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Nouvelles annales de la

construction : publication
rapide et économique des
documents les plus récents et
les plus [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Nouvelles annales de la construction : publication rapide et
économique des documents les plus récents et les plus intéressants
relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann.
1865-11.

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145 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. 11» ANNÉE.
— — NOVEMBRE 1865. 146

W 131. — ttowmbtt 1865.


PL. 43, hh, 45, Ù6.

SOMMAIRE.
TEXIK. — Notes et Documents. — Quartier d'infanterie Saint-Charles, à
Marseille (PI. 43-44). — Expériences faites sur la stabilité des Voûtes en briques,
par M. H. FONTAINE, Ingénieur (PI. 45). — Écluse double rie Hohensaathen (Oder
inférieur), par M. RUHNAU (PI. 40).
— Revue <Jes Publications périodiques
étrangères. Zeitung des Vereins Veulscher eisenbahn-verwaltungen (M. J. W.
KOCH. Leipzig).
— Livraisons Nos 27, 28 et 39.
PLANCHES.— 43-44. Quartier d'infanterie Saint-Charles, à Marseille. — 45. Ex-
périences faites sur la stabilité des Voûtes en briques, par M. H. FONTAINE, Ingénieur.
— 4G. Écluse double de Hohensaâlhen (Oder Inférieur), par SI. HUHNAU.
147 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — 11e ANNÉE. NOVEMBRE 1865. 448

