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Sécurité dans les Opérations

RISQUES LIÉS AUX PRODUITS

DANGERS LIÉS AU COMPORTEMENT DES FLUIDES


A3

I - PRESSION RÉGNANT DANS UNE CAPACITÉ ....................................................................... 1

1 - Capacité pleine de gaz .................................................................................................................1


2 - Capacité contenant une phase liquide et une phase vapeur ....................................................... 1
3 - Capacité pleine de liquide ............................................................................................................ 4

II - CONSÉQUENCES D’UN APPORT OU D’UN RETRAIT DE CHALEUR À UN CORPS ........... 5

1 - Apport de chaleur .........................................................................................................................5


2 - Retrait de chaleur .......................................................................................................................13
3 - Vaporisation d’un liquide par détente .........................................................................................15

III - COUPS DE BÉLIER ................................................................................................................ 19

1 - Description du phénomène ........................................................................................................ 19


2 - Effets de coups de bélier et prévention...................................................................................... 21

ANNEXES

Courbes de tension de vapeur de quelques hydrocarbures ..................................................................23


Courbe de tension de vapeur de l’eau...................................................................................................24
Courbes de tension de vapeur de quelques composés chimiques ....................................................... 25
Variation de la densité de quelques liquides avec la température ........................................................ 26

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SE PRO - 00549_A_F - Rév. 4 21/03/2005

 2005 ENSPM Formation Industrie - IFP Training


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I- PRESSION RÉGNANT DANS UNE CAPACITÉ

1- CAPACITÉ PLEINE DE GAZ


PRESSION = CHOCS
DES MOLÉCULES Un gaz est constitué de molécules qui
peuvent se déplacer librement les unes
par rapport aux autres et qui sont
soumises à une agitation incessante et
t
désordonnée.

Ces molécules sont toutes identiques


dans le cas d'un corps pur et elles sont de
D MEQ 3008 A plusieurs espèces dans le cas d'un
mélange.

Pression dans une capacité pleine de gaz

L'agitation des molécules provoque de multiples chocs contre les parois. Les forces pressantes qui
en résultent s'appliquent sur toute la surface interne du ballon et créent donc une pression.

Cette pression exercée par le gaz dépend du nombre de chocs par unité de surface
(Pression = Force/Surface) et est donc fonction :
– du nombre de molécules de gaz, c'est-à-dire de la quantité de gaz enfermée dans le
ballon
– de la surface offerte aux chocs, c'est-à-dire des dimensions du ballon ou appareillage
contenant le gaz
–- de l'agitation des molécules qui augmente avec la température

2- CAPACITÉ CONTENANT UNE PHASE LIQUIDE ET UNE PHASE VAPEUR


Quand dans un équipement quelconque, non relié à l’atmosphère, il y a coexistence et contact de
deux phases liquide et vapeur à la même température et à la même pression, on dit que les deux
phases sont à l’équilibre liquide-vapeur.

a - Corps pur

Pour un corps pur donné, la présence simultanée de ces deux phases suppose des conditions telles
que leur point représentatif dans le diagramme pression-température soit sur la courbe de tension de
vapeur de ce corps pur.

La pression absolue, dans l'équipement, est la tension de vapeur du corps pur à la température de
stockage.
PRESSION = TENSION DE
VAPEUR DU CORPS PUR

t
D MEQ 3008 B

Pression dans une capacité contenant une phase liquide et une phase vapeur
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En effet chaque corps pur possède une courbe de tension de vapeur qui délimite, dans le diagramme
pression-température, deux zones comme représenté ci-dessous.

- une zone liquide à gauche de la courbe (conditions P1 et t1 par exemple)


- une zone vapeur à droite de la courbe (conditions P 2 et t2 par exemple)

Pression COURBE DE TENSION DE VAPEUR

Etat Etat
LIQUIDE VAPEUR

P2 V

P3
V
P1 L L+

D TH 009 D
Température

t1 t3 t2

Courbe de tension de vapeur

Sur la courbe elle-même (conditions P3 et t3 par exemple) il y a coexistence des deux phases liquide
et vapeur

Les planches en annexe présentent les courbes de tension de vapeur de quelques corps purs.

À titre d’exemple on a représenté ci-dessous une sphère contenant du propane liquide et gazeux à la
température de 20°C.

