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universelle, à monseigneur le
dauphin pour expliquer la
suite de la religion, et les
changements [...]
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PARIS, v
Hue Ghmmcièrst, n°
x
to, nròî S-urU-Suípioc.-
1820.
PARIS, IMPRIMERIE P K COSSON,
VVX ,"ÂJ:\T-i:i- Ili\I AlN-UKS-í'ftKS , i\u (J.
AVERTISSEMENT
DE ^'ÉDITEUR.
PREMIÈRE PARTIE.
Pag. 1. AVANT-PROPOÍ, etc. La première
édition porte seulement : Dessein gé-
néral de cet ouvrage.
Pag. 7, ligne i5. Dans la 1" édition,
on lit à lamarge ces mots* supprimes dam
la troisième ; Dessein de ce premier
discours, qui est divisé en trois parties.
Pag. 9, au, titre, la i" édition porte :
Première partie de ce discours. Lss
EPOQUES.
Pag. i5, /. 2a ; mais encore long-temps,
i" édit, mais long-temps.
Pag. 16, l. 25; en effet il exécuta...
dont il est le père. Jacób , etc.
iT° édition : en effet il exécute les con-
seils de Dieu. Jacob, etc.
Pag. 29, Ve époque, /. 36; qui sont
connus ;V'édit. qui vous sont connus.
Pag. 34, /. 6; la bonté de Dieu;
1" édit, la bonté de son Dieu-
Pag. 41 j l- a4; qu'on croyoit son père;
i" édit, qu'il disoit sou père., Qetti
XX CORKECTIOKS
faute est corrigée dans la's," édition.-
Pag. 45, '• sij après Assyriens, dans
toutes les éditions on lit ce qui suit :
Soussonrègne,les Cuthéens, peuples
d'Assyrie depuis appelés Samari-
, envoyés
taitas, furent pour habiter Sa-
marie. Ceux-ci joignirent le culte de
Dieu avec celui des idoles, et obtin-
rent d'Asaraddon un prêtre israélite ,
qui leur apprit le service du Dieu du
pays, c'est-à-dire les observances de
la loi de Moïse. Dieu ne voulut pas
que son nom fût entièrement aboli
dans une terre qu'il avoit donnée à
son peuple, et il y laissa sa loi en té-
moignage. Mais leur prêtre ne leur
donna que les livres de Moïse, que
les dix tribus révoltées avoient rete-
nus dans leur schisme. Les Ecritures
composées depuis, parles prophètes
qui sacrifioientdans le temple, ètoient
détestées parmi eux; et c'est pourquoi
les Samaritains ne reçoivent encore
aujourd'hui que le Pentateuque.
Pendant qu'Asaraddon et les Assy-
riens s'établissoient si puissamment
dans la grande Asie, les Mèdes, etc.
On a vu ci-dessus la raison de cette
suppression.
ïbid. L a4«í S.5, que quelques-uns,., de
ET ADDITIONS. XXJ
Judith; 1™ édit, nommé Àrphaxad
dansl'Écriture.
'
Pag. 4?J 9 à 17; qu'on croit... en-
treprit, etc. 1"' édit, appelé Nabu-
chodonosor dans le livre de Judith,
défit en bataille rangée Arphaxad, roi'
des Mèdes. Enflé de ce succès, il en-
treprit , etc.
Pag. 54, L 15 ; que j'ai suivie, comme
plus conforme, etc. jusque page 55,
/. 17; à Ctésias, etc. i" édition: que
j'ai suivie. Pour ce qui regarde Cy-
rus , les auteurs profanes ne sont point
d'accord sur son histoire : mais j'ai
cru devoir plutôt suivre Xénophon
avec saint Jérôme , que Ctésias, etc.
Pag. 57 , /. 8 ; il paroìt certain ; 1™ édit.
il est certain. L. 13 à 17 : Hérodote...
II est d'ailleurs, etc. 1" édit. Hé-
rodote, suivi en cela par les plus ha-
biles chronologistes , fait paroître
leur premier roi Déjocès, cin-
quante ans après leur révolte; et il
est d'ailleurs, etc.
Pag. 64 , /. 8 « 12 ; encore d'autres. Ainsi
il n'y a nul doute ces deux noms.
Si on , etc. i" édit, encore d'autres.
Si on, etc.
L. 17 à 20; est certaine. C'est un
nom.... Sargon, e_lc. i" édit, est
certaine. Sargon, etc.