bres qu'elles desservent, ce qui permet d'en multiplier assez le nombre La couverture de l'édifice, dont l'inclinaison est de 20 mètres en-
pour rendre les communications des plus commodes. viron, est supportée par des fermes dont les tirants ont 0m.34 de hau-
Les dispositions qui viennent d'être décrites ont été adoptées pour teur et servent de poutres pour le plancher du grenier. Ces tirants
l'organisation des chambres de la troupe et dans tout le corps de logis reposent par leurs extrémités sur des chaînes en pierre engagées dans
principal de la caserne Saint-Charles, sans admettre, comme on l'a fait l'épaisseur du brisis, et ils sont soutenus par les colonnes de l'étage man-
depuis dans quelques établissements de création plus récente, qu'un sardé. A l'aplomb de ces colonnes et dans les greniers, s'élèvent des
escalier serait accolé à chacun des murs de refend qui limitent les poteaux verticaux qui soutiennent les arbalétriers.
chambres de soldats ; on a tenu cependant à ce qu'une chambre ne fût Les pavillons des angles et ceux des extrémités des ailes, dont la
séparée de l'escalier le plus voisin qu'au plus par une travée de peu hauteur du brisis est beaucoup plus grande que celle des corps de bâ-
de largeur, occupée par des chambres de sous-officiers. timent, ont leur ouverture soutenue à l'aide d'une charpente composée
En donnant m;:: chambres de la troupe une longueur de 15 mètres de huit poteaux couronnés par une sablière, qui règne sur les quatre
avec des hauteurs sous plafond de 5"'. 90 au rez-de-chaussée, de 4".32 faces des pavillons, et sert de base à la partie supérieure du toit, dont
au premier étage, 4m.63 au deuxième étage, et 3™.83 dans l'étage man- la forme est celle d'une pyramide à quatre pans.
sardé, on peut y placer 54 lits, et assurer à chaque homme une surface Quant à la charpente du dôme, dont la partie basse est verticale sur
de 3°.60 et une capacité cubique qui varie de 13mc.800 à 16"".670. 2 mètres de hauteur, tandis que la partie supérieure est en plein cintre,
Le bâtiment du fond du corps de logis principal comporte en son c'est une charpente ordinaire à la Philibert DELOKME. Les fermes sont
milieu un pavillon monumental avec dôme et fronton, et a sa jonc- composées de deux cours de planches de champ, en sapin, de 0m.04
tion avec les deux ailes, deux pavillons d'angle qui se répètent aux d'épaisseur sur 0m.22 de largeur, superposées, à joints recroisés et
extrémités de ces ailes. chevillés entre elles. Elles sont reliées les unes avec les autres par des
Le pavillon central, dont la largeur est de 20 mètres et Fentre-axe liernes en chêne. Les arêtiers sont également en chêne; ils se com-
de 6m.50, est traversé au rez-de-chaussée par un passage de 4m.50 qui posent de trois cours de planches; ils servent, ainsi que les deux murs
sépare deux travées, auxquelles on a donné une largeur suffisante pour de refend, à supporter un cadre en bois qui forme la partie supérieure
pouvoir y placer deux rangées de lits. du dôme. Au-dessus de la corniche, les fermes et les arêtiers sont
Les pavillons des angles, de même que ceux des extrémités des ailes, noyés dans la maçonnerie jusqu'à la hauteur du plafond du quatrième
quoique ayant une moindre largeur que le pavillon du centre, sont étage, et sont reliés, sous le plancher du cinquième étage par quatre
divisés d'une manière à peu près semblable. Néanmoins, dans les chaînes en fer posées en croix. Grâce à ces dispositions, le dôme a pu
pavillons des extrémités des ailes, les chambres réservées au caser- supporter déjà l'épreuve de très-violents coups de vent, sans avoir subi
nement de la troupe sont accolées, et la travée la plus étroite est adja- la moindre avarie.
cente au pignon^ contre lequel on a disposé l'escalier qui doit les On a pris, du reste, la précaution de consolider tout le bâtiment par
desservir. des chaînes en fer placées à la hauteur des planchers du premier et du
On remarquera qu'en plaçant cet escalier entre ces deux grandes troisième étage, et reliés entre elles en différents points par des tirants
chambres, on aurait facilité les communications à tous les étages, et appliqués contre les murs de refend.
l'on eût rendu plus habitables les deux grandes pièces du quatrième
étage, qui eussent toutes deux été bien éclairées, tandis qu'aujourd'hui Pavillons d'entrée. Les deux pavillons placés vis-à-vis l'un de
la pièce centrale n'a pu l'être que par des châssis à tabatière à cause l'autre, à droite et à gauche de l'entrée, ont été, ainsi qu'on l'a dit
du fronton des grandes lucarnes de l'étage inférieur. précédemment, réduits autant que possible dans^eurs dimensions de
Une galerie à arcade de 3 mètres de profondeur règne au rez-de- manière à ne pas masquer le corps de logis principal. Ils sont séparés
chaussée sur tout le pourtour de la façade de la cour, et ne s'arrête par un intervalle de 20 mètres précisément égal à la largeur du pa-
qu'aux pavillons des extrémités des ailes. La largeur des arcades est villon central, et sont précédés, sur la façade qui regarde l'entrée,
de 2m.68 et leur hauteur de 4m.86 seulement,c'est-à-dire moins de deux par une galerie de S^.ÔO de profondeur, dont les arceaux ont 2m.55 de
fois leur largeur, ce qui n'ôte cependant rien à leur élégance. Les largeur sur 4 mètres de hauteur et les piliers 0m.65 sur 0m.80. Des
piliers ont lm.90 à la base, lm.77 au socle et lm.72 au-dessus. pilastres en décorent les angles, et un attique masque, des vues du
On a donné aux fenêtres du rez-de-chaussée lm.50 de largeur et dehors, leur couverture qui est en zinc.
3m.48 de hauteur, c'est-à-dire sensiblement plus du double de la lar- Pavillons des Accessoires. On a installé les trois cuisines des trois
geur;.elles ne paraissent cependant pas trop élancées, et cet effet est bataillons qui doivent habiter la caserne dans les deux bâtiments 6 et c,
dû sans doute à la moulure en creux de 0m.30 de largeur qui les en- et l'on a disposé, dans ce dernier, le magasin des ordinaires avec les
toure. Leur appui a été tenu à lm.10 au-dessus du sol des chambres. accessoires qu'il comporte.
Les fenêtres du premier étage ont lm.40 de largeur sur 2°.86 de hau- Quant aux locaux disciplinaires, ils sont tous réunis dans le bâtiment
teur; elles sont entourées d'un chambranle avec moulures, et sont sur- b. Munis chacun d'un cabinet renfermant les baquets de propreté, ils
montées d'une corniche avec frise. Quant à celles du deuxième étage, sont indépendants les uns des autres. Pour qu'ils fussent bien aérés et
elles ont la même largeur que celles du premier avec une hauteur de éclairés, on a disposé des châssis à tabatière et des évents dans la cou-
2Ia.50 seulement; mais comme elles sont très-rapprochées des précé-
dentes, dont elles forment pour ainsi dire le prolongement, leur hau- verture en outre des baies demi-circulaires qui sont pratiquées dans les
façades.
teur réduite ne leur donne rien de disgracieux. Les latrines sont établies dans les angles de la cour, dans de petits
On a orné tout le rez-de-chaussée de refends, et on l'a surmonté bâtiments doubles, contenant deux rangées de sièges, ainsi que des
d'une corniche du modèle réduit de celle du Garde-Meuble à Paris. On cabinets particuliers pour les officiers et les femmes logées au quartier.
a décoré de pilastres de l'ordre dorique les pavillons des ailes, de même Leur sol se trouvant de 4 à 5 mètres au-dessus des rues avoisinantes,
que le pavillon central, et l'on a déterminé la saillie de ce dernier de on a profité de cette circonstance pour organiser une fosse double
manière à avoir sur le retour un pilastre complet exactement sem- dans le sens verticale. La fosse inférieure, qui est seule destinée à con-
blable à celui des façades. tenir les matières, se trouve au-dessous du sol des rues ; la fosse supé-
Quant à l'entablement qui couronne le bâtiment, il est imité d'une rieure permet défaire la vidange sans avoir à entrer dans la cour, et
des corniches de l'École Militaire faite, comme on sait, par l'architecte
GABRIEL.
au besoin d'y disposer un système de tinettes mobiles.
Le quartier d'infanterie Saint-Charles occupe une superficie de
La charpente des planchers est en sapin ; elle se compose simplement terrain de 2Mct 40a 52e.
de.solives dans les chambres de moins de 5 mètres de largeur,
tandis La surface de tous les étages est de 22,328 mètres carrés; savoir:
que dans les autres, elle comprend des solives et des poutres. Ces
poutres se composent de deux pièces jumelées, d'une hauteur de 0°\34, 1» Surface du rez-de-chaussée du bâtiment a 4,448 m.car. J
et d'une largeur ensemble de 0m.34 à la partie supérieure et de 0m.46 Surface des pavillons d'entrée.. . 300 r ,. „„„
Surface des pavillons des accessoires 925 j '
à la partie inférieure. Les faces latérales sont ainsi inclinées ]
sur la ver- Surface des latrines.
. .
127
ticale, ce qui facilite l'assemblage avec les solives. Dans les grandes 2° Des caves du bâtiment a, du pavillon c, des fosses de latrines et
chambres de la troupe, les poutres s'appuient par leurs extrémités de la citerne 980
les murs de refend transversaux, et en deux autres points sur 3° Des divers étages du bâtiment a 15,548
sur des co-
lonnes pleines en fonte de 0m.55 de diamètre. Les colonnes des étages,
placées directement au-dessus de celles du rez-de-chaussée, reposent
...........
Total pareil.
Elle se décompose aussi de la manière suivante :
22,328 m.car.

par leur base suMes poutres, et elles s'appuient en même temps sur le m.car. m.
chapiteau des colonnes de l'étage immédiatement inférieur tenon 1° Surface que présentent les murs, ci 4,576 soit 0.20 de la surf. tôt.
par un
de forme cylindrique de 0m.10 de diamètre, qui s'engage dans le cha- 2° Surface que présentent les galeries, les corri-
dors, vestibules, escaliers 3,500 0.16
piteau de ces dernières colonnes. Cette disposition a pour effet de rendre 3« Surface occupée par l'ensemble des locaux uti-
— —
solidaires toutes les parties de la charpente du bâtiment. lisés 14,253
i— ... .— 0.64 —
;
ill9 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — 11- ANNÉE. —NOVEMBRE 1865. 150

Dans la superficie de ces derniers locaux, les caves, faits par LAHIRE à ce sujet, vers le commencement du XVII" siècle, sont
les citernes, les fosses de latrines figurent pour 420 — 0.019 — très-remarquables ; mais comme cet auteur négligeait l'influence de la
Les chambres de soldat pour 9,100 — 0.407 — cohésion et du frottement sur les plans de joint, sa théorie conduit à
Les chambres de sous-officiers 1,290 — 0.058 —
Les cantines, pensions desous-offlciers, logements
des dimensions exagérées aux naissances. Les tables dePRONY, fondées
de blanchisseuses-vivandières 558 — 0.026 — sur ce principe, ont servi de base pendant longtemps à tous les calculs
Les cuisines et les latrines 343 — 0.016 — de ponts.
Les locaux disciplinaires 310 0.014
311

