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La Revue de médecine interne 31 (2010) 428–433

Mise au point

Maladie cœliaque
Celiac disease
G. Malamut a,b,∗ , C. Cellier a,b
a
Université Paris Descartes, 75006 Paris, France
b
Service d’hépato-gastroentérologie, hôpital Européen–Georges-Pompidou, AP–HP, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : La maladie cœliaque est une maladie inflammatoire intestinale, secondaire à l’ingestion de gluten, surve-
Disponible sur Internet le 31 mars 2010 nant chez des patients génétiquement prédisposés (HLA DQ2/DQ8). Sa prévalence est estimée à environ
1/100 en Europe et aux États-Unis. Il s’agit d’une maladie extrêmement protéiforme dont les seules mani-
Mots clés : festations peuvent être une anémie ferriprive, une aphtose buccale récidivante, une aménorrhée ou des
Maladie cœliaque manifestations ostéo-articulaires. Le diagnostic repose sur la mise en évidence histologique d’une atro-
Anticorps anti-transglutaminase tissulaire phie villositaire du grêle proximal et la présence d’anticorps sériques spécifiques. Le traitement repose
Régime sans gluten
sur l’éviction à vie du gluten alimentaire (blé, seigle, orge). Il permet de prévenir les complications néo-
Ostéopénie
Lymphome
plasiques telles que les adénocarcinomes et les lymphomes du grêle, et l’ostéopénie. La principale cause
de l’échec du régime est sa mauvaise observance. Dans le cas contraire, les complications graves de
la maladie cœliaque, sprue réfractaire clonale et lymphome T intestinal, doivent être recherchées. Les
principaux enjeux actuels sont de trouver des alternatives au régime sans gluten ainsi que de nouvelles
thérapeutiques efficaces dans le traitement des complications lymphomateuses.
© 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: Celiac disease is an enteropathy due to gluten intake in genetically predisposed individuals (HLA
Celiac disease DQ2/DQ8). Celiac disease occurs in adults and children at rates approaching 1% of population in Europe
Anti-tissue transglutaminase antibodies and USA. Clinical features observed in celiac disease are extremely various and anaemia, oral aphthous
Guten free diet stomatis, amenorrhea or articular symptoms may be the only presenting manifestations. Diagnosis relies
Osteopenia
on the evidence of histological villous atrophy in proximal small bowel and the presence of specific
Lymphoma
serum antibodies. Treatment relies on eviction of gluten (wheat, barley, rye) from diet. Gluten free diet
allows prevention of malignant complications such as small bowel adenocarcinoma and lymphoma, and
osteopenia. The main cause of resistance to gluten free diet is its poor observance. If not the case, serious
complications of celiac disease, such as clonal refractory celiac sprue and intestinal T-cell lymphoma
should be suspected. Current therapeutic challenges concern alternative to gluten free diet and new
efficient treatments of lymphomatous complications.
© 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.

1. Introduction et physiopathologie Cette susceptibilité génétique n’explique pas à elle seule la mala-
die, puisque cette molécule est aussi présente chez 20 à 30 % des
La maladie cœliaque (MC) est une maladie auto-immune dont sujets sains et que les jumeaux monozygotes ne sont concordants
l’antigène responsable est connu, le gluten alimentaire. La maladie pour la MC que dans 70 % des cas. Le gluten (du latin, colle) est
survient chez des patients génétiquement prédisposés exprimant la masse protéique, élastique et visqueuse, restante après extrac-
une molécule du système HLA de classe II de type DQ2 (allèles tion de l’amidon du blé et par extension, d’autres graminés (seigle,
DRA1*05-DQB1*02) ou DQ8 (allèles DRA1*03-DQB1*0302) [1]. orge. . .). La fraction toxique du gluten alimentaire est l’␣-gliadine
qui est une protéine de la famille des prolamines [2]. Schéma-
tiquement, la gliadine pénètrerait au niveau du chorion, du fait
∗ Auteur correspondant. d’une augmentation de la perméabilité intestinale chez les patients
Adresse e-mail : georgia.malamut@egp.aphp.fr (G. Malamut). cœliaques [3]. La gliadine serait ensuite modifiée par une enzyme,