JtXh" eORRECTJOKS
%. 32 à 4 3 Sellum : on eroit
»
d'Ethiopie : Asaraddon , etc. i"
édit. Sellum ; Asaraddon, etc.
L. 37 ; les Cuthéenj : on cróit que...
jusque pag. 65, /. ai, unexlongue
liste, etc. 1" édit, les Cuthéens; et
par une bizarrerie dont on ne sait
point l'origine, Sardanapale se
trouve nommé par les Grecs Tonps
Concoléros. On pourroit vous faire
uné grande liste, etc.
Pag. 66, 1.6; est inutile; 1" édit, vons
,
est inutile.
Pag. 66 -, ï. 7; pour ceux.... jusque pag.
67, /. 11; éclaircie. Cet alinéa n'est
point dans la 1" édition.
Pag: 80, /. 23; la langue hébraïque corn-;
mença.... j usque pag. 81, /. 8, d'être
vulgaire. 1" édit, la langue hébraïque
cessa d'être vulgaire.
* Pag. 81, /. a4; qu'en caractères chal-
daïques. i" édit, qu'en lettres cbal-
daïques : mais les Samaritains retin-
rent toujours l'ancienne manière.de
l'écrire. Leun dèseendans ont per-
sévéré dans cet usage jusqu'à nos
-
jours, et nous ont par ce moyen con-
servé le Pentateuque, qu'on appelle
Samaritain, en anciens caractères hé-
braïques, tels qu'on les trouve dans
les médailles, et dans tous le» monu-
ET ADDITIONS, XXJij
mens des siècles passés. Là 3" édition
est conforme. Au lieu de ce\qui précède,
Bossuet a substitué ce qu'on lit depuis
pag. 81 , /. a5 : J'ai dit que l'Ecriture,
etc. jusque pag. 86, l. 23; nous le
voyons. C'est une addition nouvelle.
Pag. 107, /. 6; laCoelé-Syrieoula Syrie
basse, et qui, etc. 1" édit, la Coplé-
Syrie, etqui, etc.
Pag. 10g, /. a ; après celle de la monar-
chie; 1" édit, après lá fondation de
la monarchie.
Pig. 112, i. 2; le gouvernement de Ju-
das ; 1" édit, le pontificat de Judas ;
Faute corrigée dans la %' édition.
Pag ii5, /. 39; la république ou la
ligue des Achéens; 1" édit, la répu-
blique des Achéens.
Pag. ìao, /. 91 ; de célébrer un jour de
fête. 1" édit, de célébrer ìfc jmr du
repos.
Pag. i34, alinéa
^
:
Voilà ee qu'il faut
savoir, etc. jusque pag. i35, /. 39":
de notre Seigneur. Addition nouvelle.
Pag. 137, 7. 1 et 2; est constamment
celle, etc. i"-édit. est celle, etc.
Pag. 140, /. 12; et les papes confir-
mèrent souvent par leur sang, etc.
i",èdit. et trente pipes confirmèrent
. par leur sang, etc.
Pag. 161, /. 9; la combla d'honneurs ;
XXÌV CORRECTIONS ET ADDITIONS.
première édition la combla d'honneurs
et de biens.
Pag. 211, 1. i; mais encore à î'Es-
pagne; première édition, mais à l'Es-
pagne.
Pag. au, 1. 24; célèbre division; pre-
mière édition, célèbre distinction.Faute
corrigée dans la deuxième édition.
L'HISTOIRE UNIVERSELLE ,
A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN.
AVANT-PROPOS.
PREMIÈRE PARTIE.
PREMIERE EPOQUE.
Adam
, ou la Création.
Premier âge du viande.
LA première époque vous présente Ans Ans
d'abord un grand spectacle : Dieu quij la clov.
,
crée le ciel et la terre par sa parole, et nonde. J.C.
1
4oo4
qui fait Thomme à son image. C'est par
où commence Moïse, le plus ancien des
historiens, le plus sublime des philoso-
phes et le plus sage des législateurs.
,
II pose ce fondement tant de son his-
toire que de_ sa doctrine et de ses lois.
Après il nous fait voir tous les hommes
renfermés en un seul homme, et sa
femme même tirée de lui; la concorde,
des mariages et la société du genre hu-
main établie sur ce fondement; la perfec-
tion et la puissance de Thomme, tant
qu'il porte î'image de Dieu en son entier;
Ans Ans;10 DISCOURS
ilu dcv.
monde. J. C. son
!
empire sur les animaux; son inno*
cenoe tout ensemble et sa félicité dans
le Paradis, dont la mémoire s'est con-
servée dans Tâge d'or des poètes ; le
précepte divin donné à nos premiers pa-
rens;. la malice de Tesprit tentateur, et
son apparition sous la forme du serpent;
la chute d'Adam et d'Eve, funeste à
toute leur postérité; le premier homme
justement puni dans tous ses enfans, et
le genre humain maudit de Dieu; la
première promesse de la rédemption, et
la victoire future des hommes sur le
démon qui les a perdus.