0.014
— La théorie de LAHIRE a été reprise plus tard par URGER, qui a cher-
L'infirmerie — —
Les écoles, salles d'escrime, de danse, etc — 368 0.016 — ché à faire intervenir le frottement sur les plans de joint, mais toujours
Les magasins, ateliers, logements de maîtres-ou- sans s'occuper de l'équilibre de rotation des voussoirs.
vriers.
Les divers autres accessoires
1,006
548 —
0.045
Q.03B
- -^
- COULOMB (1773) est le premier qui ait donné une théorie vraiment
rationnelle de l'équilibre des voûtes ; il admettait non-seulement l'in-
Surface pareille 14,253 soit 0.640 delà surf. lot. fluence de la cohésion et du frottement sur les plans de joint, mais aussi
La contenance du quartier est de 2,250 hommes, dont 146 sous- la rotation autour des arêtes extrêmes dans les parties ou la rupture
officiers. peut se faire virtuellement. Malheureusement il laissait indéterminés
A chaque homme correspond donc : les points d'application des poussées et la répartition des forces agis-
9"K.43 desurface.de terrain bâti ou non bâti, santes sur les surfaces pressées.
8 .76 de surface d'étage, Les essais directs faits sur des modèles de grandes dimensions par
5 .59 de surface de locaux utilisés. GAUTHEY, PIONDELET et surtout par BOISTARD, les ont amenés à consi-
La dépense totale qu'a occasionné la construction de ce quartier est dérer les voûtes comme formées de quatre parties réagissant les unes
de 2,013,000 fr. sur les autres ainsi que des leviers articulés. ;

Non compris les acquisitions de terrain, mais y compris 200,000 fr. AUDOY (1820), Professeur à l'Ecole de Metz, a repris les jnéthodes de
COULOMB et leur a donné un grand développement en
recMrchant
envirpn, qui ont été employés aux mouvements de terre nécessités par par
le nivellement de ces terrains, le déblai des rues avoisinantes et la l'analyse les joints de rupture, et en comparant les résultats obtenus
construction de divers murs de soutènement. théoriquement aux dimensions des travaux anciens. Il admettait que
pour tenir compte des défauts de fondation, des surcharges acciden-
-
Chaque place d'homme y revient donc à 789'r.41
telles , des mal façons, de l'ébranlement et <le la compressibilité des
Le mètre superficiel de surface d'étage à 90 .15
Le mètre superficiel de local utilisé à 141 .23 matériaux, il fallait doubler les chiffres obtenus théoriquement. Mais il
•n'a fait que remplacer des formules empiriques par des formules analy-
{Recueil d'Établissements et d'Édifices Militaires) (1).
tiques compliquées, et des équations transcendantes qui obligeaient à
de pénibles tâtonnements.
Expériences faites sur la stabilité des Voûtes en briques MM. PERSY, LAMÉ, CLAPEYRON et NAVIER ont également reprisy à
divers points de vue, la théorie de COULOMB. Sans avoir donné une
Par M. H. FONTAINE, Ingénieur. solution vraiment applicable en pratique, ce dernier a eu du moins'lé
grand mérite d'avoir cherché à se rendre compte de la répartition des
PL. 45. pressions sur les plans de joint, et son hypothèse constitue un très-
grand progrès dans la théorie des voûtes.
Toutes les théories relatives à la stabilité des voûtes supposent des Ainsi, avant les travaux de MOSELEY et de MÉRY qui ont transformé
culées fixes, des matériaux incompressibles, et des voussoirs posés l'un la théorie des voûtes en y introduisant comme élément nouveau les
près de l'autre, sans interruption de mortier. Elles ne peuvent donc courbes de pression, tous les calculs de stabilité reposaient sur les re-
être mises à profit qu'autant que ces trois conditions sont remplies marques suivantes :
d'une manière complète, ou du moins très-approcbée. Lorsqu'une voûte est sur le point de se rompre, elle s'ouvre à l'ex-
A l'aide des courbes de pression, et en appliquant le principe de la trados à la clef, à l'intrados dans les reins, et les pieds-droits se soulè-
moindre résistance, on peut se rendre exactement compte des réactions vent en tournant autour de l'arête extérieure du joint des naissances.
qui se produisent dans l'intérieur d'une voûte, et des points d'application Quelquefois la.voûte se fend à la clef et dans les reins, mais sans
de la résultante de ces réactions. Malheureusementla loi de répartition s'ouvrir, ou bien encore elle se fend à l'extrados à la clef, à l'in-
des pressions sur les joints étant inconnue, quand on veut faire passer trados dans les reins, et les pieds-droits tournent autour de l'arête, in-
ces considérations dans le domaine de la pratique, le problème devient térieure de leur base.
indéterminé, à moins toutefois d'admettre que les pressions élémen- donnant à priori les points d'articulation du système ,. l'é-
et
En se
taires sur les points voisins de la résultante soient proportionnelles aux paisseur de la voûte, il était facile d'établir, dans chacun des jcas, les
ordonnées d'un trapèze, ce qui n'est pas tout à fait exact. (Cette loi du conditions d'équilibre des voussoirs autour des arêtes que l'on con-
trapèze est suffisamment juste dans certaines limites, mais acceptée eu sidérait: il suffisait pour cela d'appliquer le théorème des moments.
principe, elle conduirait à supposer que les solides n'ont aucune cohé- Cette méthode était irréprochable en théorie, mais en pratique elle
sion moléculaire.) offrait encore bien des indéterminations ; car elle était basée sur l'hy-
Les considérations théoriques présentent elles-mêmes une grande pothèse d'une certaine épaisseur à la clef, ce qui nécessitait une suite
incertitude, lorsque les culées sont remplacées par des poutres métalli- d'essais, puis elle ne permettait d'obtenir aucun des efforts agissant réel-
ques flexibles et que les matériaux employés sont tellement liés entre lement dans la voûte, et. enfin elle supposait toutes les forces appli-
eux que l'ensemble de la voûte peut être considéré comme un monolithe. quées sur les arêtes, ce qui ne peut avoir lieu. Aussi, malgré les formules
Pour se mettre à l'abri de toute rupture, les constructeurs multiplient empiriques de DÉJARDIN et l'expérience d'un grand nombre de travaux
les épaisseurs théoriques par un coefficient empirique variant de 1.5 anciens, les constructeurs ne pourraient en tirer grand profit...
à 2 suivant la nature des travaux. On doit donc savoir gré à M. MÉRY d'avoir abandonné tous les anciens
Cette manière d'opérer est très-rassurante, mais elle ne peut guère errements pour ouvrir une voie plus sûre et plus pratique (1); sa théo-
s'employer quand il s'agit d'immenses surfaces voûtées, et que la rie est basée sur les considérations ci-après :
question du prix de revient joue un très-grand rôle. Chargé de faire Dans une voûte, un joint quelconque supporte, en chacun de ses points,
une étude qui devait servir de base à l'établissement de 72,000 mètres des pressions inégales, qui peuvent être considérées comme ayant une
carrés de planchers, nous avons fait à cette occasion des expériences résultante unique appliquée à un point de ce joint.
et des recherches minutieuses sur la question de l'équilibre des voûtes, Si l'on examine une
et nous allons les rapporter ici. voûte symétrique et sy-
L'objet de ce travail est donc d'indiquer la marche suivie dans nos métriquement chargée,
essais, les résultats obtenus et les considérations théoriques qui nous ont chacune de ses moitiés
guidé. est en équilibre sous l'ac-
tion des forces extérieu-
1° Aperçu historique sur les différentes Théories des voûtes. res qui agissent sur elle
et qui sont :
Les architectes et les ingénieurs qui ont traité la question de la stabilité 1° Le poids propre de
des voûtes, ont longtemps considéré la partie supérieure comme une
sorte de coin, tendant à renverser les parties inférieures et latérales qu'en 1840, *nd>M£8dÔ8
(1) Ce Mémoire, de M. MÉRY, n'a paru, il est vrai,
autour de l'arête extérieure de la base des pieds-droits. —- Les travaux 1833 MOSELEY dans le Philosophical Magasine fait usage de
la ^"jbe des pressions,
les recherches de M. MÉRY datent de 1826 et que des iw»,
mais il est certain que Mémorial des travaux ny
il avait trouvé et appliqué le principe en question. (Voir le
(1) Chez Dumaine, Éditeur. Paris. drauliques de la Marine, 1862).
151 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. - 11- ANNÉE. - NOVEMBRE 1865. 152