Courbe de tension de
Propane vapeur du propane
gazeux P P

20°C TV20
C3
Propane
liquide
D SEC 009 A

t
20°C

Pression dans une sphère de propane

La condition d’équilibre liquide-vapeur étant réalisée, puisqu’il y a coexistence des deux phases, la
20
pression P régnant dans le ballon est la tension de vapeur du propane à 20°C, que l’on note TVC .
3

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L’abaque en annexe permet d’en lire la valeur :


20
P = TVC = 8,2 atm
3

La courbe de tension de vapeur d’un corps pur permet donc de connaître la pression régnant
dans une capacité contenant ce corps à l’équilibre liquide-vapeur, à une température connue et
ceci quel que soit le niveau de liquide.

b - Mélange

Si l'on considère un ballon dans lequel un mélange est à l'équilibre liquide-vapeur, la pression P
régnant dans le ballon est appelée tension de vapeur du liquide à la température considérée.

PRESSION = TENSION DE
VAPEUR DU MÉLANGE

t
D MEQ 3008 C

Pression dans une capacité contenant un mélange à l'équilibre liquide-vapeur

Dans un tel ballon, une augmentation de température provoque la vaporisation partielle immédiate du
liquide; on dit que celui-ci est à son point de bulle. Par contre, une diminution de température
provoque la condensation partielle immédiate de la vapeur, on dit que celle-ci est à son point de
rosée.

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3- CAPACITÉ PLEINE DE LIQUIDE


La pression n’est pas une propriété du liquide mais dépend de la machine qui a généré la pression (en
général une pompe), des systèmes de régulation de pression et des systèmes de protection dont est
équipée la capacité.

(F - 1) V1 (F - 2) V1

P P

V2 V2
(F - 2) En service (F - 1) En service

V1 fermé en premier V2 fermé en premier


V2 fermé en second V1 fermé en second

D CH 3001 A
P = Presse de refoulement de P = Pression Atmosphérique
la pompe à débit nul

Pression dans une capacité pleine de liquide

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II - CONSÉQUENCES D'UN APPORT OU D'UN RETRAIT DE CHALEUR A UN CORPS

1- APPORT DE CHALEUR
Un apport de chaleur à un corps peut avoir les deux conséquences suivantes :

- augmenter la température du corps sans changement d'état physique, mais entraîner


une dilatation

- provoquer la changement d'état physique du corps, ce qui signifie vaporisation pour un


liquide

a - Apport de chaleur sans changement d'état

• Capacité pleine de gaz

La pression augmente. Elle varie approximativement comme la température absolue du gaz qui est
mesurée en Kelvin (K = ° C + 273).

Les risques encourus sont faibles.

• Capacité pleine de liquide

Tout liquide tend à se dilater quand la température augmente; il y a une expansion thermique.

Cette caractéristique entraîne des risques car l'élévation de température d'un liquide emprisonné dans
un récipient peut par expansion thermique entraîner des surpressions considérables capables de
rompre tous les équipements non protégés, ce liquide étant incompressible.

Dans le cas d'un ballon en acier plein d'eau à 20°C, une élévation de température de 30°C entraîne
une pression de l'ordre de 180 bars, soit en moyenne 6 bars/°C d'élévation de température. Aux
températures plus élevées le gradient d'élévation de pression est encore plus grand car la dilatation
de l'eau est plus élevée.

Ceci est illustré par le schéma ci-dessous :

0 175 490 960

bar rel
D SEC 012 A

20°C 50°C 75°C 105°C

Évolution de la pression dans une capacité pleine d’eau liquide

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Le graphique ci-dessous montre dans un récipient plein de gaz liquéfiés, sans phase gazeuse,
l’élévation de pression approximative en fonction de l’élévation de température, en négligeant les
variations de volume du récipient.

Pression (bar rel)


80

70

60

50

40

30

20

10
(°C) Élévation de

D SEC 013 A
température
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Évaluation de la pression dans une capacité pleine de gaz liquéfiés

S’il existe un “ciel gazeux” au-dessus du liquide, lors de l’élévation de température, cette phase vapeur
est d’abord comprimée et la pression à l’intérieur du réservoir s’élève plus lentement.

Mais lorsque le liquide a occupé, après dilatation, tout le volume du récipient, la pression croît de
nouveau brutalement.

Ces risques peuvent apparaître en particulier dans une capacité isolée (telle que sphère, camion-
citerne, wagon-citerne, ballon, bouteille d’échantillons, …) par élévation de la température ambiante.