129 5875 La terre commence à se remplir, et
les crimes s'augmentent. Caïn, le pre-
mier enfant d'Adam et d'Eve, fait voir
au monde naissant la première action
tragique; et la vertu commence dès-
lors à être persécutée par le vice (i).
Là paroissent les moeurs contraires des
deux frères: Tinnocence d'Abel, sa vie
pastorale, et ses offrandes agréables;
celles de Caïn rejetées, son avarice,
son impiété, son parricide, et la ja-
lousie mère des meurtres ; le châtiment
(i) Gen. x. g.
SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE. J
17 Ans Ans
du dev.
peu à peu il y fit servir toute la nature,monde.
me J.G.
Comme il étoit naturel que le temps fît /
inventer beaucoup de choses, il devoit
aussi en faire oublier d'autres, du moins
à la plupart des hommes. Ces premiers
arts que Noé avait conservés, et qu'on
voit aussi toujours en vigueur dans les
contrées où se fit le premier établisse-
ment du genre humain, se perdirent à
mesure qu'on s'éloigna de ce pays. II
fallut, ou les rapprendre avec le temps,
ou que ceux qui les avoient conserves
les reportassent aux autres. C'est pour-
quoi on Voit tout venir de ces ìerres tou-
jours habitées, où les sondemens des
arts demeurèrent en leur entier; et là
même on apprenoit tous les jours beau-
coup de choses importantes. La con-
noissance de Dieu et Ja mémoire de la
création s'y conserva ; mais elle alloit
s'affoiblissant peu à peu. Les anciennes
traditions s'oublioient et s'obscurcis-
soient; les fables, qui leur succédèrent,
n'en retenoient plus que de grossières
idées; les fausses" divinités se multi-
plioient : et c'est ce qui donna lieu à la
vocation d'Abraham,
Ans Ans l8 DISCOURS
du dev.
monuo. J.C.
TROISIÈME ÉPOQUE.
La prise de Troie.
SEPTIÈME ÉPOQUE.
duits
I par Bellovèse, occupèrent dans
188 d'Italie tous les environs du Pô, pendant
5661
que Segovèse son frère mena bien avant
dans la Germanie un autre essaim de la
nation. Servius Tullius, successeur de
Tarquin, établit le cens, ou le dénom-
SUH ^'HISTOIRE rKtVERSSLLE. 5l Ans Ans
do de-r.
brement des citoyens distribués en cer-iHome. J.C.
laines classes, par où cette grande ville
se trouva réglée comme une famille par-
ticulière. Nabuchodonosor embellissoit
Babylone, qui s'éloit enrichie des dé-
pouilles de Jérusalem et de TOrient.
Elle n'en jouit pas long-temps. Ce roi,
qui Tavoit ornée avec tant de magnifi-
cence, vit en mourant la perte prochaine
de cette superbe ville (i). Son fils Evil-
merodac, que ses débauches rendoient
odieux, ne dura guère, et fut tué par
Nériglissor, son beau-frère, qui usurpa 194 56o
le royaume. Pisistrate usurpa aussi dans
Athènes Tautorité souveraine, qu'il sut
conserver trente ans durant, parmi
beaucoup de vicissitudes, et qu'il laissa
même à ses enfans. Nériglissor ne put
souffrir la puissance des Mèdes, qui s'a-
grandissoient en Orient, et leur déclara
la guerre. Pendant qu'Astyage, fils de
Cyaxare I, se préparoit à la résistance,
il mourut, et laissa cette guerre à sou-
tenir à Cyaxare II, son fils, appelé par
Daniel Darius le Mède. Celui-ci nomma
de
( Juda , qui détestoient leur culte
mêlé,
I rejetèrent leur proposition. Les
Samaritains irrité traversèrent leur
1
dessein
i par toutes sortes d'artifices et de
violences. Environ cc temps, Servius
Tullius, après avoir agrandi la ville de
Rome, conçut le dessein de la mettre
53.3ien
république. II périt au milieu de ces
221
pensées, par les conseils de sa fille, et
1
près, sous le nom de décemvirs, rédi-
gèrent les lois des douse Tables, qui
304 45oisont le fondement du droit romain. Le
:
"4i7 337,
]
il fut déclaré capitaine général. Mais
/(i8 .leur perte étoit réservée à Alexandre. Au
336!