0248-8663/$ – see front matter © 2010 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.revmed.2009.04.009
G. Malamut, C. Cellier / La Revue de médecine interne 31 (2010) 428–433 429

la transglutaminase tissulaire, et présentée par l’intermédiaire des Tableau 1


Principales manifestations cliniques et paracliniques de la maladie cœliaque de
cellules porteuses d’antigènes de type DQ2/DQ8 aux lymphocytes
l’adulte.
T CD4+ du chorion [4]. Il en résulterait une réaction inflamma-
toire de type Th1 avec production d’interféron-␥ [5] et de tumor Manifestations Signes cliniques
necrosis factor alpha (TNF-␣) et une réaction humorale avec produc- Digestives Diarrhée, douleurs abdominales, amaigrissement
tion d’anticorps antigliadine, anti-transglutaminase (tTG) tissulaire Cutanéomuqueuses Alopécie, aphtose buccale, purpura, hippocratisme
et anti-endomysium. La transglutaminase tissulaire a été iden- digital
Aménorrhée primaire ou secondaire
tifiée comme étant justement la cible antigénique des anticorps
Génitales Puberté tardive, ménopause précoce
anti-endomysium [6]. À côté de cette réponse immunitaire adap- Infertilité, fausse couche
tative, la physiopathogénie de la MC met en jeu une réponse Crampes, tétanie, atrophie musculaire
innée qui s’accompagne d’une production d’interleukine-15 (IL- Neuromusculaires Ataxie, atteinte périphérique
Épilepsie, calcifications cérébrales
15) par les cellules épithéliales intestinales [7]. Cette synthèse
Ostéoarticulaires Douleurs osseuses, fracture spontanée,
accrue d’IL-15 est à l’origine d’une hyperplasie des lymphocytes arthralgies/arthrites
intraépithéliaux (LIE) [7] et de l’activation de leurs propriétés cyto- Biologiques Anémie par carence en fer, folates, vitamine B12
toxiques, en particulier via l’expression du récepteur NKG2D qui Thrombocytose, thrombopénie (moins fréquente)
interagit avec la molécule du complexe majeur d’histocompatibilité Déficit en facteurs vitamine K dépendants
Hypoalbuminémie, hypocalcémie,
de classe I, MICA, exprimée à la surface des cellules épithéliales [8].
hypomagnésémie, déficit en zinc
De plus, in vitro, l’IL-15 prévient l’apoptose des LIE clonaux anor- Élévation des transaminases
maux de patients avec sprue cœliaque réfractaire [7]. Il est donc
probable que les effets anti-apoptotiques puissants de l’IL-15 et sa
surexpression chronique dans l’épithélium favorisent l’émergence des malades ayant une MC et 23 % avaient une hyperlymphocytose
de lymphomes T à partir de LIE anormaux [7]. intraépithéliale [18]. Aucun n’avait d’anticorps sériques spécifiques
détectables, mais 30 % avaient des anticorps présents dans le liquide
duodénal [18]. Il faut noter également qu’environ 30 % des patients
2. Épidémiologie
nouvellement diagnostiqués aux États-Unis ont une surcharge pon-
dérale [15]. Des manifestations extradigestives sont également
La fréquence de la MC a longtemps été sous-estimée,
fréquemment révélatrices de la maladie, telles qu’une déminérali-
en raison des formes silencieuses, pauci-symptomatiques ou
sation osseuse diffuse ou des arthralgies (Tableau 1). Ainsi, une MC
atypiques qui sont actuellement majoritaires [9]. Des études séro-
asymptomatique a été observée chez 1 à 5 % des patients souffrant
épidémiologiques récentes font état d’une prévalence d’environ
d’une ostéoporose idiopathique qui peut être la seule manifesta-
1/200 à 1/100 en Europe et aux États-Unis [10,11]. La MC affecte
tion de la malabsorption intestinale du calcium et de la vitamine D
essentiellement les sujets de type caucasien. La MC reste excep-
[19]. Le risque de fractures des membres serait augmenté au cours
tionnelle chez les Noirs africains, les Chinois et les Japonais [2]. En
de la MC, en particulier chez les patients non encore diagnosti-
revanche, la prévalence de la MC en Afrique du Nord est proche
qués [20,21]. Parfois, seuls des troubles neurologiques (épilepsie,
de celle observée en Europe [12]. La MC a deux pics de fréquence
neuropathie périphérique d’origine carentielle, migraine, ataxie,
avec une révélation soit dans l’enfance ou à l’âge adulte, le plus
voire accident vasculaire cérébral) [22,23], voire une cardiomyo-
souvent entre 20 et 40 ans. Dans l’enfance, l’âge de révélation pour-
pathie dilatée idiopathique [24], peuvent révéler la maladie. Les
rait dépendre de la date d’introduction du gluten. Ainsi, une étude
troubles de la reproduction (aménorrhée, infertilité, hypotrophie
récente rapporte qu’à l’âge de trois ans, la maladie est développée
fœtale ou fausses couches à répétition) sont fréquents chez les
chez environ 80 % des enfants prédisposés et ayant reçu du glu-
patientes ayant une MC [25]. Ainsi, une MC méconnue a été détec-
ten dès l’âge de six mois mais seulement chez 20 % des enfants
tée chez près de 1,2 % des femmes enceintes systématiquement
prédisposés et ayant reçu le gluten à un an [13]. La majorité des
dépistées et était responsable de fausses couches à répétition ou
diagnostics se font actuellement à l’âge adulte et les formes à révé-
d’une hypotrophie fœtale dans la plus de la moitié des cas [25]. La
lation tardive sont en constante augmentation [2,14]. Cette maladie
physiopathogénie de ces atteintes extra-intestinales n’est pas par-
est deux à trois fois plus fréquente chez la femme [2].
faitement élucidée. Elle pourrait être liée aux carences d’absorption
et à des mécanismes auto-immuns. Il existe un risque accru de MC
3. Présentation clinique chez les apparentés du premier degré de malades cœliaques (10 %),

