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IMEP

Encyclopédie de la musique
et de la musicologie
Anne-Emmanuelle CEULEMANS

2020-2021
Encyclopédie 2

Introduction générale

Le terme « encyclopédie » (du grec enkuklios paideia) désigne un « enseignement de


toutes les sciences ». Au sens strict, les cours d’encyclopédie qui figurent dans bon nombre de
programmes d’études en sciences humaines auraient pour mission de parcourir l’ensemble des
matières relatives à ces sciences, afin d’en offrir une vision globale. Face à l’évidente
impossibilité d’une telle entreprise, les cours d’encyclopédie consistent le plus souvent en une
présentation générale de la discipline à laquelle ils ressortissent, mais aussi et surtout en une
introduction à l’heuristique (du grec heuriskô, trouver), autrement dit, à la manière de se
documenter. Le cours d’encyclopédie de la musique et de la musicologie que voici a donc
pour but de montrer comment trouver des informations et des documents spécifiques (livres,
articles, partitions…) par l’utilisation rationnelle des bibliothèques et de l’Internet.
Le syllabus est divisé en six chapitres. Le premier chapitre rassemble quelques
considérations utiles à quiconque entame une recherche dans le domaine musical. Le
deuxième chapitre présente diverses bibliothèques musicales et musicologiques susceptibles
d’intéresser les étudiants de l’IMEP. Le troisième chapitre expose les principaux outils de
travail auxquels tout chercheur en musique et en musicologie peut se référer. Le quatrième
chapitre fournit des conseils pour l’évaluation critique des sources. Le cinquième chapitre
indique comment établir une bibliographie. La sixième partie enfin consiste en une foire aux
questions, basée sur des problèmes fréquemment rencontrés par les étudiants de l’IMEP et les
chercheurs en général. Elle explique par ailleurs les modalités de l’examen, mais vise aussi à
résoudre des difficultés plus générales que les étudiants pourraient rencontrer durant leurs
études.
La recherche musicologique n’est pas une démarche facile. En dépit des commodités
que procurent l’informatique et l’Internet, dans notre petit pays, il reste difficile de trouver des
informations de qualité sur de nombreux sujets. Les pages qui suivent proposent des pistes
pour y parvenir, mais aucun syllabus, aucune méthode ne remplacera la curiosité personnelle
de l’étudiant. Le travail heuristique peut, d’une certaine manière, être comparé à un celui d’un
détective. Pour trouver les renseignements dont il a besoin, pour en apprécier la fiabilité,
l’apprenti chercheur doit faire preuve à la fois de rigueur, de patience et d’imagination.
Inévitablement, il rencontre des obstacles : tel ouvrage, répertorié dans une bibliothèque
publique, est mal rangé ou égaré ; telle bibliothèque, particulièrement riche en ressources
musicologiques, est provisoirement fermée ; tel article, publié par un spécialiste, est
introuvable en Belgique… Les exemples ne manquent pas et il faut parfois faire preuve de
ténacité pour obtenir ce dont on a besoin.
Un peu de bon sens et d’expérience contribuent toutefois à développer des stratégies de
recherche plus efficaces. Celles-ci diffèrent d’une personne à l’autre, en fonction de ses
centres d’intérêt, de sa capacité à se déplacer, de sa connaissance des langues étrangères, etc.
Il ne saurait donc être question d’enseigner une méthode heuristique universelle. Plus
simplement, le cours et le syllabus se contentent de suggérer des orientations possibles et
d’indiquer quelques sources documentaires de base.
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Au fil du temps, l’étudiant se rendra compte que la majorité des outils de référence
édités depuis quelques décennies à propos de la musique sont en langue étrangère.
Malheureusement pour nous, la musicologie francophone publie peu en comparaison de la
masse d’ouvrages issus des musicologies anglophone et germanophone. Les deux plus
grandes encyclopédies disponibles actuellement sont en anglais (The New Grove Dictionary
of Music and Musicians : NG) et en allemand (Die Musik in Geschichte und Gegenwart :
MGG). Toutes deux en sont actuellement à leur deuxième édition, alors qu’en français, il
n’existe rien de comparable. Par la force des choses, pratiquer la recherche dans le domaine
musical implique souvent l’usage de langues étrangères. Bien entendu, les sujets qui touchent
à la vie musicale du monde francophone supposent en général moins de compétences
linguistiques que ceux qui portent sur des thèmes centrés autour de compositeurs ou de
musiques de régions non francophones.

Franquin, Lagaffe mérite des baffes, Marcinelle, Dupuis, 1973, p. 41.


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1 Entamer une recherche sur un sujet musical

Au cours de leurs études, les étudiants sont régulièrement amenés à effectuer des
recherches documentaires et à rédiger des travaux. Dans certains cas, les sujets sont imposés,
mais parfois, ils sont laissés au libre choix de chacun. Dans ce cas, la sélection d’un bon sujet
constitue en soi une difficulté. Comment savoir ce qui est intéressant, ce qui a déjà été
exploré ? Comment anticiper d’éventuelles difficultés sur le plan heuristique, linguistique,
historique ou technique ? Fréquemment, des étudiants perdent un temps précieux en
effectuant un travail heuristique sur un sujet qui finalement s’avère inapproprié.
S’il est impossible de donner une recette miracle pour le choix d’un bon sujet de
recherche, il est néanmoins possible de formuler des recommandations pour aider les
chercheurs débutants à s’orienter et à prévoir les difficultés auxquelles ils pourraient se
heurter.

1.1 Les compétences linguistiques

Dans le choix d’un sujet, chacun doit tenir compte de ses compétences linguistiques
personnelles. Par exemple, il peut être difficile de mener à bien une recherche sur Isaac
Albéniz sans connaître l’espagnol, sur Charlie Parker sans connaître l’anglais ou sur Lully
sans maîtriser le français. Les solutions offertes par les sites de traduction automatique sur
Internet ne sont guère satisfaisantes, comme en témoigne l’exemple suivant.

1.2 Le recul historique

La musique contemporaine et le domaine non classique (musiques du monde, pop,


chanson française, rock, metal, etc.) attirent bon nombre d’étudiants. Ces répertoires
présentent l’incontestable intérêt d’ouvrir la voie à des travaux novateurs. Cependant, le choix
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de tels sujets ne constitue en aucune manière une solution de facilité. La documentation est
souvent lacunaire et les partitions ne sont pas toujours éditées. L’absence de recul historique
peut poser des problèmes et il faut prendre conscience des difficultés spécifiques d’une
recherche sur des compositeurs ou des musiciens vivants, dont il convient de ménager les
sensibilités ou les susceptibilités. Un étudiant qui rédige un travail ou un mémoire sur un
musicien qu’il connaît personnellement aura parfois du mal à prendre le recul nécessaire à une
approche tout à fait objective.

1.3 L’ampleur du sujet

La plus grosse difficulté que rencontrent les étudiants consiste à bien délimiter leur
sujet. Leur goût personnel les pousse vers un compositeur, vers un répertoire, vers l’un ou
l’autre instrument. Cependant, il est utopique de penser que l’on puisse mener à bien une
recherche de qualité sur un sujet aussi général que – par exemple – la musique de Stravinsky,
la symphonie au XIXe siècle ou la viole de gambe à l’époque baroque. Sans même ouvrir le
moindre dictionnaire, il est assuré que des domaines aussi vastes ont déjà fait l’objet de
milliers de publications. Pour éviter d’être submergé par une documentation trop abondante,
l’étudiant qui entame une recherche doit se concentrer sur un sujet bien délimité, qui lui
permet de suffisamment approfondir la matière. Il arrive néanmoins que le sujet d’une
recherche se précise en cours de travail. En général, quelques échanges avec un enseignant
permettent de s’orienter sans perdre trop de temps.

1.4 La démarche heuristique

Après le choix d’un sujet – fût-il encore un peu vague – la première source de
documentation vers laquelle la plupart des étudiants se tournent spontanément est l’Internet.
Une recherche via Google permet de se faire une idée générale des orientations que l’on peut
donner à son travail. Pour aller plus loin, il est judicieux de faire un détour par Google
scholar, qui donne accès à de larges ressources documentaires en ligne.
Pour affiner ses connaissances et se faire une idée plus complète du sujet qu’il souhaite
analyser, l’étudiant se tournera également vers des encyclopédies et dictionnaires musicaux.
Bien souvent, leur contenu est plus précis et plus sûr que ce que l’on peut trouver sur Internet.
En outre, les notices sont régulièrement accompagnées d’une bibliographie, grâce à laquelle
on peut ensuite étoffer ses connaissances. Une seconde étape consistera à se rendre dans une
ou plusieurs bibliothèques musicales, en prenant soin au préalable de consulter les catalogues
en ligne. Enfin, dans la mesure du possible, la consultation de répertoires bibliographiques, et
en premier lieu du Répertoire international de littérature musicale (RILM), permet de se faire
une idée précise de l’état de la recherche dans la plupart des domaines.

Un exemple illustrera la procédure à suivre. Il fait appel à des outils décrits plus loin dans ce
syllabus, mais permettra à chacun de se faire une idée du travail musicologique. Imaginons un étudiant
qui, pour son examen d’encyclopédie, souhaiterait se documenter sur le violoniste et compositeur belge
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Eugène Ysaÿe. Un premier coup d’œil dans Google permet de trouver une notice sur Wikipédia, des
partitions et des vidéos sur YouTube. Cet aperçu est assez encourageant : il ne devrait pas être trop
difficile de trouver de la documentation sur ce personnage. Google Scholar confirme cette impression :
de nombreuses ressources sont disponibles au moins partiellement sur Internet.

Il faut néanmoins se méfier : les références fournies dans Google Scholar ne sont pas toutes
téléchargeables. Certaines doivent ne peuvent pas être consultées ailleurs que dans des bibliothèques
spécialisées.
L’encyclopédie New Grove Dictionary of Music and Musicians (NG), disponible à la médiathèque
de l’IMEP, constitue un bon point de départ pour une recherche plus systématique. La notice en est
reproduite sur les deux pages suivantes. Le texte est rédigé en anglais, mais la bibliographie contient
surtout des références en français. Cette constatation doit rassurer les étudiants qui ne maîtrisent pas
bien la langue de Shakespeare : il n’est pas inutile de consulter des ouvrages en langue étrangère, car
selon les sujets, il n’est pas impossible d’y trouver des références intéressantes en français.
L’auteur de la notice (Michel Stockhem) est indiqué sous la bibliographie. Il convient de noter ce
nom, en vue de la bibliographie que chacun devra rédiger pour son propre travail. Lorsqu’on renvoie à
un dictionnaire ou à une encyclopédie, il importe en effet de citer précisément la notice que l’on a
consultée, ainsi que son auteur. Faire référence à une encyclopédie dans sa totalité n’a guère de sens :
personne ne lit une encyclopédie complète et le lecteur n’est pas supposé deviner les notices
consultées par l’étudiant.
Afin d’étoffer ses connaissances sur Ysaÿe, l’étudiant consultera utilement les ouvrages
mentionnés dans la bibliographie du NG. Pour un sujet « belge » comme celui-ci, la probabilité est
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assez grande que la Bibliothèque royale (KBR) possède la plupart des publications mentionnées. Le
catalogue de cette bibliothèque est consultable via le site de la Bibliothèque
royale : https://opac.kbr.be/library/about.aspx?_lg=fr-BE.
Afin de ne pas se perdre sur ce site, l’étudiant aura la prudence d’analyser ses références
bibliographiques afin de bien distinguer les ouvrages complets et les articles de revues ou les
contributions à des ouvrages collectifs. On ne répétera jamais assez que seuls les ouvrages complets
sont systématiquement référencés dans les catalogues de bibliothèques. Les articles, les chapitres de
livres, les contributions partielles ne sont pas toujours encodés séparément.
Dans le NG, les articles et contributions partielles sont reconnaissables au fait que leur titre n’est
pas imprimé en italiques, mais entouré d’apostrophes. Quatre occurrences se présentent :

• A. vander Linden: ‘Eugène Ysaÿe et Octave Maus’, Académie royale de Belgique: bulletin de la
classe des beaux-arts, lii (1970), 214–32
• J. Maillard, ed.: ‘Lettres inédites d'Eugène Ysaÿe à Guy Ropartz’, RBM, xxv (1971), 98–102
• J. Quitin: ‘Eugène Ysaÿe et sa conception de la virtuosité instrumentale’, Bulletin de la Société
liégeoise de musicologie, no.39 (1982), 19
• M. Stockhem: ‘Lettres d'Ernest Chausson à Eugène Ysaÿe’, RBM, xlii (1988), 241–72
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Les autres références sont des livres complets. On commencera par chercher ces documents-là,
qui sont plus simples à trouver. Il est toujours préférable de commencer son travail de documentation
par des sources de date récente, afin d’avoir une idée précise de l’état actuel des recherches. Le bon
sens consiste donc à parcourir la liste par ordre chronologique inverse. On commencera dès lors par
l’ouvrage suivant :

• M. Stockhem: Eugène Ysaÿe et la musique de chambre (Liège, 1990)

La recherche peut se faire soit sur le nom de l’auteur, soit sur le titre, soit en mélangeant les
deux, par exemple comme ici (catalogue de la Bibliothèque royale).

