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Cours de physique générale I

Sections GM & EL

Prof. Marc SCHILTZ


Laboratoire de Cristallographie
Institut de Physique des Systèmes Biologiques

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


1

Organisation

•  Enseignant:

Prof. Marc SCHILTZ

Laboratoire de Cristallographie

Bâtiment Cubotron (BSP), Bureau 514

e-mail: marc.schiltz@epfl.ch

•  Horaire et salle des cours:



–  Mardi 8h15–10h00, auditoire CE 4

–  Premier cours: 21 septembre 2010

–  Dernier cours: 21 décembre 2010

•  Site web du cours:



–  http://lcr.epfl.ch/

Rubrique: « Enseignement »

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Cursus de physique générale pour étudiants en
sections d’ingénieurs GM & EL

•  Semestre I : 28 h de cours

•  Mécanique classique (28 h)

•  Semestre II : 56 h de cours

•  Mécanique classique et relativité (30 h)

•  Thermodynamique (26 h)

•  Semestre III : 56 h de cours



•  Physique des milieux continus (16 h)

•  Ondes (16 h)

•  Électromagnétisme (24 h)

•  Semestre IV : 28 h de cours

•  Électromagnétisme (12 h)

•  Mécanique quantique (16 h)

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Programme du cours de physique générale I

1.  Sensibilisation aux objectifs de la mécanique



–  Chute libre des corps, balistique

•  Outils mathématiques : Vecteurs, Calcul différentiel et intégral

–  Oscillateur harmonique

•  Outils mathématiques : Équations différentielles, Nombres complexes

2.  Cinématique et dynamique du point matériel



3.  Mécanique du solide indéformable

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Objectifs du cours de physique générale I

•  Découvrir les bases de la physique classique



–  Développer un esprit scientifique et former la culture scientifique
générale

–  Repérer le sens physique derrière les équations

•  Apprendre à mettre sous forme mathématique un


problème, de mécanique afin de le résoudre

–  Définir le problème

–  Choisir une description mathématique

–  Établir les équations régissant la physique du problème

–  Résoudre et/ou discuter la solution

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Séances d’exercices

•  Horaire des séances d’exercice: mardi de 10h15 à 12h00

•  Les séances d’exercices vous permettent de



–  mettre en pratique les notions vues au cours

–  vous entraîner à la résolution de problèmes

–  évaluer votre niveau de compréhension des notions abordées

–  vous faire une idée des aptitudes requises aux examens

–  poser des questions aux assistants, échanger

–  Obtenir aide motivation et encouragement

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Contrôle des connaissances

  Examen final

–  pendant la période des examens (i.e. entre le 10 et le 29 janvier 2010)

–  Note: E

  Épreuve facultative

–  Travail écrit pendant la séance d'exercices, le mardi 16 novembre 2010, de 10h15 à
12h00. L’épreuve facultative ne peut pas être rattrapée, même en cas d'absence
justifiée.

–  Article 3 de l’ordonnance sur le contrôle des études à l’EPFL:

•  Les épreuves sont facultatives lorsque, ensemble, elles contribuent uniquement
à augmenter la note de la branche à raison d’un point au maximum. Les
enseignants ne sont pas tenus d’organiser ce type d’épreuves

–  Note: P

  Note finale

–  la meilleure note parmi E et (0.6 × E + 0.4 × P), plafonnée à E + 1

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Conseils

•  Un travail personnel substantiel et régulier est nécessaire
pour réussir

•  Les exercices sont d’une toute première importance



•  Soyez réguliers dans l’effort

–  n’attendez pas la fin du semestre pour travailler

•  Soyez vigilants face aux difficultés rencontrées



–  réagissez rapidement si vous « décrochez »

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PPUR - Mécanique Bibliographie
11/30/09 5:19 PM

Dans la même collection

Mécanique Les principes de la


mécanique
Auteur(s): Jean-Philippe Ansermet quantique
Domaine(s): Physique, Génie mécanique
Collection: Physique
Informations
ISBN: 978-2-88074-829-6 La physique quantique a pris son essor
2009, 424 pages imprimées en noir et cyan, 16x24 cm, broché autour de 1925 avec les théories
révolutionnaires de Louis de Broglie, de
Prix pour la Suisse: Werner Heisenberg et d’Erwin
69.50 CHF Schrödinger. Très vite P. A. M. Dirac,
Prix à l'exportation: qui partage le prix Nobel de physique
46.45 euros 1933 avec E. Schrödinger, contribue
fortement à ces avancées et publie dès
1930 un traité, The principles of
Quantum Mechanics, régulièrement
révisé et amélioré.

Traité de la lumière
•  Le Cours de physique de Feynman. Tome 1.
La mécanique constitue l’un des fondements de la physique. Elle engendre des révolutions conceptuelles et
représente l’accomplissement d’un idéal scientifique.
(R.P. Feynman, Son étude
R.B. Leighton &forme l’esprit duDunod.