On ne doit donc jamais remplir une capacité afin qu'il subsiste un ciel gazeux permettant la libre
dilatation du liquide par élévation de température.

La température maximale de référence pour des conditions normales de stockage en France est de
50°C.

Elle est prise à 40°C si l’équipement est muni d’un pare-soleil (exemple : wagon et camion-citerne).

Compte tenu de ce qui précède la règle couramment utilisée est qu'il subsiste un ciel gazeux au
moins égal à 3 % du volume total du récipient quand le liquide est à 50°C.

La quantité maximale du produit que peut contenir un réservoir se calcule donc en masse.

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Application :

Quelle est la quantité maximale de propane pur à 20°C que l’on peut introduire dans une sphère de
1000 m3 ?

Volume total de la sphère :

Ciel gazeux minimal à 50°C :

Volume liquide maximal à 50°C :

Masse volumique du propane à 50°C : 445 kg/m3

Masse maximale de propane stocké :

Masse volumique du propane à 20°C : 500 kg/m3

Volume maximal de propane à 20°C :

Il en est ainsi pour une bouteille de propane ou de butane commercial qui nouvellement remplie à
un ciel gazeux de 15 % à 15°C environ. Celui-ci subsiste à 50°C (3 % minimum).

15 % 3%

15°C 50°C
D SEC 019 D

GPL
commerciaux

Surveiller les niveaux : dans les sphères en particulier, se souvenir que le volume n’est pas
proportionnel au niveau.

Attention aux capacités laissées pleines après les épreuves hydrauliques.

Ces risques concernent aussi une tuyauterie isolée. L’augmentation de température du produit par
la soleil peut entraîner des ruptures de joints et/ou même de la tuyauterie, ou tout au moins
empêcher l’ouverture de robinet-vanne à opercule.

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Il faut prendre l’une des précautions suivantes :

- laisser décollée une vanne vers une capacité


- si des soupapes d’expansion thermique sont prévues, veiller à ce qu’elles ne soient pas
isolées

DN 25 (1")

Vanne
cadenassée O
BAC ouverte (CO) DN 20(3/4")

D SEC 014 A
F F

Soupape d'expansion thermique sur bac de stockage

D MEQ 3009 A

Soupape d'expansion thermique sur transfert de liquide

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Application :

Calculer la quantité de propane pur évacuée par une soupape d’expansion thermique placée sur une
ligne isolée soumise à une élévation de température.

Avec :

- ligne : longueur 100 m diamètre nominal 4” (DN 100) section de passage : 82,1 cm2
- température initiale : 20°C
- température finale : 40°C

– sur les échangeurs, s'il n'existe pas de soupape d'expansion thermique : ne jamais isoler
le fluide froid si le fluide chaud est en service.

Fluide chaud

NE JAMAIS ISOLER
LE FLUIDE FROID,
SI LE FLUIDE CHAUD
EST EN SERVICE D MTE 1041 B

Fluide froid

Précaution d'exploitation sur un échangeur

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• Capacité à l’équilibre liquide-vapeur

Tant qu’il subsiste un ciel gazeux, la pression augmente avec élévation de température conformément
à la courbe de tension de vapeur du corps concerné.

L’exemple ci-dessous permet d’observer l’augmentation de pression avec la température dans une
sphère de pur.

bar rel. bar rel.

20 °C 50°C

D SEC 015 A
Les pressions qui en découlent sont moins importantes que dans le cas précédent et
n’engendrent généralement pas de risques particuliers.

Néanmoins il faut tenir compte de cette propriété physique lors de toute opération inhabituelle :
détournement de produit, démarrage, conditions climatiques inhabituelles, …

b - Apport de chaleur avec changement d'état

La vaporisation du liquide s'accompagne :

- d'une consommation d'énergie appelée chaleur latente de vaporisation


- d'une augmentation très importante de volume

Dans le cas de l'eau : à 100°C et à la pression atmosphérique, l'eau donne un volume de vapeur
environ 1600 fois plus grand que son volume à l'état liquide. Aussi l'eau qui entre accidentellement
dans une installation, si elle est vaporisée par un produit chaud, peut occasionner une rupture de
l'installation.

On comprend donc que les surpressions puissent se produire dans des équipements lors de la
vaporisation de quantité même faible d'eau si le volume offert à la vapeur n'est pas suffisant.

Le risque de surpression augmente bien entendu avec la température.

