Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
construction : publication
rapide et économique des
documents les plus récents et
les plus [...]
1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des
reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public
provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le
cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :
- La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre
d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite
dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien
de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : «
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source
gallica.bnf.fr / BnF ».
- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait
l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la
revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de
fourniture de service ou toute autre réutilisation des contenus
générant directement des revenus : publication vendue (à l’exception
des ouvrages académiques ou scientifiques), une exposition, une
production audiovisuelle, un service ou un produit payant, un support
à vocation promotionnelle etc.
Établissement de réservoirs pour l'emmagasinement des eaux de cution, à considérer : le gros oeuvre formant le massif de la construc-
—
Ja voie supérieure (Calvados). Ingénieur en chef, M. OLIVIER. tion, etles%ers ouvrages consistant en menuiserie, serrurerie, fumis-
Défense du bourg de l'Isle de Noé contre les inondations de la terie, enduits, plafonds, parquets, peinture, tentures, etc.
—
Baïse (Gers). Ingénieur en chef, M. BORDAS. Le gros oeuvre comprend la maçonnerie et la charpente, en bois,
Pertuis d'introduction des eaux dans le bassin à flot de Saint-Malo fonte ou fer, selon les parties à exécuter, planchers, combles, escaliers
—
(Ille-et-Vilaine). Ingénieur en chef, M. BELLINGER. Ingénieur ordinaire, ou cloisons.
M. FIOTJCATJLT. Les planchers sont l'une des parties les plus importantes de la con-
Raccordement du canal de la Marne au Rhin avec le chemin de struction, tant par le but qu'ils remplissent que par leur mode d'exé-
—
fer de Strasbourg (Marne). Ingénieur en chef, M. JAQOINÉ. Ingénieur cution qui intéresse leur durée, et celle de leurs appuis; si nous
ordinaire, M. MALÉZIEUX. voulons donc connaître quels sont les matériaux les plus convenables
— Canalisation de la Vire en amont d'Aire (Pas-de-Calais). Ingénieur à leur établissement, et comment on doit les employer, nous devrons,
en chef, M. DAVAINE. Ingénieur ordinaire, M. QDAISAIN. en partant de leur définition et de leur composition, examiner les
— Construction du mur de quai le long de la place d'armes à conditions diverses auxquelles ils doivent satisfaire dans chaque cas,
Bayonne (Basses-Pyrénées). Ingénieur en chef, M. de FOTJRCROY. Ingé- puis nous passerons en revue les matériaux* dont on peut faire usage
nieur ordinaire, M. DAGUENET. pour en constituer la partie résistante ; de cet examen rapide ressor-
— Travaux de défense sur la rive gauche du Doubs, en aval du tira la supériorité du fer, sur laquelle nous nous étendrons particuliè-
pont de Neullans (Jura). Ingénieur en chef, M. SIRODOT. Ingénieur or- rement en -étudiant le mode de construction des planchers en fer, en
dinaire, M. LAMAIRESSE. faisant ensuite la description des divers systèmes en usage, et en indi-
— Construction d'un musoir à l'extrémité de la jetée nord du port quant les calculs auxquels donne lieu leur .établissement.
de Sanit-Nazaire (Loire-Inférieure). Ingénieur en chef, M. CHATONEY.
Ingénieur ordinaire, M. LEFERME.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
— Dérivation de la rivière d'Ollery pour l'alimentation du canal de
la Somme (Somme). Ingénieur en chef, M. Fcix. Ingénieur ordinaire,
M. SOTJRDIATJX. Définition. — Le plancher est la partie d'une construction destinée à
— Amélioration de la navigation de l'Adour entre Douteux et Dax la diviser horizontalement à diverses hauteurs.
(Landes). Ingénieur en chef, M. PAIRIER. Ingénieur ordinaire, M. DES- Les planchers remplissent à chaque étage le rôle que joue le sol au
COMBES. rez-de-chaussée, et sur lequel reposent les massifs qui leur servent
— Amélioration de la navigation de l'Eure, entre son embouchure et d'appui.
Louviers (Eure). Ingénieur en chef, M. MÉRY. Ingéûieur ordinaire,
M. LECLERG. Composition.— Ils se composent:
— Reconstruction d'un pont à Rion, route agricole de Rion à Saint- 1° D'une partie résistante formée de solives reposant sur des murs ou
Julien en Born (Landes). Irjgénieur en chef, M. PAIRIER. Ingénieur or- sur des poutres et poitrails qui les remplacent.
dinaire, M. CRODZET. Ces solives s'appellent chevêtres quand elles s'assemblent avec plu-
— Elargissement du pont Juvénal sur le Lez, route départementale, sieurs solives dites d'enchevêtrure, que l'on interrompt au passage des
n 15 (Hérault). Ingénieur en chef, M. TARDY. Ingénieur ordinaire, escaliers et des conduits de fumée dans les murs, devant les cheminées,
M. DUPONCHEL. et quelquefois au-dessus des baies. On les appelle lambourdes dans
— Chemin de fer de Graissessac à Béziers. — Embranchement des les planchers en bois, quand elles sont scellées contre un mur et re-
Mines de Saint-Geniès de Varensal (Hérault). çoivent les solives.
— Chemin de fer de Toulouse à Bayonne. — Partie comprise entre 2° D'un entretoisage garantissant les solives de toute flexion trans-
les limites des communes de Doussens et de Lestelle (Haute-Garonne). versale, ou d'un hourdis ou remplissage qui, tout en servant d'entre-
Ingénieur en chef, M. FRËCOT. Ingénieur ordinaire, M. SCHELLINX. toisage, forme le plafond ou bien l'aire du plancher, ou tous les deux à
— Chemin de fer des Ardennes. — Tracé et terrassements de la tra- la fois.
versée de Lougniou (Moselle). Ingénieur en chef, M. NOËL. Ingénieur 3° D'une aire, appelée vulgairement plancher et pouvant être exécu-
en chef, M. RAILLARD. tée de diverses manières.
— Chemin de fer de Nantes à Châteaulin. — Partie comprise entre k" D'un plafond, enduit posé à la partie inférieure du remplissage.
Lorient et Quimper (Finistère). Ingénieur en chef, M. CHATONEY.
Chemin de fer de Rennes à Brest.
— Partie comprise entre Yffiniac et Conditions à remplir. — Les conditions générales que doivent rem-
Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord). Ingénieur en chef, M. FESSARD. Ingé- plir les planchers sont d'être économiques et durables.
aieur ordinaire, M. de BOISANGER. L'économie résulte du bas prix de la matière, par suite d'une pro-
Yoies ferrées à établir commune d'Outreau par la Société des duction et d'un travail faciles ; de la réduction de la main-d'oeuvre par
forges de Montataire (Pas-de-Calais). Ingénieur en chef, M. DAVAINE. l'emploi de dispositions simples et commodes à exécuter; de l'emploi
Ingénieur ordinaire, M. DESCHAMPS. de la matière dans les meilleures conditions de résistance, sous le
—Restauration de la route Impériale n° 136 entre la route départe- moindre poids possible.
mentale n° 9 et la borne kilom. n° 26 (Gironde). Ingénieur en chef, La durée résulte de la stabilité obtenue par des dispositions empê-
M. DROELING. Ingénieur ordinaire, M. LÂNCELIN.
chant la déformation de la partie résistante du plancher qui tra-
Rectiflcation de la route Impériale n° 103, par la vallée de l'Erieux vaille toujours dans les mêmes conditions ; de l'incombustibilité des
(Ardèche). Ingén. en chef, M. JOLY. Ingén. ordinaire, M. VIGODROTJX.
matériaux employés et de leur inaltérabilité par l'humidité de l'air.
— Elargissement d'une portion de la traversée de Mezières roule Les conditions particulières auxquelles doivent satisfaire les plan-
Impériale n° 51 (Ardennes). Ingénieur en chef, M. GAIGNIÈRE. Ingé- chers varient selon les cas.
nieur ordinaire, M. COLLE. - Ainsi ils doivent être peu sonores et peu vibrants dans les maisons
— Rectification de la route Impériale n° 165, dans la traversée de d'habitation. On y parvient, en augmentant la hauteur des solives, ce
Quimper (Finistère). Ingénieur en chef, M. AOMAITRE. qui conduit à un plancher plus épais; en augmentant la masse, mais
Études sur les planchers en fer l'on s'écarte alors de la condition d'économie, car il faut un plancher
comprenant l'examen de 2ù systèmes différentsy plus résistant ; enfin en multipliant les vides dans l'épaisseur de la
construction.
Par M. LAWRENCE CHAPRON, Ingénieur Civil. Ils doivent quelquefois être imperméables à l'humidité et aux mias-
VL.39, 40, 41, 42, 43, 44. mes, permettre l'emploi de conduits pour l'air froid ou chaud, la fumée,
et l'écoulement des eaux.
Articles antérieurs,.— Note sur divers systèmes de planchers en fer économiques, Comme forme générale, ils doivent être un peu bombés, car, par une
employés dans les constructions les plus récentes, Ann. Constr. 18.56.—. Plancher en
fér économique, système de M. YABX, col. 27, PI. 15. illusion d'optique, s'ils sont plats ils paraissent creux, ce qui produit
— Plancher- et poitrail en fer,
système ROUSSEL, col. 28, PI. 16. un effet désagréable à l'oeil ; cette forme en assurant la. rigidité du
.
plafond augmente sa résistance.