1
milieu des solennités d'un nouveau ma-
riage, Philippe fut assassiné par Pausa-
nias jeune, homme de bonne maison,
,
à qui ii n'avoit pas rendu justice, L'en-
nuque Bagoas tua dans la même année
Arsès, roi de Perse, et fit régner à sa
place Darius, fils d'Arsame, surnommé
Codcmanus. II mérite, par sa valeur,
qu'on se range àl'opinion, d'ailleurs la
plus vraisemblable, qui le fait sortir de
SUR L'HISTOIMï tîSIVERSELLE. gi Ans Ans
de dev.
la famille royale. Ainsi deux rois courá- Rome.i J.C.
geux commencèrent ensemble ieur rè-
gne, Darius, filsd'Arsame, et Alexandre,
fils de Philippe.Ils se regardoient d'un oeil
jaloux, et sembloient nés pour se dis-
puter Tempire du monde. Mais Alexan-
dre voulut s'affermir ayant que d'entre-
prendre son rival. II vengea la mort de
SOR père; ii dompta les peuples rebelles
qui méprisoient sa jeunesse; ii battit les
Grecs, qui tentèrent vainement de se-
couer le joug; et ruina Thèbes , où il 419 335
n'épargna que la maison et les descen-
dans de Pindare, dont la Grèce admi-
roit les odes. Puissant et victorieux, il
marche après tant d'exploits à la tête 420 334
des Grecs contre Darius qu'il défait an 42t " 533
,
trois batailles rangées , entre triomphant 4s3 33i
dans Babylone et dans Suse,déiruit Per- 424 53o
sépolis, ancien siège des rois de Perse 427 327
,
pousse ses conquêtes jusqu'aux Indes, 43o 324
et vient mourir à Babylone âgé de trente-
trois ans.
De son temps, Manassès, frère de 421 333
Jaddus, souverain pontife, excita des
brouilleries parmi les Juifs. U avoit
épousé la fiìle de Sanaballat, Samaritain-,
que Darius avoit fait satrape de ce pays.
Plutôt que de répudier celte étrangère,
Ans Ans 92 DISCOURS ;
de dev.
Rome. J.C. à quoi le conseil de Jérusalem et son
frère Jaddus vouloient Tobliger, il em-
brassa le schisme des Samaritains. Plu-
sieurs Juifs, pour éviter de pareils cen-
sures, se joignirent à lui. Dès lors il
1
de
( la Grèce, Antigonus Gonatas, fils de
] Démétrius Poliorcète, qui régnoit de-
1
puis douze ans dans la Gj'èce, mais fort
]peu paisible, envahit sans peine la Ma-
cédoine.
I
Pyrrhus étoit occupé ailleurs.
(
Chassé de ce royaume, il espéra de
4y4 2S0)contenter son ambition par la conquête
de TItalie, où il fut appelé par les Ta-
rentins.
] La bataille que les Romains ve-
1
noient de gagner sur eux et sur les Sam-
nites neleurlaissoit que cette ressource.
475 .279 II remporta contre les Romains des vic-
\
NEUVIÈME EPOQUE.
Naissance de Jésus-Christ.
Septième et dernier âge du monde.
Nous voilà enfin arrivés à cts temps,
Ans tant désirés par nos pères, de la venue
de J. C. du Messie. Ce nom veut dire le Christ
I ou l'Oint du Seigneur; et Jésus-Christ
le mérite comme pontife, comme roi,
et comme prophète. On ne convient pas
de Tannée précise, où, il vint au monde,
et on convient que sa vraie naissance
devance de quelques années notre ère
vulgaire, que nous suivrons pourtant
avec tous les au tres,; pour une plus
grande commodité. Sans disputer da-
SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE. l3l " Ans
do J. C.