La recherche livre deux résultats pertinents. Pour consulter ces ouvrages, il faut disposer d’une
carte de lecteur et envoyer une réservation en ligne (voir plus loin).

Pour les articles, la situation est un peu différente. Prenons le cas suivant :

• M. Stockhem: ‘Lettres d'Ernest Chausson à Eugène Ysaÿe’, RBM, xlii (1988), 241–72
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Étant donné que les catalogues des bibliothèques ne donnent pas le contenu détaillé des revues,
il ne sert à rien de chercher sur le nom de l’auteur, ni sur le titre de l’article (donné entre apostrophes).
Cela n’aboutirait à rien. Pour obtenir un résultat, il convient de chercher, non pas sur le titre de l’article,
mais sur le titre de la revue, qui est donné en italiques. En l’occurrence, il s’agit de « RBM », une
abréviation pour Revue belge de musicologie. (La résolution des abréviations est fournie au début de
chaque volume du NG.) Étant donné que cette revue est de toute évidence publiée en Belgique, on
peut avoir l’assurance qu’elle se trouve à la Bibliothèque royale, au Dépôt légal. Une recherche sur ce
titre-là donne de nombreux résultats. Comme pour les livres, le chercheur doit commander les revues
en ligne pour pouvoir les consulter.
On ne niera pas le caractère fastidieux de toute l’opération décrite ci-dessus. Pour ce qui
concerne l’article de Michel Stockhem, il existe cependant une manière plus simple d’y accéder, à
condition de pouvoir faire appel à quelqu’un qui dispose d’un accès à JSTOR (par exemple votre
professeur d’encyclopédie, un étudiant de l’UCLouvain ou de l’ULB…). En quelques clics, cette
personne peut télécharger l’article en version pdf. Néanmoins, cette solution n’est pas valable pour
toutes les revues. Par exemple, dans les articles cités par le NG au sujet d’Ysaÿe, celui de José Quitin
dans le Bulletin de la Société liégeoise de musicologie ne se trouve pas dans JSTOR, qui ne rassemble
qu’une sélection de revues musicologiques. En revanche, l’ensemble de la collection est disponible en
ligne (https://popups.uliege.be/1371-6735/index.php?page=presentation).

L’exemple décrit ci-dessus donne un premier aperçu des problèmes qui se posent à
l’apprenti chercheur. D’autres difficultés pratiques peuvent encore se poser. En Belgique, la
documentation musicologique est très éparpillée et contraint le chercheur à de nombreux
déplacements. L’expérience montre en outre que la recherche documentaire pose, de manière
récurrente, deux grands problèmes : d’une part, la collecte d’articles (dans des périodiques ou
des ouvrages collectifs), et d’autre part, la recherche d’une documentation récente.
Le premier de ces problèmes tient au fait qu’il est impossible de retrouver des titres
d’articles dans les catalogues des bibliothèques, comme on l’a vu ci-dessus. Pour repérer un
article dans une bibliothèque, il faut donc au préalable avoir connaissance de son existence.
Ainsi, il serait inutile de se rendre à la KBR de Bruxelles pour y chercher des articles sur
Muzio Clementi. En tapant « Clementi » dans le catalogue de la bibliothèque, on ne trouve
que des livres et des partitions, et il n’est pas nécessaire d’aller à Bruxelles pour cela puisque
le catalogue est consultable par Internet.
Pourtant, les articles sont souvent utiles dans l’étude de sujets pointus, car ils traitent en
général de questions plus spécialisées que les livres. Comment faut-il donc faire pour en
découvrir l’existence ? Une méthode simple consiste à se référer à des bibliographies
existantes ou à Internet, qui permettent de repérer des titres potentiellement intéressants. Une
solution plus efficace consiste néanmoins à chercher dans Google Scholar. À défaut de
permettre le téléchargement de toutes les références, ce moteur de recherche montre à tout le
moins les titres disponibles.
Le deuxième problème évoqué plus haut – la recherche d’une documentation récente –
est partiellement lié au premier. S’il est possible de se constituer une bibliographie
personnelle au départ des bibliographies publiées dans des encyclopédies, livres et articles,
cette méthode implique toujours un décalage chronologique. La bibliographie d’un ouvrage
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publié en 1980 contient rarement des références postérieures à 1978 ou 1979. La deuxième
édition du NG (sortie en 2001) cite peu d’ouvrages publiés au-delà de 1999. Au fur et à
mesure que les années passent, ces bibliographies perdent inévitablement de leur actualité.
L’Internet permet de pallier ce problème, notamment grâce à Google scholar.
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2 Les bibliothèques
musicales

Sempé, Bibliothèque, http://books-carabistouilles.blogspot.be/2012/01/


expo-sempe-lhotel-de-ville-de-paris.html

Il existe en Belgique plusieurs bibliothèques musicologiques publiques qui, moyennant


une carte de lecteur, autorisent la consultation ou le prêt de livres, d’articles ou de partitions.
La plupart de ces bibliothèques possèdent un catalogue consultable par Internet, ce qui aide
les lecteurs à préparer efficacement leur visite.

2.1 La médiathèque de l’IMEP

Conditions et accès : https://www.imep.be/fr/mediatheque.

La médiathèque de l’IMEP est éminemment adaptée aux besoins des étudiants de


l’IMEP. Elle possède de nombreux enregistrements et partitions, ainsi que des monographies
de compositeurs et divers ouvrages de référence tels que le New Grove Dictionary of Music
and Musicians et plusieurs autres dictionnaires. C’est le lieu par lequel tout étudiant doit
entamer ses recherches. Il serait en effet ridicule de dépenser du temps et de l’argent à
rechercher de la documentation aux quatre coins de la Belgique alors que pour une recherche
simple, les ressources de l’Institut suffisent.
Le catalogue est accessible à l’adresse mentionnée ci-dessus. Il est pensé pour les
étudiants et offre un excellent point de départ pour découvrir des partitions, des exercices et
de la littérature dans la plupart des disciplines enseignées à l’Institut. Les quelques captures
d’écrans suivantes illustrent ce que l’on peut y trouver.
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2.2 La Bibliothèque royale Albert Ier (KBR ou Albertine)

Adresse : Mont des Arts ; 2, Boulevard de l’Empereur – 1000 Bruxelles


Site Internet : http://www.kbr.be/

La section musique se situe au quatrième étage du bâtiment. Elle est ouverte tous les
jours de 9 h. à 13 h. et de 14 h. à 17 h., sauf les week-ends. Le catalogue de la bibliothèque est
accessible sur https://opac.kbr.be/Library/home-fr.aspx. Le système catalographique prévoit
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plusieurs types de recherches et la recherche avancée permet même de concentrer ses


recherches sur les partitions manuscrites et imprimées.

À propos de la Bibliothèque royale et des bibliothèques fédérales en général, une


précision importante s’impose : aucun ouvrage ne peut y être emprunté. Les consultations
se font exclusivement sur place, après réservation. Des photocopies peuvent être
commandées, mais elles coûtent cher. La plupart des étudiants préfèrent photographier les
extraits qui les intéressent, quoique cette méthode ne soit tolérée que de manière limitée.
L’interdiction de prêt en vigueur dans les bibliothèques fédérales se retrouve dans toutes
les grandes bibliothèques nationales (Bibliothèque nationale de France, British Library…).
Elle s’explique par le fait que ces institutions ont pour vocation première de conserver un
patrimoine national en vue le transmettre aux générations futures. C’est dans cette optique que
la Bibliothèque royale accueille le Dépôt légal, qui regroupe toutes les publications parues sur
le territoire belge ainsi que toutes celles qui sont publiées à l’étranger par des auteurs belges.

2.3 La bibliothèque du Musée des Instruments de Musique

Adresse : Montagne de la Cour, 2 – 1000 Bruxelles


Site Internet : http://www.mim.be/

La bibliothèque du Musée des Instruments de Musique est accessible sur rendez-vous


pour les détenteurs d’une carte de lecteur. Conditions et accès :
http://www.mim.be/fr/bibliotheque. La bibliothèque possède de nombreux ouvrages relatifs à
l’organologie, les musiques du monde, le jazz et la théorie musicale. Le prêt d’ouvrages n’est
pas autorisé. Le catalogue est accessible sur https://limo.q.libis.be/primo-
explore/search?sortby=rank&vid=KMKG&lang=fr_FR.

2.4 La bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles

Adresse : Rue de la Régence, 30 – 1000 Bruxelles


Conditions et accès : http://www.conservatoire.be/la-bibliotheque/

La bibliothèque dispose d’un catalogue accessible à l’adresse suivante :

https://catalog.b-bc.org/

Cependant, ce catalogue est incomplet. Il ne couvre qu’une partie des collections, qui
sont très importantes. Il est donc vivement conseillé de se rendre sur place et de consulter les
nombreux fichiers traditionnels, qui permettent de découvrir l’immense richesse de la
bibliothèque. Il n’est en revanche pas possible d’accéder directement aux rayonnages, répartis
sur différents étages du bâtiment.
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2.5 Les bibliothèques de Leuven

Institut Lemmens : LUCA - Bibliotheek Lemmens, Lemmensberg 3, 3000 Leuven


Site Internet : https://bib.kuleuven.be/luca/bibliotheeklemmens
Bibliothèque de l’unité de musicologie : Blijde Inkomstraat 21, 3000 Leuven (4e étage)
Site Internet : http://bib.kuleuven.be/english/
Centre Matrix : Minderbroedersstraat 48, 3000 Leuven
Site Internet : http://www.matrix-new-music.be/en

L’institut Lemmens est le pendant flamand de l’IMEP. Il possède une bonne


bibliothèque musicale et musicologique. La bibliothèque de musicologie de la KULeuven est
relativement riche en monographies et revues musicologiques. En revanche, les partitions sont
peu nombreuses. Pour le musicien francophone, cependant, c’est surtout le Centre Matrix qui
est intéressant. Ce centre se consacre exclusivement à la musique contemporaine (après 1950)
et possède une collection impressionnante de partitions et d’enregistrements, de livres et de
revues, qui peuvent être consultés sur place ou (dans certains cas) empruntés. Aucune autre
bibliothèque belge ne possède autant de trésors en matière de musique contemporaine.
Le catalogue de l’Institut Lemmens, de la Bibliothèque de musicologie de la KULeuven
et du Centre Matrix sont tous les trois accessibles via le catalogue de l’université sur

https://bib.kuleuven.be/english/collections-access-borrowing
(également disponible en néerlandais)

2.6 Autres bibliothèques

Certaines universités et institutions culturelles possèdent des fonds musicologiques et


musicaux plus ou moins importants. Pour la consultation ou l’emprunt, il est vivement
conseillé de se renseigner au préalable sur l’accessibilité des ouvrages et les heures
d’ouverture.

• Bibliothèque de l’Université de Namur : http://www.unamur.be/universite/bibliotheques


• Bibliothèque de l’UCLouvain : https://uclouvain.be/fr/bibliotheques/catalogue-et-
ressources.html
• Bibliothèque de l’U.L.B. : https://bib.ulb.be/
• Bibliothèque du Conservatoire de Liège : http://bibli.student-crlg.be/opac_css/index.php
• Maison du jazz à Liège : http://www.maisondujazz.be/test/collections.php
• Bibliothèque de la cinémathèque de Bruxelles :
http://www.cinematek.be/?node=4&description=Biblioth%C3%A8que
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2.7 Catalogues collectifs

Comme il peut être fastidieux de consulter de nombreux catalogues de bibliothèques


pour trouver un livre ou un article, le chercheur préférera dans certains cas se servir de
catalogues collectifs, qui sont en réalité des moteurs de recherche qui permettent d’interroger
plusieurs catalogues simultanément. Pour la musique, le catalogue suivant est
particulièrement utile :

• Unicat : http://www.unicat.be/ (catalogue regroupant un grand nombre de bibliothèques


scientifiques belges).
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3 Les principales sources d’information

3.1 Les encyclopédies et les dictionnaires musicaux

3.1.1 Les grandes références

Le premier réflexe de toute personne qui entame une recherche doit être de se tourner
vers les encyclopédies et dictionnaires musicaux pour se faire une idée de l’état de la question
et se constituer une bibliographie de base. En français, malheureusement, il n’existe rien de
comparable aux grandes encyclopédies de langue anglaise et allemande. Les ouvrages
suivants peuvent servir de point de départ, mais suffisent rarement à l’approfondissement
d’un travail.