la demi-voûte et de sa surcharge P appliquée ao centre de gravité


du système ;
2° Les réactions moléculaires provenant de l'autre moitié, dont la
résultante N (horizontale à cause de la symétrie) est appliquée en un point
A du joint du milieu. "
3° Les réactions du joint de culée dont la résultante est appliquée
en un point M de ce joint. Ces forces se faisant équilibre, l'une d'elles
est égale et opposée à la résultante des deux antres. Le point M est
donc celui où la force R, résultante des forces N et P, vient de rencon-
trer le joint de culée.
Le raisonnement fait sur une demi-voûte peut s'appliquer à tout
solide ABCiDj, ABC2D2, etc., compris entre la section AB et un joint
quelconque. On obtient ainsi des résultats R,, R,,, etc.,rencontrant les
joints correspondants CJ)^ C2D2, etc., aux points m^n*, etc.
Le lieu géométrique de ces différents points m a été appelé par
M. MÉRY courbe des pressions.
Ce raisonnenlent suppose qu'en chaque joint les voussoirs sont sou-
mis aux lois du frottement de glissement, et que l'adhérence due au
mortier est nulle. #
Si la courbe tracée est contenue tout entière dans la voûte, et si en
chaque point l'angle de la résultante ayec la normale est plus petit que
l'angle de frottement correspondant aux matériaux employés, on peut
être assuré que la voûte se trouve en équilibre.
Pour déterminer,si l'épaisseur d'une voûte est suffisante, M. MÉRY
trace deux courbes de pression dont l'une correspond, d'après lui,
au maximum et l'autre -au minimum de la poussée. Il admet pour
cela des considérations développées par NAVIER. NOUS verrons plus
loin que ce procédé ne peut s'appliquer qu'à un très-petit nombre
de cas.
L'hypothèse de M. BÉLANGER sur la répartition des pressions entre
deux solides élastiques, semble préférable. Elle correspond à celle
de la flexion plane servant de base au calcul des pièces métal-
liques.
On a publié récemment un grand nombre de théories sur la sta-
bilité des voûtes et les Mémoires de MM. VILLARCEAU, BARLOW,
CARVALLO, GERSTNER et SCHUBERT seront consultés avec fruit
par
tous ceux qui voudront faire une étude complète du sujet que nous
traitons.
NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. 11- ANNÉE.
153 — — NOVEMBRE 1865. 15A

CHARGE FLÈCHE AD MILIEU. THAVA1L

par Poutre Poutre par OBSERVATIONS.


mètre faihle. forte> millimèt.
totale. de calculée.
longueur A. B. carré.

kil. kil. m. m. m. kil.


9,785 625 0.0025 0.0005 0.0024 2.00 Les deux poutres aTaient7n'.soode portée.

15,160 1,010 0.0035 0.0010 0.0038 3.03


060 0.0025 0.0058 4.00
155 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. - If ANNEE. - NOVEMBRE 1865. 156

