marote. Qui soit point d'icy a Pavye.
MARONAGE, voir MAIRKNAGE. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 6397, Scheler, (Vergier d'honneur, G II, éd. J. Petit in-fl.)
Gloss. philol.)
MARONAGERIE, s. f., manière de navi- Argot, marpaut, homme, maitre.
guer : MAROTELLE, s. f., dimin. de marotte : MARPAUX, voir MARPAUT.
Et vont chaminant a voilles et a riemes, Et requiert bien porter la marotelle
si comme le temps le donne ; et en ceste Qui s'anoblist cuydant les vilains batre. voir MERQUABLE.
MARQUABLE,
façon de leur maronagerie, qui a pou de
raison, en soy, souventes lois se rompent
f
(Contredictz de Songecreux, 122 v", éd. 1530.)
MARQUANDER,voir MARCHEANDER.
lezdis navilz. (Trad. du Traité d'Emma- MAROTINE, s. f., sorte de manteau:
nuel Piloti sur le passage de la Terre-Sainte, 1. MARQUANT, adj., d'un marc chacun :
1420, f°27 v°.) Pro uno panno vocato marotine. ( Compt.
de l'H.-D. d'Orl., 1342-43, exp. vest., Hôp. .x. bennas marquans. (1329, Invent. de
gén. Orléans.) mad. Ysab. de Mirande, Arch. Vienne.)
MARONER,voir MAIRENIER.
2. MARQUANT, - cquant, - kant, - cant,
MARONIER, voir MARINIER. MAROUNIER, voir MARINIER.
s. m., sorte de caillou employé à l'em-
1. MARONNE, s. f., plante balsamique, MARPAIGE, s. m., valet qui a soin des pierrement des routes :
marjolaine : chevaux, selon Duc., v° Marpahis, qui le Pierres de cauchie que l'on dist marc-
donne sans exemple. quant. (xv* s., Béthune, ap. La Fons,
Les Grecs appellent la marrone, parthe- Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
nium ou leucanthe. (Du PINET, Pline, XXI, MARPAUD, voir MARPAUT.
30, éd. 1566.) Markans a xxvii. s. le milier. (1519,
Maronne appliquee a mode de cataplasme. MARPAUT ,
marpault, marpaud, mar- Lens, ib.)
Doublets markans. (Ib.) Ailleurs : mar-
(Les Proprietez des Simples, p. 165, éd. 1569.) paux, s. m., goinfre, fripon, voleur, vau- cant, marquant.
La maronne est meilleure pour les rien :
femmes, laquelle les Latins appellent ma- Tant est vieus et roigneus k'il samble carinant ; MARQUE, voir MERQUE.
tricaria. (ELIE VINET ET MIZAULD, Maison Aine de mes ieas ne vi nul si très lait marpaut.
champestre, p. 672, éd. 1607.) (Mainel, p. 20, G. Paris.) MARQUEE, - kee, s. f., valeur d'un marc :
Amaracus, marjolaine selon Galien, c'est Et poist l'en en cez escrins
Et c'est par ce vilain marpault .C. markees a esterlins
une autre herbe nommee maronne. (FED. A qui Dieu doint sanglant mal an.
MOREL, Dictionariolum, éd. 1633.) (GREBAN,Mist. de la pass., 21038, G. Paris.)
Repondre de riches jueaz.
(Ms. Harl. 4333, 1° 100b.)
2. MARONNE, s. 1., pantalon: Or si je me voys enterrer Celuy Hervé demandoit audit vicomte
Au maistre des hautes œuvres, En la cave des infernaulx cent marquees de rente promises audit
pour J'auray cinq cens petis marpaulx
la valleur des maronnes de fustaine mises Hervé de celuy vicomte. (Accord, XIIIe s.,
par Gillette, executee par la corde, .x. 1. De dyables qui me viendront batre. Mor., Pr. de l'H. de liret., 1, 1086.)
(1568, Lille, ap. LaFons, Gloss. ms., Bibl. (ID., Act. des Apost., vol. II, fO 17b, 4d. 1537.)
Amiens.) Je n'en diray plus MARQUENDER,Voir MARCHEANDER.
Si ne faictes taire ce marpault.
Tournaisis, marréonne, Charleroi, ma- (Farce de la pippee, p. 12, Michel, Poés. gOlh.) 1. MARQUET, s. m., monnaie de Venise
roune, Borinage et Mons, maronne, pan- Survint ung lait villain marpault. dont l'empreinte était un St-Marc et qui
talon Lille, maronne, culotte : (f,c Chasteau de labour, éd. 1 i99.) valait environ quatre deniers tournois :
Marquet :
m. A small Venetian coyn MARQUOT, voir MARCOT. Livre couvert d'un drap d'or maramas
worth about IIII. d. tourn. ( COTGR.,éd. rayé. (Invent, des livres de Charles V, art.
1611.) MARRABAIS, marrabeis, marabois, mar- 115, ap. Ste-Pal.)
Marquet, m. Moneda de Venecia (C. rabet, marabet, s. m., juif caché, marran, Drap d'or marraynas. (Ib., art. 130.)
OUDlN, 1660.) particulièrement en Espagne :
- Vénitien :
Car les Françoys tous jours marchoient avant,
Il est par Dieu sophiste argut, ergoté,
et naif. Je guaige qu'il est marrabais.
(RAB., le Tiers livre, ch. XXII, éd. 1552.)
MARRAN, voir MARRANE.
MARRANCE, Voir MARANCE.
Quelques fossez quil y eust au devant,
Jettans, ruans-coups si très vertueux En ville, aux champs, es prez herbus, MARRANE, marranne, maranne, marane,
Qu'il n'est marquet qui dure devant eulx. On ne rencontre que barbus, marrain, marran, maran, s. m., juif con-
(J. MAROT,Voy. de Venise, la Bataille du Koy De grands barbaulx, petits barbets verti, et mal converti. C'était une insulte
contre les Vénitiens, f° 69 v°, éd. 1532.) Qui contrefont les marrabeis. qui s'adressait particulièrement aux gens
Par ung jour de dimanche, marquett sont en (Blason des barbes, Poés. fr. des xv* et XVIes.,
[esmay, Il, 213.) Var. d'une anc. édition, marabetz. soupçonnés d'avoir eu des ancêtres juifs
Bien pensoientqu'en leur fort on les voulsist com- Plusieurs Italiens furent pillez et outragez ou musulmans, et un sobriquet que les
[batre. Français et les Italiens, au XVIe et au
(ID., ib., Consult. de d'Alviane et PetiUane, par la populasse, accusez d'estre marra-
bels. (Tocsain des Massacr., p. 90, ap. Le XVII* s., donnaient souvent aux Espagnols:
f° 66 v°.) Duchat, Note sur Rabel., III, 22, éd. 1711.) Marans et rufiens qui ont coustume de
Marquetz adonc esperant le pillaige Marrabais, inarrano. (C. OUDIN,Dict. fr. vivre sur femmes, (xv* s., Valenciennes,
Donnent dedans, combatent fort et ferme. ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
(ID., ib., Har. de Montjoye à ceulx de Venise, esp., éd. 1660.)
(0 51 v°.) marrabaise, à la juive, à la Marrans et heretiques. (Ib.)
— A la L'appelant filz de putain et marrane.
Il preveoyt que Millanoys Lombars marrane : (J. D'AUTON, Chron., Richel. 5082, 1° 13 vo.)
En descroistroient de cneur et de couraige, Son pere disoit que ces bonnetz a la
Et que marqueli, Venitiens souldars, marrabeise, faietz comme une crouste de Le roy donna derrierement ung office
Deviendroientfiers comme loups, lyepars. pasté, porteroient quelque jour malen- de conseiller en la court de parlement de
Quant quelque proye ont ravy davantaige.
contre a leurs tonduz. (RAB., Gargantua, Thoulouze a ung nommé maistre Pierre de
(ID., ib., Co51 rD.)
c. 8, éd. 1542.) Pira lequel messieurs de la court n'ont
voulu recepvoir pour aucunes causes et
2. MARQUET,s.m., sorte de chien, prob. Collet renversé, doublé de satin cra- nosmement pour ce qu'ilz ont fait des
chien tacheté : moisy, a la maraboise. (SEB. MOR., Ptinse informations par lesquelles ilz ont treuvé
De briquet et de marquet.
et delivr. de Fr. Ier, ap. Cimber et Danjou, qu'il est marrain ; et en faisant les dites
(Nef des Dames, f 55 r°, ap. Ste-Pal.)
Arch. de l'hist. de Fr., t. II, 1e sér.) informations ilz ont aussi treuvé que le
sieur Jehan François, lequel a esté general
Puis tout s'en va, et briquet, et marquel. MARRABEIS, voir MARRABAIS. de Bretaigne et est a present maistre d'hos-
(CRETIN,Chants roy., i" 51 v°, éd. 1527.) tel du roy et de la royne, lesquelx sont
MARRABET, voir MARRABAIS. a Bloys avecques messeigneurs et mes-
MARQUETAGE, s. m., marqueterie : dames leurs enfants, est marran, pour-
Vermiculari, minuta opera facere, faire MARRADOS, s. m., terme d'argot dési- quoy messieurs de la court ont présente-
du marquetage. (R. EST., Thes.) gnant une espèce de soldat : ment envoyé maistre Vaullart conseiller
Il y a grant artifice a bien faire la colle Villains, tuffes, giveliers ; bo mules, ter- de la dite court [vers le roy] et la dite
forte, tant pour les ossaillemens et fueilies mulons, tacriers, craffeurs, marrados et dame pour leur dire les choses dessus
cratinas, petaulx et gars loubas. (FROISS., dites et leur remonstrer qu'ilz ne doivent
que l'on plaque, que les autres marque- Chron., V, 323, Luce.) point tenir tels marrans. (Nouvelles des
tages et pieces rapportées. (Du PINKT, Affaires de France, 1521.)
Pline, XVI, 43, éd. 1566.)
MARRAGE, voir MARAGE. L'on dit qu'il (l'empereur) avoit ordonné
MARQUETE, voir MERQUETE.
voir MARRANE. vendre de son domaiae en Espaigne jus-
MARRAIN, qu'à deux cent mille escus, et de faire
MARQUETEURE,voir MERQUETEURE. nobles deux cents maisons de marrannes,
MARRAMAS, maramas,marraynas, mar-
a la charge de payer pour l'ennoblissement
MARQUETIS, - iz, s. m., marqueterie : remas, mairamas, arramas, s. m., sorte de de chascune teste cinq cents escuz. (11
Pour avoir assis les pillers de mabre et drap d'or oriental fort riche : juill. 1552, Négoc. de ta France dans le
ma, quetiz de mabre sur la tarasse, xxxii 1. Mairamas et mattabas. (Inv. de la reine Lev., t. II, p. 222, Doc. inéd.)
(Compt. de dép. du chdt. de Gaillon, XVIe s., de Hongrie, Richel. mél. de Clairambaut, Pour avoir esté tant temeraire que pre-
p. 2/0, Doc. méd.) t. XI, no 317, p. 43.) ferer un salle maranne et infidele juif au
L'ouvrage d'Antoine du Saix est inti- Item un ciel d'une salle de marramas a glorieux amy de Dieu sainct Nicolas.
tulé Marquelis de pieces diverses. (Du (LARIV., Facet. Nuicts de Strap., XIII, VIII,
VERDIER, Bibliotheque, p. 79, éd. 1580.) une bordure de marramas. (Ib., no 371, Bibl. elz.)
p. 49.)
Le pavé faict a ouvrage de marquetis et Sept dras d'or ke on appielle marremas. Il responditcomme un miserable marane
musaic. (DENIS SAUVAGE, Httl. de Paolo (1323, Compt. de bijoux, 38 Cart. de Hai- et vilain avaritieux. (ID., le Morf., I, 2,
Jovio, I, 39a, éd. 1581.) naut, pièce 132, Arch. Nord.) Bibl. elz.)
Uns aournemens tous fournis a dyacre Son pere, qui ne le veut pas avancer
MARQUETTE, s. f., monnaie de Venise d'un lyard, combien qu'il soit riche de
dont l'empreinte était un St-Marc : et a sousdyacre, de marramas. (1347, plus de vingt mille francs, tant il est
Inv. de J. de Presles, Bibl. de l'Ec. des
Marquette, as marquet. (COTGR., éd. ch., XXXIX,90.) marran et taquin. (ID., les Esprits, V, L.)
1611.) Oncognoit bien vostre vouloir avare,
Drap d'or mattabas ou marramas. (1351,
: Compt. d'Et. de la Fontaine, ap. Duc., Qui se compare a feu qui brusle et ard ;
MARQUISETÉ, - etté, s. f., marquisat Ung gros marane, ayant force denare,
Monseigneur Jehan, très noble marquis Mattabas.)
Ou ung messaire, pourveu qu'il vous repare,
de Monlerrat, lequel estoit droiturier sei- 18 draps d'or appeliez marramas et Sans dire gare, d'amour lui monstrez l'art.
gneur de ceste marquiseté. (J. DE VIGNAY, mactabas, piece 17 escus. (1352, Compt. (Deploration des Dames de Paris, Poés. fr. des
Enseignem., ms. Brux. 11042, ro 3 ve.) de La Font., ap. Douët d'Arcq, Compt. de xv" et XVIes., VIII, 256.)
Au destruiement de ladicte marquisetté l'argent., p. 120.)
Quoi! nous souffrirons qu'un marrane (Pbil. Il,
(ID., ib., ms. Brux. 9467, f9 2 vo.) 28 draps d'or entiers, tant mathebas [roi d'Espagne)
comme arramas. (Invent. de l'argenterte Soit de l'eglise gallicane
MARQUISIE, s. f., marquisat : dressé en 1353, ib., p. 325.) Protecteur et chef volontiers 1
Luy avoit donnee a jouir presentement Item, deux marramas, l'un sur champ (Premier Hymne du clergé de Tours, devant la
sa marquisie du Pont. (MONSTRELET,Chron.. vert et l'autre sur champ rouge. (1380, bataille d'Ivry, Poés. fr. des xv* et XVIes., VI,
1, r. 296, éd. 1516.) Inv. de Ch. V, 1173, Labarte.) 77.)
Il (D. Juan) chassa tous les Mores de esté desrobee aud. jardin avec les cor- marguilleries des villages, sont démocra-
Grenade ; de sorte qu'ilz n'ont plus in- deaulx. (1553, Compt. de Diane de Poitiers, tiques. (Loys LEROY, Polit. d'Aristote,
fecté l'Espaigne despuis, et ne se ressan- p. 143, Chevalier.) p. 178, éd. 1568.)
tent plus du marronne, comm'ilz faisoient, Marre est un instrument de labour Les marguilleriesdes villages. (Du HAIL-
au moins aucuns de leurs voisins, pour
(BHANT.,
emprunté. du latin ainsi que nousdupou- LAN, Est. des aff. de Fr., fo 154 rO, éd.
traicter par trop avecque eux. vons recueillir de deux passages 10e 1580.)
Grands Capit., 1. l, c. xxv, Bibl. elz.) de Columelle en sa maison rustique, dont Marguillerie cburchwardensbip.
: f. A
Et faut il qu'a l'appétit et opiniastreté est venu que presque en la pluspart de (COTGR., éd. 1611.)
d'un marrane nous périssions ainsi mise- cette France, nous appelions marrer les
rablement ! (ID , ib., V, 317, Lalanne.) vignes, ce qu'es autres endroits hibonrer. La forme marguillerie est restée, avec
(PASQ., Rech., liv. VIII, ch. 52, éd. 1723.) le sens de charge de marguillier.
— Il
s'appliquait aussi aux noms de Marrhe, a hoüer la vigne, de ~jiapfov,
choses, comme un qualificatif insultant : instrument de fer. (LANCELOT, Jardin des MARREGLIER, mareglier, marregler,
Adieu, ville marrane ! adieu, ville faquine ! Racines grecques.) mareclier,marrecler, marriglier, mariglier,
(1589, Adieu fait à la ville de Bloys, Poés. fr. marriglé, marruglier, marrugler,maruglei,
des ne et xvie s., VI, 219 ) On lit dans le Dict. d'agr. de 1809: marrublier, mar relier,marellier, marrillier,
Perdre une ame, un roy, un paradis, et J/arre, pelle fort large et courbée qui marrilier, marillier, marillei, merrilier, ma-
nostre eglise tout ensemble, pour donner sert à façonner la vigne dans le Médoc. reiller, marglier, marlier, mariiez, mairlier,
lieu a leurs marannes desseins. (PASQ., Dans d'autres lieux c'est une grosse pioche
Rech., liv. III, p. 288.) fort peu différente de celle qu'on appelle mairliez, marguelier, margueillier, marguil-
tournéé aux environs de Paris. lier, marglisser, maneglier, maniglier,
S'est dit jusqu'au XVIIIe S. : Marre est encore très usité pour hoyau, maniglié, manelier, manillier, maniller,
Pendus, non comme Espagnols, mais manilier, menneglier, manglisiel, maglisier.
à Quimper.
comme voleurs et maranes. (VOLT., Mœurs, mesglizier, s. m., le mod. marguillier,
150.) Nom propre, Marre.
En Poitou, cant. de Chef-Boutonne, celui qui a l'administration des affaires
2. MARRE, s. m., bélier, dans quelques temporelles d'une église, d'une paroisse,
maranne est synonyme d'avare, de grippe- régions méridionales: qui a soin de la fabrique et de l'œuvre ;
sou, de fesse-Mathieu, d'Harpagon. Aux boucheries communes ne sera
Voir Francisque Michel, Histoire des races sacristain qui a la garde d'une église, et
vendue chair de chevre, ny bouc, brebis,
maudites, Paris 1847, t. II, p. 47 et 199. marre, truye, ny pourceau ladre. (1604, aussi, sonneur de cloches, bedeau :
Cout. de Marsan, Nouv. Cout. gén., t. IV, Hoc aveit un segrestein,
MARRANEE, s. f., nom générique des p. 910.) Custode e garde e marrugler :
marrans ou juifs convertis : Le Dici. d'agr. de 1809 dit que marre est Les choses gardout del mostier.
(BEN., D. de Norm., II, 25.447, Michel.)
Ces Turcs juifz, la marranee, le nom du bélier dans le département de
Ilz chasseront au bout du monde. Lot-et-Garonne. Moines sera a Es, en cel mostier,
(GUILLOCHE, Prophet. de Ch. VJII, p. 19, Tirra les corde" et sera marreglier.
La Grange.) MARREAGE, voir MAREAGF. (Li Coron. Looys, 98, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Cortines tendent el mostier
MARRANERIE, s. f., race juive : MARREAU, voir MAREAU. Trestot entor cil marruglier,
Ung diables Pailles roez mestcnt desus.
Extrait de la marranerie. Voir MARREGIJER.
MARRECLER, (GUILL.DB ST PAIR, Mt St Michel. 875, Michel.)
(GUILLOCHE,Prophet. de Ch. VIII, p. 34,
La Grange.) MARRECLERIE,voir MARREGLERIE. As marrugliers l'abei l'eslut.
(ID., ib., 2113.)
MARRANIE, S. f., qualité de marrane : MARREGLER, Voir MARREGLIER. Or li façons les cheveuls rooignier
Ceste marranie est une capacité pour les Si le metrons par dedenz un monstier,
enfans de ceux qui ont esté brulez vifs. MARREGLERIE,mareglerie,marreclerie, Tirra les cordes et sera marrublier.
(Taxe des part. cas de la boutique du pape, marguelerte, marglerie, marguillerie, s. f., (Aim. de Narb., Richel. 24369, P 76 rO.)
p. 170, éd. 1564.) office de marguillier, de facristain, de Sor la pierre ot un marregler
vit à la manière garde d'une église; fabrique,archives d'une Qu'entaillié i ont li bergier.
MARRANISÉ, adj., qui (Ren., Suppl., p. 14, Chabaille.)
des marranes : église :
Partot ont viles et paroiches, .H. marreclers. (Regle del hospit., Richel.
Son pere hayssoit tous ces indalgos 1978, f° v°.)
120
bourrachous marranisez comme diables. Et marrecleries et cloches.
(RAB., 1. I, c. 8, éd. 1542.) (GDIOT, Bible, 1228, Wolfart.) Impr., marre- Deinals li clercs ki fut mairliers de S.
deries. Mamin. (1286, Coll. de Lorr. 975, no 3,
MARRAU, voir MAREAU. Richel.)
Des coustumes de la marreglerie et des
choses qui en deppendent. (Matrol. de S.- Les clers, maregliers et gardes d'icelle
MARRAUL, voir MARAL. (la sainte chapelle). (Chron. de S.-Den.,
Germ. l'Aux., Arch. LL 728, fo 9 rO.)
MARRAYNAS, voir MARRAMAS.
Richel. 2813, fo 473b.)
Le compte de la marguelerie. (Ib.,
f 18 ro.) L'autre moitié de ces villes donna aus
i.MARRE, marrhe, s. f., outil de vigne- marregliers et aus autres ministres de
ron, sorte de pelle recourbée : Et tourner le proffit par devers ladite l'eglyse. (Gr. Cron. de Fr., V, V5, P. Paris.)
marguillerie. (23 déc. 1371, Sent. du prév. IIII. acolites et .I. mareclier. (stat. de S.
Comme vignes fere de sarpe et de de Paris, Arch. S 28, pièce 6.)
marre. (Liv. de josi. et de plet, XVII, 3, § 2, Icelui deposant et messire Guillaume J. de Jér., roui., Arch. Bouches-du-Rhône.)
Rapetti.) Le nuit de Pâques li marliers doit aler
Rigolet. qui avoit enchapelle,
ce jour la garde
de la Très, d'Ori-
De Biauvez et de Loonnois de la marglerie de la se alerent querre le diacre. (Liv.
S.-Quentin.)
Sont li eve que la veu, esbatre en l'ostel de Guillaume Simon es- gny-Ste-Ben., ms.
De Senlis i rest l'esleu picier. (Ch. de 1406, ap. Duc., Mariglerius.) Houdouin le marruglier. (1324, Amor-
Qui n'a mie serjanz a marre..
(G. GUIART,Roy. lign., Uichel. 5698, f° 117 rO.) Marguelerie. (1437, Hôtel-Dieu de Soiss., tissent., Arch. L 764.)
843, liasse J, 1.) Les marregliers de l'eglise d'Orliens.
III. marres petites. (1360, lnv. de N.-D. Marregleries, confraries ou communau- (Ch. de 1337, Arch. Loiret, Ste-Coix, la
des Barres, Ste-Croix, Arch. Loiret.) Chevesserie.)
Manches a marres. (Debv. deuz au D. de tez. (1441, Ord., XIII, 344.)
Bret. d cause des ferm. de Lesnev., xv* s., Confrairies, maregleries, fabriques. (Oct. Maneglierz d'eglizez. (1337, Cart. Alex.
Arch. Finist.) 1522, Ch. de Fr. I, np. Lebeuf,Hist.d'Aux., de Corbie, Ricbel. 24144, fo 4 rO.)
à
Pour l'achapt d'une marre large, pource éd. Cocheris.) Mesires Niboles Hunaus, maneglier de
que l'aultre marre contenue cy devant a Eschevinages, consulatz et capitolatz, l'eglise Saint Jehan. Pour .XLIII. d. de chens
que ledite eglise a seur le maison dessus Les manglisiers de Firiesves et Galametz lier, Marilley, Manilier, Maniglier, Menne-
ditte,. et le doit on relever de manelier peuvent prendre en ladite buissiere, chas- glier.
en manelier. (Ib., f° 277 v°.) cun an, aucun nombre de buis pour don-
Li marguelier de Nostre Dame. (Ib., ner a l'eglise. (1507, Prèv. de Doullens, ib., MARREIN,VOir MAIRIEN.
f° 297 v°.)
II, 111.)
Maglisier. (1510, S.-Omer, ap. La Fons, MARREL, voir MEREL.
As marreliers de l'eglise de Sens. Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
(1338, Reg. des lett. de franch., Arch. K MARRELE, voir MKRELE.
1511, f° 8 r°.) Les deux marilliers (doivent avoir) cha-
Margliers sont ceulx qui ont en garde et cun deux blancs. (1525, Papier des anni- MARRELIER, voir MARREGLIER.
versaires fondez en l'eglise et monastere de
en cure les biens appartenans aux eglises, St Jean, copie du XVIIe siècle, Arcb. de MARRELLIER, voir MERELIER.
et qui reçoivent les aumosnes et revenus l'Hôtel de ville d'Autun, Fonds de St-Jean-
a elles appartenantes, et font les mises a le-Grand.) MARREMAS,voir MARRAMAS.
ce pertinentes. (BOUT., Somme rur., le p.,
f° 20 r°, éd. 1486.) Le quel ont commys et deputé pour ma- MARREMENT, voir MAREMENT.
Aux marregliers de la dicte esglise, pour
nillier et sonneur de la paroisse. (1543,
Délib. du conseil de Bourg, ap. J. Baux, MARRENCE,voir MARANCE.
les dictes trois tumbes achetees d'eulx, Mém. hist. sur la ville de Bourg, I, 115.)
.x. livres parisis. (Compte Jeh. Gilon, 1399- En la tour et lieu de la demeurance du MARRENEUR, s. m., outil employé
1400, Arch. KK 264-266.)
manillier. (lb., p. 116.) pour la culture de la vigne :
Marreglier est appellé en latin matricu- Lesquelz compaignons labouroient en
larius, qui vault autant a dire en son Mareiller et garde des pappiers: (1545,
ethimologie ou interprétation , comme Fabr. de Tréguier, Arcb. C.-du-N.) tache a marreneur et parchois une vigne.
(1415, Arch. JJ 168, pièce 391.)
materiarum custos, comme celui qui a la Margueillier, gardeur du temple. (Trium
garde des matieres et de toutes les choses ling. Dict., 1604.) MARRENG,voir MAIRIEN.
de l'euvre d'une eglise. Marreglier est la
commune maniere d'appeler en ce pays Maniller, one that in popist churches
de France ceulx qui s'entremettent de gathers sor a poore preacher. (COTG., éd. MARRENIER, voir MAIRENIER.
l'euvre et fabrique de l'eglise. (Matrol. de 1632.)
S. Germ. l'Aux., Arch. LL 728, f° 9 v°.)
1. MARRER, merrer, v. a., labourer avec
Aux manilliers de Saint-Paul pour louage la marre :
Symonnet Thomassinle jeune, de la pa- de plusieurs bancs et chaises pour ceux
qui ont assisté au service. (Compte de la Il vouloit aler a Bomoy pour merrer un
roisse de Saint Martin de Soleire, povre
varlet de bras, marreglier de la dite pa- dépense faite d l'enterrement de Jacques pou de vignes. (1409, Arch. JJ 163, pièce
Moyron, de Lyon, en 1656, np. Pernetty, les 344.)
roisse. (Arch. JJ 111, pièce 107, f° 57.)
Lyonnais dignes de mémoire, t. II, p. 51.) Le suppliant et Guillaume Moret allèrent
Vycayre, marriglé ou autre persone.
(1406, Arch. Frib., 1re Coll. des lois, no 163, marrer au courtil de André Maudet. (1463,
f° 42.) —
Fém., marregliere : Arch. JJ 199, pièce 174.)
Prestres, vicayres ou marrigleiz. (Ib.) J'ai ci esté ta cheveciere, Marrer et gecter la terre sur la levee
Ta baiasse, ta maregliere, pour faire la terrasse le long de la riviere.
Mesglizier. (1410, S. Orner, ap. La Fons, n'uis ouvrir et de sainz soner. (1553, Compt. de Diane de Poitiers, p. 127,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (De la Sougreleine, 481, ap. Méon, Nouv. Rer., Chevalier.)
Item a Humbert Rosset, marriglier de II, 169.) Nous appelions marrer les vignes ce
Saint Nisier pour avoir sonné le sindical qu'es autres endroits labourer. (PASQ.,
a la grosse cloche le jour de la Saint Tho- Wall., mâreli, marguillier; selon Simo- Rech., liv. VIII, ch. 52, éd. 1723.)
mas. (30 déc. 1417, Reg. consul. de Lyon, J. non, sacristain. Namur., maureli, Liège, Il les faut marrer (les amandiers) et
93, Guigue.) marli ou mârli, clerc d'église. Lorr., mar- deschausser tous les ans au printemps.
Domp Nicod Auberset, marugleix. (1426, lier. Bresse, mareli. Dombes, margueli. (ELIE VINET ET ANT. MIZAULD,Mais. cham-
Arch. Fribourg, Trait. et Contr., n° 89.) Yonne, Vassy-sous-Pisy,meriguier. Suisse, pestre, p. 203, éd. 1607.)
Les tresoriers ou marigliers. (1428,
— Fig., déchirer, briser :
Bagnard, maruley. Centre de la Fr. et
Trans., Arch. Notre-Dame de S.-LÔ.)
Bourg., marillei, marillier : Vennz est li prevoz
Receu des margliers de l'esglise Saint Le marillier ou sonneur, notre voisin, Qui as genz Clialle fera merrer les os.
Jacques de la Boucherie. 10 sous. (1428 était vigneron. (RESTIF DE LA BRETONNE, (Gaydon, 9179, A. P.)
Archiv. hospit. de Paris, I, 81, Bordier.) Mr. Nicolas, t. II, p. 117, Liseux.)
Maison. occuppee par les marrilliers de Quant en sa memoire revint
Pat. lyonn. et foréz., manelier, manillier, De ce que ot fet li sovint,
la dite esglise. (1449, Compte de S.-Sauv. Li cuers el ventre li serra,
de Blois, Richel. 6215, fo 12 v°.) sonneur, sacristain. Suivant Onofrio, dans De ses II. poinz son vis merra
Ledit Hainselin dobtoit fort que on ne les patois du Lyonnais, du Forez et du Et tout son cors mist a essil.
le deust tuer tout dedant la grant eglise ; (Vie des Pères, Richel. 23111, f° 62d.)
par quoy il se tenoit tout coy en la Beaujolais, manelier signifiait d'abord
chambre du mariiez, qui estoit devant Je exclusivement sonneur, et différait de Item, une true marra la joue a un affant
cbappitre. (J. AUBRION, Journ., an 1488, marguillier, nom par lequel on désignait en la terre Saint Martin, a Paris. (1317,
Larchey.) Registre criminel de Saint-Martin-des-
les sacristains et les autres individus Champs, p. 227, Willem )
Marglissers. (Compte de 1495, Béthune, ap. chargés de la garde des églises. Mais,
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) — Enfin pris subst., labourage à la
ajoute le vocabulariste, « les deux mots
Payé au mairliez de S. Salvour son marre :
sallaire d'un an ad cause de ceu qu'yl sonne se sont confondus, par suite probable-
la cloche de nuyt encommansant a Paic- ment d'une confusion fréquente des deux Le marrer ou houer par ces divisions
en est aussi rendu plus aisé. (OL. DESEHR.,
que IIlIn XVII et fenissant a Paisquc fonctions dans les paroisses de cam- Th. d'Agric., III, 3, éd. 1805.)
nlIn XVIII, L. s. (Extrait du etcompte pagne ; et l'on trouve fréquemment les
rendu par Jean de Gorze, aman chan- 2. MARRER, voir MARER.
geour de la Ville pour l'année 1497 a 1498, expressionsdemanelier, marrelier, et mar-
ap. P. Ferry, je vol., nO 229, f° 203 r°.) guillier, employées pour désigner tantôt MARRETE, marclc, s. f., dimin. de
Le marrilier. (Racional de S. Claude, les sonneurs, tantôt les sacristains et marre :
Arch. Jura, fo 73 v°.) autres gardiens de l'église, tantôt les fa- .1. cent de mareles por faire vignes.
Le dit merrilier. (Ib., fo 82 rO.) briciens. J'ai trouvé même, dans plusieurs (1295, Tarif, Cart. mun. de Lyon, p. 420,
actes du Beaujolais, marguilliers et mani- Guigue.) Impr., maiele.
Colin Lefevre dit Lccomte, maneglier de
la ville de Boves. (1507, Prév. de Beauvoisis, liers indiqués comme synonymes. » 1. MARREUX, s. m., ouvrier qui tra-
Cout. loc. du baill. d'Amiens, ], 175, Bou-
thors.) Noms propres, Marellier, Marlier, Maril- vaille avec la marre :
Apres qu'ilz eurent beu, lesdiz marreux MARRISSLMENT, voir MARISSEMENT. Marubium, maruje. (Gloss. lat.-fr., ms.
s'en retournerent besongnier audit cour- Brit. Mus. Harl. 978, f° 26a.)
til. (1463, Arch. JJ 109, pièce 174.) MARRISSON, voir MARISSON. Marrubium, maruje. (Gloss. de Glasgow.)
Centre de la Fr., marreux, ouvrier qui MARROCHE, s. f., diminutif de marre, Marubre est une herbe que les Grecz
bêche la terre. « Un bon marreux; porter pioche : appellent prassion et plusieurs la mettent
la soupe aux marreux. » (Jaubert, Gloss. entre les premieres herbes. (Platine de
Et y veismes grand nombre d'arbres, honneste volupté, fo 37 vo, éd. 1528.)
du centre de la France.) portans marroches, piochons, serfouettes,
faux. (RAB., le Cinquiesme livre, ch. IX, Guernesey, merôque, merdgue.
2. MARREUX, adj., marécageux : éd. 1564.)
Un terroir maigre, et sterille, sablon- MARRUGLIER, voir MARREGLIER.
Marroche : f. A mattocke, or instrument
neux et marreux. (BELLEFOR., Secr. de like a mattocke. (COTGR., éd. 1611.) 1. MARS, march, s. m., menu grain semé
l'Agric., p. 70, éd. 1571.)
MARROCHENIN, voir MARROUCHOUIN.
en mars :
MARRIAN, voir MAIRIEN. Bos a coper en aage, ou vignes prestes
MARRIÇON,voir MARISSON. MARROCHON, S. m., petit instrument a vendenger, ou bles ou mars près a
de jardinageservant à biner : soier. (BEAUM., Cout. de Beauv., xm, H,
MARRIEMENT, voir MARIEMENT. Beugnot.)
Le suppliant se baissa pour prendre a
terre un marrochon ou cerclouere. (1446, Et quant li tierre sera a march. (31 mars
MARRIEN, voir MAIRIEN. Arch. JJ 178, pièce 162.) 1354, Cart. de Flines, DXLIX, Hautcœur.)
1. MARRIER, marier, s. m., laboureur à Des marrochons, des pioches,
ch.
cerfouettes, Adj., de mars :

la marre : beches. (RAB., Gargantua, XXIII, éd. Febves de trois mois, que j'ay appellees
Le gris est bon pour marchand qui va 1542.) febves marses. (COTTEREAU, Colum., 11,
aux champs, mariers, laboureurs, et c'est Aunis, marochon, binette ou serfouette. 10, éd. 1555.)
la couleur aux cordeliers. (SICILE, Blason
des couleurs, p. 36, éd. 1582.) MARROIER, voir MARIER 2. 2. MARS, S.m., Mars, Dieu de la guerre,
2. MARRIER, voir voir MARON. employé, par latinisme, pour désigner la
MAIRIER. MARRON,
fortune de la guerre :
MARRIGLÉ, voir MARREGLIER. MARRONAGE,voir MAIRENAGE. Le mars de la bataille est communs a
MARRILIER, voir MARREGLIER. MARRONER, voir MAIRENIER.
tous. Mars c'est fortune d'armes. (BER-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., fo 308d.)
MARRIMENT, voir MAREMENT. MARRONNEL,voir MARINAL. Si fut illec a leurs conseilz leur empe-
reur appellé Munitius lequel affermoit que
MARRIN, voir MAIRIEN. MARRONNIER, voir MAIRENIER. le mars de la bataille avoit esté esgaulx.
noir à gros (Le prem. vol. des grans decades de Tit.
MARRINAL, voir MARINAL. MARROQUIN,s. m., cépage Liv., fo 129e, éd. 1530.)
grains : Et que feist il, se le mars de la bataille
MARRINER, voir MAIRENIER.
Luy ge touille, eust esté contre nous ? (Ib., fo 135d.)
MARRIR, voir MARIR. Et se souille,
De marroquins et foiratz. 3. MARS, s. m., mardi :
MARRIS, marriz,mary, s. f., matrice (DESPER.,Chant de Vendanges, Rer,. des œuv., Le luns, mars et mercres tanque a me-
Contre suffocation de la marris. (Jard. p. 101, éd. 1544.) die. (Compt. de P. Serrer, prév. de Mont-
de santé, l, 20, impr. la Minerve.) Aunis, marocain, maroquin. brisson, Réparat. du donjon, 1382-3, Arch.
On met aucune medicine dedans la dicte Loire.)
marris. (Ib., I, 28.) MARROUCHIN,voir MARROUCHOUIN.
1. MARSAGE,
- aige, march., adj., qu'on
La decoction du fenugrec prouffite pour MARROUCHOIN,voir MARROUCHOUIN. sème en mars :
la dureté de la marris et fait facile la ge-
neration d'icelle matrice. (lb., J, 191.) MARROUCHOUIN,- choin. - chin, mar- Huit sextiers de grain marsaige. (1340,
rochenin, s. m.,guède, pastel : Arch. JJ 72, fo 74 v°.)
Alix qui son ventre portoit
Enflé de neuf mois et sept jours, Gentiane, aluine, marrouchin ou lupins. S.m., grain qu'on sème en mars :
Et mal a la mary sentoit, (Remedes secrets, fo 113 rO, éd. 1573.) —
Fait appeller a son secours Pour chacun stier de marsage une obole.
La saige femme.
Eau de quintefueille et de marrouchoin. (Statuts de Mézières, ap. Due., Marceschia.)
(SAINTROMARD, d'une grosse Garce qui feignoit
(Ib., f° 210 r°.) De chacun stier de marsaige une obole.
estre grosse d'enfant.) Marrouchouin. (O. DE SERRES.) (1233, Ch. de Hugues, Cte de Rethel, ap.
Quant l'enfant yst hors du ventre de la Cueillans des roses et violettes fresches, Duc., Marceschia.)
mere, le nombril est ou couppé de de la menthe, de la giroflee, du marroche- N'en bief, n'en marsage, n'en avoine.
la marriz et yst avec rompu
l'enfant.(J. BOUCHET, nin, du basilic. (Hist. maccar. de Merlin (Ordonn. de la ville de Reims, Arch. admin.
Triumphes de la noble Dame, f° 46 r°. M. Cocc., 1. XIV, t. II, p. 6, éd. 1606.) de Reims, t. III, p. 488, Doc. inéd.)
1536.)
On appelle encore aujourd'hui marou- Lesdites terres emblavees et labourees a
La marriz est un membre singulier en chin le pastel de mauvaise qualité. leurs droites saisons tant de bles comme
la femme, formé en maniere d'une vessie de marchages. (1356, Reg. du Chap. de S.-
et est ordonné a recevoir la semence pour MARRUBIN, S. m., sorte de plante labiée, J. de Jerus., Arcb. MM 28, f° 36 r'.)
concepvoir. (ID., ib., f° 46 v°.) appelée aujourd'hui marrube : De bles et de marchaiges. (1382, Arch.
Il y avait une forme de ce mot plus Marrubin, 1. marrubium, it. marrobio, MM 31, fo 88 vo.)
usitée, amarris, qui s'est conservée jus- esp. marrojo. (JUN., Nomencl., p. 91, éd. Avainez et marsages. (1395, Arch. MM
qu'au XVIIe siècle. 1577.) 31, f° 214 r°.)
MARRISON, voir MARRISSON. MARRUBLIER, voir MARREGLIER. On lit dans le Dict. d'agriculture, 1809 :
MARRUGE, maruje, marubre, s. f., sorte Marsage. On donne ce nom dans le
MARRISSANT, adj., terme de blason : département des Vosges aux grains qu'on
Cestuy serpent se nomme, a blasonner, de plante labiée appelée aujourd'hui mar- sème en mars.
une biche : et doit avoir sept touruans ? rube :
dont l'un est noué près de la teste, sail- Marrubium vel prassion, marruge. 2. MARSAGE, voir MARCHAGE.
lant de la gorge un enfant, marrissant de (Gloss. du XIIe s., ms. de Tours, Léop.
gueulles. (O.DE LA MARCHE, Mém., Introd., Delisle, Biblioth. de l'Ec. des Ch., 6" sér., MARSAILLE, marxalle, s. f., menus
ch. 1, Michaud.) V, p. 327.) grains qu'on sème au mois de mars :
On n'avoit encore rien labouré ne co- MARSE, adj. f., fanée, flétrie :
duré en vigne, ne rien fait a la cherue Troys mailles de cenz rendable au jour
Des fleurs qui seront marses et flestries. de la marcesche. (1352, Noyers, Prieuré de
pour henner avoinne, autre marxalle ; et (Pelerin. d'Amour, t. II, p. 396, ap. Ste- N.-D. du château de Loudun, Bibl. Poi-
-ne polt on rien faire qu'il ne fut le XVIIIO. Pal.) tiers.)
jour de mars. (J. AUBRION, Journ.,an 1491,
Larchèy.) Es quatre foeres des quatre festes
MARSÉ, adj., qu'on sème en mars : Nostre Dame : c'est assavoir, a la Chande-
Et encore au xvn" s.: D'orge, d'avoine, de legumes ou d'autres leur, a la marcesche, a la mi aoust et a la
Les marsailles. (1656, Lens, ap. La bles marses. (0. DE SERR:, Th. d'agr., II, septembresce. (1369, Ord., v, 272.)
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) 2, éd. 1805.) - Li marsoinche. (Calendrier, XIVe s., Brit.
Que les bles marses ou tremes ne soient Mus. Add. 15606.)
MARS AINE, - chaîne, - chainne, - sene- semes qu'après l'hyver. (ID., ib., Il, 3.) Le lundy au matin vigille de la Nostre
- sine, s. f.,
menu grain qu'on sème au Dame marcesque, vint sire Francoys l'Ar-
mois de mars : MARSECHE, voir MARSESCHE. ragonnois. (Chron. du Mt-St-Michel, l, 44,
A. T.) r y >
Que il ne peust ne ne deust lever, mener MARSELEE, S. f., marsault :
ne carier nus des fruis de se terre qu'il Il faut que ces basions soient du bois Rente payable par moitié aux jours de la
tient de nous en courtillage, ne bles ne le plus uni, comme de coudre, marselee, marcesche et de la S. Michel. (1419, Chinon,
marchaines. (1283, Cart. de Ponlhieu, et chastigner. (SALNOVE,Ven., 135, ap. Ste- Arcb. Vienne.)
Riche]. 1. 10112, fo 70 vo.) Pal.) m *
— Au pluriel, dans le même sens :
Quant li XIII. journel deseur nommé L'ambleure de trente deux arpenz de
sont a marchainne,on doit a Monseigneur MARSELLE,Voir MARGELLE.
aveinez que nous avons fait semer et la-
I. denier dedens mi march, pour chascun MARSENE, voir MARSAINE. bourer es marsoyches darreaines passees.
journel. (1301, Denombr. de Guill. de Ma- (1358, Reg. du Chap. de S.-J. de Jerus.,
con, Bibl. Amiens.) MARSESCHE, - eche, marcesche, mar- Arch. MM 28, fo 79 ro.)
Item chascun mui de pois, de feves, de cesque, marcaische, marcoische, marcasche, Jeunoit cellui jour pour cause des mar-
vesses et autres marchaines, trois deniers marchece, marchesse,marzesse,marchesque, soiches. (Mort de Rich. II, p. 58, Williams.)
du vendeur et trois deniers de l'acheteur..
(1339, Reg. B. 2 de la Ch. des comptes, marseiche, marceiche,marzache, marsoiche, Tmpr., marfoiches. Var., marchesses, mar-
f* 113b, ap. Duc., Marceschia.) çauches.
marsoyche, marceinche, marsoinche, mar-
Pour coper cardons en .vi. bonniers de ceoinche, marçauche, adj. f, de mars, qui La marchêque ou marchèche est dans le
marchainez. (1363 , Lille, ap. La Fons, arrive en mars : Bessin l'époque du terme, le 25 mars ;
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) on loue pour la marchéque, on livre, on
A la Nostre Dame marchesque. (Jurés de
Sur chacun muys d'avaine et autres S.-Ouen, fo 53 vo, Arch. Seine-Inf.) paie à la marchêque, on déménage à la
grains et tram ois que on dit marchaines marchêque.
passans parmy la dite ville. (1471, Délib. de Pour cause de la Nostre Dame marchece.
l'échev. d'Amiens relative aux octrois, ap. (Mort de Rich. II, p. 58, Williams.)
Aug. Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, II,
2. MARSESCHE,
- eche, - eiche -qu'on
esse
344.)
Au jour et terme de Nostre Dame mar- marc., march., s. f., menu grain
cesche. (Ch. de 1475, Arch. Solcsm., 94.) semait en mars :
Terres advestues de marchaine. (1507, Demi muy de blé par tierz; c'est a.sca-
Prév. de Doullens, Cout. loc. du baill. d'A- — S. f., fête de l'Annonciation, le 25 voir : de froment, de suegle e de marces-
miens, II, 107, Borgnet.) mars : che, que li devant diz Jofroi avoit et pre-
Pourront vendre grains, bled, ne mar- Se tu ores ne ves a ceste, noit. (Pièce de 1278, ap. Hubert, Recueil des
senez. (Cout. de Bueil, Nouv. Cout. gén., Si iras bien a l'autre feste chartes conservées aux Arch. dép. del Indre,
II, 1240a.) Que l'en appelle la marseiche. P. 12.)
Deux sols tournois pour chacun septier
d'avoine et autres marchaines. (1567,
(J. LE MARCH.,Mir., ms. Chartres, f
39C.) II. sextiers et demi de marcesche et .H.
sextiers et demi d'aveinne. (1344, Arch. K
Cout. de Montdidier, Cout. gén., I, 714, éd. Ne pôuns ne devuns pasturer ou dit pré 45, no 1.)
1604.) des lou jour de la marceinche jusques a
la quinzaine de S. Ronne. (Ch. de 1262, Une quarte de marcesche. (Fiefs des Ctes
Marceschia.) de Blois, Arch. P 1478, f° 2 ro.)
S'est conservé dans le nord jusqu'au
XVIIIe s. : A la marcasche. (Ch. de 1284, Fontevr., Trois quartiers de marceiche doubles.
anc. tit., Arch. Maine-et-Loire.) (Ib.)
Bleds et marsines. (1662, Compiègne, Il fera labourer chascun an trois arpens
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) A la marcaische. (Ch. de 12S6, ib.)
de terre en yvernage, et trois en marcesche.
Quatre mines tant en vesche et en len- Le jeudi d'empres la marzache. (Ch. de (1355, Reg. du Chap. de S..J. de Jerus.,
tille et autre sorte de ma[r]saine. (1702,
ib.)
1286, Reg. des fiefs et cens de Chartres, ap.
Duc., Festum.)
Arch. MM 28, f 6 r".)
Trente septiers de bled par tiers fro-
Entre la Nostre Dame de la marchesque ment, marchesses et avoine. (Procès de
MARSAULE, s. m., marsault : et la sainte Croiz en septembre ensuivant. Jacques Cœur, ms., p. 49, ap. Ste-Pal.)
Si doit despoillier et soustrere (Pièce de 1295, Mém. des Ant. de Norman-
die, 2° sér., X, 370.) Pour ce que Colin Daguin n'avoit esté
La vesteuro de malice faire lesdites marçaiches en ladite métai-
Et sonspendre sa viez pelice En la feste delà marceiche.(1301, Acquis., rie, qui est semer les menuz blez. (1451,
Au marsaule de repentance. Fontevr., Mespied, Arch. Maine-et-Loire.) Arch. JJ 181, pièce 65.)
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f 76f.) Enpres la feste de la marcesche. (1310, Estant audit censif six boisseaux mar-
Saules, marsaules et autres sortes de Fontevr., pièc. non cot., Arch. Maine-et- seche et trois parisis de cens. (Cout. de
bois tendre. (Pièce de 1539, ap. Guill. Ter- Loire.) Troy en Berry, ap. Duc., Carto 1.)
rien, Comm. du droict civil observé au duché A la marcesche. (1316, Fontevr., anc. Le muid froment, seigle et marseche.
de Normandie, p- 625, éd. 1654.) tit., Arch. Maine-et-Loire.) (Cout. de Berri, p. 71, La Thaumassière.)
Le dymencbe apres la marcoische. (16
MARSCHE, s. t., sorte de cerise aigre : déc. 1324, Bail, Beauvois, Arch. Aube.)
Suivant Roquefort, ce terme est encore
Les autres (cerises) sont aigres etagues. en usage dans le Berry, le Poitou, la Tou-
La marzesse. (Fiefs des Ctes de Blois, raine, la Saintonge, le Limousin et autres
et sont appellees marenes ou marsches. Arch. P 1478, f22 r° )
(FRERE NICOLE, Trad. du Liv. des prouffitz endroits. Rouchi et Flandre, marsache.
champ. de P. des Crescens, f* 49 r°, éd. Le vèndredy devant la marcesche. (Les

-
1516.) .xii. Venredis, Richel. 2485, f° 28 v'.) On
lit dans le Dict. d'agr. de 1809 :
Cf. MARENE. Le jour de la marceoinche. (Terrier de Marseiche, nom qu'on donne dans quel-
MARSCHIP, voir MARTSCHIP.
la Maladrerie d'Avallon Arch. mun.
1
ques cantons à l'orge à deux rangs qu'on
Avallon, GG 134.) sème au printemps.
MARSINE, voir MARSAINE. Milan n'est jamais
sans en bruit toutes faire ung terrible martelis. (Perceforest,
les rues pour le martelage des artisans. vol. III, ch. 3, éd. 1528.)
MARSIS, voir MASSEIS. (Hist. maccar. de Merlin Coce., H, Bibl.
gaul.) Lequel s'esmerveilla fort du grand crv
MARSO, s. m., pourceau d'un an : et du martelliz que ceste villenaille feisi:
Porceau d'un an ou au dessouz, vulgai- J. MARTELÉ, adj., tacheté, marqueté : (Perceval, fo 33a, éd. 1530.)
rement appellé marso. (1514, Cout. de la Deux blans chiens camus qu'on appelle Le marteli fu terrible. (FOSSETIER, Cron.
Bourt, Cout. gén., II, 723.) martelé. (Roi RENÉ, ŒUV., III, 118, Qua- Marg., ms. Brux., I, fo 227 vo.)

MARSOICHE, voir MARSESCHE.


trebarbes.)
MARTELER, verbe.
MARSOINCHÉ, voir MARSESCBE.
Je le desrobay jeune (un cerf) au fond d'une vallee
— Neutr., frapper du marteau ; en style
A sa mere, au dos peint d'une peau martelee.
(RoNs., Ecl., l, Bibl. elz.) grivois, jouir d'une femme :
MARSOUET,s. m., pourceau : Ces remedes gardent le ventre d'estre Je ne puis martel lever
Ung froumaige de marsouet. (1493, Livre ridé et martelé. (PARÉ, Oeuv., XVIII, Pour les exces et pour l'ardure
de raison de Jean Chaudet, J. Gauthier. ) Que j'ay eu de trop marteler
xxxiv, Malgaigne.)
Cf. MARSO. En jeune temps.
Ceux qui descrivent le chat et le font (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 453a,)
MARSOUILLIER , mersuillier ,
souiller complètement :
v. a., martelé de diverses mouschetures. (JEAN
DE MONTLYARD, Hierog. de Jan Pierre Vale- Rendre le bruit du marteau :
rian, XIII, 40, éd. 1615.) —
Tous ses membres ot detroies,
Iceulx cailloux et pierres qui desceu-
Mersuillies iert et enboes
Cf. MARTELET 1. doient drus marteloient moult fort. (Du
Ades de tai et de la boe. 2. MARTELÉ, adj., qui n'a pas d'aiguil- Guesclin, p. 477, Ménard.)
(Mir. de St Eloi, p. 103, Peigné.) Impr., mersvil-
lies.
lon à son; extrémité : Les dents lui martelent de froid. (COTGR.,
éd. 1611.)
Fumees. grosses, longues et nouees,
MARSOUINEAU,s. m., petit marsouin : bien martelees. (Du FOUILL., Ven., f* 25,
frapper d'amour :
Daulphineaux et marsouineaux. (BELON, ap. Ste-Pal.) — Act.,
Cf. le moderne MARTELÉES, S. f. pl.. que
D'autres dames y a il, lesquelles a des-
Poiss. mar., II, 7, éd. 1551.) sein ne font pas grand scrupule de faire a
Salnove (Dict. des Chasseurs) définit par pleine veue la monstre de leur beauté et
MARSOYCHE, voir MARSESCHE. fientes, fumées de fauve qui n'ont point de se descouvrir nues afin de mieux en
MARTE, voir MARTRE. d'aiguillon au bout. capricier et marleller leurs serviteurs.
(BRANT., Dames gai., 2° dise., t. II, p. 307,
MARTEILLERIE,voir MARTELERIE. MARTELEIS, -eiz - eeiz, - eys, Martelis, Buchon.)
MARTEL, s. m., marteau servant à marteliz, martelliz, - is, marteli, s. m.,coup Tirer toute la substance de ces pauvres
de marteau, bruit de marteau : diablesses martelees et encapriciees. (ID.,
marquer le bois et la marque faite avec ce ib., p. 247.)
marteau : Et fu durement esbahiz
Pour ce qu'on faisoit plus de ventes or- Du bruit et du marteleiz MARTELERIE, - ellerie, - eillerie, s. f.,
dinaires et extraordinaires que les forests fere aus vilains.
Qu'il
(Perceval, ms. Montp. H 249, 39b.)f charge à coups de marteaux par exten- ;
ne doivent, et qu'un marchand en tenoit sion, choc des armes :
plusieurs qu'il delivroit par un seul mar- Marteleys de ffeverys. (Les Proverbes
tel ordonné est que chascun marché se
delivre par un seul martel propre, qui
del vilain, Brit. Mus. Arundel 220, fo 303.)
Marteleiz de fevres. (Ib., ap. Crapelet,
Contre lesquelz le roy Prothenor
avoecq leurs Beotiiens commirent mor-
telle marteillerie. (FOSSETIER, Cron. Marg.,
sera baillé au marchand ez plaids ou as- Prov. et dict. pop.) ms. Brux., I, fo 226 ro.)
sises, et jurera que d'iceluy martel ne
marquera fors le bois de sa vente. (Gr. La peussies ouyr grant martellis a re- A ceste charge la martellerie fust si aspre
Cout. de Fr., p. 56.) claver petites plates, gantelles, harnois de et si furieuse que. (PARADIN,Hist. de Lyon,
jambes. (J. D'ARRAS, Melus., p. 137, Bibl. p. 349, éd. 1573.)
— Cheville qui tient les chevaux atta- elz.)
chés au limon d'une charrette : — Usine où
l'on use d'un martinet :
— Fig., cliquetis, choc des armes : Des moulins, des forges et marteleries.
Les charretons osterent les marteaux
qui tenoyent le trait des chevaux, et les Quant Biatris vit le marteleis. (LIEBAULT, Mais. rust., p. 161, éd. 1597.)
jetterent dedans les fossez. (FROISS., Chron., (Les Loh., ms. Montp., fO 56a.)
II, 270, éd. 1559.) Ci out si fier marteleiz 1. MARTELET, marth., adj., tacheté :
Des branz sur les heaumes burniz, Un chien blanc marthelet, a tout un co-
— Membre viril : N'i remaint cercle ne nasal. lier garni d'argent esmaillié. (1412, D. de
Je ne puis martel lever. 'BEN., D. de Norm., II, 5315, Michel.) Bourg., no 146, Laborde.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 453".) Enz en plus pesme marteliz Petis chiens martelez. (Compte du XVeS.,
E en plus pesme fereiz Lille,ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Nom d'un jeu : Avinl Raol de Toeni.
Et .v. pierres i met petites, (ID., ib., Il, 28328.) — S. m., chien tacheté :
Don puceles ans marteaus geuent Iluec out grant mortalité et marleleeiz Petis chiens et martelez. (XVe s., Lille,
Quant beles et rondes les treavent. d'espees. (Queste du S. Graal, Richel. ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
(Rose, Richel. 1573, f 176a.) 12582, fo 16 vo.) Cf. MARTELÉ 1.
Fig., tourment : I ot tel bruit et tel marteleiz com
:
tuit li forgeor du monde fussent en se
— 2. MARTELET, S. m., petit marteau
Une envie, une peur, un martel le tourmente, la
Jamais il n'a repos en son ame mechante. piece de terre. (Artur, Richel. 337, f° 29a.) Chantons : joli fevre labeure,
(JACQUES BBRACD,Poés., p. 197, Jouaust.) Lors oissiez grant froisseiz de lances et Or forge, forge, martelet.
Je dis bien qu'un cas plus mortel grant marteleiz d'espees. (Lancelot, ms. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 425 rO.)
Luy donnoit ce nouveau martel. Fribourg, ro 133c.) Martelet, malleolus. (FED. MOREL, Petit
(MELL. DE S. GELAIS,Melancolie de Catin, OEnv., Si ert li grans marteleiz
Thresor des mots françois, 1633.)
p. 69, éd. 1719 ) Sor les sains et sor les esliz. Suisse rom., Fribourg, martalet, petit
Ils portent des martels, des capriches.
(BRANT., Dam. gai., t. II, p. 273, Buchon.)
(Poeme allég., Brit. Mus. Add. 15606, f
10e.) marteau.
La peust on oir i. martelis moult grant.
Nom de lieu ancien :
MARTELAGE, s. m., bruit du marteau : (CUVEL.,Vie de B. du Guescl., 22424, Charrière.)
Grans martellis de haches. (FROISS , Sur le molin du Martelet. (8 oct. 1369,
Scet on trouver teste que l'on ne rompe Lett. de Jeh. de Nuiz, garde du sceau, S.-
Tant seulement d'ouyr le martelage. Chron., XV, 294, Kerv.)
(Coutredictz de Songecreux, fO 21 rD, éd. 153U.)
Mart., Arch. Nièvre.)
Adonc il tire l'espee, et commencent a Nom propre, Martelet.
MARTELEUR,- elleur, s. m., artisan qui MARTHELET, voir MARTELET. D'autre marlin me parleroies
travaille avec le marteau : Et bien confiesser te saroies.
Les parties fabrilez sont martelleurs, MARTIECUITE, s. f.,
substance com- (GILLONLE MOISIT,li Lamentations, l, 32, Kerv.)
marescbaux, orfevers, graveurs et autres posée de chali, d'alun et de sable : On vous fera, je croy, chanter,
semblables. (P. FERGET, le Mirouer de Le crystal est pulvérisé très menu, on y Ce pensé je, d'aultre martin.
la vie humaine, fo 100 vo, éd. 1482.) adjouste de la martiecuite et du verdegris. (Myst. de S. Crespin, p. 43, Dessaille et
Tubalcain fut marteleur et artisan en (LE BLANC, Trad. de Cardan, ro 142 vo, Chabaille.)
tous ouvrages d'erain et de fer. (LA Bon., éd. 1556.) Parler d'autre martin se dit encore en
Harmon., p. 39, éd. 1578.) Il est manifeste que le plom est contenu Belgique.
Marteleur, malleator. (FED. MOREL, Petit en la martiecuite. La martiacocta est com-
Thres. de mois françois, 1633.) posee de chali, d'alun et d'arene, aussi de 2. MARTIN, s. in., martre :
plom ou d'estain reduit en chaus. (ID., Martin : m. as Marte; A Martin. (COTGR.,
MARTELI, voir MARTELEIS. ib., ro 143 r°.) éd. 1611.)
MARTELIERE, s. t., trous pratiqués MARTIEN, adj., qui se rapporte à la Prendre marlin pour regnard. (In like
pour l'irrigation des jardins et des champs : guerre : things) to mistake one for another. (ID.)
Martienne estude et dilligence bellique.
Il y a grand soin en ce ménagé, estant (Prol. sur la tolalle recollation des sept MARTINAGE, s. m., redevance qu'on
necessaire aller tous les jours visiter tous vol. des anc. et nouv. cron. d'Anglet., payait à la Saint-Martin :
les endroits du champ, les cbaussees, les Brit. Mus., Reg. i5 E iv.)
aqueducts, les marletieres ou esparciers, a Sy ung marchand ou bourgeois paye son
martinage le jour de la saint Martin d'hy-
ce que l'eau n'y défaille. (OL. LE SERR., Th. MARTIERIER, voir MARTIBIER.
d'Agric., II, 4, éd. 1805.) ver selon la marchandise de dequoy il use,
L'eau entrera d'un quarreau a l'autre MARTILOGE, voir MARTROLOGE. ne doibt point de terraige tout l'an
quand il paye son dit martinage. (1466,
par petites ouvertures faictes en martelieres MARTILOGUE, voir MARTROLOGE.
Tarif de la Leyde sur Bourg, Cart. de
ou esparciers. (ID., ib.) Bourg, p. 39, Brossard.)
1. MARTIN, s. m., idée, projet : Paieront de martinage neuf deniers.
MARTELIN, s. m., gros marteau de fer
Qui atach a, il est si fin (Ib., p. 400.)
avec lequel les bouchers assomment les
: Pour vif bailler un coup de pelle;
boeufs Ou il asellé son martin, MARTINAL, adj., dans. le temps de h
Martelin. (Mém. de Charles IX, l, p. 330, Il en apporte ou pié ou elle. S.-Martin d'hiver :
ap. Ste-Pal.) (Mist. du vieil test., fa 311e, ap. Michel, Et. de Je n'ay plus grand plaisir aux martinales nuitz
phil. comp. sur l'argot, p. 261.) Qu'au jour plus long de l'esté qui ennuye.
MARTELIS, voir MARTELEIS. L'argot emploie encore martin, avec le (LOYSLE CARON,Poés., p. 71, éd. 1554.)
MARTELISON, S. f., cliquetis d'armes : sens d'idée, de projet.
MARTINE, voir MARTRINE.
La ot si grant martelison — Sujet; chanter, parler, plaidier d'autre
C'on ot bien la noise et le cri
martin, changer de ton, baisser le ton, ra- MARTINER,v. n., se livrer à la débauche
En la cité de Limeri.
(Durmars le Gallois, 13589, Stengel.) battre son caquet : comme on le fait à la St-Martin :
A moy vous convenra d'autre martin conter. Un chascun de l'armee commença a
MARTELOGE,voir MARTROLOGE. (Chev. au cygne, 3948, Reitï.) martiner, chopiner,et tringuer de mesmes.
(RAB., Pantagruel, ch. XXVIII, éd. 1542.)
MARTELOIRE,s. m., martyrologe : Et ly payons respont : Parles d'autre martin.
Le boin collectaire et lo marteloire. (Très, (Ib., 5274.) MARTINERIE, s. f., usine :
de l'anglize S. Saveor, Cart. de S.-Sauv. de Par ma teste, Dant Ysengrin, Lorsque la surdité provient d'avoir esté
Metz, Richel. 1. 10029, il 67 ro.) Vos parlerez d'autre martin assiduellement près des choses qui font
Ainçois que vos nos eschapez. bruits espouvantables,comme d'artilleries,
MARTELOT, s. m., petit marteau : (Renarl, Br. XXII, 632, Martin.) sonneries de cloches., marlineries. (LOYS
Ung petit martelot de fer. (Acte de 1424, GUYON,Miroir de la beauté, 1,300, éd. 1615.)
Dans viels, anvers moi entendez,
ap. Simonnet, Doc. pour servir d l'hist. Que je vos ai mult bien quenu et avisé ; Nom de lieu, la Martinerie (Nièvre).
de Bourg., p. 300.) De tout autre marlin vos convenra parler.
Les forestiers doibvent, ced. jour, ap- (Gui de Bourg., 1402, A. P.) i. MARTINET, s. m., engin à contre-
porter pour lad. Cene les martelotz, a De altre marlin lar estaverad canter. poids, propre à lancer de grosses pierres :
chascung religieux deux, a monsr et son (Otinel, 252, Romania, XII, 445.)
grant prieur, chascung quatre ; et leur est Ceulx du chasteau firent descliquer
de-u, pour lesd. martelotz, ung pain et une Ains que tu voies IIII martinez. pour remedier contre les
Le jor .Utï. kas dessusdis. (FROISS., Chron., Ri-
pinte de vin. (1550, Man. admin. de Baume- de demain au matin
les-Moines, Arch. Jura, Prost, p. 69.) Chanteras tu d'autre martin. chel. 2641, fo 121 r°.)
(De Sire Hain et de Dame Anieuse, Richel. 837,
Nom propre, Martelot. f° 50 rO.) — Usine où l'on use d'un gros marteau,
1. MARTEMENT,- mant, s. m., martyre : Son cousin Lois de Clermont
d'un martinet :
Mais cil qui fit lo martemant, Qui moult Lres volentiers feist, Autre despense faicte en charbon tant
Por doner boivre au roi poissant,
Ja soit ce que riens n'en deist, pour les martinetz que pour les forges.
Ce lut trop grant deaublerie, Flamens chanter d'autre marlin. (1455, Compt. des mines de J. Cuer, Arch.
(GUIART,Roy. lign., 20399, W. et D.) KK 329.)
Et traison et felonie,
Ensamble ont mis et sel et fel. Temprement les ferai d'autre martin canter. Une forge de ferroillons dit martinet.
(Les Pass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. 128b.) ('B. de Seb., vin, 855, Bocca.) (Vers 1470, Cerch. des feux de Beaune et de
Qu'il li facent soffrir .i. moult grant martemenl.
Nuits, Arch. Côte-d'Or, B 11535.)
Ja bientost vous ferai d'autre martin chanter.
(Vanjance Vaspas., Ars. 5201, p. 164h.) (Ib., XIII, 780.) Le suppliant. estant en ung martinet,
illec assis dedans une chambre. (1474,
2. MARTEMENT, S. m., herse: Et jura Damedieu qu'il le voudra gueitier Arch. JJ 204, pièce 885.)
Desi a l'endemain qu'il verra escleirier,
A l'avaler du pont est i. berfrois leves ; Qu'il le metra en terre par deles .1. moustier, 2. MARTINET, adj., désignait des éco-
Oesus est maistrement grans marlemens fermes, Puis se metra tout seul, chen dit, au reperier ;
Et de la grant caine trestout avironnes. Mes ainchies li convint d'autre martin pleidier.
liers qui suivaient les cours de divers
(Fierabras, 4713, A. P,) (Gaufrey, 5546, A. P.) professeurs :
MARTERIN, voir MARTRIN. Se tu pensoies bien tondis Tous escolliers martinetz, non demou-
A tes pensers, a tes parolles rans audit colliege. (1532, Arch. Gir.. E,
MARTERINE, voir MARTRINR. Et as œvres que tu fais folles. Not., Mat. Contât.)
Que lesdiclz recteur, maistres et princi- Que Herodote fit marturer. Adoncques fu Egee indigné et le com-
paux ne pourroient respondre des escol- (Vie de S. Marie, ap. A. Duchesne, Annot. sur A. manda estre crucifies, et conmanda aux
liers martinetz. (Pièce de 1557, ap. Feli- Chartier, p. 448.) martireurs qu'il fust estandus de travers
bien, Hist. de Paris, IV, 772b.) Et le jour qu'il fut martiryé.
en la croix. (Miroir historial, Maz. 557,
f° 236 ra.)
Il y a encore des escoliers qui demeu- (Comm. le Roi Sounain fu mort, ms. Avranches
rent en ville hors les collèges, qui vont 1682.) Ces martireurs devisoient la proie en-
ouir les leçons d'uns et autres regens selon treulx. (Légende dorée, Maz. 1333, fo 244d.)
En XII. lieux martiree fut sa char.
que l'opinion leur en prend, ou aux (EUST.DESCH.,ŒUV., II, 346, A. T.) MARTIRIEMENT, s. m., martyre :
maistres qui les gouvernent; les jeunes
appelez martinets par nous et les autres Ne sçay plus que dire, Car il en ont premiers le martiriement.
galoches. (PASQ., Rech., liv. IX, p. 792.) Car certes assez me martire
Le dueil que j'ay.
(Helias, Richel. 12558, f 6c.)
MARTIOBARBUL, S. m., syn. de plom- (Mir. N. D., xv, 1037, A. T.) MARTIRIER, - iier, - iyer, martyr.,
mee : Dame, dame, trop se meffist martierier, mertirier,
marturier, merturier,
Le quatriesme ordre est construict et Le chetif qui le martira. matyrier, martrier, martreier, verbe.
faict des porteurs d'escus très expediens, (Ib., I, 3, 1090.) :
de sagittaires plus jeunes, et de ceulx qui Car incontinent les faisoient — Act., martyriser
avecques broches de fer, et verduns, ou Mourir, fraper, et martyrer. Et puis furent sacrefiez
martiobarbulz (qu'ilz nomment plombees) (MARTIAL,Vig. de Charl. VII, A v°, éd. 1493.) Et por l'amor Deu merturiez.
combatent asprement, lesquelz s'appel- (WACE, Conception, Brit. Mus. Add. 1560G,
loient legiere armeure. (Flave Vegece, III, Ma femme qui me martyre. (U 45a.)
14.) (Fare. de Georg. le Veau, Ane. Th. fr., l, 385.)
Et puis furent sacreflé
Il fanlt bien dire Por amour Dieu et martreii.
MARTIRE, S. m., ravage : Que le regret qui vous martyre (ID., ij., p. 20, Mancel et Trébutien.)
Despais qu'il entrent en lonr guerre Soit nn grand cas.
A marlire metent la terre. (CL. MAR., Coll. d'Erasme, Virgo •J.voyiu.oq, Pous, ki tant fu de grosse alaine
(Rom. de Thebes. Richel. 60, f 13d.) éd. s. d., c. II.) Et tant de sains marliria,
As plus fors puis s'aparia
Lors se fiert entr'eus et commence a 0 chers amis, j'en ay ven martyrer Et soutint le foi cresliaine.
feire tel martire de gent et tel ocision, Tant que pitié m'en mettoit en esmoy. (RENCLUSDE MOILIEIS, Miserere, CCXXXV, 9,
que li moncel en gisent si grant et si haut (ID., Enfer, p. 57, éd. 1556.) Van llamel.)
come de jons parmi les chans. (Artur, Celai qui peut en feu chaud martyrer Ki le fera pendre ou noier
Richel. 337, f° 25b.) Cent mille esprits, ou les en retirer. On le fera martyriier.
(ID., ib., p. 60.) (Wistasse le Moine, 1677, Michel.)
A l'espee le detranchoit (l'escu),
Si fait tel noise et tel martire. Assez et trop ton bel œil me martyre. Qui se laissierent pour Dieu martiriier.
Qui l'oist, il pooist bien dire:
Ce sont .c. et mile deable.
Sans te mocquer de mon mal soucieux.
(RONS., Amours, l, 39, Bibl. elz.)
(ADENET,Enfance Ogier, Ars. 3142, f 119 v°.)
De vilain et cruel marlire
(De Berangier, Itichel. 19152, f° 54d.) Ce travail importun m'a longtemps martyré, Vo corps martiriger feroie.
Je ne sçay homme qui puist dire, Mais en fin, grâce aux Dieux, je m'en suis retiré. (De l'Emper. Constant, 420, Romania, VI, 167.)
S'il n'avoit fait trestous les fais, (THEOPH.,Elégie à une dame, Bibl. elz.)
Les damaiges ne les martire Le desir est une flamme Assez en i ot morz des autres dont nos
Ne le meschief que la fut fait. Qui ne nous faict que martirer. devons croire que Nostres Sires meist les
(Guerre de Metz, st. 225a, E. de Boateiller.) (LARIV., le Laquais, II, 2, Bibl. elz.) ames en bon repos, quar il furent iluec
martirié por son servise. (G. DB TYR,
MARTIREMENT, martyr., s. m., mar- Quand je suis amoureux, XVI, 16, P. Paris.)
tyre : J'en passe incontinent l'envie,
Sans marlirer long-temps ma vie Bien sachies ke teil homme ensi mar-
E vuteint en tute guise De passions et de langueurs. tries aferroit a restoreir plus ke le mort
Ke icel seint martirement (GREVIN,les Esbahis, III, 2, Bibl. elz.) d'un homme. (1282, Reg. aux bans, Arch.
Ne fust pas murdri entre gent, S.-Omer AB XVIII, 16, n° 789.) Var., mar-
E penserent k'el non de Dé Un autre les eust voulu mettre en la tiriet.
Serreit uncore revelé gehenne,martirer,examineret interroguer.
A cens ki vendreint après.
(A. LE MAÇON,Decameron, troisiesme journ., Martirizo, martirier. (Gloss. l. fr., ms.
(CHARDRY, Set dormans, 772, Koch.) nouv. deuxiesme, Dillaye, 11,66.) Montp. H 110, f° 173 v°.)
Que il avoit faiz matyrier. (Chron. de
Le martirement des martirs. (VitaPatr — Neutr., souffrir le martyre : S.-Den., ms. Ste-Gen., 18b.) f
ms. Chartres 371, f° 131 ro.) Je soupire Henry le jeune, roy d'Angleterre, fils au
Célébrons a joie le martirement de l'a- Et martire grant roy Henry sous cui saint Thomas
postre. (Miroir historiat, Maz. 557, Tous les jours. de Cantorbie /M martirié. (Gr. Cron. de
( Mur. de la croix Faubin, Richel. 904, f° 278 v°.)
f° 238 r°.) Fr., Phelip. Aug., i, 19, P. Paris.)
Il estoit en l'eglise des freres a Florence Infin. pris subst., martyre: En ceste cité furent marliries saint
devant une table en laquelle le marlyre- Par martyrer apres sa vie fina, Vincent et saint Valerien. (lb., iv, 13.)
ment de S. Pierre estoit paint. (Légende Car Adrian a mort le condamna. Tu te lesseroies avant touz les membres
dorée, Maz. 1333, fo 112b.) (GRINGORE,l'Espoir de Paix, I, 173, Bibl. elz.) trenchier et martyrier. (Enseig. de S.

Carnage : — Martiré, part. passé, martyrisé, qui Louis, ms. du xive s., ayant appartenu à
Ch. V, f° 113 v°.)
Avant qe furent mors oscierunt plus de cent : souffre le martyre : Il fist martirier ces II. gloriouz apostres.
Des Sarazins firent mult martirement.
(Du bon William Longespee, ap. Jub., Nouv.
Mais que fera la mere martiree, ( Vie de St Denis, Brit. Mus. Add. 15606,
Sinon courir la ou elle est tiree 1'0 135d.)
Rec., II, 346.) D'amours d'enfans.
(CL. MAB., Met. d'Ov., 1. II, p. 72, éd. 1596.) Li cors remest iqui ou il fut marturiez.
MARTIRBR,
verbe.
- lyrer, - tyrier, - turer, L'ouvrage qu'il ha fait a mon cœur martiré.
(Vie saint Jorge, Richel. 423, f° 93-.)
(PoiiT. DE TYARD,Œuv. poet., p. 12, éd. 1573.) Furen tout martieriet et mis a dure fin.
— Act., martyriser : Pour contempler ton roy dolent et martyré. (B. de Seb., xiv, 39i, Bocca.)
E Normant od les haches les tuent e martirent. (FRANÇOISDE BILLEFOREST,Sonnet sur la mort 0 belle dame, ta sainte norrHure
(WACE,Rou, 2' p., 942, Andresen.) d'Elisabeth de France, reine d'Espagne, dans Que tu veiz as juifs mertirier.
Du corps de moy je ne tiens compte, le Tombeau de tres haulte. princesse Madame (Les .xv. joes N.-D., ms. Troyes.)
Que marlirer fais a grand honte.
Elisabeth de France, Paris, Robert Estienne,
(Myst. de madame Ste Marguerite, 1569, in-4°.) Et veirent bien que li rois faisoit ses
ap. Joly, Vie gens navrer et martiriier sans raison.
de Ste Marguer., p. 152.)
MARTIREUR, s. m., bourreau : (FROISS., Chron., II, 130, Luce.)
Eulx mis a genoux recevoient souffrable- Et grans piaus marterinnes et hermins peliçons Nostre presente ordenance soit enregis-
ment a cuer joieux les gleves des marti- (Aye d'Avign., 2687, A. P.* tree a perpetuelle memoire ou marteloge
rians. (Légende dorée, Maz. 1333, f° 245a.) de pièce
la ditte Sainte Chapelle. (1325, Arch. J.1
MARTRINE, - terine, martine, s. f., I, 6, ap. Duc., Martilagium.)
— Réfl., se tourmenter, s'angoisser : martre, peau de martre : Lequel anniversaire sera registré a per-
Ne vous vueilles tellement troubler ne Covertoirs de marterines. petuel memoire en noz morthologes de
martirier en ce dueil faisant. (Girart de (Alhis, Richel. 375, f 137d.) nostre dicte eglise. (1335, Arch. JJ 69,
Rossillon, ms. de Beaune, éd. L. de Mon- f° 127 rO.)
tille, p. 342.) La veist tant bon garniment,
De rices pâlies, de cendaus, Comment elles doivent faire cascun an au
— Martirié, part. passé et s. m., martyr : A or, a pieres, a esmaus, jour qu'il est contenut et escript en leur
Et tant martrines et ermins, marlreloge, .II. anniversaires pour les
Aussy sont saincts les maries,
Car ils sent vrays martiries. Et vair et gris et sebelins. ames de ma dame la contesse Beautrix et
(Parton., 10790, Crapelet.) M. le conte Hue de Bloys. (1344, Car lui. de
(J. LE FEVRE,Malheolus, III, 2033, Tricotel.)
Piaus de lubernes, piaus de martrines, f
Guise, Richel. 1. 17777, 248 vo.)
MARTIRIIER, VOir MARTIRIER. piaus de genetes. (E. BOIL., Liv. des mest., Au matrologe de nostre dicte eglise. (Ib.,
2* p., xxx, 11, Lespinasse et Bonnardot.) fo 288 ro.)
MARTI RION, s. m., martyre, massacre : Piaus de marterines. (De Tonlieu de toute Pour reloyer le matreloge du cuer.
Or en disson le voir et qu'en martirion maniere, Richel. 20048, f° H74.) (Compt. de S.-Amé, 1354-55, Arch. Nord.)
Karles est desconfit, se nos ne li aidon. Au mathrologe de la dite eglise. (1364,
(Maug. d'Aigr., Richel. 766, f° 38 v°.) Hec martrix, martrine. (Gloss. de Glas-
gow, P. Meyer.) Arch. S 72, pièce no 2.)
MARTIRISATION,s. f., martyre : Peaus de martines. (Cout. de la vie. de Que par le dit don faisent les diz doyan
Martirisationd'ung evesque. (Très. de la l'eau, xi, E. de Beaurepaire.) etchapictre doivent faire chanter et celebrer
cathédr. de Bourges, Mém. des Antiq., en la dite eglise pour le dit monseigneur
p. 214.) MARTRO, s. f., la Toussaint, fête an- ce que pour icelluy monseigneur de est
ciennement consacrée aux martyrs : contenu de faire ou martelloge la dite
eglise. (Ch.de 1357, Arch. Loiret, Ste-Croix,
MARTOIRE, s. m., cercueil : De Martro jusqu'à careme prenant, Mesnilgirault, D. V.)
Le treillis du sainct lieu, la ou estoit le douze tours ; et de careme prenant jus-
martoire du sainct. (GENTIAN HERVET, ques a la Toussaint apres venant huit Le martiloge contient en brief les festes
l'rad. de la cité de Dieu avec les Commen- tours. (1411, Ord., ix, 109.) des sains. (J. GOULAIN,Ration., Richel. 437,
taires de Vivès, II, 353, éd. 1579.) f° 216 v°.)
Il semble qu'il (St Augustin) ait mis
MARTROI, - troy, - trei, - tray, s. m., Par ledit son frere estoit fait et ordonné
martoire pour le lieu la ou il est mis, ou la torture : iceux obit estre intituliez au dit Hostel Dieu
ou le martyr est honoré. (ID., ib., II, 344.) Martray, martirizatus. (Gloss. fr.-lat., en martologe. (Pièce de 1362, ap. De Pon-
Richel. 1. 7684.) taumont, Hist. de la ville de Carentan,
MARTOLOGE, voir MARTROLOGE. p. 191, éd. 1863.)
— Place où l'on torture, place publique Donation de 45 s. p. de rente par honorable
MARTRAY, voir MARTROI. en général : homme et discret messire Jacques de Ca-
t. MARTRE, marte, s., jeu d'osselets : Se aucun a vendu ou martroi dix muis gny. Sera enregistré des maintenant au
marteloge dudit hospital. (1377, Arch. hos-
de segle. (Liv. dejost. et de plet, IV, 23, § 1,
La jouoyt, au flux, .au [x] martres, au pin- RapettU pit. de Paris, II, 38, Bordier.)
gus. (RAB., Garg., ch. XXII, éd. 1542.) Ou martroy de Sainte Croix d'Orliens. Oudit matrologe feront enregistrer ceste
Il est temps de laisser tes jeux et ta simplesse, (Ch. de 1335, Arch. Loiret, Ste-Croix, S.- derreniere ordenance. (1379, Arch. S 64,
Martes, chevaux de bois, ce qui sied en jeunesse Pierre-en-Senteléc.) pièce 2.)
Ne sied quand on est grand. Item un vies matrologe. (1386, Invent.
(RONS.,Œuv., p. 894, éd. 1623.) Et a ce que chascun soit acertené dudiz
pris de pain, se fera cry publique es halles, de S.-Amé, p. 23, Arch. Nord.)
Cf. MARTEL. en la grefve, et au martray en la Juifrie. Et aussi ou matrologe de l'église S.
: (Ord. de 1439, ap. Duc., Martreium.) Germain (l'Auxerrois) sera enregistré le
2. MARTRE, S. m., martyr jour du trespassement dudit feu M. Guil-
Il fut enterreiz en l'oratoire del bieneu- Il est bruit qu'on dresse une armée.
Hier j'en sent y quelque fnmee laume. (1389, Arch. JJ 138, pièce 285.)
rous Laurent lo martre. (Dial. S. Greg., Me pourmenant par le martroy. Que les noms de me dit seigneur et de
p. 24, Foerster.) (J.-A. DE BAIF, le Brave, l, l, éd. 1573.) me dite fille soyent escrips au marteloge de
Tote li Triniteiz at semeit en nostre terre, ladite eglise. (Charte de 1398, Grenier 305,
li engle i ont semeil, et li apostle, semeit —
Péage dû au roi et à l'évêque pour le n° 5, Richel.)
i ont assi li martre, et li confessor, et li transport par terre du blé amené à Or- Matrologue, ou matrologe est dit en latin
virgines. (S. BERN., Serm., Richel. 24768, léans, et dont sont exempts les affiliés anx matrologium, et est composé de deux dic-
f° 108 r°.) tions grecques qui sont matros et logos,
oences, les privilégiés et ceux qui mettent
Soit donques sainz Estevenes martres. leur grain en magasin : et vault autant a dire matros comme ma-
(ID., ib., p. 543, Ler. de Lincy.) teria, et logos comme sermo. Quasi liber
Le martrei est la coustume dou blé qui in quo fit sermo de pluribus materiis,
De ce dist bien li prophetes en la vjoiz vient par terre, et doit la charete .1. d. dont
des martres : Tu nos as abaissiet el liu comme ung livre qui parle ou fait mention
li evesques a la moitié. Se aucuns amoine de plusieurs matieres. (Matrol. de S.-
d'affliction. (Job, Ler. de Lincy, p. 458.) por mestre en grenier il n'en doit noient. Germ. l'Aux., Arch. LL 728, te 9 v°.)
(1236, Rentes d'Orliens, to 2 ro, Arch.
MARTREI, voir MARTROI. Loiret.) Martologe ou les enfans lisent a prime.
(26 août i468, Invent. des poilles, vestem.,
MARTREIER, voir MARTIRIER. Il y a une place du Martroy, à Orléans, à ornemens, etc., 143, St-Urbain,Arch. Aube. )
voir MARTROLOGE. Pontoise, à Pithiviers, du Martray, à Saint-
MARTRELOUEJ Il est decent et louable derecueillir par
Brieuc ; à Lausanne, la rue Martheray. escript et tourner en vraie congruité de sens
MARTRIER, VOir MARTIRIER. Noms de personnes, du Martroy, Mar- et de langaige les merveilleux faicts et
admirables histoires qui s'y tissent inces-
MARTRIN, terin, adj., de martre
- : theray, Dumartheray., samment, afin que ceux qui les perpetrent
Et de beles pennes martrines. MARTROLOGE, - logue, martrei, martol., soient registres au matrologe d'honneur.
(Floire et Blanceflor, 1° vers., 938, du Mérit.) martel., martell., martil., matrot., mathrol., (J. MOLINET, Chron., autre prol., Buchon.)
Et orilliers et martrin covertor matrel., materl., morthologe,s. m., marty- Ceulx qui estoient establiz prefeetz et
Point a oisiax, a bettes et a flors. scribes escripvoient en leurs tablettes et
(Mort Aymeri de Norb., 144, A. T rologe, liste ou catalogue des saints et materlogues leurs noms et les tribuz qu'ilz
martyrs ; nécrologe ; chartrier, registre en offroient. (MOUCHARD, Chron. de Brel.,
Kt mist de sor son chief .I. chapel marteria. général : te 86b, éd. 1532.)
(Prise de Jer., Richel. 1374, f° 82c.)
Selon le martilogue nostre redempteur Mais sa grant biauté marvit, Molt me mervoil se del sen ne mervot.
nasquit la nonante troisime olimpiade Quant a grant duel lur vertit. (Chans. de croisade, ms. Berne 389, f° 58 r°.)
oultre la centisme. (FOSSETIER, Cron. Morg., (Vie du pape Grég., p. 4, Luzarcbe.)
ms. Brux., II, (043 ro.) — Réfl., dans le même sens:
Certaine chartre estant an matrologe ou — Marvi est quelquefois une espèce Diex, dit Joseph, peres de gloire,
chartrier de la ville. (BOURGUEVILLE, Bech. d'exclamation de douleur, à peu près Qui pourra famé james croire ?
(le la Neustrie, II, 7, éd. 1588.)
comme hélas : A poy que je ne me mervoy,
Ceste est grosse. bien le voy ;
S'est dit encore au XVIIIe s. : Certes, moult me doy doloir Hé my, qui a basti tel plet,
De mon tres loyal ami, Cilz affaires point ne me plest.
Martrologue, s. ni. pr. Nom qu'on donne, Quant il le convient manoir (Hist. des .m. Maries, fO 74, ap. Ste-Pal.)
dans quelques provinces, à un registre, Longuement en sus de mi.
sur lequel on a soin d'écrire tout ce qui J'en di et dirai : Marvi! s'est aussi employé activ.
concerne une ville, une compagnie, une — Marvoier
communauté. (PRÉVOST, Manuel Lexiq.)
Comcelle qui n'aray joie pour dire égarer :
la mais tant que le revoie.
(AGNESDE NAV., Bail., p. 23, Tarbé.) Et li justes souvent desvoie,
1. MARTROUERE, S. f., piège à prendre Se com dyables le marvoie
les martres : Excepté au dernier exemple, on pour- Et empire.
Nous les aurons comme souris rait partout lire en deux mots mar vi, (Melam. d'Ov., p. 125, Tarbé )
Attrapez en la ratouere, comme à plusieurs phrases analogues — Marvoié, part.
passé et ad j., égaré,
Ou comme chaz en la martrouere. qu'offre l'article MAR.
(G. DE S. ANDRÉ,Hist. de Jean IV, Lobin., fou ; hors du bon sens, de la voie, du
H, 701.) MARVOIER, - oyer, - oiier, - ier, mer., chemin:
2. MARTROUERE, s. f., cercueil : mal., verbe. Car se conduis n'est envoiies
Ki a sauveté le convoit,
Ils apperceurent sur deux traiteaux de dans une mauvaise
table, une martrovere couverte d'une — Neutr., entrer Ne fanrra k'il ne redesvoit
voie, prendre une mauvaise direction, Se il par soi soul estrivoit
touaille, une chandelle allumee sur Je s'égarer dans ses paroles ou dans sa con- A Sathan, ki est marvoiies.
bout, vrayes marques d'un corps mort, (RENCLUSDE MOILIENS,Miserere, CLXXXIV,
5,
prest a porter en terre. (Du FAIL, Cont. duite, tourner à mal, perdre le sens; Van Hamel.)
d'Eutrap., xvi, éd. 1598.) extravaguer, devenir fou : Hastes vous tost du dire, ja seroi marvoié,
Cf. MARTOIRE. Plus de .XL. en sont saillis en pies Tuit mi faillent li membre, ne puis ester en pié.
Des licbeors qui en furent molt lies. (Quatre fils Aymon, ms. Montp. H 247, f" 194a.)
MARTSCHIP, marschip, s. m., bateau Voit le la dame, si cuida marvoier. Dervee et marvoiee.
marchand : (R. de Cambrai, 6251, A. T.) (G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f° 88".)
Marschip. (Us et anc. coust. de la conté de Voit le li rois, a poi qu'il n'en marvie. Tres deus pere, pour Diu merchi,
Guysnes.) (RAIMB., Ogier, 5296, Barrois.) Hui a un an que je fui chi,
Les droits et devoirs du martschip. Tel duel a et tel honte, par po que ne marvie. Si marvoiies et si derves,
(1587, Arch. mun. Bourbourg, AA 2.) (J BOD., Sax., CXLV,Michel.) Tres dons pere, que vous sa ves ;
Si vous contai tous mes pecbies
Qui tel duel fet, pou ne marvoie.
MARTUGAKLE, s. f., sorte de danse : (Perceval, ms. Montp. H. 249, f° 255b.) A mout prant ire et courechies.
(Du Chevalier au Barisel, 871, ap. Méon, Fabl. et
La volte et martugalle de Provence. S'amie entent li cuens, vers li s'avoie, Cont., 1, 237.)
(Du FAIL, Cont d'Eutrap., XIX, éd. 1598.) Sa dolor voit, a pou qu'il ne marvoie.
(AUDEFROY, Bele Emmelos, P. Paris. Romancero, Acôté de marvoié on rencontre quelques
MARTURER, voir MARTIRER. p. 30.) exemples de malvoié, soit qu'il y faille
MARTURIER, voir MARTIRIER. N'est mervelle se ge marrie voir un mot différent formé avec mal au
Qui vos racont ici ma honte. lieu de mar, soit qu'il y ait un simple
MARUBRE, voir MARRUGE. (G. de Dole, Vat. Chr. 1 725, f° 95b.)
changement phonétique de r en l :
MARUGLEI, voir MARREGLIER. Otroi d'amours ne puet tant faire rire, Une si grant maladie
Coum escondjs puet faire marvoiier. Li prit er soir dedenz sa teste.,
MARUJE, voir MARRUGE. (FERRI, Chans., à Bretel, Vat. Chr. 1490, Car il fu trestot malvoiez :
f° 171a.) Dieu merci, or est ravoiez,
MARUMYE, S. f. ? Toute pasmee enportent Blancheflour sa maisnie, Mais encore lui duelt li chies.
Marumye et succre candis, (xv* s., Lille, Et Pepins a tel duei k'a pou qu'il ne marvie. (Des tii. Avuyles de Compeigne, Richel. 1593,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (Bette, 2179, Scheler.) f° 106 rO.)
Cf. MOMYS. Dont li rois ot tel doel, près ne va marvoint. Quant la dame l'oy si ru toute esbahie,
(Baud. de Seb., v, 261, Bocca.) Impr., marnoiant. A le terre chei eosi comme malvoie.
MARVAILLIER, voir MERVEILLIER. S'elle moert chi endroit, moi verres marvoier. f
(Charles le Chauve, Richel. 24372, 22h.)
(Ib., vin, 734.) Impr., marnoier.
MARVAUMENT,voir MERVAUMENT. MAHXALLE, voir MARSAILLE.
Charles li rois de France, si com vous ces dire,
MARVEOIR, v. a., voir pour son mal- Se fait tout marvoier de grant corroux et d'ire. MARY, voir MARRIS.
heur : (Gir. de Ross., 1319, Mignard.)
MARZACHE,voir MARSESCHE.
Nos marveismes lor outrage (des vents orageux). Ne oncques Gilion ne sceut venir a
De çou dont il fout Jor deduit temps que par les Auffricquans Hertan ne MARZELE, voir MARGELLE.
Serosmes nos mort et destruit ? feust mené aux tentes, dont Gilion eut si
(Du roi Guillaum., ap Michel, Chron. angl.-norm., grant dueil que pou s'en falloit qu'il ne
MARZESSE, voir MARSESCHE.
III, 132.) marvoiast. (Hist. de Gilion de Trasignyes, MARZOCQ, s. m., lion :
Chanson, di Ii que marvi assemblee p. 189, Wolf.) Impr., morvoiast. Il fist abbatre a Pise le marzocq
Tant de biautes comme elle me monstra. Quant ilz virent que par ung seul homme Et print leur rocq Sarsanne en moins d'un ~chicq.
(BLOND.DENEELLE,Chans., XXVI,Tarbé.) eulx dix estoient desconfis, et les autres (Poés. fr. de G. Alione, Voy. et conq. de Ch. VIII,
Deus ! tant marvi son tres simple vis cler, qui devant la porte estoient, cuiderent tous Brunet.)
Qu'ensi m'occit mon fin cuer et mehaigne. marvoyer, sans plus attendre leurvindrent
(GASSEBRULÉ,Chans., ap. Tarbé, les Chansonn. a secours, plus d'ung traiet d'arc s'eslon- 1. MAS, voir MAIS.
de Champagne aux XIIe et XIIIe 8., p. 48.) gerent de leur porte pour venir enclorre
Gérard. (Gérard de Nevers, II, 1, p. 6, éd. 2. MAS, voir MES.
Las ! tant marvi son cors gent ! 1727.)
Tante peiDe en ai eue ! 3. MAS, mace, S. m., semble être synon.
(ID., ib., p. 49.) Marvoier del sens, perdre la raison : de massif :

Et a ceste moictié au mas du dict aul- ou autrement. (1395, Lille, ap. La Fons,
tier sera posé semblablement les armes Il y avoit à Dijon, dit Le Duchat,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) un
de. (1500, Partition, Barb. de Lesc., Arcb. Philippe Maschefoin, maire de la ville
Finist.) MASCAUT, voir MAGAUT. en 1448 et 1449, conseiller et garde des
Ce maee fut achevé en l'an 1602. (In joiaux de Philippe le Bon, duc de Bour-
cript. du calvaire de Plougastel-Daoula .)- MASCEL, s. m., mâle : gogne.
Simulier et mascel simul bibent. (De
MASAAMER, voir MESAESMER. Morbis mulierum, ms. St-Pétersbourg, ap. MASCHEFRAIN, mache., adj. et s. in.,
Ste-Pal., éd. Favre.) qui ronge le frein, insulte équivalant
MASAGE, - aige, mass., maiss., mes., à
mess., s. m., tenure où l'on bâtit un loge- voir MAISCELE.
MASCELE, animal :
ment, métairie, maison : MASCELLET, voir MACHELLET.
Il me mena comme contrains
Chascun de la Par devant ces gros machefrains.
peut vendre
l'une a l'autre se commune
terren des camps, sauf MASCERER,voir MASCHURER. (GREBAN, Mist. de la Pass., 4814. G. Paris.)
la droicture au seigneur ; si est assavoir, Je m'esbahy qu'ont empensé
de le douzaine deux deniers, par si que MASCHEFAIN, maschefein, machefain, Ces gros et riches machefrains
au massaige en demeure deux journeulx. adj. et s. m., par corruption, suivant Le Qui ont tant de bien amassé,
(Mars 1229, Lett. de Gui, sire de Caumont, Duchat, pour mâche-faine, c'est-à-dire Tant pillé et tant cabassé
Ord., xv, 551.) Impr., massange. Or et argent a toutes mains
mangeur de ces glands que porte le hêtre Que tons leurs coffres en sont plains
Un maissaige ou tous les edifimens des- qui sont les plus mangeables de tous en Et si ne sont point assouvis.
sus edifiez, lequel massaige est assis. temps de famine: (J. BOUCHET, les Regnarstraversant, f° 52a, éd.
juste le chemin de nostre seigneur le 1522.)
roy. (1279. Cartul. de S.-Wandrille, J, Tuez, tuez tous ces paillars machefains,
p. 45, ap. Duc., Massa 5.) ces larrons desroubbeurs de Dieu et du Que toutes gens servant teli maschefrains
Qu'il avoient vendu en perpetuel héri- monde ! (CHASTELL., Chron., V, 261, Kerv.) Si sont vrays sotz et sans entendement.
tage a Nicholas d'Endeli unmessaige ovec Ce sont gros machefains fourrez
(Contredictz de Songecreux,
1530.)
f 121 rO. éd.
un gardin en icellui massaige. (1281, Vente Depuis le pied jusques au menton.
d'une masure, Moreau 204,
chel.)
f
242 r<', Ri- (Act. des Apost., vol. 1, f° 153d, éd. 1537.) MASCHEGRAS, machegras, qualificatif,
Cy n'entrez pas, ~maschefainspracticiens, qui aime les gras morceaux :
Une masure assise jouste le masage ad Clers, basauchiens, mangeurs du populaire. Poruin Bourgoing,aliasMaschegras,char-
hers Ricart Jordein. (Ch. de 1284, Bonne- (RAB., Gargantua, c. 54, éd. 1542.) Var., retier. (1412, Comptes de Nevers, CC 18,
mas-
nouv., Arch. S.-Inf.) chefeins. (Ed. Dolet.) fo 20 ro, Arch. mun. Nevers.)
Un masage oveques les edifices. (1293, Bourgoing Machegras. (1415, ib., CC 21,
Cart. de S.-Wandrille, J, p. 276, ap. Duc., — Nom d'un livre imaginaire dans
Rabelais : fo 33 v°.)
Massa 5.)
Tient un masage par bordage. (Jurés de Et trouva la librairie de sainct Victor MASCHEMENT,s. m., action de mâcher :
S -Ouen, f° 2 r°, Arcb. S.-Inf.) fort magnificque, mesmement d'aulcuns Maschement: m. A chawing, chewing;
Le treffons du masage auquel n'a point
livres qu'il y trouva, desquels s'ensuist le
repertoyre. le maschefain des advocatz.
champing; an eating, a gnawingwith the
d'edifice. (1308, Arch. JJ 41, Co51 r°.) teeth. (COTGR., éd. 1611.)
(RAB., Pantagruel, ch. VII, éd. 1542.)
Item nostre port du tonnelieu ou pris MASCHER, mâcher, v. a., meurtrir,
de .11. lib. par an. Item les ventes des MASCHEFEIN,voir MASCHEFAJN. froisser :
héritages ou pris de .LV. lib. par au rete-
nuz a nous les fiez se aucuns y en avoit. MASCHEFER,mâchefer, s. m., fanfaron : L'un (des chevaux) est las, l'autre son
harnois le mâche. (Le Jouvencel, p. 202,
Item le bac ou pris de .XXII. lib. par an. Ces bravaches et mâchefers. (Hist. macar.
Item le messaige ou pris de vinc lib. par de Merlin Coccaïe, 11, 317, éd. 1606.) ap. Ste-Pal.)
f
an. (1317, Arch. JJ 54, 42 ro.) Fendeurs de nazeaux, et mâchefers. Mascher le lin ou le chanvre, magullar.
Le masage ovec les edefices et les ar- faisans friser leurs epees l'une contre (C. OUDIN, 1660.)
bres. (1318, Arcb. JJ 56, f° 157 r°.) l'autre. (Ib., I, 86.)
— Fig. :
Deux solz de rente sus un masoge jouste MASCHEFOIN, maclte., adj. et s. L'aise nous masche. (MONT., Ess., 11,20,
le masage qui fu Ricart de Beaumont. m.,
(1327, Arch. JJ 64, fo 279 vo.) mangeur de foin, animal : p. 446, éd. 1595.)
Trois soulz tournois de rente assis sus Ces machefoins qui sont si gros. Quiconque propose seulement d'empor-
un masage en la paroisse de Radepont.
(Actes des Apost., vol. H, f36h, éd. 1537.) ter ce qui le masche, il demeure court. (ID.,
ib., III, 9, p. 119.)
(Vente, 1333, Font.-Guérard, Arch. Eure.) Pour ce vous machefoins, qui vilipendez
Duquel fié le chef mesage est assiz en et desprisez povreté, sachez que vous serez Poit., Vienne, Deux-Sèvres, Vendée,
ladicte partie de Hodenc. (Denombr. du bannis et exilez du royaume des cieulx. macher (a très bref), meurtrir, se mâcher,
baill. de Caux, Arch. P303, fo 28 ro.) (La grande Nef des fous du monde, f° 53 v°, se faire des contusions, des meurtrissures.
Le suppliant se transporta en ung ort
éd. 1499.)
Au temps passé on les (les chats four- MASCHERER, voir MASCHURER.
ou vergier qu'il avoit aupres d'un masage
ou hostel. (1449, Arch. JJ 179, pièce 311.) rez) appelloit machefoins,mais las ils n'en MASCHEUR, adj., qui sert à mâcher :
Lesquelz compaignons trouverent en maschent plus. Nous de present les nom-
mons mache-levraux, mache-perdrix, ma- Les autres (muscles) sont dits mastica-
ung pasquier ou masaige de Saint Martin che-beccasses, mache-faisans, mache-poul- toires, pour ce qu'en forme de meule de
une jument. (1469, Arch. JJ 169, pièce lets, macbe-chevreaux, mache-connils, moulin ils font tourner la maschoire
en
262.) mache-cochons. (RAB., le Cinquiesme livre, maschant les viandes, et sont appeles
: ch XIIII, éd. 1564.) mascheurs. (PARÉ, Œuv., J, 8. Malgaigne.)
MASAIRE, s. m., ellébore
Elleborus, masaire. (Gloss. de Gari., Ces maschefoins, rongeurs de pauvres gens, 1. MASCHEURE, macheure, machure,
Scheler, Lex., p. 57.) Aupres du feu fairont leur bon debroir march., s. f , contusion, meurtrissure :
De jouer, riffler, et perdre tout le temps
MASAISE, voir MESAISE. Cuydant chascun mieulz qu'eulx encore bavoir. Il n'y eut point de sang espandu, mais
(Pronost. d'Habenragel, c. VIII, Poés. fr. des
seulement macheure. (1472, Arch. JJ 197,
MASALEIR, voir MACECLIER. xv' et XVIes., VI, 29.) pièce 260.)
MASCAUER, voir MASCHURER. Les plus petis se gardent bien des groz, Pour injure reelle, ou il y a grand effu-
Surtout de cheoir en leur faulx contrepoints ; sion de sang, ou enorme machure. (Cout.
MASCARURE, s. f., masque : Car aultrement seront jusques aux os de Nivern., ch. i, art. 20, Nouv. Cout.
gén., III, 1124b.)
Defense de mommer de nuit a tout faulx Mangez, rifflez de ces gros maschefoins.
visage ou le visage couvert par mascarure (Ib., c. XIII, p. 37.) S'il y a grande effusion de sang, ou
enorme marcheure. (Cout. de Bourges, II, 2. MASCHURER, mascurer, maschourer, Lyonnais, la Suisse romande. Le bour-
13, Nouv. Cout. gén., III, 907.) machurer, macheurer, mascherer, macherer, guignon et le lorrain disent macherer, le
Il apparoit tousjours quelque meurtris- maschierer, mascarer, mascerer, verbe. morvandeau dit macheurer, le wallon,
seure et quelque mascheure en cestmesl.
en-
— Act., tacher, salir,
barbouiller, maherer, mahurer. Le patois des Ardennes
droit la de la chair. (AMYOT, Œuv.
de Plut., f° 75 r°, éd. 1574.) noircir: a la forme mascarer :
Le mestre queu l'ot fet la nuit toser, Gleude continuait a se mascarer les
— Tache : A la paele nercir et charboner, doigts et le nez avec ses meurons. (J. RI-
A circonstances pareilles, je seroy tous- Trestot le vis li ont fet mascerer CHEPIN, Miarka, la Fille d l'Ourse.)
jours tel. Ce n'est pas macheure, c'est plus- (Aleschans, 3398, Jonck., Guill. d'Or.)
tost une teinture universelle qui me tache. MASCIER, v. a., mâcher, pris fig. au
(MONT., Ess., l. III, ch. II, p. 18, éd. 1595.)
Trestout le vis li out fait mascurer.
(Ib., 3160, A. P.) sens de méditer :
Dans l'édit. in 4° de 1588, il y a : Ce n'est Ches paroles Font vraies, or les poes mascier.
pas tache, c'est plustost une teincture Son viaire qu'ot bel de carbon mascura.
(Balardde Buillon, 5865, Scheler.) (GILLONLE MUISIT,Poés., Il, 192, Kerv.)
universelle qui me noircit.
Machure (a bref), pour contusion, meur- Tousjours se vaultroit par les fanges, se MASCLE, masle, s. f., engin d'artillerie:
trissure, est encore usité dans tout le mascaroyt le nez, se chauffourroit le vi- Puis ils prirent deux mascles d'artillerie,
saige. (RAB., Gargantua, ch. xi, éd. 1542.) les attacherent au coldudit Jehan Baptiste,
Poitou. La chaudron machure la poisle. (COTGR., et iceluy jeterent a la mer. (1551, Rapp.
2. MASCHEURE, S. f., mâchoire : éd. 1611.) du procureur du roi, Arch. des Miss.,2e sér.,
V, 322.)
Les Philistiens a une mascheure d'asne —
Réfl., fig., se déshonorer : La grande piesse ou serpentine avec
furent tuez. (P. FERGET, Mirouer de la vie Pour ne se point machurer et difformer deux masles assise dans son chariot.
humaine, fo 127 vo, éd. 1482.)
avec toute sa maison de la mesme igno- (Chron. de Medicis, II, 291, Chassaing.)
MASCHIER, adj., mâchelier :
minie. (CALV., Instit., 1. I, c. VIII, éd.
1561.) MASCLER, voir MESLEB.
Dents Maschieres. (Du PINET, Pline,
XXXII, 7, éd. 1566.) —
Maschuré, part. passé, noirci, bar- MASCLERIE, voir MACECLERIE.
bouillé : voir MAÇONAGE.
MASCHIERER, voir MASCHURER. MASÇONNAIGE,
Le vis ot teint trestoz et macheré.
MASCHILLON, machillon, s. m., ce qui (Alesch., Var. du v. 3457, ap. Jonck., Guill. MASCRIER, voir MACECLIER.
est donné à mâcher, à manger : d'Or., Il., 265.)
MASCRUE, S. f., macreuse, grande
Siliqua , machillon de porc. (Gloss. de Bien sambloit Sarrasin del visage et del nés, foulque :
Conches.) Car il estoit d'une herbe noircis et mascures.
(Chans. d'Antioche, 1, v. 570, P. Paris.) Est nices cil cui menjue
MASCHOIR, adj., mâchelier : Lors veist espees nues
Sans char povre mascrue,
Dents maschoires. (JUN., Nomencl., p. 22, Pourtant qu'il puist avoir bons chapons gras.
Et clers pommiaus poi mascherez. (P. DE NESLE,à Brel., Vat. Chr. 1490, f° 149b, et
éd. 1577.) (G. GUIART,Roy. lign., llichel. 5698, f266 rO.) Vat. Chr. 1522, f° 165a.)
MASCHOT, s. m., espèce de grange sans Tantost com il le virent si noir et si
maschieré et ces dras descirrez. (Vies et MASCULINEMENT, adv., en ligne mas-
toit : mart. des beneur. virges, Maz. 568, f° 325a.) culine :
,
Sub duobus maschotis quod gallice Il essi de la chambre touz mâcherez. Descendant masculinement. (Lett. pat. de
maschos nuncupaturj sitis in introitu vo- (Vie sainte Anastasie, Richel. 988, fo 25d.) 1488-9, f° 225, Arch. Meurthe.)
cato de Rencemer, très solidi Turon. (1373,
Arcb. JJ 105, pièce 158.) La face mascuree, les mains noires. MASCULINISER (se), v. réfl., devenir
(DUQUESNE, Hist. de J. d'Avesnes, Ars.
Est donné dans le Dict. étym., de Ménage, 5208, f° 4 ro.) masculin :
(éd. 1750), sous la forme machau. Des mots féminins aulcuns se masculi-
Ensuyt le nombre et les noms des preux
et vaillans cuisiniers. Balafré. Maschouré. nisent et les aultres non. (FABRI, Rhet.,
MASCHOTER, - otter, mach., verbe. (RAB., IV, 40, éd. 1552.) 1. II, f 2 ro, éd. 1521.)
— Act., mâchiller : Ses yeux grillez et le visage tout mas-
— Masculinisant, part. prés. et adj., de
N'as tu pas veu, Bellot, machotter les brebis churé. (JEAN DE MONTLYARD,Mithologie, VI,
L'herbe demi brulee, an milieu des herbis ? 1, éd. 1605.)
nature masculine :
(R. BELLEAU,Bergerie, te jonrn.,
éd. 1585.)
f 116 v°,
L'habillement mesme de ceux qui me- Les filles masculinisantes, comme dit
noyent deuil estoit noir. Pourtant Varro Hippocrate,c'est a dire qui sont de nature
Il maschotte le mordz qui le tient arresté. forte et virile. (PARÉ, XVIII, 64, Mal-
les appelle anthracines, c'est a dire char- gaigne.)
(GAUCH.,Plais, des Champs, p. 82, éd. 1614 ) bonnez ou maschurez. (ID., Hierog. de Jan
Edentatus madere, machotter. (Trium Pierre Valerian, n, 30, éd. 1615.) MASCURER, voir MASCHURER.
ling. Dict., 1604.) Macheuré, imbrattato. (OUDIN.)
Machoter. To champ, or cbaw slowly, MASDRE, voir MADRE.
or without any great effect. (COTGR., éd. —
Masqué : 1. MASE, voir MASSE.
1611.) Les premiers qui inventerent les mas-
Neutr., frapper du bec : ques se chafouroient de lie de vin, dont 2. MASE, voir MAISE.
— est venu maschurez, qu'on dit en italien
Quand (le faucon) se paist, et s'il se mascarati. (G. BOUCHET, Serees, l, 139, MASEIC, voir MASSEIS.
gratte de l'ongle le palais jusques au sang, Roybet.)
et qu'il ne se peut paistre, cela signifie J'ay seu que les Coribantes prestres de 1. MASEL, S. m., probablement petit
chaleur audit lieu, et peril de chancre ; et la deesse Cybele avoient esté inventeurs mât :
s'il machote du bec l'un contre l'autre, des masques et mommeries,qu'ils s'embar- Quant li masel ou aucun autre ostil de
cela signifie comme le precedent. (ARTE- bouilloient le visage avec du noir, d'ou
LOQUE, Fauconnerie, fo 93 r°, ap. Ste-Pal.) est descendu ce nom maschuré, qu'on la nef est getes por escaper del peril
dit en ital. mascarati. (Du VERDIER, Di- (Digestes, ms. Montp. H 47, f° 179b.)
1. MASCHURER, mach., v. a., meurtrir: verses leçons, p. 122, éd. 1616.) 2. MASEL, s. m., fourmi :
De dueil, j'en machure ma face.
(AD. DE LAVIGNE,Moral. de l'av. et du boiteux, Machurer, inusité dans la langue de Ces maseaux, ces fourmis.
Jacob, Rec. de farces, p. 230.) Paris, est encore très employé dans la (BOUNIN,Sat. au roy, f
3b, éd. 1586.)
Rouchi, machurer, meurtrir, maltraiter. plupart des provinces, telles que la Nor- Dans le patois berrichon on dit mazé,
Cf. MASCHER et MASCHEURE. mandie, la Picardie, la Franche-Comté, le mazeau, masiau, pour fourmi au sens
propre et au sens de picotement dans les descote. (1328, Revenus des terres de l'Ar- MASQUARET, voir MASGARET.
jambes : tois, Arch. KK394, fo 50.)
Les voitures suspendues donnent des Un fief seant a Nedonchel contenant en- MASQUE, s. m., obstacle, embarras :
mdsés, c'est-à-dire des engourdissements- viron .III. quartiers de pré flotis. avec Le temps encore quelquefois
dans les mollets. (G. SAND, le Meunier .1. maset joingnant a le riviere et au pres- Admirant ta grace eternelle
d'Angibault, 1, 53.) bitere. (Denombr. du baill. d'Amiens, Arch. Chantera d'une belle voix,
P 137, f° 80 r°.) Avanson, ta gloire immortelle :
3. MASEL, s. m., dimin. de mes, maison Mais or, l'occasion n'entend
de campagne, propriété : On appelle encore mazet dans les envi- Que plus longtemps il t'entretienne,
rons d'Avignon et de Nîmes une petite Craignant perdre l'heur qu'il attend,
Plus aura or que tu argent, maison avec jardin : Ou qu'autre masque ne survienne.
Et plus cites, hors et chastiax (Ouv. DEMAGNY, Odes, l, 138, Courbet.)
Que tu viletes ne masiaus. Quand pourrai-je au mazel, rêvant à quelque ou-
(G. de Palerme, Ars. 3319, ? 98 v°.) vrage, MASQUECHIRE, Voir MAISSECHIRE.
D'un cigare au soleil livrer le blanc nuage ?
Suisse rom., maseau, grange de mon- (REBOUL,Epltre a M***, 21 juin 1849.) MASQUERIE, s. f., mascarade :
tagne. Compagnons de la masquerie, mom-
Noms propres, Mazeau (Nièvre), Des- MASGARET, masquaret, s. m., sorte de merie. (Aresta amor., p. 409, ap. Ste-
maizeaux. jeu : Pal.)
Celluy n'y a que je le saiche
4. MASEL,, adj., soumis à une redevance Bien jouer quant se tient en place MASQUEUR, S. m., homme masqué :
appelée maasse : A la romfle et a la chance,
Aux cartes et au jeu public,
La plus part vouloyent mettre ces beaux
Encor i a li cuens rentes des terres masqueurs en peine. (G. BOUCHET, Serees,
Au masgaret, aussi, au glic, 1, 135, Roybet.)
masaus k'on apelle terre des quartiers. En toutes manières de jeux.
(1289, Chambr. des compt. de Lille, Co4 ro, (Moralité des Enfans de Maintenant, Ane. Th.
ap. Duc., Massa 5.) MASQUEURE, s. f., action de se mas-
fr., III, 34.)
Amende pecuniaire, applicable a la bu- quer, masque :
5. MASEL,,voir MAISEL. La façon des villageoises Arabes et Egyp-
colique et au masquaret. (G. BOUCHET,
6. MASEL, voir MESEL. Serees, IV, 152, Roybet.) tiennes est une masqueure la plus laide de
toutes, car elles se mettent seulement
MASELAINE, voir MADELAINE. MASGNEE, voir MESNIEE. quelque toile de cotton noire ou d'autre
couleur devant les yeux, qui leur prend
MASELEMENT, voir MAISELEMENT. MASGNIE, voir MESNIEE. devant le visage en appointissant vers le
menton. (BELON, Singularitez, II, xxxv,
MASELERIE, voir MESELERIE. MASI, voir MAssr. éd. 1554.)
MASELIER, voir MACECLIER. MASICEMENT,voir MASSEICEMENT. Masquerte
Dict., 1604.)
,
masqueure. (Trium ling.
MASELIN, voir MADERIN. MASIEL, voir MAISEL.
— Fig., illusion :
MASELLER, voir MAISELER. MASIER, adj., sale :
Uns ors lieu et masier et desert. (JEAN Tout ainsi les daimons font leurs masqueures voir
1. MASEMENT, s. m., étendue, territoire, D'OUTREMEUSE, Chron., t. I, p. 454, Chron. A nostre fantaisie apte a les recevoir.
(RoNs., Hymn., l, 7, Bibl. elz.)
ressort d'une juridiction : belg.)
Nos hommes de Sauvoisy et du mase- i. MASQUIER,maskier (se), v. réfl., se
ment pourront par commun parcourt user MASIERE, voir MAISIERE.
l'un sur l'autre du droit de traire et penre noircir :
pierre et layne sans fraude. (Pactum inter MASIL, voir MAISIL. Sire, dist la pucele, ben m'en sui apensee,
abb. de Fonten. et Gaufr. de Charni, Arch. MASIS, voir MASSEIS. Tres le premier jor qui m'eustes visee,
JJ 79, pièce 59.) Que m'estoie de noir maskie et nolrciree.
MASKELIER, voir MACECLIER. (Gar. de Monglane, Richel. 24403, f° 34'.)
2. MASEMENT, voir MAISEMENT.
MASKIER, voir MASQFIER. 2. MASQUIER, s. m., homme masqué:
MASENGHIER,voir MESANGIER. Est deffendu a tous masquiers de quelque
MASKIERE, voir MASQUIERE. estat et condition qu'ilz soyent, de ne
MASENGIERE, voir MESANGIERE.
MASLART, voir MALART. porter accoustrement de masque, pourqui ayt
le
MASEOR, voir MESSEOR. servy l'an precedent, sans que
1. MASERE, voir MADRB.
MASLE, voir MASCLE. moins il y ayt desguyseure nouvelle. (MAR-
TIAL D'AUVERGNE, Ord. sur le faict des mas-
MASLEMENT,voir MESLEMENT. quez.)
2. MASERE, voir MAISIBRB.
MASNAGE, voir MESNAGE. 3. MASQUIER, s. m., tuyaux de fer-blanc
MASERIER, voir MACECLIER.
MASNAGUE, voir MESNAGE. qui conduisent dans un cuvier la bière
1. MASERIN, masserien, adj., bâtard : que la fermentation fait sortir des ton-
Ala proyer Waso, son cusin maserins. MASNEE, voir MESNIEE. neaux :
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 27499, Scheler,
MASNIE, voir MESNIEE. Vente par Waghe Boinebroque. de
Gloss. philol.) tout le droit qu'il a en tous les vaissiaux
,
Li dus masteriens. MASNIEE, voir MESNIEE. de caudiere, masquiers, ghiloires, bacquet,
(ID., ib., II, 4061.) toniaux, bacs, plattiaux, taulles, gantiers,
MASNIER, voir MESNIER. mesures et tous autres meubles servans
2. MASERIN, voir MADERIN. pour estoffement de brasserie. (9 juil-
MASOIER, voir MASUIER. let 1422, Reg. aux lettres, f° 34, Arch. mun.
MASET, s. m., dimin. de mes, sorte de Douai.)
tenure sur laquelle s'élevait en général MASONAGE, voir MAISONAGE.
Lequel hiretage avec le huisine et hos-
une maison : MASONCELLE, voir MAISONCELE. tieulx qui sont appartenans a la brasserie,
Et tient i. maset et .xvn. mencaudees est assavoir caudiere, masquiers, ghiloire,
de terre. (1290, 2* Cartul. d'Artois, Arch. MASONNER, voir MAISONER. bas gantiers, tonniaus, minettes et autres
hostieulx ont esté prisies a 319 livres. (Par-
mun. Lille.) MASOWAIGE,voir MASUAGE. tage du 22 mars 1438, Arch. mun. Douai.)
.v. quartiers d'avaine. de rente. pour Cf. MASQUIERE.
.1. maset qui siet devant le porte de Hon- MASOWIER,voir MASUIER.
MASQUIERE, maskiere, s. f., chau- MASSACREUR, s. m., espèce d'instru- sars dedens .1. jour c'on i met. (1255, Ban
: de la taille d Douai, ap. Tailliar, p. 213.)
dière : ment
Premiers li massars, quiconques le soit,
Une maskiere (pour une brasserie) et les Picque, ardoise, et grand massacreur. recheverales maletottes dou vin. (1329,
saufons. (1434, Valenciennes, ap. La Fons, (Th. fr., t. III, p. 129, ap. Ste-Pal.)
Reglement delivré au massart, Arch. de
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) : Mons.)
MASSACUMIE,s. f., verre mal cuit
Le brasseur don les retrais ne sont pas Les'jures, eschevins, massars et autres
souffisamment ghilles avec les autres bre- Prenez de la massacumie, c'est du verre
settes en le masquiere encourt amende. mal cuict, selon Dyn : en lieu duquel on officiers de la ditte ville. (1366, Ord., iv,
prend la racleure verte des vaisseaux 649.)
(xv* s., Lille, ib.)
d'outre mer. (JOUB., Gr. chir., p. 516, Conclud de targer jusques ad ce que
Un brasseur qui avoit osté ung sacq de éd. 1598.) li massars ara comptet et que on ara
grain molu hors de la masquiere apres qu'il
avoit esté mis et mesuré par les esgards, veu l'estat de le ville. (1428, 2" Reg. des
est congié de la ville. (1521, ib.)
MASSAERT, voir MASSART. Consaux de Mons, f
55 v°, Arch. de
Mons.)
Cf. MASQUIBR 3. MASSAIGE, voir MASAGE.
On cria a bretesques que qui devoit
MASQUILLIER, v. a., barbouiller : MASSANT, adj., lourd, désagréable : a la ville de dette esqueuwe, qu'il le por-
Camus estoit et noirs, malostru et massant. tassent au massart, dedans jour falant.
Vit sa barbe saoglente et le vis masquillies.
(Cuv., Bertran du Guesclin, 56, Charrière.) (Chron. des Pays-Bas de France, etc., Rec.
(Chans. d'Antioehe, t. II, 279, P. Paris.) des Chr. de Fland., t. 111, p. 214.)
La langue moderne a conservé ce mot MASSARDERIE, - drie, s. f., office de Le bailly et les massaerts ou sergents
sous la forme maquiller, pour signifier se massard, de trésorier ; se disait aussi, à ont la faculté d'executer. tous actes.
peindre le visage. Valenciennes, de l'année financière qui se qui requierent execution, lorsqu'ils en sont
divisait en deux parties inégales ; la pre- requis par les parties. (Cout. de Nieuport,
MASQUINE, s. f., figure représentant Nouv. Cout. gén.,1, 738.)
mière allant du 8 septembre au 24 fé-
une tête de lion : vrier, jour de S. Mathieu ; l'autre du
Nuls receveurs de bonnes maisons ou
: representation of a
f. The massarts pourront estre du nombre des
Masquine 24 février au 8 septembre suivant : jurez ou six du conseil. (Cout. de Binch,
lyons head, etc. upon the elbow, or knee Nouv. Cout. gén., II, 202.)
of some old fashioned garments. (COTGR., Ch'est li ordenancne de le massarderie
éd. 1611.) de Mons. (1329, Reglement délivré au mas- Noms propres, Massart, Massard.
Force houppes de fil d'or qui pendoyent
sard, Arch. de Mons.)
de petites masquines. (Entr. de Henry II d recepte que Pieres de Panthegnies a
Li 1. MASSE, mase, s. f., lingot :
Rouen, fo 17 ro.) faite en le massardrie de le ville de Va-
lenchiennes. (1347, Recette de G. de Pan- Se il a la chose desnuee ou cangiee par
MASRE, voir MADRE. thegnies, Arch. mun. Valenciennes, CC 2, son mal engien, ausint com s'il fist d'un
fo 1 r°.) hanap mase, ja soit ce qu'il mostre la
ceste
masse ne porquant il sera tenus par 137d.)
MASRIEN, voir MAIRIBN. Recepte le massart devant dit de le accion. (Digestes, ms. Montp. H 47, [0
MASSACRE, macacre, machacre, mececle, moitiet des frais dou plait de Rains que il
Une escuele d'argent ou une masse d'or
: a paiiet dou tamps de ceste massardrie.
macale, s. m., boucherie (1347, Recette de G. de Panthegnies, Arch. ou d'argent. (Ib., ro 152a.)
Macella, maçacre. (J. DE GARL., Gloss., mun. Valenciennes, CC 2, fo 6 vo.) Il avoit fait fondre grant partie de son
Scheler, Lex., p. 53.) Impr., macatres. or en poz de terre la ou l'on met vin outre
Payetoutans de cestemassardrie.(Compt.
Portant du machacre a Caen. (Pièce du de Valenc. de 1356, no 8, p. 37, Arch. mun. mer, qui tiennent bien troyslesmuys ou
XIIIe s., ap. Le Héricher, Norm. scand., Valenciennes.) quatre de vin, et fist brisier poz, et
p. 96.) les masses d'or estoient demourees a des-
Dou tans de ceste massarderie. (1362, couvert en mi un sien chastel. (JOINV.,
Une grant maison séant en le machacre. Compte de Gandrart, Arch. mun. Valen- § 141, Wailly, éd. 1874.)
(1337, Cart. Alex. de Corbie, Richel. 24144, ciennes, C 2 927, f° 14 V.)
f° 192 v°.)
Sergantde le massarderie. (Ib., ro 15'.) — Massif :
— Action d'abattre les animaux et par Auront aussy iceulx archers de la ville Les suppliants monterent sur la masse
extension les hommes : et massardrie de Mortagne le jour de la du pont du Chastel de la Bruyere. (1450,
Arch. JJ 186, pièce 49.)
Le duc S. ancontre qui vait par la rocbere, feste Dieu que l'on dict le jour du St Sa-
crement pour eulx trouver en ordre a la
— Infortune :
De la jent fait mececle que Deus vuele despere.
(Simon de Pouille, Richel. 368, 1° 150d.) procession, huit lots de vin. (1560, Charlre
des archers de la ville de Mortagne, ms. Quant ensi l'oy langagier,
Sor les helraes lusant ferons charpenterie, Valenciennes 249, p. 246.) En corage me radouci
Je i ferai macale, moult sai de boicherie. Et li di : Je suis ores ci,
(Ib., f i r°.) Toutes communautez de ville ou village
ne pourront bailler a cens ou louage les En Avignon endure masse.
Il ne voloit que plus eust biens d'icelles, n'estans a massardries or- (FROISS., Poés., Richel. 830, fO 426.)
De compaignons a che machacre, dinaires, sinon par consentement en géné-
Fors que .11. clers et i. diacre. ral de tous les manans de ladite commu- —
Parler d masse, parler à coups de
(Mir. de S. Eloi, p. 96, Peigné.) nauté. (Chart. de Hain., XLVIII, Nouv. poings, dans une querelle qui s'engage et
Au costé et derriere de laquelle bou-
cherie est une longue rue peu hantee sinon
Cout. gén., II, 81.) s'envenime :
des bouchers qui s'y tiennent, et y font La dessus me hausse lou nas du pung.
MASSARDIE, s. f., office de massart, de La fut grand lou respect de ma maistresse,
leurs machacres de bestes, dont le sang trésorier : de la
et immundices qui en sortent vont tomber qui se mit entre dux, et le boyage parte
Ce sunt li coust et les manaies que li guerre a empesché que nous n'ayons
au plus grand cours de ceste riviere d'Ou- me fasche fort, abec
don vers les prairies pour la commodité vile a paiet puis le jour St Andriu l'an a masse, encore qu'ilD'AUBIGNÉ, Foeneste,
de ceux du mestier, comme aussi il y a MCC .IIIxx. et .vu. ou temps de la massar- un latiniste. (AGR. de Caussade.)
plusieurs belles et claires fontaines bien a die Henri Creste. (Recueil de pièces sur les p. 507, éd. Réaumeet
propos pour la tenir nette, et les viandes droits, privilèges et histoire de Valenciennes,
apres leurs machacres. (BOUGUEVILLE, Rech. ms. Valenciennes 535, 1'0 51 vo.) 2. MASSE, voir MAISE.
de la Neuslrie, II, 15, éd. 1588.)
Norm., machacre, boucherie. Un gigot MASSARDRIE, voir MASSARDERIE. MASSECRIER, voir MACECLIER.
de machacre.
MASSART, massaert, s. m., trésorier, MASSEICEMENT , masicement, adv.,
Une rue de Rouen consacrée aux bou- dans les Flandres : massivement :
chers portait le nom de rue Massacre ou Ke tout cil et toutes celes qui doivent Uuec fu commencie l'uevre masicement.
Machacre. leur tailles l'aient paié et fait gret a mas- (Roum. d'Alix., f° 84a, Michelanl.)
MASSEIS, -ssis, - sis, - cis, - ssich, - seic, En re bone gent, ne repondre, MASSICAUT, s. m., péage levé sur les
mars., adj., massif, solide, ferme : Ains les doit volentiers despondre vins :
Des meillors et des plus massis
Volent saietes et grans quarrians massis. Quant il voit qu'il sont bien assis Aucuns droits ou impositions, sinon en
(Gar. le Loh., 2e chans., xxx, P. Paris.) vertu d'édits bien et dûment vérifiés, même
Et que chascans volentiers rot.
Clavains, broines forsz e massices. (Du Prestre et des .II. ribaus, Richel. 837, de continuer la levée des prétendus droits
(BEY., D. de Norm., Il, 375, Michel.) f° 235 rO.) de quinze sols pour pipe de vin, celui de
« massicaut » et d'entrée de France de
Quar del fin or d'Arabe qui çaiens est batus,
Poroit on masis faire .LXm.escus. — S. m., construction massive : 1644. (Arrêt de mars 1652, ap. Mantellier,
March. fréq., III, 41.)
(Roum. d'Alix., f° 44a, Michelant.) Et quant au cloquier dudit beffroi, il sera
Maintenant commance a fors trere sur les murs et massich dudit beffroi et se MASSICH, voir MASSEIS.
Deux courones de son trésor,
arraseront les solles sur le massich de la
machonnerie. (1396,Délibérationsdes Eche- MASSICOTERIE, voir MACHICOTERIE.
Totes marsises de fin or. vins de Péronne relatives d 'la construction
(CHREST.,Erec et En., Richel. 375, f° 28c.) du Beffroi, publ. dans les Pièces et Docu- 1. MASSIER, maissier, s. m., sergent à
La porte est pesanz et lee ments relatifs au Siège de Péronne, par masse :
Sanz fust de cuivre tresgitee, Techener, 1864, p. 79.)
De cuivre est toute marsice Nicole le maissier. (1373, Reven. de l'hosp.
Parmi la roche coloice .VII. piez de massich. (1416, Béthune, de S.-J. de Jér., Arch. S 5543, fo 16 ro.)
Par engin monte jusqu'au chief, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Faire mettre en possession de la chose
La roche fait trembler ou siet. Bourg., Yonne, Vassy-sous-Pisy, mas- evincee par le sergent de messieurs, ou
(Florimont, Richel. 353, f° 36a.) seuche, lourd, massif. par le massier de ceste ville. (Cout. de
Lors broiche le chevaul d[es] esperons marsis, Bruges, Nouv. Cout. gén., t. I, p. 582.)
Et trespase les terres, les vauz et les larriz. MASSELE, voir MAISCELE.
(Floovant, 1726, A. P.) 2. MASSIER, voir MESSIER.
MASSELETE, voir MAISCELETE.
La dame li donne un anel, MASSINIER, s. m., massier :
D'or maseic. MASSELLER, voir MACHELER. Le mayeur d'Abbeville parcourait les
(Sept Sages, 4376, Keller.) rues a cheval, précédé de ses « massi-
MASSELLET, VOir MACHELLET. niers ». (DEVÉRITÉ, Hist. de Picardie, t. 1,
Citeiz cloze a tours macizes. pic.)
(RDTEB.,les .IX. Joies Nostre-Dame, II, 14, Jub.) MASSELOTE, voir MACELOTE. ap. Corblet, Gioss.
MASSIR, v. a., rendre massif, bourrer :
Citez close a tours masseices.
(ID., ib., Ars. 3142, f° 296d.)
MASSER, v. n., se réunir en masse :
De le gent i a tant et venu et massé, Massir. To make massive, solid, hard,
La lance ou poing, au fer trenchant massis. sound; to compact; to beat close, ramme
(Enf. Ogier, 1775, Scheler.) Que trestot li chemin en furent encombré.
(Gar. de Monglane, Stengel, Zeitschriftfür rom. hard in. (COTGR., éd. 1611.)
Y a moult de thours de 26 braches de Phil., 1882, p. 412.)
hault (Pr<KM
qui sont moult masseiches a moit- MASSIS, voir MASSEIS.
tiet. de Constant., ms. Cambrai MASSERIE, s. f., bagage : MASSIVETÉ, - ité, s. f., qualité de ce
1000.) L'usance de li Grex est quant il vont en
Nus ne doit metre oevre cruese avec la bataille de porter toute masserie necessaire qui est massif :
marsise, que ele n'est ne bone ne loiaus. avec eaux. (AIMÉ, Yst. de li Norm., n, 22, Massiveté, solidité. (R. EST., Dictionario-
(EST. BOIL., Liv. des mest., 1re p., LXXXVII, Champollion.) lum.)
Bonnardot.)
31, Lespinasse et La masserie de lo pape et de tout li soi, On ne regarde pas tant a l'espresseur et
Nuls ne doit mettre en euvre creusse et li tresor de la chappelle soe lui fu levé massivité des arbres qu'a leur longueur.
avecques la marssisse. (ID., ib., var.) de ceus de la Cité. (ID., ib., m, 37.) (Du PINET, Pline, XVIII, 31, éd. 1566.)
Espee. dure, grosse et massiche. (Ren. Trova celle cité toute arse, et toute la 1. MASSONNAGE, voir MAÇONAGE.
de Montaub., Ars. 5072, fo 120 ro.) masserie des maisons arse. (ID., ib.,
Nus ne doit mettre ouevre cruese avec IV, 30.) 2. MASSONNAGE, voir MAISONAGE.
la marcisse, quar elle n'est ne bonne ne De autre beste et de autre masserie non
loiaus. (1325, Arch. JJ 62, f° 281 v°.) est besoingne de dire. (ID., ib., VII, 31.) MASSONNE, voir MAÇONNE.
A la quatriesme quarre des dis pans de 1. MASSONNEMENT,VOirMAÇONNEMENT,
MASSERIEN, VOir MASERIN.
mur avoit
estoity massiceune grosse tour quarree quy
piedz 2. MASSONNEMENT, voir MAISONEMENT.
bien de dix de hault. MASSEROTE, voir MACELOTE.
(WAVRIN, Anchienn. Cron. d'Englet., II, voir
115, Soc. de l'H. de Fr.) MASSET, s. m., massif en maçonnerie : MASSONNEURE, MAÇONNEURE.

Ung Vallaque lui fist dire que quant En laquelle maison aura une masse de MASSONYER, VOir MAISONIER.
ladite tour fut faite il estoit esclave auz cheminee de piere a quatre feux, ou deux
Turcqz, non prisonnier : si portoit les massets chacun de deux feuz. (1570, Ros- 1. MASSUE, S. f., amas :
pierres audit ouvrage et le mortier, par- nay, ap. Mannier, Commanderies, p. 332.) On feroit grosse massue
quoy il estoit certain ycelle estre toute Nom propre, Masset. De deux cens mil choses perdue.
massiche, aussi avant que ladite montee (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 320 rO.)
estoit haulte. (ID., ib., II, 117.) MASSI, masi, adj., massif, ferme, so-
lide : — A la massue, en bloc :
Frappez grans coups et bien massis.
(Act. des Aposl., vol. l, f° 47e, éd. 1537.) Et puis que tout est muable,
Grese, u li castiel sont masi, Tristesce a un chascun rue
Tu ne le feras point massich, mais vuid Si est en Europe autresi. Qui tout fait desagreable :
et creu par dedens. (LE FEVBE D'EST., (MOUSK.,Chron., 12901, Reiff.)
Joie est de tous poins perdue.
Bible, Ex., XXVII, éd. 1530.) Fist palic et fossé masi. Or voist tout a la massue;
(ID., ih., 25928.) Rendre vueil confortement,
— Lourd, paresseux : Qui dueil fait il se partue,
Li boins quens fu martirs ensi Bon fait vivre liement.
Or y venez vous, mon Ydoine,
Qui sur le fium de Babiloine De cuer parfait, vrai et masi.
(ID., ib., 26343.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 46 rO.)
Estes situes et assis, :
2. MASSUE, maçue, s. f., houlette
MASSIA, S. f., fleur de cannelle :
Comment vendrez vous si massis ?
(E. DESCH..Poés., Richel. 840, f
535 r°.)
Le cent de massia et fleur de muscade,
Quant se vit sorprise
Sa maçue a prise.
— Important : six escus. (1594, Déclar. du roi H. IV, Feli-
bien, IV, 9b.)
(Rom. et past., Barlsch, II, 19, 19.)
Qui biaus mos set conter et dire, :
Il ne les doit pas escondire Cf. MACEIS. — Marotte de fou
Le fol se retrait toujours a sa massue et MASTICOT, s. m., mastic : Ne te soussie, tu ne le mastineras pas,
le saige aux bonnes œuvres. (Perceforest, car il a de meilleurs amis que tu n'as.
III, f° 73, éd. 1528.) Ne y mectre painture, verd de gris ou (1420, Arch. JJ 171, fo 145 v°.)
masticot. (1535, Stat. des Apoth., Reg. des
MASSUELLE, voir MAÇUELE. stat., Arch. mun. Abbeville.)
fo 12, lous jors avez vous mastiné
Les saintes gens et contredit.
MASSUETE, voir MAÇUETE. MASTIN, s. m., domestique, valet : (Mart. S. Estienne, Jub., Myst., l, 17.)
Il la donroit a un de ses mastins ~LErois frisons ferit qui sa (gent) trop mastine.
MAST, s. m., pièce de bois : (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 3903, Scheler,
De la cuisine, por ses oiseaux rostir.
Il tint le mast dont la hante est pleniere, (Gar. le Loh., 2e chans., v, P. Paiis.y Gloss. philol.)
Ne le portassent .v. paien de Bajviere.
(Aleschans, 6566, Jonck., Guill. d'Or.) Se tu ne suis gentil train, Teilement lez mastrine.
Puisque filz es de gentil homme, (ID., ib., 24816.)
MASTAU, voir MASTEL. Cil qui en orront la renomme Le chevalier estoit assez mastiné. (Percer
Tendront toi pour fil a mastin. V, f° 80a, éd. 1528.)
MASTEL, - eau, - au, s. m., sorte de (WATRIQUET, li Disde l'ortie, 237, Scheler.) Impr.,
Tant le mastina de parole qu'il fust
mesure : Martin.
apaisé. (Triomp. des .ix. Preux, p. 525, ap.
Ils doivent pour chacun masteau de sel Fils a roy et a dus et contes palasins Ste-Pal.)
une mesure de demi stier de sel. (Statuts Sont tresluis li chanoine, ne sont mie mastins.
des échevins de Maisieres-sur-Meuse, ap. (JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 33283, Scheler, Et,me le faites tant mattiner qu'il soit
Ste-Pal.) Gloss. philol.) contraint de ceder a vostre vouloir.
(AMYOT, Theag. et Car., ch. xxi, éd. 1559.)
Autres rentes d'avoines dehues de cous- Faire le mastin, prendre un air
tumes chascun an. sur les heritaiges qui — Et toi, Egypte ! a l'envi matinee,
s'ensuient,. et en ce sont comprinses les humble, servile : Maudi cent fois l'injuste destinee.
coustumes que l'an dit rnastau. (Cens de la Devant Charlon vinent en faisant le mastin. (JOD., Cleov., act. V, Bibl. elz.)
châtellenie d'Arcis-sur-Aube,f° 9, ap. Duc., (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 18170. Scheler, Choisissant de mourir genereusement
Massa 5.) Gloss. philol.) plustost que de venir entre les mains des
meschans et de se laisser mastiner contre
MASTELLE, S. f., sorte de poisson : — Fém., mastine : l'honneur de son rang, il se frappa de son
Conques et conquestes, seches et se- Chis Johans ot moulhier qui ne fut pas mastine. espee. (MONT., Ess., 1. II, c. 13, f° U6 vo,
chettes, mastelles et mastellettes. (LARIV., (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 13309, Scheler, éd.1588.)
Nuicts de Slrap., III, n, Bibl. elz.) Gloss. philol.) Quand je mastine mon laquay d'un ton
aigre et poignant, il seroit bon qu'il vint
MASTELLETTE, s. f., sorte de petit — Adj. : a me dire : Mon maistre, parlez plus doux,
poisson : Il ne feri sor hiaume de cele gent mastine je vous oys bien. (ID., ib., 1. III, c. 13,
Quand il commença a s'approcher, il se Que il ne le fandist de ci a la poitrine. f° 482 v°.)
mit a crier, comme il avoit de coustume : (Ren. de Montaub., p. 407, Michelant.)
Conques et conquestes,seches et sechettes, Au portier a trongne mastine. — Mater :
mastelles et mastellettes, car Pierre a prins (R. BELLEAU,OEuv.poet., les Cornes, t. II, fO 51 rO, Qu'un homme seul mastine cent mille
beaucoup de poisson. (LARIV., Nuicts de éd. 1578.) villes et les prive de leur liberté, qui le
Straparole, III, n, Bibl. elz.) croiroit, s'il ne faisoit que l'ouir dire, et
MASTINAILLE, mat., s. f., troupe de mâ- non le veoir ? (LA BOETIE, Servitude vo-
MASTER, v. a., garnir de mâts : tins : lontaire, Feugère.)
Nefs. hault mastees. (COURCY, Hist. de Quant un sanglier est en un fort pays, Leur fin a tousjours esté de subjuguer et
Grèce, Ars. 3689, fo 69d.) ja de tout le jour. ne vuideroit mastiner le peuple. (Sat. Men., Har. de
pour les
chiens courans, et quant on gete telle D'Aubray, p. 230, éd. 1664.)
MASTEREL, - eau, mater., matr., s. m., mas-
tinaille, ou ils le prennent emmi les fortz,
petit mât : et le font tuera aucun homme. (Chasse de MASTIS, s.
m., sorte de plante, le
Navire portant deux hunes et matreaux. Gast. Phéb., p. 117, ap. Ste-Pal.) thymus mastichina :
(1570, Disc. de l'entree du roy Charles IX a
Saint Malo, ap. Meuestrier,
rieuse, II, 102, éd. 1704.)
Biblioih. cu- - Fig. :
Et Geuffroy advisa une moult riche
La aussi estoient brunettes,
Mastis, damas, violettes.
Malus, mali, arbor. Le mat ou malereau tente, et cuida bien que ce fut la tente au (Des Louenges te dame Louise Labé, p. 220, ed
(Trium ling. Dict., 1604.) caliphe ou a ung des souldans, adonc dist 1824.)
Masterel : m. A small mast ; or any mast a ses gens : Il est temps d'esveiller ceste MASTRIE, voir MATSTRIE.
but the maine one. (COTGR., éd. matinaille, car ilz ont trop dormi (J D'AR-
1611.) RAS, Melus., p. 316, Bibl. elz.) MASTRIER, voir MAISTRIER.
MASTERIN, adj., terme injurieux :
— Adj. f., de chiens : MASTRINER,voir MASTINER.
Ont asalhit Jehan et sa gens masterins.
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 19572, Si en ai fait maintes grandes batailles
Scheler, Envers paiens cele gent maslinailles. MASUAGE,masuiage, masowaige, s. m.,
Gloss. philol.)
(Aim. de Narb., Richel. 24369, f° 47 rO.) tenure pour laquelle on payait un cens
Cf. MASERIN.
MASTINEL, s. m., mâtin, gros chien :
annuel :
MASTICHE, adj. f., de mastic: Tienent la moité en masuage. (Jurés de
Et si y a de mastineaux S.-Ouen, f° 66 ro, Arch. S.-Inf.)
Poix mastiches et'bol armene. (TAGAULT, Qui tout ont mengé les museaux.
Inst. chir., p. 729, éd. 1549.) (GACE,Rom. des Deduiz, Ars. 3332, P 58 r".) Ricart du Masuiage. (Ib., fo 204 vo,
Arch. S.-Inf.)
MASTICHÉ, part. passé, employé à mas- Neuf ou dix mastineaux de toute leur vitesse

1597.)
La coustume de chascun masuage de
tiquer : Avec la beste entrez s'attachent
a sa fesse.
Cire mastichee. (LIEBAULT, Mais, vusl.,
(CL. GAUCHET, Poés., p. 354, Bibl. elz.) Couhan nous doit chacun an a Noel
sestiers de vin. (Cens. de S.-Thib. de II
p.580, éd. MASTINER, matiner, mattiner, mastriner, Soiss., Arch. LL 1022, f° 6 v°.)
MASTICHIN, voir MASTICIN. v. a., maltraiter, traiter comme un chien : :
Ysengrin ne l'escoute mie,
— Jardin maraîcher
MASTICIN, - chin, adj., de mastic : Ainz l'a saisi par le chaon,
Faisoit bon temps pour henner les
Sel mastine com un gainon.
avoinues, et pour faire les vignes et lez
Oile masticine. (BRUN DE LONG BORC Cy gardins et masowaiges. (J. AUBRION,
rurgie, ms. de Salis, f° 30d.) (Ren., 7764, Méon.) lourn., an 1488, Larchey.)
Pillules maslicltines. (Joun., Pharmacop., Cil ribandel le traynoient
Et comme chien le mastinoient.
Cf. MASUIER.
P. 124, éd. 1588.) 1
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 16c.) voir
MASUELE, MACUELE.
MASUIAGE, voir MASUAGE. guisois de terre a chascun bourgois. (1222, sexterees de terre. (Gr. Gauth., f° 137 v°,
Cartul. de Guise, Richel. l. 17777, fo 39.) 2e aveu, 1.7, Arch. Vienne.)
MASUIER, - suyer, - suwier, - soier, Lat., pro mansis.
- zowier, mai.,s. m., tenancier d'une maison
Une masure assise oudit lieu de Choisy
En Gastine, gaignerie de quatre bœuf
garme de prez et pasturages est prisee et
pour laquelle il payait un cens annuel : contenant demi quartier de terre en ma- comptee pour masure de terre. (1559
Et se doi abatre le four ke jo ai fait sor surage ou environ. (1383, Arch. S 129, Cout. de Poictou, Cout. gén., II, 584, éd.
le leur, ne autre n'i puis faire. Et del mo- pièce 82.) 1604.)
lin ki muet de Air ke jo ai aquis sor le
leur, je leur en doi livrer masuier ki lor — Redevance due pour une maison ou Et encore au XVII* s. :
respondent de lor droitures. (1236, Chap. métairie : Plus tient de nous François de Tus-
de S. Lambert, pièce 124, Arch. de l'Etat à Laquelle maison et appartenances doit seau. la maison, terre et seigneurie her-
Liège.) au roy notre dit seigneur masuraige, c'est bergée de la petite Vergne en la paroisse
Et si sunt li masoier qui doivent faire la assavoir .IIII. d. de cens le jour de la St de S. Martin du Fouilloux, contenant une
justice de Juerre. (1277, Cart. de Jouarre, Jehan Baptiste. (12 nov. 1289, Rec. de cens masure de terre,dén.
a foy et haumage plain.
Richel. 11571, ro 55 vo.) au domaine de Vitri, ap. Le Clerc de (1653, Aveu et de la Barbotiere, Ste-
Douy, t. II, fo 39 r°, Arch. Loiret.) Croix, Vasles, Arch. Vienne.) ,
Et les bordiers et les masuiers deu bos-
cage. (Liv. des Jurés de S.-Ouen, fo 15 vo, Pierre Loison cinq soulz dix den. On entend par masures, en Normandie,
Arch. S.-Inf.) maaille, deux mines d'orge sur deux pieces les terres en nature d'herbage édifiées de
Robert le Masuier. (Ib., fo 104 v.) de terre de quoy l'une est a masurage et bâtiments, destinés à l'habitation du mé-
a bourgage. (1337, Arch. JJ 70, fo 134 ro.)
Le grant Bertran de Vezon le maizo- nage, avec les vergers, cours et jardins
wier. (1427, Bans de Pâques, Arch. mun. MASURAU, voir MASUREL. (De Vilade, Cout. de Norm., p. 87.)
Metz, cart. 935.)
Masuyers et bourgois. (1445, Raismes, MASURE, masuire, maisure, maysure, — Ruines d'une maison :
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) maixure, mesure, masuire, s. f., demeure : Il n'y avoit ce entour ville ne chasteau
Et pour tous vendages et journees que qui ne fust garnis de gens d'armes, et la
Dans Clin, fait Tholomes, querré lor sepulture, bien souvent couroient les ungs sur les
li dis sergans de lieu fera, il ara, pour Quar les armes ont ja pris en infier masure. autres, et la vous en poves veoir les ma-
cascune journee, .II.s. t. Et pour lejournee (Roum. d'Alix., f° 68b, Michelant.) sures au desoubs de vous. (FROISS., Chron.,
en tenir le recours, .II. s. .II. d. t. ; sauf XI, 35, Kerv.)
en toutes coses quelconques, les franc- Carites, tu n'as pas masure
quises, loy, usages et coustumes de la En Rome, ki le gent mesure. :
ville de Yalenchiennes et des bourgeois (RENCLCSDE MOILIENS,de Carité, XVIII,1, — Muraille
masuwiers et manans en icelle. (1447, Van Hamel.) Il voit le soleil rayer contre la masure.
Loi accordée au village de Douchi, dans le Chiaus ki matures ont prises
(Perceforest, IV, fo 47, éd. 1528.)
Cartul. de l'abbaye de St-Pierre de Gand, En Vers anciens que j'ay veu escripts en
le chité ke Dius restore.
Arch. du royaume belge.) (ID., ib., CLXXIII,
9.) ceste masure. (Ib., VI, 1'028.)
Marguerite, femme Jehan Clerisse le terres qui en dépendent : adj., entouré d'un verger,
maizowier. (1477, Bans de Pâques, Arch. — Maison et MASURÉ,
mun. Metz, cart. 935.) Fors les masuires ilh n'aront nule usage d'un herbage :
Nous advons promis et promettons pour en le devant ditte partie de bois. (Trad. Maisons ou héritages masurez. (Cout.
du XIIIe s. d'une charte de 1261, Cart. du de Hainaut, Nouv. Cout. gén., II, 141.)
nous et nos hoirs, que les corps et advoirs Val St Lambert, Richel. 1. 10176, fo 46d.)
des bourgeois et masuwiers de Valen-
nous les warderons et deliorz la
ciennes,dedans. La ville doit signier maixures as bour- MASUREL, masureau, masurau, mes.,
ville et (Privilegesde Valenciennes, jois novelz ke i venront. (Sept. 1294, Gorze, s. m., syn. de masure :
ap. Roq., Suppl.) Olley, Arch. Mos.) Quatre masuraus qui sont a Saint Roga-
Et ensi tous cheaz dont les biens hire. En mais, en maysures, en tenes, en cien. (1266, Trans., Richel. 1. 9231, pièce6.)
taibles teilement lansagies muevent, en bois. (1304, Fiez à la dame de Monthiel, Au verger et aus masuraus dou dit Guil-
sont priveis et enlongiies de leurs reliies, Cart. de la Ch. des compt. de Dole, fo 9 vo, laume du Wast. (Lundi apr. Ste Cather.
vestures et droitures, et ne sevent qui Arch. Doubs.) 1323, S.-Berthomé, Bibl. la Rochelle.)
sont leur masuwiers. (J. DE STAVELOT, Se li dit religieus edifient masures nou- Une maison o les masuraux, place et
Chron., p. 38, Borgnet.) velles. (1314, Arch. JJ 50, fo 80 ro.) vergers qui y appartenent. (13 juill. 1370,
Procureur d'un couvent, économe, Liquele tiere contient nuef bonniers ou S.-Berthomé, Bibl. la Rochelle.)

qui a soin de la maison : environ, que près, que tiere, que aunois, Ez mesureaux. (1394, Livre des herit. de
que masure. (12 mars 1336, Cart. de S.-Berthomé, Il 38 r°, Bibl. la Rochelle.)
Va a Aconce lo masuier, et proi lui, et Flines, CCOCLXXI,p. 561, Hautcœur.)
il toi restablirat a santeit. (Dial. St Greg., Plusieurs masureaux. (Ib., f° 40 v.)
Laquele mesure estoit a non valoir.
p. 159.) Lat., vade ad Acuntium mansio- (1377, Arcb. MM.30, f° 76 v°.)
Hz trouverent une femme toute seule
narium. assise auprès de certaine masure ou ma-
Le poursoin que nous avons seur les La tierce est geometrie sureau. (1408, Arch. JJ 163, pièce 33.)
masuiers de chele eglise ou que il soient Par qui nous avons industrie Un masurau assis a Laleu. (1465, Compt.
dedens l'avouerie. (1277, Carl. S.-Médard, Des proporcions et mesures de l'aumosn. de S. Berthomé, ['018 vo, Bibl.
fo 44 vo, Arch. Aisne.) A maçonner droit les maisures. la Rochelle.)
(CH. DEPIS., Poés., Richel. 604, f
209 vO.)
— Maraîcher : Item une autre masure, c'est assavoir le
S'est dit dans le Poitou jusqu'au XVIIIe s. :
Et par la sacheur qu'il faisoit, les ma- lieu de la Materaciere assis en ladite pa- Mazuraull et houche. (1709, Faye-Mon-
soldez menoient de l'yawe en lor maso- roisse de Vitri, si comme il se compose jau, Arch. Vienne.)
waiges au charalt por arouser, car autre- tant en prez. comme en courtils et Masurel est un nom de famille à Lille.
ment ils ne poioient croistre ne amender. autres choses. (12 nov. 1389, Rec. de cens
(J. AUBRION, Journ., an 1492, Lorédan Lar- MASURETE, - elle, s. f., petite masure :
chey.) au domaine de Vitri, ap. Le Clerc de Douv,
t. II, fo 39 vo, Arch. Loiret.) Jehan Hanecos doit xii. s. de parisis
Noms propres, Masuyer, Mazoyer. Item la masure feu Jehan Rain que ledit de une masurete. (1279, Reg. aux bans,
Jehan tient pour quarante sols purisis de Arch. S.-Omer AB xviii, 16, n° 1055.)
MASUIRE, voir MASURE. taille, trois mines de segle, deux mines Une masurete qui joint de l'un costé au
d'avoine a la mesure de Loris, un pain, un manoir Jehan Damiete. (Charte de 1311,
MASURAGE, - aige, s. m., masure, mai- denier et terraige au dit lieu. (1404, Aveu Grenier 298, n° 90, Richel.)
son, métairie : du lieu du Chesnoy, paroisse de Lan- Pour une masurete dont on n'avoit ne
Li eglize baillera terre a faire la ville gesse, ib.) cens ne rente bailliee a ferme. (1322, Re-
pour les mes ou masurages trois aissins Une masure de terre contenant xvi. venus des terres de l'Art., Arch. KK 394, P 38.)
Gerard de Woluwe donna, pour Dieu et Ki carité prent a ostesse Ha! sire! faites le savoir
en aulmosne, a iceulx freres, pur la main Il herberge bone maistresse; Au Ham, ou ma dame sejorne,
dudit duc, deux masurettes et la moitié Tout markeant sont a li mat. Mate et dolante et mue et morne.
d'une masure, situees a Gotsenhove, et (RENCLUSDEMOILIENS, de Carité, CLVI,1, (SARRAZIN, Roman de Ham, ap. Michel, Hist. des
ung molin la meisme estant, et en la Van Hamel.) ducs de Norm., p. 245.)
ville de Landen quatre masures et trois Droiturierg Dieus ! Vers toi sui mas. Mon povre cueur est mad et angoisseux.
journees de terre et vi. petites masures.
(J. VAUQUELIN, Trad. de la Chron. d'E. de
(ID., Miserere, LXII, 7.) (JACQ.MILLET,Destruct. de Troye,
1544.)
f
17B, éd.

Dynter, IV, 21, Xav. de Ram.) Tost nos aura en l'angle traiz
Elle devint moût mate, vaine et morne.
Ou seron pris et mat, ce quit.
MASURIE, s. f., syn. de masure : (G. DE COINCI,~Mi., Richel. 2163, fO 4b.) (Hist. de Gerard de Nevers, p. 129, éd.
1727.)
Le past faict a Ecourt a tous les cano- Amours l'a rendu mat en l'angle.
nes de Saint Amé (au nombre de vingt- (Melam. d'Ov., p. 82, Tarbé.) Ung dard d'amour souvent me vient saisir
deux), le dimanche 26 juin 1429, cousta Qui me rend mat et demy trespassé.
37 liv. 3 s. 2 d., payables par vingt cinq
masuriers a quarante deux ; dix neuf — Accablé : CR. DE COLLERYE,Rondeaux, xxm, Bibl. elz.)
courtieux 2/2, les trois courtieux pour deux Las de voler et maz de fain.
(Renart, 3853, — Faire mate chiere, avoir une mine
masuries, sont trente sept masuries, et les Méon.) triste:
deux parts d'un courtil a 20 s. parisis
Fig., abattu, affaibli. affligé, humilié, Sebile va devant, si fait œolt mate chiere.
pour chacune des vingt cinq masuries, et — (J. BOD., Sax., cciv, Michel.)
pour chacun courtil a le proportion des- triste, consterné :
sus dite 13 s. 4 d. sont en somme 38 liv. Et li rois fu gité don champ hontox et mas.
Einsi li rois pleint et regrate
(Titres de Saint-Amé, Arch. Nord, ap. Roq., Le vallet et fist chiere mate.
Suppl.) (J. BOD.,Sax., CCXCIII,Michel.) (Perceval, ms. Montp. H 249, f9h.)
Girarz l'antant, s'an devint auques maz. Et si li dit a mate chiere.
MASURIER, s. m., tenancier d'une ma- (De Charlem. et des Pairs, Romv., p. 177.) (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., fO 94a.)
sure, pour laquelle il devait un cens an- La jantil dame fu dolente et mate.
nuel : La roine fet mate chiere,
(R. de Cambrai, 7303, A. T.) En plorant sangloute et soupire.
Se li masuriers se part de la ville, li Mes mult esteit maz et pensis. (Dolop., 4325, Bibl. elz.)
eglize cultivera sa terre dusques a donc (MARIE,Lai de Gugemer, 646, Roq.) Et le baisa a moult mate chiere. (Artur,
que il ou autres revaingne qui la cultive.
(Trad. d'une ch. de 1170, Cartul. de Guise, Sainte iglise ert si dolerose ms. Grenoble 378, fo 3c.)
Richel. 1. 17777, fo 67 vo.) Et si mate et si perilose, Moult dolent et a mate chiere.
Que mainz cuideient par folie,
Dis et wit muis et demi de blé. de Que son espos l'eust guerpie !
(GODEFROY DE PARIS, Chron., 8132, Buchon.)
rente des masuriers de Saudemont, que (GUILL., Best. div., 2522, Hippeau.) Cil qui le prent a chiere mate
on nous doit livrer chascun an a Mar- Pour ceu dois tu ta feste faire.
chiennes. (1312, Arch. JJ 48, pièce 106.) L'apostoles et li senat (Clef d'amour, p. 62, Tross.)
Se li past doit seir, li xxv. masurier Moult sont dolenz e moult sont mat.
(G. DE Comsi, de l'Empereris qui garda sa Ne m'en faites ja mate chiere.
doivent attendre en le court de l'eglise a (Miracles de Notre Dame, l, 1, 54, A. T.)
Aicourt deremontieresjusques au soupper, chasteé, 3263, Méon, Nouv. Rec., t. II, p. 103.)
li masurier ou commun du prevost de Bien deves aire matte chiere.
ledite eglise, et cascuns des aultres sen Si tost com vit li anemis (Myst. de S. Crespin, p. 58, Dessailles et
signeur a qui il est masurier pour tenir Que mon afaire ai en toi mis, Chabaille.)
l'estrier et descendre du cheval, et doit li Abaubiz fu, maz et confus.
(ID., Mir., Richel. 2163, f° 14a.) Pions y feront mate chere.
masurier avoir le court de l'eglise pour (VILLON, Grant Test., LXXIII,Jouaust, p. 60.)
herbegier le prevost. (Devise et ordenan- Maz et dolenz.
Il faindit une mathe chiere et monstra
che du Past d'Aicourt, xiv* s., Doc. hist., (ID., ib., ms. Soiss., f° 44d.)
t. III, p. 457.) semblant de couroux. (LOUIS XI, Nouv.,
Lors s'en est Bel Acueil fuiz, XXXIII, Jacob.)
Apporte un quief mey, seant au terroir Et je remainz tôt esbaiz,
d'Ecourt, dont il est quief masurier tenu Honteus et maz.
Tousjours rechignoit et de plus en plus
des doyen et chapitre de l'eglise de Saint- (Rose, Richel. 1573, f° 25b.)
triste chiere, matte etmourne, elle faisoit.
Amé, a Douai. (6 juill. 1476, Contrat de (ID , ib., LXXX.)
mariage, Arch. mun. Douai.) Car n'i osoie la main tendre,
Lienart le masurier. (1530, Compte de
Tant iere maz e vergongneus. — Sombre, en parlant du temps :
(Ib. 8128, Méon.) Et a esté le temps mat et pluvieux moult
l'Argent. de Phil. d'Evr., Arch. B.-Pyr.,
E 519.) K'amors l'a si pris en ses las, longuement et les gens mal avitailles.
Que ses cuers est dolens et mas. (1424, Compt. de Nevers, CC 28, fo 26 vo,
Quatre vingt boisseaux de bled seigle (REN. DE BEAUJEU,li Riaus Desconneus, 4046, Arch. mun. Nevers.)
deubs par les six masuriers de la forest Hippeau.) Fr.-Comté, mat, met, Flandre et Guer-
d'Ousouer pour l'usaige qui y ont. (1608,
Etat de la consistance du domaine de Gien, Mes cilz qui dehors est remes nesey, mat, abattu, fatigué, languissant.
ap. Le Clerc de Douy, t. II, fo 39 v°, Arch. Est mas, tristes et courouchies.
(Couci, 4465, Crapelet.) Nom propre, Mat.
Loiret.)
Noms propres, Masurier, Lemazurier. Tant sui plus mas et angoissous. 2. MAT, s. m., action de mater, de rendre
(Ib., 522.) mat, victoire :
MASURIN, s. m., masure : Lors fu forment mas et pensis. Che mat fist il moult grant et partout dilater.
lluec fa pris Porus joste .1. viez masurin. (Ib., 2445.) (GILLONLE MUISIT, Poés., I,
200, Kerv.)
(Les Vœux du Paon, Richel. 368, f° 101e.)
Maz et confus de ce que sa traison fu Le mat du roi est la closture du tablier,
MASUWIER, voir MASUIER. ensi descoverte. (Chron. de S.-Den., ms. encore qu'il fust au milieu de toutes ses
Ste-Gen., f° 217c.) pieces. (PASQ., Recherch., IV, xxxi.)
i. MAT, mad, adj., abattu, vaincu : Tout ce jeu (des échecs) se termine au
Tant rey fesist mat ne mendie. E si petitz su de estat
Jo serroi apelé naymet mat. mat du roi. (ID., ib.)
(ALBERIC,Alex., 14, P. Meyer, Rec., p. 282.)
(Le Jongleur d'Ely, Montaiglon et Raynaud,
Kar essilliez, vencuz e maz Fabl., II, 255.) MATACIIINERIE, voir MATASSINERIE.
En seront tuit a la parfin.
(BEN., D. de Norm., Il, 8725, Michel.) Comme traystres MATAFAIN, voir MATEFAIM.
On vous debvroit les yeux bander,
Si l'en ferai tout mat et recreant. Sur vous croisier et gens mander, MATAFAN, voir MATEFAIM.
(R. de Cambrai, 4900, A. T.) Tant que fussiez et matz et tristes.
Qui gisoit a la tiere, a mort navres et mas. (Patenostre de la guerre de Metz, 111, ap E MATAGOT, s. m., terme d'injure, tiré du
(Roum. d'Alix., f° 8b, Michelant.) de Bouteillier, Guerre de Metz, p. 364.) nom de Matthieu Got, chef des Anglais
dans le Perche au XVe s. ; lorsqu'en 1449 2. MATE, mathe, matte, matthe, s. f., ex- Autunois, matefam. Fr.-Comté,matafan,
la province en eut été délivrée, on fit de pression par laquelle on désignait le métier matafain, crêpe plus ou moins épaisse.
ce chef des effigies qu'on brûlait en signe des voleurs, des filous, des matois, qui ti- Lons-Ie-Saulnier, St-C!aude, matafan, plat
de réjouissance : raient ce nom,selon le dictionnaire deTré- de résistance. Lyonnais, matafan, matafon,
Vous adjugez. Quoy ? A qui ? Tous les voux, d'un lieu nommé la Mate, où ils se matefain, mate fin, gâteau de blé noir ou de
vieux quartiers de lune aux caphards, ca- rassemblaient pour faire leurs complots ;
gotz, matagolz, botineurs, papelards, bur- froment cuit dans la poêle : mattefaim est
gotz, patespelues porteurs de rogatons, Enfans qui sont de la malle cité par Molard. Suisse rom., matefaim,
chattemittes. {RAB., 1. IV, prol. de 1548, Savent tous jouer de la patte. matafan. Bugey, Bressan, matafan. Savoie,
éd. Marty-Laveaux.) (Prov. en rimes, Liv. des prov., l, p. 140.)
matefain, matafann, sorte de crêpe d'un
Qui est un discours fort peu souhaitable Il faut que vous me passiez cet article,
doigt d'épaisseur faite d'une bouillie de
de tous les gens d'honneur, et si gauffé et autrement si c'estoit un autre que vous
si mal tissu qu'il ne merite qu'un mata- qui voulut tenir la negative, je luy ferois farine de froment ou de blé noir, frite et
got pour reponse. (L'EST., Mém., 2e p., entendre a deux pieds de son nez, qu'il rissolée dans la poêle:
p. 363, Cbampollion.) maquignonneroit pour les enfans de la
matthe. (CHOLIERES, les Apresdinees, II, Nô farens dè côquè (crêpes)
Et encore au XVIIe s. :
f° 57 r°, éd. 1587.) Dè côquè dè matafans.
(Chanson populaire savoisienne.)
Et, le happant par le gigot, Il se trouva, disoit il, en un sinode un
mattois, enfant legitime de la matte, qui
L'eust fourré comme un huguenot
va voir a un bon honnie de curé, qui avoit
MATEFELON, - un, mateflon,
s. m.,
Dans le fond de son escarcelle,
comparu a ce cene, une grosse bourse de nom d'herbe, paraît désigner l'ophiogiosse :
Ou gobé comme un escargot, Lancea et latex, matefelun. (Glose de
En disant : Passe, matagot, cuir en son sein, les courroves attachées
Adieu la pinte, adieu le pot. a sa ceinture, a l'ancienne mode. (G. Garl., ms. Bruges 546, Scheler, Lex.,
(DASSOUCY, Avant., c. 19.)
BOUCHET,Serees, XV, Rouen 1635.) p. 76.)
Un suppot de la matte ayant affaire Une herbe appellé mateflon, laquelle
— Sorte de singe : d'une paire de bottes, et estans en une herbe est pour guarir des poux. (Reg. du
Matagot, specie di scimia. (OUDIN.) hostellerie, s'advisa d'envoyer querir un Chat., I, 313, Biblioph. fr.)
cordonnier pour en avoir une paire sans
Perche, matagot, poupée. argent. (ID., ib.) MATEFLON,voir MATEFELON.
MATAGRIN, s. m., maillet : Nous nous promenons aux soirs avec MATEGRIFON, adj., destiné à dompter
les compagnons de la matte. (D'AUBIGNÉ, les Grecs :
Trois matagrins de fer a rompre le gros Foenest., 1. III, c. i, Bibl. elz.)
des regnitz. (Vente des biens de Jacques Le reis Richars adoDCfeseit
Cœur, Arch. KK 328, fo 274 vo.) Il luy fist randre tout, disant qu'il falloit
donner le droit au sarrurier et aux enfans Faire une ovre qui lui plaiseit,
de la mathe qui avoient faict le coup. Ço ert un chastel mategrifon
MATALANT, voir MALTALENT. Dont furent dolent li Grifon.
MATALENTIF, VOir MALTALENTIF.
(BRANT., Grands Capit. estrang., II, 247,
Lalanne.) (Est. de la g. s., Vat. Chr. 1659, f 7d.)
Il (Charles IX) voulut un jour sçavoir des MATEGRIN, adj., très dévot :
MATALLENTIF, voir MALTALENTIF. finesses de coupeurs de bourse et enfans Li vilains matçgrins si est cil qui siet
MATASSINER, v. il., danser comme des de la matte en leurs larcins. (ID., Capit.
fr., V, 278.) ou chancel avec les autres et torne les
matassins :
fuillez dou livre et va au prone avant que
Il commanda au capitaine la Chambre li prestes. (Des Vilains, Richel. 12281,
Il me semble en esprit que de pieds mal certains, fo 372 vo.)
Sans mesure et sans art matassinanldes mains, un jour de festin et bal solemnel dix ou
douze enfans de la matte des plus fins, et Li mategris si est cius ki siet avoec les
Dansent autour de moy les folles Edonides.
(Roits., Hymn., il, 8, Bibl. elz.) coupeurs de bourse et tireurs de laine. clers el moustier et torne les fuelles dou
(ID., ib.) livre , et vient au prosne avant ke li
MATASSINERIE, matach., s. f., danse de Si nous voulions croire a un conte d'un prestres. (Ib., p. 6, Jubinal.)
matassins : capitaine ques'ilj'ay cogneu, vray enfant
de la mathe, en fut un onc. (ID., Rodo- MATELANT, voir MALTALENT.
Ce n'est donc pas acte indigne d'un mont. espaign., VII, 131.)
homme d'honneur, quelque grave qu'il soit MATELAS, voir MATERAS.
et empesché a choses serieuses, de donner — Savoir le tour de la mate, être habile
une heure de relasche a tes matachineries. à voler : MATELIN, s. m., fou, insensé :
(CYRÉ FOUCAULT, Epit. d'Aristenet, p. 98, Aux matelins de Paris. (1379, Arch. P
Liseux.) Lors il se leve de dessus la tombe, et 137a, pièce 1877.)
laissant la boutique et la marchandise,
1. MATE, matte, s. f., lait caillé : pria les autres merciers qui sçavoient bien Cf. MAL 3, t. V, p. 106, col. 3.
le tour de la matte, de serrer la marchan-
Ce que je te baille n'est pas trop net,
dise de ce bon marchand-, et qu'il luy MATELINEUX,voir MATHELINEUX.
C'est du mileur de ma gâte. donnoit son escu, et que c'estoit un tour
YI est flenry comme une mate
,
de Patelin. (G. BOUCHET Serees, XV, MATELOTAGE, s. m., métier de matelot:
Et sy est blanc comme œuf. Rouen 1635.) Versé en matelotage. (THEVET, Cosmogr.,
(Farce de l'Aveugle, Varlet el Tripiere, p. 8, ap. I, 2, éd. 1558.)
Ler. de Lincy et Michel, Farces, moral. etierm.
joyeux, t. 1.) MATEFAIM, matafain, matafan, s. m.,
espèce de crèpes ou pâtes salées pour MATEMENT, adv., d'un air abattu, avec
Laquelle lui avoit preparé une bonne,
belle et grande platelee de mattes sures, apaiser la grosse faim: accablement :
Scribit Joannes Brllxerinus Campegius, Quant li empercires le vit, si alait a
sous un merisier qui est au milieu de leur l'encontre et li mist les bras a col et l'as-
court. (Nouv. Fabrique des excell. Traits lib. re cibaria, cap. ix, p. 421, Lug-
VI, De sist davant lui sor .1. tapis, et li deman-
de verité, p. 71, Bibl. elz.) dunenses quoddam panis genus in sarta- dait qui ce li avoit fait. Et Ypocras li res-
C'estoit un grand petit homme trappu et gine confectum mattafanos, seu matefaim,
vocare, quasi famis domitores ac victores,
pondit moult matemtnl et getait .1. grant
quarré, le plus entendu a jurer et boire qui messoribus fossoribusque suavissime sospir a samblant d'ome correciet, et dist :
des mattes qu'il y eust dans toute la pa- manduntur. (Duc., Matare.) Sire, je ne sai qui. (Hist. de Joseph, Ri.
roisse. (Addit. a la Nouv. Fabrique des
lier; chel. 2455, fo 151 V.)
excell. Traits de verité, p. 178, Bibl. elz.) Couillon de matafain. (RAB., le
livre, ch. XXVIII, éd. 1552.) Atant es l'Aubigant venu du parlement;
Nous serons aussi estonnez que les Et cheus de son conseil après moult matement.
mattes quand il tonne. (Purgatoire des Voi getton de gro matafan. (Doon de Maience, 7753, A. P.)
Bouchers, Var. hist. et litt., V, 276.) (1565, Hyst. de sainct Martin, Myst. en deux
journées, St Jehan de Maurienne, 1882, Trfn Si s'esraemillent c'ot eu
Norm. et Rouchi, mattes, lait caillé de la Soc. d'Arch. de la Maurienne, 5° vol., Li rois ki vint si matement.
Poitou, mate, grumeau de farine. (Chev. as deus esp., 3246, Foerster.)
p. 205.)
Dame Courtoisie se met (Pompeius) vouloit tirer ceste guerre eu Ainsi que le suppliant cuidoit frapper
En lour conseil moût malement, longueur, a fin de matter et consumer par d'icelle arbaleste d'un materat qu'y mist
Corn celes qui mont povrement traict de temps ce peu de vigueur qui ung polet ou galinat. (1448, Arch. JJ 179,
Est a harnas venue a court. restoit a l'armee de Caesar. (AMYOT, Vies, pièce 119.)
(SARRAZIN,Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. Jes J. Caes., éd. 1565.) Arbalestriers avoit chascun arbalestre,
ducs de Norm., p. 223.) Et apres avoir donné plusieurs ecbecs a encoché en son arc un matelas a une
l'empire, finalement le matèrent. (PASQ., grosse teste. (Perceforest, I, fo 73, éd.
MATER, matter, mather, maler, v. a., Rech., I, vu.) 1528.)
terme de jeu encore usité, faire mat :
Por poi q'il n'a et maté et conquis — Fatiguer : Son doulx regard ung materas
Me lire, dont je me resjoie.
Son compaingnon qi ert au giu asis. Durant vingt quatre heures je fus si mal, (Débat du viel et du jeune, Poés. fr. des XVeet
(R. de Cambrai, 1589, A. T.) que sans les secours des propres méde- XVIes.) IX, 229.) Impr., malehas.
cins du roy, que Sa Majesté m'envoya,
Et comcncerent le geu trois foiz et ma- j'estois mort : tant ceste diligence, qui fut Un Allemand tirant d'un cranequin sur
terent en l'angle. (Artur, Richel. 337, de quatre jours seulement de Tliurin a lequel estoient mattras. (O. DE LA MARCHE,
f° 218b.) in Villiers Costrets, m'avoit matté ! (Du VIL- Mém., liv. II, p. 526, éd. 1616.)
Si bien n'en sauroiz joer que vos n'i LARS, Mém., vin, an 1557, Michaud.) Je fois des chordes d'arbaleste, je polys
soiez matee en l'angle. (Lancelot, ms. Fri- des matraz et guarrotz. (RAB., Gargantua,
bourg, f° 30c.) CI — Réfl., s'obscurcir : ch. 40, éd. 1542.)
0 Dieu puissant et souverain,
Des eskes savoit ele tant Je voy le souleil qui se maite Ceus qui vont, comme matras desem-
Que nus mater ne l'en peusl. Et que la fortune se haste. pennez, ou il y a rumeur. (DE LA NOUE,
(PHIL. DEREMI, Manekine, 1383, Bordier, p. 186.) (Mist. du viel Test., 9113, A. T.) Discours politiques et militaires, p. 190,
éd. 1587.)
— D'où, par extension, dans la langue — Maté, part. passé, vaincu :
Le souffle divin
générale, vaincre, dompter : Ja le varais meté et récréant.
C'est l'homme proprement qui ne prent point de
(Les Loh., fragm. Châlons, v. 78, Bonnardot.)
Se truis Rollant, ne lerrai que nel mal. [fin
(Roi., 893, Müller.) Se mes fils i puet estre recreans ne mates, Et qui porte son mal de quel costé qu'il verse
Je vos randrai ma terre et tote m'erité. Comme un chevreuil courant le matras qui le
Seignors, fait il, mustrer vos voit (Gui de Bourg., 2165, A. P.) [perce.
Que del monde le maire orguil
E la meillor chevalerie Quant la bataille fu desconfite et matee, (J. DESCBELANDRE, Tyr et Sidon, III, 4, 2' joarn.,
Qu'enc fu seue ne oie Une gent lor revint bien nouvelle ordenee. Bibl. elz.)
Avez si vencue e matee (Cuv., Bertran du Guesclin, 4819, Charrière.) Nom propre, Matras.
Qu'arme n'est mais vers vos portee. Sire, je veuille que ardoire me faciez de-
(BEN., D. de Norm., I, 1177, Michel.) dens ung feu d'espines ou mourir par MATERAT, voir MATERAS.
Ascanis a Mezence ocis grans tormens, ou cas que avant le vespre
Et toz mateiz ses enemis. venu ne le vous rens recreant et matté. MATERE, voir MATIERE.
(Brui, ms. Munich, 265, Vollm.) (Gérard de Nevers, II, xxii, éd. 1727.)
MATEREAU, VOir MASTEREL.
Ne s'esmait nuls pur cest campiun jo ; — Mort : MATEREL, s. m., bâton, trique ; fig.,
;
ki suis ti serfs m'i cumbaterai e od l'aie Je courroye si fort que jestoye presque épreuve :
Deu cbalt pas le materai. (Rois, p. 65, Ler. matté de force de courryr. (PALSGRAVE,
de Lincy.) Esclairc. de la lang. franç., p. 648, Génin.) Mais se pour l'ame desrainier
Le veut Dix encore quaissier,
Paour, amour en mon cuer boute
Li bons rois ki mort a matee. — Endolori : Ne doit plaindre son materel.
(RENCLUSDEMOILIENS, de Carité, CLXII, 8, Toutefois il ne sera james qu'il n'en (Li Congié Baude Fastoul d'Aras, 334, ap. Méon,
Van Hamel.) ait le remors, et le cuer ung poy mathé. Fabl., l, 122.)
(Quinze joyes de mariage, vm, Bibl. elz.)
Pense d'avarisce donter, MATERIABLEMENT, adv., matérielle-
Pense de mal orguel mater. MATERACE, matrasse, s. f., trait d'ar- ment :
(ID., Miserere, CVIII,10.) balète : Ilz furent avec lui doublement, materia-
Ouar Dex une te!e fierce fist Materaciis, materace. (Gloss. de Garl., blement et formablement. (Le Miroir his-
Ki le mata et desconfist. ms. Bruges 546, Scheler, Lex., p. 64.) torial, Maz. 557, f° 23 v°.)
(G. DE COIKCI,blir., Richel. 2163, f° 4b.) Le suppliant benda une arbaleste et tira
Tant traist li uns a l'autre et tant a estrivé MATERIEL, adj., adonné aux travaux
une malrasse. (1478, Arch. JJ 206, pièce manuels :
Que Garins ot le roi petit s'en faut maté. 370.)
(Garin de Montglane, Richel. 24403, f
6 v°.) Cf. MATERAS. Plusieurs ouvriers matériaux usent d'i-
Onkes ne fui matez de guerre. celle (queue de cheval) pour polir et faire
(Dolop., 3333, Bibi. elz.) MATERAS, matras, maltras, materat, reluyre pignes et autres telz petis ouvrages.
maturas, matelas, mathelas,matelat, s. m., (Trad. de l'Hyst. des plant. de L. Fousch,
Ou a tort on a droit se tu i es matez, ch. cxxi, éd. 1549.)
Je te ferai la art antor lo col noer. gros trait d'arbalète : Combien que. l'inégalité soit très grande
(Parise, 544, A. P.) Et mangonniauz et perieres assez entre les hommes sçavans et lettrez et ceux
Or puet chascnns son hardement mostrer : Et bones fondes et matelatz plomé. qui sont matériaux et grossiers. (LARIV.,
Nostre est la force, or pensons du mater. (Les Loh., Vat. Urb. 375, f° 29c.) Nuicts de Strap., II, 209, Bibl. elz.)
(Otinel, 1622, A. P.) Si droit ne voloit mie maturas ne boujon.
Por les cuers orguelos mater. (Roum. d'Alix., f° 23b, Michelant.) —
Considérable :
(D'un ril. qui fil riches el puis povres, Ars. Materaciis, materaz. (Gloss. de Garl., ms. J'ay commencé le tiers livre. veu que
3527, f
82d.) Bruges 536, Scheler, Lex., p. 64.) le
III,
second est assez matériel. (Perceforest,
fo 1, éd. 1528.)
Jusqu'au biau roy l'hyllippe qui les Flamens mata. L'en les tue (les pies) aux matelas qui
(B. de Seb., xxi, 437, Bocca.) sont grosse pilette. (Ménagier, 1.11, p. 267, MATERIEMENT, s. m., matière :
Pour ceu c'on dit parmey champaigne
Biblioph. fr.)
Bien sçay que toy et ta mere
Que cil qui fiert veult c'on le fierce, Rommet du Bose avoit une arbalestre Estes ung materiement,
Et pour meter cialx de Bahaigne et quatre matelas. (1390, Arch. JJ 140, Une chair, ung sang simplement.
Sont li paon devenus fierce. pièce 157.) (DEGUILLEVILLE,Trois Pelerinaiges, f° 204a,
(Guerre de Meiz, st. 226a, E. de Bouteiller.) Passoit par une forest ou il n'avoit point impr. Instit.) :
Conte, duc et baron se vorent àprester de garenne, et portoit son arbeleste et
Et pour veoir le champ desconfireet mater. mathelas. (1398, Grands jours de Troyes, MATERIER, v. n., prob. faire provision
(Cuv., Bertran du Guesclin, 2406, Charrière.) Arch. Xia 9185, fo 12 r°.) de bois, comme le latin materior :
Materio , materier, faire matiere. (Gloss. .1. matherot ou il a .11. aumairoz fer- Au matinet, quant il dut esciarcir,
l.-fr., ms. Montp. H 110, f° 174 vo.) mans a clef. (20 fév. 1399, ib.) (Ib., ms. Montp., f" 103a.)
MATERIEUSEMENT, adv., avec de Unes aumaires qui font matherot a deux Au matinet sunt vers Grantpré guenchi.
cncbastres ferrez. (22 août 1400, ib.) (Garin le Loh., 2e chans., xvi, p. 247, P. Paris.)
bonnes matières, avec art :
Moult me plaisent (ces trois ballades) a MATHON, voir MATON. Hui matinet, quant il fu esclarci,
veoir et au lire et est cose très materieu- Hues l'aisnes avoit l'oisel saisi.
sement fete et bien nouvelle. (FROISS., MATHROLOGE, voir MARTROLOGE. (Huon de Bord., 1382, A. P.)
Poés., I, 336, Scheler.) Au matinnet quant jors fu esclairiez.
MATIERE, matere, matire, s. f., qualité, (Jourd. de Blaities, 540, Hoffmann.)
MATERLOGUE, voir MARTROLOGUE. nature, caractère : Le matinnet gardez que ci soioiz.
: Bien trait le cars a se matere. (Gaydon, 752, A. P.)
MATERNE,adj., gros, goitreux (RENCLUS Miserere, CLXII,4,
DEMOILIENS, Au matinet, au jour, quant il fu esclerries.
Vela d'eau de cisterne,
Or bevez se vous avez soif.
Van Hamel.)
Bertain en ont menee, qui a grant meschief ere ;
(Maugis d'Aigrem., ms. Montp. Il 247, f
155c.)
— Elle faict le col trop materne. 243.) Moult ert plaine de foi et de bone matere.
Demain au matinet, se le soleil esclaire.
(Farce de Colin, Ane. Th. fr., I, (Restor du Paon, ms. Rouen, f° 33 v°.)
(Bertc, 553, Scheler.)
MATERON, s. m., gros bout de la massue : Moult fu li rois Pepins de très franche matere,
Poent bien grant matinet dormir et reposer.
f
(Ciperis, Richel. 1637, 62 v°.)
Prent sa massue au materon faitiz, N'avoit plus gentill cuer ne rois ne emperere.
Devant fu grosse com teste de brebis, (Ib., 2345.) Donne moy pinte au matinet.
et (Nativ. Nostre Seigneur, Jub., Myst., n, 72.)
Li manges fa fors et durs et burnis. La vous trouvai piteus de bone matere.
(Gaydon, 6350, A. P.) (Ib., 3399.) Messeigneurs les Pharisiens
Berte la debonnaire a moult grant mescief cre, Sont venus a ce matinet,
t. MATHE, S. f., fosse, tombeau, trou, K'a l'ajorner fist tans de moult froide matere.
Et croy qu'ilz ont ung lantinet
cercueil, selon Roquefort : (Ib., 1063.) Afaire de vostre conseil.
Sarrazins et princes estant avec l'apostat (GREBAN, Myst. de la Pass., Ars. 6431, f° 127b.)
Julien, vingt et deux cents par nombre — Raison : Quantj'oy, le matinet,
sont icy mis en comble en 362. Le 10 des Ainsi as tu double matere
Philomena chanter soubz la verdure.
calendes de may, furent mis en cette (Epist. du Cheval. gris, Poés. fr. des XVeet xvie s.,
Ke tu soies dous et gentius.
mathe. (Inscription de Pompey (Lorraine), (RENCLUS DEMOILIENS, de Carité, ex, 5,
III, 282.)
ap. Duc., Matare.) Van Hamel.) Aussi est bon, devant qu'elle se farde,
Aller courir, quand ne s'en donne garde,
2. MATHE, voir MATE. — Enseignement : Subitement, par quelque matinet,
Droit en sa chambre, et en son cabinet.
MATHELAS,voir MATERAS. C'est li examplairespremiers
(CH. FONT.,Trad. en vers fr. d'Ovide, éd. 1556.)
De la nois verte et la matire
MATHELINEUX, matelineux, adj., qui a C'on doit en bonne mours confire
— Adv., de bon matin :
le mal S. Mathelin, fou, en démence : L'enfant tant qu'il est jones d'ans.
(WATRIQUET,li Dis de la nois, 58, Scheler.) Moult matinet lieve li rois Thierris.
De quoy il ne fut pas joyeux,
:
(Les Loh., Ars. 3143, 52b.) f
Cuydant qu'il lust mathelinenx. MATIN, adj., du matin Car moult matinet se leverent.
(Poés. aitrib. à Villon, la Repeue franche des
Matines meses vont al mostier oir. (Dolop., 2421, Bibl. elz.)
gallants sans souley, Jouaust, p. 254.) (Les Loh., ms. Berne 113, f° 8c.)
Par la benoiste Nostre Dame, Bien parut del roi Faburin
(Je croy que) tu es matelineux ou yvre. Eissi enz en l'aube mâtine. Hui matinet et de Furain.
(BEN., D. de Norm., II, 18586, Michel.) (Parlon., 2679, Crapelet.)
(Farce d'un qui se fait examiner pour estre prebs-
tre, Ane. Th. fr., II, 375.) De la gaarde mâtine desque a nuit. Bien matinel a l'ajornee,
(Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, fo t33 ro.) Queli jors pert par la contree.
Il fault bien (s'il enraige) (REN. DE BEAUJEU,
Le garrotter de cordes a gros neux ; li Biaus Desconneus, 1803,
Puis le mener, pour le faire plus saige, MATINAILLE,voir MASTINAILLE Hippeau.)
Droict a Larchant comme ung mathelineux. Le lendemain, au plus matinet, il se fist
(Epist. a Clem. Marot par un sien amy. à la suite MATINEE, - eie, s. f., matinçs : emporter en une abbaye. (BOUCHARD,
des Œuv. de Marot, VI, 60, éd. 1731.) Quant faite fut la matineie et les loenges Chron. de Bret., fo 61d, éd. 1532.)
On les jugeoit acariatres, de Deu finies, dunkes eissirent li clerc
Matelineux, yvres, follastres. fors de la glise. (Dial. S. Greg., p. 155, MATINEUS, adj., matinal :
(Contre Sagon et les siens, Epist. par ung amy Foerster.) Le chappelain. doit chanter chascun
de Cl. Marot, ib., VI, 213.) jour la messe matineuse devant Nostre
Car a nous voir tous deux,
MATINEL, s. m., repas du matin, déjeu- Dame environ l'eure de soloilg levant.
Nos cerveaux eventes sont bien matelineux! ner : (Rent. de la Prev. de Clerm., Richel. 4663,
(RONS., Disc., Resp. de P. Ronsard, var., VII, Bien en perdent la messe grant, fa 68 ro.)
124, Bibl. elz.) Ausi font il du matinel.
Cf. MAL 3, t. V, p. 106, col. 3. (G. DE COINCI,Mir., ms. Brux., f° 215d.) MATINIER, matynier, adj., matinal, du
matin :
- icque, s. m., mathé-
Mal dehas ait Robin La messe matiniere. (1400, Régi. p. les
MATHÉMATIQUE, Se il ira au molin
maticien : Devant qu'arai mon matinel. bouchers, copie Arch. Fribourg, carl. 1bis.)
Les astrologiens et les mathematicques (Dit dou soucretain, Richel. 1593, f° 129 rO.) Icellui gendarme dist a Jehan Delpiat
scaivent les choses a venir selon le cours Le suppliant avoit fait son labour ou
telles paroles ou semblables : Soyez maty-
des estoilles. (Le Songe du Vergier, 1, 167.) mestier de foulon et mengoit matinel, nier demain. (1475, Arch. JJ 195, pièce
c'est assavoir un pou de pain qu'il tren- 1512.)
MATHER, voir MATÉR.
choit. (1369, Arch. JJ 100, pièce 322.) L'aube matiniere.
MATHERICQUE, adj., matériel : MATINER,voir MASTINER.
(CL. TURRIN,ŒUV-poét., Eleg., 1, I, éd. 1572.)
La divinacion mathericque ou mate- Le croassement d'un vol de corbeaux, le
fielle. (Chron. et hist. saint. et prof., MATINET, matinnet, s. m., dimin. de faux pas d'un cheval, le passage fortuite
Ars. 3515, fa 26 vo.) matin, le point du jour : d'un aigle, un songe, une voix, un signe,
une brouee matiniere, suffisent a le renver-
MATHEROT,s. m., buffei: Le matinet que feroient il chi ?
(Les Loh., ms. Berne 113, f° 5a.) ser et porter par terre. (MONT.,Ess., l. II,
.1. matherot a metre pos. (Dec. 1390, c. 12, fo 196 ro, éd. 1588.)
Inv. de meubl. de la mair. de Dijon, Arch. Le matinet ains que jor soit levez.
Côte-d'Or.) (Ib., Vat. tJrb. 375, 9') f — Oriental :
Qui
flot de renom,
Et ce maliniere
l'Inde a nomméde son nom.
Joncies fu tos d'erbe dedens, Tout leur mathon ne toute leur potee
Queo les flors furent coillies, Ne prise ung ail.
(Du BARTAS,la Semaine, III,éd. 1579 ) N'erent flaistries ne maties, (VILLON, Grant Test., Contreditz de Franc-Gon-
Molt flaroient bien et souef. tier, Jouaust, p. 94.)
— S. m., chantre ou chapelain à gages, (BEN., Troies, Richel. 375, P 94C.) Ms., ilaistres La surmangeoient Gontier et dame Heleine
qui assiste à matines et aux autres offices : ne matesties. Fromage frais, laict, beure, fromagee,
Pierre de Rochefort,chantre de Chartres MATIRE, voir MATIERE.
Cresme, maton, prane, noix, pomme, poire.
et arcediacre de Langres a donné a (Banquet du boys, Poés. fr. des xve et XVIes.,
l'eglise de Chartres cent souls et un mui MATISE, mattise,s. f., honte, confusion: X, 198.)
de blé de rente perpetuel aux us de un ma-
tinier perpetuel en l'eglise de Chartres. Tout mis a povre estimation en un mo- - Fig., caillot:
(1312, Cart. du Chapitre de Chartres, ap. ment, et de quoy diversement pensoient a Sur le visaige de Cesar et des siens
Duc., Matutinarius.) maintenir leur joye, diversement leur don- cheoient les picces de chair et les matons
noit confusion et mattise. (G. CHASTELL., de sang pource que les oyseaulx estoient
Les heuriers et matiniers de l'eglise Chron., III, 379, Kerv.)
Nostre Dame de Chartres. (12 sept. 1415, lassez de les soubstenir en l'air. (BOCCACE,
Acquit, Chap. N.-D., C 44, Arch. Eure-et- Nobles malheureux, VI, 9, fo 154 ro, éd.
MATISON, S. f., action de faire échec et 1515.)
Loir.)
mat au jeu d'échecs :
Auquel cloistre (de l'église de Chartres) Wall., Rouchi, Pic., maton,Mess., moton,
avoit en la maison des matiniers plusieurs Li rois ert venus dou mostier,
S'ot demandé un escuier lait caillé, grumeau qui se forme lorsque
des chantres de la dite eglise, lesquelx le lait se caille en le faisant bouillir.
cbantoient, jouoient et se esbatoient a Por juer a un sien baron ;
plusieurs instrumèns. (1463, Arch. JJ 199, i
Ains k'il eust matison Namur et Hainaut, maton, petit grain blanc
pièce 550,) Sont icil en la sale entré. qui vient à la surface de la bière lorsqu'elle
(Fregus, Richel. 1553, f° 444 r°.)
: commence à s'aigrir. Champ., Bourg.,
MATINOT, s. m., matin
MATISSEURE, S. f., flétrissure : matons, grumeaux de farine non délayée
Au matinot, a l'aube, ainz lou solaut levant, qui se trouvent quelquefois dans le pain.
Prindrent Frans Maugalie ou le cors avenant. Marciditas, matisseure, porriture. (Gloss.
(Floov., 2180, Bibl. elz.) de Salins.) Forez, maton, tourteau de suif et de son ;
pain maton, pain fait avec le marc de
MATIR, mattir, mestir, verbe. MATOIS,s. m., matin : plantes oléagineuses. Comtois, maton,
Ribler, pomper, soir et matois. maiton, caillebotte. Morv., maiton, tour-
— Act., mater,
dompter, abattre : Monnol. des perruq., II, 277, Bibl.
(COQUILLART,
Le poacre a es piez, malement est maliz. elz.) teau formé du résidu des graines oléagi-
(WACE, Rou, 2* p., 2190, Andrasen.) neuses. Poit., Vendée, maton, aggloméra-
MATON, mathon, s. m., lait caillé, fro- tion de farine dans le lait, de pain dans la
Si vous devez contreguetier
De trop boivre et de trop mengier ;
mage mou et aussi grumeaux formés soit soupe. Norm., maton, brique. Berry, à
Por voz chars fouler et mestir. par le lait, soit par les œufs, soit par toute matrons, en peloton.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f
32d.) autre espèce d'aliments :
Por sa char mestir et fouler. Mult sont tesi de bure et de matons. MATONNER, v. a., coaguler, cailler,
(Ib., f° 43b.) (RAIMBERT, Ogier, 4458, Barrois.) cailleboter :
Que james nus nés sermonnast, Pour raporter au bos frommages et matons. Lour cuer est matonneiz et pris comme
Ne por noiant ne se donnast, (Chev. au cygne, 831, Reiff.) estli laicel a fromagieir. (Ps., CXYIII, Maz.
Ains lessast, por eus miex mestir, 798, fo 296 ro.)
As portiers lor roses flestrir. Ma char qui plus que dus matons
(Rose, 7667, Méon.) Bele, blanche est, nete et polie. Hain. et Rouchi, matoner, Wall. et Na-
(De l'Emperer. qui gard. sa chast., 2028, ap.
Tant me set danter et mestir Méon, Nouv. Rec., II, 65.) mur., matener, se grumeler. Pays de Bray,
Povreté qui tout ami toit.
Erme, j'ai tel fain que je muir,
temps matonné, ciel couvert de petits
(Ib., 8054.) nuages arrondis.
Fet ~, sont boilli li maton?
J'entens de faulx religieux, (Du Villain de Bailleul, Jub., Nouv. Rec., I,
Des félons et malicieux 313.) MATRAS, voir MATERAS.
Qui l'abit en veullent vestir
Mais leurs cuers ne veullent matlir. Et aus Escos et aus Bretons MATRASER, voir MATRASSER.
(Ib., 11544, Lantin de Damerey.) Qui miex aiment lait et matons
Que il ne font autres daintiez. MATRASSE, VOir MATERACE.
Quant le roy Danemont vit ses hommez mourir, (Du Denier et de la brebis, ib., II, 265.)
Les .III. qu'envoies ot pour les nos .III. matir, MATRASSER, malraser, v. a., frapper à
Li fres fromage d'autre part
De la douleur qu'il ot commencha a frémir.
(Doon de Maience, 8405, A. P.) Vinrent poignant par un essart, coups de materas :
Pour quoy je vueii mon corps matir.
Et apres vienent li maton, Comme fit ce furieux Ajax. matrasser
(Batail. de Karesme et de Charnage, 269, Méon, l'estourdie les troupeaux tout entiers de
(Miracles de Notre Dame, 1. 8,606, A. T.) Fabl., IV, 89.)
a
bestes vives. (J. DE MONTLYARD, Apulee,
fo 94 ro, éd. 1616.)
— Flétrir :
Orent assez la nuit si oste
Lait boilli, matons et composte. Le bruit couroit que vous aviez eu deux
Que li frois la verdeur matist (De Gombert et des .n. clers, 31, Montaiglon,
Et fait les vers arbresjannir.
chevaux tues entre les jambes, esté porté
Fabl., 1, 239.) par terre, saboulé et petillé aux pieds des
(COLINS,Chans., Dinaux, Trouv. brab., p. 170.)
D'oefs et de lait fait on flans et matons. chevaulx de plusieurs escadrons, et ma-
(Dialog. fr.-flam., fo 5c, Michelant.) trassé et charpenté de tant de coups que
— Neutr., se flétrir : ce seroit grande merveille si vous en es-
Tors font, murs kiet, rose matist, chappiez. (SULLY, Œcon. roy., ch. xxx,
Et se sçai bien mangier pain bis, Michaud.)
Ceval trebucent, drap viesist. Maton, bure et frommage pris.
(Hist. des Ctes de Boul., Richel. 375, fO 219C.) (FROISS., Poés., II, 311,28, Scheler.) ébaucher grossière-
— Fig., esquisser,
Au tans d'aoust que feuille de boschet
Chiet et malist a petit de vanter.
Je vi l'autre jour Marette,
Yseut, Margot et Hennette
ment :
(Rom. et past., Bartsch, II, 73, 1.) Qui mengeoient du maton
Maintenant que l'on est sur la tenue des
Dessus l'erbe nouvellette.
Estats, j'ay a la haste matrasé grossière-
Fleurs matissent, robes enviellissent, (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 1.99b.) ment ce crayon de la reformation de l'es-
manoir deohieent. (Liv. de vraie sap., ms. tat. (N. PASQ., Lett., II, 18.)
Nancy, f° H v°.) Le lait, le maton et la craime

— Mati, part. passé, flétri :


Redoubte qui santé aime.
(ID., ib., fO 486b.) coups.
Cotentin, matrasser, assommer, rouer de
MATREAU, VOir MASTEREL. de Sainte-Beuve, mais n'en offre pas Il doibt matureement penser de sa ma-
d'emploi ancien. tière. (FABRI, Rhet., f° 5 ro, éd. 1521.)
MATRELOGE, VOir MARTROLOGE.
MATTABAS, mactabas, s. m., sorte d'é- MATURER, madurer, verbe.
MATREMOIGNE, voir MATREMOINE.
toffe d'origine orientale : — Act., mûrir, faire venir à maturité,
MATREMOINE, - oyne, - oigne, - uine, Mairamas et mattabas. (Tnv. de la reine à point :
- onie, - onye, matri., s. m., mariage : de Hongrie, Richel., Mél. de Clairambaut, S'il y a reume si matures et confortes le
Ne prendrons, ne ne resceverons en t. XI, n° 317, p. 43.) membre qui le mande. (B. DE GORD.,
matremoigne, mariage ne esposailes. au- Pour 50 pieces de drap d'or mattabas et Pratiq., III, 25, éd. 1495.)
cune dame, ne autre femme quelconque marramas. (1351, Compte d'Etienne de la Pour garir et madurer icelles apostules
du mounde. (1362, De Promisso, Rym., Fontaine, ap. Duc., Mattabas.) il faut cuire les figues en eaue avec un
2" éd., t. VI, p. 381.) petit de vinaigre. (Regime de santé, f° 44 r°,
18 draps d'or appellez marramas et mac-
De légitimer, quant as héritages et touz tabas, pièce 17 escus. (1352, Compt. de La Robinet.)
autres choses, bastard et touz que sont Font., Douët d'Arcq, Compt. de l'argent., Car nature d'iceulx de nuyt seulement
procreez hors de verraie malrimoigne. p. 120.) laboure a digerer la viaude, non pas a
(26 juin 1380, Lett. de Rich. II, Lett. de maturer les superfluites. (Ib., Co6 vo.)
Rois, etc., t. II, p. 219.) MATTE, voir MATE.
Là generation en est vituperable au Il mature les apostumes et mondifie les
MATTER, voir MATER. ulceres. (Du PINET, Dioscoride, I, 53, éd.
monde et hors de loy et des sacremens, 1605.)
aussi conme estaincte de matrimonie. MATTINER, voir MASTINER.
(COURCY, Hist. de Grece, Ars. 3689, f° 27c.) Il mature et supure les apostemes.
MATTRAS, voir MATERAS. (PLANIS DE CAMPY, l'Hydre morbifique ex-
Frere Guillaume de S. Benoit, religieux terminée, p. 388, éd. 1628.)
du moustier S. Martial de Limoges, nez de
bons parens et de loyal et legitime matri- MATTRE, voir METRE. Réfl., mûrir:
moine. (1408, Arch. JJ 162, pièce 212.) —
MATURABLE, adj., qui fait mûrir: Quant le poivre se malure et meurist.
— Les biens de la mère : Fut le temps si pluvieux et si mal ma- (Jard. de santé, I, 349, impr. la Minerve.)
turable, que les bleds au mois d'aoust fu-
Angou ont e le Maine de son droit patremuine,
rent de si male cueillete que. ne purenL —
Maturê, part. passé, mûr :
Normanz e Engleis out de son dreit matremuine
(Chron. ascend. des ducs de Norm., 98, Andresen.) estre mis en sauf sans qu'ils ne fussent Celluy fruict qui est presque meur et
moilles. (Chron. de S.-Denis, II, fo 150b, maturê. (Jard. de santé, I, 349, impr. la
Pur ceo qe nostre demaunde ne fut de éd. 1493.) Minerve.)
testament ne de matrimonye. ( Year books
of the reign of Edw. the first, years xxx- MATURAS, voir MATERAS. MATUTIN, adj., du matin :
xxxi, p. 239.) :
Touz ses biens et choses meubles et non MATIJRATIF, adj., qui fait mûrir La dame du matutin sejour
Dicte Aurora prepare sa grant salle.
meubles, presenz et avenir, patrimoynes et De nature est mondative (la mauve) (OCT.DES. GEL., Sej. d'honn., f° 30 1'0, éd.
malrimoynes, acquestz et couquestz. (19 Et de bosses maturative. 1526.)
nov. 1367, S.-Berthomé, Bibl. la Rochelle.) (Poème moralisé sur les propr. des choses, II, xxvi,
L'oiseau matutin.
17, G. Raynaud, Romania, XIV, 474.)
MATRICE, s. f., mère : Maturatif : Maturative, ripening, sup-
(ID., ib., f° 31 v°.)
La matrice eglise. (1530, Reg. cons. de puring. (COTGR., éd. 1611.)
Vostre misericorde est ainsi comme la
Lim., 1, 193, Ruben.) nue matutine et comme la rosee passant
MATURATION, s. f., action de mûrir : au matin. (Le sec. Vol. des exp. des Ep. et
MATRICULE, s. f., bourgeon : Apres la mundification. la resolution ou
Ev. de kar., fo 319 1-1,éd. 1519.)
Mais quand ilz enfantent (les arbres), la maturation. (Fray. d'un liv. de mede- I.ors et adonc que l'heure matutine.
c'est lors qu'ils fleurissent, et que les cine, ms. Berne, A 95, f° 21 v°.) Que Lucifer aurore la courtine
fleurs commencent a boutonner et sortir Du point du jour tend tout autour du ciel.
Maturation : f. A maturation, ripening ; (GUILL.MICHEL,3d liv. des Georgiques, 57 vO,f
hors de leurs petites matricules. (Du PI. suppuring, growing to a head, mattering, éd. 1540.)
NET, Pline, xvi, 25, éd. 1566.) resolving into matter. (COTGR., éd. 1611.)
A heure matutine.
MATRIMOIGNE, voir MATREMOINE. : Ep. fam., XVIII,éd. 1545.)
MATURE, adj., forme savante de mûr (J. BOUCHET,
MATRIMOINE, voir MATREMOINE. Cerizes doulces et matures. (B. DE GORD., Et que je fus illuminé
Pratiq., 1, 6, éd. 1495.) Par Anrora la matutine.
MATRIMONIE,voir MATREMOINE. (Le Rousier des dames, Poés. fr. des XVeet XVIe
Ce qui estoit non mature, mais ferme s., V, 168.)
MATRIX, voir MERETRIS. Dedens le corps, en part par pourriture.
(GRINGORE, la Coqueluche, 1, 194, Bibl. elz.) MATUTINAL, - el, adj., du matin ; mot
MATROLOGE, Voir MARTROLOGE. conservé :
Dont advient que avant aage mature
MATROLOGUE, Voir MARTROLOGE. Hz sont remplis de toute forfaicture. Se celles planetes sont matutineleset du
(J. BOUCHET, Triumphes de la noble Dame, vespre. (ORESME, Quadrip., Richel. 1348,
MATRONAL, adj., de matrone : f° 11 v°, éd. 1536.) f° 118 r°.)
Gravité matronalle. (LE MAIRE, Illustr., : Repeter la lecture matutinale. (RAB.,
I, 33, éd. 1518.) —
Fig., posé, sensé Gargantua, ch. XXIII, éd. 1542.)
Exceptezles festes et dimanches,esquelz Anchienement estoient les gens d'autre nature
Il est tenu faire. ung tour de messe
portoient accoustrement françoys, par ce Qu'il ne sont a present ; tant convient plus grant matutinelle. (Pièce de 1587, ap. Beauvillé,
[cure
qu'il est plus honorable et mieulx sent la Doc. inédits sur la Picardie, IV, 345.)
pudicité matronale. (RAB., I, 56, éd. 1542.) A voir tous les cures et matiere mature.
(GILLON LE MUISIT,li Estas des cures et des La rosee malutinale.
Forme feminine ou matronale. (VAN capelains, 1, 368, Kerv.) (Print. d'yver, p. 309, éd. 1588.)
AELST, Regl. de l'archit., f° 42b, éd. 1545.)
Comment des ordenanches en habis, en viestures,
Les femmes et les enfaus apportoient le Rengnent en toutes gens, les conscienches pures MATYRIER, voir MARTIRIER.
boire et le manger, et les armes a ceulx Au cuer sentir lp,doivent, s'elles sont bien matures. voir MES.
qui combattoient pour la defense du pays, (ID., li Estas de tous gens seculers, II, 35.)
MATZ,
sans avoir esgard a la honte matronale Se leur dient souvent li fol mainte pointure, MAU, voir MAL.
qu'elles avoient accoustumé de garder en
temps de paix. (AMYOT, Diod., XIII, 20, éd. Mais bien sevent souffrir, s'ont maniere mature.
(ID., ib., II, 124.) MAUBAILLI, voir MALBAILLI.
1554.)
Littré enregistre ce mot avec un exemple MATUREEMENT, adv., avec maturité: MALJLTAIMJR, voir MALBAILLIR.
MAUBALY, voir MALBAILLI. Mauclers revela contre la court, et dist Maudisant, maledicus. (Gloss. gall.-
villonie a la roine. (MÉNESTREL. DE REIMS, lat., Richel. 1. 7684.)
MAUBASTY, adj., difforme : 360, Wailly.)
MAUDISSABLE, adj., digne d'être mau-
Paillard infâme, maubasty. Et fut appellé Pierre, duc de Bretagne, dit :
(Actes des Apost., vol. il f° 133d, éd. 1537.) Mauclerc par les siens, comme beste et
ignorant, pour le grand prejudice qu'il fit a Et pour ce l'occist nostre sire qu'il fai-
MAUBEC, s. m., mauvaise langue : ses successeurs, par les soubmissions non soit chose abominable et maudissable.
Faux Dangier, Manbec et Jalousie accoustumees qu'il fit au rov St Louys, lui (GUIART, Bible, Gcu., L VI, ms. Ste-Gen.)
Sont endormis au lict de Fantasie, faisant la foy et hommage. (PASQ., Recli.,
(CL. MAROT,Elegie, XI, p. 83, éd. 1596.) p. 704, éd. 1643.) Les Eumenides lors en leurs senestres salles
T'enlevans tout soudain dans les eaux infernalles,
MAUBERIN, voir MARBRIN.
Clerc, lequel [mot] de sa naifve et ori- Plongèrent tristement ton maudissable corps.
ginaire signification appartient aux eccle- (BAIF, Œuv. en rimes, f° 68, éd. 1573.)
MAUBRÉ, voir MARBBÉ. siastics. Et comme ainsi fust qu'il n'y euzt
qu'eux qui fissent profession des bonnes MAUDISSEMENT, voir MALDISSEMENT.
MAUBRIE, S. f. ? lettres, aussi par une metaphore nous np-
peliasmes grand clerc l'homme sçavaut, MAUDISSON, voir MALDISSON.
Et avoir fait les maubries aux bnncz d'cn- Mauclerc celuy que l'on tenoit pour beste.
tour le coer. (Compt. de 1509-10, S.-Amr, (ID., ib.) MAUDIT, voir MALDIT.
Arch. Nord.)
MAUCONSEIL, voir MALCONSEIL. MAUDOMAGE, S. m., dommage, incon-
MAUBRIER, voir MARBRIER. vénient, ennui :
MAUCONSILLIÉ,voir MALCONSEILLIÉ.
MAUBRIN, voir MARBRIN. Maugain aporte maudomage.
MAUBRUSLÉ, adj., qui éprouve de la MAUCONTENT, voir MALCONTENT. (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. Il, (049 v\ éd.
1619.)
souffrance par l'effet de la brûlure : MAUCONVENABLE, adj., mésavenant,
Depuis un temps sans cesse il grogne mal assorti, disparate: MAUDORMIR, v. n., mal dormir :
Et contrefait toujours la trogne Mariage mauconvenable. (BEAUMANOIR, Maudamus, hoc est maudormir,
De guelque pourceau maubruslé. Cout. de Beauv., p. 92, ap. Ste-Pal.) Maladie qui tient en la teste,
(GoDARD,les Desguis., 1, 3, Ane. Th. fr.) Qui est bien mauvaise a guarir

MAUBRUSNI, adj., mal dissimulé, dé- MAUCOULOURÉ, arlj., décoloré : Et fort la personne moleste.
(La vraye Medecinequi guarist de tous maulx, Poés.
guisé : Et sont pales et maucouloures. (Des .VII. fr. des xv' et XVIes., t. 1, p. 160.)
Tu me veulx mouvoir a mercy
Planettes, Richel, 2485, f° H ro.)
MAUDUICT, voir MALDUIT.
(Act. des
Par ta cautelle maubrusnie.
vol. 1, f° 82a, éd. 1537 ) MAUCOURANT,adj., qui court mal
Maucourant, vien bientost pr.rler MAUFACEOUR, Voir MALFAISOR.
MAUBUAY, voir MAUBUÉ. A Monseigneur.
(Passion à personnages, f° 139, ap. Le Duchat, MAUFAIRE, voir MALFAIRE.
MAUBUÉ, adj., mal lavé, malpropre;
Ed. de Rabel., I. I, c. 38.) MAUFAISANT, voir MALFAISANT.
représenté par les anciennes désigna-
Nom propre, Maucourand.
tions parisiennes, la rue Maubuée,qui con- 1. MAUFAIT, adj., contrefait :
serve encore ce nom, la fontaine Maubuée MAUCOUVERT, adj., mal couvert : Il estait et tors et boçus,
altérée en Maubuay ou Maubuey : Et le gardez de maison maucouverte ft Man fais de jambes, de pies pis.
A Maubuay sa gorge arrouse, de cheminee fumeuse. (Ménagier, I, 171, (Du Cheval de fust, HOIDV.,p. 112.)
Car a manger n'a pas failly. Biblioph. fr.) voir MALFAIT.
(VILLON,Grant Test., xcv, Jacob, IE éd.) Var.,
2. MAUFAIT,
Maubuey. (Ed. Jouaust, p. 75.) MAUCRESTIEN, s. m., le même que MAUFAITERESSE,voir MALFAITERESSE.
Bourg., maubué, qui est en linge sale. bon chrétien, grosse poire d'hiver :
(LaMonnoye, Gloss. des Noels bourg.) Poire de maucrestien (Act. de 1532, S - MAUFAITEUR, voir MALFAITEUR.
Dans la Haute-Marne, cantons de Prau- Wandrille, Arch. Seine-Inf.) MAUFÉ, voir MALFE.
thoy et de Vassy, on appelle maubeuge une MAUCUER, voir MALCUER. voir MALFÉ.
MAUFEI,
femme sale sur elle-même et dans son mé-
nage.
MAUCURÉ, adj., mal nettoyé: MAUFEL, voir MALFÉ.
Puis dessus moy venoit ruer
MAUBUEY, voir MAUBUÉ. Comme sur toille maucurec. MAUFERU, s. m., maladie de cheval :
Vrayment j'estois bien oscuree Du mauferu qui vient es longes du chc-
MAUCERTAIN, adj., mal assuré, chan- Quand sa bouffee le tenoit.
geant (Le plaisant Quaquet et resjuyssance des Femmes
val et y fait grant douleur, et aux reins
: aussi, eu decirant les nertz. (FRERE NI-
Dolereuse, fausse et deceveresse, pour ce que leurs maris n'yvrongnent plus en la COLE, Trad. du Liv. des Prouffitz champ.
Maucertaine,haye, reprouchable. taverne, Poés. fr. des xve et XVIe s., t. VI, de P. des Crescens, f° 100 vo, éd. 1516.)
(E. DESCHAMPS, Poés, Richel. 840, te 5c.) p. 182.)
MAUDAHÉ, voir MALDEHAIT. MAUFET, voir MALFAIT.
MAUCHEF, voir MALCHIEF.
MAUCHIEF, voir MALCHIEF. MAUDEHAIT, voir MALDEHAIT. MAUFETERESSE, voir MALFAITERESSE.

MAUDEHÉ, voir MALDEHAIT. MAUFEU, s. m., mauvais feu, feu d'en-


MAUCLERC, s. m., mauvais clerc, sur-
fer :
nom donné au comte Pierre de Bretagne. MAUDICHEUR, voir MALDISSEUR. Que maufeu t'arde.
L'histoire luy donne le surnom de Mauclerc
(au comte de Bretagne) sans doute à MAUDICHON, voir MALDISSON. (Actes des Apost., vol. l, f
137c, éd. 1537.)

cause qu'il maltraitoit extrêmement lu MAUDIÇON, voir MALDISSON. MAUFFAIT, voir MALFÉ.
clergé de Bretagne avec lequel il avoit des MAUFFÉ, voir MALFÉ.
MAUDIE, S. f. ?
disputes continuelles, aussi bien qu'avec Une quantité de maudies a percier les
les seigneurs du pays. (TILLEM., S. MAUFIÉ, voir MALFÉ.
marteaux. (Vente des biens de Jacques
Louis, IX.) Cœur, Arch. KK 328, f° 253 v°.) MAUFOURBI, voir MALFOURBI.
Or avint l'an apres que li cuens Pierres :
AUDISANT, adj., médisant MAUFRETIN, S. m., espèce de maladie !
Du mauS. Martin MAULDISSEUR, voir MALDISSEUR.
Et de tous maulx de plus en plus, MAUMERIE, voir MAHOMERIEau Supplé-
Des broignes et de maufretin MAULDISSON, voir MALDISSONau Sup- ment.
Soit maistre Mahieu confondus. plément.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 212a.) MAUMESTURE, voir MALMETEURE.
voir MAULDITION, voir MAULDICTION. MAUMETEURE, voir MALMETEURE.
MAUGAIN, MALGAIN.
MAULE, S. f. ? MAUMETRE, voir MALMETRE.
MAUGAUGUET,voir MAGOGUET,
Si roidement le fiert de visee, sanz mau/e,
MAUGE, s. m., massue, gros et long Que je senti la corne qui me vint l'espaule, MAUMISSERT, voir MAL ME SERT.
a
bâton : Bien .m. quartiers ou ~.IIII.du ventre ii desmaule MAUMONTÉ, adj., qui a une mauvaise
Que toute sa coraille a terre li araule.
Icellui Michelet prist un baston, appellé (Dit d'Aventures, Richel. 837, f° 344a) monture :
au pais (Nogent) un mauge de pourpouj. Il estoient genz mortes de fein, mau-
(1369, Arch. JJ 100, pièce 362.) MAULECOUTE, voir MALECOTE. montez, povrement armez. (G. DE TYR VI
MAUGESIR, voir MALGESIR. 20, Hist. des crois.)
MAULEE,voir MESLEE.
MAUGNERESSE, voir MONERESSE. MAULEMENT, voir MALEMENT. MAUNAIGE, voir MONAGE.

MAUGOGUET,voir MAGOGUET. MAULENCURIE, voir MALENCURIE. MAUNCÉ, voir MANCHE.

MAUGOUVERNE,voir MALGOUVERNE. 1. MAULER, voir MOLER. MAUNCHÉ, voir MANCHE.

MAUGRACIEUSEMENT, voir MALGRA- 2. MAULER, voir MESLER. MAUNDER, voir MANDER.


CIEUSEMENT. MAUNEE, voir MONEE.
MAULGOUVERT, voir MALGOUVERT.
MAUGRACIEUX,Voir MALGRACIEUX. MAUNET, voir MALNET.
MAULGRÉ, voir MALGRÉ.
MAUGRAIER, voir MALGREER. MAUNETIESE, voir MALNETIESE.
MAULGREER, voir MALGREER.
MAUGRATIER, VOir MALGRACIER. MAUNEURE, voir MONEURE.
MAULGREEUR, voir MALGREEUR.
MAUGRATIEUSEMENT , voir MALGRA- MAUPARLEOR, voir MALPARLEOR.
MAULGROYEUR,voir MALGREEUR.
CIEUSEMENT.
MAUPARLER, voir MALPARLER.
MAUGRÉ, voir MALGRÉ. MAULLEL, voir MAILLEL.
MAUPARLIER, voir MALPARLIER.
MAUGREABLE, voir MALGREABLE. MAULLER, voir MOLER.
MAUPAS, voir MALPAS.
MAUGRÉ BÉ, voir MALGRÉ BÉ. MAULMETRE, voir MALMETRE.
MAUPENSÉ, voir MALPENSÉ,
MAUGREEMENT, voir MALGREEMENT. MAULNAYER, v. a. ?
Le dernier exploit faicl par leurs minis- MAUPENSER, voir MALPENSER,
MAUGREER, voir MALGREER. tres de mer en leur goulfe sur aulcunes
galliotes turquesques y entrees pour MAUPENSIF, voir MALPENSIF.
MAUGREERIE, Voir MALGREERIE. maulnayer affaire, n'ayant esté aultrement MAUPIGNIÉ, voir MALPEIGNÉ.
mal receu de ceulx ci pour leur estre
MAUGREEUR, VOir MALGREEUR. permis parleurs traites d'en user ainsy en MAUPITEUX, voir MALPITEUX.
MAUGREIT, voir MALGRÉ. ce cas. (Août 1585, Lett. de M. Berthier d
Henri III, dans les Négoc. de la France MAUPLAISAMMENT, voir MALPLAISAM-
MAUGRERIE, voir MALGREERIE. dans le Lev., t. IV, p. 394, Doc. inéd.)
MENT.
MAUGROIER, voir MALGREER. MAULOUBET, voir MAULUBEC. MAUPLAISANCE, voir MALPLAISANCE.
MAUHARDI, VOir MALHARDI. MAULPART, voir MALPART. MAUPLAISANT, voir MALPLAISANT.
voir MAULUBEC, mau lubec,mauloubet, s. m.,
MAUHETIÉ, MALHAITIÉ. MAUPOINT, voir MALPOINT.
mal extraordinaire, peste, selon Le Du-
MAUJOIN, s. m., benjoin : chat : MAUPREST, adj., qui n'est pas préparé:
De ce me gueryz. me torchant des Quand la neige est sus les montaignes, Mauprest, imparatus. (R. EST., Pet. Dict.
guands de ma mere bien parfumez de la fouldre, l'esclair, les lanciz, le mau lubec, fr.-lat.)
maujoin. (RAB., Gargantua, ch. xm, éd.
1542.)
le rouge grenat, le tonnoire, la tempeste,
tous les diables sont par les vallees. MAUPREU, voir MALPREU,
Maujoin : m. The arabian gumme called (RAB., le Tiers livre, ch. XXVIII, éd. 1552.)
MAUQUERANT,voir MALQUERANT.
beninne. (COTGR., éd. 1611.) Que le maulubec vous trousque. (ID.,
Gargantua, prol., éd. 1542.) MAUR, voir MAIOR.
MAUJOINT, voir MALJOINT.
Le maulubec vous trousse. (ID., Panta- MAUREGLÉ, adj., déréglé :
1. MAUL, voir MAL. gruel, prol., éd. 1542.)
Et Jocelin Torne Mortier
Mauloubet. (LAUR.JOUB., ap. Le Duchat, Et Ysenbart le maureglé.
2. MAUL, voir MAIL. note sur Rab., 1, prol.) (Des deux Bordeors, 258, Montaiglon, Fabl., 1,10.)
Si ce n'est d'avanture les escrouelles, ou
MAULDICTION, mauldition, s. f., malé- le mau lubec pour le moings. (Le prem. MAURENOMMÉ, adj., qui a un mauvais
diction: Acte du Synode noct., xv, éd. 1608.) renom :
Qu'il jettast maulditions contre les He- Moireau et autres maurenommez.(1289,
brieux. (Ancienn. des Juifs, Ars. 5082, MAULVAISTIÉ, voir MALVAISTIÉ. Arch. J 1024, pièce 40.)
f° 90d.)
Et autres qui estoient a maurenommez.
Qu'avoit povjir de donner mauldiction MAUMARICE,S. f. ? (Ib.)
ou bénédiction. (Hist. de l'anc. test., f° 55c, Et voyla le tour de la maumarice,
impr. Maz.) Toutes les nuitz il m'y recorde. Richeces, les maurenommees,
Cf. MALDISSON. (Farce de Calbain, Ane. Th. fr., II, 144.) Qui des sains forent pou amees.
(CHR. DE PIS., Liv. du Chem. de long eslude,
MAULDISSEMENT, voir MALDISSEMENT. MAUMEMENT,voir MEISMEMENT. 4891, Püschel.)
MAUREPOS, s. m., manque de repos : nom mausoliiens du nom dudit roy Mau- MAUVAISSETÉ, voir MALVAISTIÉ.
solus. (FOSSETIER, Croniq. Margar., ms.
Et la toute nuyt furent tormentez, et Brux., II, f° 179 v°.) MAUVAISTIÉ, voir MALVAISTIÉ.
eurent bien le maurepos, car ilz furent
accompaignez d'espouveutable tonnerre, MAUVAITIÉ, voir MALVAISTIÉ.
d'esclair merveilleux, d'im peluelx vents. MAUSOUTIEUS, adj., malavisé :
(D'AUTON, Chron., Richel. 5082, f° 182 r°.) Comme je sui uns mausoutiex MAUVATIÉ, voir MALVAISTIÉ.
Quant je fui onques maries.

Mauvais état : (Du Prestre et du Chevalier, Montaiglon et 1. MAUVE, mave, maoue, miawe,moe, S.
A Gamot Ratel, orlogier, xvi. s. pour Raynaud, Fabl., II, 169.) f., nom donné à quelques espèces de
avoir refaict et mis a point le maurepos de mouette ; mot conservé :
l'horloge de S. Bertin. (1505, S.-Omer, ap. MAUSUIVRE, voir MALSUIVRE.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Caladrins est nun de un oisel que truvum,
MAUTAILLIÉ, voir MALTAILLIÉ. Trestut blanc en verté, cum mave est furmé.
Suisse rom., Fribourg, maurépou. (P. DE THAUN,Best., 1053, Wright.)
MAUTAINDRE, v. a., mal teindre :
MAURER, voir MEURER. Et se il veoient qui soient mautaintes,
Qant ele fa en mer entree
Si a une miawe encuntree.
MAURETÉ, voir MEURTÉ. il doivent par leur seremens faire restorer (MARIE, Ysopet, LXXXI,29, Hoq.) Var., mauve,
le domage a celui a qui li domages de mave, moe.
MAURTÉ, voir MEURTÊ. mautaindre a esté faiz. (EST. BOIL., Liv. Dune la maoue a respundue.
des mest., {fa p., LIV, 5, Lespinasse et
MAUSADETÉ, s. f., état de celui qui est Bonnardot.) (ID., ib., 35.)
maussade : Fulisa, mauve. (Gloss. de Glasgow, P.
Meyer.)
Mausadeté, barbaries, ineptia. (R. EST., — Mautaint, part. passé et adj., mal
Pet. Dict. fr.-lat.) teint : Saint-Valéry, miau.
Barbaries, barbarie , incivileté, igno- Se pleinte est fete que aucun ait mes- 2. MAUVE, s. f., sorte de craie :
rance, mausadeté. (Calepini Dict., Bâle taint drap ou filé ou lainne ou toiles, les
choses desus dites doivent estre veues par Croye ou mauve. (Mai 1573, Arrêt, ap.
1584.)
les preudeshomes jurez et serementez du Mantellier, March. fréq., III, 199.)
Des glossaires du XVIIe s. enregistrent mestier garder, li quel doivent veoir les
choses que on dist qui sont mautaintes. MAUVEISEMENT, voir MALVAISEMENT
encore ce mot :
Mausadeté. (Trium ling. Dict., 1604.)
(E. BOIL., Liv. des mest., 1° p., uv, 5, au Supplément.
Lespinasse et Bonnardot.)
Mausadeté, barbaries, ineptia. (FED. Mo- MAUVEISIN, voir MALVOISIN.
REL, Petit Thresor de mots françois, 1632.) — Fig. : MAUVEITIÉ, voir MALVAISTIÉ.
Por un destrier brun mautaint. (Compte
MAUSAGE, voir MALSAGE. de 1269, Antiq. de Fr., nouv. sér., vin, MAUVENGNANT,voir MALVEIGNANT.
472.)
MAUSENÉ, voir MALSENÉ.
MAUVENU, adj., venu pour son mal-
MAUTALENT, voir MALTALENT. heur :
MAUSLER, voir MESLER.
voir MONANT. MAUTALENTER, voir MALTALENTER. Lasse! fait ele, mauvenue!
MAUSNANT, (Vie du pape Grég., p. 27, Luzarche.)
MAUSNERIE, VOir MONERIE. MAUTALENTIF, voir MALTALENTIF.
MAUVENURE, mavenure,s. f., mauvaise
MAUSOIGNEUX, mal., adj., négligent : MAUTÉ, voir MALTE. herbe :
Je fai penser les malsoigneus MAUTELANT, voir MALTALENT. 6 s. payes pour queiller egret et aultres
Quand il me vient bien a talent. mavenures as dis gardins. (1360, Compte
(:'Üc. DEMARGIVAL, Panthere d'am., 364, A. T.) MAUTELANTIF, voir MALTALENTIF. de l'hospital des Wez, Arcb. mun. Douai.)
:
Mausoigneux m. euse : f. Carelessc,
MAUTENIR, voir MALTENIR. MAUVESEMENT, voir MALVAISEMENT
retchlesse, négligent. (COTGR., éd. 1611.)
MAUTHOSTE, voir MALETOUTE au Sup- au Supplément.
MAUSOIN, - soing, s. m., mauvais soin,
plément. MAUVESSEMENT, voir MALVAISEMENT
mauvaise administration :
Depuis cette triste journee, MAUTRAIBLE, voir MALTRAIBLE. au Supplément.
Ma maison s'est diminuee
Presque de moitié pour le moins. MAUTRAITEMENT , voir MALTRAITE- MAtrvESTiÉ, voir MALVAISTIÉ.
Non que ce soit par mes mausoins, MENT. MAUVESTU, adj., mal vêtu :
Chacun connoit bien le contraire.
(GODARD, les Desguis., I, 1, Ane. Th. fr.) MAUTRÉ, adj. ? Devers le fen la double robe,
Le mauvestu devers le vent.
Par le mausoing et inadvertence d'un Apres le sivent liement (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1.1, f° 12 v°, éd. 1619.)
novice. (LESTOILE, Mém., 1* p., 128, Cham- Bracet mauiré, qui vont saillant,
pollion.) Qui vont apres le cerf braiant. MAUVETIÉ, voir MALVAISTIÉ.
(REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 1271,
MAUSOLE, mausol, s. m., mausolée : Hippeau.) MAUVIART, s. m., mauvis, petite grive:
Ceste œuvre fut tant merveilleuse que Maviscus, mauviart. (Gl. de Garl., ms.
elle fu reputee l'une des .VII. merveilles MAUTRIS, voit MERETRIS.
Lille, Scheler, Lex., p. 75.)
du monde, et pource que elle fut faitte pour
le roy Mausole, l'œuvre en prist son nom MAUTROUX, adj., estropié: H.-Norm., vallée d'Yères, mauviard,
et fut appellé mausole, et pource que celluy Le curé de Fontaines sur Boutonne ou mouviard, espèce de grive. Rouchi, mau-
fut le plus solempnel sepulcre qui onques viar, mouviar, moviar, merle, mauvis.
fut fait pour roy ne prince, tous les autres pays de Poitou. d'une espee persa l'un
des bras du suppliant, tellement qu'il en
sepulcres des roys et des princes ont puis est mautroux ou presque impotent. (1459, MAUVISTIEIT,voir MALYAISTIÉ.
esté appeliez mausoles. (CHRIST. DE PIS Arch. JJ 190, pièce 54.)
Cité, Ars. 2686, fo 69a.) MAUVITIÉ, voir MALVAISTIÉ.
Le quatriesme miracle estoit le mausol. MAUVAIS, voir MALVAIS.
(GRUGET, Div. leç., III, XXXI, éd. 1583.) MAUVOIETÉ, voir MALVAISTIÉ.
MAUVAISCEMENT, voir MALVAISEMENT.
MAUSOLIIEN, adj., du roi Mausole : MAUVOILLANT, voir MALVEILLANT ad
MAUVAISEMENT, voir MALVAISEMENT. Supplément.
Tous precieux sepulchres sont pour la
magnificence de cestuy appelles de son MAUVAISETÉ, voir MALVAISTIÉ. MAUVOLEIR, voir MALVOLOIR.
MAUZELAINE, voir MADELAINE. MAYNAMENT, voir MENEMENT. MAZERIN, voir MADERIN.
MAVAISEMENT, voir MALVAISEMENT. MAYNEAU, voir MANEL. MAZERINIER, voir MADERINIER.
MAVAISTÉ, voir MALVAISTIÉ. MAYNEL, VOir MANEL. MAZEYRE, voir MAISIERE.
MAVE, voir MAUVE. MAYNEMENT, voir MAINEMENT. MAZIERE, voir MAISIERE.
MAVEISIN, voir MALVOISIN. MAYNER, voir MESHAIGNIER. MAZILIER, voir MACECLIER.
MAVEISTÉ,voir MALVAISTIÉ. MAYNIER, voir MESHAIGNIER. MAZRE, voir MADRE.
MAVENGNANT, voir MALVEIGNANT. MAYNPAST, voir MAINPAST 1. ME, voir MI.
MAVENURE, VOir MAUVENURE. MAYNPRENABLE, voir MAINPRENABLE. 2. ME, voir MOI.
MAVESEMENT, voir MALVAISEMENTau MAYNPRIS, voir MAINPRIS. 3. ME, voir MON.
Supplément.
MAYNS, voir MOINS. MÉ, voir MAI.
MAVESTÉ, voir MALVAISTIÉ.
MAYOILLE, voir MAIOLE. MEAGE, meaige, meuaige, s. m., droit de
MAVINZIN, s. m., sorte de monnaie : MAYOLÉ, voir MAIOLE. passage :
Et encorre donna le roy, pour avitailler Pour chacun muy de tannerie, d., et
Gadiffer et ceulx qui estoient demouré MAYOLIER, voir MAIOLIER. de tout autre meage, par muy,.n.~.II. d.
avec lui, vint mille mavinzins. (J. DE DE- ~(XIVe s., Décl., ap. Mantellier, March.
THENCOURT,le Canarien, p. 39, Gravier.) MAYOLLET, voir MAIOLET. fréq., III, 309.)
MAVISTÉ, voir MALVAISTIÉ. MAYORIE, voir MAJORIE. Pour meuaige de chnlan .v. d. t. (1422,
Transaction, ib., III, 326.)
MAVISTIEIT, voir MALVAISTIÉ. MAYRIE, voir MAIRIE. Meaige,douze deniers. (XVlo s., Droits sur
MAVOILLANT
Supplément.
,
voir MALVEILLANT au MAYS, voir MAI.
les vins, ib., III, 168.)
Touchant le meage d'Ancenys, apparte-
MAYSTÉ, voir MAESTÉ. nant a la dame de Rieux. (1546, Proc. verb.,
ib., II, 55.)
MAVOISTIÉ, voir MALVAISTIÉ. MAYSURE, voir MASURE.
MAWEIR, v. a. ? MAZALAINE, VOir MADELAINE.
S'est dit jusqu'au XVIIIOs. :
Maweir et braqueneir les roes don On appelle droit de méage dans quelques
molin. (1321, Arch. Meuse, B 492, 1° 118 v°.) MAZEL,voir MAISEL. villes de Bretncne, un droit qui se paye a
l'entrée des dites villes, et qui fait une
MAXELE, voir MAISCELE. MAZELE, voir MAISCELE. partie de leurs deniers communs et patri-
moniaux. (SAVARY DES BRUSLONS,Dict. de
MAZELEINE, voir MADELAINE.
MAXILLE, S. f., mâchoire : Commerce.)
Mandibula, la maxille, c'est la machouere MAZELENNE, voir MADELAINE. MEAIGNIER, voir MESHAIGNIER.
par dessus. (Catholicon,Richel. 1. 17881.) MAZELIER, voir MACECLIER. voir MAILLE.
Rougeur de maxilles, inflacion des yeulx. MEAILLE,
(B. DE GORD., Pratiq., IV, 10, éd. 1495.) MAZELIN,voir MADERIN. 1. MEAIN, voir MESHAIN.
Une maxille et une dent maxillaire (1476, MAZELINIER, voir MADERINIER.
Joyaux de l'église de Bay., Il 73 ro, Cha- 2. MEAIN, voir MOIEN.
pitre de Bayeux.) MAZELOINNE, voir MADELAINE.
MEAIRIE, voir MAIRIE au Supplément.
MAXILLENT, voir MACILENT. MAZELOT, s. m., ferme, petite habita- MEAL, voir MOIEL.
MAXONIER, voir MAISONIER.
tion :
Le Galois (doit) pour ledit mazelot de- MEALDRER, voir MELDRER.
1. MAY,voir MAI. mie courvee; Jehan David pour un maze- MEALLE, voir MAILLE.
lot, demie courvee. (Livr. des cens d'Arcis
2. MAY,voir MET. sur Aube, f° 22 ro, ap. Duc., Masellus.) MEAN, voir MOIEN.
MAYDIEN, voir AIDIER 1. 1. MAZERE, s. f., sorte de coupe : MEANCE, s. f., nom d'une fête reli-
MAYE, voir MEE. Une grande mazere garnye d'argent gieuse :
doré. (18 juill. 1586, lnvent. deMar. Stuart, Vendredi ~apres la meance 1280. (Calen-
MAYERE, voir MAIERE. Lett. de Mar. Stuart, t. VII, p. 247, Laba- drier du prieuré de Desiré dépendant de
noff.) S. Germ. d'Auxerre, ap. Ste-Pal.)
MAYEREAU, VOir MAIEREL.
Cf. MADRE. Et commancera la paisson a la Saint
MAYET, voir MAIET. Remy ;
et durera jusques a la meance en
2. MAZERE, voir MAISIERE. suivant. (1374, Ord., vi, 63.)
MAYEUR, voir MAIOR.
MAZEREL, - au, - eau, s. m., sorte de MEANE, voir MOIENE.
MAYEURESSE,voir MAIOR.
pierre à bâtir : MEANEMENT, voir MOIENEMENT.
MAYGNIE, VOir MESNIEE. Le nombre de six cens charretees de
mazerau des perrieres dudit lieu de Jui- MEANNEL, voir MOIENEL.
MAYHAYNIER, voir MESHAIGNIER. gué, convertir en l'ediffice des pil-
liers. pour
(7 janv. 1469, Compt. du R. René,
1. MEANT, s. in., espace vide entre les
MAYHEM, VOir MESHAIN. plates-bandes :
p. 159, Lecoy.)
MAYHENIER, voir MESHAIGNIER. Y faire cinq voultes de pierre de maze- Tels vuides (entre les oignons) par les
reau a cbau et a sable. (26 mars 1592, jardiniers du Languedoc sont appeles
MAYLOLER, voir MAILLOLER. Marché, Arch. Maine-et-Loire, E, Notaires, means, esquels est semee la graine de car-
Grudé.) dons. (OL. DE SERRES, Th. d'Agr., p. 519,
MAYN, voir MESHAIN. éd. 1605.)
MAYNAGIER, voir MESNAGIER. MAZERIL, voir MAISERIL. Means : m. Void, and empty places
between beds in gardens, reserved for spe- Entre les ars mecaniquaulx mecanicquement. (COMMYNES, Mém., V, 1°,
cial! herbs ; such as are the spaces lefl Nous trouvons que chevalerie Soc. de l'H. de Fr.)
for cardoons between rowes of onions. Est reputé l'ung des plus beaulx. Un peuple est assubjecty mechanique-
(COTGR., éd. 1611.) Mais en armes et en chevaulx ment, ou il gouverne cruellement. (J. LE
Means, m. Espacios entre camas de jar- Trop se fier est grant folie, BLOND, Liv. de pol. hum., f° 6 vo, éd. 1544.)
din. (C. OUDIN, 1660.) Tant soit la cuirasse pollic
Et le harnoys de bonne maille. Ce peuple vit fort mecchaniquement,
(j. BOUCHET,les hegnars traversant, f° 473, éd. partie pource qu'ils n'ont grands vivres,
2. MEANT, pré p., moyennant, au moyen 1522.) partie aussi pour les grandes chaleurs qui
de: les attenuent. (THEVET, Cosmogr., P. 111,
, ,
Icelles choses fussent ramenees et re- MECANIQUE, - icque, mesc., mech., adj., éd. 1558.)
mises meant justice a nostre domaine. (Ch. servile, roturier, d'artisan : On l'a traité aussi mechaniquement que si
de 1321, ap. Leblanc, Traité des Monnoies, Et a Rouen se meirent sus deux cens c'eust esté quelque povre gagne denier de
p. 236, éd. 1690.) personnes mécaniques et viendrent a l'hos- nulle estime. (CALVIN, Comm. sur l'har-
Meant l'adjutoire de Nostre Seigneur. tel d'un marchand de draps. (Juv. DES monie evangelique, p. 664, éd. 1562.)
(1429, Affranch. d'Oiselay, Arch. H.-Saône, URSINS, Charles VI, an 1382, Michaud.) C'a esté une basteleuse nourrie assez me-
E 143.) Convers mecaniques. (La tresample et chaniquement chenx sa mere qui estoit fort
Meant tant seullement les choses cy vraye Expos. de la reigle M. S. Ben., pauvre. (CYRE FOUCAULT, Trad. d'Ariste-
apres escriptes. (Ib.) fo 76d, éd. 1486.) net, p. 77, Liseux.)

Par meant, moyennant :


Bourgeoys, marchons et peuples mecaniques MECANIQUERIE, mechaniquerie, s. f.,

Et par meant cette donnation, le maistre,
Sont tous perplex en leurs bancs et boutiques.
(J. MAROT,Voiage de Venise, de la fondât, de Ve- chose vile, basse :
procureur ou le gouverneur de. ladicte nise, fO 40 rO, éd. 1532.) Quand tout sera bien considéré, on dou-
Maison Dieu, dudict hospital doivent et Les arts tant liberaulx que mechaniques. tera si ce que j'ay appelé mechaniquerie
debveront celebrer audict hospital et Mai- (H. ESTIENNE, Conf., 19, Feugère.) se pourroit nommer honnestement fruga-
son Dieu chescun an a tous jours mais lité. (H. EST., Apologie pour Herodute,
quatre messes de Requian, pour le remede L'Abbé. estimant en soymesmes que p. 436, éd. 1566.)
des ames de moy et de mes ancesseurs. combien que son train eust esté mecanicque,
(4 fév. 1223, Cart. du S.-Esprit de Gray, il devoit neantmoins estre gentilhomme. MECANIQUETÉ, mechaniqueté, mequan.,
no 30, Prost.) (A. LE MASSON, Decameron, deux. journ., maequan., s. f., action d'un homme meca-
nouv. trois., t. I, p. 165, Lemerre.) nique, action sordide, caractère bas, mes-
MEASBLEMENT, voir MEAULEMENT. Et quant aux funerailles, de les faire quinerie :
ny superflues ny mechaniques. (MONT.,
MEAUDRE, cas suj., voir MEILLOR. Ess., 1. I, c. 3, p. 9, éd. 1595.) Les Espagnols penserent que Loys n'a-
voit pas faict cela pour monstrer une
MEAUDRES, cas suj., voir MEILLOR. — S. m., homme de profession servile, simplicité, ains accusèrent sa mechani-
ouvrier, artisan, laboureur : queté et avarice. (Du HAILLAN, Est. des
MEATJLEMENT,measblement, adv., par- En ce temps se mit avec ceux de Gand aff. de Fr., fo 132 v°, éd. 1580.)
ticulièrement : un mecanique, menant la charrue. (OL. DE Ceux qui, en contant leurs richesses (des
LA MARCHE, Mêm., Il, 14, Michaud.) avaricieux), se moqueront d'eux, se riant
Mais meaulement en ceu doiens nos molt et blasmant leur mechaniqueté. (GASP. DE
eswarder ke nostres sires dist. (Greg. pap.
Hom., p. 113, Hoffmann.)
Les empereurs et les coquins,
Les mécaniques et les rois,
,
TAVANNES Mém., p. 199, Michaud.)

Contes, ducs et galopins, Je ne veux pas toutesfois que vostre


Meaulement cum sainz Pois dict, enjoir tenante
mesnage ressente sa taguaine oumarcher
ensanble les joianz, plourer ensanble les
ploranz. (Ib., p. 116.)
Les bedeaux et les eschevins.
(ID., le Chevalier deliberé, ms. Turin, f 38 vo.) ;
mequaniqueté faites le seulement
Vray est qu'une foys avoit ung pouvre mesure. (N. PASQ.,
avec le compas et lameguaniqueté.
Et sovant l'ait correciet et damagié (l'ab- homme de village, mecanique, non marié. Lett., vin, 4.) Impr.,
baye de S. Vincent) en despans et en (Nie. DE TROYES, Gr. Parangon des Nouv. Ils la voyoient par un trou au travers, a
autres damaiges, measblement de lor molin nouv., p. 37, Mabille.) demy couverte d'un morceau de drap de
k'il ont a Corcelles. (L'univers des cit. de bure qu'on avoit arraché de la table du
Metz, 1252 ? S.-Vinc., Arch. Mos.) La se trouvoient nobles et mecanicques, jeu de son billard. Quelle mœquaniquete,
En rewardant lou bien et lou grant Femmes, enfans et tous bons catholicques. voire animosité et indignité, de ne luy en
proufit de nos et de nostre citeit de Mes (J. MAROT,Voiage de Venise, Comment le Roy paît avoir voulu achepter ung noir un peu plus
devantditte et meaulement lou très grant de Milan, P 59 rO, éd. 1532.)
digne d'elle 1 (BRANT., Vies des dames
illust,
proufit de ceaulz et de celles de nos me- Pour tant, seigneurs, gentilz et mescaniques Marie Stuart, Buchon.) Var., meca-
nans de Mes. (1326, Hist. de Metz, IV, 30.) De ces bragars n'estimes plus les ditz. niqueté. (Ed. 1666, t. III, p. 155.)
(ID., la Vray Disant, Poés. fr. des xv8 et XVI8s.,
MEAUNEL, voir MOIENEL. X, 268.) MECANISER, mechaniser,verbe.
MEAUS, voir MIELS.
Comment un pauvre mechanique devint
— Neutr., exercer un métier :
un monsieur. (Nouv. Fabrique des excell. Si aucuns des nobles ou annoblis usent
voir MERETRIS. traits de verité, p. 158, Bibl. elz.)
MEAUTRIS, d'art mechanique et contreviennenta l'es-
Tomber en la mesme maladie des avares tat de noblesse par pauvreté, ils seront
MEAUZ, voir MIELS. et riches mechaniques. (LA BOET., Lett. de privez de la franchise de leur noblesse pour
consol. de Plut. d sa femme, Feugère.) le temps qu'ils auront mechanisé ; mais en
MEAYNNOR, voir MOIENEOR.
Ceux qui en usent ainsi sont volontiers quittant le dit estat mechanique, ils pour-
MEAZ, voir MIELS. gens qui veulent faire des sots tout de gré, ront rentrer en leur pristine. (1571, Cout. de
ou bien un tas de vilains et mécaniques, Clermont, Nouv. Cout. gén., Il,872a.)
MECANIEREMENT,mechanierement, adv., qui n'ont autre dieu que l'avarice. (TAHU-
à la manière d'un artisan: REAU, Prem. dial. du Democrilic, p. 151 — Act., avilir, ravaler :
Toute personne noble peut acquerir et éd. 1602.) Faisant office d'huissier, tu mechanises
tenir fiefs et terres nobles quelles qu'elles Canada, les gens mécaniques, les arti- la qualité de juge. (MONET, Parallele,
soient, supposé qu'elle ne vive pas noble- Rouen 1632.)
ment, et qu'il vive mechanierement sans. Bessin, mêcanic, mal à son aise, Argot, mécaniser, vexer, critiquer.
turierement, ce que ne peut faire neoutenir
ro- souffrant.
une autre personne qui ne sera pas noble MECEAIN, mecein, messain, mesain, me-
(Anc. procès verbal des Cout. de Chaumont MECANIQUEMENT, - icquement, mech., cen, adj., de Metz, ayant cours à Metz:
Nouv. Cout. gén., III, 3741'.) mecch., adv., servilement, comme vit un
artisan, comme on traite un artisan : Deux deniers meceins. (1408, Rist. de
MECANIQUAL, adj., d'artisan, méca- Metz, IV, 638.)
nique, matériel : Bien oyons nous dire qu'ilz ont guerres
et divisions, comme nous et encores plus — S. m., monnaie ayant cours à Metz :
Doua cens livres de meceains. (Ch. de vrer environ les os. (TAGAULT, Inst. chir., Qui de si fait vice infernal
1212, Lorr., Cabin. Dufresne.) p. 273, éd. 1549.) Peust trover medecinal
Quarante solz de meceains. (1214, Paix plumaceaux sont inserez
Les moiches et qu'elle A sei garir e a l'oster.
de Metz, Arch. mun. Metz.) en la playe, afin soyt plus ouvert? (BIN., D. de Norm., II, 11585, Michel.)
.IIIIxx. livres de mecens. (1224, S.-Vinc., et qu'elle soyt eslargie, et lors on les faict A mes plaies qui sont mortals
Arch. Mos.) de petites espooges fort comprimees et en- Ne quier altres medecinals.
tortillees ou de racine de gentiane. (ID., ib., (De Ste Mariel'Egipt., Richel. 19525, f° 18 v°.)
xii. sols de mecens. (Comm. du XIIIe s., p. 274.)
On tourt a bien ou tourt a mal,
Cath. de Metz, Maisonn., Saulnerie, cote 9, La forme des moiches doibt estre esgale,
Arch. Mos.) Je vous querray medicinal.
et des plumaceaux inesgale, a la maniere (Athis, ms. St-Pétersbonrg 54, ro 8c.)
.XXV. lb. de meceins. (Sem. av. l'asq. 1234, d'une cheville de bois, affin qu'elles ne
S.-Sauv., Arch. Mos.) tombent dedans. (ID., ib.) — A la medecinale, conformément à
Quatrevins Ib. de messains. (1248, S.- l'ordonnance du médecin :
Sauv., Arch. Mos.) MECHEF, voir MESCHIEF.
Je n'aurois nul plaisir a trainer a la
Cent solz de messains. (1254, Hist. de MECHENOIR, S. m. ? medecinale, trois ou quattre chetifs repas
Metz, III, 210.) Mechenoir du bled. (1474, Béthune, dp. par jour, ainsi contrains. (MONT.. Ess.,
Trois cens et soixante et douze livres La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) 1. III, ch. XIII, f° 491 ro, éd. 1588.)
de messains que nous doviens payer au Neuchâtel, médecinal.
Noweil prochien. (1265, Chartes de lor- MECHERON, s. m., dimin. de mèche :
raine, 211, nO 24, Wailly.) Dieu sçait quelle lumiere apres elles MECINAUD, adj., médicinal :
Sinquante livres de mecens. (1274,Bitsch, (les chandelles) rendoient, avecques leurs Les jagonses, les esmeraudes
Castres, 4, Arch. Meurthe.) mecherons. (RAB., 1. V, cb. XXXII, éd. Et tantes pieres mecinaudes.
1564.) (Blancand., 3881, Michelant.)
Trois cens livres de meceins. (Nov. 1279,
S.-Sauv., Arch. Mos.) Un simple mecheron de la cendre sorti
MECINE, mescine, mezine, mechine, mie-
Dans la paille s'accroist.
Quaitre sols de mesains.(Jeudi av. purif. (GARN.,Troade, II, éd. 1578.) cine, s. f., remède :
1287, Lett. d'Isab. de Jandelaincourt, S.
Louis abb. S. Tienne, Arch. Mos.) Mercit, seniurs, nus anquerreuns mecine.
MECHIÉ, voir MESCHIEF. (Alexis, XIe s., st. 105b, Stengel.)
Ait pooir de mettre sommes, juskes a
metens.
deix sols de mecens. (1287, Hist. de Metz,
Ill, 232.) Impr.,
Trante solz de messains. (Pièce de 1314,
MECHINE, voir MECINE.

MECHINER, VOir MECINFR.


Tu mesfesis ; mais jo sui la racine
De nostre mal, long n'est la mescine.
(Adam, p. 43, Luzarche.)
Richel. 8711, f° 14.) MECHINETE, voir MESCHINETE. Assez bâtent, triblent racines,
Cuillent herbes, funt mecines.
A prodoms bons clers ne saiDs MECHOACAN, S. m., tabac : (Tristan, III, p. 46, Michel
N'ara qui vaille. II. messains Herbe nicotiane, autrement de la reync Ke del pehiet ne quiert ne conseil ne mezine.
En l'Eglise de benefices; et mechoacan. (TAHUREAU, Bigarr., liv. IV, (Vie Sie Thaïs, 98, Meyer, Rec., p. 326.)
Ne aussis seculiers offices p. 23, éd. 1584.) Teus est plains d'enferté, qui santé quide avoir
Ne seront ja aux bons donnes.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 24d.) Aujourd'hui ce mot désigne la rhubarbe
blanche.
Et petite mechine ne daigne rechevoir.
(lb., Richel. 23112, f° 104a.)
MECEANCE, voir MESCHEANCE. Ceste fievre mort li destine
MECHOINTE, s. f., sorte de pierre pré- Se de Gaiete n'a mechine.
MECECLE, voir MASSACRE. cieuse : (Athis, Richel. 375, f° 125f.)
Illec perent les flors de maintes beles herbes
MECECLIER, voir MACECLIER. La mechointe exprime le poivre, c'est a De quoi font les mecinesli mires de Salerne.
dire qu'elle est de celle semblance. (Chron. (Aye d'Avign.. 968. A. P.)
MECEIN, voir MECEAIN. et hist. saint. et prof., Ars. 3515, fo 51 vo.)
Li gerofles. li garingaus,
MECEN, voir MECEAIN. MECINAL, mecinnel, mescinal, adj., qui Les miecines contre tos mans.
(Parlon., 1629, Crapelet.)
sert à la guérison :
MECHAIGNIER, voir MESHAIGNIER. Car li beste a tel mecine que, se vos le
Encor ai je tel herbe mecinnel poes prendre, vos seres garis de vo me-
MECHAING, voir MESHAIN. En un escring. haig. (Aucassin etNicolette, p. 26, Suchier.)
(Gaydon, 86, A. P.)
MECHANCE, voir MESCHEANCE. Quar monmari est, je vous di,
Si est bons mires mecinaus, Bons mires, je le vous afi,
MECHANIEREMENT, voir MECANIERE- Sages, et cortois et loiaus. Certes il set plus de mecines
MENT.
(Du Con, Richel. 19152, f 63f.) Et de vrais jugemenz d'orine*
Ne garisun n'en siet par livere mescinal. Que onques ne sot Ypocras.
MECHANIQUE, voir MECANIQUE. (Horn, 3553, var., Michel.) (Du Villain mire, Richel. 837, f° 140a.)
Cest oille est seinte e mescinale. (Itiné- Quar moult ont forces et mecines
MEGHANIQUEMENT, voir MECANIQUE-
de Londres d Jérusalem attribué à Fruit,, fast, fueille, escorce, racines.
raire (Rose, Vat. Chr. 1522, f° 86a.)
MENT. Matthieu Paris, H. Michelant et (.. Ray-
MECHANIQUERIE,VOir MECANIQUERIE.
naud, Itinéraires d Jérusalem, p. 132.)
— Enchantement :
été refait sous les formes medecinal, A icest jor le (premier de l'an) soient li
MECHANIQUETÉ,voir MECANIQUETÉ. — A inalvais crestien faire lor mezines et char-
medecinel, medicinal,medichinal : rais. (Serm., XIIIe s., ms. Poitiers 124,
MECHANISER,voir MECANISER. 0 espeche medichinaus. fo 8 ro.)
(RENCLUSDE MOILIENS, Miserere, ceux, 6, Ce mot a été refait sous la forme méde-
MECHANTHISE,voir MESCHANTISE. Van Hamel.)
cine, qui apparaît dès le XIII- siècle.
MECHE, moiche, s. f., petite bande de Herbes médicinales. (Jard. de santé, II,
toile fine ou faisceau de longs brins de 47, impr. la Minerve.) MECINEMENT, s. m., remède :
charpie dont on se sert pour déterger des — Doigt medicinal, l'annulaire : Je te querrai mecinement,
foyers purulents, pour entretenir une ou- N'artardera mais longemsnt
Le quart doigt est appellé medicinal, Qui te tornera a santé.
verture ou une fistule ; signification con- parce que les medecins en usent en ma-
niant les medecines. (J. BOUCHET,les Tri (Athis, Richel. 375, f 121e.)
servée : de la Noble Dame, p. 99, ap. Ste-Pal.)
- A été refait sous les formes medeci-
Nous usons de tentes (t moiches, es nement, medicinement, medechinement :
playes, pour lesquelles guerir il faut ou- — S. m., remède :
A faire medicinement En vilté, en ordure, MECOMPTE, voir MESCONTE.
1 troveot grant succurement. En vie trop obscure,
(Les Lapid. fr., A 35, L. Pannier.) Ai esté lone termine, MECONNER, v. n., laisser aller sous soi :
Aposicion de medicinement violant ou Roine nete et pure, Ostez vos eschifles et vos
gas, car tel
vertissant. (H. DE MONDEVILLE, Richel. Quar m pren en ta cure, meconne soz ses dras qui cuide estre et
Et si me medecine forz et sains. (LAURENT, Somme, ms.
2030, f° 57b.) Par ta vertu devine. Chartres 371, fo 36 v°.)
Medicamen , medicinement. (Gloss. de (RUTEBEUF,Proiere Theophile, Richel. 837,
Salins.) f° 301d.) MECREABLB, voir MESCREABLE.
N'est nul office ne medechinementplus S'il n'estoit medecinet MECREANCE, Voir MESCREANCE.
proufitable a toy que vituperer et despiter Il seroit tantost definez
toy meismes. (De vila Christi, Richel. 181, Quant par eicez est si remplis. MECREANDISE, voir MESCREANDISE.
f° 47a.) (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 474.)
L'ail est cuydé prouffiter a plusieurs Il li fu consilliet et dit pour le mieulz MECROIANT, voir MESCROIANT.
medicinemens. (Jard. de santé, I, 14, impr. mediciner et garir, qu'il s'en repairast en
la Minerve.) Engleterre. (FROISS , Chron., III, 19, Luce.) MECROIRE, voir MESCROIRE.
Tu as multiplié pour neant medicinement. Maintenant as tu dont puisses ton bras MECTAYER, voir MOITOIER.
(Bible, Hieremie, ch. 46, éd. 1543.) medichiner. (De vita Christi, Richel. 181,
Ami loyal est medicinement de vie. (Ib.,
f° 175d.) MECTE, voir METE.
Ecclésiastique,6.) Les mareschaux ferrent et medecinent
les chevaux. (LA MARCHE, Estat de la MECTEER, voir MOITOIER.
Medicatio, medecinement, remede. (FED. maison de Charles le Hardy, Du Second
MOREL, Dictionariolum, 1633.) estât, Michaud.) MECTER, S. m., sorte de laine :
: Les fueilles et le jus de ypericon medici- Laines nostrees k'on dit mecter, yeke et
— Secret magique, enchantement nent et guerissent de dissinterie. (Jard. de veulres. (1281, Reg. aux bans, Arch. S.-
Par nouvel medecinement santé, T, 516, impr. la Minerve.) Omer AB XVIII, 16, n° 535.)
Figure d'omme say muer
voir MOITOIER.
Et l'un a l'autre trestonrner, — Fig. : MECTOIER,
L'un fait bien a l'autre sembler. Ne sceut medeciner sa passion ny sa
(Brut, ms., f° 66b, ap. Ste-Pal.) douleur par les voyes que la sagesse et MECTOIERE,voir MOITOIERE.
H faisoient males oevres par medecine- l'experience aprennent a chacun. (Du MECTRIFICATURE, voir METRIFICATURE.
mens. (Bible, Richel. 901, fo 18e.) VILLARS, Mém., VI, an 1555, Michaud.)
C'estoit chose fort aisee a qui voudroit MEDCINER, voir MECINER.
MECINER, medciner,mesciner, mechiner, de recouvrer cent mille escus, qui medeci-
meschiner, miciner, et sous les formes neroyent tout a coup les playes desdits MEDE, s. f., hydromel :
refaites medeciner, mediciner, medichiner, payemens. (ID., ib., XII, an 1560.) Hydromellum, mede. (Gloss. de Glas-
verbe. Diriger, instruire : gow, P. Meyer.)