SOMMAIRE.
— Introduction. — Considérations générales. — Définition des plan- Ils doivent présenter des dispositions évitant l'affaiblissement des
chers. — Composition.— Conditions générales et particulières.-—M atériaux employés.
Bois.— Fonte. — Fer. •' .....-,.. murs d'appui, et servir au contraire à leur consolidation.
.
•
Il faut aussi qu'ils permettent le passage des cages d'escalier, celui
INTRODUCTION. des tuyaux de fumée dans les murs et l'établissement des cheminées.
Dans une construction quelconque, publique ou privée, monument, D'autres conditions particulières naissent des circonstances dans les-
maison d'habitation, magasin, ferme, etc., on a, au point de vue de l'exé- quelles on se trouve.
117 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. 6* ANNEE. — SEPTEMBRE 1860. 118
MATÉRIAUX. senter plus d'élasticité sous les chocs et de s'altérer moins promp-
tement.
Les matériaux dont .on dispose pour former les solives constituant
CONSTRUCTION DES PLANCHERS EN FER.
la partie résistante dû plancher sont le bois, la fonte et le fer.
Dans la construction des planchers en fer nous avons à considérer :
Bois. — Le bois fût d'abord presque exclusivement employé dans
toutes les parties des constructions, sous forme de pans de bois, plan- 1° La partie résistante.
chers, combles, voûtes, puis on recouvrit bientôt les maisons d'enduits, 2° L'entretoisage, hourdis et remplissage.
pour protéger le bois contre les actions atmosphériques ; la pierre le 3° L'aire du plancher.
remplaça ensuite dans les murs et les voûtes, jusqu'à ce qu'il'fût remplacé ka Le plafond.
par le fer dans les planchers et les combles. 1° Partie résistante. — La partie résistante du plancher se composé
Les causes qui font également exclure le bois de beaucoup de con-
structions sont assez nombreuses. dé solives en fer ayant l'une des sections dont nous avons parlé plus
Par l'épuisement des forêts, son prix a augmenté considérablement, haut, ancrées et scellées dans la maçonnerie ou assemblées avec les
surtout pour les pièces de grandes dimensions ; sa production est lente ; poutres ou poitrails qui les remplacent. Ces solives sont légèrement cin-
il est combustible et s'altère promptement sous l'influence de l'humi- trées pour leur donner plus de résistance, de manière que le plafond
dité et des vapeurs acides, il présente donc peu de durée ; il diminue soit légèrement creux pour la raison d'optique dont nous avons
parlé ; elles sont scellées au plâtre dans les murs, avant la surélévation
en outre la solidité des murs en les entamant sur leur longueur en des de la construction. En outre elles sont ancrées de manière à chaîner les
points souvent très-rapprochés; enfin il est moins résistant que les au-
tres matériaux, fonte ou fer.- murs, ce qui, avec le scellement, les encastre et augmente ainsi leur
résistance.
Fonte. — La fonte a d'abord été substituée au bois, surtout en Angle- Les ancrages sont faits en fendant les extrémités de la pièce et
terre, car les procédés de coulage et de moulage ont été perfectionnés les recourbant en queue de carpe, ou au moyen d'un tirant rivé ou
avant ceux du laminage, mais si elle est incombustible et inaltérable, boulonné sur la solive et muni d'un oeil dans lequel on passe une clef
elle résiste difficilement à la flexion. Une solive en fonte, pour résister verticale noyée dans la maçonnerie.
autant qu'une solive en fer, devra présenter un poids double de métal
2° Entretoisage, hourdis, remplissage. — L'entretoisage est destiné à
et son prix étant égal à la moitié du fer, son emploi n'offre pas d'éco- empêcher le déplacement des solives dans le plan horizontal, il prend
nomie.
le nom de chaînage quand il empêche leur déversement et qu'il réunit
La fonte ne présente pas, dans ces conditions, autant de garanties
les murs de l'édifice parallèles aux solives.
que le fer, et de plus charge la construction d'un poids plus grand. Les conditions d'un bon entretoisage et d'un bon chaînage sont: de
Toutefois comme elle résiste beaucoup mieux à la compression qu'à la
maintenir les solives sur toute leur hauteur pour éviter les effets dont
traction, environ quatre fois'plus, il faut dans la section des solives re-
porter le métal à la partie inférieure, en faisant usage de pièces à section nous venons de parler, et cela sans affaiblir la résistance par des perce-
ments de trous pour leur fixation; ils doivent encore être simples et
en forme de T renversé ou de double T, ou mieux, en conservant la
forme du T, consolider l'âme par de petites nervures là où la compres- peu coûteux de main-d'oeuvre.
Le chaînage est nécessairement fait avec du fer, l'entretoisage peut
sion est la plus grande, c'est-à-dire à la partie supérieure.
être fait avec du bois si l'on n'a pas égard à la condition d'incombus-
tibilité.
Le hourdis ou remplissage entre les solives est disposé de plusieurs
manières, selon que l'on veut ou non plafonner, faire l'aire du plancher
en parquet ou au moyen d'enduits ou de dallages.
Si l'on plafonne et que l'on emploie un parquet en bois, l'on peut faire
des augets en plâtre et plâtras ou en briques creuses de faible épaisseur.
Si l'on plafonne et que l'aire du plancher soit un enduit ou un dal-
lage il faut alors deux surfaces planes en haut et en bas et l'on peut
employer les briques creuses de plus d'épaisseur, les poteries, les car-
Fer. — Le fer a eu dans l'origine un emploi fort restreint dans les reaux creux en plâtre et le béton.
constructions, car on n'avait pas encore perfectionné les procédés de Si l'on ne plafonne pas on laisse l'entretoisage apparent, que ce soit,
fabrication de ce métal, et l'on ne connaissait pas les conditions dans du bois, du fer, des voûtes en briques ou en béton pilonné sur de la
lesquelles il pouvait'le mieux résister. Employé comme pièces d'assem- tôle ondulée ou cintrée.
blage dans les planchers en bois, il servit à les consolider. Augets en plâtre et en plâtras. — On établit les augets en plâtre et en
La grève des charpentiers qui eut lieu en 1845 fit penser à son em- plâtras sur une treille en métal appelée paillasse, et formée des entre-
ploi exclusif pour faire des poitrails; puis des planchers en métal furent toises et de fers carillons appelés fantons posés sur celles-ci parallèle-
établis dans les édifices dont on voulait assurer la durée, et devinrent ment aux solives, l'on met des bordages en bois sous les solives, les
ensuite obligatoires dans la construction des théâtres. plâtras dessous, puis on les noie dans du plâtre liquide.
Des systèmes complexes et coûteux (fermettes) furent d'abord em- Les plâtras coûtent A fr. 02 le mètre cube, le plâtre 17 fr. 60.
ployés, mais ne se répandirent pas dans les constructions ordinaires;
on en trouva de plus simples, en employant des barres de fer rectan- Poteries creuses. — Les poteries creuses ont la forme de pots légè-
gulaires comme dans le système VAUX que nous avons déjà décrit rement coniques, elles sont faites au tour et fermées par une rondelle
,
(IV. Ann. Conslr. 1856, col. 27, pi. 15), mais d'argile percée d'un trou permettant à l'air chaud de se dilater et éviter
ne travaillant pas encore ainsi les ..fissures occasionnées par la cuisson que favorise encore l'in-
dans les meilleures conditions possibles sous les efforts auxquels ils
étaient soumis. troduction de l'air chaud dans les pots.
On fit plus tard des essais successifs avec diverses formes, soit en croix Ces pots portent à leur pourtour des siries qui facilitent la prise du
soit en T, et l'on arriva enfin à la forme du double T, que l'on perfec- mortier employé pour les joints, ils sont légèrement aplanis sur quatre
tionna en reportant le plus de métal possible près des tables. Ayant de leurs faces, de manière à diminuer les joints; leur forme conique
des fers laminés d'une fabrication peu coûteuse, leur emploi les rend plus favorables à la confection des voûtes, surtout celles à
se ré- double courbure, qu'à la confection des surfaces planes pour lesquelles
pandit rapidement dans les planchers. On chercha aussi à résoudre la
question en employant des fers de diverses formes qui offrent plus de on préfère les briques creuses. .'
.
Ils coûtent environ 60 à 65 fr. le mille à Paris rendu sur le chantier,
résistance à la flexion transversale que le fer à double T.
Le fer présente sur le bois les avantages suivants : incombuslibilité et avec des dimensions de 0m,150 de haut et 0m,100 à 0°>,125 de diamètre.