• Jean-Jacques NATTIEZ avec la collaboration de Margaret BENT e.a. (dir.), Musiques. Une
encyclopédie pour le XXIe siècle, Arles, Actes Sud, 2003-2007 (5 volumes).
• Dictionnaire de la musique, sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, 2001.
• Dictionnaire de la musique – les compositeurs, introduction d’Alain Parîs, Paris, Albin
Michel, 1998.
• Dictionnaire des œuvres de l’art vocal, sous la dir. de Marc Honegger et Paul Prevost,
Paris, Bordas, 1991-1992, 3 volumes.
• Dictionnaire encyclopédique de la musique, sous la direction de Denis Arnold, Paris,
Robert Laffont, 1990.
• Dictionnaire de la musique. Science de la musique : formes, techniques, instruments, sous
la dir. de Marc Honegger, Paris, Bordas, 1976.
• Dictionnaire de la musique. Les hommes et leurs œuvres, sous la dir. de Marc Honegger,
Paris, Bordas, 1970, 2ème édition publiée en 1986.
• Encyclopédie de la musique, sous la dir. de François Michel en collaboration avec
François Lesure e.a., Paris, Fasquelle, 1958-1961, 3 volumes.

La maison d’édition Fayard publie par ailleurs de nombreux « guides » qui constituent
de bons points de départ pour les recherches portant sur une œuvre musicale particulière. En
voici quelques exemples, facilement reconnaissables à leurs couvertures caractéristiques :
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• Brigitte MASSIN, Guide des opéras de Mozart, Paris, Fayard, 1991


• François-René TRANCHEFORT, Guide de la musique sacrée et chorale profane, Paris,
Fayard, 1993
• Julie Ann SADIE, Guide de la musique baroque, Paris, Fayard, 1995
• Elisabeth BRISSON, Guide de la musique de Beethoven, Paris, Fayard, 2005
• Gilles CANTAGREL, Guide de la musique d’orgue, Paris, Fayard, 2012
etc.

Outre ces ouvrages, il est indispensable de consulter des encyclopédies en langue


étrangère. En particulier, le New Grove Dictionary of Music and Musicians (ci-dessous en
abrégé : NG) constitue une référence incontournable, disponible à la médiathèque de l’IMEP :

• The New Grove Dictionary of Music and Musicians, 2e édition, sous la dir. de Stanley
Sadie et de John Tyrrell, Londres, MacMillan, 2001, 29 volumes.

Cette encyclopédie existe aussi en format électronique, enrichie d’exemples sonores et


de mises à jour qui en font un outil très performant, mais malheureusement coûteux et
disponible dans quelques institutions seulement : Bibliothèque royale, Université catholique
de Louvain, ULB…
En allemand, la Musik in Geschichte und Gegenwart (ci-dessous : MGG) constitue un
complément précieux au New Grove Dictionary of Music and Musicians :

• Die Musik in Geschichte und Gegenwart : Allgemeine Enzyklopädie der Musik, 2e édition
sous la dir. de Ludwig Finscher, Stuttgart-Weimar, J.B. Metzler ; Kassel-Bâle-Londres-
New York-Prague, Bärenreiter, 1994-2008.

Cette encyclopédie est divisée en deux sections : Sachteil (choses) et Personenteil


(personnes).
Outre ces grandes références, il existe une quantité de dictionnaires dédiés à des sujets
spécialisés, dont voici quelques titres utiles :

• Bruno NETTL, Ruth M. STONE, James PORTER, Timothy RICE (dir.), The Garland
Encyclopedia of World Music, New York, Garland, 1998-2002 (10 volumes).
• Emilio CASARES RODICIO (dir.), Diccionario de la Música Española e Hispanoamericana,
Madrid, Societad General de Autores y Editores, 1999-2002 (10 volumes).
• John SHEPHERD (dir.), Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World, Londres-
New York, Continuum, 2003-2005 (7 volumes).

3.1.2 Comment consulter un dictionnaire ou une encyclopédie ?

La lecture d’une notice de dictionnaire ou d’un article d’encyclopédie donne un premier


aperçu du sujet que l’on est amené à étudier. Cependant, la plupart des dictionnaires et
encyclopédies offrent bien plus que cela : des exemples musicaux, des catalogues d’œuvres
Encyclopédie 20

des grands compositeurs, des documents iconographiques, des schémas d’instruments de


musique, etc. L’élément le plus important pour le chercheur est la bibliographie. Celle-ci est
bien souvent multilingue et lui permet de se constituer une bibliographie personnelle pour
approfondir sa recherche.

La présentation des bibliographies répond à des règles strictes, qui peuvent varier d’une
encyclopédie à l’autre, et qu’il est indispensable de comprendre pour retrouver l’information. Deux
exemples serviront d’illustration. Le premier est la bibliographie du NG consacrée au compositeur
d’origine namuroise Franz Sales (?c. 1540-1599).

Vander StraetenMPB
SennMT
G. Bossert: ‘Die Hofkantorei unter Herzog Ludwig’, Württembergische Vierteljahrshefte für Landesgeschichte,
new ser., ix (1900), 262–91
P. Wagner: Geschichte der Messe (Leipzig, 1913/R)
W. Senn: Aus dem Kulturleben einer süddeutschen Kleinstadt: Musik, Schule und Theater der Stadt Hall in
Tirol in der Zeit vom 15. bis zum 19. Jahrhundert (Innsbruck, 1938)
W. Lipphardt: Die Geschichte des mehrstimmigen Proprium Missae (Heidelberg, 1950)
P. Moret: ‘A propos du musicien namurois Frençois [sic] Sales (v. 1540–1599)’, Bulletin de la Société
liégeoise de musicologie, xxv (1979), 1–9

Les deux premières références sont des abréviations, dont on trouve la résolution au début de chaque
volume de l’encyclopédie (dans la version en ligne, il suffit de cliquer dessus pour obtenir le titre
complet) :

• Vander StraetenMPB = Edmond VANDER STRAETEN, La musique aux Pays-Bas avant le XIXe siècle,
Bruxelles, 1867-1888.
• SennMT = Walter SENN, Musik und Theater am Hof zu Innsbruck, Innsbruck, 1954.

Parmi les autres publications, deux sont des articles (G. Bossert et P. Moret) et les trois dernières
sont des livres. Les titres des articles sont entourés de guillemets simples (‘’) et ceux des livres et des
périodiques sont en italiques. Les périodiques sont accompagnés du numéro, de l’année de publication
et de la pagination. Les titres de livres sont suivis du lieu et de l’année de publication.
Le deuxième exemple est emprunté à l’article du NG sur Joseph Jongen (1873-1953)1.

CeBeDeM directory
A. Getteman: ‘Joseph Jongen’, ReM, iv/7–9 (1922–3), 238–45
L. Jongen: ‘Notice sur Joseph Jongen, membre de l’Académie’, Annuaire de l’Académie royale de Belgique,
cxx (1954), 193–254
J. de Guchteneere: Joseph Jongen: biographie et inventaire analytique de son œuvre (diss., U. of Leuven,
1972)
C. Gyselings: Joseph Jongen, sa vie, son œuvre pour piano (diss., U. Libre de Bruxelles, 1980)
J.S. Whiteley: Joseph Jongen and his Organ Music (Stuyvesant, NY, 1997)

1
La liste reflète l’état du NG en version papier. La version en ligne compte une référence supplémentaire : P.
Raspé: Joseph Jongen: une vie de musicien (Brussels, 2003) [exhibition catalogue].
Encyclopédie 21

La première entrée est à nouveau une abréviation :

• CeBeDeM directory = CeBeDeM et ses compositeurs affiliés, éd. par D. von Volborth-Danys,
Bruxelles, 1977-1980.

Les deux suivantes sont des articles, avec une nouvelle abréviation, ReM, qui signifie Revue
musicale. Les quatrième et cinquième références sont des mémoires ou des thèses défendus dans des
universités. Il ne s’agit donc pas d’ouvrages publiés, et la seule manière de les consulter est bien
souvent de s’adresser directement à l’université où ils ont été défendus. Enfin, la dernière entrée est un
livre, publié à Stuyvesant dans l’état de New York.

Il est important de bien distinguer les livres des articles. En effet, les catalogues des
bibliothèques dépouillent rarement les ouvrages collectifs est les revues. Par conséquent,
il est impossible de déterminer si une bibliothèque possède des articles par le biais de leur titre
ou de leur auteur. Ce que l’on trouvera dans le catalogue, c’est le titre de la revue ou de
l’ouvrage collectif dans lequel a paru l’article.
Le NG présente les bibliographies par ordre chronologique. Les références les plus
anciennes viennent en tête, et les plus récentes en fin liste. Grâce à cette disposition, le lecteur
sait d’emblée où trouver les informations les plus à jour. Il faut cependant tenir compte d’un
éventuel décalage chronologique entre la rédaction de la notice et la parution de
l’encyclopédie. Par exemple, le NG, paru en 2001 mentionne rarement des titres postérieurs à
1999, sauf dans les notices mises à jour de la version électronique.
La bibliographie d’un article d’encyclopédie est en principe sélective et non exhaustive.
Elle ne donne qu’un aperçu partiel de ce qui est publié et ne suffit pas à l’élaboration d’une
bibliographie personnelle complète. Néanmoins, les ouvrages cités constituent souvent des
références fiables ou à tout le moins utiles.
Le NG propose également, pour les compositeurs d’une certaine importance, un
catalogue des œuvres, éventuellement accompagné de la localisation des manuscrits originaux
et de références aux éditions modernes (Opera omnia) des partitions. La lecture de ces
catalogues n’est cependant pas simple et exige une consultation attentive.

Voici par exemple le début de la liste des œuvres de Jean-Baptiste Lully telle que la présente le
NG :

Editions: Les chefs-d’œuvre classiques de l'opéra français, ed. T. de Lajarte (Paris, 1878–83) [L]
Jean-Baptiste Lully: Les œuvres complètes, ed. H. Prunières (Paris, 1930–39/R) [P]; Motets, iii, ed. H. Prunières, rev. M.
Sanvoisin (New York, 1972) [P, motets iii]
French Opera in the 17th and 18th Centuries, ed. B. Brook (New York, 1984–) [FO]

Catalogue: Chronologisch-thematisches Verzeichnis sämtlicher Werke von Jean-Baptiste Lully, ed. H. Schneider (Tutzing,
1981) [LWV]
Encyclopédie 22

OPERAS

tragédies en musique, in a prologue and five acts, unless otherwise stated

printed works published in Paris unless otherwise stated

LWV
47 Les fêtes de l'Amour et de Bacchus (pastorale, prol., 3, P. Quinault, after Molière and Lully, LWV 33, 38, 42, 43), Paris,
Jeu de Paume de Béquet, 11 Nov 1672 (1717); FO ii
49 Cadmus et Hermione (Quinault, after Ovid: Metamorphoses), Paris, Jeu de Paume de Béquet, mid-April 1673 (1719);
L xx, P i
50 Alceste, ou Le triomphe d'Alcide (Quinault, after Euripides: Alcestis), Paris, Opéra, ?18 Jan 1674, reduced score
(1708); L xvi, P ii
51 Thésée (Quinault, after Ovid: Metamorphoses), Saint Germain-en-Laye, 15 Jan 1675 (1688); L xxvi
53 Atys (Quinault, after Ovid: Fasti), Saint Germain-en-Laye, 10 Jan 1676 (1689); FO iii; L xviii
54 Isis (Quinault, after Ovid: Metamorphoses), Saint Germain-en-Laye, 5 Jan 1677, part books (1677), score (1719); L xxi
56 Psyché (T. Corneille and B. le Bovier de Fontenelle, after Apuleius: The Golden Ass), Paris, Opéra, 19 April 1678
(1720); L xxv, ed. in Turnbull (1981)
57 Bellérophon (T. Corneille and Fontenelle, after Hesiod: Theogeny), Paris, Opéra, 31 Jan 1679 (1679); L xix
58 Proserpine (Quinault, after Ovid: Metamorphoses), Saint Germain-en-Laye, 3 Feb 1680 (1680); L xxiv
60 Persée (Quinault, after Ovid: Metamorphoses), Paris, Opéra, 18 April 1682 (1682); FO v. L xxii
61 Phaëton (Quinault, after Ovid: Metamorphoses), Versailles, 8/9 Jan 1683 (1683); L xxiii
63 Amadis (Quinault, after Montalvo, adapted by N. Herberay des Essarts, Amadis de Gaule), Paris, Opéra, 16 Jan 1684
(1684); P iii
65 Roland (Quinault, after L. Ariosto: Orlando furioso), Versailles, 8 Jan 1685 (1685)
71 Armide (Quinault, after T. Tasso: Gerusalemme liberata), Paris, Opéra, 15 Feb 1686 (1686); FO vi, L xvii, ed. F. Martin
(Geneva, 1924)
73 Acis et Galatée (pastorale héroïque, prol, 3, J.G. de Campistron, after Ovid: Metamorphoses), Anet, 6 Sept 1686
(1686)
74 Achille et Polyxène [ov. and Act 1] (Campistron, after Homer: Iliad), Paris, Opéra, 23 Nov 1687 (1687) [prol., Acts 2–5
by P. Collasse]