- Act., soigner, traiter, panser, guérir; Il m'aprist et me doctrina — Pierre précieuse de couleur verte :
sous les formes populaires : Et d'ordene me medicina. Amatiste, mede, cristal. (Lapid. d'un roi
(GILLONLE MOISIT,Poés., l, 17, Kerv.) d'Arrabe, ms. Berne 646.)
Il fit mires par tôt mander
Por lui garir et meciner.
(WACE,Conception, Brit. Mus. Add. 15606, —
Ironiq.,mettre à mort : Elle (la couleur verte) est comparée a
l'esmeraude, au jaspe, a la mede. qui
f 55b.) Cui il
ataint a plain cop entesé,
sont pierres precieuses. (SICILE, Blason
Mar querre mire, tost l'aura meschiné.
Il fist mires partout mander (Aleschans, 1198, Jonck., Guil:. d'Or.) des Couleurs, f° 26 vo, éd. 1582.)
Pour lui garir et mechiner. Mede. A precious stone that yeelds a
(ID., ib., ap. Duc., Maladia.) — Empoisonner : saffron like sweat, and a taste like wine.
Cil est bons hom qui meciner le seut. Trente parmains en ont si mecinex. (COTGR., éd. 1611.)
(Ste Thays, Richel. 23112, f° 102c.) (Gaydon, 125, A. P.)
MEDECABLE, medicable, adj., propre à
Dont li esteust [doner] un denier muneiez

Réfl., se traiter : guérir :
A mire de Salerne pur entre medeinez. Les sangliers se medecinent avec le
(Chron. Je Jord. Fant., 1314, ap. Michel, D. de Il n'y a pour le present autre medecine.
lierre , les ours avec la mandragore. plus medecable a nostre maladie. (L'amant
Norm., t. III.) (BOAYSTUAU, Théât. du monde, I, éd. 1567.)
Cui il ataint a coup ne l'estuet meciner.
ressuscité, p. 75, ap. Ste-Pal.)
(Chans. d'Antioche, VIII, 375, P. Paris.) — Infln. pris subst., action de pratiquer Remede medical ou medicable. (LA
la médecine : PORTE, Epith., éd. 1571.)
Garder se fist et meciner.
(MOUSK.,.Chron., 19783, Reiff.) Aura une autre dame qui pour mede-
ciner se passera dela la mer, et tant fera MEDECHINEMENT, VOir MECINEMENT.
Lur chevals funt seiner e reposer,
g lur malades guarir e mesciner. par son medeciner que. (Les prophecies MEDECIN, s. m., l'annulaire :
(Otinel, 737, A. P.)
deMerlin, f° 130c, éd. 1498.)
Les doigts dits medecin et auriculaire.
Andoi furent navré, si se vont mechinant, —
Mecinant, part. prés., qui exerce la (OLIV. DE SERRES, Theat. d'agric., VIII, 5,
Les plaies l'un de l'autre vont li baron bendant. médecine : éd. 1646.)
(B. de Seb., xxi, 633, Bocca.)
Qu'il ne guerisse par mires micinans. Cf. MECINAL et MIRE.
formes savantes : (HERB. LEDUC,Foulq. de Cand., p. 65, Tarbé.)
— Sous les MEDECINABLE, medicinable, adj., médi-
Entr'ans distrent et esgarderent —
Medeciné, part. passé et adj., médici- cinal, propre à guérir :
Corn le deust medeciner. nal
(MARIE, ~Ysopet,Richel. 19152, f° 20a.) : Li nardes chauz, très edorables,
Huyle medeciné. (MONT., Ess., 1. II, Seur tote her~e medicinables.
Puis lur fait a tuz demander, ch. XXXIII, f° 312 vO, éd. 1588.) ~774
Se nus l'en seit mediciner. (De .v. gaud. B. M., ms. Reims fO136a.)
(ID., ib., VII, 7, Roq.) MECINNEL, voir MECINAL.
Ces .n. choses medicinalles
Ke mes plaies soyent medicineies. (S MECION, voir MISSION. Sont senz doutance a toz corpables.
BERN., Serm., Richel. 24768, fo 56 vo.) (MACÉDELA CHARITÉ,Bible, Richel. 401,
MECLER, voir MESLER. f° 146a.)
Ke ne povons mire trouver D'un fer mout medicinable,
Qui vous saiche mediciner. MECOGNOISSANCE, voir MESCOGNOIS- C'est a dire d'une laucete.
(Athis, ms. St-Petersbourg 54, f° Gd.) SANCR. (Dial. de S. Grég., ms. Evreux, ro 9".)
Herbes medicinables. (Vie S. Magloire,
Ars. 5122, f° 66 v°)
MEDECINEMENT,Voir MECINEMENT. Dieu, et a
cause de votre mediatie, le
traitee susdit. (1396, Lett. de Rich. Il au
Mente est herbe meiecinable. MEDECINER, voir MECINER. duc de Bav., Lett. de Rois, etc , t. II.
p. 289.)
(Poème moralisé sur les propr. des choses, l, xxiv,
1, G. Raynaud, Romania, XIV, 455.)
MEDECINERIE, s. f., médicament :
Medecineries. (1565, Valenciennes, ap. MEDICABLE, voir MEDECABLE.
Pres de la croissent les herbes medici- La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
nables en grant habondance. (CORBICHON, MEDICAMENTAL, adj., qui concerne les
Propriet. des Choses, Ars. 2886, f° 4a.) MEDECINEUR, s. m., celui qui guérit, médicaments :
Beuvrage medicinable. (J. GERSON, la médecin : Preparations medicamentalles. (EvoN.,
Mendicité spirit., f 55 vo.) Dieu.qui est persecuteuret medecineur. Tresor, préf., éd. 1555.) ,
A bains chaux, que l'on dit medecinables. (J. VAUQUELIN, Chron. d'E. de Dynter, IV,
(0. DE LA MARCHE, Mém., Introd., ch. Y, 32, Xav. de Ram.) MEDICASTRIE, s. f., charlatanisme :
Michaud.) Poesie, alchimie, empirie, medicastrie.
— Fém., medicineresse :
(Rom. d'Alector, fo 35, éd. 1560.)
Posé quela sentence d'excommuniement
soit sanable ou medicinable et non mie Il nous a ordonné la bonne medicine- MEDICE, adj., mot douteux présentant
mortelle. (1474, Stat. synod., ap. Lalore, resse penitence qui ressuscite l'ame morte le sens de médiocre :
Anc. discipl. du dioc. de Troyes, II, 123.) par péché. (GERS., Serm., ms. Troyes,
Prince Bacus par art medicinable,
f 7i r°.) Et moult se humilioit la pucelle envers
luy et luy disoit : Monseigneur, se ne fut
A mon museau si bien mediciné MEDEGLOIRE, voir MANDEGLOIRE. la grace de Dieu mon createur et la puis-
Que pers le sens. sance de vostre frere, et vous aussi, ceste
(GRINGORE, le Jeu du Prince des Soit, l, 249, MEDELAN, adj., milanais : povre orpheline estoit toute desolee et
Bibl. elz.) perdue, elle et tout son pays, et cheue en
Or tient archevesquiet le citet de Melans
Et vault et est medicinable le jus (de Messires Saint Ambroses ; ne fa mie celans moult grande adversité entre les mains des
l'aurone) beu contre le venin des serpens. Le don don Saint Espir, qui li fa revelans mauvais Sarrazins; mais l'aide de Dieu et
(Jard. de santé, 1,2, impr. la Minerve.) Que ses offisces yerent as devos medelans. la vostre m'en ont jetté, dont je vous re-
Beaulx et medicinables baings. (Triumph. (GILLONLE MOISIT,li Maintiens des ordenes mercie, et quant vous avez daigné de
de Petrarq., f° 75 v°, éd. 1531.) mendians, II, 245, Kerv.) prendre en femme si medice pucelle comme
je suys. (J. D'ARRAS, Melus., p. 269, Bibl.
Le vray miel savoureux et medecinable.
(GUILL. MICHEL, IVe liv. des Georgiques, MEDEPS, medips, pron., même : elz )
f 75 vo, éd. 1540.) Et el medepssi près sa cruz.
(Passion, 255, Koschwitz.)
MEDICHINAL, VOir MECINAL.
De laquelle beste (du castor) les mem-
bres genitoires sont très medicinables.
(GUILL. TARDIF, Apol. de Laurent Valla,
Per lui medeps audit l'avem.
(lb., 184.)
MEDICHINER,voir MECINER.
MEDICINABLE, Voir MEDECINABLE.
p. 211, Marchessou.) Li quarz lo duyst corda toccar,
Encore en y trouvez vous d'autres Et rotta et leyra clar sonar. MEDICINAL, voir MECINAL.
(arbres) gommeux,et par conséquent medi- Et en toz tons corda temprar,
cinables. (THEVET, Cosmogr., 111, xi, éd. Per se medips cant ad levar. MEDICINALMENT, - alement, adv., en
1558.) (ALBERIC,Alex., 100, P. Meyer, Rec., p. 283.) termes de médecine :
Laquelle (eau) mise en bruvages medeci- Lesquels matieres se doivent par raison
nables purge premièrement celuy qui la MEDESME, VOir MEISME.
exposer medicinalment. (EVRART DE CONTY,
prend de toute langueur et maladie.
(ARNOUL DE VILLE NOVR, le Tresor des
MEDIACION, S. f., intermédiaire : Probl. d'Arist., Richel. 210, f° i vo.)
pauvres, to 151 vo, éd. 1581.) Quant au regard de Eve, qui da forfait
— Par ordonnance de médecin :
Envers l'homme fut mediacion.
Ainsi en voyons nous plusieurs devenir
— Qui peut être guéri : (Mist. du viel test., 1518, A. T.)
grosses, bien tost apres estre purgees me-
Car lors est il plus raisonnables dicinalement
MEDIACON, s. f., remède, potion pré- pour occasion de maladie
Et ses maulx plus medicinables. parée : présente. (JOCB., Err. pop., p. p., II, 5,
(Remedia amoris, 190, Koertiog.) éd. 1587.)
Une male confection,
Qu'il medecine
Ce qui sera medicinable.
L'en l'apele mediacon, MEDICINE, voir MEDECINE.
(Act. des Apost., vol. I, f° 148a, éd. 1537.) At fait Diane appareillier.
(WACE,Si Nicholas, 374, Delius, 1850.) MEDICINEE, s. f., médecine, onguent :
Medicinable. Qui peut estre guéri, cura- : Nous abatons et os tons la livre soutive.
ble. (MONET,Dict.) MEDIANE, s. f., mésentère fors que a phisiciens et surgiens tant seu-
:
Mediane f. The black, or middle veine ; lement, et en cas et non autres, ou il en
MEDECINAL, voir MECINAL. the inward branch of the shoulder veine, auroit a faire por leur medicinees et sirur-
descending downe the arme unto the band, giees. (1312, Ord., 1, 512.)
MEDECINE, medicine, s. f., femme exer- and there dispersing it selfe among the
çant la profession de médecin : fingers. (COTGR., éd. 1611.) MEDICINEMENT,voir MECINEMENT.
Une horde vieille de la compagnie, adj., qui est au milieu : MEDICINER, voir MECINER.
laquelle avoit reputationd'estre grande me- MEDIANT,
dicine. (RAB., Gargantua, ch. vr, éd. 1542.) Les quelles choses (dilatation des na- MEDICINERESSE, voir MEDECINEUR.
rines) ne porroient estre faites se le cartit-
Elle se faisoit medecine de petits enfants. lage n'estoit mediant. (H. DE MONDEV., Ri- entre dans le juron la mort
(Nie. DE TROYES, le grand Parangon, MEDIENNE,
p. 227, Bibl. elz.)
chel. 2030, f° 9.) de medienne, équivalent de mordienne :
Ceste medecine l'interrogeoit du jour de MEDIATEURE,S. f., intermédiaire : Et la mort de medienne, et quels rats et souris !
la maladie. (G. BOUCHET, Serees, Il, 193, Pleure, dolente femme, pleure,
(TROTEREL, les Corrivaux, III, 3, Ane. Th. fr.,
Roybet.) VIII, 279.)
Et de pleurs tout ton corps espleure
Permission d'y avoir des medecines ma- D'avoir esté mediateure MEDIER, verbe.
trones. (ID., ib., III, 190.) Du serpent et intercesseure
:
Envers moy, pour moy decevoir. — Neutr., servir de médiateur
On lit dans le Dictionnaire de Trévoux: (Mist. du viel test., 1605, A. T.) Les admonestoit au bien de paix, mt-
Médecine est aussi la femme d'un méde- dioit entre les parties, couroit souvent
cin ; mais il n'y a que les provinciaux qui MEDIATIE, s. f., médiation : d'un costé a l'autre. (J. MOLINET, Chron.,
le disent. Nous envoierons as ditz jours et lieuz xix, Buchon.)
nos deputez pleinement anformez a tenir
MEDECINKL, voir MECINAL. pur et en nouu de nous, a la reverence de — Act., faire le milieu de :
Moyennant l'ayde de Dieu, sans lequel Medique, f. Mediania, alfalfa. (C. OUDIN, Sunt enmi le vis tresturné
nul œupvre n'est commencé, medié, ny 1660.) E Français sunt a els mesdlé.
finy. (LE BAUD, Hist. de Brel., Prol., éd. (WACE, Rou, 3' p., 3503, Andresen.) Var., medlé.
La medique, ou grand treffle, ou foin de (Ed. Pluquet, v. 8645.)
1638.) Bourgogne, doibt estre couvert avec des
Diviser en deux moitiés : rasteaulx de bois. (COTEREAU, Colum., II, Brouiller, mettre en état de dis-
— 13, éd. 1555.) —
Medier. To divide into halves ; also, as corde :
moyenner. (COTGR., éd. 1611.) MEDIQUÉ, adj., mêlé de substances mé- Emvers mei ad si grant amur,
Medié, part. passé, dont le milieu est dicinales : Nuls ne nus porreit tant metler
— Que sun cors puist de mei sevrer.
fait : Puis lor arrousoit d'eau ou de vin, (Tristan, II, 208, Michel.)
simple ou mediqué. (Trésor de Evonime,
Livre commancé, medié et finy a Lyon, p. 293, éd. 1555.) Les trahiturs k'il encuserent,
l'an de salut 1484. (NIE. CHUQUET, Triparly, E empeirerent e medlerent,
Richel. 1346, to 147.) MEDIR, v. a., guérir : Aveit jeté fors del pais.
(MARIE,Lai d'Eliduc, 561, Roq.)
MEDIETÉ, s. f., proportion : Et que Johan sa plaie noblement mediray.
Pource tous les triangles ABH etc., , (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 18770, Scheler,
Glost. philol.)
Que cil kl mortalment le soleient hair,
Envers le rei Henri medler et mal tenir.
seront la medieté d'ABC, parquoi le triangle *
(GARNIER,Vie de S. Thom., App., v. 2, Hippeau.)
mis sur G ne pourra estre encliné vers MEDISME, voir MEISME. Pur co volt Engleterre a sun poeir medler.
aucune partie. (LE BLANC, Trad. de Car- (JORD.FANTOSME, Chron., 945, Michel, D. de
dan., 1° 19 r°, éd. 1556.) MEDISSANCE, voir MESDISANCE. Norm., t. III.)
Selon la premiere proportion et me-
dieté que nous appellons arithmétique. MEDIT, voir MESDIT. — Neutr., se brouiller, se quereller :
(AMYOT, Prop. de table, IX, III, éd. 1574.) Fouke le jeouene fust norry ou les iiii -
Les deux bouts et extremitez, et le mi-
MEDITATIF, adj., qui médite : fitz Henré le roy e mout amé de tous,
lieu de la medieté arithmétique sont six, As tu esté méditatif estre de Johan ; quar yi soleit sovent me-
neuf, douze. (ID., Œuv. mesl. de Plut., De trahir et. ce point ton maistre ? dler ou Johan. (Foulques Fitz Warin,
1'0494 r°, éd. 1574.) (Therence en franç., f° 45d, Verard.) Nouv, fr. du XIVe s., p. 50.)
Aursi en est mon cueur méditatif mêler de :
MEDIMNE, s. f., mesure de blé : De lui donner forme fréquentative — Se
Medimne : m. A corne-measure, contai- Pour assembler la passive en l'actif. Si soit un perpetual chanterie dont l'or-
ning almost two of our bushels. (COTGR., (AL. CHARTIER,Œuv., p. 804, éd. 1617.) dinaire n'a rien a medler ne a faire. (Te-
éd. 1611.) nures de Littleton, f° 121 v°, ap. Ste-Pal.)
Medimne, f. Especie de medida. (C. MEDITERRAIN, mediterran, adj., situé Medié, part. passé, brouillé :

OUDIN, 1660.) au milieu des terres : Par l'envie del bien de lui,
Tanacetum croist en lieux mediterrains
MEDIN, s. m., monnaie d'Égypte :
Si cum avient sovent d'autrui,
et haulx. (Jard. de santé, 1, 464, impr. la Esteit a sun seignur medlez,
Le medin est une piece d'argent mon- Minerve.) Empeirez e encusez,
noyé, qui peut revenir a la valeur de Les gens de pied. ayant vu la hardiesse
deux sols monnoye de France. (Du FOUIL- Que de la curt le cungea.
des nostres, abandonnerent le fort et se (MARIE,Lai d'Eliduc, 41, Roq.)
LOUX, Fauconnerie, fo 9 v°, ap. Ste-Pal.) meirent en fuite dedans un bois taillis vers
les parties mediterranes.(Du BELLAY, Mém., Cf. MESLER, et Littré, verbo mêler, qui
MEDIOCRER, v. a., modérer : X, 340, éd. 1569.) établit que l'ancienne langue française
Parquoy y faut (dans le blé de France) avait deux formes, l'une mesler, du latin
mediocrer le levain, et n'user d'eau si MEDITERRIENNE,- iienne, adj. f., mé- misculare, l'autre medler, du latin lictil
chaude qu'en celuy de la Beauce. (CH. diterranée :
LIEBAULT, Mais. rustique, V, 20, p. 537, mixtulare.
éd. 1658.) Parmi son navire couvrit la mer Mediter-
Mediocrer. To qualifie, temper, mode- rienne jusques a y faire un pont de rivage MEDOIS, adj., médique :
rate, add a meane unto. (COTGR., éd. a autre. (AL. CHARTIER
364, éd. 1617.)
,
l'Esperance, En la guerre medoise. (MONT., Ess., 1,
22, p. 63, éd. 1595.)
1611.) p.
f., modération: La mer Mediterriienne. (FOSSETIER, la medoise, à la mode des Mèdes :
MEDIOCRITÉ,.s.
Qu'on parle avec médiocrité et que le
Cron. Marg., ms. Brux., I, 47 ro.)f — A
Les couleurs de leurs cotes et sayes
d'armes a la medoise et a la scythique.
propos soit honneste et retenu. (G. Bou- MEDLE, s. m., mélange : (AMYOT, Vies, Sylla, éd. 1663.)
CUET, Serees, 1, p. XVIII, Roybet.) Ascune foiz sount joyntz ensemble deux
MEDIOMATRIQUE,adj., de Metz : personnes ou troyz en divers degrez a — S. m., Mède :
Metz est dicte vieille eL antique,
queux affiert remedy par assise de mor- Timocreon n'a donc pas esté seul qui
dauncestre, dont la nature en medle de
Par son nom mediomatricque. mordauncestre est de cosynage. (BRITTON, avec les Medois ait traité. (AMYOT, Vies,
(Chron. de la noble cilé de Metz, Pr. de l'H. de Themistocle, éd. 1663.)
Loix d'Anglet., f° 181 ro, ap. Ste-Pal.)
Lorr., 11, cxxiv.) Certains hommes medois faisoient front.
Cf. MESLE. (MONT., Ess., Il, 9, f° 167 v°, éd. 1588.)
MEDIONNÉ, adj., médiat :
Sont deux operations representatives et MEDLEE, s. f., mêlée, bataille : MEDULLE, -ule, s. f., forme savante de
significatives de deux puissances, l'une Medlee. (Lois de la cité de Lond., Brit. moelle :
medionnee, et l'autre immedionnee, et est Mus. add. 14252.) Tant que je pervins jusques a la fine
très grand argument de l'humaine et de la Cf. MESLEE. medule de sa charité en laquelle je me
divine. (Peregrin d'Amours, liv. II, te 72 vo, trouve tellement et si doulcement empri-
ap. Ste-Pal.) MEDLEFE, s. f., terme de pratique, sonnee que ma demourance je y prins.
maléfice ou méfait (J. GERSON, l'Aiguillon d'amour, 1° 50 r°,
MEDIPS, voir MEDEPS. : éd. 1488.)
De ceux qui achatent et vendent par
1. MEDIQUE, s. m., médecin : peys et par mesures hors de assise de
Es medules de ton cueur maternel. (ID.,
Cestui medique estoit riche. (AIMÉ, Ysl. medlefe et de conteckours et de saunkes ib., fo 56 rO.)
de li Norm., IV, 41, Champollion.) espandu. (BRITTON, des Loix d'Anglet., La medulle de l'espine. (G. CHRESTIAN,
fo 72 rJ, ap. Ste-Pal.) Gener. de l'homme, p. 75, éd. 1559.)
2. MEDIQUE, s. f., sainfoin :
Medique : f. Medick fodder, spanish tre- MEDLER, meller, mesdler, verbe. MEDULLEUX, - uleux, adj., de la nature
foile, snaile claver. (COTGR., éd. 1611.) mêler: de la moelle; mot conservé :
— Act.,
Subtance meduleuse. (Jard. de santé, 1, Les meiris deu mois d'aaust tant
367, impr. la Minerve.) l'aaust dure quant Tqu'il en pot coillirque
en
MEFFIER, voir MESFIER.
Substance medulleuse. (PARÉ, Repliq. à restel. (1291, Carl. de S.-Georg., f° 89 vo, MEFOISWT, voir MESFAISANT.
la resp. contre son Dise. de la Licorne, Bibl. de Rouen.)
Malgaigne.) Et touz les meeris de toutes les cou- MEGAYEUR, voir MEGEIEUR.
tures a l'abbé ancienes et au couvent
MEDY, s. m., médecin : comme de espiz escoupes et des garbes
1. MEGE, meje, meige, miege, mige, meide,

Bon bomme, veulz tu cen medy desliees. (Jurés de S.-Ouen, ro 90 v°, Arcb. miede, mide, mie, mee, s. in., médecin :
Avoir veue fresche et nouvelle? SAnf.) Puis mandent mies por les plaies garir.
(Conversionde St Denis, ap. Jub., Myst. inéd, l, Et doit avoir tous les meeris quant l'en (Les Loh., ms. Montp., f° 197d.)
53.) carie les garbes. (Ib., fo 109 v°.) Es vous i. mie par la ville qui vint.
Le bouvier a touz les meris quant l'en (R. de Cambrai, 6850, A. T.)
1. MEE, Voir MEGE.
carie les garbes. (Ib., Co 119 vo.) Mult fu sages li mies qui si bien se conselle.
2. MEE,maye, s. f., huche : Et doivent avoir les meeris des charetes. (Roum. d'Alix., f° 14b, Michelant.)
Deux cappeletz pour le maye du molinel. (Ib., fo 126 rO.) Se cil garist jamais, il avera bon mie.
(1517, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bt por ceu fere il doit avoir toz les (Ib., f° 31a.)
Bibl. Amiens.) meriz des dites coutures et les garbes des- Dunkes vint encontre li anciens anemis
Suisse rom., Neuchâtel, maie, Bresse, liees qui ne puent estre arrere encloses sor un mulet par la semblance d'un meide
méia, pétrin, Tournaisis, mée. Perche, mée, es lianes. (lb fO 136 ro.) portanz un cor et une guervise. (Dial.
, St Greg., p. 96, Foerster.)
cuve du pressoir où l'on met les pommes Nom propre, Dumeril. Et por ceu k'il l'umeine lignieie de sa
ou le raisin. languor sanest, si aparuit li grant possance
Cf. MET. MEES, voir MAIS. del meje quant li langors del malade acruit..
(Greg. pap. Hom., p. 15, Hoffmann.)
3. MEE, s. f., prob. moitié, milieu : MEESE, voir MESE.
En maintes terres fait querir
Normendie unt avirunee,
E Bretaigne tresqu'a la mee.
MEESEMENT,voir MEISMEMENT. Mees, por sa vie guarir.
(Lyon. Ytopel,467, Foerster.)
(WACE,Rou, 1e p., 380, Andresen.) MEESME, voir MEISME. Lors me fait madame sentir
En plosurs leus pert la raine Un mal dont je ne puis guarir,
Que firent la gent Sarazine MEESMEMENT, voir MEISMEMENT. Ne ja n'en aurai mee
En Auremen e en Geruesi, Entre[us] qu'il li vaigne a plaisir
En Serc, en Erin, en Guernerui, MEESMENT, VOir MEISMEMENT. Qu'el m'ait joie donnee.
E le rivage contre munt MEESNESSE, voir MOIENECE. (Poés. ms. avant 1300, t. l, p. 702, Ars.)
De si que[s] en Bretaine sunt Feras estoit Viosantis
Desqu'a la mee e sa cumpaigne; MEESSE, voir MAISE. Parmi le cors de iiii. lances
La s'est areste[z] en Bretaigne. Et .II. en ot parmi les hances,
(Ib., 422.) MEESTRE, voir MAISTRE. Mais s'il peust venir a mie
4. MEE, fém., voir MON. voir MAISE.
MEEZE, Pour tous cos ne morust il mie.
(MOUSK.,Chron., 7953, Reiff.)
5. MEE, voir MoiE.
MEFAIRE, voir MESFAIRE. Et le miege le deit veoir et taster son
MEEINEOUR, voir MOIENEOR. pos. (Liv. de J. d'Ibelin, ch. CCXII, Hist. des
MEPAISANCE,voir MESFAISANCE. crois.)
MEEISNER, voir MOIENER. MEFAITURE, voir MESFAITURE. Sadoine fiert de si grant envaye
MEELLEE, voir MESLEE. Que de ce coup ot bien mestier de mie.
MEFFAÇON, VOir MESFAÇON. (Enf. Ogier, 2833, Scheler.)
MEELLEMENT, Voir MESLEEMENT. N'en aurai jamais garison
MEFFAIGHON, voir MESFAÇON. Ne par mie ne par puison.
MEEME, voir MEISME. (Vie S. Greg., Ars. 3527, f° 165a.)
MEFFAIRE, voir MESFAIRE.
MEEMENT, voir MEISMEMENT. Si acheta maintenant d'un mige surien
voir MOIEN. MEFFAISANT, voir MESFAISANT. unes poissons envenimees por envenimer
MEEN, Alixandre. (Le Liv. dou roi Alix., Richel.
MEENEMENT, voir MOIENEMENT. MEFFAITEEUR, voir MESFETOR. 1385, fo 69e.)
MEFFAITURE,voir MESFAITURE. Alixandre fist venir devant soi tous les
MEENETÉ, voir MOIENETÉ. meges de l'ost por lui curer, mais il n'avoit
MEFFAUTEUR, Voir MESFETOR. miege surien ne gres qui seust dire l'a-
MEENIER, voir MOIENIER. chaison de sa maladie. (Ib., ro 30b.)
MEENNEMENT, voir MOIENEMENT. MEFFEITEUR, voir MESFETOR. Medechiner se fist et garir par i.
mie.
(B. de Seb., VII, 310, Bocca.)
MEENNER, voir MOIENER. MEFFERE, voir MESFAIRE. Adonc lui dist li uns des meiges. (Liv. de
MEENNETÉ, voir MOIENETÉ. MEFFESOUR, voir MESFESOR. la Conq. de la Moree, p. 331, Buchon.)
Car nient plus ke que estre mide gist en
MEENNEUR, VOir MOIENEOR. MEFFETEOUR, voir MESFETOR. doner u nient douner medeine u tailler
MEFFETOR, voir MESFETOR. une teste, mais en ce savoir donner quant
MEENTÉ, voir MOIENETÉ. et ensi c'on doit. (Li Ars d'amour, II, 121,
MEFFI, meffy, s. m., méfiance, défiance,
Petit.)
MEERIL, meiril, meril, s. m., épis restés
dans le champ sur la place où l'on avait suspicion : Mieges de phisicque et de sirurgie. (1435,
Est. de S. J. de Jer., fo 37a, Arch. H.-Gar.)
réuni les gerbes : Ains tousjours j'ay de quoi
Me pl tindre et me douloir, en mon amour Si meide y sont venus qui
Debent habere le rastelciz pratorum et [extreme, Ont son chief remediet.
de unoquoque muslone le meeril. (Vers de moi (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, II, 3921, Scheler,
1240, Reg. redd. M. S. M., fo 30 vo, Arch. D'un desespoir d'amour, d'un mefli mesme.
Manche.) (P. DEBRACE,Poem., fO3 rO, éd. 1576.) Gloss. philol.)
Debebam recipere. les meeritz de om- A cause du meffy que l'empereur feit de Cuy qu'il atendo a coup de miede n'at mestier.
(ID., ib., 375.)
nibus culturis suis quae sunt in ballivia luy. (BRANT., Capit. franc., t. I, p. 371,
mea. (1249, Charte du prieuré de Bonne- éd. 1666.) J'ordonne, moy qui suis bon miege,
Nouvelle, à Rouen, ap. Duc., Meeritz.) Il Que des peaulx, sur l'hyver, se fourre.
afut probablement lire meerilz. MEFFIANCE, VOir MESFIANCE (VILLON,Crant Test., CIII,Jouaust, p. 77.)
Ceux qui exerçoyent ces cruantez n'es- Trois peaulx de megeis pour les maletfes. Que lesdiz candelliers feront bonne can-
toient pas chirurgiens, mais paysans (1373, Mandements de Charles V, p. 533, delle et loyal, et que eulx ne mettront en
ignares. qu'on appelle en ce pays meges de L. Delisle.) leur cande'les point de sain ne de burre
hœuf. (Loys GUYON, Miroir de la beauté, III. peaulx de megiisroige. (18 fév. 1394, ne de flanme ne de cieu de mesguerchier,
II, 103, éd. 1615.) Inv. de mercier, Inv. de meubles de la ne ne feront point de candelle fourree,
mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.) qui ne soit aussi bonne dedens conme
Le Dictionnaire étymologiquede Ménage, dehors. (1403, Stat. des chandel. de Rouen,
éd. 1750, dit qu'on appelle mege, à A la Cbandelour que je fus Angiers pour Ord., VIII, 597.)
Bourges, celui qui remet les membres le fet de la chappelle, ge acbaté .II. pleaux Cieu de mesveicher ne cieu d'Espagne.
disloqués. de mejaiz. Pour deux peaul de mejaiz et (Ib., p. 599.)
une pleau de ebastri achatees du peletier.
Wall., mède, médecin, chirurgien. Suisse (1402-1407, Compt. de la Chartreuse du Ayons ordonné ausdis wantiers et mes-
romande, miège, mège, médicastre, rebou- Parc, Arcb. Sarthe, B 146.) guchiers de eulx tenir a l'un ou a l'autre
Pour avoir de la fleur pour l'atour de la desdis mestiers, sans pouvoir faire exercer
teur. les deux ensamble. (1460, Statuts des par-
Noms propres, Mège, Miège. royne, Ilil. s. ; et pour un sachet de megis cheminiers d'Amiens, ap. A. Thierry, Mon.
a mettre la fleur. (1416, Comptes royaux, inéd. du Tiers Etat, t. II, p. 235.)
Cf. MIRE, qui est le même mot. ap. Laborde, Emaux.)
Que aucun ne puisse faire ne vendre Mesguichiers, tenneurs. (Stat. de Noyon,
2. MEGE, voir MI. ms. Noyon.)
seinct a bander arbaleste que la sangle ne
MEGEDUS, voir MEGEDUX. soit faicte de fin chanvre et tissue a double Pic., méguichier.
fil et double duicte couvert de bon cuyr
MEGEDUX, megedus, meghedeus, meghe- soufisant de cordouan et basenne ou mar- 2. MEGEISSIER, mesguichier, x. a., fabri-
duus, megheduis, miegheduus, megidus, roquin corroyé ou de megeys cousu a deux quer de peau mégissée :
chefz. (Ch. de 1493, Liv. vert, Arch. Y 62,
s. m., grand duc : fo 43 vo.)
Que nuls archons ne soit bouchies de
Et ce estoit li megedux l'empereor de moutons, ne mesguichié. (Livre rouge d'Ab-
Constantinoble. (VILLEH., § 139, Wailly.) beville, art. 7, ap. Duc., Mesgicerius.)
— Peau en général :
Var., meghedeus, miegheduus, megheduus, MEGEMENT, s. m., médicament, re-
megheduis, megedus, megidus. Ceste nuyt estoit arrivé
Par deffortune et pour logis mède :
MEGEICEL, s. ni., mégissier: En celle ville, on fat trouvé Cis honi qui senz tôt megement t'a rendu
Et tasté jusques an megis. ta veue est deus ou propheta. (Pass.
Uns chascuns des estaux des megeicex (MARTIAL,Vigil. de Charl. VII, H v r°, S. Thomas, Richel. 818, fo 175 v°.)
paierai XII. deniers por tote la dite foire. éd. 1493.)
(Fin du XIIIe. s., Cart. de Dijon, Ricbel. 1. Si el li mostra lo megement dont el ere
4654, fo 29 v'.) garis. (Pass. S. Sebast., ib., fo 221 r°.)
MEGEISSERIE, mesgeisserie,mesgisserie, Entor la miennuit li vint un viellarz, et
magicerie, margicerie, s. f., métier dn mé- devant lui aloit un enfes qui portoit lu-
MEGEIEUR, - eyeur, megayeur, s. m.,
médecin : gissier ; mot conservé : miere, et portoit avec soi moult de mege-
Le megeyeur habille des pauvres blesses. La rue de la Megeisserie. (Noms des rues mens. (Vie des saints, Richel. 20330,
de Paris, Richel. 4437, Co 242 vo.) fo 58 ro.)
(1554, Arch. M.-et-L., CC 75.)
Au megayeur qui megea ung pouvre.
Une maison et louages seans sur la ri- MEGERESSE, s. f., femme qui exerce la
(1556, Arch. M.-et-L., E 77, fo 53.) viere de Saine, en la Mesgisserie. (1390,
Fondat., Arch. S 116, pièce 3.)
médecine :
En cel termine
MEGEIS, megeiz, megeys, megiis, megis, Mestier de mesgeisserie. (1487, Ordonn. Que Guillaume ot tel medicine
mesgeiz, mejaiz, miegeis, s. m., composi- sur le mest. de mégiss., Ord., xx, 318.) Par la devine megeresse,
tion d'alun, de cendre et d'eau : Mestier de magicerie, bourserie, gante- A voit de malades grant presse.
rie. (1491, Confirm. des Stat. des megiss., (J. LE MARCH.,Mir., ms. Chartres, f° 22e.)
La dite chambre deffend pendant ledit Ord., xx, 318.) Li mires ou la megeresse. (BRUN DK LONG
danger de peste a tous pelletiers, megis- Icelluy mestier de margicerie. (Tb., BORC, Cyrurgie, ms. de Salis, f° 90d.)
siers, teinturiers de toile, de faire leurs p. 319.)
confis, megis et barbaudes au dedans de Une famé megeresse,ou aucune famé qui
leurs maisons. (1350, Ord., II, 385.) reçoit les enfanz. (ID., ib.)
1. MEGEISSIER, mégissier, megisser, me- Cf. MIRESSE.
Defend aussi aux megissiers et teintu- gisier, miegisier, mesgeissier, mesgeicier,
riers de vuider par leurs conduits aucuns
desdits megis, confis, ne autres semblables mesgeycier, mesgisser, mesguichier, mesgu- MEGERIE, s. f., moitié des fruits ou re-
infections en ladite riviere. (1533, Ordonn., chier, mesguerchier, mesveicher, mogeycier, venus :
Felib., Hist. de Paris, III, 611.) Fructuum 'scu redituum medietas, gall.
s. m., artisan qui prépare les peaux, qui
les blanchit ; mot conservé : megerie. (Duc., Mejaria.)
— Peau mégissée :
A conquis par sa force vint rois coronez Sueur, badroiier, boursier, megissier, MEGHE, voir MESGUE.
doivent chascuns, chascun an, .III. s. de
a cui il a totes tondues les barbes par hauban a pooier au roy. (EST. BOIL., Reg. MEGHEDEUS, voir MEGEDUX.
despit et mises en un mantel qu'il fait des mest. et marchand., ie p., vin, 7, Les-
toz jorz tenir en une lance devant lui pinasse et Bonnardot.) Var., mesgeicier, MEGHEDUIS, voir MEGEDUX.
cosues en mesgeiz. (Artur, Richel. 337, f° 2c. )
mesgeycier.
Cuirs de cers la tacre doit .11. den., et MEGHEDUUS, voir MEGEDUX.
Ne surres, ne boursiers, ne megisiers.
se il i a blanc miegeis, si doivent IIII. den., (ID., ib., 13.) MEGIAL, mesgial, adj., passé au mégis :
et se il n'i a tacre, si doit chascun cuirs
ob. (EST. BOIL., Reg. des mest. et marchand., Cilz qui est borsiers et a le mestier Cuir mesgial(e). (Medecines des chevaux,
2° p., n, 10, Depping.) Impr., mieges. Var., achaté, il puet estre miegisiers. (ID., p. 7, ap. Ste-Pal.)
megeys. ib., 21.)
La douzaine de megeiz doit .iv. d. (Li MEGIDUS, voir MEGEDUX.
Michelet le mogeyrier. (1286, Cart. des
Cout. des foires de Troies, li tonneus de la Vaux de Cernay, Arch. Seine-et-Oise.) MEGIER, meger, meigier, v. a., soigner,
peleterie, ms. Troyes 365.) Alain Lenglois, megeissier. (1326, Arch. traiter médicalement :
.11. peaulx de megis pour les soufflez des JJ 64, fo 163 vo.) Cildist : L'art de meigier, sire, ne sai, et
orgues. (1359, Journ. des dép. du R. Jean, Galopins, mesgissers. (Ib., 1° 239 r°.) pour ce toi ne puis garir. (Vie des Saints,
Douët d'Arcq, Compt. de l'argent., p. 221.) Richel. 20330, Co 113a.)
De touz mesgeiz et de toutes piaux venduz Li megissers. (Ib.)
Celuy qui fu seignor dou serf est tenu
es diz biens. (1360, Rançon du roi Jean, Mesgeissier. (1328, Compte de Odart de de faire mener celui qui est naffré. (Ass.
ATch. KK 10a, f° 55 v°.) Laigny, Arch. KK 3a, fo 85 vo.) de Jér., t. II, p. 144, Beugnol.)
Li cuens Gantier fu si irez que ii dessira MEHAIGNIER, voir MESHAIGNIER. MEIGNIE, voir MESNIEE.
ses dras que il avoit vestuz, et ronpi les
bendes de ses plaies, et dist que il ne vo- MEHAILLE, voir MAILLE. MEIGNOTEMENT, voir MIGNOTEMENT.
loit plus vivre & tel vilté ; si ne ne laissa
puis meger, ne il ne but puis ne manja. MEHAIN, voir MESHAIN. MEIGRETÉ, voir MAIGRETÉ.
(Est. de Eracl. Emp., XXVII, 16, Hist. des
crois.) MEHAING, voir MESHAIN. MEIL, voir MIL.
Pour le meger et pancer de certains exces MEHAINGNEUR, voir MESHAIGNEOP. MEILANCOLIER, Voir MELANCOLIER.
et bleceures. (1484-5, Arch. mun. Angers.
CC 6.) MEHAINGNIER,voir MESHAIGNIER. MEILDRE, cas suj., voir ME[LLOR.
Wall. et Namur., médi, panser, médica- MEHAINT, voir MESHAIN. MEILEE, voir MESLEE.
menter. Fr.-Comté, Sauget, medgier. Suisse
MEHAITIÉ, voir MESHAITIÉ. MEILLARGE, voir MlLLARGE.
rom., méger, Bagnard, meydjyer, traiter
les malades sans autorisation ; se méger, MEHANNIER, voir MESHAIGNIER. MEILLAUREMENT,Voir MEILLOREMENT
se traiter soi-même. MEHEIGNIER, voir MESHAIGNIER. MEILLE, adj. f., jaunâtre :
MEGIIS, voir MEGEIS. MEHEN, voir MESHAIN. Se elle a vestu robe moree,
MEGIMÉ, mesgime, S. m., peau mégissée Ou blance ou verte ou assuree,
MEHENGNURE, voir MESHAIGNURE. Ou meille ou jaune ou vermeille.
Que nulz gantiers, bourliers, esguilletiers (Clef d'amour, p, 59, Tross.)
et tanneurs ne pourront mettre peaux de MEHENIER, voir MESHAIGNIER. Assuré, vermeil ou bunete,
mouton, de veel ou de chevres en mes- Vert auné, blanc ou violete,
gimes. (1487, Ord., xx, 36.) MEHIE, S. m. ? Meille ou coullour d'autre guisse.
Il (les bourgeois) noz ont donei jusque- W., p. 88.)
MEGIN, mesgin, s. m., peau mégissée: au dessusdit terme le premier mehie de
Une chemise et une peau de mesgins. Montbeliart, qu'estoit lour ; et loudit terme Nom propre, Meille,
(1429, Arch. JJ 174, pièce 313.) passez, il repeire et revient a lour si come Cf. MELIN.
devant. (10 av. 1301, Lett. de Ren. de Bourg.,
MEGIS, voir MEGEIS. Arch. mun. Montbéliard.) MEILLEE, voir MESLEE.
MEGISIER, voir MEGEISSIER. MEHIGNIER, voir MESHAIGNIER. MEILLER, voir MESLER.
MEGISSEUR, s. m., mégissier: MEHING, voir MESHAIN. MEILLEUREMENT,voir MEILLOREMENT.
Ne peleurs de piaux, ne megisseurs. MEILLEURER, Voir MEILLORER.
( Ordonn. de la ville de Reims, Arch. admin. MEHLEE, voir MESLEE.
de Reims, t. III, p. 490, Doc. inéd.) MEILLIE, voir MAILLIE.
1. MET, voir MI.
MEGLE, voir MAIGLE. 2. MEI, voir Moi. MEILLIUR, voir MEILLOR.
MEGNAGE, S. m., mangeaille : : MEILLOR, meillur, meillour, meilleur,
MEIANE, S. f., cordage
As balles est venus, et dist a son langage meilliur, melhor, mellor, mellour, melleur,
A ciaux qui le gardoient : Vous ares du megnage.
Toute nostre chorme grandement se meleur, milleur, millour, moillor, moilor,
(Cher, au cygne, 7860, Reiff ) contristoit, et force vent a travers les
meianes. (RAB., le Cinquiesme livre, ch. adj., comparatif de bon, ne s'employait ré-
MEGNANCE, voir MANANCE. XVII, éd. 1564.) gulièrementdans l'anc. langue que comme
MEIANETÉ, voir MOIENETÉ. cas régime singulier ou comme pluriel :
MEGNEE, voir MESNIEE.
Tenez m'espee, meillur n'en a nuls hum.
MEGNIE, voir MESNIEE. MEIDE, voir MEGE. (Roi., 620, Müller.)
Ainz vus avrunt li meillur cumperee.
MEGNIER, voir MANGIER. MEIDENIER, voir MIDENIER. (Ib., 449.)
MEGNOIRE, voir MANGEOIREau Supplé- MEIDNEE, voir MESNIEE. En ceste tern sont mui moillor parent.
ment. (Garin, ms. Dijon 300, f° 3a.)
1. MEIE, fém., voir MON.
Passez vos an la outre, vostre meillor n'i toi.
MEGNOT, voir MIGNOT. 2. MElE, voir MOIE. (J. BOD.,Sax., LXXI,Michel.)
Ki des melhors agnelz prenoit.
MEGRE, s. m., grand poisson d'Europe MEIEN, voir MOIEN. (EVRAT,Genese, Richel. 12456, ro n rO.)
qui est la sciène aigle de Cuvier :
Megre, poisson qui se prend en la mer MEIENEL, voir MOIENEL. Tuit cil doient estre li meillour de se?
Oceane, grand comme un petit enfant pareoz. (1214, Paix de Metz, Arch. mun
(BOUCHET, Serees, liv. 1, p. 135, ap. Ste-Pal. MEIENIER, voir MOIENIER. Metz.)
MEIENOOR,voir MOIENEOR. Fiz, or te pri que tu cler voies
MEGRESSE, voir MAIGRECE. Et que tu tien les moilo[r]s voies.
MEIESMEMENT,voir MEISMEMENT. (Caton, Brit. Mus. Add. 15606, f° 116b.)
MEGRETÉ, voir MAIGRETÉ.
MEIGE, voir MEGE.
En ceste forme ou en moillor. (Ch. de
MEGUE, voir MESGUE. 1285, Pr. de l'H. de Bourg., II, LXIV.)
: MEIGIER, voir MEGIER. .1. temple li feres
MEGUER, S. m., peau tannée Tout lou meillor que vos pourrez.
Mout laide chosse est an veer MEIGLE, voir MAIGLE. (Bible, Richel. 763,f nt h)
Peaux et meguers conreer.
MEIGNAGE, voir MESNAGE. En la meleur maniere. (1308, Arch. JJ
(Clef d'amour, p. 92, Tross.) 40, f° 32 r°.)
MEHAENG, Voir MESHAIN. MEIGNAL, voir MESNIAL. Son melleur garnement. (ro 37 vo.)
MEHAGNIER, voir MESHAIGNIER. MEIGNAN, voir MAIGNAN. Millour justicier on ne sot,
Plus droiturier ne plus estable.
voir MESHAIN.
MEHAIG, MEIGNEAUL, Voir MANEL. (J. DECONDÉ,Magnif., ms. Casan., 56, Scheler )
MEIGNEE, voir MESNIEE. Bien entent sa raison, se le prist a prisier,
MEHAIGNE,voir MESHAIGNE. Et dist qu'en tout le monde n'a milleur chevallier.
MEIGNENNERIE,voir MAIGNENERIE. (II. Capel, 4090, A. P.)
MEHAIGNEOH,voir MESHAIGNEOR.
Melioro, fere melieur. (Gloss. lat.-fr., Ri- C'est li meaudresconselz, ce m'est avis. Il est sans comparoison mieudres dou
chel. 1. 7679, f°2i6v.) (HERB.LEDUC,Foulq. de Candie, Richel. 25518, plus grant prince de terre. (Chron. de S.-
f° 78 v°.) Den., ms. Ste-Gen., f° 331.)
Je me combatray a vous se vous voulez
en la maison du roy Artus, et sera la veu Mes enror ne sevent a dire Si com dist Aristotcles, on doit bien
le meilleur de nous deux. (Lancelot du Qui don geu soit miadres ne pire. savoir que fins est li miudre cose en totes
Lac, 1re p., ch. 33, éd. 1488.) (Renarl, Suppl., Y. 363, Chabaille.) oevres, car por le fin fait on quank on
fait. (ALEBRAND, Regime de santé, Richel.
Meilliur. (Jard. de santé, I, 6, impr. la Mieldres rois paiens ne fut onkes. 2021, fo t vo.)
Minerve.) (Dolop., 11454, Bibl. elz.)
C'est chi li mieudrez chevaliers
J'ay eu advis que le duc de Mereœur a Et li enfes le cuer metoit Qui onques fust.
esté malmené en Bretaigne en un com- A toz les bons dis de son mestre ; (Gilles de Chin, 248, Reiff.)
bat qu'il a eu avec les nostres, ou il y a Car nus muedres ne poist nestre.
perdu quantité des meilleurs hommes qu'il (lb., 1364.) Je sui li miousdres boulengiers ke vous
eust, entre aultres le sr de Goullaines. sacies. (Flore et Jehane, Nouv. fr. du XIII*
Li meutre duch que cauça esperon.
qui estoit son mareschal de camp. (14
(Rom. d'Aspremont, Romv.. p. 2.)
s., p. 124.)
juill. 1591, Lett. miss, de Henry IV, t. IV, Et cant i fu chevaliers, si fu li miudres
p. 435, Berger de Xivrey.) Meutre non oit ne rois ne amirant. ke on seuist as armes a son tans. (Ib.,
(Ib., p. 3.) p. 156.)
— Cas suj. sing., mieldre, mieldres, Si en fust meordre la monaie.
mieudre, mieudres, mieudrez, mieuldre, D'armes est li mieudres mestier.
(G. DE MES, Ymag. du monde, ms. S.-Brienc, (G. DE CHARNY,Liv. de Cheval., ms. Brnx.,
mieuldres, mieusdre, muedre, muedres, fO 34a.) f° 4 v°.)
meudre, meudres, mueldrez, meutre, mial- Sire, amors est mes recors.
dre, mialdres, miaudre, miaudres, meaudre, Si est ma muedre rente. — Employé abusivement pour le cas
-
meaudres, miadre, miadres, mioldre, miol- (MONIOTDE PARIS, Chans., Barlsch, Rom. et past., régime :
III, 45,54.)
dres, mioudre, miodre, miudre, miudres, Et lor escuz fisent si depecier
Or soit de Dieu li ame de Bertain assolue ! Q'en tout le mieudre nen avoit tant d'entier
miousdres, miedre, meldre, meildre, mildres, Conques mieudre de li ne fu par iex veue. C'om i couchast I. gasté de denier.
meordre, muerre: (Berte, 2424, Scheler.) (R. de Cambrai, 4495, A. T.)
Ne fud nuls hom de son juvent Al mond n'ad meldre chevaler. Oez Teraie esloire (que Deu vus beneie !)
Qui mieldre fust donc a ciel tiemps. (Protheslaus, Richel. 2169, f° 28d.) Del mieldre curuné qui unkes fust en vie.
(Vie de S. Lég., 32, Koschwitz.) (Chron. de Jord. Fantosme, 1, ap. Michel, D. de
Hector fu li pros, li legiers,
Mieldre est uns jurz en tes aitres sur Li mioldres de tos cevaliers. t.
Norm., III.)
milliers. (Lib. Psalm., Oxf., LXXXIII, 10, (Parton., 153, Crapelet.) Odinel fait mander tule sa mieldre gent.
Michel.) (lb., 1743.)
Peors de terre est mioldre asses,
Mieudres de lui ains eu cheval ne sist. Que n'est de mer, bien le saves. Mon mantel li aporle Ion muedre et le plus chipr.
(Gar. le Loh., 2 e chans., XLII,P. Paris.) (Ib., 745.) (Floov., 1002, A. P.)
Ce fu limieuldres qui sor destrier seist. Mes mioldres nons et mes plus drois Onques n'oi mieuldre compagnon.
(Ib., 3e chans., XII, fin.) Est traîtres proves, renois. (Rose, 3122, Méon.)
C'est de Borgoigne li franz dus Auberis (lb., 5993.) Les lettres erect de fin or
Li miaudres hom qui terre doit tenir. Qui de tote science estoit Dou meaudre de tout sun tresour.
(Les Loh., ras. Montp., P 38a.) Li muedres clers que jamais soit.
(Du Chancel. de Par., Brit. Mus. Harl. 4333,
(Rible, Richel. 763, f 270d.)
Apres a un liauberc vestu: Delivrer l'ame du cors et metre en
Onques miaudres forgiez ne fu. 1° 99a.) mieudre vie. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
(BEN., Troie, ms. Naples, f° 12a.) Ciz te saura bien ansoignier Gen., f° 154e.)
Unques mieldres forgiez ne fu. Queus terre est muerre a gainer.
(In., ib., 1806, Joly.) (Caton, Brit. Mus. Add. 15606, f° 116e.) — Dans l'exemple suiv. le cas sujet et
Sor tôt le mont estes li plus eslis, Commant que chante ne rie ! le cas rég. sont placés côte à côte:
E tos li meudresqi sor ceval seist. Je deusse muelz plorer, Le meudre roi et le meillour
(RAIMB., Ogier, 7159, Barrois.) Quant la muedre m'est faillie. Qne Englois enssent a seignonr.
(CASSEBRULÉ,Chans., ap. Tarbé, les Chansonn. de (G. GAIMAR,Chron., ap. F. Michel, Chr. angl.-
Mildres de li ne montast en destrier.
UD., ib., 8341.)
Champagne aux XIIe el XIIIes., p. 46.) n., t. I, p. 1.)
Dame d'onor et de valour
Saisne vont par ces rues, faisant mout grant Et la mieudre de li mellonr, — Avoir le meillor,l'avoir meillor, avoir
[martire : Flums de pitié, et de douçour le dessus, la victoire :
N'i estoit esparnes li miadres ne li pire. Fontaine,
(J. BOD., Sax., x, Michel.) Porce n'ont il garde qu'il n'en aient le
Tres douce pucelle, de tout bien pleine. mellor au grant efforz qui vendra de cele
Nus ne fust mieudres chevaliers. (Romancero de Champ., Ch. relig., l, 67, Tarbé.) part. (Lancelot, ms. Fribourg, f°134c.)
(La Charrette, Vat. Chr. 1725, f° 13b.)
Nous verons en quel maniere nous le De tant prescher ce n'est que peine :
Gaidon l'a commandé, un mestre, porons mius faire, et qui miudres vous Qui l'aura milleur si l'envie.
Mieudres de lui ne pooit eslre.
(Floire et Blanceflor, 1e vers., 199, du Méril.)
sera. (Chron. de Bains, c. III, L. Paris.) (Déb. de la Dam. et de la Bourg., Poés. fr. des
XVeet XVIes., V, 9.) Impr., millear.
Li miexdres de touz les rois. (G. DE
Li meaudres de ses amis. TYR, IX, 9, Hist. des crois.)
(MARIE, Ysopel, XVII, Roq.) — Avoir du meillor,dans le même sens :
Beatitude li graindres biens de touz et Voyant icellui suppliant qu'il n'avoit pas
Li bons mieudre en sera fais. la plus soveraine chose et la très mieudre du meilleur. (1477, Arch. JJ 203, pièce 13.)
(RENCLUSDE MOILIENS,Miserere, VII, 6. de touz biens qui soient. (BRUN. LAT.,
Van Hamel.) Tres., p. 260, Chabaille.) On ne savoit qui avoit du meilleur, ne
qui gagneroit le champ. (J. CHARTIER,
Et quant cil fu morz, qui fu li mialdres La parole la plus seinte et la plus haute Chroniq. de Charl. VII, c. 78, Bibl. elz.)
d'aus toz, si furent li autre mult esfreé. et la meildre. (Serm. sur le Pal. nost., ms.
(VILLEH., 393, Wailly.) Poitiers 124.) Ses amis luy conseillerent de s'absenter
Tes mueldrez amis est mort. (S. Graol, Nule chose n'est miedre. (Livre de Sa. pour quelque temps, luy remontrans qu'il
n'auroit pas du meilleur. (DES PERIERS,
Richel. 2455, f° 95 v°.) pience, Brit. Mus. Add. 15606, fo 152d.) Nouv. Recreations, D'un gentilhomme,
Mioldres sont a mangier que cisne ne poon. Est li taires miaudres que li parlers. éd. 1564.)
f° 223 vo,
(Renaud de Mon/auban, Richel. 24387, fO 10 vo.) (Riule S. Beneit, Richel. 24960, fo 5 r°.) Se trouvans deux ils eurent du meilleur
Miodre est moines en rost que n'est car de mou- Jadis fu une cité, dount nus ne pooit contre le lion. (SALIAT, Her., 111, éd.
[ton. estre soverain, si li meudres noun. (Lib. 1556.)
(ID., ib.) Custum., 1, 17, Rer. brit. script.) Aultres combats auxquels les cbrestiens
ont tousjours eu du meilleur. (17 nov. auparavant qu'estre pierres : car autre- et singes etmeimonsmoult estranges assez.
1595, Lett. missives de Henri IV, t. IV, ment estans calcinees elles ne pouroyent (Liv. de Marc Pol, CLXXXVII, Pauthier.)
p. 451, Berger de Xivrey.) meilleurer les champs steriles. (PALISSY, Impr., mennons.
de la Marne, Cap.) Cf. MAINMONNET.
— Le meilleur, le meilleur parti : La terre d'un fond ne s'ennuye point de
Ainsi tu feras bien desormais ne me. porter, ny ne s'envieillit point, pourveu MEIMONET, voir MAINMONNETau Sup -
donner ennuy, si tu ne veux que d'amis qu'elle soit fumee et meilloree. (PARADIN, plément.
devenions ennemis, qui ne seroit ton Hist. de Lyon, p. 358, éd. 1573.)
meilleur. (LARIVEY, Nuicts de Strap., X, n, Car tousjours il le peut meilleurer e accroetre. MEIMPRISE, voir MAINPRISE.
Bibl. elz.) (JAQ. PELETIERDUMANS,Louanges, f° 53 r°, éd.
Je pense que ce sera mon meilleur re- MEIN,voir MAIN.
1581.)
tourner a mon giste. (ID., le Morfondu, Pensons que ces tourmens et peines MEINDRE, voir MAINDRE.
IV, 1, Ane. Th. fr., V, 355.) arrivent pour nous meliorer. (JEAN DE
: BARRAUD,Epist. dorees de Guevara, fo 7 vo, MEINEOURE,meyneoure, s. f., bête :
— Adv., mieux éd. 1584.) Laron ove meineoure ove beofs ou autre
SEVERIN.
Ou veux tu que j'aille? au lieutenant cri- Et ne mire point tant mon inutilité (la- manere des chateaus, e cely a qi la pro-
minel? quelle je suis tousjours prest de meilleurer preté est les pursywt apres ly, e il lest les
a toute occasion). (PONT. DE TYARD, Solit. beofs ou les chateuz, e le baillif de la
FRONTIN. fraunchise les prent, e assigne jour a cely
Bon ! prem., p. 3, Paris, Galiot du Pré, s. d.)
Il ne faut pas attacher le sçavoir a l'ame, a qi la propreté est, e resceit sa prove des
SEVERIN. chateaus. (Year books of the reign of Edw.
Afin d'avoir commission de faire empri- il l'y faut incorporer, il ne l'en faut pas the first, years xxx-xxxi, p. 513, Rer. brit.
sonner tout le monde ? arrouser, il l'en faut teindre, et s'il ne la script.)
FRONTIN. change et meliore son estat imparfaict,
Encore meilleur ; vous les retrouverez, certainement il vaut beaucoup mieux le Une feme avoit fet burgarie e fut pris
allons. laisser la. (MONT., Ess., 1. I, ch. XXIIII, ove meyneoure, amené devant justice ove
(LARIVEY, Com, des Esprits, III, 6, Ane. Th. p. 76, éd. 1595.) la meyneoure. (Ib.)
fr., V, 260.) Meliorer son bien. (Cout. d'Orl., tit.
XVIII, no 80, Pothier.) MEINETE, voir MINETE.
MEILLOREMENT, - eurement, - aure.
ment, mell., meli., s. m., amélioration: : MEINIE, voir MESNIEE.
— Réfl., s'améliorer
Ceste planete segnefiera le mellorement Tu dois venir a la religion non pour MEINPRISE, voir MAINPRISE.
del enfant apres la maleurté. (Introd. autre chose qu'a te meliorer. (GUTERRY,
d'astron., Riche]. 1353, fo 70d.) Epist. dorees de Guevara, II, 65, éd. 1588.) MEINS, voir MOINS.
Ce que il establissent doit estre sanz MEINSNÉ, voir MAINSNÉ.
remuance, se ce ne fust por certain meil- — Neutr., s'améliorer,se mieux porter :
lorement dou commun. (BRUN. LAT., Tres., Touzjourscroist et meillore MEINSVAILLANCE, Voir MOINSVAIL-
p. 601, Chabaille.) Vostre bon pris.
(Poes. ms. av. 1300, t. l, p. 26, Ars.) LANCE.
Certaine piece de vigne que nous avons
en la seignorie et jurisdiction de Pincelse, De celle heure l'escuyer commença a MEINTENANT,voir MAINTENANT.
avec touz meilleuremenz. (1340, Arch. JJ trouver goust au vin, ce qu'il n'avoit fait
73, fo 198 vo.) depuis le commancement de sa maladie, MEINTENEUR, Voir MAINTENEOR.
Du meillaurement de mes affaires. (13 et meilleura tous les jours depuis de
mieulx en mieulx. (CHAMPIER, Palam., MEIOR, voir MAIOR.
nov. 1571, Lett. de Mar. Stuart à Lamothe- Ars. 5111, fo 28 ro.)
Fen., Corr. de Marie Stuart, II, 397, Laba- MEIPARTIR, voir MIPARTIR.
noff.) A heu le duc aucuns exces de fievre.,
L'affection propre du bon mesnager est mais a cette heure il en commence a me- MEIRALTEE, voir MAIRALTÉ.
de conserver et avaluer son bien : ce que liorer pour sa maladie. (Lett. de LouisXIJ,
t. IV, p. 181, Bruxelles 1712.) MEIRAUTÉ, voir MAIRALTÉ.
ne se pouvant faire sans despence, se moc-
quera de ceux qui, sans distinction, abhor- Des nouvelles, le roy m'a dit que ce 1. MEIRE, s. f., sorte de vêtement?
rent toutes sortes de melioremens. (OL. DE dernier jour du mois passé la fiebvre Le suppliant print une meire et une gone
SERR., Th. d'Agric., 1,6, éd. 1805.) estoit retournee au pape et que le pre-
mier de ce mois il estoit fort empiré, et en la ville de Tramons. (1404, Arch. JJ
MEILLORER, -eurer, meli.,melli., verbe. depuis l'on a heu lettre du iii. et .IIII. 158, pièce 431.)

Act., améliorer, réparer : jour de ce dit mois de Rome comme il 2. MEIRE, voir MIRE.
— estoit mellioré. (lb., t. III, p. 31.)
Meillors sont celes (les qualités) de Qui tous jours est oisif et chomme, 3. MEIRE, voir MERE.
l'âme, si comme est clergie et science et Ne meliore et ne fait somme.
ces autres choses qui nos meillorent l'ame (GABR.MEURIER,Tres, des Sent., Anvers 1568.) 4. MEIRE, voir MAIRE.
par nécessité. (BRUN. LAT., Tres., p. 339,
Chabaille.) Nous descendons tous plus tost du bien MEIRIL, voir MEERIL.
Et parmi ce porront edifier, meliorer le- au mal, que nous ne montons du mal au
dit demi journel de terre comme bon leur bien, et nous deteriorons plus tost que t. MEIS, voir MAIS.
semblera. (1390, Bail, Arch. MM 31, meliorons. (NIC. DE BORDENAVE,Memoires,
2. MEIS, voir MES.
fo 127 ro.) p. 315, Raynouard.)
Melliorar, corrogier tottes les ordinances. Les poils commencerent a naistre, et MEISE, voir MAISE.
(1416, Arch. Fribourg, 1re Coll. de lois, les yeux et la couleur et la face a meil-
n° 264, fo 78 vo.) leurer. (JOUB., Gr. chir., p. 436, éd. 1598.) voir MESEL.
MEISEIL,
Pour plus meliorer mon anniversaire je MEILON,voir MELON. MEISELER, voir MAISELER.
encore laisse ung petit jardin seant a
Chicherey. (27 juill. 1492, Test. de P. He- MEILZ, voir MIELS- MEISELLER, voir MACECLIER.
rault, Arch. Aube, liasse G 2652.)
Et gouverna ledit Pepin durant qu'il fut MEIME, voir MEISME. MEISERER, voir MAISERER.
maire du palais moult sagement, et me- MEIMEMENT, voir MEISMEMENT. MEISIERE, voir MAISIERE.
liora grandement le faict de la chose pu-
blicque du royaulme. (N. GILLES, Ann., MEIMENT, voir MEISMEMENT. MEISMANT,voir MEISMEMENT.
f° 84 r°, éd. 1492.)
En quelque part qu'il y ait des pierres MEIMON, s. m., sorte de singe : MEISME, meime, meesme, meeme, mesme,
sujettes a calcination, elles ont esté marne Et si ont assez papegaus moult beaux, meme, mieme, medesme, medisme, methesme,
methime, moiisme, moime, moieme, mime, — Dans ce sens meisme pouvait précéder — Adv., meisme, etc., et avec l's adver-
maime, mahisme (quelquefois écrit comme le substantif qu'il déterminait : bial, meismes, etc., de plus, aussi, encore :
si c'était un adverbe), adj., qui n'est pas AI meisme le roce que tant jor ot gardee, Qui en un forfait culpables est de toz,
autre, qui n'est pas différent : L'ont pendu tôt armé. mimes se il avoit gardeie tote la loi. (Job,
Car Damideus maimes dist (Roum. d'Alix., f 134, Michelant.) Ler. de Lincy, p. 442.)
Et l'evangeliste l'escrit. En meisme cele hore vint Por noveles oir i corurent plusour,
(GIRV., Best., Brit. Mus. Add. 28260, f
97b.) Un colon del ciel, e si tint Moimes l'amiraus, pansis et angousus.
Ço (la colonne) les mena par le desert, D'or une corone en sa bûche, (Floov., 589, A. P.)
Mais Deufs] meemes en apert. Si que nul autre n'i atuche. Mesmes de verge il le blesse, et descire,
(Délivr. du peup. d'Isr., ms. du Mans 179, (Vie Sie Marg., 347, Joly.) Affin qu'il n'entre en si lourde fureur.
fO 4 rD.) A meimes l'eure. (CL. MAR., Chants, Ch. royal. chrest., p. 281,
Mi homme de cest miemes fiez. (1271,
(Lancelot de Jehan, 12652, ap. Foerster, Chev. ed. 1596.)
Cart. du Val St Lambert, Richel. 1. 10176, as deus esp., p. 401.)
f° i5b.) Por dras pris de lui en meisme la folie. — Surtout :
(13 mai 1276, Lelt. du Cte de Gloc., Arch. Ayant de longue main experimenté quel
Doivent metre .1. autre toissarant en son cette grande compagnie de seigneurs est
leu, qui ait le mesme pooir de taindre de mun. Douai, Cart. N, f° 57b.)
mal aisee a contenir en réglé, mesmes lors
gueide que li autres avoit. (E. BOIL., Liv. Toy qui es la mesme innocence, qu'elle est destituee de la presence du
des mest., 1e p., L, 20, Lespinasse et Bon- Le roy de paix et de clemence. maistre. (Du VILLARS, Mém., II, an 1551,
nardot.) (J.-A. DEBAIF, les Mimes,1. I, f° 2 r°, éd. Michaud.)
Sires de cel moiismes liu. (1293, Lelt. 1619.)
M. de Nemours, qui estoit la mesme Despuis, et mesmes en nostre France, il
d'E. d'Oiselay, Ch. des compt. de Dole, s'est tant ravalé. (BRANT., d'aucuns Duels,
B courtoisie, les remercia avecques toutes 2e dise., p. 776, Buchon.)
— Arch. Doubs.) les honnestetes du monde. (BRANT., D'au-
641 , Elle outrepassoit un peu la modestie
cuns duels, 2d dise., p. 770, Buchon.)
Ce mahisme leu. (1295, Goailles, Arch. (en tout il la faut observer, et mesmes les
Jura.) Certes il falloit bien estre la mesme rage femmes). (Io., Vies des Dames illust., Ma-
Pour massacrer un roy si doux et si clement. dame Victoire de France.)
D'ice meesmes lieu. (1295, Prév. de Paris, (BERTAUT, Stanc. sur la mort de Henry IV, éd.
Hyerres, Arch. S.-et-O.) 1633.) Et ainsy parmy la tyrannie des estran-
D'ice meimes lieu. (Ib.) Il s'allait redisant les memes paroles de gers, nous avons tousjours conservé
la bergere. (D'URFÉ, Astree, I, 7.) quelque pureté en nos sacrifices, et avons
Quant a Hymen il estoit couronné de adoré Dieu comme il faut, et mesme en
fleurs et d'odorante marjolaine, tenant de Nous faisons bien paroistre, dist Palemon, cette contree, ou nous n'avons jamais re-
la main droite un flambeau, et de la gau- que nous avons sa mesme opinion. (ID.,
che un voile de mesme couleur a celuy ib., III, 9.) connu la puissance de ces usurpateurs.
(D'URFÉ, Astrée, II, 8.)
qu'Amerine portoit. (D'URFE, Astrée, I, XI.)
— De meisme, loc. adv., de même sorte : Il persuada aisément ce qu'il voulut a
— Après
les noms et pronoms, il s'em- ces barbares, leur représentant combien
Altre bataille lur livrez de meisme. c'estoit chose facile d'entreprendre sur l'I-
ploie pour marquer plus expressément la (Roi., 592, Millier.) talie, et mesmes avec les intelligences
personne ou la chose dont on parle : qu'il y avoit pour leur en donner plus
A lui medisme unt l'almosne dunelhe. — En meisme, en même temps : d'envie,
leur racontoit les richesses et les
(Alexis, XIe s., st. 24e, Stengel.) Vos me rendres cel cheval noir thresors de l'empereur et des particuliers.
Car a mon frere le reubastes (ID., ib., II, xi.)
Ço fut emfes de Deu methime amet. Et en meisme le navrastes.
(Ib., introd., 5.) chose
(Larfcelot de Jehan, 4882, ap. Foerster, Chev. — A meisme, loc. adv., à la
En lui meisme en est mult esguarez.
(Rot., 1036, Müller.)
as deus esp., p. 404.) même ; loc. conservée :

Il medesmes manda, e cried sunt. (Lib. — De meisme, loc. prép., comme : Car tous bien puisent
A meismes une fontaine
psalm., Oxf., CXLVIII, 5, Michel.) De cela ne fault il pas grant exposition, Qui tant est precicuse et saine,
dit Jehan de Paris, car elle est de mesme Et bele et clere, et nete et pure.
Tu medesme ies li miens reis. (Ib., la premiere. (Rom. de Jeh. de Paris, (Rose, 20586, Méon.)
XLIII, 6.) p. 112, Bibl. elz.)
Chi respondrat a mei, quant jo methesme M'ayant invité a son disner, et traicté de — Sur
le fait :
le fis? (Liv. des Ps., Cambridge, Cant. mesme luy. (BELON. Singularitez, I, 27, éd. On demanda a un philosophe qu'on sur-
Ezecb., 9, Michel.) 1554.) prit a mesme, ce qu'il faisoit ; il respondit
De lui mimes. (Mor. sur Job, Richel. Si les animaux se forgent des dieux. tout froidement : Je plante un homme.
24764, fo 1 va.) ils les forgent certainement de mesme eux. (MONT., Ess., II, 12, p. 385, éd. 1595.)
(MONT., Ess., II, 12, fo 222 r°, éd. 1588.)
Cel an moieme, apres l'Ansancion. — Mettre ci meisme, donner la libre
— Parmi, au milieu de; à travers :
(BERTRAND, Girard de Viane, p. 43, Tarbé.) disposition de :
Puis fut cele ore, que le me vandit chier, Deus a plantes les humles qui estoient Je vous mettray a mesme mes biens, la
Que il moieme l'espousast a moilier. de meismes les gens. (Bible, Richel. 901, ou vous pourrez puiser et prendre tant de
(ID., ib., p. 57.) f° 31d.) richesse comme il
vous plaira. (AMYOT,
Theag. et Car., ch. v, éd. 1559.)
Li rois meisme i va esperonnant. E par tout celui leu i a grant plenté de
(Otinel, 602, A. P.) Impr., mesime. bones aigues qui issent de meismes la
roche de cele montaigne. (Les sains Pele. De quoy m'as tu jamais requis
Il moismes. Qu'a mesme aussitost ne t'ay mis ?
(Vie Sie Marg., ms. Troyes.) rinages que l'en doit requerre en la terre (J.-A. DE BAIF, l'Eunuque, I, 2, éd. 1573,)
sainte, H. Michelant et G. Raynaud, Itiné-
Deus mimes. raires à Jérusalem, p. 104.)
(Poëme mor. en quat., ms. Oxf., C mon. mise. 74, — A meisme de, tout près de :
f° 61 rO.) De mesme le trou la cheville D'autre part logent en i. vergier flori,
Tenir ferme, pour enterver ! Tôt a meismes des murs de Saint Quentin.
Dit cellui Seneque meisme.
(CHR. DEPIS., Liv. du chem. de long estude, 4659,
(COQUILL.,Monol. des Perruq., II, 273, Bibl.
elz.)
(Les Loh., ms. Berne 113, f118.)
Püschel.) Ne ne finent de chevaucier
Et luy mesmes et son frere s'armereot. — Le meisme, la même chose : Tant que de la cité issirent,
Le mesme aux autres ne faisoit. Les chevaliers devant eus virent,
(J. D'ARRAS, Melus., p. 133, Bibl. elz.) K'il s'estoient pris a l'esrer,
(J.-A. DEBAIF, l'Eun., III, 1, éd. 1573.)
Et il se prendent a haster
Se faisoient elles mesme, en leur rage, pitié. Tais, dis tu le mesme aussi ? Tant k'il sont a meismes d'aus.
(JODELLE,Didon, II, Bibl. elz.) (ID., ib., IV, 7.) (Chev. as deus esp., 5898, Foerster.)
— Sur le point de : Toz les requist comunement, En Ravenne, ancienne ville de la Ro-
La jalousie que nous avons de les voir Et sains Piere maesmement, maigne, peuplee d'hommes illustres et fa-
paroistre et jouyr du monde quand nous Que del lit ses mains departist meux, mesmement en medecine, demeuroit
sommes a mesme de le quitter, nous rend Et saine aver li feisist, jadis un très excellent medeciu, nommé
plus espargnans et retrains envers eux. Et si li rendist sa vertu. l'iorio. (ID , ib., XII, I.)
(MONT., Ess., II, 8, f° 159 vO, éd. 1588.) (ID., Vita S. M. Virg., p. 84, Luzarche.) J'ay advis que nostre dict euneuiy faict
Duncfu sovent li dus requis lever de très grandes forces en Italie, Alle
— A meisme terre, à terre, par terre : Puis del evesque de Paris magne et Espagne, avec lesquelles il me-
Elles firent mettre le couvert a mesme E de Raol maismement. nace mes provinces de Languedoc, Pro-
terre. (Journal privé d'Elisab. de Valois, (BEN., D. de Norm., II, 17681, Michel.) vence et Guienne, mesmement les villes de
Arch. des Miss., 2e sér., II, 393.) Narbonne, Marseille et Bayonne. (4 juill.
Ce jor meimemenl dont vos m oez parler
1596, LeUr. miss, de Henri IV, t. IV, p. 615,
Eslre à meisme de, être près de, sur le
— A fet Ganor dame Aye a l'iglise mener.
Berger de Xivrey.)
point de : (Aye d'Avign., 4100, A. P.)
Et meesmementpour l'enfant Il se cache de nous tous, et mesmement
Un crevecœur, uue douleur extreme, de moi. (FR. D'AMBOISE, les Neapol., 11, 5,
Oyant ce conte, assaillit Bradamant, Que il virent sago et parant Bibl. elz.)
Si que de cheoir elle fut lors a mesme. A signour l'ont pris et levé.
(LA BOET., Poes. div., à Marg. de Carle, Feu- (MOUSK.,Chron., 216, Reiff.) Il a trop de passion pour estre croyable,
gère.) Mais nus ne puet savoir que quis i a,
mesmement en une cause qu'il a faicte
Se ses mesfais mismement ne connut,
sienne. (THEOPII., Apoloy., Bibl. elz.)
— Estre d meisme pour, être à même de : N'ains malades jovenes ne se counut. Et par contraction, meismant, mees-

Venus, qui fut jadis la deesse de beauté, (WILLAMMESD'AMIENS,Chans., Maetzner, All-
ment, meiment,meyment, maement, meement,
de toute gentillesse et honnesteté, estant a franzœsisehe Lieder, XXIX,45.)
mesme, dans les cieux et en la cour de Ju- Meismement par là force. (BRUN. LAT., maiemeiit :
piter, pour choisir quelque amoureux gen- Très., p. 83, Chabaille.) Var., meesmement. Ja soit ce ke nos près en toz liuz pé-
til et beau. choisit et s'amouracha du chons en pensant, en parlant, en ovrant,
dieu Mars, dieu des armees et des vail- Pere, dist le filz, merveilmei
De plusors choses que je vei dont nekedent est maement li corages
lances. (BRANT., Dam. gai., Disc. 8, Bu- defreneiz en cez trois choses, quant la
chon.) Et de ceste meesmement.
(Chastoiem. d'unpere, conte III, 113, Bibliopn. fr.) prosperiteiz de cest munde l'ellievet. (Job,
Ler. de Liucy, p. 471.)
— A meisme que, en même temps que, Impr., mesemement.
pendant que : Les festes de la Trinité deit l'on celebrer Anz at grant mistier de refreneir et de
o greignor coltivement, les festes de Nostre governeir meiment an celui ki aucomancet
A mesme qu'on prend le plaisir au vice, lo bien. (Li Epislle saint Bernard a Mont
il s'engendre un desplaisir contraire en la Dame après, et maiesmement la feste de
l'assumption. (Trad. de Beleth, Richel. 1. Deu, ms. Verdun 72, f° 47 ro.)
conscience,qui nous tourmente de plusieurs 195, f° 8 v°. )
imaginations peuibles, veillaus et dorinans. Lors fu grant la joie et cele meesmenl a
(MONT., Ess., 1. 11, ch. v, f° 150 vo, éd. De cui l'autoritez flori meiesmement en la roine est molt graude. (Arlur, ms.
1588.) Grece. (Ib., f° 52 v°.) Grenoble 378, [0 101d.)
A mesme que l'on imprimoitcetteorayson, Pardones donc a autrui maiesmemenl Et maement por le preu de me glise de
j'appris que j'avois esté fait evesque. (ST quant il vous crie merci. (MAURICE, Serm., Verdon. (Août 1250 , Lett. de l'Abb. de
FH. DE SALES, Œuv., I, 315, Vivès.) Richel. 13314, f° 80°.) Chatilt., cart. 65, Arch. Meuse.)
Pur co le devon nos amer maiesmement. Qui doivent servir leur seigneur, mee-
— Selon que : (ID., ib., f° 68 v°.) ment en tel cas. (Lett. d'Alf. de Poit., Arch.
Le vin nous semble meilleur a mesme Por ce maemement que li nous de nostre JJ 24c, f° 110 r°.)
que nous avons ouvert et lavé nos pores. lignage demirge en durable memoyre. Tout homme doivent avoir pité des
(MONT., Ess., 11,2, p. 219, éd. 1593.) (1283, Test. de Hugue le brun, Arch. J 407, femmes, meesment de celles ki vont mal
n° 5.) d'enfant. (Li Contes dou roi Couslant
— Mehmes le pas, aussitôt : Couvendroit que la dite armee targast l'Emper., Nouv. fr. du XIIIe s., p. 6.)
Ki cil furmi morarunt meimes le pas murrunt. meismement. (Ch. de 1295, Arch. Mus., vit. Et meyment il prendoient cuer au roi
(P. DETHAUN,Best., 516, Wright.) 50, 298.) Richart lor signeur qui faisoit tant d'armes
Cf. la loc. En es le pas, à l'article Es 2, que tout
cil qui le veoient en avoient
Et maememanlpor ce que. (XIIIe s., Ac-
cord ent. la dame de Roh. et Jocelin de Roh., grant mervelle. (Chron. de Rains, c. x,
t. III, p. 235, col. 3. L. Paris.)
fds Bizeul, Bibl. Nantes.)
— Meismes la cote, le long du
chemin : Et que aussi voulsist mander au prince Et meiment ce que je liai a Durbize.
Quant cil s'en vet memes la veie, son. fils que il commandast a ses subgies (1290, Lelt. du Sire de Chaney, Arch. P
Il pleiot celu ki le cuaveie. de Guienne, et mesmement qu'il y en avoit 491, pièce 173.)
(CHARDRY, Petit Plet, 1115, koch.) aucuns qui estoient ses hommes et le de- Lequel werp eusi fait de toutes les
voient servir contre autres personnes que choses devant dites, de mi et de meu oir,
— Meismes la manere ke, de même que : contre le roy d'Angleterre ou ses enfans. et maiement demi par l'auctorité de Jehau
Sachez ke memes la manere (Grand. Cron. de France, les Gestes du Bonjart. (Lelt. du 30 déc. 1293, Wailly,
Ke l'eiifant est el ventre sa mere roy Charles V, xx, P. Paris.) Cliart. d'Aire.)
Ënnu neu ad, ne veit ne sent, Et de ce fu d'accort Sagece, Et meismant pour le reuiede des ames
Ne ne travaille, n'uut n'entent Aussi les autres ensement, de mon chier pere et de ma chiere mere.
Ben ne mal, ne mort ne vie, Et Raison le voult meismement. (Jauv. 1294, Don., Lebeuf, Ilist. d'Aux.,
Peine nen ad, sen ne folie, (CHR.DEPIS., Liv. du Cheminde long estude, 6260, cd. Cocheris.)
Issi avum tuz jurs esté Püschel.) Il sont un oisel qui la clarté du soleil
Sanz travail e sanz lasseté, ne poent souffrir et paissent en aisses
E tuz jurs nus fu avis Vous sçaves trop mieux comment ce tous dis par nuit et chest maiement el de-
se peult et doibt faire et ordonner que nous
Ke nus esteum en Jormis.
ne faisons qui meismement en parlons et de- sers d'Ethyope qui sont graveleus. (Bib.
(CHARDRY, Set dormans, 1703, Koch.) hist., Maz. 532, f° 2d.)
visons. (FROISS., Chron., XIV, 214, Kerv.)
MEISMEMENT,meesmement, maismement, Quiconque cherche mettre lin a un sien Et porta avoeques luy de tous les biens
maesmement, maiesmemenl, meiesmement, juste desir ne devroit jamais prester les sen seigneur, maiement de cheus qu'il sa-il
oreilles aux lamentations feminiues, et voit que y avoit pan en la terre la u
maemement, moismement, mismement, mes- mesmement a celles d'une femme qu'on a aloit. (Ib., f° 15c.)
mement, meimement, adv., surtout, princi- de longtemps aimee. (LARIV., le Fid., Y, Maiement gent de sainte Eglise,
palement : 2, Bibl. elz.) S'il ne vuelent estât cangier,
Toz les requiert communement Vous pouvez penser, mesmement ceux Ne doient entrer ou daugier
A sain Pere moismement. qui ont experimenté amour, combien tout D'amours ne d'amer entremetre.
(WACE,Conception, Brit. Mus. Add. 1560G, ce discours estoit aggreable a inaistre Rai- (J. DE CONDE,la Messe des oisians, ).').')4.
f
79d.) mond. (ID., Nuicts de Strap., IV, fab.4.) Sclieler.)
Somes consenti, maement sur l'espe- MEISSONER, voir MAISONER. Melancolie, la plus grossière et la moins
rance que noz diz feauls subgiez et bien active des quatre humeurs de notre corps.
vueillanz nous aideront du leur, tant eu
don que en prêt, a paier. (8 juin 1360,
MEISSONNERRESSE , VOir MESSONE- (Dict. de Trévoux, éd. 1743.)
RESSE.
Lelt. du Roi Jean pour engager les Rémois à — Mauvaise disposition, mauvais traite-
contribuer d sa rançon, Arcli. admin. de MEITEIEE, s. f., moitié: ment :
Reims, t. III, p. 163, Doc. inéd.)
Plus ert de la nuit meiteiee. Quant Dieus vit lor malencollie
Presertim, meement. (Catholicon, ms. (BEN., D. de Norm., II, 25530, Michel.) Et lor orguil et lor follie.
Lille 369, Scheler.) (MACÉDE LA CHARITÉ,Bible, Richel. 401, f° 6d.)
MEITEIER, voir MOITOIER.
Pericles, quant en son ost le feu du Apres plusieurs courroux, desplaisauces
fouldre et tonnoire eust tombé impetueu- MEITEMENT, adv. ? et mirencoulies. (1389, Arch. JJ 138, pièce
sement et espouventé ses chevaliers, la Meitement retorne, car il en est saisons, 36.)
congrégation et conseil appelle, en pré- Que la proecce pere n teus est li reoons. Toute injure, rancour, malenconie. (22
sence de tous, frappa les pierres en- (Roum. d'Alix., f° 29d, Michdant.)
semble, et en list saillir du feu, dont le mars 1394, Livre des Bouillons, LXXXIII,
trouble fut appaisé, des lors qu'il eust p. 261, Bordeaux 1867.)
monstré par alLrition et maiement des MEITERE, meylere, metere, s. f., mesure
de terre : Et le soit esté serché plus par auvie et
nues pouvoir faire sortir fouldre. (Sexte J. malenconie que autrement. (5 mai 1414,
Frontin, I, 12.) Une piece de terre pour pastourger Lettre des jurats, Reg. de la Jurade, p. 7,
bestes, contenant environ une meilere de Uordeaux 1883.)
— A côté de meismement, venant de me terre. Une terre qui souloit estre bruyere.
tipsissima mente, on trouve maismemenl contenant .xxv. meyteres de terre
Une — Taquinerie, agacerie :
(en trois syllabes), maimement, maume- terre. contenant six meleres de terre ou Il vienent (les querelles entre ami et amie)
environ. (1412, Arch. JJ 166, pièce 272.)
ment, qu'on peut rapporter à maxima de petit de sens hounerable et de diverses
mente et qui se confondent avec meisme- MEIX, voir MES. melancolies ke amant font par leur petit
ment : d'avis en leur amour plus de des raison ke
MEIZE, voir MAISE. de raison. (RICH. DE FORNIVAL, Poissance
Ampur la quele cose maismement.(Alexis, d'amours, ms. Dijon 299, 1° 201.)
app., 4, Stengel.) MEIZIERE, voir MAISlERE. Et ay tous jours ouy dire que femme
Et maumement quinze levrees de tearre. MEJAIZ, voir MEGEIS. amoureuse n'aymera ja puis son seigneur
(1278, Carl. de l'év. d'Autun, 1° p., XIII, de bon cuer, ne, tant comme elle le sera,
A. de Charmasse.) MEJE, voir MEGE. n'aura parfaicte joye de mariaige, c'est u
Fauvel fait demeure dire avecques sou seigneur, fors que iiie-
Dont Lout le monde brait et pleure MEL, voir MAL. rancolie et menus pensiers. (Liv. du Clieo.
Maimement quaat tant y sejourne. de La Tour, c. CXXIIII, Bibl. elz.)
(Fauvel, Richel. 146, f° 31b.) MELADIERE, voir MALAUIERE. Et sachez qu'elle fait a son amy cent
MELAGE, s. m., droit sur les pommes: chouses, et monstre des secretz d'amours
— Et par contraction, mais ment, mai- et fait pluseurs petites merencolies que
L'une meitié de Guerrerie, elle n'ouseroit faire ne montrer a son
mant : Qu'avun eu de ci qu'a oie ; mary. (Quinze joyes de mar., v, Bibl.
Mais maisment asemblier. (Alexis, App., Les costumes e le melage elz.)
11, Stengel.) De totei l'autre, qui est large.
(G. DE S. PAIR, Mont S. Michel, 2444, Michel.) Et de tant qu'il l'aura plus chiere, de
Et dons doiens ausi faire maimant ceu tant luy fera elle plus de melencolies pour
ke li apostles dist. (Li Epistle saint Bernard Empres il a son champart sus son lieu, lui donner soussy. (Ib., v, Bibl. elz.)
a Mont Deu, ms. Verdun 72, f° 6 v°.) e ses melages e ses polages e ses moulins.
(XIIIe s., Franchise de Guernerie, Arch.
Manche, Mont-St-Michel.) — Imagination, idée, rêverie :
— On rencontre des exemples de Se vous veez un fol plain de melancolie,
meesement, maesement (formé de melipsa MELAISSON, voir MALEIÇON. Onques devant la gent ne le tariez mie,
mente) : Quar il vous diroit tost ou feroit vileuie.
Por ce l'ama meesement MELALER, voir MERALER. (Doctrinal le Salvaye, Richel. 837, il 334 r°.)
Que il veschi virginaument.
(\VACE, Vila S. M. virg., p. 60, Luzarche.)
MELALERESSE, voir MERALERESSK.
En bonne foy, Raimondin, ainsi comme
MELANCHOLIC, voir MELANCOLIC. il nous est advis, il faut que vous ayez
Tu deiz heuorer tote gent, trouvé quelque adventure ; je vous prie
Et maesement deiz amer
Sor tote gent et honorer MELANCHOLIE, voir MELANCOLIE. que vous nous le dictes aulcunement,
ainsi que vous le savez, pour nous eu
Cels qui sont maiaz vallanz de tei. oster hors de merencolie. (J. D'ARRAS,
(Chastoiem. d'un père, conte XVIII, v. 74, Bibliopli. MELANCHOLIER, VOir MELANCOLIER.
Melus., p. 54, Bibl. elz.)
fr.) MELANCHOLIEUX, VOir MELANCOLIEUS. Femme amoureuse ne sera jamais si
MEISNAIGE, voir MESSAGE. MELANCHOLIQUEMENT,voir MELANCO- dévolte a prier Dieu ne a dire ses heures si
devotement, ne ouir le saint service
MEISME, voir MESNIEE. LIQUEMENT. comme devant. Car en amours a Irop de
adj., bilieux : merencolies, si comme l'en dit. (Liv. du
MIUSONEU,voir MAISONER. MELANCOLIC, - cholic, Chev. de La Tour, c. CXXIV, Bibl. elz.)
Sang froid et melancholic. (G. BOUCHET,
MEISSE, voir MAISK. Serees, V, 109, Roybet.) J'ay ouy dire a plusieurs, qui avoient
esté amoureuses en leur jueuesce, que,
MEISSER, voir MESSIEH. MELANCOLIE, melancholie, melencolie, quant elles estoient a l'eglise, que la pen-
malencollie, malenconie, merancolie, meren- see et la merencolie leur laisoit plus sou-
MEISSURON, S. in., syn. de mousseion, vent penser a ces estrois pensiers et de-
sorte de champignon : colie, mirencoulie, s. f., bile noire : liz de leurs amours que ou service de
E en la meise croissent li meisseron. Melancolie est en la rate Dieu. (Ib., c. CXXIV.)
(Les Loh., Richel. 1622, f° 156 r°.) Ou Dieus par son vouloir la lie,
C'est du sang naturel la lie. Quant ou s'endort en aucun desplaisir
ou merencolie, au resveiller c'est ce qui vient
MEISSIAU, s. m., blé méteil : (G. GUIART,Roy. lign., Richel. 5698, to 353.)
premier a la personne. (Louis XI, Cent
XVIII. sextiers de meissiau et .XVIII. sex- La merencolie est froide et seiche. Nouv., LIX, Jacob.)
tiers de treuiois par an, grain de moison. (Modus et Ratio, ms., fo 209 vo, an Ste- Or méditez a quoy vous pansiez, et ou
(1368, Arch. JJ. 99, pièce 255.) Pal.) vous aviez fischez vostre melencolie au
Le froid multipliant la melancholie. point que vostre mary eust affaire a vous
MEISSONAGE, voir MAISONAGE. (G. BOUCHET, Serees, II, 47, Roybet.) quant vous conceustes la creature. (Per-
ceforest, vol. J, 1'0 77e, éd 1528.)
— Ontrouve male ancolie p. ê. par Et Porus par la court va melencorianl. toient moult melencolieux. (LE BAUD, Hist
préoccupation du mot ancolie, espèce de (Vœux du Paon, Richel. 368, f* 101f.) de Bret., c.
souci : xu, éd. 1638.)
L'autre jour monchemin aloie, Ma foy, j'en suis tout melencolieux.
Se vos vaez .1. home ploin de maie ancolie. En alant meilancolioie (Farce de Marchandise, Ane. Th. fr., III, 261.)
(Doctrinal, Brit. Mus. Add. 15606, f° 1184.) Pour mieus savoir
Ou bien que nus homs puet avoir. funeste, triste,
La nuit n'est elle et me-
MELANCOLIER, - ollier, - oliier, - orier, (Dit, ms. Berne 420, f°57a.) lancholieusel (RAB., Garg., ch. x, éd. 1542.)
- onier, melanch., melenc., melenc., meilanc., Et que respire Un nouveau songe assez plaisant, l'autre hier
meranc., merenc., verbe. Son penser quant il li anvoye Se presenta devant ma fantasie,
Merencoliant. De quatre amans fort melancolieux,
— Act., attrister, chagriner, rendre (Consol. de Boece, ms. Orléans 357, f° 1 rG.) Qui devers moy vindrent par divers lieux.
mélancolique : Ainsi comme Bertran va merencoliant (CL. MAR., Chant royal, dont le Roy bailla le re-
Si avoient li doy dessus dit demoret en Comment prise seroit le cité avenant, frain, p. 300, éd. 1596.)
Engleterre le terme de deux mois, et, en Et vous .1. escuier d'onnour bel et poissant Tous deux aymons a nous trouver en lieux
ce terme pendant, proposé pluiseurs ar- Que le bon roy de France envoioit a Bertran. Ou ne sont point gens melancolieux.
ticles et raisons au corps dou dit roy, (Cuv., dit Guesclin, 16881, Charrière.) (ID., Eleg., xv, p. 92, éd. 1596.)
dont plusieurs fois l'avoient melancoliiet et
courouciet. (FROISS., Chron., VII, 107, C'est la deesse d'amours qui ainsi attise Tousjours me battoit (mon mary) s'il pouvoit
Luce.) les amoureulx et fait penser et merenco- Faisant le melancolieux.
lier jour et nuit en yceulx delis et en (JDLYOT, Eleg. de la belle fille, p. 86, Willem.)
Il ne le voloient mies courouchier,ne yceulx estrois pensiers. (Liv. du Chev. de
mettre sus ne avant cose par quoi il le La Tour, CXXIV, Bibl. elz.) Ce mot, conservé en Vendée, est en train
courouchaissent ne merancoliaissent. (ID., de rentrer dans l'usage :
ib., IX, 233, Kerv.) MELANCOLIEUS, - eux, - ous, melanch., Il en garda un fond de tristesse mélan-
Cela de rien ne nous melancolie. (RAB., melenc., meranc., merenc., mellencollieux, colieuse. (J. MASSICOT,Thibaud, II.)
1. V, c. 4, éd. 1564.) mirenconieus, adj., bilieux :
La royne dist : Veritablement si tu nous Les poeteg d'antan ne cherchaient sur les grèves
melancholiashier, tu nous as bien aùjour- Lors dient il qu'il est tisiques, Qu'un melancolieux promenoir pour leurs rêves.
d'huy tant recrees que. (A. LE MAÇON, Ou enfooduz ou ydropiques, (RICHEPIN, la Mer, p. 319, Dreyfouj.)
Decameron, cinq. journ., nouv. cinq., t.'lll, Melancolieus ou fieus.
p. 117, F. Dillaye.)
(GUIOT,Bible, 2570, Wolfart.) MELANCOLIEUSEMENT, adv., avec mé-
Si c'est la le seul point qui vous melancolie,
Que le sanc nutritif soit depuré de la
porreture melancolieuse. (H. DE MONDE-
lancolie, mélancoliquement :
Secouez desormais le chagrin qui vous lie. VILLE, Richel. 2030, f° 28d.) Alexandre melancolieusement pensant a
(SCHELANDRE, Tyr et Sid., 1* jouru., II, 4, Bibl. ses pertes. (FOSSETIEU, Cron. Marg., ms.
elz.) Brux. 10512, IX, m, 9.)
— Triste, chagrin, maussade, mélanco-
— Réfl., s'attrister, se chagriner, être lique, irritable : MÉLANCOLIQUEMENT, - choliquement,
mélancolique : Li singes melancolious adv., avec mélancolie; mot conservé :
Lorsque le roy vyt que il n'en vendroil De sa naige fut ennuioug. Il (le chien enragé) regarde de travers et
point aisieemeut a son intention, il se (Lyon. Yzop., 3019, Foerster.) plus melancholiquement que de coustume.
melenconia et se party de euls. (FROISS., Roigneus et grateleus (TAGAULT, Inst. chir., p. 363, éd. 1549.)
Cliron., XlII, 42, Kerv.) Var., se melen- Et melencolieus.
colia. (Rose, ms. Corsini, f° 146d.) MELANDRIN, s. m., poisson ressemblant
De ce se merancolia li dis messires Je- Li premiers des six fois, si est fois natureux,
à la perche :
hans de Haynau. (ID., ib., 111, 107, Luce.) Et Il second est fois et melancolieux. Melandrin : m. A sea fish, that (his blac-
Penses de vostre santé, et ne vous me- (Les Yi. Manieres de fols, Richel. 837, f° 339c.) kish colour excepted) resembles thepearch.
rancolies point, tant que vous en vales (COTGR., éd. 1611.)
Ainssi se refroide li anemis es cuers des
mains. (ID., ib., IV, 241, Luce, ms. Rome.) chastes mirenconieus. (Compos. de la s. MELANGIENNE, s. f., petites herbes
Et puis il se prenoit a penser sur la escript., ms. Monmerqué, t. I, 108d.)f qu'on met dans la salade :
table en se merencolianl. (Quinze joyes de Commencerent a deviser de choses
mariage, la quinziesme joye, Bibi. elz.) toutes melencolieuses. (Troilus, Nouv. fr. Les feves, les lentilles, la melangienne,
Var., en se melencoliant. (Ed. 1734.) du XIVe s., p. 231.) la roquette. (LA BOD., Liv. de la vie, I,
10.)
Le peuple se commencha a melancolier. Et en oultre gemissent et souspirent, et
(Fleur des hist., Maz. 530, f° 31a.) font les pensis et les merencolieux. (Liv. du Cf. MESLEURE.
Celuy duc Robert luy fist si dure guerre Chev. de La Tour, c. CXXIV, Bibl. elz.)
que le duc Guillaume s'en melencolia tel- Comme Robert Briseteste feust très MELANTERIE,S. f., désigne un minéra
lement qu'il devint malade d'une maladie austers. merveilleux et merancolieux.(1375, caustique, une terre noire comme l'encre
dont il trespassa. (BOUCHARD, Chron. de Arch. JJ 108, pièce 151.) et une herbe servant de drogue :
Bret., fo 74', éd. 1532.) Melanterie : f. A causticke minerall (of
Femme est toudis merancolieuse,
Ne vous en merencoliez. (Enseignem. de the colour af sulphur) found in brasse
De legier croit et se muet souvent.
a duchesse Anne, p. 72, Chazaud.)
Sans soy en merencolier.(Ib., p. 73.)
(E. DESCHAMPS, f
Poés., Richel. 840, 29c.)
mines. (COTGR., éd. 1611.)
Melanterie, f. Azeche yerva. (C. OUDIN,
Qant la roine veit que Jehans de Qope- Dict. fr.-esp., 1660.)
Et puis Jacob en pas fermes et seurs lant n'amenoit point le roi d'Escoce, si fu
Qui espousa en ung coup les deux seurs, toute merancolieuse et se contenta mal de Melanteria, melanterie, drogue. (ID.,
Il fut trompé, dont se merencollia, li. (F-ROISS., Chron., IV, 240, Luce, ms. Dict. ital.-fr., 1660.)
Car pour Rachel luy fut donné Lia. Rome.)
(OPPEDK,Triomphes de Petrarque, f
81 rO, éd.
Il estoit trop fumeus et trop meranco-
MELCHISEDECH,s. m., ostensoir, mot
1538.) lieus. (ID., ib., IX, 143, Kerv.) ancien dont nous n'avonsque des exemples
Sil pleut, ne vous en melencholiez, tant du XVIIe et du XVIIIe siècle :
Femmes n'ayment communement
moins aurez vous de pouldre pour chemin. Que pour deux raisons en substance, Deux melchisedech, un grand de merveil
(RAB., Pantagr. Prognost., ch. x, éd. 1542.) Dont les aucunes seullement doré et un petit de cuivre. (Inv. des obj.
Si la nature en la diversité se resjouist,. Le font pour avoir leur plaisance, mobiliers de l'abbaye de Luxeuil, 28 mai
la devra elle, melancolier. (CL.
ne se MAR., Pour se mettre en esjouissance 1698, Cabinet de M. de Beauséjour, curé
Met. d'Ov., Au roy, p. 8, éd. 1596.) Sans estre mellencollieuses. de Luxeuil.)
(COQUILLART, Droitz nouv., 28 part., de Pactis, I, Un melchisedech de vermeil d'environ
— Neutr., dans le même sens : 125, Bibl. elz.) deux pieds d'hauteur. (1733, ib.)
Et ce le fait plus melancoliier. Les enclos aperceurent bien qu'ils
dont ne se Le melchisedech de l'église de S. Martin
(Auberon, 1574, Graf.) douroient tenir longuement, ils es- porte gravées à son pied les armes de la
La colour meline senefie Heliseun qui
ville. (1781, Libelle contre les moines de MELET,s. m., sorte de poisson : recut de son maistre Helye, qui est ravis au
l'abb. de Luxeuil par un chapelain de S. Melet : m. A small, greateyed, and little ciel, son mantel. (Bestiaire, ms. Montp.
Martin d Luxeuil, Cabinet de M. de Beau- mouthed seafish, otherwise much resem- H 437, f° 263 ro.)
séjour.) bling (though not so dainty as) the an- Fleur de couleur melline. (Jard. de
chova, whereof some hold it to be a kind. santé, l, 143, impr. la Minerve.)
MELDRE, cas suj., voir MEtLLOR. (COTGR., éd. 1611.)
Symphicum a fleurs de couleur mesline.
MELDRER, mealdrer, meodreir, verbe. MELETTE, s. f., sorte de poisson : (Ib., l, 434.)
— Act., améliorer, réparer, entretenir : Melette : f. A very small, sott, and fat Jusques a ce qu'il avt bonne consistence
tost seafish, bred of raine, and water, and et devienne melin ou jaune. (M. GREG.,
Par une nuit, quant il astoit plus l'é- called the smie, of sea-groundlin. (COTGR., Epit. des trois prem. liv. de Gai., II, éd.
leveiz por meodreir les luminaires (de
éd. 1611.) 1549.)
glise) deleiz l'uiz. (Dial. Greg. lo pop.,
p. 158, Foerster.) Perce-oreille : Melin, couleur, color trà giallo è bianco,
— gialliccio. (ANT. OUDIN, 1680.)
s'améliorer : Melette, f. Especie de carandija. (C.
— Réfl., OUDIN, Dict. fr.-esp., 1660.) Nom propre, Melin.
Maint homme. par la grasce et par la
mercit Deu, ki lor respitet la paine del sal-
pe- Melette, fova sacco. (ID., Dict. fr.-ital.) MELIORATION, - cion, s. f-, améliora-
chiet. s'en mealdrent puis, et si sont tion :
veit. (Dial. de Greg. lo pap., De sapientin, MELEUR, voir MEILLOR.
Avecques toutes les melioracions se au-
p. 287, Foerster.) cunes en sont faites. (1315, Arch. JJ 52,
MELGOIRE, adj., de Melgueil :
1. MELE, S. f., joue : Pour le prix de vingt quatre sols mel-
f° 70 vo.)
Bele bouche, beau vis cler, goires. (SULLY, OEcon. roy., ctf. CXLV, Mi- A mettre et emploier en l'amendement
Biau chef, biaus eus et biau front, chaud.) et melioracion dudit four. (1339, Arch. L
Çainturelle bien seante, 763, pièce 45.)
Dure mamelle, point grante, MELHOR, voir MEILLOR.
Cors bien fait, et bele mele.
En l'amendement et melioracion de la-
(Poés. ms. av. 1300, t. Il, p. 644, Ars.) MELIAIRE,voir MILIAIRE. dite maison. (1359, Arch. S 94, pièce 6.)
Pour le melioracion dudit blé. (Rentes de
2. MELB, S. f. ? MELIA RE, voir MILIAIRE. la Prév. de Clerm., Richel. 4663, f° 93 vo.)
Jusqu'au fons du fossé s'aroutent MELICRAT, s. m., hydromel : Reparations et meliorations par luy pré-
Li hardi, qui mebaing ne doulent Du melicrat bien cuit. (TOLLET, de l'Evac. tendues avoir faictes audit college. (1548,
Plus qu'il feroient cous de meles. du sang.) Arrêt du parlem., ap. Quicherat, Hist. de
t. l, p. 179, Buchon.)
(GUIART,Roy. lign., Sainte Barbe, I, 367.)
Melicrat : m. Metheglin, ormede; drinke
MELEGETTE, f., graine de paradis : made of water, and honie sodden toge- Je ne scay si apres les payemens recep-
s.
ther. (COTGR., éd. 1611.) vrons quelques meliorations. (1560, Négo-
Melegette, autrement dit cordumen. (Re- ciations sous François II, p. 565, L. Paris.)
medes secrets, f° 241 v°, éd. 1573.)
MELIDE, adj., de miel: L'entretenement et melioration d'iceluy
Melegette. The spice called graines of college. (GILLES CORROZET, les Antiquitez
Paradice. (COTGR., éd. 1611.) Dont vient ung lieux soudant qui Seghins ota non ; de Paris, p. 161, éd. 1608.)
En Melide fu nés, ung melide royon.
1. MELEKIN,melkelin, adj., s'appliquant à (Chev. au cygne, 26504, Reiff.) S'est dit jusqu'au XVIIIe s. :
or, et désignant un or pur, ainsi nommé sentiment doux, satisfaction, Aïant obtenu de la grâce et bonté de
du mot arabe melech, qui signifie roi, soit — S. f., leurs majestés, par très humbles requêtes
joie : et supplications l'affermissement et melio-
pour indiquer la supérioritéde cet or, ou ration de leur condition. (Pièc. pour
plutôt parce que les princes musulmans Tant pinstravaille, plus est roide,
Et plus ses cuers est en melide ; servir auxMém. de Rohan, dans le Voyage,
s'en servaient pour certaines de leurs Se sa char blanche fronce et ride éd. 1646, p. 3.)
monnaies.: Par l'astinence qu'ele maine, Cette mêlioration ou cette imitation.
Li cercles environ esteit d'or melkelin.
Joie ses cners grant en demaine.
(G. DRCOINCI,de l'Emper., Richel. 23111,
(SOREL ,Science univers., Erreurs des
(Horn, 2946, Michel.) Var., melekin. scienc., p. 62.)
f° 279a.)
Unchcs n'urent meillur Cesar ne Costentin, Meliorations, se disent des impenses
Triffoire ert entaillie de bon or melekin. MELIECON, voir MALEIÇON. que le possesseur d'un héritage a fait, les-
(Ib., 936.) quelles en augmentent le prix et la valeur,
MELIER, voir MESLOIER. comme sont des bâtimens et autres choses.
La me portez od vus, ben vus est guerdonet :
(CL. DE FERRIERES, Intr. d la Pratique, éd.
Cest bui d'or melekin aurez, k'est esmeret. MELIF, voir MESLIF. 1684.)
(II., 2150.)
MELILOT, mell., merilot, - :illol, s. m., Dans le retrait ordinaire on ne fait pas
2. MELEKIN, voir MOLEQUIN.
sorte de plante; mot conservé un grand préjudice à l'acquereur, en l'o-
bligeant d'attendre l'expiration du temps
MELEMENT, voir MKSLEEMENT. Et merilot et quamomile du retrait pour faire les méliorations qu'il
Onques par Gautier ne par Gile juge à propos de faire sur l'héritage.
MELENCHIRON, s. m., ictère noir : D'outre mer aportees ne furent, (Cout. d'Orl., tit. XVIII, n° 80, Pothicr
Et fait melenchiron, ce est iterite noire. Mes en ses chans cuillies furent. 1760.)
(Frag. d'un liv. de medecine, m s. Berne A D'un denier plain sac il en ot.
95, fo 10 vo.) Et lor metent non merilot. Le bailleur pour assurer davantage la
Merillot se sont esmerelles; rente dont il charge l'héritage qu'il baille à
MELENCOLIE, voir MELANCOLIE. Et camomiles tels sont elles. rente, stipule souvent que le preneur sera
(Ren. Contrefait, p. 30, Tarbé.) obligé de faire certaines méliorations ,
MELENCOLIER, voir MELANCOLIER. putà, de construire sur l'héritage baillé à
Decoction de camo.,de mellilot, d'orge et rentes des bâtiments de valeur d'une cer-
MELENCOLIEUS, voir MELANCOLIEUS. de violettes. (B. DE GORD., Praliq., J, 3,
éd. 1493.)
taine somme , de planter une certaine
quantité de terres en vignes, etc. (POTHIEB,
MELENCONIER, voir MELAKCOLIER. Huile de camomille et melilot. (PARÉ, V, Bail d rente, n° 57.)
12, Malgaigne.)
MELIORATIF, adj., qui sert à améliorer :
MELENCORIER, Voir MELANCOLIER.
MELEQUIN, voir MOLEQUIN. MELILOTE, mell., s. f., melilot : Medecine curative ou meliorative. (La
Ydromel. camomille, mellilole. (H. DE tresample et vraye Expos. de la reigle M. S.
MELESTE, voir MOLESTE. MONDEVILLE, Richel. 2030, fo 77d.) Ben., ro 19a, éd. 1486.)
MELESTENT, voir MARKSTANC. MELIN, mellin, meslin, adj., jaunâtre : MELIOREMENT, voir MEILLOREMENT.
MELIORER, voir MEILLORER. Suivant Le Héricher, dans la Manche, cille
millegreu désigne le roseau des sables, proposa. (Chroniq. d'Et. de Méd.,
MELIORISSEMENT,S. m., amélioration : P. 68, Chassaing.)
En amendement et meliorissement de dont on fait de petits balais. Bessin, milgré, Par son melliflu et suaviloquent langaige
ladicte maison. (1372. Reg. du Cliap. de S. le calamagrostis arenaria. (Ib., p. 134.) B °
J. de Jerus., Arch. MM 29, f° 62 v°.)
MELLE MELLE, Voir MESLE MESLE. Littré donne ce mot 1° avec la signifi-
MELIORITÉ, s. f., caractère de ce qui cation vieillie qui abonde en miel :
1. MELLEMENT, voir MESLEMENT.
est meilleur : Je ne fais pas à quel dessein
Melioritas, lis, meliorité. (Voc. lat-fr., 2. MELLEMENT, voir MESLEEMENT. Celte cohorte melliflue
1487.) Vint par l'air en guise de nue.
Pour la meliorité de leurs inventions. MELLENCHOLIER,Voir MELANCOLIER. (SCARRON, Virgile travesti, VII.)
(FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., J, MELLENCOLLIEUX,VOir MELANCOLIEUS l'acception encore employable
2° Avec
f" 198 v°.) -" doucereux et presque fade : paroles melli-
MELLE PELLE, voir MESLE PESLE. flues.
MELIS, voir MESLIS.
MELLER, voir MESLER. MELLIFLUANT,meli., adj., doux comme
MELISSE, - ice, mell., s. f., sorte de
plante; mot conservé : MELLESME,adj., meilleur : le miel :
L'erbe nommee melice. (Hor. de B. de Or est bien, dist Renart, issi, Car une des dens ouvriray
Court., Richel. 1353, f° 20. ) Trai tei en sus, si H dirai De la machoere dont tu as
Del mellesme que je saurai. Tué ces pens, et en verras
Melisse, mellisse. (Jard. de santé, 1, 282, (Chastoiem. d'un père, conte xx, 114, Biblioph. Sortir eaue melifluante.
impr. la Minerve.) fr.) (Viel Testament, 27460, A. T.)
MELKELlN, voir MELEKIN. Il te accollera chastement,donnant a toy
MELLETIER, s.
m., marchand de melles, haisiers mellifluans. (J. GERSON, l'Aiguil-
poisson de la Seine; n'a été rencontré que lon d'amour, f° 33 vo, éd. 1488.)
MELKENNIER,voir MOLEQUINIER.
comme nom de personne : Source mellifluant, très amenes, delec-
MELLANCE, voir MESLANCE. Gerardus Melletarius, major communie tables, savoureuses et dulcisonnantes
Trecensis. (Déc. 1231, Arch. Aube, Inv. musicque, rhetoricque, et trop suave élo-
MELLART, voir MALART. Viriv., L 481, A.) quence. (BOURDIGNÉ,Leg. de P. Faif., Ep.
à J. Alain, Jouaust, p. 18.)
MELLAT, S. m., espèce de jeu; peut- Thomas Lemelletier. (1437, Amend. et
être ce qu'on a appelé la chicane, du mot exploicts de la cour et jurisd. de l'eslect. MELLIFLUENCE,s. f., douceur :
mesler, brouiller,disputer, débattre : en la visconté d'Argenten, Arch. Orne.)
Si te requier par ta mellifluence
Quidam ludus valde perniciosus et no- 1. MELLEUR, voir MEILLOR. Que j'aye des biens en plus grande abondance.
xius, nuncupatus vulgariter mellat, cum (Myst. de la Pass., ms. Troyes, lr* journ.,
stropho rotundo, grosso et eminenti. (1440, 2. MELLEUR, voir MESLEUR. f° 59 r°.)
Stat. synod. de Raoul, évêque de Troyes, Si fermerons ton ancre, et en station
ap. Martène, Anecdot., t. IV, col. 1151.) MELLEYS, voir MESLEIS. delectable, ou tu auras mellifluence sans
MELLIER, s. m., marchand de miel : maie influence. (LE MAIRE DES BELGES,
1. MELLE, voir MAILLE. lllustr., I, 248, Stecher.)
Mellier. (Liv. de la Taille, Coquebert.)
Il fit d'eau un vin pour mouller lance
2. MELLE, mesle, s. f., boucle, anneau : MELLIF, VOirMESLIF. Plain de liqueur, plain de mellifluence.
Unes armes riches et beles (PARMENTIER, Moralité, éd. 1541.)
Dont d'or et d'argent sont les mesles. MELLIFIER, v. n., faire du miel :
(Percerai, ms. Montp. H 249, f° 261b.) Mellifier. To make of honie. (COTGR., MELLIFLUEUSEMENT, adv., harmo.
éd. 1611.) nieusement :
Pour. L. melles a rideaulx, .v. s. (Journal Chanter melliflueusement. (FOSSETIER,
de Piquot de Gouberville, 1550 1570, Soc. Mellifier, Miel bazer. (C. OUDIN, 1660.)
des antiq. de Norm.) Cron. Marg., ms. Brux. 10511, V, v, 12.)
— Mellifié, part. passé et adj., adouci : MELLIFLUEUX, adj.,doux :
MELLE A MELLE, voir MESLE MESLE. Mastic mellifié avec aubun d'euf. (Liv. Et cil les converti en melliflueuse joye
de fisiq., ms. Turin, fo 35 ro.) et sapveur. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms.
MELLEE, voir MESLEE. Brux., I, f° 121 r°.)
MELLIFLU, melleflu, adj., d'où coule le
MELLEEMENT, voir MESLEEMENT. miel; doux comme le miel : 1. MELLIN, voir MELIN.
MELLE ET BRELLE, voir BRELLEMESLE. O noble bouche melliflue.
Le noble tresor d'eloquence. 2. MELLIN, VOirMESLIN.
MELLEFLU, voir MELLIFLU. (Act. des Apost., vol. I, f° 147b, éd. 1537.)
MELLEGREUX, millegreux, malegreux, MELLINDRE, S. f., sorte de pâtisserie :
Et par son dire et mellifluelangue Mellindres : f. Delicate little pies made
malegreus, s: m., suivant M. Léop. Delisle, Mefist alors une si bonne harangue. of Indian wheat, and sugar. (COTGR., éd.
froment qui pousse en abondance dans les 1526.)
f
(OCT. DES. GEL., Sej. d'honn., 42 vo, éd. 1611.)
mielles : Mellindres. f. Cierta cosa de pasta y
Melleflue langue. açucar. (C. OUDIN, 1660.)
Sont deubz oudit fief neuf cens de mel- (Epist. du Chevalier gris, Poés. fr. des XVeet
legreux de iii. ans en iii. ans quant le XVIes., III, 272.) MELLINE, s. f., noisette :
monneage chiet. (1403, Denombr. du baill. La suavité melliflue de vos disertes re- Noysettes, avellaines ou mellines. (Du
de Rouen, Arch. P 307, f° 105 vo.) PINET, Dioscoride, l, 142, éd. 1605.)
verences. (RAB., le Cinquiesme livre, ch.
Sont deubz neuf cens de millegreux. xix, éd. 1564.) Melline : f. A filberd. (COTGR.,éd. 1611.)
(Acte de 1403, ap. Le Héricher, Gloss. Dont cil Crétin a eu la theoricque
norm.) Melline, f. Avellana. (C. OUDIN, Dict.
Plus melliflue entre les bien sçavans. fr.-esp., 1660.)
Y sont semblablement deubz de trois ans (BOURDIGNÉ, Leg. de P. Faifeu, Ep. aux Angev.,
en trois ans,quant le monneage eschiet,vint Jouaust, p. 10.) Melline, noccivola. (ID., Dict. fr.-ilal.)
et ung cent de malegreusdont de present il La douceur de vos parolles melliflues. Nom propre, Méline.
ne revient que quatorze cens et demy, qui
valent communs ans II. solz chascun ,
(A. LE MAÇON Decameron, Quatriesme
journ., IJ, 200, Dillaye.) MELLIORER, voir MEILLORER.
cent. (1453, Denombr. du baill. de Cons-
tantin, Arch. P 304, f° 227 v.) Alias ma- Lequel Urbain (pape) noblement et par MELLITURGIE, s. f., fabrication du
legreux. une melliflue arengue, en je sainct con- miel :
Melliturgie : f. The mnking of honic; Jusqu'a jour lendemain ont ilh milodiiet. Son bois nourrit le feu, et ses pins durs feuillages
bees-worke. (COTGR., éd. 1611.) (JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 4110, Scheler, Par une artiste main reçoivent mille usages,
Gloss. philol.) Car ore en leur surface on imprime les loix,
Mellilurgie, f. Labor de miel. (C. OUDIN, Les louanges des dieux, et les gestes des roix,
Dict. fr.-esp., 1660.) Melodier, chanter doulcement. (Gloss. Ore sur les maisons on les courbe a la file,
Mellilurgie, lavoro di inele. (ID., Dict.
fr. -ital.)
gall.-lat., Richel. 1. 7684.)
MELODIEUS,
que pour l'ouïe :
adj., beau, tant pour la Si bien qu'on les prendroit pour des beaux rangs
[de tuile :
Ore on les tord du fil : et de leurs bouts on faict
MELLIX, voir MESLIS. Aiguilles des petits, et des grands fers de traict.
Toute estoit d'or (la fontaine) entregetee Le suc d'en haut guerit les piqueures mortelles
MELLO, s. m., hydromel: Et la greve au fons argentee, Des serpens riolez, ses perruques ncuvelles
Dans le menu d'un festin donné à Louis Qui moult estoit mélodieuse. En conserve on confit, et ses tronçons bruslez
VII en 1129 il est fait mention du mello (WATRIQUET,li Dis de la fontaine d'amours, 49, Par leur forte vapeur purgent les veroles.
grecjoyz. (Compt. de l'abb. de S.-Corneille.) Scheler.) La liqueur de ses pieds est un vray miel, figee :
Destrempee, vinaigre : et sucre, repurgee.
Diex ! tant estoil (le château) melodieus
MELLOIR, s. m., claie en osier servant A veoir et si gracieus.
(Du BARTAS,Seconde semaine, p. 11, éd. 1584.)
à faire sécher des fruits au four : (ID., li Mireoirs as dames, 645.) MELTE, voir METE.
Item trois melloirs, etc. (1694, Invent.,
N.-D. la grande, Arcb. Vienne.) MELODIEUSETÉ, s. f., mélodie : MELTZ, voir MIELS.
Se dit encore dans l'Aunis. Melodieuselé, melodiositas. (Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.) MELVOILIER, voir MERVEILLIER.
MELLON, s. m., mêlée 1 voir MIELS.
Fut la bataille des Françoiz par mellon. MELODISE, s. f., mélodie: MELZ,
(Chron. des quatre premiers Valois, p. 109, N'y ot nulz qui mestier sceust MEMARCHER, voir MESMARCHIER.
Luce.) Qui ne face menestrandise.
Moult y avoit grant melodise. MEMARCHURE, voir MESMARCHEURE.
MELLOR, voir MEILLOR. (ALARD,Cesse d'Anjou, Richel. 765, f° 13 vo.)
MEMBOURG, voir MAINBOUR.
MELLOREMENT, voir MEILLOREMENT. MELODISÉ, - izé, adj., mélodieux : :
MEMBRABLE, adj., digne de mémoire
MELLOSÉ, adj., emmiellé, garni de Savoir se musique qui est bien melodi-
Sire, la tuwe membrable chose en gene-
miel : zee est plus eshsible que celle qui est raciun e peneraciun. (Liv. des Ps., Cam-
bien rimee. (ORESME, Politiq., 2e p., bridge, cxxxiv, 13, Michel.)
La dulce ree bien mellosee. f° 107d, éd. 1489.)
(De N. D., Richel. 19525, f 94 rO.) MEMBRANCE,s. f., mémoire, souvenir :
MELOISSE, voir MOLOISE.
MELLUEL, s. m., sorte de monnaie ? Moult par son pren quant tel membrance
25 muids 5 boisseaux 5 quartes de sel, MELOIT, part. passé, voir MALEIR. A cascuns en sa mescstance.
.1. melluel. (1476, Arch. S.-Inf. G 527.) mellon, mielon, moelon, mo-
(Parton., 3291, Crapelet.)
1. MELON,
Cf. MULUEL? En membransa. (1270, Privil. de St-Bon-
Ion, s. m., sorte de cucurbitacée ; mot con- net-le-Château, Arch. Loire.)
MELODIAL, adj., mélodieux : servé :
L'âme humaine se delite naturelment en Les meillours molons du monde. (Liv. de — Terme de droit, mémoire juridique:
la melodial musique. (EVRART DE CONTY, Marc Pol, XLIII, Pauthier.) Et doit amembrer celuy qui a fait le con-
Probl. d'Arist., Riche!. 210, fo 225".) Les concumbres et les moelons. (Introd. tredit le premier ou desmembrer, et en
d'astron., Richel. 1353, fo 3i vo.) respondra la partie adverse. Et s'il cognoist
MELODIE, meloudie, milodie, s. f., mu- la membrance elle sera mise en escript et
sique : Mielons, lamies, grisomoles, piesches. oster les motz du jugement ce qu'il en co-
(ALEBRANT, Reg. de santé, Richel. 2021, gnoistra tout ou partie, et ce que l'en des-
Des sonez et des meloudies fo 8 ro.)
Dont les noces erent farsies. dira l'autre partie sera ouye a le prouver,
(Vie de S. Alexi, 135, Rom. VIII, 171.) Uns melons. (BRUN DE LONG BORC, ey- et ce que sera prouvé par troys tesmoings
rurgie, ms. de Salis, fo 36e.) de la membrance sera mis en escript en es-
Et Obiers Tait a Liege a noble melodie. tat deu et fera l'autre partie les despens
(JEH. DES PREIS. Geste de Liege, .29065, Scheler, Un mellon d'argent doré, prisé .XXXVIII. de la prouve contre luy. (Coust. de Bret.,
Gloss. philol.) escus. (1599, Invent. de Gabr. d'Estrées, ro.)
fo 67
ap. Laborde, Emaux.)
— Instrument de musique : Bourg., Yonne, et Morv., membrance,
De tontes milodies la endroit on jowoit. 2. MELON, voir MOILON. souvenir, mémoire.
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 11,6103, Scheler,
Gloss. philol.) MELONNIER, s. m., plante qui produit MEMBRANULE, s. f., petite membrane
le melon : Et petit a petit excorcher les membra-

Agrément, charme : Orangers, grenadiers et melonniers. nules a tout ung cousteau. (TAGAULT,Inst.
Boin tamps en larecliin ch'est plus grant melodie (Voyag. du S. de Villamont, p. 53, éd. chir., p. 455, éd. 1549.)
Que che n'est de la choze c'on a appareillie. 1598.)
(B. de Seb., III, 1125, Bocca.) MEMBRE, menbre, s. m., partie, portion
A veoir (cet arbre) iert grans melodie, MELORTIE, s. f., sorte de pierre pré- en général:
Car plus cent ans que ne vous die cieuse de couleur verte :
Par tels violenses avinrentdepuis moult de
Estoit nobles et souverains. Elle (la couleur verte) est comparee a mesciefs ens ou roiaulme de France et par
li Dis de l'arbre royal, 139, Scheler.)
(WATRIQUET, l'esmeraude, au jaspe, a la mede, a la tous ses membres. (FROISS., Chron., IV,
De li veoir iert melodie. melortie, a la prasse, au quadros, qui sont 301, Kerv.)
(ID., Mireoir as dames, 249.) pierres precieuses. (SICILE, Blason des cou-
leurs, Co26 vo, éd. 1582.) Par membres doit diviser sa matere,
MELODIEMENT, S. m., mélodie : En tout moien montrer s'entencion.
f 383 rO.)
Et illec sonnoient inslrumens MELOTE, voir MOLETE. Poés., Riche]. 840,
(E. DESCHAMPS,
A si tres grans melodiemens. Les trois principales villes de la langue
MELOUDIE, voir MELODIE. flamengue, qui sont Gand, Bruges et
(DEGUILLEVILLE, Trois Pelerinaiges, f° 141b,
impr. Instit.) MELSENERESSE, voir MESSONERESSE. Ypres, que l'on dit les trois membres de
Flandres. (1483, Lett. du roy Ch. VIII, ap.
MELODIER, milodier, v. n., faire de la MELT,s. m., plante fabuleuse : Godefroy, Observ. sur Charles VIII, p. 394,
musique : La se pousse le melt, qui sert ore en Mexique
éd. 1684.)
Une tousete trovai D'aiguille, de filet, d'armes, de bois, de brique, Lui appartient le nom de seigneur, le
Chantant et melodiant. D'antidote, de miel, de lisse parchemin, cry et les armes, avec un membre de cha-
(Rom. et past., Bartsch, Il, 37,4.) De sucre, de parfum, de conserve et de vin. cune espece des droits seigneuriaux appar-
tenans au chastel ou main forte. (1509, d'une bure et empêche les parois de s'é- S'or li manbroit de nostre sairement
Cout. de Troyes, Cout. gén., I, 428, éd. crouler ; les différentes parties d'un enta- Ke nos feimes andui communainent.
1604.) blement, les différentes moulures. (Chans. du roi Richard, ap. Ler. de Lincy, Rec.
de ch. hist., I, 57.)
— En particulier, partie d'un fief : :
MEMBRE, adj., membru De sa mere li menbre, sa vertu recovra.
Creeil, qui est des membres du conté de Et aussi Geuffroy l'advisa, qui estoit si (Gui de Bourg., 2528, A. P.)
Clermont. (BEAUM., Cout. du Beauv, grant et si membré et de fieres conte- Si tost comme il me membra de vous si
c. XIII, 9, Beugnot.) nances. (J. D'ARRAS, Melus., p. 337, Bibl. oi tout le duel oublié. (Artur, ms. Gre-
Les fiez et les arrerefiez de la chastelerie elz.) noble 378, f° 16b.)
d'Evrues tenuz par menbre ou par demi
menbre, ou par baronnie, ou en autre ma- dit d'un animal De l'amor la dame li mambre,
— Terme de blason, se Et puis regarde vers sa cambre.
niere nu a nu du comte d'Evreues. (1298, dont les membres sont d'un autre émail
Liv. rouge de la Ch. des Comptes, fo 42, ap. (ItF.N.DEBEAUJEU, li Biaus Desconneus, 4519, Ilip-
Duc., Membrum 2.) que le corps : peau.)
La Nozillette, membre de l'abbeie de Fon- De pourpre a l'aigle a deux testes d'or, Ffile, dit Karles, mult estes coulorie :
tevraut. (Ch.de 1352,Fontevr., la Nouzillette, oeillé, becqué et membré d'azur. (Les cous- Qui une nuit vos auroit an baillie
Arch. Maine-et-Loire.) tumes des chevaliers de la Table Ronde, Bien devroit estre sa valor enforcic,
Mém. de la Soc. arch. d'E.-et-L., 1873.) Ne li devroit menbrer de couardie.
Du roy nostre sire, je Jehans Friquens, (Otinel, 632, A. P.)
escuier, adveue a tenir a foy et hommage, Est donné en ce sens par l'Académie,
c'est assavoir un membre de haubert nomé quoique peu usité. Molt grant douçor au cuer me touche,
Beratrevillette, tant en maisons, en bois, Si m'ait Deus, quant il me menbre
en près, que en autres choses appartenans — Composé : De la façon de chascun menbre.
audit fié. (1390, Denombr. du baill. de Caux, (Bose, Richel. 1573, f° 9".)
Deux corps de maison membrez de plu-
Arch. P 303, fu 8 ro.) sieurs chambres. (Alector, f° 129 r°, éd. Qu'il TOUSmembre de Salomon
Ung menbre de fieu. (1428, Aveux du bail- 1560.) Qui fu roy de Hierusalem.
liage d'Evreux, Arch. P 295, reg. 1.) (Ib., 8463, Lantin de Damerey.)
MEMBREEURE, voir MEMBREURE. Combien que de l'autre luy membre
Membre de fieu de hauberc est l'uitisme
Mener le doit en quelque chambre.
partie del fieu de hauberc, et toutes les MEMBRER,menbrer, mambrer, manbrer, (Ib., 14930.)
autres parties qui sont contenues sous le verbe.
menour membre, si come la septisme partie souvenir:
Qui est piteus et plains de misericorde
de la sisisme. (Anc. Cout. de Normandie, — Réfl., se vers les mesaisiez il li membre de soi
ch. 23.) De me te membres per ta mercet.
Koschwitz.)
meimes. (Mor. des philos., ms. Chartres
620, f° 9a.) ,
(Passion, 295,
— Article : Quant ele a enfanté si ne le membre de
Membres vos de Jacob et de Ysahu son frere.
Voulons que ce membre et article soit
tenu aussi valable que les autres points (Sermon, Brit. Mus. Add. 15606, f
93a.) sa dolor. (M. DE SULLY, Serm., 31 dim. ap.
Paq., ms. Oxf. Bodl. 270.)
et articles du dit traité de paix. (1487, Impers., revenir à la mémoire, sou-
Décl. du roy Ch. VIII, ap. Godefroy, Ob- — Memini, il me membre. (Gloss. lat.-fr.,
serv. sur Charles VIII, p. 551, éd. 1684.)
venir: ms. Montpellier Il 110, f° 177 rI.)
De sa muillier li membre! que menaciet out tant. Mon chier seigneur, mon ami dons,
— Corps constitué d'une ville commu- (Charlemagne, 364, Koschwitz.) Voir quant il m'a membré de vons,
nale : Et de la pierre li a errant mambré Plus grief douleur au cuer sentoie
Le comte Louis estoit naturellement, et Que il conquist vers Ion serpant crestc.
, Que de la mort que j'atendoie.
en courage, François : et desiroit l'alliance (De Charl. et des Pairs, Vat. Chr. 1360, f
19a.) (Mir. N. D., XV, 1670, A. T.)
de France : mais les estats et les membres Membre li de la grant amor
Et moult me tiens avillee quant il me
de Flandres, et nommément les Gandois, membre quels amys je laisse. (Istoire de
Que tantes feiz li a mostree Troye la grant, ms. Lyon 823, f° 58b.)
vouloyent et demandoyent l'alliance des Li dus Guillaume Longe Espee.
Anglois. (OL. DE LA MARCHE, Mém., introd., (BEN., D. de Norm., II, 15651, Michel.) Orgueil t'est du tout interdict,
c. 3, Michaud.) Pour ce de humilité te membre,
L'estat de la ville de Brusselles est com- Quant del consel son pere li est menbré,
Et del castiement del gaut ramé. Chascun quiert de Dieu estre membre.
posé de trois membres, dans lesquels les (Aiol, 1006, A. T.) (J. MESCHINOT, les Lumettes des princes, f° 25 vo,
deux sont creez tant hors des lignees que éd. 1493.)
hors des nations, et le troisieme membre Qui la veist le cors de la mescine
hors des nations seules. (Cout. de Brusseles, Et la car blancoier, le bouce rire. —
Membré, part. passé, qui se sou-
Nouv. Cout. gén., I, 1237.) Jamais ne li membrast de couardise. vient :
(lb., 2012.)
Tribunal : Une chose vos di, si an soiez membrez:
— Grant paor ot, molt s'esmait, Se en autretel point poez estre atrapez,
Pour avoir bonne expedition es enquestes Quant de l'espee li menbra. Ne cuic pas que vos face ausi granz amistez.
et causes criminelles qui se dresseront par (Flaire et Blanceflor, 2e vers., 1113, du Méril) (J. BOD., Sax., CCLXXXIV, Michel.)
devant les deux membres de la loy et de la liaL me menbre de Tyr u portas le mesage.
franchise. (1582, Ord. de Liege, Cout. gén., (Roum. d'Alix., f° 79d, Michelant.) —
Renommé, illustre :
11, 980, éd. 1604.) Par Mahomet, menbre toi de Sorbrin, Aiols fu chevaliers prens et menbres.
Du riche pere qui soef te nori. (Aiol, 669, A. T.)

Officiers subalternes : (La Mort Aymeri de Narbonne, 609, A. T.)
Y estant les trois membres de sa com- Or a jou bien veu jouste membree.
Bien li devroit de moi membrer et sovenir. (Ib., 759.)
paignie, lieutenant, enseigne et guydon de (AUDBFROY LEBASTARD, Beatris, Bartsch, Rom. el
ses neveux. (CARLOIX, Mém. de Villevielle, past., l, 58,12.) Li dui baron furent fors et menbres.
IX, Il, éd. 1757.) A chanteir prant, ke d'amors li manbroil.
(n. de Cambrai, 7022, A. T.)
(Rom. et past., Bartsch, l, 8, 2.) Les poigneours de France, les chevaliers membres.
— Anneau : Quant me membre de l'embracier, (Chans. d'Anlioche, I, v. 193, P. Paris.)
Et si avoit une chainture
De l'acoler et don baisier. Ou palais s'an monterent li chevalier mambré.
Ki biele estoit a desmesure ; (Ib., I, 10, 9.)
Li menbre en estoient d'argent (Parise, 2846, A. P.)
Et li pendant en furent gent. Se tu t'en plains et tu t'en dels Quant Aymeri a la chiere membree
(Sept Sages, 4462, Keller.) Toutevoies t'en memberra, Manda .1. mire sans plus de demouree.
Lors prent une sienne chaincture a Se mal en as mult te plaira.
(Eneas, ms. Montp., f
195b.)
f
(Aim. de Narb., Richel. 24369, 25e.)
membres d'or qu'il avoit chaincte. (Lancc- Dame, che dist Gerart a le chiere membree.
lot du Lac, je p., ch. 119, éd. 1488.) Tant ont chascune nuit esploitié et erré
Que Dordonne ont veu le pales figuré,
(Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f 2 vo.)
Liège, meinbe, mimbe, anneau de fer d'une Membre leur des mesaisez que il ont enduré. Car lor alons aidier, franc chevalier menbré.
chaîne ; poutre qui fait partie du boisage (Quatre fils Aymon, ms. Montp. H 247, [0 185C.) (Gui de Bourg., 1999, A. P.)
Bele, ço respunt Horn, k'ert sage e membrei. TELL., Chron. du D. Phil., ch. LXXVIII, amy, ne vous mesaisez si très fort.
il
, (Horn, 1070, Michel) Buchon.) n'est si bon chevalier qui ne soit abatu
aucunes fois par moindre de lui. (Percef.,
Quant li altre resunt de lur armes armez, MEMBREUZE, voir MEMBREURE. I, fo 55, éd. 1528.)
Haderof dit al rei ki ert li mielz membrez.
(Ib., 1443.) : Si en mon pays on veut dire qu'un
-
MEMBRISON, zon, s. f., souvenir homme n'a point de sens, ils disent, qu'il
Ensement dit Bertran au courage membre. De la franche pucele li vint a membrizon, n'a point de memoire. (MONT., Ess., I. 1,
(Cuv., dit Guesclin, var. des v. 1732-1749, Char- Qui pour l'amour de li estoit en orison. ch. ix, p. 17, éd. 1595.)
rié re.) (Charles le Chauve, Richel. 24372, f
16a.)
: — Estre en memoire, se ressouvenir :
— Sage,
prudent MEMBRURE, voir MEMBREURE. De tout, sire, vrayment je ne puis estre
Ço dist Marsilie : Oiez raison membree. en memoire, tant en y a. (Chasse de Gast.
(Roi., 2755, var., Müller.) MEMBRUSE, voir MEMBREURE.
Pheb., ms., p. 363, ap. Ste-Pal.)
Par conseil li ont dit et par reison menbree. MEME, voir MEISME.
(HERMAN,Bible, Richel. 24387, f° 57b.) — Avoir memoire en, penser à :
MEMELETTE, voir MAMELETE. Ayez en Dieu bonne memoire,
Belement les apelle, dist lor raison membree.
Et ainsy comme je puis croire,
(Ren. de Montaub., p. 144, Michelant.) MEMENTO, s. m., mémoire: Vostre douleur allegera.
Vint a Girars, dit li raison membree : Qui vouldroit riche devenir (Palhelin, Test., p. 187, Jacob.)
Alons nous en, n'i aurions duree. Ne bien vivre, ne bien fenir,
(BERTRAND, Girard de Viane, p. 66, Tarbé.) Retiegne en son memenlo — Souvenir :
Et Guis li respondi une raison menbree : Les fais Modus et Racio. 0 que de mortelles memoires lui remit-
Vous ne vostre ire pris une ponte paree. (Modus, f
50, ap. Ste-Pal.) il en l'esprit ! (D'URFÉ, Astrée, I, 2.)
(Gui de Bourg., 4280, A. P.) Niant en son memento le tresorier Molan
et ses tresors dist tout haut a l'assistance. — Debonne memoire, spirituel :
Pus li a dit en hait tel parole membree.
(Horn, 4932, Michel.) (LESTOILE, Mém., p. 288, Champollion.) Touttes joyes telles. que homme mor-
tel, tant fust sage et de bonne memoire, ne
MEMBREURE,- breeure, - brure, - breuse, — Partie delamesse où l'on fait mémoire les peust imaginer ne penser. (Modus,
des personnes vivantes ou des morts : fo 309, ap. Ste-Pal.)
- breuze, - bruse, mam., s. f., disposition
des membres : Fay que tu ayes chappellain
— Coutume :
Pour chanter hui et demain,
Desous le pis ouvra nature Mais qu'il ne soit mie trop long Quiconques succombera en proces ins-
Bien selonc l'autre membreure. truit par escrit, soit le demandeur, ou le
(Athis, Richel. 375, f 160c.) Ny face son memento long.
(G. DELA BIGNE,Déduis, ap. Ste-Pal.) deffendeur, il sera en l'amende de .m.
Une grande aigle a grandes ailes et de livres envers le seigneur, et par memoire,
longue membrure. (Bible, Ezechiel, ch. 17, MEMMENER, voir MESMENER. de .xx. sols. (1356, Ord., m, 134.)
éd. 1563.)
MEMMIRON, voir MAMERON. — Occiput :
— Morceau de bois ou de pierre : Icellui Peadel getta une pierre a l'en-
Pour visiter une membreure de pierre de MEMOIRE,memore, mimoire, s. f. et m., contre dudit Estienne, qui estoit encliné
taille. (1374, Arch. S 5063, pièce 13.) bon sens : vers terre, et lui en bailla sur la memoire
Piliers de pierre et membreeures de Qant il avint qu'il fu revenu en sa mi- de la teste, et lui en fist une grant playe.
taille. (1388, Arch. MM 31, fo 84 ro.) moire si se leva. (Artur, Richel. 337, (1445, Arch. JJ 187, pièce 145.)
fo 86d.)
Pour admener des mambreures et tables
de la perriere Jehan des Amongnes. (1396, N'a si sage clerc ne provoire,
— Reliques :
Compt. de Nevers, CC 3, f° 6 vo, Arch. mun. Tant ait argent ne or molu, Le roy Dagobert moult donna d'or et
Nevers.) Se il se mel en feme croire, d'argent pour leur memore (de St Denys
Que son avoir et son memoire et ses compagnons) aourner. (Chron. de
Deux pearres appellees mambreuses. Ne li ait en brief tans tolu. S.-Denys, 1.1, f° 79, éd. 1493.)
(1402, Compt. de Nevers, CC 11, fo 6 1'0,
Arch. mun. Nevers.) (Li Epystles des femes, ap. Jub., Jongl. et Trouv., La sainte memoire Nostre Seigneur, les
p. 22.) reliques de sa Passion. (Ib., fo 130.)
Pour avoir redressié et adjousté les Ce qu'il li avoient fait confondoit si lor
autres roes et membreurez dudit auloge sens et lor memoires que. (Estories Ro- MEMOIRER, voir MEMORER.
qui avoient esté grevez. (1403, Arch. hos- gier, Richel. 20125, f° 76b.)
pit. de Paris, II, 131, Bordier.) MEMONET, voir MAINMONNET.
Selon la grosse membrure du bois. Tous furent merveilles de son bon me-
(1420, Charte de Chaalis, Grenier 315,
moire. (1377, Chron. de Nangis, ap. Duc., MEMORABLEMENT, adv., en gardant
n° 39, Richel.)
Memoria.) bonne mémoire :
Ung chascun qui est en estat de me- Et chascun jour et chascune nuyt, me-
.IX. membruses chacune de deux toises. moire raisonnable et franche volenté, peut
(1466, Compt. de Nevers, CC 60, f° 14 vo, faire testament. (BOUT., Som. rur., Ie p., morablement estre de ce memoratif, que.
Arch. mun. Nevers.) fo 157c, éd. 1486.)
(ROI RENÉ, l'Abuzé en court, OEuv., IV, 81,
Membreure de bois. (1490, Arch. K 272.) Quatrebarbes.)
Par Nostre Dame! mon doulx maistre,
Des paulx et membrures de douze pieds, Vous n'estes pas en bon memoire. , — Or me dy icy maintenant
lyez ensemble et poinctues, estoient gec- (Pathelin, p. 63, Jacob.) Si tu as point monstré encore
tees aux grans balistes. (E. DE LAIGUE, Les signes qui donnent memore
(Charles VI) chevauchant de la ville du A la nourrisse de ta seur ?
Comm. de J. Ces., f° 40 vO, éd. 1539.) Mans a aller au dit pays de Bretagne. luy
Pour la vendaison de deux cens toises print assez soubdainement une maladie, — Ouy, ouy, tout est asseur,
Elle les a totallement
de menbrures et repartaige. (1557, Compt.
de Diane de Poitiers, p. 225, Chevalier.)
Cent de toises d'aix, quenouilles, mem-
de laquelle il devint ainsi comme hors de
sa bonne memoire, et incontinent tollit a
un de ses gens un espieu de guerre. et
Comme si ce fust de ce jour.
Et les tient memorablement
(Therence en franç., f° 142 rO, Verard.)
en ferit le varlet au bastard de Langres,
breuzes ou autres bois de siage. (1561,
Lett. pat., ap. Mantellier, March. fréq., Il, tellement qu'il l'occist.(MONSTRELET,Chron., — De mémoire :
231.) I, p. 1, éd. 1572.) S'il falloit racompter vostre lignee, tu
Scapus. Le corps et membrure d'une C'est le dyable qui le combat seroyes le premier a qui memorablement
colomne. (R. EST., Dictionariolum.) Qui luy faict perdre son memoire. le rucompteroyes depuis l'ayeul. (Therence
(Act. des Aposl., vol. l, f° 23b, éd. 1537.) en franc., fo 308 ro, Verard.)
Morv., membreure, gros bois de sciage. Quant la jeune damoiselle qui l'escou-
adj., membru : toit près l'espinay eust ouy sa complainte, MEMORACION, - tion, s. f., mémoire :
MEMUREUX,
et vit que de meschef il estoit issu de sa Pour en euls affermer la memoracion (du vœu).
Homme gros et membreux. (G. CHAS. memoire, elle dist : Ha gentil chevalier et (Restor du Paon, ms. Rouen, f° 131 r°.)
Celloy Daphnis. Celle fin eut cest homme qui eust esté moiens des dits demandeurs estre vrais.
Institua la celebration fameux et memoriable s'il n'eust esté nez portant iceluy memorial assignation de
Des carolleurg en memoralion en franche cité. (Prem. vol. des grans dec. jour a oyr droit. (Sentence de la prevosté
De Bacchus. de Tit. Liv., fo 103d, éd. 1530.) d'Orl. du 10 novembre 1505, a p. Le Clerc
(GUILL. MICHEL,VI° eglog. de Virgile, f° 13 ,.0, de Douy, t. II, f° 42 vo, Arch. Loiret.)
éd. 1540.) 1. MEMORIAL,
- aul, s. m., tout ce qui
MEMORACLE, s. m., monument com- rappelle le souvenir d'une .chose : Faisons que tous ces chicaneurs,
La robe que l'en donne as povres est Ces prometteurs, ces procureurs,
mémoratif : Ne seignent plus memoriaulx.
On faisoit quelquefois un grand bâti- uns memoriaus au povre que il prie pour Ainsi serons nous gens nouveaulx.
qui la li donne. (LAURENT, Somme,
celuiSoiss. (Farce des Gens nouv., Anc. Th. fr., III, 231.)
ment de pierre appelé pyramide. souz ms. 208, f° 108*.)
laquelle on ensevelissoit les rois, les La signification essentielle de ce mot
grands capitaines ou autres personnages Un memorial au povre. (ID., ib., ms.
de haute renommee ; edifice et memoracle Chartres 371, fo 57 ro.) est restée la même dans la langue mo-
songé premierementparles rois d'Egypte. Ung memoriaul de la honte son perc. derne.
(J. DE CORAS, Allerc. en forme de dial., (ID., ib., ms. Troyes, f° 84 ro.)
p. 127, éd. 1558.) 2. MEMORIAL, s. m., celui qui rédige le
Et qui est si hardis qui se traie vers euls mémorial, greffier :
MEMORAL, adj., mémorable : Il en reporte arriere de tels memoriaus Six blan'cs
pour l'advocat, trois blancs
Qu'il li convient porter tentes et estoupaus.
Quand la chienne porteflame (Reslor du Paon, ms. Rouen, f 16 v°.) pour le mémorial, et deux blancs pour le
Sur le quadruple humoral, sergent. (Cout. de Berry, p. 335, La Thau-
Qui ça bas range nostre ame. De ceVous ne ferez la despense massière.)
Faisoit son cours memoral, moys a la cour royal,
Des aspects de soy naissans Or tenez ce memorial 3. MEMORIAL, adj., commémoratif :
Espaississoit tous tes sens. Et scavez ce coup d'escremie. J'ay de coustume. sur son memorial
(FILB. BRETIN,Poes. amour., f57 v°, éd. 1576.) (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 380 r°.) autel mettre l'olocauste propice non defli-
judiciaire contenant les faits cient. (GUILL. MICHEL, Comment. sur la
MEMORATIF, adj., qui se souvient, qui — Acte 1re églog. de Virgile, fo 3 vo, éd. 1540.)
de la mémoire : des parties, les jugements,les procès ver-
a
baux; certificat, etc. : MEMORIALLEMENT, adv., mémorable-
Tout m'est pardonné, pour n'estre bon
et memoratif escripvain. (BRANT., Gr. Ca- Par mémoriaux seelez. (1289, Lett. du
Vie. de Caen,Trinité, Arch. Calv.)
ment :
pil. fr., VI, 208, Lalanne.) Memoriallement. Memorably. (COTGn.,
Comme il est contenu en ces lettres, es éd. 1611.)
MEMORATIVE, S. f., commémoration : queles cest memorial est annexé. (1292,
La memorative du sang de l'aguiau. Cart. des Vaux-de-Cernay, Arch. Seine-et- MEMORIAUL, voir MEMORIAL.
(FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., I,
Oise.)
f° 118 r°.) Memoriaus est que, en la presence de 1. s.
MEMORIER, m., greffier :
nous. (1304, Fontevr., anc. tit., 494, Maistres Thoumas de Rains, chanoines
— Mémoire, siège de la mémoire :
Arch. Maine-et-Loire.) et memoriers de l'Eglise de Soissons.
Telle est la vertu de l'imagination et Ledit maire ne sera chargié de rece- (Chartede 1276, Moreau 200, f° 75r°, Richel.)
l'estre des impressions que presque toute voir nules des rentes ne des revenues de Cf. MEMORIAL 2.
ceste partie du cerveau que l'on nomme la ville , exceptees tant seulement les
memorative en est remplie. (J. GREVIN, de hances, les forfaitures, et les memoriaus et
l'Imposture des diables, fO 164 1'0, éd. 1567.) les amendes. (1320. Ch. de Ph. V, Arch.
2. MEMORIER,
- iier, verbe.
mun. Rouen, tir. 2, n° 1.) — Act., rappeler, commémorer, ra-
MEMORE, voir MEMOIRE. Ceux qui feront les mémoriaux seront conter :
personnes souftisans et jurez, et ne feront Ordonner et establir hommes saiges,
MEMORER, memoirer, verbe. mémoriaux ne accors, si les parties ne discres et clers pour escripre, memorier et
— Act., rappeler : sont présentes, et a accort de l'escriture. mettre en beau languaige, par maniere de
Ainsi que Asculepius le memoire et re- (Ch. de 1327, ap. Duc., Memoriales.) croniquez, les faiz, les avenuez et les
membre en son livra. (Jard. de santé, I, Veu le memorial par lequel les religieus proesces des nobles hommes. (Girart de
486, impr. la Minerve.) de Saint Magloire et Jehan de Mareul ont Rouss., Richel. 852, f° 9 vo.)
pris jour a oyr droit. (1330, Cart. de St- Cil engendra comme les aultres dessus
Maintenant faut chanter et memorer
Quels instrumens et ferremens facilles Magloire, Richel. 1. 5H3, p. 313.) nommez peres (combien que je ne l'ay de
Prendre devons qui bien soyent utiles. De ce que Sathan a accordé je vous eu cescun d'euls point memoriiet tousjours)
(GUILL.MICHEL,1er liv. des Georgiques, fO35 rn, requiers memorial. (Modus, fo 209, ap. plusieurs filz et tilles. (FOSSETIER, Cron.
éd. 1540.) Ste-Pal.) Marg., ms. Brux., I, f° 39 v°.)
Si je t'ay faict l'honneur que tu memores Que ceux qui feront les contraintes du- Il se convient icy plaindre de l'antiquité,
Et dont l'escript tien porte les memores. dit louage ne puissent prandre aucun prof- qui a esté si peu soigneuse de memorier
(J. BOUCHET, Ep. fam., XCIX,éd. 1545.) fit pour commissions, memorialz ou sa- les personnes insignes qui par leur sang,
Pour memorer la louenge et la vie laires des sergens. (26 janv. 1367, Ch. sens et savoir, nous ont laissé la religion
d'Ed. III, Liv. des Bouill., LI, Arch. mun. chrestienne florissante. (PARADIN, Hist. de
Dudit defTunct.
Bordeaux.) Lyon, p. 49, éd. 1573.)
(Epilaphe de Phelippes d'Austrice.)
Ne peut nul varlet aprantiz desdis mes-
Quant a la religion chrestienne, conme
Et d'autres tant d'orgueil emulateurs
tiers gaaigner argent esdiz mestiers, sup- pourrions nous savoir quel ha esté son
En mains escripts citez et memorez
posé qu'il ait fait son service, jusques a ce commencement et progrès, si les sacrees
Ne sont estez plus que vous afferez. histoires de S. Luc et autres evangelistes
qu'il ail esté approuvé devant le maire de
(JULYOT,Eteg. de la belle fille, p. 42, Willem.)
ludicte ville ou son lieutenant, et qu'il ait ne l'eussentmemoriét (ID., Chron. de Sav.,
Ep., éd. 1552.)
— Se souvenir de : fait son service, et de ce doit prendre
Memorare novissima et in eternuin non memorial. (1378, Ord., vi,
366.)
— Neutr.,
présenter un mémoire :
peccabis, memoire les choses futures et tu Pour memoriaulx pris par maistre Gef- Si ausdites parties estoit ordonné me-
ne pecheras point. (Violier des Hist. rom., froy Renouarttouchant la cause du prieur morier et joindre sur leur different, les
c. XXVIII, Bibl. elz.) de Boiscommin. (Compt. de P. de S. Mes- procureurs,avant servir de leurs mémoires,
min, 1391-1393, Despense commune et seront tenus bailler en dedans la huitaine
— Réfl., se souvenir : verges, XXII, Arch. mun. Orléans.) l'un a l'autre vision ou copies des lettres
Du dit trop bien je me memore. Ven par nous les escriptures des de- et tiltres qu'ils voudront joindre, pour par
(Pastoralet, ms. Brux., f° 45 r°.) mandeurs. avec certain mémorial de leursdits mémoires les debattre et con-
nous donné. par lequel appert les dits Iredire. (CHARL.-QUINT, Ordonn. de la
MEMORIAULE, adj., illustre : défendeurs avoir confessé les faits et Chambre du Conseil d'Artois, 31 juill. 1531.)
Suisse rom., Fribourg, mémorier, retenir Cria espoentablement Les Gaulloys sont menaçeurs et malpar-
ce que l'on a appris. A grant voiz menasablement. lans. (J. DE CASTELNAU, Façons et coust.
(MACÉDE LA CHARITÉ, Bible, Richel. 401, des anc. Gaulloys, f° 13 1'0; éd. 1559.)
MKMORIEUX, adj.,qui a de la mémoire: f° 195b.) On a bien veu d'aussi grans criars et
Le suject selon qu'il est, peut faire trou- Si dist moult menassablement. menasseurs que toy, saus qu'ils ayent fait
ver un homme III, scavant et memorieux. (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 185d.) beaucoup de mal. (Explicat. mor. d'au-
(MONT., Ess., 1. ch. vnr, fo 414 rO, éd.
Si li dist manechablement cuns prov. comm. en la lang. fr., à la suite
1588.) du Thresor de Nicot.)
Qu'il laissast sa foie ignorance.
dit encore dans le Berry : (Ib., f° 228f.) :
Se — Adj., menaçant
Et moi, répondit le chanvrenr, je sais La terre s'ouvrist devant eux et issit Tedagasus, qui avoit yeulx cruelz et me-
bien pourquoi vous n'êtes plus mémo- une ymaige a la semblance de Achilles. nasseurs. (BOCCACE, Nobles malheureux,
et disoit l'ymage menassablement : Qu'est
reuse au milieu comme vous l'avez été au ce cy, Gregeois ! (C. MANSION, Bibi. des
VIII, 13, f° 204 vo, éd. 1515.)
commencement. (G. SAND, François le
Champi.) Poet. de metam., f° 144 v°. éd. 1493.) Les edits menaceurs.
(VAUQ.,Sat., V, a Jumel, Travers.)
MEMORISATION, - ization, s. f., action MENACEMENT,- assement, manechement,
Fém., menaceresse, celle qui menace :
de rappeler : s. m., menace : —
Je suis tantost souefve et flaterresse, et
Et de tant que je les ay trouves exceller Que vos ne l'aureis ja por nul menassement.
(Gar. de Mongl., Vat. Chr. 1517, f° 10c.) tantost je suis menasseresse et cruelle.
et passer tous les autres en toutes ma- (BOCCACE, Nobles malheureux, VI, l, f° 136 r°,
nières, ay je plus insisté a la memorizaiion Et me menace durement, éd. 1515.)
et narration d'iceulx en mon livre. (Lan- Mes ja por son menacement
celot du Lac, prol., éd. 1488.) Ne lairai que querre ne l'aille. MENACEUR, voir MENACEOR.
Suisse rom., mémorisation, action d'ap- (Fabl. d'Ou., Ars. 5069, f° 182e.)
prendre par cœur. Lors leur conta de l'ange toute la vision MENACEUSEMENT, - cheusement, adv ,
Et le menacement et l'admonition. d'une manière menaçante :
MEMORISER, - izer, v. a., commé- (Girart de Ross., 6237. Mignard.) Regarda fermement et tournoya ses
morer : Quand j'ouy ce manechement. yeux forcenez menaceusement contre les
barons. (BERSUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen.,
Si n'est ce pas que les faiz et gestes (DEGUILLEVILLE, Pelerinage, ap. Duc., Manaciare.)
f° 3:.1c )
memorisez et racontez en icelles ne soient Menacement: m. A menacing, a threat-
veritables et advenus. (Lancelot du Lac, ning. (COTGR., éd. 1611.) Il regarda en menaceusement tournant
prol., éd. 1488.) Menacement, acte de menacer. (MONET, ses yeulx foursennez contre les barons des
Ay fiché l'encre de mon entendement
Etrusques. (Rist. s. et prof., Ars. 5079,
Parallele, Rouen 1632.) f° 103b.)
agité de diverses manieres en lieu qui
m'a semblé plus delectable et inieulx Menacement, m. Amenaçamienlo, ame- Ouyt le peuple les louenges d'iceluy
digne d'estre memorizé. (Ib.) naça. (C. OUDIN, 1660.) aussi debonairement qu'il avoit ouy ses
Suisse rom., mémoriser, apprendre par accusations menaceusement. (FOSSETIER,
MENACEOR, - eur, menasc., menass., Cron. Marg., ms. Brux., II, fo 194 v°.)
cœur. manasc., manec., manech., s. m., celui qui Il avoit ouyt ses accusations menacheu-
MEMPHITE, s. f., pierre de Alemphis : menace : sement. (ID., ib., ms. Brux. 10511, VI,
La pierre nommee memphite. (G. Bou. Ja ne sera hardis jovenes hom maneciere. vi, 1.)
CHET, Serees, III, 84, Roybet.)
(Roum. d'Alix., f° 72d, Michelant.)
Po de tex maneceors voi
MENACEUX, adj., menaçant:
i. MEN, voir MON. Qui parolent si egrement. Miuax, menaceux. (Gloss. lat.-fr., ms.
(Renart, Br. IX, 1344, Martin.) Montp. H 110, 1° 181 ro.)
2. MEN, voir MIEN.
Si vi Fortunee qui portoit cruel et mena-
Car chi a uns grans buveours,
MENABLE, magnable, mesnable, adj , Sour lor mangier manecheours. ceux visaige. (BOCCACE, Nobles malheureux,
ductile : (Sones de Nansay, ras. Turin, f° 62b.) IX, 8, f° 225 vo, éd. 1515.)
Esjoyssies vos au seignor en la harpe, Et tout ne l'eust encore pas fet cil mena- Ils sont allez selon leur foiblesse, faindre
e en la vois de saume, e en les bouzignes
cierrcs. (Establ. de S. Louis, 1, XL, p. 57, cette sotte image, triste, querelleuse, des-
maynables e en la vois de la bouzigne faite var., Viollet.) pite, menaceuse, mineuse, et la placer sur
de corne. (Psaut., Richel. 1761, 1° 117c.) Onques estouz ne bobanchieres
un rocher a l'escart, emmy des ronces.
(MONT., Ess., I. I, ch. xxv, p. 91, éd. 1595.)
Lat., In tubis ductilibus (Ps. XCVII, 6.) Ne fu ne vi ains manechieres.
Et fist une chaundelabre mesnable de or (WATRIQUET,li Dis du Connestable de France, 211, MENACHEUSEMENT, VOÎI" MENACEUSE-
très net. (Bible, Exode, ch. XXXVII, v. 17, Scheler.) MENT.
Richel. 1.) Lat., ductile. Bien souvent les grans menaceurs sont
Ductilis, menables. (Gloss. de Salins.) de moins d'effect. (Chron. et hist. saint. el MENACIER, manecier, menecier, mane-
prof., Ars. 3515, fo 152 v°.) cluer, s. m., menace :
MENAÇABLE, - assable, - asable, mane- De soytenir fort et pourveu contre ses Dist Karahues : Laissiez le manecier.
chable, adj., menaçant : manasceurs. (G. CHASTELL., Chron. des D.
de Bourg., II, 72, Buchon.)
(Etf. Ogier, 2692, Scheler.)
Voix menaçable. (BRUN. LAT., Tres., III, Gautiers, trop dure longuement
2, Chabaille.) Eulx mesmes qui estoient menasseurs se Cist meneciers.
rendirent vaincus. (ID., Chron. du D. Phil., (Chans., ms. Berne 389, P 87 vo.)
Et denz et langue menaçable. ch. XLI.) Sire, dist Marke, le manechier ne vous
(Vie S. Magloire, Ars. 5122, f 52 r°.) Orgueilleux menaceurs. (A. CHART., l'Es- puis tolir, car li dire et Ji faire ne sont pas
Et l'une des bestes disoit per., OEuv., p. 369, éd. 1617.) pareil. (Roman de Marte Caton, ap. Hoq.)
A voiz horrible et menasable. Le menacé requierge seurté et le mena-
(MACÉDE LA CHARITÉ, Bible, Richel. 401,
, ceur deniege a la donner.- (Coust. de Bret., 1. MENAGE, s. m., action de mener:
f° 184d.) ,
f° 53 r°.) Pour le menage et arrimage desd. deux
Menassable maniere. S'il advient que le menacé meffait au me- perches de inollon, .LXX. s. (Compt. de dép.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 185d.) du chàt. de Gaillon, XVIe s., p. 128, De-
naceur. (Ib.) ville.)
Sentence manechable. (De vila Christi, Renieurs, bateurs et menasseurs de gens.
Richel. 181, f° 87b.) (Ib., f° 221 r°.) c 2. MENAGE, voir MESNAGE.
De grand menasseur, peu de fait. (DES
MENACABLEMENT, menass., menas., recreat., MENAGEMENT, Voir MESNAGEMENT.
manech., adv., d'une manière menaçante : PERIERS, Nouv.
achiva l'oreille., f° 40 r°,
De celuy
éd. 1564.)
qui
MENAGERIE, voir MESNAGERIE.
MENAGIER, voir MESNAGIEB. dee,
- ceudee,
s. f., mesure de superficie .nu. mencols de terre. (Traduct. du XIIIe
MENAIDE, voir MANAIDE. valant à Douai 33 ares, à Condé 24 ares 27, S. d'une charte de 1180, Arras, Arch, S 5207,
à Valenciennes 22 ares 98, dans le Cam- suppl., n° 31.)
MENAIE, voir MANAIE. brésis 100 verges, et dans le Hainaut Jou Gilles, avoues de Buscignies, fac sa-
voir a tous chiaus ki sunt et ki avenir sunt
MENAIS, voir MANOIS. 80 verges : ke li eglyse S. Geri de Cambrai men an-
Quiconques ahennera d'un seul cheval il cestre en auve et pour warder les homes
MENAISGIEREMENT,voir MESNAGIERE- poeut ahenner pour .vi. sols jusques a de le vile devant dite anchyenement apiela,
MENT. .XII. mencauldees de terre. (1216, Charte si ke pour cele advocation otria li eglyse
d'Oisy, Tailliar, p. 53.) devant dite al avoué k'il a cascun oste de
MENANCE, voir OUTREMENANCE. le vile devant dite prenderoit .I. mencaud
Une m.oie et une mencoudee. (Chirog.
voir MANANTIE. d'oct. 1218, Arch. mun. S.-Quentin, 1. 24.) d'avaine et .1. pain de mais et une gheline
MENANDIE, et .vi. d. cascun an, saus as clers et as
MENANT, voir MANANT.
.xxv. mencaudees de terre. (1243, Chart. chevaliers. (Traduct. du XIIIe s. d'une charte
d'Aire, Wailly.) de 1201, Cartulaire de St Geri de Cambrai,
MENANTIE, voir MANANTIE. Une mencoudee de tere. (1248, Mor., 170, titres de Busigny, pièce 11, Bulletin de la
f° 3 r°, Richel.) Commission historique du département du
MENANTISE, voir MANANTISE. Sis mencaldees de terre. (Mars 1249,
Nord, t. IV, p. 218.)
Anchin, Arch. Nord.) Mon signeur l'abé (poeult) de soufisance
MENASABLE, voir MENAÇABLE. demander de la capelerie dou castiel de
.IIII.xx menchaldçes de terre. (1250, Liste Viteri plus k'il n'est en nombre. Il est a
MENASABLEMENT, voir MENAÇABLE- des hommes liges de l'avoué d'Arras, Tail- savoir .XVIII. menkaus de blé et les ii.
MENT. liar, p. 181.) pars d'un menkaut et .x. menkaus d'aveine
MENASSABLE, voir MENAÇABLE. Trois mencoldees et demi de terre. (1265, a la mesure de Douay. ( Traduct. du XIII* s.
Moreau 188, to 175 ro, Richel.) d'une pièce de 1202, ap. Brassart, Pr. de
l'Hist. du chat. de Douay, I, 85.)
MENASSABLEMENT, voir MENAÇABLE- .XIIII. menchaudees de terre. (1267, Ch. de
MENT. l'abb. de Boheries, Arch. L 992, pièce 90.) Li sires de Bailluel el mont est homme
l'avoô por .xx. menchos d'avaine qu'il
Cieuncquante et cieunc mencaldees de
MENASSEMENT,voir MENACEMENT. tiere. (Juill. 1272, Ch. d'Aire, Wailly.) prent al gavele. (1250, Liste des hommes
liges de l'avoué d'Arras, p. 181, Tailiiar.)
MENASSERESSE, voir MENACEOR. .XXII. mencaudees. (Ib.) Et si doit li four tenir le mesure de
Une mencoldee de tere. (1287, Chap. catb. quatre menquaus. (1263, Act. sur les dev.
MENASSEUR, voir MENACEOR. Noyon, Muirancourt, Arch. Oise, G 1867.) du Fournier d'Allues, Tailliar, p. 256.)
MENATE, S. f., sorte de pierre pré- .xxv. menkaudees de tere. (1290, 2' Car- Un menchaut de blé. (Charte de 1275,
cieuse : tul. d'Artois, Arch. mun. Lille.) Moreau 199, f° 196 rO, Richel.)
Celidoine, galgate, menate. (Lapid. d'un Pour le vente de .xxv. menchaudees et .IIII.xx mencaus de blet. (1297, Revenus des
roi d'Arrabe, ms. Berne 646.) .m. quartiers debos vendus a Robiert Cou- terres de l'Art., Arch. KK 394, fo 2 ro.)
pelet, chascune menchaudee iiii. lb,de(1302,
MENATEREL, voir MENESTREL. Compte de Beuvry, Soc. des Antiq. Mo- .1. mencaltd'avaine. (1299, Cart. d'Arras,
rinie, 117e. livr., 1881.) Richel. 1. 17737, fo 126 v°.)
MENAUBLE, voir MANABLE. Deus menceudees de terres ahanavles. .II. menchaus d'avaine a la mesure de
(1317, Arch. JJ 56, fo 74 r°.) Beuvry. (1302, Compte de Beuvry, Soc. des
MENAYDE, voir MANAIDE. Antiq. de Morinie, 117e liv., 1881.)
L'autre pieche qui contient sept mencau-
MENAYE, voir MANAIE. dees de terre. (1317, Cart. de Lihons, Ri- Por trois mencouls deus verges e demie
chel. 1. 5460, f° 45 VO.) de terre. (1304, Cart. de Royaulieu, Richel.
MENAZ, cas suj., voir MANANT. Congnute chose soit a tous que conme je,
1. 5434, fo 14 vo.)
Rogues li borgnes, chevaliers devant dis, Elle avoit vendu bien loialment. pour
MENBOR, voir MAINBOUR. aie tenu en soihestes dusques au temps le pris de quatre livres de parisis. trois
MENBORNIR, voir MAINBOURNIR. present dis mencaudees de terre. (Ib.) mencols debos. séant au terroir de Evri-
court. (Pièce de 1312, ap. Bordier, Phil. de
terre pro- Deus mencaudees de tiere. (Avr. 1320, Remy, Pièc. just., p. 115.) Impr., mentols.
MENCALDE, S. f., mesure de Cart. de Flines, CCCCXIV,p.525, Hautcœur.)
duisant un menchaut de blé : .XII. meneaux de blé et vi. meneaux
En outre je donne et legate au prouffit d'avoine. (1373, Reven. de l'hosp. de S.-J. de
Avons donné .m. mencaldes de no tiere de la meme fondation trois fiefs que j'ay Jer., Arch. S 5543, fo 22 ro.)
geisant en no tieroer as religieus de Femy. de mon acqueste au village de Lesdem,
(1198, Don. d'une pièce de terre, Tailliar, les deux de chacun cincq mencaudees, .1. meneau de blé. (Ib., fo 23 vo.)
p. 7.) l'autre de sept mencaudees de terre, et en- Trois meneaux de terre. (12 janv. 1389,
core ung aultre fief de sept a huit mencau- Cart. de Choisy au Bac, Arch. LL 1023,
MENCALDEE, voir MENCHAUDEE. dees de terre au village de Marcoing. fo 39 vo.)
(12 déc. 1607, Test., Bulletin de la Com-
MENACALT, voir MENCHAUT. miss. hist. du Nord, t. IV, p. 238.) .VU!, boisselli faciunt .1. sextar. et .tt.
maincos faciunt .1. sextar. (Mesures de
MENCAUD, voir MENCHAUT. Par ladite coustume, en relief, don, vente
S.-Quentin, ap. Duc., Modius 21.)
MENCAUDEE, voir MENCHAUDEE. ou transport de terre cottiere ou main J'ay veu peuple en mes livres
ferme, appartient au seigneur pour le droit De famyne troublé,
MENCAULD, voir MENCHAUT. seigneurial de chacune mencaudee de luy Et vendre quatre livres
tenue quatre deniers parisis d'entree, et Ung seul meneault de blé.
MENCAULDEE, voir MENCHAUDEE. autant d'issue, et pour le manoir 12 de- (G. CHASTELL. et MOLINET, Merveilleusesadvenues,
niers parisis. (Coust. de Lens, 9, dans les à la suite de la Lég. de P. Faifeu, p. 170,
MENCAULT, voir MENCHAUT. Cout. gén. du comté d'Artois, Arras 1679.) éd. 1723.)
Quand le mencauld de blé se vend
MENCAUT, voir MENCHAUT. MENCHAUT, - caut, - cau, - quaut, quinze pattars, le pain de dix pattars.
- calt, doit peser dix livres justement. (1602,
MENCEUDEE, voir MENCHAUDEE. - kaut, - cault, - cauld, - caud, Régl. de police pour la ville d'Estaires, Soc.
- colt, - coult, - chol, - cot, main., s. m., des Antiq. de Morinie, 45e et 46e livr.,
MENCHAL, voir MANCHAL. sorte de mesure pour les grains et la terre: 1863.)
MENCHALDEE, voir MENCHAUDEE. Et ves chi .1. mencaut de blé Suivant Le Duchat, menchaut se dit en
MENCHAUDEE , - chaldee , - caudee
cauldee, caldee, coldee,
, Pour Jehan le Keu, no serjant.
(Li Jus Adam, ap. Monmerqué, Th. fr. au moy.
âge, p. 67.)
Artois, pour signifier un deini-setier de
blé.
- kaudee, - - - - cou-
vérité ; tout acte accomplf dans l'intention dente. (18août 1602, Lett. miss. de Henri IV,
Lieu dit, les longs Mencauds (Oise). t. V, p. 660, Berger de Xivrey.)
voir MENÇONGIER.
;
de tromper mod. mensonge :
MENCHOGNIER, Se l'desist altre, ja semblast grant mençunye. MENÇONGEABLE,- jable, - gable,mens.,
MENCHOIGNABLE, voir MENÇONGEABLE. (Roi., 1760, Müller.) menss., mench., mençoignable, mencoingna-
Catuns la sout ki lo tesmonie ble, menchoignable, mensoignable, menço-
MENCHOIGNETE,voir MENÇOIGNETE. Et si l'afferme sens menzonie. gnable, mençonnable, ounable, mençon-
(Brut, ms. Munich, 193, Vollm.) -
MENCHOIGNIER, voir MENÇONGIER. gnable, menchonnable,menchongnavle,men-
Lor peire avoient losengié souniable, menchonchable, adj., menteur,
MENCIIOINGE, voir MENÇONGE. Et de menchunge fait haitié.
en parlant de personnes :
(Ib., 2858.)
MENCHOINGNIER,voir MENÇONGIER. De menzunge n'i ot nient. Quant orent beu la mençonjable gent.
(Ib., 3260.) (HERMANT,Bible, Richel. 24387, f° 62e.)
MENCHOIR, voir MANCHOIR. Ja ne sera de chen'tenus a menchonchable.
Sire, il me fist acroire menzonge. (S.
MENCHONCHABLE, voir MENÇONGEABLE. BERN., Serm., Riehel. 24768, f° 3 vo.) (Gui de Nant., 302, A. P.)
Que tous homes estoyent de lor nalure
MENCHONCHIER,voir MENÇONGIER. Car de mançoinges dire est trop anloquinez. mensongables. (Psaut., Richel. 1761, fo 135e.)
(Jeh. de Lanson, Richel. 2495, f
22 v°.)
MENCHONGNAVLE, voir MENÇONGEABLE De chou que il estoit trouvé menchoi-
E sacez ke sanz meçunge gnables en chou qu'il avoit prophetisiet.
N'est pas fauseté ne sunge (Bib. hist., Maz. 532, f° 126d.)
MENCHONGNIER, voir MENÇONGIER. (S. Edward le conf., 3397, Luard.)
Si sera esperis mensoignables en le
MENCHONIER, voir MENÇONGIER. Ne m'estuet pas bourdes ataindre, bouche de tous les prophetes. (Ib., ro 119e.)
Ne meçoignes trouver ne faindre.
MENCHONNABLE, voir MENÇONGEABLE. (G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., P 2b.) Ne cuidies mie que Dieu soit mençoin-
MENCHONNABLEMENT, voir MENÇON- Sanz mençunge que jo face. gnables de sa parole. (GUIART Bible,
Nombr., XVIII, ms. Ste-Gen.)
,
(Vie S. George, Richel. 902, fO 114 rO.)
GEABLEMENT.
Ore est la mensonge aperte.
Li rois Phelippes li dist que il estoit
MENCHONNE, voir MENÇONGE. (Ib., f° 114 v°.) mençonnables. (FROISS., Chron., I, 439,

MENCHOT, voir MENCHAUT.


Menchoinge voles faire croire.
(Durmars le Gallois, 14338, Stengel.)
Luce, ms. Rome, f° 44 v°.)
Comme fans mençonnables le devoit provochier.
(Geste des ducs de Bourg., 2330, Chron. belg.)
MENCHUNCHE, voir MENÇONGE. Voiremant senz faire menzogne.
f 2".) parlant de chose, mensonger :
MENCHUNGE, voir MENÇONGE.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, — En
S'il preichent verité ou mançonge. Mensouniable prophecie. (Merlin, Biit.
MENCINE, voir MANSINE. (MAURICE, Serm., Richel. 24838, fo 57 r°.) Mus. Arund. 220.)
Moult parhet menchunche, onques ne Car ele (la lettre) est provee a menchon-
MENCION, voir MANSION. sout mentir. (Adieux de J.-C. d N.-D., Ri- gnavle. (BEAUM., Cout. du Beaur., c. xxxv,
chel. 19525, fo 8 vo.) 25, Beugnot.)
MENCIONNAIRE,voir MANSIONAIRE.
Ne voilliez croire, sire rois, as meconges Il est aucune correction qui est mençon-
MENCIUNGE,voir MENÇONGE. de Arderi le traitor. (Amitié de Ami et gnable en l'ire des honteus. (Bible, Richel.
Amile, Nouv. fr. du XIIIe s., p. 52.) 901, f° 38b.)
MENÇOGNEOR, voir MENÇONGEOR.
Taisent le veir e dient le mensunge. (Brit.
voir MENÇONGEABLE. Mus. Egerton 613, f° 13a.) Chose mençoignable.
MENÇOIGNABLE, (ADEN., Cleom., Ars. 3142, f° 71'.)
Deus destruerat tuz iceus ki dient meti-
MENÇOIGNERIE,voir MENÇONGERIE. ciunge. (Ib.) Mes ces menssonjables paroles,
Fauses et faintes et frivoles.
MENÇOIGNETE, - choignete, s. f., pelit C'est faulcetei ou mansoingne quant celui (MACÉDE LA CHARITÉ,Bible, Richel. 401,
mensonge : de qui on parle n'est present. (LAURENT, f 187b.)
Car quant il se sot entechié
Somme, ips. Troyes 751, f° 6 ro.) Fables mençongables.
D'une petite menchoignete.
(Mir. de S. Eloi, p. 39, Peigné.)
Ceste raisons ne fu mie vraie, ains fu
messonge. (Estories Rogier, Richel. 20125,
(Met. d'Ov., Vat. Chr. 1480, f tb.)
f° 146d.) Et c'on ne doit ce livre lire
,
Ce n'est pas voir, ains est mensconge. Pour la mençonnable matiere
MEKÇOtGNtËR, voir MENÇONGIER. Dont il parle.
(Liv. du Chev. de La Tour, c. XXIII, Bibl. (Ib., p. 117, Tarbé.)
MENÇOINGIER, voir MENÇONGIER. elz.)
Voles vous or tenir a fable
MENÇOINGNABLE,voir MENÇONGEABLE. Que il n'en desist nulle menchonne.
(FROISS., Chron., Richel. 2646, f° 99e.) L'Evangile et menchonnable?
(DEGUILLEVILLE, Pelerinage, ap. Duc., Mendaci-
MENÇOINGNABLEMENT, voir MENÇON- Ne sont que faulces choses et mauvaises loquus.)
GEABLEMENT. menchonnes trouvées pour seduire nostre- Paroles mençounables. (Kassidor., tar.
dit peuple. (MONSTREL., Chron., Additions,
l'hist. Turin, fo 61 ro.)
MENCOLDEE, voir MENCHAUDEE. t. VI, p. 155, Soc. de de Fr.)
Nostre Seigneur ne t'a envoiiet, et te Soit hommeveritable
MENCOLIE,s. f., conduite, façon d'agir: fais le peuple fiier en tes meschoines. (Fos- Et s'il promest soit sa parole estable,
Promelre peu, et ne soit mensongable.
Si vos dirai la mencolie SETIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10511, V, (E. DESCHAMPS, Richel. 840, f° 285b.)
Que cilz ot apïinse sa mie. vi, 17.)
(C'est de la Dame qui aveine demandoit, 60, ap. Ceste fille, qui, le voyant tant beau et Demonstrances mensongables. (P. FER-
Montaiglon, Fabl., I, 320.) bien parlant, creut sa mensonge plus que GET, Nouv. Test., fo i97 vo, impr. Maz.)
MENCOLT, voir MENCHAUT. une autre vérité. (MARG. D'ANG., Hept., 18a En signes et en demonstrances men-
nouv., Jacob.) songeables. (Bible, Epit. II de Paul aux
MENÇONGABLE, Voir MENÇONGEABLE. Les fables et sottes mensonges.
Théssaliens, 2, éd. 1543.)
(CL. MAR., Coll. d'Erasme, Abb. et Fem. ScaT., Car leur œuvre est mensongeableet non
MENÇONGE, - zonge, - songe, - sçonge, a VII, éd. s. d.) pas esperit. (Ib., Hieremie, ch. 51.)
- çunge, - zunge, - sunge, - ciunge,- chunge, Me payra-t'on toujours d'une vaine mensonge?
soingne, - choinge, - Vrayment le style des escrivans est men.
- chunche, - çoinge, - (DESPORTES, Diane, I, xxxix.) songeable. (Ib., Hieremie, ch. 8.)
chonne,
- zonie, - zogne, -meçoigne,
çoigne, man., Reprocher la mensonge. (MONT., Ess.,
meçonge, meçunge, messonge, mes- 1. II, ch. XVIII, f° 285 vo, éd. 1588.) — Faire mençongeable) donner un dé-
choine, s. f. et m., discours contre la Je publierois une mensonge trop evi- menti à :
En si grant vergongnc prist il ce que son Nient ne s'esleecent sur mei mi enemi gnier, menchonchier, menchonier,
signeur li dus de Braibant l'avoit fait mençungier. (Liv. des Ps., Cambridge, mençon-
gnier, mensongnier, mençouner, verbe.
menconnable. (FROJSS., Chron., t. III, fo 17, XXXIV, 20, Michel.)
éd. 1559.)
Prestre, tu ies faus mercheniers — Neutr., mentir :
MENÇONGEABLEMENT , mensongeable-
ment, mençoingnablement, menchonnable-
Et apertement menchogniers.
(RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, XCIII,1,
Feites isnelement, si nous venez beisier,
Que je sui vo cousin germain, sans menchonchier.
Van Hamel.) (Gaufrey, 7040, A. P.)
ment, adv., mensongèrement : Ne me tiens a menchoignier. (Rom. du Meisme li autre quant il seurent et oi-
Qui prophetent a vous en mon nom S. Graal, Richel. 24394, f° 16d.) rent mençouner de l'empereour si furent
mençoingnablement. (Uible, Maz. 684, S'il sunt verai ou mancongier. (MAURICE, moult abaubis. (Kassidor., ms. Turin,
f° 137d.) Serm., Riche!. 24838, f" 57 ro.) f° 216 r°.) , ,
Ledit de Bourgoingne par ses lectres a Et mostra mencoingiers cels qui le soil- Menchonier, dementere. (Gloss. de Douai,
escript et divulehiet ou pourroit escriprc lierent. (Bibje, Richel. 901, f° 17".) Escallier.)
menchonnablementet contre vérité. (MONS-
TREL., Chron., Additions, t. VI, p. 155,Or sont dolent et mal bailli :
Soc. de l'hist. de Fr.) Li menchongnier et li fali. — Act., dire mensongèrement
(GACT.D'ARR.,Eracl., ms. Turin, fO -f.) Cil l'entendi ki nel mensongne pas.
Escrire mensongeablement, et contre vé- (Maccab., ms. Berne 113, Stengel, v. 201, Rivista
rité. (ID., ib., vol. I, f° 201 r', éd. 1516.)
Il est mais trop de gengleors, di filologia romanza, 1875.)
De traitours, de losengiers,
MENÇHONGEEMENT.mensongeement,adv., De faus priors, de mençoigniers. Une balade maçonnai
mensongèrement : (JACQ.D'AM.,Art d'Am., ms. Dresde, Kôrt., 815.) Ou nulle riens ne mençongnai.
(FROISS., Poés., Richel. 830, p. 103.)
Mensongeement, mendaciter. (Gloss. gall.- Mensongiers sont li enfans des homes
lat., Richel. 1. 7684.) en lour balance et en lour poix. (Psautier Quoy qu'un menteur a tout propos mensonge,
de Metz, I, 172, Bonnardot.) Vérité .oid tous temps vaincre mensonge.
(JULYOT,Eleg. de la belle fille, p. 50, Willem.)
MENÇONGEOR, man., mençogneor, men- Entent bien et sainement la parole
çongeur, mens., s. m., menteur : nostre seignor, et si ne met ne oste, que tu
n'en soies menchonchiers. (Li prem. Liv. Sa-
- Infin. pris subst.,
mensonge :
Ja menfognieres n'en serai. lemons, ms. Berne 590, f° 190e.) Qu'ilz n'entendent aux fables des. Juifz
(Percev., ms. Mons, p. 72, Potvin.) et aux mensongiers des hommes. (P.
Aucuns messongiers et jongleurs. (CAUM.. (FERGET, Nouv. test., fo 203 vo, impr.
Non mançongierres. Voy. d'Oultr., p. 9, La Grange.)
(J. DE PRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604, Maz.)
f° 16b.) Esprit menssognier. (FOSSETIER, Cron. Mençongié, part. passé, dit menson-
Marg., ms. Brux. 10511, V, n, 13.) —
Quant prince croit de legier, il ouvre la gèrement :
porte aux mençongeurs de luv raporte" Esprit menchoignier. (ID., ib., ms. Brux.,
nouvelles. (CRIST. DK PIZAN, Charles V, II, f° 25 r°.) Ce n'est donc pas une chose inventee et
28 p., ch. 16, Michaud.) Prophete menchongnier. (ID. , ib., mensongee par nos prestres, comme ils
fo 40 vo.)
disent, de prier pour les trespassez. (Du
Aussi est il (Satan) mensongeur et perc PLESSIER POMMERAYE, Trois principaux
de toute mensonge. (Prem. vol. des exp. Et, si briefment de ce ne se desdit, poincts demonstrans les heresies des mi-
des Ep. et Evang. de Kar., f° 55 v°, éd. Luy mescharra comme fanlx mensongier. nistres, p. 72, éd. 1586.)
1519.) (1510, le Girouflier aulx dames, v. 500, Poés. fr.
des XVeet XVIes., XIII, 267.) MENÇONGIEREMENT, - gierment,
MENÇONGERIE,mensongerie,mençoigne- - gere-
Et MM. de Nassou et de Saint Py, en ment, mençun., menson., adv., d'une ma-
rie, s. f., mensonge : parlant au roy, luy ont en termes géné- nière mensongère :
Toute est de vraie estoire, nient de mençoignerie. raux dict qu'ils avoient entendu que aul- Multipliet sunt li haanz mei mençun-
(De Vaspasien, Richel. 1553, f
279 r°.) cuns luy avoient faict aulcun rapport a
la chargie de monseigneur et d'eulx, et gierment. (Liv. des Ps., Cambridge,
XXXVII,
Soy contregarder des menscngeries pt que s'il y avoit personne qui les voulsist 19, Michel.) Var., mençungieremenl.
faintises. (BOCCACE, Nobles malheureux, V, chargier, ou monseigneur ou aulcun L'en avoit aporté mençongerement que li
18, fo i32 rD, éd. 1515.) d'eulx, qu'ils estoient gentilshommes, et Romain devoient rendre a Phelipe son fils
qu'ils en repondroient tellement que se qu'il tenoient ostage. (BERSUIRE, 7'. Liv.,
MENÇONGEUS,mensongeux, mensoigneus, seroit a l'exhaltacion de leurs honneurs et ms. Ste-Gen., 1° 362d.)
OllS,adj.,
mensonger, faux, inexact : a la confusion des messongiers. (4 fév. 1514, Mensongerement. Lyingly, fabulouslv,
- Lett. de Merc. de Gattinare à Marg. d'Autr., falsly, untruly. (COTGRAVE,éd. 1611.)
Et que semble, dist elle, est ce chose Négoc. ent. la Fr. et l'Autr., II, 47, Doc.
obscure et mensoignouse ou digne de re- inéd.)
nom ? (Cons. de Boèce, ms. Montp. H 43, MENÇONGNABLE, VOir MENÇONGEABLE
f 12d.) Je le veux bien, pourvu que vous ne
soyez point mensongere. (D'URFÉ, Astrée, MENÇONGNIER, voir MENÇONGIER.
— Menteur :
I, 3.)
MENÇONJABLE, Voir MENÇONGEABLE.
Il preechoit pais et concorde
— En parlant de chose, contraire à la
A chaus qui amoient descorde, vérité : MENÇONNABLE, Voir MENÇONGEABLE.
As orguellens humilité,
Et as mensoigneus vérité. Bien savoient chele parole MENCOUDEE, voir MENCHAUDEE.
(Mir. de St Eloi, p. 80, Peigné.) Qui n'est menchoingniere ne foie.
(Rose, Vat. Ott. 1212, f° 64d.) MENCOULT, voir MENCHAUT.
Mendus, puant ou mensongeux. (Gloss.
lat.-fr., ms. Montp. H 210, fo 177 vo.) Leur jointures sont mençongnieres en MENÇOUNABLE, voir MENÇONGEABLE.
ce qu'il ne sont pas jointes com autres MENÇOUNER, voir MENÇONGIER.
MENÇONGEUSEMENT, adv., menson- mes aussi com en maniere d'apoiemens.
gèrement : (H. DE MONDEVILLE, Richel. 2030, fo 15b.) MENÇUNGE,voir MENÇONGE.
En eussent parlé mençongeusement Accusation fausse et mençongiere. (BER-
(CHRIST. DE PIS., Cité, Ars. 2686, f° 2a.) SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., fo 427a.) MENÇUNGIER, voir MENÇONGIER.
Le songe est toujours mensonger. MENÇUNGIEREMENT, voir MENÇONGIE-
1. MENÇONGIER,
- songier, - songer, - (Mist. du siege d'Orl., 2902, Guessard.)
çungier, - çoingier, - çoignier, - choignier, REMENT.
çongnier, - chongnier, - chognier,- choin
-gnier, Harengue menchoigniere. (FOSSETIER, MENDACE, - ase, s. m., mensonge :
- chonchier,man.,menssognier, mes- Cron. Marg., ms. brux. 10511, VII, u,
23.) Quantes injures et villennies de mendases
songier, adj., menteur, faux, déloyal, en remplies furent dictes a mon pere! (MAIZ.,
parlant de personnes : 2. MENÇONGIER, mensongier, menchoin- Songe du viel pei., III, 31, Ars. 2683.)
MENDACIEUSEMENT,adv-, faussement : e le povre e le mendi del cruel. (Liv. des Tu ies de sens mendis :
Ps., Cambridge, xxxiv, 11, Michel.) Cis consans n'est pas bons, que vus contes, amis.
Il s'en alla vers Antipater, auquel men- (Roum. d'Alix., f° 77e, Michelant.)
dacieusement il donna entendre que ses Tant rey fesist mat ne mendie.
freres avoient mys insidiateurs en em- (ALBERIC,Alex., 14, P. Meyer, Rec., p. 282.) Li hons qui si parole sanble du sens mendis.
busche contre luy. (BOURGOING,Bat. jud., (Fierabras, 892, A. P.)
Paien en foient, les Irez lor ont guerpis,
I, 43, éd. 1530.) Qui la gaaigne, jamais n'an iert mandis. Épuisé, en parlant de chose :
(Les Loh., ms. Montp. H 243, f° 9a ) —
Ce qu'il confessoit mendacieusement.
(GUILL. TERRIEN, Comm. du droict civil Qu'il enmenoent tant prisons,
As mendis vesteures e a mangier duna. Tan bos, tant vaches, tanz mutons,
observé au duché de Normandie, p. 523, (Chron. ascend. des ducs de Norm., 225, An-
éd. 1654.) Dunt la terre ert lasse e mendie.
dresen.) (BEN., D. de Noim., II, 39241, Michel.)
MENDACIEUX, adj., menteur : Si d'armes fusles plenteis,
Or en estes povre e mendis. MENDIANCE, - ence, man., s. f., mendr-
Veniciens astutz en leilrs negoces,
SemblaLlement des Grecz mendacieux. (BEN., D. de Norm., II, 2897, Michel.) cité, pauvreté :
(l. Geneal. des roys, epist., éd. 1541.)
BOUCHET, Qu'au partir en sera li plus rices mendis.. Garde moi, Dieu, par ta puissance,
(Roum. d'Alix., f° 5d, Michelant.) De richece et de mendiance.
— Mensonger : Je sai a ensiant que sui mendis.
(Rose, Richel. 1573, f° 95a.)
Disans (les partisans de Luther) pour (Aiol, 2770, A. T.) Mendience.
leur fondement inique, mendacieux et
As esquiers serai comme mendiz
(Ib., Vat. Chr. 1858, f° 97e.)
maulvaiz, que ce ne sont œuvres de cha- Por aiguë boivre ne por mengier pain bis. Vivre en mandiance.
rité, mais superstitions. J, B0UCHET, Noble (R. de Cambrai, 5192, A. T ) (Ib., ms. Corsini, f° 77°.)
Dame, f° 106 1'0, éd. 1536.)
Diva ! tornez erriere, chaitive gent mendie ; Car la n'a point de mendiance.
MENDACITÉ, s. f., mensonge, fausseté Si creez mon consoil ; laissiez vostre folie, (Ib., f° 77d.)
Dictes moy l'art qu'entretenez Prenez loi chrestiene, amendez vosire vie. Se tu gis en mendiance.
Et ne comptez mendacité, (J. BOD., Sax., ccxcv, Michel.) (G. MACH.,Poés., Richel. 9221, f° 25b.)
Vérité au cueur retenez. De quancque aureit mestier ne serreit puint
Mieulx lui vault mort que mendience,
(Rousier des dames, Poés. fr. des ne et XVIes., [mendis.
Car de truander est honleus.
V, 180.) (GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, (E. DESCHAMPS, Poés., II, 269, A. T.)
f62 rO.)
Prince, il fait très bon des s'enfance
MENDASE, voir MENDACE. Dieus par le prophete maudit Congnoistre Dieu, avoir plaisance
Ki repont et ki escondit
MENDE, mande, s. f., faute, souillure : Le fourment au pule mendit. A vivre en honneur qui moult vault,
(PIENCL.DEMOILIENS,Miserere, I, 6, Van Hawel.) Liement en bonne esperance,
Si le chastie, si l'amende Sans trop de biens, sanz mendiance,
Ke lait en lui tache ne mende. Ensi com li mendit ki ne monstrenL mie Car quant avoir vient, le corps fault.
(G. DE COINCI,Mir., Richel. 23111, f° 288d.) lour prcciouses vestures quant il deman-
dent l'almone. (S. BERN., Serm., Richel.
(ID., ib., Richel. 840, 291a.) f
Si le chaslie, si l'amande
24768, f° 14.) Mendience: f. A beggincy. (COTGH., éd.
Ne lait en lui teche ne mande. 1611.) ZDtD
(ID., ib., ms. Soiss., f° 113e.) Par confieson vraie est l'ame raverdie,
Ja tant n'ara esté de mal faire escandie MENDIC, voir MENDI.
MENDEKIN, voir MANDEKIN au Supplé- Dont est boin que cascuns ses mans en tel point
ment. mendie.
[die MENDICANT, adj., mendiant :
Que s'ame ne deparche fors de son cors De faire cesser tous autres mendicans et
MENDEMENT, mandement, mondament, (Priere Theophile, st. 114, Scheler, Zeitschrift, J, questans en la dite diocese de Bour-
s. m., amendement, amélioration : 257.) deaulx. (16 juin 1520, Arcb. Gir., Not.)
Et ces choses lesqueles nous voulons Ou povres soient et mendies. Qu'elle se mettoit en dangier d'estre
hostees du demainne de nostre dit filz et (G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f° 51a.) mendicante. (J. BOUCHET, Noble Dame,
delivrees audit Guillaume Rogier ou a son Ele l'a quis, comme mendie f° 23 v°,éd. 1536.)
procureur pour li, l'assiette et assignation
faicte En plus de lieus que je ne die. Endoctrinons, exhortans, predicans,
comme dit est, nous pourrions re-
prenre et retourner en baillant audit Ro-
(GAUT., Ysle et Galer., Richel. 375, f
303e.) Mesmement vous, les quatre mendicans.
gier en son pais ou autre part en ]a (ID., Ep. Mor., II, éd. 1545.)
langue d'oc en lieu bon et convenable
tant et a la valleur des choses dessus,au-a
U nul ne poet estre mendis.
Car en teu cel l'avum ja mis

(CHARDRY,Set dotmans, 413, Koch.) Cont.


Tant de gueux et mendicans. (Du FAIL
d'Eutr., I, éd. 1598.)
perpétuité et en la manière que bailliees
li sont et auront esté lesdites choses, et Uns povres, uns las, uns mendis
Qui n'a amis en cest pais. MENDIEMENT, s. m., mendicité :
aussi li rendrions en ce cas tout le mon- (rie du pape Greg., p. 43, Luzarche.) Les liez en mendiement e fer. (Lib.
dament notable que fait y aroit. (1343, Psalm., Oxf., CVI, 1O, Michel.) Lat., in men-
Arch. JJ 74, f° 80 r°.) Parquoy mendicque et disetteuse, pria a
ung archier escot de lui prester aulcune dicitate.
Que les dommages qui leur
faiz. on leur fera rendre. et ont esté
leur en
chose. (G. CHASTELL., Chron. des D. de
Bourg., II, 20, Buchon.) MENDIEN, - dyen, dian, man., adj.,
fera l'on bon mandement. (1371, Ord., Y, mendiant :
396.) La guerre a faict maintz orphelins mendis.
(1544, les Regrets de Picardie et de Tournaisis, Les quatre ordres mendiennes d'Orliens.
: Ler. de Lincy, Ch. hist. fr., II, 146.) (Compte d'Et. de Bourges, 1426-1428, Com-
MENDER (se), v. réfl., s'amender
Entre lesquels y avoit plusieurs pres- mune, Despense,xxi, Arch. mun. Orléans.)
Mes par taunt se poet mender Aulmosne faicte le jour des mors es hos-
E ses pechez bien remembrer Ires et moinesrecueillis pour la pluspart de
Carcassonne qu'on appelle les mendits pitaulx et eglises mandyennes de ceste
Qui cest escrit volt regarder. ville. (1466, Compt. de Nevers, CC 60,
(Manuel de pechez, ms. Cambridge, S. John's F verds. (BEZE, Hist. Eccl., t. III, p. 166, éd.
1580.) fo 29 ro, Arch. mun. Nevers.)
30, P. Meyer, Romania.)
La femme ne doit estre mendice de cousté Les quatre religions mendiennes. (Entree
MENDEUS, adj., faux : ce qui vient de par elle. (Note de l'éd. 1611 de Louis XII, goth., 1498.)
S'estendans sous les vrayes costes jus- de la Somme rurale de Bouteillier, p. 330.) Et y furent les quatre ordres mandiennes
qu'à l'os sternon, et aux mendeuses et seulement, sans autre clergé. (Journ.
fausses. (PARÉ, OEuv., IV, 24, Malgaigne.) — Avec un nom de chose : d'un Bourg. de Par. s. le règne de Fr. I,
Icist r'ont assez aspre vie, p. 50, Soc. de l'II. de Fr.)
MENDI, mendie, mendit, man., adj., Povre, sofl'raitose e mendie. Ordres mandiennes. (J. BOUCHET, Ep.
mendiant, indigent : (BEN., D. de Nom., II,11101, Michels.)
Mor., III, éd. 1545.)
Delivranz le suffraitus del plus veisus, dépoun u de, dénué de :
— Mendi de, Ils ont moyen d'estre gens de bien du
rant le caresme,d'alleraux predications et esgarez par je ne say quels sentiers inco- vrayement pour le moderer et moindrir.
gaigner les indulgences aux hospitaux de gneus a la trace des bons François. (TA- (SIBILET, Contramour, p. 215, éd. 1581.)
Paris et quatre religions mandiannes, HUREAU,Second dial. du Democritic. p. 338,
pour demander pardon a Dieu des faux éd. 1602.) — Réfl., s'amoindrir :
sermens qu'ils ont faits l'espace de dix
MENDIF, adj. et subst., mendiant :
mois et demy. (Purgatoire des Bouchers, Ainsi faisant ce passe le martire et ce
Var. hist. et litt., V, 266.) mendrist beaucoup l'ardeur du cueur.
Ne volt pas cumme reis, mais cum mendifs entrer. (Troilus, Nouv. fr. du xiv" s., p. 138.)
(GARHIER,Vie de S. Thom., App., v. 50, Hip-
— Mendien de, privé de : peau.) — Neutr., dans le même sens :
Ma vie mendiene de plaisir. (Troilus,
Nouv. fr. du xiv s., p. 170.) Pristrent aveir, e a mendifs D'autant qu'estois audacieux,
Departirent tut priveement. D'autant senty moindrir ma force.
(CHARDRY, Set dormans, 456, Kocb.) (GREVIN,les Esbahis, IV, 6, Bibl. elz.)
MENDIENCE,VOir MENDIANCE.
MENDIENER, - ienner, - iner, verbe.
Mienz voit aillors estre mendive MENE, s. f., sorte de poisson :
Q'entre les miens estre cheitive.
— Neutr., mendier : (Lai d'Havelok, 547, Michel.) Mene, as mendole. (COTGR., éd. 1611.)
Que de chescun qui va mendinant et es Augent i povre gent, mendif et nun savant. MENÉ, voir MESNIEK.
table de servir ou laborer soit fait de luy (Serm. de Guichard de Beaulieu, p. 31, Techoner.)
conme de celluy qui parte hors de hun- voir MANEL.
drede et auters lieux sans lettre tesmoi- MENDIL, voir MANDIL. MENEAU,
gnale. (Stat. de Richard II, an xn, impr.
goth., Bibl. Louvre.) MENDINER,voir MENDIENER. MENECIER, voir MENACIER.
Que les mendinantes impotents de servir MENDIQUER,mandiquer, v. n.,mendier : 1. MENEE, mennee, meneie, s. f., un ou
demurgent es citees. (Ib.) Qu'ils s'en puissent vivre, nourrir, et plusieurs sons de la trompe ou corne; son
: sustenter, et leurs femmes, enfans et mes- que l'on menait long, qu'on filait, une
— Act.,
mendier
Et a depuis qu'il est en age quasi men- nagers, sans mandiquer. (1477, Ord. touch. très longue note, ce qu'on appelle en
les Caqueux, ap. Lob., II, 1362.)
dienné sa vie. (3i juill. 1505, Sentence du musique une tenue :
bailli de Tanqueue-Lorbette, ap. Le Clerc MENDISTIET, mendisted, s. f., mendi- Del olifan haltes sunt les menees.
de Douy, t. II, f° 43 ro, Arch. Loiret.) cité : (Roi., 3310, Müller.)
MENDIER, mand., verbe. Tanz riches reis cunduit a mendisted. Paiene gent font soner la menee,
(Roi., 527, Müller.) D'Orenge issirent, s'ont la vile alumee.
— Neutr., être privé de, être dans le
Tanz riches reis cunduiz a mendistiet. (Aleschans, 4231, Jonck., Guill. d'Or.)
besoin, dans la détresse : (lb., 542.) Et fet soner .IX. cors a la menee.
S'en saves rien, ke m'en diies.
Se non, de tout bien mendiies. MENDIT, voir MENDI.
f
(Enf. Guill., Richel. 774, 7 rO.)
(RENCLOS de Carité, XXVIII,10, Quant la bataille est ordeneie,
DEMOILIENS, Cornent li duc forte meneie.
Van Hamel.) MENDOIS, S. m., monnaie des évêques (Brut, ms. Munich, 1641, Vollm.)
Nous devons bien, sur tout aultre dommage, de Mende:
Plaindre cellui du royaume de France Forment maudient lor signor,
Cum episcopi Mimatenses essent in Quant il ne lor vient aidier,
Qui fu et est le regne et l'eritage possessione faciendi et cudendi monetam
Des chrestiens de plus haulte puissance. Car il les ot des avant ier,
in civitate Mimatensi, cujus monetæ de- En le tour cornent la menee,
Mais le Dieu fiert ades de poingnant lance, narii appellanturvulgaritermendois. (1266,
Par quoy de joie et de soulaz mendie. Moult par est lor gens effrenee.
(CHRIST.DE PISAN,Compl., ap. Ler. de Lincy,
Olim, ap. Duc., Moneta baronum.) (Eteocle et Polin., Richel. 375, f 458.)
Rec. de ch. hist., t. I, p. 278.) sorte de poisson sem- Grant noise avoit par la contree
MENDOLE, s. f., De ceus qui sonent la menee.
Dont il convient que soubz ce faitz mandie.
(0. DES. GEL., Ep. d'Ov., Ars. 5108, f°104 rO.)
blable au hareng : f
(lb., 67".)
Cuits sous la cendre et appliquez, ils (les Mainte trompe d'arain sonnent a la menee.
— Act., faire des emprunts à : bulbes) ostent les fies, et font le mesme, y (Chev. au cygne, 23455, Reiff.)
Pourquoy donc sommes nous si grands adjoustant la cendre de la teste d'une
mendole. (Du PINET, Dioscoride, II, 165, Quant li chevalier por esbatre
admirateurs d'autruy ? Pourquoy sommes éd. 1605.) Ou par til. chemins ou par.III.
nous tant iniques a nous mesmes ? Pour- Repairent, fesant lor menees.
quoy mandions nous les langues
si avions honte
étran-
d'user
Mendole : f. A cackarell fish. (COTGR., éd.
1611.)
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f
70e.)
gères, comme nous Cent cor sonner a la menee
de la nostre? (J. DU BELLAY, Deffense et
illustration de la langue françoyse, 1. II, MENDRE,cas suj., voir MENOR. Fist Orghius pour lui esbaudir.
ch. XII, fo3 vo, éd. 1549.) (Renarl le Nouvel, 542, Méon.) Impr., a l'amenee.
MENDRES,cas suj., voir MBNOR. Se du corner voules savoir,
MENDIETÉ, - teit, s. f., mendicité, pau- Cornes de chasse une alenee
vreté : MENDRESSE, fém., voir MENOR. Et de queste une autre menee.
Seanz en tenebres e en umbre de mort, moindrir, verbe. (HARDOUIN, Tres. de ven., p. 16, Pichon.)
MENDRIR,
les liez en mendieté e fer. (Psalt. monast. :
Corb., Ps. cvi, 10, Richel. 1. 768, fo 87 vo.) — Act., amoindrir, diminuer : — Cri des chiens
Qu'on ne scauroit mendrir ne anuller. Si le limier double sa menee, c'est a dire
Car ce sont trois extremeteis qu'il s'efforce de crier, et qu'il tire plus
(Act. des Apost., vol. l, f° 99e, éd. 1537.)
Que richesce et mendieteis. fort qu'il ne faisoit. (Modus et Racio,
(Rose, Vat. Chr. 1858, f° 97".) C'est celle la qui donne multitude fo 16 vo, Blaze.)
De biens a tous sans moindrir son estât.
MENDIEUR, s. m., mendiant: (OCT.DES. GEL., Sej. d'honn., f° 71 rO, éd. Si tu les oys (une partie des chiens)
abayer ou grossoyer leur menee, laisse
Chelle dist que li mendieur 1526.)
1 repairent et li mokeur. aler tes autres chiens, et ils tireront aux
(Sonet de Nansay, ms. Turin, P 39b.) Pour moindrir ce tourment langoureux. autres,et l'attendront a chacer.(Ib.,fo 34v°.)
(GREV.,Olimpe, p. 68, éd. 1562.)
Impudens, effrontez, mendieurs de repas. Si les chiens faisoient une longue file,
(R. BELLEAC, Mais tout cela n'a peu moindrir ma dignité. et par consequent le bruit et les menees
OEuv.poél., la Pierre laicteuse, éd. (1568, Complainte de France, 1, Poés. fr. des
1578.) ou voix seroient espars. (J. DEPichon.)
LIGNE-
xv" et XVIes., V, 35.) VILLE, Meuttes et Veneries, p. 39,
Que tous barbares ignorans cessent donc
de louer tant desormais ces mendieurs de Il moindrit le courage a ces Achaiens. Elle estoit de vistesse mediocre, fort
latin, qu'ils ne prisent d'avantage qui (JAMYN,lliade, ch. xv, éd. 1606.) plaisante avoir chasser, la mennee grosse.
les remettent au chemin, dont ils ceux
estoient Pour convertir cest amour en haine ou (ID., ib., p. 380.)
huée, en général: 2. MENEE, S. f., fagot, branchage : Menement, ce qui fait durer (le feu).
— Cri, (XIV. s., Darmesteter, Glosses et Glossaires
Les gentz par tut leverent la menec Pour toutes ces estables recouvrir con- hébreux-français, 1878, p. 41.)
e les pursuywyrent ou menee
sur eux,Atant vient .II. c. de menees qui valent i. franc.
par tut. entrerent en une veye, e ne Item pour .II. c. de menees pour recouvrir MENENDA, voir MANENDA.
vyrent qe un lever la menee ou un corn. le gelinier, .xx. s. (1384, Proc.-verb.,
Un de la compaignie le fery par mi le Arch. MM 31, fo 4 v°.) MENEOIRE, menuere, s. f., timon de
corps de un quarel ; atant lessa le cri e voiture :
la menee. (Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr. du 3. MENEE, voir MANEE.
xive s., p. 60.) Trais et avaleoire,
MENEGAUL, menigaut, s. m., seigneur, Penel et meneoire.
— A basse menee,
à voix basse : P 120a.)
(L'Estillem. au vilain, Richel. 837,
monsieur :
En haste li ad demandé L'en prent unes roes de charette neuve,
Qui li ad la plaie donee, Deuz com est fols ki a feme se prant et sont mises en unes menueres, c'est a
Cil parole a basse menee : Et ki en fait signor et menegaul ! dire en deux limons, et qu'ils soient ex-
Sire, fait il, uns foresters. Bien puet sovent traire malvaix jornal.
(ANCUSESDE MOUVERON, Chans., ms. Berne 389,
trait. affin qu'ils braient, car au bruit
(Protheslaus, Richel. 2169, fO 47d.) de la charrette musent voulentiers les
fO 92 r°.) bestes. (Modus et Racio, ms., Co 78 vo, ap.
— Route que prend un cerf et par la- Li borjois a son col le lieve (l'amant de sa femme) Ste-Pal.)
quelle il mène les chasseurs qui le suivent: Qu'il n'iere de rien ses amis. Bourg., Yonne, menoies, les timons d'une
Ansiporte la teste en haut levee En une grant cuve l'a mis voiture.
En qui n'aura point de deduit
Que li cers que on cache a la menee,
S'il ne set por quoi il i vint.
Quant li bracet le cacent a la ramee.
Li borjois a son lit revint, MENEOR, voir MENOR.
(Aiol, 899, A. T.)
Sa famé apele, si li dist :
Des rainsiaux brise en courant Or tost, fait il, sans contredit,
MENER, miner, moner, moneir, verbe.
Qu'en la menee vas gîtant. Prenez le, si le saisissez — Act., conduire ; signification con-
S'arriere retorner tu dois Par les chevos, si non laissiez servée :
Toute la menee. Por rien qui vos doie grever,
(Chace dou cerf, p. 20, Picbon.) G'irai la chandoile alumer, Davant Pilat l'en ant menet.
Si quenoistrai ce menigaut.
(Passion, 202, Koschwitz.)
C'est le droit de bon veneur de tous-
jours chevauchier menee par ou il le (Fabl. destreces, Richel. 12581, fO 374 rO.) La pristrentterre o Deus les volt mener.
pourra faire pour trop de raisons, car (Alexis, st. 16e, XIe s., Stengel.)
s'il chevauche tousjours menee et est avec MENEIDE, voir MANAIDE. Cuntre Franceis sempres irez ferir ;
ses chiens, il saura la ou ses chiens Si i merrez Torleu, le rei Persis.
fauldront. (Gast. Feb., Maz. 514, f° 66e.) MENEIE, voir MENER. (Roi., 3203, Müller.)
Aucunefois l'en ne puet mie chevau- MENEISTRE, voir MENESTRE. Ja le mesra a cele escole
chier menee ou par montaignes ou par Ou maternent iert escolez.
croulieres ou bertaineres. (lb., 1'0 66d.) MENEISUN, voir MENOISON. (G. DE COINCI,Mir., Richel. 2163, fO 7a.)
Dont doit le veneur quant tous les i. voir MANEL. Je vos menrrai tôt main a main.
chiens seront passes se mettre a chevau- MENEL,
(ID., ib.)
chier menee queue a queue de ses chiens. 2. MENEL, voir MOIENEL.
(lb., fo 66e.) Font venir l'arme a droit chemin
MENELOGUE, voir MONOLOGUE. Et la moignent a bonne fin.
— Voyage : (Bible de Hugue de Berzi, Brit. Mus. Add. 15606,
Et atournerent lor menee et montèrent MENELU, voir MANNELUTH. P 106b.)
sur mer a une S. Jehan et nagierent par Car tu manras et conduras an la verae
mer. (Chron. de Rains, ch. i, L. Paris.) MENELUTH, voir MANNELUTH. terre de promission, ceu est a dire ou
Cette leçon est douteuse ; l'éd. Wailly, L MENEMENT, mein., maynament, s. m., regne dou ciel, si grant multitude. (Vie de
St Denis, Brit. Mus. Add. 15606, fo 136e.)
§ 6, donne muete. action de conduire, de guider :
Par acune des trois fois desuis dites
Corne lor menement, comme leur con- doit estre tenuz senz nul apel et monez a
— Exploit par lequel un seigneur faisait duite. (XVIe s., Darmesteter, Glosses et assecucion par le seignour. (1290, Arch.
sommer un vassal de satisfaire à ses de- Glossaires hébreux-français, 1878, p. 38.) mun. Besançon, reg. mun. I, fo 173.)
voirs : Ducatus, menemens ou conduis. (Catho.
Le seignor de Cliczon recongnut que il licon, Richel. 1. 17881.) Q'a dous mains ces chevos deront,
doit dou chevaliers d'ost par la raeson de Si ce fiert ou vis et ou front,
la terre de Heric, mes il dit que il les doit Et dont le prist Symeon entre ses bras. Toute debrise sa poitrine
par la menee au seigneur de Reux. (1294, Et est assavoir que .m. portees ou mene- Plus blanche ke n'est flors d'espine,
Reconnaiss., Morice, Pr. de l'H. de Bret., 1, mens furent aujourduy de Notre Seigneur. Li feris et li dolosers,
1111.) (Legende dorée, Maz. 1333, fo 63e.) Plus Li plourez et li Ions juners
bas : Si comme il menoient l'enfant en Ont a ce menei son gent cors,
— Acte : portant au temple. Qu'il gist toz cois com c'il fust mors.
Lemeinement de l'artillerie est un art (ROB. DE BLOIS, Poés., Richel. 24301, p. 550'.)
La va il faire ses menees,
Et c'est ce qui plus nous desplest. militaire a part. (A. DE BOURDEILLE, du Frere Louuis, lesqueis miner
(GRRBAN,Mist. de la pass., 22376, G. Paris.) Maniem. de la guerre.) 1 voreis vos ?
(Le Vescie a prestre, Montaiglon et Raynaud,
— Compagnie : — Mouvement : Fabl., III, 113.)
Girard de la Croix qui a grand menee et Le movement et le menement de la Et se ansinc que l'on moint au pois les
grand hostel. (Pièce de 1320, ap. Felibien, lune. (Introd. d'astron. , Richel. 1353, dites baules, chascuns trousseaux paierai
Hist. de Paris, V, 630\) f° 59e.)
.xii. deniers de paaige. (Fin du XIIIe s.,
fo 26 ro.)
Or ont ils a Pelmel la bataille juree Li premiers (commandement) est que Cart. de Dijon, Richel. 1. 4654,
A .xxx. compaingnons chascun de sa menee. l'en regart le meinement et la ducheé de
(Combat de 30 Engloh et de 30 Bretons, p. 16, la question. (Ib.) — S'employait au
figuré avec des com-
Crapelet.) pléments très variés :
— Sorte de droit :
— Troupe, foule : Tant en peages, homes, maynamens,
Merveillus dol en meneient.
Les yeux de la piteuse Clarinde. bai- (MARIE,Lai del Freisne, 357, Roq.)
devoirs que autres chouses et droiz ques-
gnez en ameres larmes, et. dessechez Jhesus naist ; moignet joye cil ki ke ce
d'ardens soupirs, tesmoignoient bien conques. (1398, Homm., la Couronne, la soit cuy li conscience des pechiez jugie-
Rochef., Arch. Charente.)
qu'une menee de passions la devoroient. vet colpavle de permenant dampnation.
(Printemps d'yver, fo 129 v°, ap. Ste-Pal.) 2. MENEMENT, s. m., ce qui fait durer : (S. BERN., Serm., Richel. 24768, f° 20 rO.)
Grant revel vous dirai comment. (FROISS., Chron., II.
Merrons entre vos et mi. 345, Kerv.) — Réfl., se conduire :
(J. DENUEVILE,Bartsch, Rom. et past., III, N'est mie reis leiaus ne net
35,33.) — Traiter: Qu'issi desleiaument se meine.
(BEN., D. de Norm., II, 15991, Michel.)
Mont bone vie moinrons. Girars li conte li dammoisiaussenez
(JOCEUNSDE BRUGES,ib., III, 52,20.) Comment sa mere l'a el palais mené. Qui trop m'i mein desleaument.
(ID., ib., II, 14593.)

ai.
Or merron nos solas. (Amis et Amiles, 2290, Hoffmann.)
(Rom. et past., Bartsch, 1, 49,42.) Brehu, fet il, avec moi ne vendroiz vos
— Gouverner, administrer : mie ; kar desleaument vos esles menez vers
Pres don boix, joste un lairis, Pour coy nos dis kiers sire prist el moi. Si n'ai plus cure de votre conpai-
Vi moneir grant joie. fit prendre ledite loy en sa main corne gnie. (GAUT. MAP, Lancelot du Lac, Ri-
(Ib., II, 11,3.) sires soverains, et ne mie par jugement, chel. 1430, f° 51e.)
Quar trop main grevease vie mes de sa volanté, et nos pleuseurs fois Selonc che k'il se sont mené
Des maus qu'en l'en avons poursivi et requis, luy et ses Ai je cascun d'uaus assené.
(MOR.DECREON,Chans., Richel. 844, fO49 rp.) gens, que il en ostast sa main et nos (Vrai Aniel, 149, Tobler.)
Sor l'herbe fresche ki verdoie menast par droit et par loy et par le juge-
Li damoisiax moinne sa joie. ment de nos pers. (1296, Lettre de Robert, — Se mener à, tendre, aspirer à :
(Dolop., 9273, Bibl. elz.) comte de Boulogne, Arch. Pas-de-Calais,
Trésor des chartes d'Artois, A 41, 26.) Uns hons nes de basse lingnie
Mena vie d'ermite. Qui maine vie a droite lingnie
(Dou pechié d'orgueil laissier, Brit. Mas. Add.

Être tuteur de : Et de bien faire si se paine
15606, f° 113b.) Et a esté accordé entre nous et les diz Qu'il a œvre geatil se maine,
Il maine sa. vie en luxure. (BRUN. LAT., Cuidiez vous qu'il perde sa paine?
habitans, que se il advenoit que aucuns (WATRIQUET
Très., p. 530, Chabaille.) desdiz habitans menast son enfant. (1371, DECOUVIN, li Dis de l'Orlie, 16,
Schelar.)
Puis iron a ma mere, qui grant douleur mrrra, Ord., vu, 392.)
Puisqu'a vilanie se maine
Si tost com de mon pere la nouvele sara.
(Gaufrey, 1289, A. P.) — Purger : Je n'ai pas tort se je le claiine
Aucuns en y a qui sont si fors a mener, Riche vilain.
Dessoubz le ciel tout maine guerre. (ID., ib., 186.)
(CHR. DE PISAN,Liv. du Chemin de long eslude, que pour estre plus fort purgies on leur
peult aucunes fois donner ung grain on :
331, Püschel.) deux de. catapuche. (Modus, fo 68, ap. — Se pourvoir
Pensez, si Juno trouve une foys ce Ste-Pal.) Mene loi bel selonc ta rente
livre, et qu'elle vienne a lire tous ces De robes et de chaucemente.
beaulx faiclz, quelle feste elle luy menera ? — Mener une trompe, jouer de la trom- (Rose, 2151, Méon.)
(DES FER., Cymbal., Dial. III, B VI r°, éd. pette; pris au fig., en style grivois : MEXERESSE, - erresse, s. f., guide,
1538.) Il n'a pas le fouet pour mener cette conductrice :
La nourrisse estant de rechef retournec trompe. He is too weak for such a wench. Sembla bien (la Haine) estre meneresse
vers la porte, le petit enfant menoit la (COTGR., éd. 161i.)
plus grande joye de ce monde, montrant Corroceuse et tançoneresse.
l'huys avec le doigt.(LARIV., Facet. Nuicls tabourinet, mener par le (Rose, Richel. 1573, f° 2a.)
— Mener ait
de Strap., 111, l, Bibl. elz.) nez : Ton ame si est meneresse
Du corps et sa gouverneresse.
: Mener au tabourinet, to inveaple, allure,
— Absol., mener grand train, s'agiter lead by the nose. (COTGR., éd. 1611.)
(DEGUILLEVILLE, Trois Pelerin., f° 45e, impr.
Aves oi, dame, de vos cosins, Instit.)
les mains, frapper à tour de Soy faisant duchesse et des
— Mener
Comme manacent et menent devant mi?
f
(Les Loh., ms. Montp., 122'.) bras, se battre, combattre : autres vierges. (BERSUIRE, meneresse
T. Liv., ms,
Ste-Gen., f° 34d.)
— Act., brandir : Tuons, frappons, menons icy les mains. Ma compaigne et ma menerresse.(Legende
De l'eschaquier qu'il moine li a tel col doné, (1562. Dise. de la vermine et prestraille de Lyon, doree, Maz. 1333, f° 161d.)
Pocs. fr. des xve et XVIes., VII, 33.)
An mileu del celer l'a mort acravanté. Par le conseil de celle royne les vierges
(Parise, 1249, A. P.) Si ledit dom Juan a suivi la félicite de estoient conqueillies de divers royaumes,
: son premier exploict, il doit bien avoir et elle estoit tous jours menerresse d'y-
— Remuer depuis mené les mains d'une autre sorte. celles. (Ib., f° 272b.)
Menez tout ensemble contre le fonz de (Lett. de l'Ev. d'Acqs à Ch. IX, 17 déc.
l'escueile aux doiz, jusques a tant que 1573 ; Négoc. de la France dans le Lev., Ductrix, meneresse. (Gloss. de Salins.)
l'argent vif soit amortiz comme yaue. t. III, p. 456, Doc. inéd.) Ductrix, menerresse. (Voc. lat.-fr., 1487.)
(Chasse de Gast. Phebus, ms., p. 101, ap.
Il n'y a point de soldats plus résolus
Ste-Pal.) MENERETE, voir MINORETE.
que ceux la, ils ne desirent que de mener
: les mains. (MONTLUC,Comm., 1.1, éd. 1594 ) MENERIL, s. m., outil pour la chasse
— Exhorter
La contesse de Montfort menoit ses gens J'espere qu'ils feront tous aussi bien que aux filets :
de douces paroles et lor prioit pour Dieu. nous quand ils nous verront mener les Qui veult tendre ceste raiz aux pinssons
(FROISS., Chron., IV, 41, Kerv.) mains. (ID., ib., 1. II.) paysans. elle doit estre tendue a un
Nos forces estant si inegales, je ne pus meneril. (Modus et Racio, ms., f° 84 vo, ap.
— Pousser à bout : faire aultre chose que de faire fuir ceulx Ste-Pal.)
Finablement. il fu si menes et oppresses qui ne vouloient combattre, apres avoir
par nssaulx d'enghiens. (FROISS., Chron., taillé en pieces les aultres, comme nous MENERRESSE, voir MENERESSE.
111, 232, Kerv.) avons faict, ou je vous puis dire, mon
cousin, que mon dict cousin le maresclnil MENERTEL, VOir MENESTREL.
— Influencer : de Biron et moy avons bien mené tes
MENESCAL, s. m., artisan :
Et les avoit ja tel menes que il estoienl mains. (8 juin 1595, Lett. missives de
Henri IV, t. IV, p. 366, Berger de Xivrey.) Seront tenus lesdils bailles par chacun
auques pries de son accord. (FROISS., moys une foys visiter toutes les botiques
Chron., Kerv., Gloss.) — Mener les mains sur, combattre vail- et ouvrages des menescalz d'icelluy mes-
: lamment contre : tier. (Août 1582, Estat. s. la maist. de co-
— Amuser, circonvenir telerie, Liv. noir, Arch. mun. Montauban.)
Quant Loys de Baiviere vei ce que il Je suis certain que vous eussies esté
n'en averoit aultre cose et que il esloit bien ayse de veoir ceste jeune noblesse MENESTEREIL, voir MENESTREL.
des cardinauls etdou pape menes d'escuses mener les mains sur les Espagnols si cou-
et de frivoles, et veoit tout clerement que rageusement qu'elle a faict. (3 juin 1597, MENESTEREL, voir MENESTREL.
li François s'enclinoient a Carle de Lu- Lelt. miss. de Henri IV, t. IV, p. 793,
cembourc et non u lui, il i pourvei, je Berger de Xivrey.) MENESTEREUL,voir MENESTREUL.
MENESTERJER, voir MENESTRIER. De le menestraudie y fu ly sons ois. mode. (BELON, Singularitez , I, 52, éd.
(H. Capel, 4148, A.P.) 1554.)
MENESTIER, Vûir MESTIER. Et (Orpheus) tant bien canta et viela, ke La diète ou maniere devivre soit mince,
li mestre d'infier li rendirent pour se bonne et telle que n'engendre fiente, ne super-
MENESTRALSIE, ancie, s. f., arL du
- fluites putrefactives, ains qui consolident.
menestraudie se feme. (Li Ars d'Amour, II,
ménétrier, du ménestrel : 325, Petit.) Et a ce louent les quatre maîstres ceste
menestre. Pr. du son de froment.(JOUB.,
Saut faites Lates a mestrie,
De bone et leau menestrancie.

Johan,
, (S. Edward le conf., 2304, Luard.)
fet il, vus savez assez de menes-
Comme Henhequinet Willequin menes-
trez se feussent mis a servir li connes-
table d'Angleterre de leur mestier de me-
nestrandie. (1373., Arch. JJ 105, pièce 68.)
Gr. Chir., p. 308, éd. 1598.)
Et encore au XVIIe s. :
, :

Mon docteur de menestre, en sa mine altérée, |


l"
, -;

tralsie e de jogelerye. (Foulq. Fitz IVar" — Instrument de musique: Avoit deux fois autant de" mains que Briarpe. ,.;
Nouv. fr. du xiv' s., p. 66.) (BEGNIER,$ai., X, Jouaust, p. 081)
Johan fist le jour meynte menestralsie A grant fuisson de trompes et de trom-
petes et de menestraudies. (FROISS., Chron., De la- dodine, de la menestre et d'autres
de tabour e d'autre instrumentz. (Ib.,
p. 76.) I, 340, Luce, ms. Rome.)
Grant noise de trompes et de neckaires
telles sauces friandes et delicates. (OEuv-
de Lucian, I. I, fo 256 ro, éd. 1613.) ,,'
MENESTRANCIË, voir MENESTRALSIE. et de toutes manieres de menestraudies. Faut il me veoir icy reduit
(ID., ib., II, 38, Luce.) A n'avoir rien, ny cru, ny cuit, .;
MENESTHANDIE, vQir MENESTRAUDIE. Que la menestre et la salade ?
Et l'amenerent dedens le cité a grant (ST-AMANT, Rome ridicule, st. 67, p. 36, éd. 1643.)
MENESTRANDIER, voir MENESTRAUDIER. quantité de trompes et de pluisseurs me-
nestrandies. (ID., ib., III, 261, Luce, ms. Menestre. — C'est un certain ragoust fait
MENESTRANDISE, VOir MENESTRAUDISE. Amiens.) avec du brouet et une espece maccarotii.
de paste
qu'on nomme vermicelli ou
Si entra en le ville de Bervich a grant (Remarq. de Conrart sur la Rome Ridicule.)
MENESTRANDRIE, voir MENESTRAUDE- ordenance de menestraudies. (ID., ib., IV,
RIE. 152, Luce.) D'un si grand appetit je pourroîs en repaistrq
Que je les mangerois défaillantleur menestre.
MENESTRANDRIER, voir MENESTRAU- Et fu amenee la roine tout au lonc de (THEOPHILE, l'Importunité, dans le Parnasse sat.,
Londres, et le roi d'Escoce en sa compa- éd. 1660.)
DIER. gnie, a grant fuisson de menestraudies, p. 313,
jusques au palais de Wesmoustier. (ID., Menestre, offa. (DUEZ, Compend.- gramm.
MENESTRAU, voir MENESTREL. ib., IV, 246, Luce, ms. Rome.) gall., p. 32, éd. 1660.)
MENESTRAUDER, menstrauder, Y. n., Et ensi fu amenes, en grant fuison de Un potage s'appeloit de- la jafle, a pre-
faire le métier de ménestrel, de conteur, menestraudies, jusques en l'ostcl de Sa- sent, c'est de la menestre, (Le Jargon,
éd. 1660.)
de joueur d'instruments, de bouffon, de voie. (ID., ib., VI, 95, Luce.)
chanteur, etc. : Wallon, mestrddéie, musique. L'ingrat époux lai fit tâter ;
D'une menestre empoisonnee. •
La nation des Grecz par très grant pru- MENESTRAUDIER, -trandier,-trandier, (ScARR., Sat. contre Baron.)
dence scet bien flater et menstrauder.
(ORËSME, Trad. des Remed. de fort. de Pe- s. m , ménestrel : De peur de s'echauder en mangeant sa
trqrque, Ars. 2671, f° 33 v°.) L'aveugle menestraudier laissant son soupe, on voit sans aucune pitié morfondre
De faire maintenir la dedicasse d'icello violon. (G. BOUCHET, Serees, 111, 236, une mis.erable menestre, dpns l'attente
d'un tardif Bénédicité. (DASSOUCI, Avant.,
donner espinette,
église et paroisse, y faire danser et menes- Roybet.) c. 3, Bibl. gaul } :
trauder, rose ou joyau. Un bouffon servoit a son maistre de
(Cout. de Lille, I, 29, Nouv. Cout. gen., II, menestrandier. (ID., ib., V, 62.) — Payer la menestre, locution prover-
894.) biale, tirée des exigences des aubergistes,
Sçachant donc ce bouffon de menes-
MENESTRAUDERIE, ahderie, menes- trandrier que son roy estoit party d'outre qui font payer chèrement aux voyageurs
- en quel pays
trandrie, s. f., l'assemblée, les concérls -mer, mais nul ne sçachantd'Angleterre, les repas qu'ils font, à peu près comme on
il estoit arrivé, il s'en va et
des ménétriers : cercha maintes contrees, pour sçavoir s'il dit payer l'écot, ou payer les pots cassés i
- Le meneslrauderie douce vie y menoit. en pourroit ouyr nouvelles. (ID., ib.,XXXIV, Lui et ses sattrapas
(H. Capel, 4943, A. P.) Rouen 1635.) Payeront la menestre.
(Ghans. sur la bat. de Marign., ap. Ler; de Lincy,
Ce roy ayant nourry un bouffon, qui MENESTRAUDISE, menestrandise, s., Rec. de ch. hist., t. II, p. 59.)
luy servoit aussi de menestrier (car ce roy l'art d'un menestrier, celui de jouer des
avoit tousjours une belle meneslrandrie), il Fabricio, en la battaille de Ravenne,
pensa que ne voyant point son seigneur, instruments, de chanter, de réciter des combattant vaillamment et enfonçant fu-
il luy en estoit pis, et aussy qu'il aymoiL contes, des fabliaux ; les airs exécutés par rieusement un gros de cavalleriefrançoise,
le roy son maistre. (G. BOUCHET, Serees, fut fort blessé et pris prisonnier, non sans
XXXIV, Rouen 1635.) le ménestrel : grand peur et belle vesarde qu'il eut que
Mmestranderie,compania de menestriles L'art de menestraudise. (ORESME, Rem. le roy de France Louis XII ne lui fist payer
de fort., Ars. 2671, f° 46 ro.) la menestre de sa révolté, comme infailli-
o sonadores. (NICOT, Thresor.) blement il eut faict sans Monsr. le due de
Ayant receu l'umble supplication du roy Ferrare, Alfonse, ce brave, vaillant' et
MENESTRAUDIE, - trandie, s. f., art du des menestriers et des autres menestriers
ménétrier, musique, chant : joueurs d'instrumens tant haulx comme bon prince, auquel ayant esté mené, et
bas, pour leur science de menestraudise l'ayant prié d'avoir pitié de luy, et qu'il ne
S'oy qu'il estoit esmeus faire et entretenir selon certaines ordon- tumbast surtout devant le roy, il en eut
De toutes les menestraudies pitié, et le fit très bien, panser, guérir et
Et de toutes les melodies nances par eulx autresfois faictes. (1407, délivrer. (BRANT., Grands Capit.estrang.,I,
Stat. pour la commun. des menestr.,
Qu'il convenoit a faire joie. Ord., IX, 198.) vu, Bibl. elz.)
(De rEmper. Constant, 554, Romania, VI, p. 168.;
Nous avons receu l'umble supplication luyIl eust l'eust retenu très bien prisonnier, et
Menestrel font menestraudie
du roy des menestriers. contenant comme folie bien faiet payer la menestre de sa.
De tabors et de vieler,
de l'an 1396, pour leur science de menes- ou sottise. (ID., Capit. fr., Lesparre.).
Et li autre de biau par er. Assurez vous qu'ilz en payarent bien la
(BRETEL,Tourn. de Chauv., 2374, Delmotte.) trandise faire et entretenir. (1467, Arch.
JJ 161, pièce 270.) menestre et penderie, car il n'y eut mai-
Li menestrel i sont qui font menestrandie. son de tous ces messieurs qui ne fust
(Dit des Mais, Jub., Nouv. Rec., 1, 192.) 1. MENESTRE, s. f., sorte de soupe : exposee au feu. (ID., Gr. Cap. fr., IV,
Or convient il que resbaudie Les Arabes vendent lalsemence de su- 322, Lalanne.)
Soit joie par menestraudie. mac par les marchez pour saulpouldrer Argot, menestre, potage.
(J. DE CONDÉ,li Dis F/evJacobins ci des fremeneurs, leurs viandes, soit riz, bouillons, brouets,
121, Scheler.) et autres telles menestres faictes a leur 2. MENESTRE, ministre, B. f., pupille :
Ceste maistresse. quand elle voit sa Li meneterex de mestiers
ministre ainsi plaindre, si luy demande menestrels sages. (Bible, Richel. 901
De treire au chars si s'esmonvoient. f° 10b.)
qu'elle a. (Lancelot du Lac, II, fo 30, éd. (J. LE MARCHANT, Mir., ms. Chartres, f° sa.)
1533.)
Et por ce fist une chapele
Tous marchans, menertelz, laboureurs
et ouvriers de bois. (1354, Ord., 1, 564.)
3. MENESTRE, meneistre, menistre, mi. Que lores Marmostier apele.
nestre, ministre, manistre, menetre, menitre, Si furent en tote seson — Poète ou
musicien qui allait de châ-
.1111.vinz moinnes tout a tere. teau en château, chantant des vers ou
s. m., homme de métier, artisan : Nuls qui eust propre ni ere,
Li manistre de le pierche des clers Nuls n'i vendoit ne achatoit, récitant des fabliaux :
d'Orchies estavlie en l'oneur Nostre Dame. Ne menesterex n'i estoit, .i. bliaut ostorin donna au menetrel.
(Juin 1305, Cart. de Flines, CCLXIX, Haut- Fors escrivain. (Les Loh., Ars. 3143, f* 9'.)
cœur.) (P. GATINEAU, Viede St Martin, p. 24, Bourassé.) Du clergié fu le conseil tiens
Lequel nous eust rapporté que lesdites Que cil de Montfort ne puent waygnier Qu'il distrent tel menesterieus
reparacions cousteroient bien trois cenz les terres Sainct Pierre se par les menestres En leur cymentiereja ne gerroit.
livres par., et que il ne povoit trover ou- dou ban non., et s'on lieve amende en la (G. DECOINCI, Mir., ms. Soiss., f4 37d.)
vriers qui pour moins le vousissent faire, terre Sainet Pierre por aucun forfait, on la Menettereus ert de grant renon.
combien que il en eust enquis et sceu di- doit leveir par les menestrelz Saint Pierre.
(ID., ib., ms. Brux., fO 169c.)
ligenment a plusieurs menestres. (1341, (1255, Acc. ent. Ferri II et te Chap. de Re-
Arch. JJ 72, fo 318 rO.) mirem., Richel. 1. 12866.) Se tieus menesterieus estoient.
Si dist aus barons que il estoit mout (Rose, ms. Corsini, CO82'.)
— Administrateur,
directeur,supérieur : bon menestereus de fere engins. (GUILL. Un cler(e) jastre, un menetrauz
Frere Jehan lo ministre des menors en DE TYR, III, 11, P. Paris.) En ma chambre est abatu.
Loherraine. (Ch. de 1230, Coll. de Lorr.,
980, Richel.)
D'un tel menesterel (un haubergier) f
(Un Chival. e sa dame, Cambr,, Corpus 50, 94a,
toit, espoir, descenduz leur lignages,es-
et
P. Meyer.)
Ausi fait li abbes son maior et ses me- encore i avoit aucun d'eus qui fesoient Tu n'es mie menesterex.
nestres franchement. (1242, Cart. S.-Vinc., haubers. (ID., V, 11.) (Des deux Borieors rHauz, Montaiglon, Fabl.,
Richel. 1. 10023, fo 37 ro.) Li valles toisserans doivent venir a leur I. 2.)
Li menitres et les freres de Saint Materin oevres au point et a l'eure que li autre Cil qui tient le mileu en choses de geu
de Paris. (1270, Arch. S 4255, pièce 69.) menestereil i vont. (EST. BOIL., Liv. des et de solaz est apelez en gresois eutrape-
Au menistre et au freres de la meison de mesl., 1" p., L, 46, Lespinasse et Bon- los, et cil qui se desmesure est jugleor et
Seint Martherin. (1273, Arch. S 4255, pièce nardot.) menestrel, et cil qui i faut est forestiers et
champestres. (BRUN. LAT., Tres., p. 273,
70.) Se li patrons se pleint que si franchiz le Chabaille.)
Des freres et du manistre de S. Matelin. tient vil, ou li fet vilenie, ou le despit, ou
(1289, Arch. S 4261, pièce 13.) sa famé, li baillis les chastiera segont la Aucuns menesterieux, jugleurs. (Chron.
querele : quar itel meneteres doivent estre de S.-Den., Richel. 2813, f° 400d.)
Freeres Renalz li menestres de la maxon puniz. (Liv. de jost. et de plet, I, 19, § 4, Héraulx, menestreelx, et tous bons compaignons.
de la Triniteit. (1312, Coll. de Lorr., 971, Rapetti.) (La Bataille de trente Englois et de trente Bretons,
n° 87, Richel.) Meneistres. (Ib., n° 91.) Se cil qui fist le testament set qu'il soit 4, Crapelet.)
— Serviteur : de tele vie, et tex menesteres, il apert que C'ert li peres des menestres.
il fist le testament qu'il pensa de tel usage
Les archevesques de Tours., leurs of. (Ib., IV, 15, SI.) ° (J. DE CONDÉ, Dit du Cte Will., 54, ms. Casanat.,
ficiers familiers et menistres. (1372, Ord., v, Scheler.)
516.) Se li sers et li notenier font domage, tôt Du buissineur, jugleur et de l'ymagier,
ne soit il serf notenier, est que l'an ait et de chacun menesterel en son artifice.
— Ménestrel : aucion contre le mestre ; et li mestres est (ORESME, Elh., Richel. 204, fo 355b.)
Liricen, harpeur ou menelre. (Gloss. de tenuz de sa cope en ceste aucion, por ce
qu'il li mist en sa nef tez menateres. (Ib., Des manestrez. (i368, Lille, ap. La Fons,
Salins.) Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
III,13, § 7.)
Eis trompettes et minestre et ayral de
mon segnyour dit de Savoye. (1418, Arch. Nous voulons et octroions que l'evesque Qui venlt avoir le non des bons et des vaillans,
Fribourg, Comptes des trésoriers, n° 31.) de Paris et ses successeurs aient a Paris Il doit aler souvent a la pluie et au champs,
.1. drapier,.i. cordoannier,.i. ferron, .1. or- Et estre en la bataille, ainsi que fist Holans,..
4. MENESTRE,menistre, s. f., officialité : fevre, .1. boucher ou parvis, .1. charpen- Les iiii. fils Aymon, Charlemaine ligrans,.
Lesquelles. trente septiers de four- tier, .1. cercelier, un boulenger, .1. closier De coi cil menestrelz font ces nobles rommans.
ment et somme de dix livres, le dit sieur .1. peletier, .1. tavernier, .1. espicier, .I. (Cuv., B. du Guescl., 10711, Charrière.)
assiet et assigne sur les rentes et reve- maçon, i. barbier, .1. selier, qui ait la Menestrel de hault instrumens. (1383,
franchise que li menestrerel des evesques
nus de la menistre. (Mém. de Commines, ont eu tresques ci. Et .I. prevost qui aura Arch. JJ 123. pièce 6.) 1
t. III, Preuves, p. 227, éd. 1648.) celle meisme franchise tant comme il sera Menestrel de trompes. (Ib.)
MENESTREEL, voir MENESTREL. prevost l'evesque. Et nous ne greverons
ycez menestrex en taille apres la mort l'e. Quinquin, menestrel de bouche, nez du
vesque pour les achoisons des devant pays d'Aiemangne. (1393, Arch. JJ 144,
MENESTREL, - terel, - tereil, -
treel,
dites serjanteries. Et li menesterel qui pièce 441.)
menaterel, menestrerel, menestrau, mener- ainsi seront pris li evesques les doit nom-
tel, menetrel, menn., man., menstrel, minis- mer a nous ou a nostre prevost ou faire Sa, menesterezl estes vous prest?
(Un Mir. de N.-D., de la fille du roy de Hongrie,
trai, ministerel, menstrey, s. m., artisan, nommer. (Cout. de Paris, Richel. 20048, Th. fr. au m. à., p. 501.)
ouvrier, serviteur : fo 38C.)
Le sallaire des manestrelx qui y juerent
Forment l'enquer[t] a toz ses menestrels. S'il avient que l'on done ces dras a un toute nuyt. (1418,deDépenses, etc., Ann. de
(Alexis, st. 65d, XIe s., Stengel.) cousturier por coudre ou por rapareiller, la Soc. de l'hist. Fr., 1864.)
E li reis Yram enveiad al rei Salomun un ou se l'on done sa tele. a un tisserant por
faire, ou aucun autre aver a aucun autre 16 menestries. (Comptes, 1433-39, Arch.
menestrel merveillus ki bien sout uvrer de menestrau, pour adouber, et le menestral m un. Autun.)
or e de argent e de de altres metals, e de s'enfuit o tout. (Ass. dejér., II, 70, Beu-
marbre, e de spuer, e seie, e d'entaille, gnot.) Impr., menestran. Mennestresy cornoient par grant melodie.
e de quanque mestiers en fud. (Rois, Et se aucuns de cels menesterels tient
(Geste des dues de Bourg., 5928, Chron. belg.)
p. 252, Ler de Lincy.) faire il ne doit pas aler au guiet tant cume Et se loga ledit conte d'Arondel et son
Et ques menestrens es tu ? dist li Sara-
sins.Jou sui mieres, fait Joseph. (S. Graal, f
faire siet. (1296, Rentes d'Orliens, 9 v°, ost sur icelle riviere si près d'icellui vil-
lage que, toute nuyt, lesdits François et
f
Vat. Chr. 1687, 70a.)
Arch. Loiret.)
Angloiz ouyoient parler l'un l'autre et les
.VIII. homes menestereaub. (Ch. du menestrez les ungz des autres. (J. CHAR-
Les menestraus l'uvrainne firent XIIIE s., Arch. MM 1092, pièce 19.)
En poi d'ure. TIER, Chron. de Charl. VII, c. 92, Bibl.
(CHARDRY, Set dormans, 766, Koch.) Fremals qui sont forgié de mains de elz.)
Trompettes, clairons, menestrelz, lutz et Si li murtriers qui tuent li genz apor- De nobles menestreurs fa l'enfant bien siervis.
psalterions y avoit assez. (ID., ib., c. 122.) tent aucune chose de ceux que il auront (Chev. au cygne, 3527, Reiff.)
tuez, et le portent chez aucunez genz, et
Les fraiz tant en habillemens, torches, li gent sachent bien que il soint teulx me- Qu'il ne te baille au jugeour
menestrez. (1539, Arch. mun. Compiègne, nesteraux, et il le receyvent, il en sunt auxi Qui te juge au ministraour
BB 19.) bien pendables comme li murtriers.(Coust. Que tu n'istroies de prison
d'Anjou et dou Maigne, Ars. 2465, XXXI.) Tant quf fait aroies raison.
- Médecin: (GEFF., .VII. Estaz du monde, Richel. 1526, f°57b.)
Cyrurgiens et autres menestrerex. (H. DE Adj., femme menestral, femme
galante: Que l'en amoneste les menestreursa fere
MONDEVILLE, Richel. 2030, fo 5b.) — loiaument leur ovres.(Digestes, ms. Montp.
de justice, officier d'église :
Dous dameiseles menestrales vindrent
devant le rei Salomun. (Rois, p. 235, Ler.
IL 47, f
21E.)
— Officier
il (le princier) ne porra destrendre ne de Lincy.)
— Conseiller, instructeur, arbitre?
force faire a maior n'a menestrel n'a altre Issi se confortent cil quant vont aus On ne poroit trover plus parfait ensigoeur,
home Saint Pol. (Mars 1220, Cathéd. de femmes menesteraus, aus veves, aus chan- Il ne ressemble mie manestreur engigneur.
Metz, Arch. Mos.) berires et aus filles aus preudommes, aus (GILLONLEMUISIT,Poés., l, 199, Kerv.)
Li slize Nostre Dame de Cambrai par le puceles et a totes celes qui volent consentir
menestrel de le glize ki de cou avoit es- a faire lor folies. (Serm., XIIIe s., ms. Poi- — Ménestrel, ménétrier :
pecial conmandement. (1235, Lett. de So- tiers 124, f° 40 rO.) Il aloit balant et dansant et harpant de-
bier, officiai de Cambrai, N.-D. de Camb., vant l'arche Nostre Seigneur aussi com se
ccxcix, Arch. Nord.) — Menestrelle, s. f., musicienne : il fust menestreurs. (Bib. hist., Maz. 532,
Tuit li maior et tuit li manestrel de cel A Gracieuse d'Espaigne, menestrelle de la fo 98b.)
bans. (Déc. 1255, Transact. ent. l'abbé de royne.xx. 1. tz. (1409, Compte de A. des Et les autres hiraus et monnestreurspaia.
S.- Vine. et le sieur d'Aspremont, S.-Vinc., Essarts,
Pièc. rel. à l'hist. de Fr., XIX, (Geste des ducs de Bourg., 8729, Chron. belg.)
189.)
Arch. Mos.)
Li prevos lais de S. Amant ki apieles A Gracieuse Alegre, menesterelledu pays
Les museurs , trompeurs , corneurs
vielleurs et tous aultres menestreurs. (Fos-
,
estoit ministeriaus ou sierjans. (Charte d'Espagne. (1409, Compt. roy., Hôtel de la SETIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, IX,
de 1284, Moreau 206, f° 148 r°, Richel.) Royne, ap. Laborde, Emaux.) v, 2.)
Item que a faire ledit essay (des poids i. MENESTRER,voir
et mesures) ly menstraulx doivent avoir
MENESTR1ER. MENESTRIE, S. f., instrument de mu-
de chascune ayme un denir. (1355, Hist. 2. MENESTRER, voir MENISTRER. sique :
de Liège, II, 422.) La jouerent et sonnerent menestries et
Nous,George,par la grace de Dieu eves- MENESTREREL,voir MENESTREL. trompettes. (OL. DE LA MARCHE, Mém., I,
que de Mets, savoir faisons a tous que 15, Michaud.)
MENESTRERIE, s. f., action de faire de
pour certaines causes avons donné et con- la musique : MENESTRIER, min., man., menesterier,
cédé, donnons et concedons par ces pré-
sentes a Dudouey, nostre bourgoy de Bac- Timpanistria, menestrerie de timbre. meneterier, - trer, s. m., artisan, qui
carat, l'office de bannal menstrey de nostre iCatholicon, Richel. 1. 17881.) exerce un métier :
dicte ville et ban de Baccarat, pour icelui
office avoir, tenir et exercer sa vie durant N'abaissezpointla poesie ala menestrerie, Et autretant les ministrers cum les bo-
tant seulement, voulant qu'il joye et use violerie et flageolerie. (CH. FONTAINE, viers. (Mai 1235, Ch. du Cte de Bar, cab.
des franchises, prouffis et libertésapparte- Quintil Hor., p. 207, Person.) du Fresne, et Coll. de Lorr., 980, no 7, Ri-
chel.)
nans aud. office de toute ancienneté. Pour-
quoy, mandons et commandons a nostre — Sorte de droit défini dans l'exemple Les fevres, mareschaus, charpentiers et
chastellain, maire, justice et communalté suivant : autres menestriers sont moult necessaires
de nostre dicte ville et ban de Baccarat, Au sieur declarant appartient le droit de au monde. (Le Liv. des Esches, ms. Char-
que led. Dudouey aient et tiennent de cy menestrerie en tout et par toute la terre et f
tres 411, 73 ro.)
en avant pour bannal menstrey de nostre seigneurie dudit Estrabonne, qui est a en-
ville et ban, et lui sueffrent et laissent tendre que tous ceux et celles que se — Syn.
de menestrel, signification con-
joir et user de droits, prouffits et libertez veuillent marier sont tenus prier et semol- servée :
qui aud. office appartiennent de toute an- dre ledit sieur ou admodiateur de ladite
cienneté. (1469, Cart. de l'év. de Metz, menestrerie au festin des nopces, et y assis- Quant aucun se marie oudit fief, il doit
Arch. Mos., G 7, fo 122 ro.) tant luy doit estre donné refection corpo- une piece de viande, deux pains et deux
Aux très magnifiques, nobles et hono- relle comme l'un des autres, ascavoir la pos de vin, et doit estre pareil a celui de
veille des nopces au soupé. ( 1584, Denom- l'espousee, et le doivent aporter oudit
rables, prudens et sages seigneurs, mi- hostel en la compaignie des manestriers
nistraux et conseillers,. cui est l'adresse brem. de J. d'Aumont, fo 5, Arch. Doubs.) faisans mestier. (1400, Denombr. de la
d'une lettre qui se termine ainsi : Le Mi- chastell. de Gisors, Arch. P 307, fo 2 ro.)
nistral du Conseil de Tisintes. (VILLEROY, MENESTREUL, - tereul, s. m., valet,
Mémoires, t. VII, p. 347, éd. 1723.) serviteur : Tant pour menesteriers et autres des-
Ne puet cuirier viez sele mise entour, penses. (Compt. de Girart Goussart, 1400-
— Vaurien, mauvais sujet : qui soit a selier ni a menestreul nus de leur
1402, Commune, XVIIIbis, Arch. mun. Or-
léans.)
Cliquet, peu prisa son castel, mestier. (EST. BOIL., Liv. des mest., ire p.,
Qui a cest corna menestrel LXXX, 3, Lespinasse et Bonnardot.) Pour la livree des meneteriers. (Compt. de
Commanda si bele ricoise. 1406-7, Arch. M.-et-L., E 30, f° 46.)
(J. BoD., li Jusde saint Nieholai, Th. fr. au m. à., Nus menestreus du mestier devant dit ne
puet ne ne doit avoir que .1. aprentis tant Pour .11. trompeurs et .I. menestrer.
p. 191.) seulement, se ce ne sont si enfant ou li en- (1411-12, Compt. de la fabrique de S.-
Je sui chi venus pour vous deus, fant de sa famé, né de loial mariage. (ID., Pierre, Arch. Aube, G 1560, fo 52 r°.)
Car je ne sai ques menestreus ib., xiv, 2.) Pour .III. menestrers. (Ib., fo 52 v.)
A cheval pria d'amer ore
Marotain. Li menestereul devant dit doivent le Baillé aux troys menestriersqui vindrent
(A. DE LA HALLE,li Gieus de Robin et de Marion, gueit et la taille et les autres redevances sonner a la procession de l'entree de ma-
p. 371, Coussemaker.) que li autre bourgois de Paris doivent au dame (l'abbesse) a Vasles, vil. s..VI. d.
roy. (ID., ib., 5.) (1469, Ste-Croix, Vasles, Arcb. Vienne.)
As leceours, as manestreus.
(MOUSK.,Chron., 22433, Reiff.) Nus valles du mestier devant dit ne puet Leurs Majestes, faisant comme les me-
ne ne doit ouvrer a Paris du mestier de- nestriers, qui ne treuvent point de pire
Petits fustes vous moult tingneux, vant dit entour autre menestereul que du maison que la leur, passèrent tout pleins
Encor estes vous menestreux. mestier desus devisé. (ID., ib., LXVI, 11.) de jours en visittes de belles maisons.
(Les Gens d'aventure, Richel. 837, f° 260a.) (P. HURAULT, Mém., an 1601, Michaud.)
Les mençonges des losengiers et des
et des
MENESTREUR , manestreur, ministraour,
wenestereus trufleeurs. (LAURENT, monnestreur, s. m., serviteur, ouvrier, ser- — Roi des menestriers, héraut d'armes :
Somme, ms. Alençon 27, f 4 vo.) ,
gent : Fut mandé le roy des menestriers qu'on
dit heraulx d'armes, qui cria lors l'esba- MENEURTÉ, s. f., minorité : Et sur meniques,je m'engaige
tement qui depuis fut nommé tournoy, Estre souzaagé et en estat de meneurté. Que vous voulez bien que je die
et cestuy la cria le tournoy. (Perceforest (8 oct. 1369, Lett. de Jeh. de Nuiz, garde
vol. I, fo 23, éd. 1528.) Cela pour une raverdie.
du sceau, S.-Martin, Arch. Nièvre.) (Farce de Jolyet, Ane. Th. fr., I, 51.)
— Menestriere, s. f., femme qui joue MENEUVREMENT, voir MANOUVREMENT.
d'un instrument de musique - : MENISON, voir MENOISON.
Tibieina. menestriere ou busineressc. MENEYSON, VOir MENOISON. MENISOUN, voir MENOISON.
(Gloss. de Salins.)
MENGABLE, voir MANGEABLE. MENISTRE, voir MENESTRE.
La demoiselle menestriere. (Perceforest,
vol. II, fo 133b, éd. 1528.) MENGAILLE, voir MANGEAILLE. MENISTREMENT,ministrement, s. m.,
Clodius qui n'avoit point encore de administration :
barbe, et par ce moyen esperoit n'estre MENGANT, voir MANGEANT.
Il eslut la lignie Levi au ministrement de
point descouvert, se desguisa de l'acous- MENGEAILLE, voir MANGEAILLE. son servise. (Trad. de Beleth, Richel. 1.
trement d'une menestriere. (AMYOT, Vies, 995, f° 12 v°.)
J. Cæsar, éd. 1565.) MENGEALLE, voir MANGEAILLE.
Il trouva moyen d'entrer secreitement
MENGEMENT, voir MANGEMENT.
—Aide, secours :
dedans la maison en habit et avec l'equi- Les disciples proposèrent. d'envoyer
page d'une jeune garse menestriere. (ID., MENGENSON, voir MANGEOISON. [au] ministremmt des freres qui habitoient
ib., Cicero.) en Judee. (Bible, Act. desApostres, ch. XI,
Les menestrieres et musicienes com- MENGEOUERE, voir au Sup-
MANGEOIRE v. 29, éd. 1543.) Lat., Proposuerunt sin-
mencerent a sonner l'aubade. (ID., Diod., plément. guli in ministerium mittere habitantibus
XVII, 15, éd. 1554.) in Judaea fratribus.
MENGERIE, voir MANGERIE.
— Adj., de ménétrier: MENISTRER,menestrer, ministrer, verbe.
Et autres telles chansons plus menes- MENGEUR, voir MANGEUR. — Act., administrer, prendre soin de,
trieres que musiciennes. (Du FAIL, Prop. servir, distribuer, donner:
rust., p. 35, Bibl. elz.) MEXGEURE, voir MANGEURE.
Il refusoit encor les necessaires choses a
MENETEREL, voir MENESTREL. MENGIER, voir MANGIER. soi estre ministreies parlei. (Dial. St Greg.,
p. 207, Foerster.)
MENETERIER, voir MENESTRIER. MENGNAGE, voir MESNAGE. Servent et menistrent de bon coraige les
MENGNEN, voir MAIGNAN. choses qui seront mestier as malades. (Stat.
MENETRE, voir MENESTRE. de S. J. de Jer., roui., Arch. B.-du-Rh.)
MENGNIEN, voir MAIGNAN. Mu por mu de bon forment soit pris au
MENETREL, Voir MENESTREL. grenier del hospital et soit menistré sofi-
MENETTE, voir MANETE. MENGNIER,Voir MESHAIGNIER. saument a nos seignor malades. (Ib.)
MENGOIRE, voir MANGEOIREau Supplé- Que les offices d'Escocë soient ministrez
1. MENEUR, s. m., tuteur ; ment. par gentz de mesme la nacion. (1335, Conc.
Jehanne, dame du Bois Arnaut, et Ro- int. reg. Angl. et Scot., Avesbury, 26.)
gier du Bois Arnaut, tuteurs, curateurs, we- MENGOISON, voir MANGEOISON. Donner et minislrer viande a l'homme.
neurs. (Ch. de 1308, Liv. Rouge de la Ch. (ORESME, Polit., ms. Avranches, f° 23c.)
des comptes, f° 34 rO, ap. Duc., Menare.) MENGON, voir MANGON.
La .VIIe. partie est celle qui ministre les
Icellui suppliant ou ses amis pour lui MENGOUERE, voir MANGEOIRE au Sup- substance et richesses, lesquelz nous appe-
ont fait paix et satisfaction au filz dudit plément. lons riches. (ID., Politiq., fo 130a, éd. 1489.)
Turont, qui est soubzagié, ou a ses me-
neurs ou tuteurs pour lui. (1410, Arch. JJ 0 justiciers, qui ministrei justice.
164, pièce 329.) MENGUE, voir MANGEUE. les folles Entreprises, p. 50, Bibl. elz.)
(GRINGORE,
MENGUE PAIN, voir MANGUEPAIN.
Les laboureurs nous nourrissent, les
— Procureur : marchans nous minislrent les autres choses
Les recepvrontpar leurs procureurs, ou MENHAIGNIER,voir MESHAIGNIER. nécessaires. (JEH. LE BLOND, Inst. de la
chose publique, fo 9 vo, éd. 1549.)
par leurs meneurs qu'ils esliront a procu-
rer leurs besongnes. (Anc. Cout. de Nor- MENHAIN, voir MESHAIN. Tu m'as tous mes affaires ministrez.
mandie, fo 54, ap. Ste-Pal.) (Violier des hist. rom., c. n, Bibl. elz.)
MENIAL, voir MESNIAL.
La crainte ministrant des aisles aux vieillars
2. MENEUR,voir MENOR. MENICLE, voir MANICLE. Sur les monts plus aigus les fait monter gaillars.
(Du BARTAS, Judit, I, éd. 1580.)
MENEURE, S. f., action de guider, de MENIEE, voir MESNIEE.
Conduire : — Neutr., faire son service, servir :
MENIELLE, voir MANIELLE. Alanz en veie simplement,cist menistrout
Bien vos mande Renaus qui auques s'aseure,
la Mangis ne rendra par hesune aventure; MENIER, voir MANIER. a mei. (Liv. des Ps., Cambridge, c, 6, Mi-
chel.)
Dit par vos l'a perdu et par vo meneure. MENIGAUT, voir MENEGAUL.
(Ren. de Monlaub., p. 385, Michelant.) Ainz fu de gris abit veslue
MENIMES, sorte de juron de femme : Que la dame se fust rendue,
— Conduite : Aymer, par menimes, nenny. Et bien dist qu'ele acoustuma
Chascune des deus dames ert bele creatnre : (Farce de Jolyet, Ane. Th. fr., l, 52.) La dame qui tel couslume a
A menistrer aus povres seule.
D'un estre et d'un samblant les avoit fet nature, Cf. MANENDA. (RUTEB.,la Vie sainte Elysabel, II, 206, Jub.)
Neporquant ne sont pas d'un pris lor vesteure,
N'eles ne sont d'un sens ne d'nne meneure.' MENIQUES (sur), sorte d'affirmation,de Entrues ke li diakenes menistre il doit
(De la Foie et de la Sage, Richel. 837, fO 338'.) juron : tot lai scier et venir derier le priestre.
(Règle de Citeaux, ms. Dijon, f° 55 v°.)
— Traits, ce quisert à atteler : Mais quant je pente a part moy. Apres furent Abiud et Eleazar et Ytha-
Deux carrues. prestes de labourer avec
Hé, qui suis je encore, je ne sçay. mar, si furent tout enoint et leur mains
M'a l'on point escript aux croniques?
la huche d'un benel et les meneures. Je gaige que, sus meniques, sacrees pour ministrer de prestrage. (Bib.
(Pièce de 1447, ap. Beaurepaire, Etat des Que je y suis avecq Bouderel
hist., Maz. 532, f° 52b.)
campagnes de la Haute-Normandie, p. 10.) Ou avecq Jaquet Hurel, Nostre Sires parla a Moysen, et dist :
Cf. MENEOIRE. Car je suis homme de renom. Apiele le lignie Levi, si le fai estre par de-
(Far ce d'un qui se fait examiner pour estre prebstre, vant Aaron pour ministrer a lui. (lb.,
fo 52b.)
MENEUR ESSE, voir MENOR. Ane. Th. fr., II, 374.)
cornent et en MENNAIE, voir MANAIE. Pertris grise se ele est vielle, si engenre
Pour ordener les semaines,
ministerroit plus sanc melancolieus ; et s'il est maries,
queil semaine cascuns a sen
MENNANT, voir MANANT.
si engenre plus malvais sunc et restraint
tour. (Ib., f° 107a.) le ventrel qui a menison- (Le liv. de Phys.
Li chapelains soit tenuz. ycelle epistre MENNEGLIER, voir MARREGLIER. ou de Mcdecine pratique, part. III, ch. 3,
de saint
et euvangile pronuncier et ministrer au
Arch. ap. Capperonnier, Gloss. de l'Hist.
prestre qui celebrera la messe. (1325, MENNENDA, voir MANENDA. Louis.)
JJ 64, f° 77 ro.)
MENNENTIE, voir MANANTIE. — Perte
de sang, en parlant d'une
Que tu prcngnes les vestemens de net-
teté et innocence quant tu t'approches de MENNEUR, voir MOIENEOR.
femme :
l'autel pour ministrer. (J. GOULAIN, Ra- qni menoison
Une famé
Avoit de sanc.
tion., Richel. 437, f° 14a.) MENNICLE, voir MANICLE.
Mais les membres dedens qui sont prin- (PEANGATINEAU,Vie de S. Martin, p. 72, Rou-
cipaulx et qui ministrent de plus près a MENNIERE, voir MANIERE. rassé.)
l'intellective ilz les ont bien disposez. MENNOIR, voir MANOIR.
(ORESME, Polit., f° 9b, éd. 1489.) MENOX, s. m., terme de caresse, en par-
Auxquelles nopces Philippot et Jean le MENODOUR, S. m. ? lant à une femme :
Feellier devoient menestrer, comme ilz On dit qu'il frequentoit la cour du roy Mon menon, je ne vous verray de dix
firent. (1469, Arch. JJ 195, pièce 338.) et avoit demeuré a Rome an service du jours, c'est pour mourir. (8 mai 15",
Lettres missives de Henri IV, t. IV, p. 983,
La bonne Marthe. luy fist une cene ou pape Clement, et qu'il estoit menodour. à Gabrielle d'Estrees, Berger de Xivrey.)
elle servoit et minislroit a table. (Le pre- (Journ. d'un bourg. de Par. s. le règne de
mier volume des exposicions des Epistres et Fr. 1, p. 317, Soc. de l'H. de Fr.) Aimes moi, mon menon, car je te jure
f
Evangilles de karesme, 71 ro, éd. 1519.) que tout le reste du à monde ne m'est rien
marquise de Ver-
MENOIE, voir MANAIE. auprès de toy. (Ib., la
Depuis le temps qu'icy je ministre a son neuil, vers la fin de l'année 1604, t. I\,
très sacré oracle. (RAB., 1. V, c. 44, éd. 1. MENOIER, s. m., manœuvre : p. 340.)
1564.) Lequeilz Jehan Colin dessus nomeis, son
En ce temps le seigneur separa la lignee ayant cause, cez maigneez, ouvrier et me- MENOPOLLE, voir MONOPOLE.
de Levy. pour luy ministrer et benir en noiers, et tous lour biens, nous esseurons
son nom. (Bible, Deuteronome, X, éd. 1563.) et affranchissons de toutes tailles. (1415, MENOR, - eur, - our, - ur, - eor, - oir,
Hist. de Metz, IV, 716.) suj. menres, manre, mainres, meinrre,
— Act., servir la messe à : mendre,mendres, mandre,meindre,meyndre,
Le jour de S. Pierre et S. Paul
ministré
le car. 2. MENOIER, voir MANIER 1.
maindre, miandre, adj. comp., moindre,
dinal de St Severin a le pape ou
dit office. (Letl. de Louis XII, t. IV, p. 172, MENOIR, voir MANOIR. plus petit, mineur, inférieur,d'unmoindre
Bruxelles 1712.)
MENOIRE, fém., voir MENOR.
prix, d'une moindre valeur, d'un moindre
Menistrant, part. prés., qui sert, en rang :
— i. MENOIS, s. m., manoir, habitation : Nule chose greindre u meindre. (Symbole
charge : Tôt ce a fait Dan Sinagos li rois, deS. Athan., 25, Liv. des Ps., Cambridge,
C'est li declarations des lois en le court Oui nos esxille et chatials et menois. p. 290, Michel.)
et contet de Haynaut par le kemun consen- (BERTRAND, Girard de Viane, p. 5, l'arbé.)
Le greignor ne le mandre.
tement, conseil et délibération et saine re-
cordance des bornes nobles et ministrans, 2. MENOIS, voir MANOIS. (Les Loh., Richel. 1622, f
271 vO.)

a la contet de Haynaut appartenaus. (1200, Fouchiers li mainres et li preus Jocelins.