; On en fait pour toutes les épaisseurs de planchers.
inaltérabilité en prenant des précautions contre l'oxydation; résistance
et légèreté beaucoup plus grandes; il n'affaiblit en rien les murs qui Briques creuses. — Les briques creuses sont d'une fabrication plus
lui servent d'appuis, au contraire il peut contribuer à les chaîner il ré- courante que les pots, aussi sont-elles plus répandues dans la construc-
;
partit mieux la charge qu'ils supportent en permettant de supprimer tion des planchers, des voûtes et des cloisons. Elles sont légères sous
les chevêtres et les lambourdes, les solives étant toutes prolongées dans
le massif de maçonnerie; tous ces avantages un gros "volume,• exigent moins dé mortier pour leurs joints et assour-
peuvent être obtenus main- dissent parfaitement les planchers.
tenant à prix égal. Ces briques creuses s'emploient aussi bien à plat que de champ selon
Sur la fonte, le fer a l'avantage de charger beaucoup moins les appuis ..
les épaisseurs que l'on veut donner au hourdis et peuvent se mettre aussi,
comme poids de solives ; d'être d'une fabrication plus courante ; de pré- bien en longqu'en travers des solives; il vaut mieux les mettre en long
119 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION.--6e ANNÉE. —SEPTEMBRE 1860. 120
pour croiser les joints en évitant de casser les briques en deux dans Ils coûtent à Paris de 2 fr. 50 à 3 fr. 50 le mètre superficiel suivant
leur longueur, ce qu'il faudrait faire si on les employait en travers. les dimensions.
Voici ci-dessous un tableau donnant leurs dimensions, leur poids, Béton.—Le béton employé comme hourdis permet l'application du
les quantités par mètre carré soit sur champ soit à plat, et le prix du gravier, du ballast, de l'argile calcinée, des débris de tuiles et de bri-
mille à Paris rendu sur le chantier (fabrique de MM. BORIE frères.) ques que l'on mêle avec de la chaux. Il faut éviter l'emploi du silex qui
éclate au feu.
Le béton coûte 15 à 20 fr. le mètre cube, le caillou 6 fr. 60, la
^
g
DIMENSIONS POIDS QUANTITÉ
par mètre carré.
PRIX
ja chaux grasse 45 à 50 fr. Le béton forme dans les planchers une masse
•g en en
n
OBSERVATIONS.
compacte qui répartit bien la charge sur les solives surtout si on lès
fc centimètres, kilogr. surcKawp. à plat, rendn. recouvre entièrement d'environ 4 à 5 centimètres, il est incombustible
et résiste bien à l'eau et aux agents atmosphériqnes.
1 22,15, 4 i\300 27 T8 60r percées de 3 trous en long. Il donne par son poids et sa compacité une grande rigidité au plan-
2 22,11, 5,5 1.310 32 66 60 — 6 trous en long. cher qui est peu sonore; mais comme il est très-pesant il exige
3 22,11, 6,5 1.315 32 58 60 6 trous en long.
4 22,11,11 2.450 32 32 100
—
9 trous en long. l'emploi de solives en fer d'un poids plus grand que dans les cas ordi-
—
5 22,11,11 2.500 32 32 100 — 8 trous en trav. naires, il surcharge la construction d'un poids considérable qui conduit
22,14, 8 2.450 38 48 100 8 trous en long.
6 — à augmenter la solidité des fondations; en séchant, il se dilate pour re-
pousser les murs et les dallages ou enduits qui se fendillent; il sèche très-
La forme de ces briques creuses a varié avec celle des évidements, lentement, et l'on ne peut employer de suite un parquet en bois qui
tantôt elles sont percées de petits trous, comme Celles de la fabrique de s'altérerait à l'humidité; il n'est pas encore démontré que le feu ne le
MM. BORIE frères, tantôt elles offrent la forme de tuyaux de drainage désagrège pas et que les vibrations ne le détachent pas des solives.
accolés, ou ont des évidements elliptiques ; ces variations sont du reste Son emploi très-répandu en Angleterre l'est peu en France où l'on
' recherche la stabilité et la rigidité par des agencements plus légers
sans intérêt, la première forme est la plus usitée.
Briques pleines. — On emploie les briques pleines pour les voûtes et conduisant à des sections de poutres qui ne pourraient pas sup-
porter la charge du béton sans fléchir, mais qui, avec les dispositions
en les posant à plat ou de champ, elles coûtent 50 fr. le mille et au- adoptées, sont suffisamment résistantes et réalisent une grande éco-
dessus, suivant leur qualité.
nomie. Les systèmes de hourdis dans notre pays sèchent en outre
Carreaux creux en plâtre. — Les carreaux creux renforcés en plâtre très-rapidement, et permettent la pose des parquets sans craindre
présentent dans les constructions les avantages suivants que nous allons leur altération.
développer, économie, facilité et célérité dans la pose, légèreté, soli- On peut employer aussi comme hourdis un mortier maigre, ou béton
dité, sourdité et salubrité. aggloméré, composé de quatre parties de sable, quatre parties de cen-
Ces carreaux dispensent de l'entretoisage des solives en fer, d'où dres de houille, et une partie de chaux.
il résulte : 1° économie du métal employé à cet usage; 2° économie Ce béton se fabrique avec peu d'eau, et à l'aide d'un broyage éner-
de la main-d'oeuvre nécessaire à leur façon ; 3° suppression de la plus gique. Il offre une prise rapide, parce qu'il s'approche des ciments.
grande partie des fantons employés dans les autres systèmes de hour- Prix : 12 à 15 francs le mètre cube.
dis, ne gardant qu'un simple ïanton, posé comme entretoise tous les 3° Aire du plancher. — L'aire du plancher peut être faite de diverses
0m.50 au joint des carreaux, on a une solidité supérieure à celle obte-
manières : en parquet, en dallage ou en enduit.
nue par les autres entretoisages; 4° économie de 60 p. 100 dans l'em- On peut faire des parquets de frise ou en point de Hongrie ou à
ploi du plâtre servant au hourdissage, au plafonnage et au scellement
dés lambourdes ; 5° économie plus grande dans la main-d'oeuvre, deux panneaux en disposant convenablement les lambourdes sur le plancher.
ouvriers maçons faisant facilement, dans le même temps, le hourdis d'une On emploie des dallages en laves, en lames de métal, ou en carreaux
surface de plancher, nécessitant quatre ouvriers avec un hourdis plein à six pans constituant le carrelage proprement dit.
ordinaire; 6° enfin économie résultant de la légèreté des carreaux qui Enfin on peut faire des enduits en ciment de diverses espèces ou en
pèsent 40 p. 100 de moins que les hourdis pleins ordinaires, ce qui asphalte.
permet de diminuer le poids du fer des solives du plancher. Nous avons dit plus haut comment on devait faire le remplissage
Il est facile de se convaincre de ces avantages par l'inspection du pour établir l'aire du plancher. Les planchers y compris les lambourdes
plancher où nous avons .employé ces carreaux. coûtent de 5 à 15 fr. le mètre carré et 0 fr- 50 pour le replanissage.
Les carreaux creux étant faits dans toutes les hauteurs de solives Les carreaux de Paris valent 25 fr., ceux de Compiègne 50 fr.; le
remplissent exactement les entrevoux; ils peuvent recevoir de suite carrelage est évalué de 2 fr. 50 à 5 fr. le mètre carré.
l'enduit du plafond à cause de la netteté de leurs surfaces ; le scelle- Les enduits en asphalte coûtent de 4 fr. a 6 fr. 50 le mètre carré, sous
ment des lambourdes du parquet, ou la pose du carrelage se font rapi- des épaisseurs de 0m.010 à 0°\015; ceux en bitume 2 fr. 75 à 5fr. 50
dement sur une surface toute dressée sans excès de plâtras ou de plâtre. sous 0m,015 à 0m.025 d'épaisseur, avec un accroissement de prix de
La.diminution du poids d'un hourdis en carreaux creux est d'au 0 fr. 08 par millimètre en plus.
moins 40 p. 100 sur celui des hourdis pleins, les vides occupant L'enduit en bitume, posé sous des parquets, revient de 3 fr. 25 à 4 fr.
40 p. 100 de l'espace.
le mètre carré.
La résistance du carreau creux est très-grande, et elle est prise dans Pour les enduits en ciment on peut se baser sur le prix des 100 kil.
de ciment, ainsi le ciment de Portland coûte 13 fr. 20, le mètre cube
sa forme même, aussi ne tend-elle pas à déplacer les solives, ces car- pesant 1,300 kil.
reaux sont coulés d'un seul jet. Les expériences auxquelles ils ont
donné lieu ont fourni les résultats suivants : 4" Plafond.—Le plafond est formé, en général, de deux enduits :
1° Des carreaux de 0m.16 d'épaisseur, hourdant un plancher à so- l'un en plâtre ordinaire et l'autre en plâtre fin. Pour poser le premier
lives espacées de 1 mètre ont supporté, sans aucune altération et pen- de ces enduits il faut que la surface sur lequel on le met soit rugueuse
dant six semaines, une charge de 3,000 kilog. par mètre superficiel. et prenne bien le plâtre, ainsi sont les augets sur lattes ou sur bardeaux,
2° Des carreaux de même épaisseur, hourdant un plancher dont les et les hourdis en briques. Le plafonnage, main-d'oeuvre et fournitures
solives étaient espacées de 0ra.70 ont résisté sans altération au choc comprises, coûte 1 fr. le mètre superficiel.
d'un sac de plâtre de 200 kilog. tombant d'aplomb en leur milieu, de Le prix d'un seul enduit varie de 0 fr. 25 à 0 fr. 50.