On constate que la liste des œuvres est précédée de trois références à des éditions modernes,
abrégées L, P et FO, suivies de la référence d’un catalogue complet des œuvres, abrégé LWO. Ces
abréviations sont utilisées dans la liste des œuvres proprement dites. Chaque œuvre est ainsi précédée
de sa numérotation dans LWV, c’est-à-dire dans le Chronologisch-thematisches Verzeichnis sämtlicher
Werke von Jean-Baptiste Lully de H. Schneider. Après le titre de chaque œuvre figure sa source
d’inspiration, la date de sa première, ainsi que des références aux éditions modernes citées plus haut.
On constate par exemple qu’Isis n’est publié que dans l’édition de Lajarte (L), alors qu’Amadis ne figure
que dans l’édition de Prunières (P). En revanche, Armide est publié aussi bien par Brook (FO) que par
Lajarte.
Encyclopédie 23

La liste des œuvres de Frédéric Chopin est présentée d’une manière un peu différente. En voici
les premiers titres2.

Edition: Wydarie Narodowe Dzieł Frederyka Chopin [Polish national edition], ed. J. Ekier (Warsaw and Kraków,
1967–)
Catalogues: M.J.E. Brown: Chopin: an Index of his Works in Chronological Order (London, 1960, rev. 2/1972) [B]
J.M. Chomiński and T.D. Turło: Katalog dzieł Fryderyka Chopina (Warsaw, 1990) [CT]
K. Kobylańska: Rękopisy utworów Chopina: Katalog (Kraków, 1977; Ger. trans., 1979) [KK]

Collections of photographs of MSS are in the Chopin Institute, Warsaw, and A-Wn. The number in the German translation of
Kobylańska’s catalogue (KK), with a roman-numeral prefix, is given for works without opus number.

CI-Chopin Institute, Warsaw


Ferra-collection of A.M. Ferra, Valldemosa, Mallorca

PIANO SOLO

CT Op. or Key Composition MSS Publication; dedication; remarks


KK
100, IIa/2, 3 G, B♭ 1825–6 Wtm, F-Pn Warsaw, 1826 (2nd versions);
101 Poznań, 1875 (1st versions)
97 68/2 a c1827 – Berlin, 1855
– 7/2a a 1829 – Leipzig and Warsaw, 1902; orig.
version of op.7 no.2
– IVa/7 D 1829 – Poznań, 1875; 1st version of IVb/2
98 68/3 F c1830 – Berlin, 1855
96 68/1 C c1830 – Berlin, 1855
56–9 7 B♭, a, f, 1830–32 *Basle, Flörsheim Collection (nos.1, 3), *S-Smf Leipzig, 1832; Paris and London,
A♭, C (no.3), *PL-Kj (no.4, sketch), Schloss Kórnik, 1833; no.1, Warsaw, 1835
Poland (no.2)
51– 6 F♯, c♯, 1830–32 *Cologne, Stadtarchiv (no.1), *F-Ppo (no.2 Leipzig, 1832; Paris and London,
55 E, e♭ sketch), *RUS-SPsc (no.4, sketch) 1833; ded. Countess Pauline
Plater
103 IVb/1 B♭ 24 June 1832 *PL-Kcz Lamus, ii (Lwów, 1909); ded.
Alexandrine Wołowska

On observe que la liste des œuvres à est nouveau précédée de références à une édition
moderne, suivie de trois catalogues d’œuvres différents. Dans la liste des œuvres elle-même, les
nombres indiqués dans la première colonne correspondent à la numérotation du catalogue de
Chomiński et Turło. Dans la deuxième colonne figure le numéro d’opus de Chopin lui-même, ou à

2
Cet aperçu rend compte de la version papier. La version en ligne a fait l’objet de quelques mises à jour.
Encyclopédie 24

défaut, le numéro du catalogue de Kobylańska. La troisième colonne indique la tonalité et la quatrième


mentionne la date de composition. La cinquième colonne est intéressante : elle mentionne, autant que
possible, la bibliothèque où se trouve conservé le manuscrit du compositeur. Cette colonne utilise un
système d’abréviations à résoudre à l’aide des pages initiales de chaque volume du NG (dans l’édition
électronique, il suffit de cliquer sur l’abréviation). Par exemple, « Wtm » correspond à une bibliothèque
de Varsovie (Warszawskie Towarzystwo Muzyczne im Stanislawa Moniuszki, Biblioteka, Muzeum i
Archiwum), tandis que « F-Pn » renvoie à la Bibliothèque nationale de France à Paris. Enfin, la dernière
colonne indique quand l’œuvre fut publiée du vivant de Chopin ainsi que d’éventuelles dédicaces. Le
tableau ne signale aucune édition récente.

3.2 Les livres

Après les dictionnaires et encyclopédies, les livres constituent une source de


documentation privilégiée. Afin de repérer des références de livres susceptibles de contenir
des informations intéressantes, l’étudiant peut se servir des notices de dictionnaires et
d’encyclopédies, qui proposent généralement une bibliographie plus ou moins étendue. Il peut
aussi fouiner dans Google scholar, dans les catalogues des bibliothèques ou, le cas échéant,
utiliser le Répertoire international de littérature musicale (RILM). Afin de travailler
efficacement, il est néanmoins recommandable de ne pas se ruer à l’aveugle sur le premier
ouvrage venu, mais d’effectuer un brève analyse critique de son contenu.
Une première distinction à opérer est celle entre ouvrages scientifiques et non
scientifiques. Rappelons que le terme « science » provient du latin scientia, lui-même dérivé
du verbe scire, « savoir ». Le Larousse définit la science comme un « ensemble bien organisé
de connaissances relatives à certaines catégories de faits ou de phénomènes, ou encore comme
l’ensemble des connaissances objectives (justes ou approchées) sur la nature, sur la société,
sur l’homme et sa pensée, c’est-à-dire en bref sur tout ce qui est objet d’une connaissance
pouvant être mise à l’épreuve »3.
Les ouvrages à vocation scientifique se reconnaissent au fait que les auteurs y citent
systématiquement leurs sources, ce qui permet au lecteur de « mettre leurs affirmations à
l’épreuve », pour reprendre l’expression du Larousse. Autrement dit, dans un ouvrage
scientifique, toute information peut être contrôlée par le lecteur. Pour ce faire, l’auteur
enrichit son texte de références bibliographiques plus ou moins nombreuses, généralement à
l’aide de notes infrapaginales ou placées en fin de volume.
À l’opposé des ouvrages scientifiques, la vulgarisation a pour vocation de présenter des
connaissances techniques et scientifiques à des non-spécialistes. Plus que l’exhaustivité et la
mise en évidence des sources, elle vise la clarté, la simplicité et le confort de lecture. Les
manuels didactiques ne poursuivent pas d’autre but, mais sont en outre agencés en fonction
d’une progression pédagogique spécifique. De telles publications peuvent être le fait de
spécialistes et elles ne doivent pas être rejetées à priori. Établir une distinction entre ouvrages
scientifiques et vulgarisation ne constitue pas un jugement de valeur. Cependant, en raison de

3
Le petit Larousse illustré, Paris, Larousse, 1999, p. 923.
Encyclopédie 25

l’absence ou de la quantité limitée de références secondaires, la vulgarisation ne permet guère


au lecteur d’exercer son sens critique ni d’approfondir aisément la matière.
De plus amples conseils pour l’analyse critique des publications figurent au chapitre 4.

3.3 Les revues

Selon les sujets de recherche, l’usage d’articles publiés dans des revues spécialisées
peut se révéler très utile. Le sujet d’un article est souvent plus ciblé que celui d’un livre et
permet au lecteur de découvrir des informations plus détaillées sur son sujet. La recherche
d’articles pose toutefois un problème récurrent. La plupart des revues rassemblent en effet des
articles sur des sujets épars, que les catalogues de bibliothèques ne dépouillent pas.

Prenons l’exemple de la revue suivante.

La table des matières de ce numéro d’Orgues nouvelles se présente comme ceci :

Orgues nouvelles n° 22 (Automne 2013)


Sommaire
Dossier. Radio France 4-9
Un lien permanent avec les orgues depuis 50 ans 5
Rencontre avec Olivier Latry et Michel Bouvard 6
Jean-Michel Mainguy
Le projet Gerhard Grenzing 7
Bernard Salfati, Jean-Michel Mainguy
Un nouvel orgue pour une nouvelle salle de concert à Paris 8-9
Gerhard Grenzing
Interpréter la musique pour orgue de Titelouze 10-11
Anne-Gaëlle Chanon
Grandes voix. Entretien avec Pierre Labric. La grande tradition symphonique 12-13
Yvette Carbou
Encyclopédie 26

Portugal. Les six orgues de la basilique du Palais de Mafra 14-15


Joao Vaz
Frank Zappa, le choc… orgue et percussions 16-17
Yves Rechsteiner
Organica. Entretien avec Eva Darracq 18-18
Pascale Rouet
Cahier no 22 19-34
Arte novamente inventada pera aprender a tager, Ave Maris stella – Gonzalo de Baena
Ave Maris stella, Veni creator – Jehan Titelouze
Variations sur dix notes fixes – Christophe Marchand Commentaires
18e festival international de Toulouse 35-37
Un festival majeur 35
L’orgue, créateur de lien 36-37
Agathe Rivemale
Talents d’aujourd’hui. À l’ami Robert Helmschrott 38-39
Jean-Pierre Leguay
Tribune libre. Quelle mélodie pour notre chant ? 40
Alain Mabit
Arte novamente inventada pera aprender a tager 41
Pascale Rouet
Quid novi ? Bernard Foccroulle Capriccio sopra Re-Fa-Mi-Sol 43
Thomas Lacôte
Talents méconnus. Alkan, musicien de l’ambiguïté 44-46
François Sabatier
Info en montre 47

Un étudiant cherchant à se documenter sur Titelouze pourrait être intéressé par l’article d’Anne-
Gaëlle Chanon, mais comment faire pour savoir que la revue en question contient un article sur ce
sujet ? Dans les catalogues des bibliothèques, seuls les titres des revues et des ouvrages collectifs sont
encodés, mais pas les titres de contributions individuelles. En cherchant sur « Chanon » ou sur
« Titelouze », l’utilisateur d’un catalogue a peu de chances de tomber sur l’article voulu, même si la
bibliothèque possède l’exemplaire de la revue. La seule chose que l’on puisse chercher, via les
catalogues, c’est le titre de la revue : Orgues nouvelles.

Il s’ensuit que dans de nombreux cas, il faut connaître l’existence d’un article avant de
se rendre en bibliothèque, car ce n’est pas sur place qu’on en trouvera les références. Pour ce
faire, l’étudiant peut se servir des bibliographies de dictionnaires et d’encyclopédies, fouiner
dans Google Scholar ou, le cas échéant, utiliser le RILM.
Certaines revues, qui sont organisées de manière thématique, sont néanmoins d’un accès
plus facile. L’Avant-Scène opéra en est un bon exemple, que tout chanteur devrait connaître.
Chaque numéro de cette revue est consacré à un opéra, comme le montre la couverture ci-
dessous.
Encyclopédie 27

La totalité de la revue est consacrée à l’œuvre annoncée dans le titre : livret, contexte
historique, analyses, etc. Le nombre de titres déjà traité est impressionnant et facile à
retrouver, soit par les catalogues des bibliothèques (la série complète se trouve par exemple à
l’Université de Namur), soit par Internet (http://www.asopera.fr/).