Lois de la cour de Haynaut, Tailliar, p. 10.) MENOISON, - un, menuison, meneison, (Car. le Loh., 2e chans., XXX,p. 77, P. Paris.)
Del eage des ministrans el tabernacle. meneyson, menison, menisoun, maneson, Tex trente cops i poissiez veir,
(Bib. hist., Maz. S32,f 52d.) s. f., diarrhée, dyssenterie: Par le menor volast une pertris.
De jalnice e de meneisun (Ib., XXXV,p. 170.)
— Adj., qui sert au travail : Redune ele garisun.
Premierementl'on doubteroit des serfz : Puis fu mandez li menres Loeys ;
(MARB.,Lapid., Richel. 1. 14470, f° 20 v°.) Var. Ce fu li mendres des .IIII. Herbert fix.
scavoir s'il y ar quelque autre vertu en du ms. Richel. 25247 : menisoun. (R. de Cambrai, 2076, A. T.)
eulx plus honorable, oultre les instrumen-
taires et ministrantes. (LOYS LE ROY, Polit. Certes, j'en mengai l'autre fois Passons l'aigue dou Rune la ou ele est la mendie.
d'Arist., p. 112, éd. 1568.) Tant que j'en euch le menison. (J. BOD., Sa.r., LXIV,Michel.)
(A. DELA HALLE,H rietis de Robin et de Marion,
MENITRE, voir MENESTRE. Th. fr. au m. â., p. 123.) Pour le manre princier.
(Chev. au cygne, 3096, Reiff.)
Hom chai mal ait et menison.
MENJABLE, voir MANGEABLE. (ROB. DE BLOIS, Poés., Richel. 21301, p. 514h.) Chevaliers et abbez, roys, princes et conteor,
Si li prist une maladie. et une maneson Evesques et bourgois et celle gent menour.
MENJALLE, voir MANGEAILLE. (Le Lieuvre du roy Charlemaine, ap. Michel, Char-
trop fort dont il estoit costumiers. (Chron. lemagne, préf., p. cv.)
MENJELLE, voir MANGEAILLE. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 263c.) P. Paris :
menoison. Rollans est i. peu menres de li en son estant.
MENJOERE, voir MANGEOIRE au Supplé- (Fierabras, 545, A. P.)
Diridia,menoison. (Pet. Vocab. lat.-franç.
ment. du XIIIe s., Chassant.) Qui li semble que il
soit mandre
De vils beste au regart de lui.
MEXJOIERE, voir MANGEOIRE au Sup- Par la menoison qu'il avoit. (JOINV., (Ysopet l, fab. XI, Robert.)
plément. S. Louis, I, Wailly, éd. 1867.)
.1. petiz hom.i. grant engendre.
Le roy avoit la maladie de l'ost et me- Et uns bien granz sovent miandre.
MENJOISON, voir MANGEOISON. noison moult fort. (ID , ib., LXI.) (Im. du monde, ms. Tours, fO26 r".)
MENJOUERE, voir MANGEOIRE. Fort menuison. (ID., ib.) Exception de menor prez. (Fév. 1242,
Le quaresme honit l'an, Arcb. M.-et-L., Fontev., La Roch., fen. 3,
MENJUE, voir MANGEUE. Et li vendredis la semaine, sac 13.)
MENKAUDEE, voir MENCHAUDEE. Et les lentes le chief, Le neis c'om dist barge et l'autre me-
Et la menoison les braies. noire c'om dist pontons. (Trad. du XIIIe s.
MEXKAUT, voir MENCHAUT. (Le Concile d'Apostoile, ap. Capperonnier, Glcss. d'une charte de 1250, Cart. du Val St Lam-
de l'Hisl. de saint Louis.) bert, Richel. 1. 10176, f° 26b.) Lat., mi-
MENLABLE, voir MESLABLE. Vaspasiens estoit malades de menoison. nons.
(Chron. de Fr., ms. Berne 590, f° 38d.) A plus grande et a menoire summe.
MENLEE, voir MESLEE.
Aveyt la meneyson si fort. (Chron. (Trad. du XIIIe s. d'une charte de 1261, ib.,
MENNAGE, voir MESNAGE. d'Angl., ms. Barberini, fo 21 r°.) f45')
Les menurs pecchez. (MAURICE, Serm., Qui sont enffants moindres d'ans. (Tra- MENRE, cas suj., voir MENOR.
ms. Oxf., Douce 270, fo 19 v°.) his. de Fr., p. 61, Chron. belg.)
Sains Jakes H mendres. (ID., ib., 20e dim. Enfans de nostre dit frere, adonc mendres MENREDAILLE,voir MERDAILLE.
Pent., Richel. 13314.) d'ans. (MONSTRELET,Chron., I,116. Soc. de
l'H. de Fr.) MENRES, Cas suj., voir MENOR.
Moult le laisse en meneur anui
Qu'ele au venir ne le trova. S'en sa largesse il vealt sa main estendre MENS, voir MOINS.
(PHIL. DE REMI,Jehan et Blonde, 1398, A. T.) Aymé sera tant du grant que du mendre.
(CL. MAR.,Templede Cup., Aiirr°, éd. goth.) MENSALE, S. f., t. de chiromancie,ligne
Pour peur de vous esbahis qui traverse le milieu de la main, depuis
Egtoit vostre fille el vos genres Les exemples montrent que même très
Qui ne sont mie ore des menres. l'index jusqu'au petit doigt :
(In., ib., 5780.) anciennement les formes du cas sujet ont Quand la mensale coupe le tubercle de
servi pour le régime. l'enseigneur, c'est signe de cruauté.(MONT.,
Mes talons est menres asses Ess., 1. II, cb. xii, fo 234 v°, éd. 1588.)
Del vostre, et mains me grevera.
(MOUSK.,Chron., 20208, Reiff.) — Le mendre, neutr., comme le moins : Mensale : f. The table line in the hand
Je ne parle de symonie, (a tearme of Palmistry.) (COTGR., éd. 1611.);
Ce voloient grant et menor. Car c'est le mendre qu'on y face.
(REN. DEBEAUJEU, li Biaus Desconneus, 2032, Hip. (LEFRANC,Champ. des Dam., f° 303, ap. Langlet
pean.) MENSAOUR, voir MENSOR.
du Fresnoy, Edition de CI. Marot.)
Et sacies k'il n'ert gaires mains MENSEONGE, voir MENÇONGE.
Menre ke messire Gaavains. — Fém., mendresse, meneuresse:
(Cher. as deus esp., 5821, Foerster.) Toute antre grandeur est mendresse MENSEUR, voir MENSOR.
De deus maus le meyndre. Vers la sienne.
(Proverbes de Fraunce, Ler. de Lincy, Prov.) (JEH. DE MEUNG, Très., 916, Méon.) voir MANSION.
MENSION,
Lors a pris le meneur, sel commenebe a porter — A
désigné des religieuses appelées
voir MANSIONIER.
Tout belement le pas contreval vers la mer.
(Doon de Maience, 321, A. P.)
autrement mineures : MENSIONNIER,
Le couvent des sereurs meneuresses de MENSOIE, s. f., voiture pleine, charre-
La vile ont pris par forclie nostre gent par vîgour, l'eplise de Saint Jehan. (1340, Arch. JJ 72,
Si l'ont Renier donnee an petit le menour. fo 110 v°.) tée :
(Gaufrey, 4697, A. P.)
Lequel Berlye disoit que icellui Four-
Et grant et maien et menur. -
— Autre forme
féminine, meneure, qui nier avoit pris plus d'un sien bois qu'il ne
(Est. de la g. s., Val. Chr. 1659, f° 8d.) désigne ici une étoffe de qualité infé- devoit prendre. Lequel Fournier dist.
Les meneors pechiez. (Vita Pair., ms. rieure : qu'il en avoit encores a prendre deux ou
Chartres 371, fo 117 vo.) trois mensoies. (1413, Arch. JJ 167, pièce
Que nuls. ne pourra ne ne devra ou- 217.)
Meneur aage. (Ch. de 1308, Arcb. Loiret, vrer ou dit mestier, de quele euvre que
Ste-Croix, Mardié.) ce soit, de soye canete, se ce n'est en MENSOIGNABLE, voir MENÇONGEABLE.
De menre aage. (1309, Arch. JJ 41, meneure. (E. BOIL., Liv. des mest., 1e p.,
fe 106 v°.) XL, 4, Lespinasse et Bonnardot.) MENSOIGNEUS, voir MENÇONGEUS.
Une partie de la meneur Avse. (Conq. Quelques-unes de ces formes se sont MENSOIS, voir MAKSOIS.
faite par God. de Buill., ms. Turin K, IV, conservées dans les parlers populaires.
5, fO 207.) Poitou, Vienne, arr. de Civray, Deux- MENSONGABLE, voir MENÇONGEABLE.
Car les moipns plus frequaument Sèvres,mande, mendre. Lorraine, Fillières, MENSONGE, voir MENÇONGE.
Vipnnent que les grans on meneurs. manre, mauvais, méchant. Troyes, menre,
(J. LÉ FEVRE,la Vieille, 1. I, v. 1160, Cocheris.) moindre, amaigri. Wall., moinr, mal por- MENSONGEABLE, voir MENÇONGEABLE.
Quant son frere le mendre fn mort. (De tant, débile, maigre, faible, absolument MENSONGEABLEMENT, voir MENÇON-
l'ystoire Assenelh, Nouv. fr. du xive s.,
p. 7.) et relativement, p. e. : c'bièse la ni s'fait GEABLEMENT.
Breteygne la meinrre. (Chron. d'Angl., nin, èle est moinre; c'vin la est pur
moinr ki lèz aut'z ; Jean est l'pus moinr MENSONGEEMENT, voir MENÇONGEE-
ms. Barberini, fo 27 r°.) MENT.
,
Qui est faite aux petits gentilz hommes dèz deûz. Moinr pouiage, poil follet.
et aux petites pentils femmes et autres (Grandgagnage.) Suisse romande, moindre, MENSONGER, voir MENÇONGIER.
Materez. telles courtoisies viennent de indisposé, malade.
VOir
franc et de doulx cuer. (Liv. du Cheval. de MENSONGEREMENT, MENÇONGIERE-
La Tour, c. 10, Bibl. elz.) 1. MENOUR, s. m., syn. de menestrier: MENT.
Un pot d'arpent doré, toutplain, mendre Que les menours donc et les menestriers
des II. dessus escrips. (1360, Invent. du MENSONGERIE, voir MENÇONGERIE.
me venant querre (ainsi parle le Poictevin)
duc d'Anjou, n° 579, Laborde.) et que les joueurs de veze venant souffler MENSONGEUR, voir MENÇONGEOR.
Che seroit an prejudice et dommaipe de icy. (GUILL. BOUCHET, Serees, I.I, fo 162 rO,
yceus menre d'ans. (Flines, Arcb. Nord,
éd. 1608.) MENSONGEUX,voir MENÇONGEUS. ;.;
Cod. A, fo 251 r°.) Tellement que ceste mariee ne voulut
d'adjourner le moindre d'ans jamais bouger de la ou elle estoit, que les MENSONGNIER, voir MENÇONGIER.
Il convient
proprement, et aussi ses tuteurséd. et cura- menours ne l'allassent prendre, et que les s. m., mesu-
teurs. (BOUT., Somme rur., f° 5c, 1537.) pibolux et vezeurs n'eussent soufflé la. MENSOR, - aour, - eur,
(ID., ib.) reur, fourrier :
De l'arpent de une siene fille menre Mensaour sont cil qu'as aberges
d'ans. (1415-1416, Receptes de Boulogne-sur- 2. MENOUR, voir MENOR. Mesurent les Ions et les lerges
Mer, p. 143, Ed. Dupont.) A la ligne la on lour tantes
MENOUREMENT, s. m., détail :
On compaigne bien mendre dame. Li chevalier par grant entantes
(Un Mir. de N.-D., du roy Thierry, Th. fr. au Lucas qui plus expressement Doivent fichier.
m. a., p. 552.) Deelaire le menouremenl (J. DE PRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604,
Ne te repute pas en rien avoir proffité De sa mort, de sa passion. f° 18b.)
moindre et le plus (MACÉDELACHARITÉ, Bible, Richel. 401, f° 182b.)
se tu ne te reputes leaultres. (Intern. Con- Les menseurs sont les fonriers qui me-
imparfait de tous les MENOUVRER, voir M.\NOUVRER. surent les lieux et places de l'ost. (Flave
sol., I, 2, Bibi. elz.) Vegece, II, 7.)
Auquel il bailla l'administracion de ses MENOVRER, voir MANOUVRER. Ceulx qui donnent les logis es citez et
freres et suer maindres d'ans. (P. COUSINOT, villes s'appellent menseurs. (Ib.)
Geste de nobl. Fr., c. 100, Vallet.) MENQUAUT, voir MBNCHAUT.
MENSOT, mansot, s. m., sorte de véhi- — Souillé par les menstrues : par pensee, en celle salle de Pilate, apres le
cule : Drapeau polu et menstrueux. (J. Bou- doulx et innocent Jhesu. (Crainte amour.
Jehan Henry, royer, pour avoiradoubé CHET, Triumphes de la noble Dame, f°139 r°,
et beatit., ms. Ars., f° 33 v°.)
A
et chaussé tout a neuf le mansot de la ville éd. 1536.) Prier Dieu de cuer et mentallement.
pour charroyer les solives .xxv. sols tourn. (Ib., f° 42 r°.)
et a Jehan Pierre pour avoir mené ledit MENSUNGE, voir MENÇONGE.
mansot par eaue de lad. ville de Nevers
MENSURABLE, adj., qu'on peut mesu-
MENTANZE, S. f., commémoration :
jusques a la Mote Ferrechat, .VII. sols .vi. C'est li barons saint Jaqes de qi façon la
deniers tourn. (1497, Compt. de Nevers, CC rer : men.
[tanze.
77, f° 14 ro, Arch. mun. Nevers.) Mensurable, measurable. (COTGR., éd. (Entr. en Esp., f° 1 r°, Gautier.)
A Anthoine de Maigny, hostelier de Lote- 1611.)
nay, pour estre venu en la ville de Nevers MENTASTRE, voir MENTHASTRE.
querir ung pot de gresse pour engresser le MENSURALISTE, s. m., celui qui com-
mensot de la ville et les roes de la char- MENTAVEIR, voir MENTEVOIR.
posait en déchant ou écrivait sur le dé-
reste sus laquelle on les charroyet, .11. sols chant : MENTAVER, voir MENTEVOIR.
tourn. (Ib., fo 14 vo.)
Pierre Picard, musicien mensuraliste du 1. MENTE, S. f., mensonge :
MENS0UNIABLE, Voir MENÇONGEABLE. XIIe siècle. (COUSSEM., Harm. au m.-âge,
p. 143.) Madame Jetiaune de Bourgoingne
MENSSOGNIER, voir MENÇONGIER. Ou n'a ne mente ne vergoingue.
MENSURATION,S.f., action de mesurer: (Ysop. Aviunn., Epit., p. a22, Robert.)
MENSTRE,S. f., écoulementdes femmes, Quand vous prendrez la haulteur du so- Mente se retrouve jusqu'au milieu du
menstrues : leil en nonàntedegrez, c'est assavoir quand
Mai de quoy est il conceus. le mediclinum ou mensuration du monde xvn" s. dans des jeux de mots formes avec
Ou ventre nourris et pus? marquera sur l'astrolabe nonante degrez mente éveillant l'idée de mensonge, même
C'est d'orribleté amere, justement. (NICOLAS DE NICOLAI, l'Art de pour ceux qui ne connaissaient pas le
De sang qui est corrompus, naviguer, p. 108, éd. 1579.) vieux mot, et menthe, plante :
Menstre est appellé et fin Commissaires deputez au renouvelle-
Qui cesse lors a la mere. Les choulx et poreaulx auront vente,
ment des recognoissances pourront pour Car ilz sont bons quant ilz sont cuytz,
(E. DESCHAMPS, Poéi., Richel. 840, f° 84e.) la vérification de la juste contenance du
fief aux despens et frais du seigneur faire Mais sur toutes herbes la mente
MENSTREL, voir MENESTREL. procéder a la mensuration d'iceluy. (Coust. Aura le bruyt par le pays.
(Vers 1525, Pronosticat.
d'Aouste, p. 244, éd. 1588.) nouv., Poés. fr. des XVe
MENSTREUSE, adj. f., qui a ses mens- et XVIeS., XII, 164.)
trues : MENT, s. m., mensonge : Il y a de la mente en son jardin. Il est
Si la femme menstreuse regarde le miroir, Uns mtnestrez avant sali menteur. Allusion a mentir. (ANT. OUDIN,
elle l'infecte. (G. DE TOURNUS, Pouv. de Que vers le conte s'aati Curiosités françoises, éd. 1640.)
l'art, éd. 1557.) Que çou ert mens, ançois aura Bourg., Yonne, mente ; Fr.-Comté, Sauget,
Gilles de Chin.
MENSTREY, voir MENESTRE (Gill. de Chin, 4480, Reiff.)
menta, petit mensonge.
MENSTRU, manstru, adj., qui provient 2. MENTE, s. t., intelligence :
des menstrues :
MENTABLE, menth., - avle, adj., men- La mente, c'est l'entendement. (G. Bou-
teur, en parlant de personne : CHET, Serees, I, 6, Roybet.)
Très maleureux orgueilleux, povres corps, Baudoins vos promist, se la guerre ert fenie,
Qui es conceus en paour de luxure,
Nourris dedens quel qu'il soit du dehors,
Il ne seroit mentables par tote Lombardie.
(J. BOD., Sax., ccn, Michel.)
MENTEM,mentes,adv., en grand nombre :
De sang manstru, très horrible pasture, Par la cité s'adobent mentem communemant.
Chiens en muerent, terre en pert sa verdure. Se on li demande s'il a convenence (Ftoovant, 530, A. P.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Kichel. 840, f° 59 rO.) faite devant celi par eschevinage et il n'en Et François i ferirent mentes communemant.
die vérité, ke bien sacent que celui que
on trouveroit a mentavle. il kieroit en (Ib., 2127.)
MENSTRUER, v. n., avoir ses mens- forfait de .L.lb. (Pièce de 1259, ap. Tailliar,
trues : MENTENAI, nom de lieu imaginaire,
p. 234.) Impr., amenlaule. employé dans la loc. savoir la voie a Men-
Ou temps de menstruer. (Jard. de santé, Affin que je ne soye tenu menthable.
I, 226, impr. la Minerve.) tenai, au sens de mentir :
(Trahis. de France, p. 109, Chron. belg.)
Encore voist il a Wailli,
MENSTRUEUS, - eux, adj. ; au féminin, — En parlant de chose, mensonger, Sel il le voie a Mentenai.
menstrueuse, qui a ses menstrues, ses menteur : (LAUR. WAGON,le Moulin vent, 34, Scheler,
a
rrouv. belg., nouv. sér., p. 163.)
règles : Par le cuer est la bouche mentable
Femme menstrueuse corrumpt ung mi- Quant il ne veut ce que la bouche a dit. MENTENART, adj., menteur, traître :
1495.)
,
DE GORD Prattig., I
rouer.(B. 14, éd. , (E. DESCHAMPS,
Poés., Richel. 840, f° 250b.) Adont sunt sus courus li valhans mentenars.
En toutes paroles et signes et démons- (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, H, 4134, Chron.
Et tout ainsi immondes et crasseuses trances mentables. (Legende doree. Maz. belg.)
1333, fo 111b.)
Comme le drap des femmes menstrueuses. Ne serat ja troveit par Huenx ne mentenart.
(CL. MAR., Serm. dIt bon Past., p. 529, éd.
1596.) MENTAGE, -aige, s. m., menterie : (ID., ib., 4998.)
En fuyes est torneis li prinche mentenart.
Tu les espardras au loing,commel'ordure Or oies com par grant mentaige
Cil font els pour vilains tenir. (ID., ib., 8969.)
de la femme menstrueuse. (Bible, Isaie, ch. (Du vil. n'en gouste, Richel. 12471, f° 13 v°.)
30, éd. 1556.) MENTEREAU, s. m., dim. de menteur,
Pline raconte que le fruiet chet des MENTAL, adj., menteur : trompeur :
arbres sur lesquels monte la femme mens- Rois, tes estaus et te corone Mentereau : m. A fabler, fibber, pretty
trueuse. (JOUB., Err. pop., 2e p., ch. 13, Mout eslroitement te sermone lier. (COTGR., éd. 1611.)
éd. 1558.) Ke tu ne soies pas mentaus. Mentereau, m. Mentiroso. (C. OUDIN
(RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, XXXIII,1,
— Qui règle les menstrues : Van Hamel.)
1660.)
La lune menstrueuse MENTERESSE, - ii'esse, niant., adj. et
MENTALEMENT, allement, adv., d'une
Mere des jours et des moys radieuse.
(GUILL.MICHEL,1er liv. des Georgiques, f 38 rO, manière mentale : s. f., menteuse, trompeuse :
éd. 1540.) Et menteresse et decevans.
Tu entreras menlallement, c'est a dire (Amaldas et Yduine, Richel. 375, f 327d.)
Et l'orde vieille manleresse Cf. MENTOIVRE. 2. MENTION, voir MANSION.
Soustiennentcontre verite.
(EUST. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 520e.) MENTHABLE,voir
RENTABLE. MENTIONNAIRE, S. m., répertoire où
Pais n'en suy metiresse. l'on trouve les matériaux nécessaires à un

Gloss. philol.)
Qùi est le preudhomme greffyer. qui
,
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 1870, Scheler,

de ce que oncques ne fut en effet, par sa


fiction menteresse voudra former legende
MENTHASTRE, - laslre, mentrastre,
menst., s. m., menthe sauvage :
De rose et de menlastre font tout joncier l'ostel.
(Aiol, 7085, A. T.)
Moult fa bien pourpenduela grant sale paree
auteur pour composer :
Les mentionaires ou catalogue des au-
tbeurs grecs, latins, françois ou autres sem-
blables qui ont escrit ou fait mention des
Manceaux. (LA CROIX DU MAINE, Biblioth.
creable ? (G, CHASTELL., Chron., IV, 95, De jons et de menlastre, de rose enluminee. françoise, p. 525, éd. 1584.)
Kerv.) (Renaut de Montauban, Richel. 24387, f° 13 r°.) Catalogues des autheurs qui ont fuit
Vieille manleresse puante. Mais d'orties et d'ortietes mention de chacune matiere, lesquelz j'ay
(Le Débat de la Nourrisse et de la Chambèriere, Ja moult plus que de mentrastre. nommez Mentionnaires. (ID., ib., p. 539.)
Ane. Th. fr., II, 421.) (G. DBCOINCI, Mir., ms. Soiss., f° 205e.) Mentionnaire qui est comme un livre de
S'elle est dissolute, L'erbe i est belle et fresche de jons [et] de men- lieux communs ou amas d'autheurs qui
Elle est parjure et menteresse. [tastre. ont fait mention de choses particulières.
(J. D'IVRY,Secr. et loix de mar., Poés. fr. des (Aye d'Avign., 3100, A. P.) (ID., ib., p. 540.)
XVe et XVIe s., III, 194.) La rose et li mentastres, li vers glais et li gons. MENTIR, mantir, verbe.
Onques, respond Pluton, d'aucun dieu la pro- (Enf. God., Richel. 12558, fO 28a.)
[messe Neutr., faillir, manquer:
Cil dient qui i ont esté —
Ne se pourra trouver vaine ni menteresse. Que la meson est en esté Ses plaies prennent a sainnier,
(L'Enfer. de la mère Cardine, Poés. fr. des xv' et Tel que de glay glagle a point, Li cor li ment et Huechiet.
XVIes., III, 309.)
Jons ne mentastre n'i a point, (La Mort du roi Gormond, 318, ap. Reiff., Chron.
Voiey venir Alyson promptenient, Ainz est la glageure estrange. de Mousk.,II, p. XXI.)
Ceste affectee menteresse; (ROTEB.,la Voiede Paradis, II, 41, Jub.) Nusne poeit pres d'ele estre,
C'est une faulce larronnesse, Jjns ne menstrastre n'i point. Car l'esgarder et le sentir
Il nous la convient arrester. (ID., ib.,aRichel. 837, f° 311d.)
d.) Fesoit a tous les caers mentir.
(Opusc. tabariq., les Ruses descouv. sur les (J. LE MARCH., Mir., ms. Chartres, f° 1d.)
Chambrieres de ce temps, Bibl. gaul.) Mentastrum, mentastre. (Gloss. lat.-fr.,
Brit. Mus. Harl. 978, f° 26".) Si est tant dolente q'aFflbourg,f
oi que li cuers
MENTES, voir MENTEM. Hec mentaster, mentastre. (Gloss. de ne 11 ment. (Lancelot,ms. 108d.)

MENTEUX, adj., menteur : Glasgow, P. Meyer.) Li cuers me faut, li cuers me ment.


On prend plustost un menteux
Mirre, fuil de rue seiche. de mentastre (Rose, Richel. 1573, fO 15a.)
-Qu'un aveugle ou un boiteux. sec. (H. DE MONDEVILLE, Richel. 2300, Diex! dit li rois, tretot le cuer me mant.
(MEURIER,Tres. des Sent., Anvers 1568.) f 86d.) (0linel,.494, -A. P.)
Bresse, mentieu.-Pic. et H.-Norin., vallée Mentastre, autrement nommee herbe Quequ'il se plaint et il se blasme
d'Yères, minteu. contre les puces. (Du FOUILLOUX, Fau- Li cuers li ment, et il se pasme,
connerie, fo 75 vo, ap. Ste-Pal.) Et la parole a ja perdue.
MENTEVOIR,mentovoir, mentavoir, -eir, Calament, autrement dit menlastre, de-
mande semblable terroir que la menthe.
(Narcisse, Richel. 19152, f
130 rO.)

- er, man., v. a., mentionner, rapporter, (LIEBAUD, Mais, rust., II, 49, éd. 1658.) — Act., faillir à, ne pas remplir :
retracer :
MENTHONNIEREMENT, voir MENTON- Et quant vous l'oceistes apres chou
Encor non estoit revelee (cette fête)
A creature qui fast nee, vous li feistes mentir son créant. (Artur,
Per ço la vos voil mentaveir.
NIEREMENT. ms. Grenoble 378, f° 121b.)
(WACEJConception, Richel. 818, f° nC.) MENTI, adj., qui ment : Si li afi] menlut ma franchise
Des que cil unt oi l'aveir Par bourdeors traiteurs mentis. Et ma proece et mon servise.
Si. grant, si fait a menteveir. ( WATRIQUET DECOIIVIN,li Dis de l'iraigne et
du (Parlon., Richel. 19152, f° 167b.)
(BEN., D. de Norm., I, 1595, Michel.) cràpot, 136, Scheler.)
Guerri ot duel, ce saichies vous de fi, Aima mieulx a mentir son serment pour
Tu ne dois pas estre lentis la convoitise de la terre et des richesses,
Por la parole qu'ot de Bernier oit, Contre les mesdisans mentis. loyauté. (Chron.
Qui li mentoit la mort de ces amis. (ID., li Dis de l'ortie, 208.) que a garder sa foy et saap. Ste-Pal.)
(Raoul de Cambrai, 8405, A. T.) de S. Denis, t. I, p. 207,
Qui a bonne œvre est ententis
Les bons chevalliers esleuz chose, avancer une fausseté :
Que ge vos ai ci menteuz.
Hair doit traiteurs meniis.
(ID., ib., 256.) — Mentir la
(Perceval, ms. MonLp. H 249, fO 227e.) On ne peut traire hors du royaume
menteur, appliqué aux choses : monnie ne billon, ne vaissellement d'or
Pour ce est bonne estoire perdue
Qui devant fo est mantehue.
— Faux, ne d'argent, qu'il ne soit acquis au roy
(Ils) recognoissent les dards et les men- par la maniere qui s'ensuit ; c'est assavoir
(Renart, Richel. 1630, fO iSOh.) tis boucliers. (ROBERT ET ANT. LEl'Eneide,
CHEVA- portent sont interroguez
Ou voit Ami, si li a menteu: liv. de se ceulx qui le la chose, tout est
LIER D'AIGNEAUX, 18r par la garde, et il ment
Sire malades, moult est grans vostre murls. fo H9 ro, éd. 1582.) confisqué au roy. (1361, Ord., III, 464.)
(Amis el Amiles, 2556, Hoffmann.)
MENTIBLE, adj.,décevant : MENTIRESSE, voir MENTERESSE.
Quant frere Humberz ot ce ven
E reconté et mentau. Frivolus, vain, mentibles. (Gloss. lat.- MENTIVEMENT, s. m., mention :
(Del Chevalier qui fust morz, Richel. 818, CO55b.) fr., Richel. 1. 7679.)
Nos oons les sarmons que l'on dit et mentoit, Kant cil rei ert venuz de ki ~lismentivement.
Si n'i.a. cel ne cele qui porce se chastoit. MENTIBULE, voir MANDIBULE. (Horn, 3593, Michel.)
(La Pleur e-chante, Monin.)
1. MENTION,mencion, s. f.,
souvenir: MENTOIER, v. n., mentir :
Lignee li homes sunt plus dignes a
mentovoir que les femes. (BRUN. LAT., Aiez souvent en vo cuer mencion Ja n'irai menloiant.
Que vous fiex estes le très bon roi
Charlon. (Agolanl, p. 171a, Bekkcr.)
Très., p. 65, var., Chabaille.) (Enf. Ogier, 2713, Scheler.)
Si n'y a chose qui face a mentevoir. MENTOIVRE, v. a., rapporter, faire
(Liv. de Marc Pol, LVI, Pauthier.) — Discours : mention de :
Iglises et abaies fit. assez autres en sa Et em plorant ceste cançon mentoivre
Saves, font li signor, que vos volons deçoivre.
terra qui n'est mie en cest livre a mentaver. Dirai par triste mention.
3728,
volons
Por cou que de noient ne vus 45b, Michelant.)
(Chron. de Ttirpin, Richel. 5714, fo 44e, (JEH. DELEMOTE,li Regret Guillaume, (Roum. d'Alix., P
Auracher.) - Schçler.)
Beaz douz sire ! MENTONETE, mantonette, s. f., guimpe, Gros et menuit. (Avril 1236, S.-Vine.,
En mon jovant, ce puis mentoivre,
Ne pot Leste monpié deçoivre.
capuchon qui prend sous le menton : Arch. Mos.)
Se vous voulez de tortes bannes, Gros et menuyt. (Juin 1242, ib.)
(Lyon. Yzop., 1358, Foersler.)
Par ma foy j'en ay de bien fines ; En gros et en menuit. (Mardi av. divis.
Si pou i ot, ne l'os mentoivre. Ou se vous voulez, de groigneltes, des apot. 1295, Arch. Mos.)
(RUTEB.,Sainte Elysabel, II, 183, Jub.) Prenez en ou de mantonettes,
Des croupes, ou des penillieres. Menues denrees. (Lett. de Ch. fils du R.
Quar souvent a oi mentoivre. Jean, 1363.)
Et dire et conter en maint leu, (Nouv. Pathel., p. 141, Jacob.)
Que domage qui bout au feu
Vaut miex que cil qui ne fet aise.
MENTONIERE,- onyaire, s. f., mâchoire : — De petite taille :
(De la Grue, 102, Méon, Fabl., IV, 253.) Et veid ledit chef sauf la mentonyaire de Montent sur les creneaux, les grans et les menuz,
dessoubz. (1555, Authentique des reliques Et regardent Bertran.
Cf. MENTEVOIR. de Ste Agathe, Archives de l'église de Tan- (Cuv., Berlran du Guesclin, 1757, Charrière.)
nuy (Nièvre.)
MENTON, manton, s. m., sorte de vête-
— De peu d'importance :
ment: MENTONNIER, adj., qui appartient au Crient la gent menude.
Ung menton de .III. aulnes et demie, menton : (Alexis, st. 107a, xie s., Stengel.)
viel et usé. (Vente des biens de Jacques (Un bonc) Qui gratte, en se jouant, de l'ergot de De mes pecchiez des granz et des menuz.
Cœur, Arch. KK 328, fo 493 ro.) [derriere, (Roi., 2370, Müller.)
Ung autre manton de .III. aulnes et de- Regardant les passans, sa barbe mentonniere.
Mut a Bruges mortel contenz
mie. (Ib.) (RONS., Ecl., l, Bibl. elz.)
Entre les grans et les menuz.
du Ny depuis mon grand bouc de l'ergot de derriere
— Pièce de fer qui reçoit le bout N'a gratté se jouant sa barbe mentonniere. Par raison de la matetoste
loquet pour tenir une porte fermée : (JAN VITEL,Eglog. sur l'accueil de G. Pericart,
C'on ot ileuques alevee.
(G. GUIART,Roy. lign., Richel. 5698, f° 249.)
Ung crampon, ung menton, une clencque p. 42, Beaurepaire.)
Menus fenestriers. (1349, Ord., n, 320.)
et ung sacquoir pour l'huys de le cuisine. Mentonnier. Of, or belonging to the
(1452, Compt. de l'hosp. des Chartriers, cliinne. (COTGR., éd. 1611.) 0 Exercer le menu mestier de la ville de
Arch. mnn. Douai.) Saint Denis, consistant a vendre et achep.
Mentonnier, m. De barva. (C. OUDIN, ter œufs, fromages, volailles. (Pièce de
A Toussains Mas. pour une treille 1660.) 1435, Bibl. de l'Ec. des Chartes, Il s., III,
pour une fenestre deseure l'huich de la 482.)
tresaurie, pesante quattre vingt six livres, MENTONNIEREMENT,menth., adv., du
a quatre solz la livre, .XIVII. l..IIII. s. menton, d'un signe du menton, tacite- Que rien ne soit fait au prejudice des
Deux gonds et un menton pour pendre saints decrets, soit par réservations. ou,
une fenestre devant ladite treille pesans ment : par expectation de vacans, annates, menus
douze livres audict pris, XIVIII. s. (1590, L'angel la reprist, et elle, toucie de cre- services et finances de ce royaume. (Pièce
XIIIe Compte d'Allard Braem, fo 208 rO, ineur, menthonnierement s'excusa d'avoir de 1484, ap. Godefroy, Charles VIII,
Arch. mun. Lille.) rit. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., I, p. 404, éd. 1684.)
f° 65 v°.)
à quelqu'un, l'ap-
— Soustenir le menton
Josephas yra pas a pas
Apres nos menus citoyens.
puyer : MENTOUNAL, voir MENTONAL. (Act. des Apost., vol. l, f° 128d, éd. 1537.)
En toutes mes emprises me soustient Le douager qui neglige entretenir de
tellement le menton, que je ne puis périr. MENTOUSE, s. f.,ancien droit domanial
(Perceforesi, vol. éd. 1528.) de la châtellenie d'Orléans, qui se prenait minues réparations et necessaires le bien
111, Io 111, immeuble qu'il tient en usufruicts y pourra
sur le vin débité en ville par les cabare- estre contraint par la saisie des fruits.
MENTONAL, - tounal, s. m., menton : tiers : (Cout. de Bouillon, XVII, 9, Nouv. Cout.
Li brakes tire et mort et boute De la mentouse et coustume des bouz de gén., II, 856.)
Tant que sanglentee en ot toute
La gleule o tout le mentounal.
la ville d'Orleans vendus pour .II.
quatorze livres par an, etc. (Compte du
ans. — A mailles menues :
(Fregus, p. 9, Michel.) dom. du duché d'Orl. pour l'année finie au Trenche la coife de son hauberc menu.
jour de St Jean Baptiste 1401, ap. Le Clerc
— Mentonnière : de Douy, t. Ir, f° 44 ro, Arch. Loiret.)
(R. de Cambrai, 2622, A. T.)
Deux haubers fors et menuz esmaillez.
Le destrier a il sist trance dusqu'el poitral ; (Galien restoré, Richel 1470, fo 15 vo.)
Et celi qu'il enmaine a pris son mentonal, MENTOVOIR, voir MENTEVOIR.
Se le rendi au Griu a guise de vasal.
(Roum, d'Alix., Co48e, Michelant.) MENTRASTRE, voir MENTHASTBE. — A la menue main, au détail :
De marchandises delivrees a la menue
Ja se cresliens est, par le mien mentonnal, MENTRE, voir MENTRES. main, les marchands seront receus en
Ne li ara mestier le vallant d'un cief d'ail, affermant par leurs sermens selon leurs
Ne li espargue anqui le cervel contreval. MENTRES QUE, mentre que, loc. conj., papiers, pourveu toutes fois que chacun
(Chev. au cygne, l, 1224, Hippeau.) pendant que : partie qu'ils affermeront n'excede vingt
Or puet on de vostre elme veir le fenestral ; Je voit aler florins de vingt sols piece. (Cout. de Namur,
N'i a point de nasel, ne desos mentonal. La fors aus chans por deporter Cout. gén., II, 865, éd. 1604.)
(lb., I, 3655.) Mentres que messire se dort. vair, fourrure tirée du petit
A reculonsl'en mainent (Perron) de si au pietoral (De Trubert, Richel. 2188, p. 46.) — Menu
gris :
Le tor li font hurter desos le mentonal. Cestui jovene non voust onques leisser
(Conq. de Jerusalem, G478, Hippeau.) sa cité mentre qu'elle estoit en ceste bri- Une houppellar.de et ung chapperon de
gue. (AIMÉ, Yst. de liNorm., IV, 28, Cham- mesmes, fourrez de menu vair. (1380, Inw
MENTONET, mentonnet, s. m., dimin. de pollion.) de Ch. V, n° 3483, Labarte.)
menton : Et a ce que vesquis plus quietement, Vert bleu, fin pers et escarlatte
Leur mentonnet arrondy. mentre qu'il estoit sur Naple lo manda a Et fin blanc d'Ypre lui achate
(Les Muses incognues ou la Seille aux bourriers, Capue. (ID., ib., VIII, 29.) Pour faire surecos ou vers,
Louange de la bosse, éd. 1604.) Et mentre que ces chozes sont, lo prince Cours et longs et des menus vers :
Ricchart chai malade. (ID., ib., 34.) Gris escureulx, fines laitisses.
— Pièce de fer qui reçoit le bout du Et menlre que lo conte Umfre regissoit
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 496 r°.)
loquet pour tenirune porte fermée, comme Puille. (ID., Chron. deRob. Viscart, l, 12.) petit morceau :
menton ; signification conservée : — S. m.,
Tallier beste in minuz ou in quartier
Mentonnet de loquet, m. Garfio de al- MENTY, voir MANTIL. (1378, Arch. Frib.,1er Coll. des lois, n° 697,
dava. (G. OUDIN, 1660.) f° 245.)
MENU, minu, mynu, menuil, menuyt,
Nom propre, Menthonnet. adj., qui a peu de volume, peu de grosseur: — Menue volaille :
Il en achapte force mestairies,. jars, Chiedent i fnildres e menut e surent. Et voit Frans ralier as sons des menuiax.
canes, canars, et du menu. (RAB., le Quart (Rol., 1426, Müller.) (J. Bon., Sax., CXCIII,Michel.)
livre, prol., éd. 1552.)
Por cea ken tant l'an ont proiet Buisines, menuiax et cors sonent sovant.
— Petite monnaie : Nuit et jor, menut et sovant. (ID., ib., ccxxvii.)
Puisque vous avez et tenez du menu, je (Dolop., 10354, Bibl. ell.)
Un menuel qu'au col avoit
vous prie de me bailler le change d'un Et l'appelece a privé menu et souvent. Sonna trois sons grands et tretis.
escu. (G. BOUCHET,Serees, liv. III, p. 54, ap. (RICH. DE FORNIV., Poissance d'amours, (Perceval, ap. Borel.)
Ste-Pal.) ms. Dijon 299, f° 17a.) Sonent grelles et menuiax.
— Par le menu, en détail ; loc. conser- Moult pense menut et souvent. (Renart, 1833, Méon.)
vée : (Couci, 6024, Crapelet.) le bois, et a soner buisines
parS'entrecomencierent a apeler etet menuaus.
a juper
Par le minu. (Compte de R. Rebaud, Ilz s'entrechignoient et arguoient sou- (GUILL. DE TYR, I, 21, P. Paris.)
fo 18b, Arch. Finist.) vent et menu. (Liv. du Chev. de La Tour,
LXXXIV,Bibl. elz.) Cf. MENUIER et MOIENEL.
— Par les menus, dans le même sens : Il envoyoit souvent et menu ses gens cou-
Compte moy cy par les menuz rir et fourraiger sur les Turcs. (Le Livre MENUEMENT, - mant, adv., finement :
Les moyens que tu as tennz des faicts du mareschal de Boucicaut, Ire p., La porte est toute d'an esmail
Pour parvenir a ton affaire. ch. 25, Buchon.) Si menuementeotaillié
(CL. MAR.,Dialogue de deux amoureux, p. 29, éd. Souvent et menu suis alee et venue Conques haubert plus dru maillié
1545.) Ne fa.
Gilion. (Hist. de Gilion de Trasignyes,
vers162,
p. Wolf.) (Complainte d'amors, Richel. 837,
fO 360 r'.)
Vous supplierd'oayr par les menus
Les poiactz et traictz de nostre comedie.
MENUAIL, s. m., employé pour désigner
Un messel tres bien menuement escript.
(ID., Epitre au Royp. la Bazoche, p. 230, éd. (1400, Pièces relat. au rèa. de Ch. VI,
1545.) de méchantes petites affairçs : t. II, p. 324, Douët d'Arcq.)
Et m'estadvis que le vivre mesme, voire Tousjours nous vient du menuail
le naistre et participer a la génération des De quoy peu de ~pronfitnous vient. — Menuement ramé, menuement flori,
hommes, nous est donné de Dieu, a fin de (Act. des Apost., vol. II, f° 70b, éd. 1537.) garni d'une foule de petites branches, de
le cognoistre : car il est incogneu et caché petites fleurs fines :
en ceste grande machine de l'univers, — Petites gens, populace : Le tref Garin tendent li bacheler
pendant qu'il s'y promene ça et la pur les Les fouaces destroussees comparurent Lez un boquet menuement ramé.
menus. (AMYOT,Œuv. mor., V, 39,éd. 1819.) devant Pierochole, les duc de Menuail, (Les Loh.. Ars. 3143, f* Si'.)
Et n'est ja besoing maintenantde conter comte Spadassin, et capitaine Merdaille.
(RAB., Gargantua, ch. XXXIII, éd. 1542.) Le tref le roi tendent en un jardin,
par les menus. (LA BOET., Mesnag. de Lez un pomier menuementflori.
Xenoph., Feugére.) (Gar. le Loh 2e chans., XXXV, 126, P. Paris.)
Je recommençai a reprendre un peu de
MENUAILLE, - aile, s. f., populace, , p.
vie, mais ce fut par les menus. (MONT., canaille : Desoz .1. arbre menuemant ramus.
(Gir. de Viane, Richel. 1448, f° 35b.)
Ess., 1. II, ch. VI, p. 238, éd. 1595.) Et quatre vingt de leur pietaille
Et grant nombrede menuaille.
— En grand nombre, coup sur coup,
— Menu, terme d'usage en Bretagne, (GUIART,Roy. lign., 9331, W. et D.) successivement, avec acharnement :
pour exprimer la déclarationet le dénom- Et ont morz sanz conte et sanz taille Et gardent l'entree de l'uis et gitent les
brement que le nouveau possesseur à titre De ribauz et de menuaille.
espees si menuement que rien n'i passast
successif doit donner par le menu à son (ID., ib., Richel. 5698, p. 301b.)
sanz cop avoir. (GAUT. MAP, Lancelot du
Lac, Richel. 1430, Co33e.)
seigneur, des héritages, terres et rentes — Sorte de petit poisson :
foncières qui lui sont échus à ce titre, et Le menualle et le florin. (1322, Chiro- Si ne fu onques si grant doulor de gent
qui sont sujets à rachat, pour faire la graphe du vivier de Syrau, Arch. Tournai.) conme l'en peust ileicques voioir, qar il
s'entrabatoient si menuement que la terre
liquidation de ce droit. (Dict. des domaines.) Loire-Inférieure, Escoublac, menuaille, fu en poi d'eure tote coverte d'omes morz.
Le mynu et pieczes par escript. (1480, menu grain : « Parmi le bon grain il y a (Lancelot, ms. Fribourg, f° 140d.)
Compt. de tut., f° 48a, Arch. Finist.) toujours la menuaille. » Li esfoudres queoit entour lui si menue-
Le mynu pour servir a l'esligement du ment que il n'en savoit le conte. (S. Graal,
rachapt. (Ib.) MENUAL, s. m., intestin : II, 394, Hucher.)
Li meusnier Car autre poissance n'avoient
S'est dit en ce sens jusqu'au XVIIe s. : En descendant cheut aval
Et rompit son gros menual. Fors de bien boivre durement
C'est l'adveu, minu et dénumbrement Et parloient menuement.
(Devis amour., p. 95, ap. Ste-Pal.)
que présente au Roy nostre Sire et à nos (Dolop., 244, Bibl. elz.)
Seigneurs des comptes en ceste province
de Bretaigne, escuyer Jacques Foucher, MENUALLE, voir MENUAILLE. Souvent les veissies et venir et aler,
seigneur de Brandeau. (Juillet 1622, Arch. Et sur la gent paiene menuementruer.
mun. Nantes.) MENUDET, s. m., sorte de massepain : (.Fierabras, 3817, A. P.)
Gontier (Exercit. hygiastica, 1668) fait L'un d'aus (un vallet de chiens) a son col un
— Minute : mention de deux sortes de massepains, [cor ot
Les astrologiens divisent les cecles du nommés l'un menudez, l'autre fidiaux. Ils Qu'il vet menuement cornant.
ciel en degres, et les degres en minuz, et se faisaient avec de la farine, des blancs (Renart, Br. XIII, 608, Martin.)
les minuz en secons. (ORESMB, Liv. du ciel d'œufs, et de l'eau de rose. (LE GRAND
et du monde, ms. Univ., fo 3 v°.) D'AUSSY, Vie priv. des F-ranç., éd. 1815, II, Onqaes ne vit nus bons .II. martiaUs acoples
293.) Ausi menuementet venir et aler
— Adv., finement : MENUE, s. f., sorte de mesure :
Ne ferir sor l'englame, quant li fers est chaufes,
Con li doi baron font de lor brans d'acier cler.
En un sarcu bien embasmé, (Gui de Bourg., 2669, A. P.)
D'un vert mabre menu goté Douze menues de chandelles. (1317, Ord.
L'a ricement enseveli. de l'host. de Phel. le Long, Mart., Thes., Que as tu, David, qui si fort m'engoisses,
(BEN., Troiet, Richel. 375, fO 81f.) I, 1352.) et si menuement m'enchauces ? (Comment.
MENUEL, menuiel, s. m., petit cor : s. les Ps., Richel. 963, p. llb.)
— Rapidement : Quant cil de Damiette l'appierchureut,
Je m'en voys, trotant bien menu. Les menuiaus et corner et brandir. si coururent as armes et fisent sonner .I.
(Farce de Frere Guillebert, Ane. Th. fr., l, 323.) (Gar. le Loh., 2* chans., XXXV,var., P. Paris.) graille et vinrent au rivage et commen-
Menuiel. cierent a traire sajetes as ars turcois moult
— Menu et souvent, avec fréquence et (Ib., Richel. 2179, ap. Vietor, Handtchr. der menuement, et crestien arriestoient.
rapidité : Geste des Loh., p. 66.) (Chron. de Rains, c. xxvi, L. Paris.)
Et si tos conme mesire Robiers counut Pour plusseurs menuté et petis esquy- De part le rei ert ja li feus plus menuiers,
sa famé, si li couru les bras tendus, si paige. (Troubl. de Gand, Append., Chron. La dame en fut dolente, kai li reis art mult
s'entr'acolerent et baisent menuement, et belg., p. 298,) [chiers.
pleurent de joie et de pité. (Li Contes dou On livre au beguinage durant la peste (GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513,
Roi Flore et de la Bielle Jehane, Nouv. fr. ,
cariotz, souffletz , mortiers bouteilles , f° 6 r°.)
du XIIIe s., p. 143.) voires, sallaires, esconsses et aultres me-
— Avec un nom de personne, qui exerce
Lorz disoient leur charmez si menuement nutez. (Compte de 1545, Béthune, ap. La
que l'escume leur cheoit des bouches. Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) un menu métier :
(Cont. de G. de Tyr, ch. LVI, Hist. des Plusieurs menutez, (1593, S.-Orner, ib.) Au temps de laquelle deffense le sup-
crois.) pliant et autres marchans menuyers con-
Ils leur lançoient menuement souffre et Ménage, toute sorte de menutez de me- duisoient leur marchandise a grant diffi-
poix boulliant et bûches seches tout ar- nage. (Trium ling. Dict., 1604.) culté par faulte de monnoye menue. (1459,
dans, (Gr. Chron. de Fr. IV, 3, P. Paris.) Tournay, menuté, objet sans valeur. Arch. JJ 189, pièce 358.)
Cf. MENUEL.
Contians, misericordes nues
C'on i paumoie a droites certes MENUEVRE, voir MANUEVRE.
Sont la menuement offertes 2. MENUIER, voir MANUIER.
Si con li ferant les abonnent. MENUIEL, voir MENUEL,
(G. GUIART,Roy. lign., 16180, W, et D.) MENUIERIE, - nuerie, - nuyrie, - nurie,
1. MENUIER, - yer, adj., aminci, mince, s. f., menuiserie :
— Par le menu : menu : Faire mettre ladite maison et ses ap-
Et sur ce propos prindrent toutes les
clefs du couvent, et visiterent par tous les Vasal chevalier, sire, veschi les des : partenances en bon et souffisant point et
lieux bien menuement. (Le Levain du Cal- Li uns est menuier[s], l'autre quares, estat de m(i)enuierie, charpenterie et autres
vinisme, p. 189, éd. 1611.) Et li tiers est pleniers por bien jner. reparacions. (1367, Arch. S 5063, pièce 27,
(Aiol, 2551, A. T.) Suppl.)
MENUERE, voir MENEOIRE, Plps tost s'en torne qu'aloe menuiere. Est la dicte table enchassee en ung
(Aleschans, Richel. 24369, fO 206 rO.) coffre de baes faiet a honneste menurie.
MENUERIE, voir MENUIERIE. (1476, Inv. des joy. de l'ègl. de Bay.,
Magre avoit li viaire, si bras sont menuier.
(B. de Seb., xir, 156, Bocca,) f° 71b, Cbap. de Bayeux.)
MENUESSIER,voir MENUISIER.
MENUET, adj., petit,mince,fin, délicat :
Arbres et frais, tant menuiers que gros,
Puissent dedens grant quantité enclos.
— Menus ouvrages :
La sele estoit d'ivoire entallee menue- (FROISS., Poés., II, 145,4900, Scheler.) Que nulz orfevres ne puissent mettre
ment a dames menuetes. (GAUT. MAP, Lanc. .en nulz joyaux d'argent de menuerie, voir-
du Lac, Richel. 1430, f° 2b.) fait entendre un son aigu, reten- rines avec garnaz, ne avec pierres fines.
— Qui (1355, Ord., III, 12.)
Ele a son mantel deslacié, tissant :
Dont li cor li vinrent al pié,
Joyaulx d'argent de menurie. (1378,
D'une propre fresce et novele,
Il a sonnéi. graile menuier.
(R. de Cambrai, 5099, A. T.)
Ord., vi, 389.)
Dont l'uevre est menuete et bele. En iceulx joyaulx d'argent de menuierie
(Parton., 7447, Crapelet.) Lors fist soner quatre cors menuiers, ne mectront voirines avecques garnaz.
Lors vint au roi Henri, qui encore estoit Sonent cil timbre et cil oliphant cler. (1413, Ord., XVII, 382.)
(RAIMB., Ogier, 12473, Barrois.)
menuet d'aage. (Est. de Eracl. Emp., Que tous orfevres facent leurs ouvraiges
XXXIII, 27, var., Hist. des crois.) L'eve cornerent a un cor menuier. tant d'or que d'argent en grosserie et me-
Entre menuetes chandoiles. (Aleschans, 3245, Jonck., Guill. d'Or.) nuyrie des aloy et remede que font ceux
Reims ~774788, Il a sonné un grelle menuier. de nostre ville de Paris. (1456, Ord., xiv,
(De .V. gand. B. M., ms-, fO 136a.) 382.)
(Li Coron. Looys, 1882, ib.)
Blanches dans menuetes. Viviens sonne un graille menuier. Enrichi de enfaillures, paintures, ar-
(Chans. d'Isab., fille de S. L., Ann. de la Soc, (Li Covenans Vivien, 755, ib.) moieries et autres menueries plaisans a
Fr.,1864.)
de l'hist. de l'ueil. (A. CHART., Quadril. invect.,Œuv"
Lor jent aunent a un cor menuier. p. 408, éd. 1617.)
Ces atomes et très menuettez parties. (Mort Aymeri de Narb., 3957, A. T.)
(FOSSETIER, Cron. Margarit., ms. Brux., I, MENUISAILLE, menus., menuz., s. f.,
fu 16 v°.) Dont sonnereot ensanble .c. graile menuier.
(Fierabras, 5682, A. P.) amas de petites choses :
Menuettes pensees. (La Thoison d'or, Bref, ces messieurs les pastpz estoient
l" vol,, fo il VO,) Duc Buef a fet sonner un presle menuier.
(Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, CO164e.) remplis de toutes vieilles penailleries de
Ceste autre sorte d'adjectifs, doucette, ses chevaux de. poste, les uns en petis
tendrette ou tendrelette, menuelte. (H. Es- A chest mot fet tentir i. grant cor menuier.
(Gaufrey, 7580, A. P.) morceaux et menuzailles, les autres en
TIENNE, Precell., p. 103, Feugère.) grandps pieces en forme de venaison.
(BRANT., Grands Capit. estrang., 1. 1, c.
La basse sarriette m., cor menuier :
Jettant autour des boys sa feuille menuette. — S. XXXII,Bibl. elz.)
(GREVIN,Œuv. de Nicandre, p. 39, éd. 1567.) A tant en la forest oi Encor dict on qu'il y en eust quelques
Une sablonniere, meslee de petites Un menuier .II. moz soner. uns qui en mirent quelques morceaux en
mottes verdes et pleine d'erbe menuette. (Perceval, ms. Montp. H 249, f° 185b.) la bouche de ces menuzailles, pensant que
(Le Songe de Polyphile, I, chap. 3, éd. Et d'eures en autres sonoit ce fust quelques friandises. (ID., ib.)
1600.) Le menuier par grant vigor. Les meres (des lapins) ont accoustumé,
(Ib., f° 185e.)
MENUETÉ, nuté, s. f., menue chose, ayans faict leurs petits, de boucher, l'en-
trec de leurs terriers avec du foarre et
minutie, détail-: Un menuier qu'au col avoit
Sona .III. moz Ions et tretiz. autre menusaille qu'elles peuvent. recou-
En pareil feist ung autre leal preud'omme (Ib., f° 196e.) vrer. (OL. DE SERR., Th. d'agric., v, 11,
et bien aimé, Jehan Martin, son somme- éd. 1805.)
lier de chambre, lequel avoit en main — Adj., au sens mor., léger, frivole :
toutes ses menuetes qui appartenoient a son Qui trop est de parler legiere — Menu fretin :
corps et a son plaisir faire, or et argent et Et trestornans et menuiere. Ceste menusaille de cancres se prent avec
joyaux, qui montoient a grand prix. (G. (Perceval, ms. Berne 113, f° 96f.) les petits poissons. (Du PINET, Dioscoride,
CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., III,
11, 10, éd. 1605.)
— Menaçant, terrible :
91, Buchon.)
Et beaucoup d'autres telles menuetes de Ne lor (aux matelots) pueent pas nuire ceus qui — Fig. :
grand prix, et que jamais on n'eust de- [sont es ascieres, Calamus odoratus n'est pas une racine,
mandées, ne accusees. (ID., ib., V 231, Quar il sunt courecier des ondes menuieres. ains est un roseau ; combien que la menu-
Kerv.) 5 (Roym. d'Alix., f° 35a, Michelant.) saille des medecins. estime que ce soit
une racine. (Du PINET, Dioscoride, 1, 97, Droit de pescher a petit poissons appeles 1. MENUISIER,
éd. 1605.) menuzes. (1485, Vouillé, Arch. Vienne.) nussier, verbe. - nuyser, - nuser, -
Ce mot, dans le sens de fretin, était Pescheurs prendront force menuise
Ce printemps, car l'ean sera trouble. — Act., réduire en menus morceaux :
encore usité au XVIIe siècle. On lit dans (P. MICHAULT, Pronostic. gener. pour quatre cens Cum poudre [les] menuserai.
Monet (Invent.) au mot HARENC : quatre-vingt-dix-neufans, Poés. fr. des xv" et (Lib. Psalm., XVII,p. 272, Michel.)
HARENC, hareng, poisson propre du seul XVIes., IV, 41.)
Les gentilz homes menjuent
Océan boréal, et bien différent du Halec Il n'y a plus que la menuise: cars crue, mes il la font menussier encore la
romain, qui ne fut autre que menusaille Les gros poissons sont peschez tons. nuement. (Voy. de Marc Pot, C. CXVIII. me.
de tout poisson salé, ou sausse d'an- (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. II, CO66 rO, éd. Roux.)
trailles de poissons. 1619.)
La terre pour apporter fruict
Monet ne fait pas d'article de ce mot ; Menuise, small of divers sera menui-
(COTGR., éd. 1611.)
fisb sorts see et amollie par le soc de la charrue.
mais on trouve dans Duez, à sa place (CALVIN, Comm.sur l'harmonie evangelique
y v
alphabétique : Menuise, boliche, pescecillos. (C. ODDIN, 11, 71, éd. 1562 )
1660.) Les elemens du monde ne sont pas me.
Menuisaille de poisson. V. Menuise.
nuisez comme buches de bois. (LA BOD.,
— Menuise et menuisaille, du menu pois- — Terme de mépris, en parlant de per- Harmon., p. 29, éd. 1578.)
son qu'on jette dans un étang pour le sonnes :
peupler et s y multiplier. Il en battra les mottes l'une apres l'autre,
Aunis, menusailles, menu bois, choses Et sur ce conseil nous arons car ainsi il les menuisera facilement
de peu de valeur. D'aviser la façon et guise comme poudre. (BELLEFOREST, Secr. de
Pour chasser hors ceste menuyse l'agric., p. 187, éd. 1577.)
D'Englichement très mal induicte. Nostre or est tout en emploite et en
t. MENUISE,menuyse, menuisse, menuse, (Mist. du siege d'Orl., 19552, Guessard.)
menuze, s. f., menu morceau, petit objet : commerce. Nous le menuisons et altérons
Prenez menuise de luiz ou d'autre pes- On lit dans le Dict. de commerce de en mille formps, l'espaudons et disper-
sons. (MONT., Ess., 1. III, eh. vi, fo 401 ro,
son. (Ens. p. apareil. viand.,Richel.1. 7131, Savary des Bruslons : éd. 1588.)
f° 100 r°.)
Menuise. On nomme ainsi dans le com- :
De ses prians sui menuise, merce des bois à brûler, le bois qui est — Diminuer
Mais n'est droit que ce me nuise. trop menu pour être mis avec les bois de Ke burse par almone n'ert menusé.
(Poés. ml. avant 1300, t. H, p. 957, Ars.) compte ou de corde. Ne jorne par messe desturbé.
qui se doit plutost plaindre, ou
Je ne say honmes (Contin. du Brut de Wace, ap. Michel, Chron.
autres de nos capacitez et Et dans le Dict. d'Agriculture de 1809 : anglo-norm., l, 97.)
vous
amplitudes,ou nous autres femmes de vos Menuise; les pêcheurs donnent ce nom à Les jours de son tens menuisas.
petitesses ou menuises. (BRANT., Dam. gal., tous les petits poissons qui ne sont bons (Lib. Psalm., LXXXVIII,
qu'à faire de la friture. L'alvin diffère de p. 322, Michel.)
Il, 65, éd. 1666.) Car il n'est riens qurtant a elle nuisew
la menuise en ce qu'il est composé des pe-
Ne riens aussi qui si fort li menuise.
— Sable très menu, très fin : tits des espèces bonnes à multiplier dans
(CL. MAR.,Balladin, p. 544, éd. 1596.)
Sablon d'Estampes, les étangs et qu'on destine à la multipli-
Menuise de Dordon. cation. :
— Réfl., se diminuer
(Provap. Crap., Prov. et dict. pop., p. 111.) Foréz., menuses, s. f. pl., morceaux, Quant vous mettez l'argent en marchandise
débris. Patois Norm., menuise, petit H n'est point seur, mais plus souvent se pert,
— Menu poisson, fretin : plomb de chasse et fretin. Granville, me- Et qui rente a, jamais ne se menuyse.
Ainsi le luz vaint la menuise. (Contredictz de Songecreux, fO 78 r°, éd. 1530.)
(G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f° 274.) nise, fretin.
Auront 2. MENUISE, menuisse, s. f., le cou-de- — S'éparpiller :
Li gros poisson a leur assise,
Ki or menguent le menuise.
pied : Plus ils irritent la liberté de ce genereux
Les flors des margerites. qui li gis- metal (le vif argent) ; il fuit a leur art et se
(THIB. DEMARLY, Verssur la mort, XLVII,Crapelet.)
soient sor le menuisse du pié par deseure. va menuisant et esparpillant. (MONT.,ESS.,
La menuise est el premier front 1. III, ch. 13, p. 194, éd. 1595.)
On anguiles au broet sont.
(Aucass. et Nie., Richel. 2165, fo 72a.)
(Bat. de Karesm. et de Charn., 189, ap. Méon,
MENUISEMENT, s. m., diminution, — Menuisié, part, passé, réduit en menus
Fabl., IV, 86.)
action d'amincir : morceaux :
Petcier deust a la menuise
Non pas a si grosse lamproie. Menuisement. Minutio. (ROB. ESTIENNE, Apres veulx que es quatre coulonnes
(PHIL. DE RÉMI, Salut d'amour, 374, Bordier, Dict. fr.-lai, éd. 1549.) Ou le tabernacle est assis,
Vous figuries quatre personnes
p. 278.) Et quatre ymaiges d'or marsis,
Soret blanc, barenefres pondre. MENUISERIE, menuys., s. f., menus
Et que vous faciès les sourcilz
Menuisevive. ouvrages : Des yeulx de sable menuysé.
(Les Crieriet de Paris, Ricbel. 837, fO 246b.) Que tous orfevresfacent leurs ouvraiges, (JAQ.MILET,Destruct. de Troye, 13690, Stengel.)
Li menu pescheour de Vauquelour pen- tant d'or que d'argent, en grosserie et
cheront a la menuse a pié. (1298, Lett. de menuyserie, des aloy et remede que font Espriviers sont de plusieurs plumes.
J. de Joinv., Arcb. K 1155.) ceulx de nostre ville de Paris. (1456, autres sont de plumes que nous appelions
Ord., xiv, 384.) menuisiees. (Modus, f° 134, ap. Ste-Pal.)
Li evesque li prierent que ele mainjest
dou lait avec le pain d'orge et de la me- Bessin, Bourg., Yonne, Aunis, menuse- Centre de la Fr., menuiser, diminuer
nuse. (Vie sainte Genevieve, Richel. 988, rie, m'nuserie, minutie. Beauce, Centre, amincir, débiter.
fo 36b.) menusserie,minuserie. Meuse, mineuserie.
8 deniers, le venredi apres la Toussains, 2. MENUISIER, adj., qui est fait par le
Liégeois, misènerie.
a 1 messagier pourtant fromages et me- menuisier :
nuise a Gendeures pour Mgr. (1321, Arch. MENUISETÉ, s. f., petitesse, qualité de Couche menuisiere.
Meuse, B 492, f° 122 r°.) (LA PORTE, Epith.,
ce qui est mince ou petit : éd. 1571.)
S'encore beussent tenue la cowe de la poeille Tenuitas. Tenueté. Menuiseté. (R. EST.,
En cendre fut cheue la menuise très belle. Dictionariolum.) 3. MENUISIER, -nuysier,-nusier,-nuzier,
(Prophecie maistre Lambelin, 39, ap. E. de Bon-
teiller, Guerre de Metz, p. 337.) Menuiseté : f. Smallnesse, littlenesse, -quénussier, - nuessier, s. m., ouvrier appli-
thinnesse, finenesse, exility, slendernesse. aux menus ouvrages.
Sy pescheras a la menuise : (COTGR., éd. 1611.)
II y fet bon, il a guilet. Chaque métier, dit Laborde (Gloss. des
(Mart. de St Pierre et de St Paul, ap. Job., Menuiseté, tenuitas. (F. MOREL, Petit Emaux)avait ses menuisiers, les buchiers
Myst. inéd., l, 87.) thresor de mots françois, éd. 1632.) aussi bien que les orfèvres, les potiers
d'étain, les serruriers, etc. ; c.'étaient des Ban des Eschevins de Douai, Arch. mun
ouvriers que leur talent et leur aptitude Douai.) Non li a mis Lncemien,
Por la clarté, por la lumiere
portaient à l'exécution des ouvrages les MENUT, voir MENU. l'en vint clere et miere.
Qu'au cuer
plus délicats, les plus menus. Dans les (Dolop1162, BibL elz.)
lettres-patentes de 1396, il est question MENUTÉ, voir MENUETÉ. Pren orpiement et souffre également, et
des huchiers-menuisiers, le corps de métier en soit faict pouldre mierre - iü -quantité
MENUYRIE, voir MENUIERIE. l'une des autres deux. (Modus. f° 72 v°,
comprenant à
la fois les deux -genres Blaze.)
d'aptitudes : les huchiers, qui répondent MENUZ, s. m., syn. de menuise, petit Justice haute, basse, moyenne, mere,
à nos menuisiers ;
les huechiers-menui- poisson d'eau douce : mixte. (27 juill. 1357, Ratif. de vente,
siers, à nos ébénistes. L'acception du mot Harenc blanc et sor, et aussi d'esper- Arch. mun. Bordeaux.)
lingue et menuz, et d'autre poisson du
menuisier, restreinte aux ouvriers on mer
et du ryvere asses. (La Maniere de langage, De leur propre, pure et mere volentey.
bois, date de la fin du xvie siècle. p. 394, P. Meyer.) (1382, Lett. de la Desse de Bret., Offic. de La
court de Besancon, Ricbel., Mor. CCXXXIX,
Menuessier. (1371, Arch. S 5063, pièce f° 105.)
30, Suppl.) MENUZAILLE, voir MENUISAILLE.
Seignourie haute, moyenne et basse,
Cher pere, veez cy ung ouvrier, MENUZE, voir MENUISE. mere el mixte impere. (1386, Arch. K 53 B,
D'or et de pierres menusier. pièce 61.)
(JAQ. MILET,Destruct. de Troye, 13678, StengeJ.) MENUZIER, voir MENUISIER.
Menussier. (1493, S.-Math., Mori., Arch. En causes meres personnelles. (1393,
MENZOGNE, voir MENÇONGE. Hist. de Metz, IV, 431.)
Finist.)
Et toute jurisdiction baulte, et
L'air. putrefaict, mortel et venenenx, MENZONGE, voir MENÇONGE. basse, mere et n ixte. (1412, moyenne
Aveu, Poi-
Grand menuysier d'amere pestilence.
MENZONIE, voir MENÇONGE. tiers, Fonten., 1, 129.)
(Ch. royRichei. 1537, f° 54 v°.)
Justice mere, mixte et impere. (Juill,
Vous menuziert besoignez de boys sec. MENZUNGE, voir MENÇONGE. 1425, Ch. de Ch. VII, Arch. de M. A. de
- (J. BOUCHET, Ep. mor., II, x, éd. 1545.) Ferrand.)
MEODREIR, voir MELDRER.
MENUISON, voir MENOISON. Tout fyn mere nu. (PALSGRAVE,Esclairc.
MEOLLE, S. f., forme trissyllabique pour de la lang. franc., p. 829, Géniu.)
MENUISSE, voir MENUISE. moelle, employé fig. au sens de vigueur : De la jurisdiction et cognoissance des
MENUIT, voir MENU. Et Tympolle le fiert, qui ot forte meolle. meres regalles et autres. (Cout. de Bueil,
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 20261, Scheler, Nouv. Cout. gén., Il, 124.)
MENUR,voir MENOR. Gloss. philol.) Pour regard des causes concernant les
meres regalles a nous concedees et deues
MENURIE, voir MENUIERIE. MEOMERIE, voir MAHOMERIE. (Ib.)
MENUSAILLE, voir MENUISAILLE. 1. MEON, s. m., genre de plantes ombel- Devoirs de loy se doivent prouver par
lifères : lettres enfermps, ou par record de juges vi-
MENUSAILLERIE, s. f., amas de petites Meon, m. Meo. (C. OUDIN, 1660.) vants. Lettres enfermps sont meres en
choses, d'objets de peu d'importance : elles, faisant pleine foy de ce qu'elles con-
Touchant les autres dattes, on les tient Meo, è una herba che si chiama finoc- tiennent. (Cout. de Cambresis, Cout. gén
pour menusaillerie. (Du PINET, Pline, XIII,
chielia, et impératrice, le meon. (N. DUEZ t. II, p. 849, éd. 1604.)
Dict. it. fr. , éd. 1660.)
4, éd. 1566.) ! Forez, mare nu, tout nu, absolument nu.
Nom propre, Méon.
- Menu poisson :
voir MON.
Suisse rom., Neuchâtel, mare seul, tout
seul : Ils m'ont laissé mare seul toute la

1566.)
Ceste 2. MEON,
menusaillerie de poissons, qui
comme mouschons de mer, sort de ]asont MEOR, voir MAIOR.
journée.
ix
trefaction de 1 eau. (Du PINET, Pline, pu-
51, éd. MEORDRE, cas suj., voir MEILLOR. MERAGE, s. m., mot douteux, qui re-
présente p - ê. marage, chagrin :
La bellete marine. se met en queste du
fretin ou de menusaillerie MEOTH, voir MIELS. La a grant joie sans dolonr
qu'elle faict
et Je devore. (J. DE MONTLYARD, aHiero- MEOUTE, voir MOLTE.
Et grant richoise sans paonr,
glyphiques de Valerian, xxx, 17, éd, 1615.) Grant signorie sans merage
voir Et sans avoir grant hyrelage.
MEOZ, MIELS. (G. DECAMBRAI, Barlaam, p. 96, P. Meyer.)
MENUSE, Voir MENUISE.
MEPARTEMENT, voir MIPARTEMENT. MERAINIER, voir MAIRENIER.
MENUSIER, voir MENUISIER.
MEPARTIR, voir MIPARTIR. MERALER, melaler, v. n., accoucher:
MENUSOY, s. m., désigne une menue
monnaie : MEPRENDRE, voir MESPRENDRE. Mas pour chou que les melaleressescre-
mirent Dieu, leur edifia
Est accordez et ordinez per les juges il maisons,ch'est
que l'on rende a dit Deveis on florin, 011 MEPRISON, voir MESPRISON. a dire que Dieux les enrichi qui estoient
menusoy et quatre engleis. (1354, povre. Et de chou qu'eles mentirent au roi
Jean de Neuchalel, Arch. du prince,Ch. de MEQUE, voir MESGUE. qui disent que les Hebrieues estoient sages
chatel, W10, no 16.) Neu-
MEQUESNE, voir MESCHINE.
de melaler, si enfantoient anchois qu'eles
peuscent a eles venir, dist Augustins qu'eles
peebierent veniaument. (Bib. hist., Maz.
MENUSSlER, voir MENUISIER.
MER, mier, adj., pur, simple, entier, r°.)
532, f° 28
MENUSTIN, s. m., paille courte qui se complet : 5
s. f"
trouve dans les gerbes de blé : L'escut li fraint snz la bucle d'or mier. MERALERESSE, merall., metal.,
On fait defense a tous laboureurs (Rol., 1314, Müller.) sage-femme:
siers et cen-
autres vetidans garbees bottes Ceinent espees enheldees d'or mier. Emmeline le Hardie a esté receue a
d'avaine et aùltres, de les vendre d'aultre (Ib., 3866.)
estre meraleresse, par la relation de plu-
loiure et grosseur que ne les l'ont les bat- sieurs femmes qui sçavent comment me-
teurs en grange, en battans un. cent de Et fier[t] E. sor son elme a or mier. ralleresses se doivent contenir en la dite
(R. de Cambrai, 2822, A. T.) science. (1267, Reg. de l'hôlel deville'd'A-
garbees de bledt; sans oster, ni diminuer miens, ap. Duc., Merallus.)
te menustin ne aultres Ses haubers fu fors et legiers,
choses
garbees d'avaine pour une botte etsurdeulx Et plus lnisans que arge[nz] miers ; Ja pstoit venus li jours de le nativité
en
courir amende de cent sols. (24 janv 1536, Qui vestn l'a ne dote plaie. Diu, et Joseph ala querre melaleresse. (An-
(Eteocle et Polin., Richel. 375, f° 50d.) fances N.-D., Ricbel. 1553, f° 276 v°.)
Joseph a sainte Marie dist : Je t'ay amené Boas l'ad fera del travers, — Emplacement :
melaleresses. (Ib.)
.11. Del escu fendi les mercs. Ou anciennement souloit avoir un très
La u Rachel en enfantant commencha a (Ib., f° 9d.) beau merc de maison merchie, en tous cas,
morir, dont li dist li melaleresse Ne te Si qu'al gros del braz l'ad feru, comme maison de gentilhomme.(1457,Sen-
doute mie, nous avons .1. fil. (Bib. kist., Les mailles falsent del alberc, tence de l'election des places au profit de
Maz. 532, f° 21a.) Mult li at fait un malvais merc. Laurent de Tresbourg, contre les collecteurs
,
A Jehanne, femme de Jehan de la Borde, (Ib., fO 41P,) de la paroisse de Lontillé, Arch. Orne.)
meraleresseaui s'emploie aupres des bonnes L'escu li perce et le hauberc, S'est dit dans le Poitou jusqu'au
preudes femmes et dumoiselles de la ville, El costé li a fet un merc,
pour elle et pour son mari chacun trois Trois doie en la char li enbat. xviii* siècle :
aunes de drap. (Pièce non datée d'un re- (Renart, Br. XI, 2397, Martin.) Marc à draps pour marquer tous draps
gistre des comptes de l'échevinage d'Amiens, Li cols descent sor le hauberc, raisonnables faits en la ville de Niort.
ap. Calonnp, La vie municipale au XVesiecle Si li a fet .1. moult let merc; (1729, Aveu et dén. de la mairie de Niort,
dans le nord de la France, p. 91.) .IIIe. mailles l'en a trenchié.
Arch. Vienne.)
Sage femme apres est dicte celle qui re- (Florianl, 1060, Michel.) Norm., merc, borne de pierre qui sépare
ceut les enfans quant les femmes tra- Quant aucun ouvrier sera creé maistre, les terres.
veillent, et en nostre pais on la nomme il sera tenu avant toute euvre, bailler a
meraleresse pour ce qu'elle va partout de justice, en presence d'iceulx jurez dudit 2. MERC, voir MERS.
maison en maison. (SYM. DE HESDIN, Trad. mestier, le patron de son merc dont il vou-
de Val. Max., ro 186a, éd. 1485.) dra user et marcher son ouvraige et dont MERCADANCE, mercadence, s. f., mar-
En 1518 le magistrat délibère de faire lesdits jures en auront autant par devers chandise, trafic :
des processions pour la cessation du fléau eulx. (1487, Statuts des orfevres de Paris, Qui mit jamais a tel prix le service de
de la peste, de nommer un chirurgien et ap. Laborde, Emaux.) la mercadence et de la traffique? (MONT.,
« une meraleresse ». (Mém. des Antiquaires Quant aucun ouvrier sera creé maitre, Ess., III, 6, p. 86, éd. 1595.)
de Moriuie, t. XVI, ann. 1879-1881.) Inipr., il sera tenu avant tout œuvre, bailler a jus-
meralesse. tice. Mercadence : f. Small traffick. (COTGR.,
Meraleressese dit encore à Abbeville.
le patron de son marc dont il vou-
dra user et marcher son ouvraige. (Ib., ap. éd. 1611.)
Cf. ALERRESSE.
Ste-Pal.) Mercadance, f. Trato. (C. OUDIN, 1660.)
Par joyaux, par un merc, qui sur nous apparoist, MERCADANT, mar., s. m., marchand:
MERANCOLIE, voir MELANCOLIE. Et par cent tels moyens, les siens on reconnoist. Ces citadins tant mercadans qu'autres.
(VAUQ.,Art. poël., III, Bibl. elz.) (H. ESTIENNE, Dialogues, 1, 46, Liseux.)
MERANCOLIER,voir MELANCOLIER.
Plusieurs boys merquez a mon merc et Les petits mercadans. (BOUÀYSTUAU,le
marteau. (1584, Lelt. de H. de Silly, Arch. Theatre du monde, II, 40, éd. 1567.)
MERANCOLIEUS,voir MELANCOLIEOS. S.-Inf.)
Que des gentils hommes de bonne mai-
voir MARANDE. particulier, barres ou marques doivent ainsi laisser amas-
son. nedessemercadans.
MERANDE, — En tiner (PARADIN, Hist. de
noires qui traversent les plumes de la a
MERANDÉ, voir MERENDÉ. Lyon, p. 151, éd. 1573.)
queue de l'épervier : Un marchant qui adjournoit et aguignoit
1. MERC, mercq, mers, marc, s. m., Que les pennes (du faucon) soyent bien la mestairie d'un gentilhomme. autant
marque, trace, signe distinctif: rondes, et que le bout de la queue soit affamé d'argent, comme le mei'cadant es-
A si fern roi Tencer blanc de plain poulce de lé, et les mers de toit pront et hastif de prester. (Du FAIL,
Parmi l'esctr, parmi l'auberc, la queue bien vermaulx. (Modus, fo 77 vo, Contes d'Eutrapel, fo 173 rO, éd. 1585.)
Qu'il i a fait un moult lait merc, Blaze.)
Certes je croy qu'il n'y a si petit mer-
N'en ert mais bien garis des mois. Et des lors en avant convendra soy cadant au monde qui ayant tant traité,
(BEN., Troies, Richel. 375, fO 86?.) prendre garde quant il aura deux mereqs couru et tracassé, comme j'ay fait, ne se
En .II. C. lius i ont fait merc l'rans, car lors le conviendra il mettre es fust enrichy. (MONTL., Comm., VII, éd,
Les dures mailles del hauberc. gets et puistre sur le poing. (Ménagier, II, 1594.)
(ID., ib., Richel. 1553, f° 113d.) 289, Biblioph. fr.)
Et croy moy que les gentils hommes
Quant il ont trové son convers Quant le troisieme noir mercq du balay Ne furent onc si difficiles,
Et très bien assigné son mers. passe le bout des eles. (Ib., II, 291.) Comme ces mercadans des villes,
(GUILL., Best, div., 1333, Hippeau.) Ces benetz, coquarts, glorieux.
Li clerc porte snn merc ensun le chef ades. — Borne, limite : (GREVIN,les Esbahis, l, 3, Bibl. elz.)
(GARKIER,Vie de S. Thomas, Richel. 13513, E tel est sa nature La belle commodité que ce poltron de
f 21 v°.) Que ja n'iert beste nule
Ki puisset trespasser
mercadant m'a fait perdre. (TOURNEBU, les
Contents, IV, 4, Bibl. elz.)
Et a çainte l'espee au merc sarazinor. Sun merc, ne ultre aler.
(Ren. de Montaub., p. 69, Michelant.) (PH. DETHAUN,Cumpoz, 1653, Mail.) Au lieu d'hommes de qualité et d'hon-
Mais li bliaus et la chemise neur qui commandoient a la ville, furent
Li estoit toute a la char prise
Ne finerent onc si sont parvenuz establis de petits mercadans et un tas de
As mercs ke Hercules ont sur la mer tenduz. faquins ligueus. (LESTOILE, Mém., 1e p.,
K'en .II. C. lins ont fait le merc (TH. DE KENT, Geste d'Atis., Richel. 24364,
Sour lui les mailles don hauberc. p. 258, Champollion.)
fO 56 vO.)
(GIB. DE MONTR.,Violette, 2115, Michel.)
Tristran chevauche et voit le merc,
maintenir le nulle raison ny apparence de
Qu'il n'y-a
A tant a vestu son hauberc,
semblable des quatre derniers
Souz son bliaut et soz son hauberc, ordres, lesquels,' en effet, ne sont que
De son heaum" sont d'or li merc.
(Blanchandin, Richel. 19152, f° 181 rO.)
Choisi les tentes par la pree, marcadans, manans, artisans, pasteurs,
Conut li roi et l'asemblee. laboureurs et chetifs manœuvres. (SULLY,
On li baille un espiel trençant, (Tristan, l, 2736, Michel.) Impr., mert, haubert. Œcon. roy., ch. CCXXIII, Michaud.)
Novel forbi, cler reluisant ; Este les vos el camp venus,
Les mers ot d'or, en brou acier, i
Les mers ont mis et tendus, MERCADIER, - der, s. m., marchand:
A hanste roide de pumier. Et fu dedens la place lee
(Parton. de Blois, 9645, Crapelet.) Eu France l'aporteirent dui mercadier.
En tos sens une arbalestree. (Ger. de Rossitl., p. 316, Michel.)
Li brans devale et fait son merc. (Parton., 9679, Crapelet.) merradier et touz ses
Il culli ses genz et
(Ib., 9828.) E dont un sun ancestre Richard par cotberiaus. (Chron: de S.-Den., ms. Ste-
Fert un des barons de la terre. noun fut seisy en sun demeyne cum de fee Gen., f° 306a.)
Parmi l'escu parmi l'auberc, e de drevt, par le mers e le bondes avan- Mercader : m. A merchant, or tradesman.
Od la gleive li fait tel merc diz. ( 1304, Year books of the teign of
Edward the first, years XXXII-XXXIII, (COTGR., éd. 1611.)
Que parmi le cors li passa.
(Protheslaut, Richel. 2169, Co 7e.) p. 71, Rer. brit. script.) Nom propre, Mercadier.
MERCADIL, s. in., marché, dans le Mercennier sont, non pas pastours, mercerie, comme il a plu depuis. (H. Es-
Car ils ne quierent que la laine, TIENNE, Apolog. pour Herod., c. 21, éd.
Quercy : Le proufist ont, et vous la paine. 1566.)
ln loco commuai nominato (à Cahors) (GOD. DE PARIS,Chron., 741, Buchon.) Ceproverbe est encore très usité en
le mercadil. (1356, Ord., III, 156.)
Normandie.
1. MERCADIN,s. m., marchand : — Adj., vénal :
Ho! carites, très bele cose, MERCEROT, s. m., petit mercier :
Non pas, dis je a ces mercadins, Bien sai que tu n'ies pas enclose
Ces petits mugaets citadins. En porte ki est mercheniere. Moy, pauvre mercerot de Rennes,
(JOD., Eug., II, 2, Bibl. elz.) (RENCLUSDE MOILIENS,de Carité, XII, 1, Van Mourray je pas ?
(VILLON,Grant Test., XLII, Jouanst, p. 41.)
Hamel.)
2. MERCADIN, S. m., marché: Telle difference y a entre la courtisane
Comme le suppliant estoit ou mercadin MERCENNIER, voir MERCENIER. et la si mple putain qu'il y a entre un petit
de la ville de Nogaro en Gascoigne. (1480, mercerot et un gros marchand. (H. Es-
Arch. JJ 207, pièce 66.) MERCERET, s. m., petit mercier: TIENNE, Dialogues, 1, 91, Liseux.)
Baudichon, merceret. (1335, Compte de Un mercerot, de condition basse.
MERCANDIE, Voir MARCHEANDIE. Odart de Laigny, Arch. KK 3a, f° 259 ro.) (CH. FONT., Trad. en vers fr. d'Ov., d. 1572.)
MERCATOIRE, adj., commercial : marchandise Cesar de Naples, gouverneur de Vulpian,
La seconde maniere de acquerir pecune
MERCERIE, - cherie, s. f., avoit dressé quelque entreprinse sur ceste
est dicte mercaloire ou par marchandie. en général : bourgade assez forte, et le tout par l'entre-
(H. DE GRANCHI, Trad. du Liv. du Gouv. Mercherie. (Vers 1268, Arch. prov. de prinse de Pierre de Liguane et d'un merce-
des Princ. de Gille Colonne, Ars. 5062, Gand, Rupelm., no 118.) Mercerie. (lb.) rot milanois résidant audit Caselles. (Du
f° 140 v°.) VILLARS, Mém., II, an 1551, Michaud.)
Marot, vostre mercerie
: Pou prise, ce vees, Petits mercerots vendent des las, galons
MERCATOR,- tour, s. m., marchand Cil k'ensi vos a laidie : et lacets de toutes sortes. (G. BOUCHET,
Mal sont bailli li mereatour, Certes, c'est grans viltes. Serees, II, 141, Roybet.)
Car il
sont mortel peccatoar (JAKES D'AMIENS,Rom. et past., Bartsch, III, Les mercerots de gants veulent estre ap-
Ki vendent si faite emposture. 49,49.) peliez marchands et gens de trafic. (COME-
(RENCLLSDE MOILIENS, Miserere, LXXXVII,1, Van
Hamel.)
Firent transporter en Chipre par la navie NIUS, Janua aurea reserata duarum lingua-
les tresors de la cité, avec les merceries et rum, p. 144, éd. 1669.)
Quant je me foi mis el retoor les sainctes reliques. (Gr. Cron. de Fr.,
De le grant coort je fis nn tour, Phelip. le Bel, vi, P. Paris.) Il se disait encore au commencement du
La ou mainent li cardonal ; XVIIIe s. On lit dans un Dictionnaire de
Les estaux de ces poissonnières,
commerce de cette époque :
Mais tous les trovai d'an atour,
Cha et la luit sont mercatour. Les coffres de la lingerie
(ID., de Carité, xi, 1.) Et les bacquestz de ces trippieres Mercerot, ou mercelot, petit mercier.
Ne sont plains d'aultre mercerie. (SAVARY DES BRUSLONS.)
MERCELEE, s. f., espèce de bois, mar- (COQUILLART, Droitz nouv., 2e part., de Injuriis,
l, 179, elz.) Nom propre, Mercerot.
sault ; n'a été rencontré que dans un Bibl.
texte du milieu du xviie s. : LE MAISTRE. 1. MERCET, voir MERCI.
De la mercelee, de la coudre, et du saule; Ma femme portera sa foys.
c'est ce que nous appelons herdouers. Le DEUXIÈME HERMITE. 2. MERCET, voir MORSET.
(SALNOVE, Venerie, p. 17, éd. 1665.) Jesu Christ porta bien sa crois.
LE BADIN. MERCHANDER, voir MARCHEANDER.
MERCENAIREMENT, adv., d'une façon C'estoit bien aultre mercerye.
mercenaire, comme un serviteur : (Le Porteur de patience, p. 13, ap. Ler. de Lincy MERCHAUCIEE, voir MARESCHAUSSIÉE.
et Michel, Farces, Moralit. et serm. joy., t. II.)
Ne rien donner, ou donner trop peu el MERCHAULT, voir MARESCHAL.
mercenairement. (CHARR., Sag., 1. III, C'est un pennier qui n'a point d'ance;
ch. III, p. 512, éd. 1601.) Ce n'est pas pour le temps qui court. MERCHE, voir MERQUE.
Garde ta mercerie ineslse.
MERCENAL, - chenal, adj., de mar-
(Farce de Bien mondain, Ane. Th. fr., III, 197.) MERCHENAL, voir MERCENAL.
chand : Je ne suis gueres bon facteur pour débi-
ter ma mercerie. (12 juin 1568, Lett. de Fr. MERCHENIER,voir MERCENIER.
Tant monte mestiers merchenaus, de Noaill. à Villeroy, Richel. 6908, p. 225.)
Montes est as plus personaus MERCHENNERIE, voir MERCENERIE.
De ches grans abes crocheniers Chacun vante sa mercerie.
Et des mitres episcopaus. (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. II, fO III vO, éd. MERCHEOR, s. m., marchand :
(RENCLUSDE MOILIENS, de Caritc, CXXVI,7, Van 1619.) E mais est apelez
Hamel.) E cist nuns enposez
Au savoureux traffic de ceste mercerie
J'ay consumméles jours les plus beaux de ma vie. A Maia ki ert mere
MERCENERIE, - chennerie, s. f., profes-
(REGNIER,Sat., XVI,Jouaust, p. 156.) Del Deu ki ert merchere;
sion de mercier : (P. DE TUAUN,Cumpos, 729, Mall.)
Faisant mestier de merchennerie et chan- — Trafic :
dellerie. (3 février 1453, Reg. aux Missives, Toutes voz merceries, changes et mar- MERCHER, voir MERCIER.
Arch. mun. Dinant, to 152.) chandises. (D'AUTON, Chron., Richel. 5083,
f° 96 ro.) MERCHERIE, voir MERCERIE.
MERCENIER, -cennier, - chenier, s. in.,
mercenaire : Boutique de marchand : MERCHI, voir MERCI.

A ce mena son propos que il achateroit MERCHIABLE, voir MERCIABLE.
Vous estes merceniers i des verais poi i a,
Li reis le veit très bien : plus vils vus en aura. joiaus pour li présenter. En ce point que
(Th. de Cantorb., 29, Bekker.) il estoit en la mercerie pour ce faire ele MERCHIABLEMENT, voir MERCIABLE-
0 merchenierg, covoitous sers. envoia serjanz pour lui occire. (Chron. de MENT.
(RENCLUSDE MOILIENS,de Carité, cxxv, 5, Van S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 51a.)
Hamel.) MERCHIAUBLE, voir MERCIABLE.
cuisiniers. ne donne pas — Il a plu sur sa mercerie, il a été mal-
Li
niers pain de licence. (3e p. des Cout des
es merce- traité: 1. MERCHIER,- cher, v. a., marquer :
Chartr., ms. Dijon, f° 9 r°.) Et Dieu sait comment il pleut sus sa Les François y sont venuz avec des
Il et se mainnie, si ouvrier et mercenier. mercerie (DES PER., Nouv. recréations, de esperons de boys et de la croye en la
Fouquet., f° 44 v°, éd. 1564.) main des fourriers pour mercher leurs
(Ch. de 1283, Prev. de Clerm., Richel. 4663, logis. (PH. DE COMMYN., Mém., VII, 14,
1° i09 r°.) Il n'avoit pas encores tant plu sur leur Chantelauze.)
:
A YvonBeaumanoir (tailleur de-pierres)
pour mercher 16 tumbes. (1500, Coll. du
Mur, Arch.
— Remarquer
Fin ist. )
:
éd. 1595.)
Sa mercy, nous osons a cett' heure et
parler et escrire. (MoNT.,Ess., II. 4,. p. 231,
Sur lute rien très merciable.
(PIERRE,Rom.de Lumere, Brit. Mus. Harl. 4390,
f° 19d.)
Ah ! Seignor, tu es Deu merciable et de-
— Pour chere merci, de grâce : bouaire. (Bible, Exode, chap. 34, vers. 6,
Chescun frere vit et mercha Cher sire, dist Ourseau, pour chere Richel 1.)
Que le chiel tout haut trespercha. mercy, ne vueillez avoir le cueur gros sur
(Dialog. de S. Grég., ms. Evreux, f° 101a.) moy. (Perceforest, IV, F 142, éd. 1528.) Benoits.soientles merciables, car il per-
siveront merci. (Ib., S. Mathieu, chap. 5,
2. MERCHIER, voir MERCIER. — Présent, cadeau : vers. 7.).
MERCHISSEMENT,voir MARCHISSEMENT. loup, Quand les pitaux de village ont pris un Et laisse Dieu le merchiable
..- on emporte la teste par les paroisses Pour reocheir es mains cbelui
MERCI, mercy, merèhi, merchy, mercid, circonvoisines pour en tirer du eommun Qui point de pité n'a de lui.
peuple quelques grands mercis en œufs, (J. DEJOURNI,Dimede Penit., Brit. Mus. Add.
mercit, mercet, mierchi,marchi, s. f., grâce, fromages 10015, f° 4 r°.)
ou autrement. (PASQ., Interpr.
pitié, miséricorde : des Instilutes de Justinien, ms., t. II, fo 21,
ap. Ste-Pal.) Propitius, merciable. (Gloss. de Douai,
Tuit oram que por nos degnet preier Escallier.)
Qued avuisset de nos Christus mercit.
(Eulalie, 26, P. Meyer, Rec., p. 194.) — Amende : Ilz le sentoient si pytoiable et si mer-
D'escomuniement en sentence chai ciable qu'il les prendroit a mercy. (FRoiss.,
De nos aias vera mercet. Citron., Richel. 2644, f° 133 ro.)
(Passion, 306, Koschwitz.) E de noef livres fu vers l'evesque en merci.
(WACE,Chron. ascend., 191, Andresen.)
sires ad mercit de mei. (Liv. des Ps.,
, Li — Qui implore la pitié, digne de pitié :
Cambridge, IX, 13, Michel.) — Sorte de redevance : E cunuissiez que merveillusrendit li sires
Damoiseié, por Diu merci, Le visconte fet cuidre plus de mercis que le suen merciable. (Liv. des Ps., Cambridge,
Aies pitié de vostre ami. il n'a escriz au baillif. (1260, Cas cont. le IV, 3, Michel.)
(Lai de Graelent, Richel. 2168, f° 69d.) vie. de P.-Audem., Arch. J 1024, pièce 42.)
Prouvindrent li eissillié
Si m'aimet tant toz temps li soi novèlet Vostre merci, votre grâce : Mult pourus, mult esmaé,
Soe mercid. —
Tuit lor mains jointes, a genoilz,
(Canl. des canl., 23, Stengel.) Bel a parlé vostre merci.
Preianz od merciables voiz,
(Floire et Bl., 1899, du Méril.)
Vient devant lui ester li quens en pez : Lor unt lur parole mnstree
Oncles, merci ! por Den, ne vos irez. Qui bonement fu esculee.
Plai ferai veirement, pois quel volez. MERCIABLE, - yable, - iavle, - iauble, (BEN.,D. de Norm., Il, 265, Michel.)
(Ger. de Ross., p. 290, Michel.) merch, adj., miséricordieux, compatis- Uncor s'il criast donc merci,
Damedez reclama qui en la croiz fut mis
sant : Quantavenu li est issi,
Qa'il li soit en aide par les soues mercis. Et pur ço ke Deus aime merciable justise, E il laissast sa glotonie,
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, f° !3h,) Et plus misericorde k'il ne fet sacrefise. Sa malveslé, sa felonie,
(GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, Serreit ceo merciable chose.
Mais pries pour le conte le roi du paradis
Qu'il li soit en aie par ses saintes merchis.
Il 23 r°.) (Besant de Dieu, 305, Martin.)
(Ib., 893, A. P.) L'uni dit ço que li rei de Israël sunt Qui peut être modéré arbitrairement :
Vostre merchi, cel buis ouvres, malt merciable, pur ço nus nus vestirums Il est a l'amande, mais elle est merciable.
Et vostre signor recheves. de sacs e vendrums devant lu rei, le hart (XIVe s., Rôle de colonges de Porrentruy,
(Sept Sages, 2300, Keller.) el col ; si par aventure volsist merci aveir Trouillat et Vautrey, Mon. de l'év. de Baie,
J'entrepris la baiselete, de nus. (Rois, p. 327, Ler. de Lincy.) V, 309.)
Toutefis la foliete,
La soie merci. Puis si prie que Deus merchiables li soit. MERCIABLEMENT, - avle-
- aublemenl,merci
(Vie Sle Thaysies, Riche]. 23112, f° 100b.) :
(GILB. DE BERNEVILLE, Chans., Vat. Chr. 1490, ment, merch., adv., en accordant
f° 112b.) Ne me lest estre merciable Or est justes merciablement, par ke soient
Ciertes, sire legas, je ne ferai noient, Vers ceslui qu vint orendreit. desquciz en apres justement doivet avoir
ançois atenderai la marchi Diu. (Chron. de (GUILL Best, div., 3668, Hippeau.)
, mercit. (Dial. de S. Greg., liv. 4, chap. H,
Rains, c. XXVII, L. Paris.) K'il fust vrais hom senz pechiet, et p. 206, Foerster.)
Deus merciavles senz jugement. (S. BERN.,
A ! sire, pour Dieu mierchi ! k'es che ke
Serm., Richel. 24768, fo 8 ro.) — En remerciant :
vous voles faire ? (Li Contes dou roi Cous-
tant l'Emper., Nouv. fr. du XIIIe s., p. 9.) Deus, qui pius est et merciables, oie noz Li desciple s'en tornent moult merciavlement,
oroisons. (MAURICE, Serm., Richel. 24838, Rendirent lor mesage S. Jehan bonement.
Ma dame, pour Dieu mierchi, je muir f" 70 rO.) (HERMAN, Bible, Richel. 1444, f° 32 v°.)
, pour vous a dolour. (Li Contes dou roi Flore,
Nouv. fr. du XIIl" s., p. 105.) Li justeciers doit estre merciables et droituriers.
Dont prist li rois congiet del empereour
et de tous ses barons merchiablement. (Le
d'Escoce li respondi : Chiers
, sires,roys
Li (Poeme mor. en quai., ms. Oxf. Bodl. Canon. Vie Carlemaine, Richel. 2168, f° 157a.)
yostre bonne merchy. (FROISS., mise. 74, f° 19.)
Chron., I, 431, Luce, ms. Amiens.) Vous euz mercyables a nous seyeat tourné. — En suppliant :
Et, la Dieu mercy, les François n'ont (BozoN, Prière à la Vierge, ms. Phillipps 8336,
point varié en la foy. (Deb. des her.
d'armes, 43, A. T.)
f 85 v°.)
Merciablement l'a requis.
Qu'a jugement e a amende
Merciables as pecheors. Part, soille, aquit e dunge e rende
Male merci du mepris enfreignant le di- (Vie de Sle Juliane, ms. Oxf. Bodl., Canon, mise., La u il voudra comauder.
vin commandement. (PONTUS DE TYART, 74, f° 67 r°.) (BEN., D. de Nortn., II, 17614, Michel.)
Discours du temps, fil 4, ap. Ste-Pal.) A ta mercbi me tieng cui je senc merchiauble. S'aie e son defendement
— Merci a, grâce à : (Li Viens de Couloigne, Richel. 2162, f° 136a.) I.i quist tant merciablement
QueLoberenneli durreit
11 se trouve. riche pour un homme de Jhesu juste jugieres et merchiables sires.
S'en France li rendeil son dreit.
sa condition, mercy a cette trafique. (MONT., (Ib., f° 136d.)
(ID., ib., II, 17988.)
ESS., 111, 2, p. 17, éd. 1595.) Dieux merciables et piteus a ceux qui o Si le dites cumjel semun
Un million de grâces, de perfections et boene repentence vienent a ta merci. Od preiere si ducement
de vertus qui moisirent oisives au giron (Psaut., Maz. 258, f° t04 vo.) C'.une plus puis merciablement.
d'une, si belle ame, mercy a l'ingratitude Deus li sera merciables. (Bible, Richel. (ID., ib., II, 18145.)
de sa fortune. (Lettre de Mont. d M. de 899, fo 72a.)
Foix.) Mais ce preiom merciablement,
Ne de nului n'est merciable. Ne voilles nostre abaissement.
— Sa merci, grâce à lui : (G. de Palerme, Ars. 3319, f° 110 rO.) (ID., ib., II, 20583.)
Nus sire ne proia sa gent.
Onques plus merciablement
f
(Id., Traies, Richel. 375, 86b.),
donne des convulsions. Jetons nous aux
pieds de Nostre Seigneur avec la sainte
Madeleine dont nous célébrons, la feste;
Mais amour dois mercier doublement,
Et doublement a, lai je sais tenu,
Quand double bien par lui m'est advenu.
(CL. MAR., Eleg., xvu, p. 96, éd.-1596.)
Jou te depri moult merciablement
pratiquons certaines petites vertus propres
Que par desserte ne claim en toi noieut. pour notre petitesse. A petit mercier, pe- Je vous mercie, Monsieur, je n'ay p.as
(Priere à N.-D., Richel. 15212, f° 129 v°.) tit panier. (FR. DE SAL., Lett., DLXXXIII, mérité tant d'honneur. Peut estre que la
A une demoiselle.) fortune me veut ayder. (LARIV., les Esco-
Dame dou ciel, je te prie proprement liers, II, 4, Bibl. elz.)
Et toz sains autres mont merciablement. Le corps des marchands merciers de
(Les .xv. Joes N.-D., ms. Troyes.) Plus loin : Paris, lit-on dans le Dictionnaire de Tré- Mercier quelque chose d quelqu'un,
merciaulement. —
voux (1732), est le plus nombreux et le l'en récompenser, l'en remercier :
MERCIANT, adj., miséricordieux : plus puissant des six corps des marchands. Deus, se lui plaist, a bien le vus mercie.
Mont a pour vous fait d'armes, soies lui mercians. A lui seul il avait pu fournir 3,000 mar- (Rol., 519, Müller.)
(Restor du Paon, ms. Rouen, f° 128 v°.) chands armés, en bon équipage, à la Ay resolu d'ecrire a mon ambassadeur
MERCIAUBLEMENT, voir MERCIABLE- grande revue que Henri Il avait faite au devers ledit roy de France de mercier au
MENT.
landi de 1557. Il ne comptait pas moins de dit sieur roy sa bonne volenté. (1er avr.
vingt classes de marchands les marchands 1544, Lett. de l'Emp. au chanc. de Granv.,
MBRCID, voir MERCI. grossiers, les marchands de drap, les mar- Doc. inéd.)
t.
l'ap. d'Et. de Granvelle, III, p. 109,
MERCIEMENT, - yment, - iment, s. m., chands de dorure, les camelotiers, les
remerciement : joailliers, les toiliers, les marchands de — Punir :
A oest premier mereiement dentelles, les marchands de soie en bottes, Si Dieu les amenoit ceste part que je
Aves vos sor moi conquesté los marchands de peausseries, les mar- peusse a eulx parler, je vous feroye mer-
cier de la honte que vous m'avez faiete.
Çon donc j'ai lonc tans dame esté. chands de tapisseries, les marchands de (Lancelot du Lac, t. II, f° 61, éd. 1533.)
(CHREST.,du Roi Guill., 3095, Michel.) f.'r et d'aciers, les clincaliers, les mar-
E li reis li en rent mut grant merciement. chands de tableaux, estampes; etc. ; les MERCIERE, s. f., SOJ te d'instrument de
(Horn, 3213, Michel.) Lorture :
miroitiers, les rubaniers, les papetiers, -
De quoy je vous prie leur rendre très les marchands de dinanderie, les mar- Puiz ~lo fist metre en obscur lieu, souz
humbles mercyemensen mon nom. (Lett. la roche de la terre, et ~lo fist constreindre
de M. Sluart, à M. de la Mothe-Fenel., chands de toiles cirées, parasols et para- de divers fer, et ~Io fist tormenter de une
16 fév. 1575, Labanoff.) pluies ; puis les menus merciers et les merciere. (AIMÉ, Yst. de li Norm., VIII, 3,
merciers ambulants. Consulter le Guide Cliampollion.)
— Sorte de redevance :
des corps des marchands, Paris, 1766, in-12,
La prent baillif les seremens, MERCIMENT, voir MERCIEMENT.
La prevost receyt les mercimeirs. p. 358.
(BOZON,Sermon, ms. Phillipps 8336, f° 83.) Centre, mercier, marchand colporteur. MERCIN, s. m., merci, récompense :
20 deniers en 12 parisis de Colinet le Sire, dit li paumers, ki d'ewe fist vin,
parmentier d'un merciement contre le feivre 2. MERCIER, -cyer, - chier, mar., v. a., Des biens ke m'avez fet vus en rende mercin !
de Leheimeix, pour main misse. (1380, remercier : (Hurn, 3978, Michel.)
Arch. Meuse, B 1041, f° 32 vo.)
MERCIR, voir MARCIR.
MERCIEOR, adj., miséricordieux : Si l'an va marcianl.
(De Charl. et des Pairs, Vat. Chr. 1360, f 28a.)
Merciere e merciable Nostre Sire, pacient MERCIT, voir MERCI.
mult merciable. (Ltb. Psalm., Oxf., cil, Brutus forment s'en leechad
c
8, Michel.) Var., mercierre. Et tuz ses deus en merciad.
(Brut, ms. Munich, 909, Vollm.)
MERCQ, voir MERC.
, Li merciables e li merciere e li juste. (Ib.,
Le reis ben les en mercie. MERCRES, mercros, s. m., mercredi :
eXI.) Lo mercros. (13 sept. 1373,Compte rendu
Ores s'est mis en uraisun.
E tu sire Deus merciere e merciables. (S. Edward le conr., 1090, Luard.) aux religieuses de S.-Marl.-le-Paul; fO 8 v°, -
(Psdlt. monast. Corb., Richel. 1. 768, Arch. Rhône, S.-Paul.)
f° 70 r°.) Nostre sire ne fust mie si honnoures ne
si merciez del travail que Ji baron et li Le mercres et le jeudy apres Saint Mar-
Merciables et merciere sire. (Psalm., autre pelerin avoient souffert. (Godefroi de tin. (Compt. de P. Serrer, prêv. de Mont-
Brit. Mus. Ar. 230, f° 115 r°.) Buillon, Richel. 22495, f° 52e.) urisson, réparat. du donj., 1382-3, Arch.
Loire.)
1. MERCIER, - sier, - chier, - cher, mer- Celle bonne dame, quant elle avoit eu
ciere, s., marchand,marchande en général : enffant, elle faisoit venir ses prestres et
ses clers, et leur faisoit rendre grâces et MERCROS, voir MERGRES.
Li merchiers, non Diens en ait grâce. mercier Dieu. (Liv. du Chev. de La Tour,
(RENCLUSDEMOILIENS,Miserere, LXXXVI,12, C. LXXXV,Bibl. elz.) MERCURIALE, S. f., assemblée qui se
Van Hamel.)
Mercyé, Sire, en soyes vous. (Intern. Con- tenait le mercredi :
Odelie la mersiere. (Ch. de 1243, Verdun, sol., II, XXI, Bibl. elz.) Pour obvier et pourvoir a toutes contra-
cabin. de M. Clers.) ventions a nos 'ordonnances et icelles
Dont nous avons esté etsommes de vous
Uns merchiers d'Ypre. (Vers 1268, Arcb. tres contens, et bien acertes vous en mer- faire promptement cesser,voulons les mer-
prov. de Gand, Rupelm., n° 118.) cions, (21 juill. 1421, Lelt. du roi d'Angle- curiales estre tenues de six mois en six
Un mersier de Naples. (Conl. de G. de terre, Reg. de la Jurade, p. 587, Burdeaux mois. assçavoir en nos dicts parlemens,
Tyr, Flor. B. Laur. 10, XXIII.) 1883.) les premiers mercredis apres la lecture
- des ordonnances qui se faict après les
.I. meicier de Verduin. (1337, Coll. de Les merchioit de la bonne amour que festes de Saint Martin et Pasques. aüs-
Lorr., III, f° 42, Richel.) ilz avoient a lui. (J. LE FEVRE, Chron., I,
, , quelles mercuriales voulons les fautes et
Jehan Demileville, c'on dist le merchier. 143, Soc. de l'Il. de Fr.) cuntraventions faictes a nos dites ordon-
(Fév. 1339, Cart. de Flines, CCCCLXXXIII, Mercieront le roy de sa bonne, affection. nances parles officiers de nos dictes cours,
llautcœur.) (1484, Instr. de l'Arcli. d'Austr., Lett. de quelque ordre ou qualité qu'ils soyent,
illustr. of Rich. III and H. VII, t. Il, p. 4.) cslre pleinement et entièrement deduictes.
Petit mercier! petit pannier ! (Urd. d'août 1539.)
(Poés. de Charles d'0rl., p. 243, Champollion.) J'ay receu voz lettres par le sieur de
Mercher. (1490, Roye, ap. La Fons, Molambecz avec la consolation que par lui MERCURIEN, s. m., élève de Mercure,
Gloss. ms., Bibi. Amiens.) il vous a pieu me donner, dont je vous écrivain, auteur satirique :
la haute mercie de très bon cueur. (Lett. de Fran-
Allons terre a terre, puisque cois Ier, Arch. Belg. Audience, Négocia- L'o.i y semond poetes, orateurs,
mer nous fait tourner la teste et nous tions de France, t. 1.) Vrays précepteurs, d'eloquence amateurs,
Pour directeurs de si saincte entreprinse ; L'homme, ~mesmes,combien a il Ne mais dou sanc est li pays porpris,
Mercuriens, et aussi chroniqueurs, D'ennemysqui luy font bataille? De le pueur se plaignent el paiis,
Riches rimeurs, des barbares vaincqueurs, Il en a plus de trente mil,
Et des erreurs de langue mal apprinse. Por çou a non Santiers, jel vos plevis,
Comme pous et telle mardaille, Que grant tans puis, che conte li escris,
(Le Cry de l'cntrepr. du myst. des Act. des Apost., Puces, taons de grosse taille,
éd. 1537.) Ne pot on mie aler par le paiis
Fievfe, pierre, bosse et colique. Por le mierdier dou sanc et des roncis.
mercuriens diserts poetes, (Le Passe temps d'oysiveté de maistre Robert Ga- (Les Loh., Richel. 4988, f° 261e.)
Enfans des neuf Muses chéris. guin, Poés. fr. des XVe.et xvie s., VII, 243.)
(MARSEILLE Adonc commencent les os a aprochier,
D'ALTOUVITIS,
Ode, à L. Bellaud de
la Bellaudière.) — Abusiv., en parlant d'une seule per- Le lieu eskievent, le sanc et le merdier.
sonne: (Ib., f° 226 vo.)
— Adj:, de Mercure : Sir Rogier, dist la rai, por Dieu, ne vous chaele — Excrément :
Au fet mercurien va tout alambfquer. Ne sai mi si irrons contre ce merdaele. N'i a si vielle ne si grille
(PASSERAT, Œuv., p 134, éd. 1606.) (La Chartre de la pais aux Anglois, Hist. litt. N'ait do merdier do cocodrille.
XXIII, 452.) (<•. DECOINCI,de Monachoin flum. pericl., 481,
MERDAELE, voir MERDAILLE.
Aujourd'hui merdaille ne s'emploie que ap. Michel, D. de Norm., III, 525.)
MERDAILLE,mard., mirdalle, merdaele, pour désigner une troupe importune de
menredaille, s. f., troupe de gens mépri-
2. MERDIER, s. m., merdeux, polisson:
petits enfants. Eu lui appellant maistre de merdier.'
sables, d'êtres dégoûtants : (1420, Reg. consul, de Lyon, I, 264, Guigue.)
Mirdalle malostrue. MERDAS, s. m., excréments : On verra ces merdailles qui ne savent
(Chev. au cygne, 885, Reiff.) Vint a l'estable, ses ~menaa un tas, point encores moucher leur nez, comme
Et en l'ostel aura merdaille Et cil reversent le fien et le merdas. on dit, qu'on devroit foetter encores d'icy
Qui tost diront : Cilt se travaille ; (Aleschans, 4002, Jonck., Guill. d'Or.) a dix ans, comme des jeunes merdiers
Que vient il queire ? qu'ils sont, que quand on parlera a eux,
Vient il por ma dame requeire ? MERDE, adj., avare : ils ne tiendront conte de tout qu'on
(VICONTED'AÇNOI,la Lande doree, Richel. 24432, leur dira. (CALV., Serm. sur lecePs. 119,
Devant vous me Os barbiier, p. 22, éd. 1554.)
fO 24°.)
Or vous refai ichi peschier;
Ja frapaille Or n'en soies escars ne merde;
Ne merdaille ne saront de mon vouloir Foules asses en cele merde, — Fém., merdiere :
Riens, fors par adevinaille. Car anguilles i a asses. De par les dames singulieres
(Chans., Vat. Chr. 1522, fO 166.) (Wistasse le Moine, 2085, Michel.) De Rouen, qui, en jeu comptent,
Cuident bien valoir les merdierrs
Il avoit, si conme on disoit, moult de De Paris autant pour autant.
mauvaise merdaille, robeurs, murtriers et MERDÉ, merdré, juron, mordieu :
(1508, Débat des dames de Paris et de Rouen,
telle manïere de gens qui roboient et des- Mais par la merdé, vous en pourriez re- Poés. fr. des xv* et xvie s., XII, 48.)
poilloient les bonnes gens clers et lays. pentir. (RAB., Gargantua, ch, xxv,- éd.
(Grand. Cron. de France, Les fais du roy 1542.) 1. MERE, s. f., sorte de fossé :
Charles le Bel, v, P. Paris.) Merdé. In stead of Mort Dieu. (COTGR., Un grand fossé sera faict despuis un
Et que par les merdailles des villes es- éd. 1611.) bout du lieu jusques a l'autre, de long en
mouvoyent mout de hutins. (Pièce de 1327, Merdré. As merdé. (ID.) long, commenceant tousjours par le plus
ap. Varin, Arch. adm. de la ville de Reims, bas endroit, et par ou remarqueres des
II, 446, Doc. inéd.)
MERDEMENT, adv., lâchement :
sources et humidités : dans lequel fossé,
plusieurs autres, mais petits, pendans en
joindront,
Ce ne sont que merdaille, tost lez desconfiron ! Engleis fièrement assallirent, plume, des deux costes se
(H. Capet, 448, A. P.) pour
Franceis merdementdéfendirent ; y descharger leurs eaux, qu'ils ramasse-
Il n'apartient fors a merdaille, Au premier assaut se rendirent ront de toutes les parties du terroir : par
A faire tenchons ne baitaille. Et hontosement s'en partirent. ce moyen, en contribuant chacun sa por-
(Clef d'amour, p. 34, Tross.) (Le Romandes Franceis, ap. Jub., Nouv. tion au grand fossé, icelui le recueillant
Et Bertran du Guesclin les Engloiz moult tra- Rec., II, 4.) toutes, les rapportera assemblees a son
issue. Le grand fossé, a telle cause, est
vaille, appellé mere. (O. DE SERR., Th. d'agr., Il,
Haaltement va criant : Tuez ceste merdaille. MERDEREL, S. m., petit merdeux, petit
(Cuy., B. du Guescl., 5979, Charrière.) polisson : i, éd. 1605.)
Aussi est du naturel du lieu, que la dis-
Les habitans de Nuef Castel vilainement Mais ung tas de merdereaux louis, position des fosses. S'il est en vallon en-
coururent sus aux dis sergens, present le- Ung oultre cuidé, ungfolastre, foncé, y ayant terrain eslevé des deux
dit maire, en disant très deshonneste- Aura ung pourpointde velours, costes, la mere se fera au milieu et plus
ment : Sanglante merdaille, vous faut il Contrefaisant du gentillastre. enfoncé du champ, de long en long. (ID.,
ici faire cry de par le roy. (1377, Arch. JJ (COQUILL.,Monologuedes Perruq., II, 288, ib.)
111, pièce J32.) BibL elz.)
Et disoit aux compaignons : Comment, La rue de Merderel. (Paris sous Phil. le — Principale coulée d'un terrier :
seigneurs, nous tendront mesbuy ces Bel, p. 43, Géraad.) Et d'un trou large et rond,
menredaille ? Se ce fussent droittes gens C'est aujourd'hui la rue du Verderet, Descouvrent du terrier la mere et le profond.
d'armes je ne m'en esmerveillasse mie, car (GAUCH.,Plais, des Champs,p. 25, éd. 1604.)
en eulx a plus de fait qu'il ne doit avoir qui, en 1745, s'appelait encore indistincte- Ils font volontiers leurs terriers en lieux
en telz garchons. (FROISS., Chron., Richel. ment rue Merderet ou rue Verderet. (Le- mal aisez a becher,. et n'ont qu'une
2645, f 76 r°,) beuf, Notes sur GuiUot de Paris, t. I, mere, qui va fort loing, laquelle est fort
Dieus ne volt pas consentir que li si- p. 588.) estroitte. (Du FOUILL., Ven., fo 73, ap.
gneur fuissent la desconfi de tel merdaille. Nom d'un ruisseau, le Merdereau. Ste-Pal.)
(ID., ib., II, 224, Kerv.)
Bien .XLm. hommes de bonne estoffe,
(Nièvre). 2. MERE, s. f., tout bateau accompagné
sans les chartous , tourselaires et mer- d'une ou de plusieurs allèges, bateau mâté
dailles. (Trahis. de France, p. 93, Chron. MERDERIE, s. f., vilenie, infamie, action placé en tête d'un train de remonte :
belg.) honteuse : En paiant le peage accoustumé et droit
Certes vous y morrez, mèrdaille, Ki met s'etudie de salage pour le bateau vulgairement
En appelé mere. (Juin 1486, Arrêt, Mantel-
Toui a ce jour. -1-
(Mir. de N.-D. et de Bautheuch,p.193, Langlois.)
trufe, et en vent, et en merderie.
(Poés. ms, avant 1300, t. IV, f° 1298, Ars.) lier, March: fréq., III, 97.)
Nous avons très bien besoqgne Pour droict de salage, pour le grand
En brief temps sur ceste mardaille.
1. MERDIER, mier., s. m., lieu rempli batteau qu'on appelle la mère. (Avril. 1531,
(GREBAN, Misl. de la ;>««., 7794, G. Paris.) d'immondices : Arr. impr., Gibier, 1583.)
Pour grand bateau appelé mere, .IIII. s. ladicte riviere d'Escarp au wide, elle doibt — Mestraire le merel, jouer mauvais -
t., et acquittera la mere les alleges. (Pièce pourprendre ung mefiel afin d'enseigner jeu, éprouver un revers : -'
du XVIeS., ap. Mantellier, Gloss. des March. qu'elle a payé : XII. d. p. (1412, Cartu-
fréq.) laire de vinages et paiages dus au prince et Sempres i eust mereau mestrait
duc de Touraine en sa ville de Mortagne, E a Gui teu damage fait
3. MERE, meire, s. f., vendange pressurée :
Quex vins que ce soit, reech ou seur
mere. (E. BOIL., Liv. des mest., 2° p., m, 1,
ms. Valenciennes 249, p. 153.)
Et mesme ung meriau d'estaing ou es-
toit empraint le nom de Jesus qu'il (un
A restorer sain ne leger..
Qui ne fust pas del an entier

(BEN., D. de Norm., II, 36566, Michel.)


--

Lespinasse et Bonnardot.). cordelier) leur avoit fait prendre laissè- Or en penst Deus ki la garisse!
rent ils, et prindrent tretous la croix de Si aukes plus tost ne s'en veit, :
La nef qui vait a Roem, combien que Ja erent li merel mestreit. -1
ele maine de vins seur mere, doit .XLV. Saint Andry. (Journ. d'un bourg, de Paris,
(Vie de St Giles, 1596, A. T.)
S. VI. d. de liage. (ID., ib., 2.) an 1429, Michaud.)
Vieus tu juer au tremerel - .-,
Don vin vendus en gros qui seroit sus
sa meire, et jus de la meire, le douzième
tout a lonc de ce qu'il seroit vendu ; et de
cil qui seroit vendus par detaille en la
citey et ens bourgs, rabattues les lies,
s'il estoit sus sa meire. (1406, Hist. de Metz,
Lors le gallant tire de faiet
Du dedens sa gibeciere,
- Une bourse, d'argent legiere,
Qui estoit pleine de mereaulx.
(Poés. attrib. it Villon, la Repeue Franch. du
Van Hamel.)
A mort, ki ne mestrait merel?
(RENCLUSDE MOILIEHS,Miserere, CCXX;7,

— Coup de fortune :
rI
,

Souffret., Jouaust, p. 249.) Ne savoit qu'il devoit faire de teils mereals.


IV, 603.)
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 38776, Scheler,
Bessin, mêle, substance visqueuse qui se Les consulz firent mectre le blé en pains Gloss. philol.)
bruns de septante setiers et livrarent des
forme au fond des bouteilles où est resté marreaulx chascun aux pouvres de sa Part due :
du cidre. banniere. (1532, Reg. cons. de Lim., I, —
212, Buben.) Bien a son lens et son merel
4. MERE, voir MAIRE. Qui boit et jue au tremerel.
Payé pour une estampe a marquer des (De Cortois d'Arras, 25, ap. Méon, Fobl., I, 357;)
MEREAU, voir MEREL. merraulx de plomb pour bailler aux gens
de ce lieu, assistans au salve, au lieu de Si avéra por li cascons d'eas son merelle.
lyards, pisque l'on ne pouvoit trouver de (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 3065, Scheler,
MEREIEN, voir MAIRIEN. Gloss. philol.)
monnoye, .x. s. (1575, S.-Maclou, Arcb. )
1. MEREL,
- iel, -eau, - iau,-eal, merr., S.-Inf.)
- Portion, héritage :
mar., marr., s. m., pièce de monnaie, On se servoit de febves au lieu de me- Li noble merel
1
jeton, qui servait à faire les comptes, reaux en l'election des magistrats. (J. DE Que ses peres conquist.
signe que le vendeur donnait à l'acheteur MONTLYABD, Hieroglyphiques, LVII, 9, éd. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 21596, Scheler,
1615.) Gloss. philol.)
pour prouver que la marchandise livrée
était acquittée; et spécialement, à l'ori-
gine, sorte de jetons de présence distribués
La reine commanda a Mr d'Espernon et
a moy de garder les avenues, et ne laisser Fait
passer que ceux qui auroient mereaux .xv. bries fist la dame, notant sus che merel.
aux prêtres lors de leur assistance à cer- pour marque de pouvoir entrer. (Mém. de (B. de Seb., xiv, 300, Bocca4-
tains offices ; monnaie de convention, de Bassompierre,II, p. 2.)
Et diront le merel
plomb, de cuivre, et quelquefoisd'argent, signe, indice : A Charle, l'empereur, a cuy serat mult fel.
dont chacun avait droit de faire usage. — Marque, (JEH. DESPREIS, Gesle de Liege, 15364, Scheler,
Voila pourquoy Nostre Seigneur leur Gloss. philol.)
A Arras, on distribuait de ces pièces de met ceci en avant, et dit : Or sus, ceux qui
plomb pour l'acquit des messes : relascheront leurs serfs me feront un ser- - Situation:
Quiconques veut estre ovriers d'estaiu, vice agreable, et je vous baille pour en- Se son oncle seuist qu'il fust en tel meriel
c'est a savoir fesieres de miroirs d'estain, seigne et pour un mereau le jour du repos. Tantost y fust venus et o luy sy bediel.
de fremaus d'estain, de sonneites de (CALv.,Serm. s. leDeuter.,p. 561% éd. 1567.) (Chev. au cygne; 13394, Reiff.)
aneles d'estain, de mailles de pion, de Nous croyons que les sacremens sont Noz sommez miz en dolirouz merel.
mereaus de toutes manieres et de toutes adjoustes a la parole pour plus ample con- (Gaydon 4498, A. P.)
autres menues choseites apartenans firmation : afin de nous estre gages et
plom et a esta in, il le puet estre franche-a marreaux de la grâce de Dieu. (BEZE, Mort l'abati emmi la voie ;
ment. (EST. BOIL., Reg. des mest., 1e p., Rist. eccl., t. I, p. 183, éd. 1580.) Cil s'en fuient sus el chastel,
xiv, l, Lespinasse et Bonnardot.) Vous avez les mereaux pour discerner
Ne pueent sonfrir lor merel.
Et a St Sevrin, a Bourdiaus, (Blanchandin, Richel.19152, f°184a.)
le droit d'avec les loix fardees. (CHO-
Douna il mices et meriaus LIERES, Contes, Epit., fo 5 vo, éd. 1610.) Apres me mis en tel merel
Pour çaus ki la enfonoit furent, Qu'ocire fis Caim Abel.
Et le siervice faire en durent. Ceux qui ont perdu les mereaux de leur (Vie de Ste Juliane, ms. Oxf. Bodl., Canon, mise.
(MOUSK.,Chron., 9108, Reiff.)
naturalité, doivent perdre la qualité de 74, f° 70 v°.)
pretres. (ID., ib., fo 128 v°.)
Aux brasseurs et brasseresses qui setrou- atout :
vent jusqu'à seize au diner le jour saint Peut il pas esperer d'estre semblable aux anges, — Coup,
Arnould, les gouverneurs donneront chas- Quand Dieu l'cura tiré de l'obscure prison Ançois le vespre vous donroi tel merel,
cun six mereaulx pour les donner aux Dans laquelle il n'a pas usé de la raison, Dont vos amis ne sera gaires bel.
povres. (1279, Statuts des boulengers de Son precieux mereau, sa glorieuse marque. (Aubery le Bourgoing, p. 146, Tarbé.)
St-Omer, Soc. des Ant. de Morinie, t. XVII. (Du LORENS,Satire, XI, Blanchemain.)
1880-81.) Aus destriers donnent teus meriaus
A mont, parmi les hateriaus,
Avons ordonné, par assens, que les ré- — Franc merel, marque avec laquelle on Que des pesans cops qu'il ourdissent
cepteurs fachent faire, par conseil, des s'affranchissait d'un péage : En pluseurs lieus les estourdissent.
meriaux, par la meilleure maniere et tel J'randre congié, deprys ne franc merel. (G. GUIART,Roy. lign., Richel. 5698, fO 244 rO.)
nombres que bon leur semblera, pour en (1369, Ord., v, 216.)
bailer aux bonnes gens quant, par for- Lors les veissiez entrebatre
tune ou autrement, feu se prent en la Et donner meriaus e, poingnies.
dite ville, chacun selon ce que il se ac- — Sorte de jeu, la marelle : (ID., ib., f° 332 r°.)
quiteront, ainsi qu'on faisoit ancienne- fiAT. En le char lidonna a che cop tel merel-
ment. (4 juin 1398, Rég. aux Consaux, Jouons au jeu de la merelle ; Que li sans en raja.
Atch. Tournai.) Je suis las du franc du carreau. (Baud. de Seb., xxv, 870, Bocca.) -
.Les quins dont on a fait les meriaux JABJEN. Mais Geuffroy sur le halerel
servans a donner quant il y a feu en la C'est bien dit ; le jeu du mereau Lui a donné ung tel merel
ville. (140U,ib.) ;
Est bien commun si est la chance.
(Moralit. des enfants de
Et une si grande offrande
Et si une nef grande ou petite va amont fr..
maintenant,
Anc. Qu'il n'a heaume qu'il ne fende;
III, 52.) (Mellusine,3343, Michel.)
Donnât a roy Gregoire de l'espee un merel. - Sorte de jeu qu'on jouait avec des Quant voit mestrere la meriele
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 620, Scheler, disques semblables à nos dames, et qui
Gloss, philol.) Et mal partie la querele.
étaient faits de carton, de cire, de plomb (J. DECONDE,li Dis dou Sengler, I, 116,05,
— Faire tel merel, faire subir tel traite- ou de cuivre : var., Scheler.)
ment ;).: Le berger doit estre de bonnes mœurs Trop a le mereie mestraite
et doit escbever la taverne et le bordeau. Qui par tiex vilains se gouverne.
Garcelin voit devant li ou prael (ID., Des losengers et des vilains, Il, 281,130.)
Qni de sa jent li feisoit tel merel, et doit aussi eschever tous jeux, excepté
S'or ne les vente ne se prise .1. aingnel). le jeu des merelles et du baslon. (JEH.
BRIE, le bon Berger, p. 69, Liseux.) DE — Changer la merele. changer le jeu, et
(Auberi, Riche). 24368, f° 468,) fig. changer la chance, la face des choses :
2. MEREL, mereau, meriel, s. m., partie — Traire la merele, s'exposer au danger, Jakes en est dou lit partis.
d'une écluse, l'écluse elle-même, le droit endurer de la peine, de la fatigue : Si s'est rechancieset viestis.
Gieut cuide avoir o la pucele,
payé pour passer l'écluse : Chascuns de nos,'ce cuit, a traite la marrele
On li a cangiet le merielle.
De Jehan le Grant par Escarp aval, Dom autre aura l'onor de coi Karles champele. (ENGUERII.
(J. B D., Sax., CCLIII,Michel.) D'OISY,Meunier d'Arleux, 237, Mon-
pour une navee de bos,le meriel du monter taiglon et Raynaud, Fabl., Il, 39.)
et les plancques. (1462, Comptes des ri- Et je trairai tele merele Jusques tant qoe une novele
vieres d'Escault et d'Escarp, Arch. mun. Que tu saras la novele Li vint, qui changea la merele.
Mortagne.) Des desloiaus. (GODEFROY
(Un Dilé de vérité, ap. Jub., Nouv. Rec., II, 86.) DEPARIS,Chron., 7489, Buchon.)
De Jehan le Gin par Escarp amont
pour ung pont et i. meriel, .VII, d. ob. — Avoir la merele, avoir le profit :
tournois. (Ib.) — Traire de bonne merele, bien jouer
son jeu, son rôle, se bien tirer d'affaire : De lignage cousins estoient
Du bacquet Monseigneur de Saint Pol Et ensemblesi guerreoient ; *
De bonne merelle Faire le fesoit l'apostoile
pour le fosset et le meriel a tout du pois- A Irait, qui s'est delivrez Qui cuidoit avoir la marele ;
son, VII. d. ob. tournois. (Ib.) D'amour, ou n'a fors grietez. Mes Dieu merci ! ce pas n'avint.
De Gillot Monnart pour .n. meriaux, .v. (Poés., Vat. Chr. 1522, fO154e.) (GODEFROY DEPARIS;Chron., 195, Buchon,)
d. tournois. (lb.)
De Willeaume Je Gin par Escarp aval — Traire fausse merele, mal jouer, — Un trait de merele, un coup de la
pour une navee de kesnes, parmy le fosset, tromper au jeu : fortune :
les plancques et le meriel du monter, ii. Et le miens cuers i va tos jors tendant, Par ung autre traict de merele ;
S, .VI. d. ob. tournois. (Ib.) Qu'onques vers li ne trest fausse merele. Aidier l'homme déshérité.
Un article d'un mémoire des habitants (LA CHIEVRE DE REIMS,Chans., ap. Tarhé, les (DEGUILLEVILLE, Trois Pelerin., fO 167d, impr.
de Douai du XVIIe s. est intitulé : Fosset, Chansonn. de Champagne aux XIIeel XIIIes., Instit.)
p. 65.)
mereau et rabat. — Laisser qqu'un dans la merele, le
— Traire sauve merele, peut-être jouer laisser dans l'embarras :
— Merel a été employé en apposition sans perdre :
du mot fossé : Je te lairoie en la merele
Si le doi bien servir miens que devant, pugnir de ta faulsse querele..
Au regard du fosset mereau afferment Et se vers li ai trait sauve merelle, (FROISS.,Poés., III, 35,1165, Scheler.)
icelluy estre scitué au terroir de Mortaigne Merci l'en pri de cuer humiliant.
entre le chasteau, l'abbaye et le pont, le- (Poés., Vat. Chr. 1490, f° 124 re.) — Bailler lourde merele, faire un mauvais
quel est totallement remply sans par tour, tromper gravement :
icelluy avoir veu passer aulcunes nefz, — Ne plus traire point ne merele, ne
combien que on paie pour ledict fosset plus jouer : Je demande commentdoit elle
ainsyremply sept solzsix deniers. (XVIeS., Estre pugnye, veo qu'elle s'applicque
Déposition de deux bateliers dans un procès Si fu l'eschequier mis en càge, De bailler si lourde marelle
intenté par les habitants de Lovai au sei- Sans plus traire point ne merelle. Et tromper la chose publique?
gneur de Mortagne, Arch. mun. Mortagne.) (Poés., Ricbel. 146, f° 52b.) (COQUILLART, Droitz nouv., 2* part., de Dolo,
I, 166, Bibl. elz.)
— Traire autre merele, jouer un autre
3. MEREL,mereau, adj., terme injurieux: jeu, se conduire d'une autre sorte : — Avoir celle merele, avoir telle chance,
lcellui Labastide criast au suppliant : Dameviez reparees,
éprouver tel sort :
Ribault, traitre, mereau. (1482, Arch. JJ 207,
pièce 334.) Qui ensi amez Se Misonot celle marrelle eue,
En vilaines soudees Sa lance aussi est a l'autre escheue
Voz cors depurtez, Tout au plus hault de l'escu sans casser.
MERELE, - elle, - ielle, mesr., mar., Quant borsiere devenez, (L. DEBEAUVAU, Pas de la Bergiere, 760,
marr., s. f., synon. de merel, jeton : Et vo tens est toz usez, Crapelet.)
A grans seigneurs s'ilz veulent vendre
Fault aussi longuement entendre
Traez autre marrele.
Seste amour n'est pas bele. - coup
Sonbz espoir de les attraper, (Poés. ms. av. 1300, t. I, ap. Ste-Pal.) Et a Emenidon a donné tele merelle
Et ne les laissez eschapper jouer mauvais Que toute li poarfent la fort targe nouvelle.
De voz mains sans marelle prendre. — Meslraire la merele, (Vœux du Paon, ms. Brux. 11191, f° 147 r°.)
(P. MICHAULT, Doctrinal de court, 6° 76 rO, éd. jeu, éprouver un revers, un malheur
Ils avoient estrivé ensemble pour un lot
Genève.) * quelconque : de briemas ou cervoise., se vous ne
Doresnavant il sera besongné aux ou- Cele nuit ont an Rane maistraite la marrele. feussiez mon maistre, vous eussiez une
vraiges de la forteresse de ladicte ville (J. BOD., Sax., cm, Michel.) mesrele. (1402, Arch. JJ 157, pièce 114.)
aux merelles, et sera payé aux ouvriers Lors li covint de tant la marrele mestraire Tien, apostat, ceste merele!
pour chacun cent de merelle qu'ilz auront Q'il failli au joster ; mes ce fu sanz repaire. (Le Martyre de S. Denis et de ses compagnons,
gaipné deux solz six deniers. (17 août (ID., ib., CXXIII.)
1557, Ord. de l'echevinage d'Amiens au sujet Jub., Myst., I, 121.)
des fortifications, ap. A. Thierry, Mon. inéd. Bien ont no jent mestraite la merele. Or nous prophetise, Jhesus,
du Tiers Etat, t. II, p. 649.) (Auberi, p. 140, Tobler.) Qui t'a bailH ceste merelle.
Ja li enst mestraite la merele, (GREBAN, Mist. de lapass., 20964, G. Paris.)
— Solde, gage, gain : Mais li Danois, cui hardemens chnele, Mais s'il me fait eschauffer la cervelle
Plusieurs dancent'les sauterelles, Le fiert sor l'iaume qui luist et estincele. Je luy rompray jambes, bras, on eschine,
Et, pour gaigner grosses merelles, (Enf. Ogier, 5964, Scheler.) Ou il aura une fiere marelle
Deffendent leurs fausses querelles. Je me joue au meillor, mestret ai la merele, D'une dagae parmycelle poictrine.
(A. CHARTIER, Liv. des quatre dames, p. 665, éd. Le deduit ai perdu, la dolor me rapele. (P. MICHAULT, Doctrinal de Court, f° 6 rO, éd.
1617.) (Gant. d'Aup., p. 20, Michel.) Genève.)
MERENCOLIEUX, voir MELANCOLIEUS. Excessif,meretricial et impudique.(RAOUL
MERELIER, merellier, merillier, mareil- DE MONTFIQUET, Traité du mariage, c. XII.)
lier, marelier, marrellier, marreillier, s. MERENDE, S. f., chose méritée ; La circonstance de la manière le fait
m., tablier du jeu de merele, sorte de Mes il ne trove ke li rende coulpable pour ce qu'elle est trop effreuée
table carrée sur laquelle des lignes par- Sa dreiture ne sa merende. et meritricialle. (ID., ib., c. XIII.)
tant des angles ou du milieu de chaque (WILL., de Ste Marie Magd., Richel. 19525,
côté, et se réunissant au centre, indi- f° 69 r°.) MERETRICHEN,adj., syn. de meretrical :
quaient la place que devaient occuper, : Thamar ardante d'amour après son
MERENDÉ, meràndé, sorte de serment beau pere Judas, oyante qu'il alloit veoir
et la route que pouvaient suivre les ma- Dy moy se tu m'aymeras ses brebis tondre, se mist en habis mere-
relles ; le jeu lui-même : Ou par la merandé ou non. triciiens et se assist en chemin. (FOSSE-
D'aler quillier, d'aler billipr, (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 29 rO.) TIER, Cron. Marg., ms. Brux., I, f° 86 r°.)
Et de jouer au mareillier. La merendé, je l'ama bin. triux,- trice, meau-
(DEGUILLEV., Trois Pelerin., ro 49e, impr. Inslit.) (Chans. dit xv' s., p. 92, G. Paris.)
MERETRIS,- trix, -
tris, miaulris, mautris, maintris, mattix,
Oncques a jeu de merelier
Je ne jouay ne d'eschiquier. MERENIER, voir MAIRENIER. s. f., prostituée, courtisane, femme dé-
(ID., ib., f 63d.) MEREOR, voir MIREOR.
bauchée, concubine :
Gieus de tables et d'eschequiers, Ne tes lignaignes n'en estordera vis,
De boulles et de merelliers. MERE PERLE, s. f., huître perlière : Tn ne ta mere la male meautris.
(ID., ib., ap. Duc., Marrella.) Quand la mere perle apperçoit la main Çou n'est pas voir, chou a dit Locys,
Je ne joue a gieu de merillier ne d'es-
r.hequier. (ID., Pelerin. de la vie hum.,
de l'homme, elle se resserre et couvre par
mesme moven ses richesses. (Du PINET,
Preude femme est et de cors et de vis.
(Les Loh., Richel. 4988, f° 171 v
Ars. 2323, fo 91 v°.) Pline, IX, 35, éd. 1866.) T'ais acheté une putain malrix,
Ou juouz deis tables et dou marral- Les perles ne se rencontrent toujours au Que comtinal estoit ele a Ligni.
liet. (1406, Arch. Fribourg, ird Coll. de milieu de la chair des meres perles, car (Ib., Richet. 19160, fO 16a.)
LI quelquefois on en trouve qui sont hors de
lois, n° 146, fo 36.) Une putain <MtH<rM.
Un eschiquier de jaspro et de cristal
la chair, (ID., ib.)
fait aux armes de feu pape Gregoire, et est,
par dehors, de cippres, et y a un marrellier
1. MERER, merrer (se), v. réfl., se rou- Et ma seror, la pute meretris.
(Aleschans, 2890, ap. Jonckb., Guill. d'Or., t. il,
de marqueteure, et est garni d'eschez de ler : p. 261.) Var. du ms. Arondel, la putain, la
mesme, tout en un estui. (1412, Comptes S'en vet a une roge terre, mautris.
roy., ap. Laborde, Emaux.) La se voutre e roolle et merre, Sa fame eserie Orde pute miautris,
Une très belle table, ployant en trois Tant qu'il resemble tot sanglent. Mar fu par voz icis consaus bastis !
pieces, en laquelle est le marelier, deux (GUILL., Best, div., 1255, llippeau.) (Gaydon, 4311, A. P.)
jeux de tables et l'eschiquier, faiz de pour-
fiz de Homme. (1416,lnv. de Jean de Berry,
La se touaille, vieutre et mere.
(ID., ib., var.)
Tant mar fui onques meretris.
(Vie de Ste Marie l'Eg., Richel. 23112, f° 337a
ib.)
Une table de bois marquetee du jeu des 2. MERER, voir MAIRER. Les sereines furent .m. meretrix qui de-
eschas et de tables et de mareliers et y cevoient touz les trespassanz. (BRUN.
MERESSE, voir MAIRESSE. LAT., Très., p. 189, Chabaille.)
sont les tresteaux tenant a la dicte table.
~(Ib.) Raab li meretriux. (Serm. du XIII* <.,
MERESTENT, voir MARESTANC.
ms. Mont-Cassin, f° 98h.)
MERELLÉ, adj., qui a quelque ressem- MERETÉ, voir MAIRETÉ. Et aupres d'iceluy temple estoit une
blance avec un merelier : belle fontaine et claire, appellee la fontaine
MERETRICAIL., adj., de prostituée, de des meretrices. (1520,Vie et LegendedeSaint
Esdicts manteaux, soient blans on noirs,
courtisane, de concubine, propre aux Mellon, Sauvage.)
ne mectront aucunes peaulx merellees, bi-
garrees, clavelces, ne peaulx de mouton. courtisanes, aux femmes débauchées, qui Lycoris merelrice lascivieuse. (GUILL.
a rapport aux courtisanes :
(Juill. 1486, Stat. des Pellet. de Bourges, MICHEL, Comment, sur la Xe egl. de Virgile,
Ord., xix, 664.) fo 26 ro, éd. 1540.)
En maniere merelricale. (1473, Arch. JJ
195, pièce 906.) Elles (les femmes) sont aussi plus ad-
MEMBRE, voir MAIRIEN. donnees aux venefices et sortilèges, et
Art meretricai. specialement les marastres et meretrices.
1. MEREMENT, adv., purement : (Therence en franç., f 167 1,0,Verard.) (MARCOUVILLE, Traiclé mem..des cas mer-
Merement Colas de la Barre paia .m. s. sœur Exiane détiennent ils soubs le
Ma veilleux, fo 97 r°, éd. 1564.)
(1331, Role, Ste-Croix, Arch. Vienne.) joug de servitude merelricale. (Triomphe
Creatures merement sensilives qui seule. des neuf preux, p. 227b, ap. Ste-Pal.) MERETRIUX, voir MERETRIS.
ment se meuvent aux choses présentes. Rhodopes, meretricc. acquist tant de MERETRIX, voir MERETRIS.
(BOUCHARD, Chron. de Bret., Fp., éd. 1532.) ricesses par sa marchandise meretricale
qu'elle fist eslever en la cité de Memphis MEREUR, merreur, s. f., tristesse :
2. MEREMENT, mier., s. m., récom- une très louee piramide. (FOSSETIER,Cron. Jeune de merenr ou tristresce. (J. Gou-
pense : Marg., ms. Brux., H, f° 111 r°.) LAIN, Ration., Richel. 437, f° 226 v°.)
Dieus, dit la dame, vos consaut. Aornement meretrical ou de paillardes. Symeon est interprété audition, audible,
Et si portez vostre offerande, (RAOUL DE MONTFIQUET,Traitédu mariage, ou oyant, mereur et tristesse. (La Mer des
Que Deus i. mierement vos rande. C. XII.) hysloires, t. 1, f° 140a éd. 1488.)
(De la Robe vermeille, Richel. 1593, f° 150e.)
MERETRICE,voir MERETRIS. Car la plus part de leurs entendemens
3. MEREMENT, voir MAREMENT. Est depriser saincts devotz sacremens.
MERETRICIAL, meritricial, meritrecial, Sans en avoir crainte, doubte ou merreur.
MERENCOLE, adj., d'humeur noire : adj., syn. de meretricai : (GRINGORE, Blason des heretiques, l, 335, Bibl.
Le chien pour trois causes enrage, elz.)
En maison meretriciale.
Si raconte ce[s] ancteur sage,
Naturelment est sec et froit,
(Therence en franç., f 145d, Verard.) Mais les mereurs domestiques et les cas
advers qui luy commencèrent a venir de
Merencole a qui le déçoit. Car aux nopces loyalles la femme que tant il aymoit eurent envie-
(GACEs, Rom. des deduiz, Ars. 3332, (0 40 r°.) Joindre veulx et conglutiner de sa felicité et lyesse. (BOURGOING, Bat.
Les amours meritrecialles. jud., I, 36, éd. 1530.) ,
Cf. MELANCOLIEUS. (Ib., f° 73a.)
MERENCOLIE, voir MELANCOLIE. de personne, dé- MEREVEILLIER,voir MERVEILLIER.
— Avec un nom
MERENCOLIER, voir MELANCOLIER. bauché : MERFOLLE, voir MARFOILLE.
MERGAS, s. m., sorte de goéland : sont, quand on sent douleur dit oeso- P. Paris.) Var., merienne. (Hist. des crois.,
Quand les plongeons fuyront la mer et phage, mery ou gueule. (Loysau GUYON,Mi-
les eaux dormantes. (Du PINET,Pline, XVIII, roir de la beauté, I, 493, éd. 1615.) XX, 25.)
38, éd. 1566.) En marge plongeon est expli. Un auteur normand duxvne s., Jacques
qué par « mergas ». MERIAINE, voir MERIENE. Moisant, dans ses Origines de quelques
MERIANE, voir MERIENE. coutumes anciennes et de plusieurs façons
Est très usité au Hâvre sous la forme
de parler triviales (Caen 1672) emploie
margas : MERIAU, voir MEREL. meriene au sens de méridienne.
Au retour, la mere Mesle nous recon
fortait. avec un salmis de margas qui MERICOTON, s. m.,sorte de pêche : Bessin et Poitou, merienne.
sentait la vase, ou une omelette d'œufs de On prise fort aussi les mericotons, pavies, Cf. MERIDIEN.
cormoran. (HUGUES LE ROUX,Aldric Mesle, et alberges. (LA FRAMBOIS., OEuv., p. lU,
p. 255, Jules Lévy.) éd. 1613.) MERIENNER,v. n., faire sa méridienne:
ANcreux des remous, puis au sommet Poitou, merlicoton (m'rlicoton), à Lou- Lequel (champ) ilz trouvoient par chas-
Voguait an margat, ville , berlicoton , ,
brugnon sorte do cun dimanche tout foullé et plain de
(RICHEPIN,la Mer, p. 220, Dreyfous.) fiente des pourceaux du chastenu de
pêche ou pavie à peau lisse et dont la Provins, que le porcher menoit me-
Ce qui peut poor nous être un cimetière
chair adhère au noyau. rienner et dormir de midvy par chascun
Est pour le margat no nid bercenr. jour. (HATON, Mém., an 1564, Bourquelot.)
(ID., ib., p. 221.)
MERIDIAIN, voir MERIDIEN. Perche, marienner, Saint., merienner.
MERGE, s. m., oiseau de mer, le plon- dormir à midi.
MERIDIANE, Voir MERIDIEN.
geon :
Un oye ou un merge agitez sur l'eau. MERIDIEN, - diain, adj., de midi : MERIER, merrier, v. a., rendre triste :
(Merlin Cocaie, t. I, p. 349, éd. 1606.) Pres iert d'eure meridiaine. A Rome droit est reperiee,
Merge : m. A name for divers water- (Mir. de S. Eloi, p. 86, Peigné.) Mes mesaise l'a si merriee,
Toute est marcie et esfloree
fowle ; that use to duck much; as the
puffin, cormorant, didapper, etc. (COTGR., — S. m., habitant du Midi : Sa bele face coloree.
(G. DE COINCI,de l'Emper., Richel. 23111,
éd. 1611.) Des ore fait mander Sarrasins et Persans, f° 272b.)
Cens des illes de mer et de meridiens.
MERGER, verbe. (Aye d'Avign., 3348, A. P.) MERIL, voir MEERIL.
— Act., plonger : Ces quatre chevaliers y faisoient tant
Et ainsi le monde et la chair les mergent bien leur devoir, que pour la chevalerie MERILLE, voir PINCEMERINK.
et plongent subitement au profond d'en- que les meridiens virent en eulx el es che- MERILLIER, voir MERELIER.
fer. (Prem. Vol. des exp. des Ep. et Ev. de valiers estrangiers de leur partie, entre-
kar., fo 45 vo, éd. 1519.) prindrent de cueur hardy a livrer estai. MERILOT, voir MELILOT.
(Perceforest, IV, fo 60d, é .1532.)
— Neutr., être plongé : MERIM, voir MAIRIEN,
Il savoit très bien le cyprès estre arbre — Meridiane, s. f., heure de midi :
funebre, les cierges estre funeraux et Un jour apries meridiane.
MERIN, s. m" officier de justice en
l'hebene estre bois mergeant au fond des (MOuSK.,Chron., 9009, Reiff.) Navarre :
eaux. (Alector, f° Ili v°, éd. 1560.) Cf. MERIENE. Le merin ou sergent de la paroisse doit
faire les criees. (1514, Coust. de la Bourt,
MERGERIE, voir MIRERIE. MERIE, voir MAIRIE. Cout. gén., II, 730, éd. 1604.)
MERGIBLE, adj., qui va naturellement L'arrest qui par le merin ou sergent luy
MERIEL, voir MEREL. est baillé. (Ib., p. 722.)
au fond :
Corps mergible se nomme le corps le- MERIELLE, voir MERBLE. A l'advis et estimation du merin de la
quel par sa vertu sans aucune ayde d'ail- paroisse ou le debteur demeure. (lb.,
MERIEN,voir MAIRIEN. p. 729.)
leurs descend en l'eau ou autre liqueur ou
moien. (P. FORCADEL, Liv. d'Archim. des MERIENAL, adj., de midi : MERINDADE, s. f., district d'un merin
pois., p. 16, éd. 1565.) :
Et furent abatu del deable merienal. Merindades du roy de Navarre. (FAVIN,
MERGIR, v. a., plonger : Merienal dit porce que si corne li jorz est Théâtre d'honneur, t. I, p. 54.)
chauz entor midi, ensi furent il tuit es-

éd. 1530.)
En yver elle est (cette eau) toute tiede
et doulce souverainement la ou elle est
espandue et aux choses qui sont mergies
dedans elle. (BOURGOING.Bal. jud., V, 14,

MERGLE, voir MAIGLE.


chaufé et espris de tote part en une vo-
lenté des sainz martyrs occirre. (Comm.
s. les Ps., Richel. 963, p. 259.)
MERIENE, - enne,
heure de midi:
- aine, - ane,
Demain ains que soit meriaine
s. c.,
Dividitur Navarra in quinque præfecturas
quas majorinatus seu merindades vocant.
(Oihenarlus in Not. Vascon., p. 74, ap.
Duc., Merinatus, sous majorinus.)
UERINE, voir PINCEMERINE.
MERINIER, voir MARINIER.
MERGLISEUR, VOir MARGLISEUR. Porois oir se bon vous est.
(BEN., Troies, Ricbel. 375, f° 109a.) MERIR, - yr, mierir, v. a., mériter,
MERGUILLIER, voir MARGOILLIBR. Li reis David a un jur levad apres ine. gagner :
MERGULIER, voir MARGOILLIER. riene. (Rois, p. 154, Ler. de Lincy.) 0 maistresse qui t'en semble ? Merons
nous cest blasme? (Consol. de Boece, ms.
MERl, mery, s. m., œsophage : Ansi comme l'asne rechane
A meenuit, a meriane.
Montp. H 4J, Co3a.)
Le meri est ung membre fait de deux (GUILL.,Best, div., 1833, Hippeau.) Il fu febvre tant expert qu'il merit estre
tuniques et de chair. (B. DE GORD., Pra- appellé le febvre des dieux. (FOSSETIER,
tiq., V, J, éd. 1495.) — Méridienne : Cron. Marg., ms. Brux., 1, f° I50 v°.)
La voye de la viande que on appelle Li frere apres manger dormoient Ce fait merit pugnition. (ID., ib., ms.
meri ou ysophagus. (ID., ib.) La meriene com souloient.
(ANGER,Dial. de S. Grég., 47, P. Meyer, Rec.,
Brux. 10510, fo 92 ")
Les parties contenues sont huict, a sa- Il eust peu merir alongement de sa li-
voir le cœur, le poulmon, les pannicules, p. 341.) beration. (ID., ib., f° 124 v.)
les lyens, les nerfz, les veines et artheres, Aillent dormir la merienne en lor liz.
mery ou œsopbagus. (J RAOUL, Fleurs du (Reg. de S. Ben., ms. Sens, p. 158a.) Parquoy ils merirent estre captifs. (In.,
ib., ms. Brux. 10511, V, 5.)
gr. guydon, p. 45, éd. 1549.) Quant il ot mengié, si se coucha dor-
Les indices d'excoriation ou d'ulcere mir a meriene. (GUILL. DE TYR, XX, 24, — Abs., mériter, acquérir des mérites :
Sans lesquelz Liens ame ne peult merir, Voeillies, bele, se il vous plait voloir, Se li merirs m'a demouré.
K'en aucun tans me soit joie merie (GASSE,Chans., ap. Maetzner, Allfr. Lieder,
N'avoir les cieulx.
(VILLON,Grant Test., Ball. à N.-Dame, Jouaust, Dont nus ne puist parler en vilounie. p. 3.)
(ROBERTDE KASTEL,Chans., ap. Maetzner, Allfr.
p. 63.) — Meri, part. passé et adj., qui mérite,
Lieder, p. 29.)
Regarde a ta salvation méritant, digne :
Tant que tu as temps pour merir. Leur merisse les biens 4
(Act. des Apost., vol. l, f° 119d, éd. 1537.) Que par eulz nous donna. Homme bien mery et innocent. (Boc-
(Rose, ms. Corsini, f° 145d.) CACE, Nobles malheureux, VI, 15, f° 162 vo,
— Récompenser , payer de retour, Helas! que j'ai de mal souffert !
éd. 1515.)
payer : Et ore si mal meri m'ert, Car il merite entre les mieulx meriz
Et dist Garins : Nos vous avons servi Que je pers tout a une fie, Qui par vous sont alaictez et nourriz.
Et vous l'avez mauvaisement meri. Espoir et pensee oulie. (J. BOUCHET, Ep. fam., LXIIII, éd. 1545.)
(Gar. le Loh., 2" chans., XXII, p. 14, P. Paiis.) (Couci, 3439, Crapele t.)
J'atlendois bien que tes courtoises meurs
Sulunc la netteé de mes mains me me- Disoit si il povoit jamais recouvrer
la grace que
Et tes vertuz que ta nature alliche
rirad. (Rois, p. 208, Ler. de Lincy.) le roy, il lui meriroit ceste bonté. Me feroient plus d'honneurset de faveurs
Qui bien la sert ne puet périr,
(Grand. Cron. de France, III, 24, P. Paris.) Que je n'en suis digne ne bien mery.
Elle est tant large de merir De fin cor te sera meris. * (ID., ib., LXVI.)
Toz les servises qu'on li fait (Clef d'amour, p. 56, Tross.)
Que lot sont riche et tôt refet. — En parlant de chose, dû, juste :
(G, DE COINCI,Mir., Richel. 2163, f° 18a.) — Il s'emploie souvent
comme formule Prometant prendre merie ultion du
de souhait, avec le, pronom démons- mesu. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux.,
Verites est et bien le sai, II, f° 115 r°.)
Que vos me poes plus merir tratif :
Que je ne puisse deservir. Leissiez me aler, Deus vos le mire.
(Durmars le Gallois, 14794, Stengel.) MERIS, voir MEIRIS.
(WACE,Conception, Brit. Mus. Add. 15606,
Tu dois ton creator servir, f° 54e.) MERISE, S. f. ?
Cil te porroit moult bien mierir, Jo canchon fine, plus avant n'en ores * Que il avoient, tenoient et posseoient
Car il es sires de mérité.
(Josaphat et Bari., ms. Mont-Cassin, f° 3a.) Des le vos mire qui escouté l'aves, une place a tout une maison et un jardin,
Et me n'oblit, qi les vers ai contes. que on appelle la place et la merise assise
Li eremite atant s'esveille, (RAIMB.,Ogier, 13056, Barrois.) en la ville de Partes. (1312, Arch. JJ 48,
De ço q'oit molt se merveille. f° 116 r°.)
Cil li respont : Biaz gentis sire,
La verilé ot e entent, Li granz Dez del ciel le vos mire. La tierce partie de la merise. (Ib.)
E por ço lors granz graces rent (Dolop., 5000, Bibl. elz.)
A celui qui de toz est sire,
Qui si com la plaist les soens mire. Dame, vous dites voir, Damediex le vous mire ! MERISON, voir MARISSON.
(ANGIER,Vie de saint Greg., 1835, P. Meyer.) (Berte, 392, Scheler.)
Doivent (Ii prince) honte cremir et esloignier fo- Sire, fait il, molt grans mercis, et Dex MERIT, voir MERITE.
le vous mire. (Comtesse de Ponthieu, Nouv.
Les preudommes amer et merir leur labour. fr. du XIIlo s., p. 165.) , MERITA, s. m., reliques :
(WATRIQUET,Ens. du jone fil de prince, 80,
Seignor, fait il, cil le vos mere
Le mérita d'une des onze mille vierges,
Scheler.)
A cui Marie est fille et mere !
et le repositoire et le pié. (Inv. de la Ste
Il n'est bien qui ne soit mery et mal qui (Le Pas Salhadin, Richel. 24432, fO 30 1'°.)
Chapelle, Reg. Noster, fO 196, ap. Duc.,
ne soit puny. (Liv. du Chev. de La Tour, Meritum 3.)
c. LVIII, Bibi. elz.) Elle l'eotendoit bien entrois
L'en ne peut bien faire qui ne soit mery
Que je lisoie, Diex li mire. MERITABLE, - avle, adj., méritoire:
(FROISS., Poés., l, 108,744, Scheler.)
Ne mal qui ne soit puny. Car cascune nevre est meritable
(Prov. gallic., ap. Ler. de Lincy, Prov.) Mérir exprime quelquefois l'idée de Selon le cuer dont ete naist.
Qui les vit lors des esperons ferir revaloir : (RENCLUS DE MOILIEHS, Miserere, LXXIII,11,
Dire povoit qu'ilz vouloient conquerir Van Hamel.)
Dedans les Landes l'antre jour m'assalit
Quelque gros pris, dont on vouloil merir Grans vertus est et meritable
Le mieulx fuyant. Sans defiance, et au cors me ferit : De serf ki sert par feauté.
(J. MAROT,Voy. de Venise, Bataille du Hoy contre Diex me doint force que li puisse merir ! (ID., de Carité, xxxiv, 9.)
(Gar. le Loh., 2* chans., xxxv, p. 120, P. Paris.)
les Venit., f° 72 r°, éd. 1532.)
Et monseignor Gauvain feri Qui a nostre supplication et priiere et
— Absolum. : Si que très bien le li meri. pour le commun pourfit esmut, oevre me-
Deus est li larges de merir. (Perceval, ms Montp. H 249, fO93a.) rilavle faisant, nous ont ottroiiet. (1309,
(G. DE COINCI,Mir. de N.-D., ms. Brux., f° 132b.) Cart. d'Oudenbourg, p. 103, Van de Cas-
Or me pesera molt se nel te mier, tcele.)
quelqu'un, l'en S'o ceste meie espade lal non te lier
— Merir quelque chose d Que tôt te trencherai desqu'al braier. Pour fuir teles temptacions, devons nous
récompenser,le lui donner comme récom- (Ger. de Rossill., p. 342, Michel.) labourer en meritables œuvres. (COURCY,
Ilist. de Grece, Ars. 3689, le 86".)
pense, le lui rendre, lui en donner une Mais, se Diu plaist, ains vous arai meri
compensation : Çou c'aves fait mon frere Gerardiu. Meritable, s. nu et f. — Medefull. (PALS-
GRAVE,Esclairc., p. 318, Génin.)
Molt locguement l'avez ore servi, (Huon de Bord., 856, A. P.)
Ne ton service ne t'a de rien meri.
(R. de Cambrai, 972, A. T.) — Absolument : 1. MERITE, s. f., récompense, salaire,
Encor li meriray se je longement vis. punition :
Canque j'ai fait de bien puis que nasqui,
En jours juner et en haire vestir, (JEH. DES REIS,Geste de Liege, II, 11241, Quel merite il recevront.
Err tous les biens que j'ai fait desques ci, Scheler, Gloss. philol.) (S. Brandan, 64, Michel.)
Si me soit hui, biaus dos peies, meri.
(Huon de Bordeaux, 2051, A. P.) — Merir cher, faire payer cher : Se Diex plest et Saint Esperite
S'en aura encor sa mérité.
De\ vos mire les biens que vos fait me avez !
Tant m'ont batu cele gent paenie,.
Les os me dolent et la car ai froissic ;
(Perceval, ms. Montp. H 249, f 228e.)
(Parise, 1283, A. P.) Mais se je vif, cier lor sera merie. Ains dient qu'il les garderont,
Dex li mire l'enor qu'il m'a tojorz porté. (RAIMBERT,Ogier, 12557, Barrois.) Tant qu'il au roi les bailleront ;
(Ib., 1307.) Qui si lor rendra la merite.
Dieus gart chascun lui et les siens — Infin. pris subst., récompense : (CHREST.,Cligel, Richel. 375, f° 271b.)
Et lor mire trestout les biens l'our ce s'aime mielz que li merirs remaingue Que ceste bataille en eust
Qu'il ont moi et autrui fais. Qu'aie de vous joie par decevoir. En guerredon et en merite.
(ADFN., Cleom., Ars. 3142, fO 72b.) (Chans., Richel. 765, fO 53 v°.) (ID., ib., f° 275f.)
Jhesus, ki en tous biens foisone;,
Ki toutes coses asaisones
A droit, et rens justes meriles.
(RENCLUS DE MOIMENS,
Van Hamel.)
Miserere, CXCIV,1,
2. MERITE, merit, s. m., récompense:
Mais Dieu le pere par sa grace
Dit : Mon fils, il faut qu'il se face ;
Sy en sont a lui les meris.
p. 166,)
je vous merite a mon povoir. (ID., ib.,


l'en
Meriter quelque chose à quelqu'un,
récompenser :
(Testament de Nesson.)
Ensi si out de la meschine
Qu'il avoit devant escondite Sire, por mener tel vie, mes meriz sont Je vous remercie de ce que si liberale-
Son guerredon et sa merite. tourmens. (Chasse de Gaston Phebus, ms., ment m'avez offert de venir avec moy, et
(Rose, Richel. 1573, f° 13e et ms. Corsini, p. 363, ap. Ste-Pal.) pour tant je le vous meriteray bien, se
f° 11e.) Dieu plail. (J. D'ARRAS, Melus., p. 295, Bibl.
Larrons, mardriers et sodomites, elz.)
Mult me rendes male merite
De mon grant travail sans raison.
Qui tous temps pires devenez
Et vostre createur troublez, Ce meffait cy. vous est
adonc respondirent ils tous d'une voix :
pardonné,
(Amaldas et Yd., Richel. 375, f° 322°.) Vous en avez crueulx merites.
(EUST.DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 90c.) Dieu le veuille meriter au roy et a son bon
Merites receverunt conseil. (FROISS., Chron., II, p. 146, éd.
De ceo ke fet avérant. 3. MEIUTE, merit, adj., qui mérite, mé- 1559.)
(Liber regine Sibille, Richel. 25407, f° 172e.)
ritant, digne : Il se sentoit grandement tenu au pape
Rent toi donc ; sois ses homes quites,
Tu en auras bones meriles. Mire
Clément, car. en Avignon le pape et les
cardinaux tous excellemment l'avoient ho-
(La Poire, Richel. 2186, f° 26 r°.) Ont de leurs maus et leur merite
;
Selon çon k'il en sont merite. noré, et donné plus qu'il ne leur avoit
Qui le vert fruit convoita plainement, (B. DE CONDÉ,li Contes d'amour, 106, Scheler.)
demandé. si ensuivoit qu'il leur mert-
Il en doit bien la mérite atendre. tast le guerdon ; et aussi au département
(Chans., Vat. Chr. 1490, fO 152 r'.) Ha! belle, sui je point merites d'Avignon, il avoit. promis au pape
Que je porte presentement qu'il pourvoyeroit et entendroit a ses be-
Dame Aimee, tel merite, Un chapelet de margherites songnes. (ID., ib., IV, p. 99.)
Fait li prestres, doi ge reçoivre. (FROISS., Poés., Richel. 830, f° 295 v°.)
Le roy, qui toutes soubtiles choses desi-
(Du Prestre et du Chevalier, Montaiglon et 11 en estoit bien merites. (ID., Chron., roit a veoir, lui escripst qu'il voulsist ve-
Raynaud, Fabl., Il, 87.) M, 326, Kerv.) nir par deça, et bien et grandement luy se-
Mes il en ot malé merite, Iln'estoit pas dignes ne meriles de gou- roit sa peine meritee. (CRIST. DE PIZAN,
Il en mourut a deshonor. Charles V, 3' p., ch. 22, Michaud.)
(De Dieu et de Nostre Dame, Richel. 837, f° 105a.) verner le monde. (ID., ib., IX, 141.)
Li Normant non vouloient prendre me- Car bin seiroit merite qu'il fut un empereire. — L'en punir :
rite de deniers de ce qu'il avoient fait (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 2262, Scheler,
Au dyable je donne mon ame,
por lo amor de Dieu. (Yst. de li Norm., I, Gloss. philol.)
Qui que m'en loue ou diffame,
18, Champollion.) Tu, evesque de Liege, indigne et point meril. S'il ne vous est cher mérité !
Helas, Troylus, comment porray je estre (ID., ib., 26949.) (Mist. du viel lest., 2575, A. T.)
sans cueur? car certes le mien demorra Le roy Albouin, homme innocent et bien
yey avecques voustre amour, et avecques merit. (BOCCACE, Nobles malheureux, VIII. MERITICQUE, s. f., sorte de magie :
elle plaindra le doleureux partement qu'il 22, le 214 rO, éd. 1515.) L'art magicque contient cinq genres de
me convient faire pour merite de si bonne malelices, c'est assavoir la marithice, La
et si loyalle amour. (Troilus, Nouv. fr. MERITEMENT, adv., à bon droit, à juste meriticque, la maleficie, la sortilège et la
du XIV° s., p. 222.) titre : prestiliagale. (Chron. el hisl. saint et prof.,
Bienfait ne se doit sans merite passer : Ars. 3515, f° 26 v°.)
Sa Majesté meritement le pouvoir tenir
Elle lui donna la dixieme rose. il atten- pour ennemy. (Déclar. de guerre faite à MERITOIRE,adj.,quise livre, débauché
doit encores plus grant merite. (Percefo- l'empereur de la part des rois de France et
rest, vol. V, fo 82b, éd. 1528.) d'Angl., Papiers d'Et. de Granvelle, t. 1, Aussi fut en lui suspecte la paillardise il
p. 331, Doc. inéd.) cause des troupeaux de grands garsons
— Remerciement : Auquel cas meritement les forces et har-
méritoires et enfans châtres qu'il tenoit
Si vos rens graces et meriles avec luy. (DE LA BOUTIERE, Suetone, p. 346,
diesse de la majesté du roy se fussent peu éd. 1569.)
De la bonté que vos me dites. employes contre les ennemys de la foy, a
(Rose, ms. Florence, Ricardi 2755,(olgr.) MERITON, s. f., récompense :
vanger l'effusion du sang chrestien. (J. Bou-
A celuy doit on rendre graces et meriles CHET, Ann. d'Aquit., f° 186 v°, éd. 1537.) Cicques pour vo merite vous feray merilon.
qui est souverain de tous les roys. (Chron. Il eust peu meritement dire estre vray (Chev. au cygne, 406, Reill.)
(le S.-Den., t. l, Co57, éd. 1493.) autheur de la paix. (ID., ib., Co187 v°.)
: Et si est diminuee (ladite ville) de plu- MERITRECIAL, voir MERETRICIAL.
— Valeur
Sain Phelipez par sa merite sieurs vices dont lors elle estoit pleine, MERITRICIAL, voir MERETRICIAL.
Conquit la terre vers Egipte. tellement qu'elle se pourroit meritement
(Paraphr. du Ps. Eructavit, Brit. Mus. Add. nommer (auprès du temps passé) quasi MERLAISON,s. f., chasse du merle :
15606, (0 24c.) une vraye religion. (PARADIN,Hist. de Lyon, Le ballet de la merlaison, ou de la chasse
p. 303, éd. 1573.) du merle, a été dansé en 1635. (BEAU-
— Moyen employé dans une affaire, Vostre ingrate vilenie CHAMPS,Recherches du thealre, t. III, p. 110,
dans un procès, la justice, le bon droit Pour un refuz endurci ap. Ste-Pal.)
d'une cause : Fut meritement punie.
En expediant et jugeant les procez.
Oeuv. poet.,
(PONT.DETYARD, p. 162, éd. 1573.) MERLANKE, s. f., merlan:
plusieurs de nos conseilliers se excusent a MERITER,v. a., récompenser : Cedeleynge,merlankes,butynge, poisson
dire leurs opinions soubs umbre qu'ils saleie. ( La Maniere de langage, p. 393,
n'ayent entendu les merites desdits procez. Jesu Crist, qui est retributor de toutes P. Meyer.)
(Ord. de l'Echiquier, à la suite de l'An- bones choses et est gloriouz en tous ses
cienne Coutume de Norm., fo 39".) saints, pour la merite de saint Benedit 1. MERLE, S. m., créneau:
merita cestui empereor. (AIMÉ, Yst. de li Il vostrent avaler un mantel, qui estoit
Les merites d'un procez. The pleadings of Norm., I, 28, Champollion.) au chief de l'eschele et se devoit cocher
a cause ; the bill, auswer, reply and rejoin- Mais mal en fu merité. sur les merles de la tor. (Est. de Eracl.
der ; the titles alledged, proofes produced, (COR. DE PISAN,Liv. du Chemin de long eslude, Emp., xxxi, 15, Hist. des crois.)
or matter contained thereind. (COTGR.,
éd. 1611.) 229, Püschel.) Et firent une autre eschele plus fort et
Auront (les avocats) pour touttes missives Et me loe du roy et de sa bonne justice, meillor, et la garnirent moult bien et lu
menerent
concernant les merites, ou instruction des et prie Dieu qu'il l'en vueille meriter en son a la tor, et i fu acostee, et le
glorieux paradis. (J. D'ARRAS,Melus., p. 92, mantel avalé sur les merles. (Ib.)
procez, deux pattars etdemy. (1619, Charte Bibl. elz.) Que les murs soient retraits a merles el
du Comté de Hainaut, Nouv. Cout. gén., corteux tout entour de la dicte ville.
11, 100a.) Et pourtant, dist le roy, est il raison que a
(1423, Ord. d'Amedée VIII, Cart. de Bourg, L~ merliers a lut l'euvangille ; usages doudit roiaume, il le faizoient.
p. 153, Brossard.) Onques, ne a chans ne a ville, (Ass. de Jér., t. I, p. 876, Beugnot.)
N'oi chant plus melodieus. Je ais esté mermé de ma paie. (Ib., t. I,
2. MERLE, s. f., sorte d'étoffe : (J. DE CONDE,la Messe des oisiaus, 189, Schclcr.)
p. 273.)
.VII. quarts et demi de grise merle voir Si entent chascun de nos a aveir prou-
pour faire ung cassaquinau garchon de la 3. MERLIER, MESLIER.
fit en l'eschange ; ne voz, sire, n'estes
porte du couvent de S. Bertiu. (1577, merme de vostre service en cest eschange.
S.-Omer, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. 4. MERLIER, voir MAILLIER.
Amiens.) (Liv. de J. d'Ibelin, ch. CLXXXIII, Hist. des
MERLIF, voir MESLIF. crois.)
Cf. MESLÉ.
MERLLE MERLLE, voir MESLE MESLE. Se le seignor deit de son fié a aucun de
MERLÉ, adjcrénelé : ces homes, ou il est mermé d'aucune chose
de son fié, et il le fait semondre de son
tout autour un mur moult gros et
Il a MERLOT (trottot), s. m., espèce de jeu
moult haut qui dure environ cinq milles, d'enfant : service, et il ne viaut la semonce acuillir
tout merles et bien fait. (Liv. de M. Pol, tant que il soit paies, il deit dire la raison
ex, var., Pauthier.)
Puis juiens a un aultre jeu por quei. (Ib., ch. CCXIV.)
Qu'on dist a la keave leu leu,
Et sus terre apparoir l'enseigne
1. MERLEE, s. f., créneau: Et aussi au trottot merlot.
(FROISS., Poés., I, 93,203, Scheler.) Qui nous magnifeste et enseigne
Quant veueient es granz merlees, Que la semence soit marmee
Ilec montouenl les archier, MERLURE, voir MESLEURE. Quant elle est en terre germee.
Li serjaDt et li chevalier, (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 73~.)
Por lancier a lor ennemis. MERME, adj., mineur :
(GUILL., Besl. div., 2987, IIippeau.) Se fié eschiet a enfant merme très petit — Neutr., se diminuer, s'amincir :
d'aage. (Ass. de Jer., I, 254, Beugnot.) Ces murs de terre ne sunt pas si grosse
2. MERLEE, voir MESLEE. desoure come desout, por ce qe toute foies
Et se celles personnes qui ressoivent le dou fundemant en sus venoient mermant.
MERLER, voir MESLEH. don ne sont lors mermes dou dreit aage et (Voy. de Marc Pol, c. LXXXV, Roux.)
sont d'aage. (Ib., Il, 267.)
MERLESSE, s., fém. de merle : Enfanz mermes d'aage. (Liv. de J. d'I- MERMET, mirmet, adj., petit :
Merlesse, merula. (Gloss. gall.-lat., Bi- belin, c. XXIII, Hist. des crois.) Prior de Faxineto, magister Petrus,
chel. l. 7684.) Li rois estoit enfes et merme d'aage. cognomento mirmet, idest, parvus. (Achery,
Une merlesse. (Du FAIL, Contes d'Eulr., (Est. de Eracl. Emp., XXXIII, 21, Hist. des Spicileg., IX, p. 445.)
xxx, éd. 1598.) crois.) Nom propre, Mermet.
,
Merlesse a été employé au XVIIIe s. par Tant com il fu mermes d'aage. (Ib., xxx,
1, var.) Impr., inermes. MERMIAU, voir MERMEL.
un auteur originaire de Normandie : Il requist a avoir par le droit de l'em- MERNIER, voir MAIRENIER.
Il y a une si grande différence entre le pire le baillage dou roi qui estoit merme.
mâle Il
1 1 et la femelle, qu'on prendroit volon- (lb., XXXIII, 2.) Impr., inerme. MERONNIER, voir MAIRENIER.
tiers la merlesse pour un oiseau d'une
autre espèce. (VALMONT DE BOMARE,Dict. Nom propre, Merme. 1. MEROR, merur, adj., plus pur :
d'Hist. nat., Merle.)
MERMEL, - miau, s. m., mineur : Unkes de chen ne di retraire
Bessin, melése. Centre, mariasse. Savoie, Et se il avient que l'eir seit Ke post merur joie faire
merlasse. d'aage, et aucun ou aucune qui Limerme apart Ke Huden fist a son sennur.
tient de la dont le fié muet, vient avant (Tristan, t. Il, p. 133, Michel.)
MERLET, s. m., créneau : requerre le baillage si corne il deit, il le deit 2. MEROR, s. f., chagrin :
Aussi pourra on espargner en l'extre- aveir dou fié ; mais l'enfant ne deit mie
mité de l'espalier des creneaux ou merlels. estre en sa garde, se le fié li peut eschcir: Si parmaint eu la meror k'il ot el tens
(0. DE SERRES, Th. d'Agric., VI, 20, éd. car en cest endreit a une assise qui dit que de son orison. (Greg. pap. Hom.,
p. 117,
1805.) baill ne deit mie garder mermiau. (Liv. de Ilofmann.) )
J. d'Ibelin, ch. CLXX, Hist. des crois.)
Merlet: m. A battlemcnt (of a wall).
éd. 1611.)
MEROVYNGE,adj., mérovingien :
(COTGR., MERMELADE, voir MARMELADE. Meroveus, de qui non li roi de Franc:
Nom propre, Merlet. furent donc apelé merovynge. (Li Non des
MERMEMENT, S. m., diminution : rois de Fr., ms. Berne 41, f° 3'.)
1. MERLETTE, s. f., verge de sergent : Mais se les deus avanz dis le recordeut
lccllui sergent avoit esté nudit Scippe en la court ensemble, ou que l'un recorde MERQUABLE, marq., mareq., adj., mar-
par aucuns des habilans d'illec batuz et si corne l'autre le recorde, sanz aucun quant, remarquable :
feruz d'un coustel parmi le corps tout mermement faire, et se l'un des deus fu en
oultre en plusieurs lieux, en disant : Tu ne leuc de semonce, ne seignor ne pora celle Tu souillas nostre ville encor toute nouvelle
Du sang rouge espandu par la main fraternelle :
sergenteras plus, va porter ta merlelle a
Chastillon. (1376, semonce prover par recort de court. Et attachas (o crime !) an rempart demy faiet
Arch. JJ 109, pièce 293.) (Liv. de J. d'Ibelin, ch. ccxvi, Hist. des
crois.) Pour enseigne marquable nn parricide
(GARNIER,Cornelie, v. 29, Foerster.)
faict.
2. MERLETTE, meslete, s. f., t. de blas.,
oiseau représenté sans bec et sans pieds : MERMER, marmer, verbe. Je croy qu'une a cela rien pareil ne peut estre
M. Regnault d'Argis. D'or a une oille
— Act., diminuer, priver : Dont de si rare emprise,et si merquable tous.
a
(JOD., Œuv. mesl., f° 86 vu, éd. 1583.)

de mesletes noires. (Armor. de Fr. de la fin Ne vout plain pié de s'onnor
du xiv" s., Cab. hist., VI, 197.) Que tenissent si anceisor
Sans monstrer marcquable semblant
Fust ne mermez ne retailliez.
d'hostilité. (1590, Consiliar., etc., Rym.,
Se banniere estoit d'argent a une bende 2" éd., XVI, 42.)
de gueullcs a .VI. merlettes noires, (BEN., D. de Norm., II, 30808, Michel.)
trois
desoubs et trois deseure. (FROISS., Chron.,
VI, 269, Kerv.)
Ne descreues ne mermees (les abbayes) MERQUE, marque, merche, s. t, repré-
Ne furent une par mei nul jor. sailles :
(ID., ib., II, 39378.) Aucun des partiez et amiz de mosseisoeur
1. MERLIER, S. m., terme de bourre- Eu ce peut aver grant damage le seignor, Menaud de Favars, chevalier, ont prins par
lier : et l'ome profit, se il tient grant partie de merque, et tiennent en prison, aseurez et
Uneavalouere garnie de merliers de cuir, son fié et est mermes de poi. (Liv. de Phil. estringues, Jehan Roguelet, Jehan Butaut.
la meillieure huit sois. (1350, Ord., de Nav., Ass. de Jér., t. 1, p. 511, Beugnot.) (15 avr. 1415, Lettre des maire et bourgeois
H, 371.) Les chozes qu'il counosoient et veoient de Poitiers aux maire et jurats de Bordeaux,
qui leur sembloit bons a ajoindre ou a Reg. de la Jurade, p. 147, Bordeaux 1883.)
2. MERLIER, S. m., merle : acroistre ou a mermer es assises et as Mais ainsi qu'il faisoit son-chemin sur
le Rin,fut prins du marquis de Bade, pour 1. MERREMENT, voir MAREMENT. MERSUILLIER, voir MARSOUILLIEU.
marque, pour tant que icellui marquis
avoit autrefois eu de ses gens destroussez 2. MERREMENT, voir MAIREMRNT. MERTIRIER, voir MARTIRIER.
ou pays de Haynnau.fMONSTRELET, Chron.,
I, 237, Soc. de l'H. de Fr.) MERREMENTER, voir MAIREMENTER. MERTURIER, voir MARTIRIER.
Tous les subgectz d'une partie et d'aultre MERRENIER, voir MATRENIER. MERULE, s. f., moitié :
pôrront desarmes aler, venir, demourer,
marchander. sans estre empeschies, 1. MERRER, voir MERER.
Il en fait une petite que vaut une merule
de tornesel. (Voy. de Marc Pol, c. XCVI,
arestes ou molestes en quelque maniere
que ce soit, pour marque, reprisable en. 2. MERRER, voir MARRER. Roux.)
treprise, ne pour quelque debte, obliga- 1. MERUR, voir MEROR.
cion, etc. (ID., ib., II, 278.) 3. MERRER, voir MAIRER.
Pour sauver la marchandise des marques MERRIEN, voir MAIRIEN.
2. MERUR, voir MIREOR.
des Espaigneulx. (30 août 1516, Arch.
Gir., Not., G. Payron, 419-1.) MERRIENNER, voir MAIRENIER. MERVAILLIER, voir MERVEILLIEU.
MERVAUMENT, voir MERVEILMENT.
— Minute, note des notaires : MERRIER, voir MERIER.
Ordonnons. iceulx notaires, par avant MERRIR, voir MARIR. MERVEGLIER, voir MERVEILLIER.
qu'ils soient receus, estre examinez par
les seneschaux.,. selon l'experience de MERRISSEMENT, voir MARISSEMENT. MERVEIL, adj., merveilleux :
leurs merches des procès. desquelles
merches ils feront le rapport. (Ord. des 1. MERS, adj., plongé : Deus pars en fist par merveille boidie.
Ducs de Bret., f°234 v°, ap. Ste-Pal.) (Alexis, 134, XIIIes., G. Paris.)
En covoitise est tes cuers mers.
Tant pour la merche minute, que grosse. (RENCLUSDEMOILIENS,de Carilé, CXXV,9, MERVEILLABLE,-aible,-avle, merveil.,
(Ib., f° 337 v°.) Van Hamel.) marevoill., adj., merveilleux,étonnant :
MERQUET, s. m., signature :
2. MERS, merz, s. f., marchandise : Don li arbre sont merveillable.
Si chera merz ven si petit, (Rose, ms. Brux., f° 44c.)
Nous li en avons donné ceste lettre Hanc non fud hom qui magis l'audis.
scellee en nostre sceau, ensemble o le Dont li arbre sont merveillaible.
merquet dou Sire de Rex. (Lett. de 1352, (Passion, 87, Koschwitz,) (Ib., Vat. Chr. 1838, f° 53a.)
Mor., Pr. de l'H. de Bret., I, 1483.) La mers de mainte terre estraine Dont li arbre sont merveillavle.
A navie vient en Bretaine. (Ib., Vat. Ott. Htï, l* 46b.)
MERQUETE, mar., s. f., petite marque. (Brut, ms. Munich, 51, Vollm.) Il fist mes volentez merveillables es saiuz
Prestre, ta ies moul kiere mers. qui sont en sa terre. (Bible, Richel. 899,
En faisant sur vostre gorgete (RENCLUSDE MOILIENS,de Carilé, LXII, 3, Van
De sa dent foie une marquete. f° 235e.)
Hamel.)
(VACQ., Idill., l, 74, éd. 1612.) Il sera plains de merveillable sens. (Bib.
Tel joie as quant te mers aeroist hist., Maz. 532, f° 145d.)
MERQUETEURE, - ture, tnar., S. f., état Toi ne caut don foue s'il descrolst.
Ja n'avras duel sauve Le mers ! Puis vi on ciel aparissable
de ce qui est marqueté, moucheture : (ID., ib., CXXV,10.) Ua autre signe merveillable.
La-couleur est si bien entremeslee, que Li marceans. vait par les cites, par les (MACÉDELA CHARITÉ,Bible, Richel. 401,
la merqueture du blanc semé deduns le castels, par les bors et par les foires del fO204e.)
noir, garde son ordre sans y faillir aucu- pais, et acate les mers de diverses ma- Et vit par le mostier clarté maretoillable.
nement. (BELON, Nat. des oys., 5, IX, éd.
1555.)
nieres ; et conme
riceces,
ila acaté ses mers et (Girart de Ross., 6648, Mignard.)
ses si torsse en divers fardels sa Mais que soit nature aoemie
Afin de ne m'arester es mouchetures et mareeandise. (MAURICE DE SULLY, Serm., D'omme l'un a l'autre semblable,
diversitez de couleurs des pans, tigres, dom. Va.)
Ce m'est chose trop merveillable.
lubernes et pantheres, ny aux marquetures Et se je praing merz ou gage por deners (CIR. DE l'ISAN,Liv. du Chem. de long estude,
de tant d'autres animaux. (Du PINET, de notenerie, li noteners sera plus tenuz a 424, Püschel.)
Pline, VII, i, éd. 1566.) moi que au deteur. (De Jost. et de plet,
III, 13, § 1, Rapetti.) Vecy nouvelle merveillable
Ceste galle est blanche. et est l'une de Et de moult grant signifiance,
ses moyties luysante et blanche et avec Si est fos ki par son folage (GREBAN.Mist. de la pass., 5722, G. Paris.)
petites marquelures noires. (ID., Diosco- Contrefet la pierre volage Les livres merveillables de l'antique li-
ride, l, 121, éd. 1605.) Et ki a essieut s'encombre brairie de nos anchiens princes. (Hist. des
Le lapis lazuli est une pierre qui quand De le mers ou il n'a que l'ombre. Seign. de Gavres, Prol., Gachet.)
on la rompt, a ses marquelures en forme (D'un Herm. qui converti un rob., Ars. 3327,
d'estoilles. (ANDRÉ CAILLE, Pharmacopee f° 74°.) Par très mervellable admiration. (Fosse-
de Sylvius, p. 137, éd. 1604.) Pur si vil mert achater. TIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10511, VI,
(Rob. Grossetele, ap. Vollmöller, Brut, p. 109.) III, 12.)
— En
particulier, marqueterie,mosaïque En. icel tens vindrent a Rome, J'ay veu des choses merveillables
en bois, inférieure à son modèle par la Com onqores font par costome, En mon temps.
pénurie des nuances et le peu de durée Gens marcheanz od divers mers ; (GRINGORE,Jeu du Prince des Sotz, Sottie, 1,
S'amenoient prisons e sers, 217, Bibl. elz.)
d'un travail d'ébénisterie, comparé du Entre autres mert plusors a vendre
moins à l'inaltérable combinaison de la (ANGIER,Vie de saint Grég., 475, P. Meyer.) L'estoille de Lucifer qui monstre du
mosaïque en pierres de couleur et en matin la clairté du jour prochaine, et Hes-
MERSANDIERE, s. f., étang, marais? perus, qui monstre les tenebres. ne sont
pâtes de verre (LABORDE): Luy pour une piece de pré assis au dit pas si dignes d'admiration ou merveil-
Un marrellier de marqueteure. (1412, Vitri contenant dix minees ou environ. lables comme justice. (BUDÉ, Inst. du
Comptes royaux, ap. Laborde, Emaux.) tenant a une mersandiere que Pierre Boin Prince, p. 18, éd. 1517.)
Un tableau de bois, d'ancienne façon, tient dudit ecuyer. (1510, Terrier de Vitri, Que n'ay je l'art de Medee,
garnis les bouz d'argent sur l'un des costez cah. 6, f° 6, ap Le Clerc de Douy, t. II, Ou de Circé le'sçavoir?
et l'ymage, qui est oudit tableau, est fait fo 46 ro, Arch. Loiret.) D'un merveillable pouvoir
de poins de marqueteure, iiii. liv. t. Je ferois la vie tienne
(1416, Invent. du duc de Berry, ib.) MERSIER, voir MERCIER. Reflorir.
BEREAU,Poés., p. 129, Jouausl.)
{JACQUES
MERRE, voir MAIRE.
MERSOI, s. m., mer :
N'ai cure de vostre bufol : MERVEILLABLEMENT, adv., merveil-
MERREIN, voir MAIRIEN. Tost baveries le grant mersoi, leusement :
Tel cose me paries vous dire.
MERRELJ voir MEREL. (Fregus, p. 145, Michel.) Tu les enluminas merveillublement par
les merveilles et par les miracles qui en
toi les firent croire. (Comm. s. les Ps., Ri-
D'ambes li(R.parsdeestCambrai,
mervelles loez.
621, A. T.)
Cf. MERVEILLETÉ.
chel. 963, p. 150a.) MERVEILLIER,-veglier, - villier,- viler,
Fu mervoilles en sopeçon.
MERVEILLANCE, S. f., matière à éton- (Florimont, Richel. 1376, f° 13e.) - vaillier, - voillier, mar., mere., mier.,
mel., verbe.
nement : Et mult fu grans et durs et fiers,
Et mervelles boins chevaliers. — Act., admirer :
Qu'après le nofme duc régnant (Amald. et Yd., Richel. 375, f° 318b)
Qui de la lignee ert eissant Tuit merveillent sun hardement,
Sereit d'eus fin et desestance, A Gavain mervelles desplot Sa vertu, sum cnntenement.
Dissension e merveillance. Quant il oi cesle norele. (Brut, ms. Munich, 1421, Vollm.)
(BEN., D. de Norm., II, 7858, Michel.) (Afre per., Richel. 2168, f° 26c.)
Merveillentlui e sun habit.
Li XII. pers de France an ont metvoigle[s] ris. (S. Brandan, 1529, Michel.)
MERVEILLAVLE, voir MERVEILLABLE. (Jeh. de Lanson, Richel. 249b, f° 13 v°.) Admiror, merveillier. (Gloss. de Salins.)
MERVEILLE, mervelle, s. f., mot con- Li pellicans est un oiseaus qui merveilles 0 constance innumerable 1 0 inesti-
serve, a été employé dans diverses locu- aime ses faons. (RICH. i E FOURNIVAL, Bes- mable pacience ! Qui la porra souffisam-
tions : tiaire, d'amour, li pellicans, p. 30, Hip. ment merveiller et loer ! (GERSON, Serm.,
peau.) ms. Troyes, fo 38 yo,)
— Tenir a merveille, être étonné de : Et avoit esté mervelles sages et grassieus.
Le mandement le rei tint li dus a merveille. (Chron. de Reims, p. 325, W. et D.) —
Réfl., s'étonner, s'émerveiller:
(WACE, Rou, 24 p., 2724, Andresen.) L'empereur, tant li dunez aveir
Et fu mervelles lie de çou k'ele fu esca-
— Avoir merveille,
s'étonner : pee. (Ib., p. 326.) N'i ait Franceis ki tut ne s'en merteilt.
(Roi., 570, Mûller.)
Quel merveille est, se merveille ai Si en fu merveilles meuz a pitiet. (Tb.,
Del fol pastour, de sage oeille? 144, Wailly.) S'il ot poor ne m'en merveil.
(Floire et Blanceflor, 2' vers., 1032, du Méril.)
(RENCLUSD" MOILIENS,de Carilé, LXXI,9, A tant es vous le roi Richart et sa gent
Van Hamel.) et se fierent entr'aus, et li François les Se il s'esmaie ne me vois mervilant.
Quant cil le virent qui prumier issirent rescburent vigbeureusement a tant de gens (Huon de Bordeaux, 1333, A. P.)
dou mostier, si orent mont grant mervelle. come il estoient, et se deffendirent mervelles Ne sai qui est li sires, ne vos an melvoiliez,
(Merlin, Richel. 747, 100b.) f bien. (1b., c. VIII, L. Paris.) Car onques ne lou vis jor que je soie vis.
(floovant, 985, A. P.)
— Se demander avec étonnement : Quant Cosdroez oi ce, si en ot merveilles
grand duel et grand desdaing. (GUILL. DE Moult sui pensif si Deu me gard
Onc hom nel vit n'eust merveille TYR, l, 2, P. Paris.) E me mervail estrangement.
Qui est qui tel chose appareille. (CHARDRY, le peli Plee, Romv., p. 428.)
(BEN., Troie, Richel. 2181, CO77 V°.)
Quant il furent tout venut ou palais
l'empereour qui mierveilles est grans et Lors se pot il mereveillier.
Torner a merveille, s'étonner de :
large. (Kassidor., ms. Turin, fo 73 rO.) (Renart, Ricbel. 1630, P. 160b.)

Si lor Toi mescheoir et granz maus endurer, Mervelles ot les enfans chiers. Quant il voient le loup en la soille,
Et les malves sor els poesté demener, (De Sainte Ysabel, Jub., OEuv. de Ruteb., il, Chascuns ferment s'en merevoille.
Ne le doit on dont bien a merveille torner ? 397.) (Renard contrefait, Tarbé, Poët, de Champ. ant.
(JACOTDE FOREST,Jules Cesar, Richel, 1457, à Fr. I, p. 68.)
Une cose vons conteroie
f° 99 v°.) Chascuns mont s'en mereveilla.
Moult voleotiers, se jou osoie,
(Ib., p. 147.)
— Se donner merveilles, s'étonner :
Dont il me fait mervelles mal.
Jamet Torrillon dist au suppliant qu'il (SARRAZIN,Roman de llam, ap. Michel, flist. drs Et, quant vous avez oy parler de mon
se donnoit merveilles que on ne l'avoit
ducs de Norm., p. 220.) seigneur, je me merveille moult que.
assis a plus grnnt somme de deniers en (JOINV., Hist. de SI Louis, p. 136, Michel.)
MERVEILLETÉ, s. f., arrogance :
nos tailles. (1450, Arch. JJ 185, pièce 4.) Cil noms près s'entr'accordent rossignoz Rossillons,
Il se donna grant merveilles de ce que si
Pour cause de la merveilleté et riote, De telx ethymolnges pas ne nous mervoillons.
qui estoit en la personne dudit Jehan de
povre hoslel il voit. (Ger. de Nevers, 1re p,, Poiltiers. (1395, Arch. JJ 147, pièce 298.) (Gir. de Ross., 533, Miguard.)
p. 68, éd. 1727.) Hom se doit merveillier. (ORESME, Qua-
Cf. MERVEILLEUSETÉ. drip., Richel. 1348, ro 19b.)
— Ne pas dire mèrveille, se tromper : d'une nta. Donques ne te dois tu pas d'ores en
Lors dist la sage royne au roy son sei- MERVEILLEUSEMENT, adv.,
gneur : Sire, vous ne dictes pas merveilles, nière étonnante : avant merveillier de la hautesse de Dieu.
carmeschef seroit se tant noble semence (J. DE SALISB., Policrat., Richel. 24287,
Le jeune conte de Savoye (Amédée) mo- fo S8\)
estoit empiriee par mauvaise benission. ru en cel an asses merveilleusement, dont
(Perceforest, IV, f 119, éd. 1528.) depuis il fut grant question. (FROISS.,
— Neutr., dans le
même sens :
Chron., XIV, 325, Kerv.)
— Sorte de jeu : Loinz en la mer a nn rocher,
Jouer a bonnestes jeux, MERVEILLEUSETÉ,mervill., mar., Riens plus ne fait a merveillier.
comme aux s. f., (BEN., D. de Norm., 11, 6911. Michel.)
merveilles, aux estats, aux ventes, aux merveille, magnificence:
vertus, aux rencontres et autres. (Prin- En mervillant mes cuers s'esveille.
temps d'Yver, fo 11, ap. Ste-Pal.) Une vision merveilleuse qui advint a (RENCLUSDE MOILIENS,de Carité, LXXI,6,
Karle l'empereur, que l'acteur mect a Van Hamel.)
MERVEILLEMENT, voir MERVEILMENT. cause de la merveilleuseté de luy. (J. VAU-
QUELIN, Trad. delaChron.d'E.de Dynter, II, Lor vertus et lor grâces font molt a merveillier.
MERVEILLES, - velles, - voilles, - voigles, 56, Xav. de Ram.) (Evangile aux femmes, 1, 6, Constans.)
mier., adv., merveilleusement, extrême- Marveilleuselé, mirificencia. (Gloss. gall. Tu seulle faiz les choses si estranges et
ment, très : lat., Richel. 1. 7684.) impossibles que tu fais merveiller tous
Li rois fn mervoilles iriez. ceux qui ne congnoissent ta puissance.
(BEN., Troie, ms. Naples, f° 16a.) —
Bizarrerie : (Troilus, Nouv. fr. du XIVe s., p. 194.)
Vers Northwege l'estut sigler J'en ai ung petit touchiet pour les mer- S'il en eurent paour, miervillier n'en doit on.
Par merveilles orrible mer. villeusetes dou monde. (FROISS., Chron., (Geste des ducs de Bourg., 928, Chron. belg.)
(ID., D. de Norm., II, 36842, Michel) Kerv., Gloss.) prés., qui s'étonne :
— Merveillant,part.
Merveilles lor faiseit granz biens.
— Arrogance : Merveillanz sumes d'une rien.
(ID., ib., II, 29741.)
Laquelle Marie a esté en son temps (BEN., D. de Norm., II, 22900, Michel.)
Mais cele nuit fa mult pensis merveilleuse femme,. et par la merveil- Se Rollans chiet, n'en soiez merveillant,
E en merveilles grant error. leuseté d'elle, son dernier mari lui creva Quant son cheval est desous lui morant.
(ID., ib., II, 40544.) l'œil. (1402, Arch. JJ 157, pièce 259.) (Otinel, 470, A. P.)

Étonnant, merveilleux : ment il pleut. (Lett. de Louis XII, I, MERVILLEUSETÉ, voir MERVEILLEU-
N'est mie entr'eus poi merveillanle p. 230, Bruxelles 1712.) SETÉ.
Eisi faite ovre aparissante.
(BEN., D, de Nom., II, 7708, Michel.) —
Qui s'admire soi-même : MERVILLIER, Voir MERVEILLIER.
Sor si faite ovre merveillante Que nuns orguez n'i puisse entrer,
Sunt apelé baron e quante. Ne por sa vàlor ne soit fiers MERVOIER,voir MARVOIER.
(ID., ib., II, 9020.) Ne mervillous ne bobenciers.
(ROB. DE BLOIS,Poés., Richel. 24301, p. 489.) MERVOIGLES, voir MERVEILLES.
Marvaillant, s. m. Wondring. (PALS-
GRAVE, Esclairc., p. 290, Génin.) Impétueux, emporté, arrogant : MERVOILLES,voir MERVEILLES.

Ta es bien ung merveillant sot. Et si vous di devant ces chevaliers qui
(EI.OY DAMERNAL, Livre de la deabletie, f° 4TC chi sont que j'ai esté li plus merveilleus MERVOILLIER, voir MERVEILLIER.
éd. 1507.) hom del monde, car j'ai esté de si mer-
: velteus cuer que se il fust en i. petit cors MERVOILLOR, voir MERVEILLOR.
— Merveillié, part. passé, étonné jou ne voi pas cornant il poroit durer.
De ce sui mervegliez. (Artur, ms. Grenoble 378, f° 4a.) MERYM, voir MAIRIEN.
(Jeh. de Lanson, Richel. 2495, fO9 v°.) Lequel Oudart qui tousjours a esté
MERVEILLOR, - vellor, merveilleux , entreprenans et rioteux. MERYNE, voir MARINE.
- voillor, adj., (1376, Arch. JJ 109, pièce 120.)
qui s'émerveille : MERZ, voir MERS.
Et voet on dire que la roynne de France,
Lors, quant la cors estoit trovee, mere au duc Jehan, en eut grant couppes, 1. MES, mez, meis, mex, meir, mair,
Avoit par toute la contree
car elle fu moult mervilleuse damme et miex, mietz, mas, s. m. et f., maison de
De rikece si grant planté
De quanque j'ai ici nommé,
;
de grant ayr et tout ce que elle encar-
campagne, ferme, propriété rurale, jardin :
goit, fuist adroit, fuist a tort, il convenoit
Quetuit estoient merveilor,
que elle en venist a sen entente. (FROISS., habitation, demeure :
Et povre et rice, par l'ounor. Chron., III, 248 , Luce, ms. Amiens, Mais nus ne planteit en son meis teil
(Perceval, ms. Mons, p. 2\ Potvin.) f° 79 v°.) maniere d'arbres. (S. BERN., Serm., Richel.
— Merveilleux : Li Rommain qui sont merveilleux et 24768, f° 125 ro.)
Et les nues qui corront tost
traître. (ID., ib., IX, 48, Kerv.) Mes peres m'a a un veillar donnee,
D'oies feront mervoillor ost. Lequel de la Place, qui estoit hutineux Qui en cest meis m'a mise et enserree.
(xv Signes, Brit. Mus. Add. 15606, f° 126b.) et merveilleux. (1413, Arch. JJ 167, pièce (Aun. LE BAST.,Cuens Guis, P. Paris, Romaneero,
343.) p. 37.)
MERVEILLOS, - us,-eus, - ous, mervell., Un fier coq, despit et orgueilleux, Si s'en passa les lo meis Arenbor.
mervill., mervilh., adj., étonné, frappé (ID., Bele Erembors, ib., p 19.)
Fort importun et si très merveilleux
d'étonnement : Qu'il meurdrissoit de ses griz et ses croqz Ceanz entre ?
Quant li rois ot enci parleit, si se toi Et debelloit pour vray tous autres cokz. En tel point ne te puis faillir,
(GUILL.HAUDENT, Fabl., 2° partie, fabl. 60. De mon mes vuit por toi saillir.
que plus, ne dist. Et li dus Gaanors qui Lormier.) (Lyon. Yzop., 514, Foerster.)
fut mervillous de ce que il disoit comme
cil qui n'avoit mies apris iteilz merveilles Fàché, chagrin : Il lo semonroit ad sun meis et ad sn
a oir, fuit toz esbahis. (Hist. de Joseph, —
maisun en leu de ban. (1214, Paix de Metz,
Richel. 2455, f° 235 vo.) Mult en fnt corochies et asseis mervilheus.
Arch. mun. Metz.)
(JEH. DESPREIS, Geste de Lirge, 7426, Scheler,
Li pelerins toz merveilleus li respondi.
(Li Amitiez de Ami et Amile, Nouv. fr. du Gloss. philol.) Le mes et le massage, tout si cum il siel
XIIIe S., p. 46.) Car li pape li fist. et devant et derriere el markiet. (Pièce de
Chiere mult mervilheuse. 1225, ap. d'Herhomez.Elude sur le dialecte
(ID., ib., II, 8410.) dIt Tournaisis, p. 14.)
Li peres fu toz merveilleus ;
Quant il les oi desresnier, Cf. MIRAVILLOS. Jo ai doné et otrié por Dius. et en aul-
Forment se prist a coroncier. mosnes quitement a tosjors a segnor Ro-
(Le Jugement des cons, Montaiglon et Raynaud, MERVEILMENT, merveillement, morvau- giers et a dame Livin se feme li segnorie
Fabl., V, 110.) ment, mar., adv., merveilleusement : et le justice ke jo dois avoir et ai en sen
Et l'autre fist la merveilleuse et dist mes et en se maison. (1230, Reconn. du
Deable e3t Ernous merveilment. seigneur de Queant, Tailliar, p. 84.)
qu'elle le celeroit moult bien. (Liv. dit (BEN., D. de Norm., II, 18108, Michel.)
Chev. de La Tour, c. CXXVIII, Bibl. elz.) Cil Raol de Fougieres en aura les dous
Puis dist que Deus feseit vertus parz ou mietz seant de lui. (1248, Porhouet,
De ce summes assez mervilleux. (1428,
Hist. de Metz, V, 77.)
Quand lesuppliant vit le sang, il fut
Por l'enfant Richart mervaument.
(ID., ib.,
N'i eust rien den retenir
11, Arch. Morbihan.)
Item se aulcun estrange est trouvé en
vigne, ou en meix, ou en jardin, ou en
bien merveilleux et esbahy. (1443, Arcli. Ne den champ ja plus maintenir, pré, ou en aultruy bled, faisant dommaige.
JJ 176, pièce 311.) Si Deu n'en feist marvaument. (1263, Cart. de Comrtiercy, ap. Duc.,
(In., ib., II, 37382 ) Messes.)
- Terrible :
Dist Blancandrins : Merveillus hum est Charles.
Dou duel qui y fu fais ne convient il Se aucuns hom est trovez en autruy mez
mie parler, car trop fu merveillement grant. et cil cui li mes est ne lo sache, et il li
(Rol., 370, Müller.) (VILLEH. Conq. de Constant., xxm, p. face damage, ilpert l'oroille ou il paie.
La bataille est e merveilluse e grant. Paris.) , (1269, Charmes, Arcb. Meurthe.)
(Ib., 1620.) En autrui meis. (Ib.)
Lors comença li assaus fiers et merveil- Moult l'a ases paien merveillement loé.
(Maug. d'Aigr., Richel. 766, f° 10 VO,) Item une piece de terre am prail d'une
leus. (VILLEH., § 241, Wailly.) part, et une autre piece en meix, valent
MERVELLABLE,voir MERVEILLABLE. par an cinq solz. (Reg. de la Ch. des Comptes
— Singulier : de Paris, ap. Duc., Messellae.)
Dame, vous estes bien male et merveil- MERVELLE, voir MERVEILLE.
leuse, qui ne voulez souffrir que voz filles Et Tournais et li rice mes
ayment par amours. (Liv. du Chev. de La MERVELLES, voir MERVEILLES. Sont tout seul et gasté remet.
Tour, c. cxxiv, Bibl. elz.) (MOUSK.,Chron., 21345, ReilT.)
MERVELLOR, voir MERVEILLOR.
L'air de Portiugal est chault et très Lez un viex mur, au chief d'un meis.
merveilleux. (FROISS. , Chron., Xf, 136, MERVILER, voir MERVEILLIER. (BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 4107, Delmette )
Kerv.) Gautiers est demorez
MERVILHEUS, VOir MERVEILLOS.
Il fait icy le plus merveilleux temps. Tout droit a une vile ou il ot nn bian mez.
MERVILLEUS, voir MERVEILLOS. (Gaut. d'Aupais, p. 6, Michel.)
que l'on vit oncque faire, car incessam-
dix-sept, au rapport de M. Baillet, entre avec violon pu viole doit apporter nn
On est Ji mes au capelaio ? seigneur le mests.
deux poulets, deux mariage, composé de
du pots
C'est cele a cele keminee, l'abbé S. Martin d'Autun, et aucuns parti- de vin, une
culiers de Tarot. (Annot. de Begat et de De-
Cele bele, cele ordenee.
pringles, sur la Coust. gén. du pays et pains, une épaule de mouton, faire une
(Du Prestre et du Chevalier, 118, Montaiglon. u dance. puis se retirer. (Cotit. de ~ela; sei-
Raynaud, Fabl., II, 50.) duché de Bourg.., Lyon, 1665, p. 352.)
Atant a la voie se met, Mas de terre. (1766, Nieuiï, Arch.
Vienne.)
gneurie de la Boullaye en Normandie, np.
Laurière. Gloss. du dr. fr..) ,. ;
Vers son mes prent a cheminer, La Thaumassiereremarque que Ce même
Car n'a cure de sejourner.
Centre de la Fr.,. mas, clos, enclos, droit est dû au seigneur de la Motte dans
- (Couci, 2556, Crapelet.)
Et s'est asavoir ke li vendages devant étendue de terre labourable, clos de la paroisse de Mascé en Berri.
nommes fu fais par l'assens des prouvos vigne :
— Fig. :
et des jures de le haie de Tournay, et En un autre mas de vigne, nommé le
pour le raison de chou te li ditte maisons cloz de Saint-Anastase, près et joignant le Et jure Jupines
estoit mes. (1320, Chirogr. de Ghilebiert de circuit des murs ruynez de l'ancienne Que, s'ilh le puit tenir, ilh averat teil mes
Tresin, Arcb. Tournai.) :' ville. (CHAUMEAU,Histoire du Berry.) Que ses homme ont ont qui gisent a haies.
.xxv. s. de renie par an pour le mes de-
vant le porte. (1328, Revenus des terres de Vosges, meix, maix, moué, moua, jardin. Gloss. philol.)
(JEH. DESPREIS, Geste de, Liege, 687, Scheler,

l'Art., Arch. KK 394, f° 51 ro.) Suisse, mas, clos de vigne : « Trente ou- Morir vos en covint, c'est vostre deirain mes.
vriers de terre en un seul mas » ; mas de (Ip., ib., 4328.)
En bonnes, tailles, meix, maisons, cultis,
etc. (1343, Lett. de Louis de Neuchâtel, maisons, île. Prendre metz, s'associer pour manger.
Neucbâtel, Arcb. du prince, H8, no 15.) —
Noms de lieux. Le Maix (Côte-d'Or), ensemble:
Li miex et li buef paieront leur ccnse Mansus ; Le Mée près Commissey (Yonne), Lesquelz compagnons se associerent et
de la saint Michiel ; chascune maisnie de prindrent metz, pour soier et labourer en-
la vile doit donner cbascun an, cinq sols Mansus ; LesMées-en-Saônais(Sartbe), Al-
tare S. Macuti de Manso; Le Meix-S.- semble en la présente messon. (1443,
a nous et a ceulz qui apres nous tendront Arch. JJ 176, pièce 296.)
la ville ; et se mex remaint vuiz, ausse- Epoing (Marne), Mansus super fluvium
ment' paie cinq solz, comme se il y avoit Mogra ; Metz-Robert (Aube), Mansus Ro- 4. MES, s. m., sorte de pioche on de
maisnie. (1361, Confirm. de privil. de la hache:
ville d'Aussonne, Ord., IV, 394.) berti ; Mémillon près S.-Maur (Eure-et-
Loir), Mansus Milonis ; Odomez (Nord), Au- Li escuier en sont es murs aie,
__Je, qui suis Misericorde.
Luy pense a desnoer la corde delmansus ; Chazemais (Allier), Casi Fierent de mes et de pis acéré.
(Gir. de Viane, p. 119, Tarbé.)
Qui le tient en si piteus mes. mansus; Royaumeix (près de Toul), Regalis
(GREBAN,Mist. de ia Pass., 2092, G. Paris.) ; Sy ne s'en doit riens jeter dehors qui
ou Regia mansio Metz (Lorraine) ; Metz-a rend fruit ; mais qui sterile est et mauvais,
Ung mex qui peust. valoir cbascun an en le-Comte (Nièvre), Mansus comitis ; Metz-
revenu deux francs de rente. (1474, Décla- tronchonner par mes. (G. CHASTRLL., De-
ration des bailliages d'Ostun et de Moncenis, en-Coulure (Calvados), Mansus incultura ; precat. pour P. de Brezé, VII, 60, Kerv.)
Arcb. Côte-d'Or, B 11724.) Gometz (Seine-et-Oise), Goldono mansus ; 5. MES, S. f., moisson :
C'est le terrier, declaration et confine- Joameix (Meuse) Palameix, Laheymeix.
ment des maisons, mex, terres, prez, personnes, Beaumetz, Beau- Dusk'au suer en laborant
Noms de En le mes de Diu te mesis,
censes. (1486, Terrier du roi, Arch. mun. mais, Dumetz, Dumax, Dumas. (RENCLUSDR MOILIENS, de Carité, LXXXI, 3,
Avallon, II, 1.)
Van Hamel.)
m., messager, envoyé:
Un meix assis en lieu de mainmorte, et
entre meix mainmortables, est reputé de
semblable condition que sont les autres
meix mainmortables dudit lieu. (Coût, de
2. MES, mez, s.
Ez vos .1. mes, de Loheraine vint.
(Les Loh., ms. Montp., f° 80d.)
Car perillouse mes quesis.
(Ip., ib., 1
conter. 6. MES, voir LE.
Bourg., IX, 4, Nouv. Cout. gén., II, 1177.) .1. mes le va au duc de Mes
Les serfs ne peuvent desavouer leurs
f
(Ib., Ars. 3143, 23d.) 7. MES, voir MAIS.
seigneurs, et faire adveu a d'autres. A sa moillier le va uns mes conter. suj., voir MON. - -,
s'ils desadvouent, ils perdent leur meix, (Gar. le Loh., 1e ebans., IV, P. Paris.) 8. MES, cas -
c'çet e dire les beritages de mortaillablës.
(Gr. Cout. de France, liv. III, p. 420, ap.
Li mes descent, son cheval aresna. MESAAISE, s. m., syn. de mesaise :
(R. de Cambrai, 162, A. T.)
Ste-Pal.) Cele nuit furent li crestien a moult gránt
Et a chascun d'eulx demeureronttous et Dient li mes : Or ne vous esmaies. mesaaise. (Est. de Eracl. Emp., xxIII, 41,.
(Huon de Bordeaux, 372, A. P.) Ifist. des crois.)
singuliers les maix, maisons et heritaiges
qn'ilz ont. (1510, Affranch. des habitants Dient li mes: Pour noient em plaidies ; MESAAISIER, - aaissier,-eesier, - aasier,
d'Amoncourt,' Rev. des Soc. sav., t. III, Nous ne poons sejorner, ce sacies, aissier,
7e série, 2e liv.) Car no mesaige nous convient renonchier.
(Ib., 388.) - aesier, - aeisier, - aiesier, - peineverbe.
Il en acbapte force mestairies, force Act., faire du tort, de la k:

granges, force censes, force mas, force Quant li mes fa au perron descendus, Vos feries grant mesproison
bordes et bordieux, force cassines. (RAB., Damme Erembors en pies se dressa sus. Et jel tendroie a traison
Quart livre, prologue, éd. 1552.) (Jo~rd. de Blaivies, 262, Hoffmann.) Se de rien me mesaissies - *
demaine, propriété seigneuriale: Premièrement voyez la lettre Devant ço que j'aie mangies
— Mes Laquelle on m'a voulu tramettre Les trois morcialstôt a loisir.

-
Et avoie enfraint leur mes demaine, leur Secretement pour moi instruire (Mess. Ganvain, 841, Hippeau.)
segnourie et leur destroit. (1264, Chap. Par un mes qui vient de l'empire.
Noyon, Thiecourt, Arch. Oise, G 1910.) (Tragedie de la vengeance de J.-C.) — Réfl., être mal à l'aise, se donner de
Nous n'avons droit de fraindre les tercs la peine : - -. 1
ne les viles le doien et lé capitre, ne leur 3. MES, mests, melz, s. m., plat : Une eure se mesaaisoit
, -
mes demaine ne leur destroit. (7b.) Et atendoit .1. mes de pigons. (Hist. des Pour a tous jours soi aaisier.
ducs de Norm. et des rois d'Anglet., p. 94, (RECLUS DE MOL., Miserere, Richel. 15212,
Il est encore employé dans les chartes Michel.) f° 21 vo.)
et dans les coutumes locales du XVIIe et Meuz se vouloit mesaiesier
de mariage, droit seigneurial par Que cheoir don pont et baignier
duXVIIIe
S. — Mes ;
Dans la coutume de Bourgogne meix se lequel on devait porter dans la maison du En l'eve.
r

:
(Dou Cheval. de la charete,, Richel. 12560, COb.)
prend non seulement pour la maison et seigneur un plat de toutes les viandes qui
demeurance, mais pour tous autres héri- part passé, mal. à l'aise,
tages, assis au' mesme lieu par arrést du
treizieme du mois de janvier, mil six cens
se mangeaient aux noces :
Le jour des noces, le marié accompagné malheureux

Mesaaisié,
Que de rien n'erent suffraitos, MESAESIER, voir MESAAISIER. — Se mesaesmer de, mépriser :
Mesaaissiez ne besuignos.
(BEN., D. de Nom., I, 941, Michel.) MESAESMER, mesaemer, mesaamer, me. S'une autre s'en mesaemast,
Il s'en seust bien revengier ;
Or ait saint Jasque d'ax pitié, ,
saasmer, mesaimer, mesamer, messamer, Mes il est si en son dangier
Quar il sont molt mesaesié 1 masaamer, verbe. Qu'il ne l'ose de rien desdire.
(Flaire et Blanceflor, 2* vers., 162, du Méril.) — Act., faire peu de cas, dédaigner, (Lai de l'Ombre, p. 57, Michel.)
Quant le virent mesaesié. mépriser, traiter avec mépris :
(lb., Richel. 19152, fo 193e.) MESAFAITIÉ, - afeité, adj., mal disposé,
Povres maisaasieseslnt,
Baudoin, dist Berars. molt vos voi costumier
De moi masaamer et de contralier.
malintentionné :
Plus de cent et soixante noef. (J. BOD., Sax., cxxv, Michel.) Clyes ot que cil le laideoge
(CHREST.,Erec et Enide, Richel. 794.) N'afiert a conte ni a roi Come fols et mesafailiez.
D'ensi ses Diex mesaesmer. (CHREST.,Cliget, Richel. 1420, f° 44e.)
Par la vile fet demander
Les chevaliers mesaaisies. (ID., li ju de Si Nicholai, Tb. fr. au moy. âge, Lessez ester vostre duleir,
(MARIE,Lai de Graelent, 380, Roq.) p. 165.) Si pensez ben que vos estes hume.
S'il me voient mesaeisié Fromont le voit, tantost le mesaasme : Ne devez pas pur Chescunepume
Il n'auront ja de moi pitié. Dont viens tu, anfes ? La male flamme t'arde ! Plarer cum enfant mesafeiteé.
(Jord. de Bloves Richel. 860, f° 116 r° ; v. 993, (CHARDRY, Petit Plet, 1528, Koch.)
(GUIOT,Bible, 1074, Wolfart.)
Hoffmann.)
— Avec un nom de chose, incommode, Comme cil qui fut descrechies et mesai- ,meseffaitiement
MESAFAITIEMENT adv.,
désagréable:
Lor lit
Fu moult durs et mesaaisies.
(Aire per., Richel. 2168, f° 19d.)
mets et crncifiez en mileu de n. lairons.
(S. Graal, Richel. 2455, l° 28 r°.) Var., me-
saames. (Ib., II, 132, Hucher.)
Si se commença a correcier et li a me-
de mauvaise grâce :
Se tu dones, gardes que tu ne dones
mesafeitiement. (Moral., Richel. 12581
f° 378 r°.)
Fu mont dnr et mesaiesié. saamir moult durement. (Lancel., Ricbel. Se tu dones, garde que tu ne doing me-
(lb., Richel. 1433, fO 23 v°.) 754, f 11e.) seffaitiement. (Ib., Ars. 5201, p. 376b.)
Si avon nos assez mesniee Consel crei, consel ama, MESAFEITÉ, voir MESAFAITIÉ.
Et meson trop mesaisiee. Aine consel ne mesaesma.
( Vie des Peres, Richel. 23111, fO 74b.) (GIB. DEMONTR., la Violette, 72, Michel.) MESAFEITIEMENT, voir MESAFAITIE-
En tenebronr Et dist que le prendra a femme, MENT.
Et en meseesié labour. S'il n'en cuidoit entre blasmé
(Sermon du XII,8 s., Hippeau, Rev. hist. de l'anc. Et de sa gent mesaamez. voir MASAGE.
1. MESAGE,
langue franç., 1877, p. 184.) (ID., ib., 1166.)
2. MESAGE, voir MESSAGE.
Renars ot s'amie blasmer,
MESAAISSIER, voir MESAAISIER. Et ledengier et mesamer. MESAGIOR, voir MESSAGEOR.
MESAAMER,voir MESAESMER. (Renarl, Br. VII, 635, Maitin.)
Ele chevauce i. prochain MESAGNIER, voir MESHAIGNIER.
MESAASMER, voir MESAESMER. Tout desbacié et recreant, MESAGNIERE,voir MESHAIGNIERE.
: Et il le vait mesaemant
MESACCORT, ord, s. m., désaccord
- Et le coite mont ke tost voise. MESAIESIER, voir MESAAISIER.
Ainçois tous deux furent si d'un acrort (Cher. as deus esp., 7596, Foerster.)
Qu'onques n'y un tot senl mesaccert. Certes, mar ai mesaemé MESAIGNEMENT, voir MESHAIGNEMENT.
(CHR. DE Pis., Poés .,Richel. 604, f° 68e.) qui d'amors erent pouspris ;
Or m'a Amorsen tel point mis
MESAIMER, voir MESAESMER.
Vous vous formalisez de ce qu'il y a
mesuccord entre nos docteurs. (CUOLIERES, Qu'ele \eut que son sache. MESAIN, voir MECEAIN.
Contes, le 55 v°, éd. 1610.) (Lai de l'Ombre, p. 47, Michel.)
S'un autre le mesaexmast MESAIS, s. m., chagrin :
MESACHE, voir MESSAGE. Il le seust moult bien venpier. Roi Dexirier est saçe, vailant, ardis e gais,
(lb., Richel. 19152, f° 86f.) Qu'il a feit c'onquemais ni aura d'onour mesais.
MESACLE, voir MASSACRE.
Ne finoit d'escharuir et de mesaamer (Prise de Pampel., 385, Mussafia.)
1. MESACOINTE, adj., qui ne s'y connaît ceus qui assailloient, et coarz les clumoit.
pas, ignorant : (GCILL. DE TYR, III, 10, P. Paris.) MESAISAIS, meseisais, s. m., malaise,
Li avers ue l'ait profit a soi ne a autrui, tribulation :
Qui n'aidera en ceste empointe,
Qni ci fera le mesacointe, et por ce le mesument luit home. (bRUN. Aseiz maneient loinz de gent,
Poi priserai tout l'autre afere. LAT., Très., p. 285, Cuabaille.) granz orent souvent.
(RUTEB., la Complainte d'Outre Jler, I, 92, Ju- De ses amis en fu blasmee, (GUlL. DESAINT-PAIR,Mont Saint-Michel, 77,
binal.) Et ledengie et mesamee, Michel.)
Et clamee foie et musarde.
2. MESACOINTE, s. m., mécompte : (RUTEB-,Vie Ste Elysabel, II, 196, Job.) MESAISANCE,S. f., situation désagréa-
Et assez trenve mesacointes Et se tes peres te niessame, ble :
Qui ne se tient nobles et cointes. Soffie le, jai n'i auras blasme. Ainsi cellui ot dit sa mesaisance
(G. DECoinci, Mir., ms. Soiss., f° 11e,) (Ms. Ars.5201, p. 174b.) Et conme il est de mort en grant balance.
Ja n'ert si rices ne si cointes Des or seras mesaamez. (CHR. DE PIS., Poés., Richel. 604, f° ~81e.)
Qu'il ne trnist asses mesacointes. (MACÉDE LA CHARITÉ,Bible, ms. Tours 906, Et en lisant passay l'ire
(Du Clerc malade, Richel. 15212, f° 143 r°.) f° .4,b.) Et l'anuieuse pesance
Tout le bienviegnent fors se feme Dont j'estoie en mesaisance.
MESADVENIR, voir MESAVENIR. Ki durement le mexaesme. (ID., Liv. du Chem. de long estude, 210, Püsehel.)
(Renart le nouvel, 3407, Méon.)
MESADVENTURÉ,VOIR MESAVENTURE. Henupquin l'Alement mesamast et feist MESAISE, - aize, - ese, - exe, - asse, -
MESADVENTUREUX, Voir MESAVENTU- signe de lui hair et voloir mal. (1364, Arch. esse, - eause, mazaise, miseise, s. m. et f.,
RBUX.
JJ 95, pièce 191.) malheur, maladie, chagrin, malaise, dou-
mépriser soi-même : leur :
MESADVENUE,voir MESAVENUE. — Réfl., se
Durement se ledenge et blame, Que j'aim mielz soufrir la mesese
Et mon cuer avoir tristre et noir
MESAEISIER,voir MESAAISIER. Il meisme se mesaame
Que ne face vostre vouloir.
De ce qu'il a Droin chacié.
MESAEMER voir MESAESMER. (Renart, Br. XI, 1133, Martin.) (Perceval, ms. Montp. H 249, f° 172d.)
De se dnrté me fais mollit, MESAISI, adj., lésé, mal à l'aise, mé- junner. (FROISS.,Chron., VI, 302, Luce,
Et de se guerre fais me pais, content: ms. Amiens.)
Et de se geune me pais, Moult en estoit mesaisié et traveillié. (De
De se mesaise. me délit. Qu'il li donroit Melan, le jor k'il l'aroit pris,
RENCLUSDEMOILIENS,Miserere, CXXVIII,9, Et se il se tenoit de riens a mesaisis vila Christi, Richel. 181, fo 38".)
Van Hamel.) Se li croistroit encore MoDjoie et Moncesis. Des freres messaisies. Les freres mesaisies
(Roum. d'Alix., f° 82e, Michelant.) puissent venir apres les hores ou la messe
Membre lor des meseauses qu'il orent endares. s'il leur plaist. (1435, Est. de S. J. de lér.,
(Quatre fils Aym., p. 106, Tarbé.) MESAISIEMENT, - aiseement,- aisement,
adv., d'une manière incommode :
Arch. H.-Gar., 23a.) f
Mes la morust de miseise. Les bouchers qui admenront bestes
(Vie S. George, Richel. 902, f° 102 ve,) Li uns des François qui demores estoit blechiez, mesaisiez ou grevees comment
Dehors ardent a grant mesesse. a cheval, les debrisoit et defouloit trop que ce soit seront tenus de les monstrer
(GILB., Lucid., Richel. 1807, f°182 vO.) mesaisiement. (FROISS., Cliron., IV, 114, aux eswardeurs. (Stat. de Noyon, ms.
Je vueil mienz soffrir ma mesaise,
Luce.) Var., mesaisement. Noyon.)
Que fere rien qui vos desplaise. Atant se attourna Helinant pour aler a Tenez, prieur des mesaisez,
(Rose, Richel. 1573, f° 27b.) court moult mesaiseement. (Lancelot du Voyla des miches de malan.
Que tout les mette en grant mesaisse.
Lac, 1re p., ch. 50, éd. 1488.) (Act. des Apost., vol. 1, f° 57e, éd. 1537.)
(Ib., Vat. Chr. 1858, P 116a.)
MESAISIER, - aiser, - aissier, - eisier, :
Et tant est cez cners a mazaise - ausier mez., mess., verbe. — Incommode, désagréable
Que ne fera riens qui li plaise. Ne ne souffriroient le dangier d'un es-
(Ib,. f° 110d,) — Act., faire du tort, de la peine à : troict et mesaisiê hebergement. (A. CHART.,
Vous savez que le sage dit que mesaise Quadril. invect., OEuv., p. 413, éd. 1617.)
Taisies vous, dame, dist li haus, je ne
feroie riens pour vous, et se vous en parlez que l'omme ait ou cuer, ne li doit parer Norm., se mésaiser, se mettre dans la
plus, je vous meterai a mesaise. (Chron. de ou visage ; car cil'qui le fet, en fet liez ses gêne ; Bessin, mésaisé, peu à son aise, gêné
Rains, c. v, L. Paris.) ennemis et en mesaise ses amis. (JOINV.,
Hist. de St Louis, p. 189, Michel.) dans ses affaires.
Si fu a grant mesaise de cucr, car il sa-
voit bien .que mesire Henris le haoit fer- Grant defence monstra cet englesche maisnie ; MESAISSE, voir MESAISE.
ment. (Ib., c. XXXI.) De no françoise gent ont plenté ntesaisie,
Abalus es fos-ez a paiue et a hacbie MESAISSIER,voir MESAAISIER.
Endurent grans paines et grans mesaises. (CUVEL.,B. du Guesclin, 19738, Charrière.)
(Liv. de Marc Pol, LXIX, Pauthier.) MESAISTANCE, voir MESESTANCE.
Et se wart on bien que dehors le capitle Et entrerent en le terre dou conte de
ne parot on mie des mesaises ne des secres
Saint Pol et le mesaisierentde grant fachon, MESAJARIE, voir MESSAGERIE.
del capitle. (RèJle de Cileaux, ms. Dijon, (FROISS., Citron., VII, 438, Kerv.)
f° 81 r°.) MESAJERIE, voir MESSAGERIE.
— Réfl.,se désoler: MESALER, verbe.
La s. dame moult avoit des mesaises au 1.
Oy, oy, je irai ou envoieray a Paris
cuer pour les reproches que li rois li di- pour oyr droit ? Je ne m'en mesaiserayja ? — Neutr., s'égarer, et fig., avoir du des-
soit. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
f° 11d.) (FROISS., Chron., XIV, 352, Kerv.) sous, ne pas réussir :
Le roy se print a penser au dommaige Mez je sai bien qu'il mesala,
Quant ele sout la mort son seigneur, de son frere et a la perte de sa seur, et
ele fu en grant mesaise de cuer. (Ib., fo 40b.) Ne pont en Normandie entrer.
en ce pensement se print fort a mesaiser. (WACE, Rou, ms., fO 277 vo, ap. Ste-Pal.)
Et Gobert a cner trislre et mourne (Perceforest, vol. II, ch. XVII, éd. 1528.)
Deus est la sus el ciel et li regnes mesvet.
Li creanta en souspiraot,
Neutr., être mal à l'aise, être malade: (GARNIER, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
Si com cilz qui mesaize atant,
Qu'a paines pot il mot sonner.

S'il ne fait le mal appaiser
f 93 vo.)
(Couci, 7603, Crapelet.) Qui vous fait ainsi mesaiser. Tant voit li enres grant beautes
(A. CHART.,Hospit, d'am., Œuv., p. 736, éd. Que moult cuide eshe mesales,
Ne se doit dormir a seur Et cuide que soit faerie
Ains doit tnusjours estre a meseze. 1617.)
Quanqu'il i voit de manandie.
<.FMM/, Richel. 146, P 20 v°.) (Partoii., 807, Crapelet.)
Il dit audit monseigneur le duc que il — Mesaisié, part. passé, mal à l'aise,
ne se meist point a mesaise de ce qui malheureux, malade : Se roi Antenor voient a desouz mesaler,
Manois le s-corront, qui qu'en doie peser.
estoit advenu, car il avoit esté fait de la Le mesaise esdrezce del puldrier. (Rois, (Maug. d'Aigr., Richel. 766, f° 7 vo.)
volenté du peuple.(Grand. Cron de France, p. 7, Ler. de Lincy.)
les Fais du bon roy Jehan, LVIII, P. Paris.) Ne volt pas le roi ferir hait
Comme il convient a si mesausiet houme Que li fers trenchans ne mesall.
Mesesse et dommage. (J. DE VIGNAY, garir. (RICH, DE FORNIVAL, Poissance d'a- (Protheslaus, Richel. 2169, fO 9e.)
Enseignem., ms. Brux. 11042, fo ne.) mours, ins. Dijon 299, f° 6b.)
Ançois en soufferions nous tele mesaise El leuc ou il avoit esté povre et mesais. — Réfl., commettre un crime, faire une
que onques gens n'endurerent ne souffri- sié por nos. (Cont. de G. de Tyr, Florence, faute :
rent la parelle. (FROISS., Chron., IV, 55, Bibl. Laur. 10, I.)
Luce.) Contra seinüir ue s'en volt mesaler.
Mes je croy c'onques nulz qui soit (Alexis,-st. 47d, XIe s., Stengel.)
Euist le cuer plus mezaisiel.
On congnoist le bien par le mal,
Et la douçonr, qu'on appelle aise
(Couci, 2630, Crapelet.) .i. enfant a de sa moillier ;
La bonne royne Blanche, qui fut mere Celui li gart, forment l'a cier ;
Par la durté d'avoir mesaise. Molt i a bele creature,
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 561 r°.) saint Loys, faisoit donner la viande de Aine plus bele ne nature.
devant elle aux plus mesaisiez. (Liv. du Haler m'estuet por lui garder,
Si estoient les champs pleins de femmes, Cheval. de La Tour, c. 20, Bibl. elz.)
de petis enfans de jeunes filles a marier, Car je me crien de mesaler.
ayant changé liaise et le repos de leur Sainte Elizabeth, sainte Luce, sainte (Roman de Thèb., 3741, ap. Constans, Légend;
vivre ordinaire au mesaise et travail de Cecille et plusieurs aultres sainctes dames, d'OEdip., p. 195.)
cheminer ainsi hastivement a pied a tra- qui estoient sy charitables que elles don-
noient le plus de leurs revenues aux 2. MESALER, voir MESELER.
vers champs. (AMYOT, Diod., XIII, 28, éd.
1554.) povres et aux mesaisiez.. (Ib., c. CXII.)
MESALERIE, voir MESELERIE.
Wallon, mèzâhe; Liégeois, mèsaxhe, Seulette suis, doulente et courroucee,
besoin : ava mèzâhe, avoir besoin. Seuletle suis en langour mesaisee. MESALLIEMENT, s. m., mésalliance :
(CHRIST.DE PIS., Poés., Richel. 604, fO 3d.)
L'appauvrissement de la noblesse, que
MESAISEEMENT, voir MESAISIEMENT. Et l'endemain il aroient nouviel cons- les roys de ces temps ont permise ou de-
seil et avis, car voirement estoient il du- siree, est origine des mesalliemens et ma-
MESAISEMENT, voir MESAISIEMENT. rement mesaisiet dou chault et de trop riages des gentilshomes avec les plé-
beyens. (GASP. DE TA VANNES,Mém., p. 54, Quant furent assanlé, et li papes souspire, MESAVENUE, mesadvenue, s. f., mésa-
Michaud.) En recordant comment Mainfrois les mesalire. venture: 1..
Que pour amonnester, ne pour lui entredire,
MESAMER, VOir MESAESMER. Ne laist Dieune le foy ne l'eglize a despire. Recorderent as deux freres de Mauui,
(AD. DELE HALLE,du Roi de Sezile, 260, Cousse- Jehan et Thieri, ceste mesavenue. (FROISS.,
maker, p. 290.) Chron., II, 210, Luce, ms. Amiens,f°42 v°.)
MESANGIER, mesengier, masenghier, s.
Si en estoient pour le mesavenue tout
m., piège à mésange, cage de bois : MESAUNER, - ausner, v. n., mesurer honteus li sires de Clicon et messires Hervis
Et li conta .1 example d'une masenghe
gardin avec une aune fausse : de Lyon. (Id)., ib., III, 18, Luce.)
qui fu prise par un masenghier, au Peu priseroit çou qui nous blece : Le chevalier moult doulcement et a voix
d'un paysant. (Chron. de Rains, c. XXXII, C'est mespesers, fausse mesure, basse conme cellui que moult fort se sen-
L. Paris.)
Mesauner, forconter, usure. toit navré luy rendy son salu et bien au
Les chambrieres des dames firent leur (Vers de le mort, Richel. 375, P 336e.) lonc adverty Loys de sa mesadvenue.(Hist.
enqueste et trouvèrent que ceste gent Se le courratier est trouvé mesausnant. des Seig. de Gavres, f° 25 v°, Gachet.)
(les Tartares) sont ydolatres, et quant leur (1325, Ord. de la drap. de Louv., Cart. de Telle mesadvenue a esté pacifiee par la
roy est mort ses barons l'arment de toutes Ph. d'Alenç., p. 860, Arch. Seine-Inf.) paix d'Arras. (OL. DE LA MARCHE, Mém.,
ses armes et le metent sus un biau cheval introd., c. 3, Michaud.)
bien armé de ses armes, et entour le roy MESAUSIER, voir MESAISIER.
mort il font une grande assemblee de sa-
pins composée eu maniéré que on fait les MESVOIR, v. a., maltraiter:
MESAUSNER, voir MESAUNER.
mesengiersj et par election les barons pren- Et adonc s'entreprinrent a rancuner et a
dent le plus grant amy que le roy avoit et MESAVENANCE, S. f., mauvaise appa- mesatoir l'un l'autre. (1375, Arch. JJ 107,
li presentent cest honnour, c'est assavoir pièce 266.)
qu'il doye tenir compaignie rence :
qu m a son sei-
gneur qui tant l'ama et estre ars avec lui Nous appelions laideur aussi une mesa- MESBAILLIR,- allir, verbe.
et aler en paradis. Le dit ami se tient pour venance au premier regard, qui loge prin-
bonnouré a tousjours maiz de tenir com- cipallement au visage. (MONT., Ess., 1. III, — Act., maltraiter :
paignie a son seigneur, et de sa propre ch. XII, p. 188, éd. 1595.) En la nef Wistasce saillirent
volenté se met dedens le mesengier de Et molt durmentles mesballirent.
bois empres du roy son seigneur mort qui MESAVENIR, - advenir, v. n. et impers., ( Wislassele Moine, 2299, Michel
est assis sus son cheval tout vif, et lors arriver mal, arriver malheur :
les barons a grant devotion et a grans Cols de l'ost ont li Turs fierement envais,
Mout est a chiaus mesavenu De la gent Buiemont i ot moult mesballis.
oroisons et regres boutent le feu ou dit
mesengier de bois et ardent leur roy et Ke jou voi fous et descoles. (Les Chetifs, Richel. 12558, P 88e.)
(RENCLOS DE MOILIENS, de Carilé, cu, 5,
son bon amy, et les aines s'en vont tan- Van Hamel.) Amis, fait il, aves oi
tost en paradis ordené a telz gens. (MAIZ., Com li cuens Mares m'a trai,
Songe du viel pel., 1,16, Ars. 2682.) Mais a Oelefaus est il
mesavenut de ses Com a ma cort mesconseillie,
oilz, ce m'ait l'en conteit, pour ce que il Et tote ma gent mesbaillie.
MESANGIERE, - gere, masengiere, s. f., s'assit en la chaiere Josephes. (S. Graal, (Parlon., 2619, Crapelet.)
piège à mésange : III, 544, Hucher.)
Et li conta un essemple d'une masenge Mesavenir — Réfl., se mal conduire :
qui fu prise en une masengiere, ou jardin Vouspuist il ! Certes trop mal nous mesbaillons
a un paisan.(MÉN. DE REIMS, § 461, Wailly.) (Pathelin, p. 54, Jacob.) Qant hors de nostre bail issons.
Nous est le sort pareil mesadvenu :
(G. DECOINCI,du Moine qui amoit S. Pierre,
Il (l'oiseleur) les empestre et enlace en 219, Méon, Nouv. Rec., Il, 146.)
des lacets et tresbuchets, ou bien il les Si grand malheur n'est jamais advenu.
attrappe et surprend dedans la mesangere (CRÉTIN,Poés., p. 140, éd. 1723.)
MESBALLIR, voir MESBAILLIR.
(COMENIUS, Janua aurea reserala duarum
linguarum, p. 97, éd. 1669.) — Ne pas convenir, messeoir : MESCAANCE, voir MESCHEANCE.
Les eulz avoit un pou borgnes, mes ne
MESANTENTE, Voir MESENTENTE. li mesavenoit point. (G. DE TYR, XV, 17, MESCACIER, voir MESCHACIER.
Ilist. des crois.)
MESCALHE, voir MESCHAILLE.
MESAPPARTENANT, adj., qui ne con-
vient pas : — Mesavenant, part. prés., qui ne con- MESCALOIR, voir MESCHALOIR.
vient pas :
N'est pas chose perdue ou mesapparte- Toutte affectation, nommement en la MESCAMMENT, voir MESCHEAMMENT.
nant parler a simples gens. (GERSON, la
gayeté et liberté françoise, est mesadoe-
Mont, de contemplât., ms. Troyes,f° 102 r".) nante ou courtisan. (MONT., Ess., 1. 1, MESCANCE, voir MESCHEANCE.
ch. xxv, p. 98, éd. 1595.) MESCANIQUE, voir MECANIQUE.
MESARRER, Voir MESERRER.
MES AVENTURÉ, - adventuré, adj., mal-
MESCANT, voir MESCHEANT.
MESARIVER, v. il., arriver mal à heureux :
propos : Le roy Polices de Nubie fut mesadventuré MESCAUCHIER, voir MESCHAUCIER.
Mesarriver. To misarrive, to happen, or de ses deux femmes. (Perceforest, YI,
corne uufortunately unto. (COTGR., éd. f° 96, éd. 1528.) MESCAVER, voir MESCHEVER.
1611.)
MESGEANCE, voir MESCHEANCE.
MESAVENTUREUX,-roux,mesad., adj.,
MESASIS, voir MESASSIS. qui a mauvaise chance : MESCEANT, Voir MESCHEANT.
Se tu es mesaventuroux
MESASSIS, - asis, adj., mal placé : Pran te garde, n'es mie soux. MESCEOIR, voir MESCHEOIR.
Oilz ont barnes et mesasis, (Command. de Caton, Ars. 5201, p. 247a.) MESCHAAITE,voir MESCHEOITE.
Li un del altre loins fu mis.
(Vie S. George, Richel. 902, fO 114 r°.) — Malheureux, désagréable : MESCHAANCE, voir MESCHEANCE.
Leur ame sera ileques getee ou feu
Ne voit que nul hom si moi noun jusques atant que le cors et l'aine seront MESCHAANT, voir MESCHEANT.
De cest oevere blame ait,
racompaigniez ensemble par mesavenlu-
Si rien par aventure i sait
reuse compagnie et seront ensemble tour- MESCHACIER, mescacier, v. n., faire du
Mesdit, mesfet ou mesassis.
(RAUF DE LINHAM,Kalender, ms. Glasgow, Mus. mentez.(Miroir de l'ame, Maz. 809, f° 197d.) tort :
Hunt., Q. 9,13, f° 102e; P. Meyer, Arch. des Le lieu estoit mesadventureux, et luy Je crois que de vingt hommes un
Miss., 2" sér., IV, 163,) dresserent les cheveux en la teste comme N'est eschappé, tant leur mescace
esquilles. (Perceforest, vol. IV, ch. 8, éd. La nuitio de cele place.
MESATIRER, v. a., faire du tort à : 1528.) (GUIART,Roy. lign., t. l, p. 157, Buchon.)
MESCHAEMENT,S. m., malheur : Voyes vous, sans menterie, Puisse mourir meschantemenl
Qu'abus et decepvement Qui l'or ayma premièrement !
Ne soies ja en nul effroi (Rons., Od., IV, xxx, Bibl. elz.)
Et toute meschanterie
Que n'aves garde fors de moi
Ychi, pour nul meschaement. Est aux femmes vrayement. Centre de la Fr., méchantement, mécham-
(Yvain, Richel. 1433, f° 28 r.°) (Le Routier des Dames, Poés. fr. des xve et
XVIes., V, 197.) ment.
MESCHAILLE, mescalhe, s. f., malheur:
MESCHANTISE, - thise, mech., s. f., mé-
MESCHEANCE, - aunce, meschaance,
.Cuy jowat de mescallie. chanceté, malice : mescaance, mescaanche, mesceance, me-
(JEH. DESPRBIS,Geste de Liege, 5996, Scheler, ceance, mesceanche, meschance, meschanse,
Gloss. philol.) Auquel. se fait grandes mechaiithiscs.
(1538, Arch. mun. Agen, BB 25.) meschanche,mesqueance, mesqueanche, mes-
.Qui le malhe
mescalhe. La meschantise des maraudz se avsoit keanche, meskanche, mescance, mescanche;
Portât dedens estour, dont faisoit grant
(ID., ib., 21177.) par tout. (ARETIN, Gen., p. 205, éd. 1542.) mesquance, mesquanche, mechance, s. f.,
Par une sienne lettre il baptisoit cest malheur, infortune, fâcheux accident :
— De meschaille, sans succès : acte du nom de meschantise. (MART. DU D'issir des nés seroit dotance,
Si lanche de mescalhe. BELLAY,Mém., 1. IX, f° 281 r°, éd. 1569.) i
Moult criement la mesceance.
(JEH. DESPREIS. Geste de Liege, 32710, Scheler, (BEN., Troies, Richel. 375, f° 82e.)
0 gens remplis de meschantise!
Gloss. philol.) (Chans. sur la désolation de la France, 1590, Li sainz evesques e li queas
La veissiez estour qui astoit de mescalhe. Ler. de Lincy, Ch. hist., II, 513.) Trop par ereut ea grant dotance
(ID., ib., 35746.) Que ne lur veuist meschaance
MESCIIARIER, meskarier, v. n., sortir Par cel; gent desmesuree.
— Sens
meschaille, sans faute : du droit chemin : (ID., D. de Norm., I, 1496, Michel.)
A Paris est venus, et li roy sens mescalhe Dix fait cui k'il veut espier, Li reis sout s'aise e sa puissance
Se le fist chevalir a Noiel quant bin galhe. Et cies puet bien meskarier E vit sa fiere meschaance,
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 9143, Seheler, Ki contre aguillon escaucire. Sout sua esforz e qu'il pout faire.
Gloss. philol.) (Li Congié Bande Fastoul d'Aras, 418, Méon, (ID., ib., II, 6207.)
tourner Fabl., I, 125.)
MESCHALOIR, mescaloir, v. n., Ne nos vendra mais mescaance
à mal: MESCHATER, v. n., échouer : Nos ea quidom que par tei seit.
(ID., ib., II, 3700.)
(Octavien fut appelé Augustus) Aflin qu'il ne mes- Mais n'esteit pas leger l'entrer,
[calhe. Trop i p mssent meschater. Le mesqueance des François lor conta.
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 1591, Scheler, (BEN., D. de Norm., Il, Michel.) (RAID., Ogier, 554, Darrois.)
Gloss. philol.) Oaques mais. en estor ne soufri mesceance.
Ci soffrirent Normant grant peine ;
voir E si ne fust la gent vilaine, (Roum. d'Alx., f° 23a, Michelant.)
MESCHAING, MESHAIN.
Il i peussent meschater. Giele, en hochant devant les dois,
MESGHAIR, voir MESCHEIR. (ID., ib., II, 21658.) ,1. hasart par me meskeanche.
(J. BOD., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au m.
MESCHAMMENT, voir MESCHEAMMENT. MESCHAUCIER, - cauchier, v. n., faire à., p. 105.)
MESCHANCE, voir MESCHEANCE.
un faux pas : Chi ou mesceance nous a aportes n'a riens
A le planke vint, sus monta; nee fors lions et serpeus. (Merlin, Richel.
MESCHANCETÉ, s. f.,
malheur : .:'ie sai dire s'il s'abaissa, 19162, f° 71b.)
Par le pechié dumauvais pueple tout fu U esilla, u mescaucha. Pour mesquanche qui li aviengne
changié en maleureté et meschanceté. Mais il cai, si se noia. Ne puet estre pris ne l'eu viengue.
(Traict. de Salem, ms. Genève 165, [042 ro.) (WACE,Rou, Richel- 375, f° 219g.) (GAUTIERDE METZ,ap. Du Cange, Not. ou observ.
Et comme peult estre amee vie qui a sur les établiss. de St Louis.)
MESCHEAMMENT,- cheanment, - cheau-
tant d'amertumes, qui est subjecte a tant ment, - chamment, - Camment, - chantement, Tant qu'il vinrent a Rome et tout sans mesqueanche.
de meschancelez et miseres. (Intern.Consol., (ADAMDE LA HALLE, du Roi de ~, Cousse-
II, XX, Bibl. elz.) adv., misérablement, malheureusement : maker, p. 293.)
les, je vous em prie, Boine aventure et mesqueanche.
MESCHANCETERIE, s. f., méchanceté, Car, si de faim ycy mouron, (Rose, Vat. Ott. 1212, f° 45e.)
malice: Meschantemenl nous cheviron,
Et nous sera tres grant pechié. Mais cieax Jordiins l'ocist d'une lance aguysie
Vous faites quelque meschanceterie avec (Le Libvr. dIt bon Jehan, 2327, Cliarrière.) Par mesquance a le jouste en my le praierie.
cet homme de la haut. (Moyen de parvenir, (Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f° 155 r°)
p. 62, éd. elzevir., s. I. n. d.) Sans en savoir rien plus avant, vous
Lès autres. s'aviserent de luy faire une
voulez ainsi meschantement tuer pour don- Et plus i ot de mesceanche,
ner fin a voz douleurs. (Troilus, Xouv. fr. Car 1 l'a tresbuchie a terre.
meschanceterie. (Ib., p. 151.) du XIVe s., p. 277.) (Richars le bicl, ms. Turin, f° 133e.)
Mil jeunesse s'en va de heure a heure : Cil qui maine une carefe et tue ou me-
MESCHANCHE, VOir MESCHEANCE. la doy je perdre si meschamment ? (Ib., haigue aucun par le verser de sa caretc,
p. 153.) c'est cas de mesqueance. (BEAUM., Cout. du
MESCHANGIER, v. n., changer pour Deauv., LXIX, 18, Beugnot.)
devenir pire; Athlas. fu mescheanmentchastié etbouté
liors de son royaume. (ORESME, Contre les Deffend moy mon corps de mechance,
La duchesse a ceste pensee divinat., Richel. 994, f° 26c.) Et. m'oclroie, par ton plaisir,
Vers Fedrias s'est atornee, Que vray contes puisse morir.
Et si n'a mie meschangié, Et fu la ocliis Jacques Dartevelle mes- (Chants religieux, Tarbé, Romancer, de Cham-
C'onques ne vit mieus afaitié. camment. (FROISS., Chron., IV, 323, Kerv.) pagne, I, 51.)
(Athis, Ars. 3312, f° 118b.) A voient desja mis les Anglois le siege
devant le cliastel de Toucque, lequel chas- Meceance et fortune li furent si contraire
MESCHANSE, voir MESCHEANCE. que. ( Voy. de Marc Pot, c. ccVIII, Roux.)
tel fut rendu tres meschamment. (AL. CHAH-
MESCHANT, voir MESCHEANT. TIER, Hist. du roy Charl. VII, p. 39, Ne doutent ne roi, De conte, ne mes-
éd, 1617.) cheance, ne povreté. (LAURENT, Somme,
MESCHANTEMENT, voir MESCHEAMMENT. Tous yceulx Anglois successivement Richel. 22932, f°, 34a.)
moururent meschamment.(Cron. de Norm. Sa meschanche. (Serm. lat.-fr., XIVe s.,
MESCHANTERIE, s. f., méchanceté, ma- de nouveau corrigées, f, 119 ro.) ms. de Salis, f° 19 v°.) Meskanche. (Ib.,
lice : fµ° 38 v°,)
Dame, qu'en despit de l'arroy,
Pour l'or on fait toute meschanterie. Il m'est meschamment advenu ! Juste roi n'avéra jamais mescheaunce.
(Pronost. d'Habenragel, c. m, Poés. fr. des XVe (Moralité des Enfans de Maintenant, Ane. Th. (Lib. Custum., I, 16, Hen. II, Rer. brit.
et XVes., VI, 16.) fr., III, 5t.) script.)
Tornee lor est la cheance Considerez vostre forfait, Venise, Onques n'eu en mon vivant
Du dé en perte et mescheance. Et redoubtez vostre male meschance. Deusbons jors.
(GODEFROY DE PARIS,Chron., 3913, Buchon.) (GRINGORE, Entreprise de Venise, l, 148, Bibl. J'ai a nom mescheans d'amors.
Par celle laideur et mesêheance, il ne la elz.) (Rotruenge, Richel. 844, f° 171.)
peut depuis si parfaictement amer comme Mais, quant leur bonrce est amolie, J'ay a non mesch~ans d'amours.
il souloit devant. (Liv. du Cheval. de La Tu les rends a malle metchance. (Poët. av. 1300, II, 939, Ars.)
Tour, c. 17, Bibl. elz.) (Farce de Folle Bobance, Ane. Th. fr., Il, 287.)
Ça et la trest li mesceans
Gardez moy mon corps de meschance. Et elle est ta malle meschance, Com pelerins et marceans.
(La Naliv. N. S. J.-C., Jub., Myst., Il, 33.) Villain coquin, villain jiloux, (MOUSK., Chron., 803, Reilf.)
Mes amys doublent ma metchance. Que je prie a Dieu que les poulx La mescheant gent le crurent. (Grand.
(JACQ. MILLET,Destruct. de Troye, fO 153b. éd. Te puissent devorer les os. Cron. de France, L'ist. du roy Phelippe de
1544.) (Farce d'un maryjal., Ane. Th.fr., l, 132.) Valois, XXI, P. Paris.)
Vuydez, maleur. — Méchanceté, action coupable, mau- Tant avoit despendu qu'il avoit pau d'argent,
LEPREMIER FOL,GENTILHOMME. vaise conduite : Et dist a lui meismes : Va me chy bien mescant!
Fuyez, meschance; (H. Capet, 279, A. P.)
Point ne voulons de desplaisir. Mondes faus, plains de mescheance.
(WATRIQUET Helas ! et qu'est ce de ceste meschante
(Farce de Folle Bobance, Anc. Th. fr., Il, 279.) DECOUVIN,li Despis dou monde, 133, vie en laquelle n'a que tribulacions et
Scheler.)
La plus grant fortune, meschance et pitié miseres, ou tout est plein de las et de
qu'il soit au monde. ( Enseignem. de la Je vois bien que vous estes obstinee en temptacions ! (Intern. Consol., II, xx, Bibl.
duchesse Anne, p. 15, Chazaud.) vostre meschance. (LOUIS XI, Nouv., xci, elz.)
Jacob.) Hz commencerent a lever et tenir très
— Faire sa mescheance, faire son mal-
heur, courir à sa perte : Tu es le vray Dieu, qui meschance grant estat et eurent par aucun peu de
N'aymes point. ne malignité. temps très grande auctorité, mais en la
Espoir qu'ilz font leur mescheance. (Hist. (CL..AROT, Psalm., V, p. 161, éd. 1545.) fin demourerent aussi povres et meschans
de Du Guesclm, p. 107, Ménard,Paris 1618.) que paravant ilz avoient esté. (MONSTRB-
Onques ne se sceut taire LET, Chron., l, 190, Soc. de l'H. de Fr.)
— Manque de capacité, manque d'habi- De composer en injure et meschance.
Adonc y seras tu plus meschant de tant
(ID., Epist. aux Dam de Par., p. 143, éd.
leté : 1545.) que tu y cuideras estre plus eureux.
Ains seroient noncballans par simplesse (ALAIN CHARTIER, Curial., p. 393, éd.
Raclans des matins la mechanoe. 1617.)
et par meschance. (Perceforest, vol. IV, (J.-A. OE BAIF, Poemes, 1. VII, Lemerre, II,
ch. 6, éd. 1528.) 323.) Guerre par les champs
— Souffrance, mauvais traitement : Pour nn, qui mené d'ignorance Nous a fait meschans.
On d'aue maline mechance (Bergerie de Mieulx que devant, Anc. Th. fr., III,
Par quoy le pouvre peuple souffroit tant 213 )
de pouvreté, de faim, de froit et de touttes Voulut moindrir mon renom.
autres meschances que nul ne le scet que (ID., ib., 1. IX, Lemerre, II, 460.) Et, s'il advient qu'on rie ou chante,
le Dieu de paradis. (Journ. d'un bourg. de Envers Dieu la plus grand mechance En ce point navree et meschante.
Paris, an 1421, Michaud.) C'est de faire a l'homme nuisance. (Débat de deux Dem., Poés. fr. des xve et xvt* s.,
(ID., Mimes, 1. Il, Co102 rO, éd. 1619.) V, 297.)
Jhesu, puis qu'icy te tenon,
Nous te feron assez meschance. Helas ! que seray je, meschante.
(Pass. Nostre Seigneur, Jub., Myst., II, 191.) — Chose de nulle valeur : De dueil et desplaisir meurtrie !
(Farce de Colin qui loue et despite Dieu, Ane.
Pour abreger, ce sont gens fantastiques,
— Misère : Gens contrefaictz, gens de la quinte essence,
Th. fr., I, 233.)
Le dimenche gras, ung nommé Simon- Gens ensuyvans les voyes plus obliques Nostre meschante vie présente. (Ensei-
net. demourant en la ville de Avise en Et qui tout bien n'estiment que meschance.
(Pronost. d'Habenragel, c. Y, Poés. fr. des xve et
gnem. de la duchesse Anne, p. 1, Chazaud.)
Champaigne. print l'abit de meschanse, Les meschans Ciracusains furent cour-
qui est une chose accoustumee ledit jour XVI s., VI, 21.)
roucez pour celle cruaulté que leur roy
en ladite ville et represente le seigneur de Wall., mdle-méchanse, détriment: « çoula leur faisoit. (BOCCACE, Nobles malheureux,
la grant leru, qui se nomme et appelle le tonnerait d s' mdle-méchanse, » cela tour- IV, 4. f° 84 r°, éd. 1515.)
maire des chetiz. ( 1469, Arch. JJ 195,
pièce 359.) nerait à son détriment. Suisse, Bagnard, Meschant, qua voce abutentes Galli, virum
metsanhle, difficulté excessive. interdum inopem, iuterdum iniquum,
— Mescheance était quelquefois accom- dolosum et iufelicem effautur. (CHARLES
pagné de l'adj. male, pour dire malheur, ou MESCHEANT,- chaant, - chant, - queant, BOUDE,De vitiis vulgariutn ling., p. 15, éd.
1533.)
mauvais traitement : - cant, - quant, mesceant, adj., qui a mau- L'empereur, ce voyant, cheut a terre
A vous, sire Saint Gauweri, vaise chance, malheureux, misérable :
comme mort et arrachoit ses cheveulx et
Pri, dounes lui male mescance.
(Renart le Nouvel, 4902, Méon.)
Con par sui mesqueans a des ! sa barbe, disant : Helas I que dois je faire ?
(J. BOD., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au m. je suis bien meschant! (Violier des Hist.
à., p. 170.) romaines, c. LVII, Bibl. elz.)
Il est icy venu pour nous faire quelque
malle meschance. (J. D'ARRAS, Melus., Las ! seur toz autres mescheanz,
MESCHEAUMENT, voir MESCHANTBMENT
p. 383, Bibl. elz.) Corn fui vaincus et recreanz 1
La vie de ceus yci est une chevalerie, et (G. DE COINCI,Comment Theophilus vint a peni- MESCHEAUNCE, voir MESCHEANCE.
tance, Richel. 23928, f° 47d.)
à mieulx dire, une malice et une male mes-
chance. (J. DE SALISB., Policrat., Richel. Si sui mesquans quant vous m'estes eskievans. MESCHEEITE,VOir MESCHEOITE.
24287, f° 81c.) (A. DELAHALLE,Chans., Richel. 25566, (04 v°.
MESCHEF, voir MESCHIEF.
A lor grande perte et malle mescanche. Et desrenboit les marcheans,
( Trahis. de France, p. 192, Chron. belg.) Mout en i fist de mescheans, MESCHEIR, - chair, verbe :
Il n'espargnoit ne clerc ne moine. :
Grant maie meschance t'aviegne ! (Du Chevalier au Barisel, 29, Méon, Fabl., l, — Impers., arriver du mal
(Naliv. N.-S. J.-C., Jub., Myst., Il, 7~.) 209.) Cui prent a meschair, fort est a relever.
Encore tont a tamps venu Je suis le plus meschans qu'aujourd'huy soit eu (Ren. de Montaub., p. 325, Michelant.)
Somes a ta malle meschance. [vie Au vavassor commence a mescheir.
( passion Notre Seigneur, Jub., Myst., Il, 188.) (Trist. de Nant., Richel. 1478, f° 52b.) (Gaydon, 2454, A. P.)
En divers lieux et pays estrangiers Dist Pinchonnes : Sire, c'est tors Et se il se tient au claim dou murtre et
Souffert avons mainte malle meschance. Qu'il ait non d'amours mescheans, il se sera mis en faus
laisse celui des cos,mescheir
(OCTAVIEN DEST GELAIS,Sejour d'honneur, éd. K'ainc d'amours ne fu miens cheans. gages; si li devera de la bataille
(Ass. de Jer., t. I, 147, Beugnot.)
1526.) (ADENET,Cleom., Ars. 3142, f° 54e.) p.
Mes se sage et celans n'estoit, Dont elle fit que folle, et luy en meschey. Saine toi bien, ne poras mescaver
Tost mescheir nous em poroit. (Liv. du Chev. de La Tour, c. xxxix, Bibi. Que li vrais Dieus nous maint a sauveté.
(Couci, 2215, Crapelet.) elz.) (Huon de Bord, 5361, A. P.)