3 mètres de hauteur.
Ces expériences ont été faites sur des planchers sans fantons.
DESCRIPTION DES DIVERS SYSTÈMES DE PLANCHERS EN FER.
3° Dans les mêmes conditions que dans l'expérience précédente, une
pierre pesant 370 kilog. tombant de lm.00 de hauteur, n'a fait qu'en-
tamer le plâtre, par un de ces angles en y restant engagée ; dans ce cas Après avoir vu à quelles conditions devaient satisfaire les planchers
il y avait des, fantons espacés de 0m.50. en fer, dans/leur ensemble et dans leurs diverses parties : solives,
Les cavités des carreaux amortissent les sons complètement. entretoisage et remplissage, planchers et plafonds; nous avons à
Ces carreaux ne peuvent être faits qu'avec de bon plâtre, ils ne examiner en détail comment on a réalisé dans la pratique, la com-
renferment donc pas de corps absorbant et entretenant l'humidité qui binaison de ces éléments constitutifs du plancher, en employant les
produisent des taches noires sur les plafonds et les peintures. Em- matériaux dont on peut disposer. Il faut donc étudier maintenant les
ployés par un temps sec ils permettent de peindre et de plafonner au divers systèmes de planchers en fer tels qu'on les emploie dans les
bout de 15 à 20 jours sans inconvénient. constructions actuelles; cependant avant de passer à cette étude,
Ils se fout d'après les hauteurs et les écartements adoptés dans les il ne sera pas sans intérêt de voir : 1° quels rôles ce métal a primi-
solives, on les emploie donc sans déchet. tivement joué dans la composition des planchers en bois; 2° sous
NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — 6' ANNÉE.
121 — SEPTEMBRE 1860. 122
quelles formes il y fut employé avant qu'il ne devînt l'élément principal nuent de grosseur ils augmentent de longueur ainsi que les bielles, et
dans le genre de constructions qui nous occupe. la disposition présente en outre de moins en moins de stabilité à mesure
1° Rôle du fer dans les planchers en bois. — Le rôle du fer dans l'ori- que la distance ce' augmente.
gine fut d'abord de consolider les assemblages des pièces de bois for- On a aussi armé les poutres au moyen d'arcs en fer fixés sur leurs
mant la partie résistante du plancher; on le fit ensuite concourir à la ré- faces latérales; ils travaillent à la compression, et la partie inférieure
sistance conjointement avec le bois, qui d'abord élément principal dans de la poutre joue le rôle de tirant faisant équilibre à la poussée de
la construction ne fut plus employé que comme moyen d'augmenter la l'arc.
stabilité de la partie métallique en s'opposant à sa déformation; jusqu'à
à ce que celle-ci l'eût complètement remplacé pour constituer le plan-
cher en fer proprement dit.
2° Formes données au fer employé dans les planchers en bois. Pièces
d'assemblage, etc. — Le fer fut d'abord restreint dans les planchers en
bois à la consolidation des diverses parties, sous forme d'étriers, de
plates-bandes, d'équerres, d'ancres, etc.; que l'on fixait au moyen de
goujons, boulons, tirefonds, vis à bois, etc.
Il prit ensuite une importance plus grande dans la constitution des
planchers, en intéressant directement leur résistance par son emploi
On peut avoir ainsi deux arcs placés latéralement sur les deux faces
comme armatures, qui d'abord furent appliquées aux pièces soumises d'une poutre, ou un seul arc placé entre deux poutres jumelles.
à de plus grands efforts que les solives, telles que les poutres et les
poitrails. Dans ce dernier cas on fixe l'arc au moyen de boulons traversant les
Ces armatures furent employées sous diverses formes et perfection- poutres et servant en même temps à les relier. Dans le cas où l'on a une
seule poutre et deux arcs, on peut fixer ceux-ci au moyen de vis à bois
nées peu à peu dans le but de mieux utiliser la résistance du métal.
bien calibrées légèrement coniques et graissées avec du suif pour faci-
Ce furent d'abord de longues plates-bandes posées et fixées à plat sur
liter leur entrée, afin qu'elles participent à la résistance, et permetten
les faces latérales des poutres, à la hauteur de la fibre neutre, ce qui
n'augmentait la résistance que d'une manière insignifiante comme le de les enlever aisément, le suif empêchant l'oxydation du fer par l'acide
gallique contenu dans le bois; ces vis sont espacées de 0-.15 à 0m.20,
.
démontre la théorie ; puis on plaça ces plates-bandes soit à la partie
inférieure en-dessous des poutres, ou mieux à la partie supérieure et et les trous qui les reçoivent sont coniques et percés dans le bois que
en-dessus des poutres (la résistance des pièces de bois fléchies étant
l'on perfore à l'aide d'une mèche.
moindre à la compression qu'à la traction) ; ou mieux encore on les Pour cintrer l'arc on le martelle à froid.sur une enclume, et d'un seul
mit à la fois sur les deux faces inférieure et supérieure en les ancrant
côté, cette partie s'allonge et le fer se courbe. On forge aux deux extré-
solidement à leur extrémité que l'on a soin de cintrer légèrement, en mités de l'arc des talons que l'on encastre dans le bois et qui s'opposent
les appuyant ou les soulevant en leur milieu et en les chargeant à leurs
à un effort trop grand sur les vis.
extrémités. Cette opération leur donne du roide, c'est-à-dire aug- Pour calculer cette pièce, il suffit d'en considérer une moitié, celle de
mente leur résistance à la flexion.
gauche, par exemple. On voit qu'elle est soumise à l'action de trois
forces : 1° une poussée N réaction de la partie de droite sur celle de
gauche, cette poussée passe par le sommet de l'arc et est horizontale
en supposant l'arc symétrique et une charge uniformément répartie ou
symétriquement répartie par rapport au sommet; 2° à une force verti-
cale P, moitié de la charge totale, dans l'hypothèse ci-dessus, et pas-
sant à une distance de l'appui égale au quart de la portée si la charge
est uniformément répartie; on déterminerait facilement sa position
Mais la courbure de la pièce ne peut se maintenir que si ses extré- dans les autres cas; 3" à une force R réaction delà poutre sur l'extré-
mités buttent, au-dessus des points d'appui, contre une partie résistante, mité de l'arc, connaissant P en intensité et en direction ainsi que la
sinon elle tend à les renverser. On a alors cherché à profiter de la direction de N, on en déduit l'intensité et la direction de R et l'inten-
hauteur de la pièce en employant le métal de manière à empêcher la sité de N.
flexion de la poutre, en évitant toute poussée sur les appuis. La poutre étant calculée pour un certain effort, l'arc est calculé
On a d'abord employé, dans ce but, un système de tirants partant de pour résister au surplus de la charge à laquelle elle est soumise.
la partie supérieure et des extrémités de la poutre, venant la soutenir Dans ce genre d'armature est en germe la forme de la fermette, et
en dessous, au moyen de pièces transversales, en son milieu, ou en deux c'est par son introduction dansées solives, qu'a commencé l'emploi
points qui en sont équidistants ; des écrous permettent de tendre ces exclusif du fer comme partie résistante pour constituer le plancher en
tirants, et des platines en fer répartissent leur pression sur une plus fer proprement dit.
grande surface et par suite en évitent l'écrasement; la poutre est en
outre ancrée dans la maçonnerie. PLANCHEES EN FER PROPREMENT DITS.
Classification.
On peut classer les divers systèmes de planchers en fer proprement
dits, en suivant l'ordre dans lequel ont eu lieu leurs perfectionnements
aux points de vue et de leur résistance et de leur construction; c'est-à-
dire qu'après les avoir classés d'après la forme des sections adoptées
pour les solives et conservant la même marche que celle qui a été
suivie dans la discussion relative à la résistance de ces sections, nous
classerons chacun de ces planchers d'après leur mode d'entretoi-
sage et de remplissage, et comme cette dernière classification est
commune à tous les planchers en fer, nous ne la donnerons que
pour ceux à solives en double T, qui sont les plus répandus dans la
Ce système de tirants peut être doubleet placé de chaque côté de la pratique.
poutre, ou simple et mis entre deux poutres jumelles réunies par des Nous adopterons la classification suivante :
nouions, disposition plus généralement adoptée. Si les exigences de la
construction ne s'y opposent pas, on a avantage à écarter l'armature en 1° Planchers avec solives en fer dites fermettes.
dessous de la poutre sur laquelle rectangulaires.
on prend alors des points d'appui au 2° — —
moyen de bielles. Le métal travaille ainsi dans de meilleures conditions; 3° — — en croix.
en effet, la force verticale P ne change pas d'intensité, si on la suppose 4° — — en T.
représentée par ac;bc représentera la traction exercée sur le tirant, et 5° — — en double T.
ab la compression
sur la poutre; si l'on change l'inclinaison du tirant, 6° — — en U et en V renversés.
si on le met suivant bc'j prenant a'c'
l'effort P, la traction = ac représentant l'intensité de
1° Planchers avec solives en fer dites fermettes.