charge de la voûte du milieu fut portée sur les deux autres en propor- augmentassent de largeur. Un coussinet de 15 kilogrammes, projeté
tion égale, et l'opération fut continuée jusqu'à ce qu'il n'y eût plus d'un mètre de hauteur, fit trou dans la voûte du milieu, mais celle-ci
sur la première que 100 kilogrammes par mètre carré. On eut soin resta debout; il fallut cinq chocs analogues pour la briser; sa chute
d'en découvrir le' milieu afin de permettre d'examiner l'état de l'ex- entraîna celle des deux autres.
trados. Ce résultat est certainement le plus remarquable de tous ceux que
Pendant cette opération, les voûtes extrêmes n'avalent pas beaucoup nous ayons obtenus dans nos essais; et si le poids propre, de ces
fléchi, celle du milieu s'était peu à peu redressée, puis relevée de voûtes n'avait pas été trop considérable, nous l'aurions employé sans
Q*.Q$. Les phénomènes de l'essai précédent se reproduisirent; hésiter.
des fissures se montrèrent aux mêmes endroits, plus tardivement, En résumé nous croyons que, quel que soit le système que l'on choi-
mais prenant un accroissement plus rapide et plus considérable; sisse, une voûte isolée, de h mètres de portée, 1/10 de flèche et 0-M0
celle qui existait sur l'axe de la voûte du milieu régnait dans toute la d'épaisseur à la clef pourra toujours être chargée de 1,000 kilogrammes
longueur de l'extrados avec une ouverture d'environ O^OOS, elle par mètre carré. Dans une série de voûtes contiguës, l'emploi des
se prolongeait jusqu'à l'intrados, de sorte que chaque demi-voûte tirants sera nécessaire lorsque la surcharge par mètre carré atteindra :
semblait opérer un mouvement de rotation autour d'une arête théori- 500 kilogr. dans le système de voûtes en briques posées à plat;
que. Bientôt les joints des briques placées à la clef commencèrent à 750 kilogr. dans le système d'un seul anneau de briques creuses;
s'écraser, et les fissures qui s'étaient montrées dans-les voûtes extrêmes 1,000 kilogr. dans le cas où l'on emploierait du béton fabriqué avec
s'ouvrirent de toutes parts. Des craquements se faisaient entendre de le ciment de Claire-Fontaine.
minute en minute. Enfin les trois voûtes tombèrent ensemble avec fra- Il va sans dire que nous ne proscrivons l'emploi d'aucun autre
cas. Les matériaux ëparsne présentaient presque nulle trace de liaison. ciment, mais nous ne pouvons donner de chiffres que d'après nos
Nous avions employé à dessein un mortier de chaux afin de permettre propres expériences.
un certain mouvement dans les joints. Le problème à résoudre aurait été plus général et les combinaisons
Cet essai nous fixa d'une manière définitive sur la nécessité d'entre- plus multiples, si, d'une part, le moment d'inertie des poutres avait pu
toiser les poutres. Tout en conservant dans notre étude les briques être augmenté, et si, d'autre part, nous ne nous étions pas donné une
creuses, nous avons indiqué que les joints'seraient faits en bon ciment flèchedel/10 àpriori. En effet, nous avons remarqué dans tousuos essais
de Portland et les reins en béton maigre de meulière de Gif concassée. que, l'effort de compression n'atteignait pas 1/25 de la rupture; en
réduisant la flèche de moitié, nous n'aurions pas eu de pressions exagé-
4e essai. — Les voûtes de cette dernière expérience furent faites d'un rées et nous aurions beaucoup diminué les effets du soulèvement.
seul bloc en béton de ciment de Claire-Fontaine. Aussi, sommes-nous convaincu que l'on peut facilement, dans tous les
L'idée de supprimer tous les joints et de fabriquer un véritable mo- cas possibles, établir une succession de voûtes sans employer de tirants.
nolithe nous avait été recommandée par plusieurs ingénieurs ; aussi
malgré notre répugnance à entrer dans une voie qui devait nous con-
duire à des poids exagérés, nous crûmes nécessaire d'en faire une Courbes de pression.
application pour compléter nos documents.
L'emploi des courbes de pression dans le calcul des voûtes est devenu
Le ciment de Claire-Fontaine est sans comparaison le meilleur qui
soit connu: le prix en est élevé, mais en raison des qualités agglomé- d'un usage général, mais le principe de la moindre résistance est si peu
rantes l'emploi doit en être économique dans beaucoup de circonstances. connu que nous croyons utile d'entrer dans quelques détails à ce sujet.
MOSELEY a le premier énoncé ce théorème : « Quand un groupe de
Pour donner une juste idée de ce produit, il suffira de dire que forces est en équilibre et qu'il s'y trouve un certain nombre de réactions,
sa force de résistance et d'adhérence aux cailloux est telle qu'un seul chacune de ces dernières est un minimum, eu égard aux conditions
volume de poudre réduit en pâte ferme, mélangé avec douze volumes
de gros graviers, peut former des agglomérés qui acquièrent, en un dans lesquelles se trouve le système. »
mois, une dureté comparable à celle des meilleures maçonneries de Cet exposé n'est pas rigoureusement exact, et en particulier dans le
moellons. Du reste, M. MICHELOT, Ingénieur en chef des Ponts et cas d'une voûte il suffit que les composantes horizontales soient un
Chaussées, a fait les essais les plus variés sur les bétons et les mortiers minimum. Cela revient à dire que, parmi tous les groupes de réaction
fabriqués avec ce ciment ; la publication des résultats qu'il a obtenus qui maintiennent une voûte en équilibre, le seul possible est celui pour
fournira d'utiles renseignements aux ingénieurs qui s'occupent de con- lequel, en vertu des propriétés physiques du système, les composantes
struction . horizontales sont simultanément un minimum (nous ne donnons ici
Pour éviter les mécomptes qui résultent ordinairement d'une pre- que les principes qui permettent d'appliquer facilement cette théorie;
mière application nous chargeâmes M. BIEZ, entrepositaire à Paris du pour toutes les démonstrations, nous renvoyons au traité d'Hermann
ciment de Claire-Fontaine, de diriger lui-même cet essai, en nous SCHEFFLER), de telle sorte, que la courbe des pressions réellejs est celle
réservant la vérification des dosages et la direction des épreuves. Le qui donne la plus petite valeur de poussée horizontale N.
béton étant susceptible d'une grande homogénéité, il n'était pas né- Quand, sous l'action de forces extérieures, l'équilibre d'une voûte
cessaire pour obtenir des résultats comparables aux précédents d'éta- cesse d'exister, la courbe des pressions change, la valeur de N augmente
blir des voûtes d'aussi grandes dimensions. Nous avons pensé qu'il suf- et son maximum correspond à la rupture.
fisait de prendre des quantités proportionnelles, cinq fois plus petites Détermination des deux courbes qui correspondent au minimum et
par exemple. En conséquence nous avons établi trois voûtes contiguës au maximum de la poussée horizontale. •—Appliquons la loi des mo-
reposant sur des fers à T espacés de 0m.80 d'axe en axe; l'épaisseur ments aux trois forces qui maintiennent chaque demi-voûte en équi-
à la clef fut de 0^.028 et la flèche de 0m-972. Mélange employé dans la libre :
fabrication du béton.
1 partie ciment. \(
3/2 sable demi-fin.
1 partie de petit gravier........
> ,,_7,5. de
1' . ciment-
.
4 parties de gros gravier )

