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Charles Trenet

Y'A DE LA JOIE
Y'a de la joie! Bonjour, bonjour les hirondelles
Y'a de la joie! Dans le ciel par dessus les toits
Y'a de la joie! Et du soleil dans les ruelles
Y'a de la joie! Partout, y'a de la joie!

Tout le jour, mon coeur bat, chavire et chancelle


C'est l'amour qui vient avec "je ne sais quoi"
C'est l'amour... Bonjour, bonjour les demoiselles
Y'a de la joie! Partout, y'a de la joie!

Le gris boulanger bat la pâte à pleins bras


Il fait du bon pain, du pain si fin que j'ai faim
On voit le facteur qui s'envole là-bas
Comme un ange bleu portant ses lettres au Bon Dieu
Miracle sans nom à la station Javel
On voit le métro qui sort de son tunnel
Grisé de soleil, de chansons et de fleurs
Il court vers le bois, il court à toute vapeur

Y'a de la joie! La tour Eiffel part en ballade


Comme une folle, elle saute la Seine à pieds joints
Puis elle dit: "Tant pis pour moi si je suis malade
Je m'embêtais toute seule dans mon coin..."

Y'a de la joie! Le percepteur met sa jaquette


Plie boutique et dit d'un air très doux, très doux
"Bien le bonjour! pour aujourd'hui fini la quête
Gardez tout Messieurs, gardez tout!"

Mais voilà soudain que je m'éveille dans mon lit


Donc, j'avais rêvé, oui car le ciel est gris
Il faut se lever, se laver, se vêtir
Et ne plus chanter si l'on n'a plus rien à dire
Mais je crois pourtant que ce rêve a du bon
Car il m'a permis de faire une chanson
Chanson de printemps, chansonnette d'amour
Chanson de 20 ans, chanson de toujours

Y'a de la joie! Bonjour, bonjour les hirondelles


Y'a de la joie! Dans le ciel par dessus les toits
Y'a de la joie! Et du soleil dans les ruelles
Y'a de la joie! Partout, y'a de la joie!

Tout le jour, mon coeur bat, chavire et chancelle


C'est l'amour qui vient avec "je ne sais quoi"
C'est l'amour... Bonjour, bonjour les demoiselles
Y'a de la joie! Partout, y'a de la joie!...
Mes jeunes années
Mes jeunes années
Courent dans la montagne
Courent dans les sentiers
Pleins d'oiseaux et de fleurs
Et les Pyrénées
Chantent au vent d'Espagne
Chantent la mélodie
Qui berça mon cœur
Chantent les souvenirs
De ma tendre enfance
Chantent tous les beaux jours
A jamais enfuis
Et comme les bergers
Des montagnes de France
Chantent la nostalgie
De mon beau pays

Loin d'elle loin des ruisseaux


Loin des sources vagabondes
Loin des fraîches chansons des eaux
Loin des cascades qui grondent
Je songe et c'est là ma chanson
Au temps béni des premières saisons

Mes jeunes années


Courent dans la montagne
Courent dans les sentiers
Pleins d'oiseaux et de fleurs
Et les Pyrénées
Chantent au vent d'Espagne
Chantent la mélodie
Qui berça mon cœur
Chantent les souvenirs
De ma tendre enfance
Chantent tous les beaux jours
A jamais enfuis
Et comme les bergers
Des montagnes de France
Chantent le ciel léger
De mon beau pays
VERLAINE

Les sanglots longs


Des violons
De l'automne,
Blessent mon coeur
D'une langueur monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens et je pleure;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà
Pareil à la feuille morte
JE CHANTE "Au poste,
D'autres moustaches m'ont dit,
Je chante ! Au poste,
Je chante soir et matin, Ah ! mon ami,
Je chante sur mon chemin C'est vous le chanteur, le vagabond ?
Je chante, je vais de ferme en château On va vous enfermer... oui, votre compte
Je chante pour du pain je chante pour de l'eau est bon."
Je couche Non, ficelle,
Tu m'as sauvé de la vie,
La nuit, sur l'herbe des bois
Ficelle,
Les mouches Sois donc bénie
Ne me piquent pas Car, grâce à toi j'ai rendu l'esprit,
Je suis heureux, j'ai tout et j'ai rien Je me suis pendu cette nuit... et depuis...
Je chante sur mon chemin
Je chante !
Je chante soir et matin,
Les nymphes
Je chante
Divinités de la nuit,
Sur les chemins,
Les nymphes Je hante les fermes et les châteaux,
Couchent dans mon lit. Un fantôme qui chante, on trouve ça rigolo
La lune se faufile à pas de loup Je couche,
Dans le bois, pour danser, pour danser avec La nuit sur l'herbe des bois
nous. Les mouches
Ne me piquent pas
Je sonne
Je suis heureux, ça va, j'ai plus faim,
Chez la comtesse aujourd'hui : Je chante sur les chemins !
Personne,
Elle est partie,
Elle n'a laissé qu'un peu d'riz pour moi
Me dit un laquais chinois