3.4 Les partitions

Outre les encyclopédies, livres et articles, les partitions constituent une précieuse source
d’information, dont on ne pourra jamais assez recommander la lecture et l’analyse. Il en existe
de toutes les sortes et de tous les formats : Gesamtausgaben, Urtexte, éditions de poche, etc.
Les Gesamtausgaben ou Opera omnia sont des éditions scientifiques qui regroupent les
œuvres complètes d’un compositeur, etc. Il s’agit généralement de volumes de grand format,
éventuellement munis d’une reliure rigide qui les rend malcommodes pour la pratique
musicale au quotidien. Ce sont plutôt des ouvrages à lire, à étudier et à analyser.
Les musicologues responsables de telles éditions ont pour tâche de collationner, c’est-à-
dire de comparer les éditions anciennes et manuscrits originaux afin de résoudre d’éventuelles
variantes et de détecter de possibles erreurs. Les méthodes employées pour l’élaboration du
texte critique sont empruntées à la philologie et exigent des compétences particulières :
confrontation des leçons (versions) des différentes témoins de l’œuvre, détermination de la
source la plus proche de l’original, etc. Sur la base de ce travail, l’éditeur établit une partition
aussi fidèle que possible à la pensée du compositeur. Le cas échéant, il corrige les fautes et
signale les problèmes d’interprétation.

L’exemple suivant provient de l’édition complète des œuvres de Franz Schubert : Franz
Schubert. Neue Ausgabe Sämtliche Werke, Lieder, vol. 7, éd. par la Internationale Schubert
Gesellschaft, Kassel, Bärenreiter, 1968.
Encyclopédie 28

Le Lied en question fait l’objet de certaines variantes selon les sources. Dans l’avant-propos,
l’éditeur responsable de ce volume, Walther Dürr, explique les problèmes qui se posent. Dans la
Encyclopédie 29

partition elle-même, il signale par ailleurs une variante qui touche la mesure 4, et qui provient d’une
copie faite par un contemporain de Schubert (Weiser).

Par rapport à l’édition critique, l’Urtext s’efforce de présenter le contenu d’une source
originale, sans ajouts éditoriaux (liaisons, indications dynamiques, doigtés…). C’est une
source « pure », mais traduite en notation moderne. Il arrive que ce type d’édition soit
discrédité, parce qu’il interdit toute forme d’interprétation et d’intervention éditoriale. De ce
point de vue, les fac-similés seraient préférables en ce qu’ils reproduisent telle quelle l’image
originale de la partition.

Le terme Urtext est souvent utilisé pour désigner des éditions qui contiennent malgré tout des
annotations éditoriales. Tel est souvent le cas des partitions de la collection « Urtext » de la maison
d’édition allemande Gustav Henle. Voici par exemple le début des Huit variations sur Tändeln und
Scherzen de Beethoven, inspirées de l’opéra Soliman II de Süssmayr.
Encyclopédie 30

Quoique la mention « Urtext » figure sur la couverture de l’ouvrage, ceci n’est pas à proprement
parler un Urtext, étant donné que la partition est pourvue de doigtés qui ne sont évidemment pas dus à
Beethoven lui-même.

Enfin, il existe sur le marché d’autres partitions d’usage plus courant. Les formats de
poche offrent à prix réduit la possibilité d’étudier les grandes œuvres du répertoire. Les
interprètes quant à eux préféreront des éditions de plus grande taille, mieux adaptées à la
lecture sur un pupitre, mais en même temps plus maniables (et moins coûteuses) que les
éditions critiques.
Le recours à ces différents types éditions exige que l’on prenne conscience de leur
qualité parfois inégale.

Un exemple montrera combien deux éditions d’une même œuvre peuvent diverger. Les
passages ci-dessous reproduisent le début du premier madrigal du Cinquième livre de madrigaux de
Monteverdi, Cruda Amarilli. La première version est tirée de l’ancienne édition de Malipiero4, tandis que
la deuxième reprend celle de Maria Caraci5.
L’édition de Malipiero montre une polyphonie à cinq voix a cappella, enrichie d’indications
dynamiques et d’autres ajouts qui ne figurent pas dans la source originale. L’édition de Caraci donne
une pièce à cinq voix accompagnées d’un basso seguente. Cette basse instrumentale, qui préfigure la
basse continue, reproduit exactement la ligne vocale de la basse et doit être harmonisée par
l’interprète. Il va de soi que l’ajout d’un accompagnement instrumental change sensiblement la couleur
de l’œuvre. Or le basso seguente figure explicitement dans l’édition de 1605. Il est donc très regrettable
que Malipiero l’ait supprimé. L’édition de Caraci n’est cependant pas sans lacune. Par exemple, elle ne
cite pas les clés originales, qui, à l’époque Monteverdi, obéissent pourtant à des conventions
spécifiques et fournissent des indications modales précieuses.

4
Claudio MONTEVERDI, Il quinto libro de madrigali, éd. par Gian Francesco Malipiero (Tutte le opere di
Claudio Monteverdi, 5), Vienne, Universal, s.d.
5
Claudio MONTEVERDI, Madrigali a 5 voci Libro quinto, éd. par Maria Caraci (Claudio Monteverdi Opera
omnia, 6), Crémone, Fondazione Claudio Monteverdi, 1984 p. 107.
Encyclopédie 31
Encyclopédie 32
Encyclopédie 33

3.5 L’Internet

3.5.1 Sites d’information

L’Internet constitue un outil vers lequel la plupart des étudiants se tournent


spontanément. Quoi de plus simple que d’allumer son ordinateur, d’accéder à son moteur de
recherche favori et de taper quelques mots-clés ? L’information est disponible instantanément,
dans des présentations agréables et colorées. Pas de livres pesants à manipuler, pas de
déplacements inutiles, peu de frais… Sans nier l’utilité de l’Internet, il convient toutefois de
mettre un bémol à cet enthousiasme : l’information que l’on trouve par ce biais est de qualité
très inégale.
À vrai dire, les ouvrages imprimés souffrent des mêmes défauts. Même parmi les
publications à prétention scientifique figurent des écrits lamentables. Cependant, sur Internet,
le problème est particulièrement aigu, car l’information n’est souvent ni filtrée ni contrôlée.
L’édition traditionnelle, confiée aux soins d’une maison commerciale, répond à une logique
économique et ne diffuse que les ouvrages qui ont une chance d’être vendus. Ceux-ci sont
placés entre les mains de professionnels qui les lisent, en assurent la mise en page et en font
un produit commercialisable. Cette procédure, bien qu’elle ne constitue pas une garantie
absolue de qualité, élimine tout de même les travaux décidément trop médiocres (et
malheureusement aussi certains travaux de qualité, mais peu intéressants sur le plan
commercial). À l’opposé, sur Internet, en dehors des sites scientifiques protégés, n’importe
qui publie n’importe quoi. Des travaux scolaires d’adolescents enthousiastes, des sites
publicitaires et des textes d’auteurs en mal de se faire connaître côtoient des publications de
haut niveau. Lors de la consultation d’un site, le lecteur doit toujours avoir les questions
suivantes à l’esprit :

• L’auteur du site est-il nommé ? Qui est-ce ? S’agit-il d’un spécialiste du sujet ?
• Où le site est-il localisé ? Est-ce un site personnel ou est-il hébergé par une institution
officielle (université, bibliothèque, société scientifique...) ?
• L’auteur cite-t-il ses sources ? Le site est-il tenu à jour ?

En se posant ces questions, on constate que peu de sites peuvent se revendiquer d’un
caractère scientifique, même lorsqu’ils sont bien faits. Par exemple, l’encyclopédie libre
Wikipédia est régulièrement consultée par la plupart des usagers d’Internet et certaines de ses
notices sont fort complètes et rigoureuses. Cependant, elles sont anonymes et il n’existe pas
de contrôle permanent sur l’ensemble du contenu du site. Dès lors, une personne mal
informée, voire mal intentionnée, pourrait publier des données erronées dont la rectification
prendra un peu de temps.

d’après Erroc et Pica, Les Profs,


http://www.vousnousils.fr/2013/03/21/les-
profs-ne-peuvent-pas-se-passer-de-wikipedia-
544511
Encyclopédie 34

La règle d’or de l’usage d’Internet, c’est de croiser l’information, c’est-à-dire de


comparer plusieurs sources, et de préférence des sources livresques aussi bien que
numériques, car les sites Internet ont tendance à se recopier les uns les autres.
Il convient par ailleurs de se méfier des sites qui, sous le couvert de l’information,
visent un but commercial.

Un exemple illustrera ce principe. Le site http://www.karlheinzstockhausen.org/, dont voici un


fragment de la page d’accueil, est tenu par le Stockhausen-Verlag, qui publie certaines partitions du
compositeur. Le site propose, entre autres choses, une belle bibliographie, des extraits sonores, des
informations diverses, mais il est évident qu’il poursuit également un but commercial (un catalogue et
des prix de vente sont proposés sur la page d’accueil) et ne peut servir de référence exclusive pour une
recherche sur Stockhausen.
Encyclopédie 35

Afin de faciliter la recherche documentaire sur Internet sans perdre de temps à ouvrir
des pages à caractère plus ou moins publicitaire, il est intéressant d’utiliser le moteur de
recherche https://scholar.google.be/.

3.5.2 Bibliothèques numériques

Outre les sites généraux d’information, il existe sur Internet de nombreuses


bibliothèques numériques, tant pour des ouvrages généraux que pour la musique. En voici
quelques exemples.

• Gallica : la bibliothèque numérique [basée à la Bibliothèque nationale de France] :


http://gallica.bnf.fr/
• Google Livres : http://books.google.fr/
• https://archive.org/
• http://www.europeana.eu/

Des milliers de livres et de partitions peuvent ainsi être consultés gratuitement, une
situation impensable voici ne fût-ce que dix ou quinze ans. La seule limite – et elle est de
taille –, c’est que la loi protège les auteurs et leurs ayant-droits pendant de longues années.
Cela implique que les seuls ouvrages accessibles librement sur Internet sont ceux qui sont
tombés dans le domaine public, soit, dans le cas de la Belgique, 70 ans après la mort de leur
auteur.
Cette limitation implique que pour les ouvrages les plus récents, on ne pourra jamais se
dispenser de fréquenter des bibliothèques « classiques ». Cependant pour des livres du XIXe
siècle, les bibliothèques numériques sont d’un grand intérêt. On découvrira ainsi avec plaisir
la Méthode théorique et pratique pour apprendre en peu de tems le violoncelle dans sa
perfection de Michel Corrette (Paris, s.n., 1741, disponible sur
http://imslp.org/wiki/M%C3%A9thode_pour_apprendre_le_violoncelle,_Op.24_%28Corrette,
_Michel%29) ou le Grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes de Berlioz
(Paris, Lemoine, 1843, disponible sur https://archive.org/details/grandtraitdins00berl), mais il
est nettement plus difficile de trouver des ouvrages récents, si ce n’est sous la forme de
fragments publicitaires.
Dans le domaine musical, la principale bibliothèque numérique est sans conteste le
International Music Score Library Project (IMSLP : http://imslp.org/), qui récolte des
partitions en tout genre, depuis des manuscrits anciens (généralement récupérés sur d’autres
sites) jusqu’à des Opera omnia plus récents, mais toujours dans les limites du domaine public
ou sous la forme de transcriptions libres de droits.
Pour les amateurs de Jean-Sébastien Bach, un site remarquable est hébergé par
l’Université de Leipzig : https://www.bach-digital.de/content/index.xed. Il propose une
quantité impressionnante de manuscrits de Bach, autographes ou non, dans une résolution de
bonne qualité. À titre d’exemple, voici le début premier prélude en do majeur BWV 846 du
Clavier bien tempéré, dans la main de Bach, d’après le manuscrit Berlin, Staatsbibliothek zu
Berlin – Preußischer Kulturbesitz D-B Mus. ms. Bach P 415.
Encyclopédie 36

3.5.3 Google Scholar

Google scholar (https://scholar.google.com/) est un moteur de recherche semblable à


Google, mais il renvoie essentiellement à des articles scientifiques et à des livres publiés en
ligne. Tous les résultats ne donnent pas accès à des publications complètement consultables
en ligne, mais la quantité de documentation disponible en fait un outil de travail précieux.

3.6 Les répertoires bibliographiques

Les répertoires bibliographiques constituent une aide précieuse à la recherche. Ils


recensent de manière systématique les publications relatives à un domaine précis et
permettent, par des systèmes de mots-clés ou des index, de retrouver rapidement des
partitions, livres et articles.