M. Sands). futur chercheur et initie à la
pratique de l’ingénieur. Cet ouvrage présente l’ensemble des bases fondamentales de la mécanique
newtonienne, les principes –  de laMécanique du point
mécanique analytique matériel
ainsi : Chapitres
qu’une introduction à la 7, 8, 9, 10,
relativité. Très11, 12

didactique, il illustre l’usage
–  de laMécanique
démarche mécaniste
du solideà l’aide de nombreux
: Chapitres 18,exemples
19, 20
issus d’une longue
pratique d’enseignement, permettant ainsi une bonne assimilation des concepts développés et l’acquisition
–  de Oscillateur harmonique
Le Traité de la lumière se présente à la
d’un savoir-faire. Deux niveaux lecture rendent cet ouvrage :accessible
Chapitres à la21,
fois 22, 23, 24, en
aux étudiants 25sciences
fois comme un livre de science et un
exactes et en sciences appliquées. Une perspective historique est proposée en début de chaque chapitre en
livre d’art. En cultivant cette double
guise d’initiation culturelle à la matière traitée.
allégeance, les auteurs ont cherché à
exorciser les aspects les plus durs de la
technoscience d’aujourd’hui.
Cette référence s’adresse principalement aux étudiants en sciences niveau Bachelor et à leurs enseignants.
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Electrodynamique
Avant-propos - Les bases de la mécanique newtonienne - Le solide indéformable - Le formalisme de
et optique
Lagrange - La théorie de la relativité restreinte - Pratique de la mécanique - Postface: la rationalité - Index
quantiques
Introduction:
Objet et méthodes de la physique

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La physique

•  Science qui décrit de façon à la fois quantitative et conceptuelle les
composants de la matière et leurs interactions mutuelles

•  En partant d’observations et d’expériences le physicien développe des
théories en utilisant l'outil des mathématiques pour décrire et prévoir
l'évolution de systèmes.

•  La physique n'accepte comme résultat que ce qui est mesurable et
reproductible par expérience. Cette méthode permet de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses fondées sur une théorie donnée.

•  La mécanique est la branche de la physique qui étudie le mouvement
des systèmes matériels et leurs déformations, en relation avec les
forces qui provoquent ou modifient ce mouvement ou ces
déformations.

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La méthode scientifique
induction – déduction

Loi

(= généralisation)

déduction

induction

Réalité

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La méthode scientifique
induction – déduction

La lumière blanche du soleil est composée de raies
de différentes couleurs.

Au passage d’un prisme, chaque composante de la


lumière a un coefficient de réfraction différent.

Isaac Newton

(1643–1727)

Experimentum crucis

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13

La méthode scientifique
induction – déduction

Une simple observation

(effectuée longtemps avant Newton) :

« Un prisme en verre illuminé par un rayon de lumière blanche émet des
raies de lumière de différentes couleurs dans différentes directions ».

INDUCTION

Théorie (ensemble de lois)



La lumière blanche du soleil est composée de raies
de différentes couleurs.

Au passage d’un prisme, chaque composante de la
lumière a un coefficient de réfraction différent.

DÉDUCTION

« La superposition des raies de lumière Expérience


de différentes couleurs produit un planifiée

faisceau de lumière blanche ».

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La méthode scientifique
Lois et théories en physique

Axiome

(loi fondamentale)

Loi générale
Loi générale
Loi générale

Cas particuliers

Réalité

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La méthode scientifique
Lois et théories en physique

1ère loi (axiome) de la mécanique de Newton:


Isaac Newton
« Tout corps persévère dans l'état de repos ou de
(1643–1727)

mouvement uniforme en ligne droite dans lequel
il se trouve, à moins que quelque force n'agisse
sur lui, et ne le contraigne à changer d'état. »

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La méthode scientifique
Lois et théories en physique

Théorie = ensemble cohérent de lois

L! Lʼ!

Théorie des leviers



Axiome I Un levier qui est chargé P! Pʼ!
Archimède
de manière symétrique se trouve en
(287–212 av. J.-C.)
équilibre.

Axiome II Le charge totale s’exerce


au point d’appui.

« Donnez-moi un point d’appui,
et je soulèverai le monde »

On en déduit la loi des leviers: Des


poids quelconques s’équilibrent à des
distances inversement
proportionnelles à leur poids.

Les «   corbeaux d'Archimède   » qui servaient à harponner et


enlever les vaisseaux lors du siège de Syracuse

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La méthode scientifique
Lois et théories en physique

•  Les lois de la physique sont-elles « correctes » ?

–  Observation et expérimentation, seules juges de la « vérité » scientifique

–  L’application directe des lois n’est souvent possible que dans des cas
« idéalisés ». La réalité est complexe.

–  Surprises et révolutions

•  Début du XXe siècle: relativité, mécanique quantique

•  Les « anciennes » théories apparaissent comme approximations et/ou cas
particuliers des nouvelles théories

•  Nous ne connaissons pas toutes les lois de la physique



•  La physique utilise le langage des mathématiques mais elle se base sur
l’observation et l’expérience

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La mécanique classique et ses « héros »

Galileo Galilei dit Galilée Isaac Newton


Pierre Varignon Leonhard Euler
(1594–1642)
(1643–1727)
(1654–1722)
(1707–1783)

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Les limites de la mécanique classique

•  Loi d’addition des vitesses (Galilée)

–  Si je marche à la vitesse vmarche sur un tapis roulant qui m’entraîne à la vitesse
vtapis, ma vitesse par rapport au sol sera égale à

v = vmarche + vtapis

•  Relativité (Einstein)

–  La vitesse de la lumière dans le vide c est une constante (c = 299792458 m/s)

☞  La loi d’addition des vitesses n’est plus valable pour des objets qui se déplacent à des
grandes vitesses (vitesses proches de c)

–  Le temps et l’espace ne sont pas des absolus; ils se “mélangent“ (espace-temps)

–  Relaitivité générale: l’espace-temps est « courbe », déformé par la présence de
grandes masses dans l’univers.

