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Publié le 18/07/2018
Dévoilé dans un premier temps par Le Figaro, le rapport du comité d’experts préconise,
selon France 2, la fin du point d’indice dans la fonction publique. « Autre idée, selon la
chaîne de télévision, le contrat de droit privé deviendrait la voie normale. ». Ces pistes
suscitent le trouble parmi les propres membres du Comité, qui n'auraient pas eu accès à
l’ensemble du rapport.
Fondées sur un objectif de 30 milliards d’euros d’économie d’ici 2022, les 22 propositions de
l’instance de 44 membres s’attaquent à de nombreux pans de l’action publique. En bonne
place, selon Le Figaro : un « assouplissement du statut » de la fonction publique. France 2,
dans son JT du 20 heures du 16 juillet, va plus loin.
Cap 22 entend aussi mettre sur les rails un nouveau train de compétences en direction des
collectivités. Objectif : éradiquer les doublons qui, malgré les lois de décentralisation, ont
perduré au sein des services de l’Etat.
Selon Le Figaro du 18 juillet, le comité « suggère de supprimer les directions
départementales de la cohésion sociale ou encore de transférer l’orientation scolaire aux
régions ». Ce dernier échelon serait particulièrement privilégié.
« Le Comité recommande d’accroître les prérogatives des régions, notamment dans les
domaines du transport ferroviaire, du logement et de l’énergie », ajoute Le Figaro.
Des mesures qui, là encore, ne sont pas forcément en phase avec le pouvoir. Emmanuel
Macron a en effet décrété une pause dans les transferts de compétence après la réforme
territoriale de François Hollande.
Difficile d’en savoir plus sur le chapitre local. Les conclusions complètes du Comité Action
Publique 2022 ne sont pas disponibles. « Je ne comprends pas, nous avons été convoqués
jeudi dernier par le Premier ministre, qui nous a expliqué que le rapport ne serait pas rendu
public avant l’automne, et ce matin j’entends que Le Figaro a le rapport, la stratégie est
incompréhensible, on se moque de nous », ne décolère pas, ce 17 juillet, la sénatrice LR des
Hauts-de-Seine Christine Lavarde, membre de Cap 22, jointe par La Gazette.
Les personnalités du Comité n’auraient d’ailleurs pas eu toutes accès elles-mêmes aux
conclusions complètes du rapport. Les 22 propositions leur auraient simplement été
présentées sous la forme d’un power point projeté lors d’une réunion de travail autour d’un
plateau-repas. « Le texte n’a pas non plus été communiqué aux députés. Et chaque
ministère n’avait accès qu’à la partie qui le concernait », précise Le Figaro.
Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF et maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine), qui a
participé au comité rapporte peu ou prou les mêmes circonstances, et manifeste, lui aussi,
son étonnement : « On a tous été surpris par la publication de ce texte. Edouard Philippe
nous a bien dit le 12 juillet qu’il ne prendrait des mesures qu’au cas par cas. Ce qu’à titre
personnel je trouvais pertinent, car cela pouvait éviter de stigmatiser tout le rapport. En
effet, nous ne sommes pas d’accord avec tout ce qu’il contient, mais certaines propositions
sont intéressantes. Mais ce qui est écrit dans Le Figaro figure bien dans le rapport, du moins
tel que nous l’avons relu, la dernière fois le 27 avril. Depuis, il a dû être modifié. Ce qui est
certain, c’est que parmi les membres lambda du comité, aucun n’y a eu accès. Les seuls qui
l’ont eu entre les mains, ce sont l’Elysées, Matignon, Bercy, et les trois co-présidents de CAP
22 ».
Une demande restée pour l’heure lettre morte. Edouard Philippe cherche cependant à
déminer le terrain. Dans un communiqué publié dans l’après-midi du 18 juillet, Matignon
indique que « la proposition de Comité Action Publique 2022 relative à l’ouverture à la
concurrence du marché de l’accompagnement de la recherche d’emploi n’a pas été retenue
par le gouvernement. »