sur le tirant sera 6'c', et la compression sur la pou-
tresera représentée par a'V; il est évident alors que b'c'<bc et a'b'<ab, Nous avons dit plus haut, en parlant de l'armature des poutres au
il y aura donc diminution dans les dimensions du tirant et de la poutre.
moyen de fers en arc placés sur les faces latérales que là était l'origine
Cependant il y a des limites à l'écartement des tirants, car s'ils dimi- de la fermette; en effet, si l'on supprime la poutre, et que l'on conserve
C. 110 1860. —16
123 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — 6* ANNÉE. — SEPTEMBRE 1860. I2i
l'arc en réunissant ses deux extrémités par un tirant en fer, on a la rapidement à cause de ses avantages. Il a déjà été décrit (Nou-
forme élémentaire de la fermette. velles Annales de la Construction, 1856, col. 28, PI. 15); nous ne ferons
La fermette a été l'objet de divers perfectionnements dus à MM. AN- qu'en rappeler succinctement les dispositions et les avantages princi-
GOT, BELLEMARE, BATELIER, JEANNETTE, etc. ; mais elle se compose tou- paux.
jours, comme parties principales, d'un tirant ancré solidement dans la 11 se compose, avons-nous dit, de barres de fer méplat posées de
maçonnerie et d'un arc butant contre deux talons forgés vers les extré- champ, ancrées dans la maçonnerie par un scellement en queue de
mités du tirant. Des dispositions accessoires empêchent la déforma- carpe, entretoiséespar des fers carrés recourbés qui les maintiennent sur
tion de l'ensemble : ce sont des potelets empêchant le rapprochement toute leur hauteur et sur lesquels on pose des cours de fantons destinés
de l'arc et du tirant, des brides qui les recouvrent et qui s'opposent à à former la paillasse sur laquelle on viendra faire un hourdis assurant
leur écartement, et des rivets qui achèvent de consolider l'assemblage la solidarité de toutes les parties de ce système incombustible.
de ces deux parties. Une modification porte sur l'inclinaison des brides Le plancher VAUX offre les avantages suivants :
et des potelets par rapport à l'arc et au tirant pour empêcher leur glis- 1° Épaisseur très-faible, permettant, à volonté, d'avoir des appar-
sement sur l'arc. tements plus élevés, ou une construction moins haute, ou enfin l'ad-
dition d'un'étage.
2° Main-d'oeuvre aussi réduite que possible, c'est celle qui est néces-
saire au cintrage des solives par un martelage à froid, celle pour le
coudage des entretoises,pour celui des queues de carpe et leur refente.
3° Stabilité plus grande que dans les systèmes précédents, surtout
que dans les fermettes. En effet les solives ont moins de hauteur, et en
outre la résistance est prise dans la matière seule et non dans la forme
de la pièce comme cela a lieu dans la fermette forme qui, étant alté-
rable, offre moins de stabilité et moins de résistance.
Cependant dans ces solives il y a plus de métal que dans les fermet-
tes, à cause de leur peu de hauteur, mais il y a beaucoup moins de
main-d'oeuvre ce qui est préférable, la main-d'oeuvre est une valeur
morte, tandis que le métal représente toujours une valeur réelle.
Si l'on doublait le nombre des solives en réduisant l'épaisseur de moi-
Si l'on veut une surface horizontale à la partie supérieure, tié, on diminuerait d'autant la longueur des entretoises ou leurs di-
on met mensions et leur poids, et, avec moins de métal, on aurait la même
une barre de fer parallèle au tirant, on prolonge les brides, et même
on met des brides intermédiaires s'il est nécessaire pour soutenir le résistance absolue; mais des solives minces présentent plus de facilité à
plancher. la flexion latérale et en outre les chances d'oxydation sont augmentées.
Le calcul des fermettes se ferait comme celui de l'armature en arc La même chose arriverait si, sans changer le nombre de solives, on aug-
dont nous avons parlé plus haut. mentait la hauteur, on sait que la résistance croît comme le carré de la
Leur emploi fut d'abord restreint à l'établissement des poitrails, hauteur, si donc on la double en prenant une épaisseur quatre fois
formés de deux fermes reliées par des entretoises moindre pour les solives, on a la même résistance en employant
en fer, et dont on moitié moins de métal.
augmentait la stabilité en les appuyant sur chaque côté d'une poutre
en bois, ou par un hourdis en briques disposées en forme de voûte sur- Si l'on pouvait réaliser économiquementdes barres de fer dont la face
baissée ; cet emploi s'étendit ensuite à la construction des planchers supérieure serait courbe et telle que la hauteur de la solive fût double
dans les édifices dont on voulait assurer la durée, et on les employa en son milieu de celle à ses extrémités, on aurait presque même résis-
conjointement avec les combles en fer qui furent formés des mêmes tance qu'avec une barre de même hauteur que celle de cette solive en
éléments (Bourse, Palais-Royal, Chambre des Députés, etc.); puis son milieu et de même épaisseur, et l'on aurait environ un quart de
une ordonnance de police les rendit obligatoires dans la construction métal en moins. Ceci se conçoit, les moments maxima des forces ten-
des théâtres où les dangers résultant du feu sont le plus à craindre dant à faire fléchir la pièce en son milieu quand elle n'est pas encas-
(Théâtre Italien, Théâtre Français, etc.). Mais les fermettes ne trée, on peut retirer du métal à ses extrémités sans altérer sensible-
se ment sa résistance.
répandirent que diflicilement dans la construction des habitations; en
effet, si elles sont assez économiques comme quantité de métal employé, 3° Planchers avec solives en fer en croix.
elles exigent une main-d'oeuvre qui peut en tripler et même en quadru-
pler le prix ; ainsi il y eut des fermettes qui revenaient à' 1 fr. 50 et On a fait des essais pour employer les fers en croix dans la construc-
I fr. 70 le kilogramme. tion des planchers, nous n'en parlerons qu'au point de vue historique,
On a économie de métal à augmenter la hauteur de la fermette, mais car ces fers sont d'un usage défectueux au point de vue de la résistance;
elle devient alors moins stable et exige plus de remplissage. en effet on ne peut les employer que dans deux positions :
Le hourdis des planchers où l'on emploie ce système est fait en 1° Une des nervures étant verticale, l'autre est horizontale (-|-), et
plâtre et plâtras, en poteries creuses sous forme de pots ou de poteries. comme elle est placée à la hauteur de la fibre neutre, elle ne concourt
II est établi sur une paillasse formée de fers carillons posés sur les en rien à la résistance et ne sert au contraire qu'à affaiblir la pièce en
tirants des fermettes et scellés dans le mur à leurs extrémités; s'il en la chargeant inutilement ; le moment de résistance de cette partie étant
est besoin, surtout pour les planchers en plâtras, on met des cours de plus petit que le moment de la charge qu'elle ajoute à la pièce ;
fantons placés parallèlement aux solives sur les entretoises;on a même 2" Ou bien on peut placer ce fer de sorte que les nervures soient à
employé des treillages en fer à larges mailles. 45° (x) et alors il sera moins résistant que deux barres de fer placés de
Le plafond et le plancher s'établissent à la manière ordinaire, les champ de même dimension que les nervures et même n'ayant pour
lambourdes de'ce dernier étant établies sur le tirant supérieur de la hauteur que celle de la pièce qui, dans cette position, offre de grandes
fermette, et on les scelle au moyen d'augets sur l'aire du hourdis. facilités à la déformation.
2° Planchers avec solives en fer rectangulaires. 4° Planchers avec solives en fer à T.
On rechercha des dispositions plus simples comme main-d'oeuvre; Nous ne parlons aussi de ce système de planchers que pour mémoire.
deux systèmes furent successivement employés, soit avec des solives Les solives en fer à T peuvent être placées de deux manières:
formées de lames de tôle, soit avec des barres de fer méplat. 1* La nervure horizontale à la partie inférieure ; alors la nervure ver-
1° Emploi de lames de tôle.—M. SCHWICHARDI fit des planchers avec ticale soumise à la compression tend à se déformer très-facilement sous
des lames de tôle posées de champ, portant des charges assez fortes, et ce genre d'effort.
présentant des dispositions simples comme main-d'oeuvre. Ces lames de 2° La nervure horizontale à la partie supérieure, ce qui vaut mieux,
tôle sont rivées bout à bout pour former les solives, mais pour peu car alors elle travaille à la compression sans tendre à se déformer, tan-
qu'elles soient minces, elles sont facilement sujettes au voilement et dis que la nervure verticale travaille à la traction, mais cette dernière
à l'oxydation, à cause de la multiplication des surfaces par l'emploi n'est cependant pas suffisante pour ce travail, il faut une seconde ner-
des faibles épaisseurs. vure horizontale au bas de la pièce, c'est là la forme du double T.
2° Emploi de barres de fer méplat. — M. VAUX employa des barres
5» Planchers avec solives en fer en double T.
en fer méplat de forte dimension, les posa de champ pour former ses
solives qu'il entretoisa d'une manière simple au moyen de fers coudés, Les solives en fer en double T, employées dans la construction, pré-
et il assura la stabilité du tout par un hourdis. Ce système, quoique sentent, deux espèces de formes principales :
encore plus coûteux que les systèmes de planchers en bois, se répandit 1" Celles à double nervure, constituant le double T proprement dit.