Après le décintrement, le parement avait une teinte uniforme, son


ton gris-clair était tout à fait comparable aux pierres calcaires du Jura.
Ce spécimen achevé le 15 Mars 1865 a subi presque aussitôt l'action
de plusieurs gelées, et comme il était exposé à toutes les intempéries
de l'air, il est probable que le ciment a dû être un peu énervé.
Huit jours après nous avons surchargé de 300 kilogrammes par mètre
carré chacune de ces voûtes ; aucun mouvement, aucune fissure ne se N Poussée horizontale.
produisit; la flexion à la clef ne dépassait pas 0m.002, les fers à T tra- P Poids de la demi-voûte avec sa surcharge.
vaillaient, comme s'ils avaient été encastrés. Dégageant alors complè- R Résultante des actions exercées sur le joint de culée.
tement le milieu, nous avons porté la charge totale sur les voûtes Nous aurons en prenant M pour origine :
extrêmes, ce qui, pour les voûtes de grandes dimensions, correspon-
dait à 2,050 kilogrammes par mètre carré. Quelques fentes insigni-
fiantes se produisirent à l'intrados des voûtes extrêmes et à l'extrados
de la voûte centrale; l'affaissement des premières fut de 0m.006; le
relèvement de l'autre de 0m.002 seulement.
Les choses restèrent ainsi pendant quinze jours sans que les fissures
157 NOUVELLES,ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — 11e ANNÉE. —NOVEMBRE 1865. 458

au sommet le point le plus élevé, et à la culée le point le plus bas; Dans le cas considéré, la voûte tendra à s'ouvrir à l'intrados au som-
et inversement pour la courbe des maximums. met et à l'extrados à la culée, par conséquent R' sera maximum au
Si les courbes tracées d'après ce principe sont entièrement com-
prises entre les contours de la voûte, ce sont les véritables courbes
sommet de la voûte, c'est-à-dire n= -l en a joint; et R" sera maxi-
1

cherchées ; si cela n'a pas lieu, on fait varier les points de contact jus- 2
qu'à ce que cette dernière condition soit remplie, et lorsqu'on ne peut mum à la culée, c'est-à-dire que l'on y aura n= -l.
y arriver, c'est que la voûte n'est pas en équilibre stable.
Il serait facile d'obtenir ces "courbes d'une manière exacte par l'a- Ces considérations hypothétiques admises, on est conduit à faire pas-
nalyse, car le problème consiste à faire passer une courbe par deux ser la courbe de pression par le 1/3 du joint du sommet à partir de
points donnés, ou par un point et tangentiellement à une courbe l'extrados et le 1/3 du joint de culée à partir de l'intrados.
donnée, ou bien encore tangentiellementà deux courbes données; mais Gomme vérification du tracé nous pouvons avoir directement la va-
les équations auxquelles on arrive, fort compliquées, quelquefois trans- leur de N.
cendantes, exigent un travail qui n'est nullement en rapport avec le
résultat cherché; elles n'ont qu'un intérêt spéculatif. A l'aide d'une
construction graphique, le problème se trouve toujours ramené à La courbe tracée avec ordonnées répond à toutes les exigences de la
faire passer une courbe par deux points donnés, ce qui se fait rapi- théorie de M. MÉRY. En aucun point, elle ne se rapproche des contours
ment avec une approximation suffisante. à une distance plus faible que 1/3 a; les résultantes correspondant aux
Le travail est encore simplifié : diverses séries de solides considérés sont presque normales aux joints;
1° Lorsque deux courbes de pression quelconques se coupent en un
la voûte ne se romprait donc ni par rotation ni par glissement des
point M, elles se coupent également dans tous les points situés sur voussoirs.
l'horizontale passant en M et ne peuvent, avoir d'autres points communs
en dehors de cette ligne. Épure n" 2. Théorie de M. SCHEFFLER; surcharge uniformément ré-
2° Les courbes du minimum et du maximum de poussée ont un —
point de contact à l'intrados et un autre à l'extrados, et ces points sont partie sur toute la voûte (1,000 kilogr. par mètre carré). Fig. 2,
situés au-dessous de l'horizontale qui passe par l'intersection de la PI. 45.
.
courbe avec le joint du sommet. Même tablean que pour l'épure n° 1.
3" Le point de contact de la courbe du minimum avec l'intrados est Nous avons tracé une courbe de pression ayant pour points de con-
à une hauteur plus grande par rapport aux naissances que le point de tact le plus haut du joint de sommet et le plus bas du joint de culée.
contact avec l'extrados. En outre, toutes les autres courbes rencon- Comme elle est tout entière contenue dans l'intérieur de la voûte, c'est
trent le joint du milieu en un point plus élevé ; la véritable courbe des pressions, et les résultantes obtenues pour cha-
4° Le point de contact de la courbe du maximum avec l'extrados est cune des séries de solides sont les réactions réelles sur les joints con-
à une hauteur plus faible que celui avec l'intrados, et le précède en sidérés.
allant de la culée au sommet. En prenant pour points de contact les points C et D, nous avons de
5° Quand le point le plus bas de la clef est au-dessus du point le même tracé la courbe du maximum de poussée. Le calcul donne direc-
plus haut du joint de culée, on pourra toujours donner à la poussée N tement la valeur de N dans les deux cas.
une valeur assez grande pour que la courbe des pressions reste dans la
voûte. 11 n'y a alors plus de maximum possible, il n'y a qu'un minimum. 2,910X825
Comme exemple, nous avons appliqué la théorie de M. MÉRY et celle „
N minimum
. . = 465 —-—- =5,100.
de SCHEFFLER aux voûtes de nos essais en faisant diverses hypothèses 2,910X865
sur la répartition des surcharges, et nous avons obtenu les résultats N maximum = — =9,600.
„ „„„
Ali®
suivants (le poids du mètre cube des matériaux employés étant de
2,000 kilogrammes): Ces deux courbes présentant tous les caractères précédemment
énoncés, la voûte sera dans un état d'équilibre stable.
Epure n° 1. — Théorie de M. MÉRY; surface uniformément répartie En comparant l'épure n° 1 à l'épure n" 2, on voit facilement que si
l'on faisait passer une courbe des pressions par le 1/4 des joints de
sur toute la voûte (1,000 kilogrammes par mètre carré). Fig. 15 PI. 45. rupture, elle serait encore contenue tout entière dans l'intérieur de la
voûte.
Tableau des éléments de l'épure Bî° 1.
Epure n° 3. — Théorie de M. SCHEFFLER. Surcharge de 2,000 kilo-
^ ÏS grammes par mètre carré, à 1 mètre de distance de chaque côté de l axe
g aï YOOSSOIRS. REMPLISSAGE. SURCHARGE. <A g = et agissant sur 1 mètre. (Fig. 3, PI. 45).
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Tableau des éléments de l'épure !V° 3.