Albert Einstein
(1879–1955)

A notre échelle humaine (petites vitesses et petites masses),


les effets relativistes sont négligeables !

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Les limites de la mécanique classique

•  Dans le monde microscopique (à l’échelle atomique
et sub-atomique)

–  Quantification de l’énergie (Planck, Einstein, Bohr)

–  Dualisme onde-particule (de Broglie, Schrödinger)
Max Planck

Niels Bohr

(1858–1947)

–  Plus de trajectoire, ni déterminisme (Heisenberg)
(1885–1962)

•  Relation d’incertitude de Heisenberg (1927):

Wolfgang Pauli

(1900–1958)

•  h = 6.626 10–34 kg m2/s (constante de Planck)


Erwin Schrödinger

(1887–1961)

Paul A. M. Dirac
(1902–1984)

Werner Heisenberg

(1901–1976)

A notre échelle humaine (macroscopique), les effets


quantiques sont négligeables !

Louis-Victor de Broglie
(1892–1987)

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Les limites de la mécanique classique

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Formulation mathématique des lois de
la physique

•  La physique ne se contente pas de la simple observation des
phénomènes naturels. Elle essaie de les cerner de manière quantitative.

–  Importance de l’outil mathématique

–  Importance des mesures

•  Disposer d’un instrument de mesure

•  Définir clairement les grandeurs que l’on mesure et se donner un système
d’unités

Expérience de Galilée

0

T!
2T!

3T

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Grandeurs physiques et unités

•  La valeur d'une grandeur physique est généralement exprimée sous la forme du produit
d'un nombre par une unité. L'unité n'est qu'un exemple particulier de la grandeur
concernée, utilisé comme référence. Le nombre est le rapport entre la valeur de la
grandeur en question et l'unité.

•  Pour une grandeur particulière, on peut utiliser de nombreuses unités différentes. Par
exemple, la vitesse v d'une particule peut être exprimée sous la forme

v = 25 m/s = 90 km/h

les unités mètre par seconde et kilomètre par heure étant des unités alternatives pour
exprimer la même valeur de la grandeur « vitesse »

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Le système international d’unités (SI)
adopté par la 11e Conférence générale des poids et mesures (1960)

•  Bureau International des Poids et Mesures :



http://www.bipm.org/

•  Documentation Système SI :

–  http://www.bipm.org/fr/si/si_brochure/

Le système international d’unités (SI)
adopté par la 11e Conférence générale des poids et mesures (1960)
Mécanique

•  La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation


correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de l'état
fondamental de l'atome de césium 133.

•  Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière
pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde.

•  Le kilogramme est l'unité de masse ; il est égal à la masse du prototype
international du kilogramme.

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Le système international d’unités (SI)
adopté par la 11e Conférence générale des poids et mesures (1960)

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Le système international d’unités (SI)
adopté par la 11e Conférence générale des poids et mesures (1960)

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Le système international d’unités (SI)
adopté par la 11e Conférence générale des poids et mesures (1960)

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Première partie:
Sensibilisation aux objectifs de la mécanique

I.  Rappel de quelques notions de base de la mécanique



1.  Cinématique. Vitesse et accélération instantanées.

2.  Mouvement rectiligne uniforme et mouvement rectiligne uniformément accéléré.

3.  La chute libre des corps comme réalisation d’un mouvement rectiligne uniformément accéléré.

4.  Grandeurs scalaires et grandeurs vectorielles. Vitesse et accélération comme vecteurs.

5.  Dynamique. Les lois de Newton. Les notions de masse et de force.

6.  Exemples de forces.

II.  L’oscillateur harmonique

1.  L'oscillateur harmonique libre. Équation différentielle et équation horaire.

2.  Mouvement harmonique et mouvement circulaire uniforme.

3.  L’oscillateur harmonique amorti.

4.  L’oscillateur harmonique forcé. Phénomènes de résonance.

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Les différentes branches de la mécanique

•  Cinématique

–  Étude du mouvement des corps, en faisant abstraction des
causes du mouvement

•  Dynamique

–  Étude de la relation entre le mouvement des corps et les
causes de leur variation (forces)

•  Statique

–  Étude des systèmes mécaniques au repos (à l’équilibre)

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La cinématique: « où et quand ? »

5"

4"

3"

2"

1"

0
5" 10" 15" 20" 25" 30" 35" 40" 45" 50" 55"

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I.1. Vitesse et accélération instantanées
La vitesse

« Vous rouliez à 65 kilomètres par heure ! »


« Impossible: je roule depuis 2 heures et



j’ai à peine pu faire 50 kilomètres ! »

Ok, si ce rapport est constant



(--> mouvement uniforme)

Sinon: problème de définition

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I.1. Vitesse et accélération instantanées
La vitesse instantanée comme dérivée