125 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION.— 6« ANNÉE. — SEPTEMBRE 1860. 126
2° Cellesà triple nervure, appelées aussi fer à triple T. n'entre dans leur composition que celui nécessaire à la résistance, sauf
La première de ces formes est la plus répandue, elle a été l'objet de les ancrages qui d'ailleurs contribuent à la stabilité en encastrant les
nombreuses applications, et comme les perfectionnements,apportés à la solives, et qui constituent la seule main-d'oeuvre aussi réduite que pos-
construction des planchers en fer résultent surtout de son emploi, nous sible pour le fer entrant dans ces planchers; ils permettent en outre
étendrons particulièrement sur les divers systèmes où elle est l'emploi de bois de dimensions réduites pour l'entretoisage.
nous
adoptée comme solives. Ces systèmes sont très-stables, les entretoises maintenant les solives
sur toute, leur hauteur, en ayant soin de les chasser entre celles-ci pour
Planchers avec solives en fer à double T proprement dit. opérer un serrage, et si l'on ne regarde pas à un surcroît de dépense, il
PL. 39, 40, 41, 42. serait bon de les réunir à la hauteur de la fibre neutre par des bou-
lons les traversant toutes dans toute la largeur du plancher, on opére-
Nous avons montré quels étaient les principaux avantages de la sec- rait le serrage au moyen d'écrous; ces boulons placés de distance en
tion en double T au point de vue de la résistance, le métal étant re- distance, tous les mètres environ, sont mis latéralement aux entretoises
porté vers les nervures horizontales, là où sont les plus grands efforts et peuvent remplacer des tasseaux dans les planchers à doubles augets.
de traction et de compression. Les entretoises sont maintenues par le plancher cloué dessus dans les
Nous avons dit qu'on avait réalisé cette forme au laminage avec di- trois premiers systèmes, ou par les lambourdes et les lattis comme
vers perfectionnements destinés à augmenter sa résistance à la flexion dans le quatrième, les augets assurent en outre leur position dans les
trois derniers.
Le premier système est le plus économique, il peut être employé pour
des magasins, des greniers, des granges etc. ; le deuxième est le moins
coûteux pour les maisons d'habitation; les deux derniers tout en étant
plus chers ont l'avantage d'être moins sonores, à cause de la couche
d'air qui assure, en outre, une température plus régulière aux appar-
tements.
Planchers avec entretoisage en fer et avec augets.
On a fait aussi des solives à nervures égales à petites ailes, dont l'âme PL. 40.
plus mince vers l'axe neutre croît en épaisseur vers les tables, et quel-
quefois même est renforcée vers ces parties sur une certaine hauteur,; Quatre systèmes font l'objet de cette planche :
des solives à nervures égales à larges ailes préférées dans le cas où l'on 1" Solives avec entretoises en fer courbé et fantons à crochet, avec
ne dispose que de peu de hauteur; les solives à petites ailes étant em- augets du plafond en plâtre et plâtras ; lambourdes du parquet en
ployées dans le cas contraire, les larges ailes résistent par la forte point de Hongrie posées sur les solives. (Système KAULET et MIGNON.)
section aux efforts de flexion verticale et par leur dimension en largeur 2° Solives avec boulons d'entretoise placés à la hauteur de la fibre
aux efforts de flexion horizontale, comme ceux développés par la pous- neutre avec fantons à crochets, même disposition pour les augets et les
sée de voûtes s'appuyant sur ces solives; enfin on a fait des solives à lambourdes que ci-dessus, parquet ordinaire. Système KAULET et
nervures à sections inégales, les branches étant inégales ou non, mais MIGNON.)
la nervure la plus large et de section la plus forte devant travailler à 3° Solives avec entretoises en fer coudées et rivées à la partie supé-
la compression et non à la traction comme il en a été fait des applica- rieure et inférieure de l'âme ce qui l'affaiblitunpeu, fantons à crochets,
tions; en effet le fer résiste moins à la compression qu'à la traction et augets comme ci-dessus et parquet. (Système BAUDRIT.)
tend plus facilement à se déformer, il est donc logique de le faire tra- 4° Solives avec entretoises en fer posées sur leur nervure inférieure
vailler moins à la compression qu'à la traction à laquelle il résiste et recevant deux cours de fantons continus en fer carillon, scellés dans
mieux sans crainte de déformation. le mur à leurs extrémités; chaînage transversal du plancher par des fers
Nous allons examiner les différents systèmes de planchers avec soli- méplats avec taquets maintenant les solives en haut et en bas, ces chaî-
ves en fer en double T proprement dit, au point de vue de leur con- nes sont ancrées dans la maçonnerie ; on a cherché dans ce plancher à
struction, en adoptant l'ordre dans laquelle ils se présentent dans les éviter le percement des solives. (Système BLEUZE.)
planches, ordre qui concorde avec la marche suivie dans les perfec- Le constructeur de ces planchersdonne les chiffres suivants pour leur
tionnements des diverses parties de ces ouvrages, entretoisage, rem- établissement :
plissage, aire et plafond. Ce que nous dirons à cet égard sera appli- Portée des solives Hauteur
cable aux planchers en fer ou l'on emploie d'autres systèmes de dans oeuvre. des solives.
solives. 1 mètre 0°.l00
4 — 0 .120
Planchers avec entretoisage en bois sans ou avec augets. 5 — 0 .140
6 — 0 .160
PL. 39. 7 — 0 .180
8 — 0 .220 à 0°.260
Quatre systèmes font l'objet de cette planche :
1°.Solives avec entretoises en bois de même hauteur sur lesquelles L'épaisseur de la nervure verticale des solives variant selon la charge
sont cloués les madriers formant l'aire du plancher. qu'elles ont à supporter et selon leur écartement qui est de 0ra,60 à
2° Solives avec entretoises en bois de plus grande hauteur, servant de 0«,65, mais que l'on peut facilement dépasser, celui des entretoises
lambourdes à un parquet en point de Bongrie cloué dessus, et pouvant étant de 0m,80 à l^OO, et celui des fantons de 0m,020 à 0m025.
recevoir un parquet à panneaux au moyen de fourrures en'bois posées Les entretoises en fer carré de 0m,015 à 0m,020, les fantons en fer
sur les solives servant de lambourdes transversales. Un lattis cloué sous carillon de 0m,008 à 0m,010; les chaînes à taquets en fer méplat de
les entretoises permet d'établir les augets du plafond avec du plâtre et 0°\030 sur 0m,005 à 0m,065 sur 0m,011 selon les chances de déversement
des plâtras, ou bien de faire un remplissage complet de même nature si des solives, par le mode de remplissage comme l'emploi de voûtes et
l'on veut un plancher moins sonore et moins vibrant, mais nécessitant par l'inégale répartition des charges.
alors des solives plus résistantes. Les augets du plafond sont disposés comme dans les planchers
3° Solives avec entretoises en bois de même hauteur sur lesquelles est précédents et le parquet est établi comme dans le premier et le troi-
fixé un plancher en point de Hongrie, lattis cloué à leur face inférieure sième système.
pour faire les augets du plafond; des tasseaux cloués latéralement à mi- Ces divers planchers sont incombustibles dans toutes leurs parties
hauteur des entretoises peuvent recevoir des bardeaux permettant l'éta- sauf l'aire du plancher, comme remplissage ils sont assez économiques
blissement d'augets; on forme ainsi des vides qui diminuent la sonorité en permettant l'emploi des plâtras qui cependant exigent encore assez
du plancher (système ROSIER). de plâtre ; les plus résistants sont ceux dont les solives ne sont pas per-
4° Solives avec entretoises en bois de même hauteur, lattis à la face cées (systèmes 1 et 4) si ce n'est tout au plus à la fibre neutre (système
inférieure pour les augets du plafond, lambourdes posées sur la face 2); les plus stables sont ceux qui sont maintenus à leur partie supé-
supérieure et permettant d'établir le plancher en point de Hongrie dans rieure et inférieure à la fois (systèmes 3 et 4) ; les plus économiques de
le sens de la longueur des solives, au lieu d'être en travers comme main-d'oeuvre sont les deux premiers, les deux derniers permettent
dans le cas précédent; entre les lambourdes est un lattis pour faire les l'emploi des poteries creuses, pots et briques, soit en hourdis plein,
augets du plancher scellant les lambourdes et formant un vide qui di- soit en voûte à cause de leur mode de chaînage.
minue la sonorité, comme dans le système précédent., Ici se placerait lé plancher ROUSSEL déjà décrit (Nouvelles Annales
Dans ces divers systèmes nous avons supposé écartée la condition de la Construction, 1856, col. 28, PI. 16) c'est le système le
d'incombustibilité. Ces planchers sont économiques : comme métal il plus répandu, on l'emploie hourdé en plâtre et plâtras ou en bri-
127 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION.— 6« ANNÉE. — SEPTEMBRE 1860. 128
ques creuses, il est très-économique de main-d'oeuvre laquelle est tibles, tant que l'on n'emploie pas de parquet ; l'emploi des poterie
réduite au coudage des entretoises qui maintiennent la solive en haut creuses, pots et briques et des carreaux creux, donne des planchers
et en bas, et les solives ne sont pas affaiblies par des percements de peu sonores et légers en même temps, ils maintiennent bien les solives
trous. sur toute leur hauteur et ils présentent de grandes garanties de
Bien d'autres systèmes on été créés en même temps et après ceux que stabilité.