k. m. k. k. k. k. §£°
1 73 12 0.17 23 4
m.
0.17 340 58 0.17
m.
436 74 1 436
m.
74 0.17 • VOUSSOIRS. REMPLISSAGE. SURCHARGE. -g n S S

o!
2
3
72

72
36 O.BO

59 0.82b
36

66
19

56
0.51 330 167 0.505 433 222
0.84 330 275 0.835 468 386
1+2
1+2+3
874
1,342
290 0.341
682 0.508
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4 73 84 1.15 109 12S 1.17 330 388 1.175 512 600 1+2+3+4 1,854 1,282 0.691
5 74 109 1.48 165 24S 1.50 330 497 1.505 569 S54 1+2+3+4+5 2,423 2,136 0.881 k. m. k. m. k. m. k. } ™-
1 73 12 0.17 23 4 0.17 » » 96 16 1 96 16 u."
6 60 105 1.77 173 311 1.79 255 456 1.79 488 872 d+2+3+4+S+G 2,911 3,006 1.05 »

72 36 0.50 19 0.61 108 55 1+2 204 71 0.34


2 36 » » »
56 0.84 138 115 1+2+3 342 186 0.54
5 72 69 0.825 66 » » »
Les formules qui, d'après M. BÉLANGER, don- 109 128 1.17 660 776 1.175 832 988 1+2+3+4 1,174 1,174 1.00
4 73 84 0.15
nent les pressions R' et R" à l'extrémité de 1+2+3+4+5 2,069 2,525 1.22
b 74 109 1.48 165 248 1.50 660 994 l.bOS 895 1,351
chaque joint en fonction de la résultante R
60 105 1.77 173 311 1.79 510 912 1.79 743 1,328 1+8+3+4+5+0 2,812 3,863 1.37
sont 6

La courbe de pression qui a pour points de contact A et B coupe


l'extrados de la voûte dans le solide 4. Nous avons été conduit gra-r
phiquement à abaisser le point d'application de la poussée normale
minima en A et à prendre pour point de contact de la courbe réelle
des pressions avec l'extrados le point E, et avec l'intrados le point le
plus bas du joint de culée.
valeur de la poussée N minima trouve être alors ,
de
La se
' -^ = 3,400,' au lieu de 3,000 que nous supposions.
410
159 NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION.— 11° ANNÉE. — NOVEMBRE 1865. 160

Épure n" h.
— Théorie de M. SCHEFFLER. Surcharge de 2,000 kilo- REVUE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES
grammes par mètre carré agissant sur 1 mètre de chaque côté de l'axe.
(Fig. 4, PL 45.) ÉTRANGÈRES.

Tableau des éléments de l'épure N° U.


ZE1TTJNG DES VEREINS DEUTSCHER EISENBAHN-VERWALTUNGEN.

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_VOUSSOIRS. REMPLISSAGE. SURCHARGE.
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*_£_g~ _* s «§= - _f__j_g.§ les Chemins de 1er Suisses au 31 Décembre 1864. — Le rapport annuel
du Ministère de l'Intérieur fédéral donne les statistiques suivantes :
k. m. k, k. k.
Longueurs des différentes lignes.
m. m. k. m. kilom.
1 73 12 0.17 23 4 0.17 680 116 0.17 776 132 1 776 132 0.17
Chemins de fer réunis 270,131
2 72 30 0.50 36 19 O.bl 660 334 0,505 76S 389 1+2 1,544 521 0.33 Chemin de fer Nord-Est 179,720
3 72 59 0.825 66 56 0.84 660 550 0.83b 798 666 1+2+3' 2,342 1,187 0.504
Chemin de fer de Zurich, par Zug, à Lucerne. 62,044
Chemin de fer badois dans les cantons de Bàle
4 73 84 0.15 109 128 0.17 » „ » 182 212 1+2+3+4 2,524 1,399 0.55 et Schalïouse 38,747
5 ' 74 109 1.48 Chemin de fer de l'Est 3,495
165 248 0.60 » » » 239 367 1+2+3+4+5 2,763 1,756 0.63
Chemin de fer Central 250,727
6 60 105 1.77 173 311 0.79 » » » 233 416 l+î+3+1+5+C 2,996 ,2,172 0.72 Chemin de fer de l'État (Berne). . . 71,176
Chemin de fer Franco-Suisse 70,338
Chemin de fer, par le Jura, industriel 37,354
En prenant pour points de contact de la courbe de minimum de Chemins de fer de l'Ouest (Suisse) 149,849
poussée les points A et B, nous avons obtenu une courbe de pression Chemin de fer de l'État fribourgeois. 97,735
Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Médi-
qui coupait l'extrados de la voûte vers les solides 5 et 6;,le point de terranée (Genève). 15,334
,

contact avec l'intrados doit donc être un peu remonté, et le minimum Chemin de fer de la ligne d'Italie 64,066
de poussée qui tient la voûte en équilibre est plus grand que nous le Total 1,310,716
supposions.
La courbe réelle de pression touche l'intrados au point I, et la poussée En supposant la superficie de la Suisse de 414 myriamètres carrés et la popu-
3 000x1 155 lation de 2,575,000 âmes, on trouve 1 kilomètre de chemin de fer par 32 kilomètres
N minimum =
————-—
465 =
7,450 au lieu de 7,300.
'
carrés de superficie et 1 kilomètre de chemin de fer sur 1,965 habitants.
Les cantons les mieux partagés sont ceux de :
Quant à la courbe de maximum, nous l'avons obtenue comme pré- kilom.
cédemment. Berne, avec 182,504
3,000X1,20 Saint-Gall, — 172,969
La valeur maxima de poussée
246 — = =—
14,000. Vaud,
Zurich,
— 172,046
149,298