∆x
v=
∆t

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I.1. Vitesse et accélération instantanées
La vitesse instantanée comme dérivée

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I.1. Vitesse et accélération instantanées
Le calcul infinitésimal

Isaac Newton
Gottfried Wilhelm Leibniz
(1643–1727)
(1646 –1716)

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I.1. Vitesse et accélération instantanées
La distance comme intégrale

Vitesse en fonction du temps


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I.1. Vitesse et accélération instantanées
L’accélération

Accélération = changement de vitesse


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I.1. Vitesse et accélération instantanées
L’accélération instantanée

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I.2. Mouvement rectiligne
Le mouvement rectiligne uniforme

•  rectiligne : mouvement en ligne droit



•  uniforme : à vitesse constante

•  Équation différentielle :

•  Intégration :

0

•  Constante d’intégration :

•  Équation horaire :

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I.2. Mouvement rectiligne
Le mouvement rectiligne uniformément accéléré

•  rectiligne : mouvement en ligne droit



•  uniformément accéléré : à accélération constante

•  Équation différentielle :

0

•  Intégration :

•  2ème intégration :

•  Équation horaire :

Parabole !
0

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I.2. Mouvement rectiligne
Nicole Oresme (1325–1382)

•  Première apparition d’un graphe v = v(t)



•  Distingue entre

–  motus uniformis (mouvement uniforme)

–  motus uniformiter difformis (mouvement uniformément accéléré)

–  motus difformiter diformis

•  Reconnaît que l’aire de la surface sous la courbe v = v(t) représente la
distance parcourue

Nicole Oresme (1325–
•  Démontre que, pour un mouvement rectiligne uniformément accéléré,
1382)

la distance parcourue est proportionnelle au carré du temps (et ceci
bien avant l’introduction du calcul différentiel et intégral !)

motus uniformis
motus uniformiter
difformis

0

0

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I.2. Mouvement rectiligne
Nicole Oresme (1325–1382)

« unité » de distance =

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I.3. La chute libre des corps

•  Réalisation d’un mouvement uniformément accéléré



–  Accélération constante dirigée vers le bas (verticalement)

–  Conjecture formulée au moyen age

–  Conjecture émise pour la première fois de manière clairement
documentée par Domingo de Soto (1494–1560)

–  Vérification expérimentale par Galilée

Domingo de Soto
(1494–1560)

Expérience de Galilée

0

T!
2T!
Galilée (1594–1642)

D
3T

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I.3. La chute libre des corps

•  Accélération g constante indépendante de la masse des corps



–  Vérification expérimentale par Simon Stevin en 1586 !

–  Mérite généralement attribué à Galilée, mais l’expérience de la tour de
Pise est très probablement une pure légende !

•  La valeur numérique de g

Simon Stevin
–  dépend de la latitude géographique
(1548–1620)

•  à l’équateur: g = 9.780 m/s2

•  aux pôles : g = 9.832 m/s2

•  valeur moyenne en Europe : g = 9.80665 m/s2

–  dépend de l’altitude

•  diminue en altitude

•  g = const. est vrai uniquement sur des distances pas trop grandes !

•  Chute libre = mouvement uniformément accéléré



–  uniquement vrai si les frottements sont négligeables (e.g. dans le vide)

Une légende …

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I.3. La chute libre des corps
Balistique: chute libre des corps avec composante horizontale

•  Principe: décomposition du mouvement balistique (Galilée)



•  Le mouvement d’un corps en chute libre peut être vu
comme la superposition de deux mouvements:

– Un mouvement rectiligne horizontal uniforme


– Un mouvement rectiligne vertical uniformément accéléré


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I.4. Grandeurs vectorielles

Bulletin météorologique :

Grandeurs scalaires
Grandeur vectorielle

•  Le vecteur en physique sert à représenter des grandeurs orientées, qui ne peuvent


être complètement définies par un nombre seul ou une fonction numérique seule. Par
exemple, pour préciser une vitesse, une force, un champ électrique, il faut aussi
connaître la direction et le sens. Les grandeurs vectorielles se distinguent des
grandeurs scalaires que l’on peut décrire par un simple nombre, comme la masse, la
température, la pression, etc.

•  Une grandeur vectorielle est caractérisée par trois propriétés :

–  sa norme (ou longueur), qui est un scalaire

–  sa direction (une droite)

–  son sens

•  Graphiquement, on représente un vecteur par un segment de droite orienté (une
flèche). La norme du vecteur correspond à la longueur du segment de droite.

•  Le symbole d’une grandeur vectorielle est notée avec une flèche en-dessus ou en
caractère gras.

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I.4. Grandeurs vectorielles

•  Le déplacement d’un objet (translation) comme vecteur



–  Déplacement d’un objet selon u, suivi d’un déplacement selon v.

–  Le résultat est un déplacement suivant u + v

•  Addition de vecteurs

–  on amène l'origine du deuxième vecteur à l'extrémité du premier,
la somme est le vecteur qui joint l'origine du premier vecteur à
l'extrémité de second

–  on amène les origines des deux vecteurs en un même point, on
trace un parallélogramme dont les vecteurs sont deux côtés, la
somme est alors la diagonale du parallélogramme partant de
l'origine.