vantage sur Tannée de la naissance de
notre Seigneur, il suffit que nous sa-
chions qu'elle est arrivée environ
Tan 4000 du monde. Les uns la mettent
un peu auparavant, les autres un peu
après, et les autres précisément en cette
année : diversité qui provient autant de
Tincertitude des.années du monde , que
de celle de la naissance de notre Sei-
gneur. Quoi?qu'il en soit, ce fut envi-
ron ce temps, mille ans après la dédi -
cace du temple, et Tan ?54 de Rome
que Jésus-Christ, fils de Dieu dans Té-
ternité, fils d'Abraham et de David dans
le temps, naquit d'une vierge. Celte
/époque est la plus considérable de tou-
tes, non-seulement par Timportance
d'un si grand événement, mais encore
parce que c'esl'celle d'où il y a plusieurs
siècles que les chrétiens commencent
à compter leurs années. Elle a encore
ceci d'e remarquable, qu'elle concourt
à peu près avec le temps où Rome re-
tourne à Tétat monarchique sous l'em-
pire paisible d'Auguste. ,;Í,',TOUS les arts
fleurirent de son tempis, et la poésie la-
tine fut portée à sa dernière perfection
par Virgile et par Horace, que ce princa.
n'excita pas seulement par ses bienfaits "
Ans l32 DISCOURS
de J. C.
mais encore en leur donnant un libre
accès auprès de lui. La naissance de
Jésus-Christ fut suivie de près de la
mort d'Hérode. Son royaume fut par-
tagé entre ses enfans, et le principal
partage ne tarda pas à tomber entre les
8 mains des Romains. Auguste acheva son
règne avec beaucoup de gloire. Tibère,
i4 qu'il avoit adopté, lui succéda sans con-
tradiction ; et l'empire fut reconnu pour
héréditaire dans la maison des Césars.
Rome eut beaucoup á souffrir de la
cruelle politique de Tibère : le reste de
l'empire fut assez tranquille. Germani-
cus, neveu de Tibère, apaisa les ar-
mées rebelles, refusa Tempire, battit
le fier Arminius, poussa ses conquêtes
16 jusqu'à TEIbe; et s'étant attiré avecl'a-
mour de tous les peuples la jalousie de
>7 son oncle, ce barbare le fit mourir ou
'il de chagrin ou par le poison. A la quin-
28 zième année de Tibère, saint Jean-
3o Baptiste paroît ; Jésus-Christ se fait
baptiser par ce divin précurseur : le Père
éternel reconnoît son fils bien aimé pat-
une voix qui vient d'en haut : le Saint-
Esprit descend sur le Sauveur, sous la
figure pacifique d'une colombe : toute
la Trinité se manifeste. Là commence,
SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE. l35 Ans
do J. C.
avec la soixante-dixième semaine de
Daniel, la prédication de Jésus-Christ.
Cette dernière semaine étoit la plus
importante et la plus marquée. Daniel
Tavoit séparée des autres, comme la
semaine où Talliánce devoit être confir-
mée; et au milieu de laquelle les an-
ciens sacrifices dévoient perdre leur
vertu (1). Nous la pouvons appeler la
semaine des mystères. Jésus-Christ y
établit sa mission et sa doctrine par des
miracles innombrable* , et ensuite par
sa mort. Elle arriva la quatrième année
de son ministère, qui fut aussi la qua- 35
trième année de la dernière semaine de
Daniel ; et cette grande semaine se
trouve, de cette sorte, justement coupée
au milieu par cette mort.
Ainsi le compte des semaines est aisé
à faire, ou plutôt il est tout fait. II n'y
a qu'à ajouter à quatre cent cinquante
trois ans, qui se trouveront depuis
Tan 5oo de Rome et le vingtième d'Ar-
taxerxe, jusqu'au commencement de
Tère vulgaire, les trente ans de cette ère
qu'on voit aboutir à la quinzième année
67 reur
>
qui ait persécuté TEglise. II fit
mourir
1 à Rome saint Pierre et saint
1Paul. Mais,, comme dans le même temps
iil persécutoit tout le genre humain, on
S se révolta contre lui de tous côtés : il
68 £ apprit que le sénat Tavoit condamné, et
se tua lui-même. Chaque armée fit un
;empereur : la
querelle se décida auprès
69
de Rome, et dans Rome même, par
d'efFroyahïes combats. Galba, Othon et
\
Grèce; mais encore dans TOccident,
outre l'Italie, les diverses nations des
Gaules toutes les provinces d'Espagne,
,
TAfrique, la Germanie, la Grande-Bre-
tagne dans les endroits impénétrables
aux armes romaines ; et encore hors de
l'empire, TArménie, laPerse,les Indes,
les peuples les plus barbares, les Sar-
mates , les Daces, les Scythes , les
Maures, les Gétuliens, et jusqu'aux îles
les plus inconnues. Le sang de ses mar-
107
tyrs la rendoit féconde. Sous Trajan ,
( j) On Pntìiiiï.
t3.