L'épure nous donne aussi les résultantes sur les différents joints en Neuchâtel, — 107,692
grandeur et en direction pour les valeurs de N.
Les cantons de Tessin, Appenzell, Schwytz, Unterwalden, IM n'ont pas encore,
Ces trois exemples suffiront pour montrer la marche à suivre dans de lignes de chemins de fer.
tous les cas. Après quelques tracés, on arrivera à se familiariser avec Le développement des réseaux se fit de la manière suivante :
la méthode de M. SCHEFFLER. qui, nous le répétons, donne des résultats
kilom.
plus exacts que les précédentes. 1847, Décembre 23,178
Dans une prochaine note, nous discuterons les épures au point de
1854,
1857,
-— 35,827
515,617
vue de la résistance des matériaux, et nous ferons connaître des docu- 1860, — 1,063,635
ments nouveaux sur la répartition des pressions. 1863, — 1,192,666
1864, — 1,310,716
H. FONTAINE.
Ingénieur. Dans le courant, de 1864, il y a eu I18k.i51 livrés en exploitation. 11 y avait en
construction 92t.760, et J85k.177 concédés.
Écluse double de Hob.ensaatb.en (Oder Inférieur). Livraison N° 28.

Par M. ROBNAU, Ingénieur. Étude sur les chemins de fer d'intérêt local, par M. SCHWABE. — L'auteur
expose d'abord les conditions dans lesquelles les grandes lignes de chemins de fer
PL. 46. se sont.faites, et conseille pour les constructions ultérieures la ligne droite pour les
grandes lignes et des voies secondaires complétant le réseau.
Articles antérieurs. — Barrage éelusé de Melun (Fondations), MM. CHANOINE, Pour ces dernières, il demande l'installation la plus économique possible : que la
par
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, et BOULÉ, Ingénieur ordinaire (1" article), localité intéressée donne les terrains nécessaires, que le chemin soit établi pour une
Nouv. Ann. Const. 1864, Pl. 21-22, col. 81. Barrage écluse de Melun (Maçonnerie), seule voie et que la superstructure et le matériel roulant soient établis pour une

(2e article), Nouv. Ann. Constr. 1864, Pl. 39-40, col. 145.-Barrage écluse de Melun vitesse de 24 kilomètres à l'heure.
{Portes d'Ecluses et Vénielles des Aqueducs de vidange) (3* article), Nouv. Ann. L'auteur demande en outre un minimum de courbe de 200 mètres et un maximum
Const. 1864, Pl. 43, 44, 45, 46, col. 169. Passe navigable du Barrage à Hausses de rampe de 0m.015. Il conseille un rail de 35 kilogrammes par mètre courant et

Maçonneries) (4e article), Nouv. Ann. Constr., 1865, PI. 5-6, col. 5. Passe navigable
— supprime les gardes des passages à niveau ainsi que la clôture de la voie.
du Barrage à Hausses (Mécanisme du Barrage), 5e article, JVouu. Ann. Constr. 1865, A ces conditions^ M. SCHWABE arrive à pouvoir établir le kilomètre de voie à raison
col. 17, Pl. 7-8. — 6e article, Nouv. Ann. Constr. 1865, col. 42. Barrages à Hausses de 50,000 fr. (prix du terrain et du matériel roulant non compris).

(7' article). Réservoir à hausses automobiles de la Citariguette, près Melun, Nouv. Il donne ensuite les résultats obtenus des chemins de fer d'intérêt local en Alsace,
Ann. Const. 1865, col. 50, Pl. 17-18. et cite le projet de loi concernant l'établissement de chemins de fer secondaires en
Les premiers travaux exécutés dans la vallée de l'Oder remontent à France.
FRÉDÉRIC II. Ceux exécutés de 1848 à 1860 consistent principalement Assurance sur la vie pour les voyageurs des chemins de fer. — Tandis
en digues, canaux et écluses, etc. C'est à ces derniers que se rattache qu'en Angleterre les compagnies d'assurances sur la vie fonctionnent depuis long-
l'écluse de Hohensaathen représentée Pl. 46. temps elles débutent seulement dans l'Amérique du Nord. « The Travellers Insurance
Company, » est la seule grande compagnie qui existe à New-York.
Elle est fondée sur pilotis. Pour le prix annuel de 5 dollars (26f.50), la compagnie paye, en cas d'invalidité,
L'ouverture des portes est de 28 pieds (8m.79). Le bassin a une lon- 5 dollars par semaine ou 1,000 dollars(5,300 francs) en cas de mort.
gueur de 130 pieds (40 mètres) sur 45 pieds (13".50) de largeur. A toutes les stations de chemins de fer, on peut avoir des polices d'assurance de
Le seuil est à 2 pieds 1 pouce (0m.65) au-dessous de l'étiage de un à trente jours, au prix de 10 cents (0f.53) par jour, donnant droit, en cas d'inva-
Hohensaathen et à 5 pieds (1-.50) au-dessous des plus basses lidité, à 15 dollars (79'.50) de pension hebdomadaire, ou à 3,000 dollars (15,900 fr.)
eaux de en cas de mort.
1842. Les bajoyers ont une hauteur de 25 pieds 3
pouces (7m.87).
Les murs en ailes sont munis de grandes rainures destinées à recevoir
des charpentes pour garantir les portes contre les glaçons du chenal
qui a ici une longueur d'environ 200 mètres. C. A. OPPERMANN, DIRECTEUR, G.-A. CASSAGNES, INGÉNIEUR,
Les têtes et la porte supérieure de l'écluse ont hauteur de
une 11, rue des Beaux-Arts, à Paris. Rédacteur en Chef.
23 pieds (7 mètres), tandis que les murs et la porte inférieure n'ont
que 17 pieds (5"'.10) de hauteur, cote à laquelle la navigation cesse
sur l'Oder. Paris.—Imprimépar E.THDNOT et C.', 26, rue Racine.

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