— Neutr.,
être malheureux : Moult avez eu lez cuers félons
Quant ainssy avez desobay ;
Or entres belement, gardes n'i mescheves.
(Gui de Bourg., 1727, A. P.)
Quant vit ses serjanz murir e meschair auvent Trop malement vous meschay. Cornent donkes
Et vit que rien n'i espleitot, si fad el cuer dolent. (Nativ. N.-S. J.-C., ap. Jub., Myst., II, 11.) Poroie, sans trop meskaver
(JORD. FANTOSME, Chron., 1237, Michel.)
Car, se l'on m'eustprins sur le fait, De voir dire, apieler l'aver
Cf. MESCHEOIR. Dieu sçait comme il me fust mescheu. « Fins prex » ?
(Farce du Franc Archier, Anc. Th. fr., II, 336.) (BAUD.DE CONDÉ,li Contes de l'Aver, 98, Scheler.)
MESCHENGNER, VOir MESHAIGNIER.
C'est bien raison que ainsi li en prengne, Que si il ne sevent les choses devant
MESCHEOIR, mesceoir, mesqueoir, mes- a la ;
meschante il lui avoit bien a mes- dites et pluisors autres, il poront souvent
meschever en plaidant. (Ass. de Jer., t. 1,
keoir, mescaoir, verbe. cheoir. (Quinze joyes de mariage, la quin-
arriver du mal : ziesmejoye, Jacob.) p. 52, Beugnot.)
— Impers.,
Tost Il puet mesceoir, se garde ne s'en prent. De qui on double qu'elle chiece, Or la, me doint Diex achever
(Roum. d'AliX., f° 66b, Michelant.) Ou qu'a ceulx de dedens merchiece. Briefment, et sans trop meschever !
(AL. CHART.,Liv. des quatre dames, p. 648, éd. (GUIART,Roy. lign., prol., v. 175, Bachon.)
Que sovent mesriet a preudome. 1617.)
(Percev., ms. Mons. p. 6b, Potvin.) Si fu pris Jaquemart de Honques,
S'elle voit qu'il meschiesse a Hector. Mainz autres i r'ont meschevé.
Au roi n'estoit noient de bel, (ID., ib., 13900, W. et D.)
Que meschanil au damoisel.
(Lancelot du Lac, 1er p., ch. 48, éd. 1488.)
(Floire et Blanceflor, 2e vers., 1165, du Méril.) Les granz destriers de pris avancent,
Qui rompt sa foy droit est qu'il luy meschee. En la riviere se relancent
Mervelles lor fust meschoiet. (GRINCORE, la Chasse du cerf des cerfs, I, 164, Qui qu'en doie aler meschevant.
(Tristan, I, 1772, Michel.) Bibl. elz.) (ID., ib., 16623, W. et D.)
A tous chians dou repne meskiet Il n'y a si juste a qui il ne puisse mes-
Ki de lui atendent garant. cheoir. (MARG. D'ANG., Hept., 628 nouv., — Act., mal fabriquer :
(RENCLUS DE MOILIENS, Miserere, CCXII,11, Jacob.) Se li talemeliers haubaniers. de Paris
Van Hamel.) porte es leus devant diz pain bien conreé
Il n'est pas a seur a qui ne mescheut
S'ai paonr qu'il ne t'en meskieche. onques. (H. ESTIENNE, Precellence, p. 250, qui ne soit houteis. faire le puet; et se li
(J. BOD., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au m. Feugère ) mnstres treuve qu'il le mesrheve, il est
â., p. 185.) siens. (EST. BOIL, Liv. des mest., 1er p.,I,
: 56, Lespinasse et Bonnardot.)
N'i a si boen eni ne meschee — Neutr., tomber mal, se tromper
Ne si seur qui tost ne chee.
(G. DECOINCI,Mir., Richel. 2163, f° 16c.)
Por ce fait bon de la folie avoir,

Meschevé, part. passé, malheureux :
Qu'en trop grant sens puet on bien mescheoir.
Trop lor meschait dnremant. (THIB. IV, Chans., p. 72, Tarbé.) — Je sui le plus chaitis del monde
Et de] tout li plus mescaves.
(Dolopnthos, 8171, Bibl. elz.) Cf. MKSCHEIR. — Taisies, amis. vous ne saves
Mes d'itant me meschei Que Dieus vous chi apries fera.
Que soui li chei. MESCHEOITÈ, - chaaite, - cheeile, S. f., (Li Lais de Courtois, Richel. 1553; f° 500 vO.)
(Rom. et past., Bartsch, II, 75,35.) malheur : Tiex a .11. ou III. noisiaus
Dieu proi que il ne m'en mesquieche, Ne vos puis retraire les occises, Qui mont par fet le meschevé.
N'ai estier de pins de mehaing. Les meschaailes, ne les prises (Dit des avocas, 156, Gast. Raynaud, Romania
(Li Jus Adan, Th. fr. au m. â., p. 61.) Qui lur avint par plusors feiz. XII, p. 216.)
Por çou qu'il li ert me~8caoit. (BEN., D de Norm., II, 4616, Michel.)
(Atre per., Richel. 2168, f° 17c.) Si fud grant doel quant il murut, — Mal fabriqué :
Mull ot li regnes mescheeites. Se li mestre trouve pain meschevé, c'est
Il te meschei bien le jour (De la Guerre sainte, Val. Chr. 1659, fO 11a.) a savoir pain double) que on ait vendu
C'onques hommage li feis. les .111. plus de VI. dpniers, ou mains de
(Rose, ms. Corsini, f° 29d.) :
MESCHEROS, adj., sali, noirci .v. deniers obole, on pain de denier et de
Se li bollon n'alout a droit, Et li ciez fu et tenebrox et noirs, obole, de quoi on ait vendu les xii. den-
A la char qui cuit mescharroit, Et mescheros do feu qui fu rheoirs. rees pour mains de XI. den.. on les .XIII.
Quar tost fors del pot s'en saudroit
(Les Loh., ms Monlp, f° 150b.)
denrees pour mains de XII. den., li mes-
Des que li bollon l'asaudroit. tres auroit tout le pain meschevé, et de
(Li Romanz des Franceis, ap. Jub., Nouv. Rcc., Cf. MASCHEURE et MASCHURER. celui feroit li mestres sa vola~nté et son
II, 13.) plaisir, fors que au semedi, ne ja n'en
Et quant plus li mesciet plus doit estre
MESCHEUE, -queue, s. f., mésaventure: parleroit aus jures. (EST. BOIL., Liv. des
vigoreus et de grant cuer. (Artur ms. Outre s'en est passez sanz anlre mescheue. mest, 1er part., I, 40, Lespinasse et Bon-
Grenoble 378, fo 2d.) (Veus dou paon, Richel. 1554, fO 17 VO,) nardot.)
Se il vous en est mescheu, ce est a bon Outre s'en est passé sanz autre mesqueue. MESCHEVOUS, adj., qui fait du tort,
droit. (JOINV., Hist. de S. Louis, (lb., ms. nouen, f° 15 vO.) nuisible :
Capperonnier.) p. 121, ,
MESCHEVER, - kever, - caver, - kaver, Le roy veiant la dite ordinaunce moult
Et se il avient chose qu'a Robastre meschie, verbe. damageous et meschevous si bien pour luy
mesme et
Grifonnet s'en fuira, cheli n'alendra mie. son roialme, come pur les ditz
(Gaufrey, 3636, A. P.) — Neutr., avoir du malheur, échouer, marehantz aliens et estranges, ad ordines
se tromper : que la dit ordinaunce soit de tout voide
Je soi moult bien pour quoi il li en mesquei. et adnullé pur toutz jours.(Stat. de Henri lV
Molt ressamble home qi si ait meschevé.
(Ib., 6345.) (J. BOD.,Sax., CXLIII, éd. Michel.) d'Englet., an vi, impr. goth Bibl. Louvre.)
Par trop haster li meskei.
(Renart le Nouvel, 1035, Méon.) Or le secorons tost, je dot do meschever. MESCHEVOUSEMENT,adv., malbeureu-
(ID. ib., CCXCII.) sement :
Si, corn oi aves, es Laccois moult meschut.
(Gir. de Ross., 507, Mignard.) Ame, quan par pekié nieskieve Pur relevacion et recoverer de mesme
-
Si lor voi mescheoir et granz maus endurer.
Peu truevet mais ki li aidieve. le royalme que ore tarde ad esté. mesche-
(JACOTDE FOREST,Jules Cesar, Richel. 1457
(RENCLUS DEMOILIENS,de Carité, cxxiv, 4, vousement mys atres graunde meschief et
f 99 v°.) ,
Van Hamel.)
Moult fu grans la bataille, dusqu'au vespre dura,
desolacyon. (Stat. de Henri IV d Engle-
terre, an i, impr. goth., Bibl. Louvre.)
Compains, bien vous en croi, je sai certainement Mais no crestientes durement mescava :
S'il en prent bien a ,1. qu'il en meschiet a cent. De soissante milliers la moitiés n'eschapa. MESCHIBER, v. a., faire un mauvais
(Dit de Menage, 129, Tré~butien.) (Chanson d'Antioche, I, v. 542, P. Paris.) usage de :
Si cremeie que je meschibasse ton aveir, si En Inde feis aborder mon charroy Très bien lo se ventet viellart et meschin.
n'en ai rens fait, vez lo ici,
pren la toe Triumphamment, ou Porus le fier roy, (lb., 1e chans., XIII, p. 33.)
chose. (Serm., xiiie S., ms. Poitiers 124, A son meschef, de mes bras esprouva Au roi de France avoit i. franc meschin,
f° 51 r°.) La pesanteur. François l'apelent le inancel Gibouin.
(CL. MAR.,Jug. de Min., p. 15, éd. s. d.) (R. de Cambrai, 99, A. T.)
MESCHIÉ, voir MESCHJEF. Jamais ne rit si elle ne rencontre L'uns l'enseyned, beyn parv mischin.
MESCHIEF, meschef, mechef, mescief, Devant ses yeulx mechef ou malencontre. (ALBERIC, Alex., 88, P. Meyer, Rec., p. 283.)
(ID, Met. d'Ov., 1. II, p. 119, éd. 1545.)
meskief, mesçhiet, meskiet, meschié, mechié, Fierement se requirent ambedoi li mesquin.
meuchif, myschief, s. m., malheur,' cala- Le feu print. a une maison et de la (Runcisr., p. 194, Bourbillon.)
courut par toute la ville, sans que l'on
mité, infortune, dommage, mésaventure : peut sçavoir la cause de ce meschef. (FAU- Et ot en sa compaigne maint orguillox meschin.
Par ma foi, damme, je ne le puis laissier, CHET, Antiq. gaul., V, 12, éd. 1611.) (Chans. d'Antioche, VIII, v. 282, P. Paris.)
Que je n'en face mauvais plait et meschief. I. jor avint que le messin
Meskief.
Ne jamais l'homme heureux n'espere
(Jourd, de Blaivies, 372, Hoffmann ) De se voir tomber en meschef, Sans garde lessent.
Sinon alo s que la misere (Amaldas et Ydoine, Richel. 375, fO 320a,)
(Sones de Nansay, ms. Turin, fO 60 v°.) Deja luy prend dessus le chef. Cli'a vous ne s'en puet prendre ne vellard ne mes-
(RONSARD, Od., Il, XII, à Ambroi3e de Laporte, [chili,
Et s'en alla l'empereres en Alemnigne, Parisien, Bibl. elz.)
et fu la une piece apres mors en mie (Prise de Pampel., 1458, Mussafia.) Impr.,
maison Dieu povres et a mescief. (Chron. On espanche des pleurs pour un simple meschef. mesclin.
de Rains, c. xx, L. Paris.) (ANNEDE ROH., dans d'Aubigné, Hist. univ., Un sien voisin moult le requist
append., cd. 1616.) Que il sa maison li vendist,
Longue chose seroit de raconter toutes
les meseses et les meschies ou li pueple En si dur meschef. Mais li meschins vendre ne volt.
Nostre Seigneur estoit au jor de lors. (G. (D'AUBIGNE,Trag., V, Ribl. elz,) (D'un Homme qui ronmende son avoir, Richel.
19152, f° 8a.)
DE TYR, 1, 5, Hist. des crois.)
Et au xvne s. :
Ensi ont la dame laissie en grant mes- Adj., jeune :
chief, en grant péril. (Comtesse de Pon- Ce digne atour du plus grand chef —
thieu, Nouv. fr. du XIIIe s., p. 189.) Qui du timon ait sceu l'usage A loi d'orne meschin.
A l'adversaire ne presage ,
(Les Loh., ms. Montp f° 97c.)
Sire. dist'Gobert, ce sachies Qu'un dur et tragique mechef.
Que de guerre vient grant meschies. (S.-AMANT,le Pass. de Gibralt., Bibl. elz.) Or faites pais, por Diu ki ne menti,
.(Couci, 4819, Crapelet.) Si vos dirai d'un damoisel mescin,
M. l'Electeur de Brandebourg est la Guis ot a non, estrais fu de frauc lin,
Et maint haut homme, a grant mechié, dupe, ou plutot la victime sur qui tombe
Qui moururent par son pechié. Frere Beneoit au corage enlerin.
tout le mechef (BAYLE, Lett., à M. Minu- (RAIMB.,Ogier, 6966. Barrois~)
(GODEFROY DEPARIS,Chron., 1385, Buchon.) toli, 17 mars 1675.)
Li Florentin a grant meschié MESCHINAGE, meschinnage, mechinaige,
Furent. (ID, ib., 4262.) — Dépense : machinaige,s. m.,domesticité,service do-
Quand vient que le pouvre homme est :
Par meskiet. (Serm. lat.-fr., xive P., venu, qui vient de pourvoier vitaille, et a
mestique
ms. de Salis, fo 85 V°.) l'aventure a fait grand meschef du sien, Et tout einsinc une des serors, s'ele
Que les grevauncez et myschiefz susdilz
dont il est en grand soussy, il arive a l'a- s'en estoit alee en meschinage on en autre
s'aboundent de temps en temps au grand venture une heure ou deux de nuit, leu aillors por soi jouer et por faire sa
damage et destruccion de tout son royaulme. pource qu'il vient de loing, et a grant volenté. (Etabl. de S. Louis, I, CXLIX,
(Stat. d'Edouard III, an xxv, impr. goth., envie de savoir de la dame et comment il p. 279, Viollet.) Saint-Martin, I, 140, mes-
Bibl. Louvre.)
li va, ou n'ouse couchier dehors de paour chinnage.
de la despense. (Quinze joyes de mariage, Et tout ausi de la suer, tout ait ele
Seigneur, a Cocherel, ce nous dit li rommars, III, Bibl. elz.) esté en machinaigeet fet de soi sa volenté.
Fu grande la bataille et li meschiez pesans. Flandre, meschef, accident, malheur. (Ib., I, CXLIV,p. 278, var., Viollet.)
(Cuv., Bertran du Guesclin, 4698, Charrière.)
Si aucun homme coustumier avoit enf-
Voiant meuchif qui airissi estoit ave-
le MESCHIENE, voir MESCHINE. fans. ou filles qui fussent ailes en me-
nus. (CAUM., Voy. d'Oultr., p. 33, La chinaige ou ailleurs pour faire leur volunlé.
Grange.) 1. MESCHIER, s. m., ce qui supporte la (1437, Coust. d'Anjou et du Maine, II, 176,
Ou il li faisoient meschief dou corps, se mèche : Beautemps Beaupré.)
il ne se voloit rançonner. (FROISS., Chron., Estellus, meschier. (Gloss. lat.-fr. dit
IV, 164, Luce.) XIII s., Riehel. 1. 8426, fo 113 r°.) MESCHINE, mechine, meschiene,mescine,
Ainsy que fortune a son cours, Mesine, mesquine, meslcine, mequesne, moi-
2. MESCHIER,s. m., fabricant de mèches,
Estonnes en perilleux jours, rhine, s. f., jeune fille :
Ou que son malheureux cas chet, et, en particulier, de cheveux, marchand
Sont aulcuns en piteux meschiet. de cheveux : Au matin lievent meschines et pucelles.
(Garin, ap. Duc., Mischinns.)
(Chron. de la noble cité de Metz, Pr. de l'Il. de
Lorr., II, CLX.) Se des chevex n'as a plenlé,
Tantost ara un chief enté Corn nostre fix remaigne en terre,
Et ne l'ait frappee dudict trait a son De chanvre ou d'autre foureure Et que il ne prenge a oissour
essient mais par cas de meschief et d'ad- Cele mescine Blanceflour.
venture. (1453, Arch. JJ 182, f 73a.)
Ou d'estrange cheveleure,
Maintes fames de cen s'atendent (Floire et Rlance/lor, 1er vers., p. 14, var.,
du Méril.)
Tu m'as fait meschief As meschiers qui mont chier lor vendent.
En me cuydant faire très grant service. (Clef d'amour, p. 91, Tross.) Neis les jonetes meskines
les folles Entreprises, p. 44, Bibl.
(GRINGORE, Gilles Centemars, dit le meschier. (Pièce Lor novel ami tant amoient,
elz.) de 1591, ap. Delannov, Hospices de Tournai, A fu ne a fer ne cremoient
Abandoner lor cars virgines.
Par bien, il viendra du meschief p. 106.) de Caritc, CXCV,9,
(RENCLUS DEMOILIENS,
Du mot ; as tu bien l'osé dire ?
(Debat de la Nourr. et de la Chamber., Ane. Th. MESCHIET, voir MESCHIEF. Van Hamel.)
fr., II, 423.) Richiers i est venuz vers la jantiz moichine.
MESCHIN, mescin, mesquin, messin, mis- (Floov., 1639, A. P.)
Dont vient ce mal et terrible meschief. chin, s. m., jeune homme, jeune gentil-
(Epistre envoyeepar feu Henri, roi d'Angleterre, à Du monde avez dû tout laissié la haste -
Henri son fils, huitiesme de ce nom, Poés. fr. homme : Ou vous fastes jadiz juene meschine.
des xve et XVIes., III, 68.) Qui tôt se painent de garder le mescin. (EUST.DESCHAMPS, Poés., Hicbel. 840, f°206a.)
Oncques mais n'advint tel meschié, (Les Loh., ms .Berne 113, f° 32b.) extraction,
de noble
Car ce faire on peult sans peschié. Tu es meschins et jones chevaliers. — Femme ou fille
(JEHANDELA FONTAINE, la Fontaine des amoureux (Car. le Loh., 2e cbans., n, p. 138, P. Paris.) dame, demoiselle :
de science, 173, Méon.)
,,!}
pour elle. (Evang. des Quen., p. 59, Bibl. wallon, on appelait méquennette l'homme
Genevre prist, J'en fist roine,
Une coirïte et noble meschine ; elz.) qui fait le travail de servante.
Belle estoit et courtoise et gente. mauvaise vie : Cf. Hécart, Promenades dans l'arrondis-
Et aux nobles romains parente. — Meschine de vie, fille de sement d'Avesnes, p. 208.
(Brut, fO 73 vO, col. 2, ap. Sle-Pal.) En maintes manieres s'en déguisa, une
fois a pié et l'autre a cheval, une fois en MESCHITE, - itte, mesq., mosquete, mus-
D'une mescine ot i. fil, maniere de jugleresse et de meschine de
Cyproete, ce dient cil, vie. (Gr. Cron. de Fr., Loys le Gros, n. quelle, s. f.,conservésous la forme mosquée :
Avoit la damoisiele a non, P. Paris.) Ils ont si très grant reverence aux sains
Et fille estoit d'un haut baron. lieuxqu'ilz appellent musquettes que jamaiz
(MOUSK.,Chron., 13891, Reiff.) servant à tenir la vaisselle, n'y entreroient fors deschaulx. (J. LELONG,
— Meuble
— Fille ou femme attachée au service servante : le Liv. des peregrinacions, ms. Berne 125,
f° 278b )
d'une autre, servante : Un hattier, une mesquine, une louche.
(Cout. de Valenciennes, Nouv. Cout. gén., Es mesquites
Une de nos mescines al lit ares. II,257.) Des maiges de grant renommee
Trestoute le plus bele que quesires, De Babilonne et de Caldee.
U toute la plus laide, se miex l'ames. Suivant Prévost, dans son Manuel (J. LE FEVRE,la Vieille,l. III, v. 5364, Cocheris.)
(Aiol, 1028, A. T.) Lexique, « le mot méquine, servante, s'est Nul n'en sera exempt ne quite,
N'est nus qui chascun jor ne pinte conservé dans quelques provinces, pour Moustier, synagogue, meschite,
De ces tonneaus ou quarte ou pinte, le même usage. En Artois, le peuple pro- Et toutes lois de tous langaiges
Ou mui ou setier on cbopine. Y ont mis et metent leurs gaiges.
Si cum il plest a la meschine, nonce mequaine. » De nombreux patois (Poésie de 1376, ap. Duc., Meschita.)
Ou plaine paume ou quelque goute ont gardé ce mot jusqu'à nos jours. Nord-
Que fortune ou bec li agoute. Une musquette, que nous appelons en
Est, meschène. Wallon, meskène. Rouchi, nostre lannaige ung orat)ire. (xve s.,
(Rose, 6851, Méon.)
méquène. Pic., méquène, mekine, servante. Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.,Bibl.
Avoit eu a son siervice Amiens.)
Les Picards ont souvent à la bouche ce
Une mescine bele et blonde.
(MOUSK.,Chron., 737, Reiff.) proverbe : Ce qu'aime la méquène, on le La mesquite de Cordes. (Ib.)
S'en est entree en une glise, mange sept fois la semaine. Hte-Norm., Seigneurs, allons le recepvoir
Et ses meschienes autresi. vallée d'Yères, mekaine, servante au sens Et nous ferons honnestement.
(De Sainte Ysabiel, ap. Jub., Œuv. de Ruteb., II, de meuble. Magister, montez vistement
402.) Au plus hault de ceste mesquitte,
Por ce doit on, en tix cas prives, exa- MESCHINER, voir MECINER. Et affin que chascun s'acquitte
miner diligamment les mesines çascun a Quant aucun venir sentirez
par soi. (BEAUM., Cout. du Beauv., C.XXXIX, MESCHINESTE, voir MESCHINETE. Tout a coup nous advertirez
46, Beugnot.) Affin de non perdre la voye.
MESCHINETE,- eite, - elle, - este, mes- (Act. des Apost., vol. II, f° 147e, éd. 1537.)
De tenir trois freres et une donnee, et kinete, mesquinete, mescinette, mechinete,
leur donner leurs vivres et nécessitez, d'y Sainct Loys fist dedier le plus solennel
tenir mequesne. (1395, Slype, ap. Man- s. f., dim. de meschine, jeune fille : temple de la cité, que les Sarrazins appel-
nier, Commanderies, p. 731.) Quant entendi la meskinete
loient musquette. (Hist. de la Tois. d'Or, I,
fo 81, ap. Ste-Pal.)
Se comparut. meskine a la demiselle Plorant revint a le viellete.
vesve de Pierart le Fevre. (1428, 2' Reg. f
(Del Userier, Richel. 15212, 134 VO,) Il fait destruire leurs temples et mus-
quettes (des Turcs). (LE MAIRE, De la differ.
des Consaux de Mons, fo 48, Arch. Mons.) La meschineste de .m. anz.
(GEOFF., Yii. Estaz du monde, Riche]. 1526, des scismes.)
Les deux meschines de l'enfermerie.
(Compt. de l'hop. N.-D ,
1453-1454, 5' fO 3ia.) Et (le Turc) sage les commet comme graves pro-
[phetes,
somme de mises, Arch. Tournai.) Car il virent la meschineite
Pour contenir son peuple et garder les mosquetes.
Et fit partir environ trois cens hommes Dou puis aval sus amont treite.
(RONS., Œuv., p. 695, éd. 1623.)
d'armes, la lance sur la cuisse, sans varlet (J. LE MARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres,
ou mesquine. (OL. DE LA MARCHE, Mém., I, fO 24e.) MESCHOINE, voir MENÇONGE.
35, Michaud.) Dix ! fait il, con grans damages de si
Entre les aultres damoiselles, cham- bele mescinete s'il l'ocient! (Aucassin et MESCHOISIR, - coisir, verbe :
berieres et servantes de son ostel, celle Nicolelte, p. 18, Suchier.) — Act., ne pas reconnaître, mécon-
ou Nature avoit mis son entente de la nattre :
faire très belle, estoit meschine, faisante le Se ce est vallet
m esnage commun, comme les litz, le pain, Si li (à l'enfant) quiert baquet, Hues le flert qui pas nel mescoisi.
et autres telz affaires. (Louis XI, Nouv., Et se c'est mechinete (Les Loh., ms. Berne 113, fO 11e.)
XVII, Jacob.) Si li quiert tinete. Hnon le fiert, ne l'a pas meschoisi.
h (L'Ouslillemantau vilain, Richel. 1593, f° 213d.) (Gar. le Loh., 28 chans., m, p. 220, P. Paris.)
Il n'est point plaisance pareille,
Au monde, ne (de) plus bel acueil, Je sui une meskinete Li pastoreaus le chen manace
Quant ung serviteur a bon vueil, Nue de dras et povrete. E li quens ducement l'enbrace
A guerroyer a la meschine. (GILEB. DE BERNEY.,Chans., Vnt. Chr. 1490, E prie que ses drapelesz
(Débat de la Nourr. et de la Chamber., Ane. Th. f° 112 vO.) Qui ne sunt beaus n'entiers ne nesz
fr., II, 433.) Li prest tant que si enemi
Une de ces.11. meskinetes. (Charte de 1283, L'aient perdu e meschoisi
— Concubine : Moreau 206, MIS ro, Richel.) (BEN., D. de Norm., Il, 28512, Michel.)
Ses fiuz Grimoarz ot un fil d'une mes- — Petite servante : Mes Viviens ne l'a pas meschoisi.
chine. (Chron. de S.-Len., ms. Ste-Gen., (Aleschans, 235, Jonck., Guill. d'Or.)
f° 99d.) Il est acordé que nul mestre du mestier
Baudoins point vers lui, qui nel meschoisi pas.
ne pueent prendre nule meschinete estrange (J. BOD., Sax., CIV, Michel.)
Je ne veul pas qu'elle mue l'estat des por aprendre ou mestier desus dit. (EST.
preudes femmes et des bonnes dames de BOIL., Liv. des mest., 1re p., xxv, 15, Les- Li rois les voit, moult en fu lies,
honneur de France et de ce pais qui n'ont pinasse et Bonnardot.) De fine joie saut en pies
pas prins l'estat des amies et des meschines Conclud et se determina d'envoier sa Quant vit Evas, sel mescoisi
aux Angloys et aux gens des compaignes. Qu'il le tenoit por son ami,
(Liv. du Chev. de La Tour, c. xxi, Bibl. petite meschineite devers luy. (Louis XI, En acolant le trait vers soi.
elz.) Nouv., c, Jacob.) (Athis, Richel. 375, fO 132c.)
Une meschine de prestre, perseverant en Mariette Cornuel ditte mesquinete. (1552, Li quens Bougars de Valence oi dire c'on
Reg. SI Nie., nO 101, Arch. mun. Boulogne- penderoit Aucassin son anemi, si venoit
son pechié jusques a la mort, sachiez sur-Mer.)
pour vray comme Euvangile qu'elle est cele part ; et Aucassins ne le mescoisi mie.
chevalet au dvable, et ne convient prier Pic., mekinelle, petite servante. En ancien (Aucassin et Nicolette, p. 13, Suchier.)
Si ne meschoisi mie
L'aigue qui ert et bele et clcre,
.1. javelot d'estrange fust MESCOINTE, s. m., inconnu :
Et de mescognoissable avoit. Corn il fust eissuz fors en commun esgart
L'ombre de la dame qui ere
La riens el mont que miex amot.
*- (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f 102°) et eust navré cels que il encontroit et les
(Lai de l'Ombre, p. 77, Michel.) MESCOGNOISSAMMENT, mesquen., adv., mescointes. ( Vie del ben. Just., Richel. 818,
fo 302 vo.)
— Absolument : sans en avoir connaissance, sans le savoir :
Ce qu'en fet mesquenoissamment MESCOISIR,voir MESCHOISIR.
Atant es vos le bel mulet Plus legier pardon i afiert
Qu'il ot perdu avoec s'amie, '1 A celi qui bien le requiert. MESCOMPTER, voir MESCONTER.
Li las, il ne meschoisi mie, (EVRAT,Genese, Richel. 12457, f° 39 V°.)
Ains le connut com.I. denier. MESCOMPTERESSE, Voir MESCONTE-
(L'Escouffle, Ars. 3319, f° 52 vO.) MESCOGNOISSANCE, -sance, mescongn., RESSE.

— Réfl., ne pas se reconnaître : mesconn., Mescon., mesquen., mecogn., s. f., MESCONEU, -congneu, - cogneu,- conui,
mod. méconnaissance, action de mécon- adj., inconnu :
Phalcs fu nés d'Egipte, fins le roi Faraon ;
Quant ot Nabusardan gari de la prison, naître, ingratitude :
Ju suis homo de mesconuiz (Dial.
Pas ne se mescoisirent entre lui et Clinçon. Mesguenoissance. anime conquerentis,ms. Epinal, non.
Bonnardot
(Roum. d'Alix., fO 62c, Michelant.) (EVRAT,Genese, Richel. 12457, f° 35 r°.) Arch. des Miss., 3e sér., I, 276.)
— Neutr., mal choisir, choisir le pire : Par quoi je pri celui qui Longis de la lance Par mesconeuz leus et divers. (Trad. de
Feri sus en la croiz par la mesconnoissance. Beleth, Richel. 1. 995, f° 8 ro.)
Ains cuers qui vostres devient (GIR. DE CAMBRAY, Enfances Charlem., Dinaux,
N'a pas mescoisi. Trouv. cambrés., p. 115.) Si tu pues, a tuz
(AD. DI LA HALLE,Chans., Vat. Chr. 1490, E neis as mesconeuz
f° 53 r'.) Nez an ru rois Laumedon Pense de profiter.
Qe je ocis por mesconoisance. (EVERARD, Distiq. de Dyon. Calo, ap. Ler. de
Et dient qu'il a meschoisi (Hercule el Phileminis, Richel. 821, ro 7c.)
Quant d'un garçon fist son ami, Lincy, Prov.)
Tant bon chevalier l'atendoient Afin que aucun ne puist pretendre igno- Et s'en ala en estranges et mescongneues
Qui tant bel et tant riche estoient. rance ou mescongnoissance d'icelles mon- contrees. (Yst. de Appolon., ms. Chartres
(Parlon., Richel. 19152, f 142b.) noyes faulses. (1422, Ord., XIII, 14.) 411, il 55 r°.)
Il se porta a de tels exces de rebellion
MESCIEF, voir MESCHIEF. Que nulle personne mescong[n]ue, ne
et de mescognoissance envers la dignité
magistrats. (Mèm.deCheverny, garde robe. petit
royale et ses garçon de estât, ne entre en nostre
MESCIN, voir MESCHIN. Petitot.) (1318, Ord., i, 670.)
an 1589,
voir MECINAL. De non habergier plus de une nuyt per-
MESCINAL, C'est un escalier fort gracieux pour des-
sonne mescogneue. (Ordonn. du senesch. de
cendre a la mesconnoissance de soi mesme,' Bourges,
1. MESCINE, voir MESCIIINE. fin XIVe s., Arch. mun. Bourges.)
que la faveur d'une bonne fortune.(L'EST.,
Mém., 2' p., p. 655, Champollion.) MESCONGNEU, VOir MESCONEU.
2 MESCINE, voir MECINE.
Sur la plus chaude colle qu'il venoit de
MESCINER, voir MECINER. recepvoir des bienfaicts de M. de Lorraine, MESCONGNOISSANCE, voir MESCOGNOIS-
il s'est allé charger de ceste charge, afin SANCE.
MESCINETE, voir MESCHINETE. d'avoir meilleure couleur pour couvrir sa
mecognoissance. (BRANT., M. de la Noue, MESCONISSANT, voir MESCOGNOISSANT.
MESCLAIGNE,s. f., blé méteil : VII, 223, Lalanne.)
Une quarte de mesclaigne de cens pour MESCONNOISSANCE, voir, MESCOGNOIS-
Continuant ses mesconnoissances, il fut
une terre situee au terreur de la Varenne. un des principaux ministres qui persuada SANCE.
(1418, Reg. cens. dom. de Nerenx, Richel.
I. 10125, f° 30 r°.) a Monsieur, estant a La Rochelle (cela est
bien vray), de s'esmouvoir et de s en aller MESCONNOISSANT ,
voir MESCOGNOIS
de la compaignie de M. son frère. (ID., ib., SANT.
MESCLANE,s. f., querelle : p. 216.) MESCONOISANCE,VOIR MESCOGNOlSSANCE.
Entr'els i ot levat une mesclane. Pour pardonner de si grandes mescon-
(Gerard de Ross., p. 300, Michel.) noissances, il ne falloit pas une moindre MESCONUI, voir MESCONEU.
amitié que la mienne. (D'URFÉ, Astrée, II,
MESCLE, voir MESLE. 2.) MESCONSEILLIER, mesfunseillier, v. a.,
MESCLEE, voir MESLEE. * MESCOGNOISSANT, mesconnoissanl, mes-
donner de mauvais conseils, conseiller de
méchantes choses :
MESCLEEMENT, voir MESLEEMENT. quenoissant, mesconissant, adj., mod. mé-
Sire reis, dist Bernart, mult vus mescunseilla
connaissant, qui méconnaît,qui ne recon- Ki vus loa a Huun de Seigne en la.
MESCLER, voir MESLER. naît pas ce qui est, ingrat : (WACE,Rou., 2° p., 2705, Andresen.)
MESCLIN, S. m. ? Deus n'en fu pas mesquenoissanz, Ki ci vus fist venir mult vus mescunseilla.
QuandBaxin l'oit veu, bien conei on mesclin, Mes a moult boen port l'ariva. (ID., ib., 3403.)
Mes il ne vit nul home près lu ne de voisin. (EVRAT,Genese, Richel. 12457, f° 33 v°.) Ki par agait e par engin
(Prise de Pampel., 1012, Mussafia.) Cil qui est plains de la graice de doctrine, Mescunseille sun ban veisin.
enluminet par la parolle de predicacion les (MARIE,Dit d'Ysopet, XIII, Iloq.)
MESCLOZ, s. m., mélange d'orge et d'a- tenebres de son mesconissant frere. (Greg. Dist Renart : Par Seint Nicolas,
voine, parfois aussi d'orge et de froment : pap. Hom., p. 59, Hofmann.) Ne te mesconseillerai pas,
Mescloz. (1588, Recettes,Areh. Cossonay.) Que bien m'as ma volonté fete :
Vous estes devenue, Or pos dire ce qu'il te hete,
Pardonnez
MESCOGNEU, voir MESCONEU. moy, un peu mesconnoissante Que je t'escoterai molt bien.
A vos amis. (Renart, Br. XI, 829, Martin.)
1. MESCOGNOISSABLE, adj., qui mé- (SAINCTGELAYS,Poés., p. 306, Bibl. elz.)
Il savoit bien qu'il ne le mesconselleroienl
connaît, ingrat : MESCOGNOISSEUR, mescoignoisseur, S. mie. (Hist. de la terre s., ms. S.-0mer722,
Ne doit il mie estre ingrat ne mescognois- m., celui qui méconnaît : Co33c.)
sable. (De vita Christi, Richel. 181, fo 37b.) De son bienfaiteur devint mescoignois- Si cuit qu'amours vous ait mesconseillii.
Doncques ne est mie perdu ce qui est seur de grans biens recheus. (G. CHASTELL., (Chans., Richel. 844, f° 24 v'.,)
donné a l'ingrat et mescognoissable. (Ib., Chron. des D. de Bourg., III, 95, Bucbon.) Et por ce je ne voel mie,
f° 93d.) Que tu soies mesconsellie.
MESCOIGNOISSEUR, voir MESCOGNOIS- (JACQ.D'AM.,Art d'Amour, ms. Dresde, Kort.,
2. MESCOGNOISSABLE, adj., inconnu : SEUR. 2181.)
Pour ce je n'en doubt mie Si li convient moult qu'il sace bien MESCORRE, v. impers., arriver malheur:
Qu'il ne te mesconseilleroient. conter, car c'est un des plus grans perix
(Orologe de la mort, Richel. 994, fO 39a.) qui soit en l'office de bailli que d estre ne- S'il mesjuge il en mescorra.
Incomitio, tias, mesconseillier. (Gloss. de gligens ou poi soigneus de ses contes, por (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f°15lJ.)
Salins.) deus raisons : le premiere si est, porce que
s'il mesconte sor Ii, li damaces en est siens ; MESCOUNTER, voir MESCONTER.
Mesconseiller ou malconseiller. (LEON le seconde, porce que s'il mesconte sor son
MKLLEMA,Dict. françoys flamang, éd. 1596.) MESCOUP, s. m., coup donné injuste-
segneur, et on s'en aperchoit, il pot estre ment, mal à propos :
mescreus de desloiauté. (BEAUM., Cout. du
MESCONT,s. m., erreur dans un compte: Beauv., c. 1, 10, Beugnot.) Il est trop battu de beaucoup;
Au paiement n'a nul mescont. Sa mort de rien ne vous prouffite ;
(Dou Roi qui racheta le larron, Richel. 378, Sanz mesconler Ce qu'il seuffre c'est par mescoup.
f° 11 r°.) Nous cou vendra a Dieu conter. (Mist. du Viel Testam., II, 384, var , A. T.)
Mestrait et Mescont et Hasart,
li Mireors aux princes, 693, Scheler.)
(WATRIQUET,
Icil en auront bien lor part. Je gaigne et pers, mescontant par sepmaine. MESCOURAGIER (se), v. rén., se décou-
(De Cortois d'Arras, 114, Méon, Fabl., l, 360.; (Poés. de Charles d'Orl., p. 209, Champollion.) rager :
Que il aiment de grant maniere Act, omettre: Mais cest orgueil qui le pourmaine,
— Il est fier et de hault couraige
Mestrait et Mescont et Hasart.
(RAOULDE HOUDEHC, Songe d'enfer, Richel. 1593, Que tant de biens nous en fist une Ne de rien ne se mescouraige.
f° 117.) Que des autres, a voir conter, (ELOY DAMERNAL, Livre de la deablerie, (0 35c,
Doit on tout le mal mesconter. éd. 1507.)
MESCONTANCE, - anche, s. f., erreur (J. DECONDÉ,Pour quoi on doit femes honorer, 10,
dans un compte : Scheler.) MES COURTOIS, adj., qui est courtois
Tous je les vis a la dance nouvelle, mal à propos et maladroitement :
Eracles l'esgarde a merveille
Car a li
riens ne s'apareille Sans mescompter le très preux champion Cil qui tient le mileu a vivre entre les
De chiere ne de contenanche,
Dit Hannibal vaincu par Scipion. gens est apeles amis et hom plaisans ; et
Eracles voit la mescontanche,
(OCT. DES. GEL., Sej. d'konn., fO 61 v", éd. cil qui en ce se desmesure sanz profit est
Mais or cuidtnt li plus sené 1526.) apelez mescourtois. (BRUN. LAT., Très., p.
273, var., Chabaille.)
Qu'Eraclesait bien assené.
(GAUT. D'ARR., Eracles, ms. Turin, f° 8C.) — Tromper :
Mais gardez qu'on ne vous mesconte. MESCRAINDRE, v. a., cesser de
1. MESCONTE, s. m., erreur dans un Car par ce le plaisir descroit. craindre :
compte, tricherie en calculant : (Liv. des cent ballades, Richel. 2201, f
37 v°.) Les mescreans ne devoient sainnement
villener ne mescraindre ce que par erreur
Et ki porra vers Dieu tenser
Chelui cui prendra a mesconte? — Réfl., se tromper : ils adouroient comme Dieu tout puissant.
(RENCLUS Je voys bien que vous vous mesconles en (A. CHART., l'Esper., OEuv., p. 310, éd.
DE MOILIENS,Miserere, LV, 5, ceste matiere. (PALSGRAVE, Esclairc., p. 638, 1617.)
Van Hamel.)
Génin.)
Hasart et Mesconte et Mestret MESCRANCE, VOÎT MESCREANCE.
Furent la nuit a mon ostel. — Infin. pris subst., action de se tromper
(R. DE HOUDENC, Songe d'enfer, 156, Scheler, dans un compte : MESCRANDISE, voir MKSCREANDISE.
Trouv. belg., nouv. sér., p. 182.)
Au conter n'ies tu point laniers MESCREABLE, mescroyable, adj. et
Hee ! n'esse pas aux accusateurs honte
De eulx danner, et mentir a mesconte,
N'au mesconter, s'on te veut croire. subst., qui ne croit pas, mécréant :
Pour gens de bien brouller et mettre en fonte.
(J- li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au m.
BOD.,
Ki mescreable sunt ne seient eshalciet en
(MARTIAL,Vig. de Charl. VII, H vin r°, é1. 1493.) à., p. 182.) els meesmes. (Liv. des Ps., Cambridge,
: Lxv, 6, Michel.)
2. MESCONTE, mecompte, adj., qui compte — Mesconté, part. passé, mal compté
Li mescreables acertes habiterent en se-
mal : De deners mescountez ne grace ne grez. chedez. (Ib., LXVII, 7.)
(Prov. de Fraunce, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Pour quoi que je sui roi, Makaires le salue, li quivers mescreable.
Raisons est, par ma foy, (Aiol, 9591, A. T.)
Que j'aie la seconde (part) : MESCONTERESSE, - compteresse, s. f.,
La tierce, le plus fort femme qui cherche à tromper en faisant Li gloton mescreable.
L'aura, je m'en accort,
Se n'en suis je mecompte.
un faux calcul, un compte inexact : (Prise d'Orenge, 1051, Jonck., Guill. d'Or.)
C'est une faulse serruriere Or si sont eslaissiet li felon mescreable.
(Ysopel, II, IX, Robert.) (E. de S. Gilles, Richel. 25516, fO 78b.)
Aussi très faulse monnoyere
MESCONTEMENT, S. m., action de mal Et une poictevineresse Saint Lorenz dit al mescreable :
compter : De deniers mescompteresse.
(DEGUILLEVILLE, Trois Pelerin., fO 59d, impr.
Ohi tn, membre de deable.
(De S. Laurent, Richel. 19525, f° 4 r°.)
Avec li fa convoitise., Instit.)
Usure avec mescontement. Et la fause gent mescreable.
(D'un Clerc qui vouloit aller en enfer, Ce est une poitevineresse et une mescon- (MACF.DE LA CUARITÉ,Bible, Richel. 401,
ms. Gand, teresse de deniers. (ID., Pelerin. de la vie 208d.)
f° 11 r°.) f"
hum., Ars. 2323, fo 103 v°.)
MESCONTER, - compter, - counter, - cun- — En parlant de choses, fâcheux,
ter, verbe. MESCOPÉ, coppé, adj., coupé à tort, pénible :
-
— Neutr., se tromper dans un compte : abusivement : Adonques ces dommages et males aven-
tures nos François douloureusement con-
Tu mescuntas a l'aporter. Aussi sur plusieurs choses en quoy nous traignans, la necessité inevitable et mes-
(WACE,Rou, 38 p., 1898, Andresen.) povyons estre tenuz a nostredit neveu, creable les amena a ce que il se dépar-
La dame molt lor mesconta, tant a la cause de ses edefices non souffi- tissent et remuassent de ce lieu. (Grand.
Et lor monnoie refusa; samment retenus comme de ses bois mes- Cron. de Fr., Loys, roy de France et de
Por ,III. sols c'orent despendus coppez du temps que nous avons tenu le Navarre, l, P. Paris.)
Paierent il Yi. sols ou plus. bail de lui. (1357, Cart. de Guise, Riche!. 1.
17777, fo 337 rO.) Ne volt delessier sa darté
(Eustach. le moine, 59, Michel.) Ne la mescreable obscurté
Car Dieus de son bien ne mesconte, Morv., mêcôpé, mal coupé. Qui li estoit el cuer entree.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 5069, f° 129c,)
MESCORDER, v. 11" détonner :
Et povretes ne sache et tire.
(Dis des Mesdis., ms. Turin L V 32, fO57
Renart giete, Renaît mescompte.
v°.) Je mescorde. — I disgre, 1 agre a mysse, — Incroyable :
(RuTEB., Renart le bestourné, Richel. as syngars do, or one note with an other ; Il est mescreable que nous soyons seuls
f° 1011r°.)
1593 or any other thyng. (PALSGRAVE, Esclairc. produits en estat detfectueux. (MONT., Ess.,
de la lang. franç., p. 519, Génin.) 1. I, c. xxxvi, 1'0 95 ro, éd. 1588.)
Je dirai tel engendrement de vers a croyance, idolâtrie, paganisme, hérésie, rompt son mariage est moins prisié que
soye n'estre mescroyable, puis que toute impiété : ungjuif ou mescroiant. (Les Evang. des
corruption est commencement de généra- Quenouill., p. 105, Bibl. elz.)
tion. (OL. DESERR., Th. d'Agric., V, 15, éd. Or n'iert il mais ki se combate
1805.) Ne ki mescreandise abate. Il etoit mecroiant. (NOGUIKR,Hist. Tolos.,
(MOUSK.,Chron., 8824, Reiff.) II, 233, éd. 1556.)
MESCREABLETÉ, s. f., qualité de ce Et le pape conta Princes mescroyans.
qui est incroyable : La mescreandise
de çaus. (CHASSIGN.,PS., XLVII,éd. 1613.)
Pour cause de la mescreableté de nostrc (ID" ib., 28230.) Et encore au XVIlO s. :
résurrection. (Légende dorée, Maz. 1333, Li dampné qui estoient mort en lor pe-
fo 93d.) chié et en lor mescrandise. (Les Art. de la Saint Paul annonçoit aux fideles de son
foi, Richel. 22932, fo 25a.) tems qu'il leur enseignoit une doctrine
MESCREANCE, mecreance, mescrance, qui passeroit pour folie aupres des Gentils
Quant li Sarrazin furent gité hors des et des mecroyans. (LE VAYER, Hom. acad.,
mescranche, mescroyance, s. f., incroyance, sainz leus et la citez fu espurgiee de la XXVI.)
incrédulité, défiance : mescreandise. (GUILL. DE TYR, II, 200, P.
Et quels que fust lor mesereance. Paris.) MESCROIEMENT, -ant, s. m., incrédu-
(Brut, ms. Munich, 3547, Vollm ) Et les autres qui en lor mescreandise de- lité :
Et les ostoit de la mescranche. (S. Graal, morerent occistrent. (Cron. de S.-Den., Et gel croi, lasse ! sans nul mescroiemant.
Vat. Chr. 1687, fo 69 .) ms. Ste-Gen., fo 142a.) (Amis et Amiles, 1318, Hoffmann.)
La mescrance des ieus. (Greg. pap. Hom., Toutes maniérés de creances sont er-
reurs et mescreandises,et elle seule (la foi MESCROIRE, mescrere, verbe.
p. 75, Hofmann.) chrétienne) surmonte en ciel les anges et

Act., ne pas croire, refuser de croire,
Cians qui prendent penitance, les archanges. (Gr. Chron. de Fr., Char-
Mais gardent soi de mescreance. lemaines, IV, 6, P. Paris.) en parlant de personne :
(Vie de Marie Egyplienne, Richel. 23112, Ne vous en mesquerroie a pieche.
f° 334d.)
Certaine chose est ou que tu n'as pas (Li Jus Adan, Th. fr. au moy. âge, p. 61.)
encore ostee du tout ta mescroiandise, ou
Car cen ke pot ont de sciance que tu gardes encore aucuns ydoles. (Lé- Moult fut joyeux le roy Uterpandragon
Sont tuit cheut en mesereance. gende dorée, Maz. 1333, f°43b.) de ce que Merlin avoit fait de ses barons,
(Dolop., 11581, Bibl. elz.) et le pria qu'il en fist encores autant s'ilz
Les martyrs. par leur mort ont trouvé le mescreoyent plus. (Les Prophecies de Mer-
Dedans ces ymaiges parloient l'entree de perdurable vie, et triumphé sur
Li diable, ki enseignoient la mescreantise des vivans. (ALAIN CHAR- lin, fo 124a, éd. 1498.)
A toutes les gens nigromance TIER, l'Esper., p. 286, éd. 1617.) C'est moindre mal de mescroire Dieu
Et metoient en mescreance.
Gardez qu'aucuns de vous n'ait mauvais que s'en mocquer. (CHARR., Sag., 1. III,
(Ib., 12444.) c. 8.)
cueur et mescreandise de soy partir de
Pardonne moi ma mescreance. Dieu vivant. (Bible, Paul aux Hebrieux,
(Roman de Saint Fanuel, 3519, Chabaneau.) ch, 2, éd. 1543.) Et encore au XVIIe s. :
Et chei en une grant mecreance, tel Tous ceux qui sont mal renommez de On en pourra gloser ; on pourra me mécroire.
qu'il ne creoit nului. (MÉN. DE REIMS, 239, parjure ou de mescreantise. (GUILL. TER- (LA FONT.,Cont., Fiancée du roi de Garbe, éd.
Wailly.) des Ferm. gén.)
RIEN, Comm. du droit civil observé en
Mes lis estoit fais en mon paveillon, en Normandie, p. 393, éd. 1654.) On doutera de ce dernier point-ci ;
tel maniere, que nus ne pooit entrer ens, Mais il ne faut telle chose mêcroire.
que il ne me veist gesir en mon lit, et ce — Faute : (ID., ib., Aveu indisc.)
fesoie je pour oster toutes mescreances de La afinera sa travaille parlant de chose, refuser de
femmes. (JOINV., 502, Wailly 1874.) Senz mescreantise e seaz faille. — En
(BEN., D. de Norm., II, 2995, Michel.) croire, révoquer en doute:
Mescreance, incredulitas. (Gloss. gall.
lat., Richel. 1. 7684.) Oil voir, oncle, ja mar le mescrerez.
— Au plur., dans le sens d'actes d'im- (Les Loh., Ars. 3143, P 23d.)
Or donc n'ont ilz nulle excusacion de piété :
peché de mescreance. (P. FERGET, Nouv. Por Alori, ja mar le mesquerres.
test., fo 137 ro, impr. Maz.) Par leur grant mescreandisses. (Psaut., Fui je, signor, ens en l'estor mortel.
Maz. 258, fo 14 vo.) (RAIMBERT, Ogier, 918, Barrois.)
Qu'il plaist a Dieu de reveiller ces bar-
bares du profond sommeil d'une mes- Et des lors commencierent les mescrean- Armes ot bones, ja mar le mesqer[r]ez.
croyance. (YVES, Voy. dans le Brés., II, dises. (BRUN. LAT., Tres., p. 30, var., (R de Cambrai, 4354, A. T.)
Denis.) Chabaille.) Nos somes né d'Ardane, ja mar le mesqueres,
Soit qu'il y ait de la mescroyance avec MESCREANTISE,Voir MESCREANDISE. Fil Aymon de Dordon, ki preus est et senes.
l'effect, soit qu'il n'y ait sinon l'eftect. (Quatre fils Aym., p. 120, Tarbé.)
(JACQUESGAULTIER, Estat du christianisme, MESCREMOIR, v. n., éprouver une mau- C'est voirs, ne le mescreez mie.
p. 319, éd. 1609.) vaise crainte : (Dolop., 12686, Bibl. elz.)
—Erreur de fait : Senz mescremoir et sanz doter. Très bien vous di, ja mar le mesquerres.
(RUGUEDE BERZI,Bible, Brit. Mus. Add. 1560G, (Ilunn de Bord., 3183, A. P.)
Qui promet aucune chose a payer par f° 107b.)
mescreance, ja soit ce que il s'y oblige Et qui l'estorie en meskeroit
par escrit, neantmoins puisqu'il sera faict Il i alast, ses i veroit.
MESCRERE, voir MESCROIRE. 3690, Reiff.)
(MOUSK.,
a apparoir par mal engin, il a action de
condiction indue,et s'en puet on deffendre. MESCRESSE, voir MAIGRECE. Li mescreaut Gius qui mescreoienl la
(BOUT., Sommerur.,p. 377, éd. 1611.) doctrine Jhesucrist. (Psaut., Maz. 258,
MESCREU, part. passé, dont la crois- f° 9 v°.)
disse, mescreantise,
MESCREANDISE, - sance a été arrêtée : Et porce que Deus savoit bien qu'il les
mescroiandise, mecr., s. f., défiance:
Ce fu uns nains petis et mescreu[s]. mescroiroient (ses paroles) leur dist il :
Adont se comencha a douter de traison (Auberi, p. 159, Tobler.) Vnez, ge sue Deus. (Ms. Orl. 374bis, f° 20d.)
et entra en une grande mescreandisetelle
qu'il ne creoit nului. (Chron. de Rains, Un lievre mescreu. (TUEVET, Singul. de la Les propres condemnations sont tous-
c. XVIII, L. Paris.) Fr. antarctique, c. XXXIII, éd. 1558.) jours accrues, les louanges mescrues.
(MONT., Ess., I. III, ch. VIII, f° 405 v°,
Si vint au roy et print congié et lui dit MESCROIANDISE, voir MESCREANDISE. éd. 1588.)
qu'il ne vouloit pas demourer a son hos- Tous les anciens se sont mescomptes,
tel en mescreantise ne en souppechon. mé-
MESCROIANT, - oyant, mecr., adj., pensans avoir trouvé la mesure de !a terre
habitable
(Ponthus, ms. Gand, fo 53 r°.) créant : et comprins toute la cosmogra-
Incrédulité en matière de foi, fausse Sachies que homme qui par adultere phie, sauf quelques isles escartces, mes-

croyans les antipodes. (CHARRON, la des ducs de Norm. et des rois d'Anglet., Qui char d'omme menguent crue
Sagesse, ). II, ch. II, p. 315, éd. 1601.) p. 61, Michel.) Et bestes comme gent.mescreue.
Au premier morceau que Govyne voulut (GAUTH. DE MES, Ym, du monde, Richel. 2021,
- Neutr., être incrédule : mettre en sa bouche, il dist au roy : Vous fo ggd.)
S'il a aucun lai qui mescroie en le foy. me mescrees de la mort de vostre frere, Et li prestre respont. plein d'ire :
(BEAUM., Cout. de Beauv., II, 2, Beugnot.) mais ce morceau me puisse estrangler se Cheitive, com ies deceue,
Mout desplut a l'abé et a tout le couvent j'ay coulpe en sa mort. (Cron. de Norm. Inobediens, mescreue.
quant il virent que le frere mescreoit et de nouveau corrigees, fo 50 r°.) Feau conseil as tu creu,
estoit en erreur. (Evast et Blaq., Richel. Le deable t'a mal plet meu.
Si en pourries estre mal renommee et (J. LEMARCH.,Mir. N.-D-, ms. Chartres, f° 39d.)
24402, fo 42 r°.) mescreue de blasme. (Ren. de Montaub.,
Telle estoit la volenté de Dieu, contre Ars. 5072, fo 107 v°.) Avec nous l'emmenoient li paien mescreus.
laquelle nul homme quel qu'il soit ne doit (Gaufrey, 881, A. P.)
Et quelx gens estes vous d'Escoce ?
mescroire. (Girart de Rossillon, ms. de Noummes vous ; autrement vous estes tout Par no gent est deffeniue
Beaune, éd. L. de Montille, p. 319.) mort, car nous mescreons que vous ne Encontre le gent mescreue
Mécroire, actif et neutre, appartientà la soiies Engles. (FROISS., Chron., I, 430, Sainte eglise et crestiientes.
Luce, ms. Amiens.) (Ren. le Nouv., 7841, Méon )
langue moderne, au sens de refuser de
croire ; mais il ne se dit plus guère que Quant il me eut espousee il me tint au
commencement bien chiere, mais ne dp.- — Sans foi, trompeur :
dans cette phrase proverbiale : Il est dan- Les manaches d'Uedon le mescreu.
moura gaires qu'il me conmença a dire de
gereux de croire et de mécroire. villaines parolles, et s'il avenoit que aucun (Auberi, p. 211, Tobler.)
chevalier venist en nostre hostel et je le :
— Réfl., ne pas croire,
être incrédule: regardasse il lui en desplaisoit et me mes- — En parlant d'un dieu, faux
Se mescrut et desespera. creoit de chacun. (Lancelot du Lac, 2" p., Va, si guerpi ta loi et ton Dieu mescreu.
(GUIOT,Bible, 1888, Wolfart.) eb. 114, éd. 1488.) (Elie de St Gille, 745, A. T.)
Et fuit trouves depues c'ons avoit fandu :
- Act., soupçonner : ledit Thiriat la teste d'une haiche, et telle- — S. m.,
mécréant
De menchunge n'iers mescreuz. ment que le dit prebtre fuit mescreu de ce Mal gueredon en ont li mescreu.
(Brut, ms. Munich, 714, Vollm.) avoir fait. (J. AUBRION, Journ., an 1465, (Aiol, 3055, A. T.)
Larchey. ) Ceus de France, et les mescreus.
Ja Den ne place que mescroie
Ne vos ne lui de cest afere. Et, villain, esse la façon Entrassaillir granz aleures,
(La Charrette, Vat. Chr. 1725, f
22b.) De me8croire ainsi que sa femme Au plus haut des creneleures,
Et maumetre fer et acier.
Sire, dist il, foi que vous doi, Soit si malheureuse ou infâme ?
De mes compaignons vos mescroi (Farce d'un mary jal., Ane. Th. fr., I, 133.) (G. GUIART,Roy. lign., 1483, t. l, p. 82, Bu-
Que vos ne les aies ocis. chon.)
Guy le Boutellier fut mescreu d'avoir
(Durm. le Gai., 5773, Stengel.) faiet soier ledict pont et. d'en avoir ad- Bessin, mécrère, ne pas croire. Morv.,
Mi chevalier et ma gent verty les Anglois. (S.-REMY, Mém.,ch. xoi, mécru, s. m., individu suspect en matière
Me mescreroient errament. Buchon.) de religion ou de morale, entaché de sor-
(Ib., 11511.) Les meurtriers, apres avoir fait leur coup, cellerie.
Or nous ledenge, or nous mesame evaderent a la faveur de la nuit, et ne
Jalousie qui nous mescroit. pouvoit on qui mecroire de ce crime MESCROY, s. in., t. de chasse, la perte
(Rose, 3664, Méon.) (SOUCHET, Hist. du diocese de Chartres,
IV, 2, Soc. arch. d'Eure-et-Loir.) - de la piste :
Onc si prode fame ne virent ;
Tous jors a bien fait sans recroire, Par ma foy, mon oncle, si vous avez Soit en chemin, mescroy ou chasse.
Por ce ne la doit nus mescroire. perdu quelque chose dans le jardin,je n'en (HARDOUIN, Tres, de Vanerie, p. 5, Michelant.)
(Ib., 9762.) mescroy que le cordonnier. (NICOL. DE Encore deves corner mescroy
Et se il avenoit que aucun chevalier TROYES, Grand Parang. des Nouv. mar., Quant vos chiens sont en grant effroy
fust mescreu d'avoir cel oiseau. (Ass. de p. 12, Mabille.) De leur cerf, qui cuident perdu ;
Jer., t. 11, p. 374, Beugnot.) Le veneur ne disoit jamais d'un ton affir- Car tieulz chiens sont esperdu
matif : J'ai vu, j'ai connu, j'ai trouvé ; mais Qui ayment ases mieux le change
Il pot estre mescreus de desloiauté. seulement je mecrois, c'est à dire je pense, D'une biche ou brocart estrange
(BEAUM., Cout. du Beauv., c. I, 10, Beu-
je soupçonne d'avoir vu. Telle étoit la for- Que li chasse du cerf premier.
gnot.) (JD., ib., p. 23.)
mule consacrée de tout temps dans l'ordre
Ne puet dormir ne jor ne nuit, de la vénerie. (Lacurne de Sainte-Palaye,
Moult het Aloul et son deduil ; Mém. sur la Chasse, II.) MESCROYABLE, Voir MESCHEABLE.
Ne scet que face, ne conment
Ele ait pris d'Aloul vcngement MESCROYANCE, voir MESCREANCE.
Qui le mescroit a si grant tort. — Réfl., se mescroire que, soupçonner
(Flabel d'Aloul, 35, Montaiglon, Fabl., l, 256.) que : MESCUIDERIE, s. f., outrecuidance,
De sa mort fu la renommee Gregoire sovent la regarde ; présomption :
Qu'elle ot esté empoisonnee, Mais ne se done nnle garde, Bon rois, ce dist Gerart, por Dieu le fil Marie,
Ne sai s'il fu de cui seu, Ne tant ne quant ne se mescreit
Ne devez esgarder se j'ai fait me folie,
Mes un moine noir mescreu Que la dame sa mere seit. Car je suis jones hons et en mescuiderie,
En fil, c'est l'evesque de Troie (Vie du pape Grég., p. 56, Lnzarche.)
Se me font faire chou cuidier et ma sotio.
En Champaingne.
(GOD. DE PARIS, Chron., Richel. 146, f
74.)
Foi que je doi a sainte Crois, (llist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f
234 vO.)
Dame, je crienc et me mescrois
Requis queles personnes ilz souspeçon- Qu'a present ne vous fourvoyés. MESCUNSEILLIER, voir MESCONSEIL,-
(FROISS.,Pocs., II, 39, 1326, Scheler.)
noyent d'avoir faites lesdites larrecins, LIEU.
dient en leur conscience qu'il ne scevent passé et adj., mécréant,
qui en mescrere. (Reg. du Chât., I, 214, Bi- — Mescreu, part. MESCUNTEK, voir MESCONTER.
blioph. fr.) infidèle :
MES DEVENIR, Y. impers., arriver mal-
Que l'en lui a osté derechief le dit ar- Or n'ai mais garde de paien mescreu.
gent et qu'elle n'en mescroit autre que (Alise., 1317, A. P.) heur:
le dit Perinet. (1390, Arch. JJ 138, Cil conquisent la terre sor la gent mescreue. Si est que de vos mesdevienge.
fo 207 vo.) (Chans. d'Antioche, III, 5, P. Paris.) (BEN., D. de Norm., II, 31628, Michel.)
Li cuens prist .1. morsiel, si dist roi : Comment fat mené Jhesucrist voir MESDIT.
Sire, vous me mescrees de la mortauvostre A Herode le mescreu.
MESDICT,
frere ; mais si puisse jou passer cest mor- (GEOFF., Yii. Estaz du monde, Richel. 1526, MESDIRE, s. m., médisance, calomnie,
siel, que jou en sa mort coupes n'oi. (Hist. fO 4b.) mensonge :
Murmures, malédictions et mesdires. (De Les soupçons envieux, les medits, la rancœur Je fui jai musialz en
vita Christi, Richel. 181, f° 66a.) m'enfance (Ib,
v ,
Des nostres me faisoiL tout refroidir le cœur. fo USro.)
(ID., Art poet., II, Geuty.)
MESDISEUR, s. m., homme médisant : Qui les meisausgarist et cure.
S'ilz n'estoient nulz escouteurs il ne se- MESDITE, S. f., médisance, calomnie, (G. DE.COINCI,Mir. de N.-D., ms. Brux., f° 126c.)
roit nulz mesdiseurs. (Le Chastel perilleux,
Richel. 1009, f° 39 vo.)
mensonge : Cant je fui petitez, si fui mis a clerçon
A San Pol de Ravane, apris une poison
Or avez bien oi le droit
D'un vies masel puant.
MESDISON, - isson, s. f., médisance : Et la mesdite àk Renart,
(Parise, 42, A. P.)
Plus est lerres de Meviart.
Mesdisson, Obtrectatio, Maledicentia. (Renart, 9598, Méon.) At donei en aumone as mezels de la
(R. EST., Pet. Dict. fr.-lat.) maison de Somieres. (1236, Fondât., 6,
Malgré leurs envies, chiquaneries, pédan- MESDLER, voir MEDLER. Arch. Meurthe.)
teries, mesdissons. (Du HAILLAN, Estat des MESDONNER, verbe. Et Saint Ladre li bons mesiau.
affaires de France, fo 2 ro, préf., éd. 1580.) (Eglises et monast. de Paris,
p. 18, Bordier.)
Taschant par artifice rende sa mesdison — Act., donner mal, ou mal à propos : Deus arpenz qui furent
Mesdonner. To misgive, or bestow Saint Cloot. (1265, Arch. Kaus mezeaus de
et contention innocente. (MAUM., Euv. de 32, pièce 5.)
f
S. Just., i5 v4, éd. 1594.) amisse. (COTGR., éd. 1611,)
Je sui uns povres mesiaus mult meseai-
Mesdisson, missegginge. (LÉON MELLEMA, — Réfl., en parlant d'une femme, se
siez. (LAUR., Somme, ms. Alencon 27,
Dict. françoys flameng, éd. 1596.) livrer, se déshonorer : fo 6b.)
Et heust on prins la moities des femmes Lez malaidez muzelz, (1284, Hist. de Metz,
MESDISSON, voir MESDISON. de Metz, devant c'ons heus cuidies qu'elle III, 230.)
1. MESDIT, adj., médisant: deust telle chose faire ; car elle estoit tant Les meseaux prennent xxx. chandelles
devote et tant simple que femme puist en l'iglise de Ros a .III. festes. (Liv. des
Or sai je bien que vous l'avez porquis, estre, et ne s'avoit oncques mesdonnes, Jurés de S. Ouen, f° 115 r°, Arch. Seine-
Car toujours estes outrageas et mesdis. forcque depuis deux ans que le dit clerc Inf.)
(Car. le Loh., 2e chans., v, p. 149, P. Paris.) avoit alles demorer leans, qu'elle fuit
tentee de l'anemy. (J. AUBRION, Journ., Et devint meseaus per la permission de
2. MESDIT, - dict, medit, s. m., médi- an 1474, Larchey.) Nostre Seignor.
du (Li Amitiez de Ami et Amile,
sance, calomnie, mensonge : Nouv. fr. XIIIE s., p. 60.)
Garde ta bouke de mesdit MESDOUBTER (se), v. réfl., se douter: ,VIII. mesel i furent guéri (Chron. de
Et de mentir et de glouter. Si ce n'est que le dit de Wirtembergait S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 139a.)
(RENCLUS DE MOILIENS, de Carité, LXXV,2, bref secours, dont l'on se mesdoubte, et des Uns messeus li fu aportez. (Vie saint Do-
Van Hamel.) coustes dont vous ay derraint escript que minique, Richel. 988, f° 160d.)
les armees se faisoient. (10 avr. 1518,
Et dit qu'il est tut prez del mesdit adrecer ; Lett. de J. de Marnix d Marg. d'Aulr., Né- Hom est mezes, hom est roignous.
Et volenters fera tut dreit al chevaler. ent. la Fr. et l'Autr., t. II, p. 410,
(GARNIER,Vie Thom., Richel. 13513, goc. (ROB. DEBLOIS,Poés., Richel. 24301, p. 514b.)
de S. Doc. inéd.)
f° 15 r".) Le roy d'Angleterre. lave les piez
Tantost cil doulereus manfé. MESE, voir MAISE. aus mezeaus et beze. (JOINV., S. Louis,
S'escourserent par toutes terres, p. 219, Michel.)
Semant descorz, contenz et guerres, MESBAU,voir MAISEL. Que vous feussies mesiaus. (ID., ib., p. 6,
Mesdiz, rancunes et haines. Capperonier.)
(Rose, Richel. 1573, ro 80d.) MESEAUL, voir MESEL.
Et vit ce mesel. (ID., ib., p. 359.)
Mesdis, rancunes et haynes. MESEAUSE, voir MESAISE. Devant les mesiax. (ID., ib., p. 325.)
(Ib., Vat. Ott. 1212, f° 73a.)
Ne povoit l'ostel aprochier MESECLE, voir MASSACRE. Et des biens des meseaux, la ou il sunt
Mesdis, envie ne orgens. governez par sovereyn meseal, ne soient
(Couronnement Renart, 74, Méon.) MESEE, S. f., assemblée du corps de taxez ne prisez. (Lib. Custum., I, 195,7,
ville de Niort, vieux mot dont nous n'avons Edw. II, Rer. brit. script.)
Je ne voeil de par moi qu'il i ait traison, rencontré d'ex. qu'au commencement du Es messiaux d'iceluy grand autel. (1399,
Ne meffet ne mesdit, se parmi le voir non. Bonport, 1. 96, no 12, Arch. Eure.)
(Doon de Maience, 9510, A. P.) xvir s. :
Lesdits particulliers qui ont leurs ca- La fontainne au meseaul. (1400, Terrier
Ce sont mensonges et mesdiz, S. Didier, fo 71 r°, Arch. hospit. Nevers.)
Faulx tesmoingnages et despitz. naulx es dites murailles seront appelez par
(DEGUILLEVILLE, Trois Pelerin., f° 180e, impr. devant nous,a la prochaine mesee de céans, Me turas tu, traistre, larron,
Instit.) pour informer des passages qui ont esté Meseau pourry ?
conceddés. (31 oct. 1612, Reg. de la comm. (Farce de l'Obstination des femm., Ane. Th. fr.,
5 sols de Johanein pour un mesdit a de Niort, Arch. Deux-Sèvres.)
Jacommait. (1390-92, Arch. Meuse, B 1042, l, 28.)
f 24.) MESEESIER, voir MKSAAISIKR. Il fut en jeunesse nourry
Tu nous as deparpillez en reproche et De vin, tant qu'il en est pourry,
MESEFFAITIEMENT, voir MESAFAITIE- Et ressemble droit ung meseau.
en mesdit. (Bible, Baruch, ch. 3, éd. 1543.) (Serm. joyeux de bien boyre, Ane. Th. fr.,
MENT.
Et s'il n'y a lieresie en ses faietz Ii, 12.)
Ilz ne sont plains que de mesdietz infeetz, MESEISAIS, voir MESAISAIS.
Va, si me deslie
Ou de scandalle, ou d'injure, ou d'envie, Mes chiens, sans plus arrester,
Ou de brocardz sur gens de bonne vie. 1. MESEL, - zel, messel, meisel, - eteau,
eaul,masel,musel,muzel,adj. Pour ce meseau le devourer.
(MATT.DEBOUTIGNI, le Rabais du Caquet de Marot, - iau, - s., (La Vie et l'hist. du Maulv. Riche, Ane. Th. fr.,
à la suite des Œuv. deMarot, VI, 93, éd. 1731.) homme attaqué de la meselerie ou la- III, 269.)
Obstiné en mesdit. drerie, ladre blanc : Par sa saincte vertu divine il a ressuscité
(ID., ib., p. 89.) Mesels fa et leprus. les mors, sanez les lepreux et meseaulx.
Car vituperes et mesditz (GARN., Vie de S. Thom., Richel. 13513, (Le second Volume des exp. des Ep. et Ev.
Sont mieulx receuz que les bien ditz. f° 49 rO.) de Kar., fo 254 r°, éd. 1519.)
(Epist. à Marot, à Sagon, et à la Hueterie, ib., Por chou as ore le lampas Et nous le cuidames comme meseau et
p. 142.) Ke tes orilles estoupas frappé de Nostre Seigneur. (Bible, Esaye,
Compagnon, il vaut mieux Au mesel povre pelerin. 44, éd. 1543.)
Mepriser les mesdits de tes sots envienx. (RENCLUS DE MOILIENS, Miserere, XLV,7, Dix hommes meseaulx luy vindrent a
(J.-A. DE BAIF,Eclogues, III, éd. 1573.) Van Hamel.) rencontre. (Ib., St Luc, 17.)
Le médit doit, respon je, estre puni ? Vaspasianus qui fuit musiaulz. (S. Graal,
(VAUQ., Sat., à M. de Chiverny, éd. 1612.) Richel. 2455, f° 14 v°.) Et encore au XVIIe siècle :
L'antre (coasin) sur ma trogne se rue, Se j'ai presté fourment a aucun tout MESELLATRE,adj., péjoratif de mesel,
Me rendant presque tout meseau. sain, et il le me veut rendre mesalé, je ne lépreux :
(S.-AMANT,le Mauvais logem., Bibl. elz.) sui pas tenus au repenre. (BEAUM Cout.
du Beauv., c. XXXVII, 1, Beugnot.)
, Ung visage elephanticque, boursoufflé,
— En parlant d'animaux : Jamais ne puist mangier de pain,
boutonné, taint en escarlatte et tout mesel-
Lesquelx poissons estoient tous mesel. latre. (xve s., Second mariage et espouse-
Se il n'est mesalé ou mal sain. ment entre Dieu le Filz et l'ame pecheresse,
(J. AUBRION, Journ., an 1496, Larchey.) (J. LE FEVRE, la Vieille, II, 3257, Cocheris.) ms. Valenciennes 233, f° 145 vo.)
— En
parlant de choses : Les blez ou grains estoient enbouquies
MESELLEUX, adj., couvert de lèpre,
ou mesales. (1358, Ord., III, 330.)
Vile est leur vie, orde et mesele. lépreux :
(G. DE COINCI,de seinte Leocade, ms. Soiss., Mangié delectable
f° 28b.) Avions assez s'il fnst salez Ladre, meselleux. (LA PORTE, Epith., éd,
Et li pains ne fust mesalez. 1571.) -
Eulz ont terre meselle et sesche. (E. DESCHAMPS,
(Dial. de S. Grég., ms. Evreux, fO 87 v°.) Poés., Richel. 840, fO 498a.)
Lé sextier de blé qui ne valoit devant sa MESEMEMENT, voir MEISMEMENT.
Car le visage avoit d'un moult hideux samblant,
Tout mesel et défait, dont le cuer ot dolànt.
venue que quarante sols parisis ou qua- MESEN,voir MAISOAN.
(Cuv., du Guesclin, 2718, Charrière.)
rante deux ou environ, valu au moys en-
suivant soixante douze ou cinq francs tout MESENGIER, voir MESANGTER.
Si leur corps sont mezeaux, aussi le sont leurs mesalé, dont le pain appetissa tant que le
(D'AUBIGNÉ,Trag., 1. II, Bibl. elz.)
[ames. pain d'ung blanc très noir et très mesalé
ne pesoit guere plus de douze onces.(Journ.
MESENTENDANT,adj., qui entend mal,
d'un bourg, de Paris, an 1429, Michaud.) qui ne comprend pas, sourd :
— Or mesel, le plomb : Si seront li mesentendant,
Mars pour le fer, et pour l'estain MESELERIE, mesellerie, mezelerie, me- Qui cest conte lor conteroit
Entendons Jupiter le sain, salerie, meseulerie, maselerie, muselerie, Tout issi defoulez seroit
Et le plomb pour Saturne en bel, miselerie, s. f., ladrerie, lèpre : Et vit tenu por lor entendre.
Que nous appelions or mesel : (L'Ordre de Chevalerie, Richel. 837, f° 154?.)
Mercurius est vif argent. Il m'a garit de la gregnour meselerie. (Le
Saint Graal, II, 117, Hucher.) Mais cil sont moult mesentendant
(La Fontaine des amoureuxde science, 417, à la Et moult mal entendent raison
suite du Roman de la Rose, éd. Méon.) Vaspasianus devint musiaulz si très du- Qui.
Fém., meselle, lépreuse : rement que nulz ne le pooit soffrir. Thy- (ALART,Dis des Sages, Ars. 3142, fO 165f.)
— tus.fist savoir par toute sa terre que ilqui
Ne sai quel maus la prist souz sa destre maissele, poroit son fil jetier de sa muselerie li — Malintentionné, pervers :
Je croi bien k'en la fin eust esté mesele. donroit si riche don que il saveroit dire de L'estoire iert si Iimee, par foi le vous pievi,
(Berle, 2073, Scheler.) boche. (Ib., Richel. 2455, fo 14 vO.) Que li mesentendanten seront abaubi.
Des mesiaus et des meseles. (1267, Carl. Celui qui te garit de la miselerie. (Ib., (Berte, 19, Scheler.)
de Champ., Richel. 1. 5993, f? 273d.) f" 20 rO.)
Et as mesiaus et as mesielles estoit elle Et tu seras curez de ta maselerie. (Li MESENTENDEMENT, s. m., malentendu,
si privee et si devote ke li Sains Esperis Amitiez de Ami et Amile, Nouv. fr. du inintelligence:
manoit en li. (Flore et la Bielle Jehane, XIIIe s., p. 67.) Et por ço que ceste chose ne s'esva-
Nouv. fr. du XIIIe s., p. 86.) Si laide mezelerie. (JOiNV., S. Louis, IV, nuisce par mesentendementu par ovliance.
Mais si plus vous advient, meselle, Wailly.) s'en fu faite cartre et livree en la main des
Voz reins en seront bien gallez. eschevins. (Pièce de 1224, ap. d'Herbomez,
tCL. MAR., Rond, à une mesdisante, fO 63 rO,
C'est une male maladie, Etude sur le dialecte du Tournaisis, p. ii.)
C'om dist lepre ou meseulerie.
éd. 1542.)
(Metam. d'Ov., p. 128, Tarbé.) Mesentendement, ignorance. Inscientia,
Guernesey, mesé, ladre. Suivant Ménage, inscitia, imprudentia, stupiditas, imperitia.
Convoitise est la meselerie generale qui ( Trium. ling. Dicl., 1604.)
la forme mesel est particulière aux Nor- corrompt touz. (J. DE SALISB., Policrat.,
mands et aux Picards. Suisse, Bagnard, Richel. 24287, fo 71c.) MESENTENDRE, verbe.
mejê, ladre. Il estoit si malade de mesellerie que il
cheoit tout par pieces. (FROISS., Chron., — Act., entendre mal, ne pas com-
Une rue d'Arras porte le nom de rue
des Maiziaux, à cause de la maladrerie qui
XI, 256, Kerv.) prendre :
Las ! mesellerie m'acueille. Amis, tu as mesentendu,
y était établie. (Un Mir. de N.-D., de l'empereris de Romme, Th. Sacez ke jo n'ai poestet
fr. an m. â., p. 404.) De tei duner nule santé.
2. MESEL, s. m., dimin. de mies, hy- (Vie de saint Gile, 422, A. T.)
dromel : Pour la visitacion de Guillaume infait
de mesalerie. (1408-1410, Compte de Guiot Or crient avoir mesentendue
Ung tonneau avecq du mesel. (1600, La La parole du mesagier.
Gaucher, Arch. mun. Avallon, CC 82.)
Bassée, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.) Jaquot de Vezon, sirorsien, qui visita
(Athis, Richel. 375, f 126b.)
Jehan Bognat, infect de meselerie. (1439, Ele est tant bele, ele est tant sade (Ste Leocade),
MESELER, mesaler, v. n., être lépreux : Compte de Jaquot Barrault, ib., CC 89.) Qui tost porroit a lui entendre,
Et le Saint Colons mesentendre.
Car ne puis mais nape tenir
Entre sains, puis que je mesale.
Avec ce il fut feru de mesellerie qui le
degasta et le fist languir jusques au jour
(G. DE COINCI,Jfir., ms. Soiss., f 32c.)
(J: BOD.,Congé, Ars. 3142, f° 227c.) de sa mort. (BOCCACE, Nobles malheureux, Pour çou ne quier que tout cil l'oent
V, 13, fo 127 v, éd. 1515.) Qui le maldit ausi tost loent
— Fig., se gâter : - Comme le bien, par mesentendre.
Vin qui devient mauves, ou bles qui me- La ladrerie noire, la mesellerie. (LA Bo- (BAUD.DE CONDÉ,li Prisons d'amours, 107, Sche-
sale (BEAUM., Cout. du beauv., c. XXXVII, DERIE, Harm. du monde, p. 211, éd. 1578.) ler.)
1, Beugnot.) Les pourceaux, par le rapport d'Aristote, 11 m'a mesentendu, aultrement il ne me
sont sujects a engendrer en leurs corps feroyt pas ceu qu'il fait. (PALSGRAVE, Es-
— Meselé,part. passé et adj., gâté, cor. une abondance de grains de mezellerie.
rompu, moisi, puant, pourri : (G. BOUCHET, Serees, V, 118, Roybet.)
claire., p. 638, Génin.) ,
-
Quant les langues ont desploiees Les enflures de la face qui sont comme Qui mesentent ung homme, il fault de né-
Il les ont moult envenimees preparatifs a la lepre et meselerie. (ELIE cessité qu'il baille une sotte responce.
Et vieselees et seursemees. VINET ET ANT. MIZAULD, Maisonchampestre, (lD., ib., p. 639.)
(G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f° 29a.)
p. 722, éd. 1667.) — Neutr., ne pas faire attention, se
Sa char porrie et mesalee
Tote li sane et renovele. — Hôpital de lépreux :
tromper :
(ID., de l'Empereris qui gard. sa ehast., 2366, Présenta, Meselerie. (1352, Gloss. lat. gall., Au saluer pas ne mesentendi.
Méon, Nouv. Rec., II, 75.) Richel. 1. 4120.) (R. de Cambrai, 2236, A. T.)
MESENTENDU, s. m., malentendu: MESERRER, mesesrer, messerrer, mesar-
— Héfl., faire fausse route, être déçu
que par revolution de temps pourroit
Ce rer, mesherer, verbe.
causer grande confusion et mesentendu Vostre nies sui, ne medoi meserrer.
entre plusieurs.(Cout. de la ville d'Estaires, — Neutr., s'égarer, sortir de la voie : (R. de Cambrai, 838, A. T.)
Nouv. Cout. gén., t. I, p. 923.) , K'en poi jou se je meserrai ?
Suisse rom., Fribourg, mésentendu, ma- (RENCLUS DEMOILIENS, de Carité, CXLIX,9,
— Act., perdre :
Van Harnel.) Ains mest qu'en peril s'enserre
lentendu. Qui ce qu'il doit garder meserre,
Aucuns d'eus en l'eure se metent Et ce ne compere nulluy,
MESENTENTE, mesan., s. f., malen- A veuc ceuz du guet qui paletent (Poés. des XIVeet xve s., VII, p. 28, Ritter.)
tendu : Pour les garder qu'il ne meserrent.
Si aucunes chouses ne sont esclardies
(GUIART,Roy. lign., 14587, W. et D.)
— Commettre, en parlant d'une faute
J'ai une nef ou tu tantosL te prevost cort maintenant relever,
ou par faulte de mesantente ou par vice de ter, et je irai toz jors pourras mon
devant toi, qui ne te
escripvans. (Cout. de Bret., ms. S.-Brieuc, Si li pardone quan qu'il oi meserré.
fib.) lerai mie mesarrer. (Vie des Saints, ms.
Epinal, f° 1a.)
(Les Loh., Ars. 3143, f° 19h.)
Dans la Suisse romande, Neucbâtel et Humblement amenda quant il oui meserré.
Fribourg, mésentente se dit encore pour — Fig., s'écarter du devoir, commettre (GARNIER,Vie de S. Thom.,Richel. 13513,f° 2 v°.)
malentendu :
Arrangeons-nous de ma- une faute, mal agir, être dans l'erreur, se Quanques nos avons meserrei
nière qu'il n'y ait point de mésentente. tromper : Nos iert par la croix pardonei.
RCTEB., Chansons
la de Puille, 1, 148, Job.)
(BONHÔTE, Gloss. neuchât.) Se li oirs messoirre et baille seurté deu
double. (Digestes, ms. Montp. H 47, —
Égarer, troubler l'esprit, la raison de :
MESERIELE, voir MISERELE. f° 132d.)
Paen, Deus te doinst mal, par ki fu estencele,
Or vus garder de meserrer, Ki Gufers as ore morz, dunt tant sa mort meshere
MESERIL, voir MAISERIL. Si vas penez de beu amer. Lenburc, la fille le rei, la cnrteise, la bele!
MESERIN, voir MISERIN. (Lai del Désiré, p. 15, Michel.) (Horn, 3303, Michel.)
Par mal conseil ai meserret.
MESEROLE, mez., miz., s. f., mesure (Un Chival. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50, — Meserrant, part. prés. et adj., errant,
pour les liquides : f° 94b, P. Meyer.) égaré:
Doit avoir ladite nave boutes pour aigue Et pour ce que parole mal entendue fait Riau signeur, a amours me renl.
tenir jusques a .IIm. meseroles. (1246, Pro- aucune fois meserrer cil qui l'ot. (H. DE Trop aroie cuer mesesrant
pos des commiss. de Fr., Doc. hi?t., t. II. MONDEVILLE,Richel. 2030, fo 5b.) Se ne voloie des siens estre.
p. 62.) (PHIL. DEHEMI,Salu d'amours, 179, A. T.)
— Avec la prép. vers :
Et barris et bouteseles petites pour aigue Je n'enquier a nal autre aler
lever jusques a .c. mezeroles. (Tb., p. 63 ) Et ainz les .XII. jours messerra moult Mais qu'a toy, que dois estre adresse
l'empereor vers Deir. (Le Saint Graal, Qui tous les mesarrans adresse.
Boutes pour aigue porter jusques a .Cr.L T, 495, Hucher.) J (GODEFROY
mizeroles. (Ib., p. 66.) CE PARIS,Chron., Richel 146, f°50c.)
C'est drois, car moult a vers lui meserré. Voir, bien ~perratenir chascun por meserrant
MES ERRANCE, - erance, s. f., égare- (Enf. Ogier, 1159, Scheler.) César, qui vos verra sozgis a son commant.
ment, faute, tort : S'ele a de riens meserré, (JACOTDE FOREST,Jules César, Richel. 1457,
Jhesa Crist de caer aoora Vers son seignor. f° 102 v°.)
Qu'il le gardast de meserrance. (Le court Manlel, Richel. 1593, fO113a.) Meserré, passé, égaré :
(D'un Vilain qui maria sa fille, Ars. 3527, — part.
Mut avez vers mei meserré.
f° 41B.) (Lai del Désiré, p. 21, Michel.)
Ki va une vies voie souvent est meserres.
esté trové par meserance ne (Fierabras, 3011, A. P.)
Ce qui a Trop a li faus vers moi mespris
mie par raison. (Digestes, ms. Montp. H. Et mesesré de moi trair.
Cil qui vet la viel voie n'ert mie meserrez.
47, f° 5b.) (Ib., Vat. Chr. 1616, f° 44b)
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 197f.)
Tu te failliz la ou tu meserras vers ton Les encontrent .v. H. des payens meserres.
MESERREE, - esree, s. f., égarement, (Destr. de Rome, 1487, Groeber.)
faute, tort : createur de telle seigneurie comme il l'a-
voit baillee. (Lancelot du Lac, I, 33, éd :
Qui appellet l'avoit fieux de pute provee. 1488.) — Au sens moral
Ne plot mie l'enfant
a yceste mesesree. Des pechies dont vos estes n esfes ne meserrez.
(Hist. de Ger. de Blav., Ars, 3144, f° 95 r°.) — Avec la prép. envers : (Gui de Bourg., 518, A P.)
Merci, dist il, frans roiz, por le Virge sacree, Garde envers ton seignor ne weilles meserrer. Malmédy, mesdrer, fréquenter des per-
Se Fromons a vers vous faite se meserree
Ne fu point par no fait, n'i sceusmes riens nee.
(Quat. fils Aym., p. 57, Tarbé.) sonnes au-dessous de son rang.
(ID., ib., f° 188 v°.) Grant paor puet avoir que envers lui mesoirre,
Car contre sa puissancen'aura jamais victoire. MESESCRIRE, v. n., mal écrire :
MESERREMENT,- erement, s. m., égare (Prise de Jer., Richel. 1374, fO90d.) L'un est un fin et cauld renard l'aultre:
ment, faute, tort : Grant paor puet avoir ki envers lui mesoire. mesdisant, mesescrivant. Quart
(RAB., le
Lors li vient en talent (lb., Richel. 1553, f° 393 rO.) livre, prologue, éd. 1552.)
Que vers Rome s'en voist, mais tost passiblement Pource que j'ay meserré envers le plus Mesescrire. To write ill, or amissc of;
~Iveut aler sans force et sans meserrement. preudomme du monde, mais la force d'a- to write against. (COTGR., éd. 1611.)
(JACOB DE FOREST,ap. Setlegast, Jeh. de Tuim, mours pourquoy j'ay meserré estoit si
p. 42.) grande et mon cueur estoit si doulx que il MESESE, voir MESAISE.
Li dus meismes est occis, dont il me ne s'en povoit defendre. (Lancelot du Lac,
poise, car mius amasse que il fust de. I, 55, éd. 1488.) MESESREE, voir MESERREE.
mores en vie, sauf çou que bonne pais MESESRER, voir MESERBER.
euist eu entre vous et lui, et il repentis — Avec la prép. contre :
s'en fust de son meserement.(Kassidor..ms. Fouke se purpensa qu'il avoit grantment MESESSE,VOIRMESAISE.
Turin, f° 86 r°.) meserré countre Dieu, corne en occisioun
des gentz e autres grauntz mefferz. (Foulq. MESESTANCE, mesestanche, mesestanse,
MESERREOR, s. m., celui qui s'égare, Fitz Warin, Nouv. fr. du XIVQ s., p. 111.) mesaistance, s. f., mauvaise situation, fâ-
qui commet une faute : cheux état des affaires, triste existence,
Et de tant fu il meserreret — Impers., arriver malheur : fausse position, malaise, déplaisir, cha-
C'a la dame congié ne prist — Certes, dist Olivier, trop t'ai oi vanter. grin, peine, affliction :
Cui il amoit. Miex vaut mesure a dire que ne fait sorparler;
(J. DECONDÉ,dou Cheval, a le manche, ms. Turin, A ~boindroit te devroit de ton cors meserrer. Voir, dist R., ci a grant mesestance.
f° 32c.) (Fierabras, 570, A. P.) (R. de Cambrai, 1789, A. T.)
Quant il oi la meseslance N'a mesestance entre Franceis Nequedent n'a el siecle nul si bosoignus
Del roi Leir s'ind ot pitié. Que tot n'acort a son plaisir. Que alcun delit ne ait si trop n'est meseurous.
(Brut, ms. Munich, 3430, Vollm.) (BEN., D. de Norm., II, 20431, Michel.) (TH. DE KENT,Alex., ms. de Durh., Bib. du ch.,
C iv, 27, B, fO 7, P. Meyer, Arch. des Miss ,
S'aie li failli.
Par mesestaunce fort - Crime, délit : 2' sér., IV, 120.)
(GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, f°4 vO.) Et pour icele mesestance Je sui
En prist Lohiers sa penitance Un viel, un las, un esgaré,
Mielz vorroie estre el bois par moi En la glise de St Martin, Qui en faute de bien fui né,
En seurté et sanz doutance, Pour la guerre et pour le hustin Li nomper des maleureus,
Qu'en tes grans sales en mesestances. il
Que avoit fait a son pere. De touz li plus meseureus.
(MARIE, Yzop., fabl. IX, var., Roq.) (MOUSK.,Chron., ms., p. 320, ap. Ste-Pal.) (Dit vilain Asnier, 158, ap. Méon, Nouv. Rec., Il,
Sueffre hardiement te mesestanehe. Tous ceus qui on poroit hair pour ces 241.)
(J. BODEL,li Jus de saint Nichulai, Th. fr. au mesestances. (Bans aux échevins, L, fo 1 v°, Je n'en puis avoir joie, tant sui meseureus.
m. â., p. 199.) Arch. mun, Douai.) (Gaut. d'Aupais, p. 13, Michel.)
Lai moi, si di ta mesestance,
Celluy est mesèureux en ce monde cy et
Ta querele, tôt a fiance. MESESTER, v. n., arriver malheur : l'aultre qui n'a sens, sapience ne doctrine.
(Eteocle et Polin., Richel. 375, f° 67c.)
Chil se herbrega en la ville pour les es- (TIGNONV., Dis mor. des philos., Ars. 2312,
Et toute ceste mesestance tranges gens garder, pour chou que riens fo 8 v°.)
Soufrez en non de penitance. ne lor mesesteust. (Hist. des ducs de Norm.
(G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f° 44a) et des rois d'Anglet., p. 209, Michel.) MESEVRER, v. a., s'écarter de :
Et bien parut sa mesestance Li traitor ques guient la lor ont trestornee
A son vis et a sa semblance. MESEULERIE, voir MESELERIE.
(Dolop., 1947, Bibl. elz.) Et ont a entient la voie mesevree.
MESEUR, messeur, mesheur, s. m., mal- (Roum. d'Alix., fO 45b, var., Michelant.)
S'il eust fait tel mesestance, heur :
A sa chiere et a sa semblance MESEZE, voir MESAISE.
Le poist en apercevoir. Helas! dist il, quelle avanture,
(Ib., 9136.) Que meseur, quelle mescheance ! MESFAÇON, - faison, meff., s. f., mau-
(Dou Soucretain, 465, Méon, Nouv. Rec., l, 332.) vaise façon, défaut, imperfection :
Et delivreit de mesestance
L'ome k'il fist en sa samblance. Quant il vit qu'il ne porroit trouver nul La face ot vermeille et clere,
(Ib., 9421.) consoill en nul home de tel meseur ne de Bien resamble filz d'emperere,
Mes hom destroiz est tos jours en balance, tel maladie. (Vie Ste Clare, Richel. 2096, Ne ja el nés ne au menton
f° 17c.) N'aparceussiez me/façon,
Et si aim tant la vostre compaignie, La boche ot gente et fresche et bele
Que le desir double ma mesestance.
(BLOND.DE NEELLE,Chans., xxxiv, Tarbé.) .II. sergens a en la maison. (de la Fortune) Con se ce fust rose novele.
Li uns des .II. a non Eurs, (Blanchandin, Richel. 19152, f° 176d.)
De Toulete vint et de Naples, Li autres a'non Meseurs.
Qui des batailles sot les chaples, (Nie. DE MARGIVAL, Panthere d'Amors, 1984, —Infraction, transgression,méfait :
A mienuit la Nigremance A. T.) Et qui y feroit meffaison, dont il brisait
Qui lor dist bien lor mesestance. le marchié, il payeroit. (Verdun, 1320, Ch.
(H. D'ANDELI,Bat. des .vu. ars, 130, Héron.) Meschies et meseurs vos ont tout cou d'affranch. de Fresnes, Cabinet de M. de
tolut que nature et fortune vous avoient Labry.)
Jai nel tenisse a mesestance dounet. (JEHAN DE TUIM, Jules Cesar,
K'a ma dame m'estuet penseir. p. 142, Settegast.)
(GAISEZBRULEIS,Chans., ms. Berne 389, f° 81 rO.) Quant cilz masles leur a contee
La mesfaçon, en son langage,
Segnor, fait il, moult sui iries Par beau parler vient grant eur, De sa femele et le domage
De cette mesestance d'ui. Par mesparler grant messeur. Comment el s'est vers lui mesfaite.
(Aire per., Riche!. 2168, f° 3a.) (Clef d'amour, p. 25, Tross.) (WATRIQUET, li Dis de la Cygoigne, 58, Scheler.)
Alexi a grant mesestance Tous quatre estoient suers et freres, Chaton dist qu'il ne souffisoit
Del cors feseit la penitance. Et Povreté si fut leur niere, Et qu'a nul vaillant ne loisoit
(Vie de S. Alexi, 367, Rom. VIII, p. 173.) Et les engendra Meseur Donner cause de souspeçon
En grant tristesse et en peur. Et ne feist ore mesfaçon.
Lors fu mandee al roi de France (J. BRUYANT, Chem. de Povreté, à la suite du
Toute l'uevre et la mesestance. (CHR. DE PISAN, Liv. du Chem. de long esludr,
Menagier, t. 11, p. 5, Biblioph. fr.) 4417, Püschel.)
(MOUSK.,Chron., 21023, ReilT.)
Et quant son servant a assez
Quant il virent par mesestance D'avoir et tresors amassez
S'ils sont grans et font meffaçon,
Le roiaume ensi dekair. Et s'ils meurent honteusement
Et il cuide vivre asseur, Ta seras tousjours en tourment.
(ID., ib., 1523 ) Lors lui vient aucun messeur (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 502b.)
Mais il fu puis tels jors que ire Qui tout met ce dessus dessoubs.
Ot il au cuer et grant pesance (ID., ib., p. 30.)
De chou qu'il ot tel mesestance
MESFAILLIR, v. n., commettre une
Faite faire sa fille a tort.
Car la fu fermes et seurs faute :
Sans plus doubter leurs meseurs.
(PHIL. DEREMI, la Manekine, 1056, A. T.) (G. MACH.,Poés., Richel. 9221, f° 188c.) A ung bon cueur certes grand mal il faut
De sa veue r'ait il joie D'estre captif sans rien avoir mesfaut.
Ce fu meseur qui me desavança. (ET. DOLET,Cantiq.)
Ausi grant corn je de la moie, (CHRIST,DE PIS., Poés., Richel. 604, fO 3c.)
Qui m'a meu teil mesestance.
(RUTEB.,Paiz de Rutebuef, l, 23, Jub.) Eur et meseur est le gieu de la brique ; — Mesfaillant, part. près , délinquant :
Qui est heureus chascun lui donne et offre. Les delinquans et mesfaillans. (1513,
Ne toutes leurs mesaistances ne leur ad- (E. DESCH.,Poés., Richel. 840, f° 35 r°.)
venoient pas a un jour. (Rom. de J. Ces., Arch. mun. Albi, BB 21.)
f
Ars. 5186, 146b.) , Ce que ce monde voy muable,
Cheant d'eur en meseur MESPAIRE, - fere, meff., verbe.
Fregus trestot lor dist et conte Et c'on n'y vit point asseur.
La mesestanche et la honte Mir, N.-D., XXXVI,1645, A. T.) - Act., faire du tort à :
Que cis rois a fait a s'amie. tient en bail ne pot le fief meffere
Cil qui
(Fregus, p. 176, Michel.) Par mes enfans je suis en ce mesheur. ne obligier, fors que le tans que ses baus
(LA MARCHE, Mém., I, 29, Michaud.) dure. Mais tant de tans comme il dure, le
Li rois Henris eut conseil que il passe-
roit oultre et iroit veoirle duc d'Ango, qui, pot il meffere ou obligier vers son segneur
pour le temps, se tenoit a Montpellier,et li
MESEUROS, - ous, - eus, - eux, adj., ou vers autrui. (BEAUM., Cout. du Beaitv.,
recorderoit ossi se mesestance. (FROISS., malheureux : c. xv, 9, Beugnot.)
Chron., VII, 229, Kerv.) Impr., mesescance. E ! las ! funt il, meseuros! Il loist bien a l'omme batre se feme,
: A que faire nasquimes nos? sans mort et sans mehaing, quant ele le
— Mésintelligence (BEN., D. de Norm., 11, 24331, Michel.) meffet. (ID., ib., ch. LVII, 6.)
Aurelian sire, je lien Un jour Venus son Adonis suyvoit L'air messait fait les espris infeetz en corps
Que vous le sarez moult bien faire Parmy jardins pleins d'espines et branches, humains. (Ilegime de santé, fo 22 v", Ro-
Et sanz riens en parlant meffaire Les piedz tous nudz, et les deux bras sans manches, binet.)
Vostre raison. Dont d'un rosier l'espine luy mesfeit.
(Comment le roy Clovis se fist crestienner, Th. fr. (CL. MAROT,Estrenn., de la Rose, p. 455, éd. - Incapable:
au m. à., p. 623.) 1596.) J'ay ouy dire a aucuns chevaliers. que
Mais moy, ainsi m'aid'Dieux, Aide a tous, a nul ne mefai. le prince (mon oncle) se sentoit meffait de
Je cherche et quiers sans vostre honneur meffaire (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. Il, f° 96 v°, éd. mariage, car vostre mere estoit cousine
Le jeu d'amours acomplir et parfaire. 1619.) germaine du roy Edouard., et si estoit sa
(J. MAROT,Cinquante Rond. sur divers propos, Il, Il est, dit il, bien en vous de mesdire de commere deux fois des enfans qu'il avoit
p. 58, éd. 1532.)
tenus sur les fons. se doutant que mon
moy, mais il est en moy de vous mesfaire. oncle le prince par une diverse voye se
Réfl., commettre une faute, un crime: (AMYOT, Œuv. mor., les dicts notables des voulust demarier, fist tant qu'elle fut grosse
Lacedemoniens, XLV, éd. 1819.) de vous. (FROISS., Chron., liv. IV, p. 337,
S'il est tieus que je le doie ocirre sanz
moi meffere et s'il n'est mes hom. (GAUT. Recepvant beaucoup d'avertissemens éd. 1559.)
MAP, Lanc. du Lac, Richel. 1430, fo id.) tous nouveaux que l'on nous vouloit Morv., méfére, v. a., gâter, altérer,
meffaire. (MARG. DE VAL., Mém. justif. pour
Par foi, fet li blanc chevalier, vos vos Henri de Bourb., à la suite des Mém. de nuire. Suisse rom., méfait, adj., contre-
mefferiez trop de lui ocire, puis qu'il est Marg. de Valois, Bibl. elz.) fait : Son fiancé est tout méfait, il est
chevalier ma dame la reine. (ID., ib., bossu par devant et par derrière. (BON-
f° 24b.) — Commettre une infraction aux rè-
glements : HOTR, Gloss. neuchâl.)
Car par orgeauz tant se meffist
Qu'il vont paranz et semblanz eslre. Se li mestres vee a randre le mestier MESFAISANCE, mef., s. f., délit :
(G. DECOINCI,Mir., Richel. 2163, fO17b.) ans talemeliers et aus valles auquex il a Es abuz de pescherie et mefaisances d'en-
Et en penitance t'enjoin deffendu, pour que li samble que il aient gins faulx ou mauvais. (1456, Denombr. du
Qu'avant soies confesse fete trop mesfeit. (E. BOIL., Liv. des mest., baill. d'Evreux, Arch. P 308, fo 45 ro.)
De ce qu'a Dieu t'es si mesfete. 1e p., I, Di, Lespinasse et Bonnardot.)
(RUTEB.,Vie sainte Marie l'Egiptianne,II, 118, MESFAISANT,- esant, - aissant, - esaunt,
Jub.) - —
Médire : - isant, - oisant, meff., adj., malfaisant,
Mesfait me sui de tei servir. Adont sour les eglises pau de gens meffasoient. criminel, nuisible :
(Vie du pap. Greg., p. 81, Luzarche.) (GILLONLE MUISIT,Poés., l, 3G3, Kerv.)
Mesfesaunz ert et fers.
Les meffeiteurs qui se meffont el bosc. — Mesfet, part.
passé et adj., qui a mal (GARNIER,Vie de S. Thoin., Richel. 13513,
(Jurés de S.-Ouen, f° 92 vO, Arch. S.-Inf.) agi, criminel, coupable: f° 13 v°.)
'e vuilz envers Girart que nulz d'eulz se meface, Icis est li miens sans del novel testament
C'est la perdriz que nos veon,
Que nos si volentiers menjon;
Mas de moi et de lui me plaist qu'il aient grâce. Qui sera espandus tout por le sauvement,
(Gir. de Ross., 929, Mignard.) Si n'est pas nete neporquant;
Por le remission de la messaite geut. Einceiz est orde et mesfisant.
Mes tout seul, pour oster l'escandle (HERMAN, Bible, Richel. 1444, f° 47 r°.) (GUILL.,Best. div., 2173, Hippeau )
Dont je voeil ores qu'on m'escandle, Si est mesfais ki soi oublie
Memesfis, dont moult me repens. Serf larron et meffaissant. (Digestes, ms.
Et ki tant a son pechié siert Montp. H 47, f° 231a.)
(FROISS.,Poés., II, 3,79, Scheler.) Que infier gnagne et Dieu piert.
Ung si mauvais monde court (Ste Thais, Ars. 3527, f° is,.) Malicieux et desloiaux.
Certes que trop te mesferas. Et mesfesant, cruex et maus.
On le doit essillier par droit (la reine), (Dit de Verilé.)
(Songe doré de ta pucelie, Poés. fr. des xve et Et puis c'om le set si meffaile,
XVIes., III, 209.) Ele doit estre arse u defaite. Li félon mefoisant.
Jamais ne'croyez en ce faict, (Durm. le Gai., 14300, Stengel.) (Poèl. fr. av. 1300, t. l, p. 158, Ars.)
Car point ne se vouldroit meffaire. Feussent désobéissant o.u mesfaisant au
(Farce nouv. d'ung Mary jaloux, Ane. Th. fr., l, Lors s'en voloit aler en Antioche, mes sa
fille qui molt se douta et molt se senti a roy nostre seigneur. (9 Flam.,
juin 1305, Accord
140.) mesfete, ot pouor de lui, si li fist veer entre le Roi de Fr. et les Ord., Arch.
Comment la royne c'estoit meffaicte en. l'entree. (G. DE TYR, XIII, 27, Hist. des Vat., Instrum.)
vers le roy son seigneur. (Hist. de Palanus, crois.) Entre ces chiens y avoit un levrier fort
f° 42 vo, Terrebasse.) meffaisant, qui entroit partout. (DES PE-
Et se les persones meffaites ne voloient
RIERS, Nouv. recreations, de Gillet.,
— En particulier, se déshonorer :
obéir au commandement du maistre et
des freres, si en [devroien]t eles ieslre f- 74 vo, éd. 1564.)
Je n'ai nul talent de moi mesfaire. (Li punies. (1290, Chartes d'Aire, Wailly.) La race des mesfaisans ne sera point
Contes dou Roi Flore et de la bielle Jehane,
Nouv. fr. du XIIl8 s., p. 102.) renommee pour tous jours. (XVIes., Bible,
Coers yres n'est sanes, se fait faire des fais Esaie, ch. 14.)
Dont on ne se perchoit, tant k'on se sent messais.
—Se tuer : (GILLONLE MUISIT,li Estas des Seculers, II, 77,18, MESFAITE, - aicle, meff., s. f., dédom-
Ce qui plus m'afflige est la crainte que
j'ay que, vaincue d'une honteuse douleur,
Kerv.)
Sy fut ceste response rapportee en Gand,
magement :
elle ne se mefface. (LARIVEY, les Esprils, I, Celuy a qui a esté fait le dommage a
5, Bibl. elz.) et joyeusement reçue du peuple et tournee le choix d'avoir l'estimation d'iceulx, en le
a bon espoir, quand encore il (le prince) prouvant, ou la meffaite coustumiere, qui
Il est loisible de se mesfaire lorsque la daignoit les souffrir venir vers luy, si est. quand au porceau deux deniers, pour
chasteté est en danger. (G. BOUCHET,Se- mesfails comme ils se cognoissoient. (G. la brebis un denier. (1521, Coût de la
rees, 1,102, Roybet.) CHASTELL., Chron., V, 291, Kerv.) Marche, Cout. gén., II, 520, éd. 1604.)
Homme qui se senloit meffaict d'aucune Et si les dictes bestes sont avouees par
— Neutr., faire du tort, nuire : chose. (Lanc. du Lac, t. III, f° 26, éd. celuy sur qui elles sont prinses, il y a
Se ne l'avoie, n'ele moi a mari, 1533.) soixante sols d'amende, outre la meffaicte
Diex ne fist homme si mesfeist vers li, et dommase. (GUENOYS, Conf. des Cou-
Que ne preisse la guerre de sor mi. — Contrefait, malade : tumes, fo 92 rO, éd. 1596.)
(Car. le Loh., Ie chans., xxxiv, p. 116, P. Paris.)
Mesiaus devint, ce dit la letie,
Ki si apertement mesfait, Li las dolanz, li las mr/faiz, MESFAITEUR, voir MESFETOR.
S'il done, ch'est li fins douplait ; En poi de tens fa si deffaiz.
Ses dons n'est pas a Dieu plaisans. (G. DECOINCI,Mir. de N.-D., ms. Brux., fO 126e.) MESFAITURE, meff., mef., s. f., man-
(RENCLUS DE MOILIENS, Miserere, LXXII,10, vaise action :
Van Hamel.) Uns povres mesfaiz
Qui est torz on countraiz. Deus cens mille escas, fans partie,
Ainz i murruDt mil humes, sire, de maie mort, (Prev. del Vilain, ap. Ler. de Lincy, Prov.) Paieront pour leur meffaiture.
Ke Rogier vus mesface ne a dreit ne a tort. (Les Sent. du siege, Anat. leod., v. 136, Chron.
(JORD.FANTOSME, Chron., 1561, Michel.) — Vicie : uclg.)
Que tu et ta compaignie sercs jugié de Vous sçavez bien :nccr¡' quelle droiture S'il y avoit quelque partie obmise par
vostre mefailure. (Rom. de Kanor, Richel. Servi vous ay, mais si, a l'a tventure, les comptes, an prejudice du receveur ou
1446, f° 49 VO,) Par un mepris, ou megard, quelquefois du maistre, par mesget, ou autrement, l'on
Je n'ay, o dieux, ainsi que je devois, sera receu a redresser l'abus desdites par-
MESFEISOUR, voir MESFESOR. Devotem nt solennizé vos testes. lies par remonstrance en nostredite cour,
(JACQUES BEREAU,Poés p. 69, Jouaust.) et de faire nouveau compte ou estât.
(Chart. de Ilain., LII, 18, Nouv. Cou t.
- feisour, meffesour, s. m.,
MESFESOR, ,
Norm., Avranches, Canada, et Suisse gén., II, 85.)
malfaiteur :
Ou lierres, ou autre meffesour dampoes
rom., Fribourg, mégard, mégarde.
MESGIME, voir MEGIME. ;
de la ville. (Lib. Custum., l, 20, Rer. brit. MESGARDE, s. f., manque d'attention,
script.) de soin : MESGIN, voir MEGIN.
Pur ceo que mesfeisours ont esté es- Et ce sera grant vilenie voir MEGEISSIER.
bandez de ceo que. (Stat. d'Edouard III, MESGISSER,
Quant je sui ci en vostre garde
an II, impr. goth., Bibl. Louvre.) Se g'i muir par vostre mesgarde. MESGISSERIE, voir MEGEISSERIE.
(L'Atre perill., Richel. 2168, f° 26 v°.)
MESFETOR, - aite'ur, - aiteeur, - eiteur,
Le feu. par le mesgarde de eus avoit MESGLE, voir MAIGLE.
meff., meffeteour, meffauteur, s. m., malfai-
fait dommage es bois. (1293, Lett. dit vie. MESGLIZIER, voir MARREGLIER.
teur : de Pont-Audemer, S.-Evroult, Arcli. Orne.)
Les hommes meffeileurs qui sont pris es
tailleis de Saint Oein. (Jurés de S.-Ouen, Car par aventure, par une mesgarde et MESGOUVERNER (se), v. réil., se mal
fo 92 vo, Atch. S.-lnf.) sous un faux donner a entendre, s'est il
acheminé a la poursuite de ma ruine.
gouverner :
Si vous vous mesgouvernez, ce n'est pas
Les meffeiteurs qui se meffont el bosc. (PASQUIER, Pourparler de la Loy.) de marvaille si vous estez fort maladif.
(Ib.) (PALSGRAVE, Esclairc. de la lang. franc.,
Ocire les meffetors. (LAUR , Somme, ms. — Garde : p, 637, Génin.) -
Soissons 210, t'o 351.) Nous les trouverons désarmez et des-
Esmougnouner chu meffaiteeur d'aucun garnis, pour ce dont qu'ils ne se pren- MESGRESCE, voir MAÎCHECR.
membre. (1284, Livre blanc, fo 19 v°, Arch. nent point en nulle mesgarde de nous.
(Lancelot du Lac, III, f° 39, éd. 1533 ) MESGROIER, voir MAIGROIIÎR.
mun. Abbeville, Mon. du Tiers Etat, IV,
51.) MESGUCHIER, voir MEGEISSIER.
MESGARDER, verbe.
Come auscuns meffeteours fussent venuz — Réfl., ne pas se tenir sur ses gardes :
en la foire de S. Botou et meissent le feu 1. MESGUE, voir MAIGLE.
en la vile. (1289, Req. du duc de Bret. au Tant se peut on bien mesgarder
2. MESGUE, megue, meghe, maigue, s. Ill"
roi d'Anglet., Lett. de Rois, etc., t. I, Que le chat se prend au fromage.
p. 353.) (Songe doré de la Pucelle, Poés. fr. des xve et petit-lait, résidu du fromage :
Lesdiz meffaiteurs. (Mars 1306, Compos., XVIes., III, 223.) Hoc sérum, meghe. (Gloss. de Glasgow,
Arch. Eure-et-Loir, f. du Chap., C. x, F. P. Meycr.)
4) — Neutr., dans le même sens : Et sont ainssi (les urines) que le megue
Li domages seront rendus des mesfai- Et la pucele a Huon regardé ; se naist et se part du fromaige quant on
leurs ou du mesfaiteur a ceux asquiex il Amors le point qui si l'a alumé, le fait. (Sur les Urines, ms. Turin, liv. IV,
seront fait. (1312, Ord., XII, 406.) Tant pense a lui pour se grande bianlé 35, f° 32, xv° s., ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
Qu'cle perdi son ju a mesgarder.
Li diz sires et sa feme auront leurs do- (Iluon de Bordeaux, 7512, A. P.)
Quand on est travaillé de quelque pas-
maiches se il lez veulent poursiugre sur sion d'esprit, le sang se trouhle, et de la
le meffaiteur. (1331, Cart. de Montier- — Act., garder trop longtemps : viennent les larmes, comme le megue du
laict. (Maladie d'Amour, p. ~1 1, ap. Ste-
Ramey, Richel. 1. 5432, f° 18 v°.) La meilleure chose du monde, s'elle est Pal.)
Et les meffauteurs pugniz. (1407, De mesgardee, se gastera par traiet de temps.
treug., etc., Rym., 28 éd., VIII, 508.) (PALSGRAVE, Esclairc. de la lang. franc., Porceau repeu de mesgue. Il. Porco pas-
p. 638, Génin.) ciuto col scolo di latte. (Jux., Nomencl.,
MESFI, s. m., méflance : Li 39, éd. 1577.)
Mesfi, s. masc., mesfiance, mistron. MESGEICIER, voir MEGEISSIER. Substance qu'on appelle maigue ou eaue
(LEON MELLEMA, Dict. francoys-flameng, éd. de laict. (MICHEL DUSSEAU, Enchirid des
1596.) MESGEISSERIE, voir MFGEISSERIE. miropoles, p 8), éd. ~1 81.)
MESFIANCE, meffiance, s. f, mod. mé- MESGEISSIER,voir MEGEISSIER. Puis prcns du bon verdet et le d 's-
fiance : trempe en mesgue de chevre. (Les secrets
MESGEIZ, voir MEGEIS. du Seigneur Alexis piemonlois, p. 264, éd.
Le connestable monstroit le semblant 1588.)
de ne vouloir espouser la cause des ungs MESGET, voir MESGIET.
Mesgue de laict de chevre. (LIEBAULT.
ni des aultres, parquoy n'entroit en mef-
fiance de personne. (HATON, Mém., an 1560, MESGETER, verbe. Mais. rust., p. 563, éd. 15)7.)
Bourquelot.) — Neutr., mal jeter, en parlant du jeu Le tout infus en trois onces de ptisane,
Toute leur vie demeurent en meffiance de dés : ou dans autant de mesgue de laict. (OS.
les ungs des aultres jusques a la mort. DE SERRES, Th. d'agric., VIII, 5, éd. ~180)
(ID., ib.) Tu dois mesgeter por fere umbre Sérum, mesgue, le cler après le fromage
Que sache plus que toi de nombre. faict. (Trium ling. Dict., 1601.)
MESFIER, meffier, v. n., avoir de la (Clef d'amour, p. 54, Tross.) Poitou, H.-Maine, Beauce, Perche,Norm.,
méfiance : Qui giecte droit, petit lui vault. dessin, Orne, Guernesey, mègue, petit-
De cela vient ma peur et crainte toute, Et qui mesgieete, il est ribault.
Non que de toy je meffie ou doubte. (J. LE FEVRE,la Vieille, I. I, v. 1197, Cocheris.) lait.
(0. DF.S. GEL., Ep. d'Ou., Ars. 5108, f° ~36 r°.) 3. MES GUE, adj., séreux :
— Réfl., ~dévier :
MESGARD, megard, S. m., mégarde : Comme l'exposant eust joué de son arba- Sérum. Du laiet clair, du laict mesgue
qui degoutte quand ou fait uu fourmage.
Par mesqard, ou par dessein. (MEURISSE, lestre, et parce qu'elle ne tint pas bien
IIérés. d Metz, Impud. d'un courtaut de serré, ou que sa vire ne tenoit pas bien (R. EST , Dictionariolum.)
boutiq. huguen.) en coche, ou se mesgelta pour le grant
vent qu'il faisoit. (1382, Arch. J.l 121, pièce MESGUERCHIER, voir MEGEISSIER-.
Il entre en la salle et tient sa veue contre 20)
bas, et, comme par mesgard, repoussoit MESGUICHIER, voir MEGEISSIER.
en arriere les grosses patinostrcs de bois MESGIAL, voir MEGIAL.
qu'il avoit pendues a sa ceinture. (llist. 1. MESHAIGNE, maaigne, s. f, syn. de
Maccar. de Merlin Cocc., X, Bibl gaul.) MESGIET,mesget, s. m., mauvais comple: meshaing :
Oncques par ung seul homme n'orent mais tel Dist Primant : Ains sui mahanné, Les gens duquel avoient meshaigné de
[maaigne. Si m'a batu le careton. leurs membres aucuns des siens. (ID. ib.,
(Girart de Ross., 3848, Mignard.) (Renart, Br. XIV, 635, Martin.) 2° vol., VII, 14.) l ,
2. MESHAIGNE, mehaigne, adj., mutilé : Et li chen corent apres tuit,
Tait esleissié et si l'ateinent; — Par extens., rendre malade :
La navire poussee Por un petit que nel mahanent. L'ung adoulcist, l'autre mehaigne,
Ayant la proae et la poupe froissee (Ib., Br. XIV, 892.) (AL. CHARTIER, li Livre des Quatre Dames, p. 643,
Alloit meh4igne, ainsi que le serpent Li emperere d'Alemaigne
éd. 1617.)
Qui sur le ventre a peine va rampant. Panurge ayant du contenu en son esto-
(RONS., Franc., III, p. 150, Bibl. elz.) Maint bon cevalier i mehaigne.
(Parton8881, Crapelet.) mach bien repeu les poissons scatophages,
Dans le patois de Langres, on dit mé- restoit acropy sus le tillac tout affligé, tout
Uns rois paiens le suit por mehaignier. meshaigné et a demy mort. (RAB., le Quart
caigne, pour malingre : « Depuis sa der- (Otinel, 1114, A. P.)
nière maladie, il est mêcaigne. » livre, ch. XVIII, éd. 1552.)
Mais Sohins l'eust mehigniet.
mesaign.,
MESHAIGNEMENT, s. m., estro- (BBET., Tourn. de Chauv., fr. de Reims.) — Gâter, détériorer :
piement : Car il n'i ot celui qui ne fust mehanniez. Il osteront baptisme et machigneront les
(Le Dit de Flourence de Romme, ap. Jnb., Nouv. eglises. (Vie des Saints, Richel. 20330.
Pour effusion de sang faite et violence Rec., I, 102.) f° 30b.)
et pour brizier membre et pour permai-
gnable mesaignement. (1336, Franck, de la Et saillit toz coitouz et enbracit saint En la semene devant Noel l'an cccx en
Chaux du Dombief, Droz, Bibl. Besançon.) Jorgo, et quant il lo cuidit baisier, li saint la foire de Salins fu sebu et trovez par
martires ne laissit, mais li dit : No ma- les sergens de Salins que Colins de Va-
MESHAIGNEOR, mehaigneor, - eur, me- chigne mon chié premeremant cornent que renes drappiers mesagnoit drapt que il
haingneur, s. m., celui qui estropie, qui je aoreisse tes des. (Vie saint Jorge, Ri- vendoit en la dite foyre. (Compt. du dom.
chel. 423, f° 92c.) de Mahaut d'Artois, Richel. 8551.)
mutile, qui blesse :
Hom est, por se vie traitier, Que il avet mengnié. (Arch. J 1024, — Fig., maltraiter, tourmenter,offenser,
De soi mire ou mehaigniere. pièce 80.) violer:
(RENCLUS DEMOILIENS, de Carité, CXCVIII,
8, Le nés et les baulevres li ala mehaingnier.
Van Hamel.) Et la belle le me deffent
(B. de Seb., V, 906, Bocca.) Ki mon cuer angoisse et mahaigne.
Les mehaingneurs et les autres malfai- Mais je sui tout certain s'une femme prenoie (Poés. ms. avant 1300, t. II, p. 948, Ars.)
teurs. (Coust. de Norm., fo 37 ro, éd. 1483.) Qui m'alast riotant je le mehainneroie. Comment la pucele avoit enfanté sans
Ceulx qui despucellent les vierges a (Dit de Ménage, 111, Trébutien.) son pucelage mehaignier. (Merlin, Richel.
force, les mehaigneurs et les autres mal- Pieres getent aval pour nos gens mehaignier. 19162, fo t9b.)
faicteurs. (Anc. Cout. de Norm., Nouv. (Ccv., du Guesclin, 3552, Charrière.) Domentres qu'il volont machignier et
Cout. gén., IV, 7b.)
Et ocirent, mehagnierent et abatirent estre machignié del pechié de luxuri. (Pass.
biaucop de gens. (FROISS., Chron., IV, S. Johan, Richel. 818, fo 166 rO.)
MESHAIGNIER, meshainier, meshainer,
meshangnier, mesagnier, mehaignier, meai- 264, Luce, ms. Rome, fo 137.) Vos qui estes des gentius estraiz n'aves
gnier, mehagnier,meheignier,mehaingnier, Prindrent a occir et mehaingnier gens en riens en vostre lignage qui grant seit
meheingnier, mehainnier, mehannier, me-
grant nombre. (ID., ib., IV, 265, Luce.) fors que ydoles et entailleures de que vos
Le dit Thomas fuit horriblement batus, estes escumenié et machinnié. (Pass. S.
hengnier, mehennier, mehenier, mehignier, naufres, emblemys et maheynies par Johan Pere, Richel. 818, f° 154 VO,)
mahaignier, mahaingnier, maheynier, maai- Salage. (Stat. de Henri IV d'Englel., an v,
gnier, mahegnier, mahengnier, mahenner, impr. goth., Bibl. Louvre.) — Réfl., s'estropier, se blesser :
mahagnier, maagnier, mahaner, mahanner, Et moult occirent et mehaignerent des Atant se lesse cheoir jus
honmes qui des chevaux cheoient. (LeLivre A la terre trestot pasmé,
mahangier, mahignier, mayhaynier, mayhe- Moult durement s'est meheingnié.
des faicts du mareschal de Boucicaut, 1re p.,
-n ier ,maynier, mayner, mahnier ,mechaign ier, ch. 25, Buchon.) (Renart, 25296, Méon.)
machignier ,
machinnier, meschengnier, Le seignior ne poet mayhenier son vil- On ne vous puet faire service
menhaignier, mengnier, verbe. leine. (LITTL., Instit194, Houard.) Ne c'a Dieu, qui a gré vous viengne,
S'on ne s'i afole u mehaigne.
— Act., mutiler, estropier,
blesser, Maint hom avons nous meschengné (SARUAZIN,Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. des
meurtrir ,
rendre impotent de quelque Et destourbé pour son avoir. ducs de Norm., p. 289.)
membre : (Pass. de N.-S., Jub., Myst., II, 246.) Et il se tuent ou mahennent. (Liv. des
Jur., f° 109 v°, Arch. S.-Inf.)
Vos les verez maternent mehagnier. Car pour Jhesu sui forment tristes,
(Les Loh., Vat. Urb. 375, fO 27d.) De ce que a mort l'ont mehaigné. Se li bues secues se tuent ou mahen-
(Ib., p. 268.) gnent. (Ib., fo 110 r'.)
Je vos cuit hui conquerre o meheignier.
(Ib., ms. Montp., f° 175b.) Frappez sur eux, je vous en prie, Sy va cheoir l'un de ses chappelains
Tant en i ocit e mahaingne
Il nous en convient meshainer d'un cheval a terre etsemeshaigna si qu'il ne
Aulcuns, en vendant nostre vie. peut chanter. (Liv. du Chev. de La Tour,
Qu'en n'en fa une contes diz. (JACQ.MILLET,Destruct. de Troye, f° 125a, éd.
(BEN., D. de Norm., II, 2250, Michel.) 1544.) c. XXXIII, Bibl. elz.)
Se li brans nus fast bien droit avoies C'est grant peril de se mettre en adven- — Neutr., être mutilé, estropié :
D'une des gambes fust G. mehenies. ture de mourir ou d'estre meshaigné ou A cel colp fa molt près de mehaignier.
(R. de Cambrai, 4672, A. T.) affollé, pour si pou d'honneur ou prouffit (Raoul de Cambrai, 4520, A. T.)
Ne vous esmaies mie, se l'uns l'autre mahegne. conquerre. (Le bon Varlet de chiens, p. 64,
(Roum. d'Alix., f
7C, Michelant.) Lacroix.)

Être détérioré :
Et s'ocire me puet, navrer ou mehagnier. Il les occioit et mechaignoit ; a l'ung Por le fumier pas ne mehainne (le soleil).
(Chev. au cygne, 22514, Reiff.) couppoit bras ou espaule. (Ger. de Nev., (G. DECAMBRAI, Barlaam, p. 244, P. Meyer.)
I, XXIV, éd. 1727.)
Li lions fu moult empiries
Et tant en occist (de Sarrazins), abattit et Meshaignié, part. passé, estropié,

Et de son cors moult mehaingnies.
(Florimont, Richel. 792, fO5e.) mehaigna, a la bonne suite qu'il eut, qu'il mutilé, blessé :
recouvra la bataille. (LA MARCHE, Mem., Dont li mains mehagnies ot la teste copee.
Mahignies. Introd., ch. i, Michaud.) (Roum. d'Alix., fO 8c, Michelant.)
(Ib., Richel. 15101, f° 6d.)
Fu fors maaigniez.
Quant aux cuisiniers, boulangers et
autres menuz officiers, elle en fit battre,
Moult estoit mehaingnies li rois.
f
(Florimont, Richel. 792, ~5.)
(Ib., Richel. 1374, fO 177a.) couper les mains et mehaigner tout tant Mout estoit maagniez li rois.
Li lions se sent mahaignies. qu'elle en peut attraper. (FAUCHET, Antiq. (Ib., Richel. 1374, fO 177d.)
(lb., Richel. 1376, f° 5d.) gaul., 1. IV, ch. 7, éd. 1611.)
Li rois fa un pan mahignies. — Fâché : Feme, se ele forfet de mahins forfez, si
(Ib., Richel. 15101, f° 110h.) comme-de ledanges, de ferir, et de sanc
Vous en estes bien meshaigné ! et de chable, l'amanden'est que la moitié
Si en fud malade e mahaingnez. (Rois, (Pathelin, p. 108, Jacob.) mendre d'ome.Et des autres forfez,si comme
p. 344, Ler. de Lincy.) Impr., mahaignnez. parlant d'un objet, gâté, abîmé : de larrecin, de murtre, de rat, de traison,
Se aucuns est maaigniez en autre mem- — En d'omecide, menbre tolu, mahin, d'iceus for-
bre. (1252, Confirm. des priv. de Cal., Il a veu les lettres. qui n'estoient efacies fez ele est ausint tenue comme homme.
Arch. J 1124, pièce l.) ne chancellees ne mehanniees. (1257, Lett. (Ib., XVIII, 24, § 64.)
de l'Offic. de Laon, Cart. év. Laon, fo 84a, Et autretant comme il a difference entre
Se aucuns est mahangies. (Ib., pièce Arch. Aisne.)
lbis.) meains, autretant en a en maladie, dont
Nus barillier ne doit ferre fust effondré aucun pert son usage. (Ib., ap. Roq.)
Qe il ait aucun maaignié en la teste. nuef, c'est a savoir mahaignié de coi li
(Ib., pièce 1.) mahaing soit redaubes et recouvers de Et perilz de mort d'omes et de mehains de
Qe il ait aucun mahangié en la teste. la Heure. (EST. BorL., Liv. des mest., 1re p., menbres en aviennent et porroient avenir.
(Ib., pièce ibis.) XLVI, 4, Lespinasse et Bonnardot.) (Ordonn. sur les mét., xxx, à la suite du
Livre des mét., p. 419, Deppmg.)
Qui est mahnié de son cors. (Ass. de Jét., Se aucun œvre est maagnee, c'est a sa-
Le beste a tel mecine que Aucassins ert
t. I, p. 588, Beugnot.) voir deroute, et cil a qui l'oevre est le fet garis de son mehaig. (Aucassin et Nico-
Aucuns hom meaigniez. (Etabl. de S. savoir au mestres et ans jurez, li mestres lette, p. 22, Suchier.)
Louis, I, CLXXV, p. 323, Viollet.) et li jurez li pneent doner congié de tistre
a plus de ros wis que .xx. selonc il
Hon mahaigniez. (Ib., p. 323, var.) leur samble bon. (ID., ib., L, 28.) ce que Que Diex li dounast aleganche
De son mechaing.
De meaigniez s'antrepelenz. De .11. ma- Quar li hom estoit faiz de terra qui non (Mir. de S. Eloi, p. 46, Peigné.)
hanniez qui s'entr'appellent. (Ib.) estoit machignia ne corrumpua. (Pass. S.
Andrieu, Richel. 818, fo 161 r°.) .XII. jors fu si traveillie
Johen m'a copé le poing d'une espee, De mahaing et de maladie.
dont je sui mahignez a tort. (Liv. de jost. Berry et Poitou, cant. de Chef-Bou- (De Sainte Ysabel, ap. Jub., OEuv. de Ruteb., II,
et de piet, xix, 9, § l, Rapetti.) lonne, manier, magnier, Bessin, mégner. 407.)
La virgina qui non estoit machinia ne Beauce, mahiner, meurtrir, battre, mal- Vos sereiz gariz de diverses maladies et
corrumpua. (Pass. S, Andrieu, Richel. 818, traiter. Fr.-Comté, Montbéliard, mésainé, de divers mahainz. (RUTEB., li Diz de l'er-
fo 161 r°.) berie, I, 259, Jub.)
Voz chivalx changez devant q'ilz soint estropié, blessé.
Li mehaignies qui siet au portaill du
recreuz ou maynez. (Tr. d'Econom. rur., MESHAIGNIERE, mesagniere, s. f., es- mostier, qui point de honte n'a de mos-
XIII8 s., c. 20, Lacour.) trer tous ses mehains. (LAURENT, Somme.
Com li menhaigniez qui siet ou portal
tropiement : Richel. 22932, f° 58c.)
dou moustier qui point de honte n'a de Se aulcun se plaint que l'on ly ait fait Mostrer tous ses menhains. (ID., ib., ms.
mostrer touz ses menhains. (LAURENT, sang ou brisié membres ou mesagniere Alençon 27, f° 26 r°.)
Somme, ms. Alençon 27, fo 26 rD.) permagnable. (1336. Franch, de la Chaux Ne nus
Com li mehaignies qui siet au portaill
du Dombief, Droz, Bibl. Besançon.) ne sente mort ne mahayn. (1282,
Lit. archiep. Canl., Rym., Il, 224.)
du mostier. (ID., ib., Richel. 22932, fo 58c) MESHAIGNURE, mehengnure, s. f.,estro- Vous ne devez fere don qui ne reproche
Fondus destriers et mehainniez. piement : a home son mehaig. (Mor. des phil., ms.
(J. BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 4132, Excepté le justiche de homicide, de me- Chartres 620, fo 4e.)
Delmotte.) hengnure de membrez. (Ch. de 1232, Cler- Pur mayn e peril de blessure.
Uns hom i vint mult mahaigniet ; mont, Richel. 4663, f° 101 v°.) (G. DE BiBLESWORTH, 17, Meyer, Rec., p. 361.)
Li ver li avoient mangiet
Le visage mult laidement. MESHAIN, -hayn, - ain, - haing, - aing, La mesuie n'est mie profitable dont en
haint, errache fors le mechaing. (Vie saint Pol,
- haim, - hem, - hen, - hin, - hing,
(De Sainte Ysabel, ap. Jnb., OEuv. de Ruteb., II,
410.) - Richel. 423, fo 3d.)
La ot tant mors, tant maaigniez.
- hang, - haeng, - haig, - iain, - chaing, Nul ne doit reprouchier le mal ne le
me., ma., maihain, mayhem, mayn, men- meshaing d'autruy. Car nul ne se doit
(MACÉDELACHARITÉ,Bible, Richel. 401, f° 61b.)
hain, s. m., estropiement, mutilation de point esmerveillier des vengences ne des
Mal furent telz avoirs et acquis et gaigné membres, blessure, et, par extension, jugemens de Dieu ; car tel reprouche le
Dont ly filz et ly pere sont en enfer baigné, mehaing d'autruy qui l'a après pire et plus
Dont je voy si le monde aujourd'huy mehaigné. maladie, indisposition en général :
honteux. (Liv. du Chev. de La four, C.LXXX,
(J. DEMEUNG,Cod., 343, Lantin de Damerey.) N'l out gaires Franceis qu'en turnast sanz ma- Bibl. elz.)
Donc tien ge fame a mekagnie [haing.
(WACE, Rou, 2e p., 804, Andresen.) Et ainsi reprenoit ceulx qui le mahain et
Quant elle est si mal ensengnie. les maux parloient d'autruy. (Ib., c. CXXVII.)
(Clef d'amour, p. 87, Tross.) Haec omnia concessi cum murdro et
morte hominis et plaga et mahaim et san. Villeine n'avéra pas per le ley un appeale
Face Dex tiex gens mahagniez. de mayhem envers son seignior. (LITTL.,
(LESCUREL,Chans., bail, et rond., XXXIII,p. 65, guine. (Charte de Henri II d'Anglet., ap.
Duc., Mahamium.) Instit., 194, Houard.)
Bibl. elz.)
Se il (li sages) Au venin congnois le triacle,
pert u mains, u pies, u Primes ploure por ton mehaing,
Et au meshaing le miracle.
iols, li remanans li samblera asses. Et si Et l'autrui n'aies en desdaing. (Quatrains moraux, xxxv, tirés d'un ms. du XV6
iert aussi lies en uns cors mehaigniet con (RENCLUS DE MOILIEXS,de Carité, LXXXII,4,
il fut en l'entier. (Li Ars d'am., I, 59, Petit.) Van Hamel.) Nul ne s'en oint gari ne soit
Les marchantz e lur serjantz vindrent De quelque mehain que ce soit.
Mellee ou il n'a mort ne maaing. (1252, (Pass. N.-S., Jub., Myst., II, 301.)
naufrez mayhaynies devant le roy. (Foulq.
e Confirm. des priv. de Cal., Arch. J 1124,
Fitz War., Nouv. fr. du xive s., p. 58.) pièce 1.) Et ne lairay que je ne voise audit sainct
Car, voir, il n'ara riens gangnié Mort ne mahang. (Ib., pièce 1bis.)
voyage, en la maniere que dit est, se mes-
chaing ou prison ne me destournent. (M.
S'il espouse un corps meshangnié
Comme je suy.
Mahing si est quant home a perdu pié, DE COUSSY, Chron., ch. LXXXVIII, Buchon.)
(De la Fille du roy de Hongrie, Th. fr. au m. à., poing, oil, nés, auroilles, ou aucun de ses
membres don pié ou de la main. (Liv. de Chacun blessé plaint son mehaing
p. 490.) jost. et de plet, xix, 20, § 1, Rapetti.) Et congnoist son faict et son saing.
Quelle l'arez vous gaangnee, (ALAINCHARTIER,le Livre des quatre dames,
Se prenez une meshangnee. Mahing si est poing copé, doi copé, pié p. 645, éd. 1617.)
(Ib.)
copé, manbre brisié qui ne pot renoier,
ouil crievé, oreille copee, nés copé et totes Je vous meneroy veoir vostre grant sire
Alexius gouverneur est pris au corps, bleceures dont l'en pert la force de son et son frere le roy Perceforest, qui viventa
et apres avoir receu quelques opprobres, cors et da ses membres, et de totes ces grant peine par leur meshain et vieillesse
est mené sur un cheval maigre et mehaignê. choses devant dites, donc sanc ist et ma- qui les menasse tous les jours de mort.
(E. PASQ., Lettr., XIII, 16, éd. 1723.) lien, nessent batailles. (Ib., xix, 9, § 2 et 3.) (Perceforest, vol. IV, ch. 48, éd. 1528.)
Porteront les commis de la charité soin
— En parlant de chose, défaut : MESINE, voir MESCHINE.
de les pourvoir d'habillemens et de ce qui Et doivent li mestre et li juré prendre le
leur sera nécessaire, aussi de les faire serement de celui qui les pieces de drap MESINTELLIGENCE, S. f., mauvaise
nettoyer des ordures et guarir des me- sont devant dites, que il cel drap ne ra- intelligence, désaccord; mot conservé :
haints qu'ils pourront avoir. (7 oct. 1531, samblera en nule maniere, ne qu'il les
Placard touchant les monnoyes, monopoles, Profitans de la mésintelligence qui estoit
etc., des pauvres.) pieces ne vaudra a nule ame que il ne li entre les susdits parens et serviteurs de la
die le mahaing qui dedenz le drap estoit. dicte duchesse. (9 aout 1490, Lett. pat.
Les commis des pauvres feront nettoyer
les enfans des pauvres et garir des mehens
qu'ils pourroient avoir. (Ib., ap. La Fons,
(EST. BOIL., Liv. des mest., 1re p., L, 34,
Lespinasse et Bonnardot.)
Et quant en cellui pont ilz en avoient
219
d An. de Bret., Richel. Blancs-Mant. 47.

Gloss. ms., Bibl. Amiens.) osté .1. ays, ilz le couvroient de fiens a MESION, voir MISSION.
Si je prenoie en cure tous ceulx qui tom- celle fin qu'on ne veist point le meshaing.
bent en meshaing et maladie, ja besoing ne (FROISS., Chron., Richel. 2644, fo 232 v°.) MESIRAIGNE, voir MUSARAIGNE.
seroit mettre telz livres en lumiere et im-
pression. (RAB., Quart livre, prol., éd. 1548.) En ceste vallee avoit un perron tout MESJOER, - jouer, - juer, verbe.
rond sans pertuis ne mehaing. (Les Pro-
Nul poulain n'est sans mehain. (H. EST., phecies de Merlin, fo 122d, éd. 1498.) — Neutr., tricher au jeu :
Prec. du lang. franc., p. 263, Feugère.) Mus bien d'nn autre jeu joué,
Wall., mèhain, mahaing, ce qui manque Non pas joué, mes mesjoué.
Si la preuve se faisoit par gages de ba- à une personne ou à une chose pour (NICOLE
DEMARGINAL, la Panthere d'amors, Richel.
taille, le deffendeur impotent pour l'aage qu'elle soit en bon état; incommodité, 24432, f° 169a.)
ou meshain pouvoit donner un honme vice, inconvénient.
pour tenir sa place. (FAUCHET, Antiq. gaul.,
2e vol., v, 8, éd. 1611.)
— Act., tricher quelqu'un :
MESHAINER, voir MESHAIGNIER. Sovent nos mesjeue et mestrait (fortune).
(G. DECOINCI,de Monachoin flumine périclitato,
— Mal, dommage, tort, chose fâcheuse, MESHAING, voir MESHAIN. 212, Michel, D. de Norm., t. III.) ,
empêchement : Sovent nos mesjoie et mestrait.
Qu'ele est travaillie et lassée, MESHAIT, mahé, s. m., dommage, tort (ID., ib., ms. Brux., f° 99d.)
Ne puet plas ce maain soffrir. Que mahé ne domaiges ne li venront
(GERV., Best., Brit. Mus. Add. 28260, f° 99, de moy ne de mon fil pour la prison MESJUGIER, mej., verbe.
— Neutr., mal juger :
P. Meyer.) qu'ele ay fait de mon fil. (Lett. de 1287,
810 S'il mesjuje il en mescorra.
Plorent cil moinne et clerc et chapelain Ch. des compt. de Dole,
Por lor seignor qu'il voient a mehaing, — ,Arch.Doubs.) (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 151d.)
Que li dui serf orent mort et destraint. Li juge romain fausseront
(Jourd. de Blaivies, 145, Hoffmann.) MESHAITIÉ, mehaitié, adj., mal à l'aise :
Tu remanras et torseras nostre lit, que
Et pour argent méjugeront.
(Ib., f" 201f.)
La est li maihains. (S. Graal, Richel. je sui un peu pesans et mehaities. (Voy.
2455, fo 212 r°.) d'outremer du Cte de Ponthieu, Méon,
Nouv. Rec., 1,439.)
— Réfl., ne pas être reconnu :
Mal dol li sorde et mal mahain Aucunes fois elles (les fumées du cerf)
De son catel et de son cors. voir MESHAIGNIER. se peuvent mesjuger en deux manieres, ce
MESHANGNIER, qui n'advient pas souvent, si ce n'est au
(Renart, Br. XII, 376, Martin.)
changement des viandes. (Du FOUILLOUX,
Dont el reçut puis gries mehacng. MESHERER, voir MESERRER. Venerie, f° 32 vo, Favrc.)
(J. LEMARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres,
f" 36d.) MESHEUR, voir MESEUR. parlant du cerf, mettre le pied de
— En
Il n'i ot pierde ne mahaing MESHIN, voir MESHAIN. derrière hors de la trace de celui de devant.
Al rendre. Il faut observer quelque temps dans
(MOUSK.,Chron., 97, Reiff.) MESHISTRE, adj., p.-ê.chiche: deux saisons que les cerfs se mejugent.
Mes il a autre mehaig Et jura bien fort qu'il n'estoit pas men- (SALNOVE, Venerie, p. 85, éd. 1665,)
Pour qoi la chose ne puet estre. tion que a un de ses amis et parents qu'il
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f' 87b.) eust, il eust fait si bon accueil, ny si bonne MESKANCHE, voir MESCHEANCE.
chere, dont il n'est pas meshistre de faire
Dont mains mehains a l'omme tient. bonne chere, ne bon accueil, comme il di- MESKARIER, voir MESCHARIER.
(G. DECAMBRAI, Barlaam, p. 26, P. Meyer.) soit. (1428, Lett. de Guy XIV, sire de La-
val, ap. Den. Godefroy, Hist. de Ch. Vif, MESKAVER, voir MESCHEVER.
Douce fille courtoise et sage,
Prenez en gré vostre mehain. p. 895, éd. 1661.) MESKEANCHE, voir MESCHEANCE.
(Myst. de Ste Marguerit., ap. Joly, Vie de Ste
Marg., p. 153.) MESHOEN, voir MAISOAN. MESKEOIR, voir MESCHEOIR.
Garder que son voisin n'esforce MESHOUAN, voir MAISOAN. MESKEVER, voir MESCHEVER.
Et ne luy face aucun mehain.
(ROB.GAGUIN, le Passe temps d'oysiveté, Poés. fr. MESHOUEN, voir MAISOAN. MESKIEF, voir MESCHIEF.
des XVeet XVIes., VII, 258.)
MESHUI, voir MAISHUI. MESKIET, voir MESCHIEF.
— Massacre :
MESHUIT, voir MAISHUI. MESKINE, voir MESCHINE.
De la gent de Borgoingne lisent .1. lait mehain.
(B. de Scb., xx, 97, Bocca.) MESHUS, voir MESUS. MESKINETE, voir MESCHINETE.
— Tare,mauvais état : MESHUY, voir MAISHUI. MESLABLE, menlable, adj., mélangé :
Me doyvent rendre ne delyvrer en la Il sunt .11. maniérés de feu : li uns est
marchaulcye de la ville nulz de leurs MESIANE, S. f., monnaie de Metz ? ardenz et menlables et ociables, si cum est
chevaulx, jusques a tant qu'ilz averoient En pris de .L. mesianes. (1290, 2e Cartul. cis que nos avons ça desous qui a
monstrez le mahain evidant. (Serment à d'Artois, Arch. mun. Lille.) ovecques soi meslee la nature des autres
faire par les compaignons, soldoieurs, Hist. Cf. MECEAIN. elemenz. Untrod. d'astron., Richel. 1353,
de Metz, IV, 504.) f° 27b.)

: MESIER, voir MESSIER. MESLAGE, s. m., mélange:


— Conduite qui blesse l'honneur
Et aussi par celle maniere feray je es- MESIERE, voir MAISIERE. Comme la terre estoit pleine
crire, poindre et mettre en ce livre le De soldars menus greslez,
mehaing des maulvarses deslionnestes MESIL, s. m., blé méteil : Renversez sous tel orage,
femmes qui de mal userent et eurent Le carge de mesil, .XIII. den. (Péages de Par un estrange meslage
blasmes. (Liv. du Cheval. de La Tour, prol., Bapeaume, Cartul. Esdras de Corbie, Ri- L'un sus l'autre amoncelez.
Bibl. elz.) chel. 1. 17760, f° 360 rO.) (RONS.,Od., V, v, Bibl. elz.)
Par le meslage de toutes ses facultez le Item de mes robes a madame Margue- Moult fu le jour grans li hustins,
symphiton peut digerer et restraindre en- rite trois pieces de mellé jaune. (1311, Test. I fu faite la menlee.
semblement les corps. (Trad. de l'Hyst. des de Mar. de Hain., Arch. P 1370.) (MOUSK.,Chron., 5109, Reiff.)
plant. de L. Fousch, ch. CCLXVI, éd. 1549.) Mon mantel de mellé jaune. (Ib.) Et fu d'ambes pars la menlee.
Meslage, mistionnement. (Trium. ling. Mon mantel de vert mellet. (Ib.) (ID., ib., 15637.)
Dict., 1604.) Il puissent savoir que gens veullent ou
Pour demi drap d'un fin merlé en
grainne. (1359-60, Journ. de la dép. du roi pevent faire malefaite ou mehlees ou ou-
MESLAIER, - ayer, v. a., abandonner à Jean en Angleterre, ap. Douët d'Arcq, trages ou forces. (Ass. de Jér., t. II.
perte un bien qu'on tenait à cens : Compt. de l'argent., p. 250.) p. 240, Beugnot.)
Et que en plus grand profit lor vaura le Nelli ocistrent pas en traison ne des-
cens qu'elle en recepvront, chesque au, que .1. robe de meslé a femme fourreede loiaument, mes l'ocistrent en la meilee et
ladite maixon ne faisoit a tenir, et qu'elle connins. (27 juill. 1400, Invent. de meubles allor coupe. (Gir. le Court., Vat. Chr.
n'est mie meslayee. (1408, Hist. de Metz, IV, de la mairie de Dijon, Arch. Côte-d Or.)
1501, f° 88e.)
613.) Aunis, merlé, noirâtre, nom qu'on donne
Et commancent les maulees et les guerres.
MESLANCK, mellance, s. f., mélange : aux bœufs. Haut-Maine, pain mêlé, pain (LAURENT, Somme, Richel. 938, fo 31 r°.)
Li bien ne sont mie plaisant a Deu ki de méteil. Le Hâvre, mêlé, cidre de qua- Enfraintures, amessures, meellees et
devant ses oez enboeit sunt de la mellance lité inférieure. toute autre justice basse et moenne (1311,
des malz. (Mor. sur Job, Richel. 24764, Arch. JJ 46, f° 65 r°.)
fo ! v°) MESLEE, - eie, mesclee, mehlee, mellee,
meillee,meellee,merlee, mallee, malee,mau- Dedens la fermeté est la nouvelle alee
Et cuident franchement servir
Dieu, et le monde desservir, tee, menlee, s. f., mélange : Que Bertran dcit avoir a .1. Angloiz merlee.
(Cuv., du Guesclin, 2319, Chabaille.)
La Dieu grace et le monde avoir ; Celle saveur estrange et austerité vient
Certainement doivent savoir de la mellee de celle aquosité avec la grosse Olivier de Cliçon qui bien ama merlee.
Qne Dieus tient tel mellance a vis. terrestre partie dessus dite. (EVRART DE (ID., ib., 18859.)
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, fO 47'.) CONTY,Probl. d'Arist., Riche!. 210, f°.265a.) Il fit de merveilleuses armes de
sa
: Kar, si cum cercle returnee propre main, sans s'espargner aux plus
— Fig., trouble, discorde En sei turnet saunz meillee,
dangereuses meslees. (AMYOT, Vies, Sertor ,
En la cort Karlemaine avon fet tel mellance Le feu en l'eir tut dis se turne.
éd. 1565.)
Ja en nostre vivant n'en ert pris -acordance. (Petite philosophie, ms. Cambridge, S. John's l,
(Aye d'Avign., 1458, A. P.)
n, fù 153a, P. Meyer.) — Foule :
Une meslee de gens qui estoient assem-
1. MESLE, mescle, s. m., mélange, mé- Meslee, f. penac. C'est mixtion, et mise blez au lieu de Semur pour cuider avoir
teil : de deux ou plusieurs choses ensemble.
Mixtio. (NICOT, Thresor, éd. 1606.) les pastez de certaines noces. (1479, Arch
En plusieurs lieux du Languedoc et de JJ 205, pièce 285.)
la Provence (le méteil) est nommé mescle Combat, bataille, querelle ; sens con-
et coussegail. (0. DE SERBES, Th. d'Agr., —
servé :
— Méteil :
II, 4, éd. 1805.) Et sema l'on force mesclee, febves et
Suisse, Neuchàtel, meicle, mélange, et Envers Martel tante malice fist. aultres bledz de caresme. (1556, Dise. de
plus particulièrement : 1° Un mélange de (Les Loh., ms. Montp., fO 111d.) l'an de la comete, Arch. mun. Lons-le-Saul-
Grans noise i sort et merlee. nier.)
seigle et de blé, soit méteil. Pain de (BEN., Troies, Richel. 375, fO 119a.)
meicle ; farine de meicle. 2° Un mélange de Cf. MEDLEE.
paille et de foin, que les campagnards Vus quereiz la mellee s'od armes i aleiz.
(GARNIER, Vie de St Thomas, Richel. 13513, MESLEEMEMT, meslement, melleement,
font manger en hiver à leurs vaches et à
leurs chevaux. (BONHOTE, Gloss. neuchât.)
f
27 vO.) mescleement, meellement, mellement, mele-
Si demora tant la merlee entr'els que li ment, - ant, adv., confusément, indistincte-
Cf. MEDLE. sarpeutel sont tuit ocis. (Lancelot, ms. ment, pêle-mêle, ensemble, tout à la fois :
Fribourg, f° 1001.)
2. MESLE, voir MELLE. Ainz n'i ot puis parlé de san ne de folie
Et par ce commença la merlee seur lui Meslecment an la gent paienie.
MESLÉ, mellé, - et, merlé, adj., de di- grant et merveilleuse." (Ib., f° 129b.) (J. BOD.,Sax., CLXXIX,Michel.)
verses couleurs, gris : Oncore duroit la merlee de Patrides et Car se il viennent a un front
E ! G. fel, dist il, barbe meslee,
de lui. (Ib., f° 129e.) Melleement parmi le pont
Respit et trive nos avies demandee La i ot tant aste fraile, tante targe troee, Le chastel penront et le roi.
Et con traitres la nos as trespassee. Don veissiez bataille de moult fiere malee, (Florimont, Richel. 792, fO 26f.)
(R. de Cambrai, 3288, AT) Tant felon traitor jesir" gole baee. Melement o vos per le pont.
5 aunes et demie de drap merlé sur le (Parise, 2332, A. P.) (Ib., Richel. 15101, fO 59c.)
vert. (1352, Compt.. de la Font., Douët Mes por ma honte ne voul fere mellee. L'endemain les assaillirent mcsleement
d Arcq, Compt. de l'argent., p. 156.) (Aulery le Bourgoing, p. 48, Tarbé.) siergant et chevalier ensamble. (HENRI DE
Pour .III. aunes et demie de drap mellet Vers la terre Milon a sa face tornee, VALENC., 675, Wailly.)
viermeil. (1358, Compte de la tut. d'Hane-
kin dou Four, Arch. Tournai.) Et voit l'ost au gloton venir par une pree, Li frere seoient en ordene mesleement
Quant ce venra que vous
Qui se furent armez a cele matinee avoec les ostes. (De Saint Brandamne le
les che- moine, p. 75, Jub:)
veulx merles. (Gilles de Chin,ares
Que il pensoient bien qu'il auront la merlee.
p. 80, Cha- (Aye d'Avign., 3870, A. P.)
lou.) Ge cuit bien que crestientez
Nicement a li glos la forest trespassee;
Car mon chief blont en cel eage trouvay Il en sera dolent a poi de terminee :
Fust ore mellement assallie
Blanc et merlé, ce que pas n'esperoye. De mescreence e mal ballie.
Or ne s'en puet li glos retorner sanz mellee.
(K. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840,
Venant sur l'aage de soixante
f
169e.) (Ib., 3899.)
(G. DEMES, Ym. du monde, ms. S.-Brieuc, f° 10d.)
En deconfort, en balance, en torment
son tou-
Qui a tort vit, ceu n'est pas fable,
teflois peu meslé pour son aage etans, Sa joie [n'lest mie doutable (lis. durable ?) Me fait ainsi vivre melleement.
qu'il avoit noir. (BRANT., Gr. Capit.poiles. Ja de tanceon ne de maulee (EUST. LEPEINTRE,Chans., ap. Tarbé, Chansonn.
trang., I, 282, Lalanne.) Puisqu'ele sera trespassee. de Champagn., p. 67.)
(Caton, Brit. Mus. Add. 15606, fO 117a,) Ensi me fait vivre mesleement
— S. m., lainage de couleurs mêlées: Et li drois raporte de Biaumont ke li D'ire et de joie.
Car en coiffe, en cote bien fete maires se il vient an mesleie il puet ferir (Poet. fr. av. 1300, t. I, p. 296, Ars.)
Fu liez en une charrette,
En unes chances d'un mellé por la mesleie de partir sans okison. (1231, Et si me fait vivre
Cemelé et recercelé.
Charte d'affranchissement de Morville-sur- Meslement d'ire et de joie.
(GODEFROY LEPARIS,Chron., 7573, Buchor.
Seille, Bulletin du Comité de la lang. et de (Ib., t. I, p. 281.)
l'hist. de la France, I, 123.) Traitera li maistres de ces II. sciences
auques mesleement, porce que li lor argu- Ensi par la court merlle mérlle Et puis al pere le meillerent
ment sont si entremeslé que a poines por- Se debatent, crient et breent. Et ces fez asez jugerent
roient estre devisé. (BRUN. LAT., Très., (Dit des avocas, 186, G. Raynaud, Romania, t. XII, Malement.
p. 255, Chabaille.) p. 217.) (Vie de S. Thomas, 862, ap. Michel, D. de Norm,
Et furent bien .1. ordre de tos mesclee- Kant li tornois fu assemblez, t. III, p. 490.)
ment. (ID., ib., p. 19, var.) Tuit s'entreviennent melle melle Or me dites, ce dit Renart,
Li ancien usoient mellement des nons Plus espes ke plue ne grelle. Por qu'est li rois vers moi irié.
d'achat et de vente. (Digestes, ms. Mont- (Ron. DEBLOIS,Poés., Riche!. 24301, p. 615b) Ont mi li baron enpirié ?
pellier H 47, fo 234b.) Dites qui m'a meslé vers li.
— Mesle a mesle, dans le même sens : (Renart, Br. X, 1812, Martin.)
Les autres tribulacions mesleemant seront
espurgié. (Dou Diciple et dou mestre,Richel. Les baitelles se mellent adonc les unes Dieu ! dist ele, dones hui honte
423, fo 89e.) as altres, et se fierent parmi la presse Celui qui m'a mellé au conte.
melle a melle. (Hist. de Joseph, Richel. 2455, (Rom.du comte de Poit., 621, Michel.)
En olygarchie sont deux citez ou deux f° 55 r°.)
communitez ensemble mesleement.(ORESME. Pour ce que icellui Wairon, qui estoit
Politiq., f° 216b, éd. 1489.) parent au suppliant, l'avoit mellé envers le
— Mesle et mesle, dans le même sens : seigneur du Bos. (1427, Arcb. JJ 174
De peaulx sanz laine ne de morine, l'en Et se fierent enz tuit mesle et mesle. pièce 6.)
ne doit rien car elles sont seullez, mais se (Artur, Richel. 337, fo 13b.)
elles viennent melleement avecques aultres Réfl., se brouiller, se quereller :
dans le même sens : —
peaulx, elles doivent paier coustume — mesle et mesle,
A
comme les autres. (1396, Coust. de Dieppe, Meslez me sui de nouvel a Gautier,
Et fierent entre alz et furent a melle et Secor moi, sire, par la toie pitié.
p. 79, Coppinger, Arch. S.-Inf., fo 28 v°.) melle. (S. Graal, III, 489, Hucher.) (Jourd. de Blaivies, 46, Hoffmann.)
Mesleement, permixtim. (Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.) — Mesle peste, dans le même sens : Mais cilz doit avoir deshonnour,
Sens avoir los, pris ne honnour,
Meellement, immixtim. (Ib.) Se ne fussent d'amunt colees Qui a son signour s'est mellez.
Les granz portes de fer barrees, (J. LE RIGOLÉ,Dit, Richel. 25545, f° 150c.)
Si furent tous les convoys assemblez Meslepesle od eus i entrassent.
sy mesleement qu'il n'y ot faicte nulle (BEN., D. de Norm., II, 4131, Michel.) :
jouste. (Istoire de Troye la grant, ms. — Neutr., se brouiller, se quereller
f
Lyon 823, 46d.) Melle pelle i entrames ovec les Sarazins.
(Floov., 626, A. P.)
Nel feissent au roi meller
Por rien qu'il seussent parler.
Mesleement Dieu luy avoit assise la blan-
cheur et la bruneur. (Lancelot du Lac, (Renart, Br. XI, 3400, Martin.)
— Brelle mesle, melle et brelle, dans le
1re p., ch. 9, éd. 1488.) même sens : Thomas Criers se plaint que li felon
Voir des exemples de ces locutions t. I, l'ont fait mesler (c'est a dire tancer ou
MESLEIS, melleys, adj., querelleur : debatre) avec sa dame. (FAUCHET, Orig. de
Jehan Fenin qui estoit homs rioteux et p. 727, col. 1. la lang. etpoes. franc., II, LXXV,éd. 1581.)
felons et melleys. (1375, Arch. JJ 107,
pièce 209.) MESLEK, meller, mescler, mascler, me- — Se soulever, devenir orageux :
cler, merler, meiller, mausler, mauler, Si commença la mer a emfler,
MESLEMENT, mellement, meeslement, verbe. A creistre mult et a meller.
mesclement, maslement, s. m., mélange:
— Act., mélanger; sens conservé :
(WACE,Liv. de S. Nicholay, 234, Delius.)
Car li nature de la diviniteit et de l'uma- Quar il lo fel mesclen ab vin. :
niteit est ensi asambleie en nostre rache- (Passion, 279, Koschwitz.) — Perdre connaissance
teor senz maslement. (Greg. pop. Hom., En cen que nyons non mescleit aucons
Li oill li troblent, si commence a meller.
p. 73, Hoffmann.) vin dou pais de la Romagnye awei lo dit
(Aleschans, 923, ap. Jonck., Guili. d'Or.)
Maintes nobleces sont en l'ame par na- vin d'Auczai et d'Alamagme. (1410, Arch. Réfl., se mesler de, s'occuper de; sens
ture, mais ele occursit par le mesclement —
Fribourg, 1re Coll. de lois, n° 173, fo 44.) conservé :
dou cors, qui est decheable. (BRUN. LAT.,
Tres., p. 21, Chabaille.) —
Réfl., se mélanger : Puis li a dit Il faut que soies peletier.
L'amour de son ami est meeslement de Dedans les vans se maulera. L'anfant li respondi : Ja merler ne m'en quier.
aise et de mesese. (Evast. et Blaq., Richel. (.xv. Signes, Brit. Mus. Add. 15606, f° 125d.) (Dit de Guill. d'Anglet., 651, Michel.)
f
24402, 82 v°.) Atant ce melle li tornois. La royne fu pres de l'enfanter,
Li mellemens est quant se conjoint une (ROB.DE BLOIS,Poés., Richel. 24301, p. 612a.) Elle avoit une dame qui se savoit merler
estoile avec une autre. (Hagins le Juif, Ri- De chou qu'il apartient as dames délivrer.
chel. 24276, f° 48 ro.) — En particulier , avoir compagnie (Charles le Chauve, Richel. 24372, fO22d.)
Le mellement des estoiles. (Ib., fo 1 ro.) charnelle : Mais je sais bien certainement
Le cheval de riviere tue son pere et puis Que je fas trop grant hardement
Car quant ton temps auras usé Quant je me melle de rienz faire.
se mesle par force avec sa mere. (G. Bou- (Vie et mir. de la Vierge, Richel. 22928, fO 3'1.)
A faire tons tes meslemens, CHET, Serees, IV, 297, Roybet.)
Et séparer les elemens, Les grandes faussetes dont bien me sai merler.
Ton huile, ton eane et ta terre, — Mesler les mains,en venir aux mains : (B. de Seb., xxiv, 1013, Bocca.)
Tu n'as rien faict. Leurs mains meslent ensemble et s'entrefierent.
(JEH. DE MEUNG,Remonstr. de Nat., 750, Méon.) (S. GELAIS,Eneid., Richel. 861, f48d.) Et tantost par la frele a fait bien tost crier
Qu'il ne soit homs vivans qui tant face a loer,
[MESLE, melle meUe, merlle poing el chief à qqu'un, le Qui se merle du champ l'un ne l'autre grever,
— Mesler le
MESLE
Sur a perdre s'onnour et la teste copper;
merlle, loc. adv., pêle-mêle : saisir par les cheveux : Et li ducs de Lencloistre volt cecy acorder.
Tot melle melle sont el bore fors mis. Le poing senestre li a mellé el chief. Et quant chascun oy ainsi se cri crier,
(Les Loh., ms. Montp., (0 41e.) (CoronnementLoys, ap. Constans, Chrest. de l'anc. Il n'i a si hardi qui s'en osast merler.
Fr., p. 40.) (Cuv., Bertran du Guesclin, 2410, Charrière.)
Saietes et pierres reondes
Volent autresi mesle mesle brouiller: Qu'il quiteyt lu dit morchié et plius avant
Con feit la pluie avuec la gresle. — Act., ne s'en masclast. (1373, Arch. Fribourg,
(Cliget, 1526, Foerster.) Pardoné t'a son mautalent, 1re Coll. des lois, n° 69, fo 19.)
Or het cens qui te vont meslant.
Et les nues tôt mesle mesle (Tristan, l, 502, Michel.) Lo facze a son peril, quar li ville ne nos
Getoient noif et pluie et gresle. in devons mescleir. (1400, ib., n° 113,
(Li Chevaliers doit leon, Romv., p. 529.) Dune ad maldit tuz cens par ki ont mal esté f° 20.)
Del rei, et ki a tort li aveient meslé,
Les genz au[s] .v. rois qui se comba- Et ki le meslereient mes a sun avoé. Soy aherdre ou merler des choses tem-
toient au[s] genz lo roi A. tuit mesle mesle. (GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, porelles. (Ancienn. des Juifs, Ars. 5082,
(Artur, Richel. 337, f° 15e.) fO82 rO.) fo 33C.)
Je me meule ung peu de tromper. Que tous bouchers ou aultres qui voul- du tort, les pesivles des mellix, les loiax
(Farce des cinq sens, Ane. Th. fr., III, 308.) dront faire sieu pour vendre pourront des triceurs. (ID., ib., c. I, 9.)
faire leur bas sieu a par luy, et aussy de Se tix crois pooient garantir les malfe-
— Meslanl, part. prés., emmêlé : sieu de trippe et de flotte a par luy, sans teurs, li murdrier et li robeor des quemins
Et doit estre (la roys) de bien delié filé ce qu'ils en puissent faire quelque mer- et li meslieu aroient trop grant marcié de
lure. (Stat. des chandelliers, xve s., ap. A. lor meffes. (ID., ib., xxv, 24.) Merlif. (Var.,
et bien meslant pour les pertrix. (Modus, Thierry, Mon. du Tiers Etat, t. III, p. 586.)
Co131 r", Blaze.) dans Ste-Pal.)
Jusques a tant qu'il voit son cop pour En cele compaignie avoit Tyois qui es-

Meslé, part. passé, mélangé : ferir et occire l'ame et gaster tout son toient mout fel et mout meslif. (GUILL. DE
Vin meclé avoy epioes. (Tarif de 1295, bon ouvraige par aucune mesleure de mau- TYR, 1, 20, P. Paris.)
dans le Cart. mun. de Lyon, p. 418, Guigue.) vaistié. (GERSON, Traité de plus. tempt.,
ms. Troyes, f° 84 r°.) En l'ost le roi estoit uns chevaliers hauz
— Fig. : hom de lignage, mes trop estoit mal ente-
Liesse spirituelle qui sera tout pur sans chiez de pluseurs choses : ne doutoit mie
Ce voisin estoit bien meslé, estant aussi mesleure d'aucune coleur ou tristesse. (ID., assez Nostre Seigneur, ventierres estoit et
fol que sage. (G. BOUCHET, Serees, V, 57, la Mendicité spirit., fo 67 v.) bobanciers, mesdisanz trop, envieus et
Roybet.) Je trouve que les premieres armes de meslis. (ID., XX, 8.)
Portugal sont d'argent, et de ce seul me- Se celuy home lige esteit home meslis et
— Brouillé, en disgrâce : tail, sans autre mesleure. (OL. DE LA MARCHE, qui usoit de nuit et de jor les bordiaus et
Mult estes vers le rei enpairez et mellez. Mém., Introd., ch. i, Michaud.) les jeus de dis et de beveries. (Ass. de Jér.,
(GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513, Et si viz toute figuree t. I, p. 641, Beugnot.)
f027 rO.) Ma barbe painte de meslure.
Ci est Joufreiz RideJs, qui est vers vus meslez, (ID., Cheval. delib., Ars. 5117, fO 23 r°.) Ne fu mellis, ne mesdisans,
Or vus en requerrum que vus li pardonez. Ne ventierres, ne despisans.
(ID., ib., f73 r°.)
Si y avoit deux couleurs meslees telle- (RUTEB., Complainte de Joffroi de Sergines, Richel.
ment que riens n'y avoit ne trop brun ne 1593, P 58E.)
Li quens gentils de grant valur trop vermeil, mais mesleure de trois en- Ne fu mesliz, ne mesdisanz.
Mellé esteit a sun seignur. semble. (Lancelot du Lac, po p., ch. 9, éd. (ID., ib., I, 67, Jub,
(Conquest of Ireland, 2243, Michel.) 1488.)
Toutes lesquelles estoffes il sera tenu Qui soit foux et meslix [et] ploins de torquerie.
— Commandement meslé, terme de droit
défini dans l'ex. suiv. : livrer a ses despens et ne les pourra mes- f
(Doctrinal, Brit. Mus. Add. 15606, 120b.)
ler ny mettre en fournaige pour fondre Li homs qui par costume est mellis et estroz
Commendement est pur ou maulé. Com- qu'il n'y ait deux eschevins. presens a S'il en a une joie, il en a cent corrouz.
mandemant est pur quant l'en a poer de faire la dite mesure et mettre en fournaige. (Ib., Richel. 19152, f° 101e.)
glaive a punir les mauves homes ; et ce (Pièce de 1565, ap. Houdoy, la Halle éche- Il n'estoit mellieus ne estous,
apele l'en poer. Li commendemanz est vinale de Lille, p. 102.) Mais dous et en fais et en dis,
mauslez la ou il a juridiction dedanz. Ju- Bessin, meleure, petites herbes qu'on Et au besoing fiers et hardis.
ridiction est poer de doner juge. (Liv. de (J. DE CONDÉ,li Lays dou Blanc chevalier, 36,
jost. et de plet, II, 1, § 2, Rapetti.) met dans la salade. Scheler.)
Cf. MEDLER. MESLEVIN, mellevin, nom factice, mar- Cascuns disoit de lui grant bien,
MESLETE, VOir MERLETTE. chand qui frelate le vin, qui le mélange: Qu'il n'estoit ne mellius ne estous,
Perrinet Mellevin faisoit vin de St Ains se faisoit amer a tous.
MESLEUR, melleur, s. m., qui mêle, qui Poursaint. (Modus et Racio, ms., fo 223 ro, (ID., li Dis dou Levrier, 110.)
unit : ap.Ste-Pal.) Courtois entre la gent et as armes meslis.
(Restor dou Paon, ms. Rouen, fO 39 r°.)
Celluy qui est ung tout seul Dieu
Et de tout ce qu'est createur MESLIER (se), v. réfl., se mésallier : Sens het et fuit les menteours,
De rien ne peult estre vaincu Comme l'on ne sçait pas par quel moyen se lie Les mellieus et les vanteours.
Et de la forme est statuteur L'esprit avec le corps, s'altere et se meslie. (ALART,Dis des Sag., Ars. 3142, f° 145b.)
Des hommes, et si est mesleur (R. BELLEAD,OEUV.poét., de la Vanité, ch. xi,
De la nature d'ung chascun éd.1578.) Qui ne sont ne robeour nemellif. (Chas-
En generation et moteur toiem. d'un pere, ms. Soiss. 210, fo 3b.)
De vie sans n'excepter nng. MESLIEU, voir MESLIF. Anieuse et mesliuwe. (1372, Valen-
(CHAMPIER, les Prophéties, ditz et vaticinations des ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Sibilles.) MESLIEUX, adj., querelleur, batailleur, Amiens.)
brouillon : Item si aucun des dits chappellains est
— Celui qui excite des mêlées, des Pour estre houriers, rihoteux, meslieux, mellif, ni rioteux, il ne mangera point en
rixes : noiseux. (Lett. du 28 fév. 1429, Roisin, ms, salle. (1433, Ch. de Jean, due de Bretagne,
Bailli, sous bailli, serjans jurez porront Lille 266, fo 176.) ap. Duc., Meleare.)
de leur auctorité, uns cascuns, sans autre Icellui Gueras qui estoit homme merveil-
commandement attendre, arrester tous leux, meslieux et rioteux. (1432, Arch. JJ MESLIN, mellin, adj., querelleur,
combateurs ou melleurs, bannis ou tous 175, pièce 115.) brouillon :
autres malfaiteurs. (1330, Cart. d'Ouden-
bourg, p. 62, Van de Casteele.) Il avient aucune fois que li peres voit
MESLIF, - ieu, mell., mel., merl., adj.,
querelleur, batailleur, brouillon : son enfant fol et mellin ou de malvese
MESLEURE, meslure, merlure, s. f., mé- maniéré. (BEAUM., Cout. du Beauv., xxi,
lange : Que tosjors estes tencieres et mellis. 20, Beugnot.)
(Les Loh., ms. Berne 113, f° 7'.) Anieux et meslin. (1384, Valenciennes,
Nus ne puet paindre de couleur or
sele derriere, se elle n'est couverte dea fin Car tous jors estes tenceres et melis. ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
or, c'est a dire d'or sans mesleure d'ar- (Ib., Ars. 3143, fO 54d.)
gent, que en apele or parti. (E. BOIL., Liv. Car toz jors estes tençonnoz et mellis. — S. m., querelle :
desmest., IE p., LXXVIII, 12, Lespinasse et (Ib., ms. Montp. H 243, f° 21b.) Banis a .m. ans pour anieus et pour
Bonnardot.) meslin et pour maises enfances faire. (1362,
Que chaille de parage, s'il est bon chevalier, Reg. des chos. comm., Arch. mun. Valen-
Merveilleuse merlure. Et que il soit meslius as rustes cox baillier ?
(Anti Claudianus, Richel. 1634, fO 30 r°.) Michel.) Impr., meslins.
ciennes.)
(J. BOD., Sax., CCLXXXI,
Meslure, promiscuitas. (Gloss. gall.-lat N'oseroit penre les malfeteurs ne les 1. MESLINGE, s. m., étoffe de mauvaise
Richel. 1. 7684.) mellix, pour paour qu'il ne se rescousis- qualité
Marchandises sans merlures. (1398
Beugnot.)
,
sent. (BEAUM. Cout. du Beauv., c. i, 6,
:
Deux pieces de drap gris et demie aulne
Noyon, ap. La Fons, Gloss. ms" BihL de meslinge. (1461, Arch. JJ 198, pièce
Amiens.) Il doit connoistre le bien du mal, le droit 121.)
2. MESLINGE, s. m., changement de sonnes qui ozassent accuser ou meslouer
couleur: mes actions contraires, quand elles y — Réfl., se
dit des chevaux qui se
seroient. (MONT.,ESS., I.I, ch.XLII, f° 111 v°, coupent, qui donnent d'un pied dans
En Arabie, pres la mer Rouge, il y a éd. 1588.) l'autre :

1595.)
une fontaine, que si les brebis boivent
elles muent de couleur, et leurenlaine qui C'est un exercice (jouer la tragédie) Si. vous voyez que du pied de derriere
estoit blanche, deviendra d'une autre je ne mesloue point aux jeunes enfansque de i se mesmarche, c'est dire qu'il donne
couleur. Bachus raporte leur meslinge maison. (ID., ib., 1. 1, cb. xxv, p. 101, éd. dedans celui de devant.a (CHARLES IX,Livre

Ste-Pal.)
la chaleur et a l'air exterieur, et aux mi-a
neraux a travers desquels les eaux de ceste
fontaine passent. (G. BOUCHET, Serees, ap.

1. MESLIS, melis, mellix, s. m., mêlée,


Voyla comment les princes sont loues
pour se picquer bien a propos contre les
petits et mesloues pour mal a propos.
(BRANT., d'aucuns Duels. 2' dise., p. 787,
Buchon.)
de la Chasse, p. 98, éd. 1625.)
Il arrive bien souvent
cheval, il se met le pied que travaillant le
dans
cahos et pressant le cheval, il se quelque
le pied ou mesmarche. (LOYSON, ledesmet
Maréchal ferrant, p. 51, éd. 1668.) grant
combat :
Lors commença fortement le mellix, — Donner des louanges médiocres à : MESMARIAGE,s. m.,ce qu'un serf payait
Le dit venerable docteur Paris de Puteo à son seigneur pour pouvoir
A la recousse ont mil payens occis. se marier à
(Conq. de Brel. armor., Ars. 3846, fO19 v°.) se met a exalter (comme de raison) cette une femme de condition libre, ou à une
Qui seuffre eu heaulme chalour genereuse reyne pour ce beau trait, en serve d'un autre seigneur :
Pour attaindre a celle valour, deprimant et meslouantfort celuy que firent
les dits chanoines de Saint Pierre. (BRANT De main morte et de mesmariaqe. (1300,
Qui bien endure le melis Arch. JJ 38, fo 2& r'.)
Pour estre avec les bons eslis. sur les Duels, VI, 251, Lalanne.)
,
(Ms. Genève179 bis Ritter, Poés. des XIVeet Toz homes et fames de orine de
sainte de condition et de main etmortepour-
xve s., p. 16.) — Infin. pris subst., blâme : tai-
Le louer et le meslouer s'entrerespondant lables et explectableshaut a bas volenté
a (1316,
— Bureau,grosse étoffe de laine rousse: de si pareille conséquence. (MONT., Lettre et de mesmariages dudit vendeur
Femme vestue d'une cotte de bureau d M. de Foix.) Arch. JJ 53, f° 44 ro.)
autrement appelé meslis. (1515, Saint-Be- Mainmortes, mesmariages. (1322, Arch.
noît, Arch. Vienne.) MESLURE, voir MESLEURE. JJ GI, fo 109 ro.)
MESMARCHEURE, - chure, mem., s. f., Sans paier mainmorte ne mesmariage.
2. MESLIS, melis, adj., mêlé de rouge et faux pas : (1342, Arch JJ 74, pièce 445.)
de blanc : S'entorser pour quelque mesmarcheure Comme li bourgois et habitant de nostre
Une piece de vigne meslisse. (13 juin ou entorsure. (PARE, de la Mumie, c. ix, ville de Busancy fuissent chartres et privi-
1367, St-Berthomé, Bibl. la Rochelle.) Malgaigne.) legies de lonc temps de predecesseurs
Une vigne melisse. (1394, Livre des herit. Mesmarchure : f. A wry step, or trea- contes et contesses de Grand pré ; par la-
quelle chartre il estoient de mesmariage; et
de S.-Berthomé, fo 49 ro, Bibl. la Rochelle.) ding; an ill pasture, or setting of the foot tuit cil qui mouroient sanz avoir hoirs de
Une piece de vigne meslisse. (Ib., fo 115 v° in treading ; also, a wrinch, or straine got leur corps estoient de mortemain de
eH34r".) in a bone, or joint by such treading. meubles ; et si devoient plusieurs servitutes
(COTGR., éd. 1611.) et de gries amendes, lesquelles
MESLOIER, - oyer, melier, verbe. Mesmarcheure, ou mesmarchure, un faux portoient moult grant proufit, jaçoitnecenous
que
— Act., mêler, mélanger : pas. (DUEZ, Dict. fr.-allem.-lat., Amsterdam ausdiz habitans fussent moult grevables.
1664.) (1361, Ord., iv, 369.)
C'est a dire que l'abbé en mesloyant les
temps de gracieuseté avecques les temps résultant d'un faux pas :
de rudesse, et parolles doulces et gra- — Blessure MESMARIER, verbe.
cieuses avecques parolles rudes et aspres, Pour la memarchure, faites bouillir miel — Réfl., se mal marier :
monstre l'affection de maistre par rudesse et graisse de porc en vin blanc : appliquez Et tuit cil trop se mesmarienl
et de pere par doulceur et bénignité. (GUY sur le pied cest emplastre. (LIEBAULT, Qui as marions se marient.
JUVENAL, la Beigle monseigneur sainct Be- Mais, rust., p. 123, éd. 1597.) (G. DECOINCI,Mir. de N.-D., ms. Brux., fO 52a.)
noist, fo 13 ro, éd. 1528.)
A été employé jusqu'au commencement Marions nous a la virge Marie;
Doux liens de mes bras, brasselets, que Francine du XIXe s. : Nus ne se puet en lui mesmarier.
A tors de ses cheveux, d'or filé mêliez, (ID., ib., ms. Soiss., 1'0 a.J
".,
Pour dedans me lier. Mémarchure, s. f. Terme de manège, qui
signifie l'effort que fait un cheval, lorsqu'il Dame qui par soi se marie,
(BAir, les Amours, f° 72 rO, éd. 1572.) On li atorne a vilonie,
ne met pas le pié dans une assiete ferme.
— Réfl., s'embarrasser : (PRÉV., Manuel Lexique.) Et quant ele s'est mesmariee,
Moult en est en mal escriee.
Les lances commancerent a colongner Mémarchure, un des noms des entorses. (Parton., 9397, Crapelet.)
les unes parmi les autres,et a se mesloier. (Dict. d'agr., 1809.)
(Le Jouvencel, p. 492, ap. Ste-Pal.) — Mesmarié, part. passé, mal marié :
MESMARCHIER, memarcher, verbe.
MESLOS, s. m., blâme : L'une en fa a Osber donee,
Qui ne fu pas mesmariee.
— Neutr.,
faire un faux pas :
Et au lieu d'acquérir tres bon los, (BBN., D. de Norm., II, 38167, Michel.)
Elle acquerroit mauvais bruict et meslos. Les gens de cheval n'y povoient monter
nullement, car ilz avoient montaignes et Famé n'est pas mesmariee
(Livre de bonne grace, 217, Poés. fr. des XVeet Qui a mon douz filz se marie.
XVIes., XIII, 117.) vallees esquelles cheoient ceulx qui mes- (G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f° 50\)
marchoient. (Ancienn. des Juifs, Ars. 5083,
MESLOUABI,E, adjblâmable : fo 242b.)
MESME, voir MEISME.
Ceux qui, par respect de quelque obli- Et en celle maniere est mis en la mercy
gation privee, espousent iniquement la d'un cheval et d'une beste irraisonnable
memoire d'un prince meslouable, font jus- qui peut estre portee a terre par une dure MESMEMENT, voir MEISMEMENT.
tice particuliere aux despens de la justice atteinte, ou choper a part soy, ou memar-
publique. (MONT., Ess., 1. I, ch. m, p. 7, cher. (OL. DE LA MARCHE, Mém., I, 21, MESMENEOR, mezmeniour, s. m., celui
éd. 1595.) Michaud.) qui administre mal :
L'insuffisance et la sottise est louable en Et encore au XVII8 s. : Et si treuvent que ledit abbé feut tres-
une action meslouable. (ID., ib., 1. III, ch. v, passour ou mezmeniour. (1327, Requeste de
p. 72, éd. 1595.) Mesmarcher. To tread, or go awry, to marchands au roi d'Anglel., Coll. Brequi-
set the steps amisse. (COTGR., éd. 1611.) gay, t. III, f° 69 vo, Richel.)
MESLOUER, v. a., blâmer, déconseiller : Mesmarcher, ou faire un faux pas, faire MESMENER, memm., verbe.
Je m'enorgueillirois volontiers, dict il, une mauvaise démarché. (DUEZ, Dict. fr.-
de ces louanges, si elles venoient de per- allem.-lat., Amsterdam 1664.) — Act., malmener, maltraiter :
Sa miserie li est prochaine, 2. MESNAULE, voir MENABLE. .1. fief
d'Am.,
journeulx
contenant i. mainage
de terre. (Denombr. des baill.
et ir.
Ki lo tormente et [lo] memaine.
(Brut, ms. Munich, 3167, Vollm.) MESNAGE, - aige, maesnage, meisnage, Arch. P 137, f" 107 ro.)
maisnige, maisgnage, masnage, masnague, Lequel manoir chief mesnaige d'icelle
Altrement fussent il mesmené el pais.
(GARNIER,Vie de S. Thom., Riche!. 13313, ménagé, mennage, menaige, meignage, men- vim0 de fief est situez et assiz en ladite
f 38 vO.) gnage, mainage,mainnage,maignage, main- ville de Bremoustier. (Denombr. du baill.
de Caux, Arch. P 303, f° 28 ro.)
Sainte Eglise te vei et les suens mesmener. gnage, manage, manaige, managhe, ma-
(ID., ib., f° 47 v°.) Un masnagejouste le masage Colin. (1327,
naege, marnage, mignaige, s. m., maison, f
Arch. JJ 64, 279 vo.)
Qui vent edier la royne celestre manoir, palais :
Nus n'a povair qui le griet ne mesmaint.
Un masnague que tient Thom&sse. (Ib.,
(G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f
5b.) Tant qu'il fu rapairies a son riche barnage,
Par dedens la cité, ou il ot maint manage.
fo 280 ro.)

Assez souvent guile et mesmaine (Chev. au cygne, 496, Reiff.) Et si ajournast tous chiaulx et toutes
Çaus qui plus font la Magdalaine. chelles qui aucun droit saroient demander
Pour venir a Damas, ou il a fort manage. audit mennage. (Déc. 1343, Flines, Arch.
(ID., ib., Richel. 2163, P t6d, ms. Ars. 3527, (Ib., 30618.)
f 116b, et ms. Brui., fO 18e.)
Vers la cité, ou ot tant riche estaige,
Nord, Cod. A, f° 30 vo.)
Noël du Plesseys pour son mesnaige,
Por çou l'ai jou ci amené, Et tant palais, et tant riche menaige. prez et terres du Plesseys trente deux
Ses eveskes l'a mesmené,
S'en a le cuer taint et noirci ;
(Jord. de Blaves, Richel. 860, f128 vO.) deniers parisis. Jean Duchesne et ses freres
Consilles le par vo merchi. Que li das Bus ocist la sus en son manage. pour leur mesnaige de Cosseneux. (1371,
(ID., de Theophil., Richel. 375, fO 3109.) (Ren. de Montaub., p. 20, Michelant.) Aveu de la seigneurie de Vouzon, ap. Le
Clerc de Douy, t. II, fo 43 ro, Arch. Loiret.)
Ainsi mesmeinne li maufez Challes fu en son tref, avec lui son barnage ;
Ceus de cui il est hennourez. Tuit pleurent por Richart, nesuns n'i a souage; Un boin bourc et maingnage. (1372, Reg.
(St Graal, 3877, Michel.) Et Renaus fa la ens en son maistre marnage. du Chap. de S. J. de Jérus., Arch. MM 29,
(Ib., p. 372.) fo 50 vo.)
Que pour Dieu il les secourust et ai-
dast, et il li renderoient le tiere, car li Latin Ne nus pour li sievir ne metoit terre en gage, Comme Guillaume de Landelles et sa
les mesmenoient mout. (Chron. d'Ernoul, Mais qui n'avoit de coi s'estoit de son mainnaige, femme eussent acquis une portion de mes-
p. 378, Mas-Latrie.) Ou il avoit au mains bouche a court et fourage. nage assise a Baieux en la rue nommee
(AD. DELAHALLE,du Roi de Sezile, Coussemaker, Bienvenu. (1375, Arch. JJ 107, pièce 122.)
Ainsi wacrerent les choses une piece; et
l'empereriz faisoit penre dou leur et les p. 288.) Ilz passoient par un mesnage qui estoit
mesmenoit durement. (MÉN. DE REIMS, 446, Je sai bien que je foloi : de Jehan Larçonneur de Roucey, icellui
Wailly.) Mes je ne la puis lessier, Hulart dist que oudit mesnage ou hostel il
Car bien voi que je n'ai loi oioit agneaulx. (1383, Arch. JJ 124,
Ausint malement furent mesmené nostre D'aler ne de repairier pièce 76.)
gent malade. (Cont. de G. de Tyr, ch. LXVI, En son dous manage.
Hist. des crois.) Un mesnage qui appartenoit a Pierre
(PERRIND'ANGICOURT, Chans., ap. Tarbé, les Adigart, assis en la parroisse Nostre Dame
Lors lor fandront li cueur que il ont afolez Chansonn. de Champagne aux XIIe et xme s., de Saint Lo, en la rue de Tourteron. (1386,
Par destrece de soif qui les a mesmenez. p. 4.) Arch. JJ 130, pièce 140.)
(JACOTDEFOREST,ap. Settegasl, Jeh. de Tuim, Tout le manage e l'enclos ou ilcheu Item un mesnage avecques le jardin a ce
p. 65.) meisme hospital siet. (Nov. 1267, Hôp. appartenant. (1398, Denombr. du baill. de
Ton conseil les a mesmenez. d'Aut., Arch. Nièvre.) f
Constent., Arch. P 304, 65 ro.)
S'il les eust a droit menez, Si comme le mesnage du devant dit hos- Chescune personne s'en ala en son
Tu n'eusses eu contens pital se pourporte en lonc et en lay, lequel mengnage. (Sept. Sag., p. 110, G. Paris.)
Envers nulli. mesnage je devant dit Michiel et Ameline
DE PARIS, Chron., 7014, Buchon.)
(GODEFROY ma famé jadis avons fondé et ediffié et Les enfants feu Denis Baudeau pour leur
fait et donné a Dieu. (1288, Cart. de Ph. mesnage ou ils demourent. (1481, Aveu
Lors Chilperic conmença ses homes a d'Alençon, p. 195, Arch. S.-lnf.) d'Aigrefin, paroisse St Martin ,d'Abat, chas-
mesmener et aaservir. (Chron. des rois de tell. de Chateauneuf, ap. Le Clerc de Douy,
Fr., ms. Berne 607, f° 40c.) Dedens le bos ramn ordena i. manaege, t. II, fo 43 ro, Arch. Loiret.)
De foelles fist .1. lit, la n'i ot point d'outrage.

Réfl., se débattre : (B. de Seb., xvn, 765, Bocca.)
Les poulies et chapons et poulets ne
Si (le faucon) souffre qu'on lui mete et
peuvent estre dits en dommage, pour estre
Le sien fil enfremé en son maistre manage permis en tuer, s'ils ne sont trouvez en
oste (le chaperon) sans lui memmener,
adoncques luy admenuyse sa vie. (Modus
Par dedens .1. chastel moult grant et fort et large. menage. (1571, Cout. de Clermont, Nouv.
(Ib., XVII, 776.) Cout. gén., II, 886.)
et Racio, ms., fo 74 ro, ap. Ste-Pal.)
Domicillium, maison, maignage. (Catho- Les sœurs ne peuvent rien demander
— Neutr., se conduire mal : licon, ms. Lille 369, Scheler.) aux manoirs et masures logees aux champs,
Bretons aveit fait reveler Le maisnage et le gardin. (Mercr. av. an- que la coustume apelloit anciennement
E vers Guillalme mesmener. nonc. 1303, Ch. du garde des sceaux de Va- mesnages, s'il n'y a plus de mesnages que
(G. DES,-PAIR, Mont S. Michel, 1517, Michel.) lognes, S.-Sauv., La Bonneville, Arch. de freres. (1583, Cout. de Norm., art. 271,
Manche.) Nouv. Cout. gén., IV, 73b.)
MESMONTANCE,S. f., délit : Un masnage assis a Caen. (Mardi apr.
— Travaux de construction en gé-
Item s'il fust que chacun ferist l'autre de S. Mich. 1302, Ch. du garde du sceau de néral
poings, de bastons ou de pierres, et telle- Caen, Trinité, Arch. Calv.) :
ment le maniast que telles mesmontances Les appartenances de cel mesnage. Fere les murs et mesnages d'entour les
a l'avis de la loy fussent si grans et si (Lundi av. f. S. Den. 1304, ib.) manoirs. (1376, Terrier de la poterie Mat-
excessifs que y auroit doubte de la mort thieu, fo 25 vo, Arch. Eure.)
ou vraisemblable. (Pièce de 1385, ap. Ont akatet .x. s. de rente par an a tous- Ledit abbé a usaige du quartier de la
Martène, Anecd., I, col. 1622.) jours a Jehan del Homme et a Maryen Le dicte forest a tout boais pour edifices, re-
Brokaire, se mere, sour .n. managhes paracions et mesnaige de la dicte abbaye.
1. MESNABLE, mainable, adj., affable : saians en le parosche de Namaing. (Juin
1305, Cart. de Flines, CCCLXIX, Hautcœur.) (1467, Usem. de la for. de Brecelien, Cart.de
Frans et mesnables et cortois. Red., éclaire., CCCLXXIV, A. de Courson.)
(Parton., Richel. 19152, f° 161b.) Pour la raison de cel despit
Oiez, dame, que vus dirrai, S'acorderent et fol et saige — Bois de mesnage,
bois à bâtir :
Un bon conseil vus dorai : Qu'il abatront sen nulz respit Usagiers qui en forests bois de haute
Li lecheres Jolif est pruz, Quant qu'il avoit la de menaige. futaye, ont droit de prendre boys marien
Saives et mainablesa luz. (Guerre de Metz, st. 1801, E. de Bouteiller.) ou de mainage, pour fonds et douilles de
Dame, un enseinge li baillez Le manage ki siet au petit ponchel de le cuves et tonneaux, ou autres bois pour
Et a Meleandres l'enveez. cauchie. (Cart. de Picquigny, Arch. 0 19628, leurs bastimens, en doivent user en bons
(Prolheslaus, Richel. 2169, fJ 78e.) f° 60 r°.) économes. (Nouv. Cout. gén., ap. Ste-Pal.)
— Redevance qui se levait sur les mai- Menage est un droit gouvernement de cieres, deux grands plats d'argent, une
sons : plusieurs sujets, soubs l'obeissance d'un douzaine de moyens, sept grandes foes-
chef de famille, et de ce qui lui est propre. selles d'argent et deux petites, un grand
Et ledit tenement rebaillé a cens et a ma. (BOD., Rep., I, 2, éd. 1583.) pot a aumosne, quatre pots d'argent, cinq
nage par le preneur, ycellui sera traities et chauderons d'argent, trois pots a sauce,
gouvernes entre lesdites parties comme les Alexandre demanda a l'hoste la ou il
autres. (1355, Reg. du Chap. de S. J. de pourroit coucher, auquel l'hoste respondit: une laichefrite, des grils, des broches, etc.
Jerus., Arch. MM 28, f 15 vo.) En verité je ne scay, tu vois que tout est
plein, et que mon mesnage et moy sommes
(Inv. de Charles VI, Arch. Nat.)
Mesnage pour l'usage de ceux qui le
Chascun bourgeois de ladite ville de Bu- contrainctz de coucher sur les bancs. (A. LE meinent, et non pour faire marchandise,
sency, ban et finage d'icelle,
i qui
rendra et
seront MAÇON, Decameron, deuxième journée, papier, soulde, guesde, foing,
de figues, rain
paiera nous et a ceulx sei- nouvelle quatrième, 1.1, p. 166, Dillaye.) sins, lamproyes, charbon bois, fruict,
gneurs de Buseucy, chascun an au jour fustel, liaige; bastial, comme pourceaux,
de Noël, douze deniers parisis et deux
poulies ; et au jour de feste Saint Jehan — Ensemble de ce qui est nécessaire vif ou mort, oranges, langues de bœuf et
Baptiste, douze deniers parisis ; tout ce dans une maison ; sens conservé : aultres choses non comprises cy dessus ne
payent peages. (Février 1512, Arr., ap.
pour cause de bourgeoisie : et, parmi ce, Dras de mennage. (Accord, xiii" s., fds Bi- Mantellier, March. fréq., III, 111.)
lidit bourgeois et bourgeses ne paieront ne zeul, Bib. Nant.)
devront aucuns masnages. (1361, Ord., Une huche, un chaslit, une coueste et
Que dyrons nous de leurs vestemens et coussin, Iliii. d. p. Un mesnage, .v. s. p.
iv, 570.) du meisnage d'ostel, lits et aultres choses? (XVIe s., Décl. des droictz et proffits deubz
— Séjour, demeure : (De vita Christi, Richel. 181, fo 39 ro.) pour le péage de Sully, ib., 111, 120.)
Jacob tout courroucé dist a Laban en
Aleiz aillurs manage querre.
tenceant : Quelle est ma coulpe, et pour —
L'ordre et la dépense d'une maison ;
(Brut, ma. Munich, 965, Vollin.)
quel péché es tu sy fort animé apres moi, sens conservé :
Selunc la lettre des escriz et as sy diligemment regardé tout mon
Vus mustrerai d'une suriz Regarde bien doncques et advise luy
meignage ? (LE FEVRE D'EST., Bible, Gen., (J. C.) faisant les humbles et bas services
Ki par purchaz e par engin xxxi, éd. 1534.) Lat., Scrutatus es omnem
Aveit manaige en un mutin. du meisnaige. (De vita Christi, Richel. 181,
supellectilem meam. f° 49 r°.)
(MARIE,Dit d'Ysopet, III, 1, Roq.)
Ki en boin lieu souffisant — Meuble, ustensile, ce qui sert dans Car jamais bien je ne feré,
Ne veut prendre son manage. une maison : De cela suys deliberé ;
(L. FERRI,à Rob. de le Pierre, ms. Sienne H. X. Qui vouldia pense du mesnage.
Quant ce voit le vilain a poi que il n'esrage, (Hist. du viel test., 3139, A. T.)
36, f° 39b ; Vat. Chr. 1522, fO 163b.) Car il li toli tont, et rentes et mainnages.
Mais que guerpissez Dieu dont tu crois en l'image, (Le Dit de Merlin Mellot, ap. Jub., Nouv. Rec., Car, entre nous pouvres femmes de mes-
Et se mere Marie en qui il prist mainage. l, 136.) naige, n'entendons riens a rompre si bon -
f
(Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, 67 v°.) Ne cuire pos de terre, ne tuilles, ne
neste amour. (1534, Lett. de Marg. d'Ang.,
lett. cix, à M. le grant maistre, Génin.)
Li varies mainnage maintint mesnage. (Tit. du XIVe s., Fécamp, Arcli. 0 pour Dieu estrillons le a profict de
Tant que sa femme i. fil retint S.-Inf.)
mesnaige. (RAB., Gargantua, ch. v, éd.
Qui mout fu puis de grmt savoir. Et aveuc ce faites jurer aux sains Euvan-
(La Houce Partie, Montaiglon et Raynand, Fabl., 1342.)
giles lesdiz receveurs et nos tresoriers.
II, 2.)
que il ne prendrontrobbes ne mesnage d'au- —
Économie :
Et lie doivent tout li rentier deseure dit cun seigneur. (1347, Ord., II, 284.) Cecy nous monstre que noz roys vi-
masnyer, faire estage et managhe en leur Harnois et mesnages d'hostel. (1358, Reg. voient de mesnage. (FAUCHET, Anliq. gaul.,
mes vilains. (1290, 2* Cartul. d'Artois, du Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MM 28, 1. IV, ch. 7, éd. 1611.)
Arch. Nord.) fo 76 ro.)
Recepte faitte des bateaux bruians de Plas, escuelles, nappes, draps et autres —
Avoir :
certain droit que la ville a sur ycheulx, Que dira l'honme riche qui a grant mon-
quant ils viennent en pesquerie ou temps mesnages dudit hostel. (1392, Arch. JJ 143,
de herenghison, et qu'ils prendent main- pièce 287.) ceau d'or, riche de mesnaige et de grans
héritages? (BOCCACR,Nobles malheureux, J,
nage a terre, et lors sont tenus pour esta- Tous menus menages chargez sur char XIV, f° 19 r°, éd. 1515.)
gier et doivent les cordiers .v. soûls, et les ou charrete doit au dit paage iiii. s. (1393,
roiers .x. s. (Registre des recettes de Bou-
logne-sur-Mer, 1415-1416, p. 27, Ed. Du.
Peage de Crespy, Richel. 11659, Co5 rO.) - Arrangement:
pont.) Icellui Jehan disoit que le suppliant avoit Nous devons les mots au peuple, et leur
emblé certain mesnage qui estoit et appar- mesnage aux belles plumes. (PASQ., Lett.,
d'une maison, la fa. tenoit a sa chambriere. (1409, Arch. JJ XXII, 2.)
— Les habitants .163, pièce 482.)
mille : intrigue :
Pour mesnage et ustenciles qu'on menera — Manigance,
Renart, qant ce vint au matin,
Besa sa fame et ses enfanz, pour l'usage de celui qui les fera mener et Mais Dieux scet bien quelx mignaiges
Au départir fu li dels granz ; non pour vendre. (Sept. 1528, Arr., ap. Gens d'armes firent par villages.
Congié prist a son manage.
Mantellier, March. fréq., Ill, 218.) (Chron. de l'Abb. de Flore/fe, 3210, Mon. pour
(Rena~, 10834, Méon.) Il faut bien de ces menages a un pauvre serv. à l'hist. de Belg., t. VIII.)
cavalier qui est exterminé a ne souffrir Gros nombre de Suisses survindrent au pillaige,
Car se bers Ciperis a l'adoré courage d'aucun. (D'AUBIGNÉ, Fœneste, I, 1, Bibl. Et Dieu sache comment ilz remuoient mesnage.
Desiroit a veoir la pucelie au corps saige,
elz.) J. MAROT,Voy. de Venise, Consult. de d'Alviane
Encoire plus le desire la dame de parage
Pour tant que on lui dit en Surie la large table :
f
et Petillane, 65 rO, éd. 1532.)
Qu'il avoit engendré le plus noble maignage — Espèce de nécessaire de De soixante en soixante ans, nous leur
Qui oncques furent nez en nesun héritage. Premierement : une maniere de mesnage remuames toujours quelqueplusieurs
nouveau mes-
(Ciperis, Riche!. 1637, f 133 r".) de vaisselle d'argent, portatif, tout d'une nage, jusques a ce qu'après révo-
façon, mis en ung estuy, garny des parties lutions d'annees, les François s'estant
Faire justice sur tout son maesnafie. Gaules, enfin l'empire de
qui s'ensuivent; un grand bernigant, fai- empares de nos
(1334, S.-Sauv., Hamesvez, Arch. Manche.) sant aiguiere, vi. hannaps dedans, .m. Rome tomba en la personne de nostre
Et seront tenuz yceulx preneurs et chas- doubles salieres, chascune a Yi. quarrez Charlemagne.(E. PASQ., Lett., 1,12.)
cun d'eulx pour le tout a fere leur resi- et .vi. cuillieres, toutes lesquelles parties Sur ces entrefaictes nouvelles luy vin.
dence et demourance en ladicte maison de neellees et verrees par les bors, pesans drent que Louys son fils avoit pris les
Maugni avec tout leur maisgnage ledit ensemble .XXIII. marcs. VI. onces. (1420, armes, et remuoit nouveau mesnage contre
temps de ladicte ferme durant. (1377, Inv. des D. de Bourg., art. 4193, Laborde.) luy. (ID., liech., V, 3.)
Bail, Arch. MM. 30, f° 86 ro.) Parties des joyaulx du petit mesnage Mon amy, vous estes une beste d'user de
Un mesnage allant par eau en challan, trouvez ou dressouer estant en la chambre tant de remise et apporter tant dededifh-
une espousee et ses gens allant par eaue, du roy au boys. Une nef d'argent, cultez et de mesnage en une affaire grande la.
(1438, Péage de Chateauneuf, Décl. imp., quatre bassins a laver, vingt quatre grandes quelle la conclusion m'est de si
Orl., Gibier, 1570, 1583.) escuelles, autant de petites, deux sau-
importance pour l'establissement de mon mesnageries et en des comptes mechaniques — Habiter :
auctorité et le soulagementde mes peuples. et sordides. (AMYOT, OEuv. mêl., t. V, p. 77, Item le herbregement ouquel Guillaume
(8 mars 1594, Lettres missives de Henri IV, éd. 1820.) le Breton menageoit ou temps dou datte
t. IV, p. HO, Berger de Xivrey.) C'est une tres belle menagerie et pre- de ces lettres. (1309, Preuves de l'Hist. de
Monsr de la Force, il est nécessaire,pour mier traict de prudence tirer du mal le Bret., I, col. 1226.)
le bien de mon service, que vous revenies bien. (CHARR., Sag., 1. II, c. 7, p. 387, éd. :
au plus tost en Perigord, car j'ay esté ad- 1601.) — Vivre en ménage
verty que quelques uns dudit pays y font Le suppliant dist a sa femme que jamais
des menees et assemblees secretes pour y — Soin du ménage, affaire
de ménage : ilne mesnageroit avec elle. (1457, Arch.
remuer quelque nouveau mesnage, sous C'est aultrement un office servile que JJ 189, pièce 151.)
divers pretextes et a diverses fins. (15 juill. la mesnagerie, comme le nomme Saluste.
1605, ib., t. VI, p. 480.) (MONT., ESS., I, 38, p. 144, éd. 1595.) — Act., employer, mettre à profit :
Guernesey, ménage, clos attenant au Il mesnagera nostre ampoule, aussi bien
Vous eussiez veu les bonnes gens et
femmes de villages luy porter des poullets, que les Atheniens leur panier d'Erisicthone.
manoir. (LA BOET.,Serv. vol., Feugère.)
des fromages, des laitages, des œufs, des
MESNAGEABLE, managable, adj., qui fruicts, bref, de ce qu'ils avoient de leurs Et si maintenant il me prenait soudaine-
sert au ménage : petites mesnageries et commodités, seule- ment envie de mesnager les terres. (ID.,
ment pour le veoyr. (BRANT., Cap. fr., M. la Mesnag. de Xenoph.)
Une testatrice legue tout le meuble ma- de Romegas, Bibl. elz.)
nagable de le cambre excepté or et argent. Inf. pris subst., droit de prendre le

(1448, Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. On ne leur osoit entamer aucun propos bois nécessaire au besoin du ménage :
ms., Bibl. Amiens.) d'amours, sinon que de mesnageries, de
leurs jardinages , de leurs chasses et A cause d'icelluy hostel avons nostre
— Qui se peut ménager, épargner : oyseaux. (ID., des Dames gai., IX, 183, ardre et mesnagier en la forest de Brix.
Lalanne.) (1423, Denombr. du baill. de Constentin,
Mesnageable:com. Husbandable.(CoTGR., Arch. P 304, fo 164 Vo.)
éd. 1611.) Vaquer et estudier a la mesnagei'ie, c'est
la plus utile et honorable science et occu- 2. MESNAGIER, ger, - aigier, men.,
Mesnageable, c. De grangear. (C.
1660.)
OUDIN,
pation de la femme. (CHARR., Sag., 1. III, -
main., maingn., mayn., maign., s. m., ha-
ch. xil, p. 265, éd. 1601.)
Convenable : La mesnagerie est une belle, juste et
bitant :
— Et doit li dit censier et ses maignagiers
Presupposé vostre pays estre sain, en- utile occupation. (ID., ib., 1. III, ch. xill,
p. 626.) demourans en la dicte maison les biens
cores faudra il en choisir la partie la plus appartenans a ycelle engrangier en ladicte
salutaire, plus plaisante pour vostre habi-
— Economie rurale :
tation, et la plus mesnageable, selon la maison. (1357, Reg. du Chap. de S. J. de
Que dict Caton en sa menagerie sus ce Jerus., Arch. MM 28, fo 56 vo.)
portee de vostre bien. (0. DE SERR., Th.
d'agr., I, 5, éd. 1605.) propos ? il fault. dict il, que le perefamile Requi quans feux et menagiers sont de-
soit vendeur perpetuel. (RAB., 111, 2, éd. mourans de presentes dittes trois paroisses,
Leur plus propre et mesnageable pasture 1552.) dit qu'ils sont bien sept vingt mesnagiers
(des poules) sont les millets communs, les et plus. (1404, Inform. sur usage des habi-
Les hommes des siecles d'après, ne s'ar-
vanneures et cribleures des bles. (ID., ib., restans a telle sobriété, ont preposé les tants des Bordes,Brai et Bonnée, ap. Le
V,2.) Clerc de Douy, t. II, fo 43 ro, Arch. Loiret.)
bles et vins au bestail, le mettant au troi-
MESNAGEMENT,men., s. m., aménage- siesme degré de la mesnagerie. (OL. DE A tous les rongneux, riffleurs, raffleurs,
ment: d'agric., l, 4, éd. 1605.)
SERR., Th. chatieux, tigneux, morveux, cratheurs,
gouteux, langoureux, palazineux,roupieux,
Nostre metaier qui aura prins la charge — Gouvernement de la famille : enrouez , enreumez , enfondus, fruleux,
du mesnagement de nostre metairie ne doibt Nous entendons par la menagerie, le chaistis, maleureux maingnagiers nou-
estre trop familier a ses domestiques. droit gouvernement de la famille, et de la viaulx ou viels et a tous aultres plain de
(COTEREAU, Colum., XI, l, -éd. 1555.) puissance que le chef de famille a sur les tres grant cùaitivetey, salut. (XVE s., Ms.
La pluspart de ceux qui se meslent de siens, et de l'obeissance qui lui est due. Epinal 189, fo 71 v, no 59,Bullet. de la Soc.
cecy, et qui veulent tirer plus de prouffit (BODIN, Rep., 1, 2, éd. 1583.) desanc. textes, 1876, p. 105.)
de leur terre, ne se contentent seulement
de quatre ou six ans de recueillir la se. —
Économie : En ce temps, par l'ordonnance du con-
seil furent mis en escrit tous les mesnagers
mence, et recouvrir tousjours les racines Que messieurs du conseil, lesquels sur de Paris de tous estats, clers, lais et reli-
et cœur du pied avec la terre, ains usent le tapis demesloient les affaires et le faict gieux, et autres, et les personnes de cha-
de ce ménagement, et huit et dix ans, des monstres et mesuroient toutes choses cun hostel. (Juv. DES URS. , Hist. de
voire vont jusques a la dixiesme annee. au pied de la mesnagerie seulement, et non Charles VI, an 1415, Michaud.)
(BELLE-FOR., Secr. de l'agric., p. 174, selon les necessitez et les consequences de
éd. 1571.) l'Estat, ne luy sçauroient persuader qu'il Nycolus Moquot, ung des mesnagiers
fust ny juste ny raisonnable, en pareille envoyes de Nevers au lieu de franchise.
MESNAGERIE, men., s. f., mise en saison que celle qui couroit lors, de gorger (1483, Compt. de Nevers, CC 71, fo 22 v,
œuvre: les Suisses seuls du peu d'argent qu'il y Arch. mun. Nevers.)
De mesmes aussi la mesnagerie de la
avoit. (Du VILLARS, Mém., VI, an 1555, Mi- Plusieurs povres, en contrevenant aux
laine, pour en vestir le train de la maison. chaud.) ordonnances par eulx nagueres faictes, se
Or pour ce que toutes ces deux mesnageries, Rouchi, ménagerie, économie. Aller al rangèrent journellement, tant de jour que
et celle de dehors, et celle de dedans, ont ménagerie, user d'économie, presque d'a- du soir, de demander l'aumosne par les mai-
mestier de soing et diligence, pour faire varice. sons des mesnaigiers de la ville. (Addition
ce qui est nécessaire. (LA BOET., Mesnag. aux Ordonnances des pauvres de la ville de
de Xenoph., Feugère.) Lille, Bulletin du Comité de la lang. et de
1. MESNAGIER, verbe. l'hist. de la France, t. III, p. 704.)
.- Manœuvre : — Neutr., faire le ménage ;
Et, a fin que Sa Majesté recogneust Ainsi que icelle Alison chamberiere fut — Ouvrier :
mieux qu'elle ne faisoit pas le juste fonde- levé de son lit, et qu'elle eust commencié a Et laysse a pouvres maynagiers et a
ment de ses continuelles instances, il luy mesnager et besogner. (1450, Arch. JJ 184, pouvres puceles mariez. mil livres. (1281,
envoyoit un memoire venu de bon lieu, pièce 65.) Test. de Guy de Lusignan, Arch. J 270, pièce
sur l'estat des forces ennemies, pour pré- Sa bonne femme qui mesnaigeoit par 19.)
venir lesquelles il falloit de l'argent et des leans, en sa main tenant ung ramon. Pouvres maynagers. (Ib.)
armes, et non pas des accusations et des (Louis XI, Nouv., l, Bibl. elz.) A povres maignagers. (1284, Test. de P.
mesnageries indignes d'un si magnanime de Barbezieu, Arch. J 406, pièce 11.)
roy, en une si dangereuse saison. (Du VIL- Pour cuisiner et mesnagernous sommes,
Propres es champs et pour servir aux hommes. As povres mainagiers et as
povres gens de
LARS, Mém., VI, an 1555, Michaud.)
(La Polymachic des Marmitons, Poés. fr. des xv' nostre terre de Conches. (1294, Testam.,
Et les jettent avec leur argent en des et xvie s., VtJ, 63.) Mart., Thes., l, 1265.)
Povres maignagiers. (1324, Arch. JJ 62, mesné graunta per fine les services de Justice, maisons, mex, granges, forte-
f° 52 r°.) son tenant ou a un auter en fee, et puis le resses, colombiers, molin, maignies de
Comme en icelle ville (de Paris) de tout grauntee morust sans heire, ore les services hommes et de femmes. (1469, Acte de
temps ait eu confrairie d'arbalestriers de del mesnaUy deviend ront en escheate al sei- vente, Arch. Côte-d'Or, Fonds Citeaux
gens d'estat et mesnagiers. (1410, Arch. JJ gnor paramont par voy d'escheate,et si apres Cartul. 187, f° 102.) ,
165, pièce 80.) les services del mesnattie sont a derere, en
cest cas celuy qui suit seignor paramont — Particulièrement famille :
Je suis un povre mesnagier poit destreiner le tenant. (LITTLETON, Li serf som pedre ki la maisnede servent.
Qui n'ay que donner a mangier Tenures, fo 131 r°, ap. Ste-Pal.)
A III. petiz enfans que j'ay. (Alexis, st. 53e, xi* s., Stengel.)
(Mir. N. D., xxvi, 1267, A. T.)
D. Houard, Instit., no' 141 et 583, écrit E posa sicume oeilles les maignedes.
mesnaltie, et l'explique par état du sei- (Lib. Psalm., Oxf., CVI, 41, Michel.)
Économe, administrateur :
— gneur, moyen intermédiaire. E plut sun estre a tut le pople, maime-
Iconomus, maignagier. (Catholicon de ment a la maignee Saul. (Rois, p. 69, Ler.
Lille, Scheler.) — En t. d'anc. cout., suivant Laurière, de Lincy.)
(Gloss. du Droit fr.), manaties sont des
En la compaignie des conseil, procu- héritages donnez à cens et rente, à la Querre m'estuet ma garison
reur, mesnagers et receveur d'icelle ville. charge qu'ils ne pourront être démembrez, Por ma meignie sostenn.
(30 mars 1448, Ch. de Th. Bazin, Arch. (WACE, Conception, Brit. Mus. Add. 15606,
mun. Lisieux.) que les possesseurs seront obligez de resi- f° 54e.)
Le compte de Pierre Le François, mai- der sur le lieu, et qu'après le décès des Et .por sa manie et por lui
gnagier de. Mgr Raoul. archevesque de possesseurs sans enfans, ces heritages Li ferai avoir sens anui
Rouen, des receptes et mises faictes par le seront dévolus au seigneur, ou ses succes- Plus que il ue voroat despendre.
dit maignagier audit office. (Compt, de P.
Le Franc., 1450-51, Arch. S.-Inf., G 49.) seurs. Voyez Fabert sur la Coutume de
(Florimonl, Richel. 15101, f 44d.)
Lorraine, tit. 6, art. 9, et pag. 117. Deus gart li rois et sa lignee,
Desquels ornemens de soye le chapitre Fame et enfanz, freres, megnee.
se pourra servir mesme aux obseques et MESNEE, voir MESNIEE. (J. LEMARCHANT, Mir. de N. D., ms. Chartres,
funerailles des personnes de ladite eglise fO51b.)
selon leur estat et qualité, et non autre- MESNEL, - iau, s. m., huche ?
ment, ni les prester, sans le consentement Quomant irai je en ta maison, qui ne
de l'evesqueou de son mesnager. (Bénéficiers Un mesniau ou un mets. (Cout. de Va- conois ta famme ne ta masnie ? (Amitié de
du dioc. de Coutances, Co 82b, ap. Duc., lenc., Nouv. Cout. gén., II, 258.) Ami et Amile, Nouv. fr. du XIIIe s., p. 55.)
Mesnagium 1.)
MESNIAL,meignal, menial, s. m., intime, Ke front dont sa mahnie, ke feront soi enfant ?
— Adj., domestique : familier d'un prince : (Poeme mor. en quai., ms. Oxf., Camon. mise. 71,
Que nul yoman ne nul autre de meindre f° 60 v°.)
Pigeon mesnager. (RAB., le Quart livre, estat que esquier desore en avant ne use La meniee feu Symonde. (1226, Cens.
ch. III, note, éd. 1711.) ne porte nul liveré appellé liveré compa- Paracl. de Pruvin., f° 15 r°, Arch. Aube.)
: gnie d'ascunseigneourdeins le roialme s'il La meinie feu. (Ib.)
— Médiocre ne soit meignal et femilier continuelment
Le duc de Bourgogne. mist sus un demurrant en l'ostiel de son dit seigneour. J'ai aquitei a noble homme conte de Bar
grand nombre de gens payez a gages mes- (Stat. de Richard Il, an XVI, impr. goth., la femme Joudeu et toute la manie qui de
nagers. c'estoit quelque peu de chose Bibl. Louvre.) li isteront. (1272, Boncourt, Pont, Fiefs,
qu'ils avoient pour se tenir prests en leurs 1, 79, Arch. Meurthe.)
S'il ne soit menial et familier ou officer
maisons. (COMMINES, Mém., p. 171, ap. continuel de son dit seigneour. (Ib., L'ancien chevalier, qui estoit de la mais-
Ste-Pal.) an xx.) nee de Melusine, gouvernoit tout le fait de
Que monseignour le prince purra doner Raimondin. (J. D'ARRAS, Melus., p. 79,
MESNAGIEREMENT,- gerement, menais- Bibl. elz.)
gierement, adv., avec économie : son honorable liveré del signe asdites sei-
gneours et a ses menialx gentilx. (,Stat. de Saul luy dist que mourir le convenoit et
Qu'il est besoing pourveoir sur la des- Henri IV d'Englet., an il, impr. goth., toute sa masgnie et la masgnie de son
pense de par dela menaisgierement. Bibl. Louvre.) pere. (Hist. de l'anc. test., f
102b, impr.
(14 avr. 1549, Lelt. du Chanc. de Granv. d MESNIE, voir MESNIEE.
Maz.)
M. de Vergy, Pap. d'Et. de Granvelle, t. Ill,
p. 356, Doc. inéd.)
Faire une despense le plus mesnagiere-
ment et fidelement que faire se pourra.
MESNIEE, - nee, - nie, - nye,
- naiee, maisn., masn., megn., mesgn.,
mehn., men., maign., maygn., main.,
- nede,
Il

amys, heritaiges.
Jacob.)
is
abandonna sa tres belle et bonne
femme, sa belle maignie d'enfans, parens,
XI, Nouv., xix,
(1598, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. maisgn., masgn., magn., mainsn., maihn., Ce bon pere, ce bon vieillard,
Amiens.) Voyant trop griefvement chargee
Mesnagerement.Frugally,thriftily, provi- man., mahn., meiin., meign., mein., Sa maison de trop de maignee,
dently, like a good husband. (COTGR., éd. madgn., maen., meyné, s. f., ménage, la Mist sa fille en religion
1611.) maison qui abrite un ménage : Pour y faire profession.
Mes bien sachies que jou ne remandrai (BELLEAU, la Reconn., V, 5, Bibl. eli.)
Mesnagerement, como buen casero. (C.
OUDIN, 1660.) ore mie en cest point de vostre mainsnie.
(Artur, ms. Grenoble 378, fo 3ib.) Fig. :
MESNATTIE, mesnatty, manatie, s., Quatre maignies de homes. (Mai 1282, Je suis d'opinion lors que tels mots grecs
espèce de tènement, redevance, droit sei- la Ferté, Ch. des compt. de Dole, cart. 44, auront longtemps demeuré en France, les
recevoir en nostre megnie, puis les marques
gneurial : paq. 4i, Arch. Doubs.) de l'i françois pour monstrer qu'ils sont
Quatre mesnies de hommes. (1296, Ch. nostres, et non plus incogneus estrangers.
Nul poit tenir terres ou tenemens en des compt. de Dole, C 184, Arch. Doubs.)
frank almoigne, fors prise del grauntor, ou (RONSARD,Od., avert. ou lect., p. 15, Bibl.
de ses heires, et purceo il est dist, que si Item a Vohec et a la Vau vint et deus elz.)
soit seignior mesné et tenant, et le tenant maignees de homes o les hers et leurs
est un abbé qui tient de son mesné en biens au pris de vint et deus livres de — Par extension, ceux qui cohabitent
frank almoigne, si le mesné devy sans rente. (1310, G. G" de l'Ev., fo 201, Vouhet, avec un chef de famille, serviteurs domes-
heire. le mesnatty deviendra par escheate Arch. Vienne.) tiques, gens de la maison, ou ce qu'on
aldit seignor paramont, et l'abbé adonque
tyent de luy immediat par fealty tantum.
Huit maignies de homes liquel sont de
franc aleuf. (1312, Arch. JJ 48, fo 94 vu.)
appelle le domestique, la maison :
(LITTLETON, Tenures, fo 50 vo, ap. Ste-Pal.) Tient quinze maignies d'omes de moi, les Et il destrainz de si grande necessiteit de
queles quinze maignies je tien dou conte perilh comandat a ceaz de sa maihnie kilo
— Service de mesnattie,
redevanceaffectée de
Borgoigne et sunt essises a Escurcey portèrent. (Dial. de S. Gregoire, 1. l, cb. 6,
p. 28, Foerster.)
sur les biens tenus en mesnattie: et Attechant delez Blammont. (1315, Ch.
Car on dist et voirs est que privez sires
Si soit seignior mesné et tenant, et le des compt. de Dole, B 224, Arch. Doubs.)
varies, maisnies de chevaulx ou voiture l'en devoit guerre donner a sa mesnie.
fait foie mainsniee. (Livre de Discipline des (JOINV., Hist. de St Louis, p. 208, Michel.)
quatre âges, Richel. 24431, fo 162a.) pour tous iceulx trois molins qu'il avoit du
Il le dist a sa maisnee. (Liv. de J. d'I- pour ung seul. (17 avr. 1448, SentenceThierry, Adonc i vont courant et serjant et mesnie
lieuten. du bailli d'Am., ap. A. Doon en apela toute sa baronnie,
belin, ch. CXXII, Hist. des crois.) Var., Mon. inéd. du Tiers Etat, t. III, p. 549, Doc. Et tous ses XII. fix, que Jhesu beneie,
mainsnee, mesnee, mehnee. inéd.) Mesnie, dist Doon, toute vous ai nourrie.
Et fut puis desclairié de ce mot, sa propre Pour avoir fait mener par ses maisgnies, (Gaufrey, 186, A. P.)
ce est a en-
mesnie demorant. en son ostel, propres kars et chevaulx les dittes pierres. (1454, En Bourgongne est entrez a petit de mainie.
tendre de ceus qui font ses be- Compt. de l'exée. test. de Jeh. Carlier, (H. Capet, 4455, A. P.)
soignes et a ses despens. (Arrêt de XLV.) 1282, Arch. Tournai.)
Olim, t. II, 218, nO Avec lui ses barons et sa maignie france.
ap. Beugnot, les p.
suite, et compagnie (Cuv., du Guesclin, var. des Y. 3971-4006,
Pour l'ocquoison d'ealz, ne pour maniee — Particul., train, Charrière.) ,
k'il aient. (1299, Hist. de Metz, III, 253.) d'un seigneur, ses hommes d'armes, ses
Et se parti a privee mesnee. (FROISS.,
Pour ce que M. Girard de la Croix, qui troupes : Chron., VI, 357, Luce, ms. Amiens.)
hostel ne pourrait
a grand menee et grant hebergé oudict Li amiralz reclaimet sa maisniee.
Tient bel estat de gent et honnorable
pas convenablement estre (Rol., 3391, Müller.)
chastellet. (1320, Ordonn. faite pour l'estat mesgnie de gentilshommes. (Le Livre des
Hist. de Ains ne fu jors qu'o sa maisniee faicts du mar. de Boucic., 4° p., ch. 7, Mi-
du Chastellet de Paris, Felibien,
Ne feist li rois chevauciee.
Paris, V, 630.) chaud.)
(Floire et Blanceflor, 1e vers., 65, du Meril.)
Mes gens et ma mesgniee. (Ménagier,1, Et le pouvre roy et la royne depuis la
79, Bibiioph. fr.) Ore chevalche le rei Henri od tute sa meidnee. prinse de Pontoise ne se muevent de
(Chron. de Jordan Fantosme, 163, ap. Michel, Troyes a pouvre mesnie, comme fussent ils
Selon seigneur mesgniee duite. (CRIST. DE D. de Norm., t.III.) deschassez hors de leur lieu par leur
PISAN, Charles V, 20 p., ch. 39, Michaud.)
De la meyné e de sa gent. propre enffent. (Journ. d'un Bourg. de
Felon seignonr maingnee redoute. (Conquest of Ireland, 123, Michel.) Paris, an 1419, Michaud.)
(Rom. et poés. du Chev. G. de la Penne, XIVos.,
Vint uns chevaliers de la masme Henri. Il perdit luy et sa maygnie
ms. Angers 514, P 22e.) (VLLLEH., 168, Wailly.) Et fut serf de son ennemy.
Selon seigneur madgnye duytte. (Le Passe temps d'oysiveté de maistre Robert
(Myst. de S. Did., p. 52, Carnandet.) Lors se mist li rois ou bois o sa manie. Gaguin, Poés. fr. des xv* et xvie s., VII, 261.)
(Mort Artus, Richel. 24367, fo 16C.)
Je vous retiens de ma mesgnye. Adverti que le roy de Germanie tout
(Le Cheval. qui donna sa Femme au Dyable, Ane. Lors s'areste li rois et demande qu'il asseuré estoit avec sa femme et privee
feront a sa masnie. (lb., f° 16'.)
Th. fr., III, 461.) magnie au palais d'Aix. (FAUCHET, Antiq.
Les domcsticques, c'est a dire la famille Einsi furent cil de Flandres desconfit a gaul., 2e vol., vin, 17, éd. 1611.)
ou maisgnie d'ung homme, sont aulcunes cele foiz, et leur sires ocis par la mesniee
foyz ses adversaires. (Intern. Consol., II, au roi Bademagu. (Lancelot, ms. Fribourg, — Par analogie :
45, Bibl, elz.) f° 123e.) Je coide que Dieux n'en ait cure
A tel seigneur, dict on, telle mesgnie. Li dus Gerars a haute vois s'escrie : D'eulx avoir en sa compaignie,
(Les Treves de Marot et Sagon, à la suite des Ke faites vos, ma manie hardie? N'a que faire de tel mesnie.
OEuv. de Marot, éd. 1731, t. VI, p. 217.) Ke souliez querre pris de chevalerie. (Nat. N. S. J.-C., ap. Jub., Myst., II, 25.)
(Gerard de Viane, 1619, Bekker.)
Tel maistre tel valet, selon le seigneur la — Ménage, train de maison :
mesgnie est duite. (G. BOUCHET,Serees,XIII, Lors fut la gent tote noie
Fors ke Noel et sa maisnie. Ne porrait edifier alchune maison ne te-
Rouen 1635.) nir la maenie. (Trad. du xiiie s. d'une charte
(Dolop., 11987, Bibl. elz.)
le pluriel : de 1239, Cart. du Val St Lambert, Richel.
— Avec Moult ot li rois bone mesniee, 1. 10176, fo 36e.)
Tous les homes et les fames et lor ma- Preuz et cortoise et enseigniee.
niees. (Acte de 1240, Mor., 158, f° 28 rO, (Ib., 1281.) Tenir baie manie et largement dener.
Richel.) (Doctrinal, Brit. Mus. Add. 15606, fO 122a.)
La dame a son palais descent,
No chanoines de Sain Lambert et lor La soie mainie ensement, Je dis boine boulie
mainiez. (Trad. du XIIle s. d'une charte de Si chevaliers, ses demoiseles, Et viande de maisnie,
1250, Cart. du Val St Lambert, Richel. 1. Dont il en i avoit de beles, Qant on l'a a son coumant,
10176, fo 26c.) Tot s'entornent li chevalier Vaut mieus qu'aler porqachant.
Ceaus qui les (les oiseaux de chasse) A lor ostel, por herbergier. f
(BRETEL,à Ferri, Vat. Chr. 1490, 163b.)
troveront ne soufriront que eaus ne leur (REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconveus, 4016,
Hippeau.) — Ce mot s'est dit aussi pour garçon,
maihnees ne leur vileins ne les teignent.
(Ass. dejér., t. II, p. 373, Beugnot.) De la mesnee le rei.
apprenti :
Pour leur compagnons et pour leur mas- (CHARDRY,Set dormons, 769, Koch.) Li preudoume du mestier desus dit re-
nees. (Regle del hospit., Richel. 1978, Cil qui ainsi sont engenré
quierent qu'il soient quile du guiet, si plest
f° 115 v°.) Sont de la maisnie Forré ; au roy, pour les granz robes qu'i leur con-
Quar il font les faus jugemens, vient fere et garder de nuiz, qui sont aus
Le pain pour leur masnees. (Ib., fo 116 r°.) gentiuz homes, et pource que il ont grant
Et jurent les faus seremens.
Il auront la cognoissanceet la correccion (De quoi vienent li traitor et li mauves, Richel. planté de meniee estrange, que il ne puent
des maisnies demourans en la dite maison 19152, f° 34.) pas touz croire ne touz garder. (EST. BOIL.,
a terme et a loer, au pain et au pot de la Liv. des mest., 1re p., LVI, 9, Lespinasse et
K'elle ait teil gens ke sont de sa manie. Bonnardot.)
meson. (1325, Arch. JJ 64, fo 2 rO.) (AUBERTINS DESAREHOS,Chans., ms. Berne 389,
Ne pour lour masnieez, ne pour autres. fO 82 v°.) Quiconques est vendeeur de poison de
(1328, Hist. de Metz, IV, 56.) Lui et sa mahnee. (Est. de Eracl. Emp., mer a Paris, il ne puet ne ne doit partir a
Nous, nos gens, leurs maigniees et che- poison qu'i vende ne n'achate, ne li ne sa
valz. (1398, ib., 495.)
xxxiv, 36, Hist. des crois.) meniee. (ID., ib., ci, 17.)
Ne demora gaires ke li chevaliers mut a Et pareillement lidit ouvrier et maisnies
Aux mesgnies aussi aler a un tournoiement loing de son pais. leur sollaire en le nianiere et sour les
Soiez humble, courtoise et debonnaire. Cant il vint la, si fu tos retenus de mais- amendes qui chi apres s'enssuient. (1427,
(EUST. DESCH.,Poés., Richel. 840, ru 305d.) nie, il et si chevalier k'il avoit de mesnie ; 2e Reg. des Consaux de Mons, 1'0 19 v-,
Pour occasion de ce que ledit Denisot et fu sa baniere portee a l'ostel son mestre. Arch. de Mons.)
n'avoit ni blé ni fourrages pour gouverner (Li Conte dou roi Flore et de la bielle Je-
lui, sa femme, gens et mais nies jusques en hane, Nouv. fr. du xm8 s., p. 89.) Le voyer de Paris doit regarder qu'ilz
l'aoust prouchain venant. (Juin 1426, Ré- (les coins de rue) soient mis ou point la ou
De terre des Englays ne nul de sa mené. la basse est trouvée, et le doivent sa mas-
miss. accordée par Henri VI, ap. Cocheris, (Chron. de P. de Langloft, ap. F. Michel, Chr.
Doc. sur la Pic., t. II, p. 281.) gnee mesurer et bailler la mesure du mur
angl.-n., t. l, p. 129.) aux maçons. (Voirie de Paris, Arch. Y 3,
Et n'avoit ledit fermier néant plus de Le roy Phelippe mon aieul me dit que fo 1 r°.)
— Compagnie en général, multitude, Li masnier del vilhe de Yvo (Trad. du S. Dyonisii ;
Mesnil-Esnard(Seine-Inf.),
troupe : XIIIe s. d'une charte de 1261, Cart. du Val Einardi Mansionale; Menil-Simon (Eure-
St Lambert, Richel. 1. 10176, fi 46d.) Lat.,
Desconfit fassent Paien et Sarrasin, mansionarii. et-Loir), Mansio Simonis; Menil-la-Horgne
Se il savoient que nous fussions ici (Meuse), Mansile ad Horniam.
Tait s'enfairoient la mesnie Apollin. Des bourgois et des masniers de ladite
(Gar. le Loh., l'chans., XXXII,P. Paris.) vile. (1290,Lett.de J. d'Avesn., Mart., Thes.,
l, 1235.) MESNOMMER, verbe.
Or advint qu'une grant mesgnie
De compaignons se rencontrerent. Que vous asseurez ceste vostre ville de — Act., nommer à tort, donner un nom
(Poés. altrib. à Villon, la Repene Monfaalcon, Vallenchiennes et le promectez a garder injurieux à :
Jouaust, p. 256.) leallement ensemble les bourgeois et bour- N'ai garde que rue m'eschape
geoises,masniers et masnieres d'icelle ville, Que je ne sache bien nommer
Herode fait une mesnie aussy leurs corps etleurs avoirs tant dedans Par non sanz nule mesnommer.
De petiz enfans decoler. la dicte ville conme dehors. (Serment que (GUILLOT,Dit des rues de Paris, 44, Marense.)
(Le Geu des Trois Roys, Jub., Myst. inéd., l'empereur Charles V fit d Valenciennes le
II, 124.) 13 oct. 1521.) Tous les monstiers vons ai nommé
De Paris, sans nul mesnomnr.
Ce sont pecheur orde mesgnie.
(La Resurr. N. S., Jub., Myst., II, 336.) — Tenancier : (Vers 1325, Eglis. et monast. de Paris,
Bordier.)
p. 40,
En petite maignie. (AMYOT, Œuv. mél., Jehans Murbans est masniers de II. pie-
ches de terre. (1283, Cart. du Mont-S.-Mar- Donc si au premier naistre
t. IV, p. 342, éd. 1820.) tin, Richel. 1. On est songneux trouver femme a ce dextre,
5478, f° 78b.)
Sa noble mere ores elle accompagne Pour le second que la mort on mesnomme
Pour retirer nostre roy hors d'Espaigne, — Adj., attaché à la maison : Ne doibt on point avoir plus de soing, comme
Que je souhaitte en ceste compagnie A trouver gens saiges pour diriger
En la maison a i. fevre mainnier. Ce pauvre corps qu'il ne vive en danger.
Avec ta laide et obscure mesgnie. (Auberis li Borgignons, Vat. Chr. 1441, Romv.,
(CL. MAR., Enfer, p. 62, éd. 1596.) (VADZEILLES, Blason de la mort.)
p. 208.)
Je cognois toute la mesnie Parquoy le maistre en blasmant son service
De leans. — Seigneurial : Le roy des foulz bien souvent le nommoit,
(ID., Coll. d'Erasme, Virgo fJ-lOO"(cÍ!J-O;, Ce qu'estimant le serviteur a vice
CVI,éd. s. Quant vint a la chambre maniere,
1. n. d.) Avoit grant deul qu'ainsi le mesnommoit.
Par mi l'arvol de la verriere (GUILL.HAUDENT,
Le lit a tost aperceu. Fabl., 90, 2e série, Ch.
Ostez en cinq ou six de toute ceste me- Lormier.)
gnee, tout le reste n'en vaut rien. (Sat (Floire et Blanceflor, 1° vers., 2323, du Méril.)
Men., Har. du S. du Rieu, p. 120, éd. 1593.) Noms propres, Ménier, Mesnier. — Réfl.,
déclarer un faux nom :
Pour ce que ou temps passé aucuns ap-
— Race : 2. MESNIER, voir MANIER. prentiz dudit mestier quant ilz estoient
Il assemblat grans gens de trop maile manie.
MESNIL., maisn., man., s. m., maison : sommez par lesdiz jurez et gardes et autres
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, II, 469, Scheler, ouvriers dudit mestier de dire et nommer
Gloss. philol.) Et destrusiez et viles et manis. leur maistre pour aucunes fautes qui es-
Les escargots aussi sont de ceste mei- f
(Les Loh., ms. Montp., 62e.) toient trouvees en denrees, lesdis appren-
tiz se disoient a autre maistre que a cellui
gnee, tant les terrestres que ceux qui se
Pline, N'y a meson, ne borde, ne mesnil,
nourrissent en l'eau. (Du PINET, IX, Trestot le regne ont torné a essil. a qui ilz estoient, ou se mesnommoient par
fraude ou malice, et par ce aucunes fois
32, éd. 1566.) (Le Roman de Garin, ap. André Duchesne, Annot.
demouroient plusieurs faultes a pugnir.
sur Alain Chartier, p. 865, éd. 1617.) (1424, Ord., XIII, 82.)
— Les pièces du jeu d'échecs :
Ardent la terre, li maisnil sont espris. Bessin, ménomer, appeler d'un faux
E demanderent les eschetz, e um lur (R. de Cambrai, Richel. 2493, f° 18 v°; A. T.,
porta un molt riche eschecker ou meyné v. 1223.) nom.
de [f]yn or e argent. (Foulq. Fitz Warin, Tutes les choses ki furent Saul,e sun mais-
Nouv. fr. du XIVe s., p. 86.) nil, et tutes les apartenances, tut rend al MESOAN, voir MAISO\N.
Ce mot se disait encore en plein fiz tun seignur. (Rois, p. 150, Ler. de MESOFRIR, - offrir, - ouffrir, mess.,
Lincy.)
XVIIe siècle dans le sens de domestiques : verbe.
Devant lui garda un mesnil,
— Neutr., insulter,
Il y mene souvent ses sœurs et leur mes- faire du tort :
La s'en torna, ce est la voire,
gnie. (TALLEM., Hist., CCXLIII.) Et vint au cortil le provoire. Quant Curions entent ceste manace si li
Chacun au bruit accourt, (Ren., Br. IV, 154, Martin.) dist : Vassaus, vassaus, or i pert il bien
Les père et mère et toute la megnie,
apertement que qui il meschiet tout li me-
A souvrain mesnil sont venu. soffrent. (Estoire de Julius Cesar, ms.
Jusqu'aux voisins. (Sones de Nansay, ms. Turin, f° 84'.) S.-Orner 722, fo 119d.)
(LA FONT., Contes, Aveu indiscret.)
Et d'ilec se feussent departis pour re Ainsi disoient la maisnie Isengrin, et on
Guernesey, menie, mégnie, famille, com- tourner chascun d'eulx en leurs maisnis. dit piece a : Cui il meschiet, tuit li me-
pagnie. Poitou, magnée, enfant nouveau- (1303, Rémiss. en fav. de J. Roussel, ap. Co- soffrent. (MÉN. DE REIMS, 417, Wailly.)
né : pauvre petite magnée. Ardennes, ma- cheris, Doc. sur la Pic., t. II, p. 425 )
Li sains qui encore souffrait,
gnie, assemblée, foule, suite. Les chartes de Beauvoir, (Archives Aube) Quant il vit que chil li mesoffroit.
offrent Chaumaignil,Chaumanil,Chaumay- Et laidenjoit de sa parole.
1. MESNIER, maisnier, mainier, main- gnil, Chaumegnil,Chaumesgnil. (Mir. de St Eloi, p. 101, Peigné.)
nier, manier, masnier, s. m., homme atta- Norm., Pic., Flandre française, mesnil, Fols fu qui viers Dieu mesoffri.
ché à la maison, domestique, sergent, maison accompagnée d'un champ. (J. DE CONDÉ,Magnif., ms. Casan., v. 100,
officier de toute sorte : Scheler.)
Noms de lieux : Magny-la-Fosse(Aisne) Pourchou que la royne si bien se deffendi
S'il fa del plus or la abiers Mansionilein fovea; Magny- Lambert (Côte-
D'uns des qui furent a mainniers. L'ont laissié chil coie : nnlz ne li mesoffri.
(MOUSK.,Chron., 22299, Reiff.) d'Or), Villa Manelli Lamberti ; Magny-sur- (B. de Seb., n, 521, Bocca.)
Maisniers des canoines. (1287, Hist. de Tille (Côte-d'Or),Mansio ; Le Magny (Indre), A qui il meschiet chascun lui mesoffre.
Liege, II, 401.) Prioratus de Magnilio ; Maigné (Sarthe), (FROISS., Chron., Richel. 2644, fo 212 v°;
Kerv., X, 49.)
Apres ce vint un sergent, appellé Radie, Mansionilia ; Masny (Nord), Mangny ,Masnil,
que l'en appelle au dit Dauphiné mainnier Many, Mangnilium ; Menus-lez-Auteuil Mais maleureus est trop débouté, si que
de court. (1358, Arch. JJ 86, pièce 129.) Cui il meschiet, tous jours on lui mesoffre.
(Seine), Mansionillum. Les Maignaux (Dor- (FUST.DESCH.,ŒUV.,l, 291, A. T.)
Facteurs, serviteurs, familiers ou mes- dogne), Maynamentum de Manso; Mesnil- A qui il meschiet chascun luy mesoffre.
niers. (1429, Hist. de Metz, V, 99.) le-Roi (Seine-et-Oise), Mansio Régis; Mes- (PALSGRAVE, Esclairc. de la lang. franç.,
— Habitant : nil-S.-Denys (Seine-et-Oise), Mansionile p. 580, Génin.)
— Faire des offres dérisoires :
Mesolabe : m. An halfe astrolabe; an MESPARLANCE, s. f., discours déplacé,
A qui meschet on luy mesoffre; Prov.
instrument used for the finding out of one
lines. parole dite mal à propos, injure :
Those whom necessity, or misfortune or manv proportionall (COTGR.,
Por amor Deu vos demandon
éd. 1611.)
forces to sell, are niver offered the full De la mesparlance pardon.
worth of thiogs. (COTGR., éd. 1611.) Mesolabe. Medio astrolabio. (C. OUDIN (GUILLAUME,Bestiaire divin, 3254, Hippeau.)
1660.)
— Fausser l'hommage juré, d'après MES PARLANT, adj., médisant:
Scheler : MESONCELE, VOir MAISONCELE. Ne vos angez pas retreianz
Haas hom se doit faire cremir, MESONEIS, voir MAISONEIS. Por les langes des mesparlanz
Et si doit sa gent escremir, Ne por labor qe vos sofrez.
Qu'il n'aient por lui nul damage, MESONER, voir MAISONER. (ANGIER, Vie de S. Grégoire, 1937, P. Meyer.)
Et s'il font a nulni outrage, Car li cler vis donc et riant
11ne leur doit mie soufrir MESONNABLE, VOir MESSONNABLE. N'osent esgarder ne veoir
Sour sa fiance a mesoffrir. Pour le cruel gent mesparlant.
(BAUD.DE CONDÉ,li Contes dou Wardecors, 1G7, MESONNAIGE, voir MAISONAGE. (SYM. D'ACTIE,Chans,, Poët. fr. av. 1300, III,
Scheler.) voir MAISONELLE. 1238.)
MESONNELLE,
— Act., insulter : voir MAISOAN. MESPARLEMENT, m., mauvaise
s.
MESOUAN,
On mesoffre tantost chascun s'il li meskiet. parole, parole répréhensible :
(GILLONLE MUISIT,li Estas de tous gens seculers, MESOUEN, voir MAISOAN. Dirent li Juis : Veus tu oir greingneur
II, 6, Kerv.) mesparlement?Et Pilates dist : Seingneurs,
MESOUFFRIR,voir MESOFRIR.
Ainsy adviennent les fortunes, se vous veez qu'il ait mesparlé si le prenes.
Deux playes font du mal plus qu'une, MESOVRER, v. n., faire des œuvres (Godefroi de Buillon, Richel. 24402, fo 5b.)
Povreté tousjonrs on mesouffre,
Et convient que povreté souffre.
mauvaises : Nel fai oir greignor mesparlement. ( Vies
(Chron. de la noble cité de Metz, Pr. de l'Hist. de Car molt mesœvre et molt mesprent des saints, ms. Lyon 697, fo 25d.)
Lorr., JI, CXLVI.) Qui vers sa mere guerre prent.
(Roi Guill., p. 157, Michel.) MESPARLER,verbe.
— Réfl., se tenir pour offensé :
— Neutr., parler
Et quant tu cest rei de gloire crucefias, mal, médire, parler
Folie faictes de blasmer les dames et Christ, encontre mei et encontre tei meso. sans réflexion :
damoiselles, car se ainsy estoit que par vras. (Legende de Pilate, Richel. 19525, Certes vos mesparlez.
tout vous fussiez tant deshonnestement fo 58 r°.) (HERMAN, Bible, ms. Orléans 374bis)
envers elles maintenu que cause ayez eu
de vous messouffrir, ce ne seroit pas mer. MESPAER, voir MESPAIER. De tutes femmes mesparlai.
veilles, car une honte l'autre requiert. (MARIE, Lai del Freisne, 80, Roq.)
(Percef., IV, f 47, éd. 1528.) MESPAIER, - payer, - paer, verbe. Çeo est lur droit de mesparler.
MESOING, s. m., manque de soin, négli- — Act., courroucer : (ID., Lai de Gugemer, 20.)
Dames, coronnes passer voleiz, Qui qu'en ait mesparlé.
gence : Mes Deu, ceo crei, mespayereis.
(De Peches, ms. Cambdrige, Univ. Ee. I, 20,
(Chansons, ms. Montp. H 196, f
175 r°.)
C'est honte perdre par mesoing. Dieus me gart hui mon sens
(J.-A. DE BAIF, les Mimes, I. I, f° 6 v", éd. 1619.) f31'.) Et me doint tel porpens
MESOIR, verbe. — Réfl., s'irriter,
s'inquiéter, s'affliger : Dont je ne mesparol,
Tel chose me laist dire
— Act., ne pas écouter, faire la sourde Et li
faites en avant chiere Dont ge ne soie pire.
oreille à : Qui ne soit escarse ne chiere.
Quel gré que les valles en aient
(Prov. du Vilain, Richel. 19152, f
76 r°.)
E Deus, qui est reis glorius, Qui trop sans raison s'en mespaient. Une n'i out entre eus mesparlé.
Duz e misericordius. (FROISS., Poés., Il, 124, 4180, Scheler.) (Chiv. e sa dame, ms. Cambridge, Corpus 50,
Ne meioi pas lur preieres. f° 91, P. Meyer.)
(BEN., D. de Norm., Il, 41, Michel.)
Aucun qui les compagnent a le fois s'en mespaient
De chou qu'on leur voit faire. Quant la langue mesparole.
Ja vo concel n'en seront mesoi. (GILLONLE MUISIT,Poés., I, U7, Kerv.) (BAUD.DE CONDÉ,Dit dou Dragon, Ars. 2142,
(R. de Cambrai, 2290, A. T.) f° 308b.)
Et li reis respondf : Beal sire mestre, — Mespaié, part. passé, irrité, cour- Si piert on moult pour mesparler.
Si ceste trieve poeit estre roucé : (J. DI CONDÉ,Chevalier a la Manche, ms. Turin r.
Si que ge perte n'i eusse, Donkane fit Malcolme deveent malt mespaez II, 9, f° 27 vo.)
Ne que ge descreus n'en fuisse, Kant il vait son oncle aver ses herytes. De ly ne cessent fols de mesparler.
Molt en sereie talentis ; (Chron. de P. de Langtofl, ap. F. Michel, CAr. (De Peches, ms. Cambridge, Univ. Ee. l, 20,
Si l'otreierieie ad toz dis, t.
angl.-n., I, p. 149.) f° 10b.)
Dites la forme; ge l'osrai. Et s'il ore mespaié sont,
Et ja ne vos en mesosrai Jel comperrai quant il poront.
Par mesparler grant messeur.
S'ele puet eisi avenir, (Clef d'amour, p. 25, Tross.)
(Parton., 2607, Crapelet.)
Ainz me plaira molt a tenir. Il a mesparlé envers Diu, et ki envers
(Guill. I/e Maréchal, 11531, P. Meyer.) MESPANRE, voir MESPRENDRE. Dieu mesparole on le deveroit ochirre.
Mesoist ele sa preiere. (Vies des saints, ms. Lyon 697, f° 25e.)
(Chastoiem. d'un père, conte IX, 12, Biblioph. fr.) MESPANSER, voir MESPENSER. Qui mesparle des grands s'en repend.
— Absolument : MESPARANT, adj., qui a mauvaisefaçon : Qui par trop les prise faut qu'il ment.
(GABR. MEURIER,Tresor des Sentences, Anvers
A lor paroles entendes Les malles vont le cuir et le car descirant 1568.)
Vostre merci, ne mesoes. Qui tous jors de lor vies lor sera mesparant.
(Athis, Richel. 793, fO 110e, et Richel. (Roum. d'Alix., tO 25°, Michelant.) Je ne veux point mesparler des papes.
375, (CHOLIERES, les Apresdinees, V, f° 169 ro,
MESPARER,v. a., mal fabriquer :
f° 132b.) éd. 1587.)
Qui d'Alonl veult oir le conte, Et se aucuns pareurs mespare perderoit
draps, il
Si com l'estoire nous raconte, le amenderoit de cinq solz et sy — Act., injurier :
Sempres en puet assez oir, la deserte. Et se li draps est mespares que Car il fu custumer
S'il ne le pert par mesoir. on n'y puist mettre amendement de pa- De compaignie mesparler.
(D'Aloul, Richel. 837, f° 143e ; Montaislon, Fabl.
I, 255.) e , , reure, ly pareurs qui l'a paré rend le valeur (De Peches, ms. Cambridge, Univ. Ee. l, 20,
du drap a celui que li draps est. (1308, Or- f° 23e.)
MESOLABE, s. m., demi-astrolabe, ins- teinture des draps, ap.
ation
donn. de l'échevinage sur laA. Thierry, et la
Mon. — Infin. pris subst., mauvaise parole,
trument d'astronomie : inéd. du Tiers Etat, t. I, p. 340.) propos mal placé, médisance:
Li mesparlers de l'emparlier, s'il parole Mais ainsy cômme le senat communic-
Car qoi mespassoit un seul pas
par amendement, ne puet grever son sei- quoit de ces presages avecques ses devins, Il estoit perdus sans respas.
gnor, s'il rapele son mal dit. (P. DE FONT., estant assemblé dedans le temple de la (J. li
DECONDÉ, Dis d'entendement, 135
Cons., XI, 8, Marnier.) deesse Bellone, il y eut une passe qui vola Scheler.)
dedans a" veuë de tout lé monde, 'portant
MESPARLIER, adj., qui parle à tort et, à en son bec une cigale, qu'elle mesparlit en Toutefifois, comme gent de grant cou-
travers, qui parle mal, qui médit : deux, dont elle laissa une partie dedans rage,.il se tournerent, sans
le temple, et emporta l'austre dehors. leur estans et se combatirentmespasser, en
vaillamment.
Et s'est mais trop de mesdisans, (AMYOT, Vies, Syll., éd. 1565.) (FROISS., Chron., VIII, 234, Kerv.)
De mesparliers, de males gans.
(JACQ.D'AM., Art d'Amms. Dresde, Kort., La contention et dissension de ces deux Del roy Tongris diray qui de rins ne mespasse.
(JEH. DESPREIS,Geste de Liège, 1182, Scheler,
792.) personnages fut comme une profonde in- Gloss. philol.)
cision qui mèspartit la ville en deux par-
Femme n'est ne foie, ne fiere,
Ainz est adies de mate chiere,
Ausi com s'on l'eust batoe,
tialites. (ID., ib., Pericles.) ,,'
Il fut attaint d'un coup de congnee sur
Par quoy yvresse ou habondancç dé féli-
cité le feist mespasser contraire de devoir.
Ne rilainne ne mesparliere. la teste, qui la luy mespartit en deux pieces. (G. CHASTELL., Ver. mal prise, p. 566, Bu.
(Li Epystles des Femmes, ap. Jub., Jongleurs el (ID., Diod., xyn, 10, éd, 1554.) chon.)
Trouvères, p. 23.) -
— Frustrer : — Réfl., se détourner, changerde route :
Je cognoy a tes dictz que ne yes juste De quoi (de l'amour de Dieu) Adan nous desparli, Quant Venus t'a tant adagnié
juge mais agu mesparlier. (FOSSETIER-, Et Eve, qui le fist mesprendre, Que le' buisson t'a ensengnié
Cron, Marg., ms. Brux., I, f° 221 r°.) Cui li mans serpens vint sousprendre, Par on toutes jones gens passent
Qui de tons biens les mesporli. S'en mi chemin ne se mespassent.
MESPAROLE, s. t., injure, calomnie : --
(J. DECONDÉ,Dit sur l'Ave Maria, 33, Scheler.) (FROISS.,Poés., II,102, 3130, Scheler.)
Garde ta mesparole, faux trahitre punaix !
(JER. DESPREIS,Geste de Liege, 37516, Scheler, — Réfl., se partager, se diviser : — Se mespasser de, abuser :
Gloss. philol.) - Du milieu sortent deux cornes qui se Qu'il se gardent de tort a faire
mespartent en deux environ le milieu. (L. A mendre d'eus, oa que il soient,
MESPART, s. m., départ, partage JOUB., l'Hist. des poiss. de Rond., XVIII, 5, Ne tant en lur pooir ne croient
Nature joint toutes les choses diverses en éd. 1558.) Que nulz par orgueil s'en mespasse.
un tout, qui n'est qu'un, faisant que les
(WATRIQUET, Tournoi des dames, 1014, Scheler.)
elemens divers par un certain consente- — Mesparti, part. passé, partagé, divisé: MESPEXRE, voir MESPRENDRE.
ment, engendrent entre eux concorde per- Il porte robe mespartie,
severante, et amitié indissoluble, moyen- Comme nng baron, n'en doubtez mye, MESPENSER, - panser, mep., verbe.
nant l'égalité observee au mespart des Et vous aultres estes bergiers !; :
especes si justement contrepesé que la (Mist. du Viel Testam., II, 345, var., A. T.) — Act., nourrir de mauvaises pensées
force de l'un ne peut vaincre ou surmonter Por çou c'onques ne li fausai
l'autre. (PONT. DE TYARD, de la Nat. du Sont sept ars libéraux qui generallement Ne ja ne le mespenserai.
monde, fo 81 v, éd. 1578.) sont mesparliz en deux. (P. FERGET, Mi- (RAOUL DEFERRIERES, Chans., IL, Trébutien.)
rouer de la vie humaine, f° 115 r°, éd. 1482.) Et e mortelment pechcreie
MESPARTEMENT,s. m., départ, partage, Il (Suréna) se fardoit le visage, et portoit Se de son bien la retraicie,
division : les cheveulx mespartis en grève, a la guise Par fei ja nel mepenserai.
Ce mespartement de cheveux donne cou- des Medois. (AMYOT, Vies, Crassus,éd.1565.) (Cliastoiem. d'un pire, conte XI, 73, Biblioph. fr.)
vertement a entendre division, signifiant Les roys avoient privilège de porter les Réfl., avoir des soupçons :
que le mariage ne sera jamais desparti que cheveux longs, perfumez et mespartis en —
par force d'armes. (ÂMYOT, Œuv. mesl., greve, commepourune marque et enseigne Sy se mespensérent de cbe Hue de Bicl-
t. XXI, p. 325, ed. 1820.) d'ancienne noblesse et majesté royale. (F. coroy, pour che que pluiseurs fois puis huit
HOTOMAN, la Gaule Franc., p. 87, éd. 1574.) jours il avoit esté plus de fois hors que
Le simulachre d'eunomie est le mespar- les aultres fois acoustumé n'estoit.(FROISS.,
tement geometrique. (LA BOD., Harmon., Chron., IV, 348, Luce.)
p. 167, éd. 1578.) MESPAS, s. m., faute :
Car tous .les autres : tropiques, colures, Et Lambiers point vers eauz qui ne fut mie quas : — Neutr., avoir de mauvaises pensées,
cercles polaires, meridien, equatenr, voire Osterne et saint Materne, Çhaynees sens repas,
douter :
largeur de zodiac, ou porte signe, sont
seulement-imaginations pour le mesparte-
ment Tdu ciel : auquel la voye lactee est
Ly cnens Apers ses freres.
Escrie a une fois ; atant vint sens mespas
(JF.H. DES PREIS, Geste de Liege, 12929, Chron,
Seignur barun, n'en alez mespeusant !
(Rol., 1472, Müller.)
plus qu'evidemment recongneue a sa belg.) -
Tantost com il le vit présente
blancheur, et multitude. d'estoiles. (PONT. En covoitant i mespensa.
DE TYARD, de la Nat. du monde, fo 55 r", MESPASSE, s. f., forfait, action coupa- (RENCLUS DEMOILIENS, 5,
Miserere, CXXXVII,
éd. 1578.) ble: Van Hamel.)
La geomantie en désordonné assemble- Mains a caste engliese n'avoit encors mespasse. Il fait les laies gens mescroire
ment de poincts ressojtans du mespartement (JBH. DESPREIS, Geste de Liege, 23914, Scheler, Et mespenser de cose voire.
des autres poincts semez a la fortune, et Gloss. philol.) t.
(Poët. fr. av. 1300, IV, p. 1313, Ars.)
les songes interprétez, sont trop familier et
naturel subjet pour acquerir nom de divin
devin. (ID., Disc, philos., f° 134 v", éd. 1587.)
MESPASSER, verbe. Ke n'i voixent
Mespansant si mesdisant.
— Neutr., faire un faux pas,
méfaire : (Estampie 1, ms. Oxf., Douce 308, P. Meyer.)
compasse :
— Mauvais partage : Ches .III. keminsle lois Del cuer le croi sens mespenser.
Mespartement :
m. A misparting; an
unhonest, unfit, or unseemely division.
Ki de ches .III. ist, il mespasse.
(RENCLUSDE MOILIEHS, Miserere, cci, G,
(Durmars te Gallois, 14368, Stengel.)