Ans ï46 DISCOURS
,
de J. C.
vantèrent ses ennemis. Le nom de
Foudroyante fut donné ou confirmé à la
légion par ce miracle. L'empereur en
fut touché, et écrivit au sénat en faveur
des chrétiens. A la fin, ses devins lui
persuadèrent d'attribuer à ses dieux et
à ses prières un miracle que les païens
ne s'avisoient pas seulement de souhai-
ter. D'autres causes suspendoierìt ou
adoucissoient quelquefois la persécution
,
27;}
affaires de TEmpire..Pendantqu'ils abat-
toient les Goths avec les Germains , par
des victoires signalées, Zénobie cottser-
Voit à ses enfans les conquêtes de leur
pèrev Cette princesse penchoit au ju-
daïsme. Pour Tattirer, Paul de Samo-
sate, évêque d'Antioche, homme vain et
inquiet, enseigna sou opinion judaïque
sur la personne de Jésus-Christ, qu'il
ne faisóît qu'un pur homme (i). Après
une longue dissimulation d'une si nou-
velle doctrine il fut convaincu et con-
,
damné au concile d'Antioche. La reine
Zénobie soutint la guerre contre Auré- 273
lien, qui ne dédaigna pas dé triompher 274
d'une femme si célèbre. Parmi de per-
pétuels combats il sut faire; garder aux
gens de guerre la discipline romaine,
et montráqu'eh suivant les anciens or-
dres et T ancienne frugalité', on pouvoit
{i) lad.
.I..
do Muvt. Poi'S<<\ c. a si 27,
.— (v.) lact, ,
;,:'./';/, c. 28 39, 3o, 3r, ;Í2.
' j ' .4"- '
Ans i58 DISCOURS
de 3. C.
suader de se soumettre à Licinius; et il
£
I
été chassé de l'Italie. Le reste de TOc-
I
cident obéissoit à Maximien, à son fils
Maxence, et à son gendre Constantin.
Mais il ne vouloit non plus, pour com-
pagnons de TEmpire, ses enfans que
les étrangers. II tâcha de chasser de
Rome son fils Maxence, qui le chassa
lui-même. Constantin, qui le reçut dans
les Gaules, ne le trouva pas moins per-
fide. Après divers attentats, Maximien
fit un dernier complot, où il crut avoir
engagé sa fille Fauste contre son mari.
Elle le trompoit ; et Maximien, qui
pensoit avoir tué Constantin en tuant
l'eunuque qu'on avoit mis dans son lit,
fut contraint de se donner la mort à
lui-même. Une nouvelle guerre s'aì-
lume; et Maxence, sous prétexte de
venger son père., se déclare contre
3l2 Constantin, qui marche à Rome avec
ses troupes (1). En même temps il fait
renverser les statues de Maximien :
3U2
qui ordonnoit de persécuter les chré-
tiens plus violemment que jamais. Maxi-
mien, qui les haïssoit, et n'avoit jamais
cessé de les tourmenter, animoit les
magistrats ellesbourreaux : mais sa vio-
lence, quelque extrême qu'elle fût, n'é-
galoit point celle de Maximien et de
Galérius. On inventoit tous les jours de
-nouveaux supplices. La pudeur des
vierges chrétiennes n'étoit pas moins
attaquée que leur foi. On recherchoit
dont
(
il avoit violé la femme, trouva le
]moyen de le perdre ^ en dissimulant sa
douleur,
( et se faisant un mérite de sa
ftomplaisance.
( Par ses conseils trom-
'_ 3 peurs, Taveugle
.
empereur fit mourir
J
Aétius, le seul rempart de TEmpire.
]Maxime, auteur du meurtre, en inspire
îìa vengeance aux amis d'Aétius, et fait
ttuer Tempereur. II monte sur le trône
3par ces degrés, et contraint Timpéra-
trice
l Eudoxe, fille de Théodose-le-Jeune,
àí Tépouser. Pour se tirer de ses mains,
elle
f ne craignit point de se mettre en
celles
( de Genséric. Rome est en proie
au barbare : le seul saintLéon Pem'pêchc
d'y mettre tout à feu et à sang : le peuple
déchire
< Maxime, et ne reçoit dans ses
1maux que cette triste consolation. Tout,
sSe brouille en Occident : on y voit plu-
' sieurs empereurs s'élever, et tomber
£
WH DE LA PREMIÈRE PARTIE
ET DU TOME PREMIER.
TABLE
DEC
DIVISIONS DE CE DISCOURS,
PREMIÈRE PARTIE.