nous venons de décrire, tous ont eu en général pour but de conserver Les pots sont aujourd'hui peu employés comme remplissage : à cause
toute la résistance des solives en ne les perçant pas, d'augmenter la sta- de leur forme ils nécessitent encore assez de mortier pour les joints; on
bilité par des chaînages à leur partie supérieure et inférieure ou par des leur préfère de beaucoup les briqués creuses d'un emploi très-facile, qui
entretoisages indéformables, d'augmenter leur résistance en les cintrant exigent peu de plâtre pour faire leurs joints et qui coûtent moins, leur
légèrement et en employant des cordes servant de tirants, mais tous ces fabrication étant beaucoup plus courante ; les carreaux creux en plâtre
systèmes ne sont pas économiquestant comme main-d'oeuvre que comme sont encore peu répandus dans la pratique, quoiqu'ils présentent de
emploi de métal, nous ne ferons que les citer. grands avantages comme facilité de pose, comme résistance et écono-
Pour éviter de percer les solives on les embrasse par des brides en mie de mortier pour leurs joints. L'emploi du béton est encore peu
fer ou fonte auxquelles on fixe les entretoises soit en bas, soit en haut répandu en France dans les planchers, il donne une construction stable,
et en bas, par des rivets ou des goupilles que l'on peut tendre en peu vibrante et peu sonore, à cause de sa masse, mais beaucoup plus
même temps au moyen de clavettes (systèmes LELUBEZ, BROU lourde que les systèmes français et qui nécessite plus de résistance de
etc.) , la part des solives, à moins que l'on emploie des bétons agglomérés
THUASNE, BAUDRIT,
On réunit aussi les extrémités de deux entretoises posées sur la table que l'on peut appliquer aux planchers, en couches minces.
inférieure d'une solive par des brides passant sous celle-ci" que l'on
rive sur les entretoises, ou par des crochets recourbés s'engageant dans Planchers incombustibles avec béton pilonné sur des voûtes en briques,
des trous que l'on a percés dans ces entretoises (systèmes KAULET, BAU- sur de la tôle ondulée et sur des arcs en tôle.
DRIT, etc.). Pt. 42.
On a employé des entretoisages indéformables consistant en pièces
Nous avons indiqué les systèmes suivants :
en fonte évidée boulonnées sur les solives avec une nervure à mi- 1° Solives entretoisées avec des voûtes épaisses en briques pleines ou
hauteur permettant l'emploi de doubles augets, comme dans les
systèmes entretoisés en bois décrits plus haut (système ROSIER), OU sans creuses, couvertes en béton pilonné, avec aire en asphalte soit plane,
soit avec pentes aboutissant à des rigoles d'écoulement en terre cuite ou
nervure avec simple auget (système ZORÈS); ou bien encore en em-
ployant des brides en fer embrassant les solives et réunies par des fers en fonte.
2° Solives entretoisées avec des voûtes minces en briques pleines ou
plats en diagonale c'est-à-dire allant du haut d'une solive au bas de
la solive voisine, ces fers sont rivés à leur intersection,et forment ainsi creuses, couvertes aussi en béton pilonné avec aire en asphalte ou en
des triangles indéformables (système ZORÈS). ciment.
3° Solives entretoisées par un remplissage en béton pilonné sur de la
On a augmenté la résistance des solives en les cintrant et les armant
de cordes diagonales allant de l'extrémité d'une solive à celle de la tôle ondulée, recouvert aussi d'une aire en asphalte ou en ciment.
solive voisine, en outre les solives sont chaînées au milieu de leur lon- 4° Solives entreloisées par un remplissage en plâtre ou en plâtras, ce
qui est applicable aux systèmes précédents ; ou en béton, remplissage
gueur par des fers ronds passant en-dessus et en-dessous et réunies de
chaque côté par des brides, ce chaînage a pour but d'empêcher la soutenu alors par un arc en tôle cintré, et recouvert d'un enduit comme
flexion latérale des solives dans le milieu de leur longueur par suite de dans les cas précédents.
la tension des cordes (système BERTRAND-HUSSON). Ces systèmes sont totalement incombustibles, non sonores et peu
Ce mode de chaînage est employé seul dans d'autres systèmes de
vibrants, à cause de leur masse, ils sont imperméables à l'humidité et aux
planchers, ainsi que celui au moyen de brides comme des maillons de gaz, aussi sont-ils applicables dans un grand nombre de cas, dans les
chaîne reliant deux solives voisines (système ZORÈS). filatures où les incendies sont tant à craindre, dans les endroits où
il y a des écoulements d'eau et d'autres liquides, comme dans les
Planchers avec hourdis en poteries creuses, pots et briques, usines, écuries, étables, laiteries ; enfin là où l'on craint les émana-
en carreaux creux en plâtre et en béton. tions venant d'endroits contigus, comme dans les greniers à fourrages
PL. 41. situés au-dessus des écuries ou des étables.
Ces planchers sont aussi très-solides, le béton forme un tout avec les
Quatre systèmes avec des variantes dans la formation de l'aire sont voûtes sur lesquelles il est pilonné, il contribue à la stabilité tout en
représentés dans cette planche. participant à la résistance.
1° Solives avec entretoises en fer et un seul cours de fantons, hourdis Nous donnons ci-après les dimensions des fers à double T à nervures
en poterie creuse en forme de pots liés avec du plâtre, aire du plan- égales provenant des usines de la Providence avec le poids de ces fers
cher en ciment ou en asphalte. et leur application à des planchers avec des portées et des écarlements
2° Solives avec entretoises en fer et deux cours de fantons, hourdis variables, en supposant les solives cintrées et hourdées, et la charge
en briques creuses, soit en briques minces, avec augets entretoisant totale par mètre superficiel de 250 à 300 kil.
ainsi les solives sur toute leur hauteur, ou parquet sur lambourdes ;
soit en briques plus épaisses permettant de former l'aire avec un carre- b hauteur de la solive.
lage. a largeur.
3° Solives avec entretoises en fer, placées aux joints de carreaux e épaisseur de l'âme.
creux en plâtre formant le hourdis, soit avec plancher sur lambourdes ë épaisseur de chacune des nervures.
scellées par des augets, soit avec une aire en asphalte. Les épaisseurs des huit premières sections sont varia-
4° Solives avec bardeaux en bois posés sur la nervure inférieure, et bles et le maximum indiqué pour e peut être dépassé.
sur lesquelles on met un enduit de mortier gras qui en passant à tra-
vers les bardeaux forment des rugosités facilitant la pose du premier Fers de la Providence.
enduit du plafond. Sur cette couche de mortier, on pilonne du béton
comme remplissage, et quand celui-ci est sec, on met un parquet sur POIDS DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES. ÈCARTEMENT
lambourdes scellées à la manière ordinaire, ou comme cela est très- du n^" des
— » » m —-"- PORTEE.
répandu en Angleterre, des enduits en asphalte, en ciments de Port- mètre courant, b c' solives.
a e
land de Keene et de Parian, des dallages en laves et en lames métal-
liques ainsi que des carrelages, genre de construction que l'on a étendu
9 kil. 100 43 5 C 0m.80 3m.00
aux toitures en fixant des ardoises et des tuiles sur l'enduit en ciment 12 100 45 7 6 1 .00 3 .50
(systèmes Fox et BARRETT). 11 120 45 5 C 0 .80 4 .00
15 120 50 9 7 1 .00 4 .50
En employant les béions agglomérés que l'on pilonne entre les so- 14 140 47 6 7 0 .80 5 .00
lives sur des bordages en bois enlevés après le pilonnage, on peut avoir 20 140 53 12 7 1 .00 5 60
des planchers plus minces, moins lourds et plus économiques comme 15 100 48 8 7 0 .80 6 .00
25 100 53 12 8 1 .00 6 .50
métal que ceux où l'on emploie le béton ordinaire. Il sont totalement 20 180 55 8 9 0 .80 6 .60
incombustibles par la suppression des bardeaux en bois, qui tout en 27 180 00 13 9 1 .00 7 .00
30 180 62 15 9 »
étant enveloppés de mortier ne sont pas à l'abri de la carbonisation, 22 200 55 8 9 0 .80
»
7 .00
ils assurent en outre la solidarité des solives par quelques entretoises 30 200 60 13 9 1 .00 7 .50
posées sur leur nervure inférieure. 40 220 71 16 10 0 .80 7 .50
2G 220 74 8 10 1 .00 8 .00
Ces différents systèmes de planchers sont complètement incombus-
129 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. —6° ANNEE.—SEPTEMBRE 1860. 130
Voici un tableau analogue au précédent pour des solives à nervure Le vide assure la sourdité du plancher, ainsi que sa dessication et par
supérieure renforcée. suite son inoxydabilité par la circulation de l'air sec, espace que l'on
peut utiliser pour établir des ventouses, des conduits d'air chaud ou de
b hauteur de la solive. fumée que l'on a soin d'isoler des solives voisines, comme nous avons
a largeur. dit, pour que leur rigidité ne soit pas altérée par la chaleur.