(COTGR., éd. 1611.) Van Hamel.) MESPESER, S. m., mauvais poids :


La mere Deu sanz mespasser l'eu priseroit ce qui nous blece :
MESPARTIR, verbe. Toz ses amis fait trespasser C'est mespesers, fausse mesure.
— Act., partager, diviser : Cèste grant mer et ce grant pont. (Vers de le mort, Richel. 375, f° 336e.)
(G; DECOINCI, Mir. de N.-.D., ms. Brux., f° 23d.)
Ilz commencerent a 'mesurer la terre et MESPILLAT, s. m., lieu planté de né-
mespartir avec lignes et mesures, et plan- Dieus est si forz de grant pooir
fliers, est représenté par un nom de lieu
terent bornes. (P. FERGET, Mirouer de la Que glacier ne puet ne chooir,
ancien:
vie humaine, f° 119 vo, éd. 1482.) Ne mespasser a nesun fner.
(ID., de l'Emper., Richel. 23111, fO276b.) Au lieu appellé Mespillat. (15 fév. 1570,
Advisez que vous partissez, or que vous
distribuez, or que vous mespartissez cest Dame, cil ne puet mespasser Lett. d'Emm. Philib. au comte de Pont-de-
argent entre eulx esgallement.(PALSGRAVE, Cui tu veus aidier a passer. Vaux, J. Baux, Mém. hisloriq. de Bourq.
Esclairc. de la lang. franc., p. 653,Génin.) (Cns Salus de N.-D., Ars. 3142, f 300e.) t. II, p. 47.)
MESPLAIDIER, mespleder, v. n.,
une fausse déclaration: quant
Vous avez mespledé, qe B. vous
faire Tout le temps me vient si a point
Que je ne sçay par nul mespoint
Nulle chose qui m'esm[e]nst,
Chose qui grever me peust.
Ne l'unt pas bien, ainz vunt faillant
En plusors leus e mespernant.
(GUIL. DESAINTPAIR, Mont Saint Michel, 5,
Michel.)
-
;
voucha des tenementz en Kyllebout, vous (Débat de Nat. et de Jeun., Poés. fr. des xve et Se ses anemis mesprendoit envers lui,
dussez aver dit qe les tenementz furent en XVIes., III, 87.) (Ch. d'oct. 1245, Ch. des compt. 'de Lille,
Lanhudrek, e par tant ussez destrut la 854, Arch. Nord.)
garrantie. ( Year books of the reign of Edw. MESPONTURE, - ponture, s. f., désa-
the first, years xxx-xxxi, p. 243, Rer. brit. Vos vos gardoiz de mesprendre ver moi,
script.) vantage, mécompte : (1264, Litt. Radulf. deBalg., Mart., Thes., I,
Ja ne perderoit en li le mespointure 1120.)
MESPLAIRE,v. n., déplaire : Ne le péril de chu. Il peut, tant conne il sera a son conseill,
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, II, 6338, Scheler,
Tant m'aves fait d'amorne me poes mesplaire. Gloss. philol.)
plaideer contre son seignor et contre son
(AUDIFROIS u BASTARS,Bartsch, Rom. et past., l, home sanz mesprendre a eaus. (Ass. de
Jér., t. I, p. 48, Beugnot.)
57,38.)
— Coup malheureux :
Et a lai souvent se clama Ne faire ne le viaus, se vostre court ne
Vers Goffin le (le mortier) gettat par teile mesponture conoist de
De la force c'on lui faisoit, Que de luy ne fassat. que faire le puisse sanz mèsprendre
Qui durement Ji mesplaisoit. (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, II, 9865, vers lui ma fei. (Ib.)
(D'un Chevalier, Richel. 15212, f° 233 r°.)
Quiconques mesprendra en aucune des
Scheler, Gloss. philol.)
Uns faux guillerres qui ment choses desus dites, il amendera au roy de
Fait trop a mesplaire. MESPOIS, s. III., mauvais poids; fig., .v. s. de parisis toutes les fois que il li mes-
(Poêt. fr: av. 1300, t. l, p. 254.) fraude : prendra. (EST. BoiL., Liv. des mest., 1re p.,
Mais n'i voient rien ki face a mesplaire Ja ne li mefferay la montance d'an pois, xm, 9, Lespinasse et Bonnardot.)
N'en cors, n'en bras, n'en bouce, n'en menton. Ainz la voudré servir et amer sanz mespois. Quiconques mesprendra ou dit mestier
(Sm. D'AUTIE,Chans., Poët. fr. av. 1300, III, (Veus doit paon, Richet. 155t, f° 19 v".) ou sera trouvé mesprenant en aucunes des
1235, Ars.) choses desus dites, il paierra douze solz
Si li mesplot moult quant onques avoit MESPORTER (se), v. réfl., se mal com- par. d'amende. (Ord. sur le comm. et les
esté hors dou sens, qu'il ne li estoit sou- : mest., x, à la suite du Liv. des mest., éd.
porter, se mal conduire Depping, p. 367.)
venant dou malissè sa marastre. (Les sept
Sag. de Rome, Ars. 3354, fo 56b.) Mais bien se gardent que se il avenoit Or m'en loes si que je ne mesprenge ne
Ja soit ce que ce soit une honte qui a que il se meffeissont ou mesporlassentde a Dieu ne a mon signeur. (Chron. de
ci en avant envers nous ou envers nos llains, ch. III, L. Paris.)
la fois vient d'orgueil, aucunesfois de hu- gienz de Pontiu il nous souvendroit des
milité et doubte de mesplaire. (J. GERSON, choses passees et de celes a venir. (17 Sanz mespanre et sanz meserrer.
la Mendicité spirit., f° 9 v.) juill. 1320, Lett. d'Edward roi d'Anglet., (Vie des Pères, Ars. 3641, fO 1 r°.)
Arch. mun. Abbeville, A A 19; Mon. de
MESPLEDER, voir MESPLAIDIER. l'hist. du Tiers Etat, IV, 110.) Cil n'est tieus qui tant mespreist
Que vilainne force y feist,
MESPLEGIÉ, part, passé et adj.,mal cau- Et pensez vous que ma commere
Et si pourroit bien tant mesprendre
tionné C'on le feroit boulir ou pendre.
: Voulust, helas 1 se mesporter ! (Rose, ms. Corsini, fO 101°.)
De cors et d'avoir mesplegtes (l'arc, de fr. Guillebert, Ane. Th. fr., l, 32i.)
Fu de son fil ki tint prisson Malement vers lui mesprenez.
J'aime mieux pourrir en fyens 101
Pour lui. Que de me daigner mesporter.
(lb., f°
(MOUSK.,Chron., 30264, Keiff.) (lp., 326.) Ne cuit pas qu'ele mespreist
Envers moi, let il, de tele oevre.
MESPOINT, adj., pipé : Tu le croyes, y c'est mesporte (Le Lai de l'Ombre, p. 68, Michel.)
Et plusieurs foys a transporté
Nus deicier ne puet ne doit fere ne Par folye et par deraison Bien vous gardez
achater dez mcspoinz, ce est a savoir qui Ce quy faloyt a la maison De mespenre vers vo signor.
soient touz d'as, ou touz de .II. poinz, ou
tous de .III. ou de .IIII., ou de v., ou touz
de Yi., ou dez a deus .II. ou a deus as, ou
a deus .IIII. ou a deus .III., ou a deus .v ,
A ses méchantes disolutes.
(Le Porteur de pacience, p. 9, ap. Ler. de Lincy
et Michel, Farces, Moralit. et Scrm. joy., t. II.)
Une puis ne mespriht de rien.
(J. LE RIGOLÉ,Dit, Richel. 25545, P 150e.)

(Un Chival. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50,


f° 91b, P. Meyer.)
ou a deux Yi., que on apele per et nonper. Il (l'aigle) s'estoit mesporté
(EST. BOIL., Liv. des mest., 1er p., LXXI, ne les venir jusqu'à son terrier prendre (les petits Et s'on bien n'i prent garde tost i puet on me-
du renarl).
11, Lespinasse et Bonnardot.) [ prendre.
(GUILL.HAUDENT, Fable J;J¡;o, 2e partie, Lormier.) Poème mor. en quai., ms. Oxf., Canon. misc. 71,
Je cuit que ce sont dé mespoint. f° 56 rO, P. Meyer, Arch. des Miss., 2* sér., V,
(Du Prestre et des .II. ribaus, Richel. 837, MESPRANSCRE, voir MESPRISURE. 197.)
f° 235d.)
Bien sai que je mespreniroie
J'ai, fet Thibaus, uns dez mespoins. MESPRANTURE, VOIR MESPRENTURE.
Se par droit avoir cuidoie
(,Ib., f° 235a.)
MESPRENANCE, s. f.; défaut, erreur : Vostre amour.
Dez plains, dez vuidiez, dez mespoinz (Nie. DEMARGIVAL,
Panthere d'amors, 1188,
Saillent aus ribauz hors des poinz Ne trueve nule mesprenance, A. T.)
Quant il ont trouvé leur Renaut. Tout li est bon, tout. li est bel.
(Gilles de Chin, 799, Reiff ) Quant autre blameras,
(GUIART,Roy. lign., 19G87, W. et D.) Tei mèismes blameras
: MESPRENDEMENT, s. III., méprise : Ou jugeras tut primerement ;
— Jouer de des mespoins, tromper Kar nul n'est ki vit
Bien m'as j'ué de des mespoins, le cuit tant faire de son mesprendement Oune soit grant on petit,
(B. DE CONDÉ,li Coules des lliraus, 32G, Scheler Que la chose iert faite honnorablemcnt. Ki ne mesprent
(ADENET, Enfances Ogier, ATS.3142, f° 801.)
(EVERARD,Distiq. de Dyon. Calo, ap. Ler. de
— S. m, dé pipé ; jouer de mespoins. Lincy, Prov.)
tromper : MESPRENDRE, - penre, - panre, mep., Promectoit amendement de tous ses tor-
verbe.
S'on puet Diu de mespoins juer, fais, et d'obéir aux royaux commande-
Trop seroit se gloire petite. — Neutr., commettre une faute, un mens, et que des or en avant se garderoit
(Vers de le mort, Richel. 375, 336b.) crime, manquer à qqu'un, transgresser de mesprendre. (Gr. Cron. de Fr., Phelip.
Par la foi que vos me devez une loi: Aug., I, 15, P. Paris.)
Joez me vos de .IIII. dez En tais raizon siam mespraes, Sen meffaire et sen mespanre. (1323,
Ou vos me joez de mespoinz. Par ta pitad lo perdones. Hist. de Metz, IV, 2.)
Or vueil g3 joer a plus poinz. (Passion, 511, Koschwilz.) Pour ce qu'au monde avoit mespris
(D'un Jugleor, Richel. 19151, f° 46 r°.) Et vescu deli[cijeusement.
Cil qui lor dient de l'estoire
— Mécompte : Que cil demandent, Cil memoire (Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 54e.)
-- -'-
Garde que ne mespregnes, car je l'aim moult et URS., Hist. de Charles VI, an 1382, Mi- lis sont fort dolens des faultes et mes-
[prise. chaud.) prentures qu'ils ont faictes le temps passé.
(Dit de Ménage, p. 36, Trébatien.) (1419, Lett. du Dauph. Charl., Pr. de l'H.
Si li voloit aidier, il aroit trop mespris. — Impers., être malheureux, être cause de Nim., III, 212.)
(CUVEL.,Vie de B. du Guescl., 9892, Charrière ) de malheur : Pour les reparations et amendes honno-
Mes alnçois me prengne Il mesprint lourdementa Artibi us, geueral rables et prouffitables desdites mespren-
La mort, que j'envers vous mespreigne. de l'armee de Perse, combattant contre tures et offenses. (G. CHASTBLL., Chron.,
(JEH. LESCUREL, Chans., Bali. et Rond., XXIII, Onesilus roy de Salamine, de personne II, 334, Kerv.)
p. 61, Bibl. elz.) a personne, d'estre monté sur un cheval Pour lesdites malversations, faultes et
façonné en cette escole. (MONT., Ess., 1. 1, mesprentures. (Ordon. de Fr. lu sur le faict
Necessité faict gens mesprendre ch. XLVIII, p. 184, éd. 1595.)
Et faim saillir les loups des boys.
de la just., fo 213 vO.)
(VILLON,Grand Test., xxi, Jouaust, p. 28.) MESPRENEUR, s. m., infracteur, celui Méprenture se disait encore au xvn* s. :
Qui fait ce qu'il doit ne mesprend. qui contrevient : Ce n'est que méprenture. (SOREL,
(Songe doré de la Pucel. Poés. fr. des xv* et Francion, liv. IV.)
XVIes., III, 217.) Audit mestier aura doresenavant quatre
personnes souffisantes et convenables pour
S'on ne vous scet mal reprocher, icelui mestier gouverner et garder, et pour MES PRESSURE, voir MESPRISURE.
Pour Dieu ! gardez vous de mesprendre. eulx prendre garde des mespreneurs qui y
(Le Débat de deux Dem., Poés. fr. des xv* sont et pourront estre. (1412, Ord., x, 16.) MESPRESURE, voir MESPRISURE.
et XVIes., V, 278.) Feront. hastive justice, chacun en MESPRIS, s. m., méprise, tort :
Je luy feroys estrange saulce ses dites mettes, des vyoleurs et mespre- Car, s'ils mesprennent en rien, nous les
Si je sçavois qu'elle eust mesprins. neurs. (Preuves sur le meurtre du duc de pourrons occir sans mespris. (Le Roman
(farce d'un Maryjal., Ane. Th. fr., l, 132.) Bourgogne, dans les Mém. pour serv. d des quatre fils Aimon, chap. 24, ap. Le
Qui plus se garde, plus mesprent. l'hist. de Fr. et de Bourg., 1e p., p. 330, éd. Duchat, Notes sur Rabelais.)
(Debat de Nat. et de Jeun., Poés. fr. des xve 1729.)
et xvi* s., III, 91.) Ce bon vin eclyptique
MESPRENEURE, s. f., méprise, faute : Ainsi fait sens, et le faict cantiquer.
Toy qui te laisse subjuger
A ton prochain sans toy deffendre,
Qui demeurent impugniz desdites faultes Car — sans mespris —
Je te conseille revencher, et mespreneures. (Ordon. de Fr I" sur le A ses esprits
Gardant ton droit sans luy mesprendre. faict de la just., fo 213 rO.) Du tout esprits
(DADOUV., les Moyens d'eviter Merencolie, Poés. Laquelle chose donne occasion aux des- Par sa liqueur.
(RAB., Cinquiesmelivre, ch. XLVI,éd. 1564.)
fr. des xve et XVlos., II, 60.) sus dicts, qui demeurent impuniz des
Est il pas vray que sans nulle achoison
dictes faultes et mespreneures. (REBUFFI, MESPRISABLEMENT, adv., dédaigneu-
Tu me laissas contre droit et raison ?
Rubrique des eaux et forests, fo 174 ve, éd.
1547.) sement :
Veu que vers toy jamais n'avois mespris;
Mais par sur tous t'avois donné le pris, Ledit Marcius au conmencement ouoit
T'obeissant. voire en toute saison. MESPRENSION, voir MESPRISON. mesprisablement les menaces des tribuns.
(Rond. de Femm. attrib. à J. Marot, XII, à la (BERSUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f* 41'.)
suite des Œuv. de Marot, t. V, p. 322, MESPRENSURE, voir MESPRISURE.
éd. 1731.) MESPRISAGE, s. m., fausse apprécia-
MESPRENTURE, mesprant., s. f., mé- tion :
S'elle fut pres (o cruel) ton audace prise, faute, tort, délit :
Pas ne se feust mise en effort de prendre Et renoncions pour nous et pour nos
Son serviteur, qu'on n'a point veu mesprendre. Li quex jurera sur sains que il le mestier hoirs a toutes deceptions de decevance,
(CL. MAR., Enfer, p. 62, éd. 1596.) gardera bien et loiaument, et que il toutes de lezion, de mesprisage, de fraude, de ba-
les mesprantures qui fetes i seront fera a rat, et a tout benefice de restitucion. (1319,
Et n'est pas dit que les dames qui prennent, savoir au prevost de Paris. (EST. BOIL., Assiette de 200 liv. de rente, Morice, Pr. de
Font toutes mal, et qu'en prenant mesprennent. Liv. des mest. et marchand., 1re p., xix, 9, l'Hist. de Bret., I, 1290.)
(ID., Eleg., xxvi, p. 113, cd. 1596.) Lespinasse et Bonnardot.)
0 Dieu ! monstre leur qu'ils mesprennent. Quant ele voit esveillier sa dame ele prist MESPRISANCE, - anche, mesprisienche,
(ID., Psalme, v, p. 156, éd. 1596.) le pié au seingneur par mesprenture, et s. f., mépris :
Et voulons ladicte ordonnance estre lors il s'esveilla. (Vies et mart. des beneur.
estroictement gardee, et sans y faillir ne virges, Maz. 568, f° 303d.) Et josne et preux demourier oisieux en Frenche
mesprendre en quelque maniere que ce A trente ans cil aroye vergogne et mesprisienche.
Le roy respont sans mesprenture : (Romance du sire de Crequi.)
soit. (1539, Ord. de Franc. Ier pour l'a- Oyl, a ma male aventure.
breviat. desprocez, cxxm.) (COULDRETTE, Mellusine, 6087, Michel.) Lesquelz (lieux) avoient esté laissié en
Il faut que tous braves menteurs soient mespritance et sans garnisons. (BERSUIRE,
Et enchargier T. Liv., ms. Ste-Gen., fo 76b.)
gens
meprendre. memoire, pour se garder
de bonne(PASQ., Maintes pénitences dures
de Recherch., I, m.) Respondaus aux mesprentures. Pour l'amour que j'ay a vous cestuy en-
Pclerin. du corps hum., ms. Valpinçon,
(DEGUILIV., fant me fait plus de douloir de la grant
— Act., commettre, en pariant d'une f 9c.) mesprisance qu'on me fait. (Yst. des sept
sages, p. 88, G. Paris.)
faute : Deliz et mesprentures. (1369, Liv. rouge,
Li vostre peres leaument me servit, Arch. Y 2, f" 45 v°.) Au detriment et mesprisance de sa force.
Onques vers moi nule riens ne mesprint.
(P. MICHAULT,Doctrinal de court, f" 15 vls
Mais pourra visiter les talemeliers et éd. Genève.)
(Gar. le Loh., 1° chans., xxxiv, p. 118, P. Paris.) distribuer le pain qui sera trouvé en mes-
Se je sui uns bas hom, et je mespreing prenture. (1372, Ord., v, 502.) Ce langage françois que les Italiens par
leur mesprisance acoustumee appellent
aucune chose par mon corrouz, po le sau- Mais luy despleut pour la mesprenture barbare. (LE MAIRE DE BELGES, Illustr.,
ront ; mais tuit sevent ce que uns grans de Adam. (Ménagier, I, 166, Biblioph. fr.) 1.111, Stecher.)
hom mesprent en justise ou en autre
chose. (BRUN.LAT., Tres., p. 507, Chabaille.) 0 glorieuse Et de l'Eglise aussi les mandemens
Et doit li justice reprendre les parties Cité de Dieu. saintiffiee et pure, Qu'on laisseroit par une mesprisance.
Doillx moz sont diz de toy sanz mesprenture. (J. BOUCHET, Ep. mor., VI, éd. 1545.)
sans mal engien et leur aywes, s'il les ont,
se il ne mesprendent aucune cose en plai- (Mir. de N. D., III, 130, A. T.) Et tombe en telle mesprisancedu monde
dant par devant signeur, eschevins et me- Vous faites rang des autres de vous en- qu'il n'y a nul qui ne le fuye comme ung
ner par loi. (XIVe s., Lois et coutumes de commenchier premier, et quant le cheva-
ladre. (Triumphe de dame Verolle, Poés. fr.
la ville de Marchiennes, Arch. mun. Lille, lier sera a son tour, lor aurons nous advis des xvc et XVI. s., IV, 268.)
BBI 2777.) d'avoir mercy des autres et vous pardon-
Ils envoyerent devers le roy demander MESPRISE, s. f., acte offensant, tort :
misericorde, ner la mesprenture que chascun de dvous a
Et leur pardonera toutes olleuses et mes-
et qu'il leur voulut pardon- faitte envers moy. (Voy. de Charl. Jéru-
ner ce qu'ils avoient mespris. (Juv. DES salem, p. 62, Koschwitz.) prisez du temps passé. (24 oct. 1360, Le tt.
d'Ed. III, Liv. des Bouill., xvi, Arch. mua. Ne seur li mettre soupeçon Tous ceulx qui orront parler de ceste
Bordeaux.) Que ele a faite mesprison. mesprison me jugeront, et a bon droit, de
(WACE, Conception Nostre Dame, p. 46, Mancel mourir de honteuse mort. (J. D'ARRAS, Me-
MESPRISEMENT, s. m., mépris, dé- et Trébutien.) lus., p. 34, Bibi. elz.)
dain : A R. ot tencié par mesproison. Tu as occis ton seigneur tant de mespri.
Jurer par Dieu faussement est mesprise- (R. de Cambrai, 957, A. T.) son comme de cas vouluntaire. (ID., ib.,
ment de ton seigneur. (Evast. et Blaq., Ri- Vos nos dites grant mesprison.
p. 38.)
chel. 24402, fo 30 v°.) (Floire et Blance/lor, 2' vers., 460, du Méril.) Ledit receveur a trop receu, par mespri-
En nostre grief mesprisement et offense Se nuls ordenez fast pris a mesprisun son, v. s. t. (1360, Comptes des taxes impo-
de nostre souveraineté. (1349, Arch. JJ 78, sées pour la rançon du roi Jean, Arch. KK
Camme de larecin, n murdre u traisun.
fo il v°.) ,„ f
(GARM.,Vie de S. Thom., Richel. 13513, 19 r'.)
10a, f° 18 v°. )
Offenses ou mesprisons quelconques.
n'y ait barat, mesprisement
Mais que il (Menagier, Chacnns duta de mesprisun
I, 3, Biblioph. fr.) (1367, Lett. d'abolit. de Phil. prem. duc
ou desdaing. A faire cele electiun. d'Orl., Arch. Loiret.)
Et les a detenus prisonniers pour lonc- (MARIE,Dit d'Ysopet, XXII, Roq.)
temps, et encore detient en très grant con- Quel est la iniquité e la mesprisiun que En ce n'a mie trop grande mesproison
tempt et mesprisement du roy et de sa sou- fait ai vers le rei ? (Rois, p. 77, Ler. de qui la verité t'en vouldroit dire. (Ren. de
veraineté. (Grand. Cron. de Fr., Charl. V, Lincy.) Montaub., Ars. 5072, f° 128 r°.)
XX, P. Paris.) Aden par son mesprison désobéit a Dieu.
Ciertes, molt est laide cose et vilaine ke
Le contemnement ou le mesprisement il est de chaiens fourclos ; et molt iest (J. LEGRANT, Livre de bonnes meurs,
desdictes choses. (Intern. Consol., H) grans li mesproisons por vous, et li desrai- fo 2b.)
XXVII, Bibl. elz.) sons de che ke il onkes le fu. (HENRI DE Il ne fist oncqnes mesprison
Ou grant contempt, vitupere et mespri- VALENCIENNES, 586, Wailly.) De quoy deust estre en prison.
sement de nous et de nostre justice. (9 dé- Or ne li dites nule rien, (Pats. Nostre Seigneur, Jub., Myst., Il, 226.)
cembre 1453, Lett. du duc de Bourg. au Car vos feries grant mesprisson.
bailli de Dijon, Arch. mun. Dijon, procès An retour de dare prison,
(Gauvain, 1986, Hippeau.) Ou j'ay laissé presque la vie,
J. de Bauffremont.)
Vos feries grant mesproisson. Se Fortune a sur uioy envie,
Baptures et mesprisemens. (EXIMINES, (Ib., 1994.) Jugez s'elle fait mesprison !
Livre des anges, Richel. 1000, fo 65a.) (VILLON,Grant Test., Lays, Jonanst, p. 112.)
Jusque li aie fait tel mesproison
Pour tant qu'elle (la brieveté de la vie) Com il fist moi par mauvaise achoison. Frauldes, mesprensions et abus. (1464,
donne crainte de mort et mesprisement de (Gaydon, 4110, A. P.) Ord., xvi, 283, var.)
la haulte dignité papale. (P. FRRGET, Mi-
rouer de la vie humaine, fo 144 rD, éd. 1482.) Ains mais ne fut oit ne fait
Voyez le bien, il est, certes, exempt
Telz malz ne telz desloiautez,
Encores doivent elles (les deesses) estre De faux penser, feintise, on trahison :
Telz vices ne telz crualtez,
plus aspres quand elles sont provoquées leurs Telz baras ne telz traissons,
Il n'a sur luy faute ne mesprison.
a desdain par mesprisemens de Telz engins ne telz mesprisonz.
(CL. MAR., Eleg., x, p. 82, éd. 1596.)
propres vertuz et formes. (LE MAIRE DE (Dolop., 10272, Bibl. elz.) Celay qui est en obscure prison
BELGES, Illuslr., I, 277, Stecher.) Sans avoir fait tort, crime on mesprison.
Dame, je doi querre pardon
pere. (Calepiniblasme, mesprisement, vitu-
Vituperatio, Vers vos, fait el, de mesproison.
(Le plaisant Boutehors d'oysivelé, Poés. fr. des xv*
Dict., Bâle 1584.) (Parlon., 8521, Crapelet.) et XVIIs., VII, 162.)
Méprisement se dit encore dans le centre Hé ! Dieux, com faite traison, N'a nient de mesprison, n'a nule mes

de la France. Et com vilaione mesproisson ! prison, il n'y a rien à reprendre, à blâ-
(MousK., Chron., 6966, Reiff.)
MESPRISIENCHE,Voir MESPRISANCE. mer :
A tant ez vos descendu lou gripom,
Mut ert bele de grant maniere,
MESPRISIER, - proisier, v. a., avoir, Et a Richier fit la grant mesprisiom
A dox sanblant, od simple ciere,
témoigner du mépris, du dédain pour une Et li tua son destrier aragom.
personne ou une chose ; mot conservé :
(G. de Mongl., Vat. Cbr. 1360, f 17a.) Biax ex, biax vis, bele façon,
En li n'a nient de mesproisun.
Sour nons fu il ocis (MARIE,Lai de Graelent, 593, Hoq.)
L'espee dist : A tort m'a prise Et par nos mesproisson.
Ki moi et mon mestier mesprise (Li Souffr. N.-S., Richel. 2039, fO IT.) Niece fu Rainbant le Frison,
Et des meffais n'est adrechans. N'ot en li nule mesprisson.
(RENCLUSDE MOILIENS,de Carilé, XL, 10, Van Je suis fiz Cloovis, le roi de Monloum, (MOUSK.,Chron., 9920, Reiff.
Hamel.) Qui me chaçai de France por une mesprison
Que je fis vers mon maitre, senechanl de D[ijon]. Li cheval fa bens e grantz,
Si r'aime mielz la malvestlé (Floov., 1442, A. P.) Mut par fud gens e avenanz
Et tôt prendome mesproisié. De cors e de pis e de façun,
(ParIon., Richel. 19132, fO HOC.) Por toutes les grevances, toutes les N'ont en lui nule mesprisiun.
Truandise, qant se descuevre, mesprisons et touz les domaiges que nobles (Le Lai del Desiré, p. U, Michel.)
Doit en hair et mesprisier. homs Thiebauz cuens de Bar nos ai fait.
(1270, S.-Pierrem., 12, Arch. Meurthe.) mesprison, sans inéprise, sans
(GUIOT,Bible, 2083, Wolfart.)
— Sans
Les mesprisez sont retirez de la fange. Prenez bien garde que de chou n'em- se rendre coupable d'aucun tort :
(CALV., Instit., 1. 1,c. 5, éd. 1561.) piriez ne par orgueil ne par autre mesprison.
Toutes les requèllistes sans mesproison.
Mesprises tu a aimer, mon fils ? (Hist. Mac- Michel, de St Louis à sa fille Isabelle, ap.
(Enseign.
(Aiol, 3001, A T.)
Ed. de Joinv., p. 251.)
car. de Merlin Cocc., xvi, Bibl. gaul.)
Duc des ducs, roy des roys : d'estre roy Cornent ai je mon sen perdu ? Tous iii. les assemblastes sans mesproson.
Por quoi sui en tel mesprison (Ib., 2975
il mesprise. (FAUCHET, Antiq. gaul., vol. 1,
1. V, ch. 21, éd. 1661.) Que penser ne puis s'a li non? Et commant as tu non? dit Salorez le fier ;
Pouvant estre riches, ils ont mesprisé de (ROB. DE BLOIS, Poés., Richel. 24301, p. 534a.) Es tu tant gentix hom que doies cest mestier
l'estre. (FR. DE SAL., Vie dev., III, xvi.) Leur pardonra toutes offenses et mespri- Tenir tant mesprison, sanz mon pris abaissier ?
(J. BOD., Sax., CCLXXXI, Michel.)
sons du temps passé. (Chron. de S.-Den.,
MESPRISION, voir MESPRISON. Richel. 2813, fo 429d.) Par bonne foi, sans mesproison.
Li traisons et la mesproisons que li rois (Mir. de S. Eloi, p. 18, Peigné.)
MESPRISON, - om, - un, mesprisson, me- li avoit faite. (Estories Rogier, Richel. Bien vos diroie la fasson
prison, mesproison, mesproisson, mesproson, 20125, fo 104a.) Sans mentir et sans mesproisson.
mesprision, mesprension,s. t. et m., méprise, Si fist faire une encqueste generalle de (REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 4681,
erreur, tort, faute, action ou parole blâ- toutes mesproisons et torfais par les mal- Hippean.)
mable, injustice, outrage, mauvais traite- faiteurs d'Engleterre. (WAVRIN, Anchienn. Quand est du cœur, longtemps y a qu'en Frauce
Cron. d'Englet., I, 58, note, Soc. de l'H. Ion prisonnier il est sans mesprison.
ment : de Fr.) (CL. MAR., Eleg., l, p. 66, éd. 1590.)
trouver en mesprison, éprouver de MESQUËOIR, voir MESCHEOIR.
— Se Onques nature ne forma
mauvais traitements : Si bele forme que elle a,
MESQUERANCE, S. f. ?
Qu'ele est sans mesproisure.
Charité, je vous fais promesse, (Chans. d'Isab. fille de S. Louis, Ana. de la Soc. Et se-je par la Deupoissance
Se de briefz ne vous en allez, de l'hist. de Fr., 1864.) Ne par la vostre mesquerance
En mesprison vous trouverez. Vos puis issi d'armes oltrer.
(Moralité de Charité, Ane. Th. fr., III, 379.) Mesje vous di sanz mespresure
C'onques ne \i si grant murmure. (Durmars le Gallois, 2911, Stengel.)
Méprison est resté dans le palois de (RAOULDE HOUDENC, Songe d'Enfer, 665, Schelcr, voir

plément.
Trouv. belg., nouv. sér., p. 199.) MESQUEUE, MESCHEUE.
Champagne : MESQUICHER, voir MEGEISSIER 1 au Sup-
Comment et par quel méprison Enfers est lais tout sanz mesure.
Le lapiderent les félons. Si vous di bien sanz mesprisure
(L'Epilre de M. S. Estienne, telle qu'elle fut Que il est tant bideus et parfons
chantée à Reims jusqu'il la fin du xvil" s.) Qu'il n'i a rive ne fons. MESQUIN,voir MESCHIN.
(La Voie de Paradis, Richel. 837, f° 92a.)
MESPR1SSON, voir MESPRISON. Pur aucuns forfais et mesprisures qu'il MESQUINE, voir MESCHINE.
avoit comys. (Déc. 1304, la Ley de Ca MESQUINETTE, voir MESCHINETE.
MESPRISURE, mespresure, mespreseure, leys, Richel., Collect. Bretigny, LVI.)
mespressure, mesproisure, - seure, mespren- Je trouvai dame Mesure, MESQUITE, voir MESCHITE.
sure, mespransure, s. f., méprise, faute, Sans barat et sans mespresure,
MESRAIN, voir MAIRIEN.
tort, délit, acte qui prête au blâme : Qui ses biens aus bons mesuroit.
li
(WATRIQ.DE COUV., Mireoirs as dames, 273, voir MAIRENIER.
Por ce n'est pas tel mespresure. Scheler.) MESRAINER,
(Dolop., 1710, Bibl. elz.)
Faire jeuner et encharger MESRE, voir MEZRE.
Se me iessiez morir por bien amer, Maintes penitences fort dures
Vostre en iert la mespresure. Correspondansaux mesprisures. MESRELE, voir MERELE.
(THIB. IV, Chans., p. 55, Tarbé.)
(DEGUILLEV , Trois Pelerinaiges, fJ 9b, impr. MESRIEN, voir MAIRÏEN.
Vostre en iert la mesprisure. Instit.)
(ID., ib., Poet. fr. av. 1300,1.1, p. 380, Ars.) Et euist volentiers de ceste mespresure MESRIENNER, voir MAIRENIER.
Se ai je dit folie et mesproisure. escuset son frere. (FROISS., Chron., I, 196,
(ID., ib., ms. Berne 389, f° 6.) Luce.) MESSAER, voir MESSIER.
Pour çou vous pri, tres douce dame, merci Toutes les maistresses qui hors de la
De ma haute mespresure. ville envoyeront faire euvre, la monstre- 1. MESSAGE, - aige, - ache, mes., s. Ill.,
(PEIUND'AUCICOURT, Chans., Romv., p. 297.)
ront a celles qui seront establies pour messager, envoyé :
Sovent m'esbanoi garder le mestier avec l'euvre de leurs Dist li mesages : Aparmain le sarez.
A ceus que je croi, hostieux, pour savoir se il y a nulles mes- (Les Loh., Ars. 3143, f° 24b.)
Et je voi preseures. (1425, Arch. JJ 173, pièce 292.) Danz Abraham en fud premierz messaget.
Biau joer sanz mespresure. Ilankeurs et haynes, malsgreis, mespres- (Cant. des Cant., 67, Stengel.)
(J. ERARS,Bartsch, Rom. et Past., III, 16,18.)
sures et malfais et mefais qui fais et adve- Et si doit li abbes ou ses messaiges les
Mes nus n'i vit mesproiseure nus sont. (J. DE STAVELOT, Chron., p. 80,
En son gieu n'en s'envoiseure. Borgnet.) plaiz tenir. (Ch. de 1212, Lorr., Cab.
(Lay de l'Espervier, 33, G. Paris, Romania, Dufresne.)
VII, 3.) Mailsgreis, mesprisures. (ID., ib., p. 81.)
Atant ez .n. mesaches; ou palais sont monté.
Dont n'a li mestres, ce me samble, (Parise, 2888, A. P.)
MESPROISIER, voir MESPRISIER.
Nule coupe en sa mespresure. Li mesage s'an tornent, n'i ont plus demoré.
(H. D'AMDELI, Lai d'Aristole, 539, Héron.) MESPROISON, voir MESPRISON. (Ib., 2925.)
Quar il fisent leur apresure Quant les messaiges presenterent les
D'armes sans nule mespresure. MESPROISSON, voir MESPRISON.
(MODSK.,Chron., 30207, Reiff.) letres Alixandre comanda qu'elles fuissent
MESPROISURE, voir MESPRISURE. leues devant tous les barons. (Le Liv. dou
Nos li doieins et le chapistre de la granl roi Alix., Richel. 1385, fo 32c.)
eglise de Verdun faisons savoir a touz
et orront
ceauz qui ces (lettres) verront conte
MESPROSON, voir MESPRISON.
Paiens, dit Dagoubert, dites vostre
talent
que nos aquitons Thieibaut de MESPROVANCE, - anche, s. f., désap- Et puis si en raies a vo commandement.
Bar. de toutes les mespresurez qu'il a eu
Lorraine, probation : — Sire, dit li message,
ja l'orres vraiement.
envers nous. (1247, Chart. de (Charles le Chauve,. Richel. 24372, f° 86a.)
267, n° 2, Wailly.) Et si te di par mesprovanche
T'ai mis en ceste decevanche. Li uns des mesages fu ocis. (Chron. de
Quitons le dit seigneur de Creci, li et (De Josaphat, Richel. 1553, P 209 rD.) S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 55b.)
toute sa gent, de touz domages et de touz
torfez et mespresures. (1256, Arch. J. 383, MESQUANCE, voir MESCHEANCE. Et sachiez que sitost comme les mes-
pièce 28.) sages ouvrirent leur escrins la toute
ou ces
la
Toutes les mespresures et malefaçons MESQUANT, voir MESCHEANT. choses estoient, il sembla que
qu'il pourront savoir ou dit mestier rapor- chambre feust embausmé, si souef fle-
teront au prevost. (E. BOIL., Liv. des mest., MESQUARRÉ, adj., qui n'est pas exac- roient. (JOINV., Hist. de St Louis, p. 138,
tement carré : Michel.)
Ie p., xciv, il, Lespinasse et Bonnardot.)
Il le doit amender a la volenté le prevost Un tablel mesquarré d'argent pour as- En iceluy mois de fevrier se remistrent
de Paris selonc reson, pour tant que la tronomie, a dedans plusieurs pieces. (1363, roys de France
sus les traicties entrelelesmoien
Invent, du Due de Normandie, dauphin, ap. et d'Angleterre par des deux
viesprensure soit cogneue ou provee. (ID., et de Ravenne,
ib., 1e p., x, 11, var.) Laborde, Emaux.) arcevesques de Rouen envoierent lcsdis
messaiges du pape ; et
Toutes les mespransures qu'il sauront MESQUEANCE, voir MESCHEANCE. a Bruges pour traictier
que faites i seront au prevost de Paris. roys leur messaiges
de la paix entre lesdis roys. (Grand. Cron
(ID., ib., xxxi, 8.) MESQUEANT, voir MESCHEANT. de France, les Gestes du roy Charles
V,
Car trop fesistes mesprisure. Voir MESCO LXXXIV, P. Paris.)
(REN. DE BEAUJEU,li Biaus Detconneus, 3972, MESQUENOISSAMMENT,
Hau, eI(lc) m'a dit a brief langage
Hippeau.) GNOISSAMMENT. Que je y renvoie ID message
Ja mais n'ert lies devant k'il pùisse MESQUENOISSANCE, voir MESCOGNOIS-
alla le pasté quérir.
Qui(Farce du pasté, Anc. Th. fr., II,77.)
Amender ceste mespresure.
(Chev. as .n. esp., 380, FoersLer.) SANCE.
Dies doinst ke de la mespresure MESQUENOISSANT, voir MESCOGNOIS — Syn. de procureur :
Ait encore son paiement.
Les .VII. d. et les .II. chappons ke le
(jb., 3328.) SANT.
maisons doit, doit paierPierissons commes messaigerie par la volonté de son souvrain MESSAMER, voir MESAESMER.
mesages, des siens d. (1226, Cart. de S.- de laquelle messagerie il doie ou puisse
Vincent, Richel. 1. 10023, fo 34 v°.) revenir dedens l'annee. (Stat. de S.-J. de MESSAVOIR, v. a., ignorer :
Marguerite de Junay, femme feu Gui du Jér., roui., Arch. B.-du-Rh.) li dist (à Cayn) : Ou est ton frere?
Dieus
Mex. eslabli ses procureurs et messaiges Or est teix la coustume entre les cres- non mie en messachant la ou il fust, mes
especiaulx..(1285, Cart. de la Maison Dieu tiens et les Sarrazins, que quant li roys ou en blasmant le murtre de son frere.
de Pontoisè, ap. Duc., Messagarius.) li soudans meurt, cil qui sont en messa- (GUIART, Bible, Gen., xiv, ms. Ste-Gen.)
gerie, soit en paennime on en crestieritei, Et nostre sires apela Adam. si li dist
2. MESSAGE, mesûge, s. m., redevance sont prison et esclave. (JOINV., § 364, en blasmant, non mie en messachant la ou
due au messier ou au seigneur pour la
garde des fruits de la terre ; fonction de
Wailly, éd. 1874.) il :
fust Adam, ou es tu ? (Bib. hist.,
Messaigeries qui ont esté faites Maz. 532, fo 5d.)
par lou
messier : temps que monseigneur le duc a estey au Messachant, part. prés. et adj., qui
Quiconques sera messiers, en l'anee qu'il lieu de St Mihiel. (1380, Arch. Meuse, —
B 1041, fo 76 ro.) sait mal, qui ne sait pas :
ara le message, il me devra .n. sestiers de
bone avaine. (1279, Cart. de Ponthieu, Hi. S'il avenoit que le priour fust mandes Mes, par foi, del meffet sômes tuit messachant.
chel. 1. 10112, fo 350 r°.) hors de son priouré en messagerie ou (HERMAN, Bible, Richel. 24387, f° 59c.)
service d'aucun prince. (1435, Est. de S. J.
Et estre son mesage, il aura poer de Jér., f°
esbargier iqui aucunes genz, et de qui de 22a, Arch. H.-Gar.) 1. MESSE, s.f., entrait, comme evangile,
puet avoir son usage iqui de chascun jor Pour despenses et mises a cause derepa- dans un grand nombre de formules
au cortiz, an pomes, an chos et en es- racions, messageries. (4 avr. 1445, Lett. de d'affirmation ou de serment :
train. (Liv. de jostice et de plet, IV, ch. xv, H. VI, accordant dR. Wydevilleune somme
§ 1, Rapetti.) de 1200 liv., Arch. Orne.) Il est aussi vray que la messe.
(Nouv. Pathelin, p. 135, Jacob.)
Item la rente et la droiture dou mesage Et generalement faire toutes necessaires
que l'en paie chascun an es terres des messageries et charges deues qui par les Neantmoins, vray comme la messe,
villes dessusdites, c'est a savoir de chas- souverains ou officiers de l'ordre seront Bien souvent, en lieu de filer,
cun acre de terre une gerbe, quant la terre ordonnez. (Ord. de Louis XI pour l'Ordre De mes deux yeulx larmes sans cesse
est blaee de tele blaeure comme ladite S. Michel, ms. Bibi. du Louvre, E 1444. Tombent et cheent en grant tristesse.
terre aporte. (1307, Arch. JJ 39, fo 95 r°.) fo 16 vo.) (R. DECOLLERYE, Monol. d'une Damefort amoureuse
d'un sien amy, p. 79, Bibl. elz.)
Et du lieu ou il aura esté pris (le bes- Item pour ce qui est necessaire et be-
tail) sera creuz le sergent ou le messiers soing fere plusieurs frais, messaigeries et Car l'on m'a dit aussi vray que la messe
par son serment si avant comme il doit despens, tant de tesmoings, sergens, que Que.
estre creuz en cas de prise et que cous- autrement, pour le fait de laditte resser- (J. MAROT,Cinquante Rond. sur divers propos, VI,
tume le veut et desierre en cas de message. che. (1492, Pr. del'Hist. de Nlmes, III, H.) p. 60, éd. 1532.)
(1322, Arch. JJ 61, fo 33 r°.) Nobles dames, notez que leurs blasons
Le suppliant a confessé que pour le — Message : Ne sont pas motz d'evangiles ou messes.
temps qu'il fu messier il avoit pris oultre
son droit de message bien jusques au
Quant il furent devant lui, si s'encline-
rent, et la distrent lor messagerie. (Est. de
(ID., la Vray Disant. Poés. fr. des xve et xvi*
X, 240.) s
nombre de trois sextiers de grain. (1393, Eracl. Emp., XX(V, 26, Hist. des crois.)
Arch. JJ 145, pièce 409.) 2. MESSE, S. f. ?
Faisant ta messagerie. (MAIZ., Songe du
La moitié du message de Ronquerolles viel pel., Prol., Ars. 2682, fo 5a.) Tous arbres entes et cherisiers demesses,
apartient a mons. le duc : et est. a savoir demeurent avecquez l'heritage. (1507
que quant li preudomme de Ronquerolle — Obligation de servir de messager :
Prév. de Fouilloy, Cout. loc. du baill. d'A-
auront esleu. un messier pour garder les Du prieur de Saint Sepulchre de Bau- miens, J, 286, Bouthors.)
biens communs de la ville. (Reg. des genci, pour messageries que doivent les
péages du comté de Clermont en Beau- fermiers de Baugenci. (1470, MESSEAMMENT, adv., d'une façon mal-
vaisis, p. 29, ap. Duc., Messarius 1.) Etat des re- séante:
devances de Baugenci, ap. Ste-Pal.)
Negligence ung aultre ensement
MESSAGER, v. a., envoyer, communi- MESSAGIER, - aigier, ager, s. m., ser.
- Tenoit que si messeamment
quer, débiter : gent, huissier : Lia que se sceust bien l'oysel
Aimee, aussi quand ma doubteuse langue Que les sergens et messaigiers desdis Deslier quant il luy fut bel.
De mes amours messdgea la harangue, coussous. pourront lever du mandement (GACES,Rom. des deduis, Ars. 3332, fO41 rO.)
N'ayant voulu des le commencement desdis coussous les tailles et communs Messeamment, Inepte. (ROB. ESTIENNE
Prendre mes vers pour premier truchement, imposez et a imposer aux habitans desdis 1549.)
Elle oublia, de peu de souvenance, chastel et ville. (1371, Ord., v, 705.) Messeamment. Unseemely, ill suitingly,
Ce que celoit sa lettre de creance.
Le bailli ne pourra executer unhandsomely, ill favouredly, with small
(P. DEBRACH,Poem., fO 14 rO, éd. 1576.) branches, ny aussi a la requeste aucunes

1528.)
du col- decorum, or comelinesse. (COTGR., 1611.)
lecteur aucuns particuliers pour les sub-
MESSAGERESSE, s. f., messagère : ventions du prince, si ce n'estoit que les Messeamment, Indecentemente. (C.
Damoyselle messageresse apporta nou- sergents ou messagers de la loy y eussent DIN, 1660.)
velles. (Perceforest, vol. II, f° 150a, éd. premièrement lesté gage. (Cout. de Cassel,
Nouv. Cout. gén., I, 712.) MESSEANT, adj., malséant :
L'huissierjuré de la chambre, le messager, Bele, fait il, coi que je die,
— Adj. f.,qui appartientà la messagère : Me pardones sans vilenie,
et le sergent de ville. font insinuations,
Damoyselle appareillee d'une maniere intimations, sans estre obligez d'avoir Et se je di rien messeant
messageresse. (Perceforest, vol. II, 1'0 146b, charge particulière de la loy. (Cout. de Ce n'ert mie al mien essiant.
éd. 1528.) 9 Nieuport, Nouv. Cout. gén., I, 736.) (Athis, Richel. 375, f° 162a.)
Ne a nulle heure, soit en privé, soit en
MESSAGERIE, - aigerie, - jerie, -jarie, — Bedeau : public, on n'oit saillir de sa bouche parole
mesa., messai.,s. f., mission, ambassade : Les clers et messagiers de la fierte de vaine ne messeante. (Liv. des faicts du
Si leur pria moult d'aler en ceste
mes- Nostre Dame de Reins arriverent la mareschal de Boucicaut, IV, 7, Michaud.)
sagerie avec un de ses barons. (Liv. de vile d'Argiers. (1409, Arch. JJ 164, en
pièce
Marc Pol, VII, Pauthier.) Var., messaiyerie. 67.) — Qui est dans une situation fâcheuse :
Adonc prie les deus freres que il aileut Je sui la plus messeante damoiselle dou
en ceste mesajerie cum un de sez baron MESSAGIERE, s. f., ambassade : munde et la plus male aventurouse. Gir.
(Ib., c. vin, Roux.) Si envoya une grant messagiere. (Liv, le Court, Vat. Chr. 1501, f ne.)
de Marc Pol, CLXVIII, Pauthier.)
Quant il ala en cele mesaiarie (Ib., — S. m., chose pénible :
c. XVI.) v MESSAIGE, voir MASAGE. Grant paour ai, foi que doi saint Amant,
Se il ne fust par aventure mandes Qu'il ne m'ocie ou face messeant.
en MESSAIN, voir MECEAIN. (Auberi, p. 81, Tobler.)
Del grant messeant que il avoit soufert. Ung petit misselet pour les vicaires. la plus dure charge qui soit en toute la
(Le Saint Graal, Il, 92, Hucher.) (1476, Joyaux de l'église de Bayeux, fa 91b, messerie. (Le Cabinet du roy de Fr., p. 175.
S'en ses atours a messeant Chapitre de Bayeux.) éd, 1581.)
Qui face a dire tant ne quant, Ung petit misselet pour le cueur. (Ib.)
Dire li dois : Ma douce rien, MESSERIN, voir MISERIN.
Ung autre vieul messelet. (Ib.)
Certes ce ne va mie bien.
(JACQ.D'AMIENS, Art d'aimer, ms. Dresde, fO 2a.) MESSERRER, voir MESERRER.
MESSELETE, voir MAISCELETE.
Car tous- vrais amis reveler MESSERVIR, v. a., mal servir, nuire,
Doibt, pour y estre pourveant, MESSELIER, voir MESSEILLIER. faire du mal, du tort à :
A son amy son messeant.
(Pastoralet, ms. Brux., fO 14 vO.) MESSELLE, s. t,
espèce de métal : E par losengiers que il crei
Quantité de cuivre, de messelle, rosette, Richard snn frere messervi.
MES8EAU, voir MESEL. potin, culot, hallebardes, etain, mitraille (WACE,Bou, 3' p., 969, Andresen.)
et autres métaux. (Mém. de Sully, IV, p. 78, Seignors, fait il, malement vait
MESSECLIER,voir MACECLIER. ap. Ste-Pal.) Que seint Michiel est messerviz.
(G. DESAINT-PAIR,Mont S. Michel, 1760, Michel.)
MESSEE, voir MIESSEE. MEssENiER, s. m., privilégié entre les
clercs et les gens de l'Université : Tout chou faire est Diu messervir.
MESSEILLIER, - eiller, - elier, - ilier, (RENCLUS DEMOILIENS, de Carité, LXXVIII,5,
- oillier, - ollier, mussilier, s. m., garde Homme de St Pierre, homme messenier Van Hamel.)
des moissons et des vignes, garde cham- ou d'autre semblable qualité. (Cout. de Qui a .II. seigneurs velt servir
Brusselles, Nouv. Cout. gén., I,1240.) L'un l'en estuet a messervir.
pêtre: (Vie des Pères, Richel. 23111, f° 97a,)
Et mettront lesdiz hommes les messeil- MESSEORj maseor, s. m., échanson ?
liers, lesquels feront serment aux sei- Cel jor forent li chevalier
Pense quantes foiz tu as messervi nostre
gneurs de garder bien eL loyalement les Et messeor et panetier. segneur. (LAURENT, Somme, Richel. 22932,
biens de la ville et le droit des seigneurs. (Florimont, Ricbel. 792, fO 24c.) fo 5a.)
(1354, Arch. JJ 84, pièce 21.) Tres celui jor en avant comensa Porrus
A maseor et penetier.
Li quez qui talle bos ou Sonnemberg (Ib., Riche!. 15101, f° 53c.) a messervir le roi Alexandre. (Estories Bo.
ou prent bos qui non estreit syes s'il y gier, Richel. 20125, fo 248d.) -
talle de noyt ou prent lu bos, yl est por MESSER, voir MDCIER. A deux seigneurs ne peut servir
.lx. s. laus. Et s'il y talle de jor ou prent Nul qui soit sans eux messervir.
lu bos, il est por .x. s. laus. et de cet
fayt est accreirre le mussilier per son se-
1. MESSERIE, miess., mies., s. f., droit
du messier :
(DEGUILLEVILLE,
Instit.)
f
Trois Pelerinaiges, 176c, impr.
remant. (1372, Arch. Fribourg, Ire Coll. des
lois, nO 61, f 16 v°.) Aient et tignient frainchement etperpe-
tuement, sanz messerie et sanz autres no- — Absolument :
Iceux habitans pevent mettre et eslire veles costumes. (1246, Arch. Jura, G,n° 419.) De Neel se pleinst qu'il messert.
messoilliers ou temps de my mars pour Li siergant juré doient estre creu de lor (WACE,Rou, 3e p., 3789, Andresen.)
garder les biens aux champs. lesquels emparcheures et de lor messeries par lor Et que li rois nel sace qu'il le doive trair.
messolliers seront tenus de recrier et re- sairement. (1247, Chartr. de Hain., Loi des
clamer les malfaiteurs, c'est asçavoir Por le roi courecier commence a messervir,
bestes qui seront en dommage. (1461, vill. d'Onnaing et de Quaroube, Tailliar.) Et manace ses hommes et fait as siens laidir.
(Roum. d'Alix., f° 56b, Michelant.)
Ord., xv, 96.) Ces tierres ke li home l'abbé de Saint-
Obiert tienent de medame de Moustreu- Cil qui messert por le commandement de
Les messeliers et forestiers seront creus
de leurs rapports par leurs sermens, tant cort, me sires li abbes i met le mesier et son segneur, ou fet damace a autrui ou
si en a les paons et li mesiers sa mieserie. larrecin ou autre cas de crieme. (BEAU-
es bois de gruyeries, communautez, qu'ail- (Ch. de mai 1250, N.-D. de Cambrai, MAN., Cout. du Beauv., xxiv, 17, Beugnot.)
II, 1141.)
leurs. (Cout. de Bassigny,Nouv. Cout. gén.,
Un sergent messeiller est creu de sa
Arch. Nord.)
Et si ne soit nus si hardis k'il bestes mece
1. MESSEUR,
garde des moissons :
messour, moisseur, s. m.'
prinse. (Cout. de Chaum. en Bassigny, en esteule de fourment dedens le tierc
Nouv. Cout. gén., III, 359.) jour k'il est soyes et s'il les i met et li mies- Et si le seignur y mette parker, ou mes-
XCVII,
Sergent messoillier. (Ib., p. 378.)
siers le prent il i ara se miesserie. (Bans sour, ou graunger. (Traité d'Econom. rur.
d' Hénin, Tailliar, p. 411.) du XIIIE s., c. 7, Lacour.)
Un sergent messilier est creu de sa Les gens de ladicte ville paieront par :
prinse. (Cout. de Troyes, Cout. gén., I, chascun an vint et cine souz l'endemain — Moissonneur
420, éd. 1604.) de Penthecoste pour cause de la messerie. Pour augmenter des messeurs la lonange.
(1321, Arch. JJ 60,f°137 r°.) (GUILL.MICHEL,1er liv. des Georg., f° 35 r', éd.
Messiers ou sergens messiliers sont les 1540.)
gardes dès vignes ou de bled et moisson. La messerie de la ville de Franoy et du
(Cout. de Meleun, Cout. gén., I, 117, note finags. (1321, Arch. JJ 61, pièce 123.) Les moisseurs qui sont a l'environ
de l'éd. 1604.) De leurs greniers rempliront les logettes.
28 sols pour lamesserie chacun an, qu'est (ID., ib., fO 33 rO.)
Suisse rom., messeillier. a paier a la St Remey pour l'an 1352, et
l'an 1353 pour les 2 termes. (1351-54, Arch. Faucheur pour journee, douze deniers,
1.MESSEL, missal, adj., de messe, qui Meuse, B 2201, fo 2 v°.) messeur, douze deniers. (Cout. d'Auvergne,
Cout. gén., II, 467, éd. 1604.)
sert à la messe : Vault en orge deu de rente et de mes-
Gantier jura sor sains et sor livres messez. serie par chascun an soixante et trois 2. MESSEUR, voir MESEUR.
(De Gautier d'Aupais, Richel. 837, fO347b.) quartiers. (1456, Denombr. du baill. de
Consteniin, Arch. P 304, fo 294 v°.) MESSEY, voir MESSIER.
Le pain missal autrement dit pain a
chanter. (LIEBAULT, Mais, rustp. 679, Estoublages, chariages, messerie, service
de vavasseurs. (Pièce de 1501, ap. Aug. Le MESSI, voir MESSIRE.
éd. 1597.)
Missal, of, or belonging to, the masse.
Prévost, Mém. et notes pour le départ, de MESSIAU, s. m., Messie :
l'Eure, II, 147.) Laissez moutons, brebis, aigneaulx,
Pain missal. A kind of wafer made anelyéd.
of flower, and a little salt. (COTGR., Étendue de la juridiction du messier : Et courez en la pree,
1611.) — Et allons voir le Messiau,
Icellui Jacob estant pour l'exercice de Qui la paix a creee.
2. MESSEL, voir MESEL. son office de messier es mettes de sa (1593, Noel, Ricbel. 24407.
messerie, (1412, Arch. JJ 166, pièce 209.)
3. MESSEL, voir MAISEL. MESSIEN, s. m., missel :
2. MEESSRIE, s. f., état ecclésiastique: C'est l'escrit des livres : deux messiens,
MESSELE, voir MAISCELE.
Nous ne dirons icy qu'en passant de la un a note et autre sans note. (Reg. Noster,
MESSELET, miss., s. m., petit missel : confession auriculaire, qui est, possible, fo 197b, ap. Duc., Messuale.)
1. MESSIER, s. m., missel : Messieurs et banwards jurez a la garde avec leur robbe rouge, procureurs, gref-
des fruits. sont creus des prinses faites fiers et le prevost avecque ses archiers,
Ung coussinet de bourre a mectre des- par eulx. (Cout. d'Espinal, Nouv. Cout. les messons avec leur robbe et sargans
soubz le messier. (26 août 1468, Invent. des gén., II, 1135.) aussy marchant devant tous a cheval.
poilles, vestem. ornemens, etc., 128, St- (Ib., p. 445.)
Urbain, Arch. Aube.) MESSILIER, voir MESSEILLIER.
Ung messier a l'usage de Troyes. (Ib., MESSONABLE, - onnable, mes., adj.,
131.) MESSIN, voir MESCHIN. prêt à être moissonné :
2. MESSIER (se), v. réfl., se lancer, se MESSINB, S. f., moisson: Mesorius. messonnable. (Gloss. lat. -fr.,
Richel. 1. 7679, fo 217 ro.)
précipiter : Durant le temps des messines ou mois-
sons que les bleds ou autres grains sont ,
Messorius mesonnables. (Catholicon,
Ainz que li dnx feist son tor sur terre couppez et non encore serrez. Richel. 1.17881.)
Ont trait le vert branc de color, (Cout. de Gorze, xvi, 22, Nouv. Cout. gén.,
Enz el tas d'els se vait messier. II, 1095.) MESSONAGE, - o image, moiss., s. m.,
(BEN., D. de Norm., II, 9506, Michel.) moisson, récolte :
f., saison de la moisson,
1. MESSION, s.
Quant vint au temps de moissonnage
3. MESSIER, mescter, messer, messey, vacances des tribunaux : Qu'il fallut cueillir la vandange.
mesier, messaer, meisser, missier, massier, Vous pensiez par appellations (GREBAN,Mist. de la pass., 17028, G. Paris.)
s. m., gardien des moissons et des vignes, Avoir le temps, jusques après messions, Qnant vint au temps de messonnage.
;
garde champêtre mot conservé : Tousjours asseoir, pour vous et vostre bende. (ID., ib., impr. Instit., f° 1331.)
(Complaint. des monniers, Poés. fr. des XVeet
Si li mesiers trueve beste en damage.
(1231, Ch. de Morv.-s. -Seille, Arch. Meurthe.)
XVlos., XI, 70.) De planter fruict et messonage. (J. Mo-
Se regleront sur le temps de la mession. LINET, Chron., ch. CXLJX, Buchon.)
Li mesiers de la vile doit garder les bles
(Ib.)
et les pres les signors, ausi com les autres. (Cout. de Normandie, art. 16, Nouv. Cout.
gén., IV, 60.) MESSONEMENT
moisson:
, - ornement, s. f.,

Les missiers. (1274, Franck, de Dole, 2. MESSION, voir MISSION. Messonnement, messio. (Gloss. gall.-lat.,
Arch. mun. Dole.) Richel. 1. 7684.)
Si leur conois que quant il est poins et MESSIR, voir MESSIRE.
temps de mettre messer et aucun deman- MESSONERESSE, - onneresse, meiss.,
dent les ablais a warder, que de leur com- MESSIRE, messir, misire, misires, messi, misseneresse, melseneresse, s. f., moisson-
mun assentement il poent mettre qui que s.m., titre qui était réservé aux seigneurs neuse :
il volent. (1279, Cart. de Ponthieu, Richel. de la plus haute noblesse :
1. 10112, fo 350 ro.) Messeneuru messonneresse. (1247, Charte
Si corn fu misire Gauvains. d'Onnaing, Ch. des compt. de Lille, 914,
Et ki harnas de kierue traine par autrui (Rose, 18901, Méon.) Arch. Nord.)
waaignages, se li mesiers le prent il i ara se Lequel pré misires Guillaume de Por- Mielsenour ou meissonneresses qui mes-
messerie. (XIUO s., bans d'Hénin., ap. queus, chevalier, vendi et quita ausdiz
Tailliar, p. 407.) sonnent en sas et en toursiaus. (1247,
religieus. (1278, Cart. des Vaue de Cernay, Cart. de Haynaut, p. 348, Reiff.)
.xv. sols de Roucelet, mescier d'Ambli, t. I, 20 p., p. 757, Merlet et Montié.)
Se messonneur u melseneresses estoient
pour son office a Noiel l'an .mix*. (1380, Je messi Guys de Chillye. (Janv. 1282, trové damaige faisant il seroient a xii.
Arch. Meuse B 1041, f° 10 vo.) Ch. descompt. de Dole, A 68, Arch. Doubs.) den. (Ib.)
La maison du messaer du dit lieu. Messi Thiebaz. (24 avril 1290, Trève,
(Compt. de l'H.-D. d'Orl., 1406-7, exp. de Misseneresse. (1439, Valenciennes, ap.
Arch. mun. Besançon.) La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Lorciaco, Hôp. gén. Orléans.)
Ne ne porrons ne ne devrons aveir
-- Ledit messir Erart. (1335, Arch. JJ 69,
fo 61 ro.) MESSONERIE, moissonnerie, s. f., droit
meisser ne servant. (1430, Ch. de L. d'Am- :
toise, Fonteneau, I, 342, Bibl. Poitiers.) Bourg., Yonne, messi chacun, le pre- sur la moisson
Martin Alligaut ayant pour lors la mier venu, n'importe qui. Cette institution nouvelle engagea le
charge d'estre messey et garde pour les Chapitre de sa cathédrale qui l'avoit ap-
habitans de S. Valier, que aucunes bestes MESSOIER, - oyer, messier, verbe. prouvée, à reduire à douze deniers parisis
le droit des « moissonneries » que les curés
ne alassent en dommaige. (1447, Arch JJ — Neutr., dire la messe, y assister, l'en- du diocèse lui payoient à plus haut prix.
179, pièce 14.) tendre : (Colliette, Mém. de Vermand., II, 644.)
Le fruict sera mieuls gardé et des
messiers. (COTEBEAU, Colum., IV, veu
17, éd.
Lors fist le cors R. apareillier
Et enterrer et moult bien mégoter. MESSONGE, voir MENÇONGE.
1555.)
Grand nombre d'escolliers. entrerent
(Les Loh., Richel. 1622, f 309 rO.) MESSONGIER, voir MENÇONGIER.
ez vignes qui sont hors la ville, et les mes- Si irons au moustier, c'est drois,
siers voulans resister purent estre Ou je me feray messier. 1. MESSONIER, - onnier, moissonnier,
forts pour eulx. (Piècene de 1557, ap. assez
Feli-
(Mir. N. D., I, 392, A. T.) s. m., moissonneur :
bien, Hist. de Paris, IV, 779b.) Act., marier par devant le prêtre : Se j'ai trové acun espi
Sergent blavier ou messier. (1561, Cout. — Apres les mains as messoniers,
d'Auxerre, Cout. gén., Jehan Raoulet trouva que son dit frere Je l'ai glené mult volentiers.
1,210, éd. 1604.)
Le seigneur bas justicier peut.
et ladite Meline estoient ja espousé. lan-
demain furent messoyes lesdiz Gilet et
(Torn. d'Antecrist, ms. Tnrin, f 2.)
sergeants pour avoir regard sur ses creer
bois Meline. (1375, Arch. JJ 107, pièce 271.) Li diable li vint devant atout une fau-
avec puissance de saisir le bestail trouvé cille de messonnier. (Vies des Saints, Richel.
en dommage. et sont les dicts sergeants MESSOILLIER,voir MESSEILLIER. 20330, f° 29 r°.) -
et massiers creuz des rapports et exploits Les moissonniers se sont paiez par leur
qu'ils font. (Cout. de Luxembourg, Nouv MESSOLLIER, voir MESSEILLIER.
mains en jarbes. (Comptes des mines de
Cout. gén., Il, 345.) Jacquès Cœur, Arch. KK 329, fD 121 rO.)
Le garçon ou messier qui est mis la de- MESSON, s. m., huissier :
dans pour garder la vigne. (PIERRE LE Hz misrent en prison environ cinquante Je ne suis pas digne d'estre appelé ton
LOYER, Hist. des spectres, p. 906, éd. 1605.) hommes qu'il nommoit de sa bouche, filz, mais fais moy comme a un de tes ser-
mesmes le juge Regnard, Jacques Guytard, vans moissonniers. (Bible, St Luc, ch. 17,
ung messon du consulat. (Mém. de J. Burel, éd. 1543.)
5. MESSIER, voir MESSOIER.
p. 96, Chassaing.) S'arme sur moi le faucheur ancien
MESSIERE, voir MAISIERE. Tous les officiers de la court monta- Et moissonnierdes doux ans de la vie.
rent a cheval avecque leurs robbes lon- (CL. BUTTET,Poés., I, 99, Jouaust.)
MESSIEUR, s. m., messier : gues et cornettes et les sieurs eonsulz Nom propre, Meissonnier.
2. MESSONIER, moissonnier, adj., qui preudeshomes jurez et serementez du mes-
: MESTELON, voir MESTEILLON.
sert à la moisson tier garder, li quel doivent veoir les choses
La Mort, des Parques la plus fiere, que on dist qui sont mautaintes. (ID., ib.) MESTER, voir MESTIER.
De sa grande faux moissonniere Se aucuns tainturiers mestaint laine, il le
Tranche la vie aux empereurs amenderoit de cinq solz. (1308, Ordonn. de MESTERAL, voir MAISTRAL.
Aussi bien comme aux laboureurs. l'échevinage sur la fabrication et la teinture
(OL. DE MAGKY,Odes, f° 47 vOl éd. 1559.) des draps, ap. A. Thierry, Rec. de monum. MESTERALLE, s. f., moissonneuse, ou-
inéd. de l'hist. du Tiers Etat, t. I, p. 341.) vrière des champs, d'après La Grange :
Moissonnier. Of, or belonging to harvest. Mesteralles pastourelles.
(COTGR., éd. 1611.)
— Mestaint, part. passé, mal teint :
(GOILLOCHE,Proph. de Ch. VIII, p. 48, La Grange.)
MESSOUEN, voir MAISOAN. Ou cas que il aroit plus des vi. s. parisis MESTIC, voir MAISTIO au Supplément.
de mestaint, en le veue des .v. hommes
MESSOUFFRIR, Voir MESOFRIR. dou taint, que yciuls draps soit dessaielles MESTICH, voir MAISTIC au Supplément.
et despoins. (Reg. de la vinnerie, 1343-1451,
MESSOUR, voir MESSEUR. fo 85 vo Arch. Tournai.) MESTIEN, S. m. ?
MESSU, voir MESUS. Prendre vous fault ceste besasse,
MESTE, adj., triste: Combien que ne soyes mestien.
MESSUELLE, voir MAÇUELE. Mielz vuelent vivre cume beste (Farce de Marchandise, Ane. Th. fr., III, 264.)
Que tnz dis estre serf e meste,
MESSUS, voir MESUS. Et herbe useir tut leur eage MESTIER, maistier, mester, maestier,
Que tuz dis vivre en servage. mistier, meslrier, mestré, mestierre, menes-
MESTAIER, voir MOITOIER. (Brut, ms. Munich, 501, Vollm.) tier, s. m., service, office :
MESTAILLE, s. f., mauvaise coupe : La terre en fu dolente et meste. Neule cose non la pouret omque pleier
(Mir. de S. Eloi, p. 120, Peigné.)
Les estranges variez qui. taillent robes La polie sempre non amast lo Deo menestier.
es ostieus et ailleurs en recoi, si que li Et les habitantz tant mestes que rien (Eulalie, 9, P. Meyer, Rec., p. 193.)
mestre en ont grant honte et grant re- plus. (24 août 1596, Delib. du Cons. mun. Et se. L. fist son mistier,
prouche de la mestaille que il ont feite au- de Bourg, Arch. mun. Bourg.) Missae cantat, fist lo mul ben.
cune foiz. (EST. BOIL., Liv. des mest., Ife p., (S. Leger, 81, Koschwitz.)
LVI, 4, Lespinasse et Bonnardot.) MESTEILLON, mestelon, mestellon, mes- Se aucuns est cui Dieu ait chier
tillon, - ilun, meteillon. metillon, mixtilloun, Sa parole et son mestier
MESTAILLIER, v. a., mal tailler, mal Viegne oir que je dirai.
couper : s. m., blé mélangé de seigle, méteil, mé- (WACE,ConceptionNostre Dame, p. 1, Mancel et
lange que le van rejette : Trébutien.)
Quiconques est taillieres de robes a
Paris, et il mestaille .1. robe ou .1. garne- Acus, eris, g. mestilun, dicitur id quod Et si faisoient le Damerdieu mestier.
ment par le drap mal ordené au taillier, ou demitur a vanno. (Gl. de Garl., ms. Bruges (Raoul de Cambrai, 1302, A. T.)
par l'innorance de son taillier, li meffaiz 546, Scheler, Lex., p. 52.) Mestelon.
doit estre veuz et regardez par les mestres (Ib., ms. Bruges 536.) Mestelon. (Ms. Paris.) Ci par tôt en chascon mostier
qui gardent le mestier. (EST. BOIL., Liv. Metellon. (Ms. Lille.) A celebré devin mestier.
des mest., 1" p., LVI, 5, Lespinasse et (BEN., D. de Norm., II, 22926, Michel.) Impr.,
Mixtilloun de furment et de siegle. (Tr. Deum mestier.
Bonnardot.) d'Econom. rur. du XIIIe s., c. 14, Lacour.)
Que quiconques sera tailleur de robes a J'apel et del devin mester estes sevrez.
Les rentes d'avaines, demestillons. (1291, (GARNIER,Vie de S. Thom., Richel. 13513,
Paris, et il mestaillerobe ou ung garnement Cart. de Namur, Chamb. des comptes de fO 77 v°.)
par mal ordonner le drap ou tailler. (1366, Lille, ap. Duc., Mestillum.)
Ord., VIII, 550.) Et ly clerc y venront canter le Dieu mestier.
Une mine de mestillon. 2 sistiers et une (Chev. au cygne, 21474, Reiff.)
S'aucun maistre dudit mestier mestaille mine d'avaine. (1309, Revenus des terres de
aucun habit ou garnement par sa coulpe, l'Art., Arch. KK 394, fo 16 ro.) Dites qu'estes donee au Dieu mestier
rende le dommaige. (1402, Ord., VIII, 552.) En tel labor et nuit et jor
Trois mines de mestillon. (1363, Reg. du Por Dieu prier.
— Absolument : Chap. de S. J. de Jérus., Arch. MM 28, (Rom. et past., Bartsch, l, 47, 15.)
fo 123 ro.) Puis a oi le Diu mestré
Car orguieus en taillant mestaille,
Por le robe bien empaner. Avons aucuns terrages qui vont a croiz Dont nous avomez tot mestré.
(REMUjs DEMOILIENS, Miserere, ci, 5, Van Hamel.) et a descroiz, qui sont vendus pour le pré- (Gilles de Chin, 1811, Reiff.)

Qui du meffaict cognoistront, selon


sent .x. sestiers de grains, le quart four- L'abbé du Mont S. Michel tient en icelle
ment, le quart mesteillon et le remanant paroisse (le Valle) de nostre sire le roy en
l'exigence du cas et par conseil de maistres avoine. (1384, Déclar. du temporel du couv. chevauté .IIIIxx. .VII. bouvees .v. vergies
dudict mestier et d'amende telle que au de Clermares, Arch. admin. de Reims, de terre, et en rend par an au dit roy par
cas appartiendra, soit par mestailler, par t. III, p. 574, Doc. inéd.) la main du prevost du petit mestierre
couldre ou par aulcune faulte qu'il y pour-
roit estre. (1416, Stat. des parment.etpour- Trois muis meteillon. (Ib., p. 602.) .LXXIII. S. .II. d. ts, c'est a sçavoir a la
feste de Pasques et de S. Paul, par esgalles
point. de Corbie, ap. A. Thierry, Mon. inéd. Ung muy metillon. (Ib., p. 603.) portions; laquelle rente est appellee ferme
du Tiers Etat, III, 537.) Mestillon, 38 sextiers .1. quartcl. (1389, ou ayde d'ancienneté. (Anc.trad. d'un titre
- Fig.: Invent, de Rich. Picque, p. 46, Biblioph. de latin du XIIIo s.)
Reims.) On voit par le Pesquage et Mesurage du
Tailles a droit, tu le dois faire ; Fieu Saint Michel en la paroisse de nostre
Blé metillon. (1396, Arch. MM 31,
Gentilz bons et de noble afaire, fo 228 r°.) Dame du Castel, rédigé en l'an 1624, que
Se mestailles, qui taillera ? Grand Mestier » y possédait
« le Prevost du
(WATRIQUET DE COUVIN,li Dis de l'Ortie, 289, Froment et mestillon. (1396, Dénombr. de en bénéfice certains camps et pieces de
Scheler.) Montmaur, ap. Duc., Mestillum.) terre. (Copie de Jacques Guille, p. il.)
Une mine de mestellon prise a Braque- mestier à qqu'un, lui rendre
MESTAINDRE, v. a., mal teindre : mont. (1396, Coust. de Dieppe, p. 26, Cop- — Avoir
Amende du mestaindre n'en doit on pas pinger.) service, lui être utile :
poier se fausses coleurs n'i a, quar nul ne Froment, seigle, mesteil, mestillon,avoyne, Mestier vous oi plus que tuit vostre ami;
mettaint que il ne mestaigne malgré sien, orge. (1491, Ste-Croix, Maillé,Arch.Vienne.) Tuit vous faillirent, et je vous garanti.
et que il n'i ait trop grant domage. (EST. (Gar. le Loh., 2" chans., v. p. 171, P. Paris.)
BOIL., Liv. des mest., Ire p., LIV, 5, Lespi- 16 acres de bon froment, le reste de me-
teillon. (1521, Etat des campagnes de la Par mi la vile s'espandirent,
nasse et Bonnardot.) U des plus forz se defendirent
Se pleinte est fete que aucun ait mestaint Haute Normandie, p. 35, en note, Beaure- Qui vif ne se laissent baillier ;
paire.) Mais lor defense n'a mester.
drap ou filé ou lainne ou toiles, les choses
desus dites doivent estre veues par les Champ., mestillon. (BEN.,D. de Norm., 1, 1737, Michel.)
Rendes moi, sire, icest enfant Ogier ; Ung jour avint qu'ung pelletier III. chandeliers d'or pour mettre mes-
tiers de cire qui poisent chacun .VIII. marcs
Dedens ma cambre en ferai un huissier, Espousa une belle femme
Se Dei m'ait, mult m'ara grant mestier. Qui appetoit le bas mestier et demy. (1363, Invent. du duc de Norm.,
(RAIBBERT,Ogier, 158, Bàrrois.) En faisant recorder sa game. ap. Laborde, Emaux.)
(Ib., p. 251.) Deux chandeliers d'or, appeliez mestiers,
Fix Namon estes le vaillant consillier, et a ou pié iiii. escussons de France.
Qui m'a eu en plusors leus mestier. Tant parlèrent du bas mestier
(ID., ib., 4393.) Que fut conclud, par leur façon, ( 1380, Invent, de Charles V, n° 455, Labarte.)
Sus Lunbars fierent, maint en font trebuchier ;
Qu'ilz yroyent ce soir la coucher Quatre chandeliers d'argent, appellez
Pres le gibet de Montfaulcon, mestiers, et a chascun .IIII. esmaulx de
Contre lor cops n'a nule arme mestier.
(ID., ib., 5354.) Et auroyent pour provision France en façon de lozenge, pesans .xx.
Ung pasté de façon subtile, marcs. (Ib., 1586.)
Mors est vos Six par pesant encombrier ; Et meneroyent, en conclusion,
Charlos l'a mort, si com j'oi tesmoignier, Avec eulx, chascun une fille. Ung petit chandelier a mectre mestiers,
Ce poise moi, mais iche n'a mestier. (lb., p. 257.) seignié aux armes de la royne Jehanne de
Prendes l'amende, car pres sui del baillier, Bourbon. (Ib., 1593.)
Com jugeront duc et comte et princhier. — Meubles divers : Trois chandeliers d'argent dores, appellé
Et dist Ogiers : Tot ichou n'a mestier, Ungs mestiers aux abis. (1485, Compt. de mestiers, en chacun desquels a trois es-
Ke par les sains ke on doit depriier, l'exéc. test. de Jehenne Boulette, Arch. maulx ronds sur les pâtes. (1396, Ducs de
Ja acordance ne m'en verres baillier, Tournai.) Bourgogne, 5739, Laborde.)
S'arai Charlot ocis au brant d'achier. L'on nomme, enla maison de Bourgongne,
(ID., ib., 3204.) Achat fait,aucommandementdes majeurs
de le haulte perche aux draps, d'un buffet les flambeaux qui allument autour, des
Servir le deves volentiers ; a trois mestiers a eulx accordé par les mestiers et se prent nom parce que le fruitier
Car grant mestier nos a eu. eschevins et huit hommes, pour servir a doibt estre homme de mestier et voit faire
(Gauvain, 2036, Hippeau.) ladite perche. (1501, Lille, ap. La Fons, luy mesme les torses et les flambeaux.
Li dist : Biaus nies, com vous est avenu ? Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (OLIVIER DE LA MARCHE, Estat du Duc,
Moult bien, biaus oncles, merci au roi Jhesu Ung mestier a deux huys. (1520, ib.) ap. Laborde, Emaux.)
Et vous qui nous avez mestier eu. Sur le dressoir, qu'estoit en la chambre
(Aim. de Narb., Richel. 24369, f
25\) Une grande amaire pour la tresorie es-
tofl'ee de .xxx. grandes laies coulices et de madame, avoit tousjours deux chande-
Vous m'aves eu grant mestier, deux mestiers. (1529, ib.) liers d'argent, que l'on appelle a la cour
Car perdus fuisse, j'en suis fis, mestriers, la ou il y avoit tousjours deux
Se ne fust vos sages avis. Jehan le Micquiel, escringnier, livre grands flambeaux ardens. (ALIENOR DE
(Couci, 3674, Crapelet.) ung hault mestier de i-- piedz de hault POICTIERS, ib.)
ou il y a .m. huys. (1534, ib.)
Porche n'i a mestier, que trop de gent i a.
(Gaufrey, 435, A. P.) Au XIe siècle, Raschi a employé mestier — Instrument de supplice :
Je vous dy que c'est un message
pour traduire un terme hébreu signifiant Toutes ces considerations mises en la
bahut. balance firent condamner ce pauvre mal-
Qui nous peut avoir grant mestier. heureux a estre roué, et auparavant estant
(Mir. N. D., XXXVII,1514, A. T.) En particulier, office de salle à man- mis sur le mestier, il confessa le tout a la
— descharge de la conscience de ses juges.
avoir ger :
— Avoir mestier pour qque chose, y (PASQ., Rech., vi, 36.)
rapport : Cil qui aportoueut les mes
— Produit d'une infusion ou d'une
De la quisine et des meslert dé-
Et c'est art de chevaucher, et tout autre
qui a mestier pour guerre et soubz art ou Et les boivres et les mangers, coction :
office de chevalerie. (Metam. d'Ovide, ms. Ici! huissier les conduioient.
(Chron. de Geo/fr. Gaimar, ap. Michel, Chron. Qu'un autre homme puisse cependant
Rouen, fo 31.) angl.-norm., I, 40.) par dedans ces mandes puiser le mestier,
c'est a dire l'eau en laquelle la farine aura

Officier de la maison d'un évêque : Prent a parler, si lur ad dist : trempé. (LIEBAULT, Mais. rust., p. 681, éd.
Alez querre par ces mesters 1597.)
Li maistres eschevins de Metz i. et li Si rien i at dun est mesters.
maires .1. et li .un. mestiers monseigneur Alereat cil e truverent A ce dernier mestier, qui est le plus fin
l'evesque IIII., li boutilliers et Ii sénéchaux (lo que plus dune desirerent : et clair, n'oubliez mettre dans ceste chau-
entre oulz. (Droisde la vowerie de Monti- Ço fud sueurs de viande diere quelque cinq ou six livres de fleur
gny, ms. Metz 46, p. ni.) Lat., ministe- E de beivre plantet grande. de houblon. (ID., ib.)
riales. (St Brandan, 284, Michel.) Mestier, aie or beer. (COTGR., éd. 1611.)
— Office des jongleurs et ménestrels : Sorte de flambeau qui se composait
Iceux menestriez alerent pour corner et

de deux parties : une tige sur un pied, et — En terme de cuisine, sorte de pâtis-
faire mestier en la chambre des compai-
serie sèche, de petit-four :
une autre partie posée sur la tige et por- Voicy le gracieux mestier.
gnons de la ville de S. Goubain. (1377, tant les bougies, qui s'enlevait au besoin :
Arch. JJ 111, pièce 67.) Pour faire la souppe jolye.
Un mestier d'or dont la pate est a six Comdamn. de Bancquet,
(N. DE LA CHESNAYE,
— Instrument de musique : quarrez pointues garnye de souagesgrenetes p. 358, Jacob.)
Le roy et les barons le convoyèrent et se lyeve la pate d'une bosse ronde. Et. Car, pour compaigner l'ypocras,
jusques en son hostel ; heraulx menes- est le tuyau a metre le mestier, a six demis On posera cy le mestier.
triers alloient jouans de leurs mestiers. compas, et dessus a un souage a crenaux (ID., ib., p. 335, Jacob.)
(Gérard de Nevers, II, xxi, éd. 1727.) et poise 2 marcs, 5 onces IÕ deniers. (1360,
Invent, de Louis d'Anjou, 218, Laborde.) Ung grant pain bis gettent en la fontaine :
— Jouer de son mestier, jouer un tour Un mestier d'argent, de quoy le pié est — C'est hypocras et mestier, dist Helaine.
(Banquet du boys, Poés. fr. des xvq et xvi° s.,
de sa façon : d'une tarrase d'esmail vert, seant sur X, 220.)
IL attendoit le de Tanguy du
quatre lions, et aux quatre cornes de la-
Chastel. mais ilsecours
luy joua de son mestier,
dite tarrasse a quatre targes de noz armes.
Et ou milieu de ladite terrasse a un elef- — Trame :
car il n'y vint, ny envoya. (Journ. de Paris fant esmaillé de soy mesmes, et a deux Brel elle luy dresse ung mestier,
sous Ch. VI, dans les Mém. pour serv. à granz danz blanches qui li issent de la Une rizee, une decepvance.
l'hist. deFr. et de Bourg., le p., p. 92, éd. guelle, et aux deux costez d'icelui a deux (COQUILLART, Droitz nouv., 20 part., de Dolo, l,
1729.) hommes sauvages qui tiennent sur leurs 161, Bibl. elz.)
Bas mestier, jeu d'amour : cos chascun un baston. Et dessuz le dos :
— d'icelui oliffant a un chasteau d'argent — Usine, fabrique
Le principal ambassadeur doré, sur lequel a quatre petites tournelles La maison dou mestier ou on souloit
Aymoit un peu le bas mestier. dont les couvertures d'icelles sont esmail- faire le mestier des draps qui ne fut loiee
(Poésies attribuées à Villon, Seconde repeue, lees d'azur. Et poise 13 marcs, 5 onces et lonc temps ha, et souloit on loier ladite
Jouaust, p. 238.) 12 deniers. (Ib735.) maison, quant li ouvreres y estoit, environ
six livres. (1332, Cari. de Montier-la-Celle, Par ma foy, tu es encores bien peu ru- MESTIVAILLES, s. f. pl., fête de la
p. 162, Lalore.) see, et aurois bon mestier d'aller a l'escole. moisson :
Je vous prie que nous comptions en- (TOURNEBU, les Contens, l, 1, Bibl. elz.)
semble pour savoir comment vous tenez Mestivailles : f. Harvest feasts. (COTGR.,
La France avoit meslier éd. 1611.) .,
le moulin ou mestier a huile qui est en Que ce potier fust roy, que ce roy fust potier.
vostre hostel. (1416, Arch. JJ 169, pièce (D'AUBIGNÉ,Trag., iv, Bibl. elz.) MESTIVALES, s. f. pl., festin des mois-
252.)
Je vous ay faict la présente, affin qu'in- sonneurs après la coupe des blés, ripaille :
Circonscription administrative en continent vous facies cesser telles courses N'entendans ce gergon, et estimans qu'en
— et oppressions en leurs endroicts, et qu'au
Flandre : contraire vous les facies doresnavant
iceluy pays le festin onnommast crevailles,
Toutes lesquelles parties revenans a jouir et user plainement et paisiblement comme deçà nous appelions enfiansailles,
tondailles, mesii-
cincq mesures trois quartiers de terre ou espousailles, velenailles,
du contenu en nostre dicte sauvegarde, vales. (RAB., V livre, ch. xvi, éd. 1564.)
environ scituees ou mestier de Bailleul. leur prestant en tout ayde et confort, si
(16 sept. 1506, Déclaration, Annales du co- mestier en ont. (13 juin 1594, Lettres mis- Cf. MESTIVAILLES.
mité flamand de France, XV, 73.) sives de Henri IV, t. IV, p. 168, Berger de
Xivrey.) MESTIVE, mettive, metive, s. f., moisson,
— Besoin, nécessité : et temps de la moisson :
La ot au dac Broiefors grant mestier ; —Le greignèur mestier,l'heure suprême : L'en tient tens de venenges, quant l'en
Parmi l'ost Kalle l'enporta li destriers, Dist Ogiers : Sire, si me gart d'encombrier venenge, et tens de mestive, quand l'en
Ou il avoit cent mile chevaliers Li rois de gloire a mon greigneur mestier mestive. (Liv. de jost. et de plet, II, 13,
Qui de lui prendre avoient desirier. Qu'il est ainsi que vous oi retraitier. § 5, Rapetti.)
(RAIMBERT, Ogier, 3453, Barrois.) (Enf. Ogier, 7905, Scheler.)
E quant il vient a la mestive,
S'en voil, tres chers seignars barons, Norm., Cherbourg, St-Lô, Mont-St-Mi- Que ses veisins coillent lor blez
Cest veage par vus furnir, chel, et Morvan, métier, Guernesey, méquer, Dom il ont les gerniers comblez.
K'a Dea e vus venge a pleisir, (Besant de Dieu, 2860, Martin.)
Ne m'a mester del contredire, besoin, utilité.
Ke Deus vers moi e vus s'en ire. En la saison des moissons ou mestive.
(S. Edward le conf., 1442, Luard.) MESTIERRE, voir MESTIER. (1422, Arch. JJ 115, pièce 172.)
De plus avant aler n'avons nous nul mestier. MESTIFVEMENT, adv., élégamment ? Le suppliant dist qu'il avoit prins lesdiz
(Berte, 584, Scheler.) advoine et froument pour en rendre au-
Armee a son avantage et vestue mestifve- tant de nouveaulx apres mettives. (1451,
Cil dormi tost, qui en at grant mester. ment a l'instar d'une done Bordeloise qui Arch. JJ 185, pièce 152.)
(Otinel, 1052, A. P.) faict le voyage des baings de Baniere de
A ma dolour n'a mestrier couvreture.
Bigorre. (Prem. acte du Synode noct., xv, Qui t'a permis cueillir ores mettive
(LE VID. DECHARTRES,
éd. 1608.) En champ d'aultruy, c'est chose trop hative.
Chans., ap. Maetzner,
(0. DE S. GEL.,Ep. d'Ov., Ars. 5108, f° 176 rO.)
Altfr. Lieder, p. 5.) 1MESTILLON, voir MESTEILLON.
Nos an (a)vons bien tuit metier. Le froict de la neige engresse la terre en
(Dou pechié d'orgueil laissier, Brit, Mas. add. MESTILUN, VOir MESTEILLON. temps d'yver, par le moyen de quoy les
15606, fO HOC.) bledz en sont plus habundans au temps
MESTION, voir MISTION. de mestives. (J. BOUCHET, la Noble Dame,
Et li rois Felippes comencha terre a te- f° 35 vo, éd. 1536.)
nir a tousjours de mius en mius. Et il li MESTIONER, voir MISTIONNER. Contre lesquels
de Cecilius Metellus, ayant
estoit boin mes tiers, car il n'avoit pas plus avec
MESTIOT, s. m., syn. de mestier, sorte
esté envoyé Rome grosse armee,
de quarante mil livrees de terre. (Chron. subjugua les Vacceens par effroy et dili-
de Rains, c. l, L. Paris.) de bière :
gence, les ayant surpris en mestive. (SEYS-
Kant nous averons grignor mislier de Encore est bans fais et dis par jugement SEL, Appian Alex., fo 471 v°, éd. 1560.)
s'ayde. (Hist. de Joseph, Richel. 2455, que nuls clariers ne espesciers, clariere Il gasta tout un champ chargé de belle
fo 20 vo.) ne espesciere, ne soit si hardit ne si hardie et espesse mestive. (LOYSLE ROY, Politique
Il n'avoit maestier de demander saisine que d'ore en avant venge le lot de claret, d'Aristote, p. 364, éd. 1568.) »
des biens son pere. (Digestes, ms. Montp. parmi le vin et le mestiot, le meillour c'on
puet faire, plus de.v. d. t. le lot, sour estre Le temps des induces, mestives, ven-
H 47, CO72d.)
contre le dit des jures. (Ban de 1330, Arch. danges, et autres temps auxquels les
Moult de gens distrent que il ne nous mun. Valenciennes.) plaids doivent cesser. (Cout. de Tours,
feust pas mestier que les messages nous Gout. gén., II, 5, éd. 1604.)
eussent trouvez en la prison. (JOINV., MESTIR, voir MATIR. La mestive et ceuillette des grains* ou
Hist. de St Louis, p. 133, Michel.) des bles. (Cout. d'Orl., Cout. gén., I, 974,
Puis a oi le Diu mestré MESTIRE, voir MAESTIRE. éd. 1604.)
Dont nous avomez tôt mestré. MESTISSER, v. a., mal tisser : demétive, la ripaille des mois-
(Gilles de Chin, 1811, Reiff.)
Se aucuns tisserans mestissent un draps, — L'oison
Avoit plus grant mestré de biere. il le amenderoit de cinq solz et. sy perae- sonneurs :
(Ib., 5098.) roit sa deserte du tistre. Et se ly draps Apres la moisson, les paysans choisis-
Vos aurié grant mestré de mire. estoit si mestissu que on ne le peuf (sic) soient un jour de fête pour s'assembler et
(Ib., 5241.) faire bon par pareure, ly tisserans doit faire un petit festin qu'ils appeloient l'oi-
rendre le valeur du drap, mais qu'il soit son de metive; a quoi ils convioientleurs
non
Se mester en estoit. (1300, Lett. du garde jugee escrus. (1308, Ordonnance de l'éche- seulement leurs amis, mais encore
du sceau d'Avr., Cart. de la cathédrale, vinage sur la fabrication et la teinture des maîtres, qui les combloient de joie s'ils se
p. 106, Arch. Manche.) draps, ap. A. Thierry, Mon. inéd. du Tiers donnoient la peine d'y aller. (ABBÉ DE
Toutes fois et quantes que mesters sera Etat, t. I, p. 340.) MAROLLES,Mém., t. II, p. 24.)
(1316, Arch. JJ 53, fo 3 ro.) :
Le doffin et son conseil avoient juré et MESTIVAGE, s. m., droit qui se levait — Redevance en grains
promis de les secourre se ilz en avoient sur les grains qu'on moissonnait, rede- Les mestives de Beausse. (Reg. des Cens
maistier. (Mém. de P. de Fenin, an 1420, vance en grains : du comté de Chartres, 9, ap. Duc., Mestiva.)
Soc. de l'hist. de Fr.) Donne et octroie. mon herbergement Sergens ne soient si hardis d'ores en
avant de prendre, avoir, ne lever sur le
Voysin, il vous est de mestier de la Bocherie. et ma seigneurie et mon bled, vins,
mestivage appartenant audit usage et a la peuple aucune mestive de ne
Fort contrefaire l'amoureux. peine de privation de leurs offices.
(Farce d'un Mary jal., Ane. Th. fr., l, 141.) ditte seigneurie. (Ch. angevine de 1323, ap. sur Duc., Mestiva.)
Due., Mestiva.) (1391, Cout. d'Angers, ap.
Cette matiere n'ha point mestier de lon- Sur le reste faut vivre, se vestir et
gue dispute entre ceux qui ajoutent foy a Comandises, mestivages, malestoutes,
la parole de Dieu. (CALV., Instit., 1. I, imposicions. (1366, Cbap. de S.-Pierre-le- entretenir soy et sa famille, payer mestive
a serviteurs et ebambrieres.
(LA BARRE,
c. vin, éd. 1561.) Puellier, 1. 158, Arch. Vienne.)
Formul. des esleus, 3' éd., p. 398.) Impr., vin. et le trait. et le mestivet. (1352, MESTORNER, - tourner, verbe.
mestine. Aveu de la metairie de Cherigni, ap. Le tourner dans le mauvais sens :
Clerc de Douy, t. II, fo 49 ro, Arch. Loiret.) — Act.,
Dans plusieurs provinces, notamment Beaus filz, ne pren pas compaignie
Nom propre, Métivet. 0 celui qui ne t'aime mie,
en Poitou, Vienne, Deux-Sèvres, Vendée, Quar tes meffaiz bien noncera
dans l'Aunis, dans la Saintonge, dans la MESTIVEUR, s. m., moissonneur : Et ton bienfait mestornera.
Lorraine, on dit encore mettre, mouëtive, Un faucheur ou mestiveur, pour jour- (De -li. bons Amis loiaus, Richel. 19152, fO 3 rO.)
pour moisson : nee, xii. deniers. (Cout. de la Marche,
Cout. gén., II, 526, éd. 1604.) Tu requiers, fait la lois, que l'ordre de
La métive était commencée et l'on ren- droit soit mestornee, que li demanderres
trait déjà les seigles. (A. THEURIET, le Fils Poitou, Vienne, Deux-Sèvres, Vendée, n'ensive pas la cort au desfendeor, mes
Maugars, p. 55.) métiveur, métivour. que li desfendierres sive la cort au deman-
Dans le Haut-Maine, métive signifie deor. (P. DE FONT., Cons., XXVIII, 2, Mar-
MESTIVIER,- ver, metivier, s. m., mois- nier.)
moitié ou part dans la récolte.
sonneur : :
MESTIVER, verbe. — Mal ordonner
Se j'ay trouvé aucun espi
Apres la main as mestiviets Theophilus, c'est or del mains,
— Neutr., moissonner, couper les blés : Je l'ay glané molt volontiers. A si mestourné son affaire
Esguardez, fist il, les osseals ke ne N'a mais talent de nul bien faire.
sement ne ne mestivent ne ne guaignent.
(MAURICE, Serm., ms. Flor. Laur., Conventi
(HUONDE MERl, Roman d'Antéchrist, ap. Fauchet,
de l'Orig. de la lang. et poés. fr., II, XIII, (G. DI COINCI,de Theophile, Ars. 3527, f 109b.)
soppressi 99, fo 55b.) éd. 1581.)

Réfl., se conduire mal :
Pierre Mestiver. (1394, Livre des herit. Dont mesfait ele et se mestorne.
Ne mestivent ne n'amassent en greners.
(ID., ib., ms. Poitiers 124, f° 35 ro.)
de S.-Berthomé, fo 38 ro, Bibl. la Rochelle.)
(Parton., Richel. 10152, f 168e.)
Voy, mestivier, qui sçauroit que tu peusses
Li rois commanda que nus ne fust for- part. passé, faillible, sujet
chiez de venir a cort en tens qu'il mestive, Chanter si bien. — Mestorné,
(J.-A. DEBAIF, Eclog., XIIII, éd. 1573.) à l'erreur :
ne en tens qu'il vendegne. (Liv. de jost.
et de plet, II, XIII, § l, Rapetti.) Voyla qu'il faut que le metivier chante Humains jugemanz est mestornez en
Le suppliant mena sa vache en ung
En travaillant sous la chaleur bruslante. quatre menieres. (Ordin. Tancrei, ms. de
champ ou il mestivoit, et y avoit blé (ID., ib.) Salis, fo 268.)
javelle. (1455, Arch. JJ 187, pièce 101.) en Quand il (le demon du midi) s'addresse
:
aux mestiviers et scieurs, il leur rompt — Sens dessus dessous
Il est fait a commandement a toutes per- bras et jambes. (PIERRE LE LOYER, Hist. Partonopeus est trespenses ;
sonnes oisives, soit homme, soit femme, des spectres, p. 333, éd. 1605.) Car ses cuers est tos mestornes,
.qu'il ait a s'employer durant le temps Et se porpense de s'amie,
d'aoust, et de mestiver, cueillir et scier les Haut-Maine, Poitou, Vienne, Deux-Sèvres,
blez et grains a salaires raisonnables, en Qu'il en a fait molt grant folie.
Vendée, Charente, Aunis, Saintonge, méli- (Parton., 4427, Crapelet.)
leur faisant defense de ne plus glaner. vier, mêtivière,moissonneur,moissonneuse.
(2 novembre 1554, Edit d'Henri II, An- Choqué, blessé :
nuaire de la Boulangerie des arrond. de Noms propres, Métivier, Le Métivier. —
St-Denis et de Sceaux, 1856, p. 93.) Si s'en passet outre que nulz a davant
MESTIVOT, metivot, s. m.,moissonneur: ne l'en alait ; car nulz n'en estoit mestor-
Mestiver. To reape, to make harvest. neiz. (Hist. de Joseph, Richel. 2455,
(COTGR., éd. 1611.) -- Tbeobaldi filii au Metivot. (1331, Cens. du
Chap. de Nev., p. 142, Arch. mun. Ne- f° 145 vo.)
Mestiver, mieter, segar. (C. OUDIN, 1660.) vers.)
Act., fig., trancher comme avec la Johanna relicta Guillelmi le Metivot. — Pain mestourné, pain qui n'a pas la

faucille : (Ib.) dimension voulue :
Pain mestourné, c'est a dire pain trop
Au glaive (il) mestive MESTOIERE, voir MOITOIERE. petit. (E. BOIL., Liv. des mest., 1e p., i, 54,
Tout ee que trouve et que pres loy arrive. Lespinasse et Bonnardot.)
(SAIKCTGELAYS,Eneide, x" liv., fO 97 rO, éd. MESTOMMAGE, s. m., mot obscur, dési-
1540.)
gnant une sorte de droit : MESTOUDIN, voir MISTOUDIN.
— Dépouiller de la moisson : La franchise de nous et de tous nos
Pour faire mestiver terres. (Compt. de hommes. de ventes, de peages, cbaruages, MESTOURNER, voir MESTORNER.
l'hôt.-D. d'Orl., 1392-1400, fo 20 ro, Hôp. pontages, de commande et mestommages.
gén. Orl.) F (1630, Aveu rendu au seigneur de Gencay, MESTOYER, VOir MOITOIER.
S.-Pierre-le-Puellier, Arch. Vienne.)
Poit. et Saint., métiver, moissonner.
MESTRAIRE, - trere, mais., me., verbe.
MESTIVET, s. m., paille du grain
appellée ainsi, dit Le Clerc de Douy, parce
qu'elle est la moindre partie de la mois-
son dont le seigneur décimateur avait
droit de prendre une certaine quantité de
Toz est a Ii, et tôt parli.
MESTOR, s. m., syn. de mestornee :
Mais mis mestors, mis mesaliers,
Mes sejors et mes meserriers,

(Parton., Richel. 19152, f° 168 r°.)


Fortune qui les fors abas
— Neutr., jouer mal un coup, et fig.,
tricher, mal agir:
Par li vout Dius a soi retraire
Chou k'Eve perdi par mestraire,
Par le mors de le pome amere.
(RENCLCS
DE MOILIEIS,de Carité, CLXXIV,
10,
gerbes après le batage : Par son mestor le mist au bas.
li Dis des Mahomes, 129, Scheler.)
(WATR.IQUET, Van Hamel.)
Un autre vasseur. qui tient en fié. la
douzieme partie de la dixme de Menetreau, Cf. MESTORNEE. Car cel cui jeu ele veaut faire
excepté quarente mines de blé le Rien ne puet perdre par metrere.
prestre dudit lieu de Menetreau enque prant MESTORNEE, s. f., mauvais tottr, tour (G. DE COINCI,Mir., Richel. 2163, fO <id,)
en lieve sur toute la dite dixme. Item la de méchanceté : Mors en une heure tôt fortrait,
douzième partie des orges et des avoines Se la moie se torne aillors,
et du van de la dite dixme du dit lieu. Qui ne pert nul gin par mestraire.
Qu'el ne me doeigt faire secors, (THIB. DEMARLY,Vers sur la mort, XXVII,
Item la douzieme partie du trait de la dite Dont meffait ele et se mestorne,
dixme si comme il est accoustumé a traire Crapelet.)
c'est assavoir les pailles, si comme il ap- Et sans ce demeure et sejorne,
Erranz sui fais par son mestors, A nul jeu ne pert par maistrere.
partient a lever, prendre, joindre et cueil- (ID., ib., Ars. 5201, p. 2338.)
lir. Item un autre vasseur qui tient en Mestornez par sa mestornee,
Mesalez par sa mesalee, Entre Ros et Thiebert le Chat
lié le sixieme de la disme de la paroisse
Mais mis mestors, mis mesaliers, Andui estoient d'une part,
de Menetreau des gros bles et des menus Mes sejors et mes meserriers
soit en segles, en orges ou en avoines. Si que l'uns l'autre ensoigneroit
Toz est a Ii, et tôt par li. Se nus d'aux mestraire voloit.
Item la sixieme partie de la disme du (Parton., Richel. 19152, P 168 rO.) (Ren., Sappl., p. 15, ChabailleJ
Mais on puet maintenant par maint essample es- Que il aiment de grant maniere
[traire MESTURE, meture, maisture, misture,
Mestrait, et Mesconte, et Hasart.
De quele amour on aime, et s'on jue « mestraire ; (ID., ib., 187, p. 183.) s. f., mélange, assemblage :
Car quant il ont goi, ne s'en pueent il taire. Mais a cuy apartient ceste misture, et a
(ADAMDE LE HALLE,du Roi de Sezile, 234, Mestrait, et Mescontet Hasart,
Icil en auront bien lor part. cuy ajuet cist avenemenz. (S. BERN.,
Coussemaker, p. 289.) Serm., Richel. 24768, fo 51 ro.) Lat., com-
(De Cortois d'Arras, 114, ap. Méon, Fabl., I
Mains pecheours en a atrait 360.) mixtio.
AIDieu, et gardé de mestraire. Des boins et des malvais convient avoir mestures.
(Vie S. Magloire, Ars. 5122, fO 6 rO.) Nepurkant n'erent pris ore sanz mestrait.
(Horn, 3451, Michel.) (GILLONLE MUISIT,Poés., II, 177, Kerv.)
Li vallet qui le vin traient, vont et reviennent, Car d'ommes et de femmes est bele li maisture.
Et de mal faire entr'eulx souvent s'entreconvienent En eaus ne en leur gieste ilh n'ot riens ne mes-
trait, (ID., ib., II, 186.)
Du vin pour autre traient ou du pris il retiennent,
Et mestraient, dont puis maintes noises esmuevent. Fauseteit, trahison ne d'autre cas si lait. En particulier méteil, mélange de
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 12270, Scheler, —
(Dit des Mais, ap. Jub., Nouv. Rec., I, 192.)
Gloss. philol.) seigle et de froment :
En ce dire ont ils mestrait. Et si doit avoir li diz Rogiers, se il vit,
(GEOFROY DE PARIS,Chron., RicheL 146, fO 47a.) — Mauvais succès : toute la mesture de blez de mars. (1321,
A ce coup fault que l'un des deux soit mat, Li Turs s'en sont tourné, lor en fu li mestrais, Arch. JJ 61, pièce 209.)
Car le puissant ne se pourroit retraire No François en retrairent armes et cevaus bais. En baillarges, metures, pois, feves.
A son honneur, se l'autre ne combat, (Chans. d'Antioche, VIII, Suppl., v. 187, P. (1326, Arch. JJ 64, fo 415 ro.)
Il pert du tout son pais, son affaire Paris.)
Par un seul trait, se l'un d'eulx veult mestraire Doit peser le pain de mesture, o toute sa
Au mieulx traiant la terre demourra. MESTRAITIER, - aictier, - eitier, v. a., fleur, d'un denier, autant comme le repa-
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 16a.) maltraiter : ron de froment ; c'est a savoir, vingt cinq
onces ; et se la fleur est triee de la mesture,
— Forligner, dégénérer : Et par lui enticier le pain qui seroit fait après, doit peser au
De sa noureture mestret
Qu'il deust l'arcevesque et les sueus mestreilier. pris. (1373, Ord., v, 683.)
(GARN., Vie de S. Thom., Richel. 13513, Sys cestiers de froment et sys cestiers de
Et a male nature tret,
Et ne poursient point la charriere f° 76 v°.) mesture. (6 mai 1381, Don fait par le duc
De bien, ançois la met arriéré. Et le mains fait moût a hair, de Lancastre, Delpit, Doc. fr. en Anglet.)
(J. DE COKDÉ,li Dis de force contre nature, 83, Car le mains mainte flour mestraite. Le suppliant a confessé avoir pris deux
Scheler.) (RENCLUS DE MOILIENS, de Carité, ccxx, 11, boisseaux de mesture. (1393, Arch. JJ 146,
Van Hamel.) pièce 4.)
— Act., perdre par un mauvais coup : Les ducs se recognurent, car Synabus Lesquelz prindrent autre grant quantité
Qu'il recovra par un seul trait avoit grande amisté a Dion, parquoy la de blé, appellé mesture. (1459, Arch. JJ
Quant qu'il avoit devant mestrait. cité luy fut rendue sans persone mestraic- 188, pièce 208.)
(G. DE COINCI, Mir., Richel. 2163, f° 14d.) tier. (FOSSETIER, Cron. Marg.. ms. Brux.
10512, VIII, IV, 2.)
Deux-Sèvres, Aunis, Saintonge, méture,
Hons de gens de vaillance estrais
Les poins de nature mestrais meiture, mélange de grains.
Se le mal en ton cuer assanles. MESTRAL, voir MAISTRAL.
(J. DECONDÉ,Cast. dou jovene gentilhomme, ms. MESUI, voir MAISHUI.
Casan., Scheler.) MESTRALIE, voir MAISTRALIE.
MESUIS, voir MESUS.
MESTRANCE,voir MAISTRANCE.
— Gagner en trichant : MESURABLE, - eible, adj., qui peut être
N'auroie ouan tout aconté MESTRE, voir MAISTRE. mesuré :
Ce c'ont mestrait et mesconté.
(RAOCLDEHOUDENC, Songe d'Enfer, 193, Scheler, MESTRÉ, voir MESTIER. miens jurz. (Lib.
Mesurables posas les Michel.)
Trouv. belg., nouv. sér., p. 183.)
psalm., Oxf., xxxvm, 7,
MESTRE ES COLLE, voir MAISTREESCOLE.
part. passé; merel mestrait, Modéré, mesuré, sensé :
— Mestrait, —
coup mal joué : MESTREITIER, voir MESTRAITIER. Bons hom devint et droituriers,
Et sages et bons justiciers,
Or en penst Deus ki la garisse ! MESTREMENT,voir MAISTREMENT. N'i ot aine roi tant mesurable,
Si aukes plus tost ne s'en veit, Plus paisible, plus amiable.
Ja erent li merel mestreit. MESTREOR, voir MAISTRBOR. (WACE,Brut, 3630, Ler. de Lincy.)
(Vie de St Giles, 1596, A. T.)
MESTRET, voir MESTRAIT. Unkes de plus sage n'en oistes parler,
Que il n'i ait merel mestrait Ne plus mesurable ne plus gentil guerrier.
Se il voit chose qui lui plaist. MESTRIE, voir MAISTRIE. (JORD.FANTOSME, Chron., 1290, Michel, D. de
(Renart, var. des v. 2215-18, Chabaille.) Norm., t. III.)
1. MESTRIER, voir MAISTRIER.
MESTRAIT, mestret, s. m., tricherie, Frans et gentius et droituriers,
2. MESTRIER, voir MESTIER. Mesurableset jostisiers.
erreur, méprise, perfidie, faux poids : (Parton., Richel. 19152, f° 160'.)
Je n'en serai a nul fourfait MESTRIEUSEMENT, voir MAISTRIEUSE- Qu'il soit gentix hom et leax,
Ne du vendre ne du mestrait. MENT. Et chevaliers et bons et beax,
(J. BODEL,li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au Saiges et preuz et mesurable,
m. à., p. 169.) MESTRIEUX, voir MAISTRIEUX. Et de parole soit estable.
Et Barat, le fils Tricherie, (Ib., 6539, Crapelet.)
MESTRIFICATURE, Voir METRIFICA-
Hazart, et Mestret, et Mesconte. Amours est et maie et boina,
(HUONDE MERY,Tornoiement de l'Antéchrist, TURE.
Le plus mesurable enyvre.
p. 64, Tarbé.) MESTRIIER, VOir MAISTRIER. (Ane. Chans. fr. av. 1300, Vat. Clir. 1490,
Et abati sans loberie f° 102 v°.)
Rapine et Mesconte et Mestret. MESTRISE, voir MAISTRISE. Mesurable doiz
(ID., ib., p. 66.) Estre aucune foiz,
MESTROI, s. m., métier, art : Ke soies mielz puissant.
Cil Viniers vent vin a mestrait.
(Poit. fr. av. 1300, t. IV, p. 1314, Ars.) Pour ce que le mestroi de la curation (Catun, Richel. 25407, f° 205a.)
ignoroie. [Trad. de Lanfranc, Richel. 1323, Il n'a garde de sentir nule trop grant
De jouer oi mult bel atret : fo 83 ro.)
Hasart et Mesconte et Mestret calour ne par force de soleil ne pour es-
caufement de travail ; ançois est toutes
Furent la nuit a mon ostel. MESTROIER, voir MAISTRIER.
(RAOULDE HOUDENC, Songe d'Enfer, 155, Scheler, eures en mesureible calour. (S. Graal, II,
Trouv. belg., nouv. sér., p. 182.) MESTRYER, voir MAISTRIER. 447, HucherJ
Tancrez qui estoit molt sages et mout hommes et femmes. (Mardi après judica me Leurs offices dud. mesurement. (Ordon.
mesurables entendi ces paroles. (G. DE 1374, Arch. Cher, E 237.) de Salins, 1492-1549, Prost, p. 28.)
TYR, III, 20, Hist. des crois.) Il a le mesuraige du blé. (1392, Reven. Mensio, mesurement, mesurage. (Cale-
Li dux qui estoit humbles et mesurables, de Blois, Arch. KK 301, f° 2 v°.) pini Dict., Bâle 1584.)
et moult doutoit Dame Dieu. (ID., IX, En icelle ville de Laigny ils avoient (les Mesurement ou mesurage, dimensio.
16, P. Paris.) religieux) et ont droit de mynaige et mesu- (FED. MOREL, Petit Thresor des mots fran-
En ses aferes fu mesurables. (ID., XII, 4.) raige sur tous les bleds. (1430, Cart. de cois, éd. 1632.)
Lagny, ap. Duc., Mesuragium.)
Serez et de bele acointance Modération :
Et mesurable sanz viltance. Par le mesurage qu'ils auroient faict de —
(Geus d'Aventures, Jab., Jongleurs et Trouvères, la moytié de la closture. (1588, Proc. verb., En nule chose (atrempance) ne trespasse
Arch. Vienne, H 3 L 227.) la ley de mesurement. (LAURENT, Somme,
p. 156.)
Chalour mesurable. (LAUR., Somme, m s. Mezurage. (Ib.) ms. Soiss. 210, f72\)
Soissons 210, fo 62e.) MESUREOR, - aour, - eur, s. m., celui
De meure maniere mesurable. (Règle de MESURANCE, s. f., modération, action qui mesure :
Cîteaux, ms. Dijon, fo 219 ro.) de modérer :
Chi conte d'un mesuraour
Il i envoieroit un message qui raisnable- Jupiter a force com puissance, Qui terre mesuroit .1. jour.
ment seust parler et fust mesurables. (Es- Mars a corone com mesurance. (MARIE,Ysopet, Richel. 2138, fO t83b.)
tories Rogier, Richel. 20125, fo 98c.) Por qe ma force fu sanz mesure
Tideus qui hardis estoit de cuer et de
Moi abaissier Mars i mist cure. Nus ne puet estre mesureres de blé. se
P 8b.)
(Hercule et Phileminis, Riche!. 821, il n'a le congiet du prevost des marcheans.
corage, et de parler sages et mesurables, Sobriété et mesurance. (ORESME, Trad. (E. BOIL., Liv. des mest., le p., iv, 1, Les-
dist devant le roy. (Ib.) pinasse et Bonnardot.)
des Rem. de fort, de Petr., Ars. 2671,
Cil qui est mesurables en parole et en ce fo 31 vo.) Le seigneur suzerain. a droit de insti-
qu'il fet sera tenus por sages. (Li prem. tuer messier, ou mesureur. (Cout. de Lo-
liv. de Salemon, ms. Berne 590, fo t58b.) MESURAOUR, voir MESUREOR. dunois, Cout. gén., II, 545, éd. 1604.)
MESURABLEMENT, mus., adv., modéré- 1. MESURE, s. f., accommodement, com- MESURERESSE, s. f., celle qui départ :
ment, avec mesure : promis, ménagement : Juste mesureresse de virtus, dame sa-
Tuz les aveirs de sa meisnn, Mesure m'offre Fromons li poestis, pience. (L'Orloge de sapience, Maz. 1134,
Li met li reis en abaundun; Et qui mesure refuse, ce m'est vis, 1. I, ch. 8.)
Or e argent, chiens e chevaus, Il n'en puet mie, au daerrain, joir.
E dras de seie bons e beans ; (Garin le Loh., 3e chans., XII, p. 270, P. Paris.) MESURETE,- ette, s. f., petite mesure :
Il en prist mesurablement.
(MARIE,Lai d'Eliduc, 643, Roq.) Vers la cité de Romme s'en ira a droiture, Mesurettes et entonnoir des culeuvrines ;
Tote sera destrute atant com elle dure, a .vin. d. la paire. (1476, Béthune, ap. La
Quantnos prenons mesurablement boivre Ne ja n'i gardera menaie ne mesure. Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
et mengier. (Trad. de Beleth, Richet. 1. (Florence de Rome, Richel. nouv. acq. 4192,
995, f° Il ro.) Liège, mesurette, le quart du pognon.
P 8 r°.)
Solon ço que li tens de la gaignerie re-
quera, et les eissues de la terre porront 2. MESURE, voir MASURE. MESURIER,s. m., celui qui mesure
Mesuriers de bled. (Troubl. de Gand,
:
musurablement soffrir reisnablement. (Gr.
Charte de J. sans terre, Cart. de Pont-Au- MESUREE, s. f., mesure, borne, limite : p. 150, Chron. belg.)
demer, f° 82 r°, Bibl. Rouen.) Tant a fortune bonne duree
Le tuen purchaz despent A ly homs amis sans mesuree. MESUS, mesuz, meshus, mesuis, messu,
Si mesurablement (Ysopet I, fab. 56, var., Robert, Fabl. inéd., s. m., abus, excès, méfait :
Ke il ne te faille. II, 495.)
Pluiseurs sousprinzes, abus, desobeis-
(Catun, Richel. 25407, f 207e.) Bourg. ,Yonne,Saint- Martin -sur-Ouanne, sanches, mesus et autres males fâchons.
Mesurablement mesurée, mesurage du grain. ( Vidimus de 1340 d'une charte de 1331 de
Loe tute gent Guill., comte de Boulogne, Arch. mun. Bou-
Desque l'esprover. MESUREEMENT, - rement, adv., avec logne-sur-Mer.)
P 210b.)
(Tb., mesure : Pour ce que ils leur mettoient sus que ils
Entre les deux amoncellemens de celle
gravelle si estoit la mer plus parfonde,
,
Mensurate mesureement. (Gloss. lat.- avoient mal usé, nous estessains. et que
fr., ms. Montp. Il 110, f° 178 rO.) nous ne les contregneissains ne molestes-
mais mesurablement, tant que une nef y
Cens chanterent si comme samble
sains ne souffressains. et que deux causes
peust bien courre. (Rom. de J. Ces., Ars. qu'ils avoient devant nous, l'une touchant
5186, fo 142e.) L'alleluya mout hautement principalement ledit messus, amendes et
Et bien et mesureement. forfaitures. (1359, Sentence du grand maître
Mais curteis fa de bone escole, (Vie S. Magloire, Ars. 5122, fO 115 vo.) des Eaux et forêts en faveur du couvent de
Mult mesurablement parole. Chanter mesureement. Saint-Euverte, ap. Le Clerc de Douy, Arch.
(Protheslaus, Richel. 2169, f° 44a.) r°.)
(CHR. DE PIS., Poés., Richel. 604, fO 209 Loiret.)
Tout mesurablement parla a aus. (G. DE Nostre sage roy Charles dont me semble Le grant default et mesus que aujourduy
TYR, XV, 4, Hist. des crois.) expedient reciter la belle maniere de vivre se faict en icelle (monnaie). (ORESME, Des
Et ce meisme face on nient mesurable. mesureement en toutes choses. (ID.,Charl.V, monnoies, p. 1, Wolowski.)
ment et nient honestement. (Guide spirit., il, p., ch. xv, Michaud.) Qu'ilz se depportaissent de vouloir cong-
ms. Angers 255, fo 13c.) Mesurement, mensuratim. (Gloss. gall.- noistre du mesuis fait la veille de Noel
lat., Richel. 1. 7684.) darrain passé par ceulx qui mirent l'encre
MESURABLETÉ, s. f., modération : en l'iauwe benoiste des eglises de ceste
En une mesurableté de calour. (S. Graal, A faute de cette proportion nous gastons dite ville. (1447, Lille, ap. La Fons, Gloss.
Vat. Chr. 1687, fo 23e.) tout. Et de la sçavoir choisir et s'y con- ms., Bibl. Amiens.)
duire bien mesurement, c'est une des plus
Mesurableté de calor. (Ib., Richel. 24394, ardues besognes que je sache. (MONT. Selon les mesuz et les qualités des cas
fo 47c.) ,
Ess., 1. I, ch. xxv, p. 83, éd. 1595.) commis. (10 mai 1476, Cart. de Flines,
DCCCCLXXXV, Hautcœur.)
MESURAGE, - aige, mez., s. m., action MESUREIBLE, voir MESURABLE. Lesquels mesus et plusieurs aultres quy
mesurer; droit perçu de ce fait : sont apparus a justice. (1477, Cryee de
Le mesurage fera bien et loiaument. (E. MESURER, voir MASUREL. l'exécution capitale de Robert de Martigny,
BOIL., Liv. des mest., Ie p., iv, 2, Lespi-
MESUREMENT, s. m., action de mesurer : receveur du domaine de Mons, Recueil con-
nasse et Bonnardot.) cernant les privileges accordés aux éche-
Item les mesurages et la sitte de ses
Pour le mesurement des prez. (Charte vins de la ville de Mons, f° 43, Arch. de
de 1288, Dupuy ccxxvi, 106, Richel.) l'Etat à Mons.)
Mais les forts (c'est a dire la puissance usoient et ont usé deuement, par avant le qui les cozes aroient esté, s'eles estoient
du roy de France) et les faux hommes de temps desdictes commocions, conspira- mesvendues ou poi louees por li que por
son conseil tournerent ceste raison en me- cions, desobeissances, rebellions, malefa- autrui. (BEAUM., Cout.du Beauv.,c.xxxvm,
sus de justice. (OL. DE LA MARCHE, Mém., çons et mesusances. (1384, Cart. d'Ouden- 16, Beugnot.)
II, 10, Michaud.) bourg, p. 22, Van de Casteele.)
Poroient main metre al manage et a le
De cest arc et trais tant aguz Per mesusance des ditz licences. (Stat. de tiere, et vendre et mesvendre. (1er nov. 1294,
Fat occis et mis a oultrance Henri VI, an xxv, impr. goth., Bibl. Flines, Arch. Nord.)
Achiles, par ung grant meshus Louvre.)
On devot temple de Venus. Et sont lesdites terres prisiees pris
(ID., Cheval. delib., Ars. 5117, fO12 vO.) MESUSEMENT,mez., s. m., abus, excès : des esquevins du paiz .c. escus, et aules po-
Alleguans tout au long leurs offenses et Que s'aucun mesusement faisoit ledit vons vendre et mesvendre senz lesdis cen-
siers en riens appeler. (1357, Reg. du Chap.
mesuz. (Relation de l'assemblée tenue à Henry. (1324, Arch. JJ 62, fo 114 ro.) de S. J. de Jerus., Arch. MM 28, f" 55 ro.)
Bruxelles, dans les Mém. de Ph. de Com- Afin d'estre reformacion convenable faite
munes, t. III, p. 258, Soc. de l'H. de Fr.) Pour prendre et faire prendre, saisir, ar-
par nostre dit duchié, et les mauvaises rester, justicier, vendre, mesvendre et ade-
Le duc, fort mal content de ces mesus, corrupteles et les mezusemens hostez. nerer tel fuer. (19 janv. 1374, Cart. de
delibera non lever ses batailles jusques il (1454, Etabliss. de Jeh. III, D. de Bret., Flines, DCXXXII, p. 657, Hautcœur.)
avoit restitution et reparationBuchon.)
condigne. Mor., Pr. de l'H. de Bret., I, 1161.)
(J. MOLINET, Chron., ch. XXII, On dit que, qui veult argent prendre,
Convaincus coulpables du messu alleguié. MESUSER, - uzer, - ussier, verbe. Il fault souvent vendre et mesvendre;
Ainsi se mainne marchandise.
(FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., II, — Neutr., user mal, commettreun abus,
f 143 vo.) une faute, un délit :
(Mist. du Viel Testam., 17610, A. T.)
Et s'il advient (comme il fait bien souvent)
Et par ce que presentement les pauvres S'il en mesuzent, c'est a dire s'il en Que le villain se deçoit par mesvendre
affluent en nos pays de pardeça, en trop uzent autrement qu'il ne doivent, il Que me chault il ! c'est luy qu'on doit reprendre.
plus grand nombre que d'ancienneté ils
n'ont accoustumé, et que par experience il
doivent perdre par lor meffet lor uzage.
(BEAUM., Cout. du Beauv., ch. xxiv, 16,
f
(Conlrediclz de Songecreux, 77 vo, éd. 1530.)

se trouve de permettre a tous indifferem- Beugnot.) Que les marchans et les officiers on
ment y mendier et demander l'aumosne, guangne deniers osent ni puissent mes-
plusieurs fautes et mesus ensuivent. (7 oct. David trop mesusa quand il fist adultère. vendre ni exiger rien de plus que ce qui
1531, Placard touchant les monnoyes, mo- (GILLONLE MUISIT,li Estas des seculers, II, 104, leur sera ordonné. (1604, Conseil du Com-
nopoles, etc., des pauvres.) Kerv.) merce, Doc. hist. inédits, IV, 254, Cham-
pollion-Figeac.)
De tant est leur abus et mesus plus grand. — Réfl., dans le même sens :
(Manif. de l'Arch. Maximilien, Papiers
d'Et. de Granvelle, I, 20, Doc. inéd.) Theophilns le scent quand il se mesusa, — Réfl., se vendre à vil prix :
A le dame se traist et ses fais acusa. Ki por rien ke porrir convient
Pour estre chastiez selon l'exigence de (GILLONLE MUISIT,li Maintiens des nonnains, l, Ame et cors done, il se mesvent.
leurs demerites et mesuz. (6 juillet 1561, 211, Kerv.) (RENCLUS DE MOILIEHS,
de Carité, cm, 11, Van
Lett. de Guill. d'Orange à Th. Chantonn., Nostre rois se mesuse trop malement par Hamel.)
ib., VI, 324.) l'enort et le conseil de ce Hue le Espenser. Carites ne se vent mesvendre.
(FROISS., Chron., Il, 38, Kerv.)
— Sédition :
(ID., ib., CLV,3.)
Si un serf se mesuse ou fait chose dont :
Que chascun an, le jour de leur mesus, il face a reprendre par justice, il est a pu- MESVENIR,v. impers., arriver du mal
ils feront en l'eglise de Saint Donas chan- nir et corrigier par le seigneur. (Cout. de Or oi comment il l'en mesvint.
ter une messe solempnelle a dyaque et Hayn., LXXXIV, Nouv. Cout. gén., Il, 1J.7.) (Metam. d'Ov., p. 88, Tarbé.)
a soubdiaque. (MONSTRELET, Chron., II,
225, Soc. de l'H. de Fr.) Sur laquele (croix) oncques roy ne fist
— Infin. pris subst., abus : serment qu'il ne tenist, ou, s'il se parju-
Bourg., Dijonnais, mesui: une vache en Si li sires. pot prover que li mesusers roit, qu'il ne l'en mesvenist. (WAVRIN, An-
mesui, une vache qui broute l'herbe d'au- fu par le commande et par le consentement chienn. Cron. d'Englet., II, 382, Soc. de
trui. de celi qui y avoit l'usage, il perderoit l'H. de Fr.)
l'usage tout a
cil
net.
contre qui
Si feroient le sere-
il ne porroit estre Et ne veurent desobeir au commande-
MESUSAGE,s. m., abus, excès, prévari- ment
ment dou conte d'Ermignach qu'il ne leur
cation : prové que li mesusers eust esté de lor
commandement. (BEAUM., Cout.du Beauv., en mesvenist. (FROISS., Chron., IV, 162,
Si rien estoit fait au contraire il seroit ch. xxiv, 16, Beugnot.) Luce.)
mis en estât, ostant les mesusagez. (Or-
donn. de 1304, Arch. K 37, pièce 31.) Qui auront par leur mesussier et par leur Segneur, quant il menienta quelquehomme vivant.
exces grevé les dites eglises ou domagiees. (Chron. des ducs de Bourg., 9800, Chron. belg.)
Lesquelz rapporteront a la cognoissance (Ord. de 1307, Arcb. K 37, pièce 31.) S'il en mesvient, ce n'est point de mer-
desdiz maistres toutes les male façons et veille. (Girart de Rossillon, ms. de Beaune,
mesusages et toutes les fauces euvres qu'il — Mesusant, part.
prés. et s. m., celui
sauront et porront savoir estre faictes audit p. 330, L. de Montille.)
qui commet un abus, un délit :
mestier. (1353, Ord., iv, 125.) A quel propos la tenez vous tant d'em-
Amendes sur les mesusans es bois. et si sçavez toutesfoys que la
pres vous,périlleuse
Messiers et sergens sont creus par leurs (1486, Terrier du roi, Arch. mun. Avallon, garde est ? Non pas, Dieu m'en
sermens de leurs rapports en mesusage, II, i.) vueille garder, que je dye ou vueille dire
jusqu'à sept sols tournois et au dessous. :
qu'elle ne soit toute bonne mais vous
(Cout. de Bourg., Cout. gén., I, 836, éd. Au dit duchié de Lorraine y a un officier jours mesvenir, puis
1604.) appellé le grand gruyer, lequel a des lieute- en voyez tous lesoultre le terme deu.
nantz qui de son ordonnance tiennent qu'on les tient
Bail ou garde se perd par mesusage, ou (Louis XI, Nouv., xuv, Jacob.)
assizes une fois l'an a Nancy des rapports
quand le gardien se remarie. (LOYSEL, qui leur sont faictz par les forestiers des
boys
Instit. cout., 197, Dupin et Laboulaye.) Durement nous est mesvenu.
des mesusans qui par eulx sont esté (GREBAN,Mist. de la pass., 29316, G. Paris.)
trouves es bois de gruerie. (1519, Coust.
MESUSANCE,s. f., abus, excès : du Duchié de Lorraine, p. 84, Bonvalot.) Monseigneur, il y fault pourveoir,
Les habitans de la ville d'Arras s'effor- Ou par ses dictz nous mesviendra.
çoient de faire plusieurs desobeissances, MESVEICHER, voir MEGEISSIER. (Actes des Apost., vol. II, f° 112b, éd. 1537.)
mesusances, entreprises, machinations et voir MESYOLANCE. Mesvenir ou mesad venir.(LEON MELLEMA,
conspirations contre lacontessedeFlandres. MES VEILLA NCE,
Dict. françoys flameng, éd. 1596.)
(1378, Arch. JJ 114, pièce 167.)
MESVEILLANT,voir MESVOLANT.
Par ces'présentes de grace especial don- MESVENTURE, s. f., accident, infor-
nons et rendons les lois, franchises, bonnes MESVENDRE, verbe. tune :
coustumes, cores et usages a eulx donnez
et octroyez par noz predecesseurs contes — Act., vendre à vil prix : Par sa grand mesventure.
et contesses de Flandres, et des quelz ils Plus tost porroit estre porsivis de celi (Prise de Pampel., 1999, Mussafia.)
MESVEOIR, v. n., voir mal : Pour les mes des deux moulins et pour crampons, sont héritage. (Cout. d'Orl.,
les enquevestrurez. (6 mai 1392, Prisie tit. XVII, des droits de successions, art.
As mehaigniez, as mesveans. faitte de le maison qui tient Jehan Lan- CCCLIII, Pothier.)
(WACE, Rou, 3* p., 4549, var., Andresen.) drieu, Arch. Tournai.) Mai de pressoir, la huche large et a bas
Les iens dont mesvoi Farinosium, sive alveolus, locus ubi fa- bord, recevant la grape et le marc de ven-
M'a pekies cillies. rina cadit a molendino, gallice mais. (Gloss. dange sous l'arbre du pressoir. (MONET,
(Loenge N.-D., Riche]. 375, fO 343a.) lat.-gall., Richel. 1. 4120.) Dict.)
Dni autre, se je ne mesvi, Une mail, ung tonnel et .II. bloz. (1451, Et jusqu'à la fin du XVIIe s. :
La terre lor vi entre ovrir. Compt. de l'exéc. test. de Thomas de Turby,
(Chastoiem. d'un père, conte xvn, Biblioph. fr.) Arch. Tournai.) Un cellier dans lequel il y a une met a
Deux metz de bois pour pétrir. (Vente faire vin. (1700, Ligugé, Arch. Vienne.)
MESVOIER, v. n., s'écarter de la route,
s'égarer : des biens de Jacques Coeur, Arch. KK 328,
fo 216 vo.) — Met a
désigné de plus un vase de
A Cyn vinrent la droite voie.
En la paneliere une maict fermant o cou- différente grandeur et servant à des usages
Je ne cuit que nus i mesroie.
vercle. (1473, Invent. de la Faye-Monjau, variés :
(Gilles de Chin, 4664, Reiff.)
Arch. Vienne.) Le roi demande i. mire et raençon promet,
— Au sens moral : Mais il (le lion) ne puist yssir hors et en- Or et argent asses, se il garir le fait,
Estrangié sunt li pecheeur de la neis- trer en la seconde fousse, et alors se boule Il l'en fera raser toute plaine une met.
sance, et mesvoient del ventre, et ont parlé en la meth, qui se clouhe sur luy et l'enf- (Roum. d'Alix., f° 9a, Michelant.) Var., mait.
fauses choses. (Psaut., Maz. 258, fo 68 v°.) ferme. (Rom. d'Alex., 1. IX, Richel. 17724,
Lat., erraverunt ab utero. fo 353e.) Chascuns qui vant sei ou marchié doit
.m. havees de sel la semeine, li viscuens
— Act., égarer :
La moeule m'envoye et met la mitié, li rois l'autre, mais que li viscuens
Dedans l'arche ou dans la met. prant avant d'une met. (Cout. et Péag. de
Por ce n'ai pas paor qu'e le vos croie, (Legend. veritabl. de Jean Le Blanc, Pcés. fr. des Sens, p. 35.)
Se la durtez de vos ne la mesvoie. xve et XVIeS., VIII, 111.)
— Civière :
(THIB. IV, Chans., p. 71, Tarbé.) Un may a petrir pain. (ROBERT EST.,
Dict.)
MESVOLANCE, - eillance, s. f., malveil- Un charpentier fait une met a porter
lance : L'autre prendra en la met une sachetee malades. (1479, Lille, ap. La Fons, Gloss.
de farine. (1596, la Vie genereuse des mer- ms., Bibl. Amiens.)
Pour ceste mesveillance en devers luy. celots, gueux et boesmicns, Var. hist. etlitt.,
(G. CHASTELL., Chron. des D. de Bourg.,
1re p., Proesme, Buchon.) VIII, 169.)

Partie d'une cheminée :
Reboutement et mesvolance. (ID., ib., Luy estant arrivé de faire ses affaires A Janquemart Daucy pour avoir livré et
1, 35.)
dans une met, une vieille. qui l'y surprit taillié une queminee au holwerq, contenant
luy fendoit la teste par derriere d'un coup .IIe. .XLVII. pies de parpignaulx, en ce com-
de serpe, sans Aubigné qui l'empescha. prins la basse sur basse, la met de ladite
MESVOLANT,- veillant,adj.,ma Iveillant : (D'AUBIGNÉ, Mém., an 1576.) queminee en pans et le couronne au pris
Non voyant autre remede que de soy de .xv. d. le piet. (1456, Lille, ap. La Fons,
barrer contre les envieulx ses mesveillans. Une may a pestrir pain, magis. (FED.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
(G. CHASTELL., Chron. du D. Phil., Introd., MOREL, Dictionariolum, 1632.)
Buchon.) Pain de met, pain de ménage : Au XVIIe siècle, on ne comprenait déjà

De pardonner a tous ses wesvolans. (ID., Jou Gilles, avoues de Busegnies, fac savoir plus ce mot ; Tallemant des Réaux, l'ayant
ib., I, 40.) employé, se croyait obligé de l'expliquer
a tous chiaus ki sunt et ki avenir sunt ke
MESVOLU, adL à qui l'on veut du mal : li eglyse S. Geri de Cambrai men ancestre en note et de dire : « C'est un mot de pro-
D'ung royal héritier avieuty, condampné, en aiwe et pour warder les homes de le vince. » (Edit. in-12, t. I, p. 247.)
vile devant dite anchyenement apielie si
mesvolu et exuls, on en a fait roy glorieux ke pour cele advocation otria li eglyse de- Cependant il a été enregistré par plu-
et paisible. (G. CHASTELL., Chron. des D. vant dite al avoué k'il al cascun oste de le sieurs lexicographes de cette époque, Mo-
de Bourg., ire p., Proesme, Buchon.) vile devant dite prenderoit .1. mencaud
d'avaine et .1. pain de mait et une gheline
net, Oudin, Duez, et il est encore usité,
MET, meth, mait, meyt, may, mai, maist, et vi. d. cascun an sans as clers et as che- avec le sens de huche, pétrin, en Nor-
maict, moit,mais,s. f. et m., pétrin,huche : valiers. (XIIIe s., Titre relatif au Chapitre mandie, en Picardie, dans le Poitou, la
de St-Gery de Cambrai, Archives de la Beauce, le Perche, le Haut-Maine, en
Oncqnes soz la mait ne garderent. Chambre des comptes de Lille, Bulletin de Bourgogne,en Bretagne, dans les provinces
(Vie des Pères, Ars. 3641, fO 147d.) la Comm. hist. du Nord, IV, 218.)
Et vous alez appareillier wallonnes, dans la Lorraine, dans la Sain-
La dejouste cele grant mait ; — Partie du pressoir où le vin coule : tonge, dans le Jura, et dans le centre de
Si soiez toz diz en agait. .xvii. sols .vu. deniers a la part madame la France : le t final est sonore dans
(De Constant du Hamel, 732, ap. Mont aiglon et pour refaire la mait dou dit treul. (Comptes l'Ouest, suivant la remarque de M. Jau-
Rayn., Fabl., IV, 190.) d'Ourriet de la Mothe, prévot de Châtillon,
1346-49, Arch. Meuse, B 2523, f° 31e.) bert. Dans le Haut-Maine, on prononce
.I. poi a la met soushaucîe : mée, en Bresse, meÛ. Dans le Lyonnais, on
S'a desouz le bacon senti. Demoura audit pressouer pour lui aidier
(De Barat et de Haimet, 246, ap. Montaiglon et a empiger la meth d'icelui pressouer. (1437, dit mat, s. f., pour désigner le pétrin, la
Rayn., Fabl., IV, 101.) Arch. JJ 189, fo 95 ro.) huche à pétrir la farine, et qui sert aussi
Or faut la met a pestrirpain. Par les granges on oit du matin jusqu'au soir de coffre aux paysans. Le sens de cuve de
(Le Ditté des choses qui f aillent en mesnage,
Jub., Nouv. Rec., II, 167.)
ap. Geindre sus les raisins l'ecroue et le pressoir pressoir s'est conservé dans la Bourgogne
Ou le gay vendangeur de ses pies crasseux foule et l'Aunis. A Liège, mai, bac à charbon.
Manage veut avoir voirre, godes, henas, Trepignant sur la met la vendange qui coule.
Et la maist pour pestrir, buletel et saas. (J.-A. DE BAIF, Eglog., VI, éd. 1573.)
(Dit de menage, 149, Trébutien.) METABLE, - auble, mett., adj., qui peut
Les uns buvoient aux bords de la fumante gueule être mis en circulation, qui a cours :
Pour demi cent de quevilles de fer a ata- Des cuves au grand ventre, autres tournoyent la
kier le mait et efforchier le roee. (1306, (meule, Deix livres d'estevenans bons, leas, cor-
Faisant craquer le grain et pleurer le raisin, sables et metables en la dyocise de Bessan-
Trav. aux chât. d'Art., Arch. KK 393
f° 31. ) Puis sous l'arbre avallé un grand torrent de vin çon. (1296, Chap. de Vesoul, Arch. H.-
Rouloit dedans la met. Saône, G 67.)
Pinsa, moit. (Olla patella, p. 42, Sche- (R. BELLEAU, Berg., 1e j., fo 30 rO, éd. 1578.) Treze escus d'or Johanes bons et me-
ler.) tables du coing real de France. (Mardi av.
Les jumelles, arbres, boees, metz, viz et
Pour une met. (1373, Compt. de Valenc., escroues d'un pressouer, et ce qui y tient conv. S. Paul, 1358, Barb. de Lescoet,
nO 37, p. 14, Arch. mun. Valenciennes.) et est affiché par chevilles ou doux et Arch. Finist.)
Car nulle personne en prelacion et metable a toute entreprinse honnorable De pur métal metalet que nient fondut.
Ne sera pourveu sans mediation (ID., ib., Il, iv.) (1358, li Cont. des frais p. le nouv. cloque,
S'il n'a force d'or et d'argent metables. Ils sont jeunes, d'un visage gratieux XVII, Arch mun. Valenciennes.)
(A. DELAVIGNE,Louenge des Roys de France, d'une belle apparence et mettables a toute De kenvre metalet. (Ib., xm.)
fO59 rO, éd. 1507.) grande et haute entreprinse.(ID., ib., III,II.)
Pour monnoie fause non metable receue De l'autre j'ayme une langue mettable, METALLAIRE,s. m., mineur :
entre les bonnes. (1530, Compt. de l'ar- rn parler prompt, facond et delectable. Tout l'or et l'argent des Indes orientales
gent. de Phil. d'Evreux, Arch. B.-Pyr., (LA BORDERIE, est artificiellement tiré de ces mines par
E 519.) l'Amye de Court.)
l'industrie et grand labeur des metallaires.

Qui peut être employé, qui possède — Qui dépense largement, généreux : (DELON,Singularitez, 1, 52, éd. 1554.)
toutes les qualités requises, bien doué, Ne fut oncques plus hennorables,
— Ouvrier en métaux :
capable, convenable : Ne dou sien par tout plus metables.
(PEANGATINEAD,
Vie de S. Martin, p. 79, Je ne pense pas qu'il y ait orfevre, nffi-
Fors et hardis et deffensables, Bourrasse.) neur, ni metallaire qui en parlast plus pro-
Et en tons estavoirs metables. prement. ((VIGENERE, Traité du feu et du
(BEN., Troies, Richel. 375, f° 79d.) METAFORIQUEMENT,voir METAPHORI- sel, p. 146, éd. 1542.)
Proz est e bardiz e aidables, QUEMENr.
METALLICITÉ, s. f., métal :
En toz estoveirs metables. 1. METAILLE, s. f.,
(ID., D. de Norm., II, 9704, Michel.) sorte de retranche- Desclosant la prime murté
ment défini dans l'exemple suivant : Des grains de metallicité.
S'est mist en clarté pardurable L'on fait des grilz de bois et fustes pic- (Pelil traicté d'Alchymie attribué à Arnould de
0 la joie est toz jorz metable. Villeneuve, Y. 357, Méon.)
(EVRAT,Genese, Richel. 12457, fO 82 vO.) quans, avecques râteliers ou clayes, les-
quelles ilz appelloient metailles, et les
Si Den volt aidier nmplissoient et chargeoient de pierres, par METALLIER, voir METAILLIKR.
Cest conseil nus metable, sil feimes achiever. tel art et occasion les mectoient entre deux
est
(JORD.FANTOSME, Chron., 624, ap. Michel, D. de boulleverts, que si les ennemys venoient a METALLIN, - alin, adj., de métal :
Norm., t. III.) monter par les eschelles, et qu'ilz attou- Lors lui donne, quant vient en mine,
Soies loyaulx et acointables, chassent aucunes parties desdictes grilz et Par mon art vertu metaline.
De paroles doulx et melables. clayes, les grosses pierres estoient versees (JEH, DEMEUNG, les Remonslr. de Nat., 153,
(Rose, ms. Brux., f°16d.) et tumboient sur leurs testes. (Flave Méon.)
Vegece, IV, 6.) Minières melallines. (EVRART DE CONTY,
Jehans, qui ot le cors melable, Probl. d'Ar., Richel. 210, fo 17 ro.)
Servi devant lui a le table. 2. METAILLE, voir MITAILLE.
(PRIL. DE REMI, Jean et Blonde, 5032, Bordier, Puis qu'elle voit la sumplueuse espere
p. 255.) METAILLIER, metallier, adj., de métal: Retrogarder du siege crislalin
Donqnes doiz les moinz profitaubles Cloche metailliere. (LA PORTE, Epilli. Et demerger ou centre melalin.
éd. 1571.) F (Les trois Busines, Maz. 600, fO 1 vO.)
Oster, metre avant les metaubles,
Les plus hardiz, les plus vaillanz. Lamemelalline. (FOSSETIER, Cron. Marg.,
(J. DE PRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604, — Riche en métaux : ms. Brux., I, fo 119 r°.)
f° 5d.) Le bras vaillant du conquereur Guillaume
Unit a son duché le metaillier royaume L'aage premiere s'appelle l'aage doree.
Couraent n'auront de lui envie
Des superbes Anglois.
la tierce metalline. (GUILL. MICHEL, Com-
Cil qni n'amendent de sa vie, (JAN DE VITEL, la Prinse du Mont St Michel, ment sur la IV' egl. de Virgile, fo Il v,
Quant cil l'ont qui sont de sa table, p. 30, Beaurepaire.)
éd. 1540.)
Qui ne li sont ferm ne metable ?
(RUTEB., Testament de l'Ane, l, 274, Jub.) m., ouvrier, commerçant en mé- METAPHISICAL, adj., qui touche à la
— S. métaphysique :
Li sires ot lez sa chanbre taux :
Fait une petite estable Metallier : A nietallman; one that deales Les mathématiques sont appeles doc-
Qui ert a son cheval metable. in metalls. (COTGR., éd. 1611.) trinales, car pour certaines demonstrations
(Des Treices, Riche). 19152, f° 122d.) de quantité continues, elles enseignent
Entre les chars fu grant la presse METAIS, - aiz, s. m., métayer : cculx cy. Le philosophe les appelle meta-
De serjanz bons et bien metables. Villicus, metais ou metayer, grangier. phisicales, car elles conviennent avecques
(GUIART,Roy. lign., 20120, W. et D.) (Calepini Dict., Bâle 1584.) icelles. (P. FERGET, Mirouer de la vie hu-
maine, 1° 119 v°, éd. 1482.)
Si bel et si puissant seigneur et si met- Une gentil femme ayant veu de gros
table entre tous ces bons et hauts hommes Disputations metaphisicales. (LE MAIRE,
muscles potelets qui bouifoyent aux cuisses illustr., II, 32, éd. 1548.)
de son temps. (G. CHASTELLAIN, Chron.,II, d'un sien metaiz eut si grande envie d'en
172, Kervyn.) gouster un morceau. (J. DE MONTLYARD, MÉTAPHORIQUEMENT, - icquement, me-
Je tais Solon et ses loix si melables Ilieroglyphiques,LVIII, 46, éd. 1615.) taf., adv., par métaphore :
Qu'on imita après aux douze Tables. Ils demandent a un metais un mouton
(EST. FORCADEL, Opusc., Triomphe de la deesse Le preteur cuydant que cette voix pre-
éd. 1551.)
gras. (ID., Apulee, f° 286 vo, éd. 1616.) tendoit metaphoricquement sa decolation
Nomique,
Berry, métais, métayer. fut tant espoenté que. (FOSSETIER, Cron.
A quoy l'Empereur avoit desja pourveu, Marg., ms. Brux. 10512, IX, III,)
et estoit sus les termes de faire partir, 1. METAL, s. m., mine :
pour y aller, un tres noble et autant met- Le volume de Clothon, qu'on appelle
table chevalier qu'il y en eut point en sa Il ont mis desoz lor poesté les metauz melaphoricquementlaqucnoille et le fuseau.
court. (G. PARADIN, Cron. de Sav., p. 90, d'or et d'argent qui la sont. (Macchab., 1, (BUDE, Inslit. du Prince, ch. xvi, éd. 1547.)
8, Richel. Mouchet 9.)
éd. 1552.) Les autres choses sont prinses metafori-
Desja sa grande liberalité estoit venue Les Perses, indignez de cette response, quement et autrement qu'elles-ne sonnent
aux aureilles du marquis, et le voyant consliluerentprisonniers tous les Romains aux sacrez oracles. (LA BOD., Harmon.,
jeune, riche, noble, sage et mettable en qu'ils peurent attraper, les condamnent p. 272, éd. 1578.)
toutes choses, luy
qu'ilcommença a porter si aux metaux, pillent leurs biens. (JEAN
grande amitié ne se pouvoit passer CRESPIN, Hist. des martyrs, p. 28, éd. METAPLASME,s. m., altération dans le
qu'il ne l'eust tous les jours en sa compa- 1585.) matériel d'un mot autorisée par l'usage :
gnie. (LARIV., Facet. Nuicts de Strap., I, l, 2. METAL, adj., terme d'astronomie : H est beaucoup de figures de melaplasme
Bibl. elz.) et d'aultres genres que je delaisse pour
Apres par un vent métal frisque
Iceluy estant jeune, dispos et mettable, Passasmes Phenice et Affricque. briefveté. (FABRI, Rhel., 1. II, fo 47 ro,
fut grandement amoureux d'une jeune fille (Act. des Apost., vol. II, f
173e, éd. 1537.) éd. 1521.)
d'une pauvre femme vefve. (ID., ib., II, III.) Metaplasme est une figure qui ne se fait
Incontinent le bruit fut semé par la ville METALET, adj., soumis à une prépara- ausquels pour changer
que sus les motschangeons,
de Melphe que c'estoit un homme expert tion, en parlant d'un métal ? la quantité nous diminuons e
adjouslons quelque chose,de sorte que ce Qui frequentez les melhes souveraines. Quant ung fait ung autre son metteur ou
seroit presque un barbarisme s'elle avoit (J. DIVRY,Triumph. de Fr., c. l, éd. 1508.) achateur de son hostel de menues choses
lieu en prose. (J. DE LA TAILLE, Man. de qui seroient soubz le nombre de cinq soulz,
faire des vers, f° 15 v°, éd. 1572.) —En parlant de choses morales : conme soliers, sel, chandelle, ou ouvriers
Decepcion outre mete de juste pris (1369, a metre en besogne, il seroit creu de chas-
METARIE, voir MOITOIERIE. f Trans., S.-Cyprien, li. 18, Arch. Vienne.) cune desdites choses avoir mises et receues
du pris de ce qu'ilz auroient cousté de-
METATOR, - tour, - teur, s. m., arpen- Pour vous gecler hors les meltes d'honneur. dans le nombre de cinq soulz. (Coust. de
teur, fourrier : (J. MAROT,la Vray Disant, Poés. fr. des xv* et Bret., fo 80 ro.)
XVIes., X, 240.)
Metatours resont apeley Et prendre le serment du meteur que les
Cil qui an sont avant aley La chose est tant hors les metes de rai- choses qu'il auroit mises seroient bonnes
Por alire leus covenaubles son, tant abhorrente de sens commun, et vrayes, et bien et loyaument faicles.
Et as aberges profitaubles. que. (RAB., Garg., ch. xxxi, éd. 1542.) (Ib.)
(J. DE PHIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604,
f~Melateurs.,sont
18b.) — Endroit : 2. METEOR, m., celui qui mesure :
s.
ceulx qui vont avant pour Et y a (dans la Somme) certainnes meles Que nuls qui soit meteres en le balanche
de passage ou douze hommes le passe- n'akache laine. (Ord. du 20 juin 1305, Reg.
eslire convenables lieux aux heberges. (J. raient de front. (FROISS., Chron., V, 15, de la Vinnerie, f° 49, Arch. Tournai.)
DE MEUNG, Trad. de l'Art de cheval. de Veg., Kerv.)
Ars. 2915, fo 23 ro.) 3. METEOR, voir MOITOIEOR.
Les metateurs sont les precedens qui — Fig., extrémité :
eslisent le lieu pour l'ost. (Flave Vegece, Les Englois considerans la force des METEORIQUE, voir METHEORIQUE.
II, 7.) Françoiz, et aussi le bon droit qu'ilz avoient,
ilz furent mis a telz mectes que d'envoyer METER, voir MATER.
M ETE, mette, methe, miette, mecte, metre,
au roy d'Engleterre nunchier leur male METERE, voir MEITERE.
melte, s. f., limite, borne, frontière, bord : adventure. (DUQUESNE, Hist. de J.d'Avesn.,
Et tendre Ars. 5208, f 70 v°.) METH, voir MET.
A les bouter plus tost des rens es metes.
(L. DE BEAUVAU, Pas de la Bergière, 251, — Territoire sur lequel un juge exerce METHE, voir METE.
Crapelet.) sa juridiction :
Dedans les metes du pourprins du dit Chastellains, justiciers et aultres tenants METHEORIQUE, met., adj., qui con-
hospital. (1305, Test. de Marg. de Bourg., fiefz et seigneuries en nostre dict bailliage, cerne les météores :
orig., Hospice de Tonnerre.) fins et metes d'icelluy. (REBUFFI, Rubricque Effect metheoricque.
Dedans les fins et les miettes du royaume. des Admortissements, f° 66 rO, éd. 1547.) (Act. des Apost., vol. I, f3 79b, éd. 1537.)
(Arrêt du Part. de Par., 4 juill. 1332, Arch. S'il y avoit trayans aux seigneurs sub- Des melheoriques impressions. (G. TOR-
mun. Tournai.) jets d'une meite, l'officier ordinaire de NUS, Choses merv., ch. IX, éd. 1557.)
Dedens les mettes dessusdites. (Ch. de ladite melle, en cas de débat, en devra Impressions meteoriques. (LA BOD., Har-
1333, Chap: de N.-D. d'Am., Arch. Somme.) congnoistre. (Cout. de Hayn., LXIX, Nouv. mon., p. 663, éd. 1578.)
Cout. gén., II, 16.)
Ce sont les franchisez et libertez et les
melres du boure et du four a ban du singulier, dans le sens de METHEOROSCOPE, s. m., instrument
priouré de Viviain. (Cart. de Vivoin, — On a dit au qui sert à faire des observations météo-
f° 123 r", Bibl. du Mans.) but: rologiques :
Et en celluy temps fist fonder Melusine La mete est loing : si l'a passé La composition et usaige d'un singulier
nobles lieux par le pays qu'ils avoient es La pucelle, qui plus tost court. metheoroscope geographique inventé par
mettes de la conté de Poetoii et duchié de (Metam. d'Ov., p. 87, Tarbé.)
Oronce Finé. (Ms. Richel. 1337, f° 15.)
Guienne. (J. D'ARRAS, Melus., p. 116, Bibl. Oultre les tançons et les lymes
.elz.) Par six manieres de sophysmes, METHESME, VOIR MEISME.
Cascuns se part quitte et delivre, La femme mayne l'omme a methe.
Et retournerent en leurs metes.
(JEHANLE FEVRB,Matheolus, 1. l, v. 857, Tricotel.) METHIME, voir MEISME.
(FROISS.,Poés., l, 265,1585, Scheler.) Le rouchi a gardé mette, circuit, éten- METHODIQUEMENT, adv., avec mé-
Item peut on decliner tous juges qui due, territoire sur lequel un juge étend sa thode :
hors des mettes de sa juridiction s'efforce- juridiction. Methodiquement escrire. (Du FAIL, Conl.
roit de vouloir congnoistre d'aucun cas. d'Eutr., IV, éd. 1598.)
(BOUT., Somme rur., f° 21e, éd. 1479.) METEILLON, voir MESTEILLON.
Et pieça l'on dit cilz prophetes
Je traiteray methodiquement des plus
Qui ycy sont dedans nos mectes, METELLE, s. f., pomme épineuse du fréquentes indispositions du corps es loix
Que Diex au monde descendra. Pérou : de medeciue. (LA FRAMBOIS.,Œuv., p. 170,
(La Resurr. Notre Seigneur, Jub., Mysl., Il, 336.) Metelle. Noix metelle. The thorne apple, éd. 1631.) .-
Sur les metes de Picardie. (Trahis. de or thornie apple of Peru ; au Indian uut, METIER, voir MESTIER
France, p. 207, Chron. belg.) or fruit, which being eaten off, causeth au
Es mectes du pays de Hollande ung fol extreame numnesse, heavinesse, or drow- METIERE, voir MESTIER.
, sinesse. (COTGR., éd. 1611.) - &'1
nagueres s'advisa de faire du pis qu'il pour- METILLON, voir MESTEILLON.
roit, c'est assavoir soy marier. (Louis XI, METELLON, voir MESTEILLON.
Nouv., XII, Jacob.)
METISTE, voir MATICE.
Ainsi n'y eut plus de places en l'Ille de
France ne aux metes d'entour qui ne fus-
METEMENT, s. m., action de mettre,
METIVOT, voir MESTIVOT.
imposition:
sent en l'obeissance de France. (P. DE
FENIN, Mém., an 1423, Soc. de l'H. de Fr.)
Destourner que les gens darmes qui
Il envoia en euls
ciou. et metement
l'ire de son indigna-
de mains par mauves METLER, voir MEDLER.
angles. (bible, Richel. 899, 1'0 252e.) METOIEIUE, voir MOITOIERIE.
avoient esté eu Liege, logies es meltes
dessusdittes. (1485, Compte de Jean de la Li sainz esperis estoit donnez par le me-
Croix, fo 46 vo, Arch. de l'Etat à Mons.) tement de leur mains. (GUIART, Bible, Act. METOIS, S. in., p.-ê. forme de malois :
Ne peuvent les notaires passer aucuns apost., ms. Ste-Gen., et ms. Maz. 684, Tous les melois d'environ
1° 347e.) Geste ville de Tonnerre
contrats hors les fins et meles du lieu ou ils Y sont venus a foison.
ont esté instituez notaires. (Coût de Poil.,
art. 378, éd. 1499.)
1. METEOR, - our, - eur, mett., s. m., (Pet. huict. cont. les men. particul. de la ville de
celui qui met, qui place : Tonn., Cab. hist., II, 30.)
Car il pourra choisir es metes Impositor, metour. (Gloss. de Couches.)
D'ung vaisseau tous genres de bestes. METONYMIQUEMENT, adv., par méto-
(Act. des Apost., vol. I, f° 108b, éd. 1537.)
.— Dépensier, maître d'hôtel : nymie :
Or ne peut faillir en l'appelant l'ere de et loialment la verité de ceste querelle. De l'espee li moist et donne
César, qui signifie (quant au mot de l'ere). (20 sept. 1248, Charte de la Collégiale Saint- Sor son elme qui cler resone.
un principe illustre et de marque de Denis, Arch. de l'Etat à Liège.) (BEN., Troies, Richel. 375, f° 95e.)
quelque temps, ou bien, en parlant meto-
nymiquement, tribut, ou le payement de la Face de moi sa voellance, — Neutr., gager, parier :
finance et monnoye qui se paye pour tri- Car tous me sui en li mis.
Si y alons donc ; mes cest deulx.
but. (VIGNIER, Bibl. hist., I, 635, éd. 1588.) (J. DE CISOING,Chans., 41, Scheler, Trouv. belg.,
nonv. sér., p. 84.) — Je metteray. — Commencera
Ja quant ses biens partir verra.
METRAL, adj., qui est en vers : (Mir. de S. Jehan Chrys., 247, Wahlnnd.)
Quant Lyonnel eut leu la lettre metralle. — Se mettre sur quelqu'un, dans le même
(Perceforest, vol. II, fo 93d, éd. 1528.) sens : — Mettre du temps, tarder :
1. METRE, mettre, mattre, verbe. Sur Jehan m'en suis mis. Biau doulx filz, sus ! trop avons mis
(Poés., Vat. Chr. 1490, fO 134.) A aler chiez ma fille Aothure.
— Act., dépenser, employer : A l'excellent
(Mir. de S. Jean Chrys., 241, Wahlund.)
En l'aevre du mostier soit mis Bergier de Troie ilz soumistrent L'arbre qui met a croistre a la plante asseuree;
Li argent. Le jugement, sus lui s'en mistrent. ~Celuiqui croist bien tost ne dure pas long temps.
(GUIOT,Bible, 2081, Wolfart.) (RONS.,Sonn. pour Helene, I,
(CHR. DRPISAN,Liv. dit Chemin de long estude, xxx, Bibl. elz.)
Cil qui barguignoient nos vies y ont plus 6182, Piischel.)
mis et layet que pris. (FROISS., Chron., II, — Mettre hors, alléguer :
Si ne veulx point que entre vous ait ba- Celluy clerc avoit mis hors et mettoit
123, Kerv.) taille pour moy, mais sur moy vous en
Le suppliant demanda a icelle Jehanne mettez. (Perceforest, vol. IV, fo 111, éd.
plusieurs auctorites et grans notables.
Qu'avez vous fait de l'argent que vous avez (FROISS., Chron., XI, 253, Kerv.)
1528.)
receuz?. laquelle lui respondi qu'elle l'a- :
parlant — Avancer
voit mis et qu'il n'avoit que faire ou elle — Se mettre, être recevable, en Le roy de France avoit mis hors et pro-
l'avoit mis. (1409, Arch. JJ 163, pièce 308.) de monnaie :
posé que jamais il n'entenderoit a autre
Et laquelle Jaquette emploia et mist Ma mere, la dites a mon pere qu'il ne chose, si seroit alé a puissance sur le duc
iceulx deux grans blans et eu apporta de la rongne plus monnoye, car elle ne se de Milan. (FROISS., Chron., XV, 354, Kerv.)
char. Et depuis sondit mary lui bailla d'i- mettra plus. (G. BOUCHET, Serees, III, 73,
celle monnoie par quatre ou cinq fois, a
— Mettre avant, faire connaître :
Roybet.)
chascune fois un ou deux pour avoir du
pain et du vin, lesquels aucunes fois elle — Act., donner en mariage : Il li metteroit avant tel cose dont gaires
mettoit et aucunes fois non, pour ce que Fu adont avisé que se messires Aymons ne se donnoit garde. (FaoIss., Chron.,
on les refusoit et les rapportoit a sondit pooit venir, par voie de mariage, a le fille II, 303, Kerv.)
mary, lequel les mettoit apres le reffus, ou dou conte de Flandres qui estoit veve, on ne
faisoit mettre par une jeune fille qui le le poroit miex mettre ne assener. (FROISS., — Mettre oultre, prétendre :
servoit, et autrement n'en a mis ou em- Chron., VI, 366, Kerv.) Il disoit,soustenoit et voloit mettre oultre.
ployé aucuns.(1423,Arch.JJ 172, pièce 224.) (FROISS., Chron., IX, 467, Kerv.)
Elle lui avoit dit, .n. ou .III. jours apres — Déposer :
ce que on lui avoit refusez iceulx doubles Ainsi que un cerf met sa teste et ses cors, —
Mettre sus, composer :
blans, que plus elle n'en porteroit ne met- tout ainsy mettent ils leurs rayes. (Chasse Et pour ce que ou temps advenir on
troit. (Ib.) de Gaston Phebus, p. 30, ap. Ste-Pal.) sace de verité qui ce livre mist sus. (FROISS.,
Pour avoir mis en chandelle lesdictz dix Chron., II, 2, Kerv.)
cens cinquante six livres de suif. (1465, — Substituer : Établir :
Compt. de l'aumosn. de S.-Berthomé, Io 110 —
v°, Bibl. la Rochelle.) En ceste besongne me pourriez mettre
a cel Lyonnel si vous vouliez. (Perceforest,
Pour ce que la gabelle du sel a esté mise
: vol. II, fo 81, éd. 1528.) sus en nostre pays de Languedoc. (1449,
— Absolument Arch. JJ 180, pièce 72.)
Les hommes de Haubervillier ne doivent
point de chaucyee de leur terres por ce que — Mettre d l'épée, passer au fil de
— Absol., établir un impôt :
il midrent a fere la chauciee. (E. BOIL., l'épée :
Ne imposissons ne mesissons a aucun
Liv. desmest., 2e p., II,97, var., Lespinasse Et y mit a l'espee huit mille de ces Cili- Livre des Bouil-
et Bonnardot.) ou aucuns. (22 mars 1394,
Bordeaux 1867.)
ciens. (AMYOT, Vies, Lucullus, éd. 1565.) lons, 265,
LXXXIII, p.
— Mettre une tençon sur qqu'un, le Le lendemain au matin feurent attrapes Bâtir:
prendre comme arbitre : et meis a l'espee par les gents de cheval de —
Syracuse. (ID., ib.) Et par deux fois avoit icelluy prioré fait
Des ke sor vos ai mite la tenson. rediffier et mettre sus, comme il est a pré-
(Chans., ap. Warckernagel, Altfranz. Lieder, Imputer: sent. (1&19, Cart.de Lagn
éd. fo 120, ap.Duc.,
— Mittere supra, V, 451b, Didot.)
p. 51.)
Peule leur niait qu'il sont en ouvrer plain d'accide.
— Engraisser :
— Réfl., se mettre en quelqu'un, s'en re- (GILLON LE MOISIT,Poés., II, 19, Kerv.)
mettre à lui : Mains me mettent que je suis fetida, Oiseau megre mettre sus. (Du FOUILL.,
Assez en a duré le plait Ou par dedens desroutte et afolee, Fauc., fo 80, ap. Ste-Pal.)
E li contenz e li estris Juvenibns non bene placida.
Tant qu'en tei nos en somes mis. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 316 rO.) — Suspendre :
(BEN., D. de Norm., II, 25731, Michel.)
ni, s'inscrire en faux ; Toutes riotes seront mises sus. (1370,
— Mettre en Ord., v, 359.)
Nos somes mis parfois et par sairemens voir Ni.
fais en nos armes, en Jehan de Marvis à qqu'un, l'en
canteur de Lille, et en Jehen de Lers, en — Mettre son gage, parier, gager : — Mettre sus qque chose
tel maniere ke cil doi Jehan si com arbitre Se plus ai despendn, tous sui garnis accuser :
doivent oir les demandes, les respons, les Que je meche mon gage et fâche fin. Et li metoient sus que par son conseil il
provances et les raisons de l'une partie et (Aiol, 2243, A. T.) avoient estet desconhs. (FROISS., Chron.,
de l'autre, et la sus renderont il jugement II, 22, Kerv.)
selonc çou ke Dieus leur enseignera.
(Nov. 1244, Cysoing, Arch. Nord.) — Mettre des coups, les asséner : former :
Puis mist le main al branc d'acier, — Réll., se mettre sus, se
Apres moul de riotes et l'une et l'autre Mervillos cols li moisi et done Asses tost apries se mist une compaignie
partie se misent de ce en moi Lambert de- Desor le hiaume qui resone. de Havnuyers sus. (FROISS., Chron., III,
vant dit. En teil maniere q(ue) je Lambers (BEN., Troie, Richel. 375, f° 104b.) 255, Kerv.)
et nos Aubers de Marneffe et Bonefaces de
Cent Fontaines enquerriemes en bone foi : — Neutr., s'élancer, se précipiter :
— Mettre, absol., dans le même sens
S'il veut orner ses metres et ses ditz. Toy, Silvanus.
Virent maître comnnalment Viens secourir mon metrical renom.
Coutre Rou e contre sa gent, (J. DIVRY,Triumph. de Fr., c. v, éd. 1508.)
(GUILL.MICHEL,1er Liv. des Georg., f° 32 v°,
Saillent agait de plnsors leus. éd. 1540.)
(BEN., D. de Norm., II, 827, Michel.) 5. METRE, voir METE.
Pour t'enseignerla mode musicalle
— Metant, part.
prés., dépensant, libé- METREFIER, mett., metrifier, verbe. Clore dedans la ileuste metricalle.
ral, magnifique : — Act., écrire, construire, en parlant de (ID., 2d Egl. de Virgile, fO 5 rO.)

Se vous estes cortois et larges et metans vers : METRIDAC, VOir METRIDAT.


Et que vous herbregiez sovent les reperans, Je dy que pour metrifier nos vers a la
Vous pourez bien avoir en tel point sorvenans, mode des Grecs et des Romains, nous ne METRIDAL, voir METRIDAT.
Que vous ne serez bien aaisiez toz tans. perdons nulle des poesies que nous em-
(Doctr. de latin en roum., Richel. 837, fO 334b.) ployons a la ryme. (JACQ. DE LA TAILLE, METRIDAT, - dal, miths. m.,
dac,
-
Se vos estes cortois et larges et metanz. Man. de faire des vers, fo 15 ro, éd. 1572.) contrepoison composé
par le roi Mithri-
(Ib., Richel. 19152, f° ioic.) date de trente-six ingrédients, selon
Mettre dicter
Metrifier,
— et :rimer,
en vers
Celse, v, 23, de quarante-quatre, selon
— En parlant de monnaie, mis en Qu'a peine puis je ma parolle
Galien, II, 9, et de cinquante-quatre,selon
cours : Pline, xxix, 8 :
Toutes celles (monnaies) qui y seront Et ma grant douleur exprimer.
(J. LE FEVRB,Matheolus, I, 9, Tricotel.)
trouvees metanz et despendanz puis ceste Icelle femme bailla entre deux escailles
criee seront fourfaites et acquises a uous. Puis que je voy que tu contens ou quoquilles de jambles qui croissent en
(1305, Ord., 1, 430.) A escripre la vision la mer, une chose ressemblant de couleur
Qui te vient en advision, a tiriacle ou metridat. (1460, Arch. JJ 189,
— Homme mettant, terme de jurispru- Et que tu veulz mettrefier pièce 476.)
dence défini dans l'ex. suiv. : Ton langage et versifier. A l'appoticaire du roy. pour metridal.
(FROISS., Poés., III, 68, 508, Scheler.) (1462, Mise faicte par Jehanne Ratault,
L'homme mettant differe de l'homme
mourant, car par la mort de l'homme ser- Matheus qui metrifia l'istore de Thobie. Ann. de la Soc. d'hist. de Fr., 1878, p. 234.)
vant n'ccheoit aucun droit de relief, puis (ORESME, Econ., II, 6, ms. Avranches.) Des pillules et du metridal. (Ib., p. 237.)
qu'il est ordinairement assumé pour faire
l'hommage et serment pour. les per- Neutr., faire des vers, rimer : Avec le triacle peut on comprendre le
sonnes incapables de faire les services
— metridal qui est quasi d'une mesme vertu.
deus au seigneur. Mais par la mort de Ilhetorique versifier ilz sont aucunes medecines contraires au
l'homme mourant qui se met ordinaire- Fait l'amant et metrifier. venin lesquelles ne permettent pas lé ve-
ment par les cloistres, collèges, villes ou OEuv., Prol., p. 9, Tarbé.)
(G. MACHAULT, nin venir au cueur. (Regime de santé,
autres mains mortes, echoient les dits Comment en metrifiant deux voieulx en- f 22 v°, Robinet.)
droits d'hommage et de relief. (Cout. de suivans l'un l'autre manguent la moitié Pour reverance de l'cstat (d'apothicaire)
Brusselles, Nouv. Cout. gén., 1,1276.) d'une silabe. (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. si aucune foiz il se faict quelquez compo-
840, f° 396a.) sitions notables comme le metridac, tri-
— Mis, part.
passé ; main mise, action dacque aurea, alexandrine ou semblable,
de mettre la main, de saisir : Qui font rondeaux et virelais, pouront en advertir la compagnie des
Afin que les dittes religieuses de leditte Et qui sçavent metrifier. medecins ou des appoticaires pour dis-
saisine et main mise eussent leur ditte (JEANDE LA FONTAINE,la Fontaine des amoureux puter des bontes et valeurs des ingrédients.
tiere et biens délivrez. (25 août 1342, Cart. de science, fO 6 1'0, éd. 1561.) (Pièce du XVe s., Arch. mun. Amiens, liasse 8,
de Flines, ccccxcv, Hautcœur.) Puisque chacun de nous est scient pièce 8, ap. Calonne, la Vie municipale au
De ritnoyer, metrifier, et mettre xve siècle dans le Nord de la France, p. 287.)
— De main mise, en mettant la main Suaves vers en droit stille de metre. Dieu sçait que feroys beau miracle
sur quelqu'un : (GUILL.MICHEL,Ve Egl. de Virgile, fO 13 rO,
éd. 1530.)
De medecine bien souvent,
Je criroys a la malle dent ;
Ha vous estes cy, Sostratus, A ce triacle et metridal.
Qui telle offense avez commise, En métrés dis, car, bien le savent tous,
Metrifier savez trop mieux que nous. (Farce de Tout Mesnage, Ane. Th. fr., Il, 409.)
Je vous adjourne de main mise,
Venez au prevost qui vous mande. (Menogii poemata, Elz., p. 249.) Crier me fault..Quoy ? A la molle dent,
(Act. des Apost., vol. II, fO 64b, éd. 1537.) Et en ung sac porter un gros serpent,
— Metrefié, part. passé, écrit en vers : Pour metridal et triacle esprouver.
La vouloit jouer de main mise au premier (Les Ditz de Maistre Aliborum, Poés. fr. dos xv"
qui de luy se vouldroit approcher. (D'Au- Ovide. qui escript moult de livres me-
trifiez. (Mir, historial, Maz. 557, fo 36 ro.) et XVIes., I, 41.)
TON, Chron., Richel. 5082, fo 117 rO.)
Juvenal. en son livre metrifié. (Ib., Chascun y fit tel devoir, que dedans la
ville chose de prise qui trouver se puist ne
2. METRE, v. a., moissonner : fo 200 ro.)
demeura, voire et tel marché y avoit de
Et ce qu'il avoient seminé estoit metut metridal que a souhet y purent triacleurs
pour mengier ali chevalier. (AIMÉ, Yst. de METREFIEUR, - ifieur, - iffieur, s. m., faire leurs besoignes. (J. D'AUTON, Chron.,
li Norm., VI, 4, Champollion.) poète, rimeur : Richel. 5081, fo 24 r°.)
Et cil de la cité prierent Pierre qu'il def. De quoy dist le metrefieur (J. Gou-
fende lo grain qui est en lo camp, loquel LAIN, Ration., Riche]. 437, f° 308 v°.) Ne vault melridal ne triacle
est a pres de metre. (ID., ib., IV, 5.) Contre la dent de telle beste.
Comme il poeult apparoir en la sentence (La Font, perill., f° 25 v°, éd. 1572.)
Et moult de casteauz fist sur Capue, dont d'ung metrefieur. (Fleur des hist., Maz.
cil de Capua ne non porent metre ne ven- 530, fo 149a.) Montagne reprouve le milhridat, lequel
dengier. (ID., ib., IV, il.) Mithridates ne composa que de quatre
Melrifieur, metrificator. (1464, J. LAGA- simples. (G. BoucHET, Serees, II, 216,
Voient que lo temps de metre estoit ve- DEUC, Cathol., éd. Auffret de Quoetqueue- Roybet.)
nut, et veoient que autre metoient la ou il ran, Bibl. Quimper.)
avoient semiué. (ID., ib., V, 6.) Guernesey,mêthridat, antidote ou remède
Et sur ce ung metriffieur dit. (L'Estoille
du monde, ch. xv, éd. 1528.) souverain.
3. METRE, mettre, s. m., sorte de me-
METRERE, voir METRIE, s. f., art de faire des vers :
sure : MESTRAIRE.
Ou bichot (qui est la grande mesure) a ~Biauset noter au chalemel,
deux mettres, ou mettre deux quartes, en la METRICAL, adj., qui est en vers, ver- Et toute la metrie.
quarte deux boisseaux, et au boisseau une sifié, qui a rapport à la poésie : (Poét. av. 1300, II, 665, Ars.)
coppe et demie. (Cout. de Bourg., Cout. Reproche metrical contre les entrepre- METRIFICATEUR, s. m., versificateur,
gén., I, 859, éd. 1604.) neurs arrogans, qui n'assieent leurs entre- poète :
prises sur divin pouvoir. (A. CHARTIER,
4. METRE, s. m., vers: l'Esperance, p. 332, éd. 1617.) Par quoy le pere de Philomene avecques
son conseil, ordonne et conclud que le Grosse, massive, pesante, fort replete, MEUBLANT, muéblant, adj., mobilier:
dernier, comme le plus noble, auroit sa La plus puissant que fut jamais de mette.
Quant les choses qui sunt mueblanz
fille en mariage, en baillant pour raison (Comptaint. de la cloche de Troyes, p. 17, ap.
ce que dit le metrificateur : moribus et Michel, Poés. goth.) sunt moslrees en cort. (Etabl. de S. Louis,
1, LXXIII, p. 121, Viollet.) ,
vita nobilitatur homo. (GUILL. TARDIF, Fa-
cettes de Poge, p. 131, Montaiglon.) La mette d'une piece d'artillerie. (1580, Les choses moslrees en cort et nomees
Guise, ap. LaFons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Dont le metrificateur composa en latin por coi eles soient mueblanz si valent ju-
ung petit verset en mettre par lettres nom- giees. (Ib., I, CXXIII, p. 229.)
2. METTE, voir METE.
brables. (BOUCHARD, Chron. de Bret
f° 158d, éd. 1532.) METTÉIER, voir MOITOIER. MEUBLE, mueble, moble, meule, adj.,
mobile, mouvant, qui peut changer de
Qui est ce metrificateur
Qui par beaulx vers sceust escripre
METTENT, S. m., mesure de grains place :
équivalant au tiers de la rasière : L'araine ert moble.
Les œuvres du hault plasmatear,
De nostre Dieu et nostre sire ? Trois mettents combles. (1671, Cart. de (Tristan, l, 920, Michel.)
(Mir. de N.-D. de Souffrance, Append. à la S. Lô, p. 647, ap. Léop. Delisle, Classe
agric., p. 561.) Que cist avoirs n'est mie mobles,
Chron. de François Ier p. 460, Guiffrey.) Ainz est ausint cornedefiz,
Une fosse de labrusches et d'autres METTIVE, voir MESTIVE. Que ne puet estre desconfiz
fleurs couverte la ou toute tranquillité Ne par deluge ne par feu,
Que ja ne se movra d'un leu.
repose, que appetent les metrificateurs METTRATION, voir MITRATION. (Cliget, Richel. 1420,P 48h.)
selon Ovide. (GUILL. MICHEL, Comment. sur
la VIe egl. de Virgile, f° i4 vo, éd. 1540.) METTRE, voir METRE. :
— S. ni., biens meubles
METRIFICATURE, mect., mest., s. f., art METTREFIER, voir METREFIER. Trestot son mueble a li rois départi.
de versifier : (Gar. le Loh., 1e chaus., xv, p. 43, P. Paris.)
METUANT, s. m., homme ivre :
Homme vaillant, en grammaire et mes tri- II laissent l'yretageet se tiennent au meule.
Ge trespassai el lieu del merveilleus (GILLON LEMUISIT,Poés., 1, 260, Kerr.)
ficature. (L. DE PREMIERF., Decam., Riche!. tabernacle desi a la meson Dieu en la voiz
129, f° 28 v°.)
Quintilian parlant des grans rhetoriciens
d'esleecement et de confession et en son
de metuant. (Bible, Richel. 899, fo 243a.) — Changement :
du temps passé en plourant pour la igno- Lat., sonus epulantis. Raoul Denise, maires de Capi en l'anee
rance des rhetoriciensd'aujourd'hui dit que passee, laissa le vile sans dete, et en autel
nul ou bien peu pouvons trouver qui sai- point le prit Gregoires del Val, maires en
METUEUSEMENT, adv., avec crainte, cesti anee, et sans moble. (1260, Cappy,
chent ung mot de metrificature. (P. FER- avec égard : Arch. J 385, ap. Dufour, Situation finan-
GET, Mirouer de la vie humaine, f° 118 ra, L'estranger aussy que je scay estre mil- cière de la Picardie.)
éd. 1482.)
leur de moy doy je plus amer que moy, Maintenant, par divine souffrance, om-
Si la meclri/icalure c'est a dire a plus grant loyer, par antres broyé un peu cestuy ci des meubles de
Se trouvoit defective ou non. moyens toutesfois metueusement et affec- fortune, ce noble roy Charles tint sa solen-
(GUILLOCHE,Proph. de Ch. VIII, p. 2, La Grange.) tueusement. (Chron. et hist. saint. et prof., nité en son hostel a saint Pol, et la royne
Ars. 3515, fo 23 v°.) avec luy. (G. CHASTELL., Chron., I, 200,
METRIFIER, voir METREFIER. Kerv.)
m 1. METZ, s. m., borne :
METRIFIEUR, voir METREFIEUR. Vez la le metz et la fin de ses jours. MEUBLÉ, moblé,muéblé, - ei, part. et adj.,
la Dance aux Aveug., p. 79, éd. qui possède beaucoup de biens meubles,
METROPOLIEN,adj., métropolitain :
(MICHAULT,
1748.) riche :
Vermans i trais premirement
Qai ert adont mout anchienne 2. METZ, voir MES. La fin de son entencion est toute ad ce
Cites et metropoliene. qu'il soit riche et mobleiz, et en sa ville
(Mir. de S. Eloi, p. 67, Peigné.) MEUAGE, voir MEAGE. honoré. (LAURENT, Somme, ms. Troyes,
to là7 v°.)
METROPOLITIQUE, - ice, adj., métropo. MEUANCHE, VOir MUANCE. S'estoit riches bons et mobles,
litain : Buez et vaches, brebis et bles
MEUBLAGE, - aige, mueb., moub., s. m., Avoit tant c'on n'en savoit conte.
Patronages de esglises metropolitiques mobilier : (JAKESDEBASIU,le Vescie a prestre, 9, Méon,
et cathedrales.(1362, De Aquitania a Pâtre Par roison de mon partaige, moublaiges Nouv.Rec., l, 80.)
tenenda, Rym., 2e éa., t. VI, p. 388.) et heritaige. (Mars 1298, Orchamps, Arch. Religieux homme frere Autheaume de
Eglises metropolitices.(1390, De homagiis, Jura.) Walluys, pour lors commandeur de la-
ib., VII, 660.) Item pour les esploiz dou mueblaige de dicte baillie , lequel estoit homme bien
la prevosté de Guillefontaiues et pour nos meublé et de grant gouvernement. (1380,
METTABLE, VOir METABLE. jardins d'ilecques, sis livres cinc sols. (1309, Arch. MM 30, f" 148 V°.)
Arch. JJ 45, f° 88 r°.)
1. METTE, s. f., métal :
Item pour les esploiz du meublage de la — Garni, accompagné :
Or et argent sont dieux en terre, prevosté de Guellefontaines et pour noz Quar qui bien sert, s'amors est amendee,
Las ! com faulx dieux et decepvens, jardins d'ileuc, .vi. 1..v. s. (Ib., Richel. D'umilité est sa valors mueblee.
Qui tiennent prins, en leur geole, 9785, fo 98 vo.) (JEH. FREMAUS, Chans., Scheler, Trouv. belg.,
Par convoitise, maintes gens, nouv. sér., p. 132.)
Que diables endort a sa viole; A nos autres filles porrons donner en
Lors les brise comme fiole mariage de nos meubles en tele maniere MEUBLEMENT, moblement, adv., avec
Par mort soudaine, et en son puis que pour lesdiz dons ou promesses de mouvement :
Plains de pechiez sont ars et cuis, ineublages ne pour l'occasion de ce ne
Et damnez pour tele mette acquere. puissions laissier nostre lieritier ne nostre Quant li devant diz prestes estanz el so-
Plus ne dient en leur ennuye : terre chargiee outre la somme de .xx. m. lier conissoit Benoit avoir en voies aleit et
Or ot argent sont dieux en terre. lib. (1312, Arch. JJ 48, f° 3 v°.) si s'esjoissoit, parmanantnient moblement
(E. DESCHAMPS, Poés., Riche. 840, f° 433 r°.) lote la ovre de la maison, cil meismes so-
43 livres de mette, en poz a clochier, bu-
Les frais avancés pour la culture liers en cui il estevet, chait et detrivlanz
l'anemi de Benoit estinst. (Dial. Greg. la
d'un héritage :
rettes,
Rich.
chopine, escuelles. (1389, Invent.
Et aussi doibvent ilz venir delivres et pap , p. 71, Foerster.)
de Picque, p. 52, Bibliopli. de Reims )
quittes ainsi que si l'aisné y a gaingnerie MEUBLER, meuler (se), v. réfl., s'enri-
Un flascon ou bouteille d'estain ou il l'en peult emporter poyant cens ou ter-
mette. (1401, Arch. JJ 156, pièce 158.) chir:
rage, et a ceulx son meublage qu'il y auroit
Six escuelles, deux platz tous de mette. mis pour ce qu'il en face mention en l'as- Il se voelent de grans joyauls meuler.
(1418, Arch. JJ 170, pièce 175.) siette. (Coust. de Bret., fo 83 ro.) (GILLONLE MUISIT,~Pott., l, 191, Kerv.)
MEUBLIAIRE, s. m., biens meubles : — Mode : Mettre le foin en mullon. (1417, ib.)
Le meubliaire doit acquitter les arrerages Et la musique ou armonie qui est selon Ou le mullon doit estre fait. (1429, ib.,
cscheus. (Cout. de Lorraine, Cout. gén., II, aucun meufs est plus doulce. (ORESME, H 55.)
1059, éd. 1604.) f
Poliliq., 72a, éd. 1489.) Faire mes foings et les mectre en mu-
Meuf : m. The mood of a verbe. (COTGR., Ion. (1415, Denombr. du baill. de Cons-
MEUBLIAIRESSE,voir MEUBLIERESSE. éd. 1611.) tentin, Arch. P 304, f° 128 vo.)
MEUBLIER, adj., mobilier : Et me semble qu'i seroyt bon
Quant a toutes aultres choses meublieres. MEUGLE, S. ? De les mectre en un mulon
(J. MOLINET, Chron., ch. GCXX, Buchon.) Autant y vault qui fait ung pain de pan- Pres du grenier ou est le foin.
nie entre testz de potz de terre et que on (Farce d'un Gentilhomme et son page, p. 11, ap.
— Parçon meubliere, partage des meu- le mette chault sur la muffe aux meugles Ler. de Lincy et Michel, Farces, Moral. et
bles, des effets mobiliers : du tonnel. (FRERE NICOLE, Trad. du Liv. Serm. joy., t. I.)
des Prouffitz champ. de P. des Crescens,
Hommes et femmes nobles d'ancienne f°43 ro, éd. 1516.) Deux petiz mullons de blé. (1510, Invent.
maison ne seront tenus a leur remariage par la cour de Treourec, Arch. Finist.)
faire parçon meubliere a leurs enfans.
(1619, Chartes du pays et comté de Hainaul, MEULANT, voir MOLANT. Ung grant mulon de charbon, de fagotz
Nouv. Cout. gén., II, 52'.) et de busches. (BOCCACE, Nobles malheu-
MEULDRYR, Voir MORDRIR. reux, II, 12, fo 37 vo, éd. 1515.)
— Succession meubliere, succession
des 1. MEULE, voir MOLE. Avoir grant mulon de richesses. (ID., ib.,
meubles : VI, 3, fo 143 ro.)
Pour toutes successions meublieres de 2. MEULE, voir MEUBLE. Il n'y avoit mouillon de terre, voye ne
personnes nobles. la dite cour en aura MEULEKIN, voir MOLEQUIN. champ ne haye qui ne fust garnye des
aussi cognoissance. (1619, Chartes du pays charongnes des Persois. (ID., ib., III, 6,
et comté de Hainaut, Nouv. Cout. gén., II, f° 65 rO.)
52a.) MEULENGE, voir MOLANGE.
Il y a plus de dix jours que j'ay fené ma
héritier des meubles, MEULEQUINIER, voir MOLEQUINIER. praerie, mays le temps a esté si divers
— Hoir meublier,
survivant des conjoints qui les emporte: 1. MEULER, muller, v. a., mettre en que je ne l'ay peu encore mettre en meu-
lons. (PALSGRAVE, Esclairc., p. 641, Génin.)
Sera tenu iceluy viager ou son hoir meule : Le sieur du lieu mist le feu luy mesme
meublier succedant en son lieu payer.
(1534, Loix, Chartres et coust. de Mons, Une corvee a aider a faner et a muller en ses bleds qui estoient aux champs en
Cout. gén., I, 823, éd. 1604.) en la saison les herbes des près. (1413, moulions. (GUILL. DU BELLAY, Mém., 1. VII,
Denombr. du baill. d'Evreux, Arch. P 308, fo 200 vo, éd. 1569.)
L'homme survivant la femme demeure f° 16 ro.)
si bon luy semble meublier, c'est a dire Un autre l'amoncelle,
qu'il tient sa vie durant les meubles et les 2. MEULER, voir MEUBLER. En poinctes le dressant de superbes meulons,
acquests, a la charge des fraix funeraux et Le jouet quelquefois des vertueux tourbillons.
des dettes de la defunte et de nourrir et (REMI BELLEAU,Œuv., II, 51, Gouverneur.)
3. MEULER, voir MOLER.
entretenir les enfans. (Cout. de Verdun, Meta, un moulon. (Trium ling.Dict.,1604.)
Nouv. Cout. gén., II, 429a.) MEULETTE,voir MOLETE.
Morv. et H.-Norm., vallée d'Yères, meu-
Si l'homme survivant demeurant meu- voir MOLEUR.
blier passe en secondes noces. (Ib.,
MEULEUR, lon, petite meule de foin, de paille.
p. 428b.) MEULIER, voir MOLIER. MEULONNER, mu., v. a., disposer en
MEUBLIERESSE, - airesse, s. f., celle MEULLAGE, voir MOLAGE. meule, entasser, amonceler :
qui a l'usufruit des meubles de son mari Fourche pour mulonner le blé. (1464,
décédé : MEULLE, voir MOLE. ,
J. LAGADEUC Cathol., éd. Auffret de
Quoetqueueran, Bibl. Quimper.)
Si le marit vend ou constitue pendant MEULLERIE, voir MOLERIE.
le mariage quelque rente sur tous ses Le voyla en ce pré la ou il meulonne.
biens, apres son deces la femme meu- MEULLETTE, voir MOLETE. (PALSGR., Esclairc., p. 621, Génin.)
bliairesse en demeure pour le tout obligee. Meulonner. To make up hay into cocks,
(1594, Cout. de trois bailliages de Lorraine, MEULON, moilon, moylon, - oun, mouil- or staiks. (COTGR., éd. 1611.)
Cout. gén., II, 1059, éd. 1604.) Ion, muillon, mullon, moulon, mouloun,
Meulonner, Amontonar. (C. OUDIN, 1660.)
moullon, mulon, s. m., meule, tas, mon-
MEUCHIF, voir MESCHIEF. Et encore au XVIIIe s. :
ceau :
MEUCTE, voir MUETE. Kar n'i remist fest en estant, Sentence contre Simon Montaudouin
i. MEUDRE, voir MOLDRE. Aveir ne robe a paisant, pour avoir rentré ses foins sans les avoir
N'i a remis muillon ne meie. mullonnés. (1715, Baill. de Charonville.)
2. MEUDRE, cas suj., voir MEILLOR. (BEN., D. de Norm., II, 22062, Michel.) Beauce, Perche, mullonner, mettre en
Quant il s'eveilla, si vit plein meule.
MEUDRES, cas suj, voir MEILLOR. Le pré d'eve entor le muilon.
MEUDY, S. m. ?
(Renart, Br. XIII, 896, Martin.) MEULOT, s. m., petite meule :
Toutes les escriptures comme d'infama- Sor le mullon s'est endormis. Meulons ou meulots. (LIEBAULT, Mais,
tions, examinations, demandes,responses, (Renart, Soppl., v. 1G4, Chabaille.) rust., p. 600, éd. 1597.)
raisons de droit; d'un arpent d'escriture Ne li avoirs ni li fait bien,
douze deniers; d'une relation annexee ou Nient plus que li muions al chien. MEULS, voir MIELS.
attachée en aucun meudy, six deniers. (n. DEHOUD.,Rom. des Eles, 419, Scheler.) 1. MEUR, maeur, adj., mod. mûr, em-
(Estât des officiers des ducs de Bourg., dans
les Mém. p. serv. à l'hist. de Fr. et de Le chien qui gist lez le mulon. ployé substantivementpour dire maturité:
(ID., ib., 402.)
Bourg., 28 p., p. 303, éd. 1729.) Je monstreray évidemment que bel et
Moyloun appeliez ço ke est de feyn, delectable fut le verd et la fleur, dont le
1. MEUE, voir MOIE. E taus ço ke est de greyn. maeur et le fruit est de si haute perfec-
voir
(The Treatise of Waller de Biblemorlh, p. 154, tion. (OL. DE LA MARCHE, Mém., 1, 28,
2. MEUE, MUR. Wright.) Michaud.)
MEUF, muef, s. m., motif, raison : Faner et mettre en muillons. (1380, 2. MEUR, voir MOUR 1.
Ensi me vient en mon samblant, Arch. Meuse, B 1041, f° 85.)
Si n'est mie sans aucun muef. Mectre en mullon. (1413, AlmenAches, MEURAL, adj., qui a la couleur et la
(Couronnem. Ren980, Méon.) Arch. Orne, H 28.) forme d'une mûre :
Les hœmorroides meurales sont faictes MEUREI, s. m., endroit où il pousse des
de gros sang. (JOUB., Gr. chir., p. 365. Et sainz Paulins leur enseigna
éd. 1598.) mûres: Coment se dirent contenir
Moretum, meurei. (Gloss. rom.-lat. du A la loi qu'il durent tenir.
MEURDRESSE, voir MORDREOR. Quant il furent bien meuré
xve s., Scheler.) Et a la loi asseuré,
MEURDREUX, voir MORDREUX, MEURER, maurer, verbe. Sainz Paulins au roi si requist.
(De S. Paulin, 314, Le Coultre, Cont. dév.,
MEURDRIER, voir MORDRIER. — Act., faire mûrir : p. 59.)
Maturo, meurer. (Gloss. l.-fr., ms.Montp Bourg., env. de Saulieu, murer. Berry,
MEURDRIMENT,voir MORDRIMENT. H 110, f° 175 r°.) P
meûrer.
MEURDRIR, voir MORDRIR. Et devons faire ici .VII. emplastres qui
uestoie[nt] et meure[nt] avoec le remanant. MEURERAIE, s. f., plantation de mû-
MEURDRYEREMENT,voir MORDRIERE- (Frag. d'un liv. de medecine, ms. Berne riers :
MENT. A 95, fo 18 vo.) Ainsi se dressera la meureraie avec
Bonnes medecines resolvans et meu- beaucoup d'utilité, pour la bonté de la
l. MEURE, s. f., lame, tranchant : rans les frois apostumes. (Ib fo 21 vo.) fueille, et sans nullement incommoder le
Ne le trueve si fort, ne le brogne si dure , domaine qui ainsi fourni de meuriers en
Que Y. pies ne met ens de le lance meure. Vierge qui du haut filz de Diex t'enceinturas, demeurera tres plaisant a voir.(0. DE SERR.,
(Roum. d'Alix., fO 24d, Michelant.) Qui le dous fruit de vie en tes flans meuras. Th. d'agr., V, 15, éd. 1605.)
(JEH. DEMEUNG,Test., 2123, Méon.)
Ens avoit .v. tronçons de .m. brans estecies, MEURESSE, s. f., qualité de qe qui est
Les meures sont el pis dont forment fu blecies.
(Ib., fO26a.) —
Réfl., mûrir : mûr :
[Li vantl. versent blez et vignes cuisent, Par leur maturité et meuresse. (Jard. de
Li meure de l'espee li fiça el palais. Et fleurs et fruiz d'arbres abatent, santé, I, 147, impr. la Minerve.)
(Les Chetifs, Richel. 12558, f° 129a.)
Tant les tanpestent et debatent
Et bonce ou teus langhe demeure, Qu'il ne pevent es rains durer MEURETÉ, voir MEURTÉ.
Aspre de taillant et de meure, Tant qu'il se puissent meurer. voir MURGIER.
Demeure a mesdire amouree. (Rose, Richel. 1573, fO 150b.) MEURGIER,
(BAUD.DE CONDÉ,li Contes dou dragon, 345, MEURGINÉ, adj., bien élevé, de bonnes
Scheler.) Mere, ce dit Bertran, ne veuillez effraier ;
Car les dens mains en haut levees
Car le fruit ne vault riens qui ne se puet meuter. mœurs, de bonne tenue :
(Cuv., Bertran du Guesclin, var. des v. 153-174, L'eseuier bel et gracieux
Gietent d'unes longues meures Charrière.)
Tiex colees. Me sembla et bien meurginé.
(FROISS.,Poés., III, 84,1, Scheler.)
(GCIART,Roy. lign., 11934, W. et D.)
— Neutr., mûrir :
Quarriaus a meures acerees. Qu'ilz aient leur cuer assené
Duncmaurent Ii blet A dame si bien meurginée.
(ID., ib., 17282, W. et D.) Quebof unt laburet. (ID., ib., III, 131,1118.)
Donne ledit testateur a Bauduin de (P. DETHAUN,Cumpoz,1259, Mall.)
Vous semble il qu'il soit homme né
Denyeul les deux meures temproirs qu'il Que mauvais est li arbres dont H fruit ne meure. En vertu si bien meurginé.
ara. (Test. du 8 juill. 1400, Arch. mun. (Roum.d'Alix., f° 83b, Michelant.) (ID., ib., III, 277,3081.)
Douai.) Li solaus fait meurertremois et bles. Ainsi Amours par sa valeur
Cf. AMORE. (Image du monde, ms. Montp. H 437, fO 187 v°.) A ce palais bien meurginé
El si sekent les vignes, et meurent li rosin. Fait que mon cuer a son retour.
2. MEURE, S. f., mûre :
ramener des (Vœu du heron, ap. Ste-Pal., Mém~:sur l'anc. (ID., ib., III, 182,19.)
meures, locut. proverb., réprimander : cheval., III, 119.)
MEURIER, mourier, s. m., ronce :
Ains qu'elle ayt achevé ses heures, Les vins ne porent meurer. (Chron. de Super la haize du mourier. (Piècede 1303,
Bien sera ramené des meures. S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 360d.)
(Des Maux du mariage, Poés. fr. des XVeet ap. Le Héricher, Gloss. norm.)
Ne les raisins des vignes en aucune
XVIes., II, 11.)
maniere ne porent naturablement, si MEURIERE, s. f.,lieu planté de mûriers :
comme il devoient, meurer. (Gr. Chon. de Lesdites meurieres plantees en ordre.
3. MEURE, s. f., milieu : Fr., Loys Hutin, i, P. Paris.) (LIEBAULT, Mais. rust., p. 459, éd. 1597.)
Qu'il aprestast pour partir a la meure de Encores ne s'arrestera le pere de famille
la nuyct. (Hist. de Palanus, fo 5 vo, Terre- Mais frais qui ne mettre se nature desment.
en si beau chemin, ains augmentera il
basse.) (H. Capet, 566, A. P.) tousjours sa meuriere, y adjoustant par
La farine. fait meurer les apostumes. chacun an quelques centaines de meuriers,
4. MEURE, voir MORE. (CORBICHON, Propriet. des choses, Richel. (O. DE SERR., Th. d'agr., V, 15, éd. 1605.)
22533, xvn, 61.) Quelle terre le pere de famille doit em-
MEUREEMENT, meurement, adv., dans Pour les faire meurer devant heure (les ployer en ses meurieres, j'ai monstré estre
l'état de ce qui est mûr : fruicts). (Platine de honneste volupté, fo 7 vo, celle jugee la plus propre pour le vignoble.
éd. 1528.) (ID., ib., VII, 7.)
Faites sechier icelle racine meurement
et sans soleil. (Ménagier, II, p. 63, Bi- Meuriere : f. A ground, or grove of mul-
blioph. fr.) — Fig.: berrie trees. (COTGR., éd. 1611.)
Quant je me cuide asseurer, Meuriere, f. Morera. (C. OUDIN, 1660.)
— Fig., mûrement, avec
réflexion : Lors me reprent pour meurer
L'eglyse de Rome a tousjours de cous- Viellesse et me mect en son ploy. MEURISON, voir MEURISSON.
tume que elle fait ses actions meureement (Débat de Nat. et de Jeun., Poés. fr. des XVe
et XVIes., III, 87.) MEURISSEMENT,s. m., action de mûrir :
ne ne s'accorde point legierement a nou- Les fleurs succedent aux boutons, les
velletes sans grans pourpens et sans mûri :
grans délibération. (Grand. Cron. de — Meuré, part. passé, fruicts aux fleurs, le doux meurissement a
France, des Gestes le roy Phelippe Dieu- Li formens estoit meurez, l'aigre verdeur. (PONTUS DE TYARD, Disc,
donné, III, 2, P. Paris.) Bien peust estre moisonez. philos., fo 197 v°, éd. 1587.)
(Nativ. N. S., Reinsch, die Pseudo-Evangelien, Il convient rebouscher l'exces de la cha-
— Extrêmement : p. 64.) leur, pour faire le meurissement (de la
matiere). (JOUB., Annot. s. la chir. de Guy
Pour le departement du conte d'Artois Se ele (l'apostume) n'est premierement
eurent meurement grant deuil ceulx de
son pays, et meismement la contesse sa
meuree. (Fra
Berne A 95,
f 6
d'un liv. de medecine, ms.
v.)
de Chaul., p. 114, éd. 1598.)

femme. (Chevalereux Cte d'Artois, p. 125, MEURISSON, - ison, meurson, mursson,


Barrois.) - Fig. : s. f., maturité ;
Et wardeir lou fruit jusc'à meurson. Meurole de pommes. A hoord of apples. A ceulz ci l'en atent la meurté de l'aage
(1258, Cart. de S.- Vinc. de Metz, Richel. 1. (COTGR., éd. 1611.) (ID., ib., f° 92e.)
10023, f° 99 r°.) Quant est venu cestuy bon duc en aage
Qui acate, et, por doute de rescousse, MEURON, s. m., mûre sauvage : de meurté. (CRIST. DE PIZAN, Charles V,
queut bles, mars ou vins en l'eritage Qui donrroit a menger ou a boire a 2e p., ch. 14, Michaud.).
qu'il a aceté ains le tans de droite meuri- une personne du jus ou du noir de meu- , -
dont l'en noircist les cuirs, mais qu'il Jeunes gens veult joie recevoir,
son. (BEAUMAN., Cout. du Beauv., ch. XLIV, rons
feust cueilly a la feste S. Estienne, estant Et li vieulx homs a meureté s'adresse.
34, Beugnot.) (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, Co ~109d.)
Item quiconques ara mis sen hiretaige au mois d'aoust elle en mourroit. (1390,
Arch. JJ 139, pièce 19.) La chaleur (du soleil)
en wage pour quelconques deblc que ce Donne le gros et la meurté.
soit, que li crediteres puist prendre et lever Pic., mouron, Morv,, mûron, Suisse (ID., ib., (0 478a.)
les meubles et les cateulz qui seront sur rom., mettron, mûre.
ledit hirtage et quellier les fruis et porfis a Ceulx donc qui me font telle oppresse,
meurison. (XIVe S., Lois et coutumes de la Noms propres, Meuron, de Meuron. En meureté me vouldroient veoir.
ville de Marchiennes, Arch. mun. Lille, BBI (VILLON,Grand Test., XY, Jouaust, p. 26.)
2777.) MEURRE, voir MOURRE. En ce faisant ils demonstrent meurté de
Celluy qui les fruitz d'un champ viagiere- cueur et de pensee. (1474, Stat. synod., ap.
ment tient, se il meurt devant meurison, et MEURSON, voir MEURISSON. Lalore, Ane, discipl. du dioc. de Troyes, n,
que cueillies soient, ses hoirs n'y ont MEURTÉ, maurté, - eit, - cd, murté, 88.) :
cause de rien demander. (BOUT., Somme meureté, maureté, s. f., maturité, au propre En semblance de meurté et de gravité.
rur., 1e p.,f°68a, éd. 1486.) (J. GERSON, Mendicifé spirit., fo 40 ro, éd.
Que la profitable messon
et au fig. : 1488.) ,.
Va par mains lieus a meurison. Je devanci en maurted, e criai. (Lib. Par meureté de conseil. (RICHER, Chos.
(Pastoralet, ms. Brux., fO 48 v°.) Psalm., Oxf., CXVIII, 147, Michel.) Lat., mem., p. 61, Cayon.) -
Qui est telle qu'elle ne peut souffrir les prseveni in maturitate.
fleurs, ne les fruits, sur la terre souvent En maurté. (Ib., Richel. 1. 768, et Brit.
Si fichay mes yeulx en
regardant la
meureté et attrempânee de ses manieres.
venir a meurison ou profit sans leur en-
voyer vents, gelees, vermines ou temps
Mus. Ar. 230, fo 127 v.) (BOCCACE, Nobles malheureux
fo 139 v°, éd. 1515.)
,
VI i. 1,
Il est si de els cume del fain del champ
impetueux. (OL. DE LA MARCHE, Mém., 1,27,
Michaud.) e cume des herbes ki sur maisuns creis- Parvenus en l'aage de meurté. (ID., ib.,
sent ki flaistrissent devant ço que vingent IX, 17, f° 231 r°.)
Pour ce qu'il y a grant difference entre a maurted. (Rois, p. 414, Ler. de Lincy.)
la verdeur de jeunesse et la meurisson de Hom de grande humiliteit et de maurleit.
Un frnict tant jeune, un fruict sans meureté.
vieillesse. (Perceforest, vol. IV, ch. 22, (Dial. St Greg., p. 159, Foerster.) Lat.,
(CL. MAROT.Cimetieres, de trois enfans freres
éd. 1528.) humilitatis atque gravitatis. p. 484, éd. 1396.)
Amener a mursson les biens de terre. Meurs sentans leur vieillesse et meureté.
(J. AUBRION, Journ., an 1498, Larchey.)
Meurteiz de vie. (Greg. pap. Hom., p. 21, (R. EST., Lat. ling. thes., Antiqui mores.)
Hoffmann.)
Troys grans arbres qui floriront et au- Les fruietz attains de meureté cheent de
Li remanbrance de sa sainte maurteit leurs branches. (JEH. LE BLOND, du Gouv.
ront lueilles, mais point ne porteront de descrivet an ti sun chestiemant. (Li Epistle
fruict qui viengne en meurisson. (Prophe- des royaumes, fo 58 vo, éd. 1549.)
ties, fo 20 ro, dans le Mirabilis liber, Rome
saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
fo 52 ro.) Aucuns d'entre eux, impatients d'at-
1524.) tendre la meureté de la mine, ou estimans
Les fruietz attendent leur meurison en Si me yeuls mettre en seurté en sçavoir plus que ledict mareschal,
temps deu. (Q. Curse, V, 7, éd. 1534.) Par ta pitié, par ta murté firent entrer un soldat dans ce fossé de la
Si aucuns fruits eschoient a meurisson,
Baille le moy pour un bon plaige. ville plein d'eau pour le sonder. (Du VIL-
(Ysopet I, fab. LYII, Robert.) LA RS, Mém., VI, an 1555, Michaud.)
les convient messonner. (1567, Proc. verb.
des cout. d'Amiens, Cout. gén., I, 625, éd. Beauté ne vaut rien sans surté, Abondance et meureté de conseil. (F.
1604.) — Ne grant noblesse sans murté. HOTOMAN, la Gaule Franc., p. 99, éd. 1574.)
(Du Sapin et du bisson, Ysopet-Avionnet, xi, ap.
Les terres sont nourries, ouvertes et re- Robert, Fabl. inéd., I, 94.)
Pour la sagesse et meureté de plusieurs
laschees de Ja chaleur du soleil, et la de ceux qui furent pourveus de cest estât.
lune par sa tiedeur penetre dans les fruicts, En murté ving et criai, (FAUCHET, de l'Orig. des dignit, et magist.
lesquels elle meine a une parfaite meuris- Qu'en tes paroles esperai. de France, II, 2, éd. 1611.)
son. (Nie. PASQ., Letlr., IX, 14, éd. 1723.) (Liv. des Ps., p. 345, Michel >
Ke doi jou parler de s'enfance. MEURTRERIE, murtr., s. 1., meurtre,
— Fig. : Et de ses dis et de ses fais? massacre :
Pourchasser ne sçay trahison Car n'en i a qui ne port fais N'as tu vergongne de oir et croire comme
Qui puist venir a meurison. Et essample de meurté. menaigier celluy qui par rapine, meurtre-
(GREBAN,Misl. de la Pass., 17328, G. Paris.) (De Sle Ysabiel, ap. Job., OEuv.de Ruteb., II, rie, ambition et tromperie, a usurpé le
Picard, meurison, et vieux picard, 367.) nom de prophete ? (ALAIN CHARTIER, l'Es-
meuroison, maturité. Genevois, meurai- Venir a meurté. perance, éd. 1489.)
(Rose, ms. Corsini, f° 144d.) L'hommemesdisant est sergent au diable,
son.
A meurté pleine ou quasi pleine et de luy est engendré meurtreriequi est
MEURJOYE, voir MURJOE. Ont creu, si qu'y default la graine. l'une des filles du dyable. (Sydrach le
(J. DE MEUNG, Petit traicté d'Alchym., 195, Méon.) grant philosophej 426 responce, éd. 1528.)
MEURLON, s. m., espèce de vigne qui
donne du raisin blanc : Personnes sages, expertes et loyaulx, et Hoel et Galganus voyans le grant affaire
plains de grant science et meurté. (1356, ou estoit Hilerga marcherent droit a luy
Meurlon : m. The name of a certaine Ord., III, 141.) avecques fleurs gens de cheval qui firent
white vine, or grape. (COTGR., éd. 1611.) grant meurtrerie. (BOUCHARD, Chron, de
Il a esté a grant meurté délibéré et con- Bret., fo 46b, éd. 1532.)
Meurlon, m. Especie de vid. (C. OUDIN, sillié. (Pièce du 8 août 1369, ap. L. Delisle,
Dict.-fr.-esp., 1660.) Mand. de Ch. V, p. 278.) Le roy Jehan d'Angleterre s'en alla en la
Meurlon, uva hianca. (ID., Dict. fr.-it.) ville de Tours qui appartenoit. au due
Vous povez veoir comment sagement et Artur, laquelle ville il print d'assaut, et y
subtillement par bonne meurté et humble- eut la cruelle murtrerie. (In., ib., f° 83b.)
MEUROLE, s. f., lieu où l'on garde les ment elle admonnestoit son mary. (Ména-
pommes: gier, I, 236, Biblioph. fr.) Et fut grant pitié que de veoyr la cruelle
D'aller declarer a son compaignon ou est et piteuse meurtrerie tant de nos gens que
Qui est cil qui ensuit la diligence
de de Te- des adversaires. (J. BOUCHET, Ann. d A-
la meurole de ses pommes, afin qu'il mistocle, la grieve maureté Fronton ? quit., fo 147 vo, éd. 1537.)
alle prendre sa part. (Le Cabinet du roy en
de (J. DE SALISB., Policrat., Richel. 24287,
Fr., p. 176, éd. 1581.) f° 84b.) MEURTREUR,voir MORDREOR.
MEURTRIER, murtrier, adj., placé dans ment, selonc la quantité dou paist. (BRUN. Mezeillade où pugnerade. (GRAVEROL.,
une meurtrière : LAT., Tres., p. 200, var., Chabaille.) Autre Not. ad aresta Rupisfl., lib. 2, tit. 7, arest.6,
Quatre colovrynes murtrieres de fer, var., muetist. p. 207, ap. Duc., Mezellada.)
montees sur chevalots, (4 sept. 1521, In- MEUTINATION,voir MUTINATION. MEZEROLE, voir MESEROLB.
vent. de l'Artillerie, Arch. mun. Dijon, H,
aff. milit.) MEUTRE, cas suj., voir MEILLOR. MEZINE, voir MECINE.
MEURTRIEREMENT, voir MORDRIERE- MEUTTE, voir MUETE. MEZMENIOUR, voir MESMENEOR.
MENT.
MEUTURE, voir MOLTURE. MEZRE, adj. f., misérable :
MEURTRIR, voir MORDRIR. voir MIELS. A lasse metre, cam oi fort aventure.
MEUZ, (Alexis, st. 89', XIes., Stengel.)
MEURTRISSEMENT, s. m., meurtre :
MEX, voir MES. M. Gaston Paris, qui écrit mesre, voit
Le meurtrissement de Agamenon qui luy
advint par Clitemestra sa femme. (Boc- MEY, voir MI.
ici un adjectif répondant au lat. misera;
CACB, Nobles malheureux, l, XVIII, f° 24 rO, M. Stengel considère mezre comme une
éd. 1515.) MEYE, voir MOlE. forme de mère.
MEURTRISSERESSE, voir MORDRISSEOR. MEYL, voir MIL. MEZUSEMENT, VOir MESUSEMENT.
MEURTROUR, voir MORDREOR. MEYMENT, voir MEISMEMENT. 1. MI, my, mei, mey, me, miet, adj., qui
MEUSSER, voir MUCIER. MEYNDRE, cas suj., voir MENOR. est à la moitié, au milieu :
En chief don renc fu Isores li gris
MEUTACION, voir MUETACION. 1. MEYNÉ, voir MAINSNÉ. Et d'autre part Fouques et Josselins,
Et em mi lieu Droes et Amauris.
MEUTE, voir MUETB. 2. MEYNÉ, voir MESNIEE. (Car. le Loh., 2e chans., XII, p. 221, P. Paris.)
MEUTEMAGRE, voir MUTHEMATHE. MEYNEOURE, voir MEINEOURE. De sa gent ou il ert en mie
Poinst le cheval, criant Toirie.
MEUTEMAKE, voir MUTHEMATHE. MEYNOVERER, voir MANOUVRER. (WACE,Rou, 3' p., 3915, Andresen.)
Ançois la mie nuit laiens entrèrent.
MEUTEMAQUE, voir MUTHEMATHE. MEYNPAST,voir MAINPAST. (Aiol, 784, A. T.)
MEUTER, voir MUETER. MEYNPERNOR, voir MAINPRENOR. La metié du molin des Chans et la mee
partie dou paege de Byamont. (1263, Ch.
MEUTERIE, voir MUETERIE. MEYNPRENDRE,voir MAINPRENDRE. des compt. de Dole, B 56, Arch. Doubs.)
MEUTIER, muetier, mutier, s. m., jau- MEYNPRJSE, voir MAINPRISE. Mes ne furent alles le mi treit d'nn boucon.
(Prise de Pamp., 27, Mussafia.)
geur, tonnelier : MEYNTENABLE,voir MAINTENABLE au
Que nulz meutiers ne habergent homme A la feste devant la mi ost. (Ordinaire de
Supplément. 1287, ms. Troyes 792.)
qui vigne querrè vin. (1241, Hist. de Metz,
fil, 195.) MEYNTENIR, voir MAINTENIR. En mi lit s'est alez verser.
Au courretier qui aidout a acheteir le (Dame qui conchia le preslre, ms. Berne 354,
vin et au muetier, .x. sols. (1318, Compt. MEYNTENOUR, voir MAINTENEOR. f° 83e.)
de Longwy, Arch. Meuse, B 1847, f° 5 v°.) Mi voie de l'ost le roy vindrent,
Que tuit li ~meulier. de Mes et des bours
MEYRETÉ, voir MAIRETÉ. Sus un mares serrez se tindrent.
de Mes doient aleir et aillent droit au feu, MEYSEL, voir MAISEL. (G. GUIART,Roy. lign., Richel. 5698, f° 336 v°.)
ou il seroit pris. (1320, Hist. de Metz, III, Vint une froide plue qui duroit jusques
334.) MEYSELIER, voir MACECLIER. au mey may. (J. AUBRION,Journ,, an 1480,
Que, se le feu estoit en alcune maixon Larchey.)
MEYSSELLIER, voir MACECLIER.
en Metz, que nulz n'y allit, forcque les côté du fém. mie se trouvent les
.IIII. ordrés mendiant, les tonnelliez, les MEYZE, voir MAISE. — A
mentiez, et lez massohs et cherpentiez ad formes mige, mege:
ce ordonnes. (J. AUBRION, Journ., an 1489, 1. MEZ, voir MES.
Elle se boute en sanc jusques en mige jambe.
Larchey.) (Girarl de Ross., 4181, Mignard.)
2. MEZ, voir MAIS.
xv. libres en quinze frans monnoye bar- Alons contre noetre anemi, et opprimons
roys payez et délivrez par le recepveur MEZAISIER, voir MESAISIER. lo audace soe ; alons lui a rencontre a
generale a Gerard Le Liepvre, mutier du mege voie, et la mostrons la vertu nostre.
chasteau de Bar, que monseigneur a or- MEZARIM, - rin, s. m., médecin : (AIMÉ, Hist. de li Norm., II, 36, Champol-
donné luy estre payez par chacun an par Par le conseil, respondit le poteslat, de lion.)
maniere de pension jusques B son bon
plaisir. (1562, Arch. Meuse, B 560, f° 61 rO.) nos maistres mezarims, nous avons mis, Asses tost après les suivi hastivement et
en là saison qu'il a de coustume icy venir, mige voie dudit lieu. de
les aconsuivi bien dudit
dedans les moulins force coèqs et force lieu de Vergier.
— Fém., meutiere :
Sainte Colome et
poulies. (RAB., le Quart livre, ch. XLIIII, (1377, Arch. JJ 110, pièce 233.)
Thelowate li mutiere. (Aveu du XIIIe s., éd. 1552.)
Cart. de St-Sauv. de Metz, Richel. 1. 10029, Le samedi apres mige karesme. (1399,
fo 63 v°.) Mezarin : m. A. physician. Rab. (COTGR., Compt. de Nevers, CC 7,f° 21 vo, Arch. mun,
éd. 1611.) Nevers.)
Elisabeth la meutiere. (Necrol. de S te-
Claire, Bibl. Verdun.) Le jour de la mige ost. (Terrier de la ma-
MEZE,voir MAISE. ladrerie d'Avallon, Arch. mun. Avallon,
GG 134.)
MEUTIN, s. m., certaine partie de la MEZEILLADE,voir MEZELLADE.
charrue : — Les formes mige, mege, se
rencontrent
MEZEL, voir MESBL.
Un baston nommé un demi meutin de également au masculin :
charrue. (1409, Arch. JJ 163, pièce 473.) MEZELERIE, voir MESELERIE. Un enfant fu nez o .1. oill, et cel oill non
zeillade, estoit la ou devoit estre, mes estoit en
MEUTINAJGE, voir MUTINAGB. MEZELLADE, - s. f., espace mege le front~: (AIMÉ, Yst. de li Norm., III,
entre deux sillons : 27, Champollion.)
MEUTIR, moetir, muetir, v. n., syn. de
La troisieme piece contient ung arpent Depuis mige le mur de la maison (1396,
esmeulir, flanter : et uné mezellade de pré. (1471, Arch. JJ Compt. de Nevers, CC 4, f° 26 v, Arch.
Regarde se il moelist bien et delivre- 197, pièce 159.) mun. Nevers.)
Mener les ays de mige le pont de Loyre d'un arbre qui estoit hors de seur la voie MIAUDRES, cas suj., voir MEILLOU.
jusques en la chambre de la ville. (1398, ou a mi son champ. (Institutes, Richel.
ib., f° 22 r°.)
CC 6, 68e.)
1064, f° MIAULEIS, - lis, miaouleiz, s. m., miau-
-
lement :
VI. blans a Corot de Saint Anthoyne Couronne d'aubespine firent
pour trois herres de sa charrote a beufx Qu'a mis sus son chief li mirent. Par leenz a tel sailleis
qui a charroyé des planches du bot du (Passion Notre Seigneur, Jub., Myst., 11, 142.) De chaz et si grant miauleis,
pont jusques mige icellui, pour fere une Il tenca sa femme a my les rues. (PALS- Que.
descendue a passer par l'eaul. (1410, ib., GRAVE, Esclairc. de la lang. franc., p. 819, (G. DECOIKCI, Mir., ms. Soiss., f° 47b.)
CC 17, f° 25 v°.) Génin.) Par laienz a tel salleiz
— S. m., milieu : A my le marché. (lu., ib., p. 820.) De chaz si grant miaouleiz.
(ID., ib., ms. Brux., f° 16°.)
Dunkes emplit d'aigue totes les lampes :
de la glise, et si mist lo jonc en met solonc — Pendant Par laiens a tel assaillis,
De preus qu'il ont accuitet a mi Yi. ans. Et de cas si grant miaulis.
sa constume. (Dial. Greg. lo pap., p. 26, (1230, Reconn. de Sohier de Coutrai, Tail- (ID., ib., Richel. 15212, f° 137 v°.)
Foerster.)
liar.) Miauleis de chaz. (Prov., ap. Crapelet,
Chil biaus cous
Prov. et dict. pop.)
— Par mi, au milieu de
Ki le mantel copa par mi. :
(RENCLUSDE MOILIENS,Miserere, st. CY, 2, Van
Hainel.) Par me lou fronc estoit cornue. MIAULEUR, miolleur, adj., qui miaule :
(De rrntcorac, Brit. Mus. Add. 15606, f° 107d.) Chat miolleur. (Prov., Ler. de Liucy,
Si ne furent ne en mi ne a sum. (VILLEH.,
58, Wailly.) Courut prendre une dague laquelle pen* I, 156.)
doit au chevet de son lit, et se voulut
La peussies veoir tant fort espié brandi, frapper par my le estomac. (Troilus, Nouv. MIAUT, S. m. 1
Tant fort escu troé, tant hauberc dessarti, fr. du xive s., p. 276.) Li fardiaus de fil de miaut a faire cordes,
Tante teste colper, tant bas trencher par mi. xij .d. o. (XIII* s., Arch. mun. Douai, CC
(Conq. de Jerus., 279, Hippeau.)
— On trouve dans un texte italianisé 155, f° 4.)
Fendi la tour de marbre par mi, an .n. moitiés. mege au sens de moitié :
(Gui de Bourg., 694, A. P.) Puiz lui estoient levez alcun membre, MIAUTIR, V. n. ?
En toutes les passions a mi et estremi- alcune foiz lo mege, c'est un oill, ou une Vit i. ostoir fourmé qui mauoit la,
lez ; car comme il avient a aucun nostre main, ou un pié. (AIMÉ, Yst. de li Norm., Vit qu'il miautit, vers l'iave s'envolla. ---
veisin bien ou mal, cil garde le mi que VIII, 2, Champollion.) (Auberon, 112, Graf.)
liez est dou bien qui avient as bons, et qui mettre en mege d, chercher les
n'est pas dolans dou mal qui avient as — Se MIAUTRIS, voir MERETRIS.
mauvais. (BRUN. LAT., Tres., p. 273, Cha- moyens de :
baille.) De l'autre part vint Guillerme Pontarce- MIAUWER, v. n., miauler :
Trois ordres sont es œvres et es pas- frede o li pedon en aide, et se mist en mege Et Tibiers li cas est enclos
sions : ce est mi, plus et mains. (ID., ib., a recovrer la bataille perdue. (AIMÉ, Yst. En le despense ; a miauwer
P. 273.) de li Norm., VII, 24, Champollion.) Prist si haut.
Vertus est en prendre le mi. (ID., rb., Finalment Agnes imperatrix se mist en (Renart le Nouvel, 3200, Méoo.)
p. 274.) mege, quar estoit famé cristianissime et Quant Tibiers li cas miauwant
Ala le soir a un casai que on appelle le devotissime, et metoit sa cure en les pri- Vint devant le roi et criant.
Thalassino, qui est auques au my dou et en conforter li povre et appareil-
sons.1 eglize. (Ib., 3477.)
lier Dont vint a Salerne et se geta
grant plain de la Blaquie. (Conq. de la piez de lo prince, et prometoit de paier voir MIELS.
Moree, p. 417, Buchon.) a li MIAUZ,
cent livres de or et faire soi taillier le doigt,
Jusqu'en mill del badreit li embati Courtainc. et solement delivrast. oeetui Maure. (ID., MIAWE, voir MAUVE.
(JEU. DES PREIS, Geste de Liege, 20352, Scheler, ib., VIII, 3.)
Gloss. philol.) MIAZ, voir MIELS.
— Coillir en mege, amener à tel état,
Tout ainssy com la verriere
réduire: MIBATRE, v. a., battre au milieu :
Du soleil qui demeure entiere
Quant son ray par my oultre passe Ceuz qui estoient as champs se tenoient En la forest avoit larons qui la miba.
Qui ne la brise ne ne quasse. fort et se creoient coillir li chrestien en toient la fause voie, pour faire les pelerins
(Nativ. N.-S. J.-C., Jub., Mysf., II, 49.) desvoier. ( Voiage d'oultre mer, Méon, Nouv.
mege a ce que nul non eschapast. (AIMÉ, Rec., I, 440.)
Frapper le noble Bayard par le my du Yst. de li Norm., V, 10, Champollion.)
corps. (Gest. du Chev. Bayard, 1. 3, c. vit, droit de moitié : MICANON, s. m., instrument à corde :
Soc. de l'H. de Fr.) — En t. de cout.,
Miege. (Transaction du 24 aoust 1484, Timpanes et micanons.
(ADENET,Cleom., Ars. 3142, f° 28'.)
— En mi, au milieu de : entre Pierre abbé du Psalmodi et les con-
En mei ton temple. (S. BERN., Serm., seillers de S. Laurent près Aigues-mortes, Et mandoires et micanons.
Richel. 24768, f° 60 ro.) ap. LAUR., Gloss. du Droit fr.) (ID., ib., 17280, Van Hasselt.)
Et trovai an mi mai voie Noms de lieux, Megève (Hte-Savoie), mé- Orgues, vielles, micanons,
Pastorelle aigniaus guardant. dia aqua, Mègemont, mons médius. Rubebes et psalterions.
(Rom. cl past., Bartscb, 11, 29, 3.) Wall., mé, mi, fém. mèie, qui est au (MACHAUT, Prise d'Alex., 1148, Mas-Latrie.)
Et s illent tuit a terre ens en mi le fossé. milieu; amé, àmi, amèie, au milieu de, MICAUT, voir MICHAUT 2.
(Gui de Bourg., 2010, A. P.) pendant. Suisse, Frib., d mi, de compte à
Qui est cornue an me lou fronc. demi. MIGE, s. f., sorte de droit :
(De l'Unicorne, Brit. Mus. Add. 15606, f° 109a.) Droit de mice est un droit de moitié de
Si l'a donné en my le coun. 2. MI, voir MIE. fruits en l'Isle d'Elle, par un contrat du
(Dit de la gageure, p. i, Michel.) 15 octobre 1604 entre le sieur comte de
3. MI, voir Moi. Murat et les habitants de ladite Isle;
Cf. EMMI. (M. GALLAND, ap. Laurière, Glôss. du Droit
MIADRES, cas snj., voir MEILLOR. franc., II, 115.)
— A mi, au milieu de :
MIALDRES, cas suj., voir MEILLOU.
En la forost, a mi l'essai. 1. MICHAUT,michault; charrette Michaul,
(Perceval, ms. Montp. H 249,f° 268b.) MIANDRE, voir MENOR. passe-temps Michaut, sortes de jeux. :
Li rois saieit a mi le dois.
(S. Edward le conf., 3360, Luard.) MIAOULEIZ, voir MIAULEIS. Juiens au roy qui ne ment.
Et a la charelle Michaut.
Se il tranchoit par aventure les branches MIATRIX, voir MATRIX. (FROISS., Poés., Richel. 830, f° 80;)
Et pensez qui n'a bonne belle, 2. MICHELOT, micquelot, s. m., pèlerin Des exécutions faire sur les avoirs a
Pour soy contregarder du chault qui se rend au Mont-St-Michel :
Onest mis a la kirielle myeroys. Ceulx qui baillent leurs avoirs a
Avec le passe temps Michault. Saultans avec leurs bourdons comme mycroys ou aultres choses a mettairies nul
(COQUILL.,Enquesle, II, 98, Bibl. elz.) font les micquelotz se mirent en franchise autre pour le fait du preneur n'y doibt
l'oree des dentz. (RAB., Gary., ch. XXXVIII, prendre fors le seigneur ou les seigneurs,
— Syn. de libertin : éd. 1542.) en tant comme ilz ont pasture des terres
dont les rentes sont deues fors en tant
Peult estre qu'elle a nomDenise St Michel, St Jacques, St Claude qui comme ceulx preneurs prendroient sur
Et son mary Jehan ou Thibault, prestans leurs noms a leurs pelerins, les ceulx avoirs. (Coust. de Bret., fo 136 v°.)
Et neantmoins pour sa devise ont fait appeler michelois, jacquets, clau- On peut faire execution sur bestes bail-
Porte une M qui faict Michault. Jins. (H. EST., Apologie d'Herod., p. 594. lees a mycroist pour la part et portion
(COQUILLART, Nouv. Droitz, IrO part., de Presuiup- cd. 1566.)
tionibus, l, 111, Bibl. elz.) appartenante au debteur. (1575, Coust. de
Vous semblez ceulx qui veul!ent vendre Bret., Cout. gén., II, 768, éd. 1604.)
2. MICHAUT, micaut, s. m., tête : tes coquilles aux micquelotz Choses bailleez a mycroist ou a mestai-
Puis vous couchez le cul en haut, Pour cuider ung chascun surprendre. rie. (Cout. de Bret., p. 155, d'Argentré.)
(Les Ilongneux qui grattent chascun, Poés. fr.
Et que la teste pende en bas,
Ainsi sera guary Michaut. des xve. et xvie s., XII, 234.) MICTE,voir MISTE.
(La Vraye medecine qui guarit de tous maux, p. 5,
MICHETE, - eile, s. f., petite miche, MICTIGATIF, voir MlTIGATIF.
Rouen 1602.)
pain :
Et puis soudain l'entendement MICTOUEIRE, voir MOITOIERE.
Luy reviendra au dit Micaut. Andeus menjuent de la micheite alise.
(Ib., p. 16.) (Auberi, Richel. 24368, f° 28b.) MICTUAL, adj., propre à faire uriner :
: Ellenium est de vertus fervente et
1. MICHE, s. f., miette : MICHIER, v. a., assommer
mictuale. (Jard. de santé, I, 177, impr. la
Le veus tu devant nous comme pourchiaus mi- Minerve.)
De tel noblece ja deux miches
Ne donnassent se l'avoir n'eussent. [chier.
(CHR. DKPISAN, Liv. du Chem. de long eslude, (Doon de Maience, 9719, A. P.) MIDE, voir MEGE.
3880, Puschel.) II.-Norm., vallée d'Yères, michier, écra-
MIDENIER, meidenier, s. m., sorte de
— Fig., objet de peu de valeur : ser, mettre en miettes.
mesure :
S'il toca res chi micha peys MICHON, minchon, s. m., un sot : Marché a esté fait avec Pierre Passon vi.
Tal regart fay cum lou qui est preys. Michon : m. A sot, blocke, dunce, doult, gneron de Fleury pour son meidenier de
(ALBERIC, Alexandre, 58, P. Meyer, Rec.) a jobbernoll, dullard, loggerliead. (COTGR., vin blanc recueilli audit lieu au prix de
Et n'ose despendre une presse éd. 1611.) 40 fr. le tonneau. (Acte du 16 nov. 1639,
Ne une miche ; Regist. des délibér. de l'H.-D. d'Orl., p. 43,
Minchon : m. A sol, blockehead, logger- Hôp. gén. Orl.) Alias midenier.
A quoy pense ung tel homme chiche. head. (ID.)
(Contred. de Songecr., f° 176 v*, éd. 1530.)
MIDIEUX, midieulx, voir AIDIER.
Guernesey, miche, miette. MICHOT, S. m., petite miche :
Un michot de pain. (1461, Ord., xv, 79.) 1. MIE, mye, milhe, mi, s. f., miette;
MICHE,s.
2. ?f. précédé d'une négation, pas, point, nulle-
the ne sont pas yey miches de jongleour, Michot est encore usité dans la Meuse
Ains sont cos dolereus qui ne sont pas d'amour.
ment, proprement pas une miette :
pour désigner un petit pain rond beurré, Se vos l'aves, ne le me celes mi.
(Chev. au cygne, 9414, Reiff.) qu'on fait rissoler au four, friandise très (R. de Cambrai, 7916, A. T.)
MICHÉ, sorte d'exclamation : appréciée au village ; il se dit aussi d'un
Je ne pris mon mari mie
Miché 1 on dit bien vrai, que les belles chausson aux pommes. Une orde pome porrie.
plumes font les beaux oiseaux. (LARIV., (Rom. et ?<!!<., Bartsch, l, 49,55.)
le Morf., Il, l, Ane. Th. fr., V, 316.) MICHOTTE, s. f., petite miche :
Une michotte de pain. (1461, Ord., xv, Ce ne fu mie trop granz max.
MICHEE, s. f., sorte de mesure : 79.) (GUIOT,Bible, 1203, Wolfart.)
Le jour de Circumdederunt est deu a Et ce fetes et neu lessies mie. (1283,
chascune dame une michee de farine et a Lequel(prieur) et ses successeurs seront Cari. de S.-Georg., f° 63 r°, Bibl. deRouen.)
chascune troys eufz pour faire des crespes. tenuz de leur bailler a chacun d'eulx et a
chacune femme cinq michottes. de qua- Davoudet bians amis, tu n'es mie bien sage.
(J500, Ste-Croix, Arcli. Vienne.) rante Deuf au bichot de froment. (1461, (Dit de Menage, 121, TrébuUen.)
Arch. JJ 198, pièce 191.) Fouke ordina qe Johan de Rampayne se
MICHELET(faire le sault), loc., selivrer
à la galanterie : Meuse, les Vouthons, michotte, petite freit marchaunt e enquerreit ou le roy
miche ; bolet comestible. Johan fust, e si Willam, soun frere, fust
Femme qui souvent se regarde en vie ou ne mye. (Hist. de Foulq. Fitz
Et pollist ainsi son collet, : Warin, Nouv. fr. du xive s., p. 106.)
C'est presumptionqui luy tarde MICHT, s. f., sorte de drap
Qu'el face le sault Michelet. Draps noirs que l'on dit fine micht a trois La ou il n'a mie esté en propre personne.
lambeaux achetes a Lille. (1508, Lens, ap. (FROISS., Chron., 1e p., 1. J, ch. i, Buchon.)
(COQUILLART, Nouv. Droitz, LR* part., de Pre-
sumptionibus, l, 105, Bibl. elz.) La Fons, Gloss. ms., Bibi. Amiens.) Il eut des Anglois et Bourguignons tuez,
Cf. MICHAUT 1.
maisy non mie grand foison. (COUSINOT,
MICINER, voir MECINER. Chron. de la Pue., c. 4, Vallet.)
MICHELOIS, s. m., monnaie byzantine : MICQUELOT, voir MICHELOT. Ci sont six aulnes. Ne sont mye.
Li cuens leur devoit .xxx. mille miche- (Patelin, p. 35, Jacob.)
lois; c'estoit une manière de besanz qui MICREU, mycreu, adj., de médiocre
couroient lors; car uns empereres avoit grandeur : En vérité, m'amie, ccstc matiere est si
esté en Costantinoble qui avoit non Mi- haulte et si tres difficile et non accoustu-
chels; icist avoit fet batre cele monnoic, Mais voyant la force et vehemence du mee, que je n'en sçauroyc bailler que
et la fist apeler michelois de son non. continu et perpeluel langage d'Eutrapel, doubteuse response; non mie, affin que
(GUILL. DE TYR, XI, 11, P. Paris.) qui le recommandoit a une paire de diables vous entendez seurement que,en attendant
de chambre et myereus, se retira protes- la tierce apparition, je veuille que vous
1. MICHELOT,s. m.,
sorte de petit gâteau tant ne boire plus avec luy. (DUFAIL, Cont. tentez Dieu. Mais on dit de coustume : A
de fleur de farine pétrie avec du lait : d'Eutrap., ch. XIX, éd. 1598.) la tierce foys va la luyte. (LouisX\,Nouv.,
xiv, Jacob.)
Manger pastez et michelol,
Boire en ung traict de vin ung lot.
MtcuoisT ,
mycroist, myeroys, s. f.,
Ma femme sera preude, pudicque et
(1540 ? Maistre Hambrelin, Poés. fr. des 1,8 et terme de droit rural, bail à moitié des loyalle, non mie armce, reboussc. (RAB., le
xiv° s., XIII, 178.) produits : Tiers livre, ch. xII, éd. 1552.)
De Fortune icy bas l'on ne parieroit mie, MIEGHEDUUS, voir MEGEDUX. Cels retenist qu'il meaz amast.
Ceux li seuls se.oient grands qui sçauroient l'al- (Brut, ms. Munich, 3087, Wollm.)
[chimie. MIEGISIER, voir MEGEISSIER. Milz volsist estre morz.
l'Espadon satirique, sat. l, Bibl.
(D'ESTERNODE, (HERMAN, Bible, Richel. 21387, f° 56b)
gaul.) MIEL, voir MIELS.
Dient François : Karraheus est mult ber ;
— Il se rencontre quelquefois avec l's MIELACH, voir MIELAS. Milx li doit estre de sa grant loialté.
adverbiale : (RAIMB., Ogier, 3060, Barrois.)
MIELAS, miellas, mielach, s. m., nielle :
Malvestiez nen est mies en luy. (S. BERN., Dist II valles : Il n'a millor sous ciel,
Le miellas des bles. (xve s.,Valenciennes, Ne milx corant ne plus fort ne legier.
Serm., Richel. 24768, f° 52 ro.)
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (ID., ib., 4628.)
Le valissant d'une maaille Si la famine s'est levee en la terre, ou la Mix lor veaist taisir que sorparler.
Ne vos en donroie je mies, pestilence, on l'air corrompu, le mielach, (ID., ib., 651.)
Poruec k'il menaissent telz vies. ou la sautterelle, ou l'esrouillure. (LE
(Dolop., 8204, Bibi. elz.) FEVRE D'EST., Bible, Rois, III, 8, éd. 1530.) Tant m'aves fait et hontes et anuis,
Les mix vaillans de mes homes ocis.
De ceu leur est bien advenu Car avec la rosee se mesle aulcunes fois (ID., ib., G916.)
Qu'il n'ont mies en vain gaitiet. brouillas et miellas. (JEH. DE DRIE, le bon
(Guerre de Metz, st. 157°, E. de Bouteiller.) Berger, p. 103, Liseux.) Mis li venist qu'il le laissast ester.
(ID., ib., 445.)
— Par une figure analogue, on a dit ne Et encore au XVIIe. s. : Foi que doi Den qui onques ne menti,
mie ne croste pour rien du tout : Les moissons sont ravagees par le mielas. J'amaisse mis je perdisse Paris.
En lieu on Liege siet n'avoit milhe ne croste. (1656, Lens, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. (ID., ib., 611.)
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 1802, Scheler, Amiens.) Mis voil morir que j'en soie falses.
Glon. philol.) Vallée d'Yères, miellat, nielle. (ID., ib., 4930.)
Il n'y ot espargniet le milhe ne le croste. Qui meuz conuist œvre bien dite
(ID., ib., 6376.) MIELDRE, cas suj.,voir MEILLOR. E bien seant e bien escrite.
Ogiers n'y espargnat le croistre ne le milhe. MIELDRES, cas suj., voir MEILLOR. (BEN., D. de Norm., I,
2161, Michel.)
(ID., ib., 13094.) Ne te vient meut aveir cel regue,
MIELÉ, miellé, adj., doux comme le miel: Qui ci est près, de Loheregne?
L'usage de cette forme de négation est Dolçors mielee. (ID., ib., II, 18066.)
resté dans quelques provinces, dans les (Expl. du Cant. des cant., ms. du Mans 173, Adies au miols vestu se tint.
Ardennes, Mouzon : Je n'irai mie ; dans la f° 83 r°.) (Sle Thais, Ars. 3527, f° 13e.)
Picardie, dans la Normandie, Bray : On Chai seur les blez une rosee que on apele
Et por çou si me vaut mios taire.
ne peut mie ; et dans l'Avranchais, Bré- mielee, dont il furent si emmielé que quant
(Ib., f° 11b.)
on metoit un espi en sa bouche on sentoit
cey, où, dit Le Héricher, on garde ce le miel tout proprement. (Chron. de S.-
dicton : Den., ms. Ste-Gen., f° 305e.) Mioz est bien morir que mal vivre. (Dial.
anime conquerentis,ms. Epinal, Bonnardot,
Si bouenne n'étoit Normandie,
— Qui contient du miel : Arch. aes Miss., 3e sér., I, 279.)
Saint-Michié n'y seroit mie.
Il faut arrouser la partie d'eau miellee et Moult par meinne riche mesnie,
forme apocopée d'a-
2. MIE, mye, s. f., d'huile. (PARÉ, OEuv., VI, 3, Malgaigne.) Toz les mues vaillans de sa terre.
mie, employée au sens de maîtresse : : (Dolop., 554, Bibl. elz.)
MIELLEE,s. f., hydromel
Jehan Bretel, je cuit que vous menez Ilz ont trouvé l'usage du vin, du sydre, Et eles de lui ce penoient
Mauvaise vie a mie ou a moullier. de la biere, de la cervoise, de la miellee. Au muez ke pener s'en pooient.
(GRIEVILER,à Bretel, Bibl. de l'Ec. des Ch., (LOYS LE ROY, Polit. d'Arist., p. 76, (Ib., 1171.)
4e série, t. V, p. 468.) éd. 1578.) Je t'ai apris sens et savoir,
Seignor, ne vos mentirai mie, Que muez vaut de tout ton avoir.
Li doiens avoit une mie. MIELLET, s. m., dim. de miel; n'a été (Ib., 2125.)
(EUSTACHED'AMIENS,du Bouchier d'Abevile, 183, rencontré que comme nom de personne : Muez ai maintenue ma terre
ap. Montaigl. et Rayn., Fabl., III, 233.) Lambert le Miellet. (Déc. 1397, Incenl. de Que mes peres ne la meintint.
Volontiers feroys une mye meubl. de la mairie de Dijon, Arch. Cote- (Ib., 3334 )
Si je n'avoys peur du grand Dieu. d'Or.) Muez veit morir q'a honte vivre.
(Myst. de Si Sébastien, 1567, publ. par
F. Rabat, 1872, p. 92.) (Ib., 6081.)
MIELLEUSEMENT, adv., avec la dou-
: Je crol muex ke por sa biauleit
3. MIE, voir MEGE.
ceur du miel Ait eut de lui volanteit
Le mielleusement doux chant des sirenes. La roine et ces damoiselles.
MIÉ, voir MOIÉ. (H. ESTIENNE, Apolog. p. Herodote, p. 48, (Ib., 9148.)
éd. 1566.)
Je suix jone damoixelle,
MIEÇAUDE, voir MIELSAUDE.
MIELON, voir MELON. Si an faix moult mues a ameir.
MIECHS, voir MIELS. (Rom. et Past., Bartsch, l, 26,5.)
MIELS, mielz, miel, miez, miex, miechs, Et a joer conmençai
MIECINE, voir MECINE. melz, meilz, meltz, mius, miols, mious, Por li le mieus deporter.
mios, mioz, mieus, mieuz, mieux, mieulx, (J. UE NUEVILE,Bartsch, Rom, cl Past., III,
MIEDE, voir MEGE. 35,52.)
meuz, muels, muelz, mues, muez, meuls,
MIEDRE, cas suj., voir MEILLOR. Encor aim jou mix asses
muex, milz, milx, mix, mis, miaz, meaus, Que me mengueent li lé,
MIEE, s. f., jattée de lait dans laquelle meauz, meas, meaz, meax, meoz, meolh, mex, Li lion et li sengler,
on émiette du pain : adv., mieux, plutôt : Que je voisse en la cité.
Le piece (de pain) que jo tinc es mains m'ont il (Aucassin et Nicolelle, p. 21, Suchier.)
Melz sostendreiet les empedemgntz
[hapee, Qu'elle perdesse sa virginitet. Mais il ne set que ce puet estre :
Et pais en mon escorc trestole la miee. (Eulalie, 16, P. Meyer, Bec., p. 194.) Or volsist miols qu'il fust a nestre.
(Helias, Richel. 12558, f° He.) Qui muez sevent la loi tenir. (Parlon., 1123, Crapelet.)
1. MIEGE, voir MIGE. (WACE,Conception, Brit. Mus. Add. 15606, Meuls volsist que.
f° 53d.) (Destr. de Rome, 282, Groebcr.)
2. voir MEGE.
MIEGE, Melz voldroi estre esperver. Cappel
(Contin. du Brut de Wace, ap. Michel, Chron. Dont les fleurs flairent mius de basme.
MIEGEIS, voir MEGEIS. anglo-norm., l, 83.) (Rose, Vat. OU. 1212, f° 96d.)
Quant tuit Ji mal, qui me viennent et vont, Cil dou bierfroi que mius mius tuit Mielsaude. Metheglin ; or honie sodden,
M'i sont il douls que muelz amer me font. Par les murs descendent aval. and thereby made into drinke. (COTGR.,
(GASSEBRUSLÉ,Chans., ap. Tarbé, les Chansonn. v
e (Renart le Nouvel, 1014, Méon.) éd. 1611.)
de Champagneaux xII° et xIII° s., p. 50.)
Miens se leiroit Qucir
Et tost
Se sont que mius mius desarmé.
Cf. MIELTOU.
Ch'il vousist fellonie en suen cors consentir. (Ib., 1056.)
(Prise de Pamp., 4491, Mussafia.) MIELSVALUE, mueltvallue, s. f., plus-
qui mieux, à qui mieux mieux : value, profit, bénéfice :
Mieus pous lairons tuer que jonne ne veilart —A
Nous voie reusier daou mur le treit d'un dart. Font a qui mieus courir. le toreau. Et sans ccu que ciaulz dis estraingiez
(Ib., 6080.) (Do BART.,Sem., IV, éd. 1579.) ou estraingiere en randixent nulz prouffit
ne mueltvallue a nostre citeilt. (1421,
Par nule manantie Du Et contants a qui mieux Pr. de l'H. de Metz, IV, 762.)
Ne rerindroie a Zarlle ; miel perdroie la vie. bon vieux temps quelque conte joyeux.
(Ib., 1086.) (VAUQ.,Sal., l, à M. de Tir., Travers.) MIELTOU, s. m., hydromel :
S'en sereis muels servie.
: Idromel, mieltou; (Gloss .lat.-gall., Richel.
(Chans., ms. Berne 389, f° 82 r°.) — Miels et miels, de plus en plus I. 7692, Co41e.)
Il enspris miez etmiez des failes d'envie
Et del monde la muels vaillant. pires astoit faiz. (Dial. St Greg., p. 69, Cf. MIELSAUDE.
(GUILL.DE BETHUNE, Chans., Dinaux, Trouv. Foerster.) , ;
artés., p. 221.) MIELZ, voir MIELS.
Et mainte provende estora,
Dont s'arme cascun jor mious a.
— Au mieux venir, dans la conjoncture
la plus heureuse, à tout le moins : MIEME, voir MBISME.
(MOUSK.,Chron., 6550, Ileiff.) MIEMENT, adv., nullement :
Ce n'eust esté la grace de Dieu et leur
Il amoient meauz dou roi Amauri que de puissance, nous estions tous destruis, au Cendre est une chose qui n'est miement
nul autre. (Est. de Eracl. Emp., XXIU) 17, mieulx venir exiliez hors de nostre pays, chiere. (Plurc chante, Brit. Mus. add.
Hist. des crois.) ou il nous eut fallu convertir a leur loy.
(J. D'ARRAS, Melus., p. 168, Bibl. elz.)
15606, f 129a.)
Or me dites, fait la dame, quel cuidies
vous mius qu'ele soit morte u vive ? MIEN, men, moyen, adj. poss., qui est
(Comtesse de Ponthieu, Nouv. fr. du une s., En ces flours a moult de delis,
De déduit, da joliveté, a moi :
p. 211.) Guenes respunt : Rollanz, cist miensfillastre ;
Au mieulx venir n'ont c'un esté.
Que la premiere paix et ceste soient (E. PESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 531b.) N'avez barun de si grant vasselage.
muez guerdees que devant. (1274, Arcb. (Ról., 743, Müller.)
Meuse, B 256, fo 279 vo.) — Mieux de, plus de : Enveiuns i les filz de noz muilliers ;
Ou en autre manière qui meaz porra Qui avoit mieulx de quatre mille ducatz Par num d'ocire envelerai le mien.
valoir. (1275, Jacobins de Poligny, A 5, de rente. (MARG. D'ANG., Hept., xxx, Bibl. (Ib 42.)
,
Arch. Jura.) elz.) Li mens reis et Deus li mens. (Psaut., Brit.
Meilz. (Serm., XIIIE s., ms. Poitiers 124, adjectivement ou substantive- Mus. Arund 230, f° 9.)
fo 17 r°) — Pris Li mens refuges et li mens livere. (Ib.,
ment, le meilleur, la meilleure partie :
Meuls est aver bon nun ke grantricheise. f° 19 ro.)
(Brit. Mus. Egerton 613, f° 13a.) Cil le receit, s'i met .c. cumpaignuns
De la cuisine, des mieli e des pejurs. Uns miens amis me vint des ersoir acointier.
Je me leroie miex la teste roongnier {Ro., 1821, Müller.) (Berle, 313, Scheler.)
Et les piez deconper et les .II. iex sachier Auquel je fis commandement qu'il vui-
Que de moi aiez pes. Si firent il al jor nomé,
Veiant le meuz de son barné dast sa main en la moyenne. (BOUT., Som
(Doon de Maience, 7075, A. P.)
Qui furent de par tôt mandez. rur., p. 894, éd. 1611.)
Mex me plairoit estre ravie (BEN., D. de Norm., Il, 17856, Michel.) Au lieu de mienne et tienne, ils (nos an-
Morte de Paris en Pavie. ciens) disoient moye et toye, et au lieu de
(JEH. LESCOREL, Chant., bail. et rond., xxxIII, La le leva li rois et li mieusde sa gent.
(Aiol, 8146, A. T.) mien et tien, moyen et toyën. (EST. PASQ.,
p. 64, Bibl. elz.) Rech., VIII, 46, éd. 1723.)
Ke mellx volaint aliours aver avancement.
Rois, je sui nés de France, des vaillans et des
(Chron. de P. de Langtoft, ap. F. Michel, Chr.
[mieus. —S. m., ce qui est à moi :
(Ib., 10250.)
angl.-n., t. l, p. 161.) Je vos claim cuite ce qui remaint en la
Qe par la cause suppose il qe la parole Qant ce voit Guiteclias, li sans li est muez ; nef dou mien: (VILLEH., 122, Wailly.)
poit ceynz estre meoth dedute que en A soi a fait venir le miaz de son barnez,
Tel consoil lor demande que ne soit vergondez. — Fém., moie, moiie, moye,
meie, mee,
conté. (1304, Year books of the reign of (J. BOD., Sax., ~cxx, Michel.)
Edward the first,years xxxII-xxxIII, p. 103, miue, mive :
Rer. brit. script.) Des mius de sa maison, que il ot plus amees. Par moiie foi.
En la menere que nous pehumes meauz. '- (Roum. d'Alix., f° 22d, Michelant.) (Girbert, fragm., Arch. Aube.)
(1306, Pr. de l'H. de Bourg., 123.) Mais mult furent prodome et sage, Par le moie foi, Grese, mult estes or lontaine!
Havoir meoz et plux suffisammentprové Que c'estoit del pais li mius. (Roum. d'Alix., f° 131, Michelant.)
s'entencion. (30 mai 1322, Jugement de main- (Gauvain, 5826, Hippeau.)
Enmoiefoit, dist il, sire B.,
tenue pour le prieuré de Champchanoux Il a mandé Richier, le mieuz de la cité.
De si saige home ne se puet on gaitier.
dans son droit de justice d Pierre Cerveau, (Parise, 2028, A. P.) (R. de Cambrai, 7552, A. T.)
Arch. mun. Autun.) Par non savoir
Plaira miechs. (Ch. de 1369, Roisin, ms. Symon, cil Diex en qui tu crois,
Ai le miex du monde honni.
Il te lest bien porter ta crois
Lille 266, f° 417.) (Cher. as II. esp., 11348, Foerster.) Ou je ne puis porter la mive.
Ta dame t'en aimera mieux. (JEH. BODEL,Congé, Dinaux, Trouv. arlés.,
(Liv. des cent bail., VII, S.-Hilaire.) — m., avantage :
S.
p. 261.)
Li miauz que g'i voi si est que. (Lan-
Se la puissance en esto t mive
— Qui miels miels, que miels miels, à qui celot, Ricbel. 754, fo 2d.)
De moi n'ont il ne pes ne trive.
mieux mieux : : (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f* 23a.)
Si se fierent entre François qui mieuz MIELSAUDE, mieçaude, s. f., hydromel
mieuz. (MÉN. DE REIMS, 284, Wailly.) Le jour du grand vanredi mon dit sei- Les meies chouses. (Fev. 1224, Arch.
gneur ne doit aux dits religieux vin ne M.-et-L., Fontev., La Roch., fen. 3, sac 14.)
Il se mistrent es vaisseaux qui meaus fors des feves frites et a chascun
pitance,
deux De le miue part. (Ch. d'oct. 1225, Chap.
meaus. (Est. de Eracl. Emp., xxxII, 7, pintes de mieçaude au lieu de vin. de S.-Amé de Douai, Arch. Nord.)
Hist. des crois.) (XVIe. s., Droitures déhues a chacun an par
Moult tirent entr'els qui miols miols. l'abbé de Luxeuil a nourrir ses religieux, Selonc la miue entention.
(Parlon., 3339, Crapelet.) Cabin. de M. de Beauséjour,curé de Luxeuil.) (Amaldas et Ed., Richel. 375, fO325)
- «-
Au partir i laissa le pié, En aoust ne doibt on pas boire de mies MIETTE, myette, s. f., dimin. de mie,
Dex moie cope del pechié. ne de chervoise. (Ms. écrit ci St-Omer en amie :
(Renart, Br. VIII, 145, Martin.) 1268, ap. Crapelet, Prov. et dict. pop.)
L'autre gette de sa myette
Sa bouche baisa la moye. Amors n'est mie miex a boire, Dedens le sain de sa myette.