Les signes classiques de la MC sont en relation avec une


Tableau 2
malabsorption de l’intestin grêle : diarrhée avec stéatorrhée, Principales associations morbides de la maladie cœliaque de l’adulte.
amaigrissement, dénutrition, asthénie et douleurs abdominales
(Tableau 1). Les anomalies biologiques sont une anémie par carence Maladies auto-immunes et dysimmunitaires
Dermatite herpétiforme
en fer, folates, vitamine B12, un déficit en facteurs vitamine K Diabète insulino-dépendant, dysthyroïdie, maladie d’Addison
dépendants (II, VII, IX et X), une hypoalbuminémie, une hypocal- Myasthénie, polymyosite, polyarthrite rhumatoïde, sarcoïdose et sclérose
cémie, une hypomagnésémie et un déficit en zinc [2]. Cette forme en plaques
classique est actuellement minoritaire [15] et les formes atypiques, Anémie hémolytique et purpura thrombopénique auto-immuns
Vascularite systémique et cutanée, lupus érythémateux systémique,
pauci-symptomatiques ou silencieuses, représentent actuellement
syndrome de Sjögren
la majorité des cas diagnostiqués chez l’adulte [14]. Le diagnostic Cirrhose biliaire primitive (++) et cholangite sclérosante (+/−)
de MC peut être évoqué devant une augmentation des transami- Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique
nases [16], voire une hépatopathie sévère inexpliquée [17], une Déficit en IgA
anémie isolée [2], une aphtose buccale récidivante [2] ou encore Néphropathie à IgA
Maladies immuno-allergiques
des troubles fonctionnels intestinaux. Ainsi, une étude suggère que Atopie et asthme, maladie du poumon de fermier, maladie des éleveurs
certains cas de syndromes de l’intestin irritable avec diarrhée et d’oiseaux
bilans endoscopiques et histologiques normaux pourraient être Syndromes malformatifs
secondaires à une MC latente. Parmi les sujets atteints de troubles Trisomie 21
Syndrome de Turner
fonctionnels, 35 % avaient le génotype HLA-DQ2 présent chez 95 %
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Tableau 3
Sensibilité et spécificité des marqueurs sérologiques de la maladie cœliaque [29].