•  Changement de signe d’un vecteur



–  inversion du sens

•  Multiplication d’un vecteur par un scalaire a



–  direction: inchangée

–  norme: multipliée par |a|

–  sens: inversion si a < 0

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I.4. Grandeurs vectorielles

•  Décomposition d’un vecteur en composantes orthogonales


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I.4. Grandeurs vectorielles
Vitesse et accélération comme grandeurs vectorielles

•  La vitesse comme grandeur vectorielle


P

–  Vitesse = déplacement (translation) par unité de temps

–  Exemple: balistique
x(P)

O

•  Vecteur de position
P

–  Un point P dans l’espace peut être repéré par un P’

vecteur de position : x(P)

x(P)

–  Important: le vecteur de position dépend du choix
de l’origine !
x(P’)

–  A l’inverse, le vecteur vitesse ne dépend pas du
choix de l’origine:
O

indépendant du choix de O

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50

I.4. Grandeurs vectorielles
Vitesse et accélération comme grandeurs vectorielles

•  Généralisation: position, vitesse et accélération comme grandeurs vectorielles


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I.5. Les lois de la dynamique
Les deux premières lois de Newton (1687)

•  1ère loi (inertie)

–  « Tout corps persévère dans l'état de repos ou de
mouvement uniforme en ligne droite dans lequel
il se trouve, à moins que quelque force n'agisse
sur lui, et ne le contraigne à changer d'état. »

•  2ème loi (loi fondamentale de la dynamique)



Isaac Newton
–  « Le changement dans le mouvement
(1643–1727)
(= accélération) d’un corps est proportionnel à la
force et se fait dans la direction et le sens de la
force. »

F = ma
Philosophiae Principia
Mathematica (1687)

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I.5. Les lois de la dynamique
La notion de masse

F = ma
Force = Cause extérieure
Accélération = Effet

facteur de proportionalité

= propriété intrinsèque du
corps, appelée masse

•  La masse est une propriété intrinsèque de chaque corps. Elle caractérise son
inertie, c'est-à-dire sa résistance à un changement de mouvement (accélération). Il
s'agit d'une grandeur extensive

•  Dans le système SI, la masse est une des sept grandeurs de base. Son unité est le
kilogramme.

[m] = 1 kg

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I.5. Les lois de la dynamique
La notion de force

•  Une force est une action mécanique capable de créer



–  une accélération d’un corps

–  une déformation d’un corps

•  La force est une grandeur vectorielle


•  Unité de la force:

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54

I.5. Les lois de la dynamique
La notion de force

F = ma

•  Mouvement rectiligne uniforme :



a=0 ⇒ F=0, aucune force n’agit sur le corps

•  Mouvement rectiligne uniformément accéléré :



a = Const. ⇒ F = Const. , une force constante agit sur le corps

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I.6. Exemples de forces
Force de pesanteur (poids) et accélération de pesanteur

•  L'accélération de la pesanteur est un vecteur : g

-  Norme : |g| = g = 9.80665 m/s2 (dépend de la latitude géographique et de l'altitude)

-  Direction : droite passant par le centre de la terre

-  Sens : orienté vers le centre de la terre

•  Force de pesanteur (poids) : FP = m g



–  Masse : constante

–  Poids : varie en fonction de g

•  fonction de la latitude géographique

•  fonction de l’altitude

–  En apesanteur : g = 0 mais m ≠ 0

–  Pesanteur lunaire : 1/6 de la pesanteur terrestre

I.6. Exemples de forces
Balistique: tir oblique

Trajectoire = parabole

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)
57

I.6. Exemples de forces
Force électrostatique

•  Force électrique s'exerçant entre deux particules chargées immobiles

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


58

I.6. Exemples de forces
Forces de frottement

•  Frottement sec

o  Le frottement s’oppose au mouvement relatif de deux corps qui sont en
contact l'un avec l'autre

o  Empiriquement on observe les caractéristiques suivantes :

  La force de frottement est proportionnelle à la force N qui presse les
deux surfaces de contact l'une contre l'autre;

  Elle est indépendante de l'aire de la surface de contact;

  Elle est dirigée parallèlement à la surface de contact et orienté en sens
inverse du déplacement (vitesse v).

v Norme : |Ff | = µ |N|

µ : coefficient de frottement
– dépend de la nature des matériaux en contact

v
Ff = −µ |N|
|v|
I.6. Exemples de forces
Forces de frottement

•  Frottement statique

o  S'applique au cas d'un corps immobile sur une surface

o  La force de frottement s'oppose à la mise en mouvement du corps

o  Elle peut atteindre une valeur maximale; au-delà, il y a décrochement et le
corps commence à glisser.

|Ff |max = µ0 |N|

µ0 : coefficient de frottement statique


En général : µ0 > µ

60

I.6. Exemples de forces
Forces de frottement

•  Frottement visqueux

o  S'applique au déplacement d’un corps dans un liquide ou dans un gaz.

o  En première approximation, la force de frottement est proportionnelle à la
vitesse v de déplacement relatif entre les deux corps. Elle a la même direction
que la vitesse de déplacement et agit en sens inverse.

b : constante qui dépend du fluide


et de la forme du corps

<

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


61

I.6. Exemples de forces
Force de rappel d'un ressort

•  La loi de Hooke est valable pour
•  Force de rappel d’un ressort
des faibles déformations (régime
linéaire)