Je chante
Mais la faim qui m'affaiblit
Tourmente
Mon appétit.
Je tombe soudain au creux d'un sentier,
Je défaille en tombant et je meurs à moitié
"Gendarmes,
Qui passez sur le chemin
Gendarmes,
Je tends la main.
Pitié, j'ai faim, je voudrais manger,
Je suis tout léger... léger..."
LE SOLEIL ET LA LUNE
1. Sur le toit de l'hôtel où je vis avec toi
Quand j'attends ta venue mon amie
Que la nuit fait chanter plus fort et mieux que moi
Tous les chats tous les chat tous les chats
Que dit-on sur les toits que répètent les voix
De ces chats de ces chats qui s'ennuient
Des chansons que je sais que je traduis pour toi
Les voici les voici les voilà...

{Refrain:}
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, la lune est là
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Il faut la nuit mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Papa dit qu'il a vu ça lui...

2. Des savants avertis par la pluie et le vent


Annonçaient un jour la fin du monde
Les journaux commentaient en termes émouvants
Les avis les aveux des savants
Bien des gens affolés demandaient aux agents
Si le monde était pris dans la ronde
C'est alors que docteurs savants et professeurs
Entonnèrent subito tous en chœur

{Refrain}

3. Philosophes écoutez cette phrase est pour vous


Le bonheur est un astre volage
Qui s'enfuit à l'appel de bien des rendez-vous
Il s'efface il se meurt devant nous
Quand on croit qu'il est loin il est là tout près de vous
Il voyage il voyage il voyage
Puis il part il revient il s'en va n'importe où
Cherchez-le il est un peu partout...
Que reste-t-il de nos amours ?

Ce soir, le vent qui frappe à ma porte


Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s´éteint
Ce soir, c´est une chanson d´automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains

{Refrain:}
Que reste-t-il de nos amours?
Que reste-t-il de ces beaux jours?
Une photo, vieille photo de ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux,
Des mois d´avril, des rendez-vous?
Un souvenir qui me poursuit sans cesse
Bonheur fané, cheveux au vent
Baisers volés, rêves mouvants
Que reste-t-il de tout cela?
Dites-le-moi
Un petit village, un vieux clocher
Un paysage si bien caché
Et dans un nuage, le cher visage de mon passé

Les mots, les mots tendres qu´on murmure


Les caresses les plus pures
Les serments au fond des bois
Les fleurs qu´on retrouve dans un livre
Dont le parfum vous enivre
Se sont envolés, pourquoi?
C'est un jardin extraordinaire:
Il y a des canards qui parlent anglais.
Je leur donne du pain, ils remuent leur derrière
En me disant "Thank you very much, Monsieur Trenet".
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour, dit-on
Mais moi, je sais que, dès la nuit venue,
Elles s'en vont danser sur le gazon.
Papa, c'est un jardin extraordinaire:
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet.
Ils vendent du grain, des petits morceaux de gruyère.
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet.

Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade


Où les touristes s'ennuient au fond de leurs autocars,
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade.
J'avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard...
Dans, dans, dans...

Un jardin extraordinaire,
Loin des noirs buildings et des passages cloutés.
Y avait un bal que donnaient des primevères.
Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient
Une chanson pour saluer la lune.
Dès que celle-ci parut, toute rose d'émotion,
Elles entonnèrent, je crois, la valse brune.
Une vieille chouette me dit: "Quelle distraction!"
Maman, dans ce jardin extraordinaire,
Je vis soudain passer la plus belle des filles.
Elle vint près de moi, et là me dit sans manières:
"Vous me plaisez beaucoup, j'aime les hommes dont les yeux brillent!"

Il fallait bien trouver, dans cette grande ville perverse,


Une gentille amourette, un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l'amour est un commerce
Dans les bars de la cité,
Oui, mais oui mais pas dans...
Dans, dans, dans...

Mon jardin extraordinaire.


Un ange du Bizarre, un agent nous dit:
"Étendez-vous sur la verte bruyère,
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis."
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions, Artémise et moi,
La douceur d'une couchette secrète
Qu'elle me fit découvrir au fond du bois.
Pour ceux qui veulent savoir où le jardin se trouve,
Il est, vous le voyez, au coeur de ma chanson.
J'y vole parfois quand un chagrin m'éprouve.
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination!