Anti-endomysium (IgA) Anti-transglutaminase (IgA) Antigliadine (IgA) Antigliadine (IgG)

Sensibilité (%) 86–100 77–100 55–100 57–78


Spécificité (%) 98–100 91–100 82–100 71–87

chez les patients atteints de dermatite herpétiforme ou d’autres de MC. Un test sérologique positif ne dispense pas de biopsies
maladies auto-immunes (diabète, thyroïdite, cirrhose biliaire pri- duodénales avant d’instaurer un régime sans gluten du fait de la
mitive, alopécie, psoriasis, vitiligo, ataxie. . .) (Tableau 2). Les allèles possibilité rare de faux positifs et de la nécessité d’une atrophie
DQ2/DQ8 sont aussi des allèles de susceptibilité pour certaines villositaire documentée pour obtenir le remboursement partiel de
maladies auto-immunes tels que le diabète de type I et la mala- produits de substitution sans gluten. Le diagnostic histologique
die d’Addison ce qui explique probablement l’augmentation du repose sur la mise en évidence d’une atrophie villositaire, le plus
risque de ces maladies chez les patients cœliaques [26]. En théo- souvent totale ou subtotale, associée à une augmentation des LIE
rie, une MC, même latente, est présente chez tous les patients et d’une hyperplasie des cryptes sur les biopsies duodénales obte-
ayant une dermatite herpétiforme. Les facteurs de susceptibilité nues lors d’une endoscopie œso-gastroduodénale [36]. L’atrophie
HLA DQ2/DQ8 y ont d’ailleurs la même répartition que dans la MC prédomine au niveau du grêle proximal mais peut s’étendre sur
[27]. l’ensemble de l’intestin grêle. L’amélioration clinique sous régime
sans gluten permet de confirmer le diagnostic. Comme plus de
95 % des patients cœliaques sont DQ2 ou DQ8, la réalisation du
4. Diagnostic
typage HLA de classe II permet de conforter le diagnostic en cas
de positivité DQ2 et/ou DQ8. Une fois le diagnostic de MC posé,
Le diagnostic de MC repose sur quatre critères : sérologie, his-
un certain nombre d’examens complémentaires sont réalisés pour
tologie, efficacité du régime sans gluten et typage HLA de classe
compléter l’exploration du syndrome de malabsorption et dépister
II. La sensibilité et la spécificité des anticorps observés dans la MC,
d’éventuelles complications : hémogramme, dosage du fer sérique,
antigliadine, anti-endomysium (AEM) [28] et tTG sont mentionnées
des folates, de la vitamine B12, des facteurs de la coagulation
dans le Tableau 3 [29]. L’utilisation de la transglutaminase humaine
(TP), calcémie et magnésémie, tests hépatiques pour rechercher
pour l’élaboration des kits de détection a permis d’augmenter leur
une hépatopathie associée. En revanche, les tests d’absorption
sensibilité et spécificité [30]. Il est actuellement recommandé de
(d-xylose, dosage des graisses fécales, test de Schilling), le tran-
rechercher les tTG et AEM seuls ou conjointement dans le bilan
sit du grêle, la coloscopie ou la tomodensitométrie sont rarement
d’une MC. Le recours aux anticorps antigliadine [31] reste pré-
nécessaires. Tout patient atteint de MC devrait bénéficier de la
conisé en cas de déficit en IgA (2 à 3 % des malades) et chez les
recherche d’une ostéopénie par la réalisation d’une ostéodensito-
patients de moins de 18 ans. Des tests basés sur la détection des
métrie osseuse.
anticorps antigliadine déamidée avec une très bonne sensibilité et
spécificité sont en cours de développement [32,33]. Des tests séro-
logiques salivaires [34] et réalisables au doigt basés sur la détection 5. Traitement : le régime sans gluten
des tTG sont également en cours d’évaluation [35]. En termes de
diagnostic, les tTG et AEM peuvent être utilisés en cas de suspi- Le régime sans gluten (RSG) nécessite l’éviction de tous les
cion de MC devant un tableau atypique. Leur positivité conduit aliments contenant une des trois céréales toxiques (blé, orge et
alors à pratiquer des biopsies intestinales (Fig. 1). Inversement, seigle) et leur substitution par le maïs et le riz. L’avoine, autrefois
en cas de découverte d’une atrophie villositaire sur des biopsies considérée comme toxique, ne semble pas avoir d’effet délétère
intestinales, leur positivité donne un quasi-diagnostic de certitude sur la muqueuse intestinale et peut être autorisée. L’explication

Fig. 1. Stratégie diagnostique selon les recommandations de l’HAS (www.has-sante.fr). tGT : transglutaminase ; AEM : anti-endomysium ; + : présence ; − : absence.
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Tableau 4 tive ou secondaire au RSG doit faire suspecter une complication