(Rose, ms. Brux., f° 15e.) Ançois est flx et amertume. (ELOYDAMERNAL,Livre de la deablerie, 45a,
De moie part le salues. (PHIL. DE REMI,Compl, d'am., Richel. 1588, éd. 1507.)
(Blancand., 3863, MichelanO f° 1064.)
Picardie, miette :
S'il te voient entr'ex, si defenderont il Et les forages leur guerpi,
De vin, de ciervoise et de mies, A réserve de la Rose, qui me semble
mix lor cors et lor avoirs et te tere et le Quel k'il soient, nouviel u vies. une miette trop rétue pour une jeunesse de
miue. (Aucassin et Nicolette, p. 4, Suchier.) (MOUSK.,Chron., 1129, Reiff.) campagne, les petiotes de Norine sont ca-
A la vois de la mee preere. (Regle del pables sur beaucoup de points. (JULIETTE
hospit., Richel. 1978, f° 165 vo.) L'assize dou mies, dou leaukin et de le LAMBER, Mon village, 28 édit., p. 11, in-12.)
Les mees iniquités. (Ib.) forte cervoise. (1364, Lille, ap. La Fons, Cf. AMIET., amiele.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Totes les mees davant dites choses. (Ch.
de mai 1275, Fontevr., La Roch., fen. 2, Le forte cervoise, leauquin, mies, brou. MIETZ, voir MES.
quin et bremard. (1371, ib.)
sac l, Arch. M.-et-Loire.) MIEUDRE, cas suj.,
voir MEILLOR.
Bien veez que la cité est mee. (Est. de Ung bourgeois qui s'appelloit Jaquemes
Eracl. Emp., xxm, 56, Hist. des crois.) d'Artevelle et estoit brasseres de mies. MIEUDRES, cas suj., voir MEILLOR.
(FROISS., Chron., II, 411, Kerv.)
La moyïe] place il prist delez la place le Dont on osta une maille du lot de la MIEUF, voir MOIEUF.
conte d'Eu. (JOINV., Hist. de St Louis, cervoise ; et le mies de grain, qui se ven-
p. 181, Michel.) doit a la mesure du vin, fut ordonné MIEUL, voir MOIEUL.
Il povoit bien ma dame amer, vendre a la mesure de ladite cervoise.
Si n'estoit pas la coupe moie. (Chron. des Pays-Bas, de France, etc., Rec. MIEULDRE, cas suj., voir MEILLOR.
(Coud, 7920, Crapelet.) des chr. de Fland., t. III, p. 401.) MIEULDRES, cas suj., voir MEILLOR.
Moie sera le terre et toute vostre aussy. Ly mesure del larme de miese doit te.
(Charles le Chauve, Richel. 24372, fO 23a.) nire IX. bichiers et 1 quarte d'eawe a MIEULX, voir MIELS.
noveal bichiers. (J. DE STAVELOT, Chron., instrument pour
Dame, bon gré vous saroie,
p. 213, Borgnet.) MIEUR, miur, s. m.,
Se Tonstre bouche riant émietter :
Daignoit toucher a la moie. Ane. pic., miés, hydromel.
(JEH. LESCUREL,Chant., ball. et rond., xv, Micatorium, mieur. (Gloss. de Garl., ms.
Bibl. elz.) 2. MIES, voir MIE. Bruges 546, Scheler, Lex., p. 66.)
A ce que la moie innocence soit mani- Assit etiam micatorium et ruder ad quod
feste a touz. (AIMÉ, Yst. de li Norm., VII, MIESANTER, v. a., souiller ? sordes coquine defluere possint. Miur,
14, Champollion.) Moult fa la hante roide, n'est frainte ne fansee, guter. (Gloss. de Neck., ms. Bruges, ib.,
Mais envoies li vos lettres avoec les Du cors li a sacie trestoute ensanglentee ; p. 88.)
moies : si venra asses plus volentiers. (Hist. De l'ensaingne Il poise qu'il avoil miesantee,
des ducs de Norm. et des rois d'Anglet., Pour ce qu'est saint Denis, a sa coupe clamée ; MIEURESSE, - esche, s. f., gaieté :
p. 159, Michel.) De la lance l'esrace, en son sain l'a boutee. A joieuseté et a mieuresche. (Trahis. de
(Fierabras, 5612, A. P.) France, p. 6, Chron. belg.)
Car siens sui et elle moie.
(Pastoralet, ms. Brux., fO 44 rO.) Cf. MAILLBNTER? Folastrerie, mieuresse, paillarde. (LA
PORTE, Epith., éd. 1571.)
0 vous, seigneurs, qui passez par ces voyes, voir MIES.
Sont vos douleurs telles comme les moyes? MIESE,
(La Complainte de N. Dame, Poés. fr. des xve MIEUS, voir MIELS.
et XVIes., II. 121.) MIESERIE, voir MESSERIE.
MIEUSTADE, voir MIOSTADE.
MIENEL, voir MOIENEL. MIESIER, s. m., brasseur d'hydromel : MIEUX, voir MIELS.
f. MIER (se), v. réfl., s'émietter : Sachent tout chil qui sont et qui advenir
sont, que par devant les eschievins de le MIEUX VAILLE, mteulxvaille, s. f., plus-
Ladicte pierre, qui estoit dure, se mia ville de Douay chi apres nommes est venus value, avantage pécuniaire :
par menues pieces. (COUSINOT, Chron. de et personnelment comparus Pieron de Goy,
la Pue., c. 50, Vallet.) miesier. (Arch. mun. Douai, FF, Actes et Est permis aux peres et meces de re-
contrats.) partir leurs biens a leurs enfans par
2. MIER, voir MER. forme de testament ou autrement, pour-
Jehan le Maron, miesier, bourgois de veu que notablement ils n'advancent l'un
MIERCHI, voir MERCI. Douay., ont levé le mestier de miez au prejudice de l'autre, et que la mieux-
brasser. (1367, Arch. JJ 97, pièce 462.) vaille de l'advancé n'excede la valeur du
MIERDIER, voir MERDIER. quart de la portion de celuy qui se trou-
MIERE, voir MIRE. MIESSEE, messee, s. f., hydromel : vera avoir la part moindre. (Cout. de
Qui vendera miessee il en donnera un Bouillon, XIII, l, Nouv. Cout. gén., II, 854.)
MIEREMENT, voir MEREMENT. sestier a la mesure qu'il la vendera. (1327, A Denis Grosseau, pour l'interrest souf-
Cart. de Guise, Riche). 1. 17777, fo 181 Ve.) fert a cause de la mteulxvaille d'une table.
MIERFUEL, voir MILFOIL. Item le chastellain doit avoir des cam- (1607, Exéc. test. de Laurent de Mallines,
biers pour donner congié de brasser, et Arcb. Tournai.)
MIERIR, voir MKRIR. aussi de ceulx qui font le messee, toutes- A iceluy George, pour mieuxvaille d'une
MIERRERIE, voir MIRERIE. fois qu'il brassent, un sextier et xii. de. paire de souilliers qu'il a changé. (1625,
niers cambresis. (Droits du châtelain de Exéc. test. de Barbe Vismal, Arch. Tournai.)
MIERTE, S. m. ? Cambrai, Richel. 3863, fo 217 rO.)
Et toutes les choses que je tiens Mont- i. MIEX, voir MIELS.
barrey en fied et en demoinne afuer le MIESSENAIRE,adj., de Misnie ?
mierte. (1253, Cart. de Neuchâtel, apparte- Ensi attendirent tout cil signeur ale- 2. MIEX, voir MES.
nant au marquis de Durfort-Civrac, f° 464 v°.) mant, miessenaire, hesbegnon, braibencon,
flamench et baynuier. (FROISS., Chron., V, MIEXDRES, cas sui., voir MEILLOR.
MIERVEILLES,voir MERVEILLES. 190, Luce.) voir MIELS.
MIEZ,
MIERVILLIER,voir MERVEILLIER. MIESSERIE, voir MESSERIE. MIGATE, voir MUGUETE.
1. MIES, miex, miese, s. m., bydromel : MIET, voir l'tir. i. MIGE, voir MI.
2. MIGE, voir MEGE. 0 jolis petits diabletons, mes mignonne- Les dances d'amours et les notes
voir MUSERAT. lets. (Le prem. acte du Synode noci., XV Plaisans, courtoises et mignotes.
MIGERAT, éd. 1608.) (La Rose, ms. Corsini, te 1jR,)
MIGLAIVE, my, s. m., espèce de halle- MIGNONNER, v. a., bien traiter : Et valles et megnos et cointez.
barde: (Ib., Vat. Ott. 1212, f° 8h.)
Escuiers daisoit,
Item ordonna celuy de Blays deux grands Gens d'armes tenoit Mignos et ceintes.
ribaux a chevaucher a l'entour de nous Et les mignonnoil : (Ib., Vat. Chr. 1522, P 7b.)
d'une et d'autre part, avec chacun son my- A tous si donnoit,
glaive entre leurs mains. (Pièce de En la chambre mignote et cointe.
1421, Subjectz doulx traitoit. (BRETEL,Tourn. de Chauvenci, ms. Oxf. Douce
Pr. de l'Hist. de Bret., II, 95&b.) (MARTIAL DE PAR., Vigil. de Chari. VII, C III v), 308, P. Meyer, Remania, X, 597.)
éd. 1493.)
1. MIGNAGE, voir MINAGE. ~Aalis la mingnote. (1284, Abb. S.-Vinc.
de Senlis, Blancmesnil, Arch. Oise.)
2. MIGNAGE, voir MESNAGE. MIGNONNERIE, - onerie, s. f., état de
mignon, troupe de mignons : Ke chascuns mignos et jolis
MIGNARDE, s. f., femme galante, mai. Toute cette nouvelle mignonnerie dura Doit estre par raison.
tresse: (Chans., ms. Montp. H 196, r° 339 v°.)
sipeu. que ni eux, ni vous n'eustes pas
grand moyen de vous en prévaloir. (SULLY.
Ayant rencontré une mignarde. (TAHUR., Ce chant qu'est mignoz et jolis.
Dial., p. 43, éd. 1602.) Mém., t. 1, p. 196, éd. 1725.) .1 (Renarl le Nouvel, 2691, Méon.)
Ceux de la mignonerie estant si prudens Soies mignol de bel afaire
Ainsi le berger disoyt que de contester toutes vos propositions, En ce que poi te couste a faire.
Kt tout gaillard attisoyt vous contrecarrer. (ID., ib., t. VII, p. 407.) (Clé d'amour, p. 14, Tross.)
Les amours de sa mignarde.
(ID., Poés., 2e p., p. 119, éd. 1574.)
MIGNONNET, adj., dim. de mignon : Douce dame, mingnote et gente.
(Le Sort des Dames, Jub., Jongleurs et Trouveres,
— Petite fille : Il n'est que une femme mondaine p. 182.)
Confitures pour donner aux mignardes. Pour estre propre et mignonnette.
(Force Moralisée, Ane. Th. fr., I, 176.) Franczois estoint fricquez, mignos,
(Moy. de Parv., p. 16, éd. elz. s. 1. n. d.) Et les Bretons foulx, lours et sots.
Dames sont honnestes, (Le Libvr. du bon Jehan, 2834, Charrière.)
MIGNARDEMENT, adv., d'une manière Gentes, mignonnelles,
mignarde : Doulces et plaisantes, Par legiereté et dissolucion de mignote
Advenantes, nettes voix. (J. DR SALISB., Policrat., Richel.
Ainsi se plaignoit mignardement Trop plus que vous n'estes, 24287, f° 20d.)
D'an enfantin myaudement. Lesquelles, combien que elles soient
(Du BELLAY,Œuv., VII, f
40, éd. 1592.)
Bestes arrogantes.
(J. MAROT,la Vray Disant, Poés. fr. des xv" gentes et mignotes plus que on ne porroit
et XVI. s., X, 253.) dire, si n'ont elles ne sens ne fermeté.
MIGNARDER, v. a., parer : (Troilus, Nouv. fr. du XIVe s., p. 302.)
Riz mignonnetz de savoureuse alaine.
Sans oblier ung diadesme (LOYSLE CARON, Poés., f° 7 rO, éd. 1554.) Et que femmes, posons qu'elles vou-
Por bien mignardercil mien fylz. lissent estre amees, se penassent pour
(1418, Semilitude l'enffant protidigue, A. Aubry.) Vien ça, mon mijnonnet, acolle moy. celle cause d'estre jolies, baudes, mignotes
(CYRE FOUCAULT, Trad. d'Aristenet, p. 126, et curieuses. (CHRIST. DE PISAN, la Cité des
—Flatter, caresser : Liseux.) Dames, 2' p., ch. 64, ap. Ménage, Dict.
Le mignardera, le flattera, et donnera a étym.)
manger plusieurs petites friandises. — Appliqué à un chien :
(FOUILL., Venerie, f° 113, ap. Ste-Pal.) De sa vesture et habillement n'est mignot
Ce mignonnet qui la suit.
Gayet., aux Nymph. de Ileuze, éd. 1554.)
(MAGNY, ne desguisé, quoy que son appareil soit
Les Lacedemoniens qui mignardoient propre et net. (Livre des faicts du mar. de
leur Diane, en faisant fouetter de jeunes qualité de ce qui Boucie., 4,1 p., ch. 7, Michaud.)
garçons en sa faveur. (CHARR., Sag., p. 298, MIGNONNETÉ, s. f.,
ap. Ste-Pal.) est mignon, office de mignon : Qui fut gays et mingnot.
Mignonneté, lenocinium. (FED. MOREL, (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 1681, Scheler,
— Mignarder sa mine, faire la mine : Petit Thresor de mots françois, 1632.) Gloss. phil.)
Et quoi ? il sembloit a te voir Scitamentum, joliveté, mignonneté. (ID., La citeit mingnote.
Qu'on ne te deust jamais revoir Dictionariolum, 1633.) (ID., ib., 6394.)
Tant bien tu mignardoys la mine. Ly sergans l'ahierdent, qui furent mult mingnos.
(J. TAHUR.,Poés., f° 272, éd. 1602.)
MIGNOPET, voir MINOPET. De sa barbe mains pos li sachent del menton.
(In., ib., 17750.)
— Mignardé, part. passé et adj., cares-
sant : MIGNOSTIE,voir MIGNOTIE. Aservans et filles mignolles.
Portant surcotz et justes cottes.
Le teint si beau, la voix si mignardee. MIGNOT, mingnot, minnnot, megnot, min- (VILLON,Grant Test., Ball. par laquelle Villon
(GUYDE TOURS,Poés., l, 15, Blanchemain.) crye mercy à chascun. Jonaust, p. 122.)
got, adj., mignon, mignard, gentil, joli,
MIGNIERE, voir MINIERE. élégant, gracieux, caressant, en parlant de Damp Franc Gontier avecques sa mignotle.
(Le Banquet du boys, Portef. de l'ami des livres.)
MIGNOCTEMENT, voir MIGNOTMENT. personnes ou de choses :
Elle dit qu'il est debonnaire,
Qui moult estoit mignote et bele.
f Bel homme, plaisant et mignot;
MIGNOIRE, voir MANGEOIREau Supplé- (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., 52b.)
Et c'est ung putier ordinaire.
ment. Joeune et vaillant, mignot et gent. (COQUILLART, Droitz nouv., 2* part., de Pactis, l,
(ID., ib., f° 93e.) 145, Bibl. elz.)
MIGNOL, adj., agréable, caressant : Et d'orillies mingos et cointes. Et, pour la faire plus mignotle,
Cointeg et jolis, (ID., del Userier, Richel. 15212, f° 133 r°.) Quatre aulnes de satin luy donne
Agences, mignols et polis. Sa biaulté et ses vair euls et ses douls ris Pour luy faire faire une cotte.
(Complainte d'amors, Richel. 887, f° 361d.) (ID., ib., de Impensis, l, 174.)
Me tiennent mignot et gai.
Et la chantoit li rosignols (COLINMUSET,Tarbé, Chansonn. de Champagn., Iccllui Pariset requist le suppliant qu'il
En son chant qui fa moult mignols. p 88.) lui voulsist prester deux escus d'or en lui
(FROISS.,Poés., Richet. 830, f
23 vO.) Si jolis, si mignos. disant qu'il avoit de l'argent mignot. (1476,
(Pastourelle II, ms. Oxf. Douce 308, P. Meyet, Arch. JJ 206, pièce 1084.)
MIGNON, voir MANGON1 au Supplément.
Arch. des Miss., 2" sér., V, 235.) L'un estoit homme, et l'autre estoit une
MIGNONNELET, adj., dim. de mignon : Nature ad mut mis s'entente damoiselle moult mignote et gorgiasse. (P.
Ke fusse bele, minnote e gente. MICHAULT, Dance aux aveugl., p. 8, éd.
Mignonnelette. 1748.)
(LoTI LECARON,Poés., éd. 1554.) (CHARDRY, Josophaz, 1879, Koch.)
Plusoysillons
des doucettes voix Vous serez le plus doulcement et myn- MIGNOTERIE, - otterie, s. f., gentillesse,
Des mignots resonnent les bois.
ne gnottement pansé en ses bonnes citeis que caresse :
(J.-A. DE BAIF, Edogues, XV, éd. 1573.) faire se poura. (1434, Hist. de Metz, V, 308.) Mignotterie, s. f. Dapyrnesse, proper-
La fut menee la belle pucelle tant mignoc- nesse. (PALSGRAVE, Esclairc., p. 212,
— Au mignot, avec élégance : tement actournee qu'il n'y avoit que dire. Génin.)
Avec ce fut de tous babillemens si au (Le Chevaler. comte d'Artois, p. 23, Barrois.)
mignot paree qu'il n'y avoit que redire. Les autres se vestent trop mignotement Et encore au XVIIe s. :
(Le Chevalereux Cte d'Artois, p. 153, Bar- et trop curieusement par vaine plaisance. Dès que je fus étendu sur mes fleurs,
rois.) (RENÉ BENOIST, Vie de J.-C., p. 1296, éd. j'aperçus ces trois ou quatre jeunes gar-
— S. m., mignon : 1599.) çons qui m'avoient déshabillé au souper,
dont l'un se mit à me chatouiller les pieds,
Par le moyen d'un escuyer gascon pa- MIGNOTER,mignotter, mingnoter, verbe. l'autre les cuisses , l'autre les flancs,
rent d'aucun d'eux, lequel estoit mignot Neutr., faire des mines doucereuses l'autre les bras. et tous avec tant de migno-
du roy d'Angleterre. Si sceut le dit roy — teries et de délicatesse, qu'en moins d'un
d'Angleterre que iceluy mignot avoit sauvé et langoureuses : moment je me sentis assoupi. (CYRANO,
iceulx capitaines. (A. CHARTIER, Vie de Mas tro mingnota, trop karola. Voy. dans la Lune.)
Ch. VII, p. 51, éd. 1617.) (Trouv. brab., Disc. prél., p. xxxv, Dinaux.)
Bourg., Comtois, mignotr joli et cares- Aucunesfois avient que elle ne se lieve MIGNOTET, adj., dim. de mignot :
sant : t'es trop mignoté, en parlant à une point, mes davant le jour elle se plaint et Vueil faire chançonete ;
mignote tout a escient d'aguet. (Quinze Si la ferai sans sejor
petite fille caressante. En Lorraine on dit joyes de mar., xv, Bibl. elz.) Cortoise et mignotete.
des personnes qui sont délicates et qui DE PARIS,ap. Bartsch, Rom. et past., III,
(MONIOT
s'écoutent sur leur santé qu'elles sont mi- — Act., rendre joli, arranger avec élé- 45,4.)
gnoles. Meuse, mignot, enfantin ; parler gance et coquetterie; donner un air de
mignot, parler comme les petits enfants. coquetterie à : MIGNOTIE, mignostie, s. f., gentillesse
Et, ce pendant qu'il ne fait que penser aimable, attrait doux, air engageant et
Nom propre, Mignot.
A s'atiffer, a s'oindre, a s'agencer, caressant, caresses, gâteries :
MIGNOTANT
sant :
, adj., doucereux, cnres- A dorloter sa barbe bien rongnee,
A mignoter sa teste bien pignee,
Sa lance est de cortoisie,
Espee de ilor de ghi,
Impunement les monstres ont plaisir Ses chances de mignotie,
La femme d'Hercules Yolis a peu faire si D'assujettir la terre a leur loisir,
grande abusion en Hercules si grant Esperons de bec de jai.
Sans plus cuider qu'Hercule soit au monde. (Rom. et past., l, 30b, 36, Bartsch.)
homme par ses yeulx mignotans. (BOCCACE, (RONS., Amours, l, ccxxi, Elegie à Muret, Bibl.
Nobles malheureux, 1, XVIII, f° 23 v°, éd. elz.) Sa grant mignotie,
1515.) Sa gorge polie,
Dedans un pré je veis une Naiade
Mi destraint et lie.
Qui comme fleur marchoit dessus les fleurs,
MIGNOTEMENT, - otlement, - octement, Et mignottoil un bouquet de couleurs.
(Estampie l, ms. Oxf. Douce 308, P. Meyer,
meignotement, mingnotement, myngnotte- (ln., ib., l, LXI.) Arch. des Miss., 28 sér., V, 231.)
ment, minotement, adv., joliment, genti- Et mignotant de leurs yeux Cbascun prent cheu qu'il peut avoir sans vilenie,
ment, élégamment, d'une manière gra- Les attraits delicieux L'un a l'autre le toit par fine mignotie.
cieuse et caressante : Aguignoient la nef passante. , (Doon de Maience, 10518, A. P.)
(In., Od., V, m.) Toute jour (les femmes) font et truevent novelles
Et li dui arçon do sa sele [mignoties
Furent d'ivuire soutilment Quelquefoisdessus l'un, quelquefois sur les deux De guignier, de pignier, d'estre par rains fornies.
Ouvré et moult minotement. Mignotte son regard, et se prend a sourire. (J. DB MEUNG,Test., 1293, Méon.,
(Perceval, ms. Montp. H 249, f° 248h.) (ID., Ecl., V.)
Ainsi le berger disoyt Lascivia ut lasciviositas,mignotie. (Gloss.
Couloures trop minotement. de Salins.)
(Rose, Vat. Chr. 1858, f° 132h.) Et tout gaillard attisoyt
Les amours de sa mignarde, Ou premier parc pres de l'entree, estoit
Mignotement la voi venir Lors que la nimphete au dit hault trosne, moult bien préparé et
Celi ke j'aim. ung
De ce garson respondit, aourné de toutes fleurs et mignoties. (P.
(Mot. et Pastour. du Jun. s., Th. fr. au m. âge, Mignotant sa voix tremblarde. MICHAULT, Dance aux aveugl., p. 7, éd.
p. 31.) , (TAHUREAC, Poes., 28 p., p. 119, éd. 1574.) 1748.)
Vostre bian chef i.petit sor Si l'avisay je au bord d'une claire onde Quelles flateries,quellesmignoties,quelles
Qui reluist comme le fil d'or Qui mignotoit sa chevelure blonde larmes se besoing est, lesquelles font grant
Mingnotement recercelé. Autour d'un front de benine douceur. service aux femmes. (BOCCACE, Nobles
(Le Sort des Dames, Jub., Jongleurs et Trouvères, m. BELLEAU,Berg., 1e journ., fO 53 vO, éd. malheureux, I, xvm, f° 23 vo, éd. 1515.)
p. 184.) 1578.)
G'enmain par la main m'amie, — Galanterie :
S'en vois plus mignotement. — En parlant de personnes, traiter avec
(La Court de Paradis, 470, ap. Méon, Fabl., III, beaucoup, avec trop de douceur, dorloter : Par ci va la mignostiepar la ou te vois.
143.) (J. BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 1302, Delmotte.)
Ce garçon ne peult pas parvenir a bien,
Errant a une dame emprise on le mignotte tant. (PALSGRAVE, Esclairc., MIGNOTIS, s. m., caresses :
Ceste chançon mignotement. p. 488, Génin.)
(Coud, 991, Crapelet.) Mignotis et propos fallos.
Ce mary, bon mary, sans cholere oultrageuse, (Farce des Cris de Paris, Ane. Th. fr., II, 313.)
De tous furent moult esgardé, Desireux de sortir de la prison ombreuse,
Des dames especiaument, Jura a pere, a mere, aux parens, desormais Gentillesse,recherche, petits cadeaux,
Qui parees mignotement —
Qu'il la mignotteroit sans l'offencer jamais. babioles élégantes, etc. :
Furent es bours pour esgarder. (LASPHRISE,la Nouv. tragi-com., Ane. Th. fr., VII,
(Ib., 1338.) 491.) Vous semble il que pour mignotis,
Chascuns se doit esbaudir Aulbades, virardes et tours,
Mignotement, —
Mignoté, part. passé, arrangé avec Entre nous mignons fringaotis,
Qui vit amoureusement. élégance : Plaisans, gorgias et faictifz
(Ib., ?846.) Puissions jouyr de noz amours ?
L'homne est beau qui au chef a le poil mignoté, (COQUILLART, le Monologue Coquillart, II, 205,
Mignotement vestus. (CHRIST. DE PIS., Et par art a l'entour des temples frisotté. Bibl. elz.)
Policie, Ars. 2681, § xxxv.) (Les Muses incognues ou la Seille aux bourriers,
Description des effects d'un vray sot, éd. 1604.) MIGNOTISE, - tize, mygn., mingn., min.,
Laurins vit le pucele venir ki cevalcoit
mout meignotement. (Sept Sag. de Rome Meuse, mignoter, traiter comme un pe- s. f., gentillesse aimable, attrait doux, ca-
Ars. 3354, f° 107d.) , tit enfant cajoler, amadouer. ressant, cajolerie :
Par ci va la mingnotise Goute feste ne vos prenra, goute migrai- MIGRENIER, muguernier, s. m., grena-
Par ci ou je vois. gne ne vos tenra. (Erberie, Richel. 19152. dier, arbre qui produit les grenades :
(Salut d'amours, Richel. 837, f 270a.) ïo gof.)
Les poumiers et muguerniers. (Hagins
Dieus ! par ci va la mignotise Com s'il eust flevre migraigne le Juif, Richel. 24276, fo 40 ro.)
Par ci ou je vois. Ou cotidiane ou quarteine.
(Ib., ms. Montp. Il 196, fO 157 vO.) (Du Con, Richel. 19152, f° 64e.) Es migreniers et en nouier. (Ib., f° 41 ro.)
Ta diz Toir, elle est borgne, mais ce fait mignotise. De gravelle puist il mourir, MIGRENNE, voir MIGRAINE3.
(Le Dit de Ménage, 33, Trébutien.) De la pierre et goutte migraine.
Acthalus Asiaticus. est renommé d'a- (E DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 349 rO.) MIGRER, v. n., passer :
voir la legiere mygnotise de ce gieu (des 1. MIGRAINE, - graingne, s. f., dépit : Migrer. To remove, to flit, or shift from
tables) trouvé en destournantun petit la one place to another. (COTGR., éd. 1611.)
matiere de l'estude des nombres. (J. DE De l'arc li tramet une engaine
SALISB., Policrat., Richel. 24287, fo 13B.) Par orguel et par grant migraine. MIIIUEL, voir MOIEUL.
(Brut, ms. Munich, 1349, Vollm.)
Perseverancequi ne cesse
Leurs minolises escoutoit. Mes or soit posé que jel preingne, MIJOUR, myjour, s. m., le milieu du
(LEFBANC, Champ. des Dam., Ars. 3121, f° 6d.) A jalousie et a mi graingne, jour, midi:
Que li pourrions nous or dire ? Trois jours le.pas durera rrayement,
Mais sottes gens comme vous estes (Rose, ms. Corsini, f° 86b.)
Les gastent par telle mignotise. Au mains depuis une heure aprez myjour
(Moral. des Enfans de Maintenant, Ane. Th. fr., 2. MIGRAINE, voir MIGRAIGNE. Jusques a six.
III, 17.) (L. DE BEAUVAU,
Pas de la Bergiere, 153,
3. MIGRAINE, - grayne, - grainne, Crapelet.)
Et trouverez qu'en elles consiste une -
mignotize la plus grande du monde, pour- grenne, s. f., nom de l'étoffe écarlate pour Depuis le myjour jusques au vespre.
veu que malicieusement on ne les offense. la fabrication de laquelle la décoction de (JAN MARTIN, Vitruve, ? 82 vo, éd. 1547.)
(RAB., le Quart livre, cb. lIII, éd. 1552.) Devant qu'il soit myjour. (HERBERAY,
cochenille était moins forte que pour la
Tant leur mignotise (des yeux) darde Sec. liv. d'Amad., c. VIII, éd. 1555.)
graine :
D'amours a qui les regarde. Je ne juge pas estre tousjours bon pour
(RONS.,Od., V, XII, Bibl. elz.) .VII. aunes de migraine pour faire une la santé de dormir sus le mijour en temps
cote et un mantel. (1349, Compte de Nicol. d'esté et au printemps. (J. G. P., Occull.
— Coquetterie: Bracque, Arch. KK 7, f° 52 ro.) merv. de nat., p. 296, éd. 1567.)
Et fu chaussé par mignotise Que drappier ne vende drap pour escar.
D'ungs souliers decouppes a las late se il n'est tout pur de graine. Item J'empescheray que nul outrage
Ne te soit fait sur le mi jour.
Par joyeuseté et soulas. que nulz ne vende migrainne se il n'y a la (R. BELLEAU, Œuv. poet., le Papillon, t. 11,
(Rose, 841, Lantin de Damerey.) moitié graine. (Ch. de 1371, Liv. rouge, f° 31 vO, éd. 1578.)
Lascivia, mignotise, jolité. (Catholicon Arch. Y 2, f8 78 vo.)
de Lille, Scheler.) Une piece de migrenne violee. (Vente des - Sud:
Lequel mouton, par mignotise et pour biens de Jacques Cœur, Arch. KK 328, Du mijour et du levent.
estre mieux eogneu entre les autres, porte f° 72 ro.) (J. MENENC, Chans. savois. de la guerre contre
une sonnette ou petite clochette de laton a Baisez moy, ma doulce amye, Genève, XVIes.)
son col. (JEH. DE BRIE, le bon Berger, p. 57, Une robe vous donray Dombes, midzor, midi.
Liseux.) D'esearlecte ou de migraine.
: (Chans. du XVes., p. 54, G. Paris.) MIL, meil, meyl, s. m., synon. de millet ;
— Afféterie Notez, et vous tenez a tant, mot conservé :
Sans nulles mignotizes ne preciositez. Que tel a robbe de migraine Froment, orge, mil, peniz et totes aul-
(Enseignem. de la duchesse Anne, p. 66, Qui ne sçauroit finer contant
Chazaud.) tres menieres de bief. (Mai 1282, Franch.
Six blans au bout de la sepmaine. accord, par Othon, Cie de Bourg., Arch.
les nouv. Droilz, LRApart., de

Babiole : (COQUILLART,
Statu Hominum, l, 78, Bibl. elz.)
mun. Arbois.)
Icellui Peschat ne1 voult souffrir l'em- Meil et peniz, 12 bichets valent 18 s.
Tous les ans, le jour des estraines, (1333, Information par J. de Paroi, Richel.
plastre, disant qu'il n'avoit cure de telles Luy donner coletz de velours,
mignotises. (1480, Arch. JJ 206, pièce 634.) 24040.)
Saintures, chapperons de migraynes,
Chausses et soulliers a poulaines. 2 bichets meyl et peniz. (Ib.)
— Au plur., avec le sens d'attraits sé- (ID., Playd., II, 21.)
ducteurs, de délices : MILAIRE, voir MILIAIBE.
Par les mignotises des Mes plaisances
Drap rouge ou mygraine. (Août 1498,
Bl.-Manteaux,
ms. 49.) MILAITE, voir MILETE.
qu'ilz croyent et ceulx folz regars et folles
plaisances, l'ennemy les tempte et point. Elles portoient chausses d'escarlatte ou MILAN, myllan, s. m., sorte de poire :
(Liv. du Chev. de La Tour, c. XLVII, Bibl. de migraine. (RAB., Gargantua, ch. LVI,
elz. ; Richel. 1190, fo 41°.) éd. 1542.) Ris-de-loup, vinot, milan, citron, cueur
de roi, de jargonet, de franc-real, d'amiral.
Les mignotises et delices ont coustume Grenade, engin de guerre : (O. DE SERRES, Th. d'agr., VI, 26, éd. 1805.)
d'estre plus plaisantes en amour apres —
quelques riotes et fascheries. (CYRE FOU- Et incontinent entra dedans la navire, Une grosse poire de myllan. (xv* s., Va-
et print un fais de paille et une botte de lenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.)
CAULT, Trad. d'Aristenet, p. 140, Liseux.)
pouldre de canon et espandit par le cerne
Mepriser toutes les mignotises et les alle- des chordes, et avec une migraine de feu MILANDRE, s. m., squale de la Médi-
chements de ce monde. (GENTIAN HERVET, terranée :
Trad. de la cité de Dieu, p. 157, éd. 1579.) se tint auprès. (RAB., Pantagruel,ch. xxv,
éd. 1542.) Le milandre ou caignot. (Du PINEf,
Suisse rom., mignotiza, objet gracietix, Migraine de feu. A sticke, or brand of Pline, XXXII, ch. 11, éd. 1615.)
élégant. fire ; also, a bail of wildfire. (COTGR., éd. Milandre. A little dogfish thats morlall
adj., dim. de mignot, gen-
1611.) enemie to mankind. (COTGR., éd. 1611.)
MIGNOTOT,
til, mignon : MIGRAINGNE, fém., voir MIGRAINE1. MILANTE, millante, nom de nombre,
mille, mille fois :
La pastore ot cuer joli, mignotot et gay. MIGRE, mygre, s. m., grenadier, arbre
(ROB. DOUCHASTKL, Richel. 846, f° 12 rO.) qui produit les grenades : Et en saroit assez plus que il,
Voire plus que milante mil.
MIGOE, voir MURJOE. Laquelle fille dist au suppliant qu'elle (J. LE MARCHANT, Mir., ms. Chartres, f° 48b.)
auroit sa part aus dites pommes, et que
MIGRAIGNE, migraine, adj. f., qui occupe c'estoit leur mygre. (1468, Arch. JJ 195, Calandrin demanda alors : Combien y a
la moitié du crâne : pièce 149.) il de lieues d'icy ? A qui Macé respondit :
Li meliares couroit par .M. et .cc. anz La terre mist en bas seant,
Il en a plus de millante. (A. LE MAÇON,
trois., et .XL. seis. (1246, Louppi, I, 4, Arch. Le feu, si cnm le plus leger,
Decameron, huict. journ., nouv. Meurthe.) Volt sor les autres Deu poser,
t. IV, p. 103, F. Dillaye.) Les autres deus (elements), cum militteins.
Ce fu faitkant li miliares correit par mil (Pelite philosophie, ms. Cambridge, S. John's l,
MILDRES, cas suj., voir MEILLOR. et .cc. et quarante oit ans. (Juill. 1248, 11, f° 153a.)
S.-Nie. de Verdun, Arch. Meuse.)
1. MILE, voir MILLE. Le meillur signe soit vendu pur .m. soulz
Milaire. (1256, Lett. de Ferri, Duc de .vi. deniers, le miluein pur .III. soulz et
2. MILE, voir MIRE. Lorr.) l'autre a sa value. (Lib. Custum., I,304, Ii
dimin. de mille, En l'an que li meliaires nostre signor Edw. II, Rer. brit. script.)
MILETE, - aile, s. f., corroit par mil duz cenz. (1270, Chastel-
mesure itinéraire : sur-Moselle, 1, 2, Arch. Meurthe.) MILLACE, s. f., millet :
Une milaite apries de ça L'an que li meliaires corroit par mil Millace, froment, chaneviers. (26 fév.
Si est la fontaine et sourt la dous sans seixante et seize. (1276, Pont, 1448, Compt. du R. René, p. 28, Lecov.)
Del buen profete Elizei. Fiefs, I, 81, Arch. Meurthe.)
(MOUSK.,Chron., 10918, Reiff.) MILLAINE, S. f., nombre de mille :
Quant li miliaires nostre signour corroit Ce mesme ouvrier qui a monté l'horloge
MILETIERE, s. f., oiseau qui se
nourrit dix et nuef ans.
par mil dous cens sexante3083.)
(1279, Arch. Meurthe, H de ton cœur pour quelques dizaines d'an-
de millet: nees, a monté le grand pourpris pour quel-
chardonneret, le bequifigue et celles A Pasques, en l'an de grace que le mil- ques millaines. (PHILIPPES DE MORCCY, Ve-
Le liaire couroit par mil deux cenz quarante
qui sont appellees par les Latins miliariæ, rité de la rel. chrest., p. 96, éd. 1583.)
dire françoisement mi- et huit. (JOINV., St Louis, xxv, Wailly, Le long temps d'un ver c'est un mois,
que nous pouvonsqu'elles vevent de milet. éd. 1867.)
letieres, a cause d'un fourmis c est un an. de tout le genre
(LA BODERIE, Harm. du monde, p. 149, Se veulz savoir le temps et le droit miliaire humain quelques millaines. (ID., ib.,
éd. 1578.) Quant moururent li dui, je le te vuil retraire. p. 122.)
millefueille, (Gir. de Ross., 199, Mignard.)
MILFOIL, inirfuel, mierfuel, MILLARET, S. m. ?
s. m., le mod. millefeuille : Quant le milliar courroit par mil deux Denier d'or de millarets. (1267, Arch. JJ
Milifolium, milfoil. (Gloss. lat.-fr., Brit. cens soixante et quinze ans. (1424, Hist. de 24e, f° 138.)
Mus. Harl. 978, f, 26a.) Metz, V, 19.)
Prendes mirfuel et baie et parielle. Cest ecris fut fais le premier jor du moix MILLARGE, meillarge, s. f., chair gâtée,
(Remed. anc., Richel. 2039, f° 2d.) de jung, quant il olt a milliair mil iiii. pourrie :
.c. et XXXV. ans. (1435, ib., V, 326.) Un mangier a un homme de pain et de
Prendes le mierfuel, si le triulles. (Ib.,
fo 4a.) 2. MILIAIRE, adj., de millet : vin, de char de porc et de salce tant seu-
lement, c'est assavoir pain sans yvraye,
Millefueille a cause de l'abondance de Miliaire, c. De mijo. (C. OUDIN, 1660.) vin sans eauve, char de porc sans meil-
(0. DE SERRES, Th.
ses petites fueilles.1605.) large, et salce de poyvre.(1408, Gr. Gauth.,
d'agr., p. 609, éd. MILIARE, voir MILIAIRE. f° 204, Usson, Arch. Vienne.)
MILHAGEUS, voir MILLARGEUX. MILICE, mill., s. f., escrime : MILLARGEUX, milhageux, adj., pourri,
La Chapelle sain et sauve se retira ; le- où il y a des vers :
MILHE, voir MIE. quel venant de frais d'Italie, ou il avoit
apris du patenostrier la millice de l'espee, Touz bouchers vendans aux bans char
MILIAERE, voir MLLIAIRE. millargeuse doivent encore la peine de
avec son brave courage demeura vain- cinq sols ; tout ainsi de truye s'ils
vingtvendent
1. MILIAIRE, are, - air, - ar,
- ayre, - millésime queur. (BRANT., des Duels, VI, 356, La-
: lanne.) ne le es lieux accoustumez.(1378,
- aere, mill., mel., s. m., Ord., v, 681.) Dans quelques manuscrits,
Kant il ot a milliaire mil dous cens et MILIERE, milliere, s. f., champ semé de dit l'éditeur, on lit milhageuse.
trois ans. (1203, ap. Ferry, Observ. sec., 1.1, millet :
f° 259 v°.) 1. MILLE, mile, millie, s. f., mesure iti-
Lesquelx par une nuit gardoient une néraire :
En cel an ki li miliaires estoit a mil an miliere joignant ledit molin. (1385, Arch.
et dous cens et doze. (1212, Lorr., Cab. de JJ 127, pièce 197.) D'illuec a une mile ausi
M. Dufresne.) Si est li llus de Sichay
Lequel Paris avoit prins et emblé en une
Kant li miliares corroit par .MCC. et vint milliere trois ou quatre brins de millet. U Diex parla.
et quatre. ( 1224,Chap. de la Cathédr., Arcb. (1416, Arch. JJ 469, pièce 424.)
(MOUSK.,Chron., 11038, Reiff.)
Mos.)
Miliere, f. Campo de mijo. (C. OUDIN,
Se. cele grant baronie. s'estendoit de-
Ke li miliayres couroit per .M. et .CC. et dens les cinquante millies pres de Cons-
1660.) tant. (1265, Preuv. de l'Hist. de Bourg., II,
.XXVII. anz. (1227, Collège de Metz, Arch.
Mos.) Nom propre, Millière. XXIX.)
L'an qui li miliaires corroit par .M..CC. Tout ce qui est fet dedens la cité apar-
MILITER, v. n., faire la guerre: tient au prefet et au pooir de la cité et ce
et trente et un. (1231, Lett. de Matth., Duc
de Lorr., Ord., vu, 362.) Milites moult inellement. qui est fet dedens cent milles entor, mes
(HUONDE MERI, Torn. Antecrist, Richel. 1593, outre la centime mille, n'a pooir li prefes
Quant li miliares corroit par .M. et cc.
et trante trois ans. (1233, Chap. Cath. Metz,
f187 rO.) de la cité. (Digestes, ms. Montp. H 47,
fo 10b.)
Maisonnerie, Arcb. Mos.) De laquelle elle a milité et mené guerre
ausditz ennemys du roy moult vaillan- Si ne furent pas esloignié de leur pst
Li miliaeres. (Juill. 1234, Cath. de Metz, ment. (J. CHARTIER, Chron. de Charl. VII, plus du quart d'une mille. (Chron. de
Arch. Mos.) S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 330a.)
c. 36, Bibl. elz.)
Se fui fait en l'an que li miliares correit
par mil et ce. et .XXX. .VIII. ans. (Mai Hommes de Diea qui milite; 2. MILLE, s. f., prostituée :
1238, S.- Nie. de Verd., Arch. Meuse.) A Jesus Christ. Une garse, c'est une mille. (G. BOUCHET,
(Act. des Apost.; vol. II, f° 209a, éd. 1537.) Screes, III, 129, Roybet.)
En l'an kant li miliares corroit per mil
et cc. et quarante et dous ans. (Juin 1242, Le peuple fortcliargié de debtes recusoit Mille, femme. (1596, Vie gener. des mer-
S.-Vinc., Arch. Mos.) militer. (FOSSETIER, Cron. Marg., ms. celols, Var. hist. et litt., VIII, 184.)
Brux., II, f° 151 v°.)
Ou mois de decembre an l'an quant il ot Argot, mille, femme, fille.
a miliare .M. et. CC.et .XLIII.
ans. (Déc. 1243, Puis divisa en .IIII. ostz les hommes
Collège de Metz, Arch. Mos.) ables pour militer. (ID., ib.) MILLEFUEILLE,voir MILFOIL.
Quant li miliares corroit par .M. et. ce. et MILIUEIN, miluein, adj., placé au mi- MILLEGRAINE, s. f., chêne de Jérusa-
.XLIIII. ans. (1244, Ch. des Compt.de Lille,
810, Arch. Nord.) , lieu, moyen : lem, chêne de Paradis :
Millegraine : f. Oake of Jerusalem, oake Cf. MILLION. Venir fault a ces gros millours marchana
of Paridice (an herbe). (COTGR., éd. 1611.) Qui ont marchandise de tout pris.
MILLIE, voir MILLE. (1525, le Resveur avec
ses resveries, Poés. fr. des
MILLEGREUX, voir MELLEGREUX. xv° et xvie s., XI, 111.)
MILLIER, s. m. ;
deerrain millier, der-
MILLEGROUX, s. m., espèce de loup- nier jour, dernière extrémité, position Ce sont milourdz qui ne vonlsissent point
D'hostes avoir.
garou : critique : (CRÉTIN,Poés., p. 178, Coustelier.)
(Jehan Bourgeois) faisoit porter sur lui Lors si pueent aler billier Celluy milourt anglois esleut mourir
vielles savates, vielles ferrailles, vielles Qu'il sont au derrenier millier. nayé dedans un tonneau de malvesic.
peaux pourries et puans, en disant que (Rose, Vat. Chr. 1522, (0 66e.) (RAB., IV, 33, p. 388, éd. 1552.)
c'estoit le tresor millegroux, et de fait alloit
par la dite ville de Tours paré des choses Qu'il sont au deerrain millier. Fortune envoya le milourt
dessus dites en criant : Veez ci millegroux. (Ib., Vat. Ott. 1212, fO 77a.) Jouer aux champs, mesgre, eslencé,
(1402, Arch. JJ 157, pièce 86.) Se Renart fu en grant effroi Triste et pensif, presque insencé,
Nos hom ne s'en doit merveillier, De jalousie sot et lourt.
MILLENIER, - ennier, s. m., chef mili- Qu'il est el desreain millier. (R. DECOLLERYE, Monol. de Resolu, p. 63, Bibl.
taire qui avait mille hommes sous ses (Renart, 13574, Méon.) elz.)
ordres : Jou sui ens ou derrain millier. Ce mot ne peut estre trouvé estrange
(Renart, Suppl., var. des v. 22022-24344, aux Francs, long
pour ce que desja de gros
Les milleniers sont plus grans que les
centurions ou centeniers, car ceulz ont p. 254, Chabaille.) a
temps on accoustumé de dire un
milort, en signifiant un grand seigneur.
mile homes soubz euz. (Ancienn. des Juifs, :
Ars. 5082, fo 64e.) MILLIET, s.m., sorte de serpent (Deux dial. du nouv. lang. fr. italianisé,
Le milliet est nommé par les Grecs cen- p. 50, éd. s. 1. n. d. in-8°.)
Ung millenier qui ayt puissance sur chrite, a cause qu'il a le ventre de couleur Rompre le col a ce milourt. (G. BOUCHET,
milles homes. (FOSSETIER, Crotu Marg.,
ms. Brux., I, f* 125 vo.) verte ainsi que la plante du milliet, ou bien Serees, II, 251, Roybet.)
que lorsque le milliet est en
pour autant plus Mais le milourd son ame plus parfaite
Commettoyent capitaines millenniers, fleur il est dangereux. (GREVIN, des Met en son or.
levoyent gendarmes et choisissoyent les Venins, I, 21, éd. 1568.) (VAUQ.,Sat., III, a Baif, Travers.)
plus adroictz. (Loys LEROY, Polit. d'Arist.,
p. 511, éd. 1568.) 1. MILLION, s. m., milan : MILSODOUR, voir MILSOUDOR.
On dit qu'il lui commandade se tuer de Les millions prennent les grues. (GACE
-
sa propre main en la presence des cente- DE LA BIGNE, f 132, ap. Ste-Pal.) MILSODUR, voir MILSOUDOR.
niers et milleniers. (P. BELLIER, Œuv. de Ardennes, mion, milan.
Philon, p. 427, éd. 1375.) MILSOLDOR, voir MILSOUDOR.
2. MILLION, millon, s.m., sorte de tuile : - der, millesoudier, s. ni.,
MILLERAIE, milleraye, s. f., champ Trois charretees de romptures de tuilles
MILSOUDIER,
semé de millet : cheval de la valeur de mille sous :
appellees million. (Comptes des mines de
Par estre le millet necessaire a la maison, Jacques Coeur, Arcb. KK329, f° 117 v°.) Broche le milsouder.
(TH. DE KENT,Geste d'Alis., Richel. 24364,
comme a esté representé (le mesnager) lui
donnera quartier a part, destinant pour — Débris en général : f° 19 v°.)
lui quelque recoin de terre grasse, dont il long des rivieres,
11 (le tribule) croist le qui pouvait dépenser mille
fera sa perpetuelle milleraie. (OL. DE et parmi les mazures et millons. (Du PI- — Homme
SERRES, Th. d'Agric., II, 5, éd. 1805.) NET, Dioscoride, IV, 14, éd. 1605.) sous par jour :
Milleraie : f. A peece of ground sowed Cf. MILLIASSE. Il faut donc que vos aisnez soient tous
with millet ; a millet ground. (COTGR., des millesoudiersd'Orléans. (1619, Plaisant
éd. 1611.) MILLISISME, voir MILLESIESME. Galimatias d'un Gascon et d'un Provençal,
Var. hist. et litt., II, 279.)
MILLERINE, s. f., champ semé de mil- MILLON, voir MILLION2. C'estoit chose rare au temps passé de
let : voir un homme riche, et le plus riche
MILLOQUE, s. f., millet : s'appeloit milsoudier, c'est a dire quy pou-
Chaumes, millerines et aveneris. (Cout. La milloque la plus en usage produit ses voit faire depence de cinquante livres par
loc. de Soesmes, II, Nouv. Cout. gén., III, fueilles et gousses jaunastres. (BELLEFOR., jour ; a present il n'est pas seulement
1092.) Secr. de l'Agric., p. 47, éd. 1597.) commun a la pluspart des maisons, mais il
MILLESIESME, milesiesme, millisisme, passe en despence. (1622, La Chasse ait
— Bouillie de millet : vieil Grognard de l'antiquité, Var. hist. et
adj., millième : Milloque : f. Furmentie, or pottage, litt., Ill, 47.)
Las ! comment vous pourrai je jamais made of millet. (COTGR., éd. 1611.)
servir a la milesiesme partie de ce que a — Pensionnaire qui
recevait mille sous
vous suis tenu ! (Yst. du petit Jean de Sain- MILLOT, S. m. ? par an :
tré, ch. xv, fo IIIIa, éd. goth., s. d.) L'on fist ou temps commode plusieurs Millesoudiers: m. Old maimed souldiers ;
millotz pensant s'en secourir, lesquelz such as have a thousand sous (or 5 1.
— S. m., la millième partie : firent belle sortie. (1556, Dise. de l'an de sterl.) of yearely pension. (COTGR., éd.
As ames font si grans molestes la com., Arch. Lons-le-Sauln.) 1611.)
Qui sont mises en cel abisme
Que ne diroit le millisisme. MILLOURT, voir MILOURT. Cf. MILSOUDOR.
(GAUTH.DE MES, Ymage du monde, Maz. 602, MILSOUDOR, milsoldor, milsodor, milso-
f 58 v°.) MILODIE, voir MELODIE.
dour, milsoudour, milsouldor, milsodur,
MILLESOUDIER, Voir MILSOUDIER. MILODIER, voir MELODIER. missodor, missodour, misodor, missoldor,
MILORT, voir MILOURT. misoldor, missoudor, misoudor, misaudor,
MILLEUR, voir MEILLOR. misaudour, missaudour, missedour, musso-
MILOURD, voir MILOURT.
MILLIAIR, voir MILIAIRE. dor, musedour, musaudour, musador, mi-
MILLIAR, voir MILIAIRE.
MILOURT, milourd, millourt, milorl, seour, misour, adj., qui qualifie destrier,
s. m., grand seigneur, homme riche : et signifie de la valeur de mille sous d'or,
MILLIASSE, s. f., sorte de tuile : Je ne congnois si povre lourt mille solidorum, c'est-à-dire un cheval
Et avecque ce, parmy le gros du mur Qui n'ait gorgiase chamberiere, précieux :
de la ville, faire une archiere a voste, des- Et contrefera le milourt
Ne armeure, ne destrer misaudour.
sus de milliasse, regardant au chemin de- En regardant les gens derriere.
(1510, te Goui. des Trois Estatz, Poés. fr. des (Roland, frag. lorr., ap. Génia, Chans. de Rol ,
hors. (15 déc. 1421, Reg. consul. de Lyon,
I, 344, Ouigue.) XVeet :\\ te s., XII, 66.) p. 498.)
Es cevals misoldors. Puis ausi le valet que le roi traitour Item en faisant leur vente, toutes per-
(BEN., Troies, Richel. 375, f° 94d.) Avoit oucis la nuit quandprist le misour. sonnes excepté cabarez et antres qui
(Prise de Pamp., 853, Mussafia.) achatent poisson pour revendre, porront
Les grans sols sor le missoldor dire min et par ce avoir leur poisson pour-
Alerent. Brochant le musaudour. veu qu'il paie promptement l'argent et avant
(ID., ib., f° 95e.) (H. Capet, 3639, A. P.) l'eure de le mettre a vente, sur l'amende
Karlemaines monta ou destrier missoudor. Li brans dessent aval dessus le mussodour. de .xxx. s. et sy paiera les frais du fol
(J. BOD., Sax., CXV,Michel.) (Cuv., du Guesclin, 16216, Charrière.) Var., achat, les .xx. s. de l'amener a la ville, les
11 et ci oncle maint destrier milsoldor
missedour. .v. s. a l'eswart et .x. s. au marchant.
(Pièce du 16 avr. 1431, Reg. aux édits,
En amenerent c'ont conqis en l'estor. milsoudor, appliqué
(R. de Cambrai, 4127, A. T.) — On trouve aussi Arch. mun. Arras.)
à l'écu, pour signifier de prix : Cellui qui premiers de tous les marchans
Si vous donai cent sous d'or par amour, Et fiert Heervin en l'escut missodour. ara dit min, ait le pisson et le soit tenu de
Et unes armes que nus ne vit meillours, (Les Loh., Richel. 4988, f° 257a) prendre incontinent. (Public. du 16 avril
Et en apres un destrier milsoudour. 1445, Reg. aux public., 1443-1450, Arch.
(Les Enfances rivien, Richel. 24369, fO 176 vO.) — Appliqué à une personne : Tournai.)
Es destriers missaudours. Henri li Misadour. Neantmoins, pour son jone eage, ne
(GUYDI CAMB., Veng. d'Alex., Richel. 24366, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 28120, Scheler,
pourra vendre poisson ny dire min para-
p. 29a.) Gloss. philol.) vant deus ans. (Acte de 1567, Arch. mun.
Furent li baron es destriers misodors. Arras, reg. XIV, fo 397 rO.)
(Gui de Bourg., 2606, A. P.) MILUEIN, voir MILIUEIN.
D'après une ordonnance des magistrats
Bien reconnois ce destrier milsoudour. MILX, voir MIELS. de Lille en date du 25 février 1560 il est
(Enf. Ogier, 1746, Scheler.) défendu de crier minck à la première
MILZ, voir MIELS.
Quand Rolland fu montié ao detrier miseour. criée du fermier.
(Prise de Pampel., 6013, Mussafia.) MIMBORG, voir MAINBOUR.
E jo vendrai as rens sur destrier milsodur. MINABLE, adj., susceptible d'être détruit
(Horn, 1206, Michel.) MIME, voir MEISME. ou attaqué par une mine :
Maintenant descendi du cheval musedour. voir MAINMONNET. Si mit le siege devant le chastel, et fut
MIMMONET,
(Ccv., du Guesclin, var. des v. 19691-19716, trouvé qu'il estoit minable, et pource on
Charrière.) MIMOIRE, voir MEMOIRE. commença a miner a l'endroit de l'une des
tours. (Juv. DES URS., Hist. de Charles VI,
— s. m., coursier de prix, magnifique MIMORT, adj., à demi mort an 1411, p. 237, éd. 1653.)
cheval de bataille : La mimorte Envie
MINAGE,- aige, mynaige,mignage,s. m.,
Sort des rochers hideux et traine la sa vie.
Armez fu bien el misoudor (D'ADBIGNÉ,Trag., III, Bibl. elz.) droit perçu au nom du seigneur qui four-
(BEN., Troie, ms. Naples, f° 15d.) nit la mine ou la mesure, et qui paie un
L'hommage fut a Dieu qu'en vain tu aprestois
Armez desus le milsoudor. A un vain cardinal ; ce fut au roy des rois, mesureur pour faire constater légalement
Chevauche la od ses Daneis.
(ID., D. de Norm., 11, 16287, Michel.) Qui en ta foy mimorte, en ame si craintive la quantité de grains que vendent les mar-
Esloinguié ont lor missodor
Trouva si brave cœur et une foy si vive.
(ID., ib., IV.) chands :
Pour plus lort revenir ensemble. Del tonlieu, del halage, del minage de
(Perceval, ms. Montp. H 249, f° 221b.) MIMURE, mumure, s. f. ? blé et de tout autre grain. (EST. BOIL., Liv.
Mumure, mimure de plonc. (1338, des mest., 2" p., x, rubr., Lespinasse et
Puis irons veoir Karle desor les missodors. Bonnardot.)
(J. BOD.,Sax., XXVII, Michel.) S.-Quentin, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.) Nus, quel qu'il soit, n'est quite del mi-
Lors irons Karlon querre desor les milsodours.
(ID., ib., var.) minq, minck, s. m., lieu où nage, se il mesure a la mine le roi. (ID.,
MIN, myn, ib., x, 10.)
Bons iert li missaudours. se vend en gros le poisson de mer aux Se ce sont terres gaaignables qui aient,
(GUY DE CAMB., Veng. d'Alex., Richel. 24366, poissonniers, qui le revendent en détail : el tans du bail, esté donees a loiel mi-
p. 231 b.) Le procureur de la ville s'oppose à l'elec- nage, sans fraude et sans barat, li oirs
Furent moult bien armé dessus lor misaudour. tion d'un possesseur de l'office du min, qui s'eu doit passer par le minage. (BEAUM.,
est aussi hostelain et marchand de chevaux, Cout. du Beauv., xv, 27, Beugnot.)

v.)
(Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, fO 158c.)
l.e duc tramet le missaudour
et d'un autre qui est brasseur. (Pièce du De cascun touniel de vyn se on le vent
t. 1" nov. 1489, Arch. mun. Arras, M 10,
Et saluçon a signour. fo 74 vo.) a broke un sestier de vyn, et un denier
(Amald. et Yd., Richel. 375, CO318b.) doisien de coustume. Et si li touniaus est
Et Renars monte el misoudor.
Pour vendre aux mincq un poisson bourgois de Douay ki tiengne minage il
(Renarl, Suppl., p. 347, Chabaille.)
moien. (20 avr. 1540, Req. a l'échev., Arch. ne doit ke un denier doisien de coustume.
mun. Arras, reg. XIII, fo 301 vo.) (1271, Tonlieu de la Scarpe, ap. Tailliar,
A ses armes failli, si fiert le misodor, Clerc du myn. (Acte de 15*, ib., reg. p. 474.)
Le col li a tranchié par dales les arçons. XIV, f" 218
(Gui de Bourg., 2610, A. P.) Lettre dou vendage fait a Pierre d'Origny
l'abat del misodor.
Office du myn a vendre poisson de mer. par le comte de Blois, des minaiges que
Il (Acte de rév. 1562, ib., reg. XIV, fo 355 ro.) Katherine de Walers avoit a Guise. (Car-
(Parlonop., 8810, Crapelet.) tui. de Guise, Richel. 1.17777, fo 34 v°.)
Le règlement sur la vente du poisson de
Se li conselle por amor De Willaume Grebau, Willaume Fores-
Au nain qui tint le misaudor. mer à Douai, renouvelé le 22 mai 1581, tier et le prevost de Deverne pour le
(REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 2739, appelle min et miner, ce que l'on dit au- IIIIe, le Ve et le ixe que ils doivent, pour
Ilippeau.) jourd'hui minck et minquer, acheter du le cense des minages de Deverne. (Reve-
Ocis li ont son misaaudor. poisson au minck. (Roq., Suppl.) nue de la conté de Bouloigne. depuis le
(Blancand., 4480, Michelant.) XIIIe jour de Soel l'an MCCCXXXIX jusques
D'après une ordonnance des magistrats ait XIII" jour de Noël l'an .XL., Mémoires
Grant noise meinent cheval et missoudor. de Lille en date du 12 décembre 1725, les de la Soc. acad. de l'arr. de Boulogue-sur-
(Agolant, fO 183 rO, ap. Bekk., Fierabras, Berich- poissonniers qui auront acheté une somme Mer, t. IX, p. 344.)
tigungen, p. 172.)
de poissons au minck devront se retirer et Et aussi que elles.. soient quittes et
Envers li roi torna son musador. franches de toutes exactions, tailles, vi-
n'y plus retourner qu'après vingt-quatre contez, minages de vins, coustumes et
(Aubri, f° 116, ib.)
sommes vendues. impositions. (1359, Ord., III, 364.)
La veissies berses, Dex ! tant bon vavassor, Item il a le minage de tous les grains que
Tant bon cheval navrer, et tant bon milsoldor. — Cri poussé par un marchand qui dé. il acate pour user en son hostel. (Charte
(Conq. de Jertts., 96, Hippeau.) sire se faire adjuger un poisson : de 1367, Grenier 311, no 106, Richet.)
Minage est de chacun boisseau vendu 1. MINCE, s. m., rejeton : MINCHON, voir MICHON.
une jointee d'iceluy grain, en assemblant Les trons (des chous) qui sont tous def-
les deux paumes de la main ensemble. feuilles, ne convient il plus replanter, mais MINCHOT, mynchot, adj. ?
(1367, Ord., v, 464.) laissier en terre, car ils getteront minces. Nul n'est homme, tant soit mynchot,
Bourgeois et filz de bourgeois peuvent et (Ménagier, II, 2, t. II, p. 50, Biblioph. fr.) Qui doyve contempnerVachot,
pourront achepter ou vendre, au mardy Car de rithmer scet la praticque,
seulement, ung buttel de grain pour tout le 2. MINCE, s. m., petite monnaie qui va- Regaillardant tout phantasticque.
jour sans paier minaige. (Pièce de 1386,
Mém. de la Soc. des Antiq. de Morinie, XV,
lait un demi-denier : (De la louange et excell. des bons facteurs, Poés. fr.
des xv° et XVIes., VII, 15.)
275.) De son courrouz ne fait semblant
Plus que s'il n'i donnast .n. minces.
Nesera tenus de paier aucun mignage (GUIART,Roy. lign., 11788, W. et D.)
MINCIER, - chier, - cer, mainser, mis-
pour ferme dudit moulin. (1397, Arch.
la
Ils appellent un denier, un mince.
ser, v. a., couper en petits morceaux :
MM 31, fo 239 re.) Apte minuatur, seit mincé. (Gloss. de
(G. BOUCHET, Serees, III, 130, Roybet.) Neck., ms. Bruges, Scheler, Lex., p. 86.)
Pension, rente viagère,telle que celle
— MINCÉ, s. m., émincé ? Mettez des oignons mincies en un pot
que les pères se réservent en abandon- cuire avec de l'eaue. (Ménagier, II, 189,
nant leurs biens à leurs enfants : Deux douzaines de mincez. (1474, Bé- Biblioph. fr.)
thune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Pere et mere qui tant avez de rage Amiens.) Aiez oignons peles et minces. (Ib., II, 125.)
D'enfans nourrir, s'ilz sont grans, soyez sage, Lors les (cheaulx) puet on oster hors de
Et gardez bien que nulz d'eulx ne vous pille, MINCEMENT, adv., d'une manière leur mere et donner du lait de chiennes
Soiez seigneurs, ou vous arez dommage, mince, mesquine: ou de vaches avec des miettes de pain
Ne vous rendez a vie ne en minage ; menuement missees avecques. (Gast. Feb.,
Aise sont ceulx qui n'ont filz, ne Ole. Le roy estoit bien mincement habillié et
en povre apparant pour ung corps de roy. Maz. 514, fo 29».)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, Co263 rO.)
(G. CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., II, Deus coutiaus vous fallent pour tallier
— Marché : 38, Buchon.) vo viande, un coutiel minchoir pour min-
De tout temps et d'ancienneté la marché Leurs sequelles estoient assez mincement cher vo poree. (Dial. fr.-flam., fo 3a, Miche-
vestuz. (J. MOLINET,Chron., cb. CCLXXXVIII, lant.)
ou mynaige de laditte ville de Lagny eust
accoustumé de seoir et estre tenu trois Buchon.) Il sousfist de tendre geline
fois la sepmaine. auquel marché ve-
noient et affluoient esdis jours grant MINCERIE, s. f., pauvreté, qualité de ce Qui soit sans os ne vieilles peaulx,
quantitéde marchandsforains et autres qui qui est pauvre, mesquin : Mainsee de plaisans cousteaux.
(CHARL.D'ORL Rondeau ccxxvi, p. 368, Cham-
y admenoient. plusieurs denrees et mes- Pensez sa dame mincerie pollion.) ,
mement et par especial bles. (Tabl. de Nous empoigne ung peu aux costez,
Lagny, ap. Duc., Minagium.) On verra bien fringuerie, .1. coutiel a minchier poree. (1404, Lille,
Portez maintz habitz chicquetez, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
percepteur de l'impôt
MINAGEUR, s. m., Trouez, percez, fringuelotez. Apres cela ils battent le bled, non pas
sur la mensuration du grain ou des vins : (COQUILLART, Droitz nouv., IE p., de Statu Homin., aux fleaux, comme en nostre pays, mais
Et cil devant diz blez doit estre paiez I, 64, Bibl. elz.) avec les bœufs, comme par toute Grece : et
a la vaillance de minage, et cil Girars ou Fy, fy ! ce n'est que mincerie. en ce faisant, trainent des aix lardees de
si hoir doivent envoier un minageur a (R. DE COLLERYE, Dial. composé pour jeunes en- pierres de Cassidoines qui mincent la paille,
Ourmes, por mesurer et por reçoivre fans, p. 108, Bibl. elz.) et la rendent froissee. (BELON, Singularitez,
ce blez. (1247, Cartul. de Champagne, l, 64, éd. 1554.)
Arch. KK 10164, 1° 251 ro.) MINCET, adj., un peu mince: Chair mincee hachis. (JuN., Nomencl.,
1577.)
MINAGIER, - ger, myn., s. m., syn. de Selon qu'elle (la matiere) est mincetle. p. 64, éd.
minageur : (JOSEPH DU CHESNE, le grand Miroir du Mincer. To mince ; to shred, or eut into
monde, p. 186, éd. 1587.) small pieces. (COTGR., éd. 1611.)
Et en avoient tous jours esté payez iceulx
religieux, leurs minagers, mesureurs. MINCETÉ, s. f., qualité de ce qui est Tenuare, amenuiser, mincer. (FED. MOREL,
(1430, Carlul. de Lagny, Richel. 9902, mince, ténuité : Dictionariolum, éd. 1632.)
fo li8 ro.) La minceté de ce fil. (Du PINET, Pline, Normandie, Bessin et Guernesey, min*
Doumangins li minagiers. (1324, Arcli. XIX, i, éd. 1566.) chier, briser, mettre en petits morceaux.
JJ 62, fo 115 vo.)
On l'appelle en grec Amnie (cette petite Berry et Bourgogne, mincer. Maine, min-
Pierre le minagier. (1330, Aveu, I, Arch. peau), qui signifie agnelette, ainsi nommee cer, briser, casser : J'ai mincé mon sabot.
P 26.) pour sa minceté et delicatesse. (JouB., Err. Aunis, minzer : du linge minzé, aminci,
J. le minagier. (Rancon de Jean, p. 76, pop., tre p., IV, 6, éd. 1587.)
d'Aumale.) Mincelè : f. Thinnesse, exilitie, slender- usé. Morv., micer, réduire en petits mor-
Mynagier, mesureur juré. (Gloss. des nesse, littlenesse, smallnesse. (COTGR., ceaux, en miettes.
Us. et anc. coust. de la conté de Guysnes.) éd. 1611.)
Mincelé, f. Delgadura. (C. OUDIN, 1660.) MINCQ, voir MIN.
MINASSIF, adj., offensif, menaçant: MINCQUEUR, s. m., sergent du min:
Leur armures minassives n'estoient - Fig. Pour une veriere mise en la hobette du
aultres fors branque d'arbres, que il esra- Si murmura longuement en sa fortune, mincqueur au marchié au poisson. (1570,
choient des arbres, ou pieres et caillaux. qui lui estoit escharse, et le tenoit en dan- Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
(J. WAUQ., Merv. d'Inde, 2' p., c. xxx, gier de ses crediteurs qui le harioient, avec Amiens.)
X. de Ram.) plusieurs autres mincetes en son estât.
(G. CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., Le mincqueur. (1587, ib.)
MINATOIRE, adj., menaçant: 111, 180, Buchon.) Dunkerque, minckeur, crieur qui met le
Les Liegeois avoient fait compact avec poisson en vente.
ledit roy de prendre et luy livrer son fils MINCHIER, voir MINCIER.
le daulphin en ses mains,avecques pluiseurs Cf. MIN.
articles bien grands, contraires et mina- MINCHOIR, adj., qui sert à hacher :
toires sur le duc de Bourgoigne. (G. CHAS- Deus coutiaus vous fallent pour tallier MINDOKES, s. f. pl., semble signifier
TEL., Chron. des D. de Bourg., l, 13, Bu- vo viande, un coutiel minchoir pour min- béquilles :
chon.) cher vo poree. (Dialog. fr. flam., Co3", Mi- La s'asorelle et esgohele ;
Pour ce que langages minatoires avoient chelant.) Son pochonet et s'escuele,
couru, ja grand piece avoit, de la part du Ung couteau minchoir. (1521, Inv. de Son sakelet et ses mindokes.
roy, que ly meismes le devoit envayr et Franchois de Meleun, Soc. des Ant. de Mo- (De la Viellele, 47, Montaiglon et Raynaud, tabl.,
assaillir. (ID., ib., III, 174.) rinie, 1028 liv., 1877.) V, 172.)
1. MINE, s. f., sorte de jeu : Les murs de ceste cité furent estançon- MINERALIER, s. m., ouvrier en mé-
Li autre jnent d'antre part
nez (prob. faute pour ébranlés ou un mot taux :
analogue) par plusieurs mynees et myne-
E a la mine e a hasart, rent ung grant pan de mur par ou le vainc- Telle est l'opinion des mineraliers.
Cil as esches, et cil as tables. (GILLES DE HOUSTEVILLE, Dial. de Loys
(CHREST.,Erec et En., Richel. 1420, f° 2e.)
queur entra dedans la ville. (Q. Curse, VI, Vives, fo 165 ro, éd. 1611.) Lat., metallici-
22, éd. 1534.)
Par deles li jonoit Guilliaumes
darum.
A .n. damoisiaus a la mine. 3. MINEE, voir MENEE.
(L'Escouffle, Ars. 3319, (0 25 v°.) MINERE, voir MINIERE.
MINEL, - tau, s. m., sorte de mesure :
Cil chevalier jeuent as tables
.1. MINEREAUX, - raux, s. m. pl., espèce
Et as esches de l'autre part, miniau d'orge.
(La Dame qui conchia leprestre, ms. Berne 354,
de droit seigneurial :
0 a la mine, o a hasart.
(Du Chevalier a l'espee, 803, ap. Méon, Nonv. f 88b.) Sergenteries ordinaires, mines et mine-
raux, greffes. (SULLY, Mem., t. X,
Rec., I, 152.) .v. miniaus de froument. (1309, Arch. p. 228,
JJ 41, fo 55 ro.) éd. 1725.)
Alquant a le mine et as deis
Gaaignent et perdent asses. Un minel d'avoine. (Ch. de 1326, Arch. MINERIE,s. f., mine :
(Parton., 10367, Crapelet.) S 266, pièce 65.)
L'autre duc fut de Sardaine
Or ça, les des, faisons le mine, III. miniaus de bran. (1328, Compte de Ou sunt les mineries d'argent.
Dist Hiersens. Odart de Laigny, Arch. KK 3% fo 24 v.) (Le Due de Sardaine, Extraits de plus. pet.
(Ren. le Nouv., 4558, Méon.) poèmes écrits à la fin du XIVe s. par un prieur
.I. mui, .1. minel et demi de blé. (Ib., du Mont-S.-Michel, p. 8.)
mettre comme en- V.)
— Mettre en la mine,
f° 3
jeu, exposer, sacrifier: .II. miniaus a blé, Y. minel a avoine. MINEROIS, s. m., toute substance qui
Bien ont Andri mis en la mine
(1332, ib., f° 136 vo.) renferme un métal :
Meres et parens et avoir Item pour ung quartier de terre. ung La mine et le minerais. (1314, Arch. JJ
Por acomplir tôt lor voloir. minel d'aveyne. (1401, Cart. de Lagny, Ri- 52, f° 98 r°.)
(L'Escouffle, Ars. 3319, fO 34 v°.) chel. 1. 9902, fo 172.)
: MINESTRE, voir MENESTRE.
— Estre mis a mine, jouer sa vie : MINEMENT, s. m., galerie souterraine
Ne li chansist comment elle fust mise a mine; Des conins ou du minement 1. MINETE, - ette, mynete, s. f., dimin.
Du venin du serpent ot beu a male estrine. Par quoi l'on fause et desmant de mine, petite mine, petite façon :
(CUVEL.,Hist. de B. du Guesclin, 6637, var., Char- Et perce on les murs et enfondre. En effect, vela, nous disons
rière.) (J. DEPRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604,
2. MINE, s. m., minium :
f 56e.)
Tant de regretz, tant de blasons,
Tant de propos, tant de minettes
Tot du lonc selonc la longace Et tant de façons sadinettes,
L'escut li perce qui estoit pains a mine. Que icil minemenz s'adrace. Que par sa parolle mignotte
(Anseis, Ars. 3312, f° 46d.) (ID., ib., f° 65e.) J'en cnydoye jouyr a ma poste.
Laque et mastic blanc, mine, borrois, (COQUILLART, Monologue Coquillart, II, 224,
inde de Baudas, yvoire. (1349, Ord., 1. MINER, v. a., menacer: Bibl. elz.)
II, 320.) Frere, que dis tu? me minas? Quant elle marche sur espinettes,
Plus vermaus que mine. Jo vinc ça fors en ta creance. Elle fait ung tas de minettes ;
(FROISS., Poés., II, 119, 4009, Scheler.) (Adam, p. 54, Luzarche.) On dit : « Celle femme n'y touche !
(ID., Monol. du Puys, II, 248.)
3. MINE, myne, s. f., minerai : 2. verbe.
MINER,
L'autre luy dist, faisant basses myneltes.
Quelle myne ilz tirent, de quelle sorte et .- Act., exterminer : (CRETIN,Chants roy., (O 77 r°), éd. 1527.)
en quelle quantité. (1455, Arch, KK 329.) Par trieves, par respis par pluseurs ans minee Laissez voz amourettes,
4. MINE, myne, s, f., souche : (la guerre). Œillades et mynetes,
(GILLONLE MUISIT,Poés., l, 290, Kerv.) Flûtes, cornemusetes,
Esquenissals des Preis. A l'aide de Dieu ses gens akemina, Et monstrez que vous estes
Fat il apres nomeis li sire u l'aatine Et petit a petit ses anemis mina. Tristes et douloureux.
Venoit del sovrain nom de celle noble myne. (ID-, ib., I, 312.) (Complaint. de Fr., Poés. fr. des XVeet xvi* s.,
(JEU. DES PREIS, Geste de Liege, 38886, Scheler, VIII, 89.)
Gloss. philol.) — Réfl., décroître, finir :
t. MINEE, s. f., sorte de mesureagraire; Que li maus qui pullule se puist dou tout miner. 2. MINETE, ette, s.
- f., sorte de jeu de
à Chauvigny, la minée équivalait à qua- (GILLONLE MUISIT,Poés., II, 10, Kerv.) dés, la mine :
rante pas au carré ; à Bressuire, la septrée Si provisions fallent, toutes (les études) s'iront Iluec bevoient et chantoent
Et a la minete jouoent.
de terre contenait deux minées : (ID., ib.,
[minant.
l, 263.) (Chasioiem. d'un père, conte vi, 7, Biblioph. fr.)
Trois minees de terres. (1275, Amorl.,
Bourgm., Arch. Loir-et-Cher.) 3. MINER, voir MENER. — La table sur laquelle on jouait à ce
.111. minees de terre. (1290, 2' Cartul.
jeu :
d'Artois, Arch. mun. Lille.) MINERABLE, adj., minéral : A Renier comence a huchier :
Quatre minees de terre. (Ch. de 1295, Pierre minerable. (Secr. d'Arist., Richel. Je jnerai, fet il, a ti,
Ste-Croix, Arch. Loiret.) 571, f° 135e.) Puisque tu m'en as aati,
Alons une minette querre.
Vint minees de terre semeure a la me. MINERAILLES, s. f. pl., minéraux : Et li prestres descent a terre,
sure de Senly. (1310, Arch. JJ 47, f° 63 r°.) Si empasture son cheval.
L'un du reply des entrailles Tant ont quis a mont et a val
Minee de terre a Trillé. (1360, Terrier De la terre au large sein
de la Trinité, f° 118, Arch. Vienne.) Tire de songneuse main
Qu'il ont une minette elite,
Item .VII. minez et demie de terre de Et Thibaut primes s'i alite,
Cent sortes de minerailles. Qui de jouer estoit ardant.
.L. verguez le minee. (Rentes de la Prév. de (R. BELLEAC,ŒUV. poet., le Saphir, éd. 1578.) (Dit Prestre et des deux Ribaus, Richel. 837,
Clerm., Richel. 4663, f° 35 v°.) fO 235b.)
Deulx pieces de terre contenans une MINERAL, adj., qui appartient aux
minee ou environ. (1449, Compte de S.- minéraux : 3. MINETE, - elle, minn., mein., s. f.,
Sauv. de Blois, Richel. 6215, f° 2 ro.) De toute espece minerale. cuvette, baquet :
(JEH. DE MEUNG,Remonstr. de Nat., 204, Méon.) Feitez tost d'aigue acomplir
2. MINEE, mynee, s. f., action de prati- Toutes choses mitieralles. (Secretz d'Al.
quer une mine : quimie, p. 8, éd. 1557.)
Ses meinetes ci an presant.
(Passion Deu, Brit. Mus. add. 15606, fO 564.)
Et se ce est vallet MINGNOTER, VOir MlGNOTER. neres. (Le Liv. de ven. doct. Allem. Bern
Se li qniere .1. auget III.)
MINGNOTISE,voir MIGNOTISE.
Por baingnier estendu,
Si ert ainçois creu,
MINGOT, voir MIGNOT.
Fig.
Et se c'est baisselete C'est la source, c'est la miniere
Se li quiere minete.
Si sera miens fornie. MINGRE, adj., chétif: De nostre force grande et fiere.
(0L. DELAMARCHE, Mém., II, 4, Michaud.)
(L'Estillement, Richel. 837, fO 120d.) Un pere qui sera gras et replet, aura
Et si mandent li eskievin que li pisse- quelquefois des enfans mingres, fresles et 1. MINIME,s. f., note qui vaut la moitié de
nier de mer aient boines minettes estaines maigres. (CHOLIERES, Contes, fO 1501', la semi-brève dans le plain-chant musical :
éd. 1610.) ,
por quay les bouelees de leur pissons ne Car lamenter n'y vault une minime.
demeuret point par le markiet. (Fin xm* s., MINGRELET, adj., chétif : (A. CHART.,le Reg. de Fort., OOuv., p. 716,
Ord. des pisseniers, pet. reg. de cuir noir, éd. 1617.)
fo 32 vo, Arch. mun. Tournai.) Voy combien meffait
Une bestelette Minimes noires. crochues, et demi cro-
A lui pour une minette et deux bacques chues. (Merlin Cocaie, t. 11, p. 197, éd.
Qui si mingreletle
et le ploncq iiii. s. (1403, Compt. de tutelle Fait nn mal si grand. 1606.) ,
des enfants de Gossart le Paret, roul. par- (BAIF, 1er liv. des Passetems, Amour desrobant
chemin, Arch. Tournai.) le mie), éd. 1573.) — Toute petite partie de temps, minute :
Au cuvelier pour une minette a taillier Mingrelet. Thinne, gaunt, lanke, slender, Quel temps qu'il soit onques je ne repos
poree et une autre minette a quenech ser- leane, scraggie, meager. (COTGR., éd. 1611.) Ne nuit ne jour ne heure ne minime,
vans a mettre dessoubz le tonnel a le Car bonne amour le coer si fort me lime
boullie. (1437, Lille, ap. La Fons, Gloss. MINGRELIN,adj., chétif : Que.
ms., Bibl. Amiens.) Jehan Tholomer dist que Jehan de Mey (FROISS.,Poés.. l, 78,866, Scheler.)
Lequel hiretage avec le huisine et hos- n'estoit que un mingrelins, et que une
tieulx qui sont appartenans a le brasserie, 2. MINIME,adj., de couleurbrun marron
est assavoircaudiere, masquiers, ghiloire., commere frapperoit plus grant cop de sa comme l'habit des minimes:
quenoille, que il ne ferait d'une espee.
bas gantiers, tonniaux, minettes et autres (1406, Arch. JJ 761, pièce 1.) Que mes aigrettes on me baille
hostieulx. (Partage du 22 mars 1438, Arch. Minimes, et le voile bleu.
mun. Douai.) Les gens gras sont moins simulez que
les chiches faces, et chiefroidure de min- (LA COLOMB., Th. d'honn., p. 359, ap. Ste-Pal.)
De Jehan le Haze, pour une minette et grelins. (G. BOUCHET, Serees, IV, 156,
ung tonnelet. (1465, Compt. de l'exée. test. Roybet.) MINISTERE, s. m., syn. de mestier :
de demisielle de Mambours, Arch. Tournai.) Rente deue a la maison et ministere de
Norm., Manche, Val de Saire, mingrelin, Sainct André de Clermont. (1570, Arch.
Pour une minnette a pied et une mectet chétif.
bancq. XIII. s. (1502, Compte de la veuve mun. Clermont-sur-Oise.)
de sire Nicolas de Chastillon, Arch. Tournai.) MINIÉ, adj., peint au minium : Cf. MESTIER.
Des remplages ou lavures que aura A l'ietro Vincentino qui a presenté
dans les minettes. (Recueil des principales MINISTERES, voir MENESTREL.
ordonnances des magistrats de la ville de trente neuf figures miniees et dorees, .xxv.
Lille, p. 740.) escuz. (1574, Compte de la recepte et des- MINISTERIAL, - el, adj., qui administre :
pence faicte par Arnoul du Ferrier.t.dans Saint Pierre a esté supreme chef minis-
Et jusqu'à la fin du XVII" siècle : les Négoc.de la France dans le Lev., III, tériel de l'Eglise. (F. DE SAL., Autorité de
p. 548, note, Doc. inéd.) S. Piert-e, ms. Chigi, f° 111b.)
La minette a faire le beure. (1694, Compt.
de la lut. des enf. Francois de Cambry, 1. MINIER, s. m., mineur : Chef ministerial. (ID., ib., f° 42a.)
Arch. Tournai.) Li minier et grant plenté de menue gent — S.m., ministre :
Rouchi, minette, baquet, petite cuve à picoient aus murs a grant force. (Godefroi
l'usage des marchands de denrées, notam- de Buillon, Richel. 22495, fo 20d.) Si lepasteur, supreme ministerial, peut
conduire ses brebis es pasturages vene-
ment des poissonniers et des brasseurs. 2. MINIER, s. m., mine : nenx. (F. DE SAL., Autorité de S. Pierre,
Flandre et Tournaisis, minette, menette. Nos nos merveillons molt cornent vos ms. Chigi, fo 116a.)
MINETIER, s. m., mineur : nos avez enveié si petite somme d'argent MINISTERIALLEMENT,adv., en qualité
nuef de nostre partie du minier d'Orzals. de ministre :
Jehan Boitel et Mabieu Vaquart, minetiers 1267, Arch. JJ 24e, fo 10 vo.)
et ouvriers de terre. (1384, Proc.-verb., Dieu deslie principallement et effective-
Arch. MM 31, fo 4 rO.) MINIERE, myn., migniere, minere, s. f., ment le penitent du lieu de damnacion
MINEUX, adj., de pure simagrée : mine : qunnd il a propos de faire confession au
prebstre, et le prebstre ministeriadement
Car tuit par diverses manieres quant il se confesse a luy. (J. BOUCHET, la
Ces vertus couardes et mineuses. (MONT., Dedanz leur terrestres minieres
Ess., 1. III, ch. v, p. 40, éd. 1595.) noble Dame, fo 90 re, éd. 1536.)
De souffre et de vif argent nessent.
L'amour des Espagnols et des Italiens, (Rose, Richel. 1573, f° 135e.) Mais tout ainsi qu'il veult plusieurs
plus respectueuse et craintifve, plus mi- Lors doit estre dampnes a estre tous choses estre faictes ministeriallement par
neuse et couverte, me plaist. (ID., ib., 1. III, jors en la miniere ou l'en prent le melal. les planetes, signes et autres secondes
ch. v, p. 65, éd. 1595) subve-
causes comme on veoit, aussi veult les
(Digestes, ms. Montp. H 47, f° 10e.) nir aux miseres des humains par me-
— Qui fait des mines : Donc commanda li ducs a faire une miniere. rites et suffrages de la Vierge Marie. (ID.,
Aucunes (dames) y en a qu'a les voir (Cuv., Bertran du Guesclin, 1113, Charrière..) ib., fo 104 vo.)
mineuses, piteuses, marmiteuses, froides, VII. anneaux en un doig qui vindrent
sont de MINISTRABLE, adj., qui peut être guéri :
discrètes, serrees et modestes., on les pieretes qu'on ne scet nommer et
prendroit pour des saintes et tres prudes de l'empereur, de sa miniere. (1380, In- Les autres cures sont ministrables.
femmes. (BRANT., des Dames, IX, 212, La- vent. de Charles V, ap. Laborde, Emaux.) (ORESME, POlitiq., f° 155b, éd. 1489.)
lanne.) La solle des mignieres. Séant es mi- MINISTRACION, tion, men., s. f.,
-
gnieres. Le sol des minières. (1386, Lille, administration :
MINGNE, myngne, adv., nenni?
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Li faus despenderes a qui le menistra-
Toutesfoys au parfournissement de ce Mynieres d'or. (Jard. de santé, II, 63, puet
haulserent les espaules, baisserent le nez cion de ces biens est deffendue neJnstit.
et dirent myngne. (D'AUTON, Chron., Ri- impr. la Minerve.) pas fere testament. (G. foDE17d.)
LENGR.,
chel. 5082, f° 31 r°.) Quelquefois la minere est tiree a veine de Just., ms. S.-Omer,
,
descouverte. (BELON Singularitez, 1- I, Pour ces enffens dont elle a la garde,
MINGNOT, voir MIGNOT. f° 52 r°, éd. 1553.) ministracion et mainbournie. (1395, Arch.
La complexion des metaulx et des mi- L 764.)
MINGNOTEMENT,voir MlGNOTEMENT.
Se aulcuns ayans eu administration de religieuses et ministresses.
(JEAN DE MONT- minorette. (25 janv. 1379, Test. d'Isab. de
nos deniers, de nostre dit fils, ou d'aul- LYARD, Mythologie, XIII, 454, éd. 1607.) Val., Arch. P 1370, pièce 1877.)
cunes villes, chastellenies, terres ou pays Les nourrices et ministresses de Bac- Couvent des seurs minorectes de Saint
d'iceulx, se fusissent mesuses en leur chus. (ID., ib., XIII, 456.) Marcel. (Ib.)
dicte ministration. (J. MOLINET, Chron.,
ch. CLXXXII, Buchon.) Ministresse : f. A ministresse ; a womann Sainct Loys fonda le couvent des seurs
that assists, or serves unto. (COTGR., éd. minoretes de Longchamp. (La Mer des'
: 1611.) hystoir., t. II, f° 202a, éd. 1488.)
— Service
A cet point dona pais et asolution
— Femme de ministre : — S. f., sœur mineure :
Li clers qui a l'autel fist ministration. Religieuse famme Jehanne. de la Neuf-
(Helias, Richel. 12558, f° 4c.) Ils firent si bien qu'il n'y eust de ce
temps la ministresse qui ne portast en ses ville, minorete a Tholouse. (1337, Arch. JJ
En plusieurs services et ministracions. cotillons les restes de nos chasubles, ny 70, f° 123 v°.)
(OnESME, Politiq., f° 33d, éd. 1489.) niinistrillon qui ne fust vestu de cap a Le procureur du roy Viguier accom-
Le serf doit servir, et doit sçavoir et pied des livrees de l'Eglise. (GARASSE, pagné de plusieurs autres allerent querir
pouvoir faire les ministracions et actions Doctr. cur., p. 79, éd. 1623 ) les nonnains appellees les. minorettes qui
serviles. (ID., ib., fo 75c.) estoient vingt en nombre. (BEZE, Hist.
Je vous ay donné voz freres les levites du MINISTROT, s. m., misérable petit eccles., t. I, p. 875, éd. 1580.)
milieu des filz d'Israël ; et leur ay baillé ministre :
Un simple ministrot, precbant comme MINORITÉ, myn., s. f.,état d'une per-
en don faict au Seigneur, affin qu'ils ser.
vent es ministrations de son tabernacle. parole de Dieu que. (F. DE SAL., Autorité sonne mineure, le temps pendant lequel
(LE FEVBE D'EST., Bible, Nomb., XVII, éd. de S. Pierre, ms. Cbigi, f° 32a.) on est mineur :
1530.)
MINNOT, voir MIGNOT. Supposé qu'il soit mendre d'ans, en
Et y a divisions de ministrations, mais quelconque minorité qu'il soit. (1407,
il n'y a qu'un mesme seigneur. (ID., ib.,
t r. épît. aux Corinthiens,ch. 12.) MINOIS, adj., minaudier : Ord., ix, 267.)
Les minoises ou extortionnaires pronon- L'escripture s'en taist. pour tant que
MINISTRANCE, S. f., soin : ciations des autres langues. (CH. FONTAINE, les fais de sa mynorité ne soient trop pu-
Quintil Censeur, p. 198, Person.) blies. (De vita Christi,Richel. 181, f° 45 v°.)
Par leur cure, labour et ministrance
toutes choses li estoient quises et pour- Pour la minorité de l'aage d'aucuns des
MINON, s. m., sorte de mesure : héritiers. (1453, Denombr. du baill. de
veues. (BERSUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., Constentin, Arch. P 304, f° 230 r°.)
(0 41b.) Demi minon d'avoine. (1328, Bec. des
grains de la terre de Crecy, Arch. KK 3a.
MINISTRAOUR, voir MENESTREUR. f° 3 vo.) — Ordre des Frères-Mineurs :
Cinq minons de blé. (1393, Arch. MM61, Jean Cailleau, soy disant entre les mino-
MINISTRATEUR, myn., s. m., ministre : f° 189 v°.) ritez de profession le mineur. (Du VER-
Ministrateurs de Jesuchrist. DIER, Bibliolh., p. 693, éd. 1580.)
.r. minon a blé, et .1. a avoine. (1397,
(Act. des Apost., yol. l, f° 152d, éd. 1537.)
Les roys et princes, ministrateurs et
Arch. 31, f° 243 r°.) MINOTAUR, s. m., nom d'un monstre
executeurs de la volonté divine. (Ord. des Pierres, mines, minons, maries, char- fabuleux :
ducs de Bretagne, f° 363, ap. Ste-Pal.) bons. (1619, Cout. de Hainaut, Nouv. Cout. Celle merveilleuse et orrible best qui fut
gén., II, 124.) appelléminotaur. (CAUMONT, Voyage d'oui-
— Admiiiistrateur, surveillant : MINOPET, mignopet s.m.,jeune homme : tremer, p. 42, La Grange.)
Comme mes gardes et mynistrateurs
Car nul n'a plaiges de sa vie, MINOTEL, eau, s. m., sorte de mesure,
De mal avoir et mes conservateurs.
(Mist. du Siege d'Orleans, 20433, Guessard.) Plus longue est et plus tôt fenie, diminutif de -minot :
Aussitost meurt un minopet
Tournai, ministrateur, administrateur. Comme un viel, se dit Ysopet. Livrer (du blé) a la mesure de Vollenay
(Ysopet I, fab. XXIV,Robert.) que ilz appelloient un minoteau, lequel
MINISTRE,voir MENESTRE. bouessel tient a la mesure du Mans deux
Que estudier en Ysopet bouesseaux. (1399, Enq., la Couture, Arch.
MINISTREL, voir MENESTREL. N'est pas euvre de mignopet. Sarthe.)
(Ib., Epilogue.)
MINISTREMENT, Voir MENISTREMENT. MINOTEMENT, voir MIGNOTEMENT.
MINORACION, s. f., diminution:
1. MINISTRER, voir MENESTRIER. Minoracion d'appétit. (B. DE GORD., MINOTIER, s. m., a désigné les ligueurs
Pratiq., V, 2, éd. 1495.) qui recevaient des Espagnols et des Seize
2. MINISTRER, voir MENISTRER.
MINORAGE, s. m., minorité : un minot de blé et une solde de quarante-
MINISTRERIE, S. f., salle de l'Ecole de
droit especialement appartenant cinq sols par semaine :
Droit à Poitiers où se lisaient les Institutes: Tout
par raison de minorage. (1331, Preuves de Il y eut encore d'autres mutins soutenus
Il se delibere de lire a la ministrerie. l'Hist. de Bret., t. I, col. 1356.) par ceux que l'on appelloit minotiers. (LES-
(DESPER., Nouv. recreations, du légiste., TOILE, Mém.y 2e p., p. 224, Champollion.,
f° 216 ro, éd. 1564.) MINORER, v. a., diminuer l'importance
Nom de lieu, la Ministrerie, ferme de la de : MINOTISE, voir MIGNOTISE.
commune de Cherizy. Et la multitude n'est en rien minoree, MINTRAILLE, voir MITAILLE.
c'est a dire que son honneur n'est en rien
MINISTRESSE,s. f., celle qui accomplit, appeticé. (ORESME, Politiq., 28 p., fo 8b, MINU, voir MENU.
qui exécute : éd. 1489.)
Combien bonne ministresse estoit ceste MINUCION, - tion, s. f., diminution :
Purger : Disant d'elle plusieurs maux, et qu'elle
reyne des dessains, secretz, entreprises —
estoit mauvaise , avec deplusieurshonneur.
autres
et actions de l'empereur-son frere.(BRANT
S.-André, Il faut minorer la matiere et nettoyer la. minution
Capit. fr., Maresch. de V, 35, promiere region du corps. (PARÉ, Œuv., paroles en son
Lalanne.) 1. XX, 1re p., c. xvi, Malgaigne.) (Arest. amor., p. 382, ap. Ste-Pal.)

— Servante : MINORETE, - elle, - ecte, mtnerele, adj. — Saignée :


Femme de gentilhomme u soient ministresse. féni., mineure : Saignee, minucion. Flebotomia. (Gl. gall-
(JEH. DES PREIS, Geste de Liege, 20424, Scheler, Aus seurs menereles de Nostre Dame.
lat., Richel. 1. 7684.)
Gloss. phitol.) (1270, Test. du comte de Poitiers, Arch. K Minution se rencontre fréquemment, de-
Il exploita de choses merveilleuses 33, pièce 14.) puis le xiiie s.,avec le sens de saignée, dans
le moien des bacches ou bacchantes par Sur nostre corps vestu de l'abit de seur des actes normands, particulièrementdans
ses
les chartes de l'abbaye de S.-Sauveur-le- (Compte de Jeh. Chiefdail, 1412-1414, Com- Un petit mion, un petit badin, un jeune
Vicomte. mune, Despence, Arch. mun. Orléans.) sot, vulg. (OUDIN, Cur.)
Pour iiii. mains de papier, tant pour
MINUE, s. f., minute : minuer comme pour escrire et doubler MIONNER, v. n., chanter, fredonner :
Laquelle nous avons fait transcripre sur trois foys ces presens comptes. (1440, Et la pluspart des roys ne sont ils pas
la principale minue de nos lettre. (1462, Compte des Octrois, Arch. législ. de Reims, attirez en toute vergongne et tout deshon-
Hist, de Metz, V, 734.) Impr., minne. 2e p., vol. I, p. 653, Doc. inéd.) neur par les flatteries de ceux qui les ap-
Pour avoir minué et grosse unes lettres pellent Apollons, pour peu qu'ils sçachent
MINUER, verbe. de impetracion. (Compt. de P. Le Franc, mionner, et Bacchus quand ils s'enivrent,
- Act., diminuer : 1449-1450, Arch. S.-Inf., G 48.) et Hercules quand ils luictent. (AMYOT,
Œuv. mor., Comment discerner le flatteur
Cartu pourroies par ce minuer ou amen-
drir ton loyer et ta retribucion envers
Dieu. (Intern. Consol., II, xxxvi, Bibl.
Au clercq qui ces presens comptes a fais,
ordonnez et minuelz en pappier, et depuis
grosses en parcemin. (1466, Compt. de
l'exéc. test. de Gillart du Gardin, Arch.
porte ~, la
d'avec l'amy, xxiv, éd. 1574.) Le texte grec
cantillarent.
traduction latine, dum
elz.)
Tournai.) MIOS, voir MIELS.
Taisant ou minuantaucunement,comme
j'ay apprins par l'enqueste, du resveil de
vos victoires souvent ced'amour
qui touche vostre MINUEUSEMENT, adv., avec mépris : MIOSTADE, mieustade, s. f., sorte d'é-
exaltation en vertence subgecte. Se c'est plus grant meffait de repudier toffe :
(Prol. sur la totalle recollation des sept vol. sa femme de sa voulenté que de lui non La piece de camelot d'Amiens, l'Isle,
des anc. et nouv. Cron. d'Anglet., Brit. marier et non estre pere. Car en non marié serge d'Arras, et miostades, quinze sols.
Mus. Reg. 15 E IV.) n'y a que desprisement de saint mariage, (Pièce de 1594, Felibien, Hist. de Paris, IV.
Et remonstra que petite dilation ne mi- et en repudiementy a que le sainct ma- Wb.)
nuoit leur force, mais engendroit conseil riage est traictié minueusement, dont par
et raison. (FOSSETIER, Cron. Marg,, ms. très bon jugement les censeurs le jugie- Et encore au XVIIe s. r
Brux. 10511, VI, vi.) rent estre non dignes d'entrer en la court. Sa femme coiffee sans cheveux, son
(SYM. DE HESDIN, Trad. de Val. Max., chaperon de veloux, une robbe de mieus-
Laquelle (toge) ledit Cesar aussy por- fo 147d éd. 1485.)
toit, en gardant et entretenant la civilité tade a double queue, un cotillon violet de
dessusdite, sans minuer aulcunement la drap, des souliers a boucles, une vertu-
majesté de monarcque. (BUDÉ, Instit. du MINUITE, s. f., heure de minuit : galle, de longues patenotres blanches faites
Prince, ch. xxxv, éd. 1547.) Environ la minuite de ce jour. (J. Bou- comme des petites ruelles de raves. (1622,
CHET, Tri. de la Noble Dame, p. 223, éd.
La Chasse au vieux grognard de l'antiquité,
C'est a dire que avec celluy duc et peu- 1536.) Var. bist. et litt., III, 38, Bibl. elz.)
ple qui ont rompu aliance les dieux Cf. OSTADE.
mesmes sans autre aide humaine s'es- MINUITÉ, s. f., petitesse d'un objet :
toient combatus, et que nous selon les MIOUS, voir MIELS.
dieux qui sommes violez et minuez, les Je ne sçay qui se doit plustost plaindre,
eussions vaincus et desconfitz. (La se- ou vous autres hommes de nos capacitez MIOUSDRES, Cas suj., voir MEILLOB.
conde Decade de Tit. Liv., I, 25, éd. 1530.) et amplitudes, ou nous autres femmes de
Forchu menton. auquel rien ne fault prendre, vos pettitesses ou minuitez, ou plustost MIOVRE, voir MUEVRE.
Moins adjouster, minuer, ny reprendre.
pettites menues menuseries. (BRANT., des
(JCLTOT,Eleg. de la belle fille, p. 19, Willem.)
Dames, IX, 579, Lalanne.) MIOZ, voir MIELS.
Cf. l'ex. de Brantôme au mot MENUISE.
- Neutr.,
De tant
diminuer :
plus la gresse croist plus minue MINUTAIRE, s. m., protocole :
MIPARTEMENT, - iment, mep., s. m.,
division par le milieu :
la La matrice est au milieu du corps, as-
le sang. (J. BOUCHET,M. Triumphes de
noble Dame, f° 48 rO, 1536.)
Seront tenus en outre faire bien et deue- sise sur l'os sacré, et n'ayant aucun mi-
ment leurs minutaires,ou que soit manuaux partiment en dextre et senestre. (JOUB.,
et protocoles de touts contracts et instru-
— Act., fendre : mens qu'ils recevront. (Coust. d'Aouste,
Err. pop., tre p., III, 4, éd. 1587.)
David, qui l'ours et le lion 1588, p. 115.)
— Compartiment :
N'espargna. et au philistin Pareillement son fils Salomon au Can-
Par sa fonde et par son engin MINUTEUR, s. m., celui qui minute : tique des cantiques a distingué ces trois
Le chief et le front mima. Vertugoy, mon amy, quel expediteur de mepartemens,.disent ils, désignant l'ange-
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, (0 529 rO.) abreviateur de procès, quel lique par les joues de l'Eglise qu'il des-
vuydeurquel
causes,
de débats, quel esplucheur de cript, le celeste par ses mains, et l'elemen-
— Minuter, écrire :
sacs, quel fueilleteur de papiers, quel mi- taire par ses jambes. (LA BOD., Harmon,,
Paié au commissaire pour faire l'inven- nuteur d'escritures ce seroit ? (RAB., Cin- Ep., éd. 1578.)
taire, pour ses gaiges et son clerc, grosser quiesme livre, ch. xxvn, éd. 1564.) L'abrégé du grand monde distingué en
et minuer ledit inventaire. (1389, Invent. 3 mipartemens. (ID., ib.)
de Rich. Picque, p. 96, Biblioph. de Reims.) MIODRE, cas suj., voir MEILLOR.
Pour escripre ces presens comptes, mi- MIPARTIE, s. f., sorte de vêtement :
nuer, grosser et doubler.(1389-1392, Compt. MIOEL, voir MOIEUL. Cil qui aiment les orgeilloses vesteures,
de Nevers, CC 1, fo 64 rD, Arch. mun. les miparties, les entaillies et les rigotees
Nevers.) MIOEUF, voir MOIEUF.
et les trains. (MAURICE DE SULLY, Serm.,
A Robin de la Chaucee pour minuer, MIOLDRE, cas suj., voir MEILLOR. Richel. 13314, fo 80 rO.)
grossoier et actendre a l'audience les lec.
très dessus dictes. (Compt. de P. de S. MIOLDRES, cas suj., voir MEILLOR. MIPARTIMENT,voir MIPARTEMENT.
Mesmin, 1391-1393, Despense commune et
verges, III, Arch. mun. Orléans.) MIOLLEUR, voir MIAULEUR. MIPARTIR, my., mei., me., verbe.
Pour ces presens comptes minuer en — Act., partager,
diviser par la moitié :
papier. (Ib., autre despense.) MIOLS, voir MIELS. Si li wardour de la pais se descordoient
1. MION, s. m., miette : ensi qu'il fussent meiparti. (1214, Paix de
Laquelle relacion ledit sergent le jour de Metz, Arch. mun. Metz.)
l'execucion minua en une feulle de papier, Mion ou miette. (Trium ling. Dict., 1604.)
et icelle minuee ledit sergent emporta par Il convenra qu'en .n. nos gens mipartissons.
devers lui. (1395, Arch. JJ 148, pièce 123.) Norm., pays de Caux, mion, morceau de (Aye d'Avion., 3807, A. P.)
Pour sa paine d'avoir minuee et grossoiee pain où la mie domine. Guernesey etLorr., Il miparti le renc si droit
la lectre du dit subside. (Compt. de Girart Nancy, mion, petit morceau en général. Que nus hom n'i seust coisir
Goussart, 1400-1402, Commune, xv, Arch. Nom propre, Mion. A paine, tant eust loisir.
mun. Orléans.) (SARRAZIN, Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. des
2. MION, s. m., sot ducs de Norm., p. 362.)
Pour ces presens comptes minuer.
Son chatel li mipartireil, 1. MIRABILE, VOir MIRAVILE. A un moine mirablement
Par fei et par bone amistié voir
Moustra et doctrinablement
En portast o sei la meitié. 2. MIRABILE, MIRABLE. Une vision delitable.
(Chastoiement d'un père à son fils, conte II, 264, (RENCLUSDE MOILIENS, 10,
Miserere, CCXXXVIII,
Biblioph. fr.) MIRABILITÉ,- eté, s. f., merveille, ad- Van Hamel.)
mirable position : De luy furent mirablement oyseaux pro-
Je nel vos desloerai plus,
Je vos mipartiz mon reclus. La miràbileté des choses. les ton- créez. (C. MANSION, Bible des Poet. de mê-
(Du Filz au Seneschal, 799, ap. Méon, Nouv. Rec., noirres, les fouldres et toutes les autres tam., fo i39 ro, éd. 1493.)
II, 356.) tribulations de ce monde periront toutes. Tous les mettres qui sont de Daphnis
(Sydrach le grant philosophe, 1049e res- ont des longtemps esté par Stimichon
Li dux vout que il fust de sa table, et
dist que il li mipartiroit sa povreté. (GUILL. ponce, éd. 1528.) pasteur mirablement prisez. (GUILL. MI-
DE TYR, VI, 14, P. Paris.) Considera la mirabilité du lieu. (BOUR- CHEL, Comment. sur la ve eglog. de Virgile,
GOING, Bat. jud., VII, 55, éd. 1530.)
fo 15 ro, éd. 1540.)
Les autres mipartoyent les vertus les
unes aux paroles, et les autres a la mort MIRACLE, s. m. ; miracle de S. Widewert,
des bestes. (BELON, Nat. des oys., I, XXII, MIRABILLOS, voir MIRAVILLOS. épilepsie :
éd. 1555.)
Comme ledit feu Pierre des longtemps
Le pere, bastif de vengeance, MIRABLE, - auble, - aible, mirabile, feust entechié de plusieurs maladies, et
Un coup de sa congnee elance adj., admirable, merveilleux, grand, fort, entre les autres des miracles de saint Wi-
Cuidant la beste mipartir. puissant : devert, et tellement que souventes fois
(J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. III, F 122 rO, cheoit a cop, perdoit sens et memoire.
éd. 1619.) Vinrent a Mes, la fort miraible ci.
(Les Loh., Riche!. 19160, f" 16a.) (1428, Cart. de Corbie 21, ap. Duc., Mira-
La pierre ostracite. est mypartie par cularius.)
lames et escailles. (Du PINET, Dioscoride, Que vint a Pise la mirauble cité.
v, 122, éd. 1605.) (De Charl. et des Pairs, Vat. Chr. 1360, f° 21b.) MIRACLEUR, s. m., faiseur de miracles:
Vulcain ose par euls ton cerveau mipartir Hé ! B., sire, frans chevalliers mirables, Miracleur : m. A doer of miracles.
Pour en faire dehors une Pallas sortir. Cis H. est et trop fel et trop saige. (COTGR., éd. 1611.)
(PASSERAI,OEuv., p. 96, éd. 1600.) (R. de Cambrai, 7308, A. T.)
Tant que il fussent en ceste tor mirable. MIRACULEUX,adj., qui tient du miracle :
Cet orgueil tout nouveau
De pavillons dorez faisoit un beau chasteau, (Prise d'Orenge, 1368, ap. Jonck., Guill. d'Or.) Miraculosus, miraculeus. (Catholicon,
Plein de lustre et d'esclat, dont les cimes poinc- Bien sont servi de viande mirable.
Richel. 1. 17881, fo 53b.)
[tues,
Braves, contre le ciel mipartissoient les nues.
(Alesch., var. du ms. Ar., Y. 7491-7611, ap.
Jonck., Guill. d'Or., II, 310.)
MIRAIL, myr., s. m., miroir :
(D'AUBIGNÉ,Trag., 1. III, Bibl. elz.) Mirail selon ostacles
De Loon issent la mirable cite. Font aparoir trop de miracles.
Tant de pernicieuses controverses qui (RAIMBERT,Ogier, 4812, Barrois.) (Rose, ms. Coraini, fO 121 a.)
impartissent les esprits d'un chascun, les Qu'il vinrent a Orliens la mirable chilé.
familles, et en suitte le royaume et l'Estat. Quant perilleus mirail l'apelle (Narcisse).
(ID., Mém., an 1601, Lalanne.) (Aiol, 5150, A. T.) (Ib., ms. Corsini, f° 135a.)
Enfin après l'avoir consideré quelque Pelican est olsel mirable. Autre mirail par verites
temps, avec un soupir qui sembloit lui (GUILLAUME, Best. div., 514, Hippeau.) Monstrent les propres quantités
mepartir l'estomac, je lui ouis proferer (> est .I. oiseaus nient mirable. Des choses que l'en i regarde.
telles paroles. (D'URFÉ, Astrée, I, 7.) (GERV., Best., Brit, Mus. AdJ. 28260, fO 96a, (Ib., 18363, Méon.)
P. Meyer.) Dame, a vos ymages de peaatre,
— Réfl., se partager, se diviser : 0 mons clers de clarté mirable, Qui ne scevent contrarguer,
Ce fleuve se mypart en deux brassieres, Mons clers de jour non anuitable. Alez vos mos miraulz ruer,
qui font une grande isle. (Du PINET, (RENCLUSDE MOILIENS,de Carité, st. CCXXXI,l, Non pas aus bourgois d'Orleens.
Pline, iv, 12, éd. 1566.) Van Hamel.) (Mir. de Ste Genev., ap. Jub., Myst., I, 248.)
Ces veines et mines suivent aussi les Tant fud cil estres delitables Ung myrail en panier. (1527, Invent, de
veines des pierres, et se mipartent en filons. AI chevalier e si mirables mercerie, Arch. Gir., Not., Brunet,67-5.)
(ID., ib., XXXIII, 4.) De la dulçur e del repos
Qu'il vit la enz dedenz cest clos. — Lieu d'où l'on a une belle vue :
— Miparti, part. passé, partagé : (MARIE,Purg. de St Patrice, Richel. 25407, La croyz de Mirail. (1394, Livre des
La nymphe soythicque Ora avoit pareil- f° 116e.) herit. de S. Berthomé, fo 26 ro, Bibl. la
lement le corps myparty en femme et en J'oi conter a Rome la mirable cité.
Rochelle.)
andouille. (RAB., le Quart livre, ch.XXXVIII, (Parise, 224, A. P.) Nom de lieux, Montmirail.
éd. 1552.)
Hauce le poing a loi d'ome mirable. MIRAILLÉ, adj., terme de blason:
MIPARTISSEURE,my., s. f., partage par (Enf. Guill., Richel. 774, f° 4 rO.)
De différents emaux portoient pour
le milieu: Devant Jhernsalem fu nostre gent mirable. armes d'argent a une hydre ou chimere a
(Conq. de Jerus., 1801, Hippeau.) sept testes miraillee de diverses couleurs.
En moy (la Fortune) a grant duplicité
Et droicte contrariété, K'en Paris entrent, cele mirable cit. (VULSON DE LA COLOMBIERE, Th. d'honn.,
Ainsy qu'a ma mypartisseure (Huon de Bord., 1000, A. P.) I, 142, éd. 1648.)
Le vois et a ma regardure.
Li diaus fut an la vile mirabiles et pesmes. MIRAILLIER, -ailier, mirailler, mirallier,
Pour ma dextre qui est riant (Floov., 895, A. P.)
Et qui a le vestement blanc miralier, mirelier, myr., s. m., miroitier :
Bonne fortune l'en m'appelle, Quelque liault et mirable signe Rollet, mirailler. (1306, Confrérie de la
Mais quant on me voit d'autre part Qui est de nouvel advenu. Trinité, Bibl. Lyon.)
Et que je sers du rechignart (GREBAN,Mist. de la Pass., 5268, G. Paris.)
Maie fortune suis nommee. De Pierart du Joncquoit, mirelier, pour
(DEGUILLEVILLE, Trois Pelerinaiges, f° 671', impr. A celle fin que soubs vostre heureux .IIe. et xxix. livres de voire. (1440,Compt.
Instit.) regne les mirables et excellents faicts du de l'exéc. test. de Caterine Hachiquete,
preux Hector fussent rememores. (JACQ. Arch. Tournai.)
MIQUIER ? MILLET, Destruct. de Troye, Ded., éd. 1544.) Pour la vendue des enseignes d'argent
Si vous voulez tondre la roys, mettez Qui est un mirablesoulagement pour les dorees et blanches, comme d'autres d'es-
vos deux pielles custe a cosle, a sept piez oiseaux. (FRANCHIERES, Fauconnerie, IV, tain, en sains Pierres et clefz, et d'aultres
l'une de l'autre, que vostre here soit ou xi, Ars.2710.) achettees de Belin mirailier. (1462-3 ,
miquier le chambel ou la here. (Modus, Par mirable et solide artifice. (J. MOLI- Arch. Aube, reg. 3, G 350.)
f° 123 v°, Blaze.) NET, Chron., ch. IX, Buchon.) Mirelier et berault de la ville. (1508,
Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.,
MIRABELLOUS, voir MIRAVILLOS. MIRABLEMENT, adv., admirablement : Bibl. Amiens.)
Velotiers, horologiers, miralliers. impri-
meurs. (RAB., Gargantua, xxiv, éd. 1542.)
Com voi un castel mirabileus et fier.
(Quatre Fils Aymon,ms. Montp. H 247, f° 187b.) — Doit mire, le doigt annulaire :
Epaminondas myraillier. (ID., Panta- C'est aussi celui qui puet estre
gruel, ch. xxx, éd. 1542.)
.I. cerf mirabillous et grant. Nomé le doiz mire de la destre,
(G. de Palerme, Ars. 3319, fO112 v°.) Monstrant les choses supernelles
Jehan Besseira, miralier, pour faire Cf. MERVEILLOS. Hautes et espirituelles
,
treize escussons aux armes de l'Hospital En nostie nature divine.
pour metre au beuf, veaulx et moutons MIRDALLE, VOir MERDAILLE. (GREBAN, Act. des Apostres.)
ou pour dourer les cornes du beuf, eust On disait aussi doigt medecin voir ME-;
cinq solz. (Chron. de Méd., II, 154, Chas- 1. mirre, mirrhe, mile,miere,
MIRE, myre,
.saing.) myere, meire, mirje, s. m., médecin, chi- DECIN.
L MIHAL, s. m., verre? rurgien : Le mot miere se trouve encore employé
Tôt li poisson estoient d'ivoire et de roal, Li quens Garins tint l'espce d'acier, au dans une variante du proverbe
XVIIIe s.
Li auquant d'ebenus, li pluisor de mirai. Cui il consuit de mire n'a mestier. de Gaston Phébus cité plus haut :
(Conq. de Jerus., 5514, Hippeau.) (Les Loh., ms. Berne 113, fO 49c.)
Au cerf la biere et au sanglier le miere,
Les mors enterrent dont il furent irié,
2. MIRAL, adj.? Et les navres ont aus mires baillé. ou le barbier. (LEROUX, Dict. comique,
éd. 1750.)
Le denree de pain miral et li wastel. (Gar. le Loh., 24 chans., xxxvi, P. Paris.)
(XIIIe s., Ban, Arch. S.-Omer, Cart. AB Mire, remarque Le Héricher, se dit en-
Querre fist les ocis pir bois e par fossez,
XVIII, 15, f° 58 v°.) Tuit furent es mustiers franchemententerrez ; core à Guernesey ; il subsiste dans les
MIRALIER, voir MIRAILLIER. Les nafrez a as mires e as serjanz livrez, noms propres, dans la topographie nor-
Tant qu'il furent gari les a tuz cunreez. mande, comme dans la Ruelle-au-Mre à
MIRAMIE, mot factice pour la rime : (WACE,Rou, 2e p., 4117, Audresen.) Villedieu, et dans ce dicton du Bessin:
Nicole est en prison mise Cu[i] il ataint n'a de mire mestier.
Qui court après le mire
En une canbre vautie, tR. de Cambrai, 2544, A. T.) Court après la biire (bière).
Ki faite est par grant dévisse, Cui il consieut a cop n'a de mire meslier.
Panturee a miramie. Le patois du Bessin dit aussi miere ;
(Aiol, 10114, A. T.)
(Aucastin et Nicolelle, Nouv.fr. du XIIIe s., celui de la Bourgogne dit mire.
Sovent eust mestier de miere.
p. 239.) (RENCLUS Miserere, cxxxiv, 12, Noms propres : le P. Le Myere, corde-
DE MOILIENS,
Suchier (p. 7) remplace miramie par Van Hamel.) lier, au xvii* s., auteur d'une vie de
mirabile. As mirjes se tint et en els out fiance. Thomas Hélie, aumônier de saint Louis ;
(Rois, p. 304, Ler. de Lincy.) Impr., mines. Le Mierre, poète du dix-huitième siècle;
MIRANDE, VOir MIRMANDE.
Ne soi que faire ne que dire, Lemerre, Le Myre.
MIRAOR, voir MIREOR. Ne de ma plaie ou trover mire; Cf. MEGE qui est le même mot.
Que par herbe, ne par racine,
MIRAUBLE, VOir MIRABLE. N'en atendoie medecine. 2. MIRE, s. f., poterie :
(Rose, 1731, Méon.)
MIRAUDER, v. n., bayer? Come meire te servirait
Ledit Thevenon Du a baillé ausd. Robin
Le suppliant, en alant un soir bien tart et Mahut. ung cent et demi de mire, c'est
Queja a sa vie ne te faudrait. assavoir soixante et quinze livres de
droit a son domicile, passa par devant (Dolop., 7823, Bibl. elz.)
l'ostel d'un sien cousin, qui lui dist : Haa ! quasses et vint cinq livres de potz touz
vous allez miraudant. (1405, Arch. JJ 160, Se li mirez qui tailla son serf laisa a d'azin, et demi cent de poaslons d'azin.
pièce 268.) garir le et li serf fu mors, par ce li mires (1440, Min. d'Amoul Sarre, not. à Orl.,
est corpablez. (Institutes, Richel. 1064, étude Mallet.)
MIRAUSSE, voir MIRESSE. f° 68e.)
3. MIRE (en), loc. adv., en face, devant
MIRAVILE,-bile, s. f., forme mi-savante Li rois fait ses miles mander.
(Cheo. as .n. esp., 2257, Foerster.) les yeux?
et poétique de merveille : De t'amie en autre manière Tout s'esleve contre eux : les beautez de Nature,
A grant miravile est que vis Ne pues meitre mellour miere. Que leur rage troubla de venin et d'ordure,
Del sens ne coi. (Clef d'amour, p. 67, Tross.) Se confrontent en mire et se levent contr'eux.
» (G. de Dole, Vat. Chr. 1725.) (D'AUBIGNÉ, Trag., VII, Bibl. elz.)
Apres le cerf la biere, après le sanglier
Tiebaus esgarde les grandes mirabiles le myere. (GAST. PHOEBUS, Miroir de la
Qui el pales sont escrites et mises. chasse.)
4. MIRE, s. f., dent de sanglier :
(Enr. Guill., Richel. 774, f0 9 vo.) Le medecin ne baille pas a boire au
Mires de sanglier zanne. (OUDIN, 1660.)
MIRAVILLOS, - villeus, - billos, - billous, malade a l'appétit de sa soif. et se le pa- MIRÉ, adj., s'applique à un vieux san-
tient crie et se guermente de durté de son
- bellous, - bilous, - bileus, adj., forme mi- mirrhe, pourtant n'est meu le sage phisi- glier, dont les défenses, recourbées en de-
savanteet poétique de merveilleux,grand, cien a luy ottroyer. (AL. CHART., de l'Es- dans, ne sont plus dangereuses :
puissant : per., p. 301, éd. 1617.) Encor que nous ayons une fois differé
La out .1. chaple mirabillos et fier. 0 des mires le roy ! A chasser le sanglier qui se trouve miré.
(Les Loh., Vat. Urb. 375, f° 23c.) (RONS.,Od., V, VI, Bibl.elz.) (GAUCHET, Œuv., p. 347, Bibl. elz.)
Li gentis rois qui tant fu amiables Je suis mire, maistre passé Cf. MIRE 4.
Cort tint pleniere mirabillose e large. Docteur en l'art de medecine.
(RAIMBERT, Ogier, 3484, Barrois.) (La vraye Medecinequi guarist de tous maulx, MIRELIER, voir MIRAILLIER.
Et prist la cort mirabillose et grant. Poés. fr. des xv' et xv* s., 1,157.)
(ID., ib., 11681.) MIRELIFIQUE, voir MLRLIFIQUE.
Et encore au xviie s. : MIRELORET, voir MIRLORET.
Uns serpens de putaire est issus del rochier. Un vieux myre de mes amis sçachant le
Moult noirs et moult isdeus, mirabellous et fiers.
(Aiol, Richel. 25516, f° 139a.)
déplaisir que j'avois de la perte de Cali-
don, me vint trouver pour avec ses sages MIRELY, s. m., musique :
Ce est une aigue mirabilouse et grant. propos me consoler en cette cuisante Robin souffloit en sa musette,
(BERTRAND, Girard de Viane, p. 6, Tarbé.) affliction. (D'URFÊ, Astrée, II, 1, éd. 1637.) Et une gaie camusette
Refaisoit ung doulx mirely
Et a songié i. songe mirabillous et fier. Diane ne se conlenlant pas d'avoir veu
En chantant a gringot poly.
(Fterabras, 6137, A. P.) la guérison de sa chère brebis, et de con- (Pastoralet, ms. Brux., f 25 r°.)
noistre l'herbe de veuë, voulut encore
Anuit songe ai eu miravilleus et fier,
(Ren. de Montaub., p. 171, Michelant.)
sçavoir le nom. Elle a divers noms, res-
pondit Sylvandrf, quelques-uns l'appellent — Parties naturelles de la femme :
Francheis voient, le peuple mirabileus et grant. orval, d'autres la toute-bonne, et nos Un homme, aiant pris une veufte,
(Maugis d'Aigrem., ms. Montp. H 247, f° 166".) myres scarlée. (ID., ib.) Pensant avoir trouvé la febve,
Voulant donner au mirely : MIREUR, adj., qui a un but : Quant il me plaist je fay les rives admirees,
Ha ! luy dit elle, monamy, Exemplaire
Les fleuves retourner en leurs sources mirees.
Je vous prie, laisses cela ; (LA BODERIE,Harm., p. 671, éd. 1578.)
L'en peult traire
Car long temps a qu'on n'y toucha. De plusieurs
(Serm. de l'Endouille, Poés. fr. des XVeet XVIes , 2. MIRER, v. a., soigner, guérir :
Qui pour plaire
IV, 90.) Ou bien faire Mais si le maistre les envoye en aucun
Sont seigneurs service pour le prouffit de la neff, et ils se
MIREMENT, s. m., action de regarder: Ou mireurs. blessent en nom de luy, ils debvent estre
Les gaites sont asises par mult grant mirement ; (Contredits de Songecreux, f° 154 v°, éd. 1530.) guerris et mirez sur les cousts de la neff.
A cascune des portes en issent plus de .c. (1454, Us et cout. de la mer, Preuv. de
(Roum. d'Alix., fO 61e, Michelant.) L MIRER, myrrer, verbe. l'Hist. de Bret., I, col. 787.)
Action de se mirer: — Act, regarder dans un miroir: Toute la court vous remire

Qui de son vis fait mirement Comment ! ceste dame ne sera mais lilly Comme le glorieux myre
pignee ni miree ? — Si en avoit aucuns qui Qui tout dueil povez mirer.
En ung mirouer droictement.
(DEGCILLEVILLE, Trois Pelerin., P 147b, impr.
distrent : Mal mirer lui envoit Dieux, qui (Actes des Apost., vol. l, f° 145a, éd. 1537.)
tant de fois nous fait icy muser et at-
Instit.)
tendre. (Livr. du Chev. de La Tour, MIRERESSE, voir MIRESSE.
MIRENCONIEUS, voir MELANCOLIEUS. cb. xxxi, Bibl. elz.)
MIRERIE, - errie, mierr., merg., s. f.,
MIRENCOULIE, voir MELANCOLIE. Fus je accoustré, fus je agencé, qualité de médecin :
Bien pigné, miré, je me mouche. Cirurgia, mirerrie. (Gloss. de Douai, Es-
- eur, - aour, - miror, - ur, Monolog. du Résolu, p. 63,
MIREOR, (ROGERDE COLLERYE, callier.) Impr., mirenie.
mirr., mer., s. m., miroir : Bibl. elz.)
Cirurgia, mierrerie. (Gloss. lat.-gall., Ri-
— Regarder avec admiration : chel. 1. 7692.)
- Ne veistes nul mireor
Ou l'en mielz mirer se poist.
(Perceval, ms. Montp. H 249, f° 152b.)
o seigneurs ! icy mirez ; donnez ung
petit d'arrest sur les esmerveillables di-
S'il (li mires) use mauvaissement de sa
mergerie. (Digestes, ms. Montp. H 47,
Tu me sembles viel meur, vins jugemens ! (G. CHASTELL., Chron. du f° 116d.)
Tu ses bien garder al miror. D. Phil., Introd., Buchon.)
(Adam, p. 66, Luzarche.) MIRESSE, mirresse, mireresse, mirre-
Prestre, tu ies li mireours — Regarder en général : resse, mirgesse, mirjesce, mirjenesse, mi-
Por mirer les fous pekeours. Quant tu mires ten vis novel. rausse, s. f., femme qui fait l'office de mire,
(RENCLUSDE MOILIENS, de Carité, LX, 1, Van (RENCLUSDE MOILIENS, Miserere, CCXVIII, 3,
ou de médecin, femme de médecin :
Hamel.) Van Hamel.)
Or la nos [an] mei lo mireor et an
veons
Celez les eires vostre serur
figure. (Li Epistle saint Bernard a Mont Deu, — Réfléchir l'image de : Pur mirjesce la frez tenir,
Prestre, tu ies li Venue est pur ma plaie guarir.
ms. Verdun 72, f° 15 r°.) mireours
(Tristan, III, p. 56, Michel.)
Por mirer les fous pekeours.
Si se mire en son desirier autresi comme (RENCLUSDE MOILIENS,de Carité, LX, 1, Van A la grant mirgesset'envoi
uns se mire en .i. mireor. (Artur, ms. Gre- Ilamel.) Qui touz les enfers sainz renvoie.
noble 378, fo 54e.) (RENCLUSDEMOILIENS,Miserere, Richel. 23111
Pus prent li mirreur, en tuz sens s'esmirad. — Réfl., se regarder, se contempler: fO 252e.)
(Horn, 1025, Michel.) Prestre, regarde loi et mire ! A la grant miresse t'envoy.
Tut li aveneit ben, cumli dit li merur. (RENCLUSDE MOILIENS,de Carité, LVIII, 1, Van (ID., ib., Richel. 15212, ta 71 vo.)
(Ib., 2708.) Hamel.) A la mireresse t'envoi.
nichant s'acesme au mereor. (ID., ib., Ars. 3142, ~f° 213e.)
~(De Richaul, 468, Méon, Noue. Jlec., I, 52.) —
Prendre soin de sa personne :
La mestre d'eles qui des autres est chies,
Or vos ai dit de sa manière, Est mirjenesse, que n'a meillor soz ciel.
Pour ce qu'il verrai ses pechiez ou mi- Comfaitement elle se mire.
raor de sa conscience. (Vies des saints. (Mort Aymeride Narb., 2281, A. T.)
Richel. 988, f° 245d. ) (G. LE LONG,la Veuve, v. 147, Scheler, ~Trour.
belg., 230.) Penitence la miresse.
Mireeur de voirre. (Compos. de la s. es- (HUONDEMERI,le Tornoiement Anticrist, Richel.
cript., ms. Monmerqué, t. 1, f° 212 vo.)
— Réfléchir, fixer sa pensée : 25107, P ~240e.)
Hoc spéculum, mirur. (Gloss. de Glas- Li templier se pueent mirer Mirgesse lor estoit et mere,
gow, P. Meyer.) Et en la croiz et ou mautel. Quar n'estoit pas mirgesse amere
~(GUIOT,Bible, 1769, Wolart.) Qui prent l'argent et si s'en torne,
Et vit en ung lit seoir une damoiselle Queque li malade sejorne ;
qui tenoit ung mireur. (Lancelot du Lac, Mirons nous ou vrai cruceGs, Ainçois ouvroit de son mestrier
2e p., ch. 115, éd. 1488.) C'est ou fil Dieu ki fu en crois. Et i metoit le cuer entier.
(Ren. le Nouv., 5834, Méon.) (RUTEB., la Vie sainte Elysabel, II, 179, Jub.)
— Modèle: Elle me fist, ci se mire on, Var., miresse.
Mireors iert a toutes genz Descendre ou pié dou sommiron. Et la dame de majesté
Ceste bible. (FROISS.,Pcés., II, 3, 65, Scheler.)
(GUIOT,Bible, 7, Wolfart.) Qui me fesoit si grant bonté
C'est drois qu'en telz parlers me mire, Que j'estoie sa mireresse.
Signor, de che saint home faisons nos mireor. Car ce m'estoit uns grans confors. (De la Sougreleine, 203, ap. Méon, Nouv. Rec.,
(De St Alexis, 1231, Herz.) (ID., ib., 1, 157, 2380.) II, 160.)
Onques Dieus nel fist fors por estre mi- La me voeil mirer. J'estoie sa mirreresse.
reor as autres chevaliers. (Lancelot, ms. (ID., ib., II, 268, 198.) (De la Nonain ki ala au siecle, Ars. 3527, f° 75e.)
Fribourg, f° 6d.)
Miraours de chevalerie
En son bon confort me mire. Sara la mirgesse. (Rôle de i296 d 1300,
Fu il, tant com il a vescu.
(ID., ib., II, 269, 224.) Arch. KK 283.)
(RUTEB., Complainte dou conte de Poitiers, r, 51, Tousjours je me myrre a malfaire. Adine la mirausse. (1305, Cens dou Para-
Jub.) (Mist. du viel test., 7068, A. T.) clit, f° 9 rO, Arch. Aube.)
— Faire mireor, faire montre:
Un prince, se mirant aux exemples des Et de tous maulz je suis miresse.
Voiant la roine Sebile,
autres grans personnages, apprend tout (DEGUILLEV., Pelerin. du corps hum., ms. Valpin-
Ki cascnn jour, a boine estrine,
ce qu'il lui convient faire. (E. PASQ., çon, f° 3e.)
Pourparler du prince, à la suite des lie- Et de tous mals je sui mirresse.
Faisoit mireor de son cors cherches, 1. I, f° 62 vo, éd. 1560.)
As bacelers legiers et fors. (ID., ib., ap. Duc., Miro 2.)
(MOUSK.,Chron., 9902, Reiff.)

Miré, part. passé et adj., brillant : Miresse, medicatrix. (1464, J. LAGADEUC,
Cathol, éd. Auffret de Quoetqueueran Je vis la tant de mirlificques. Avoir ferré l'uys du mirouez près des
Bibl. Quimper.) (Poés. altrib. a Villon, l'Acteur, dans les Œuv. molins Saint Trouvé. (Ib.)
Cf. MEGERESSE. de Villon, Jouaust, p. 227.) Avoir fait ou dit mur deux miroez. (1467,
Et cousterent ces mirelifiques et fatras ib., CC 61, fo 20 ro.)
MIRFUEL, voir MILFOIL. beaucoup d'argent. (P. COCH., Chron.,
MIRGESSE, voir MIRESSE.
c. 56, Vallet.) MIROIER, s. m., miroitier?
Leur fault il tant de mirlifiques, Robinet Perquin,miroier. (1480, Compte,
MIRGICINER, v. a., soigner : Tant de bagues et tant d'afiques Arch. mun. Rouen, Bullet. commiss. Antiq.
S.-Inf., VI, 397.)
A l'occasion desquelles bleceure et na- (ELOY DAMERNAL, Livre de la deablerie, f° 431,
éd. 1507.)
vreure icellui Allaume Noise a maladé par MIROILIER, voir MIROIRIER.
l'espace d'un mois, pendant lequel le sup- Richez abitz, dons, et mirlificques.
pliant l'a fait mirgiciner et visiter par les
plus expers et souffisans mires et barbiers
(J. BOUCHET, Ep. mor., II, vu, éd. 1545.) MIROIR, s. m., exemple :
de la ville de Reims. (1425, Arch. JJ 173, Il leur fault tant de mirilificques. Ung biel miroir chi a
(R. DE COLLERYE, Dial. composé pour jeunes en- Matabrune no dame, qui chy tramis noz a
pièce 289.).
fans, p. 107, Bibl. elz.) Pour mourdrir les enfants ; trop mal nous con-
Cf. MECINER. [sella.
MIRLORET, mireloret, s. m., bouffon,
MIRGIE, S. f., art de la médecine : personnage comique :
(Chev. au cygne, 810, Reiff.)
Puis la rigueur de la mort maudissoient,
.1. fisicien, que savoit Puis il se coiffe la teste Qui prins avoit des bonnes le miroir.
De mirgie plus que nus hom, Dessus son bonnet a creste, (P. MICHAULT, Complaint. sur la mort de la ~cee
Fist mander rois Artus adonc. Et se lie et se garrote, de Charrolois, p. 130, éd. 1748.)
(Chev. au Lyon, 6492, Holland.) En mirloret ou marmote.
: (1575, Lég. vérit. de Jean Le Blanc, Poés. fr. des — Récompense ?
MIRIER, S. m., comme mire, médecin xve et XVIes., VIII, 114.) Li promist, s'il voloit venir en son pooir,
Les plaies dan Egfer mut li funt grant mal,
Nepurkant s'entremet uns miriers principal.
Pareille liberté se logea
de en ceste ville de Que du bien qu'il li fist lui renderoitmiroir.
Paris, sous le nom la Bazoche, aux (B. de Seb., X, 1072, Bocca.)
(Horn, 3550, Michel.) du Chastelet, les-
clercs tant du Palais que
quels jouant a certains jours, les uns a la MIROIRIE, s. f., fabrication des mi.,.
MIRIFIER, v. a., glorifier : Table de marbre, au Palais, les autres au roirs :
Et mirifiera son ame ou ciel es siecles siege du Chastelet, introduysoient ordinai-
des siecles. (Les Dis Saint Augustin, Ri- Le ditte marchandise et mestier de mi-
chel. 962, fo 16 ro.) rement sur l'eschafaut trois d'entie eux, roirie. (1440, Compt. de l'exêc. test, de Ca-
habilles en sotz que l'on appeloit vulgaire- terine Hachiquele, Arch. Tournai.)
Nostre sires ait fait mervilloulz son ment mirelorets ou sotelets, dont l'un,
sainct et grandement mirifieit. (Psaut., nommé Rapporte Nouvelles, interrogé par
Maz. 798, fo 21 ro.) ses compaignons, leur rapportoit soubz
MIROIRIER, - oerier, - oilier, s. m., mi-
equivoque de noms tous ceux ou celles roitier :
MIRIFIQUEMENT, adv., merveilleuse- qu'ils pensoient estre marques de quelque Miroeriers. ( Voc. des Mest., ap. Géraud,
ment : vice. (EST. PASQUIER,Interprétation des Ins- Paris sous Phil. le Bel.)
C'est certainement
titutes de Justinien, édit. du duc Pasquier, Nicholas le miroilier. (1323, Cart. de
1850, p. 756.) St-Magloire, Richel. 1. 5413, p. 353.)
Ung fait fait mirifiquement.
(Therence en franç., f
338e, Verard.) Lucain, qui preschoit a la chapelle de
Bourbon devant les deputes, apela le MIROLAS, S. m., (?) :
MIRILIFIQUE, voir MLRLIFIQUE 2. roy mirloret. (LESTOILE, Mém., 2e p., Li raicles trove d'aventure
p. 137, Champollion.) D'un bel paon la coverture.
MIRIQUE, voir MURIQUE. Mout ere de mirolaz pointe,
MIRMANDE, mirande, s. f., ville, maison
Et de diverses colours tointe.
MIRJE, voir MIRE. fortifiée : (Lyon. Yzop., 1687, Foerster.)
MIRJENESSE, voir MIRESSE. En la maistre mirmanîe en sont trestuit entre,
Et truevent .1. boçu qui la tor doit garder. MIROR, voir MlREOR.
MIRJESCE, voir MIRESSE. (Gui de Bourg., 2025, A. P.)
Blancandins au vilain demande : voir MIROET.
i. MIRLIFIQUE, mirel., adj., admirable : MIROUEZ,
Comment a non ceste mirmande?
Tant de mirelifiques proportions ou me- Li vilains respont sans essoine : MIRRERESSE, voir MlRESSE.
sures. (DELORME, Archit., I, 8, éd. 1568.) Sire, fait il, c'est Cassidoine,
Lits douillets et mirlifiques. (SULLY, Une cité vielle et antive. MIRREUR, voir MlREOR.
CEcon. roy., ch. CLVII, Michaud.) (Blancand., 3315, Michelant.)
En la mestre mirande sunt alez hebergier. MIRRHE, voir MIRE.
2. MIRLIFIQUE, icque, mirel., miril., (Gaufrey, 4744, A. P.)
-
s. f., chose merveilleuse, ornement, baga- Cf. AMIRANDE. MIRTILLE, myrtille, s. f., sorte d'ai.
telle, fatras : relle ; mot conservé :
MIRME, s. f., cbaloupe, espèce de petit
Rien ne valent ses mirlifiques Li mirtilles quant on les a frotees des
Et ses menuesoberliques ; vaisseau : mains souefment samblent plus douls que
D'ou venez vous, petit mercier ? La mise que fu ordenee (en 1362) pour cils qui ne sont mie ainsi frotes. (EVRART
Gueres ne vault vostre mestier, les mirmes et pour les galees, soit abafue DE CONTY, Probl. d'Arist.,
Richel. 210,
Se me semble, ne voz pratiques. com se doit chose que la lie des mirmes f° 260b.)
(Poés. de Charles d'Orl., p. 242, Champollion.) est deffaite, et la taille soit ordenee pour Myrtus. porte une maniere de fruis qui
Mes bagues, pierres et aneaulx la gent d'armes. (Ass. de Jerusalem, p. 214, sont appelles myrtes ou myrtilles. (Ib.,
Et mes aultres mirelifiques. ap. Ste-Pal.) fo 260e.)
(GREBAN,Myst. de la Pass., fO 74\ impr. Instit.) Cf. MERME? On appaisera la douleur par embrocation
Avez vous pas tout apresté, d'huile rosat et de myrtilles, y meslant un
Mis a point noz mirelifiques, MIRMET, voir MERMET. blanc d'œuf. (LA FRAMBOIS., Œuv.,
Senteurs, boucquetz,bagues, affiques ?
MIROERIER, voir MIROIRIER. p. 727, éd. 1631.)
(Mist. du Viel Teslam., 31017, A. T.)
Les François n'autres leurs voisins MIROET, - ouez, s. m., ouverture par MIRTILLON, myrtillon, s. m., petite
Ne font point telles mirlifiques; laquelle on regarde : myrtille :
Ne font mesmes les Sarrazins
Avoir fait une clef a l'uys du mirouez de Eau de roses rouges une livre, eau de
Contre leurs sermens auctentiques.
Saint Trouvé. (1466, Compt. de Nevers, CC myrtillons demie livre. (EvoN., Tresor,
(AL. CHART.,Balade de Fougieres, p. 718,
éd. 1617.) 60, fo 23 ro, Arch. mun. Nevers.) c. XLIX, éd. 1555.)
MIRTIN, myrtin, myrthin, adj., de Leur affection est si indiscrette qu'ils plir,y eut de grandes mises et despenses.
myrte : n'en prevoient la conséquence ny le pré- (Juv. DES URS., Rist. de Charles VI, an
Oile mirtine. (BRUN DE LONG BORC, Cy-
judice de leur mis en avant. (ST JULIEN, 1386, Mi chaud.)
rurgie, ms. de Salis, f° 20a.) Meslang. hist., p. 251, éd. 1588.)
Et vouloit alleguer mes debtes,
Huile myrtin. (M. GREG., Epit. des trois 'Offrant pareille preuve de son mis en Et qu'il me devoit souvenir
prem. liv. de Gai., II, éd. 1549.) avant. (Cout. de Binch, Nouv. Cout. gén., De mes mises et de mes receptes.
11, 204b.) (Le Chasleau de labour, éd. 1499.)
Fais luy boire le jus de la mirline olive.
(GREYIN,les OEuv. de Nicandre, p. 64, éd. 1567.) MISCHIN, voir MESCHIN. Si les mises surpassoient et ce qu'ils
possedoient de bien et ce qu'ils gaignoient
Tenant en main sa Flore couronnee MISCIE, voir MISSIE. de leur estat, on leur defendoit de ne les
D'an verd tortis de myrtine ramee. faire plus. (G. BOUCHET, Serees, III, 116,
(R. BELLEAU,Œuv. poét., Complainte, t. II, MISCUER (se), v. réfl., s'immiscer : Roybet.)
fO 78 rO, éd. 1578.)
De droict commun, tout enfant est héri- :
Branche myrtine. tier de son frere, qui ne monstre de renon- — Compte
(RONS., Eclog., I, Bibl. elz.) ciation au contraire ; mais qui le vouldroit Mise faite des receptes de l'office de la
Branches myrthines. contraindre a payer des debtes du pere ou censive de Fontevraut. (1361, Fontevr., La
(G. DURANT,Od., II, xxxv, éd. 1594.) mere, se il n'a eu nuls biens, ne que il ne Bigourliere, Arch. Maine-et-L.)
Le syrop myrthin mis au triple du tout. se soit miscué a l'eredité, en raison il n'y
rend l'action meilleure. (BRICONBAUDERON, est riens tenus. (Cout. de Berry, p. 296, — Ne faire mise ne conte de, n'en tenir
Paraphr. sur la pharmacopoee, p. 325, éd, La Thaumassière.) aucun compte :
1612.)
MISE, mize, misse, s. f., action de Quand la vierge leur ouy dire
MIRUR, voir MIREOR. mettre : Toute sa harangue et son compte
Elle n'en feist mise ne conte.
1. MIS, voir MIELS. Nos avons ces présentes lettres confer- (La Vie de madame saincte Marguerite.)
mées par la mise de nos seaux. (Acte de
2. MIS, cas suj., voir MON. 1262, Arch. J 192, pièce 49.) — Ne faire mise ne receple, dans le même
fait, mise en possession : sens :
MISADOUR, voir MILSOUDOR. — Mise de Les Romains ne faysoient ny mise ny re-
En don légataire se veult mettre par be- cepte anciennement des enfans naturels.
MISAILLE, s. f., gageure, pari ; nefice de mise de fait, faire le doit dedans ( BODIN,Rep., I, 4, éd. 1583.)
Jehan Nicolas qui avoit fait avec le sup. l'an. (BOUT., Somme rur., fo 25b, éd. 1479.)
pliant certaine misaille, par laquelle ledit Car de la foy, plusieurs n'en font ny
Tous donataires peuvent a leurs despens mise ny recepte, en matiere d'alliances que
suppliant avoit de lui gaigné une carte de apprehender par mise de faict les dons a font les princes entr'eux. (ID., ib., 1, 8.)
vin. (1395, Arch. JJ 149, pièce 105.)
eux faicts. (Cout. de Douai, ch. III, art. 8,
Fut fait misaille entre icellui René et ung Nouv. Cout. gén., II, 985b.) — Moyens pécuniaires, finances:
nommé Bouchart, se les dites fleches Par defaute de mise et de chavance.
avoient passé une merche ou bute parlee — Droit sur les bateaux chargés de
(FROISS., Chron., II,8, Kerv.)
entre eux. (1471, Arch. JJ 197, pièce 146.) grains sur la Scarpe. Se rencontre fré-
Plusieurs Romains et autres avoient faict quemment dans les comptes de Douai : — Gageure :
gageures et misailles a plusieurs en disant Mise sus. (Arch. mun. Douai PP 2140.) Lesquelles des Olches et Poitevin
que le roy ne prendroit point Gennes. se
(D'AUTON, Chron., Richel. 5083, fo 79 rO.)
prisdrent a jouer au jeu des dez, tant que
— Mise jus, abolition : debat se meut entre eulx sur une mise ou
Pour corroborer les misailles de la plus Envoyerent ceux d'Abbeville, de Mon- fermaille qu'ilz avoient faite. (1395, Arch,
gente mousche de toute la feste. (Le prem. treuil, S. Riquier, Dourlans, et aucunes JJ 149, pièce 162.)
acte du Synode noct., xv, éd. 1608.) autres pour obtenir la mise jus des. Thomas Campion demanda a Jehan Cave,
ga-
belles et impositions.(MONSTRELET,Chron.,
Misaille se dit encore dans certains s'il vouloit point faire une pagure ou mise,
cantons de la Champagne et de la Comté, vol. II, p. 52, éd. 1516.) ( 1476, Arch. JJ i95, pièce 1671.)
dans tout le Poitou et dans la Saintonge,
— Dépense : Arbitrage, sentence arbitrale, com,
pour signifier pari, enjeu. Il existe une Pour les mises et pour les couz et pour - —
comédie en patois poitevin, intitulée : la promis:
les despens qu'il y lont. (E. BOIL., Liv. des
Mizaille à Tauny (la gageure d'Antoine), mest., Ie p., XVI, 8, Lespinasse et Bon. Et briserat on les vies Chartres, et meterat
1662,écrite par un apothicaire, Jean nardot.) on es noveles Chartres les poins de le
vies dont nule chalainge n'ert a tains que
Drouhet. Li maires ne moit riens an misses ne an ciste mise fut faite. (1233, Comprom., Arch.
tailles. (1294, Charte de Soissons, Biche!. 1. Liège.)
MISAIRE, adj., compatissant : 9873, f 6 rO.) Recordit la mise entièrement ensi com il
C'est une tristesse fondee en pitié et Gilbers li escrivains sceit bien escrire l'avoit mise sor moi. (1241, Cart. S.-Vinc.,
une bénignité misaire d'estre troublé Chartres, previleges et instruments, mises Richel. I. 10023, f° 41.)
f
Ste-Pal.)
c'est a dire avoir desplaisir des vices de et rechoites. (Dial. fr.-flam., 14e, Miche-
autruy, mais non soy impliquer en iceulx lant.) Sache vostre universites que cum il
(Hist. de) la Toison d'or, vol. II, fo 131, ap. fust ensi que nous eussons plusors
Pour .vi. mises de keuvre de Pullane reles et controversies entrenous ensemble,
que-
pesans au pois de Dourdresk .XXIIIIe. et
.XIII. 1., revenans a no pois de Valen- a le fin, de consel de bonnes gens, nous
MISAUDOUR,voir MILSOUDOR. chiennes a .XXIIIe..XIVII. 1. et demie net nos meismes en mise, s'il est assavoir,
accatet par Pieron Moyset .XIs. .VId. gros en maistre Vincent, dien de Saint Fre-
MISAVANT, s. m., allégation : le cent au pois de Dourdresk monte min de Monsterueil, et en monseigneur
Pour tousjours justifier Guilliaume de Manneres, chevalier, sei-
convient adviser sur un nostre mis avant,
chascun article. .XIII. 1..XVIIs..VId. gros.(1358, li Cont. des
frais p. le nouv. cloque, I, Arch. mun. Va- gneur de Menthenay, en tel maniere que
(1521, Préc. des confér. de Calais, Papiers se il estoient en aucun capitel descordable
d Et. de Granvelle, t. I, p. 194, Doc. inéd.) lenciennes.)
ou en plusors, li tiers miseres estoit esleus,
S'il advenoit que le retrayant et ache- Pour poier coups, misses et despens. s'il est assavoir nobles hom Robers avoué
teur fussent en debat du prix des deniers (1367, Cart. de S.-Taurin, Arch. Eure.) de Betune, par qui consel li doi devant-
principaux, l'acheteur sera tenu de s'en Fraiz et misses. (1379, Arch. MM. 30 dit lor descort devoient acorder. Et
expurger par serment,. et le retrayant fo 121 rO.) comme il fussent en aucun point descor-
sera reçu a verifier son mis avant, nonobs- dable, il le consel du devantdit avoué re-
tant ledit serment. (Chart. de Hainaut, En doubte vit s'il n'a audicion quisent et userent du consel celui en leur
Nouv. Cout. gén., II, 122a.) De ses comptes en mise et en recepte. descors; et, après mout d'enquestes et de
(E. DESCHAMPS, assignemens de jours en l'eglise Nostre-
- Mis en avant, dans le même sens; Œuv., II, 16, A. T.)
Et pour les choses dessus dites accom-
Dame de Monsterueil, el mois de jenvier,
en l'an de l'incarnation .M. et .cc. et .XLIII,
il prononchierent leur dit et rendirent lor misement du gardein. (Lib. Custum., I, La miserableté et mutabilité de ce
mise par les paroles qui aval sivent. (31 284, Rer. brit. script.) monde. (J. GERSON, la Mendicité spirit.,
janv. 1244, Transact., etc., Arch. J 426.) éd. 1488 , f° 65 r°.)
Tout ce qui est estaubli es jugemanz MISEOR, - eeur, - eur, s. m., magistrat Car en sa miserableté
doit estre resgardez es mises. La poestez a municipal, qui faisait les recettes et les Il estoit souvent respité
l'arbitre est fenie se il ai donee sentence dépenses de la ville : (JACQ.MILLET,Destruct. de Troye, f° 166e,
de ce de quoi l'on se mit sor lui et non Recepveur et miseur des deniers ordon- éd. 1544.)
pas tant soulement quant il ai donnei
sentence d'une partie, se il ne fui ausi dit nes a.
comm.
(1494, Compt. de R. Lebaud, f° ~1a,
de Quimper, Arch. Finist.)
Une si extreme miserableté. (Lett. de
l'Emp. d son ambass.en Fr., 30 avril 1534,
a fere la mise. (Ordin. Tancrei, ms. Salis, Papiers d'Etat de Granvelle, t. II, p. 103,
fo 8a.) — Arbitre : Doc. inéd.)
Se cil qui ont fait mise diffament lor ar- Chil meesmes Jehans se plaignoit que li
bitre, li prevoz ne lou doit escuser devant abbes et l'eglise devant dit li font tort. En MISERACLE,s. m., sorte de javelot :
que il saichent por quoi. (Ib.) le fin, par conseil de boines gens il se J'ai miseratles e bons materas fez.
Se la mise est fete en deus homes. je misent de ches descors seur .II. cheva- (Moniage Renoart, Richel. 368, f 255b.)
quit que cele mise ne vaut. (Digestes, m*. liers. Et d'endroit les damages qui furent Cf. MUSERAS.
Montp. H 47, fo 63a.) fais a l'abbé et a ses hommes el tans de
le gerre, li abbes n'en plaidera mie de- MISERATEUR, adj., compatissant, mi-
Se la misse est fete en un serf. (Ib., vant ches miseurs, ains enquerra sen
f° 62a.) séricordieux, qui a pitié :
droit en autre lieu. (1244, Cart. noir de
Mise, ce dist le lois, est ramenee a la Corb., Richel 1. 17758, fo 97 r'.) Jhesns de tous biens collateur
semblance de jugemens, et appartient a Nous soit par vous miserateur.
finer les plais. (PIERRE DE FONTAINES,
Chest dit que li miseeur devant dit ont
rendu por bien de pais. (1b., fo 196 vo.)
(rie S' Febronne, Richel. 2096, f 21 vo.)
Conseil, ch. XVII, Marnier.) Le miserateur des humains. (LE BAUD,
Comment peut homme juge estre,
Liqueil devisour et miseur par loial en- Ilist. de Bret., ch. xxvi, éd. 1638.)
Ne prendre sur soy nulle mise queste faicte et escrite et liute et diligem- Seigneur Dieu miserateur et miséricor-
Personne ja jugee et prise. ment rewardee par le miex ke il seurent, dieux. (LE FEVRE D'EST., Bible, Ps. LXXXV,
(Rose, 15728, Lantin de Damerey.)
ordenerent. (1248, Acte de cess., Tailliar, éd. 1530.)
p. 157.)
Nous et dame Maghe et si oir devant Quand miseur ou auditeur donnent jour
dit nos mesimes en mise de preudoumes MISERATION, - cion, - tiun, s. f., com-
fere, il lor
as parties qui ont devant eus aconvenable, passion, pitié, grâce :
par manière ke nous et dame Maghe et si doivent fere savoir liu certain,
oir devant dit deviens tenir fermement chou Vien souple od bon entention
ke li preudoume ke pris en furent diroient et seur as parties. (BEAUM., Cout. du
Bcauv., ch. XLI, 21, Beugnot.) A ta grant miseration.
et ordeneroient pour bien. (1272, Cart. de (BEN., D. de Norm., II, 23237, Michel.)
~Marquette, Richel. 1. 10967, f° 40 vo.) Nule riens ne tient nostre usages ne des
mises ne des miseurs, fors ce que des lois Nient luinz faces les tues miseratinns de
Sachent tout cil ki cest escribt verront mei. (Lib. Psalm., Oxf., xxxix,15, Michel.)
ke je Pieres provost de Saint-Omer et je vienent. (P. DE FONT., Cons., XIX, 2, Mar-
Giles de Sainte-Audegond borpois de St- nier.) Var., miseors. Veingent a mei les tues miseratiuns.
Omer, de la mise faite entre les canoines Se li pledeeur baillent aucunes choses a (Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, (0 124 r°.)
de l'eglise de Saint-Omer d'une part et les leur miseur. (Digestes, ms. Montp. H 47, En son cuer n'avoit recheu
bourgois de Saint-Omer d'autre part nous f° 62b.) De povre miseration.
accordons et disons nostre dite en telle Et li miseur doivent et puent parfaite- (RENCLUSDEMOILIENS, Miserere, st. LX, 11,
forme. (1248, Sentence d'arbitrage, Tailliar, Van Hamel.)
p. XXII.) ment et entièrement faire mettre en escrit,
et ordener, et mettre chou que boin leur Et efface mon iniquité selonc la multi-
Et de (ce) contens eut esté faite mise sanlera. (Ch. de 1284, Mart., Th. anecd., l, lude de tes miseracions. (Bible, Richel.
entre nous et cestui evesque seur Gile de 1194.) 899, fo 245b.)
Couloumiers arcediacre de Miauz et seur
Enjoran de JQurni, chevalier ; au doirre- Liqueil deviseur et miseur par loyale Faison le par devotion
nier li contens a esté apaisez par lesdiz enqueste faite et escrite ordenerent. Pour avoir miseration.
miseurs. (Ch. de 1277, Richel. 1. 18355, (Cart. d'Auchy, p. 169, Betencourt.) (A. De PONT,Rom. de Mahom., 1699, Michel.)
1° 78 r°.) Cheste convenanche fu ordenee et de- Il n'avoit onqueseu
Quant on les prant de misez, par escort,
Metz:
visee par le dit des miseurs. (Ib., p. 170.) De povre miseraeion.
(Le Vergier de Paradis, ap. Jub., Notiv. Rec., II,
par devant les Tresez. (1324, Hist. de Item de mise emprise pardevant signeur 293.)
IV, 6.) et eschevins, quelle qu'elle soit, u grans ou
De la mize qui estoit sus lou signour petite, Ii miseur ne pueent despendre sur La ou il dit ses miserations il entens ses
Nicolle Baudoiche par devant les Trpze et les parties que .II. s. parisis le jour ; mais pitieiz et les merci qu'il fait. (Psaut., Maz.
par l'aicort des parties. (Ch. de 1344, Lorr., se les parties ont mestier de conduirefrait.tes- 798, f 10 r°.)
Cabin. de M. Olery de Labri.) moins, si le face cascuns a sen Miseracio, miseraeion. (Gloss. lat.-fr.,
(XIVe s., Lois et coutumes de la ville de Richel. 1. 7679, f° 218 r°.)
Qualité d'une monnaie qui a cours : Marchiennes, Arch. mun. Lille, BBI 2777.)

Nous appelions monnoye, non eelle qui Guillaume, par la miseration divine
Et s'il avenoit coze que il y eust ung abbé de ladite eglise. (Lett. de i396,
est loyalle seulement, mais la fauce aussi tiers en le mise, chieus tiers miseres seroit Arch. L 808.)
qui a mise. (MONT., Ess., 1. II, cb. XVIII, communément, s'il
fo 285 vo, éd. 1588.) au frait des parties
qu'il convenist d'aler hors Par la miseration divine evesque d'Ar-
avenoit cose juill. 1432,Cart.deFimes,DCCCXXXII,
Suisse rom., mise, enchères. S'emploie del eskievinage. (Ib.) ras. (1erHautcoeur.)
p. 767,
aussi quelquefois à Paris avec cette signi-
MISEOUR,voir MILSOUDOR. Par la miseration divine abbé de l'e-
fication. glise de Saint Denys. (21 juin 1477, Aveu
MISERABLE, adj., accessible à la pitié : d'Ol. de Coettiv., Arch. Thouars.)
MISEISE, voir MESAISE. Nous qui touz voulons estre gracieux et Las, de la miseration
MISELERIE, voir MESELERIE. miserables a noz subgiez. (1340, Arch. JJ Et pitié divine a besoing.
72, fo 162 v°.) (Myst. de la Concept., 1" 2e, impr. Instil.)
MISEMAIN, S. I., mainmise, séquestre: Celle admonition esmeut tous les pre- Monsr Robert, par la miseracion divine
Durant ledit sequestre ou misemain. sens a miserable comploration. (FOSSETIER, esleu confermé archevesque de Rouen.
(1452, Lett. du duc Pierre, Arch. C.-du- Cron. Marg., ms. Brux. 10511, VI, III, 5.)
(1484-85, Arcb. S.-Inf., G 686.)
Nord.)
MISERABLETÉ, s. f., miséricorde : Le vray soleil eut miseration
MISEMENT, s. m., action de mettre, de Propiciacio, pitié ou miserableté. (Gloss. Du grant Cesar quant a occision
Fut mis.
placer : lat.-fr., ms. Montp. H 110, fo 210 vO.) (GUILL.MICHEL,111 liv. des Georg., 4 vo,f
L'asise de vin soit gardee, sicome — État de misère : éd. 1540.)
avaunt ses houres ad esté ordené, par le
MISEREUX, adj., misérable, malheu- Hz sont plus misericordiables. (ORESME,
Je vous requiers par vos très sainctes Politiq., 2e p., f° 18a, éd. 1489.)
larmes et selon vos infinies miserations. reux :
(RENÉ BENOIST, Vie de J.-C., 1247, éd.
1599.) Laz, doulens, misereux, MISERICORDIABLEMENT, adv., misé-
C'est vision ricordieusement :
1. MISEREL,ad j., de misère, de malheur: Qui trop me vient a grant confusion.
(CHR. DEPIS., Poés., Richel. 604, f° 82 Justement il pugnist et misericordiable-
Je atendans atendi Damedeu, et il en- ment il pardonne. (Chron. et hist. saint.
tendit mes proieres, et me geta fors de Aux pecheurs doloreux, et prof., Ars. 3515, fo 3 vo.)
l'aiguë miserele. (Bestiaire, ms. Montp. H Tristes et misereux,
437, fo 245 v°.) Pardon, contricion. MISERICORDIALMENT, adv., miséricor-
(MARCIAL,Louanges de Marie, f° 3 v°, éd. 1492.) dieusement :
2. MISEREL, voir MISERELE. Et ad le glore. misericordialmentnous
MISERICORD, voir MISERICORT.
MISERELE, - elle, iele, mes., miserel parmanes. (Ms. Berne 697, fO 45 ro.)
-
(rime), s. f., complainte, litanie plain- MISERICORDABLE
dieux :
, adj., miséricor-
MISERICORS,voir MISERICORT.
tive :
Deus est pitous et merciables, 1. MISERICORT,
- cord, - cors,- court,
Saumes dient et miseretes,
Letanies et kyrieles. Souffrans et misericordables. adj., miséricordieux,compatissant:

pis.
(WACE, Rou, Richel. 375, f° 232'.) (Lib. Psalm., CXLIV,p. 355, Michel.)
Et Dieus qui est misericors.
Il commença des celuy jour a estre si (Perceval, ms. Montp. H 249, f° 180b.)
Vont verseillant la miserele. misericordable que il fu apelé aumosnier.
(S. Brandan, Ars. 3516, f° 103a.) Il (Dieu) est misericors et
(Légende dorée, Maz. 1333, f° 49e.)
Ne puet arester en covent, (GUIOT,Bible, 880, Wolfart.)
Ne dit saume ne miserele,
Si plaise a la vostre très misericordable Beneuré sont li misericort. (LAURENT, ,
N'autre ovraigne ne li est bele. grâce. (Rustican du labour des champs, Somme, ms. Alençon 27, fo 43 ro.)
(BEN., D. de Norm., 25501, Michel.)
Ars. 5064, prol.)
Vrais Dieu ! qui es misericors.
Il disoient lor meseriele; MISERICORDE, s. f.,
épée très courte, (Nativ. N. S. J.-C., ap. Jub., Myst., II, 28.)
Li cuers a cascun d'ials sautiele. sorte de poignard que les chevaliers por-
(Wistasse le Moine, 545, Michel.) S'il m'a esté misericors,
taient de l'autre côté de l'épée et qui ser- Jésus, le roy de paradis,
Miserere mei tuus, vait à achever l'ennemi abattu, s'il ne Tel luy soit a l'ame et au corps !
Tel meseriele ne dist nus. (VILLON,Grand Test., III, Jouaust, p. 22.)
(Miserere lui Deus, Ars. 3527, fO 17a.) criait miséricorde :
Prince misericors. (OL. DE LA MARCHE,
Certes il est en sa chapelle Et l'ocist d'une misericorde qu'il portoit Mém., I, 23, Michaud.)
On patenostres et miserelle toz jors avec lui. (Artur, Richel. 337,
Dit. f° 102b.) Dont ceulx de dedens eurent grant peur,
(Ysop.-Avionn,, fab. xix, Robert.) Si laissierent les lanches cair jus, si
et requirent composition, et rendirent le-
dit chastel au roy, lequel leur fut miseri-
Entant siet li bons hom toz solz en sa capele traient coustiaus et misericordes qu'il cords. (A. CHART., Hist. de Charl. VII,
Et senz nul grant torment cantet sa miserele. avoient, si s'accueillent a deffendre moult p. 104, éd. 1617.)
(Vie de S. Thais, ms. Oxf., Canon. mise. 74, vigeureusement. (ROBERT DE CLARY, p. 53,
fO 54 vO.) Riant.) Car Dieu benist tous les misericords.
Lors conmenceune kyriele, (GRINGORE,les Folles Entreprises, I, 53, Bibl.
Il apele .1. de ses homs, lequel qu'il elz.)
Son credo et sa miserele, veut, et li baille un coutel ou une mise- ,
Pater noster, la lelanie. ricorde, si li comande que il ocie son ane- Et doibvent estre pitoiables et miseri-
(Renart, Br. XV, 501, Martin.) mi de cele arme. (GUILL. DE TYR, XX, 28, cours en fait de justice. (1507, Prév. de
L'espace de dire une miserelle. (Ména- P. Paris.) Fouilloy, Cout. loc. du baill. d'Amiens, l,
gier, II, 243, Biblioph. fr.) Si l'en meinerent a une part et puis si
300, Bouthors.)
Vez cy la miserelle en romant. (Psaut. de lor ferirent de lor misericorde parmi les Riz de Venus aux yeulx misericords.
Metz, p. 148, Rubrique, Bonnardot.) chostes, si l'ocissent illuec. (Mort de Sige- (J. MAROT,Cinquante Rond, sur divers propos,
biert, ms. de Tournay, fo 57, ap. Reiff., xxxv, p. 77, éd. 1532.)
Or vous snppli, très humbles columbelles, Chron. de Mousk., I, p. 41.) En purté de cucur et de corps,
Qu'après ma mort ayez de moi merci ;
Dites pour moi pseaumes et miserelles. Trenchans miséricordes et espiels noeles. Estre aux pouvres misericors.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 365a.) (Gui de Bourg., 2050, A. P.) (Voie de Paradis, Poés. fr. des xv9 et xvi* s.,
Pitié, qui a tout bien s'acorde,
III, 155.)
Plus de .XL. en. at getteit en un ruisel,
Anchois qu'on awist luit dois fois la miserel. Tenoit une misericorde Je scay que vous estes misericors débon-
(JEH. DESPREIS, Geste de Liège, 18626, Scheler, En leu d'espee. naire. (Bible, Jonas, cb. 4, éd. 1543.)
Gloss. philôl.) (Rose, 15593, Méou.) Mais après qu'il eust esté seduit ainsi,
Les misericordes agues, Dieu qui est tout misericors, et qui point
MISERER, verbe. Et les espees esmolues. ne vouloit perdre son champion, l'admo-
— Neutr., être misérable : (G. GUIART,Roy. lign., Riche]. 5698, f° 326.) nestoit souvent par songes, qu'il desistast
Cornent le pueple misera,
de telle mauvaise secte. (C. DE SEYSSEL,
Hec sica, misericorde. (Gloss. de Glas- Hist. eccles-, V, 17, éd. 1567.)
Cum il fu en chettiveison, gow, P. Meyer.)
En Babiloinc, en la prison. 2. MISERICORT, s.
(GUILL.DENORM., Best. div., 86, Hippeau.) Encores avoit le chevalier un petit cous- m., syn. de mise-
teau nommé misericorde pour ce que de ricorde :
— Act., rendre misérable :
ferrement volontiers estoient occis jes che- Et cil se deffendoient as ars tendus de cors,
Nous autres poures Mantuans sommes valiers abbatus ; et lesquels voyans telles
armes en la main de leurs ennemis, dp-
As espees trençans et as misericors..
(Les Chetifs, Richel. 12558, f° 135a.)
miserez et du regard d'exultante félicité mandoient misericorde, s'ils desiroient
exiliez, forbannis et chassez. (GUILL. MI- estre respitez de la mort. (FAUCHET, Orig. voir MISERICORT.
CHEL, Comment. sur la 1-0 eglog. de Virgile
MISERICOURT,
éd. 1540.) , des cheval., arm., et her., II, i, éd. 1611.)
fo 4 rO,
MISERIN, mes., mess., adj.,. misérable,
Normandie, Orne, et Pas-de-Calais,mi.
sérer, vivre misérablement, vivoter.
MISERICORDEMENT
dieusement :
,
adv., miséricor- malheureux
Les membres peueront as miserins crians.
De ses pechiez entièrement (HERMAN,Bible, Richel. 1444, CO64 ro.)
MISERERE MEI, subst. composé, l'her- Absolz misericordement.
nie étranglée : (Vie S. Magloire, Ars. 5122, f° 20 v°.)
Suz la sentence miserine
Telle maladie est nommée commune- Dunt diables tient la saisiné
ment miserere mei. (PARÉ, OEuv. VI 15
Malgaigne.) , , 1
MISERICORDIABLE
dieux :
, adj., miséricor- Qu'il a par le forfait Evain
Dunt il deceit le pople humain.
(BEN., D. de Norm., II, 1583, Michel.)
Pnr c'ert la gent si miserine MISSENERESSE, voir MESSONERESSE. paiee. (1294, Charte de Soissons, Richel. 1.
Morz de mesaise e de famine. 9873, fo 6 ro.)
(ID., ib., II, 2671.) MISSER, voir MINCIER. Pour aucunes misions et despens que li
Gar, pur qui es si crual e fier, MISSIBLE, misible, adj., qui peut être sires de Blancmont maintenoit que il avoit
Orrible e faus e miserin, fait pour le dit evesque. (1314, Arch. J.l
Tenz si chascon jor a ta fin. envoyé, de trait : 50, fo 13 ro.)
(ID., ib., II, 6274.) Dardz missibles contre Eneas envoyent. Et autres missions et coustages. (20 juill.
Si com de terre miserine (0. DE SAINCT-GEI.AYS, Eneide, Xeliv., fO 101 rO, 1359, Arch. C.-du-N., Begard.)
S'enfuit li poples de famine. éd. 1540.)
Pour ce que lidis Thiebaus a soustenus
(ID., ib., II, 22812.) En l'intervalle d'icelles tours sont traictz plusiours peines, frais et missions pour
Le mortel glaive miserin comme de arcz fundibulles, arbalestes, et inectre pays entre lesdictes parties. (1365,
Que sor eus font li Sarrazin. toutes autres maniérés de choses missibles. Accord entre les êchev. et les ferm., Arch.
(ID., ib., II, 23365.) (BOURGOING, Bat. jud., III, 8, éd. 1530.) admin. de Reims, III, 302, Doc. inéd.)
N'i esteient miefrarin, — Lettre missible, lettre missive : De payer sur tout le temporel de la dicte
Povre n'aquis ne miserin. chambrerie les charges et missions de-
(ID., ib., II, 26653.)
En ensuivant le contenu des lettres mis- clarees. (Pièce de 1377, Felibien, Hist. de
sibles de mondit seigneur de Bourgoingne. Paris, IV, 533b.)
Bien dois mendians estre, dolente et miserine. (17 nov. 1445, Lett. de P. de Bauffrem.,
(Chev. ait cygne, I, 6762, Hippeau.) Ch. des compt. de Dijon, B 11887, Arch. Nous voulons de tout nostre pouvoir en
C.-d'Or.) ce accomplir le bon desir de nostredit sei-
Por la mors son segnor se claimme meserine, gneur etpere, pour la besogne plus abregee
Ahi ! fait ele, lasse, ma grans joie define. Letres misibles en maniere d'un mende- et eschever les grans frais et messions qu'il
(Enf. God., Richel. 12558, fO 43d.) ment154.)joieux. (Vat. Chr. 1323, Romv., eut convenu faire. (Pièce de 1379, ib.,
Lasse, caitive, messerine ! p. III, 195a.)
(GAUT.,Ysle et Galer., Richel. 375, fO 304e.) En leurs lettres missibles, en marge ou En très grant multiplicacion de messions
Mais a cel tans que je vos di
desseure. (MATHIEU D'ESCOUCHY, Chron., et depens. (1390, Pr. de l'H. de Nim.,
Avoient dames grant merci
If, 25, Soc. de l'H. de Fr.) III, 163.)
De gent amant et meserine, Lettres missibles.(J.DE STAVELOT,Chron., Coustz et misions. (1396, Assignat. de
Si lor faisoient bien mecine. p. 72, Borgnet.) douaire, ap. Lobin., II, 662.)
(Parton., 8027, Crapelet.)
MISSIE, miscie, s. f., généralité, pro- Fraix, messions et despens. (1408, Ord.,
FaisoR de soi grant discipline ; ix, 337.)
Sa char tint maigre et miserine, vince dans laquelle on envoyait un mis-
Ne le vaut trop apasteler. sus ou intendant : Doit paier les armires dou deffendent et
(Mir. de St Eloi, p. 24, Peigné.) Apres ceste bataille ala l'empereor asse- totes autres messions a celuy fait apperti-
gier une forte cité mult efforciement, qui anyent. (1410, Arch. Fribourg, lra Coll. de
Quant l'aime s'en va miserine. lois, n° 172, fo 43 vo.)
(La Vision S. Paul, Richel. 19525, fO 15 vO.) estoit de la miscie de Melan, et avoit nom
Vincence. (GUILL. DE TYR, ap. Martène, Les granz frais, messions, despens et
MISIBLE, voir MISSIBLE. Ampliss. collectio, t. V, col. 719.) autres charges qu'il vous a convenu et
convient continuellement supporter. (21
MISION, voir MISSION. MISSIER, voir MESSIER. juill. 1421, Lettre du roi d'Angleterre, Reg.
de la Jurade, p. 586, Bordeaux 1883.)
MISIRE, voir MESSIRE. MISSILE, adj., de trait : Et oultre voulons que les frais, misions
Les missiles dardz et javelotz desquelz et despens soient prins sur la revenue des
MISIRES, voir MESSIRE. l'exercite et gens de piedz usoient pour aydes. (Pièce de 1416, Felibien, Hist. de
MISMEMENT, voir MEISMEMENT.
lors, et se nommoient piles, estoient de Paris, III, M2a.)
cinq piedz et demy. (Flave Vegece, 1, 20.) Et fut une feste de grand coust et de
MISODOR,voir MILSOUDOR. MISSION, mession, mecion, mision, mesion, grande mission. (OL. DE LA MARCHE, Mém.,
1, 17, Michaud.)
MISOLDOR, voir MILSOUDOR. s. f., dépense, frais : Eleva plusieurs gens d'armes bourgon-
Les bons dras, le vair et le gris, finer, a
pnons, et autres, ou qu'il en peut(ID.,
MISONCHELE, voir MAISONCELE. Tout ce fist acbater Delfuis, missions. ib.,
grans cousts, frais et
MISOUDOR, voir MILSOUDOR. Puis achata tout le conduit ; 1, 21.)
Par la cité disoient tuit Vous sçavez les despendz, peines et
MISOUR, voir MILSOUDOR
MISSAL, voir MESSEL.
mession.
Que onc mais ne virent baron
Qui enpresist tel
(Florimont,Richel. 353, f° 16d.)
missions qu'ilz ont faictes pour garder et
soustenir vostre droict. (Cron. de Norm.
de nouveau corrigeas, fo 56 v°.)
MISSAUDOUR, voir MILSOUDOR. Je vos vi au comensier
Large de grant mession. MISSIONER, - onner, v. a., dépenser:
MISSE, voir MISE. (Sirv. du roi Rich. au dauphin d'Auvap; Ler. de
Lincy, Rec. de ch. hist., t. I, p. 66.) Et en ladicte poursuyte faisant a esté
missionné la somme de XXIII. I. XI. s.
MISSEDOUR, voir MILSOUDOR. Et-la mesion que il fera doit estre conté (1406, Compt. de Nevers,
m. deniers.
MISSELET,voir MESSELET. ala dete. (Assises de Jérusalem,ms.,cb. 111, CC 15, f° 23 r°, Arch. mun. Nevers.)
ap. Ste-Pal.) Il a dependu et missionné pour la
MISSIABLE, adj., de messe ? Acueillant les mecions que ils auront poursuite de sa délivrance, tant en allant
Les entrans (dans la maison de Dieu) faites, et les bastimens. (Ib., part. 11, par devers Mons. de Bourgogne et dame
doibvent avoir robes missiables, c'est ch. XXVIII.) de Bourgogne et tous autres lieux mil et
robes de vertus et de bonté. (P. FERGET, Ne nos porroient demander cous ne mis- quatre cens frans. (1420, Traité, Pr. de
Mirouer de la vie humaine, f° 156 ro, éd. sions ne damages. (4260, Acquis., Ste-Croix, l'H. de Bourg., t. IV, p. IX.)
1482.) Ste-Radeg., Arch. Vienne.) Il ne prolongera point ses procez. pour
MISSAIRE, adj., qui aime à jouer, à Les messions et les despanses. (1269, missionner plus.. (Est. des off. de Phil., d.
faire des mises : Test. de Jeanne de Fougere, Arch. J 406, de Bourg., Mém. p. serv. à l'hist. de Fr. et
pièce 3.) de Bourg., 2' p., p. 70, éd. 1729.)
Mais tantost veissiez d'autre part
Gentilz hommes pensionnaires A missions. (1287,
nos coustes et a nosLXV.) Ils bailleront confort et conseil a la povre
Bondir courciers et genetaires, Pr. de l'H. de Bourg., II, partye qui n'aura que missionner. (Ib.,
Faire ruades et grans saulx, Encouroient aucuns couz, despens, p. 85.)
Lors disoient ces Lombars missaires : missions ou damages. (Lett. de 1290, Pi- Lad. ville demeure debvoir and. maistre
Voicy Cesar et ses vassaulx. card., Arch. J 229, pièce 22.) bourgeois pour plus avoir missionné que
(J. MAROT,Voiage de Venise, Prinse du chasteau
Jusques la dite taille ou missions soit receuz septz vingtz huit flor. (Compt. de
de Pesquiere, fO 90 rO, éd. 1532.)
Montbeliart, 1488 à 1489, Arch. mun. Six miches de pain de micle. (Ib.) Elle s'en vient avec ses façons mistes,
Montbéliard.) Pour deschasser par son regard serein
Toutes les fois que les serviteurs en re- De mon las cœur toutes pînsees tristes.
fecteun [prengnent] un micte de pain et de Fr. Pétrarque,
— pressurer, vexer : vin, tout le convent prend aussi micte de
(VASQUINPHILIEUL,Euv. vulg. de
p. 234, éd. 1555.)
Voyant le dit filz que son dit pere estoit pain tant seulement. (Ib.)
ainsi inquietez et missionnez. (1383, Arch. Il faut .x. quartiers de pains pour le
Parachevant ce visage tant miste,
JJ 124, pièce 1.) Forchu menton appert comme limite
mixte des novices de S. Bertin faisant la Mise en beau champ.
Nos hommes et bourgeois ont esté si cuisine au refectoire les jours solennelz. (JULYOT,Elegie de la belle fille, p. 19, Willem.)
grandement missionnez et sont encores (1599, S.-Omer, ap. La Fons, Gloss. ms.,
présentement, qu'ils en sont obligez sor Bibl. Amiens.) A la contempler souvent devant le monde
plusieurs et diverses sommes d'or et en sa mixte, cointe mine, froide et mo- ,
d'argent a plusieurs et divers créditeurs. 2. MISTE, myste, mixte, adj., joli, gen- deste, et sa parolle toute chaste. (BRANT.,
(1441, Ch. de la Csse Henri, aux bourg, de des Dames, IX, 237, Lalanne.)
Montbéliard, Arch. mun. MonLbéliard.) til, bien mis, propret ; avec un nom de
Ung homme d'armes le rainsonna de personne : — En parlant de chose morale :
trois frans, avec et en oultre ce que lesdits Elle est encores jeunette, Nos sciences vous sont duisantes
gens d'armes le missionnerent tant en fro- Miste, gracieuse, necte. Et noz traditives plaisantes,
ment, avenne, en pain, en vin, en chars, (Mist. dit Viel Testam., 13606, A. T.) Et noz enseignemensbien mistes.
en fouraiges que autres vivres, en la va-
plux. Quel paillart,
(COQUlLLART, Droitz nouv., Il p., I, 31, Bibl. elz.).
leur de .XL. florins d'or et de (1444,
vo, Arch. Pour mectre en gallee cela, disait, par extension, pour ha-
Inform. par Hug. Belverne, fO 53
Assez propre, misle et gaillart ! — 11 se
C.-d'Or.) (A. DELA VIGNE,Moral, de l'aveugl. et du boiteux, bile, ingénieux, propre à tout, dispos :
Icellui bastart t'aisoit excommenier et p. 225, Jacob.) Le roy ou gyst mon support,
missionnoit très grandement les citez et Sur toutes aultres avoit cours A qni les Yndoys sont submis,
convenz. (1451, Arcb. JJ 181, pièce 30.) Pour estre propre, gente et mixte, M'a cy envoyé et transmis
Combien qu'elle feust fort petite. Pour trouver ung très bon artiste
MISSODOR, voir MILSOUDOR. (COQUILL.,Enqueste, Il, 9i, Bibl. elz.) Qui soit. bien entendu et miste
Pour faire ung palais royal.
MISSOIRE, adj. f., missive :
Femmes qui sont veufves, et encore mistes. (Act. des Apost., éd. 1537.)
(P. GRING.,Men. prop., f° 114 vO, éd. 1525.)
Et oultre ly sera faicte une lettre mis- Car je vous dis bien que encor sçay je
soire contenant qu'il notiffie ce que dessus De femmes qui sont ainsi mistes La grant pratique et aussi l'art,
est dit audit maistre Ligier. (2 janv. 1416, Et pleines de devotion, Par ongnement et par herbaige,
Reg. cons. de Lyon, 1, 20, Guigue.) Messieurs les nouveaux légistes, Combien que soye miste et gaillart,
Dites moy la présomption. Que huy on dira que ma jambe art
voir MILSOUDOR.
(Les Présomptionsdes femmes mondaines, Poés. fr.. Du cruel mal de sainct Anthoyne.
MISSOLDOR, des xve et xvi" s., III, 236.) (A. DE LA VIGNE,Moral. de l'Aveug. et du Boit.,
MISSOUDOR,voir MILSOUDOR. Monstrant en face avoir cueur assez triste, p. 231, Jacob.)
Ce neantmoins en habitz cointe et miste. Toutesfois ne sçauroit l'artiste
1. MISTE, mixte, micte, mite, myte, s. (CLÉM. MAROT, Chant d'amour fugitif, p. 250, Conclure par ses argumens,
éd. 1545.)
m., repas qui consistait, à Citeaux, dans un Tant soit ingenieus et miste,
quart de livre de pain, et le tiers d'une Si prins avons habitz pour l'agreer : Que le monde ne soit sophiste
Et plain de faulx enseignemens.
hémine de vin. Le mixte se prenait avant Nous maintenans muguetz, propres et mistes.
(JULYOT,Elegie de la belle fille, p. 47, Willem.) (J. BOCCHET,les Regnars traversant, fO 44d,
sexte, ou après sexte, selon que l'on jeû- éd. 1522.)
nait ou non. On ne le prenait pas pendant Les dames qui demeurent aux lieux Lors se leva David royal psalmiste,
le carême, ni pendant les rogations, les auxquels communément frequentent les Des Muses droit servant commensal miste.
escoliers, sont bien la plus grand' part de (CRETIN,Chantz royaulx, Deploration sur le Irespas
quatre-temps et les vigiles. (Cf. Consuetu- ce cœur la, qu'elles ne favorisent ny re- d'Olergan, f" 24 vO, éd. 1527.)
din. Cist., cap. LXIII, De mixto) : çoivent que ceux qui sont mistes, pou-
pins, et bravement uccoustrez. (TA.HUREAU, Comté, Jura, miste, joli, charmant, paré.
Si tel jors est que on doive prendre
miste si esgart li sacriste en tel espasse et Prem. dial. du Democritic, p. 83, éd. 1602.) Bresse, misto, charmant, joli, pimpant.
voist souner le miste. (Règle de Citeaux, ms. Une jeune damoyselle, miste, belle, gail- 3. MISTE, voir MUETE.
Dijon, fo 97 vo.) larde, dispose, gratieuse et affaitee. (1617,
Se on june le secont jor et le tierc le Biogène franc., Paradoxe sur les chos. MISTEMENT, adv., gentiment, élégam-
pregnent apries tierce miste en refroitoir. petit., Variet. hist. et lilt., t. I, p. 14.) ment, coquettement :
f
(Ib., 112 r°.)
Faisant, de plas, cheminer a ses ailes La lune coustumierement
Quant on sonne miste. (Ib., f° 135 v.) En bel arroy les mistes demoiselles. Gouverne tout premierement
Li freres qui est ebdomaiers de la leçon Epist. à Melay, Bibl.
(S.-AMANT, elz.) L'enfant, et par quatre ans le garde
doit prendre mite, ce est a dire mangier
autres. Et sus sa noureçon regarde ;
poi les (Regle de S. Ben., s'est employé subst., à peu près Très qu'il est ou ventre sa mere
un avan
Ste-Pal.) — Miste
ms. Sens, p. 155a, ap. comme on dit un élégant, une élégante : Se prent, pas ne li est amere,
Ains en pense moult justement
Certaine aucmentacion de pain qui se Cette science est pour les mistes,
livre en aulcung temps, vulgalement nom- Et le nourist très m[u]istement.
Non pour advocatz, ny secretayres. C'est pour l'enfant un grant secours,
mez le pain du mite, lequel mitez se livre (Le Resveur avec ses resveries, Poés. fr. des xv et Et si tost qu'elle a fait son cours
cornent cy après sera vehuz. (Racionale de XVIeS., XI, 120.) A Mercurius le delivre.
S.-Claude, f° 4 v°, Arch. Jura.) (FROISS.,Poés., Richel. 830, f° 363 rO.)
Ung cliecun religieux (prend chaque Que feras des forains la trouppe qui trafique

1.
jour) deux pots de vin et deux miches de Et des mystes aussi la cohorte lubrique ? Si nous chaulsons sur le gay, mistement
(Les Muses incognues ou la Seille aux bourriers, Et frisquement, pour estre proprement,
pain, outre certaine aumentation de pain Apol. de don Chayvos en faveur de Henon,
qui se livre en aucun temps, vulgairement Honnestement, selon l'estat qu'on porte.
nommé le pain du micte, lequel micte se éd. 1604.) (Repliq. des Dames de Par., Poés. fr.' des xv8 et
livre comme ci après sera vehu. (Off. joli, gentil, xvie h VIII, 255.)
claustr. de S.-Oyan, I, Génin.) — Avec un nom de chose, disait encore au XVIIe siècle :
élégant, coquet : Se
Du myte qui est dehu es serviteurs du Mistement, concinne, polite,. venustej
refecteur. (Ib.) L'autre (pourpoint) estoit leger, mince, miste.
eleganter. (MONET, Parallele des langues,
Comment le micte se doit livrer aux re- (COQUILLART, les nouv. Droitz, Fe part., de Prc-
sumptionibus, l, 115, Bibl. elz.) Rouen 1632.) 1
ligieulx. Ung religieux prend pour son Mistement. (OUDIN, Gramm. franç., p. 34,
micle de pain, pour jour, demy miche. L'un a beau vis, et le corps miste et gent. éd. 1656.)
(Ib.) (P. GRINGORE, Menus Propos, P 80, éd. 1525.)
MISTERK, myst., s. m., raison cachée, autres, qui seront entour nous pour nostre MISTIER, voir MESTIER.
vertu mystérieuse inhérente à quelque personne et domestique service, non point
chose : seulement en offices mais en autres mis- MISTIGORIEUX,adj., mirifique :
teres, seront telz qu'ilz auront esté nez ou
La rose blanche et vermillette Croyez qu'il y a des besongnes
royaume de France ou des lieux de langaige Et des mots mistigorieux,
Ont en elles grant efficasce françois, bonnes personnes, sages, loiaulx
Garni de mistere et de grasce. et ydoines oudit service. (MONSTRELET, Si très fort mistigorieux
(FROISS.,Poés., II, 239, 130, Scheler.) Chron., I, 225, Soc. de l'H. de Fr.) Qu'on n'y entend la belle note.
(Myst. de S. Did., p. 43, Carnandet.)
< -Les violettes.
Ont mistere. — Métier : terme de ca-
f'\r:; b encor vertu et(ID., ib., II, 242, 227.) Que en nostre dite ville de Hellebeke
MISTIGOURI, - y, s. m.,
resse :
Je croy que lu verras encor
soit d'ores en avant fait tout mestier et
mistere de drapperie, qui plus profitable- J'ay veu ces figures que vous dites, elles
Edifice de tel mistere
ment y pourra estre fait, tant de filler, sont fort gentiles, et suis d'avis, seigneur
Que si riche n'a jusqu'à Pere. Demonax, mon couillaud, ma vitte, mon
(ID., ib., III, 41, 1390.)
tiessir, fouler, laner et taindre comme de petit mistigoury, que vous me donniez une
toutes autres choses qui a mistere de drap- vingtaine d'escus, par S. Fiacre de Brie,
Et fut grant heur au chevalier, entrepre- perie appartient. (1334, Arch. JJ 69, fo i rO.) j'en acheteray pour nous deux. (CHOLIERES,
neur, que celle noblesse vint au lieu, pour Les autres a temps et pour certain mis- les Apresdinees ,VI, fo 211 r°, éd. 1587.)
veoir et entendre le haut mistere de son tere, comme cousturiers,fourreurs,boulen-
emprise. (OL. DE LA MARCHE, Mém., I, 21, giers, bouchiers, cordoenniers et les sem- Mistigouri. Mypillicock,my prettie rogue.
Michaud.) Norm. (COTGR., éd. 1611.)
blables qui euvrent a la piece ou en tache
pour certain euvre. (Ménagier, If, 54, MISTION, mestion, mixtion, s. f., subs-

Cérémonie : Biblioph. fr.)
tances mélangées :
Et après ce sejourna le roy en ladite Ne baille ne administre aucunes pourres
ville de Rains trois jours, et puis se partit — Ouvrage fait avec art :
ne mistions pour mettre es dis vins.
avecques son dit ost pour aller en une
abbaye nommee Saint Marcoul, ou quel
Ung jour en la chambre son pere
Fist une estoile et ung mistere
(17 sept. 1317, Ord. des vins,
Tournai.)
f
6, Arch.
lieu les roys de France ont acoustumé De soie et d'or moult soubtilfe]manl.
d'aller après leur couronnement. Et leur (Rom. de la Violette, ap. Duc., Misterium 1.) Sur le fait et le mestion dont en fera
t'ait on la certain service et mistere, pour- songnies fondiches. (1402, Reg. de la vinne-
quoy on dit que le roy de France garist — Objet en' général; désigne ici des rie, 1343-1451, fo 70, Arch. Tournai.)
des escrouelles. (J. CHARTIER, Chron. de cordages : Adonc ilz jetterent tant de fu a l'environ
Charl. VII, c. 48, Bibl. elz.) de la tour avec mestions et bois sec qu'elle
Les dames de Romme firent coupper
En dedans peu de jours après, le terme leurs blons cheveux. pour faire cordes. ardy par grant habondance de feu. (Hist.
de six semaines que devoit durer ce noble .et consentirent leur plus chier et naturel des Emp., Ars. 5089, fo SOro.)
pas fut passé et expiré : et l'endemain aoroement estre converti en rude mystere. Paié tant a ung maistre midechin pour
(qui fut par un dimenche un peu devant (A. CHARTJER, Quadrilogue invectif, p. 426, son sallaire d'avoir curé laditte Annechon
la grande messe) les roys d'armes et heraux éd. 1617.) de une maladie, comme pour plusieurs
s'assemblerent de toutes pars, pour plus autre meslions par elle heus, .LXX. s. .VII.
honnorer le mistere. (OL. DE LA MARCHE, -
A été employé comme S. f., au sens d. (1464, Compt. de la curatelle de Caterine
Mém., l, 9, Michaud.) de manière, mœurs : Van Braquele, Arch. Tournai.)
A l'opposite des dames, du costé des Ensi li mais enfant de mauvaise matere Les pouldres de canon, souffre et salle-
grandes halles, fut l'Arbre d'Or planté : Vont désirant le mort et de pere et de mere petre et autres mestions. (1465, Béthune,
qui fut un moult beau pin, tout doré d'or, Pour le tresor avoir et l'avoir et le terre ; up. La Fons, Gloss. ms., Bibi. Amiens.)
exceptees les fueilles : et d'empres iceluy Che ne font mie chil de tres bonne mistere,
pin avoit un perron, a trois pilliers, moult N'est mie de bon sanc qui de tel fait se pere. — Immixtion, acte par lequel on s'im-
gentement faict : ou se tenoyent le nain, (Bast. de Buillon, 3780, Scheler.) misce dans une succession :
le géant, et l'Arbre d'Or, le poursuyvant Il n'est besoin de faire la lecture de
par qui se conduisoit le pas et le mistere MISTERIAL, myst., adj., mystérieux , l'adjudication par decret des héritages
de la jouste. (ID., ib., II, 4.) mystique : nobles ou roturiers, quand elle est faite
Afin que les hauts misteres dignes de Et manes comenzat avoc eaz les mis- en vertu de lettres de mixtion. (i66Q,Règlem.
recommandation qui se firent en Allemaigne teriaz chanz des psalmes. (Dial. de S. Greg., sur plus. articles de la Cout. de Norm.,
a la création, election et couronnement de Roq.) Nouv. Cout. gén., IV, 158.)
très victorieux et très illustre prince l'ar- ap.
chiduc Maximilian, soient perpetuels es Et devons ci noter que ce qui en la loy MISTIONNEEMENT, mixt., adv., par un
memoires des hommes, je metterai par est contenu ou c'est moralité ou misterial mélange :
escript, au vrai le plus pur que possible significacion. (J. GOULAIN, Ration., Richel. Les saulces et condimens qui sont
me sera, les estats, cerimonies, entrees, 437, fo 5b.) appropriez en esté sont verjust, aigrest,
réceptions, joustes, bancquets, festoie- Quant est de la matiere si est assavoir vin aigre, just de limons, et ce simplement
ments, nouvelletes, singularités, honneurs que l'en confist ycelui cresme de baulme et ou mixtionneement se tu veulx ensemble
et magnificences que nous appelons d'huylle, misterial raison. (ID., ib., ap. du sucre, d'eaue rose. sans y mettre ailx
triomphes, qui furent faicts en ce voyage. Laborde, par Emaux, p. 233.) ne espices chauldes. (Platine de honneste
(J. MOLINET, Chron., ch. CXVIII, Buchon.) volupté, fo 81 vo, éd. 1528.)
Mes anges, loyaulx serviteurs
Ces honneurs, reverences et mysteres
accomplis, ils entrerent en la chambre de
la royne. (ID., ib., ch. cccxvn.)
Et obediens auditeurs
De nos misteriaulxsermons. MISTIONNEMENT
mixtion :
, s. m., mélange,
(GREBAN, Mist. de la pass., 458, G. Paris.)
En ceste region myslerialle et figuree. Temperatio. Attrempement. Mistionne-
— En particulier festin d'apparât : (LA BOD., Harmon., p. 289, éd. 1578.) ment, meslange. (R. EST., Dictionariolum.)
Et de la s'en ala au disner, et estoit en- Mistionnement, adulteratio, medicatio.
viron douze heures, et quant ledit mistere MISTERIALMENT, adv., comme on fait (FKD. MOREL,Petit Thresor demotsfrançois,
fut commencé, il estoit entre quatre et six d'un mystère, mystiquement: éd. 1632.)
heures du matin. (MONSTRELET, Chron., 1, Pour ce en la beneiçon des aournemens
62, Soc. de l'H. de Fr.) n'est attribué nul sacrement, mais beneiçon MISTIONNER, mest., mixt., verbe.
misterialment, comment que es sacremens — Act., mélanger,
mêler :
— Service, office : il ait aucun mistere. (J. GOULAIN, Ration., Il scet peser par quantité
Veut que les accusez repondent par leurs Richel. 437, f° 55d.) Les elemens, leur qualité
bouches, sans conseil, ne mystere d'aucune Tout est a entendre misterialment. (ID., Justement proporlionner,
personne. (BOUT., Somme rur., p. 242, ib., 1'0137 vo.) Bien conjoindre, bien mixtionner.
note de l'éd. 1611.) (JEH. DE MEUNG,Resp. de l'Alchymiste à Nat.
Et que toutes personnes, tant nobles que MISTETÉ, voir MOISTETÉ. 533, Méon.J
En iceulx (vins) affaitant et mistionnant , sance de leur dit present privilege. (Lettre — Morceau de métal en général :
de pluiseurs matieres non raisonnables. d'ecorniflerie, Var. hist. et litt., t. IV, p. 54.) de mitaille d'arain qui issi d'em-
.LXIII. 1.
(13 sept. 1397, Ord. des vins, f° 5 r°, Arch. Mistoudin : m. A neat fellow, a spruce penner les quarriaus. (1295, Compte de Jehan
Tournai.) companion. (COTGR., éd. 1611.) Arrode, ap. Jal, Il, 320.) Impr., micaille.
Mestionner de plusseurs mestions. (1437, Mistoudin, m. Buen companero. (C. Ou- Il apparella ses gens de nés, et d'armes
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Dm, 1660.) et de mitaille. (Cron. de Norm., m s. Berne
Amiens.) 307, p. U5a.)
Vin aigre pour mestionner les pouldres — Pou : Et tant que mitaille leur failli. (Ib.,
vieses et nouvelles. (1465, ib.) Mistoudins, pidocchi. (OUDIN, Dict. fr.- p. 136b.)
Si respondez, que ce soit humblement ilal.) Pour .IIe. .xxi. livres de mistraille pour
et en doulceur qui soit mistionneè de gra- MISTRAILLE, voir MITAILLE. emploier en l'ouvrage des diz .XXIIII. ca-
vité. (J. BOUCHET,Ep. mor., X, aux filles,
éd. 1545.)
nons. (1375, Arch. KK 350, f 276 v°.)
1. MISTRAL, S. m., morceau: Estaing, plomb et mylraille. (Gaullieur,
Et vous depestreray de vostre adverse En laquelle place ou jardin (des arbales- Pintiers et Estainguiers )
partie avecques un breuvage que je luy triers de Douai) le connestable desdis con- Quantité de menue ferraille, appliquée a
mixtionneray. (AMYOT, Theag. et Car., freres de l'arbaleste avoit intention de faire fait de marchandise de mitaille. (1406,Arch.
eh. xxi, éd. 1559.) traire par esbatement a un pié de buef, qui JJ 161, pièce 57.)
RéfL, se mélanger :
devoit estre mis en hault a un pel. et
.- cellui qui le copperuit en beau jeu d'un
bougon, ordonné a maniere de t'orchiel,
Sur chacun cent pesant de mitraille
amené en lad. ville ou yssant hors d'icelle,
Huylle et eaue jamays ne se mixtionne- deux solz par. (Déc. 1435, Arch. H.-D.
ront ensemble, mays on peult bien ayse- devoit gaigner deux mistraulx de buef cuis
ment mixtionner ensemble vin et eaue. et saussis, par bone amours. (1398, Arch. d'Orl.)
(PALSGRAVE, Esclairc. de la lang. franc., JJ 153, pièce 220.) Sur cent d'estain ou de mitaille deux solz
p. 634, Génin.) six d. (Déc. 1438, Lett. pat.,ap.Mantellier,
2. MISTRAL,voir MAISTRAL. March. fréq., III,80.)
— S'accoupler : -
Les prestres illec servans ne se voloient MISTRALIE, voir MAISTRALIE. Ilz seront tenuz lui rendre la mitaille
mixtioner a femmes. (FOSSETIER, Cron. qui en ystra senz autre dechiet. (1440, Min.
Marg., ms. Brux., I, f° 63 ro.) MISTRAUL, voir MAISTRAL. d'Arnoul Sarre, not. à Orléans, étud. Mal-
let.)
Qui se mixlionne avec bestes soit occis. 1. MISTRE, s. m., débris : livres de mitaille pour faire couleu-
(ID., ib.* f° 130 vo.) Et feist le clout de Rouen et par le moien vrines. (1445, Insir. de Ch. VII, ap. A. Tue-
dudit galiotage toute l'escluse d'Angleterre

Mistionné, part. passé, mélangé : eut moult a souffrir, et encores y appa-
tey, Ecorcheurs s. Ch. VII, t. II, p. 117.)
Soye mestionee. (Mariage d'Anne de Foix, ressent les mistres et les ruynes. (Déb. des Pour avoir broutté la millaille, spequc-
fo 4.) hér. d'arm., 77, A. T.) lare, fil et feuille de laiton. (1451, Compl.
de l'exéc. test. de Thomas de Turby, Arch.
MISTIONNEUR, mixt., s. m., celui qui 2. MISTRE, voir MAISTRE. Tournai.)
mixtionne : .XI. livres
mitaille
d'estaing employees pour affi-
MISTROUILLE, S. f., souillon, salope ? ner la desdites cloches. (1456,
Grand mixtionneur et augmentateur de La troisiesme raison est prise des méde- Compt. de Nevers, CC 52, fo 34 r°, Arch.
drogues. (PALISSY, Recepte, Cap.) cins q.ui nous apprennent que ceux lesquels mun. Nevers.)
Mixtionneur, lemperator. (FED. MOREL, travaillent fort ne sont point si enclins au Cinquante livres de metaille. (Vente des
Dictionariolum, éd. 1633.) mestier, que ceux qui sont lents, posez et biens de Jacques Cœur, Arch. KK 328, -
relenus. L'experiencenous en est manifeste f° 341 vo.)
MISTIQUEMENT, - icquement, adv., en ces grosses mislrouilles, qui a leur mine
d'une manière mystique : devroient devorer cinquante charrettes Sur chascun cent de potin, mutaille par
Ouquel nom misticquement est entendu ferrees, elles sont flaetles a l'enclume. bon ou estain, vi. d. (1462, Pièce citée ap.
Jhesu Crist. (Hist. s. et prof., Ars. 5079, (CHOLTERES, les Apresdinees, II, fo 54 vo, de Portaumont, Hisl. de Carentan, p. 277,
f° 14e.) éd. 1587.) cd. 1863.)
Lesquelz pour ce faire esloient sceintz et Mistrouille : f. A foule great slut, a filthie. Ung gros veuglaire de fondue de mi- -
drois, avoient chascun ung baston et les draggletaile. Norm. (COTGR., éd. 1611.) taille, garny de ses deux chambres de mi-
piedz chaussez, et le mangeoient (l'agneau taille. (1468, Récol. de lartillerie, Arch.
pascal) avec laictues ameres, non qu'il MISTURE, voir MESTURE. mun. Dijon, H, aff. milit.)
faille ainsi faire a la lectrc, mais misticque-
ment (J. BOUCHET, Triumphes de la noble MITADENC , s. m., certaine mesure Baterie, mitraille, cuivre ouvré ou a ou-
vrer. (Mai 1518, Dêclar., ap. Mantellier,
Dame, fo 156 r°, éd. 1536.) pour les grains et les terres : March. fréq., III, 138.)
Item ung quartel, ung mitadenc froment De chascun cent pesant de plomb, d'es-
MISTOUDI, adj., grotesque : et mitadene avoyne. (1464, Lett. d'amort. tain, de baterie de mitraille, cuivre ouvré
0 Huet de villaine grâce, pour l'égl. de Mendes, Arch. JJ 199, pièce 448.)
ou a ouvrer, et autre baterie ou dinande-
Beau poete de neige et de glace, rie. (20 sept. 1527, Arrêt du Parlement, ap.
Pour mettre en ses mistoudis vers MITAILLIE, mylaille, millaille, mitraille, Ste-Pal.)
Le nomde Clement a l'envers. mytraille, mistraille, mintraille, metaille,
(Ca. FONTAINE, Resp. à Ch. Huel.) mutaille, s. f., petite monnaie : J'ay veu famine d'argent et de mytaille.
(J. BOUCHET,les Regnars traversant les perill.
MISTOUDIN, mestoudin, s. m., bon Ce n'est point seulement une petite maille, voyes des folles fiances du monde, fO 2b, éd.
compagnon, bon drôle, garçon fringant Ne chou n'est mie ors ne argent ne mitaille, 1522.)
et bien mis :
Le mistoudin, pour faire son cas,
Ne demande procureurs, n'advocatz.
(BOURDIGNÉ, Leg. de P. Faifeu, p. 42, Jouaust.)
Ains est pain, vin et char et poisson et pesquaille.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f° 156 r°.)
Iceluy Durut trouva ung petit sachet ou
il y avait mitaille qui est appelee billon.
monoier.
Et luy vendront or, argent et mylaille
Pour
(ID., Ep. mor., II. 1, éd. 1545.)
(1397, Arch. JJ 152, pièce 115.) Vieille clouterie ou mintraille. (FOUR-
Pour ce dernier chef, Demonax, mon NIER, Hydrogr., p. 178, éd. 1543.)
marpaut, mon petit mistoudin, vous estes Et s'il advient d'aventure on te baille,
De la mytaille ou limature d'arain de
fort mal fondé. (CHOLIERES, lesApresdinees, Ou par amour ou d'estoc ou de taille,
VI, f° 221 r°, éd. 1587.) , Ou par mitaille
Cypre. (J. MART., Archit. de Vitr., p. 215,
Dessus pierre de taille cd. 1572.)
Et encore par ces dites presentes deffen- Ou soubz muraille La meilleure metaille de Cagore vient de
dons generalement a toutes personnes, tant Quelque couche qui vaille Natolie. (Du PINET, Pline, xxxiv, I, éd.
soient mesloudins ou esvetez, de ne troubler Du quelque lict bien près des chambres coyes, 1615.)
ou empescher nullement nos dits subjets Tu seras la comme nid de cornaille. Mitaille : f. Great (or the grossest) file-
et vassaux ny aucuns d'iceux en la jonys- (Contredits de Songecreux, f°147 rO, éd, 1530.) dust. (COTGR., éd. 1611.) -
Argot, mitraille, poignée de monnaie de livradois, meitan, Bugey et Bresse, métan, 2. MITE, s. f., sorte d'étoffe ou de vête-
cuivre mêlée de sous, liards, centimes. moitan. ment :
MITAINNERIE, myt., s. f., fabrique de S'est dit dans le Nord au XVIIe s., avec Ilz ne se sçavoient armer. fors
mitaines : que de
grans haubers et de grands baligans
le sens de moitié : ar-
Nous avons receu l'humble supplication moyez de leurs armes, et de mt<M de toile
des maistres et ouvriers du mestier de
Les hoirs Decarpentrye en payent la costonnees, et par dessus ung grand
mitan et les hoirs Gobert l'autre mitan. chappel de fer ou de cuir bouilli. (J. LE
chapellerie, aumusserie, bonneterie, my- (1656, Comptes du receveur de l'église Si- BEL, Chron., I, 154, Polain.)
tainnerie de nostre ville et banlieue de Martin de Flines, Arch. mun. Mortagne.)
Rouen. (1450, Ord., xiv, 125.) Dans abbes, vous ares et
MITANTIER, myt., adj , nos wans et nos mites.
voir MITANT.
moyen, du mi- (GILLONLEMOISIT,li Complainte
des dames, II,
MITAN, lieu : 184, Kery.)
MITANIER, s. m., fermier, laboureur, Le troizieme (doigt) est nommé moyen, Berry, Poitou, Comté, Suisse rom., mite,
métayer qui afferme à moitié profit, qui ou mytantier, pour ce qu'il est au mylieu mitaine.
partage avec son propriétaire : entre les cinq. (A. Du MOULIN, Chirom.,
p. 12, éd. 1638.) 3. MITE, voir MISTE.
Ilz hurterent a l'uys de certaine maison
des appartenancesde la dite granche, en MITAUT, s. m., chat : MITEMENT, S. m., moitié :
laquelle estoit le bouvier ou mitanier d'i- Je n'aime pas un gros mitaut de chat. Concessons et donons aux hommes de
celle granche. lequel Jehan Sorel soy la dite comuue le milement
sentant ainsi frappé par ledit bouvier ou parce qu'il gaste ma garenne. (G. Bou- au nourrisse-
CHET, Serees, III, 53, Roybet.) ment de nostre dune leur bestial.
mitanier. (1397, Arch. JJ 152, pièce 304.) (1209, Charte octroyée dpourla ville d'Amble-
1. MITE, mitte, s. f., monnaie de cuivre teuse, ap. Tailliar, Introd., p. CXLIII.)
MITANT, - tan, mitl., my., moi., s. m. de Flandre dont Philippe VI défendit le
et f., milieu, centre : cours dans son royaume par un édit de MITEMOUE, S. f., douceur hypocrite :
Si nous offroient de quitter la mitan des 1332 : La marmite, la mitemoue
taillis, si nous voulions iciaus faire garder. Font tant qu'il (les papelards) sont desus la
roe.
(Cart. de S.-Jean de Laon, ap. Duc., Mi-
tarius.)
Le rendus a un povre hermite
U il n'avoit tite ne mite.
f
(G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., 90e.)

(Ren. le Nouv., 7607, Méon.)


Norm., mitemoe,personne qui affecte une
Jusques au moitant de la cheminee qui douceur hypocrite.
est ou chais d'icelle. maison. (10 mars Je li claims quitte
1396, Invent. de meubl. de la mairie de Ses grans honneurs pour une mitte. MITERRAIXE, - einne, adj. f., Méditer-
Dijon, Arch. Côte-d'Or.) (G. DE CHARNY, Liv. de Cheval., ms. Brux., ranée :
fO 18 rO.)
Jusques au droit du moitant de la dite Et por ce est ele apelee la grant mer, et
cheminee. (Ib.) Et cornuz et miltcs lor voiz est apelee miterreinne por ce que ele vait
Au mytant du cuer. (J. AUBRION, Journ., Perdirent : Si ne furent plus pris par mileu de la terre jusque vers orient, et
Comme par devant a leur pris. devise et depart les .nj. parties ds la terre.
an 1501, Larchey.) (GODEFR. DEPAR., Chron., 3420, Buchon.) (BRUN. LAT., Tres., p. 151, Chabaille.)Var.,
Au mitant. (1553, Test., Arch. mun. Comme. Ector de l'Arbre. avec Gos- miteterreine.
Douai.) set le Lonc. jouassent amiablement et Ce royaume est contre la mer Miterraine.
Pleust a Dieu que tu fusses noyé au paisiblement l'un a l'autre pour mites de (GILLE LE BOUVIER, Richel. 5873, fo 53 CO.)
mittan de la mer ! (LARIV., Facet. Nuicts Flandres. (1377, Arch. JJ 110, pièce 322.)
de Strap., 1, v, Bibi. elz.) Tes oevres et tout ti délit MITERREINNE, voir MITERRAINE.
Avoir repavé au mitan du ruisseau de la Ne valent une mitte.
rue St Martin. (Compt. de 1567, Arch. mun. (FROISS.,Poés., 11, 110,3702, Scheler.) MITETERREINNE, voir MITERRAINE.
Boulogne-sur-Mer.) Un pain n'y valoit que quatre mittes. MITHISTOIRE, myth., s. f., histoire fa-
Le plus grand prince en tout, et monar- (ID., Chron., X, 54.) buleuse :
que des Ottomans, voire du monde, mou- Vieulx soudoiers avecques jeune gent Fanfreluche et Gaudichon, mythisloire
rut en ce siege de Siguet, renommé a Ne sont prisiez la valeur d'une mitte.
jamais par sa belle mort et très hono- baragouine de la valeur de dix atomes
(Poés. de Charles d'Orléans, p. 182, Champollion.)
rable, n'ayant voulu mourir ailleurs (dist pour la recreation de tous fanfreluchistes.
il) qu'au mitan de l'exercice qu'il avoit Voiant une povrette femme qui dedans (G. DES AUTELZ, Lyon, 1574, in-16.)
tousjours aimé et mené en sa vie. (BRANT., ledit troncq mist deux petites mittes de Les factions et partialitez nous ont en-
Grands Capit. estrang., l, III, Bibl. elz.) cuivre qui pouvoient valoir le quart d'un gendré infinies mithistoires (ce mot est
Ilz donnarent passage a la moitié de ses sicle. (De vita Christi, Richel. 181 ,
de Julius Capitolinus), ou pour mieux dire
gens par le beau mitan de leur ville. (ID., fo 101a.) faussetes. (ST JULIEN, Meslanges hist.,
ib., I, VI.) p. 49, éd. 1588.)
Esconte, mezlez en tel lien
Au beau mitan de l'hiver. (ID., ib., I, xi.) Qu'ilz te paient ou tite ou mite. MITHOU, voir MITOU.
(Mart. de St Denis et de ses compagn., ap. Jub.,
Il fust conduict par le capitaine Sallines Mist., I, 137.) MITHRIDAT, voir METRIDAT.
et Julien Romero, estant au mitan de
tous deux, et passa parmy tout du long de Je n'y aconte pas deux mittes. MITIDITÉ, s. f., douceur :
la grand place ou estoit au bout l'eschaf- (Mir. de N. D., XÏXIII, 640, A. T.)
Passion nommee mitidité ou doulceur.
faut, toute remplie de trente enseignes de Le duc de Bourgoigne. fist forger a (H. DE GRANCHI,Trad. dit Gouv. des Princes
gens de pied espaignols en battaille, au
beau mitan desquels il passa. (ID., Grands son coing autres monnoies noires, nom- de Gille Colonne, Ars. 5062, fo 20 vo.)
mees mailles et mittes, dont les deux
Capit., 1.1, c. xxvn.) mailles ou les quatre mittes se allouoient MITIER, S. m., mesure de grain :
Apres marchoit la compagnie trois a pour ung denier. (1459, Arch. JJ 189,
trois, et au mitan estoit sa cornette ou pièce 358.) 4 miliers de froment. 2 miliers d'avoyne.
guidon. (1596, Entrée d Paris du Card. de 7 mitiers de seigle. (1333, Information par
Chascunemesure autant de mittes comme J. de Paroi, Richel. 24040.)
Flor., Felib., Hist. de Paris, V, 475.) la raziere d'aveine se vent. (16 sept. 1506,
Ung buffet de chesne a coffre au mitan. Déclaration, Annales du comité flamand de MITIGATIF, mict., adj., qui est propre
(Piéce de 1597, ap. Beauvillé, Doc. inéd. France, XV, 73.) à mitiger, à adoucir :
sur la Picardie, IV, 362.) Dy moy, quand tn n'aportes rien, Dolour soit ostee et appaisie o choses
Ce mot, omis par Littré, est employé A quoy il tient; tu te despites mictigatives. (H. DE MONDEVILLE,Richel.
dans toute la France, et au Canada. Pro- Et scez que je despens le mien
Pour toy, dont n'ay profit deux miles.
2030, f 39d.)
nonciations provinciales : Comté, moitan, (Debat de la Vigne et du Laboureur, Poés. fr. des Gresse fresche de geline peut bien coni-
Sauget, maitan, Lorr., Toul, moietan, M* et xvie a., II, 320.) peter en ulcère de leffres, car elle est moult
mitigative. (B. DE GORD., Pratiq., III, 19, mien, il sera chat parfait, il sera marcou, Osez vous bien, mechantes mitouines,
éd. 1495.) margut, et maistre mitou. (Moyen de par- Adjouster foy au propos de ce veau
venir, p. 248, éd. elz. s. 1. n. d.) Qui entre vous tait le miste et le beau,
Oile mitigatis. (BRUN DE LONG BORC, Idolatrans vos faces de fouines ?
Cyrurgie, ms. de Salis, fo 12e.) Un rat de mon logis, qui, voulant ronger (Les Muses incognues ou la Seille aux iourriers,
la queue de mon maistre mithou, qui
Sonnet, éd. 1604.)
— S. m., remède propre à mitiger: dormoit, fut bien trompé. (Resolutions de
Pour ce y doit on mettre mitigatifs. (B. Bruscambille,éd. des Joyeusetez, p. 11.) MITOUINER, v. a., flatter, séduire par
DE GORD., Pratiq., III, 27, éd. 1495.) Je tuerois son mitou. (G. BOUCHET,Serees, des propos hypocrites :
Princes, mieulx vault encore tart que jamais
III, 56, Roybet.)
Il l'a si bien milouinee
En son grant mal prendre un mitigalif. : Et si bien empatelinee
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 23 rO.) — Usurier
Qu'il a fait ce qu'il a voulu.
Il faudra adoulcir la doleur par le blanc Ces gros mitous assis en leurs contoirs. (BELLEAU,la Reconnue, III, 5, Ane. Th. fr.)
(JEAN DE BARRAUD, Epit. dorees de Gue-
d'ung œuf, par huille rosat, ou quelque
autre mitigatif de doleur. (TAGAULT, Inst. vara, fo 141 rO, éd. 1584.) MITOYEINNEMENT, voir MITOIENNE-
chir., p. 174, éd. i549.)
— Hypocrite : MENT.
MITIGATION, s. f., calmant : Faire le mitou, l'hypocrite. (OUDIN, MITRAILLE, voir MITAILLB.
Mitigation: f. A mitigation, qualification, Cur. fr.)
allaying, tempering, assuaging, appea. Suisse rom., mitou, homme sans consis- MITRATION, mettration, s. f., action de
sing. (COTGR., éd. 1611.) tance, qui est de l'avis de tout le monde. mitrer :
MITIGUER, v. a., apaiser : Lyqueis Walthier de Mostier impetrat,
Aucunes herbes ou melodies si ont
MITOUART, - ard, s. m., comme mitou, en dit concile de Constanche, a pape de
mitouin, désigne un chat, et en exprime Romme et l'emperere le infulation et le
vertu naturelle de mitiguer et de donner particulièrementl'hypocrisie : mettration del abbie de Sains Hubert; car
alegence au lunaticque. (Songes du Ver- adonc fut de premier mytreis ly abbeit
gier, I, p. 176.) Demain le grippe minaud marie une
sienne chatte fourree avec un gros mi- de S. Hubert devant dis. (J. DE STAVELOT,
MITIRER, v. a., tirer à demi : iouard chat bien fourré. (RAB., le Cin- Chron., p. 158, Borgnet.)
Et mitirant sa langue fretillarde quiesme livre, ch. XlIII, éd. 1564.)
i. MITRE, S. f., trou de la verge :
Me baisottoit d'une levre mignarde.
(RONS., Œuv., I, 106, Bibl. elz.) Aussi le petit milouard Mitre est le trou de la verge ou membre
N'entra jamais en matouard. viril, comme Guy l'interprete a la fin du
Mitirer la langue, id est, tirer a demi. (J. DU BELL., ŒUV., t. VII, fO 47 rO, éd. 1569.) 7° chap. doctr. 2 de l'anatomie. Je penserais
Ronsard. Comme nous disons mipartir. plustost que ce fust le filet de ceste partie
(NICOT, éd. 1606.) Matou ,matouard ou mitouard. (LA qui eust retenu cet ancien nom de mitre :
Mi-tirer. To draw out the halfe of. PORTE, Epith., éd. 1571.) lequel on déduit de miton, qui signifie du
(COTGR., éd. 1611.) Un jour visitant ma garenne, et voyant filet. Ou bien mitra est un mot corrompu,
mon mitou ainsy accoustré, faisant si pour avoir quelquefois esté mal escrit ure-
MITITÉ, s. f., douceur : bien la chatemite, je n'eus le courage de thra, qui est le canal de l'urie. (JoUB., In-
Mitité que nous disons dolceur de cou- le chasser, et encores moins de le tuer, terpr. des dict. anal., éd. 1598.)
raige, et bénignité. (Hist. de la Tois. d'Or, prenant si grand plaisir de le voir, que je
vol. I, f° 129, ap. Ste-Pal.) ne me pouvois tenir de rire de sa conte- 2. MITRE, voir MAISTRE.
nance, si bien que j'allois souvent en ma
1. MITON, s. m., mitaine de fer, gantelet garenne pour voir mon dommage, et pour MITREMENT, s. m., action de mitrer :
du xv9 s., sans doigts séparés : voir ce mitouart qui emportoit mes lape-
reaux tous en vie a son maistre. (G. Mitrement : m. A mitring ; a booding,
Habillement de teste sera d'une bonne BOUCHET, Serees, xiv, t. III, p. 56, Roybet.) crowning, or covering of the head with a
salade, et d'un gorgerin ; ou haubert aura
Nom propre, Mithouard. (COTGR., éd. 1611.)
,
miter; for ornament or in disgrace.
petits gardes bras, avant bras, gantelets ou
mitons. (Estais des Offic. des ducs de Bourg.,
dans les Mém. p. serv. d l'hist. de Fr. et de MITOUEIRE, voir MOITOIERE. MITRER, mytrer, mittrer, v. a., mettre
Bourg., 2" p., p. 287, éd. 1729.) MITOUFLE, - ouflle, s. f., gant : une mitre sur la tête de; coiffer un cri-
Morv., milon, manche du gilet que Mitouffles, sorte de gands. (OUDIN, CU- minel de la mitre de papier :
portent les hommes. riositez franc., éd. 1640.) Et ce pour démonstration
L'Académie enregistre miton au sens de Mitouffles, guanti fodrati. (ID., Rech. Que pour ung evesque mytrer
mitaine. ilal. et fr., 26 p., p. 372, éd. 1640.) Il fauldra pour le consacrer
Trois evesques a tousjours mais.
2. MITON, voir MOITEON.
Mon pere eut les gants ou mitoufles f
(Act. des Apost., vol. 1, 69a, éd. 1537.)
De Peleus et ses pantoufles. Ha, que ai-ge fait, beau sire Dieux !
(SCARRON, Virg. travesti.)
MITONIER, S. m., fabricant de mitons, C'est dommage qu'on ne me mittre.
de mitaines : Resté en argot avec le même sens. (1525, La Mocqutresse mocquee, Poés. fr. des xv.
et xvie S., X, 273.)
Les chapelliers et m itoniers ne pourront MITOUFLE, my., adj., emmitouflé, em-
faire ouvrer leurs chambrieres ne leurs Nous faulx tesmoings que vous voyez mitrez
barrassé : Par gens lectrez, qui ont bien veu les livres,
varlets, se ils ne sont ordonnez ou mis a
apprentis oudit mestier. (Pièce du i fév. Mon povre sens en est tout mytouflé Pour noz meffaitz qu'on a enregistrez,
1387, Bibl. de l'Ec. des Chartes, 1874, De deuil enflé, assopi, esronflé. Sommes monstrez et ainsi atiltrez.
p. 509.) (Chasse d'Amours, p. 42, ap. Ste-Pal.) (ROGERDECOLL.,Epithetons, V, p. 261, Bibl. elz.)
Les Normans non contens de l'avoir
MITONNER, v. n., en parlant d'une MITOUIN, adj., hypocrite, flatteur : condamnee a mort, la voulurent mitrer
chatte, mettre bas : Je n'eusse veu les ministres soufflez lors qu'ils l'envoyerent au gibet, et es-
Chez un laboureur du de Caux D'un nouveau vent, d'outrecuidance enflez, toient ces mots escrits sur la mitre : He-
estoit une chatte friande pays
co mme celle Pleins de douceurs et de mignoterie, retique, relapse, apostate, idolâtre. (E.
d'un hermite, laquelle, après avoir mi- Poussant le peuple en ardante furie, PASQ., Rech., liv. VI, ch. v.)
tonné, fut par un chien truant estranglee Plus mitouins anjourd'huy que ne sont
(Nouv. Fabrique des excell. Tr aits de ve- Nos mendians fenestrez par le front. S'est dit jusqu'au xviiie s. :
rité, p. 94, Bibl. elz.) (RONS., OEuv., III, 364, Bibl. elz.)
Tandis que de l'urne fatale
MITOU, mithou, s. m., chat : Mais, mon Dieu ! comme ce perclus, Va sortir le destin brillant
Ce vieux resveur, ce mitouin, De l'automate révérend
Le votre n'est qu'un petit minon, quant A contrefait le patelin! Qué prétend mitrer sa cabale.
1 aura étranglé autant de rats
que le (BELLEAU,la Reconnue, III, 5, Bibl. elz.) (GRESSET,Epîtres, XI.)
1. MITTE, S. f. ; mille pelue, surnom 2. MOBILE, s. m., bien meuble : Disant au roy qui lui ostoit ses procès,
donné au chat : Si un gentilhomme marie sa fille o du il luy ostoit la vie. Toutesfois a force de
mobile tant seulement, scavoir moust remonstrances, et de belles paroles : car il
Pour guarir un chat de la toux, après la mort de son pere elle auroit son y falloit aller de sorte, il consentit a ces
Quand vous orrez qu'il esternue, avenant en l'heritage, raportant icelui appointemens. De mode qu'en moins de
Dictes luy tous haut devant tous : mobile. (1301, Ordonn. du D. Jehan 1I, rieu luy en furent que vuidez, que acor-
Dieu vous sauve, mille pelue. Morice, Pr. de l'H. de Bret., I, 1169.) dez, que amortis, deux ou trois cens. (DES
(La vraye Medecine qui guaril de tous maux, PER., Nouv. recreat., du curé de Brou et
p. 20, Rouen 1602.) MOBILIAIRE, - tare, adj., qui a rapport de sa chambriere, f° 129 r°, éd. 1564.)
2. MITTE, voir MITE. aux biens meubles : La fortune voulut qu'ils se trouverent
Des questions mobilliares et de héritage eux mesmes chargez, de mode qu'après
MITTRE, voir MAISTRE. entre le seigneur et son homme. (Coust. quelque foible resistence, une partie fut
de Norm., f° 15 r°, éd. 1483.) taillee en pieces et l'autre prinse a rançon.
MIUDRE, cas suj., voir MEILLOR. (LARIV., les Ecol., 1,2, Ane. Th. fr., VI,405.)
MOBLE, voir MEUBLE.
MIUDRES, cas suj., voir MEILLOR. Mais ils sont envers elle, encor a ses despens,
MOBLÈ, voir MEUBLÉ. Plus cruels que lions, que tigres ni serpens :
MIUE, fém., voir MIEN. De mode que si Dieu par sa bonté supresme
MOBLEMENT,voir MEUBLEMENT. N'apaise la douleur qu'elle sent en soy mesme
MIUR, voir MIEUR. Par ses propres enfants, son esprit desolé
MOCHATE, voir MOUCHETE. Jamais d'aucun des siens ne sera consolé.
MIUS, voir MIELS. (VAUQUELIN, Mon. du roy, éd. 1569.)
MOCHE, voir MECHE au Supplément. :
MIVE, fém., voir MJEN. MODEKIN, s. m., mesure pour le blé
MOCIIELLET, voir MOUCHELLET. Ernoul de Erweteghiem trois modekins
MIX, voir MIELS. de blet et quatre capons de se masure a
MOCHERONCEL, voir MOUCHERONCEL. Erweteghiem. (Cartul. de Mont St-Martin,
MIXTE, voir MISTE. part. 4, f° 96 rO, ap. Duc., Modekinus.)
MIXTEMENT, adv., d'une façon entre- MOCHET, voir MOUCHET.
MODELLE, s. f., moule, représentation
mêlée : MOCHETE, voir MOUCHETE. d'un objet :
Pan arriva le hault Dieu d'Archadie MOCHETON, voir MOUCHETON.
Que nous pasteurs cogneusmes vrayement, Lorsque le ciel te fist, il rompit la modelle.
(RONS.,Sonnet pour Helene, 1. II, sonnet un,
Des biebles paint et couvert mixtement. MOCHON, s. m., adultère : p. 225, éd. 1584.)
(GUILL. MICHEL,ie Eglog. de Virgile, f° 27 r°.
éd. 1540.) Luxure, cuer d'iniquitey, Un escrignier livre moyennant .xx. 1.
Morir le faut en grant viltey. des
une modelle pour mettre aux entreespiedz
MIXTER, myxter, v. a., mêler : Tu avec ton pere et mochon portes de la ville, une autre de sept
Estes ploins d'ordure a foison. de hault coûte .VIII. 1. (1595, Lille, ap. La
Sur peyne de forfaiture de mesme )e (Les sept vertus qui parlent es sept pecchies mor-
drap en quelle ascuns flokkes serroient Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
telx, ap. Mignard, Gir. de Rossillon.)
mysez ou myxtez. (Stat. d'Edouard Ir, La modelle. (1600, Reg. du cons. de ville,
an VII, impr. gotb., Bibl. Louvre.) MOCION, voir MOTION. Arch. comm. Mons.)
MIXTILLOUN, voir MESTEILLON. MOCQUABLE, voir MOQUABLK. MODER, v. n., sortir :
MIXTION, voir MISTION. MOCQUART, voir MOQUART. Et la bouteille se cassant. et puis
l'huile espandue, disoient : C'est le vilain
MIXTIONNEEMENT, voir MISTIONNEE- MOCQUE, voir MOQUE. qu'il rend ; viez comme il mode. (BER. DR
VERVILLE, Moyen de parvenir.)
MENT. MOCQUEMENT, voir MOQUEMENT.
Très usité encore dans le patois lyon-
MIXTIONXER, voir MISTIONNER. MOCQUER, voir MOQUIER. nais avec le sens de partir, sortir.
MIXTIONNEUR, voir MISTIONNEUR. MOCQUERESSE, voir MOQUERESSE. MODERANCE, s. f., modération, action
suj., voir Mox.
MIZ, cas MOCQUETTE,voir MOQUETTE. de modérer :
MOCQUIN MOCQUANT, voir MOQUINMo- Par atrempance et moderance des deliz
MIZEROLE, voir MESEROLE. de la char. (BERSUIRE, T. Liv., ms. Ste-
QUANT. Gen., fo 304b.)
MIZOTE, S. f., espèce de foin ou de
fourrage : MOCTE, voir MOTE. Humilité, moderance et simplesse. (H.
DE GRANCHI, Trad. du Gouv.
des Princes
Icellui Guillaume qui ce jour avoit MODALEMENT, adv., par mesure, gra- de Gille Colonne, Ars. 5062, f 104 vo.)
charié a l'ostel du suppliant son maistre vement :
du foins ou mizote. (1413, Arch. JJ167, Et ceulx qui gardent leurs peccunes es-
pièce 167.) Ce chapon. estoit porté modalement troittementaucuns le font pour une maniere
entre deux plats, pour le souper de mon- d'attrempance et moderance et pour paour
:\fNEZIL Cf sieur avec deux autres docteurs de Sor- de laidure. (ORESME, Eth., fo 7", éd. 1488.)
bonne. (Du FAIL, Contes d'Eutrapel, de Devers orient en fu l'une,
Kis a mnezilz com char de boef trois garses, Il 114 vo, éd. 1585.)
Sa puldre ovec l'albun de l'oef Plus resplendissant que la lune,
Très bien ensemble triblera, MODE, s. f., manière : Qui d'onneur et grant reverence,
Sur l'oil le mete, si garra. Et recevoit les honneurs, que luy pre- De grant sens et de moderance
(Lapidaires, D 843, Pannier.) sentoit le roy, si doucement et tant hon- Certes bien sembla estre siege.
nestement, que la façon et la mode estoit (CHR. DEPISAN,Liv. du chem. de long estude,
MOABLE, voir MOVABLE.
a tous plaisante et agreable. (OL. DE LA
2265, Puschel.)
MARCHE, Mém., I, 7, Michaud.) De moderance ou modesteté. (G. PEBUY,
MOAILLE, s. f., jaune d'œuf, moyeu : Pour ce que c'estoient choses plus nep. de la libr. de Fr. I, Fleurs de vertus.)
Des oefs avec les coques, l'aubuns et grandes, qu'il n'appartenoit a l'estat et
mouilles. (La Maniere de langage, p. 395, MODERATION, s. f., arrangement d'un
P. Meyer.) mode d'ung cappitaine. (Q. Curse, V, 3,
éd. 1534.) procès :
i. MOBILE, S. m. ; le grand mobile, l'uni- Veuz ont esté simulachres es lieux Et ay fait plusieurs appointemens,
derations
mo-
Proces-
et exécutions. (1443,
vers : Noirs sur la nuyt assez fantasieux,
verbal, ap. Mantellier, March. fréq., 111,9.)
Moteur du grand mobile, et ame de toute ame. Qui palissoyent par modes admirables.
(GCILL. MICHEL,1" liv. des Georg., f° 40 v°,
(D'AUBIGNÉ,Priere et Confess., dans les P-et. Œiir
éd. 1540.) MODEREE, voir MOITEREE.
mesl., 1630.)
MODEREMENT, s. m., modération, ac- Mais il puet avoir la presence d'autres Centre de la Fr., modurange, blé de
tion de modérer : juges, ou de lor modoals, ou de lours pa- mouture.
rens. (Statuts ms. de Charles 1e, roi de
Et est gouverné (le corps) par un mode- Sicile, ch. 141, ap. Duc., Mundualduc.) MODURIER, s. m., sorte de mesure :
rement et attrempement de raison.(ORESME, Le modurier dudit Xantoins vaut le
Politiq., f° 168b, éd. 1489.) MODOURRE,voir MADOURRE. boisseau de Bourges. (Cout. de Berri,
MODERENTEMENT, adv., avec modéra- MODRE, voir MOLDRE. p. 41, La Thaumassière.)
tion :
L'on ne se doibt pas trop estimer en sciences,
MODUEMENT,adv., avec mesure : MODURRE, voir MADOURRE.
[mais moderentement. Pour ce que les enfans de nostre bour- ; lèvre :
, geoix vendent pas tant moduement les L MOE, s. f., bouche
(GUILL.MICHEL,Argument sur le 1er liv. des Georg biens ne
f 42 r°, éd. 1 540.)
na fey
de leur predecesseurs, dont aucu-
lour et lour enfans sont venu a po-
Sire Goubert d'une crasse oe
James n'en metra en sa moe.
MODEREUR, s. m., modérateur: vrety. (1419, Arch. Fribourg, Il", Coll. des (Renarl, 9267, Méon.)
Si se sont retrais et mis entour les con- lois, n° 162, fo 41.)
Que tôt le cuir fet départir
suls comme ceulx cui il appartenoit estre
MODULATION, - cion, s. f., action de D'entor son groing et de ses poex.
publiqueadvenir arbitres et moderevrs
ou temps moduler : N'en remeist point entre ses joes.
du conseil. (BERSDtRE, 1'. Liv., (Ib., Br. VI, 274, Martin.)
ms. Ste-Gen., fo 38a.) Modulacion, emission de voix. (Gloss. Li vilains norist sovent l'oe
Monseigneur le modereur de toutecbose gall.-lat., Richel. 1. 7684.) Dont ja ne tastera sa moe.
politicque, vous faictes contre la conception Dictes en modulation (D'un saint Hiemite, Ars. 3527, fO 97C.)
de la loy. ( Violier des Hist. rom., c. m, Une chanson armonieuse
Bibl. elz.) Li vilains norrist sovent l'oe
Pour ceste venue joyeuse. Dont ja ne metra en la moe.
(Act. des Apost., vol. II, f° 212b, éd. 1537.)
MODERNEMENT, adv., à la façon mo- f
(rie des Pères, Richel. 23111, 3d et De la da-
miselle qui ne vol encuser son ami, 93, ap.
derne : — Chant d'allégresse: Méon, Nouv. Rec., Il, 132.)
La cour de France estoit durant les deux Composa aussi le roy Salomon .v. mille
premieres familles hantee de deux sortes livres tous de cantiques et de modulations. Vous l'avez happé
de (Ancienn. des Juifs, Ars. 5082, fo 198d.) Par blasonner, et attrapé,
gens parlans div ers langages, a savoir En luy usant de beau langaige.
ceux de deçà la rivie re de Meuse, Gaulois Sire, vous plaise amoy donner paix, et Comme fist renard du formaige :
Romain, ceux de dela (vers et outre le a moy envoyer vostre saincte joye et exul-
Rhin) Theusch, ou si vous voulez parler Vous l'en avez prins par la moe.
tacion ; l'ame de vostre serviteur sera (Pathelin, p. 48, Jacob.)
plus modernement, Thiois. (FAUCHET, de remplyc de modulacion, et devote en
l'Origine de la lang. etpoes. franc., liv. ], vostre louenge. (Intern. Consol., II, L,
ch. 3, éd. 1581.) — Jouer des moes, faire des grimaces,
Bibl. elz.)
montrer les dents :
MODESTEMENT, adv., d'une manière MODULER, v. a., chanter en faisant des Mangez vos oes.
modeste : modulations : Sans nous venir jouer des moes.
Le consul respondit que la cause de la Les psalmes qui y doibvent estre modu- (Pathelin, p. 64, Jacob.)
remission qu'il demandoient estoit assez lees. (La tres ample et vraye Expos. de la
juste, se il la demandassent modestement. reigle M. S. Ben., fo 70c, éd. 1486.) 2. MOE,voir MAUVE.
(BKRSUIRE, Titus Livius, ms. Ste-Gen.,
fo 329bis ro, col. 2.) : MOEE, voir MOIEE.
MODULISER, - izer, v. a., moduler
MODESTETÉ, s. f., modération : Trois canchons nioduliza. (FOSSETIER, MOEISON, voir MOISON,
Cron. Marg., ms. Brux., l, fo 84 vo.)
Ensievant la modesteté de leurs peres. i. MOEL, voir MOIEL.
(FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., II, Le bois fut si remply de oyseaulx et
fo 223 vo.) petis oyseillons chantans que a les ouyr
armoniser et moduliser leurs doulx ebans
2. MOEL, S. m., meule :
La fin de modesteté est la crainte du n'y eust eu si triste qui ne se trouvast Le moel du moulin, celuy de dessus
Seigneur. (LE FEVRE D'EST., Bible, Prov. resjouy. (Perceval, f° 74b, éd. 1530.) sera tenu pour meuble, et celuy de des-
de Salomon, xxn, éd. 1530.) sous, et tout ce qui y tient, sera tenu pour
Accords modulisez. (LA BOD., Harmon., héritage. (Cout. gén., I, 815, éd. 1604.)
De moderance ou modesteté. (G. PERUY,
Rep. de la libr. de Fr. I, Fleurs de vertuz.) p. 5, éd. 1578.)
MOELCHINIER, voir MOLEQUINIER.
Modesteté ou modestie, modestia. (FED. — Mettre d'accord, accorder :
MOREL, Petit Thresor de mots francois, L'instrument de musique a besoing d'un MOELE, voir MOUELLE.
éd. 1633.) qui modulise, qui agence les flustes. (LA
BOD., Harmon., p. 813, éd. 1578.) MOELEKIN, voir MOLEQUIN.
MODEUX, adj., habituel :
Le quart nocument que fait l'eaue MODULISEUR, s. m., accordeur ; celui MOELIER, - ellier, - eler, adj., médul-
froide pour appaiser la soif nocturne mo- qui produit la modulation :
laire :
deuse, laquelle survient es gourmands et Li hanbers poise, et li cop fa plenier,
yvres, car icelle eaue beue ainsi defent et Un moduliseur qui accompagne nos Que il li brisa le maistre os moellier.
empesche la resolution et digestion des nerfs et flustes. (LA BOD., Harmon., p. 813, Que devant lui l'a fait mort trebuchier.
humeurs saisis ou du fort vin ou de quel- éd. 1578.) (RAIMB., Ogier, 6040, Barrois.)
que autre chose ague et mordante faisant Elle (l'ouye) mesure les nombres de l'o-
avoir, soif. (Régime de santé, f° 33 r°, Ro- raison et de toute la consonnance, et les Le tison li brisa très parmi le costé,
binet.) , Si que li fist froisier le maistre os moeler.
modes des choses et de tout le discours, et
de la ce sens peut estre fait moduliseur, (Fierabras, 2929, A. P.)
MODILLON, - iglion, S. m., petite con- musicien. (ID., ib., p. 611.) , Le mestre os moelier.
sole; mot conservé: (Ib., Vat. Chr. 1616, f°43a.)
Les mutiles ou modiglions. (P.VANAELST, MODURANCHE,voir MODURENGE.
Architect., fo 25a, éd. 1545.) , MOELINEL, voir MOLINEL.
MODURENGE, - anche, S. f., blé de
Les modillons. It. Modiglioni. (JUN.,