Il peut y avoir destruction de l'équipement intérieur et même éclatement.

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Ainsi dans un bac de stockage :

- lors de la rupture d’un serpentin dans un bac de stockage de produits réchauffés, on se


trouve en présence d’un débordement avec moussage (FROTH-OVER). C’est la mise en
ébullition d’eau dans un produit chaud, non en feu

T > 100°C

VAPEUR

D SEC 016 A
PV

CONDENSAT

- lors d’un feu dans le réservoir on peut rencontrer :

• une émulsion en surface avec débordement par présence d’eau provenant de


l’arrosage ou de la mousse (SLOP OVER)

• une vaporisation dans la masse (BOIL OVER) provoquée par le produit qui, en
brûlant, crée une onde de chaleur qui se déplace vers le fond du réservoir et
provoque l’ébullition de l’eau libre située en fond de bac

Fractions légères
distillantes
Fractions légères
remontant
Ondes de chaleur

Fractions lourdes
coulant
D SEC 3000 A

Eau libre
ou en émulsion

Phénomène de boil-over

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Le produit enflammé, projeté dans les airs, génère une véritable boule de feu.

D SEC 018 A

Rupture d’un bac de stockage lors d'un boil-over


(toit sans soudure frangible)

En opération, les précautions suivantes sont à prendre :


– contrôle de l'absence d’eau dans les coulages vers les bacs de stockage traitant des
produits chauds non aqueux
– purge en point bas dans les tuyauteries et les capacités de stockage où peut
s’accumuler de l’eau
– drainage complet de l’eau résiduelle après des épreuves d’étanchéité hydraulique avant
tout démarrage des unités à risques
– vérification de l’absence d’eau dans les réservoirs de vidange (fût, “tonne à vide”, …)
avant l’admission de produit chaud
– vérification du bon fonctionnement des purgeurs sur les lignes de vapeur d’eau pour
éviter les "marteaux d'eau".

Vapeur

PV
D SEC 021 A

Condensats

– pas d’utilisation de la vapeur d’eau dans les serpentins de réchauffage de réservoir de


stockage contenant des produits stockés à une température supérieure à 80-90°C.

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2- RETRAIT DE CHALEUR
Un retrait de chaleur a les conséquences inverses :

– diminution de la température du corps sans changement d’état physique avec


contraction par augmentation de la masse volumique

– changement d’état physique, ce qui signifie :

• condensation pour une vapeur


• solidification pour un liquide

Dans les deux cas, une mise sous vide est à craindre si la capacité considérée est isolée.

Elle sera néanmoins bien plus importante lors de condensation de vapeur. Il peut y avoir déformation
et même “implosion” du matériel.

Les exemples ci-dessous illustrent ce risque.

F F

retrait
de
120
chaleur 50
°C °C
eau
F F

Mise sous vide d'un récipient sous pression

D SEC 030 A

Mise sous vide d’un bac de stockage

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Les accidents les plus fréquents sur les équipements isolés se produisent lors de
refroidissement inopinés (pluie, baisse de la température extérieure, …) :

- par condensation de la vapeur d’eau lors de manœuvre de dégazage ou de désaération


- par condensation de la vapeur d’eau contenue dans l’air (bac de stockage, silos, …)
- pendant le transport de produits chauds

Les précautions nécessaires sont les suivantes :

- mettre les évents et les purges à l’air libre s’il n’y a pas de risque de mélange explosif, et
vérifier qu’ils ne sont pas bouchés

- maintenir une légère surpression par :

• l’addition d’un corps pur léger (exemple : propane dans butane)


• du gaz inerte
• du gaz de chauffe

- vérifier le bon fonctionnement des soupapes de respiration double effet sur les bacs de
stockage

Les risque existe aussi dans une capacité contenant un corps à l’équilibre liquide-vapeur.

En effet, selon la température certains corps ont une tension de vapeur inférieure à la pression
atmosphérique.

Dans le cas du n-butane pur, ceci est illustré par l’exemple dessous :

Bar rel. Bar rel.

20 °C 0 °C
n. Butane n. Butane
gazeux à l'équilibre
D SEC 1223 B

Évolution de la pression dans un wagon-citerne de butane

Par temps froid pour éviter la mise sous vide, il peut être nécessaire de pressuriser les capacités
(sphère, wagons-réservoirs, habituellement en pression).