Résistance au régime sans gluten [9].
grave telle que la sprue réfractaire clonale, voire un lymphome
Renouveler les explorations endoscopiques et radiologiques et éliminer T intestinal [47].
Mauvaise observance au régime sans gluten Les difficultés d’observance du RSG conduisent à rechercher un
Erreur diagnostique, exclure les autres causes d’atrophie villositaire (déficit
traitement substitutif ou complémentaire. La redondance des épi-
immunitaire commun variable, entéropathie auto-immune, maladie de
Whipple, sprue tropicale. . .)
topes T dans les gliadines et la complexité de la génétique du blé
Colite collagène sont des obstacles majeurs à une stratégie basée sur la détoxifica-
Adénocarcinome du grêle, sprue cœliaque réfractaire, lymphome intestinal tion du blé. La plupart des stratégies thérapeutiques visent à agir en
aval de l’ingestion du gluten en proposant des enzymes d’origine
bactérienne telles que des prolylendopeptidases pour augmenter la
digestion intraluminale des peptides du gluten [48]. Récemment,
du régime par une diététicienne expérimentée est nécessaire et une équipe a même proposé d’utiliser des protéases issues des
l’adhésion des malades auprès d’associations de malades (Associa- germes de blé [49] pour contrer les effets néfastes du blé chez
tion française d’intolérants au gluten [AFDIAG]) est préconisée afin les patients ayant une MC. Ces protéases du blé clivent la glia-
d’obtenir la liste des différents produits sans gluten et les médi- dine in vitro en petits fragments a priori non toxiques car sans
caments qui en contiennent. Ce régime est contraignant, difficile effet sur des cellules épithéliales en culture et sans effet inflamma-
à suivre en collectivité ou au restaurant. Un remboursement par- toire sur des biopsies intestinales de patients cœliaques. Des études
tiel des produits sans gluten est possible. Une supplémentation complémentaires, en particulier in vivo, devront confirmer l’intérêt
vitaminique en fer, en folates, en calcium et en vitamine D est de cette piste thérapeutique.
souvent nécessaire à la phase initiale du traitement. Le RSG per- Une autre piste thérapeutique consiste à inhiber la zonuline
met habituellement la diminution du syndrome de malabsorption, qui augmente la perméabilité des jonctions serrées intercellulaires
l’amélioration des symptômes classiques (diarrhée, douleurs abdo- (tight junctions) de l’épithélium intestinal pour diminuer l’entrée de
minales, ballonnements), l’anémie et les aphtes [2]. Le RSG permet la gliadine par la voie paracellulaire mais les résultats obtenus chez
une régression partielle ou complète de la déminéralisation osseuse l’homme avec l’inhibiteur AT-1001 ne sont pas concluants [50].
ce qui constitue incontestablement un argument pour justifier et
motiver un régime contraignant [37], en particulier auprès des ado-
lescents en période de croissance [38]. L’ostéopénie régresse plus 6. Complications et pronostic
ou moins complètement chez 80 % des malades après 12 mois d’un
RSG bien suivi [20,38]. L’augmentation des transaminases associée Alors que l’espérance de vie des patients ayant une MC non
à la MC régresse totalement dans 90 % des cas après un an d’éviction compliquée avoisine celle de la population générale, le pronostic
du gluten et une biopsie hépatique n’est requise qu’en cas d’échec de la MC résistante est surtout lié à celui de ses complications
du régime bien suivi [16]. Quelques cas d’hépatopathies sévères, et, en particulier, de la sprue réfractaire clonale et du lymphome
justifiant d’une transplantation hépatique et associées à une MC, T intestinal. La sprue réfractaire correspond à une MC primitive-
ont même été spectaculairement améliorés par un RSG [17]. Les ment ou secondairement résistante au RSG. Il s’agit d’un type I
troubles neurologiques centraux, à type d’ataxie ou de migraine, lorsqu’il n’existe pas d’anomalie phénotypique des LIE ou d’un type
ou périphériques à type de neuropathie semblent aussi bénéficier II, lorsque les LIE sont de phénotype anormal avec une expression
de l’éviction du gluten [22]. En revanche, le bénéfice du RSG en intracellulaire de CD3 et l’absence d’expression en surface du récep-