L'incombustibilité est assurée par l'emploi de bardeaux en fer, bri-
e épaisseur minima de l'âme.
ë épaisseur moyenne de la nervure supérieure. ques, tuiles ou plaques de fonte jointes et tôle ondulée pour l'aire du
plancher, et par celui de fers carillons, briques, bardeaux en poteries
e"épaisseur moyenne de la nervure inférieure. pour les augets du plafond.
Dans le tableau ci-dessous nous donnons les renseignements tirés de
l'Album du Constructeur, sur la portée, le poids et la dimension des
DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES. ÈCARTEMENT PORTÉE fers employés dans un plancher hourdé en plâtre sur bardeaux, comme
roIDS
celui que nous avons décrit dans le premier système.
mètre linéaire. h a e e' e" solives. oeuvre.
8 kil. 100 43 3 10- 6 0n,.90 3m.50 Ce tableau suppose une charge de 5 à60O ki-
H 100 49 10 10 6 1 .00 4 .50 logrammes par mètre superficiel.
H 120 45 4 ' 11 6,5 0 .90 4 .50
20 120 53 12 11 6,5 1 .00 5 .59 b est lahauteur de la poutre ;
13 -140 47 5 12 7 0 .90 5 .50
25 140
160
57
60
15
6
12
14
7
8 .
0
1 .00
.90
6 .50
6 .50
a largeur des nervures inférieures, dont la
15 moindre épaisseur moyenne est de 7 millimè-
30 160 62 18 14 8 1 .00 7 .60
19 180 55 6 16 8 0 .90 7 .00 tres et croît avec la hauteur ;
33 180 65 16 16 8 1 .00 7 .50 .
22 200 60 7 18 9 0 .90 7 .50 «' largeur de la nervure supérieure, dont
38 200 70 17 18 9 1 .00 8 .00 l'épaisseur moyenne est de 9 millimètres et
30 230 65 8 20 10 1 .00 8 .00
57 230 80 23 20 10 1 .00 8 .50 croît de même que la hauteur 6' qui est con-
35 250 70 9 22 11 1 .00
.00
8
9
.50
.00
stante, de sorte que la nervure intermédiaire
72 250 90 3o 22 11 1
45 300 80 10 26 12 » »
travaille dans de meilleures conditions à me-
90 300 100 30 28 13 » » sure que la hauteur b augmente, car elle s'é-
loigne alors de la fibre moyenne.
Comme en pratique on n'emploie guère d'autres sections de solives
que celles entrant dans les tableaux précédents, nous n'étendrons pas
ces données qui seraient sans intérêt dans l'étude qui nous occupe, et
qui d'ailleurs seront l'objet d'un travail spécial publié dans les Nouvelles PORTEE
POIDS DIMENSIONS.
ces feuilles. On pourrait arriver au même résultat en réunissant deux DÉSIGNATION. par •—' 1
,
- — -
rails de BRUNEL ou de BARLOW. mètre linéaire. j a ai e e'
kil.
/ 13 80 100 45 7 7
17 *id. id. idj> 9 9
22 id. id. id. 11 11
30 id, id. id.'. 13 13
18 100 120 60 8 8
22 id. id. id. 10 10
28 id. id. id. 12 12
I
/ 36 id. id. id. 14 14
Fers en U d agrafes \ 25 120 150 75 9 9
Dans ce genre de planchers en tôle ondulée (système HENDERSON- 30 id. id. id. 11 11
PORTER) l'enduit du plafond est mis sur un lattis cloué sur des tasseaux 38 id. id. id. 13 13
fixés par des boulons, ainsi que les lambourdes du plancher. 46 id. id. id. 16 16
31 140 170 90 10 10
36 id. id. id. 12 12
Planchers en fer en U renversé. 43 id. id. id. 14 14
\ 54 id. id. id. 16 16
1
4 kil. 60 60 6 3 4 30
6 80 80 8 3 5 35
8 90 90 9 3.5 6 40
10 100 100 10 4 7 45
12 110 HO 11 4.5 8 55
14 120 120 12 5 8.5 60
16 130 130 13 5 9 65
18 140 140 14 5.5 9 75
20 150 150 15 5.5 9.5 80
22.5 160 ICO 16 6 10 90
29 180 180 18 7 12 95
37.5 190 100 20 8 13 100
PÔID8 DIMENSIONS EN MILLIMÈTRES.
DÉSIGNATION. ——^y^w.iinnw
par s- s
mètre linéaire. b a a' Voici du reste le tableau détaillé du prix d'établissement de plan-
e e?
24 120 150 75 9 9
29 ïd. id. id. 11 H
37 id. id. id. 13 13
45 id. id. id. 16 16
I I
30 140 170 90 10 10
35 I id. id. id. J 12 I 12
41 J id. id. id. | 14 I
14
1 52 id. id. id. 16 16
NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. ANNEE.
133 — 6*
— SEPTEMBRE 1800. 124
|-"-~--^BOEoeca ^.^sm!^^^~-
:
,
CHARGES
..d'écrasé-
ment
OBSERVATIONS.
réunies. 2.000 k. 3.000 k. 4.000 k. 5.000 k. 6.000 k. 7.0Q0 k. 8.000 k. 9.000 k. 10.000 k.
Fer ZORÈS en V. '....-. 0-.100 20 k. 4"> 20»- 25—. 30°"° 45°t» 70"™ 95»° 115"» » , 8.969 k. LI doobi™ T «tmiow. d.
Fer en double T ordinaire 0 .100 d° d° 35 » n » s » » » „ 2.200 meire.en mètre.
Fer ZORÈS en V 0™.140 36 k. 6° 10»» 20°» 30»» 40"° 50»° 70°° 95»° » » 8.300 k. Les doubles T entremises de
Fer en double T ordinaire O .160 30 d° 30 » » . » » » » „ , g.ggo mètre en mètre.
Fer ZORÈS en V 0-.160' 45 k. 7° 18°° 30»° 42°" 55""» 70"° 90"» 115°° 150"» 200°° 13.200 k. Renversement des doubles T
Fer en double T ordiuaire.... . 0,160 40 d* » » » s » » » » » 1.500 «ou» la vibration.
Deux fers ZORÈS en V 58 k. 7"50c 15»°' 25°» 35»° 45°° ^ménf môisfafbôoionn'e'"^
o».180
Quatre fers en double T ordinaire. 0. .180 90 d" 10 24°° 45
50»» 56°° » ».< . »
34 55 68 » » » 8.500 k. freues ensemble de façon à
former Terme.
UNE BARRE DE FER ZORÈS. PODU DEUX BARRES DE TER EN BOOBLE T. AVANTAGE DES FERS ZORÈS
-
Hauteur Poids du mètre Prix Prix du mètre Hauteur Poids du mètre Prix Prix du mètre Hauteur Poids dn mètre Prix du mètre
des fers.
J,
Economie.
courant. des 100 kil. courant, des fers. courant. des 100 kil. courant. des fers. courant. courant.
,
m.
0.080
k. gr.
6.000
fr. c.
0.34
fr. 0.
2.50
m. m.
9.Ô80
k. fr. fr.:e. m. m. t. gr. fr. 0. fr.
12 30 3.60 » 6000 1.55 43
0.100 10.000 0.34 .3.40 0.100 16 30 4.80 » 6.000 1.40 29
•
0.120 14.000 0.34 4.75 0.120 20 30 6.00 » 6.000 1.25 21
0.140 18.000 0.34 6.10 0.140- 28 30 8-40 n ~ 10.000 3.38 22
0.150 20.000 0.34 6.80' 0.450 32 30 9-60 0.010 12.000 2.80 29
0.160 22.500 0.36 8.10 0.160 40 32 12.80 0.020 17.500 4.70 37
0.180 29.500 0.36 10.45 0.180 44 32 14.10 0.020. 15.000 3.65 26
0.200 37.500 0.36 13.50 0.200 50 32 16.00 0.020 12.500 2.50 16
tendent au bas du Jardin. j lée de la Baignotte,, passe dans celle du Durgeon et vient s'embrancher
à Vaivre, à 4,8.00 mètres de la gare de Vesoul, sur la grande ligne de
Achèvement de la section de chemin de fer Paris à Mulhouse.
compris entre Montigny et Sion. CHEMINS DE FER DE L'ALGÉRIE.
La deuxième section de la ligne d'Italie comprise entre Montigny et Nouvelle concession des chemins de fer de l'Algérie.
Sion est actuellement achevée, et l'on presse le plus possible les tra-
vaux, de la ligne du Chablais qui, par l'annexion de la Savoie à la La nouvelle concession consentie par M. le Ministre de l'Algérie et
France, devient une ligne française. des Colonies, en vertu de l'autorisation du 20 Juin dernier, comprend
les trois lignes suivantes :
Construction du chemin de fer de Toulon à Nice. la mer à Constantine.
1° Chemin de
Les travaux du chemin de fer de Toulon à Nice sont actuellement 2" Chemin de fer d'Alger à Blidah.
135 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — 6- ANNÉE. — SEPTEMBRE 1860. 136