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3- VAPORISATION D’UN LIQUIDE PAR DÉTENTE


a - Risques de givrage

Lors d’une vaporisation par baisse de pression dans une vanne, il n’y a pratiquement pas d’échange
thermique avec le milieu ambiant.

La chaleur latente nécessaire à la vaporisation du liquide est prise au liquide lui-même. La baisse de
température qui en découle amène en présence d’humidité, un givrage au point de détente et peut
créer des blocages par le gel de l’eau ou par la formation d’hydrates.

Lors d’une prise d’échantillon de gaz liquéfiés


pour permettre en cas d’incidents chaque
vanne soit manœuvrable :

• ouvrir dans l’ordre, les robinets 1


puis 2
1 2 D SEC 024 A • lorsque la prise est terminée, fermer 2
puis 1
• décomprimer le flexible en ouvrant 3
3 • décomprimer la ligne entre 1 et 2 en
ouvrant 2, puis fermer 2
Ceci est bien entendu aussi valable pôur une
purge de gaz liquéfiés.

b - Formation d’hydrates

• Hydrates d'hydrocarbures

Les hydrates sont des structures cristallines qui peuvent se former lorsqu’on met des
hydrocarbures et de l’eau en présence dans certaines conditions.

Il est admis que les hydrates sont des inclusions de molécules de gaz dans les espaces laissés libres
dans un réseau cristallin de molécules d’eau avec de faibles liaisons chimiques entre le gaz et l’eau.

Deux types d’hydrates ont été mis en évidence :

H H
Molécules
H d'Hydrocarbures
H

H
H
H
H

D CH 3000 A

H
H
H

H H

Réseau cristallin de molécules d'eau Exemple de structure cristalline


d'un hydrate (propane)

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- le premier intéressant les molécules de faibles tailles (méthane, éthane, éthylène) avec
pour formules :

• CH4 7,6 H 2 O
• C2H6 7,6 H 2 O

- le second relatif aux molécules plus grosses (propylène, propane, isobutane)


comportant 17 molécules d’eau

Les tailles des molécules au-delà du n-butane sont trop importantes pour permettre la pénétration
dans une cavité du réseau cristallin de sorte que les homologues supérieurs au butane ne peuvent
donner lieu à des formations d’hydrates.

Les hydrates sont des solides de couleur blanche qui peuvent revêtir différents aspects (neige, givre,
cristaux ou arborescences) et dont la densité est d’environ 0,98.

Les températures de formation des hydrates dépendent de la pression et de l’hydrocarbure concerné


et peuvent être largement situées au-dessus de 0°C.

Le diagramme ci-dessous représente les domaines de formation d’hydrates ou d’eau libre pour
quelques hydrocarbures :

100
90
atm Méthane
80
70
60
50

40 Éthane
30

20

Eau liquide
10 Pression +
9 HC liquide
8
ane
7
Prop
6 ZONE DE
5 FORMATION
D'HYDRATES
4

tane
2
Isobu Eau liquide
+
ane vapeur d'HC
n-but
+ vapeur d'HC

1
Eau solide

0,9
0,8
0,7
0,6
°C
D TH 008 B

0,5
-5 0 5 10 15 20 30
0°C Température
Température (°C)

Domaine de formation des hydrates

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Ces températures n’ont bien entendu aucun rapport avec les températures de solidification des
hydrocarbures résumées dans le tableau ci-dessous.

Température de
Constituants
solidification (°C)

Méthane – 182,5
Éthane – 183
Propane – 187
Isobutane – 159,4
Éthylène – 169,4
Propylène – 185,4

Lorsque l'hydrate se décompose, il y a libération du gaz contenu dans le réseau cristallin.

Ex : 164 cm 3 de méthane gazeux par cm3 d'hydrate solide.

• Autres hydrates

Il peut y avoir formation d'hydrates avec d'autres gaz tels que le gaz carbonique, l'hydrogène sulfuré, le
chlore, le brome.

Gaz Hydrate / Formule Couleur

CO 2 CO 2 / 7,6 H2O Blanchâtre


H 2S H 2S / 5,07 H2O Jaunâtre

Cl 2 Cl 2 / 5,75 H2O Légèrement coloré

Br2 Br2 / 10 H2O Rougeâtre

• Risques liés aux hydrates

Les hydrates occupent un volume important étant donné leur faible masse volumique.