Le jardin extraordinaire
REVOIR PARIS

Revoir Paris
Un petit séjour d´un mois
Revoir Paris
Et me retrouver chez moi
Seul sous la pluie
Parmi la foule des grands boulevards
Quelle joie inouïe
D´aller ainsi au hasard

Prendre un taxi
Qui va le long de la Seine
Et me revoici
Au fond du Bois de Vincennes
Roulant joyeux
Vers ma maison de banlieue
Où ma mère m´attend
Les larmes aux yeux
Le cœur content

Mon Dieu que tout le monde est gentil


Mon Dieu quel sourire à la vie
Mon Dieu merci
Mon Dieu merci d´être ici

Ce n´est pas un rêve


C´est l´île d´amour que je vois
Le jour se lève
Et sèche les pleurs des bois
Dans la petite gare
Un sémaphore appelle ces gens
Tous ces braves gens
De la Varenne et de Nogent

Bonjour la vie
Bonjour mon vieux soleil
Bonjour ma mie
Bonjour l´automne vermeil
Je suis un enfant
Rien qu´un enfant tu sais
Je suis un petit Français
Rien qu´un enfant
Tout simplement
Charles Trenet
LA MER

La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs


A des reflets d'argent, la mer
Des reflets changeants sous la pluie

La mer au ciel d'été confond ses blancs moutons


Avec les anges si purs, la mer
Bergère d'azur infinie

Voyez près des étangs ces grands roseaux mouillés


Voyez ces oiseaux blancs et ces maisons rouillées

La mer les a bercé le long des golfes clairs


Et d'une chanson d'amour, la mer
A bercé mon coeur pour la vie

La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs


A des reflets d'argent, la mer
Des reflets changeants sous la pluie

La mer au ciel d'été confond ses blancs moutons


Avec les anges si purs, la mer
Bergère d'azur infinie

Voyez près des étangs ces grands roseaux mouillés


Voyez ces oiseaux blancs et ces maisons rouillées

La mer les a bercé le long des golfes clairs


Et d'une chanson d'amour, la mer
A bercé mon coeur pour la vie
Ménilmontant Thierry camille Liv ensemble
Ménilmontant mais oui madame
C´est là que j´ai laissé mon cœur
C´est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur...
Quand je revois ma petite église
Où les mariages allaient gaiement
Quand je revois ma vieille maison grise
Où même la brise
Parle d´antan
Elles me racontent
Comme autrefois
De jolis contes
Beaux jours passés je vous revois
Un rendez-vous
Une musique
Des yeux rêveurs tout un roman
Tout un roman d´amour poétique et pathétique
Ménilmontant!

Quand midi sonne


La vie s´éveille à nouveau
Tout résonne
De mille échos
La midinette fait sa dînette au bistro
La pipelette
Lit ses journaux
Voici la grille verte
Voici la porte ouverte
Qui grince un peu pour dire "Bonjour bonjour
Alors te v´là de retour?"

Ménilmontant mais oui madame


C´est là que j´ai laissé mon cœur
C´est là que je viens retrouver mon âme
Toute ma flamme
Tout mon bonheur...
Quand je revois ma petite gare
Où chaque train passait joyeux
J´entends encore dans le tintamarre
Des mots bizarres
Des mots d´adieux
Je suis pas poète
Mais je suis ému,
Et dans ma tête
Y a des souvenirs jamais perdus
Un soir d´hiver
Une musique
Des yeux très doux les tiens maman
Quel beau roman d´amour poétique
Et pathétique
Ménilmontant!
Douce france

Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j´étais écolier
Sur le chemin de l´école
Je chantais à pleine voix
Des romances sans paroles
Vieilles chansons d´autrefois

{Refrain:}
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t´ai gardée dans mon cœur!
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t´aime
Et je te donne ce poème
Oui je t´aime
Dans la joie ou la douleur
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t´ai gardée dans mon cœur

J´ai connu des paysages


Et des soleils merveilleux
Au cours de lointains voyages
Tout là-bas sous d´autres cieux
Mais combien je leur préfère
Mon ciel bleu mon horizon
Ma grande route et ma rivière
Ma prairie et ma maison.
Où irons-nous dimanche prochain
Dans quel jardin, ma mie ?
Vers quel village, sur quel chemin,
Où irons-nous dimanche prochain ?
Dans quelle maison, pour quel destin
Nous accueillera la vie ?
Nous quitterons-nous sans trop de chagrin
Si l'amour meurt dimanche prochain ?

Si l'amour vit, de quelles joies


Seront faites nos extases ?
De quel aveux, de quels émois
De quels soupirs, quelles phrases ?

J'ai toujours peur des lendemains


Quand on s'éveille d'un rêve
J'ai peur du jour quand il se lève
Et qu'il s'appelle "dimanche prochain"

Tout est écrit mais pas certain


Il vient à nous, ma mie,
De mériter pour toute la vie
Un éternel dimanche prochain
Où irons-nous dimanche prochain
Dans quel jardin, ma mie ?
Vers quel village, sur quel chemin,
Où irons-nous dimanche prochain ?

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