1611.) :
mouture MOELKISNER, voir MOLEQUINIER.
Nomencl., p. 157, éd. 1571.)
Modillon : m. A cartridge, or cartoose, a Deux charges de modurenge. (1459, i. MOELLE, s. f., flocon :
folding bracket, or corbell. (COTGR éd. Arcb. JJ 188, pièce 51.)
Hilus, grain ou moelle de plume. (Gloss.
, Le seigle, l'avoine, la moduranche. (Pièce de Salins.)
de 1523, ap. Richard, Invent, des arch. du
MODOAL, S. m., tuteur : chât. de la Barre, I, XLI.) 2. MOELLE, voir MOLE.
MOELLEKINIER, voir MOLEQUINIER. Une grosse de mouffles fourees. (1473, S'a veu une grant praiere :
Compt. de l'exéc. test. de Willaime le Nul, Uns mofles de fain fu laissies.
MOELLETTE, voir MOLETE. Arch. Tournai.) ,
Pour ce qu'il n'iert pas essuiez.
MOELON, voir MELON. Grosses moufflesa deux dois.
(GREBAN,Mist. de laPass., 4721, G. Paris.;
(Renart, Suppl., p. 356, Chabaille.)
Pour oster un moffle lou on assist le
MOELQUINIER,voir MOLEQUINIER. noeve grange. (1326, Revenus des terres
Cordonniers portant les pantoufles,
Les chats qui veulent porter moufles. de l'Art., Arch. KK 394, f° 44.)
MOELU, voir MOLU. (Les Bqllieux des ordures du monde, Var. bist. et Icelui Simon print un tison de feu et
MOEMENT, voir MOVEMENT. litt., III, 196.) : de l'estrain, et ala bouter le feu en un
Et puis Fortune en l'oreille me soufle, mofle de foing. (1397, Arch. JJ 151, pièce
MOENIEL, voir MOIENEL. Qu'on ne prend point en court tels chats sans 283.)
[moufle. Laquelle fille tiroit et sachoit a un moffle
MOENNETÉ, voir MOIENETÉ. (CL. MAR.,Epitre au Card. de Lorr., p. 177, ou tas de feure, estant emmy la court d'i-
MOENS, voir MOINS. éd. 1596.) cellui Thomas. (1414, Arch. JJ 167, pièce
Telle main telle moufle.
398.)
MOER, s. f., marais, terre à tourbe : (GABR.MEURIÉR,Trésor des Sentences, Anvers Pour avoir espandu, fené et amassé et
Personne ne peut fouir des terres et en 1568.) mettre en grans moffles tons les près des-
retirer la glaise, ou la tourbe, qu'il ne les susdits. (Pièce de 1429, ap. Beauvillé, Doc.
applanisse dans l'annee suivante, a peine — A fréquemment servi
de terme de inédits sur la Picardie, IV, 138.) 1
de l'amende. excepté l'extremité du bord, comparaison pour désigner un objet de Pic., mofle, petite meule de foin.
et le fond de la moer. (1611, Cout. deBergh. peu de-valeur : :
S. Winox, Nouv. Cout. gén., I, 515.)
Jaunes ieres com pié d'escoufle, MOFLER, mouffler, v. a., rembourrer
Tôt ce ne vaut une viez mofle. Combatte en lice et harnoîsguindez,
de gnerre
MOESON, voir MOISON. (G. DECOINCI,Mir., Richel. 2163, P 8c.) et doubles pieces, sans estre ny
moufflez. (VULSON DE LA COLOMBIERE,
MOESSINE, voir MOISSINE. Deduit d'oyseaulxn'est qu'une moufle. Théàt. d'honn., I, 188, éd. 1648.)
(Modus, f° 111 r°, Blaze.)
MOETANGE, voir MOITANGE.
De la pluye, du vent qui si fort souffle, 1. MOFLET, moff., mouff., adj., mollet,
MOETE, ~- elte, s. f., moue, grimace : Du chault, du froid, et gresle et tempeste tendre :
Ne cuides pas que je dye une mouffle:
Et faict faire maintes moelles. Leurs proprietez sont fourrees en ma teste. Pain d'orge vaut pain moflet.
Blason des Armes et des Dames, II,
(COQUILLART, (Les Ditz de Maistre Aliborum, Poés. fr. des xve f
(G. DECOINCI,Mir., ms. So.iss., 165b.) b
164, Bibl. elz.) et XVIes., I, 38.) Pain d'orge vent por pain moflet.
Cf. MOE. Leur sapience n'estoit que moufles, abas- (In., ib., ms. Brux., f° 159a.)
tardisant les bons et nobles esperilz, et De quo (tritico) fiunt hodie duo panes,
MOETI, adj., p.-ê. qui tient de l'un et corrompent toute fleur de jeunesse. (RAB.,
de l'autre ; Gargantua, ch. xv, éd. 1542.) vulgariter noniinati mofflets. (Pièce de 1351,
ap. Duc., Mofllet.) „
Troys arbres carrez et deux rons, plus Moufle, avec cette signification, appar- Leurs femmes sont fort charnues, mais
deux moetis. (Inv. du xvie s., dans Gaul- tient à la langue moderne. aucunement brunes, ayans les parties de
lieur, Pintiers et Estainguiers.) derriere fort pleines et mouffletes, sembla-
MEUTIR.. — Instrument
de torture : blement l'estomac et les mammelles,
MOETIR, voir (LEON, Descr. de l'Afr., I, 23, éd. 1556.)
Moffles de fer et grant karkan
MOETTE, voir MUETE. Soffrir li font mult grant ahan. :
,v"<11 (Blancandin, 3267, Michelant.) 2. MOFLET, moufflet, s. m., camouflet
MOEULE, voir MOLE. Li roi et liprince des peuples mescreanz Qui dormira, qu'on le resveille
seront en la prison d'enfer ou deables les Ou qu'on lui donne un chault moufflet 11
MOEULETTE, voir MOLETE. liera en buies et en mofles. (Psaut., Maz. Ou hardiement ung grand soufflet.
MOEULINEL, voir MOLINEL. 258, fo 179 ro.) Lat., manicis. Mystere, Bibl. de l'Ec. des Chartes, 1e série,
s. f., système III, 459.)
MOEVEMENT, voir MOVEMENT. 2. MOFLE, moufle, mouflle, Pour bien bailler ung chaut moufflet
de poulies assemblées dans une même J'en suis maistre par dessus tous.
MOEVRE, voir MUEVRE. chape et sur des axes particuliers : (Sottie du roydes sotz, Ane. Th. fr., II, 232.)
MOFLART, ard, mouf., adj., joufflu : Une grant corbeille d'ozier avec le cor- MOFLETTE, mouf., S. f., petit moufle :
- daige et mouffles qui sert pour housser
Tu n'es c'un droit monflart, par amours, je te prie ladite eglise. (1488, Matrol. de S. Germ. Pastonrs portans croce, en lieu de houlette
Que ne te vantes plus que tu as mes amie.
(Dit de Menage, 71, Trébutien.) l'Aux., Arcli. LL 728, f° 89 ro.) Gand pour
(MOLINET,
mouflette. ,„,n\
Faictz el Dictz, p. 142, ed. 1540.)
Moufle en quoy on met une poulie. (JUN.,
',. S. m., parties naturelles de la Nomencl., p. 216, éd. 1577.) MOGE, mouge, mousse, s. f.,
jeune fille:
femme : désigné divers autres engins : Une mousse de Bisquaye
Un .vieil bonhomme qui ne pouvoit —A L'autre jour près ung moullin
autre chose faire que de fraper de la Pour une moufle de qui le debout de Vint a moi sans dire gaire.
main le mouflard de sa nouvelle mariee. l'estaque de le baille de le porte saint (Chans. du XVeS., VII, 1, G. Paris.)
(CHOLIERES, Contes, fo 201, éd. 1610.) Martin est sieree, lequelle moufle pesa
xxv lb. de fier. (Compt. d'ouvrages, Génisse :
1. MOFLE, moffle, moufle, mouffle, s. m., 20 févr. 1395 —20 mai 1396, 6e somme des —
mises, Arch. Tournai.) Il dit que les sacrificateurs se trouveront
sorte de gros gants sans séparation : la avec les gouverneurs et les juges de la
La sarp a mon caintur, et mon mouflle en ma Une moufle servant a fnimer le piesne ville, et qu'ils prendront une genice, une
[mains, d'icelle sierure. (Ib., 20 août 1396-20 nov.
Tournai.)
qui sera deco-
mouqe (que on appelle ici)Deuter.,
1396, 8e somme des mises, Arch. lee. (CALV., Serm. s. le p. 704a,
Et eh ma chaperons .1. maailli de pains.
(Privilege aux Bretons, ap. Jub., Jongl. et Trouv., Por les mofles ad desfendendum tegulas éd. 1561.) V. Monne.
p. 53.) de recto curie. (1419, Compt. de la fabrique La pluspart viennent ici comme des
Au roy fit on de moufle gant. de l'Eglise de Lyon, Arm. David, vol. 5, (ID., Serm. s. les Ep.
veaux et des moges.1563.)
(GODEFROY DE PARIS, Chron., 5892, Buchon.) n" 4, f° 54 r°, Arch. Rhône.) d Tim., p. H4, éd.
Moufles, ganz et initenes faut quant hiver est fiers. Le lorr. a le diminutif mouflette, moufle, Tournai, mouque , grisette, maîtresse
(Le dit de Menage, 188, Trébutien.) assemblage de plusieurs poulies : Lever un d'un ouvrier. Aunis, moje, grosse fille.
Et n'avoit mantel ne ganz ne moufles. fardeau avec une mouflette. Suisse rom., Vaud, modze, moza, modja,
(Liv. du Chev. de La Tour,
elz.)
c.
CXXI, Bibl.
3. MOFLE, moffle, s. in., meule : mosa, moje, mouze, jeune fille,
génisse.
MOGEYCIER, voir MEGEISSIER. Qui mi volez lessier en ceste fermerie. les .LX. menues de vin c'on li doit. (1300,
MOIIOISTITE,voir MAHUSTRE.
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, f 47b.) Coll. de Lorr., 980, 15, Richel.)
Qui moi aime et mon chien. (J. DE Cinquante et dous meues de vin, que li
1. MOI, moy, mei, mai, mi, my, me, ALUET, Serrn., Riehel. 1. 14961, f° i77 r°.) meus valoit .XVI. s. (1337, Coll. de Lorr.,L
pron.
sing. de la 1re pers. Ames me aussi de cuer vrai. III, f° 41, Richel.)
(JEH. LESCUREL,Chans., ball, et rond., XIII,
— Employé comme régime d'une prépo- Bibl. elz.) — Muids, mesure de grain :
sition : Et oblige mi et mes oirs. (Cart. de Pic- Dous meuies debleif. (Mars 1238, S. Nie.
Ab me venras in paradis. de Verdun, Arch. Meuse.)
quigny, Arch. 0 19628, f° 11 v°.)
(Passion, 300, Koschwitz.) E ne rendra a Damnedé
L'autre jour jouer m'allay
Quet a mei repairasses. En marchant la verdure. Une mue de bon blé.
(Alexis, st. 78d, XIe s., StengeL) (Chans. du xve s, IV, v. 5, G. Paris.) (Dit du besant, Richel. 19525, f 11& r°.)
Ki sor mai est vertiz. Mesure de terre qui, pour l'ensemen-
(Ib., st. 93d.) — De mi en ti, de l'un à l'autre : —
De mi en ti fu si lanchies
cement, exigeait un muids de grain :
Il se combatront sanz moi.
(GUIOT,Bible, 1791, Wolfart )
Chis parlemens et avanchies .XIIII. mees de terre. (Charte de 1241,
K'au saint home avint la nouvele. Moreau 160, f° 7 r°, Richel.)
Robins d'autrui ke de mi (Mir. deS. Eloi, p. 96, Peigné.)
Prist chapel de glai. Une muie de terre au mui de Couci.
(Pièce de 1247, ap. Beauvillé, Doc. pic.,
(Rom. et past., Bartsch, II, 7,19.) 2. MOI, moy, s. m., mesure en général : P. 24.)
Tant que la vraie estoire emportai avoec mi. PINCEDES.
(Berle, 16, Scheler.) Wit moiies de bos. (1260, Lett. de ~Mak-
Ceste (mine) est bien au moy de le tieue de Beauvois., Arch. JJ 31, f° i02 v°.)
Que ces choses ne soient rapelees ne RASOIRS.
Et ceste, se g'i seuc liguier. Demie moiie de terre. (1273, Cart. de
par mei ne par autre. (1263, Pontigny, (J. BOD.,JUS S. Nicol., Th. fr. au Ill: â" St-Quentin, Richel. 1. 11070, f° 16 ro.)
Arch. Yonne, H 1554.)
p. 193.) Quatre mees e .VIII. bovez de tere. (1304,
Comme debas fust meus entre mi et Years books of the reign of Edward the
noble homme. (Cart. de Picquigny, Arch. — Juste mesure, état convenable? first, years Rer. brit. script.)
0 19628, f° 11 V°.)
La royhe l'esgarde de bon cuer et de foi,
XXXII-XXXIII,
Quatorze moies de terre. (Ch. de la fond.
Je voel et est l'entente de mi que. (13 Kanque en lui rernire tout li est bon a moi. d'une chapell. d Morcourt, ap. Colliette,
juill. 1590, Reg. aux public., 1576-1600, (Guitechin de Saissoigne, Ars. 3112, f° 2381.) Mém. de Vermand., Il, 839.)
f° 346, Arch. Tournai.) i. Saisnes s'avance qui molt i
Quant fist que Une moye de terre. (1372, ib., p. 839.)
— Employé comme régime indirect :
[mois
(Ib., f° 244e ) Trois moyes de terre en Elans. (1384,
In o quid il mi altrezi fazet. (Serments, Dénombrem. du temporel de l'abb. de
Koschwitz.) Trop tost vous voles eslaissier S.-Remi, Arch. admin. de Reims, t. III,
Qui aler voles devant moi, p. 609, Doc. inéd.)
In quant Deus savir et podir me dunat.
M Remetes vostre cuer a moi
Si laissies vostre amour ester
— Meule de grain, de foin ou de paille,
Melz me venist, amis, que morte fusse. Que riens n'i pores conquester botte, gerbe :
(Alexis, st. 97e, XIe s., Stengel.) Se vers moi vous aatisies.
(GIB. DE MONTR.,Violette, 2715, Michel.) N'i a remis muillon ne meie.
Cist moz mei est estranges. (BEN., D. de Norm., II, 22064, Michel.)
(Roi., 3717, Müller.) Lors chante et met son chant en moi.
(Ip., ib., 149.) La contree fu bele et riche, et planteu-
Ales de ci, widies moi cest pais.
rose de toz biens, et les moies des blez
(Les Loh., ms. Berne 113, fO 1 P.) MOLAGE, - aige, s. m.? (qui estoient messoné) parmi les champs
Quant moi membre de Salomon. Om ne doit niant panre de malletote (VILLEH., 135, Wailly.) -
(GUIOT,Bible, 2134, Wolfart.) d'escris de frus, ne de chaitelz, ne d'escris
de moiaige de bestes. (1326, Hist. de Metz, Il s'an torna par un larriz
De Damedeusoit ilh maudis Tant qu'il vint a une grant voie,
Ki ja mais me dira tez dis, IV, 33.)
Entre un champ et une moie.
Car ne moi vienent pas a bel. (Renart, Suppl., Y. 313, Chabaille.)
(GAUTHIERLE LONG,la Veuve, Scheler, Trouv. MOIAIN, voir MIEN.
belg., p. 229.) Une moye est dite en graunje,
MOIAU, VOIR MOIEL. E taas hors de la graunge.
Moncoeur est tout endormy, (Tite trealise of Waller de Biblesworlh, p. 151,
Resveille moybelle, MOICHE) voir MECHE. Wright.)
Moucœur est tout endoriny,
Resveille le my. MOICHINE, voir MESGHINE. Lors les verriiez entremetre
(CL. MAR., Dial. de deux Amour., p. 18, éd. De dez prendre et de dez jus metre,
1596.) MOICHERON,voir MOUCHERON. Ez vous la joie,
N'i a si nu qui ne s'esjoio,
Moy cet outrage et cette injure MOICHET, voir MOUCHET. Plue sont soiguor que ras sur moie.
Si notable que je l'endure. (RUTEB., la Griesche d'esté, l, 34, Jnb.)
(J.-A. DEBAIF, l'Eunuque, IIII, 7, éd. 1573.) MOICHETE, VOir MOUCHETE.
Lequel mettra en taille l'issue de chescun
MOICHOTE, voir MOUCHOTE.
— Employé comme régime direct : meye de la grange par soi. (Tr. d'Econom.
Que me tradas per cobetat. rur., XIIIe s., c. 14, Lacour.)
MOIGTENRIE, s. f., fruits ou revenus
(Passion, 152, Koschwitz.). d'une métairie : Ainsi nous couvenroit appreadre faire moyes.
Il me trairunt a perdra.
Pour raison de la moitié du gaagnâige (GILLONLE MUISIT,Poés., II, 179, Kerv.)
(Alexis, st. 41e, XIe s., Stengel.) de la moictenrie de l'annee. (1482, Arch. JJ Item es ovances faites chacun an en la
Cum fort pecet m'apresset. 208, pièce 216.)
ville d'Orléans de chacune d'icelles
(Ib., st. 12d.)' ovances huit mees avec quatre deniers
MOICTURIER, voir MOITURIER. maille. (1391, Aveu du fief de la voirie de la
Mei ai perJut e trestute nia gent. rivière de Loire, ap. Le Clerc de Douy, t. II,
(Rol., 2834, Müllinr.) 1. MOIE, moiie, moye,muie, meie, meye, f° 41 r°, Arch. Loiret.)
Et la tue discipline castiat mei en fin mee, meuie, meue, mue, s. f., muids, me- Tu entreras au sepulchre avec abondance,
la tue discipline meesme mei ensaignerat e
sure de vin :. comme la moye du froment est portee. de-
(Lib. Psalm., Oxf., xvn, 39, Michel.) dens en son temps. (LEF. D'ETAPLES, Bible,
.v. meues de vin. (1273, Cart. de Sle-Glos
'Qui si moi foulent et gaslent
mon
pais.
(Les Loh., ms. Berne 113, f° 3 de Melz, llichel. 1. 10024, f° il r°.)
Une tinne et ~.r.chauderon pour recuillir
Job, 5, éd. 1530.)
Et parce que les pauvres gens glanant
es champs desdits censiers, quand ils
entrent esdits champs, auparavant que les d'un cheval de trait et tarifée à une pièce Neuf mouyees de terre. (1400, ib., III,108.)
ablais soient mis et liez en moye, font
plusieurs degats par eux, leurs femmes et par collier. La place donnée à cet article Item un autre lieu et metairie appellee la
enfans, en tirant et derobant dedans les dans la pancarte du péage de Tours, dit métairie de Mimorin, tant en terres gai-
javelles, deffendons bien estroittementque Mantellier, entre l'article pots et pichets gnables comme en bois et brueres, cinq
nuls ayent a entrer es champs d'autruy, de terre, et l'article verres, porte à. sup- moees de terre a la dite mesure ou environ.
pour glaner, que premierement lesdites (1406, Aveu de la Salle lez Cléri, ap. Le Clerc
gerbes ne soient liees et mises en moye. poser que la moye et la roupe étaient des de Douy, t. II, fo 60 vo, Arch. Loiret.)
(Placard concernant les Dismes ecclesiast., pièces de poterie commune: Une mouee de terre assise en la paroisse
12 juill. 1557.) Moyes et roupes. (1385. Extr. du reg. de de Montlivault. (1449, Compt. de S.-Sauv.
Tout ce qui est moissonné, entassé et mis la ch. des comptes d'Anj., ap. Mantellier, de Blois, Richel. 6215, fo 6 rO.)
en moye, ou eu mulle, et engrangé. (1618, March. fréq., III, 206.) Trois muees de teraiu a beverges. (1469,
Cout. de Courtray, Nouv. Cout. gén., I. Liv. des comm., ap. Mas-Latrie, Hist. de
i055b.) 3. MOIE, s. f., moitlé : Chypre, III, 216.) , M.
Si me coroit sus (le serpent) et espandoit
— Dans un sens plus étendu, tas, amas, sor moi fu et flambe, si que je perdi la — S'est dit aussi d'une mesure de bois:
monceau : moie de mes membres. (Artur, ms. Gre-
noble 378, fo 1d.)
Cinquante et trois moiees de bos. (Pièce
Ke nus ne face moie de raime dedens le de 1269, ap. Duc., Moia.)
vile. (Bans d'Hénin, Tailliar, p. 406.) 4. MOIE, fém., voir MIEN. Environ XIII. moyees de bois. (1384,
En faisant moies et tas hors de la forest. Arch. adm. de Reims, III, 608, Doc. inéd.)
(1287, Cart. év. Laon, f° 86b, Arch. Aisne.) MOIÉ, mié, adj., arrivé à la moitié :
Sa gent avoient fait enmi les chans, sur Cel jur meismes vint, mais li ju s est moiex. — Et
d'une certaine quantité d'échalas :
la rive de la mer, grans moyes de tonniaus (WACE,Rou, 24 p., 903, Andresen.) De paicelz ont les grant moiees,
de vin. (JoiNV., 9
Louis, 130, Wailly, éd. Oittouvres ert ja bien mtM ;
Toutes arses, sen rien estorde.
(Guerre de Metz, st. 261e, E. de Bouteiller.)
1874.) Deiz e seit jors entiers aveit.
Tresqu'as kalendes de novembre. Et fut fait chevalier en boutant le feu en
— Foule, multitude : (GLILL.DE ST PAIR,Rom. du MtSi Michel, 1120, une mouvee, c'est a sçavoir pourtant qu'il
Dont se fiert en l'estour, o lui de gent grant moie. Michel.) boutait le feu en une mouvee de paixels ez
(H. Capet, 961, A. P.) Grant tort me fait, miedis est moiet.
viges. (Ann. du Doyen de S.-Thiéb. de Metz,
(Gaydon, 1112, A. P.)
Pr. de l'H. de Lorr., Il, CLXXXI.)
Car de mez anemis a ocis grande moie.
(Ib., p. 3691.) Et li moiz de moi estoit ja auques moiez Lez gens du dit duc vinrent bouter le
feu en les muees dez vignes de la coite
: que ces eves repairent en lor chanel. (4r- S. Quintin. (J. AUBRION, Journ., an 1490,
— Lieu où l'on entasse diverses choses tur, Ricbel. 337, fo 49d.)
Larchey.)
Pour entasser .c. karetees de laigne en Ains que la nuit fust bien moiee
le moye du castel. (1336, Trav. aux chdt. :
d'Art., Arch. KK 393, fo 81.) Descendue est a la chapelle. — Grande quantité
(G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f° 77b.) Depuis certaines eclipses s'en est revolé
— On a dit fig., mettre en tel
moie, pour Quant la tierche nuis fu moie, une grande mouee par vertu des constel-
signifier réduire à telle extrémité : Et cantee ot et saumoie lations celestes. (RAB., le Cinquiesme livre,
Li sains sa nocturne! vegille. ch. IIII, éd. 1564.) Les éditions postérieures
Jamais ne mengerai, par cheste teste moie, (Mir. de St Eloi, p. 76, Peigné.) à celle de i600 écrivent nuée.
Si arai mis Gaufroi et les siens en tel moie C'est pour le mal que les mouees font
Qu'il diront l'un a l'autre, enchoisque demain voie: MOIEE, moyee. mouyee, moee, mouee, maugré tous ces artifices.(AGR. D'AUBIGNÉ,
Deables i ait part, qu'en che chastel entroie ! muiee, muee, mouvee, s. f., mesure d'un Bar. de Fœneste, 1. III, ch. xv, p. 154,
(8. de Seb., xvm, 852, Bocca.) muid, son contenu : éd. 1630.)
— Fois : E ne rendra a Damnedea Mouée se dit encore en Poitou, notam-
Une muee de bon blé. ment dans le canton de Chef-Boutonne,
Hasart ! dit mors, a cheste moie
(Besant de Dieu, 2847, Martin.)
Cheste levee sera moie. pour foule, grand nombre d'individus
(RENCLUSDI MOILIENS,Miserere, st. CCXXII,7, terre qui, pour l'ensemen- réunis. Mouee dans le langage des vigne-
Van Hamel.) — Mesure de
tas, s'est cement, exigeait un muid de grain, envi- rons messains désigne l'amas de paisseaux
Moie, au sens de dit jusqu'au ron six arpents : ou échalas, qui est fait chaque automne
XVIIIe s. : Deux muiees de terre ahanavle. (1290, après la récolte.
On met la mine de fer en moye ou tas Hist. de Cambrai, 4' p., p. 36.) Cf. MOIE, MOIEL, et Littré, Mouée.
près la charge du fourneau. (SURIREY DE .VII. mouees de terre. (1298, Cart. de N.-D.
S.-MÉRY, Mém. d'artill., 1,137.) de Beaug., fo 44 ro, Arch. Loiret.) MOIKF, voir MOIEUF.
S'est conservé dans presque tous les pays Une mouee de terre a present estant en i. MOIEL, moyel, moyau, muiel, muel,
du domaine français. frische. (1329, Confirm. d'un échange, Orl.,
Arch. S 4928, pièce 1.) moual, meal, s. m., muid :
Wall., môie, meule, tas de foin, amas Et demi muiel de fromant. (1226, Cens.
de fagots. Namur., môie, muée. Rouchi, Item une autre piece de terre, contenant Paracl. de Pruvin, f° 3 ro, Arch. Aube.)
cinq moees de terre. (Reg. de Jean, duc de
moie, moie, moye. Aisne, canton de Ver- Berri, Chambre des Comptes, fo U, ap. Cinq moyaux et deuz demyes pippes.
vins, moie, tas. Moie, meule de blé ou de Duc., Moia.) ( 1465, Compt. de l'aumosn. de S.-Berlhomé,
foin, est également usité en Picardie, Une mouee de terre gaingnable. (Fiefs 1° 96 v°, Bibl. la Rochelle.)
dans la H.-Norm., vallée d'Yères, dans f
des Ctes ar Blois, Arch. P 1478, 6 rO.) Vaissel a mesurer grains appellé moyel.
(XVe s., Valenciennes, ap. La Fous, Closs.
l'Avranchin, en Franche-Comté et en III. moees de terres et de brueres. (1344,
Arch. K 45, pièce 1.) ms., Bibl. Amiens.)
Bourgogne. Dans le maçonnais, dans le
lyonnais et dans la Bresse on dit maye. En Item une meslarie assise audit lieu de — Cuve :
Lorr., mouâ, monceau, multitude. En Bre- Bari, contenant douze moues de terre. Lesquelx par maniere de blasonnemenl,
tagne, Côtes-du-Nord,arrond. de S.-Brieuc, une mouee de terre. (1366, Aveu pour le de injure ou autrement mistrent le sup-
château de Bari, ap. Duc., Moia.) pliant en un moyau ou cuve. et lui get-
on dit meie pour tas, dans l'arr. de Dinan, Deux moees de terres ganguees et non terent grant quantité d'eau. (1387, Arch.
100. gangnees. (1388, Lett. du garde du sceau JJ 130, pièce 268.)
Cf. MOIEE et MOIEL. de la chancell. d'Orval, Arch. Cher, E 172.)
Quatorze moyees de terre. (Ch. de la fond, — Meule de foin :
2. MOIE, moye, s. f.,marchandise esti- d'une chapell. d Morcourt, ap. Colliette,
Mém. de Vermand., Il, 838.)
II Mueaz de
Arch. Rhône )
fein. (1341, Molissollc,
mée au collier, c'est-à-dire à la charge
Pour les .11. moualz de foin .xv. s. .v. granz batailles ordenees, comme les adversités. (AMYOT, Consol. à
(1485 Compt. de Wainval et Adaincourt, Ains qu'il partist hernois et bannes, Apollon.)
f° 2 r°.Arch.Mos.,G 536.) Desqueles .v. les .n. meannes
Huit ineaux de foin. (1494-1509, Arcli. Furent sans trop d'alongement - Intermédiaire:
Ain, Invent, somm., H 369.) Desconfiles outreement. Et tous ces qui tiennent ces devant dites
(G. GUIART,Roy. lign., Richel. 5698,
f°272 ) cbouses ou tiendront de l'evesque d'Ostun
— Tas, monceau en général : En moien le temps. (24 oct. 1360, Tr. de en fiez sans nunz maiens en quelque me-
Elle ot de nos si grant piliet Dretgni, Liv. des Bouili., XI, Arch. mun. niere que ceste choses tiennent. (1260,
Que, por Deu et por amistiet, Bordeaux.) Car t. de l'év. d'Autun, 1e p., LXVI, A. de
Nos gittait tant d'argent et d'or Prenez le moien estât. (Enseign. de la du- Charmasse.)
Que grans muelz nos en est encor. chesse Anne, p. 113, Chazaud.) Que Ii citiens de Besençon soient sougist
(Dolop., 10415, Bibl. elz.) a l'emperraour des Romains sens nul
Cf. MOIE et MOIEE. — Qui est entre l'homme et Dieu : maiain. (1290, Requête d l'emp. Rod., Arch.
Il fault donc nettoyer cest œil de ceste mun. Besançon, reg. mun. l, f° 173.)
2. MOIEL, moel, mouel, moiau, s. m., intériorité, et l'adresser a moy oultre et A luy (à Dieu) me soiez bons moiens
moyeu, jaune d'œuf: hors toutes choses moyennes et mondaines. En toutes nécessitez.
Son nés fu de singe ou de chat,
(intern. Consol., II, XXXIII Bibl. elz.) (Chans. religieus., ap. Tarbé, Romancer. de
Ses levres d'asue ou de buef, : ,
Champagn p. 81.)
Dedeoz senbloient moel d'uef — Commun Ce seroit bon que de envoiier certains
De coulor, tant estoient rous. - Cilz pechiez (luxure) est par tout communaulz et moiiens et sages trettieurs devers Monsi-
(Perceval, ms. Montp. H 249, (0 30e.) [moyens gneur Jehan de Montfort, pour savoir
A crestiennes gens, a Juys, a payens. comment il se voelt maintenir. (FROISS.,
Ses denz resemblent moious d'of. (J. DE MEUNG,Test., ms. Corsini, f° 1668a.)
(Ren., Br. XIII, 772, Martin.) Chron., VI, 178, Luce.)
E puis cuire oves, les moues bien durs. Communs et moiens. Et li doi cardinal estoient traitieur et
(Ens. p. apareil. viand., Richel. 1. 7131, (ID., ib., Vat. Chr. 367, fO 32a.) moyen et alant de l'un a l'aultre. (ID., ib.,
fo Ogd.) V, 196, Kerv.)
— De moyenne condition : Et avoient pluiseurs moyens qui de jour
L'escale l'aubun defors enclost, Joseph esloit molt moiens hom,
L'aubun le mouel dedenz reclost, Petit avoit de garison.
en jour aloient et venoient devers luy
Le mouel enclot une gote pour sçavoir se on pourroit trouver aulcuns
Ke de gresse est formee lote;
(Rom. de Saint Fanuel, 1223, Chabaneau.) bons moyens de traictier. (MONSTREL.,
L'escale est ausi cumle ciel, Il est une manière de frans segniours Chron., II, 276, Soc de l'hist. de Fr.)
L'eir cum l'aubun sor le mouel, que nos apelons frans soverains, li cui La maison du curé tenoit a la sienne
Le mouel enclôt la crasse gote pcire et meire et li peire et meire de ceaus sans moyen. (Louis XI, Nouv., LXXXV,
E l'eir purceint la terre tote. furent franc soverain. Cil qui sunt nei de Jacob.)
(Petite philosophie, ms. Cambridge, S. Jobn's l, frans means sunt apelé franc mean comc
II, P 152e, l'. Meyer, Rapport.) lour peire furent. Et se la meire fu fillie L'avoys dit au roy, pourquoy luy pleut
de haut franc et li pere de mean, li an- semblablement que je fusse moyen de le
Hoc vitellum, moiel de oef. (Gloss. de fnnt seruut de la condicion lour peire, faire son amy et son serviteur. (COMMYN.,
Glasgow, P. Meyer.) et se li peires est haut frans et la meire Mém., VI, 1, Chantelauze.)
Le germe qui est entre le moyau et le franche meanneli anfant serunt franemeain. J'ny tousjours pensé qu'il n'y eust entre
blanc de l'œuf. (Sydrach le grant philo- (Droit de la cort li rois d'Alam., ms. Berne vostre cueur et le mien un seul moien ny
sophe, 181° Responce, éd. 1528.) A 37, 1'0 12d. ) obslacle. (MARG. D'ANG. , Hept. , XLVII,
Les autres clers et lais means Jacob.)
— Milieu : Qui seront bien trouvé cheans, Helas ! mon petit chienlant bien aprins,
Ele se reclaimme Honoure les et les escoute, le seul moien de ma longue et vertueuse
De par l'ome qu'ele plus aimme, Ne ne les tire ne ne boute ; amitié, ce n'a pas esté vous, qui m'avez
Et par la reine des ciax, Se de tels gens means le pais, decelé. (ID., ib., LXX.)
De par li, qui est Il moiax Soit temps de guerre ou de pais,
Et la dolçors de pieté. Il ne te pourra mescheoir — Par moien, médiatement :
(Chev. au lyon, 4063, Holland.) Ne d'estat ne poura cheoir. Ung fief est tenu en fief par moyen dont
M'estant allé un jour promener a une (GEOFROY DEPARIS, Chron., Richel. 146, f° 79e.)
lieue de chez moy, qni suis assis dans le on a hommes dessoubz luy, par la nature
dudit fief, et toutes fois est il tenu d'autre
moiau de tout le des guerres ci- — S. m., ecclésiastique de second ordre: seigneur : si comme Jehan qui est seigneur
viles de France. (MONT., Ess., 1. 11, ch. vi, Arcediacres e diens, du bois ou il a justice de viconté, ou
p. 237, éd. 1595.) E officiaus e les maiens fonssiere, et le tient du seigneur. (BOUT.,
Haute-Norm., vallée d'Yères, moyau, Qui as chnpities sont les sires.
(Besant, 6.74, Martiu.)
Somme rur., 1e p., fo 128d, éd. 1486.)
— Sans moien, immédiatement :
noyau. Nom propre, Méan.
MOIEME, voir MEISME. 2. MOIEN, moyen, moiien, maiain, s.
Le roy et deux escuyers de son corps
m., qui avoyent chascun une espee en escharpe
t. MOIEN, moyen, meien, meen, mean, milieu: et sans moyen estoient devant lui. (Chron.
maien, moiain, adj., qui est au milieu : Car ce sont deus exlremites de S.-Den., t. III, f° 35d, éd. 1493.)
Si vus dormez entre meiens clergiez, Que richefce et mendicites, Et ensi pourveance, sans moyen,
pennes de columbe surargentedes. (Lib. Li moiens a non soffisance. Qui a l'amant est grant grasce et grant, bien,
Psalm., Oxf., LXVII, 14, Michel.) (Rose, 12197, Michel.) Souifisamment le pourvoit en son fet.
Se vus dormirez entre les meens termes, Plaise vous a moy enseigner et con- (FROISS., Poés., I, 65,417, Scheler.)
pennes de columbe surargentees. (lb., duyre et mener par le moyen, affin que ne
Cambridge.) d'un costé ne d'aultre je ne excede, ne me — Protecteur :
forvoye de la voyc de voz conseilz par- A cest estor nos soit Deus bons moiens.
Tuit estoient assis moiain. faitz. (lntern. Consol., II, XXVI,l, Bib!. elz.) (maccab., ms. Berne 113, Stengel, v. 235, lii-
(WACE, Brut, II, ter. de Lincy.)
Tenez toujours le moien. (Enseignem, vista di filologia romanm, 1875.)
Apres fu ses fiex Guis a le Blance Baibo, de la duchesse Anne, p. 114, Chazaud.)
qui fu quens de Bouloigne et eut .m. (teus Et seroient portees les chasses de mon-
et II. filles. Li ainsnes eut a non Bau- Auquel boys se trouvent aucunes fautes seigneur saint Aignan et de monseigneur
duins, a cui ses pere dona Bouloigne; de boys au moyen des chesnes ou de saint Evurtre, lesquieulx furent moyens et
et li moiens eut n non Hues, cui ses pere houches de boys. (Coust. de Boulenois, protecteurs de la cité et ville d'Orléans.
dona Saint Pol ; li tiers eut a a non Guil- CLXII, Nouv. Cout. gén., I, 141a.) (Chron. du Siège d'Orl Vat. Chr. 891.)
laumes. (Généalogie des comtes de Bou- Bien est advisé celui qui sait garder le
,
Lesquielz furent moiens et protecteurs.
logne écrite de 1279 d 1304, Richel. 375, moyen, et qui porte gentilment autant les (Ib., ms. Saint-Pétersbourg, ap. Boucher
f° 206 r°.) prospérités, qui surviennent en cette vie, de Molandon, Délivr. d'Orl., p. 40.)
- Intercession.: espèce de petit cor qu'on portait derrière Qumt la nuit fut venue, sonnent ches moiiènes
A la priere et moyen du duc de Lancastre. soi, cornet de chasse, trompe ou trom- (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 674, Scheler,
(FROISS., Chron., XV, 271, Kerv.) pette de moyenne grandeur : Gloss. philol.) i
-.
Cf. MENUEL.
— Hésitation : Quant ont besoin, sonent un moienel.
(Les Loh., ms. Montp., f° 148d.)
Sans nul moien ne réservation. (FROISS., 1. MOIEXEMENT.-ennement,meanement,
Chron., X, 145, Kerv.) Moiniaus. meennement, s. m., sentence d'arbitre, en-
Tout li gentil home de Flandres li jure- (lb, Riche). 1443, ap. Vietor, handschr. der
tremise, médiation :
Geste des Loh., p. 53.)
rent a estre bon et loial, ensi que on doit Cilz descorz ait esté accordez bonne-
estre a son signeur, sans nul moyen. (ID., Moinel. ment par nostre meanement. (1255, Cart.
ib., IX, .189.) (Ib., Richel. 1582, ap. Vietor, > 66 ) de l'égl, de Langres, Richel. 1. 5138, fo 171.)
MOIENABLE, moiennable, adj., moyen : La veissiez les boisines tentir, Parmi l'attirement et le moiennement des
Les moniaus et corner et bondir, preudommes ki s'en entremisent, nous
Pour ce avoit habit moiennable. Et les banieres encontre mont flatir. sommes accordet enviers le Capitle devant
(Vie S. Magloire, Ars. 5122, f
21 rO.) (Gar. le Loh., 2" chans., xxxv, p. 162, P. Paris.) dit et en avons fait pais des descors de-
Var., moyeniaus. vant diz. (1260, Ch. de l'échevinage de
i. MOIENE, s. f., médiatrice : Soner unt fait un meienel, Cambrai, ap. Duc., Mediator 1.)
Que icele soit moiene pour nous au Se- De la porte ovrent le flael. Lequel meennement fait, li devant diz
gneur. (Ms. Berne 697, fo 65 ro.) Lat., pro (BEN., D. de Norm., II, 28240, Michel.) tanneurs prendront et seront tenuz de
nobis intercedat ad Dominum. Senz demore, tost e isnel, prendre l'es diz cuirs, par le dit des meen-
2.
MOIENE, - enne, moyenne, moiiene, A fait soner un meienel neurs. (1263. Ord., vu, 399.)
Dunt les dons ches furent d'or fin.
moiienne, meane, s. f., milieu : (ID., ib., II, 1095.) 2. MOIENEMENT,
- moy., enement, adv.,
Vien ça et sies en le moiene de nous dans l'intervalle :
Quant il velt faire a ceaus defors cenbel,
tous. (Vies des Saints, ms. Lyon 697, Dont fait tentir un petit moeniel. Si envoya moyennement et secretement
f° 104e.) (RAIMBERT, Ogier, 6681, Barrois.) lettres closes deviers chiaulx de Nantes;
(FROISS., Chron., IX, 272, Kerv.)
Environ le moyenne de joing. (1389, La oissies ces arainnes tentir,
Compt. de Valenciennes, Arch. mun. Va- Ces cors soner, ces moniaus glatir. :
lenciennes.) — Dans' le nombre
(ID., ib., 7008.) Les consauls du roy ne veoient en
Quant ils vinrent en le moiiene de la S'ot soner un moienel Bethisach nulle chose pour quoy il deuist
montagne. (FROISS., Chron., II, 52, Luce.) .III. moz ausi com pour apel. mort recepvoir, voire les aulcuns et non
Cilz pons estoit fais oultre le moiienne (Perceval, ms. Montp. H 249, f° 229') pas tous, car moiennement il en y avoit de
de le riviere. (ID., ib., III, 121, Luce.) Ces moieniaus souner et ces tabors bondir.
tels qui disoient. (FROISS., Chron., XIV,
En le moiiene de ce mois. (ID., ib., III, 7, (Roum. d'Alix., f° 20a, Miehelant.) 62, Kerv.)
Luce.)
Environ la moiiene de may. (ID., ib., III,
S'ot buisines et cors et moiieniaus corner.
(Ib., f° 22a.) Impr., mouemans.
— Pour le moment :
Li rois moyennement s'enclinoit asses a
74, Luce.) Ces moieniaus souner et ces tertres tentir. eulx et n'en faissoit enssi que nul compte.
De le moienne d'avril jusques a la (Ib., f° 24a.) Impr., moiemaus. (FROISS., Chron., IX, 236, Kerv.)
moienne de septembre. (ID., ib., Chron., Nacquaires et monniaus asses y oist on. Si s'avisa li sires de Coucy. que il se
IV, 205, Luce, ms. Amiens, 96.) f (Chev. au cygne, 26619, Reiff.) dissimuleroit moyennementde l'un roy et de
l'autre. (ID., ib., VII, 419.)
M. Luce écrit partout moienné. La oist on sonner areinnes et moiniaus.
Et la fu le chose en ce point,grant piece, (Ib., v. 24778.) Impr., morniavs. — Avec modération :
et tant que doyens et soubdoyens s'as- Ensi par la forest aloit, Ne devrez trop encrueler,
semblerent tous sur le moienne dudit mar- Tôt escontant se ja orroit Ne trop estre simple vers ta gent,
chiet et adviserent que lesdits prisonniers Ne cri de chien ne moienel. Mes vus portez meenement
demouroient en prison ainsy que ils es- (G. de Palerme, Ars. 3319, fO 80 r°.) Par mesure meenement,
toient. (1422-1430, Troubles d Tournai, ms. Coma est escrit apertement.
appartenant à M. A. de la Grange.) Sonnent timbre, sonnent tabor ; (Le roi d'Anglet. et le jortgl. d'Ely, 411, ap.
Muses, salteres et fretel, Montaiglon et Raynaud, Fabl., II, 256.)
Prudent et bien amoderé, se leva en la Et buissines et moinel.
moyenne d'eulx et leur deist. (Girart de (REN. DE BEAUJEU,li Biaus Desconneus, 2872, Mais moiennement il voit ouvrer sur la
Bossillon, ms. de Beaune, éd. L. de Mon- Hippeau.) - conclusion de ceste matiere arfin que on
tille, p. 48.) luy en sceust gré. (FROISS., Chron., XIII,
La oissiez mainte buissine, 307, Kerv.)
—Médiation, intermédiaire : Maint moinel et maint tabour.
(PHIL. DE REMI,Jean et Blonde, 5827, Bordier, Qui moins despent, il espargne foison;
Forsque pur meane del pier. (LITTL.,
Instit., 706, Houard.) p. 261.) Au cas soudain pourvoit la clerement,
Et si sonnerent trompes, moisnel et olifant. Sanz emprunter, et sauve le gasoD,
Et tient seur son fait moiennement.
MOIENECE, maiennesce, meesnesse, s. f., (Vœux du Paon, ms. Brux. 11191, fO 24 rO.)
(E. DESCHAMPS, Poés., 1, 141, A. T.)
grosseur moyenne : est demorez, s'acbata moinel,
MOIENEOR,moienn.,moen., -oor, - eour,
Meesnesse de ventre ovec estroit piz. Grant buisine d'arain et cornet et fretel ;
- eur, - or, moyen., moyenn., moyain,
(Secr. d'Arist., Richel. 571, fo U3a.) Molt sert bien son seignor et garde son chastel.
(De Gautier d'Aupais, p. 10, v. 20, Michel.)
meien., maien., meein., meaynn., meen.,
— Milieu : Et sonerent buisines et moienniaux. (G. meenn , menneur, adj., qui tient le milieu
Contre cels qui font les larges edefie-
menz dit l'escripture : Dolant vous qui
DE TYR, 1,22, Hist. des crois.) entre deux choses, moyen :
ajoustez meson seur autre et champ a Or i a une autre maniere de transla-
La peuisies oir mainte trompe d'argent, tion, quant uns planetes est entre .II.
autre. Habiteroiz vous seulz en la maien- Moyniauset olifans qui bondisent forment.
nesce de terre. Ausi corne si leur deist (Baud. de Seb., xxn, 323 Bocca ) autres ma<eMterrM, qui est plus pesanz de
l'autre
apertement : tresques ou vous estendroiz l'un )egier,etp)us legiers de pesant.
(Introd. d'astron., Richel. 1353, fo 45'-.)
vous qui ne poez avoir en cest siecle Lors fist sonner sa trompe et son riche moinel.
(Cuv., Bertran du Guesclin, 20570, Charrière.)
compaingnon commun. (Vie et mir. de
plus. s. confess., le Pastouriau S. Gringoire, — S. m., médiateur, arbitre :
Maz. 568, f° 177a.)
Pour faire .1. brayer tout neuf ou petit Il mismes est li moyeneres et li plages de
meannel. (1382-83, Compt. de la fabrique cest reconciliement, ne poons nule chose
MOIENEL, moyenel, moiennel, moiienel, de S.-Pièrre, Arch. Aube, G i559, fo 80 r°.) dotteir desoz si pi moyeneur. (S. BERN.,
moeniel, meienel, meannel, mienel, moinel, De trompes, de nacaires et maint moienel.
Serin., Richel. 24768, fa 59 vo.)
moynel, moisnel, monniel, monel, s. m., (Geste des ducs de Bourg., 6429, Chron. belg.) Mais reconoix qu'il (Jésus) moyeneresest
de Deu et des hommes. (IDib., éd. W. Les comtes de Commenges et d'Estrac, — Modérer :
Foerster, p. 82.) les vicomtes de Narbonne et Saincte C'est bien fait de les moyenner et tenir
Il aporteroient le descort au tiers meen- Trailles s'y trouvèrent ; et, comme bons petites (les forces de ces affections). (LE
neur. (1260, Compromis, ap. Duchesne, moyenneurs de paix, les engaTderent de se PLESSIS, Ethiq. d'Arist., fo 53 rO, éd. 1553.)
Hist. de la maison de Montmorency, Preuves, battre. (BRANT., d'aucuns Duels, 28 dise.,
p. H2.) p. 771, Buchon.) — Réfl., trouver son milieu :
Il (l'empereur d'Autriche) est leur uni- Tu es de Dieu la sapience,
Je vueil que tu soies meeneurs de la
pais entre moi et lui. (GUILL. DE TYR, XIX, que appointeur, et interposant son autho- Par qui se define et commance
rité comme moyenneur esteint soudain Et se moiengne tout bien fait.
30, P. Paris.)
Par eus le requeroit qu'il feust moienneur
tout scandale.(Trad. deMachiavel,Decades,
p. 313, éd. 1600.)
(Dist de la fleur Je lys, Richel. 1. 4120, f 148 v°.)
de la pais de luy et du roy Charlemaines. —
Act., régler par une sentence arbi-
(Gr. Chron. de Fr., Charlemain., l, 9, P. — Moieneresse, ad j. f., qui tient le mi- trale :
Paris.) lieu, intermédiaire: Liquels meenneurs les contens des
Et se li du'i enquereur se descordoient il Com si li solaux et Saturnes fut en tel marchiez qui seront entre les devant diz
aporteroient le descort anvers meenneur leu com nos avons dit et la lune court el tanneurs et bouchiers pour raison de la
que li rois i metra. Et chascune des par- .xe. degré del quint signe. laquelle se de- marchandise des devant diz cuirs meen-
ties se tendra a paiee de ce que cil mee- part del soloil et arive a Saturne, ele sera neront bien et loyaument entre lesdictes
neenrs leur dira par l'assentement de l'un maienarresse et tresportanz la lumiere de personnes. (1265, Ord., vil, 399.)
des diz enquereeurs. Et li dui enquereur l'un a l'autre. (Introd. d'astron., Richel.
et li meennerres doivent jurer seur sainz 1353, f° 45°.) — Neutr., prononcer une sentence ar-
que. (1260, Cart. de St-Denis, Richel. 1. Attrempance est moienneresse vers les bitrale :
5415, p. 3301.)
delectacions et les modere. (ORESME, Eth., Et porra ledit dean quenoistre, ordener,
Se il avenoit que il ne se peussent con- fo 60b, éd. 1488.) prononcer et meeisner sus ledit descort.
corder, cilz qui seroient en descort ven- (Compromis de 1291, ap. Duc., Mediare, 1.)
droient aux deux menneurs des devant diz Mansuetude est une vertu moienneresse
mestiers, esleuz de par le chastelain, o vers ires ou courous. (ID., ib., 1° 82a.) - Transiger:
l'accort des devant dictes parties. (1265, Avons donc ainsi dit en commun des Nous traitans et moiennans auvec lesdiz
Ord., vu, 399.) vertus. et avons dit comment il sont duc de Lorraine, evesque de Mez et si-
S'il avenoit que aucun des devant diz moienneresces on moieones ou en moien. gneur de Blancmont. (1314, Arch. JJ 50,
meenneurs feust trouvé en tort de prisier (ID., ib., Richel. 204, f° 397e.) pièce 115.)
les devant diz cuirs, il paieroit a la Jus- :
tice dix solz d'amende. (Ib.) — S. f., médiatrice — Act., ménager, procurer; signification
Et de mon sour Jefroy communaulment Tu es nostre damme, tu es uostre moye- conservée :
esleuz de nous et dou dit Alain et de mon neresse, tu es nostre vouveresse. (Li ser- Ont emporté (les Médicis) le lot plus aparent
sour Joan Paienel chevalier meienoor esleu mon saint Bernart éd. W. Foerster, p. 10.) Par les ecris de tous ceux de leur age
ensement de nous. (1288, Ch. de H. Saura- GeDymance,damede Fouvanz,fay savoir D'avoir des arts moyené l'avantage.
gor, fds Bizeul, Bibl. Nantes.) a toz çaus qui verront ces lettres que ciim (J.-A. DE BAIF, Poemes, 1. VIII, Lemerre, II,
,T li abbés et li covanz de Biauleu m'eussent 372.)
Et feront l'assiete dessusdite au poent mise moeneresse de apaiser le descord qui
que ceulx asseioors et meeineeur pour qui estoit. (1255, Lib. leod. episc. lingon., ms. Voila comment une hardiesse impru-
ils sont esleuz la feissent et la devoient Langres, E 405, fo 116 v°.) dente au fait des armes fit prendre Bayard
faire. (Ib.) prisonnier, et comme une sage bardiesse
Si les diz arbitres ou le dit meaynnor Car quant Adam au roy pareil de parler luy moyenna sa liberté. (E.
n'avoyent pas achevé les choses dessus Voult estre, ce fut par orgueil, PASQ.. Rech., VI, 22.)
dites. (1304, Comprom., Fontevrault, 494, A l'instance et suggestion Ceux la se moyennant ce nom de no-
Arch. M.-et-Loire.) Du serpent et tentation, blesse a la pointe de leurs epees, ceux ci
De quoy fut la moyenneresse a la pointe seulement de leurs plumes.
Te souviengne convenablement a lui Eve, qui creut a la promesse.
plus grant honneur porter (an clergié) a Trois Pelcrin., fO 150d, impr.
(DEGUILLENVILLE, (ID., ib., II, 17.)
celle fin que li moyainerres de Dieu et des Instit.) Nature a eu plus d'esgard a la preserver
hommes moyainerre du clergié et du La nostre moienneresse (la Vierge Marie).
d'injure (la jointure), qu'a moyenner la
peuple ou siege du royaume te conferme. (Pastoralet, ms. Brux., f° 65 vO.)
variété et diversité du mouvement. (DALE-
(Office des ordres, Richel. 994, fo 50a.) CHAMP, Trad. de Gàiien, p. 132, éd. 1609.)
Que voz euvres et bonnes prieres puis-
Et se ils estoient d'aucune chose a des- intervenir dans ce qui ne
cort, sire de Cliçon et Mons. Robert sont sent estre moyenneresses pour moy, pour — Absol.,
esleuz moyenneurs, lesquieus pourront parvenir a la joye desiree. (Roi RENÉ, vous regarde pas :
et ordonner dudit descort a
leur faire Mortifiem. de vaine plais., OEuv., IV, 60,
volenté. Quatrebarbes.) Autre voelent tondis moiener et ruser.
(1345, Arch. JJ 68, fo 65 v°.) (GILLONLE MUISIT,Poés., l, 186, Kerv.)
Il me pria que je fusse moyenneur de — Entremetteuse : — Moiené, part, passé, syn. de riche:
ceste besongne. (Troiius, Nouv. fr. du Comment Ovide ne povoit par]er a sa
XIV. s., p. 264.)
Un gentil homme grandement moienné
mie, et comment il quist une vieille ma- et riche. (Du FAIL, Cont. d'Eutrap., xvi,
Envoyerons noz deputez pour estre trone a laquelle il donna pluseurs dons éd. 1598 )
amyables moyenneurs en ce qu'ilz ne scau- pour estre moienneresse de leurs amours.
roient accorder. (2 sept. 1545, Lelt. de Ch. (J. LE FEVRE, la Vieille, 1. II, Rubrique, Dans la Haute-Normandie,valléed'Yères,
Quint d J. de S. Mauris, Pap. d'Et. de Gran- p. 137, Cocheris.) moyenner signifie conclure une affaire par
velle, t. III, p. 185, Doc. inéd.)
MOIENER, moyener, moyenner, moyan un accord, une transaction : Il n'y a pas
A toy de la paix moyenneur, moyen de moyenner.
Ce fruit d'or par nous est donné. ner, meenner, meeisner, menner, verbe.
(J .-A. DE BAIF, Poemes, 1. VII, Lemerre, II, - Act., diviser par le milieu, atteindre On dit populairement à Quimper, il est
340.) le milieu de : très moyenné, pour signifier il est très à
11 se submit a la volonté des moyenneurs. A ceos dist om ceu ke moyeneiz ont lor son aise.
(FAUCHET, Antiq. gaul., 2e vol., VII, 4, éd. jors. (Li sermon saint Bernart, p. 29,
1611.) MOIENETÉ, - tey, teit, moienn., moyen.,
Foerster.) Lat., dimidiaverunt dies suos. -
Des moyenneurs allerent si souvent de Medio, moyanner, ou diviser par le mi- maien., maen., meen., meenn., meian.,
costé et d'autre, que finalement ils lieu. meenté, s. f., milieu :
terent une paix, que les roys jurerent.arres-
(ID.,
(Catholicon, Richel. 1. 17881.)
Entre la maieneté des monz trespasse-
ib., 2" vol., VII, 5.)
Le Messie et vray moyenneur entre Dieu — Faire le milieu de : runt les ewes. (Lib. Psalm., Oxf., cm, 11,
Contre qui mestier seroit entamer, Michel.)
et les homnes. (LA BOD., Harmon., Ep., commencer, moyenner et mener a fin.
éd. i578.) 1 Entre la maeneté des monz trespasseront
(BOUT., Somme rur., f" 13d, éd. 1537.) les eves. (Ib., Maz. 258, fo 124 rO.)
Entre les meenlez des munz trespasse- MOIENUEL, S. m., petit cor : Li mioel sont caut et tnoiste tempree-
runt les euves. (Ib., Richel. 1. 768, f° 82 v.) Pour appareiller le braier du petit moie- ment. (ALEBRANT, Reg. de santé, Richel.
Entre la moyenneteit des montagnes nuel. (1379-80, Compt. de la fabriq., Arch. 2021, f° 63.)
trespessent les eaues. (S. BERN., Serm., Aube, G 1559, fo 55 rO.) Cole vitrine ki est samblans a mouiueus
ms., p. 316, ap. Ste-Pal.)
Il se senti feru griement en la moieneté
Cf. MOIENEL. d'ues. (ID., ib., fo 15.)
de sa senestre paume. (Vie de S. Franc. Broues qui sont fais de moieux de oefs
MOIENS, voir MOINS. cuis et de vin. (H. DE MONDEVILLE, Richel.
d'Ass., Maz. 1351, fo 71b.) ,
2030, f° 46b.)
A la moiennetey dou moys de joing. f. MOIER, v. a., dire à moitit:
(JOINV., Lett. à Louis X, 8 juin 1315.) Si par le hastent (le Salut) maintes genz Cf. MOIEBF.
Et se enflent les superiorites et moyen- Qu'ençois .x. fois l'ont bauboié
neles des ventrailles. (Jard. de santé, C'om le deust avoir moié.
2. MOIEUL, moyeul, s. m., meule de
p. 56, impr. la Minerve.) (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f* 210d.) foin ; mot ancien, dont nous n'avons ren-
contré d'ex. qu'au commencement du
— Lien, rapport : 2. MOIER, voir MUIER.
XVIIe siècle :
Sanz deniers n'auroit nule meennetê :
1. MOIERE, S. f., milieu Trois moyeux de foin. (1628, Terrier de
entre les œvres des gens qui adrecast les l'eglise calhed. de S.-Vinc. de Mascon,
uns contre les autres. (BRUN. LAT., Tres., Velu le trueve, et bien roont,
ap. Ragut, Cart. de S.-Vinc. de Mdcon,
p. 2, Chabaille.) Var., meenelé, moienneté, En un vaucel en le moiere.
p. 444.)
moieneté, moyeneté. (D'Aloul, Richel. 837, fO 145e.)
: Cf. MOIEL.
— Médiation 2. MOIERE, voir MOILLIER 1.
Le roy d'Armenie eut plaisance. d'aller
parler MOIET, moyet, S. m. ? MOIGNAL, rime, pour moins :
en Angleterre pour au roy. et a Rien l'a recongneu a son ferrant cheval
son conseil, en cause de moyenneté, et Une ampolle d'argent douré a troys
veoir s'il pourroit trouver moyets.de(1542, Inv. du trésor de la chapelle Et a son fort escu couvert d'ynde cendal,
pour par ce Ou il ot trois lyons d'or fin pour le moignal.
treves nulles ou se peust conjoindre n'a- du D. Savoie, p. 145, Fabre.)
herdre a paix. (FROISS., Chron., liv. III, (Restor du Paon, ms. Rouen, f° 68 r°.)
p. 146, éd. 1559.) MOIETE, - moiette, moyette, s. f., sorte
de bàton : MOIGNERIE,voir MOINERIE.
— Modération,
médiocrité : voir MOINESSE.
Lesquels prindrent chascun un gros bas- MOIGNESSE,
Travailler o plus ou mains que mestiers ton appareillié, que l'en appelle boise de
n'est, corront la santé; mais meenneté la moiette. (1365, Arch. JJ 97, pièce 220.) MOIGNOIRE, voir MANGEOIRE au Sup-
garde et acroist. (BRUN. LAT., Tres , p. 267, plément.
Chabaille.) Var., moieneteit, moienetes, Le suppliant prist une moyette, qui estoit
moiennetes, moyenneté. enmi la place, de laquelle il feri icellui 1. MOIIE, fém., voir MIEN.
Avons establi tenir moieneté en chanter
Enguerran. (1395, Arch. JJ 147, pièce 261.)
si ke on i puist meurté et devotion garder. 2. MOHE, voir MOlE.
(Règle de Cîteaux, ms. Dijon, f° 174b.)
MOIETERASCE, voir MOITERESSE.
MOIIEN, voir MOIEN.
Ce dit la royne : Je te prie que tu me MOIETRIER, voir MOITOIER.
dies quel figure cil dieus a. Nectanebus MOIIENEL, voir MOIENEL.
respondy : n'est jeunes ne viels, mais
Il MOIEUF, mieuf, moief, mioeuf, myoeuf,
demore en moieneté et a cornes de mou- s. m., partie centrale de l'œuf : MOIIENNE, voir MOIENB.
ton ou front. (Le Liv. dou roi Alix., Ri- Tôt ensi corne on voit de l'uef
chel. 1385, f°76d.) Que l'abuns enclôt le moief. MOIISME, voir MEISME.
Les mains demore[nt] en moennelé. (lb., (Imagene du monde.)
Brit. Mus., Reg. 19, D 1, f° 3C.) MOILIER, voir MOILLIER.
Mieuf.
Li signe qui segnefient la meianeté et le (Ib., Ars. 3167, f° 12 rO.) MOILLERER, mollerer, mullerer, mul-
ateinprement de ce suntligemel, la virge. Moieuf de euf, vitellus. (Gloss. gall.-lat., luirer, v. a., légitimer :
(Introd. d'astron., Richel. 1353, fo 19".)
Richel. 1. 7684.) Hnraud fu bastard esnez
C'est le chef d'œuvre de la puissance
de la raison, de faire et imprimer es pas- Neant plus que le myœuf de l'œuf ne E Hardeknunt fu mulleretz.
sions les mediocritez et moiennetez, s'il peut sans la glaire, ne la glaire sans le (S. Edward le conf., 404, Lnard.)
fault ainsi parler, que l'on appelle sainctes miœuf, néant plus ne peuvent les seigneurs Li enfant sont molleré par le mariage
et sacrees, lesquelles consistent en une et le clergé l'un sans l'autre. (FROISS., qui vint enpres. (Liv. dejost. et de plet, X,
temperature des deux extremitez avec la Chron., II, m, 27, Buchon.) 17, § 5, Rapetti.)
raison. (AMYOT, Œuv, mêl., t. II, p. 285, Cf. MOIEUL 1. Mesme cestui qe ore suist ceste apel
éd. 1820.) vers nous si ad un frere eigné de lui mul-
Moyenneté, ne trop ne trop peu, medio- 1. MOIEUL, moyeul, mieul, mihuel,muoul, luiré et del entier saunk en pleyue vie.
critas. (FED. MOREL, Petit Thresor de mots mouiuel, mioel, s. m., partie centrale de (1304, Year books of the reign of Edward
françois, éd. 1632.) l'œuf; mot conservé sous la forme moyeu: the first, years XXXII-XXXIII, p. 193, Rer.
brit. script.)
MOIENIER,moiennier,meienier, meenier, Li oes de coi parlons n'est mie cose vaine ;
s. m., intermédiaire :
Le monde senefie et la mer et l'araine, 1. MOILLERON, s. m., enduit fait avec
Et li muous dedens est tiere de gent plaine. de la molee :
Entre m'oroisons que je te faz en ton (Roum. d'Alix., f° 5a, Michelant.) Impr., mijous.
esgardement, sanz retenail et sanz meie- En celle chambre n'oit noienz
nier' viegne ma proiere jusqu'à toi. Tout ensi com on voit de l'uef De chaux, d'areine, de cimenz
(Comm. s. les Ps., Richel. 963, p. 231a.) Que l'aubuns enclôt le mihuel Enduit, ni moillerous, ni emplaistre;
Li connestables fu meeniers de ces pa- Et enmi le mihuel s'abaisse Tote entiere fu d'alambaslre.
roles. (G. DE TYR, XXI, 7, P. Paris.) Une goute ensi com de craisse. (REN., Troie, ap. Duc., Moleya.)
(GAUTH.DEMES, Ymage du monde, Maz. 602,
— Fém., moieniere, médiatrice : f° 33 v°.) 2. MOILLERON, moilheron, mouilleron,
Ceste en doit estre acorderresse, Tout ensi com l'en voit de l'uef moulleron, s. m., sorte d'étoffe grossière :
Moienniere et apaiserresse. Que l'abuns enclôt le mieul. Une piece de moulleron. (Vente des biens
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 219a.) (ID., ib., Ars. 3167, (012 rO.) de Jacques Cœur, Arch. KK 328, f° 74 r°.)
Se li blans d'un uef qui environe le
MOIENNEUR,s. f., grandeur moyenne
Par toutes qualités qui peuvent induire
: moieul ne le tenist enclos dedanz soi, il Une aulne et demye de toille et deux
draps de mouilleron. (1465, Compt. de
cherroit sus l'escaille ; et se Ji moieux ne
l'aumosn. de S.-Berthomé, f° 84 v°., Bibl.
ou représenter le touchement par gran- sostenoit son blanc, certes il cherroit au la Rochelle.)
deurs, moienneurs, ou petitesses. (COL- fons de l'uef. (BRUN. LAT., Tres., p. 112,
LAGNE, Polygr., p. 312.) Chabaille.) Var., moyeux, moieus. Six aulnes de mouilleron pour faire les
robes aux deux filles servans les pauvres. En ces estranges terres sont nos cors travilliez, Noms propres, Molier, Demouillier.
(Ib., f° 122 v°.) Dont je vous ai a tort sevres de vos moillierz ;
Pou en aves enfans, et je mains chevaliers. 2. MOILLIER, moulher, verbe, '-. -

S'est employé comme nom propre : (Gui de Bourg., 25, A. P.) Neutr., patauger :

André Moilheron. (1394, Livre des lierit. Sa moulliers fu et il ses espouses.
Et par dedens la fosse que je vous sui geliis,
de S.-Berthomé, fo 47 r° Bibl. la Rochelle.) (Auberon, 1293, Graff.)
Vont moulhant li porcheaz.
Cf. MOILLET, Doues moi vostre file Floripas a molier. (JEU. DESPREIS, Geste de Liege,' 37079, Scheler,
:
(Désir. de Rome, 248, Groeber.) Ms. muilher.- Gloss. philol.)
MOILLET, s. m., sorte d'étoffe :
Une robe de drap marbré vert de moillet
Ne de moillier plus d'oirs n'avoit.
MOUSK., Chron., 11589, ReilT.)
',- Pleurer :
de Broisselles. (1372, Compte de l'exécut. Tous me deconfis, et muel.
du testam., Pièc. rel. à l'Hist. de Fr., XIX, L'en ne doit riens priser moillier (Poés. av. 1800, III, 1206, Ars.)-
156.) Qui homme bee a despoillier.
(Rose, 4593, Méon ) MOILLON, voir MOILON.
Cf. MOILLERON 2. -
Se tu trueves chaste moillier
MOILLEURE, mouilleure, - ure, s. f., Va t en au temple agenoillier. MOILLOR, voir MEILLOR.
action de mouiller, ce qui mouille, état de (Ib., 8749.) 1. MOILON, moillon, meilon, molon, mou-
ce qui est mouillé, chose mouillée : :
Si cum prodons fait sa moillier Ion, melon, moion, s. m., milieu, centre
La vôus estuet il despoillier.
Quant Auberi choisi la moilleure. (Ib., 8905.) Le cuer del ventre li part en droit moilon.
Qui ert el maDlel de si en la gouleure, (RAIMBERT,Ogier, var. du Y. 12669, Barrois.)
Bien fu. temporee adonc la forreure. Car cil qui la vuet retenir
Qu'el ne puisse aler ne venir, La lance li conduit par le melon don pis.
(Aubery le Bourgoing, p. 45, Tarbé.) (Fierabras, Vat. Chr. 1616, f° 24b.) =
Soit sa moilier, ou soit sa drue,
Or aiDs arivai a cel port, Tantost en a l'amor perdue. Ou melon de la chambre l'abatit enversé.
i
Mais tôt mi home furent mort, (Ib-, 9753.) (Ib., f° 42a.)
Escapes sui par aventure ;
Encore en pert la moilleure. Sa moiliers hot de li .11. fiz. Vait ferir .1. Saisne en melon
(Blancand., 2275, Michelant.) (Dou pechié d'orgueil laissier, Brit. Mus. Addit. En l'escu k'il avoit parti
moi!- 15606, f° 110c.) D'or et d'asur, si que parti
Il (le fripier) n'achatera. chose Li a on..li. et dcpechié.
liee ne sanglante, se il ne set dont le sanc La royne sa moillyer. (Ass. de Jer., t. 1,
et la moilleure vient. (E. BOIL., Liv. des p. 609, Beugnot.) (GIB, DE MoNTR., Violette, 2875, Michel.)
mest., 1e p., LXXVI, 4, Lespinasse et Bon- La moullier il metent a seneslre. (Liv. Mais li fors roy Hertaus est ou molon saillis,
nardot.) de M. Pol, LXIX, Paulhier.) Il trespasse Jes os, si a deux vassaux pris.
La n'oilleure et humidité. (Gast. Febus, (Le Siège de Castres, 21, Suchier, Rom. Stud., l,
La moiere metent de la senestre partie.
Maz. 514, f° i6\) (Ib., c. LXX, Roux.) 591.)
Aussi il arrouse le canal de l'urine d'une Li bouche après se poursievoit
Que tu ja l'euses a moilier ni a espouse. Graille as cors et grosse ou moilon.
mouilleur e profitable. (PARÉ, OEuv., 1, 29, (Aucassin et Nicolette, p. 10, Suchier.)
Malgaigne.) (A. DE LA HALLE,li Jus Adan, Coussemaker,
Puis qu'a moullier le vix traire, p. 301.)
Ung peu du jour demoura le chevalier Pren feme de haut parage. Li bouque après poursievoit
en tel point qu'il fut essuyé de sa mouil- (Ib., p. 5.) Graile a cors et grosse u meilon. -
lure. (Perceforest, V, f° 26, éd. 1528.)
.L. fois beisa sa moullier espousee. (ID., ib., var. du ms. da Vat.)
-
1. MOILLIER, moillyer, moiller, moilier, (Gaufrey, 276, A. P.) Le cœur lui est crevé tout parmi le moilon.
moilier, molier, molhier, moller, mouillier, Et qui piert une femme, autre mourlier reprent. (Ciperis, Richel. 1637, fO 86 VII.)
mouiller, moullier, moulier, mourlier, moi- (B. de Seb., xiv, 1420, Bocca.) Se touaille estendi sans nulle arestison,
ler, muillier, muilhier, muilier, mulier, Sydoygne fust tenu pur mulloere. (Year Puis fist crois a .11. leis et crois ens u moillon,
books of the reign of Edw. the first, years Dont i vint pain et char asses et a foison.
muller, moulliere, muliere,mulloere,moiere,
xxx-xxxi, p. 291, Rer. brit. script.) f
(Charles le Chauve, Richel. 24372, 80°.)
s. f., épouse, femme mariée: L'oiiflambe do France estoit en[s]u moillon.
Donation ou concession failz entre mari
Begues s'en va el chaslel de Belin et molier. (1384, Arch. P 1389, pièce 206.) (H. Capel, 3557, A. P.)
A sa moilier.
(Les Loh., ms. Montp., f° 13e.) Et a sa requeste Goneta, sa mulier, Et puis si soit geté ou moilon du fossés.
c'est mise fiance pour ledit Cruchon et (Cuv., dit Guesclin, 17014, Charrière.)
Multout grant duel de sa muillier. principale payrees, en obligans tous ces
(WACE,ROU,3e p., 231, Andresen.) La table de fin or, sans cuivre et sans laiton,
biens. (24 mai 1419, Reg. consul, de Lyon, Et la ou l'escbarboucle seoit en[s] eu moilon.
Vostre muillier la proz, la sage. I, 169, Guigue.) > (ID., ib., 10460.)
(BEN., D. de Norm., II, 2923, Michel.) enmi
De la muliere de Lengloys est ordonné
Brutus la prendra a muilier. que je y aille parler a elle. (12 juin 1419,
Li prevos doit venir moilon des
(Brut, ms. Munich, 1029, Vollm.) ib., p. 173.) deux campions, et doit nommer cascun
par nom. (Ane. Coust. d'Amiens, ap. Duc.,
Il out JII. fils de sa muillier. Campiones.)
(Ib., 2078.) Sardana, le preux chevalier,
Qui conquist le regue de Cretes, Li esperilz se retraient au moilon du
Si a laissie sa muillier. En voulut devenir moulier, corps. (EVRART DE CONTY, Probl. d'Ar.,
(Jb., 2334.) Et filer entre pucelletles. Richel. 210, f° 6 v°.)
(VILLON,Grant Test-, Double ballade, p. 52,
De sa mouiller ot Xll. enfans,
Jouaust.) Les iiii. cors et le moillon. (7 janv.
yxxx. fius.et quatre damoseles. 1358, Flines, Arch. Nord, Cod. A, f° 13 ro.)
(Prrceval, ms. MODs,p. 12, Polvin.) Sa moulliere, femme très specieuso. Les .IIII. cors et le molon. (15 déc. 1366,
Menelaus a sa venjancc pris (FOSSETlER, Cron. Marg., ms. Brux., J,
f° 197 r°.)
ib., fo 26 ro.)
Pour le tort fait de sa moi/lier.
(Eneas, ms. Montp., f° 148b.) Ce gallois, qui fut esveillé, Item un tassel dorct quarret a pierres
A quoy tardoit qu'il n'eust molier.
verdes et rouges, et une grande vermeille
Et sa moilleis les lui.
(Ren. de Montanb., p. 13, Michelant.) (Les Drois nouv. établis s. les fem., Poés. fr. ou moilon. (1371, Invent, de Cambrai, ap.
des xve et xvie s., II, 127.)
Duc., Mojolus.) ,
Adam et sa moller Evain. Veans une table au molon de la salle.
(G. DE COINCI,Mr., ms. Brux , 2b Sire, ne sçay, si m'aist Dieu,
Laquelle de ces denlx vault le mieulx, (DUQUESNE, Rist. de J. d'Avesn., Ars. 5208,
f° 151 v°.)
Pere ne mere ne mouillier.
(Athis, ms. St-Pétersbourg 54,
Or ai la dame a mcillier
fO
esposé.
Ou la femmeluxurieuse,
Ou la mulier injurieuse.
(La grant Malice des femm., Poés. fr. des xve et
Ou moillon desdis fouyer ou combe,
(8 mai 1403, Consaux de Tournai, Arch.
Huon de Bordeaux, 7874, A. P.) xvie s., V, 312.) Tournai.)
Le moulin abatirent, le comble et le molon. De draps moinaux se vesti,
(Geste des ducs de Bourg., 8797, Chron. belg.) icelle villeynie a sa femme. (1423, Arch. JJ
Couronne fist, hault se tondi. 172, pièce 186.)
Avec yaus doit li dus estrc ens on moion. (brut, f° 63, ap. Ste-Pal,)
(Ib., 5894.) Comment,
MOINDRE, voir MENOR. D'estre moinesse?
— Au sens moral : (CL. MAR.,Coll. d'Erasm., Virgo ~MAOYIJJLOÇ,
Seigneurs, dist Alixandres, entendes ma reson,
MOINDRESSE,s. f., diminution de pou- C III r°, éd. s. l. n, d.)
L'entrée et le moien, c'est la fin, le coron,
voir, d'autorité : Religieuse ou moynesse. (A. Du MOULIN,
Dont une chose emprise, quant elle a bon moulon, 11 (le père du dernier duc de Bourgogne) Chirom., p. 96.)
Desire que elle ait bonne conclusion. glorieux peres et très fameux par devant Il s'esleva grand contention entre toutes
(Restor du Paon, ms. Rouen, P 131 rO.) luy, et luy ne a point empiré leur tiltre les moinesses, car les unes vouloient que
dont il te soit moindresse : il te a laissé Venerande fust abbesse, cestes cy que ce
2. MOILON, S. m. ? seul leurs trois béatitudes, leurs trois be- fust Modestie. (LARIVEY, Facet. Nuicls de
Et sy me ramenés Brobadas le moilon. nedictions et grandesses dont leurs regnes Strapar., II, p. 50, éd. 1726.)
(Chev. au cygne, 9499, Reiff.) ont esté estorez. (Hist. du dernier duc de
Bourgogne, apud Wavrin, Anchienn. Cron MOINET, moynet, moinnel, moisnel, mon.
3. MOILON, voir MEULON. d'Englet., Append., III, 226, Soc. de l'hist. net, s. m., moineau :
de Fr.)
MOILONNAGE, moll., aige, s. m., ac-
- Cum li moinet dehors esteient.
tion de garnir de moellons : MOINDREUR, s. f., infériorité : (MARIE,Ysopet, LXXXIV,Roq.)
Pierres pour fondation et mollonnaiges. Disputer de la grandeur ou moindreur Tout li meisnet dehors estoient.
(Troubl. de Gand, Append., p. 365, Chron. des saintz. (Intern. Consol., II,
elz,) LVIII, BibI, f
(ID., ib., Richel. 2168, 181 vo.)
belg.) Passeres, monnes. (Gt. de Garl., ms.
Remplaiges et mollonnaiges dessoubz voir Lille, Scheler, Lex., p. 75.)
MOINDRIR, MENDIUR.
une platte forme. (Compte de 1527, Bé- Et vit .i. nit de moisnessonr .i. arbre.
thune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. MOINE, s. m., moineau : (Anfances N.-D. et de J..C., Richel. 1553,
Amiens.) J'estoie moine que moisson, f° 272 r°.)
Qu'aloue, ne que pinçon, Item lidis religieus avoient pris Jean
MOILONNEMENT, molonnement, S. m., Qui ne poise pas demi once. Cousin nostre soubsmanant tendant ou
action de garnir de moellons : (Lay de l'oiselet, Ricbel. 1593, fO 171.) chassant aux moines. (1343, Cart. de
Parpains a xii. s. pieche employes au Guernesey, moigne, pinson; moigne par, S. Vincent de Laon, ap. Duc., Moinus.)
molonnementd'une arque. (1472, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
fait, bouvreuil. Fut donné congié a Jehannet de tendre
aux moisnetz. (Cartul. Cesar de Corbie,
1. moisnel, monel, s. m.,
MOINEL,moy., f° 59, ap. Duc., Moinus.)
MOILONNER, moill., mol., moul., v. a.,
garnir de moellons : bastion plat bâti au milieu d'une cour- Passer, g allice moinnes, et dicitur a luma.
tine : (Gloss. lat. gall., Richel. 1. 4120.)
Briques employees a molonner a le ma-
chonnerie. (1421, Lille, ap. La Fons, Gloss. Fist faire quatre moyneaulx, tous de fer — Bastion plat bâti au milieu d'une
ms., Bibl. Amiens.) bien espez, en lieu par ou on povoit tirer urtine:
En moutonnant convenra renfourquier a son aise. (COMMYN.,Mém., VI, 6, Chante- Les assiégés, voyans ce perilleux foudre,
des plus grandes pieres au deriere de lauze.)
l'ourdon. (Public. du Il mars 1446, Reg. se saulverent en leur fort, par moynets et
Deux verghes de fer pour tenir le warde certains pertuis perces en la muraille. (Mo-
aux public., 1443-1450, Arch. Tournai.) faicte sur le moisnel de bricq aupres de la LINET, Chron., ch. II, Buchon.)
Parlant d'une aisne faite aux fortifica- porte du Carnier. (1519, Béthune, ap. La Il y eut plusieurs proesses faictes du
tions on dit : le tout escaillyé et moil- Fons, Art. du Nord, p. 186.)
lonné bien et souffisamment. (1506, Bé- parti des Bourguignons,lesquels entrerent
De l'autre costé. estoit la forteresse ens par les moisnets et aultres trouees.
thune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. qu'on appelloit Byrsa, et la plus part de la (ID., ib., ch. LXIII.)
Amiens.) ville close de trois murailles, qui avoyent
chacune 30 couldees de haulteur, sans y L'huissure d'ung moisnel. (1519, Béthune,
MOILONNEUR, s. m., tailleur de moel- comprendre les tours et les moniaux qui ap. La Fons, Art. du Nord, p. 186.)
lons : estoient assis dessus. (LOYS LE ROY, Polit. Cf. MOINEL.
Et se je fay ouvrer de pierre taillie a d'Aristote, p. 277, éd. 1568.)
l'esquaire, je doy paier le salaire de le Cf. MOINET. MOINETON, s. m., moinillon :
tailleur et les maistres moilonneurs. (Ch. Cependentque les prebstres se amusoient
de 1387, ap. Beauvillé, Doc. inèd. concern. voir MOIENEL.
2. MOINEL, a confesser, les petitz moinetons coururent
la Picardie, 11, 105.) au lieu ou estoit frere Jean. (RAB., 1. l,
MOINERIE,moignerie, s. f., état monas- c. 27, éd. 1542.)
MOILONNURE, molonure, s. f., moellon: tique : Un moineton lui portoit a disner. (D'AUB.,
La caree de molonure prise a Hullucb, Fœn., IV, II, Bibl. elz.)
.Vlll. S. (1521, La Bassée, ap. La Fons, L'ordre et l'abit de moignerie.
(Dial. de S. Grég., ms. Evreux, 1° 73d.)
Gloss. ms., Bibl. Amiens.) MOINETTE, s. f., religieuse ; mot re.
Le tireur de molonure a .11. s. par caree. présenté par un nom propre suisse :
m Saint Augustin en descrivant quelle est
la moinerie saincte et bonne. (CALV.,
lnstit., p. 1016, éd. 1561.)
La Moinette. (XVIIe s., Vallée du Lac-de.
Joux,)
MOILOR, voir MEILLOR.
— Couvent : MOINGNAGE,Voir MONIAGE.
MOIME, voir MEISME. En trente six moineries on n'en eust pas
trouvé un semblable (moine). (LA NOUE, MOINGS, voir MOINS.
MOINAGE, voir MONIAGE.
Dise. polit., p. 536, éd. 1587.)
MOINIAGE, voir MONIAGE.
MOINAILLE, moyn., s. f., dimin. mé-
prisant de moine : MOINESSE, moynesse, moignesse, s. f., MOINICHON, mon., s. m., petit moine :
religieuse : Et combien qu'il forgeast en elles plu-
Mais irez vous moynaille et punais ?
(Dise. de la vermine et prestraille de Lyon, Poés. Crestienne la moignesse. (Jurés de S. Ouen, sieurs petitz monichons, toutesfois le cas
fr. des xv° et xvi° s., VII, 30.) fo 102 ro, Arch. S.-Inf.) fut conduit si discrettement qu'on n'en
Toute la prestraille et moynaille. (Taxe courroussié contre lui pour ce que ouyt jamais parler, sinon après la mort de
* Meu et l'abbesse. (A. LE MAÇON,Decameron, Trois.
des part. cas. de la boutique du pape, sa femme lui avoit par avant dit qu'il [l'] journ., Nouv. prem., éd. Lemerre, II, 57.)
p. 132, éd. 1564.) avoit appellé putain, moynesse, tout bas en
l'oreille dist audit Philipot Laurens qu'il Icy les menus moinichons formeront
MOINAL, adj.,, de moine : estoit mauvaiz homme d'avoir mis sus complainte a l'encontre des grands, gros et
1. MoisE,
terre humide
puissans moines. (Le Cabinet du roy de Veez icv gracieuse compaignie venir veoir moyse, s. f.,
Fr., p. 163, éd. 1581.) ses amis; au mans ne viennent ilz pas la Melus.,
à proximité d'une rivière ou d'un ruis-
main desgarnie. (J. D'ARRAS,
seau :
Moinichon, a little paultry monk.(CoTGR., -
éd. 1611.) p. 390, Bibl. elz.) Item un minot de terre, que frische, pas
dans le même sens : ture et moyse tenant a l'escluse d'unepart.
MOINIE, mosnie, s. f., collectif de — Du moins, (1580, Aveu du lieu de Villeneuve, ap. Le
moine : Du maings jusques vous aye adverty de Clerc de Douy, t. II, fo 62 vo, Arch. Loiret.)
ce que dit est. (Corresp. de l'emp.
Maximi-
En quel manière on doit beneir estraigne lien 1" et de Marg. d'Aulr., t. II, p. 21, Doc. lien qui relie les
2. MOISE, moyse, s. f.,
mosnie. (Regle de Cîteaux, ms. Dijon, inéd.) pièces d'une charpente, la charpente elle-
fo 158 v°.)
du moins, cela m'est même et le plancher ou le toit qu'elle
— Cela ne m'est que
MOINNÉJ voir MAINSNE. indifférent : soutient :
MOINON, S. m. ? Mais cela né m'est que dit mains. Pour faire es moulins de Nogent.l. arbre,
(VILLON,Pet. Test., XXXII,Jouaust, p. 17.) II. cernes, .II. petiz roetiaux touz fourniz,
A Chiry, a la S. Remy, pour" le cavage .IIII. moises, .11. bous, une archeure. (1328,
des homnes de corps de M. l'evesque de MOINSNÉ, voir MAINSNÉ. Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3a,
Noyon, ung moinon quart denier. (1463, f° 77 v°.) -
Noyon, ap. La Fons,. Gloss. ms'., Bibl. MOINSON, voir MOISON.
Amiens.) Le moieul, deux moises, ung pailler.
MOINSVAILLANCE, meinsv., s. f., moins (Pièce du i5 mai 1408, Arch. S 29, pièce 8.)
MOINS, moens, moings, moiens, meins, value : Chalans couvers de moyses, esquelx es-
mains, mayns, maings, mans, mens, adv., toient les musiciens et joueurs d'instru-
Les damages et meinsvaillance. (31 janv.
servant à marquer infériorité ou diminu- 1373, Livre des Bouillons, c XVIII, p. 375,
ments. (Pièce de 1469, ap. Mantellier,
tion : march. (fréq., II, 544.)
Bordeaux 1867.)
Li doi autre furent fait le an del incar- 3. MOISE, voir MÀISE.
nation .M..cc..m. mains. (Chirogr. de MOION, voir MOILON.
1183-1197, Arch. Tournai.) MOISEURE, moyseure, s. f., moisissure :
Nen est mies moens justes ke misericors. MOIRE, voir MUIRE. L'alun mis en pieces restraint le vin, et
(S. BERN., Serm., Richel. 24768, f° 60 ro.) le faict durable, et en oste la moyseure.
MOIRON, voir MOISON. (A. PIERRE, Const. Ces., VII, 12, éd. 1543.)
Que de .n. max doit on eslire
Celui ou meins a de grevance. 1. MOIS, meis, s. m., mot conservé; MOISIEL, s. m. ?
(Dolop5649, Bibl. elz.) des mois, de longtemps, longtemps : Pour .LX. meiraus donnes as eswardeurs
Et celui qui plus m'asseuroit de parole, dou- moisiel. 1332, Lille, ap. La Fons,
celui creroiejou meins. (RICHARD DE FOUR- A si feru roi Teucer
Parmi l'escu, parmi l'auberc Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
NIVAL, Bestiaire d'amour, les Coulons, Qu'il i a fait un moult lait merc,
p. 47, Hippeau,)
N'ea ert mais bien garis des mois. MOISINE, voir MOISSINE.
Se mesuieur mesure aucun grain quel (BEN., Troies, Richel. 375, P 86°.)
qu'il soit, soit en grenier ou en nef, il aura MOISISSEUR, musisseur, s. f., moisis-
de chascun mui .iv. deniers du mesurer ;
du plus, plus, et du mains, mains. (EST.
BOIL., Liv. des mest., ire p., iv, 6, Lespi-
Je sui encor de mes plaies destrois
Et vos meismes ne serez sains des mois
(R. de Cambrai, 5508, A.
Ne serra mais des mois, s'il puet, a lable,
) sure :
Mucor, musisseur ou pourriture de pain.
nasse et Bonnardot.) (Gloss. de Salins.)
Et non pas mens. (1412-1414,Arch. Frib., Car forment li anoie.
(Aliseans, 7871, ~A 1 d'une
1re Coll. de lois, Rec. dipl., VII, 24.) MOISISSURE, s. f., altération
Si m'ait Diex, s'or estoie escapes, chose qui se moisit, qui commence à eë,
Faire valoir, pour valoir mayns,
Les autres, ne seroit pas sens.
Jo ne seroie mais des mois atrapes.
(Ib., 7940.) corrompre ; mot conservé :
(Songe doré de la Pucel., Poés. fr. des XVe et Moisissure, muciditas. (Gloss. gall.-lat.,
XYLO s., III, 212.) Bien voit ce que fait Karles ; ne remenra des mois Richel. 1.7684,i'<'8iv.)
Pencerent que Millan n'en faisoit pas De chose que ampraigne, ançois an morront .m.
moings. (D'AUTON, ChronRichel. 5081, (J. BOD.,Sax., CLXVII,Michel.) MOISME, voir MEISME.
fo 19 vo.) Perdu avez vostre moreis,
Mains estimer. (R. EST., Thes., Facere Vus nel recuverrez des meis.
- MOISMEMENT, voir MEISMEMENTJ
minoris.) (Gorm. et Isemb., 104, Heileigbrodt.)
- MOISNEIT, voir MAINSNÉ.
Plus dolent home ne verres vos des mois

S'est employé comme négation pure Qu'est Auberis, li preus et li courtois. 1. MOISNEL, voir MOIENEL.
et simple : (Auberi, p. 121, Tobler.)
Que nus ne soit 2. MOISNEL, voir MOINEL.
Le dit ouvrage de verrerie fait par le dit
Jehan a esté condampnez par ouvriers pour Ne uns ne autres, chevaliers ne borjois,
MOISNET, voir MOINET.
non valable et moins suffisant de mettre en Qui voist Ami resgarder mais des mois.
la dicte forme. (1379-80, Compt. de la fa (Ami et Amile, 2385, Hofmann.)
MOISON,moyson, moixon, moeison, moes
brique, Arch. Aube, G 1559, f° 57 v°.) Ne sai se reveurai des mois.
(Rich. li biaus, 222, Foersler.) son, mooison, moyeson, mueson, - eison,
-- Moins de :
Li sires moult couroucies fu, - aison, - esson, muison, muyson, muisson
Les naves ne pooient aprocier la rive a
Jalousie l'a de son fu
moison, s. f.,
mesure, capacité,dimension:
mains d'une lance. (Chron. de Rains, Kspris, qui n'iert des mois estains ; TuiL tainLurier doivent meLtre .VI. livres
c. xxvi, L. Paris.) D'ire, de tourment fu atains. d'alun en chascun drap de moison. (1243,
Et si ne puet nus du mestier desus dit (J. DE CONDÉ,don Varlet ki ama le femme ait Stal. p. les drap, de Châl.-sur-Marne, Bib.
prendre ne avoir nul que un aprentiz, le- bowgeois, 63, Scheler.) de l'Ec. des chart., XVIII.)
quel il ne puet prendre a moiens de .vi. anz A terre quey mors, n'en levera dez mois. Que il ne face ourdir drap se ce n'est a le
de service et a .xl. s. de parisis en deniers. (hug. Capet, 995, A. P.) droite muisson de le vile. (1262, Bans aux
(EST. BOIL., Liv. des mesl., Il, p., xxvn, 2,
Lespinasse et Bonnardot.) échev.,Ass. s. les drap. de Douay, 00, fo 1r°,
2. MOIS, adj., nigaud, niais: Arch. mun. Douai.)
Il ne pourront prendre nul aprantiz a Respout li reis : Trop par sui mois Li toneaus de tout autre vin de le mui-
meins de .x. anz. (ID., ib., xxix, 2.) S'eisi cesle ovre ne conois. son de le vile. (1282, Reg. aux bans, Arch.
(BEN., D. de Nom., 11, 18026, Michel.) S.-Omer AB XVIII, 16, n° 857.)
— Au moins, loc. conj. qui sert à mar-
quèr une restriction : 3, MOIS, voir MAIS. Por chescun tonnel treseil de la mueison
de S. Johau. (1282, Carl, de S.-Wandr., Ses oreilles bien joinctes et de bonne moison. (1335, lieg. du Chap. de S.-J. de Jerus.,
il 307 r°, Arch. S.-Inf.) (JAQ.MILET,Deslrucl. de Troye, 20405, Stengel.) Arch. MM28, f° 8 r°.)
A la mueison des tresiaux de S. Johan. Une grant court large et espacieuse, A la ferme, cense, rente ou moison de
(lb., f° 307 v°.) toute quarree, pavee de petiz quarreaux dix soûls .m. deniers de rente. (1358, Tri-
Chascun tonniel de vin de le mooison de jaspe, chacun de la moison d'un pié en nité, abb., ch. 3, art. 7, Arch. Vienne.)
d'Aucerre paiera .v. sols par. (1295, Req. quarreure. (Roi RENÉ, OEuv., III, 155, Qua-
des chang. de Tournai, Cart. de l'Ev. de trebarbes.) Qui cent frans a de rente ou de maison,
Tournai, f° 6 vo, Arch. du roy. de Belg.) Largesse et libéralité
Et les despent en un an seulement.
(E. DESCHAMPS, Poés., I, 141, A. T.)
Le col fa de bonne moison, Se doivent faire par rayson,
Gros assez et 10DSpar raison. Car seroit prodigalité Par faulte de payement de moisons de
(Rose, 539. Méan.) S'il n'y avoit mesure et moyson.
(MARTIALDF.PAR., l'igil. de Charl. VII, G 1 v°,
grain. (1539, Ordonn. de Fr. Ier, 10 vo.) f
De boine muison. éd. 1493. ) Advint très grande et generale deffail-
(Ib., Vat. Olt. 1212, f° 5b.) , lance et cherté de bleds qui contraignoit
Le jour des cendres ledit pitancier doit moderer mesmes les moyssons de grain
Et doit l'en mesurer l'œvre tandis corne a ung chascun religieux une carpe de moi- deues par les fermiers. (Du MOLIN, des
etc est sur le mestier, et garder que ele soit son qui doit estre de ung piedz et demy de Contracts, c. XXIII, éd. 1586.)
de la moison de cele verge entre la temple long. (Racional de S. Claude, f° 33 vo, Arch.
et le nis.(Ordonn.sur les mél.,XIX, à la suite Jura.) Quoiqu'il ait été stipulé par le bail que
du Livre desmét., p. 388, Depping.) les motsons seroient livrees au locateur en
Ce sont les moisons des dras qui vienent S'il advient que j'aye vin foyson, sa maison, si le locateur depuis le contrat
Le plus souvent tu n'en tiens compte ; va établir sa demeure dans un lieu plus
as foires. Arras tient .XXXVIII. aunes, Se t'en fait petite moyson, éloigné du" fermier, le fermier n'est point
Mouslereul .xxxv. aunes, Aubevile xxiv. obligé de lui voiturer les moisons en sa
aunes, Broisseles .xxx. aunes. S. Denis, Despit (t desdain te sourmonle.
(Débat de la vigne el dit laboureur, Poés. fr. des nouvelle demeure ; car la condition du
Paris et Ligny n'ont point de moison, mais fermier qui n'a compté s'obliger qu'a voi-
il vendent par aunes. (Dénombrement des xv' et xvie s., Il, 323.)
turer les moisons au lieu ou demeuroit
Foires de Champaigne et de Brie, Richel. Et sy ladicte navee estoit plainement pour lors le locateur, ne doit pas devenir
25545, f° i5 v°.) chergee de vin qui contiendroit cent ton- plus dure par cette translation de domicile
En ravoit lors si grant foison, neaux du moins, l'exces que commect le- du locateur, qui n'a pas été prevue. (Po-
Que n'en sai conle ne moison. dict seigneur a prendre .II. s. vi. d. de la TUIER, Contr. de Louag., n° 137.)
(GUIART,Roy. lign., t. l, p. 197, Buchon.) pioche au lieu de .XII. d. du tonneau por-
Pour les faire venir (les draps) a plus teroit au regard de la muyson d'auxerois a — Moison s'entendait en particulier
longue mueson que il ne devroient. (1325, .xxxii. 1..x. s. plus que ne luy est deu. d'un droit local prélevé habituellement
ord. de la drap. de Louv., Cart. de Pb. XVIe s., Mémoire pour les habitants de
Douai contre le seigneur de Mortagne, Arch. en nature sur les vins amenés par terre
d'Alenç., p. 856, Arch. Seine-luf.)
mun. Mortagne.) ou par eau, et qui équivalait souvent à la
Que il ne feront nulles lainnes qui ne Et sy c'est muyson d'Orleans ledict ex- dix-neuvième partie de la cargaison. Elle
soient en leur droit compte et en droite
mueson tant de longueur comme de leeur. ces porte XLV. 1. plus que ledict deu. (ID.) se prélevait sur les vins mous, reposant
(Ib., p. 859.) Et encore au xvne s. encore sur mere ou sur lie. C'est surtout
: à Rouen que ce droit eut de l'importance
Rapport des jaugeurs de la ville de Les jurez-courtiers. seront tenus d'a-
Paris sur les moisons des tonneaus des vertir l'acheteur, si le vaisseau ne tient et se maintint. On en trouve des traces
vins. (26 juill. 1330, Richel. S.-Germ. 1,842, dès le XIIe s. dans les chartes latines. Les
f° 236b.) pas la juste moison, suivant la marque
apposée par le jaugeur. (Ord. de L. XIV vins de Poitou, de Gascogne, d'Anjou, qui
Que li courratiers qui ira avecquez le concem. la jurisd. des Prév. des March, venaient à Rouen par eau, n'étaient point
marcant li puise auner eu l'euro parquoy li c. xi, art. 2.)
marquons puist avoir le muyson de son sujets à la mueson. Cette dime formait un
drap. (Ch. de 1342, Abbev., Mon. de l'hist. — Redevance en grains, en vin ou autre desplus beaux revenus de certaines abbayes
du Tiers Etat, IV, 133.) fruit de la terre: en particulier de l'abbaye de S.-Amant :
Avoit acheté a un certain marchant un Ke il prendoit de muieson chascun an Pour la mueson du vin françois 1926 1.
poinson de vin de Biaune le prix et la en le grange(1274, Cart. de S.-Josse-au- 2 s. 6d. Pour la mueson du viu d'Auxerre,
somme de sept florins d'or fraus, moinson
tenant de Biaune. (1377, Arch. admin. de
f
Bois, 123b, Cabin. de Salis.) 221 1. 14 s. 4 d. (Compt. de la vie. de l'eau,
Les moysons en deniers deues a l'eglise Arch. S.-Inf., F. de l'Arch., Arm. 2, c. 19.)
Reims, t. III, p. 439, Doc. inéd.)
dou Paraclit. (1288, Cens, du Paracl., —Fig. :
Papier romain de grant moison. (1379,
Arch. mun. Angers, CC 3, fo 25.)
f 25 1'0, Arch. Aube.)
Colins de la Tor n'ait niant en ces quar- Prestres, tu ne pues ton sanc vendre
Mes i. escu nervé, ce dit, avoir voudra tiers, mais il ait la soe moixon a Marclive. Mieus que por ti messon deffendre,
Et lance de moison.
(Cuv., du Guesclin, var. des v. 1732-1749, Char- Arch. Mos.)
f
(Cens. de S.-Paul, 6 vo, sans date, XIIIe s., Prestres, se lieus en vient sa ne sue
Et laisse ton cors tout porfondre
rière.) Pour ta muieson a Dieu rendre.
Doivent (les habitants de Pierrefontaine) (RENCLUS DEMOILIENS, Dit de Charité, Ars. 3142,
Tôt li drap large qui dixorevant se fa- une rente de bief et d'avoinne aud. sei- f° 2, 19J.)
ront devront estre tôt de moison ( 1412- gnour au jour de la saint Martin d'yver
1414, Arch. Fribourg, 1re Coll. de lois, Rec. appelé moison. (Carl. orig. de Neuchâtel- — Par extens., profit en général, ce que
diplom., VII, 24.) Comté, appartenantau marquis de Durfort- rapporte un négoce quelconque :
Liquel dixorevant tirereit ou fareit tirier Civrac, 1'029 v°.) Moesson. (Ib., f° 30 v°.)
Aucune fois il (le maistre) perd sa muai-
en auconne forme drap outre moeson per En rabatant de la moeson que. doivent son et son temps par deffaulte au mar-
agait, por cen que son drap fust plus long. aunualment. (Ch. de 1306, Fontevr., anc. chant. (Cout. de Dieppe, le 3 v° Arch.
(lb., p. 28.) tit., Arcb. Maine-et-Loire.) S.-Inf.)
Un quarteron de vaichez de la moison Dous sexters de froment de annuau Ung maistre frete sa nef a ung marchant,
d'un piez de long. (1419, Compte de P. de moeson a la mesure de Lodun. 1310, devisé ung certain terme loyaulment de-
la Coudre, Arch. C.-d'Or, B 2352.) Fontevr., pièc. non cot., Arch. M.-et-Loire.) dans quant le marchant doibt charger la
Une keue de muison de .m. muis. (7 juill. Les muesonz avec lez coustumez et les iier a estre preste a s'en aller, le maistre
1439, Ord. des vins, f" 25 vo, Arch. Tournai.) autrez redevanchez. (1320, Caudebec, S.- ne le faict, ains tient le maistre et ses ma-
Quartiers de pierre de la commune et Wandri, Arch. S-Iuf.) riniers par l'espace de huict jours ou de
.xv. ou de plus aucunesfoys,deffaultil pert sa
petite moison. (1452, Compt. de Nevers, CC Vint boisseaus de froment de moeson a temps du
48, f° 12 ro, Arch. mun. Nevers.) la mesure de Lodun. (1328, Fontevr., Arcb. mueson et son par le
amender
M.-et-Loire.) marchant, le marchant est tenu a
Et se il est einsi que les .XIX. tonneaus au maistre. (Coust. de Brel., 1° 210 r°.)
soient tous d'une quantité et d'une moeison. Pour .x. livres tourn. de moison que il
(Cout. de la vie. de l'eau, xv, Arch. S.-lut.) en vendront et paieront chasc'an a nous. — Le bail même d'après lequel le pro-
priétaire et le fermier s'engageaient à par- MOISONNEUR, moysonneur, s. m., syn. de raisin attachée au bois, pampre de vigne
.tàger les fruits: de moisonnier : où tiennent les grappes ; il se dit par ex-
Terres livrëez a muyson. (1337, Carl. Le fermier ou moysonneur. (1302, Ord., tension de quelques autres fruits :
Alex, de Corbie, Richel. 24144, f404 ro.) VII, 526.) - Ce est li ruissiaus del borjon por ee que
Avoir baillié a droite moeson ou sesine li fill Israel enporterent d'iluec une mots-
MOISONNIER, moissonnier, s. m., fer- sine. (Bible, Richel. 899, f° 60d.)
-de grain. toute la terrè. (1346, Arcb. S mier, métayer, amodiateur, qui tient une
113, pièce 44.) Mes amis m'est comme une moissine qui
ferme, une métairie, à moitié profit: croist en Cypre. (Ib., Richel. 901, Cosa.)
Baillons et ottroyons a cens et a moison
des la nativité S. Jehan Baptiste prochaine Jehan Bellocier, fermier et moissonnier Je monterai el paumier et en prendrai le
venant a touz jours mais a Jehan d'Avalon dudit chamberier. (1377, Charges du cham- fruit et tes mameles seront comme mois-
une maison d'esseule appellee la Caque- brier de l'abb. 'dé S. Germ. des prés, Arch. sines de grapes. (Ib., f° 10°.)
liere. (1355, Reg. du Chap. de S.-J. de Je- L 778, 3° liasse.)
Mon ami m'est comme moissine qui
rus., Arch. MM28, fo 7 vo.)
Jehan censier ou moisonnier de la mai- croist es vingnes en Gaddi. (Ib., Maz. 684,
Terres et moison. (1373, Reven. de l'hosp. son S. Ladre de la ville de S. Pol. (1389, fo 8b.)
de S.-J. de Jèr., Arch. S
5543,1° 18 ro.) Arch. JJ 136, pièce 260.)
Sauve au viconLe de .Chartres -la mois-
-
Acenser et bailler a ferme, a moison ou L'exposantqui est fermier et MOMOHK<cr de il a sus les dites vignes.
sine des reisins que
loyer quelconques possessions. (Pièce de d'une maison et terres appartenantes a (1267, Ch. de J. Chaslellon, Arch. Loiret,
1381, ap. Felibien, Hist. de Paris, III, 403.) Jehan de Messelles, escuier, scituee en la Bonne-Nouv., KP 3 A.)
Avons baillié et oltroié a ferme et a ville de Rumolu en Beauce. (1396, Arch.
JJ 150, pièce 112.) Les trompettes estoient charges de
mouison de grain noire maison de Mor- moussines. (RAB., Gargantua, ch. ZD
laines. (1386, Arch. MM 31, f° 28 vo.) Item et pour ce que aucuns nobles qui XXVII,
éd. 1542.)
Bailler a ferme, loyer ou moison, ou au- se dient nobles qui ont plusieurs masures Miel et moissine de grappes. (Bible,
trement, jusques a certain temps, iceux eslans es fins et metes de la dite greneterie,
es quels lieux ils ne demeurent pas, mais Ecclésiastique, ch. 36, éd. 1543.)
héritages. (Pièce de 1400, ap. Felibien,
Hist. de Paris, III, 345.) y peuvent faire demourer moisonniers, me- Six grapes dependent de chaque sar-
laiers ou autres, lesquels ne doivent pas ment (du poivre arbrisseau), non point
Bail a tiltre de maison et ferme pour estre francs des dits brenages, etc. (1398, plus grandes qu'une palme ou paume, et
trois annees. (1589, Arch. des not. de Instruction sur les brenages dit duché d'Orl., sont semblables aux grappes dont on fait
Nevers, minutes Taillandier.) ap. Le Clerc de Douy, t. II, f° 55 vo, Arch. coustumieremeut les moissines. (LE BLANC,
Bourg., Yonne, moison, loyer d'une terre Loiret.) Trad. de Cardan, fo 162 ro, éd. 1556.)
payé en nature. Beauce, moison, cheptel. : Le pommier de paradis produit son fruit
Centre et Haut-Maine, moison, mesure. — Adj., qui constitue une redevance
Feurent rousliz seze beufz,. soixante et en nombre comme les grapes, toutesfois
2. MOISON, moisson, s. f., traite d'une troys chevreaux moissonniers. (RAB., Garg., ;
il est gros comme une pomme et en une
mesme moissine il a aucunesfois plus de
ch. xxxvu, éd. 1542.)
vaçhe :
Dunois, blé moisonnier, blé de seconde
cent pommes :et ceste moissine semble
estre une hote. (ID., ib., f° 178 ro.)
Et s'en y a plusours de ciauls qualité.
Qui tiennent bien en leur maison le te garde un trochet de cent noisitles (ranches,
Femmes comme vaiches a moison Et de raisins muscats attachez a leurs branches
MOISSART, voir MUSART. Une moissine belle.
Et sçavent qu'ilz en doivent rendre.
Poé's., Richcl. 840, f° 523.) (R. BELLEAU,Berg., 1e j., fO 180 v°, éd. 1578.)
(E. DESCHAMPS, MOISSE, S. f., pupille:
Quand nous voyons marcher quelques
Moisson. La moisson d'une vache, c'est Et li cercle ki dehors avironnent le
la traicte de laict, le laict qu'on tire, Mulc- moisse sunt sanglant et li oeil sunt grant uns d'iceux (magistrats) en nombre,
et li clartes de le moisse mueve si con fait suivis de leurs officiers, revelus, de leurs
tra, mulctrae. Je pense qu'on veut dire mistiques hoquetons, leurs mains, char-
mousson ou moulson, a mulgendo, id vi- li paupiere, tel oeil monstrent grant co-
delicet quod una opera mulgetur, mulsus, rage. (Art. d'um.; IJ, 194, Petit.) gees de mainsines; de grasses bouteilles,
hujus mulsus, huic mulsui. (NICOT, éd. 1606.) nous tenons lors pour certain y estre
MOISSERON, muskeroun, s. m., moi- arrivé ou bien un prince, ou un grand
Moisson d'une vache. The milking of a seigneur. (SIMON RANZEAU, Hercule Guepin,
a cow, or as much as she gives at a mil- neau : Ep. lim.)
king. (COTGR., éd. 1611.) Ne voillez pur ceo douter, vous estes -
La moisson d'une vache, Mulctra vaccæ. meillor de moltz de muslterouns.(S.Matth., Et encore au XVIIe s. :
(DUEZ, Dict. fr.-all.-lat., Amsterdam, 1664.)
x, 31, dans Orell, Alt.-franz. Gramm.) Payant par iceux detempteurs par cha-
Lat., multis passeribus meliores.
Guemesey, mouaisson ; Pic., mouchon. Wallon et rouchi, misseron, moineau. cun arpent une moussienne de raisins
dans le temps de la vendange et une
Norm., Orne, moisseron. Bret., Côtes-du- chanson qui sera dite par celuy qui appor-
3. MOISON, moyson, moiron, s. m., tera la dite moussienne au dit chasteau, de
moellon : Nord, canton de Matignon, moislron, Bellegarde. (15 novembre 1679, Aveu de
moestron, petit oiseau ; moeslron gare, la seigneurie de Choisi-aux-loges,ap. Le

1
A Guillaume le Petit, pour .n. chalan-
dees dé moiron. (1359, Compt. mun. de moineau. Clerc de Douy, t. II, f° 64 vo, Arch. Loiret.)

115.)
Tours, p. 126, Delaville.) Nom propre, Moisseron.
— Le bois seul, abstraction faite du
Quantité et especes de pierres etmoyson
MOISSET, s. m., moineau : fruit, et perche en général :
par eulx venduz et livrez, emploiez en la
maczonneriede ladicle escluse des foussez, Phalanga, moisine. (Gloss. rom.-lat. du
XV° s., p. 40, Scheler.)
Tourlrc et moisses truevent maison
Compte de 1511, Soc. arch. de Touraine,
IV, La ou il melent lor faons.
(Lib. Psalm., LXXXIII,p. 318, Michel.) Les vignerons n'emporteront en leurs
Six mil neuf cenlz soixante et dix huict Cf. MOINET. maisons aucuns bois d icelles, soient des-
tomberees de moysons, non comprins en ce dites perches, pesseaux, charniers, hayes,
les quartiers de pierre dure, pour faire les MOISSEUR, voir MESSEUR. paux, pallis ou bouchetures, moessines,
perres dud. jardin. (1551, Compt. de Diane n'autres fruits. (Cout. de Berry,. XV, 2,
de Poitiers, p. 128, Chevalier.) MOISSEUX, s. m., moissonneur : Nouv. Cout. gén., III, 963.)
-
Une charrectee ou tomberee de moyson.
(Ib., p. 131.)
Moison est encore en usage parmi les
Laisser adont tu dois, toy, bon moiseux,
Durcir le champ, puisqu'il est paresseux.
(GUILL.MICHEL,-fer Liv. des Georg, P 35 vO,
du vin étendu d'eau.
Dans le Haut-Maine, moissine désigne

paysans et les maçons des campagnes au


éd. 1510.) 2. MOISSINE, S. I., nom donné, à ÎA
Cf. MESSEUR. sergenterie chargée à St-Denis de perce-
nord et au midi de la Loire.
1. MOISSINE, moessine, moisine, mous- voir un droit sur les bateaux :.
MOISONAU, voir MOISSONEL. aine, moussienne, mainsine, s. f., grappe L'abbaye jouissait encore a raison de. sa
chastellenie de Rueil, de la coutume de Lillois, mousson, wall., mohon, moineau, MOITAIN, adj., de méteil :
Chalevanne, impôt frappant tous les « ba- Ardennes, mochon, moineau, petit oiseau Blé moitain ou milleur. (1274,
taux, tant chargés que vides, montant ou Carlul.
avallant par la Seine le long du village de de toute espèce. Namur., Montois, Hain., d'Ourscamp, f° 2l6b, Arch. Oise.)
de six
Chalevanne. Ce droit, « qui était mouchon, oiseau, en général ; Rouchi, Sis muis de blé de rente par an a le
deniers par vassel », était perçu par une mouchon, moineau, petit oiseau de toute mesure de Noion sain, sec, moitain ou
sergenterie nommée la moissine : chaque espèce. Norm., Orne, Bessin, vallée meillieur. (1275; Chap. Noyon, Arch.
bateau remontant devait, sous peine Oise, G 1786.)
d'une amende de soixante sous parisis, d'Yères, moisson. Guernesey, mouisson.
argenter avant de dépasser le grand gort Nom propre, Moisson. — Qui appartient aux classes moyennes:
situé au dessus de Chalevanne, et ceux qui Et ne demandoit-on riens as moitains ne
avallaient avant d'atteindre le gort au 2. MOISSON, voir MOISON. as petis. (FROISS., Chron., X, 197, Kerv.)
age.
prieur de Mailly, placé au-dessous
de l'Abb.du vil-
(M" D'AYZAC, Hist.
Denis, I, 406.)
de S.- MOISSONEL, moisonau, s. m moineau: , MOITAINGE, voir MOITANGE.

1. MOISSON, -un, moysson,moison,mous-


Un moisonau, ung pinson. (Modus, f° 74,
ap. Ste-Pal.)
MOITANGE ,
moilenge, tnoetange, moi-
txinge, moltienge, adj., de méteil, mé-
son, mouisson, mouison, moixon, muisson, MOISSONNAGE, voir MESSONAGE. langé de divers grains :
muysson, mussun, s. m., moineau : , part. passé, garni de
MOISSONNÉ .1. bichot de wayn moelange a comble.
0 cum funt ai ameirtei tabernacle, chier moissines : (12;î6, Cart. S.-Vinc. de Metz, Richel. 1.
Sire, des virtuz ou li moissuns atruevet a 10023, f° 32.)
lui maison, et li torterele nit ou ille repoi- Un cep de vigne moissonné de raisins.
gnet ses poilluns. (Li Epistle saint Ber- (FAVIN, Officiers de la Cour de France, 3e Deus muis de blé mottienge. (1312, Arch.
nard a Mont Deu, ms. Verdun, fo 93 r°.) race, p. 111, éd. 1613.) JJ 48, f° 98 r°.)
Passeres, mussuns. (Gloss. de Garl., ms. Blé moitenge. (Ib.,f° 98 V°.)
Brug. 546, Scheler, Lex., p. 75.) MOISSONNERIE,voir MESSONERIE. Il nous doit payer et rendre audit jour
Li oisiax fa merveilles gens, 1. MOISSONNIER, voir MOISONNIER. en nostre dit chastel un sextier de blé moi-
Moult seroit granz detriemens
tange. (1336, Cart. de Commercy, ap. Duc.,
Se vos disoie sa façon : 2. MOISSONNIER, voir MESSONIER. Mixtum 2.)
Il estoit menres d'un moisson,
Et fa plus grant du roietel. MOISTECE, S. f., moiteur, humidité : — S. m., blé de méteil :
(Li Lais de l'Oiselet, 79, Méon, Fabl., III, 117.) Sechece, moistece et froidour. Ons avoit la quarte de froment pour ilt.
Comment un moisson ramposnoit un (Image du monde, ms. Monlp. H 437, P 190 r°.) sols; et moitange et soille, pour .II. sols
lievre que un aigle mangoit, et un espri- et pour ,xx. deniers. (J. AUBRION, Journ.,
vier prist le moisson et le manga. (Des MOISTEESRIE, voir MOITOIERIE. an 1465, Larchey.) Impr., moilauge.
.XXXII. man. de vil., Richel. 766, f° 16 v°.) MOISTETÉ, moilelé, misteté, s. f., moi- Et valloit la q. de froment .VII. s. ; le
moilainge, .v. S. .VI. d. ; le soille, -IIII s.
L'enfant s'esjoissoit de chou que il veoit teur : (ID., ib., an 1476.)
ces moussons combatre. (Anfances N.-D., La moistelez des enfans est naturaus.
Richel. 1553, fo 283 ro.) (BRUN DE LONG BORC, Cyrurgie, ms. de MOITANT, voir MITANT.
Tout li autre s'en esbanient Salis, fo 27c.)
Comme li enfes du mouisson. MOITARIE, voir MOITOIERIE.
Froidure et moitelé veinera en la com-
(De la Brebis desrobee, Richel. 25566, f° 231 r°.) plexion de lui. (ORESME, Quadrip., Richel. MOITE, voir MOLTE.
Ces letres furent kierkies l'an ke Il 1348, fo 151 r°.)
mousson se conbatirent as mouskerons. Froidure, seicheté et moistelé. (ID., ib., MOITEEN, adj., de méteil :
(Ren. le Nouv., p. 277, Méon.) Richel. 1349, fo 5c.) Blé moiteen. (1257, Cart. de Compiègne,
Comme aloes, pinchons, cardonneriez, Se ung vaissel de terre de potier qui fo 182, ap. Duc., Bladum mediastinum.)
tarins, arondes, moissons et toutes ma- soit sec et non pas cuit est mis en tel
nieres de menus oyseaulx. (Modus, f° 126 rO, maniere et ainsi couvert, se il y a vaine MOITEERIE, voir MOITOIERIE.
Blaze.) d'eaue l'en trouvera au jour ensuyvant le
vaissel remis par la misleté de l'eaue. MOITEIER, voir MOITOIER.
Fui t'en en la montaigne com passerez
et com moixon. (Ps., Maz. 798, f° 34 vo.) (FRERE NICOLE, Trad. du Liv. des Prouffitz
f
champ. de P. des Crescens, 6 rO, éd. 1516.)
MOITEMENT , moyt., adv., avec hu-
Li moixons solitaires. (Ib., Ps. ci, 9.) midité :
Madidilas, moisteté. (1464, J. LAGADEUC, Moylement, humecte. (Glossi gall.lat.,
Li mouisons vole partout. (Bib. hist., Cathol., éd. Auffret de Quoetqueueran,
Maz. 532, fo 137c.) Bibl. Quimper.) Richel. 1. 7684.)
Moissons ne masenghes. (Dialog. fr.- MOITEN,moittenmoiteng, moillin, 9. ml,
flam., f° 4c, Michelant.) MOISTRE, s. m., emplâtre :
Et nonpourquant maugré ses boistes, sorte de pierre :
La semence appellee hanebane est une
très gracieuse viande à ung moisson ou a Et ses emplastres et ses moislres Pierres nommees moillen a .XXXVI. s. le
une caille. (CORBICHON, Propriet. des Et ses empotionnemens. millier. (1498, Béthune, ap. La Fons,
choses, VI, 20, éd. 1485.) (DEGUILLEV.,
Pelerin., ap. Duc., Medicina.) Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Œufs de muissons. (xv* s., Lille, ap. La Malmédy, moitrou, cataplasme; Liège, Quesnes, moilens. (1539, ib.)
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amieus.) moitrou, soupe au lait. Pierres que l'on dist moiteng. (Ib.)
Deux muyssons vifs. (FOSSETIER, Cron. MOISTRIÉ, voir MOITOIER. Pierres nommees moillin a .xxxvi. s. le
Marg., ms. Brux. 10509, f° 141 ro.) millier. (Compt. d'Haisnes, ap. La Fons,
MOIT,voir MET. Art. du Nord, p. 199.)
Quant le moisson si battra l'esprevier.
(La Loyauté des Femmes, Poés. fr. des XVeet
MOITABLE, adj., de méteil : MOITEON, moyl., - on, milon, S. m.,
XVIes., II, 37.)
.XXIIII, muis de grain moilable et l'autre certaine mesure de grains :
Mauvais, beccasses et moyssons avaine. (1415, Cart. Ezechiel de Corbie,
Seront agrippez par lturs cruppes fo 18b, ap. Duc., Mitadenquum bladum.) .VIII. moiteons de froument. (Fév. 1252,
De tendeurs en maintes façons. Lelt. de Sim. sire de Chastelvillain, Sept-
(1527, Prenost. de Scngecreux, Poés. fr. des MOITAENT, voir MOITOIANT. Fonts, Vauclair, Arcli. Allier.)
XVeet XVIOs., XII, 179.) Le cheval paiera cinq moiteons de bief,
Le moisson, the sparowe. (Du GUEZ, MOITAIER, voir MOITOIER. moitié fourment et moitié aveine. (1271,
Arch. JJ 72, pièce 188.)
An Introd. for to lerne to speke french MOITAIERE, voir MOITOIERE.
trewly, à la suite dePALSGRAVE, éd. Génin, Six moiteons froment et six moiteons de
p. 912.) MOITAIERIE) voir MOITOIERIE. orge. (Nov. 1336, Arch. C.-d'Or, B 464.)
Icelle Ysabelprist larrechineusement en Lorraine, moitresse, métairie, ferme. Lieux moitoians. (ID., ib., II, prol.)
l'hostel dudit Guillaume trois milons de Suisse rom., Neuchâtel, moitresse, terres — Mitoyen :
fourment. (1366, Arch. JJ 97, pièce 643.) cultivées à moitié.
Une escuelle pour bichot, et demie pour Metoyant. Dividing into halves, parting
demi bichot, qu'est un moiton ou deux MOITERRIENNE, adj. f., Méditerranée : in two, also equally belonging to, or de-
boisseaulx, et riens ne doivent pour ung La ou il chiet en la mer qui a non Moi-
pending on two; whence. Mur metoyant.
A partition wall. (COTGR., éd. 1611.)
boisseaul. (1486, Terrier du roi, Arcb. terrienne. (GUILL. DE TYR, XXII, 12, P.
mun. Avallon, II, 1.) Paris.) MOITOIEN, adj., de moitié :
Ou muid de grain a douze stiers, ou MOITETÉ, voir MOISTETÉ. Lequel abbé Mahy, le moustier de Saint
stier quatre quarteaux, ou quartault deux Denis, de moult de temps devant passé
moilons, ou moiton deux mesures ou trois : comencié de merveillable et coutable
boisseaux. (Cout. de Bourg., Nouv, Coût, MOITEUX, adj., humide
gén., II, 1189.) Auster moiteux jetla pluye ordinaire. œuvre, a par un pou de la moitoiennepartie
(CL. MAROT,p. 511, ap. Ste-Pal.)
jusques au derenier consummer. (Gr.
Ne ne le pevent il vendre (le sel) a moi- Cron. de Fr., Phelip. le Bel, I, P. Paris.)
teons ne a boissaux. (Ane. Cout. de Champ., Moiteuse paupière.
LXVI, Nouv. Cout. gén., III, 220.)
Vendre a moiteons, ne a boisseaux. (PI-
(REM. BELL., I, p. 168, ap. Ste-Pal,) MOITOIENNEMENT
adv., médiatement :
, mitoyeinnement,

THOU, Cout. de Troyes, p. 466.)


MOITIEMENT
moitié :
, s. m., division par Au contempt du saint siege apposto-
licque auquel il est mitoyeinnement subget.
MOITERASSE, voir MOITERESSE. En tous baux a fermes de censes et (Compte du 13 fév. 1487 au 2 mai 1489,
métairies, usines, droits seigneuriaux et Arch. Pas-de-Calais.)
MOITEREE, moderee, s. f., ce qu'on autres semblables, faits a outree ou en-
ensemence de terre avec un muid de grain : chere publique, il y a regulierement tierce. MOITOIENNERIE, - yennerie, s. f., mur
Trois moderees de terre. (1460, Arch. JJ ment, moiliement et croissement, qui doi-
vent estre faits dedans quarante jours a
mitoyen :
192, pièce 9.) S'il y a un mur en un celier entre deux
prendre du jour de l'outree premiere et
La meyterée ainsi que le meau ou cbarée principale. (Cout. de Lorr., XII, 22, Nouv. voisins sis en terre moitoyenne, a deux
n'étoient en usage que dans le canton de Cout. gén., II, 1110.) paremens ou membrures de pierre de
Bugé. (Stat. de l'Ain, 1808, p. 706.) taille, qui emporte chanfrains ou harpes,
i. MOITIER, s. m., sorte de mesure : ils font et portent bornes contre la moi-
toyennerie. (1485, Ord. depol. sur les rues,
MOITERESSE, - asse, - asce, - aisse, Item leur avons baillié unze moitiés égouls, éviers et glaçoirs d Paris.)
moyt., moiet., mout., moilraice, adj. f. d'aveine, compté pour moitier trois solz
nuef deniers tourn., et unze moitiers fro- MOITOIEOR, meleor, moitieur, s. m.,
qualifiant une vigne cultivée à moitié, ment, compté cinq solz torn. pour moitier,
dont la récolte appartient moitié au pro- (1314, Arch. JJ 52, fo 29 ro.) métayer :
priétaire, moitié au fermier : Un septier et demi de vin et un moitier Li moitoierres y mettera autres en
de froument. (Ib.) lieu aussi vaillans. (LAURENT, Somme, ms.
.XIIII. jornalz de vigne moiterasse. (Cart. Soissons 208, fo 18d.)
de S.-Vinc. de Metz , Richel. 1. 10023,
2. MOITIER, voir MOITOIE R. Item la taille des hommes de Sens, qui
f° 143 v°.)
fu meleere a la contesse d'Artois et du
MOITIEUR, voir MOITOIEOR. seigneur de Senli. (1318, Arch. JJ 56,
— S. f., obligation de rendre la moitié f° 105 r°.)
des fruits d'une vigne, de la récolte d'un MOITIGNE, voir MOTINGNE.
champ ; terrain cultivé à moitié : .XXI. mencaudz de bles messonnes.
MOITIR, v. n., être moite : par le dit Sywon et par les dis moitieurs.
Et se il ceste moieterasce le faisoient Il faut arroser tout ceci avec du vinaigre, (1318, Revenus des terres de l'Art., Arch.
bien. (1231, Cart. de S.- Vine. de Metz, Ri- et les laisser moitir une nuit. (JOUB., KK 394, f° 31.)
chel. l. 10023, f° 200.) Pharmacop., p. 195, éd. 1588.) 1. MOITOIER,moituier,moitaier, moitier,
En la moyterasce. (Ib.)
MOITIRIER, voir MOITURIER. meteer, mecteer, mectayer, metoyer, mes-
Toutes ces vignes doit il faire a droite
mouterasse. (1233, ib., f° 500.) toier, mectoier mestaier, mestaer, meslaeir,
MOITJSSURE, mouetissiire, s. f., moi. mesleeir, metayer, meteuier, milaier, molu-
Mouteresse. (Ib.) teur : wier, moitrier, moietrier, moitrié, moistrié,
An Graveires outre Moselle an iii. leus Maciditas,pourriture,mouelissesure. (Gloss.
jor et demei de champ a lui et a son oir a
droite lat.-fr,, Riche!. 1. 7679, fo 215 v°.)
s. m., le mod. métayer, fermier qui donne
mouterasse. An tel manière ke il les pour fermage la moitié des fruits:
doit bien faire de toutes euvres de ces MOITOERIE, voir MOITOIERIE Hugo li meteer s. (1205, Cart. de Montié-
coustanges. Et si doit chascun an metre ramey, p. 221, Lalore.)
an chascun jornal de ces vignes desour
nomees .1. fez de fomeroit ; et ces vignes
MOITOIAGE
moitié :
, s. m., convention par Bien se venga dou grant domage
et les terres desour nomees ne pueent Que li firent si moitaier.
venir fors qu'a un oir et une cuve, ne Et s'il est ainsi que aucun de Dieppe (Renart, Br. XXII, 698, Martin.)
espartir ne la puet hom. Et si doit Jebans ait brebis, moutons ou aultres bestes en Se eles (les bestes) muerent li moitoiers
et cil que ceste mouterasse tenront les la ville et il les baille a aucun de dehors metra autres aussi vaillans. (LAURENT,
costanges trestotes siguier dou lour. (1246, a moitié, il doit, au partir Je Dieppe pour Somme, Richel. 22932, f° 13c.)
ib., f° 51 r°.) 0 chascune brebis ou mouton obole. ; et se
il les envoye garder dehors la ville sanz Ne voult requerir ne prier aucun homme
Et se vaillent bien le foins par defuers moitoiage, il n'en doit riens. (1396., Coust. ne son propre mectayer. (Decam., Richel.
laimoitraice .vu. lib. de mec[eains]. (Droi- de Dieppe, p. 89, Coppinger.) 129, f° 163 r°.)
tures de Pommerieux, sans date, XIIie s., Moituiers. (1323, Arch. JJ 61, f° 102 r°.)
S.-Arnould, Arch. Mos.) MOITOIANT, - taent, me/oyant, adj, de
Pour raison de mouleraisse. (1338, Cart. Robinus, fiiius au mitaier de Contris.
méteil : (1331, Cens. du Chap. de Nev., p. 86, Arch.
de Metz, ms. Metz 751, f° 19 vo.)
C'il estoit nulles femmes que Blé sain, sec et paiable, moitaent ou mun. Nevers.)
tenist melleur. (1267, Fabriq. S.-Jacq. de Noyon, Nicole le mecteer. (1334, Ch. du Vie. de
nulles vignes en douwaire, et elles laxievet Ribecourt, Arch. Oise.)
la vigne a cens que li vigne douveroit Caen, Aulnay, cote 290, Arch. Calv.)
ou peur raison de moiterasse, ou d'utre — Placé au milieu : Metoyer. (1378, For. de Blois, Arch; KK
chose. (1338, Hist. de Melz, IV, 83.) 298, f° H r°.)
Des quatre parties du monde, et de
Mouteresse a Demangeville, appartenant leurs vents domestiques, tant principaux Puct mettre un gaigneur ou motuwier,
au sr Conrairt de Serrieres. (J. AUBRION, que moiloiants, ou si vous voulez, collaté- en ladicte maison. (1382, Arch. MM 31,
Journ., an 1491, Larchey.) raux. (DELORME, Archit., 1, 6, éd. 1568.) f° 88 r°.)
Les mesteeis a moitié. (Compte de J. — Moitié, part. passé, arrivé à la Qui baillent les bestes a moitoierie, par
Guerin, 1336-7, f° 19 v,
Arcb. Cher.) moitié: si que eles soient de fuer, c'est a dire
que
Mestaeir. (Compt. de l'hôt.-D. d'Orl., se eles muerent que li moitiers metra
t39!.UOO,fO 7 vo, Hôp. gén. Orl.) Mais quant mai sera metteiez autres aussi vaillans. (LAUBENT, Somme,

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Si seiez a mei répairiez. Richel. 22932, f° 13c.) ,
(L'accusé) avoit un hostel en la ville de (BEN., D. de Norm., II, 23093, Michel.)
Ruilli et le prist a moitoerie le peie des A motteene. (ID., !&., ms. Soiss. 210
diz mineurs et fist prest au dit moitier 3. MOITOIER, moilt., mot., meiter,adj., f°
d'argent et d.e bief. (1395, Grands jours de qui n'a que la moitié d'une chose : En recompensacion dez mises et des
Troyes, Arch. X1a 9186, f° 9 v°.) couz que il avoient mis du tans passé en
Por quoi seroit il moiteiers,
Dou mestoier dou quartier, .m. s. (1398, Dunt devoit estre rois entiers ? la terre desus dite que il avoient fête
For. de Blois, Arch. KK 298, f° 4 ro.) (Brut, ms, Munich, 3649, Vullm ) moiteerie de la dite meson. (1283, Par dea
Champ., Arch. Seine-et-O., A 1333.)
Mestaer. (Aveu, XVe s., G. Gaut., Arch. De Callidoine ere ireliers,
Vienne.) De toute Gresse moitoiers. Avoient quité et delaissié la moitaierie
que il avoient jorneus de terre dont
Et savez bien qu'il fault achapter deux h treffons est aenla.II.
(Rom. de Thèb., 2753, ap. Coustans, Léy.
beufs pour notre mestoier de tel lieu. d'Œdipe, p. 187.) dite meson Dieu. (1283
(Quinze joyes de mariage, i, Bibl. elz.) Carl. de Pontoise, Richel. 1. 5657, fo 40 r°.)
E Dieus! dist il, comdolens sui,
Que il avoient vendu. toute l'action et
Raoul le Mectoier. (1469, Monstres gén. Car or serai jou moiloiers
des nobles, Arcb. Eure.) De ce dont j'ere rois entiers. le droit et la moiteerie que il avoient et
(Eleocle et Polin., Riche!. 375, fO 47b.) pooient avoir en une piece de terre arable
Et enmenont le moistriez et toutes les que il fesoient a moitié a héritage. (Ch.
bestès appartenant au sr Wiri Roucel. (J. Si vus, pur la sue amur ki se fait ci nomer, d'avr. 1285, Senlis, Arch. S.-et-O.)
AUBRION, Journ., an 1489, Larchey.) Icel coin plein de vin me vosissez bailler
Ke vus vides ore einz a vostre ami doner, Lesquieus heritages les personnes des.
Le moitrié de Grimont. (ID., ib., an 1491.) De cet beivre od vus si n'esterei meiter. souz nommees tienent a moitaierie. (1308,
Ysambair a son vivant chaistellain et (Horn, 4207, Michel.) Arch. JJ 40,f° 90 rO.)
moistries de la Horgne. (1546, Prise de D'icel beivere od vus si serai meileier.
Les quelles (terres) pour ce que noué
ban, Arch. mun. Metz, cart. 935.) (1b., var.) ne les poiens cultiver, nous aviens donné
Le mestaier rustique la print par les a moilurie. (1321, Arch. JJ 61, pièce 209.)
cbeveulx. (Violier des Rist. rom., c. cxxv, — Tenu à moitié : Est asavoir que a le fin de le moituerie
Ribl. elz.) Le pris des vignes, selonc nostre cous- devant ditte, nous devons aussi ravoir
Prohibant es meteuiers du Puy de ne tume, si est l'arpens quarante sous, mais pour nient le menualle et le florin. et
ce sont celes qui sont moitieres ou c'on
devons avoir a le darrainè anee de ceste
payer a leurs maistres aulcune assence des feroit volentiers a moitié a héritage. moituerie chou que nous voirons prendre
meteries. Mém. de J. Burel, p. 155, Chas- de le partie doudit markant. (1322, Chiro-
saing.) (BEAUM., Cout. du Beauv., XXVII, 14, Beu-
gnot.) graphe des viviers de Syrau, Arch.
Les servitudes esquelles sont attenus Tournai.)
les moietriers residans et telz et sem. Terre, vigne motoiere. (ID., ib., p. 138,

:
blables gaignages. (12 juin 1580, Lett.pat. ap. Ste-Pal.) Que nous Flourens et Marie somes tenus
du D. Ch. III, Arcb. Meurthe.) -- a waingner a moisteerie perpetuelle les
de méteil, mélangé de soixante treze journees de terre chi des-
Le metayer signifie celuy qui partit a — Composé sus devisees. (1353, Cart. noir de Corb.,
moitié avec son maistre. (E. PASQUIER, seigle et de froment : Ricbel. 1. 17758, fo 148 vo.)
Rech., VIII, 46.) Li muis moitiers que noz entendons de De bailler a ferme moison, grain a -me- -
Admodiateurs, fermiers, locataires, moi- soixante sous,ch'est le a mesure en le quele tarie, a moitié, ou loyer d'argent. (1373,
triers. (1624. Cout. de Gorze, Nouv. Cout. il a douze mines el mui et quatre vingt Arcb. S 93, pièce 44.)
gén., II, 1092.) vergues, de vingt pies le verge. (BEAUM.,
Cout. du Beauv., XXII, U, Beugnot.) (L'accusé) avoit un hostel en la ville de
Lorr., moitrier, fermier. Bles moitiers. (ID., ib., XXVII, 16.) Ruilli et le prist a moitoerie le pere des
diz mineurs. (1395, Grands jours de
2. MOITOIER, moitier, meileier, met- Blé moitloier et avoine bonne. (1356, Troyes, Arcb. X1a 9186, f° 9 v°.)
Reg. du Chap. de S.-J. de Jerus., Arch. Mesire Henriz Troussiaus tient doudit
teier, mestoyer, v. a., partager, diviser par MM 28, f° 32 r°.) mesire Ernoul le quart des moisleesriezde
la moitié :
Mestoyer.
MOITOIERE, - aiere, -oueire, meet.,
mict., mit., mest., s. f., métairie :
Chastellez. (Rent. de la Prev. de Clerm.,
Richel. 4663, f° 25 rO.)
(WACE,Brut, ap. Sle-Pal.) Il ne doivent nulles coustumes de leur
Nous avons ottroié et ottroions aus propre bestail norri en leurs maisons, soit
Mediâre, moitier. (Gloss. de Douai, Es- freres prescheurs du couvent du Mans la
callier.) moitaiere, appellee le Plexeis, assise en en moitarie ou autrement. (Tabulat. Fos-
sat. f° 2, ap. Duc., Mediateria.)
— Arriver à la moitié de :
Li homme pecbeor et boiseor ne moilie-
ront mie lur jors. Li felon ne moitienl
lur jors. (Moral. sur Job, ap. Foerster,
pièce 2-81.)
.-
la parroisse de Cepoy. (1335, Arch. JJ 69,
Et li ottroions pardurablementen -acreis-
sement dou fié que il lient de nous la mie-
— Moitié, partage :
Je commant et vueil que tu aies
En.i. seul lieu tout ton cuer mis
mie toueire des Gotes a toutes les apparte- Si qu'il n'i soit mie demis
Dial. Greg. lo pop., p. 361.) nances, laquele miloueire est assise en la Mes tout entier sanz tricherie,
Tuil cist ne moitoieronimie leur jorz, cels parroche de saint Saulmuz. (1351, Arch. P Que je n'ains pas metoierie
, qui cuidoient i vivre, mes ge aurai m'es- 13572, pièce 399.) Qui en maint lien son cuer départ.
perance en toi,sire, que que li autre facent, Item une autre mestoiere appeilee la Noc. (Rose, ms. Corsini, f° 16c.)
et vivrai non pas en ceste vie seulement, (1419, Denombr. de la Vie. de Conches, Car ge n'ains pas moitoierie.
mes en l'aulre. (Comment. s. les Ps., m- Arch. P 308, f" 11 r°.) Plus loin mectoiere. (Ib., 2249, Méon.)
chel. 963, p. 20b.) -
MOITOIERIE, - aierie, - arie,
eerie, - oerie,
— Mitoyenneté :
— Réfl., se partager par la moitié : urie, - eesrie, Toutes jambes ou membrures de pierre
- oirie, - oyrie, - moitié -.
des fruits, des de taille, parpeignes assis au rez de chaus-
- Trop par es, disrent il, malves moisi., met., s. f.,
Ki de ce te fais moitoier produits, bail à moitié : sec ou en terre moitoyenne entre deux
voisins
Que ta pues bien tôt desrainier. ou il y a harpes faisans partement
(WACB,Brut, 2124, Ler. de Lincy.) Il ne gaaignent ne n'ont moitoierie; d'une part et d'autre : c'est a sçavoir par
- La vit on maintes armenres,
Maintes riches desguiseures
Qui Nostre Dame en l'isle aloienl,
Et au jeudi se moitoioient.
moitoierie.
N'ont gieus de blé qu'onques mie n'en vivent.
(Mort Aymeri de Narb., 2441, A. T.) Impr.,

Il aconsuivra qu'il ne pait sa moilaierie.


devers chacun de deux voisins, font bprne
et division de moitoyrie entre les dessus-
dits voisins. (1485, Ord. de pol. sur les
rues, égouts, éviers et glaçoirs d Paris.)
(GEOFF.DE PARIS,Chron., Richel. 146, (° 81b ) (Digestes, ms. Montp. H 47, f° 94d.) Morv., milouérie, métairie.
* *>',
sité de Paris), et a leurs bedeaux, avons
MOITON, voir MOITEON. 1. MOLAGE,
- aige, moul., moull., meull., octroyé et octroyons par ces présentes
s. m., partie du moulin qui sert à faire
MOITOYRIE, voir MOITOJERIE. tourner les meules; meule, trémie: qu'ils seront francs et quittes, sans nous
Voir MOITERESSE, payer aucunes aydes, c'est a scavoir de
MOITRAICE,
.XIIII. brouetees d'argille pour assir le molage de bleds. (1369, Ord., v, 222.)
MOITRIÉ, voir MOITOIER.
lit du molage du dit molin. (1313, Trav. Que il ayent et prengnent le diziesme de
aux chât. des Cles d'Art., Arch. KK 393, tout ce qui a esté cueilli, levé et receu
MOITRIER, voir MOITOIER. f° 49.) franchement en la dicte ville des aides
.VI. fors esselles a soustenir le molage par nous ordenez a l'assemblee de Rouen
MOITTEN, voir MOITEN. don planchié. (1328, Compte de Odart de pour la deffense de nostre royaume, c'est
Laigny, Arch. KK 3a, fo 86 ro.) assavoir des iiil, xii, et molages seule-
MOITTIN, voir MOITEN. ment. (23 mars 1369, Mandem. de CharlesV,
Et sont tenuz les dessus dis et chascun
pour le tout de rendre les moles et fers p. 334, Léop. Delisle.)
MOITUERIE, voir MOITOIERIE.
dudit molin ou pris de .XVI. 1. t., i. escu Les hoirs Colin de Fontaines .x. s. et
MOITUIER, voir MOITOIER. de Jehan pour .xx. s. tourn., et les mai- .II. d. pour moulage. (1410, Aveux du bail-
sons et molages en bon estât. (1356. Reg. liage d'Evreux, Arch. P 295, reg. 1.)
MOITURIE, voir MOITOIERIE. du Chap. de S.-J. de Jerus., Arcb. MM 28, Ledit fondeur leur donna qu'ilz peuvent
fo 57 v°.) mouldre .xxv. muys de blé par chascun
MOITURIER, moict., mouturier, moitirier,
adj., mitoyen : Et le moulin enmouler, se tous deux an aux moulins de Bray sans paier mou-
sont reediffiez laissier et rendre bien en- lage. (1419, Denombr. de la chastell. de
Mur moicturier. (Cout. de Tournai, moles et tous les autres molages laissies Gisors, Arch. P 307, f° 8 v°.)
Cout. gén., t. II, p. 949, éd. 1604.) en bon et souffisant estât tournans et
A encor esté conditionné, que les mu- moulans. ( 1376,Bail,Arch. MM30, fo 36 v°.) Et encore au XVIIe s. :
railles de tous costés seront mouturiers Du moulin a eaue peus et dois savoir Le droit de moulage se lève, tant à là
par indivis. (1684, Cart. de l'abb. de St que, tout ce qui se tourne et qui se meut, ville qu'aux champs, à raison de huit sols
Médard, Arch. Tournai.) si comme la grant roe, l'arbre de la roe, sur chaque rnzière de farine, mesure de
Simon Le Boucq offre la forme moiturier. le rouet, le ferrage a ce appartenant, les Gand. (1668, Tarif des droits, Annales, du
meules et le trieulle sont meuble, et tout Comité flamand de France, XV, 310.) ::
— S. m., métayer : le demournnt, est héritage, si comme le sault
2. MOLAGE, moll., s. m., droit des mou-
du moulin, l'eslanchement qui porte le
Entrant ont fait ung tel atour moulage, soit de bois, ou de pierre. (BOUT., leurs de bois : -,
Dont je n'ay pas Ja lettre escripte, Somme rur., 1°, p., f° 114a, éd. 1486.)
Que moitirier et li dehtour Item les molleurs et compteurs auront
De lor terre tuitquitte. Tous les hommes dudit escuier sont droit de comptaige et mollage de toute
(Guerre de Metz, st. 145a, E. de Bouleiller.) banniers a son dit moulin, et sont tenuz manière de busche vendue et livree a
d'aller querre a leurs couz et despens le Paris a compte et a molle. (1415, Arcb.
MOIXATE, voir MOUCHETE. moulage quatre lieues loing quant il est JJ 170, pièce 1.)
nécessaire. (1400, Arch. P 301, pièce 10.) Quant on instituera aucun oudit office
1. MOIXON, voir MOISON. de mollage, il fera serment que justement
Sur chacune meule ou moulage, deux
2. MOIXON, voir MOISSON. sols six den. tourn. (1413, Ord., XII, 253.) et loyaliment il exercera ycellui o!fice en
Lequel adveue a tenir par foy et par sa personne (1415, Règlem. gén pour la
MOKEIS, voir MOQUEIS. honmage du roy ladite sergentprie fieffee
jurid. du prév. des march., Ord., x, 287.)
dudit meullage de Forces. ( 1413, Dénombr. Morv., moulage, action d'abattre les
MOKIER, voir MOQUIER. du baill de Caux, Arch. P 303, fo 109 ro.) arbres et de les débiter en bûches d'une
MOKOIS, voir MOQUOIS. Quant le suppliant fu entré ou moulin, longueur déterminée.
il se baissa et regarda par dessus le mo-
1. MOL, moul, s. m., mollet: lage dudit moulin. (1419, Arch. JJ 172, MOLANGE, moulange, meulenge, s. m.,
Et le ferist du tr enchant ou mol de la pièce 23.) vanne, vantail :
jambe par derrieres. ( 1324, Arch. JJ 62, A Guillemin Batuxaul .XX. sols t. sur ses Moulin a deux moulanges, a deux roues
1'0 92 ro.) journees de mectre et asseoir le moloige et a deux meules. (1447, Smarves, 2, art. 5,
Icellui Valete. entumb ant se va ataindre des molins a chevaulx de la ville. (1421, Arch. Vienne.)
de la coignie qu'il tenoit, en la rabe ou Compt. de Nevers, CC 27, fo 24 r°, Arch. Le suppliant trouva le molin fermé et le
mol de l'une de ses jambes. (1455, Arch. mun. Nevers.) meulenge dudit molin levé. (1460, Arch. JJ
JJ 187, pièce 255.) Avec le quart et le seizieme de tous les 192, pièce 63.)
tournans, mollaiges et abillemens d'icellui
Deust il vendre, quoy qu'il lu y griefve, moulin. (Ch. du 21 ort. 1439, Hôpit. gén. —
Droit sur la mouture :
Ce dont on ceuvre mol et gr eve d'Orleans, Invent., f° 545 v°.)
Aller sans chausses en eschappin. Le droit de moulange est que quand on
(VILLON,Gr. Test., xci, Jouaust, p. 73.) 1 Pour, meulle, de moullyn percee avec a baillé bled net et curé, les seigneurs,
son monllaige. (Pièce du 1" févr. 1473, ou leurs meusniers,ou fermiers doivent,
dedans des doigts qui est plus ap. Mantellier, March. fréq., III, 284.) rendre pour boiçeau ras, boiçeau comble
— Le de farine. et le demourant qui reste de
charnu que la partie extérieure : Le suppliant gela le blé dedans le mo- la farine, appartient au seigneur ou au
Item ainsi que le dit sergent tenoit le lage du molin, et puis descendi de laditle meunier pour son droit. Cout. de
dit badelaire. le dit Contemps le tira si enlremuye. (1478, Arch. JJ 201, pièce 195.) Xainlonge, Cout.. gén., II, 652, éd. 1604.)
doulcement des mains du dit sergent telle- Que ledit moulin et moulage il gouver-
ment que du dit badelaire il enserra les nera et fera bien justement. (1507, Prév. L MOLANT, moulant, meulant, S. m.,
dois du dit sergent et luy coppa le moul de B auquesne, Cont. loc. du baill. d'A. celui qUI donne à moudre, qui est tenu
des dis dois et en seig na molt fort. (1406, miens, 11, 262, Boutbors.) de moudre :
Acte de procedure au somm. des titres de Cinq autres ne font que tourner le
la justice du Perche Gouet, chastell. d'Yen- Se einsinc avenoit que li moniers feist
ville, op. Le Clerc de Douy, t. Il, fo 67 NI, moulage de cuisine, d'ou coulent les domache a aucun de ses moulanz de son
Arch. Loiret.) amandes et saulses poivrees. (Hist. mac- bief qu'il avroit amené au molin. (Etabl.
car. de Merlin Cocc., l, Bibl. gaul.) de S. Louis, 1, CXI, p. 197, Viollet.)
2. MOL, voir MAL. Et encore au XVIIe s. : Nus moniers n'a deffanse contre son
et einsinc avront li molant lor
Estimation des meullages et autres us- molant;. (lb.,
MOLABLE, moullable, adj., qui sert à tancilles du moulin de Jarzay. (3 mai p. 198.)
moudre : 1661, Arch. Indre, Il 832.) Meulant du moulin de Queon. (1413,
II. pierres moullables ou il moulloit son Almenêches, Arch. Orne, H 43.)
blé. (Vie et mir. de plus. s. confess., Maz — Droit sur la mouture : Des juveigneurs qui ont eu par long-
568, f° 203e.) A iceux vrais escholiers (de l'Univer-,. temps moulins et les moulans et les aisnez
s'efforcent de faire nouvel moulin. (Coust. Nns forbeur ne puet ne ne doit au jour Moule d'humanité, parties naturelles
de bret., f° 110 r°.) de feste que li conmun de la vile foire de—
Poitou, moland, pratique du meunier; en forbir ne meudre chose nulle apartenant a la femme :
son mestier. (EST. BOIL., Liv. des mest., Ne désirant ressembler les femmes de
général, chaland. L'on donne aussi ce 1er p., XCVII, 4, Lespinasse et Bonnardot.) ses anciens Perses qui presenterent leurs
nom aux gens qui ne se distinguent pas d'humanité
De la rente ou ernse d'une mole a mo- .moulles fuyoieut de alaleurs enfants et pa-
par une probité fort exacte ; ce que l'on dre ferremnnles, que Jehan le Besgue de acte du Synode nocl., bataille.
rents qui (Leprem.
appelle familièrement une mauvaise pra- Dnmpmartin tient en l'yaue Madame.1332, xv, éd. 1608.)
tique. (Beauchet-Filleau, Pat. poitevin.) Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3a, — Mode, manière :
f° 187 r°.)
Nom propre, Moland. Jadis apris me fu jouvencbiel a l'escole
2. MOLANT, moulant, adj., qui conduit — Manger : Faire cnmparisons. s'ai retenut le mole.
(G LLONLE MUISIT,Poés., II, 3, Kerv.)
au moulin : Ma borse tieng si par la gueule
Que ja deniers fors n'en saudra, Pour dechevoir les hommes ont femmes moult de
D'un coslé plusieurs camps et d'autre Mes au moure qui mieus vaudra [molles.
costé le quemin moulent tendant a As- Ou au bon vin l'envoierai, (ID., ib., 11, 99.)
nieres. (1451, Aveu du bailliage d'Evreux, (G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss.,f° 179°.) Le molle de bians dis faire.
Arch. pi 294. ) (ID ib., I, 98,)
— Infin. pris subst., droit de moudre : ,
MOLARD, s. m., nom d'une place de Les autres dismes que les diz religieux Se mettre en mole, se mettre en train ;
Genève; proprementle rémouleur : avoient en la dite ville, rabatuz les mou-

A mal faire plu>eurs se meloient en mole.
On en voit (des femmes) qui tireront a dres francs et coustumenz ou pris de dis (Ccv., Derlran du Guesclin, 17551, Cbarrière.)
la hacquebute aussi hardiment qu'un livres. (1308. de Phil. le Del, Liv.
homme, qui porteront l'enseigne desployce roug. de la Chamb. des Compt. de Paris, — Jeter en mole, mettre en forme :
au Molard. (CALV., Serm. sur le Deuter., fo 344 vo, col. 1, ap. Duc., Motta 2.)
Porta lettres closes maistre Robert
p. 838a, éd. 1567.) a
Avecques mon mouldre franc au dit des Camps et a maislre Oudard le Fer pour
Molard, dont il n'a pas été rencontré moulin. (1471, Aveuxdu bailliage d'Evreux, faire soliciter la dite impetracion, les-
d'exemple ancien comme nom commun, Arch. P 295, reg. 1.) quels ont rescript que led. Mons. le
chancelier a repondu que ce n'est pas a
a été conservé dans le parler de la Suisse Cf. MOLU,
en maurle, et en faut parler au con-
romande où il signifie émouleur, rémou- seil, et m'a le dit Pasquin peu rapporter
2. MOLDRE, moudre, v. a., traire :
leur, gagne-petit : le molard n'a pas bien le dit mandement, (Compt. de l'argentier,
aiguisé mon rasoir. (Bonhôte, Gloss, S'il en (de la brebis) a le toison escousse, 1425-26, Arch. mun. S.-Omer.)
neuchâl.)
El il a le mamelemousse.
Il en a se part bipn rescousse. — Caractère d'imprimerie:

u
(RENCLES DE MOILIENS, Carilé, CXXII6, Six parties d'heures eccriptes en mosle,
MOLARDEL, moulardeau, moull., s. m., Van Hamel.)
petite meule : en papier. (1492, Argenterie de la reine,
Si prist une vache et mena Arch. KK.)
Moulardeaulx, la piece iiii. den. (1315, En un 'ieu seré et recoi Les expositions des evangilles en fran-
Ord. de Louis X, Arch. mun. Rouen, reg. Ke nns n'en seust le pnrquoi ;
Moudrele vaut et dou lait traire.
çoys lellre de mole. Item deux livres de
vila Christi en francoys aussi en mole.
(De S/e Ysabiel, ap. Jub., OEuv. de Ruteb., II,
393)
(1501, Invent. de Dieu
de Beaune,
Le moullardeau, .II. d. (1438, Péage de Suc. d'Archéol. de Beaune, 1874, p. 168.)
Chateauneuf,up. Mantellier, March. Iréq., Donc ne me moisis tu corne let, et in- Ung messe) de papier,escript en mosle.
III, 124.) quaillas come fromage. (Bible,Richel (1503, Invent. de l'éyl. de Chacurce, ILS,
899, f 221a.) Lat., mulsisti. (Job, x, 10.) Lalore.)
MOLASTRE, mollastre, molaire, adj., Elle tient ,VI. meskines qui ne finenl Cinq livres escriptz a la main, sept
dimin. de mou : onques de moudre ses vaques. (Dial. fr.- autres petits livres en mole. (1566, Inv. du
Toute la charnure de son corps est fort flam., f° 16e, Michelant.) Château de Nevers, ap. Ste-Pal.)
mollastre. (PARÉ, Œuv., XXIV, XI, Mal- Quant une femme entre nu matin en Communes et feintes louanges jettees
gaigue.) son estable pour moudre ses vaches, en moule. (G. BOUCHET, Serees, 1, 120,
Laissant choir d'une main mollastre s'elle ne dist : Vous sauve Dieux et sainte Roybct.)
Le poignard t ré pour conibatre Bride ! volenliers les vaches du pied de
La douleur qu'on ne peut guarir. derrière regimbent. (Evang. (les Quenouill., 2. MOLE, molle, moulle, s. f., moule :
(GREV., M. Antoine, III.) p. 53, Bibl. elz.) Pour candelle de sieu que li mesties ardi
Cicones, Thracien, m trouvez pas estrange Une femme entrant au matin en son en faisant se molle par nuit. (1358, Li
Qu'une vostre fontaine eu pierre le boys change,
Qu'elle enimarbrisse encor de ses gypsees eaux
estable pour moudre ses ,s'elle.
ne dist : Dieu vous saulve et sninle Bride !
Cont. des frais p. le nouv. cloque, LII, Arcli.
mun. Valenciennes.)
A qu conques en boit les molaires Loyaux. voulonliers les vaches, du pié derriere,
(Do CHESNE, Six. liv. du grand miroir du monde, rompt le pot a moudre ou espand le lait. — La mole du chapeau,
la tête :
p. 11, ed. 1588.) (ID., ib., p. 129.)
Tel cuidoit l'argent attrnpper
Ils confortent un estomach languide, Qui pert la moulle du chappeau.
mollasire, et du tout despourveu d'appe- Moudre s'emploie encore avec le sens de
(Les Fainlises du monde.)
tit. (LIEBAULT, Mais. rust., p. 499, éd. traire une vache, dans les environs de Lille
1597.) et de Dunkerque : 3. MOLE, S. f., masse :
Un estomach languide et mollastre. (LA On demande un vacher tranquille, solide, Les esperis grevez de la mole pesante
FRAMBOIS., Œuv., p. 105, éd. 1613.) bien au courant de sa besogne et sachant du corps (J. NE SALISB., Policral., Ri-
MOLATRE, VOIR MOLASTRE. moudre. (La Flandre (journal de Dun- chel. 24287, f° 69a.)
kerque) 30 mars 1885.) Il n'est quelconques mole pesante qui
MOLATRU, voir MALESTRU. 1. MOLE, molle, moule, moulle, mosle,
les puisse nuire ne retarder ne empes-
chier. (ID., ib.)
MOLDRAGE, mosrrage, s. m., action de maurle, s. m., modèle:
moudre : Par ceste saison montons laguile dane — Fondement :
Li moulin devant dis ne puet souffirc tour et taille les moles. (Alb. de Vill. de Plus est ferins que pierre qni seit sur vive mole,
au mosrrage de la ville de Hulst. (1254, Honnec., p. 158, Lassus.) (GARNIER,Vie de S. Thom-,Richel. 13513,
2e de Flandre, ap. Duc., Mosla.) Les saimes et les trumbles a boys de f° 55 v°.)
1. MOLDRE, modre, mouldre, meudre, l'eaue le roy doivent esire lailes aus molles 4. MOLE, S. f., mouture :
le roy. (E. BOIL., Liv. des mest., 1e p., xcix,
moure, v. a., émoudre, aiguiser: 5, Lespinasse et Bonnardot.) Se moliers non frans treuve fons, il
puet taire une mole. (Charte de 1272. Mo- MOLEIUN, voir MOLEQUIN. Et muelequin mon't avenant.
reau 196, f°, 242 v°, Richel.) lb., Richel. 837, f° 59.)
MOLEL, s. m., meule de moulin: Cuevrechiez, crespes, melequias,
5. MOLE, s. f , mâchoire, dents molaires: Meules a esmeuldre et moleaux percez Pailes ouvrez, riches et fins.
En bouche debrisera et non percez. (12 janv. 1441, Informat, (Dit des Marcheans, ap. Crapelet, Prev., p. 161.)
Deux les tiens et fondra, par P. Nohaillac, Arch. mun. Orl.) Par la li pâlie alixandrin
Et les moles des lyons grans
Debisera Deux et lor dans. MOLENE, - eine, s. f., genre de plante : Vienent et li bon siglaton,
Li muelekin et H mangon.
(Lit. Psalm., p. 299, Michel Lat., molares. Tapsus barbatus, moleine. (Vocabulary
of the names of plants (of the middle of (Parton., 1622, Crapelet.)
Tes ventres crie et soir et mein :
the thirteenLh century), p. 140, Wright.) As bones femeletes povres
Que porrai ge menger demain?
Donoit de ses beles coses,
Tu t'enraiges quant tu n'engoles,
Tu ne dorroies un chartein
i. MOLEOR, - eur, moll., moul., muell., Si coin çaintures d'argent fin,
Ou t'ame voist au derreain, s. m., fondeur : Moe/ekins de soie et de lin.
(De Ste Ysa iel, Jub., Œuv. de Ruteb., II, 398.)
Mais qu'aies les moles. Quiconques veut estre fonderes et mo-
(Du Cors et de l'ame, Richel. 19152, f° 33.) leres a Paris, c'est a savoir de boucles et D'une dame qui ot un diable sor sa
de mordans, de fremaus, d'aniaus, de ceue et un autre sor sen muelekin. (Ms.
6. MOLE, moeule, meule, meulle, S. Ars. 3527, fo 24 v°.)
racine du bois des cerfs : seaus, et d'autre menue oevre que on fait
de coivre, d'archal (EST. BOIL., Liv. des Son molekin sor son chief entorteille.
Bos le fery par la gueule, mest., 1er p., XLI, 1, Lespillasse et Bon- (Sotte chans., ms. Oxf., Douce 398, P. Meyer,
Dessi au col, en la moeule. nardot.) Arch. des Miss., 2e sér , V, 213.)
(Brut, f° 90, ap. Ste-Pal.) Guillaume le mollcor. (Cart. de B.-Ach., Causes de fer chausa et doret esporon,
Se vous aves bien avisees n° 123.) Ht riches musequins, li pan furent moult bon.
Les meules et les endoillees (B. de Seb., xix, 332, Bocca.)
Et d'autres qui paumees sont. Afin que les maistres muelleurs et ou-
(HARO.DE FONTAINE vriers ordonnez pour le dit voyage soient La dame n'a mais de mort cure,
p. 65, Pichon.)
GUERIN,Tresor de Vanerie, mis en besongne. (Comptes dès mines de Ains soi reblanehoie et rescuro
Jacques Cæur, Arch. KK 329, f° 17 r°.) Et fait janir ses molekins.
Se les meules sont près de la teste, c'est (G. LE LONG,la 127, ap. Scheler, Trouv.
— Celui qui compte le bois de moule :
le plus grand signe qui soit sus le cerf belg., p. 229.)
qu'il soit vieil. (Modus, 1'0 14, ap. Ste-Pal.) Le juré molleur ou compteur de bûche. Je vi les moulekins les anchienes porter.
Mole grosse près de la teste. (GACE DE (1415, Réglem gen. pour lajurid. du prev. (GILLONLE MUISIT,Poéi., II, 27, Kerv.)
LA BIGNE, f" 106, ap. Ste-Pal.) des march., Ord x, 285.)
, Item en le ditte cambre une huge a ,II.
Les joinctures ou les meulles sont atta- Il y avoit trois sortes d'officiers pour la entreclastres leur il avoit ens pans, mances,
chees au test du cerf. (CHARLES IX, Chusse vente du bois : les uns appelez jurez mou- musekins. (1338, Compt. de l'exèc. test. de
royale, IV, éd. 1625.) leurs, d'autres desbardeurs, et les derniers Jeltan Biernier, Arch. Nord, Chambre des
Le vieux cerf a les meules larges et fort gagne deniers. (5 déc. 1603, Reg. des deli-
ber. comptes B 768.)
pierreuses près du suc et test de la teste. sur le comm. en gen., Doc. hist., IV, Une escnrlate moree et un marbré mo-
(Du FOUILL., Venerie, 1'037, ap. Ste-Pal.) 137.)
requin. ( 1349, Compte de Nicol. Bracque,
Morv., mouleur,celui qui moule le bois, Arch. KK 7, f° 53 v°.)
7. MOLE, s. m., botte d'osier : qui le fabrique.
Que nul ne puist vendre osier. fardé Pour .i.camail et uns musekins, .IIII. s.
de pire osier dedens les moles que dehors. 2. MOLEOR, mouleour, meuleur, s. in., .VI. d. (1354, Compt. de l'exéc. test, de Jehan
(1398, Ord., VIII, 569.) Basile, Arch. Tournai.)
serf tenu de faire moudre au moulin Robbe et chaperon de morquin de
MOLÉ, s. m., molleton : banal : Rouen. (1436, Exlr. du compte de Jean
Et pur ainsi se pora ycelle drapperie Se einsinc avenoit que li moniers feist d'Us, Lob., Il, 1039.)
moustrer estre moles. (Arch. mun. Douai, domache a aucun de ses mouleours de son Dymee aune de moraquin. (1453, Char-
AA 93, f° 47 v°.) bief qu'il avroit amené au molin. (Etabl. trier de Thouars,p.203.)
de S. Louis, I, CXI, p. 197, var., Viollet.)
MOLECTE voir MOLETE. Cinq aulnes de drap noir, appelé more-
MOLEE, mollee, moulee, s. f., poudre de — Fabricant de meules, rémouleur : quin. du pris l'aulne de .xxv. sols tourn.
(1456, Arch. JJ 183, pièce 209.)
Meuleur. (La Taille de Paris en 1292,
pierre et de fer qui tombe de la meule ap. Géraud, Paris sous Phil. le Bel.) Une aulne de gros morquin. (Vente des
des taillandiers et qui servait de teinture : biens de Jacques Cœur, Arch. KK 328,
Que nulz ne tainde de molee floree. MOLEQUIN,-kin,molechin, moelelcin,meu- f° 45 r°.)
(1320, Arch. JJ 78, pièce 49.) lekin, meulekiin, moulekin, mulekin, muete- Deux blanc cendrous estoffé, nommé
Ordinatum fuerat quod non venderentur quin, muelekin, molukin, moloquin, melekin, morquin. (1567, S.-Bert., Arch. Pas-de-
panni. tincti mala tinctura. quarum melequin, musequin, musekin, morequin, Calais.)
una raoleya, vulgariter en molee. (13 fév. moraquin, morquin, s. m., étoffe precieuse MOLEQUINERIE, mulquinerie, - ye,
1395, Arrêts du Parlement. VIII, ap. Duc.,
Moltya.) de lin; robe faite de cette étoffe : muellekinerye, s. f., objets de linge ouvré,
Item aucun ne pourra vendre. draps Et si li donne tout men harnas, pos et commerce de toile, de batiste, de linon :
teints en moulee pure, pour ce que c'est paieles, caudieres et cauderons, linceus, Pioches et thoillettes des mulquineryes.
une teinture corrosive, mauvaise et ar- naples et touailles, melekins et kuevre* (xve s., Valenciennes, ap. La Fons, Gloss.
dente de soy. (1395, Slat. des tailleurs de chies. (1266, Testam., Tailliar, p. 281.)
ms., Bibl. Amiens.)
Par., ap. Duc., Aloleya.) Li files de .XII. meulekins .n. douissiens. Muellekinerye. (Ib.)
Aucun ne mettra. noir de chaudiere (Tonlteu de Douai, ib., p. 460.)
S'il y a aucun qui se voulte entremectre
que on appelle a Paris molee. (Consuet. Cendaus, molequins arrabis. de mulquinerie qui est dudit cierge, ilz
Genovef., f° 24 ro, ap. Duc., Aloleya.) (Rose, 21203, Méon.) seront tenus faire une laine appartenant a
Toute manière de tainture en char doit Nule ne prengne l'autre par le voil u icelle mulquinerie et faire le harnas pour
quatre deniers de chaucee, a cheval, faire ourdir une piece d'ouvrage pareille-
maille, neys ce c'esloit mollee. (1400. par le mulekin. (Regle de Cileaux, ms. ment visitee par les eswars viez pt nou-
Dijon, fo 83 vo.)
Ord., VIII, 379.) veaulx. (13 nov. 1502, Nouv. statuts des lis-
Norm , moulée, sciure. Canada, moulée,
D'un inuelekin fu afub'es.
(Wislasse le Moine, 1191, Michel.)
serands d'Amiens, ap. A. Thierry, Mon.
inéd. du Tiers Etat, t. II, p. 491.)
mélange de son et d'eau qu'on donne aux
Chascune eut vestue chainse blanche
bestiaux ; moulée de scie, sciure. Plus blans que ne soit nois sor branche MOLEQUINIER, moll., molekinier, moul-
Et molequin moult avenant. lequinier, - innier, moulekinier, moelleki-
MOLEINE, voir MOLENE. (La Court de Paradis, Méon, Fabl., III, 139.) nier, moelquinier, moelchinier, moelkisner,
mullequinier.mulkinier, mulquignier, meul- li dus a fait son escu aporter, — En caractères d'imprimerie :
lequinier, muellcquinier,mellequinier, mel- Aucol le met, moult bien s'i sot moler.
kennier, murquiirier, musquinier, s. m., (Ib., 8856.) Un livre maulé. (1484, Invent. de reliq.,
S.-Amé, Arch. Nord.)
fabricant ou marchand de l'étoffe appelée Pues erraament en aitre guise
Soi virol trestot environ Morv., mouler, fabriquer le bois de
molequin; ouvrier qui ourdit le fil de lin,
Plus vislement qe champion moule.
dit fil d'once, destiné à faire les dentelles, la Qui souz l'esca se mosle en champ.
batiste, le clair, etc.; dévideur de fil de lin: (ANGIER,Vie de saint Grég., 2i74, P. Meyer.) 2. MOLER, meuler, mouller, v. a.,
Gberart le moulekinier. (Charte de 1271, Il se retorna vers ses anemis, puis se moudre, manger :
Moreau 196, f° 70 r°, Richel.) moula es armes. et s'acesma pour com- Ne sçaurois tu trouver manière
Jehan Ratel telier de toilles. Mathieu haLre. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., Ne tour pour avoir a mouller?
Wiet meulequinier. (Liv. noir de S.-Pierre f° 17c.) (Farce du paslé et de la tarte, Ane. Th. fr., II,
d'Abbeville, f° 27a. ap. Duc., Melocineus.) 68.)
part. passé, fait au moule, en
— Molé,
Henip de Denerig le moelkisner. (1362, parlant du corps, des membres : — Rouer de coups :
Reg. des chos. comm., Arch. mun. Valen-
ciennes.) Bien en cuidoient fere leur volenté Je vous en feray bien mouller.
Jehan de Villers mollequinier qui est De Biautris I~ belle au cors mollé. (BELLEAU, la Reconnue, III, 2, Bibl. elz.)
un (Les Lvh., Ars. 3143, fO 6b.)
bon marcheant, et Nicaise Noel mollequi-
De Braibant sui drois hoirs, si m'aist Dex, — Molé, part. passé, broyé, accablé :
nier. (1369, Arch. JJ 100, pièce 441.)
Lorin Bretoul, mullequinier de queuvre- Plus que ne fait sa fame au cois mollé. Soubit après que noblesse ~lt parlé
(Ib., f° 23e.) Tant fu mon cueur de trislesse meulé
chiefs, nez du ehaslef de Cumbresis. (1392, Que point ne peuz aprouchier de plus près.
Arch. JJ 143, pièce 204.) A tant es vos la dame au cirs mollé. (Epitaphe de Phelippes d'Austrice.)
(barbiers et fustalleurs, a vieswaries, ,
(Ib., ms. Moutp f° 231e.)
A
atapiseurs' et leurs, a moullequin- Savaris prist la dame au cors mollet.
(R. de Cambrai, 6675, A. T.)
La langue moderne a conservé mouler
au sens de repasser sur la meule. En
niers. (Chroh des Pays-Ras, de France, etc., Champagne, en Normandie, et populaire-
Rec. des Chron. de Flandre, III, 210.) Mameles ont petites et les flans bien moites.
..Qp'aucuns teliers ou moelchiniers ne soit (Roum. d'Alix., f° 54b, MichelanO ment à Paris, mouler se dit au sens de
marchant de fils s'il ne le met en œuvre. Moult par ot gent le cors, escevi et molé. moudre: mouler le grain, le café.
(Stat. de Noyon, Arch. mun. Noyon.) (Fierabras, 2007, A P.) Il s'emploie neutralementdans la langue
Moellekinier. (1410, Valenciennes, ap. La Que il ne sevent nouvelles ne verte
des écoliers, pour dire recevoir le fouet.
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) De Gandiscete la bele au cors moxlé. Voy. Marty-Laveaux, Revue contemporaine,
Moelquinier. (1458, ib.) (Jourd. de Blaivies, 3070, Hoffmann.) 15 mai 1857.
Melkennier. (1467, ib.) Si quide et croit,
Muellequinier. (1478, ib.) Se il fait çou que faire doit, 3. MOLER, voir MOLIER. :
Le giu ke tant a desiré de
Mulkinier. (1558, ib.) De la pucel, maullé,. 1. MOLERIE, meull., fabrication
, , Il en morroit. au cors meules :
Mulquinier. (1577, ib.) (Amadaset Ydoine, Richel. 375, f° 319h.) Mestier de meullerie. (1462, Ord., xv,
Mulquignier, musquinier. (1592, S.- Il ai pris por la main la baie au cors molé. 539.)
Quentin, ib.) (Floovant, 1584, A. P.)
Murquiniers. (1627, Noyon, ib.) 2. MOLERIE, moulerie, s. f., action de
— Avec un nom de personne, bien fait : mouler:
MOLER, woller, mouler, mosler, mauier, Gros ad le piz, bulement est molez. Vois tu pas aussi combien la moulerie a
mauller, verbe. (Roi., 3159, Müllier.) fait de dommage a plusieurs sculpteurs
moule : sçavans a cause qu'après que quelqu'un
— Act., mesurer au Bians fu Aubris, eschevis et mollez.
(Les Loh., ms. Montp. H 243, f° 12°.) d'iceux aura demeuré longtemps a faire
Nul marchant ne autre qui se entre- quelque ligure de prince et de princesse, ou
mette de ladicte marchandise de bûche, Veez quelque autre figure excellente, que si elle
soit crocbetteur ou autre, ne comptera ou Comme Guios est cointement moslez vient a tomber entre les mains de quelque
mollera, ne ne fera compter ou moller Pleust a Deu, le roi de majestez, mouleur, il en fera si grande quantité que
aucune bûche en son chantier ne ailleurs Que je fuisse ores p ir sainblant autretez, le nom de l'inventeur ny son œuvre ne sera
en ladicte ville, oultre trois molles le jour, ,- Autressi biax, si grans et si formez! plus connue, et donnera on a vil prix les-
de bûche de moile. (1415, Réglem. grn. (Gaydon, 6506, A. P. dites ligures a cause de la diligence que
pour lajurid. du préo. des mardi., Ord., x, Moult le redoute li gentis baceler, la moulerie a amenee, au grand regret de
285.) K'Amauris fu parcreus et maulles. celuy qui aura taillé la premiere piece.
(Huon de Bordeaux, 1857, A. P.) (PALISSY, Art de Terre, Cap.)
Vaiches, brebis, moutons aux champs,
Poulains, froment pour moy aidier, Cors pour enbracier,
Bien estoit mollee.
MOLESIE, s. f., état de ce qui est mou :
Foms, avecques bâche a moler,
Fives, poix, noix dont huilesault. (J. MONIOT, Mot. et Pastour., Th. fr. au m. âge, Cette molesie putride qui est souz le cuir,
quelle semble provenir de l'usage des
(E. DESCHAMPS, ap. Ste-Pal.) p. 33.) viandes salees et indigestes et s'entretenir
— Réfl., prendre sur soi, réussir à Maheus, riches et moules par la froide eschalaison des murailles.
Fait boen estre, jel vos dis, (OLAUS MAGNUS,livre 16, chap. 57, ap.
NeQuinusduelneeust,
se porroit moller
a joie faire.
Molt est cil bieneureis
de merci. Marc Lescarbot, Hist. de la Nouv. France
Ki est issus 1612, éd. Tross, 1866, t. II, p. 454.)
(Rose, 336, Méon.) (ROB.DEL'EPIZ, a Maheul de Gan, ms. Berne
389, f° 151 r°.) MOLESTABLE, adj., qui moleste, qui
— Prendre la forme de, se presser contre tourmente :
un objet : — Molé à, fait pour, capable de : Caccus n'est pas seulement molestable
As talevaz se sout e cuvrir e moller. Ainçois estes miex molles ne adversaire des bestes, mais. (Jard. de
(WACE,Rou, 2e p., 1770, Andresen) A savoir de sirurgie. santé, II, 26, impr. la Minerve.)
(HUONDELA FERTÉ, Serventois, P. Paris, Ro-
Corineus se rembraça,
Esteichi soi,' si se molla. mancero, p. 188.) MOLESTANCE, s. f., vexation :
Des paus de sa 'cote se çaint Stiga, aguillon ou molestance. (6loss.
Parmi les flans, alques s'estraint. — Eprouvé : lat.-fr., ms. Montp. H 110, fo 255 ro.)
(ID., Brul, 1111, Ler. de Lincy.)
En l'esca s'est moslez.
(Gaydon, 5434, A. P )
U'I i
Renaus, li ûx Aymon, au corage molé,
A retenu Begon et si l'a amené.
(Ren. de Montaub., p. 106, Michelant.)
MOLESTATIF, adj., qui moleste, qui
tourinente :
Ces grippes sont moult molestatifs et Et le batez par tel
moleste leur est moleste. (LIEBAULT, Mais. rust.,
tempestueux aux chevaulx et aux hommes. Qu'il soit brûlé de part en part. p. 363, éd. 1597.)
(Jard. de santé; Ois., 56, impr. la Minerve.) (GREBAN,Mist. de la Pass., 7387, G. Paris.)
Et encore au XVIIe s. :
MOLESTATION, s. f., vexation :
L'empereur Adrian. Non, avec l'aide de mon Dieu, je ne seray
Qu'est ce qu'amour ? jamais desagreable a mes amis, moleste a
Et li crient merci des moleslalions Epicletus respond :
mes enfans. (ISAAC ARNAULD,le Mespris du
Et des grans batemens et des dérisions. C'est du cueur ocieux monde, p. 648, éd. 1661.)
(Gir. de Rossillon, 2439, Mignard.) Une moleste et tourment gracieux,
Honte en l'enfant, en la vierge une craincle 3. MOLESTE, S. f. ?
Les griefs empeschemenzet molestalions Qui rend sa face ung peu de rougeur taincte,
qui ont esté et sont faiz de jour en jour aus Aussi ne pourra ou devra aucun faire ou
Fureur en femme et en l'homme ung désir, faire faire aucunes œuvres dudit mestier,
diz marchanz. (Ord., III, 348.) Au vieillard foible ung ris plein de plaisir, fors que bonnes et loyaules, sanz couver-
1. ieste, iestre, Et en cellny qui s'en gaudil et mocque ture, et sanz mettre ou ployer et molestes
MOLESTE, - estre, - -
grief, dom-
Ung mal poignant qui contre luy retorque.
ou douzennes qu'ils feront de leurs ou-
moul., moll., mon., s. f., tort, (G. CORROZET, Blasons domesl., Poés. fr. des
: vraiges, soient de fil gros ou gresle,et sanz
mage, peine, fatigue, embarras XVeet XVIes., VI, 279, Bibl. elz.)
mesler le gros avec le gresle, et sanz y
Guiberz li rous et tuit cil de sa geste, Et quant a la definition de l'escorce, elle mettre ou faire fraude. (1382, Reglem. pour
Qui nos ont fet tante ruisle molesle. est ainsi que le cuir ou poil des bestes. lestireurs de fil de fer, Ord., vu, 745.)
(Li Covenans Vivien, 624, ap. Jonck., Guill. pour munition et defense des froidures et
d'Or.) autres inconvenients et molestes. (MICHEL 4. MOLESTE, voir MOLETE.
DUSSEAU, Enchirid ou manipul des Miro-
Ses campainuns mult amoneste poles, p. 26, éd. 1581.) MOLESTÉ, voir MOLETÉ.
Des Troiiens faire moleste.
(Brut, ms. Munich, 585, Vollm.) A moleste, à tort MOLESTEEMENT, molestément, adv.,
Unkes moleste ne lur feimes. (Rois, p. 97, Espee, dont je sui saisie, d'une manière fâcheuse:
1 er. de Liucy.) Qui m'as joie toz dis fenie, Moleslément.Troublesomely, offensively,
Or prueves c'on die a mnleslre combersomely, noisomely, to the wrong;
En le mer plaine de tempestes, Com pucele se doit irestre. or vexation of. (COTGR., éd. 1611.)
De faim, de soi, d'autres molestes. (De Piramus et de Tisbé, 794, ap. Méon, Fabl.,
(RENCLUS DE MOILIENS,Miserere, st. XV, 7, IV, 351.) MOLESTEMENT, adv., d'une manière
Vau Hamel.) fâcheuse :
Wall., moulièse, espièglerie, niche, tour
Grant noise fi t et grand moleste. Et noncerent Mutezuma avoir moleste-
(JEH. LE MARCH.,Mir. de N.-D , ms. Chartres, que l'on joue à quelqu'un Namur., molièse:
fer dèz molièsezà one sakî, molester quel- ment porté les embûches faictes par ceulx
fO 14a.) qui sont voisins a Curultecal. (P. MART.,
Mes or set bien et aperçoit qu'un. Rec. des Isles, fo 166 rO.)
Gauvain que se il ~h toloit Ceulx qui sont grandement et moleste-
Ceslui, que ce seroit moleste. 2. MOLESTE, mel., adj., désagréable,
ment enflambes. (Jard. de santé, I, 443,
(Mule sanz fraia, 735, ap. Méon, Nouv. Rec., 1, ennuyeux, ennuyé, furieux : impr. la Minerve.)
24.) Quetoz jors li crolla la teste,
Ne nule rien qui li désplese, A toz jors ont le cuer moleste. MOLESTEOR, - eeur, - our, - eur, S. m.,
Ne moleste ne noie rien. (ROB. DE BLOIS,Poés., Richel. 24301, p. Si T.) fâcheux, incommode, importun :
(Vie de S. Alexi, 480, Rom. VIII.)
Richaut, ne sai que vos avez, Empescheurs et molesteeurs. (1320, Arch.
La receit de tantes tampestes Ce dist li prestes, JJ 60, fo 29 v°.)
Et les assauz et les molestes. Moult m'a mostrez chiere meleste. Et si ascune se sente grevé, molesté, ou
(Rose, Richel. 1573, fO 51d.) (De Richaut, 162, Méon, Nouv. Rec., I,
43.)
inquieté ascunement. par colour des tielx
Et les assaulz et les moulestes. Dont suys tellement molesle provisions, licences, perdons ou accepta-
(lb., Vat. Chr. 1492, fO 43h.) Que ne scay si suys homme ou beste. cions que mesmes les grevours et moles-
Et les essaus et les monesles. (J. BOUCHET, Angoysses d'amour, éd. 1536, tours et inquietours. encourgent les
(lb., Vat. Chr. 1858, fO 54a.) p. XI, goth.) peyries et punissements en les estatutes
On luy eust faict un tour si très moleste contenus. (Stat. de Henri V, an m, impr.
Vil est ce a quoi cil quidoit oir n'atent Que de tous poincts elle eust esté frippec.
goth., Bibl. Louvre.)
gaires por la molesté et por la petitesce de (RAB., Garg., ch. II, éd. 1542.) Molesteur : m. A molester, troubler,
la chose. (BRUN. LAT., Tres.,
p. 494, Cha- vexer, disquieter. (COTGR., 1611.)
baille.) Par quelque perte moleste.
(JOACH. DU BRLL., Œuvres, Recueil de poésies, Molesleur, m. Molestador. (C. OUDIN,
Em pes sanz nule moleste. (1284, Sent. la complainte du desespéré, fO 191 vo, éd. 1660.)
arbit., Jumiég., Arch. S.-lnf.) 1573.)
Sans nule molieste et sans nule exaction. MOLESTEUS, - eux, adj., fâcheux, in-
(1293, Charles d'Aire en Art., Wailly.)
0 douce chartre! o bien heureux séjour !
Qui m'a rendu la liberté moleste. commode :
Et leur commandoit a tous qu'ilz feissent (ID., l'Olive, Sonn. LXXXV,éd. 1550.) Infestus, molesteus. (Gloss. de Conches.)
raison et justice en tous temps, tant au Suppliant voz excellences qu'il ne vous Il ne fust point de sa nature molesteux.
petit comme au grant, sans avoir aulcune soit grief ne molesle de me faire par ce (Ancienn. des Juifs, Ars. 5083, fo 218b.)
faveur a nulluy, ne aulcune moleste ne ex-
messager entendre quelle sera vostre deli.
torsion. (J. D'ARRAS, Melus., p. 175, Bibi. heration sur ceste très equitable demande MOLESTIE, s. f., ennui, désagrément,
elz.) inconvénient, fatigue :
et requeste. (MART. DU BELLAY, Mém.,
Extorsions et molliestes. (Ch. de 1337, f° 180 r°, éd. 1569.) et peines. (Eurialus et Lucr.,
Roisin, ms. Lille 266, f° 300.) ,
L'envie monstre horrible, nbominable peste,
f Molesties
47 vo, éd. 1493.)
Ne facent ou facent faire aucuns gries, malins s'efforcent
Si Dieu permet que les
njures, violences, oppressions ou molestes. Plus que tout autre mal furieuse et moleste,
(8 déc. 1346, Cart. de Flines, DXXI, Haut- Tousjours de la vertu persecule l'honneur. a vous faire quelque molestie. (CALV., Lett.,
(SCEV.DE STE-MARTHE, Prem. œuvres, I, De 1[, 492, Bonnet.)
cœur.) l'amour, éd. 1579.) Qui plus faisoientde molestie a Alector
Il regarde plus a la molleste de l'œuvre
Ce qui nous seroit aussy moleste que nous que nuls autres. (Alector, fo 2 rO, éd. 1560.)
que a espargnier la mise. (ORESME, Elit sentons qu'il n'y a rien tant esloigné de
Richel. 204, f° 419b.) Les fievres quotidianes laissent apres
nostre intention. (25 juillet 1593, Lettres l'accès tousjours quelque inégalité, molestie
Et se doubtoient ses gens que il ne fesist missives de Henri IV, t. III, p. 825, Berger et pesanteur du corps. (PARÉ, Œuv., l. XX,
aucuns gries et molestes a son pays.(FROISS., de Xivrey.)
Chron.,VI, 186, Luce.) 1ro p., c. xx, Malgaigne.)
Les faut planter près quelque muraille et L'amertume de nos cuisantes douleurs
Por faire grant molieslre. (J. DE STAVELOT, leur courber les branches, a fin que tant et moleslies. (JEAN DE BARRAUD, Epit. dorees
Chron., p. 301, Borgnet.) facilement ils ne reçoyvent l'humeur qui de Guevara, f° 2 ro, éd. 1584.)
Pour la molestie qn'on lui faisôit. (Chos. Et ansi si travaille en vain Li meuliers qui vant meules. (Li Paages
mm. escr. p. F. Richer. p. 139, Cayon.) Qui moletes eu liois quiert de Sanz le roi, Arcn. P 1189.)
Quant la bise ~engeleei liert.
MOLESTRE, voir MOLESTE. (Boece de Consul., ms. Berne 365, f 9 r°.) Hemart le Molier. (1345, Lelt. du Prév.
d'Epernon, Marmout., Eperuon, Arch. E.-
MOLET, mollet, s. m., moulée, ciment Athanaises li evesques aura ma molete et-L )
qu'on tire des auges des couteliers et des et mon mantel sor quoi je gis, li evesques Comme Aubelet Gouvet, ouvrier et fai-
taillandiers: Seraphion aura m'autre melote. Melote est
une vesteure de poil de chamois on une seur de moles a moulin, alloit aus vespres
Item que nul ne puisse mettre tainture pels de loisson que cil saint home soloient pour la solennité de S Ligier, dont les mo-
de charbon, ne de mulet, ne d'ocrp, ne vestir por l'apresce. ( Vies des Hermites, liers laisoieut la feste. (1374, Arch. JJ 103,
d'autre pointure, fart, ue polissement, en ms.Lyoa693,t°H)-°) pièce 439.)
enyr, ne en poil, en peaulx. (1470, Arch. Confessons avoir eliu et receu la molete Bas-Valais, Vionnaz, môli, rémouleur.
JJ 201, pièce 67.)
pour le prix de sept francs demi de Cha- 2. MOLIER, voir MOILLIER.
J. MOLETE, - elle, mollette, moellette, tel. (5 juin 1870, Bail des moulins de
Ste Anastasie, Arcn. Mouljeu.) voir
meullette, s. f., petite meule, pilon : MOLIERE, MAILLIERE.
Une molettes a moustarde. (1396, Arch. S. MOLETE, ette, ecte, este, moul., MOLIERRE, v. a., légitimer :
- - -
MM 31, f° 2-,8 v°.) s. f., partie de l'éperon qui sert à piquer Li rois pnet en tel chose fere molier[er]
De Jehan Marligny par Escault aval eu le cheval : qui ne sout pas de mariage. (Liv. de Jost.
ung petit bacquet pour .VIII. meullettes de el de Plel, l, 6, § 23, Rapetti.) Impr., molier.
moustarde et .XXIII. mortiers d'estaupe. Molette d'esperon. The rowell of aspurre.
(COTGR., éd. 1611.) Et l'avoit fait moller[er]. (Ib.) Impr.,
(1462, Comptes des rivieres d'Escault et molier.
d'Escarp, Arcli. mun. Mortague.)
— Terme de blason, la pièce principale
Pour .II. mocllettes a enwisier coutiaux, de l'éperon : MOLIESTE, voir MOLESTB.
.XII. d. par. (~lb.)
Un chevalier d'armes couvert, MOLIESTRE, voir MOLESTE.
Quand je voulois broyer mes couleurs D'or fin, a un çaintour vermoil ;
en hyver, je faisois chauffer la molette. Et si po te par desparoil MOLILLE, S. f. ?
(PALISSY,Œuv., p. 354, Cap.) Unemolette d'or en chief. Si doit on garder au sainnier cele ki ist
D'olette a broyer couleurs. A muller ; (BRETEL,Tourn. de Cnauv., 890, Delmotte.) du fie por ce qu'il i a niers par desous et
the little flat bottomed stone wherewith a Cil escuier ot le jour mise molille qne li laucete n'i atuuche. (ALE-
painter griudes his colours. (COTGR., éd. Sus ses armes une cointise BRANT, Reg. de santé, Richel. 2021, to 17c.)
1611.) De gueules, sanz envres tremees,
MOLIMENT, s. m., droit sur la mou-
Suisse rom., molette, petite pierre Fors moletes d'argent semees.
ture ?
longue et étroite qui sert à aiguiser la (GUIART,Roy. lign., 17217, W. et D.)
Que le moliment et la farine de ces ca-
faux. Une molecte noire. (Armor. de Fr. de la lenges fussent a l'iglise. (Jurés de S.-Ouen,
fin du XIVe s., Cab. hist., V.)
2. MOLETE, moulette, s. f., moulure : M. Guill. de Beauves.
f° 74 vo, Arcn. ~S.-Inr.)
— A une moleste droit sur la mon-
Les moulettes d'une crosse. (~1488, Roye, de gueules en lieu du lionchel. (lb., Cab. MOLINAGE, s. m.,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.; hist., VI, 197.) ture :
3. MOLETE,- elle, moll., meul., moeul., A une molete degueules ou chief. (Ib.) Le molin a bief de molinage. (1495, Vi-
S'armoit d'or a un lyon noir a lambiaulx site du prieuré de Chalou, ap. Manaier,
mueul., s. f., poulies verticales sur les- Commnanderies, p. ~u9.)
de gueules et a moulette d'or sur l'espaulle
quelles passent des cordes destinées à sou- du lyon. (FROISS., Chron., Richel. 2646,
le\er uu fardeau : f" 54 r°.) MOLINASSE, S. f., moulin ?
Deux parpaius et deux acouplures places .III. roqurers pour deffaire la molinasse du
lieu de deux mueulettes. (1442, lié- Ornement en forme de molette: Cugey. (1562. bèp. de deux jur., Arch. Gir.)
au —
thune, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. .II. chapes vermeilles a moletes d'or. La molinasse du dict Cugey. (Ib.)
Amieus.) (1313, ~Trun. aux clidt. des Ctes d'Art.,
Arch. KK 393, f° 24.) 1. MOLINEL,
- iel, moel., s. m., petit
Une mollette servant a saquier yauwe de
le porte Sauveur. (1455, Lille, ib.) moulin :
Une meulette de cras omel servant a une MOLEURE, mouleure, moulure, s. f., Del brut de lui tornent troi molinel
heiche u'uue porte. (1495, Béthune, ib.) action do moudre : Qui ne s'arestent ne esté ne yver.
(RAIMB.,Ogier, 6673, Barrois.)
Mollette a tirer euu. (IjOI, Lille, ib.) Tucio, froisseure, moleurs. (1464, J. LA-
GADEUC, Cathol., éd. Auffret de Quoet- Mortier et molinel.
La mollette d'une foutaiue. (lb.) queueran, Bibl. Quimper.) (De l'Oustillem au Villain, 69, ap. Montaiglon et
Une mollette a moufle. (lb.) Raynaul, Fabt., II, 150.)
Moulure f. A mouldiug ; also, a mould. Pour le moelinel de le cauke du gouffre.
Mouilles de mollettes a haulchier une (COTGR., éd. 1611.)
(1836, Trav. aux chat. d'Art., Arch. KK
cloche au clochier. (1583, ib.)
Droit sur la mouture : 393, f° 87.)
Deux clefs servant aux quevilles a flotte —
Lequel enffant s'esbatoit par soy a un
dps moeullettes des coches d'une porte. (Bé- Se il n'at molu (au molin les signors) li
moulure.
doit .II. sols d'amande et la molinel fait d'une grosse noix. (FROISS.,
thune, ap. La Fous, Ait. du Nord, p. 133.) Chron., Richel. 2646, 8b.)f
(1281, Ch. de Morv.-sur-Seille, Arch.
Meurthe.) Daleiz le porte du moliniel. (1403, Lille,
— Roulette :
Chuire de bois a mollette. A folding Flandre française, molure, mouture. ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amieus.)
chaire of wuod. (COTGR., éd. 1611.) Flandre française, molinel. Rouchi, mo-
1. MOLIER, - ler, meu., s. m., tailleur liniau, moléniau.
4. MOLETE, - elle, moll., melote, s. f., de meules à moulin ; p.-ê. aussi tenancier ,
Nom de lien, Mouligneau, hameau du
molleton, embourrure delicate, laine fine: d'un moulin : village de Forchies-la-Marche, Hainaut
Li panel resont bien ouvré, Se frans molier treuve fons sans hoir, il
De paziz ne sout pas forré, puet faire does moules ; et outre les does belge. Il y a à Lille la rue du Molinel.
De molete sont anpli, moules il doit appeler les serjans por Noms propres, Molineau, Moulineaux.
l'lus sont riche que je ne di, prendre la moitié de ce que il ovrera.
Ne que deviser ne porroit : (Charte de 1272, Moreau, 196, f° 243 V, 2. MOLINEL, moeul., s. m., syn. de mo.
Les sanbues furent de soie. Richel.) lete 3 :
(Flor. el Blanchefl., Richel. 19152, f* 41b.)
Li frans molers doit maaille dou moulin. Des charpentiers font des moeulineaulx
— Manteau de molleton : (Ib.) aux herches des portes, affin de plus suti-
lement les lever et baisser. (1505, Béthune, : tout estoit soubdain démoli. (RAB., I. IV,
— Sciure c. 37, éd. 1552.)
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens,) Ils avoient usé d'une vrille, ou tariere,
ou foret, qui faisoit poudre et moulinure MOLLEFIANT, mollif., adj., adoucis-
— Engin de pêche : en perçant, (COTEREAU, Colum., IV, 29, sant:
Ilz dirent ainsi que on ne devoit rien de éd. 1555.)
de la loussains jusqnes la Pen- Medicines mollefians. (Cyrurgie, ms. de
thecouste a nonne, se ilz ne sont ap squiez
congrez, D'après Ballus (Suppl. au Vocab. aus- Salis, 1"0129e )
a hoc et a molinel (1396, Coust. de Dieppe,
tras.) on appelait moulineures la laine qui Vertu mollifiante. (Joun., Gr. chir.,
p. 23, Coppinger.) provient de l'apprêt ou de la tonte des p. 583, éd. 1598.)
: dtaps, et qu'on emploie dans les étoffes
MOLINER, v. n., travailler au moulin d'une qualité inférieure et d'un bas prix. MOLLENGREL, - eau, s. m. 1
Moliner. To work, or thicken in a mill. Rufletz et ~ollengreuux fournis par un
(COTGR., éd. 1611.) MOLINIER, moulinier, s. m., meunier: fustaillier a .XII I. s. pieche (1583, Lille,,
On dit dans le Centre de la Fr. et au Sire, voslre molinier nous a fait dom- ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Canada que la terre mouline, lorsque, di- mage de mon blé, faites le moy amender. Six mollcngreaux. (1591, ib.)
visée par la sécheresse, elle se laisse aller (1385, Coust. glosées d'Anjou et du Maine,
1, Beautemps-Beaupre.)
317, Ung mollengreau a gecter bral. (1598,
comme la farine qui tombe du bluteau. ib.)
Saint, mouliner, tour noyer ; Bessin, re- Si aucunement les dits marchans avoient
nécessité d'eau pour passer le gué, le mou- MOLLER, voir MOILLIER.
muer sans discontinuer. linier sera tenu de laisser la porte ouverte
Argot, mouliner, bavarder. jusques a ce qu'ils ayant passé ledit gué. MOLLERER, voir MOILLERER.
(Juill. 1432, Transaction, impr. Orl., llolot,
1. MOLINET, moul., s. m., petit mou. 1665 ) 1. MOLLET, s. m., partie d'une hor-
lin : Sy est tenu le molinier de servir et expe- loge :
Un molinet a moustarde. (1389, Inrent, dier les subgetz de ceste seignourie avant A Jacques Saron, caryoleur, pour avoir
de Rich. Picque, p. 57, Biblioph. de Reims.) tous autres: el pour son droit, il prenl le livré pour le clavier des appeaulx de l'orloge
seizieme partie du grain a luy mené. (1507, nouvelle .XXXVI. molletz et les moufles a
Petit moulin à vent, servant de ~Biqmer, Cont. loc. du baill.
Prév. de S. 481, .111. S. le pieche. 11~ 67, Lille, ap. La Fous,
— d'Amiens, 1. Bouthors.) Gioss. ms., Bibl. Amiens.)
jouet :
Les mouliniers ne peuvent admettre var- 2. MOLLET, motet, adj., un peu mou,
Il y avoit une image de Notre-Dame qui lets es.. moulins qu'ils n'aient fait le ser-
tenoit par figures un petit, enfant, lequel ment es mains des.
majeurs et esche- trop mou en parlant du caractère:
enfant s'esballoit par soi a un TI/llulmet l'itit, vins. (Cout. de S. Pol, Nouv. Cout. gén., Tierri estoit woiet et de simple enging.
d'une grosse noix. (FROiSS., Chron., 111, IV, I, 368.) (Chron. des rois de France, ms. Berne 607,
1, Buchon.) f° 61a.)
A Jehan Du Vivier, orfevre et varlet de Foulon :
chambre du roy, ponr avoir rappareillié — Radouci, traitable :
Que nul molinier a draps ne soit si —
et misa point lin petit moulinet d'or, garni hardy de mettre drap au molin qui porte De 'lU")' vrstre linage en serat plus moles.
de perles et de balais pelis, pour l'esbale- le seing du tixerant. (1443, Ord., xm, (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 14486, Scheler,
ment de madame Ysabe! de France. ( 1390, 380.) Gloss. philol.)
Comptes royaux, ap. Laborde, Emaux.)
Molinet de papier ou quoy les enfens se Jehan Frogier, moulinier de draps. (1465,
— En parlant de choses, qui provient
jeuent, giraculum. (Gloss.gall.-lal., ltichel. Comptes de fffHMx. de S. Berlhomé, de la mollesse, de la faiblesse du carac-
f° 44 v°, Bibl. la Rochelle.)
I. 7684.) tère :
Chacun n'a pas son molinet. — Fabricant de papiers : Par une mollette pnonr. (G. CHASTELL.,
(GABR. MEURIER, Trésor des Sentences, Anvers, Marchands et mouliniers de pappier. Ver. mal prise, p. 515, Buchon.)
1568.) (19 août 1603, Reg. des déliber. sur le
comm. en gén., Doc. hist., IV, 113.) — S. m., œuf mol :

Bâton à deux bouts pour faire le mou- Flandre française, molinier, meunier. Molez de gelines.(Chasse de Gast. Pheb.,
linet : Noms propres, Molinier, Moulinier. p. 212, ap. Ste-Pal.)
Un baston nommé molinet de poignee. MOLLETÉ, - ey, molesté, mol., s. f.,
(1418, Arch. JJ 170, pièce 277.) MOLINNAIRE, adj., de moulin : qualité de ce qui est mou, substance molle;
Flandre française et Liège, molinet, pe- Bollecouleur estoit a vray dire belle vil-
lageoise aucun pou brune, bien composée Ft pert son cop par la nature
tit moulin. Suisse, Bagnard, munet, mou- Do la moleley qu il endure.
et habille ou meslier molinnaire devant
lin à fouler les pommes, moulin à foulon. toutes autres femmes. (L. DE PREMIERF., (J. DE PRIORAT, Liv. de reyece, Richel. 16O4,
Noms propres, Molinet, Moulinet, Le Decam., Richel. 129, f° 210 v°.) fO 65a.)
Moulinet. Mes le fer qui est non nmoloiahle sans
MOLINOT, moulinot, s.m petit moulin ;
, feu. tu tantosl converti en molelé de plom.
représenté par un nom de lieu. le Molinot, (Légende dorée, Maz. 1333, 1° 106b.)
2. MOLINET, mollinct, s. m., syn. de
molinel 2 : (17u3, reg. de Lormes), aujourd'hui le, La vertu du souleil est chaleur et la vertu
Moulinot (Nièvre). de la lune a molelé. IRESME, Quadrip., Hi,
Mollinez pour les barrieres des mu- chel. 1349, f° 8e.)
railles. (Compte de 1527, Bélhune, ap. La :
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) MOLIR, v. a., moudre La vertu dn solail est la chaleur et la vertu
En tant qu'il louchoil ledit molin bra- de la lune est moisteur el moleslé. (ID., ib.,
Liège, molinet, rouleau qui sert à guider serei, l'eaue esloit si petite, que, par ce et Richel. 1348, f° lP.)
la corde qui s'enroule sur le tambour d'un
treuil.
MOLINEURE, molinure, moul., s. f.,
la coulpe desdils religieux, l'en n'y pooit
pas molir
noit, et
la moiclié de
que l'en y eust
ce qu'il apparte-
peu molir,
esté entretenu et gouverné denement.
s'il eust les
La lascheté on moleté
des sacs areantist
du mouton. (Ancienn. des Juifs,
Ars. 5083, 1° 261b.
mouvement de rotation d'un moulin ou (17 avr. 1448, Sentence du lieuten. du baill. Mollities, mollelé. (R. EST., Thes.)
d'un pressoir : d'Amiens, ap. A. Thierry, Mon. du Tiers Cesluy fruiet (la peche) differe a l'a-
Etat, 111, 549.) mengde en petilesse et moleté. (Jard. de
Grans debas porroit estre du gros fust, santé, I, 347, impr. la Minerve.)
porce que cil qui le tenoit a loier porroit MOLITION, s. f., machine de guerre :
dire que par son lorlel ne seroit il l'ilf: de- (Alexandre) assiegeoit la forte ville de Et se fond (l'elain) légèrement pour la
pecies, mais par viesure ou par molinure. Tyre et la batloit de toutes ses forces par grand molleté de soy. (Elix. des philos..
(BEAUM., Cout. du Beauv., c. XXXVIII, 19, plusieurs sepmaines, mais c'estoit en vain. p.43, éd. 1337.)
Beugnot.) Rien ne profitoient ses engins et molilions; Mollesse, ou mollelé. (NICOT, Thresor.)
— Au sens mor., mollesse, tendresse, Yvrongnie c'est passion du cerveau avec Gardez vous bien d'endurcir voz cueurs
délicatesse ; molificacion de nerfz qui viennent par hu- par inobedience, mais plus tost mollissez
Tanretei, c'est moleté du cuer. (LAURENT, meurs grosses resoluee de vin. (B. DE les par humilité et obeissance. (GUY JUVE-
GORD., Pratiq., II, 20, éd. 1493.) NAL, Trad. de la reigle Monseigneur sainct
Somme, ms. Troyes 751, f° 10 v°.)
Quant on mect les feves tremper deux Benoist, Prol., f° 3 v°, éd. 1528.)
De incontinence et de molleté et de
vices. (ORESME, Eth., f° i32a, éd. 1488.) ou trois jours en eaue de gras tiens avant Une des vertus de i lappace est que il
qu'elles soyent semees elles en sont plus mollist le ventre. (Jard. de santé, I, 243,
Pour la fragilité du sexe la deliberation douces a cuire, et aussi telle molification impr. la Minerve.)
des fenmes n'esl pas faicte meurement et y prouffite moult quant on les seme en Frippelippes, ta teste dure
pour la molleté de leur nature leur conseil terre mesgre. (FRERE NICOLE, Trad. du Liv. On mollira, se plus dis mot.
n'est pas ferme. (ID., Politiq., f° 28b, éd. des Provffilz champ. de P. des Crescens,
1489.) '1'';'" - f° 25 v°, éd. 1516.) (Douzain au feu envoyé par l'Abbé [des Conardz]
ausdietz Sagon, Marot, et leurs valiez, à la suite
MOLLETEMENT, - ettement, adv., molle- Le naslurtium. est utile a toutes les des OEuv.de Cl. Marot, t. VI, p. 223, éd. 1731.)
mollifications de nerfz. (Regime de santé,
ment : (jl:" ,,,.P\ :-:,,,,,,\t. f° Robinet.)
53 v°,
Les carpes ont au palais des os, un en
haut, deux en bas qui se rencontrent, des-
Icy dessous ce pin le doux vent de Zephire L'huille de citron est bonne a la mollifi- quels ilz mollissent les herbes. (L. JOUB.,
Rafraîchissant le chaud molletement souspire. cation des nerfz. (Jard. de santé, I, 125, l'Hist. des poiss. de Rondelet, III, 6, éd.
(J.-A. DEBAIF, Ecl., VII, éd. 1573.) impr. la Minerve.) 1558.)
Avec ton dard mollettement tendu. C'estoit le fondement qui luy escappoit, Mollio,mollir,assouplir, mollifier, faire
a la mollification du droict intestin, lequel
(TAHUR.,Poés., 1re p., p. 66, éd. 1574.) mol. (ROBERT ESTIENNE, Dict. lat.gall.,
Encependant que le tendre Zephyre vous appeliez le boyau cullier, par trop éd. 1561.)
Mollettement aupres d'elle souspire. nvoir mangé des tripes. (RAB., Gargantua,
(SCEY.DESTE MARTHE, Prem. OF.uv.,III, Sonn.au ch. vi, éd. 1542.) —
Réfl., s'amollir, s'attendrir :
Seign. R. Maisonier, éd. 1579.) 1
Paralysie est relaxation des nerfz, ou Molissez vous, voyant que mes douleurs
Et du laict nourrissier, qui de mes telins blancs mollification avec privation de sens et de Mo font verser mon sang en lieu de pleurs.
Enfle mollettement la voulture arondie, mouvement. (TAGAULT, Inst. cliir., p. 308, (RONS.,Mascar., IV, 187, Bibl. elz.)
,Je nourris un enfant qui jeune m'a nourrie. éd. 1549.) Dans le Centre de la France et au Ca-
(LARIVEY,Nuicts de Strapar., t. II, p. 112, Paralisie est mollification des nerfz, avec
éd. 1726.) nada, mollir, se dit de la température qui
privation de mouvement. (J. RAOUL, Fleurs :
devient douce et humide ça mollit, le
Norm. et Canada, mollettement, très du gr. guydon, p. 85, éd. 1549.)
mollement. Apoplexie est molification de tout le
temps mollit. On dit aussi, en t. de ma.
rine : le vent mollit.
corps. (ID., ib.)
MOLLICE, molice, s. f., mpllesse : Paralysie on resolution est une relaxa-
'H')'
MOLLISSANT,adj., qui ramollit :;!! J
Laissa la molice et plaisance de sa lion ou mollification des nerfs, avec priva-
chambre. (FOSSETIER,. Cron. Marg., ms. tion du sentiment et mouvement, non de Choses relaxantes et mollissantes. (TA-
Brux., I, fo 181 v°.) 1
Je me torchay une foys d'un cacheletde
tout le corps, mais. d'un costé. (PARE,
OEuv., VII, 12, Malgaigne.)
GAULT,Inst. chir., p. 361, éd. 1549.) '.,,,,\'
MOLLISSEMENT,mol., s. m., ramollis-
velours de une damoiselle, et le trouva y sement :
bon : car la mollice de sa soye me causoft MOLLIFIER, - iffier, mol., -verbe. 1 _tl.'llt
— Act., adoucir, attendrir :
ou fondement une volupté bien grande. Molissement, ammollimento. (ANT. OU-
(RAB., 1. l, c. 13, éd. 1542.)
En sorte qu'elle (la langue) acquiere plus
tost majesté que grace par sa douceur et
Affin que le boire se puisse mieulx
mesler avec la viande et la mollifier, par-
quov est plus facile a digerer. (Regime de
DIN, Dict. fr. ital., 1681.)
MOLLITIF, adj.,
La racine du lys
émollient : T,'1,
'MM

est exsiecative, mollitive


mollice. (BONIVARD, Adv. et dev. des leng., santé, fo 38 r°, Robinet.)
éd. 1849.) et abstersive. (jard. de sânté, I, 255, impr.
Cueur endurcy plus que la roche bise, la Minerve.)
Vent aspirant pire que nort ou bise.
MOLLICIE, molicie, s. f., mollesse : De grief reffuz tant orgueilleux et fier Sont aucuns qui estiment et disent les
La molicie et mignotisc de l'amour des N'est il moyen de te molliffier. herbes froides ou mollitives n'avoir aucune
femmes. (Chron. et hist. saint. et prof., Par tel' façon que grâce en fust acquise ? efficace estant deseichees. (MICHELDUSSEAU,
Ars. 3515, fo i53 ro.) (J. MAROT,Cinquante Rond. sur divers propos, Enchirid ou Manipul des miropoles, p. 34,
éd. 1581 )
La molicie et desattrempanced'autumne. XLIV,éd. 1532.)
(Ib., 1'0 157 ro.) Humanité molifie les yeulx MOLLONNAGE, voir MOILONNAGE.
Des ennemys qui sont victorieux.

Employé pour désigner la débauche (J. BOUCHET, Ep. mor., II, IIII, éd. 1545.) MOLNEE, voir MONEE.
contre nature : La manne est un medicament fort propre
MOLOI, s. m., moulin ?
Mollicie qui est pechié contre nature le pour nos oyseaux, car elle purge la colere,
plus grief, car il empesche génération. rafraischit, desopile,mollifie. et lasebe les Atant sont essu del moloi
boyaux sans leur nuire. (DESPARRON, Fau- Vers le Vernoituit esleissié.
(XVe s., Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. (Renart, Br. XII, 158, Martin.)
ms., Bibl. Amiens.) conn., III, 36.) -
Avec l'eau forte il mollifie le fer, en l'a- MOLOIER, moll.,v. n., mollir: Ii
MOLLIER, voir MOILLIER. breuvant d'icelle. (Bist. Maccar. de Merlin Si aura cuer d'achier dur et seré qui
Cocc., X, Bibl. gaul.)
MOLLIERE, voir MAILLIERE. n'aura garde de flechier ne de molloier.
".tr
MOLLIESTE, voir MOLESTE. — Neutr., s'amollir : (Artur, ms. Grenoble 378, f° 12a.)
On ne les doit pas mengier (les poissons) : 1
tantost après qu'ilz sont prins, mais on les 1. MOLOIR, v. a., moudre
MOLLIFIANT, voir MOLLEFIANT. Molere, moloir. (Gloss. de Douai, Escal-
doit garder par aucuns jours jusques a tant
MOLLIFICATIF,moli., adj., émollient: que la chair commence a mollifier sans lier.) l, 11
Cristere mollificatif. (B. DE GORD., Pra- putréfaction. (Regime de santé, fo 36 vo, Ro-
binet.) 2. MOLOIR, mouloir, adj., qui sert à
tiq., II, 26, éd. 1495.) moudre, à broyer:
Clystere molifiratif. (0.
d'agr., VIII, 5, éd. 1605.)
DE SERRES, Th. ,
MOLLIFIERESSE adj. f., qui adoucit : A Haquinet Maumuchet, caudrelier, pour
La paix, mollifieresse de couroux. (Du une chandepleure de queuvre a lui achetee,
GCEZ, An Introd for to lerne to speke french laquelle a esté mise a le cuve mouloire
MOLLIFICATION,- don, molif., s. f., ac- trewly, à la suite de PALSGRAVE,éd. Génin, servant a la dicte huisine. (1473, Compt.
tion de mollifier,étatde ce qui est mollifié: p. 1040.) de la tut. des enf. de Guerard Dodtcque,
Et appert la mollifications des aingres.
(BRUN DE LONG BORC, Cyrurgie, ms. de MOLLIR, molir, verbe. Arch. Tournai.)
prairie bumide
i
Salis, fo 53e.) — Act., amollir, rendre mou, lâche : MOLOIS, s. m., :
La sunt remes et cheval et ronci, moulles manieres ou fait des dites mon- Non porqaant on vous fera i
Veneor maistre sage sunt et asis noies. (1332, Arch. JJ 68, f° 3 v°.) Mout honuor.
(Chev. as .u. esp., 6400, Foerster.)
Qui sunt remes es eves et es ruis,
Et es molois dont ne porent issir. — Grand, considérable :
François sont mot larron.
(Les Loh., ms. Berne 113, f° 27b.) Enguarder els mulle retributiun. (Lib. (Fierab., Vat. Chr. 1616, f° 56b.)
Psalm., Oxf., XVIII, 12, Michel.)
Cf. MOLOISE. Il en devroit avoir mont cortoise soudee.

MOLOISE, moloyse, moulois3e, meloisse, — Li molt, s. m. pl., un très grand (Aye d'Avign., 3998, A. P.)

molosse, s. f., prairie humide : nombre : 1 Quanqu'il donna el monde fil mont bien emploiez.
Par les cans gisent li mont et li milicr. (Venj. Alix., Brit. Mus. reg. 19 D 1, f° 47b.)
Perriere de pierre dure appelee gorde (Anseis, Richel. 793, f° 17a.) Si oi Aucassin qui la dedens plouroit et
meule assise soubz les moloises près de la faisoit mot grant dol et regretoit se douce
riviere de Loyre. (1434, Compt. de Nevers,
CC 36, f° 25 vo, Arch. mun. Nevers.) — Adv., en grand nombre : amie que tant amoit. (Aucassin et Nicolette,
Bestes orent mot amassees p. 17, Suchier.)
Une souhaitture et demye de prez appelé Qa'orent de par tôt amenees. Si fist faire une mot rice feste. (Ib., p. 24.)
la Meloisse. (Terrier d'Alligny, f° 126, ap. (BEN., D. de Norm., II, 5939, Michel.)
Chambure, Gloss. du Morvan.) Li gaite fu mout vaillans. (Ib., p. 19.)
Ices cunteors
Lieu dict et appelé la Molosse. (Ib., f° 94.) Ne creez ki a plusurs Tu ne dois mie querre essoine
Un prey appellé la Mouloisse Jagliot. (Ib., Cuntent maint afere; De chanter se l'en t'en semont,
fo 134.) Kar mut i a paroles Car bien chanter embelist mont.
Fauses e foies (Rose, ms. Corsini, f° 16b.)
Morabatur prope domum istius qui lo- E poi de foi en terre. Adobez vos mou tôt, et vos et vostre gant.
quitur apud Moloise. (Cart. de l'égl. d'Autun, (EVERARD,Disliq. de Dyon. Calo, ap. Ler. de (Floovant, 1948, A. P.)
p. 251, A. de Charmasse.) Lincy, Prov.)
Terrarius de Moloyse. (Ib., p. 329.) E veit les contes brochier mut fierement.
Beguines a on mont (Olinel, 805, A. P.)
Morv., Nivern., Bourg., meloise, prairie Qui larges robes ont ;
La soe chose est mot malvaise. (MAURICE,
Dessous les robes font
ou pâture humide. Ce que pas ne vous di. Serm., ms. Poitiers 124, f° 17 ro.)
Cf. MOLOIS. (RUTEB., Chanson des ordres, l, 173, Jub.) Mot fist Deus grant merveille. (lb.,
Pareillement Brezé, Clermont, f° 20 v°.)
MOLOISIER, - ser, fém., - sere, s. m. et Et les gens de leur estandard, Qui dotera Deu, mont ferai bicm.
f., celui, celle qui habite une prairie Y obtindrent louenge mont. (Livre de sapicnce, Brit. Mus. Add. 15606,
humide : (MARTIALDE PARIS, rig. de Chari. VU, L tn", f° 152a.)
Adelina la Moloisere. (1232, Martyrologe éd. 1493.)
Il est munté sur sun destrer ;
de N.-D. de Beaune, p. 261, Boudrot.) Mut ont en lui bon chevaler.
— Molt de, beaucoup de :
Cf. MOLOISE. (Le Lai del Desiré, p. 10, Michel.)
Sa voyz esteyt autel com voiz de muz des
ewes. (Apocal., Ars. 5214, fo 2 r".) Tel prinche doit on mont amer.
1. MOLON, voir MELON. (J. DE JOURRI,Disme de penit., Brit. Mus.
E la voiz ke jeo oy ausi com de muz de
2. MOLON, voir MOILON. harpeours. (Ib., f° 22 r°.) Add. 10015, f° 77 rO.)
Adonc le roy s'esjouyt mont,
MOLONNEMENT, voir MOILONNEMENT. Et jeo oy la voiz du ciel ausi com noyse Et tous ceulx qui avecques luy sont.
de muz des ewes. (Ib.)
GACES, Rom. des deduiz, Chasse du cerf, ms.
MOLONNER, voir MOILONNER. Seante sus une beste ruge plein de muz Condé.)
voir MOILONNURE. de blastenges. (Ib., fo 26 r°.) Autresi Sathan aime mont
MOLONUREJ
Il encort mont d'autres pechiez. Les femenins faiz de cest mont.
MOLOSSE, voir MOLOISE. (Vie de S. Alexi, 227, Romania VIII.) (MACÉDELA CHARITÉ,Bible, Richel. 401, fO 18a.)

MOLOT, S. m., pain mollet: Par tielx licences sont avenus moud de Mais par desus ou chief d'amont
Unus panis dictus ung molot. (4 nov.1518, maus. (1310, Dem. form. par le roid'Anglet., S'espent ele et eslargist mont.
Lett. de Rois, etc., t. II, p. 53.) (ID., ib., f° 117d.)
Test. de J. Raguier, Arch. Aube, liasse G
2681.) En quoi nous sostenons molz de domages. Il fist mont nombre bataille et moult
(1318, Arch. K 40, pièce 23.) grant guerre. (Chron. de Fr., ms. Berne
MOLT, mult, moult, mul, mot, mut, Il naufra muz de eus. (Chron. d'Angl., 590, f° 27c.)
mout, moud, mou, mon, mont, monlt, muit, ms. Barberini, 1° 9 r°.) Humilité est moult plaisante a Dieu. (J.
adj., nombreux, en grand nombre : Des grans biens dont il y a mont
LEGRANT, Livre de bonnes meurs, te 5d.)
Mult unguement hi aportet. Dessus l'air et lassus amont. La sainte Pasque aproche mont,
(Passion, 346, Koschwitz.) (J. LEFEBVRF., Resp. de la mort, Richel. 994, Vous devez estre tous semons
CO3d.) A ma cene, n'y failliez mie
Remist iloches mulz jurs. (Rois, p. 24, Que ne m'y teignez conpaignie.
Ler. de Lincy.) Ce semble a moult de gens. (FROISS.,
Chron., 1e p., Buchon.)
1. I, ch. 4,
,
(Passion Nostre Seigneur, Jub Myst., II, 168.)
Mulz mais ad fait David encuntre sa gent. De ce courroucié sui je mont.
(Ib., p. 60.) Ambicion fait faire moult de maux. (J. (Ib., II, 266.)
LEGRANT, Livre de bonnes meurs, fo 4b.)
David e tuz ces de Israel juerent devant Il fist, ou moix de jung et de jullet, chalt
nostre Seignur od multes manieres d'es-
— Très, grandement, beaucoup : mervillousement; et fist on mou bon foin
trumens. (Ib., p. 139.) Tu douls mult. (Fragm. de Valenciennes, et de bonbles. (J. AUBRION, Journ., an 1472,
A mouz honmes. (Ms. Bodl. Dipby 86, Koschwitz.) Larchey.)
f° 41 r°.) v
Mulen fud trist, Les montz de Savoye et Pymont
Cil qui sunt devant dit et mult altre.(Gr. (Vie de S. Lég., 143, Koschwitz.) Ont trop froidures et challeurs,
Charte de J. s. terre, Cart. de Pont-Audemer, Fort vent haultz oppresse monlt
f° 87 r°, Bibl. Rouen.) Rey furent fort et mul podent. Si qu'en perdent vifves couleurs.
(ALBERIC,Alex., 19, P. Meyer, Rec., p. 282.) (CRÉTIN, Chantz roy., fO 10 v°, éd. 1527.)
Par mous ans. Li tun jugement mult abysme. (Lib
Eloi, p. 52, Peigné.)
(Mir. de S. Pense moult, parle peu, escris moins.
Psalm., Oxf., xxxv, 6, Michel.) (GABR. MEURIER,Tresor des Sentences, Anvers
Et mulz avoegles et clops et cuntraiz et Mult soleient estre onuré, 1568.)
leprus et travailliez que jeo ifs il par sa E mult preisié e mult amé. Vous estes mout importun. (TAHUREAU,
parole sanat. (La Veniance del mort nostre (WACE,Rou, 3e p., 143, Andresen Prem. dial. du Democrit., p. 60, éd. 1602.)
Seigneur, Brit. Mus. Egerton 613, fo i7 r°.)
En nostre dame a mon haut mariage. Dea, vous estes mout privé pour la pre-
Et ont meffait et mespris en autres (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f° 7* miere fois. (ID., ib.)
— C'est molt, c'en est trop: Villequier, se dit avoir droit de moulte, qui Un moulin a van ovec moustes seiches et
Frere, ce dist Alemandine,
est un droit et prouffit qui se doit sur les mouillées sur ses hommes et tenans et sur
De haut conseil m'a fait frariDe
fruiz qui viennent es dites terres. (1389, les moustiers du dit moulin. (Ib.)
Que la mort m'a de vous tollu,
Arch. JJ 136, pièce 156.)
Hui m'est il trop mal avenu; Avoir moite de novel,ne li hom ne paiant MOLTEPLI, multepli, s. m., multiplica-
Certes, c'est moult, et se ne sai moute. (Etabl. de Norm., ap. Le Héricher, tion :
Par quel pechié deservi l'ai. Gloss. norm.) L'on doit moult redouter
(Athis, Ars. 3132, f° 127e.) Item les moultes et boisselles de Sainte Et fuir et eschiver
Moult est un des mots dont la Bruyère Marie Deschamps que tient Ancel de Do- Mu/tepli de mauves.
(Caract., xiv) regrettait la désuétude. mesnil a rente valent .x. 1. mesure dudil ( YsopetII, fabl. xvi, Comment un larron espousa
lieu d'Estrepaipny. (Ch. de 1408, Ch. des famé, Robert.)
Champ., mou, moult, moul, beaucoup, Compt., Arch. P 301, pièce 20.)
très : V'la déjà mœout longtemps. (Enfant Se ainssé estoit que le dit moulin feust MOLTEPLIABLE,- eable, - iavle, monte.,
prodigue.) Meuse, mout. Longwy, les Vou- redifié et feist de blé farine, ils poieroicnt multe., multi., adj., qui se multiplie,
thons, maw. Lorr., Fillières, mawe. Ré- plaine moulte. (1408, Aveux du bailliage fécond :
milly, mu. Ardennes, mo, mout. Wall., mo. d'Evreux, Arch. P1 294.) Li curres de Deu a dis milliers multi-
Comme le suppliant eust chergié une pliable. (Lib. Psalm., Oxf., LXVII, 18,Michel.)
MOLTAIN, moultain, adj., qui est obligé cherrette de gerbes, sans paier de dix sept Salomon dist en sa sentence
de faire moudre son grain au moulin du gerbes une, pour la molte ou seigneur de Que Crist est de Deu sapience,
seigneur : Bienfaite. (1424, Arch. JJ 173, pièce 23.) Un esperit montepliable,
Ouquel fief j'ay court, pies, juri- Et seur, et ferin, et estable.
Il est assavoir que tous les hommes de-
mourants ou residans en ladite seigneurie diction.grains, ouefs, usage,
oyseaulx, moultes, (GUILL.DE NORM.,Best, dÙ", 2021, Hippeau.)
de Ros sont bauniers ou moultains des coustume et toutes autres choses qui a Salemons dist en sa sentence
moulins aux dits religieux de St Estienne. noble fief appartiennent. (1458, Aveux du Que Crist est de Dieu sapience,
(Pièce de 1479, Mém. des Ant. de Norman- bailliage d'Evreux, Arch. pl 294.) Uns esperis montepleable,
die, XXI, 395.) Il a droit d'avoir et prandre la XVIIe gerbe Soutil, mouvant et entendable.
pour moulte de tous les labours. (1461, ib.) (ID., ib., ap. Duc., Fermentus.)
MOLTANT, moultant, adj., qui sert à Ung moulin ovec pluseurs moulles et Li esperis d'entendement est el ciel
moudre : baniers. (lb.) montepliables. (Bible, Riche!. 901, fo 15e.)
Moulins moultans. (1412, Denombr. du Lat., multiplex.
Ne peut celuy qui aura esté requis faire
baill. de Constentin, Arch. P304, fo 111 vo.) autre moulin pour attraire les moulans ne En affluence de goie multepliavle nous
la moulte a celuy nouvel moulin. (Coust. de délitons. (1344, Arch. JJ 75, f° 141 r°.)
— En parlant de personne, qui est Bret., f° 110 v°.) Cf. MULTIPLICABLE.
obligé de faire moudre son blé au moulin
du seigneur :
Ce qui retarderoit les moultes de leurs
moullins. (BOURGUEVILLE, Rech. de la Neus-
MOLTEPLIABLEMENT ,
molteploiable-
Et y a ung moulin ablé dont les hommes trie, II, 99, éd. 1588.) ment, multipliablement, adv., d'une ma-
sont moultans. (1410, Denombr. du baill. nière abondante, abondamment, en beau-
de Constentin, Arch. P 304, fo 110 r° ) — Molte seche : coup de manières :
Ele me devoit seque moute paier. (1259,
— Subst. : Cart. de S.-P. de Selaimcourt, fo 31 vo,Bibl. Cum multipliablement a tei la meie carn.
(Lib. Psalm., Oxf., LXII, 2, Michel.)
Auquel moulin a plusieurs moultans et Amiens.)
y estdeu plusieurs services. (1413 Denombr. Si rent son afferant de la secque molte. Com moltcploiablement veilla a toi la
du baill. de Caux, Arch. P 303, f° 94 r°.) (Jurés de S. Ouen, fo 97 v°, Arch. S.-Inf.) moie chars. (Ib., Maz. 258, fo 73 rD.)

MOLTE, moulte, mouste, moute, moite, Son afferant de secque moulte. (Ib.) MOLTEPLIANCE, moutepliance, moulle-
meoute, meutte, s. f., mouture; droit que Reservé le campart et moulte secque que ploiance, multepliance, multipliance, mon-
les vassaux payaient au seigneur pour doit la dicte piece de terre. (Ch. du 9 fév. tepliance, - ence, s. f., multiplication,
1402, Arch. S.-Inf.) augmentation,abondance, grande quan-
faire moudre au moulin banal; droit sei-
Audit terme de Noël, en moultes seches tité :
gneurial qui se payait des fruits de la .xxv. boisseaulx et demy et un quart de
terre : blay. (1409, Aveux du bailliage d'Evreux, D'eus i out si faite abundance
Arcb. P 294, reg. 4.) E si très grant multepliance
Plaiz de bies faire, plaiz de moutes. Qu'en dous poples se deviserent.
(WACE,Rou, 3' p., 847, Andresen.) Les moultes seiches qu'il prent sur ses (BFN., D. de Norm., 1, 385, Michel.)
Ait conneu vostre université que comme hommes qui ne font tour de moulin, c'est
assavoir la troisiesme gerbe. (1460, ib., Il se deliteront en la monteplience de
je demandasse de mon droit e entendisse Arch. P 295, reg. 1.) pais. (Psaut., Maz. 258, fO 45 r°.) Lat., in
a demander a homes religious au priour de uiultitudiue pacis.
St Cyre de Friardel, c'est a savoir moutes, :
relies, aides e auctions terriennes. (1295, — Molte seche et verte Selonc la montepliancede mes douleurs.
Cart. de Friardel, Richel. nouv. acq. 1.164, Item le molin ou les honmes de ledite (Ib., f° 114 v°.)
f° 41c.) ville sont banniers et a cause dudit molin Souffri avenir feme en terre pour faire a
ay seches moutes et verdes, resseandises et lioume compaignie et tenir en multepliance
Un clos qui est de la moulte du moulin. forfaitures. (1402, Denombr. du baill. de de siecle en siecle pour lui servir. (RiCH.
(1316, Liv. pelu, fo 46 vo, Bibl. Bayeux.) Caux, Arch. P 303, fo 60 r°.) DE FORNIVAL, Poissance d'amours, ms.
Moulins, meoutez, destroits, pastures. Moulin, riviere et pescherie, et moulles Dijon 299, [0 fOd,)
(1332, Don., ap. Lobin., II, 478.) seiches et vertes. (1484, Aveux dtt bailliage Li venoit tôt a profit et a honor et a
Un boissel et demi d'orge pour molle d'Evreux, Arch. P1 294.) moutepliance de grandes richeces. (Esto-
d'icelle terre. (1337, Arch. JJ 70, f° 133 vo.) ries Rogier, Richel. 20125, f° 56a.)
Trois mines d'orge, l'une pour moite, et — Molte seche et moilliee : Si que pour la moulteploiance des pechies
As diz religieux et a leur successours
les autres sur une piece de terre. (Ib., ce benefice est perdu. (Legende doree, Maz.
fl34r".) summes tenus guarantir et deffendre contre 1333, fo 274a.)
touz et vers touz toutes les moites dessus
Trois quartes d'orge pour molte d'une dites seques et moullies, et les homes d'i- A Dieu, frere, vous commandons;
piece des dites terres. (Ib.) celes, et toutez lez choses dessus dites, et A Dieu aiez bonne esperance;
Il doit avoir sa meutte franche au moulin chascune par soy, as usages et as cous- Qu'en bien aiez montepliance
de l'ostel. (1375, Arch. MM 30, fo 10 r°.) tumes de Normendie. (1303, Cart. de S. Et vous garde d'enconbrement!
Comme Robert Vasse demourant a Cau- Préaux, Arch. Eure.)
fo 179 vo, (Gen des Trois Roys, ap. Jub., Myst., II, 128.)
debec ait tenu certainesterres sur lesquelles Ung moulin a van ovec montes seiches et Pour l'iucredible multipliance de ses
Colart de Villequier chevalier, a cause de mouillees. (1416, Aveux du bailliage d'E- autres vertus. (LE MAIRE, llluslr., II, 4,
son fié, seignorie et juridiction qu'il a a vreux, Arch. P1 294.) éd. 1548.)
MOLTEPLIEMENT, molteploiement, mou- Et li disirier monteploie Baillier li ~st boinne nourice
tepliement, multepliement, multeploiement, Bonne amour et fet plus grant. Qui ne fu ne folle ne nice ;
(JEHANMONIOT D'ARRAS,vie chans.) Plus monteplioit en un mois
multepliement, multipliement, mulliplia- K'uns autres ne fesist en trois.
ment, multipliment, montepliement, s. m., Montepleer la disme. (Avr. 1302, Letl. (De l'Emper. Constant, 237, Romania, t. VI.)
de Raoul Tesson, S.-Etienne de Fontenay,
action de multiplier , multiplication , Arch. Calvados.) Ce rain tant montepliera
augmentation, agrandissement : Jamaiz la possession de lo monastier Que une crois faicte en sera
E ourent li plusur muillers plusurs, pur non se gastoit et moult est monteploié Ou la vie recovrera mort.
(Nativ. N.-S. J.-C., Jub., Myst., II, 19.)
le multepliement del pople. (Rois, p. 2, Ler. pour la offerte de li Normant. (AIMÉ, Yst.
de Lincy.) de li Normant, III, 49, Champollion.) - Au sens moral :
Gieres se li multipliemenz de lingie a La bonne dame prenoit son enfant entre Et por itant le fist montepleer d'ononr.
Abraham fut predestineie par Isaac, por ses mains et l'offroi a l'autel en rendant (Aye d'Av., 38, A. P.)
coi prist il brehainge femme? (Dial. St graces a Dieu, et lui prioit humblement
Greg., p. 33, Foerster.) pour lui que il le voulsist moulteplier en Jehan de Dampierre di
Lo multepliement des undes. (Job, Ler. sa grace et en s'amour, et en celle du Qu'il ait de bien faire envie:
de Lincy, p. 470.) monde.(Liv. du Chev. de La Tour,c. LXXXV, Car valors en monteplie.
Bibl. elz.) (JEH DE DAMPIERRE, Chans., ap. Tarbé, les Chan-
Vuillant le acreissement et le multiplie- sonn. de Champagne aux XIIeet XIIIes., p. 40.)
mant de nostre vile de Poloigni. (1288, La compagnie des signeurs de France
Franch. de Poligny, Arch. muu. Poligny.) estoit grandement montepliie, et acrois- Folz est se il en amour ne se fie
soit tous les jours. (FROISS., Chron., II, Par coi touz biens et joie mouteplie.
Il sueffrent dcdenz leurs (langues) leurs 170, Luce.) (PIERREDE CREON,Chans., Trébutien.)
plus grans montepliemenz de parolles. De cele dame ot une fille molt boine et
(Vie et mir. de plus. s. confess., le Pas- Faire réussir, favoriser, seconder,
touriau S. Gringoire, Maz. 568, fo i72".) — molt vaillant, laquele crut en grant beauté
enrichir : et monteplia en grant bien. (Comtesse de
Al multipliament de son torment. (Pass. Ponthieu, Nouv. fr. du XIIIe s., p. 163.)
S. Pere, Richel. 8t8, f° 159 ro.) Et Dex an lione guise vostre amor monteploitl
(J. Bon., Sax., CXXI,Michel.) Et amors qui vient de sotie
Le moutepliement de la foi. (Chron. de Por escroistre et por monteplier le pais En nule honor ne monteplie.
S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 1c.) de gent plus convenables qu'il n'i a. (Hist. Mais amors asisse en hautece
Pechiez seront mouteploiiez el molte- de Joseph, ms. S.-Petersbourg, f° 101b.) De bien, d'ounor et de noblece
ploiement des félons. (Bible, Maz. 684, Por lui aidier, et por marchander et por
Monteplie adies en bonor,
fo 1c.) En joie, en sens et en baudor.
lui monteplier. (Act. orig. dev. les échev., (JACQ.D'AM., Art d'Am., ms. Dresde, Kôrt., 980.)
Pour l'acroissement et multeploiement de av. 1250, Arch. mun. Douai.)
eus et de ladite ville. (1321, Arch. JJ CO,
Aine sa largnece ne le pot
Car en luy ades monteplie
fo i29 ro.) Ire, tristresse et jalousie.-
Apovrir, bien le vous plevis, (Coud, 5626, Crapelet.)
Du multipliement de sa paine. (VIGNAY, Ains le monteploia tous dis.
Mir. ltist., Vat. Chr. 538, fo 6d.) (Chev. as ii. esp., 28, Foerster.) Et je sui en dollenr qui fort me mouteploie.
(Il. Capet, 504, A. P.)
Multipliement, multiplicacio. (Gloss. Et demoura en celle terre en paix et en
gall.-lat., Richel. 1. 7684.) repos, et fut multiplié de grands richesses. Prospérer, réussir :
Et tous les jours croissoient par moutepliement. (J. LELONG, Liv. des Peregrinations, ms.
Berne 125, f° 230~.) De grant outrage faire nuls bom ne monteplie,
(Geste des ducs de Bourg., 3979, Chron. belg.) Ainz se monte et essauce qi son cuer humilie.
Aussi, que ne soyons reprins Dieu mulleplia moult la maison de l'os- (J. BOD.,Sax., XXXII,Michel )
De Dieu, qui par commandement
pital de rentes et de possessions. (1435, Qui s'umilie franchement
Nous bailla le multipliment. Est. de S.-J. de Jér., f° 4a, Arch. Il.-Gar.) Plus s'essauce et monteplie
(Mist. du viel test., 3270, A. T.)
— Absol., faire une multiplication : (GAUTHIER D'ARGIES,Vie chans.)
Cf. MOUTEPLICEMENT. Arismetique, qui est science d'assem- Creature ne doit pas plaindre se labour
bler numbre et monteplier. (CRIST. DE Pour bien moutepliier et gainenier en honnour.
MOLTEPLIER, moulteplier, mouteplier, PISAN, Charles V, 3e p., ch. XI, Michaud.) (8. de Seb., II, 314, Bocca.)
moutepliier, mouteploier, mouteplaier, mul- Cil qui despend par raison
teplier, multiplier, monteplier, montepleer, — Act., propager, répandre, publier : En bien mouteplier voit on.
montiplier, monteploier, verbe. Desiroient moult que leur nom et leur (Prov. aux Philosophes, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
renommee fust espandue et moutepliee par Qui au matin lave ses mains et tantost
— Act., accroître, augmenter, agrandir, tout le monde. (Grand. Cron. de France, fait le signe de la croix, le dyable sur ce
faire croître, en parlant de choses maté- 1, 4, P. Paris.) jour n'a povoir sur sa personne ; et qui
rielles ou morales : ainsi n'en fait, quelque labeur qu'il tait
Ne vueilles pas multiplier
Sire, purquei sunt multiplieth mi enemi ? Ne faire louenge en la ville tout ce jour, ne pœut moiiteplier ne pour
(Liv. des Ps., Cambridge, III, i, Michel.) Que t'ay donné ceste robille. luy proulfiter. (Evang. des Quen., p. 128,
Louenge ne veulx ne honneur,
Bibl. elz.)
Bien ert la gent monteploiee
— Montepliant, part. prés., nombreux :
Et la tere bien herbergiee. Sinon de Dieu, le createur,
(WACE,Brut, 6479, Ler. de Lincy.) Par qui j'ay les biens de sa grâce.
(Moralité de Charité, Ane. Th. franç., III, 384.) Por les multiplianz defaillemanz k'il an
Ains qu'ou li doie ses garnement bailier, lui sant de la poene del pichiet. (Li Epistle
Doit oir n esse et Dame Deu proier
— Mettre aux enchères : saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
Que Deus li doinst onor montiplier, Les rentes dou roy, quels que elles f° 44 vo.)
Le droit de terre tenir et sorhaucier.
Girard de rlane, p. 21, Tarbé.) seient, defors ou dedenz, quant il (le séné- Wall., momplî, môplî, en parlant des
chat) ou celui qui tendra son leue voira plantes, croître, fructifier; en parlant des
A boue estrine que Diex vos puist aidier que eles soient apautees, il li deit coman- animaux, grandir, grossir.
Et vostre honor vos puist moutepliier. der ; et le seneschau les deit faire crier et
(Auberis li Borgignons, Romv., p. 232.) lmpr., monteplier au miaus que il pourra. (Ass. Cf. MULTIPLIQUER.
moutepluer. de Jér., t. I, p. 408, Beugnot.)
Tant fut le pein mouteplaié MOLTEPLIEUR, multiplieur, s. m., celui
Par la vertu don roi celestre — Neutr., se
multiplier, s'accroître, qui multiplie :
Qu'il suffist au pueple repeitre. grandir, s'étendre : C'est un enchanteur et multiplieur de
(J. LE MARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres, Les gens monteplierent si parolles, qui fait toujours d'une parolle
fO 17d.) Que Ii uns hons de l'autre issi. cent, et ne dira ja vray. (Lancelot du Lac,
Et formant a ce s'estudient (Dolop., 11955, Bibl. elz.) t. III, f° 85c, éd. 1533.)
Que leur lignages monteplient.
(liose, Richel. 1573, f° 162c.)
D'acroistre et de montepleer. , ,
Propagator multiplieur augmenteur.
(Rose, Vat. Chr. 1522, f° 33a.) (H. EST., Dictionariolum.)
MOLTEPLOIABLEMENT, voir MOLTE- — Droit sur la mouture : D'arme molue ne doit cascuns avoir
PLIABLEMKNT. Trois septiers et six boiceaux et demy que deus espees et son glaive. (BRAUM.,
de seigle que doivent de moturage, chacun Cout. du Beauv., cb. LXI, 7, Beugnot.)
MOLTEPLOIEMENT, voir MOLTEPLIE- an, plusieurs personnes d'Antigné. (1365
D. Fonteneau, Bibl. Poitiers.)
S'il le fiert d'aucune arme molue. (Regle
MENT. del hospit., Richel. 2978, f° H3 r°.)
MOLTEUR, moulteur, s. m., vassal qui
Poitou, Deux-Sèvres, cant. de Bressuire, Feist aporter une espee molue. (Liv. des
était obligé de faire moudre son blé au moturage, droit que prélève le meunier Esches, ms. Chartres 411, f° 85 vo.)
moulin du seigneur : sur la mouture. Armé d'armes molues, c'est assavoir
Et y ay moulin, moulteurs et moultes, d'un demy glaive, d'une espee et d'un
avec les drois qui en despendent. (1393,
MOLTURANCE, - anche, - enche, - ange, grant coustel. (1375, Arch. JJ 108, pièce
44.)
Denombr. du baill. de Constentin, Arch. P -enge,mould.,mout., moust., s. f., mouture:
304, f° 10 r°.) Jehan Fouguet le jeune et Estevenon
sa
Et aultres benniers et moulteurs du
femme. recognurent eus avoir vendu De haches et de brans molus.
(JEH. DESPREIS,Geste de Liege, II, 12651,
deux sextiers de
mousturenche a la mesure
moulin a blé. (1457, Réparat. au moulin de Chastillon. (1297, Liv. Rouge Scheler, Gloss. philol.)
situé sous le chât. de Domfront, Arch. de la
Orne.) Mousdurachia.)
,
Chambre des comptes f° 11, ap. Duc., Armes moluttes. (1507, Prév. de Doul-
lens, Cout. loc. du baill. d'Amiens, II, 111,
Fist faire ung moulin et y atribua tous .VIII. muis de froment, .XII. muis de Bouthors.)
ses hommes de la dicte parroisse moul- mousterange, et .x. muis d'aveine. (Ch. de
leurs. (Franchis. du moulin Heville, f~ 2 ro,
Bibl. Cbap. Bayeux.)
1300, ap. Duc., Mousdurachia.)
Onze sextiers de mouturenge de rente
- Fig., affilé :
Devant le duc va droite voie
MOLTEUS, moulteus, mouteus, S. m., sur le moulin nuef. (Ch. de 1314, Arch. S De parler a langue molue.
syn. de molteur : 117, pièce i.) (Rom. de Trubert, 2047, ap. Méon, Nouv. Rec., I,
256.)
Troiz moulins, deux a biefs et un fou- .IIII. seterees de mousturenche. (1313,
lour a drapz, mouteus et meules. (1393, Fiefs des Ctes de Blois, Arch. P 1478, — Broyé, mis en poussière. Or molu, or
Denombr.du baill. de Constentin, Arch. P f° 12 r°.)
en poudre servant à la dorure sur bois et
304, f" 34 v.) Une mine de mousturenche de rente. sur métaux ; molu, appliqué à or, dans
Bois, moulins, moulteus, pescheries. (1339, Reg. des lelt. de franch., Arch. K
1511, f° 10 r°.) l'exemplesuivant, est une simple épithète
(1460, Reg. de la temporalité de l'év. de
Ray., fo i vo, Bibl. Chap. Bayeux.) Un sextier de mousturance sus le molin de remplissage :
de Meuves. (Ib., f° 16 vo.) IVen partiroie por plain val d'or molu
MOLTIER, moultier, moutier, moustier, Les mousturanches. (1372, Cens de Blois, Qene te toille le chief desor le bu.
s. m., celui qui était obligé de moudre Arch. KK 298, f° 9 r°.) (H. de Cambrai, 4642, A. T.)
son grain au moulin banal : Becepte de moulduranche. des molins 2 MOLU, s. m., droit de mouture
Les hommes qui habitaient dans le ban, de Romorentin, lesquelx ont esté baillez a
la quantité de six muis douze sextiers tel Saouf et reservé franc molu au dit molin.
et auxquels on donnait la qualification blé que les dits moulins le gangneront. (1380, Cartul. Esdras de Corbie, Richel. 1.
de banniers ou moutiers ne pouvaient se (Compte du dom. de Romorentin pour un 17760, f° 312 v°.)
dispenser d'aller moudre leur grain au an fini au jour de St J.-B., 1508, ap. Le Clerc 3. MOLU, s. m. ?
de Douy, t. II, fc 67 vo, Arch. Loiret.)
moulin banal. En cas d'infràction, le Les molus d'une puye. (Compte de 1509,
blé, la farine, le pâin, et quelquefois le che- MOLTURER,moulturer, mouldurer, v. a., Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
val étaient confisqués, sans préjudice d'une moudre : Amiens.;
amende plus ou moins rigoureuse. (Léop. .v. muis de bief moulturé. (1364, Compte MOLUE, s. f., sorte de plante :
Delisle, Classes agric., p. 520.) de J. dou Four, Arch. KK 3b, f° 9 r°.)
Le droict de mouldurer ou moulage. Racine de molue qui ne jette qu'une
Deux pieches de pré ou les moultiers tige. (G. BOUCHET,Serees, IV, 188, Roybet.)
dudit moulin ont lour pasturage. (1303,
Cart. de Preaux, fo i79 r°, Arch. Eure.)
(GUENOYS, Confer. des Coustumes, f° 63 r°,
éd. 1596.) m., pain
1. MOLY, s. mollet:e
Item deux molins. assis en une mai- — Prendre le droit de mouture sur : Sur la forme et manière de faire
son avec les montes et les moutiers, et Lequel prestre dist au meunier qu'il vendre pain blanc, appellé moly. (1469’
avec touz les droiz et les appartenances esmoutast ou prist moulture de Guillaume Arch. JJ 190, pièce 180.)
d'iceus moulins. (1309, Arch. JJ 45,f° 73 ro.) de Banquemare qui lors mouloit, auquel
Tous les moultiers des diz moulins. il respoudi qu'il estoit bientost de l'es- 2. MOLY, molly, s. m., plante merveil-
(1426, Aveux du bailliage d'Evreux, Arch. mouter ou moullurer, et qu'il n'avoit a leuse qui fait perdre la mémoire:
P 294, reg. 4.) peine moulu. (1411, Arch. JJ 165, pièce
268.) Fils de Latone, escoute-moy,
Des proces qui sont entre les religieux, Vien, et apporte avec toy
leurs fermiers et les moultiers desdits 1. MOLU, moelu, part. passé et adj., Le moly et la panacee.
moulins. (1457, Denombr. de la Vie. de (RONS.,Ode, II, 124, Bibl. elz.)
émoulu, tranchant :
Beaumont, Arch. P 308, f° 25 v°.)
Et prist en son puin destre i. roit espiel molu. D'ou me viendra le molly qui me face
{Les pains) estans cuits, les maistres (Aiol, 5215, A. T.) perdre le souvenir de nos ennuis, et ou
mousliers les comptent. (Texte de Valen- sera le baulme qui fermera mes blessures?
ciennes, ap. Gollut, nouv. édit., p. 160.) Berars est an la presse et tint le branc molu ; (LE MOULINET, les agreables Diversitez d'a-
Cui il ataint a cop a sa fin est veau.
(J. BOD., Sax., CXCVIII, Michel.) mour, p. 381, éd. 1613.)
MOLTISME, adv., très:
Li dar que li Gria lancent et sajaites moines
En lui a chevalier mollisme bon. 1 volent plus espes qu'en mai herbes menues. MOLYBDENE, molibdene, s. f., veine
(Ger. de Rossill., p. 312, Michel.) (Roum. d'Alix., f° 7c, Michelant.) d'argent mêlée de plomb; et herbe cou-
Il met sa main au branc molu. leur de plomb :
MOLTONERE, Voir MOUTONIERE. (Floire et Blancheflor, 28 vers., 2596, du Méril.) Lalitarge et molybdaena sont presque
mouturage, Par le fer prist son roit espiel molu. appliquez a mesme usage. (M. GREG., Epit.
MOLTURAGE, moturage, (Enf. Ogier, 3403, Scheler.) des trois prem. liv. de Gai., l, éd. 1549 )
mouslurage, s. m., mouture :
Arme moelue. (Bans d'Hénin, Tailliar, Molibdene as plombagine ; nlso, tlie herb
La mesure de mouturage. .XIII. s. p. 393.) leadwort. (COTGR., éd. 1611.)
(Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f° 303d.)
Mais c'il li avet fait cop aparissant, si
Grain de mousturage. (Grand. Coustum. com est plaie d'armes molues. (Ass. de Jér., 1. MOME, s. m., médisant, calomnia-
de France, 1. II, p. 238, ap. Ste-Pal.) t. I, p. 635, Beugnot.) teur :
Or cessent donques les momes S'elle muert, elle est hors de paine, Mommeur, mommon, larva. (FED.MOREL,
De mordre les escripts miens. Car la mort, qui est momentaine, Petit Thresor de mots françois, édit. 1632.)
Puis qu'ils sont freres des tiens. Finist toute paine legiere. Champ., momeur, masque.
(J. DUBELLAY,Œuv., II, fu 49 v°, éd. 1569.) (ID la Vieille, 1. II, T. 3247, Cocheris.)
,
Respondre a un mome. (AUBERT ESPRIT, Car Dieu fist de neant le monde, MOMER, momeir, mommer, v. n., se
Marguerites poetiques, p. 653.) Si comme il'est a la reonde, masquer, faire des mascarades :
Crainte de momes. (ID., ib.) Et toutes les choses mondaines. Et ne doit on point recevoir gens qui
Divines, a temps, momenlaines momment. (1263, Conslit. de la Mais.-D.
Appuy contre les momes et mesdisans. Que on voit a postérité ! de Troyes, XLVI, Arch. Aube.)
(ID., ib.) (ID., ib., 1. III, V. 4071.)
Mome :
m. A momus, find-fault, carping Defense de mommer de nuit a tout faulx
Momentaine et très subite. visage. (1395, Lille, ap. La Fons, Gloss.
fellow. (COTGR., éd. 1611.) (Act. des Apost., vol. 1, f° 78b, éd. 1537.)
ms., Bibl. Amiens.)
Qui est le franc taupin qui osera suspen- Dieu ne dampnera point ung homme
dere nasum a rencontre de mes proposi- Qu'il ne soit personne. qui le jour d'huy
tions? Si je jure une fois. j'envoyeray pour ung seul peché mortel momentain et voist armez par la ville juer, mommer, le
de petite duration. (La Mer des hystoir., visaghe deghisé. (Public, du 5 janv. 1450,
ses momes droict aux olympiques de Mon- t. 1, f° 27c, éd. 1488.) Reg. aux publications, 1450-1457, Arch.
fancon. (Les nouvelles et plaisantes Ima-
ginations de Bruscambille, fo 70 rO, éd. Nostre vivre est momentain. Tournai.)
1615.) (G. DURANT,Od., II, XLI, éd. 1594.) Ioellui suppliant. partist de l'ostel de
Cher brocardeur, piquant monarque MOMENTAINEMENT, adv., subitement,
sou maistre. en entention de aler mom-
Des muets qui savent parler. à l'instant : mer ; et de fait y ala desguisé, ainsi que
l'on a accoustumé faire au pais (The-
Gentil momepétrifié,
En toy je me suis confié. En tiltre de succession, l'hoir se peut rouenne) en temps d'iver. (1454, Arch. JJ
(ST-AMANT,Rome ridicule, p. 11, éd. 1643.) dire incontinent après la mort de son pre- 184, pièce 515.)
Pop., môme, gamin, petit enfant. Genève, decesseur en possession et saisine des biens Adonc une vespree les barons, prinches,
du trespassé dont il se dit hoir. et si mo- contes et dus s'avisont qu'ilh yroient momeir
môme, personne stupide, idiote. mentainement et avant l'an et le jour de et joweir aux dees al hosteit de mou
saisine, il s'apparent aucuns opposans ou sangneur de Lige. (J. DE STAVELOT,
2. MOME, momme, s. f., mascarade : empeschans, icelui peut contre eux in- Chron., p. 95, Borgnet.)
Comme plusieurs bourgeois de la ville tenter ledict libelle, et soi aider de la sai-
d'Aire feussent alez esbatre a un esbate- sine cause de la saisine de son prede- Bergiers mommerenl le mieulx qu'oncques fut veu,
ment, que on dit momme lesquels de-
manderent ausdiz serviteurs dudit Sohier,
a
cesseur et devancier. (Grand Coutum. de
France, liv. II, p. 1381 ; Coustum. de
Pour eulx aux dames faire mieulx renommer.
(Banquet du boys, Poés. fr. des xv" et XVIe s., X,
s'ilz estoient mommeurs, lesquelz respon- France, 1517, fo 59 v°.) 221.)
dirent oil ; et lors ledit Coustant leur dist Ilz ne fcirent autre chose que baller,
qu'ilz mommassent a lui, et ledit Simon- MOMENTEL, adj., momentané : mommer, et jouer les bacchanales par tout
net respondi qu'ilz n'avoient point de Guerredon non pas momentel et terrien, le chemin. (AMYOT, Vies, J. Cæs., éd. 1565.)
clarté, car leur torche estoit faillie, et ne mais perdurable et celestiel. (J. DE VIGNAY,
vouloient mommer a lui, ne a autre. (1400, Soubs umbre de momer en une mascarade.
le Directoire, Brit. Mus. reg. 19, Dl, f° 192d.) (G. DUBUYS,Œuvres, l'Ame du vieillard, fO31 ,0,
Arch. JJ 156, pièce 19.)
éd. 1585.)
MOMENTUELLEMENT,adv., pendant un
MOMENT, s. m., poids, importance, va- moment : Et encore au XVIIIe s. :
leur :
Je suis au per autant escarbillat et res Ja n'est besoin si loin aller
Or est vroy qne l'ajournement jouy de votre contentement., que mon Pour chasser, mommer, ou baller.
Par droit estoit de nul moment; âme se sent alegre et prend de plaisir en (HAMILT.,à Madem. S. Kelt.)
Car executé fut en l'absence leur confession, momenluellement préparé
Du duc. d'une irréfragable volonté de vous faire MOMERIE, momm., s. f., partie de plai-
(Libvre du bon Jehan, 2674, Charrière.)
Que ilz n'avoient peu reculler les enne-
jouir de passe-temps tous frais esmoulus.
(Le premier Acte du synode nocturne, prol.,
sir où l'on se masque :
La se deguysent, chascun en son lourdois,
mys eulx estans a cheval. Et encore quant p. 7, Gay.) Le mieulx qu'ilz peurent, si hardy que homme
ilz estoient descendus a pied ne faisoient-
ilz chose de nul moment. (Le prem. vol. eur, momm., s. m., masque, [rye,
MOMEOR, -
des grans decades de Tit. Liv., f° 113c, éd. A moi fait-on, quant on fait mommerie.
bateleur : (1525, Le Bancquet du boys, Ane. Poés. fr., X, 221.)
1530.)
Deus, de cest peril me delivre, Comme le ciel nostre plaisir varie,
— Moteur : Quej'é grant poor de momeors, N'esperez doncq que nostre momerie,
Je respons, sire, qu'il convient Se iere de cest mal estors Tournois, festins, puissent tous jours durer.
Qu'il ait esté premièrement Kiens ne me porroit desconfire. (RONSARD, Sonnet pour une momerie, Bibl. elz.)
(EVRAT,Genese, Richel. 12457, ? 33 vel.)
Un principe ou conmencement, Masquarades. Elles s'apellent autrement
Par qui toutes choses cre[e]es Si y fist on les danses par longue espace, mommeries. (LA PORTE, Epithetes, éd. 1571.)
Sont et en leur estre ordeuees ; et y eut foison de momeurs de la partie
Et aucuns sages anciens, du duc de Bourgongne. (MONSTRELET, Il n'estoit pas de la mommerie. (G. Bou-
Arciens et logiciens, Chron., II, 167, Soc. de l'hist. de Fr.) cHEr, Serees, I, 137, Roybet.)
Philosophes ça en avant Apeine qu'il ne sailloit de son siege, Durant telles buvettes, dances et mom-
L'appellereût premier moment hors du sens, quant il regardoit son curé meries, ils desgor'geoient beaucoup de
Acteur de toutes creatures. estre habillé en guise de mommeur. choses sottes, ridicules, deshonnestes. (J.
(Mir. N.-D., XXV,848, A. T.) (Louis XI, Nouv., xciv, Jacob.) DE MONTLYAUD, Mythologie, V, 13, éd.
En un moment, au même point, dans 1607.)
— Et puis passerent iceulx mommeurs par
le même état : Rome, et Dieu scet quelz lardons ilz y se- Pour les significations conservées, el.
Et cel estat pour l'amourouse gent
merent. (D'AUTON, Chron., Richel. 5082, Littré.
fo 209 v°.)
Fust ordenes
Et se tenist toujours en un moment. Vestemens veluz dont vestuz estoient les MOMMAIN, s. m. ?
(FROISS., Poés., II, 138, 4661, Scheler.) mommeurs quant ilz dansoient. (Mer des [Un] dixain ou le mommain donne
Cron., fo 146 rO, éd. 1532.) Une raison sans s'estonner
MOMENTAIN, adj, qui ne dure qu'un Vous voulez que ce mot de mommon et Qu'il ha refusé de signer
moment, momentané : de mommeur vienne du latin momus. (G. Pour ce que l'ordonnance est bonne.
(Comvlaint. des Monniers, Poés. fr. des xve et XVIe
Ce qui est en ceste vie BOUCHET, Serees, l, 138, Roybet.)
s., XI, 70.)
Momenlain, legier et muable. Mommeur, auteur de mommerie. l'un
(J. LEFEBVRE,Resp. de la mort, Richel. 994, des personnages de la mommerie. (MONET. MOMMIE, momye, s. f., sorte de poudre
f° 10c.) Parallele, éd. 1632.) définie dans les exemples suivants :
Momye, chucre candis pour les oiseaulx portent de nuit des personnes masquées,
de venerie. (Compte du XVe s., ap. La ches un ami, l'invitans a jouer sans parler. LE CACHÉ.
O monamy, c'est mon.
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (MONET, Invent. des lang., éd. 1636.) (TROTEREL,
les Corriv., prol., Ane. Th. fr., VIII.)
La mommie se donne aux oyseaux en Nous disons porter un mommon, en Un medecin vantoit a Nicocles son art
deux façons : c'est, ou dans la cure, ou parlant d'un defi aux des,.porté par des estre de grande auctorité. Vrayment
bien avec leur past, en poudrant d'icelle c'est
la chair qu'on leur donne, couppee par
masques. On disoit couvrir le mommon, mon, dict Nicocles, qui peut impunément
c'est-a-dire accepter le défi du mommon tuer tant de gens. (MONT., Ess., 1. II,
morceaux. Cette mommie est faite des corps porté. (MÉNAGE, Origines de la langue fran- ch. xxxvil, f° 333 vo, éd. 1588.)
des oyseaux, leur ayant couppé les aisles çoise, éd. 1694.)
lors qu'ils meurent d'accident et sans lan- Nous montons, et montans, d'un c'est mon, et
guir, estant l'oyseau a sa mort en bon es- Norm., Pic., Champ., momon, masque, [d'un voire
tât, mettant cet oyseau mort dans du sable baladin des jours de noces. Doucement en riant j'apointois nos procez.
de riviere bien sec et menu, dans un (REGNIER,Sat., XI, Jouaust, p. 109.)
coffre de bois. On ne doit s'en servir qu'un MOMONEUR , mommoneur, S. m. , Ardez, voire, c'est mon.
an après et non plustost : cette mommie
plus est gardee d'autant meilleure elle est
masque : (ID" ib., p. 108.)
Si mettons en action ces mommoneurs,
aux coups receus freschement. (DESPAR- on nous dira chiquanoux. (G. BOUCHET, — De môme avec différents temps et
RON, Fauconn., II, 46.) Serees, I, 135, Roybet.) différentes personnes du verbe être :
MOMON, mommon, monmon, moumon, MOMYE, voir MOMMIE.
Tu es venuz de l'ost des Tartarins ? Et il
moumont, mousmont, s. m., masque : respondi : Sire, ce suis mon. (JoINV.,
1. MON, mont, moult, moust, particule 483, Wailly, éd. 1874.)
De femme qui porte momons
Et a faict tant de beaux sermons affirmative complètement inusitée au- L'HOMME.
Que son bien est tout fricassé, jourd'hui, mais qu'on rencontre encore Et vous voyla biea empeschye.
Gardez vous d'y estre trompé ! LAFEMME
(Farce joyeuse, 197, Picot et Nyrop, Nouv. Rec. sous la forme c'est mon dans Corneille Et je suis mon, sainct Coquilbanlt.
de farces, p. 173.) (Gai. du Palais, ÏV, 12), dans St-Evremond (Farce d'un Chauldronnier, Ane. Th. fr., II, 106.)
Le ballet des Andouilles porté en guise (les Opéras, I, 3), dans les Discours de deux JENlN.
de momon, M. DC.XX.VIII, in-f° marchantsfripiers et de deux tailleurs (1614, Si suis je Jenin par le nez
Et Landorepar le menton.
Danser, porter mommons, et faire mas- in-8°) et dans Furetière (Rom. bourg., II);
quarades. (G.
Roybet.)
BOUCHET , Serees, I, 141, sous la forme ça mon dans Molière (Bourg.
LE CURÉ.
C'est luy sans antre.
gent., III, 3), sous la forme savoir mon dans JENIN.
Porteur de masquarade et de moumon. Tallem. des Réaux (Hisl., IV, 78, P. Paris), Se suis mon.
(ID., ib., IV, 243.) (Farce de la Resurr. de Jenin Landore, Ane. Tb.
et sous la forme scay mon dans les Con- fr., n, 23.)
Nos dances, nos ballets, mousmons et masquarades, tens et mescontens sur le sujet du temps
Ne sont que fascherie et grimaces mausades. LE PARDONNEUR.
(Oraison funebre de Caresme-prenant, composé par (1649, in-4°); s'employait autrefois dans Sang bieu, il estoit de nos gens.
le Serviteur du roy des Melons Andardois, édit. une foule de locutions : LATAVERNIERE.
des joyeusetez, p. 5.) Ha, c'estoit mon; j'en suis bien ayse.
— C'est mon : (Farce d'un Pardonneur, Ane. Th. fr., II, 61.)
— Fig., secret : Sire, certes, fet il, c'est mon; Ce ne suis mon
— no more am I. (Du
Dites moi coment el a non. GUEZ, An Introd. for to lerne to speke
Il me souvient qu'aux seconds troubles
le feu roy Charles envoya ung capitaine (G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f 84b.) french trewly, à la suite de PALSGRAVE,
dans une place que je ne nommeray point Ce est sa fille par foi, ce est mon. éd. Génin, p. 994.)
de peur de descouvrir le moumont. (BRANT., (Rom. de Meraugis, ms. Vienne, f° 7b.)
Gr. Capit. fr., IV, 12, Lalanne.) — Ça mon, sa mon :
Il en avoit la guerre :
La bonne dame recognoissant le heurter Eschecq a l'huys, c'est fait, c'est mon. Saint Jehan ! ça mon ! dit il. (Louis XI,
et la voix de son mari, saute du lict en (COQUILLART, Playdoyer, II, 13, Bibi. elz.) Nouv., XXXIII, Jacob.)
place, et mouvant la coette, brouilla telle- C'est fait. — C'est mon. Hé ! je pense que voire ça mon vrament
ment la plume, que l'on n'y pouvoit re- (J. D'IVRY,les Secretz et Loix de Mariage, Poés. Qui ne sauroit ce que vous sçavez dire.
marquer aucune trace d'autre corps que fr. des xv" et XVIes., III, 182.) (Com.de Chans., III, 2, Anc. Th. fr., IX.)
le sien, car sans doute cela eust descouvert
le moumon. (CYREFOUCAULT,Epist. d'Aris- Or c'est mon, par mon serment. JEANNE.
tenet, p. 159, Liseux.) (Farce de la Resurr. de J. Landore, Ane. Th. fr., On fait courir par la ville-
II, 25.) D'assez mauvais bruit de toy.
Somme d'argent que jouaient des Est ce point Juda ou Symon? SILVIE.

gens masqués, enjeu, défi : Non est, cy est ; c'est il, c'est mon. Vraymen, sa mon, ily a bien de quoy.
(CL, MAR., 3" Epist. du Coq à l'Asne, t. II, (Ib., II, 1.)
De cinquante escus ung moumon, p. 1U, éd. 1731.)
Voire sans tirer au lymon, —A savoir mon, assavoirmon, asçavoir
Elle le baille chault et sec. Perrette, il-est beau garson, c'est dom- mon :
(ROGERDE COLLER.,Dial. de M. de Deça et M. de mage de quoy il est ainsi fol. — Mananda, Se aucuns est apelez par devant le roi
Dela, p. 143, Bibl. elz.) disoit la garse, c'est mon, madame, il est
net comme une perle. (DESPERIERS,Nouv. ou par devant sa gent par ajornement ou
Les vrais masques s'esmoyent qui avoit récréai., De l'enfant de Paris, fo 193 vo, éd. par semonse, il doit venir a l'ajornement
serré l'argent de leur mommon. (G. Bou- 1564.) le roi, a savoir mon s'il est ses joutisables
non. (Etabl. de St Louis, II, xiv, p. 363,
CHET, Serees, I, 132, Roybet.) LUQUAIN. Monstrez un petit. Vertu de
ou
Viollet.)
L'un de ces masques sçachant bien le moy ! c'est une vieille lame ! NICOLAS. Oy,
nom de la femme contre qui il avoit joué, par sainct Jean ! et les vieilles sont les Donques pourroit l'en douter a savoir
la trouva jusqu'à un coing de la salle et la meilleures. Mais fay tout bellement, que mont se nul homme devroit estre dit be-
luy couvre son mommon. (ID., ib., I, 137.) tu ne la rompes. LUQUAIN. N'ayez peur. neuré tant comme il vit. (ORESME, Eth.,
C'est mon, vrayment, elle est bonne. (LA- Richel. 204, f° 360a.)
Se disait encore au XVIIe siècle : RIV., les Ecol., V, 3, Bibl. elz.) Or convient enquerir assavoir moult se
Si quelqu'un de modeste humeur, OLIVIER.
le continent est celui qui demeure et per-
Enchâssé dans une fraize. Mais le voici. siste en quelconque raison, opinion ou
Dit les paroles de nerveze MAUDOLÉ. élection ou se celluy tant seulement est
Ou tient monmon de jacobus, Ma foy, c'est mon ! continent qui demeure en droite raison.
La gazette en sçait les abus. (GOD., les De3guis. m, 1, Ane. Th. fr., VII.) (ID., ib., fo 156b, éd. 1488.)
(La Gazette, p. 29, éd. 1609.) Je croy pour tout certain que c'est quelque de- Et pour tant avoit il assamblé son con-
Mommon, aneau, bague, ou somme [mou seil assavoir mon qu'il pourroit faire. (J.
d'argeant dans une tasse ou bassin, que Qui vient pour nous tenter. D'ARRAS, Melus., p. 248, Bibl. elz.)
En effect, je concludz ainsy, U saveir mun s'il aut en France Pur saver munquels genz vos estës,
Et je le cuyde entendrg bien, Senz plus targer, senz demorance, Quels leis vos tenez ne quels gestes.
Qu'on doit aymer en lieu de bien. U saveir munsi cele Anglee (BEN.., D. de Norm., H, 3279, Michel
Asçavoir mon se ces fillettes, Que de morz a enffanglantee,
Qu'en parolles longuement tien, Gastera plus ne destruira, —L'affirmative mon se plaçait ençore
Ne furent pas femmes honnestes ? U si a son oes la retendra. après le verbe faire : -
(VILLON,Granl Test., 4, Jouaust, p. 49.) (BEN., D. de Norm., II, 1337, Michel.)
Et dist Geriaumes : Vous en repentires.
Assavoir mon aucunement Par les deniers de celle boete. et par les
mallies sera prouvé savoir mon se la mo-
- Che fera mon, dist li
provos Hondré.
Se le mary doit enquerir (Huon de Bord., 4277, A, P.)
A la femme dont cela vient, naie des deniers et des mallies est faite
Ne qui la peult si bien fournir? selon les condicions devant dites. (Mars Emoi, fait ele, dit aves
(COQUILLART, Droitz nouv., de Statu hominum, l, 1269, Lett. de Bern. de Guiterges, bourgois Que mon voloir n'i esgardes : v
-
80, Bibl. el;.) de La Rochele, Arch. JJ 24d, f° 23 v.) Bien sai que ce ne faites mon.
(Parton., 9043, Crapelet.)
Examiné assavoir mon S'il est en 'date savoir mon se ge l'ai
S'il scet point, sur ce conlenu, estable. (Digest. de Just., Richel. 20H8, Yvon, et Yvore, et Salemon
Que aucunes fois ledict mignon f° 44a ) Doi jou plorer ? Voir ce fas mon,
Ait a la simple appartenu. Quar il furent buen cevalier.
Li diables vait environ, essaie la bone (MOUSK.,Chron., 8114, Reiff.)
(ID., Enqueste, II, 93.) gent saver mon si il i purreit rien prendre.
Examiné se ce mignon (La Patre nostre, Richel. 25407, f° i60b.) Pluseur dient que j'aim par amours,
Est a la simple ; et, se ainsi est, Ce fai mon, j'aim voirement et amerai tous jours.
Si fu savoir mon se il recevroit cele di- (Chans., ms. Montp. H 196, f° 386 v°.)
Qu'il nous declaire assavoir mon gnité. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
S'il vient de propre ou de conquest, f° 256c.) Il est temps de nous aler pranger.
S'il vient de naissant ou d'acquest, —
Ceu est fait mon; vel sic : Ce fait mon.
S'il vient d'apport ou de douaire. Si un gentilhomme marie sa fille 0 du (La Maniere de langage, p. 395, P. Meyer.)
(ID., ib., II, 125.) mobile tant seulement, scavoir moust
A savoir mon si toute arismetique après la mort de son pere, elle auroit son
avenant en l'heritage, raportant icelui
Quelz horions j'o !.
quelz grans coups?
Sçauroit nombrer le sexe folatique, mobile.(Pièce de 1301, Morice, Pr.del'hist. — Tout font — Ce fait mon.
Je ditz que non ; il est inestimable. (1474, Mysl. de l'Inc. et Naliv., 172, 2e journée,
(Sermon des Foulx, Ane. Th. fr., Il, 214.) de Bret., 1, 1169.) Le Verdier.)
,
Mais conseillier m'estuet a my Laisse m'achever mon sermon.
GEORGE LE VEAU.
Ne seroys je point de la ligne Savoir mon se la doy aler. LE CUYSINIER.
Des pers de France ? (Mir. de Notre-Dame, I, 1152, A. T.) Par ma foy, si ne feray mon,
LE CURÉ. Sçavoir monlt se l'en doibt entendre. Car tu ne dis chose qui vaille.
Assavoir mon. (Le Livre des institutions des drois appellé Insti- (Sermon joyeux de bien boyre, Ane. Th. fr., II,
(Farce nouv., très bonne et fort joyeuse de tute, f° 20c.) 19.)
George le Veau, Ane. Th. fr., 1, 391.)
Adonc luy, comme prudent chevetaine LACHAMBRIERE.
Or luy Foit l'affaire conté, qui sur toutes choses doibt avoir regard, De toutes vos chambrieres
Ma dame, ce c'est vo plaisir ; Je suis le chois.
Assavoir mon se r-esjouir
pensa sur ceste chose scavoir mon si ce
pourroit estre pour luy faire aucune gre- LE BADIN.
Se vouldra quant il l'orra dire.' vance. (Le Livre des faicts du mareschal de Ce corbieu, ce faictes mon,
(La Vie du Maulv. Riche, Ane. Th. fr., 111, 289.) Boucicaut, 28 p., ch. 12, Michaud.) Vous venez au testament;
Ne faictes pas ?
Assavoir mon si les bossus Assez pensa. a celle chose, sçavoir mont (Farce du Badin, Ane. Th. fr., I, 285.)
Seront tous droits en l'autre monde. s'elle la diroit a son frere. fLancelot du
- (CL. MAROT, IIe Epist. du Coq à l'Asne, p. 205, Lac, t. III, fo 125c, éd. 1488.) LE CURÉ.
éd. 1596.) Il mourut de soif.
Le différent estoit assavoir mon si de J'ay entrepris ce discours, sur ce que
j'ay veu souvent faire LAFEMME.
toutes les bestes qui sont aujourd'huy au ceste dispute parmy Se fist mon.
monde ydeen avoit deux de chacune en de grands capitaines, seigneurs, braves (Farce de la Resurr. de Jen. Landore, Anc. Th.
l'arche Noé. (DESPERlEBS,NOUV. re- cavaliers et vaillans soldats, savoir mon fr., II, 22.)
creat., fo 199, éd. 1564.) si l'on doit praticquer grandes courtoisies
et en user parmy les duels, combats, camps Hz le feront, par sainct Deuys!
lime semble, dist Oisille, que la com- clos, estoquades et appels. (BRANT., d'au. De corne soufflez ; (ce) feront mon.
tesse en feit si bonne punition que ses cuns Duels, Buchon.) (Serm. joyeux de la patience des femmes, Poés.
compaignons y povoientprendre exemple. fr. des xv" et xvi" s., III, 261.)
— Mais assavoir mon, dist Nomerfide, si
elle fit bien de scandaliser ainsv son pro- — Mon se trouve aussi avec savoir à
d'autres temps que le présent de l'infi- qui
compte, dit Socrate,tu estimes
A ce bien
chain. (MARG. D'ANG., Hept., xu8 nouv., ce sert, et non pas ce qui nuit. Ce
Jacob.) nitif : fay mon, dit Critobule. (LA BOETIE, le
Et ledit conte luy dit : Sire, scay mon. Mesnagier de Xenophon, Feugère.)
Si le long temps donne aux vers la bonté
Ainsi qu'aux vins, quelle est la quantité
(Chron. deL. XI, an 1461, ms. Clairamb.) Par sainct Jehan, ce ne reray mon.
Qu'il leur faut d'ans pour estre en bonne estime ? LE CURÉ. (Farce nouv., 1res bonne et fort joyeuse, de l'obsti-
A sçavoir monsi bon poete on estime Tout fait, tout dit et tout comprins, nation des femmes, Ane. Th. fr., I, 29.)-
Celuy qui ja depuis cent ans est mort, Quelque chose y avez vous aprins ?
Ou Tien de bon de sa vene ne sort ? M. DEDELA.
JENIN. Une chose qui est bien prise
(H. EST., Apol. pour Herod., c. III, éd. 1566.) Say mon dea. Doibt on louer ?
Nous venons a des tavernes, hosteleries, (Farce de la Resurr. de Jenin Landore, Ane. Th.
fr., II, 28.) M. DEDEÇA.
estuves et autres bons lieux : nous trou- Et ce faict mon
vons la des chambrieres au mestier, et Ha, fin apostre, (R. DE COLLERYE, Dial. de M. de Dela et de]
qui ne valent pas beaucoup d'argent : Je cuide bien que sçavez mon. M. de Deça, p. 142, Bibl. elz.)
ascavoir mon si c'est mal faict d'en user (Colin qui loue et despite Dieu en ung moment
comme de sa femme. Voila (di je) a
une cause de sa femme, Ane. Th. fr., I, 244.) — Après le verbe voir :
question qu'il fait en la personne de quel-
Voyez mon
ques bons compagnons. (ID., ib., vi.) — Mon se rencontre aussi employé Pour dieu s'il y est.
avec savoir comme pur explétif, et sans O.-A. DE BAIF, l'Eunuque, nu, 3, éd. 1573.)
— Savoir mon :
En treis manieres est dotis, que ce verbe forme avec la particule une verbe agarder :
Destreiz, angoissus e pensis : sorte de locution composée : — Après le
Saveir s'en Dace turt u nun Voyez vous dame, je vous serviray bien 5
Sur le rei traitur felun
Ci sunt, funt il, les genz le rei mais. Quel mais ? disoit la dame.
Qui si Taveit desherité
Qui de quor l'aiment e de fei, Agardez —mon, disoit la garse. (DESPE-
E de la terre fors jeté,
Conte e baron de mult grant pris,
Qui ça nos unt a vos tramis
RIERS, Nouv. recreat., du Tailleur., f° 155 r°,
éd. 1564.) - '!
verbe dire : La nuis est courte, aparmains me rares MONACAL, s. m., dignitaire monas-
— Après le Qant mes amis ara fait sen déduit. tique :
Mais dites may mon ,
si vous piaist,
Dialogue
(Romanc,et pastour., Bartsch, I, 22,5.)
Monsieur frere du roy, s'estans vers
mes bons vaisins. (J. ROUSSON, 1626 fait un royaume a l'instar du royaume
des trois vignerons, p. 157, éd. 1629.) Deus est me sire et s'est mes peres
Et mes compains est et mes freres : de Narsingue dont les courtisans ne di-
Après le verbe escouter : Messire eu chou que ses siers sui soient que des sotises, en fit le comte de

Escoutez may mon, je vous la diré comme Et servirai tous jors a lui, Morat grand prieur, et l'abbé de la Ri-
je la sçay. (J.ROUSSON,Dial. des trois vign., Mes pere en chou qu'il me cria viere grand monacal. (Mém. du duc d'Or-
Et a s'ymage me fourma, leans, p. 54, ap. Ste-Pal.)
p. 367, éd. 1629.) Et mes compainsk'il fu tentes.
sentir : Mais ses pooirs, sa deites. MONACEROS, voir MONOCEROS.
— Après le verbe Le deffendi de pechié faire.
Et s'aures ja mon anel d'or (G. DECAMBRAI, Barlaam, p. 10, P. Meyer.) MONACHATION, s. f., état ou profession
Qui mieus vaut de .1111.besans ;
Sentes mon com il est pesans. Mesires mes peres. (Ch. de 1294, Paraclet,
monastique :
(Fabl. de Dagombert, Richel. 2168, fO 241 rO.) Arcb. Somme.) Pépin, tant par le deces de Charles Martel
son fils, que monachation de son frere
Après le verbe avoir : Mis peres i fu pris par sa ruste fierted. Carloman, se voyant seul maire du palais
— (Horn, 267, Michel.) des deux Frances, projetta de se faire roy.
Itecouvres vous, tenes vous cois, (PASQ., Rech., 1. 111, ch. x, p. 191, éd. 1643.)
N'aures, se Diu plaist, se bien non. Que benoite soit l'eure que mes corps le porta !
n'aura mon, (Cuv., Bertran du Guesclin, 817, Charrière.) MONACORDE, VOir MONOCORDE.
— Non voir, dame, ce
Ce li respondent fil et filles.
(Del Userier, Richel. 15212, f° 134 rO.) Régime pluriel masculin : MONAGE, monnage, muisnage, mau-
LE MAGISTER. Vedez mos peds. naige, s. m., droit de mouture :
(Passion, 435, Koschwitz.)
An moins on a bien veu comment Je ne mi oir n'i poons demander ne re-
Femmes ont le bruyt pour parler. Sire, ce dit Bertran; ja il ne m'avendra clamer ne banerie ne maunaige. (Conven-
RAULET. Pour gesir en prison, tant que mes corps durra, tion entre le seigneur de Breteuil et l'abbé
Ce ont mon; je prens sur mon serment. Ja a tous mes amis reprouvé ne sera. du même lieu, ap. Duc., Molegium.)
(Farce de maistre Mimin, Ane. Th. fr., II, 358.) (Ccv., Bertran du Guesclin, 13523, Charrière.) Item la muisnage en la dite ville pour
Dans le Haut-Maine, mon s'emploie au .xx. solz. (1295, Chart. de Renaud, vicomte
lieu de donc, après l'impératif des verbes : Sujet pluriel masculin : de Falèse, Liv. roug. de la' Chambre des
Comptes de Paris, fo 242 vO, ap. Duc.,
Finis mon. Pic., Vernland., amon, n'est-ce Mi granz palais en Rome la citet.
pas?. Wall., Rouchi, émon, n'est-ce pas ? (Alexis, st. 81c, XIe s., G. Paris.) Musnare.)
En ceste terre sont mui moillor parant. Nous devons au devant dit maistre Jehan
Lorr., Rémilly, meu, meij, n'est-ce pas ? (Garin, ms. Dijon, f° 3a.) le monnee, le monnage et le moulture
2. MON, mun, men, man, meon , adj.
avoekes toutes les frankises, les droitures
Je et mui hoir. (1274, Tbeuley, Arch. et les appartenancesque nous aviens en le
possessif, qui est à moi; cas régime sin- H.-Saône, H 814.) ville et fourville de Marke en Oustrevent.
gulier masculin : Ge et muey predecessor. (1328, la Cou- (1326, Charte de Guillaume, comte de Hai-
Cist meon fradre. (Serm. de Strasb., p. 2, ronne aux Marennes, Arch. Charente.) naut, Richel. 5608, 1'062b.)
Koschwitz.) Monnage, c'est assavoir de tous mar-
Le duel de mun ami. — Féminin singulier : chans forains et faisans residence hors
(Alexis, st. 93b, xi" s-, Stengel.)
de la comté, qui doivent de toutes denrees
Ci vei jo morte tote ma portedure. et acha-
et marchandises qu'ils vendentBoulogne,
E des cbevels mun seignur saint Denise. Ma longe atente a grant dol est veuude. lent en ladite ville et vicomté de
(Roi., 2347, Müller.) (Alexis, st. 89b, xi* s., G. Paris.) 2 den. ob. pour livre. (1402, Compte du
Ja n'afiert pas a ton parage Me feme. (1264, Chap. Noyon, Arch. domaine du comté de Boulogne, ap. Duc.,
Oise,G 1910.) Monetagium.)
Nule feme de man lignage.
(Lai de Graalant, Richel. 2168, f° 67a.) En me cort. (Ch. de nov. 1268, Arch.
MONANT, monnant, mosnant, mausnant,
Por ce sont en mon livre escrit. Ml.)
s. m., serf obligé de faire
moudre son grain
(GUIOT,Bible, 495, Wolfart.) Quant me dame Blance le sot, si vint au moulin banal :
De me volenlé et' de men assentement. au roi et li dist. (Chron. de Bains, c. xx, Li mosneies et li
mosnant. (Av. 1235,
(1290, Chap. Noyon, Arch. Oise, G 1767.) L. Paris.)
Lett. de l'év. de Cambr., N.-D. de Cambrai,
Pour men pourfit. (1301 , Chapitre Et li a dit : Moult sui iriee, Arch. Nord.)
Noyon, Arch. Oise, G 1776.) Et neporquant por tole m'ire Si doit li dis Enelars les mausnans ki
Sujet singulier masculin : Nen ert vers vos ma mercis pire. molin de Greigni,
par ban viennent a no coustumes
— (Parton., 3562, Crapelet.) maintenir as us et as ke il ont
Des fonz e del ewe sacree aujourdui. (1290,
esté maintenu duskesBetencourt.)
A me parole vous accordes toudis.
U je serai faiz crestiens (Huon de Bord., 953, A. P.) Cart. d'Auchy, p. 320,
Me liet e si seit mis parreins. que nul
(BEN., D. de Norm., II, 6576, Michel.) Et que vous baissies me face, Et ainsi puet l'en entendre monnant.
Et me bouce et mon visage. monnier n'a deffanse contre son Maine,
Mis quers me dist que jeo Vus pert, (Aucassin et Nicolelte, p. 38, Suchier.) (1385, Coust. glosees d'Anjou et du
Ke nus serum en descovert. 1,318, Beautemps-Beaupré.)
(MARIE,Lai de Gugemer, 549, Roq.) Se plus muir chi de fain, men ame soitdampnee.
(Gaufrey, 307, A. P.) Et ainsi auront les monnans leurs dom-(Ib.)
Moi ont li mien oil deceu, mages comme nous avon dit dessus.
Quar en els a mis cuers ven Men ante.
Un rai dont je sui encombrez.
(Cliget, Richel. 1420,f 33a.)
(H. Capet, 2455, A. P.) MONARCHAL
chique :
,
- quai, adj., monar-
Menespee.
Il est mis freires.
(Ib., 5553.) Et prémunirla monarchalle~gloire.
Ha,)
(Rom. de Thebes, Richel. 60, f° (Mist. du viel test., 64, A. T.)
Féminin pluriel :
Ge ou miz comandemenz. (Janv. 1229, —
Empereur monarchal. (FOSSETIER, Cron.
Arch. Maine-et-Loire, Fontevrault, La Ro- Vedez mas mans.
Marg., ms. Brux. 10511, V, II, 5.)
c belle, fen. 3, sac 8.) (Passion, 435, Koschwitz.)
#
Combien lisons nous de monarches em-
Mis sires li rois. (1239, Ch. de J. de 3. MON, voir MONT. pereurs roys, consultes, dictateurs et aultres
Joinv., Arch., Mus., vitrine 42, n° 236.) princes despossedez de leurs aucton ez
monarchalles.
S'amours veut ke mes chans remaigne. 4. MON, voir MOLT. ? (J. BOUCHA Tmmphes
(BL. DE NESLE, Chans., ms. Sienne H. X. 36, de la noble Dame, f° 131 v°, éd. 1536.)
f° 10bis rO.) MONAAGE, VOir MONEAGE.
Childebert, en ceste auctorité monar- tees par des montaignes, grands monceaux — A un moncel, ensemble :
qualle, vesquit cinq ans ou environ. (ID., et monces d'hommes, mais par de petites Dunoys, l'arcevesque, Traynel
Gen. des roys, fo 52 r°, éd. 1541.) troupes. (BRANT., Rodomont. espagn.., VII, Cbancellier, alloient en ce lieu
14, Lalanne.) Tous troys ensemble a ung moncel,
Regarde Chair les doloreusmartyres
L'arcevesque estant ou millieu.
Au grand escil de ceulx de Babilone, MONCEAUL, voir MONCEL. (MARTIAL,Vigiles de Charles VII, M ivc, éd. 1493.)
Qui sas le monde avoient monarchal trosne.
(EDMOND DUBOULLAY,Combat de la Chair et de
l'Esprit, p. 47, éd. 1549.)
MONCEL, - - ceau, - ceaul, - ciel,
sel, Borinage, monchau, tertre.
- cial, - ceal, - chcau, - chiel, - ssel.mun., M0NCELE, - elle, s. f., tas, grande
— S. m., monarque : mossel, mosseau, s. m., petit mont : quantité :
Le monarchal sempiternel Demain par matinet passerons le moncel. Ce ne sera pas sans avoir
Qui seul tout gouverne et tout œvre. (Roum. d'Alir., f° 65c, Michelant.)
Des horions belle moncelle.
(FOSSETIER, Cron. Margarit., ms. Brnx., I, (GREDAN,Mist. de la pass., 19246, G. Paris.)
f° 13 r°.) Puis prist Morpalh, un fort chastel
Qui ert assis sur un moncel. -
Pour ce que ta t'altendz
f., monar- (G. GAIMAR,Chron., ap. F. Michel, Chr. angl.~ n.,
1. MONARCHE,
- narque, s. t. I, p. 47.)
Au povoir du roy et attendz
Que soit puissance a redouter,
:
chie :
Li evcsques et li chapitle nous ont quitté Et que soubz luy doys mort doubler -
Et Tobie et Jacob, et Noé qui fist l'arche, le moncel Saint Gerves de Paris. (Cout. de Qu'il n'est que une povre moncelle
Qui tindrent en leur temps du monde la monarche. En ce monde mortel.,
(J. DE ~EUNG,Test., 918, Méon.) Paris, Riche!. 20048, f° 39b.)
(ID., Act. des Apost., vol. Il, f° 101a, éd. 1537.)
Et feussions nous trestous espars - Tas, amas, dans une acception plus Èt tantost seurvindrent nouvelles
Par la monarque universelle. étendue que le moderne monceau : Que Talebot et les Angloys
(Act. des Apost., vol. I, fO 45c, éd. 1537.)
Il departid la mer e ullre menad eals, e Estoient aux champs en grnns moncelles
ester la fist sicume muncel. (Liv. des Ps., ~Affinde trouvet les Ffançoys.
2. MONARCHE, - narque, adj., monar-
chique, qui possède le pouvoir monar- Cambridge, LXXVII, 13, Michel.) (MARTIAL,Vig. de Charles VII, 1 vi v°,
éd. 1493.)
chique : Posèrent Jerusalem en munceals de dit
Il fu roi monarche.
(Comm. le Roi Sounain fut mort, ms. Avrancb.
pierres. (Ib., LXXVIII, 1.)
Le fiert si durement qu'il porte a terre
laIl y a tout près de Laon un - lien
Moncelle. -
1682.) lui et son cheval en r. moncel. (GAUT.
MAP, Lancel. du Lac, Richel. 1430, f° 35d.)
MONCELEE, S. f, monceau, tas :
Des lors en avant ne trouva Cesar au- Les tons naissent en aucuns fleuves
cun obstacle de rebellion contre sa sei- Si que toute li
escorche remest illuec
comme Nille, au Rein, au Pode, mais com-
gneurie monarche. (Triomphe des IX Preux, en un monchiel. (Saint Graal, II, 315, munément se trouvent en la grant mér, et
p. 383h, ap. Ste-Pal.) Hucher.) d'icelle entrent a grans moncelees en. la
Comme au gouverneur aulenticque Puis a toutes en un monciel mer de Ponlo. (Platine de honneste voluplé,
Les yaues soubz ciel assamblees. f° 95 v°, éd. 1528.)
Do ceste monarque fabricque.
(Act. des Apost., vol. I, f° 34a, éd. 1537.) (Metam. d'Ov., p. 12, Tarbé.)
MONCELER, - eller, verbe. -
Contoient et mesuroient par munceaus

Principal : lor fromans. (Estories Rogier, Richel. — Act., amonceler, accumuler :
Paris ville monarche et capitale. (MONS- 20125, f° 56 v°.) Moncelé, atassé. (Gloss. gall.-lat., Richel.
TRELET, Chron., f
i h, éd. 1572.) Philippe de Valoix 1.7684.)
Qui abatit le grant monsel Monceller, accrvo. (1464, JEANLAGADEUC,
MONARCHIAL, adj., renommé, illustre : Catholicon, éd. Auffret de Quoetqueueran,

1611.)
Des Flamans ou val de Cassel.
Moult conquirent roys clers par leurs travaulx (Le Dit de tons les roys de France, Richel. 4437, Bibl. Quimper.)
En cellui temps furent monarchial f° 241 r°.) Monceler. To heap, or pile up. (COTGR.,
Plusieurs d'iceuls par leur sens, comme eaux. éd.
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 338b.) Globus, Juixel de fil, rondesse, moncial.
Romme qui fut dame monarchial,
(Gloss. de Salins.) Monceler. Amontanar. (C. OUDIN, 1660.)
Et qui souhmist la machine du monde. Un monceaul de fain prisié .XII. d. (1344, réunir en monceau :
(ID., ib., f° 349, r°.) Arch. K 45, pièce 1.) — Neutr., se
Ausi con cil perdent les places
Desquieus fruiz ledit Pinaut et les siens

f,
,
MONARQUAL, voir MONARCHAL. seront tenuz de faire chascun an trois Par monceler.
(J. DEPRIORAT,Liv. de Vegece, Richel. 1604,
MONARQUE, voir MONARCHE. monsseaux. (3 fév. 1379, la Couronne,
Arch. Charente.)
MONASTIC, voir MONASTIQUE.
MONASTIQUE, - tic, adj., de moine :
En faisant le partage desdites bestes a
laine Michel Basccr s'efforça de prendre.
l'une des plus belles qui J'eust ou monceau
MONCELET, monselet, - sellet,
petit mont :
-
En la hauteur de ces montagnesde Ju-
-'. s. -m.,

-.
- Monastique habitation. (La tresample et et farat desdiltes brebiz. (1391, Arch. JJ
142, pièce 216.) dee est .I. petit moncelet dessus tous les
vraye Expos. de la reigle M. S. Ben., f° 158a, autres apparant,. qui est appelé mont
éd. i486.) Pour avoir ainsi comme ung moncheau Morie. (GUIART, Bible, Geri., XXXIX, ms.
Labours monastiques. (Ib.) de inerites. (De Vita Christi, Richel. 181, Stc-Genev.)
f° 5 r°.)
Ordremonastic. (VIGNIER, Bibl. hist., II, Ung petit moncelet sur le bord de la ri-
158, éd. 1588.) Lanne espanchie ou per mosseiz. (1409, viere. (Modus, f° 30b, ap. Ste-Pal.)
1,11 Coll. de lois, Arch. Fribourg.)
MONASTIQUEMENT, adv., à la manière Et si ont eslevé ung hault monceau de - Petit monceau, petit tas :
des moines, selon les usages monastiques terre avec du fient et fagoz pour dessus Ele fesoit moncelez de petites pierres.
Erigerent un couvent de cordeliers, vi- asseoir leur artillerie. (Corresp. de l'emp. (Vie S° Clare, Richel. 2096, f° 1c.)
vans monastiquement. (LIEBAULT, Mais. Maximilien Il, et de Marg. d'Autrt. l, Consillict fu que on le loia en un mon-
rust., p. 273, éd. 1597.) p. 442, Doc. inéd.) celet. (FROISS., Chron., IV,267, Kerv.)
Cet abbé se vint presenter au roy, et luy Lemonceaud'escorce,.XII. (xvie
d. siècle,
Ilz semblent petis monselletz de une
fit sa requete, luy remonstrant que canoni- Déclar. du péage d'Arcolle, ap. Mantellier, chose
quementet monastiquement il estoit pourveu March. fréq., III, 117.) comme cendre. (Le grant Herbier,
fo 85 vo, Nyverd.)
de l'abbàye. (BER DE VERVILLE, moyen de Ses genoils et ses cuisses estoyent treul-
parvenir, folie, p. 355, éd. elzév.) lement retraiclees que ils luy touchoyent celet. (R. EST.,grumuli,
Grumulus, m. g., dim., mon-
Diclionariolum, éd. 1538.)
MONCE, s. f., amas, monceau? presque a son manton, et estoyt sonpovre
corps tout en un mosseau. (Vie de Loyse Moncelet, paryus acervus. (FED. MOREL,
! Ilz n'y sont allez, ny ne les ont exploic- de Savoie, ch. iv.) Petit thresor de mots françois, éd. 1632.)
- Flg., ramas : Li princes gentiens Aussi monde,
Ce villaipe ou hamelet estoit habité Qui estoit mondainement Dieus. Commela verge qui est pelee.
d'ung moncelet de rudes et simples pay- (Ib., 829.) (La Houce partie, 182, Montaiglon, Fabl., 1, 88.)
sans qui ne sçRvoient comment ilz de- Courtois sour tous mondainement. L'eve parestoit molt parfonde
voient vivre. (Louis XI, Nouv., LXXXIX, (Ib., 3288)
Jacob.) , Mes si clere estoit, et si monde
Que n'i avoit point de limon.
Norm., Cotentin et env. de Dieppe, — Pleuvoir mondainement, tomber du (Complainte d'amors, Richel. 837, f° 359b.)
monchelel, monceau, s'emploie dans la ciel toute sorte de biens, comme une
Et dist haut tant que li mondes
locution en monchelet: maisons en mon- pluie abondante : L'entendi : Je sui purs et mondes
chelet. Les voilà tous là bas en monchelet. S'il plouvoit mondainement Du sanc de ceste creature.
Ja sur mon corps n'en cherroit une goutte. (L'Orologe de la mort, Richel. 994, f° 34d.)
Nom propre, Monselet. Poés., Richel. 840, f° 241d.)
(E. DESCHAMPS, Si corroupt est le monde
MONCHEAU, voir MONCEL. MONDAMENT, voir MENDEMENT.
Qu'a paine y a personne monde.
(CHR.DE PISAN,Liv. du chemin de long estude,
MONCHIEL, voir MONCEL. MONDANISANT, adj., qui donne le goût 321, Püschel.)