Ils sont capables de boucher en partie ou en totalité les équipements tels que lignes, filtres,
robinetterie, …

Ils peuvent s'accumuler dans les échangeurs, se déposer dans les machines tournantes en
entraînant un balourd du rotor générateur de vibrations.

L’adhérence aux parois et la dureté du bloc d’hydrates est telle qu’aucun moyen mécanique normal de
débouchage ne peut être mise en œuvre.

Seul le réchauffage (ex : lance à vapeur) s'avère efficace.

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Pour éviter ces risques il faut :

– diminuer la teneur en eau dans le gaz (ex : 0,01 % à 15°C dans le propane)
– injecter du méthanol, avide d'eau

c - Fuite à l’atmosphère de gaz liquéfiés sous pression

Lors d’une fuite de gaz liquéfiés sous pression il y a détente brusque de la pression interne du
récipient à pression atmosphérique et donc vaporisation instantanée d’une partie du gaz liquéfié
libéré.

La partie non vaporisée s’écoule en nappes circulaires et se vaporise lentement grâce aux apports
thermiques de l’environnement (conduction et convection avec le sol ou de l’eau, rayonnement solaire,
température ambiante, …).

Le phénomène est différent dans le cas d’un gaz liquéfié cryogénique stocké à la pression
atmosphérique puisque la vaporisation instantanée n’apparaît pas, le produit libéré se répand sur le
sol, formant une nappe qui se vaporise peu à peu.

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III - COUPS DE BÉLIER

1- DESCRIPTION DU PHÉNOMÈNE
Un coup de bélier est une brusque variation de pression et a pour cause une brutale variation de
débit :
– fermeture / ouverture de robinets
– démarrage / arrêt de pompe (en particulier à distance)

Dans une tuyauterie où circule du liquide, une fermeture brusque de vanne ne bloque pas
immédiatement toute la masse de liquide se trouvant dans la tuyauterie. Ce liquide encore en
mouvement vient “s’écraser” sur la face amont de l’opercule de la vanne en produisant une
augmentation de pression et de la même façon, la pression en aval de la vanne chute brutalement.

Amont Aval

D SEC 025 A
Amont Aval

Cette surpression (ou dépression) localisée sur une petite longueur va se déplacer sous forme d’une
onde le long de la conduite (à la vitesse du son dans le liquide ≅ 1 km/s) jusqu’à ce qu’elle rencontre
un obstacle qui la fait repartir dans l’autre sens.

On crée ainsi un mouvement de va et vient de surpression et de dépression qui diminue avec le temps
grâce aux frottements qui amortissent le mouvement.

La valeur de la surpression atteinte est fonction de la vitesse de fermeture de la vanne. Une formule
simplifiée permet d’estimer cette surpression.

∆P = surpression en bar
L = longueur de la tuyauterie en m
t = durée de la fermeture de la vanne en s
L . (V 1 – V2 )
∆P =
t . 50
v 1 = vitesse du produit ligne en service en m/s
v 2 = vitesse après fermeture vanne = 0 m/s

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Application :

Calculer la surpression atteinte dans le cas suivant :

Débit =
Diamètre tuyauterie =
Longueur de la tuyauterie =
Temps de fermeture de la vanne =

11
Vitesse en m/sec.

10
Sch 40

0
ch 4
- 3" S

40
rie F - 2"

Sch
rie F

4"
9

F-
0 Sé
DN 50 Sé

rie
DN 8


100

8
DN

40
ch
"S
-5
eF
éri
5S
7
12
DN

6
0
c h4
"S
-6
eF
éri
5 0S
15
DN

0
"S ch 4
3 ie F-8
0 Sér
D N 20
40
- 10 " Sch
2
50 S érie F
DN 2
Sch 40
Série F - 12"
DN 300
40
1 e F - 16" Sch
DN 400 Séri
D SEC 032 A

Débits en m3/h
50 100 150 200 250 300 350 400

Relation vitesse-débit dans une conduite en fonction du diamètre

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2- EFFETS DE COUPS DE BÉLIER ET PRÉVENTION


Les coups de bélier par la surpression ou la dépression qu’ils occasionnent peuvent être la cause de
chocs et de ruptures d’éléments de tuyauterie (en particulier en plastique où les phénomènes sont
fréquents) ou de pièces mécaniques : joints, corps de pompe, boulonnerie de brides, clapets, …

Pour prévenir ces incidents, deux solutions peuvent se présenter :

- la non création du coup de bélier


- la surpression de la variation de pression par un équipement approprié

• Éviter le coup de bélier

L’amplitude de la surpression dépend essentiellement de la vitesse de variation du débit. Il suffit donc


de s’attacher à ne produire que des variations lentes du débit.