3.6.1 Le Répertoire international de littérature musicale (RILM)

Le RILM est une base de données internationale qui recense toute la littérature
scientifique sur la musique. Elle contient les références de livres, d’articles, de partitions et
même d’enregistrements. En 2020, la base de données compte 1 333 386 entrées dans une
multitude de langues différentes. Dans chaque pays participant, une institution est chargée de
rassembler et de transmettre les informations au siège du RILM à New York. Pour la
Belgique, c’est la Section de la musique de la Bibliothèque royale qui prend ce travail en
charge. Toutes les références sont ensuite versées dans la base de données. Chaque
Encyclopédie 37

publication y fait l’objet d’une description complète, à laquelle s’ajoute un résumé (abstract)
de quelques lignes grâce auquel le lecteur peut en évaluer l’intérêt.
Le tableau ci-dessous montre les trois premiers résultats (sur 137) d’une recherche sur
« Bartolomeo Cristofori » (l’inventeur du pianoforte), réalisée le 10 août 2020.

En cliquant sur le titre, on accède aux références bibliographiques complètes et au


résumé. Le lecteur qui le souhaite peut restreindre sa recherche sur la base paramètres
linguistiques (par exemple en ne retenant que les publications en français), chronologiques
(par exemple en ne gardant que les publications des dix dernières années), etc. Le RILM
constitue donc un outil de recherche efficace, mais il comporte aussi plusieurs inconvénients.
Le principal écueil, pour l’étudiant de l’IMEP, c’est qu’il s’agit d’une base de données
payante et difficilement accessible. Seules quelques bibliothèques belges possèdent un
abonnement (dont la Bibliothèque royale, l’UCLouvain et l’ULB)6.
Un autre inconvénient du RILM est que ce répertoire ne fait référence à aucune
bibliothèque. Il montre ce qui est publié sur un sujet donné, mais il ne précise pas où trouver
les publications. Il appartient donc au chercheur de les retrouver dans les catalogues des
bibliothèques les plus proches de chez lui, ce qui, dans certains cas, peut s’avérer à la fois
fastidieux et frustrant. Il n’est pas rare en effet que 50 % des titres répertoriés ne figurent dans
aucune bibliothèque à moins de 200 km de Namur et que les documents les plus intéressants

6
Une solution à ce problème est d’écrire à anne-emmanuelle.ceulemans@uclouvain.be, qui se fera un plaisir de
vous venir en aide.
Encyclopédie 38

doivent être consultés à l’étranger ou commandés par prêt interbibliothécaire. Dans ce cas, la
plupart des étudiants devront y renoncer.

3.6.2 Le Répertoire international des sources musicales (RISM)

Le RISM est une base de données de manuscrits musicaux, de partitions, de traités et de


livrets d’opéras. Le projet existe depuis 1952 et une bonne partie du répertoire a initialement
été publiée sous la forme de volumes en papier. Avec l’avènement de l’informatique et de
l’Internet, les données sont largement – mais pas entièrement – disponibles en ligne.
Le RISM est divisé en trois séries : A, B et C. La série A est consacrée aux œuvres
répertoriées par nom de compositeur, que ce soit sous forme imprimée (sous-série A/I) ou
manuscrite (sous-série A/II). Ces séries ne dépassent en règle générale pas l’année 1800. La
série A/I répertorie des œuvres de c. 8000 compositeurs, représentées dans plus de 1100
bibliothèques de 29 pays. La série A/II répertorie des manuscrits entre 1600 et 1800
(répertoire inachevé, mais disponible en format électronique et mis à jour annuellement). La
série B porte sur diverses sources non reprises dans la série A : traités théoriques, manuscrits
antérieurs à 1600, etc. Certains volumes projetés n’ont pas encore paru. La série C comprend
un annuaire des bibliothèques dont le matériau figure dans les séries A et B.
L’adresse du RISM est http://www.rism.info/en/. À titre d’exemple, une recherche sur
« Nimep » (= Namur, IMEP) fait apparaître 542 résultats, dont voici les premiers. Il s’agit en
l’occurrence de manuscrits musicaux qui proviennent de la cathédrale Saint-Aubain, et qui
ont été déposés à l’IMEP par son premier directeur, Paul Léonard.
Encyclopédie 39

3.6.3 Journal Storage : The Scholarly Journal Archive (JSTOR)

JSTOR (http://www.jstor.org/) est un organisme qui archive de nombreux périodiques


de diverses disciplines scientifiques, dont la musicologie (pour une liste des revues
disponibles, cf. http://www.jstor.org/action/showJournals?browseType=title). L’accès à
JSTOR est payant. En Belgique, la KBR, l’UCLouvain et l’ULB ont – parmi d’autres – un
abonnement. En se connectant sur JSTOR, le lecteur peut consulter et télécharger en format
pdf des articles initialement publiés en version papier. JSTOR est en outre équipé d’un
puissant moteur de recherche, qui facilite considérablement la recherche d’articles de qualité.
Il est toutefois à noter que pour des raisons commerciales évidentes, JSTOR ne contient pas
les numéros les plus récents des revues qu’il archive.

3.7 Sources de première main

Outre les documents évoqués ci-dessus, une recherche peut également faire appel à des
sources de première main. Il s’agit de documents d’époque, issus d’un milieu proche du sujet
que l’on se propose d’étudier, et qui permettent, par-delà l’histoire et pour ainsi dire sur le vif,
de saisir la personnalité d’un compositeur ou de dresser un tableau de l’environnement direct
dans lequel travaillaient les musiciens d’autrefois. La nature de ces documents est très
diverse : correspondance, (auto)biographies, coupures de journaux, entretiens et interviews,
esquisses de partitions, archives, etc.
L’interprétation de tels documents pose des problèmes spécifiques et exige une bonne
connaissance préliminaire du sujet. On notera que des interviews, des lettres ou des
autobiographies ne sont pas nécessairement objectifs. La personne qui les rédige peut
chercher à embellir la réalité, masquer des informations ou se tromper, et il incombe au
chercheur de faire la part des choses.

Lettre de Claude Debussy à Emma Debussy (fragment), Moscou, lundi 8 décembre 1913
(http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53031131j)
Encyclopédie 40

4 L’évaluation des sources

L’appréciation critique des sources constitue une étape-clé de toute démarche


heuristique. La documentation que l’on récolte sur un sujet peut être d’une qualité très
variable et être destinée à des lecteurs très différents. On n’aborde pas un manuel pédagogique
comme une thèse de doctorat, ni un ouvrage de vulgarisation comme un article scientifique
pointu. Même s’ils sont tous de bonne qualité, les informations qu’ils fournissent ne sont pas
du même niveau.
La distinction entre ouvrages scientifiques et non scientifiques est évoquée plus haut.
Elle est valable non seulement pour les livres, mais aussi pour les revues et toute publication
sur Internet. On rappellera que la différenciation entre ouvrages scientifiques et vulgarisation
ne constitue pas en soi un jugement de valeur. Elle a pour simple but d’attirer l’attention de
l’étudiant sur la nature de l’information. La vulgarisation ne cite pas toutes ses sources, parce
qu’elle n’a pas pour but d’offrir un tremplin à des recherches ultérieures. Son objectif est
d’informer un lectorat assez large, et non pas de fournir la base à une thèse de doctorat.
Outre la différenciation entre ouvrages scientifiques et non scientifiques, un élément à
prendre en considération dans l’évaluation critique d’un livre, d’un article ou d’un site
Internet est sa date de publication. En effet, une découverte historique récente peut remettre
en cause l’image que l’on s’était faite d’un compositeur, d’un instrument, d’une œuvre. Les
références antérieures à cette découverte peuvent conserver un intérêt relatif, mais elles
doivent être lues avec le recul nécessaire. De manière générale, il est toujours bon de
consulter des titres récents pour se faire une idée de l’état de la recherche sur un sujet donné.
Cela ne signifie pas que ceux-ci soient forcément meilleurs que les références anciennes, ni
qu’il faille rejeter ces dernières. Cependant, se contenter de publications anciennes revient à
nier l’utilité de la recherche. Pourtant, chaque année, des milliers de livres et d’articles
viennent enrichir nos connaissances sur la musique et son histoire. Il serait dommage de s’en
priver.
Enfin, un indice très révélateur de l’intérêt potentiel d’une publication est sa
bibliographie. Celle-ci montre où l’auteur a puisé ses informations, et un examen attentif
mène parfois à des conclusions surprenantes : dans telle monographie, consacrée à un célèbre
compositeur allemand, la bibliographie est exclusivement en français ; dans tel ouvrage
récent, paru dans une grande maison d’édition, la bibliographie ne cite aucune référence de
moins de vingt ans ; l’analyse de telle grande œuvre du répertoire, apparemment intéressante,
se base sur une édition ancienne et périmée de la partition ; etc.
Hormis ces critères somme toute assez matériels, il convient encore de prendre
conscience du fait que le travail de l’historien n’est jamais neutre ni parfaitement objectif. Il
implique toujours des choix qui peuvent être lourds de conséquences. Poussée à bout, cette
évidence s’applique à chaque paragraphe, à chaque phrase de la plus sommaire des histoires
de la musique. Le simple fait de consacrer plus de place à tel compositeur qu’à tel autre révèle
l’importance relative que leur accorde l’auteur. Dans certains cas, il s’agit d’un choix
personnel, et dans d’autres, d’une tendance d’époque. Les regards portés sur les grands
maîtres du passé ont souvent varié. Ainsi, au XVIIIe siècle, le prestige Jean-Sébastien Bach
Encyclopédie 41

était moins grand que celui de son fils Carl Philipp Emmanuel ou de Telemann, même si cela
paraît impensable aujourd’hui.
Les convictions religieuses, philosophiques ou esthétiques de certains auteurs ont joué
un grand rôle dans leur pratique musicologique. Ainsi, le regain d’intérêt pour l’œuvre de
Jean-Sébastien Bach trouve son origine dans les milieux luthériens allemands de la fin du
XVIIIe et du XIXe siècle. Animés de sentiments nationaux forts, ceux-ci virent en Bach la figure
du musicien allemand idéal. Leurs préoccupations stimulèrent une intense activité scientifique
dont les résultats ne se firent pas attendre : biographies7, création de la Bach-Gesellschaft en
1850, édition des œuvres par cette même société dès 1851, etc.
Au même moment, dans les cercles catholiques, Giovanni Pierluigi da Palestrina
bénéficia d’une grande attention, notamment en raison de la légende selon laquelle sa Messe
du Pape Marcel sauva la musique d’église lors du Concile de Trente. De cet engouement
résulta la première grande biographie du compositeur, due à Giuseppe Baini8, et à partir de
1862, la première édition monumentale de ses œuvres.

En lisant une histoire de la musique, aussi récente soit-elle, il n’est pas inutile de s’interroger sur
les préoccupations esthétiques de l’auteur. Par exemple, l’ouvrage suivant de Célestin Deliège,
consacré à la musique contemporaine, adopte un point de vue résolument progressiste :

• Célestin DELIEGE, Cinquante ans de modernité musicale : de Darmstadt à l’IRCAM. Contribution


historiographique à une musicologie critique, Liège, Mardaga, 2003.

Cette vaste étude (1024 p., 2,5 kg d’érudition) évoque des centaines de compositeurs, mais le
nom de Maurice Ohana (1914-1992) par exemple ne figure pas dans l’index. De toute évidence, l’auteur
juge que ce compositeur n’a pas sa place dans une histoire de la modernité musicale de la seconde
moitié du XXe siècle. Le lecteur peut partager cette opinion ou la rejeter, mais avant tout, il doit réaliser
qu’un choix a été opéré.

On l’aura compris : croire que l’objectivité est possible dans le domaine de


l’historiographie est une utopie qu’il vaut mieux dénoncer. Cette affirmation n’implique pas
qu’il y faille renoncer a priori. Elle doit cependant inciter chacun à exercer son sens critique
en toute circonstance.