cas de troubles de la reproduction n’est pas clairement démontré, teur T et des molécules CD3, CD8 ou CD4 [51]. Alors que le pronostic
mais a été rapporté [25]. Le RSG ne permet habituellement pas la du type I avoisine celui des maladies cœliaques non compliquées,
guérison des maladies auto-immunes associées, hormis pour la der- le pronostic de la sprue réfractaire de type II est mauvais avec une
matite herpétiforme, le psoriasis ou l’alopécie [39]. L’efficacité et évolution vers un lymphome T invasif dans environ 50 % des cas
la surveillance du RSG sont appréciées par l’amélioration clinique et une survie à cinq ans de 40 à 50 % [52,53]. Le traitement de la
et biologique après un à trois mois de régime et par la régres- sprue réfractaire n’est pas codifié et repose en pratique sur la cor-
sion des anomalies histologiques et la négativation des anticorps ticothérapie prolongée, l’utilisation d’immunosuppresseurs et plus
spécifiques après 12 mois de régime [40]. Alors que l’amélioration récemment sur l’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques
clinique est rapide, l’atrophie villositaire ne régresse généralement dans les sprues réfractaires de type II [54]. La sprue réfractaire de
pas avant six à 24 mois de RSG [41]. Un contrôle de la reminérali- type II, caractérisée par une prolifération clonale de petits LIE anor-
sation osseuse par ostéodensitométrie après plus d’un an de RSG maux [47], est considérée comme un LIE de bas grade et constitue
est souhaitable s’il existait une ostéopénie sévère lors du diagnos- une forme de passage entre MC et lymphome T invasif [47]. Après
tic. Le RSG doit être préconisé à vie, en particulier chez l’adulte, avoir été surévalué, le risque relatif de lymphome malin non hodg-
car il prévient en partie le risque de complications malignes [42], kinien associé à la MC a été ramené à 6 d’après les dernières études
osseuses [37] ainsi que la survenue de maladies auto-immunes [43]. [55]. Il s’agit dans la majorité des cas d’un lymphome enteropathy
L’échec du RSG impose d’abord et avant tout la réévaluation du associated T cell lymphoma (EATL) de phénotype T, et exprimant en
diagnostic initial de MC (Tableau 4). Si le diagnostic initial de MC surface le marqueur CD103, spécifique des LIE dont il est issu [47].
est confirmé, la principale cause de mauvaise réponse au RSG est Le diagnostic de lymphome invasif repose sur l’entéroscopie pous-
une observance incorrecte de celui-ci dans plus de 50 % des cas [44]. sée, la capsule endoscopique, la tomodensitométrie abdominale,
Une analyse réalisée par une diététicienne avertie et les dosages voire le PET-scan [56]. Dans certains cas, le diagnostic histologique
sériques d’anticorps tTG et antigliadine doivent être pratiqués. La n’est obtenu qu’après une laparotomie. Dans un cas sur deux, le
positivité des anticorps cœliaques doit alors faire suspecter une lymphome est révélateur d’une MC silencieuse et se manifeste par
mauvaise observance du régime. Si la diarrhée persiste, alors que une complication chirurgicale (hémorragie, perforation ou occlu-
l’atrophie villositaire a régressé, il faut rechercher une cause asso- sion intestinale) [57]. Le pronostic de ce lymphome reste sombre,
ciée, en particulier une colite collagène ou lymphocytaire [9,45]. Si aggravé par la dénutrition liée à l’entéropathie sous-jacente. Il
cette colite microscopique n’est pas toujours améliorée par le RSG, a été évalué récemment que moins de 20 % des patients étaient
elle peut néanmoins bénéficier d’un traitement spécifique tels que encore en vie 30 mois après le diagnostic [58]. La MC favorise éga-
les aminosalicylés ou les corticoïdes [46]. Finalement, après avoir lement la survenue d’adénocarcinomes du grêle [58], de cancers
exclu une mauvaise observance du régime, une résistance primi- ORL et hépatiques [55,58–60]. De nombreuses études rapportent
432 G. Malamut, C. Cellier / La Revue de médecine interne 31 (2010) 428–433

une diminution du risque de pathologies malignes, y compris lym- [19] Nuti R, Martini G, Valenti R, Giovani S, Salvadori S, Avanzati A. Preva-
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