Il est ainsi recommandé de :

– démarrer une pompe vanne de refoulement fermée


– d’arrêter une pompe après avoir fermé la vanne de refoulement
– d’ouvrir ou fermer les robinets manuels progressivement (attention aux vannes 1/4 tour)
– de prévoir des temps raisonnables d'ouverture / fermeture des robinets motorisés
– de remplir lentement une canalisation vide

vanne ouverte brusquement

Vanne fermée

Air
D SEC 026 A

Impact du front du liquide = surpression

Coup de bélier à l'ouverture d'une vanne

• Se prémunir contre les coups de bélier

Il est cependant très difficile d’éviter tous les coups de bélier :

– un arrêt brutal de pompe n’est pas souvent précédé par la fermeture de la vanne de
refoulement
– les automatismes de chargement créent systématiquement des coups de bélier

Des équipements de protection peuvent être prévus :

– soit pour amortir les coups de bélier par exemple avec une capacité antipulsatoire
– soit pour se protéger contre des surpressions occasionnelles importantes par exemple avec
une soupape ou un disque d’éclatement.

00549_A_F

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22
A3

Pour éviter la dissolution du gaz dans le liquide, on utilise des bouteilles à membranes de type Olaer.
La pression de gonflage est fonction des caractéristiques du circuit. Une bouteille ne peut amortir
qu’une seule fréquence.
On n'est donc pas protégé dans le cas d'une pompe à vitesse variable

Orifice de
gonflage

Ouvert
Gaz
comprimé

Vessie

D SEC 027 B
Bouteille anti-pulsatoire de type Olaer Clapet Neyric sur réseau d'eau incendie

Systèmes de protection contre les surpressions et les dépressions

00549_A_F

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-200 -100 0 100 200

00549_A_F
Pression (Atm)
50 50
40 40

30 30

ne
20 20

th a
e


ne

y lè n
15 e 15

ha
lèn e e
e

Et

Eth
p y p an u ta n tan
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7 7
is o n-P
6 6
ne ne 5
5 xa ta
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4 n-H n-H 4

3 3
23

2 2

1 1
0,9 0,9
0,8 0,8
0,7 0,7

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0,6 0,6
0,5 0,5

0,4 0,4
COURBES DE TENSION DE VAPEUR
0,3 0,3
DE QUELQUES HYDROCARBURES
0,2
(Origine équation d'Antoine) 0,2

Température (°C)

D PPC 010 A
0,1 0,1
-190 -180 -170 -160 -140 -130 -120 -110 -90 -80 -70 -60 -40 -30 -20 -10 10 20 30 40 60 70 80 90 110 120 130 140 160 170 180 190
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
A3
24
A3

500
Pression (bar)

400

300 Point
critique
221,29 bar C
200

374,15 °C
100
90
80
70
60
50
40

30

20

10
9
8
7
6
5
4

1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
COURBE DE TENSION DE VAPEUR
0,3 DE L'EAU DE 50 °C AU POINT CRITIQUE

0,2

Température (°C)
D TH 018 E

0,1
50 100 150 200 250 300 350 400

00549_A_F

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-100 -50 0 50 100 150 200 250
-130 -120 -110 -90 -80 -70 -60 -40 -30 -20 -10 10 20 30 40 60 70 80 90 110 120 130 140 160 170 180 190 210 220 230 240
150 150

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100 100
90 90
80 80
70 70
60 Cl 2 60
50
I NH 3 HF 50
HC
40 2 40
CO
30 30

Pression (bar)
3
BF
20 20

10 10
9 9
8 8
7 l 7
6 CC 4 6
5 5
PT
4 4

3 3
25

2 2
F3
Br

1 1
0,9 0,9
0,8 0,8
0,7 0,7
0,6 0,6
0,5 0,5
0,4 0,4

0,3 0,3

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0,2 0,2
— Origine équation d'Antoine —

PT
COURBES DE TENSION DE VAPEUR
DE QUELQUES COMPOSÉS CHIMIQUES

0,1 0,1
0,09 0,09
0,08 0,08
0,07 0,07
0,06 PT 0,06
PT Température (°C)
0,05 0,05
-130 -120 -110 -90 -80 -70 -60 -40 -30 -20 -10 10 20 30 40 60 70 80 90 110 120 130 140 160 170 180 190 210 220 230 240
-100 -50 0 50 100 150 200 250
D TH 1005 A
A3
26
A3