Ressort
détendu
|Fr |
∆x (allongement)
(= grandeur
Ressort vectorielle !)
tendu
Domaine Rupture

linéaire

Domaine
non-
linéaire

Loi de Hooke : Fr = −k ∆x Déformation irréversible


(plastique)

|∆x|

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62

II. Oscillateurs harmoniques

•  Phénomènes oscillatoires

–  Mouvement périodique autour d’une position d’équilibre

•  Exemples

–  Masse pendue à un ressort (si la déformation du ressort n’est pas
trop importante)

–  Pendule (si les écarts sont faibles)

–  Circuits électriques RLC

–  Vibrations acoustiques: diapason, corde de guitare

–  Vibrations moléculaires

–  …

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


63

II.1. L'oscillateur harmonique libre
Étude phénoménologique

•  Masse pendue à un ressort



x –  Lorsqu'on écarte la masse de sa position d'équilibre et qu'on la lâche, on observe
qu'elle effectue un mouvement oscillatoire autour de sa position d'équilibre.

Position
d'équilibre

ex a (amplitude)

0 t
x

T (période)

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


64

II.1. L'oscillateur harmonique libre
Équation différentielle du mouvement

x
•  Masse pendue à un ressort

Position –  Cas idéal:

d'équilibre
•  Petits allongements (domaine linéaire = domaine de
validité de la loi de Hooke)

•  Sans frottements (= sans amortissement)

⇒  oscillateur harmonique libre

ex F = F ex
0 Loi de Hooke : F = −k ∆x ⇒ F = −k x
∆x = x ex 2e Loi de Newton : F = m ẍ
x

•  Généralisation

  On appellera oscillateur harmonique tout système équivalent à un point matériel astreint à se déplacer en
ligne droit et soumis à une force de rappel proportionnelle à la distance à un point fixe sur cette droite.

  Un tel système est capable d’effectuer un mouvement oscillatoire, appelé mouvement harmonique.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


65

II.1. L'oscillateur harmonique libre
Solution de l’équation différentielle

k
Équation différentielle : ẍ = − x
m

x(t) = a cos(ω◦ t) est une solution de l’équation différentielle

En effet : ẍ(t) = −a ω◦2 cos(ω◦ t)



k
L’équation différentielle est vérifiée, avec : ω◦ =
m

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


66

II.1. L'oscillateur harmonique libre
Solution générale de l’équation différentielle

• Mais x(t) = a cos(ω◦ t) est une solution particulière de l’équation différentielle


qui implique : x(0) = a
i.e. un écartement maximal en t = 0

• Effectuons un changement de l’origine des temps :

C’est aussi une solution de l’équation différentielle !

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


67

II.1. L'oscillateur harmonique libre
Solution générale de l’équation différentielle

Remarque importante

L’équation différentielle qui régit le mouvement de l’oscillateur harmonique est une
équation différentielle linéaire:

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


68

II.1. L'oscillateur harmonique libre
Conditions initiales

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


69

II.2. Mouvement harmonique et mouvement
y circulaire uniforme

Le mouvement harmonique est équivalent


à la projection d’un mouvement circulaire
uniforme sur une droite.

t M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


70

II.2. Mouvement harmonique et mouvement
circulaire uniforme
Rappel sur les nombres complexes

y z
r
θ
x

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


71

II.2. Mouvement harmonique et mouvement
circulaire uniforme

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


72

II.2. Mouvement harmonique et mouvement
circulaire uniforme
Solution de l’équation différentielle en passant par la fonction complexe

•  Principe : On utilise une fonction complexe comme tentative (Ansatz) pour résoudre l’équation
différentielle. Après avoir établi la solution (complexe), on projette celle-ci sur l'axe des réels.

•  En effet, nous pouvons écrire l’équation différentielle sous forme complexe et remarquer que les
parties réelles et imaginaires doivent satisfaire celle-ci de manière indépendante :

•  Avec :

•  Projection sur l’axe des réels:


•  Remarque :

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


73

Oscillateur harmonique libre : résumé

3. Solution complexe

1. Équation différentielle

a
2. Solution générale

t
II.3. L’oscillateur harmonique amorti

Amortissement = pertes dues aux forces de friction


Sans amortissement:
Amortissement faible:
Amortissement important:

Mouvement périodique
Mouvement pseudo-périodique
Mouvement apériodique

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


75

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Équation différentielle du mouvement

Nous utilisons le modèle du frottement visqueux


• Bilan des forces : F = Fr + Ff + Fe

Force de frottement : Ff = −b ẋ
Force de rappel : Fr = −k x

b k
• 2 loi de Newton : F = m ẍ
e
⇒ ẍ + ẋ + x=0
m m
k b
Posons : = ω◦2 et : =δ
m 2m

⇒ ẍ + 2δ ẋ + ω◦2 x = 0
(Équation différentielle du mouvement)

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


76

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Solution de l'équation différentielle

• Équation différentielle : ẍ + 2δ ẋ + ω◦2 x = 0

• Passage en fonction complexe : x(t) −→ z(t) avec : x(t) = Re[z(t)]