MONCIAL, voir MONCEL. des plaisirs mondains : L'un veut devenir maistre Andrieu,
Sanz sçavoir science ou clergie,
Il est evadé des vices et malices de ce Secretaire. avoir chanoinie,
MOND, voir MONT. monde mondanisant. (J. DE IA MOTHE, Et li bon clerc sont povre et monde
Blas. des armes de Fr.)
MONDAIN, mund., adj., du monde : D'avoir estat en ceste vie ;
Ainsts va des choses du monde.
Ne porroit sentir rien mondaine MONDANISER, verbe. (E. DESCHAMPS,
Poés., Riche!. 840, fO272 r°.)
S'un de ches chinc (sens) au mains n'avoit.
— Réfl.,se livrer aux plaisirs mondains :
(RENCLUSDE MOILIENS,
Miserere, CXXXI,3, Toutes manieres de bestes mondes et
Van Hamel.) Voyant plusieurs de ces compaignons immondes. (Fleur des hist., Maz. 530,
qui se desbaucboyent et mondanisoient. f° 7c.)
Loi mundaine (Sppt. 1252, Acte dev. les
échev., Arch. mon. Douai.)
(Vie de Mons. S. Hier., cb. m, éd. 1541.)
C'est Ferme Amour, la dame pure et munde,
: — Neutr., dans le même sens : Qui longtemps a ne fut veue en ce monde.
— S. m., habitant du monde Et en la chaire un peu mondaniser. (CL. MAR.,Temple de Cup., p. 4, éd. 1596.)
Comment Pirra avec Deucalion (J. BODCHET,Ep. mor., ~1°p., III, éd. 1545.) Sont arrivez trois riches estendars >
Tous les mondains jadis renouvellerent. Amour tient l'un de couleur blanche et munde.
(GUILL.MICHEL, VIe eglog. de Virgile, f° 16 rO, Mondaniser. To world it, or, to play
the worlding. (COTGR., éd. 1611.) (ID., Bail., Dn trinmphe d'Ardres, p. 269, éd.
éd. 1540.) 1596.)
— Adj., noble, généreux, pur, parfait :
On rencontre au xvir s. le part. passé Jesus Christ l'Aigneau tout pur et munde.
Je l'otroi, dist la dame au coraige mundain. mondanisé : (ID., Ball. de Caresme, p. 274, éd. 1596.)
(B. de Seb., II, 198, Bocca.) Les libertains mondanisez de ce temps. 2. MONDE, voir MONTE.
Car t'as osté la très mondainne flour (J. SOUSNOR,SIEUR DE LA NICHILIERE, Dia-
Conques donnaisse eur, couleur ne taint. logue de trois vignerons, p. 95, éd. 1630.) MONDEFIANT, - ifiant, adj., qui pu-
(JEH. DELE MOTE,li Regret Guill., 4346, Scheler. rifie :
MONDATIF, adj., mondificatif:
C'est uns mondains paradis De nature est mondative Medecines mondefians et meurans le re-
One d'avoir dame tondis
Et de bosses maturative. menant de la matiere. (Trad. de Lanfr.,
Ainsy fresche, ainsy nonvelle. (XIVes., Poèmemoralisé sur la propriété des Richel. 1323, il 54 v.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 174 rO.) plantés, Romania XIV, p. 474.) Des lohocs et electuaires mondifiants.
S'est ung bien mondain paradis, (LOYS GUYON, Miroir de la beauté, II, ~562,
Mon gent pastonr, MONDATION, cion, mund., s. f., ac-
- éd. 1615.)
S'est une très parfaicte amour. tion de nettoyer, de purifier, purifica-
(Roi RENÉ, Regnault et Jeanneton, OEuv., t. II,
tion : MONDEFICATIF,voir MONDIFICATIF.
p. 126, Qoatrebarbes.)
La gent mondaine. La mondacion du baptesme. (J. Gou- MONDEFIER, - ifier, - iffier, mund., v.
Ration., Richel. 437, fo 32c.)
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 7219, Scheler, LAIN,
a., purifier, nettoyer :
Gloss. philol.) La mundation des pains de proposition. Aigue de mer est fort salee et tranchanz
(FOSSETIER, Cron. Marg., ms. Brux., l,
Ces paroles mondaine.
fo 142 v°.)
et poignanz, et por ce mondefie le ventre
(ID., ib., 8997.) de flemme grosse et viscouse. (BRUN.LAT.,
: Si cestuy qui soustient ceste maniere de Tres., p. 174, Chabaille.)
— Non altérée passion est sané, il nombrera sept jours Quant Carthage fu pris, le roy com-
Viande mondaine. après sa mundation, et après les vesle- manda que on gelast hors toutes les cha-
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 32472, Scheler, mens lavez et tout le corps es eaues vives roingnes des mors et que il fust mundiflé
Gloss. philol.) il sera net. (LE FEVRE D'EST., Bible, Lév., de toutes les ordures. (Grand. Cron. de
Clair, bien fourbi : xv, éd. 1530.) France, La vie Mgr Saint Loys, CXI, P.
— Paris.)
Tant en a decopeis a l'espee mondaine. 1. MONDE, munde, adj., pur, sans souil-
(JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 20360, Scheler, lure : Nos pechiez y mondefla.
Gloss. philol.)
Des doze mois parlèrent e del vent que rebonde, (JEH. DE MEUNG,Très., 247, Méon.)

MONDAINEMENT, adv., agréablement : E de marz e d'avril e de mai le plus munde.


(TH. DE KENT,Geste de Ali,., 41, P. Meyer.
Plaie pourrie mondefie
Et tant fait que e!e est guarie.
Par lesqnelz j'ay parfaitte congnoissance (XIVes., Poème moralisé sur la propriété des
De bien, de mal, d'onneur et de vaillance, Qui an ceste vengeance iert pelerins verais,
Quites sera et mondes de trestos les mesfais. plantes, Romania XIV, p. 460.)
Et des ars mondainement.
(E. DESCHAMPS, Poés., I, 78, A. T.) (J. BOD., Sax., xv, Michel.) Que la porreture. puisse estre traite
Et puis mondainement se prist (la tourterelle) 0 nés vaissiaus, monde et mondans. hors et mondefiee. (H. DE MONDEVILLE,
A chanter hault. (RENCLUS DE MOILIENS, Miserere, CCLXV, 1, Richel. 2030, f° 54c.)
(Roi RENÉ, Regnault et Jeanneton, OEuv., t. TI, Van Hamel.) (Les raisins) engressent le foye quand
p. 124, Quatrebarbes.) Si qu'a la fin soit (mon âme) bien fine, ils sont mondiffiez de leurs grains. (Regime
de santé, f° 17 vo, Robinet.)
— Certainement, assurément : Bien pure et bien monde.
Cascuns le devoit, je l'afi,
(G. DE COINCI,Chanson, 82, ap. P. Meyer, Rec., Ceste huyle (d'antimoine). appliquée
Clamer dieu d'armes proprement
p. 381.) exterieurement aux ulceres maliques les
Deseure tous mondainement. Celui ne tieng je pas a monde. mondifie miraculeusement. (Remedessecrets,
(JEH. DELE MOTE,li Regret Guill., 354, Scheler.) (GCIOT,Bible, 1159, Wolfart.) f° 172 r°, éd. 1573.)
Laver ou buer est mondifier aucune Les mesians ponrriz mondiez, MONDICITÉ, mund., s. f., propreté,
chose. (MICHEL DOSSEAU, Enchirid ou Et les morz ressuscitiez. pureté :
Monipul des miropoles, p. 174, éd. 1581.) (G. GUIART,Roy. lign., l, 216, Buchon.)
Oraison pour impetrer purgacion ou
Les Atheniens ayants a mundifier l'Isle de AWarnet pour un varlet qui aida a mondicité de cueur. (Intern. consol., II,
Dolos. (MONT., Ess., 1. III, ch. v, p. 64, éd. monder les estables. (1389, Inv. de l'arch. XXVII, Bibl. elz.)
1595.) de Reims, ap. Varin, Arch. adm. de Reims,
III, 754.) Nectoye ton nez pour expurger et re-
jécter la fastidiosité de la poictrine, car
MONDELLON, - illon, s. m., qualifica-
tion de terre, nature de domaine : par telle mondicité le cerveau et la poic-
Amis, ainsi est; vo cuer monde
De touz vices la vierge pure. trine sont allegez. (La Nef de santé, fo 15 rO,
Li princiers aura des mondellons em- (Miracles de Notre-Dame, l, 1,1120, A. T.) éd. 1507.)
banniz la droiture et le plait et la justice, De tous peches sa justice nous munde. Si prie nostre seigneur qu'il doint vraye
etli prevost penrunt altretant cum lor droi- (MARG,DE NAV.,Dise. de l'espr. el de la chair, parole de conscience et mundicité de cueur.
ture montera en sa part de l'assise, et al dans les Marg. de la marg., p. 74, éd. 1547.) (L'Estoille du monde, éd. 1513.)
jor que li mondellon doverunt l'or cens
paier, li princiers envoiera s'il puet ses — Réfl., se purifier, se
débarrasser Il fut tres studieux a se tenir fort propre
messages as corps ou il apendent por savoir Rymer me covient de cest monde
chez luy par unegrande mundicité. (GEORGE
qui aura paié et qui non. (Mars 1220, cathéd. Qui de tous biens se vuide et monde. DE LA BOUTIERE,Suetone, p. 32, éd. 1569.)
de Metz, Arch. Mos.)
Mondillons. (Double de la même pièce.)
(Les Plaies doit monde, Richel. 1593, f
72.) En jeunes et toute mundicité de l'esprit.
(F. DE RABUTIN, Comm., VII, éd. 1574.)
Qui des deliz dou mont se monde. (Vies
1. MONDEMENT, mund., s. m., action des Herm., ms. Lyon 698, f° 1b.) Il n'y a rien qui recherche tant la mon-
dicité et netteté que la femme. (Loys
de purifier : Meuse, monder, nettoyer : GUYON, Diverses leçons, éd. 1610.)
Li Sainz Esperiz nos est donez el bap- J'ai nos bêtes a monder. (A. THEURINT,
tesme ou mundement et au collement des Mme Heurteloup, p. 8.) — Purification :
vertuz. (Trad. de Beleth, Richel. 1. 995, Mes avant vueil laver mes mains
fo 54 vo.) MONDESSE, mund., s. f., propreté: A la coustume des Romains
Mundicia, netteté, mundesse. (Catholi-
2. MONDEMENT, adv., purement : con, Richel. 1. 17881.)
Qui ont cest usage incité
En signe de mondicilé.
Et que si mondement l'ama
En bon repos l'ame mise a.
Et pour ce qu'ele fu si monde

(G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f° 109d.)


Chi a molt rice fondement,
MONDIAL,
mondain :
- dyal, mun., adj., du monde,
Hors de celle mondiale prison.
TIER, Cron. Marg., ms. Brux., I, f° 87 ro.)
(FOSSE-
(GREBAN,Mist. de la Pass., 23581, G. Paris.)

MONDIEN, adj., mondain, du monde:


En la fortune mondienne.
(Le Baralre infernal, Richel. 450, f° 27 vo.)
Ki en lui a si mondement Ha benoist Dieu et que c'est pure attente
Tous les biens du monde aunes. Mettre son cueur en mundialle tente. MONDIFIANT, voir MONDEFIANT.
(BALD.DECONDÉ,li Prisons d'amour, 357,
Scheler.)
,
(OCT. DE S. GEL Sej. d'honn.,
1526.)
f
38 r°, éd.
MONDIFICATIF,mund., adj., qui purifie :
celui qui pu- Le vent du nort nous conduyra Medecine mondificative. (H. DE MONDE-
MOXDEOR, - eur, S. ~m.,
En la province mondyalle. VILLE, Richel. 2030, 1° 64c.)
rifia : (ID., ib., f° 25 r°.) Medicine mondificative. (BRUN DE LONG
C'est la chars qui vient nete et bele Et déterminer des secretz BORC,Cyrurgie, ms. de Salis, (0 8b.)
Dou fons la ou Dieus la monda
Qui d'yaue monde l'arrousa
De droitz mundiaulr et decretz. La cerise. a aucune vertu abstersive et
(P. GRINGORE, Menus propos, I, éd. 1525.) mondificative. (Regime de santé, f° 42 vo,
Et qui de l'aiguë fu mondere.
(JEHANDEDOUAI,li Dis de la vigne, Ars. 3142, L'esprit duquel ne quiert fors s'approcher Robinet.)
f 295C.) Des haulx secretz des choses spirilalles
En mesprisant les œuvres mondialles.
Le miel est appétissant, fort mondificatif.
On parle d'ung escot de .XXIIII. s. pour (GRUGET, Div. leç., IV, XIII, éd. 1539.)
(J. BOUCHET, Ep. fam., XXVIII,éd. 1545.)
les officiers municipaux le jour que le L'alkali est le medicament purgatif et
mondeur de vaques porta le touneau. (1536, MONDIALITÉ, s. f., mondanité : mundificatif. (Remedes secrets, fo 267 ro, éd.
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Contemneur de toutes mondialites. (Fos. 1573.)
Amiens.) SETIER, Cron. Margar., ms. Brux. 10511, Medicament detersif ou mondificalif, est
VI, vi, 12.) celuy qui, par une ténuité de substance
MONDER, munder, verbe.
MONDICE, mund., s. t., propreté, accompaguee de siccité, nettoye et purge
— Act., purifier, nettoyer :
pureté :
un ulcere de deux sortes d'excreuiens :
Touz les vices et toz les maux desquels l'un est gros et espais, appellé
Dont li quens est mondes et saux. Je dois mundice ou netteté de cuer parfai- sordes, vulgairement dit boue, qui est
(Percecal, ms. Montp. H 249, f° 1a.) tement entendre. (Crainle amour, et beatit., tiré du profond des ulceres au dehors par
ms. Ars., f° 73 r°.) les qualites dudit mondificatif : l'autre est
Se tu te tiens nés, buer fu nés,
Les paremens ou courtines blanches si- subtil aqueux, appellé des Grecs ichor,
Fors de le lie mondaine ies,
gnifient mondice et netteté. (J. GOULAIN, lequel est desseiché par la siccité du mon-
Dou monde ies mondes et niies. Ration., Richel. 437, f° 20b.) dificatif. (PARÉ, Œuv., XXV, xiv, Mal-
(RENCLUS DE MOILIENS, de Carité, CXXXI,3, gaigne.)
Van llamel.) Tousjours a esté et sera
Vray exemplaire de mundice, Le miel est grandement mondificatif.
Vous iesles tout confiessé et mondé de (MICHEL DUSSEAU, Enchirid ou Manipul
Sans paché, sans tache et sans vice.
toz pechies et de toutes ordures de vilenie. (DEGUILLEVILLE,Trois Pelerinaiges, f° 162d, des miropoles, p. 221, éd. 1581.)
(HENRI DE VALENC., 538, Wailly.) Instit.)
impr.
Venus. aimant la netteté et mundice a — S. m , remède propre à purifier, à
Crut moult et amenda
Li regnes de France et monda. bien raison de ne trouver rien tant abo- nettoyer :
(MOUSK.,Chron., 1274, Heiff.) minable que le porc. (JEAN DE MONTLYARD, Je continuay mes mondeficatis. (Trad.
Lè liu dediié e sacré, Hierogl. de Jan-Pierre Valerian, IX, 21, de Lanfr., Richel. 1323, f° 51 ro.)
Et en l'ounor de Dieu mondé. éd. 1615.) Mondifier la playe par tel mondificalif.
(PARÉ, OEuv., VIII, 15, Malgaigne.)
(ID., ib., 3314.) - Action de nettoyer :
Sire Dex, Jhesucriz, qui comandas ai Cil qui a esté obdomoiers de cest office Autre mondificatif tres bon. (Les Secrets
homes parder foi en terre, et qui mundas doit faire les mondices au samedi, c'est a du seigneur Alexis piemontois, p. 757, éd.
le mesel en ta parole, tu doignoies munder dire que il doit laver les dras et les toail- 1588.)
mon compaignum por la cui amor. les,.. et doivent laver les piez aus freres. Qu'on mette par dessus un mondificatif
(Amil. de Amis et Amilej Nouv. fr. du xui" (Regle de S. Ben., ms. Sens, p. 153b, ap. de miel cuit. (JOUB., Gr. Chir., p. 360.
s., p. 70.) Ste-Pal.) éd. 1598.)
MONDIFICATION, s. f., action de net- Et le mouneie rendue a nous par le nées par an. (S. BORMANS, le bon métier
toyer, de purifier : mounier serementé. (1234, Chartr. de
Namur, Accord, etc., Borguet et Bormans.) des tanneurs de la cité de Liège, p. 256.)
Profonde mondification. (Miroir d'Al-
quimie, p. 18, éd. 1557.) Et pour che me estoie efforchies et MONEIR, voir MENER.
avanchies de faire maurre le maunee de
Mondification. A mundilication, mundi- me dite maison de Happlaincourt as dis 1. MONEL., voir MOINEL.
fying, clearsing, purgiug, purifying.(COTGR., moelins sans paier mieuture quelconques.
éd. 1611.) (1348, Carl. de Lihons, Richel. 1. 5460, 2. MONEL, voir MOIENEL.
Mondificalion, f. Mondificacion. (C. fO 53 r°.)
OUDIN, 1660.) MONEOR, mosneor, moneur, s. m., meu-
Li monner les monnees, telles qu'il lor plaist, nier :
MONDIFIER, voir MONDEFIER. moelent. Johannes Mosnieres. (1218, Cart. de
(GILLONLE MUISIT,Poés., Il, 271, Kerv.)
Cysoing, p. 97, Coussemaker.)
MONDILLON, voir MONDELLON.
Par paiant de chascune monnee d'icelui Guionet lo moneur. (1306, Confrérie de
MONDINET
mignon :
, s. m., homme propret, blé un boissel sixtenier. (Denombr. du
baill. de Caux, Arch. P 303, f° 13 v°.)
la Trinité, Bibl. Lyon.)
Parmy paiant la somme de XVII. florins voir MENEU.
:
Mondinel m. A neat, spruce, couipt de Rins aveuc allant a Molin penser aux
MONER,
fellow. (COTGR., éd. 1611.) MONERAGE, mounerage, s. m., droit
moulnees et cuire le pain qu'il fault audit
Mondinet. m. Galancito. (C. OUDIN, hospital. (1456, Reg. aux Missives, nO 6, sur la mouture :
1660.) Il 175 v°, Arch. mun. Diuaut.) Pour le mounerage du moulin qui fut a
Le magnier est allé cachier les magnees Penligné, acquis par aumosne. (1294, Cart.
MONDOIER, - oyer, v. a., purifier : pour maulre a son molin. (1525, S.-Orner, de Solesmes, p. 314.)
Affections immondes el a mondoyer. (LA ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
BOD., Harmon., p. 200, éd. 1578.) MONERESSE, maugneresse, munerasse,
Nuls ne peuvent chasser ne venir querir
MONE, s. f., religieuse: mosnees en ladicte seigneurie, sinon le s. f., meunière :
monier de laditte seigneurie. (Cout. de Ri- Fichars la moneresse. (1277, Cart. de
Mone devint la dame par consel d'un abc. chebourg, xxx, Nouv. Cout. gén., 1, 3931.) Jouarre, Richel. 11571, f°
(Vie de Sie Euphros., ms. Oxf., Canon, mise. 74, r°.)
11
P 87 r°.) Le mosuier. aloit par l'estaple au bled, Maroie le maugneresse.(1332, Cari. Alex.
recoeilant les monnees d'un chascun. (As- de Corbie, Riche). 24144, f° 173 r°.)
MONEAGE, - aage, - oiage, - oiaige, semblée des consaux du 25 oct. 1605, Arch. Jehanne le maugneresse. (Ib., f" 336 ro.)
monn., s. m., fabrique de monnaies : Tournai.)
En achetant ycelles monuoies es mon- — Adj. f., qui conduit au moulin :
noiaiges ou elles estoient faites. (1318, — Droit sur la mouture : En la munerasse voie .1. piece de vigne.
Arch. JJ 56, fo 93 r°.) Cil ki seroit troves alant allors (qu'aux (1238, Cart. S.-Vinc., Richel. 1. 10023,
moulins banaux) il seroit a deus sous et f- 41 r°.)
— Sorte de droit sur les monnaies : paieroit la monnee. (1247, Ch. d'Onnaing, Suisse, Bagnard, munerexe, canal qui
Le monaage. (1296 Rentes l'Orliens, Ch. des compt. de Lille, 914, Arch. Nord.)
fo 1 r°, Arch. Loiret.) , Comme li homme de Baionviler fussent
amène l'eau à une usine.
Item les resseaus desdites vavassories. tenu par ban a venir maurre a men moliu MONERIE, monnerie, mosnerie, mousne-
paient de trois ans en trois ans cent solz de çayus, ne ne peussent ailleurs maurre rie, mausnerie, s. f., mouture :
tournois pour ayde d'ost,c'est assavoir l'an ne ne deussent sans mesfait, les quelz Nuls molsniers de ce cinq moelins ne
que le monoiage chiet. (1319, Arch. JJ 59, coses on appele maunee. (1281, Cart. de puet vendre se mosnerie sans le seu le
pièce 243.) St-Quentin, Richel. 1. 11070, [° 51 v°.)
prouvost. (Pièce de 1270, ap. Roq., Suppl,
Et avons le monneage de tous noz pre- Et quite as devant dis dien et capitle p. 185.)
vostz et monniers. (1426, Denombr. du tout le droit que je avoie ou pooie avoir
baill. de Constentin, Arch. P 304, Io 135 vo.) en le maunee et es coses devant dictes et
en le vile et es hommes de Baionviler par
— Droit sur la mouture :
Le monneage est ung aide de deniers le raison de celle maunee et des coses de- A le moitié de le mausnerie en no mo-
qui est deue au duc de Normendie de vant dictes. Et promuiech en bonne foy lin. (Juill. 1239, Chap. de S.-Amé de
trois ans en trois iins affin qu'il ne face Douai, Arch. Nord.)
changer la monnoye qui court en Nor- que je en celle mannee ne es coses devant
mendie. (Coust. de Norm., f° 39 v°, éd. dictes jamais rien ne reclamerai. (Ib.) La monnerie qui est cuillie chascun an
1483.) Et tout la devens li cuens de Namur a par Robert Glorie qui la porte audit es-
taille, douzaine, mortemain, fourmorture, cuier qui la rent a ladite receple. (1394,
Le roy pour droit de monneage peut Denombr. du baill. de Constenlin, Arch. P
prendre 12 den. de trois ans en trois ans ost, chevauchie, monnee, corvee, et les 304, f° 17 r°.)
sur chascun feu pour son monneage et hommes la endevens a amener a loi, hors
louage, qui luy fut octroyé anciennement mis le moulin de Corroit. (1291, Chartr. de :
Nam., Jugem. arbitr., Borguet et Bormans.) — Moulin
pour ne changer la monnoye. (Cout. de Tenement de la grande mosnerie. (1587,
Norm., 76, Nouv. Cout. gén., IV, 63a.) Sauf le seignerie et le taille de le vile, S.-Cyprieu, liasse 30, Pr. de Cypr. de Bres-
et sauf le molnee. (Cart. noir de Corb., suire, Arch. Vienne.)
MONEE, molnee, moulnee, mosnee, - eie, Richel. 1. 17758, f° 196 V.)
Un bordage appelé la petite mousnerie.
monnee, mouneie, magnee, mannee,maunee, Beauce, Perche, Mayenne,et pays Wallon, (Vente, 1613, ib.)
s. f., mouture : monée, Bessin, mounée, grain qu'on porte
J'ay donnet et octroiel permanavlement 1. MONESTE, monn., s. f., avis, senti-
pour Diu et en aumosne as nonnains de au moulin pour le faire moudre. On dit ment, nouvelle :
Biaupré de l'ordene de Cistiaus qui mai- qu'un meunier fait des monnees quand il
nent ou tenement de le Gorghe leur man- Dame, je tien que c'est an os ;
se charge, moyennant salaire, de moudre Mais s'il est ou d'omme ou de Leste
nee en tele maniere que elles poent morre le grain de ses pratiques. N'en saroie faite monneste
as molins de le Gorghe quittement sans Wall., monée, un sac de farine. Tournai, Ne dire voir.
moture et sans aultre droiture tout chou (Un Mir. de N.-D., comm. Ostes roy d'Esp. perdi
que il convenra a la soulfisance de le mouture de la semaine de l'ouvrier.
maison. (Acte de 1232, Tailliar.) sa terre, Th. fr. au m. <)..p. 446 )
Wall., moûnaïe, meunée, quantité de
Se mosnee moire franquement. Les mos Ore Diex santé li envoit
neies. (Lett. de l'ev. de Camb., av. 1235,
farine ou d'écorces que l'on fait moudre Et de touz ses maux la garisse !
N.-D. de Cambrai, Arch. Nord.) en une fois. Pour les tanneurs, cette Et est il point de la norrice
Devons moire no propre molnee a tous- quantité était fixe et devait peser ~600 Nulle monneste?
(Mir. N.-D., xxxvii, 478, A. T.)
jours pour nient al molin devant dit. livres, ou 52 oulnes. On ne pouvait au-
( Charte de 1242, Mor. 160, f° 86 v°, Richel.) trefois faire moudre plus de douze meu- 2. MONESTE, voir MOLESTE.
MONESTEMENT, - ant, S. m., -conseil,
instigation :
de Guillaume au couvent, et l'autre U Preuge habit munial. —'
Moniages Renuart, l'entrée de Renouart (GARN., Vie de S. Thom., Richel. 13513, f° 9 vo.)
Contreton as monestemenz au deable. au couvent. Guerpireit il la vie et l'ordro munial.
(Vila Pair., ms. Chartres 371,
f° 113 r°.)
Or me veres do moiniage issir. (ID., ib., f° 11 r°.)
Par le monestemant don frans roi Dexirier. (Les Lolt., ms. Berne 113, f° 28d.) Et a ches maisons moniaus,
(Prise de Pampel., 1922, Mussaûa.) Or me verrez de moniage issir, A ches covens canoniaus
En irai noveles enquerre.
MONESTER, monn., v. a., exhorter : Le blanc haubert endosser et veslir.
(Garin le Loh., III, p. 250, P. Paris.) (RENCLUS de Carité, LV, 4,
DEMOILIENS,
Cescuns des conpagaons de bien faire moneste. Van Hamel.)
(Roum. d'Alix., f° 45e, Michelant.) A Fecamps puis moines devint.,
Moiniage ama et maintint. Et dras monniaus vestiroit.
(G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f° 62a.)
— Admonester, avertir : (Rou, Richel. 375, f° 223d.)
Les sainetz hommes commencerent
Et plus les monnestoil Le moingnage ama et tint. a
servir Nostre Seigneur par diverses manieres
Et deffendoit lor jeus a faire. (Ib., p. 197, ap. Ste-Pal.) d'ordres moniales. (Vie du roy Jozaphat,
(Mir. de S. Eloi, p. 96, Peigné.) Si l'en orat k'a moniage ms. Vat. Cbr. 1728, Romv., p. 604.)
Alisandrc, sovent vus monestai Si mesist entre bone gent. Uug messel monyal. (1488, Matrol, de S.
E uncore amonest cum jeo fai.
(PIERRED'ABERNUN,le Secré de secrez, Richel.
(MARIE, Purg. de S. Patrice, 550, Roq.)
Se Renoart vient a cel herbergage,
Germ. l'Aux., Arch. LL 728, f
68 Yo.)
23407, f° 183a.) Vierges monyalles. (Mer des Cron.,
N'en revenra james en moniage. f° 33 r°, éd. 1532.)
Et se il truevent aucun qui en usent (Mon. Renuart, Richel. 368, f° 247a.)
mal a son escient, et n'en soit chastiez, Habit monial. (RICHER, Chos. memor.,
Quan qu'eslevoit a monniage. p. 26, Cnyon.)
quant il en aura esté monnestez, ledit mestre (MOUSK.,Chron., 14377, Reiff.)
ou li deux le raporteront a la justice du Uue dame monial d'Espinal. (ID., ib..
lieu. (1312, Ord., i, 514.) Et l'ordenes de tous monniages,
p. 83.)
Selonc le riule des plus sages,
MONEURE, mauneure, s. f., mouture ; Commandatenir libons rois.

Moniale, s. f., religieuse :
droit sur la mouture : (ID., ib., 2608.)
Vous n'espargnez bigote monyalle.
Nous les devant dis hommes d'Aumes Le roi guerpist et son liuage, (J. BOUCHET,
Triumphes de la noble Dame,
et leur oirs quitons pour ches quatre vins En change a pris le monniaige. f° 27 v°, éd. 1536.)
lib. devant nommes ches coses chi apres
nommees. S'il est a savoir .LX. s. que li
devant dis Jehan d'Amiens et Agnes se
femme aquisent a Mons. Clarembaut d'Es-
trecs. Et le past qu'il devoient au devant
dit Jehan d'Amiens et Robert d'Aubourmes
et a leur femmes, et toutes les mauneures
f° 7a.)
(G. DECAMLRAI, Barlaam, p. 5, P. Meyer.)
Et propos de moynage.
(De Peches, ms. Cambridge, Univ. Ee. 90
Ordre de moniage.(Pluseurs miracles, Hi-
chel. 423, f° 97a.)
!
Mes seurs devoles monialles.
éd. 1545.)
(ID., Ep. mor., mr,
Et (Luther) prent une moniale devoillee,
et de longtemps viollee, que l'on nommoit
Catherine. (FREMIN CAPITIS, Sauvegarde
de la foy catholique, f° 83 r°, éd. 1566.)
que li devant dis Robers et se femme y Desirroit a prendre l'abit de moiniage. (Luther) a prins pour femme
avoient cbascun an, et le voiture du lie- pail-
(Chron de S.-Den., ms. Ste-Gen., fo 213d.) larde une moniale, de laquelle a ou trois
renc qu'il devoient au devant dit Robert P. Paris, moinage. bastars. (GRENIER, le Bouclier de eu la foy,
et se femme. (1248, Cart. noir de Corb., f° 414 v°, ed. 1580.)
Richel. 1. 17758, fo 203 r°.) Quant ses houres avoit chaulees
A la reube de moniage. Sans espargner les sainctes reliques des
MONFORTEIT, adj., qualifie une sorte (Comm. le Roi Sounain ru temples, ni les vierges ni les moniales.
de drap : mon, ms. Avranch. (BRANT., Grands Capit. estrang., 1. 1, C.XI,
1682. )
Bibl. elz.)
Que nus hom. ne face de drap de muis- Adieu le moniage,
son drap c'on apiele monforteit dechi Jamais n'y enterray. Nom de lieu,Paray-le-Monial.
ndont que il soit pares. (1262, Bans aux Plus ne seray nonnette.
échevins, 00, ass. s. les drap. de Douuy, MONICHON, voir MOINICHON.
1° 10 ro, Arch. mun. Douai.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f 199.)
— Couvent de moines : MONICION, - tion, s. f., avertissement
MONGE, S. f., verge : Ainz ne finerent de ci en Champbelin, en général :
Tu seignouras ceaus roys en monge de .i. moiniaiges ou Deus estoit servis. A la requeste ou a la monicion du cha-
fer, ce est a dire en ferme justize. (Psaut., (Car. le Loher., Richel. 1622, f° 81d.) pitre. (Mars 1306, Composit., Arch. Eure-
Richel. 1761, f" 5d.) Lat., in virga ferrea. et-Loir, f. du Chap., C. X, F, 4.)
(Ps. II.) .I. moniaige ou Deus estoit servis.
(Ib., ms. Montp., P 82a.) Je leur devoie donner
1. MONGON, s. m., petite pièce de la Entrai a cest mougnaje. EL response et conclusion,
cuirasse qui couvrait l'épaule : (ADANSLI BOÇIJS,Chaiis., ap. Maelzner, Allfr. Eu fait de leur monicion.
Lieder, p.24.) (E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, f° 551 r°.)
Au bras gauche il porte un grand
telet qui le couvre jusqu'au coude, etgan-
au A été employé au XIXo s. comme terme Nous aurons en toute saisou
droit un petit mongon qui cache seule- En noz cueurs voz monitions.
ment l'espaule. (LANOUE, Disc. polil. et historique : (Act. des Aposl., vol. I, f° 153a, éd. 1537.)
milit., p. 342, éd. 15S7.) Un autre type plus humain est ce che- Et dobtont ons fort le dit empereur, car
valier très résigné au moniage, mais qui, il avoit
2. MONGON, adj., manchot : gecté une monicion sus la cité de
se sentant par accès certaines inquiétudes satisfaire, dedans certains jours, a la con-
Que le poing H copa, dont je fis mencion dans les jambes, obtint de ses supérieurs
lumasse, et de fournir sa demande, sus les
A quoi il tint la mac?, si li en fist mongon. a titre de dispense particulière, la liberté peines imperialles. (J. AUBRION, Journ.,
de faire de fréquents voyages. (VICTOR,
(Aye d'Avignon, 6GG,A. P.)
CUERBULIEZ, le Grand-Œuvre, 2e partie' au 1482, Larchey.)
MONGOYE, voir MONTJOIE. dans la Revue des Deux Mondes, LXIV,
P. 6G4.)
t Tourne toy a la monition
Dont la voye
MONJAGE, - aige, inonniage, moiniage, B en dure et ne fourvoyé.
moingnage, - gniage, mougnaje, moynage, MONIAL, - gal, monn., mun., adj., mo- (Moralité des Enfans de Maintenant, Anc. Th. fr.,
s. m., profession monastique, entrée dans nacal, monastique : III, 72.)
la vie monastique, état de moine, ordre Taz moniaus habitemenz Le malade aymoit fort saiut Mellon de
monacal : I pareissein beaus e geuz. long temps et tous jours obeissoit a ses mo-
(BEN., D). de Norm., II, 3043, Michel.) nitions et commandemens. (1520, Vie et Le-
Deux romans célèbres sont appelés l'un gende de saint Mellon, p. 187, Sauvage.)
li Moniages Guillaume, c'est-à-dire l'entrée L'abit monial voil e quier.
(ID., ib., II, 11275.) MoxiEu, monnier,. monniier, monoier,
monnoiier, monnoyer, monnouier, s. m., MONINE, s. f., petite guenon, pris au MONNOIAIGE, VOir MONEAGE.
monnayeur, changeur : fig. :
MONNOIER, voir MONIER.
Faus monniers. (1260, Regi. des orfevr., Vous avez avec vous le fol et bouffon de
Tailliar, p. 243.) la cause, qu'est le dejeune Des Pruneaux, MONNOIERIE, s. f., quartier de la Mon-
Fox monnier. (BEAUM., Cout. du Beauv., et la petite monine la cause, qu'est La- naie, et atelier de monnayage
vardin, qui est brave et vaillant. (BRANT., :
LVIII, 2, Beugnot.) Gr. Capit. fr., VI, 197, Lalanne.) Monnoieries, quartier de la Monnoie, et
Li argcns de le fause monnoie et li ostil chambres destinees a monnoier, a marquer
des faus monniiers estoit le signeur de le MONIOT, monn., s. m., dimin. de les especes de leur propre coin : Monetales
monnoie. (Req. des changeurs de Tournay, moine : exædræ signatoria. Monetaria conclavia
signatoria. Monetalis sianatura conclavia,
Cart. de l'év. de Tourn., f° 2 r°, Arch. du Jehan Moniot (je croy que c'est a dire,
roy. de Belg.) exedrae, officinae. (MONET, Inoantaire des
petit moine). (FAUCHET, de l'Orig. de la deus langues françoise et latine, 1636.)
Li orfevreet li monnier lang. etpoes. franc., II, xxx, éd. 1581.)
Vaurrent l'or miex purefier. MONNOUIER, voir MONIER.
(Mir. de S. Eloi, p. 37, Peigné.) — Moniote, monn., s. f., petite moi-
nesse : MONNOUMENT, voir MANUELMENT.
Faus monoiers. (LAURENT, Somme, Milan,
Bibl. Ambr., f° 19d.) Lidis Martins et ses filles et les mon- MONNOYER, voir MONIER.
niotes (doivent) .m. quarterons d'avainne.
Li monnouier doivent avoir pour mo- (1293, Cart. noir de Corb., Richel. 1. 17758, MONNOVERE, s. t., sorte d'herbe :
noyer lu brieve de dis livres de la monooie f° 152 vo.) Ceste herbe s'appelle en latin Nummu-
noire double que il feront. (1296, Ord.,
XI, 385.) Pic., moiniot, d'après Ducange. laria Centummorbia, et d'aucuns Serpen-
Nom de lieu, Mouniot (Nièvre).
taria ; en françois monnoyere, herbe a cent
Jehans Desinier nos monoiers. (1296, maladies. (L'EsCLUSE, Rist. des plant, de
Assise de le monnoye, Mart. Thes., I, 1282.) Dodoens, I, 52.)
Li monnoyer. (Ib.) MONITIF, adj., qui donne des conseils:
Tout son parler doit estre droit et plain, MONOCERON, voir MONOCEROS.
Faus monoier, sorchier, gens de mauvais renon. Consolatif, monitif et certain.
(B. de Seb., XVI,231, Bocca.) (J. BOUCHET, Opusc., p. 81.) MONOCEROS, monosceros, - on, monace-
Que tout homme ou personne, clerc ou
ros, s. m., monocère, animal qui n'a
Lettres monitives. (FABRI, Rhet., fo 68 ro, qu'une corne :
lai, religieux ou religieuse, exempt ou non éd. 1528.)
exempt, hospitalier, chef d'eglyse. mo. Monoscerosest beste,
noiers et autres. feroit ayde et subside MONITION, voir MONICION. Un eorn ad en la teste.
pour le fait des guerres de quatre livres. (PH. DETHAUN.,Best., ap. Rartscb,Chrest., p. 73.)
(Gr. Cron. de Fr., Fais du bon roy Jehan, MONITIONNER,voir MUNITIONNER.
Une beste i a de bel cors
14, P. Paris.)
MONITOIRE,adj., qui sert à avertir : Qu'on apele monaceros.
Nummularius, monnoyer ou changeur. (GAUTH.DE MES, rm. du monde, Richel. 2021,
( Gloss. de Salins.) Adonc la nonnain tant de fait comme f° 100d.)
Ou il avoit plus de deux cens monnoiiers,
par signes monitoires a ce qu'elle vouloit Aucuns ne nomment pas ces licornes
faire print le muet et le mena en sa lo- mais
qui la forgoient et faisoient le monnoie gette. (L. DE PREMIERF, Decam., Richel. dont nous venons de parler licornes,
dou roy. (FROISS., Chron., IV, 13, Luce.) 129, CO80 v.) monoceros ou monoceron. (Rom. d'A.
Il declairerent disant que il estoient lixandre.)
monnoier de France. (1398,Grandsjours de MONJOIE, voir MONTJOIE. voir
f
Troyes, Arch. Xia 9183, 13 r".)
MONLT, voir MON.
MONOCLE, MONOUGLE.

Lez libertez que nous avons donneis MONOCORDE, monacorde, s. m., instru-
audit Jehan Collin, et a tous cez ouvriez, MONMON, voir MOMON. ment sur lequel il y a une seule corde
monnoiers et maignieez. (1414, Hist. de tendue :
Metz, IV, 712.) MONNE, s. f., guenon : Simphonies, salterions,
Sire, ce sont larrons monniers
Il se trouve la une espece de monnes,
Monacordes, tympres, corrons.
Qui n'ont riens dn monde vestu. que les sauvages appellent cacuycu, de (Brut, fO 80b, ap. Ste-Pal.)
(Le Martyre de S. Denis el de ses compagnons, mesme grandeur que les communes, sans
Jub., Myst., l, 126.) autre difference sinon qu'elle porte barbe En l'nn a concorde,
au menton comme une chevre. (THEVET, Gige, monacorde,
Monnoyer ou changeur.
0
(Gloss. gall.-lat., Singul. de la Fr. ant., c. LIV, éd. 1558.) Harpe, siphonie.
Richel. 1. 7684.) (Un Sermon en vers, p. 27, Jub.) Impr., mana-
Monne : f. A monky, or pug. (COTGR.,
Le suppliant monnoyer d'estoc et ligne. éd. 1611.) corde.
(1451, Arch. JJ 185, pièce 109.) adj., se disait d'un bé-
Monne, f. Mona con cola. (C. OUDIN, MONOCULAIRE,
-Jehanne
Fém., monniere :
la Monnoiere. (1310, Cart. de
1660.)
MONNEE, voir MONEE.
néfice dont le patron et présentateur
ecclésiastique disposait en tout temps et
Provins, fo 155a, Bibl. Provins.) mois qu'il venait à vaquer :
MONNEKIN,- guin, m., nom du singe :
s. Les chanoines présentaient, chacun en
MONIL,- ile, - ille, s. m., collier, carcan : A Monnekin,le fil Martin, son mois, les seize cures dépendant de
La gorge avoit comble et unie, paree de Le singe, qui bien sot latin, leurs prebendes et appelées bénéfices mo-
monilles precieux et d'autres enrichiz Et qui estoit clers couronnez, noculaires. (GUILLOTIN DE CORSON, Fouillé
joyaulx. (OCT. DE S. GEL., Sej. d'honn., Estoit li offices dounez de l'archev. de Rennes, p. 199.)
fe 9 vo,éd. 1526.) D'escrire a court.
(J. DE CONDÉ,li Dis d'entendement, 853, Scheler.) MONOCULE, adj., qui n'a qu'un œil :
Tabourets, poupees, beaux monilles,
plumes d'autruche. (REBUFFI, Rubricque de Var., monneguin, (Ap. Duc., Clericus.) Un Egyptien monocule (c'est a dire
l'imposition foraine, fo H9 vo, éd. 1547.) Cf. MONNE. n'ayant qu'un œil, et iceluy au milieu du
front). (JOUB., Err. pop., i" p., III, 6, éd.
Ung fermait ou monile. (Violier des Hist. MONNEL, voir MOIENEL. 1587.)
rom., c. cv, Bibl. elz.) Ce mot a été aussi employé par Saliat,
Monilles: m. Ne cklaces, tablets,brouches, MONNESTREUR,VOir MENESTREUR.
dans la Traduction d'Hérodote.
or ouches ; any such ornaments for the MONNET, voir MOINET.
neck. (COTGR., 1611.) adj., qui ne dure qu'un
MONODYES,
MONILLE, s. f., bracelet : MONNIEL, voir MOIENEL. jour :
Monille, f. Braçalete. (C. OUDIN, 1660.) MONNIIER, voir MONIER. Adont l'apelent (cette lune) li astrono-
mien monodyes, de monos, en grief, qui y a difference en ce, combienque ce semble quand c'est contre un pauvre vieillard, et
vaut autent comme
.1. en françois, et dies, ;
tout monopole car monopole est entre le pour des enfants, lors empoignent elles ce
tiltre, et en servent leur passion avec
en latin, qui
lune,
tant vaut comme jour. (Cours peuple, et chose qui singulierement le re-
gloire: et comme en un commun servage,
de la Richel. 2485, f° 9 ro.) Le ma- garde, et conspiracion est assembler la
nuscrit porte fautivement monoydes. gent pour chose qui a regart au prince, et monopolent facilement contre sa domina-
toutes fois il ne touche pas au corps, ne a tion et gouvernement. (MONT., ESS., I. II,
MONOGLOTTE, adj., qui n'a qu'une la vie du prince, comme faict sedicion. ch. VIII, p. 252, éd. 1595.) -
langue, qu'un langage : (BOUT., Som. rur., il p., f° 44d, éd. 1486.) Escrives moy ce que vous en sçaves, et
Les autres nations diversifians et chan- Dehument informes que plusieurs as- continues a divertir autant qu'il vous sera
semblees et monopolles s'estoient faictes possible le dict roy de maltraicter les ca-
geans leur langage maternel, cestuy cy ne tholiques, luy disant qu'il en sera plus res-
changea jamais son idiome, ains demeura pour avoir les fermes de la ville. (1462,
monogloite. (TAILLEPIED, Rist. de l'estat f
Compt. de Nevers, CC 57, 30 ro, Arch. pecté du costé de Rome par les dicts ca-
tholiques, lesquels en monopoleront moins
et rep. des anç. Franc., 1. 11, fo 9 r°, éd. mun. Nevers.)
1585.) Il avec plusieurs aultres avoit fait cons-
contre luy. (13 juillet 1605, Lett. miss, de
Henri IV, VI, 474, Berger de Xivrey.)
piracions et monopole contre la personne
MONOIAGE, voir MONEAGE. et 1 estât d'Alexandre. ŒOCCACE, Nobles Les ministres du dict roy d'Espagne ne
MONOIER, voir MONIER.
f
malheureux, IV, 7, 87 v°, éd. 1515.) se lasseront et corrigeront jamais de mo-
nopoler, partout ou ils sçauront, contre les
Arbathus par raisons et beaulx parlers princes et estats ou ils resident, au preju-
MONOLOCUTION, s. f., monologue : atrahit ses gens a son accord, et fist con- dice de la foy publicque et du debvoir de,
Parmenon parle a par soy, et bien l'oyt juracion et monopole contre Sardanapalus, leurs charges. (7 déc. 1605, ib.,- p. 571.)
la cliambrriere qui plus partant est irritee et tantost luy fist sçavoir que il le deffioit
et qu'il luy feroit guerre. (ID., ib., 11, 12, Il alla, il vira, il trota, il monopola, et fit
contre luy ainsi que apres sa monolocution f° 37 vo.) 0 si bien, et gagna le capitaine des janisT
elle le dit. (Therence en franc., fo 143 ro, saires. (BRANT., Cap. fr., II, p. 376, ap.
Verard.) Plusieurs ville en ung mesme temps re- Ste-Pal.)
nouvelloientleurs conseilz et monopoles de
MONOLOGUE, menelogue, s. m., scène où faire guerre. (GAGUIN, Comm. de Ces., Monopolé, part. passé, troublé:
f° 193 ro, éd. 1539.) —
un acteur est seul et se parle à lui-même: Comme tout fascbé et monopolé. (RAB.,
Le menelogue de Robin, ap. Borel, Dict. Ils en conceurent tel crevecœur que des Quart livre, ch. xi, éd. 1552.)
des termes du vieux françois, éd. 1655. lors conspirèrent curé et prestres, d'un
monopole, la premiere fois que la on s'as- nom de chose, brouillon :
lythe, adj., d'un seul sembleroit, de sonner tant que cordes — Avec un
MONOLITHE, - Il semble que le but du dict duc de
bloc: pourroient tirer et cloches branler. (1561, Bouillon soit par telles délégations mono-
Sédition des Prestres S.-Medard, Var. histor.
Hanap monolythe d'apate. (1532, Compt. et litt., VI, 195.) polees de faire d'une cause purement privee
de la gr. comm. de S.rDen., Arch. LL.)
Ces complots et monopoles des soldats.
une generalle, affin d'engaiger tous ceulx
de la religion dedans et dehors mon
MONON, s. m., amomon, solanum (VIGENERE, Guerre civile, 28 liv., fo 29 ro, royaulme en son crime. (8 mai 1605, Lett.
pseudo-capsicum : éd. 1590.) miss.de HenriIV,VI,425,Berger de Xivrey.j
En semblable lieu et pareille façon que Les symptomes ordinaires de cette autre
le rododendron, se seme et nourrit le mo- maladie amoureuse, ce sont haines intes- MONOPOLIER, S. m., conjuré:
non, petit arbrisseau plaisant a la veue, tines, monopoles, conjurations. (MONT., Mnnopolier et gabeleur. (Doc. relat. aux
Ess., 1. III, ch. v, p. 54, éd. 1595.) Nu-Pieds, ap. Laisné, Hist. de la révolte des
pour la couleur verle de son fueillage et
pour son fruict, qu'il produit semblable a Auleuns du clergé (je ne veulx pas croire Nu-Pieds.)
une petite cerise rouge, non toutes fois qu'il y en ait beaucoup qui ayent consenti
mangeable. (OL. DE SERRES, Th. d'Agric., a un tel monopole) ont sollicité le pape MONOPOLIEUSEMENT, adv., par une
VI, 10, éd. 1805.) contre moy, et ont obtenu de luy certaine conjuration, traîtreusement:
déclaration par laquelle je suis exposé en Amrain, enflé d'orgoel et excité d'envie
MONOPAGIE, s. f., altération de proye, et deciaré inhabile a la succession
affection d'un'seul membre : de ce royaume. (Lett. miss. de Henri IV, osa a cause de la prime engendration de
t. II, p. 167, Berger de Xivrey.) son pere monopolieusement detraire contre
On peult doubter se balneum et chose l'honueur de Dieu et de ses predicts cou-
aromatique et vin et semblables dissolutifz Je vous prie me mander ce que vous en demander la souveraine sacerdo-
sins, etvoellant
aperitilz provocans flux competent en mo- aves appris, et ce qu'il vous semble que je
talilé, deposer Aaron. (' OSSETIER,
nopagie ou en doleur chaulde tres forte, doibs faire pour arrester le cours de tels Cron. Marg., ms. Brux., I, fo 148 V°.)
galliale et malleale : car telles choses monopoles, qui, comme ils peuvent produire Hannibal craingnant estre occi monopo-
esmeuvent la matiere et augmentent le du mal, ne doivent estre tolerez. (30 murs lieusement. (ID., ib., ms. Brux. 10512, X,
flux. (B. DE GORD., Pratiq.,II, 10, éd. 1495.) 1605, ib., VI, 387.)
VI, 9.)
MONOPOLE, - polie, s. m., cabale, cons- MONOPOLER,- oller, verbe.
piration, conjuration : préparer, tramer: MONOPOLIEUX,- lyeux, adj., séditieux :
— Act., Cesane, mere de partialites et de mono-
Sans faire aucun harele, monopole, as-
semblee. (1343, Arch. JJ 74, pièce 60.) Si caultement polieuses discordes. (FOSSETIER, Cron.
Tous les marclians avoient ensemblement Marg., ms. Brux.,I, fo 197 v°.)
Assenibleez, unions, monopoles et cons- Monopollé leurs denrees ne vendre
pirations. (1360, Ord., III, 411.) l'ors a telz pris. Monopolyeuse sédition. (ID., ib., ms.
A quoy il leur fist si doulce responce (J. BOUCHET, Ep. mor., II, ix, éd. 1545.) Brux., 2e p., sec. copie, fo 26 vo.)
qu'ilz se retrayrent tous en leurs places, L'aneantissement de la saincte religion, Il induisi a paix et a religion son peuple
par si, toutes voies, que les dis impos la ruine du peuple françois estant conjuree, devant superbe et monopolieux. (ID., ib.,
furent mis jus, qui leur tourna tous a grant monopollee et designee par les rebelles. ms. Brux. II, f° 62 ro.)
;
joye mais le duc, tout coy taisant, ne fut
mie bien eontenl d'eulz, pour ce que, a son
(1576, Conspiration faite en Picardie, Var.
hist. et litt., VII, 322.)
D'avoir usé de crys sedicieulx et mono-
La Fons, Gloss.
polieux. (1524, Lille,
advenement, ilz avoienl fait ung tel mono- Bibl. Amiens.) ap.
ms.,
polie. (WAVRIN, Anchicim. Cron. d'Englet., — Neutr., intriguer, cabaler:
II, 352, Soc. de l'H. de Fr.) Cestui cy (Orgetorix) monopola et esmeut MONOSCEROS, voir MONOCEROS.
Au devant desquelz n'alla personne de la noblesse aprendrelesarmes. (VIGENERE,
la court du roy, par son fait, excepté le duc Comm. de César, fo 2 ro, éd. 1590.) MONOSTIQUE,adj., égoïste, qui ne pense
de Clarence, de son mouvement, qui estoit Nul maniement leur semble avoir assez qu'à soi :
complice du monopole. (ID., ib., II, 344.) de dignité, s'il vient de la concession du Et pourroit l'en dire que prudence est
La xime manière si est crisme de cons- mary. 11 faut qu'elles l'usurpent ou fine- commune et général et a plusieurs especes;
piracion si comme de faire machination nement, ou fieremenl, et tousjours inju- une est prudence tnqnostique, quant est
Richel.
contre l'ordonnance ou edict de prince, rieusement, pour luy donner de la grace pour soy meisme. (ORESME, Eth.,.
affin de le destruire par faict de peuple, et et de l'authorité. Comme en mon propos, 204, fo 476e.) -
Celuy est dict avoir charge monoslique Home deviot a tos monstrable. De pair mol li fai monstrance
qui a gouvernement de soy seul, et l'yco- (Vie Sle Katerine, Richel. 23112, f° 60d.) Ke ne me sai revengier
nomique est celluy qui a regard a soy et Alexandre notant son hault et poli Fors ke pur mercit proier.
a sa famille. (Le Jouvencel, fo 3 r°, ap. maintien suspechona qu'elle estoit noble (ADEFROIS LI BAISTARS, Chans., ms. Berne 389,
Ste-Pal.) rt non monstrable en banquet. (FOSSETIER, f° 80 v°.)
Prudence avoit avec elle monoslique, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, IX, m, 17.) Et vous, sire, fet eleau roi, se vous u
économique, et politique. (J. BOUCHET, autres volies deffendre que ma dame n'eust
les Triomphes de noble dame, fo 4 vo, ap. MONSTRACION, - lion, mous., s. f., esté traie u par vous u pnr autrui de cele
Ste-Pal.) action de montrer, démonstration : dame la, jou sui toute apareillie que jon le
Une prudence particulière appellee mo- Par aperte monstracion vous mousteroie en vostre cort, u en autre
nostique. (In., ib., f° 5 v°.) Nous descouvri mainte figure
orendroit u a terme devisé, et la mous-
Qui par devant estoit oscure. trance n'iert pas fete deloiaument et sans
MONOTESSARON,- eron, s. m., coordi- (A. Du POT, Rom. de Mahom., 911, Michel.) raison, mes par chevalier loial et esprové
nation des quatre évangiles en un seul : qui toutes ces coses a veues et esgardees,
Ce signe te taille et li chevaliers qui contredire le vaudra
Le romant des trois pelerinaiges. Le pre- Monsfration d'orages et bataille. soit antretenus, car ensi doit on fere de-
mier pelerinnige est de l'homme durant C.nu,. Mrenia, 1er liv. des Georg., f" 38 v", moustranche et contredit de si haute cose
qu'est en vie.Le second de l'ame séparée ed. 1540. corne cesti est. (Arlur, ms. Grenoble 378,
du corps. Le tiers est de nostre seigneur f° 6b.)
Jesus, en forme de monotesseron : c'est as- Et est impossible de faire plus grande
savoir les quatre evangiles mise en une. monstration d'estre contents qu'ils font. Cil qui est meuz pnr la ville en mostrance
( DEGUILEVILLE.) (F. DE LORR., Mém., p. 65, Micbaud.) qu'il est malfeitor. (De Droit et de Justice,
Richel. 20048, fo 55d.) ,
Ala discrette requeste d'aulcunes per- Cf. MONSTRAISON.
sonnes, desirantz avoir les quatre evan- Cilz qui est menez par ville por batre,
giles en forme d'un, ordonnees et redigees MONSTRAISON, - treisun, - trison, - tri- en mostrance qu'il est maufeteurs. (P. DE
avec expositions catholiques sus plusieurs sun, - treson, - treysoun, moust., must., FONT., Cons., XIII, 21, Marnier.)
passaiges, pour bien Ii's entendre, j'av icy s. f, action de montrer, de faire voir: Se je ausi celi dete acroistre savoie pnr
entreprins, (la grâce de Dieu aydant) de houne mostrance et loial. (1245, Lett.du
translater les quatre évangiles et les or.
Xni ki tant lungement servist en sa maisnn senech. de Fland., Cb. des compt. de Lille,
donner en ung, ensuivant le monotessaron
Ki le puisse affermer, ne faire mustreisun 855, Arch. Nord.)
latin de mnistre lehnn Gerson. (BEAUS-K'en nul tens le veist a tele mesprisun.
Et quand respondre le convint si de-
PORT, Monotessaron, prol., éd. 1552.) ( GAp,N., Vie de S. Thom., Richel. 13513, 6 v°.) r manda la monstrance des. coses que li rois
MONOTESSERON, voir MONOTESSARON.
Il en fist nepurquant meinte feiz mustreisun. clnmoit. Et fu li jours assignes a faire la
(ID., ih., f° 19 r°.) monstrance. (Chron, de Bains, c. XXXIH,
MONOUC, monuque, s. m., eunuque - S'aparut Deus a lui en veire mustreisun. L. Paris.)
Il n'y homme d'au dessus de vingt
a on
(ID., ib., f° 63 v°.) Dame, dient cil, la moustrance ferons
vingt deux ans (dans le serail) fors lui (le De ta femme fais mustrisun, nous volentiers. (Li Contes dou Roi Flore
sultan). Tout le reste sont ou monuques, Qu'il n'a çaiens un seul barun, et de la Belle Jehane, Nouv. fr. du XIIIe s.,
c'est a dire taillez rie a rnc, ou jeune Cni tu ne le faces loer. p.95.)
garçons enfans dechrestiens qu'on y eleva (MARIE,Lai de Graelent, 453, Roq.) Li eschevin ont dit d'un meisme acort
p our le service de sa personne. (VIGENERE, Mes jo vos fray monstreysoun por le mins k'il sevent parmi le moustrance
Trad. de Chalcondile, p. 48, éd. 1662.) Det choses ke ne sonnt pas comoun. et les resnes ke li abbeesse de Sin d'une
Monouc, en langue turquesque, chastré, (The treatise of Walter de Biblesworth, p. 146, part et Watiers de Goy d'outre part ont
eunuchus. (NICOT, 1606.) Wright.) mostret li uns envers l'antre. (Bars aux
Monouc.An eunuch.Turquesque.(COTGR., cchevins, QQ, f° 38 v°, Arch. mun. Douai.)
Accordé est et establié que monstreson Faire certaine moustranche des fies que
1611.) des leyns soit fait a l'estaple chescun jour
de la sepmaine. (Stat. d'Edouard III,
je tenoie de lui. (1280, Cart. de Corbie,
Monouc, m. Capado, palabra turquesca, ap. Duc., Monstrae.)
enuco. (C. OUDIN, 1660.) an XXVIII, impr. goth., Bibl. Louvre.)
Les mounslrances et requestes susdites
MONOUGLE,monocle, adj., qui n'a qu'un Cco dient les fous e lur peisera fount les dits procureours de la commu.
œil : Kant la mort les assaudera nalté des soumis dudit roy d'Engleterre.
Ke jeo les fray la monstreysoun (1307, Plaintes des suj. du roi d'Anglet.,
Que je puisse avoir un denier Ke pecché ne veent mye par sarmoun. Lett. de Rois, etc., t. II p. 21.)
De legnos, de boçu derrier. (BOZON,Sermon, ms. Phillipps 8336, fO 80.)
Et de monougle et d'erengier, Et adont, le moustrance faite, se je ne
prodige : l'amendoie, elles poroient le painne don-
Et cil qui le brsz tort aura, — Signe,
Sanz un denier n'eschappera. Mais jeo endurisserois son quer, et mul- ner. (28 mars 1337, Cart. de Flines,
(Castoiement d'un pere a son fils, Richel. 19152, tiplieroi mes signes et mustrifons en la p. 570, CCCLXXVIII, Hautcœur.)
f° 4.) terre de Egypte, et il ne vous orra. (Bible, Le chevalier leur fait monstrance
Monocle :
com. One eyed ; having but Exode, ch. VII, vers. 3, Richel. 1.) Que nulz ne traye ne ne lance.
f° 40 r°.)
(ALART,Case d'Anjou, Richel. 765»,
one eye. (COTGR., éd. 1611.)
— Parure : Li roys Charles.. dist et proposa que ],l
MONOYDES, voir MONODYES.
De ta femme vaut meuz la mustresun ducé de Bourgoingne par proismeté li estoit
MONPANCIER, employé plaisamment Ke tut l'estor (e) de ta mesun. esceue et devolue, mes ses monstranchei
(CHARDRY, Petit Plet, 1489, Koch.) ne peurent estre de nulle valleur. (FROISS.,
dans la loc. aimer Monpancier pour signi- Chron., VI, 359, Kerv.)
fier être gourmand, être préoccupé des Cf. MONSTRACION.
Et doient li clamant et li dcffendans
intérêts de sa panse : MONSTRANCE, - anche, mous., mos., avoir fait lour monstrance desdis demon-
Gloulonie. mus., mon., moun., s. f., preuve, démons- nemens en la main dou pardesoure. (1397,
Assez aime miex Monpancier
Hist. de Metz, IV, 481.)
tration :
Que Marseille ne Carlion. Et semblablement doient les treses penre
(RUTEB., Voiede Paradis, II, 39, Jubinal.) Aristole appella : de ce li fist monstrance, les veritez par escripture des descords dont
Si com Emenedus dist la senefiance. ilz seront chargiez, ne ne pueent, ne ne
MONSEL, voir MONCEL. (Rom. d'Alix., P. Meyer, Romania XI, 235.) doient lesdis treses refuser, nullcz veritez,
Sire, fait il, une mostrance ne monstrances c'on lour voille faire ou
MONSELLET, voir MONCELET. monstrer, pour raison desdictes plaintes
Te faz, si la veus esculler. et descords. (lb., IV, 487.)
MONSTEREUX, voir MONSTREUX. (BEN., D. de Norm., II, 15899, Michel.)
Entre nos dex seit la mustrance ; Facent leurs escriptures et montrantes
MONSTRABLE, adj., qui peut être S'ele est si bele, quite en seit. de quinze jours en aultres, (1405, Hist.zde
montré : (MARIE,JM de Graelent, 468, Roq.) Metz, IV, 574.)
:
Et dit le dit maistre eschevin que le dit la mostrè. (1243, Régl, p les drap, de Châl.-
L'exposant print et mist en son saing
Jehan d'Anowe avoit encore fait plusieurs s.-Marne, Arch. mun. Châlons.) une tasse d'argent appellee monstre. (1397,
aultres monstrances par lesquelles il estoit Arch. JJ 153, pièce 167.) ','
Chy enssuit la monstre Johan le Bou-
bien excusez du dit fait. (J. AUBRION,
1483, Larchey.)
cher, mestre d'un batel d'armee ordené a Terme de fauconnerie, ce que la vue
Journ., an estre en la riviere de Saine, de sept arba- —
Fleurs sont inorislrancé des fruictz adve- lestiers et dix neuf mariniers, receue le est dans la chasse aux cerfs :
nir. (Kalend. des berg:, p. 4, éd. 1493.) VIIIe jour d'octobre, l'an mil CCCLXIIII. Si tu trenves le héronfaulcon
séant, si te mëtz
:
(Ms. Richel. 26764, no 151.) en haut lieu a tout ton nouvel
dessus du vent, et celui qui a le faucon;
au
— Enseignement Et apres ce relivrerent leurs chevaus a heronnier fera chasser le héron, et quant)
Car fil Dieu se disoit paitont eu se mmistranche. monstre. (FROISS., Chron., II, 184, Kerv.) il aura laissé aller le faulcon au héron,*
(GILLONLE MUISIT,Poés., I, 246, Kerv.) Que tous les arbalestriers. soient abil- regarde se le beron qui volera.prendra la
liez et garnis. do trait et d'armures. monstre. (Molus, fo 66, ap. Ste-Pal.)
— Prodige : pour passer a monstre devant les depputez -
Morv., montre, Lille, montre, moute,
Il a ennuit veues grant parties de mes
monstrances et de mes merveilles.(S. Graal,
m s. Tours 915, f° 19b.)
de par les. consaulx a ce. (Public. du 5
avril 1451, Arch. Tournai, Reg. aux publi-
cations, 1451-1457 ) ,
échantillon.
Moyses et Aaron firent touz les signes et Ces Malinoisfirent ce jour leurs monstres
MONSTREE, moustree, mostree, mÓttee;
foutes les monstrances qui sont ci escrites etl'endemain passèrent la riviere. (Trahis. montree, s. f., action de montrer, de faire
devant Pharaon. (Bible, Richel. 899, fo 36b.) de France, p. 91, Chron. belg.) voir, inspection. Au sens juridique, on
appelait montrée, dit Chéruel, ce qui a été.

Présence : Pour voyr et revoir les monsfres, veues
et reveues. (Lelters andpapers of Henry VI, plus tard désigné sous le nom d'aveu ou
Dens me rendra sa grace e sa mustrance, I, 8.) dénombrement. Quand un seigneur craignait
Gieter nus voldra d'emfer par passance.
(Adam, p. 43, Luzarcbe.) Le roy fait tous les ans la reveue des que son vassal ne diminuât son fief, il
- étrangers qui sont a sa solde, et ceux de pouvait l'obliger de lui en faire montrée
— Apparence : ses terres a qui il a esté commandé de s'y devant quatre chevaliers. Saint Louis exige
En ceste terre (premiere Inde) y a ung trouver en armes ; et les ayant assemblez
arbre qui a la feuille comme l'ecorce toute tous, cela s'appelle lors la monstre qu'il dans ses ordonnancesqu'on accorde quinze
verte, et a le fruit d'une belle monstrance. voit luy mesme. (LA BOET., Mesnag. de. jours et quinze nuits à celui qui doit faire
(Extraits d'un manuscrit de Jean Alfonse, Xenoph., Feugère.) la monstrée ',:
1544-1546, Margry, Navigations françaises,
p. 312.)
Dieu exbausa les prieres du peuple.
envoyant de la pluye. qui moultaugmenta
les biens de la terre, tant les grains que
— En particulier,
descente sur les lieux,
ite en vertu d'un jugement de la cour,
pour procéder à la visite et à la descrip-
tion d'un fief ou d'une bourgeoisie :
Viollet.) ,- -
De defaute faite empres monstrée en ju-
gemant. (Etabl. de S. Louis, I, LXX, p. HO;

Les montrées des Chartres doit l'en fera


les vignes, dont s'en ensuivit une grande
monstrance. (CL. HATON, Mém., I, 508,
Bourquelot.)
De casau nomé et coneu, ne de un leuc
qui ait nom et apartenances, et que en
celle terre n'a autre leuc qui ensi ait nom,
H 47, fo 22a.)
,.:
sans mostrer la dete. (Digestes, ms. Montp.
La monstree autres fois jugee en double
entre la court et le dit priour sera ente-
n'a ni'ne deit l'on aveir point de mostre.
— Ostentation : (Ass. dejér., t. I, p. 62, Beugnot.) rignee en ce. La monstree sera enterigneé
Quant ele est fete simplement, sanz or. Doit estre monstre faicte en faveur de la en double entre la court et le dit priour
guel et sanzmostrance, ele estaint le pecbié. justice comme de la partie, affin que jus- en la maniere que elle fut autresfoisjugee
(Li prem. Liv. de Salemon, ms. Berne 590, tice saiche. que elle devroit faire si ju. en une autre demande Les monstrees et
f° 166b.) les enquestes autresfois jugees entre la
gcment en est fait. (Ane. Cout. de Bret., court et le dit priour. (Titre égaré.) -
Venditatio, ventance, ostentation,mons- 1° 95.)
-trance. (R. EST., Thes.) De mostree. Qui demende beritage un
—Fairemonslre de, citer commemeexemple : home dit issi ; Tybaut tient vignes, trois
Saintonge, montrance, portrait, aspect. arpenz, qui sont en tel leu et en tel cens-,
Berry, Poitou et Canada, montrance, ap- Don pren Hector je te fai moustre sive, qui moies sunt par la resôn de mon
parence. Suisse, Fribourg, monstrance, Com vaillamment se combatoit. pere, qui cele chose estoit dire
quant il ala de
(FROISS.,Poés., 11, 174,436, Scheler.) vie a mort; et s'il veaut que ce ne
ostensoir. soit voirs, je sui prez de monstrer par

-';
MONSTRANMENT,adv..ostensiblement : — Se mettre a monstre, faire mine : moi et par garanz qui en jurront et fe-
Point n'y assallirent, car le conte de ront loutie plus, si comme il devront. A ce
Ostensim,monstranmeht.(Gloss. lat.-fr., Saint Pol estoit dedens atout deux cens respont Tibaut qu'il a en pluseurs leus
Richel. 1. 7679, f° 224 v.)
lanches qui se mirent tantost a monstre vignes, et demende mostree. L'en li done,
-
pour defendre le chité se on l'euist asally; et li met l'en jor. Ehpres, le jor de la
MONSTRANT, adj., vain, orgueilleux : molree, a la mostree il ont esté. A l'autre
(FROISS., Chron., XVII, 498, Kerv.) jor, l'en liieist ceste meime demende. Et
Pierre Lahbe,qui en sa vie estoit homme Tybaut nie que en cele chose n'a il nul
assez monstrant et de diverse cole, incon-
tinent se feust esmeu moult chaudement — En terme de forêt, marque apparente droit, ne que il ne tient nule rien del
contre Le dit Thevenot. (1396, Arch. JJ des ventes ou coupes de bois antérieures à autres a def-
suen. Il offre a prover, et liL'én
151, pièce 79.) celles qu'on veut faire : fendre, si comme il doit. demende
S'il y a bois et autres forets- qui ayent qu'en dit droit. Et l'en respont que par
1. MONSTRE, munstre, s. m., prodige, tex moz n'est batalle, et qui vaincra, si
chose prodigieuse, incroyable : esté vendus, elle (la veuve) les peut enporlera la querelle. (Liv. de Jost. et de
vendre, supposé qu'elle n'y ait que son plet, IV, 6, Rapetti.)
Remembrez des merveilles de lui, les- douaire, en ensuivant les monstres et
queles
de là il fist, ses montres, e les jugemenz .ventes anciennes, et selon ce que son Si demanda la moustree des choses que
buche de lui. (Lib. Psalm., Oif.,civ, mary vendoit. (1509, Cout. du bailliage de li rois clammoit. (MÉN. DE REIMS; 470,
4, Michel.) Var. : munstres. Meaux, Cout. gén., I, p. 85, éd. 1604.) Wailly.)
Je diray un monstre, mais je le diray Et se doit moustrer el manoir, et la
pourtant. (MONT.,ESS., 1. II, ch. 11, fo 172r°, — Portion de bois : moustree fete. (Jurés de S.-Ouen, f° 304 ro,
éd. 1588.) Aultre recheple a cause de la vente Arch. S.-Inf.)
faicte le 7" d'apvril 1671, de plusieurs Ne porron fere reclamanche ne justise
2. MONSTRE, mostre, s. 1., inspection, monstres de chesneset blans bois marquées nulle ne aucune mostree de seignorie.
revue : es grands bois de Mortaigne, en la taille (Ch. du 22janv. 1293, Jumièg., Arch. S.-
de l'Hermitaige. (1671, Comptes du Rece- Inf.)
On ne doit acheter ne vendre laine de Mortagne, ms. appartenant a M.
d'Aingleterre ne d'aillors que li venderres veurBocquiliet.) Si la personne du juge n'est pas conte-
ne la doie faire autretele corn a la mostre, nue ou libelle et l'en doit faire monstree.
se Ii venderres ne l'amande a la raison de — Tasse pour
faire l'essai des vins : (Slat. de Paris, Vat. Ott. 2962, f° 6gbJ
Il vit le bois, dont monstree a esté faicte, cestui art (la rhétorique) est sor .m. choses
tout coupé. (1312, Arch. S 296, pièce 6.) seulement,ce est monstrement, conseil et MONSTREUSEMENT,adv., monstrueu-
jugement. A ce meisme s'accorde bien sement :
Et lessent joir et user paisiblement.
dudit usage par monstree et livree du ser- Tulles, et dit que demonstremens est quant Monstreusement, monstrificè, monstrosè.
gent de ladite forest. (Ch. de 1340, Arch. li parleor loent ou blasment home ou autre (ROB. ESTIENNE, Dicl. fr.-lat., 1549.)
Loiret, Ste-Croix, N.-Dame des Barres.) chose generalment ou partiement. (BRUN.
LAT., Tres., p. 471, Chabaille.) MONSTREUX, monstereux, adj., mons-
A Guillaume Favereau, clerc de la court
du seel, pour ung proces pour faire la Les barons de Camelide eurent assez de trueux, prodigieux :
moustree aux biens tenans de Pierre Tasmes. honte, car ilz sont attnins de faulx juge- Mainte antre beste monstereuse.
(1465, Compt. de l'aumosn. deS.-Berthomé, ment ne oncques ne souffrirent les barons (GAOTH.DE MES,Ym. du monde, Richel. 2021,
f° 124 ro, Bibl. la Rochelle.) de Bretaigne que nul d'eulx feist monstre-
ment en la court au roy Artus. (Lancelot du
f 102e.)
Fu fait inventaire et monstree Lac, 1re p., ch. 55, éd. 1488.) Monstreusecriniere. (LA PERUSE, Medee,
Des biens estans en sa maison. p. l, éd. 1555.)
(L'Inventairedes biens de l'amant, Romv., p. 180.) — Démonstrationen général : Accidens monstreux et desnaturez. (PONT.
Faire vue et monstree. du portail. Qui donc oist les mostremenz DE TYARD, Disc. philos., f° 138 ro, éd. 1587.)
(1562, Proc. verb. du pill. de l'Egl. du E les morteos esmaiemenz,
Mans, Arch. Sarthe 985.) Les orribles destructions
Poissons monstreux. (Du CHESNE, Six.
E les granz persécutions.
liv. du grand Miroir du monde, p. 34, éd,
Faire monstree desdits héritages. (Cout. (BEN., D. de Norm., II, 11417, Michel.)
1588.)
d'Anjou, art. 6, Nouv. Cout. gén., IV,
530a.)
— Apparition : Da sphinx la monstreuse forme
Nous veismes a nostre mal.
Monstree peut estre faite tant par ins- AI premier mustrement (GARNIER, Antigone, V, 652, Foerster.)
truction de justice que a la requeste de Del jnr de jugement
la partie, a ce que la justice puisse faire La terre suera.
H.-Norm., vallée d'Yères, un éfant
son jugement plus certain, et que l'execu- (Liber regine Sibille, Richel. 25407, CO171b.) monstreux, un enfant gros et vigoureux.
tion du juge soit plus facilement faite.
(1575, Cout. de Bretagne, Cout. gén., II,
762, éd. 1604.) — Remontrance : MONSTREYSOUN, voir MONSTRAISON.
Od plusors amonestemenz,
; Le defendeur requiert avant
la sentence, avoir montree,
quejetter Od preieres, od mustremenz MONSTRUEL, adj., monstrueux :
sans cela
il ne pouvoit faire sa preuve.que
(G. BOUCHET,
Unt tant vers Otbon dit e fet
Que ici n'en ont nul autre plait.
Puis aupres de sainet Innocent
Estoit Herode le cruel,
Serees, II, 130, Roybet.) (BEN., D. de Norm., II, 18300, Michel.) Qui fist mourir maint innocent
Par son malice monstruel.
— Coupe de bois indiquée par la marque MONSTRER, moustrer, v. a., faire la (Sacre du RoyCh. VIII, ap. Th. Godef., Cêrém.
d'un marteau : monstree judiciaire : Fr., l, 215, éd. 1649 )
Pris couppant en l'usaige hors monstree. Pour une plainte, a faute de payement
(1378, For. de blois, Arch. KK 298, fo 4 r°.) des rentes qui se font sur les héritages ou MONSTRUEUSEMENT, adv.,d'une façon
Vendu une monstree de trambles cheusa maisons, se paye pour monstrer le dit hé-
ritage ou maison au doigt et a l'euil 34 s.
monstrueuse :
terre. (Ib., f° 6 v°.) 6 d. (Cout. de Lessines,Nouv.Cout.gén.,II,
Une femme monstrueusement boçue et
Une monstree de bois, (lb, fo 7 rO.) 219.)
contrefaite. (Légende dorée, Maz. 1333,
fo 256J.)
Pour une autre montree du bois dessus Monstrueusement, vivans. (FOSSETIER,
dit vendue a André Pelletier. (Compte de — Monstré, part. passé et adj., paré, Cron. Marg., ms. Brux., l, f 200 r° )
J. Guerin, 1386-7, fo Il ro, Arch. Cher.) orné, relevé :
Icellui suppliant qui avoit prinse une Couvert de velours noir, a larmes noires, Se fians et fortifians en leur redoublee
moustreez d'un pou de bleu. (MATHIEU force et legereté de nature monstrueuse-
monstree de bois des religieux, abbé et ment meslee. (Alector, Propos rompus, éd.
convent de Lorroys. (1474, Arch. JJ 195, D'ESCOUCHY, Chron., Il, 128, Soc. de l'H.
de Fr.) 1560.)
pièce 1093.)
— Aspect, apparence : MONSTRESON, voir MONSTRAISON. — Prodigieusement : :
Il exprimoit ses conceptions monstrueu-
Li autres achatent les blez en herbe, les
vignes quant eles sunt de bele mostree en
MONSTREUR,s. m., celui qui montre : °sement bien. (AMYOT, Œuv. mél., t. II,
flor. (LAUR., Somme, ms. Soiss. 210, fo 44b.) Avons establi et establissons et faisons p. 171, éd. 1820.)
nos loyaus et vrais procureurs seigneur
Lesvingnesen florquant eles sont debeles Jehan, nostre curé, Baudewin le Goes, 1. MONT, mund, mond, mont, mon, s. m.,
mostrees. (ID., ib., ms. Chartres 371. bailliu d'Oudemboch, Arnoud le fil Henry monde :
f° 10 ro.) et Arnoud Soudel, escbevins de no dicte Gorpissem mund et som peccad.
ville, et a cbascun pour le tout pourteurs (Passion, 508, Koschwitz.)
— Troupes
passées en revue et monstreurs de ces lettres. (1328, Cart.
La on le conte de Monfort d'Oudenbourg, p. 57, Van de Casteele.) Et s'il ne Ii porte, mar an parolt nus hom ;
S'est mis en si dure balance Aubelet Dufour et Guill. Godart porteurs S'amor ne puet avoir por tôt l'avoir do mon.
(J. BOD.,Sax., CXXXVI, Michel.)
Qu'o douze cens hommes de France ou monstreurs de ces presentes lettres.
Qu'il ot amenez de la vile, (1344, Arch. S 266, pièce H.) Par toz les sainz dou mont que le me pardonez.
Est assemblez a deus cens mile
Monstreur : m. A shewer, a demonstra- (Parise, 2786, A. P.)
Desqniex les monstrees fremissent.
(GCIART,Roy. lign., t. l, p. 224, Buchon.) tour. (COTGR., 1611.) Qui mieus sauroit tout le mont justicier.
(HUESDELA FERTÉ,Serventois, P. Paris, Roman-
Norm., Orne, montrée, visite d'une ferme MONSTREUS, - eux, s. m., inspecteur : rero, p. 18t.)
avec état des lieux dressé au commence- Et si les forestiers de la dicte forest Dame gentiz, de tôt le mont loee.
ment et à la fin d'un bail. treuvent les abbateurs de boais, charpan- (Poét. franf. avant 1300, IV, 1382, Ars..)
tiers et charretiers ou aultres gens dudit
MONSTREMENT, moust., most., must., evesque explectant en la dicte forest, et Et faisoit tant que Diex et tous li mous
s. m., action de montrer, ce qu'on montre, leur dit monstreux de boais ne soit si le devoit hair. (Chroniq. de Rains, c. xx,
démonstration, en terme de rhétorique : pres qu'il puisse ouir ses gens l'appeler et L. Paris.)
respondre aux diz forestiers qu'il les Vos m'aves tolu la riens en cest mont
A l'essample et au monstrement avoue, lesditz forestiers en celui cas le que je plus amoie. (Aucassin et Nicolette,
Ke li aposties nos aprent pevent raporter es amendes. (1467, Usem.
de la for. de Brecetien, Cartul. de Redon, p. 8, Suchier.)
En ses escris et en ses dis.
(De Sainte Ysabel, ap. Jub., Œuv. de Ruteb., II, éclaire., CCOLXXIII, A. de Courson.) Qui aroit de cest mont eslit
381.) Que toujours le dit monstreus soit pre- Un des plus preus et des milleurs.
Por ce dit Aristotes que la matiere de sent a une huchee. (Ib.) (Couci, 2384, Crapelet.)
Jusques aux bonnes Hercules — En un mont, en une fois : 2. MONTAGNER, voir MONTANIER.
Alasmes qu'il mist a la fin J'en diray trestout en un mont.
Qu'on veist que c'iert du mond la fin. (CHR. DEPISAN,Liv. du chem. de long estude, MONTAGNETTE, - aignette, - aingnette,
(CHR. DE PISAN,Liv. du chem. de long estude, 3021, Puschel.) s. f., petite montagne :
1534, Püschel.) Devers la montagnelle. (Trahis. de France,
Son fruit le mont rachetera, — Faire les mons et vaux, faire des mer- p. 162, Chron. belg.)
De douleur le délivrera. veilles : Le roy se retraist sur une montaignette
(Naliv. N. S. J.-C., Jub., Myst. inéd., II, 57.) La avoit bien deux cens Anglois assez adventageuse.(MONSTREL., Chron.,II,
Ne te fie pas en ce mond Voulans faire les mons et vaulx. ch. 39, Soc. de l'hist. de Fr.)
Qui la force gaste et confond. Mais la laisserent leurs haruoys, Montaignette, s. f.; totehyll. (PALSGRAVE,
(Debat de Nal. et de Jeun., Poés. fr. des xve èt Et perdirent biens et chevaulx. Esclaircissement de la langue françoyse,
XVIs., III, 89.) (MARTIAL,Vigil. de Charles VII, 1 VIIIa, éd.
1493.) p. 282, Génin.)
— Le mont de
gloire, le ciel : Seu aulcun lieu il y a quelque bosche
Je prie a Monsieur saint Ongnon — Billot : Ou montaingnelle, rien n'y a de gasté.
Que cil qui fist le mont de gloire, Un mont de boucher. (1600, Exéc. test. (Le Jardinnet de Haynault, Arch. du Nord de la
Vous vueille garder de peu boire. de Jacques Blavet, Arcb. Tournai.) Fr., t. II, p. 67.)
(Sermon joyeulx de la vie S. Ongnon, Poés. fr. Pic. et Flandre fr., mont, Wall., mon, Clivulus, une petite montagnette. (Cale-
des xv' et xvie s., l, 208.) pini dict., Bâle 1581.)
mô, tas, monceau; selon De Jaer se dit
2. MONT, s. m., monceau, tas, lot : particul. d'une pile de cuirs. Clivosus, qui a plusieurs montaignettes,
Qu'il mist en i. motit, ce me sanble, inegal, ayant plusieurs pentes et des-
Cheval et chevalier ansanble. 3. MONT, s. m., syn. de monte, valeur : centes. (Ib.)
(Chev. au lyon, 3151, Holland.) La char trenche de l'os le mont d'une prunelle. Cependant quelqu'un qui avoit a faire
Et sachiez que je pans et croi (Veus dou paon, Richel. 1554, P 125 rO.) hors le fort, et le trompette qui estoit allé
Que moult i ot grant mont de laigne.
voir MON. sur le rempart apperceurent une troupe
(Dolop., 4679, Bibl. elz.) 4. MONT, d'Hespagnols qui desccndoient d'une mon-
tagnette. (MARC LESCARBOT, Hist. de la
Quantli bles estoit vanes et mis en .1. 5. MONT, voir MOLT.
mont. (Ch. dejuill. 1241, N.-D. de Cambrai, Nouv. France, 1612, éd. Tross, 1866, p. 110.)
Arch. Nord.) MONTABLE,adj., qui peut être gravi : Que te sert de faire des montaignettes de
E la meson se deslaca Scansilis, montable. (Voc. lat.-fr., 1487.) tant de petits corps? (J. P. CAMUS, Homel.
Qui trestote en un mont chai. f estivales, p. 104, éd. 1619.)
(Besant de Dieu, 3260, Martin.) — D'une grande valeur, considérable : Une rangee de montagnettes roussatres.
Puis hurtent depuis de chevaus Ne li remest aveir montable (JEAN HUGUES, le grand Routier de mer,
Si qu'il convint les deus vassaus N'un sol denier d'aveir moable. p. 147, éd. 1638.)
Cheir a la terre en un mont. (BEN., D. de Norm., II, 16834, Michel.)
(Couci, 1743, Crapelet.) MONTAIGNER, voir MONTAGNER.
MONTAGE, s. m., action de monter :
Puis mist tout en ung mont.
(Baud. de Seb., II, 959, Bocca.) Ascensio. Le montage. (Trium ling. MONTAIGNETTE, voir MONTAGNBTTE.
Dict., 1604.)
Les enfans doivent faire rapport au
: MONTAIGNIER, Voir MONTANIER.
commun mont de ce dont ilz ont esté MONTAGNAT, s. m., montagnard
amendez de leur pere et de leur mere avant Et au labeur des bras des povres mon-
les autres freres et sœurs, si Hz veulent MONTAIGNOLLE,s. f., monticule 1
avoir parchon avec les autres. (BOUT., tagnats, fossoyent l'or et le labeurent en Il s'ayda de trois petites monlaignolles,
Somme rur., 1* p., fo 116a, éd. 1486.) lames. (P. MART., Rec. des Isles, fo 69 rO, dans lesquelles il se retrancha. (MONTL.,
éd. 1532.) Comm., 1. III, éd. 1594.)
On doit faire de tous les meubles qu'ilz
ont, trois mons, dont l'un des mons aura 1. MONTAGNER, montaigner, verbe. adj., de la montagne, qui
MONTAIN,
— Act., élever en forme de montagne :
la mere, et l'autre mons aura le parastre,
et l'autre mont auront les enfans. (ID., ib., habite sur les montagnes :
f° 117e.) Et le foudre est souvent aux places, Faucons montains. (BRUN. LAT., Tres.,
Qui se montagnent plus le front.
Qui adonc veist gens lancier sus ce pont (GARNIER,Partie, l, éd. 1568.) p. 203, Chabaille.)
et tresbuchier l'un sus l'autre, dis ou Ce faucon montain se esjouit merveilleu-
douse en un mont. (FROISS., Chron., III, Quel blanc rocher de Pare, en ettofe marbrine, sement en sa cruauté. (xv. s., Traité de
348, Luce, ms. Rome.) Ha tant bien montagné cette plaine divine, faulconnerie, p. 47, Martin-Dairvault.)
Et y ont esté occis. ainsi comme par (TAHUR., Poes., f*p., p. 11, éd. 1574.)
Ses ongles,aujambes et pieds sont noirs,
l'estimacion de ceùlx qui ont veu les La tampeste n'est pas tousjours occupee
montaigner la mer. (Pelerin. d'Amour, mais le reste corps tire au pinson mon-
mons on le puet savoir. (23 sept. 1408, a tain : car il a une tache blanchette au
Ch.de J. de Bourg., Arch. gén. de Belg.) t. I, p. 261, ap. Ste-Pal.) travers de l'œlle, comme le pinson et tra-
Paris ferit le chevalier de si grant force S'amonceler sur, en forme de mon- quet : toutesfois son bec et sa maniere de
que versa homme et cheval tout a ung — vivre ne permet qu'on le mette entre les
mont. (Hist. du chev. Paris et de la belle tagne : monlains. (BELON, Nat. des oys., 7, xvm,
Vienne, fo 14 v°, éd. 1835.) C'estoit une partie tramee il y avoit éd. 155.)
longtemps par deux Propetides eminentes Et apres avoir fait leur fan, elles (les
Mons de piastre. (1478, Ord., XVIII, 415.)
en la tourbe pour la santine des sublimes biches) vont manger du fer montain,retour-
Si s'entre occirent par montz, sans excremens humains qui montaignoient nent vers leurs petits. (Du PINET, Diosco-
prendre homme et rançon. (Perceforest, leur visage. (Le prem. acte du Synode noct., ride, II, 52, éd. 1605.)
vol. 4, f° 82e, éd. 1528.) x, éd. 1608.)
A Guiffray Dumesnil, pour avoir amené
Le fer montain et la poix fondue prinse
du port aulx pierres vingt mons de piastre, —
Réfl., se former en montagne, s'amon. a mode de loot. (Io., ib., VI, proeme.)
celer :
a iiii. s. pour mont, .IIII. 1. (Compt. de
dép. du chât. de Gaillon. XVIe s., p. 23, ,
On voit souvent au soir se montagner
— S. m., montagnard :
Deville.) les nuees. (Du VERDIER, Bibl., p. 234, éd. Lors les montains, c'est a dire le peuple
1580.) des montaignes, leur apparurent sur les
— Tête au sens juridique : haultes roches. (La seconde Decade de l'it,
Liv., I, 22, éd. 1530.)
Et si voel que li entant ki furent Alart — Neutr., dans le même sens :
men frere, facent i. mont, et li enfant ki Et de la sort le charme d'une vois — Ultramontain :
demorerent de Jehanain, me sereur, .1. Qui tout ravis fait sauteler les bois,
autre mont. (1324, Donation de Jeh. de le Planer les monts et montagner les plaines. Les Italiens et montains. (Chr. de
Kierve, Arch. Tournai.) (RONS.,Amours, I, CXL, Bibl. eh.) Denis, t. III, f° 41,. éd. 1493.)
MONTAISON, s. f.,époque ou l'on monte Li fut donné a la montance de xxiv. Inutile sur sa racine,
une rivière : a xxvi. henaps d'or et d'esguieres. (Trais. Et qui, le tranchant en un tronc,
Le premier navire qui viendroit tous les de Rich. II, p. 109, Williams.) Le laissa seicher de son long
ans a la montaison, chargé de vins. (CAR- Jusquez a la montence de .c. chevaulx. Dessus le borJ de la marine.
LOIX, Mém. de Vieilleville, I, 1° 31, ap. (J. Journ., an 1466, Larchey.)
AUBRION, (RONS.,0d., V, xxIII, Bibl. elz.)
e-Pal.) Vous versez et poussez les ondes montanieres
: — Espace, longueur, durée : Qui renaissent toujours en vos sources premières
— Accès Bien soufri le mal et la paine Pour paroistre au défaut de celle qui se perd.
F. de montaison. (RAB., Tiers livre, La montance d'une semaine. (GREVIN,Sonn. sur Rome, XXII.)
ch. XXXVIII, éd. 1552.) (Vie des Peres, Richel. 23111, f° 4e.) Braves ponts estendus sur les ondes liquides
Elle n'alast pas la montence Qub le Tybre conduit des grands lacs montaniers.
MONTAIENT,voir MONTEMENT, (ID., ib., XXIII.)
De quatre toises sens potence.
MONTANAGE, voir MOUTONAGE. (Rose, ms. Brux
,
f 5d ) Je vay en precipice
Que sa dame en vie demeure Dans les llols me jetter de ce roc montagnier.
MONTANCE, montence, montanche, moun- La montance d'une seule heure. (ROBERTET ANT. LE CHEVALIER D'AIGNEAUX, Bu-
taunce, s. f., action de monter : (Ib., ms. Corsini, f° 61b.) coliques, f° 29 v°, éd. 1582. )
Il ordcna montances en son cuer el val La rue Sauvage et montagniere. (ELIB
La montance de trois furent einsi
de lermes el leu que il posa, de Syou
que l'Ecriture apele val de pleur, ce est de
li un contre les autres, eures
si que onques li
VINET ET ANT. MIZAULD, Maison champes-
tre, p. 352, éd. 1607.)
Jerusalem ou Dieux conversa, pensa il Tur ne les osereut corre sus. (GUILL. DE
qu'il resusciteroit et monteroit au ciel. TYR, XIII, 8, P. Paris.) MONTANT, s. m., terme de droit, crue,
f
(Psaut., Maz. 258, 102 ro.) Lat., ascen-
siones. N'onques ne furent clos si oueil excédant :
La montance d'un seul moment. Si la femme va de vie a trespas, les hé-
haute dignité : (ilélam. d'Ov., p. 55, Tarbé.) ritiers d'elle peuvent prendre la moitié des
— Fig., place élevée, meubles et acquesls commun entre elle et
Mais oncques en touttes ces graces et Si entrerent au pays de Turquie comme
haulx
- biens que Dieu luy donna ne acquist la montance d'environ deux lieues. (Livr. son mary : et si bon leur semble, peuvent
a renoncer a leur ditte communauté dedans
ne grâce ne faveur ne autorité, ne mon- des faits de J. Bouciq., c. 31, Buchon.) huitaine, et eux tenir au mariage de la
tance en lieu ou se trouvast onqnes. (G. Quant il est allé la montance de femme dont ils sont héritiers ; mais en ce
CHASTELL., Chron. des D. de Bourg., 1, 35,
Buchon.) lieue. (Lancelot du Lac, 2e p., ch. 96, une
éd. cas, la tierce partie de la pecune et de-
1488.) niers que la femme auroit apportez eu
Considéré sa premiere venue en court, mariage leur sera rendue avec les autres
et sa premiere chevance de patrimoine, et MONTANIER, monlenicr, montagnier, biens par elle apportez, simplement sans
ta haulte montance depuis ou il se trouva. montaignier,montagner, adj., montagnard, aucun montant. (1514, Cout. d'Angoumois,
(ID., ib., III, 64.) des montagnes; en parlant de personnes : Cout. gén., II, 629, éd. 1604.)
Entre lesquels en pouvoit avoir beau- l'expression : Tiers denier en
Bien dis mil Alemans me vindrent a asailir — De là
coup qui favorisoient a luy et qui s'atten- Des monteniers de sour. montant :
doient de grand bien avoir par sa montance.
(ID., ib., (Prise de Pamp., 219, Mussafia.)
IV, 89, Kerv.) Quant aucun héritage tenus a bordelage
Quoy voyant le Dieu jardinier, est entierement vendu, eschangé, ou au-
—Valeur d'une chose, estimation, prix Le forestier, le montagner, trement aliené, le seigneur prend pour
auquel elle monte, le montant : La main sur l'œil pense et repense.
(R. BELLEAU,OEuv. poét., la Cerise, t. Il,
son droit de lods le tier denier en montant,
qui est la moitié de la somme totalle de
Mais ne li vaut la montance d'an pois. î* 44 rO, éd. 1578.) l'achat ou estimation de la chose eschangee.
(R. de Cambrai, 3397, A. T.) (1495, Proc. verb. des Cout. de Bourbon-
Mon Dieu ! que de plaisir de voir nos montagneres nois, Nouv. Cout. gén., III, 1225.)
De los les autres ne donast un besant, Blanches co ume le laict, dispostement legeres,
Il ne les prise la montance d'un gant. Bondir en petits sauts, reculer, avancer.
(RAIMB.,Ogier, 9806, Barrois.) — Coup
d'escrime ou de raquette, coup
(DESPORT.,Bergeries, IV, Bibl. ~gaid.)
Ne le donc mais le montance d'un dé.
d'avant-main, opposé à revers ou arrière-
(Huon de Bord., 3783, A. P.) — En parlant d'animaux : main :
Ne force n'i vaut mie la montance d'un pois. Et biaus chevaus hermines monteniers. Cingar est a son costé, et soufflant de
(Gui de Bourg., 2118, A. P.) (Les Loher., Richel. 19160, ap. Vietor,Handschr. rage, combat cruellement, donnant des
der Geste des Loh., p. 76.) coups orbes a droicle, a gauche, des re-
La montance d'un seul feslu
Et Ferrans le cort mius, par ces conbes agues,
vers, des montans, il crie a Balde chacun
N'en donront ja puis por lor ame. l'oyant. (Merlin Cocaie, t. I, p. 299, éd.
(RUTEB.,li Diz des regles, J, 192, Jub.) Que li faus monteniers ne vole apres la grue. 1606.)
(Roum. d'Alix., f° 22d, Michelant.)
La queue doit .m. den. obol. de tonlieu,
et del plus plus, et del mains mains, dessi Lors li donna .i.
faucon montenier. — Mesure agraire :
a la montance del mui. (EST. BOIL., Liv. (Aubery le Bourgoing, p. 66, TarLé.) Item un montant de terre au bout du
des mest., 2° p., xi, 1, Lespinasse et Bon- Sur son poi[n]g ot le glout .i.
faucon montenier. prey devant dit contenant environ un bon
nardot.) (Gaufrey, 4957, A. P.) quartier. (1497, Cart. de Commercy, ap.
Si il achate sa viande a la mountaunce Duc., Montanum )
de treis deners. (Lib. Custum., I, 130, Rer. Serpens montagniers. (GREVIN, des Ve
nins, I, 20, éd. 1568.) MONTARDIN, - erdin, moustandin, mot-
brit. script.) tardin, munlarsin, munlrasin, adj., qui
Ja aveuc soi n'emportera Il y a un faucon qu'on appelle moutain
ou montagner, qui a cela de propre, qu'il habite les montagnes, qualifie une espèce
La montance d'un gasisgant.
(Fregus, p. 120, Michel.) regarde souvent ses pieds, et si est fort de faucon :
despit. (BUDÉ, des Oiseaux, f° 114, ap. Ste- Je ne donroie le bon destrier de pris,
Pri on moustier de meublez a la mon- l'al.) Ne le levrier, le faucon mostadin.
tance de .xv. Ib. (1337, Coll. de Lorr., III, (Les Loh., Ars.3143.f° 2e.)
1° 45, Richel.) Les sangliers, les lions, les ourses montagneres.
(GARNIER,Hippolyte, Y. 2200, Foerster.) Adouques priât II: faucon monterdin.
C'onquez ne ly meffirent le monlanche d'un gant. (Ib., Richel. 19160, f° 4b.)
(H. Capel, 270, A. P.) — En parlant de chose :
Il
nombre
s'employait aussi pour désigner le
:
Isnelement sonerent un granL cor montanier.
(Chans. d'Anlioche, IV, v. 259, P. Paris.)
Les bons henas, et les copes d'or fin,
Les biaus ostors, les faucons montardin.
(Aumonl el Agrao., Richel. 2495, f° 67 r°.)
Lors sonerent. et li cor montenier. Mais on sacque souvent, assez oy l'avez,
Que j'ai de bien parfais amis (Quatre fils Aym., p. 68, Tarbé.)-
La montance bien jusqu'à dis. Le roit por l'esprevier ou moustandin muez
Hardy celui qui le premier (IIi ne prent pas l'aloe.
(Chasloiem, don pere el dou fil, Ars. 3527,
f° 43b.; Vid au bois le pin montaignier f
( Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, 253 i,J.)
Un avisino vi pur quei sai qu'ert issin Je ne ma gent de Moustier ne poons re- Suisse rum., Neuch., monte, encan, en.
Ki Cst un gent dun d'an falcun munlrasin, tenir en la vile de Moustier juyf ne pres- chère, vente publique :
On a fait des
E vostre sein le mist desuz vostre osterin. tans a monte. (Oct. 1266, JOINV., Affr. de montes de son mobilier.
(Horn, 731, Michel.) Moutiers, Arch. mun. Moutiers.)
Qu'il vus fist un gont don d'un faukun muntarsin. Et est a savoir qu'il est aussi bien tenu MONTEE, s. f., promotion:
(Ib., var.) des montes com dou cheteil, se nulles en i Qui veult apprendre le melier de tixeran,
Cf. MONTAIN, MONTANIER et MONTEOR. avoit. (1277, Coll. de Lorraine, 21bis, n° 55, se il n'est fil de maistre, il doit, 'pour sa
Wailly.) montee comme apprentis, .v. s. (1410,
MONTE, munte, monde, monthe, s. f., C'om ne puet, ne ne doit om panre, de- Stat. de la drap. de Chauny, Arch. mun.
.action de monter, montée : sorenavant, Lombart, ne Provensal, ne Chauny.)
Cis titre parole del liage et de la monte Tosquain, ne Coessins, ne gens prestant a
montes, keils k'il soient, d'autres terres, — Augmentation de prix :
de Marne. (E. BOIL., Liv. des Mest., 2* p.,
III, rubr., Lespinasse et Bonnardol.) por mennant, ne por bourjois de Mes, se (Les tisserans) firent compilations, ta-
Par le sursum corda puet estre entendu par lon concel de toute le citeit de Mes quehans, mauveises montees et enchieris-
n'estoit. (1288, Hist. de Metz, III, 233.) semens a leurs volentez de leurs euvres.
la monte qu'il (N.-S.) list ou cenacle. (J. (1319, Arch. JJ 59, pièce 414.)
GOULAIN, Ration., Richel. 437, f° 136 va.) Li useriers tantost li conte :
Trouvèrent une haute montaigne qui Sire, j'ai bien eu de monte Certaine quantité d'eau montée d'un
Plus d'une mine de deniers —
avoit bien une lieue de monte. (Percefo- puits salin pour faire le sel :
rest, vol. J, fo 45e, éd. 1528.) Dont deables est pirçoniers.
(FOOQUES, le Credo a l'userier, 61, ap. Méon, Nos, Jeans, cuens de Bourgoigne et sire
— Montagne : Fabl., IV, 103.) de Salins, fasons savoir. que tant de
Les montet, les flueves et les cites conter. Ki por autrui amer sei meimes met a munie. muyre, come Estiennes sire d'Aiseler nostre
(Roum. d'Alix., f* 12b, Michelant.) (Dictons et proverb., ap. Jub., Nouv. Rec., Il, 372.) frere pourra conquerir au puis de Laon,
tant que a trois montees de muyre. (Ch.
Or m'a fet mon segnor une monte donner Ainçois l'en doublera ses hontes : de 1251, ap. Duc., Montea.)
Ou je fere voudroi i.
bel castel fermer.
(Gaufrey, 5173, A. P.)
Car il emprunte a doubles montes.
(BAUD.DE CONDÉ,li Contes de gentilleche, 49, Trois montees de muire. (1258, Ch. de
Scheler.) Jeh. Cte de Bourg., cop. autli. de 1382,
— Valeur, prix, nombre : Que il se soit loyaulment aquitez audit
Cart. de Citeaux, Arch. Jura.)
Si que la maille do blanc hauberc treslis juif du principal et des montes. (Mai 1383, Nous, Jehan, cuens de Bourgoigne,
Ne lui valut la monte d'un samis. Juifs de Mantes persécutés, Douët d'Arcq, sûmes garanz pour l'abbé et pour le con-
(Les Loh., ms. Montp., f° 97e.) Pièc. rel. au rég, de Ch. VI, 1.1, p. 46.) vant de Cisteaulx de trois montees de
muire et de l'esmonde, se elle y afiert.
Ne vous donroie la monte d'un besant. Plusieurs officiers s'efforcent de traveiller (25 mars 1263, ib.)
(Car. le Loh., 1* chans., xxxv, p. 125, P. Paris.) et grever et faire pluseurs enuuiz et dom- Trente et sis montees de muire. (1270,
Rens le chastel, merci ara de ti ; mages ausdiz juifs et juives, en leur im- Ch. d'Oth. de Bourg., Ch. des compt. de
N'i perderas la monte d'un espi posant et mettant a sus que ou fait de leur
(Ib., 2° chans., xII, p. 207.) prest ilz abusent en plusieurs manieres, et -—
Dole, Arch. Doubs.)
Mes plaindres n'i vaudroit la monte d'un boton.
vont contre la teneur de leurs privilèges ,
680
(J. BOD., Sax., CCVII,Michel.) sur ce faiz, en faisant de montes montes, monter
et prendre plus qu'ils ne doivent. (1387, — Terme de musique, action de
Ne li vauront ses armes le monte d'un capel.
(Roum. d'Alix.., fO 491, Michelant.)
Ord., vII, 171.)
Dient que il vouloit bien garnir du prin-
la gamme :
Une harpe tint en ses mains
Dieus qui tout le mont voit cipal, mais non des montes. (1398, Grands Et harpe le lai d'Orphey;
Vos fâche autre secors, car par Aiol votre oir jours de Troycs, Arch. X1a 9185, f° 35 ro.) Onques nus hom plus n'en oi
N'en averes vos ja le monte d'un ballois ! Sans paier riens du principal ne des Et le montee et l'avalee.
(Aiol, 7903, A. T.) montes. (BOUT., Somme rur., 1° p., fo 82", (Floire et Blanceflor, Appund., 70, du Méril.)
Certes ne vos redouc je mie éd. 1486.) Et si devons savoir que de toutes les
La monte d'une nois pourrie. Avons ordonné ausdits Lombards qu'ilz montees qui sont, nous devons mettre la
(Gauvain, 882, Hippeau.) puissent prendre de seize solz parisis deux premiere note ou double et toutes les
Debé ait ki vus dute la munte d'un denier. deniers parisis, et de vingt solz parisis autres ou quint, et monter ensi come li
(Chron. de J. Fantôme, 8S7, var., ap. Michel, deux deniers et maille parisis de monte ou cans. (Lib. de arte discantandi, ms. Richel.)
D. de Norm., t. III.) prouffit pour chacune sepmuine. (1461,
— Monture :
Et dit en son corage, s'il ne le puet vengier : Ord., xv, 231.)
Je ne me prise mie la monte d'un denier. Aultrement monsangneur seroit tenus en Ceulx qui orent cheval et très bonne monlee
(Gui de Bourg., 584, A. P.) plais .x. ou XII. ains, et endamagies tous De fer furent couvert de ci jusqu'à la pree.
les ains des mondes et des usures a Col- (CUVEL.,Vie de B. du Guescl., 11023, Charrière.)
Que ja n'i mefferoient la monte d'un boton.
(Ib., 3517.) longne a ches qui li fisent ses finanches, Morv., montée, montagne.
bien en .xxvc. florins de Riens. (J.DE STA-
Trestons les ont ocis, n'en remest i. antier, VELOT, Chron., p. 465, Larcliey.) MONTEFOY,s. m., écrit authentique qui
Fors seulemant bien près la monte d'un millier. faisait foi en justice :
(Ib., 3709.) — Empreinte : Et amena frere Hugue un amiral de par
— Valeur inorale :
Et d'enpereour et de conte le soudanc de Damas, et aporta les cou-
Ot fait saiiel a fausse monte.
Pres d'ileue ont genz belles montes, ,
(MOUSK.,Chron 24949, Reiir.) venances en escript,que on appeloit mon-
D'Aubemalleet d'Eu les deuz contes. tefoy. (JOINV., S. Louis, xcix, Wailly.)
(G. GUIART,Roy. ligu., 15067, W. et D.) s'accouplent :
— Action des bêtes qui MONTEL,, s. m., monticule :
— Intérêt: Ils entrerent en chaleur ne plus ne
moins que les chevaux font a la saison de Hantent entre les ros desouz les arbreceans,
Set anz fu en eissil, mult eopruuta a munte. E auquanz as cavernes, es roches, as monteaus.
(GARN., Vie deS. Thom., Richel. 13513, f°44v°.) leur monte. (CHARLES IX, de la Chasse, (TH. DEKKNT,Geste d'Alis., Richel. 24361,
Mais pat lor esparenge fissent il tant p. 4, cd. 1625.) f° 63 v°.)
Que .xx. sous de deniers vont espargnant, Au temps de la monte, quand on fait
A monl[e] et a usure si vont prestant. saillir les juments. (G. BOUCHET, Serees, MONTEL.ET,s. m., dimin. de montel :
(Aiol, 2665, A. T.) p. 408, ap. S.-Pal.) E passent monteles e les puis d'Abitant.
Paier les boutez et les montes de cez (Charlemagne, 260, Michel.)
dous cens livres. (Ch. de 1212, Lorr., Cab. — A une monte, loc., à la fois : Chindo a cncontré dessous .I. montelet
de M. Dufresne.) Quant François ont oi eissi parler le conte, .1. homme qui tenoit ea sa main i. cornet.
Il escrient en haut ensamble, a une monte : (Cuv., B. du Guesclin, 18955, Charrière.)
Le chatel preni et let la monte. Bons rois, Naimes dit voir, creez ce qu'il vos conte.
~(GIIOT,Bible, 535, VolfarO (Iten. de Montaub., p. 338, Michelant.) voir MUTHEMATHERIE.
MONTEMAGRIE,
MONTEMENT, munt., montament, S. m., Vol. des grans decades de Tit. Liv., f° 100d, MONTEFLEER,VOir MOLTEPLIBR.
action de monter, de s'élever, degré pour éd. 1530.)
monter : MONTEPLIABLE,voir MOLTEPLIABLB.
MONTENAGE, voir MOUTONAGR.
Muntemenz en sua cuer ordena, en la MONTEPLIANCE,Voir MOLTEPLIANCE.
valede de termes, el liu que il posa. (Lib. MONTENAIRE,adj. et s., habitant des
Psalm., Oxf., LxxxIII, 6, Michel.) Lat., As- MONTEPLIEMENT, voir MOLTEPLIEMENT.
montagnes, qui habite les montagnes:
centiones in corde suo disponit.
Si tos que les montenaires furent retires MONTEPLIER, voir MOLTEPLIER.
Tes orisons et tes almosnes suât mun- il laissa illec gens de cheval., et occupa
teis en .1. eswart del signor, el maintenant soubdainementles lieus desquels les Gau- MONTEPLOIER, voir MOLTEPLIER.
por cel muntement li est comandet qu'il lois montenaires estoient partis. (FOSSE-
envoiest a Symon k'il venist a luy por en- TIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, X, MONTER, munler, verbe.
saignier. (Greg. pap. Hom., p. 79, Hoff- v, 9.) :
mann.) — Act., faire monter
Au montement d'un tertre les a aconsivez. MONTENBANCQUE, S. m.? La dame montent sor i.
mulet anblant.
(R. de Cambrai, 6841, A. T.)
(Siege de Barbaslre, Richet. 21369, f° 134 r°.) Le mercier y cache sa blancque,
0 tu poses la nue ton montement, qui Et son triacle un montenbancque, — Augmenter, accroître :
vas souz les pennes des venz. (Psaut., Avec tous ses petis vaisseaux.
(Louange du cabas, p. 8.) Car tens cnide abessier sa honte
Maz. 258, f° 123 vo.) Lat., qui ponis nubem Ou vengier, qui la croist et monte.
ascensum tuum. MONTENCE, Voir MONTANCE. (Rose, Illl. Corsini, f° 54*.)
Et nostre corne sera essauciee en ta Et sont si li pekiet montel
bonne volenté, car nostre montement est MONTENIER, voir MONTANIER. Que cescuns fait tout sen plaisir.
de nostre Seigneur et de saint Israel nostre (GILLONLE MUISIT,Poés., II, 286, Kerv.)
roi. (Bible, Richel. 899, fo 255b.) 1. MONTEOR,adj., qui habite sur les
Montement de gravele es pies de viel- montagnes, qualifie une espèce de faucon : — Equivaloir à :
f
lart. (Bible, Richel. 901, 43b.) E Ferant s'en vait mielz par ces combes agaes La rècepte ne monte pis la mise.
En tel montement (de l'eschiele). (Riule Que faucon monteor ne randone vers grues. (GRINGORE,Foll. Entrepr., p. 26, Bibi. ell.)
(Ta. DE KENT,Geste d'Alis., Richel. 24364,
— Neutr , équivaloir :
de S. Beneit, Richel. 24960, fo 12 vo.)
f° 15 v°.)
Ensemant li solex devise les tiir. tenz Sachiez que fame ne crient honte;
de l'an; car selonc son montement et se- edur, - elhur, - Nus hardemens au sien ne monte.
lonc son descendement sont cil .IIII. tenz 2. MONTEOR,- eur, -cavalier : (Le Btastenge des famés, Richel. 837, fO 241.)
mesuré. (Cont. de G. de Tyr, ch. LVII, Hist. oour, - or, mun., s. m.,
— Réfl., s'élever, surgir :
des crois.) Cheval e le muntelhur dejetat en la mer.
Il avoit toute se vie ordenez et disposez (Cant. Moys., 1, Liv. des Ps., Cambridge, Et comment par sus les eclipses
les montemenz et les degrez des vertuz en Michel, p. 267.) Des cercles le souleil s'en monte.
son cuer. (Chron. de S.-Den., ms. Ste- Caval e le muntedur degeta en la mer. (CHR. DE PISAN,Liv.- du chem. de long estude,
Gen., fo 28b.) (Ib., Oxf., Michel, p. 236.) 1836, Püschel.)
Le montement (de l'autel) est taint de Cheval et munteor dejetat en la mer. Avoir planté pluiseurs arbres sur les
rouge, le nombre des .xv. degrez est figuré (Psall. monast. Corb., Richel. 1. 768, murs de la dicte forteresse, dont pluiseurs
des ,xv. pseaumes que David ordena. (J. f° 116 v°.) perilz se pourroient monter. (Chir. du
GOULAIN, Ration., Richel. 437, f° 14b.) 27 août 1399, Arrentement fait par la ville
Por çai il est dit del muntor ou cheval, de Tournai à Jehan Craniant, Arch. Tournai.)
Comment que les montemens devos et c'es decelui ki s'eslivet par la gloire de cest
melodieux de cuers devos soient aucune munde, ke ses monleres checet par daier. même sens :
foiz a Dieu plaisans. (lo., ib., 1'0 118 vo.) — Neutr., dans le
(Greg. pap. Hom., p. 78, Hoffmann.)
Sire, tu mez ton montement sur la nue, Ungs grans troubles monta en la ville.
Il s'en peut bien tirer arriere : (FROISS., Chron., II, 120, Kerv.)
qui vas sur les pennes des vens. (Mir.
N.-D., XXIV, t. IV, p. 74, A. T.) Ce n'est pas pour un tel monteur.
Ce n'est pas pour un tel picqueur, — Prendre de la vogue :
Montement, ascensus. (Vocab. fr. du Vrayinent, que la lice est dressee. Comment nouviel habit sont venut et MMM.
XVe s., Ste-Genev., 7552.) (BELLEAU, la Reconn., II, 4, Bibl. elz.) (GILLONLEMOISIT,Poés., 11,171, Kerv.)
En reprimant le montement des vap-
peurs. (La Nef de santé, f° 33 ro, éd. 1507.) — Celui qui monte : — S'embarquer :
Montementen la navire, embarquement. Par fol espoir se traissoit Et montèrent a Douvres et arriverent a
(R. EST., Dictionariolum.) Aucuns hom ki estoit vantere Boulogne. (Lanc. du Lac, t. II, p. 26, éd.
Ke sans carilé fust monlere 1533.)
Et decourra comme le fleuve d'Egypte
qui edifie son ascention, c'est a dire son A chel mont. trait, être relatif :
montement au ciel. (Bible, Amos, ch. 9, (RENCLUS DE MOILIENS, de Carité, ccxxxix, 3, — Se rapporter, avoir
éd. 1543.) Van Ilamel.) De vavassor s'estoit baillis
Qui aiment Deu et criement honte,
: Bateau remorqueur? Qui s'onor et quaoque a lui monte
— Valeur, somme, montant —
Lui gardoient corne lor oils.
Alongia li jorz ben au montament de De rechef en Senne .I. montoour qui vaut
.XXII. s. et demi de rente. (Jurés deS.-Ouen, (G. de Dole, Vat Chr. 1725, fO ft'.)
trois. (Chron. de Turpin, Richel. 5714,
fo 76b, Auracher.) f° 133 r°, Arch. S.-Inf.) Li abbes porverra les malades de fisi-
cien et de tout ce que a fisique monte.
Ladite dame puet de son autorité prendre Bloc de pierre sur lequel on se place (1239, Cart.de S. Leg., fo 48 v°, Bibl. Pet.
et sesir le montement de ceu que ledit —
M. Hervé ne la pourra guarentir contre pour monter à cheval : scm. Soiss.)
M. Pierre de Leon chevalier, es terres qui Et d'iceulx furent les corps atlrainez C'on ne doinst as couretiers ne aulcuns
lui furent autrefois obligiees. ( 1327,Partage, aval les degrez tous nudz jusques au bas nul servisse pour dras vendre, ne pour
Mor., Pr. de l'H. de Bret., l, 1348.) au monteur du roy, et par dérision firent chose qui monte a draperie. (1248, Rêyl.
d'ung costeau une bande de cuyr du corps de la drap., Arch. mun. Laon.)
Pour lesqueulx desdommagements sera du connestable en monstrant qu'il estoit
levé audit duchié sur chascun de ceux armignach. (Cron. de Norm. de nouveau — Valoir, servir, être utile :
qui celles prises auront faites coutre les- corrigees, fo 106 vo.) Vous ne savez que ce monte. (MÉN. DE
dites trefves jusqu'au montement et value
de la oytisme partie des prises qu'ils au- Val de Saire (Manche), montei, bloc de REIMS, 382, Wailly.)
ront fait. (1411, Accord, ap. Lobin., II, pierre sur lequel on se place pour monter Tu sez bien que povreté monte,
896.) Assez t'a fet et duel et honte.
à cheval. (Du vilain Asnirr, 183, ap. Méon,Nouv. Hec., Il,
Et si estoit la force et le montemens des
dettes en mont grant quantité. (Le prem. MONTEPLEABLE,voir MOLTEPLIABLE 242.)
Gregoires veit e entent bien — Qui a conçu une haute
ambition : straigbt mount through the water to the.
Que celer ne li monte rien, top ofthe one vessell, and the water des-
Et la damoisele me dist cend through tbe wine to tbe bottome of
Quar la dame a les letres lites Que j'avoie trop entrepris, the other, without mixture of either with
Qui es tables ierent escrites. N'estoie pas de si grant pris, other. (COTGR., 1611.)
(Vie du Pap. Grêg., p. 77, Luzarche.) De tel los ne de tel bonté
Mieulz vault science qu'argens. Que je deusce eslre monté Montevin, m. Espeice de vaso. (C. OUDIN,
D'avoir la si tiestot conquise. 1660.)
Point-ne le semble aux pluisours gens,
f° 22b)
Qui ne scevent que bienfais monte.
(FROISS., Poés., II, 3,85, Scheler.)
(Aire perill., Richel. 2168,
MONTICOLE, S. m., montagnard :
— Opulent: Seignour, je ne nous [vail prisant
Et puisedi dedens l'annee furent il tout Ung bouton se les monlicoles
secq payet de tout ce que li cheval mon- Cil prestres i fut emputeiz,
toient. (ID., Chron., II, 183, Kerv.) Qui tant fut riches et monteiz. Qui sont gens recreans et moles
(ROTEB., Testament de l'Asne, I, 275, Jub.) N'alons sur le mont escremir.
— Importer : (Pastoralet, ms. Brux., f° 51 vo.)
MONTERDIN, voir MONTARDIN.
Bien voit que riens mais ne li monte MONTIER, voir MOUSTIER.
Parole ne bele priere. MONTET, s. m., dimin. de mont :
(Amaldos et Ydoine, Richel. 375, f° 316b.) MONTIGENÉ, adj., né dans les mon-
Lesquelz esloient assyz sur ung tertre et
Trop par est cil desseurez montet. (Sexte J. Frontin, III, 17.) tagnes :
Qui moult n'a chier quanque li monte. Montigené. Borne, or bred on the moun-
(G. DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f° 113d.) De Cytheree est ta blanche poitrine
Ou sont bossez deux montets albastrins.
tains. (COTGR., 1611.)
Mes dites moi de ce que monte' (BAIF, les Amours, f° 7 rO, éd. 1572.) Montigené, m. Nacido en los montes.
De vous requerre de folie? (C. OUDIN, 1660.)
(Henart, Br. II, 1094, Martin.) Noms de lieux, le Montet (Nièvre),Montet
Se mesire Tybert li Chaz
(Vaud, Suisse). MONTIGNEUS, s. m., sorte de poisson :
Menja les soriz et les raz
Qant en le prist et l fist honte,
1. MONTEUR,
- eeur, - eor, s. f., pente, En Chambiere les montigneus
Por le cner bieu a moi que monte? montée : Et les grans lus, quoy que nulz die.
(Guerre de Metz, st. 12f, E. de Bouleiller.)
(Ib., 10983, Méon.) Et quant il fuioient les filz Israël, et il
A vos que monte ? fait ci). (Aitcassin et estoient en la monteeur de Detberon, MONTIGNOS,adj., aubain, étranger :
Nicolette, p. 28, Suchier.) nostre sires envoia sus els granz pierres Montignos qui valent autant a dire que
del ciel. (Bible, Richel. 8&9, f° 102e.) nulbains. (Coustumes de Troyes, p. 249,
Si vous morez que monte a mi?
De vo mort ne m'est lait ne bel. En la monteor de la valee Betheor. (Ib., Pithou.)
(Sal. d'am., Richel. 837, f° 82.) f° 104e.)
La maison qui fut Guillaume la Danche MONTINE, S. f., espèce de jeu de hasard,
Sire, dist el, ne monte rien,
en la monteur du chaslel de Caen. (1376, sorte de loterie en vogue au xv* siècle :
Ja n'aurai mes joie ne bien.
(Castoiem. d'un père, xxi, v. 33, Biblioph. fr.) Bail d'une mais. sit. en la colline du chât. En la ville d'Arras les jeunes compai-
de Caen, Arch. MM 30, f''42v.) gnons, enfans de bourpois de laditte ville
Li prevos respondi : Jehan, a vous qu'en et autres, ont accoustumé de leur assem-
monte dou savoir ? (FROISS., Chron., V, 2. MONTEUR, S. m. ? bler et aler la veille de la feste des foys es
116, Luce.) Il est escript es cantiques que Jhesucrist hostelz de leurs voisins des diz bourgois
figuré par Salemon se fist .1. monteur et autres gens d'icelle ville, et porter par
— Réfl., se monter sur un cheval, monter vermeil de son sanc taint en graine, et ou esbatement et joye da la solempnité de
un cheval : milieu eslendi charité, laquele est designee Indite leste aucuns petits joyaux, dons ou
Bertran c'estoit montez dessus une jument par baisier, car elle est moien et commune sens, a son de menestrez ou autres joyeulx
Qui estoit grant et fort et couroil roidement. a touz. (J. GOULAIN, Bation., Richel. 437, instrumens, et jouer en l'ostel du,bourgois
(Cuv., Bertran du Guesclin, 686, Charrière.) f 144e.) ou autre ou ils entrent a ung jeu nommé
montine; et se iceulx compaignbnsperdent
Il se monta ce jour sur un cheval d'Es- MONTEURE, - ture, s. f., équipement, audit jeu aux gens dudit hostel ou ilz
entrent, on les chasse dehors par esbate-
paigne tout blanc. (BRANT., Grands Capit. biens meubles :
estrang., l, v, Bibl. elz.) ment, sans leur donner a boire; et se ilz
Tant de banieres, de pennons, de mon- gagnent, on leur donne a boire et ont l'on-
— Se monter, s'élever successivement à teures, de trcfs, de tentes, de carroi et de neur. (1450, Arch.JJ 182, pièce 74.)
une haute position : toutes coses qui a une hoost apertient.
(FROISS., Chron., II, 258, Luce, ms. Rome.) MONTIPLIER, voir MOLTEPLIER.
Pierre Lauchast., issu de petite maison,
par son agreable service et subtilité d'en- Avecques touz leurs biens, hernois, MONT JOE, voir MONTJOIE.
gien, s'eslott tellement monté, que le roi montures,armoires. (1416, Aveude Touques,
l'avoit fait chevalier et son maistre d'hos- ap. Le Héricher, Gloss. norm.) 1. MONT JOIE, - joye, monjoie, montjoe,
tel (J. MOLINET, Chron., ch. CLXXVII, Bu- Beauce, Perche, Norm., Avranches, mongoye, s. f., colline, hauteur, et quel-
chon.) monture, bétail, ustensiles d'une ferme, quefois simplement tas de pierres :
à, se pousser à l'ensembledes biens meubles sur une terre.
— Se monter : Noz gens furent encloz deles une monjoie.
(Chev. au cygne, 7172, ReifT.)
Il se void peu de personnages en ces
republiques la, qui se soient poussez en MONTEUX, adj., montueux :
La terre en quoi tu entreras. est mon- Il ne nous faut aler sans plus c'une lieuee,
grand credit sans le secours de l'éloquence: Que de nous tous sera la monjoie trouvee.
Pompeius, Cæsar, Crassus, Lucullus, Len- teuse et champestre. (Bible, Richel. 899, (Ib., 16081.)
tulus, Metellus, ont pris de la leur grand f° 83e.)
appuy a se monter a cette grandeur d'au- Hernicus, monleux, perieux. (Gloss. de Tant ont erré qu'a la montjoie
thorité ou ils sont enfin arrivez. (MONT., Salins.) Vinrent de Toul en Loheraine.
Ess., 1. 1, ch. LI, p. 195, éd. 1595.) (L'Escoufle, ap. Génin, Chans. de Roi., IV, 114.)
Les horrificques Typhones surprendre
les monteuses vagues du courant. (RAB., De celle monjoie passer
— Montant, part. prés. et adj., haut, 1. 1, c. 18, éd. 1711.) Penssai et tant qu'en enfer ving.
fier, brave : (R. DE HOUDENC, Songe d'enfer, 366, Scheler,
MONTEYJN, s. m., sorte de vase : Trouv. belg., nouv. sér., p. 189.)
Un fil en ot preu et montant.
(MOCSK.,Chron., ms., p. 35, ap. Ste-Pal.) Vaisseaux de verre nommez montevins. Il dist qu'il chevauche a grant rage,
(G BOUCHET, Serees, J, 25, Roybet.) Celant son pensser souz sa joie;
— Monté, part. passé, élevé, hautain : Monte-vin : m. A strait mouthed vessell Tant qu'il vindrent a la monjoie
Du chastel ou cele manoit.
Mors qui les montez fist descendre of glasse, which if you fill with wine, and (Le Lai de l'Ombre, p. 50, Michel.)
Et qui des cors des rois fais cendre. another of the same lashion with water,
(Vert de la mort, Richel. 1593, f° 103e.) and then set this upon chat, the wine will Une grosse mongoye de terre appellee la
tumbelle. (Terrierde Berri, Arch. P 1472, De la chemina devant Troyes, par tapemens de mains, monjoyes et ap-
f° 1 v°.) Ou les Bourguignons et Angloys plaudissemens. (PIERRE LELOYER,Hist.des
Que nous feissions une monjoye Saillirent dehors a monjoye Spectres, p. 98, éd. 1605.)
Dedens la cité proprement Pour faire en aller les Françoys.
(MARTIAL D'AUVERGNE, Vigiles de Charles Vil, 2. MONTJOIE, montjoye, monjoie, mon-
Et que Achilles fenst mis dedens
D V v°, éd. 1493.)
Affin que tousjours soit memoire goie, ancien cri de guerre des chevaliers
De luy. Les cerfz marins y estoient a montjoye, français :
(JACQ.MILET,Destrucl. de Troye, 18944, Qu'on pourchassoit.
Stengel.) (GRINGORE, la Chasse du cerf des cerfs, I, 159, Montjoie escrient a haut ton.
On trouve que Mercure fut premier en Bibl. elz.) (MOUSK.,Chron., 6950, Reiff.)
l'honneur de qui les petis monceaulx de Priant a Dieu te donner en monjoye Escrirnt Monjoie et se fierent entr'eus.
pierres, que nous appelons montjoies, fu- Escus, ducas, santé, honneur et joye. (MEN. DR REIMS, 375, Wailly.)
rent fais par les chemins sur les chnmps (R. DR COLLERYE,
Epislres, xv, Bibl. elz.) Durement oissies criier
pour adresser les cheminans. (La Mer des Mongoie au conte de Clermont.
hystoir., t. I, fo 52c, éd. 1488.) —En parlant de choses morales, abon- (SARRAZIN, Rom. de Ham, ap. Michel, l'ist des
La eut une croix de par Dieu
dance, multitude, trésor, comble : D. de Norm. et des rois d'Anglet., p. 291.)
Plantee a l'endroit du meillieu Il vous garde de tous biens grant montjoie. Le cris de ces François est de lonc temps Mont-
Qui aux passans sert de monljoye. (Poés. de Charles d'Orl., p. 181, Champollion.) [joye ;
(OCT-DE S. GEL., Sej. d'honn.,
1526.)
r 21 rO, éd. De bien si peu on y treuve estable Bien saiches que cis cris, pour voir, si leur rent
Ne d'amistié, ou trayson delestable [joye.
N'y soit parmy meslee a grant monjoye. (Cir. de Ross., 3717, Mignard.)
Extruo, bâtir, eslever un monceau de (Roi RENÉ,Mortiflement de vaine plaisance, OEuv.,
quelque chose, faire une montjoye. (Cale- D'ung costé et d'autre, François crioyent
pini Dict., Bâle 1584.) t. IV, p. 19, Quatrebarbes.) Montjoye: Normans Dieu aide! Flamans
Et voyons de grandes montjoies d'arches Garde de mal, tresoriere d'envie (la Mort\ Arras!. (Cron. de Norm. de nouveau cor-
mouvantes. (MONT., Ess., 1. I, ch. xxx, Amas de dueil, de tristesse monljoye. rigées, fo 26 v°.)
(P. MICHAULT, 2° Complaint. sur la mort de la
p. 119, éd. 1595.) Ctesse de Charol., p. 139.)
Dont vient ce cry public, Sainct Denis
Montjoie, que l'on dit avoir esté autresfois
— Par extension, monceau, tas, amas, Quelz soulas, quelz deduytz, quelz jnyes, usurpé par nos rois en champ de bataille.
quantité considérable : Quelz plaisances a grant monjoyes. (PASQ., Rtch., VIII, 21.)
Livre de la deablerie, f° 28a,
(ELOYDAMERNAL,
Si fortune vous a enclouez sur la roe, :
éd. 1501.) MONTOI, s. m., colline
Se ly avoirs de Dieu entours vous flote et roe,
Ce n'est pas pour mucier, ne pour faire montjoe, Voila commentreceut lors double joye Juger situm ubi dicitur ou Montoi. (Av.
Autant vauldroit qu'il fust repost dedans la boe. I.e tien mary, de vertu la monljoye. 1282, Lett. de Nicol. prieur de Brienne,
(J. DE MEUN,Codic., 653, Lantin de Damerey.) (J. MAROT,Epistre à la Royne Claude, p. 38, Basse-Fontaine, Arcb. Aube.)
éd. 1532.) Nom de lieu, Montoie, près Lausanne
Si vous avirz de biens une monjoye.
Et vert et sec, tout y va, tout y tire Ta maistresse est de douceur la montjoye. (Suisse).
An feu d'amour qu'on nomme courte joye. (CL. MAROT, t.
Epigr., CXXXVIII, III, éd. 1731.)
(De quel koys se chauffe Amour, ap. Michel, 0 blondz cheveulx de beaulté la montjoye ! MONTOIRE, s. f., montée, colline, mon-
Poés. goth.) (VASQUIN PHII.IEUL,Œuv. vulg. de Fr. Pelrarque, tagne :
Et les autres apporterent une grand p. 136, éd. 1555.) De l'erbage de le monfoire si comme des
monjoie de fagos pour yceulx fosses rem- Point culminant, bien le plus recher- pastis apres les près faukies. (1307, Reve-
plir. (MONSTRELET, Chron., n, 200, Soc. de —
ché, bonheur, félicité : nus des terres de l'Art., Arch. KK 394,
l'H. de Fr.) f° 10.)
Furent les maisons brullees et tant de Mout ot li hermites grant joie Leurs dormitoires, moulliers, vaulx et montoires
sang effus que par les rues et chemins De celui qui a la montjoie Par vos victoires tenez en abandon.
montjoyes de mors servoyent de brisees a De paradis venuz estoit.
ceulx qui les Françoys heusspnt voulu (Vie des Peres, Richel. 23111, f 47'.) (Poés. fr. de G. Alione, Concq. de Loys douziesme
sur la duchié de Milan, Brunei.)
suvvre. (D'AUTON, Chron., Richel. 5081, A Chaitres vindrent o grant joie Nom de lieu ancien, Montoire. (1240,
f° 18 v°.) En l'iglise qui la montjoie
De paradis estre resemble. Cart. S.-Ben., Arch. Loiret.)
Car ça et la, pour adresser la voye (JEH. LF. MARCH.,Mir. N.-D., ms, Chartres, Nom de lieu moderne, Villemontoire
Du lieu devos, les passans pelerins f° 23e.)
Alloient semant roses et romarins, (Aisne).
Faisant de flenrs mainte belle montjoye. J'estoie si tres joieux
(CL. MAR., Templ. de Cup., p. 5, éd. 1596.) Qu'il m'est aviz que la monjoie MONTON, s. m., troupe :
De la leesse que j'avoie Et un monlon de li anemi lui vindrent
Recourir montjoye d'or et d'argent.(RAB., Eust bien mis une salle plaine encontre, ou la multitude enpaouri li
Quart livre, prologue, éd. 1552.) De gens courciez trestous en jo'e. clirestien, et o l'arme li tailla l'escut en
Le leger Falcquet, Cingnr, Hippolyte, (Le Livre des cent ballad., xix, St-Hilaire.) main, dont non porent soutenir cil troiz
Moscquin, et tous les autrps luy vinrent Dame Venus des amantz la montjoye. Normant. (AIMÉ, Yst. de li Norm., VI, 1S,
donner secours, et en peu d'heure feirent (Le Rousier des dames, Poés. fr. des xve et XVIes., Champollion.)
une haute montjoye de corps morts. (Hist.
MONTOOIR, adj., par où l'on monte :
V, 177.)
maccar. de Merlin Cocc., c. xxiv, Ribl. Qui bien s'i employe,
gaul.) Des cieulx la montjoye Cil qui ce fait a ordenez et atiriez mon-
fooirs degrez en son cuer, et queus degrez:
— Foule : Il peut acquérir.
(Le Cheval. qui donna sa Femme au Dyable, Ane. foi, esperance, charilé. (Comm. S. les Ps ,
Largesce si forment s'en rist Th. fr., III, 426.)
Richel. 963, p. 213.)
Et tuit et totes firentjoie
Si que par tote la montjoie Excedyng pleasure, montjoye. (PALSGR., MONTOOUR,voir MONTEOR.
Fud oie cele risee. Esclairc., p. 218, Génin.)
(HUONDEMERI, le Tornoiement Anticrist, Riche!. Mais tout ainsi qu'après grande fumiere
MONTORIN, adj., qui habite sur les mon-
25407, fil 242b.) Vient le soleil, tantcst vint la lumiere lagnes, qualifie une espèce de faucon :
De ta victoire, ou prismes telle joye Plus tost s'en est torné que faucon montorin.
— A montjoie, en montjoie, en grande Que jusqu'aux cieulx en touchoit la montjoie. (Maug. d'Aigr., Richel. 766, f° 14 rO.)
quantité, en masse : (J. MAROT,Epist. des Dam. de Paris au Roi,
MONTOSITÉ, s. f., terrain raboteux :
N'est angle qui ne s'employe p. 22, éd. 1532.)
A monljoye joie? Glebosilas, montositez. (Gloss. de Salins.)
Former chans melodieux. — Cri de
(GREBAN,Mist. de la pass., 5139, G. Paris.) Et ne tesmongnoit pas moins son plaisir; MONTRANCE, voir MONSTRANCE.
MONTREE, voir MONSTREB. A mocqueur la mocque. Celui qui fait Il se dit encore en Normandie :
MONTUEUX, adj., des montagnes
Afin que l'en peust amener a ce les cou-
rages des hommes monlueux et sauvages.
(BERSUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f° ~430e.)
On demande communementde la menthe
ou hyssope de jardin, pour autant que
:
le même sens.
profession de se mocquer est sujet a souf-
frir la mocqueric. (OUDIN, Cur.)
- Moque s'est
conservé en Bourgogne avec

2. MOQUE, mocque, s. f., motte de terre:


Faillir ne puet as abbeies
Jacqueline fit la moquette en sifflant tout
bas et en passant son index devant ses
lèvres. (G. LEVAVASSEUR, Dans les Her-
bages, p. 272.)
2. MOQUETTE, voir MUGUETE.
MOQUIER, mok., mocq., moquer, verbe.
peut estre plus temperee et moins chaude Qu'ele n'i ait moques et mies.
que la sylvestre ou montueuse. (MICHEL (G. DE COINCI,Mir., ms. Soiss., f
183b.) — Act., se moquer de :
DUSSEAU, Enchirid ou Manipul des miro- Or moque ele bien son baron
poles, p. 133, éd. 1581.) Mocques de terres et wasons. (FOSSE- Car ne le prise .1. seul bouton.
Marg., ms. Brux., I, fo 33 v°.)
TIER, Cron. (Dolop., ms. Chartres 620, f° SOb.)
Point, on peu, je decriroy
Des geans la foie race MOQUEIS, - eiz, - ais, mok., s. m., mo- Il la moque.
Ou le montueux desroy (Dou Lou et des ois., ms. Chartres 620, f° 130a.)
Qui accabla leur audace.
querie :
Sachez que Fortune vous moque.
(TAHUREAU, Poés., au Roy, III, éd. 1574.) N'est pas proece de mesdire : (Rose, Vat. Chr. 1858, f°57e.)
A Ken le senechal remire
MONUMENTE,S. f., testicule: Qui jadis par son moqueiz Fortune nous moke.
Cors, maldiz soies tu ensi cum Deus te fist, Fa mal renomez et haiz. - fO 18b.)
(Rose, Richel. 1573,
(Ib., Vat. Ott. 1212, f 50b.)
Et toi oil et tes mains, et ta boche, et tes vis, Jamais a nul jour ne mokeres houme
Toi piet, ta monumente, et quant ke est de ti. Par son moquais. plus ke vous aves mokié. (RICH. DE FOR-
(Li Ver deljuise, ms. Oxf., Bodl., Canon, mise. 64, (Ib., ms. Corsini, f° 15C.) NIVAL, Poissance d'amours, ms. Dijon 299,
f 133 rO.)
Par son mokeis. fo 10a.)
MONUQUE, voir MONOUC. (Ib., 2099, Méon.) Si le commencierent a moquier (MÉN.
DE REIMS, § 417,Wailly.)
MOOISON, voir MOISON. MOQUEMENT, -ant,
mocq.,mouq., s. m.,
: Tu as ordi ma maison et mocquee. (Liv.
moquerie, objet de moquerie du Chev. de La Tour, c. xxxiv, Bibl. elz.)
MOQUABLE, mocq., adj., dont on doit se Nos somes, fait il, fait moquemenz et es-
moquer : charz a ceus qui sunt en nostre avirone- Nous alez vous mocanH
(H. Capet, 2265, A. P.)
Que vous estes mocquable,Hippothales, ment. (Comm. s. les Ps., Richel. 963,
dis je, ains qu'ayez vaincu vous escrivez p. 186b.) Les autres mocquerent ce sage et firent
et chantez voz louanges. (DESPER., Trad. Occupee de soffrances, conchiee de mo- grant bruit. (Ménagier, I, 191, Biblioph.
du Lysis de Platon, p. 5, dans le Rec. des quemenz. (Le Miroir de l'ame, Maz. 809, fr.)
OEuv., Lyon 1544.) fo 205a.) Elle mocqua et deceut Pigmalion par
0 moquable solution! (LA BOD., Har- Plus mal luy fist le moquement cautelle et malice. (BOCCACE, Nobles mal-
mon., p. 29, éd. 1578.) Des faulx juifs que son gref tourment. heureux, II, 10, fo 34 r°, éd. 1515.)
Certains moqueurs moquables. (lD., ib., (DEGUILLEVILLE, Trois Pelerinaiges, f° 62*, impr. Le marchand, entendant assez bien ou
p. 32.) Instit.) tendoit le gentilhomme, qui le mocquoit,
Ha le povre home ! il ne sçavoit pas que Irrisio, mouquemans, dérision. (Gloss. l'en remercia. (DES PERIERS, Nouv. recreat.,
Nostre Sauveur estoit tousjours venu en de Salins.) d'une jeune fille surnommee Peau d'Asne,
humilité, et qu'il se faisoit ainsi petit et fo 293 rO, éd. 1572.)
Point que ce soit par mocquement
moquable pour nostre sauvement. (J. TA- Ce que je fais ne follement. Mocquer mon mal, rire de ma douleur.
HUREAU, Second Dial. du Democritic, éd. (Therence en franç., fO 207d, Verard.) (RONS.,Amours, l, 39, Bibl. elz.)
1606.)
MOQUERESSE, mocq., S., fém. de mo- Qui moquant vostre sceptre, impunis en tous lieux,
Mocquable laideur.
Tuoyentet brigandoyent et vous faisoyent la guerre.
(VAUQ Art. poet., III, éd. 1862.)
, queur : (A. JAMYN,OEuv.poét., f44 v°, éd. 1579.)
MOQUAIS, voir MOQUEIS. Et pour ce suis je moqueresse
De chascun. — Neutr., se moquer :
MOQUART, mocquart, s. m., moqueur : (DEGUILLEVILLE,
Inslit.)
Trois Pelerinaiges, f° Goa, impr. Peult estre dont tel est de moy mocquant
Qui en aura quelque jour bien autant.
Et s'en alla se mocquant des mocquarts.
(COURDIGNÉ, Leg. de P. Faifeu, p. 76, Jouaust.) Cruelle mocqueresse du genre humain. (La Deploration de Robin, Poés. fr. des XVeet
(LE MAIRE, Illustr., 1, 22, éd. 1548.) XVI- s., V, 245.)
1. MOQUE, mocque, s. f., moquerie : Or devez vous entendre ainsi Je croy que vous mocquez. (LARIV., le
Officiers, quoy ? C'est toute mocque. Que j'estois droicte, bien taillee. Fidele, I, 2, Bibl. elz.)
(Dialogue de Mallepaye et de Baillevent, dans les Doulx parler, bien enbabillee,
Œuv. de Villon, éd. Jouaust, p. 216.) Toutesfois ung pou moqueresse. MOQUIN MOQUART, moquin moquat,mo-
Ensuir telz esbatz n'est pas mocque; quin moquet, mocquin mocquant, sorte de
(1525, la Mocquerie mocquee, Poés. fr. des XVeet
Tel flatte autruy qui puys s'en mocque. XVIes., X, 270.) locution qui renferme presque toujours
(Songe doré de la pucelle, Poés. fr. des XVeet XVIe
MOQUET,s. m., motte: une menace, et qui répond ordinairement
III, 218.)
8., Un moquet de terre. (xva s.,Valenciennes, à l'idée de prends garde à toi, gare à toi :
Quatre flajolz presenterent sur table ; ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Nostre Dame ! moquin moquat
Ce n'est pas mocque, mais four bel et notable.
(Banquet du boys, Poés. fr. des xve et XVIes
,
Cf. MOQUE 2. Se tu ne payes largement !.
(Pathelin, p. 93, Jacob.)
X, 220.)
1. MOQUETTE, mocq., s. f., moquerie : Or escoute, moquin moquart.
Je le leur ay bien dit des le commence- Ces balivernes et plaisantes mocqueltes. (Naliv. N.-S. J.-C., Jnb., Myst., II, 72.)
ment : mais il leur est advis que c'est (RAB., Pantagruel, ch. XXXIIII, éd. 1542.)
mocque. (DES PER., Nouv. recreat., d'un Leur maison doibt ceans estre,
Docteur, fo 46 v°, éd. 1564.) Ce sont contes et pures moquettes. (CYRE Je n'aten plus moquin moquet
FOUCAULT, Trad. d'Aristenet, p. 146,Liseux.) Que l'eure du dernier hoquet
Si quelcun m'en querele
Trop aigrement, et de moy fait la mocque
Mocquez vous tiens.
Je ne pense point que nature ait oncques
produit un tel monstre en cruauté (que
Pour les mettre on fins fons d'enfer.
(ELOYDAMERNAL,
éJ. 1507.)
le Livre de la deablerie, fO 3
(JuLYor, Elegies dJ la belle fille, p. 33, Willem.) Basilides, roy des Moscovites); uns Cali-
gule, Néron, Domitian, Commode, Cara- Veu qu'ainsi nudz les fault saillir
Prenez garde a mes paroles ; calle, n'estoient que moquettes en ce suject, Tous du monde mocquin mocquant
Par ma foy, ce n'est pas moque. au regard de luy. (EST. PASQ., Lettr., XI, 17, Et sans sçavoir comment ne quant.
(Com. de Chans., II, 3, Ane. Th. fr., IX.) éd. 1723.) Impr., morquettes. (ID. ib., f° 39a.)
MOQUINMOQUAT, voir MOQUIN
MOQUART. Un seul homme sur la muraille des Enfants de France, 1530, éd. Techener,
Vers eulx presenta sa moraille. 1877, p. 38.)
MOQUINMOQUET, voir MOQUINMOQUART. (Chron. de la noble cité de Metz, Pr. de l'H. de
oys, mok., s. m., moquerie, Lorr., II, CXXXVII.) MORAN, moren, adj., qualifie une sorte
MOQUOIS, - de faucon :
plaisanterie, raillerie : — Sorte de pince au moyen de laquelle
on maîtrise les chevaux difficiles : Faulcons morens, qui ont esté prins sur
Ce que vous di n'est mie par moquois. la faloise de la mer en loingtain pays.
(Aim. de Narb., Richel. 24369, f° 14 rO.) Le cheval. tenaillé ou pincé les qui sont nommez pelerins. (Modus, fo 58,
Mais li sot dient en mokois : babines avec la moraille. (COMENIUS,par
Janua ap. Ste-Pal.)
Dieus dort, il serra a no kois. aurea reserata duarum linguarum, p. 103, Faucons morans, lesquels on prent sur
(Vers de Job, Ars. 3142, fO 167a.) éd. 1669.)
la falaise de la mer, que nous avonsnommé
Jou ne sai se vous le dites en mocois u 3. MORAILLE, S. f., tas de Maures : pelerins, parce qu'ils n'ont gueres esté ne
sejourné en leur pays. (BUDÉ, des Ois., 122,
a chiertes. (St Graal, III, 40, Hucher.) En cas que j'eus le malheur d'estre pris
Or orrez ja que il dit puis de cette moraille. (Journal du corsaire ap. Ste-Pal.)
Et comment il se gouloasa Jean Doublet, p. 113, Charavay.) MORANCE, s. f., retard, délai :
Et le moquois qu'il recorda.
(De Mabille de Provins, Richel. 24432, fO50a.) MORAILLON, morr., s. m., pièce de fer Hom, fai de peur ton portier,
qui tient au couvercle d'un coffre, et qui Fai de dolour ton panetior,
Li respondi ausinques corne par mo- Fai de joie ton boutellier,
quois. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., entre dans la serrure : Et fai, por dormir a fiance,
fo 22b.) D'esperanceton camberier ;
Ledit Casin leur a dit que de la deuxieme
Il aime le gabois et le mo
le Juif, Richel. 24276, fo 9
y.)
uois. (Hagins serrure le moraillon avoit esté grevé telle- Se cist .1111.font lor mestier
Li .v. ne feront pas morance.
ment qu'il ne povoit ouvrir ne fermer a la
clef. (Pièce de 1457, ap. Longnon, Etude (RENCLUS Miserere, Ars. 3527,
DE MOILIENS,
Mais cil qui ne les sevent faire
Ne entendre, leur sont contraire
biog. sur Villon, p. 148.) f 129a.)
Et dient en moquois souvent Pour avoir baillé et mis ung moraillon Et quant morance astoit del tens a par-
Qu'il sont soufleur contre le vent. a la porte du pont Saint Nicolas. (1467, emplir la dette de la sepulture, les serors
(Couci, 27, Crapelet.) Compt. de Nevers, CC 61, fo 22 ro, Arch. de celui afflites de sa mort, corurent plo-
Lors fu moquez a grant henuy, mun. Nevers.) ranz al honorable baron Fortuneit. (Dial.
Pour avoir mis ung morraillon a l'uys de St Greg., p. 48, Foerster.)
Tuit moquoys chearent sus lui.
(MACÉDELACHARITÉ,Bible, Richel. 401, fl 52'.) la grisle de Nievre. (1468, ib., CC 63, MORAQUIN, voir MOLEQUIN.
fo 12 ro.)
MOR, adj., brun : Cf. MORILLON2. MORAUTÉ, s. f., morale :
Les deffendeeursblons et mors E a tes homes le comandez
Prennent illeac de mort le mors. MORAINE, -eine, s. f., syn. de moraillon: Ke lur fiz apreignent de lettrare
(G. GUIART,Roy. lign., 11553, W. et D.)
Prist la huce et a queilque peine E ke d'estudie preignent cure
S'estoit chascun montes sur un bon cheval mor. En a brisie la moreine. En les arz e en moraulet.
(Brun de la Mont., 1164, A. T.) (Renart, Br. XIV, 2S1, Martin.) (PIERRED'ABERNUN, le Secré de Secrex, Richel.
25407, fo 184c.)
MORACHE, moneche, s. f., instrument à En a brisiee la moraine.
(Ib.,
cordes, du genre de la guitare : 3113, Méon.) MORBE, s. m., maladie :
Rubebes et psalterions, 1. MORAL, adj., qui ressemble à une Catharre cause maintz deffaulx,
Leus, moraches et guiternes. mûre : Mais tous ces morbes delestables
(MACHAUT,Prise d'Alex., 1149, Mas-Latrie.)Var., Viennent par Bancquet qui est faulx.
Les Arabes la nomment (la fourmillière) (N. DELA Ci ESNAYE,
Comdamn. de Bancquet,
moneches.
verrue morale, non qu'elle soit grosse p. 395, Jacob.)
MORAGE, s. m., impôt payé pour le comme une meure, mais pource qu'elle J'ay fait, par trop ingurgiter,
est composee de plusieurs petites emi-
droit de séjour : nences, comme une meure de ses grains. Venir morbes innumerables.
(ID., ib., p. 443.)
Cele an fut fu le morage levee le xiiii. (DALESCH., Chir., p. 306, éd. 1570.)
jour de feverer en Loundres a durer par
.III. anz. (Chron. de Lond., p. 17, Aungier.)
A toutes especes de verrues comme mo- MORBEMENT, adv., mollement :
rales. l'on n'y touchera point. (Loys GUYON, Oil, il l'avoa voirement, mais il sambla
Miroir de la beauté, I, 868, éd. 1615.)
MORAIL, morrail, s. m., têtière : au duc que ce fust asses morbement.
Morrail de mulet : m. A kind of muzzle 2. MORAL, s. m., ouvrage de morale : (FROISS., Chron., IX, 425, Kerv.)
tied about his nose, and having hanged at Lire les moraulx de Plutarche. (RABEL., mort de Dieu, juron :
it a great poake full of hay, or oats for MORBEUF,
him to feed on as he goes. (COTGR., éd. t. II, p. 93, ap. Ste-Pal.)
Et la digne morbeuf! que ne sçay je qui c'est !
1611.) MORALISER, v. n., parler moralement : (TROTER.,les Corriv., III, 3, Bibl. elz.)
Morail de mulet, m. Testera. (C.
1660.)
OUDIN, Il se puet dire, moralisant, que en
Chipre et en ladicte cité de Famagouste MORBIDE, adj., malade :
lors croissoit le fin or d'Arrabe, les pierres Brebis morbide et infecte. (La tresample
MORAILE, s. f., sorte de plante : precieuses, etc. (MAIZ., Songe du viel pel., T, et vraye Expos. de la reigle M. S. Ben.,
Oins de herbes froides, si corne de so- 39, Ars. 2682.) f 84a, éd. 1486.)
latre, lequel solatre est moraile. (Frag. MORBILLES, s. f. pl., sorte de petite
d'un liv. de medecine, ms. Berne A 95, MORALITÉ, s. f., caractère, mœurs : vérole, vérole volante :
fo 17 rO.) Si comme la cire reçoit la figure dou
seel, tout autressi la moralité des homes Bosses ,charbons, morbilles,tachesnoires.
1. MORAILLE, S. f. ? est formee par exemples. (BRUN. LAT., (Loys GUYON, Miroir de la beauté, II, 90,
Avers hom crient tons jors que ses avoiis ne falle. Très., p. 466, Chabaille.) éd. 1615.)
Quan que il puet avoir met il en repostalle,
: Elle est fort proffitable mise es medica-
Et puis qu'il l'a repus et mis sor le moraille, — Bon sens pestilen-
Ja puis ne donra nient que .I. sol denier vaille. Furieux retourné a moralité. (BOUT., mens qui se font contre leslefievres
visage de vu-
Som. rur., te p.,f° 51c, éd. 1486.)
tielles, qui remplissent
(Roum. d'Alix., f° 50', Michelanl.) riolles et morbilles. (Du PINET, Dioscoride,
l, 131, éd. 1605.)
2. MORAILLE, S. f., pièce de fer à MORALLES, s. f. pl., traité de morale:
charnière qui fixait la visière au casque : L'un des quatre docteurs de l'eglise ca- Morbilles : f. The small pockes. (COTGR.,
tholique qui a escript les Moralles et les 1611.)
Et que li esbanois miex vaille
D'un hianme parmi la moraille. Omelies sur les Evangiles. (JACQ. PETIT, Morviplione, morbilles. (C. OUDIN, Dict.
(J. BRETEL,Tourn. de Chauvenci, 2851, Delmotte.) Procession de Soissons pour la délivrance it.-fr., 1659.)
Morbilles, f. Especie de buvas. (ID., maistres a gré. (G. CHASTELL., Chron. des fantasie de faire l'essay sur les jambes
Dict. fr.-esp., 1660.) D. de Bourg., II, 51, Buchon.) d'un povre garçon si elles estoyent des
mieux mordantes. (H. ESTIEN., l'Apol. p.
Marcus Manlius detractoit mordamment Herod., c. 19, éd. 1566.)
MORCEAU, voir MORSEL. les glorieuses victoires de Camillus. (Fos-
MORCELET, voir MORSELET.
SETIER, Cron. Marg., ms. Brux. 10512,
VIII, l, 26.) -Aposteme
Fig.:
aigue et mordente. (TAGAULT,
MORCHANT, s. m., sorte de peau ? Et est la vertu du lupin dyaforetique Inst. chir., p. 30, éd. 1549.)
Portez robe a large manche, non mordamment. (Jard. de santé, I, 267, Enfant tout deschiré de tenailles mor-
Et soliers carrez en morchant.
impr. la Minerve.)
dantes. (MONT., Ess., 1. II, ch. II, p. 221,
(Farce de Folle Bobanee, Ane. Th. fr., II, 267.) éd. 1595.)
1. MORDANT,
- ent, morgant, S. m.,
MORCILLANT, voir MORSILLANT. pièce de métal qui s'applique à l'extré-
— Qui commence d'avoir des dents, à
mité de la partie de la ceinture qu'on mordre:
MORCILLON, voir MORSILLON.
laissait pendre : Quant le loup ravissant eust instruit ses
MORDABLE, adj., mordant, qui mord : La boucle d'une pierre fo, louveaulx qui ja devenoient mordans et
Pumicem mordacem, pumice mordable. D'une autre pierre est li mordanz duitz en malice. (R. GOBIN, Livre des
(Gloss. de Neckam, Scheler, Lex., p. 112.) Qui guerissoit dou mau des denz. loups ravissans, ch. III, éd. 1525.)
(Rose, Richel. 1573, f° 10\ et ms. Lausanne,
Voudront diffamer et detraire f° 10c.) — S. m., mangeur :
Par mordables detractions. D'une pierre estoit li morgans. Pourtant qu'il y a grosse foire
(MACÉDELACHARITÉ,Bible, Richel. 401, f° 194b.)
Ne cause ne m'admonnestoit
(Ib., Vat. Ott. 1212,
textes portent mordens.
f 9c.) Plus, des autres Plusieurs gens n'y vont que pour boyre,
Mesmement ung tas de mordant.
D'aler au lieu ou elle estoit, Et si avoit çaint .1. tissu
(1500, l'Advocat des dames de Paris, Poés. fr. des
N'osasse emprandre l'adventure, Dont la bouclete et li morgant xv8 et XVIes., XII, 26.)
Tant estoit mordable nature. N'estoient mie fait d'argant, En noz maisons sont François residens
(1. LE FEVRE,la Vieille, 1. II, v. 3307, Cocheris.)
Ainz estoit d'archal ou d'yvoire. Et sur les champs un grant tas de mordans
Et puis les serpens gessonneuses, (GIB. DE MONTREUIL, Violette, 1586, Michel.) Qui ont sur eux l'allecret, le plastrum.
Mordables et aguillonneases. (A. DELA VIGNE,la Louenge des Roys de France,
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, fa 60'.) Un safir avoit u morgant
Qui valoit bien .c. mars d'argant. P 67 rO, éd. 1507.)
Ces mordables escorpions, (PHIL. DE REMI,Manekine, 2221, Bordier, p. 190.) A plaine terre estoyent estandues napes
Plains de mesdis, plains de malice. A laquelle pieclie tenoit ung morgant et et manteaulx, et la trectez et repeuz les sur-
(Ib., f° 67e.) venans : ce qui donna moult grant secours
pluseurs deux d'argent. (1302, Cart. de S.-
Bertin, IV, 5.) a plusieurs pauvres mordans, qui bon
MORDABLETÉ, s. f., qualité de ce qui mestier en avoyent. (J. D'AUTON, Chron.,
est mordant : Coroies, chaintueres, boucles et mor- Richel. 5082, f° 38 vo.)
Mordableté, mordacilas. (Gloss. gall.- gans. (Dialog. fr.-flam., fo 8a, Michelant.) Ausi tenoit il maison ouverte a tous ve-
lat., Richel. 1. 7684.) Il fut pris en present fait a coper un nans, ou ce jour me trouvay a l'eure du
morgant d'argent a une coroie et n'avoit li soupper. Tout le logis, hault et bas, estoit
MORDACE, adj., mordant, piquant : dis Hanekins que une orelle. (14 octobre plain de mordans. (ID., ib., Richel. 5083,
Par cruelles et mordaces reprehensions. 1335, Reg. de la loi, t. III, Arch. Tournai, fo 71 ro.)
(Nef des Folz, prol., éd. 1497.) n° 132.)
Une autre petite sainture de cuir a — Avocat qui déchire la partie adverse:
MORDACHE, s. f., instrument de fer qui boucle, mordant et passant, tous d'argent. Dont j'ay grand'joye avecques ces mordans.
sert à saisir de grosses bûches : (1347, Inv. de J. de Presles, Bibl. de l'Ec. (CL. MAR., Enfer, p. 51, éd. 1596.)
Une masse d'armes et une mordache. des ch., XXXIX, 91.)
Je te fais assavoir,
(Compt. de 1560, Arch. Cossonay.) .m. mordans de cape. (1362, Inv. du
très. de Fécamp, Arch. S.-Inf.)
Que ce mordant, que l'on oit si fort bruire,
De corps et biens veut son prochain destruire.
MORDACITÉ, s. f , qualité de ce qui est (ID., ib., p. 52.)
Une çainture qui pendoit
mordant, au propre et au figuré : Avoit çainte, dont les mordans — S'est dit au XVIIIe s. au sens de bête
Et d'une oraison satyrique et pleine de Sembloient deux charbons ardans.
mordacité increpa son juge Paris en ces (CHR. DE PISAN,Liv. du Chemin de long estude, sauvage :
termes. (LE MAIRE DES BELGES, Illustr., 1, 2416, Püschel.) A Ignace Dupont (un garde-forestier)
258, Stecher.) Neuf garnitures d'espees d'or , avec payé la somme de soixante deux livres
.Mets toutes ces choses en nostre ciel, leurs morgans et clotz. (1467 Inv. des pour mordans et gibiers. (1744, Compt. du
quand il sera nécessaire, et il influera mor- ducs de Bourgogne, 3135, Laborde.) recev. de la terre de Mortagne (Flandre),
dacité merveilleuse. (A. Du MOULIN, Quint' La ceinture, boucle et mordant
ms. appartenant à M. Bocquillet.)
tess. de tout. chos., p. 83, éd. 1549.) De la gayne d'icelle espee MORDEMENT, s. m., morsure, action
Si la pituite est salee, le patient sentira
un grand prurit et mordacité a la partie.
Estoit a fleur de liz ardant.
(MARTIAL DEPAR., Vigil. de Charl. VII, K VIId,
;
de mordre ce qu'on mord, morceau :
(PARÉ, ŒUV., XXI, x, Malgaigne.) éd. 1493.) Morsus, mordement, c'est morceau. (Ca-
tholicon, Richel. 1. 17881.)
instrument de ma- Le pommeau, la croix, la blouque, le
MORDACLE, s. m., morgant, et la bouterole de la gaine es- Mordement, morsus. (Gloss. gall.-lat.,
réchal : toient couvertes de veloux azur. (MONS- Richel. 1. 7684.)
Mordaclum, mordacle. (Gloss. lat.-fr., TRELET, Chron., III, p. 22, éd. 1572.) MORDEN, s. f., jambage de porte, de
Richel. 1. 8426, to 109 vo.) La boucle, le mordant et la bouterolle de
la gaine estoient de fin or. (J. CHARTIER, croisée, un des côtés d'une brèche :
MORDAMMENT, - anment, adv., en mor- Chron., c. 209, Bibl. elz.) Una nova turris quae exeat extra murum
dant, d'une manière mordante : per unam cannam, et fiat in latitudine,prout
Pour ung morgant d'argent, .XL. s. (1525, protenditur de una morden in altera mor-
Rasim, mordanment. (Gloss. lat.-fr., ms. Exéc. test. de Jeh. Chotin, Arch. Tournai.)
Montp. H 110, fo 226 ro.) den dicti antiqui mûri. (Stat. ann. 1357,
t. II, p. 195a ap. Duc., Mordanus.)
Mordanment, mordaciter. (Gloss. gall.- — Engin de chasse aux oiseaux :
lat., Richel. 1. 7684.) Mordans, tonnelles. (1613, Lille, ap. La MORDENT, voir MORDANT.
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Mordaciter, vel mordenter,mordamment.
(Voc. lat.-fr., 1487.) MORDEOR,- eur, adj., qui mord :
2. MORDANT, mordent, adj., qui mord : La Bible veult que s'il est beste qui
Que ung soir tout mordamment luy dict : Luy ayant esté faict present de deux
grandes fiere home ou feme, si que la personne
Croy! Croy! on peult mal servir deulx dogues d'Angleterre, il luy prit voise de vie a trespas, que la beste soit
destruitte, n'en soit mengee la chair et le bout de la langue, tu trouveras une mordi- Le larron murtreor.
sire de la beste en soit quitte, si ainsi fication salsitive beaucoup plus poignante (ID., ib., ms. Brux., f° 122c.)
n'est que la beste fust accoustumee d'estre que celle du sel commun. (PALISSY, Œuv.,
hurteur, mordeur ou getteur. (BOUT., p. 46, France.) Li omicides, li murtrerres.
Somme rur., 1e p., fo 69c, éd. i486.) (ID., ib., f° 189b.)
MORDILLURE, s. f., action de mor- De traitor et de mordreur. (Artur. ms.
— Qui aime à mordre, caustique : diller : Grenoble 378, fo 16d.) J
Li frere precheor Par petites chatouillures Fel, desloiaus et faus mordere.
sont mordeor. Et mignardes mordillures (MOUSK.,Chron., 8127, Reiff.)
(RUTEB.,Dit des Jacopins, Richel. 1593, fO 64h.) De sa bouche elle me bat.
(DURANT,Poés., p. 105, éd. 1594.)
Et elle lor demanda la mort de sen
MORDERRESSE, voir MORDREOR. l'avoient.et les mourdreours qui mourdri
bailliu,
MORDIQUER, v. a., mordiller, picoter : (Chron. de Rains, c. xxx, L.
MORDICATIF, adj., mordicant : Paris.)
Medecines desiccatives n* mie mordi- La tierce cause peut estre fleume ace-
teux qui est en l'orifice de l'estomac quant Li mordreres n'a point de merchi. (Ch.
catives. (H. DE MONDEVILLE, Richel. 2030, il (les vers) mordiquent et poindent et de Ren. de Hooucort, sept. 1240, S.-Aubert,
f° 76a.) Arch. Nord.)
affoiblissent la contentive et digerent les
Douleur mordicative. (B. DE GORD., Pra- humeurs grosses et viscouses qui empes- Et ki onques en feroit mal ne feroit faire
tiq., I, 14, éd. 1495.) cheut moult l'appétit. (B. DE GORD.,Pratiq., quels home ne quels feme que ce fust, et
Choses mordicatives. (ID , ib., III, 18.) V, 4, éd. 1495.) on le pooit tenir, on en feroit justice
De lui (ce vin) s'engendrent fumees mor- Lesquelz metaux ne mordiquent fort s'ilz coume de mourdreur. (1260, Ban, Tailliar,
dicatives eslevees au cerveau. (Regime de sont brusles. (TAGAULT, Inst. chir., p. 452, p. 239.)
santé, Co 20 ro, Robinet.) éd. 1549.) Hanis seroit commemourdere atousjours.
Les (choses) aceteuses mordiquent par (Liv. des bans et ord. de Tournai commencé
Mordicatives sont appellees les choses en 1275, ms. Bibl. Tournai 215, fo 2 r°.)
qui picquent la langue quasi jusques a leur froideur et subtilité. (MICHEL DUSSEAU,
l'inciser. (PALISSY, Explic. des mots, Cap.) Enchirid ou manipul des miropoles, p. 110, Si seroit banis a tousjours de le citet,
éd. 1581.) comme mordreres. (Ib.)
Douleur mordicative d'estomach. (PARÉ,
Œuv., XXIV, l, Malgaigne.) Portant les grosses baulievres super- C'il i avoit aucuns qui clamassent meur-
flues, surmontees de couleur myjaulne, trour l'un l'autre. (1285, Toul, Mém. de la
Quant aux operations des choses salees, verde et plombee en more demye meure, Soc. d'Archeol. lorr., VIII, p. 179.)
il est dit qu'elles sont mordicatives, cor- qui corrodent, mordiquent et alterent les
romptives des humidités. (MICHEL Dus- nerfs, les veines, les arteres. (Le Triumphe Envenimeur, mordreeur. Envenimeour,
SEAU, Enchirid ou manipul des miropoles, de dame Verolle, Poés. fr. desxv* et XVIes., murtreour. (P. DE FONT., Cons., XXII, 28,
p. 107, éd. 1581.) IV, 272.) Impr., mordignent. Marnier.)
Remedes mordicatifs. (JOUB., Gr. chir., Mordiquer, pizzicare. (C. OUDIN, 1660.) Comme escumenia et murtreour. (Vie
p. 326, éd. 1598.) Saint Jorge, Richel. 323, fo 92d.)
Humeurs cbolerics, acres et mordicatifs. MORDISSON, s. f., morsure : Mais murdreours avoient dedens se bos sauvage
(ID., ib.) Tremeur en la leffre de mordissons de Qui murdrisoient gens et firent grant damage.
Ayant cela de commun avec beaucoup dessoubz signifie vomir. (B. DE GORD., (Charles le Chauve, Richel. 24372, f° 84b.)
d'autres nations qu'ils aiment (les sau- Pratiq., II, 28, éd. 1495.) Qu'il le penderoit
vages) ce qui est mordicantf tel que ledit : Car le geule en haut con mordreur.
petun, lequel (ainsi que le vin ou la bierre MORDONBILLE, juron (Renart le Nouvel, 746, Méon.)
forte) pris (comme dit est) en fumee, Mordonbille, sont ces filles
Por quoi atendes
etourdit les sens et endort aucunement. Qui font ces garçons ribaux.
Que vous ne pendes ces mordreurs ?
(MARC LESCARBOT,Hist. de la Nouv. France, (Com. de Chans., V, 4, Ane. Th. fr., IX, 215.)
(Ib., 3086.)
1612, éd. Tross, 1866, t. III, p. 730.)
1. MORDRE, v. n., atteindre : Qui fut leres, mordreres, ou hons de maise vie.
MORDICALTION, S. f., action de mordre : Briement les nommerai sans ordre,
(B. de Seb., xv, 1064, Bocca.)
Medecines dessicatives sans aucune Por plus tostva ma rime mordre. S'il fust prouves mourdreres d'autrui.
mordication. (H. DE MONDEVILLE, Richel. (Rose, 10487, Méon.) (ROISIN, ms. Lille 266, p. 121.)
2030, Co55 vo.) Facies justiche comme de mourdreur de
Medecines desiccatives ne mie mordica- 2. MORDRE, musdre, adj., meurtrier : lui meismes. (Ib.)
tives, car mordication empeeche consolida- Unke3 nulz hom ne vit plus cuilvert, plus felon, Quand triuwe est prise uns bons bas-
tion. (ID., fe 761.) Si musdre traitor, si boscage larron. tars ne se puet meller dou fait, et s'il s'en
En la saveur de ceste plante (calcasia) y (Poeme mor. en quat., ms. Oxf., Canon, mise. 74, melloit on le tenroit pour mourdreur.
a aguité et moult de mordication. (Jard. f° 22.) (1303, Recueil de pièces sur les droits, pri-
de santé, I, 148, impr. la Minerve.) viléges et histoire de Valenciennes, ms.
MORDREMENT, murtrement,adv., dure- Valenciennes 535, f° 93 va.)
Appliques les corrosifz comme est le ment :
suyvant, lequel ronge et consume bien fort Item s'il advient que aulcuns des villes
sans mordication. (TAGAULT, Inst. chir., Quar nos amender devant dites soit occis, les amis et ceulx
p. 176, éd. 1549.) Imprim., morsication. Ne puet de lor acointement, du sang du tueur seront asseures des
Mordication : f. A nipping, pinching, Qnar il parlent trop murtrement amis et des cousins du tué jusques au
biting. (COTGR., éd. 1611.) Do tout quanqu'il dient et oignent. quarantiesme jour a compter du temps de
(Le Dit de la Rose, Jub., Jongleurs et Trouvères, l'occision ; et se en dedens le quarantiesme
MORDIEU,s. f., employé comme jurpn : p. 110.) jour aulcun navrast celui ou tuast, il se-
roit tenu pour mourdreur. (1489, Trad. de
Se as amie on ami MORDREOR, - eeur, -
eur, - eo ur, - our, la Ch. comm. de Maroilles, Bullet. de la
Par la mordieu envoie m'i. murd., mourd., meurt., murt., s. m., meur- Comm. hist. du Nord, t. IV.)
(Perceval, ms. Montp. H 249, fO ~254a.) trier, assassin : mourd.,
MORDIFICATIF, adj., mordicant : — Fém., morderesse, - erresse,
Dites li, frere, que por çou li lisiz
Que ne fassiez de murdreursporsuiz.
meurdresse, moeurdrese, celle qui tue :
La graine de pin a vertu mordiflcative.
(La Nef de santé, fo 28 ro.) (Les Loh., Ars. 3143, f° 11f.) Mourderesse d'autrui. (ROISIN, ms. Lille
266, p. 90.)
Et por itant, biaus ostes, je le fis Si tost com li mere vit le roine, si dist :
MORDIFICATION, s. f., mordication : Por sauvement venir en cest pais
Toute medicine qui desseche sanz mor- Que je ne fusse de mordreurs porsuiz. Ha ! desloiaus mourderresse, vous m'aves
dification. (BRUN DE LONG BORC, ms. de (Ib., (0 12d.) mon enfant mordri. (Sept sag. de Rome,
f
Salis, 22b.) Larron murtreur.
Ars. 3354, f° 175b.)
Morderresse. (Ib.)
Si tu tastes de la chaux dissoute sur le (G. DECOINCI, de l'Emper., Richel. 23111, f°266b.)
Et vinrent avoec li pluseurs mœurdreses MORDRIEUX, muldrieux, s. m., meur- tuoit par haine et inimitié privee, aupres
la loi, t. 1, Arch.
eL leres. (1322, Reg. de trier : de ceux qu'on meurlrissoit avoir leurs
Tournai, no t30.) biens. (AMYOT, Vies, Sylla, pour
éd. 1565.)
Muldrieux et autres malfaiteurs. (1370,
Et donc me devez vous tuer Arch. JJ 103, pièce 6.) Comment? oses tu bien, lui dit il, mettre
Pour avoir le nom de meurdresse. la main sur Marius pour le meurtrir ?
(0. DE LA MARCHE, Mém., p. 552, ap. Ste-Pal.) MORDRIMENT,meurd., s. m., meurtre : (E. PASQ., Lett.,xxN,5, t. 11, col. 509, éd.
Pic., Roucbi, Flandre fr., mordreur, Au boys se faiet la meurtrerie
1723.)
Namur, mourdreur, assassin, meurtrier. Roberie Maltraiter cruellement :
Se y commet, et tous meurdrimentz. —
MORDRER, murdrer, murlrer, v. a., f
(Contredictz de Songecreux, 28 rO, éd. 1530.) Aussi tost que vous fustes partis de mon manage
tuer, blesser : Li felon traiteur par leur félon outrage °
Sire visconte, a vous et a la court clains MORDRIR, - dryr, - trir, - thrir, mour., Murtrirent ma moulier a douleur et a rage.
de Renaut, qui la est, que teil murtré, qui mur., meur, mul., meul., mus., verbe. (Charles le Chauve, Richet. 24372, f° na.)
la est prezent, que il l'a murtri. (Ass. de
Jér., t. II, p. 334, Beugnot.) — Act., tuer, assassiner : — Fig., étouffer :
N'a hume faire asalt, ne tuer ne multrir. La dame retient un sospir
Et les aucuns fit murdrer cruellement. (WACE,Rou, 2' p., 1197, Andresen )
(LE BAUD, Hist. de Bret., ch. xxix, éd. Qui li voloit del cuer iscir :
1638.) Males noveles en iront el pais Si l'a retrencié por celer
Qe dedens trives serai par vcs mordris. Ço que li sospirs voit mostrer.
MORDREUX, mourd., meurd., s. m., (R. de Cambrai, 4741, A. T.) Urrake li dist Deus aie !
meurtrier : Pur lur or e pur lur argent
Iço que est ? que senefie ?
Por coi mordrisles cel sospir.
Ribaulx salles et deslavez, Morthrir voleint icel gent. Que nel laissastes fors iscir ?
Ruilien, mourdreux et larron. (Conquest of Ireland, 1280, Michel.) (Partonop., 6957, Crapelet.)
(E. DESCHAMPS, Poés., Richel. 840, fO 450.) Ne place Deu ne sa vertuz
Que ja par mei seient traiz, — Réfl., se tuer :
Larron, mourdreux, rencontreux et espie.
(ID., ib., 349.) Mordris, mors, hunis ne pris ! Il se pendit et se meurtrit au Chastelet de
(Ib., 1291.) Impr., mordrir. Paris ou il estoit tenu en prison. (23 av.
Comme meurdreux et oultrecuides. 1328, Arrêt donné en la chambre de Par-
(Chron. de la noble cité de Metz, Pr. de l'H. E vuleint en tute guise
Ke icel seint martirement lement, ms. Bibl. du Louvre, no 169.)
de Lorr., II, CLX.)
Ne fusl pas murdri entre gent,
Ces larrons et mourdreux. (J. VAUQUE- E penserent k'el nun de Dé — Mordrissant, part. prés. et adj., tuant,
LIN, Trad. de la Chron. d'E. de Dynter, Serreit uncore revelé extrêmement fatigant :
III, 5, Xav. de Ram.) A ceus ki vendreint après. Pourquoy vous gesnez vous de meurdrissanles
Picardie, et Tournaisis, rive gauche de (CHARDRY, Sel dormans, 772, Koch.)
[plaintes?
l'Escaut, mordreux, mourdreux, meurtrier, Ki altrui vult ocire, musdrir u derobeir. (GARRIER,M. Antoine, V, 419, Foerster.)
assassin. (Vie de Ste Thais, ms. Oxf., Canon, mise. 74,
f° 56.) Et encore au XVIIe s. :
MORDRI, mourdri, S. m., meurtre : Et se vous le tenes longement, nous Ton front, a tout le moins, pâlit-il pas'd'effroi,
Pour mourdris, au derrain pendus creinons quelle ne vous face mourdrir. Te sentant de ta main meurtrir ton propre roi?
Par crain a queue de roussin. (Chron. de Rains, c. 1, L. Paris.) (BERTAUT,Dise. funèbre sur la mort de Henri Ill.)
(E. DESCHAMPS,
Poés., Richel. 840, fO 212.) Li dux avoit esté mordriz. (Chron. de Pour un frère meurtri ma douleur a des larmes,
S.-Den., ms. Ste-Gen., fo 215d.) Pour un frère meurtrier ma fureur n'a point
MORDRIE, murdrie, s. f., meurtre : Je diroie as barons qui sont bien mi amy
[d'armes.
Plus aimet il traisun e murdrie (ROTR., Venc., V, 1.)
Qu'elle aroit son enfant estranlé et murdry.
Qu'il ne fesist trestut l'or de Galice. (Charles le Chauve, Richel. 24372, f 23a.) Flandre fr., mordrir, mourdrir, meurtrir,
(Rot., 1636, Miiller.) blesser, tuer; wall., moudri, assassiner,
Pandaro, et puisqu'il te plaist savoir
MORDRIEMENT, mur., adv., comme un mon douleureux martire, je te diray brief- meurtrir, contusionner.
meurtrier, traîtreusement : vement ce qui me murdrist et tue. (Troi-
lus, II, Nouv. fr. du XIVe s., p. 136.) MORDRISE, murdrise, mortrise, s. f.,
Jehan d'Adiselle, grand bailli de Gand, meurtre, homicide, assassinat :
estant a la foire d'Anvers, fut aguesté de Lequel debouterent et menerent par
nuict, et murdriement occis par Frederick, force hors d'icelle église et le tuerent et Force et Murdrise et Cruauté.
seigneur de Montigny. (J. MOLINET, Chron., meurdrirent. (Ord. de 1382, ap. Felibien, (HUONDE MERY, le Tornoiemenl de l'Antéchrist,
cb. LXXXIV, Buchon.) Hist. de Paris, III, 519b.) p. 28, Tarbé.)
MORDRIER, meurdrier, v. a., tuer, assas- Et a coup vindrent plusieurs sur ledit fer- Homicide et Mortrise ensemble
siner : mier,et luy firent plusieurs playes,et apres Qui li voudrent trencher la gorge
le tuerent et meurtrirent bien inhumai- A lor espié Coupe gorge.
Seroienl tuees et meurdriees. (J. DE nement. (JUV. DESURS., Hist de Charles VI, (ID., ib., p. 65.)
TROYES, Chron. scand., p. 269, éd. 1620.) an 1382, Michaud.)
Vous tuastes et meurlristez le MORDRISON, murtrison, s. f., bataille :
MORDRIEREMENT, murd., Ri-
meurlr., adv., par un meurtre :
meurdr., chart. (Déb. des hér. d'arm., 133, A.royT.) Plusieurs Angloys a tout grandes rapieres
et coustilles se mirent parmy les gens de
On parle d'un homme qui « avoit mur- A, faulx trahistre déloyaux, cheval, et sortirent de leur camp, et y eut
drierement navré un conseiller. » (1453, Tu m'as bien fait aller meuldryr! moult grosse murtrison. (BOUCHARD, Chron.
Lille, ap.La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) (Farce du Pasté et de la Tarte, Ane. Th. fr., II, de Bret., CO104c, éd. 1532.)
78.)
Tout le jour meurs voyant celle présenté,
Qui m'est de soy meurdryerement benigne. Cesluy coq tous aultres meurdrissoit. MORDRISSIER, murtryssier, adj., meur-
(SCEVE,Delie, ccccxn, éd. 1544.) (GUILL. HAUD.,1. II, fab. 9, éd. 1547.) trier :
Il crie en ce tourment ainsi qu'un homme iré Et le frere meurdrit son frere. Murtryssery, laronese. (1408,Arch. Frib.,
Qui sent meurtrieremenl un grand glaive tiré (J.-A. DEBAIF, Poemes, 1. VII, Lemerre, II, 343.) ire Coll. des lois, n° 153, fo 39.)
Sur son chef.
(GREVIN,les OEuv. de Nicandre,
Pour nous parler de ceulx que sont estes MORDRISSOIR,mourd., adj., meurtrier :
p. 70, éd. 1567.) multris dehors. (Mém. de J. Burel, p. 394 Quiconques portera coutel u courte es-
Fauste et Affrane pris meurtrierement sont
mort. Chassaing.) pachele u misericorde u tele arme mour-
(GARN., Corn , un, éd. 1574.) drissoire. (1211, Charte de Louis, fils aîné
Soyons ce jour la mussez en quelque
Il a chassé sa foy, ses eglises pollues, lieu, et la le murlrirons. (Violier des Hist. de Ph. Aug.,pour les Bourg. d'Arras, Tail-
Tué meurtrierement ses prestres et prelats. rom., c. xciv, Bibl. elz.) liar.)
(BOLSEC,Hymne sur le tomb. de Calvin, éd.
1577.) Encore n'estoit ce rien de ceux qu'on MORDRISSOR, - isor, - iseor, - eur,- ur,
- our, mourd., murd., mort., murt., mult., goval virent que autre chose ne se pou- .m. chapeaux de bievre fourrez de drap
s. m , meurtrier : voit faire es dits marais, lesquels on ap- morez pour dames. (1372, Compte de l'exe-
pelle moures, il firent bouter le feu au dit
Siccarii, murdrisurs. (Gloss. de Neck., village de Mourbecque. (G. CHASTELL.,
eut. du Testam., Pièc. rel. à l'hist. de
XIX, 164.)
Fr
ms. Bruges, Scheler, Lex., p. 96.) Chron., II, 325, Kerv.)
Larrons, murdrisurs. Trois aulnes d'escarlate moree a faire
Tourbieres ou moures. (1588, Lille, ap. chausses. (1373, Mandem. de Charles V,
(GARN.,Vie de S. Thom., Richel. 13513, fO19 rO.) La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) p. 533, Léop. Delisle.)
N'est quer enteimes de murdrisur Cf. MUER. Escarlatte moree. (1469, Ord., XVII, 246.)
Ke de cel chant n'eust tendrur.
(Tristan, t. II, p. 150, Michel.) 3. MORE, adj., vigoureux? Mourré.( 1522, Valenciennes, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Ne qui panra justise des mortrisors larrons. On ne puet mies tôt tans faire,
(Doctrinal, Brit. Mus. Add. 15606, f° 121d.) Ce savez bien, icel afaire ; Taindre couleur noire, vermeille,
Ganne, perse, verde,
Les murtrissors, les larrons souztenez. Quez dyables le feroit tôt tans ! (Watelet de tous mestiers,mouree.
Poés. fr. des xv* et
(Gaydon, 6452, A. P.) En non Dieu, je sui recreanz :
Se vilain ont biaz bues par hores, XVIes., XIII, 165.)
Fist tant de si grans desloiautes que (La mesange bleu) a une ceincture moree,
Si ne sont mies tos tans mores.
ouques nus traîtres, ne nus mourdrissieres (GAUTHIER qui luy couvre tout le dessus du col.
tant n'en fist comme il fist. (ROBERT DE LE LONG,la Veuve, 405, ap. Scheler, (Bs-
CLARY, p. 18, Riant.) Trouv. belg., p. 238.) LON, Nat. des oys., 7, xxvi, éd. 1555.)
mouré, moret, muret, s. m., Aussi, apres qu'il a sentu les estuves des
Qui me ditrent trestait que saroie apelez 1. MORÉ, chaufretes, des tysons
Mortriseors mauvais de ce c'ai angandré. sorte de vin, quelquefois hydromel : vers demy bruslez,
des estuves entre deux couvertures et
(Floovant, 220, A. P.) entre deux draps a force de carreaux
Puis unt beivre mult sauvret,
Prouvé est que t'es mourdrissiere. Aigue dulce plus de muret. chaulx et de pierres blanches, les estuves
(Sones de Nansay, ms. Turin, fO 56d.) (Si Brandan, 704, Michei.) de four, de chambre estoupee, les estuves
Sont mauvaises gens et mourdrisseurs. ultramontaignes, de fumees prinses et at-
Aighe douce plus de moret. tirees par la boucbe,etc.,lesquelles rendent
(Liv. de Marc Pol, XLV, Pauthier.) (Ib., Ars. 3516, f° 103a.) la bouche toute moree et font les ma-
Se vos m'ocies, quant Alixandre me On vent chaiens boin vin et boin moré[s]. choueres servir de manycorde ou espinette
trouvera ocis il vos tuera corne murtris- (Aiol, 2545, A. T.) pour jouer des orgues o les dens.(Triumphe
sours. (Le Liv. dou roi Alix., Richel. 1385, de dame Verolle, Poés. fr. des XVe et XVIe s.,
Co 36b.) Sa puison tout a point atempre IV, 279.)
A la samblanche de mouré.
L'on doit de lui sentencier comme de (GIBERTDE MONTR.,la Violette, 3459, Michel.)
home multrissiere. (1362, Arch. Frib., 1re — S. m., drap de couleur foncée :
Coll. des lois, n° 757, f°282.) Et a boivre orent il assez, E portent pailles de Russie,
Si combons vins et bons clares, Cendaus, sa mis e mutabez,
Li quez qui diroyt a l'autre larre, vo- Moré, ferré et bon rosé.
deis, traytour, faugzayre, murtrissyere, cil E bels ciclatuns e morez.
(Rom. de Trubert, 2801, ap. Méon, Nouv. Rec., l,
est condampneiz chascone foys por .xxv. 279.)
(Vie St Gile, 848, A. T.)
sols lausanneis. (1374, Arch. Frib., Aff. de MOREAU, voir MOREL.
la Vill., nO 117.) Moult ont bons mes et bons vins,
Et bons morez et clarez fins.
MOREAUL, voir MOREL.
— Fém., mordrisseresse, murd., murt., (De la dameEscolliee, Richel. 19152, f°.44 v°.)
meurt., celle qui tue, qui assassine : N'i fist pas soupes en moré. 1. MOHEE, S. f., couleur brune :
Mes je sui une pecheresse (MOCSK.,Chron., 31244, Reiff.) Pour taindre draps en verd ou en moree,
Et de m'ame murtrisseresse. De ce pieoment et du mouré Ouvriers experts y font leur demouree.
(ROTEB., Vie sainte Marie l'Egiptianne, II, 134, A grant planté nous en aporte. (Les Fleurs et antiquit. des Gaules, Poés. fr. des
Jub.) (Rich. li biaus, 272, Foerster.) XVeet XVIes., VIII, 232.)
Ja ne veions nos tes enfans sus terre, Le traitié d'apareilier tous boires, comme Moree, f. Cierto color escuro. (C. OUDIN,
murdrisseresse de tes enfanz. (Bible, Ri- vin, claré, mouré e toz autres. (Ms. Richel. 1660.)
chel.899,f°198a.) 1. 7131, f° 99 v°.)
0 reprouvee pecheresse, — Drap de couleur brune :
Bertier faisoit taverne d'un breuvage Un mantel sengle de moree. (Reg. du
De ton ame meurtrisseresse fait de miel et d'eaue que l'on appelle Chat., II, 49, Biblioph. fr.)
Et a tous maulx abandonnée. moré. (1412, Arch. JJ* 166, pièce 282.)
(Myst. de la Pass., fa 78c, impr. Inst.) Jamais o toy ne feray demouree,
voir MORS. 2. MORÉ, mouré, mourré, adj., brun, Et fusses tu tout vestu de moree.
MORDS, (BOURDIGNÉ,Legende de P. Faifeu, p. 130,
noir: Jouaust.)
1. MORE, moure, meure, s. f., fourrure Et plain .I. pot de vin moré
de petit-gris : Et li autre de fort vin blanc. — Sorte de cerise de couleur foncée :
Une autre petite cotte sangle de moure. (Rom. de la Charrette, Vat. Chr. 1725, Romv., Moree : f. A kind of murrey, or dark-red
(1389, Invent. de Rich. Picque, p. 30, Bi- p. 458.) colour. (COTGR., éd. 1611.)
blioph. de Reims.) tout li tinteries tingnent bien toutes
Ke 2. MOREE, s. f., marécage :
Deux gimples de mores entieres. (Vente les lainnes mourees vermelles et verdes.
Launde, turberiere, moree et marreys.
des biens de Jacques Cœur, Arch. KK 328, (Bans aux echev., 00, fo 23 ro, Arch. mun.
fo 79 rO.) Douai.) (Tr. d'Econom. rur. du XIII s., c. 16, La-
cour.)
J'ay du gris de meure : 2 aunes d'escarlate mouree. (1316, Compt.
de Geoff. de Fleuri, Douët d'Arcq, Compt. de Cf. MORE2.
En voulez vous ? ou gris d'aumure î
(Nouv. Pathelin, p. 141, Jacob.) l'Argent., p. 40.) :
MOREILLE, S. f., visage
Une cote de brunete moree a famé.(Journ.
i. MORE, moure, s. f., lande, marais, du tres., 1322-26, Arch. KK 1, f° 934 v°.) Par ung petit que ne vous donne
tourbière : Un surcot d'escallate mouree fourré de
De mon poing sur vostre moreille.
(Mysl. de S. Clem., p. 2, Abel.)
En moure l'ai veu morir gros vair. (1347, Inv. de J. de Presles, Bibl. MOREILLON, voir MORILLON.
Senz confesse, senz repentir. de l'Ec. des ch., XXXIX, 97.)
(BEN., D. de Norm., II, 25592, Michel.)
Les jours se reposerent en boschages e
Se elle a vestu robe moree MOREINE, voir MORAINE.
Ou blance ou verte on assuree.
en mores, e les nuytz errerent e travile- (Clef d'amour, p. 59, Tross.) MOREKINT, voir MOREQUIN.
rent. (Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr. du Esquelz esmaux a serpenteles et oiseles adj.,
xiv* s., p. 55.) vers et mourez. (1360, Invent. du duc d'An- MOREL, - iel, - eaul, - eau, mour.,
Quand les deux de Rubempré et de Men- jou, no 647, Laborde.) brun foncé, noir :
Et fu monteiz pour un cheval morel am- — Nom de cheval : t. MOREQUIN, mourequin, s. m., sorte
biant. (MEN. DE REMS, § 320, Wailly.) Moreausle voit, si a dou pié frapé. de monnaie:
Cheval morel, .II. pies devantblans.(1340, (De Charl. et des Pairs, Vat. Chr. 1360, f° 19a.) Lequel avoit en sa bourse douze moure-
Arch. K 43, pièce 14bis.) Se demain ne l'atens sor Moriel le grenu, quins. (J. MOLINET, Chron., ch. XIII, Bu-
Ledit empereur fu mis a cheval sur le Perdu aras ta tiere. chon.)
destrier que le roy luy avoit envoié a Saint (Roum. d'Alix., f° 57b, Michelant.)
2. MOREQUIN, morekint, morkin, adj.,
Denis, lequel estoit morel. (Gr. Cron. de
Fr., Charl. V, LVI, P. Paris.) Il monta sor un sien cheval Moriel. brun :
Cheval morel .LX. 1. (Pièce de 1370, ap. (HENRI DE VALENCIENNES, Contin. de l'hist. Leur cheval morekint.
Lobineau, Rist. de Bret., II, col. 572.) de la conq. de Constant., 509, Wailly.) (JEH. DESPREIS, Geste de Liege, 34022, Scheler,
A la Chapelle descendi l'empereur, et fu
Moriaus fut navres en deux lius. Gloss. philol.)
(ID., ib.)
montez sur le destrier que le roy luy ot :
envoyé, lequel estoit morel. (CRIST. DE PI- — S. m., cheval brun
Morel li ont tres bien aparoillié
ZAN, Livre des fais et bonnes meurs du sage Et coiffure de fer bien antaillié.
Sus un morkin le mist.
roy Charles V, 3e p., ch. 35, Michaud.) (G. de Mongl., Vat. Chr. 1360, f° 15a.)
(JEu. DESPREIS,Geste de Liege, II, 5962, Scheler,
Ung grant cheval moreau a bast, tout Gloss. philol.)
foulé et morfondu. (Comptes des mines de Encontre terre chait il et Moreaul.
(Ib., f° 17a.) 3. MOREQUIN,voir MOLEQUIN.
Jacques Cœur, Arch. KK 329, fo 184 rO.)
Il chevauchoit ung moult beau palefroy
Tousjours ronge son frain Moreau.
(Farce de Colin qui loue el despile Dieu, Ane. Th. MORER, moreir, v. n., demeurer :
Sous poil moreau. fr., I, 249.) Li fruit ne doivent morer a celui qui la
(Vers sur l'Entrée de Ch. VIII à Troyes, Grosl., chose tenoit. (Digestes, ms. Montp. H 47,
Ephém., [, 137.) Moureau veut labourer la terre, fo 87a.)
Cheval de poil moreau. (17 oct. 1510, A. Bruneau la selle veut porter.
Gir., Not., Bontemps, 51-1.) (J.-A. DE BAIF, les Mimes, 1. II, f° 66 v°, Ni a plus cevalier mores,
éd. 1619.) Quant la mort a ces .11. ocis.
Monterent sur chevaulx de poil moreau. (MOUSK.,Chron., 30006, Reiff.)
(J. BOUCHET, Triumphes de la noble Dame, Wallon de Verviers, morai, brun.
fo 66 ro, éd. 1536.)
Adont fist l'evesque leis li moreir.
Noms propres, Morel, Moreau. (JER. DESPF.EIS,Geste de Liege, II, 13293, Sche-
Il estoit lors monté sur son bon cheval ler, Gloss. philol.)
morel, des beaux genetz et bons. (BRANT., MORELET, adj., dimin. de morel :
d'aucun. Retraict. de guerre, VII, 301, La- MORESQUE, - isque, - iscle, - ixe, s. f.,
lanne.) Chascun ot bon cheval blanc, sor ou morelet.
(Cuv., B. du Guescl., 18947, Charrière.) monnaie d'Espagne qui venait des Maures :
- S. m., cheval brun, noir : Nom propre, Morellet. Ils sont courrouchies de ce que ils me
Ton noir morel te convirra laissier.
donnerent dix moresques a si petit de
(De Charl. et des Pairs, Vat. Chr., 1360, fO 25b.) MOREMAISTRE, mourmaistre, s. m., peyne. (FROISS., Chron., XI, 427, Kerv.)
Le morel laise coure, ki sous lui va bruiant. celui qui était chargé de surveiller les Faites bien la besogne, et nous vous don-
(Fierabras, 5712, A. P.) étangs et lës digues : nerons vingt moresques. (lu., ib., II, III,
43, Buchon.)
Sour .1. mourel isnel d'Espaigne. Donnons plain povoir de exercer bien et
(Athis, Ars. 3312, P 80c.) deuement ledit office de mourmaistre, de Icellui prisonnier n'avoit que or d'Es-
visiter et aviser soigneusement et faire vi- paigne, c'est assavoir moriscles, jusqu'à la
Douchementle ba isa, puis broqua le mioriel.
(Geste des ducs de Bourg., 6418, Chron. belg.) siter nostre dit mour et les digues de la somme de quatre cenz soixante et cinq.
mer. (1389, Charte de Philippe, comte de (1397, Arch. JJ 151, pièce 255.)
A tant le varlet alla seller le bon moreau, Flandre, ap. Duc., Mora 2.) Une grant piece de monnoye d'or, nom-
et tandis le roy se fist armer. (Perceforest, mee double morisque d'Espaigne, et
vol. III, ch. 52, éd. 1528.) Cf. MORE 2.
.ix. pieces d'or de diverses monnoies(1420,
Il chevauchoit l'ung des beaulx moreaux MOREN, voir MORAN. Invent. des D. de Bourg., 4182, Laborde.)
que je veis oncques. (Ib., ch. 54.) Cinq ou six vingt mille morisques. (1459,
Se vous fussez dedens la biere, MORENE, S. f., maladie qui cause de vio- Relat. de J. de Chamb., Arch. K 69.)
Je chantasse mainte chanson, lentes démangeaisons, hémorroïdes:
Mon maistre, pour l'amour de Dieu,
Donnez moy vostre grant morel,
Les maladies du printemps chaud et hu- — Danse moresque :
mides sont les morenes ou démangeaisons Et si avoit .11. jonnes garsettes bien
Car plus ne seray en cest lieu.
(Moralité de Charité, Anc. Th. fr., III, 415.)
vehementes, la gale et le mal Alcide, c'est petites. qui faisoient merveille, l'une de
a dire l'epilepsie. (Comm. s. la 2' Sepm. de souplesse de corps. et l'autre de danser
C'est toy, qui fais que la lune Bartas, II, p. 257.) de morixe. (JACOMIN HUSSON, Chron. de
Mene au galop ses moreaux Metz, p. 283, Michelant.)
Le long de la lisse brune
Pour guarir hemorrhoides ou morenes.
Avant que d'oingdre les morenes du dict Je te vueil monstrer la dance du second
Claire de mille flambeaux. parcquet, ou tu verras diverse morisque;
(R. BELLEAU, OEuv. poet., l'Ombre, t. II, fO39 V°,
unguent, tu les laveras de vin blanc, et en
éd.1578.) quatre jours guariras. (ALEXIS PIEMONTOIS, car chascun y dance differenment. (P. Ml-
les Secrets, p. 713, éd. 1588.) CHAULT, Dance aux aveugl.,p. 26, éd. 1748.)
Et portee ea son char par deux moreaux tminé Se midrent a dancer par manière de
L'obscure nuit tenoit le pole encourtiné. Appliquees elles (les dattes) soudent les
(ROBERTET AKT. LE CHEVALIER playes et restreignent les morenes. (Du morisque,.leset se habillerent les uns de
D'AIGNEAUX,
Ve liv. chanvre,
de l'Eneide, fO 180 vo, éd. 1582.) PJNET, Dioscoride, I, 125, éd. 1605.) autres retournerent leurs
robbes a l'envers et les autres se habillerent
Et que Phœbé commançant sa carriere, Morene : f. as hemorroide, the emrods, diversement, ainsi que a chacun venoit a
Lache la bride a ses moreaux. or piles. (COTGR., 1611.) appétit. (1479, Arch. JJ 205, pièce 331.)
(P. DE CORNU,Œuv. poet., p. 34, éd. 1583.) Morene, f. Emorrhoide. (C. OUDIN, 1660.) Lesquelz furent humainement servis de
Attelle tes moreaux, descouvre moy ton front. metz et entremetz, et après, plusieurs mo-
(JOSEPHDU CHESNE,le grand Miroir du monde, MORENGUE, s. f., espèced'olive : risques etesbatemens. (Chron. de Franc. 1er,
p. 201, éd. 1587.) Morengue. The name of a kind of olive. p. 58, Guiffrey.)
Ceux (les chevaux) qui nlloient plus haut (COTUR., 1611.)
estoient ses favorys, comme j'ay veu le Morengue, f. Especic de oliva. (C. — Fig. :
OUDIN,
moreau superbe, qui alloit a deux pas et 1660.) Et je prevoy le -danger
un saut, et d'un très haut et bel air. Ou ce loup me doit ranger
(BRANT., Gr. Capit. fr., V, 276, Lalanne.)
MORENNE, s. f., syn. de sonnette : Apres sa longue morisque.
Moreau ou morel, equus niger. (FED. (Paçse temps de Jean Le Blanc, Poés. fr. des XVe
Une petite bourse de soye, garnie de pe-
MOREL, Petit thresor de mots françois, éd. tites morennes ou sonnettes d'argent. et xvie s., VIII, 132.)
1632.) (1392, Arch. JJ 142, pièce 284.)
— Terme de marine :
Le vent ouest norouest commenca enfler Ces morphees lepreuscs du visage. (LOYS Les vents causans froidure morfondante.
les voiles, papefilz, morisques et trinquetz. Miroir de
GUYON, la beauté,II, 451, éd. 1615.) (CL. MAR.,Met. d'Ov., l. I, p. 12, éd. 1596.)
(RAB., Quart livre, ch. LXIIII, éd. 1552.)
blanche sur le nez ou la Les neiges fondues et les gelees passees,
1. MORET, s. m., sorte d'encre :
— Marque le temps s'adonna a pluyes froides et mor-
croupe d'un cheval : fondantes, qui sembloient estre doma-
Adoncques Panurge luy voulut faire faire Morfee, f. Marque blanche au fourreau geables aux biens de la terre. (HATON,
les cheveulx pour sçavoir si la dame avoit du cheval et au fondement, Albarazos. Mém., an 1575, Bourquelot.) ,
faict escripre avecques fort moret sus sa (C. OUDIN, 1660.)
teste rase ce qu'elle vouloit mander. (RAB., MORFONDEE, s. f., morfondure :
Pantagr., ch. XXIIII, éd. 1542.) MORFER, v. a., manger : Tristifer quatre fois l'anee
— Savon de lessive :
Il ne faut pas s'enquerir comment il fut Prist les laines a grant manee,
Moret : m. A kind of lye whereof sope is
morfé. (SOREL, Francion, p. 316, éd. 1635.) Dont mainte berbis flst morfondee.
made. (COTGR., éd. 1611.) (PaHoralet, ms. Brux., P 21 vO.)
MORFIAILLE, s. f., gourmandise, et
Poitou, moret, Saint., mouret, paille aussi, mauvais vin : MORFONDEMENT, s. f., morfondure:
brûlée, réduite en brouet avec de l'eau ; Si le mal est au corps ou par morfonde-
Morfiaille, greedy eating, ill favoured or ment ou par altération ou par trop de re-
les charpentiers se servent de cette com hastly devouring; also, bad or dead wine, pletion,saignez le. (DESPARRON,Fauconn.,
position pour aligner les pièces de bois, such as is no better than droppings. III, 18.)
(COTGR., éd. 1611.)
qu'ils veulent scier en planches ou en Le morfondement est, quand apres un
chevrons. Aunis, moret, sépia des sèches, MORFIAILLER, v. a., manger avec avi- grand travail, eschauffant tout le corps
liqueur noire. dité, dévorer : jusqu'à suer, on est surprins de froid.
(JOUB., Err. pop., 2e p., cb. 3, éd. 1587.)
A toy compaing, dehayt, dehayt, la, la,
2. MORET, s. m., mûre, raisin : la, c'est morfiaillé cela. (RABEL., Garg., Pour empescher le refroidissement et
Morets, des morets. Winne-berries, ch. v, éd. 1542.) morfondement de la matrice. (ID., ib.,
hurtle-berries. (COTGR., éd. 1611.) 1" P., IV, 9.)
Morfiaillier, to feed greedily, eat or drink
3. MORET, voir MORÉ. hastely and with the mouth ill favouredly Celuy qu'ils (les medecins) ont jetté d'un
in chawing or swallowing. (COTGR., éd. morfondement en une fievre quotidienne,
il eust eu sans eux la continue. (MONT.,
MORETON,s. m., peut-être blaireau : 1611.)
Ess., 1. II, ch. xxxvii, f° 333 rO, éd. 1588.)
Si vous prie que nous regardon Champ., Sommepy, maurfiller, mâcher.
Si deça vole le faucon, Le morfondement est aux beufs maladie
Rouchi, morfalier, manger avidement en
Et prenne blaire on moreton. presques incurable, pour peu qu'on la
f
(G. DELABIGNE, 109, ap. Ste-Pal.) ouvrant fort la bouche, et en appuyant for- laisse prosseder ; et encores, comment
tement les dents les unes contre les autres. qu'on les guerisse, si n'en sortent ils jamais
MORFE, s. f., régal : Rouchi, morfélier, mâcher une chose à bien sains, demeurans lasches au travail,
L'un de nous estant condamné a payer demi en la mordant de tous les sens. Fans se pouvoir engraisser. (O. DE SERRES,
Th. d'agr., VIII, 6, éd. 1605.)
sa bien venue et faire la morfe. (Du FAIL,
Cont. d'Eutr., xxvi, éd. 1598.)
Et apres se retira, monstrant a ses com-
pagnons ceste bague, laquelle a l'instant
souvent.
Fr.-Comté, mourfiller, manger peu mais

Argot, morfiler, morfigner, manger.


C'est un mal (la toux) qui vient ordinai-
rement de morfondement.(LOYSON,le grand
Maréchal françois, p. 23, éd. 1668.)
fut confisquee a la morfe pour le lende- Cf. MORFIER. Le rhume ou morfondement. est fort
main. (DES ACCORDS, les Escraignes dijon- dangereux lorsqu'il prend le cheval au
noises, fo 52 r°, ch. XLVI, éd. 1608.) croissant de la lune. (SOLLEYSEL,le parfait
MORFIAILLERES, s. f. pl., nourriture Mareschal, I, 41, éd. 1675.)
Tout se faict pour la morfe ; on a beau estre accort,
Sans cela tout n'est rien, le plus vil semble mort.
avalée goulûment :
(Extase propitiatoire de maistre Guillaume en l'hon- Morfiailleres : f. Food or victualls greedily, MORFONDRE, v. n., prendre un coryza
neur de Caresme-prenant, édit. des Joyeusetez, and ill favouredly taken in. (COTGR., 1611.) nasal, en parlant du cheval :
P. 6.) S'aucun cheval est morfondu, il le con-
Argot, morfe, repas, mangeaille. MORFIER, v. a., manger goulûment : vient tantost faire seigner des jambes de-
Vo les vaiez en hyver pres leuz astre, vant au plus bas, et au hault du plat des
MORFEE, morphee, s. t., sorte de ma- En morfiant le levrault et l'oizon. cuisses, et recueillir le sang, et d'icellui
ladie qui consiste en des taches groupées (Cinquième Partie de la Muse normande, p. 95.) oindre les pies, puis torchier de foing
mouilié. (Ménagier, II, p. 78, Biblioph. fr.)
les unes près des autres :
— Absolument : Eux et leurs chevaux, apres la grand
auront
Que ceste rougeur ne vieigne d'aucune
Eutrapel, entendant a ses pieces, com- chaleur du soleil que il eue le jour,
maladie comme seroit goutte rose ou mor- morfondront,ne ja ne s'en sauront garder.
phee. (Probl. d'Arist , Richel. 210, fo 55 vo.) mence a morfier et galoper des maschoires, (FROISS., Chron., II, III, 61, Buchon.)
de façon non vue. (Baliverneries d'Eutra-
Lepre et morphee ne se different que en pel, chap. ii, ap. Michel, Etudes de philol. Pour ung cheval qui fut morfondu ou dit
tant que le lepre est en chair et morphee comp. sur l'argot, p. 279.) veage, lequel fu par l'espace de neuf jours
est en cuir. (B. DE GORD., Pratiq., I, 22, entre les mains du mareschal senz rien
éd. 1495.) Argot, morfier, manger. faire. (Compt. de J. Asset, 1402-1404, Forte-
En ostant les apostemes, morphees, pus- Cf. MORFIAILLER. resse, xxv, Arch. mun. Orléans.)
tules. (J. RAOUL, Fleurs du gr. Guydon, A Jehan Mignon pour le desdommaige-
p. 14, éd. 1549.) MORFIL, s. m., fil lâche : ment d'un cheval qui morfondit soubz lui.
Morfee blanche ou trop grant albifica- Quand vous tendrez les panneaux pour (Compt. de J. Martin, 1421-1423, Commune,
tion de corps. (Jard. de santé, I, 5, impr. loups, vous leur donnerez beaucoup de Despence, xvi, Arch. mun. Orléans.)
la Minerve.) morfil, je veux dire qu'il faut retirer du Sans cul tandis, couverture, et auvent,
panneau en l'étendant assez pour estre Voyre en peril eminent de morfondre.
Morfee est une maladie ou le corps en lasche, affin que le loup s'y maille et s'y (CRÉTIN,Poes., p. 187, éd. 1723.)
aucune partie a perdu sa couleur naturelle, embrouille. (SALNOVE, Venerie, p. 276,
et est ladicte partie du corps coulouree de éd. 1665.) MORFONDURE, voir MORFONTURE.
estrange couleur. Et y a deux manieres de
morfee. L'une est blanche et l'autre est — Aspérités microscopiques d'une lame MORFONTURE, - dure, s. f., catarrhe
noire. (Ib., l, 8.) fraîchement repassée : nasal, coryza des chevaux :
Lors il advint rongne et gratele crou- Le morfil d'un cousteau. The edge side - Je osteray mes petis aigneaux,
teuse, morphee noire, chancre. (PARÉ, of a new and underground knife. (COTGR., Se Dieu plait, hors de leur dangier ;
Introd., 6, Malgaigne.) 1611.) Corni e bon et loyal bergier
Morphee et defedation de peau. (G. Bou- Les parderay de morfonture.
(Mist. du Viel Testam., 28864., A. T.)
CHET, Serees, III, 283, Roybet.) MORFONDANT, adj., qui morfond:
Mais que gardons de morfonture Com il hait promis doner a nos, pour Ils morguent et desdaignent les autres
Noz aigneaulx c'est le principal. nos et pour nos hoirs en don fait au matin, hommes; (CHARR., Sag., l. III, c/i8, p. 688,
f
(Myst. de la Conception, 52 , impr. Instit.) que l'on appele vulgaument selont les us
dAlemaigne morgengave, trois mile mars
éd. 1601.) .1
--
Et porra estre que l'un de ses chevnulx d'argent. (1305, Donat. d'Isab. reine des S'ils ne vous bravent,de paroles, ils vous
se recroira, ou demourra par aucun acci. Rom" Pr. de l'H. de Bourg., II, 122.) morgueront de fascheux semblants, (EST
dent de morfonturefde releveure,oud'aultre PASQ., Lett., XIV, 11 éd. 1723.)
chose. (Quinze joyes de mar., ix, Bibl. elz.) voir MORGUEUR.
MORGEUR, Il est double, monsieur, ce dict la chambriere,
Dieu sçait combiens les pauvres gens des Qui se mocquant de luy le morgue par derr-iere.
villes et villages qui n'avoient poinct de MORGHEMESSE, s. f., messe du matin : (Deplorationet complaincte de la mere Cardine, etc.
bois endurerent de la morfonture ; la plus- Tantost apres le morghemesse de Saint à la suite de VEnfer de la mere Cardine,édit.
part demourerent dedans les litz, sans se Denise duske a vespre de Saint Omeir. de Caron, p. 50.)
lever que pour manger une fois en vingt (1282, Reg. aux bans, Arcb. S.-Omer AB
quatre heures. (HATON, Mém., an 1565, xvm, 16, no 588.) Que font tous ces vaillans de leur valeur guer-
Bourquelot.) [riere,
MORGUANT, voir MORGANT. Qui touchent du penser l'estoile poussiniere,
Poulaille, ceste ci morfondure et les Morguent la destinee et gourmandent la mort,
gouttes. (0. DE SERRES, Th. d'agr., V, 3, f., mine: Contre qui rien ne dure, et rien n'est assez fort ?
éd. 1605.) MORGUE, s.
Et comment aussy le dit abbé fut prins, (REGNIER., Sat., VI, Jouaust, p, 60.)
Le patois de la Hague a morfouniure au et les morgues qu'ils tindrent, quand ils
sens de pellicules, poussière que le peigne furent pris. (J. Du CLERCQ, Mem., 1. IV, — Réfl., se narguer l'un l'autre :
fait tomber des cheveux, et aussi de petites ch. 2, Buchon.) Nous nous rencontrâmes avec eux dans
buchettes brisées au point de former une Loyre et sa femme se vestirent de leurs la rue de Bussy, sans que les uns et les
beaulx habillemens, comparurent en la autres fissent autre chose que se morguer.
sorte de sable ligneux qu'on trouve dans salle faisans bonne morgue. (RAB., le Quart (BASSOMPIERRE, Mém., le part.) >
les bois. livre, ch. xn, éd. 1552.)
Je suis bien asseuré que s'il pouvoit te- — Montrer de la morgue :
MORGADE, S. f., sorte de poisson : Un ancien poette qui se morguoit comme
nir ma place, il feroit bien aultres
Jforgade, c'est un poisson, bret. morga- morgues. (CALV., Lett., t. II, p. 19, un paon. (Purgatoire des Bouchers, Var.
denn. (1464, J. LAGADEUC, Cathol., éd. Bonnet.) hist. etlitt., V, 273.)
Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quimper.)
Le roi pensoit que c'estoit quelque hon- MORGUEUR, morgeur, adj., qui a de la
Morgade désigne encore un poisson neste gentilhomme et d'apparence, a le
glaireux, la sèche, à Quimper. voir si resolu et tenir si bonne morgue. morgue, arrogant :
(H. ESTIEN., Tr. prep. a l'Apol. p. Herod., Le roy de Navarre passant a Cadillac, -
MORGAGE, voir MORTGAGE. c. 15, éd. 1566.) pria le grand François de Candalle, assez
Il n'est pas permis a un chacun de cognu par ce nom, de luy faire voir son
MORGAIGÉ, voir MORTGAGÉ. faire bonne morgue aux plus hauts et plus excellant cabinet ; ce qui fut accepté, a la
honorables lieux, et estre appellé monsieur. charge qu'il n'y entreroit point de mar-
1. MORGANT,
prisant: - guanl, adj., fier, mé-
(Les Dialogues de Jacques Tahureau, geurs. Non, mon oncle, dit le roy, je n'y
f72v",ed.i58S.) meneray aucun qui ne soit plus capable
Si desdaigneux et si morguant. (MONT., de le voir que moy. (D'AUBIGNÉ, Mém.,
Ess., 1. III, ch. vin, fo 4(9 ro, éd. 1588.)
Mais, je vous prie, que vous semble an 1584, Lalanne.)
Des morgues que je tiens vers luy ?
Que si un beau mignon de ceste cour, S'il dit ouy, je dis ouy; Domitian morgueur, qui pris plaisir a voir
d'amour,
qui faisoit du commencement le morgant S'il dit non, je dis aussi non. Combien la cruauté peut contre Dieu pouvoir.
se fust contenté avec belle (JOD., Eug., I, 2, Bibl. elz.) (ID., Trag., VI, Bibl. elz.)
marchande de soye, elle ne le sa pouvoit Vous trouvez de ces morgues de vent Si vous ne m'arrachez des mains
tromper qu'en luy donnant du gros de coustumierement aux Espagnols. (D'Au- De quelques morgueurs inhumains.
Naples pour du taffetas. (Le Carabinage BIGNÉ,Foenest., l. IV, c. 5, Bibl. elz.)
etmatoiserie soldatesque, p. 37.)
(THEOPHILE DE VIAU,Requeste au roy )
L'Espagnol entre avec grandes des- Morgueur : m. A maker of strange
Il y en a qui se rendent fiers elmorgans, marches, et apres plusieurs morgues espa-
pour estre sur un bon cheval, pour avoir gnoles, il creust estre de la civilité de mouths, or soure faces. (COTGR., éd. 1611.)
* un pennacbe en leur chapeau. (FR. DE faire une entree de discours. (ID., ib.) Morgueur, m. Que haze gestas, o fieros.
SAL., Vie dev., III, iv.) Item, Grave. (C. OUD;N, 1660.)
Tant il a bonne morgue a bien porter le zermes.
Pourveu qu'on soit morgant, qu'on bride sa mous- (Dix-neufiesme Partie de la Muse normande, Morgueur est encore enregistré comme
[tacte, (1644), p. 316.) une expression hardie dans le Dictionnaire
Qu'on friseses cheveux, qu'on porte un grand pan- de Trévoux.
[nache, — A
désigné d'une manière vague toute
Qu'on parle barragouyn et qu'on suive le vent sorte d'objets : MORGUEUX, adj., qui fait la mine :
En ce temps du jourd'huy l'on n'est que trop sça-
[vant.
Je fais espinette et orgues, Morgueux. The same (que morgueur) or ;
(REGNIER,Sat., III, Jouaust, p. 27.)
Je fais toute sorte de morgues, one that ill-Favouredly writhes his face to
Je suis mareschal et charon. a shew of gravity. (COTGR., éd. 1611.)
(CHRIST.DE BORDES,Varlet à louer à tout faire,
2. MORGANT, voir MORDANT. Poés. fr. des xve et xvie s., I, 82.) H.-Norm., vallée d'Yères, morgueux.
MORGELINE, S. f., mouron anagal : Sçay jouer d'espinettes, d'orgues ; MORGUINÉ, adj., de la couleur d'une
Les Grecs appellent la morgeline ou mou- Je sçay faire les bonnes morgues ; guigne noire ?
Porter la picque et hallebarde.
ron, anagullis et corchoros. (Du PINET, (Maùtre Hambrelin, Poés. fr. des xve et xvi* s., Oygnements noirs, morguinez, gris,
Pline, xxv, i3, éd. 1566.) XIII, 177.) vers, blancs, cendrez, tennez, rouges,
Asyla. Plin. Ferus oculus Romanis, mor- Flandre franç., morgues, grimaces de jaulnes. (Le Triumphe de dame Verolle,
geline. (JUN., Nomencl., p. 91, éd. 1577.) Poés. fr. des xv9 et XVIe s., IV, 274.)
dédain; H.-Norm., vallée d'Yères, mines
La morgeline. (J. DES MOULINS, Comm.
de Matlh., éd. 1579.) affectées. Dans la Basse-Normandie,morgue MORHON, s. m., sorte de cétacé :
se dit aussi bien dans un sens favorable Crampon marin de quoy on meurdrist
Il trouve par les bois et prez la morgeline que dans un sens défavorable. les morhons et ballaines. (P. COCHE, Voy.
Dont le diable (dit on) va mordant la racine. d'A. de Foix, Richel. 90, f° 6.)
(GAUCH.,Plais. des Champs, p. 98, éd. 1604.) MORGUER, verbe.
MORGENGAVE, s. f., présent que le mari — Act., narguer, se moquer de : MORIAINE,s. m., Maure :
faisait à sa femme le matin du lendemain Vous nous morguez, par mon serment ! Indois, Moriaines, créstiens du pais du
(A. DE LA VIGNE,Farce du Munyer, p. 242, prestre Jan. (xvB s., Valenciennes, ap. La
de ses noces : Jacob.) Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Wall., moriâne, nègre. Namur., mou- Le sac de peaux de brebis, de morye. moult hardi chevalier, courtois et bien
riâne, Rouchi, moriane, moriaune. (xvi* s., Decl. des droiclz et profits deubz moriginé. (Melusine, p. 87, Bibl. elz.)
Cf. MORIEN. pour le peage de Sully, ap. Mantellier,
March. freq., III, 120.) Prince bien moriginé
Et de science endoctriné.
1. MORIAL, s. m., mûrier : Item est encor ordonné que personne (CHR. DEPISAN,Liv. du chem. de long estude,
11 ont moriaus et vermes qe font la soie. usant ledit mestier des tanneurs, ne de- 5157, Püschel.)
(Voy. de Marc Pol, c. CVII, Roux.) verat presumermettre les mains a quelque
beste morte de la mourie, pour l'escor- Car il est de tres hault lignage,
Nohle et bien moriginé.
2. MORIAL, adj., mauresque : chir et avoir la peau, a peine d'estre pri-
(JAQ. MILET,Destruct. de Troye, 8177, Stengel.)
vez dudit mestier des tanneurs. Item que
Bieu fu vestus d'un morial porprin. personne ne se presume d'achepter beste Filz gracieux, filz bien moriginé.
(Les Loh., ms. Montp
,
f
15:A) morte de la mourie, ne pareillement beste (GREBAN, Mysl. de la Pass., 25427, G. Paris.)
panache: encor vivant, comme veals, chevals, Oncques mais n'ensuivis seigneur
MORIANNE, s. m., vaches, bœufs ou autres bestes, pour en
Portoit sur son bealme ung morianne. avoir seullement les peaux, a peine de Qui si bien fut moriginé.
(MATHIEU D'ESCOUCHY, Chron., II, 239, trois florins d'or d'amende, a applicquer (Myst. de Griselidis, A m, éd. 1P32.)
Soc. de l'H. de Fr.) comme dessus dit. (1493, Ordonnance du Moriginé, et de raison garni. (Percero-
bon métier des tanneurs, nos, 40 et 41, Livre rest, II, f° 88, éd. 1528.)
1. MORIANT,adj.; vie moriant, vie passée des chartes et privilèges, Arch. Liège.)
dans le péché qui est considéré comme un Doulce maniere bien moriginee. (Ensei-
Et encore au XVIIe S. : gnem. de la duchesse Anne, p. 29, Cha-
état de mort : zaud.)
Du saint confes qui saintement
Chair de beste morte de murie. (1689,
Ord. de Besançon, Mém. de la Soc. d'Emul. Le plus noble et plaisant trésor qui
Vesqui tant que il fu en vie
Sans fiel et sans moriant vie.
du Doubs, 5e sér., IV, 428.) puisse estre eu ce monde est de veoir une
femme de grand façon belle, jeune, chaste,
(Mir. de S. Eloi, p. 111, Peigné.) et bien moriginee. (Ib., p. 30.) ,
— Fig., charogne, terme d'injure :
Fr.-Comté, moriant, mourant. (/estoit un sçavant et bien moriginé per-
Orde morie, Liege vos at lanchiet son dart.
2. MORIANT, muriant, s. m., moment de (JEH. DESPREIS,Geste de Liege, 6876, Scheler, sonnage. (DE BRAS, Rech. étant, de la ville
Gloss. philol.) de Caen, p. 136, ap. Moisy, Dict. de patois
la mort : Secousse rapporte qu'une personne de
normand.)
Mort esteit ja Herbert lor sire,
Qui n'aveit eu nul enfant ; Langres lui a dit que le mot murie s'était MORIGINEEMENT, adv., conformément
Mais dit out a ton moriant, conservé dans cette ville, mais qu'il y signi- aux bonnes mœurs :
Que empres sa mort se mainlenissent fiait de la chair ou du poisson salé. Par sagement et morigineement vivre.
Et a seignor le duc preissent. fais et bonnes
(CRIST. DE PI ZAN,Livre des
(WACE, Rou, 38 p., 5070, Andresen.) Fr. Comté, murie, charogne.
meurs du roy Charles V, 2' p., cb. 14,
Car n'ad suz cel veillart n'enfant MORIEL, voir MOREL. Michaud.)
Ki set l'ure del muriant.
(CHARDRY, Petit Plet, 171, Koch.) MORIEN, moryen, s. m., Maure : 1. MORILLE, S. f., sorte de maladie :
Si en serra ma dulur grant Et maint fel Moryen. Com .1. chevaus mors de morille.
En vie e au muriant. (Chev. au cygne, 7322, Reiff.) (J. LE MARCHANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres
(ID., ib , 419.) Envoierent en Portugal. VIxx. quintauz de f4T.)
3. MORIANT, nom de lieu, le pays des graines de paradis et plusieurs Moriens Tu te dois bien plaindre:
qu'ilz avoient prins. (WAVRIN, Anch Cron. Ains qu'on puist la chandele estaindre,
Maures : d'Englet., III, 95, Soc. de l'hist. de Fr.) On te frote, grate, et estrille
En l'autre eschiele furent li mor de Moriant. Rouchi, maurien, nègre. Et te cuevre on pour la morille.
(Conq. de Jerus., 7516, Hippeau.) (FROISS.,Poés., II, 217,51, Scheler.)
MORIGENACION, voir MORIGERATION. :
MORIE, morye, mourie, murie, S. t., mort, — Bête
crevée
massacre, meurtre : MORIGERATION, - genacion, - gination, Que aucun ne tue cheval, ne char de
Ceste lasse, ceste chetive (Atropos), s. f., manière d'être, de se conduire : morille, en la ville ne es forbours, et aussi
Qui contre les vies estrive, char de morille ne soit escorchie, ne lais-
Les apostemes non vrays sont signifiez siee en la ville ; mais tantost comme la
Et des mors a le cuer si haut, par l'inflation, sequestration et male mo-
Norrist Cerberns le ribant beste sera morte, soit menee aux champs
rigeration, determinez selon plus ou moins le trait d'une arbaleste. (1389, Arrêt d'ho-
Qui tant desire lor morie, chauds. (J. RAOUL, Fleurs du gr. Guydon,
Qu'il en prit tout de lecherie. molog. sur la pol. des vivres, Arch. admin.
p. 62, éd. 1549.) de Reims, III, 722, Doc. inéd.)
(Rose, 20005, Méon.)
Les percussions ou playes faites en
Moribundus, morans, plein de morie. jointures sont en peu de temps de mau- 2. MORILLE, S. f., sorte de champignon;
(Gloss. lal.-fr., ap. Ph. Labbe, Etym. de vaise morigeration. (ID., ib., p. 76.) pris au fig. pour désigner des projectiles :
plus. mots fr., p. 514, éd. 1661.)
Règle de conduite : Le residu voyant que leur emprise es-
Mais si ton sens par telz abuz persiste — toit descouverte et que l'on y servoit de
En grand morye estant ung Trimegiste, Les douze pointz ou articles de la foy et dures morilles, ne se hasterent de venir a
Tripplicque nom te verras acquerir, autres bonnes moriginalions. (GUILL. MI- l'offrande. (J. MOLINET,
Chron., ch. CLXXVII,
D'an sot, d'un veau, et d'asne, ains que mourir. CHEL, Exposit. moralle sur le LBRliv. des Buchon.)
(Apolog. de Nie. Glotelet pour Ci. Marot, à la Georg., 1° 42 r°, éd. 1540.)
suite des OEuv. de Ci. Marot, VI, 164, éd. MORILLEUS, murilleus, adj., malade:
1731.) — Conduite irréprochable : Tu prens, au fuer d'un murilleus
— Cadavre des bêtes mortes de maladie :
Nous lisons de S. Zenon, evesque de Le plus joint, le plus avrilleus.
Cuir de chievre qui est de mourie. (1296, Verone, que une fois que il estoit petit en- f
( Versde le mort, Richel. 375, 340b.)
Rentes d'Orliens, f° 10 rO, Arch. Loiret.) fant et qu'il aloit par la ville apres S. Viellesse est toute moritleuse,
Ambroise, il se prist tres fort a rire. S. Dolente, tranlant, anieuse.
Aucunes ebars ou poissons corrompuz, Ambroise fu esbahi, car en tres grant mo- (Auti Claudianus, Richel. 1634, fO42 rO.)
iulectueux ou de murie ne soient vendu. rigenacion estoit cest enfant ; si lui de-
(1381, Ord., VI, 607.) manda pourquoi il rioit. (P. DES GROS, Tant sont reses et pres tondues (les brebis)
Encor doivent jurer esdictes mains, que Jardin des nobles, Richel. 193.) Que toutes en sont confundues,
se ilz scevent aucun qui tue ou vende Morilleuses et sans profit.
beste de murie, l'achate ou face achater MORIGINATION, voir MORIGERATION. (Pastoralet, ms. Brui., f" 16 r".)
par autre en lieu ou hostel ou murie soit. MORIGINÉ, adj., qui a de bonnes mœurs : 1. MORILLON, mourillon, moreillon, s.
ou court, qu'il le noncera esdiz maistres.
(Ib., p. b08.) 11est bien verité que Henry de Leon fut m., canard de couleur noire :
Enpres vinrent deux morillons 2. MORIN, S. m., fagot : - Fig. :
En une broche coste a coste. Un morin qui adonques valoit .II. de- Henor nos semble d'aveir autrui morrine,
(Bataille de Quaresme, Richel. 19152, P 92d.) niers. (Chron. de S.-Ouen, p. 28, Michel.) Mes la nostre est norreture a vermine.
Butors et moreillons rivaiges. Morin se dit encore pour fagot dans le (Li Rom. des rom., Ricbel. 19525, P 146 rO.)
(Ib., f° 91e.) Poit.,comm.de Chef-Boutonne, et Saint.,
Boulonnais.
Apportez bien tostung oison, Nom propre, Morin.
mourîne, mortalité'sur les bestiaux, ma-
Ung canard et ung moreillon. ladie épizootique. Deux-Sèvres, arr. de
(UU,Myst. de l'inc. et Nativ., p. 160, 1 journée,
MORINE, morr., mour., mur., s. f., épi- Bressuire, Vendée, laine prise sur des
Le Verdier.) démie, maladie mortelle, mort :
Le morillon a le dedens des pieds et des brebis mortes, Forés., mourina, pourri-
jambes rougeastres. (BELON, des Oyseaux, Si estancherad a tant la murine e l'oci- ture, crasse, maladie. Suivant Du Méril,
p. 165, éd. 1555.) son. (Rois, p. 219, Ler. de Lincy.) Lat., en Norm., dans l'arr. de Bayeux, morine
et cesset interfectio quae grassatur in po-
raisin noir : pulo. se dit pour ruche vide, et par extension,
— Sorte de gros ruche abandonnée.
Droit pris de vins de rentes, selonc le Et dist as .xn. pers : Cist furent par morine,
coustume, doit estre prisies en trois ma- Del roiaume de Perse ferai itel ruine. MORFNER (se), v. réfl., être attaqué
nieres de vin, a savoir : vin formentel, (Roum. d'Alix., f 12\ Michelant.) d'une maladie contagieuse :
vin de moreillons et vin de gros noir.
(BEAUMAN., Cout. du Beauv., ch. xxvn, Trestot au commencement Li cos ne sot estre reclus,
25, Beugnot.) Reçot mort lu pape Pelage,
Les eles li cheirent jus,
E pues desreiot tant a rage
Buvons, buvons El poeple la mourine ainz dite
Par foiblece les traina
De ceste puree Q'a peine en remist nus oem quite
Einsi corn il se morina.
Qui est degoutee En tote la cité romaine La morine sesi l'avoit,
De ces morillons. Qui ne ferist la dite peine. Chanter n'aidier ne se pooit.
(La Maniere de langage, p. 386, P. Meyer.) (ANGIER,Vie de Saint Greg., 782, P. Meyer.) (De l'Ermite que le deable conchia, 191, Méon,
Nouv. Rec., II, 368; ms. Richel. 23111,
Le bon plant ne fait que changier :
Gouays devient le morillon.
A Rome en la haute cité
Eu tens seint Eggon li beignuré,
f 111e.)
(EUST.DESCH.,Poés., III. 52, A< T.) Esteit une morine si vengus MORINEUS, mourineus, adj., qui est
L'une a visaige de marmotz Ke apartement morirent plusurs. attaqué d'une maladie contagieuse, en
Enluminé de vermillon, (De la Peine d'enfer, ap. Jub., Nouv. Rec., II,
Et l'autre sent l'ombre des brots 304.) parlant de bestiaux :
Ou la graine de morillon. Et en esté sera sus les pors la morine. Les noires brebis doulereuses,
(COQUILLART, Droits nouv., 2e p., de Injuriis, I, (D'Ezechiel, Jub., Jongleurs et Trouvères, p. 126) Lasses, chetives mourineuses.
189, Bibl. elz.) (Rose, ms. Corsini, f°133c.)
Le siege dura fort et aspre. auquel Morineuses.
— Sorte
d'étoffe noire : furent mors de dars volans, de pierres de (Ib., v. 20412, Méon.)
Ung drap noir appellé mourillon. (Vente mangoniaux, et de propre morine, bien
des biens de Jacques Cœur, Arch. KK 328, pres
'nde deux mille des gens du roy. (Gr. Pat. lyonn., morinou, morinousa, cras-
fo 7i ro.) Cron. de Fr., Loys pere au s1 roy Loys, iv, seux, crasseuse, noir, noire, malade.
P. Paris.)
Noms propres, Morillon, Moreillon. MORIONNÉ, mar., adj., couvert d'un
N'eust cure commentelle fust mise a morine,
2. MORILLON, morr., s. m., syn. de Ainsi avoit beu de l'eaue serpentine. morion :
moraillon : (Ccv., B. du Guescl., 6637, Charrière.) Cinq anspessadesharquebusiers morion-
Poeple saunz noumbre morerent de feim nez, chacun 8 livres. (Ord. du Udéc. 1553,
Pour .XII. chevilles de fer et un morillon ap. Ste-Pal.)
que il a faiz pour aparailler la barriere et et fut auxint graunt morine d'autre gentz.
porte de Saint-Vincent. (1360, Compt. mun. (Chron. de Lond., p. 39, Aungier.) Tous harquebusiers bien morionnez et
de Tours, p. 218, Delaville.) Et la morine des hommes cherra si esquipez. (CL. HATON, Mém., I, 246, Bour-
quelot.)
Pour une clef et pour le morrillon tout comme estrons sur leur région. (Hible,
neuf mis en la porte du pont Chireaul. Hieremie, ch. 9, éd. 1543.) Les gens de pied bien morionnez. (ID.,
(1396, Compt. de Nevers, CC 3bU, fo 4 v°, ib., II, 796.)
Arcb. mun. Nevers.)
— Bête crevée : Tous harquebusiers, la plupart encor-
Ung morillon pour fermer la serreure. Piaus de morine ne doivent noient. (EST. celez et marionnez a plaisir. (ID., ib., an
(1480, Compt. de l'hôt.-de-v. de Tours, fer- BOIL., Liv. des mest., 21 p., II,8, Lespinasse 1567.)
ronnerie, Arcb. mun. Tours.) et Bonnardot.) Cabasset marionné. (LA PORTE, Epith.,
Changé les gardes de la serreuze et Piaus de morine ne doivent point de éd. 1571.)
faict des gouppilles et ung morril.on. tonlieu. (ID., ib., xxv, 10.)
Arquebouziers morionnez. (VIGENERE
(1559, Compt. de Diane de Poitiers, p. 296, Si ne maungerez pas les chars de ices, Guerres civiles, annotations, fJ 170 vo,
Chevalier.) et tu eschiveras mortes morines. (Bible, éd. 1589.)
Por un morillon et cordelles. (1586, Levitique, chap. II, vers. 8, Richel. 1.)
Les catholiques mal equipes, a corps et
Exêcut. Test. d'Agnès Joseph, veuve Nicolas Nul boucher ne pourra vendre char de tete découverte, peu d'iceux marionnes,
Leclercq, Arch. Tournai.) morine et non disne d'estre tuee. (1381, cuirasses ou masses. (G. BOSQ, Hisl. des
Cf. MORAILLON. Ord., VI, 616.) Imp., mornie. troubles de Tolose, ch. 34, éd. 1595.)
De peaulx sans laine ne de morine l'en Morionné Armed, or covered with a mur-
t. MORIN, mourrin, murin, adj., mortel : ne doit rien. (1395, Cout. de Dieppe, rian. Lievres morionnez. (Silly artificers,
Ainsi fina son lay fatal atant f° 28 v°, Arch. S.-Inf.) or cowardly tradesmen, turned watchmen)
Et pour du tout me faire aise et contant Por .1. douzeinne de peaus de veaus a the ordinary watchmen of good townes.
Fist lors sonner ses clairons et bucynes, let, .II. d. Por .I. cuir de beuf ou de vaque Soldats morionnez. Footmen. (COTGR.,
Ses trompetes et fleutes argentines ou de cheval ou de autre beste qui est éd. 1611.)
Pour corrompre la murine grevance. morte par fortune, .1. d., et de droite mou- :
(OCT.DES. GEL., Sej. d'honn., f
35 rO, éd. rine, rien. (Vie. de l'eau, xxm, Arcb. S.- MORIR, v. a., tuer, faire mourir
1526.) Inf.) Cels qu'il uni mort bien les poet hum preisier.
— Pâle, malade : Pour lot de cuirs ou il y a vingt cuirs (Roi., 1683, Müller.)
A parler véritablement,
de boucher sans morine. (1432, Instr. Mort as mun filz par le mien escientre.
Sa couleur est toute mourrinne. impr., Orl., Gibier, 1571.) (Ib., 3591.)
S'il n'a ayde de medecine, Ceulx qui seront trouves vendans bestes La veissies grant noise commencier
Il ne sçaroit longuement vivre. mortes ou morines en seront pugniz. Et tant vasal morir et detrencier.
(Mist. dit Viel Testam., 21775, A. T.) (1487, Ord., xx, 42.) Impr., morniés. (Les Loh., ms. Berne 113, f 49c.)
Portant si l'a li fuldres mort.
(BruI, ms. Munich, 3806, Vollm.) MORLAN, voir MORLAIN. MORNEMENT , mourn., murn., adv.,
d'une manière morne, sombre :
Ha ! bele amie Blancheflor, MORMAL, voir MORTMAL.
Por moi vos a morte mon pere. Ases chevalliers dit itant :
(Floire et Blancheflor, 2* vers., Y. 1569, du MORME, S. f., poisson de mer, dorade : Ne vos contenez mornement,
Méril.) Morme. The ruddy and spotted sea- Ainz vos contenez gentement.
Envie, le monde mort M bream, or goldenny. (COTGR., éd. 1611.) (Perceval, ms. Montp. II 249, fO 136b.)
Par mesdit, ke tu enfantai. Mult s'est assise muinrment.
(RENCLOS Morme, ozana. (OUDIN, Dict. fr.-ital.,
DE MOILIENS,
Van Hamel.)
Miserere, cxx, 1,
1660.) f
(Protheslaus, Richel. 2169, 38d.)
Apres dist Lyonel a Bohors chou
Car s'elle t'aperçoit son pere mort avon,
Elle nos fera pendre ou ardoir an charbon.
MORMELANTE,mormerande,s.f., gorge? Lancelot li avoit mandé, et quant il l'oique
si
(Parise, 31, A. P.) Et assemblerent au leu de cors et de respondi moult mornement et a moult
piz, et le portèrent a terre le ventre de- grant versoigne. (Artur, ms. Grenoble
Nos avons mort Buevon, que de fin le saves. 378, f° 113b.)
(Ib., 175.)
seure ; et li montent sour la mormelante.
(MEN. DE REIMS, 415, Wailly.) Var., mor- Ne semblant de dueil n'osoient ilz faire
Mort a .M. hommes a s'espee tranchant. merande. ne tant ne quant, ainz se tenoit chescun
(Otinel, 765, A. P.) mornement. (Rom. de J. Ces., Ars. 5186,
Se il se feussent pris garde de nous, il MORMELER, mur., v. a., marmotter, f" 96d.)
nouz eussent touz mors. (JOINVILLE, His- psalmodier : Et en parloit le duc en telle maniere
toire de saint Louis, Rec. des hist., XX, Siaumes rungier et mormeler. que sçavoir vouloit se le roy son neveu
227.) (G DECOINCI,Mir., ms. Soiss., f
83b, et Richel. l'advouoit, ou il l'a Ivoua voirement, mais
Pour cheu que ne li ay mon corps abandonné, 23111, f° 66c.) ce fut asses mournement, pourquoy le duc
Me met sus que j'ay mort mon segnur el tué. Sialpmes rungier et mormeler.
s'apaisa. (FROISS., Chron., Richel. 2644,
(Doon de Maienee, 1145, A. P.) (ID., ib., ms. Brux., f° 83b.)
f° 166 v°.)
Nulz ne se mueve pour cose qu'il voie, Murmeler les salmes. Je n'ay cure de m'avencer
se il ne voelt estre mors de celle espee. (ID., ib., ap. Roq.) A tousjours mornement penser.
(FROISS., Chron., IV, 177, Luce.) (Debat de deux Demois., Poés. fr. des xv* et
Ainz c'on ait dit deus misereles XVIeS., V, 297.)
Peuple de fain Ont il dites et mormelees,
Avez mouru; nous sentons vostre clam ; Baubaies et bredelees
Ledict lys estoit planté en ung trosne
Moult de meschiez aussy souffert avons. Et lor eures et lor matines. tournant mornement, et sans cesse. (J.
(E. DESCHAMPS, Pois., Richel. 840, fO 135 rO.) (ID., ib., ms. Brux., f° 63d.)
BOUCHET, Ann. d'Aquit., fo 161 ro, éd.
1537.)
MORIRFAULT, s. m., nom d'un écha- Cf. MURMTLLIER.
Aux marets laaguissans
faud : MORMERANDE, voir MORMELANTE. Ou errent mornement les Manes blemissans.
Il alloit a brave marche au morirfault (BIRAG.,Eleg., éd 1581.)
(ainsi estoit appellé l'eschaufault de pierre
de marbre rouge et noir, en la place du
MORMONNER, mour., v. a., marmotter : Mornement. Advcrb. (NICOT, 1606.)
C'est par la vertu des motz que je t'ay
marché, ou les criminelz jouoient le haut cependant mormonner entre tes serres. MORNER, v. a., éinousser, rabattre :
rôle), cheminant en port hautain, en vi- vu
(DES PER., Cymbal., dial. 11, B vo, éd. Morner. To blunt, or dull the point of a
sage autant constant et joyeux que si on 1538.) weapon. (COTGR., éd. 1611.)
l'eust mené aux nopces. (Alector, f° 40 r°,
éd. 1560.) Ainsi estans despits de ce, mourmonne- Morner, Remacbar un hierro. (C. OUDIN,
rent contre nous je ne sçay quoy en leur 1660.)
MORISAGER, v. a., apprécier: pattois. (ID., l'Ysis de Platon, p. 41.)
Et a ledit seigneur de Buffaloise court Suisse, Fribourg, mormonner. — Abattre, vaincre :
et usaige,. laquelle court et usaige feust Apres que les Titans, vermine de la terre,
morisayee et j'lgie valoir de rente .xx. solz MORMYRE)s. f., poisson de mer,dorade : Furent mornes, froisses sous l'éclat du tonnerre
tournoiz. (1385, Arch. JJ 128, pièce 51.) De ce grand Jupiter.
Mormyre,las morme. (COTGR., éd. 1611.) (REMYBELLEAU, Œuv., P 15 v°, éd. 1578.)
MORISCLE, voir MORESQUE.
MORNAL, adj., triste? — Morné, part. passé, émoussé, ra-
MORISQUE, voir MORESQUE. Qui est ung cas bien mornal battu, qui n'a point de fil :
MORIXE, voir MORESQUE. Et dont il viendra ung point mal. La premiere emprise estoit de quatre
(GREBAN,
Myst. de la Pass., Ars. 6431, fO 171a.)
courses de lances mornees, en harnois de
MORKIN, voir MORKQUIN. guerre, et deux courses pour la dame.
MORNANTEIS, s. m., espèce de mesure (Chron. de Franç. Ier, p. 305, Guiffrey.)
MORLAIN, - an, adj., de la ville de de grains, ainsi nommée dans le Lyon-
Morlas, capitale du Béarn : Qu'il lui souvienne au moins de la journee
nais, du bourg de Mornant : Qu'il combatit a la lance mornee.
La livre morlane excedoit la tournoise, Toz li blas qui vait por aygua. chacons (A. LE MAÇON, Decameron, Dix journ., Nouv.
non seulement du parisis, qui est un cin- mornanteis, meelli. (Tarif, 1277-1315, Cart. sept., t. V, p. 105, F. Dillaye.)
quième de plus, mais d'un triple, c'est mun. de Lyon, p. 407, Guigue.) Les autres defendoient un fumier as-
à dire qu'une livre morlane en valoit Cf. Duc., Mornantesius. sailli a belles longues perches et four-
trois de tournoise, et par conséquent les gons mornez et couverts de foin ou paille,
MORNE, s. f., virole d'ivoire dont sans aucune contention ny débat. (Du
sols et deniers morlans étoient de la va. FAIL, Cont. d'Eutrapel, p. 314, ap. Ste-Pal.)
leur de trois sols et de trois deniers tour- estaient garnies les lances courtoises :
Esperons mornez. Spurres with blunt
nois. (BOULLAINVILLIKRS,Ess. sur la No- Les lances avec lesquelles l'on joustoit rowels. (COTGR., éd. 1611.)
blesse, p. 158.) en ces tournois, avoyent des rochets ou
mornes rondes, plus larges que la paume
de la main, presque semblables à celles
- Fig. :
Quatre cens sols morlans valent soi- J'auray eslancé quelque subtilité en
xante livres tournoises. (Nouv. Cout. gén., que les bateliers ont au bout de leurs lon- escrivant, j'enten bien, mornee pour un
IV, 906, ap. Ste-Pal.) gues piques ou lances, lorsqu'au jeu de autre, affilee pour moy. (MONT., Ess., 1. l,
l'oison et de l'ang ~e ils joustent sur la ch. x, p. 22, éd. 1595.)
— S. m., sou de Morlas :
riviere de Seine a Paris. (LA COLOMBIERE,
En lui priant que s'il veoit (Audet Bara- Theatre d'honneur, 1,233, éd. 1648.) joûtrs qui se fai-
gin) il l'arrestast a sa requeste sur peine Le bout de la lance estoit lié d'une vi- — Joustes mornees,
saient avec des armes mornées, autre-
de vi morlains, lequel bailli eusl repondu
qu'il le feroit voulentiers. (Arch. JJ 168,
role ou morne d'ivoire affia qu'elle ne se
fendist. (LE LABOUREUR, Orig. des arm., ment dites armes courtoises :
pièce 362, règne de Ch. VI.) p. 203, éd. 1658.) S'exercerent deux ou trois jours de suite,
et esprouverent la valeur les uns des autres, Culoevres, loisardes, stèllions, que nous Ou Adans nus mist, nostre pere,
par ces joyeux esbatemens et joustes apelon morones, ce sont loisardes mescles.
(ID., ib., f° 89b.)
Par le mors de la pome amère.
(MARIE, Lai d'Ywenec,155,- Roq.)
mornees. (LA COLOMBIERE, Thealre d'hon-
neur, I, 229, éd. 1648.) En icest livre nos aprent,
MORONIER, voir MAIRENIER 2 au Sup- Qui parfondement i entent,
— Lyon morné, terme de blason : plément. Natures des bestes et mors
Il y a des lyons qu'on appelle mornes

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