VARIATION DE LA DENSITÉ DE QUELQUES LIQUIDES


AVEC LA TEMPÉRATURE

Densité d
Nom Formule
-80°C -60°C -40°C -20°C 0°c 20°C 40°C 60°C 80°C 100°C 150°C 200°C

Acétaldehyde C 2H 4O 0,78
Acétate de butyle C 6H12O2 0,882
Acétate d'éthyle C 4H8O2 0,901
Acétone C 3H 6O 0,855 0,832 0,811 0,791 0,765 0,74
Acide acétique C 2H 4O 2 1,049 1,028 1,003 0,98 0,96
Acide formique CH2O2 1,221 1,192 1,169
Acrylonitrile C 3H 3N 0,806
Anhydride acétique C 4H 6O 3 1,082
Benzène C 6H 4 0,879 0,858 0,836 0,815 0,793 0,731 0,661
Butane n-butane C 4H10 0,674 0,658 0,640 0,621 0,601 0,579 0,555 0,528 0,500 0,488
isobutane 0,605 0,584 0,559 0,534 0,505
Chlore (liquide) Cl2 1,571 1,522 1,448 1,411 1,348 1,279 1,203 1,113
Chlorobenzène C 6H5Cl 1,13 1,108 1,087 1,065 1,04 1,02 0,96 0,896
Chloroforme CHCl 3 1,64 1,60 1,56 1,52 1,48 1,43 1,40 1,36 1,32 1,21 1,06
Chlorure de méthyle CH3Cl 1,101 1,067 1,031 0,997 0,960 0,921 0,881 0,837 0,790 0,733
Chlorure de méthylène CH2Cl2 1,49 1,455 1,42 1,385 1,35 1,318 1,28 1,248 1,212 1,175 1,06 0,90
Chlorure de vinyle C 2H3Cl 1,06 1,03 1,00 0,975 0,945 0,915 0,88 0,845 0,80 0,745 0,51
Cyclohexane C 6H12 0,78 0,76 0,74 0,72
Diéthylène glycol C 4H10O3 1,135 1,122 1,107 1,091 1,075 1,06 1,02
Éthanol C 2H 6O 2 0,855 0,835 0,82 0,806 0,789 0,765 0,745 0,736 0,716 0,645 0,50
Éthylène glycol C 2H 6O 2 1,127 1,113 1,098 1,083 1,069 1,054 1,017 0,974
Formaldéhyde CH2O 0,815
Fréon 22 CHClF 2 1,512 1,465 1,411 1,350 1,285 1,213 1,133
Furfural C 5H 4O 2 1,16
Glycérine C 3H 8O 3 1,263 1,251 1,237 1,224 1,21 1,17 1,132
Méthanol CH4O 0,880 0,862 0,845 0,827 0,810 0,792 0,774 0,755 0,736 0,714 0,646 0,563
Mercure Hg 13,64 13,60 13,55 13,50
Nitrobenzène C 6H3NO2 1,203 1,182 1,163 1,142 1,122 1,071 1,018
Oxyde d'éthylène C 2H 4O 0,95 0,92 0,891 0,864 0,834 0,804 0,78 0,75 0,63
Propane (liquide) C 3H 8 0,624 0,603 0,579 0,556 0,530 0,502 0,469 0,433
Soufre fondu S 1,80 1,78 1,76
Styrène C 8H 8 0,907
Tetrachl. de carbone CCl4 1,67 1,63 1,585 1,545 1,505 1,46 1,42 1,31 1,18
Toluène C 7H 8 0,960 0,942 0,923 0,905 0,886 0,868 0,849 0,830 0,811 0,791 0,739 0,679
Trichloréthylène C 2HCl3 1,60 1,57 1,535 1,50 1,465 1,43 1,395 1,36 1,33 1,24 1,13
Urée (fondue) CH4N2O 1,335
m-xylène 0,885 0,866 0,851 0,833 0,814 0,793 0,738 0,68
Xylène o-xylène C 8H10 0,91 0,881 0,865 0,846 0,83 0,812 0,764 0,708
p-xylène 0,861 0,84 0,823 0,805 0,786 0,738 0,682

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