• Ansatz (tentative de solution) : z(t) = z◦ ei α t avec : z◦ = a ei ϕ◦


⇒ ż = i α z◦ ei α t
⇒ z̈ = −α2 z◦ ei α t

⇒ (−α2 + 2 i α δ + ω◦2 ) z◦ ei α t = 0

⇒ −α2 + 2 i α δ + ω◦2 = 0

⇒ α = i δ ± ω◦2 − δ 2

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


77

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Amortissement sous-critique

Posons : ω 2 = ω◦2 − δ 2 > 0 (régime sous-critique)



⇒ ω = ± ω◦2 − δ 2

avec : ω = + ω◦2 − δ 2 ⇒ α = i δ + ω

⇒ z(t) = z◦ ei ω t e−δ t = a ei (ω t+ϕ◦ ) e−δ t

• Projection sur l’axe des réels : x(t) = Re[z(t)]

⇒ x(t) = a cos(ω t + ϕ◦ ) e−δ t

mouvement harmonique de pulsation ω


et d’amplitude a
atténuation exponentielle

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


78

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Amortissement sous-critique

e−δ t

a cos(ω t + ϕ◦ )

  L'oscillateur faiblement amorti (en régime sous-critique) effectue un mouvement


harmonique de pulsation ω, proche de ωo, dont l'amplitude est atténuée de manière
exponentielle (mouvement pseudo-périodique).

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


79

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Amortissement sur-critique

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


80

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Amortissement sur-critique

  L'oscillateur fortement amorti (en régime sur-critique) n'effectue pas de mouvement


oscillatoire. Il revient lentement à sa position d'équilibre (mouvement apériodique).

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


81

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Amortissement critique

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


82

II.3. L’oscillateur harmonique amorti
Amortissement critique

  L'oscillateur amorti en régime critique revient rapidement à sa position d'équilibre.



  Il peut tout au plus effectuer une demi-oscillation.

  Le retour à l'équilibre est plus rapide que dans le cas d'un amortissement sur-critique.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)
83

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Force externe constante

•  Une force externe agit sur le point de masse : Fe



–  Cette force ne dépend pas de la position (x) du point de masse.

•  Exemple: force constante agissant à partir de t = 0



–  Régime transitoire: oscillations

–  Régime permanent (stationnaire): pas de mouvement. Système à l’équilibre statique.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


84

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Force externe harmonique

Force externe harmonique : Fe (t) = F◦ cos(ω t)

–  Le système passe par une phase transitoire où le mouvement n’est pas


périodique.

–  Après un certain temps, le système entre en régime permanent
(stationnaire), où le point de masse effectue un mouvement périodique
à la pulsation ω de la force externe.

–  L’amplitude des oscillations en régime permanent, ainsi que leur
déphasage par rapport à la force externe, dépendent de la pulsation ω.

Cas d’un oscillateur faiblement amorti :


Cas d’un oscillateur fortement amorti :

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


85

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Équation différentielle du mouvement

• Bilan des forces : F = Fr + Ff + Fe


Force externe : Fe (t) = F◦ cos(ω t)
Force de frottement : Ff = −b ẋ
Force de rappel : Fr = −k x

b k Fe
• 2 loi de Newton : F = m ẍ
e
⇒ ẍ + ẋ + x=
m
���� m
���� m
2δ ω◦2

F◦
⇒ ẍ + 2δ ẋ + ω◦2 x= cos(ω t)
m
Équation différentielle du mouvement

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


86

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Solution de l'équation différentielle

F◦
• Équation différentielle : ẍ + 2δ ẋ + ω◦2 x = cos(ω t)
m

x(t) −→ z(t) , avec : x(t) = Re[z(t)]
• Passage en fonctions complexes :
Fe (t) −→ F̂e (t) , avec : Fe (t) = Re[F̂e (t)]
F◦ i ω t
• Avec : F̂e = F◦ ei ω t , l’équation différentielle s’écrit : z̈ + 2δ ż + ω◦2 z = e
m
• En régime stationnaire, l’oscillateur effectue un mouvement harmonique
à la pulsation ω de la force externe. Nous pouvons donc choisir comme
Ansatz : z = z◦ ei ω t , l’équation différentielle s’écrit alors :
F◦ i ω t
[(i ω)2 + 2δ i ω + ω◦2 ] z◦ ei ω t = e
m
F◦
⇒ (ω◦2 − ω 2 + 2δ i ω) z◦ =
m
F◦
⇒ z◦ = (ω◦2 − ω 2 + 2δ i ω)−1
m
M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)
87

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Solution de l'équation différentielle

• La quantité (ω◦2 −ω 2 +2δ i ω)−1 est un nombre complexe que nous notons : R̂

• En représentation polaire : R̂ = ρ ei θ = (ω◦2 − ω 2 + 2δ i ω)−1

• La solution complexe de l’équation différentielle s’écrit donc :

F◦ i (ω t+θ)
z(t) = z◦ ei ω t = ρ e
m
• Après projection sur l’axe des réels :
– Mouvement harmonique de pulsation ω
F◦ F◦
x(t) = ρ cos(ω t + θ) − Amplitude : ρ
m
m – Déphasage par rapport à la force externe : θ

Un oscillateur harmonique qui est soumis à une force externe


harmonique de pulsation ω, effectue en régime permanent un
mouvement harmonique à la pulsation ω.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)
88