7
Cf. notamment Johann Nicolaus FORKEL, Über Johann Sebastian Bachs Leben, Kunst, und Kunstwerke,
Leipzig, Hoffmeister und Kühnel, 1802 ; Philipp SPITTA, Johann Sebastian Bach, Leipzig, Breitkopf &
Härtel, 1873-1880 [plusieurs rééditions].
8
Giuseppe BAINI, Memorie storico-critiche della vita e delle opere di Giovanni Pierluigi da Palestrina, Rome,
Società Tipografica, 1828.
Encyclopédie 42

5 La rédaction d’une bibliographie

Afin de se construire un savoir scientifique et de rédiger des travaux, tout chercheur se


réfère à des publications qui l’aident à explorer le sujet qui l’intéresse. La première étape
d’une recherche est donc de se constituer une bibliographie, c’est-à-dire une liste de livres,
d’articles et de sites Internet susceptibles de renfermer des renseignements utiles. Il faut
s’astreindre d’emblée à tenir à jour ses références. Trop souvent, des étudiants oublient de
noter l’auteur ou le titre d’un texte. Par la suite, il leur est impossible de retrouver ces
informations, ce qui rend leur documentation inutilisable.
Parallèlement, il est indispensable de s’interroger sur le statut et la qualité de ses
sources : on ne se sert pas d’un ouvrage de vulgarisation comme d’un ouvrage scientifique, et
les sources anciennes requièrent un sens critique particulier. L’étudiant qui consulte un
dictionnaire du XIXe siècle sans s’en rendre compte va au-devant de grandes difficultés, quel
que soit son sujet.
Les conventions qui régissent la rédaction de notices bibliographiques varient d’une
langue à l’autre, d’un pays à l’autre, d’un éditeur à l’autre. Le plus important est d’utiliser un
système cohérent, qui permette en toute circonstance au lecteur de retrouver l’ouvrage cité. Il
vaut donc toujours mieux donner trop d’informations que trop peu.
Par ailleurs, les listes bibliographiques fournies à la fin d’un travail, d’un article ou d’un
livre doivent être organisées. Les références peuvent être classées par ordre alphabétique du
nom de l’auteur (système le plus courant), par date ; subdivisées par type (livre, partitions,
sites Internet), selon les sujets. Il faut en tout cas éviter d’énumérer pêle-mêle des références
sans aucun ordre apparent.

5.1 Livres

Trois exemples serviront de point de départ :

• Serge GUT, Tristan et Isolde. L’amour, la mort et le nirvâna, Paris, Fayard, 2014.
• Jean GALLOIS, Camille Saint-Saëns (coll. Musique/Musicologie), Sprimont, Mardaga,
2004.
• Olivier MESSIAEN, Musique et couleur. Nouveaux entretiens avec Claude Samuel, Paris,
Pierre Belfond, 1986.

La référence se fait sur la base de la page de titre (et non pas de la couverture). Le nom
de l’auteur est en petites capitales. Le titre est en italiques. La collection est indiquée entre
parenthèses. Le lieu d’édition, qui correspond à la ville (et non au pays) où le livre est publié,
figure après le titre. Il n’est pas obligatoire de mentionner l’éditeur commercial, mais cette
information peut être utile, surtout quand le lieu d’édition ne figure pas sur la page de titre (on
écrit alors : « s.l. », pour « sans lieu »). La date est mentionnée en dernier lieu. En cas de
réédition d’un ouvrage, on mentionne l’année qui correspond à l’édition consultée. Dans tous
Encyclopédie 43

les cas, il est préférable de donner toutes les indications qui figurent sur la page de titre (titre
complet, même s’il est long ; mention des traductions, rééditions, corrections, etc.).
Si le livre est coédité par deux maisons d’éditions, on cite les deux maisons, séparées
par un tiret, comme ici :

• Michel PHILIPPOT, Diabolus in musica. Les variations de Beethoven sur un thème de


Diabelli, Paris, L’Itinéraire – L’Harmattan, 2001.

Si le lieu d’édition (c’est-à-dire la ville où est publié l’ouvrage) n’est pas mentionné
dans le livre, on indique « s.l. » (sans lieu).

• Jean-Yves BRAS, La Troisième oreille. Pour une écoute active de la musique, s.l., Fayard,
2013.

Dans le cas présent, la maison d’édition est néanmoins reconnue et il n’est pas difficile
de déterminer qu’elle se trouve à Paris. Dès lors, on peut aussi indiquer le lieu entre crochets.

• Jean-Yves BRAS, La Troisième oreille. Pour une écoute active de la musique, [Paris],
Fayard, 2013.

Lorsque l’ouvrage consiste en une édition d’un livre ancien ou en une traduction, on
indique l’éditeur scientifique et/ou le traducteur.

• Richard H. HOPPIN, La musique au Moyen Âge, 2 vol., trad. de l’anglais par Nicolas
Meeùs et Malou Haine, Liège, Mardaga, 1991.
• Johann Joseph FUX, Gradus ad Parnassum (1725) (coll. Ars musices iuxta
consignationes variorum scriptorum), éd. et trad. par Jean-Philippe Navarre, Sprimont,
Mardaga, 2000.

Quand la date n’est pas indiquée, on écrit « s.d. » (sans date).

• Philippe MULLER (éd.), Violoncelle : France 1800-1860. Méthodes, études, ouvrages


généraux (coll. Méthodes et traités. Série II - France 1800-1860), 7 volumes, Courlay,
Fuzeau, s.d.

5.2 Articles de revues, d’ouvrages collectifs et notices de dictionnaires

Voici quatre exemples qui peuvent servir de modèles :

• Philippe MICHEL, « Les rythmes du Ragtime : une analyse », Musurgia, 9/3-4 (2002), p.
43-54.
• Anne-Sylvie BARTHEL-CALVET, « L’archéologie d’une œuvre : analyse et présentation des
carnets de jeunesse de Xenakis », Revue de musicologie, 98/1 (2012), p. 43-84.
Encyclopédie 44

• Marie-Pierre KINIQUE, « Le cours de formation musicale est aussi un éveil à l’écriture »,


Les écritures musicales. Recherche et enseignement basés sur les pratiques
compositionnelles, éd. par Jean-Pierre Deleuze et Sébastien Van Bellegem, Wavre,
Mardaga, 2007, p. 211-218.
• Jann PASLER, « Impressionnism », The New Grove Dictionary of Music and Musicians, 2e
édition sous la dir. de Stanley Sadie et de John Tyrrell, 12, Londres, MacMillan, 2001, p.
90-94.

Le titre de l’article figure entre guillemets (si possible typographiques : « ») ; le titre du


périodique ou de l’ouvrage collectif est en italiques9. Le titre d’une revue doit toujours être
suivi de la tomaison, de l’année et de la pagination. Les références à un dictionnaire ou à une
encyclopédie doivent mentionner l’auteur de la notice, l’éditeur scientifique, ainsi que le
volume et la pagination. On ne fait jamais référence à toute une encyclopédie.

5.3 Sites Internet

Toute référence à un site Internet doit mentionner l’auteur (s’il est connu ; parfois, il
s’agit du nom de l’institution qui héberge le site), le titre de la page d’accueil, l’adresse et la
date de consultation, accompagnée, le cas échéant, de la date de la dernière mise à jour.

• Olivier BETTENS, Chantez-vous français ? Remarques curieuses sur le français chanté du


Moyen Age à la période baroque, avec quelques considérations sur le latin chanté des
Français, http://virga.org/cvf/ (consulté le 21 juillet 2014)
• Ircam-Centre Pompidou, Luciano Berio, dans BRAHMS (Base Relationnelle d’Articles
Hypertextes sur la Musique du 20e Siècle), http://brahms.ircam.fr/luciano-berio#bio
(consulté le 21 juillet 2014)
• Les amis de Darius Milhaud, Catalogue complet des œuvres de Darius Milhaud,
http://lesamisdedariusmilhaud.blogspot.com/p/catalogue-complet-des-oeuvres-de-
darius.html (consulté le 6 juillet 2020)

5.4 Divers

Selon les sujets, certaines recherches feront usage de documents non cités jusqu’à
présent : CD, DVD, supports électroniques divers, etc. La règle à appliquer pour citer ces
documents est toujours la même : il faut que le lecteur puisse les retrouver sans peine, ce qui
implique de fournir le plus de renseignements possible. En voici deux exemples.

9
Certains auteurs utilisent des italiques pour les titres d’articles et font précéder le titre du périodique ou de
l’ouvrage collectif de la mention in. Le fait de réserver les italiques aux seuls livres, revues et ouvrages
collectifs permet toutefois de mettre en exergue les titres qui figurent dans les catalogues des
bibliothèques.
Encyclopédie 45

• Antonín DVORAK, Dimitrij, grand opéra en quatre actes op. 64, livret accompagnant le
coffret de CD sous la dir. de Gerd Albrecht, Prague, Supraphon, SU 3793-2, 1991-2004.
• Claude DEBUSSY, Pelléas et Mélisande, sous la dir. de John Eliot Gardiner, mise en scène
de Pierre Strosser, Opéra national de Lyon (1987), DVD Arthaus Musik.
Encyclopédie 46

6 Foire aux questions

6.1 En quoi consistent les travaux du cours d’encyclopédie ?

Le premier travail consiste une série d’exercices consacrés à une notice de


l’encyclopédie Grove Music Online. Il intervient pour 50% des points.
Le second travail consiste en une recherche documentaire sur un sujet au choix, à
déterminer de commun accord entre l’étudiant et l’enseignant. L’étudiant est invité à trouver
un maximum de sources sur son sujet, selon les procédures expliquées au cours et dans le
syllabus. Il est ensuite invité à lire ces différents documents, à les confronter et à les évaluer
de manière critique. Ce travail intervient pour 50% des points.

6.2 Que faut-il préparer pour l’examen du cours d’encyclopédie ?

Pour l’examen d’encyclopédie, il faut préparer une bibliographie qui reprend l’ensemble
des documents (livres, articles, sites Internet, notices de CD, etc.) consultés. Il n’est pas
nécessaire de rédiger de texte suivi, mais chaque ouvrage référencé doit pouvoir être
commenté oralement. L’étudiant veillera à trier ses références, soit par ordre alphabétique,
soit par ordre chronologique.
Note : en 2021, l’examen sera organisé en fonction de la situation sanitaire. Les
modalités seront communiquées en temps voulu.

6.3 Combien de références faut-il apporter à l’examen ?

La quantité de références diffère fortement d’un sujet et l’autre. Un étudiant qui travaille
sur le Don Juan de Mozart n’aura aucune difficulté à trouver des dizaines de références. En
revanche, celui qui s’intéresse au guitariste et compositeur Agustín Barrios Mangoré
s’estimera heureux s’il trouve cinq documents utilisables.

6.4 Puis-je inclure dans ma bibliographie des références d’ouvrages que


je n’ai pas lus ?

En principe, la bibliographie apportée à l’examen doit reprendre exclusivement des


ouvrages effectivement consultés, étant donné qu’ils doivent pouvoir faire l’objet d’un
commentaire critique. Il arrive cependant que des étudiants trouvent les références de
documents manifestement intéressants pour leur sujet, mais introuvables en Belgique. Dans ce
cas, il peut être utile de citer ces références dans la bibliographie de l’examen, pourvu qu’ils
soient bien distingués de ceux qui ont été consultés.
Encyclopédie 47

6.5 J’ai entendu une œuvre qui me plaît beaucoup et j’aimerais


l’interpréter moi-même, mais je ne trouve pas la partition. Comment faire ?

Si la partition ne figure ni dans les catalogues des bibliothèques musicales belges ni sur
IMSLP, il faut vérifier s’il en existe une édition. Il n’est pas impossible que l’œuvre ne soit
tout simplement pas éditée et que les interprètes entendus aient travaillé d’après des sources
manuscrites anciennes.
Pour savoir si l’œuvre est éditée, le plus simple est de consulter le New Grove
Dictionary of Music and Musicians (NG). Cette encyclopédie mentionne généralement les
Opera omnia ou Gesamtausgaben. Si tel est le cas, il faut ensuite vérifier si ces Opera omnia
sont complets et contiennent l’œuvre souhaitée.
Si le NG en version papier ne fournit pas de références, il peut être utile de vérifier la
version en ligne, qui est mise à jour régulièrement, ainsi que d’autres grandes encyclopédies,
en particulier la Musik in Geschichte und Gegenwart (MGG). Si rien de tout cela ne donne de
résultat, le RILM et le RISM peuvent dans certains cas fournir des pistes. Dans le cas
contraire, il est probable que l’œuvre n’existe pas en édition moderne, auquel cas il faut
s’adresser à l’institution qui détient les manuscrits originaux pour tenter d’en obtenir une
copie, mais cela peut avoir coût.

6.6 Pourquoi dit-on que Wikipédia n’est pas une source fiable ?

Wikipédia est une encyclopédie participative à laquelle tout un chacun peut contribuer.
Les notices sont anonymes et peuvent être modifiées de jour en jour. On constate que pour
des informations simples (par exemple les dates de naissance et de mort d’un compositeur, ses
lieux d’activité, etc.), Wikipédia n’est généralement pas moins fiable qu’une encyclopédie
traditionnelle, mais le site n’est jamais à l’abri d’un auteur mal informé ou partial, voire mal
intentionné. Les contributions erronées finissent toujours par être relues et corrigées par
d’autres auteurs, mais ce processus peut durer un moment. La prudence recommande donc de
ne pas démarrer une recherche spécialisée sur la base exclusive de Wikipédia.

6.7 Les livres anciens, qui se rapprochent chronologiquement du sujet


que l’on étudie, sont-ils plus fiables que les livres récents ?

Il faut distinguer les sources de première main, qui émanent de milieux contemporains
et proches du sujet étudié, des sources de seconde main. Parmi les sources de première main,
on compte par exemple les autobiographies, les lettres, les interviews, les coupures de
journaux, etc. Ces sources sont souvent intéressantes, mais elles ne sont pas nécessairement
objectives ni complètes. La presse n’est pas toujours tendre avec les musiciens, tandis que
dans sa correspondance, l’artiste peut verser dans une certaine autocomplaisance qu’il importe
de déceler.
Encyclopédie 48

http://www.magcentre.fr/musique-un-peu-dhumour-au-musee-
des-beaux-arts-dorleans/

6.8 Je ne trouve pas l’auteur d’un site Internet. Que dois-je indiquer dans
ma bibliographie ?

L’auteur d’un site ne mentionne pas nécessairement son nom sur chacune des pages
qu’il rédige. Pour trouver son nom, il peut être nécessaire de remonter à la page d’accueil.
Certains sites sont hébergés par des institutions et n’indiquent pas les noms de leurs différents
contributeurs. Dans ce cas, on considère l’institution comme auteur. Il arrive aussi que des
sites soient complètement anonymes, ce qui ne doit pas manquer d’interpeller l’utilisateur.
Pourquoi l’auteur se cache-t-il ainsi ? Son site est-il fiable ?

Prenons l’exemple de la page Internet suivante :


http://www.musicologie.org/Biographies/d/debussy_c.html. On y trouve une biographie de Debussy,
mais le nom de l’auteur n’est pas immédiatement apparent. Il faut descendre tout à fait au bas de la
page pour le trouver : il s’agit de Jean-Marc Warszawski, qui indique plusieurs mises à jour successives
(13 décembre 2005, 20 avril 2007, 2013, 2016). Pour se faire une idée plus complète de la nature du
site consulté, il est intéressant de remonter à la page d’accueil. En l’occurrence, deux méthodes
peuvent être utilisées : soit on clique sur le titre gras qui figure sous le nom de l’auteur, soit on coupe
l’adresse URL après le premier slash (/).

ou http://www.musicologie.org/
Encyclopédie 49

Dans les deux cas, on tombe sur une page qui indique que Musicologie.org est une « gazette
musicale » publiée à Montreuil en France, et un lien situé au bas de la page (« Qui sommes-nous ? »)
propose davantage d’informations sur l’équipe qui dirige cette gazette.

Le site http://www.musimem.com/meyerbeer.htm propose quant à lui une biographie de Giacomo


Meyerbeer. Les noms des auteurs de ce texte sont cités en haut de la page : « Victor Debay et Paul
Locard (1914) ».

La date de 1914 doit éveiller la curiosité du lecteur. Si le texte date de cette année-là, les auteurs
ne sont évidemment pas les concepteurs du site. Au bas de la page, on lit effectivement que la
biographie est extraite d’un chapitre intitulé « L’École romantique française » dans l’Encyclopédie de la
musique et Dictionnaire du Conservatoire d’Albert Lavignac (Paris, Librairie Delagrave, 1931). La date
mentionnée ici ne correspond cependant pas à celle qui figure en haut de la page. En outre, on
constate que les responsables du site ne signalent ni le tome, ni la pagination de l’Encyclopédie de
Lavignac, ce qui ne permet pas facilement de retrouver l’original. En réalité, le texte provient du volume
1.3, p. 1678-1681 (consultable sur http://gallica.bnf.fr). Il fut effectivement rédigé en 1914, mais publié
en 1931.
Pourquoi un internaute met-il en ligne un texte aussi ancien ? La page d’accueil
(http://www.musimem.com/) explique que le site, intitulé Musica et memoria, est hébergé par
l’Association Elisabeth et Joachim Havard de la Montagne, qui se fixe pour but de faire connaître des
aspects oubliés de l’histoire de la musique. Le projet est certes louable, mais le lecteur restera prudent.
Encyclopédie 50

Une biographie de Meyerbeer datant d’un siècle ne rend certainement pas compte des dernières
recherches musicologiques dans ce domaine.

6.9 Est-ce qu’une interview d’un compositeur est une source


d’information valable ?

Une interview d’un compositeur est une source de première main qui peut être utilisée
pour se documenter et se révéler très intéressante. Néanmoins, on n’oubliera pas que toute
source de première main requiert un peu de prudence, car elle ne présente pas toujours
l’objectivité voulue.

6.10 Que doit-on penser d’un livre dépourvu de bibliographie ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer l’absence de bibliographie. Par exemple, une


autobiographie ou un volume d’entretiens n’en contient généralement pas. Il s’agit alors d’une
source de première main à utiliser comme telle.
Certains ouvrages de vulgarisation sont dépourvus de bibliographie. Cela n’implique
pas qu’ils soient mal faits ou inutilisables, mais ils ne permettent évidemment pas au lecteur
de vérifier l’information. La même situation s’applique aux manuels didactiques.
Enfin, certains livres revêtent l’apparence d’une monographie consacrée à un
compositeur ou à un musicien, mais sont fortement romancés et n’ont pas de réel but
informatif. De tels ouvrages ne doivent pas être utilisés dans un travail de recherche.

6.11 Mes sources se contredisent et je n’arrive pas à déterminer celles qui


sont correctes. Que faire ?

Lorsque des sources se contredisent, il faut tenter de comprendre l’origine du problème.


Est-ce parce que des découvertes récentes ont permis de corriger des données plus anciennes ?
Certains auteurs contredisent-ils des sources de première main peu objectives ?
Dans certains cas, en dépit de nombreuses recherches, il n’est pas possible de trancher.
Le plus simple est alors de laisser la question ouverte. Le fait de prendre conscience d’une
contradiction prouve que l’étudiant a opéré une démarche critique – même s’il ne parvient pas
résoudre le problème.

6.12 Un site Internet que j’ai consulté voici quelques mois n’est plus
disponible. Puis-je malgré tout y faire référence dans mon travail ?

Dans certains cas, le site existe toujours mais son adresse a changé. Il suffit alors de
rechercher la nouvelle adresse. Autrement, il reste possible de renvoyer à l’ancienne adresse,
tout en mentionnant la date de consultation et le fait que le site est fermé.
Encyclopédie 51

6.13 Les ouvrages de vulgarisation sont-ils moins fiables que les ouvrages
scientifiques ?

Les ouvrages de vulgarisation ne sont pas en soi moins fiables que les ouvrages
scientifiques, mais ils s’adressent à un autre public. Ils ne citent pas leurs sources parce que
leur but est d’informer un lectorat assez large et non spécialisé, qui ne cherchera sans doute
pas à vérifier l’information. Pour cette raison, il est généralement plus commode de se servir
d’ouvrages scientifiques pour ses recherches, parce que les auteurs citent leurs sources, qui
peuvent aider le lecteur à approfondir son sujet.

6.14 J’ai beaucoup trop de sources et je suis noyée dans ma


documentation. Que faire ?

Deux solutions sont envisageables : ne retenir que les


sources les plus récentes ou restreindre le sujet de la
recherche. La deuxième solution offre souvent de meilleurs
résultats.

http://www.jce-sullygien.org/04/17/2013/non-classe/un-petit-
mois-bien-charge

6.15 Je ne trouve aucun livre sur mon sujet et les sites Internet sont très
superficiels. Que faire ?

Il est possible que le sujet n’ait pas fait l’objet de nombreuses publications, mais bien
souvent, le problème se pose parce que l’étudiant est maladroit dans ses recherches (ce qui est
normal : c’est en forgeant que l’on devient forgeron !). Le plus simple, dans un cas pareil, est
de consulter Google Scholar ou le RILM (ou de le faire consulter par le professeur
d’encyclopédie).
Encyclopédie 52

Table des matières

Introduction générale.................................................................................................................. 2
1 Entamer une recherche sur un sujet musical ..................................................................... 4
1.1 Les compétences linguistiques ...................................................................................................... 4
1.2 Le recul historique ........................................................................................................................ 4
1.3 L’ampleur du sujet ........................................................................................................................ 5
1.4 La démarche heuristique ............................................................................................................... 5

2 Les bibliothèques musicales ........................................................................................ 13


2.1 La médiathèque de l’IMEP ......................................................................................................... 13
2.2 La Bibliothèque royale Albert Ier (KBR ou Albertine) ............................................................... 14
2.3 La bibliothèque du Musée des Instruments de Musique ............................................................. 15
2.4 La bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles .......................................................................... 15
2.5 Les bibliothèques de Leuven....................................................................................................... 16
2.6 Autres bibliothèques ................................................................................................................... 16
2.7 Catalogues collectifs ................................................................................................................... 17

3 Les principales sources d’information ............................................................................ 18


3.1 Les encyclopédies et les dictionnaires musicaux ........................................................................ 18
3.1.1 Les grandes références ................................................................................................................ 18
3.1.2 Comment consulter un dictionnaire ou une encyclopédie ? ........................................................ 19
3.2 Les livres ..................................................................................................................................... 24
3.3 Les revues ................................................................................................................................... 25
3.4 Les partitions ............................................................................................................................... 27
3.5 L’Internet .................................................................................................................................... 33
3.5.1 Sites d’information ...................................................................................................................... 33
3.5.2 Bibliothèques numériques ........................................................................................................... 35
3.5.3 Google Scholar ............................................................................................................................ 36
3.6 Les répertoires bibliographiques ................................................................................................. 36
3.6.1 Le Répertoire international de littérature musicale (RILM) ...................................................... 36
3.6.2 Le Répertoire international des sources musicales (RISM) ........................................................ 38
3.6.3 Journal Storage : The Scholarly Journal Archive (JSTOR) ....................................................... 39
3.7 Sources de première main ........................................................................................................... 39

4 L’évaluation des sources ................................................................................................. 40


5 La rédaction d’une bibliographie .................................................................................... 42
5.1 Livres ..................................................................................................................................... 42
5.2 Articles de revues, d’ouvrages collectifs et notices de dictionnaires .......................................... 43
5.3 Sites Internet ............................................................................................................................... 44
5.4 Divers ..................................................................................................................................... 44
Encyclopédie 53

6 Foire aux questions ......................................................................................................... 46


6.1 En quoi consistent les travaux du cours d’encyclopédie ? .......................................................... 46
6.2 Que faut-il préparer pour l’examen du cours d’encyclopédie ? .................................................. 46
6.3 Combien de références faut-il apporter à l’examen ? ................................................................. 46
6.4 Puis-je inclure dans ma bibliographie des références d’ouvrages que je n’ai pas lus ? .............. 46
6.5 J’ai entendu une œuvre qui me plaît beaucoup et j’aimerais l’interpréter moi-même, mais je ne
trouve pas la partition. Comment faire ? ..................................................................................... 47
6.6 Pourquoi dit-on que Wikipedia n’est pas une source fiable ? ..................................................... 47
6.7 Les livres anciens, qui se rapprochent chronologiquement du sujet que l’on étudie, sont-ils plus
fiables que les livres récents ? ..................................................................................................... 47
6.8 Je ne trouve pas l’auteur d’un site Internet. Que dois-je indiquer dans ma bibliographie ? ....... 48
6.9 Est-ce qu’une interview d’un compositeur est une source d’information valable ? ................... 50
6.10 Que doit-on penser d’un livre dépourvu de bibliographie ?........................................................ 50
6.11 Mes sources se contredisent et je n’arrive pas à déterminer celles qui sont correctes. Que faire ?
..................................................................................................................................... 50
6.12 Un site Internet que j’ai consulté voici quelques mois n’est plus disponible. Puis-je malgré tout
y faire référence dans mon travail ? ............................................................................................ 50
6.13 Les ouvrages de vulgarisation sont-ils moins fiables que les ouvrages scientifiques ? .............. 51
6.14 J’ai beaucoup trop de sources et je suis noyée dans ma documentation. Que faire ? ................. 51
6.15 Je ne trouve aucun livre sur mon sujet et les sites Internet sont très superficiels. Que faire ? .... 51
Encyclopédie 54

http://www.glasbergen.com/education-cartoons/?album=4&gallery=90

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