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Amplitude du mouvement


F◦
x(t) = ρ cos(ω t + θ)
m
F◦
− Amplitude : ρ
m

R̂ = ρ ei θ = (ω◦2 − ω 2 + 2δ i ω)−1

⇒ |R̂|2 = ρ2 = R̂R̂∗ = [(ω◦2 − ω 2 + 2δ i ω)(ω◦2 − ω 2 − 2δ i ω)]−1

1
⇒ ρ= �
(ω◦2 − ω 2 )2 + 4 δ 2 ω 2

L’amplitude du mouvement dépend de la différence entre la pulsation propre de


l’oscillateur (ωo) et la pulsation ω de la force harmonique externe.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


89

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Amplitude du mouvement


(1) À ω = 0 : force statique

m
1 ρ◦ = ω◦−2 =
ρ= � k
(ω◦2 − ω 2 )2 + 4 δ 2 ω 2
(2) Quand ω → ∞ : ρ → 0

Amortissement
(3) Résonance

faible


moyen
ωres = ω◦2 − 2 δ 2
fort (mais sous-critique)

1
très fort (sur-critique)
ρres =
2 δ ωres

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


90

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Déphasage du mouvement


F◦
x(t) = ρ cos(ω t + θ)
m
Phase
� �
Im(R̂)
θ = arg(R̂) = tan−1
Re(R̂)

2δω
⇒ tan θ = −
ω◦2 − ω 2

Le mouvement est déphasé par rapport à la force harmonique externe. Le


retardement de phase dépend de la différence entre la pulsation propre de
l’oscillateur (ωo) et la pulsation ω de la force harmonique externe.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


91

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Déphasage du mouvement

2δω
tan θ = −
ω◦2 − ω 2

Amortissement

faible

moyen

fort

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


92

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Résumé


o  On considère un oscillateur harmonique, dont la pulsation propre est ωo, et qui est
soumis à une force externe harmonique de pulsation ω, en régime permanent :

1.  Il effectue un mouvement harmonique à la pulsation ω.


2.  L’amplitude du mouvement dépend de la différence entre ω et ωo.



•  En cas d’amortissement sous-critique, l’amplitude admet un maximum pour une
pulsation ω qui est proche de ωo. Ce phénomène est appelé « résonance ».

•  L’amplitude du mouvement à la résonance dépend de l’amortissement
(frottements); en cas d’amortissement faible, elle peut être très importante.

3.  Le mouvement est déphasé par rapport à la force harmonique externe. Le


retardement de phase dépend de la différence entre ω et ωo.

•  Lorsque la force externe varie lentement (ω << ωo), le mouvement est
pratiquement en phase avec la force externe (déphasage proche de 0).

•  Lorsque la force externe varie rapidement (ω >> ωo), l’oscillateur ne peut plus
suivre et son mouvement est pratiquement en opposition de phase avec la force
externe (déphasage proche de π).

•  À la résonance, le déphasage est de π/2.

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


93

II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Phénomènes de résonance



ωres = ω◦2 − 2 δ 2

1
ρres =
2 δ ωres

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


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II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Phénomènes de résonance


•  Résonances mécaniques

–  Entretien d’un mouvement de balançoire

–  Caisse de résonance d’un instrument à cordes

–  Résonances indésirables

•  Amortisseurs (trop usés) d’une voiture

•  Battement d’une roue de voiture mal équilibrée

•  Battement du tambour d’une essoreuse à linge

•  Structures de génie civil (ponts, bâtiments …)

•  …

–  …

•  Autres exemples de phénomènes de résonance

–  Sélection d’une station de radio à l’aide d’un circuit RCL

–  Vibrations piezo-électriques dans un cristal de quartz (montres à quartz)

–  Diffusion Rayleigh de la lumière du soleil: couleur bleue du ciel

–  …

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


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II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Phénomènes de résonance


•  Rupture du pont suspendu à Tacoma (Washington USA)

–  Longueur totale : 1810 m

–  Inauguration: 1 juillet 1940

–  Rupture: 7 novembre 1940 (vitesse du vent ≈ 70 km/h)

–  Nouveau pont (conçu par de meilleurs ingénieurs): 14 octobre 1950

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


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II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Phénomènes de résonance


•  Caisse de résonance d’un instrument à cordes

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


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II.4. L’oscillateur harmonique forcé
Phénomènes de résonance

•  Diffusion Rayleigh : couleur bleu du ciel

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


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Systèmes linéaires et systèmes non linéaires

•  Systèmes linéaires

–  gouvernés par des équations différentielles linéaires

–  souvent: solutions analytiques (i.e. problèmes solvables)

–  principe de superposition

–  beaucoup de lois physiques sont des lois linéaires

–  même pour des systèmes non linéaires, l’approximation linéaire est souvent valable
pour des petites perturbations (e.g. pendule)

•  Systèmes non linéaires



–  gouvernés par des équations différentielles non linéaires (contenant des termes en x
à des puissances > 1)

–  presque jamais des solutions analytiques

–  principe de superposition non valable

–  émergence du chaos déterministe

•  pas de mouvement régulier, fluctuations apparemment erratiques

•  comportement dépendant fortement des conditions initiales

M. Schiltz: Physique générale I (GM& EL)


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